Léna Van Eyck

Mercredi 4 juin 2003 3 04 /06 /Juin /2003 18:16

Deuxième semaine de stage par Léna Van Eyck

 

 

bisou1719

 

 

Je suis seule dans la cafétéria ! Où sont passés les autres ? Un journal traîne sur une table. Je le consulte, tombe sur l'article :

 

"Un satyre s'exhibant entièrement nu dans la forêt de Marly a été arrêté au petit matin par la gendarmerie, incapable de sortir une parole il se trimbalait avec une chaîne de grelots autour de ses testicules. Il a été conduit pour examen dans l'hôpital psychiatrique le plus proche !"

 

J'ignore si "ça" vous fait la même chose, mais moi, chaque fois que je lis un truc dans un rêve, ça me réveille ! J'éclate de rire ! Bien sûr que c'est un rêve, mais à deux doigts près… Bon, réveillons-nous pour de bon et commençons par le début :

 

C'est donc notre deuxième semaine de stage dans ce centre de formation installé dans une petite localité bourgeoise de la proche banlieue parisienne.

 

Ça se passe bien, merci, nous sommes entièrement pris en charge, l'environnement est accueillant au possible, un grand parc dans lequel sont aménagés des sentiers qui conviennent autant aux promeneurs romantiques qu'aux joggeurs militants. Et moi qui adore la nature, j'ai eu la joie d'y croiser plusieurs lapins et quelques écureuils. Il y a aussi un complexe sportif avec cour de tennis, mais bon…

 

L'intérieur est aussi convivial, salle de billard, bibliothèque, salle d'ordinateur où l'on peut aussi bien s'exercer à la bureautique, surfer sur internet que jouer à des jeux d'aventures, salle de ciné-club, et même un mini bar ! La restauration est fine et variée, le personnel est sympathique et disponible. Les chambres sont fonctionnelles et les lits très confortables.

 

Les cours, ça dépend des animateurs mais dans l'ensemble il ne faut pas se plaindre. Assimiler la micro-informatique est presque un plaisir. Pour la gestion et la comptabilité, c'est quand même moins évident.

 

Reste le groupe ! Ah le groupe ! Nous sommes huit, trois femmes et cinq hommes.

 

Huit personnes dans une histoire plutôt courte, arrêtons le massacre ! Soyez rassurés, je ne vous ferais pas subir la corvée de décrire tous ces gens, puisque peu interviendront. Et puis, je vais vous faire un aveu, certains d'entre eux m'ont laissé un souvenir si fade que me les remémorer serait un exercice assez vain.

 

Des deux autres femmes, l'une d'entre elle, Mylène, était une antillaise assez réservée. Et pour ce qui est de ces messieurs, deux se sont révélés comme les leaders du groupe, prenant (forçant même) les décisions collectives, s'entendant comme larrons en foire et monopolisant pas mal la parole pendant les pauses et les repas. Appelons-les Alain et Jean-Pierre, mais laissons-les pour l'instant (nous allons bientôt les retrouver). Par contre, je vais vous parler un peu de Christophe !

 

Vous voulez bien ?

 

Et moi ?

 

Comment ça et moi ?

 

Vous voudriez que je parle d'abord un peu de moi, c'est cela !

 

J'ai été Roxy et Ariane dans mes récits précédents. Etaient-ils vrais ou faux ? Les descriptions étaient-elles conformes ? Toujours est-il que je serais Hélène dans celui-ci, après tout c'est mon vrai prénom.

 

J'ai l'âge où on commence plus à parler de l'expérience que de… son âge. Physiquement je n'ai rien de spécial ou plutôt je pense être comme des millions de femmes. Donc je ne me plais pas… mais je plais !

 

J'ai été mariée assez longtemps, et cela s'est terminé par un fiasco. Sexuellement ce n'était pas la joie. Je me suis rattrapée après et pas toujours de la meilleure façon ! Mais bon c'est ma vie, c'est le passé, et si dire que je ne regrette rien serait exagéré, je ne suis aucunement traumatisée Mais que ce soit dans l'une ou l'autre période, ce qui m'a sauvé, ce qui m'a apaisé, ce qui m'a subjugué, c'est mon amour pour le corps des femmes !

 

Et ça continue…

 

N'en concluez pas pour autant que je sois lesbienne ! Je laisse les étiquettes aux étiqueteurs. Je n'ai rien contre les hommes, mais je suis en la matière extrêmement difficile… et mes choix n'ont rien à voir avec la longueur de leur tige !

 

Fin de cette parenthèse présentatrice et retournons à Christophe que nous avons lâchement abandonné.

 

Plutôt bien portant, le Christophe, mais sans exagération, barbu, lunettes, mal peigné et habillé un peu n'importe comment, la trentaine bien tassée. Pas vraiment le mec sur lequel on se retourne dans la rue.

 

Discret et attentif pendant les cours, c'est à table qu'il s'est révélé. D'office, il s'était choisi une place en bout de table et n'en a pas changé pendant toute la durée du stage. Les trois nanas se sont regroupées (ah, l'instinct !)

 

En ce qui me concerne, je ne parle pas beaucoup, autant je peux être une vraie pie avec mes rares amies, autant j'ai de la réticence à me laisser embarquer dans des conversations qui ne m'ont que très rarement apportées quelque chose. Aussi, je me tais. Alain et Jean-Pierre, eux se la jouaient très beaufs en goguette. La conversation tournait souvent sur le sport et ils étaient ainsi quatre à discutailler. Se produit alors ce phénomène classique aux tables de huit, le groupe se divisait alors, et notre sous-groupe composé des trois femmes et de Christophe se taisait ou balbutiait des banalités.

 

Mais il n'y avait pas que le sport, deux fois Christophe m'étonna, une fois alors que nos deux "m'as-tu vu" évoquaient leurs voyages, Christophe la ramena et su se montrer palpitant sur le sujet, à ce point que toute la tablé se mit à écouter religieusement ses anecdotes qu'il savait rendre savoureuses. Il se révélait tout de même assez cabotin se régalant visiblement de l'attention qui lui était soudain porté.

 

Une autre fois, nos deux lascars étaient partis dans les histoires drôles ! Tiens, voici un truc qui m'horripile ! Ne vous méprenez pas, j'aime bien rire ! Mais combien de ces histoires soi-disant drôles sont en fait lourdes comme des camions d'enclumes ! Il y en eut d'amusantes pourtant, et - sans doute cela était-il dû à la présence de notre collègue antillaise -, il n'y en eut point de racistes. C'est alors que Christophe annonça tout de go qu'il en avait à son tour une bien bonne. On l'écouta par politesse, nous nous attendions au pire. Trois minutes après j'étais pliée de rire dans mon assiette !

 

Christophe ne devint pourtant pas le boute en train du groupe, ne sortant de sa réserve que quand ça lui prenait. Nous connaissant mieux à la fin de la première semaine, j'eus quelques conversations avec ce dernier sur quelques sujets de société où il se révélait un être intelligent et sensible bien que parfois un petit peu trop sûr de lui.

 

A la fin de première semaine, il n'y avait eu aucun tiraillement notable dans le groupe, on s'était quitté en se serrant la main…

 

Lundi

 

… Et magie de la dynamique de groupe, on s'est retrouvé le lundi suivant comme de vieux copains après une séparation. Les premières bises commençaient. Tout allait bien !

 

Et ce soir-là vers 18 heures, Alain me proposa une promenade à deux dans le parc !

 

- Ou alors un petit jogging ? Ce serait super !

- Désolé, ce n'est pas mon truc !

- Essayez-donc ! Insiste-t-il.

- J'ai déjà essayé, je n'ai pas assez de souffle !

- Alors juste une promenade ?

- Et pourquoi avec moi ?

- Parce que je n'aime pas la solitude et j'aime la compagnie des jolies femmes.

- Seriez-vous en train de me draguer ?

- Mais non, qu'allez-vous penser ?

- J'ai le droit de refuser !

- Bien sûr !

- Alors pas ce soir, mais une autre fois peut-être, il est rare que je ferme complètement les portes.

 

Ça c'est tout à fait moi, et ma manie de ne pas vouloir froisser les gens. Je réalisais qu'avec une telle réplique j'étais bonne pour un renouvellement de proposition dès le lendemain.

 

Le repas se passa normalement, mais j'évitais le personnage dès qu'il fut terminé et prétextant une imaginaire migraine, je m'enfermais dans ma chambre.

 

Je me traitais de conne ! D'un autre côté envoyer promener quelqu'un qui n'a même pas été incorrect, et qu'on va encore côtoyer des semaines entières restait peu envisageable

 

Et si j'acceptais ? Voilà de quoi j'avais peur ! Et l'idée me taraudait ! Non, mais ça ne va pas ! Moi qui suis si difficile dans le choix des hommes, je ne vais quand même pas me farcir un supporter du Paris St Germain, amateur d'histoires belges et de pêche à la mouche ? Et alors, je m'en suis bien farci d'autres, sans doute mille fois plus cons ? Et puis j'ai assez de force de caractère pour ne pas me laisser dominer ! Ce n'est pas mon genre d'homme ! Mais pour une nuit, pourquoi pas, il est loin d'être repoussant ! Une nuit, alors juste une nuit ? Je peux même jouer avec, lui imposer mes trucs ! Mais est ce que je le ferais ? Ce n'est pas parce que je suis indépendante que je n'aime pas que l'on s'occupe de moi.

 

Et puis il a autre chose, de penser à tout cela m'excite ! A moins que ce soit le contraire, que c'est mon excitation latente qui me fait délirer. Je décide donc de faire ce qu'il faut pour me calmer. Je remets à plus tard la douche que je me projetais, je ferme le store, je me dessape, je me poste devant le miroir de la salle de bain afin de vérifier si je suis encore désirable ! Mais bien sûr que je suis désirable, sinon l'autre pignouf, il n'aurait pas essayé de me draguer. Je regarde mes broussailles, il faudrait peut-être que je pense à raser un peu tout cela, ça commence à faire fouillis, mais Sandrine ne veut pas !

 

Qui c'est Sandrine ? Bof, une copine avec qui j'aime bien délirer…

 

Il faudra absolument que je passe mes vacances à la mer cette année, j'aime nager, me sentir sirène, j'attendrais donc cette occasion pour me faire le maillot.

 

Sandrine elle aime bien mes poils à cause des odeurs, c'est une cochonne Sandrine, moi aussi. J'ai envie d'être cochonne ce soir ! Oh ! Juste un peu. J'ai envie de pisser. J'essaie de m'orienter face au miroir pour me regarder pisser, mais ça m'a l'air bien compliqué, tant pis ! Je pisse, mais j'en garde quelques gouttes, les dernières, je les recueille dans ma main, je m'en badigeonne le ventre, les cuisses, et bien sur les poils pubiens. Je suis en pleine crise, ma main gauche est déjà en train de tirer comme une malade sur mes tétons. Je me précipite sur le lit, j'écarte les jambes, je me serre les tétons à me faire mal, je suis en pleine crise, j'y mets le bout des ongles. Des images naissent dans mon cerveau, deviennent envahissantes, une bite s'approche de mon visage, une bite anonyme, une belle bite avec le bout bien violacé, bien brillant et d'où suinte sur le méat la première goutte du plaisir. Anonyme ! Pourquoi m'efforce-je de penser qu'elle est anonyme ? En fait, elle ne l'est pas, elle a un visage et ce visage c'est Alain ! Je fantasme sur Alain ! Non ! Pas lui ! J'ai toujours en réserve des corps, des visages, mais ça ne vient pas, j'essaie d'imaginer Sandrine. Non cette image de bite qui revient, le visage d'Alain qui revient ! Je m'aperçois que ce fantasme masculin me fait me masturber différemment, je trempe mes doigts dans mon vagin humide, les ressort dégoulinants de mouille, je m'excite le trou du cul, cela est très rare chez moi, et toujours cette bite, ce visage, mais qu'est ce qui me prend ? Je n'en peux plus, il faut que je jouisse ! Ma main est sur mon clito à présent, l'image, la bite, le visage, je vais jouir sur l'image du visage d'Alain ! Comment pourrais-je ne pas succomber à ses avances après ? Et puis, je ne sais pas ce qui se passa, un blocage ! Ça ne vient pas, j'abandonne, je remonte vers mes seins ! Qu'est ce qui m'arrive, il est rare que je tombe en panne, d'autant que ce soir il n'y a pas de raison majeure ! Je laisse tomber. Je me relève, je vais boire un coup de flotte, je me regarde à nouveau devant la glace, je me caresse les seins, ça va repartir, je le sens

 

Je replonge sur le lit, et de nouveau la bite ! Vite ! Fantasmer sur un corps de femme, mais c'est encore le visage d'Alain, je le chasse, mon inconscient aurait-il besoin d'homme ce soir ? Fantasmer sur un mec, ce n'est pas trop dans mes habitudes ! Jean-Pierre ? Pas mieux et sûrement pire qu'Alain ! Christophe, n'importe quoi, comme objet érotique c'est nul ! Je m'imagine avec Christophe, le dominant entièrement, le protégeant le dorlotant, le chouchoutant… Ça y est Christophe a pris possession de mes fantasmes, je lui ai ligoté les mains, bandés les yeux et je lui ai ordonné de me lécher le sexe, je me masturbe en imaginant qu'à la place de ma main c'est la langue de Christophe qui le travaille.

 

- Vas-y Christophe, tu fais ça très bien !

 

Je crois bien avoir joui en criant son nom ! Après j'ai pris ma douche, et je me suis endormi en lisant mon polar.

 

Mardi

 

Je savais le lendemain que la journée allait être passionnante ! Parce qu'après tout, pourquoi pas ?

 

Je n'ai pas de plan, ou plutôt j'ai un plan minimaliste, refuser les éventuelles propositions d'Alain et faire en sorte que Christophe accepte les miennes.

 

Ça ne rate pas, après une journée studieuse et sans problèmes apparents, vers 17 heures à la sortie du dernier cours, Alain m'accroche :

 

- Alors cette balade ?

- Et bien, non ce ne sera pas encore aujourd'hui !

- Vous êtes occupée alors ?

- Ne soyez donc pas si curieux !

 

Je fonce rattraper Christophe en route déjà vers la médiathèque, il passe ses fins d'après-midi à lire des bandes dessinées en écoutant des CD de jazz.

 

- Ça va ?

 

Il me regarde surpris de me voir l'interpeller :

 

- Ouais !

- J'ai envie de faire une grande balade, et j'ai pas envie de la faire seule, ça vous dit de m'accompagner ?

 

Manifestement il ne comprend pas pourquoi je lui fais une telle proposition. Il me regarde, s'interroge, semble hésiter !

 

- Ben alors, venez ! Je ne vais pas vous mordre !

- Euh... On reste dans le parc, où on va en ville ?

- On verra bien, allez !

 

On chemine ensemble, on s'enfonce dans les chemins du petit bois, il ne dit rien, il n'en décroche pas une, il ne sait tout simplement pas quoi dire !

 

Bon alors j'attaque :

 

- Je vais vous dire un truc, mais ne vous méprenez pas surtout, je ne voudrais pas qu'il y ait de quiproquos !

- Oui ?

 

Il est tout pâle, il se demande ce qu'il va lui arriver.

 

- Je trouve que vous êtes la personne la plus sympathique de ce stage !

- Vous êtes gentille !

 

Je suis tellement gentille que j'enfonce le clou !

 

- Et de loin !

- Vous m'êtes très sympathique, aussi ! Parvient-il à balbutier après avoir cherché ses mots.

- On se tutoie ?

- On peut essayer !

 

Bon, ça c'est la phase un, la phase deux sera pour plus tard, mais, j'enrage déjà de n'avoir emmené ni jupe ni robe. Mais inutile de faire dans la précipitation, pour l'instant il faut meubler le temps, je le branche sur ses voyages, sur ce sujet il est intarissable, je le laisse parler, me contentant d'intervenir que pour recadrer quand cela s'avère nécessaire.

 

Ce n'est qu'au bout d'une demi-heure que je décide passer à la phase deux. J'en ai envisagé deux variantes, si l'une rate, il m'en restera toujours une autre... Embrouillé ? Mais, non, vous allez voir :

 

- Heu, j'ai une petite envie pressante, je vais me planquer derrière l'arbre là-bas. Tu surveilles et si quelqu'un vient, tu tousses !

 

Il acquiesce tout surpris de cette brusque familiarité. Je le plante là et m'en vais pisser à l'endroit indiqué, un bref coup d'œil, non il n'essaie pas de regarder, il attend bêtement dans le chemin, je me garde alors quelques gouttes pour la fin, afin de provoquer une petite tache dans mon pantalon, je m'essuie un peu avec un kleenex mais pas complètement afin que ma culotte s'imprègne légèrement. C'est naïf, mais ça devrait suffire :

 

- Putain, elles sont toutes glissantes ces foutues racines, j'ai failli me planter et résultat je me suis pissée dans le pantalon. Ça fait bien !

 

Christophe lorgne vers la tache, cherchant quelque chose à dire et finit par sortir cette vérité fondamentale !

 

- Ça va sécher !

 

- Tu parles, ça va faire une marque, en fait, il ne faudrait pas que ça sèche sur moi, je vais l'enlever. Viens là-bas, ce sera impeccable !

 

Je sais très bien que ça ne sert à rien, et lui aussi sans doute, mais va-t-il me dire de ne pas retirer mon pantalon ? Alors il me suit jusque dans cette minuscule clairière ensoleillée.

 

Il ne répond rien, il faut que j'enfonce le clou et je commence carrément à retirer mes basquets.

 

- Ça ne te gêne pas au moins, après tout c'est comme si on était à la plage, une paire de cuisse c'est une paire de cuisse !

 

Il est mal, Christophe, il est mal ! Tu parles que c'est pareil qu'à la plage, avec mes poils qui débordent de ma culotte que l'humidité a rendue quasi transparente !

 

Je m'assois dans la mousse et l'invite à venir près de moi, il le fait, il porte des regards furtifs à ma culotte, puis gêné déplace ses yeux vers mes chaussettes. Il me donne envie de rigoler.

 

- Tu ne vas pas me dire que ça te trouble ?

- Si, un peu quand même !

- Ça va s'arranger !

- Je...

- Oui ?

- Je...

- Je quoi ?

 

Ah ! Ah ! Monsieur veut reprendre l'initiative, mais ça a du mal à sortir ! On fait comme aux échecs on essaie d'anticiper le coup de l'adversaire, facile il n'y en a pas quarante.

 

- C'est vos chaussettes !

 

Qu'est-ce qu'il dit ? Qu'est qu'il raconte ? De quoi il parle ?

 

- Quoi, mes chaussettes ?

- Il faudrait les enlever !

- Et pourquoi donc ?

- Mais vous aller les salir !

- On ne se tutoie plus ?

- Tu vas les salir !

 

L'argument est du premier degré, il n'y met aucune malice, mais j'ai compris, tout homme a décidément un jardin secret, et moi qui essayais de l'allumer avec ma culotte. Je retire donc mes chaussettes.

 

- Tu vas me trouver idiot, mais je trouve qu'un pied c'est quelque chose de très beau, je veux dire un pied de femme !

- Et les miens ils te plaisent ?

- Oui !

- Caresse-les si tu veux !

 

Je lui aurais donné la lune, il n'aurait pas été aussi content !

 

- C'est vrai ? Je peux ?

- Bien sûr que c'est vrai !

 

Je ne sais pas à combien bat son cœur, mais ça doit y aller ! Il a la gorge sèche, obligé qu'il est de s'humecter les lèvres, ses yeux sont fixes, il approche sa main, me caresse le pied, il est d'abord un peu hésitant, puis s'enhardit.

 

- Ne me chatouille pas, quand même !

- Excuse-moi, si tu savais comme j'adore faire ça !

- Ça se voit, tu es un passionné, toi !

 

Un peu salope sur cette réplique ? Non, parce que finalement c'est vrai !

 

- Je peux te demander quelque chose ? Me chuchote-t-il.

- Demande toujours ?

- Mais si tu refuses, je ne serais pas vexé !

 

Je crois deviner de toute façon.

 

- Je peux te les embrasser ?

- Ben bien sûr !

- T'es vraiment une fille formidable !

 

Il se met à m'embrasser frénétiquement le dessus des pieds, au prochain stade il va me lécher tout cela et me sucer les orteils, il faut que je maîtrise la situation, l'objectif c'est quand même qu'il me donne du plaisir. Il est penché de telle façon que je ne peux discerner s'il est ou non en érection mais je parierais fort qu'il est en train de bander comme un bout de bois.

 

Ses bisous, se font de plus en plus collants, déjà sa langue se fait mutine.

 

- Arrête un peu, tu me chatouilles !

- Désolé

 

C'est vrai qu'il a l'air désolé ! Mais je décide de porte l'estocade, c'est si facile !

 

- Et tu ne crois pas qu'on pourrait reprendre ça dans ta chambre, ce serait quand même plus confortable !

 

La tête du Christophe !

 

- Je, je...

- Je quoi ? Ne te fais pas des idées, juste des gros bisous sur les pieds, c'est tout !

 

Il ne sait plus où il en est, il ne sait plus où il va, il n'est plus sûr de rien ! Je décide alors que la tache est sèche et remets mes chaussettes.

 

- T'es marié ?

- Oui, j'ai deux gosses !

 

Je ne lui demande pas s'il a des gosses, je lui demande s'il est marié !

 

- Et tu fais ça avec les pieds de ta femme ?

- Bof ! Elle est un peu coincée de ce côté-là !

- Tu ne l'avais jamais fait alors ?

- Non... enfin jamais avec une femme normale !

 

Qu'est-ce qu'il me raconte ?

 

- Une femme normale ?

 

- Je veux dire, un jour c'est devenu tellement obsessionnel que j'ai eu un coup de folie ! Mais bon je ne sais pas pourquoi je te raconte ça !

 

Je suis intriguée quand même, j'essaie de creuser.

 

- Sans doute parce que tu as besoin de le raconter ! Tu as sucé les pieds d'une femme handicapée, après tout je suppose que ça lui a fait plaisir, mais toi tu te sens un peu honteux sur ce coup-là... C'est ça ?

- Non c'est pas vraiment ça !

- C'est comme tu le sens, si tu veux en parler tu en parles, sinon ce n'est pas grave...

- Je veux dire que j'ai payé pour le faire !

 

Oups !

 

- Tu veux dire que tu es allé voir une prostituée ?

- Ben oui, je n'en suis pas fier, mais je te dis, j'ai eu un coup de folie !

 

L'adrénaline monte !

 

- Parce que pour toi, une prostituée ce n'est pas une femme normale ?

 

- Ben, non, pas tout à fait, et puis ça ne correspond pas à mes idées, je suis contre la prostitution, tu vois...

 

Il est con ce mec ou quoi ! Il y a des sujets sur lesquels je suis hypersensible, et j'ai du mal à me maîtriser !

