Léna Van Eyck

Samedi 4 juin 2016 6 04 /06 /Juin /2016 18:05

Le livre de Mars 

4 - Le sanctuaire de Mars

OphirChasma

 

 

Najelle (5)

 

- On ne peut pas déranger Monsieur le gouverneur, il est en entretien.

- O.K. Appelez-moi son secrétaire.

 

Chang-Lee daigna se pointer un bon quart d'heure plus tard.

 

- Ah, c'est vous, si j'avais su, je me serais dépêché.

- On ne peut vraiment pas déranger William ?

- Il faudrait une raison énorme. Monsieur le gouverneur s'est décrété les pleins pouvoirs, et ça s'agite de partout.

- Si vous lui dites que la sécurité de sa maîtresse n'est plus assurée, est-ce que ça devrait le faire ?

- Je vais essayer !

 

Deux minutes, après Najelle était introduite (hum) dans le bureau de William Carlson, dans lequel se trouvait déjà Fodorov. Elle lui expliqua tout.

 

Il y avait de ça plusieurs mois, Najelle avait déjà confié au gouverneur l'étrange intérêt que Luvia semblait porter à Quenarau. Il avait donc confié à sa garde secrète une enquête discrète. On n'avait trouvé alors aucune connivence entre la jeune femme et des individus potentiellement suspects. Mais la situation avait peut-être évolué depuis !

 

- Fodorov, vous me faites surveillez cette Luvia, idem en ce qui concerne les gens qu'elle rencontre... Faites-moi faire aussi une analyse en urgence de toutes ses communications depuis deux mois. Et vous vous débrouillez pour obtenir ce fameux fichier, si elle ne veut pas le donner, perquisitionnez son ordi et son appartement.

- Sans mandat, monsieur le gouverneur ?

- J'ai les pleins pouvoirs en ce moment, je vais vous signer un truc.

 

Les analyses des communications de Luvia effectuées en urgence ne révélèrent rien de suspect ni au niveau du contenu, ni au niveau des correspondants, hormis une tentative de contact non aboutie de la part d'une prostituée fichée. Ne négligeant aucune piste, l'enquêteur procéda à une analyse des communications de la personne en question qui officiait sous le pseudonyme de Ceylane. Si le contenu n'apprenait rien, la liste de ses correspondants révélait des surprises de taille

 

- Oscar Farmer et le Cardinal Lajaunie parmi ses clients ! S'exclama le gouverneur, une personne disparue et une personne poussée au suicide !

 

Du coup son intérêt pour cette affaire commença à dépasser son cadre primitif, il ne s'agissait plus simplement de protéger sa maîtresse, il y avait autre chose, mais quoi ?

 

Larry et Chico

 

Une perquisition pour retrouver un fichier informatique de quatre lignes ! Une mission quasi impossible si l'occupante des lieux ne collaborait pas. Les deux flics s'étaient un peu partagé le travail. Arrivés à 15 mètres de l'immeuble, ils croisent deux jolies femmes. Un moment de réflexion, puis :

 

- Merde, c'est la nana qu'on nous a dit surveiller ! Je la file, et toi tu vas visiter l'appart !

- Pourquoi pas le contraire ?

- Parce que c'est moi le chef !

 

Larry suit les deux femmes, il connaît bien son métier, dans une grande ligne droite, il les dépasse, se planque et les prend toutes les deux en photos, puis il envoie le cliché à Najelle.

 

- Vous connaissez l'autre fille ?

- Un peu que je la connais, c'est celle qui est venue me menacer.

- O.K., je continue à les suivre, mais si elles se séparent, ça va être chaud, j'ai laissé mon collègue à l'appart de Luvia.

- Je vais essayer de vous rejoindre, donnez-moi votre position !

 

Chico a ce qu'il faut pour ouvrir la serrure magnétique. Ce qu'il ignore c'est que l'appartement n'est pas vide. Et quand à l'intérieur, Oscar Farmer entend qu'on tripote la serrure, il croit bêtement que les filles ont oublié quelque chose, alors il ouvre et ne comprend plus.

 

- Vous êtes qui ?

- Police, répond Chico ! En exhibant son badge, Et vous ?

- Heu ! Je suis un ami de Luvia

- Je n'en doute pas un seul instant, mais c'est votre nom que je voudrais !

- Oscar Farmer !

- C'est bien ce qui me semblait ! Tout le monde vous croit mort !

- Ma vie est en danger, je me planque ici !

 

Chico ne chercha pas à en savoir plus, il téléphona à Fodorov qui en référa au gouverneur. Quelques minutes plus tard le site officiel du palais du gouverneur titrait pompeusement : "La police reprise en main par le gouverneur de Mars enregistre déjà son premier succès en retrouvant Oscar Farmer sain et sauf". William Carlson jubilait.

 

- Continuez à perquisitionner discrètement chez Luvia et amenez-moi Farmer !

- En état d'arrestation, monsieur le gouverneur ?

- Mais, non pas du tout, je veux juste l'entendre. Demandez-lui d'apporter ce fichier de quatre lignes…

 

Farmer n'en menait pas large, bien sûr, il n'était inculpé de rien, mais il ne voyait pas bien comment refuser "l'invitation" du gouverneur. Il ne souhaitait pas parler de sa liaison avec Ceylane. En revanche, parler de Luvia, n'était pas un problème, puisqu'on l'avait retrouvé chez elle.

 

Il commença donc par narrer sa première visite chez lui avec le fichier.

 

- Vous l'avez, ce fichier ? L'interrompit le gouverneur.

- Oui !

 

Farmer lui tendit le document.

 

- C'est qui les deux autres personnes ?

- Anderson est un prospecteur, Kenneth Clarke et le frère de Bert Clarke, un autre prospecteur.

- Quoi ? Chang-Lee, confirmez moi les identités des propriétaires des deux barges qui se sont scratchées. Et vous Farmer, expliquez-moi pourquoi vous vous planquez ?

- J'ai reçu un mail anonyme avant la visite de Luvia, je n'y pas cru, je l'ai détruit.

- Ça disait quoi ?

- Une personne me disait qu'elle avait été payé pour me tuer, mais qu'elle s'était dégonflée, et me demandais de faire attention. Quand j'ai vu la liste de Luvia, j'ai fait le rapprochement entre les coordonnées indiquées, et celles que m'avait communiquées Bert Clarke, un prospecteur, le matin. J'ai essayé de le contacter, de même que Sven Anderson un autre prospecteur, ça ne répondais pas, j'en ai conclu qu'on essayait sans doute d'éliminer tous les destinataires du fichier de Bert et que...

 

Mais le gouverneur ne l'écoutait plus !

 

- C'est quoi ce fichier que vous avez reçu de Bert ?

- Une photo truquée avec des martiens !

- Des martiens ?

- Oui c'est assez grotesque !

- Hein ! Et les coordonnées c'est quoi ?

- Le Sud d'Ophir Chasmas.

- Vous ne les avez pas de façon plus précise ?

- Si, sur ce fichier.

 

Et sur ces entrefaites Chang-Lee vint apporter à William la confirmation des identités des propriétaires des deux barges explosées.

 

Le gouverneur jubilait ! Le reste de l'histoire l'indifférait complètement.

 

- Je ne vais pas vous retenir plus longtemps ! Ah ! Vous êtes peut-être toujours en danger ?

- Je ne peux pas savoir ! Mentit Farmer.

 

Le gouverneur donna alors des ordres afin d'offrir une protection rapprochée à Oscar, de cesser de pirater son site, et de stopper la perquisition désormais obsolète chez Luvia.

 

Chico fit la gueule en apprenant sa nouvelle mission.

 

Le gouverneur

 

La liste ne l'intéressait pas, par contre les coordonnées de l'endroit où on avait trouvé quelque chose, oui ! Ophir Chasmas, c'était bien l'endroit où on lui avait appris en priorité qu'une barge s'était scratchée, la barge de Bert Clarke. Ainsi en recoupant toutes les informations, tout devenait clair : Bert trouve quelque chose, il le communique à Quenarau qui note les coordonnées de l'endroit, quant à la liste, c'est sans doute effectivement comme le pressentait Farmer celle des gens qui ont été mis au courant par Bert et qui étaient donc à éliminer.

 

Que faire ? Inculper immédiatement Quenarau ? Bien sûr ! Mais l'homme était un dur à cuire et pouvait très bien ne pas parler ! Il y avait d'autre part fort à parier que son ordinateur avait été nettoyé de toutes traces compromettantes. Et puis Bert ne lui avait sans doute pas tout dit. Il fallait envoyer là-bas des hommes de confiance, et puis après tout pourquoi ne pas y aller soi-même ! Quand la curiosité démange...

 

- Allo, Fodorov, vous savez pilotez une barge, je crois ?

- Tout à fait, monsieur le gouverneur !

- Alors, attendez-moi au sas principal, faites préparer ma barge et emportez un détecteur de métaux, j'arrive ! Mais avant faites-moi coffrer Quenarau, c'est lui qui a fait sauter la barge de Bert Clarke.

- Quelle barge ? Qui c'est Bert Clarke ?

- Laissez tomber, je vous expliquerais en vol, vous pourrez toujours donnez des instructions à ce moment-là !

 

Larry et Najelle

 

Larry, lui continuait à suivre Luvia et Ceylane, il n'avait en effet reçu aucun ordre lui demandant d'arrêter de le faire. Il fut rejoint à l'entrée des docks par Najelle.

 

- Ça va être chaud ! Déclara cette dernière.

- Vous inquiétez pas, je connais bien le coin.

- Même celui-là !

- Oui, c'est ce qui reste du projet de gare inter-dôme, les hangars plus loin sont remplis de gens sans abris, mais là, il n'y a rien, sinon un amoncellement de ferrailles et de plastiques qui ne serviront jamais, et là au bout ce devait être le sas, il fonctionne d'ailleurs, on le teste tous les ans, ça pourrait servir de sas de secours en cas de besoin.

- On dirait qu'elles y vont !

- Elles doivent avoir rendez-vous avec quelqu'un, tiens ce doit être ce type là-bas, mais il sort d’où ce guignol, regardez un peu la dégaine qu'il se paye !

 

Le couple de suiveurs observa alors les deux femmes palabrer avec Zodar, puis ce dernier sortit d'une cachette des réacteurs dorsaux individuels, des bouteilles d'oxygène et des masques respiratoires. Alors Ceylane et Luvia après s'être équipées se dirigèrent vers la première porte du sas.

 

- Mais c'est fou, ça, elles ne vont pas sortir sans scaphandre ! S'exclama Larry.

- Les scaphandres sont peut-être à l'intérieur du sas, mais où ce type a-t-il trouvé le code et la carte pour l'actionner ?

 

La porte se referma sur les deux aventurières, Larry se précipita au-devant de Zodar et exhiba son badge de policier.

 

- Je suis le Zodar de Mars ! Répond-il

- T'as raison, où vont les deux filles ?

- Consacrer le temple des dieux de Mars. Quand ce sera fait je les rejoindrais et les vrais dieux feront régner leur ordre ici car je suis le Zodar de Mars

- Laissez tomber, vous n'en tirerez rien, il n'y a pas une barge dans le coin qu'on puisse réquisitionner ?

- J'en sais rien, j'en réfère à Fodorov.

 

Ce dernier était déjà en vol avec le gouverneur et lui passa la communication.

 

- On s'en fout ! Laissez tomber ! On a le renseignement qu'on cherchait. On est en vol !

 

Najelle prit le micro !

 

- Dis donc William, je pourrais peut-être profiter un peu de tout ça, si on trouve une barge, on peut te rejoindre ?

- Si tu veux ! Mais qu'est-ce qu'il m'a raconté Larry, que les deux filles étaient sorties du dôme en réacteurs dorsaux ?

- Oui !

- Quand ?

- Là, il y a cinq minutes !

- Ah, je comprends, elles sont derrière nous ! Dans deux heures, je serais sur place, elles avec les réacteurs elles vont mettre quatre heures. Donc ne vous pressez pas pour trouver une barge, de toute façon vous arriverez avant elles, je vous donne les coordonnées précises… Ah au fait quand vous apercevrez les nanas, ne les doublez pas, faites un détour pour ne pas attirer leur attention !

 

Luvia (8)

 

- On va peut-être faire une pause ! Me proposa Ceylane !

 

Bonne idée ! On redescend au sol ! Il y a un relais à moins d'un kilomètre.

 

- Chic, il y a de quoi se faire du café !

- Je ne sais pas ce qu'ils ont mis dans tes foutus pilules, mais on dirait que ça me donne envie de baiser ! Me déclare mon équipière.

- Moi aussi, mais je n'ai pas apporté de gode ! Répondais-je en guise de plaisanterie.

- Approche-toi donc que je t'embrasse !

- Attends j'ai rien pour te payer !

- Andouille !

 

Et déjà nos langues s'emmêlent.

 

- C'est ici que tu vas me faire le grand jeu ? Demandais-je ;

- Non, le grand jeu ce sera au retour, mais rien n'empêche de faire un "petit jeu", non ?

- Et quel genre de petit jeu me proposes-tu ?

- J'aimerais bien que tu me suces, mais avant il faut que fasse pipi, j'ai un de ses envies !

- Et si tu me faisais pipi dessus ?

- Whah ! T'es drôlement coquine, toi, mais c'est pas trop pratique ici, on ne va pas tout dégueulasser, et puis si je fais sur toi, il n'y a pas assez de réserve d'eau pour se rincer !

- Tant pis, je vais me contenter de te regarder faire !

 

Nous nous débarrassons de notre équipement et de nos combinaisons. Ceylane retire sa culotte, s'installe sur les chiottes chimiques, jambes bien écartées, et commence à pisser !

 

- Vas-y ma cochonne, fous-toi en plein la vue !

VanEyck07

C'est un vrai déluge ! Saisie d'une pulsion subite, je glisse deux doigts en plein milieu du jet afin qu'ils s'imprègnent de son urine et les porte à ma bouche ! Humm, c'est délicieusement pervers !

 

- Tu veux que je t'en laisse quelques gouttes, rien que pour toi ?

- Bien sûr !

 

Elle parvient à stopper son jet, elle s'avance sur la cuvette faisant juste reposer ses fesses sur le bord du devant. J'ai ainsi une magnifique vue de sa chatte...

 

- Approche ton museau et viens me boire !

 

Voilà une invitation que je ne saurais refuser, la petite gorgée que j'avale me remplit de bonheur.

 

- Et maintenant tu nettoies tout ça avec ta langue et tu te débrouilles pour me faire jouir, d'accord ma bibiche ?

 

Bien sûr que je suis d'accord, et si en plus je suis sa "bibiche"… N'empêche que le scénario qu'elle me propose ne dit pas ce qui calmera mon excitation… mais quelque part j'ai confiance en la suite des événements. Pour l'instant je lèche consciencieusement tout son petit fouillis. Je lève les mains vers ses seins signifiant ainsi à ma complice que j'aimerais bien lui faire quelques coquineries à cet endroit pendant que je la butine. Elle comprend le message et dégrafe son soutif.

 

Je lui serre les tétons, elle pousse des petits gémissements, je sens que cette affaire ne va pas s'éterniser tandis que je lape son clitoris érigé.

 

Son corps se raidit, la respiration devient saccadée, et voilà ma petite pute préférée qui hurle son plaisir dans ce refuge martien qui n'avait pas vraiment été prévu pour ce genre de choses !

 

Voilà ! Madame a eu ce qu'elle voulait, elle me regarde avec un de ces œil coquin, le plaisir l'a rendu encore plus craquante :

 

- Tu veux que je m'occupe de toi ? me propose-t-elle.

- Bien sûr !

- Alors allonge toi sur la couchette, ferme les yeux et je t'emmène au ciel !

- D'accord je m'allonge, mais je ne ferme pas les yeux !

- Et pourquoi donc ?

- Je préfère te regarder !

- Et pourquoi ?

- Parce que tu es belle ! Répondis-je.

- A force de l'entendre, je vais finir par le croire. Mais, tu ne devrais pas me regarder comme tu me regardes.

- Tu ne veux pas que je te regarde ?

- Si, mais pas comme ça !

- Et on peut savoir pourquoi ?

- Parce que je ne voudrais pas que tu tombes amoureuse de moi, ça ne te mènerait nulle part !

 

Glups !

 

- Je sais ce que je fais ! Répondis-je un peu bêtement !

- Ferme les yeux !

- Non !

 

Ceylane l'insiste pas, mais se place entre mes cuisses de telle façon que je ne puisse voir que ses cheveux. Elle me lèche le sexe tandis que ses douces mains projetées en avant me caressent le corps en s'attardant sur mes seins.

 

Mais ça ne vient pas, pourquoi m'a-t-elle lancé cette vanne ! Oui je sais ce que je fais, je suis peut-être un peu amoureuse, je sais très bien que ça ne me mènera nulle part, mais elle n'avait pas besoin de me le dire.

 

- Laisse tomber, je bloque ! Finis-je par lui dire.

 

Elle se relève, moi aussi, nos regards se croisent, Ceylane semble circonspecte. Je me détourne, j'ai les larmes aux yeux, je craque. Elle me prend dans ses bras !

 

- Allons, allons !

- Laisse-moi !

 

Je me dégage, m'assois sur le bord de la couchette, elle vient à mes côtés, me met son bras sur mon épaule.

 

- Je ne veux pas que tu sois malheureuse ! Dit-elle.

- Je ne suis pas malheureuse !

- Alors pourquoi tu pleures ?

- Je ne pleure plus !

- Il faut que je t'explique un truc, depuis que je fais ce métier, je me suis envoyée des kilomètres de bites, ça m'a foutu ma libido en l'air, du moins c'est ce que je croyais… avant de te rencontrer. Je souhaite qu'on devienne amies, qu'on se revoie souvent pour faire des trucs ou pour rien faire du tout…

 

C'est ce qui s'appelle souffler le froid et le chaud, j'ai cru tout perdre quand elle a deviné mes sentiments, et là elle me propose son amitié, bien sûr que je vais l'accepter, et il ne tiendra qu'à moi d'essayer de la transformer en amour !

 

Du coup on s'embrasse, puis je m'allonge à nouveau sur le lit, elle reprend la position et cette fois je peux véritablement m'abandonner à ses caresses et finir par crier à mon tour mon plaisir.

 

Le gouverneur

 

Ils ne tournèrent pas trop longtemps autour de la partie méridionale d'Ophir Chasmas avant que le détecteur de métaux leur signale l'endroit où se trouvaient les restes calcinés et déchiquetés de la barge de Bert Clarke. Au sol, ils examinèrent l'épave et constatèrent qu'il n'y avait aucune trace de corps. La barge avait donc explosé vide. Il ne s'était pas occupé de l'affaire entre le moment où il avait demandé à Quenarau un rapport sur cet incident, (pensant qu'il enverrait des secours sur le site), et les révélations d'Oscar Farmer. Mais maintenant, les choses se présentaient autrement, Quenarau avait sans doute laissé sciemment les deux prospecteurs mourir d'asphyxie… Retrouver les corps permettrait d'avoir accès à la mémoire de leurs échanges radios et de savoir ce qu'ils avaient réellement découverts.

 

- Bon, on a le temps ! Larry et Najelle ne seront là que dans une heure, quant aux deux filles, elles ne devraient être ici que dans deux heures, ça ne va pas bien vite un réacteur dorsal. On va reprendre la barge et faire des cercles concentriques, on trouvera peut-être les corps ou autre chose.

 

Ils ne trouvèrent rien.

 

Ils planquèrent la barge derrière un gros rocher et furent bientôt rejoint par Larry et Najelle.

 

- Si on avait les fréquences des radios individuelles des deux prospecteurs ! Suggéra Larry !

- Génial ! Qui est-ce qui gère ça ? Demanda le gouverneur

- Quenarau, je crois !

- Merde, on l'a fait coffrer !

- Je m'en occupe ! Proposa Fodorov qui se livra alors à un long échange téléphonique avec ses subordonnés…

 

Il raccrocha en expliquant que l'ordinateur de Quenarau étant super protégé, il fallait que l'on raccompagne ce dernier jusqu'à son bureau, qu'il fallait donc attendre…

 

- On fait quoi en attendant ? Demanda Najelle.

- On a fait un tour de reconnaissance… on a rien remarqué mais on a peut-être mal vu… à vous de jouer.

 

Ils ne trouvèrent rien non plus et cachèrent à leur tour leur barge.

 

- Regardez à l'horizon, nos deux nanas arrivent !

- Si elles pouvaient en savoir plus ! On se planque !

 

Luvia (9)

 

- On est arrivé, on dirait !

- OK, on descend ! Confirme Ceylane.

 

On découvre la barge calcinée.

 

- C'est ça ton trésor ? Demande-t-elle.

- Je n'ai jamais utilisé ce mot, précisais-je.

- Il doit y avoir autre chose, cet accident cache forcément quelque chose, le cardinal n'a pas commandité lui-même un meurtre pour un simple accident.

- On cherche comment ? Je te rappelle qu'on est juste équipée pour un simple aller et retour. Précisais-je.

- On pourra toujours revenir plus tard avec une barge, mais faudrait déjà qu'on comprenne.

- Et les occupants, ils sont où ?

- Ils ont peut-être laissé des traces ! Reprend Ceylane en observant le sol... Oh mais, c'est quoi tout ça ? Il y a trois traces de pas différentes, quatre même, il y a eu un meeting ici !

- On redécolle et on va regarder !

- Stop ! Crie quelqu'un dans un micro.

 

Aïe ! Ça se complique, voilà du monde, ils sont quatre, trois hommes dont un qui reste un peu en retrait et une femme, et la femme, c'est Najelle ! Je rêve ou quoi ?

 

- Je me présente, William Carlson, gouverneur de la planète Mars !

 

Le gouverneur en plein désert martien, mais c'est quoi ce cirque ? Je balbutie mon identité.

 

- Je peux savoir ce que vous faites ici ? Nous demande-t-il.

- La même chose que vous, je suppose !

- Et comment faites-vous pour vous balader sans scaphandre ?

- Quelques petites pilules expérimentales qui n'ont jamais été commercialisées à cause de leurs effets secondaires

- Quels effets secondaires ?

- Ça donne envie de baiser ! Répondit Ceylane, volontairement provocatrice.

- C'est cette fille qui est venu me menacer ! Précisa Najelle à l'attention du gouverneur en montrant Ceylane du doigt.

- Des menaces, quelles menaces ? J'ai menacé quelqu'un ? Raillât l'intéressée. Je voulais juste savoir pour qui tu roulais, maintenant je sais.

- Bon vous faites équipe avec nous ou vous voulez faire bande à part ? Demande le gouverneur.

- Ça ne va pas être facile de faire bande à part ! Ironisais-je.

- Monsieur, j'ai les fréquences radios ! Annonça Fodorov en rejoignant les autres.

- Et bien essayez les, si leurs batteries ne sont pas à plat, on va localiser les corps, mesdames un peu de silence s'il vous plait ! Dit alors le gouverneur.

 

Fodorov nous dévisage, il regarde alors Ceylane d'une drôle de façon, celle-ci détourne son regard. J'ai la conviction que ces deux-là se connaissent mais qu'aucun des deux ne tient à ce que ça se sache.

 

Le refuge

 

- Oui allo, ici Bert Clarke !

- Vous êtes... Vous êtes vivant ? Balbutia Fodorov !

- Non, je suis mort ! Se moqua Bert, mais vous en avez mis du temps pour vous intéresser à notre sort, vous êtes où ?

- Attendez !

 

Fodorov se tourna vers les deux hommes et les trois femmes qui l'entouraient :

 

- Ils sont vivants ! Confirma-t-il de façon complètement inutile, car tout le monde avait compris !

- Mais comment est-ce possible ? Ils devaient avoir des réserves d'oxygènes en pagaille. Passez le moi ! Demanda le gouverneur ! Bert, je suis le gouverneur de Mars, nous sommes près de l'épave de votre barge, pouvez-vous nous rejoindre ?

- Le gouverneur de Mars qui se déplace en personne ? Je n'y crois pas ! Mais il nous est impossible de vous rejoindre, par contre vous, vous pouvez venir nous chercher, mais apportez-nous des bouteilles d'oxygène individuelles, il nous en faut quatre, je vais vous expliquer le chemin.

 

Le petit groupe se fraya un chemin dans le tunnel de lave dont l'entrée restait grossièrement camouflée par de grosses pierres, et c'est à ce moment-là que le phénomène se manifesta : des formes humanoïdes à la peau verdâtre leur barraient la route. Ils en comptèrent cinq, trois mâles dépassant les deux mètres vingt, deux femelles, plus petites, leurs torses et leurs abdomens étaient bardés de cuir, et leurs visages en forme de pomme de pin inversée étaient englobés dans une sphère transparente.

 

Leurs sexes non cachés étaient monstrueux, énormes verges vertes et testicules grosses comme des pamplemousses pour les mâles, vagins largement ouverts et glabres pour les femelles. Tout un barda pendouillait après leurs ceintures, des armes et d'autres objets indéfinissables. Tout ce petit monde s'agitait en émettant des sons stridents et en montrant du doigt le petit groupe d'aventuriers qui se mit à battre en retraite.

 

- Allo ! Les secours ! Vous êtes encore loin ? Demanda Bert par radio.

- Il y a des guignols déguisés en martiens d'opérettes qui nous barrent la route ! Répondit William.

- Ha ! Ha ! Elle est bonne, hein, je voulais vous faire la surprise, c'est super bien fait mais ce ne sont que des hologrammes, il vous suffit de les traverser !

- Des hologrammes ? Il n'y a que des hologrammes, pas d'autres conneries ?

- Il y avait des pièges, mais ils ne fonctionnent plus, venez, je vais tout vous expliquer.

 

Larry est dubitatif.

 

- Il se passe quelque chose, je n'ai pas confiance, je vais y aller en rampant, si ça passe, vous me suivrez de la même façon.

 

Il se met en position, traverse les hologrammes braillards, découvre une salle, c'est celle du générateur, il fait signe à ses compagnons de le rejoindre.

 

- C'est quoi ce truc ?

- Un générateur, il doit être branché sur un capteur solaire qui est planqué quelque part.

 

Ils franchissent la seconde salle, celle où sont stockées les grosses bouteilles d'oxygène, puis dans ce qui semble être un sas. Bert l'actionne et le groupe se retrouve dans une sorte de salon-couchettes où le prospecteur les accueille en compagnie de Kazuko, et des deux autres prospecteurs.

 

- C'est quoi ça ? On est où ? demande William.

- On va tout vous expliquer, vous êtes combien ? Six ! Ça fait du monde !

- Voilà on vous a apporté nos équipements de secours, avec ça vous allez pouvoir sortir et embarquez dans les barges.

- On part de suite ?

- Peut-être pas, racontez-nous d'abord…

- Alors, vous allez pouvoir retirer vos scaphandres, on respire encore très bien ici.

- Sûr ?

- Puisque je vous le dis ! On a l'air en bonne santé, non ? Installez-vous comme vous pouvez, c'est un peu exigu, je ne vous offre pas à boire, je n'ai que de l'eau et elle a un sale goût !

- Mais c'est quoi ce refuge ? C'est sur aucune carte, sur aucun document, ce n'est quand même pas vous qui avez implanté ça ?

- Je vais tout vous dire, mais auparavant, il faudrait qu'on se présente, je suis donc Bert Clarke, voici Kazuko Ichida, ma coéquipière. Et eux ce sont des amis prospecteurs, Sven et Vera... et à qui avons-nous l'honneur ?

- William Carlson, gouverneur de Mars, voici Pavel Fodorov, le nouveau chef de la police, Larry, l'un de nos meilleurs policiers, Luvia et Najelle, ex assistantes de Quenarau, et Ceylane qui est... Heu... une amie de Luvia.

- Il n'était pas dans mes intentions de faire déplacer le gouverneur en personne... Je voulais bluffer Quenarau, apparemment cette andouille a tout pris au premier degré.

- Soyez gentil, racontez-nous votre découverte de façon chronologique, parce que pour le moment, je n'y comprends rien !

- Voilà : on s'est posé ici par hasard, le site est assez chaotique, en faisant des tests on aperçoit sur les analyseurs une très légère concentration anormale de métaux et d'eau. On refait des analyses en cercles concentriques pour voir d'où ça vient, et on y va. On pensait au départ trouver une vielle épave du début de la colonisation.

- C'est alors qu'on s'est aperçu que tout ça venait de l'intérieur d'un tunnel de lave, reprend Kazuko, on trouve l'entrée, on la dégage un peu, on entre et on tombe sur des martiens

- Les hologrammes, donc ! Se fait préciser le gouverneur.

