Léna Van Eyck

Mardi 20 juillet 2021 2 20 /07 /Juil /2021 18:27

Les survivants de la fin du monde - 1 - Embauche et débauche par Léna Van Eyck

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Principaux personnages :

 

Nadège Mercadier : c'est moi, secrétaire de direction au chômage, narratrice du présent récit.

Norbert Colbert : négociant en articles de jardin.

Thibault de Beauhardy : bourgeois craignant la guerre atomique.

Solange de Beauhardy : épouse de Thibault.

David Carter : journaliste américain.

 

Les "gothiques" : Jack, Kévin, Louis, Betty, Prune, Lucette.

Les employés de chez Grangel : Rochedoux, Mamadou, Fulbert, Mylène.

Les membres de la Confrérie de Cypris : Koralys, Galius, Kélia, Clarisse.

 

1 - Embauche et débauche

 

C'est le début du printemps, la température s'est radoucie après une période hivernale anormalement froide. Les arbres bourgeonnent, les oiseaux gazouillent et les citadins ont rangé leurs doudounes dans l'armoire.

 

Mais commençons plutôt par présenter le principal personnage de cette étrange histoire : Nadège Mercadier qui a 29 ans, parce que c'est bien connu toutes les femmes de trente ans et un peu plus ont toujours 29 ans. Brune, frisée, lunettes à grosses montures, joli minois, jolie silhouette. Divorcée sans enfants et pas de petit ami en ce moment.

 

Secrétaire de direction dans une grosse boite et très appréciée de ses supérieurs hiérarchiques autant pour ses compétences professionnelles que par ses charmes et sa disponibilité, elle avait grimpé assez vite jusqu'à ce poste qui lui assurait un revenu substantiel.

 

Sauf qu'un beau matin, la boite s'apercevant que les charges patronales étaient moins lourdes en Pologne, elle se délocalisa au pays de l'eau bénite et de la vodka.

 

Nadège se retrouva au chômage et après un mois ou deux à glander, elle rechercha du travail. Avec son CV, ses certificats et son physique, elle pensait en retrouver facilement.

 

Elle déchanta vite, quand on n'embauche pas, on n'embauche pas ! Elle fit un peu d'intérim s'occupant à des travaux sans grands intérêts.

 

Elle revit alors ses ambitions à la baisse suivant le précepte douteux qui voudrait qu'une carrière soit comme une montagne : "quand on a su la gravir une fois, la seconde fois sera encore plus facile."

 

Tu parles !

 

Mais on ne lui offrit que des contrats de courte durée, l'époque étant bel et bien aux salariés kleenex.

 

Elle galéra ainsi pas mal de temps avant de tomber sur cette annonce d'offre d'emploi :

 

"Petite entreprise cherche jeune femme dynamique ayant expériences de secrétariat de direction, anglais, espagnol, logiciels bureautiques et patati et patata. Suivait une adresse et la raison sociale de l'entreprise, mais aucun numéro de téléphone."

 

"Dingue !" se dit-elle. "On va être combien sur ce coup-là ? Ils ne demandent pas qu'on leur envoie de CV avant, les mecs doivent être pressés ! Bon, je peux toujours aller voir !"

 

Elle s'est habillée d'un pull en V bien moulant couleur rouge cerise, ne dit-on pas qu'on remarque toujours les "filles en rouge" en premier !

 

Nadège n'avait plus assez de budget pour faire réparer sa voiture et circulait en mobylette. Il lui fallut plus de deux heures pour aller des Yvelines où elle habitait jusqu'à une sordide zone industrielle à Sarcelles dans le Val d'Oise.

 

Sur place, véritable galère pour trouver avant d'arriver dans un bâtiment infâme. Pas de portier, un écriteau manuscrit : "pour l'annonce : suivez la flèche".

 

Un autre panneau : "salle d'attente pour l'annonce". Nadège entre : Il y a une vingtaine de personnes et plus de places assises

 

"C'est quoi ce délire ?"

 

Trois autres postulantes arrivent plus ou moins essoufflées avant qu'un personnage masculin pénètre dans la salle.

 

Norbert Colbert doit approcher la cinquantaine, bel homme, sourire ravageur et tempes grisonnantes, complet bleu à la Charles Aznavour, cravate discrète.

 

- Bien, je vous remercie d'être venues si nombreuses !

 

"Quel humour à la con !" Se dit Nadège.

 

- Bon, que les choses soient bien claires, commence l'homme : Un : c'est mal payé et ce sera toujours mal payé, j'ai besoin de quelqu'un parce que je suis débordé, mais pour l'instant mes frais généraux sont restreints. Deux : le poste est en quatre cinquième, mais au début il y aura beaucoup d'heures supplémentaires et du travail à la maison payé au black, j'ai besoin de cette embauche dès demain si possible. Et trois : je cherche quelqu'un qui sache gérer un site Internet et quand je dis gérer : c'est gérer, c'est pas bidouiller !

- Ce n'était pas indiqué sur l'annonce ! s'offusque une dame.

- C'est vrai, j'aurais dû y penser !

- Que de temps perdu ! Ajoute une autre petite dame.

- Celles qui ne sont pas intéressées peuvent avant de sortir faire un saut à la machine à café, je vous l'offre.

- Vous savez où vous pouvez vous le mettre votre café ?

- Oui, mais ça brûle !

 

Le Norbert a réussi à faire rire une poignée de ces dames, mais la salle se vide à moitié dans un certain chahut.

 

Il toise ensuite l'assistance restante :

 

- Passez-moi vos CV, je vais les regarder en vitesse et je vais recevoir certaines d'entre vous.

 

Dans son bureau, il consulta en priorité le CV d'une jolie blonde, puis celui de Nadège qui l'intéressa davantage, il jeta ensuite un coup d'œil aux autres, deux retinrent son attention, mais décidément cette femme en rouge l'intéressait. Il revint dans la salle annonça, qu'il allait choisir entre quatre dossiers dont il donna les noms et congédia les autres.

 

- Fallait le préciser sur l'annonce que vous cherchiez du 95 D ! Rouspète l'une des postulantes.

 

Norbert reçut Nadège en dernier :

 

- Ce sera probablement vous, mais il faut que je vous explique dans quoi vous allez tomber : j'ai acheté aux enchères et pour un prix super intéressant un stock de cheminées et d'autres bricoles provenant d'une faillite, il y a un fouillis inimaginable, des cabanes de jardin, des auvents, des gloriettes...

- Des gloriettes ?

- Oui, c'est comme un kiosque à musique, mais c'est plus petit ! Répondit Norbert tout fier d'étaler son savoir qui en la matière ne datait que d'avant-hier.

- On en apprend tous les jours.

- Il y a même un abri antiatomique ! Vous vous rendez compte : un abri antiatomique ! Alors le problème est le suivant, je me suis endetté pour acheter tout ça, c'est un investissement mais j'ai des échéances qui vont tomber, autrement dit, il faut que je commence à vendre un peu tout ça assez rapidement : Le stock n'est pas ici, il est à Taverny, un peu plus haut dans le Val d'Oise. Il faut inventorier tout ça, les proposer sur mon site Internet, mettre des prix qui soient légèrement inférieurs à la concurrence. Bref un travail de dingue et urgent ! Ça vous branche ?

- Faudra bien ! Répondit Nadège.

- Bon, je vais vous faire signer le contrat, euh dites-moi, je suppose que vous n'êtes pas farouche ?

- C'est quoi cette question ? Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

- C'est que si un jour par mégarde, je vous pose gentiment la main sur l'épaule, je n'ai pas envie de me retrouver avec un procès pour harcèlement…

- Autrement dit, en y mettant certaines formes, vous êtes en train de me demander si cela m'offusquerait que vous me proposiez de coucher. Rétorqua Nadège en prenant le ton de la plaisanterie

- Vous extrapolez !

- Non ! Effectivement, je ne suis pas farouche, mais je ne suis pas nympho non plus. Si je devais coucher avec quelqu'un dans ces conditions ce serait uniquement pour en tirer avantage.

- Au moins avec vous c'est clair ! Vous pouvez commencer demain ?

- Oui !

- Je vais prévenir ces dames que le poste est pourvu ! Demain je vous emmène à Taverny, pour y faire l'inventaire.

 

- Vous êtes très attirante ! Lui dit Norbert, en revenant dans le bureau.

- On essaie ! Mais ne me draguez pas, vous serez gentil ! Je n'ai pas la tête à ça !

- Rassurez-vous, j'ai bien entendu le message !

- Alors tout va bien !

- Oui, oui, j'ai parfaitement bien compris votre point de vue. Après tout c'est de bonne guerre.

- Hé !

- Et si je vous offrais une petite prime contre un petit moment intime ? Mais ne vous méprenez pas, c'est juste une question comme ça !

- Ben, voyons ! Vous ne seriez pas légèrement obsédé, des fois ?

- En voilà une façon de parler à son employeur ! Répondit-il d'un ton léger.

- Vous me posez une question "juste comme ça". Je vous réponds par une petite vanne "juste comme ça".

- Et admettons que je vous pose la question pour de bon ?

- Je ne vois pas pourquoi je refuserais une prime. Mais une vraie prime, pas un "Bounty" ! Vous allez me prendre pour une pute, mais que voulez-vous les temps sont durs !

- Vous êtes pressée ?

- Non !

 

Norbert ouvrit son portefeuille et en sortit deux billets :

 

- Vous faites quoi, là, je croyais que vos frais généraux étaient serrés.

- Ce sont des fonds propres, pas ceux de l'entreprise.

- Ah, bon ?

- On se donne un quart d'heure, vous me montrez vos trésors et vous me faites une petite pipe ! Ça peut se faire ?

- Plus direct que vous, tu meurs… Disons qu'effectivement ça peut se faire ! Mais faut vraiment que je sois dans la dèche pour accepter ce genre de choses.

- Rassurez-vous, je saurais me montrer gentleman.

- Bon on fait comment ? Vous voulez que je me défasse un peu, c'est ça ?

- Ben, oui le haut, quoi ?

- Bon c'est parti ! Répondit Nadège en retirant son pullover rouge. Le soutif, je l'enlève toute seule ou ça vous plairait de le faire.

- Bonne idée ! Venez donc ici ma chère que je vous retire ce truc ! Il m'a l'air bien rempli !

 

Evidemment Norbert s'escrime après la triple agrafe qui est récalcitrante.

 

- Respirez un bon coup, vous allez y arriver ! Se gausse Nadège

- Et voilà ! C'est pas toujours facile, hein ?

- A qui le dites-vous, mon pauvre monsieur !

 

Norbert fait glisser les bretelles des épaules et tombe en arrêt devant les deux magnifiques globes terminés par de coquins tétons bruns et qui semblent le narguer.

 

- Jolis ! Je peux les embrasser ?

- Ce n'était pas prévu ! Juste un léger bisou alors !

- Comme ceci ? Dit-il en posant ses lèvres très près du téton.

- Oui !

- C'est frustrant !

 

Il n'insista cependant pas, Nadège comprit alors qu'elle avait tout intérêt à se montrer compréhensive avec lui, afin de mieux le manipuler, elle allait donc lui permettre d'aller un peu plus loin, mais pas plus.

 

- Allez, embrasse les mieux, puisque tu te montres correct.

- C'est vrai ? T'es gentille !

 

Et puisqu'il en a la permission, Norbert se met à embrasser les seins de la belle avec frénésie, il lui sucerait bien les tétons mais n'ose pas aller si loin

 

- Bon, ça devrait aller, tu t'es bien régalé, mon cochon ! Maintenant montre-moi ta bite que je te la suce.

 

L'homme n'ouvre pas sa braguette, il défait sa ceinture, dégage son pantalon qui dégringole sur ses chevilles, le caleçon suit tout de suite après, et le voilà la bite à l'air déjà bien raide.

 

Nadège a toujours une appréhension lors de ce genre de relation fortuite, celle de tomber sur un chibre mal lavé. Bien sûr on peut toujours demander à l'homme de s'encapoter, mais encore faut-il avoir ce qu'il faut sous la main.

 

Décalottage et vérification, l'endroit s'avère propre, juste un très léger fumet d'urine… Nadège ouvre la bouche et fais effectuer à la verge plusieurs allers et retours successifs. Le résultat ne se fait pas attendre, la bite devient toute raide. Elle cesse ses va-et-vient et vient de sa langue titiller le bout du gland.

 

- Tu peux me mettre un doigt si tu veux !

- Hein ? Répond Nadège passablement surprise.

- Laisse tomber, c'était juste une idée comme ça !

- Si t'aimes ça, je peux te le faire ! Répond la femme.

 

Du coup elle mouille son doigt et l'introduit dans le fondement du mec qui pousse un miaulement de plaisir.

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- T'aimes ça, on dirait !

- Oui ! Ça ne te choque pas, j'espère !

- Il m'en faut plus que ça ! Tu t'es déjà enfoncé des godes ?

- Oui, c'est pas déplaisant !

- Quel cochon ! Et une vraie bite t'as jamais essayé ?

- Si, mais faut trouver l'occasion ! Disons que je ne cherche pas, mais sinon c'est plutôt agréable de se faire enculer.

- Quel langage ! T'es gay, t'es bi, t'es quoi ?

- Toujours les étiquettes, je ne sais pas ce que je suis et je m'en fous, j'adore les femmes, mais j'aime bien les bites aussi !

- Tu dois aimer les travelos alors ?

- J'adore !

- O.K. Tu me raconteras ! Pour l'instant contente-toi de mon doigt, je vais même t'en mettre un deuxième…

 

Et soudain L'homme est secoué de spasmes, Nadège se recule et reçoit les giclés de sperme sur sa poitrine.

 

- C'était fulgurant ! Commente Norbert.

- Fallait me le dire que t'allais venir, j'aurais fait durer ! Répond Nadège fort hypocritement.

- Tiens, v'la des kleenex !

- Merci cher poète ! Mais dites-moi, vous êtes marié ?

- Oui, mais non !

- Pardon !

- Je suis séparé, elle me reprochait ma sexualité débridée.

- C'est quoi une sexualité débridée ?

- Nous aurons l'occasion d'en reparler, mais rassurez-vous, je déteste la violence.

- Ah ?

- Et maintenant veuillez m'excusez, j'ai à faire, on se retrouve demain à 9 heures ?

 

Le dépôt de Taverny était situé en bordure de la route départementale 411. Une partie des articles destinés à la vente était à l'intérieur d'une sorte de petit hangar, le reste était à l'extérieur.

