Dimanche 23 septembre 2001 7 23 /09 /Sep /2001 13:58

La métamorphose d'Ariane

par Léna Van Eyck

 

bisou1719h

 

1 - Réminiscences

 

 

Le crépuscule assombrit progressivement la chambre de l'hôtel. Je l'ai souhaité moyen, ni trop luxueux ni trop miteux, banal et désespérément standard, de ceux qui ne se remarquent pas ! Ordinaire, commun. Comme moi ! 


Comme moi jusqu'à ce soir, jusqu'à cette nuit, parce qu'après, ou bien tout va changer, ou bien je sombrerais dans la folie !


J'avais d'abord pensé à une sorte de "cérémonie de passage", l'idée d'acheter quelques cierges noirs et un petit compact portable qui diffuserait par exemple le concerto de Paganini à cause de sa connotation "satanique" m'a un moment tenté. Mais j'y ai finalement renoncé ! Au diable (c'est le cas de le dire) le bazar ! Et vive la simplicité, la banalité, l'ordinaire, le commun !


Je n'allumerais la lumière que quand ce sera terminé. J'ai ouvert le lit, étalé sur les draps une grande serviette de bains, et me suis couchée dessus après m'être débarrassée de mes vêtements, comme ça, sans les plier, à même le sol !


J'essaie de faire le vide dans mon esprit, il le faut, mais j'ai le temps, toute la nuit, si je veux. Je commence par me serrer la pointe de mes seins entre deux doigts, je serre assez fort, mais il faut me rendre à l'évidence je ne suis pas très excitée. Mais j'ai un truc, il marche souvent ! Je m'amuse parfois à mettre en réserve dans ma mémoire un visage récemment rencontré. Souvent, c'est un bon point de départ. Alors pourquoi pas cette petite blonde de la réception au visage fripon ? Et voilà, ça va marcher, je m'imagine en train de l'embrasser, de la déshabiller, de la caresser, tout cela est un peu confus, mais le fourmillement caractéristique atteint maintenant mon bas ventre. Je serre mes tétons de toutes mes forces, je les tords, je les tire, j'ai envie de me faire mal, j'y mets les ongles ! Pourquoi la nature ne nous a-t-elle pas doté de trois mains ? La droite descend, se fraye un chemin dans tout ce fouillis de poils et atteint mon clitoris érigé comme un petit pénis, je le frotte de l'index comme j'ai l'habitude de le faire, la cyprine me dégouline sur les cuisses. Un épanchement aussi abondant est rare chez moi ! Pourquoi aujourd'hui ? L'image de la réceptionniste devient de plus en plus floue, dans mon rêve éveillé. Je m'imagine à présent dans une salle de billards, je suis étendue sur le tapis vert, les jambes écartées. Des bites, des pines, des queues se vident sur mon corps, j'en touche, j'en branle, j'en suce, j'ai du sperme partout, et tout d'un coup je me retourne, je tends mon cul, je leur offre, et... Fin, c'est fini ! Un cri vite étouffé, mon corps qui "descend" pantelant. Je pensais le plaisir long à venir, ce fut au contraire extrêmement bref. 


J'avais fait ce que je voulais faire. Cette masturbation dans la pénombre serait la dernière d'Ariane !


- Adieu Ariane ! M'entendis-je murmurer, et je sombrais dans le sommeil sans même avoir retiré la serviette de bain, trempée de mes jus !


Je me réveillais en pleine nuit, sans parvenir à me rendormir. Un coup d'œil à ma montre, il était quatre heures et quelques ! Je décidais de prendre une douche, ensuite je verrais ! J'avais plein de chose à faire ! Comme par exemplea commencer une nouvelle vie ! Voilà une occupation peu banale et riche d'intérêt ! Il faudrait que je me choisisse un nouveau prénom : Ce sera Bénédicte ! Pourquoi Bénédicte ? Parce que !


Opérons à présent un petit retour en arrière pour mieux cadrer cette étrange histoire ! 


Mes parents ont eu la délicatesse de me prénommer Ariane ! Voici qui est grotesque. Après cet acte d'une originalité inouïe, mon paternel décida de déguerpir et ne donna plus de nouvelles. Fille unique, je fus donc élevée par ma mère qui se déclarant dégoûtée des hommes, n'en chercha point d'autres, où alors si elle le fit, ce ne devait être que fort discrètement ! Nous ne manquions de rien, ma mère occupait un poste de cadre dans une usine agro-alimentaire. Elle ambitionnait ni plus ni moins de diriger un jour l'usine et proclamait en avoir les capacités.


Vu le sujet, il n'est pas nécessaire que je me décrive, il sera toujours temps ! Disons simplement que je n'étais ni belle, ni moche, mais sans doute fort quelconque ! Et probablement le suis-je encore ?


Plusieurs évènements importants ont ponctué mon enfance et mon adolescence. Il faut bien en parler... pour comprendre mieux la suite.


J'ai perdu la foi à 8 ans ou à 9 ans, je ne peux me souvenir de la date. Par contre, je m'en rappelle l'endroit avec une précision diabolique. Nous revenions avec ma mère de l'arbre de Noël de son entreprise. Nous avions garé la voiture dans une rue commerçante afin d'y effectuer quelques courses, quand en passant devant une librairie, ma mère eut la bonté de me confirmer que le père Noël n'existait pas. J'engrangeais cette ratification, et me souviens avoir demandé à ma génitrice s'il en était de même pour Dieu le Père. Silence outré de cette dernière ! J'avais donc perdu la foi dans la rue ! 


Quelle importance, me direz-vous ? Persuadée que mes convictions nouvelles procédaient d'un raisonnement simple et donc à la portée du premier venu, je m'étonnais qu'elles ne soient point davantage partagées, et me lançait donc à tout va dans un prosélytisme effréné. J'échouais bien sûr ! Déjà peu populaire et peu liante, cette attitude contribua à m'isoler encore davantage. Je m'enfermais dans ma tour d'ivoire, convaincue d'avoir raison seule contre tous, attendant le moment où je pourrais le leur prouver.


Le deuxième acte eu lieu l'année de mes 13 ans. Nous étions allées avec ma mère à la fête de fin d'année de l'usine. Elle revêtait cette année un caractère particulier, le directeur ayant fait valoir ses droits à la retraite. Ma mère n'attendait plus qu'une décision du conseil d'administration pour reprendre ses fonctions. J'en étais certes, fière pour elle, et puis les avantages matériels en seraient considérables. Son salaire serait au moins doublé, nous pourrions changer de voiture, peut-être même changer d'appartement, se payer des voyages, des articles de luxe, le rêve quoi ! Elle me présenta un tas de gens. Parmi ceux-ci je remarquais une fort belle femme, sans doute la plus belle de l'assistance, ma mère me la présenta :


- Sandra Lopez, probablement ma future adjointe !


Cette dernière répondit d'un sourire que je n'osais interpréter, et quand elle fut partie, ma mère me précisa !


- Il faudra que je m'en débarrasse assez vite, ses idées sur la gestion de l'entreprise sont catastrophiques.


C'est quelques semaines plus tard que ma mère rentrant à la maison, éclata en sanglots dès le pas de la porte franchie. L'ayant que rarement vu pleurer, j'en fus bouleversée. Ce n'est qu'au bout d'une heure de crise et de mutisme qu'elle m'expliqua alors que le conseil d'administration avait nommé Sandra Lopez directrice de l'usine.


- On a préféré une pétasse à la compétence !


Déjà influencée par les idées féministes, cet épisode traumatisant se conclut par ma décision de ne rien faire dans la vie qui puisse me faire juger autrement que par mes capacités propres. Et je décidais à partir de ce jour, de refuser tout maquillage, toute coupe de cheveux à la mode, tout vêtement ou sous-vêtements trop "féminin". Ne percevant pas l'élitisme pervers de cette attitude (on aurait donc le droit d'être moche, mais pas d'être conne), ce fut probablement ma première erreur.


Je tenais bon mon engagement, m'enfermant dans ma différence. Ma sexualité s'éveillant, je me rendis compte que mon look m'éloignait d'office des grands benêts autoproclamés "haut de gamme". Restait le second choix, mais la relation que je cherchais incluant la communion d'idée, je finis par faire le vide autour de moi. Je sortais peu, et m'étant trouvé une véritable passion pour l'astronomie (no-mie ! pas lo-gie !) Je consacrais l'essentiel de mes loisirs à cette activité oh combien solitaire !


Ma sexualité s'éveillant (je sais, je l'ai déjà dit !) je découvrais aussi une autre forme d'activé solitaire. J'avais dégotté au cours d'un séjour à la campagne chez des vagues cousins un bouquin érotique dans le tiroir d'une table dans un grenier. Le fait de savoir que quelqu'un venait le lire ici m'excitait autant que le livre lui-même. J'avais essayé de savoir qui cela pouvait bien être, et ne trouvant décidément pas, j'embarquais l'ouvrage. Il me servit longtemps de support à mes fantasmes, du moins comme point de départ, car après je les laissais divaguer. Mais deux images revenaient comme des leitmotivs. La première était celle d'une camarade de classe, je fantasmais sur son visage, sur son sourire et dans mes rêves éveillés, je la déshabillais lentement pièces par pièces, et quand elle et moi étions entièrement nues, je l'embrasais tendrement... Mais l'excitation montant, ce n'est pas cette scène qui m'accompagnait jusqu'à l'orgasme mais celle d'une orgie infernale ou je me retrouvais nue au milieu d'une cohorte d'hommes en rut qui me faisaient l'offrande de leur bite.


Ces deux fantasmes n'ont cessé de me poursuivre, le premier a évolué, ma camarade de classe ayant été remplacé au fil des temps par d'autres femmes, toutes différentes, mais toujours avec un beau visage, toujours avec un beau sourire. L'autre aussi a évolué, et si assez rapidement, les bites se sont faites plus précises, leur fonction aussi. Il fallut bien que je me rende à l'évidence ces bites n'appartenaient à personne, elles n'avaient aucun visage. Je me refusais à en tirer conclusion. Ce fut ma seconde erreur !


Je souhaitais devenir astronome professionnelle, cela passait par l'obtention d'une licence de physique et d'une autre de mathématiques et je travaillais avec acharnement. Parvenue à la majorité, je me retrouvais désespéramment seule. Ma mère ne s'était jamais vraiment remise de ce qu'elle considérait comme un échec professionnel et nos rapports étaient devenus très distants. C'est à la suite d'une conférence sur la vie dans l'espace que je me retrouvais malgré moi, embrigadée dans une secte assez délirante dont le but ultime était de construire une ambassade afin d'accueillir les visiteurs extra-terrestres. Mais attention, pas une ambassade en préfabriqué, non, le truc haut de gamme et super luxe ! Mon enthousiasme de nouvelle convertie fut bref, il était évident que ces gens-là se foutaient du monde. Nous étions quelques-uns à vouloir abandonner en dénonçant tout ce cirque, un communiqué serait envoyé à la presse, etc... C'est dans ces circonstances que je rencontrais André. Oh ! Ce n'était pas un play-boy, plutôt du genre gringalet, mais d'une intelligence supérieure, surdoué même, il s'était comme moi égaré ici et plaisantait sur lui-même avec un petit air supérieur :


- Même les meilleurs ont le droit de se tromper ! proclamait-il !


Il partageait mes idées sur Dieu, sur les femmes et savait parler de tout un tas de sujets intéressants. Il ne baisait pas très bien, mais je n'avais à cette époque aucun élément pour comparer. Bref j'avais cru trouver l'oiseau rare et nous avions convolé en justes noces. Bardés de diplômes, André était analyste financier. Il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie et parvint à un niveau de rémunération qui me dispensait de travailler. C'est ainsi que je n'ai jamais été astronome.


Six années passèrent. Le temps passe trop vite ! Six années où je serais bien en peine de raconter quels en ont été les faits marquants nonobstant de merveilleux voyages de vacances. La routine s'installa, Monsieur détestait le cinéma et adorait le théâtre, nous avons donc vu pratiquement tout le répertoire, certaines pièces m'ont enthousiasmé, d'autres m'ont bien barbé, et nous avons visité tous les musées qu'ils nous intéressaient de voir. Et le restaurant a cessé de nous amuser. Notre standing nous permet de nous abstenir des tâches ménagères. Je partage mon temps entre le bénévolat dans une association caritative et l'aquarelle. André est un acharné du travail, il en emporte à la maison, il travaille le soir, le week-end, tout le temps. C'est d'un gai ! Son seul moment de loisirs est quand il prend un bouquin pour lire avant de s'endormir, mais ça ne dure jamais longtemps. Après, il ronfle ! Le sexe est devenu rare. Il se dit ouvert pour les autres, mais n'a aucune originalité en ce qui le concerne. Il ne m'a jamais demandé de le sucer, mais je dois dire que je n'ai pas non plus abordé le problème. Non, le radada traditionnel, il a dû me prendre en levrette trois fois en tout et pour tout au début de notre mariage. Au début je faisais intervenir mes fantasmes, pour aider ma jouissance, mais j'abandonnais vite cette méthode. Nos sexualités sont donc déconnectées, je le laisse effectuer son coït conjugal, et moi de mon côté je me masturbe quand l'envie se fait trop forte. Nous ne recevons pratiquement personne, nous ne sommes reçus chez personne ! Nous sommes complètement asociaux, hors du monde et je m'ennuie à mourir ! 


Vous allez me dire, mais qu'est-ce qu'elle fout ? Eh bien oui, j'avais un but qui m'a permis de rendre vivable cette absolue monotonie. Je désirais un enfant. Pas lui ! Mais malgré tout il n'était pas contre. Ça n'a jamais marché, je me suis fait faire des examens, ça ne vient pas de moi, m'a-t-on dit. Mais, lui, les examens, il n'a jamais voulu les faire ! On a fini par s'engueuler ! Avec une certaine violence dans le ton ! Ce jour-là quelque chose s'est cassée ! Boum !


Tromper mon mari, ne me venait même pas à l'idée, je ne suis jamais arrivé à fantasmer sur les hommes, la vue des bellâtres bodybuildés me donne même la nausée. Je n'aime les tablettes de chocolats qu'avec des noisettes. Je ne fantasmais que sur leur sexe, mais les quéquettes qui se baladent toutes seules sur leurs petites pattes, c'est pas si courant. Quant aux femmes... Un jour nous avions organisé dans mon association une vente dédicace de bouquins d'une femme auteur. Quand je dis "nous avions organisé", c'est en fait moi qui m'étais occupée de presque tout. Ça avait assez bien marché et quand, à la fin, je me suis retrouvée seule avec elle, après avoir tout rangé, elle m'a invité au restaurant. Je refuse d'ordinaire ce genre de privauté, mais là, j'avais accepté et m'étais retrouvée quelques heures plus tard dans son plumard, Mon excitation assez intense au début de cette rencontre se diluait au fur et à mesure de nos ébats me rendant compte que j'étais godiche comme pas une ! Elle eut un moment ces simples mots "Ils sont marrants tes seins !" J'aurais dû lui demander pourquoi, mais je n'osais, redoutant la réponse, alors je ne le fis, pas, pris mal la chose, et prétextais je ne sais quoi pour écourter tout ça. Ce fut ma seule extra-conjugalité !


Le lendemain, devant un miroir je regardais mes seins, j'avais cru que la bizarrerie passerait inaperçue. Encore une illusion qui s'envolait. Tant pis !


Le véritable incident conjugal arriva quelques mois plus tard, il fut traumatisant :


- On est invité chez le grand patron samedi soir, je ne peux pas ne pas y aller !

- Et bien vas-y ! Où est le problème ?

- On est invité tous les deux !

- Tu diras que je suis malade !

- Non ! Il faut que tu viennes, je te le demande comme un service !

- Ton patron n'est pas assez intelligent pour comprendre que la femme d'un de ses collaborateurs n'a pas envie de se le coltiner ?

- Ariane ! S'il te plait ! Ecoute-moi, il y a actuellement une cabale contre moi, on prétend que je suis homosexuel, tout cela parce que la place que j'occupe suscite des jalousies.

- Et alors rentre dans leur jeu, qu'est-ce que tu en as à foutre ?

- Ariane je te demande un service, rend-le moi, je ne vais pas me mettre à genoux !

- Moi, j'ai bien failli me mettre à genoux pour te demander de passer les examens qui nous permettraient de comprendre pourquoi on ne peut pas avoir de gosses ?

- Bon alors tu viens et je passe les examens !

- Je ne te crois pas, André !

- Tente le coup !

- Alors d'accord je le tente !

- Merci ! Euh il y a autre chose, il faudrait que tu t'arranges un peu pour y aller !

- Quoi ?

- Oui, que tu te maquilles, que tu ailles chez le coiffeur et que tu t'achètes une robe, tu as toute la semaine pour faire ça !

