Léna Van Eyck

Samedi 4 juin 2016 6 04 /06 /Juin /2016 17:17

Le livre de Mars par Léna Van Eyck

2 - Le blogueur de Mars

OphirChasma

 

Quenarau

 

"- L'action que vous êtes en train d'entreprendre aura pour résultat la destruction de la barge XV4506. Confirmez-vous cet action ?"

"- Oui"

"- Veuillez saisir de nouveau votre matricule et votre code secret"

 

Quenarau tapa les codes qu'il avait lui-même introduit dans le serveur, ce n'était pas les siens, c'était celle d'un utilisateur inventé de toutes pièces mais muni des mêmes pouvoirs que lui.

 

"- Attention dernière confirmation avant procédure de destruction, aucune possibilité de revenir en arrière si vous choisissez "oui"

"- Oui"

 

Quenarau s'épongea le front, effaça le journal de son ordinateur, s'en alla boire un verre d'eau et pisser un coup.

 

Sven Anderson (2)

 

Sven et sa coéquipière revinrent livides au refuge !

 

- Notre barge a sauté ! Je peux vous le dire maintenant, je ne vous croyais pas, j'ai eu tort et nous voilà dans de beaux draps !

- On va s'organiser, on peut survivre sans doute plusieurs semaines… On n'a pas perdu notre temps depuis notre arrivée, il y a un ordinateur, un modèle un peu canonique, mais le mec qui a construit cet abri notait tout y compris le mode d'emploi des appareils. Il faut fouiller un peu partout, il y a peut-être une radio à grande puissance, sinon on peut regarder s'il y a de quoi en bricoler une.

- OK, on va s'y mettre tout doucement, mais pour l'instant je suis un peu groggy ! Répondit Sven.

 

Il se débarrassa de son équipement individuel. Vera fit de même.

 

- On ne va pas avoir beaucoup de loisirs, ici, constata Bert, pas d'alcool, et la bouffe, ce ne sont que des biscuits dégueulasses...

- Reste le cul ! Plaisanta Vera.

- Oui, mais je vous dis pas l'intimité, vous assez vu comment sont installés les lits, on se croirait dans un wagon couchettes.

- C'était prévu pour combien ce truc ?

- Six je crois !

- Bon, on fait quoi, là tout de suite ? Relança Vera !

- Que voudrais tu qu'on fasse ? demande Bert.

 

Alors Vera apostrophe Kazuko, la belle eurasienne :

 

- Et si on s'amusait à chauffer les mecs ?

- Humm… je suis partante, je me demande s'il n'y a pas des trucs aphrodisiaques dans cet oxygène. Je me sens toute chaude. On leur fait un petit spectacle ?

- Il n'y a rien dans l'oxygène, par contre il est mal dosé, il y en a trop !

 

L'eurasienne s'approcha de Vera, leurs bouches se collèrent et elles ne tardèrent pas à se lancer dans un interminable patin d'enfer.

 

- Vous pourriez sortir vos bites, les mecs, nous aussi on aime bien le spectacle.

- Faut peut-être pas exagérer, Répondit Bert, il faudrait autre chose pour nous exciter, pour l'instant il n'y a rien à voir !

- Ah, bon ? On n'est pas mignonnes quand on se fait des bisous ?

- Si, mais vous pouvez faire mieux !

- Quoi par exemple ? Minauda Kazuko.

- Mettez-vous à poil ! Proposa Bert.

- Ah la, la, ils veulent tous voir nos nichons, il n'y a pas que les nichons dans la vie !

- Non, il y a le cul, aussi ! Intervint Sven, soudain intéressé par la conversation.

 

Vera se tourna vers l'eurasienne :

 

- On fait quoi ?

- On va enlever le haut, tout doucement sans se presser.

 

Kazuko enleva sa combinaison sans aucun protocole érotique, se retrouvant en petite culotte et soutien-gorge.

 

- Vas-y Vera, enlève moi le soutif, mais fait bien durer le plaisir !

- Humm, on va commencer par baisser ces petites bretelles, pour bien dégager tes belles épaules, humm, je vais les embrasser ces petites épaules, elles sont craquantes, tu aimes que je t'embrasse les épaules ?

- J'aime tout ce que tu me fais !

- Voyons voir ce qu'il y a là-dedans ! Dit-elle en pelotant les seins par-dessus le tissu du soutien-gorge. Oh, mais je sens un petit téton qui pointe ! Je crois que je vais le pinçouiller.

 

Elle le fit, provoquant un soupir de satisfaction de l'eurasienne.

 

- Attends, je vais passer en dessous !

 

Vera remit les bretelles en place, puis se plaçant derrière l'eurasienne, elle défit d'abord l'agrafe, avant d'empaumer les seins en passant sous le tissu. Elle caressa les globes et pinça de nouveau les tétons. Les deux hommes ne voyaient pas grand-chose mais la scène était néanmoins fort excitante.

 

Enfin Vera retira le soutien-gorge, elle se pencha sur sa complice et le lui suça longuement le téton et l'aréole.

 

- Alors les mecs, ils, vous plaisent mes nichons ?

 

Sven répondit d'un geste approbateur, Bert lui, les connaissait déjà !

 

Vera enleva à son tour sa combinaison, elle avait des seins beaucoup plus lourds que l'eurasienne. Il n'était pas opportun de se contenter d'une simple inversion des rôles. Elle demanda donc à Kazuko de la laisser seule, le temps de faire son petit numéro.

 

Elle dégrafa son soutien-gorge face aux hommes, mais ne l'enleva pas. Elle se retourna, exhibant un dos joliment dessiné en envoyant valser cette fois le sous-vêtement de l'autre côté de la pièce.

 

Elle entama alors une série de trémoussements en orientant son corps d'abord de trois quarts afin de ne dévoiler aux hommes que l'arrondi extérieur des seins, puis en augmentant progressivement l'angle de vision, pour finir face à face sans cesser son déhanchement.

 

Elle stoppe d'un coup ! Invite Kazuko à lui sucer les tétons, ce qu'elle accomplit avec empressement.

 

- Alors, vous les sortez vos bites ? Si elles ne sont pas toutes raides après tout ça, moi, je ne sais plus quoi faire !

 

Sven retire alors sa combinaison, puis le reste, se retrouvant à poil et la queue au garde à vous. Bert l'imite aussitôt.

 

- On fait quoi ? On les chauffe encore ou on s'occupe d'eux ? demande l'eurasienne.

- On les chauffe encore un peu, ça m'amuse !

 

Les deux femmes retirent prestement leur culotte, elles se pelotent et s'embrassent, à un moment l'eurasienne vient écarter la chatte de Véra qui se tient à un mètre devant Bert. Ce dernier n'en peut plus et tente de lui attraper les cuisses, la fille se recule un peu.

 

- Tss, tsss, ce n'est pas encore le moment ! Dit-elle, mais par contre vous avez l'autorisation de vous branler !

- Je préférerais une petite pipe ! Objecte Bert

- Patience, patience, ça va venir, mais pour l'instant branlez-vous, ça va nous exciter de vous regarder.

 

Les deux hommes commencent alors à s'astiquer leur sexe !

 

- Mais non pas comme ça ! Chacun doit prendre la bite de l'autre ! Intervient Vera.

- Ça va pas, non, je ne suis pas homo ! Objecte Bert.

- On ne te demande pas d'être homo, on te demande de nous exciter ! Répond Vera, complètement déchaînée !

- Si ça leur fait plaisir ? Consent Sven, Je peux ?

 

Bert se rendant compte qu'il est en minorité et ne voulant pas passer pour un rabat-joie accepte la main de Sven sur sa bite. Il se fait un peu violence pour lui rendre la pareille, mais finit par le faire.

 

- Regarde comme ils sont mignons, les bonhommes ! Rigole Véra.

- Tu crois qu'ils seraient capables de se sucer ! Demande Kazuko.

- Mais bien sûr, ils ne vont pas se dégonfler quand même ! Qu'est-ce que tu en penses, Sven ?

- Juste un peu alors !

- D'accord, juste un peu !

 

Bert fait une drôle de tête ! Afin qu'il ne débande pas Vera lui fiche ses gros nénés sous le nez pendant que Sven se penche pour lui sucer le sexe. Comme prévu, ce dernier ne s'y attarde pas trop.

 

- A toi de sucer Sven ! Maintenant demande Vera à Bert.

- Non !

- Si tu le fait tu auras le droit de m'enculer ! Argumente la belle blonde.

- Je suis incapable de faire ça !

- Tu n'en sais rien, tu n'as jamais essayé !

- Pas envie d'essayer !

- Je vais t'aider, approche ta bouche de sa queue !

- Non !

- Comment, non, tu n'as pas envie de me bourrer le petit trou, regarde mes fesses comme elles sont belles !

- Sorcière !

- Allez approche-toi de sa queue !

 

Bert ne sait plus très bien où il en est, il fait comme elle lui dit.

 

- Embrasse-lui le gland, juste une seconde ! Voilà c'est bien, c'est doux, hein ! Maintenant tu ouvres ta bouche, tu gobes et tu suces… Ben voilà ce n'était pas si difficile que ça ! Allez encore un petit peu ! Ben tu vois t'en es pas mort.

VanEyck03.jpg

En récompense, Vera s'applique maintenant à lui sucer la bite, tandis que Kazuko fait de même avec celle de Sven !

 

- Allez, viens me prendre !

 

Bert ne se le fait pas dire deux fois, Vera s'est déjà mise en levrette, levant son croupion et exhibant son anus de façon obscène. Il la pénètre sans préliminaire, mais ça entre bien, et il la pilonne comme un sauvage.

 

Un peu plus loin, Sven s'est couché sur le sol et se fait chevaucher par l'eurasienne à une cadence infernale.

 

Bert ne dure pas longtemps, il jouit rapidement tandis que sa partenaire crie son plaisir. Sven ne tarde pas non plus à décharger. Il met alors son visage au milieu des cuisses de l'eurasienne afin de l'emmener au plaisir à son tour.

 

Tout le monde est crevé. Ils ont soif, ils se désaltèrent, se rhabillent un peu.

 

- On fait quoi maintenant ! Demande Bert

- Tu crois qu'on pourrait bricoler nos radios individuelles pour les faire porter plus loin ?

- Ça me parait un bon plan, on se repose cinq minutes et on s'y met !

 

Bette Graville

 

Bette Graville, la responsable de la sécurité pour l'ensemble des dômes, reçut un rapport émanant du dôme F. Elle le lu et haussa les épaules. Il lui semblait inconcevable que le Cardinal ait pu envoyer une chose pareille à son subordonné. Monseigneur Meyer avait tout simplement été victime d'une très mauvaise farce informatique. Elle s'apprêta à passer un savon à l'expéditeur du message, puis y renonça, elle n'avait pas que ça à faire, elle détruisit le rapport.

 

Luvia (2)

 

Najelle partie, je refis une inspection plus minutieuse des fichiers de Quenarau. Tout cela était minutieusement classé avec une précision de maniaque mais n'avait pour moi aucun intérêt.

 

Je revins donc à ce mystérieux fichier qui ressemblait fort à des notes prises en toute hâte. Il était récent, datait de ce matin, l'heure semblait correspondre à l'une des périodes où il nous avait fait sortir. Quand nous étions revenues, il faisait une drôle de tronche, puis il avait été appelé au Q.G. technique. Quelque-chose d'important avait dû se passer, mais quoi, et y avait-il un rapport avec ce petit fichier et si oui, lequel ? Je regardais d'abord à quoi correspondaient ces coordonnées, il s'agissait de la partie Sud d'Ophir Chasmas au centre de Valles Marineris, une zone très accidentée et peu facile d'accès. Que pouvait-il bien y avoir : de l'or, des diamants ou plus prosaïquement un site géologiquement intéressant ?

 

Quenarau, devait le savoir, mais comment le faire parler. Cet individu imperméable aux charmes féminins et sans doute aux charmes tous courts ne semblait pas prêt à lâcher ses petits secrets. Employer un procédé chimique pour le rendre bavard ? Autant cesser de rêver, la chose était par trop aléatoire, et il pouvait avoir été conditionné pour résister à ce genre de choses. Enfin employer la coercition pure et simple risquait de déclencher une spirale d'interventions diverses et violentes telles qu'il valait mieux ne pas l'envisager. L'autre solution c'était de sortir du dôme et d'aller voir sur place ! Pas si simple de quitter le dôme, il fallait théoriquement une autorisation administrative, ça encore, on pouvait se débrouiller, tout le monde est corruptible, mais ensuite il fallait prendre une navette inter dôme... mais aucune navette n'allait dans la zone indiquée sur le disque de Quenarau ! Non, il fallait sortir "à pied", s'équiper en conséquence avec des réacteurs dorsaux individuels, où alors dégoter une barge... et tout ça peut-être pour rien.

 

Peut-être l'un des trois personnages listés juste au-dessus en savait-il plus ? Je recherchais sur l'annuaire électronique. Le premier était un résident d'un autre dôme, un obscur ingénieur des serres. Je passais, le second était un prospecteur, quant au troisième, il s'agissait d'un cyber-journaliste assez connu, Oscar Farmer. Pas très bon signe ça... Si un journaliste est au courant de quelque chose de particulier à un endroit de la planète, tout le monde va bientôt être au courant. Mais autant en avoir le cœur net avant d'abandonner ou de poursuivre cette affaire ! Je vais sur son site à la recherche d'un scoop ! Pas de scoop ! De plus en plus bizarre, mais l'équation : cordonnées + prospecteur + "journaliste qui ne publie rien", me renforce dans ma conviction d'avoir sans doute trouvé quelque chose d'intéressant. Je pense d'abord téléphoner chez Oscar, mais je trouve plus judicieux de me déplacer, je décide donc d'aller voir, après tout, il n'est pas si tard… mais avant j'imprime le petit fichier.

 

Najelle

 

De retour chez elle, Najelle examine ce que lui a envoyé Luvia, elle n'a rien dit quand chez cette dernière est apparu sur l'ordinateur, un petit fichier non classé sur lequel elle avait eu le temps de visualiser le nom d'Oscar Farmer. Quel lien pouvait-il y avoir entre Quenarau et ce dernier ? Le fichier complet lui en apprendrait peut-être plus. Son amant serait fier d'elle. Mais pour l'instant, le fichier restait introuvable. Au bout d'une heure, elle dû se rendre à l'évidence, le fichier avait été effacé ! La salope de Luvia ! Elle avait dû faire vite pour tromper sa vigilance ! Aller jusqu'à faire l'amour avec une femme pour lui soutirer des renseignements et se retrouver comme ça, le bec dans l'eau ! La salope ! La grosse salope ! Elle se vengerait !

 

Oscar Farmer

 

Oscar Farmer a eu de la chance, électricien de formation, il avait occupé ses loisirs à gérer un journal en ligne sur le Marsweb. Son site n'avait rien de particulier mais il était mis à jour quotidiennement et s'efforçait de rester étoffé. C'est sans doute la raison pour laquelle, quand l'assemblée martienne, excédée du nombre de journaux en ligne qui, selon elle, abusait de la liberté de la presse, prit la décision d'en subventionner deux ou trois par dôme pour mieux les contrôler, le sien fût choisi en premier. Oscar n'avait donc plus besoin de travailler sur autre chose, devenu ainsi journaliste à plein temps. La contrepartie car il y en avait une, c'était qu'il n'était plus entièrement libre. Certes, il conservait sa liberté d'opinion, et il ne s'en privait pas, ne manquant pas de s'élever contre les sempiternels projets de lois liberticides inspirés par les partis et les groupes d'influence religieux. Mais il était soumis à des directives qu'il se devait d'appliquer. On lui demandait ainsi parfois de façon expresse de parler ou de ne pas parler d'un sujet...

 

Ainsi, il avait reçu, dans l'après-midi, un message de Quenarau : "Black-out sur la barge disparue".

 

Comme il n'était pas au courant, il ne risquait pas d'en parler. Il se demanda cependant la raison de ce black-out ? Quelqu'un avait peut-être enfin découvert quelque chose, et cela avait pu provoquer une rivalité entre prospecteurs. Mais il avait du mal à y croire, il y avait si longtemps qu'on annonçait régulièrement des découvertes sensationnelles, des gisements miniers, des traces de vies, et même des preuves de passages d'extra-terrestres. C'est surtout ce dernier aspect qui l'énervait, sceptique jusqu'au bout des ongles, il était comme beaucoup d'autres, persuadé qu'aucune vie évoluée n'avait vu le jour sur cette planète, alors quand comme encore ce matin, il recevait des photos "truquées", il les détruisait de suite.

 

On sonna à la porte, il eut la surprise d'y découvrir Ceylane. Elle ne s'était pas annoncée, que pouvait-elle bien lui vouloir ?

 

- Il faut que je te mette au courant d'un truc, c'est très grave, assied-toi et attends-toi à un choc. Je t'ai déjà dit que j'avais le cardinal comme client ?

- Oui, mais je ne l'ai répété à personne... Un bel hypocrite ce mec !

- Je m'en passerais bien crois-moi, mais ça va peut-être te sauver la vie.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Dans sa vision des choses, il s'imagine que je suis forcément apparentée au "milieu". Alors comme il avait besoin d'un tueur, il m'a demandé de servir d'intermédiaire.

 

Oscar regarda bizarrement son interlocutrice, il la connaissait suffisamment pour ne jamais avoir décelé de tendance mytho chez elle. Qu'elle était donc cette histoire ?

 

- Ah bon ? Et il veut tuer qui ?

- Toi !

- N'importe quoi !

- Ce n'est pas n'importe quoi !

- Moi, mais pourquoi voudrait-on me tuer ? Qu'est-ce que je lui ai fait au cardinal, je me bats contre ses positions, mais je ne suis pas le seul et mes articles ne sont pas diffamatoires... Mais il y a un truc que je ne comprends pas : tu aurais donc accepté de faire une chose pareille ?

- Tu ne me crois pas, hein ?

- Admet que c'est difficile à avaler !

- Il m'a proposé une très grosse somme, quand j'ai vu tout cet argent, je me suis dit qu'il serait idiot de ne pas essayer de le doubler et d'en profiter...

- Ben, oui quand on est vénale, on est vénale ! Rétorqua Oscar.

 

Ceylane sentit monter en elle une bouffé d'adrénaline.

 

- T'es vraiment con, Oscar, si j'avais refusé, quelqu'un d'autre aurait pris le contrat et tu ne serais pas en ce moment en train de me balancer des vannes minables.

- Je suis désolé, Ceylane...

- Ouais moi, aussi, je suis désolée, tu n'as pas l'air de te rendre compte...

- Il t'a donné combien ? Coupa Oscar.

- Il m'a donné ça ! Répondit-elle en exhibant ses deux liasses de billets.

- Et ben ! S'exclama-t-il, puis saisi d'un doute, "je peux regarder quelque chose ?"

- Tu vas les compter ? Ironisa-t-elle.

- Non, mais fais voir.

 

Il examina un billet, puis un autre, avant de lâcher :

 

- Ils sont faux !

- Quoi ?

- Je connais les tests, ils sont faux !

- Le salaud ! Mais ça ne tient pas debout, on ne négocie pas ce genre de contrat avec des billets faux.

 

Elle se demanda si Oscar ne la bluffait pas, mais pourquoi ferait-il une chose pareille, pour la doubler ? Mais de quelle façon ? Elle lui fit donc confiance, son beau projet de fuite vers la Terre s'écroulait tout d'un coup et elle réalisait qu'elle s'était mise dans une situation dont elle ne connaissait pas la sortie… Au départ elle voulait conseiller à Farmer de se cacher, il lui faudra peut-être faire mieux que ça…

 

- L'imitation est très bien faite, poursuivit Farmer, peu de gens connaissent le truc, donc admettons que tu ais contacté un tueur, il fait le boulot, il ne se rend compte qu'il a été roulé qu'au moment de l'encaissement. Il se retourne alors vers le commanditaire et le zigouille. Et hop plus de Ceylane et donc plus de témoin. Il est vraiment pourri ton cardinal.

- J'aurais toujours pu le balancer !

- Et tu crois vraiment qu'on t'aurait cru ?

- Le salaud ? C'est vraiment dommage qu'il y ait des caméras partout, je lui aurais bien préparé une surprise à ma façon.

- Il n'y a plus de caméras partout, Ceylane !

- C'est nouveau ?

- Les trois quarts sont en panne, on ne les remplace plus, il n'y a pas assez de budget... Alors ils priorisent les caméras des gens "à surveiller", comme moi, par exemple.

- Ce qui m'étonne c'est que dans cette affaire, c'est qu'il m'a donc froidement sacrifiée, moi qui croyais qu'il était accroc à mes services.

- Tu étais son jouet, il fonctionne comme un gosse. Un gosse ça aime bien changer de jouets, ça aime bien les casser aussi parfois !

 

Et c'est à ce moment-là que la sonnette d'entrée retentit de nouveau :

 

- N'y va pas ! Prévint-elle

 

Le visage de la visiteuse se dessine sur l'ordi :

 

- Bof, qu'est-ce que je risque ? Il n'y a pas de deuxième tueur, non ?

- C'est qui ?

- Je connais pas cette nana ! Indiqua Oscar en déverrouillant la porte d'entrée.

 

Luvia (3)

 

- Euh, bonjour messieurs-dames ! Claironnais-je.

 

J'ignorais si Oscar était ou non célibataire. En fait il devait l'être, mais qui était donc cette véritable bombe en tenue de ville ?

 

- Voilà, je ne fais que passer, j'étais tout à l'heure derrière un type qui se baladait d'un air pressé avec tout un tas de papiers à la main, et à un moment il en a fait tomber un... avec votre nom dessus. Mon intuition féminine m'a supputé que ce pourrait être important, aussi je vous l'ai apporté. Le voilà :

 

Oscar est du coup fort circonspect, sa première pensée étant de se demander le pourquoi de cette démarche insolite, puisqu'il avait d'autres moyens qu'une visite à domicile pour l'accomplir. Mais en examinant la feuille, il a la surprise de voir son nom en compagnie d'un type apparenté au "guignol' qui lui avait adressé un document "truqué" ce matin.

 

Maintenant, le faire parler, me dis-je, va être une autre paire de manche… il aurait été seul, cela aurait été bien plus facile…

 

- On demande aux gens d'éviter d'imprimer, et il y en a qui se baladent avec des tas de papier ! Railla Oscar.

- Je ne l'avais jamais vu, il ne doit pas habiter le dôme…

- Bon, je vous remercie de m'avoir apporté ce document...

- Ah, les coordonnées, ça correspond au Sud de Ophir Chasmas

- Vous vous baladez avec un atlas de Mars sous le bras ? Ironisa Oscar.

- Je suis passée chez moi avant de venir !

 

Je sens Oscar inquiet, il est blanc comme un linge.

 

- Recontactez-moi demain, s'il vous plaît, il faut que je vérifie certaines choses. Me dit-il

 

Une façon très polie de m'éconduire. Mais je comprends que quelque chose a fait tilt ! Il panique, mais ne se sent pas libre de ses actions, sans doute à cause de la fille. Le fichier était donc intéressant, je suis sans doute sur une bonne piste...

 

- Nous ne savons même pas votre nom, fit remarquer Ceylane alors que j'allais partir.

- Luvia Pacelli, voici ma carte.

 

Je la tendis à Oscar et non pas à la fille et je quittais les lieux, il ne me restait plus qu'à attendre le lendemain.

 

Ceylane

 

- On dirait que ça t'inquiète son bout de papier. S'enquit Ceylane.

- Oui, et je pense qu'elle ne l'a pas trouvé dehors... Elle cherchait quelque chose en venant ici, mais quoi ? C'est peut-être ta présence qui l'a empêché de se dévoiler...

- Tu pourras toujours la contacter quand je serais partie... Hé, tu m'écoutes ou t'es parti dans tes pensées ?

- Il y a quand même des coïncidences étranges, l'une des trois personnes de cette liste est le parent d'un prospecteur, et ce que je n'ai pas dit à la fille, c'est que ce prospecteur, Bert Clarke, m'a contacté trois fois ce matin, une fois pour m'envoyer un fichier image absurde, et deux fois pour me demander si le dôme n'était pas sous alerte. D'autre part ce prospecteur m'a dit être à Ophir Chasmas et ce sont les coordonnées qui sont sur le papier.

- C'était quoi le fichier image ?

- Des conneries, je ne l'ai pas gardé !

- Mais qu'est-ce qu'il te voulait ?

- Rien, il voulait que je fasse un article sur ses prétendues découvertes, en le mettant en valeur, je l'ai envoyé promener... Attends, je vais vérifier quelque chose.

 

Farmer réactive son ordinateur. Il y a un nouvel ordre de black-out sur un nouveau crash. C'est fou, ça, des crashs de berges, ça n'arrive jamais... Et là deux fois de suite ! Loi des séries ou autre-chose ? Il tente de contacter Bert, en vain, il a compris. Il recherche qui est la troisième personne de la liste, découvre que le dénommé Anderson est également un prospecteur. Il ne répond pas non plus. Il a encore compris, il explique tout ça à Ceylane, livide.

 

- OK, en attendant à l'heure qu'il est, tu es censé être mort toi aussi, on fait quoi ?

- En échange de faux billets ?

- Ça c'est mon problème, pas le tien... Tu joues le jeu ou pas ?

- Faudrait que je fasse quoi ?

- Le mort, justement, tu t'étales par terre, le temps que je te maquille et que je fasse une photo, après tu n'allumes plus aucune lumière, tu ne réponds à aucun message, et moi je viendrais demain t'apporter de la bouffe pour trois semaines, après on fera le point. File-moi ton code d'entrée.

- Je ne pourrais pas plutôt me planquer ailleurs ?

- Ce serait l'idéal, mais je ne vois pas bien où ?

- Mais je ne peux pas rester trois semaines sans rien foutre !

- Il faut réfléchir à la suite, faire un rapport sur le cardinal, sortir du dôme, obtenir une audience auprès du gouverneur, lui expliquer tout ça…

- On ne me croira pas !

- Si parce que je t'aiderais, je peux décrire tout l'appartement du Cardinal, même ses chiottes, même l'endroit où il planque ses faux billets…

- Il faudrait retrouver cette Luvia, elle doit savoir des choses. On n'aurait pas dû la laisser partir.

- Je m'occupe de ça ! File moi sa carte !

 

Luvia (4) marsol

 

La nuit martienne était déjà avancée, j'allais me coucher sans vraiment avoir sommeil, un peu excitée par cette folle journée et par ce petit fichier de quatre lignes qui semblait plein de promesses.

 

J'ai un nouveau message, c'est la nana qui était chez Oscar. Elle m'indique son nom et veut me voir. Pourquoi pas ? D'autant que cette fille est superbe, et que… sait-on jamais ? Mais non, ne rêve pas Luvia ! Et puis, le problème c'est que suis crevée, je lui donne rendez-vous après le boulot.

 

Cette fois, elles sont trois ou quatre, impossible de me rappeler, l'une des créatures verdâtres m'a carrément mis le bout de son nichon dans la bouche, et je le tète avec avidité. Une autre me tripote l'anus et finit par s'introduire dans mon fondement. Je me laisse faire, j'aime bien qu'on m'encule quand on le fait correctement. Une autre vient par devant et encore une autre, je suis submergée, il y en a trop, elles vont m'étouffer.

 

- Poussez-vous !

 

Elles ne le font pas, je me réveille en sueur, encore ce rêve à la con, je me paluche comme une malade et finit par me rendormir.

 

Le matin après avoir salué quelques collègues, j'entrais dans notre bureau et me dirigeais vers Quenarau afin de le saluer à son tour, il refusa alors la main que je lui tendais :

 

- Suivez-moi, s'il vous plaît !

 

Plus vexée que je pouvais bien me le dire, je lui emboîtais le pas, et il me conduisit dans un petit bureau isolé utilisé pour les entretiens privés. Najelle y était déjà installée et me fusilla du regard sans que je comprenne tout de suite pourquoi :

 

- Pour des raisons que je préfère ne pas connaître, l'une de vous deux s'est amusée à copier le contenu de mon disque dur. Qui est-ce ?

 

Najelle me pointe aussitôt du doigt :

 

- C'est cette salope !

 

Mais qu'est-ce qui lui prend à celle-ci et comment il a fait l'autre pour savoir que son ordi avait été visité ? On m'avait pourtant assuré que ma clé de copie était indétectable, je me suis donc fait rouler !

 

- C'est vous ? Me demande Quenarau.

- Je n'ai pas touché à votre zinzin ! Tentais-je de nier.

- Menteuse, grosse salope ! Hurle Najelle.

- Bon toi, tu vas te calmer...

- Si personne n'avoue, je vous licencie toutes les deux ! Coupe mon patron.

- Bon, alors d'accord c'est moi, mais je voulais juste regarder si vous ne m'aviez pas oublié dans vos propositions d'augmentation.

- Je ne suis pas là pour écouter vos idioties, je suis là pour vous signifier que vous êtes virée. Et cette décision est irrévocable. Najelle dites-moi comment vous le saviez ?

- Ben, je l'ai vu faire !

- Et pourquoi vous ne m'avez-vous rien dit ?

- Ben, si je viens de vous le dire

- Un peu tard, vous êtes virée aussi, la sortie est par là, dégagez-moi de votre présence, on vous enverra la paperasse chez vous. Estimez-vous heureuses que je ne dépose pas de plainte. ! Conclue-t-il en nous laissant plantée là.

 

Quenarau

 

Il est conscient en ne portant pas plainte, de prendre un risque, mais s'il le prend, c'est pour deux raisons, la première c'est qu'il juge improbable que Luvia puisse trouver sur sa copie d'ordinateur quelque chose qui pourrait l'intéresser, la seconde c'est que la cardinal une fois au courant pourrait très bien demander leur élimination. "Deux doubles assassinats dans la même journée, ça suffit comme ça" se dit-il !

 

Luvia (5) marsol

 

Et voilà, me voici sans travail ! Un licenciement ici est rare, et les conséquences en sont dramatiques. Je ne toucherais aucune allocation, et si je ne retrouve rien, je ne pourrais rester dans mon appart. N'ayant pas de famille, il me restera comme solution que d'aller grossir les rangs des marginaux dans le quartier des docks. Et c'est ce qui m'attend, le marché de l'emploi est complètement bloqué à cause d'une politique irresponsable d'encouragement à la démographie prônée par les partis religieux. Les jeunes arrivant sur le marché du travail ne trouvent rien et restent chez leurs parents, diminuant ainsi leur pouvoir d'achat et par voie de conséquence le commerce, ce qui accroît encore le chômage... Spirale débile et moi je suis dans la merde !

 

- Salope ! Grosse salope, Me répète Najelle.

 

Elle m'énerve, et d'abord je ne suis pas grosse. J'ai envie de la baffer.

 

- Tu vas te calmer, espèce de folle.

 

J'évite la gifle, lui bloque la main, lui tord le poignet, afin qu'elle se tienne tranquille.

 

- Lâche-moi ! Salope !

 

J'augmente la pression sur son poignet.

 

- Bon, Najelle, tu vas m'expliquer ce que tu as après moi ?

- Tu oses le demander ! Alors que par ta faute, je viens d'être foutue à la porte !

- Tu ne m'aurais pas dénoncé, il ne t'aurait pas viré, à moins qu'il ait sauté sur l'occasion pour se débarrasser de toi. Mais ça tu es trop conne pour le comprendre. Tu en avais après moi avant qu'il te vire, alors tu m'expliques ou je serre plus fort !

- Pourquoi tu as enlevé un fichier dans la copie que tu m'as envoyé ? Quand je pense que je me suis fait gouiner pour des prunes…

 

OK ! Décidément je l'avais bien sous-estimée la Najelle.

 

- Fous-moi le camp, je ne sais pas de quoi tu parles ! Je ne suis pas fâchée avec toi, si tu as besoin de moi, je t'ouvrirais ma porte, si j'en ai encore une…

- Salope, grosse salope !

- Ça, tu me l'as déjà dit !