 

L'inventaire fut plus rapide que prévu, des cheminées en pagaille, des entrées "côté jardin" avec pylônes, des mini bassins à la versaillaise, les fameuses gloriettes... Nadège prit plusieurs photos destinées à être insérées sur le site Internet

 

- Et l'abri antiatomique, il est où ? Demanda Nadège.

- Il est forcément quelque part, le commissaire-priseur m'a bien précisé qu'il y en avait un !

 

Ils le trouvèrent sous le sous-sol, derrière une porte blindée qui s'ouvrait avec un volant, l'intérieur était évidemment spartiate, mais le constructeur avait poussé le réalisme jusqu'à y entreposer des réserves alimentaires (non périmées), une armoire à pharmacie, des matelas et couvertures, des outils, des bouquins policiers et des jeux de société. Il y avait dans un coin, une cuvette d'aisance et un petit lavabo.

 

- C'est n'importe quoi de construire ce genre de truc sous une cave, si la maison s'écroule au-dessus, les gens ne pourront jamais ressortir ! Fit remarquer Nadège.

- Ce n'est jamais qu'un produit de démonstration, si on a une commande, il faudra que je la fasse construire au beau milieu d'un jardin. Bon on va rentrer, vous pensez que la mise à jour du site Internet sera prête ce soir ?

- Oui, c'est faisable, sauf si je rencontre des soucis imprévus, le plus compliqué ça va être les prix.

- Tu essaies, si tu bloques sur quelque chose tu m'en parles !

- Ah, on se tutoie tout le temps, alors ?

- Ça te gêne ?

- Mais non !

 

Le souci c'était l'abri antiatomique, une société américaine cassait les prix à 19 000 dollars alors que le prix du marché était autour de 35 000 dollars. Norbert et Nadège se mirent d'accord pour le proposer à 27 000 dollars.

 

Le soir le site Internet était fin prêt.

 

Et le lendemain...

 

- Nadège, on a une urgence ! Je viens d'avoir un type au téléphone qui a l'air super motivé pour l'abri antiatomique, il voulait passer tout de suite, il m'a posé plein de questions. Bref, il viendra vendredi, je lui ai assuré qu'il y aurait quelqu'un sur place capable de répondre à toutes ses questions !

- Ah ?

- C'est toi qui vas t'y coller !

- Mais j'y connais rien !

- Tu vas apprendre. Jusqu'à vendredi tu ne vas rien faire d'autre que de potasser tout ce que tu peux trouver à propos des abris antiatomiques, tu devrais trouver plein de trucs sur Internet, sinon tu achèteras des bouquins. Moi je m'occupe juste de la partie travaux, les matériaux, les fournisseurs, les délais... Mais je veux que le client reparte avec un contrat signé en bonnet d'uniforme.

- En bonne et due forme !

- C'est ce que je viens de dire !

- Ah, bon !

 

Nadège

 

On va continuer le récit à la première personne, je préfère :

 

Alors, voulant absolument réussir le challenge imposé par mon employeur, j'ai commencé à ingurgiter tout ce qui me tombait sous la main en matière d'abri antiatomique ! Parcours surréaliste et contradictoire entre les sites marchands qui racontent que grâce à leur abris les survivants sortiront en pleine forme, et les sceptiques qui répliquent qu'un d'abri antiatomique ne ferait au mieux que de retarder une mort inéluctable.

 

Et le vendredi en début d'après-midi nos clients potentiels étaient à Taverny, très ponctuels. Des grands bourgeois de caricatures, lui, Thibault de Beauhardy, visage en pain de sucre, nez trop petit, lèvres pincées, le cheveu rare et grisonnant, blazer bleu marine très moche, pantalon de flanelle grise, chemise blanche, cravate bordeaux en tricot et pompes Cerruti, sans doute la cinquantaine. Solange son épouse est une belle femme, la quarantaine épanouie, ses cheveux auburn coiffés à la lionne, lunettes à grosses montures et sourire carnassier, elle est vêtue d'un ensemble tailleur beige qui n'a pas été acheté aux puces, il n'est pas difficile de deviner que dans ce couple, c'est elle qui porte la culotte.

 

- Nadège est notre grande spécialiste des abris antiatomique, elle pourra répondre à toutes vos questions. Je vous propose de nous suivre, nous allons visiter l'abri ! Annonce Norbert.

 

Me voici rouge de confusion. On descend l'escalier et la Solange se fend d'une première réflexion.

 

- Attendez, il est dans le sous-sol votre abri ?

- C'est un prototype, ceux que nous construisons le sont dans des jardins. Ils sont enterrés à quatre mètres de profondeur sous une couche de béton et d'acier ! Voilà c'est là ! Ajoutais-je en actionnant la barre d'ouverture de la porte.

- Quoi ? L'entrée n'est pas sécurisée ! S'offusque la bourgeoise.

 

Elle commence à m'énerver, celle-ci !

 

- Ben non, l'objectif est d'entrer là-dedans le plus rapidement et le plus simplement possible

- Evidemment ! Concéda la Solange.

- La porte se ferme de l'intérieur par simple claquage, et actionne un double verrouillage assurant une étanchéité absolue. Cette partie est entièrement fonctionnelle ici, pour ressortir il faut activer ce levier de sécurité, puis tourner le volant.

 

La Solange jette un regard circulaire :

 

- C'est pas bien grand !

- C'est un abri, celui-ci est conçu pour deux personnes, mais on peut moduler jusqu'à six personnes. Ici : les lits superposés, le renfoncement est destiné à recevoir les appareils qui recycleront l'eau et l'air, la technologie utilisée pour cela est celle de la station spatiale orbitale. Ici les toilettes et le lavabo qui sont destinés à être raccordés au recycleur...

- Pas de douche, je suppose ?

- Non, il faut économiser l'eau, dans un abri on ne se lave pas, enfin juste un minimum.

- Espérons que nous n'aurons pas à l'utiliser ! Intervient le mari !

 

Tiens, il lui arrive de parler à celui-ci !

 

- Ici l'armoire, on peut y entreposer pour un mois de nourriture, conserves et aliments déshydratés, si vous achetez l'abri, nous vous fournirons une liste de tout ce qui vous sera nécessaire, trousse de pharmacie, bouquins, jeux de société, de quoi écrire, des outils et des armes...

- Des armes ?

- Ben oui, en sortant vous ne saurez pas sur qui vous allez tomber, mieux vaut prévoir !

- Nous n'avons pas de port d'armes !

- Ne vous en faites pas pour ça ! Répondit Norbert. En cas de guerre atomique personne n'ira vous le demander.

- Oui mais pour nous les fournir ?

- Je m'en occupe !

- O.K. Et pour communiquer avec l'extérieur ?

- C'est le gros problème, tout va être coupé, le téléphone, Internet, il y aura peut-être des émissions radios mais vous ne capterez rien dans l'abri.

- On fait comment pour savoir si on peut sortir ?

- On vous fournira un petit manuel, au bout de quinze jours vous tenterez une sortie avec une combinaison spéciale, il y aura un compteur Geiger à la sortie, si la radioactivité est retombée, vous sortirez, sinon vous vous abriterez une semaine ou deux de plus !

- Ça m'a l'air pas mal, qu'en penses-tu Thibault ?

- Le rapport qualité prix me paraît excellent ! ânonna-t-il

- Et pour les délais de livraison ! Demanda Solange

- Un mois, mais il faut compter avec la livraison des systèmes de recyclage, je vous propose de remonter en haut pour voir tout ça en détail dans mon bureau ! Intervint Norbert ! Oh, je ne sais pas ce qui m'arrive, j'ai un peu la tête qui tourne, je ne suis pourtant pas claustrophobe.

 

Et là je me souviens juste avoir vu nos deux bourgeois tomber carrément dans les pommes avant que je perde connaissance à mon tour.

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Léna Van Eyck
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Mardi 20 juillet 2021 2 20 /07 /Juil /2021 18:22

La Malédiction du Pas de Lagaste – 9 – Le couvent des Ernestines par Léna Van Eyck

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Gilbert de la Houlette

Arrivé à ce stade du récit, il nous faut maintenant parler du chevalier Gilbert de la Houlette. Fils du seigneur de Graville, il n’en est point l’aîné et donc non plus le successeur potentiel, et cela l’aigrît, et comme si ça ne suffisait pas Dame Nature l’a affublé d’un pied-bot qui le fait claudiquer méchamment et de verrues disgracieuses sur le visage. Evidemment quand il eut l’âge de conter fleurette à la gente féminine, il essuya une jolie collection de râteaux. Restait les épousailles et en ces temps féodaux les mariages des fortunés étaient arrangés, mais celui qu’on lui avait imposé ne le satisfaisait pas, l’épouse était laide, revêche, prude et bigote.

 

Tout cela lui agissait sur le caractère et l’homme se révélait méchant, sournois et cruel voire sadique. Et en plus il buvait !

 

Pour la chose, il lui restait les ribaudes et il fréquentait régulièrement la taverne du « coucou doré », il n’y mangeait pas mais y buvait beaucoup, puis il montait avec la Rolande dont il s’accommodait fort bien de son âge et de sa chair grassouillette.

 

On ne pouvait décemment parler de réciprocité. Ce petit seigneur était un peine-à-jouir à l’haleine fétide qui faisait perdre son temps à la pauvre Rolande. Mais ne dit-on pas que toutes les activités ont leurs inconvénients ?

 

Ce jour-là, après qu’il eut jouit bien péniblement, Rolande osa l’apostropher en minaudant :

 

– Pourquoi ne variez-vous pas un peu les plaisirs ? Il y a d’autres filles ici qui pourraient vous satisfaire !

– Non, je n’aime la Finette, elle est trop maigre !

– Mais les autres, elles sont jeunes et belles.

– Elles sont trop jeunes, pour moi ce ne sont pas des femmes mais des gamines.

– L’une d’elle à une mère qui est aussi putain qu’elle, elle est venue une fois ici, elle te plairait.

– Et où exerce-t-elle ?

– Ma foi je n’en sais rien, pas très loin je suppose, vous n’avez qu’à demander à Jodelle, puisque c’est de sa mère dont il s’agit !

 

Allez savoir pourquoi la suggestion de la Rolande émoustilla l’intérêt de l’inquiétant nobliau.

 

D’habitude après avoir forniqué, il enfourchait son destrier et retournait au château de papa, mais ce jour-là, il se rassit, commanda à boire et attendit Jodelle.

 

Avec un sens aiguë des convenances et de la diplomatie, il apostropha vertement la belle quand elle réapparut dans la salle.

 

– Holà, jeune putain, un écu pour toi si tu m’indiques où ta mère tapine !

– Monseigneur, je ne sais de quoi vous parler et ne vous répondrai pas !

– Répond i Où il va-t’en cuire !

– Vous ne me faites point peur !

– Je veux savoir où ta mère fait la putain ? Répéta-t-il en haussant considérablement le ton.

– Et moi, je vous répète que je ne vous répondrai pas !

– Mais pour qui te prends-tu, sale traînée !

 

La gifle surpris la jeune fille, mais scandalisa la petite assistance de cette mi-journée. La Georgette voulant éviter l’incident se précipita.

 

– Calmez-vous messire, venez avec moi, je crois pouvoir vous renseigner.

– Hum…

– Allez donc à Montclar, il y a une auberge… « les trios colombes », elle y est forcément connue.

– Quel est son nom ?

– Je l’ignore et de toute façon elle doit tapiner sous un nom de guerre, mais vous la reconnaîtrez facilement, elle ressemble tellement à sa fille qu’elle se fait passer pour sa grande sœur.

 

Sans demander son reste le sieur Gilbert après avoir bu un petit coup, enfourcha son canasson et s’en alla à Monclar.

 

– Quel est ce foldingue ? Rouspéta Jodelle

– Il n’est pas que foldingue, il est cruel et dangereux, seule la Rolande arrive à s’en accommoder, j’ignore comment elle se débrouille ! Quand il reviendra, arrange-toi pour qu’il ne te voit point.

 

Evidemment la Georgette se garda bien de lui dire que son souci était surtout d’éviter les incidents avec un très bon client.

 

A l’auberge des « trois colombes », Adélaïde devisait tranquillement, attablée avec un client qu’elle avait en sympathie, un marchand qui faisait dans la porcelaine, lui avait-il confié.

 

Gérard de la Houlette la reconnut de suite et l’aborda sans ménagement.

 

– Holà, la putain, viens que je te baise !

– Mais ne voyez pas que je suis occupée ! Répondit Adélaïde avec un regard courroucé.

– C’est que je ne peux point attendre !

– Et bien revenez une autre fois et quand vous aurez moins bu !

– Comment ose-tu me parler sur ce ton, femme de rien ?

 

En d’autres circonstances, Mathieu le patron aurait éjecté le malotru avec pertes et fracas, mais son accoutrement trahissait son rang et en l’occurrence la prudence (pour ne pas dire la couardise) l’emporta.

 

– Attendez une seconde, Monseigneur, je vais arranger cela !

– Tu as intérêt, l’aubergiste ! Répondit le drôle.

– Asseyez-vous juste un instant.

 

Le patron revint vers Adélaïde et son client avec une mine de macchabé :

 

– Ou tu le montes de suite ou tu fous le camp, ce type est un mec de la haute, je ne veux nul ennui dans mon auberge !

– Je peux attendre ! Proposa le marchand de porcelaines bien conciliant, car ne dit-on pas qu’il n’y a meilleur plaisir qu’un plaisir retardé !

 

C’est donc avec une appréhension bien compréhensible qu’Adélaïde monta en chambre avec l’inquiétant nobliau. Elle espérait simplement que l’homme serait rapide.

 

Elle ignorait bien évidemment que l’homme était non seulement un peine-à-jouir mais qu’il venait juste de tirer péniblement son coup avec la Rolande au « Coucou doré ».

 

Nous ne narrerons pas par le détail cette coucherie qui n’eut rien d’érotique, se résumant en un limage vain par une bite demi-molle.

 

Au bout d’un moment le Gilbert montra ses nerfs :

 

– Mortecouille ! M’aurais-tu jeté un sort afin que je ne puisse jouir dans ton vilain fourreau de putain ?

– Cela arrive à tous les hommes !

– Pas à moi, sauf avec les mauvaises putains.

– D’ordinaire on ne se plaint pas de mes services.

– Me traiterais-tu de menteur, ribaude du diable ?

– Je ne vous ai point traité, messire, faites un effort et faites taire votre colère, vous allez y arriver, voulez-vous que ma main vous dépanne ?

– Je n’ai pas payé pour une branle. Et d’ailleurs cela est péché !