- Non !

- Et pourquoi, non ?

  Mais enfin André, ce ne sont pas NOS idées !

- Il faut peut-être dépasser tout ça !

- Et tu crois vraiment que je vais dépasser tout cela en une semaine ?

- Ecoute ! Ariane, tu m'emmerdes, je me doutais qu'il y aurait un problème. Alors je vais y aller avec Claudette, et je la ferais passer pour toi, j'espère simplement qu'ils ne feront pas des photos pour le journal de la boite !

- Qui c'est, Claudette ?

- C'est, heu... c'est une ancienne secrétaire qui a été mutée à La Défense, mais de temps en temps elle vient en mission au siège...

- Et elle, elle accepte de s'habiller en pétasse ? 

- Tu dis n'importe quoi !

- Tu t'en tires bien, tu as encore échappé aux examens !


Je claquais la porte et m'enfermais dans ma chambre, il y avait lurette que nous faisons chambre à part. Dans le petit jeu de grimpette hiérarchique, il arrivait dans des cercles où la présence de l'épouse comme faire valoir devenait indispensable, il avait donc jugé que je n'étais pas assez sortable, et m'avait tout simplement remplacée ! Foutre le camp ! Sans doute ! Mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Mais le ver était dans le fruit, et inexorablement mon ménage éclaterait ! Mais surtout j'étais profondément vexé ! Je n'étais donc ni présentable, ni sortable ! Mais c'est quoi ce délire, je ne suis pas plus moche qu'une autre. Pourquoi me le demander comme ça, je ne suis pas sa poupée Barbie, il aurait pu y mettre les formes, me demander cela par petites touches ! Déboussolée, je décidais de consulter un psy.


Ce crétin de psy m'a fait perdre trois mois, son credo était "acceptez-vous comme vous êtes et patati et patata !" Conard ! Et bien non ! Je n'acceptais pas d'être pas sortable, je ne pouvais pas l'accepter ! Je laissais tomber.


C'est plusieurs jours après dans la salle d'attente du dentiste que j'eus la révélation, l'attente était plus importante que prévue, et je me résolu à feuilleter les feuilles de choux habituelles. Je tombais par hasard sur un article décrivant l'aventure d'une bonne femme malheureuse en ménage qui après avoir quitté son mari avait fait appel à un cabinet de relookage. L'adresse était indiquée, je l'arrachais et la plaçait dans mon portefeuille !


On sait bien que parfois les choses sont inéluctables, mais allez savoir pourquoi, on retarde, on retarde, qu'est-ce qu'on peut perdre comme temps dans une vie !


Et puis cette lettre :


"Votre mari a une liaison, installez-vous un jeudi vers 20 heures à la terrasse du café Le Grillon, et surveillez la sortie de l'hôtel juste en face". 


Je savais que cela ne pouvait être que vrai, mais j'y allais quand même et quand je vis André sortir de l'hôtel, et dire adieu à sa maîtresse en l'embrasant goulûment sur la bouche, je fondis en sanglots.


Le pire c'est que nous avions envisagé cette possibilité avec André, nous nous étions dit, "dans la vie d'un couple, ça arrive, il ne faut pas donner à l'évènement plus d'importance qu'il en a ! Un couple c'est plus solide que ça, ce n'est pas un coup de bite qui va le détruire". Oui peut-être mais pas comme ça, pas après m'avoir négligé, m'avoir trompé par ses propos, m'avoir déclaré " pas sortable " ! 


Le soir je ne mangeais pas, prétextant une classique migraine, et le lendemain matin dès André parti, je téléphonai au visagiste.


Le numéro que j'avais noté sonnait dans l'immensité du vide. Je me livrais donc à une petite enquête téléphonique avant de dénicher une officine opérant dans ce genre de chose.


Je finis par trouver. On me fixa un rendez-vous pour le lendemain matin.


Je m'habillais n'importe comment, tenant à me passer l'unique (oui, l'unique) soutien-gorge de ma panoplie, il me boudinait les seins qui avaient grossi depuis son achat.


Il me restait à faire ma valise, j'allais en chercher une dans le placard, l'ouvrit sur le lit, voulant mimer les gestes tant de fois aperçus au cinéma. Il m'apparut assez vite que je n'avais pas grand-chose à mettre dedans. Je ne voulais plus de ces fringues trop simples, trop anodines qui ne m'avaient servi qu'à m'enfermer dans un personnage que mon mari avait sans doute trouvé si facile à tromper ! Je jetais rageusement deux ou trois culottes, il faut bien se changer, et allait voir ailleurs, quelques bouquins, quelques CD, quelques souvenirs, très peu en fait et puis surtout ce vieux nounours, mon dernier nounours, mon dernier témoin de mon enfance… je n'allais tout de même pas le laisser là. C'était tout, les larmes me coulaient sur le visage, je ne les essuyais pas, me laissant pleurer, laissant éclater ma peine devant le spectacle dérisoire de cette valise à demi vide, reflet de ma pauvre vie ratée. Je fermais la valise, c'était ridicule, son contenu flottait à l'intérieur en un floc-floc burlesque. Je la rouvrais, et en comblais le vide à l'aide de serviettes de bains. 


J'eus un semblant de sourire en pensant qu'André ne soupçonnerait même pas mon départ définitif. Il me croirait attardée chez des amies (quelles amies ?) Non, il croirait… et puis je m'en fous de ce qu'il croirait ou pas, j'avais rédigé dans ma tête au cours de ma courte nuit des tas de formules de lettres de rupture, cherchant les petites phrases assassines… J'avais finalement décidé de n'en rien faire. Etait-ce à moi d'expliquer ?


Je pris ma voiture, roulait un peu, puis la garait devant une gare de banlieue et décidais de la laisser plantée là. Je ne fermais pas les portières et laissais la clé de contact. Quelqu'un se chargerait bien de la voler.


Je pris le train, puis le métro, je tuais le temps de cette première journée de femme libre en ne faisant rien, me baladant sur les quais de la Seine où les bouquinistes n'ayant pas encore ouvert leurs étals, il n'y avait strictement rien à voir, attendant que l'après-midi commence pour louer une chambre d'hôtel où je déposais ma valise, puis recommençais mon errance.


Le soir j'eus un peu faim. Une simple omelette dans un bistrot me rassasiait et je m'enfermais dans cette minuscule chambre attendant la nuit… 


2 - L'institut


L'institut était situé dans un quartier chic, je fus reçu par une hôtesse très classieuse. (Pas mal pour alimenter mes fantasmes) qui après m'avoir posé quelques questions m'avisa que l'on traitait ici "à la carte ", que tous les clients étaient respectables quels que soient leurs moyens, mais que s'ils les avaient (les moyens) on pourrait me fournir du "très haut de gamme". Intéressé par cet aspect des choses, elle commença à me demander des tas de trucs tout en renseignant une fiche technique, puis après avoir reçu un coup de fil, elle changea brusquement d'avis :


- Je me demande, non je ne me demande pas, je suis sûre qu'il serait préférable que vous ayez un entretien préalable avec notre directrice. Si vous voulez bien me suivre !


Il est évident qu'une femme dirigeant un tel établissement se devait de donner l'exemple. C'était néanmoins impressionnant ! Une grande brune, légèrement typée, sans doute d'origine espagnole, au visage régulier et aux lèvres magnifiquement ourlées recouvert d'un joli rouge à lèvres parme ! Je la regardais, bouche bée. Elle aussi me toisait ! Sans doute mentalement était-elle en train de se faire un devis ? Quelque part, l'idée me déplut !


- Asseyez-vous ! Cet entretien risque de prendre un certain temps ! 


Tout semblait calculé chez cette femme, depuis la profondeur du décolleté trop haut pour être provoquant mais trop bas pour être innocent, jusqu'aux mouvements de ses mains parfaitement manucurées. Quant à son sourire n'en parlons pas.


Elle parcourut la feuille que venait de lui restituer son imprimante !


- Hum ! Je vois ! Je ne me suis pas présentée, je suis Pascale Chalis, vous pouvez bien sûr, m'appeler par mon prénom ! Euh ! Est-ce que je peux vous appeler Ariane ?


- A vrai dire je pensais changer de prénom...

- C'est une excellente idée, cela vous aidera beaucoup ! Et lequel avez-vous choisi ?

- Bénédicte !

- Voilà qui me paraît un choix très judicieux !


Quelle hypocrite ! Me disais-je in petto, si je lui avais dit "Cunégonde", elle m'aurait dit la même chose !


Pascale marqua une pause, elle continuait de me dévisager, un grand sourire aux lèvres. Elle déclencha l'impression de je ne sais quoi, rangea la feuille dans une chemise vierge, fit quelques gestes nerveux avec son stylo plume, puis comme dans un soupir, me lâcha :


- On va avoir du boulot !


Le choc ! Oh ! juste un instant car aussitôt après elle se voulu rassurante :


- Mais, on va y arriver !


Ça allait déjà mieux :


- J'en suis sûre ! Reprit-elle. Je n'ai pas l'habitude d'être hypocrite avec mes clientes. Certaines viennent ici en croyant que nous pouvons accomplir des miracles. Ce n'est pas facile, ni pour nous, ni pour elles, mais il faut très diplomatiquement leur faire comprendre que nous n'en faisons pas. Mais en ce qui vous concerne, je vous le répète très franchement la tâche ne sera pas insurmontable. Mais…


Elle marqua un silence :


- Mais ?

- Il faudra votre concours !


Je ne répondis que d'un petit sourire, j'étais à sa merci, du moins tant qu'un évènement ne m'aurait pas projeté violemment hors de cet établissement.


Pascale se leva, et alla farfouiller dans un petit meuble aux portes vitrées. Je pouvais ainsi pour la première fois la voir de dos. Décidément cette silhouette très féminine alimenterait très bien mes fantasmes de la prochaine nuit, me dis-je !


- On va commencer par le visage ! Savez-vous que la plupart des hommes commencent à juger une femme sur son visage ? Cela certaines ne le comprendront jamais ! Elles s'habillent à la mode, sont tout le temps fourrées chez le coiffeur et elles font la gueule ! Après elles viennent se plaindre que personne ne s'intéresse à elles ! Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire !


Je ne répondais pas. Elle me le fit remarquer.


- Je vous écoute, j'ai confiance en vous ! répondis-je simplement


Elle prit alors quelques photos numériques de mon visage, puis les intégra dans son microordinateur. Elle en sélectionna deux, l'une de face, l'autre de profil, puis lança un logiciel.


- On commence par la coiffure !


J'eus alors la surprise de me voir à l'écran, mon image affublée d'une imposante gamme de coiffures différentes. Il y en avait de toutes longueurs, de toutes formes et toutes couleurs. En même temps, elle guettait mes réactions, je m'arrêtais, éberluée devant une coupe mi-longue, très raide et très blonde.


- Celle-ci vous va très bien ! proposa Pascale


Je m'en défendis :


- Je préfère garder les cheveux courts.

- C'est une erreur, il existe un fétichisme du cheveu, n'en supprimez pas son apparition ! Et puis, surtout seul un visage parfait peut se permettre cette fantaisie ! Le vôtre n'est pas mal du tout, mais..

- Ça va, j'ai compris !

- On garde cette image comme base !

- Peut-être un blond plus clair ?

- Pas de problème ! On va voir le maquillage à présent !


Ce fut alors un défilé de fonds de teint, de rouges à lèvres et de fard à paupières.


- Celui-ci ?

- Peut-être mais pas avec ce rouge à lèvres, ça fait pute !

- Ne raisonnez pas comme cela, Ariane, pardon Bénédicte ! Il y aura toujours des gens qui vous jugeront, y compris des tas de gens que vous ne connaissez pas ! Leur jugement n'a aucune importance. Ce qui importe c'est ce que vous êtes, vous, pas ce que les gens pensent de vous…

- Si vous le dites, n'empêche que vous ne me ferez pas porter un rouge à lèvres pareil !

- Mais ce n'est pas vraiment un problème, regardez celui-là ira très bien également. Voilà, on a une bonne idée de base. Tout à l'heure on vous maquillera pour voir ce que cela donne et pour les cheveux ne vous inquiétez pas nous possédons une impressionnante collection de perruque !

- O.K.

- On va s'occuper du reste à présent !

- Du reste ?

- Oui, de la silhouette !

- Ah !

- Je vais vous demander de vous déshabiller !


J'obtempérais et me retrouvais devant Pascale en petite culotte et soutien-gorge. Elle eut le tact de ne pas piper devant l'affligeante banalité de mes sous-vêtements, préférant biaiser :


- Tout à l'heure nous ferons un petit essai de lingerie !

- Ça ne sert à rien, ça ne se voit pas ces trucs-là !

- Si ça se verra… dans votre tête !


Je me rassis, ce que j'avais enlevé étant selon moi suffisant pour évaluer ma silhouette, puis me rendant compte que cet examen serait plus pratique en position debout je me relevais aussitôt.


- Vous n'enlevez pas votre soutien-gorge ?

- Non !

- Il faudrait pourtant ! Soyez sans crainte, c'est mon métier !

- Non, je ne préfère pas !

- Les seins sont un élément important de la silhouette. Vous avez franchi un pas énorme en venant jusqu'à nous, ne vous arrêtez pas en chemin, Bénédicte !

- Je n'aime pas les montrer.

- Ça, j'avais compris, mais c'est aussi une attitude qui peut changer, ça ne dépend que de vous...

- Ça m'étonnerait !

- Qu'est-ce qui vous gêne à ce point ?

- Ils ont des…

- Des ?

- Des défauts !

- Des défauts ? Mais nous sommes là, pour y remédier, justement !

- Non, j'ai des trucs bizarres dessus !

- Montrez-moi ! Je suis persuadée que nous aurons la solution !

- Il le faut vraiment ?

- Oui ! Souhaitez-vous que je vous dégrafe ?

- Non, je vais le faire !


Je le fis ! Je me retrouvais les seins à l'air face à cette inconnue, rouge de honte et de confusion.


- Et bien ? Ils sont très bien ces seins ! Peut-être un peu lourds, mais on pourra arranger ça ! Et ils sont où, les trucs bizarres ?

- Hein ? Vous ne les voyez pas ! M'étonnais-je, m'assurant du même coup que les bizarreries en question n'avaient pas subitement disparues.

- A vrai dire, je ne vois rien de bizarre !

- Vous vous moquez de moi ! Et ça c'est quoi ? Vous croyez que c'est normal, vous ?


Je lui montrais, agacée, les petites protubérances de chair parsemées sur mon mamelon.


- Mais, Bénédicte, toutes les femmes ont ça !

- Je ne vous crois pas ! On m'a dit…

- Qu'est-ce qu'on vous a dit ?

- Qu'ils étaient bizarres !

- Les hommes disent n'importe quoi ? Ils n'y connaissent rien !

- Ce n'était pas un homme !

- Ah !


J'étais devenue rouge comme une tomate. Ça n'allait plus très bien. L'idée de ramasser mes affaires et de m'enfuir en courant me traversa l'esprit !


- Bénédicte ! La confiance est en train de fuir entre nous, je vais vous la rendre ! Je vais vous montrer ma poitrine, la mienne, et vous pourrez constater.


Je ne répondis pas, estomaquée par une telle proposition.


Toujours est-il que quelques secondes plus tard j'avais devant le nez deux pommes magnifiques terminés par de délicieuses aréoles brunes. Les protubérances étaient là aussi ! Conne que j'étais, c'est vrai que des seins j'en avais vu combien dans ma vie ? Quelques images que je n'avais pas détaillées, sinon nous n'allions jamais en vacances à la mer. Quant à ceux de ma lesbienne écrivain, ils ne m'avaient pas frappé plus que ça. C'est comme ça qu'on se fait des idées toutes faites. Et si j'en avais sur un sujet aussi trivial, qu'en était-il…


- Tu peux les toucher si tu veux ?


Pascale me fit sortir de sa rêverie ! J'étais dans un rêve. Sa poitrine si près de moi, sa belle, sa si belle poitrine, elle me tutoyait, m'invitait à toucher. Je touchais. Mue par je ne sais quelle force invisible je caressais la base du téton qui déjà était érigé d'excitation. Ses mains fraîches se posèrent sur mes propres seins. Que cela me faisait du bien !