 

Rentrant chez moi, je tentais de recontacter Oscar Farmer, puisque ce dernier ne l'avait pas fait malgré ses promesses, mais il paraissait injoignable. Ce qui était bizarre c'est que les deux autres personnes figurant sur cette liste ne répondaient pas non plus ! Cette liste serait-elle une liste de personnes à éliminer ? Et dans ce cas le tueur, du moins celui d'Oscar, pouvait être cette personne qui était chez lui hier soir ? Et en plus elle me donne rendez-vous ! Bordel, mais c'est pour m'éliminer à mon tour, parce que du coup, je deviens un témoin vraiment trop encombrant. Et puis pourquoi Quenarau a-t-il fait cette liste ? Une liste de gens à prévenir qu'ils courraient un danger ? Mais pourquoi y ajouter des coordonnées géographiques ? A moins qu'il soit lui-même l'instigateur de la liste ? Dans ce cas il y aurait un lien entre lui et la tueuse ? Celle-ci lui aurait rapporté ma démarche chez Oscar, et il n'avait nul besoin de me licencier... puisque mon élimination était programmée. A moins que ce soit pour donner le change... Je n'y comprends plus rien… Oh, ma pauvre tête.

 

Il n'est pas question de rester dans l'appartement avec tous les risques inhérents. Il ne s'agit plus pour l'instant de partir à la chasse au trésor, mais de sauver ma peau. Si Najelle ne fait plus la gueule, je vais lui envoyer ce putain de fichier qui ne me sert plus à rien, et lui demander en échange de m'héberger chez elle. Mais, elle ne répond pas…

 

Je m'énerve, téléphone dix fois, vingt fois à Farmer, ça ne répond pas, je vais sur son site, il n'est pas mis à jour, les deux autres personnes de la liste ne répondent toujours pas. Je téléphone au dôme "F" chez mon ancienne patronne, elle ne peut ni me reprendre, ni m'héberger, elle en est désolée et bla-bla-bla... Ben voyons, c'est ça les copines ! Tant pis ! Je ne sais où aller, et décide de jouer mon va-tout, je vais essayer d'aller voir ce qu'il y a à l'endroit de ces mystérieuses coordonnées. Quand je saurais, je demanderais audience au gouverneur, à moins qu'il y ait un trésor, auquel cas, je le garderais pour moi !

 

Bon, il faut que je m'organise, barboter un véhicule terrestre ou une barge, cela raccourcirait considérablement l'expédition mais en accroîtrait le facteur risque dans des proportions assez considérables. J'optais donc pour une expédition en réacteurs dorsaux. Mais ce n'était pas si simple, si le problème de la température externe avait trouvé sa solution, grâce à l'emploi de combinaisons efficaces celui de l'oxygène restait bien réel. Il fallait donc pouvoir voler des bouteilles d'oxygènes et des masques à gaz. Je ne pourrais réussir seule, il me faudrait une complicité mais j'avais quelques idées sur la question.

 

Najelle (2)

 

- Allô, William !

- Najelle tu m'as l'air toute énervée !

- Y'a de quoi, je viens de me faire virer !

- Quenarau t'as viré, mais pourquoi ?

- C'est assez long à raconter, je peux venir te voir ?

- Voyons voir, oui, je vais déplacer un rendez-vous et je vais être libre, passe, je t'attends.

 

Arrivé chez William, Najelle lui raconta tout, y compris sa coucherie avec Luvia. Elle expliqua aussi cette affaire de fichier de quatre lignes disparu à l'arrivée.

 

- C'est très embêtant, ça, pas pour toi, je vais te retrouver un boulot facilement, mais pour moi, Quenarau est un pion essentiel dans la lutte pour le pouvoir sur Mars, mais nous ignorons quel est son véritable jeu ! Quant au rôle de cette Luvia, j'avoue ne pas comprendre, nous l'avions, un temps, fait surveiller, et on ne lui avait trouvé aucun contact extérieur suspect ! Tu penses qu'elle roule pour quelqu'un ?

- Aucune idée !

- Et qu'est ce qui te fait dire que cette liste est importante ? C'est peut-être juste une liste comme ça, je ne sais pas moi, du courrier à envoyer ou un autre pense bête banal.

- Non quelque chose a dû faire tilt chez Luvia, sinon elle ne l'aurait pas dissimulé ! Et puis cette liste a été faite quelques minutes avant qu'il soit convoqué au QG technique.

- Tu n'as rien mémorisé sur cette liste ?

- Juste le nom d'Oscar Farmer

- Ah, voici une piste ! Mais quel peut donc bien être le rapport entre Quenarau et Farmer ?

- Quenarau donne parfois des instructions à Farmer. Il lui arrive de lui demander de ne pas publier certaines informations.

- Ah !

 

William réfléchissait à toute vitesse, décidemment ce Quenarau lui donnait du souci en ce moment… Y aurait-il un rapport entre les clashs de ses barges et le licenciement de ces collaboratrices ? Il appela son proche collaborateur.

 

- Convoquez-moi Oscar Farmer de toute urgence, je le verrais entre deux rendez-vous.

- Bien monsieur, répondit Chang-Lee avec déférence, avant de se retirer.

 

- Bon, il n'y a pas trente-six solutions, il faut te réconcilier avec Luvia, t'excuser platement, essayer de l'amadouer ? Et te faire communiquer cette liste.

- Je n'ai pas trop envie de recoucher avec elle !

- Pourquoi ? Ça a été une corvée ?

- Non !

- Ah ! Tu vois !

- Mais elle m'a doublé !

- Tu aurais fait pareil à sa place, sinon essaie de lui acheter, sa liste… tout le monde est corruptible, tu veux des sous ?

- Donne-toujours, je te les rendrais si ça ne marche pas !

- D'accord, mais tu sais que tu es vachement mignonne, toi ! Reprit William en la déshabillant du regard

- Je sais, tu n'arrêtes pas de me le répéter.

- Mon prochain rendez-vous est dans une heure, tu as le temps de me faire une pipe !

- Je ne sais pas si j'ai la tête à ça ! Répondit Najelle.

- On va essayer, si ça ne va pas, on arrête ! Je sors mon kiki tout seul ou tu viens le chercher ?

- C'est comme tu veux !

- Alors viens le chercher !

- Bon, mais où est-il, ce kiki ? Minauda-t-elle.

- Je ne me souviens plus !

- Bon, on va chercher, serait-ce ici ? Dit-elle en pinçant à travers le tissu, le téton de William.

- Un peu plus bas ! répondit-il entrant dans son jeu

- Là ?

- Non, là c'est un nombril !

- Là, alors ? Proposa-t-elle en mettant la main sur la braguette.

- Ça se pourrait bien !

- On va bien voir ! Répondit-elle en dézipant la fermeture. Oh, ben, non il n'y a que du tissu, une bosse de tissu ! Oh, c'est tout chaud, ce truc ! C'est quoi ? En tout cas ce n'est certainement pas un kiki. Un kiki ça n'a pas cette forme-là !

- Ça a quelle forme ?

- Un joli cylindre avec une petite veine qui coure, et au bout un petit truc plus sombre qui ressemble à un gland, d'ailleurs ça s'appelle un gland !

- Tu en connais des choses ! Peut-être que sous le tissu ?

- Ah ! Tu crois ? Vérifions cette hypothèse… Ah mais tu avais raison, le voilà le kiki, et dis donc il m'a l'air en pleine forme ! Je crois que je vais lui faire un bisou ! Bonjour Kiki ! Il ne répond pas, il est con ce kiki !

- Il n'est pas con, il est muet, mais si tu t'occupes bien de lui, il va cracher de plaisir !

- Aucune éducation, ton kiki !

 

Elle commence à sucer la bite du gouverneur avec application, plaçant ses lèvres expertes sur la couronne du gland avant d'aspirer tout ça tout en balayant le méat de l'extrémité de sa langue agile. William se pâme de plaisir, mais a envie de faire durer un peu tout ça !

 

- Si tu me montrais tes beaux nichons ?

- Mais bien sûr, cher monsieur, il suffit de me le demander gentiment.

 

Elle enlève son haut et dégrafe son soutien-gorge, ses tétons sont tout érigés et elle offre le gauche, puis le droit aux lèvres de son amant qui se régale comme le ferait un gosse avec une grosse crème glacée.

 

- Attends, j'enlève le bas ! Dit-elle en se dégageant.

- Hum ! Tourne-toi que je m'occupe un peu de ton cul.

 

Il lui malaxe les fesses, les embrasse, les triture.

 

- On se calme, on se calme, ce n'est pas de la pâte à modeler.

- Ah, oui, ton cul pourrait pourtant donner des idées à plus d'un sculpteur. Ecarte-moi un peu tout ça que je te lèche le petit trou !

- Vas-y, lèche-moi la rondelle !

- Humm, quelle odeur, ça me rend fou !

- Dégoûtant !

- Mais non !

 

Sa langue se met à fureter son œillet, Najelle pousse un peu pour lui permettre d'aller plus loin. Mais bientôt, un doigt coquin se met de la partie, il entre, il va, il vient, il ressort, il revient.

 

- Je voudrais que tu m'encules comme l'autre fois sur le bureau !

- Voilà qui me paraît être une excellente suggestion !

- Maintenant ?

- Je ne sais pas ! Peut-être qu'avant je devrais te punir pour me faire des propositions aussi cochonnes ! Plaisante-t-il.

- Si tu as envie de me punir, punis-moi ! C'est vrai que je suis une vilaine fifille ! Répond-elle se prêtant au jeu.

VanEyck04.jpg

William se lève, met de la musique afin de couvrir le bruit de ce qui va suivre, puis il retire son pantalon et demande à sa maîtresse de se coucher sur ses cuisses, le cul bien relevé.

 

- Pas trop fort !

- Une fessée, c'est une fessée, si tu n'as pas le cul bien rouge, ça ne compte pas !

- Oui, mais pas trop fort quand même !

 

William fait tomber une première claque sur la fesse gauche de Najelle qui pousse un petit cri de surprise plutôt que de douleur. Un second coup, plus appuyé dégringole sur la fesse droite, la fille encaisse sans broncher. Le troisième sur la gauche est encore plus fort. Elle étouffe un cri, mais ne peut se retenir au quatrième !

 

- C'est trop fort, William !

- Tais-toi, vilaine !

 

Mais son amant n'est pas une brute, il continue à taper mais moins fort. Il n'a pas compté, ne s'arrêtant que quand le fessier de sa victime tourne au pourpre.

 

- Tu y as été fort, mon salaud !

- Tu adores ça !

 

Les deux amants s'embrassent tendrement. Najelle redescend vers la queue dressée, la suce un moment afin de la bander au maximum, puis se couche le torse sur le bureau, écarte les jambes et cambre ses reins.

 

Un raclement de gorge.

 

- Je suis désolé de vous déranger dans de telles circonstances, mais il vous faut savoir que Monsieur Farmer est injoignable ni par le téléphone, ni par l'ordinateur. Déclara Chang-Lee

- Et alors, il est peut-être occupé ! Vous réessayerez plus tard.

- Son site n'a pas été mis à jour ce matin, Monsieur.

- Bon, je vais voir. Laissez-nous pour l'instant à moins que vous souhaitiez continuer à vous rincer l'œil

 

- Reprenons !

 

William s'approche, tandis que son amante s'ouvre, ça entre facilement, il la pilonne sans frénésie excessive, il n'est pas pressé et il sait qu'elle finira par jouir dans cette position. Alors à ce moment-là, mais à ce moment-là seulement, il changera sa cadence afin de la rejoindre dans l'orgasme.

 

- Je ne suis pas calmé, on soufle cinq minutes et on reprend ! Déclara-il en s'essyant la bite.

 

Luvia (6)

 

Le dôme "A" abritait une zone de hangars dont certains entassaient des objets plus ou moins hétéroclites ou obsolètes, reste de commandes surévaluées ou inadaptées faite à la Terre, ainsi que le terminal d'un projet de chemin de fer inter-dôme qui n'avait jamais abouti faute de financement adapté. Ce secteur était fréquenté et investi par un certain nombre de marginaux, vivant de trafics divers et variés. La sécurité laissait faire, se contentant de réprimer les abus...

 

Je me lance ! Tout le problème est l'habillement ? Il faut que je plaise sans pour cela faire trop "pute". Je ne me vois pas me faire sauter de façon complètement improductive par quinze mecs. Mais mon arme principale, me disais-je ne sera pas mon supposé charme mais tout simplement l'argent. J'ai accumulé depuis pas mal de temps du "liquide" et je le cache consciencieusement sur ma personne. J'embarque également un joli couteau bien pointu au cas où... on ne sait jamais ! Et hop c'est parti !

 

J'aurais dû y penser, à cette heure-là les docks sont quasiment déserts, les gens qui les fréquentent sont des créatures de la nuit, et là, il est à peine midi, ils ronflent encore. Il faut que je tue le temps jusqu'au soir, je marche, je traîne, je vais voir un film dans un cyber-centre. Puis quand le soleil commence à se coucher, je me décide à regagner les docks.

 

Plus facile à dire qu'à faire... arrivée à la lisière de la zone, j'y croise des individus manifestement dans un état particulier, je rebrousse chemin et change de voie. J'aperçois un bistrot, j'y pénètre. Que des hommes, hormis quelques splendides professionnelles. Mon entrée a suscité étonnement et curiosité. Pourtant je sais que si je veux réussir ma mission il me faut m'accrocher, mais là, je ne peux tout simplement pas supporter tous ces regards sur moi... je m'enfuis...

 

Je m'éloigne un peu de ce coin, je n'ai aucun plan de rechange, du moins pour l'instant... il faut que je réfléchisse...

 

Un mec à 50 mètres, gueule je ne sais quoi d'un air convaincu ! Il me casse les oreilles, je déteste le bruit... Il a l'air complètement allumé, mais ne parait pas agressif. Il se rapproche :

 

- Je suis le Zodar de Mars ! Je suis le Dieu vivant ! Repentez-vous !

 

J'avoue ignorer ce que peut bien être un Zodar, et sans doute ce farfelu l'ignore-t-il autant que moi. Le type est torse nu, tatoué de partout avec de grands cheveux bruns et gras qui lui tombent sur les épaules, il parait doté d'une forte constitution... Ce type est-il l'homme de la situation ? Dois-je prendre ce risque ! J'ai un nœud dans la gorge (non, rien d'érotique pour l'instant, croyez le bien...) J'hésite, j'hésite... Il y a quelques hommes un peu plus bas attroupés pour une raison inconnue. J'espère simplement qu'en cas de problème ils interviendront. Je ne bouge plus, je reprends ma respiration. J'essaie de dominer ma peur, je regarde dans la direction de l'apprenti prophète, tremblant à moitié. Il vient vers moi...

 

- Je suis le Zodar de Mars ! Gueule le phénomène.

 

Je souris, et parvins à articuler, peu sûre de moi :

 

- Je sais !

- Je suis le Zodar de ....

- Je sais, je le sais bien !

 

Enfin, il a l'air de prendre en compte mon existence et de toute sa hauteur me lâche dédaigneusement :

 

- T'es qui, toi ?

- Luvia !

- Moi, je suis le Zodar de Mars !

- Oui, ça j'ai compris, mais si tu pouvais m'en dire un peu plus...

- Tu me dois le respect, femme ! Je suis le Zodar...

- Bon, on va commencer à le savoir... Mais je suis d'accord avec toi les femmes te doivent le respect. Seulement tu n'as pas compris qui j'étais !

- Une catin, une pétasse, moi je suis...

- Ecoute-moi bien, juste un instant. N'est-il pas écrit qu'un jour tu rencontreras une femme, une femme qui te montreras la voie ?

 

Le prophète me regarde, éberlué ! Ça passe ou ça casse. Pendant un instant il semble faire preuve d'une grande confusion mentale, j'ignore ce qu'il pense mais mes paroles ont l'air de lui faire un drôle d'effet, après quelques longues secondes de silence, il finit par me demander :

 

- Tu voudrais être ma disciple ?

- Non !

- Tu as raison, ce n'est pas la place d'une femme !

- Alors pourquoi tu me le demandes ! Tu n'as rien compris ! Je suis la femme que tu devais rencontrer, celle qui sait où est le temple de Mars, le temple sacré des dieux, celle qui sait comment réveiller les Dieux, et c'est ensemble que nous allons accomplir cette mission !

- Hein ? Quel temple ?

- Les dieux, ça a des temples non ?

- Bien sûr ! Mais tu sais où sont les temples sur Mars ?

- Ben, oui puisque c'est notre mission, parce que c'est pour cela que je suis venu te chercher. Bon, il nous faut faire vite, si les forces du mal arrivent avant nous, ils détruiront le temple, le réduiront en cendres.

- Mais il est où ?

- Dans le désert à 400 kilomètres d'ici !

- On va y aller comment ?

 

Et hop, le poisson est amorcé, ne pas le lâcher, surtout.

 

Le type n'habitait nulle part, ne voulant pas prendre le risque de le faire venir chez moi, je lui demandais de nous emmener dans un lieu sûr. Et à ma grande surprise, nous avons donc quitté le quartier des docks pour nous rendre dans un square complètement désert à cette heure-ci.

 

- Bien, voilà ce que j'attends de toi, d'abord il nous faut des masques à gaz et des bouteilles d'oxygène.

- Je peux nous faire sortir du dôme, mais après, on va y aller comment ?

- Les choses dans l'ordre, il te faut combien de temps pour me trouver quatre masques...

- Pourquoi quatre ?

- On ne sait jamais, je prends toutes mes précautions, la mission est trop importante pour se permettre de la rater à cause de détails matériels.

- Mais ce ne sont pas des masques, qu'il nous faut mais des scaphandres !

- Non, j'ai quelques pilules, disons très spéciales, l'une d'entre elles nous protégera du froid, les autres limiterons notre besoin en oxygène... mais il nous sera nécessaire de respirer un peu plus normalement toutes les deux heures.... Alors il te faut combien de temps ?

- Deux jours maximum ! Répondit le zigoto.

- Il nous faut aussi des réacteurs dorsaux individuels, et attention des corrects, pas des tas de ferrailles.

- Facile !

- Ensuite, il nous faudra effectivement sortir du dôme ? C'est quoi ton plan ?

- Des sas avaient été prévus pour le terminal ferroviaire, ils ne servent pas, mais ils sont entretenus et ils fonctionnent.

- Il faut un code ? Une carte ?

- Ce n'est pas un problème !

 

On s'était donc donné rendez-vous à 11 heures du soir le surlendemain, mais avant de le quitter je décidais d'enfoncer encore un peu plus le clou

 

- Scellons notre pacte ! Tu as la permission de m'embrasser, et si nous réussissons notre mission tu pourras m'épouser.

 

Le mec me regarde, ahuri, j'espère simplement ne pas en avoir trop fait, mais je ne lui laisse pas le temps de réfléchir, et je l'embrasse goulûment, le regrettant aussitôt, ce mec n'a pas dû se laver depuis un mois et il pue la vieille serpillère. Berck, berck, berck.

 

- Arrange-toi aussi pour prendre une douche, tu respireras mieux !

 

Il a dû prendre ça pour un adieu, le voilà qui s'en va ! J'espère que je le reverrais avec le matériel comme prévu. En attendant me voilà dans ce square en plein milieu de la nuit. Je reste là, je n'ai pas sommeil.

 

Bon, faudra que je m'organise, je pense que le risque chez moi a dû s'estomper, quel que soit la volonté de m'éliminer, je vois mal Ceylane faire la statue jour et nuit devant mon appartement. De toute façon, il faudra que j'y retourne pour récupérer les pilules miracles, et puis j'aimerais bien me reposer dans mon environnement familier.

 

Je décidais de n'effectuer les préparatifs qu'au dernier moment, des vêtements chauds, de l'eau, des plaquettes vitaminées, et puis les fameuses pilules... Il y avait là un vrai risque, si elles n'avaient jamais été mises sur le marché c'est qu'elles provoquaient des effets secondaires, c'est d'ailleurs pour cela qu'il fallait alterner avec les masques.

 

Monseigneur Meyer

 

Un sol s'était écoulé depuis que le cardinal Lajaunie avait envoyé un message à Monseigneur Meyer, il l'appela.

 

- Eminence, je n'arrive pas à localiser Kenneth Clarke, il semble avoir disparu. Mentit Meyer.

 

Lajaunie se sentit mal, il ne restait qu'une solution, mais comment Meyer allait-il prendre ça, il lui faudrait déployer des sommets de casuistique.

 

- Meyer, je vous demande d'accepter ce que je vais vous indiquer de faire comme un commandement du seigneur.

- Oui, mon éminence.

- Si vous n'accomplissez pas la très difficile mission que je vais vous confier, c'est tout le règne de Dieu qui en sera ébranlé.

- Qu'attendez-vous de moi ?

- Il vous faudra énormément de courage, Meyer !

- Dites-moi !

- Meyer, il faut faire sauter le dôme "F".

- Pardon !

- Il faut faire sauter le dôme "F". Demandez à l'aumônier de la garde de vous fournir de la nitroglycérine et faite sauter le sas principal.

- D'accord mon éminence, je vais m'atteler à cette tâche.

- Merci Meyer, je savais que je pouvais compter sur vous.

 

Lajaunie raccrocha, stupéfait que ce fut si facile.

 

La conviction de Meyer était établie : Le cardinal était devenu complètement fou, il rédigea deux rapports, l'un à l'attention du gouverneur de Mars, l'autre à l'attention du Vatican.

 

Bien sûr, ni le secrétariat du gouverneur, ni les fonctionnaires de la curie romain ne prirent ce rapport au sérieux.

à suivre

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Samedi 4 juin 2016 6 04 /06 /Juin /2016 17:06

La liste de Mars par Lena Van Eyck

OphirChasma.jpg

1 - Le cardinal de Mars

 

Prologue : New York, trois ans avant le début de ce récit.

 

La secrétaire générale de l'ONU fit entrer et asseoir son visiteur :

 

- Alors, Monsieur Carlson, cette réponse ?

- J'accepte !

- Vous voilà donc gouverneur de la planète Mars, le poste est difficile, vous représenterez les intérêts de la Terre, mais vous ne gouvernerez pas. Mars possède sa propre assemblée et son propre pouvoir législatif.

- Oui, je sais !

- Vous ne gouvernerez pas, mais vous ne serez pas neutre. Jouer le jeu de l'opposition est une option qui vous vaudra quelques ennemis, mais on s'en fout, cela vous créera des amitiés, des réseaux qu'il faudra utiliser en temps de crise. Nous vous avons préparé sur cette clé informatique, qui ne s'ouvrira qu'après l'analyse de votre rétine, un rapport listant tous les gens influents de l'assemblée martienne et quelques autres. Prenez-en connaissance pendant votre voyage. Il s'autodétruira dès votre arrivée.

- Vous semblez craindre des crises…

- La démocratie est trop jeune, trop fragile sur Mars, aussi, nous ne pouvons supporter aucune dérive dictatoriale, ni aucune velléité d'indépendance. Dans des circonstances graves, vous aurez la possibilité d'appliquer l'article 20 de la constitution qui vous donne les pleins pouvoirs de façon provisoire. Vous aurez à votre disposition une petite garde visible habilitée à faire des enquêtes et des opérations de police sans aucun lien avec les autorités officielles. Mais surtout une garde secrète, des personnes occupant des fonctions ordinaires, mais prêts à répondre en cas de clash, ces gens-là sont armés, possèdent les codes des sas et d'autres privilèges prioritaires. Ils ne se connaissent pas entre eux, vous seul et le chef de la garde en possède la liste.

- D'accord.

- Autre chose ! Il existe une guilde des prospecteurs, ces gens-là sont en marge du système, ils sont bien payés, mais en revanche nous leur demandons une discrétion absolue en cas de découverte minière. Il vous faudra donc vous assurer d'avoir la confiance des personnes travaillant sur la prospection. Certains font partie de la garde secrète mais pas tous, et ceux en qui vous n'aurez pas confiance, il vous faudra les faire surveiller.

- Je ne suis pas sûr de bien comprendre.

- Je le vois bien, Monsieur le gouverneur, en un mot : si les prospecteurs trouvent un filon minier, ce ne sera pas pour les colons martiens, mais pour la Terre !

- Ah ! Bien sûr !

- Sur la clé que je vous ai fournie, vous trouverez aussi le compte rendu de quelques faits et gestes datant du début de la colonisation et à propos desquels personne n'a tenu à faire trop de publicité. Vous aurez à votre disposition une petite intendance, assistante, cuisinier, tout ça, ce ne sera pas le grand luxe, mais ce ne sera pas la misère non plus, loin de là ! Des questions, Monsieur le gouverneur ?

- Oui, comment sont les martiennes ?

- Ah ! Ah ! Vous ne perdez pas votre humour ! Il parait qu'elles sont assez chaudes, mais qu'elles ont horreur des machos ! Seriez-vous d'accord pour partir vers Mars dès jeudi, vous n'avez aucune attache familiale je crois ?

 

Planète Mars - Dôme "A" - environ 100.000 habitants - An 87 de la colonisation terrienne

 

Conventions : la journée martienne est appelée "SOL" elle dure 24 h et 37 mn. L'heure martienne est donc un peu plus longue que la terrienne, (d'environ 90 secondes) Les jours de semaines de Mars (sols) sont donc en décalage permanent avec ceux de la Terre. Les jours seront donc nommés lunsol, marsol, et ainsi de suite.

 

Lunsol - Luvia

 

La créature est sur moi, elle ne me fait pas peur, elle est douce, je n'arrive pas à la trouver laide, malgré ses yeux globuleux, ses oreilles étranges, son absence complète de système capillaire. Elle est verte, évidemment, les martiens ne peuvent être que vert, un joli vert, bien lisse, comme celui qui colore les poivrons. Je fais l'amour avec un poivron, sauf qu'il est bizarre mon poivron, il a trois nichons alignés, trois beau nichons aux tétons violets, il a aussi une grosse bite toute verte, avec un gland violet, j'y goûte, elle a un goût de poivron, de poivron salé. Je lui demande si elle est une transsexuelle, elle ne répond pas, elle sourit, un sourire très tendre. Elle me pénètre désormais, sa bite grossit au fur et à mesure de ses va-et-vient, j'ai peur qu'elle me déchire !

- Arrête !

- Je n'arrêterai jamais !

- Arrête !

 

Je me réveille en sueur, le rêve érotique s'est transformé en cauchemar ! Où est-ce que j'ai été chercher des conneries pareilles ? Dommage la fin, car ça avait si bien commencé, je suis toute mouillée, ma main vient sur ma chatte, je me tripote un peu, puis très rapidement, je m'excite le clitoris, je me branle comme une damnée, je sens que je vais jouir, je jouis c'est trop bon ! Je suis calmée à présent. Je m'appelle Luvia, je me présenterais davantage tout à l'heure, la nuit n'est pas finie, et j'ai sommeil.

 

Lunsol - Quenarau

 

L'ordinateur d'Erwin Quenarau, le responsable des prospecteurs, signala une communication en haute priorité. Voici une chose qui n'arrivait jamais, croisant les doigts pour qu'il ne s'agisse pas d'une catastrophe, il accepta la communication en ayant soin par prudence de se munir de ses écouteurs.

 

- Hello, ici Bert, on vient de faire une découverte sensationnelle, historique même, on n'avait pas trouvé mieux depuis Christophe Colomb...

- Vous avez découvert quoi ? Demanda sèchement Quenarau.

 

Quenarau détestait ces gens, incapables de parler clairement et ne s'exprimant que par allusions ou par devinettes. Son interlocuteur, Bert Clarke était censé faire des relevés géologiques, du moins c'était le but officiel de ses expéditions, le but officieux, lui était bien plus trivial, il s'agissait de repérer d'éventuels gisements miniers aurifères ou diamantaires ! Il avait donc en toute vraisemblance découvert un filon ! Mais quel rapport avec Christophe Colomb ?

 

- Ah, ah ! Ricana Bert.

- J'aimerais une réponse !

- C'est une surprise ! Vous allez être sur le cul, mais je serais vous, je réunirais tout le personnel pour que je vous envoie tout ça sur grand écran, ça devrait faire son petit événement !

- Envoyez-moi une première image ! Le coupa Quenarau agacé.

- Tss, tss, vu ce qu'on a trouvé, je crois qu'il faut être plus festif que protocolaire...

- Bon, écoutez, je ne suis peut être qu'un vieux con d'administratif, mais pour l'instant, je vous demande de m'adresser une première image.

- Dans dix ans, vous regretterez encore votre rigidité. Mais bon, je sais aussi qu'on ne peut pas lutter contre des fonctionnaires bornés.

- Bert, je vous rappelle que je suis votre supérieur hiérarchique. Vous me l'envoyez cette image ou je coupe !

- O.K. ! Accrochez-vous et préparez-vous à un choc !

 

Quenarau soupira d'exaspération, pourtant quelque part sa curiosité était activée... Positionné comme il l'était personne d'autre que lui ne pouvait observer son écran. L'image se matérialisa sur son écran.

 

- Bert, vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? Vous venez de m'envoyer une photo extraite d'un mauvais film de science-fiction !

- Et celle-là, c'est de la science-fiction ?

 

Glups !

 

Cette fois Kazuko, la belle équipière eurasienne de Bert apparaissait nettement dans l'image au milieu de... de... Quenarau appliqua un filtre automatique destiné à révéler d'éventuelles traces de trucages, il n'y en avait pas.

 

Quenarau fut rassuré de constater que ses deux assistantes étaient sorties, il ne serait donc pas obligé de leur demander de le faire.

 

- Bon, OK, envoyez-moi tout.

- J'attends votre feu vert, je les enverrai en direct quand vous aurez rassemblé le personnel.

- Je vais voir, je vous rappelle !

- Bon, je ne bouge pas, j'attends vos instructions.

- Et bien voici la première, je viens de décider que votre découverte est pour l'instant classé "secret défense", avec tout ce que ça implique et notamment l'interdiction absolue d'en faire part à qui que ce soit !

 

Bert fit entendre un long soupir d'exaspération en guise de réponse, puis Quenarau coupa la communication, il n'avait aucunement l'intention de prêter son concours au meeting proposé par Bert. Il composa un numéro, mais son correspondant ne se précipita pas pour répondre :

 

- Monseigneur, c'est Quenarau, c'est urgent et important !

 

Le Vatican avait exigé au début de la colonisation qu'un cardinal représente ici l'autorité catholique.

 

- Si c'est urgent et important, il ne faut pas me téléphoner, mais vous dépêcher de venir me voir.

- Bon j'arrive !

- Dans une heure, ça vous va ?

- Monseigneur, c'est extrêmement urgent ! Répéta Quenarau.

- Allons, allons, les urgences sont gérés par les autorités locales, mon autorité n'est que spirituelle.

- Justement !

- Dans une heure, Quenarau, ne venez que dans une heure, je suis occupé pour l'instant et je vous prie de croire que vu la qualité de mon visiteur, je ne vois pas bien comment l'éconduire !

- Il le faudrait, pourtant ! Osa Quenarau.

- Dans une heure, Quenarau, pas avant ! Répondit simplement son interlocuteur avant de raccrocher

 

Le cardinal Lajaunie se tourna vers Ceylane, une jolie brune aux yeux bleus et aux formes parfaites :

 

- Excuse-moi, un emmerdeur... commença-t-il.

- Tu n'as pas à t'excuser, c'est toi le client, allez, finis de te déshabiller et décontracte-toi, je vais bien m'occuper de toi !

- Tu n'enlèves pas ton haut ?

- Il n'y a pas le feu, je l'enlèverais quand j'en aurais envie, esclave !

- Oui, Maîtresse !

- Allez, met-toi à quatre pattes, je vais m'occuper de ton cul.

 

Le cardinal maintenant entièrement nu, adopta la position ordonnée par sa dominatrice. Ceylane choisit une fine cravache et cingla avec une certaine force la fesse droite de l'ecclésiastique qui poussa un bref cri de douleur.

 

- Je ne veux pas t'entendre ! Dit-elle en frappant son second coup.

- Moins fort s'il te plaît !

- Ça ne te gêne pas d'habitude !

- Il y a des jours où je supporte mieux que d'autres !

- Peut-être ! N'empêche que tu vas regretter d'avoir rouspété !

- Je sais, punissez-moi, maîtresse !

 

Ceylane cingla plus fort, laissant de fines marques rouges sur le postérieur cardinalesque. L'intéressé tentait en vain d'étouffer ses cris.

 

- Dis-le que tu aimes, ça, espèce de chien !

- Oui, j'aime, ça ! Aaaaah !

 

La fille gratifia encore sa victime consentante de quelques coups supplémentaires, puis fit une pause, elle farfouilla dans son sac, en sortit un joli gode ceinture avec lequel elle se harnacha.

 

- Je t'avais promis une nouveauté !

 

Le cardinal regarda l'objet avec étonnement.

 

- Comment tu as fait pour trouver un truc comme ça sur Mars ?

- Ah ! Ah ! Les explications techniques, ce sera éventuellement après, pour l'instant tu vas me sucer cette jolie bite en plastique.