 

- Non mais tu te rends compte de ce que tu dis ? Moi qui te prenais pour un type intelligent ?

- Mais attends, qu'est-ce que j'ai dit ?

- Ça veut dire quoi ces positions de principe ? T'as parfaitement le droit d'être contre la prostitution, bien que quand on y pense c'est risible ! Les pauvres mecs qui ne peuvent pas s'affirmer auprès des femmes ils font comment ? Le mec qui a envie d'un truc que sa femme ne veut pas lui faire, il fait comment ? Et c'est d'ailleurs ce que tu as fait ! Et le mec qui a tout simplement envie de changer sans s'embarrasser d'une maîtresse il fait comment ?

- Mais...

- Et puis qu'est-ce que ça peut te foutre d'abord, il s'agit d'un acte entre deux personnes qui sont d'accord pour le faire...

- La question n'est pas là ! Je trouve que ça porte atteinte à la dignité de la femme !

- N'importe quoi ? Mais ça aussi à la limite, tu as le droit de le penser... par contre dire que les prostituées ne sont pas des femmes normales, c'est dégueulasse !

- Je ne vois pas pourquoi tu te mets dans un état pareil !

- Quand je pense qu'il y a des conards qui veulent pénaliser les clients, au moins, eux, il y en a qui nous respectent !

 

Oups ! Le Lapsus ! Pourquoi ais-je ajouté cela ! Il ne relève pas, j'ose espérer qu'il n'aura entendu cela que comme un bruit dans la colère de mes répliques. De toute façon il est trop tard pour revenir en arrière et il ne sert plus à rien de continuer.

 

- Bon allez, salut, je vais rentrer toute seule ça me fera des vacances.

- Mais attends ! On peut discuter !

- Ecoute, je ne veux pas ma fâcher avec, toi, mais il ne s'est rien passé ce soir, rien du tout ! Tu ne m'as jamais vu en culotte, et tu ne m'as pas touché les pieds. D'accord !

 

C'est ça la bonne tactique, conclure sur autre chose... Il ne répond pas, il hoche la tête en signe d'assentiment, il s'éloigne, je rentrerais donc au centre par l'autre chemin, le plus long.

 

Une catastrophe ! Je viens de créer une catastrophe ! Trop de choses à la foi... trop de conséquences... Il faut que je me calme, inutile d'essayer d'analyser à chaud la situation, je ne serais pas objective. Finalement ce Christophe est un petit con plein de préjugés qui se permet de classer les gens ! Qu'il aille se faire foutre ! Mais bon dieu il faut que je pense à autre chose !

 

Et puis comme après toute décharge d'adrénaline, la pression retombe ! Finalement je me suis conduite comme une conne ! Il était très simple de rattraper le coup, de lui dire que le sujet m'était sensible parce que, je ne sais pas, moi... ma sœur, ou quelqu'un de très proche avait fréquenté ce milieu... Et pour le reste il fallait le laisser à son "prêt à penser"... Et puis je ne vous dis pas le résultat au niveau de la cohésion du groupe... Comment tout simplement travailler, et même déjeuner ensemble après ça ? Tout cela pour avoir voulu "jouer" avec ce type, avoir surestimé mes moyens, et surtout m'être comportée n'importe comment. Qu'est ce qui m'a pris de me buter pareillement ? Moi qui clame à qui veut l'entendre qu'être entier n'est jamais une qualité, mais un comportement débile, c'est moi qui ai été débile sur ce coup-là ! Il suffisait de le laisser s'expliquer, et d'en tirer les conclusions au lieu de piquer une colère qui ne sert à rien ni à personne !

 

Et puis, je me dis que la situation était peut-être rattrapable ! Mais comment ? Je ne me vois pas lui courir après ! J'accélère le pas, si après tout, il doit se passer quelque chose, autant le savoir le plus tôt possible ! Mais c'est quand même la totale, j'ai sans doute bêtement dévoilé mon passé, j'ai créé un problème de personne et je me suis lourdement trompé sur la personnalité d'un type qui me paraissait intéressant, ça fait beaucoup ! Encore une fois mon impulsivité m'a trahi. Tant pis, j'assumerais et si je m'aperçois que j'ai engendré un problème grave au niveau du groupe, et bien je le quitterais

 

Bref, je n'en menais pas large en rentrant, essayant d'échafauder des scénarios, et espérant au fond de moi-même que l'affaire ne donnerait pas lieu à dramatisation. Et c'est du bout de l'allée que j'aperçus Alain sur les marches du perron. Il est là, il ne fait rien, il a l'air d'attendre quelqu'un !

 

- Alors ? C'était bien cette promenade en solitaire !

- Pas mal, merci !

 

Il a dû voir que je faisais une drôle de tronche...

 

- Vous avez l'air soucieuse ?

 

Je ne réponds pas. Qu'est-ce que vous voudriez que je lui dise ?

 

- Vous avez vu Christophe ? Demandais-je

 

On dirait que ça l'embête que je parle de dernier

 

- On l'a aperçu, il y a peut-être dix minutes, il avait l'air assez énervé, il a dit qu'il voulait quitter le stage

- Putain ! Le con ! Il faut absolument que je lui parle. On s'est engueulé pour des conneries, et maintenant ça prend des proportions…. Vous savez où il est ?

 

Tout à fait le genre de réaction que je craignais. Je n'ai pas envie de discuter avec Alain et je le laisse planté là. Il faut absolument que je mette la main sur Christophe... S'il est énervé et qu'il le montre à tout le monde, c'est maintenant qu'il faut que je tente de désamorcer la crise ! Ça va être une corvée, mais est-ce que je peux faire autrement ? Mais où est-il ? Je ne sais même pas où est située sa chambre, je me renseigne, la trouve, mais il n'y est pas, il n'est pas à la médiathèque non plus ! Et Merde ! Je vais prendre une douche, je ne mangerais pas avec le groupe ce soir. Cinq minutes après je suis à poil, dix minutes après je suis propre et sèche, je me mets une robe de chambre, allume la télé, impossible de suivre quoi que ce soit. Je regarde l'heure, le repas sera servi dans une bonne demi-heure, je peux encore descendre ou changer d'avis. Mais ça ne me dit pas grand-chose, Putain, qu'elle idée j'ai eu de venir m'emmerder dans ce trou ! Et puis ça me prend comme ça, je décide d'aller à Paris, je vais me payer le cinéma, ou alors je vais téléphoner à Sandrine, puisque c'est à peu près la seule à qui je peux le confier, et je reviendrais en taxi. Ah ! La peau de Sandrine, son sourire, son rire, son odeur... Allez, je m'arrange un peu et je vais m'habiller !

 

- Toc-toc !

 

Qui ça peut être ? Il n'est pas concevable que ce soit Christophe qui se pointe, alors qui ? J'ouvre :

 

- Alain !

- Surprise ?

- Oui !

- Je voulais juste vous dire que j'ai parlé à Christophe, il s'est calmé, il ne quittera pas le stage !

 

Mais pourquoi vient-il m'annoncer ça ? Il lui a dit quoi l'autre ?

 

- Ouf ! Ça me fait super plaisir !

 

Je suis sincère en disant cela ! Le groupe n'étant plus démoli, je n'ai plus à me culpabiliser d'en être responsable ! Ça fait toujours un souci de moins, et c'est signe que les choses sont en train de s'arranger... Mais tout de même de quoi il se mêle ce grand couillon ? Quel jeu joue-t-il puisque décidément tout le monde joue ici ? Que ce dernier ait été parlé à Christophe dépasse tout simplement mon entendement !

 

- Je crois que je ne suis pas venu pour rien ! Vous venez de m'offrir la plus belle des récompenses ! Me dit-il soudain avec un sourire très posé !

 

Mais qu'est-ce qu'il me raconte ?

 

- Je ne vous suis pas bien, là !

- Quand je vous ai annoncé, cela vous m'avez offert un de ces sourires ! Un sourire que je ne suis pas prête d'oublier ! Vous êtes resplendissante quand vous souriez !

 

Oups ! Ça y est, il me drague ! N'empêche que dans le jeu de yo-yo de mon esprit, ce grand beauf vient de remonter de façon considérable dans mon estime. Comme quoi les gens sont complexes ! Derrière le téléspectateur sportif se cachait donc quelque chose de beaucoup plus humain ! Et puis même personne n'est parfait, après tout le soir de la coupe du monde en 1998, j'ai aussi hurlé ma joie trois ou quatre fois, alors que bon… Et puis, je ne suis pas parfaite, pourquoi demanderais-je aux autres de l'être ? Ça se bouscule dans ma pauvre tête, ça se bouscule. N'empêche que je suis là devant ce grand machin, je suis en robe de chambre, même pas coiffée. Il est content de venir m'annoncer son truc, et moi je suis contente aussi. J'ai trop fréquenté les hommes pour ne pas deviner où il veut en venir. Peut-être n'est-il pas venu que pour ça, mais si l'occasion lui en ait donné, il va essayer de me sauter. Mais je le crois correct, il ne m'imposa rien. Je me rends compte à ce moment-là que je ne dis pas non, je ne dis pas oui non plus d'ailleurs. Gagner du temps y voir plus clair...

 

- Je… Balbutiais-je

- Oui ?

- Vous savez les femmes sont curieuses ?

- Que voulez-vous savoir ?

- Vous lui avez parlez… pourquoi ? Le hasard ?

- Oui ! J'étais là quand il est rentré, il me paraissait bizarre, je l'ai abordé, et j'ai réussi à le faire parler.

- Et vous avez fait comment ?

- J'ai l'habitude de raccommoder les groupes, je suis entraîneur d'une équipe de foot amateur, il y a souvent des conflits, quand on creuse un peu on peut souvent désamorcer assez vite !

 

Ça y est le sportif qui refait surface ! Mais ce qu'il dit m'inquiète un peu !

 

- Vous creusez quoi ?

- Il n'a pas voulu me dire, il m'a simplement dit que vous aviez mal interprété un mot, une parole, alors je lui ai dit que parfois les mots n'étaient pas les mêmes pour tout le monde, qu'ils n'avaient pas le même sens. Et puis après j'ai baratiné, je lui ai dit que vous étiez fatigué, un peu perturbé par les conditions du stage, et que je m'arrangerais pour que vous puissiez vous revoir et rediscuter comme des gens raisonnables !

 

Ouf ! Je ne vous dis pas le soulagement ! Putain mais il est formidable ce type ! Mon visage a dû s'illuminer à nouveau, il reprend la balle au bond !

 

- Encore ce sourire, vous me comblez !

- Vous remontez dans mon estime !

 

Ça c'est tout à fait moi, il a fallu que je lui dise !

 

- Je vais vous laisser vous préparer ! Bisou ?

 

Je réalise que je suis en robe de chambre, il n'a qu'à tirer sur ma ceinture et je me retrouve à poil.

 

- Bisou, si vous mettez vos mains dans le dos !

- Ah ! Et si je refuse ?

- Alors pas bisou !

 

Je m'amuse, je sais à ce moment que s'il insiste un peu, s'il y met le minimum de forme je vais me laisser faire, ça me fera du bien, mais je ne veux pas non plus paraître une proie trop facile.

 

- Regardez, je vais mettre mes mains en croix comme ça, ça ira !

- J'ai confiance en vous je sais que vous n'abuserez pas de la situation !

 

Je n'aurais pas dû dire ça ! Du coup il se met les mains derrière le dos et m'embrasse sur les joues. Il se recule, me regarde, il me dévore des yeux ! Hélène, tu vas passer à la casserole !

 

- Hélène ?

- Oui !

- Je vais vous dire quelque chose, juste vous dire quelque chose, mais je ne ferais rien sans votre accord et si vous m'envoyez promener, je vous promets de ne pas insister.

 

Joli coup ! La balle est bien dans mon camp, je pourrais dire ceci ou cela, tergiverser, et puis je n'ai pas trop envie de l'entendre. Je le fixe dans les yeux, je souris encore, je passe ma langue sur mes lèvres soudain sèches, et lui dit :

 

- Embrasse-moi mieux !

- Tu ne veux pas savoir ?

- Je sais déjà !

 

Ma bouche s'ouvre, nos lèvres se collent. J'ai soudain sa langue dans ma bouche. Il embrasse bien. Sa langue est envahissante, un vrai bifteck ! Il a bonne haleine, mais pourquoi faut-il penser à des détails aussi triviaux dans ces moments-là ? Je réalise à ce moment-là qu'il s'est rasé avant de venir me voir ! Il s'est même aspergé d'eau de toilette. Le dragueur né, mettant toujours tous ses atouts de son côté. Je me laisse faire. En principe je n'aime pas qu'un homme me domine. Mais on en est qu'au tout début, j'ai confiance en mes capacités, et puis se laisser faire pour une fois, après tout pourquoi pas ?

 

Il se recule un tout petit peu, sa main est sur la ceinture de ma robe de chambre, pour la forme il cherche un regard d'approbation, le vêtement s'ouvre :

 

- Hum ! Que c'est beau !

 

Tu parles ! C'est un peu fatigué tout ça oui ! Il va très vite mais sans brusquerie, une main sur mon sein, puis il baisse son visage, ses mains s'en vont à la rencontre de mes fesses tandis qu'il se met à me sucer mes nénés. Tous les mêmes les hommes, les seins, les seins, les seins ! Il me lèche le téton, je réagis bien, j'aime ça, quand je pense qu'à une époque on m'en demandait la permission… ne plus penser à cela... ne plus y penser…

 

- L'autre il va être jaloux !

 

Il s'arrête de sucer, me regarde comme si on venait de lui offrir un petit cadeau-surprise, et s'en va lécher mon deuxième téton. Je ne peux rien lui rendre dans cette position sinon lui caresser gentiment les cheveux. J'attends donc quelques instants avant de lui demander de se mettre à poil.

 

Je me débarrasse de ma robe de chambre, et il se déshabille tout en me regardant !

 

- T'es très belle !

 

- Dépêche-toi te de te déshabiller au lieu de dire des conneries !

- On a tout notre temps, non ?

- Non, Alain ! Je viens de décider qu'on serait à l'heure pour le repas et qu'on n'y descendrait pas ensemble !

 

Du coup, c'est instinctif, il regarde sa montre, mais ne dit rien. Je sais bien que ça va faire un peu juste, mais je préfère une séance plutôt courte, du moins pour l'instant, mais je n'ai pas dit que je ne changerais pas d'avis.

 

Et voici notre dragueur à poil. J'ai toujours été amusé par les rapports des hommes avec leurs biroutes, ceux qui en ont des grosses se les exhibent comme des étendards, ceux qui ont des petites se la tirent dessus comme pour expliquer que cette taille ne peut être qu'inopinée. Lui à une bite moyenne, mais fièrement bandé, le bout violacé et luisant, très appétissante finalement.

 

Le vieux réflexe !

 

- T'as des capotes ?

- Bien sûr !

 

Il en sort une de sa poche, il avait tout prévu, l'animal.

 

Je m'assois sur le bord du lit :

 

- Viens !

 

Il va pour se coucher

 

- Non, reste debout, je vais te sucer

 

Je me reprends.

 

- J'ai envie de te sucer !

 

Pourquoi me suis-je repris ? Il est incapable de saisir la nuance ! A quarante ans et quelques poussières j'en ai sucé combien des bites ? Je veux dire comme ça, à même la peau, sans latex, très, très peu finalement. Par contre, (et cela peut paraître paradoxal, vu mes préférences féminines) cela n'a jamais quitté mes fantasmes. Il s'approche, la position est confortable, je n'aime pas me mettre à genoux devant un homme et m'accroupir me fatigue, mais il n'a pas besoin de savoir tout cela.

 

Alain est excité au maximum, déjà des gouttes de pré-jouissance perlent de son méat. Je les lèche, j'adore ce plaisir que je me suis accordé que trop rarement. Cet objet est absolument charmant, et au lieu de pratiquer une fellation classique je m'amuse à lui bisouter la verge, à lui aspirer les coucouilles, à faire de longues lapées du bas de la tige jusqu'au gland, je la suce par le côté un peu comme si je jouais de la flûte traversière, je la masturbe un peu, de l'autre main je lui caresse le haut des cuisses. Pendant ce temps-là, il n'arrête pas de me tripoter les seins, il les caresse, les palpe, les malaxe, s'amuse avec mes tétons. Il s'enhardit d'ailleurs, ne lui disant pas de se contrôler, il me les serre un peu fort, il va falloir que je tergiverse.

 

- Allez, sur le lit !

 

Il se couche, me tend les bras, m'attends, mais non mon kiki, ce sera comme je veux, j'arrive sur le lit par son pied, je lui écarte un peu les jambes, et reprend ma fellation. Manifestement Monsieur avait envie de passer à des choses plus… profondes.

 

- Viens ! Implore-t-il

- Tu n'aimes pas quand je te suce ?

- Si, mais viens !

- Attends, un peu pour l'instant je me régale !

- Alors je te laisse faire !

 

Ben voilà, je réattaque son joli zizi, je passe une langue baladeuse autour de son gland. Son sexe est vraiment très raide, je réalise qu'il peut très bien se mettre à jouir dans cette position. Ce n'est peut-être pas ce qu'on a de mieux à faire pour l'instant. Si seulement il pouvait s'occuper un peu de moi ce grand escogriffe

 

- Mets-toi dans l'autre sens je pourrais te sucer aussi… Tu veux ?

 

" Tu veux ! " Bien sûr que je veux, décidément il m'étonne le bougre, je change de sens et obscène offre mon cul à la proximité de son visage. Nous voici en soixante-neuf classique. Sa langue est large, il m'en passe des grands coups sur la chatte à la façon d'un gant de toilette, drôle d'impression, puis il furète à l'intérieur, mais c'est qu'il fait cela incroyablement bien le monsieur ! Qui aurait cru ? J'étais déjà un peu excitée, mais là je mouille, je mouille. De mon côté j'ai ralenti ma fellation, il est vraiment trop près de la jouissance, je joue avec ses testicules, descend encore, je décide de m'amuser, je place mes mains sous ses fesses afin de les relever un peu. Je descends ma langue, léchant le périnée, je vais bientôt atteindre mon but, et alors soit il va se laisser faire, soit il aura un mouvement de recul ! Il se laisse faire, je lui mouille l'anus de ma langue, pas toujours évident à faire ce truc là, mais monsieur est venu me voir, tout propre sur lui. Je ne lui demande pas s'il aime ça, j'en suis sûr. Il a alors une réaction inattendue, tout en continuant à se laisser faire, il m'imite et se met à me sucer mon propre trou anal. Bon… ce souci de réciprocité est louable, mais j'aurais préféré qu'il s'occupe de mon clito !

 

Bon, on n'a pas toute la nuit, à moins que… Je m'étais dit qu'il fallait participer au repas collectif, mais après tout je peux changer d'idée. Non ! J'ai foutu assez de bordel aujourd'hui… Je me dégage, me retourne. Alain veut changer de position ! Je l'en empêche :

 

- Bouge pas, je vais venir sur toi !

 

Je n'aime pas trop être en dessous. Je le caresse un peu avant de venir. Je suis dans de drôle de disposition, ce que je fais en ce moment me plait, mas ce type n'est vraiment pas mon genre d'homme. Trop de poil, trop de muscles, la peau pas si douce que ça, ses tétons sont minuscules, je m'amuse à les tripoter, j'adore faire cela aux mecs, ça les surprend toujours et parfois ils se prennent à aimer. Lui n'aimerait pas ? J'essaie quand même !

 

- Hum t'as des doigts de fées !

 

Surprise ! Du coup je les lui tête un peu, mais ça ne passionne pas trop, j'attrape le préservatif sur la table de nuit.

 

- Attends, je vais le mettre ! Me dit-il

 

J'allais lui répondre que je savais très bien le faire, mais je me retiens. Il le place, sa verge est tendue. Je m'accroupis au-dessus, je m'empale, je coulisse, le chevauche le temps de quelques mouvements puis je lui tombe dessus, l'enlace, l'embrasse et nous coordonnons nos efforts. L'assaut est bref, il n'en pouvait plus, il décharge en poussant des grognements. J'en voulais encore et coulissais alors très doucement, puis me dégageais et m'allongeais à ses côtés, il allait m'embrasser, je l'en empêchais

 

- Suce-moi les seins !

 

Un peu étonné, il s'exécuta et tandis qu'il me léchait un sein tout en tripotant l'autre, je me frottais le clitoris en fermant les yeux en évoquant je ne sais quel mélange de fantasme et de réalité.

 

- Tu veux que je te…

- Non, continue comme ça c'est bien !

 

Je finis par jouir, en gueulant comme une damnée, la tache d'humidité sur les draps était impressionnante.

 

Besoin soudain de tendresse, de mots doux ! Surtout ne pas dériver, ne pas dire n'importe quoi !

 

- Tu fais ça très bien ! Lui dis-je !

 

Il était gentil, il n'avait rien d'exceptionnel, mais il faisait l'amour dans un bon esprit et avec plein de tact et de respect, c'est déjà beaucoup !

 

- Je ne sais pas si je fais ça bien, mais toi alors !

- Tu as vu, hein ?

 

Il a eu la délicatesse de ne pas me poser la question idiote de savoir où j'avais appris tout cela.

 

J'avais préparé une tirade dans le genre "mon petit bonhomme on s'est fait plaisir tous les deux, je ne regrette rien, mais il faut que tu comprennes qu'on ne renouvellera pas l'expérience". Je n'avais tout simplement pas envie de la lui réciter.

 

On prend une mini douche ensemble, on s'habille et décide de rejoindre les autres à une minute d'intervalle, ni vu ni connu ! Et c'est en franchissant le seuil qu'Alain m'indiqua que quelqu'un avait glissé une enveloppe sous la porte pendant nos ébats. Il prit congé me laissant la lire seule

 

Je ne pouvais savoir le contenu mais l'expéditeur ne faisait aucun doute, et je fis comme tout le monde m'assurant de la signature, c'était bien Christophe.

 

"On ne se connaît pas, on s'est laissé tous les deux embarqués dans des trucs qui nous ont dépassés. J'ai sans doute eu des mots qui vous ont blessés. Ils étaient involontaires. Je suis trop respectueux des autres pour blesser volontairement quelqu'un qui avait à mon égard des dispositions d'esprit si sympathiques. Je n'ai tout simplement pas compris. A ce point que j'ai cru que ma balourdise habituelle m'avait encore été fatale et que décidément je ne saurais jamais m'intégrer à un groupe. J'ai à ce moment-là voulu quitter ce stage, une personne a su trouver les mots pour m'en dissiper, j'aurais préféré que ce soit vous ! Je ne vous demande rien ou plutôt qu'une chose de pouvoir m'exprimer ne serait-ce que cinq minutes. Et si je vous ai blessé, veuillez accepter mes plus humbles excuses… "

 

Autrement dit rien de nouveau, sauf que Christophe reprenait l'initiative du contact ! Est-ce si important ? Il veut s'exprimer ! Exprimer quoi ? Je peux toujours le laisser parler... On verra bien ! Ça va s'arranger, j'ai aimé faire l'amour avec Alain, tout baigne !