- Oui ! Répond Bert, sauf qu'au début, nous ne savions pas que c'était des hologrammes ! J'actionne le photographe automatique, je prends les martiens, d'abord seuls, puis avec Kazuko courant devant eux. Nous avons prévenu Quenarau qui n'a rien trouvé de mieux de classer tout cela secret défense !

- L'enfoiré, sans en aviser ni moi ni le gouvernement ! Coupe William.

 

Oh ! Mais ça devient intéressant tout ça, me dis-je ! Bert qui prévient Quenarau, qui note les coordonnées, qui ne fait aucun rapport même secrètement et qui note trois noms, la question me brûle les lèvres :

 

- Bert, à part Quenarau, vous avez prévenu qui ?

- Je ne sais plus trop... Anderson... Euh, mon frère, et puis Oscar Farmer, le journaliste.

- Je suis désolé de vous informer que la barge d'Anderson a explosé en plein vol ! Intervient le gouverneur, nous n'avons aucun espoir de retrouver votre collègue vivant.

- Si l'annonce de ma mort a été officialisée, il faudra faire un démenti alors ! Intervint Sven Anderson.

- Parce que c'est vous Anderson ?

- Ben oui…

- Ma pauvre tête, je n'y comprends rien dans cette salade… Bert je vous en prie continuez à nous raconter tout cela dans l'ordre.

- Nous avons reçu quelques temps après un appel de Quenarau, nous demandant de rentrer d'urgence, en nous disant que notre vie en dépendait. Je me suis concerté avec Kazuko et on a trouvé ça bizarre, on a téléphoné à Farmer afin de lui demander si tout était normal sous le dôme, ce qu'il nous a confirmé. On a donc décidé de ne pas obéir. Entre temps on s'est aperçu que les martiens jouaient tout le temps le même scénario en boucle, on leur a lancé des pierres qui les ont traversé, il s'agissait donc de projections holographiques. On a aussi trouvé deux cadavres, avec des équipements anciens, on les a disposé un peu plus loin mais j'ai gardé leurs plaques, ces gars-là avaient été victimes de pièges. On a bombardé le couloir de cailloux, mais rien ne s'est déclenché, alors on a avancé prudemment, on a trouvé ensuite un générateur électrique, une salle avec des bouteilles d'oxygène en grande quantité mais qu'on ne pouvait pas transférer dans nos équipements, des réserves d'eau et de biscuits, une machine qui recycle les déchets organiques et cette salle dans laquelle on peut survivre… pas trop longtemps quand même… On a reçu une nouvelle communication de Quenarau, il nous croyait en vol et nous demandait de changer de cap. On l'a laissé parler et trois minutes après, la barge explosait au sol.

- Alors reprend Kazuko, on s'est vraiment demandé si ce n'était pas Quenarau qui nous avait explosé la barge, le problème, c'est que nous n'avions plus de liaisons radio avec le reste de Mars, on a juste des radios individuelles pour des liaisons très courtes.

- J'ai de mon côté tenté de les recontacter, reprend Sven Anderson, mais je n'y arrivais pas, j'ai donc décidé de venir voir sur place. Là, le contact s'est fait, et on les a rejoints. Je me suis d'abord proposé de les ramener au dôme, mais ils m'ont parlé de Quenarau, j'avoue ne pas y avoir cru, jusqu' à ce qu'il me contacte. Il m'a demandé de faire des trucs bizarres, de prendre un cap impossible, tout ça, j'ai alors programmé la barge en automatique pour lui faire faire un petit tour d'une heure et revenir. Au bout de dix minutes, elle a explosé en vol.

- Quenarau ne perd rien pour attendre, je vais le faire passer en cour martiale ! Déclara William. Mais pourquoi cet acharnement ?

- En fouillant dans le bordel qu'on a retrouvé, reprend Bert, on a retrouvé un journal intime écrit à la main, celui d'un dénommé Michael Ulrich.

- Vous avez retrouvé le journal de Michael Ulrich ! S'étonne William.

- Ah, vous connaissez ? Moi je ne connaissais pas !

- Son nom est cité dans les archives "particulières". C'était l'un des ingénieurs des débuts de la colonisation, un jour il est parti avec un véritable convoi, des équipements, tout ça, une cinquantaine d'hommes, et puis tout ce petit monde a disparu. Des recherches ont été faites, on n'a rien retrouvé, on a pensé qu'ils étaient tous tombés dans une crevasse très profonde.

- C'est pas tout à fait ça, le mec est devenu fou, il a développé une théorie selon laquelle les terriens violaient Mars et qu'il fallait que la colonisation se stoppe, il a construit cet abri avec quelques autres, le groupe a connu des dissensions, et ils se sont entretués, jusqu'au jour ou Ulrich s'est retrouvé presque seul, puis tout seul, les restes de son expédition sont effectivement dans une faille à 500 mètres d'ici. Il a tout conçu, les hologrammes, les pièges, les équipements de survie, tout !

- On ignorait tout de cette affaire, on ignorait aussi qu'il s'agissait d'un secret d'état ! Repris Kazuko, et que par conséquent il fallait nous éliminer. Je vois que l'affaire est considérée comme importante en haut lieu, puisque le gouverneur lui-même s'est déplacé. On aurait pu vous piéger dans le tunnel, vous tuer, on a choisi de ne pas le faire, on vous jure le silence, mais si vous voulez nous éliminer, on ne se rebellera même pas, nous n'aurions de toutes façons plus survivre longtemps ici. Alors mourir pour mourir…

 

Le gouverneur pris une profonde inspiration, il commençait à y voir clair, mais pas complètement.

 

- Cet affaire n'est pas un secret d'état, simplement on a évité de l'ébruiter, et on l'évite toujours. Si cette affaire est dévoilée, il y aura toujours des gens pour broder dessus, pour inventer je ne sais quel trésor ou secret caché, tout un tas de gens vont se mettre à courir fortune en mettant leur vie en danger. Cela dit, nous n'avons, enfin quand je dis "nous n'avons", je parle pour moi, mais je suis tout de même le gouverneur, aucune intention malveillante, nous allons vous ramener au dôme et on en restera là, j'aimerais effectivement qu'il n'y ait pas trop de publicité sur cette affaire, mais s'il y en a, on fera avec !

- Alors pourquoi Quenarau a-t-il voulu nous éliminer ?

- Nous lui demanderons, il est actuellement en état d'arrestation. Mais ce qui est curieux, c'est que normalement Quenarau qui est terrien n'aurait jamais dû avoir accès aux archives mentionnant Ulrich !

- Vous en profiterez pour lui demander pourquoi sa liste de victimes a fini entre les mains du cardinal. Intervint alors Ceylane !

- Comment ? S'exclama le gouverneur.

- Oui, c'est moi qui devais tuer Oscar Farmer, par chance pour lui, c'était l'un de mes clients.

 

Bien évidemment, les prospecteurs n'y comprennent plus rien, alors Bert demande innocemment :

 

- Mais que faites-vous comme genre de négoce, Madame ?

- Pute !

 

J'éclate de rire ! Je ne suis pas la seule, mais ça n'amuse pas Najelle.

 

Partouze (partie 1)

 

- Vous ne trouvez pas qu'il fait chaud ! Demande Vera, ça vous dérange si on se met à l'aise ?

 

C'est vrai qu'il faisait chaud dans ce machin, imaginez, dix personnes dans moins de 20 m², mais non seulement la chaleur était suffocante, mais le déséquilibre en proportion d'oxygène (à moins que ce soit autre chose, allez savoir ?) provoquait des montées d'adrénaline. J'avais une envie de sexe difficile à maitriser.

 

Je ne dois pas être la seule puisque Najelle ne tient pas en place, elle se colle contre le gouverneur, se fait câline, se fait sangsue. L'autre a du mal à gérer, sa position hiérarchique doit le persuader qu'il est ici le leader du groupe, et qu'en conséquence il se doit de donner l'exemple. N'empêche que quand Najelle lui met la main à la braguette, il ne la repousse pas !

 

- C'est quoi ici c'est un club échangiste ? Plaisante-t-il, histoire de dire quelque chose.

 

Fodorov qui s'est approché de Ceylane fait le geste de lui ouvrir la fermeture éclair de sa combinaison, et comme cette dernière ne proteste pas il l'ouvre en grand et commence à la peloter.

 

Sven et Véra m'entourent et me caressent partout, le mec m'intéresse peu, mais la belle blonde ne me laisse pas indifférente. Je ne les ai pas vu se déshabiller, ces deux-là, mais ils sont presque à poil, les seins un peu lourds de Vera sont magnifiques. Quant à moi, me fringues se retrouvent rapidement au sol.

 

Kazuko enlève son tee-shirt, l'envoie valser on ne sait où et jette son dévolu sur Larry qui ne proteste que pour la forme !

 

- Je n'ai pas le droit, je suis en service…

 

Mais il ne dit plus rien quand sa bite se retrouve dans la bouche de l'eurasienne dépoitraillée.

 

Seul Bert n'a pas trouvé de partenaire, il s'approche du couple formé par Najelle suçant à genoux le gouverneur, mais n'arrive pas à se placer, il attend bêtement une opportunité la bite à la main. Et comme elle ne vient pas, il s'enhardit en se baissant pour peloter les jolies fesses de la maîtresse du gouverneur. Du coup Najelle se relève !

 

- Suce-lui la bite au lieu de me tripoter le cul, il adore ça !

 

Bert ignore à quel degré il doit prendre l'injonction mais se dit que s'il s'agit du prix à payer pour faire l'amour avec la belle Najelle, et bien pourquoi pas, et voici donc notre prospecteur, qui n'a découvert la bisexualité que depuis quelques jours, en train de faire une pipe au gouverneur.

 

Larry s'est trouvée une couchette, il est étalé de tout son long, Kazuko lui grimpe dessus et les voilà parti dans un soixante-neuf d'enfer.

 

Fodorov a complètement coincé Ceylane dans un coin et lui suce le bout des seins avec frénésie tout en lui tripotant la chatte tandis que sa partenaire le masturbe à une cadence infernale.

 

J'échange de longs patins avec Vera tandis que Sven pelote et tripote tout ce qu'il peut. Je me baisse pour lécher le sexe dégoulinant de la belle blonde et m'en régale pendant plusieurs minutes avant de m'apercevoir que la bite de Sven quémande la pipe. Je m'en empare donc…

 

Et ici la narratrice est obligée d'interrompre le récit de cette folle orgie, vous saurez bientôt pourquoi.

 

Le père Umberto

 

Le père Umberto était enfant de colon, jeune il avait eu la vocation, il devint donc l'un des rares prêtres natifs de l'implantation martienne, le cardinal lui avait attribué le dôme B en guise de paroisse et de terre de mission. Il s'en acquittait avec zèle mais sans réussite excessive. Il avait la confiance du Cardinal, une grosse confiance même puisque celui-ci lui avait dit sous le ton de la confidence que le temps des Cardinaux venus de la Terre n'était plus de mise, et que la colonie pouvait très bien s'il le fallait, proposer à cette haute fonction un ecclésiastique du cru. Il siégeait depuis quelques temps à l'assemblée martienne dans les rangs du parti religieux.

 

Il n'en fallait pas moins pour qu'Umberto se prenne pour le dauphin du Cardinal, même s'il était loin d'en posséder le charisme.

 

Il avait, reçu très récemment un mail de ce dernier, un mail codé, mais accompagné d'un logiciel de décryptage. Ce mail ne devait être ouvert que "s'il m'arrive quelque chose" avait écrit le Cardinal.

 

Et bien justement le vieux Cardinal dans un geste incompréhensible, avait mis fin à ces jours. Umberto ouvrit donc la missive électronique. Son cœur battait la chamade, ce texte ne pouvait être que la confirmation de son choix comme successeur...

 

Et bien, non pas du tout, le cardinal expliquait qu'il fallait détruire un sanctuaire païen situé à Ophir Chasmas au centre de Valles Marineris. Suivait des explications techniques ainsi que d'autres théologiques.

 

Le curé devint blême. Devait-il vraiment s'acquitter de cette mission ? Il savait piloter une barge, en possédait d'ailleurs une assortie d'un laisser passer permanent pour naviguer entre les dômes, y aller ne serait pas un problème, mais le cardinal ne fournissait aucune indication à propos de la façon dont il pourrait détruire cette chose.

 

Alors après quelques atermoiements, il y alla, il se rendit sur les lieux découvrit deux barges, (sans voir la troisième), la première plus ou moins dissimulée et vide, mais en bon état, il se demanda où pouvaient être ses occupants ? Après tout elle avait peut-être été abandonnée suite à une panne ! Il préféra s'intéresser à la seconde barge celle qui était calcinée, il repéra de nombreuses traces de pas autour, qui ne menaient nulle part, l'endroit étant trop caillouteux, il se mit donc à effectuer des cercles concentriques autour de l'épave, se demandant vraiment s'il y avait quelque chose à voir.

 

Il eut "la chance" de trouver l'entrée du tunnel de lave, il y pénétra et fut alors "agressé" par les hologrammes.

 

- Vade retro satanas ! Cria-t-il en latin et en reculant.

 

Mais, il en avait vu assez, il savait à présent ce qu'il fallait détruire, mais n'avait aucune idée de la façon de procéder. Provoquer un éboulis peut-être ? Il examina les grosses pierres juchées un peu n'importe comment sur les pentes bordant le tunnel, il en avisa une, tenta en vain de la pousser, refit un essai avec d'autres, sans plus de succès, puis changea de tactique, il monta plus haut, avisa une pierre moyenne, réussit à la pousser de façon à ce qu'elle en entraîne une autre sur sa trajectoire. Le projectile buta, rebondit et atteignit le haut de la paroi du tunnel dans un nuage de poussière avec un vacarme assourdissant mais sans provoquer de dégâts.

 

- On attaque le site ! Hurla Larry, prenez tous vos scaphandres, armez-vous on va tenter une sortie, je vais passez devant.

 

Atmosphère de panique, mais en moins de deux minutes tout le monde a revêtu son scaphandre souple, avec bouteilles d'oxygène intégré.

 

- Police martienne, qui êtes-vous ? Hurle Larry dans le microphone.

 

Pas de réponse ! Il fait signe au groupe de s'abriter derrière une longue formation rocheuse, puis se place à l'abri dans un endroit lui permettant de voir le versant opposé de la dénivellation, c'est alors qu'il distingue un type en train de s'efforcer de faire bouger une grosse pierre.

 

- Hé, toi, là-haut ! Tu arrêtes tes conneries, tu descends gentiment nous voir, ou on te démoli !

 

Umberto est surpris mais ne voit pas d'alternative à ce qu'on lui demande de faire !

 

- Qui êtes-vous ?

- Révérend père David Umberto, député à l'assemblée martienne, si vous êtes vraiment de la police, vous n'avez pas le droit de m'arrêter, je suis sous immunité parlementaire.

- Où est ta barge, où sont tes complices ?

- Je suis seul, ma barge est là-haut à côté d'une épave !

- Anderson, Bert, je vous réquisitionne, allez vérifier !

 

Ils y vont, tandis qu'Umberto se laisse maîtriser par Fodorov et Najelle.

 

- Il est tout seul, apparemment, confirme Bert !

- On en fait quoi, monsieur le gouverneur ? demande Larry.

- Il est en état d'arrestation, on retourne dans le refuge on va l'interroger.

- Monsieur le gouverneur, en personne ici ! S'étonne Umberto avant de répéter son refrain sur son immunité parlementaire.

- Le parlement est suspendu, j'ai pris les pleins pouvoirs !

- C'est illégal !

- Et d'autre part cette immunité ne s'applique pas aux tentatives d'homicides, vous avez failli tuer dix personnes.

- Je ne pouvais pas savoir...

- Allez en route !

 

Le petit groupe et son prisonnier s'engagèrent dans l'entrée du tunnel déclenchant de nouveau la projection holographique.

 

- Vous n'allez pas me livrer à ses créatures ! Hurla Umberto, complètement paniqué.

 

Il commença à se débattre, mais ses deux geôliers le maîtrisèrent.

 

Le révérend se trouva fort surpris de se retrouver sain et sauf une fois arrivé dans l'habitacle.

 

- Fais comme nous, enlève ton scaphandre !

 

Le curé n'était pas au bout de ses surprises, tout ce petit monde était quasiment nu sous les scaphandres, ça ne dura pas bien longtemps, un peu gênés, ces messieurs dames avisèrent rapidement tee-shirts et culottes, mais Umberto n'avait jamais vu un tel spectacle, et il bandait le père Umberto !

 

- Bon alors maintenant on veut tout savoir !

 

Umberto qui craignait qu'on le tortura, raconta toute l'histoire !

 

- Mais pourquoi ? Demanda le gouverneur.

- Je peux vous expliquer, mais je crains que vous ne compreniez pas !

- C'est ça, on est trop con !

- Non, mais vous n'êtes pas croyants !

- Je ne vois pas le rapport, allez raconte-nous !

- Au début de la colonisation martienne, certains ont émis l'hypothèse qu'il y aurait pu exister une civilisation martienne très ancienne, si ancienne que les vestiges ne pouvaient qu'être enfouis dans le sous-sol, des équipes se mirent alors à entreprendre des recherches en ce sens. Le pape publia alors une bulle condamnant ces investigations avec la plus grande fermeté !

- Quelle drôle d'idée ! Objecta quelqu'un.

- Je savais que vous ne comprendriez pas, ces travaux n'avaient aucun sens, puisque l'existence d'extraterrestres civilisés est deux fois en contradiction avec la Bible : d'abord parce qu'il n'est nulle part question de la création de tels êtres qui descendraient de qui ? Et ensuite parce que Jésus, quand il est venu sur Terre sauver nos âmes, il n'a été question que des créatures de Dieu sur la Terre ! Quand à dire que les extraterrestres seraient des œuvres du démon, c'est stupide, le diable n'est présent que là où il y a des âmes à damner !

- Il est un peu lourd, le pape !

- Ne blasphémez pas ! Si une telle découverte devait se faire, elle ne gênerait pas notre hiérarchie, cela pourrait se concevoir comme un mystère, ou comme une épreuve que Dieu nous inflige ! Mais pour les fidèles, c'est différent, trop de mystère tue la religion, ce genre d'événement les ferait douter, oh, ils ne perdront pas la foi, un croyant reste un croyant, mais simplement ils se tourneront vers d'autres cultes ou vers des sectes qui auront, face à ce phénomène, des explications qui sembleront plus cohérentes !

- Et après ?

- Le Vatican a négocié la présence permanente d'un cardinal sur Mars, l'une de ses missions était d'étouffer dans l'œuf toutes informations qui feraient référence à une civilisation ancienne.

- Et on fait comment pour étouffer dans l'œuf comme vous dites ?

- En effaçant toutes les traces, et en s'assurant du silence des témoins !

- En allant jusqu'à les assassiner ! Rétorqua Ceylane !

- Oh, non !

- Vous êtes décidément bien naïf, Umberto !

- Et je suppose que pour avoir la primeur de ce genre d'informations, le cardinal avait noyauté le bureau des prospections. Quenarau était donc son informateur. Tout s'explique. Quelqu'un a des questions à poser à ce pitre !

 

Ben, non tout était clair, par contre ceux qui comme moi espéraient trouver un trésor ici se retrouvaient le bec dans l'eau.

 

à suivre

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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Samedi 4 juin 2016 6 04 /06 /Juin /2016 17:57

Le livre de Mars par Léna Van Eyck
3 - Le gouverneur de Mars

OphirChasma

 

Ceylane (2) Mercresol

 

La veille, Ceylane avait imprimé la photo du faux cadavre d'Oscar et l'avait glissé dans la boite aux lettres du Cardinal. Aujourd'hui elle était fort surprise de constater que Luvia n'était pas chez elle et intriguée de ne même pas pouvoir la contacter par téléphone. Elle rentra chez elle, dépitée. Cette fille était venue voir Oscar avec une raison précise. Elle n'avait sans doute pas pu lui parler à cause de sa présence. Son intuition lui laissait présager qu'il y avait là-dessous quelque chose de très important. Il fallait qu'elle retrouve Luvia… Pourvu que…

 

Elle se renseigne sur ses activités professionnelles, ignorant bien sûr qu'elles n'ont pas encore été mise à jour sur le Marsweb, et elle fait le pied de grue tout le lendemain matin, à l'entrée du bureau des prospections afin de l'intercepter à son arrivée au travail. En vain ! Elle se dit qu'il lui est arrivé quelque chose, que décidément, elle semble être impliquée dans une affaire aussi compliquée que dangereuse... Elle ne sait pas quoi faire. A défaut d'avoir une autre idée originale, elle retourne à l'appartement de Luvia, comme ça pour voir...

 

Ceylane sonne, frappe et toque, et se fait rapidement une raison, Luvia a disparu de la circulation. Elle descend le petit escalier, entend qu'on monte, ce qui n'a en soi aucune importance, mais qui en prend une de façon considérable quand elle se rend compte que c'est Luvia qui grimpe les marches.

 

Luvia (7)

 

Faut que je me repose, je n'ai pratiquement pas dormi de la nuit dans ce foutu square !

 

Je monte les marches, quelqu'un descend :

 

Putain, ma tueuse !

 

J'ai bien un couteau mais il est au fond mon sac ! "En cas de bagarre dans un escalier, celui qui descend a l'avantage à condition qu'il se serve tout de suite de ses pieds, sinon il le perd".

 

Ce vieux conseil lui revint en mémoire comme un flash, le problème c'est que c'est Ceylane qui descendait…

 

- Ah, vous voilà, j'étais folle d'inquiétude ! Me dit la fille.

 

Je ne réponds pas et tente de lui envoyer un coup de boule dans son estomac. Raté ! Cinq secondes plus tard, je me retrouve le cul douloureusement dégringolé sur une marche, tandis que Ceylane continue d'emprisonner mon poignet.

 

- Qu'est-ce qui vous prend ? Demande cette dernière.

- J'ai adressé une lettre à trois personnes très influentes, qui explique au cas où il m'arriverait quelque chose, l'identité des assassins et leur mobile. Bluffais-je.

- Faudrait peut-être vous calmer et arrêter de délirer, je ne vous veux aucun mal...

- C'est ça, oui !

- On ne va pas rester dans l'escalier ! Vous pouvez me recevoir cinq minutes ou on va au bistrot ?

 

Pas con la fille, elle croit m'amadouer avec son bistrot, mais la rencontre se fera chez moi, sur mon terrain, là où je possède quelques bricoles pour me débarrasser des emmerdeuses dans son genre.

 

- Je n'ai pas beaucoup de temps, mais on va aller chez moi 5 minutes.

 

Malgré tout je n'en mène pas large. Je la fais asseoir, vais en cuisine et planque sur moi un long couteau de boucherie et un tournebroche. Si elle n'a pas de flingue, ça devrait le faire.

 

- Je vous écoute ! Annonçais-je :

- C'est tout simple, je sais des choses que vous ignorez au sujet de la liste que vous avez apportée à Oscar Farmer, par contre, vous, vous savez des choses que j'ignore. Alors, je vous propose d'échanger nos informations. On met tout en commun, et s'il y a de l'argent à gagner on voit ce qu'on peut faire ensemble.

- Le problème c'est que je ne sais rien d'autre ! Mentis-je.

- O.K. ! Me répond Ceylane, changeant de ton, alors, on va faire autrement : ta liste, c'est une liste de gens à tuer : sur ces trois personnes, une est déjà morte, une autre devrait l'être, c'est Oscar Farmer, et la troisième est le frère d'un mec qui vient d'exploser dans le désert !

- Oh, merde !

- Comme tu dis ! Alors tu arrêtes de me dire que tu as trouvé ce papelard dans la rue, tu me dis où tu l'as dégoté, et ce que tu espérais en te pointant chez Oscar Farmer.

 

Trop de choses à la fois ! Je me demande si finalement, j'ai fait le bon choix en l'emmenant à la maison. Ses confidences me font peur, elles ressemblent à celles que fait l'assassin avant d'occire sa victime. Dans un instant, elle va se jeter sur moi, je vais tenter de me défendre, mais cette affaire finira dans un bain de sang auquel je ne survivrai peut-être pas.

 

- Alors, tu me racontes ?

- Je n'ai pas confiance en toi !

- Et pourquoi donc ?

- Oscar Farmer ne répond plus, je me demande si ce n'est pas toi qui l'aurais tué ?

- Oscar Farmer est vivant !

- Et il ne répond plus au téléphone, ni aux messages et son site n'est plus à jour.

- Je sais. C'est moi qui lui ai demandé de faire le mort !

- Tu me prends pour une idiote ?

- Je ne peux pas tout te dire, pas encore, tant que tu m'auras pas dit ce que tu sais !

- Va te faire foutre !

 

Je sens Ceylane prise dans ses pensées. Elle fait quoi ? Et puis soudain son visage s'éclaire.

 

- J'ai une idée, on va aller chez lui, et je vais te prouver qu'il est vivant… mais il y a une petite contrepartie, il est en danger, tu vas le planquer, ici, chez toi !

- Hein ?

- Oui, ton idée fixe, c'est de croire que je suis la tueuse de Farmer, si je te prouve qu'il est vivant, ta théorie s'écroule et on pourra peut-être collaborer…

- Tu peux très bien vouloir me tuer chez Farmer.

- Tu commences à être chiante, dit-elle en écartant les bras, tiens viens me fouiller, tu verras que je n'ai rien sur moi pour tuer… contrairement à toi.

 

Je ne me dégonfle pas, je la tripote partout, effectivement aucune arme, aucun objet contondant.

 

- Tu peux regarder dans le sac aussi…

 

Je ne sais pas comment je suis arrivée à me décider à suivre Ceylane, mais je l'ai fait. Cinquante mètres avant d'arriver chez lui, nous nous camouflons nos visages comme convenu, il ne faut pas que la vidéo puisse nous identifier. Devant l'appartement de Farmer, je suis morte de trouille, elle compose le code avec des gants, on entre, j'ai la tremblote, ma main cherche le couteau, mais je me demande si je suis en état de m'en servir correctement. L'éclairage est au minimum, sur un canapé, une forme humaine, elle bouge, c'est Farmer, il est vivant, je n'y comprends plus rien.

 

- Alors ça y est, tu me crois à présent ? Me lance Ceylane ?

- Bien obligée, mais bon, mets-toi à ma place, ce n'était pas évident.

- J'ai parfois du mal à me mettre à la place des gens ! Répondit-elle. Bon, Oscar, on t'a trouvé une planque, mais on va attendre la tombée de la nuit, je voulais venir plus tard, mais mademoiselle était persuadée que je t'avais zigouillé, il fallait bien que je lui prouve le contraire.

- Tu lui as tout dis ?

- Non pas encore, on va s'échanger nos informations, Allez, je t'écoute Luvia.

 

Je lui expliquais alors le piratage de l'ordinateur de Quenarau et le fichier texte que j'y avais trouvé. Ceylane me confia quel était son métier, ses relations avec le cardinal, le contrat qu'il lui avait proposé, son attitude avec Farmer, les faux billets…

 

- C'est donc en relation avec ce qu'a trouvé Bert Clarke, Déclara Oscar. Je reste pourtant persuadé que le document qu'il m'a envoyé est un trucage… mais ce trucage peut peut-être cacher autre chose, il y a un truc qui a dû m'échapper.

- Et quel rapport tu as avec ça, toi ? Lui demanda Ceylane

- Aucun, sinon celui d'avoir reçu cette saloperie de photo.

- Et le seul fait d'avoir reçu la photo serait une raison pour que le cardinal te fasse éliminer.

- Non, je ne pense pas que ce soit la photo elle-même, mais ce qu'elle implique, et je ne vois pas bien ce qu'elle peut impliquer !

- Il y avait quoi dessus ?

- Des martiens !

- Des martiens, ça n'existe pas les martiens !

- Je le sais bien !

- Et comment le cardinal a-t-il été au courant de la liste de Quenarau ?

- Je suppose qu'ils sont en contact… ce mec-là n'est pas clair, mais il faut avouer que c'était bien joué, qui irait soupçonner le cardinal d'être le commanditaire d'un crime ?

- Effectivement, Quenarau risque plus que le Cardinal, si on retrouve la trace de ce fichier sur son ordi, il est mal !

 

Je n'en menais pas large, je m'étais complètement trompée à propos de Ceylane, mais j'étais à présent impliquée sans trop le vouloir dans une affaire non seulement incompréhensible mais aussi louche que dangereuse.

 

- Si on veut vraiment savoir, il faut aller sur place ! Annonça Ceylane.

- A mon avis ils ont trouvé un gisement !

