Pièges et sécurité dans les jeux SM

Pièges et sécurité dans les jeux SM par Wanda-Lee

 

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Cet article est destiné à ceux ou celles qui ont des fantasmes SM et qui souhaitent franchir le pas. Il n’est pas destiné à faire découvrir les pratiques SM (cela pourrait faire l’objet d’un autre article) mais à en expliquer les pièges !

 

Préalable :

En matière de fantasme, tout prosélytisme est inutile. De même qu’il a des gens qui, de façon innée sont ponctuels ou non, fouillis ou maniaques, certains ne seront jamais attirés par ce genre de choses… c’est comme ça !

Cet article est donc destiné à ceux ou celles qui ont des fantasmes SM et qui souhaitent franchir le pas.

Or il faut savoir que cet univers n’a rien d’innocent, et que si pour certains l’expérience en sera inoubliable, il n’en reste pas moins que l’on aborde ici des pratiques qui peuvent être dangereuses. Ils convient donc de savoir où l’on met les pieds.
L’univers du sado masochisme n’a rien de standard. On y trouve de tout ! Le meilleur et le pire !

Comment s’y retrouver ?
Comme dans tous les domaines, en classifiant, en catégorisant !

La première classification qui vient à l’esprit est une définition de niveau (mais nous verrons qu’il y en a une autre, beaucoup plus pernicieuse)

Niveau 1 – C’est à peine du S.M. : fessées, pincements et mordillements légers. scénario facultatif

Niveau 2 – Le SM léger : Apparition des liens, des premiers instruments de flagellation, éventuellement de pinces, scénario facultatif

Niveau 3 – Le SM moyen (ou classique) : Elaboration d’un scénario (je suis ta maîtresse, tu es mon esclave et je te punis !). Utilisation systématique d’instruments de flagellation, de pinces et d’attaches. Apparition de pratiques insolites (orties, bougies). Permanence du fétichisme. Présence fréquente de tierces personnes. Relations homosexuelles sur ordre. Humiliations légères (insultes, marcher à 4 pattes…). Jeux avec godes. Gifles, crachats, marquage corporels au feutre, Uro fréquente. Scato légère (en exhibition). Sont prohibés à ce niveau toutes pratiques qui feraient apparaître du sang.

Niveau 4 – Le SM extrême : scatologie explicite, zoophilie

Niveau 5 – Le SM limite : aiguilles (et donc sang), strangulation contrôlée, électricité, vomi (Voilà qui fait froid dans le dos !)

Cette classification a une part d’arbitraire, c’est très clair, mais elle a le mérite de catégoriser un petit peu tout cela. Je ne parlerai pas du niveau 5 pour trois raisons : je ne le pratique pas, je n’y connais rien et ce n’est pas vraiment pour les débutants.

Les dangers des niveaux 2, 3 et 4 et les précautions à connaître :

Le Safe word : C’est absolument indispensable dans une première séance !
Dans un scénario SM il est d’usage de ne tenir aucun compte du mot  « arrêter ! » ou de ses équivalents.
Cela dit, le SM est un rapport certes particulier, mais où les règles entre dominateur et soumis sont prédéfinies. N’empêche que certains ont toujours tendance à se surestimer.

 

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Il faut donc trouver un moyen pour le soumis de tout arrêter quand celui-ci ne sent plus en sécurité.
Cette solution est le mot de sécurité (safe word), un nom assez long qui sera par exemple répété 2 fois.
Les anglo-saxons utilisent fréquemment des codes couleurs :
– Jaune : “tu approches dangereusement de mes limites”
– Rouge : “on arrête ce que tu fais”
– Vert : “ne tiens pas compte de ce que je viens de dire”

 