 

Je descends au restaurant, seules deux places restaient libres à notre table, la mienne et celle de Christophe, celui-ci était planté dans le hall, en arrêt devant le menu du lendemain.

 

- Je tiens à m'excuser pour mon attitude de cet après-midi. Dit-il.

 

Bon, il vient de m'écrire, il ne va pas s'excuser trente-six fois, non plus ! Puis je réalise qu'il avait indiqué vouloir " s'exprimer "

 

- Non c'est moi ! Répondis-je me voulant d'abord laconique.

 

Je n'ai pas envie, du moins pas en ce moment, de me lancer dans des grandes explications. Mais je tiens à préciser un truc...

 

- Oublions ce qu'on s'est dit, tu as abordé un sujet sensible, j'ai eu l'occasion de le côtoyer de près dans ma famille, mais je n'ai pas trop envie d'en parler. Il ne s'est rien passé, on ne s'est rien dit et on repart comme avant, OK !

- D'accord ! Mais si tu veux me parler, je suis prêt à t'écouter... Tient-il à répondre alors que déjà je me dirige vers la table signifiant par-là que je ne souhaite pas épiloguer.

 

Le repas s'est passé presque normalement, Christophe n'a pas bronché, Alain s'est lancé dans une grande discussion sportive avec Jean-Pierre et moi j'ai discuté de tout et de rien avec Mylène, notre collègue antillaise... je me couchais tôt et eus du mal à m'endormir.

 

Mercredi

 

Christophe est un gamin, comme après une grosse dispute suivie d'une réconciliation, il multiplie les petits gestes anodins et inutiles. "- Tu n'aurais pas une disquette ?" "Je ne retrouve pas les références du bouquin que nous a indiqué le prof" Ce souci de banaliser la situation est louable mais un peu puéril.

 

A la pause de 10 heures, je me retrouve seule un moment, je suis un peu étonnée qu'Alain soit relativement distant. En général les hommes ne le sont pas avec les femmes avec qui ils ont couché la veille ! Décidément j'ai du mal à le comprendre celui-ci. Et puis voilà Jean-Pierre qui s'approche :

 

- Il n'avait pas un goût votre café ?

 

Comme truc pour engager la conversation, c'est assez nul !

 

- Je ne peux pas vous dire, moi, j'ai pris du thé !

- Ah, ouais, moi, j'aime pas trop !

- Ben, oui… les goûts et les couleurs…

 

Il a vraiment envie de faire la causette pour faire la causette ! Ça m'agace un peu ! Pourquoi n'est-il pas en train de deviser sur les résultats sportifs avec son compère Alain ? Ils se sont peut-être engueulés ?

 

- Ça me barbe, le cours de tout à l'heure, je n'arrive pas à accrocher avec ce prof !

- C'est vrai qu'il n'est pas très passionnant !

- Enfin, heureusement que vous êtes là pour égayer le stage !

 

Ah tiens ! Juste au moment où je m'apprêtais à prétexter un besoin de me rendre aux toilettes…

 

- Vous n'avez pourtant pas l'air de vous ennuyer ? Rétorquais-je

- Oh ! Que si !

- Pourtant vous vous entendez bien avec votre collègue !

- Oui, heureusement, mais ça ne vaut pas le sourire d'une femme tout ça ?

 

Les gros sabots !

 

- Vous le situez où le sourire d'une femme ? Demandais-je, essayant de l'embarrasser

- Euh ! Disons que c'est une expression

- Essayez de répondre !

- Je ne voudrais pas passer pour un obsédé sexuel ?

- Ça ce n'est pas trop grave !

- J'aimerais vous connaître davantage, mais est-ce que j'en aurais la possibilité ?

- Me connaître comment ?

- Hélène, arrêtez de jouer !

- C'est vous qui jouez !

- C'est peut-être l'ambiance particulière de ce stage, mais je ne sais pas ce qui se passe… prenez le comme vous voulez, mais, voilà, j'ai terriblement envie de vous !

- Je vous remercie de votre franchise et d'être aussi direct ! Mais restons-en là je vous prie !

- Laissez-moi au moins un espoir !

- N'insistez pas, Jean-Pierre. Vous m'avez fait une proposition, je ne donne pas suite, on n'est pas fâché pour autant. Point final ! Allez, à tout à l'heure !

 

Ce n'est pas vrai ! Je ne sais pas qui a dit que les femmes étaient compliquées, mais les hommes, alors ?

 

C'est en fin d'après-midi alors que je m'apprêtais à monter dans ma chambre pour me changer qu'Alain m'aborda de façon extrêmement directe.

 

- Ma petite Hélène va bien ?

- Tiens, tu ne fais plus la gueule !

- Je ne faisais pas la gueule, en fait depuis nos galipettes d'hier, j'ai sans arrêt envie de recommencer, alors je me suis dit que ce n'était pas raisonnable, et j'ai essayé de prendre sur moi…

- Et tu n'y arrives pas !

- C'est tout à fait ça ! Tu voudrais maintenant ?

 

J'ai failli dire non ! Et puis le souvenir de nos brefs ébats d'hier, une chaleur qui monte en moi, la bouche qui se sèche…

 

- Viens !

 

C'est purement animal, l'envie est foudroyante. A peine la porte de ma chambre refermée, que nous voilà en train de s'embrasser, de nous peloter comme si nous étions en manque depuis six mois. Je sens déjà sa queue bandée se frotter contre moi à travers son pantalon. Je me dégage un peu, lui indique qu'on serait aussi bien à poil, et joignant le geste à la parole, je commence à relever mon tee-shirt !

 

- Non attends !

 

Attend quoi ? Il faudrait savoir ?

 

- Laisse-moi te déshabiller ! J'adore faire ça !

 

Tien le même fantasme que Dany ! Pourquoi faut-il que je pense à ça ? Dany l'un de mes anciens clients parmi les plus sympas, Dany qui m'a emmené au restaurant, qui parfois m'apportait des fleurs… Pourquoi faut-il que je pense toujours à mon ancien métier ? Ça ne me traumatise pas, ça ne me culpabilise pas non plus, mais ça m'agace !

 

Alain finit de soulever mon tee-shirt et me l'enlève, il m'embrasse sur la partie des seins qui n'est pas masquée par le soutien-gorge, puis retire ce dernier. Il empaume mes seins, puis n'y tenant plus vient en embrasser les tétons qui ne demandaient que ça et qui ne tardent pas à se darder d'excitation. Il défait ensuite mon pantalon.

 

- C'est marrant tes chaussettes ! Me dit-il à demi étonné.

- Tu en as bien, toi ?

 

Encore une image, ceux qui gardaient leurs chaussettes, ceux qui ne les gardaient pas... Pense à autre chose, Hélène… ! Il retire ma culotte, me demande de me placer sur le lit et commence à aventurer sa langue sur mon sexe ! Je me laisse faire, complètement passive. Il commence de larges coups de langues, puis entreprend de se déshabiller à son tour. Il bande décidément de bien jolie façon, je lui embouche quelques instants, me régalant de son goût légèrement salé. Je m'amuse à refermer mes lèvres sur le gland laissant dépasser juste un petit bout de langue, une petite goutte de préjouissance vient à y perler ! Hum, ché délicchieu, cha !

 

- Attends !

 

Je suppose qu'il a peur de jouir trop vite ! Et oui je suppose bien ! Il souhaite s'occuper à nouveau de mon minou ! Voilà qui me convient parfaitement d'autant que l'endroit est plutôt assez trempé pour l'instant ! J'ouvre les cuisses, me laisse faire, il lèche bien. On sent chez ce mec un certain altruisme sexuel, il doit adorer faire plaisir aux femmes avec lesquelles il couche ! Décidément que les hommes peuvent être contradictoires ! Il lance ses deux bras en avant, m'agaçant de ses doigts mes bouts de seins tandis qu'il continue de me lécher. Il est en train d'aspirer littéralement mon clitoris tout en le cognant du bout de sa langue. Monsieur est un artiste. Ça monte, ça vient ! Ça y est ! Il me met la main sur la bouche pour étouffer mon gueulement. Putain, que ça fait du bien ! Je souffle quelques secondes avant de passer à la suite.

 

(Ce n'est que bien plus tard que je me suis souvenu qu'Alain s'était à ce moment-là raclé la gorge deux fois de suite….)

 

On frappe !

 

- Chut, il va bien finir par partir ! Murmurais-je

- C'est qui ?

- On s'en fout, si c'est quelqu'un d'intelligent il a bien dû se rendre compte qu'on était occupé !

 

On se tait, et puis soudain, la voix à travers la porte :

 

- C'est Jean-Pierre !

 

Un échange de regard avec Alain ! Et avant que j'aie pu dire quoi que ce soit !

 

- On le fait rentrer ? On pourrait faire un petit trio ? Me propose Alain s'efforçant d'être le plus naturel possible.

- Hein ?

 

Et puis le déclic, il est évident que cette visite n'avait rien d'inopinée. Mais c'est quoi ces mecs ?

 

- Mais pourquoi tu gâches tout ! C'est quoi ce plan foireux !

- Mais écoute Hélène, si tu ne veux pas, je le comprends parfaitement, personne ne t'oblige !

- Tu lui as dit quoi à ton pote, "Je vais baiser avec Hélène et quand tu voudras, tu frapperas à la porte, c'est ça ?"

- Mais non, il passait par hasard…

- C'est ça je te crois ! Je ne lui ai pas donné le numéro de ma chambre, à ce que je sache ! Allez rhabille toi et fous-moi le camp !

 

Jean-Pierre n'a pas eu le culot de refrapper et est sans doute reparti. Alain se rhabille en vitesse, assez dépité.

 

- Je suis désolé, je croyais que ça t'amuserait !

- Il ne faut jamais croire à la place des autres…

- T'es fâchée ?

- Non même pas, j'en ai marre, c'est tout !

- Euh, on fête l'anniversaire de Guy ce soir à table, il ne faudrait pas que nos conneries lui gâchent sa fête !

- Mais non, on fera un effort ! Mais maintenant laisse-moi tranquille, veux-tu ?

 

A table le soir, c'est la surprise pour Guy, un type très discret qui ne s'attendait pas à ce qu'on lui souhaite son anniversaire. On lui a acheté une cravate fantaisie et un magnum d'un bon vin rouge, il est tout content, il embrasse tout le monde. On a commandé du champagne. Ça rigole, ça déconne, mais l'ambiance est de plus en plus beauf. Je m'emmerde, il n'y a pas d'autres mots, je m'emmerde, j'ai essayé de faire contre mauvaise fortune bon cœur, mais trop c'est trop, heureusement que Mylène me tient compagnie dans mon impatience, sinon je ne sais pas si je serais restée… Bizarrement c'est Christophe qui quittera la table le premier, il est resté tout le repas sans en décrocher une, parfois son regard essayait de croiser le mien, mais j'ai préféré l'ignorer. Je n'ai presque pas bu, volontairement, pour ne pas me laisser entraîner je ne sais où…. Et... Alors que je m'apprête à quitter la table à mon tour, Mylène me chuchote :

 

- On se casse ?

 

Et après avoir approuvé de la tête, je me lève de mon siège.

 

- Allez, on vous laisse, on va faire dodo ! Lance l'Antillaise

- Ensemble ? répond Jean-Pierre rencontrant l'écho égrillard de ses voisins.

 

Regard courroucé de Mylène. Mais sans répondre, nous nous sommes dirigés vers les ascenseurs.

 

- Tu n'aurais pas de l'aspirine où un truc comme ça, j'ai la tête comme un zeppelin ! Me demande alors Mylène

- Si, je dois avoir ça dans ma chambre, viens !

 

On sort de l'ascenseur, mais le temps de réaliser qu'on s'est trompé d'étage, le voici déjà reparti

 

- On est où, là ?

- Je ne sais pas, moi, tu as appuyé sur quoi ?

- J'ai dû me gourer !

- Qu'est-ce qu'il y a ici ? Je ne suis jamais venu, ça n'a pas l'air d'être des chambres, c'est peut-être des salles de cours ?

- Bon, qu'est-ce qu'il fout cet ascenseur ?

- Ça fait rien on va prendre l'escalier

- Ah ! Oui ! Il est où, l'escalier ?

- Il doit être derrière une porte... Tiens ce doit être ici !

 

Et joignant le geste à la parole, Mylène pénètre dans une petite salle non éclairée. Machinalement elle cherche l'interrupteur, le trouve et l'actionne

 

- Bon, c'est pas ici !

 

Il n'y a rien d'intéressant dans ce local où ont été stockés des supports de cours couverts de poussières ainsi que des cartons aux contenus inconnus. Dans le coin il y a une grande caisse d'où dépassent quelques chapeaux pointus !

 

- Oh ! Regarde, c'est des trucs pour faire la fête !

 

Effectivement il y a là des serpentins, des paquets de confettis, des masques, des nez rouges, plein d'autres trucs... On s'amuse à fouiller un peu.

 

- C'est quoi ça ?

- Ben c'est une ficelle avec des clochettes, non ?

- Je vois bien, mais ça sert à quoi ?

- Je ne sais pas, moi, à faire du bruit, non ?

- C'est rigolo !

 

Mylène se met à agiter les clochettes, ça fait un bruit d'enfer, son truc !

 

- Arrête, on va se faire engueuler !

- OK, on y va ! Ah ! L'ascenseur à l'air de refonctionner.

 

On entre dans ma chambre, et je vais tout de suite chercher un cachet et un verre d'eau.

 

- Ce n'est pas la peine, Hélène ! En fait, je cherchais un prétexte pour te parler seule à seule.

 

Voilà autre chose !

 

- C'est grave ?

- Attends-toi à un choc !

- Bon accouche ! Répondis-je pas mal angoissée.

- Il s'agit de Christophe.

 

Ah ! Ça me rassure, et ça m'inquiète à la fois ! Qu'est-ce qu'il a encore été fabriquer celui-ci ?

 

- Alors ?

- T'en penses quoi ?

- Je n'aime pas parler des gens

- Bon, ben moi, je vais t'en parler, parce que je te trouve bien naïve... Je ne sais pas ce que tu lui as fait comme confidence, mais il les a répétées à tout le monde tes confidences !

- Quelles confidences ?

- Ton passé, Hélène ! Ton passé !

- Ce n'est pas si grave que ça, on ne peut rien faire contre la connerie des gens (je me mentais quand même à moi-même, n'en mesurant pas encore toutes les implications)

- Comment ça, c'est pas grave, mais réveille-toi, Hélène ! Regarde la réalité en face, je vais te dire, moi comment ça s'est passé. Ce mec n'est qu'une crapule. L'autre jour, il revenait de je ne sais pas où, il avait l'air très énervé. Il y avait Alain et Jean-Pierre à la cafétéria, moi j'étais un peu plus loin, je m'apprêtais à téléphoner à une amie. Alors Christophe s'est approché des bonhommes et leur a dit à peu près ceci "Les gars, je viens d'en apprendre une bien bonne, Hélène est une ancienne pute, alors si vous voulez y aller, ne vous gênez pas, elle aime ça et elle n'est pas farouche, par contre, ne critiquez pas les putes, elle sort ses griffes" A ce moment-là Alain a entraîné Christophe à l'écart, en lui proposant de lui parler seul à seul. Je ne sais pas ce qu'ils ont pu se dire...

- Le salaud !

 

Ça fait tout drôle ! Et puis tout s'explique alors, tout devient lumineux. La première tentative de drague d'Alain qui essaie de profiter de l'aubaine genre "puisqu'elle est fâchée avec Christophe, on peut y aller" Alain, à qui je n'ai pourtant pas grand-chose à reprocher quand nous avons fait l'amour ensemble. Mais aussi Alain qui le lendemain reprend ses distances, comme s'il avait eu ce qu'il voulait, tirer son coup... Et puis les avances collantes de Jean-Pierre. Et pour finir le traquenard abracadabrantesque de la partouze... Trois mecs, trois salauds ? Mais pas tous au même degré...

 

Mais ses excuses au Christophe, des excuses qui paraissaient sincères ! Mais bien sûr qu'ils sont sincères, il s'excuse de sa bévue qui m'a blessée, il n'a nul besoin de s'excuser du reste, puisqu'il ne sait pas que je le sais... Envie de mordre...

 

- Je vais lui mijoter un truc au Christophe, il ne sera pas près de l'oublier.

- Les autres ne valent pas mieux !

- Non, ne mettons pas tout le monde dans le même sac, il faut que je fasse le point. Mais Mylène pourquoi tu me dis ça ? Parfois il est préférable de laisser les gens dans leurs illusions ?

- Parce que je n'aime pas cette mentalité, dès qu'une fille est un peu libérée au point de vue sexe, les mecs estiment qu'elle doit obligatoirement tout faire et avec tout le monde. La salope ne peut être qu'une salope intégrale. On n'imagine même pas qu'elle puisse choisir !

- Oui, je sais c'est assez lamentable, mais ça permet à certains de proférer des absurdités, de dire que tout rapport de ce type est une espèce de viol, que la fille est une victime inconsciente. La société devient intolérante. Plus personne n'a le sens des nuances, même le consentement mutuel n'est plus admis

- Tu vois jusqu'où se niche la connerie. On demande aux prostituées de se reconvertir et quand elles le font, on les emmerde !

- Mais, Mylène, personne ne m'a demandé de me reconvertir !

 

Et alors je lui résumais ma vie, mon mariage raté mon mari et sa carrière fulgurante, mon mari à qui j'étais prête à pardonner ses écarts, mais pas le fait qu'il se soit foutu de ma gueule (voir La métamorphose d'Ariane), puis mon expérience de la prostitution (voir Rue du Ponceau)

 

- ...J'ai gardé le contact avec deux ou trois clients, enfin quatre ou cinq. (Rires) Pas pour le fric d'ailleurs, mais parce que ce sont des gens que je trouvais intéressant. Et c'est l'un d'eux qui m'a dégoté ce stage….

 

- Et moi, je peux te parler de moi, aussi, ça ne va pas te prendre la tête ?

 

- Mais non !

 

Alors Mylène parle de son passé. Elle travaillait en usine dans l'empaquetage alimentaire, puis l'entreprise a été rachetée par un groupe américain... Restructuration. Plan social. Grèves. Manifestations. Articles dans la presse. Et puis un jour un coup de fil. C'est le chef comptable ! Un type pas loin de la retraite, discret... fantasmant à fond sur les femmes noires. Sans qu'on puisse aller jusqu'à dire qu'elle fut sa maîtresse, ils ont couché ensemble à plusieurs reprises. Il lui propose une place à la compta...

 

- Bien sûr j'ai accepté ! J'ai demandé ce qu'il voulait en échange, il m'a répondu "rien !". Bien sûr je ne suis pas folle, le jour où il aura envie, je devrais me laisser faire, mais de toute façon ce ne sera pas une corvée. Du coup j'ai cessé la grève. Faut voir ce que j'ai entendu : vendue, pute et je ne parle même pas des injures racistes… Alors j'ai craqué, il fallait que je parle à quelqu'un, mais à part mon mari, je ne voyais personne pour m'écouter. J'ai pris le risque de me faire jeter ! Il ne m'a pas jeté, il m'a compris, il m'a même encouragé ! J'ai un mari formidable, et je le fais cocu, je suis une salope !

 

Mylène a les larmes aux yeux !

 

- Tu vois, je suis une salope, une pute ! On peut se serrer la main !

- Mais non… Tentais-je, mais rien ne semblait pouvoir arrêter son flot de paroles.

- Pourtant quand je me regarde dans une glace, je n'ai pas honte, je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir fait du mal à qui que ce soit. Les gens donnent au sexe une importance qu'il n'a pas à avoir, pour moi le sexe ce n'est que le sexe. Ce qui me fout la haine, c'est le racisme qu'ont les gens envers ceux qui ont une autre idée du sexe ! Alors oui je suis une salope, mais j'assume... Enfin quand je dis que j'assume, j'essaie... ce n'est pas toujours évident.

 

Et là voilà qui craque ! Je la prends par le cou, puis j'attrape un kleenex, lui sèche ses larmes, lui parle...

 

- Tu sais, J'ai lu sur un site une histoire ou pendant un repas une fille à qui on demandait son métier répondait qu'elle était prostituée. C'est débile. Les choses ne se passent pas comme ça. Ce n'est pas de la honte, c'est qu'on a l'impression de venir d'une autre planète, qu'on nous regarde plus pareil...

- Il fait chaud !

- Tu veux un coup de flotte !

- Je vais rejoindre ma chambre, j'ai besoin de prendre une douche, merci de m'avoir écouté, j'avais envie de parler.

- Tu peux la prendre ici, si tu veux !

 

Pourquoi j'ai dit ça, moi ?

 

- C'est vrai, je ne te casse pas les pieds ?

- Meu non !

- Euh, je peux te poser une question ?

- Vi !

- Euh, tu faisais les femmes, aussi ?

- En fait, je faisais comme tu dis, les hommes "professionnellement" quant aux femmes, c'était plutôt ma sphère privée !

- Non ?

- Si ! Et toi !

- Juste un fantasme, je n'ai jamais essayé !

- Tu voudrais ? Demandais-je alors.

 

Elle ne me dit rien mais fait signe qu'oui, d'un petit geste de son visage qui soudain s'éclaire de malice !

 

Je me rends compte alors que ma question était équivoque, je voulais lui demander si elle voulait essayer, si elle en avait le désir. A aucun moment je ne lui ai précisé que cet essai pouvait se faire avec moi. Je viens de comprendre que par ma question j'ai anticipé pas mal de choses. Elle y serait venue de toute façon. Quelque chose me gêne, est ce que je vais finir par coucher avec tous les stagiaires ? J'essaie de biaiser :

 

- Faut te déshabiller si tu veux prendre une douche !

- Mais si je me déshabille, tu ne vas pas me violer ?

 

C'est ce qu'on nomme un appel du pied ! N'empêche que déjà je la regarde autrement, la Mylène...

 

- Ce n'est pas impossible en effet ! Répondis-je entrant dans son jeu

- Je vais prendre le risque alors !

 

Mylène retire ses vêtements, j'aime beaucoup la pigmentation de sa peau. Déjà je la caresse, chastement, les bras, les épaules. Les fesses. Ben oui les fesses !

 

- Tu ne te déshabilles pas, toi, ce serait plus cool !

 

OK ! Elle a raison, Je me débarrasse du haut et du bas mais je garde mes sous-vêtements afin qu'on soit au même stade. Puis je continue à lui malaxer les fesses. Elle a une chute de rein assez impressionnante, la nénette, je pince la culotte afin de faire rentrer le tissu dans la raie culière et de bien dégager les deux globes, puis je me penche pour embrasser tout ça.

 

- Il est doux ton cul !

- Tapes-le !

- Hein !

- Donne-moi une petite fessée, il paraît que c'est bon pour le stress !