- Je préférerais que tu me la mettes directement !

- Non, mais, c'est fini de discuter, quand on faisait ça avec des bougies, je ne te faisais pas sucer, mais là, c'est une bite, et une bite ça se suce ! Allez exécution, esclave !

 

Le cardinal se mit donc à sucer et à lécher la bite factice.

 

- Tu vois que t'aimes ça ! Tu es un bon lécheur de bites ! Maintenant tu vas te tourner et me présenter ton gros cul, je vais bien t'enculer !

- C'est peut-être un peu gros, non ?

- Mais tu as fini de rouspéter aujourd'hui, c'est pas gros, c'est normal, et les bites normales, ça rentrent très bien dans les culs de salopes comme le tien.

VanEyck01.jpg

Le cardinal se tût, et après que Ceylane lui ait lubrifié l'entrée, elle enfonça l'objet, puis se mit à le faire coulisser en une série de va-et-vient savamment calculés. L'objectif n'était pas de faire jouir maintenant l'ecclésiastique. Cela allait intervenir ensuite dans la partie de la séance la plus pénible pour la belle prostituée. Résignée elle se retira.

 

- A toi de jouer, mais attention, ne me marque pas, je n'ai pas que toi comme client.

- Pour l'instant c'est moi le client, je t'ai payé et j'ai tous les droits !

- Non, tu n'as pas tous les droits, et ça tu ne l'as jamais compris ! Si tu me marques, je me casse.

- Il ne tient qu'à moi de demander à la police d'appliquer les lois que j'ai fait voter...

- Des menaces, maintenant ? Et avec qui tu feras tes petites fantaisies si tu me fais mettre en tôle ?

- Tu te crois unique au monde ?

- Bon finissons-en, tu deviens franchement pénible.

 

Le cardinal s'empara de la cravache et cingla d'un coup sec les fesses de Ceylane ! Trop fort ! Celle-ci le fusilla du regard et se dirigea vers la chaise où elle avait posé ses vêtements.

 

- Reviens, salope, j'ai posé la cravache !

 

Elle revint avec un soupir de résignation, le cardinal frappait à la main maintenant, en principe cela ne laisse pas de traces persistantes.

 

- Tiens salope, tiens putain, ça t'apprendra à faire des choses perverses avec un homme d'église !

 

Il bandait désormais comme un hussard ! Ceylane savait la conclusion proche, il lui donna sa grosse bite à sucer en l'attrapant par les cheveux.

 

- Suce, salope !

 

S'il pouvait jouir comme ça ! Pensa-t-elle. Mais non, il la fit se retourner et la sodomisa sans ménagement.

 

- Heureusement que tu me payes bien, parce que question romantisme t'es vraiment passé à côté, toi !

- T'as choisie d'être pute, alors assume !

- Et toi, tu as choisi quoi ?

 

Le cardinal ne répondit pas, la laissant partir comme à l'habitude sans un mot d'au revoir.

 

Une heure pile après son coup de fil, Quenarau se présentait chez le cardinal Lajaunie.

 

- Alors Quenarau, cette urgence ?

- Ce sont deux images qu'un de nos prospecteurs nous a envoyé, si vous voulez bien vous rendre compte en branchant ceci sur votre ordinateur.

- Je suis impatient de découvrir ce qui vous a rendu dans un pareil état.

 

La première image apparut, puis la seconde, le cardinal devint livide.

 

- C'est un trucage ?

- Non, j'ai vérifié !

- Par la sainte mère de Dieu, vous ne pouviez pas me montrer ça plus tôt ?

- Je vous l'avais proposé, Monseigneur.

- Il fallait insister ! Je dois en référer au Vatican, ou plutôt non, évitons les traces, je vais prendre mes responsabilités. Qui est au courant pour le moment ?

- Moi, le prospecteur, son équipière et maintenant vous.

- A moins qu'il se soit amusé à prévenir tous ses amis !

- Son ordinateur de bord nous le dira !

- Il vous faudra vérifier ce point en priorité ! Précisa le cardinal.

- Je ne peux pas le faire d'ici, je n'ai pas apporté ce qu'il faut.

- Vous me décevez, Quenarau. Vous reviendrez me dire. Mais avant, vous allez demander à ce type de décoller, vous prendrez le contrôle de son ordinateur de vol, et vous le ferez exploser en vol !

- Quoi ? Mais, Monseigneur, vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ? Je ne peux pas faire ça…

- Je crains que n'ayons pas d'autres solutions, je vous laisse faire, vous avez mon absolution d'avance. Et quand vous reviendrez me voir nous prierons ensemble pour le salut des âmes de ces deux pauvres prospecteurs. Ah, il vous faudra ensuite réfléchir à la façon dont nous devrons détruire ce site… vous me fournirez les coordonnées, n'est-ce pas ?

- Oui bien sûr...

- Mais cela n'est pas le plus urgent. Allez filez, il est temps maintenant de vous acquitter de votre mission.

 

De retour à son bureau, Quenarau après avoir demandé à ses assistantes de sortir se connecta à l'ordinateur de vol de Bert. Il constata que ce dernier avait appelé trois personnes : Kenneth Clarke son propre frère, un autre prospecteur prénommé Sven Anderson, et Oscar Farmer, un cyber-journaliste assez connu. Il en reporta rapidement les noms sur le bloc note de son ordinateur, ainsi que les coordonnées précises de l'endroit où Bert avait posé son appareil, puis il entra en contact avec ce dernier.

 

- Bert, où êtes-vous ?

- Toujours au même endroit… Ah, j'ai essayé de vous joindre, il y a du nouveau, je voulais vous dire...

- Bert, il y a une grosse complication, Coupa Quenarau, je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant, il vous faut regagner votre barge de toute urgence.

- Mais...

- C'est un ordre, Bert. Rassurez-vous ce n'est qu'un contretemps.

- Vous ne pouvez pas nous en dire plus ?

- Non, dépêchez-vous votre vie en dépend. Il vous faut combien de temps pour regagner la barge ?

- Vingt minutes !

- Faites vite !

 

Bert

 

- Kazuko, tu es où ? Le patron veut qu'on rentre !

- C'est vraiment pas le moment, viens voir ce que j'ai trouvé !

- Je ne pense pas que j'aurais le temps, viens !

- Pas question !

 

Bert fut obligé de lui relater ce que venait de lui dire Quenarau.

 

- C'est bizarre ! Tu lui as expliqué la suite ?

- Il ne m'a pas laissé parler.

- Il aurait dû ! A mon avis, il veut nous manipuler pour s'attribuer tout le mérite de la découverte. S'il savait ! Il risque de tomber de haut. Téléphone à Farmer, demande-lui si...

- J'ai compris.

 

Le journaliste faillit ne pas répondre. Cet ahuri de prospecteur le rappelait probablement au sujet du fichier de ce matin. Il accepta finalement la conversation à contrecœur.

 

- Oui, Monsieur Clarke, j'ai reçu votre fichier, mais je n'ai pas encore eu le temps de m'en occuper...

- Non, non, Monsieur Farmer, c'est pas pour ça, je voudrais savoir si tout est normal au dôme "A".

- Comment ça normal ?

- Ben je ne sais pas moi, une alerte, un truc grave…

- Non, tout est calme, pourquoi ?

- Et dans les autres dômes ?

- On ne m'a rien signalé !

- OK, sorry pour le dérangement.

 

Farmer raccrocha mettant l'attitude du prospecteur sur le compte de l'influence néfaste des rayons cosmiques à moins que ce soit la conséquence d'une overdose d'oxygène et passa à d'autres occupations.

 

- Regarde, un cadavre, et un autre ici ! Indiqua Kazuko.

 

Ils examinèrent les corps momifiés, les casques des scaphandres avaient été brisés. Ils prélevèrent les plaques d'identification, et "rangèrent" les corps le long de la paroi de façon décente avant de les recouvrir d'un bâche qui avait eu la bonne idée de se trouver là.

 

Ils avancèrent encore.

 

- C'est quoi ça ? Demanda l'eurasienne à son compagnon qui l'avait donc rejoint dans ce très curieux tunnel de lave.

- Un générateur électrique, non ?

- Je n'y connais rien, c'est martien ce truc-là ?

- Non, c'est terrien.

- Sûr ?

- Ben oui, regarde : c'est indiqué "made in India", Répondit Bert.

- Et qu'est-ce que ça fout là ?

- Ben ça, je sais pas !

- Si tu peux m'aider à dégager ces cailloux, il y a une autre salle derrière.

 

Il fallut bien vingt minutes pour dégager l'accès avant qu'ils se rendent compte qu'il aurait pu gagner un temps précieux en ne travaillant que sur la partie gauche.

 

- C'est quoi ce bazar ? Demanda Kazuko.

- Des bonbonnes d'oxygène. Relève les numéros de lots, les gens des bureaux pourront sans doute savoir d'où ça vient.

- Oui, mais je ne comprends rien.

- Moi non plus, mais il y encore une autre salle derrière, c'est sans doute un refuge abandonné, peut-être qu'il fonctionne encore ?

- Ça ne va pas être facile, il va falloir déplacer les bonbonnes.

- Allez, au boulot !

 

C'est alors que Quenarau les rappela, après avoir une nouvelle fois fait sortir ses assistantes.

 

- Vous êtes en vol ?

- Oui chef ! Mentit Bert. Mais il faut que je vous dise quelque chose.

- Quelle direction ?

- Ben, on rentre !

- Virez de bord et dirigez-vous vers le nord-nord-ouest.

- Mais pourquoi faire ?

- Vous le saurez dans cinq minutes.

 

Oscar Farmer était sur le point de péter un câble en acceptant cette nouvelle communication de Bert.

 

- Encore vous ?

- Je vous promets que si je suis encore en vie dans quelques jours vous comprendrez pourquoi je vous harcèle. Depuis tout à l'heure il n'y a rien de changé ?

- Que voudriez-vous qu'il y ait de changé ?

- Tout est normal dans le dôme alors ?

- Oui tout est normal, tout le monde est normal aussi, sauf peut-être vous…

- Merci, bonne journée ! Conclue Bert, hilare.

 

Et dix minutes plus tard, Quenarau activait la commande d'autodestruction à distance. Blanc comme un linge, il prit soin de détruire l'enregistrement des communications passées avec Bert. Il pria, assailli par un énorme sentiment de culpabilité, mais aussi par le doute, le cardinal, en lui ordonnant d'effectuer ce geste odieux, n'avait-il pas transgressé son rôle ?

 

- Et qu'est-ce qu'on va lui raconter à Quenarau au retour ? Demanda Kazuko.

- Qu'on a eu des problèmes techniques, que la radio déconnait, il n'y connaît rien, je m'arrangerai avec l'équipe de maintenance... De toute façon, qu'est-ce que tu veux qu'il nous fasse, il ne peut pas nous retirer notre licence...

- Oh ! C'est quoi ça ? T'as entendu ? La radio de la barge vient de faire un drôle de bruit.

 

Ils se précipitèrent à l'extérieur, craignant que l'engin ait été victime d'un éboulement. Incrédules, ils découvrirent alors la carcasse calcinée de leur appareil.

 

- Mais c'est impossible, une barge n'explose pas, on l'a fait entièrement réviser, il y a à peine un mois.

- C'est Quenarau ! Répondit Bert à sa coéquipière, mais pourquoi ? Pourquoi ? Un rapport avec les images que je lui ai envoyé, mais pourquoi ? Pourquoi ?

- Tu veux dire qu'on peut détruire une barge à distance !

- Bien sûr, mais je n'ai jamais connu de cas !

- Mais pourquoi ?

- Le pouvoir s'est toujours méfié des prospecteurs, ce qu'on est susceptible de découvrir peut constituer une force, voire une alternative, le pouvoir en place se protège. Imagine une sorte de soulèvement impliquant une attaque avec des barges, ils peuvent tous nous détruire en quelques minutes !

- OK, et en attendant on est foutu !

- Peut-être pas, on va voir si ce refuge fonctionne et si on peut renouveler l'oxygène...

- Pfff... Restera la flotte, et la bouffe... Objecta Kazuko.

- Oui...

- Si on prévenait Farmer ?

- Impossible, on pouvait communiquer avec le dôme parce que la radio de la barge faisait relais… mais maintenant…

 

Luvia

 

- Il se passe quelque chose de grave ? Demandais-je à Quenarau quand il daigna nous faire réintégrer nos places. Il était livide.

- Non ! répondit-il simplement, l'esprit manifestement ailleurs.

 

Le haut-parleur le sortit brusquement de ses pensées.

 

"Monsieur Quenarau est demandé de toute urgence au Q.G. technique ! Monsieur Quenarau est demandé..."

 

Quenarau se lève brusquement de son poste et se dirige vers la sortie du bureau... Semblant comme dans un état second, il en a oublié de verrouiller son ordinateur. L'occasion est trop belle, je laisse passer trois minutes, et je me précipite. Du couloir 3, je peux observer le poste de contrôle dans sa paroi de verre, Quenarau est en pleine discussion avec deux types. J'ai donc le temps, je sors une petite clé informatique très spéciale et me dirige vers l'ordinateur du chef. Hum, que va dire Najelle ? Rien sans doute ! Raté : Elle m'interpelle :

 

- Tu fais quoi ?

- Ben, je vais pomper son disque dur, on va peut-être en savoir plus sur le personnage !

- Fais vite alors !

- T'inquiète !

 

Vite ! Agir rapidement ! Je pompe tout sur la clé en moins d'une minute. Je l'ai acheté à un type qui trafique un peu de tout, il m'a assuré que son utilisation était indécelable. Ce soir au chaud, chez moi j'examinerai tout cela et j'en saurai un peu plus sur ce que manigance vraiment cet étrange bonhomme.

 

- Tu me montreras ! Demande Najelle.

- Je ne regarde rien ici, je me conserve tout ça pour ce soir, chez moi !

- Tu m'appelleras pour me dire ?

- Des clous ! C'est moi qui prends tous les risques, si je trouve quelque chose, je le garde pour moi !

- Méchante ! Minauda ma collègue.

- T'avais qu'à le faire toi !

- Je n'aurais jamais osé !

- Ben tu vois !

- Et si tu m'invitais ?

- Je t'ai déjà invité une fois et tu t'es dégonflée !

- Oui parce que je sais très bien ce que tu veux me faire si tu m'invites !

- Et tout d'un coup, comme ça, ça ne te pose plus de problème !

- En fait j'ai réfléchi, faut tout essayer dans la vie !

 

Ben voyons ! Je réfléchissais. J'avais besoin d'être tranquille pour faire ce que j'avais à faire, mais d'un autre côté le superbe corps de Najelle, la belle rousse aux cheveux de feu, m'attirait irrésistiblement, cette pauvre fille me semblait un peu nunuche et était à cent lieues d'imaginer ce que je cherchais réellement. Je n'aurais donc aucun mal à la leurrer, j'acceptais donc de l'inviter !

 

- Bon, O.K. ! Je t'invite, mais ne viens pas râler après !

 

Ah ! Oui, vous voudriez bien savoir à qui vous avez affaire ? Je me prénomme Luvia, je suis brune, les yeux bleus et la peau très pale, j'ai la poitrine (trop) avantageuse, je me trouve complètement quelconque mais il paraît que je plais. Je suis assez friande de sexe, mais je sais me tenir ! J'ai presque 30 ans en équivalence d'années terriennes.

 

Je suis l'une des deux assistantes de Quenarau, le responsable de la prospection du centre de recherche spécialisé du dôme "A". Dans la pratique, je m'occupe de l'intendance, du bon état des barges de prospection, de l'approvisionnement, en un mot d'essayer de dégoter tout ce qu'ont besoin ces braves gens pour travailler. Si on ne trouve pas sur place on cherche dans les autres dômes, ou alors on commande sur Terre et on n'a plus qu'à attendre quelques mois. Passionnant, non ?

 

J'ai vécu pas mal de temps toute seule après ma séparation avec mon compagnon. Cette rupture m'a fait souffrir à un tel point que j'avais cru tirer un trait sur mes relations avec les hommes, préférant consoler mes nuits de solitude auprès des corps tendres et doux des personnes de mon sexe...

 

...Jusqu'au jour où j'ai vu arriver notre nouveau chef. Erwin Quenarau venait de la Terre, et semblait avoir du mal à s'habituer à la mentalité ambiante. Un bel homme dans les trente-cinq ans, brun, le teint un peu mat, une petite barbiche, des yeux perçants, une allure sportive, mais sans aucune exagération, un sourire impossible, bref, l'attraction était arrivée et toutes ces dames et ces demoiselles n'en pouvaient plus, moi y compris !

 

Avec Najelle, puisque nous partagions le privilège d'être en quasi permanence dans le même bureau que lui, nous avions parié que la première qui le ferait craquer se ferait payer le restaurant par l'autre.

 

Tu parles ! On a tout essayé, en haut les trucs moulants, décolletés, transparents, en bas, le court, l'ultra court et le collé aux fesses ! Rien du tout ! Il parle très peu de toute façon, ne recherche pas la conversation et ne la relance jamais, sauf au téléphone. On s'est alors dit qu'il faudrait peut-être y aller directement, et qu'il était peut-être allergique à ce qui pour lui était des gestes d'allumeuses, mais peine perdue, on a bien essayé de lui glisser entre deux phrases professionnelles qu'il était mignon, qu'il avait énormément de charme, que la personne qui vivait avec lui devait avoir beaucoup de chance... Rien, rien, rien absolument rien ! Un mur !

 

- Il est peut-être homo ? Avait suggéré Najelle

 

Ben oui peut-être ! On laissa tomber, mais on essayait quand même d'écouter plus ou moins ses conversations, de guetter un signe, un indice. Et bien non, monsieur s'il avait un secret savait très bien le garder.

 

- C'est marrant, s'il était homo, ça m'exciterait de le savoir, je me l'imaginerais bien en train de sucer des bonnes bites. M'avait confié Najelle.

- C'est ton fantasme ?

- C'est l'un de mes trucs, de voir deux mecs ensembles, mais ce n'est plus un fantasme, j'ai déjà vu ça de près.

- Et bien on en apprend tous les jours… Raconte-moi !

- Si je te raconte, ça va m'exciter !

- Et alors ?

- Ben, alors je gère comment ?

- J'en sais rien, tu iras te palucher dans les chiottes… et si tu veux un coup de main tu m'appelleras.

- Tu sais bien que je n'aime pas trop les femmes.

- T'en sais rien tu n'as jamais essayé

- Pas envie !

- Bon, tu me racontes ou pas ?

- On était chez des copains, pour un anniversaire, on a joué aux gages, quelqu'un a proposé que si c'était un garçon qui perdait, il devrait sucer une bite. Ils ont tous accepté le gage et le mec qui a perdu s'est mis à poil et s'est mis à sucer la queue de mon petit ami de l'époque. Humm, quel spectacle ! Et puis le type s'est relevé, s'est tourné et s'est cassé en deux, manifestement, il souhaitait qu'on le sodomise. Mon copain n'a pas hésité, il lui a léché l'oignon pour que ça entre bien et il l'a bien enculé.

- Et ben !

- Attends, c'est pas fini, après j'ai mis mon copain au défi de sucer une bite à son tour. Je pensais qu'il se dégonflerait, mais non, il s'en est choisi une bien grosse et il l'a sucé pendant près de 10 minutes.

- Il ne s'est pas fait enculer, ton copain ?

- Si mais après, parce que évidement ensuite ça a tourné en orgie…

- Et aucune nana t'a touché ?

- Je t'ai dit que ce n'était pas mon truc !

- T'es chiante !

- En fait je ne crois pas que Quenarau soit pédé. Tu sais, disait Najelle, j'ai connu un mec comme ça, les femmes il s'en foutait complètement, on a cru qu'il était homo, et bien non, simplement le sexe ça ne l'intéressait pas. Il paraît que ça existe !

- Quelle tristesse !

 

En fait ce qu'ignorait Najelle c'est que ma curiosité avait dépassé le stade de l'intérêt purement sexuel. Je me faisais ainsi, la réflexion, qu'un mec aussi discret devait en fait, cacher un secret d'une importance capitale. On parlait parfois d'expériences bizarres, de projets d'abandon total ou partiel des colonies, de territoires interdits à l'exploration, de découvertes sous secret militaire… J'avais gardé de bons contacts avec mon ancienne responsable au dôme "F", s'il s'avérait que le dénommé Quenarau traficotait quelque chose de louche sans en référer aux autorités… Un petit rapport pourrait être pour moi une promotion inespérée ! Pauvre Najelle qui n'y comprenait rien !

 

Quenarau

 

Les deux techniciens quittèrent le poste de contrôle, laissant Quenarau seul en communication avec le gouverneur.

 

- Personne ne peut nous entendre, Monsieur Quenarau ?

- Non !

- Nous ne sommes que trois personnes au courant, mais il faut bien que vous le sachiez : l'une de vos barges vient d'exploser au sol, c'est la première fois depuis le début de la colonisation qu'une telle chose se produit, je vous envoie les coordonnées exactes de l'endroit où ça s'est passé, c'est à Ophir Chasmas, vers le sud.

- Vous êtes sûr que c'est au sol ? Gaffa Quenarau.

- Je vais vous envoyer l'écho radar sur l'écran.

 

Quenarau devint blême, se demandant si son entretien radio avec Bert avait été enregistré par une tierce personne. Et puis si vraiment l'explosion avait eu lieu au sol (mais bon dieu, pourquoi au sol ?) Bert et sa compagne étaient peut-être toujours en vie… il se rassura en se disant que ne pouvant rentrer au dôme, ils mourraient d'asphyxie de toute façon… à moins que l'une des trois personnes qu'ils avaient prévenus ait la malencontreuse idée de s'étonner de leur silence, et se rende sur place… ça n'allait pas du tout… comment régler tout ça avant que le cardinal ne s'aperçoive de quelque chose ?

 

- Je souhaiterais que vous me fassiez un rapport précis sur cet incident.

- Un rapport ? Mais que voulez-vous savoir, monsieur le gouverneur ?

- Mais enfin, Quenarau, croyez-moi que je comprends que vous soyez choqué, mais bon, qui était ce prospecteur ? Que faisait-il dans ce secteur ? Avait-il découvert quelque chose de particulier ? Quelles étaient ses activités avant le crash ? Qu'est-ce qu'il y a à prospecter dans la direction où il se dirigeait ? Et puis il y a la boite noire à récupérer.

- Je comprends, répondit Quenarau, abasourdi.

 

L'affaire prenait pour lui des conséquences dangereuses, il avait envisagé de se rendre chez le cardinal dans la foulée, il y renonça, jugeant qu'il s'était assez mouillé comme ça !

 

Il revint à son bureau, constata qu'on avait tripoté son ordinateur. Ce ne pouvait être que Najelle ou Luvia. Quel idiot, il avait été, sa machine était quasiment inviolable... Encore fallait-il ne pas la laisser activée ! Heureusement, qu'il avait pris soin d'effacer toutes les traces des événements récents... Toutes les traces, vraiment ? Il voulut en avoir le cœur net. Il vérifia un peu partout, non tout avait bien été détruit à l'exception toutefois d'un petit fichier texte de quatre lignes. Mais qui irait accorder de l'importance à cette liste minuscule ?

 

Le cardinal avait mal au cul ! Le gode de Ceylane était décidemment trop gros, la prochaine fois, il lui demanderait de s'en tenir aux bougies. L'évocation de sa séance de galipettes avec la belle prostituée lui provoqua un début d'érection. Il faudrait pourtant qu'il se calme un jour, ce genre de relation ne pouvait pas perdurer, un jour quelqu'un l'apprendrait… mais bon il n'y avait pas le feu, c'était si bon de se faire dominer par une femme aussi belle. Son érection était à son maximum. Il se branla, ce fut un peu long, douloureux même. Il alla se rincer au lavabo avant de prendre son téléphone :

 

- Quenarau, Vous deviez repasser me voir !

- J'allais vous appeler. J'ai effectué le petit... Hum... service que vous m'aviez demandé. Et pour le reste, je n'ai rien trouvé.

- Venez quand même me voir ! Insista le cardinal.

 

C'est à ce moment-là que Quenarau aurait dû se rebeller, il serait d'ailleurs faux de dire que l'idée ne l'avait pas effleuré, mais il n'en fit rien et se dirigea vers l'archevêché tout proche, une boule d'angoisse dans la gorge.

 

D'emblée Quenarau confirma la destruction de la barge, sans toutefois préciser qu'elle avait explosé au sol. Il informa aussi le cardinal de la demande de rapport exigé par le gouverneur.

 

- C'est le domaine réservé du gouverneur, il laisse faire le conseil quand tout va bien, mais s'il y a un problème, il intervient et il est malheureusement dans son rôle. Assurez la rédaction de ce rapport, je suis sûr que vous allez faire ça très bien ! Commenta simplement le cardinal.

- En fait, je ne sais pas trop comment je vais faire.

- Je vous fais confiance sur ce point, par contre je trouve vraiment bizarre que ces deux prospecteurs n'aient prévenus que vous.

- Oui, c'est bizarre ! Balbutia Quenarau.

- Ou alors, il a prévenu d'autres personnes autrement, par une autre ligne…

- Je ne vois pas bien...

- Alors d'après vous, ils ont fait comment ? Tam-tam, signaux de fumée, télépathie ?

 

Le cardinal se moquait ouvertement de lui, dans quelques instants il allait être obligé de lui avouer la vérité, il en était malade d'avance.

 

- Si Bert avait prévenu d'autres personnes... Euh il se serait passé quoi ? Osa demander Quenarau

- Pourquoi cette question, puisque le problème ne se pose pas ?

- Comme, ça, j'aurais aimé savoir !

- Quenarau, donnez-moi les noms ! Martela le cardinal.

- Je n'ai aucun nom à vous donner.

- Vous mentez Quenarau !

- Dites-moi ce que vous comptez faire...

- Vous inversez les rôles, Quenarau, ce n'est pas moi qui ai des comptes à vous rendre ! Donnez-moi les noms.

- Je ne peux pas.

- Alors je fais vous fournir deux bonnes raisons de me les donner, la première, c'est que même si ces personnes ne feront pas de liens directs entre la découverte de Bert Clarke et l'accident de sa barge, ils ne pourront s'empêcher de parler. La rumeur enflera et finira par atteindre la Terre. Ce scénario est une véritable catastrophe pour nos convictions. Vous comprenez, Quenarau ?

- Oui, votre éminence !

- La seconde c'est que si vous persistez dans votre entêtement, je ne me priverais pas de mon influence auprès de l'assemblée martienne pour demander votre remplacement.

- Malgré ce que je viens de faire pour vous ?

- Quenarau, on n'abandonne pas ses amis au milieu du gué ! Alors, ces noms ?

 

Quenarau, complètement anéanti lui fournit les trois noms. Il se garda, bien entendu, de signaler au cardinal que Bert et sa coéquipière pouvaient être encore vivants, il omit également de parler du piratage de son ordinateur par l'une de ses assistantes...

 

- Très bien, je vous libère, Quenarau.

 

Il n'avait donc plus la confiance du cardinal, il rejoignit son bureau envahi de pensées contradictoires et remettant l'explication qu'il devait avoir avec ses assistantes au lendemain.

 

Le cardinal Lajaunie

 

Le cardinal, les trois noms en main, rechercha qui étaient ces personnes, l'inscription sur l'annuaire électronique du Marsweb étant obligatoire il put les localiser facilement. Mais le résultat était une conjonction de complications.

 

Le premier était Kenneth Clarke, le propre frère de Bert, le problème était qu'il ne résidait pas au dôme "A", mais au dôme "F", il lui faudrait convaincre Monseigneur Meyer, l'évêque local de mettre hors circuit ce frère après s'être assuré qu'il n'avait pas dupliqué le cliché de Bert à tout son carnet d'adresse, auquel cas l'affaire prendrait un tour dramatique qu'il envisageait néanmoins de sang-froid. Il envoya un message à Meyer.

 

Petit intermède au dôme F

 

- Urgent et prioritaire : Faites enlever de toute urgence Kenneth Clarke, mettez-le au secret en attendant des instructions complémentaires.

 

Dans le dôme F, c'était le matin. Monseigneur Meyer se trouva fort contrarié à la lecture du message de son supérieur hiérarchique. Il eut un moment la tentation d'appeler afin de demander des précisions mais renonça par crainte de se faire rabrouer. Meyer n'était plus tout jeune et ses capacités physiques déclinaient, il se demanda comment accomplir une telle mission. Bah, il improviserait. Il se renseigna afin de savoir qui était ce Kenneth Clarke et où il travaillait.

 

Kenneth Clarke était ingénieur dans les serres du dôme, son téléphone sonna.

 

- Monsieur Clarke, je suis Monseigneur Meyer, il faut absolument que je vous parle.

- Et bien parlez-moi !

- Non par téléphone, ce n'est pas possible, il faut que vous veniez d'urgence.

- Je travaille en ce moment.

- Absentez-vous et venez discrètement, je vous assure que c'est urgent et important.

- Vous ne pouvez pas m'en dire plus au téléphone ?

- Non, venez vite !

 

C'était à l'autre bout du dôme, Clarke s'y rendit sans prévenir qui que ce soit

 

- Entrez ici Monsieur Clarke, nous allons nous installer dans la sacristie, asseyez-vous, je vais chercher les documents.

 

Et Meyer enferma Kenneth à clé. Ce dernier attendit quelques instants, mettant cet acte sous le compte de la distraction. Puis, Meyer ne revenant pas, il se mit à tambouriner et à hurler comme un forcené. Voilà qui ennuyait bien Meyer, qui se demanda s'il aurait la force de l'assommer afin de le ligoter et de la bâillonner. Il chercha un objet contendant, trouva une casserole et revint dans la sacristie.

 

- Vous vous amusez à quoi ? Hurla Kenneth.

 

L'évêque leva sa casserole prêt à frapper au crâne, Kenneth esquiva, se précipita sur l'ecclésiastique et le maîtrisa facilement.

 

- Maintenant, connard de curé, tu vas me dire ce que tu fabriques, ou je te massacre !

- Pitié, j'avais des ordres !

- Des ordres de qui ?

 

Quelques baffes plus tard, Meyer lui fit lire le message du Cardinal Lajaunie. L'arrogance du clergé martien et sa propension à se mêler de tout était connu, mais il était incompréhensible qu'on s'en prenne à sa personne, Kenneth n'ayant aucune responsabilité publique et ne se mêlant pas de politique ! Une confusion, sans doute ? Il quitta les lieux en emportant une copie du message, laissant l'évêque en plein désarroi.

 

Kenneth en référa au chef de la sécurité du dôme qui lui promit de faire remonter l'affaire en haut lieu et lui conseilla de refuser toute communication et tout contact provenant d'inconnus.

 

Fin de l'intermède

 

Le second sur la liste était Sven Anderson, un prospecteur, l'ecclésiastique le contacta anonymement sous un prétexte fallacieux, et comme il le pressentait, il le trouva en plein travail, à l'extérieur du dôme. Seul Quenarau pouvait donc l'atteindre, il faudrait donc qu'il trouve un moyen de forcer ce dernier à le faire. Quant au troisième, Oscar Farmer, c'était un journaliste d'opposition connu qu'il l'énervait particulièrement. S'il diffusait sur son site les photos prises par Bert, tout était foutu. Mais il avait une petite idée, en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Mais d'abord le prospecteur...

 

- Allô, Quenarau, sur les trois noms de votre liste, l'un me semble avoir son destin entre vos mains.

- Ne me demandez pas ça ! Chuchota-t-il.

- Et bien si, justement, je vous le demande !

- Est-ce que je peux passer vous voir ?

- Cette proposition n'est pas négociable, Monsieur Quenarau.

- Et si je refuse ?

- N'employez pas des termes qui fâchent, Monsieur Quenarau ! Et n'attendez pas, chaque seconde compte.

 

L'ordi de Ceylane signala une communication. Que pouvait bien lui vouloir à cette heure, le cardinal avec lequel elle s'était livrée à quelques galipettes rétribuées, en milieu de journée ?

 

Elle regrettait d'avoir ce personnage comme client. La prostitution était théoriquement interdite sur les dômes martiens, et si elle l'était, c'était à cause de l'influence du cardinal au sein de l'assemblée martienne. Un bel hypocrite, donc, mais il n'y avait pas que ça, ce personnage la méprisait visiblement, et puis certaines de ses réflexions l'inquiétaient, ses menaces à peine voilées afin de lui interdire de parler de leurs relations à qui que ce soit n'avaient pas grand-chose de catholique. Plusieurs fois, elle avait failli lui mentir en lui disant qu'elle abandonnait l'activité, mais elle reculait toujours.