Pascale chercha mon regard. Elle souriait, elle passa sa langue sur ses lèvres, je l'imitais uniquement par réflexe, elle crut sans doute alors que je répondais à son avance, et s'approcha doucement. Je n'étais plus maîtresse de mes actes, j'entrouvris la bouche et accueillit sa langue en mon palais. Ce fut du délire, je crus qu'elle allait me bouffer ! Une onde me parcourut, j'avais la chair de poule, tandis que des larmes naissaient au coin de mes yeux. Que je puisse susciter de l'intérêt sexuel chez une créature aussi belle me sidérait ! J'ignorais si cette si agréable agression était le fruit d'une folie passagère dont l'élan retomberait aussi vite qu'il était parti, ou si elle voulait aller plus loin. Pour ma part je priais les foudres de l'enfer que cela continue. Cela pouvait aussi dépendre de moi, mais je ne souhaitais pas non plus me montrer trop godiche comme lors de mon expérience précédente. Le baiser pris fin, un moment, il fallait bien que nous reprenions notre souffle, alors je me précipitais afin d'effectuer la seule chose que je pensais savoir bien faire et de la bouche m'emparais du bout de ses seins. Elle fut réceptive et poussait de petits râlements. J'étais aux anges, me délectant du fruit offert, le mordillant doucement, le lapant. Tout à mon activité buccale, je perçois le corps de Pascale qui s'agite bizarrement. Je m'inquiète un instant, mais pour me tranquilliser aussitôt. Madame la directrice est simplement en train de faire dégringoler sa jupe et sa culotte ! La séance est donc partie pour durer. Ça me rassure et ça m'angoisse, toujours à me demander si je vais être à la hauteur...


Et c'est à ce moment-là que ce maudit téléphone se mit à sonner. Je tempêtais intérieurement contre ce diabolique appareil qui risquait d'abréger nos folies et escomptait que ma partenaire le laisserait sonner dans le vide.


Eh bien, non, il fallut que Pascale se tourne pour répondre :


- Non, tu lui dis que je suis occupée, tu me laisses une heure tranquille ! Merci !


Une heure ! Elle a dit une heure ! Imaginez mon émoi ! Mais vous ne pourriez pas ! Parce que je ne vous ai pas tout dit : figurez-vous que comme nous venons de le lire, Pascale s'était tournée, et comme celle-ci s'était débarrassée de sa petite culotte, j'avais devant mes yeux une magnifique paire de fesses !


Encouragée par l'évolution de la situation, j'approchais ma bouche de ces globes si gentiment offerts à ma gourmandise et m'empressais d'y déposer un chaste bisou dès qu'elle eut raccroché son impertinent combiné !


Mais il devait être dit que cette matinée serait celles de toutes les surprises. Sachez déjà que parfois la pensée va démesurément plus vite que les mots qui sont censés la concrétiser. Il faut donc que je vous parle des fesses de Pascale. Parce que dans mes fantasmes les plus fous ce n'est pas du tout comme cela que j'imaginais les fesses de mes compagnes. Je les voyais, plus grosses, plus dodues, celles-ci étaient plutôt petites, très rondes, très douces et ce malgré l'incroyable incongruité que je venais d'y découvrir ! 


Car, il faut vous dire que Pascale, directrice d'un institut de beauté haut de gamme avait - c'est à peine croyable - du poil aux fesses ! 


Oh ! N'allez pas imaginer que j'y avais rencontré un pelage épais et touffu ! Non, pas du tout ! Ce n'était que quelques poils épars concentrés aux abords de l'anus ! Mais ils étaient bien là !


La chose m'amusa, je me souviens m'être, parmi le malstrom de pensées qui surgirent à ce moment-là, demandé si ce fait était coutumier de la nature féminine. Après tout qu'y connaissais-je ? 


En fait ? Ils étaient rassurants ces poils, cela voulait dire que quelque part Pascale n'appliquait pas à elle-même tous les canons de la beauté en vigueur et entendait conserver une part de naturel ! Et puis et surtout cela voulait sans doute dire qu'elle ne devait pas se montrer à tout le monde. Carole n'était donc pas une nymphomane obsédée, et dans cette optique-là, je devenais favorisée ! Voici un raisonnement qui me comblait d'aise !


- Masse-moi les fesses j'adore ça !


Super, si elle continue à me guider, ça m'évitera de faire des conneries, je fis ce qu'elle me demandait, alors que mon excitation allait grandissante. Elle semblait ravie de ma prestation.


- Ça fait du bien, tu as les mains toutes fraîches !


Elle se cassa alors en avant, probablement pour accentuer la rotondité de son postérieur.


- Tu les aimes, mes fesses ?


La question débile ! Bien sûr que je les aime ses fesses, je les adore même. Je le lui dis.


- Y'a même des poils, l'été je me les épile ! Un jour je me déciderais peut-être à les traiter au laser, je ne suis pas pressée.


Pourquoi se croyait-elle obligé de se justifier ? Moi, ses fesses je les trouve superbes avec ou sans poils, et d'ailleurs les masser ne me suffit plus, je les embrasse, multipliant d'abord les bisous, puis devenant audacieuse je les mouillais de ma langue.


- Ecarte !


Qu'est-ce qu'elle me raconte ! Qu'est-ce qu'elle veut que j'écarte ? Mais bon, je comprends vite, je sépare les deux globes, laissant apparaître son sillon humide sur le chemin duquel se cachait son petit anus brun. Je lèche là-dedans, comme si j'avais fait cela toute ma vie, je n'en peux plus, je voudrais bien qu'elle s'occupe de moi !


Je me souviens que c'est à ce moment-là que j'eus un geste incongru. Les bras de Pascale ballottaient entre ses jambes. Je me dis alors que ces mains inoccupées seraient bien mieux employées à me caresser qu'à pendouiller inutilement, et j'en attrapais une, pour l'emmener sur ma chatte, ou plutôt à son emplacement, me rendant alors compte que la chose aurait gagné en intérêt si seulement j'avais enlevé ma culotte.


On dût se faire la même réflexion au même moment, car tandis que je me relevais pour l'enlever, Pascale se tourna, tout sourire et me viola de nouveau mes lèvres. Un plaisir bien sûr ! Une extase même ! 


Elle me tripote les seins, j'en fais de même, elle m'asticote le bout, elle ne me le fait pas assez fort ! Je fais quoi, je lui dis ou pas ? Je ne voudrais pas non plus passer pour une dingue !


- Plus fort ! 


Ça m'a échappé, j'en avais tellement envie !


- Plus fort ? Reprend-elle d'un air coquin faussement interrogateur !


Elle le fait, et elle le fait très bien, je mouille comme une éponge, je pousse des petits cris.


- T'aime ça qu'on te les serre, hein ?

- C'est la première fois qu'ON me les serre.


Ça non plus je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire !


- Il y a toujours une première fois ! Répond-elle.


Puis, elle m'invite à me coucher sur le canapé en cuir noir, pour prendre nos aises, précise-t-elle. Je m'y allonge, ça m'arrange de me laisser faire, de me laisser s'occuper de moi. Pascale me chevauche alors s'agenouillant de part et d'autre de ma taille, puis elle reprend ses pincettes sur mes tétons. Son buste est alors vertical, position peu pratique pour la caresser, mais je fais ce que je peux, elle s'en aperçoit et se penche alors en avant.


- Masse-moi les épaules !


Décidément c'est une gourmande des massages, je n'ai jamais appris à masser, j'improvise, inventant des mouvements circulaires de mes mains ouvertes. Elle apprécie, elle me le dit ! Je devais avoir des dons cachés ! Je serais seule en cet instant, le moment serait venu de porter ma main à mon sexe et de jouir. Je sais que là, la jouissance serait particulièrement intense. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre ? Les petits cris que je pousse au contact de ses doigts sur mes bouts de seins seront-ils suffisants ?


Mais, bien sûr, ce n'est pas parce que je suis à moitié nunuche que tout le monde doit être comme moi, voici Pascale qui sans me lâcher les seins a changé complètement de position et se retrouve son visage entre mes cuisses en train de me lécher. Oh ! ce contact de sa langue sur mon sexe, si seulement elle pouvait aller un peu plus haut, mais apparemment elle fait durer (et c'est vraiment le cas de le dire) le plaisir, j'halète, je n'en puis plus, et la voici enfin sur mon clito, je n'attendais que ça, je me cambre, ma respiration s'arrête, ça vient, ça vient, ça vient très vite, je gueule !


Pascale se marre, elle me met la main sur la bouche pour étouffer mes cris de jouissance, attend que je me calme, se lève précipitamment, je crois un moment qu'elle est fâchée (pourquoi donc ?) Je me relève, je la vois bloquer la fermeture de la porte et elle revient, souriante.


- Occupe-toi de moi, maintenant !

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Ben, oui, je lui dois bien cela, j'appréhende quand même, elle se couche à ma place, j'ignore si je dois lui serrer les tétons, je les prends, les triture, les manipule, elle n'en demande pas davantage, chacun ses trucs ! Je me place alors entre ses cuisses imitant la position qui était la sienne il y a quelques instants. Tout cela est trempée, je lèche, il y en a partout, je découvre ce petit goût bien particulier et m'en régale, puis comme elle, je lui lape le vagin avant de terminer sur son clito. Il est gros, beaucoup plus que le mien, il est arrogant, mais il m'appelle, je le gobe, le cajolant de ma langue. Elle parle, elle cause beaucoup, Pascale !


- Vas-y ! Vas-y ! C'est bon !


Je n'arrête pas d'y aller, j'ai la trouille de ne pas y arriver, elle m'encourage...


- Continue, c'est bon, c'est bon, ça vient, ça vient !


Et soudain, c'est l'explosion ! Un souffle, un souffle immense, mais pas de cri, elle sait se tenir, pas comme moi ! Son corps se raidit un moment puis retombe comme une chiffe. Nos regards se croisent, on se sourie ! On s'embrasse !


- C'était bon ?

- Super !

- Alors pourquoi tu pleures ?

- Je ne pleure pas !


Epilogue


On a bu un coup, un jus de fruit, on aurait eu besoin d'une douche, l'établissement en possédait, mais elle m'en dissuada, m'indiquant que la chose ne serait point discrète. On s'est rhabillées.


- Faut que je te fasse un aveu, Bénédicte !

- Oui ?

- C'était prémédité !

- Prémédité ?

- Oui, enfin plus ou moins. Tu dois bien t'imaginer que la directrice n'a pas besoin de s'entretenir personnellement avec toutes les clientes. Mais quand je t'ai vue sur l'écran de contrôle, j'ai flashé, j'ai flashé sur ton visage. J'ai donc demandé à te rencontrer. C'est extrêmement rare, ne va pas croire que je couche avec tout le monde. Et puis, je ne savais pas trop comment m'y prendre, j'avais un vague plan, tester si les femmes t'intéressaient, t'emmener au restau, tout ça. Et en fait ça ne s'est pas déroulé du tout comme ça ! Les choses ne se passent jamais comme on se les imagine !

- Tout ça à cause de mes aspérités !

- Et, oui, tes aspérités... tu me les remontres ?


Fin de l'épisode


© Lena Van Eyck - Paris - Septembre 2001


Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le premier prix du concours des histoires lesbos organisé par Revebebe en Septembre/Octobre 2001


 

Première publication sur Vassilia, le 23/09/2001

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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Dimanche 2 septembre 2001 7 02 /09 /Sep /2001 15:31

Célia et le vampire

(version de concours)

par Nicolas Solovionni 

 

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A la " vraie " Célia, ce récit exceptionelement soft…

 

Célia n'a pas encore trente ans. Grande, des formes évidentes, des yeux bleus et des cheveux blonds cendrés, coupés mi- longs. C'est ce qu'il est convenu d'appeler un beau brin de fille, cela ne l'empêche pas de se trouver un peu trop large d'épaules, quelques kilos de trop et un visage pas assez fin…

 

Jamais contentes…

 

- Mais ça pèse des tonnes, ce truc !

 

Pour la troisième fois, Célia, reposa sur le sol ces deux lourdes valises !

 

- Et si ce connard n'en veut pas, je flanque tout dans une poubelle !

 

Célia finissait de liquider l'héritage de sa vieille tante décédée. De la bibliothèque, il n'y avait pas grand-chose à récupérer. Malgré tout, certains bouquins étaient fort anciens et Célia avait d'abord pensé les garder, mais en en découvrant le sujet, elle y renonça, tout cela avait trait à l'ésotérisme, et ce n'était vraiment pas son truc !

 

Ce matin, elle avait donc entassé une bonne trentaine d'ouvrages dans deux valises, et était partie les proposer à un libraire d'occasion. Le type refusa de faire affaire avec une moue de mépris. Elle en chercha un second qui fut aussi mal aimable que le premier. Sa troisième tentative ne fut pas meilleure mais le commerçant eut la gentillesse de lui conseiller de s'adresser carrément à une échoppe d'ésotérisme en allant même jusqu'à lui en indiquer l'adresse.

 

- N'empêche bientôt 3 heures que ça dure ce cirque !

 

Enfin, elle arriva dans la boutique, un personnage de caricature l'accueillit, de longs cheveux blancs, maintenu en queue de cheval par un élastique, un catogan, que ça s'appelle, il paraît.

 

- J'ai tout ça à vendre !

- Ah oui ? Et pourquoi vendez-vous tout cela ?

 

Ne pas lui dire surtout qu'on en a rien à foutre, ne pas le vexer… surtout ne pas le vexer…

 

- Je suis en ménage avec un type, on a des trucs en double !

 

Elle se rendit compte à la mine amusée du type que son explication frisait le ridicule.

 

- En double ! Et ben dites-donc ? Bon voyons tout cela, intéressant…

 

Le type semblait réellement alléché par tout ce bazar, il prenait les livres un à un et les mettait de côté, puis se reprit et recommença tout en notant des indications sur une feuille de papier !

 

- 4000 francs, ça va ?

 

Bien sûr que ça allait ! C'était même inespéré ! Le type alla chercher des billets dans l'arrière-boutique et les tendit à Célia.

 

- Voilà ! Mais ce bouquin-là, je vous le rends, vous ne pouvez pas l'avoir en double !

 

Pourquoi était-il si affirmatif ?

 

- Gardez-le... ce n'est pas grave !

- Non, je ne peux pas !

- Bon c'est pas un problème, je le fouterai à la poubelle !

- N'en faites rien, il vous est destiné !

- Bon, je vais y aller, donnez-moi donc ces billets, et…

- Non, si vous ne me promettez pas de lire ce bouquin, je ne fais pas affaire avec vous !

- D'accord je vous promets de le lire !

- Vous mentez ! Ouvrez-le !

 

Le type s'énervait, Célia commençait à se demander si elle n'allait pas passer à côté des 4000 francs. Elle avait cru l'affaire conclue, il fallait qu'elle se ressaisisse.

 

- Non, je ne mens pas !

 

Machinalement elle ouvrit le livre, l'écriture y était incompréhensible.

 

- Mais en quelle langue est-ce écrit ?

- En français, simplement il s'agit d'un exemplaire unique publié en compte d'auteur, celui-ci a utilisé un code, mais vous le trouverez, ils ne sont jamais difficiles à déchiffrer… ceux qui font cela ne veulent pas que leurs écrits soient directement accessibles mais c'est tout…

 

Célia se résolut à ne pas contrarier le type d'autant qu'il ne lui avait pas encore donné les billets !

 

- Bon d'accord, je vais le garder !

 

Elle empocha enfin le produit de la vente, disparut de la boutique, se rendit compte que son estomac criait famine et acheta un pain aux raisins dans la boulangerie mitoyenne, puis s'engagea vers le métro ! Sur le quai, elle déposa le livre dans une poubelle, puis entreprit de regagner son domicile dans le 11ème arrondissement, après avoir fait quelques courses qu'elle rangea dans une des valises. Arrivée à la maison, elle les déballa sur la table sans trop faire attention.

 

Il restait un objet au fond !

 

… Le livre !

… Non ce n'était pas possible ! Elle était certaine de l'avoir jetée !

 

Cet évènement la perturbait bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. On se persuade parfois que l'on a fait des choses que l'on n'a point faites. Mais quand même, elle se revoyait le jeter, se remémorant y compris sa chute jusqu'au fond de la poubelle où il était allé rejoindre une canette de bière et un emballage de gâteaux secs. Mais, bon, sans doute était-elle victime de cet étrange climat un instant ressenti chez cet occultiste ? Elle n'avait jamais été bien à l'aise face à ces gens-là et avait en fait du mal à assurer la contradiction entre le fait qu'elle affirmait haut et clair ne pas croire à une seule goutte de leurs élucubrations, et celui qui quelque part caché dans les recoins de son subconscient lui faisait peur.

 

Elle s'empara du bouquin, sortit sur le palier, le jeta dans le vide-ordures et rentra ranger ses achats.

 

Bon, qu'est ce qui se passait encore ? Qu'avait fabriqué cet imbécile de gérant de supérette ? Il avait mélangé ses propres courses avec celles d'un autre client. Le chapelet d'ail qu'elle se souvenait avoir choisi n'était plus là et était remplacé par un concombre. Elle ne consommait jamais de concombre, ne le digérant pas !

 

- Mais merde !