- Tu te fais faire ça souvent !

- J'adore ! Vas-y ! Mais pas trop fort quand même !

 

Je tape, je tape, et puis tout d'un coup j'en ai marre de taper. Je lui retire avec une involontaire brusquerie sa culotte, elle se retourne, rigolarde, la vision de ses poils crépus sur le pubis m'amusent un instant. Mais me voilà contrariée dans mes projets, moi qui voulais lui embrasser les fesses.

 

- Pourquoi tu te tournes ?

- Je ne te plais pas de ce côté-là ! Regarde un peu mon petit ventre plat !

- Tu appelles ça un ventre plat, toi ? Pas moi, mais il est très bien comme ça, n'en change pas !

 

Et je me baissais alors pour le lui embrasser, avant de descendre faire la même chose sur le pubis. Mylène profite alors de ma position pour accéder au milieu de mon dos et dégrafer mon soutien-gorge, elle en fait ensuite glisser les bretelles. Puis ne souhaitant pas être en reste elle enlève le sien.

 

- T'as une belle poitrine, j'aime bien, ils sont tout ronds

- Un peu fatigués oui !

- T'as vu les miens ils sont pas bien gros !

- Ils sont mignons, tiens, regarde ce que je vais faire ! Mais... bouge pas...

 

J'avance mon sein gauche vers son sein droit et fais en sorte que mon téton frôle le sien, je les fais alors frotter l'un contre l'autre. Cette petite fantaisie me donne la chair de poule. Mylène réagit, et commence à se pâmer de plaisir. Nos visages sont à présent près l'un de l'autre, j'ai soudain envie de sa bouche, elle m'accueille, et aussitôt nos langues se rencontrent, je bois son visage et elle boit le mien, j'ai envie de la bouffer, je lui aspire les lèvres, on n'en peut plus, on bave, on est déchaînées.

 

- Alors ça te fait quoi t'embrasser une femme ?

- Ça me fait mouiller ! Répond-elle, espiègle !

- Fais voir ça !

 

Je l'entraîne vers le lit, la fais se coucher à moitié, je ne suis pas si pressée de boire son sexe, j'aime ça, mais pour moi, l'amour entre femmes c'est aussi les longues caresses que je prodigue sur tout le corps, ma bouche qui goûte la texture de la peau et en mesure le sel, mes yeux qui apprécient la rondeur des chairs, ma main qui en découvre la douceur. Longtemps je la tripote, je l'embrasse, je la touche, elle se laisse faire, ravie d'être ainsi l'objet de mon désir.

 

- Hum... Tu caresses bien ! Me dit-elle, ravie.

- Et si toi tu t'occupais de moi ?

- Je ne vais pas savoir ?

- Mais si, allez viens !

 

Du coup je m'allonge sur le lit et la laisse venir. Elle a l'air un peu perdue, puis décide de s'occuper de mes seins qu'elle n'arrête pas de caresser. Elle joue avec mes tétons, ça tombe bien j'adore ça, puis entreprend de me les lécher, de me les sucer. Ça m'excite et ça l'excite. Du coup, on se regarde dans les yeux et dans un grand élan de tendresse, on s'embrasse de nouveau. On n'arrête pas, ou plutôt si, on s'arrête de temps en temps mais pour repartir de plus belle. Nos deux corps s'aiment. Nos bouches se désirent, nos corps ne se rassasient pas de nos caresses, et nos sexes coulent d'impatience.

 

6-18l37Je ne tiens plus en place, ma chatte ma brûle, je fais basculer Mylène sous moi, puis me dégage, me retourne et lui fourre mon visage sur le pubis, et tandis que j'offre mon sexe à sa langue, je m'apprête à savourer le sien. Mais auparavant, je le contemple, le mot n'est pas trop fort, petit écrin de chair rose éclatant au milieu de cette peau chocolatée. C'est beau ! J'embrasse tout ça, un peu n'importe comment, tandis que je sens ma complice commencer à fureter en moi, sa langue m'électrise les chairs, après deux ou trois léchouillages désordonnées, elle attaque déjà mon clitoris, ça va trop vite, je n'arrive plus à me concentrer sur ce que je fais, alors je la laisse continuer. La pression baisse un peu, serait-elle hésitante ou aurait-elle mal interprété ma "pause".

 

- Vas-y continue comme ça, c'est bon !

 

Ouf ! Parfois, il ne faut pas hésiter à se parler ! Je bloque ma respiration, essayant de retarder autant que je peux le déclenchement de mon plaisir. Et puis ça part ! Je m'enfouis dans son sexe pour étouffer mon hurlement, me redresse pour lui dire d'attendre un peu avant de continuer,

 

- C'était bon, tu m'as fait bien jouir !

 

Et sans attendre ni réponse ni commentaire, je reprends à mon tour mon léchage de chatte. C'est un vrai plaisir de lui goûter ce sexe où domine un curieux goût de miel. La respiration de Mylène devient haletante, saccadé et entrecoupé de brefs petits cris. L'espace entre ceux-ci se resserre, son corps semble soudain se tétaniser, un autre cri plus strident suivi d'un souffle. Elle a joui. Par taquinerie, je déplace alors ma langue et la dirige vers l'œillet de son anus. Mais elle semble réticence, je n'insiste pas, préférant laper aux alentours de son sexe la liqueur qui s'en écoule.

 

- Quel pied ! Dira-t-elle simplement après que nous nous soyons dégagées.

 

Nous sommes restées un moment comme ça, elle encore couchée, moi à moitié assise, à nous caresser chastement, avant d'aller comme deux gamines prendre notre douche ensemble s'éclaboussant et riant aux éclats

 

Vendredi

 

10 heures, on est en pose. On vient nous annoncer que notre prof de compta a eu un empêchement. On est donc libre jusqu'à 14 heures.

 

Pourquoi alors ne pas mettre maintenant mon plan à exécution ? Discrètement, je préviens Mylène, on ne sait jamais... Elle rejoint alors sa chambre non loin de la mienne.

 

J'ai aperçu Christophe se diriger vers la bibliothèque ! C'est très bien ! Je le suis discrètement. Il s'immobilise entre deux rayons, semble intéressé par un bouquin. Je m'approche doucement :

 

- On bouquine !

 

C'est une première approche banale et rassurante. Il ne sait pas encore dire si ma présence est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Et maintenant je provoque :

 

- Tu cherches un bouquin sur les pieds ?

 

Le Christophe devient cramoisi avant de se reprendre.

 

- Je croyais qu'on en reparlerait plus ?

- Je crois surtout que j'ai conscience d'avoir été vache avec toi !

- C'est pas grave, on en parle plus !

- Je peux peut-être me rattraper ?

- Laisse-moi, Hélène s'il te plait. Quand j'ai voulu te parler, tu as été très sèche, alors on ne parle plus de ça !

- Je veux juste te les montrer une dernière fois, ça te fera un petit souvenir, je ne veux pas que tu restes sur une mauvaise impression.

 

Il proteste, mais je ne l'écoute pas, je me suis déchaussé le pied gauche et le pose délicatement sur une étagère basse !

 

- Allez profites-en bien, dans une minute, je disparais et tu ne les verras jamais plus.

 

Ça passe ou ça casse, il est partagé entre l'envie de m'envoyer promener de façon définitive et celle de s'adapter à la situation. A ce jeu je peux perdre, mais ce n'est qu'un jeu. Mais j'ai confiance, si j'ai du mal à juger les hommes sur leur "fonds", je me débrouille par contre assez bien pour deviner leurs choix immédiats.

 

- Et voilà ! C'est fini !

 

Je fais semblant de retirer mon pied, puis fait comme si je me ravisais et le repose à nouveau.

 

- Allez, je ne suis pas vache, je t'offre trente secondes de rabe !

 

Il est complètement scotché, le Christophe, je fais monter un peu plus la pression :

 

- Touche-le, tu en meurs d'envie.

 

Il le fait, il n'hésite ni ne me remercie, c'est de l'automatisme. Je le sens s'exciter, je le laisse me caresser mon pied quelques secondes supplémentaires, puis je lui annonce :

 

- Cette fois, c'est vraiment fini ! Il me regarde, ne sait pas quoi dire.

- Tu sais que ça m'excite ce genre de petits jeux… Et puis toi, dis donc…

 

Brusquement je lui plaque la main sur sa braguette derrière laquelle son sexe s'est raidi de bonheur.

 

- Allez viens dans ma chambre ! On va continuer à jouer.

 

Il est mûr, il me suit !

 

- Vas-y en premier et attends-moi dans le couloir, il n'est pas utile qu'on nous voie ensemble.

 

Essentiel pour la suite, mais à risques, la pression peut redescendre et il peut se dégonfler. C'est pour ça que je l'envoie devant, pas derrière.

 

Ça y est, nous voici dans la chambre. Il a un air de se demander ce qui va lui arriver, c'en est comique ! Je m'assois sur le bord du lit, envoie mes deux pieds en avant et fait valser les chaussures.

 

- Tiens ! Joue avec !

 

Il me regarde l'air vague, mais comprend bien qu'on n'est pas venu ici pour parler de viticulture, il s'approche de mes pieds, les caresse, en approche son visage, puis sans m'en demander la permission se met à me les embrasser avec une passion assez frénétique. Je le laisse faire, attend qu'il soit bien chaud.

 

- Bon on va se mettre à poil, on sera plus à l'aise !

- Heuh, c'est peut-être pas la peine !

- Comment ça "c'est pas la peine", je te fais plaisir, alors tu me fais plaisir aussi !

 

Et sans attendre, je me déshabille, je fais ça à la barbare, sans aucune sensualité, mon but c'est qu'il soit nu rapidement. Il hésite mais quand il commence à me voir à moitié nu, il se sent un peu obligé de suivre. J'allais lui dire qu'il pouvait garder ses chaussettes, mais je me ravise, on est fétichiste du pied ou on ne l'est pas… Puis sur le ton de la conversation la plus banale, je me lance :

 

- Tiens regarde ce qu'on a trouvé l'autre fois au sous-sol !

 

Christophe, regarde incrédule, le chapelet de clochettes !

 

- T'as vu, ça fait diling, diling !

 

Il doit se demander si je n'ai pas pété un câble !

 

- Dis donc, tu bande, bien, allonge-toi sur le lit, je vais te faire un truc, et après tu pourras encore me lécher les pieds !

- Attends, tu fais quoi ?

- Tu vas voir !

 

Je lui caresse un peu la verge, juste ce qu'il faut pour maintenir l'érection, puis très vite je lui entoure les testicules à l'aide de la cordelette à clochette. Je fais un nœud ! Et voilà !

 

- Et voilà, le nœud que j'ai fait est impossible à défaire, il faut couper ! Comment tu vas faire maintenant ?

 

Il se demande à quel degré il faut prendre ça ! La deuxième partie du plan, vite… J'ouvre la porte, lui balance ses chaussures dans le couloir et referme la porte.

 

- Mais tu es folle !

 

Il se lève faisant tintinnabuler ses clochettes, il est alors obligé de se les enfermer dans ses mains pour en limiter le vacarme, sa position est grotesque. J'attrape ses vêtements et j'ouvre à nouveau la porte, lui laissant croire que je vais les balancer dans le couloir ! Il se précipite, passe la porte, je la referme, j'ai gardé ses vêtements, il est à poil dans le couloir avec ses clochettes aux couilles !

 

- Si tu veux récupérer tes fringues, je les balance par la fenêtre ! Connard ! Criais-je à travers la porte.

 

J'attends avant de le faire, je sais qu'en les jetant, ils tomberont sur une sorte de rambarde difficilement accessible. Rien ne presse à présent… Et voilà, je me suis vengée ! Je devrais savourer ma vengeance, mais même pas ! Il manque quelque chose, impossible de dire quoi ! Je devrais éprouver un immense soulagement ! Même pas ! La punition doit être formatrice disait ma mère, sinon elle est contre productrice ! C'est exactement ce qui va se passer, le zigoto n'aura toujours rien compris… Et puis de quel droit je me mets à le condamner et à le juger ? Putain, j'aurais dû être si contente !

 

J'ouvre la porte, j'espère qu'il n'est pas trop tard, qu'il ne s'est rien passé d'irrémédiable. Non il est là, prostré dans le couloir, il a chaussé ses godasses, il est assis, les genoux remontés contre lui, la tête basse.

 

- Allez ramène-toi ! Je vais t'enlever ça !

 

Il revient dans ma chambre, heureux d'être à l'abri mais il paraît terrorisé quand il me voit avec une paire de ciseaux à ongles :

 

- N'aie pas peur, je ne vais pas te couper les couilles.

 

Dès la cordelette retirée, il se précipite sur ses habits, tout heureux de les retrouver ici, les serre dans ses bras, au lieu de se rhabiller.

 

- Je t'ai foutu une sacrée trouille, hein !

- T'es complètement malade ! Me répond-il, le regard haineux.

- Oui mais je ne suis pas méchante, moi ! Imagine la suite si je n'avais pas été te rechercher !

- Et je peux savoir pourquoi tu t'acharnes contre moi ?

- La prochaine fois que tu parleras de moi à tout le monde, il faudra le faire moins fort !

 

Il ne répond plus, il paraît en état de choc ! Je vais lui chercher un verre d'eau, je le fais boire et j'humecte son visage.

 

- On est quitte, maintenant ! Tu peux y aller !

 

Il se rhabille en vitesse et s'en va !

 

Mylène me rejoint quelques minutes plus tard !

 

- Quand je t'ai entendu le virer, j'ai attendu que tu fermes ta porte, et j'ai ouvert la mienne, il m'a vu, alors il s'est assis par terre, tu aurais vu sa tête, à ce moment-là je me suis dit que ce type était peut-être plus à plaindre qu'à blâmer

- Je l'ai "récupéré" après !

- Je sais !

- C'est compliqué les mecs, regarde celui-là pas con, intéressant, sympa, et puis tout d'un coup on s'aperçoit qu'il ne sait pas assumer ses contradictions. On appelle ça comment ? Un hypocrite ?

- Tu crois qu'Alain est mieux !

- Alain est un beauf, mais il a des qualités humaines que Christophe est loin de posséder. Il voulait tirer un coup, il l'a fait, mais à sa façon, il m'a respecté, du moins la première fois.

- Et la seconde ?

- La seconde, il n'a pas bien compris que moi aussi j'avais le droit de choisir et que je n'en voulais pas de son copain.

- Ce sont des hommes !

- Oui, des hommes avec leurs qualités et leurs défauts. Aucun n'est parfait, mais après tout, nous non plus ! Conclut Mylène

 

Elle s'approcha alors de moi, me mit ses mains sur mes avants bras, approcha son visage du mien, me fit un petit bisou sur le bout du nez et proposa alors :

 

- Tu me fais un câlin ?

 

FIN

 

lenavaneyck@hotmail.com

 

Ce texte a obtenu le 1er prix Vassilia du "meilleur récit publié sur notre site en 2003

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Léna Van Eyck
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Dimanche 23 septembre 2001 7 23 /09 /Sep /2001 13:58

La métamorphose d'Ariane

par Léna Van Eyck

 

bisou1719h

 

1 - Réminiscences

 

 

Le crépuscule assombrit progressivement la chambre de l'hôtel. Je l'ai souhaité moyen, ni trop luxueux ni trop miteux, banal et désespérément standard, de ceux qui ne se remarquent pas ! Ordinaire, commun. Comme moi ! 


Comme moi jusqu'à ce soir, jusqu'à cette nuit, parce qu'après, ou bien tout va changer, ou bien je sombrerais dans la folie !


J'avais d'abord pensé à une sorte de "cérémonie de passage", l'idée d'acheter quelques cierges noirs et un petit compact portable qui diffuserait par exemple le concerto de Paganini à cause de sa connotation "satanique" m'a un moment tenté. Mais j'y ai finalement renoncé ! Au diable (c'est le cas de le dire) le bazar ! Et vive la simplicité, la banalité, l'ordinaire, le commun !


Je n'allumerais la lumière que quand ce sera terminé. J'ai ouvert le lit, étalé sur les draps une grande serviette de bains, et me suis couchée dessus après m'être débarrassée de mes vêtements, comme ça, sans les plier, à même le sol !


J'essaie de faire le vide dans mon esprit, il le faut, mais j'ai le temps, toute la nuit, si je veux. Je commence par me serrer la pointe de mes seins entre deux doigts, je serre assez fort, mais il faut me rendre à l'évidence je ne suis pas très excitée. Mais j'ai un truc, il marche souvent ! Je m'amuse parfois à mettre en réserve dans ma mémoire un visage récemment rencontré. Souvent, c'est un bon point de départ. Alors pourquoi pas cette petite blonde de la réception au visage fripon ? Et voilà, ça va marcher, je m'imagine en train de l'embrasser, de la déshabiller, de la caresser, tout cela est un peu confus, mais le fourmillement caractéristique atteint maintenant mon bas ventre. Je serre mes tétons de toutes mes forces, je les tords, je les tire, j'ai envie de me faire mal, j'y mets les ongles ! Pourquoi la nature ne nous a-t-elle pas doté de trois mains ? La droite descend, se fraye un chemin dans tout ce fouillis de poils et atteint mon clitoris érigé comme un petit pénis, je le frotte de l'index comme j'ai l'habitude de le faire, la cyprine me dégouline sur les cuisses. Un épanchement aussi abondant est rare chez moi ! Pourquoi aujourd'hui ? L'image de la réceptionniste devient de plus en plus floue, dans mon rêve éveillé. Je m'imagine à présent dans une salle de billards, je suis étendue sur le tapis vert, les jambes écartées. Des bites, des pines, des queues se vident sur mon corps, j'en touche, j'en branle, j'en suce, j'ai du sperme partout, et tout d'un coup je me retourne, je tends mon cul, je leur offre, et... Fin, c'est fini ! Un cri vite étouffé, mon corps qui "descend" pantelant. Je pensais le plaisir long à venir, ce fut au contraire extrêmement bref. 


J'avais fait ce que je voulais faire. Cette masturbation dans la pénombre serait la dernière d'Ariane !


- Adieu Ariane ! M'entendis-je murmurer, et je sombrais dans le sommeil sans même avoir retiré la serviette de bain, trempée de mes jus !


Je me réveillais en pleine nuit, sans parvenir à me rendormir. Un coup d'œil à ma montre, il était quatre heures et quelques ! Je décidais de prendre une douche, ensuite je verrais ! J'avais plein de chose à faire ! Comme par exemplea commencer une nouvelle vie ! Voilà une occupation peu banale et riche d'intérêt ! Il faudrait que je me choisisse un nouveau prénom : Ce sera Bénédicte ! Pourquoi Bénédicte ? Parce que !


Opérons à présent un petit retour en arrière pour mieux cadrer cette étrange histoire ! 


Mes parents ont eu la délicatesse de me prénommer Ariane ! Voici qui est grotesque. Après cet acte d'une originalité inouïe, mon paternel décida de déguerpir et ne donna plus de nouvelles. Fille unique, je fus donc élevée par ma mère qui se déclarant dégoûtée des hommes, n'en chercha point d'autres, où alors si elle le fit, ce ne devait être que fort discrètement ! Nous ne manquions de rien, ma mère occupait un poste de cadre dans une usine agro-alimentaire. Elle ambitionnait ni plus ni moins de diriger un jour l'usine et proclamait en avoir les capacités.


Vu le sujet, il n'est pas nécessaire que je me décrive, il sera toujours temps ! Disons simplement que je n'étais ni belle, ni moche, mais sans doute fort quelconque ! Et probablement le suis-je encore ?


Plusieurs évènements importants ont ponctué mon enfance et mon adolescence. Il faut bien en parler... pour comprendre mieux la suite.


J'ai perdu la foi à 8 ans ou à 9 ans, je ne peux me souvenir de la date. Par contre, je m'en rappelle l'endroit avec une précision diabolique. Nous revenions avec ma mère de l'arbre de Noël de son entreprise. Nous avions garé la voiture dans une rue commerçante afin d'y effectuer quelques courses, quand en passant devant une librairie, ma mère eut la bonté de me confirmer que le père Noël n'existait pas. J'engrangeais cette ratification, et me souviens avoir demandé à ma génitrice s'il en était de même pour Dieu le Père. Silence outré de cette dernière ! J'avais donc perdu la foi dans la rue ! 


Quelle importance, me direz-vous ? Persuadée que mes convictions nouvelles procédaient d'un raisonnement simple et donc à la portée du premier venu, je m'étonnais qu'elles ne soient point davantage partagées, et me lançait donc à tout va dans un prosélytisme effréné. J'échouais bien sûr ! Déjà peu populaire et peu liante, cette attitude contribua à m'isoler encore davantage. Je m'enfermais dans ma tour d'ivoire, convaincue d'avoir raison seule contre tous, attendant le moment où je pourrais le leur prouver.


Le deuxième acte eu lieu l'année de mes 13 ans. Nous étions allées avec ma mère à la fête de fin d'année de l'usine. Elle revêtait cette année un caractère particulier, le directeur ayant fait valoir ses droits à la retraite. Ma mère n'attendait plus qu'une décision du conseil d'administration pour reprendre ses fonctions. J'en étais certes, fière pour elle, et puis les avantages matériels en seraient considérables. Son salaire serait au moins doublé, nous pourrions changer de voiture, peut-être même changer d'appartement, se payer des voyages, des articles de luxe, le rêve quoi ! Elle me présenta un tas de gens. Parmi ceux-ci je remarquais une fort belle femme, sans doute la plus belle de l'assistance, ma mère me la présenta :


- Sandra Lopez, probablement ma future adjointe !


Cette dernière répondit d'un sourire que je n'osais interpréter, et quand elle fut partie, ma mère me précisa !


- Il faudra que je m'en débarrasse assez vite, ses idées sur la gestion de l'entreprise sont catastrophiques.


C'est quelques semaines plus tard que ma mère rentrant à la maison, éclata en sanglots dès le pas de la porte franchie. L'ayant que rarement vu pleurer, j'en fus bouleversée. Ce n'est qu'au bout d'une heure de crise et de mutisme qu'elle m'expliqua alors que le conseil d'administration avait nommé Sandra Lopez directrice de l'usine.


- On a préféré une pétasse à la compétence !


Déjà influencée par les idées féministes, cet épisode traumatisant se conclut par ma décision de ne rien faire dans la vie qui puisse me faire juger autrement que par mes capacités propres. Et je décidais à partir de ce jour, de refuser tout maquillage, toute coupe de cheveux à la mode, tout vêtement ou sous-vêtements trop "féminin". Ne percevant pas l'élitisme pervers de cette attitude (on aurait donc le droit d'être moche, mais pas d'être conne), ce fut probablement ma première erreur.


Je tenais bon mon engagement, m'enfermant dans ma différence. Ma sexualité s'éveillant, je me rendis compte que mon look m'éloignait d'office des grands benêts autoproclamés "haut de gamme". Restait le second choix, mais la relation que je cherchais incluant la communion d'idée, je finis par faire le vide autour de moi. Je sortais peu, et m'étant trouvé une véritable passion pour l'astronomie (no-mie ! pas lo-gie !) Je consacrais l'essentiel de mes loisirs à cette activité oh combien solitaire !