 

- Ceylane ! Vous pourriez passer me voir ce soir vers 20 heures ?

- Encore ! Mais vous êtes insatiable !

- Ben oui !

 

Le cardinal n'affichait pas son excitation habituelle, il paraissait même étrangement calme :

 

- Asseyez-vous Ceylane, je vous règle tout de suite vos honoraires, mais il ne sera pas question de sexe ce soir. Je suppose que vous avez d'excellentes relations parmi les gens des docks ?

- Non pas vraiment !

 

La fille soupira, cet imbécile ne pouvait pas imaginer que la prostitution ne soit pas liée d'une façon ou d'une autre à la délinquance.

 

- Allons, allons, pas à moi ! Rétorqua le cardinal.

- Vous allez être déçu !

- Mais non, voici un excellent argument.

 

Et joignant le geste à la parole, il sortit d'un tiroir une magnifique liasse de grosses coupures terriennes.

 

- Et il faudrait faire quoi avec ça ?

- Juste supprimer quelqu'un, proprement, sans le faire souffrir !

- Vous vous trompez d'adresse !

- Recomptez, s'il n'y a pas assez, je peux arrondir.

 

Ceylane, troublée, se demandait comment doubler l'ecclésiastique. Il lui fallait gagner du temps. Un vague plan germait néanmoins dans sa tête, mais il lui faudrait trouver les complicités nécessaires pour sortir du dôme, gagner le dôme "F" et négocier son départ pour la Terre. Pas impossible, elle avait des "relations".

 

- C'est qui ?

- Je ne vous le dirais si vous acceptez !

- Alors arrondissez !

 

Le cardinal doubla carrément la mise

 

- Ça marche ! Répondit-elle, consciente du risque énorme qu'elle venait de prendre. Alors c'est qui ?

- Oscar Farmer !

- Oscar Farmer ? Répéta-t-elle incrédule, mais pourquoi ?

- Ah, ça je ne peux pas vous le dire ! Ça ne fait pas partie du contrat. Je veux une photo du cadavre, laquelle sera déposée dans ma boite aux lettres, mais il faudra faire disparaître le corps, je veux que la police enquête sur une disparition, pas sur un meurtre. Et puis, il faut faire très vite, si tout était terminé cette nuit ce serait très bien.

- D'accord, répondit Ceylane, blême.

- Allez-y le temps presse... Je vois que vous avez envie de me poser une question, posez là, mais je ne vous promets pas que j'y répondrais.

- Heu... Comment un homme d'église...

- Je ne vais pas vous faire un cours de théologie. Le cinquième commandement nous interdit de tuer notre prochain, mais les choses ne sont pas si simples, avant d'être Cardinal, j'étais moine Dominicain, cet ordre a été fondé par Saint Dominique, c'est lui qui quand le royaume de France a combattu l'hérésie cathare, devant les interrogations des soldats qui se demandaient qui tuer et qui ne pas tuer, a répondu "tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens." Il le fallait pour la survie de la religion et de la civilisation. Et l'église n'a pas manqué de sanctifier ce grand homme. Nous sommes aujourd'hui dans un contexte semblable, mais je ne peux vous en donner les détails. Voilà, filez maintenant, vous avez ma bénédiction.

 

Ceylane quitta l'homme d'église, circonspecte. Oscar Farmer était l'un de ces clients, un client plutôt sympathique, mignon et bien dans sa peau, une certaine complicité s'était établie entre eux. Elle décida de le prévenir de suite, le tout était de savoir s'il allait la croire !

 

L'appartement

 

Najelle s'était pointée chez moi, elle qui est si discrète d'habitude, elle s'est ultra maquillée et s'est habillée avec des trucs moulants. Il faut bien avouer que ça lui allait bien. Mais la ficelle était bien grosse, elle me prenait pour une andouille. Sa curiosité pour le contenu de l'ordinateur de Quenarau était donc telle qu'elle envisageait y compris de partager ma couche. Bizarre, bizarre, il me faudra la jouer fine.

 

- Tu me trouves comment ? Minauda-t-elle.

- Craquante.

- Ben, embrasse-moi !

- Humm !

 

Nos bouches se collent, je me fais peut-être des idées mais j'ai quand même l'impression qu'elle se force, du moins au début, car après elle se laisse faire. Ça m'excite tout ça... Une irrésistible envie de l'emmener au plumard m'assaille. Je lui pelote les seins, mais elle se dégage :

 

- Tu embrasses bien ! Dit-elle.

- Hé, hé, attends donc la suite.

- D'accord pour la suite, mais là j'ai une envie folle de savoir ce qu'il y a sur le disque de l'autre zouave.

 

Ben voyons !

 

Alors on s'est mises à regarder le machin. Déception ! Grosse déception ! Rien ! Rien à voir ! Enfin presque rien ! Je fais semblant d'être idiote, et je fais défiler tout ça n'importe comment : Des circulaires administratives, des relevés météos... Bref rien d'excitant. Je sens Najelle très déçue... J'ai uniquement remarqué au passage un tout petit fichier texte non classé avec trois noms et un truc qui ressemble à une coordonnée géographique, l'un de ces trois noms est celui du journaliste Oscar Farmer… mais je garde l'information pour moi.

 

- On laisse tomber, il n'y a rien ! Finit par admettre Najelle.

 

Super ! Voilà qui m'arrange et je regarderai mieux une fois qu'elle sera partie.

 

- Euh, tu peux m'envoyer une copie de tout ça chez moi ? Reprend-elle.

 

Alors là je ne comprends plus, pourquoi me demande-t-elle une chose pareille ? Ça n'a aucun sens, à moins qu'elle ne soit beaucoup moins conne que supposé... Et que tout comme moi elle espère qu'espionner Quenarau lui rapporte quelque chose ?

 

- Mais pourquoi faire ?

- Comme ça, ça m'amuse !

- Non !

- Bon alors je m'en vais, me déclara-t-elle.

- Sans payer ta dette ?

- Si tu m'envoies les fichiers chez moi, je veux bien rester. Comme ça on regardera ces trucs chacun de notre côté, et on s'appellera pour se dire ce qu'on aura découvert, chacune dans notre coin.

 

Tu parles ! Mais je viens d'avoir une petite idée...

 

- Bon, c'est d'accord, approche-toi !

 

J'approche mes lèvres des siennes, fait tourbillonner ma langue. Elle a plus de répondant que prévue, c'est bon signe. Je lui pelote les seins comme tout à l'heure.

 

- Je savais bien qu'ils seraient un jour pour moi, tes nénés. Allez montre-moi tout ça !

 

Najelle enlève son haut dévoilant une superbe paire de seins bien galbés aux tétons arrogants.

 

- Ils te plaisent ?

- Ce sont des merveilles !

 

J'entrepris de porter mes lèvres à ces magnifiques fruits offerts.

VanEyck02.jpg

- Ne suce pas trop fort !

- Bon, tu ne vas pas commencer à faire ta jeune fille.

- C'est que je n'ai pas l'habitude !

- Tu ne te fais jamais sucer les tétons !

- Si, mais pas par une femme !

- Et qu'est-ce que ça change, une bouche, c'est une bouche !

- Je sais, mais c'est psychologique !

- Ferme les yeux, ce sera moins psychologique !

 

Bon, je suis un peu partagée quand même, d'un côté elle me semble lourde à déniaiser, manifestement le fait de faire des trucs avec une femme lui provoque des blocages en série, mais d'un autre côté sa beauté m'excite. Je lui suce donc ses tétons, en augmentant progressivement ma pression, je me régale, mais elle ne réagit pas.

 

Je me déshabille à mon tour. Elle me regarde, c'est plus de la curiosité que de la concupiscence.

 

- Je te plais ou pas ?

- C'est pas mal !

- Ben reste pas comme ça, caresse-moi, fais quelque chose !

 

Elle avance timidement sa main vers mon sein, je suis sûre que c'est le premier nichon de femme qu'elle ose tripoter.

 

- Je préférerais que ce soit toi qui t'occupes de moi ! Finit-elle par me dire.

- C'est comme tu le sens, allez viens sur le lit !

 

Elle a donc choisi d'être passive, on va donc faire avec, et puis tout cela va rester classique, il est sans doute hors de question que je dévoile mes petits jardins secrets à base de domination très soft et autres jeux très humides.

 

Elle s'est allongée sur le dos ! Mon dieu ! Quelle paire de fesses. Ma bouche les embrasse. Que c'est doux, que c'est excitant ! Je lui malaxe un peu tout ça, ose écarter les sillons afin de découvrir son bel œillet brun, mais ne me risque pas à m'y aventurer, je n'ai pas envie qu'elle se bloque.

 

Je la caresse partout, les bras, les épaules, le dos, les cuisses, les pieds… Ils sont bien jolis ses pieds et puis cette petite fantaisie n'a aucune connotation négative, je me mets donc à lui lécher les panards. Elle est quand même surprise quand je me mets à lui sucer les orteils.

 

- Tu fais quoi ?

- Ben, tu vois, j'embrasse tes doigts de pieds !

- C'est nouveau ?

- Non pas vraiment, ça t'embête ?

- Ça ne m'embête pas, ça me chatouille !

 

Quelle chieuse ! Alors d'accord, retour aux fesses, au moins là elle ne dit rien, et quand j'en ai marre, je lui demande de se retourner.

 

Je lui embrasse de nouveau ses tétons, ils dardent sous ma langue, mais malgré tout Najelle reste froide ! Je descends un peu, lui caresse le ventre, lui chatouille le nombril par pure provocation. Et là, dilemme : Ou bien, je descends vers son sexe et commence à lécher tout ça, ou alors je me retourne ? Ou encore me mettre en soixante-neuf, elle devrait ainsi, si elle n'est pas trop nunuche, me rendre la politesse.

 

Finalement, j'opte pour un compromis (un con promis), je glisse entre ses cuisses et ne me retournerai qu'ensuite. Je lui écarte délicatement les lèvres et dévoile son petit trésor tout rose vers lequel ma langue s'en va fureter. Je guette sa réaction : pas de réaction, elle a choisi de fermer les paupières et sans doute de penser à autre chose. Ça devient désespérant, mais pas au point de couper mes envies. Je continue à lécher de plus belle, puis j'attaque son clito. Quelques coups de langue, quelques mouvements de lèvres, et le miracle s'accomplit : Mademoiselle pousse enfin un soupir de plaisir, son sexe se lubrifie, je continue…

 

- C'est bon ?

- Oui !

 

Alors je continue. Je suis quand même contente de lui donner du plaisir, si au moins ça pouvait la débloquer ! Je l'excite encore un petit peu, puis je me dis que moi aussi, j'aimerais avoir ma part de plaisir et je me retourne en position de soixante-neuf. J'attends pour continuer qu'elle colle sa bouche sur ma chatte. Manifestement, elle bloque. Alors je me remets à la lécher, puis je lui dis :

 

- Fais-moi pareil !

- J'ai peur de mal faire !

- Faut bien commencer un jour ! Lance-toi, je te guiderai.

 

Effectivement c'est un peu n'importe quoi, mais quelques mots de ma part suffissent pour la corriger et elle me lèche maintenant le clito sinon de façon géniale, du moins de façon correcte. Comme quoi elle n'est pas si nunuche qu'elle en a l'air !

 

Et là, il m'arrive un truc de folie, le fait de l'avoir déniaisée (juste un peu) a démultiplié mon excitation, et voilà que je me mets à partir comme une damnée, criant ma jouissance à qui voudrait bien l'entendre.

 

Elle n'en revient pas, Najelle, je la félicite, lui roule un patin qu'elle accepte sans fougue excessive, mais sans recul, puis repart au milieu de ses cuisses. Je m'évertue à l'exciter, elle réagit, mais sans doute pas assez, au bout d'un quart d'heure, je me repose un peu la langue, la caresse un peu, puis recommence, le clito ne tarde pas à réagir de nouveau, les soupirs de Najelle deviennent plus francs, plus rapprochés, de plus en plus rapprochés, je sens que ça vient, je maintiens la pression et ça y est : elle éclate, elle crie, elle a les cuisses toutes mouillées, je les lèche un peu puis m'en vais quémander un nouveau bisou. J'adore les bisous.

 

On reste enlacées un moment comme les deux vielles complices que nous ne sommes pourtant pas. Elle ose à présent me caresser un peu mais pas trop longtemps. Manifestement elle est crevée et peut-être un peu perturbée. Elle ne tarde pas à s'endormir dans mes bras.

 

Super, elle ronfle, je me précipite vers mon ordi et je déplace le petit fichier texte dans une autre clé de stockage. Puis mine de rien je retourne m'allonger à ses côtés.

 

Au bout de dix minutes, je la secoue un peu.

 

- Oh ! Najelle tu t'es endormie ! Tu veux rester coucher là ?

- Oh ! La la, tu m'as crevée, toi, mais je vais rentrer...

- Tu veux prendre une douche ?

- Non, je me rhabille et je file ! Tu m'envoies les fichiers.

- O.K., je te les enverrais tout à l'heure.

- Si tu pouvais le faire tout de suite ?

- Qu'est-ce que ça change ?

- Ça ne change rien, mais autant que les choses soient carrées entre nous, j'ai fait ce que tu attendais de moi, maintenant à toi de me rendre la politesse.

 

Très bien jouée, mais j'ai mieux joué qu'elle en enlevant le seul fichier éventuellement intéressant. Toute son attitude montre qu'elle sait très bien ce qu'elle fait !

 

- J'espère que ça n'a pas été une corvée quand même ? Lui lançais-je

- Pas du tout, c'était une très bonne expérience. Tu ne m'as pas converti pour autant, mais à l'occasion, je recommencerais...

 

Sven Anderson

 

- Arrête de me tripoter la bite pendant que je pilote ? Indiqua Sven Anderson à Vera, sa jolie coéquipière blonde.

- Qu'est que ça peut faire, tu es en automatique !

- Plus maintenant !

- J'ai envie ! Tu ne veux pas que je te suce ?

- Tu as toujours envie !

- Plains-toi ! Hum, ta bonne queue dans ma bouche et après tu me la foutrais dans le cul !

- Vera, calme-toi !

- Bon d'accord, je me calme ! Tu fais quoi avec ta radio ?

- J'essaie de contacter Bert Clarke, il m'a envoyé un message ce matin, en me disant qu'il avait rencontré des martiens, le pauvre, il est devenu complètement fou, je l'ai envoyé promener, mais je me dis que j'aurais dû agir plus intelligemment, le problème c'est que je n'arrive plus à le joindre !

- Il fait la gueule ?

- C'est pas ça, j'ai comme l'impression que la radio de sa barge ne fonctionne pas !

 

Sven décida de se rendre sur les lieux indiqués par son collègue, ce n'était pas très loin, et il y fut rendu en moins d'une heure.

 

La tentative de contact n'aboutit toujours pas, il fait des cercles concentriques au-dessus de la zone indiquée, avant, de ses yeux stupéfaits, d'apercevoir l'épave :

 

- Merde ! Sa barge a explosé !

 

Ils descendirent, examinèrent les débris et conclurent rapidement que l'engin devait être vide au moment de l'explosion.

 

- Mais alors, où ils ont passés ? S'interroge Vera

- Je vais essayer de le contacter sur son numéro individuel.

- Et pourquoi tu ne l'as pas fait avant ?

- Mais, ma petite Vera adorée de mon cœur...

- Oh !

- Les radios individuelles n'ont qu'une portée limitée, un kilomètre au maximum !

- Mais bien sûr, où avais-je la tête ?

 

Un quart d'heure plus tard, Bert, prévenu, allait au-devant d'eux.

 

- Tu es seul, il est arrivé quelque chose à Kazuko ?

- Non, non, elle va bien, on a trouvé une espèce d'abri, venez, je vais vous montrer… mais surtout ne paniquez pas, vous allez voir de drôles de choses !

- Des martiens ? Raillât Sven.

- Surtout, ne vous laissez pas impressionner ! Ils vont nous laisser passer, faites comme si vous les aviez pas vus, il n'y a aucun danger.

 

Vera et Sven suivirent leur collègue tout en nourrissant de graves inquiétudes sur sa santé mentale. Et bientôt les quatre prospecteurs furent réunis dans l'abri aménagé.

 

Quelques minutes plus tard :

 

- Ça fait drôle quand même ! Déclara Vera, vous auriez pu nous prévenir. C'était quoi ces trucs ?

- On vous avait prévenu… C'est toute une histoire, on va vous expliquer... Bon, on a de l'oxygène pour plusieurs semaines, mais on n'a pas trouvé le moyen de le transférer dans les bouteilles individuelles. Elles sont presque vides, c'est pour ça que j'ai laissé Kazuko ici.

- Bon, on vous ramène ? Proposa Anderson.

- Il y a deux trois trucs que je voudrais emporter, j'ai peur que Quenarau fasse bombarder le site.

- Hein ? Mais pourquoi ferait-il ça ?

 

Alors Bert et Jenny racontèrent les contacts radios qu'ils avaient eus avec leur chef, les bizarreries concernant la situation sous le dôme qu'Oscar Farmer n'avait pas confirmées, la demande de rentrée, puis de changement de cap, puis l'explosion.

 

- Ça alors ! Cela voudrait dire que ce site est classé top secret, mais de là à faire sauter votre barge...

- On a un appel prioritaire sur la radio de la barge ! Coupa Vera

- Je prends… Oui monsieur Quenarau, on recherche la trace de Bert et de Kazuko, nous n'avons plus de nouvelles. Mentit-il par prudence en branchant le haut-parleur.

- Ils ont eu un accident inexplicable, il se passe des choses étranges dans cette région, vous allez devoir rentrer d'urgence.

- C'est vraiment nécessaire ?

- C'est un ordre, Anderson !

- Bon, alors on arrive !

- Vous êtes en vol ?

- Non ! On a fait un petit arrêt technique.

- Vous pouvez redécoller dans combien de temps ?

- Disons dix minutes !

- Vous ne pouvez pas faire plus vite ?

- Ben non !

- OK ! Prévenez-moi quand vous serez embarqués !

 

- Viens Vera, on y va ! Décida Sven devant les deux autres prospecteurs incrédules.

- Mais c'est du suicide ! N'obéissez-pas ! s'écria Bert.

- Arrêtez la parano. Mais on va bien voir, je vais programmer la barge en automatique avec retour, à mon avis il ne va rien se passer… et après je vous ramènerai.

 

- Monsieur Quenarau, nous sommes en vol ! Mentit Sven juste avant de la faire décoller.

- OK, Dirigez-vous par le nord-nord-ouest, maintenez cette position pendant vingt minutes, puis rentrez !

- OK !

 

à suivre

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Lundi 4 juin 2012 1 04 /06 /Juin /2012 18:35

Trente et un chameaux

par Lena Van Eyck

 

coin102

 

Préambule

 

J'avais perdu ce texte tapé à la machine à écrire au milieu des années 1980. Le récit est authentique, il m'a été narré oralement par Carole, j'en avais simplement fait une transcription littéraire dans le style épistolaire, (le récit parlé et le récit écrit n'obéissant pas forcement aux même règles). Je l'avais proposé à une revue qui publiait des "lettres érotiques" et qui ne l'a pas retenu. Je l'ai retrouvé… dans mon fouillis…

 

Bonjour Léna

 

Comme convenu je te raconte par le détail cette étrange "cérémonie" à laquelle j'ai participé il y a quinze jours dans le Loir et Cher chez Jean-Pierre.

 

Jean-Pierre avait loué mes services du début de la soirée jusqu'au lendemain midi. Il m'explique que ce soir, le thème sera le marché aux esclaves et que les invités pourront nous acheter suivant le principe de la vente aux enchères !

 

Ça ne va pas la tête, je ne suis ni un objet ni une bête de foire ! J'émets donc une vigoureuse protestation et fait part à mon hôte de mon intention de ne pas rester.

 

Je le connais bien, Jean-Pierre, si je décide de partir, il fera la gueule mais respectera ma décision.

 

Il m'explique quand même en long et en large que tout cela n'est qu'un jeu, que parmi les invités il y aura Machin, Truc et Bidule que je connais déjà et qui sont des gens très respectueux, bref, il m'embobine et ajoute, que le montant de l'enchère me reviendra intégralement. Ce dernier argument fut bien sûr décisif.

 

- Tu auras peut-être droit à quelques coups de cravaches. Ajoute-t-il.

- Du moment que ce n'est pas trop fort et qu'on ne me marque pas…

 

En attendant le début des hostilités, je me remaquille et discute avec les autres filles, il y en a deux que j'avais déjà croisé, je fais connaissance avec les trois autres. Nous serons six esclaves.

 

Jean-Pierre a réuni un casting de folie : imaginez : une blonde, une rousse, une blackette, une beurette, une asiatique... Et moi, grande brune à la peau claire.

 

Il nous fait mettre en tenue, saroual blanc ridicule pour le bas, voile transparent pour le haut, ça c'est très joli, chacune à sa couleur, jaune, rose, parme, vert, blanc, le mien est bleu. On se ceint la taille avec une ceinture de danseuse du ventre, le machin doré avec plein de chapelets de perles et de médailles qui en dégringolent, tout ça en toc, faut pas rêver non plus !

 

Vers 20 heures, ça commence, on nous fait monter sur une petite estrade d'environ 50 centimètres de haut dissimulée derrière un rideau rouge.

 

Une estrade dans un appartement ? Et oui, il parait que ça se loue. Certains riches bourgeois se payent parfois un concert privé d'un grand interprète classique, (ceux-ci sont donc aussi putes que nous !) Evidemment avec une estrade, c'est plus classe. J'ignorais toutes ces choses avant de venir, j'en ai appris beaucoup au cours de cette soirée !

 

Le rideau se lève ! Je manque de pouffer de rire, j'ignorais que les invités de Jean-Pierre devaient respecter un dress-code. En fait tout ce beau monde s'est passé un keffieh sur la tête à la façon des bédouins. Nous faisons toutes un joli sourire au public : que des hommes à l'exception d'une femme qui est venu avec son mari. Ils applaudissent. J'ignorais qu'on applaudissait les esclaves avant de les acheter ! Je reconnais quelques visages, des amis de Jean-Pierre. Sa bande ! Je reconnais aussi un animateur de télé bien connu, c'est lui qui s'est fait accompagner de sa femme. Ce mec est, dit-on, bourré de fric.

 

Puis commence la présentation. Musique ! Des mélopées orientales comme il se doit ! Chacune doit se déshabiller, se déhancher et s'exhiber pendant la durée du morceau de musique, soit à peu près trois minutes, à la fin on annonce son prénom, et après, zou on passe à la suivante. Pendant mon propre show, je me souviens d'un truc qu'on m'avait appris quand j'étais strip-teaseuse et entraîneuse, je me choisis une cible dans l'assistance et je ne le quitte pas des yeux. Pourquoi pas le mec de la télé ?

 

Après cela vint la séance de pelotage. Jean-Pierre, lui aussi coiffé d'un torchon de cuisine à la manière de Yasser Arrafat, prit la parole :

 

- Ces demoiselles vont maintenant passer parmi vous, pendant cinq minutes, pas une de plus, vous allez pouvoir tâter la marchandise...

 

Il a bien dit "tâter la marchandise" ! Effectivement, on descend de l'estrade et tout le monde s'agglutine autour de nous. Festival incontrôlé de mains baladeuses, qui me fait demander s'il s'agit d'êtres humains ou bien de poulpes ! Et que je t'attrape un sein, et que je te tripote le cul, et que les mains sur la chatte tentent d'aller plus loin qu'il conviendrait.

 

- On reprend tous nos places !

 

Pas trop tôt, ces cinq minutes furent franchement pénibles.

 

Arrive alors une secrétaire équipée d'un carnet de notes, la quarantaine, lunettes à grosses montures, cheveux noir en chignon, tailleur noir, (tiens, elle n'est pas déguisée, celle-ci !) pas mal, elle distribue un bout de papier et un crayon à chaque invité.

 

- Voilà, précise Jean-Pierre, les filles vont se présenter à nouveau pour qu'il n'y ait pas de confusion, puis vous aller les noter de 0 à 5, on additionnera tout ça et on commencera les enchères avec celle qui aura eu la note la plus basse.

 

Pendant que ces messieurs dames peaufinent leur bulletin de vote, Jean-Pierre et la secrétaire nous font passer chacune la tête et le visage dans un carcan. Ainsi affublées, notre hôte, qui s'est équipé d'une cravache nous examine une par une, nous fait se retourner et distribue des coups de cravaches. Je remarque que la petite asiatique y échappe, elle a dû dire qu'elle n'aimait pas ça et Jean-Pierre en tient compte ! Un bon point pour Jean-Pierre, malgré le fait que ce salaud prenne un plaisir évident à me faire rougir le cul.

 

Ensuite il nous fait mettre toutes à genoux en rang d'oignons. Le spectacle à l'air de plaire particulièrement à un type au premier rang, le visage tout rond et tout rose, le nez trop petit… un petit, non plutôt un gros cochon car il a sorti au grand jour son engin reproducteur et se masturbe hardiment. Il aurait tort de se gêner, c'est bien une soirée sexe, non ?

 

La secrétaire ramasse les bulletins et s'en va les compiler dans un coin de l'estrade sur une chaise, puis donne les résultats à Jean-Pierre qui les regarde à peine, je suis persuadé que c'est truqué, mais quelle importance ?

 

- Mesdames Messieurs, nous allons procéder dans quelques instants à la vente de ces demoiselles, mais avant j'ai un petit gadget à vous proposer ! Si le gadget veut bien s'avancer.

 

Le gadget est une espèce de pâtre grec frisé comme un mouton et ma foi, assez joli garçon, il est complétement nu et glabre, il salue l'assistance qui lui répond par ce qu'il est convenu d'appeler des mouvements divers.

 

A mon avis, Jean-Pierre dont je sais les tendances bisexuelles, a voulu faire une sorte de clin d'œil à ses invités, mais je me trompais, ce n'était pas tout à fait ça…

 

Mesdames Messieurs, si quelqu'un en veux, il est à vendre ! Je rappelle que les enchérisseurs éventuels ont le droit de tester tous les produits proposés…

 

"Les produits !" On est des "produits !"

 

… pendant seulement trois minutes et ensemble. Le test n'est pas gratuit, il coûte un demi-chameau qui ne sera remboursé que si vous emporter la mise !

 

C'est quoi cette nouvelle monnaie : le chameau ???

 

- La mise à prix est de 5 chameaux, qui veux tester la marchandise ?

 

Deux mains se lèvent ! Je n'aurais pas cru ! Le premier est une espèce de type taciturne avec une barbe mais sans moustache ce qui lui donne un air de professeur Mortimer, l'autre (et là je suis sur le cul) est la dame accompagnant le type de la télévision.

 

Ils montent tous les deux sur l'estrade, la dame commence à caresser le pâtre grec de façon assez soft, Mortimer, lui, se met à lui peloter les fesses tandis que Jean-Pierre passe derrière et lui administre un coup de cravache sur les cuisses suivi d'un ordre sec.

 

- Suce !

 

Pâtre grec s'agenouille se demandant par qui il doit commencer, mais Mortimer décide à sa place, sortant sa bite et la lui fourrant dans la bouche. Ça devient chaud tout ça !

 

- Et si vous échangiez vos rôles ? Leur propose la femme.

 

Pâtre grec se relève alors, et sans hésiter une seconde, Mortimer s'empare de sa queue et la suce. Pendant ce temps la femme roule un patin au bel éphèbe.

 

- Le test est terminé ! 5 chameaux ! Qui le prend le gadget pour 5 chameaux ?

- Moi ! Dit la femme.

- Quelqu'un veut surenchérir ! Monsieur peut-être ?

- Non, ça m'aurait intéressé, mais galanterie oblige, je le laisse à madame. Répond Mortimer.

- C'est très gentil je vous revaudrais ça ! En fait c'est un cadeau pour mon mari !

- Vous m'en direz tant ?

- Je vous en dirais peut-être plus tout à l'heure.

Gerome_Selling_Slaves.jpg

 

Arrive le tour de Martine la rousse.

 

- Il fallait bien une dernière, c'est elle, mise à prix 5 chameaux. Qui est intéressé ?

- Moi, intervient un grand binoclard.

 

C'est le seul. Jean-Pierre l'interpelle quand il monte sur scène.

 

- Prenez cette cravache et donnez-lui en dix coups, ça lui apprendra à être la dernière !

 

Et tandis que les coups cinglent, j'aperçois que la dame de la télé, son mari et le pâtre ont reculé de deux rangs afin de s'installer tous les trois, le pâtre au milieu, pour une bonne partie de tripotage.

 

Il n'y a pas eu de surenchère, grand binoclard a emporté le lot pour 5 chameaux et je ne sais toujours pas la valeur d'un chameau !

 

Ensuite ça devint routine, la beurette dut sucer trois hommes qui firent monter les enchères à 15 chameaux. Beurette vendue ! La blackette eut quatre hommes autour d'elle et ne savait plus où donner de la tête. L'un deux était gros cochon, il emporta la mise à 18 chameaux. Au tour de l'asiatique, cette fois c'est cinq hommes qui montent sur l'estrade, mais je viens de comprendre que certains trichent, ils payent le prix du test mais ne renchérissent pas. 11 chameaux seulement pour l'asiatique.

 

Reste à vendre : la blonde Karita, un véritable canon et moi-même.

 

- Voici Carole, mise à prix 10 chameaux !

 

Et hop en voilà cinq sur scènes autour de moi, je ne comprends pas que Jean-Pierre, ne pénalise pas les tricheurs. Il y a parmi les testeurs, le gars de la télé qui n'a pas participé aux tests précédents, je me fais un plaisir de le sucer mieux et plus longtemps que les autres.

 

- 10 chameaux, qui dit mieux ?

- 11 chameaux ! Tente un petit rondouillard

- 12 chameaux ! Tente un troisième

- 13 chameaux ! lance un quatrième

- 14 chameaux ! Répond le gars de la télé

- 15 chameaux ! Reprend le premier.

 

Moi je préfère le gars de la télé, et comme j'avais commencé à le faire tout à l'heure j'essaie de fixer son regard.

 

La bataille fait rage, il ne reste plus que le rondouillard et le gars de la télé

 

- 28 chameaux ! Lance rondouillard

- 29 ! Répond Télé

- 30 ! Reprend l'autre du tac au tac.

 

- 30 chameaux ! 30 chameaux ! Qui dit mieux ?

 

Télé se tait, je le regarde de nouveau dans les yeux lui fait un sourire enjôleur.

 

- 31 chameaux ! Finit-il par lâcher.

- 31 chameaux ! 31 chameaux ! Qui dit mieux ? Personne ! Adjugé vendue ! Vous pouvez venir chercher votre achat.

 

Télé me prend par la main et me conduit au troisième rang où Madame et le pâtre continuent de se tripoter.

 

La belle Karita n'eut qu'un seul amateur qui la rafla à 10 chameaux, le montant de la mise à prix. Ce qui prouve bien l'idiotie de ce système de vente puisqu'une fille dix fois plus belle que moi a donc été estimée trois fois moins…

 

Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises. Jean-Pierre reprit la parole.

 

- Je vois que tout le monde n'a pas été servi…

 

En fait c'était faux, je me suis aperçue après que les gens misaient en groupe, tout le monde étaient donc servi même si certains groupes étaient mieux servis que d'autres

 

- …J'ai, continua-t-il, quelques articles en solde. D'abord Marie-Claude, la secrétaire, je n'en ai plus besoin, elle a tenu les comptes de façon méticuleuse et il faudra messieurs dames avant d'aller batifoler, passer à la caisse. Marie-Claude, retirez ce tailleur ridicule, que l'assistance puisse voir votre cul !

- Bien sûr, monsieur !

 

Pas si mal à poil, la mature ! Trois types virent se faire sucer et elle eut l'air de se débrouiller fort bien. Vendue 15 chameaux après une petite enchère, mieux que Karita !

 

- Et maintenant, la dernière surprise, je reviens de suite.

 

Jean-Pierre revint avec une femme nue, tenue en laisse et se déplaçant à quatre pattes.

 

Murmures dans la salle, certains savent de qui il s'agit : c'est sa femme. Vendue 20 chameaux après qu'elle eut sucé quelques bites !

 

Cette fois la vente est finie. Jean-Pierre nous refait un laïus que je n'entends pas étant occupé à doigter le cul de Madame télé, on ne peut pas tout faire à la fois !