 

Elle s'apprêtait à redescendre dans ce magasin et engueuler ce gros nul qui ne pensait qu'à lui mater les nichons quand elle se souvint qu'au moment de régler ses achats, elle y était seule. Comment une telle confusion avait-elle pu alors se produire ? Si elle ne savait plus ce qu'elle faisait, ça devenait grave ! Il faudrait, se dit-elle, qu'elle se dépêche d'aller consulter tant qu'elle avait conscience de son état ! Pour l'instant, elle décida de se faire un petit en-cas, mais après avoir toutefois effectué un petit crochet à l'autre bout de l'appartement afin d'y accomplir un petit et nécessaire besoin naturel.

 

Et quand elle revint dans la cuisine… le livre avait à nouveau réapparu !

 

- Non !

 

Cette fois-ci c'était la panique ! Plus d'ailleurs par crainte de la folie, que pour d'autres raisons.

 

- Calme-toi, Célia ! Calme-toi !

 

Lentement, elle s'approcha du livre. Elle eut alors l'impression qu'il venait de s'ouvrir tout seul ! Non ! Un livre ne s'ouvre pas tout seul ! N'empêche qu'il était bel et bien ouvert ! D'un mouvement involontaire ! Ce ne pouvait être autre chose ! Elle le referma puis alla chercher une feuille de papier et un stylo bille puis écrivit : " il est 12 h 55, je vais jeter ce livre ". Elle l'enferma dans un sac en plastique après y avoir rajouté les informes saloperies qui gisaient dans la poubelle de sa salle de bain. Elle jeta le tout au vide-ordures sur le palier et consigna la chose sur son bout de papier : " A 13 h, je l'ai entendu tomber dans le conduit ". Elle punaisa ensuite la feuille sur le petit panneau qui lui faisait office de pense-bête.

 

Du coup, elle n'avait plus faim. Elle avait peur, peur de voir réapparaître ce satané bouquin. Et puis que faire ? Face à l'adversité, pour ne pas se laisser bouffer, il faut avoir un minimum de défense, un embryon de stratégie. Mais là, elle ne voyait pas ! Ou alors… à moins que… recontacter cet abruti d'occultiste…

 

Clac !

 

- C'était quoi ça encore ?

 

Une fenêtre qui claquait comme sous l'effet d'un courant d'air. Mais aucune fenêtre n'était ouverte. Elle allait regarder dans sa chambre, et réalisa… on voulait l'éloigner de la cuisine… et quand elle reviendrait, le livre aurait une nouvelle fois réapparu.

 

Non ! A ce jeu, elle cesserait d'être passive. Quelqu'un s'amusait à ses dépens. Elle pouvait essayer de prouver qu'elle n'entendait pas se laisser dominer par les événements aussi bizarroïdes fussent-ils !

 

Elle dépunaisa son petit papier de tout à l'heure, le plia en quatre et le garda en main. Elle se rendit alors dans la chambre, constata que tout était normal, et revint le cœur serré sachant que le livre serait là ! Elle ignorait s'il elle avait vaincu sa peur.

 

Effectivement le bouquin trônait de nouveau au milieu de la table en formica de la cuisine.

 

- Connard ! T'as failli m'avoir ! Pauvre type ! C'est toi l'occultiste de mes deux qui s'amuse à ces conneries ! Tiens, regarde connard ! Je sais encore ce que je fais, je ne suis pas folle !

 

Et ce disant, elle déplia son morceau de papier qu'elle n'avait pas lâché et jeta une exclamation de surprise horrifiée ! Il n'y avait rien, absolument rien d'écrit sur ce foutu papelard !

 

- Putain !

 

Elle respira un grand coup, puis à nouveau se rapprocha du livre. Tout à l'heure lorsqu'il s'était ouvert, il l'avait donc fait tout seul. Sans doute recommencerait-il maintenant ? Effectivement il récidiva !

 

- Il veut me parler, ce livre !

 

Elle s'approcha de la page découverte. Le texte était en clair, il était même très clair :

" En déplaçant cet ouvrage de l'endroit où il était resté immobilisé, tu as brisé le sort qui emprisonnait mes pouvoirs magiques. Il faut que tu le lises à présent, il faut que tu le lises tout de suite ! "

 

- Ah oui ? Et si je ne le fais pas ?

 

Les pages se tournèrent alors toutes seules, puis finirent par s'immobiliser, là où il était uniquement indiqué en bas d'une illustration cauchemardesque ces simples mots :

 

" Je ne te laisserais plus jamais en paix ! "

 

Elle savait que ça au moins, ce serait vrai !

 

- Bon, écoute, bouquin de merde, ce n'est pas toi qui commande, je vais te lire, mais pour l'instant j'ai autre chose à faire, et ce soir je suis occupée. Alors je te lirais demain ou après-demain, O.K. ?

 

Pas de réponse ! Bon, le téléphone ! Evidement la librairie ésotérique ne figurait pas dans l'annuaire. Voilà qui était bien dans la mentalité de ces gens-là. Soi-disant dépositaires de pouvoirs magiques terrifiants, ils craignaient cependant de rendre leur téléphone public. Dérisoire ! Minable ! Donc pas de numéro, mais qu'importe ! Elle sortit, acheta une bouteille de white-spirit et décida que si les explications du magicien de service ne la satisfaisaient pas elle le menacerait de foutre le feu à sa boutique de merde. Ou avait-elle noté l'adresse ? Elle était sûre d'avoir glissé le petit carton dans son petit carnet qui ne quittait jamais son sac à main. Sans doute l'avait-elle jeté machinalement ? Elle irait au pif !

 

Retrouver la grande avenue en sortant du métro n'était pas difficile. Par contre la librairie… Elle aurait pourtant juré qu'elle se trouvait de ce côté ! Elle redescendit la rue, la remonta, recommença… Rien ! Alors elle eut l'idée de rechercher la boulangerie chez laquelle elle avait acheté une viennoiserie ce matin. Elle la retrouva facilement. Du moins c'est ce qu'elle se dit sur le moment car l'instant d'après elle en était beaucoup moins sûre… parce que juste à côté, là où il y aurait dû y avoir la vielle librairie ésotérique, se tenait un dépositaire de presse tout ce qu'il y a de plus commun.

 

Elle devait se tromper de boulangerie. Voulant en avoir le cœur net, elle y rentra. C'était bien la même, elle reconnaissait parfaitement les lieux ainsi que la petite boulangère beurette. Elle commanda une tarte aux fraises et lui demanda :

 

- Vous ne connaîtriez pas une librairie qui fait dans le livre ancien ?

- Dans le quartier ?

 

Ah, les répliques idiotes ! Non pas dans le quartier, idiote ! A Hong Kong !

 

- Oui !

- Non !

- Dites-moi ? Est-ce que vous m'avez déjà vu quelque part ?

- Je ne sais pas, je ne suis pas très physionomiste, et puis ça défile tellement… quoi que...

- Quoi que ?

- Quoi que, une aussi belle fille que vous, je m'en serais forcément souvenue…

 

En d'autres circonstances elle eut trouvé la réponse troublante, elle ne la trouvait présentement que décevante.

 

Elle sortit et pénétra ensuite sans grande conviction, juste "pour voir " chez le marchand de journaux. Celui-ci, un grand échalas, apercevant Célia, se tendit alors comme un arc et redressa son menton à ce point qu'on aurait pu croire qu'il s'apprêtait à exécuter un numéro de claquettes.

 

- Bonjour, je cherche un livre sur les vampires !

- Ah ! Répondit le commerçant, l'air ahuri. Euh… je dois avoir un bouquin de décalcomanie là-dessus... vous savez avec Buffy...

- Laissez tomber !

 

Décidément ce livre était plus fort qu'elle ! Elle se débarrassa de son liquide inflammable devenu inutile et rentra chez elle.

 

Elle lut alors l'opuscule, la chose se lisait d'ailleurs assez vite et était fort parcellaire. On y indiquait qu'un certain Roman Enescu avait été frappé de la "malédiction des vampire ". Un chasseur de vampires en était venu à bout très exactement en 1968. Tout cela était assez peu intéressant, la suite était par contre plus originale. On y apprenait que certains vampires prenaient la précaution de s'octroyer les services de simples mortels qui en cas de destruction se chargeraient d'ordonnancer les conditions de leur résurrection.

 

On découvrait ainsi qu'à la mort de Roman, un dévoué serviteur avait ramassé quelques restes du vampire foudroyé et avait enfermé et cousu ses cendres dans la couverture de ce livre. Il fallait ensuite un délai de 33 ans, 3 mois, 3 semaines et 3 jours pour que le livre reprenne conscience. Le vrai réveil spirituel ayant lieu dès que quelqu'un consentirait à le bouger de place…

 

Bon ! Jusque-là, c'était du bizarre de chez bizarre ! Ça ne disait pas comment se débarrasser de ce foutu bouquin ! Le brûler ? Mais est-ce que ça fonctionnerait ? Il faudrait bien pourtant qu'elle s'en sorte… plus que quelques pages à lire… Marre de ces salades… Mais la fin lui réservait une autre sorte de surprise et de taille !

 

Le livre lui demandait carrément d'officier à la résurrection du monstre.

 

Un protocole de dingue ! Digne des plus mauvaises séries Z sur le sujet. Il fallait tracer au sol un double cercle à la craie blanche. Dans l'anneau ainsi formé, il fallait effectuer un découpage en 12 secteurs, y dessiner des symboles bizarres, plus ou moins astrologiques. Super pratique de dessiner sur un carrelage blanc ! Mais ce n'était pas tout ! Il fallait ensuite se mettre au milieu de cette idiotie, débiter une incompréhensible invocation, en versant sur le livre ouvert dans un premier temps quelques gouttes de sang féminin, puis quelques gouttes de sperme d'un homme de moins de 33 ans ! Du sperme ? Où allait-elle dégotter cela ? Elle était seule depuis quelques mois maintenant. Elle n'allait tout de même pas s'envoyer en l'air avec le premier venu pour faire plaisir à l'instigateur de ce qui ne pouvait n'être que des manigances géniales ! Il fallait ensuite effectuer une danse au son de la musique et recourir au service d'un musicien ! C'est tout ? Oui ? Non pas tout à fait... mais le reste concernait des détails d'ordre beaucoup plus pratiques il fallait plusieurs produits heureusement d'usage courant, mais aussi préparer des vêtements pour habiller le vampire ressuscité. Ah oui ? Et je trouve ça où ? Et qu'est-ce qu'il nous fait comme encolure, le phénomène ?

 

Il était finalement spécifié que l'opération devait se faire la première nuit de pleine lune suivant l'ouverture du livre.

 

Ah ! Voilà qui lui laissait donc quelques jours de répit ! Et puis d'abord, c'était quand, la pleine lune ? Un coup d'œil au calendrier des postes… Horreur ! C'était cette nuit ! Et puis merde ! Il attendra la prochaine, il n'est quand même pas à une semaine près, ce zigoto !


Elle se décida d'aller réfléchir dehors ! Prendre le frais lui ferait grand bien. Les godasses. Le sac à main. Les clés. Elle actionna la poignée de la porte… Bloquée !

 

- C'est quoi ce délire ? Tempêta-t-elle en s'acharnant en vain sur cette poignée récalcitrante.

 

Ça n'avait aucun sens, une poignée de porte ne se bloque pas ! Elle était donc enfermée chez elle ! Cocasse comme situation. On fait comment ? On appelle le serrurier ! Mais il fait comment pour entrer le serrurier ? Après tout, autant l'appeler, c'est son métier, il saura dire, il saura faire !

 

Elle décrocha le combiné. Pas de tonalité, elle vérifia la prise, tout semblait normal. Quelle étrange malédiction était-elle en train de lui tomber sur la tête ? Et puis, elle comprit… le livre ! C'était le livre qui la punissait de ses atermoiements ! Elle le regard avec haine :

 

- Mais c'est impossible conard !

 

Les pages se mirent à nouveau à tournoyer pour s'arrêter une nouvelle fois sur une illustration, il s'agissait cette fois d'un vampire menaçant un infortuné voyageur. La légende en était :

 

"Il suffit de le vouloir ! "

 

- Bon d'accord, lui mentit-elle, laisse-moi sortir, je vais aller chercher tout cela !

 

Mais la porte refusait toujours de s'ouvrir, le livre savait donc qu'elle mentait. Elle ne s'en sortirait pas, il lisait dans ses pensées ! Cette fois, ce fut la crise de désespoir. Elle ne voyait tout simplement pas comment se sortir de cette nasse. Elle finit par se calmer, but un grand verre d'eau minérale et comprit que, ne serait-ce que provisoirement, il lui fallait bien composer avec cette sorcellerie. Elle ignorait comment faire. Elle improviserait.

 

Cette fois la porte s'ouvrit. Elle commença par le plus facile, acheter la craie blanche et du papier d'emballage qui lui servirait de support pour le dessin magique. Ensuite les habits, elle se rendit dans une boutique qui fournissait des costumes de scène. " Non, on ne pouvait pas acheter une panoplie de vampire, juste la louer en laissant une caution ". Elle essaya de négocier. Elle voulait l'acheter, mais l'homme ne voulait rien savoir ! L'adresse du grossiste alors ? Il n'y avait pas de grossiste ! Ces trucs-là étaient faits sur commande spécialement pour le magasin. Alors l'adresse de la personne qui confectionnait les costumes ?

 

- Vous le voulez pour quand ? Bafouillât-il tout en lorgnant de fort peu discrète façon vers la poitrine de notre héroïne.

- Pour ce soir !

- C'est ridicule, ça fait trop juste !

- Mais je suis prête à payer, et à payer le prix fort.

 

Elle s'était en effet persuadée qu'elle pourrait dans cette affaire dépenser au-delà de ses moyens. Une fois le vampire ressuscité, ces choses-là devraient s'arranger facilement !

 

- Ce n'est pas une question de prix, c'est une question de temps !

- Et s'ils se mettaient à plusieurs, ce devrait être possible, non ?

- Ecoutez, mademoiselle, vous devenez pénible !

 

Ils s'engueulèrent pour de bon et le loueur de costumes finit par chasser Célia manu-militari de sa boutique. Qu'à cela ne tienne, elle achèterait un flingue et reviendrait braquer ce connard ! C'est en se mettant en quête d'un armurier, qu'elle se fit la réflexion que le vampire n'avait pas demandé un habit particulier, mais simplement de quoi se vêtir. Du moins c'est l'impression qu'elle en avait et si celle-ci n'était pas la bonne, le livre saurait bien le lui manifester. Oui ! Mais acheter quoi ? Et dans quelle taille ?

 

Elle se décida pour un jogging, une paire de chaussettes et pour ce qui était des chaussures elle acheta trois paires de basquets dans trois pointures impaires différentes et des semelles si d'aventure sa pointure était du pair !

 

- Il y en aura bien une qui conviendra !

 

Et voilà, notre vampire ressusciterait en jogger ! Mort de rire ! On pouvait sans doute raisonner de la même façon pour la musique, se dit-elle en observant un joueur d'harmonica qui faisait la manche dans le métro ! Quoique celui-ci, assez mignon aurait pu cumuler les fonctions de musicien résurrectionniste et de donneur de sperme ! Non ! Pour la musique sa chaîne Hi-Fi suffirait amplement ! Restait donc la semence ! Comment faire ? Allez faire un casse dans une banque du sperme lui paraissait assez ridicule ? Elle eut alors l'idée d'aller négocier la chose avec une prostituée. Puisque tout s'achète et tout se vend, pourquoi alors ne pas essayer d'acheter l'un des condoms bien remplis qui gisait dans leur poubelle de salle de bains ?

 

C'est ce qu'elle fit ! Elle prit soin de choisir au feeling une fille qui ne risquait pas de lui répondre de façon agressive. Celle-ci venait de terminer justement son premier client du jour, un jeune homme, précisa-t-elle ! C'était parfait !

 

Elle rentra, elle s'angoissait malgré tout de savoir son interprétation toute personnelle des "courses à faire" aurait la bénédiction du livre vampiresque. Mais il n'y eut pas de réaction.

 

Elle occupa le temps qui lui restait à faire de la place dans son living. Elle devait attendre l'heure exacte du coucher du soleil pour entamer les "vrais préparatifs" ! A ce moment-là elle disposa le papier kraft, traça les symboles à la craie à l'exception du dernier, alluma les bougies dans toute la pièce, fit un essai de musique, son choix s'était porté sur les Carmina Burana de Carl Orff ! Elle disposa ensuite au centre du cercle, le bouquin, le préservatif, une petite aiguille, et les vêtements du vampire ainsi que quelques autres bricoles.

 

Puis elle ouvrit la fenêtre, et attendit que la lune soit visible. Elle s'étonna du silence relatif de sa rue d'ordinaire si bruyante, à peine entendait-on au loin l'aboiement inquiétant d'un chien impatient. La lune était là à présent, brillant de sa majesté mélancolique tandis que les nuages poussés par le vent passaient devant son globe, allant provoquer sur les murs blancs des façades, une improbable farandole d'ombres.