Ma sexualité s'éveillant (je sais, je l'ai déjà dit !) je découvrais aussi une autre forme d'activé solitaire. J'avais dégotté au cours d'un séjour à la campagne chez des vagues cousins un bouquin érotique dans le tiroir d'une table dans un grenier. Le fait de savoir que quelqu'un venait le lire ici m'excitait autant que le livre lui-même. J'avais essayé de savoir qui cela pouvait bien être, et ne trouvant décidément pas, j'embarquais l'ouvrage. Il me servit longtemps de support à mes fantasmes, du moins comme point de départ, car après je les laissais divaguer. Mais deux images revenaient comme des leitmotivs. La première était celle d'une camarade de classe, je fantasmais sur son visage, sur son sourire et dans mes rêves éveillés, je la déshabillais lentement pièces par pièces, et quand elle et moi étions entièrement nues, je l'embrasais tendrement... Mais l'excitation montant, ce n'est pas cette scène qui m'accompagnait jusqu'à l'orgasme mais celle d'une orgie infernale ou je me retrouvais nue au milieu d'une cohorte d'hommes en rut qui me faisaient l'offrande de leur bite.


Ces deux fantasmes n'ont cessé de me poursuivre, le premier a évolué, ma camarade de classe ayant été remplacé au fil des temps par d'autres femmes, toutes différentes, mais toujours avec un beau visage, toujours avec un beau sourire. L'autre aussi a évolué, et si assez rapidement, les bites se sont faites plus précises, leur fonction aussi. Il fallut bien que je me rende à l'évidence ces bites n'appartenaient à personne, elles n'avaient aucun visage. Je me refusais à en tirer conclusion. Ce fut ma seconde erreur !


Je souhaitais devenir astronome professionnelle, cela passait par l'obtention d'une licence de physique et d'une autre de mathématiques et je travaillais avec acharnement. Parvenue à la majorité, je me retrouvais désespéramment seule. Ma mère ne s'était jamais vraiment remise de ce qu'elle considérait comme un échec professionnel et nos rapports étaient devenus très distants. C'est à la suite d'une conférence sur la vie dans l'espace que je me retrouvais malgré moi, embrigadée dans une secte assez délirante dont le but ultime était de construire une ambassade afin d'accueillir les visiteurs extra-terrestres. Mais attention, pas une ambassade en préfabriqué, non, le truc haut de gamme et super luxe ! Mon enthousiasme de nouvelle convertie fut bref, il était évident que ces gens-là se foutaient du monde. Nous étions quelques-uns à vouloir abandonner en dénonçant tout ce cirque, un communiqué serait envoyé à la presse, etc... C'est dans ces circonstances que je rencontrais André. Oh ! Ce n'était pas un play-boy, plutôt du genre gringalet, mais d'une intelligence supérieure, surdoué même, il s'était comme moi égaré ici et plaisantait sur lui-même avec un petit air supérieur :


- Même les meilleurs ont le droit de se tromper ! proclamait-il !


Il partageait mes idées sur Dieu, sur les femmes et savait parler de tout un tas de sujets intéressants. Il ne baisait pas très bien, mais je n'avais à cette époque aucun élément pour comparer. Bref j'avais cru trouver l'oiseau rare et nous avions convolé en justes noces. Bardés de diplômes, André était analyste financier. Il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie et parvint à un niveau de rémunération qui me dispensait de travailler. C'est ainsi que je n'ai jamais été astronome.


Six années passèrent. Le temps passe trop vite ! Six années où je serais bien en peine de raconter quels en ont été les faits marquants nonobstant de merveilleux voyages de vacances. La routine s'installa, Monsieur détestait le cinéma et adorait le théâtre, nous avons donc vu pratiquement tout le répertoire, certaines pièces m'ont enthousiasmé, d'autres m'ont bien barbé, et nous avons visité tous les musées qu'ils nous intéressaient de voir. Et le restaurant a cessé de nous amuser. Notre standing nous permet de nous abstenir des tâches ménagères. Je partage mon temps entre le bénévolat dans une association caritative et l'aquarelle. André est un acharné du travail, il en emporte à la maison, il travaille le soir, le week-end, tout le temps. C'est d'un gai ! Son seul moment de loisirs est quand il prend un bouquin pour lire avant de s'endormir, mais ça ne dure jamais longtemps. Après, il ronfle ! Le sexe est devenu rare. Il se dit ouvert pour les autres, mais n'a aucune originalité en ce qui le concerne. Il ne m'a jamais demandé de le sucer, mais je dois dire que je n'ai pas non plus abordé le problème. Non, le radada traditionnel, il a dû me prendre en levrette trois fois en tout et pour tout au début de notre mariage. Au début je faisais intervenir mes fantasmes, pour aider ma jouissance, mais j'abandonnais vite cette méthode. Nos sexualités sont donc déconnectées, je le laisse effectuer son coït conjugal, et moi de mon côté je me masturbe quand l'envie se fait trop forte. Nous ne recevons pratiquement personne, nous ne sommes reçus chez personne ! Nous sommes complètement asociaux, hors du monde et je m'ennuie à mourir ! 


Vous allez me dire, mais qu'est-ce qu'elle fout ? Eh bien oui, j'avais un but qui m'a permis de rendre vivable cette absolue monotonie. Je désirais un enfant. Pas lui ! Mais malgré tout il n'était pas contre. Ça n'a jamais marché, je me suis fait faire des examens, ça ne vient pas de moi, m'a-t-on dit. Mais, lui, les examens, il n'a jamais voulu les faire ! On a fini par s'engueuler ! Avec une certaine violence dans le ton ! Ce jour-là quelque chose s'est cassée ! Boum !


Tromper mon mari, ne me venait même pas à l'idée, je ne suis jamais arrivé à fantasmer sur les hommes, la vue des bellâtres bodybuildés me donne même la nausée. Je n'aime les tablettes de chocolats qu'avec des noisettes. Je ne fantasmais que sur leur sexe, mais les quéquettes qui se baladent toutes seules sur leurs petites pattes, c'est pas si courant. Quant aux femmes... Un jour nous avions organisé dans mon association une vente dédicace de bouquins d'une femme auteur. Quand je dis "nous avions organisé", c'est en fait moi qui m'étais occupée de presque tout. Ça avait assez bien marché et quand, à la fin, je me suis retrouvée seule avec elle, après avoir tout rangé, elle m'a invité au restaurant. Je refuse d'ordinaire ce genre de privauté, mais là, j'avais accepté et m'étais retrouvée quelques heures plus tard dans son plumard, Mon excitation assez intense au début de cette rencontre se diluait au fur et à mesure de nos ébats me rendant compte que j'étais godiche comme pas une ! Elle eut un moment ces simples mots "Ils sont marrants tes seins !" J'aurais dû lui demander pourquoi, mais je n'osais, redoutant la réponse, alors je ne le fis, pas, pris mal la chose, et prétextais je ne sais quoi pour écourter tout ça. Ce fut ma seule extra-conjugalité !


Le lendemain, devant un miroir je regardais mes seins, j'avais cru que la bizarrerie passerait inaperçue. Encore une illusion qui s'envolait. Tant pis !


Le véritable incident conjugal arriva quelques mois plus tard, il fut traumatisant :


- On est invité chez le grand patron samedi soir, je ne peux pas ne pas y aller !

- Et bien vas-y ! Où est le problème ?

- On est invité tous les deux !

- Tu diras que je suis malade !

- Non ! Il faut que tu viennes, je te le demande comme un service !

- Ton patron n'est pas assez intelligent pour comprendre que la femme d'un de ses collaborateurs n'a pas envie de se le coltiner ?

- Ariane ! S'il te plait ! Ecoute-moi, il y a actuellement une cabale contre moi, on prétend que je suis homosexuel, tout cela parce que la place que j'occupe suscite des jalousies.

- Et alors rentre dans leur jeu, qu'est-ce que tu en as à foutre ?

- Ariane je te demande un service, rend-le moi, je ne vais pas me mettre à genoux !

- Moi, j'ai bien failli me mettre à genoux pour te demander de passer les examens qui nous permettraient de comprendre pourquoi on ne peut pas avoir de gosses ?

- Bon alors tu viens et je passe les examens !

- Je ne te crois pas, André !

- Tente le coup !

- Alors d'accord je le tente !

- Merci ! Euh il y a autre chose, il faudrait que tu t'arranges un peu pour y aller !

- Quoi ?

- Oui, que tu te maquilles, que tu ailles chez le coiffeur et que tu t'achètes une robe, tu as toute la semaine pour faire ça !

- Non !

- Et pourquoi, non ?

  Mais enfin André, ce ne sont pas NOS idées !

- Il faut peut-être dépasser tout ça !

- Et tu crois vraiment que je vais dépasser tout cela en une semaine ?

- Ecoute ! Ariane, tu m'emmerdes, je me doutais qu'il y aurait un problème. Alors je vais y aller avec Claudette, et je la ferais passer pour toi, j'espère simplement qu'ils ne feront pas des photos pour le journal de la boite !

- Qui c'est, Claudette ?

- C'est, heu... c'est une ancienne secrétaire qui a été mutée à La Défense, mais de temps en temps elle vient en mission au siège...

- Et elle, elle accepte de s'habiller en pétasse ? 

- Tu dis n'importe quoi !

- Tu t'en tires bien, tu as encore échappé aux examens !


Je claquais la porte et m'enfermais dans ma chambre, il y avait lurette que nous faisons chambre à part. Dans le petit jeu de grimpette hiérarchique, il arrivait dans des cercles où la présence de l'épouse comme faire valoir devenait indispensable, il avait donc jugé que je n'étais pas assez sortable, et m'avait tout simplement remplacée ! Foutre le camp ! Sans doute ! Mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Mais le ver était dans le fruit, et inexorablement mon ménage éclaterait ! Mais surtout j'étais profondément vexé ! Je n'étais donc ni présentable, ni sortable ! Mais c'est quoi ce délire, je ne suis pas plus moche qu'une autre. Pourquoi me le demander comme ça, je ne suis pas sa poupée Barbie, il aurait pu y mettre les formes, me demander cela par petites touches ! Déboussolée, je décidais de consulter un psy.


Ce crétin de psy m'a fait perdre trois mois, son credo était "acceptez-vous comme vous êtes et patati et patata !" Conard ! Et bien non ! Je n'acceptais pas d'être pas sortable, je ne pouvais pas l'accepter ! Je laissais tomber.


C'est plusieurs jours après dans la salle d'attente du dentiste que j'eus la révélation, l'attente était plus importante que prévue, et je me résolu à feuilleter les feuilles de choux habituelles. Je tombais par hasard sur un article décrivant l'aventure d'une bonne femme malheureuse en ménage qui après avoir quitté son mari avait fait appel à un cabinet de relookage. L'adresse était indiquée, je l'arrachais et la plaçait dans mon portefeuille !


On sait bien que parfois les choses sont inéluctables, mais allez savoir pourquoi, on retarde, on retarde, qu'est-ce qu'on peut perdre comme temps dans une vie !


Et puis cette lettre :


"Votre mari a une liaison, installez-vous un jeudi vers 20 heures à la terrasse du café Le Grillon, et surveillez la sortie de l'hôtel juste en face". 


Je savais que cela ne pouvait être que vrai, mais j'y allais quand même et quand je vis André sortir de l'hôtel, et dire adieu à sa maîtresse en l'embrasant goulûment sur la bouche, je fondis en sanglots.


Le pire c'est que nous avions envisagé cette possibilité avec André, nous nous étions dit, "dans la vie d'un couple, ça arrive, il ne faut pas donner à l'évènement plus d'importance qu'il en a ! Un couple c'est plus solide que ça, ce n'est pas un coup de bite qui va le détruire". Oui peut-être mais pas comme ça, pas après m'avoir négligé, m'avoir trompé par ses propos, m'avoir déclaré " pas sortable " ! 


Le soir je ne mangeais pas, prétextant une classique migraine, et le lendemain matin dès André parti, je téléphonai au visagiste.


Le numéro que j'avais noté sonnait dans l'immensité du vide. Je me livrais donc à une petite enquête téléphonique avant de dénicher une officine opérant dans ce genre de chose.


Je finis par trouver. On me fixa un rendez-vous pour le lendemain matin.


Je m'habillais n'importe comment, tenant à me passer l'unique (oui, l'unique) soutien-gorge de ma panoplie, il me boudinait les seins qui avaient grossi depuis son achat.


Il me restait à faire ma valise, j'allais en chercher une dans le placard, l'ouvrit sur le lit, voulant mimer les gestes tant de fois aperçus au cinéma. Il m'apparut assez vite que je n'avais pas grand-chose à mettre dedans. Je ne voulais plus de ces fringues trop simples, trop anodines qui ne m'avaient servi qu'à m'enfermer dans un personnage que mon mari avait sans doute trouvé si facile à tromper ! Je jetais rageusement deux ou trois culottes, il faut bien se changer, et allait voir ailleurs, quelques bouquins, quelques CD, quelques souvenirs, très peu en fait et puis surtout ce vieux nounours, mon dernier nounours, mon dernier témoin de mon enfance… je n'allais tout de même pas le laisser là. C'était tout, les larmes me coulaient sur le visage, je ne les essuyais pas, me laissant pleurer, laissant éclater ma peine devant le spectacle dérisoire de cette valise à demi vide, reflet de ma pauvre vie ratée. Je fermais la valise, c'était ridicule, son contenu flottait à l'intérieur en un floc-floc burlesque. Je la rouvrais, et en comblais le vide à l'aide de serviettes de bains. 


J'eus un semblant de sourire en pensant qu'André ne soupçonnerait même pas mon départ définitif. Il me croirait attardée chez des amies (quelles amies ?) Non, il croirait… et puis je m'en fous de ce qu'il croirait ou pas, j'avais rédigé dans ma tête au cours de ma courte nuit des tas de formules de lettres de rupture, cherchant les petites phrases assassines… J'avais finalement décidé de n'en rien faire. Etait-ce à moi d'expliquer ?


Je pris ma voiture, roulait un peu, puis la garait devant une gare de banlieue et décidais de la laisser plantée là. Je ne fermais pas les portières et laissais la clé de contact. Quelqu'un se chargerait bien de la voler.


Je pris le train, puis le métro, je tuais le temps de cette première journée de femme libre en ne faisant rien, me baladant sur les quais de la Seine où les bouquinistes n'ayant pas encore ouvert leurs étals, il n'y avait strictement rien à voir, attendant que l'après-midi commence pour louer une chambre d'hôtel où je déposais ma valise, puis recommençais mon errance.


Le soir j'eus un peu faim. Une simple omelette dans un bistrot me rassasiait et je m'enfermais dans cette minuscule chambre attendant la nuit… 


2 - L'institut


L'institut était situé dans un quartier chic, je fus reçu par une hôtesse très classieuse. (Pas mal pour alimenter mes fantasmes) qui après m'avoir posé quelques questions m'avisa que l'on traitait ici "à la carte ", que tous les clients étaient respectables quels que soient leurs moyens, mais que s'ils les avaient (les moyens) on pourrait me fournir du "très haut de gamme". Intéressé par cet aspect des choses, elle commença à me demander des tas de trucs tout en renseignant une fiche technique, puis après avoir reçu un coup de fil, elle changea brusquement d'avis :


- Je me demande, non je ne me demande pas, je suis sûre qu'il serait préférable que vous ayez un entretien préalable avec notre directrice. Si vous voulez bien me suivre !


Il est évident qu'une femme dirigeant un tel établissement se devait de donner l'exemple. C'était néanmoins impressionnant ! Une grande brune, légèrement typée, sans doute d'origine espagnole, au visage régulier et aux lèvres magnifiquement ourlées recouvert d'un joli rouge à lèvres parme ! Je la regardais, bouche bée. Elle aussi me toisait ! Sans doute mentalement était-elle en train de se faire un devis ? Quelque part, l'idée me déplut !


- Asseyez-vous ! Cet entretien risque de prendre un certain temps ! 


Tout semblait calculé chez cette femme, depuis la profondeur du décolleté trop haut pour être provoquant mais trop bas pour être innocent, jusqu'aux mouvements de ses mains parfaitement manucurées. Quant à son sourire n'en parlons pas.


Elle parcourut la feuille que venait de lui restituer son imprimante !


- Hum ! Je vois ! Je ne me suis pas présentée, je suis Pascale Chalis, vous pouvez bien sûr, m'appeler par mon prénom ! Euh ! Est-ce que je peux vous appeler Ariane ?


- A vrai dire je pensais changer de prénom...

- C'est une excellente idée, cela vous aidera beaucoup ! Et lequel avez-vous choisi ?

- Bénédicte !

- Voilà qui me paraît un choix très judicieux !


Quelle hypocrite ! Me disais-je in petto, si je lui avais dit "Cunégonde", elle m'aurait dit la même chose !


Pascale marqua une pause, elle continuait de me dévisager, un grand sourire aux lèvres. Elle déclencha l'impression de je ne sais quoi, rangea la feuille dans une chemise vierge, fit quelques gestes nerveux avec son stylo plume, puis comme dans un soupir, me lâcha :


- On va avoir du boulot !


Le choc ! Oh ! juste un instant car aussitôt après elle se voulu rassurante :


- Mais, on va y arriver !


Ça allait déjà mieux :


- J'en suis sûre ! Reprit-elle. Je n'ai pas l'habitude d'être hypocrite avec mes clientes. Certaines viennent ici en croyant que nous pouvons accomplir des miracles. Ce n'est pas facile, ni pour nous, ni pour elles, mais il faut très diplomatiquement leur faire comprendre que nous n'en faisons pas. Mais en ce qui vous concerne, je vous le répète très franchement la tâche ne sera pas insurmontable. Mais…


Elle marqua un silence :


- Mais ?

- Il faudra votre concours !


Je ne répondis que d'un petit sourire, j'étais à sa merci, du moins tant qu'un évènement ne m'aurait pas projeté violemment hors de cet établissement.


Pascale se leva, et alla farfouiller dans un petit meuble aux portes vitrées. Je pouvais ainsi pour la première fois la voir de dos. Décidément cette silhouette très féminine alimenterait très bien mes fantasmes de la prochaine nuit, me dis-je !


- On va commencer par le visage ! Savez-vous que la plupart des hommes commencent à juger une femme sur son visage ? Cela certaines ne le comprendront jamais ! Elles s'habillent à la mode, sont tout le temps fourrées chez le coiffeur et elles font la gueule ! Après elles viennent se plaindre que personne ne s'intéresse à elles ! Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire !


Je ne répondais pas. Elle me le fit remarquer.


- Je vous écoute, j'ai confiance en vous ! répondis-je simplement


Elle prit alors quelques photos numériques de mon visage, puis les intégra dans son microordinateur. Elle en sélectionna deux, l'une de face, l'autre de profil, puis lança un logiciel.


- On commence par la coiffure !


J'eus alors la surprise de me voir à l'écran, mon image affublée d'une imposante gamme de coiffures différentes. Il y en avait de toutes longueurs, de toutes formes et toutes couleurs. En même temps, elle guettait mes réactions, je m'arrêtais, éberluée devant une coupe mi-longue, très raide et très blonde.


- Celle-ci vous va très bien ! proposa Pascale


Je m'en défendis :


- Je préfère garder les cheveux courts.

- C'est une erreur, il existe un fétichisme du cheveu, n'en supprimez pas son apparition ! Et puis, surtout seul un visage parfait peut se permettre cette fantaisie ! Le vôtre n'est pas mal du tout, mais..

- Ça va, j'ai compris !

- On garde cette image comme base !

- Peut-être un blond plus clair ?

- Pas de problème ! On va voir le maquillage à présent !


Ce fut alors un défilé de fonds de teint, de rouges à lèvres et de fard à paupières.


- Celui-ci ?

- Peut-être mais pas avec ce rouge à lèvres, ça fait pute !

- Ne raisonnez pas comme cela, Ariane, pardon Bénédicte ! Il y aura toujours des gens qui vous jugeront, y compris des tas de gens que vous ne connaissez pas ! Leur jugement n'a aucune importance. Ce qui importe c'est ce que vous êtes, vous, pas ce que les gens pensent de vous…

- Si vous le dites, n'empêche que vous ne me ferez pas porter un rouge à lèvres pareil !

- Mais ce n'est pas vraiment un problème, regardez celui-là ira très bien également. Voilà, on a une bonne idée de base. Tout à l'heure on vous maquillera pour voir ce que cela donne et pour les cheveux ne vous inquiétez pas nous possédons une impressionnante collection de perruque !

- O.K.

- On va s'occuper du reste à présent !

- Du reste ?

- Oui, de la silhouette !

- Ah !

- Je vais vous demander de vous déshabiller !


J'obtempérais et me retrouvais devant Pascale en petite culotte et soutien-gorge. Elle eut le tact de ne pas piper devant l'affligeante banalité de mes sous-vêtements, préférant biaiser :


- Tout à l'heure nous ferons un petit essai de lingerie !

- Ça ne sert à rien, ça ne se voit pas ces trucs-là !

- Si ça se verra… dans votre tête !


Je me rassis, ce que j'avais enlevé étant selon moi suffisant pour évaluer ma silhouette, puis me rendant compte que cet examen serait plus pratique en position debout je me relevais aussitôt.


- Vous n'enlevez pas votre soutien-gorge ?

- Non !

- Il faudrait pourtant ! Soyez sans crainte, c'est mon métier !

- Non, je ne préfère pas !

- Les seins sont un élément important de la silhouette. Vous avez franchi un pas énorme en venant jusqu'à nous, ne vous arrêtez pas en chemin, Bénédicte !

- Je n'aime pas les montrer.

- Ça, j'avais compris, mais c'est aussi une attitude qui peut changer, ça ne dépend que de vous...

- Ça m'étonnerait !

- Qu'est-ce qui vous gêne à ce point ?

- Ils ont des…

- Des ?

- Des défauts !

- Des défauts ? Mais nous sommes là, pour y remédier, justement !

- Non, j'ai des trucs bizarres dessus !

- Montrez-moi ! Je suis persuadée que nous aurons la solution !

- Il le faut vraiment ?

- Oui ! Souhaitez-vous que je vous dégrafe ?

- Non, je vais le faire !


Je le fis ! Je me retrouvais les seins à l'air face à cette inconnue, rouge de honte et de confusion.


- Et bien ? Ils sont très bien ces seins ! Peut-être un peu lourds, mais on pourra arranger ça ! Et ils sont où, les trucs bizarres ?

- Hein ? Vous ne les voyez pas ! M'étonnais-je, m'assurant du même coup que les bizarreries en question n'avaient pas subitement disparues.

- A vrai dire, je ne vois rien de bizarre !