– Juste un peu avant de me couvrir de nouveau ?

– Mais tu oses insister, sais-tu simplement qui je suis ?

– Quelle importance ?

– Comment ça « quelle importance ? », je suis le chevalier Gilbert de la Houlette, fils du seigneur de Graville, et je te crois vilaine sorcière.

– Bien, on fait quoi ?

– Tu vas commencer par me rendre mon argent.

 

Adelaïde l’aurait sans doute fait pour éviter l’incident mais l’homme se leva brusquement du lit, trébucha, se fit apparemment bien mal au genou, et se releva en maugréant :

 

– Encore un de tes sortilèges, qui est tu donc ? N’as-tu point honte de prostituer ta propre fille, à moins qu’elle soit aussi sorcière que toi, elle aussi a manqué de respect à mon rang !

– Monseigneur, calmez-vous, la colère n’est jamais bonne conseillère.

– Ce n’est pas une traînée qui va me dicter ma conduite, je vais m’occuper personnellement de ton cas et de celui de ta puterelle de fille. J’en ai fait pendre pour moins que ça. Cela me mettra de très bon appétit de vous voir toutes deux pendouiller au bout d’une corde !

– C’est ça, c’est ça !

 

En redescendant, le tavernier attendait Adelaïde :

 

– Cela me peine, mais je ne veux plus te voir ici ! Ce freluquet a menacé de faire brûler mon auberge s’il te revoyait chez nous ! Et puis méfie-toi, il n’a pas point bonne réputation. Ne prend pas ses menaces à la légère. Il est cruel et à moitié fou, je serais toi, je prendrais la route.

– C’est tout ?

– Non, j’ai été obligé de le rembourser…

– Ça va j’ai compris, tu vas les revoir tes écus !

 

Du coup Adélaïde qui avait eu tendance à mettre les menaces du nobliau sur le compte de la boisson, commença à paniquer sérieusement.

 

Elle se rendit chez Maître Philibert, l’apothicaire :

 

– Dame Isabelle m’a confiée qu’en cas de grave danger, je pourrais compter sur sa protection, j’espère que ce n’était point simplement un mot pieu ?

– Explique-moi !

– Un foldingo, se disant seigneur de la Houlette…

– Le seigneur de la Houlette n’est point foldingo…

– Il s’agit de son fils, Gilbert !

– J’entends mieux, à présent ! Et il te veut quoi, ce fada ?

– Il en veut à ma vie et à celle de ma fille…

– Je m’en vais de ce pas prévenir Dame Isabelle, veux-tu qu’en attendant, je te cache en ma cave ?

– Assurément, mais avant, je dois avertir mon poivrot de mari, je reviendrais ensuite ! M’ouvriras-tu même si je viens la nuit ?

– Je t’attendrais. Frappe trois coups deux fois de suite à la cognée de ma porte, je saurais que c’est toi !

 

Adélaïde gagna ensuite sa masure, le Gontran n’y était pas, elle ne prit pas le risque d’y rester et attendit patiemment qu’il revienne, dissimulée derrière un épais buisson.

 

Il ne revint qu’une heure plus tard :

 

– Un rejeton du seigneur de Graville nous veut grande querelle à notre famille et peut-être à notre maison, prend la route et cache-toi, dans un mois nous pourrons nous retrouver… Si tu ne bois pas trop !

– Mais tu es devenue folle ! Et c’est quoi cette tenue ?

– Peu importe ! Si tu restes à la maison, tu es mort !

– Balivernes, parle-moi plutôt de cette tenue !

– Adieu mon ami, je tenais à te prévenir, ne prend pas mes paroles à la légère. Eloigne-toi d’ici pendant qu’il est encore temps. Quand je pense que je t’ai aimé…

 

Gilbert de la Houlette après sa débandade rentra au château cuver sa piquette.

 

A son réveil, le lendemain, il avait le choix : oublier sa déconvenue ou user de sa cruauté. Hélas on ne change pas sa nature ! Enfourchant son blanc destrier, il se rendit à Montclar, chez monsieur le curé (digue don d’un don daine euh)

 

Accompagné de quatre « courageux » soudards, le nobliau terrorisa tant et si bien l’homme d’église que celui-ci finit par admettre que l’Adélaïde était peut-être bien la putain qu’il recherchait et il lui expliqua où se situait sa pauvre demeure.

 

Il s’en fut reconnaître le lieu et décida qu’il agirait de nuit, il s’excitait déjà en imaginant les gueux du coin découvrant en se réveillant, une cabane en flammes à l’extérieur de laquelle pendouillait au bout d’une branche noueuse d’un vieux chêne, quelques misérables cadavres !

 

Ce même matin, l’apothicaire réveilla Adélaïde.

 

– Nous partons ! Dit-il simplement.

– Où ça ?

– Là où tu seras en sécurité, mais nous allons d’abord passer chercher ta fille !

 

Et la carriole fila jusqu’à Preixan.

 

La Georgette fut quelque peu surprise de voir arriver la maman de sa meilleure putain.

 

– Le petit seigneur Gilbert de la Houlette nous cherche grands ennuis, je viens chercher ma fille afin de la cacher comme il se doit.

 

La Georgette commença à protester, à lui dire qu’elle exagérait sans doute, mais Adelaïde su enfoncer le clou :

 

– S’il la voit ici, il est capable de s’en prendre à ta taverne et de la réduire en flammes !

 

Il y a parfois des arguments qui portent !

 

Et c’est ainsi que Goldevaine, mal réveillée se retrouva dans une carriole aux cotés de sa maman !

 

Quelle ne fut pas leur surprise quand après quelques moments de route, l’apothicaire leur demanda :

 

– Enlevez vos habits, mettez-les en baluchon et revêtez ceux-ci.

– Mais ce sont des tenues de bonnes sœurs ! S’étonna Adelaïde

– Eh oui !

 

Nouvelle surprise quand plusieurs minutes plus tard, il fit ouvrir la porte du couvent des Ernestines !

 

Une bonne sœur bien dodue au sourire charmant vint à leur rencontre.

 

– Mère Gertrude les attend ! Précisa l’apothicaire, je l’ai prévenu hier soir. Moi je vais repartir, mais je prendrais bien un petit verre.

– Un petit verre ou un petit câlin ? Demanda Sœur Agnès puisque tel était son nom de cornette.

– Je veux bien les deux, mais prestement, il faut que je m’en retourne ouvrir mon échoppe !

 

Voici des propos qui interpellent Goldevaine et sa mère, qui s’échangent des regards ahuris en se demandant dans quel étrange couvent on les a menées !

 

Je vais vous conduire chez Mère Gertrude, et toi Maître Philibert, attend moi dans ma cellule, tu ne crois tout de même pas que tu vas repartir sans m’avoir honoré !

 

Et voici qu’apparaît Mère Gertrude habillée en cornette, à moins que ce soit Dame Isabelle si l’on préfère puisqu’il s’agit bien de la même personne !

 

– Toutes choses à son explication, je vais y venir, ta fille est fort jolie, tu t’es bien gardé de me la présenter avant, grande coquine !

– C’est que… Bredouilla Adélaïde

– Je plaisantais, voyons ! Racontez-moi vos mésaventures par le détail, je verrais si je peux y apporter remède.

 

Les deux femmes rapportèrent alors ce qu’il y avait à narrer. Finalement cela tenait en peu de mots.

 

– Ce Gilbert a-t-il des habitudes régulières ?

– Il monte toujours avec la même fille, la Rolande ! Répondit Goldevaine. C’est cette sotte qui a trop parlé…

– Non, je veux dire, vient-il toujours aux mêmes jours, aux mêmes heures ?

– Toujours le midi, mais pour les jours, ça dépend.

– Pourrait-tu le décrire.

– Il a de très vilaines verrues sur le visage…

 

Dame isabelle demanda de quoi écrire et dessina ce qui ressemblait à un visage, elle demanda ensuite aux filles de marquer l’endroit des verrues.

 

– Très bien, on va s’en occuper ! Tu veux qu’on s’occupe aussi de cette Rolande ?

 

Goldevaine se demanda qui se cachait derrière ce « on », mais ne posa aucune question.

 

– La Rolande ? Mais elle ne m’a fait aucun mal !

– Elle aurait été moins bavarde, tout cela ne serait sans doute point arrivé !

– Elle est plus bête que méchante, je ne lui en veux même pas !

– On pourrait juste lui faire peur ?

– Non, je m’expliquerais avec elle quand je la reverrai.

– Bien nous allons vous abriter quelque temps, et ensuite nous aviserons, avez-vous faim ?

 

Une bonne-sœur fort gironde apporta alors de la soupe chaude, du pain frais et du jambon.

 

– Et maintenant, juste deux mots pour répondre aux questions que vous n’osez poser : J’ai fait bonne fortune, il y a quelques années dans un lieu maudit de la Bourgogne (voir le récit « Les filles du bois maudit »), en fait j’y avais organisé un bordel qui avait bons chalands. Si certains des michetons qui venaient y forniquer étaient courtois et sympathiques, d’autres nous considéraient comme des trous, des trous charmants, mais des trous quand même. C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers les femmes, d’autant que j’avais déjà quelques prédispositions, certaines sont garces ou poissonnières, mais beaucoup d’autres me ravissent. Au bout de quelques mois, moi et mes compagnes nous sommes séparées, chacune a suivi sa route. En ce qui me concerne, après plusieurs pérégrinations, je me suis retrouvée ici, j’ai monnayé la charge de mère supérieure. C’est fou ce que l’argent permet ! Nous sommes ici dans un cloître, les femmes n’en sortent jamais et ont fait vœu de silence, elles mènent leur petite vie de bonne-sœurs comme elles l’entendent sous la direction de l’ancienne mère supérieure. Dans cette aile du bâtiment les choses sont très différentes. Déjà personne n’y entre, je vis ici avec ma petite cour, cinq jeunes femmes rencontrées aux hasards de mes chemins d’amour. Certaines sont entretenues par de riches bourgeois, cela nous permet de nous approvisionner afin de faire bonne chère. Nous contrôlons la porte d’entrée, la sécurité y est donc absolue, lorsque le prêtre chargé d’entendre les bonnes-sœurs en confession vient les visiter, il n’entre pas ici pas plus que l’évêque quand il lui prend l’envie d’y faire une inspection, et si vraiment l’idée lui en prenait nous avons bonne cachette ! Que direz-vous d’une petite fête afin de vous accueillir gentiment ?

– Ma foi, c’est bien trop d’honneur, nous vous devrons une reconnaissance éternelle ! Bafouilla Adélaïde.

– Allons, allons, je n’allais tout de même pas laisser pendre deux si jolies putains !

 

Ensuite, Dame Isabelle les conduisit dans sa chambre.

 

– C’est ici que je dors, parfois seule, parfois avec l’une ou l’autre de mes petites protégées. Savais-tu, Goldevaine que je suis une fidèle cliente de ta mère ?

– Ma foi, non ! Qui me l’aurais dit ?

– Et toi, as-tu déjà partagé ta couche avec une femme ?

– Eh oui, et cela ne m’a point déplut !

– Et moi, comment me trouves-tu ?

– Très belle, assurément

– Tu me donnerais tes lèvres ?

– Comment refuser, d’autant que vous venez de nous sauver !

 

Et les deux femmes s’embrassèrent goulument tandis qu’Adélaïde se demandait si elle fallait qu’elle attende son tour ou si elle devait s’éclipser discrètement.

 

– Veux-tu baiser avec moi ? Demanda carrément Dame Isabelle.

 

Goldevaine approuva d’un petit signe de tête.

 

– Je vais me retirer, je peux aller où ? Demanda Adélaïde.

– Juste à côté, à moins que tu souhaites nous regarder, mais sans doute cela pourrait te gêner

– Gênée, non, nous avons déjà… enfin bref, ça n’a pas grande importance…Balbutia Adélaïde.

– Autant lui dire ! Intervint Goldevaine

 

Alors Adélaïde raconta :

 

– Au « coucou doré », alors que je rendais visite à ma fille, un miché m’a pris pour sa grande sœur et nous a fait monter ensemble.

– Ciel ! Et vous vous touchâtes ? Demande Dame Isabelle davantage amusée que choquée

– Et même un peu plus… bredouilla Adélaïde

– Ensuite, ajouta Goldevaine, on était un peu bizarre toutes les deux puis nous nous sommes dit : « Mais quel mal avons-nous fait ? » Et comme nous n’avons pas trouvé où pouvait être ce mal, nous nous sommes embrassées.

– Vous êtes deux belles cochonnes. Alors Adélaïde regarde-nous et si l’envie de prend de vouloir nous rejoindre, ce sera volontiers.

 

Alors Isabelle s’assit sur le bord du lit et fit signe à Goldevaine de venir s’assoir à sa gauche, laissant volontairement une belle place à sa droite.

 

Sitôt assises les deux femmes s’étreignirent et s’embrassèrent avec passion.

 

– Enlève-loi tout ça que je vois si tu es une aussi belle putain que ta mère !

 

Goldevaine se releva, se déshabilla prestement et esquissa quelques pas sautillants de danse.

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– Humm, c’est ma foi, bien joli, tout ça, viens te rasseoir que je te caresse un peu. Humm, ta peau est douce, attend je vais moi aussi me débarrasser de cette robe, nous serons plus à l’aise. Alors ils te plaisent mes jolis nichons ?

 

Mais Goldevaine ne pouvait répondre, ayant déjà un téton dans la bouche et s’en régalant.

 

A quelques coudées, Adélaïde se demande s’il est opportun de venir s’intégrer dans ce duo charmant ou s’il convient d’attendre quelque peu. La voyant ainsi hésiter, Isabelle tapote de sa main droite sur le bord du lit l’invitant ainsi à venir.

 

Il restait un téton de disponible elle s’en empara.

 

Mais voilà que l’on frappe à la porte !

 

– Nous sommes occupées ! Répond Dame Isabelle.

– C’est sœur Agnès, je reviens quand ?

– Quand je te sonnerai !

 

Se doutant bien qu’il se passait en cette chambre des choses très peu catholiques, la Sœur Agnès, bien loin de partir se mit en position de voyeuse derrière le trou de la serrure.

 

Et elle avait devant ses yeux le spectacle charmant de sa mère supérieure complètement nue se faisant sucer les nibards par deux drôlesses se ressemblant étrangement.

 

Du coup Sœur Agnès se tripatouilla la chatoune avec frénésie et le fit tellement peu discrètement qu’elle fit du bruit.

 

– Mais qu’est-ce donc ! Qui est derrière cette porte ? Demanda Isabelle d’une voix forte.