Les liens : Il faut se souvenir de ce principe extrêmement simple : Personne n’est à l’abri d’un coup de folie ! Accepter de se faire attacher c’est donc accepter ce risque et ses conséquences. Il faut être complètement inconscient pour accepter de se faire immobiliser par n’importe quel inconnu rencontré par petites annonces.
L’attachement ne peut se faire que dans certaines conditions.
Conditions de personnes : maîtres ou maîtresses “professionnelles”. Rapports en groupe (où une tierce personne pourra intervenir en cas de débordement). Confiance absolue et motivée envers la personne qui domine.
Conditions techniques : on peut bien sûr envisager des attachements non serrés. La plupart des dominateurs utilisent pour attacher leurs esclaves des bracelets de cuir munis d’un clip, le clip étant ensuite accroché à l’instrument d’immobilisation. Il suffit d’attacher le bracelet de façon à ce que la libération (sans être trop facile) soit néanmoins possible

Les menottes et autres attachements mécaniques : Les cas d’interventions de serruriers pour des menottes coincées sont plus fréquents qu’on l’imaginerait. Le maître (qui justement ne se maîtrise plus) et qui envoie les clés dans la pelouse en face, et qui est ensuite incapable de les retrouver ! Toutes clés de menottes et autres objets assimilés doivent avoir un double rangé dans une pièce qui n’est pas celle où se déroule la domination.

Les baillons : Ce n’est pas parce que la pratique est courante dans les histoires, les images et les vidéos qu’elle est innocente. Il est complètement irresponsable de bâillonner quelqu’un lors d’une première rencontre. Cette pratique est en complète contradiction avec la procédure du safe word. Au-delà des premières rencontres le bâillonnement ne doit pas être permanent et doit être réservé à des séquences bien précises, au cours desquelles les réactions du soumis sont connues ! (Par exemple : « je te bâillonne, le temps de te donner 30 coups de martinet… « ). La pratique qui consiste à bâillonner quelqu’un et à le laisser ainsi sans surveillance pendant de longs moments, voire pendant de longues heures s’assimile à de l’inconscience caractérisée. La pratique est hyper dangereuse et peut aller jusqu’à entraîner la mort du patient ! En effet s’il n’y a en théorie qu’une chance sur 10000 pour que la victime soit prise d’une crise de vomissement, que se passera-t-il à ce moment-là ?

Les yeux bandés : Refusez tout bandage des yeux pour une première séance. Cette pratique est, elle aussi en contradiction avec le safeword. Pour refuser une pratique, encore faut-il la voir arriver. On a vu des cas de dingues qui bandait les yeux de leurs victimes afin par exemple de les marquer au fer rouge ou de leur injecter de la drogue.

Les groupes de dominateurs : La relation SM est une relation complexe. Et elle est déjà complexe à 2 entre le soumis et le maître. Imaginez ce que cela peut-être à plusieurs ! Soyez donc vigilants ! D’autant que la dynamique de groupe débouche parfois sur de la surenchère dont vous seriez la victime !

On peut aussi classer les attitudes SM, non pas en fonction de la dureté des pratiques, mais en fonction du regard que l’on y porte :

Nous aurons :
Le SM « jeu »
Le SM « Permanent »
Le « soubrettat » ”

« Maîtresse » est un film m’a profondément marquée pour le sens qu’il donnait aux relations sadomasochistes. Ce film a été tourné en 1975 par Barbet Shroeder, avec Bulle Ogier dans le rôle de la Maîtresse et Gérard Depardieu (eh oui !) jouant le rôle d’un paumé introduit par hasard dans ce milieu. Il y a une scène qui me revient souvent en mémoire : Après une séance chez un chatelain déguisé en valet pour être soumis par Bulle Ogier, les participants vont prendre une collation. Depardieu demande alors au châtelain sur un ton de commandement de lui passer un toast. Tout le monde lui rit au nez, il n’avait pas compris que la séance était finie et qu’ici le SM n’est qu’un jeu temporaire (contrairement à histoire d’O)

C’est qu’effectivement, il y a bien 2 conceptions du SM, aussi bien dans les récits et les fantasmes, que dans la pratique.

Dans la version du film, l’acte SM est considéré comme un jeu : Un jeu qui peut être extrêmement hard et parfois extrêmement dur mais qui reste un jeu ! Quand le jeu est fini, on peut le commenter, on peut avoir envie d’y rejouer, mais pour l’instant il est terminé !