- Vous vous moquez de moi ! Et ça c'est quoi ? Vous croyez que c'est normal, vous ?


Je lui montrais, agacée, les petites protubérances de chair parsemées sur mon mamelon.


- Mais, Bénédicte, toutes les femmes ont ça !

- Je ne vous crois pas ! On m'a dit…

- Qu'est-ce qu'on vous a dit ?

- Qu'ils étaient bizarres !

- Les hommes disent n'importe quoi ? Ils n'y connaissent rien !

- Ce n'était pas un homme !

- Ah !


J'étais devenue rouge comme une tomate. Ça n'allait plus très bien. L'idée de ramasser mes affaires et de m'enfuir en courant me traversa l'esprit !


- Bénédicte ! La confiance est en train de fuir entre nous, je vais vous la rendre ! Je vais vous montrer ma poitrine, la mienne, et vous pourrez constater.


Je ne répondis pas, estomaquée par une telle proposition.


Toujours est-il que quelques secondes plus tard j'avais devant le nez deux pommes magnifiques terminés par de délicieuses aréoles brunes. Les protubérances étaient là aussi ! Conne que j'étais, c'est vrai que des seins j'en avais vu combien dans ma vie ? Quelques images que je n'avais pas détaillées, sinon nous n'allions jamais en vacances à la mer. Quant à ceux de ma lesbienne écrivain, ils ne m'avaient pas frappé plus que ça. C'est comme ça qu'on se fait des idées toutes faites. Et si j'en avais sur un sujet aussi trivial, qu'en était-il…


- Tu peux les toucher si tu veux ?


Pascale me fit sortir de sa rêverie ! J'étais dans un rêve. Sa poitrine si près de moi, sa belle, sa si belle poitrine, elle me tutoyait, m'invitait à toucher. Je touchais. Mue par je ne sais quelle force invisible je caressais la base du téton qui déjà était érigé d'excitation. Ses mains fraîches se posèrent sur mes propres seins. Que cela me faisait du bien !


Pascale chercha mon regard. Elle souriait, elle passa sa langue sur ses lèvres, je l'imitais uniquement par réflexe, elle crut sans doute alors que je répondais à son avance, et s'approcha doucement. Je n'étais plus maîtresse de mes actes, j'entrouvris la bouche et accueillit sa langue en mon palais. Ce fut du délire, je crus qu'elle allait me bouffer ! Une onde me parcourut, j'avais la chair de poule, tandis que des larmes naissaient au coin de mes yeux. Que je puisse susciter de l'intérêt sexuel chez une créature aussi belle me sidérait ! J'ignorais si cette si agréable agression était le fruit d'une folie passagère dont l'élan retomberait aussi vite qu'il était parti, ou si elle voulait aller plus loin. Pour ma part je priais les foudres de l'enfer que cela continue. Cela pouvait aussi dépendre de moi, mais je ne souhaitais pas non plus me montrer trop godiche comme lors de mon expérience précédente. Le baiser pris fin, un moment, il fallait bien que nous reprenions notre souffle, alors je me précipitais afin d'effectuer la seule chose que je pensais savoir bien faire et de la bouche m'emparais du bout de ses seins. Elle fut réceptive et poussait de petits râlements. J'étais aux anges, me délectant du fruit offert, le mordillant doucement, le lapant. Tout à mon activité buccale, je perçois le corps de Pascale qui s'agite bizarrement. Je m'inquiète un instant, mais pour me tranquilliser aussitôt. Madame la directrice est simplement en train de faire dégringoler sa jupe et sa culotte ! La séance est donc partie pour durer. Ça me rassure et ça m'angoisse, toujours à me demander si je vais être à la hauteur...


Et c'est à ce moment-là que ce maudit téléphone se mit à sonner. Je tempêtais intérieurement contre ce diabolique appareil qui risquait d'abréger nos folies et escomptait que ma partenaire le laisserait sonner dans le vide.


Eh bien, non, il fallut que Pascale se tourne pour répondre :


- Non, tu lui dis que je suis occupée, tu me laisses une heure tranquille ! Merci !


Une heure ! Elle a dit une heure ! Imaginez mon émoi ! Mais vous ne pourriez pas ! Parce que je ne vous ai pas tout dit : figurez-vous que comme nous venons de le lire, Pascale s'était tournée, et comme celle-ci s'était débarrassée de sa petite culotte, j'avais devant mes yeux une magnifique paire de fesses !


Encouragée par l'évolution de la situation, j'approchais ma bouche de ces globes si gentiment offerts à ma gourmandise et m'empressais d'y déposer un chaste bisou dès qu'elle eut raccroché son impertinent combiné !


Mais il devait être dit que cette matinée serait celles de toutes les surprises. Sachez déjà que parfois la pensée va démesurément plus vite que les mots qui sont censés la concrétiser. Il faut donc que je vous parle des fesses de Pascale. Parce que dans mes fantasmes les plus fous ce n'est pas du tout comme cela que j'imaginais les fesses de mes compagnes. Je les voyais, plus grosses, plus dodues, celles-ci étaient plutôt petites, très rondes, très douces et ce malgré l'incroyable incongruité que je venais d'y découvrir ! 


Car, il faut vous dire que Pascale, directrice d'un institut de beauté haut de gamme avait - c'est à peine croyable - du poil aux fesses ! 


Oh ! N'allez pas imaginer que j'y avais rencontré un pelage épais et touffu ! Non, pas du tout ! Ce n'était que quelques poils épars concentrés aux abords de l'anus ! Mais ils étaient bien là !


La chose m'amusa, je me souviens m'être, parmi le malstrom de pensées qui surgirent à ce moment-là, demandé si ce fait était coutumier de la nature féminine. Après tout qu'y connaissais-je ? 


En fait ? Ils étaient rassurants ces poils, cela voulait dire que quelque part Pascale n'appliquait pas à elle-même tous les canons de la beauté en vigueur et entendait conserver une part de naturel ! Et puis et surtout cela voulait sans doute dire qu'elle ne devait pas se montrer à tout le monde. Carole n'était donc pas une nymphomane obsédée, et dans cette optique-là, je devenais favorisée ! Voici un raisonnement qui me comblait d'aise !


- Masse-moi les fesses j'adore ça !


Super, si elle continue à me guider, ça m'évitera de faire des conneries, je fis ce qu'elle me demandait, alors que mon excitation allait grandissante. Elle semblait ravie de ma prestation.


- Ça fait du bien, tu as les mains toutes fraîches !


Elle se cassa alors en avant, probablement pour accentuer la rotondité de son postérieur.


- Tu les aimes, mes fesses ?


La question débile ! Bien sûr que je les aime ses fesses, je les adore même. Je le lui dis.


- Y'a même des poils, l'été je me les épile ! Un jour je me déciderais peut-être à les traiter au laser, je ne suis pas pressée.


Pourquoi se croyait-elle obligé de se justifier ? Moi, ses fesses je les trouve superbes avec ou sans poils, et d'ailleurs les masser ne me suffit plus, je les embrasse, multipliant d'abord les bisous, puis devenant audacieuse je les mouillais de ma langue.


- Ecarte !


Qu'est-ce qu'elle me raconte ! Qu'est-ce qu'elle veut que j'écarte ? Mais bon, je comprends vite, je sépare les deux globes, laissant apparaître son sillon humide sur le chemin duquel se cachait son petit anus brun. Je lèche là-dedans, comme si j'avais fait cela toute ma vie, je n'en peux plus, je voudrais bien qu'elle s'occupe de moi !


Je me souviens que c'est à ce moment-là que j'eus un geste incongru. Les bras de Pascale ballottaient entre ses jambes. Je me dis alors que ces mains inoccupées seraient bien mieux employées à me caresser qu'à pendouiller inutilement, et j'en attrapais une, pour l'emmener sur ma chatte, ou plutôt à son emplacement, me rendant alors compte que la chose aurait gagné en intérêt si seulement j'avais enlevé ma culotte.


On dût se faire la même réflexion au même moment, car tandis que je me relevais pour l'enlever, Pascale se tourna, tout sourire et me viola de nouveau mes lèvres. Un plaisir bien sûr ! Une extase même ! 


Elle me tripote les seins, j'en fais de même, elle m'asticote le bout, elle ne me le fait pas assez fort ! Je fais quoi, je lui dis ou pas ? Je ne voudrais pas non plus passer pour une dingue !


- Plus fort ! 


Ça m'a échappé, j'en avais tellement envie !


- Plus fort ? Reprend-elle d'un air coquin faussement interrogateur !


Elle le fait, et elle le fait très bien, je mouille comme une éponge, je pousse des petits cris.


- T'aime ça qu'on te les serre, hein ?

- C'est la première fois qu'ON me les serre.


Ça non plus je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire !


- Il y a toujours une première fois ! Répond-elle.


Puis, elle m'invite à me coucher sur le canapé en cuir noir, pour prendre nos aises, précise-t-elle. Je m'y allonge, ça m'arrange de me laisser faire, de me laisser s'occuper de moi. Pascale me chevauche alors s'agenouillant de part et d'autre de ma taille, puis elle reprend ses pincettes sur mes tétons. Son buste est alors vertical, position peu pratique pour la caresser, mais je fais ce que je peux, elle s'en aperçoit et se penche alors en avant.


- Masse-moi les épaules !


Décidément c'est une gourmande des massages, je n'ai jamais appris à masser, j'improvise, inventant des mouvements circulaires de mes mains ouvertes. Elle apprécie, elle me le dit ! Je devais avoir des dons cachés ! Je serais seule en cet instant, le moment serait venu de porter ma main à mon sexe et de jouir. Je sais que là, la jouissance serait particulièrement intense. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre ? Les petits cris que je pousse au contact de ses doigts sur mes bouts de seins seront-ils suffisants ?


Mais, bien sûr, ce n'est pas parce que je suis à moitié nunuche que tout le monde doit être comme moi, voici Pascale qui sans me lâcher les seins a changé complètement de position et se retrouve son visage entre mes cuisses en train de me lécher. Oh ! ce contact de sa langue sur mon sexe, si seulement elle pouvait aller un peu plus haut, mais apparemment elle fait durer (et c'est vraiment le cas de le dire) le plaisir, j'halète, je n'en puis plus, et la voici enfin sur mon clito, je n'attendais que ça, je me cambre, ma respiration s'arrête, ça vient, ça vient, ça vient très vite, je gueule !


Pascale se marre, elle me met la main sur la bouche pour étouffer mes cris de jouissance, attend que je me calme, se lève précipitamment, je crois un moment qu'elle est fâchée (pourquoi donc ?) Je me relève, je la vois bloquer la fermeture de la porte et elle revient, souriante.


- Occupe-toi de moi, maintenant !

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Ben, oui, je lui dois bien cela, j'appréhende quand même, elle se couche à ma place, j'ignore si je dois lui serrer les tétons, je les prends, les triture, les manipule, elle n'en demande pas davantage, chacun ses trucs ! Je me place alors entre ses cuisses imitant la position qui était la sienne il y a quelques instants. Tout cela est trempée, je lèche, il y en a partout, je découvre ce petit goût bien particulier et m'en régale, puis comme elle, je lui lape le vagin avant de terminer sur son clito. Il est gros, beaucoup plus que le mien, il est arrogant, mais il m'appelle, je le gobe, le cajolant de ma langue. Elle parle, elle cause beaucoup, Pascale !


- Vas-y ! Vas-y ! C'est bon !


Je n'arrête pas d'y aller, j'ai la trouille de ne pas y arriver, elle m'encourage...


- Continue, c'est bon, c'est bon, ça vient, ça vient !


Et soudain, c'est l'explosion ! Un souffle, un souffle immense, mais pas de cri, elle sait se tenir, pas comme moi ! Son corps se raidit un moment puis retombe comme une chiffe. Nos regards se croisent, on se sourie ! On s'embrasse !


- C'était bon ?

- Super !

- Alors pourquoi tu pleures ?

- Je ne pleure pas !


Epilogue


On a bu un coup, un jus de fruit, on aurait eu besoin d'une douche, l'établissement en possédait, mais elle m'en dissuada, m'indiquant que la chose ne serait point discrète. On s'est rhabillées.


- Faut que je te fasse un aveu, Bénédicte !

- Oui ?

- C'était prémédité !

- Prémédité ?

- Oui, enfin plus ou moins. Tu dois bien t'imaginer que la directrice n'a pas besoin de s'entretenir personnellement avec toutes les clientes. Mais quand je t'ai vue sur l'écran de contrôle, j'ai flashé, j'ai flashé sur ton visage. J'ai donc demandé à te rencontrer. C'est extrêmement rare, ne va pas croire que je couche avec tout le monde. Et puis, je ne savais pas trop comment m'y prendre, j'avais un vague plan, tester si les femmes t'intéressaient, t'emmener au restau, tout ça. Et en fait ça ne s'est pas déroulé du tout comme ça ! Les choses ne se passent jamais comme on se les imagine !

- Tout ça à cause de mes aspérités !

- Et, oui, tes aspérités... tu me les remontres ?


Fin de l'épisode


© Lena Van Eyck - Paris - Septembre 2001


Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le premier prix du concours des histoires lesbos organisé par Revebebe en Septembre/Octobre 2001


 

Première publication sur Vassilia, le 23/09/2001

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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Dimanche 24 juin 2001 7 24 /06 /Juin /2001 13:11

Les tétons de la duchesse

par Lena Van Eyck

 

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Nous sommes en l'an de grâce 1594 à Paris ! Le bon Roi Henri IV règne sur la France. Celui que l'on surnomma " le Vert Galant " a laissé dans l'imagerie historique le souvenir d'un personnage joyeux, coléreux, bon vivant, fin gourmet et baiseur invétéré ! Il faut toujours nuancer les choses, dit-on ! Car contrairement à ce que l'on pense, le Roi n'était point si populaire, ou s'il l'était ce n'était qu'en Béarn et auprès des béarnais de Paris qu'il combla de faveurs. Le peuple qui aurait dû être satisfait de voir la paix rétablie, rouspétait que cette dernière ait été acquise au prix de trop importantes concessions faites aux Huguenots. Quant aux nobles, habitués depuis Henri II à une étiquette de cour très stricte, ils s'accommodaient assez mal, de ce personnage au comportement débridé. Sa légende vint après, et fut surtout assise par comparaison avec ses successeurs (parce qu'après ce ne fut guère terrible !)

 

Quand il s'installe au Louvre, c'est un véritable harem qu'il emmène, maîtresses, favorites, enfants illégitimes et toute la domesticité chargée de s'en occuper.

 

Des maîtresses il en eut ! Plus d'un millier croit-on savoir ! Mais certaines furent malgré tout favorites (comme le nom est bien choisi !)

 

Et justement, entrons au Louvre, dans l'alcôve royale, là où commence ce récit...

 

Chapitre 1 l'alcôve royale

 

Le Roi ne s'en laissait pas ! Incapable de fidélité, il avait néanmoins ses préférences. Et l'héroïne de ce récit cumulait trois qualités. La première celle d'être l'une des plus belles femmes de France et de Navarre. A 23 ans Gabrielle d'Estrées, Duchesse de Beaufort n'avait pas à rougir de son physique, d'une grandeur modeste, (mais à cette époque les gens étaient plus petits que nos jours) elle possédait une paire de seins de taille moyenne en forme de pommes au galbe parfait, terminé par de jolis petits tétons bruns et arrogants Elle n'en était pas peu fière. On lui prêtait aussi de fort jolies fesses, peut-être légèrement charnues, mais elle savait fort bien les cambrer et rendre fous ses amants. Sa peau était très blanche, sans défaut, très douce aussi. Mais si son corps flattait, c'est son visage qui attirait, sa chevelure brune, mais pas tout à fait, plutôt châtain très foncé s'accommodait de cette délicieuse frimousse aux yeux bleus, au petit nez mutin et au sourire coquin que quelques rares mais bien visibles très petites taches de rousseurs venaient renforcer.

 

Sa seconde qualité était sa curiosité érotique, elle s'enivrait pour la bagatelle avec une volupté toute volontaire. Elle avait maintenant, pensait-elle, fait le tour de toutes les fantaisies de son royal amant. Elle ne refusait pas grand-chose à priori, préférant essayer et dire après. Deux fois, il lui était néanmoins arrivé de dire non. Henri n'avait point insisté devant la fermeté soudaine de sa maîtresse. Elle avait osé refuser à son Roi, il ne lui en avait tenu aucune rigueur, et cela la remplissait de fierté.

 

Et puis surtout Gabrielle n'était point sotte, quel que soit le temps consacré au plaisir de l'amour, et parfois chez Henri cela durait plus que de raison, il fallait aussi gérer ces moments où il ne se passait charnellement rien. Gabrielle se montrait alors une femme cultivée, intelligente, et d'une gentillesse remarquable. Trop gentille diront d'aucun, cela la perdra ! (et d'ailleurs d'autres ont avancé... mais là n'est point notre sujet !)

 

Alors cette histoire, elle commence un jour ?

 

Bien sûr, qu'elle va commencer, mais il fallait bien planter le décor. Et puisque vous êtes décidément trop impatients nous allons la commencer en plein climax.

 

Le Roi et sa favorite sont sur le lit royal. Elle, en position de levrette, lui accélérant ses coups de boutoirs dans l'anus de Gabrielle.

 

- Cela vient, ma mie, cela vient !

- Venez mon sire, venez !

 

Le miroir posé devant elle permet à la duchesse de constater qu'effectivement la jouissance est enfin proche. Le sang afflue au cou et aux épaules royales. Sa majesté pousse un grognement de satisfaction, puis peine un peu à reprendre sa respiration. Il se surmène ces temps-ci. Quelques secondes, juste quelques secondes d'abattement, puis il reprend sa jovialité !

 

- Quel plaisir d'enculer le plus beau cul de la Terre ! 

 

Il est gentil le Roi, c'est naturel chez lui, mais là le ton est quelque peu inhabituel comme s'il s'apprêtait à lui demander quelque chose d'insolite.

 

- Ventre saint gris ! Toutes ces émotions m'ont donné grand soif !

 

Tout en parlant, il tire sur le cordon destiné à sonner les domestiques. Quelques secondes plus tard une jeune soubrette blonde apparaît, tout intimidée.

 

- Je ne me souviens pas de ta frimousse, la servante, qui es-tu donc ?

- On m'appelle Jeanne, sire, je remplace Henriette qui a une forte fièvre.

- Une forte fièvre, mais qu'on la soigne, pardi !

- Nous nous en occupons, sire !

 

Jeanne est en train de se demander ce qu'elle fait là, et bien malgré elle, se met à lorgner vers le pénis royal. Elle en est surprise. Elle le croyait aussi énorme que sa réputation, il est en fait parfaitement commun.

 

- Approche-toi, que je te vois mieux !

 

Peu rassurée la soubrette s'approche du lit. Le Roi la fait se retourner et sans ménagement lui trousse sa robe, dégageant ainsi ses petites fesses rebondies.

 

- Mais que voici un agréable fessier, qu'en penses-tu ? Gabrielle ?

- Je pense qu'il ne vaut pas le mien, mais il est aimable !

 

Le Roi ne peut s'empêcher d'administrer une claque royale sur les fesses de la servante !

 

- Aie !

- Ne me dis pas que je t'ai fait mal !

- Non, sire je ne dis rien ! Mais vous m'avez appelée ?

- Ah oui ! Nous avions soif, cours nous quérir du vin ! Et débarrasse-nous de celui-ci qui est sur cette table, il est décidément trop chaud.

 

- Vous êtes incorrigible, se moqua Gabrielle

 

- Ah ! Ma mie, l'heure n'est point de parler de mes défauts, je suis en ce moment en joie ! C'est vraiment grand plaisir que d'enculer le plus beau cul de la création !

 

- Décidément cela vous a marqué aujourd'hui, c'est la deuxième fois que vous me le dites !

- Je deviens vieux, je radote !

- A quarante et un ans, vous voilà vieux bien de bonne heure ? Répond Gabrielle en se moquant.

- Dites-moi, Gabrielle ?

- Oui, sire, je vous écoute !

- Attendons un instant

 

Oui, parce que voici Jeanne qui revient avec le vin.

 

- Sers-nous les coupes et laisse-les sur la table !

- Ce sera tout messire ?

- Non, j'aimerais bien revoir à nouveaux ces belles petites fesses !

 

La Jeanne se trousse à toute vitesse et dévoile de nouveau son blanc postérieur !

 

- C'est bien ! Tu es brave fille, laisse-nous à présent !

- Vous en mourriez d'envie ?

- Sans doute ! Mais c'est vrai que ton cul est plus beau que le sien !

- Merci !

- Dites-moi Gabrielle ?

- Je vous écoute toujours mon sire !

- N'avez-vous point une sœur ?

- Une sœur ? Mais j'en ai même plusieurs !

- Certes, mais je voulais parler de la Duchesse de Villards !

- Et que lui voulez-vous donc à cette duchesse ?

- Devinez donc ?

- Vous exagérez !

- Je sais !

- Et que vous a-t-on dit de particulier au sujet de ma sœur !

- Rien du tout !

- Mais alors pourquoi elle ?

- Mais parce que c'est votre sœur !

- Je ne pense pas qu'elle vous convienne, Sire, elle est rousse, une vraie rousse !

- Mais au contraire, voici qui me plait bien ! J'adore les rousses, elles ont une odeur extraordinaire, et ne dit-on pas qu'elles sont prédestinées à l'art de l'amour ?

- Que souhaitez-vous alors ?

- Que vous me l'ameniez !

- Et si je refusais ?

- Ce serait déjà fait !

 

Chapitre 2 avec sœurette

 

Gabrielle était restée une femme peu compliquée. Etre considérée comme la favorite par le Roi de France, grand amateur de filles devant l'éternel, suffisait à son bonheur. Certes, les avantages matériels qu'elle en retirait étaient loin d'être négligeables, mais ce n'est pas ce qui primait. Par contre et au contraire de certaines l'ayant précédée, elle n'avait aucune ambition politique et aucun goût ni pour les petits complots, ni pour les plus gros. Et puis elle aimait le Roi, enfin elle l'aimait bien, ce n'était point l'amour fou, mais bon...

 

Elle l'aimait pour son naturel, il n'était pas toujours comme certains en train de jouer un rôle, non c'était un homme, un vrai avec ses faiblesses, son sale caractère, son humour parfois spécial, et sa façon un peu gauche de prendre ses plaisirs.

 

Satisfaire le caprice du Roi, ne lui coûtait pas trop, d'abord parce que cela lui donnait prétexte à rendre visite à sa sœur qu'elle n'avait pas vue depuis longtemps, et puis ce défi était amusant, il fallait à la fois satisfaire le désir royal et faire en sorte qu'une fois la chose consommée, la sœurette ne lui prenne pas une place qu'elle était bien décider à conserver.

 

Convaincre sa sœur ne devrait pas être trop difficile, l'obstacle viendrait plutôt du duc. Elle n'avait vu l'énergumène qu'une seule fois, lors de leur mariage et il lui avait fait l'effet d'un parfait imbécile.