– Il n’y a personne ! Répondit Sœur Agnès.

 

Inconscience ou humour, allez donc savoir ?

 

– Entre immédiatement !

 

La sœurette entra sans se faire prier, faussement penaude.

 

– J’ai fauté, Mère Gertrude, je mérite une punition ! Déclama l’impertinente nonne.

– Parfois, j’ai du mal avec mes petites protégées, elles ne sont pas toujours très sages ! Commenta Isabelle alias Mère Gertrude. Toi Agnès assis toi et regarde nous, mais interdiction de toucher.

– C’est trop cruel !

– Obéis ! Et me diras tu quelles sont ces taches sur ta chasuble ? Deviendrais-tu une souillon ?.

– C’est que j’ai un peu sucé Maitre Philibert, et il avait beaucoup de foutre dans sa bite !

– Ah, et elle était bonne sa bite ?

– Oui, mais il a joui trop vite, moi j’aurais bien voulu qu’il m’encule.

– Bon assis-toi et reste dans ton coin, je ne veux plus t’entendre ! Reprenons mes chéries, où en étions-nous ?

 

Pour toute réponse, la mère et la fille reprirent leur suçage de téton, un moment interrompu, puis Goldevaine se mit à lorgner vers la toison de Dame Isabelle ou plus exactement sur ce que cette toison brune tentait de dissimuler. Sa main s’y égara, ses doigts rencontrèrent l’humidité des chairs délicates, puis s’y enfoncèrent avant de s’y agiter frénétiquement.

 

– Oui, vas-y ma puterelle, fais-moi jouir !

 

Encouragée, Goldevaine vint se placer à genoux devant les cuisses écartées de la Mère supérieure et approcha sa langue, se régalant de ses sucs mielleux. Pendant ce temps, Adélaïde toujours assise à sa droite s’occupait comme il se doit de ses seins et de sa bouche.

 

Et soudain Isabelle se mit à haleter et à gémir avant de crier bruyamment sa jouissance. Du coup par une espèce de mouvement spontanée les trois femmes se retrouvèrent sur le lit à se caresser.

 

Les corps s’entremêlent au petit bonheur la chance et à un moment Goldevaine se retrouve avec le cul de sa mère devant son visage. Elle ne l’avait jamais vu, du moins, pas comme ça, pas si près. Elle ose le caresser et sa main s’égare très près de l’anus.

 

Adélaïde est prise d’un petit rire nerveux, sa fille prend ça pour un signe d’encouragement, mouille son doigt et lui enfonce dans le cul.

 

– Oh, mais que fait-là, ma salope de fille ?

– Faut-il que j’arrête ?

– Non continue, catin, débauchée, fille à remparts…

– Comme toi, Maman !

– Je ne dis pas la chose contraire !

 

Et pendant que Goldevaine continuait de doigter le cul de sa mère par derrière, Isabelle s’occupait du devant, créant ainsi un insolite étau de plaisir.

 

Adélaïde devant ce double assaut ne tarda pas à succomber au plaisir à son tour. Restait Goldevaine dont l’entrejambe était mouillé comme une soupe, mais qui attendait son tour de monter au ciel.

 

– Je crois bien que ta fille souhaiterait être léchée par une langue un peu vicieuse ! Fit remarquer Isabelle. La mienne ou la tienne.

– Vas-y ! répondit Adélaïde

– Je le ferais volontiers, mais il ne me déplairait pas de te voir lécher ta fille.

– Tu veux bien, Goldevaine ?

– Mais oui !

 

La mère se mit donc à gamahucher sa fille, tandis qu’Isabelle taquinait tantôt ses seins, tantôt sa bouche tant et si bien qu’elle prit son plaisir à son tour assez rapidement.

 

– J’ai le goût de la chatte de ma fille dans la bouche ! Constata Adélaïde avec amusement.

– Ça te change de celui des queues de tes clients ! Répondit Isabelle.

 

Sœur Agnès à présent n’avait plus rien à regarder… quoi que ces trois belles femmes ne s’étaient point encore rhabillées et étaient fort agréables à regarder, mais disons que l’action marquait une pause.

 

– Ma punition est terminée ? Demanda-t-elle.

– Je n’en sais rien ! Répondit Dame Isabelle, mais va donc nous chercher à boire, nous avons grande soif.

– Puis-je vous offrir mon pipi ? J’ai justement grosse envie ! Répondit l’impertinente.

– Qu’en pensez-vous, mes jolies ? Demanda Isabelle.

– Tant qu’à faire, j’aurais préféré le tien ! Répondit Adelaïde. Et après je boirais bien un grand verre d’eau

– Et bien tu vois, Agnès, personne ne veut de ton pipi, nous avons ce qu’il nous faut, continue de rester dans ton coin.

– Ouin ! Méchantes !

 

Isabelle sortit de son armoire un drap quelque peu épais et l’étendit sur le sol, puis elle invita Adélaïde à s’y coucher dessus, bouche ouverte, bien entendu ! Puis elle s’accroupit sur sa receveuse, chatte contre bouche en s’efforçant de contrôler le débit de son jet doré.

 

Adélaïde adoptait une attitude d’indifférence face aux jeux de pipis, ni rejet, ni plaisir, mais en ce moment elle appréciait parce que cette urine tiède au goût de bière salée, c’était celle de Dame Isabelle.

 

– Je t’en laisse un peu, Goldevaine ?

– Puisque c’est proposé si gentiment…

 

Alors donc Goldevaine pris la place de sa mère sur le drap, profita de la fin de la miction d’Isabelle et eu droit en bonus de faire le petit nettoyage de chatte.

 

Quand la puterelle se releva, Isabelle prit sa place.

 

– A votre tour mes jolies, moi aussi j’ai envie d’être votre pot de chambre !

 

La mère et la fille se relayèrent donc pour abreuver Isabelle et tout cela se termina par un grand éclat de rire collectif.

 

– Humm ! (ça c’est Sœur Agnès qui se racle la gorge pour manifester sa présence)

– Tu es encore là, toi ? Tu t’es bien rincé l’œil, Tu es contente ? Je suis sûre que tu as la chatte toute trempée ? Va donc nous servir à boire… Et de l’eau fraiche, pas de la pisse.

 

Et tandis que Sœur Agnès disparaissait de la pièce en dodelinant du croupion, Isabelle expliqua que cette fille était profondément masochiste (ce terme n’est utilisé que depuis 1886, impossible de trouver comment on disait auparavant, mais après tout on s’en tape…)

 

– Je suis sûre qu’elle a tout à l’heure fait exprès de faire du bruit pour qu’on la punisse, elle adore les coups de badines, mais à ce jeu-là, ce n’est pas elle qui décide, c’est moi et moi seule qui mène le jeu.je la punirais quand je le voudrais moi et non pas quand elle en aura envie. Non, mais…

 

Quand la nuit fut venue, le chevalier Gilbert de la Houlette et quatre de ses soudards démolirent la porte de la masure d’Adelaïde et de Gontran, ils auraient d’ailleurs pu s’en abstenir puisqu’aucune serrure ne la maintenait fermée. Ne trouvant personne à l’intérieur, le nobliau laissa éclater sa colère et son dépit, puis fit brûler la baraque.

 

– Ces traînées s’en sont allées dormir ailleurs, c’est donc en plein jour qu’il faudra que je les traque. Elles ne perdent rien pour attendre, elles se croient en sécurité, elles déchanteront vite quand elles auront la corde au cou.

 

Le lendemain matin, Gilbert tenta de réfléchir :

 

« Si elles sont restées dans leurs auberges, cela sera facile, cela est peu probable, mais il faut m’en assurer ! Sinon, elles sont forcément dans quelque autre auberge du Roussillon, je finirais bien par les dénicher, le pays n’est point si grand ! »

 

Depuis l’aube, un cavalier masqué est dissimulé à plusieurs encablures du pont-levis du château de Graville. Un homme à cheval ne tarde pas à en sortir, l’archer, se demandant s’il s’agit bien de sa proie, le suit pendant quelques lieus, puis quand la route devient forestière, il galope à sa hauteur :

 

– Holà, seriez-vous messire Gilbert ?

– Assurément, mais…

 

Gilbert ne termina jamais sa phrase, le sabre du cavalier lui ayant carrément tranché la tête !

 

Le cavalier masqué, débarrassa le cadavre de ses oripeaux et le traîna dans un fossé dans lequel les corbeaux et les chiens errants auraient tôt fait de le rendre méconnaissable. Beaucoup plus loin, il attacha son cheval à un arbre, quelqu’un le trouverait bien.

 

– C’est fait ! Indiqua simplement le cavalier masqué, qui était en fait une cavalière.

– Es-tu bien sûre que c’est lui ! Lui demanda Dame Isabelle alias sœur Gertrude.

– Ma foi oui, ses verrues étaient bien aux bons endroits.

– Et il est bien mort ?

– Dame, je lui ai tranché sa tête ! Il m’étonnerait fort qu’il puisse vivre sans elle !

– Bien, pas un mot à quiconque !

 

Sans un souci de sécurité, Dame Isabelle préféra attendre plusieurs jours avant d’annoncer la bonne nouvelle aux deux jolies putains.

 

Au château, on s’étonna de l’absence de Gilbert de la Houlette, et ce n’est que quelques jours plus tard qu’un garde retrouva son cheval et le ramena au château. On annonça l’événement au seigneur du lieu, celui-ci ordonna une battue près de l’endroit où avait été laissé le canasson, évidemment on ne trouva rien !

 

– Des bandits de grands chemins auront eu raison de lui ! Je ne l’aimais point, mais ne souhaitait pas sa mort et aurait souhaité l’enterrer en terre chrétienne. Nous allons faire dire une messe de requiem.

 

Au bout d’une semaine Dame Isabelle annonça la nouvelle aux deux femmes sous une version prudente :

 

– J’ai ouïe dire que le chevalier Gilbert de la Houlette avait disparu, son cheval est rentré tout seul en son château et le seigneur du lieu a fait dire une messe pour le repos de son âme.

 

Les deux femmes exprimèrent leur soulagement !

 

– Qu’allez-vous faire à présent ? Vous pouvez reprendre vos activités, ce triste sire ne vous importunera plus, mais vous pouvez aussi rester ici le temps qu’il vous plaira et profiter de notre compagnie !

 

La mère et la fille s’échangèrent un regard de connivence montrant qu’elles pensaient la même chose :

 

– Nous allons rester quelques temps ici, après nous verrons bien ! Dit alors Goldevaine

 

Et Dame Isabelle leur répondit par le plus beau de ses sourires.

 

Fin

 

© Lena van Eyck pour Vassilia.net – février 2020

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Léna Van Eyck
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Mardi 20 juillet 2021 2 20 /07 /Juil /2021 18:18

La Malédiction du Pas de Lagaste – 8 – Hermine, Rixende et Jodelle par Léna Van Eyck

Goldevaine2

Et le lendemain matin…

Rixende s’était, l’air de rien, un peu renseignée :

 

– Jodelle m’a rendu grand service, je ne sais comment la remercier ?

– Rejoins-la dans sa couche ! Lui répondit carrément Hermine.

– Ciel ! Coucher avec une femme !

– Ben quoi, c’est doux et ça sent bon !

– Mais n’est ce point contre nature ?

– Peu importe du moment que c’est agréable !

– C’est une invention du diable !

– Et alors ? Tant mieux s’il nous a inventé de meilleures choses que les curés !

– Ah ! Ah ! Tu es drôle toi ! Je ne sais si ça me plairait…

– L’essentiel est que ça lui plaise à elle !

– Mais je suis bien ignorante de la façon de faire.

– Alors déshabille-toi, je vais te montrer !

 

Et alors qu’Hermine après s’être, elle aussi, débarrassée de sa robe entamait une bonne leçon de choses, Rixende ne put s’empêcher de se laisser aller à un fou rire nerveux.

 

– Qu’ais-je dis de si drôle ?

– Ce qui est drôle c’est que tu as cru mon mensonge !

– Quel mensonge ?

– Je ne suis pas grande experte, mais j’ai déjà léché des minouches bien grasses et bien juteuses de quelques coquines jeunes ou moins jeunes.

– Eh alors pourquoi ce mensonge ?

– Pour te voir nue ! Tu es très belle et je passerais bien un moment avec toi !

– Je te trouve bien audacieuse !

– C’est ton droit, j’ai essayé quelque chose, tant pis pour moi, si ça ne marche pas.

– T’aurais voulu quoi ? Que l’on s’embrasse ?

– Que l’on s’embrasse, que l’on s’enlace.

– Si l’on s’embrasse, nos seins vont se toucher.

– C’est bien possible en effet. On le fait ?

 

Elles le firent et comme prévus, leurs seins se frôlèrent, ce qui les fit rigoler, d’autant plus que les tétons de Rixende étaient bien érigés. Ce petit jeu de frotte-frotte finit par bien exciter nos deux coquines, tant et si bien qu’elle se retrouvèrent tête-bêche sur le lit à se gamahucher la chatte.

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Mais après qu’elles se furent léchées copieusement jusqu’à crier leur plaisir, Hermine fut curieuse de savoir jusqu’où la fille pouvait être vicieuse.

 

Alors qu’elles auraient pu en rester là, Hermine pria par geste sa partenaire de ne point bouger, Rixende crut alors qu’on allait bisser l’action, mais les intentions d’Hermine étaient légèrement plus osées, puisque c’est le trou du cul de sa collègue qu’elle se mit à lécher avec gourmandise.

 

Loin de refuser la caresse, Rixende tortillait son popotin de plaisir à tel point qu’Hermine n’hésita plus un seul instant à y enfoncer un doigt inquisiteur et à le faire aller et venir dans l’étroit conduit. Et puis comme il eut été inconvenant de laisser ce doigt s’agiter en solitaire, deux autres virent lui prêter concours.

 

– Oh ! lala ! Criait la puterelle.

– C’est ça gueule, ma biche, jouis du cul !

– Aaaaaah !

– C’était bon, hein, maintenant c’est toi qui vas me faire la même chose.

– Oui bien sûr, mais laisse-moi reprendre mes esprits.

 

Sans l’écouter, Hermine se retourna, en cambrant son croupion et en écartant ses fesses.

 

– Oh le joli petit cul que tu as ! S’écria Rixende.

– T’as vu ça ! Et il a vu passer des bites !

 

L’ancienne soubrette s’acquitta fort concisément de sa tâche et rendit Hermine toute chose.

 

– T’as vu mes doigts comment ils sont ressortis ? Fit-elle semblant de se lamenter en les présentant sous le nez d’Hermine.