 

Mes mouvements de doigts n'empêchent pas ma "propriétaire" d'interpeller Mortimer qui se radine.

 

- J'ai apprécié votre geste tout à, l'heure, si vous voulez maintenant vous joindre à nous, nous vous accepterons bien volontiers.

- J'avais un autre plan, mais je crois que je vais accepter le vôtre.

 

Je ne raconterais pas la partouze par le détail, d'abord parce que ce n'était pas l'objet de cette lettre, ensuite parce qu'elle n'a pas vraiment tenu ses promesses.

 

Disons qu'au départ les trois hommes se sont mélangés, sucés, pénétrés de façons diverses et variées pendant que Madame s'occupait de ma personne (et vice-versa). Les sexes ont ensuite finit par se mélanger à leurs tours, mais une heure après les hommes étaient amorphes, et madame télé avait un petit creux, on est donc redescendu où un excellent buffet (oriental, bien sûr !) nous attendait tous.

 

Curieuse expérience, le fantasme est masculin, la façon dont il fut traité l'est peut-être encore plus. Alors qu'est-ce que j'en pense vraiment, je n'ai pas eu la réponse tout de suite, refusant de l'admettre.

 

Au-delà du business, cette soirée a eu quelques côtés un peu amusants, d'autre franchement pénibles (le pelotage collectif), mais ce que j'en ai retenu c'est que quand deux hommes se sont battus pour moi à coup d'argent afin de me posséder (si peu en réalité), j'en ai ressentie une grande fierté, Je me suis dit : "ma grande, tu es si désirable que des hommes sont prêt à payer très cher pour t'avoir !" à ce point que si un jour on me propose de nouveau une telle expérience, j'accepterai sans hésiter.

 

Je t'embrasse très tendrement.

 

Carole"

 

Deux précisions :

 

1) La loi française est ainsi faite que même s'il s'agit d'un cadre privé, même s'il s'agit de rapports entre des adultes consentants, même si les organisateurs n'ont rien touché du montant des enchères, l'organisation d'une telle mise en scène tombe sous le coup des lois réprimant le proxénétisme. Absurdité, quand tu nous tiens !

 

2) Carole ne m'a jamais précisé à combien équivalait un chameau, mais la somme qu'elle a récoltée devait être coquette, elle s'est offert une croisière avec !

 

Léna Van Eyck, 1985 et 2012

 

Le tableau "Vente d'une esclave à Rome" est de Jean-Léon Gérôme (1824-1904)

 

PS : On m'a reproché que ce petit texte était de loin inférieur à d'autres choses que j'avais écrites. J'en suis bien consciente. Mais j'ai aussi le droit de m'amuser !

 

 

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 4 juin 2003 3 04 /06 /Juin /2003 18:16

Deuxième semaine de stage par Léna Van Eyck

 

 

bisou1719

 

 

Je suis seule dans la cafétéria ! Où sont passés les autres ? Un journal traîne sur une table. Je le consulte, tombe sur l'article :

 

"Un satyre s'exhibant entièrement nu dans la forêt de Marly a été arrêté au petit matin par la gendarmerie, incapable de sortir une parole il se trimbalait avec une chaîne de grelots autour de ses testicules. Il a été conduit pour examen dans l'hôpital psychiatrique le plus proche !"

 

J'ignore si "ça" vous fait la même chose, mais moi, chaque fois que je lis un truc dans un rêve, ça me réveille ! J'éclate de rire ! Bien sûr que c'est un rêve, mais à deux doigts près… Bon, réveillons-nous pour de bon et commençons par le début :

 

C'est donc notre deuxième semaine de stage dans ce centre de formation installé dans une petite localité bourgeoise de la proche banlieue parisienne.

 

Ça se passe bien, merci, nous sommes entièrement pris en charge, l'environnement est accueillant au possible, un grand parc dans lequel sont aménagés des sentiers qui conviennent autant aux promeneurs romantiques qu'aux joggeurs militants. Et moi qui adore la nature, j'ai eu la joie d'y croiser plusieurs lapins et quelques écureuils. Il y a aussi un complexe sportif avec cour de tennis, mais bon…

 

L'intérieur est aussi convivial, salle de billard, bibliothèque, salle d'ordinateur où l'on peut aussi bien s'exercer à la bureautique, surfer sur internet que jouer à des jeux d'aventures, salle de ciné-club, et même un mini bar ! La restauration est fine et variée, le personnel est sympathique et disponible. Les chambres sont fonctionnelles et les lits très confortables.

 

Les cours, ça dépend des animateurs mais dans l'ensemble il ne faut pas se plaindre. Assimiler la micro-informatique est presque un plaisir. Pour la gestion et la comptabilité, c'est quand même moins évident.

 

Reste le groupe ! Ah le groupe ! Nous sommes huit, trois femmes et cinq hommes.

 

Huit personnes dans une histoire plutôt courte, arrêtons le massacre ! Soyez rassurés, je ne vous ferais pas subir la corvée de décrire tous ces gens, puisque peu interviendront. Et puis, je vais vous faire un aveu, certains d'entre eux m'ont laissé un souvenir si fade que me les remémorer serait un exercice assez vain.

 

Des deux autres femmes, l'une d'entre elle, Mylène, était une antillaise assez réservée. Et pour ce qui est de ces messieurs, deux se sont révélés comme les leaders du groupe, prenant (forçant même) les décisions collectives, s'entendant comme larrons en foire et monopolisant pas mal la parole pendant les pauses et les repas. Appelons-les Alain et Jean-Pierre, mais laissons-les pour l'instant (nous allons bientôt les retrouver). Par contre, je vais vous parler un peu de Christophe !

 

Vous voulez bien ?

 

Et moi ?

 

Comment ça et moi ?

 

Vous voudriez que je parle d'abord un peu de moi, c'est cela !

 

J'ai été Roxy et Ariane dans mes récits précédents. Etaient-ils vrais ou faux ? Les descriptions étaient-elles conformes ? Toujours est-il que je serais Hélène dans celui-ci, après tout c'est mon vrai prénom.

 

J'ai l'âge où on commence plus à parler de l'expérience que de… son âge. Physiquement je n'ai rien de spécial ou plutôt je pense être comme des millions de femmes. Donc je ne me plais pas… mais je plais !

 

J'ai été mariée assez longtemps, et cela s'est terminé par un fiasco. Sexuellement ce n'était pas la joie. Je me suis rattrapée après et pas toujours de la meilleure façon ! Mais bon c'est ma vie, c'est le passé, et si dire que je ne regrette rien serait exagéré, je ne suis aucunement traumatisée Mais que ce soit dans l'une ou l'autre période, ce qui m'a sauvé, ce qui m'a apaisé, ce qui m'a subjugué, c'est mon amour pour le corps des femmes !

 

Et ça continue…

 

N'en concluez pas pour autant que je sois lesbienne ! Je laisse les étiquettes aux étiqueteurs. Je n'ai rien contre les hommes, mais je suis en la matière extrêmement difficile… et mes choix n'ont rien à voir avec la longueur de leur tige !

 

Fin de cette parenthèse présentatrice et retournons à Christophe que nous avons lâchement abandonné.

 

Plutôt bien portant, le Christophe, mais sans exagération, barbu, lunettes, mal peigné et habillé un peu n'importe comment, la trentaine bien tassée. Pas vraiment le mec sur lequel on se retourne dans la rue.

 

Discret et attentif pendant les cours, c'est à table qu'il s'est révélé. D'office, il s'était choisi une place en bout de table et n'en a pas changé pendant toute la durée du stage. Les trois nanas se sont regroupées (ah, l'instinct !)

 

En ce qui me concerne, je ne parle pas beaucoup, autant je peux être une vraie pie avec mes rares amies, autant j'ai de la réticence à me laisser embarquer dans des conversations qui ne m'ont que très rarement apportées quelque chose. Aussi, je me tais. Alain et Jean-Pierre, eux se la jouaient très beaufs en goguette. La conversation tournait souvent sur le sport et ils étaient ainsi quatre à discutailler. Se produit alors ce phénomène classique aux tables de huit, le groupe se divisait alors, et notre sous-groupe composé des trois femmes et de Christophe se taisait ou balbutiait des banalités.

 

Mais il n'y avait pas que le sport, deux fois Christophe m'étonna, une fois alors que nos deux "m'as-tu vu" évoquaient leurs voyages, Christophe la ramena et su se montrer palpitant sur le sujet, à ce point que toute la tablé se mit à écouter religieusement ses anecdotes qu'il savait rendre savoureuses. Il se révélait tout de même assez cabotin se régalant visiblement de l'attention qui lui était soudain porté.

 

Une autre fois, nos deux lascars étaient partis dans les histoires drôles ! Tiens, voici un truc qui m'horripile ! Ne vous méprenez pas, j'aime bien rire ! Mais combien de ces histoires soi-disant drôles sont en fait lourdes comme des camions d'enclumes ! Il y en eut d'amusantes pourtant, et - sans doute cela était-il dû à la présence de notre collègue antillaise -, il n'y en eut point de racistes. C'est alors que Christophe annonça tout de go qu'il en avait à son tour une bien bonne. On l'écouta par politesse, nous nous attendions au pire. Trois minutes après j'étais pliée de rire dans mon assiette !

 

Christophe ne devint pourtant pas le boute en train du groupe, ne sortant de sa réserve que quand ça lui prenait. Nous connaissant mieux à la fin de la première semaine, j'eus quelques conversations avec ce dernier sur quelques sujets de société où il se révélait un être intelligent et sensible bien que parfois un petit peu trop sûr de lui.

 

A la fin de première semaine, il n'y avait eu aucun tiraillement notable dans le groupe, on s'était quitté en se serrant la main…

 

Lundi

 

… Et magie de la dynamique de groupe, on s'est retrouvé le lundi suivant comme de vieux copains après une séparation. Les premières bises commençaient. Tout allait bien !

 

Et ce soir-là vers 18 heures, Alain me proposa une promenade à deux dans le parc !

 

- Ou alors un petit jogging ? Ce serait super !

- Désolé, ce n'est pas mon truc !

- Essayez-donc ! Insiste-t-il.

- J'ai déjà essayé, je n'ai pas assez de souffle !

- Alors juste une promenade ?

- Et pourquoi avec moi ?

- Parce que je n'aime pas la solitude et j'aime la compagnie des jolies femmes.

- Seriez-vous en train de me draguer ?

- Mais non, qu'allez-vous penser ?

- J'ai le droit de refuser !

- Bien sûr !

- Alors pas ce soir, mais une autre fois peut-être, il est rare que je ferme complètement les portes.

 

Ça c'est tout à fait moi, et ma manie de ne pas vouloir froisser les gens. Je réalisais qu'avec une telle réplique j'étais bonne pour un renouvellement de proposition dès le lendemain.

 

Le repas se passa normalement, mais j'évitais le personnage dès qu'il fut terminé et prétextant une imaginaire migraine, je m'enfermais dans ma chambre.

 

Je me traitais de conne ! D'un autre côté envoyer promener quelqu'un qui n'a même pas été incorrect, et qu'on va encore côtoyer des semaines entières restait peu envisageable

 

Et si j'acceptais ? Voilà de quoi j'avais peur ! Et l'idée me taraudait ! Non, mais ça ne va pas ! Moi qui suis si difficile dans le choix des hommes, je ne vais quand même pas me farcir un supporter du Paris St Germain, amateur d'histoires belges et de pêche à la mouche ? Et alors, je m'en suis bien farci d'autres, sans doute mille fois plus cons ? Et puis j'ai assez de force de caractère pour ne pas me laisser dominer ! Ce n'est pas mon genre d'homme ! Mais pour une nuit, pourquoi pas, il est loin d'être repoussant ! Une nuit, alors juste une nuit ? Je peux même jouer avec, lui imposer mes trucs ! Mais est ce que je le ferais ? Ce n'est pas parce que je suis indépendante que je n'aime pas que l'on s'occupe de moi.

 

Et puis il a autre chose, de penser à tout cela m'excite ! A moins que ce soit le contraire, que c'est mon excitation latente qui me fait délirer. Je décide donc de faire ce qu'il faut pour me calmer. Je remets à plus tard la douche que je me projetais, je ferme le store, je me dessape, je me poste devant le miroir de la salle de bain afin de vérifier si je suis encore désirable ! Mais bien sûr que je suis désirable, sinon l'autre pignouf, il n'aurait pas essayé de me draguer. Je regarde mes broussailles, il faudrait peut-être que je pense à raser un peu tout cela, ça commence à faire fouillis, mais Sandrine ne veut pas !

 

Qui c'est Sandrine ? Bof, une copine avec qui j'aime bien délirer…

 

Il faudra absolument que je passe mes vacances à la mer cette année, j'aime nager, me sentir sirène, j'attendrais donc cette occasion pour me faire le maillot.

 

Sandrine elle aime bien mes poils à cause des odeurs, c'est une cochonne Sandrine, moi aussi. J'ai envie d'être cochonne ce soir ! Oh ! Juste un peu. J'ai envie de pisser. J'essaie de m'orienter face au miroir pour me regarder pisser, mais ça m'a l'air bien compliqué, tant pis ! Je pisse, mais j'en garde quelques gouttes, les dernières, je les recueille dans ma main, je m'en badigeonne le ventre, les cuisses, et bien sur les poils pubiens. Je suis en pleine crise, ma main gauche est déjà en train de tirer comme une malade sur mes tétons. Je me précipite sur le lit, j'écarte les jambes, je me serre les tétons à me faire mal, je suis en pleine crise, j'y mets le bout des ongles. Des images naissent dans mon cerveau, deviennent envahissantes, une bite s'approche de mon visage, une bite anonyme, une belle bite avec le bout bien violacé, bien brillant et d'où suinte sur le méat la première goutte du plaisir. Anonyme ! Pourquoi m'efforce-je de penser qu'elle est anonyme ? En fait, elle ne l'est pas, elle a un visage et ce visage c'est Alain ! Je fantasme sur Alain ! Non ! Pas lui ! J'ai toujours en réserve des corps, des visages, mais ça ne vient pas, j'essaie d'imaginer Sandrine. Non cette image de bite qui revient, le visage d'Alain qui revient ! Je m'aperçois que ce fantasme masculin me fait me masturber différemment, je trempe mes doigts dans mon vagin humide, les ressort dégoulinants de mouille, je m'excite le trou du cul, cela est très rare chez moi, et toujours cette bite, ce visage, mais qu'est ce qui me prend ? Je n'en peux plus, il faut que je jouisse ! Ma main est sur mon clito à présent, l'image, la bite, le visage, je vais jouir sur l'image du visage d'Alain ! Comment pourrais-je ne pas succomber à ses avances après ? Et puis, je ne sais pas ce qui se passa, un blocage ! Ça ne vient pas, j'abandonne, je remonte vers mes seins ! Qu'est ce qui m'arrive, il est rare que je tombe en panne, d'autant que ce soir il n'y a pas de raison majeure ! Je laisse tomber. Je me relève, je vais boire un coup de flotte, je me regarde à nouveau devant la glace, je me caresse les seins, ça va repartir, je le sens

 

Je replonge sur le lit, et de nouveau la bite ! Vite ! Fantasmer sur un corps de femme, mais c'est encore le visage d'Alain, je le chasse, mon inconscient aurait-il besoin d'homme ce soir ? Fantasmer sur un mec, ce n'est pas trop dans mes habitudes ! Jean-Pierre ? Pas mieux et sûrement pire qu'Alain ! Christophe, n'importe quoi, comme objet érotique c'est nul ! Je m'imagine avec Christophe, le dominant entièrement, le protégeant le dorlotant, le chouchoutant… Ça y est Christophe a pris possession de mes fantasmes, je lui ai ligoté les mains, bandés les yeux et je lui ai ordonné de me lécher le sexe, je me masturbe en imaginant qu'à la place de ma main c'est la langue de Christophe qui le travaille.

 

- Vas-y Christophe, tu fais ça très bien !

 

Je crois bien avoir joui en criant son nom ! Après j'ai pris ma douche, et je me suis endormi en lisant mon polar.

 

Mardi

 

Je savais le lendemain que la journée allait être passionnante ! Parce qu'après tout, pourquoi pas ?

 

Je n'ai pas de plan, ou plutôt j'ai un plan minimaliste, refuser les éventuelles propositions d'Alain et faire en sorte que Christophe accepte les miennes.

 

Ça ne rate pas, après une journée studieuse et sans problèmes apparents, vers 17 heures à la sortie du dernier cours, Alain m'accroche :

 

- Alors cette balade ?

- Et bien, non ce ne sera pas encore aujourd'hui !

- Vous êtes occupée alors ?

- Ne soyez donc pas si curieux !

 

Je fonce rattraper Christophe en route déjà vers la médiathèque, il passe ses fins d'après-midi à lire des bandes dessinées en écoutant des CD de jazz.

 

- Ça va ?

 

Il me regarde surpris de me voir l'interpeller :

 

- Ouais !

- J'ai envie de faire une grande balade, et j'ai pas envie de la faire seule, ça vous dit de m'accompagner ?

 

Manifestement il ne comprend pas pourquoi je lui fais une telle proposition. Il me regarde, s'interroge, semble hésiter !

 

- Ben alors, venez ! Je ne vais pas vous mordre !

- Euh... On reste dans le parc, où on va en ville ?

- On verra bien, allez !

 

On chemine ensemble, on s'enfonce dans les chemins du petit bois, il ne dit rien, il n'en décroche pas une, il ne sait tout simplement pas quoi dire !

 

Bon alors j'attaque :

 

- Je vais vous dire un truc, mais ne vous méprenez pas surtout, je ne voudrais pas qu'il y ait de quiproquos !

- Oui ?

 

Il est tout pâle, il se demande ce qu'il va lui arriver.

 

- Je trouve que vous êtes la personne la plus sympathique de ce stage !

- Vous êtes gentille !

 

Je suis tellement gentille que j'enfonce le clou !

 

- Et de loin !

- Vous m'êtes très sympathique, aussi ! Parvient-il à balbutier après avoir cherché ses mots.

- On se tutoie ?

- On peut essayer !

 

Bon, ça c'est la phase un, la phase deux sera pour plus tard, mais, j'enrage déjà de n'avoir emmené ni jupe ni robe. Mais inutile de faire dans la précipitation, pour l'instant il faut meubler le temps, je le branche sur ses voyages, sur ce sujet il est intarissable, je le laisse parler, me contentant d'intervenir que pour recadrer quand cela s'avère nécessaire.

 

Ce n'est qu'au bout d'une demi-heure que je décide passer à la phase deux. J'en ai envisagé deux variantes, si l'une rate, il m'en restera toujours une autre... Embrouillé ? Mais, non, vous allez voir :

 

- Heu, j'ai une petite envie pressante, je vais me planquer derrière l'arbre là-bas. Tu surveilles et si quelqu'un vient, tu tousses !

 

Il acquiesce tout surpris de cette brusque familiarité. Je le plante là et m'en vais pisser à l'endroit indiqué, un bref coup d'œil, non il n'essaie pas de regarder, il attend bêtement dans le chemin, je me garde alors quelques gouttes pour la fin, afin de provoquer une petite tache dans mon pantalon, je m'essuie un peu avec un kleenex mais pas complètement afin que ma culotte s'imprègne légèrement. C'est naïf, mais ça devrait suffire :

 

- Putain, elles sont toutes glissantes ces foutues racines, j'ai failli me planter et résultat je me suis pissée dans le pantalon. Ça fait bien !

 

Christophe lorgne vers la tache, cherchant quelque chose à dire et finit par sortir cette vérité fondamentale !

 

- Ça va sécher !

 

- Tu parles, ça va faire une marque, en fait, il ne faudrait pas que ça sèche sur moi, je vais l'enlever. Viens là-bas, ce sera impeccable !

 

Je sais très bien que ça ne sert à rien, et lui aussi sans doute, mais va-t-il me dire de ne pas retirer mon pantalon ? Alors il me suit jusque dans cette minuscule clairière ensoleillée.

 

Il ne répond rien, il faut que j'enfonce le clou et je commence carrément à retirer mes basquets.

 

- Ça ne te gêne pas au moins, après tout c'est comme si on était à la plage, une paire de cuisse c'est une paire de cuisse !

 

Il est mal, Christophe, il est mal ! Tu parles que c'est pareil qu'à la plage, avec mes poils qui débordent de ma culotte que l'humidité a rendue quasi transparente !

 

Je m'assois dans la mousse et l'invite à venir près de moi, il le fait, il porte des regards furtifs à ma culotte, puis gêné déplace ses yeux vers mes chaussettes. Il me donne envie de rigoler.

 

- Tu ne vas pas me dire que ça te trouble ?

- Si, un peu quand même !

- Ça va s'arranger !

- Je...

- Oui ?

- Je...

- Je quoi ?

 

Ah ! Ah ! Monsieur veut reprendre l'initiative, mais ça a du mal à sortir ! On fait comme aux échecs on essaie d'anticiper le coup de l'adversaire, facile il n'y en a pas quarante.

 

- C'est vos chaussettes !

 

Qu'est-ce qu'il dit ? Qu'est qu'il raconte ? De quoi il parle ?

 

- Quoi, mes chaussettes ?

- Il faudrait les enlever !

- Et pourquoi donc ?

- Mais vous aller les salir !

- On ne se tutoie plus ?

- Tu vas les salir !

 

L'argument est du premier degré, il n'y met aucune malice, mais j'ai compris, tout homme a décidément un jardin secret, et moi qui essayais de l'allumer avec ma culotte. Je retire donc mes chaussettes.

 

- Tu vas me trouver idiot, mais je trouve qu'un pied c'est quelque chose de très beau, je veux dire un pied de femme !

- Et les miens ils te plaisent ?

- Oui !

- Caresse-les si tu veux !

 

Je lui aurais donné la lune, il n'aurait pas été aussi content !

 

- C'est vrai ? Je peux ?

- Bien sûr que c'est vrai !

 

Je ne sais pas à combien bat son cœur, mais ça doit y aller ! Il a la gorge sèche, obligé qu'il est de s'humecter les lèvres, ses yeux sont fixes, il approche sa main, me caresse le pied, il est d'abord un peu hésitant, puis s'enhardit.

 

- Ne me chatouille pas, quand même !

- Excuse-moi, si tu savais comme j'adore faire ça !

- Ça se voit, tu es un passionné, toi !

 

Un peu salope sur cette réplique ? Non, parce que finalement c'est vrai !

 

- Je peux te demander quelque chose ? Me chuchote-t-il.

- Demande toujours ?

- Mais si tu refuses, je ne serais pas vexé !

 

Je crois deviner de toute façon.

 

- Je peux te les embrasser ?

- Ben bien sûr !

- T'es vraiment une fille formidable !

 

Il se met à m'embrasser frénétiquement le dessus des pieds, au prochain stade il va me lécher tout cela et me sucer les orteils, il faut que je maîtrise la situation, l'objectif c'est quand même qu'il me donne du plaisir. Il est penché de telle façon que je ne peux discerner s'il est ou non en érection mais je parierais fort qu'il est en train de bander comme un bout de bois.

 

Ses bisous, se font de plus en plus collants, déjà sa langue se fait mutine.

 

- Arrête un peu, tu me chatouilles !

- Désolé

 

C'est vrai qu'il a l'air désolé ! Mais je décide de porte l'estocade, c'est si facile !

 

- Et tu ne crois pas qu'on pourrait reprendre ça dans ta chambre, ce serait quand même plus confortable !

 

La tête du Christophe !

 

- Je, je...

- Je quoi ? Ne te fais pas des idées, juste des gros bisous sur les pieds, c'est tout !

 

Il ne sait plus où il en est, il ne sait plus où il va, il n'est plus sûr de rien ! Je décide alors que la tache est sèche et remets mes chaussettes.

 

- T'es marié ?

- Oui, j'ai deux gosses !

 

Je ne lui demande pas s'il a des gosses, je lui demande s'il est marié !

 

- Et tu fais ça avec les pieds de ta femme ?

- Bof ! Elle est un peu coincée de ce côté-là !

- Tu ne l'avais jamais fait alors ?

- Non... enfin jamais avec une femme normale !

 

Qu'est-ce qu'il me raconte ?

 

- Une femme normale ?

 

- Je veux dire, un jour c'est devenu tellement obsessionnel que j'ai eu un coup de folie ! Mais bon je ne sais pas pourquoi je te raconte ça !

 

Je suis intriguée quand même, j'essaie de creuser.

 

- Sans doute parce que tu as besoin de le raconter ! Tu as sucé les pieds d'une femme handicapée, après tout je suppose que ça lui a fait plaisir, mais toi tu te sens un peu honteux sur ce coup-là... C'est ça ?

- Non c'est pas vraiment ça !

- C'est comme tu le sens, si tu veux en parler tu en parles, sinon ce n'est pas grave...

- Je veux dire que j'ai payé pour le faire !

 

Oups !

 

- Tu veux dire que tu es allé voir une prostituée ?

- Ben oui, je n'en suis pas fier, mais je te dis, j'ai eu un coup de folie !

 

L'adrénaline monte !

 

- Parce que pour toi, une prostituée ce n'est pas une femme normale ?

 

- Ben, non, pas tout à fait, et puis ça ne correspond pas à mes idées, je suis contre la prostitution, tu vois...

 

Il est con ce mec ou quoi ! Il y a des sujets sur lesquels je suis hypersensible, et j'ai du mal à me maîtriser !

 

- Non mais tu te rends compte de ce que tu dis ? Moi qui te prenais pour un type intelligent ?

- Mais attends, qu'est-ce que j'ai dit ?

- Ça veut dire quoi ces positions de principe ? T'as parfaitement le droit d'être contre la prostitution, bien que quand on y pense c'est risible ! Les pauvres mecs qui ne peuvent pas s'affirmer auprès des femmes ils font comment ? Le mec qui a envie d'un truc que sa femme ne veut pas lui faire, il fait comment ? Et c'est d'ailleurs ce que tu as fait ! Et le mec qui a tout simplement envie de changer sans s'embarrasser d'une maîtresse il fait comment ?

- Mais...

- Et puis qu'est-ce que ça peut te foutre d'abord, il s'agit d'un acte entre deux personnes qui sont d'accord pour le faire...

- La question n'est pas là ! Je trouve que ça porte atteinte à la dignité de la femme !

- N'importe quoi ? Mais ça aussi à la limite, tu as le droit de le penser... par contre dire que les prostituées ne sont pas des femmes normales, c'est dégueulasse !

- Je ne vois pas pourquoi tu te mets dans un état pareil !

- Quand je pense qu'il y a des conards qui veulent pénaliser les clients, au moins, eux, il y en a qui nous respectent !

 

Oups ! Le Lapsus ! Pourquoi ais-je ajouté cela ! Il ne relève pas, j'ose espérer qu'il n'aura entendu cela que comme un bruit dans la colère de mes répliques. De toute façon il est trop tard pour revenir en arrière et il ne sert plus à rien de continuer.

 

- Bon allez, salut, je vais rentrer toute seule ça me fera des vacances.

- Mais attends ! On peut discuter !

- Ecoute, je ne veux pas ma fâcher avec, toi, mais il ne s'est rien passé ce soir, rien du tout ! Tu ne m'as jamais vu en culotte, et tu ne m'as pas touché les pieds. D'accord !

 

C'est ça la bonne tactique, conclure sur autre chose... Il ne répond pas, il hoche la tête en signe d'assentiment, il s'éloigne, je rentrerais donc au centre par l'autre chemin, le plus long.

 

Une catastrophe ! Je viens de créer une catastrophe ! Trop de choses à la foi... trop de conséquences... Il faut que je me calme, inutile d'essayer d'analyser à chaud la situation, je ne serais pas objective. Finalement ce Christophe est un petit con plein de préjugés qui se permet de classer les gens ! Qu'il aille se faire foutre ! Mais bon dieu il faut que je pense à autre chose !

 

Et puis comme après toute décharge d'adrénaline, la pression retombe ! Finalement je me suis conduite comme une conne ! Il était très simple de rattraper le coup, de lui dire que le sujet m'était sensible parce que, je ne sais pas, moi... ma sœur, ou quelqu'un de très proche avait fréquenté ce milieu... Et pour le reste il fallait le laisser à son "prêt à penser"... Et puis je ne vous dis pas le résultat au niveau de la cohésion du groupe... Comment tout simplement travailler, et même déjeuner ensemble après ça ? Tout cela pour avoir voulu "jouer" avec ce type, avoir surestimé mes moyens, et surtout m'être comportée n'importe comment. Qu'est ce qui m'a pris de me buter pareillement ? Moi qui clame à qui veut l'entendre qu'être entier n'est jamais une qualité, mais un comportement débile, c'est moi qui ai été débile sur ce coup-là ! Il suffisait de le laisser s'expliquer, et d'en tirer les conclusions au lieu de piquer une colère qui ne sert à rien ni à personne !

 

Et puis, je me dis que la situation était peut-être rattrapable ! Mais comment ? Je ne me vois pas lui courir après ! J'accélère le pas, si après tout, il doit se passer quelque chose, autant le savoir le plus tôt possible ! Mais c'est quand même la totale, j'ai sans doute bêtement dévoilé mon passé, j'ai créé un problème de personne et je me suis lourdement trompé sur la personnalité d'un type qui me paraissait intéressant, ça fait beaucoup ! Encore une fois mon impulsivité m'a trahi. Tant pis, j'assumerais et si je m'aperçois que j'ai engendré un problème grave au niveau du groupe, et bien je le quitterais

 

Bref, je n'en menais pas large en rentrant, essayant d'échafauder des scénarios, et espérant au fond de moi-même que l'affaire ne donnerait pas lieu à dramatisation. Et c'est du bout de l'allée que j'aperçus Alain sur les marches du perron. Il est là, il ne fait rien, il a l'air d'attendre quelqu'un !

 

- Alors ? C'était bien cette promenade en solitaire !

- Pas mal, merci !

 

Il a dû voir que je faisais une drôle de tronche...

 

- Vous avez l'air soucieuse ?

 

Je ne réponds pas. Qu'est-ce que vous voudriez que je lui dise ?

 

- Vous avez vu Christophe ? Demandais-je

 

On dirait que ça l'embête que je parle de dernier

 

- On l'a aperçu, il y a peut-être dix minutes, il avait l'air assez énervé, il a dit qu'il voulait quitter le stage

- Putain ! Le con ! Il faut absolument que je lui parle. On s'est engueulé pour des conneries, et maintenant ça prend des proportions…. Vous savez où il est ?

 

Tout à fait le genre de réaction que je craignais. Je n'ai pas envie de discuter avec Alain et je le laisse planté là. Il faut absolument que je mette la main sur Christophe... S'il est énervé et qu'il le montre à tout le monde, c'est maintenant qu'il faut que je tente de désamorcer la crise ! Ça va être une corvée, mais est-ce que je peux faire autrement ? Mais où est-il ? Je ne sais même pas où est située sa chambre, je me renseigne, la trouve, mais il n'y est pas, il n'est pas à la médiathèque non plus ! Et Merde ! Je vais prendre une douche, je ne mangerais pas avec le groupe ce soir. Cinq minutes après je suis à poil, dix minutes après je suis propre et sèche, je me mets une robe de chambre, allume la télé, impossible de suivre quoi que ce soit. Je regarde l'heure, le repas sera servi dans une bonne demi-heure, je peux encore descendre ou changer d'avis. Mais ça ne me dit pas grand-chose, Putain, qu'elle idée j'ai eu de venir m'emmerder dans ce trou ! Et puis ça me prend comme ça, je décide d'aller à Paris, je vais me payer le cinéma, ou alors je vais téléphoner à Sandrine, puisque c'est à peu près la seule à qui je peux le confier, et je reviendrais en taxi. Ah ! La peau de Sandrine, son sourire, son rire, son odeur... Allez, je m'arrange un peu et je vais m'habiller !

 

- Toc-toc !

 

Qui ça peut être ? Il n'est pas concevable que ce soit Christophe qui se pointe, alors qui ? J'ouvre :

 

- Alain !

- Surprise ?

- Oui !

- Je voulais juste vous dire que j'ai parlé à Christophe, il s'est calmé, il ne quittera pas le stage !

 

Mais pourquoi vient-il m'annoncer ça ? Il lui a dit quoi l'autre ?

 

- Ouf ! Ça me fait super plaisir !

 

Je suis sincère en disant cela ! Le groupe n'étant plus démoli, je n'ai plus à me culpabiliser d'en être responsable ! Ça fait toujours un souci de moins, et c'est signe que les choses sont en train de s'arranger... Mais tout de même de quoi il se mêle ce grand couillon ? Quel jeu joue-t-il puisque décidément tout le monde joue ici ? Que ce dernier ait été parlé à Christophe dépasse tout simplement mon entendement !