 

C'était parti !

 

Elle dessina le dernier symbole, et pénétra dans le cercle, provoquant instantanément un courant d'air glacial qui ne persista pas. Elle récita le charabia imposé, se piqua le doigt avec l'aiguille, fit tomber le sang sur le livre, puis elle éventra le condom pour en libérer une partie de son contenu. Elle pointa ensuite la télécommande de la chaîne et déclencha la musique (pratique le progrès !). Tout devint alors assez flou ! Elle entama sa danse.

 

Elle ne s'était pas habillée spécialement ! Elle était restée en chemisier. Le protocole précisait qu'il ne fallait rien dévoiler en bas de la ceinture. Drôle d'idée !

 

Cette musique presque uniquement rythmique permettait de faire des gestes très saccadés, des séquences de gestes très brèves. Pendant cinq minutes, elle joua à "je retire ou je ne retire pas" avec son chemisier, s'amusant à dévoiler ses belles petites épaules et ses bras encore bronzés, puis finit par le retirer. Elle s'était mise ce matin un soutien-gorge blanc bordé en son haut d'une fine bande de dentelle presque transparente qui ne cachait pas grand-chose de ses aréoles à condition toutefois d'y être attentif. Elle s'amusa à y passer la main et à faire pointer le petit bourgeon de ses tétons. Quand elle jugea ce manège suffisant, elle se débarrassa du sous-vêtement. Il ne lui restait rien à retirer ! Elle ne savait pas quand il faudrait arrêter, sans doute le livre le savait-il lui ? Alors elle dansa, elle dansa de toutes ses forces, gesticulant des bras, des mains, du visage. Elle fut rapidement en sueur, son dos perlait de gouttes qui en accusaient le relief, mais c'est bien sûr sur les seins que la transpiration se faisait taquine en surlignant les globes parfaits magnifiquement éclairés par la double lueur des cierges se consumant et celle de la lune triomphante. Excitée, elle passa sa main sur ses mamelles en fièvres, les fit glisser l'une contre l'autre, les pressa de ses doigts écartés, les pinça, puis en gagna rapidement le centre, où chaque main s'empara alors du bout du téton en le serrant avec force, lui arrachant un cri de douleur souhaité. Une douleur qui ne lui suffisait pas, non contente de serrer, elle roula l'excroissance de chair entre ses pouces et ses index, relâchant, recommençant pour à chaque fois aller un peu plus loin et un peu plus fort dans ce mouvement, jusqu'à les tordre. Et puis n'y tenant plus elle se risqua à y imprimer le bout des ongles, timidement, puis de moins en moins doucement…

 

CeliaVamp.jpg

 

Elle ne savait plus bien où elle en était, elle appuyait de toutes ces forces, elle hurlait, mais ne s'arrêtait pas… jusqu'à ce qu'un frisson la parcoure. Etait-ce le moment ?

 

Oui !

 

Une explosion ! Un nuage de fumée ! Un éclair ! Et au centre le flou qui devint de moins en moins flou, de plus en plus net. Le vampire apparaît, il est revêtu de son jogging. Il a l'air heureux d'être là ! Il prend Célia par la main. Il la contourne, il dévoile ses dents, il mord dans ses épaules, elle se laisse faire. Le voici en train de siroter son sang. De nouveau tout est flou.

 

Deux chiroptères prennent leur envol par la fenêtre et virevoltent au-dessus d'un cimetière !

 

Ils se rematérialisent dans un sous-bois que bien sûr seule la lune éclaire.

 

Célia et le vampire courent tous les deux en jogging. Le logo de la marque est indiqué sur le vêtement : On peut voir en gros : ALIMAS, puis leurs chaussures sur lesquelles on distingue également la sempiternelle marque...

 

- Stop !

 

Baudouin, le directeur de la publicité d'Alimas-France hurle !

 

- Mais c'est nul !

- Je vous avais dit que cette idée de publicité ciblée pour le canal sexe n'était pas une bonne idée, lui susurre alors son assistante...

- L'idée n'était pas mauvaise ! C'est la réalisation qui est nulle ! Quelle idée dégueulasse le coup du préservatif ! Comment existe-t-il des gens aussi répugnants ?

- Il y a pire vous savez ?

- Non !

- Si ! Il y a des boites d'équipement de sports qui exploitent des gosses au bout du monde, qui les paient une bouchée de pain, qui se font du fric en revendant ça cent fois le prix, et comme si cela ne leur suffisait pas, ils achètent qui ils veulent dans les milieux sportifs pour truquer les compétitions, pourvu qu'on puisse s'extasier devant leurs fringues de merde !

- Vous avez une curieuse conception de la culture d'entreprise, Célia, tout d'un coup ! Sans doute faudrait-il donner votre démission ?

- Ce ne sera pas nécessaire ! dit-elle, sautant alors à la gorge de son patron et resserrant déjà dans son cou deux longues canines acérées...

 

FIN (glups)

 

© Nicolas Solovionni - 8/2001

Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001

 

Cette version de cette histoire a été écrite dans le cadre du concours d'été 2001 du site revebebe. Mots obligatoires : Cimetière, farandole, harmonica, décalcomanie, désespoir, claquettes, manigances, gentillesse, aboiement, siroter. Mots interdits : Tous mots désignant une partie de l'anatomie humaine située en dessous de la ceinture.

 

... Et ce récit a eu l'honneur d'obtenir le 2ème prix du concours en question

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Niko
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Dimanche 2 septembre 2001 7 02 /09 /Sep /2001 13:21

Un trio particulièrement humide

Par Tony

 

Stamp uro

 

Bonjour, Toutes mes félicitations pour ce superbe site qui fait la part belle à l'uro et à la bisexualité ! J'avais écrit il y a quelques temps une histoire pour le site revebebe, elle cadre parfaitement avec l'esprit de votre site aussi je me permets de vous demander si vous ne voudriez pas l'inclure dans la liste des récits. Amicalement, et bonne continuation. Tony

 

L'histoire que je vais vous raconter débute dans un grand magasin où je suis en train de faire quelques courses, je choisis deux pantalons dans le rayon homme et je me dirige vers les cabines d'essayage en même temps qu'un couple. Je remarque tout de suite la femme. Elle a des yeux superbes et un visage très doux. Elle est blonde avec des cheveux longs, de grands yeux bleus qui vous fixent avec une telle intensité que je suis presque gêné. Elle doit avoir dans les 30-35 ans. C'est plutôt difficile à dire. La personne qui l'accompagne - que je suppose être son mari - est un homme d'environ 40 ans plutôt du genre BCBG assez sérieux. Le mari referme le rideau derrière son épouse, moi je m'installe dans la cabine opposée un peu en amont. Le rideau de la cabine de cette femme n'est pas très bien refermé et il ne m'est pas difficile de la voir se déshabiller. C'est trop tentant et je ne peux m'empêcher de regarder. Elle soulève son tee-shirt. Elle ne porte pas de soutien-gorge. Je l'avais deviné auparavant mais je l'imaginais avec une poitrine un peu plus forte. En fait, elle a encore une poitrine d'adolescente mais ses tétons fièrement dressés me font beaucoup d'effet.

 

Le mari se retourne brutalement, devine à mon regard ce que j'essaye de mater. A ma grande surprise, au lieu d'avoir une expression furieuse, son visage s'épanouit et il me lance un sourire. Puis il entrouvre le rideau de l'autre côté et parle à sa femme suffisamment bas pour que je ne l'entende pas. Contrairement à ce que je pensais, son épouse entrouvre un peu plus le rideau et se retourne dans ma direction pour se déshabiller. Je déglutis, j'ai un peu honte de cet acte de voyeurisme mais cette invitation est trop tentante pour que je détourne mon regard. La jeune femme essaye une jolie petite robe bleue puis se dévêtit à nouveau pour enfiler ses vêtements précédents. Voyant qu'ils en ont terminé, je referme le rideau sur moi car je n'oserais pas croiser leur regard de près. Je les entends rire puis soudain un bras - celui de la femme - passe sur le côté du rideau. Je l'entends parler comme si de rien avec son mari de banalités concernant une soirée entre amis. Sa main ne reste pas inactive. Elle mime le fait de branler un homme. Je reste un moment sans bouger puis, osant le tout pour le tout, je baisse mon slip - j'avais déjà retiré le pantalon - et avance ma queue raide depuis déjà un moment vers cette main qui me réclame. Cette main empoigne aussitôt mon sexe et commence à me branler doucement avec une maîtrise et un savoir-faire qui en dit long sur l'expérience de cette femme. C'est si bon que je ne résiste pas bien longtemps à ces mouvements de va-et-vient sur mon sexe. Je jouis dans un râle en essayant de ne pas trop crier de plaisir. Sa main continue de me caresser, ses doigts s'enroulent autour de mon gland et bientôt sa main est remplie de mon foutre.

 

Elle retire son bras, je ne bouge pas, puis je vois le rideau bouger. Elle et son mari passent la tête dans la cabine. Devant moi, elle lèche le creux de sa main puis son mari fait de même et suce les doigts pleins de sperme de son épouse. Ce dernier me tend une carte de visite avec leurs coordonnées et ils lancent en cœur un :

 

" - A ce soir ! ".

 

Ils referment le rideau me laissant le sexe pendant encore gluant de sperme avec leur carte de visite à la main que je m'empresse de lire. Ils se prénomment Christelle et Alex. Au dos de la carte, il est écrit :

 

" - Tu nous plais, rejoins-nous ce soir vers 20 heures à l'adresse indiquée sur la carte "

suivi de la curieuse phrase suivante :

" - Bois beaucoup d'eau avant de venir, s'il te plait "

 

Je passe tout le reste de la journée à ne penser qu'à ça. Aussitôt rentré chez moi, je me dirige vers la salle de bain, je prends un bain, me nettoie partout - surtout les parties intimes puis attend anxieusement l'heure venue. Je connais bien la rue indiquée sur l'adresse et je fais les cents pas dans l'appartement en attendant la soirée. Je bois pratiquement un litre et demi d'eau comme ils me l'ont demandé.

 

Vers 19 heures 30, je prends ma voiture et me rends à l'adresse indiquée, c'est une jolie petite maison avec un petit jardin devant. Je sonne, c'est Christelle qui vient m'ouvrir, elle est vêtue de la jolie robe bleue qu'elle avait essayée dans la cabine. Elle me fait entrer, me serre la main puis prend mon bras pour me diriger vers ce que je devine être le salon. Le store de la fenêtre est baissé et je vois à terre un grand drap qui a été allongé à même le sol. Alex est assis sur le canapé, il vient vers moi et me dit :

" - Détend toi, ici, tu vas pouvoir satisfaire tous tes fantasmes "

 

Je lui dis que sa femme est très belle.

 

" - Viens à côté de moi " dit-il, elle va nous faire un strip-tease.

 

Sur une musique très douce, elle commence à onduler son corps puis retire doucement sa robe dévoilant presque aussitôt une nudité totale. Je peux enfin savourer de près sa petite poitrine. Ses seins sont petits mais magnifiques, sa chatte peu poilue dévoile des lèvres charnues. Je salive et sens la main d'Alex se poser sur mon genou.

 

Christelle me tend les bras et m'invite à la rejoindre au centre du salon. Le simple fait de me lever me donne une terrible envie d'uriner vu la quantité d'eau que je viens d'avaler. Mais je trouve trop indécent d'en parler. Lentement, elle me déshabille sous le regard intéressé de son mari. Je me retrouve bientôt au milieu de la pièce avec une grosse bosse dans le slip qui reste ma seule tenue. La main de Christelle caresse cette bosse puis elle me demande de faire pipi dans mon slip. Je suis un peu surpris par sa demande malgré le fait que je me doutais bien de ses intentions. Il ne m'a pas fallu longtemps pour satisfaire son envie car ma vessie était pleine à craquer et bientôt un filet de pisse marqua le slip en s'agrandissant petit à petit puis glissa tout le long de ma jambe. Christelle se mit à genou devant moi, caressa à nouveau mon slip humide, se place en dessous de moi puis lécha celui-ci, mordillant mon sexe à travers le tissu peu épais. Parfois sa langue récupérait le trop plein qui coulait sur mes jambes. J'urinais par petites saccades pour faire durer le plaisir. Au bout de quelques instants, elle retira mon slip trempé, s'allongea au sol sur le dos et me demanda de me mettre à califourchon sur son ventre.

 

Alex se leva à son tour se déshabilla rapidement puis la queue fièrement dressée se plaça debout au-dessus du visage de son épouse. Christelle me dit :

 

" - Maintenant tu vas sucer Alex tout en continuant à m'uriner sur le corps car j'ai envie de prendre une douche de ta pisse "

 

Je ne me suis pas fait prier. Alex n'avait pas une queue très longue mais par contre, elle était bien grosse. J'ai commencé par m'attarder sur son gland. Il y avait une forte odeur de mâle qui me plaisait dans cette fellation. Tout en m'évertuant à procurer du plaisir à mon partenaire masculin, je n'en oubliais pas pour autant mon partenaire féminin sur laquelle je vidais avec le plus grand plaisir ma vessie. Elle se malaxait la poitrine sous cette douche dorée. De temps en temps, elle se relevait, prenait ma bite en main et dirigeait le jet de pisse vers son visage. Parfois même, elle gobait cette queue et j'urinais à même sa bouche. C'était merveilleux ! Les mains d'Alex ne restaient pas inactives. En effet il me prit par les cheveux et faisait faire à ma tête des mouvements de va-et-vient incessants sur sa queue m'obligeant presque parfois à enfoncer sa tige très loin dans ma gorge.

 

Ma vessie était maintenant complètement vidée et Christelle se chargea de rendre à ma queue un peu de vigueur. Je sentis sa langue tourner autour de mon gland. Il ne lui fallut pas longtemps pour avoir la bouche pleine car ma queue finit par grossir rapidement sous la langue agile de cette belle salope. De mon côté, je me régalais car je voyais Alex gémir et je savais que je lui ferais plaisir si je le laissais jouir dans ma bouche. Et puis j'en avais trop envie. Cette odeur de mâle me rendait fou. Puis sans me prévenir, il s'est mis à hurler en me serrant contre lui. J'ai reçu les premières giclées directement au fond de ma gorge et j'ai ensuite sortit son sexe tout en laissant ma bouche grande ouverte pour en recevoir partout sur mon visage. Cela n'en finissait pas, son éjaculation était très abondante et je me suis rapidement retrouvé le visage complètement maculé de sperme. J'ai quand même continué à le sucer car je sais combien c'est agréable de se faire sucer juste après la jouissance.

 

Christelle me disait :

 

" - T'en as partout, hein ! T'aimes ça toi aussi. Donne-moi le tien aussi. Vient sur moi ! J'en veux aussi plein la bouche, plein mon visage "

J'ai donc commençais à me branler devant son minois. Au bout de quelques instants, j'éjaculais à mon tour avec plusieurs saccades moins abondantes qu'Alex mais tout aussi crémeuse sur le visage de Christelle comblée. Le mélange d'urine et de sperme sur son visage était fascinant. Elle se pourléchait et me demanda de l'embrasser. Cette invitation était trop belle pour que je la refuse. Nos langues se sont donc mêlées dans un baiser baveux ou se mélangea urine et sperme. Cela dura longuement puis Alex voulut aussi m'embrasser... Je n'ai pas refusé. Je crois, de toute manière, que je n'aurais pas été capable de refuser quoique ce soit ce soir-là !

 

Bar631.jpg

Nous sommes restés ainsi allongés à nous caresser et nous lécher pendant une bonne quinzaine de minute le temps de bien récupérer des forces et nous permettre d'honorer comme il se doit la chatte de madame. C'est son mari qui commença, il n'eut pas beaucoup de difficultés à pénétrer son épouse, elle était trempée et son sexe entra très facilement. il la besogna pendant que moi je caressais chaque partie de son corps en insistant sur cette poitrine qui m'avait tant excitée dans le grand magasin. Christelle était aux anges, le gros sexe d'Alex avait tout pour la combler et sa résistance me surpris ! Il semblait ne jamais être gagné par l'envie de jouir. Elle - par contre - avait orgasme sur orgasme et je peux vous garantir que ce n'était pas de la simulation. Lorsqu'elle était arrivée au summum de son plaisir, elle demanda à son mari de lui remplir la chatte de foutre. Il activa donc sa pénétration et se lâcha dans un râle qui faisait plaisir à voir. Lorsqu'il se retira, un filet de sperme mélangé à de la sécrétion féminine dégoulinait de la chatte trempée de Christelle. Celle-ci m'invita à déguster ce nectar. J'écartais donc les jambes de Christelle et commença par nettoyer les abords de ses lèvres par de petits coups de langues. Ensuite, écartant au maximum celles-ci, j'enfournais profondément ma langue dans cette chatte et me régala de ce délicieux cocktail. C'était délicieux et je sentais Christelle expulser à chaque jouissance du liquide que je m'empressais d'avaler.

 

Moi aussi j'avais envie de pénétrer cette chatte devenue maintenant bien odorante et je pointais donc, à mon tour, mon sexe à l'entrée de son vagin. Elle l'accepta sans problème, c'était très chaud à l'intérieur et je savais que je ne résisterais pas aussi longtemps qu'Alex à cette douce intimité qui m'englobait la queue. En moins de trois minutes, je fus pris d'une terrible envie de jouir et ce fut dans la bouche d'Alex que je fus cette fois-ci invité à me vider. Au lieu de recevoir une partie de mon éjaculation sur le visage, il préféra garder tout en bouche sans avaler. Je compris quelques instants plus tard pourquoi... Penché sur le visage de sa femme, il laissa couler doucement le sperme de sa bouche sur les lèvres de son épouse et ils finirent le spectacle par un baiser tout aussi gourmand que celui que j'avais eu l'occasion d'avoir tout à l'heure.

 

L'histoire que je viens de vous raconter, je ne l'ai malheureusement pas vécu. C'est juste un des nombreux fantasmes que j'aimerais vivre….

 

Tony. Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001 tony.carin@caramail.com

 

 

 

 

Par Tony - Publié dans : Années 1990
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Dimanche 2 septembre 2001 7 02 /09 /Sep /2001 11:43

Les séances de Joy

4 - Professeur très particulière

par Eddy 

 

Domina

 Après ce troisième rendez-vous, je fus quelque temps sans nouvelles de Carole jusqu'au jour où elle me passa un petit coup de fil. Elle avait en fait envie de papoter. Elle tombait bien, quand je suis décidée, je peux être une véritable pie. Incidemment, elle me demanda si je n'avais pas un jour de congé à prendre.


Hé ! Ce coup-là, elle va me le faire à chaque fois ou quoi ? Mais cela dit, pas un instant, je n'ai cherché à ruser, je le lui indique donc…


…et le jour en question…


- Allô Joy ! C'est Carole ! Tu veux qu'on s'amuse un peu cet après-midi ?

- Bien sûr !

- Bien sûr… qui ça ?

- Bien sûr ma maîtresse adorée !

- Humm ! J'aime quand tu me parles comme ça !

- Mais j'aime te parler comme ça !

- Tu vas venir chez moi et tu apporteras un bouquin de poésie !

- Un bouquin de poésie ?

- Oui ! N'importe lequel, et grouille-toi, je te veux chez moi dans une heure !


Et elle raccrocha.


Complètement imprévisible, la Carole, je ne discutais même pas ! J'étais trop impatiente et trop contente d'avoir ce coup de fil. Toute la matinée, je trop impatiente, et trop contente d'avoir ce coup de fil. Toute la matinée, je l'avais attendu, je m'étais déjà habillée pour l'occasion d'une petite robe noire que je venais d'acheter, un truc tout simple, assez court et assez décolleté, le genre de fringue que les hommes remarquent. Je m'étais mis aussi une jolie petite culotte en dentelle noire, avant de me souvenir qu'elle m'avait ordonné de ne jamais en porter. Pas bien grave, m'étais-je dis, je la retirerais tout à l'heure ! Je m'étais dit que nous retournerions peut-être au restaurant, là où servait Suzy, la petite asiatique, et puis les heures passèrent… Toujours rien ! Elle jouait avec mes nerfs.


Un bouquin de poésie ! Oui, mais lequel ? C'est que j'en ai des livres de poètes ! Des Français ! Des canadiens ! Des anglo-saxons et même des arabes ! Et pourquoi lui apporter un bouquin ? Elle n'en a pas, elle ? Sur le rebord d'une planche traînait les " Fleurs du mal " ! Allons-y pour les " Fleurs du mal " ! Voici de toute façon un bon choix ! Pourquoi était-il donc sorti de sa rangée ? Ah ! Oui ! Un de mes complices internautes s'était amusé à m'envoyer un message vocal en récitant " les métamorphoses du vampire ". J'avais bien rigolé en le recevant, c'était déclamé avec un mélange d'emphase et d'accent parisien au résultat assez cocasse. Allez, un coup de peigne, un petit coup de maquillage, un soupçon de parfum et très consciemment et sans le moindre état d'âme je partis me faire faire des tas de petites misères par ma belle et troublante maîtresse !


- Dans quel état vais-je encore revenir ?


Je sonne. Un peu fébrile, néanmoins, Carole est si imprévisible, elle peut très bien m'accueillir en me roulant un patin, comme en me foutant une paire de claques histoire de me signifier que la séance a d'ores et déjà commencé. En fait ce ne sera ni l'un ni l'autre, ce sera le petit bisou très " copine ". Moi, j'aime bien les maîtresses qui me font des bisous ! Elle s'est vêtue d'une nuisette violette très vaporeuse en dessous de laquelle on perçoit nettement une guêpière en cuir. Les tétons de ses seins nus, eux, frôlent le tissu diaphane et sont érigés tel de gros bourgeons. Sa chatte rasée n'est protégée par aucune culotte.


- Bonjour ma chérie ! Rentre, j'ai follement envie de jouir cette après-midi !


Et moi donc ? Je rentre dans le studio… Et là… le choc !


- Oh !

- Quelque chose ne va pas ?


Si ça va très bien, mais c'est tellement inattendu ! Un type est attaché au mur. Il est tout nu, il est noir, il est magnifique, ni trop musclé, ni pas assez, une peau splendide, un sexe qui sans être monstrueux est néanmoins de bonne taille. Il est bâillonné et son corps porte des marques de flagellation. Et toujours est-il que la situation commence à m'exciter, très, mais alors très sérieusement…


- Il est mignon ? hein ? Me précise Carole. Il est venu me voir ce matin pour une domination. C'est un prince africain, paraît-il, il est en voyage au Québec pour quelques jours. Il m'a invité à aller lui rendre visite dans son pays cet été, je crois bien que je vais accepter. Son truc, c'est d'être attaché, et il voulait l'être le plus longtemps possible.


Puis elle réagit en regardant sa montre.


- Il va bientôt falloir que je le détache ! Faudrait-pas non plus qu'il profite trop des bonnes choses. Mais pour l'instant je vais lui remettre ses pinces.


Carole saisit alors deux pinces crocodiles et les accrocha après ses mamelons.


- Regarde comme il aime ça ! Rien que ça, ça le fait bander, ce salaud !


Je voyais bien qu'il bandait, je n'étais pas aveugle ! Mon dieu ! Ce sexe qui se dressait lentement… Et moi qui étais là comme une conne à ne rien pouvoir faire, sinon mouiller inexorablement l'endroit où aurait dû être ma culotte si j'en avais mis une… mais… oups… je réalise à ce moment que justement, j'avais complètement oublié de la retirer ! Ça allait être ma fête !


Carole rajouta une pince à chaque testicule provoquant un râle chez l'homme perceptible malgré le bâillon.


- Tu sais ce que je lui ai fait ce matin ? J'avais un autre visiteur. Je les ai obligés à se sucer la bite mutuellement. Tu aurais vu comme il aime, ça, sucer… une vraie petite pute !


La simple évocation de ces moments eut pour effet de rendre à la verge du soumis sa raideur maximale ! L'engin était magnifique, une colonne de chair couleur chocolat à croquer, surmonté d'un gland luisant où perlait déjà une goutte de pré-jouissance. De jolies couilles, à la fois plissées et bien remplies ! Humm !


- Et attend, ce n'est pas tout, il va te dire lui-même comment ça s'est terminé cette affaire, ce matin !


Elle lui retira alors son bâillon.


- Allez, explique à ma copine ce que tu as fait après !

- Je me suis fait enculer, maîtresse !


Aussi sec, elle lui remet le bâillon, elle voulait juste l'entendre dire ça, puis Carole se baisse, prend l'engin dans sa main, imprime quelques mouvements de masturbation, avant de se le fourrer dans la bouche. Elle me regarde avec un coup d'œil complice. J'en ai marre, bon dieu, d'être passive. Je m'approche à mon tour de la verge de ce bel homme, mais Carole m'interpelle :


- Toi ! Pas touche ! Ce sera ton dessert si tu es sage ! Pour l'instant tu restes tranquille !


Drôlement frustrant cette affaire ! Mais où veut-elle en venir ? Elle va me rendre folle ! Et Carole qui continue à sucer l'autre ! Je pensais qu'elle se limiterait à un ersatz de fellation, juste comme ça pour me montrer, pour m'exciter. Non pas du tout ! Elle lui fait désormais un véritable pompier en règle. Et cela avec une ardeur qui fait plaisir à voir. Ses mouvements de bouches sont ponctués de clap-clap sonores. Elle veut donc le faire jouir ! La salope ! Elle m'avait pourtant dit que je pourrais y avoir droit tout à l'heure ! Quoique rien ne soit compromis… Le soumis râle soudain sous le bâillon, Carole retire vivement les pinces attachées aux testicules, puis les autres. D'un mouvement de bouche, elle essuie les dernières gouttes de sperme, se relève, s'approche de ma propre bouche et me roule une pelle, alors qu'elle n'a pas encore déglutit la semence du mâle. Je suis dans un état second. Elle peut à ce moment me demander n'importe quoi ! Elle le sait, et je sais aussi maintenant au bout de trois séances qu'elle n'en abusera pas, mais…


- A poil !


Ah ! Enfin ! C'est un choix que je peux réaliser assez vite… mais elle va se rendre compte maintenant que j'ai une culotte… Aïe ! Je fais quoi ? Je prends les devants, je lui dis, je me cache, je fais l'idiote ? Si seulement elle pouvait regarder ailleurs ! Qu'est-ce qu'elle a à me fixer pendant que je me déshabille ? Voilà que je me mets à avoir la tremblote !


- C'est quoi, ce truc ?

- Je suis désolée, maîtresse !

- Tu es désespérante ! File-moi ce chiffon !


Je lui tends.


- Tu m'as l'air dans un drôle d'état ! Me dit Carole, remarquant l'état de mon entrecuisse. Ne bouge pas je reviens !


Elle réapparaît quelques minutes après avec une paire de ciseau à la main. Cette cinglée va me bousiller ma culotte, elle n'est pas bien, ça coûte cher une culotte ! Mais d'un autre côté la punition n'est pas si sévère, elle aurait pu me jeter purement et simplement.


- Allez, destroye-la !


Je fous un coup de ciseau dans ma pauvre culotte, ça me servira de leçon, la prochaine fois je ferais attention, et je croyais en avoir fini avec cet incident, c'était bien mal connaître ma maîtresse !


- Va jeter les morceaux !


J'y vais.


- Tu fais quoi ?

- Ben, je cherche la poubelle…

- Je ne veux pas de ces saloperies chez moi, tu vas me jeter ça dehors !


Ah ! bon et je fais comment, je ne vais tout de même pas jeter les débris par la fenêtre, alors je ramasse ma robe pour la remettre…


- Je ne t'ai pas dit de te rhabiller !

- Je ne vais quand même pas aller jeter ça dehors à poil ?

- Si !


Elle exagère, je ne peux pas faire ça ! Je m'apprête à lui dire que le jeu est fini, que je reprends mes billes ! Et puis, je ne sais pas, je me fais le film dans ma tête, trois étages à descendre, jeter ce truc sur le trottoir sans se montrer, remonter, il doit y en avoir pour environ deux minutes. Ce serai bien le diable si je rencontrais quelqu'un ! Et puis si je rencontre quelqu'un, qu'est-ce que j'en ai à foutre, ce sera quelqu'un que je ne reverrais jamais. Lui prouver que je peux le faire…


- Bon j'y vais !


Je dégringole les marches comme une dingue, je traverse le hall comme une fusée, j'entrouvre la porte de l'immeuble, je jette la culotte au dehors, je remonte aussi sec, je suis en nage, je suis à l'affût du moindre bruit, pour l'instant tout va bien. La porte ! Horreur ! Elle l'a refermée ! Non mais c'est quoi, ce cirque ? Faudrait pas que ça devienne une habitude ces petites conneries sur le palier (voir le numéro 2). Je tambourine ! Pas de réponse ! Non, mais elle ne va pas me laisser toute seule à poil dans l'escalier. Je frappe encore, je frappe plus fort ! Et puis je me dis que c'est idiot, elle joue, elle sait très bien que je suis là ! Et puis si je me mets à tambouriner, je vais ameuter le voisinage, ce n'est pas ce qu'il y a de plus intelligent à faire. J'attends, mon cœur bat la chamade ! Ça fait cinq minutes que je suis là nue comme une grenouille. Et je vous assure que c'est long 5 minutes dans des conditions pareilles. Ne pas craquer, surtout ne pas craquer ! l'attente est interminable !


Enfin la porte s'ouvre !


J'ai dû la bousculer pour entrer encore plus vite. Elle a l'intelligence de ne pas s'en offusquer.


- Pardon maîtresse !


Je me retiens, j'ai peur que mes nerfs tombent. Elle change tout de suite de sujet :


- Bon, alors qu'est-ce que tu m'as apporté comme bouquin ?

- Les " Fleurs du mal "

- Tu ne t'es pas trop cassée, je vois !

- J'ai pris le premier qui venait !

- Tout à l'heure, toi aussi tu vas prendre le premier coup qui va venir… Dans ce bouquin, est ce qu'il y a des poèmes que tu aimerais apprendre par cœur ?

- Oh ! Mais j'en connais déjà plusieurs, maîtresse !


Clac !


Et une gifle ! Une ! Il y avait longtemps ! Je me disais aussi !


- Dis donc, petite nullité, je ne t'ai pas demandé de répondre à côté de la question !

- Oh ! Pardon maîtresse ! Mais je n'ai pas dû bien comprendre !

- Je veux que tu en apprennes un par cœur, là tout de suite, un que tu ne connais pas encore. Allez, je te laisse choisir !


Mais c'est quoi de cirque ? Je n'y comprends rien. Il est où le fantasme derrière cet ordre absurde ?


- Il faut que je choisisse un poème et que je l'apprenne par cœur, c'est cela ?

- C'est exactement cela !

- Bon, d'accord !

- Et tu as choisi quoi ?

- Pourquoi pas les " Métamorphoses du Vampire " ?

- Hum, fait voir que je le lise d'abord !


Elle le lut assez vite.


- C'est bizarre ton truc, mais ça me plait bien, tu as fait un bon choix. Maintenant tu vas te foutre au coin et tu as dix minutes pour le savoir par cœur, et sinon ça va barder !


C'était donc cela !


- Et interdiction de te retourner ! Me précise mon imprévisible maîtresse. Allez apprendre un poème en dix minutes, vous ? Je ne dis pas que c'est impossible, faut voir ce que certains acteurs de théâtre arrivent à s'ingurgiter, mais bon, faut quand même un certain entraînement…


- Retourne-toi !


Déjà dix minutes ? C'est passé trop vite ! Evidemment je ne suis pas prête ! Mais ça, ça fait partie du jeu. Je le sais très bien… mais…


- Oh !


Je ne peux m'empêcher de rigoler. Carole s'est changée pendant que j'essayais de mémoriser cette foutue poésie. Un tailleur très chic, un chemisier blanc boutonné jusqu'au col, d'épaisses lunettes en écailles, les cheveux relevés en un chignon par ailleurs assez approximatif. Elle tient une règle à la main, une règle très basique, très scolaire, en bois, carré, d'environ 50 cm de long.


- Récite !

- Je ne suis pas prête !

- Récite !

- " La femme cependant de sa bouche de fraise - En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise - Et pétrissant ses seins tout imprégnés…

- Stop ! Tu mélange tout !

- Oui, je recommence !

- Donne-moi tes doigts… non pas comme ça… Tu réunis tous les bouts de tes doigts… voilà !


Et shlack ! Un coup de règle carrée !


- L'autre main !

- Whaah ! Ça fait vachement mal ce truc-là !

- Ah ! Tu trouves ? Mais c'est peut-être un peu normal, c'est à la domination que nous sommes en train de jouer, pas au scrabble !


Je tendis la main, ce truc ne me disait rien qui vaille, mais puisque ça faisait partie du jeu…


- Allez ! Deuxième tentative !

- Je ne suis pas prête, Carole !

- Je ne suis pas prête, qui ça ?

- Je ne suis pas prête, Maîtresse !

- Récite !

- " La femme cependant de sa bouche de fraise - En se tordant ainsi qu'un serpent qui la baise…


J'avais pris cette fois le parti de carrément la provoquer, c'était plus fort que moi !


- Rhabille-toi et fous le camp !

- Non ! Maîtresse ! Vous voyez, je ne suis pas sage, j'ai vraiment besoin d'être dressée !


Clac !


La gifle dut magistrale ! Une larme perla au coin de mes yeux !


- La prochaine fois tu y réfléchiras à deux fois avant de te foutre de ma gueule. Maintenant, redonne-moi tes doigts, je vais te donner dix coups sur chaque main

- Non !

- On dit : " Oui, maîtresse " !


Je lui tendis mes mains. Carole frappait avec un sourire sadique, après les dix coups j'avais les doigts complètement engourdis. Elle me tendit alors la règle. Je la pris, interloquée sans savoir ce que je devais faire de cet objet. Devrais-je à mon tour lui taper sur les doigts ?


- Tu la pose par terre, et tu vas t'agenouiller dessus, et tu vas continuer à apprendre ton poème.


Ah Bon ? C'est tout ? Oui c'est tout ! Mais je conseille à ceux qui ne connaissent pas cette petite plaisanterie d'essayer ! Le faire sans poser les mains au sol est d'ailleurs pratiquement impossible ! Carrément l'enfer ! C'est inconfortable comme ce n'est pas permis, cette saloperie de règle marque les chairs du poids de notre corps. J'ignore combien de temps elle me fit rester dans cette position, toujours est-il que d'une part cette poésie me semblait apprise et qu'autre part j'en avais ma claque !


- Récite !


Un jeu est un jeu. Je me doutais bien que même si je faisais une erreur, elle trouverait quand même à redire. Je récitais…


- Tu as fait trois fautes !


C'était peut-être vrai ! C'était peut-être faux ! Comment savoir ? Carole m'ordonna alors de coucher mon buste sur la table, puis d'écarter un peu les jambes de telle façon que mes fesses soient bien dégagées. Le premier coup de règle carré me surprit, le contact avec la peau n'a rien à voir avec celui d'un martinet ou d'un autre instrument de flagellation. Non ça n'a rien à voir, il s'agit d'un coup sourd, moins sec, moins cinglant, mais peut-être plus frappant. Le coup en lui-même porté avec une force moyenne n'est pas bien terrible, c'est sa répétition et ses accumulations qui sont les vraies sources de la douleur. D'ailleurs au bout d'une cinquantaine de tapes, Carole eut l'extrême fantaisie d'apporter un miroir. Je ne me souviens pas avoir eu un jour les fesses aussi rouges !

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- Récite !


Une nouvelle fois, je récitais ce poème, essayant de m'imaginer quelle sorte de punition m'infligerait encore l'esprit pervers de ma diabolique maîtresse !


- Tu vois quand tu veux ! Je n'en peux plus, moi ! Déshabille-moi ! Déshabille ta maîtresse !


Je ne me le fis pas dire deux fois, je lui retirais alors sa veste de tailleur, puis sa jupe, le chemisier…


- Maintenant ; à chaque pièce de vêtement que tu vas m'enlever, je veux que tu m'embrasses !


Oh ! la la ! Que ce n'est pas du tout un problème ! Je l'embrassais sur le ventre, sur le cou, dans le dos, sur les bras. Dégrafant les bas du porte-jarretelles, lui embrassant les cuisses, les mollets, puis le pied, allant même jusqu'à me permettre de lui sucer un peu l'orteil. J'enlevais ensuite le soutien-gorge et lui embrassait les seins.


- Et Joy de sa bouche de fraise…

- Si tu me vampirise, gare à toi ! Répondit-elle amusée.


Je me prenais d'une telle frénésie en suçant ses tétons que j'en oubliais le reste.


- Finis de me déshabiller, Joy !


Oh ! Que oui je vais finir, je retire le porte jarretelles, puis la culotte puisqu'elle en a mis une, j'embrasse bien sûr ses jolies fesses bien galbées. Je pense d'abord ne pas trop m'attarder par ici, mais je me ravise. Ce petit trou brun et plissé me tente de trop et je ne résiste pas au plaisir d'y fourrer ma langue. Il s'ouvre légèrement à ce contact humide. Le goût est particulier, en fait ça sent la merde, mais je suis dans un tel état que ça ne le dérange pas.


- Vas-y met un doigt dans mon cul !


En fait je suis contente qu'elle me le demande, le doigt s'enfonce, je le fais aller et venir, puis il faut bien le ressortir, pas trop propre.


- Il est comment ce doigt ?

- Il est un peu sale, maîtresse. Dois-je le lécher pour le nettoyer !

- Bien sûr ! Lèche la bonne merde de ta maîtresse !


Je le lèche comme si j'avais fait ça toute ma vie, En fait, ce n'était pas la première fois que je me livrais à ce genre de choses et j'avais pu constater que le goût n'a vraiment rien d'abominable, et puis c'est tellement pervers !


Putain ! Je n'en peux plus ! Mais qui va s'occuper un peu de moi ? Juste un peu ? Carole a pivoté, offrant son sexe à ma bouche. Elle s'assoit carrément sur la table, je trempe ma langue dans son humidité, ça coule de partout, j'adore ce goût très légèrement sucré du plaisir féminin qui se répand. Je joue un peu à lui sucer la chatte m'enivrant de son odeur. Déjà sa respiration se saccade, je lui porte alors l'estocade, mettant en contact le piercing de ma langue avec son clitoris. Elle explose, bruyamment comme d'habitude ! Ah ! Ce sourire lorsqu'elle reprend ses esprits ! Rien que ce sourire valait la peine de venir ici !


Alors Carole me prit par la main, et me conduisit vers le beau mâle toujours attaché. Et tandis que ma maîtresse le délivrait, j'enfournais enfin son merveilleux sexe dans ma bouche, me régalant de la texture de cette peau si douce, de cette raideur pleine de promesse. Et puis soudain je n'y tins plus. Après tout, elle me devait bien cela la Carole. Fermement je lui demandais :


- Je veux qu'il me prenne !

- On va s'occuper de toi tous les deux ! Répondit alors Carole. Et toujours le même sourire. Mon dieu, elle va me faire fondre celle-ci !


Elle me fit installer sur la table, sur le dos, me fit relever les jambes, tout en les écartant un peu, et tandis que ma maîtresse approchait sa bouche de ma chatte, le sexe de l'homme noir prenait délicatement le chemin de mon intimité la plus étroite…


FIN DE L'EPISODE


Eddy Stokien - Le Cap d'Agde - 8/2001 Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001

Par Eddy - Publié dans : Eddy
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Dimanche 2 septembre 2001 7 02 /09 /Sep /2001 11:41

Les séances de Joy

3 - La femme au Puma) par Eddy

 

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Je n'avais pas d'autre rendez-vous avec Carole. Elle m'avait demandé mon numéro de portable, dit qu'elle m'appellerait, et m'avait précisé que de mon côté, je n'essaie pas de la contacter.

 

Ces deux séances avaient été pour moi des moments merveilleux où le plaisir, la peur et la volupté s'étaient mélangés dans une délicieuse symphonie charnelle. Rien que d'y repenser, hummmm !

 

Cela-dit, je n'étais pas spécialement pressée de la revoir. Carole m'avait fabriqué des souvenirs, c'était déjà énorme ! Et je pensais aussi que s'installer dans un rituel de séances à répétitions ne pourrait qu'engendrer une certaine monotonie. Du moins j'étais dans cet état d'esprit les premiers jours qui suivirent notre deuxième délire commun.

 

Une semaine passa, et c'est un matin en me rendant au travail, que je croisais sur mon chemin une femme qui ressemblait - d'assez loin d'ailleurs - à Carole ! Sans doute connaissez-vous ce phénomène qui est un des mystères de la mémoire ? Vous croisez un visage et c'est un autre qui apparaît dans votre cerveau et souvent avec un degré de précision surprenant. J'avais à présent Carole dans mon esprit, et je désirais son contact, je désirais sa chair, je désirais son sourire diabolique et sa voix de magicienne ! Comme ça tout d'un coup, je frissonnais, mon corps se révoltait. A l'abri des gens je me serais volontiers masturbé en invoquant son corps. Je me contentais de laisser mon sexe réclamer ce que je ne pouvais lui offrir de suite...

 

Sa présence continua à me hanter toute la journée. Si seulement elle pouvait m'appeler ! A chaque coup de fil je sautais "- Si c'était elle ?" Avant de me raisonner, je ne lui avais pas donné le numéro du magasin, et mon portable, lui, restait muet, désespérément muet.

 

Vers midi, n'y tenant plus, je me rendis aux toilettes et me masturbais comme une malade, les doigts d'une main astiquant mon clitoris tandis que l'autre pinçait mes tétons avec une inaccoutumée violence. Je jouis en m'efforçant de ne pas crier, en m'évertuant de ne pas hurler le prénom de Carole. Cette diablesse m'avait-elle donc envoûté ? Je sortais de là-dedans à moitié pantelante. Heureusement, personne ne me voyait !

 

Et puis le portable sonna ! "- Mon dieu !" Je me précipitais, le cœur palpitant, la gorge sèche !

 

- Allô ! Carole ?

 

Et bien non, ce n'est pas Carole, mais une vieille copine qui me demande si elle ne me dérange pas. J'enrage, je fulmine ! Si ! Elle me dérange, mais je ne suis pas devenue si associable au point de le lui dire, et me voici en train de l'écouter me raconter des trucs et des machins dont je me contrefous à un point qu'elle ne peut même pas imaginer. Et puis j'entends un son dans mon portable ! C'est quoi ce truc ? Un coup d'œil sur l'écran, un appel en attente !

 

- Excuse-moi quelqu'un d'autre m'appelle ! Rappelle-moi tout à l'heure si tu veux !

 

(Ouf)

 

- Allô ! Carole ?

- Joy ? Mais comment as-tu deviné que c'était moi ?

- Un sixième sens !

 

(Tu parles !)

 

- Ce serait bien si tu aurais un jour de congé, on pourrait en faire des choses ?

 

(Mon dieu !)

 

- Demain je suis en congé !

- Ok, je t'emmène au restaurant !

 

(Au restaurant, pourquoi faire ? Ce n'est pas de cela dont j'ai envie, mais bon, ce ne sera pas une corvée...)

 

- Avec plaisir !

- On m'a donné l'adresse d'un bon restaurant vietnamien, t'as quelque chose contre ?

- Non, ça me convient parfaitement !

 

Elle est très belle ! Elle s'est mise une robe noire assez simple, mais aussi assez décolletée et plutôt courte et moulante... Elle arbore un sourire magnifique !

 

On s'installe, une serveuse asiatique vient nous présenter la carte. Elle est mignonne cette serveuse, un visage tout en douceur, et une voix mélodieuse avec un accent très prononcé. Elle me regarde bizarrement. Je ne comprends pas pourquoi ! Qu'est-ce que j'ai de bizarre ? Je me suis habillée d'un petit chemisier parme et d'une petite jupe très classique (mais pas trop longue non plus), mon porte-jarretelles est pour le moment invisible, tout comme mon absence de culotte. Alors quoi ? La coiffure, le maquillage ?

 

- J'ai quelque chose de spécial ou quoi ? demandais-je à Carole une fois la serveuse repartie.

- A mon avis, tu lui as tapé dans l'œil !

- C'est la meilleure, ça !

- Laisse-toi faire, ça peut être marrant !

- Mais je n'ai pas envie, j'ai envie d'être avec toi, rien qu'avec toi !

- J'ai bien compris mais rien n'empêche de s'amuser...

 

On choisit, la serveuse revient, cette fois ci j'ai droit à un large sourire dont je me demande s'il est ou non une invitation à quelque chose. Je décide de ne pas rendre ce sourire et arbore un masque ronchon comme le sais parfois le faire...

 

- Joy, nous sommes au restaurant ensemble, et je vais t'expliquer pourquoi je le souhaitais. Tant que nous sommes là, je ne suis pas ta maîtresse, nous sommes simplement deux femmes qui sont heureuses d'être ensemble, tu comprends ?

 

- Oui, il n'y a aucun problème !

- Je vais cependant te donner un seul ordre, un seul !

- Oui... maîtresse !

- Je veux que la prochaine fois qu'elle se pointe, tu répondes à ses avances.

 

Mais elle est folle ! C'est quoi le but du jeu ? Mais bon admettons !

 

- Elle ne va peut-être plus m'en faire avec la tronche que je viens de lui tirer ?

- Bien vu ! Alors quoiqu'elle fasse quand elle va revenir, tu lui fais un grand sourire très, très langoureux ! OK, Joy ?

- Oui Maîtresse !

 

La conversation n'arrivait pas à démarrer vraiment, et se limitais à de pâles considérations météorologiques sur le temps pourri... cela faisait deux semaines qu'il pleuvait presque sans discontinuer sur Montréal. 

 

La serveuse revint avec les apéritifs. Ma trogne de tout à l'heure n'avait pas eu l'air de la désarmer, et elle me resservit le plus beau sourire de sa panoplie. Si bien que je me demandais si plutôt qu'une avance il ne s'agissait pas plutôt d'un tic nerveux. Cette fois comme le demandait Carole, je lui rendis la pareille en insistant lourdement et en papillonnant des yeux. Elle disparut, elle avait l'air de s'amuser comme une petite folle !

 

- A nos amours ! Me proposa Carole !

 

Je ne sais pourquoi cette proposition me transporta d'enthousiasme et c'est rayonnante que je levais mon verre à mon tour.

 

- A nos amours, Carole !

- T'es vraiment, craquante, toi !

 

Qu'elle arrête, mon dieu, qu'elle arrête, je vais fondre, moi, j'ai déjà tendance à m'exciter pour un rien ces derniers temps, alors là...

 

- Tu vois, Joy, quand tu domines une inconnue, c'est vraiment génial, parce que justement tu ne connais rien de la personne avec qui tu fais ça, tout doit se faire en nuances, sans se tromper, en tenant compte de toutes les limites de l'autre, de ses désirs, mais aussi de ce que je veux faire, moi ! C'est un jeu, c'est excitant et passionnant !

 

Je me contentais d'approuver, elle était manifestement partie pour une longue tirade :

 

- On n'a jamais le temps de tout faire la première fois, d'abord parce que c'est matériellement impossible, mais aussi parce qu'on manque de recul, après la séance, on se dit " - tiens, j'aurais dû faire ça et ça et encore ça" C'est à cela que sert la deuxième séance, ce n'est jamais que le complément de la première, l'inconnue, reste une inconnue, tu comprends Joy ?

 

- Bien sûr !

- Seulement la troisième fois l'inconnue l'est beaucoup moins, mais en fait, on ne connaît rien d'elle, sauf des réactions, des désirs, des sensations. C'est à la fois beaucoup et rien du tout. C'est une situation bâtarde. A ce stade autant se connaître mieux, le jeu ne pourra qu'en être plus excitant. Donc, c'est pour cela qu'on est là, pour se connaître mieux !

 

Ouf ! Voilà qui me rassure, je me demandais si on n'était pas là pour se farcir la serveuse, - adorable au demeurant cette serveuse - mais bon, ne mélangeons pas tout !

 

Alors on a parlé, on a parlé beaucoup, la serveuse était aux petits soins pour nous, nous apportant les plats, nous resservant le vin, tournicotant autour de notre table, présente mais discrète et bien sûr l'échange de sourires coquins ne se tarissait pas et était devenu un jeu, une complicité même !

 

Je parlais de moi à Carole, pas de tout, ma vie familiale ne la regarde pas, et certains détails de ma vie sentimentale non plus, puis de fil en aiguille, je lui parlais de mes passions, la lecture, le jazz, le dessin, la sculpture...

 

- Ah oui ! Tu dessines ?

 

Je lui expliquais ce que je faisais, lui indiquais que je créais par périodes d'inspiration, lui parlais de mon époque où je dessinais des feuilles d'automne directement avec la souris de mon micro-ordinateur.

 

- Moi aussi je peins, j'ai même exposé, je vais te montrer.

 

Et la voilà qui sort de son sac à main un album photo de poche, ce sont des prises de vue de ses toiles. Une panthère noire, des femmes panthères, des femmes léopards, des femmes jaguars, des corps, des visages, et à chaque fois ce mélange de femmes et de félins. C'était très bien fait, un peu inquiétant toutefois.

 

- C'est très chouette ! Tu es vraiment obsédé par les félins !

- Plus que tu crois ! Tu te rappelles l'affaire du Puma ?

- A vrai dire, je ne vois pas...

- C'était il y a 5 ou 6 ans, ce magnifique puma abattu par la police en pleine rue !

- Oui ça me dit vaguement quelque chose !

- C'était moi ?

- Pardon !

- Le puma, c'était le mien !

- Ah ?

- Un rêve de gosse, dans mes fantasmes j'étais une reine égyptienne, très dominatrice, mais aussi très douce, et au pied de mon trône il y a avait une magnifique panthère noire. Je me suis renseignée pour savoir si on pouvait avoir une bestiole comme ça chez soi. Alors quelqu'un m'a dit qu'il avait un puma, et qu'on pouvait le garder à la maison à condition de lui limer les griffes et les dents, et de ne pas le sortir même en laisse et muselé ! J'ai réussi à m'en procurer un, une brave bête, pas agressive du tout. Au bout d'un mois, je me suis dit qu'il n'y aurait aucun mal à lui faire faire un petit tour tous les jours. Il fallait voir la tête des gens !

- Ils avaient peur ?

- Certains, oui ! D'autres étaient simplement étonnées. Et puis l'enfer a commencé, on a dû me suivre, repérer mon adresse et mon identité, alors j'ai eu droit aux lettres anonymes débiles, aux pétitions, aux menaces et pour finir aux dénonciations à la police. J'ai été mise en demeure de laisser la bestiole chez moi, sinon on me la confisquait, alors j'ai obtempéré. Mais la pauvre bête avait pris goût au sirop de la rue, elle poussait de véritables hurlements devant la porte. J'ai essayé de résister, mais elle s'énervait, alors j'ai pété les plombs, j'ai fait une véritable crise de nerfs, j'ai ouvert la porte et j'ai dit au puma "- tu veux te barrer barre-toi !" Je n'y ai pas cru, en un éclair il était dans l'escalier, j'ai couru pour le rattraper, mais il avait disparu. Tu connais la suite...

 

Carole avait les larmes aux yeux, je ne la croyais pas capable de tant de sensibilité.

 

- Ils l'ont abattu comme un chien avec des balles réelles, comme s'il ne pouvait pas foutre une cartouche anesthésiante, surtout que les mecs qui ont fait cela se sont vantés d'être des tireurs d'élite. Il y a eu photo dans le journal et tout ça ! Dégueulasse ! Quant à moi je me suis farci un procès avec une amende impossible à payer... Bon je passe, je t'emmerde avec mes trucs ?

- Non pas du tout, au contraire, tu avais besoin de parler !

- T'es gentille (puis tout d'un coup son regard change) je crois que je vais bien m'occuper de toi tout à l'heure !

 

Je lui souris, je ne demande que ça, qu'elle s'occupe de moi tout à l'heure, mais elle continue...

 

- J'ai voulu me venger des hommes, je suis devenu dominatrice professionnelle ce n'est pas trop crevant, deux ou trois clients chaque matin, j'ai toutes mes après-midi de libre. Mais bon, je ne me suis jamais vraiment remise de cette affaire !

- Ne sois pas triste, je vais t'aider à te changer les idées, si tu veux !

- Volontiers, mais je vais te redire une chose, Joy, quels que soient les ordres que je te donne, même s'ils te paraissent complètement farfelus, je te demande d'avoir toujours confiance en moi, on se connaît mieux à présent, je veillerais à ce qu'il ne puisse rien t'arriver de fâcheux ! OK ! Dis-moi que tu as confiance !

 

(Pourquoi cette diatribe ? Mais je ne voulais pas la contrarier)

 

- J'ai confiance, Carole !

- Vous voulez un dessert ?

 

Tiens, la serveuse qui revient ! Et cette fois c'est de la provocation pure et simple, elle me regarde carrément dans les yeux, elle va me faire rougir cette conne.

 

Carole intervient :

 

- Elle a l'air de vous faire de l'effet ma copine ?

- Hummmm ! Si vous saviez !

- Je peux, vous la prêter si vous voulez ?

 

Non, mais elle n'est pas bien la Carole, je ne suis pas un objet !

 

- Hummmmm, ce serait avec grand plaisir !

- Mais ce n'est pas gratuit !

 

De mieux en mieux, je ne suis pas sa pute ! 

 

- Dites votre prix, on peut peut-être s'arranger ?

- Disons que vous nous faites cadeau de notre repas !

 

Bon, je me casse, je n'ai pas vocation à me vendre à une lesbienne en chaleur pour douze nems et deux canards laqués. Je me lève, attrape mon sac à main, sort un billet pour payer ma part. Une main se pose sur mon bras !

 

- Joy !

 

(Partir, ne pas répondre, sinon, je vais encore me faire avoir !)

 

- Quoi ?

- Je croyais que tu avais confiance en moi ?

- Oui, mais...

- Il n'y a pas de mais

- Je ne suis pas ta pute, Carole !

- Joy, regarde-moi dans les yeux, je suis ta maîtresse, tu as confiance en moi, n'est-ce pas ? On dit "oui maîtresse" !

- Oui maîtresse !

 

Je suis la reine des connes, mais après tout qu'est-ce que je risque, si quelque chose se passe de travers, je romprais toute relation avec Carole et c'est tout ! Elle veut que je joue à la pute, et avec une femme en plus ! Allons-y ! Un sentiment trouble m'envahit à ce moment, je commence à mouiller, est ce que je deviens folle ? Non en fait, je suis parfaitement lucide ! Et je m'adresse à la serveuse :

 

- Ok ! C'est quand tu veux !

- Après mon service, mais j'ai besoin de me calmer, suis-moi, petite salope !

 

Et elle me traite de petite salope, en plus ! Je vous dis, il n'y a plus de respect ! Je la suis, on traverse l'étroite cuisine dans l'indifférence générale, elle ouvre une porte, on se retrouve dans une minuscule remise. Elle retire carrément sa culotte, la balance dans un coin, et s'assied sur ce qui doit être un congélateur hors d'usage, elle remonte sa jupe, écarte ses cuisses.

 

- Viens me lécher !

 

Je ne m'imaginais pas que les asiatiques avaient la chatte aussi poilue, je me fraye un chemin parmi tout ce fouillis, j'écarte ses lèvres, c'est carrément trempé, j'approche ma bouche, ça sent assez fort, un mélange de mouille et d'urine, mais ça n'a rien de désagréable, j'humecte tout cela de ma salive, c'est bon, je m'en enivre, je suis maintenant excitée comme une folle. J'ai vraiment envie de faire durer le plaisir. Je ne veux pas que ce contact se limite à cela. Mais mademoiselle en a décidé autrement :

 

- Je n'ai pas beaucoup de temps ! Mais tout à l'heure, on prendra notre temps !

 

Ben voyons ! Du coup je prends son clitoris en bouche et je l'aspire, je donne des coups de langue, je lèche, je suce, et je lèche encore et je suce encore ! Elle ne tarde pas à éclater !

 

- Ben dit-donc, t'es bonne, toi ! me dit-elle dans un soupir.

- Tu peux m'appeler " Joy " !

- Alors moi c'est Suzy ! Vous pouvez partir, votre repas est payé, tu as eu ton dessert !

- Et pour la suite on fait comment ?

- Ici dans deux heures, j'aurais fini mon service, tu me demande, et on ira chez moi, ce n'est pas très loin !

- Et si je ne reviens pas ?

- Tu reviendras, allez file !

 

Je regardais Carole, la narguais !

 

- J'ai pris mon dessert, tu n'en prends pas toi ?

- Non, mais j'espère que tu t'es régalé en prenant le tien ?

- On fait quoi, Carole ? J'ai envie de jouir, tu ne peux pas savoir !

- Pas de bol, je viens d'avoir un coup de fil, j'ai une démarche à faire, un truc chiant mais faut que je le fasse, si tu veux, on peut se retrouver chez moi dans... dans disons 2 heures et demi !

- Théoriquement j'ai rendez-vous dans deux heures avec la serveuse !

- Tu ne vas pas y aller, non ?

- Je n'en sais rien, j'ai tendance à dire que je ferais ce que tu me diras de faire !

 

Et j'ajoute in petto "pour l'instant et pour aujourd'hui parce qu'en ce moment je m'amuse, mais je suis une femme libre"

 

- Laisse tomber, et retrouve-moi chez moi dans 2 h et demi

- D'accord !

 

Et me voilà comme une conne, la chatte toute mouillée, je repense à cette pauvre Suzy, elle sera déçue sûrement de ne pas me voir. Je n'aime pas ne pas tenir mes promesses, ce n'est pas mon genre. Je décide de réfléchir un peu à tout cela, et ayant décidément la bouche très salée, je vais commencer par m'envoyer un dessert beaucoup plus sucré que le précédent chez un glacier du coin !

 

Tout reste possible, je pourrais aller voir Suzy, mais pas Carole, ou le contraire ou personne, mais en fait je me mens à moi-même, il est évident que je piaffe d'impatience de me retrouver dans les griffes de Carole.

 

Après avoir tué le temps un peu en faisant un brin de shopping, je me retrouve chez ma maîtresse à l'heure indiquée. Elle m'ouvre, me sourit, elle est vêtue d'un large kimono qu'elle retire immédiatement dévoilant une tenue tout latex noir, un pantalon lui moule audacieusement les fesses, mais ne découvre rien, contrastant avec le haut ou le seul "vêtement" est constitué d'espèces de lanières qui lui entourent les seins. Elle est grimpée sur des godasses pas possibles, et s'empare tout de suite d'une cravache :

 

- A poil salope !

C'est ce qui s'appelle commencer dans le vif du sujet, j'obtempère.

- Plus vite !

 

Je fais ce que je peux, je suis à peine déshabillée que cette charmante personne m'entoure le kiki d'un collier d'esclave auquel est reliée une laisse.

 

- A genoux !

 

Ça ça va j'ai l'habitude !

 

- Tu es contente de toi, petite salope, tu vas voir ce que tu vas prendre !

- Je ne comprends pas maîtresse ?

- Et ça tu comprends ?

 

Zlouf ! La gifle ! Il y avait longtemps ! Elle ne peut pas s'en empêcher, et moi je ne peux pas m'empêcher d'y trouver un plaisir inavouable. N'empêche que je ne comprends pas plus ! Jouons donc le jeu !

 

- Que me reprochez-vous ? Maîtresse !

- Ah ! Ah Ah ! Qu'est-ce que je te reproche ! D'être une mauvaise pute ?

- Je ne comprends encore pas maîtresse !

 

Et re-zlouf ! Un peu limite celle-ci, elle m'a fait mal pour de vrai !

 

- T'aimes ça les gifles ?

- Je le mérite, je suppose, maîtresse, mais je ne comprends toujours pas !

- Je viens de te le dire, t'es une mauvaise pute !

- Oui maîtresse !

- Parce que les bonnes putes, ils tiennent leurs promesses !

 

 Bon d'accord, elle est en train de me reprocher de ne pas avoir été au rendez-vous de Suzy. Comme c'est un jeu, il est inutile que je lui précise que c'est elle-même qui m'a dit de ne pas y aller. Continuons à jouer le jeu !

- Oui maîtresse, d'accord maîtresse, punissez-moi maîtresse !

- Tu sais ce qu'on leur fait aux mauvaises putes ?

- Dites-moi maîtresse !

- On les brûle avec la bougie !

 

Whaaah, non pas ce truc-là ! Ça me fait peur ! Je fais quoi, je ne vais pas passer mon temps à me révolter, je n'avais qu'à mettre le doigt dans cet engrenage, mais elle ne m'aura pas une autre fois. Alors je crâne :

 

- Comme vous voulez, maîtresse !

- Et que crois-tu qui va se passer à présent ?

- Vous allez me punir maîtresse !

- Non !

 

Je ne comprends plus bien ! Elle reprend :

 

- Non, moi je vais regarder, c'est ta cliente qui va te punir !

 

Et voici Suzy qui apparaît ! Je rêve ou quoi ! Elle est belle cette femme, elle est entièrement nue, si ce n'est un soutien-gorge noir qu'elle s'empresse de retirer dévoilant une poitrine de bonne taille, moi qui croyais que toutes les asiatiques avaient les seins menus, cette magnifique paire doit être au moins un bonnet D. Elle est magnifique cette poitrine avec des bouts très noirs et très proéminents. Hummm que j'aimerais les sucer ! Mais comment a-t-elle trouvé l'adresse de Carole ? Ah je comprends, dès que nous nous sommes séparées, Carole a été la voir pour le lui indiquer ! Quel machiavélisme !

 

Sans un mot, les deux femmes tendent une bâche plastique sur la grande table en bois et Carole m'ordonne de m'y coucher sur le dos. Une fois installée, on me lie les poignets à une barre d'écartement, puis on fait subir le même sort à mes chevilles, il me sera donc impossible ni de me relever, ni de me protéger, peut-être éventuellement pourrais-je gigoter un petit peu mais ça ne servirait pas à grand-chose.

 

Suzy a allumé deux longues chandelles, elle s'avance vers moi, sur le côté de la table, au niveau de mes avants bras. Je retiens ma respiration, j'ai peur ! Sans un mot Suzy penche la chandelle. Une goutte de cire atterrit sur ma chair, c'est supportable, mais c'est chaud, une seconde goutte tombe. L'impression est bizarre, on surfe carrément au niveau où la douleur peut se transcender. J'attends la suite ! Ça ne vient pas ! Qu'est-ce qu'elle fabrique ? J'en veux encore de la bougie ! J'aime ça, j'ai peur, j'ai mal mais j'en veux ! Ça y est ! De nouvelles gouttes tombent dans le haut de mon bras maintenant, puis sur l'épaule ! Je crois deviner le circuit, les seins ne sont plus loin à présent. Effectivement, Suzy s'amuse à les entourer, à les cerner de gouttelettes de cire ! Ça commence à chauffer sérieux ce truc-là. Une nouvelle pause ! On ne peut pas dire que Mademoiselle est pressée, ça tombe bien, moi non plus !

 

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Une goutte tombe sur le galbe de mon sein gauche !

 

- Aïe !

 

La petite pluie de cire a repris sa danse infernale, ce n'est plus le sein qui est cerné ce sont mes tétons. Je serre les dents, attendant le moment inéluctable ou ils vont... Mon dieu ça y est... les gouttes atterrissent, ça chauffe ! ça chauffe, mais qu'est-ce c'est bon, je mouille comme une éponge ! C'est spontanément et sincèrement que je crie :

 

- Encore, encore, c'est bon !

 

Mes tétons sont à présent englués dans un magma de cire déjà solidifié, j'en ai partout, le résultat est comique. La bougie descend maintenant vers mon ventre, remplie de cire mon nombril, mais je sais très bien que son but ultime est plus bas, à nouveau j'ai peur. Qu'elle fasse vite, bon dieu, quelle fasse vite ! Et bien non, elle prend son temps. Elle joue avec mes nerfs. Et puis tout d'un coup ça dégringole ! Sur le pubis d'abord, puis sur les lèvres. Je hurle ! Je hurle mais c'est trop bon, je suis décidément complètement maso. Une goutte atteint mon clito, une seconde, c'en est trop, je hurle encore mais de plaisir cette fois-ci, je n'en peux plus, je suis épuisée.

 

Les deux femmes avec d'infinies précautions retirent de mon corps les agglomérats de cire, elles s'amusent à m'embrasser tendrement les parties ainsi dégagées, je suis aux anges. La douceur, l'infinie douceur, la tendresse après la peur et la douleur ! Que c'est bon ! 

 

- Tu dois avoir soif ? Me demande Carole

- Oui !

- Alors ouvre ta bouche, je vais te faire boire ma pisse.

 

 

Je sais que ça se fait, mais je n'ai jamais essayé, alors j'ouvre la bouche, l'urine tombe dru dans ma petite bouche, c'est particulier, mais ça n'a rien de désagréable et puis c'est tellement pervers.

 

- Alors petite Joy ! Ça t'a plu ? Demande Suzy !

 

Mais cette voix, pourquoi a-t-elle changé de voix, est-ce bien Suzy ? Oui il n'y a pas de doute ! Mais elle n'a plus cet accent asiatique qu'elle avait au restaurant ! Ou ais-je entendu cette voix ?

- Tu as été merveilleuse !

 

Ça y est, je me souviens maintenant, la femme de l'ascenseur, celle que je n'ai jamais vu parce que j'avais les yeux fermés sur le palier (voir épisode précédent). Mais alors, ça veut dire que tout était manigancé dès le départ. Et je me suis laissé avoir, j'ai été leur jouet à toutes les deux !

 

Ce n'est pas grave, je suis très joueuse !

 

- Merci ! Merci à toutes les deux ! répondis-je simplement

- Bon quand vous aurez fini les politesses, vous viendrez vous occuper un peu de moi, intervint alors ma maîtresse, ma belle maîtresse, ma si belle maîtresse, ma maîtresse adorée !

 

Et tandis qu'elle retire son pantalon, je découvre pour la première fois tatoué sur sa fesse droite le dessin d'un magnifique puma prêt à bondir !

 

- C'est nouveau tu ne l'avais pas la dernière fois ?

- Bien sûr ! J'ai fait quoi cet après-midi d'après toi ?

 

à suivre

 

Eddy Stokien © Paris Juillet 01

 

Première publication sur Vassilia, le 22/07/2001

Par Eddy - Publié dans : Eddy
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