– Ben oui, un cul, c’est un cul ! Et puis il n’y a presque rien !

– Tu crois ? Répond-elle en portant ses doigts en bouche.

– Cochonne !

– Arrête, ce n’est pas mauvais du tout !

– Je sais ! Mais dis donc, toi tu cachais bien ton jeu, tu as dû en lécher des bourgeois et des bourgeoises.

– C’était parfois bien agréable, d’autre fois ce l’était moins, cela est le sort commun de tous les gagne-pains.

– Te voilà bien philosophe !

– C’est mon maître qui disait souvent ça !

– Et il faisait quoi ton maître !

– Fourreur !

– C’est donc pour cela qu’il te fourrait !

– Hi ! hi !

– Je crois que si tu restes ici, tu feras une bonne putain… si tu restes

– Comment ça si je reste ?

– Ce n’est pas parce que nous aurons une putain de plus qu’il y aura davantage de clients, comprends-tu ?

– Je comprends parfaitement, Maîtresse Georgette m’a dit qu’elle me garderait quelques temps, je m’en voudrais de vous porter préjudice pendant cette période.

– Bon descendons maintenant, la Georgette doit nous chercher !

– Qu’allons-nous dire ?

– Que je t’ai un peu initiée, elle n’est pas obligée de savoir que tu n’en avais nul besoin.

 

Hermine n’était point sotte, et se doutait bien que la Rixende s’arrangerait pour se rendre indispensable. Il y aurait donc bien une fille de trop. Si elle estimait ne rien avoir à craindre et si Jodelle pouvait dormir tranquille, la situation risquait de devenir délicate pour la grosse Rolande, bien qu’elle avait ses habitués, et surtout pour Finette.

 

Une situation qui risquait de casser la bonne ambiance…

 

N’empêche que la Rixende était femme de parole, elle souhaitait remercier Jodelle pour son intervention.

 

Elle l’entreprit le soir entre deux services.

 

– Il me faut te remercier pour ce que tu as fait pour moi !

– Laisse tomber, un service en vaut un autre.

– Je me suis laissé dire que tu ne serais pas contre que toi et moi…

– Bien sûr que je ne serais pas contre, mais présentement j’ai l’idée d’une petite fantaisie dans lequel tu pourrais t’enquiller… tu vois ces deux lascars qui rigolent comme des bossus ?

– Oui !

– Je les ai entendu dire qu’il ne serait pas contre une orgie à quatre, avec moi nous serons déjà trois, si tu viens avec nous nous serons quatre.

– Et bien allons les chauffer.

 

Les deux coquines virent s’assoir au côté des deux drôles

 

– Alors on rigole sans nous en faire profiter ! Commença Jodelle.

– Albert me racontait ses déconvenues avec la fille du puisatier.

– Et on peut savoir ?

– Je l’avais entrepris sur le bord d’un puit, la garce a fait semblant de se laisser faire et d’un coup de rein m’a précipité au fond du puit. Répondit Albert.

– Ciel ! Et tu en es rescapé ?

– Il n’était pas bien profond, peut-être trois coudés, il était asséché mais était rempli de cochonneries, ce qui fait que je suis sorti prestement et que j’ai cherché où me laver de tous ces immondices et pendant ce temps-là la donzelle avait rameuté ses sœurs et ses cousines et j’étais l’objet d’une grande moquerie.

– Ce n’est pas drôle !

– Il faut mieux en rire, après tout je m’en suis bien sorti, imagine que le puit eut été profond ? Dame, j’y serais sans doute encore en train de pourrir.

– Viendrais-tu dans ma chambre, tu ne risques rien il n’y a pas de puits.

– Hum, c’est tentant, d’autant que tu as le nichon bien seyant ! Je pourrais le voir mieux ?

– Aligne tes écus ! Tu verras même le paradis.

– Et moi je ne te plais pas ? Intervint Rixende en faisant des effets de poitrine.

 

Les deux hommes échangèrent un regard complice

 

– Une fois, à Carcassonne, nous sommes montés à quatre, et une fois en chambre nous nous sommes tous mélangés, c’est possible ici ? Demande Martin, son compère.

– Bien sûr que c’est possible !

 

Rixende et Jodelle conduisent donc Albert et Martin en chambre. Les deux filles se déshabillent entièrement, les deux drôles se contentent de découvrir la partie inférieure de leur anatomie et de dégager leurs bites demi-molles.

 

Puis ils se dirigent chacun vers l’une des filles, Albert vers Jodelle, Martin vers Rixende, les tripotent, leur malaxent les seins et les fesses en bandant comme des ânes. A un moment ils permutent et on a droit à une nouvelle séance de pelotage.

 

Il fallut bien un moment passer à d’autres choses et après ces préliminaires les deux gaillards auraient pu demander aux deux puterelles d’écartes les cuisses afin de les pénétrer. Mais les deux michés avaient aligné beaucoup d’écus et entendaient bien profiter de leur temps.

 

– Cela nous plairait de vous voir vous brouter le cresson ! Suggère Martin.

 

Cela ne dérange pas nos deux filoutes, nous avons vu que Rixende est loin de cracher sur ce genre de chose et que cela ne déplait pas non plus à Jodelle.

 

Les deux femmes se couchent donc sur le lit en position tête-bêche (on ne disait pas encore 69) et commencent à se brouter le gazon sans simuler puisqu’elles aiment ça !

 

Les deux hommes regardent, Albert s’est assis sur l’unique chaise de la chambre, Martin à ses côtés s’astique le manche sous les yeux de son compère lequel semble autant passionné par le spectacle des deux putains qui se gamahuchent que par-là cette jolie bite bien dressée qui semble le narguer à quelques pouces de son nez.

 

Subrepticement Albert rapproche sa main du membre de Martin, ce dernier lui lance un regard approbateur, on comprend bien que les deux compères ne sont guère béotiens en la matière et s’adonnent parfois aux jeux de bites lorsque l’occasion leur en est donné.

 

Jodelle et Rixende, toutes occupées qu’elles sont à se faire minette ne voient rien et ont carrément oublié leur client. Il leur fallut bien après qu’elles eurent pris leur plaisir revenir à la réalité : Image étonnante du compère Albert, le sexe de Martin dans sa bouche.

 

– Alors ? Lance Jodelle sur le ton de la plaisanterie. Vous faites quoi, les deux drôles, si on ne sert plus à rien, on peut vous laisser entre vous

– Ah ! Ah ! Répond Martin ! Ce n’est pas parce qu’Albert me prête sa bouche que vous n’allez pas sentir nos queues.

– Eh bien, venez donc nous rejoindre, on vous attend !

 

Martin va pour s’approcher, Albert semble hésiter. Du coup les deux compères tiennent un court conciliabule en messe basse, au terme duquel ils se décident à venir vers le lit. Albert se dirige directement vers Rixende et lui demande de tenir la position du petit chien. Qu’à cela ne tienne, elle se met dans la position désirée, relève son popotin, écarte ses cuisses laissant accès à ses chemins de plaisir.

 

Jodelle attend Martin, mais au lieu de se rapprocher d’elle, celui-ci semble se complaire de voir son compère embrocher le cul la Rixende de son gros vit avant de venir flatter les fesses de son acolyte, d’y mettre le doigt et de le faire aller et venir, puis de le remplacer par sa bite bandée.

 

Et l’étrange emboitement se met en branle, Martin encule Albert qui encule Rixende, tandis que Jodelle fait banquette.

Lagaste8b

« Mon tour viendra bien, et s’il ne vient pas, cela n’a aucune importance, ces drôles ont payé ! »

 

L’affaire n’est point longue, les deux énergumènes excités comme des mouches ne tardent pas à cracher leur semence, Martin le premier et Albert dans la foulée.

 

Rixende a le cul béant qui tarde à se refermer et se retourne étonnée du déroulement de cette insolite passe.

 

Les deux compères se rhabillent en silence, les filles remettent leurs robes.

 

– Salut gentilles putains, un jour nous nous reverrons peut-être ! Déclare Albert à moins que ce soit Martin.

– Ce chenapan en avait une trop grosse, j’ai maintenant le trou du cul tel un chou-fleur. Se lamente Rixende une fois les deux compères sortis de la chambre

– Ma pauvre biche, cela va passer, mets-toi un peu d’eau fraiche et allons voir en bas si d’autres joyeux drilles veulent jouer avec nous.

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Léna Van Eyck
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Mardi 20 juillet 2021 2 20 /07 /Juil /2021 18:15

La Malédiction du Pas de Lagaste – 7 – La belle Rixende par Léna Van Eyck

 

Goldevaine2

 

Constant a donné rendez-vous dans sa chambre à Goldevaine pendant sa période de repos. Elle a fini par accepter.

 

– Nous allons faire l’amour comme des amants amoureux et non plus comme une putain avec son miché !

– J’ai hésité, je ne sais pas trop pourquoi j’ai accepté cette rencontre ?

– Parce que tu m’aimes !

– Ce n’est peut-être point si simple !

– Pourquoi refuses-tu de te l’avouer ?

– Parce que c’est comme ça ! Tu es beau, tu es courtois et gentil mais franchement je ne saurais dire si je t’aime, et puisque je ne sais le dire, cela veut sans doute dire que je ne t’aime point !

– Alors pourquoi avoir accepté cette rencontre ?

– Si tu arrêtais de me poser des questions. Et ce trésor, si tu m’en parlais ?

– Je t’en parle si tu pars avec moi !

– Non, je ne peux pas te faire ce genre de promesse, à toi de prendre le risque ou non !

– Alors je le prends, mais je risque gros !

– Comme aux dés ?

– Un peu, oui !

– Le trésor que je cherche, il n’est pas très loin !

– Où ça ?

– Attends, je vais te dire.

 

Contant se leva jusqu’à la fenêtre de sa chambre et regarda à l’extérieur. Il avait repéré une carriole attelée juste devant la taverne, elle appartenait au grainetier et celui-ci ne la rangeait en écurie qu’à la nuit venue. Il s’assura qu’elle était bien là ! S’il prenait à Jodelle l’idée saugrenue d’alerter tout le monde, il l’assommerait, au besoin la ligoterait et partirait tranquillement vers d’autres lieux, il n’emprunterait la carriole qu’en cas de poursuite agressive.

 

– Ben alors ? S’impatienta la jeune fille.

– As-tu quelque chose contre les voleurs ?

– Parce que tu voudrais voler quelque chose ?

– Pourquoi pas ?

– Tu fais ça souvent ?

– Non, mais ça m’est déjà arrivé, et on ne m’a point pendu.

– Tant mieux pour toi ! Et que comptes-tu donc voler dans les parages ?

– Pourquoi pas la cassette du tavernier ?

 

Goldevaine était loin de s’attendre à cela et en reste ébahie.

 

– C’est juste une idée comme ça ! Dit-il tentant d’atténuer le propos.

 

« Ben voyons ! »

 

– En y réfléchissant un peu, l’idée n’est pas si mauvaise, ces gens ont des écus, probablement assez pour que nous puissions nous installer tranquilles à plusieurs lieus d’ici. Reprit-il.

– Hum !

– Nous pourrions faire ça la nuit et nous enfuir avec la carriole du grainetier, en emportant une lanterne, son écurie n’est sans doute pas trop difficile à ouvrir.

– Hum !

– Evidemment, il resterait un gros problème !

– Ah ?

– J’ignore où les taverniers cachent leur magot ?

– Et c’est là que j’interviens ?

– C’est un peu cela, oui ! T’en penses quoi ?

– Rien !

– Tu n’en penses rien ?

– Non et on va arrêter de discuter, cela me fatigue.

– J’aurais aimé que tu me dises oui ou non !

– J’ai dit qu’on ne discuterait plus !

– Alors, d’accord, on ne discute plus !

 

Mais Constant n’est point sot, il a compris que si Jodelle n’a rien dit, l’expression de son visage a parlé, elle réfléchit, elle est troublée et bien davantage qu’elle ne le laisse paraître…

 

« Bon signe ! » se rassure-t-il.

 

Il ne se trompe guère, Goldevaine aurait dû prévenir aussitôt le Raymond et la Georgette, mais elle ne fait pas, elle temporise, parce que dans un coin de son esprit trotte une pensée qui la taraude :

 

 » Et si ce gaillard m’aimait vraiment ? »

 

Constant, lui est confiant, à ce stade que peut-il lui arriver ? Une dénonciation ne servirait à rien, devant la maréchaussée une parole de putain n’a que peu de poids, et lui aurait beau jeu d’affirmer que la fille a bâti une histoire afin de se venger d’un affront, comme par exemple de ne pas avoir répondu à ses avances extravagantes.

 

Le seul risque serait que la Georgette change la cache du magot sans le dire à Jodelle, mais même ça, il n’y croit guère.

 

Constant se mit donc en standby comme on ne disait pas au moyen-âge, certain que Jodelle finirait par faire comme toutes les autres, tomber dans le piège de l’amour et voler la cassette.

 

Et il n’avait pas tort, plus le temps passait, plus Goldevaine était tentée par la vilaine flibuste suggérée par le beau Constant.

 

Sauf qu’un événement imprévu vint perturber ce joli plan.

 

Rixende

 

Retrouvons à présent à Rixende. Son premier jour chez Maître Renaud son employeur libidineux se déroula fort moyennement, ayant récolté une baffe, une série de coup de badines et une sodomie indélicate qui lui avait laissé avec le troufignon en marmelade.

 

Le lendemain, alors qu’il avait bu, il lui chercha querelle et lui flanqua une volée. Elle ne rebella pas mettant l’événement sur le compte d’un énervement passager. Mais quand elle comprit que violence et ivrognerie était dans la nature du bonhomme elle le laissa planté là et reprit la route.

 

C’est ainsi qu’elle arriva à Preixan à l’auberge de « Coucou doré » où elle proposa ses services.

 

Georgette hésite et appelle Raymond qui n’a d’yeux que pour la beauté de la fille.

 

– On est complet, mais on peut essayer de te prendre une semaine pour voir ! Tu sais qu’ici il faut être gentille avec les clients ?

– Je ne suis point farouche !

– Tu l’as déjà fait ?

– J’étais servante à Paris dans une bonne maison, je suis partie suite à une vilaine dispute, mais souvent je partageais la couche de mon maître et même parfois celle de ses amis.

– Bien ! Chez nous c’est un peu différent, Hermine t’expliquera comment ça se passe ici.