 

- Je crois que je ne suis pas venu pour rien ! Vous venez de m'offrir la plus belle des récompenses ! Me dit-il soudain avec un sourire très posé !

 

Mais qu'est-ce qu'il me raconte ?

 

- Je ne vous suis pas bien, là !

- Quand je vous ai annoncé, cela vous m'avez offert un de ces sourires ! Un sourire que je ne suis pas prête d'oublier ! Vous êtes resplendissante quand vous souriez !

 

Oups ! Ça y est, il me drague ! N'empêche que dans le jeu de yo-yo de mon esprit, ce grand beauf vient de remonter de façon considérable dans mon estime. Comme quoi les gens sont complexes ! Derrière le téléspectateur sportif se cachait donc quelque chose de beaucoup plus humain ! Et puis même personne n'est parfait, après tout le soir de la coupe du monde en 1998, j'ai aussi hurlé ma joie trois ou quatre fois, alors que bon… Et puis, je ne suis pas parfaite, pourquoi demanderais-je aux autres de l'être ? Ça se bouscule dans ma pauvre tête, ça se bouscule. N'empêche que je suis là devant ce grand machin, je suis en robe de chambre, même pas coiffée. Il est content de venir m'annoncer son truc, et moi je suis contente aussi. J'ai trop fréquenté les hommes pour ne pas deviner où il veut en venir. Peut-être n'est-il pas venu que pour ça, mais si l'occasion lui en ait donné, il va essayer de me sauter. Mais je le crois correct, il ne m'imposa rien. Je me rends compte à ce moment-là que je ne dis pas non, je ne dis pas oui non plus d'ailleurs. Gagner du temps y voir plus clair...

 

- Je… Balbutiais-je

- Oui ?

- Vous savez les femmes sont curieuses ?

- Que voulez-vous savoir ?

- Vous lui avez parlez… pourquoi ? Le hasard ?

- Oui ! J'étais là quand il est rentré, il me paraissait bizarre, je l'ai abordé, et j'ai réussi à le faire parler.

- Et vous avez fait comment ?

- J'ai l'habitude de raccommoder les groupes, je suis entraîneur d'une équipe de foot amateur, il y a souvent des conflits, quand on creuse un peu on peut souvent désamorcer assez vite !

 

Ça y est le sportif qui refait surface ! Mais ce qu'il dit m'inquiète un peu !

 

- Vous creusez quoi ?

- Il n'a pas voulu me dire, il m'a simplement dit que vous aviez mal interprété un mot, une parole, alors je lui ai dit que parfois les mots n'étaient pas les mêmes pour tout le monde, qu'ils n'avaient pas le même sens. Et puis après j'ai baratiné, je lui ai dit que vous étiez fatigué, un peu perturbé par les conditions du stage, et que je m'arrangerais pour que vous puissiez vous revoir et rediscuter comme des gens raisonnables !

 

Ouf ! Je ne vous dis pas le soulagement ! Putain mais il est formidable ce type ! Mon visage a dû s'illuminer à nouveau, il reprend la balle au bond !

 

- Encore ce sourire, vous me comblez !

- Vous remontez dans mon estime !

 

Ça c'est tout à fait moi, il a fallu que je lui dise !

 

- Je vais vous laisser vous préparer ! Bisou ?

 

Je réalise que je suis en robe de chambre, il n'a qu'à tirer sur ma ceinture et je me retrouve à poil.

 

- Bisou, si vous mettez vos mains dans le dos !

- Ah ! Et si je refuse ?

- Alors pas bisou !

 

Je m'amuse, je sais à ce moment que s'il insiste un peu, s'il y met le minimum de forme je vais me laisser faire, ça me fera du bien, mais je ne veux pas non plus paraître une proie trop facile.

 

- Regardez, je vais mettre mes mains en croix comme ça, ça ira !

- J'ai confiance en vous je sais que vous n'abuserez pas de la situation !

 

Je n'aurais pas dû dire ça ! Du coup il se met les mains derrière le dos et m'embrasse sur les joues. Il se recule, me regarde, il me dévore des yeux ! Hélène, tu vas passer à la casserole !

 

- Hélène ?

- Oui !

- Je vais vous dire quelque chose, juste vous dire quelque chose, mais je ne ferais rien sans votre accord et si vous m'envoyez promener, je vous promets de ne pas insister.

 

Joli coup ! La balle est bien dans mon camp, je pourrais dire ceci ou cela, tergiverser, et puis je n'ai pas trop envie de l'entendre. Je le fixe dans les yeux, je souris encore, je passe ma langue sur mes lèvres soudain sèches, et lui dit :

 

- Embrasse-moi mieux !

- Tu ne veux pas savoir ?

- Je sais déjà !

 

Ma bouche s'ouvre, nos lèvres se collent. J'ai soudain sa langue dans ma bouche. Il embrasse bien. Sa langue est envahissante, un vrai bifteck ! Il a bonne haleine, mais pourquoi faut-il penser à des détails aussi triviaux dans ces moments-là ? Je réalise à ce moment-là qu'il s'est rasé avant de venir me voir ! Il s'est même aspergé d'eau de toilette. Le dragueur né, mettant toujours tous ses atouts de son côté. Je me laisse faire. En principe je n'aime pas qu'un homme me domine. Mais on en est qu'au tout début, j'ai confiance en mes capacités, et puis se laisser faire pour une fois, après tout pourquoi pas ?

 

Il se recule un tout petit peu, sa main est sur la ceinture de ma robe de chambre, pour la forme il cherche un regard d'approbation, le vêtement s'ouvre :

 

- Hum ! Que c'est beau !

 

Tu parles ! C'est un peu fatigué tout ça oui ! Il va très vite mais sans brusquerie, une main sur mon sein, puis il baisse son visage, ses mains s'en vont à la rencontre de mes fesses tandis qu'il se met à me sucer mes nénés. Tous les mêmes les hommes, les seins, les seins, les seins ! Il me lèche le téton, je réagis bien, j'aime ça, quand je pense qu'à une époque on m'en demandait la permission… ne plus penser à cela... ne plus y penser…

 

- L'autre il va être jaloux !

 

Il s'arrête de sucer, me regarde comme si on venait de lui offrir un petit cadeau-surprise, et s'en va lécher mon deuxième téton. Je ne peux rien lui rendre dans cette position sinon lui caresser gentiment les cheveux. J'attends donc quelques instants avant de lui demander de se mettre à poil.

 

Je me débarrasse de ma robe de chambre, et il se déshabille tout en me regardant !

 

- T'es très belle !

 

- Dépêche-toi te de te déshabiller au lieu de dire des conneries !

- On a tout notre temps, non ?

- Non, Alain ! Je viens de décider qu'on serait à l'heure pour le repas et qu'on n'y descendrait pas ensemble !

 

Du coup, c'est instinctif, il regarde sa montre, mais ne dit rien. Je sais bien que ça va faire un peu juste, mais je préfère une séance plutôt courte, du moins pour l'instant, mais je n'ai pas dit que je ne changerais pas d'avis.

 

Et voici notre dragueur à poil. J'ai toujours été amusé par les rapports des hommes avec leurs biroutes, ceux qui en ont des grosses se les exhibent comme des étendards, ceux qui ont des petites se la tirent dessus comme pour expliquer que cette taille ne peut être qu'inopinée. Lui à une bite moyenne, mais fièrement bandé, le bout violacé et luisant, très appétissante finalement.

 

Le vieux réflexe !

 

- T'as des capotes ?

- Bien sûr !

 

Il en sort une de sa poche, il avait tout prévu, l'animal.

 

Je m'assois sur le bord du lit :

 

- Viens !

 

Il va pour se coucher

 

- Non, reste debout, je vais te sucer

 

Je me reprends.

 

- J'ai envie de te sucer !

 

Pourquoi me suis-je repris ? Il est incapable de saisir la nuance ! A quarante ans et quelques poussières j'en ai sucé combien des bites ? Je veux dire comme ça, à même la peau, sans latex, très, très peu finalement. Par contre, (et cela peut paraître paradoxal, vu mes préférences féminines) cela n'a jamais quitté mes fantasmes. Il s'approche, la position est confortable, je n'aime pas me mettre à genoux devant un homme et m'accroupir me fatigue, mais il n'a pas besoin de savoir tout cela.

 

Alain est excité au maximum, déjà des gouttes de pré-jouissance perlent de son méat. Je les lèche, j'adore ce plaisir que je me suis accordé que trop rarement. Cet objet est absolument charmant, et au lieu de pratiquer une fellation classique je m'amuse à lui bisouter la verge, à lui aspirer les coucouilles, à faire de longues lapées du bas de la tige jusqu'au gland, je la suce par le côté un peu comme si je jouais de la flûte traversière, je la masturbe un peu, de l'autre main je lui caresse le haut des cuisses. Pendant ce temps-là, il n'arrête pas de me tripoter les seins, il les caresse, les palpe, les malaxe, s'amuse avec mes tétons. Il s'enhardit d'ailleurs, ne lui disant pas de se contrôler, il me les serre un peu fort, il va falloir que je tergiverse.

 

- Allez, sur le lit !

 

Il se couche, me tend les bras, m'attends, mais non mon kiki, ce sera comme je veux, j'arrive sur le lit par son pied, je lui écarte un peu les jambes, et reprend ma fellation. Manifestement Monsieur avait envie de passer à des choses plus… profondes.

 

- Viens ! Implore-t-il

- Tu n'aimes pas quand je te suce ?

- Si, mais viens !

- Attends, un peu pour l'instant je me régale !

- Alors je te laisse faire !

 

Ben voilà, je réattaque son joli zizi, je passe une langue baladeuse autour de son gland. Son sexe est vraiment très raide, je réalise qu'il peut très bien se mettre à jouir dans cette position. Ce n'est peut-être pas ce qu'on a de mieux à faire pour l'instant. Si seulement il pouvait s'occuper un peu de moi ce grand escogriffe

 

- Mets-toi dans l'autre sens je pourrais te sucer aussi… Tu veux ?

 

" Tu veux ! " Bien sûr que je veux, décidément il m'étonne le bougre, je change de sens et obscène offre mon cul à la proximité de son visage. Nous voici en soixante-neuf classique. Sa langue est large, il m'en passe des grands coups sur la chatte à la façon d'un gant de toilette, drôle d'impression, puis il furète à l'intérieur, mais c'est qu'il fait cela incroyablement bien le monsieur ! Qui aurait cru ? J'étais déjà un peu excitée, mais là je mouille, je mouille. De mon côté j'ai ralenti ma fellation, il est vraiment trop près de la jouissance, je joue avec ses testicules, descend encore, je décide de m'amuser, je place mes mains sous ses fesses afin de les relever un peu. Je descends ma langue, léchant le périnée, je vais bientôt atteindre mon but, et alors soit il va se laisser faire, soit il aura un mouvement de recul ! Il se laisse faire, je lui mouille l'anus de ma langue, pas toujours évident à faire ce truc là, mais monsieur est venu me voir, tout propre sur lui. Je ne lui demande pas s'il aime ça, j'en suis sûr. Il a alors une réaction inattendue, tout en continuant à se laisser faire, il m'imite et se met à me sucer mon propre trou anal. Bon… ce souci de réciprocité est louable, mais j'aurais préféré qu'il s'occupe de mon clito !

 

Bon, on n'a pas toute la nuit, à moins que… Je m'étais dit qu'il fallait participer au repas collectif, mais après tout je peux changer d'idée. Non ! J'ai foutu assez de bordel aujourd'hui… Je me dégage, me retourne. Alain veut changer de position ! Je l'en empêche :

 

- Bouge pas, je vais venir sur toi !

 

Je n'aime pas trop être en dessous. Je le caresse un peu avant de venir. Je suis dans de drôle de disposition, ce que je fais en ce moment me plait, mas ce type n'est vraiment pas mon genre d'homme. Trop de poil, trop de muscles, la peau pas si douce que ça, ses tétons sont minuscules, je m'amuse à les tripoter, j'adore faire cela aux mecs, ça les surprend toujours et parfois ils se prennent à aimer. Lui n'aimerait pas ? J'essaie quand même !

 

- Hum t'as des doigts de fées !

 

Surprise ! Du coup je les lui tête un peu, mais ça ne passionne pas trop, j'attrape le préservatif sur la table de nuit.

 

- Attends, je vais le mettre ! Me dit-il

 

J'allais lui répondre que je savais très bien le faire, mais je me retiens. Il le place, sa verge est tendue. Je m'accroupis au-dessus, je m'empale, je coulisse, le chevauche le temps de quelques mouvements puis je lui tombe dessus, l'enlace, l'embrasse et nous coordonnons nos efforts. L'assaut est bref, il n'en pouvait plus, il décharge en poussant des grognements. J'en voulais encore et coulissais alors très doucement, puis me dégageais et m'allongeais à ses côtés, il allait m'embrasser, je l'en empêchais

 

- Suce-moi les seins !

 

Un peu étonné, il s'exécuta et tandis qu'il me léchait un sein tout en tripotant l'autre, je me frottais le clitoris en fermant les yeux en évoquant je ne sais quel mélange de fantasme et de réalité.

 

- Tu veux que je te…

- Non, continue comme ça c'est bien !

 

Je finis par jouir, en gueulant comme une damnée, la tache d'humidité sur les draps était impressionnante.

 

Besoin soudain de tendresse, de mots doux ! Surtout ne pas dériver, ne pas dire n'importe quoi !

 

- Tu fais ça très bien ! Lui dis-je !

 

Il était gentil, il n'avait rien d'exceptionnel, mais il faisait l'amour dans un bon esprit et avec plein de tact et de respect, c'est déjà beaucoup !

 

- Je ne sais pas si je fais ça bien, mais toi alors !

- Tu as vu, hein ?

 

Il a eu la délicatesse de ne pas me poser la question idiote de savoir où j'avais appris tout cela.

 

J'avais préparé une tirade dans le genre "mon petit bonhomme on s'est fait plaisir tous les deux, je ne regrette rien, mais il faut que tu comprennes qu'on ne renouvellera pas l'expérience". Je n'avais tout simplement pas envie de la lui réciter.

 

On prend une mini douche ensemble, on s'habille et décide de rejoindre les autres à une minute d'intervalle, ni vu ni connu ! Et c'est en franchissant le seuil qu'Alain m'indiqua que quelqu'un avait glissé une enveloppe sous la porte pendant nos ébats. Il prit congé me laissant la lire seule

 

Je ne pouvais savoir le contenu mais l'expéditeur ne faisait aucun doute, et je fis comme tout le monde m'assurant de la signature, c'était bien Christophe.

 

"On ne se connaît pas, on s'est laissé tous les deux embarqués dans des trucs qui nous ont dépassés. J'ai sans doute eu des mots qui vous ont blessés. Ils étaient involontaires. Je suis trop respectueux des autres pour blesser volontairement quelqu'un qui avait à mon égard des dispositions d'esprit si sympathiques. Je n'ai tout simplement pas compris. A ce point que j'ai cru que ma balourdise habituelle m'avait encore été fatale et que décidément je ne saurais jamais m'intégrer à un groupe. J'ai à ce moment-là voulu quitter ce stage, une personne a su trouver les mots pour m'en dissiper, j'aurais préféré que ce soit vous ! Je ne vous demande rien ou plutôt qu'une chose de pouvoir m'exprimer ne serait-ce que cinq minutes. Et si je vous ai blessé, veuillez accepter mes plus humbles excuses… "

 

Autrement dit rien de nouveau, sauf que Christophe reprenait l'initiative du contact ! Est-ce si important ? Il veut s'exprimer ! Exprimer quoi ? Je peux toujours le laisser parler... On verra bien ! Ça va s'arranger, j'ai aimé faire l'amour avec Alain, tout baigne !

 

Je descends au restaurant, seules deux places restaient libres à notre table, la mienne et celle de Christophe, celui-ci était planté dans le hall, en arrêt devant le menu du lendemain.

 

- Je tiens à m'excuser pour mon attitude de cet après-midi. Dit-il.

 

Bon, il vient de m'écrire, il ne va pas s'excuser trente-six fois, non plus ! Puis je réalise qu'il avait indiqué vouloir " s'exprimer "

 

- Non c'est moi ! Répondis-je me voulant d'abord laconique.

 

Je n'ai pas envie, du moins pas en ce moment, de me lancer dans des grandes explications. Mais je tiens à préciser un truc...

 

- Oublions ce qu'on s'est dit, tu as abordé un sujet sensible, j'ai eu l'occasion de le côtoyer de près dans ma famille, mais je n'ai pas trop envie d'en parler. Il ne s'est rien passé, on ne s'est rien dit et on repart comme avant, OK !

- D'accord ! Mais si tu veux me parler, je suis prêt à t'écouter... Tient-il à répondre alors que déjà je me dirige vers la table signifiant par-là que je ne souhaite pas épiloguer.

 

Le repas s'est passé presque normalement, Christophe n'a pas bronché, Alain s'est lancé dans une grande discussion sportive avec Jean-Pierre et moi j'ai discuté de tout et de rien avec Mylène, notre collègue antillaise... je me couchais tôt et eus du mal à m'endormir.

 

Mercredi

 

Christophe est un gamin, comme après une grosse dispute suivie d'une réconciliation, il multiplie les petits gestes anodins et inutiles. "- Tu n'aurais pas une disquette ?" "Je ne retrouve pas les références du bouquin que nous a indiqué le prof" Ce souci de banaliser la situation est louable mais un peu puéril.

 

A la pause de 10 heures, je me retrouve seule un moment, je suis un peu étonnée qu'Alain soit relativement distant. En général les hommes ne le sont pas avec les femmes avec qui ils ont couché la veille ! Décidément j'ai du mal à le comprendre celui-ci. Et puis voilà Jean-Pierre qui s'approche :

 

- Il n'avait pas un goût votre café ?

 

Comme truc pour engager la conversation, c'est assez nul !

 

- Je ne peux pas vous dire, moi, j'ai pris du thé !

- Ah, ouais, moi, j'aime pas trop !

- Ben, oui… les goûts et les couleurs…

 

Il a vraiment envie de faire la causette pour faire la causette ! Ça m'agace un peu ! Pourquoi n'est-il pas en train de deviser sur les résultats sportifs avec son compère Alain ? Ils se sont peut-être engueulés ?

 

- Ça me barbe, le cours de tout à l'heure, je n'arrive pas à accrocher avec ce prof !

- C'est vrai qu'il n'est pas très passionnant !

- Enfin, heureusement que vous êtes là pour égayer le stage !

 

Ah tiens ! Juste au moment où je m'apprêtais à prétexter un besoin de me rendre aux toilettes…

 

- Vous n'avez pourtant pas l'air de vous ennuyer ? Rétorquais-je

- Oh ! Que si !

- Pourtant vous vous entendez bien avec votre collègue !

- Oui, heureusement, mais ça ne vaut pas le sourire d'une femme tout ça ?

 

Les gros sabots !

 

- Vous le situez où le sourire d'une femme ? Demandais-je, essayant de l'embarrasser

- Euh ! Disons que c'est une expression

- Essayez de répondre !

- Je ne voudrais pas passer pour un obsédé sexuel ?

- Ça ce n'est pas trop grave !

- J'aimerais vous connaître davantage, mais est-ce que j'en aurais la possibilité ?

- Me connaître comment ?

- Hélène, arrêtez de jouer !

- C'est vous qui jouez !

- C'est peut-être l'ambiance particulière de ce stage, mais je ne sais pas ce qui se passe… prenez le comme vous voulez, mais, voilà, j'ai terriblement envie de vous !

- Je vous remercie de votre franchise et d'être aussi direct ! Mais restons-en là je vous prie !

- Laissez-moi au moins un espoir !

- N'insistez pas, Jean-Pierre. Vous m'avez fait une proposition, je ne donne pas suite, on n'est pas fâché pour autant. Point final ! Allez, à tout à l'heure !

 

Ce n'est pas vrai ! Je ne sais pas qui a dit que les femmes étaient compliquées, mais les hommes, alors ?

 

C'est en fin d'après-midi alors que je m'apprêtais à monter dans ma chambre pour me changer qu'Alain m'aborda de façon extrêmement directe.

 

- Ma petite Hélène va bien ?

- Tiens, tu ne fais plus la gueule !

- Je ne faisais pas la gueule, en fait depuis nos galipettes d'hier, j'ai sans arrêt envie de recommencer, alors je me suis dit que ce n'était pas raisonnable, et j'ai essayé de prendre sur moi…

- Et tu n'y arrives pas !

- C'est tout à fait ça ! Tu voudrais maintenant ?

 

J'ai failli dire non ! Et puis le souvenir de nos brefs ébats d'hier, une chaleur qui monte en moi, la bouche qui se sèche…

 

- Viens !

 

C'est purement animal, l'envie est foudroyante. A peine la porte de ma chambre refermée, que nous voilà en train de s'embrasser, de nous peloter comme si nous étions en manque depuis six mois. Je sens déjà sa queue bandée se frotter contre moi à travers son pantalon. Je me dégage un peu, lui indique qu'on serait aussi bien à poil, et joignant le geste à la parole, je commence à relever mon tee-shirt !

 

- Non attends !

 

Attend quoi ? Il faudrait savoir ?

 

- Laisse-moi te déshabiller ! J'adore faire ça !

 

Tien le même fantasme que Dany ! Pourquoi faut-il que je pense à ça ? Dany l'un de mes anciens clients parmi les plus sympas, Dany qui m'a emmené au restaurant, qui parfois m'apportait des fleurs… Pourquoi faut-il que je pense toujours à mon ancien métier ? Ça ne me traumatise pas, ça ne me culpabilise pas non plus, mais ça m'agace !

 

Alain finit de soulever mon tee-shirt et me l'enlève, il m'embrasse sur la partie des seins qui n'est pas masquée par le soutien-gorge, puis retire ce dernier. Il empaume mes seins, puis n'y tenant plus vient en embrasser les tétons qui ne demandaient que ça et qui ne tardent pas à se darder d'excitation. Il défait ensuite mon pantalon.

 

- C'est marrant tes chaussettes ! Me dit-il à demi étonné.

- Tu en as bien, toi ?

 

Encore une image, ceux qui gardaient leurs chaussettes, ceux qui ne les gardaient pas... Pense à autre chose, Hélène… ! Il retire ma culotte, me demande de me placer sur le lit et commence à aventurer sa langue sur mon sexe ! Je me laisse faire, complètement passive. Il commence de larges coups de langues, puis entreprend de se déshabiller à son tour. Il bande décidément de bien jolie façon, je lui embouche quelques instants, me régalant de son goût légèrement salé. Je m'amuse à refermer mes lèvres sur le gland laissant dépasser juste un petit bout de langue, une petite goutte de préjouissance vient à y perler ! Hum, ché délicchieu, cha !

 

- Attends !

 

Je suppose qu'il a peur de jouir trop vite ! Et oui je suppose bien ! Il souhaite s'occuper à nouveau de mon minou ! Voilà qui me convient parfaitement d'autant que l'endroit est plutôt assez trempé pour l'instant ! J'ouvre les cuisses, me laisse faire, il lèche bien. On sent chez ce mec un certain altruisme sexuel, il doit adorer faire plaisir aux femmes avec lesquelles il couche ! Décidément que les hommes peuvent être contradictoires ! Il lance ses deux bras en avant, m'agaçant de ses doigts mes bouts de seins tandis qu'il continue de me lécher. Il est en train d'aspirer littéralement mon clitoris tout en le cognant du bout de sa langue. Monsieur est un artiste. Ça monte, ça vient ! Ça y est ! Il me met la main sur la bouche pour étouffer mon gueulement. Putain, que ça fait du bien ! Je souffle quelques secondes avant de passer à la suite.

 

(Ce n'est que bien plus tard que je me suis souvenu qu'Alain s'était à ce moment-là raclé la gorge deux fois de suite….)

 

On frappe !

 

- Chut, il va bien finir par partir ! Murmurais-je

- C'est qui ?

- On s'en fout, si c'est quelqu'un d'intelligent il a bien dû se rendre compte qu'on était occupé !

 

On se tait, et puis soudain, la voix à travers la porte :

 

- C'est Jean-Pierre !

 

Un échange de regard avec Alain ! Et avant que j'aie pu dire quoi que ce soit !

 

- On le fait rentrer ? On pourrait faire un petit trio ? Me propose Alain s'efforçant d'être le plus naturel possible.

- Hein ?

 

Et puis le déclic, il est évident que cette visite n'avait rien d'inopinée. Mais c'est quoi ces mecs ?

 

- Mais pourquoi tu gâches tout ! C'est quoi ce plan foireux !

- Mais écoute Hélène, si tu ne veux pas, je le comprends parfaitement, personne ne t'oblige !

- Tu lui as dit quoi à ton pote, "Je vais baiser avec Hélène et quand tu voudras, tu frapperas à la porte, c'est ça ?"

- Mais non, il passait par hasard…

- C'est ça je te crois ! Je ne lui ai pas donné le numéro de ma chambre, à ce que je sache ! Allez rhabille toi et fous-moi le camp !

 

Jean-Pierre n'a pas eu le culot de refrapper et est sans doute reparti. Alain se rhabille en vitesse, assez dépité.

 

- Je suis désolé, je croyais que ça t'amuserait !

- Il ne faut jamais croire à la place des autres…

- T'es fâchée ?

- Non même pas, j'en ai marre, c'est tout !

- Euh, on fête l'anniversaire de Guy ce soir à table, il ne faudrait pas que nos conneries lui gâchent sa fête !

- Mais non, on fera un effort ! Mais maintenant laisse-moi tranquille, veux-tu ?

 

A table le soir, c'est la surprise pour Guy, un type très discret qui ne s'attendait pas à ce qu'on lui souhaite son anniversaire. On lui a acheté une cravate fantaisie et un magnum d'un bon vin rouge, il est tout content, il embrasse tout le monde. On a commandé du champagne. Ça rigole, ça déconne, mais l'ambiance est de plus en plus beauf. Je m'emmerde, il n'y a pas d'autres mots, je m'emmerde, j'ai essayé de faire contre mauvaise fortune bon cœur, mais trop c'est trop, heureusement que Mylène me tient compagnie dans mon impatience, sinon je ne sais pas si je serais restée… Bizarrement c'est Christophe qui quittera la table le premier, il est resté tout le repas sans en décrocher une, parfois son regard essayait de croiser le mien, mais j'ai préféré l'ignorer. Je n'ai presque pas bu, volontairement, pour ne pas me laisser entraîner je ne sais où…. Et... Alors que je m'apprête à quitter la table à mon tour, Mylène me chuchote :

 

- On se casse ?

 

Et après avoir approuvé de la tête, je me lève de mon siège.

 

- Allez, on vous laisse, on va faire dodo ! Lance l'Antillaise

- Ensemble ? répond Jean-Pierre rencontrant l'écho égrillard de ses voisins.

 

Regard courroucé de Mylène. Mais sans répondre, nous nous sommes dirigés vers les ascenseurs.

 

- Tu n'aurais pas de l'aspirine où un truc comme ça, j'ai la tête comme un zeppelin ! Me demande alors Mylène

- Si, je dois avoir ça dans ma chambre, viens !

 

On sort de l'ascenseur, mais le temps de réaliser qu'on s'est trompé d'étage, le voici déjà reparti

 

- On est où, là ?

- Je ne sais pas, moi, tu as appuyé sur quoi ?

- J'ai dû me gourer !

- Qu'est-ce qu'il y a ici ? Je ne suis jamais venu, ça n'a pas l'air d'être des chambres, c'est peut-être des salles de cours ?

- Bon, qu'est-ce qu'il fout cet ascenseur ?

- Ça fait rien on va prendre l'escalier

- Ah ! Oui ! Il est où, l'escalier ?

- Il doit être derrière une porte... Tiens ce doit être ici !

 

Et joignant le geste à la parole, Mylène pénètre dans une petite salle non éclairée. Machinalement elle cherche l'interrupteur, le trouve et l'actionne

 

- Bon, c'est pas ici !

 

Il n'y a rien d'intéressant dans ce local où ont été stockés des supports de cours couverts de poussières ainsi que des cartons aux contenus inconnus. Dans le coin il y a une grande caisse d'où dépassent quelques chapeaux pointus !

 

- Oh ! Regarde, c'est des trucs pour faire la fête !

 

Effectivement il y a là des serpentins, des paquets de confettis, des masques, des nez rouges, plein d'autres trucs... On s'amuse à fouiller un peu.

 

- C'est quoi ça ?

- Ben c'est une ficelle avec des clochettes, non ?

- Je vois bien, mais ça sert à quoi ?

- Je ne sais pas, moi, à faire du bruit, non ?

- C'est rigolo !

 

Mylène se met à agiter les clochettes, ça fait un bruit d'enfer, son truc !

 

- Arrête, on va se faire engueuler !

- OK, on y va ! Ah ! L'ascenseur à l'air de refonctionner.

 

On entre dans ma chambre, et je vais tout de suite chercher un cachet et un verre d'eau.

 

- Ce n'est pas la peine, Hélène ! En fait, je cherchais un prétexte pour te parler seule à seule.

 

Voilà autre chose !

 

- C'est grave ?

- Attends-toi à un choc !

- Bon accouche ! Répondis-je pas mal angoissée.

- Il s'agit de Christophe.

 

Ah ! Ça me rassure, et ça m'inquiète à la fois ! Qu'est-ce qu'il a encore été fabriquer celui-ci ?

 

- Alors ?

- T'en penses quoi ?

- Je n'aime pas parler des gens

- Bon, ben moi, je vais t'en parler, parce que je te trouve bien naïve... Je ne sais pas ce que tu lui as fait comme confidence, mais il les a répétées à tout le monde tes confidences !

- Quelles confidences ?

- Ton passé, Hélène ! Ton passé !

- Ce n'est pas si grave que ça, on ne peut rien faire contre la connerie des gens (je me mentais quand même à moi-même, n'en mesurant pas encore toutes les implications)

- Comment ça, c'est pas grave, mais réveille-toi, Hélène ! Regarde la réalité en face, je vais te dire, moi comment ça s'est passé. Ce mec n'est qu'une crapule. L'autre jour, il revenait de je ne sais pas où, il avait l'air très énervé. Il y avait Alain et Jean-Pierre à la cafétéria, moi j'étais un peu plus loin, je m'apprêtais à téléphoner à une amie. Alors Christophe s'est approché des bonhommes et leur a dit à peu près ceci "Les gars, je viens d'en apprendre une bien bonne, Hélène est une ancienne pute, alors si vous voulez y aller, ne vous gênez pas, elle aime ça et elle n'est pas farouche, par contre, ne critiquez pas les putes, elle sort ses griffes" A ce moment-là Alain a entraîné Christophe à l'écart, en lui proposant de lui parler seul à seul. Je ne sais pas ce qu'ils ont pu se dire...

- Le salaud !

 

Ça fait tout drôle ! Et puis tout s'explique alors, tout devient lumineux. La première tentative de drague d'Alain qui essaie de profiter de l'aubaine genre "puisqu'elle est fâchée avec Christophe, on peut y aller" Alain, à qui je n'ai pourtant pas grand-chose à reprocher quand nous avons fait l'amour ensemble. Mais aussi Alain qui le lendemain reprend ses distances, comme s'il avait eu ce qu'il voulait, tirer son coup... Et puis les avances collantes de Jean-Pierre. Et pour finir le traquenard abracadabrantesque de la partouze... Trois mecs, trois salauds ? Mais pas tous au même degré...

 

Mais ses excuses au Christophe, des excuses qui paraissaient sincères ! Mais bien sûr qu'ils sont sincères, il s'excuse de sa bévue qui m'a blessée, il n'a nul besoin de s'excuser du reste, puisqu'il ne sait pas que je le sais... Envie de mordre...

 

- Je vais lui mijoter un truc au Christophe, il ne sera pas près de l'oublier.

- Les autres ne valent pas mieux !

- Non, ne mettons pas tout le monde dans le même sac, il faut que je fasse le point. Mais Mylène pourquoi tu me dis ça ? Parfois il est préférable de laisser les gens dans leurs illusions ?

- Parce que je n'aime pas cette mentalité, dès qu'une fille est un peu libérée au point de vue sexe, les mecs estiment qu'elle doit obligatoirement tout faire et avec tout le monde. La salope ne peut être qu'une salope intégrale. On n'imagine même pas qu'elle puisse choisir !