 

- Gabrielle quelle surprise ?

 

Les 2 femmes s'étreignirent et s'embrassèrent. 

 

La duchesse de Villards n'aimant point le prénom que lui avaient donné ses parents se faisait appeler Catherine. Et là, justement Catherine prolongeait de façon inattendue cette fraternelle étreinte. Gabrielle ne se souvenait pas que leurs rapports fussent auparavant si intenses.

 

- Quel bon vent t'amène donc dans notre modeste demeure ?

- Modeste, modeste, n'exagérons rien, mais avant toute chose, je souhaite te parler en cachette du duc !

- Que de cachotteries ! Mais alors parle, le duc n'est point ici, sais-tu qu'il a permuté dans la marine et qu'en ce moment il vogue vers les Amériques ? Que Dieu le garde !

- La solitude ne te pèse donc pas ?

- Moins qu'à lui, je ne pense pas que l'on embarque des ribaudes sur les navires...

- Tu as conservé ton tempérament !

- Et oui, je souhaitais me calmer après mon mariage, mais les circonstances étant ce qu'elles sont !

- Le Roi apprécierait probablement un tel tempérament !

- Voilà qui me ravirait, surtout connaissant sa réputation, mais qui m'introduirait auprès de lui ? Tout de même pas toi ! Tu as une place à défendre !

- Et bien si ! Ce sera moi, car vois-tu, je suis justement venue pour cela !

- Ciel !

- Comme tu dis !

- Quelle curieuse idée tu as eu là ?

- Ce n'est pas mon idée, mais je ne la trouve point sotte !

- Ne prends-tu point un risque ?

- Pas du tout !

- Et qu'en sais-tu ?

 

Mais en disant cela Gabrielle n'était plus aussi sûre d'elle. Que le roi puisse tomber amoureux de sa cadette était peu probable mais non impossible, il était parfois si imprévisible ! Et puis, il y avait un autre risque auquel elle n'avait pas pensé jusqu'à présent, si les choses ne se passaient pas très bien, le roi ne lui en voudrait-il pas de ne pas avoir su préparer les choses ?

 

- Est-il si bon amant qu'on le murmure ?

- Je te répondrai, sœurette, mais dis-moi plutôt pour quelle raison tu me regardes d'aussi étrange façon ?

- Parce que j'essaie de t'imaginer dans les bras du roi, prenant votre plaisir ensemble !

 

Cette réponse inattendue de sa sœur qui continuait de la dévorer des yeux provoqua un curieux trouble chez Gabrielle. 

 

- J'espère simplement que ton imagination ne te déçoit pas !

- L'imagination déçoit rarement, elle est souvent là pour enjoliver les choses !

- Serais-tu en train de me dire que la réalité serait susceptible de te décevoir ?

- La réalité peut toujours décevoir, hélas, mais je ne demande qu'à être rassurée ! Tu es belle, Gabrielle !

 

Une curieuse excitation gagnait les deux femmes, mais elle n'était pas de même nature. Le désir tournait au torride chez Catherine, un désir subit, provoqué par cette perspective de rencontrer charnellement le roi, et cela après des semaines de semi-frustrations. Gabrielle, elle s'excitait de l'état de sa sœur et par jeu entra dans le sien.

 

- Mais toi aussi tu es belle, Catherine !

- Qu'en sais-tu ?

- Mais ce que je vois est charmant, et l'a toujours été, un visage aimable, des yeux de biches, une bouche faite pour le plaisir, dois-je continuer, Madame la duchesse ? Dit-elle se moquant.

- Il ne me déplairait point qu'effectivement tu continues cette très intéressante énumération !

- Il me faudra donc alors imaginer !

- Et pourquoi donc ? Puisque tu peux avoir devant tes yeux, la vérité, la vérité toute nue !

 

Gabrielle ne fit point de commentaire, mais répondis d'un large sourire. 

 

- Gabrielle !

- Oui ! Je ne me suis point envolée, sœurette, je suis toujours là !

- J'aimerais que tu continues ton commentaire, mais... en me regardant ! Réponds-moi franchement Gabrielle ! Souhaites-tu que je me déshabille devant toi ?

- Là tout de suite, ici ?

- Mais non idiote ! Allons donc dans ma chambre !

 

La duchesse de Beaufort suivit donc la duchesse de Villards dans ses appartements privés, et après avoir demandé à ses gens de ne point la déranger quel qu'en soit le prétexte, elle se déshabilla.

 

Gabrielle était troublée devant le spectacle de sa sœur dévêtue. Bien sûr, elle l'avait déjà vue, ou plutôt aperçue nue, mais sans que cela ne la préoccupe. Aujourd'hui, mission oblige, elle voyait sa sœur cadette tout à fait autrement. Elles avaient toutes deux un vague air de famille, mais un étranger n'aurait pu le deviner, leur taille et la pâleur de leur peau ainsi que leurs yeux étaient sans doute les seuls attributs qu'elles avaient de commun. Sinon Catherine était rousse, avec une peau de rousse, une odeur de rousse. Gabrielle sentit son entre-jambe la démanger en détaillant le petit hérisson rouquin de sa sœur. Ses seins étaient un peu plus gros que les siens, mais aussi fermes.

 

- Alors ces commentaires ?

- Des bras faits pour l'étreinte, une peau faite pour la caresse, mais tourne-toi donc que je puisse parler du reste !

 

La duchesse de Villards s'amusait de la situation et faisait virevolter son corps devant sa sœur en riant aux éclats.

 

- Alors ! Il est comment mon cul ?

- Il est bien, mais moins bien que le mien, répondit Gabrielle en plaisantant !

- Et bien montre, nous allons comparer nos nudités !

 

La situation devenait insolite, mais Gabrielle ne se démonta pas et entrepris de se déshabiller à son tour. 

 

- Viens donc devant ce miroir !

 

Gabrielle s'apprêtait à le faire, mais son regard fut soudain attiré par les tétons de Catherine. Quelque chose clochait. 

 

- Mais qu'as-tu fais de tes tétons ? Catherine ?

- Quoi, mes tétons ? Eh bien, ils se reposent, ils sont rentrés, et si tu veux les faire sortir, il faut les pincer !

- Alors pince-les-toi !

- Je préfère quand c'est une tierce personne qui me le fait, ils réagissent beaucoup mieux ! Répondit Catherine avec un large sourire.

- Tu veux que je te les pince ?

- Sinon tu ne les verras pas, je te dis cela, c'est pour satisfaire ta curiosité, tu avais l'air si embêté ! Se moqua Catherine

 

Décidément la duchesse de Villards jouait avec sa sœur et la dominait dans cette étrange négociation. La duchesse de Beaufort attrapa donc le téton ou plutôt l'endroit où il aurait dû se trouver, pinça et libéra le petit appendice de chair qui du coup se redressa tout fier de pouvoir enfin prendre l'air. Le second subit le même sort quelques secondes plus tard.

 

- Ca alors ! J'ignorais que les tétons pouvaient se comporter comme des colimaçons ?

- Je suis heureuse de savoir que je puis, moi aussi t'apprendre des choses. Mais ne les lâche point, sinon ils vont à nouveau rentrer.

- Je ne vais pas te les tenir jusqu'à la tombée de la nuit ?

- Et pourquoi pas ? Si tu savais le bien que ça me fait !

- Je m'en doute bien, mais nous sommes sœurs, l'aurais-tu oubliée ?

- Et alors ? A qui faisons-nous du mal ? 

- Ne serait-ce point un péché ?

 

Elle riait.

 

- Tu ne vas pas me dire que tu crois à ces boniments ? rétorqua Catherine

- Non, mais si ni les catholiques, ni les huguenots ne nous disent la vérité, qui nous dira ce que souhaite Dieu ?

- Il souhaite sûrement que les gens soient heureux, et peut-être que sa création le dépasse un peu. Et puis on s'en fiche, pince-moi plus fort.

- Comme ça !

- Encore plus fort !

 

Gabrielle pinçait à présent à qui mieux-mieux les pointes des seins de sa sœur qui se pâmait de plaisir. Puis ce fut instinctif. Gabrielle au plus profond de son trouble avança ses lèvres vers ceux de Catherine, et imprima un mouvement de succion sur sa lèvre supérieure. Catherine accepta le baiser, entrouvrit sa bouche laissant sa langue à la merci de la duchesse qui s'en empara. Puis ce fut folie, les deux femmes n'en finissaient pas de s'embrasser, L'aînée tenaillant toujours les tétons de sa cadette. Elles auraient été incapables de dire de quelle façon elles tombèrent enlacées sur le lit, toujours est-il qu'elles y tombèrent, et que toute favorite du Roi qu'elle était ce n'est point Gabrielle qui prit les initiatives mais bien Catherine, qui telle une diablesse se jeta sur la chatte de sa sœur afin de la lécher résolument. Subjuguée, Gabrielle se laissa faire, choisissant de laisser les événements la dépasser, la déborder. Son entrejambe ruisselait d'une coulée continue de mouille, tandis que son clito n'en pouvait mais, sous les assauts linguaux de Catherine. Quand la jouissance s'empara d'elle, tétanisant son corps elle la ressentit tellement forte qu'elle crut décoller du lit, aussi agrippa-t-elle de toutes ces forces les draps, ne les lâchant qu'au bout de plusieurs minutes et qu'après que sa sœur l'eut secouée de sa torpeur.

 

- Et moi ?

 

C'était bien là le moins qu'elle pouvait faire, rendre à sa sœur un plaisir si intense qu'aucun de ceux connus avec le Roi de France en personne ne pouvait égaler !

 

Chapitre 3 partie royale

 

- Alors tu n'as pas répondu à ma question ?

- Sur la réputation du Roi ?

- Oui !

- Oh ! Cette réputation est fort exagérée, c'est vrai qu'il ne pense qu'à la chose, il lui arrive de passer des journées à baiser, enchaînant femmes sur femmes, les unes après les autres ou plusieurs à la fois, il adore les femmes ! Mais il n'est point fougueux, il se fatigue vite, il a du mal à récupérer entre deux jouissances, et il paraît parfois complexé d'avoir un dard bien moyen !

- Mais alors comment fais-tu ?

- Ce n'est pas la bonne question, petite sotte ! J'aime être avec lui, il ne pense pas qu'à son propre plaisir, il sait caresser le corps d'une femme. Je l'ai vu une fois me donner une heure de son temps rien qu'en me titillant les seins, tandis que voulant jouir à tous prix, je m'efforçais de me masturber. Et quand n'y parvenant pas, je me mis à sangloter, il est venu me consoler ! Combien d'hommes sont capables de ça ?

- Je ne te savais pas si sentimentale !

- J'ai dû grandir !

- Tu as de la chance, seul un homme qui aime d'amour peut avoir cette tendresse.

- Il m'aime d'amour, et il aime les femmes !

- Ce serait donc compatible !

- Oui !

- Sais-tu ce que nous avons oublié ? demanda Catherine, changeant brusquement de sujet

- Oui de comparer nos culs, mais le Roi s'en chargera !

 

- Sire je vous présente ma sœur, la duchesse de Villards !

- Combien d'autres sœurs aussi charmantes avez-vous donc en réserve ?

- Aucune n'est aussi charmante que celle-ci, à part moi, bien entendue. Sur ce je vais vous laisser tous les deux faire une présentation... hum beaucoup plus approfondie !

- Mais pas du tout, répond le Roi, tu vas rester avec nous, faire l'amour avec deux sœurs aussi savoureuses est un plaisir dont j'ai les moyens de ne pas me priver.

 

Gabrielle était gênée de cette proposition, autant la petite folie incestueuse de l'autre jour ne lui importait que très peu, moralement parlant, autant partager un homme avec sa sœur lui semblait une incongruité.

 

- Sire je ne désire point rester !

- Je ne t'y oblige donc pas, nous nous reverrons ce soir, mais c'est une partie de mon plaisir qui disparaît !

- J'en suis sincèrement désolée !

- Reste donc, et si véritablement cette situation t'insupporte, alors tu te retireras, et je ne t'en tiendrais nulle rigueur !

- Merci, sire, faisons comme vous dites !

- Alors déshabillez-vous mes jolies, j'ai hâte de déguster la vue de vos attraits

 

Catherine semblait à la fois étonnée et ennuyée des soudaines réserves de sa sœur. Et tandis qu'elle finissait de se déshabiller, elle se dit qu'une touche de fantaisie décrisperait la situation :

 

- Sire me permettrez-vous d'exprimer une requête ?

- Ciel ! Dites-nous donc !

- Gabrielle et moi avons souhaité savoir laquelle avait le plus beau cul ? Pourriez-vous nous départager !

- Ah ! Voici une requête qui me plait bien ! Tournez-vous ! Hum... difficile à dire, la vue ne permet pas de trancher, voyons le toucher. 

 

Le Roi pelota de chaque main le postérieur des deux femmes d'un air dubitatif 

 

- Tout cela est fort doux ! Voyons l'odeur !

 

Le Roi fourra son nez entre les globes fessiers de Gabrielle

 

- Hum toujours aussi délicieux ! Voyons celui-ci ! Ah ! L'odeur en est différente, mais j'abstiendrais de designer un vainqueur. A moins que...

 

Le Roi tira le cordon afin d'appeler la servante

 

- Dites-nous, Jeanne, ces dames s'inquiètent de savoir laquelle des deux possède le plus beau cul. Qu'en pensez-vous ?

 

Henri aimait parfois provoquer des situations embarrassantes, mais la soubrette ne s'y laissa point prendre et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle désigna celui de Gabrielle !

 

- Vous rangez-vous à cet avis Sire ?

- Certes, vox populi, vox dei, nous aurions pu continuer. Vous pouvez vous retirer Jeanne. Le plus beau con, les plus beaux seins... Mais Catherine où avez-vous donc dissimulé vos tétons ?

 

Cette fois Catherine rougit, elle essaie de parler, mais se met à balbutier :

 

- Regardez sire, intervint Gabrielle en joignant le geste à la parole, il suffit de les amuser un peu, et les voilà qui sortent de leur nid !

- Ventre saint gris ! Quel est ce prodige ? Vous faites souvent cela à votre sœur ?

- A vrai dire, je ne le lui ai fait qu'une seule fois... 

- Mais plutôt que de les pincer, je vais plutôt leur offrir ma bouche !

 

Le Roi Henri suce alors le téton de la duchesse de Beaufort, tout en maintenant l'autre entre son pouce et son index. Du coup elle se pâme et récupère ses moyens un instant perdus. Gabrielle se met alors à genoux devant son Roi et introduit son dard dans sa bouche, puis commence à le pomper. C'est sa grande spécialité, elle aime la turlutte ! Elle aime avoir un sexe de mâle en bouche, ne se contentant pas de faire des va-et-vient primaires dans son palais, mais tantôt agaçant le méat d'un bout de langue agile, tantôt venant lécher les bourses poilues, tantôt venant embrasser la peau de la hampe.

 

- Foutre dieu que cette situation m'excite ! Sucez-moi donc toutes les deux !

 

C'est justement le genre de situation que Gabrielle voulait éviter, mais elle s'accroche, les voici toutes les deux à genoux, se repassant la queue royale. C'est alors que sans demander l'avis de quiconque, Catherine passera derrière le Roi Henri et s'accorda l'extrême permissivité consistant à faire feuille de rose au cul du monarque, lequel marquait des signes d'acquiescement intempestifs.

 

- Allez mets-toi sur ce lit que je te prenne par derrière.

 

Catherine se mit en levrette et le Roi la pénétra avec une certaine rudesse, pratiquant des coups de boutoirs tel que son corps venait à chaque fois frapper sur les fesses de la duchesse qui du coup avançait progressivement de quelques pouces. A ce rythme-là cet accouplement avait toutes les chances de se terminer cul par-dessus tête ! Gabrielle fit donc un rempart de son corps et se positionnant devant sa sœur lui donna son chaton à déguster ! Cette initiative assez surprenante, vu les dispositions d'esprits de Gabrielle il y a quelques instants, eut pour effet d'exciter le monarque qui recueillant la mouille dégoulinante des cuisses de Catherine, entreprit d'en déposer à l'entrée de son anus qu'il s'efforça de pénétrer ensuite. La taille du pénis royal et les habitudes de la duchesse firent que cette pénétration ne fut ni laborieuse ni douloureuse. Quelques allers et retours eurent raison de la jouissance royale. Henri comme à son habitude récupéra son souffle, il allait complimenter ensuite les deux femmes pour leur participation et leur bonne humeur quand il s'aperçut qu'elles continuaient... 

 

- Jeanne !

- Sa majesté m'a mandée ?

- Apporte-moi du vin !

- Oui sire, mais souvenez-vous, j'en ai déjà apporté tout à l'heure et vous ne l'avez point bu !

- C'est vrai ! Ou ai-je la tête ? Mais regarde donc ce que font ces deux cochonnes ?

- Hi ! Hi !

- Ça te fait rire toi ?

- Je ne sais que dire !

- Alors montre-moi tes fesses !

 

Chapitre 4 lendemain

 

- Peut être que dans mille ans, on se demandera qui était la plus belle femme de France sous le règne de notre roi Henri ? demandait ingénument Gabrielle d'Estrées à sa sœur la duchesse de Villards

- Ils ne pourront pas savoir que c'était moi ! répondit cette dernière

- Non, c'est moi puisque la servante nous a départagées !

- Bon ! Bon ! Je ne serais pas mauvaise perdante ! Après tout cela reste dans la famille !

- Sais-tu ce que m'a suggéré le Roi à ce propos ?

- Dis !

- De me faire tirer le portrait !

- Certes, mais on n'y verra point ton cul ?

- Si justement, il m'a appris que les plus grandes favorites se sont fait peindre en montrant leurs plus beaux attraits ! Ainsi Agnès Sorel qui fut la favorite de Charles le 7ème a été peinte avec un sein dépoitraillé. Et puis Diane de Poitiers qui fut la maîtresse de François 1er et d'Henri le deuxième a, elle fait mieux puisqu'il paraît que son portrait la dévoile entièrement nue !

- Comment faire mieux, alors ?

- Mieux, je ne sais point, mais pourquoi pas toutes les deux, les fesses à l'air ? Dit-elle amusée.

- Non pas les fesses, puisqu'il paraît que j'ai perdu !

- Je croyais que tu ne serais pas mauvaise perdante, mais bref ! Optons alors pour la poitrine !

- D'accord pour la poitrine !

 

Chapitre 5 le peintre

 

Le rendez-vous avec le peintre eu lieu quelques jours plus tard en l'hôtel de Villards dans le quartier du marais

 

- Comment t'appelles-tu ?

- Gaetano ! Madame !

- Et tu sais, à ce que l'on dit, fort bien dessiner et peindre ?

- Oui madame, je vais vous montrer quelques esquisses... 

- Je te crois sur parole, notre projet est un peu particulier, il faut que tu me peignes moi et ma sœur nues jusqu'à la ceinture ! Saurais-tu faire !

- Euh oui, j'ai déjà peint du nu, quoiqu'avec des femmes beaucoup moins belles que vous !

- Je ne te demande pas de nous flatter ! Comment comptes-tu faire ce travail ?

- Et bien, je vais vous faire poser, afin de faire un crayonné, et après je travaillerais seul en mon atelier. Et il nous faudra refaire une séance de pose pour les ultimes finitions.

- Très bien ! Je suppose que rien ne t'empêche de commencer tout de suite ?

- Je suis à vos ordres ! 

- Nous allons nous mettre en tenue d'Eve, ma sœur et moi !

 

Gabrielle et Catherine se déshabillèrent alors sous les yeux effarés de Gaetano qui n'en pouvait plus !

 

- Tu as vu la bosse que tu as dans ton pantalon, tu ne pourras jamais tenir un crayon dans un tel état ?

- Je suis désolé, je ne sais trop comment faire pour me calmer !

 

Elles ne répondirent pas, leurs rires moqueurs ayant couvert la réplique du peintre, et sans se soucier de la présence de ce dernier Catherine porta sa main sur le sein de sa sœur aimée, le caressant avec une infinie tendresse.

 

- J'ai rarement approché des femmes à la peau si douce !

- Et tu en as approché beaucoup ?

- Quelques-unes unes, les rapports sont tellement plus simples qu'avec les hommes !

- Tu exagère un peu, non ?

- Non, Gabrielle, certains hommes en te pénétrant de leur vit croient nous marquer d'un sceau de propriété. Cette idée me déplait !

- Caresse-moi donc l'autre sein !

- Et si tu t'occupais des miens ?

- Mais vos désirs sont des ordres, et regarde-moi ce petit téton qui est encore rentrée

- Mais tu sais comment procéder désormais !

- Et tu voudrais que je le fasse ?

- Mais, avec grand plaisir, madame la duchesse !

 

Gabrielle se saisit à nouveau des petits bourgeons roses de sa sœur afin qu'ils s'érigent. Contente du résultat, elle se redressa, contemplant les charmants petits bouts que l'humidité de sa salive avait rendus luisants, elle continua de les agacer avec le bout des doigts, offrant de nouveau ses propres seins à l'autre duchesse

 

- Et notre peintre !

- Il n'est guère pressé ! N'est-ce pas que vous n'êtes guère pressé gentil peintre ?

- Euh...

- Tu vois, il n'est pas pressé !

 

L'histoire ne dira pas s'il l'était, mais que son teint devenait de plus en plus sanguin et son sexe de plus en plus douloureux.

 

Catherine suçait à présent les tétons de la duchesse de Beaufort, passant de l'un à l'autre alternativement.

 

- Arrête ma sœur, je n'en puis plus !

- Alors embrassons-nous et nous reprendrons cette charmante conversation après la pose.

 

Une fois encore leurs lèvres s'unirent

 

- Bon, commençons, notre peintre doit être prêt !

 

- Je crains au contraire que le pauvre ne nous fasse une congestion, et nous n'avons point de médecine !

 

- Euh !

 

Le pauvre peintre ne pouvait plus rien articuler

 

- Va jusqu'à la fontaine, sous cette arche en sortant, t'y rincer le visage, puis reviens-nous prestement ! Ordonna Catherine de Villards

 

Et quand le peintre fut en chemin, elle rajouta.

 

- Cette fontaine est à l'abri des regards indiscrets, fais en bon usage, mais ne t'y attarde pas !

 

Et tandis que Gabrielle s'esclaffait. Le peintre se rinça la bouille en maugréant que ces femmes se moquaient de lui, et l'envoyaient carrément se soulager avec l'aide la veuve Poignet. Il se dit alors qu'il ne mangerait pas de ce pain-là, et qu'il aurait tout le temps ce soir de calmer ses ardeurs. A présent la pose pouvait commencer.

 

- Euh, madame, il y a un petit souci ! Dit-il soudain en s'adressant à Catherine !

- Ah, oui ? Et lequel ?

- Euh ! Il s'agit de vos tétons !