 

Le soir, Rixende coucha avec son premier « vrai » client, le type pas mal imbibé conclut sa petite affaire en trois minutes chrono se contentant de dégager son chibre de ses brais et de soulever la robe de la belle avant de jouir comme un jeune puceau en rut.

 

– Ils sont tous comme ça ? Demanda-t-elle à Hermine qui pour cette première passe l’avait chaperonnée.

– Non, celui-là c’est la catégorie, « lapin », c’est de l’argent vite gagné !

– Oui mais il pue, il empeste la vilaine crasse !

– Comme quoi, quand on dit que l’argent n’a pas d’odeur…. Mais je vais te donner quelque chose qui te débarrasseras de l’odeur de ce vil faquin.

 

Elle revint avec un petit flacon !

 

– C’est de l’eau de rose ! Si tu restes avec nous, il faudra t’en procurer, passes-en un peu sur ton minois et sur les poils de ton minou.

 

Jodelle l’avait saumâtre, il était évident que la Rixende avec sa beauté et l’attrait de la nouveauté allait lui faire de l’ombre ! Mais, bon, on ne peut pas toujours rester la perle du lieu !

 

Elle était occupée à servir, alors que les tables étaient plutôt bien remplies. Constant était présent et mâchouillait son ragoût, Jodelle l’avait évité, sa décision concernant sa proposition malhonnête était pratiquement prise, mais elle ne voulait pas précipiter les événements et puis, quelque part, elle hésitait encore un tout petit peu.

 

Hermine et Rixende descendirent et vinrent dandiner leurs popotins autour des tables.

 

Et soudain la salle s’emplit d’éclats de voix ! Rixende venait de reconnaître Constant !

 

– Grippeminaud ! Truandaille ! Gargouilleux ! Croquefedouille ! Explosa la jeune fille.

– Mais cette fille est folle ! Balbutia Constant qui ne s’attendait pas à une telle rencontre.

– Bandit de grand chemin, résidu de fausse couche !

 

Devant un tel vacarme la Georgette accoure et tente de calmer Rixende en pleine crise de nerfs.

 

– C’est quoi ce tohu-bohu ?

– C’est que cette femme doit me prendre pour un autre, je n’ai jamais rien fait qui mérite cette bordée d’injures !

– Cet homme m’a obligé à voler mon patron, il m’a ensuite lâchement abandonnée au marché de Lavalette sans le moindre sou.

– Mais enfin, elle raconte n’importe quoi ! Répondit Constant, rouge comme une tomate et commençant à lorgner du côté de la sortie.

 

Evidemment toutes les conversations se sont arrêtées, les filles se sont rapprochées, son regard croise celui de Jodelle. Il croit alors qu’elle va à son tour le dénoncer, sachant qu’il lui sera difficile de résister à une double accusation, il comprend alors que son seul salut est dans la fuite et se lève de son siège.

 

Par ce geste, il signe sa culpabilité.

 

– Empêchez-le de s’échapper ! Hurle Rixende en l’agrippant par la manche.

 

Déjà quelques gaillards à la bagarre facile s’approchent, menaçants.

 

Dans ces moments de grande confusion, les choses vont très vite, non seulement les gestes mais aussi les pensées. Jodelle vient de réaliser que Constant n’est qu’un aigrefin, qu’il a manipulé Rixende et qu’il était à deux doigts de la manipuler elle-même. Elle comprend aussi que Rixende aveuglée par sa colère, ne se rend pas compte qu’elle se place en très grave danger. Si Constant était arrêté par la maréchaussée, Rixende serait fatalement entendue et son sort serait vite scellé à celui de l’escroc… Sur un gibet, au bout d’une corde.

 

Aussi malgré le peu de sympathie qu’elle éprouve pour cette fille, rivale potentielle en ce lieu, elle répugne à l’idée de la voir terminer ainsi sa courte vie.

 

Alors elle s’interpose crânement :

 

– Laissez-donc ce type ! Quelles preuves avons-nous ?

 

Et elle réussit à dégager la main de Rixende toujours agrippée à la manche de Constant.

 

– Mais tu fais quoi ? Pourquoi tu défends ce sale type ?

– Je t’expliquerai !

– De quoi tu te mêles ? Morue ! Puterelle !

 

Jodelle lui balance une paire de claques qui loin de calmer la jeune fille, la rend furieuse et la fait se jeter toutes griffes dehors sur sa collègue.

 

Les deux femmes se retrouvent à terre et se battent comme des chiffonnières. L’assistance a désormais un nouveau spectacle.

 

Constant en profite pour prendre la poudre d’escampettes.

 

Il s’échappe ! Hurle un client qui s’apprête à lui courir après.

 

– Non, laissez-le aller au diable ! Intervient la Georgette, je ne veux point d’ennuis dans ma paisible taverne.

 

Constant est affolé, la carriole dans laquelle il aurait pu fuir n’est pas là, il hésite à courir à droite ou à gauche, hésitation fatale, les gaillards sourds aux injonctions de la Georgette, le rattrapent et le maîtrisent en moins de deux !

 

Le Raymond va au-devant d’eux :

 

– Ecoute-moi bien, pauvre crétin, tu n’es qu’un faiseur d’ennuis, on va te relâcher, parce qu’on a pas de temps à perdre avec des gens comme toi, mais ne t’avise pas à revenir dans les parages si tu ne veux pas finir en pourrissant dans une fosse à purin ! Allez, vous autres, laissez-le partir avec sa sale face de rat crevé !

 

Et Constant, le cœur palpitant mais tout heureux de s’en tirer à si bon compte prit ses jambes à son cou, reprit la route et l’histoire ne dit pas ce qu’il advint de lui.

 

Dans la salle, les filles séparent les deux furies privant ainsi les clients du spectacle. Maîtrisées chacune de leur côté, les deux jeunes putains continuaient à s’échanger des noms d’oiseaux.

 

La Georgette intervient :

 

– Bon, c’est fini, maintenant ! Jodelle, va t’arranger et reprend ton service, prestement, quant à toi la nouvelle, tu dégages, je ne veux plus te voir ici. Rends-nous ta robe !

– J’aimerais parler quelques instants avec elle, avant qu’elle ne parte ! Intervint Jodelle.

– Pour reprendre la bagarre, certainement pas !

– Il n’y aura pas de bagarre, il y a juste une chose que j’aimerais savoir et je t’en parlerai après.

– Je crois comprendre ! Répondit Georgette qui n’était pas complètement idiote. Bon Jodelle va monter avec toi, mais pas de bagarre !

 

Rixende n’a plus le cœur à se bagarrer, elle est en pleurs.

 

Dans la chambre, Rixende toujours en larmes, retire avec rage la belle robe de putain qu’on lui a prêté.

 

– Te rends-tu compte que je viens de te sauver la vie ? Lui dit Jodelle.

– Non !

– Tu ne comprends donc pas ?

– Non, je suis lasse !

– En remettant Constant à la maréchaussée, il se serait passé quoi ?

– Je n’y ai pas réfléchi !

– J’avais remarqué !

– J’aurais dit qu’il m’avait obligé à commettre un vol !

– Et on t’aurait reproché de ne pas avoir averti tes maîtres. La voleuse ce n’est pas lui, c’est toi !

– Il m’a fait croire qu’il était amoureux de moi et qu’avec l’argent volé on mènerait une vie tranquille…

– Il m’a chanté la même chanson, mais moi j’ai résisté !

 

Oh ! le vilain mensonge !

 

– Je ne te demande pas où ça s’est passé, je m’en fiche ! Personne le saura, mais il faudra rester planquée !

– Me planquer où ?

– Je vais m’arranger pour que tu puisses rester ici.

– Et pourquoi fais-tu ça pour moi ?

– Je n’en sais rien ! Disons que ce qui t’est arrivé aurait pu m’arriver également ! Et que dans de telles circonstances j’aurais bien aimé trouver quelqu’un qui m’aide !

– Hum !

– Reste tranquille et attends-moi je vais essayer d’amadouer la Georgette.

 

Jodelle ne craignait plus d’affronter la Georgette, elle faisait trop bien « bouillir la marmite » !

 

– Alors ? S’enquit la mère maquerelle.

– C’est une pauvre fille, elle s’est fait manipuler par ce Constant qui lui a joué le joli cœur. Il était facile de tomber sous ses charmes, il est beau garçon et à de forts jolis yeux !

– Tu en a pincé pour lui ?

– Un tout petit peu, mais il ne m’a point entortillé !

– Il a essayé ?

– J’ai coupé court, le l’aurais volontiers suivi, mais il n’avait rien d’autre à me proposer que des flibustes et des parties de dés.

– Quelle flibuste ?

– Il voulait chaparder quelque chose, il ne m’a pas tout dit.

– Nos écus ?

– Je ne suis point certaine…

– Et que voulais-tu savoir auprès de cette fille ?

– A quoi j’avais échappé, c’est si facile de se faire faire marron.

– On dirait que tu la défends ?

– Je ne le défends pas, je la comprends !

– Elle te pique tes clients !

– C’est l’attrait de la nouveauté, ça ne durera pas !

– Elle a fait quoi en fait !

– Elle a volé la cassette de ses patrons !

– Je ne vais quand même pas garder une fille qui a fait ça ! S’égosille la Georgette

– Elle ne recommencera pas !

– Qu’est-ce que tu en sais !?

– Je m’en porte garante

– Tu prends des risques !

– Même pas !

– Va lui dire de remettre sa robe et remettez-vous au boulot, je vais devoir convaincre le Raymond

 

Mais lorsqu’il était question de jolies filles, le Raymond se laissait convaincre bien facilement !

 

– Je ne sais que faire pour te remercier ! Dit Rixende

– Il faudra déjà remercier le Raymond, ce ne sera pas difficile, il adore qu’on lui suce la bite.

– Mais toi…

– On verra ça demain matin, descend voir le Raymond, il n’est pas impossible qu’il te foute quelques coups de badines pour te punir de ta conduite, accepte-les sans rechigner, de toute façon, il n’est pas dans son intérêt de t’abimer. Tu t’en sors bien et ensuite nous irons chauffer le chaland !

 

Et justement le Raymond, l’attendait :

 

– Ah, te voilà, toi ! Si Jodelle n’avait pas pris ta défense, je ne sais où tu serais en ce moment.

– J’ai eu tort de causer ce scandale, mais pouvais-je faire autrement ?

– Parfaitement, il te suffisait de nous informer discrètement des forfaits de ce malotru.

– Il y a des moments où l’on ne réfléchit pas trop, j’implore donc votre pardon, Maître Raymond.

– Tu es bien d’accord que la moindre des choses, c’est de t’infliger une punition.

– Puisque vous estimez que je le mérite, punissez-moi, Maître Raymond !

– Alors déshabille-toi, catin, que je te chauffe les fesses !

 

Alors la Rixende, souleva sa robe et dévoila ses fesses qu’elle avait fort jolies.

 

– Non, à poil, complètement à poil !

– Comme il vous plaira, Maître Raymond.

– Hum ! Ce n’est pas mal tout cela, il n’y a rien à jeter !

– Hé !

– Quels beaux nichons tu as ! Approche-toi que je m’en occupe un peu.

 

Le Raymond qui avait l’excitation facile bande déjà dans ses brais, il pelote les seins de la belle, les caresse, les embrasse, joue de sa langue avec les jolis tétons bruns, il est dans un drôle d’état.

 

– Dis-moi, petite garce, tes anciens maîtres te punissaient-ils.

– Cela leur arrivait, mais c’était un jeu, ils m’inventaient des fautes imaginaires et je recevais de la badine ou des verges sur mes jolies fesses. Ils me faisaient souvent ça quand ils recevaient des amis, ça les amusait et ça les excitait.

– Point d’autres punitions ?

– Non, enfin, si mais je n’ose en parler !

– Pourquoi, ça faisait si mal que ça ?

– Non, ça ne faisait pas mal, mais ce n’était guère plaisant du moins quand il s’agit d’un inconnu qui vous fait ça !

– Je ne suis pas certain d’avoir compris, là ?

– Parfois lors des banquets donnés par mes maîtres, l’un des invités était pris d’une envie pressante.

– Et alors ?

– Faut-il que je précise davantage ? Je pensais que vous aviez compris.

– J’ai compris mais je veux que tu me le dises, ce genre d’histoire me plait beaucoup à entendre.

– Et bien, plutôt que d’accompagner l’incontinent au petit endroit ou du lui apporter un pot de chambre, c’est moi qui faisais office de pot de chambre.

– Hi ! Hi ! Tu veux dire qu’on te pissait dessus ?

– Oui ! Et caca aussi quelque fois !

– Et tu n’aimais pas ça ?

– Ça dépend ! Mon maître me disait qu’il s’agissait d’un jeu. Alors on m’arrosait de pipi, on me faisait boire et on m’invitait à en en commenter le goût. Mais moi quand je joue, je préfère choisir avec qui je le fais.

– Et si moi je te pissais dessus ?

– Je me doutais un peu que vous alliez me demander ça…

– Et pourquoi donc ?

– Vous avez les yeux malicieux !

– Allons bon ! Mais ça ne répond pas à la question !

– Pissez-moi dessus, Maitre Raymond, je ne me rebellerais point.

 

Et alors que le Raymond sortait déjà son chibre et se mettait en position, la Georgette se pointa et apostropha le Raymond.

 

– Tu fais quoi compère ?

– Je m’apprêtais à punir cette trainée, mais auparavant nous devisions.

– Avec la pine à l’air ?

– Cette ribaude m’a raconté quelques polissonneries qui m’ont donné une petite envie.

– Eh bien, ne te gênes pas pour moi, fais comme si je n’étais pas là.

 

Raymond demanda alors à Rixende d’ouvrir bien la bouche et de la garder ouverte, et lui pissa dans le gosier.

 

La belle avala une bonne rasade sans sourcilier ni grimacer, le reste atterrissant sur son corps en la modelant joliment.

 

– Alors elle est bonne ma pisse ?

– Ma foi, elle n’a point mauvais goût.

– Viens me la nettoyer maintenant et fait la grossir dans ta bouche.

– C’est cela sa punition ? Se gaussa la Georgette.

– Je ne vais tout de même pas abimer un si joli petit cul !

– Bon alors passe-moi la badine, je vais le faire ! Propose la Georgette.

 

Et la matrone, joignant le geste à la parole se met à flanquer des coups de badines sur le cul de la pauvrette qui ne peux s’empêcher de brailler, elle ne compte pas, mais quand elle voit dans le miroir que les fesses prennent une couleur un peu trop cramoisie, elle s’arrête.

 

– T’as tapé trop fort, elle ne pourra pas travailler ce soir !