L’autre version fait quasiment du SM une façon de vivre. Le maître sera maître en permanence, et il en sera de même pour le soumis. Certes chacun fait ce qu’il veut, mais une telle conception entraîne vite un déphasage social assez grave.
De même qu’un sportif à outrance ne va plus regarder le monde qu’avec des lunettes de sportif : il verra un monde dans lequel il y aura les pratiquants qui sont dans le vrai et des non pratiquants qui n’y sont pas…
De même qu’un militant quelconque va classer les gens suivant le degré d’adhésion ou de non-adhésion à sa cause
De même qu’un policier aura une version policière de la société…

Pour le maître, partisan d’un SM permanent, le monde ne va être peuplé que de maîtres et d’esclaves potentiels. Pour peu que le maître en question soit un tantinet raciste ou xénophobe, on voit avec inquiétude vers quelle sorte d’idéologie cette conception peut parfois déboucher.

Le stade suivant sera tout simplement le dépassement du SM, un stade où l’esclave n’est même plus volontaire, il ne peut être qu’esclave. Le fascisme n’est pas loin ! (Cette conception du SM est illustrée dans un autre film, profondément malsain – Portier de Nuit – avec Charlotte Rampling)

Je défends, moi un SM complètement différent basé sur le respect mutuel, l’écoute de l’autre et le dialogue ! Des valeurs aux antipodes de celles décrites ci-dessus.

Il est assez facile de repérer dans quelle catégorie un dominateur se situe (quoique parfois les frontières ne sont pas si évidentes que cela), cependant :

Un dominateur tendance SM permanent va, y compris dans des échanges d’e-mail, se caractériser par un manque complet d’humour, un plaisir morbide à rabaisser voire à mépriser son interlocuteur, une volonté de permanenter les conventions SM, notamment la distance de parole (le fameux je te tutoie, mais tu me vouvoies et tu m’appelles maître) et par un refus d’aborder d’autres sujets de conversation.

Deux mots sur le “ soubrettat ”. De quoi s’agit-il ? D’un « contrat de travail » passé entre un employeur et un employé. L’employé (une femme dans la majorité des cas) va accepter en plus des obligations professionnelles classiques, de se livrer à un certain nombre de contraintes à caractère sexuel. Ce genre de « contrat » est beaucoup plus courant qu’on ne le pense dans tout ce qui touche au public-relations. (hors sujet ici).
Mais c’est dans la catégorie des gens de maison que l’on va rencontrer le « soubrettat ». Et c’est bien sûr ici que la contrainte sexuelle a le plus de chance de se transformer en sado masochisme.
Il ne faut pas croire que ce genre de situations ne se rencontre que dans les fantasmes ou dans les romans. Ça existe, il y une demande, il y a une offre, il a un marché ! Le soubrettat n’est pas une tendance différente du SM. Les 2 attitudes décrites plus haut s’y retrouvent, et j’engage ceux ou celles qui seraient tenté par ce genre d’aventure à revendiquer une période d’essai. Pas si facile ! Certains adeptes d’un SM permanent ne vont pas hésiter à transformer leur « soubrette” en esclave, la privant de toute liberté. L’attitude à avoir afin de ne pas tomber dans ces extrêmes est donc la suivante :

– Ne jamais s’engager de but en blanc, mais demander un temps de réflexion.
– Pratiquer l’alerte d’échéance : Vous déposez une lettre chez un ami, comportant les coordonnés de vos « maîtres » et sur l’enveloppe indiquez “à ouvrir si je ne suis pas réapparu(e) à telle date »
– Prévenir vos maîtres que vous l’avez fait, mais en refusant de donner plus de détails, ce sera une première indication, s’il comprend votre attitude, c’est plutôt bon signe…

Résumons-nous :
Lors d’une première rencontre 3 règles d’or
1 – Définir un safe word et récuser toute pratique qui n’en permettrait pas l’usage
2 – Refuser tout attachement « dur »
3 – Récuser la présence d’individus non prévus
4 – Méfiez-vous des dominateurs pratiquant le SM « permanent »

(c) Rachel Bernstein 2000

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