- Qu'est-ce qu'ils ont mes tétons ?

- Ils sont rentrés !

- Eh bien ! Tu n'as qu'à les peindre comme cela !

- Mais bien sûr que non ! Intervint Gabrielle ! Je vais m'en occuper

 

Alors Gabrielle une nouvelle fois fit ressortir les tétons de sa sœur, devant le peintre déconcerté qui finit par reprendre son crayonné. Au bout d'un quart d'heure il intervint de nouveau !

 

- Euh ! Le téton droit est à nouveau rentré !

 

Alors Gabrielle sans quitter la pose allongea le bras et vint ressortir et pincer ce téton décidément trop récalcitrant !

 

- C'est bon, vous pouvez enlever votre bras !

 

- Non pas question ! Tu vas nous peindre comme ça, pendant que j'agace le téton de ma sœur, si toutefois madame la Duchesse n'y voit pas d'inconvénient !

- Mais pas du tout, madame la duchesse !

 

 On ne connaît pas précisément la suite de l'histoire. Gaetano demanda une avance sur le travail. Cet argent lui permis de se soulager avec une ribaude, mais il en restait, il le bu, devint bavard, puis agressif. Le tableau changea de mains ! On ignore qui coloria l'œuvre qui fut retrouvé quelques semaines plus tard dans une taverne du quartier de la halle après que le guet eut dispersé une rixe. L'officier reconnaissant la duchesse de Beaufort le lui fit parvenir anonymement.

 

Evidemment cette histoire est de pure fiction ! Mais, le tableau existe bel et bien, peint par un anonyme de l'école de Fontainebleau en 1594. On peut le voir au Louvre. Il s'intitule tout simplement, " Gabrielle d'Estrées et sa sœur la duchesse de Villards" 

 

On y voit effectivement la première qui tout en maintenant sa pose pince coquinement le téton de sa sœur.

 

Il est également visible sur cette page.  

 

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(c) Léna Van Eyck - mars 2001

 

Première publication sur Vassilia, le 24/06/2001

 

 

Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le 1er prix du concours des histoires érotiques décerné par Revebebe pour Mars 2001, ainsi que le 1er prix de la meilleure histoire érotique pour l'ensemble de l'année 2001

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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Dimanche 4 février 2001 7 04 /02 /Fév /2001 11:43

Rue du ponceau

par Léna Van Eyck

 

coin102

 

Note du webmaster : ce texte n'entre pas vraiment dans la thématique de notre site, mais nous n'hésitons pas un seul instant à l'éditer. Il est tout simplement magnifique. Merci Léna !

 

Note de l'auteur : j'ai souhaité que ce texte ne soit accompagnée d'aucune images hard (ni soft). Je pense que les lecteurs comprendront pourquoi ! Alors on met quoi ? Qu'il me demande Eddy ! Je ne sais pas, moi... une fleur ! Bisous à tous !

 

Avertissement : s'il est un domaine où le discours du "n'importe quoi" règne en maître, c'est bien celui sur la prostitution. Cette "profession" recouvre en fait des activités, des démarches et des comportements extrêmement différents. Je ne parlerais donc que de ce que je connais. Et plutôt que de faire des grandes démonstrations, je préfère raconter une tranche de vie. Trop d'idées reçus et de clichés sur ce sujet finissent par agacer ! Mais qu'on ne si trompe pas, ce récit ne se veut en aucun cas prosélyte ! La prostitution reste une activité dangereuse. Et si nous devons tous notre respect à celles qui accomplissent ce métier consciencieusement, il n'en reste pas moins vrai qu'aujourd'hui on meurt encore rue St Denis !

 

Je me présente, je me prénomme Roxanne, c'est devenu Roxy pour les uns, Xany pour les autres. Je suis rousse, constellée de tâches de rousseurs et j'ai longtemps conservé mes longs cheveux bouclés. Pour le reste, c'est plutôt la moyenne, la bonne moyenne. Je travaille donc dans cette rue adjacente à la rue Saint-Denis qui a connu une gloire éphémère le jour on y a retrouvé dans un escalier le cadavre d'un cardinal renommé et académicien de surcroît. Ses proches éplorés se ridiculisèrent en publiant un communiqué embarrassé arguant que le saint homme ne se serait rendu ici qu'à fin de confession. Pas un instant ils ne comprirent que ce qu'on reprochait au défunt prélat, ce n'était point sa luxure, mais son hypocrisie ! (Anecdote authentique)

 

J'arrive ce jour au bureau (au studio) vers 9 heures, je suis une fille du matin, j'ai ainsi toutes mes après-midi de libres (pratique !) Certaines collègues se changent en arrivant. Certaines parce qu'elles sont persuadées que la vue d'un beau décolleté motivera le chaland (ce n'est pas tout à fait faux !), d'autres pour signifier leurs spécialités (celles qui "font" les masos). Pas moi, le fétichisme n'a jamais été mon truc et je ne mets des porte-jarretelles qu'en chambre et que si le client me le demande. L'imagerie populaire s'est faite une certaine image de la "pute", certains clients la recherchent, certaines filles la perpétuent. Mais moi je préfère "appâter" avec mon sourire et ma frimousse plutôt qu'avec le reste. Cela me permet d'attirer les messieurs qui recherchent une certaine "gentillesse". Je passe quelques coups de fil personnels et je descends me mettre au coin (se mettre au coin = attendre le client). Un type passe, me reluque comme si j'étais une marchandise, au début cela m'agaçait, maintenant j'ai l'habitude. Le voici qui repasse maintenant dans l'autre sens. Je le laisse faire, quelque chose chez moi doit l'attirer. Du moment qu'il ne prolonge pas cinquante fois son manège ce n'est pas trop grave ! Au troisième passage je lui fais un petit sourire. Tactique super efficace car ou bien il n'osera plus repasser, ou alors il va m'aborder. Il m'aborde :

 

- C'est combien ?

 

Et oui, ils demandent presque tous la même chose, alors qu'ils connaissent presque tous la réponse, mais ça fait partie du rite, et puis c'est une façon pour le client potentiel de découvrir la voix de la fille, il en fera toutes les déductions qu'il voudra (aimable, pas aimable…) C'est souvent à ce stade que certains nous feront des demandes farfelues, à nous de les accepter ou pas. Rue Saint-Denis, on n'est jamais obligé d'accepter ni un client ni toutes ses fantaisies ! Et d'ailleurs qui nous forceraient ! La rue est peu maquée !

 

Peu maqué ? Voici une vérité qui a du mal à être admise, et pourtant la raison en est historique ! Ouvrons donc une parenthèse sur l'histoire de cette rue !

 

1945 : loi dite Marthe Richard. Les maisons closes (bordels) sont fermées. La rue Saint-Denis et ses rues latérales ainsi que son annexe historique et éloignée, la rue Joubert sont particulièrement touchées.

 

Années 50-60 : Les maisons closes se sont reconverties en hôtels de passe. C'est le triomphe de la prostitution hôtelière. (-"C'est combien ?" "-xxx francs plus la chambre !" combien de fois avons-nous lu ou entendu cette réplique dans les "polars" de l'époque). Toute cette activité est encadrée et contrôlée à cœur joie par le "milieu".

 

Années 70 : Interdiction de fait du proxénétisme hôtelier. Le milieu se réorganise et rachète "à l'individuel" les chambres des hôtels afin de les louer aux prostituées. L'idée est "géniale", puisque plus besoin de contrôle, il suffit d'exiger un loyer prohibitif à intervalles réguliers. Cette pratique portera le nom de proxénétisme immobilier et reste un délit !

 

Années 80 et 90 : La politique de la brigade des mœurs sera très fluctuante, allant du murage de studio afin de lutter contre le proxénétisme immobilier, jusqu'à une certaine tolérance. Un mouvement se déclenche alors et fait boule de neige, le rachat des studios par les filles elles-mêmes. Le proxénète est de ce fait mis hors circuit !

 

Années 90 : La tendance serait plutôt maintenant à la tolérance. La police cible de préférence le "vrai" proxénétisme. Le nouveau code pénal ayant aboli le délit de racolage passif, les forces de l'ordre ne peuvent plus (en principe) contrôler à tout bout de champ les filles.

 

On estime généralement que dans le secteur St-Denis-Joubert, 50% (mais allez savoir ?) des studios sont la propriété des filles.

 

Le milieu du proxénétisme à plus ou moins déserté le secteur, le maquage résiduel est d'ordinaire très distant, et les tentatives individuelles de racket ou d'intimidation se heurtent la plupart du temps à la solidarité des filles.

 

Je vous entends d'ici ! Et les "nouvelles" elles font comment ? Je ne répondrais pas à cette question, la réponse pourrait être interprétée comme un encouragement à la prostitution, ce qui n'est absolument pas mon propos !

 

Fin de la parenthèse ! Instructif, non ?

 

Je réponds à mon client potentiel qui accepte… et on monte… Là aussi la tactique lorsqu'il s'agit d'un nouveau consiste à lui parler, afin de banaliser la prestation et de le mettre à l'aise. Et le propos sera toujours météorologique ! Que dire d'autres ?

 

- Ca c'est drôlement refroidi ce matin !

- T'as raison !

 

Une fois en chambre, le type sort son portefeuille, et me dit :

 

- Je te donne un petit peu plus, je voudrais que tu me pinces le bout des seins, mais on ne fera pas l'amour ! D'accord ?

 

Ok j'ai compris, celui-ci a l'habitude d'aller voir les collègues, il ne réagit pas comme ceux qui ne montent que de façon très occasionnelle. Mais il est souriant et le ton est très correct.

 

- Je ne te suce pas non plus ?

- Si un petit peu et je finirais en me masturbant.

 

Il est marrant, il a une bonne bouille, il est très décontracté, pas du tout honteux, comme certains, d'être ici. Au moins ça me met à l'aise ! Je lui indique le lit, il me demande si ça ne m'embête pas de commencer un peu en position debout.

 

- Comme tu veux ! Tu veux qu'on se mette devant la glace ?

- Oui !

 

Je me pointe devant lui, prête à officier, il me met les mains sur les cuisses, elles sont gelées ! Je le lui fais remarquer. Le type se confond en excuses, il est véritablement sympa.

 

- Comment tu t'appelles ?

- Heu ! Fabrice !

- Bon moi, c'est Roxanne ! Tu sais ce que tu vas faire Fabrice, tu vas te réchauffer les mains trente secondes sur le radiateur et après tu pourras poser tes mains sur moi !

 

Il s'exécute sans discuter, puis nous nous repositionnons, ses bouts de seins sont très développés pour un homme, il doit avoir l'habitude de se les faire triturer depuis des années.

 

- Je fais comment ? Doucement ? Fort ?

- Tu commences doucement et puis de plus en plus fort.

 

Je démarre comme il le souhaite, il réagit tout de suite, ses mains qui ne sont plus froides se sont posées sur mes cuisses qu'il caresse doucement,

 

- T'aimes ça qu'on te les pince ! Hein ?

- Hum j'adore !

 

Sauf dans certains cas assez rares, j'essaie d'être gentille avec le client, mon objectif est de le faire revenir. Le rapport avec un client "habitué" devient tout à fait différent à tous les niveaux... Cela, certaines filles ne le comprendront jamais et se contentent de faire uniquement du "passage", il y a toujours du "passage" ! Ceci dit, si dans certains cas être gentille n'est pas toujours d'une évidence folle, avec ce client-ci je n'ai même pas eu à me forcer, le courant est passé tout de suite.

 

- Un peu plus fort maintenant ?

- Vas-y !

- Comme ça ?

- Sans les ongles ! Ne laisse pas de traces !

- Mais je n'ai pas d'ongles, c'est parce que je serre fort !

- Alors d'accord, continue !

 

En ce moment, je m'amuse, ce n'est pas toujours le cas. Voilà qui me change de ces séances sans intérêt ou je me contente d'ouvrir mes cuisses pour me laisser pilonner par les bites maladroites de messieurs pas toujours très net au point de vue odeurs et qui m'impose le spectacle de leur jouissance en croyant me faire le plus beau cadeau que la Terre ait porté ! Remarquez, ma position préférée c'est la levrette, ça me dispense de les voir, et surtout ça me permet de m'éviter d'avoir à surveiller mes propres expressions. Vive la levrette qui permet de faire des grimaces en cachette du client ! Et puis il y a ceux qui me demandent de les chevaucher, au début ça me prenait la tête, maintenant je prends cela du bon côté, ça me fait faire de la gym, c'est très bon pour les abdominaux !

 

- C'est bon ?

- Hum ! Délicieux, tu as des doigts de fée !

 

Ben oui, un compliment ça fait toujours plaisir. Je serre de plus en plus fort, il bande fort convenablement, à présent, c'est le moment de le recouvrir du petit préservatif d'usage. Certaines le placent au tout début de la séance, mais le fin du fin est de le placer dans la bouche et de le poser au moment de la fellation, moi je n'y arrive pas, ce truc (Oh ! Combien indispensable !) m'agace et je préfère l'enfiler sur une bite bien raide plutôt que sur une molle !

 

- Je te mets un petit chapeau !

 

Je dis cela, histoire de dire quelque chose, je ne le lui demande pas son avis ! Puis, je reprends. Il me demande alors s'il peut me caresser les seins.

 

- D'accord, mais tu ne me les pince pas !

 

Et c'est à ce moment-là que l'idée pour la première fois, m'est venu dans la tête : "- Et si je lui demandais de me les pincer aussi ? " Mais non, ça ne va pas la tête, qu'est-ce qu'il a de plus que les autres ce client, sinon d'être bougrement sympathique. Mais quelque chose ne va vraiment pas, j'en suis à regretter de lui avoir dit cela ! Il est cependant hors de question que je lui signifie avoir changé d'avis ! Peut-être qu'il reviendra, et s'il revient… mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je me reprends et me concentre sur ce que je fais. Il est content, il est aux anges. J'irais bien sur le lit, j'en ai un peu marre d'être debout et m'apprête à le lui dire. J'attends néanmoins un instant, il a l'air si content de me caresser les seins, si seulement sa main pouvait dévier… Il va falloir que je me calme, voici que je m'excite à présent, c'est la meilleure de la matinée !

 

- Je peux te les embrasser ?

 

J'allais lui dire "pas les bouts", mais je me ravise, pas deux fois la même erreur !

 

- Bien sûr !

 

Je ne donne pas cette autorisation à tout le monde, mais ce type est loin d'être une brute, il est marrant, il me fait des gros bisous sur les nénés, il ose en faire un sur le téton, je me raidis, s'il pouvait continuer... s'il pouvait continuer, mais qu'il continue bon dieu !

 

- Tu embrasses très bien !

 

Je deviens folle ! Pourquoi est-ce que je lui dis ça ? Mais il ne comprend pas l'allusion. Je me reprends une fois de plus. Je n'ai pas envie non plus de perdre le contrôle de la situation !

 

- On va sur le lit ?

- D'accord !

 

Il s'allonge, je me place au niveau de son sexe et je l'attrape pour le sucer.

 

- Tu veux que je te suce à fond ?

- Non tu me suces un peu, et je me branlerais pendant que tu me feras les seins !

- Pas de problèmes !

 

Je prends son sexe en bouche, au début sucer du latex m'agaçait, je me suis habitué, les risques de transmission des MST par la bouche sont extrêmement faibles. Mais ils existent. Et pas grand-chose multiplié par 200 bonhommes par mois ça finit par compter !

 

- Tu suces bien !

 

Ben oui, j'essaie de faire ça bien ! Le truc quand on fait des pipes c'est de se mettre de profil, et de relever les cheveux afin qu'ils nous voient bien les sucer. En principe ils adorent cela ! Les photos et les films de fellations sur lesquels ils ont fantasmé, se concrétisent à cet instant, et l'image de leur bite en train d'être sucée se superpose à celle de leur mémoire !

 

- T'es belle quand tu suces !

 

Le pire c'est qu'il a l'air complètement sincère, il me regarde avec des yeux extasiés. Ne l'écoute pas Roxanne, ne l'écoute pas, tu es calmée maintenant, ça ne va pas recommencer !

 

J'arrête ma fellation, puisqu'il ne veut pas jouir comme ça !

 

- Tu vas te branler maintenant, je vais te faire les seins pendant ce temps-là !

 

Je me positionne sur le côté et lui resserre ses bouts, il se pâme, il se masturbe, mais lentement. Le tricheur ! Il fait durer le plaisir ! S'il continue trop longtemps comme ça, il faudra que je prenne ma voix la plus douce afin de ne pas le vexer, et je lui dirais que maintenant il faut jouir, mais bon je ne suis pas à cinq minutes, si cela peut me rapporter un client fidèle !

 

- La prochaine fois, je te donnerais un peu plus de sous, et tu me feras plein de trucs !

 

La prochaine fois ! Il a parlé d'une prochaine fois, aurais-je déjà gagné ? Toi mon lapin si tu reviens une deuxième fois je vais te préparer effectivement un petit scénario où je serais très partie prenante ! Je lui souris, mais il attendait une réponse que je ne lui donne pas !

 

- Qu'est-ce que tu me feras quand je reviendrais ?

- Je ne sais pas moi, qu'est-ce que tu aimerais ?

- Non, dis-moi ce que tu me proposes ?

 

Ce jeu est embêtant, il ne faut pas que je me plante.

 

- Je ne sais pas moi ! Une petite fessée ?

- Oui ! Et puis ?

 

Il m'embête, j'espère qu'il ne va pas me demander des trucs que je refuse, ainsi si l'uro m'amuse, j'ai toujours refusé de me faire attacher quel que soit le prix qu'on me propose ! Quant à la sodomie, je préfère l'éviter !

 

- Un petit gode dans ton petit cul peut-être ?

- Ouais, peut-être !

 

Là, il est possible que je sois tombé à côté, il n'est pas contre, mais ce n'est pas son truc ! Bon, je lui dis d'aller plus vite ou pas ?

 

- Euh ?

- Oui ?

 

Il a envie de me sortir un truc, il ne sait pas trop comment faire, il va falloir l'aider !

 

- Si tu as envie d'un truc spécial dis-le-moi, et si ce n'est pas dans mes spécialités, je te le dirais et c'est tout !

 

Sauf que si ce n'est vraiment pas dans mes trucs je ne le reverrais jamais ! Quelle idée il a de se mettre à jacter alors qu'il devrait déjà avoir joui !

 

- Allez, tu vas jouir pour moi, maintenant et après on discutera de tout cela !

 

A côté ! Ce n'était pas la bonne tactique ! Alors il me lâche dans un souffle !

 

- Ça t'arrive de faire pipi sur les clients ?

- Bien sûr !

- Tu voudras qu'on le fasse la prochaine fois ?

- Oh oui !

 

Là aussi, l'erreur à ne pas faire, c'est de lui dire un truc du genre " redonne-moi un peu plus, on va le faire tout de suite" ! Le client risque d'avoir l'impression d'avoir affaire à une " grippe-sou " et hésitera à revenir.

 

- Euh !

 

C'est pas vrai ! Il veut encore autre chose, mais qu'il se taise, il va tout gâcher !

 

- Chut, concentre-toi sur ce que tu fais ! Fais-toi jouir maintenant !

- Si je te donne un peu plus, tu...

- Non, pas aujourd'hui, mais la prochaine fois, avec le plus grand plaisir !

 

Je lui dis cela avec un sourire format commercial, mais c'est néanmoins sincère. Il a l'air content, il ne dit plus rien et se masturbe avec frénésie tandis que je continue à lui pincer ses bouts de seins.

 

- Ferme les yeux la prochaine fois, je te donnerais une petite fessée et quand tu auras le cul bien rouge et que tu seras bien excité, je te ferais un joli pipi...

- Oh oui !

- …dans la bouche !

- Oh oui !

 

Il n'a pas fermé les yeux, non au contraire ils sont grand ouverts et ils fixent mon visage ! Il me regarde ! Oh ! Mon dieu ! Que j'aime qu'on me regarde comme ça ! En ce moment je ne suis plus une pute, je suis une femme qui aime donner du plaisir à un homme ! Je lui souris, mais j'ai peur de lui montrer à quel point je suis troublée. Heureusement (tiens encore un truc !) nous savons reconnaître les signes de la pré-jouissance chez l'homme. Un afflux de sang envahit la partie supérieure de l'organisme rougissant le haut du torse, le cou, les oreilles, le front. De nouveau je lui offre mon sourire !

 

- Waaaaaa waaaaa waaaaa waaa olala olala waaaaa, oh lala ! Quel pied !

 

Il fait un barouf du diable en jouissant, je n'ai jamais vu cela, c'est spectaculaire, ses lèvres semblent atteintes de tremblement pendant qu'il crie sa jouissance. C'est nerveux j'éclate de rire, je m'en veux aussitôt, il risque de le prendre mal, mais non c'est communicatif, et le voici qui attrape un fou rire. On rigole comme deux malades !

 

- Eh ben dis donc, ça fait du bien ! Ça t'a plu !

- Super, je reviendrais, c'est quoi tes horaires ?

 

Je le lui indique, il se relève, je lui retire alors moi-même le préservatif (ils adorent cela que l'on continue de s'occuper un peu d'eux alors que la prestation est terminée) Il se rhabille, je le regarde, je ne dis rien, j'ai peur de dire des banalités, ou au contraire de me laisser emporter par je ne sais quelle fantaisie.

 

- Tu peux revenir quand tu veux, ce ne sera pas une corvée !

- C'est gentil !

- Non c'est sincère !

- Je t'attends pour redescendre ?

- Non, je vais me préparer pour rentrer !

 

Pourquoi ais-je dis cela ? Je n'ai pas fini ma matinée ! Je lui fais un petit bisou sur le bout du nez et prend congé. Non je ne vais pas redescendre " au coin " je suis en ce moment magnifiquement bien dans ma peau, et ce n'est pas si souvent ! N'allez pas vous figurer que je suis tombé amoureuse de ce type ! Ce n'est pas du tout mon genre d'homme, ais-je un genre d'homme d'abord ? Mais sa décontraction, sa gentillesse, ses hésitations même m'ont mise à l'aise. Et pourtant il ne s'est rien passé de spécial, non une ambiance, un courant ! Je n'ai pas envie de remonter avec un macho ou avec un type à problème ! Je rassemble mes affaires et je pars me promener. Je passe devant mes collègues.

 

- Salut Mesdames, à demain !

- Tu pars déjà, Roxy ? Dis donc t'as l'air toute joyeuse !

- Et oui, il y a des jours comme ça !

 

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Postface : si cela intéresse quelqu'un, il y aura une, voire plusieurs suite, j'ai encore plein de choses à dire sur ce sujet. Mais me demanderez-vous, ce récit est-il autobiographique ? Est-il un rewriting par mes soins des confessions d'une copine ? Est-il inventé de toutes pièces ? Inutile de me poser la question, je n'y répondrais pas ! Je peux simplement vous assurer que les parties " documentés " sont exactes.

 

 

©  Léna Van Eyck - février 2001

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Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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