– Elle se rattrapera demain.

– Bon je peux y aller maintenant ? Demande Rixende en essuyant les petites larmes qui coulent au coin de ses jolis yeux.

 

Mais quand elle voit la bite bandée de Raymond, elle comprend que ce n’est pas tout à fait fini, alors crânement elle prend les devants :

 

– Si vous voulez me baiser, je vous en prie, mais après j’aimerais être dispensée de salle et aller me reposer.

– Quel culot ! Répond le Raymond !

– Encule-là donc, tu en meurs d’envie ! Lui suggéra la Georgette.

– Pourriez-vous me faire ça un autre jour, j’ai rencontré à Lavalette un drôle qui m’a meurtri mon petit trou, je pense que d’ici deux ou trois jours ce sera fini et vous pourrez m’enculer comme il vous plaira.

 

Le Raymond est fort surpris de ce discours, il demande à la fille de lui montrer les dégâts :

 

– Effectivement ! Tu devras demander un onguent à Hermine, cela te guérira

– Prenez moi par devant, Maitre Raymond, je peux aussi vous sucer, on me dit bonne suceuse !

– Tu me suceras plus tard, présentement, j’ai une autre idée, Georgette, tourne-toi, c’est toi que je vais enculer !

– Ciel ! On va le marquer sur une croix, il a si longtemps…

– Allez, déballe tes fesses, ne voit-tu pas que je bande comme un cerf !

– Je peux me retirer ? Demanda Rixende.

– Non, reste auprès de moi !

 

Lagaste7Raymond pénètre le trou du cul de sa régulière avec une facilité déconcertante et se met à la pilonner en cadence.

 

– Pas si vite mon compère ! Tente de le temporiser la Georgette.

 

Mais il en a cure et s’active comme un beau diable, le sang lui monte à la tête, il n’a qu’un seul but maintenant, jouir intensément. Et ce qu’il finit par faire en poussant un cri fort peu distingué. Il décule sortant sa bite gluante de sperme et maculée de traces plus sombre.

 

– Maintenant, nettoie ! Demande- t-il en se tournant vers Rixende.

– Mais bien sûr, Maître Raymond, je vais vous faire une bite toute propre.

– Avec ta bouche !

– Mais certainement !

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Léna Van Eyck
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Mardi 20 juillet 2021 2 20 /07 /Juil /2021 18:10

La Malédiction du Pas de Lagaste – 6 – Constant, le picard par Léna Van Eyck

 

Goldevaine2

En chambre les deux femmes se déshabillèrent de conserve. Goldevaine (ou Jodelle si vous préférez) avait rarement vue sa mère nue. Mais vu les circonstances elle la voyait autrement, une belle femme mature et aussi une belle putain !

– Faites-vous des choses, les frangines ! Suggéra l’homme.

– Des choses ?

– Ben oui, des caresses, des lèches… J’ai bien payé et cela va m’émoustiller le gourdin !

 

Les deux femmes se regardent, se demandent chacune qui va commencer et par quoi commencer. Finalement c’est Jodelle qui fait le premier geste, une innocente caresse sur le bras de sa mère, celle-ci répond en lui posant sa main sur le ventre. Echange de regards et cette fois-ci Jodelle se lance vraiment et enserre entre ses lèvres le téton droit de sa mère. Celle-ci se laisse faire d’autant qu’elle ne peut faire autrement et que l’attouchement n’a rien de désagréable et en profite pour peloter les fesses de sa fille.

 

Lorsque Jodelle relève un peu la tête, c’est au tour d’Adélaïde de venir butiner les tétés de sa fille…

 

– Vous devriez peut-être vous allonger ! Suggère le client qui s’est débarrassé de son bas et s’astique le gourdin.

 

Avec fatalité les deux femmes rejoignent le lit, Adélaïde couché sur le dos, sa fille à côté, tête bêche. Il est évident que le client souhaite les voir se brouter le gazon.

 

Dans un dernier moment d’hésitation, Jodelle s’adresse à l’homme :

 

– Viens donc nous rejoindre !

– J’aimerais vous voir vous lécher !

– Est-ce vraiment nécessaire ?

– Tu ne vas tout de même pas faire la mijaurée avec ta sœur ! Et puis je vous ai bien payé…

– Bon, bon…

– Fais-le ! Souffle Adélaïde, on n’en mourra pas !

 

Alors Jodelle pense ruser, elle met deux doigts sur la fente de sa mère, puis approche sa langue et lèche… les doigts.

 

Astucieux, n’est-ce pas ? Sauf que le drôle s’approche afin de voir tout ça de plus près et que la tricherie devient impossible, alors Jodelle regarde le type d’un air de défi, puis vient lécher la vulve de sa mère.

 

– Vas-y lèche la bien ! L’encourage le bonhomme, et toi la grande tu peux faire la même chose

 

Et elle le fait, la fille lèche la mère qui lèche la fille. Mais le spectacle étant quelque peu répétitif, le client met fin à ce soixante-neuf insolite et demande aux deux femmes de se mettre l’une à côté de l’autre, en levrette, cul bien relevé.

 

– Hum, je vais vous baiser l’une après l’autre ! Voyons voir, ce cul là me semble plus étroit, je le garde pour la fin…

 

Et sans autre préparation, il encula Adélaïde en donnant de violents coups de reins qui en faisait trembler la literie

 

Au bout de quelques minutes, l’homme en sueur et le visage congestionné, déculait pour changer d’orifice et finir son affaire dans le cul de Jodelle.

 

Ce fut assez bref, il demanda une serviette pour s’essuyer le sexe et disparût de la chambrette.

 

Les deux femmes se regardent d’un air fataliste !

 

– Nous n’avons rien fait de mal ! Dit simplement Jodelle.

– Non, rien du tout, nous sommes de gentilles putains, vient donc m’embrasser.

 

Quand Adélaïde fut sur le point de partir, Georgette lui précisa que l’homme avait été ravi, et qu’elle pourrait revenir quand elle le souhaiterait.

 

Constant

 

Il nous faut à présent parler de Constant, ce picard chassé de chez ses parents suite à une tentative de gros larcin dans le voisinage avait pris la route de Paris. Il était beau garçon et plaisait bien aux filles, aux jeunes et aux moins jeunes, à ce point que certaines bourgeoises le rétribuaient parfois pour ses assauts et il accumulait des écus qu’il perdait systématiquement au jeu.

 

Il lui fallait donc une autre source de revenus, plus conséquente !

 

Alors, il en trouva une, peu honnête ! Il courtisait les soubrettes officiants dans les maisons bourgeoises ou de petite noblesse, leur promettait l’amour éternel et une vie paisible et bucolique au sud du pays en compagnie d’une flopée de joyeux marmots. Mais pour ce faire, précisait-il quand la fille était bien amourachée, il faudrait quelques écus, beaucoup d’écus, même !

 

Quoi de plus simple alors que de demander à la soubrette transie d’amour, de dérober la cassette dans laquelle ses maîtres conservaient les écus, puis de s’enfuir aussitôt dans un attelage qui l’attendrait dehors à l’entrée ?

 

Evidemment, une fois en possession de la cassette, cela se passait autrement. N’étant point assez canaille pour laisser la soubrette finir sa vie au bout d’une corde, il la déposait avec quelques écus dans une auberge à plusieurs lieus de Paris. Là il promettait à la fille de revenir au plus tôt la retrouver mais ne réapparaissait jamais.

 

Il pouvait alors retourner à Paris, mener grande vie et se faire dévorer par la passion du jeu. Et quand il n’avait plus le sou, il recommençait le même manège.

 

Mais un jour les choses se passèrent différemment : Henriette servait chez les Delatour, maîtresse officieuse du maître des lieux, elle y trouvait de considérables avantages qu’elle n’envisageait nullement d’abandonner, d’autant que cette situation arrangeait Madame qui de son côté avait son amant en ville.

 

Mais l’Henriette était chaude de la cuisse et ne dédaignait pas de partager sa couche avec quelques beaux mâles bien couillus.

 

Et cela faisait maintenant trois semaines que Constant jouait son petit jeu avec Henriette.

 

Quand il évoqua l’avenir radieux qu’ils auraient tous les deux, elle fit semblant de ne pas l’entendre ne souhaitant pas pour l’instant renoncer à ses avantages.

 

Mais quand il aborda le problème du magot des bourgeois, elle l’envoya vertement promener.

 

Mais Constant n’est point homme à abandonner trois semaines d’investissement, il insista et insista et devint lourd et limite menaçant, à ce point que sommée de choisir, la belle Henriette joua double jeu, prétextant une absence de ses patrons, elle lui proposa sous prétexte que la chose serait excitante, de baiser dans sa chambrette avant de déguerpir avec la cassette. Constant trouva la requête insolite mais ne sut s’y dérober !

 

Et c’est en plein climax que la garde déboula avec ses hallebardes et ses hallebardiers casqués.

 

Constant était nu comme un vers, mais sauta du premier étage par la fenêtre ouverte et eut la grande chance d’atterrir sur une charrette de foin qui avait eu la bonne idée de s’arrêter à cet endroit. Et tandis que les hallebardiers s’agitaient, il fit démarrer la charrette en causant grands désordres mais en sauvant sa peau.

 

Il subtilisa ensuite les habits d’un pauvre mendiant qui cuvait son mauvais vin, se fondit dans ma masse de la populace, puis trouvant le climat parisien décidément trop malsain, il prit la route d’Orléans, et trouva le moyen de casser une roue de la charrette.

 

Ce n’est donc qu’au bout de deux jours de marche sans manger qu’il atteignit Orléans. Sur place il vola subrepticement un gousset sur la place du marché et le fit fructifier en trichant honteusement aux dés et put récidiver ses forfaits.

 

Cependant il devenait méfiant et allait de villes en villes et de villages en villages et au hasard de ses pérégrinations, après un petit séjour à Carcassonne sur lequel nous reviendrons, il arriva à Preixan.

 

L’auberge du « Coucou doré » sembla bien lui convenir et il demanda une chambre.

 

« Parfait, le lieu semble bien fonctionner et les ribaudes y sont accortes ! »

 

Le plan était toujours à peu près le même : séduire l’une des filles, lui promettre monts et merveilles, puis lui faire dérober le magot de ses patrons, puis s’enfuir avec elle avant de la larguer quelque part.

 

La première phase serait la plus facile, il lui faudrait choisir l’une des filles, il hésita entre Hermine et Jodelle et se dit que la dernière étant plus jeune serait donc plus facilement manipulable.

 

Mais ce soir-là Jodelle était constamment occupée, il se fit solliciter par Finette et l’envoya vertement promener, la trouvant trop maigre.

 

– Je peux te faire plein de choses coquines avec mon grand nez ! Insista-t-elle.

– Va donc vendre tes os chez le boucher, il en fera bonne gelée !

– Oh ! Malotru !

 

Ce fut sa première erreur !

 

– Pour qui se prend ce vaurien qui me trouve trop maigre au point de m’insulter ? Rouspéta la putain auprès de Georgette.

– Je ne sais trop ! Un compagnon qui cherche à travailler, m’a-t-il dit, il a pris chambre pour une semaine au moins et l’a payé à l’avance, il ne me parait pas dans le besoin, il ne m’étonnerait point qu’il soit un aventurier en maraude, dit aux filles de se méfier.

 

Et Georgette décida d’approcher l’homme :

 

Holà, mon prince ! Le ragoût est-il à ton goût ?

 

– Je le trouve fort correct ! Répondit l’homme qui n’en pensait pas un mot.

– La Finette ne te plaît donc pas ?

– Elle est moche !

– Elle n’est point moche, elle n’est point dans tes goûts, ce qui n’est pas la même chose.

– Admettons ! Concéda Constant uniquement par diplomatie.

– Mais ici on n’insulte pas les filles !

– C’est une putain !

– Une putain reste une femme, ne t’en déplaise ! J’ai été putain moi-même, je sais de quoi je parle. Si je te reprends, je te ferais chasser d’ici à coups de bottes dans le cul.

 

L’affaire commençait fort mal pour Constant qui était maintenant la cible de tous les regards.

 

– Je plaisantais, ça ne se reproduira plus ! Bredouilla-t-il en guise de pauvre excuse.

 

Il termina son ragoût de fort méchante humeur puis vint proposer à quelques gaillards attablés de faire une partie de dés. Il comprit fort rapidement qu’il n’était pas le bienvenu à ces tables, puis monta dans sa chambre en tentant d’y trouver le sommeil.

 

Le lendemain matin, il profita du temps clément pour cheminer dans la campagne environnante et revint à l’auberge à l’heure méridienne.

 

Il n’y avait pas grand monde, et aucun des clients de la veille. Les quatre filles étaient attablées et devisaient joyeusement. A son arrivée, aucune ne bougea et il réclama le couvert auprès de la Georgette.

 

Celle-ci s’approcha ensuite de la Rolande :

 

– Essaie de le ferrer quand il aura terminé son bouillon, mais reste sur tes gardes, si tu montes, je demanderai au Ferdinand de rester derrière ta porte.

 

De mauvaise grâce, la Rolande s’approcha de Constant :

 

– Bonjour, beau blond, cela te plairait-il de t’amuser avec moi ?

 

La Rolande ne lui disait rien que vaille mais Constant se garda de renouveler son erreur de la veille !

 

– Tu es fort appétissante, la ribaude, mais aujourd’hui, je préférerais la jeunette en robe bleue ! Répondit l’homme en désignant Jodelle.

– Qu’à cela ne tienne, mais si tu t’amusais avec nous deux ?

– Tu me tentes, mais présentement, je veux juste celle-là !

 

« Jodelle, toujours Jodelle ! Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ? » Maugréa la Rolande.

 

C’est donc Goldevaine alias Jodelle, qui s’y colla sans aucun enthousiasme !

 

– Vous l’avez mandé, beau voyageur ?

– Assois-toi là que je te regarde de près.

– Comme ceci ? Répondit Jodelle en s’asseyant carrément sur ses cuisses.

– Montre-moi donc les trésors que tu as là ! Demanda-t-il en lui mettant la main sur sa poitrine.

– Je veux bien montrer mais pour toucher, il te faudra payer, ma chambrette n’est pas loin, juste là-haut à l’étage !

– Tu me tentes ! Que fait donc un si joli minois dans ce lieu de perdition !

– La putain, monsieur et pour vous servir !

– Oui, c’est bien ce qu’il me semblait, mais j’attendais une toute autre réponse.

– Vous n’en n’aurez point d’autres, mais je crois bien que vous bandez, vous n’allez tout de même pas rester comme ça, venez plutôt me baiser !

– On y va, on y va !

 

En chambre l’attitude du miché fut de suite atypique, alors que Jodelle assise sur le bord du lit finissait d’enlever ses chausses, il se jeta littéralement à ses pieds en la complimentant :

 

– Tes pieds sont magnifiques !

– Ce sont des pieds ! Juste des pieds

– Certes, mais ceux-là me ravissent !

– Eh bien tant mieux.

– J’ai grande envie de te les lécher ! Me le permets-tu ?

 

En voilà un qui demande la permission, cet homme est fort courtois »

Lagaste06b

– Tu peux, mais fais attention, je crains les chatouilles !

 

Il commença par lécher le dessus du pied avant de s’intéresser aux orteils et plus particulièrement au plus gros d’entre eux qu’il fourra dans sa bouche et se mit à suçailler comme il l’aurait fait d’une courte bite.

 

Et quand il se lassa de l’orteil droit, il passa à l’orteil gauche.

 

Il fallut bien qu’il cesse un moment ses adorations de panards, sa queue prisonnière de ses brais quémandant qu’on la sorte de là !

 

Alors ils se déshabillèrent, plutôt prestement, Jodelle s’apprêta à lui demander s’il voulait quelque chose de particulier comme par exemple une petite turlutte, mais l’homme s’avança vers elle et l’enlaça tendrement, cherchant se lèvres.

 

Elle ne se déroba point, son haleine sentait les feuilles de menthe qu’il avait mâchouillées avant de monter.

 

Il la caressa ensuite plutôt gentiment, les seins bien sûr, mais aussi les épaules, les bras, le dos. Cet homme était décidemment très doux.

 

Puis il la fit se déposer délicatement sur la couche et la pénétra sans brutalité.

 

Du coup quand il eut terminé son assaut, Jodelle afin de le remercier de sa prévenance offrit spontanément sa bouche à sa bite afin de la nettoyer comme il se doit.

 

Goldevaine était rassurée, non seulement ce mystérieux personnage était bel homme, mais il ne l’avait pas baisé comme un soudard.

 

C’est à ce moment que Constant déclencha le plan « fleur bleue ».

 

– As-tu déjà vu l’océan ?

– Jamais, mon prince !

– Moi je viens de le voir à l’instant !

– L’océan ? Je ne comprends pas !

– Pas besoin d’aller bien loin, je l’ai vu dans tes yeux !

– Serais-tu poète à tes heures ?

– Cela m’arrive, cela m’arrive ! Je ne me retiendrais pas, je crois que je pourrais tomber amoureux de toi.

– Alors retiens-toi, car ce ne serait point raisonnable et rhabille-toi, mon grand, il faut que je redescende travailler.

– Pourrait-on se rencontrer en dehors de tes heures de travail ?

– Non !

– Et pourquoi donc, je ne te plais donc pas ?

– Je ne te dois aucune explication, tu es gentil mais j’ai dit non, et non c’est non !

 

« Bien, elle m’a trouvé gentil, tout n’est point perdu ! » Se consola l’homme.

 

Evidemment, la Georgette ne manqua pas d’interroger Jodelle.

 

– Je l’ai trouvé doux et courtois, ce n’était pas un moment désagréable, loin de là ! Lui confia la jeune fille.

– Pas de demande bizarre ? S’inquiéta le Raymond.

– Si, quand même, puisqu’il a demandé à me rencontrer hors du travail.

– Tu as refusé, j’espère ? Intervient Georgette.

– Bien sûr !

– S’il insiste reprit Raymond, il faudra accepter, c’est la seule façon de savoir ce qu’il mijote.

– Que nenni, je ne veux point ! Et si l’homme est un égorgeur ?

– Ferdinand veillera sur toi !

– Je suis obligée ?

– Non, mais ça serait mieux !

 

Constant était dépité. Habitué aux succès faciles, il n’avait pas envisagé une seule seconde que la fille refuserait de le rencontrer hors service.

 

Avec le temps, Constant avait appris à tricher aux dés, il n’en usait que de façon modérée afin d’éviter de se faire repérer, et puis parfois il tombait sur des joueurs qui trichait mieux que lui. Ainsi à Carcassonne, après avoir usé de son stratagème habituel auprès de la soubrette d’un riche fripier, il avait largué la pauvrette à Lavalette en lui promettant de revenir. Repartant derrière les remparts, où personne ne le soupçonnerait, il mena grande vie plusieurs jours en dépensant tout son sou, mais quand il voulut se refaire aux dés, il trouva plus malin que lui.

 

Aussi en arrivant à Preixan il n’avait pas une grosse réserve d’écus et si les gens d’ici continuait à refuser sa présence à leur table, il risquait d’être assez tôt désargenté.

 

Or s’il voulait refaire une tentative de séduction auprès de Jodelle, il lui faudrait dépenser ses derniers sous.

 

Cruel dilemme ! Etant de nature fort joueur, il choisit de tenter le coup, s’il échouait, il reprendrait la route, après tout il y avait plein d’autres tavernes un peu partout !

 

Rixende

 

Revenons un peu en arrière et intéressons-nous à Rixende. Rixende, une belle rousse, était la soubrette d’un important fripier de Carcassonne. Après l’avoir aidé à accomplir son forfait, Constant l’avait laissé devant l’étale d’un marchand de cochonnaille, car nous étions jour de marché à Lavalette et en lui promettant de revenir de suite.

 

Au bout d’une heure l’homme n’était pas revenu et quand le marché commença à ranger ses étales, il y n’était toujours pas.

 

« Il lui est arrivé quelque chose ! » Se dit-elle alors. Que vais-je alors devenir ? Pas question de revenir à Carcassonne, je m’y ferais pendre haut et court !

 

Un gros bonhomme l’approcha :

 

– Holà, jeune poulette, tu m’as l’air perdue !

 

Rixende qui s’attendait plus ou moins à une rencontre de ce genre avait eu le temps de peaufiner un gros mensonge :

 

– Je suis désemparée, nous voulions aller jusqu’à Saint Jacques de Compostelle avec mon promis, nous nous somme disputés, il m’a méchamment giflé et je me suis mise à courir…

– Et tu voudrais le retrouver ?

– Non surement pas, que ce crétin aille au diable !

– Et que comptes-tu faire ?

– Trouver une honnête personne qui puisse m’héberger quelques jours, en échange de quoi je peux faire des taches d’intérieur puisque c’est mon métier.

– Tu étais servante ?

– Oui, à Paris !

– Tu n’en a point l’accent !

– J’ai travaillé à Paris, mais n’y suis point née.

– Et ta famille ?

– Je ne souhaite point en parler !

– Alors, viens, je t’héberge.

 

L’homme qui s’appelait Renaud était veuf et peu soigneux, il gagnait son sou en réparant des meubles et en rempaillant des chaises. Il y avait beaucoup de ménage et de rangement à effectuer et Rixende ne ménagea pas sa peine.

 

Parfois, elle s’arrêtait pour pleurer, elle était réellement tombée amoureuse de Constant. Elle avait d’abord cru qu’un contretemps l’avait empêché de la rejoindre avant de réaliser qu’elle s’était fait rouler et que cette aventure pouvait lui couter la corde si on la prenait.

 

– Dis-moi, tu étais comment chez tes anciens patrons ?

– Fort bien !

– Et pourquoi es-tu donc partie ?

– Une relation de Monsieur lui avait recommandé une servante qu’il tenait à placer dans une bonne maison. Il ne pouvait garder les deux !

– Ah, bon, je croyais c’était pour aller à Jacques de Compostelle ? Lui lança Renaud.

– Ben, oui, j’en ai profité !

– Sais-tu au moins que tu n’es pas sur le bon chemin ?

– On s’est un peu perdu en route !

– Ben voyons ! Moi je crois que tu mens comme tu respires, tu as fait une grosse bêtise et te voilà obligée de te cacher !

– Je vous assure…

– Tais, toi catin ! Je ne veux point connaître tes turpitudes, mais je veux bien t’héberger et te cacher quelques temps, mais à une condition !

– Et laquelle est-ce ?

– Tu ne devines pas ?

– Je ne suis point douée pour les devinettes.

– Tu es joliment faite !

– Je ne me plains pas !

– Déshabille-toi !

– Vous allez me baiser ?

– Probablement !

– C’est cela votre condition ?

– Eh bien dis-moi, tu m’as l’air d’avoir la comprenette difficile !

– Ne me criez pas dessus, je vais enlever mon linge, mais ne le brutalisez pas !

– Je ne vais pas te brutaliser, je vais t’enculer !

– Cochon !

– Bien sûr que je suis un cochon, mais les femmes aiment bien les cochons !

 

Excité comme un pou, l’homme sorti sa bite de ses brais :

 

– Alors qu’en penses-tu, n’est-ce point de la bonne bite !

– Assurément, elle m’a l’air fort vaillante ! Répondit la jeune femme qui n’avait pas envie de contrarier le bonhomme.

– En as-tu déjà vu des si grosses ?

– Non mais j’en ai vu des plus propres !

 

Et c’est ainsi que Renaud lui flanqua une raclée. Pas trop fort, mais une raclée tout de même !

 

Lagaste06a

– Hé, doucement, vous allez m’abimer !

– Dégage-moi ton gros cul, au lieu de geindre.

– Je ne geins point, j’élève une protestation et vous fais remarquer que je n’ai pas un gros cul.

– Toutes les putes ont des gros culs !

– Si vous le dites…

– Ma foi, je le trouve joliment joufflu, j’y flanquerai volontiers quelques coups de badines afin de le colorier.

– Mais certainement pas !

– Je suis maître chez moi !

– Pas trop fort alors !

 

Pendant qu’il recherchait sa badine, la jeune femme tentait d’élaborer un plan pour sortir de cette mauvaise passe, mais n’en eu pas le temps.

 

L’homme cingla carrément, faisant souffrir la pauvrette, mais bizarrement il cessa au bout de cinq ou six coups. L’explication était simple, il bandait tellement qu’il souhaitait conclure !

 

Alors, sans aucune préparation, il approcha son gros dard noueux du trou du cul de la jeune femme.

 

– Mais tu me fais mal, vieux crétin !

– Mais non !

 

Heureusement pour elle l’assaut fut bref, n’empêche que l’anus en était meurtri.

 

Bizarrement après ce moment de folle excitation, Renaud devint gentil.

 

– Ma pauvre bibiche, j’ai des moments où je ne me contrôle plus, mais je ne suis pas un méchant homme, viens dans mes bras me faire un gros câlin.

 

« Quel faux cul ! »

 

Et revenons à l’auberge du « Coucou doré » où Constant a attendu le matin pour ferrer de nouveau Jodelle et dépenser ainsi presque son dernier sou.

 

En chambre, il fit des efforts constants afin de se monter doux et respectueux, comblant sa partenaire de caresses auxquelles elle ne fut point insensible.

 

Goldevaine alias Jodelle trouvait que ce miché tranchait avec sa clientèle habituelle, non pas qu’ils étaient foncièrement désagréables mais la plupart ne la considérait que comme un trou à foutre.

 

– C’est la dernière fois, je n’aurais point assez d’écus pour t’honorer à nouveau.

– Comment gagnes-tu ta vie ?

– En jouant aux dés ! Mais ici personne ne veut se mesurer à moi !

– Et que vas-tu faire après ?

– Ma chambre est payée jusqu’à vendredi et il me reste deux ou trois sous pour manger, mais ensuite je partirais vers d’autres lieux, il n’en manque point.

– Je te regretterai ! Répondit Goldevaine moitié sincère, moitié hypocrite.

 

Une lueur illumina un instant les yeux de Constant qui se dit que le poisson commençait à mordre à l’hameçon.

 

– Moi aussi, tu es belle ! Peut-être aurions pu être fait l’un pour l’autre ? Mais le destin en aura décidé autrement.

– Hum ! Et tu vas jouer aux dés toutes ta vie ?

– Va savoir ! Si la fortune me souriait, je pourrais me ranger, m’occuper d’un petit négoce, je sais bien travailler le cuir, je pourrais vivre heureux et tranquille avec une gentille femme, quelqu’un qui te ressemblerait et qui me ferait des gosses.

– C’est beau de rêver !

– Ça ne te tenterais pas ?

– Non !

– C’est dommage tu aurais pu être cette femme si tu l’avais voulu !

– Epouser une putain, cela ne te dérangerait donc pas ?

– Si je l’aime, le reste m’importe peu !

– Et crois-tu qu’une putain puisse rester fidèle une fois mariée ?

– Pourquoi pas ?

– Allons, trêve de balivernes, beau comme tu es, tu ne devrais avoir aucun mal à te trouver une belle pucelle qui te pondras de jolis bambins… Si toutefois elle veut bien d’un joueur de dés qui ne sait garder ses sous !

– Sauf si je fais fortune !

– Ah, oui et comment ?

– Je suis sur la piste d’un trésor, si je le trouve et que tu me prends pour époux ce trésor sera pour nous deux !

– Il serait où ce trésor ?

– Je ne n’en dirais pas davantage aujourd’hui, ni demain d’ailleurs puisque mes propositions ne semblent pas t’intéresser.

– Je m’en remettrais ! Bon, fait que j’y aille.

– Un dernier mot ! M’accorderais-tu une faveur ?

– Cela dépend de la faveur !

– J’aimerais coucher avec toi une dernière fois, mais en dehors de tes heures et sans qu’il soit question d’écus !

– Poils au cul !

– Plaît-il ?

– Non rien !

– Tu ne m’as pas répondu !

– Je n’ai pas envie de répondre !

 

Elle n’avait pas dit non et Constant se raccrocha à cet espoir : « Femme qui ne dit pas non est à moitié dans ton lit » dit-on.

 

Eh oui ! Goldevaine n’a pas dit « non » ! C’est qu’elle se demande ce qu’elle doit faire ! En fait ce Constant la trouble beaucoup plus qu’elle ne veut bien le laisser paraître. Le souci c’est qu’elle a peur de tomber sur un aventurier. Alors se pose inéluctablement la question.

 

« S’il veut m’entraîner quelque part quel est son but, et pourquoi aurait-il besoin de moi ? »

 

Et là, elle a beau se creuser, elle ne voit pas bien à quel genre de flibuste elle pourrait être associée. Donc le balancier finit par pencher du côté romantique.

 

Elle hésite à en parler à la Georgette, mais finalement décide de ne pas le faire, après tout le Raymond ne lui a-t-il pas donné son « feu vert » comme on dira bien plus tard quand on aura inventé le code de la route ?

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Léna Van Eyck
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