- Oui, je sais c'est assez lamentable, mais ça permet à certains de proférer des absurdités, de dire que tout rapport de ce type est une espèce de viol, que la fille est une victime inconsciente. La société devient intolérante. Plus personne n'a le sens des nuances, même le consentement mutuel n'est plus admis

- Tu vois jusqu'où se niche la connerie. On demande aux prostituées de se reconvertir et quand elles le font, on les emmerde !

- Mais, Mylène, personne ne m'a demandé de me reconvertir !

 

Et alors je lui résumais ma vie, mon mariage raté mon mari et sa carrière fulgurante, mon mari à qui j'étais prête à pardonner ses écarts, mais pas le fait qu'il se soit foutu de ma gueule (voir La métamorphose d'Ariane), puis mon expérience de la prostitution (voir Rue du Ponceau)

 

- ...J'ai gardé le contact avec deux ou trois clients, enfin quatre ou cinq. (Rires) Pas pour le fric d'ailleurs, mais parce que ce sont des gens que je trouvais intéressant. Et c'est l'un d'eux qui m'a dégoté ce stage….

 

- Et moi, je peux te parler de moi, aussi, ça ne va pas te prendre la tête ?

 

- Mais non !

 

Alors Mylène parle de son passé. Elle travaillait en usine dans l'empaquetage alimentaire, puis l'entreprise a été rachetée par un groupe américain... Restructuration. Plan social. Grèves. Manifestations. Articles dans la presse. Et puis un jour un coup de fil. C'est le chef comptable ! Un type pas loin de la retraite, discret... fantasmant à fond sur les femmes noires. Sans qu'on puisse aller jusqu'à dire qu'elle fut sa maîtresse, ils ont couché ensemble à plusieurs reprises. Il lui propose une place à la compta...

 

- Bien sûr j'ai accepté ! J'ai demandé ce qu'il voulait en échange, il m'a répondu "rien !". Bien sûr je ne suis pas folle, le jour où il aura envie, je devrais me laisser faire, mais de toute façon ce ne sera pas une corvée. Du coup j'ai cessé la grève. Faut voir ce que j'ai entendu : vendue, pute et je ne parle même pas des injures racistes… Alors j'ai craqué, il fallait que je parle à quelqu'un, mais à part mon mari, je ne voyais personne pour m'écouter. J'ai pris le risque de me faire jeter ! Il ne m'a pas jeté, il m'a compris, il m'a même encouragé ! J'ai un mari formidable, et je le fais cocu, je suis une salope !

 

Mylène a les larmes aux yeux !

 

- Tu vois, je suis une salope, une pute ! On peut se serrer la main !

- Mais non… Tentais-je, mais rien ne semblait pouvoir arrêter son flot de paroles.

- Pourtant quand je me regarde dans une glace, je n'ai pas honte, je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir fait du mal à qui que ce soit. Les gens donnent au sexe une importance qu'il n'a pas à avoir, pour moi le sexe ce n'est que le sexe. Ce qui me fout la haine, c'est le racisme qu'ont les gens envers ceux qui ont une autre idée du sexe ! Alors oui je suis une salope, mais j'assume... Enfin quand je dis que j'assume, j'essaie... ce n'est pas toujours évident.

 

Et là voilà qui craque ! Je la prends par le cou, puis j'attrape un kleenex, lui sèche ses larmes, lui parle...

 

- Tu sais, J'ai lu sur un site une histoire ou pendant un repas une fille à qui on demandait son métier répondait qu'elle était prostituée. C'est débile. Les choses ne se passent pas comme ça. Ce n'est pas de la honte, c'est qu'on a l'impression de venir d'une autre planète, qu'on nous regarde plus pareil...

- Il fait chaud !

- Tu veux un coup de flotte !

- Je vais rejoindre ma chambre, j'ai besoin de prendre une douche, merci de m'avoir écouté, j'avais envie de parler.

- Tu peux la prendre ici, si tu veux !

 

Pourquoi j'ai dit ça, moi ?

 

- C'est vrai, je ne te casse pas les pieds ?

- Meu non !

- Euh, je peux te poser une question ?

- Vi !

- Euh, tu faisais les femmes, aussi ?

- En fait, je faisais comme tu dis, les hommes "professionnellement" quant aux femmes, c'était plutôt ma sphère privée !

- Non ?

- Si ! Et toi !

- Juste un fantasme, je n'ai jamais essayé !

- Tu voudrais ? Demandais-je alors.

 

Elle ne me dit rien mais fait signe qu'oui, d'un petit geste de son visage qui soudain s'éclaire de malice !

 

Je me rends compte alors que ma question était équivoque, je voulais lui demander si elle voulait essayer, si elle en avait le désir. A aucun moment je ne lui ai précisé que cet essai pouvait se faire avec moi. Je viens de comprendre que par ma question j'ai anticipé pas mal de choses. Elle y serait venue de toute façon. Quelque chose me gêne, est ce que je vais finir par coucher avec tous les stagiaires ? J'essaie de biaiser :

 

- Faut te déshabiller si tu veux prendre une douche !

- Mais si je me déshabille, tu ne vas pas me violer ?

 

C'est ce qu'on nomme un appel du pied ! N'empêche que déjà je la regarde autrement, la Mylène...

 

- Ce n'est pas impossible en effet ! Répondis-je entrant dans son jeu

- Je vais prendre le risque alors !

 

Mylène retire ses vêtements, j'aime beaucoup la pigmentation de sa peau. Déjà je la caresse, chastement, les bras, les épaules. Les fesses. Ben oui les fesses !

 

- Tu ne te déshabilles pas, toi, ce serait plus cool !

 

OK ! Elle a raison, Je me débarrasse du haut et du bas mais je garde mes sous-vêtements afin qu'on soit au même stade. Puis je continue à lui malaxer les fesses. Elle a une chute de rein assez impressionnante, la nénette, je pince la culotte afin de faire rentrer le tissu dans la raie culière et de bien dégager les deux globes, puis je me penche pour embrasser tout ça.

 

- Il est doux ton cul !

- Tapes-le !

- Hein !

- Donne-moi une petite fessée, il paraît que c'est bon pour le stress !

- Tu te fais faire ça souvent !

- J'adore ! Vas-y ! Mais pas trop fort quand même !

 

Je tape, je tape, et puis tout d'un coup j'en ai marre de taper. Je lui retire avec une involontaire brusquerie sa culotte, elle se retourne, rigolarde, la vision de ses poils crépus sur le pubis m'amusent un instant. Mais me voilà contrariée dans mes projets, moi qui voulais lui embrasser les fesses.

 

- Pourquoi tu te tournes ?

- Je ne te plais pas de ce côté-là ! Regarde un peu mon petit ventre plat !

- Tu appelles ça un ventre plat, toi ? Pas moi, mais il est très bien comme ça, n'en change pas !

 

Et je me baissais alors pour le lui embrasser, avant de descendre faire la même chose sur le pubis. Mylène profite alors de ma position pour accéder au milieu de mon dos et dégrafer mon soutien-gorge, elle en fait ensuite glisser les bretelles. Puis ne souhaitant pas être en reste elle enlève le sien.

 

- T'as une belle poitrine, j'aime bien, ils sont tout ronds

- Un peu fatigués oui !

- T'as vu les miens ils sont pas bien gros !

- Ils sont mignons, tiens, regarde ce que je vais faire ! Mais... bouge pas...

 

J'avance mon sein gauche vers son sein droit et fais en sorte que mon téton frôle le sien, je les fais alors frotter l'un contre l'autre. Cette petite fantaisie me donne la chair de poule. Mylène réagit, et commence à se pâmer de plaisir. Nos visages sont à présent près l'un de l'autre, j'ai soudain envie de sa bouche, elle m'accueille, et aussitôt nos langues se rencontrent, je bois son visage et elle boit le mien, j'ai envie de la bouffer, je lui aspire les lèvres, on n'en peut plus, on bave, on est déchaînées.

 

- Alors ça te fait quoi t'embrasser une femme ?

- Ça me fait mouiller ! Répond-elle, espiègle !

- Fais voir ça !

 

Je l'entraîne vers le lit, la fais se coucher à moitié, je ne suis pas si pressée de boire son sexe, j'aime ça, mais pour moi, l'amour entre femmes c'est aussi les longues caresses que je prodigue sur tout le corps, ma bouche qui goûte la texture de la peau et en mesure le sel, mes yeux qui apprécient la rondeur des chairs, ma main qui en découvre la douceur. Longtemps je la tripote, je l'embrasse, je la touche, elle se laisse faire, ravie d'être ainsi l'objet de mon désir.

 

- Hum... Tu caresses bien ! Me dit-elle, ravie.

- Et si toi tu t'occupais de moi ?

- Je ne vais pas savoir ?

- Mais si, allez viens !

 

Du coup je m'allonge sur le lit et la laisse venir. Elle a l'air un peu perdue, puis décide de s'occuper de mes seins qu'elle n'arrête pas de caresser. Elle joue avec mes tétons, ça tombe bien j'adore ça, puis entreprend de me les lécher, de me les sucer. Ça m'excite et ça l'excite. Du coup, on se regarde dans les yeux et dans un grand élan de tendresse, on s'embrasse de nouveau. On n'arrête pas, ou plutôt si, on s'arrête de temps en temps mais pour repartir de plus belle. Nos deux corps s'aiment. Nos bouches se désirent, nos corps ne se rassasient pas de nos caresses, et nos sexes coulent d'impatience.

 

6-18l37Je ne tiens plus en place, ma chatte ma brûle, je fais basculer Mylène sous moi, puis me dégage, me retourne et lui fourre mon visage sur le pubis, et tandis que j'offre mon sexe à sa langue, je m'apprête à savourer le sien. Mais auparavant, je le contemple, le mot n'est pas trop fort, petit écrin de chair rose éclatant au milieu de cette peau chocolatée. C'est beau ! J'embrasse tout ça, un peu n'importe comment, tandis que je sens ma complice commencer à fureter en moi, sa langue m'électrise les chairs, après deux ou trois léchouillages désordonnées, elle attaque déjà mon clitoris, ça va trop vite, je n'arrive plus à me concentrer sur ce que je fais, alors je la laisse continuer. La pression baisse un peu, serait-elle hésitante ou aurait-elle mal interprété ma "pause".

 

- Vas-y continue comme ça, c'est bon !

 

Ouf ! Parfois, il ne faut pas hésiter à se parler ! Je bloque ma respiration, essayant de retarder autant que je peux le déclenchement de mon plaisir. Et puis ça part ! Je m'enfouis dans son sexe pour étouffer mon hurlement, me redresse pour lui dire d'attendre un peu avant de continuer,

 

- C'était bon, tu m'as fait bien jouir !

 

Et sans attendre ni réponse ni commentaire, je reprends à mon tour mon léchage de chatte. C'est un vrai plaisir de lui goûter ce sexe où domine un curieux goût de miel. La respiration de Mylène devient haletante, saccadé et entrecoupé de brefs petits cris. L'espace entre ceux-ci se resserre, son corps semble soudain se tétaniser, un autre cri plus strident suivi d'un souffle. Elle a joui. Par taquinerie, je déplace alors ma langue et la dirige vers l'œillet de son anus. Mais elle semble réticence, je n'insiste pas, préférant laper aux alentours de son sexe la liqueur qui s'en écoule.

 

- Quel pied ! Dira-t-elle simplement après que nous nous soyons dégagées.

 

Nous sommes restées un moment comme ça, elle encore couchée, moi à moitié assise, à nous caresser chastement, avant d'aller comme deux gamines prendre notre douche ensemble s'éclaboussant et riant aux éclats

 

Vendredi

 

10 heures, on est en pose. On vient nous annoncer que notre prof de compta a eu un empêchement. On est donc libre jusqu'à 14 heures.

 

Pourquoi alors ne pas mettre maintenant mon plan à exécution ? Discrètement, je préviens Mylène, on ne sait jamais... Elle rejoint alors sa chambre non loin de la mienne.

 

J'ai aperçu Christophe se diriger vers la bibliothèque ! C'est très bien ! Je le suis discrètement. Il s'immobilise entre deux rayons, semble intéressé par un bouquin. Je m'approche doucement :

 

- On bouquine !

 

C'est une première approche banale et rassurante. Il ne sait pas encore dire si ma présence est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Et maintenant je provoque :

 

- Tu cherches un bouquin sur les pieds ?

 

Le Christophe devient cramoisi avant de se reprendre.

 

- Je croyais qu'on en reparlerait plus ?

- Je crois surtout que j'ai conscience d'avoir été vache avec toi !

- C'est pas grave, on en parle plus !

- Je peux peut-être me rattraper ?

- Laisse-moi, Hélène s'il te plait. Quand j'ai voulu te parler, tu as été très sèche, alors on ne parle plus de ça !

- Je veux juste te les montrer une dernière fois, ça te fera un petit souvenir, je ne veux pas que tu restes sur une mauvaise impression.

 

Il proteste, mais je ne l'écoute pas, je me suis déchaussé le pied gauche et le pose délicatement sur une étagère basse !

 

- Allez profites-en bien, dans une minute, je disparais et tu ne les verras jamais plus.

 

Ça passe ou ça casse, il est partagé entre l'envie de m'envoyer promener de façon définitive et celle de s'adapter à la situation. A ce jeu je peux perdre, mais ce n'est qu'un jeu. Mais j'ai confiance, si j'ai du mal à juger les hommes sur leur "fonds", je me débrouille par contre assez bien pour deviner leurs choix immédiats.

 

- Et voilà ! C'est fini !

 

Je fais semblant de retirer mon pied, puis fait comme si je me ravisais et le repose à nouveau.

 

- Allez, je ne suis pas vache, je t'offre trente secondes de rabe !

 

Il est complètement scotché, le Christophe, je fais monter un peu plus la pression :

 

- Touche-le, tu en meurs d'envie.

 

Il le fait, il n'hésite ni ne me remercie, c'est de l'automatisme. Je le sens s'exciter, je le laisse me caresser mon pied quelques secondes supplémentaires, puis je lui annonce :

 

- Cette fois, c'est vraiment fini ! Il me regarde, ne sait pas quoi dire.

- Tu sais que ça m'excite ce genre de petits jeux… Et puis toi, dis donc…

 

Brusquement je lui plaque la main sur sa braguette derrière laquelle son sexe s'est raidi de bonheur.

 

- Allez viens dans ma chambre ! On va continuer à jouer.

 

Il est mûr, il me suit !

 

- Vas-y en premier et attends-moi dans le couloir, il n'est pas utile qu'on nous voie ensemble.

 

Essentiel pour la suite, mais à risques, la pression peut redescendre et il peut se dégonfler. C'est pour ça que je l'envoie devant, pas derrière.

 

Ça y est, nous voici dans la chambre. Il a un air de se demander ce qui va lui arriver, c'en est comique ! Je m'assois sur le bord du lit, envoie mes deux pieds en avant et fait valser les chaussures.

 

- Tiens ! Joue avec !

 

Il me regarde l'air vague, mais comprend bien qu'on n'est pas venu ici pour parler de viticulture, il s'approche de mes pieds, les caresse, en approche son visage, puis sans m'en demander la permission se met à me les embrasser avec une passion assez frénétique. Je le laisse faire, attend qu'il soit bien chaud.

 

- Bon on va se mettre à poil, on sera plus à l'aise !

- Heuh, c'est peut-être pas la peine !

- Comment ça "c'est pas la peine", je te fais plaisir, alors tu me fais plaisir aussi !

 

Et sans attendre, je me déshabille, je fais ça à la barbare, sans aucune sensualité, mon but c'est qu'il soit nu rapidement. Il hésite mais quand il commence à me voir à moitié nu, il se sent un peu obligé de suivre. J'allais lui dire qu'il pouvait garder ses chaussettes, mais je me ravise, on est fétichiste du pied ou on ne l'est pas… Puis sur le ton de la conversation la plus banale, je me lance :

 

- Tiens regarde ce qu'on a trouvé l'autre fois au sous-sol !

 

Christophe, regarde incrédule, le chapelet de clochettes !

 

- T'as vu, ça fait diling, diling !

 

Il doit se demander si je n'ai pas pété un câble !

 

- Dis donc, tu bande, bien, allonge-toi sur le lit, je vais te faire un truc, et après tu pourras encore me lécher les pieds !

- Attends, tu fais quoi ?

- Tu vas voir !

 

Je lui caresse un peu la verge, juste ce qu'il faut pour maintenir l'érection, puis très vite je lui entoure les testicules à l'aide de la cordelette à clochette. Je fais un nœud ! Et voilà !

 

- Et voilà, le nœud que j'ai fait est impossible à défaire, il faut couper ! Comment tu vas faire maintenant ?

 

Il se demande à quel degré il faut prendre ça ! La deuxième partie du plan, vite… J'ouvre la porte, lui balance ses chaussures dans le couloir et referme la porte.

 

- Mais tu es folle !

 

Il se lève faisant tintinnabuler ses clochettes, il est alors obligé de se les enfermer dans ses mains pour en limiter le vacarme, sa position est grotesque. J'attrape ses vêtements et j'ouvre à nouveau la porte, lui laissant croire que je vais les balancer dans le couloir ! Il se précipite, passe la porte, je la referme, j'ai gardé ses vêtements, il est à poil dans le couloir avec ses clochettes aux couilles !

 

- Si tu veux récupérer tes fringues, je les balance par la fenêtre ! Connard ! Criais-je à travers la porte.

 

J'attends avant de le faire, je sais qu'en les jetant, ils tomberont sur une sorte de rambarde difficilement accessible. Rien ne presse à présent… Et voilà, je me suis vengée ! Je devrais savourer ma vengeance, mais même pas ! Il manque quelque chose, impossible de dire quoi ! Je devrais éprouver un immense soulagement ! Même pas ! La punition doit être formatrice disait ma mère, sinon elle est contre productrice ! C'est exactement ce qui va se passer, le zigoto n'aura toujours rien compris… Et puis de quel droit je me mets à le condamner et à le juger ? Putain, j'aurais dû être si contente !

 

J'ouvre la porte, j'espère qu'il n'est pas trop tard, qu'il ne s'est rien passé d'irrémédiable. Non il est là, prostré dans le couloir, il a chaussé ses godasses, il est assis, les genoux remontés contre lui, la tête basse.

 

- Allez ramène-toi ! Je vais t'enlever ça !

 

Il revient dans ma chambre, heureux d'être à l'abri mais il paraît terrorisé quand il me voit avec une paire de ciseaux à ongles :

 

- N'aie pas peur, je ne vais pas te couper les couilles.

 

Dès la cordelette retirée, il se précipite sur ses habits, tout heureux de les retrouver ici, les serre dans ses bras, au lieu de se rhabiller.

 

- Je t'ai foutu une sacrée trouille, hein !

- T'es complètement malade ! Me répond-il, le regard haineux.

- Oui mais je ne suis pas méchante, moi ! Imagine la suite si je n'avais pas été te rechercher !

- Et je peux savoir pourquoi tu t'acharnes contre moi ?

- La prochaine fois que tu parleras de moi à tout le monde, il faudra le faire moins fort !

 

Il ne répond plus, il paraît en état de choc ! Je vais lui chercher un verre d'eau, je le fais boire et j'humecte son visage.

 

- On est quitte, maintenant ! Tu peux y aller !

 

Il se rhabille en vitesse et s'en va !

 

Mylène me rejoint quelques minutes plus tard !

 

- Quand je t'ai entendu le virer, j'ai attendu que tu fermes ta porte, et j'ai ouvert la mienne, il m'a vu, alors il s'est assis par terre, tu aurais vu sa tête, à ce moment-là je me suis dit que ce type était peut-être plus à plaindre qu'à blâmer

- Je l'ai "récupéré" après !

- Je sais !

- C'est compliqué les mecs, regarde celui-là pas con, intéressant, sympa, et puis tout d'un coup on s'aperçoit qu'il ne sait pas assumer ses contradictions. On appelle ça comment ? Un hypocrite ?

- Tu crois qu'Alain est mieux !

- Alain est un beauf, mais il a des qualités humaines que Christophe est loin de posséder. Il voulait tirer un coup, il l'a fait, mais à sa façon, il m'a respecté, du moins la première fois.

- Et la seconde ?

- La seconde, il n'a pas bien compris que moi aussi j'avais le droit de choisir et que je n'en voulais pas de son copain.

- Ce sont des hommes !

- Oui, des hommes avec leurs qualités et leurs défauts. Aucun n'est parfait, mais après tout, nous non plus ! Conclut Mylène

 

Elle s'approcha alors de moi, me mit ses mains sur mes avants bras, approcha son visage du mien, me fit un petit bisou sur le bout du nez et proposa alors :

 

- Tu me fais un câlin ?

 

FIN

 

lenavaneyck@hotmail.com

 

Ce texte a obtenu le 1er prix Vassilia du "meilleur récit publié sur notre site en 2003

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Léna Van Eyck
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Dimanche 23 septembre 2001 7 23 /09 /Sep /2001 13:58

La métamorphose d'Ariane

par Léna Van Eyck

 

bisou1719h

 

1 - Réminiscences

 

 

Le crépuscule assombrit progressivement la chambre de l'hôtel. Je l'ai souhaité moyen, ni trop luxueux ni trop miteux, banal et désespérément standard, de ceux qui ne se remarquent pas ! Ordinaire, commun. Comme moi ! 


Comme moi jusqu'à ce soir, jusqu'à cette nuit, parce qu'après, ou bien tout va changer, ou bien je sombrerais dans la folie !


J'avais d'abord pensé à une sorte de "cérémonie de passage", l'idée d'acheter quelques cierges noirs et un petit compact portable qui diffuserait par exemple le concerto de Paganini à cause de sa connotation "satanique" m'a un moment tenté. Mais j'y ai finalement renoncé ! Au diable (c'est le cas de le dire) le bazar ! Et vive la simplicité, la banalité, l'ordinaire, le commun !


Je n'allumerais la lumière que quand ce sera terminé. J'ai ouvert le lit, étalé sur les draps une grande serviette de bains, et me suis couchée dessus après m'être débarrassée de mes vêtements, comme ça, sans les plier, à même le sol !


J'essaie de faire le vide dans mon esprit, il le faut, mais j'ai le temps, toute la nuit, si je veux. Je commence par me serrer la pointe de mes seins entre deux doigts, je serre assez fort, mais il faut me rendre à l'évidence je ne suis pas très excitée. Mais j'ai un truc, il marche souvent ! Je m'amuse parfois à mettre en réserve dans ma mémoire un visage récemment rencontré. Souvent, c'est un bon point de départ. Alors pourquoi pas cette petite blonde de la réception au visage fripon ? Et voilà, ça va marcher, je m'imagine en train de l'embrasser, de la déshabiller, de la caresser, tout cela est un peu confus, mais le fourmillement caractéristique atteint maintenant mon bas ventre. Je serre mes tétons de toutes mes forces, je les tords, je les tire, j'ai envie de me faire mal, j'y mets les ongles ! Pourquoi la nature ne nous a-t-elle pas doté de trois mains ? La droite descend, se fraye un chemin dans tout ce fouillis de poils et atteint mon clitoris érigé comme un petit pénis, je le frotte de l'index comme j'ai l'habitude de le faire, la cyprine me dégouline sur les cuisses. Un épanchement aussi abondant est rare chez moi ! Pourquoi aujourd'hui ? L'image de la réceptionniste devient de plus en plus floue, dans mon rêve éveillé. Je m'imagine à présent dans une salle de billards, je suis étendue sur le tapis vert, les jambes écartées. Des bites, des pines, des queues se vident sur mon corps, j'en touche, j'en branle, j'en suce, j'ai du sperme partout, et tout d'un coup je me retourne, je tends mon cul, je leur offre, et... Fin, c'est fini ! Un cri vite étouffé, mon corps qui "descend" pantelant. Je pensais le plaisir long à venir, ce fut au contraire extrêmement bref. 


J'avais fait ce que je voulais faire. Cette masturbation dans la pénombre serait la dernière d'Ariane !


- Adieu Ariane ! M'entendis-je murmurer, et je sombrais dans le sommeil sans même avoir retiré la serviette de bain, trempée de mes jus !


Je me réveillais en pleine nuit, sans parvenir à me rendormir. Un coup d'œil à ma montre, il était quatre heures et quelques ! Je décidais de prendre une douche, ensuite je verrais ! J'avais plein de chose à faire ! Comme par exemplea commencer une nouvelle vie ! Voilà une occupation peu banale et riche d'intérêt ! Il faudrait que je me choisisse un nouveau prénom : Ce sera Bénédicte ! Pourquoi Bénédicte ? Parce que !


Opérons à présent un petit retour en arrière pour mieux cadrer cette étrange histoire ! 


Mes parents ont eu la délicatesse de me prénommer Ariane ! Voici qui est grotesque. Après cet acte d'une originalité inouïe, mon paternel décida de déguerpir et ne donna plus de nouvelles. Fille unique, je fus donc élevée par ma mère qui se déclarant dégoûtée des hommes, n'en chercha point d'autres, où alors si elle le fit, ce ne devait être que fort discrètement ! Nous ne manquions de rien, ma mère occupait un poste de cadre dans une usine agro-alimentaire. Elle ambitionnait ni plus ni moins de diriger un jour l'usine et proclamait en avoir les capacités.


Vu le sujet, il n'est pas nécessaire que je me décrive, il sera toujours temps ! Disons simplement que je n'étais ni belle, ni moche, mais sans doute fort quelconque ! Et probablement le suis-je encore ?


Plusieurs évènements importants ont ponctué mon enfance et mon adolescence. Il faut bien en parler... pour comprendre mieux la suite.


J'ai perdu la foi à 8 ans ou à 9 ans, je ne peux me souvenir de la date. Par contre, je m'en rappelle l'endroit avec une précision diabolique. Nous revenions avec ma mère de l'arbre de Noël de son entreprise. Nous avions garé la voiture dans une rue commerçante afin d'y effectuer quelques courses, quand en passant devant une librairie, ma mère eut la bonté de me confirmer que le père Noël n'existait pas. J'engrangeais cette ratification, et me souviens avoir demandé à ma génitrice s'il en était de même pour Dieu le Père. Silence outré de cette dernière ! J'avais donc perdu la foi dans la rue ! 


Quelle importance, me direz-vous ? Persuadée que mes convictions nouvelles procédaient d'un raisonnement simple et donc à la portée du premier venu, je m'étonnais qu'elles ne soient point davantage partagées, et me lançait donc à tout va dans un prosélytisme effréné. J'échouais bien sûr ! Déjà peu populaire et peu liante, cette attitude contribua à m'isoler encore davantage. Je m'enfermais dans ma tour d'ivoire, convaincue d'avoir raison seule contre tous, attendant le moment où je pourrais le leur prouver.


Le deuxième acte eu lieu l'année de mes 13 ans. Nous étions allées avec ma mère à la fête de fin d'année de l'usine. Elle revêtait cette année un caractère particulier, le directeur ayant fait valoir ses droits à la retraite. Ma mère n'attendait plus qu'une décision du conseil d'administration pour reprendre ses fonctions. J'en étais certes, fière pour elle, et puis les avantages matériels en seraient considérables. Son salaire serait au moins doublé, nous pourrions changer de voiture, peut-être même changer d'appartement, se payer des voyages, des articles de luxe, le rêve quoi ! Elle me présenta un tas de gens. Parmi ceux-ci je remarquais une fort belle femme, sans doute la plus belle de l'assistance, ma mère me la présenta :


- Sandra Lopez, probablement ma future adjointe !


Cette dernière répondit d'un sourire que je n'osais interpréter, et quand elle fut partie, ma mère me précisa !


- Il faudra que je m'en débarrasse assez vite, ses idées sur la gestion de l'entreprise sont catastrophiques.


C'est quelques semaines plus tard que ma mère rentrant à la maison, éclata en sanglots dès le pas de la porte franchie. L'ayant que rarement vu pleurer, j'en fus bouleversée. Ce n'est qu'au bout d'une heure de crise et de mutisme qu'elle m'expliqua alors que le conseil d'administration avait nommé Sandra Lopez directrice de l'usine.


- On a préféré une pétasse à la compétence !


Déjà influencée par les idées féministes, cet épisode traumatisant se conclut par ma décision de ne rien faire dans la vie qui puisse me faire juger autrement que par mes capacités propres. Et je décidais à partir de ce jour, de refuser tout maquillage, toute coupe de cheveux à la mode, tout vêtement ou sous-vêtements trop "féminin". Ne percevant pas l'élitisme pervers de cette attitude (on aurait donc le droit d'être moche, mais pas d'être conne), ce fut probablement ma première erreur.


Je tenais bon mon engagement, m'enfermant dans ma différence. Ma sexualité s'éveillant, je me rendis compte que mon look m'éloignait d'office des grands benêts autoproclamés "haut de gamme". Restait le second choix, mais la relation que je cherchais incluant la communion d'idée, je finis par faire le vide autour de moi. Je sortais peu, et m'étant trouvé une véritable passion pour l'astronomie (no-mie ! pas lo-gie !) Je consacrais l'essentiel de mes loisirs à cette activité oh combien solitaire !


Ma sexualité s'éveillant (je sais, je l'ai déjà dit !) je découvrais aussi une autre forme d'activé solitaire. J'avais dégotté au cours d'un séjour à la campagne chez des vagues cousins un bouquin érotique dans le tiroir d'une table dans un grenier. Le fait de savoir que quelqu'un venait le lire ici m'excitait autant que le livre lui-même. J'avais essayé de savoir qui cela pouvait bien être, et ne trouvant décidément pas, j'embarquais l'ouvrage. Il me servit longtemps de support à mes fantasmes, du moins comme point de départ, car après je les laissais divaguer. Mais deux images revenaient comme des leitmotivs. La première était celle d'une camarade de classe, je fantasmais sur son visage, sur son sourire et dans mes rêves éveillés, je la déshabillais lentement pièces par pièces, et quand elle et moi étions entièrement nues, je l'embrasais tendrement... Mais l'excitation montant, ce n'est pas cette scène qui m'accompagnait jusqu'à l'orgasme mais celle d'une orgie infernale ou je me retrouvais nue au milieu d'une cohorte d'hommes en rut qui me faisaient l'offrande de leur bite.


Ces deux fantasmes n'ont cessé de me poursuivre, le premier a évolué, ma camarade de classe ayant été remplacé au fil des temps par d'autres femmes, toutes différentes, mais toujours avec un beau visage, toujours avec un beau sourire. L'autre aussi a évolué, et si assez rapidement, les bites se sont faites plus précises, leur fonction aussi. Il fallut bien que je me rende à l'évidence ces bites n'appartenaient à personne, elles n'avaient aucun visage. Je me refusais à en tirer conclusion. Ce fut ma seconde erreur !


Je souhaitais devenir astronome professionnelle, cela passait par l'obtention d'une licence de physique et d'une autre de mathématiques et je travaillais avec acharnement. Parvenue à la majorité, je me retrouvais désespéramment seule. Ma mère ne s'était jamais vraiment remise de ce qu'elle considérait comme un échec professionnel et nos rapports étaient devenus très distants. C'est à la suite d'une conférence sur la vie dans l'espace que je me retrouvais malgré moi, embrigadée dans une secte assez délirante dont le but ultime était de construire une ambassade afin d'accueillir les visiteurs extra-terrestres. Mais attention, pas une ambassade en préfabriqué, non, le truc haut de gamme et super luxe ! Mon enthousiasme de nouvelle convertie fut bref, il était évident que ces gens-là se foutaient du monde. Nous étions quelques-uns à vouloir abandonner en dénonçant tout ce cirque, un communiqué serait envoyé à la presse, etc... C'est dans ces circonstances que je rencontrais André. Oh ! Ce n'était pas un play-boy, plutôt du genre gringalet, mais d'une intelligence supérieure, surdoué même, il s'était comme moi égaré ici et plaisantait sur lui-même avec un petit air supérieur :


- Même les meilleurs ont le droit de se tromper ! proclamait-il !


Il partageait mes idées sur Dieu, sur les femmes et savait parler de tout un tas de sujets intéressants. Il ne baisait pas très bien, mais je n'avais à cette époque aucun élément pour comparer. Bref j'avais cru trouver l'oiseau rare et nous avions convolé en justes noces. Bardés de diplômes, André était analyste financier. Il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie et parvint à un niveau de rémunération qui me dispensait de travailler. C'est ainsi que je n'ai jamais été astronome.