- Si c'est de l'or ou des diamants, il nous suffira d'en remplir un gros sac… Il faut qu'on se dépêche d'arriver les premiers.

 

J'expliquais alors que cela avait été mon intention. Je racontais aussi ma visite aux docks, ma rencontre avec le Zodar…

 

- Tu vas laisser tomber ton Zodar et on va venir avec toi ! Proposa Ceylane.

- Moi je resterais là, il faut quelqu'un pour assurer le contact. Objecta Oscar.

- Si tu ne viens pas, tu n'auras pas ta part !

- Vous ne trouverez aucun trésor ! Ce doit être un truc plus tordu que ça !

- On dirait que t'as la trouille ?

- Non, et puis je ne veux ni me cacher, ni faire de la fuite en avant, je veux être libre de mes mouvements, et pour cela il n'y a qu'une seule solution, éliminer le cardinal… et Luvia vient de me donner une super idée pour le faire sans bavure.

- Qu'est-ce que j'ai dit moi ?

- Si tu pouvais expliquer à Zodar que pour accomplir sa mission, il faudrait d'abord qu'il élimine le représentant de la religion des terriens, ou un truc comme ça. Ceylane a le code d'entrée du cardinal, on lui donne… et hop !

- Les flics le retrouverons, le Zodar et ils remonteront la filière ! Objectais-je.

- Non, il n'y a pas de surveillance vidéo chez le cardinal, c'est bien ce qu'il t'a dit, Ceylane ?

- Oui ! Confirma cette dernière.

- De plus... (Il expliqua son idée)

 

Et me voilà maintenant quasi commanditaire d'un meurtre. Ah ! Le jour où j'ai piraté son ordinateur à l'autre andouille, j'aurais mieux fait d'aller boire un café !

 

- Bon, Oscar, en attendant que le Cardinal soit occis, on va te changer de planque, je suppose que tu es surveillé par vidéo ?

- Il y a des chances que j'ai ce privilège, oui !

- Alors on fait une petite mise en scène, je te mets un collier de chien, tu te mets torse nu avec des pinces aux seins, on t'attache les mains et on te fait sortir comme ça. Les gens qui regarderont la vidéo croiront qu'on a simulé un jeu S.M. pour te faire sortir et t'éliminer ensuite… Tu ne marcheras pas très droit, comme si on t'avait fait boire ou drogué.

- Attends, ça ne colle pas, hier tu as fourni une photo de moi au cardinal, censé prouver ma mort et aujourd'hui on va me voir vivant sur la vidéo !

- Et alors ? La vidéo, le cardinal ne la verra jamais. Et la police ne verra jamais la photo truquée de ton cadavre, elle est d'ailleurs sans doute déjà détruite. Quel que soit la façon dont tu sors, ce sera enregistré, ce qu'il ne faut pas c'est que la police puisse répondre aux gens qui s'interrogeront sur ta disparition "ne vous inquiétez pas, on l'a vu sortir tranquillos de chez lui mercresol soir…" dans ce cas le Marsweb relaierait l'information et le cardinal se poserait des questions. En faisant cette mise en scène on donne un os à ronger à la police et ils ne publieront rien.

- Admettons !

- Vas-y prépare toi !

- C'est que ça m'excite cette mise en scène, confia Farmer.

- Ça t'excite alors que tu viens d'échapper à la mort ! T'es bizarre, toi !

- Ce doit être ma façon à moi d'éliminer le stress.

- Et bien si ça t'excite on fera une petite séance chez Luvia, tu n'as qu'à prendre des sous. Mais pour l'instant il faut qu'on y aille.

 

Quelques minutes plus tard, nous arrivions chez moi, Ceylane lui expliqua :

 

- Il n'y a qu'un lit, mais, nous on va s'absenter, et si tu as encore besoin de la planque quand on sera revenues, et bien, j'hébergerai Luvia chez moi ! Expliqua Ceylane.

- J'enlève mon collier, où je le garde encore un moment ? Demande Farmer.

- Ah, c'est vrai que tu aimerais qu'on te fasse des petites misères !

- C'est pour mon stress !

- On y va, on y va ! Euh, Luvia, ça ne te choque pas tout ça ?

- Non, je suis très joueuse !

- Tu veux jouer avec nous ?

- Je ne suis pas contre mais y'a quand même un ti problème !

- Dis !

- Ben toi tu joues pour de l'argent, et moi je joue pour quoi ?

- Ah ! Si c'est ça, on va s'arranger ! Oscar, tu aurais un peu de sous pour Luvia ?

 

Il en avait ! Et voilà que sans l'avoir vraiment souhaité, je devenais assistante-pute ! Après tout pourquoi pas ? Si vraiment je ne trouve pas de boulot, peut-être que cette fille pourrait m'aider à démarrer…

 

- Le problème c'est que je n'ai pas apporté de matos ! Précise Ceylane. Tu permets que je fasse le tour de ton appart, il faut que je trouve des outils !

- Des outils ?

- Ne t'inquiète donc pas !

 

Elle revint quelques minutes plus tard avec une cuillère en bois, de la ficelle alimentaire, des pinces à torchons et un tube de déodorant corporel !

 

- C'est quoi tout ça ?

- C'est les petites ficelles du métier ! Plaisanta-t-elle… Bon, Oscar si tu veux qu'on s'occupe de toi, faudrait peut-être te mettre à poil !

 

- Tu ne bandes pas ! Branle-toi un petit peu ! Lui ordonna Ceylane.

 

Cela faisait une éternité que je n'avais pas vu une bite ! La sienne n'avait rien d'exceptionnel mais était néanmoins agréable à regarder. Malgré mon éloignement des hommes, je continue à apprécier la vue d'une jolie queue, celle-ci était bien droite, bien rose avec un joli gland. Il resta debout devant Ceylane qui lui administra quelques gifles qu'il encaissa sans broncher, puis avec beaucoup de délicatesse, elle accrocha les pinces à torchons après ses tétons.

 

- C'est un peu fort !

- Tu vas t'habituer ! Tu t'habitues toujours !

 

Elle joua un moment avec les pinces arrachant à sa victime consentante des cris où se mêlaient la douleur et l'extase.

 

- Et moi je fais quoi ? Demandais-je.

- On va déjà se déshabiller ! Répondit-elle. Oh j'ai une idée, c'est toi qui vas me le faire, ça va l'exciter à fond, et après on inversera les rôles.

 

Voilà une proposition qui me ravit !

 

- Je commence par quoi ?

- Ce que tu veux, tu improvises… et si tu as envie de me caresser ou de m'embrasser pendant le déshabillage, ne te gêne surtout pas !

 

Et bien, si j'ai ce genre d'autorisation, je crois que, je vais me déchaîner !

 

Je m'approche de Ceylane, lui dégrafe sa ceinture et fais glisser le pantalon. Zut j'aurais dû commencer par enlever les chaussures ! Je le fais, les pieds sont jolis et parfaitement manucurés, je lui lécherais bien les pieds (j'adore ça) mais comment faire ? Je peux être soumise mais pas au point de me traîner par terre pour lui lécher les orteils, et lui demander de lever un pied me paraît d'une incongruité totale. Donc faisons classique !

 

- Tu pourrais t'asseoir cinq minutes ?

- Bien sûr puisque c'est toi qui a l'initiative.

 

C'est bien, j'ai cru un moment que cette diversion l'agacerait, on se fait toujours des idées.

 

Je lui attrape un pied, je me mets à le caresser, à le cajoler, à le lécher, je prends le gros orteil et je le gobe comme je le ferais d'une petite bite trapue, puis consciente que ce petit jeu n'est qu'une parenthèse dans ce que nous projetions de faire, je fais signe à ma complice du moment de se relever.

 

- C'est ton truc, ça de lécher les pieds ?

- Un de mes trucs, oui, j'aime bien !

- J'espère pouvoir te donner l'occasion de me le faire plus longtemps.

 

Oh, que voilà une réplique qui m'émoustille ! Et c'est toute excitée que je lui retire sa culotte. Humm, quel beau cul elle a ! Bien cambré, bien dessiné, je lui pelote, je lui fais des bisous, puis l'envie d'aller explorer son petit trou me titille. Mais sans doute le protocole de ce genre de choses veut que l'on honore d'abord la chatte ! Remisant à plus tard mes fantaisies anales, je m'intéresse donc au-devant, ce qui, vous vous en doutez bien, n'a rien d'une corvée. Son pubis est partiellement rasé, il sent bon la femme, je veux dire par-là que sa dernière douche remonte à plusieurs heures et que cela me convient très bien ! Je lèche un peu tout ça et vais jusqu'à narguer d'un coquin coup de langue son petit clito.

 

- Humm ! Lesbienne ? Bisexuelle ? Me demande Ceylane.

- Bisexuelle, et pas mal monosexuelle aussi !

- C'est quoi monosexuelle ?

- Ben c'est quand je me masturbe toute seule comme une grande ?

 

Ces précisions étant fournies, je m'octroie la permission de passer derrière et d'aller embrasser son œillet brun, que je trouve tout à fait à mon goût et que je gratifie de quelques bons coups de langue.

 

Un coup d'œil à la bite de ce pauvre Oscar qui bande comme un malade. Et allons-y pour le haut. J'enlève le top rapidement, le soutien-gorge est rempli de promesses. J'adore les promesses ! Je dégrafe, je dégage les bretelles, pose mes mains sous les bonnets pour empêcher la chose de tomber, puis dégage le tissu en recueillant tels des fruits murs les globes de ses seins dans mes mains. Je suis content de mon petit effet ! Je me recule, contemple ces petits chefs-d'œuvre ! Cette nana est un véritable canon. Je me précipite sur ses tétons, les aspire, les tète, puis j'ai l'envie folle de quémander les lèvres de Ceylane, si je me fais ramasser, je le verrais bien.

 

Elle accepte mon baiser, elle l'accepte même goulûment, je suis la plus heureuse des femmes et je mouille comme une éponge !

 

- A moi de jouer ? Dit-elle en se baissant pour me retirer mes chaussures.

 

Je n'avais pas prévue qu'elle me rendrait la politesse, mais je ne vais sûrement pas m'en plaindre !

 

Elle me baisse mon pantalon, mais me laisse ma culotte pour le moment préférant me retirer mon haut.

 

- Voyons voir ces seins ! Humm ! Pas mal, pas mal du tout même !

 

Et voilà qu'elle me les mordille. Elle fait ça sans brutalité, c'est tout de même un peu fort, mais je ne proteste pas.

 

Elle se positionne accroupie devant mon entrejambe, découvre l'humidité du lieu :

 

- Hé, ben, dis donc ! Tu mouilles, toi ! T'es vraiment une petite salope.

 

Elle me retire ma culotte, et me met carrément un doigt dans la chatte qu'elle fait aller et venir, provoquant un bruit de floc-floc assez grotesque.

 

- Toi, ma cocotte ! Me dit-elle, dès qu'on aura un peu d'intimité, je vais te baiser bien comme il faut !

- Est-ce une promesse ?

- Absolument, mais en attendant, il faut que l'on s'occupe sérieusement de ce petit monsieur, après tout il nous a payé, non ? Regarde un peu comme il est excité !

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Sans transition, Ceylane s'empare de la cuillère en bois et se met à taper sur les fesses du journaliste qui encaisse sans rien dire. Elle me tend l'instrument au bout de quelques minutes.

 

- Tiens, continue ! Moi je vais lui torturer les seins, il adore ça !

 

Effectivement sous nos actions conjuguées, Oscar pousse des gémissements de plaisirs ! On le "travaille" ainsi pendant un quart d'heure.

 

- Bon, il a eu sa dose, on va faire autre chose !

 

Elle lui passe alors de la ficelle alimentaire autour des testicules. Un premier nœud va serrer uniquement le scrotum, un second va en plus englober la base de la verge. Puis elle demande à son client de se positionner sur le lit, en levrette. Elle lui humecte alors le trou du cul avec sa langue.

 

- Je ne fais pas ça à tout le monde ! Se croit-elle obligée de me préciser.

 

Elle fait ensuite aller et venir quelques instants un doigt dans son fondement, puis se saisit du tube de déodorant corporel, et l'encule avec !

 

Oscar gémit de plaisir.

 

- Donne-lui ton cul à lécher pendant ce temps-là ! Me propose Ceylane.

 

Ce n'est pas que ça me passionne des masses, mais, comme dirait Ceylane, autant lui en donner pour son argent ! Le journaliste me lèche donc le cul comme un petit cochon pendant que le godemiché improvisé lui ramone le sien.

 

On fait durer le plaisir pendant une dizaine de minutes, puis on arrête.

 

- Tu veux jouir comment ? Comme d'habitude je suppose ?

 

Il répond par l'affirmative. Ceylane lui enlève les ficelles entourant son sexe, puis me demande :

 

- Viens on va le sucer un peu toutes les deux !

 

Ça faisait une éternité que je n'avais pas sucé une bite. Mais bon, ça n'a rien d'une corvée, elle est belle, douce et agréable sous la langue. On se la refile à tour de rôle, on lui fait aussi un double léchage de la verge, il est aux anges.

 

- On te finit comme ça ?

- Peut-être pas !

- OK, laquelle tu veux ?

- Luvia, pour changer !

- Je m'en serais doutée ! Luvia à toi de jouer !

- Je fais quoi !

- Ben tu le chevauches, jusque à ce qu'il jouisse !

- Ah, bon !

- Ben, oui, c'est aussi ton client, non ?

 

OK, je m'empale donc sur la bite d'Oscar, et effectue quelques mouvements coulissants aux termes desquelles il éjaculera en émettant un bruit assez cocasse.

 

- Vous m'avez gâté les filles !

- Je sais, répond Ceylane, avec un magnifique sourire.

 

Bette Graville - Jeusol

 

Bette Graville était petite, moche et acariâtre, cela ne l'avait nullement empêché de devenir chef de la police martienne. Et aujourd'hui elle était au bord de la crise nerveuse. Les messages s'empilaient sur son Marsweb et ils disaient tous la même chose : "Le site d'Oscar Farmer n'est plus mis à jour ! Qu'est-il arrivé à Oscar Farmer ?". S'il pouvait lui arriver quelque chose à ce con ! Mais il était bien trop tôt pour entreprendre quoique ce soit, le journaliste était sans doute tout simplement fatigué, malade ou ivre-mort.

 

Deux jours avaient passé, le site d'Oscar Farmer n'était toujours pas actualisé. Le gouverneur de la colonie martienne appela la chef de la police et lui fit part de son inquiétude.

 

- J'allais vous appeler, mentit Graville.

- Farmer, je m'en fous, mais ce type nous sert de contre-feu, il canalise une bonne part des mécontentements, sans lui des gens bien plus radicaux prendraient sa place, je ne veux pas prendre ce risque.

- Je vais me renseigner !

- Soyez discrète, et tenez-moi au courant.

 

Graville se connecta avec la vidéosurveillance de Farmer. Elle la régla sur l'avant-veille et fit défiler l'enregistreur de mouvements. Une première entrée faisait apparaître une très belle jeune femme : "sa pute !" commenta la policière. Cette fille aurait dû être empêchée d'exercer ses activités depuis un bout de temps, en fait depuis que le cardinal avait fait voter des lois anti-prostitution. Lois qui une fois votées, le cardinal lui avait demandé de ne pas les appliquer pour le moment ! Un peu plus tard une inconnue entrait puis ressortait assez rapidement. Plus rien pendant une journée, puis, entrée simultanée de deux femmes aux visages dissimulés, qui ressortaient un peu plus tard, encadrant Farmer manifestement saoul comme une barrique et à moitié à poil. Les filles avaient dû droguer le journaliste, avant de le kidnapper.

 

Avant d'aller plus loin, et surtout avant de prévenir le gouverneur, il lui fallait contacter le cardinal.

 

- Votre éminence, il semblerait qu'Oscar Farmer rencontre quelques problèmes.

 

Le cardinal Lajaunie sursauta. Pour quelle raison Graville lui parlait-elle de Farmer ?

 

- Oscar Farmer… Ah ! Oui racontez-moi.

- Nous évoquions son cas l'autre soir au restaurant. Et vous m'aviez confié tout le ressentiment que vous aviez à l'égard de ce personnage. J'ai pensé qu'il vous intéresserait que je vous mette au courant des derniers évènements le concernant.

- En effet !

 

Elle le fit.

 

Le cardinal jubilait, tout allait bien, il avait même sous-estimé la vénalité de Ceylane, elle avait donc probablement fait le travail elle-même en sollicitant le concours d'une simple complice qui n'aurait droit qu'à une portion congrue. Lorsque cette dernière découvrirait qu'elle avait été payée en monnaie de singe, un conflit éclaterait entre les deux femmes, mais la prostituée pouvait probablement s'en sortir en piochant dans son propre magot. Elle survivrait donc à la machination. Etait-ce bien grave ? Il n'allait pas non plus se mettre à faire tuer tout le monde… et puis si elle devenait gênante, il la ferait arrêter par Graville. Qui porterait crédit alors à ses affirmations ?

 

- Votre éminence, Allô, Allô !

- Oui, ma fille, je réfléchissais, votre récit confirme ce que j'avais déjà entendu, Farmer est un pervers de la pire espèce, un adepte des scénarios sadomasochistes, je suppose que les filles l'ont ligotés à sa demande, et qu'ensuite elles l'ont emmenés je ne sais où pour la suite du programme… Il reviendra !

- Je fais quoi ?

- Rien, vous ne faites rien. Pas un mot à personne sur ce que je viens de vous dire. Nous nous servirons de cette information, le jour où nous aurons besoin.

- Je dis quoi au gouverneur ?

- Qu'il est sorti de chez lui, et qu'il n'est pas rentré. Vous prendrez soin de détruire tous les fichiers vidéo dont vous m'avez parlé.

- Et s'il ne rentre pas ?

- Ah, effectivement, il y a des séances sadomaso qui vont trop loin, et où la victime décède… mais ce n'est pas mon problème. Quand on vit dans le péché on prend des risques. Si on retrouve le corps, prévenez-moi, sinon, je compte sur vous pour enterrer l'affaire.

 

Quand même quelque chose chiffonnait le cardinal, il voulut en voir le cœur net.

 

- L'enregistrement dont vous me parlez a été effectué à quelle heure, m'avez-vous dit ?

- Mercresol vers 22 heures.

- C'est donc récent, raison de plus de ne pas s'affoler, biaisa le cardinal.

 

Graville raccrocha, blême, le cardinal la plaçait dans une situation difficile, à quoi jouait ce bonhomme ? Avait-il partie liée avec des gens peu recommandables ? Usait-il d'un double langage ?

 

Le cardinal

 

Et oui, c'est bien ce que le cardinal avait cru comprendre ! Comment Oscar Farmer pouvait-il être mort sur une photo reçue Marsol matin et être vivant le lendemain soir se demandait-il ? Ceylane l'avait donc doublé, mais pourquoi cette mise en scène ? Quelque chose lui échappait, il tenta de joindre Farmer par téléphone, en vain. Et Ceylane ne répondait pas non plus ! Il ne contrôlait plus la situation, il faudrait pourtant qu'il trouve une solution…

 

Bette Graville

 

Elle avait plusieurs fois partagé la table du Cardinal, celui-ci lui était apparu comme un brillant intellectuel catholique, il avait une allocution douce, un pouvoir d'écoute remarquable, un jour il lui avait confié qu'elle avait une "immense beauté intérieure" et cette confidence l'avait rempli de joie. Non un tel homme ne pouvait avoir des comportements malveillants. Mais bon, force était de constater que néanmoins quelque chose lui échappait.

 

- Non, monsieur le gouverneur, nous n'avons aucune piste, il est sorti de chez lui dans un état bizarre.

- Du côté de ses amis politiques ?

- Rien, ils sont tous sous vidéo. Du côté des docks, aucun indic n'a rien vu non plus.

- Les sorties de dôme ?

- Oui bien sûr, il a pu sortir clandestinement… admit Graville.

- Son absence sur le Marsweb devient préoccupante. Répondez-moi franchement, pour vous il est mort ou il a disparu ?

- Je n'ai aucun élément me permettant de vous répondre avec certitude !

- C'est très embêtant, parce que je vais devoir prendre des décisions, et que celles-ci seront différentes suivant qu'il soit mort ou vivant.

- Pour l'instant c'est une disparition, cacher un cadavre n'est pas évident, sauf dans les docks, mais dans les docks, je vous confirme que nos informateurs n'ont rien vu…

- Vous ne me facilitez pas la tâche, mais c'est vrai qu'avec vous je devrais avoir l'habitude !

- Vous m'attribuez des pouvoirs que je ne possède pas, monsieur le gouverneur.

- Ne manquez pas de me tenir au courant.

- Je n'y manquerais pas, monsieur le gouverneur.

 

Le gouverneur, las, s'affala dans son fauteuil, il savait les intrigues qui se jouaient en coulisse. Une partie d'échec invisible contre des ennemis tout aussi invisibles se déroulait en ce moment. Il savait que Farmer agaçait les partis religieux, ces derniers avaient récemment tenté, en vain, de faire voter une résiliation de son statut. Mais de là à l'éliminer ? Il savait aussi les liens entre Graville et le cardinal. Jouer à la mort ou à la vie de Farmer pouvait avoir des conséquences dramatiques s'il se trompait. Il choisit une position médiane et appela son responsable en communication.

 

- Vous allez me piratez le site de Farmer et vous y publierez le communiqué suivant : "Je suis en danger de mort, je me cache, je demande à mes amis de se réunir demain au square central afin de désigner celui qui me remplacera pour assurer la mise à jour quotidienne de mon site, et obtenir auprès des autorités un statut identique à celui qui était le mien. Signé Oscar Farmer". Il est bien évident que dès qu'ils auront désigné quelqu'un vous vous débrouillez pour que l'assemblée lui attribue le statut en question.

- Est-ce bien raisonnable, monsieur le gouverneur ?

- Oui, nous avons besoin d'une opposition afin de canaliser les mécontentements, cette opposition doit être mesurée et modérée. Farmer remplissait ce rôle à merveille ! Certains souhaitent sans doute que des blogs plus engagés gagnent en audience ! Une bonne occasion de foutre le bordel, je ne tomberai pas dans ce piège. D'autres objections ?

 

Zodar - vendresol

 

Le Zodar avait décidé d'opérer dès le lever du jour, il lui semblait qu'à cette heure-là, le Cardinal ne pouvait qu'être seul… et s'il ne l'était pas, il improviserait. Non seulement le Zodar était fier d'accomplir cette mission, mais cela l'amusait, il prît, comme on le lui avait demandé, la précaution de se ganter les mains avant de composer le code de l'ecclésiastique et entra !

 

- Mais qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entré ? Balbutia le Cardinal.

- Je suis le Zodar de Mars !

- Pardon ?

- Service d'entretien, j'en ai pour une minute !

- Entretien de quoi ? Qui êtes-vous ?

- Entretien des rideaux. Je suis le Zodar de Mars !

 

Il sortit alors d'un petit sac, la corde qu'il avait préparée, une corde toute neuve qui n'avait eu aucun contact avec ses doigts, attrapa un tabouret, monta dessus et la fixa en haut d'une tringle haute.

 

- Mais vous faites quoi ? Si vous ne répondez pas, j'appelle la sécurité !

 

Le Zodar sorti alors un couteau très effilé.

 

- Si tu cries, je te perce le ventre et tu mettras quatre heures à crever. Alors pour éviter cette tragédie tu vas monter sur le tabouret et te mettre la corde autour du coup, car je suis le Zodar de Mars.

- Mais ça ne va pas, non, vous êtes complètement fou, sortez d'ici !

- Attention, je vais te percer !

- Vous voulez juste me faire peur, vous voulez quoi ? De l'argent ? Vous ne voulez pas me tuer, c'est ça ?

 

Le Zodar appuya la pointe de son couteau sur le bidon du Cardinal.

 

- Là dans le tiroir à droite, il y a plein de billets, servez-vous et disparaissez.

- Ils sont faux tes billets !

 

Le cardinal ne comprenait pas qu'il soit au courant d'une chose pareille.

 

- Je crois que tu ne m'as pas bien compris. Reprit le Zodar en appuyant davantage la pointe du couteau.

- Arrêtez, je vais faire ce que vous me demandez, mais ne me tuez pas !

- Vous tuer ? Pourquoi faire ? Il me faudrait un mobile !

- Et vous n'avez pas de mobile ? Demanda le cardinal, reprenant un peu espoir.

- Aucun mobile, alors vous montez, ou pas ? Répéta le Zodar en approchant une nouvelle fois, dangereusement son couteau de la bedaine ecclésiastique.

- Je monte, mais attention à ce que vous faites ! Répondit le cardinal, blanc comme un linge.

- La corde autour du cou !

- Voilà ! Mais faites attention, surtout !

- Baissez vos mains !

- Bon, voilà, mais que voulez…

- Et Hop ! Conclût le Zodar en envoyant valser le tabouret et laissant l'ecclésiastique mort pendu au bout de sa corde.

 

Le Zodar de Mars resta ensuite plusieurs minutes dans la pièce, psalmodiant une étrange prière qu'il devait être le seul à connaître.

 

Najelle (3)

 

- Monsieur le gouverneur, le cardinal s'est pendu ! Annonça Bette Graville avec des trémolos dans la voix, c'est une terrible nouvelle, Monsieur le gouverneur !

- Comment ? Vous dites que le cardinal s'est pendu ? S'écria ce dernier, dont l'incrédulité fit bientôt place à une grande satisfaction qu'il se garda toutefois d'extérioriser.

- Hélas ! C'est son secrétaire particulier qui l'a découvert, sa mort ne remonte qu'à quelques heures

- Et il n'a rien laissé pour expliquer son geste ?

- Non rien !

- Bon, je vais prévenir la Terre, j'espère qu'ils ne vont pas demander qu'on leur envoie le corps, on n'a pas le budget pour ça !

- Le Vatican paiera !

- Ne dites donc pas de bêtises, par contre, ils vont se croire obligé de le remplacer, j'espère que le prochain sera moins con que celui-ci !

- Oh ! Monsieur le gouverneur !

 

Il raccrocha en s'imaginant la tête de son interlocutrice.

 

- Zut j'aurais dû lui dire de venir ! Regretta-t-il.

- C'est le cardinal qui s'est pendu ? Demanda Najelle.

- Ben oui, où en étions nous, Najelle ?

- Et bien, je crois bien que j'étais en train de sucer cette très jolie bite !

- Chang-Lee ! Cria le gouverneur. Non, non continue Najelle c'est trop bon, ne t'arrête pas.

 

Le dénommé Chang-Lee, fit son entrée, et s'efforça de rester stoïque malgré l'insolite de la situation.

 

- Chang-Lee, je veux la mère Graville et Pavel Fodorov dans mon bureau dans deux heures, toutes affaires cessantes. Vous déplacerez tous mes rendez-vous de la journée.

- Bien Monsieur !

- Revenez quand vous aurez réussi à les joindre.

 

Le téléphone sonna de nouveau, obligeant cette fois Najelle à s'interrompre, William raccrocha cinq minutes plus tard.

 

- Et bien, ça remue dans tous les sens, aujourd'hui, il ne pouvait pas mourir un autre jour, cet emmerdeur ! Allez, Najelle on reprend…

 

C'est à ce moment-là que Chang-Lee revint confirmer les rendez-vous.

 

- Ah ! Chang-Lee, vous en faites une tête, vous voudriez bien être à ma place, n'est-ce pas.

- J'avoue !

- Venez donc, nous rejoindre… Najelle, as-tu une objection ?

- Meu, non

 

Chang-Lee s'approcha timidement

 

- Chang-Lee si vous ne déballez pas votre bite, Najelle ne pourra pas la sucer.

 

Chang-Lee baissa donc son pantalon et son caleçon, arborant un pénis semi bandé que la fille se fit un devoir à l'aide de ses lèvres de rendre plus présentable.

 

- Alors ? Elle est bonne la bite à Chang-Lee ?

- Humm, pas mal, pas mal !

- Je vais peut-être la goûter aussi ?

- Ah ? Monsieur Chang-Lee est donc bisexuel, comme toi ?

- Je ne suis pas bisexuel, mais j'aime parfois m'amuser avec les hommes, précisa le gouverneur.

- Allez vas-y suce là ! Ça m'excite de voir deux mecs faire ce genre de choses.

 

Le gouverneur engloutit carrément le sexe de son secrétaire et débuta une fellation dans les règles de l'art.

 

- Humm, tu le suces trop bien ! J'en suis toute chose !

- C'est qu'elle est bonne sa bite, tiens reprend la un peu.

 

Le gouverneur et sa maîtresse se mirent donc à sucer alternativement la queue du secrétaire qui se pâmait d'aise.

 

- Je crois Chang-Lee, que je vais vous demander de m'enculer !

- Avec plaisir, Monsieur le Gouverneur !

VanEyck06.jpg- Oh ! Chang-Lee va te mettre sa bite dans le cul ? Fit semblant de s'étonner Najelle, qui était bien sûr au courant des tendances bisexuelles de son amant !

- Ben oui, je ne vois pas pourquoi le plaisir anal serait réservé aux femmes !

- Et moi je vais faire quoi pendant ce temps-là ?

- Hum ! Si on faisait le petit train, je t'encule pendant qu'il m'encule

- Génial !

- Allez, tout le monde sur la moquette !

 

Le gouverneur se met sur le dos puis demande à sa maîtresse de s'empaler sur lui. Elle commence par s'enfiler quelques temps par le devant afin de bien lubrifier le sexe de son partenaire, puis change de trou et après une introduction en douceur, elle coulisse quelques minutes. Puis elle décule, s'emboîte de nouveau. Dans cette position les deux amants peuvent rouler sur le côté, et William peut ainsi offrir son intimité aux ardeurs de son secrétaire.

 

Plus facile à dire qu'à faire, car il faut bien coordonner tout ça, mais la bonne cadence est rapidement trouvée et le petit train fonctionne à merveille.

 

- Je vais venir, je le crains, Monsieur le gouverneur ! Dit soudain Chang-Lee !

- Et bien, venez mon ami, venez !

 

Chang-Lee se relève après avoir joui, s'essuie, se rhabille…

 

- Monsieur et Madame n'ont plus besoin de mes services ?

- Non, Chang-Lee, retournez à vos occupations, et merci pour votre participation !

- Ce fut un plaisir, Monsieur le gouverneur !

 

Cette diversion a un peu calmé l'excitation de William, qui décule à son tour. Najelle sans être trop regardante sur l'état de la chose s'empare alors de nouveau de son sexe avec sa bouche afin de lui redonner bonne vigueur.

 

- On finit sur le bureau ! Propose-t-elle

- Comme d'habitude !

 

La conclusion fût rapide, et tandis que Najelle jappait de plaisir, il éclata dans son cul !

 

William Carlson, gouverneur de la planète Mars

 

- Faites entrer Fodorov, et demandez à Graville de patienter.

 

Pavel Fodorov était un grand blondinet binoclard et très pâle de peau. Membre de la garde secrète, il s'était avec l'appui actif du gouverneur, lancé dans la politique en fondant un parti modéré, il pensait ainsi que sa formation servirait de force d'appoint à la coalition de droite actuellement au pouvoir, mais les choses ne s'étaient pas passées ainsi, la majorité ayant préféré s'acoquiner avec les partis religieux.

 

- Alors, Fodorov, quoi de neuf ? Depuis que j'ai appris la nouvelle de la mort du cardinal, je suis débordé, je n'ai pas eu le temps de suivre.

- La coalition gouvernementale est en train de voler en éclat ! Le cardinal était peut-être une ordure, mais il avait une certaine intelligence et du charisme. Depuis deux heures tous les médiocres sortent du bois. Le président du conseil martien a déjà déclaré qu'il n'envisageait pas de gouverner avec ces types-là. Cela dit, on ne m'a pas contacté non plus...

- Tant mieux, cela aurait été prématuré ! L'assemblée est en réunion ordinaire, je crois, arrangez-vous pour organiser un vote de censure envers le gouvernement. En attendant, je m'octroie les pleins pouvoirs. Je vous nomme chef de la sécurité et je révoque la mère Graville. Faites passer un communiqué en urgence. Je vais enregistrer une courte allocution.

 

- Révoquée, et pourquoi donc ? Et d'ailleurs vous n'avez pas ce pouvoir ! S'étonna Bette Graville.

- Si, justement, la mort du cardinal a foutu un peu la pagaille, alors en attendant que ça se calme, c'est moi qui commande, or il se trouve que je n'ai aucune confiance en vous ! Et je ne vous conseille pas de vous recycler dans la politique, votre popularité est assez proche du néant.

- Je vous ferais payer cette décision ! Répondit Graville en quittant le bureau.

 

Najelle (4)

 

Je vois Najelle dans l'écran de contrôle ! Qu'est-ce qu'elle me veut celle-là ? Je planque Oscar et Ceylane dans la chambre et m'en vais ouvrir :

 

- C'est à quel sujet ?

- Je suis venue m'excuser ! Je m'en suis prise après toi, je t'ai traité de tous les noms, tu ne méritais pas ça !

- OK ! Et bien d'accord, j'accepte tes excuses, mais passe-moi un coup de fil, on se verra plus longtemps un peu plus tard, là j'attends du monde.

- Ah, bon ? D'accord ! On n'est plus fâchée alors ?

- Non, on est plus fâchée !

- On se fait un bisou ?

 

Le bisou devient vite torride, je n'y suis pour rien, mais me suis laissée faire. N'empêche que voilà une attitude bien suspecte !

 

- Tu sais, ça me ferait vachement plaisir si tu me passais ce petit fichier.

 

Ben voyons ! Mais ça a le mérite d'être franc et direct.

 

- Tu ferais décidément beaucoup de choses pour l'avoir, j'ai l'impression ?

- Oui, pourquoi le nier !

- Tu ramperais à mes pieds ? Tu me lécherais le cul ?

- Ça ne paraît pas insurmontable tout ça… Je me déshabille ?

 

Je pourrais jouer, prendre des risques, essayer de savoir jusqu'où elle est prête à aller, mais je ne suis plus seule dans cette affaire, je suis avec Ceylane, s'il y a quelque chose à se partager, se sera en deux, pas en trois…

 

- Non, ça ne servirait à rien. C'est non, et ce n'est pas négociable, tu as mal joué, tu m'aurais fait la même demande hier, je te l'aurais filé ton fichier, j'ai même essayé de te téléphoner pour t'en faire cadeau, mais je n'ai pas réussi à te joindre… Le problème c'est que depuis, j'ai changé d'avis.

- Je ne sais pas ce que cache ce fichier, mais ce doit être super important ! Tu veux gérer ça toute seule, tu prends des risques énormes. A deux on serait plus fortes, et puis je connais du monde.

- Ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais ! Je me garde ce fichier et tu vas rentrer gentiment chez toi, comme je t'ai dit, j'attends du monde !

- O.K. Appelle-moi si tu changes d'avis.

 

Najelle s'en va, dépitée, elle n'a pas de plan de rechange. Pas pour l'instant, mais il faut qu'elle en trouve un !

 

Ceylane a tout entendu de la conversation :

 

- Je me demande si on ne met pas les pieds dans un truc hyper dangereux, cette Najelle n'agit pas seule. Avant d'aller plus loin, j'aimerais bien savoir pour qui elle roule. Je vais essayer de savoir. Tu as son adresse ?

 

Najelle se demande où elle a bien pu rencontrer cette fille qui se présente sur le pas de sa porte, mais c'est vrai que sous le dôme presque tout le monde se connaît plus ou moins de vue. Ceylane prit la précaution de dissimuler son identité quand elle se présenta chez elle :

 

- Mes amis des docks m'ont appris que tu t'intéressais à un fichier provenant de l'ordinateur de Quenarau ! Bluffa-t-elle. Et même qu'il t'a viré pour ça ! Alors juste un conseil laisse tomber, c'est trop fort pour toi, et c'est surtout très dangereux !

- Vous pensez m'impressionner ? Répondit Najelle, malgré tout peu rassurée.

 

Son cerveau fonctionnait à toute allure ! Ainsi les bandes louches des docks auraient partie liée avec Luvia, ou du moins savaient-ils que Luvia possédait ce mystérieux fichier. Comment une telle chose était-elle possible ? Quelle était donc cette liste ? Un fichier important ? Un fichier compromettant ?

 

Ceylane n'avait pas répondu à sa réflexion, se contentant d'afficher un énigmatique sourire.

 

- Alors ?

- Je cherchais ce fichier par jeu, s'il s'agit d'un truc important, d'accord, je laisse tomber, mais vous auriez pu me dire ça gentiment au lieu de me menacer.

- Ne me raconte pas d'histoires, tu ne le cherches pas par jeu, mais pour le compte de quelqu'un ! C'est qui ?

 

Cette fois Najelle paniquait, cette inconnue probablement armée, était capable de la faire parler, ce qui était certes fâcheux, mais une fois qu'elle l'aurait fait, elle ne donnait pas chère de sa propre peau. Alors prendre l'avantage, attaquer ? En espérant qu'il n'y ait pas un bataillon de complices à l'extérieur.

 

Ceylane avait été trop vite, les cinq minutes aux termes desquelles son portable devait sonner ne s'étaient pas écoulées. "Pourvu", se dit-elle, "que je n'ai pas déconné dans les réglages".

 

- Si tu parles, tu n'entendras plus parler de nous, et s'il faut qu'on te protège on sait faire aussi ! Temporisa-t-elle.

 

Enfin l'alarme du portable sonna !

 

- Ne bouge surtout pas ! dit-elle en sortant l'appareil.

 

Puis, elle fit semblant de téléphoner :

 

- Non, elle n'a rien dit ! Ah, vous avez le renseignement. Je laisse tomber alors ? Bon j'arrive dans un quart d'heure...

 

Elle raccrocha !

 

- Tu t'en sors bien ! Reprit Ceylane, mais je serais toi, je laisserais rapidement tomber tout ça, tu fréquentes des gens bien plus dangereux que les marginaux des docks.

 

Ceylane sortit. Le cœur de Najelle battait la chamade. Quelle chance inespérée venait-elle d'avoir ! Mais comment cette nana était-elle au courant de tout ça, d'autant que manifestement elle connaissait des choses mais en ignorait d'autres. Luvia était peut-être en danger ? A moins qu'elle soit complice de cette tentative d'intimidation ? La contacter ? Ce pouvait être dangereux si sa ligne était sous écoute. Alors William ! Bien sûr William !

 

Alors elle sortit, et prit la direction du centre du dôme, Ceylane planquée au coin de la rue, la suivit discrètement, tout se passait donc comme elle l'avait prévu. Apparemment Najelle se dirigeait vers le pôle administratif ! Allait-elle porter plainte pour menaces ? Non, elle s'engagea vers l'entrée réservée au personnel, exhiba une carte d'accès et entra.

 

Glups ! Cette fille était donc un flic !

à suivre
Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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Samedi 4 juin 2016 6 04 /06 /Juin /2016 17:17

Le livre de Mars par Léna Van Eyck

2 - Le blogueur de Mars

OphirChasma

 

Quenarau

 

"- L'action que vous êtes en train d'entreprendre aura pour résultat la destruction de la barge XV4506. Confirmez-vous cet action ?"

"- Oui"

"- Veuillez saisir de nouveau votre matricule et votre code secret"

 

Quenarau tapa les codes qu'il avait lui-même introduit dans le serveur, ce n'était pas les siens, c'était celle d'un utilisateur inventé de toutes pièces mais muni des mêmes pouvoirs que lui.

 

"- Attention dernière confirmation avant procédure de destruction, aucune possibilité de revenir en arrière si vous choisissez "oui"

"- Oui"

 

Quenarau s'épongea le front, effaça le journal de son ordinateur, s'en alla boire un verre d'eau et pisser un coup.

 

Sven Anderson (2)

 

Sven et sa coéquipière revinrent livides au refuge !

 

- Notre barge a sauté ! Je peux vous le dire maintenant, je ne vous croyais pas, j'ai eu tort et nous voilà dans de beaux draps !

- On va s'organiser, on peut survivre sans doute plusieurs semaines… On n'a pas perdu notre temps depuis notre arrivée, il y a un ordinateur, un modèle un peu canonique, mais le mec qui a construit cet abri notait tout y compris le mode d'emploi des appareils. Il faut fouiller un peu partout, il y a peut-être une radio à grande puissance, sinon on peut regarder s'il y a de quoi en bricoler une.

- OK, on va s'y mettre tout doucement, mais pour l'instant je suis un peu groggy ! Répondit Sven.

 

Il se débarrassa de son équipement individuel. Vera fit de même.

 

- On ne va pas avoir beaucoup de loisirs, ici, constata Bert, pas d'alcool, et la bouffe, ce ne sont que des biscuits dégueulasses...

- Reste le cul ! Plaisanta Vera.

- Oui, mais je vous dis pas l'intimité, vous assez vu comment sont installés les lits, on se croirait dans un wagon couchettes.

- C'était prévu pour combien ce truc ?

- Six je crois !

- Bon, on fait quoi, là tout de suite ? Relança Vera !

- Que voudrais tu qu'on fasse ? demande Bert.

 

Alors Vera apostrophe Kazuko, la belle eurasienne :

 

- Et si on s'amusait à chauffer les mecs ?

- Humm… je suis partante, je me demande s'il n'y a pas des trucs aphrodisiaques dans cet oxygène. Je me sens toute chaude. On leur fait un petit spectacle ?

- Il n'y a rien dans l'oxygène, par contre il est mal dosé, il y en a trop !

 

L'eurasienne s'approcha de Vera, leurs bouches se collèrent et elles ne tardèrent pas à se lancer dans un interminable patin d'enfer.

 

- Vous pourriez sortir vos bites, les mecs, nous aussi on aime bien le spectacle.

- Faut peut-être pas exagérer, Répondit Bert, il faudrait autre chose pour nous exciter, pour l'instant il n'y a rien à voir !

- Ah, bon ? On n'est pas mignonnes quand on se fait des bisous ?

- Si, mais vous pouvez faire mieux !

- Quoi par exemple ? Minauda Kazuko.

- Mettez-vous à poil ! Proposa Bert.

- Ah la, la, ils veulent tous voir nos nichons, il n'y a pas que les nichons dans la vie !

- Non, il y a le cul, aussi ! Intervint Sven, soudain intéressé par la conversation.

 

Vera se tourna vers l'eurasienne :

 

- On fait quoi ?

- On va enlever le haut, tout doucement sans se presser.

 

Kazuko enleva sa combinaison sans aucun protocole érotique, se retrouvant en petite culotte et soutien-gorge.

 

- Vas-y Vera, enlève moi le soutif, mais fait bien durer le plaisir !

- Humm, on va commencer par baisser ces petites bretelles, pour bien dégager tes belles épaules, humm, je vais les embrasser ces petites épaules, elles sont craquantes, tu aimes que je t'embrasse les épaules ?

- J'aime tout ce que tu me fais !

- Voyons voir ce qu'il y a là-dedans ! Dit-elle en pelotant les seins par-dessus le tissu du soutien-gorge. Oh, mais je sens un petit téton qui pointe ! Je crois que je vais le pinçouiller.

 

Elle le fit, provoquant un soupir de satisfaction de l'eurasienne.

 

- Attends, je vais passer en dessous !

 

Vera remit les bretelles en place, puis se plaçant derrière l'eurasienne, elle défit d'abord l'agrafe, avant d'empaumer les seins en passant sous le tissu. Elle caressa les globes et pinça de nouveau les tétons. Les deux hommes ne voyaient pas grand-chose mais la scène était néanmoins fort excitante.

 

Enfin Vera retira le soutien-gorge, elle se pencha sur sa complice et le lui suça longuement le téton et l'aréole.

 

- Alors les mecs, ils, vous plaisent mes nichons ?

 

Sven répondit d'un geste approbateur, Bert lui, les connaissait déjà !

 

Vera enleva à son tour sa combinaison, elle avait des seins beaucoup plus lourds que l'eurasienne. Il n'était pas opportun de se contenter d'une simple inversion des rôles. Elle demanda donc à Kazuko de la laisser seule, le temps de faire son petit numéro.

 

Elle dégrafa son soutien-gorge face aux hommes, mais ne l'enleva pas. Elle se retourna, exhibant un dos joliment dessiné en envoyant valser cette fois le sous-vêtement de l'autre côté de la pièce.

 

Elle entama alors une série de trémoussements en orientant son corps d'abord de trois quarts afin de ne dévoiler aux hommes que l'arrondi extérieur des seins, puis en augmentant progressivement l'angle de vision, pour finir face à face sans cesser son déhanchement.

 

Elle stoppe d'un coup ! Invite Kazuko à lui sucer les tétons, ce qu'elle accomplit avec empressement.

 

- Alors, vous les sortez vos bites ? Si elles ne sont pas toutes raides après tout ça, moi, je ne sais plus quoi faire !

 

Sven retire alors sa combinaison, puis le reste, se retrouvant à poil et la queue au garde à vous. Bert l'imite aussitôt.

 

- On fait quoi ? On les chauffe encore ou on s'occupe d'eux ? demande l'eurasienne.

- On les chauffe encore un peu, ça m'amuse !

 

Les deux femmes retirent prestement leur culotte, elles se pelotent et s'embrassent, à un moment l'eurasienne vient écarter la chatte de Véra qui se tient à un mètre devant Bert. Ce dernier n'en peut plus et tente de lui attraper les cuisses, la fille se recule un peu.

 

- Tss, tsss, ce n'est pas encore le moment ! Dit-elle, mais par contre vous avez l'autorisation de vous branler !

- Je préférerais une petite pipe ! Objecte Bert

- Patience, patience, ça va venir, mais pour l'instant branlez-vous, ça va nous exciter de vous regarder.

 

Les deux hommes commencent alors à s'astiquer leur sexe !

 

- Mais non pas comme ça ! Chacun doit prendre la bite de l'autre ! Intervient Vera.

- Ça va pas, non, je ne suis pas homo ! Objecte Bert.

- On ne te demande pas d'être homo, on te demande de nous exciter ! Répond Vera, complètement déchaînée !

- Si ça leur fait plaisir ? Consent Sven, Je peux ?

 

Bert se rendant compte qu'il est en minorité et ne voulant pas passer pour un rabat-joie accepte la main de Sven sur sa bite. Il se fait un peu violence pour lui rendre la pareille, mais finit par le faire.

 

- Regarde comme ils sont mignons, les bonhommes ! Rigole Véra.

- Tu crois qu'ils seraient capables de se sucer ! Demande Kazuko.

- Mais bien sûr, ils ne vont pas se dégonfler quand même ! Qu'est-ce que tu en penses, Sven ?

- Juste un peu alors !

- D'accord, juste un peu !

 

Bert fait une drôle de tête ! Afin qu'il ne débande pas Vera lui fiche ses gros nénés sous le nez pendant que Sven se penche pour lui sucer le sexe. Comme prévu, ce dernier ne s'y attarde pas trop.

 

- A toi de sucer Sven ! Maintenant demande Vera à Bert.

- Non !

- Si tu le fait tu auras le droit de m'enculer ! Argumente la belle blonde.

- Je suis incapable de faire ça !

- Tu n'en sais rien, tu n'as jamais essayé !

- Pas envie d'essayer !

- Je vais t'aider, approche ta bouche de sa queue !

- Non !

- Comment, non, tu n'as pas envie de me bourrer le petit trou, regarde mes fesses comme elles sont belles !

- Sorcière !

- Allez approche-toi de sa queue !

 

Bert ne sait plus très bien où il en est, il fait comme elle lui dit.

 

- Embrasse-lui le gland, juste une seconde ! Voilà c'est bien, c'est doux, hein ! Maintenant tu ouvres ta bouche, tu gobes et tu suces… Ben voilà ce n'était pas si difficile que ça ! Allez encore un petit peu ! Ben tu vois t'en es pas mort.

VanEyck03.jpg

En récompense, Vera s'applique maintenant à lui sucer la bite, tandis que Kazuko fait de même avec celle de Sven !

 

- Allez, viens me prendre !

 

Bert ne se le fait pas dire deux fois, Vera s'est déjà mise en levrette, levant son croupion et exhibant son anus de façon obscène. Il la pénètre sans préliminaire, mais ça entre bien, et il la pilonne comme un sauvage.

 

Un peu plus loin, Sven s'est couché sur le sol et se fait chevaucher par l'eurasienne à une cadence infernale.

 

Bert ne dure pas longtemps, il jouit rapidement tandis que sa partenaire crie son plaisir. Sven ne tarde pas non plus à décharger. Il met alors son visage au milieu des cuisses de l'eurasienne afin de l'emmener au plaisir à son tour.

 

Tout le monde est crevé. Ils ont soif, ils se désaltèrent, se rhabillent un peu.

 

- On fait quoi maintenant ! Demande Bert

- Tu crois qu'on pourrait bricoler nos radios individuelles pour les faire porter plus loin ?

- Ça me parait un bon plan, on se repose cinq minutes et on s'y met !

 

Bette Graville

 

Bette Graville, la responsable de la sécurité pour l'ensemble des dômes, reçut un rapport émanant du dôme F. Elle le lu et haussa les épaules. Il lui semblait inconcevable que le Cardinal ait pu envoyer une chose pareille à son subordonné. Monseigneur Meyer avait tout simplement été victime d'une très mauvaise farce informatique. Elle s'apprêta à passer un savon à l'expéditeur du message, puis y renonça, elle n'avait pas que ça à faire, elle détruisit le rapport.

 

Luvia (2)

 

Najelle partie, je refis une inspection plus minutieuse des fichiers de Quenarau. Tout cela était minutieusement classé avec une précision de maniaque mais n'avait pour moi aucun intérêt.

 

Je revins donc à ce mystérieux fichier qui ressemblait fort à des notes prises en toute hâte. Il était récent, datait de ce matin, l'heure semblait correspondre à l'une des périodes où il nous avait fait sortir. Quand nous étions revenues, il faisait une drôle de tronche, puis il avait été appelé au Q.G. technique. Quelque-chose d'important avait dû se passer, mais quoi, et y avait-il un rapport avec ce petit fichier et si oui, lequel ? Je regardais d'abord à quoi correspondaient ces coordonnées, il s'agissait de la partie Sud d'Ophir Chasmas au centre de Valles Marineris, une zone très accidentée et peu facile d'accès. Que pouvait-il bien y avoir : de l'or, des diamants ou plus prosaïquement un site géologiquement intéressant ?

 

Quenarau, devait le savoir, mais comment le faire parler. Cet individu imperméable aux charmes féminins et sans doute aux charmes tous courts ne semblait pas prêt à lâcher ses petits secrets. Employer un procédé chimique pour le rendre bavard ? Autant cesser de rêver, la chose était par trop aléatoire, et il pouvait avoir été conditionné pour résister à ce genre de choses. Enfin employer la coercition pure et simple risquait de déclencher une spirale d'interventions diverses et violentes telles qu'il valait mieux ne pas l'envisager. L'autre solution c'était de sortir du dôme et d'aller voir sur place ! Pas si simple de quitter le dôme, il fallait théoriquement une autorisation administrative, ça encore, on pouvait se débrouiller, tout le monde est corruptible, mais ensuite il fallait prendre une navette inter dôme... mais aucune navette n'allait dans la zone indiquée sur le disque de Quenarau ! Non, il fallait sortir "à pied", s'équiper en conséquence avec des réacteurs dorsaux individuels, où alors dégoter une barge... et tout ça peut-être pour rien.

 

Peut-être l'un des trois personnages listés juste au-dessus en savait-il plus ? Je recherchais sur l'annuaire électronique. Le premier était un résident d'un autre dôme, un obscur ingénieur des serres. Je passais, le second était un prospecteur, quant au troisième, il s'agissait d'un cyber-journaliste assez connu, Oscar Farmer. Pas très bon signe ça... Si un journaliste est au courant de quelque chose de particulier à un endroit de la planète, tout le monde va bientôt être au courant. Mais autant en avoir le cœur net avant d'abandonner ou de poursuivre cette affaire ! Je vais sur son site à la recherche d'un scoop ! Pas de scoop ! De plus en plus bizarre, mais l'équation : cordonnées + prospecteur + "journaliste qui ne publie rien", me renforce dans ma conviction d'avoir sans doute trouvé quelque chose d'intéressant. Je pense d'abord téléphoner chez Oscar, mais je trouve plus judicieux de me déplacer, je décide donc d'aller voir, après tout, il n'est pas si tard… mais avant j'imprime le petit fichier.

 

Najelle

 

De retour chez elle, Najelle examine ce que lui a envoyé Luvia, elle n'a rien dit quand chez cette dernière est apparu sur l'ordinateur, un petit fichier non classé sur lequel elle avait eu le temps de visualiser le nom d'Oscar Farmer. Quel lien pouvait-il y avoir entre Quenarau et ce dernier ? Le fichier complet lui en apprendrait peut-être plus. Son amant serait fier d'elle. Mais pour l'instant, le fichier restait introuvable. Au bout d'une heure, elle dû se rendre à l'évidence, le fichier avait été effacé ! La salope de Luvia ! Elle avait dû faire vite pour tromper sa vigilance ! Aller jusqu'à faire l'amour avec une femme pour lui soutirer des renseignements et se retrouver comme ça, le bec dans l'eau ! La salope ! La grosse salope ! Elle se vengerait !

 

Oscar Farmer

 

Oscar Farmer a eu de la chance, électricien de formation, il avait occupé ses loisirs à gérer un journal en ligne sur le Marsweb. Son site n'avait rien de particulier mais il était mis à jour quotidiennement et s'efforçait de rester étoffé. C'est sans doute la raison pour laquelle, quand l'assemblée martienne, excédée du nombre de journaux en ligne qui, selon elle, abusait de la liberté de la presse, prit la décision d'en subventionner deux ou trois par dôme pour mieux les contrôler, le sien fût choisi en premier. Oscar n'avait donc plus besoin de travailler sur autre chose, devenu ainsi journaliste à plein temps. La contrepartie car il y en avait une, c'était qu'il n'était plus entièrement libre. Certes, il conservait sa liberté d'opinion, et il ne s'en privait pas, ne manquant pas de s'élever contre les sempiternels projets de lois liberticides inspirés par les partis et les groupes d'influence religieux. Mais il était soumis à des directives qu'il se devait d'appliquer. On lui demandait ainsi parfois de façon expresse de parler ou de ne pas parler d'un sujet...

 

Ainsi, il avait reçu, dans l'après-midi, un message de Quenarau : "Black-out sur la barge disparue".

 

Comme il n'était pas au courant, il ne risquait pas d'en parler. Il se demanda cependant la raison de ce black-out ? Quelqu'un avait peut-être enfin découvert quelque chose, et cela avait pu provoquer une rivalité entre prospecteurs. Mais il avait du mal à y croire, il y avait si longtemps qu'on annonçait régulièrement des découvertes sensationnelles, des gisements miniers, des traces de vies, et même des preuves de passages d'extra-terrestres. C'est surtout ce dernier aspect qui l'énervait, sceptique jusqu'au bout des ongles, il était comme beaucoup d'autres, persuadé qu'aucune vie évoluée n'avait vu le jour sur cette planète, alors quand comme encore ce matin, il recevait des photos "truquées", il les détruisait de suite.

 

On sonna à la porte, il eut la surprise d'y découvrir Ceylane. Elle ne s'était pas annoncée, que pouvait-elle bien lui vouloir ?

 

- Il faut que je te mette au courant d'un truc, c'est très grave, assied-toi et attends-toi à un choc. Je t'ai déjà dit que j'avais le cardinal comme client ?

- Oui, mais je ne l'ai répété à personne... Un bel hypocrite ce mec !

- Je m'en passerais bien crois-moi, mais ça va peut-être te sauver la vie.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Dans sa vision des choses, il s'imagine que je suis forcément apparentée au "milieu". Alors comme il avait besoin d'un tueur, il m'a demandé de servir d'intermédiaire.

 

Oscar regarda bizarrement son interlocutrice, il la connaissait suffisamment pour ne jamais avoir décelé de tendance mytho chez elle. Qu'elle était donc cette histoire ?

 

- Ah bon ? Et il veut tuer qui ?

- Toi !

- N'importe quoi !

- Ce n'est pas n'importe quoi !

- Moi, mais pourquoi voudrait-on me tuer ? Qu'est-ce que je lui ai fait au cardinal, je me bats contre ses positions, mais je ne suis pas le seul et mes articles ne sont pas diffamatoires... Mais il y a un truc que je ne comprends pas : tu aurais donc accepté de faire une chose pareille ?

- Tu ne me crois pas, hein ?

- Admet que c'est difficile à avaler !

- Il m'a proposé une très grosse somme, quand j'ai vu tout cet argent, je me suis dit qu'il serait idiot de ne pas essayer de le doubler et d'en profiter...

- Ben, oui quand on est vénale, on est vénale ! Rétorqua Oscar.

 

Ceylane sentit monter en elle une bouffé d'adrénaline.

 

- T'es vraiment con, Oscar, si j'avais refusé, quelqu'un d'autre aurait pris le contrat et tu ne serais pas en ce moment en train de me balancer des vannes minables.

- Je suis désolé, Ceylane...

- Ouais moi, aussi, je suis désolée, tu n'as pas l'air de te rendre compte...

- Il t'a donné combien ? Coupa Oscar.

- Il m'a donné ça ! Répondit-elle en exhibant ses deux liasses de billets.

- Et ben ! S'exclama-t-il, puis saisi d'un doute, "je peux regarder quelque chose ?"

- Tu vas les compter ? Ironisa-t-elle.

- Non, mais fais voir.

 

Il examina un billet, puis un autre, avant de lâcher :

 

- Ils sont faux !

- Quoi ?

- Je connais les tests, ils sont faux !

- Le salaud ! Mais ça ne tient pas debout, on ne négocie pas ce genre de contrat avec des billets faux.

 

Elle se demanda si Oscar ne la bluffait pas, mais pourquoi ferait-il une chose pareille, pour la doubler ? Mais de quelle façon ? Elle lui fit donc confiance, son beau projet de fuite vers la Terre s'écroulait tout d'un coup et elle réalisait qu'elle s'était mise dans une situation dont elle ne connaissait pas la sortie… Au départ elle voulait conseiller à Farmer de se cacher, il lui faudra peut-être faire mieux que ça…

 

- L'imitation est très bien faite, poursuivit Farmer, peu de gens connaissent le truc, donc admettons que tu ais contacté un tueur, il fait le boulot, il ne se rend compte qu'il a été roulé qu'au moment de l'encaissement. Il se retourne alors vers le commanditaire et le zigouille. Et hop plus de Ceylane et donc plus de témoin. Il est vraiment pourri ton cardinal.

- J'aurais toujours pu le balancer !

- Et tu crois vraiment qu'on t'aurait cru ?

- Le salaud ? C'est vraiment dommage qu'il y ait des caméras partout, je lui aurais bien préparé une surprise à ma façon.

- Il n'y a plus de caméras partout, Ceylane !

- C'est nouveau ?

- Les trois quarts sont en panne, on ne les remplace plus, il n'y a pas assez de budget... Alors ils priorisent les caméras des gens "à surveiller", comme moi, par exemple.

- Ce qui m'étonne c'est que dans cette affaire, c'est qu'il m'a donc froidement sacrifiée, moi qui croyais qu'il était accroc à mes services.

- Tu étais son jouet, il fonctionne comme un gosse. Un gosse ça aime bien changer de jouets, ça aime bien les casser aussi parfois !

 

Et c'est à ce moment-là que la sonnette d'entrée retentit de nouveau :

 

- N'y va pas ! Prévint-elle

 

Le visage de la visiteuse se dessine sur l'ordi :

 

- Bof, qu'est-ce que je risque ? Il n'y a pas de deuxième tueur, non ?

- C'est qui ?

- Je connais pas cette nana ! Indiqua Oscar en déverrouillant la porte d'entrée.

 

Luvia (3)

 

- Euh, bonjour messieurs-dames ! Claironnais-je.

 

J'ignorais si Oscar était ou non célibataire. En fait il devait l'être, mais qui était donc cette véritable bombe en tenue de ville ?

 

- Voilà, je ne fais que passer, j'étais tout à l'heure derrière un type qui se baladait d'un air pressé avec tout un tas de papiers à la main, et à un moment il en a fait tomber un... avec votre nom dessus. Mon intuition féminine m'a supputé que ce pourrait être important, aussi je vous l'ai apporté. Le voilà :

 

Oscar est du coup fort circonspect, sa première pensée étant de se demander le pourquoi de cette démarche insolite, puisqu'il avait d'autres moyens qu'une visite à domicile pour l'accomplir. Mais en examinant la feuille, il a la surprise de voir son nom en compagnie d'un type apparenté au "guignol' qui lui avait adressé un document "truqué" ce matin.

 

Maintenant, le faire parler, me dis-je, va être une autre paire de manche… il aurait été seul, cela aurait été bien plus facile…

 

- On demande aux gens d'éviter d'imprimer, et il y en a qui se baladent avec des tas de papier ! Railla Oscar.

- Je ne l'avais jamais vu, il ne doit pas habiter le dôme…

- Bon, je vous remercie de m'avoir apporté ce document...

- Ah, les coordonnées, ça correspond au Sud de Ophir Chasmas

- Vous vous baladez avec un atlas de Mars sous le bras ? Ironisa Oscar.

- Je suis passée chez moi avant de venir !

 

Je sens Oscar inquiet, il est blanc comme un linge.

 

- Recontactez-moi demain, s'il vous plaît, il faut que je vérifie certaines choses. Me dit-il

 

Une façon très polie de m'éconduire. Mais je comprends que quelque chose a fait tilt ! Il panique, mais ne se sent pas libre de ses actions, sans doute à cause de la fille. Le fichier était donc intéressant, je suis sans doute sur une bonne piste...

 

- Nous ne savons même pas votre nom, fit remarquer Ceylane alors que j'allais partir.

- Luvia Pacelli, voici ma carte.

 

Je la tendis à Oscar et non pas à la fille et je quittais les lieux, il ne me restait plus qu'à attendre le lendemain.

 

Ceylane

 

- On dirait que ça t'inquiète son bout de papier. S'enquit Ceylane.

- Oui, et je pense qu'elle ne l'a pas trouvé dehors... Elle cherchait quelque chose en venant ici, mais quoi ? C'est peut-être ta présence qui l'a empêché de se dévoiler...

- Tu pourras toujours la contacter quand je serais partie... Hé, tu m'écoutes ou t'es parti dans tes pensées ?

- Il y a quand même des coïncidences étranges, l'une des trois personnes de cette liste est le parent d'un prospecteur, et ce que je n'ai pas dit à la fille, c'est que ce prospecteur, Bert Clarke, m'a contacté trois fois ce matin, une fois pour m'envoyer un fichier image absurde, et deux fois pour me demander si le dôme n'était pas sous alerte. D'autre part ce prospecteur m'a dit être à Ophir Chasmas et ce sont les coordonnées qui sont sur le papier.

- C'était quoi le fichier image ?

- Des conneries, je ne l'ai pas gardé !

- Mais qu'est-ce qu'il te voulait ?

- Rien, il voulait que je fasse un article sur ses prétendues découvertes, en le mettant en valeur, je l'ai envoyé promener... Attends, je vais vérifier quelque chose.

 

Farmer réactive son ordinateur. Il y a un nouvel ordre de black-out sur un nouveau crash. C'est fou, ça, des crashs de berges, ça n'arrive jamais... Et là deux fois de suite ! Loi des séries ou autre-chose ? Il tente de contacter Bert, en vain, il a compris. Il recherche qui est la troisième personne de la liste, découvre que le dénommé Anderson est également un prospecteur. Il ne répond pas non plus. Il a encore compris, il explique tout ça à Ceylane, livide.

 

- OK, en attendant à l'heure qu'il est, tu es censé être mort toi aussi, on fait quoi ?

- En échange de faux billets ?

- Ça c'est mon problème, pas le tien... Tu joues le jeu ou pas ?

- Faudrait que je fasse quoi ?

- Le mort, justement, tu t'étales par terre, le temps que je te maquille et que je fasse une photo, après tu n'allumes plus aucune lumière, tu ne réponds à aucun message, et moi je viendrais demain t'apporter de la bouffe pour trois semaines, après on fera le point. File-moi ton code d'entrée.

- Je ne pourrais pas plutôt me planquer ailleurs ?

- Ce serait l'idéal, mais je ne vois pas bien où ?

- Mais je ne peux pas rester trois semaines sans rien foutre !

- Il faut réfléchir à la suite, faire un rapport sur le cardinal, sortir du dôme, obtenir une audience auprès du gouverneur, lui expliquer tout ça…

- On ne me croira pas !

- Si parce que je t'aiderais, je peux décrire tout l'appartement du Cardinal, même ses chiottes, même l'endroit où il planque ses faux billets…

- Il faudrait retrouver cette Luvia, elle doit savoir des choses. On n'aurait pas dû la laisser partir.

- Je m'occupe de ça ! File moi sa carte !

 

Luvia (4) marsol

 

La nuit martienne était déjà avancée, j'allais me coucher sans vraiment avoir sommeil, un peu excitée par cette folle journée et par ce petit fichier de quatre lignes qui semblait plein de promesses.

 

J'ai un nouveau message, c'est la nana qui était chez Oscar. Elle m'indique son nom et veut me voir. Pourquoi pas ? D'autant que cette fille est superbe, et que… sait-on jamais ? Mais non, ne rêve pas Luvia ! Et puis, le problème c'est que suis crevée, je lui donne rendez-vous après le boulot.

 

Cette fois, elles sont trois ou quatre, impossible de me rappeler, l'une des créatures verdâtres m'a carrément mis le bout de son nichon dans la bouche, et je le tète avec avidité. Une autre me tripote l'anus et finit par s'introduire dans mon fondement. Je me laisse faire, j'aime bien qu'on m'encule quand on le fait correctement. Une autre vient par devant et encore une autre, je suis submergée, il y en a trop, elles vont m'étouffer.

 

- Poussez-vous !

 

Elles ne le font pas, je me réveille en sueur, encore ce rêve à la con, je me paluche comme une malade et finit par me rendormir.

 

Le matin après avoir salué quelques collègues, j'entrais dans notre bureau et me dirigeais vers Quenarau afin de le saluer à son tour, il refusa alors la main que je lui tendais :

 

- Suivez-moi, s'il vous plaît !

 

Plus vexée que je pouvais bien me le dire, je lui emboîtais le pas, et il me conduisit dans un petit bureau isolé utilisé pour les entretiens privés. Najelle y était déjà installée et me fusilla du regard sans que je comprenne tout de suite pourquoi :

 

- Pour des raisons que je préfère ne pas connaître, l'une de vous deux s'est amusée à copier le contenu de mon disque dur. Qui est-ce ?

 

Najelle me pointe aussitôt du doigt :

 

- C'est cette salope !

 

Mais qu'est-ce qui lui prend à celle-ci et comment il a fait l'autre pour savoir que son ordi avait été visité ? On m'avait pourtant assuré que ma clé de copie était indétectable, je me suis donc fait rouler !

 

- C'est vous ? Me demande Quenarau.

- Je n'ai pas touché à votre zinzin ! Tentais-je de nier.

- Menteuse, grosse salope ! Hurle Najelle.

- Bon toi, tu vas te calmer...

- Si personne n'avoue, je vous licencie toutes les deux ! Coupe mon patron.

- Bon, alors d'accord c'est moi, mais je voulais juste regarder si vous ne m'aviez pas oublié dans vos propositions d'augmentation.

- Je ne suis pas là pour écouter vos idioties, je suis là pour vous signifier que vous êtes virée. Et cette décision est irrévocable. Najelle dites-moi comment vous le saviez ?

- Ben, je l'ai vu faire !

- Et pourquoi vous ne m'avez-vous rien dit ?

- Ben, si je viens de vous le dire

- Un peu tard, vous êtes virée aussi, la sortie est par là, dégagez-moi de votre présence, on vous enverra la paperasse chez vous. Estimez-vous heureuses que je ne dépose pas de plainte. ! Conclue-t-il en nous laissant plantée là.

 

Quenarau

 

Il est conscient en ne portant pas plainte, de prendre un risque, mais s'il le prend, c'est pour deux raisons, la première c'est qu'il juge improbable que Luvia puisse trouver sur sa copie d'ordinateur quelque chose qui pourrait l'intéresser, la seconde c'est que la cardinal une fois au courant pourrait très bien demander leur élimination. "Deux doubles assassinats dans la même journée, ça suffit comme ça" se dit-il !

 

Luvia (5) marsol

 

Et voilà, me voici sans travail ! Un licenciement ici est rare, et les conséquences en sont dramatiques. Je ne toucherais aucune allocation, et si je ne retrouve rien, je ne pourrais rester dans mon appart. N'ayant pas de famille, il me restera comme solution que d'aller grossir les rangs des marginaux dans le quartier des docks. Et c'est ce qui m'attend, le marché de l'emploi est complètement bloqué à cause d'une politique irresponsable d'encouragement à la démographie prônée par les partis religieux. Les jeunes arrivant sur le marché du travail ne trouvent rien et restent chez leurs parents, diminuant ainsi leur pouvoir d'achat et par voie de conséquence le commerce, ce qui accroît encore le chômage... Spirale débile et moi je suis dans la merde !

 

- Salope ! Grosse salope, Me répète Najelle.

 

Elle m'énerve, et d'abord je ne suis pas grosse. J'ai envie de la baffer.

 

- Tu vas te calmer, espèce de folle.

 

J'évite la gifle, lui bloque la main, lui tord le poignet, afin qu'elle se tienne tranquille.

 

- Lâche-moi ! Salope !

 

J'augmente la pression sur son poignet.

 

- Bon, Najelle, tu vas m'expliquer ce que tu as après moi ?

- Tu oses le demander ! Alors que par ta faute, je viens d'être foutue à la porte !

- Tu ne m'aurais pas dénoncé, il ne t'aurait pas viré, à moins qu'il ait sauté sur l'occasion pour se débarrasser de toi. Mais ça tu es trop conne pour le comprendre. Tu en avais après moi avant qu'il te vire, alors tu m'expliques ou je serre plus fort !

- Pourquoi tu as enlevé un fichier dans la copie que tu m'as envoyé ? Quand je pense que je me suis fait gouiner pour des prunes…

 

OK ! Décidément je l'avais bien sous-estimée la Najelle.

 

- Fous-moi le camp, je ne sais pas de quoi tu parles ! Je ne suis pas fâchée avec toi, si tu as besoin de moi, je t'ouvrirais ma porte, si j'en ai encore une…

- Salope, grosse salope !

- Ça, tu me l'as déjà dit !

 

Rentrant chez moi, je tentais de recontacter Oscar Farmer, puisque ce dernier ne l'avait pas fait malgré ses promesses, mais il paraissait injoignable. Ce qui était bizarre c'est que les deux autres personnes figurant sur cette liste ne répondaient pas non plus ! Cette liste serait-elle une liste de personnes à éliminer ? Et dans ce cas le tueur, du moins celui d'Oscar, pouvait être cette personne qui était chez lui hier soir ? Et en plus elle me donne rendez-vous ! Bordel, mais c'est pour m'éliminer à mon tour, parce que du coup, je deviens un témoin vraiment trop encombrant. Et puis pourquoi Quenarau a-t-il fait cette liste ? Une liste de gens à prévenir qu'ils courraient un danger ? Mais pourquoi y ajouter des coordonnées géographiques ? A moins qu'il soit lui-même l'instigateur de la liste ? Dans ce cas il y aurait un lien entre lui et la tueuse ? Celle-ci lui aurait rapporté ma démarche chez Oscar, et il n'avait nul besoin de me licencier... puisque mon élimination était programmée. A moins que ce soit pour donner le change... Je n'y comprends plus rien… Oh, ma pauvre tête.

 

Il n'est pas question de rester dans l'appartement avec tous les risques inhérents. Il ne s'agit plus pour l'instant de partir à la chasse au trésor, mais de sauver ma peau. Si Najelle ne fait plus la gueule, je vais lui envoyer ce putain de fichier qui ne me sert plus à rien, et lui demander en échange de m'héberger chez elle. Mais, elle ne répond pas…

 

Je m'énerve, téléphone dix fois, vingt fois à Farmer, ça ne répond pas, je vais sur son site, il n'est pas mis à jour, les deux autres personnes de la liste ne répondent toujours pas. Je téléphone au dôme "F" chez mon ancienne patronne, elle ne peut ni me reprendre, ni m'héberger, elle en est désolée et bla-bla-bla... Ben voyons, c'est ça les copines ! Tant pis ! Je ne sais où aller, et décide de jouer mon va-tout, je vais essayer d'aller voir ce qu'il y a à l'endroit de ces mystérieuses coordonnées. Quand je saurais, je demanderais audience au gouverneur, à moins qu'il y ait un trésor, auquel cas, je le garderais pour moi !

 

Bon, il faut que je m'organise, barboter un véhicule terrestre ou une barge, cela raccourcirait considérablement l'expédition mais en accroîtrait le facteur risque dans des proportions assez considérables. J'optais donc pour une expédition en réacteurs dorsaux. Mais ce n'était pas si simple, si le problème de la température externe avait trouvé sa solution, grâce à l'emploi de combinaisons efficaces celui de l'oxygène restait bien réel. Il fallait donc pouvoir voler des bouteilles d'oxygènes et des masques à gaz. Je ne pourrais réussir seule, il me faudrait une complicité mais j'avais quelques idées sur la question.

 

Najelle (2)

 

- Allô, William !

- Najelle tu m'as l'air toute énervée !

- Y'a de quoi, je viens de me faire virer !

- Quenarau t'as viré, mais pourquoi ?

- C'est assez long à raconter, je peux venir te voir ?

- Voyons voir, oui, je vais déplacer un rendez-vous et je vais être libre, passe, je t'attends.

 

Arrivé chez William, Najelle lui raconta tout, y compris sa coucherie avec Luvia. Elle expliqua aussi cette affaire de fichier de quatre lignes disparu à l'arrivée.

 

- C'est très embêtant, ça, pas pour toi, je vais te retrouver un boulot facilement, mais pour moi, Quenarau est un pion essentiel dans la lutte pour le pouvoir sur Mars, mais nous ignorons quel est son véritable jeu ! Quant au rôle de cette Luvia, j'avoue ne pas comprendre, nous l'avions, un temps, fait surveiller, et on ne lui avait trouvé aucun contact extérieur suspect ! Tu penses qu'elle roule pour quelqu'un ?

- Aucune idée !

- Et qu'est ce qui te fait dire que cette liste est importante ? C'est peut-être juste une liste comme ça, je ne sais pas moi, du courrier à envoyer ou un autre pense bête banal.

- Non quelque chose a dû faire tilt chez Luvia, sinon elle ne l'aurait pas dissimulé ! Et puis cette liste a été faite quelques minutes avant qu'il soit convoqué au QG technique.

- Tu n'as rien mémorisé sur cette liste ?

- Juste le nom d'Oscar Farmer

- Ah, voici une piste ! Mais quel peut donc bien être le rapport entre Quenarau et Farmer ?

- Quenarau donne parfois des instructions à Farmer. Il lui arrive de lui demander de ne pas publier certaines informations.

- Ah !

 

William réfléchissait à toute vitesse, décidemment ce Quenarau lui donnait du souci en ce moment… Y aurait-il un rapport entre les clashs de ses barges et le licenciement de ces collaboratrices ? Il appela son proche collaborateur.

 

- Convoquez-moi Oscar Farmer de toute urgence, je le verrais entre deux rendez-vous.

- Bien monsieur, répondit Chang-Lee avec déférence, avant de se retirer.

 

- Bon, il n'y a pas trente-six solutions, il faut te réconcilier avec Luvia, t'excuser platement, essayer de l'amadouer ? Et te faire communiquer cette liste.

- Je n'ai pas trop envie de recoucher avec elle !

- Pourquoi ? Ça a été une corvée ?

- Non !

- Ah ! Tu vois !

- Mais elle m'a doublé !

- Tu aurais fait pareil à sa place, sinon essaie de lui acheter, sa liste… tout le monde est corruptible, tu veux des sous ?

- Donne-toujours, je te les rendrais si ça ne marche pas !

- D'accord, mais tu sais que tu es vachement mignonne, toi ! Reprit William en la déshabillant du regard

- Je sais, tu n'arrêtes pas de me le répéter.

- Mon prochain rendez-vous est dans une heure, tu as le temps de me faire une pipe !

- Je ne sais pas si j'ai la tête à ça ! Répondit Najelle.

- On va essayer, si ça ne va pas, on arrête ! Je sors mon kiki tout seul ou tu viens le chercher ?

- C'est comme tu veux !

- Alors viens le chercher !

- Bon, mais où est-il, ce kiki ? Minauda-t-elle.

- Je ne me souviens plus !

- Bon, on va chercher, serait-ce ici ? Dit-elle en pinçant à travers le tissu, le téton de William.

- Un peu plus bas ! répondit-il entrant dans son jeu

- Là ?

- Non, là c'est un nombril !

- Là, alors ? Proposa-t-elle en mettant la main sur la braguette.

- Ça se pourrait bien !

- On va bien voir ! Répondit-elle en dézipant la fermeture. Oh, ben, non il n'y a que du tissu, une bosse de tissu ! Oh, c'est tout chaud, ce truc ! C'est quoi ? En tout cas ce n'est certainement pas un kiki. Un kiki ça n'a pas cette forme-là !

- Ça a quelle forme ?

- Un joli cylindre avec une petite veine qui coure, et au bout un petit truc plus sombre qui ressemble à un gland, d'ailleurs ça s'appelle un gland !

- Tu en connais des choses ! Peut-être que sous le tissu ?

- Ah ! Tu crois ? Vérifions cette hypothèse… Ah mais tu avais raison, le voilà le kiki, et dis donc il m'a l'air en pleine forme ! Je crois que je vais lui faire un bisou ! Bonjour Kiki ! Il ne répond pas, il est con ce kiki !

- Il n'est pas con, il est muet, mais si tu t'occupes bien de lui, il va cracher de plaisir !

- Aucune éducation, ton kiki !

 

Elle commence à sucer la bite du gouverneur avec application, plaçant ses lèvres expertes sur la couronne du gland avant d'aspirer tout ça tout en balayant le méat de l'extrémité de sa langue agile. William se pâme de plaisir, mais a envie de faire durer un peu tout ça !

 

- Si tu me montrais tes beaux nichons ?

- Mais bien sûr, cher monsieur, il suffit de me le demander gentiment.

 

Elle enlève son haut et dégrafe son soutien-gorge, ses tétons sont tout érigés et elle offre le gauche, puis le droit aux lèvres de son amant qui se régale comme le ferait un gosse avec une grosse crème glacée.

 

- Attends, j'enlève le bas ! Dit-elle en se dégageant.

- Hum ! Tourne-toi que je m'occupe un peu de ton cul.

 

Il lui malaxe les fesses, les embrasse, les triture.

 

- On se calme, on se calme, ce n'est pas de la pâte à modeler.

- Ah, oui, ton cul pourrait pourtant donner des idées à plus d'un sculpteur. Ecarte-moi un peu tout ça que je te lèche le petit trou !

- Vas-y, lèche-moi la rondelle !

- Humm, quelle odeur, ça me rend fou !

- Dégoûtant !

- Mais non !

 

Sa langue se met à fureter son œillet, Najelle pousse un peu pour lui permettre d'aller plus loin. Mais bientôt, un doigt coquin se met de la partie, il entre, il va, il vient, il ressort, il revient.

 

- Je voudrais que tu m'encules comme l'autre fois sur le bureau !

- Voilà qui me paraît être une excellente suggestion !

- Maintenant ?

- Je ne sais pas ! Peut-être qu'avant je devrais te punir pour me faire des propositions aussi cochonnes ! Plaisante-t-il.

- Si tu as envie de me punir, punis-moi ! C'est vrai que je suis une vilaine fifille ! Répond-elle se prêtant au jeu.

VanEyck04.jpg

William se lève, met de la musique afin de couvrir le bruit de ce qui va suivre, puis il retire son pantalon et demande à sa maîtresse de se coucher sur ses cuisses, le cul bien relevé.

 

- Pas trop fort !

- Une fessée, c'est une fessée, si tu n'as pas le cul bien rouge, ça ne compte pas !

- Oui, mais pas trop fort quand même !

 

William fait tomber une première claque sur la fesse gauche de Najelle qui pousse un petit cri de surprise plutôt que de douleur. Un second coup, plus appuyé dégringole sur la fesse droite, la fille encaisse sans broncher. Le troisième sur la gauche est encore plus fort. Elle étouffe un cri, mais ne peut se retenir au quatrième !

 

- C'est trop fort, William !

- Tais-toi, vilaine !

 

Mais son amant n'est pas une brute, il continue à taper mais moins fort. Il n'a pas compté, ne s'arrêtant que quand le fessier de sa victime tourne au pourpre.

 

- Tu y as été fort, mon salaud !

- Tu adores ça !

 

Les deux amants s'embrassent tendrement. Najelle redescend vers la queue dressée, la suce un moment afin de la bander au maximum, puis se couche le torse sur le bureau, écarte les jambes et cambre ses reins.

 

Un raclement de gorge.

 

- Je suis désolé de vous déranger dans de telles circonstances, mais il vous faut savoir que Monsieur Farmer est injoignable ni par le téléphone, ni par l'ordinateur. Déclara Chang-Lee

- Et alors, il est peut-être occupé ! Vous réessayerez plus tard.

- Son site n'a pas été mis à jour ce matin, Monsieur.

- Bon, je vais voir. Laissez-nous pour l'instant à moins que vous souhaitiez continuer à vous rincer l'œil

 

- Reprenons !

 

William s'approche, tandis que son amante s'ouvre, ça entre facilement, il la pilonne sans frénésie excessive, il n'est pas pressé et il sait qu'elle finira par jouir dans cette position. Alors à ce moment-là, mais à ce moment-là seulement, il changera sa cadence afin de la rejoindre dans l'orgasme.

 

- Je ne suis pas calmé, on soufle cinq minutes et on reprend ! Déclara-il en s'essyant la bite.

 

Luvia (6)

 

Le dôme "A" abritait une zone de hangars dont certains entassaient des objets plus ou moins hétéroclites ou obsolètes, reste de commandes surévaluées ou inadaptées faite à la Terre, ainsi que le terminal d'un projet de chemin de fer inter-dôme qui n'avait jamais abouti faute de financement adapté. Ce secteur était fréquenté et investi par un certain nombre de marginaux, vivant de trafics divers et variés. La sécurité laissait faire, se contentant de réprimer les abus...

 

Je me lance ! Tout le problème est l'habillement ? Il faut que je plaise sans pour cela faire trop "pute". Je ne me vois pas me faire sauter de façon complètement improductive par quinze mecs. Mais mon arme principale, me disais-je ne sera pas mon supposé charme mais tout simplement l'argent. J'ai accumulé depuis pas mal de temps du "liquide" et je le cache consciencieusement sur ma personne. J'embarque également un joli couteau bien pointu au cas où... on ne sait jamais ! Et hop c'est parti !

 

J'aurais dû y penser, à cette heure-là les docks sont quasiment déserts, les gens qui les fréquentent sont des créatures de la nuit, et là, il est à peine midi, ils ronflent encore. Il faut que je tue le temps jusqu'au soir, je marche, je traîne, je vais voir un film dans un cyber-centre. Puis quand le soleil commence à se coucher, je me décide à regagner les docks.

 

Plus facile à dire qu'à faire... arrivée à la lisière de la zone, j'y croise des individus manifestement dans un état particulier, je rebrousse chemin et change de voie. J'aperçois un bistrot, j'y pénètre. Que des hommes, hormis quelques splendides professionnelles. Mon entrée a suscité étonnement et curiosité. Pourtant je sais que si je veux réussir ma mission il me faut m'accrocher, mais là, je ne peux tout simplement pas supporter tous ces regards sur moi... je m'enfuis...

 

Je m'éloigne un peu de ce coin, je n'ai aucun plan de rechange, du moins pour l'instant... il faut que je réfléchisse...

 

Un mec à 50 mètres, gueule je ne sais quoi d'un air convaincu ! Il me casse les oreilles, je déteste le bruit... Il a l'air complètement allumé, mais ne parait pas agressif. Il se rapproche :

 

- Je suis le Zodar de Mars ! Je suis le Dieu vivant ! Repentez-vous !

 

J'avoue ignorer ce que peut bien être un Zodar, et sans doute ce farfelu l'ignore-t-il autant que moi. Le type est torse nu, tatoué de partout avec de grands cheveux bruns et gras qui lui tombent sur les épaules, il parait doté d'une forte constitution... Ce type est-il l'homme de la situation ? Dois-je prendre ce risque ! J'ai un nœud dans la gorge (non, rien d'érotique pour l'instant, croyez le bien...) J'hésite, j'hésite... Il y a quelques hommes un peu plus bas attroupés pour une raison inconnue. J'espère simplement qu'en cas de problème ils interviendront. Je ne bouge plus, je reprends ma respiration. J'essaie de dominer ma peur, je regarde dans la direction de l'apprenti prophète, tremblant à moitié. Il vient vers moi...

 

- Je suis le Zodar de Mars ! Gueule le phénomène.

 

Je souris, et parvins à articuler, peu sûre de moi :

 

- Je sais !

- Je suis le Zodar de ....

- Je sais, je le sais bien !

 

Enfin, il a l'air de prendre en compte mon existence et de toute sa hauteur me lâche dédaigneusement :

 

- T'es qui, toi ?

- Luvia !

- Moi, je suis le Zodar de Mars !

- Oui, ça j'ai compris, mais si tu pouvais m'en dire un peu plus...

- Tu me dois le respect, femme ! Je suis le Zodar...

- Bon, on va commencer à le savoir... Mais je suis d'accord avec toi les femmes te doivent le respect. Seulement tu n'as pas compris qui j'étais !

- Une catin, une pétasse, moi je suis...

- Ecoute-moi bien, juste un instant. N'est-il pas écrit qu'un jour tu rencontreras une femme, une femme qui te montreras la voie ?

 

Le prophète me regarde, éberlué ! Ça passe ou ça casse. Pendant un instant il semble faire preuve d'une grande confusion mentale, j'ignore ce qu'il pense mais mes paroles ont l'air de lui faire un drôle d'effet, après quelques longues secondes de silence, il finit par me demander :

 

- Tu voudrais être ma disciple ?

- Non !

- Tu as raison, ce n'est pas la place d'une femme !

- Alors pourquoi tu me le demandes ! Tu n'as rien compris ! Je suis la femme que tu devais rencontrer, celle qui sait où est le temple de Mars, le temple sacré des dieux, celle qui sait comment réveiller les Dieux, et c'est ensemble que nous allons accomplir cette mission !

- Hein ? Quel temple ?

- Les dieux, ça a des temples non ?

- Bien sûr ! Mais tu sais où sont les temples sur Mars ?

- Ben, oui puisque c'est notre mission, parce que c'est pour cela que je suis venu te chercher. Bon, il nous faut faire vite, si les forces du mal arrivent avant nous, ils détruiront le temple, le réduiront en cendres.

- Mais il est où ?

- Dans le désert à 400 kilomètres d'ici !

- On va y aller comment ?

 

Et hop, le poisson est amorcé, ne pas le lâcher, surtout.

 

Le type n'habitait nulle part, ne voulant pas prendre le risque de le faire venir chez moi, je lui demandais de nous emmener dans un lieu sûr. Et à ma grande surprise, nous avons donc quitté le quartier des docks pour nous rendre dans un square complètement désert à cette heure-ci.

 

- Bien, voilà ce que j'attends de toi, d'abord il nous faut des masques à gaz et des bouteilles d'oxygène.

- Je peux nous faire sortir du dôme, mais après, on va y aller comment ?

- Les choses dans l'ordre, il te faut combien de temps pour me trouver quatre masques...

- Pourquoi quatre ?

- On ne sait jamais, je prends toutes mes précautions, la mission est trop importante pour se permettre de la rater à cause de détails matériels.

- Mais ce ne sont pas des masques, qu'il nous faut mais des scaphandres !

- Non, j'ai quelques pilules, disons très spéciales, l'une d'entre elles nous protégera du froid, les autres limiterons notre besoin en oxygène... mais il nous sera nécessaire de respirer un peu plus normalement toutes les deux heures.... Alors il te faut combien de temps ?

- Deux jours maximum ! Répondit le zigoto.

- Il nous faut aussi des réacteurs dorsaux individuels, et attention des corrects, pas des tas de ferrailles.

- Facile !

- Ensuite, il nous faudra effectivement sortir du dôme ? C'est quoi ton plan ?

- Des sas avaient été prévus pour le terminal ferroviaire, ils ne servent pas, mais ils sont entretenus et ils fonctionnent.

- Il faut un code ? Une carte ?

- Ce n'est pas un problème !

 

On s'était donc donné rendez-vous à 11 heures du soir le surlendemain, mais avant de le quitter je décidais d'enfoncer encore un peu plus le clou

 

- Scellons notre pacte ! Tu as la permission de m'embrasser, et si nous réussissons notre mission tu pourras m'épouser.

 

Le mec me regarde, ahuri, j'espère simplement ne pas en avoir trop fait, mais je ne lui laisse pas le temps de réfléchir, et je l'embrasse goulûment, le regrettant aussitôt, ce mec n'a pas dû se laver depuis un mois et il pue la vieille serpillère. Berck, berck, berck.

 

- Arrange-toi aussi pour prendre une douche, tu respireras mieux !

 

Il a dû prendre ça pour un adieu, le voilà qui s'en va ! J'espère que je le reverrais avec le matériel comme prévu. En attendant me voilà dans ce square en plein milieu de la nuit. Je reste là, je n'ai pas sommeil.

 

Bon, faudra que je m'organise, je pense que le risque chez moi a dû s'estomper, quel que soit la volonté de m'éliminer, je vois mal Ceylane faire la statue jour et nuit devant mon appartement. De toute façon, il faudra que j'y retourne pour récupérer les pilules miracles, et puis j'aimerais bien me reposer dans mon environnement familier.

 

Je décidais de n'effectuer les préparatifs qu'au dernier moment, des vêtements chauds, de l'eau, des plaquettes vitaminées, et puis les fameuses pilules... Il y avait là un vrai risque, si elles n'avaient jamais été mises sur le marché c'est qu'elles provoquaient des effets secondaires, c'est d'ailleurs pour cela qu'il fallait alterner avec les masques.

 

Monseigneur Meyer

 

Un sol s'était écoulé depuis que le cardinal Lajaunie avait envoyé un message à Monseigneur Meyer, il l'appela.

 

- Eminence, je n'arrive pas à localiser Kenneth Clarke, il semble avoir disparu. Mentit Meyer.

 

Lajaunie se sentit mal, il ne restait qu'une solution, mais comment Meyer allait-il prendre ça, il lui faudrait déployer des sommets de casuistique.

 

- Meyer, je vous demande d'accepter ce que je vais vous indiquer de faire comme un commandement du seigneur.

- Oui, mon éminence.

- Si vous n'accomplissez pas la très difficile mission que je vais vous confier, c'est tout le règne de Dieu qui en sera ébranlé.

- Qu'attendez-vous de moi ?

- Il vous faudra énormément de courage, Meyer !

- Dites-moi !

- Meyer, il faut faire sauter le dôme "F".

- Pardon !

- Il faut faire sauter le dôme "F". Demandez à l'aumônier de la garde de vous fournir de la nitroglycérine et faite sauter le sas principal.

- D'accord mon éminence, je vais m'atteler à cette tâche.

- Merci Meyer, je savais que je pouvais compter sur vous.

 

Lajaunie raccrocha, stupéfait que ce fut si facile.

 

La conviction de Meyer était établie : Le cardinal était devenu complètement fou, il rédigea deux rapports, l'un à l'attention du gouverneur de Mars, l'autre à l'attention du Vatican.

 

Bien sûr, ni le secrétariat du gouverneur, ni les fonctionnaires de la curie romain ne prirent ce rapport au sérieux.

à suivre

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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Samedi 4 juin 2016 6 04 /06 /Juin /2016 17:06

La liste de Mars par Lena Van Eyck

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1 - Le cardinal de Mars

 

Prologue : New York, trois ans avant le début de ce récit.

 

La secrétaire générale de l'ONU fit entrer et asseoir son visiteur :

 

- Alors, Monsieur Carlson, cette réponse ?

- J'accepte !

- Vous voilà donc gouverneur de la planète Mars, le poste est difficile, vous représenterez les intérêts de la Terre, mais vous ne gouvernerez pas. Mars possède sa propre assemblée et son propre pouvoir législatif.

- Oui, je sais !

- Vous ne gouvernerez pas, mais vous ne serez pas neutre. Jouer le jeu de l'opposition est une option qui vous vaudra quelques ennemis, mais on s'en fout, cela vous créera des amitiés, des réseaux qu'il faudra utiliser en temps de crise. Nous vous avons préparé sur cette clé informatique, qui ne s'ouvrira qu'après l'analyse de votre rétine, un rapport listant tous les gens influents de l'assemblée martienne et quelques autres. Prenez-en connaissance pendant votre voyage. Il s'autodétruira dès votre arrivée.

- Vous semblez craindre des crises…

- La démocratie est trop jeune, trop fragile sur Mars, aussi, nous ne pouvons supporter aucune dérive dictatoriale, ni aucune velléité d'indépendance. Dans des circonstances graves, vous aurez la possibilité d'appliquer l'article 20 de la constitution qui vous donne les pleins pouvoirs de façon provisoire. Vous aurez à votre disposition une petite garde visible habilitée à faire des enquêtes et des opérations de police sans aucun lien avec les autorités officielles. Mais surtout une garde secrète, des personnes occupant des fonctions ordinaires, mais prêts à répondre en cas de clash, ces gens-là sont armés, possèdent les codes des sas et d'autres privilèges prioritaires. Ils ne se connaissent pas entre eux, vous seul et le chef de la garde en possède la liste.

- D'accord.

- Autre chose ! Il existe une guilde des prospecteurs, ces gens-là sont en marge du système, ils sont bien payés, mais en revanche nous leur demandons une discrétion absolue en cas de découverte minière. Il vous faudra donc vous assurer d'avoir la confiance des personnes travaillant sur la prospection. Certains font partie de la garde secrète mais pas tous, et ceux en qui vous n'aurez pas confiance, il vous faudra les faire surveiller.

- Je ne suis pas sûr de bien comprendre.

- Je le vois bien, Monsieur le gouverneur, en un mot : si les prospecteurs trouvent un filon minier, ce ne sera pas pour les colons martiens, mais pour la Terre !

- Ah ! Bien sûr !

- Sur la clé que je vous ai fournie, vous trouverez aussi le compte rendu de quelques faits et gestes datant du début de la colonisation et à propos desquels personne n'a tenu à faire trop de publicité. Vous aurez à votre disposition une petite intendance, assistante, cuisinier, tout ça, ce ne sera pas le grand luxe, mais ce ne sera pas la misère non plus, loin de là ! Des questions, Monsieur le gouverneur ?

- Oui, comment sont les martiennes ?

- Ah ! Ah ! Vous ne perdez pas votre humour ! Il parait qu'elles sont assez chaudes, mais qu'elles ont horreur des machos ! Seriez-vous d'accord pour partir vers Mars dès jeudi, vous n'avez aucune attache familiale je crois ?

 

Planète Mars - Dôme "A" - environ 100.000 habitants - An 87 de la colonisation terrienne

 

Conventions : la journée martienne est appelée "SOL" elle dure 24 h et 37 mn. L'heure martienne est donc un peu plus longue que la terrienne, (d'environ 90 secondes) Les jours de semaines de Mars (sols) sont donc en décalage permanent avec ceux de la Terre. Les jours seront donc nommés lunsol, marsol, et ainsi de suite.

 

Lunsol - Luvia

 

La créature est sur moi, elle ne me fait pas peur, elle est douce, je n'arrive pas à la trouver laide, malgré ses yeux globuleux, ses oreilles étranges, son absence complète de système capillaire. Elle est verte, évidemment, les martiens ne peuvent être que vert, un joli vert, bien lisse, comme celui qui colore les poivrons. Je fais l'amour avec un poivron, sauf qu'il est bizarre mon poivron, il a trois nichons alignés, trois beau nichons aux tétons violets, il a aussi une grosse bite toute verte, avec un gland violet, j'y goûte, elle a un goût de poivron, de poivron salé. Je lui demande si elle est une transsexuelle, elle ne répond pas, elle sourit, un sourire très tendre. Elle me pénètre désormais, sa bite grossit au fur et à mesure de ses va-et-vient, j'ai peur qu'elle me déchire !

- Arrête !

- Je n'arrêterai jamais !

- Arrête !

 

Je me réveille en sueur, le rêve érotique s'est transformé en cauchemar ! Où est-ce que j'ai été chercher des conneries pareilles ? Dommage la fin, car ça avait si bien commencé, je suis toute mouillée, ma main vient sur ma chatte, je me tripote un peu, puis très rapidement, je m'excite le clitoris, je me branle comme une damnée, je sens que je vais jouir, je jouis c'est trop bon ! Je suis calmée à présent. Je m'appelle Luvia, je me présenterais davantage tout à l'heure, la nuit n'est pas finie, et j'ai sommeil.

 

Lunsol - Quenarau

 

L'ordinateur d'Erwin Quenarau, le responsable des prospecteurs, signala une communication en haute priorité. Voici une chose qui n'arrivait jamais, croisant les doigts pour qu'il ne s'agisse pas d'une catastrophe, il accepta la communication en ayant soin par prudence de se munir de ses écouteurs.

 

- Hello, ici Bert, on vient de faire une découverte sensationnelle, historique même, on n'avait pas trouvé mieux depuis Christophe Colomb...

- Vous avez découvert quoi ? Demanda sèchement Quenarau.

 

Quenarau détestait ces gens, incapables de parler clairement et ne s'exprimant que par allusions ou par devinettes. Son interlocuteur, Bert Clarke était censé faire des relevés géologiques, du moins c'était le but officiel de ses expéditions, le but officieux, lui était bien plus trivial, il s'agissait de repérer d'éventuels gisements miniers aurifères ou diamantaires ! Il avait donc en toute vraisemblance découvert un filon ! Mais quel rapport avec Christophe Colomb ?

 

- Ah, ah ! Ricana Bert.

- J'aimerais une réponse !

- C'est une surprise ! Vous allez être sur le cul, mais je serais vous, je réunirais tout le personnel pour que je vous envoie tout ça sur grand écran, ça devrait faire son petit événement !

- Envoyez-moi une première image ! Le coupa Quenarau agacé.

- Tss, tss, vu ce qu'on a trouvé, je crois qu'il faut être plus festif que protocolaire...

- Bon, écoutez, je ne suis peut être qu'un vieux con d'administratif, mais pour l'instant, je vous demande de m'adresser une première image.

- Dans dix ans, vous regretterez encore votre rigidité. Mais bon, je sais aussi qu'on ne peut pas lutter contre des fonctionnaires bornés.

- Bert, je vous rappelle que je suis votre supérieur hiérarchique. Vous me l'envoyez cette image ou je coupe !

- O.K. ! Accrochez-vous et préparez-vous à un choc !

 

Quenarau soupira d'exaspération, pourtant quelque part sa curiosité était activée... Positionné comme il l'était personne d'autre que lui ne pouvait observer son écran. L'image se matérialisa sur son écran.

 

- Bert, vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? Vous venez de m'envoyer une photo extraite d'un mauvais film de science-fiction !

- Et celle-là, c'est de la science-fiction ?

 

Glups !

 

Cette fois Kazuko, la belle équipière eurasienne de Bert apparaissait nettement dans l'image au milieu de... de... Quenarau appliqua un filtre automatique destiné à révéler d'éventuelles traces de trucages, il n'y en avait pas.

 

Quenarau fut rassuré de constater que ses deux assistantes étaient sorties, il ne serait donc pas obligé de leur demander de le faire.

 

- Bon, OK, envoyez-moi tout.

- J'attends votre feu vert, je les enverrai en direct quand vous aurez rassemblé le personnel.

- Je vais voir, je vous rappelle !

- Bon, je ne bouge pas, j'attends vos instructions.

- Et bien voici la première, je viens de décider que votre découverte est pour l'instant classé "secret défense", avec tout ce que ça implique et notamment l'interdiction absolue d'en faire part à qui que ce soit !

 

Bert fit entendre un long soupir d'exaspération en guise de réponse, puis Quenarau coupa la communication, il n'avait aucunement l'intention de prêter son concours au meeting proposé par Bert. Il composa un numéro, mais son correspondant ne se précipita pas pour répondre :

 

- Monseigneur, c'est Quenarau, c'est urgent et important !

 

Le Vatican avait exigé au début de la colonisation qu'un cardinal représente ici l'autorité catholique.

 

- Si c'est urgent et important, il ne faut pas me téléphoner, mais vous dépêcher de venir me voir.

- Bon j'arrive !

- Dans une heure, ça vous va ?

- Monseigneur, c'est extrêmement urgent ! Répéta Quenarau.

- Allons, allons, les urgences sont gérés par les autorités locales, mon autorité n'est que spirituelle.

- Justement !

- Dans une heure, Quenarau, ne venez que dans une heure, je suis occupé pour l'instant et je vous prie de croire que vu la qualité de mon visiteur, je ne vois pas bien comment l'éconduire !

- Il le faudrait, pourtant ! Osa Quenarau.

- Dans une heure, Quenarau, pas avant ! Répondit simplement son interlocuteur avant de raccrocher

 

Le cardinal Lajaunie se tourna vers Ceylane, une jolie brune aux yeux bleus et aux formes parfaites :

 

- Excuse-moi, un emmerdeur... commença-t-il.

- Tu n'as pas à t'excuser, c'est toi le client, allez, finis de te déshabiller et décontracte-toi, je vais bien m'occuper de toi !

- Tu n'enlèves pas ton haut ?

- Il n'y a pas le feu, je l'enlèverais quand j'en aurais envie, esclave !

- Oui, Maîtresse !

- Allez, met-toi à quatre pattes, je vais m'occuper de ton cul.

 

Le cardinal maintenant entièrement nu, adopta la position ordonnée par sa dominatrice. Ceylane choisit une fine cravache et cingla avec une certaine force la fesse droite de l'ecclésiastique qui poussa un bref cri de douleur.

 

- Je ne veux pas t'entendre ! Dit-elle en frappant son second coup.

- Moins fort s'il te plaît !

- Ça ne te gêne pas d'habitude !

- Il y a des jours où je supporte mieux que d'autres !

- Peut-être ! N'empêche que tu vas regretter d'avoir rouspété !

- Je sais, punissez-moi, maîtresse !

 

Ceylane cingla plus fort, laissant de fines marques rouges sur le postérieur cardinalesque. L'intéressé tentait en vain d'étouffer ses cris.

 

- Dis-le que tu aimes, ça, espèce de chien !

- Oui, j'aime, ça ! Aaaaah !

 

La fille gratifia encore sa victime consentante de quelques coups supplémentaires, puis fit une pause, elle farfouilla dans son sac, en sortit un joli gode ceinture avec lequel elle se harnacha.

 

- Je t'avais promis une nouveauté !

 

Le cardinal regarda l'objet avec étonnement.

 

- Comment tu as fait pour trouver un truc comme ça sur Mars ?

- Ah ! Ah ! Les explications techniques, ce sera éventuellement après, pour l'instant tu vas me sucer cette jolie bite en plastique.

- Je préférerais que tu me la mettes directement !

- Non, mais, c'est fini de discuter, quand on faisait ça avec des bougies, je ne te faisais pas sucer, mais là, c'est une bite, et une bite ça se suce ! Allez exécution, esclave !

 

Le cardinal se mit donc à sucer et à lécher la bite factice.

 

- Tu vois que t'aimes ça ! Tu es un bon lécheur de bites ! Maintenant tu vas te tourner et me présenter ton gros cul, je vais bien t'enculer !

- C'est peut-être un peu gros, non ?

- Mais tu as fini de rouspéter aujourd'hui, c'est pas gros, c'est normal, et les bites normales, ça rentrent très bien dans les culs de salopes comme le tien.

VanEyck01.jpg

Le cardinal se tût, et après que Ceylane lui ait lubrifié l'entrée, elle enfonça l'objet, puis se mit à le faire coulisser en une série de va-et-vient savamment calculés. L'objectif n'était pas de faire jouir maintenant l'ecclésiastique. Cela allait intervenir ensuite dans la partie de la séance la plus pénible pour la belle prostituée. Résignée elle se retira.

 

- A toi de jouer, mais attention, ne me marque pas, je n'ai pas que toi comme client.

- Pour l'instant c'est moi le client, je t'ai payé et j'ai tous les droits !

- Non, tu n'as pas tous les droits, et ça tu ne l'as jamais compris ! Si tu me marques, je me casse.

- Il ne tient qu'à moi de demander à la police d'appliquer les lois que j'ai fait voter...

- Des menaces, maintenant ? Et avec qui tu feras tes petites fantaisies si tu me fais mettre en tôle ?

- Tu te crois unique au monde ?

- Bon finissons-en, tu deviens franchement pénible.

 

Le cardinal s'empara de la cravache et cingla d'un coup sec les fesses de Ceylane ! Trop fort ! Celle-ci le fusilla du regard et se dirigea vers la chaise où elle avait posé ses vêtements.

 

- Reviens, salope, j'ai posé la cravache !

 

Elle revint avec un soupir de résignation, le cardinal frappait à la main maintenant, en principe cela ne laisse pas de traces persistantes.

 

- Tiens salope, tiens putain, ça t'apprendra à faire des choses perverses avec un homme d'église !

 

Il bandait désormais comme un hussard ! Ceylane savait la conclusion proche, il lui donna sa grosse bite à sucer en l'attrapant par les cheveux.

 

- Suce, salope !

 

S'il pouvait jouir comme ça ! Pensa-t-elle. Mais non, il la fit se retourner et la sodomisa sans ménagement.

 

- Heureusement que tu me payes bien, parce que question romantisme t'es vraiment passé à côté, toi !

- T'as choisie d'être pute, alors assume !

- Et toi, tu as choisi quoi ?

 

Le cardinal ne répondit pas, la laissant partir comme à l'habitude sans un mot d'au revoir.

 

Une heure pile après son coup de fil, Quenarau se présentait chez le cardinal Lajaunie.

 

- Alors Quenarau, cette urgence ?

- Ce sont deux images qu'un de nos prospecteurs nous a envoyé, si vous voulez bien vous rendre compte en branchant ceci sur votre ordinateur.

- Je suis impatient de découvrir ce qui vous a rendu dans un pareil état.

 

La première image apparut, puis la seconde, le cardinal devint livide.

 

- C'est un trucage ?

- Non, j'ai vérifié !

- Par la sainte mère de Dieu, vous ne pouviez pas me montrer ça plus tôt ?

- Je vous l'avais proposé, Monseigneur.

- Il fallait insister ! Je dois en référer au Vatican, ou plutôt non, évitons les traces, je vais prendre mes responsabilités. Qui est au courant pour le moment ?

- Moi, le prospecteur, son équipière et maintenant vous.

- A moins qu'il se soit amusé à prévenir tous ses amis !

- Son ordinateur de bord nous le dira !

- Il vous faudra vérifier ce point en priorité ! Précisa le cardinal.

- Je ne peux pas le faire d'ici, je n'ai pas apporté ce qu'il faut.

- Vous me décevez, Quenarau. Vous reviendrez me dire. Mais avant, vous allez demander à ce type de décoller, vous prendrez le contrôle de son ordinateur de vol, et vous le ferez exploser en vol !

- Quoi ? Mais, Monseigneur, vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ? Je ne peux pas faire ça…

- Je crains que n'ayons pas d'autres solutions, je vous laisse faire, vous avez mon absolution d'avance. Et quand vous reviendrez me voir nous prierons ensemble pour le salut des âmes de ces deux pauvres prospecteurs. Ah, il vous faudra ensuite réfléchir à la façon dont nous devrons détruire ce site… vous me fournirez les coordonnées, n'est-ce pas ?

- Oui bien sûr...

- Mais cela n'est pas le plus urgent. Allez filez, il est temps maintenant de vous acquitter de votre mission.

 

De retour à son bureau, Quenarau après avoir demandé à ses assistantes de sortir se connecta à l'ordinateur de vol de Bert. Il constata que ce dernier avait appelé trois personnes : Kenneth Clarke son propre frère, un autre prospecteur prénommé Sven Anderson, et Oscar Farmer, un cyber-journaliste assez connu. Il en reporta rapidement les noms sur le bloc note de son ordinateur, ainsi que les coordonnées précises de l'endroit où Bert avait posé son appareil, puis il entra en contact avec ce dernier.

 

- Bert, où êtes-vous ?

- Toujours au même endroit… Ah, j'ai essayé de vous joindre, il y a du nouveau, je voulais vous dire...

- Bert, il y a une grosse complication, Coupa Quenarau, je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant, il vous faut regagner votre barge de toute urgence.

- Mais...

- C'est un ordre, Bert. Rassurez-vous ce n'est qu'un contretemps.

- Vous ne pouvez pas nous en dire plus ?

- Non, dépêchez-vous votre vie en dépend. Il vous faut combien de temps pour regagner la barge ?

- Vingt minutes !

- Faites vite !

 

Bert

 

- Kazuko, tu es où ? Le patron veut qu'on rentre !

- C'est vraiment pas le moment, viens voir ce que j'ai trouvé !

- Je ne pense pas que j'aurais le temps, viens !

- Pas question !

 

Bert fut obligé de lui relater ce que venait de lui dire Quenarau.

 

- C'est bizarre ! Tu lui as expliqué la suite ?

- Il ne m'a pas laissé parler.

- Il aurait dû ! A mon avis, il veut nous manipuler pour s'attribuer tout le mérite de la découverte. S'il savait ! Il risque de tomber de haut. Téléphone à Farmer, demande-lui si...

- J'ai compris.

 

Le journaliste faillit ne pas répondre. Cet ahuri de prospecteur le rappelait probablement au sujet du fichier de ce matin. Il accepta finalement la conversation à contrecœur.

 

- Oui, Monsieur Clarke, j'ai reçu votre fichier, mais je n'ai pas encore eu le temps de m'en occuper...

- Non, non, Monsieur Farmer, c'est pas pour ça, je voudrais savoir si tout est normal au dôme "A".

- Comment ça normal ?

- Ben je ne sais pas moi, une alerte, un truc grave…

- Non, tout est calme, pourquoi ?

- Et dans les autres dômes ?

- On ne m'a rien signalé !

- OK, sorry pour le dérangement.

 

Farmer raccrocha mettant l'attitude du prospecteur sur le compte de l'influence néfaste des rayons cosmiques à moins que ce soit la conséquence d'une overdose d'oxygène et passa à d'autres occupations.

 

- Regarde, un cadavre, et un autre ici ! Indiqua Kazuko.

 

Ils examinèrent les corps momifiés, les casques des scaphandres avaient été brisés. Ils prélevèrent les plaques d'identification, et "rangèrent" les corps le long de la paroi de façon décente avant de les recouvrir d'un bâche qui avait eu la bonne idée de se trouver là.

 

Ils avancèrent encore.

 

- C'est quoi ça ? Demanda l'eurasienne à son compagnon qui l'avait donc rejoint dans ce très curieux tunnel de lave.

- Un générateur électrique, non ?

- Je n'y connais rien, c'est martien ce truc-là ?

- Non, c'est terrien.

- Sûr ?

- Ben oui, regarde : c'est indiqué "made in India", Répondit Bert.

- Et qu'est-ce que ça fout là ?

- Ben ça, je sais pas !

- Si tu peux m'aider à dégager ces cailloux, il y a une autre salle derrière.

 

Il fallut bien vingt minutes pour dégager l'accès avant qu'ils se rendent compte qu'il aurait pu gagner un temps précieux en ne travaillant que sur la partie gauche.

 

- C'est quoi ce bazar ? Demanda Kazuko.

- Des bonbonnes d'oxygène. Relève les numéros de lots, les gens des bureaux pourront sans doute savoir d'où ça vient.

- Oui, mais je ne comprends rien.

- Moi non plus, mais il y encore une autre salle derrière, c'est sans doute un refuge abandonné, peut-être qu'il fonctionne encore ?

- Ça ne va pas être facile, il va falloir déplacer les bonbonnes.

- Allez, au boulot !

 

C'est alors que Quenarau les rappela, après avoir une nouvelle fois fait sortir ses assistantes.

 

- Vous êtes en vol ?

- Oui chef ! Mentit Bert. Mais il faut que je vous dise quelque chose.

- Quelle direction ?

- Ben, on rentre !

- Virez de bord et dirigez-vous vers le nord-nord-ouest.

- Mais pourquoi faire ?

- Vous le saurez dans cinq minutes.

 

Oscar Farmer était sur le point de péter un câble en acceptant cette nouvelle communication de Bert.

 

- Encore vous ?

- Je vous promets que si je suis encore en vie dans quelques jours vous comprendrez pourquoi je vous harcèle. Depuis tout à l'heure il n'y a rien de changé ?

- Que voudriez-vous qu'il y ait de changé ?

- Tout est normal dans le dôme alors ?

- Oui tout est normal, tout le monde est normal aussi, sauf peut-être vous…

- Merci, bonne journée ! Conclue Bert, hilare.

 

Et dix minutes plus tard, Quenarau activait la commande d'autodestruction à distance. Blanc comme un linge, il prit soin de détruire l'enregistrement des communications passées avec Bert. Il pria, assailli par un énorme sentiment de culpabilité, mais aussi par le doute, le cardinal, en lui ordonnant d'effectuer ce geste odieux, n'avait-il pas transgressé son rôle ?

 

- Et qu'est-ce qu'on va lui raconter à Quenarau au retour ? Demanda Kazuko.

- Qu'on a eu des problèmes techniques, que la radio déconnait, il n'y connaît rien, je m'arrangerai avec l'équipe de maintenance... De toute façon, qu'est-ce que tu veux qu'il nous fasse, il ne peut pas nous retirer notre licence...

- Oh ! C'est quoi ça ? T'as entendu ? La radio de la barge vient de faire un drôle de bruit.

 

Ils se précipitèrent à l'extérieur, craignant que l'engin ait été victime d'un éboulement. Incrédules, ils découvrirent alors la carcasse calcinée de leur appareil.

 

- Mais c'est impossible, une barge n'explose pas, on l'a fait entièrement réviser, il y a à peine un mois.

- C'est Quenarau ! Répondit Bert à sa coéquipière, mais pourquoi ? Pourquoi ? Un rapport avec les images que je lui ai envoyé, mais pourquoi ? Pourquoi ?

- Tu veux dire qu'on peut détruire une barge à distance !

- Bien sûr, mais je n'ai jamais connu de cas !

- Mais pourquoi ?

- Le pouvoir s'est toujours méfié des prospecteurs, ce qu'on est susceptible de découvrir peut constituer une force, voire une alternative, le pouvoir en place se protège. Imagine une sorte de soulèvement impliquant une attaque avec des barges, ils peuvent tous nous détruire en quelques minutes !

- OK, et en attendant on est foutu !

- Peut-être pas, on va voir si ce refuge fonctionne et si on peut renouveler l'oxygène...

- Pfff... Restera la flotte, et la bouffe... Objecta Kazuko.

- Oui...

- Si on prévenait Farmer ?

- Impossible, on pouvait communiquer avec le dôme parce que la radio de la barge faisait relais… mais maintenant…

 

Luvia

 

- Il se passe quelque chose de grave ? Demandais-je à Quenarau quand il daigna nous faire réintégrer nos places. Il était livide.

- Non ! répondit-il simplement, l'esprit manifestement ailleurs.

 

Le haut-parleur le sortit brusquement de ses pensées.

 

"Monsieur Quenarau est demandé de toute urgence au Q.G. technique ! Monsieur Quenarau est demandé..."

 

Quenarau se lève brusquement de son poste et se dirige vers la sortie du bureau... Semblant comme dans un état second, il en a oublié de verrouiller son ordinateur. L'occasion est trop belle, je laisse passer trois minutes, et je me précipite. Du couloir 3, je peux observer le poste de contrôle dans sa paroi de verre, Quenarau est en pleine discussion avec deux types. J'ai donc le temps, je sors une petite clé informatique très spéciale et me dirige vers l'ordinateur du chef. Hum, que va dire Najelle ? Rien sans doute ! Raté : Elle m'interpelle :

 

- Tu fais quoi ?

- Ben, je vais pomper son disque dur, on va peut-être en savoir plus sur le personnage !

- Fais vite alors !

- T'inquiète !

 

Vite ! Agir rapidement ! Je pompe tout sur la clé en moins d'une minute. Je l'ai acheté à un type qui trafique un peu de tout, il m'a assuré que son utilisation était indécelable. Ce soir au chaud, chez moi j'examinerai tout cela et j'en saurai un peu plus sur ce que manigance vraiment cet étrange bonhomme.

 

- Tu me montreras ! Demande Najelle.

- Je ne regarde rien ici, je me conserve tout ça pour ce soir, chez moi !

- Tu m'appelleras pour me dire ?

- Des clous ! C'est moi qui prends tous les risques, si je trouve quelque chose, je le garde pour moi !

- Méchante ! Minauda ma collègue.

- T'avais qu'à le faire toi !

- Je n'aurais jamais osé !

- Ben tu vois !

- Et si tu m'invitais ?

- Je t'ai déjà invité une fois et tu t'es dégonflée !

- Oui parce que je sais très bien ce que tu veux me faire si tu m'invites !

- Et tout d'un coup, comme ça, ça ne te pose plus de problème !

- En fait j'ai réfléchi, faut tout essayer dans la vie !

 

Ben voyons ! Je réfléchissais. J'avais besoin d'être tranquille pour faire ce que j'avais à faire, mais d'un autre côté le superbe corps de Najelle, la belle rousse aux cheveux de feu, m'attirait irrésistiblement, cette pauvre fille me semblait un peu nunuche et était à cent lieues d'imaginer ce que je cherchais réellement. Je n'aurais donc aucun mal à la leurrer, j'acceptais donc de l'inviter !

 

- Bon, O.K. ! Je t'invite, mais ne viens pas râler après !

 

Ah ! Oui, vous voudriez bien savoir à qui vous avez affaire ? Je me prénomme Luvia, je suis brune, les yeux bleus et la peau très pale, j'ai la poitrine (trop) avantageuse, je me trouve complètement quelconque mais il paraît que je plais. Je suis assez friande de sexe, mais je sais me tenir ! J'ai presque 30 ans en équivalence d'années terriennes.

 

Je suis l'une des deux assistantes de Quenarau, le responsable de la prospection du centre de recherche spécialisé du dôme "A". Dans la pratique, je m'occupe de l'intendance, du bon état des barges de prospection, de l'approvisionnement, en un mot d'essayer de dégoter tout ce qu'ont besoin ces braves gens pour travailler. Si on ne trouve pas sur place on cherche dans les autres dômes, ou alors on commande sur Terre et on n'a plus qu'à attendre quelques mois. Passionnant, non ?

 

J'ai vécu pas mal de temps toute seule après ma séparation avec mon compagnon. Cette rupture m'a fait souffrir à un tel point que j'avais cru tirer un trait sur mes relations avec les hommes, préférant consoler mes nuits de solitude auprès des corps tendres et doux des personnes de mon sexe...

 

...Jusqu'au jour où j'ai vu arriver notre nouveau chef. Erwin Quenarau venait de la Terre, et semblait avoir du mal à s'habituer à la mentalité ambiante. Un bel homme dans les trente-cinq ans, brun, le teint un peu mat, une petite barbiche, des yeux perçants, une allure sportive, mais sans aucune exagération, un sourire impossible, bref, l'attraction était arrivée et toutes ces dames et ces demoiselles n'en pouvaient plus, moi y compris !

 

Avec Najelle, puisque nous partagions le privilège d'être en quasi permanence dans le même bureau que lui, nous avions parié que la première qui le ferait craquer se ferait payer le restaurant par l'autre.

 

Tu parles ! On a tout essayé, en haut les trucs moulants, décolletés, transparents, en bas, le court, l'ultra court et le collé aux fesses ! Rien du tout ! Il parle très peu de toute façon, ne recherche pas la conversation et ne la relance jamais, sauf au téléphone. On s'est alors dit qu'il faudrait peut-être y aller directement, et qu'il était peut-être allergique à ce qui pour lui était des gestes d'allumeuses, mais peine perdue, on a bien essayé de lui glisser entre deux phrases professionnelles qu'il était mignon, qu'il avait énormément de charme, que la personne qui vivait avec lui devait avoir beaucoup de chance... Rien, rien, rien absolument rien ! Un mur !

 

- Il est peut-être homo ? Avait suggéré Najelle

 

Ben oui peut-être ! On laissa tomber, mais on essayait quand même d'écouter plus ou moins ses conversations, de guetter un signe, un indice. Et bien non, monsieur s'il avait un secret savait très bien le garder.

 

- C'est marrant, s'il était homo, ça m'exciterait de le savoir, je me l'imaginerais bien en train de sucer des bonnes bites. M'avait confié Najelle.

- C'est ton fantasme ?

- C'est l'un de mes trucs, de voir deux mecs ensembles, mais ce n'est plus un fantasme, j'ai déjà vu ça de près.

- Et bien on en apprend tous les jours… Raconte-moi !

- Si je te raconte, ça va m'exciter !

- Et alors ?

- Ben, alors je gère comment ?

- J'en sais rien, tu iras te palucher dans les chiottes… et si tu veux un coup de main tu m'appelleras.

- Tu sais bien que je n'aime pas trop les femmes.

- T'en sais rien tu n'as jamais essayé

- Pas envie !

- Bon, tu me racontes ou pas ?

- On était chez des copains, pour un anniversaire, on a joué aux gages, quelqu'un a proposé que si c'était un garçon qui perdait, il devrait sucer une bite. Ils ont tous accepté le gage et le mec qui a perdu s'est mis à poil et s'est mis à sucer la queue de mon petit ami de l'époque. Humm, quel spectacle ! Et puis le type s'est relevé, s'est tourné et s'est cassé en deux, manifestement, il souhaitait qu'on le sodomise. Mon copain n'a pas hésité, il lui a léché l'oignon pour que ça entre bien et il l'a bien enculé.

- Et ben !

- Attends, c'est pas fini, après j'ai mis mon copain au défi de sucer une bite à son tour. Je pensais qu'il se dégonflerait, mais non, il s'en est choisi une bien grosse et il l'a sucé pendant près de 10 minutes.

- Il ne s'est pas fait enculer, ton copain ?

- Si mais après, parce que évidement ensuite ça a tourné en orgie…

- Et aucune nana t'a touché ?

- Je t'ai dit que ce n'était pas mon truc !

- T'es chiante !

- En fait je ne crois pas que Quenarau soit pédé. Tu sais, disait Najelle, j'ai connu un mec comme ça, les femmes il s'en foutait complètement, on a cru qu'il était homo, et bien non, simplement le sexe ça ne l'intéressait pas. Il paraît que ça existe !

- Quelle tristesse !

 

En fait ce qu'ignorait Najelle c'est que ma curiosité avait dépassé le stade de l'intérêt purement sexuel. Je me faisais ainsi, la réflexion, qu'un mec aussi discret devait en fait, cacher un secret d'une importance capitale. On parlait parfois d'expériences bizarres, de projets d'abandon total ou partiel des colonies, de territoires interdits à l'exploration, de découvertes sous secret militaire… J'avais gardé de bons contacts avec mon ancienne responsable au dôme "F", s'il s'avérait que le dénommé Quenarau traficotait quelque chose de louche sans en référer aux autorités… Un petit rapport pourrait être pour moi une promotion inespérée ! Pauvre Najelle qui n'y comprenait rien !

 

Quenarau

 

Les deux techniciens quittèrent le poste de contrôle, laissant Quenarau seul en communication avec le gouverneur.

 

- Personne ne peut nous entendre, Monsieur Quenarau ?

- Non !

- Nous ne sommes que trois personnes au courant, mais il faut bien que vous le sachiez : l'une de vos barges vient d'exploser au sol, c'est la première fois depuis le début de la colonisation qu'une telle chose se produit, je vous envoie les coordonnées exactes de l'endroit où ça s'est passé, c'est à Ophir Chasmas, vers le sud.

- Vous êtes sûr que c'est au sol ? Gaffa Quenarau.

- Je vais vous envoyer l'écho radar sur l'écran.

 

Quenarau devint blême, se demandant si son entretien radio avec Bert avait été enregistré par une tierce personne. Et puis si vraiment l'explosion avait eu lieu au sol (mais bon dieu, pourquoi au sol ?) Bert et sa compagne étaient peut-être toujours en vie… il se rassura en se disant que ne pouvant rentrer au dôme, ils mourraient d'asphyxie de toute façon… à moins que l'une des trois personnes qu'ils avaient prévenus ait la malencontreuse idée de s'étonner de leur silence, et se rende sur place… ça n'allait pas du tout… comment régler tout ça avant que le cardinal ne s'aperçoive de quelque chose ?

 

- Je souhaiterais que vous me fassiez un rapport précis sur cet incident.

- Un rapport ? Mais que voulez-vous savoir, monsieur le gouverneur ?

- Mais enfin, Quenarau, croyez-moi que je comprends que vous soyez choqué, mais bon, qui était ce prospecteur ? Que faisait-il dans ce secteur ? Avait-il découvert quelque chose de particulier ? Quelles étaient ses activités avant le crash ? Qu'est-ce qu'il y a à prospecter dans la direction où il se dirigeait ? Et puis il y a la boite noire à récupérer.

- Je comprends, répondit Quenarau, abasourdi.

 

L'affaire prenait pour lui des conséquences dangereuses, il avait envisagé de se rendre chez le cardinal dans la foulée, il y renonça, jugeant qu'il s'était assez mouillé comme ça !

 

Il revint à son bureau, constata qu'on avait tripoté son ordinateur. Ce ne pouvait être que Najelle ou Luvia. Quel idiot, il avait été, sa machine était quasiment inviolable... Encore fallait-il ne pas la laisser activée ! Heureusement, qu'il avait pris soin d'effacer toutes les traces des événements récents... Toutes les traces, vraiment ? Il voulut en avoir le cœur net. Il vérifia un peu partout, non tout avait bien été détruit à l'exception toutefois d'un petit fichier texte de quatre lignes. Mais qui irait accorder de l'importance à cette liste minuscule ?

 

Le cardinal avait mal au cul ! Le gode de Ceylane était décidemment trop gros, la prochaine fois, il lui demanderait de s'en tenir aux bougies. L'évocation de sa séance de galipettes avec la belle prostituée lui provoqua un début d'érection. Il faudrait pourtant qu'il se calme un jour, ce genre de relation ne pouvait pas perdurer, un jour quelqu'un l'apprendrait… mais bon il n'y avait pas le feu, c'était si bon de se faire dominer par une femme aussi belle. Son érection était à son maximum. Il se branla, ce fut un peu long, douloureux même. Il alla se rincer au lavabo avant de prendre son téléphone :

 

- Quenarau, Vous deviez repasser me voir !

- J'allais vous appeler. J'ai effectué le petit... Hum... service que vous m'aviez demandé. Et pour le reste, je n'ai rien trouvé.

- Venez quand même me voir ! Insista le cardinal.

 

C'est à ce moment-là que Quenarau aurait dû se rebeller, il serait d'ailleurs faux de dire que l'idée ne l'avait pas effleuré, mais il n'en fit rien et se dirigea vers l'archevêché tout proche, une boule d'angoisse dans la gorge.

 

D'emblée Quenarau confirma la destruction de la barge, sans toutefois préciser qu'elle avait explosé au sol. Il informa aussi le cardinal de la demande de rapport exigé par le gouverneur.

 

- C'est le domaine réservé du gouverneur, il laisse faire le conseil quand tout va bien, mais s'il y a un problème, il intervient et il est malheureusement dans son rôle. Assurez la rédaction de ce rapport, je suis sûr que vous allez faire ça très bien ! Commenta simplement le cardinal.

- En fait, je ne sais pas trop comment je vais faire.

- Je vous fais confiance sur ce point, par contre je trouve vraiment bizarre que ces deux prospecteurs n'aient prévenus que vous.

- Oui, c'est bizarre ! Balbutia Quenarau.

- Ou alors, il a prévenu d'autres personnes autrement, par une autre ligne…

- Je ne vois pas bien...

- Alors d'après vous, ils ont fait comment ? Tam-tam, signaux de fumée, télépathie ?

 

Le cardinal se moquait ouvertement de lui, dans quelques instants il allait être obligé de lui avouer la vérité, il en était malade d'avance.

 

- Si Bert avait prévenu d'autres personnes... Euh il se serait passé quoi ? Osa demander Quenarau

- Pourquoi cette question, puisque le problème ne se pose pas ?

- Comme, ça, j'aurais aimé savoir !

- Quenarau, donnez-moi les noms ! Martela le cardinal.

- Je n'ai aucun nom à vous donner.

- Vous mentez Quenarau !

- Dites-moi ce que vous comptez faire...

- Vous inversez les rôles, Quenarau, ce n'est pas moi qui ai des comptes à vous rendre ! Donnez-moi les noms.

- Je ne peux pas.

- Alors je fais vous fournir deux bonnes raisons de me les donner, la première, c'est que même si ces personnes ne feront pas de liens directs entre la découverte de Bert Clarke et l'accident de sa barge, ils ne pourront s'empêcher de parler. La rumeur enflera et finira par atteindre la Terre. Ce scénario est une véritable catastrophe pour nos convictions. Vous comprenez, Quenarau ?

- Oui, votre éminence !

- La seconde c'est que si vous persistez dans votre entêtement, je ne me priverais pas de mon influence auprès de l'assemblée martienne pour demander votre remplacement.

- Malgré ce que je viens de faire pour vous ?

- Quenarau, on n'abandonne pas ses amis au milieu du gué ! Alors, ces noms ?

 

Quenarau, complètement anéanti lui fournit les trois noms. Il se garda, bien entendu, de signaler au cardinal que Bert et sa coéquipière pouvaient être encore vivants, il omit également de parler du piratage de son ordinateur par l'une de ses assistantes...

 

- Très bien, je vous libère, Quenarau.

 

Il n'avait donc plus la confiance du cardinal, il rejoignit son bureau envahi de pensées contradictoires et remettant l'explication qu'il devait avoir avec ses assistantes au lendemain.

 

Le cardinal Lajaunie

 

Le cardinal, les trois noms en main, rechercha qui étaient ces personnes, l'inscription sur l'annuaire électronique du Marsweb étant obligatoire il put les localiser facilement. Mais le résultat était une conjonction de complications.

 

Le premier était Kenneth Clarke, le propre frère de Bert, le problème était qu'il ne résidait pas au dôme "A", mais au dôme "F", il lui faudrait convaincre Monseigneur Meyer, l'évêque local de mettre hors circuit ce frère après s'être assuré qu'il n'avait pas dupliqué le cliché de Bert à tout son carnet d'adresse, auquel cas l'affaire prendrait un tour dramatique qu'il envisageait néanmoins de sang-froid. Il envoya un message à Meyer.

 

Petit intermède au dôme F

 

- Urgent et prioritaire : Faites enlever de toute urgence Kenneth Clarke, mettez-le au secret en attendant des instructions complémentaires.

 

Dans le dôme F, c'était le matin. Monseigneur Meyer se trouva fort contrarié à la lecture du message de son supérieur hiérarchique. Il eut un moment la tentation d'appeler afin de demander des précisions mais renonça par crainte de se faire rabrouer. Meyer n'était plus tout jeune et ses capacités physiques déclinaient, il se demanda comment accomplir une telle mission. Bah, il improviserait. Il se renseigna afin de savoir qui était ce Kenneth Clarke et où il travaillait.

 

Kenneth Clarke était ingénieur dans les serres du dôme, son téléphone sonna.

 

- Monsieur Clarke, je suis Monseigneur Meyer, il faut absolument que je vous parle.

- Et bien parlez-moi !

- Non par téléphone, ce n'est pas possible, il faut que vous veniez d'urgence.

- Je travaille en ce moment.

- Absentez-vous et venez discrètement, je vous assure que c'est urgent et important.

- Vous ne pouvez pas m'en dire plus au téléphone ?

- Non, venez vite !

 

C'était à l'autre bout du dôme, Clarke s'y rendit sans prévenir qui que ce soit

 

- Entrez ici Monsieur Clarke, nous allons nous installer dans la sacristie, asseyez-vous, je vais chercher les documents.

 

Et Meyer enferma Kenneth à clé. Ce dernier attendit quelques instants, mettant cet acte sous le compte de la distraction. Puis, Meyer ne revenant pas, il se mit à tambouriner et à hurler comme un forcené. Voilà qui ennuyait bien Meyer, qui se demanda s'il aurait la force de l'assommer afin de le ligoter et de la bâillonner. Il chercha un objet contendant, trouva une casserole et revint dans la sacristie.

 

- Vous vous amusez à quoi ? Hurla Kenneth.

 

L'évêque leva sa casserole prêt à frapper au crâne, Kenneth esquiva, se précipita sur l'ecclésiastique et le maîtrisa facilement.

 

- Maintenant, connard de curé, tu vas me dire ce que tu fabriques, ou je te massacre !

- Pitié, j'avais des ordres !

- Des ordres de qui ?

 

Quelques baffes plus tard, Meyer lui fit lire le message du Cardinal Lajaunie. L'arrogance du clergé martien et sa propension à se mêler de tout était connu, mais il était incompréhensible qu'on s'en prenne à sa personne, Kenneth n'ayant aucune responsabilité publique et ne se mêlant pas de politique ! Une confusion, sans doute ? Il quitta les lieux en emportant une copie du message, laissant l'évêque en plein désarroi.

 

Kenneth en référa au chef de la sécurité du dôme qui lui promit de faire remonter l'affaire en haut lieu et lui conseilla de refuser toute communication et tout contact provenant d'inconnus.

 

Fin de l'intermède

 

Le second sur la liste était Sven Anderson, un prospecteur, l'ecclésiastique le contacta anonymement sous un prétexte fallacieux, et comme il le pressentait, il le trouva en plein travail, à l'extérieur du dôme. Seul Quenarau pouvait donc l'atteindre, il faudrait donc qu'il trouve un moyen de forcer ce dernier à le faire. Quant au troisième, Oscar Farmer, c'était un journaliste d'opposition connu qu'il l'énervait particulièrement. S'il diffusait sur son site les photos prises par Bert, tout était foutu. Mais il avait une petite idée, en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Mais d'abord le prospecteur...

 

- Allô, Quenarau, sur les trois noms de votre liste, l'un me semble avoir son destin entre vos mains.

- Ne me demandez pas ça ! Chuchota-t-il.

- Et bien si, justement, je vous le demande !

- Est-ce que je peux passer vous voir ?

- Cette proposition n'est pas négociable, Monsieur Quenarau.

- Et si je refuse ?

- N'employez pas des termes qui fâchent, Monsieur Quenarau ! Et n'attendez pas, chaque seconde compte.

 

L'ordi de Ceylane signala une communication. Que pouvait bien lui vouloir à cette heure, le cardinal avec lequel elle s'était livrée à quelques galipettes rétribuées, en milieu de journée ?

 

Elle regrettait d'avoir ce personnage comme client. La prostitution était théoriquement interdite sur les dômes martiens, et si elle l'était, c'était à cause de l'influence du cardinal au sein de l'assemblée martienne. Un bel hypocrite, donc, mais il n'y avait pas que ça, ce personnage la méprisait visiblement, et puis certaines de ses réflexions l'inquiétaient, ses menaces à peine voilées afin de lui interdire de parler de leurs relations à qui que ce soit n'avaient pas grand-chose de catholique. Plusieurs fois, elle avait failli lui mentir en lui disant qu'elle abandonnait l'activité, mais elle reculait toujours.

 

- Ceylane ! Vous pourriez passer me voir ce soir vers 20 heures ?

- Encore ! Mais vous êtes insatiable !

- Ben oui !

 

Le cardinal n'affichait pas son excitation habituelle, il paraissait même étrangement calme :

 

- Asseyez-vous Ceylane, je vous règle tout de suite vos honoraires, mais il ne sera pas question de sexe ce soir. Je suppose que vous avez d'excellentes relations parmi les gens des docks ?

- Non pas vraiment !

 

La fille soupira, cet imbécile ne pouvait pas imaginer que la prostitution ne soit pas liée d'une façon ou d'une autre à la délinquance.

 

- Allons, allons, pas à moi ! Rétorqua le cardinal.

- Vous allez être déçu !

- Mais non, voici un excellent argument.

 

Et joignant le geste à la parole, il sortit d'un tiroir une magnifique liasse de grosses coupures terriennes.

 

- Et il faudrait faire quoi avec ça ?

- Juste supprimer quelqu'un, proprement, sans le faire souffrir !

- Vous vous trompez d'adresse !

- Recomptez, s'il n'y a pas assez, je peux arrondir.

 

Ceylane, troublée, se demandait comment doubler l'ecclésiastique. Il lui fallait gagner du temps. Un vague plan germait néanmoins dans sa tête, mais il lui faudrait trouver les complicités nécessaires pour sortir du dôme, gagner le dôme "F" et négocier son départ pour la Terre. Pas impossible, elle avait des "relations".

 

- C'est qui ?

- Je ne vous le dirais si vous acceptez !

- Alors arrondissez !

 

Le cardinal doubla carrément la mise

 

- Ça marche ! Répondit-elle, consciente du risque énorme qu'elle venait de prendre. Alors c'est qui ?

- Oscar Farmer !

- Oscar Farmer ? Répéta-t-elle incrédule, mais pourquoi ?

- Ah, ça je ne peux pas vous le dire ! Ça ne fait pas partie du contrat. Je veux une photo du cadavre, laquelle sera déposée dans ma boite aux lettres, mais il faudra faire disparaître le corps, je veux que la police enquête sur une disparition, pas sur un meurtre. Et puis, il faut faire très vite, si tout était terminé cette nuit ce serait très bien.

- D'accord, répondit Ceylane, blême.

- Allez-y le temps presse... Je vois que vous avez envie de me poser une question, posez là, mais je ne vous promets pas que j'y répondrais.

- Heu... Comment un homme d'église...

- Je ne vais pas vous faire un cours de théologie. Le cinquième commandement nous interdit de tuer notre prochain, mais les choses ne sont pas si simples, avant d'être Cardinal, j'étais moine Dominicain, cet ordre a été fondé par Saint Dominique, c'est lui qui quand le royaume de France a combattu l'hérésie cathare, devant les interrogations des soldats qui se demandaient qui tuer et qui ne pas tuer, a répondu "tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens." Il le fallait pour la survie de la religion et de la civilisation. Et l'église n'a pas manqué de sanctifier ce grand homme. Nous sommes aujourd'hui dans un contexte semblable, mais je ne peux vous en donner les détails. Voilà, filez maintenant, vous avez ma bénédiction.

 

Ceylane quitta l'homme d'église, circonspecte. Oscar Farmer était l'un de ces clients, un client plutôt sympathique, mignon et bien dans sa peau, une certaine complicité s'était établie entre eux. Elle décida de le prévenir de suite, le tout était de savoir s'il allait la croire !

 

L'appartement

 

Najelle s'était pointée chez moi, elle qui est si discrète d'habitude, elle s'est ultra maquillée et s'est habillée avec des trucs moulants. Il faut bien avouer que ça lui allait bien. Mais la ficelle était bien grosse, elle me prenait pour une andouille. Sa curiosité pour le contenu de l'ordinateur de Quenarau était donc telle qu'elle envisageait y compris de partager ma couche. Bizarre, bizarre, il me faudra la jouer fine.

 

- Tu me trouves comment ? Minauda-t-elle.

- Craquante.

- Ben, embrasse-moi !

- Humm !

 

Nos bouches se collent, je me fais peut-être des idées mais j'ai quand même l'impression qu'elle se force, du moins au début, car après elle se laisse faire. Ça m'excite tout ça... Une irrésistible envie de l'emmener au plumard m'assaille. Je lui pelote les seins, mais elle se dégage :

 

- Tu embrasses bien ! Dit-elle.

- Hé, hé, attends donc la suite.

- D'accord pour la suite, mais là j'ai une envie folle de savoir ce qu'il y a sur le disque de l'autre zouave.

 

Ben voyons !

 

Alors on s'est mises à regarder le machin. Déception ! Grosse déception ! Rien ! Rien à voir ! Enfin presque rien ! Je fais semblant d'être idiote, et je fais défiler tout ça n'importe comment : Des circulaires administratives, des relevés météos... Bref rien d'excitant. Je sens Najelle très déçue... J'ai uniquement remarqué au passage un tout petit fichier texte non classé avec trois noms et un truc qui ressemble à une coordonnée géographique, l'un de ces trois noms est celui du journaliste Oscar Farmer… mais je garde l'information pour moi.

 

- On laisse tomber, il n'y a rien ! Finit par admettre Najelle.

 

Super ! Voilà qui m'arrange et je regarderai mieux une fois qu'elle sera partie.

 

- Euh, tu peux m'envoyer une copie de tout ça chez moi ? Reprend-elle.

 

Alors là je ne comprends plus, pourquoi me demande-t-elle une chose pareille ? Ça n'a aucun sens, à moins qu'elle ne soit beaucoup moins conne que supposé... Et que tout comme moi elle espère qu'espionner Quenarau lui rapporte quelque chose ?

 

- Mais pourquoi faire ?

- Comme ça, ça m'amuse !

- Non !

- Bon alors je m'en vais, me déclara-t-elle.

- Sans payer ta dette ?

- Si tu m'envoies les fichiers chez moi, je veux bien rester. Comme ça on regardera ces trucs chacun de notre côté, et on s'appellera pour se dire ce qu'on aura découvert, chacune dans notre coin.

 

Tu parles ! Mais je viens d'avoir une petite idée...

 

- Bon, c'est d'accord, approche-toi !

 

J'approche mes lèvres des siennes, fait tourbillonner ma langue. Elle a plus de répondant que prévue, c'est bon signe. Je lui pelote les seins comme tout à l'heure.

 

- Je savais bien qu'ils seraient un jour pour moi, tes nénés. Allez montre-moi tout ça !

 

Najelle enlève son haut dévoilant une superbe paire de seins bien galbés aux tétons arrogants.

 

- Ils te plaisent ?

- Ce sont des merveilles !

 

J'entrepris de porter mes lèvres à ces magnifiques fruits offerts.

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- Ne suce pas trop fort !

- Bon, tu ne vas pas commencer à faire ta jeune fille.

- C'est que je n'ai pas l'habitude !

- Tu ne te fais jamais sucer les tétons !

- Si, mais pas par une femme !

- Et qu'est-ce que ça change, une bouche, c'est une bouche !

- Je sais, mais c'est psychologique !

- Ferme les yeux, ce sera moins psychologique !

 

Bon, je suis un peu partagée quand même, d'un côté elle me semble lourde à déniaiser, manifestement le fait de faire des trucs avec une femme lui provoque des blocages en série, mais d'un autre côté sa beauté m'excite. Je lui suce donc ses tétons, en augmentant progressivement ma pression, je me régale, mais elle ne réagit pas.

 

Je me déshabille à mon tour. Elle me regarde, c'est plus de la curiosité que de la concupiscence.

 

- Je te plais ou pas ?

- C'est pas mal !

- Ben reste pas comme ça, caresse-moi, fais quelque chose !

 

Elle avance timidement sa main vers mon sein, je suis sûre que c'est le premier nichon de femme qu'elle ose tripoter.

 

- Je préférerais que ce soit toi qui t'occupes de moi ! Finit-elle par me dire.

- C'est comme tu le sens, allez viens sur le lit !

 

Elle a donc choisi d'être passive, on va donc faire avec, et puis tout cela va rester classique, il est sans doute hors de question que je dévoile mes petits jardins secrets à base de domination très soft et autres jeux très humides.

 

Elle s'est allongée sur le dos ! Mon dieu ! Quelle paire de fesses. Ma bouche les embrasse. Que c'est doux, que c'est excitant ! Je lui malaxe un peu tout ça, ose écarter les sillons afin de découvrir son bel œillet brun, mais ne me risque pas à m'y aventurer, je n'ai pas envie qu'elle se bloque.

 

Je la caresse partout, les bras, les épaules, le dos, les cuisses, les pieds… Ils sont bien jolis ses pieds et puis cette petite fantaisie n'a aucune connotation négative, je me mets donc à lui lécher les panards. Elle est quand même surprise quand je me mets à lui sucer les orteils.

 

- Tu fais quoi ?

- Ben, tu vois, j'embrasse tes doigts de pieds !

- C'est nouveau ?

- Non pas vraiment, ça t'embête ?

- Ça ne m'embête pas, ça me chatouille !

 

Quelle chieuse ! Alors d'accord, retour aux fesses, au moins là elle ne dit rien, et quand j'en ai marre, je lui demande de se retourner.

 

Je lui embrasse de nouveau ses tétons, ils dardent sous ma langue, mais malgré tout Najelle reste froide ! Je descends un peu, lui caresse le ventre, lui chatouille le nombril par pure provocation. Et là, dilemme : Ou bien, je descends vers son sexe et commence à lécher tout ça, ou alors je me retourne ? Ou encore me mettre en soixante-neuf, elle devrait ainsi, si elle n'est pas trop nunuche, me rendre la politesse.

 

Finalement, j'opte pour un compromis (un con promis), je glisse entre ses cuisses et ne me retournerai qu'ensuite. Je lui écarte délicatement les lèvres et dévoile son petit trésor tout rose vers lequel ma langue s'en va fureter. Je guette sa réaction : pas de réaction, elle a choisi de fermer les paupières et sans doute de penser à autre chose. Ça devient désespérant, mais pas au point de couper mes envies. Je continue à lécher de plus belle, puis j'attaque son clito. Quelques coups de langue, quelques mouvements de lèvres, et le miracle s'accomplit : Mademoiselle pousse enfin un soupir de plaisir, son sexe se lubrifie, je continue…

 

- C'est bon ?

- Oui !

 

Alors je continue. Je suis quand même contente de lui donner du plaisir, si au moins ça pouvait la débloquer ! Je l'excite encore un petit peu, puis je me dis que moi aussi, j'aimerais avoir ma part de plaisir et je me retourne en position de soixante-neuf. J'attends pour continuer qu'elle colle sa bouche sur ma chatte. Manifestement, elle bloque. Alors je me remets à la lécher, puis je lui dis :

 

- Fais-moi pareil !

- J'ai peur de mal faire !

- Faut bien commencer un jour ! Lance-toi, je te guiderai.

 

Effectivement c'est un peu n'importe quoi, mais quelques mots de ma part suffissent pour la corriger et elle me lèche maintenant le clito sinon de façon géniale, du moins de façon correcte. Comme quoi elle n'est pas si nunuche qu'elle en a l'air !

 

Et là, il m'arrive un truc de folie, le fait de l'avoir déniaisée (juste un peu) a démultiplié mon excitation, et voilà que je me mets à partir comme une damnée, criant ma jouissance à qui voudrait bien l'entendre.

 

Elle n'en revient pas, Najelle, je la félicite, lui roule un patin qu'elle accepte sans fougue excessive, mais sans recul, puis repart au milieu de ses cuisses. Je m'évertue à l'exciter, elle réagit, mais sans doute pas assez, au bout d'un quart d'heure, je me repose un peu la langue, la caresse un peu, puis recommence, le clito ne tarde pas à réagir de nouveau, les soupirs de Najelle deviennent plus francs, plus rapprochés, de plus en plus rapprochés, je sens que ça vient, je maintiens la pression et ça y est : elle éclate, elle crie, elle a les cuisses toutes mouillées, je les lèche un peu puis m'en vais quémander un nouveau bisou. J'adore les bisous.

 

On reste enlacées un moment comme les deux vielles complices que nous ne sommes pourtant pas. Elle ose à présent me caresser un peu mais pas trop longtemps. Manifestement elle est crevée et peut-être un peu perturbée. Elle ne tarde pas à s'endormir dans mes bras.

 

Super, elle ronfle, je me précipite vers mon ordi et je déplace le petit fichier texte dans une autre clé de stockage. Puis mine de rien je retourne m'allonger à ses côtés.

 

Au bout de dix minutes, je la secoue un peu.

 

- Oh ! Najelle tu t'es endormie ! Tu veux rester coucher là ?

- Oh ! La la, tu m'as crevée, toi, mais je vais rentrer...

- Tu veux prendre une douche ?

- Non, je me rhabille et je file ! Tu m'envoies les fichiers.

- O.K., je te les enverrais tout à l'heure.

- Si tu pouvais le faire tout de suite ?

- Qu'est-ce que ça change ?

- Ça ne change rien, mais autant que les choses soient carrées entre nous, j'ai fait ce que tu attendais de moi, maintenant à toi de me rendre la politesse.

 

Très bien jouée, mais j'ai mieux joué qu'elle en enlevant le seul fichier éventuellement intéressant. Toute son attitude montre qu'elle sait très bien ce qu'elle fait !

 

- J'espère que ça n'a pas été une corvée quand même ? Lui lançais-je

- Pas du tout, c'était une très bonne expérience. Tu ne m'as pas converti pour autant, mais à l'occasion, je recommencerais...

 

Sven Anderson

 

- Arrête de me tripoter la bite pendant que je pilote ? Indiqua Sven Anderson à Vera, sa jolie coéquipière blonde.

- Qu'est que ça peut faire, tu es en automatique !

- Plus maintenant !

- J'ai envie ! Tu ne veux pas que je te suce ?

- Tu as toujours envie !

- Plains-toi ! Hum, ta bonne queue dans ma bouche et après tu me la foutrais dans le cul !

- Vera, calme-toi !

- Bon d'accord, je me calme ! Tu fais quoi avec ta radio ?

- J'essaie de contacter Bert Clarke, il m'a envoyé un message ce matin, en me disant qu'il avait rencontré des martiens, le pauvre, il est devenu complètement fou, je l'ai envoyé promener, mais je me dis que j'aurais dû agir plus intelligemment, le problème c'est que je n'arrive plus à le joindre !

- Il fait la gueule ?

- C'est pas ça, j'ai comme l'impression que la radio de sa barge ne fonctionne pas !

 

Sven décida de se rendre sur les lieux indiqués par son collègue, ce n'était pas très loin, et il y fut rendu en moins d'une heure.

 

La tentative de contact n'aboutit toujours pas, il fait des cercles concentriques au-dessus de la zone indiquée, avant, de ses yeux stupéfaits, d'apercevoir l'épave :

 

- Merde ! Sa barge a explosé !

 

Ils descendirent, examinèrent les débris et conclurent rapidement que l'engin devait être vide au moment de l'explosion.

 

- Mais alors, où ils ont passés ? S'interroge Vera

- Je vais essayer de le contacter sur son numéro individuel.

- Et pourquoi tu ne l'as pas fait avant ?

- Mais, ma petite Vera adorée de mon cœur...

- Oh !

- Les radios individuelles n'ont qu'une portée limitée, un kilomètre au maximum !

- Mais bien sûr, où avais-je la tête ?

 

Un quart d'heure plus tard, Bert, prévenu, allait au-devant d'eux.

 

- Tu es seul, il est arrivé quelque chose à Kazuko ?

- Non, non, elle va bien, on a trouvé une espèce d'abri, venez, je vais vous montrer… mais surtout ne paniquez pas, vous allez voir de drôles de choses !

- Des martiens ? Raillât Sven.

- Surtout, ne vous laissez pas impressionner ! Ils vont nous laisser passer, faites comme si vous les aviez pas vus, il n'y a aucun danger.

 

Vera et Sven suivirent leur collègue tout en nourrissant de graves inquiétudes sur sa santé mentale. Et bientôt les quatre prospecteurs furent réunis dans l'abri aménagé.

 

Quelques minutes plus tard :

 

- Ça fait drôle quand même ! Déclara Vera, vous auriez pu nous prévenir. C'était quoi ces trucs ?

- On vous avait prévenu… C'est toute une histoire, on va vous expliquer... Bon, on a de l'oxygène pour plusieurs semaines, mais on n'a pas trouvé le moyen de le transférer dans les bouteilles individuelles. Elles sont presque vides, c'est pour ça que j'ai laissé Kazuko ici.

- Bon, on vous ramène ? Proposa Anderson.

- Il y a deux trois trucs que je voudrais emporter, j'ai peur que Quenarau fasse bombarder le site.

- Hein ? Mais pourquoi ferait-il ça ?

 

Alors Bert et Jenny racontèrent les contacts radios qu'ils avaient eus avec leur chef, les bizarreries concernant la situation sous le dôme qu'Oscar Farmer n'avait pas confirmées, la demande de rentrée, puis de changement de cap, puis l'explosion.

 

- Ça alors ! Cela voudrait dire que ce site est classé top secret, mais de là à faire sauter votre barge...

- On a un appel prioritaire sur la radio de la barge ! Coupa Vera

- Je prends… Oui monsieur Quenarau, on recherche la trace de Bert et de Kazuko, nous n'avons plus de nouvelles. Mentit-il par prudence en branchant le haut-parleur.

- Ils ont eu un accident inexplicable, il se passe des choses étranges dans cette région, vous allez devoir rentrer d'urgence.

- C'est vraiment nécessaire ?

- C'est un ordre, Anderson !

- Bon, alors on arrive !

- Vous êtes en vol ?

- Non ! On a fait un petit arrêt technique.

- Vous pouvez redécoller dans combien de temps ?

- Disons dix minutes !

- Vous ne pouvez pas faire plus vite ?

- Ben non !

- OK ! Prévenez-moi quand vous serez embarqués !

 

- Viens Vera, on y va ! Décida Sven devant les deux autres prospecteurs incrédules.

- Mais c'est du suicide ! N'obéissez-pas ! s'écria Bert.

- Arrêtez la parano. Mais on va bien voir, je vais programmer la barge en automatique avec retour, à mon avis il ne va rien se passer… et après je vous ramènerai.

 

- Monsieur Quenarau, nous sommes en vol ! Mentit Sven juste avant de la faire décoller.

- OK, Dirigez-vous par le nord-nord-ouest, maintenez cette position pendant vingt minutes, puis rentrez !

- OK !

 

à suivre

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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Lundi 4 juin 2012 1 04 /06 /Juin /2012 18:35

Trente et un chameaux

par Lena Van Eyck

 

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Préambule

 

J'avais perdu ce texte tapé à la machine à écrire au milieu des années 1980. Le récit est authentique, il m'a été narré oralement par Carole, j'en avais simplement fait une transcription littéraire dans le style épistolaire, (le récit parlé et le récit écrit n'obéissant pas forcement aux même règles). Je l'avais proposé à une revue qui publiait des "lettres érotiques" et qui ne l'a pas retenu. Je l'ai retrouvé… dans mon fouillis…

 

Bonjour Léna

 

Comme convenu je te raconte par le détail cette étrange "cérémonie" à laquelle j'ai participé il y a quinze jours dans le Loir et Cher chez Jean-Pierre.

 

Jean-Pierre avait loué mes services du début de la soirée jusqu'au lendemain midi. Il m'explique que ce soir, le thème sera le marché aux esclaves et que les invités pourront nous acheter suivant le principe de la vente aux enchères !

 

Ça ne va pas la tête, je ne suis ni un objet ni une bête de foire ! J'émets donc une vigoureuse protestation et fait part à mon hôte de mon intention de ne pas rester.

 

Je le connais bien, Jean-Pierre, si je décide de partir, il fera la gueule mais respectera ma décision.

 

Il m'explique quand même en long et en large que tout cela n'est qu'un jeu, que parmi les invités il y aura Machin, Truc et Bidule que je connais déjà et qui sont des gens très respectueux, bref, il m'embobine et ajoute, que le montant de l'enchère me reviendra intégralement. Ce dernier argument fut bien sûr décisif.

 

- Tu auras peut-être droit à quelques coups de cravaches. Ajoute-t-il.

- Du moment que ce n'est pas trop fort et qu'on ne me marque pas…

 

En attendant le début des hostilités, je me remaquille et discute avec les autres filles, il y en a deux que j'avais déjà croisé, je fais connaissance avec les trois autres. Nous serons six esclaves.

 

Jean-Pierre a réuni un casting de folie : imaginez : une blonde, une rousse, une blackette, une beurette, une asiatique... Et moi, grande brune à la peau claire.

 

Il nous fait mettre en tenue, saroual blanc ridicule pour le bas, voile transparent pour le haut, ça c'est très joli, chacune à sa couleur, jaune, rose, parme, vert, blanc, le mien est bleu. On se ceint la taille avec une ceinture de danseuse du ventre, le machin doré avec plein de chapelets de perles et de médailles qui en dégringolent, tout ça en toc, faut pas rêver non plus !

 

Vers 20 heures, ça commence, on nous fait monter sur une petite estrade d'environ 50 centimètres de haut dissimulée derrière un rideau rouge.

 

Une estrade dans un appartement ? Et oui, il parait que ça se loue. Certains riches bourgeois se payent parfois un concert privé d'un grand interprète classique, (ceux-ci sont donc aussi putes que nous !) Evidemment avec une estrade, c'est plus classe. J'ignorais toutes ces choses avant de venir, j'en ai appris beaucoup au cours de cette soirée !

 

Le rideau se lève ! Je manque de pouffer de rire, j'ignorais que les invités de Jean-Pierre devaient respecter un dress-code. En fait tout ce beau monde s'est passé un keffieh sur la tête à la façon des bédouins. Nous faisons toutes un joli sourire au public : que des hommes à l'exception d'une femme qui est venu avec son mari. Ils applaudissent. J'ignorais qu'on applaudissait les esclaves avant de les acheter ! Je reconnais quelques visages, des amis de Jean-Pierre. Sa bande ! Je reconnais aussi un animateur de télé bien connu, c'est lui qui s'est fait accompagner de sa femme. Ce mec est, dit-on, bourré de fric.

 

Puis commence la présentation. Musique ! Des mélopées orientales comme il se doit ! Chacune doit se déshabiller, se déhancher et s'exhiber pendant la durée du morceau de musique, soit à peu près trois minutes, à la fin on annonce son prénom, et après, zou on passe à la suivante. Pendant mon propre show, je me souviens d'un truc qu'on m'avait appris quand j'étais strip-teaseuse et entraîneuse, je me choisis une cible dans l'assistance et je ne le quitte pas des yeux. Pourquoi pas le mec de la télé ?

 

Après cela vint la séance de pelotage. Jean-Pierre, lui aussi coiffé d'un torchon de cuisine à la manière de Yasser Arrafat, prit la parole :

 

- Ces demoiselles vont maintenant passer parmi vous, pendant cinq minutes, pas une de plus, vous allez pouvoir tâter la marchandise...

 

Il a bien dit "tâter la marchandise" ! Effectivement, on descend de l'estrade et tout le monde s'agglutine autour de nous. Festival incontrôlé de mains baladeuses, qui me fait demander s'il s'agit d'êtres humains ou bien de poulpes ! Et que je t'attrape un sein, et que je te tripote le cul, et que les mains sur la chatte tentent d'aller plus loin qu'il conviendrait.

 

- On reprend tous nos places !

 

Pas trop tôt, ces cinq minutes furent franchement pénibles.

 

Arrive alors une secrétaire équipée d'un carnet de notes, la quarantaine, lunettes à grosses montures, cheveux noir en chignon, tailleur noir, (tiens, elle n'est pas déguisée, celle-ci !) pas mal, elle distribue un bout de papier et un crayon à chaque invité.

 

- Voilà, précise Jean-Pierre, les filles vont se présenter à nouveau pour qu'il n'y ait pas de confusion, puis vous aller les noter de 0 à 5, on additionnera tout ça et on commencera les enchères avec celle qui aura eu la note la plus basse.

 

Pendant que ces messieurs dames peaufinent leur bulletin de vote, Jean-Pierre et la secrétaire nous font passer chacune la tête et le visage dans un carcan. Ainsi affublées, notre hôte, qui s'est équipé d'une cravache nous examine une par une, nous fait se retourner et distribue des coups de cravaches. Je remarque que la petite asiatique y échappe, elle a dû dire qu'elle n'aimait pas ça et Jean-Pierre en tient compte ! Un bon point pour Jean-Pierre, malgré le fait que ce salaud prenne un plaisir évident à me faire rougir le cul.

 

Ensuite il nous fait mettre toutes à genoux en rang d'oignons. Le spectacle à l'air de plaire particulièrement à un type au premier rang, le visage tout rond et tout rose, le nez trop petit… un petit, non plutôt un gros cochon car il a sorti au grand jour son engin reproducteur et se masturbe hardiment. Il aurait tort de se gêner, c'est bien une soirée sexe, non ?

 

La secrétaire ramasse les bulletins et s'en va les compiler dans un coin de l'estrade sur une chaise, puis donne les résultats à Jean-Pierre qui les regarde à peine, je suis persuadé que c'est truqué, mais quelle importance ?

 

- Mesdames Messieurs, nous allons procéder dans quelques instants à la vente de ces demoiselles, mais avant j'ai un petit gadget à vous proposer ! Si le gadget veut bien s'avancer.

 

Le gadget est une espèce de pâtre grec frisé comme un mouton et ma foi, assez joli garçon, il est complétement nu et glabre, il salue l'assistance qui lui répond par ce qu'il est convenu d'appeler des mouvements divers.

 

A mon avis, Jean-Pierre dont je sais les tendances bisexuelles, a voulu faire une sorte de clin d'œil à ses invités, mais je me trompais, ce n'était pas tout à fait ça…

 

Mesdames Messieurs, si quelqu'un en veux, il est à vendre ! Je rappelle que les enchérisseurs éventuels ont le droit de tester tous les produits proposés…

 

"Les produits !" On est des "produits !"

 

… pendant seulement trois minutes et ensemble. Le test n'est pas gratuit, il coûte un demi-chameau qui ne sera remboursé que si vous emporter la mise !

 

C'est quoi cette nouvelle monnaie : le chameau ???

 

- La mise à prix est de 5 chameaux, qui veux tester la marchandise ?

 

Deux mains se lèvent ! Je n'aurais pas cru ! Le premier est une espèce de type taciturne avec une barbe mais sans moustache ce qui lui donne un air de professeur Mortimer, l'autre (et là je suis sur le cul) est la dame accompagnant le type de la télévision.

 

Ils montent tous les deux sur l'estrade, la dame commence à caresser le pâtre grec de façon assez soft, Mortimer, lui, se met à lui peloter les fesses tandis que Jean-Pierre passe derrière et lui administre un coup de cravache sur les cuisses suivi d'un ordre sec.

 

- Suce !

 

Pâtre grec s'agenouille se demandant par qui il doit commencer, mais Mortimer décide à sa place, sortant sa bite et la lui fourrant dans la bouche. Ça devient chaud tout ça !

 

- Et si vous échangiez vos rôles ? Leur propose la femme.

 

Pâtre grec se relève alors, et sans hésiter une seconde, Mortimer s'empare de sa queue et la suce. Pendant ce temps la femme roule un patin au bel éphèbe.

 

- Le test est terminé ! 5 chameaux ! Qui le prend le gadget pour 5 chameaux ?

- Moi ! Dit la femme.

- Quelqu'un veut surenchérir ! Monsieur peut-être ?

- Non, ça m'aurait intéressé, mais galanterie oblige, je le laisse à madame. Répond Mortimer.

- C'est très gentil je vous revaudrais ça ! En fait c'est un cadeau pour mon mari !

- Vous m'en direz tant ?

- Je vous en dirais peut-être plus tout à l'heure.

Gerome_Selling_Slaves.jpg

 

Arrive le tour de Martine la rousse.

 

- Il fallait bien une dernière, c'est elle, mise à prix 5 chameaux. Qui est intéressé ?

- Moi, intervient un grand binoclard.

 

C'est le seul. Jean-Pierre l'interpelle quand il monte sur scène.

 

- Prenez cette cravache et donnez-lui en dix coups, ça lui apprendra à être la dernière !

 

Et tandis que les coups cinglent, j'aperçois que la dame de la télé, son mari et le pâtre ont reculé de deux rangs afin de s'installer tous les trois, le pâtre au milieu, pour une bonne partie de tripotage.

 

Il n'y a pas eu de surenchère, grand binoclard a emporté le lot pour 5 chameaux et je ne sais toujours pas la valeur d'un chameau !

 

Ensuite ça devint routine, la beurette dut sucer trois hommes qui firent monter les enchères à 15 chameaux. Beurette vendue ! La blackette eut quatre hommes autour d'elle et ne savait plus où donner de la tête. L'un deux était gros cochon, il emporta la mise à 18 chameaux. Au tour de l'asiatique, cette fois c'est cinq hommes qui montent sur l'estrade, mais je viens de comprendre que certains trichent, ils payent le prix du test mais ne renchérissent pas. 11 chameaux seulement pour l'asiatique.

 

Reste à vendre : la blonde Karita, un véritable canon et moi-même.

 

- Voici Carole, mise à prix 10 chameaux !

 

Et hop en voilà cinq sur scènes autour de moi, je ne comprends pas que Jean-Pierre, ne pénalise pas les tricheurs. Il y a parmi les testeurs, le gars de la télé qui n'a pas participé aux tests précédents, je me fais un plaisir de le sucer mieux et plus longtemps que les autres.

 

- 10 chameaux, qui dit mieux ?

- 11 chameaux ! Tente un petit rondouillard

- 12 chameaux ! Tente un troisième

- 13 chameaux ! lance un quatrième

- 14 chameaux ! Répond le gars de la télé

- 15 chameaux ! Reprend le premier.

 

Moi je préfère le gars de la télé, et comme j'avais commencé à le faire tout à l'heure j'essaie de fixer son regard.

 

La bataille fait rage, il ne reste plus que le rondouillard et le gars de la télé

 

- 28 chameaux ! Lance rondouillard

- 29 ! Répond Télé

- 30 ! Reprend l'autre du tac au tac.

 

- 30 chameaux ! 30 chameaux ! Qui dit mieux ?

 

Télé se tait, je le regarde de nouveau dans les yeux lui fait un sourire enjôleur.

 

- 31 chameaux ! Finit-il par lâcher.

- 31 chameaux ! 31 chameaux ! Qui dit mieux ? Personne ! Adjugé vendue ! Vous pouvez venir chercher votre achat.

 

Télé me prend par la main et me conduit au troisième rang où Madame et le pâtre continuent de se tripoter.

 

La belle Karita n'eut qu'un seul amateur qui la rafla à 10 chameaux, le montant de la mise à prix. Ce qui prouve bien l'idiotie de ce système de vente puisqu'une fille dix fois plus belle que moi a donc été estimée trois fois moins…

 

Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises. Jean-Pierre reprit la parole.

 

- Je vois que tout le monde n'a pas été servi…

 

En fait c'était faux, je me suis aperçue après que les gens misaient en groupe, tout le monde étaient donc servi même si certains groupes étaient mieux servis que d'autres

 

- …J'ai, continua-t-il, quelques articles en solde. D'abord Marie-Claude, la secrétaire, je n'en ai plus besoin, elle a tenu les comptes de façon méticuleuse et il faudra messieurs dames avant d'aller batifoler, passer à la caisse. Marie-Claude, retirez ce tailleur ridicule, que l'assistance puisse voir votre cul !

- Bien sûr, monsieur !

 

Pas si mal à poil, la mature ! Trois types virent se faire sucer et elle eut l'air de se débrouiller fort bien. Vendue 15 chameaux après une petite enchère, mieux que Karita !

 

- Et maintenant, la dernière surprise, je reviens de suite.

 

Jean-Pierre revint avec une femme nue, tenue en laisse et se déplaçant à quatre pattes.

 

Murmures dans la salle, certains savent de qui il s'agit : c'est sa femme. Vendue 20 chameaux après qu'elle eut sucé quelques bites !

 

Cette fois la vente est finie. Jean-Pierre nous refait un laïus que je n'entends pas étant occupé à doigter le cul de Madame télé, on ne peut pas tout faire à la fois !

 

Mes mouvements de doigts n'empêchent pas ma "propriétaire" d'interpeller Mortimer qui se radine.

 

- J'ai apprécié votre geste tout à, l'heure, si vous voulez maintenant vous joindre à nous, nous vous accepterons bien volontiers.

- J'avais un autre plan, mais je crois que je vais accepter le vôtre.

 

Je ne raconterais pas la partouze par le détail, d'abord parce que ce n'était pas l'objet de cette lettre, ensuite parce qu'elle n'a pas vraiment tenu ses promesses.

 

Disons qu'au départ les trois hommes se sont mélangés, sucés, pénétrés de façons diverses et variées pendant que Madame s'occupait de ma personne (et vice-versa). Les sexes ont ensuite finit par se mélanger à leurs tours, mais une heure après les hommes étaient amorphes, et madame télé avait un petit creux, on est donc redescendu où un excellent buffet (oriental, bien sûr !) nous attendait tous.

 

Curieuse expérience, le fantasme est masculin, la façon dont il fut traité l'est peut-être encore plus. Alors qu'est-ce que j'en pense vraiment, je n'ai pas eu la réponse tout de suite, refusant de l'admettre.

 

Au-delà du business, cette soirée a eu quelques côtés un peu amusants, d'autre franchement pénibles (le pelotage collectif), mais ce que j'en ai retenu c'est que quand deux hommes se sont battus pour moi à coup d'argent afin de me posséder (si peu en réalité), j'en ai ressentie une grande fierté, Je me suis dit : "ma grande, tu es si désirable que des hommes sont prêt à payer très cher pour t'avoir !" à ce point que si un jour on me propose de nouveau une telle expérience, j'accepterai sans hésiter.

 

Je t'embrasse très tendrement.

 

Carole"

 

Deux précisions :

 

1) La loi française est ainsi faite que même s'il s'agit d'un cadre privé, même s'il s'agit de rapports entre des adultes consentants, même si les organisateurs n'ont rien touché du montant des enchères, l'organisation d'une telle mise en scène tombe sous le coup des lois réprimant le proxénétisme. Absurdité, quand tu nous tiens !

 

2) Carole ne m'a jamais précisé à combien équivalait un chameau, mais la somme qu'elle a récoltée devait être coquette, elle s'est offert une croisière avec !

 

Léna Van Eyck, 1985 et 2012

 

Le tableau "Vente d'une esclave à Rome" est de Jean-Léon Gérôme (1824-1904)

 

PS : On m'a reproché que ce petit texte était de loin inférieur à d'autres choses que j'avais écrites. J'en suis bien consciente. Mais j'ai aussi le droit de m'amuser !

 

 

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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