Six années passèrent. Le temps passe trop vite ! Six années où je serais bien en peine de raconter quels en ont été les faits marquants nonobstant de merveilleux voyages de vacances. La routine s'installa, Monsieur détestait le cinéma et adorait le théâtre, nous avons donc vu pratiquement tout le répertoire, certaines pièces m'ont enthousiasmé, d'autres m'ont bien barbé, et nous avons visité tous les musées qu'ils nous intéressaient de voir. Et le restaurant a cessé de nous amuser. Notre standing nous permet de nous abstenir des tâches ménagères. Je partage mon temps entre le bénévolat dans une association caritative et l'aquarelle. André est un acharné du travail, il en emporte à la maison, il travaille le soir, le week-end, tout le temps. C'est d'un gai ! Son seul moment de loisirs est quand il prend un bouquin pour lire avant de s'endormir, mais ça ne dure jamais longtemps. Après, il ronfle ! Le sexe est devenu rare. Il se dit ouvert pour les autres, mais n'a aucune originalité en ce qui le concerne. Il ne m'a jamais demandé de le sucer, mais je dois dire que je n'ai pas non plus abordé le problème. Non, le radada traditionnel, il a dû me prendre en levrette trois fois en tout et pour tout au début de notre mariage. Au début je faisais intervenir mes fantasmes, pour aider ma jouissance, mais j'abandonnais vite cette méthode. Nos sexualités sont donc déconnectées, je le laisse effectuer son coït conjugal, et moi de mon côté je me masturbe quand l'envie se fait trop forte. Nous ne recevons pratiquement personne, nous ne sommes reçus chez personne ! Nous sommes complètement asociaux, hors du monde et je m'ennuie à mourir ! 


Vous allez me dire, mais qu'est-ce qu'elle fout ? Eh bien oui, j'avais un but qui m'a permis de rendre vivable cette absolue monotonie. Je désirais un enfant. Pas lui ! Mais malgré tout il n'était pas contre. Ça n'a jamais marché, je me suis fait faire des examens, ça ne vient pas de moi, m'a-t-on dit. Mais, lui, les examens, il n'a jamais voulu les faire ! On a fini par s'engueuler ! Avec une certaine violence dans le ton ! Ce jour-là quelque chose s'est cassée ! Boum !


Tromper mon mari, ne me venait même pas à l'idée, je ne suis jamais arrivé à fantasmer sur les hommes, la vue des bellâtres bodybuildés me donne même la nausée. Je n'aime les tablettes de chocolats qu'avec des noisettes. Je ne fantasmais que sur leur sexe, mais les quéquettes qui se baladent toutes seules sur leurs petites pattes, c'est pas si courant. Quant aux femmes... Un jour nous avions organisé dans mon association une vente dédicace de bouquins d'une femme auteur. Quand je dis "nous avions organisé", c'est en fait moi qui m'étais occupée de presque tout. Ça avait assez bien marché et quand, à la fin, je me suis retrouvée seule avec elle, après avoir tout rangé, elle m'a invité au restaurant. Je refuse d'ordinaire ce genre de privauté, mais là, j'avais accepté et m'étais retrouvée quelques heures plus tard dans son plumard, Mon excitation assez intense au début de cette rencontre se diluait au fur et à mesure de nos ébats me rendant compte que j'étais godiche comme pas une ! Elle eut un moment ces simples mots "Ils sont marrants tes seins !" J'aurais dû lui demander pourquoi, mais je n'osais, redoutant la réponse, alors je ne le fis, pas, pris mal la chose, et prétextais je ne sais quoi pour écourter tout ça. Ce fut ma seule extra-conjugalité !


Le lendemain, devant un miroir je regardais mes seins, j'avais cru que la bizarrerie passerait inaperçue. Encore une illusion qui s'envolait. Tant pis !


Le véritable incident conjugal arriva quelques mois plus tard, il fut traumatisant :


- On est invité chez le grand patron samedi soir, je ne peux pas ne pas y aller !

- Et bien vas-y ! Où est le problème ?

- On est invité tous les deux !

- Tu diras que je suis malade !

- Non ! Il faut que tu viennes, je te le demande comme un service !

- Ton patron n'est pas assez intelligent pour comprendre que la femme d'un de ses collaborateurs n'a pas envie de se le coltiner ?

- Ariane ! S'il te plait ! Ecoute-moi, il y a actuellement une cabale contre moi, on prétend que je suis homosexuel, tout cela parce que la place que j'occupe suscite des jalousies.

- Et alors rentre dans leur jeu, qu'est-ce que tu en as à foutre ?

- Ariane je te demande un service, rend-le moi, je ne vais pas me mettre à genoux !

- Moi, j'ai bien failli me mettre à genoux pour te demander de passer les examens qui nous permettraient de comprendre pourquoi on ne peut pas avoir de gosses ?

- Bon alors tu viens et je passe les examens !

- Je ne te crois pas, André !

- Tente le coup !

- Alors d'accord je le tente !

- Merci ! Euh il y a autre chose, il faudrait que tu t'arranges un peu pour y aller !

- Quoi ?

- Oui, que tu te maquilles, que tu ailles chez le coiffeur et que tu t'achètes une robe, tu as toute la semaine pour faire ça !

- Non !

- Et pourquoi, non ?

  Mais enfin André, ce ne sont pas NOS idées !

- Il faut peut-être dépasser tout ça !

- Et tu crois vraiment que je vais dépasser tout cela en une semaine ?

- Ecoute ! Ariane, tu m'emmerdes, je me doutais qu'il y aurait un problème. Alors je vais y aller avec Claudette, et je la ferais passer pour toi, j'espère simplement qu'ils ne feront pas des photos pour le journal de la boite !

- Qui c'est, Claudette ?

- C'est, heu... c'est une ancienne secrétaire qui a été mutée à La Défense, mais de temps en temps elle vient en mission au siège...

- Et elle, elle accepte de s'habiller en pétasse ? 

- Tu dis n'importe quoi !

- Tu t'en tires bien, tu as encore échappé aux examens !


Je claquais la porte et m'enfermais dans ma chambre, il y avait lurette que nous faisons chambre à part. Dans le petit jeu de grimpette hiérarchique, il arrivait dans des cercles où la présence de l'épouse comme faire valoir devenait indispensable, il avait donc jugé que je n'étais pas assez sortable, et m'avait tout simplement remplacée ! Foutre le camp ! Sans doute ! Mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Mais le ver était dans le fruit, et inexorablement mon ménage éclaterait ! Mais surtout j'étais profondément vexé ! Je n'étais donc ni présentable, ni sortable ! Mais c'est quoi ce délire, je ne suis pas plus moche qu'une autre. Pourquoi me le demander comme ça, je ne suis pas sa poupée Barbie, il aurait pu y mettre les formes, me demander cela par petites touches ! Déboussolée, je décidais de consulter un psy.


Ce crétin de psy m'a fait perdre trois mois, son credo était "acceptez-vous comme vous êtes et patati et patata !" Conard ! Et bien non ! Je n'acceptais pas d'être pas sortable, je ne pouvais pas l'accepter ! Je laissais tomber.


C'est plusieurs jours après dans la salle d'attente du dentiste que j'eus la révélation, l'attente était plus importante que prévue, et je me résolu à feuilleter les feuilles de choux habituelles. Je tombais par hasard sur un article décrivant l'aventure d'une bonne femme malheureuse en ménage qui après avoir quitté son mari avait fait appel à un cabinet de relookage. L'adresse était indiquée, je l'arrachais et la plaçait dans mon portefeuille !


On sait bien que parfois les choses sont inéluctables, mais allez savoir pourquoi, on retarde, on retarde, qu'est-ce qu'on peut perdre comme temps dans une vie !


Et puis cette lettre :


"Votre mari a une liaison, installez-vous un jeudi vers 20 heures à la terrasse du café Le Grillon, et surveillez la sortie de l'hôtel juste en face". 


Je savais que cela ne pouvait être que vrai, mais j'y allais quand même et quand je vis André sortir de l'hôtel, et dire adieu à sa maîtresse en l'embrasant goulûment sur la bouche, je fondis en sanglots.


Le pire c'est que nous avions envisagé cette possibilité avec André, nous nous étions dit, "dans la vie d'un couple, ça arrive, il ne faut pas donner à l'évènement plus d'importance qu'il en a ! Un couple c'est plus solide que ça, ce n'est pas un coup de bite qui va le détruire". Oui peut-être mais pas comme ça, pas après m'avoir négligé, m'avoir trompé par ses propos, m'avoir déclaré " pas sortable " ! 


Le soir je ne mangeais pas, prétextant une classique migraine, et le lendemain matin dès André parti, je téléphonai au visagiste.


Le numéro que j'avais noté sonnait dans l'immensité du vide. Je me livrais donc à une petite enquête téléphonique avant de dénicher une officine opérant dans ce genre de chose.


Je finis par trouver. On me fixa un rendez-vous pour le lendemain matin.


Je m'habillais n'importe comment, tenant à me passer l'unique (oui, l'unique) soutien-gorge de ma panoplie, il me boudinait les seins qui avaient grossi depuis son achat.


Il me restait à faire ma valise, j'allais en chercher une dans le placard, l'ouvrit sur le lit, voulant mimer les gestes tant de fois aperçus au cinéma. Il m'apparut assez vite que je n'avais pas grand-chose à mettre dedans. Je ne voulais plus de ces fringues trop simples, trop anodines qui ne m'avaient servi qu'à m'enfermer dans un personnage que mon mari avait sans doute trouvé si facile à tromper ! Je jetais rageusement deux ou trois culottes, il faut bien se changer, et allait voir ailleurs, quelques bouquins, quelques CD, quelques souvenirs, très peu en fait et puis surtout ce vieux nounours, mon dernier nounours, mon dernier témoin de mon enfance… je n'allais tout de même pas le laisser là. C'était tout, les larmes me coulaient sur le visage, je ne les essuyais pas, me laissant pleurer, laissant éclater ma peine devant le spectacle dérisoire de cette valise à demi vide, reflet de ma pauvre vie ratée. Je fermais la valise, c'était ridicule, son contenu flottait à l'intérieur en un floc-floc burlesque. Je la rouvrais, et en comblais le vide à l'aide de serviettes de bains. 


J'eus un semblant de sourire en pensant qu'André ne soupçonnerait même pas mon départ définitif. Il me croirait attardée chez des amies (quelles amies ?) Non, il croirait… et puis je m'en fous de ce qu'il croirait ou pas, j'avais rédigé dans ma tête au cours de ma courte nuit des tas de formules de lettres de rupture, cherchant les petites phrases assassines… J'avais finalement décidé de n'en rien faire. Etait-ce à moi d'expliquer ?


Je pris ma voiture, roulait un peu, puis la garait devant une gare de banlieue et décidais de la laisser plantée là. Je ne fermais pas les portières et laissais la clé de contact. Quelqu'un se chargerait bien de la voler.


Je pris le train, puis le métro, je tuais le temps de cette première journée de femme libre en ne faisant rien, me baladant sur les quais de la Seine où les bouquinistes n'ayant pas encore ouvert leurs étals, il n'y avait strictement rien à voir, attendant que l'après-midi commence pour louer une chambre d'hôtel où je déposais ma valise, puis recommençais mon errance.


Le soir j'eus un peu faim. Une simple omelette dans un bistrot me rassasiait et je m'enfermais dans cette minuscule chambre attendant la nuit… 


2 - L'institut


L'institut était situé dans un quartier chic, je fus reçu par une hôtesse très classieuse. (Pas mal pour alimenter mes fantasmes) qui après m'avoir posé quelques questions m'avisa que l'on traitait ici "à la carte ", que tous les clients étaient respectables quels que soient leurs moyens, mais que s'ils les avaient (les moyens) on pourrait me fournir du "très haut de gamme". Intéressé par cet aspect des choses, elle commença à me demander des tas de trucs tout en renseignant une fiche technique, puis après avoir reçu un coup de fil, elle changea brusquement d'avis :


- Je me demande, non je ne me demande pas, je suis sûre qu'il serait préférable que vous ayez un entretien préalable avec notre directrice. Si vous voulez bien me suivre !


Il est évident qu'une femme dirigeant un tel établissement se devait de donner l'exemple. C'était néanmoins impressionnant ! Une grande brune, légèrement typée, sans doute d'origine espagnole, au visage régulier et aux lèvres magnifiquement ourlées recouvert d'un joli rouge à lèvres parme ! Je la regardais, bouche bée. Elle aussi me toisait ! Sans doute mentalement était-elle en train de se faire un devis ? Quelque part, l'idée me déplut !


- Asseyez-vous ! Cet entretien risque de prendre un certain temps ! 


Tout semblait calculé chez cette femme, depuis la profondeur du décolleté trop haut pour être provoquant mais trop bas pour être innocent, jusqu'aux mouvements de ses mains parfaitement manucurées. Quant à son sourire n'en parlons pas.


Elle parcourut la feuille que venait de lui restituer son imprimante !


- Hum ! Je vois ! Je ne me suis pas présentée, je suis Pascale Chalis, vous pouvez bien sûr, m'appeler par mon prénom ! Euh ! Est-ce que je peux vous appeler Ariane ?


- A vrai dire je pensais changer de prénom...

- C'est une excellente idée, cela vous aidera beaucoup ! Et lequel avez-vous choisi ?

- Bénédicte !

- Voilà qui me paraît un choix très judicieux !


Quelle hypocrite ! Me disais-je in petto, si je lui avais dit "Cunégonde", elle m'aurait dit la même chose !


Pascale marqua une pause, elle continuait de me dévisager, un grand sourire aux lèvres. Elle déclencha l'impression de je ne sais quoi, rangea la feuille dans une chemise vierge, fit quelques gestes nerveux avec son stylo plume, puis comme dans un soupir, me lâcha :


- On va avoir du boulot !


Le choc ! Oh ! juste un instant car aussitôt après elle se voulu rassurante :


- Mais, on va y arriver !


Ça allait déjà mieux :


- J'en suis sûre ! Reprit-elle. Je n'ai pas l'habitude d'être hypocrite avec mes clientes. Certaines viennent ici en croyant que nous pouvons accomplir des miracles. Ce n'est pas facile, ni pour nous, ni pour elles, mais il faut très diplomatiquement leur faire comprendre que nous n'en faisons pas. Mais en ce qui vous concerne, je vous le répète très franchement la tâche ne sera pas insurmontable. Mais…


Elle marqua un silence :


- Mais ?

- Il faudra votre concours !


Je ne répondis que d'un petit sourire, j'étais à sa merci, du moins tant qu'un évènement ne m'aurait pas projeté violemment hors de cet établissement.


Pascale se leva, et alla farfouiller dans un petit meuble aux portes vitrées. Je pouvais ainsi pour la première fois la voir de dos. Décidément cette silhouette très féminine alimenterait très bien mes fantasmes de la prochaine nuit, me dis-je !


- On va commencer par le visage ! Savez-vous que la plupart des hommes commencent à juger une femme sur son visage ? Cela certaines ne le comprendront jamais ! Elles s'habillent à la mode, sont tout le temps fourrées chez le coiffeur et elles font la gueule ! Après elles viennent se plaindre que personne ne s'intéresse à elles ! Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire !


Je ne répondais pas. Elle me le fit remarquer.


- Je vous écoute, j'ai confiance en vous ! répondis-je simplement


Elle prit alors quelques photos numériques de mon visage, puis les intégra dans son microordinateur. Elle en sélectionna deux, l'une de face, l'autre de profil, puis lança un logiciel.


- On commence par la coiffure !


J'eus alors la surprise de me voir à l'écran, mon image affublée d'une imposante gamme de coiffures différentes. Il y en avait de toutes longueurs, de toutes formes et toutes couleurs. En même temps, elle guettait mes réactions, je m'arrêtais, éberluée devant une coupe mi-longue, très raide et très blonde.


- Celle-ci vous va très bien ! proposa Pascale


Je m'en défendis :


- Je préfère garder les cheveux courts.

- C'est une erreur, il existe un fétichisme du cheveu, n'en supprimez pas son apparition ! Et puis, surtout seul un visage parfait peut se permettre cette fantaisie ! Le vôtre n'est pas mal du tout, mais..

- Ça va, j'ai compris !

- On garde cette image comme base !

- Peut-être un blond plus clair ?

- Pas de problème ! On va voir le maquillage à présent !


Ce fut alors un défilé de fonds de teint, de rouges à lèvres et de fard à paupières.


- Celui-ci ?

- Peut-être mais pas avec ce rouge à lèvres, ça fait pute !

- Ne raisonnez pas comme cela, Ariane, pardon Bénédicte ! Il y aura toujours des gens qui vous jugeront, y compris des tas de gens que vous ne connaissez pas ! Leur jugement n'a aucune importance. Ce qui importe c'est ce que vous êtes, vous, pas ce que les gens pensent de vous…

- Si vous le dites, n'empêche que vous ne me ferez pas porter un rouge à lèvres pareil !

- Mais ce n'est pas vraiment un problème, regardez celui-là ira très bien également. Voilà, on a une bonne idée de base. Tout à l'heure on vous maquillera pour voir ce que cela donne et pour les cheveux ne vous inquiétez pas nous possédons une impressionnante collection de perruque !

- O.K.

- On va s'occuper du reste à présent !

- Du reste ?

- Oui, de la silhouette !

- Ah !

- Je vais vous demander de vous déshabiller !


J'obtempérais et me retrouvais devant Pascale en petite culotte et soutien-gorge. Elle eut le tact de ne pas piper devant l'affligeante banalité de mes sous-vêtements, préférant biaiser :


- Tout à l'heure nous ferons un petit essai de lingerie !

- Ça ne sert à rien, ça ne se voit pas ces trucs-là !

- Si ça se verra… dans votre tête !


Je me rassis, ce que j'avais enlevé étant selon moi suffisant pour évaluer ma silhouette, puis me rendant compte que cet examen serait plus pratique en position debout je me relevais aussitôt.


- Vous n'enlevez pas votre soutien-gorge ?

- Non !

- Il faudrait pourtant ! Soyez sans crainte, c'est mon métier !

- Non, je ne préfère pas !

- Les seins sont un élément important de la silhouette. Vous avez franchi un pas énorme en venant jusqu'à nous, ne vous arrêtez pas en chemin, Bénédicte !

- Je n'aime pas les montrer.

- Ça, j'avais compris, mais c'est aussi une attitude qui peut changer, ça ne dépend que de vous...

- Ça m'étonnerait !

- Qu'est-ce qui vous gêne à ce point ?

- Ils ont des…

- Des ?

- Des défauts !

- Des défauts ? Mais nous sommes là, pour y remédier, justement !

- Non, j'ai des trucs bizarres dessus !

- Montrez-moi ! Je suis persuadée que nous aurons la solution !

- Il le faut vraiment ?

- Oui ! Souhaitez-vous que je vous dégrafe ?

- Non, je vais le faire !


Je le fis ! Je me retrouvais les seins à l'air face à cette inconnue, rouge de honte et de confusion.


- Et bien ? Ils sont très bien ces seins ! Peut-être un peu lourds, mais on pourra arranger ça ! Et ils sont où, les trucs bizarres ?

- Hein ? Vous ne les voyez pas ! M'étonnais-je, m'assurant du même coup que les bizarreries en question n'avaient pas subitement disparues.

- A vrai dire, je ne vois rien de bizarre !

- Vous vous moquez de moi ! Et ça c'est quoi ? Vous croyez que c'est normal, vous ?


Je lui montrais, agacée, les petites protubérances de chair parsemées sur mon mamelon.


- Mais, Bénédicte, toutes les femmes ont ça !

- Je ne vous crois pas ! On m'a dit…

- Qu'est-ce qu'on vous a dit ?

- Qu'ils étaient bizarres !

- Les hommes disent n'importe quoi ? Ils n'y connaissent rien !

- Ce n'était pas un homme !

- Ah !


J'étais devenue rouge comme une tomate. Ça n'allait plus très bien. L'idée de ramasser mes affaires et de m'enfuir en courant me traversa l'esprit !


- Bénédicte ! La confiance est en train de fuir entre nous, je vais vous la rendre ! Je vais vous montrer ma poitrine, la mienne, et vous pourrez constater.


Je ne répondis pas, estomaquée par une telle proposition.


Toujours est-il que quelques secondes plus tard j'avais devant le nez deux pommes magnifiques terminés par de délicieuses aréoles brunes. Les protubérances étaient là aussi ! Conne que j'étais, c'est vrai que des seins j'en avais vu combien dans ma vie ? Quelques images que je n'avais pas détaillées, sinon nous n'allions jamais en vacances à la mer. Quant à ceux de ma lesbienne écrivain, ils ne m'avaient pas frappé plus que ça. C'est comme ça qu'on se fait des idées toutes faites. Et si j'en avais sur un sujet aussi trivial, qu'en était-il…


- Tu peux les toucher si tu veux ?


Pascale me fit sortir de sa rêverie ! J'étais dans un rêve. Sa poitrine si près de moi, sa belle, sa si belle poitrine, elle me tutoyait, m'invitait à toucher. Je touchais. Mue par je ne sais quelle force invisible je caressais la base du téton qui déjà était érigé d'excitation. Ses mains fraîches se posèrent sur mes propres seins. Que cela me faisait du bien !


Pascale chercha mon regard. Elle souriait, elle passa sa langue sur ses lèvres, je l'imitais uniquement par réflexe, elle crut sans doute alors que je répondais à son avance, et s'approcha doucement. Je n'étais plus maîtresse de mes actes, j'entrouvris la bouche et accueillit sa langue en mon palais. Ce fut du délire, je crus qu'elle allait me bouffer ! Une onde me parcourut, j'avais la chair de poule, tandis que des larmes naissaient au coin de mes yeux. Que je puisse susciter de l'intérêt sexuel chez une créature aussi belle me sidérait ! J'ignorais si cette si agréable agression était le fruit d'une folie passagère dont l'élan retomberait aussi vite qu'il était parti, ou si elle voulait aller plus loin. Pour ma part je priais les foudres de l'enfer que cela continue. Cela pouvait aussi dépendre de moi, mais je ne souhaitais pas non plus me montrer trop godiche comme lors de mon expérience précédente. Le baiser pris fin, un moment, il fallait bien que nous reprenions notre souffle, alors je me précipitais afin d'effectuer la seule chose que je pensais savoir bien faire et de la bouche m'emparais du bout de ses seins. Elle fut réceptive et poussait de petits râlements. J'étais aux anges, me délectant du fruit offert, le mordillant doucement, le lapant. Tout à mon activité buccale, je perçois le corps de Pascale qui s'agite bizarrement. Je m'inquiète un instant, mais pour me tranquilliser aussitôt. Madame la directrice est simplement en train de faire dégringoler sa jupe et sa culotte ! La séance est donc partie pour durer. Ça me rassure et ça m'angoisse, toujours à me demander si je vais être à la hauteur...


Et c'est à ce moment-là que ce maudit téléphone se mit à sonner. Je tempêtais intérieurement contre ce diabolique appareil qui risquait d'abréger nos folies et escomptait que ma partenaire le laisserait sonner dans le vide.


Eh bien, non, il fallut que Pascale se tourne pour répondre :


- Non, tu lui dis que je suis occupée, tu me laisses une heure tranquille ! Merci !


Une heure ! Elle a dit une heure ! Imaginez mon émoi ! Mais vous ne pourriez pas ! Parce que je ne vous ai pas tout dit : figurez-vous que comme nous venons de le lire, Pascale s'était tournée, et comme celle-ci s'était débarrassée de sa petite culotte, j'avais devant mes yeux une magnifique paire de fesses !


Encouragée par l'évolution de la situation, j'approchais ma bouche de ces globes si gentiment offerts à ma gourmandise et m'empressais d'y déposer un chaste bisou dès qu'elle eut raccroché son impertinent combiné !


Mais il devait être dit que cette matinée serait celles de toutes les surprises. Sachez déjà que parfois la pensée va démesurément plus vite que les mots qui sont censés la concrétiser. Il faut donc que je vous parle des fesses de Pascale. Parce que dans mes fantasmes les plus fous ce n'est pas du tout comme cela que j'imaginais les fesses de mes compagnes. Je les voyais, plus grosses, plus dodues, celles-ci étaient plutôt petites, très rondes, très douces et ce malgré l'incroyable incongruité que je venais d'y découvrir ! 


Car, il faut vous dire que Pascale, directrice d'un institut de beauté haut de gamme avait - c'est à peine croyable - du poil aux fesses ! 


Oh ! N'allez pas imaginer que j'y avais rencontré un pelage épais et touffu ! Non, pas du tout ! Ce n'était que quelques poils épars concentrés aux abords de l'anus ! Mais ils étaient bien là !


La chose m'amusa, je me souviens m'être, parmi le malstrom de pensées qui surgirent à ce moment-là, demandé si ce fait était coutumier de la nature féminine. Après tout qu'y connaissais-je ? 


En fait ? Ils étaient rassurants ces poils, cela voulait dire que quelque part Pascale n'appliquait pas à elle-même tous les canons de la beauté en vigueur et entendait conserver une part de naturel ! Et puis et surtout cela voulait sans doute dire qu'elle ne devait pas se montrer à tout le monde. Carole n'était donc pas une nymphomane obsédée, et dans cette optique-là, je devenais favorisée ! Voici un raisonnement qui me comblait d'aise !


- Masse-moi les fesses j'adore ça !


Super, si elle continue à me guider, ça m'évitera de faire des conneries, je fis ce qu'elle me demandait, alors que mon excitation allait grandissante. Elle semblait ravie de ma prestation.


- Ça fait du bien, tu as les mains toutes fraîches !


Elle se cassa alors en avant, probablement pour accentuer la rotondité de son postérieur.


- Tu les aimes, mes fesses ?


La question débile ! Bien sûr que je les aime ses fesses, je les adore même. Je le lui dis.


- Y'a même des poils, l'été je me les épile ! Un jour je me déciderais peut-être à les traiter au laser, je ne suis pas pressée.


Pourquoi se croyait-elle obligé de se justifier ? Moi, ses fesses je les trouve superbes avec ou sans poils, et d'ailleurs les masser ne me suffit plus, je les embrasse, multipliant d'abord les bisous, puis devenant audacieuse je les mouillais de ma langue.


- Ecarte !


Qu'est-ce qu'elle me raconte ! Qu'est-ce qu'elle veut que j'écarte ? Mais bon, je comprends vite, je sépare les deux globes, laissant apparaître son sillon humide sur le chemin duquel se cachait son petit anus brun. Je lèche là-dedans, comme si j'avais fait cela toute ma vie, je n'en peux plus, je voudrais bien qu'elle s'occupe de moi !


Je me souviens que c'est à ce moment-là que j'eus un geste incongru. Les bras de Pascale ballottaient entre ses jambes. Je me dis alors que ces mains inoccupées seraient bien mieux employées à me caresser qu'à pendouiller inutilement, et j'en attrapais une, pour l'emmener sur ma chatte, ou plutôt à son emplacement, me rendant alors compte que la chose aurait gagné en intérêt si seulement j'avais enlevé ma culotte.


On dût se faire la même réflexion au même moment, car tandis que je me relevais pour l'enlever, Pascale se tourna, tout sourire et me viola de nouveau mes lèvres. Un plaisir bien sûr ! Une extase même ! 


Elle me tripote les seins, j'en fais de même, elle m'asticote le bout, elle ne me le fait pas assez fort ! Je fais quoi, je lui dis ou pas ? Je ne voudrais pas non plus passer pour une dingue !


- Plus fort ! 


Ça m'a échappé, j'en avais tellement envie !


- Plus fort ? Reprend-elle d'un air coquin faussement interrogateur !


Elle le fait, et elle le fait très bien, je mouille comme une éponge, je pousse des petits cris.


- T'aime ça qu'on te les serre, hein ?

- C'est la première fois qu'ON me les serre.


Ça non plus je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire !


- Il y a toujours une première fois ! Répond-elle.


Puis, elle m'invite à me coucher sur le canapé en cuir noir, pour prendre nos aises, précise-t-elle. Je m'y allonge, ça m'arrange de me laisser faire, de me laisser s'occuper de moi. Pascale me chevauche alors s'agenouillant de part et d'autre de ma taille, puis elle reprend ses pincettes sur mes tétons. Son buste est alors vertical, position peu pratique pour la caresser, mais je fais ce que je peux, elle s'en aperçoit et se penche alors en avant.


- Masse-moi les épaules !


Décidément c'est une gourmande des massages, je n'ai jamais appris à masser, j'improvise, inventant des mouvements circulaires de mes mains ouvertes. Elle apprécie, elle me le dit ! Je devais avoir des dons cachés ! Je serais seule en cet instant, le moment serait venu de porter ma main à mon sexe et de jouir. Je sais que là, la jouissance serait particulièrement intense. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre ? Les petits cris que je pousse au contact de ses doigts sur mes bouts de seins seront-ils suffisants ?


Mais, bien sûr, ce n'est pas parce que je suis à moitié nunuche que tout le monde doit être comme moi, voici Pascale qui sans me lâcher les seins a changé complètement de position et se retrouve son visage entre mes cuisses en train de me lécher. Oh ! ce contact de sa langue sur mon sexe, si seulement elle pouvait aller un peu plus haut, mais apparemment elle fait durer (et c'est vraiment le cas de le dire) le plaisir, j'halète, je n'en puis plus, et la voici enfin sur mon clito, je n'attendais que ça, je me cambre, ma respiration s'arrête, ça vient, ça vient, ça vient très vite, je gueule !


Pascale se marre, elle me met la main sur la bouche pour étouffer mes cris de jouissance, attend que je me calme, se lève précipitamment, je crois un moment qu'elle est fâchée (pourquoi donc ?) Je me relève, je la vois bloquer la fermeture de la porte et elle revient, souriante.


- Occupe-toi de moi, maintenant !

Anel03.jpg

Ben, oui, je lui dois bien cela, j'appréhende quand même, elle se couche à ma place, j'ignore si je dois lui serrer les tétons, je les prends, les triture, les manipule, elle n'en demande pas davantage, chacun ses trucs ! Je me place alors entre ses cuisses imitant la position qui était la sienne il y a quelques instants. Tout cela est trempée, je lèche, il y en a partout, je découvre ce petit goût bien particulier et m'en régale, puis comme elle, je lui lape le vagin avant de terminer sur son clito. Il est gros, beaucoup plus que le mien, il est arrogant, mais il m'appelle, je le gobe, le cajolant de ma langue. Elle parle, elle cause beaucoup, Pascale !


- Vas-y ! Vas-y ! C'est bon !


Je n'arrête pas d'y aller, j'ai la trouille de ne pas y arriver, elle m'encourage...


- Continue, c'est bon, c'est bon, ça vient, ça vient !


Et soudain, c'est l'explosion ! Un souffle, un souffle immense, mais pas de cri, elle sait se tenir, pas comme moi ! Son corps se raidit un moment puis retombe comme une chiffe. Nos regards se croisent, on se sourie ! On s'embrasse !


- C'était bon ?

- Super !

- Alors pourquoi tu pleures ?

- Je ne pleure pas !


Epilogue


On a bu un coup, un jus de fruit, on aurait eu besoin d'une douche, l'établissement en possédait, mais elle m'en dissuada, m'indiquant que la chose ne serait point discrète. On s'est rhabillées.


- Faut que je te fasse un aveu, Bénédicte !

- Oui ?

- C'était prémédité !

- Prémédité ?

- Oui, enfin plus ou moins. Tu dois bien t'imaginer que la directrice n'a pas besoin de s'entretenir personnellement avec toutes les clientes. Mais quand je t'ai vue sur l'écran de contrôle, j'ai flashé, j'ai flashé sur ton visage. J'ai donc demandé à te rencontrer. C'est extrêmement rare, ne va pas croire que je couche avec tout le monde. Et puis, je ne savais pas trop comment m'y prendre, j'avais un vague plan, tester si les femmes t'intéressaient, t'emmener au restau, tout ça. Et en fait ça ne s'est pas déroulé du tout comme ça ! Les choses ne se passent jamais comme on se les imagine !

- Tout ça à cause de mes aspérités !

- Et, oui, tes aspérités... tu me les remontres ?


Fin de l'épisode


© Lena Van Eyck - Paris - Septembre 2001


Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le premier prix du concours des histoires lesbos organisé par Revebebe en Septembre/Octobre 2001


 

Première publication sur Vassilia, le 23/09/2001

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Présentation

Recherche

Images Aléatoires

  • Sarah1b
  • orza12
  • stamp partouz-copie-1
  • Vampirez17
  • Martinov16O1
  • Vampires15

Derniers Commentaires

Archives

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés