Dimanche 14 octobre 2001 7 14 /10 /Oct /2001 13:15

Bi Tonio

Récit gay par Eddy

 

Gaystamp

 

Le concours de revebebe… une histoire gay à deux personnages. J'avais quelques trucs en stock, mais rien qui correspondait vraiment aux critères. J'en ai donc écrit une, comme ça, juste pour le plaisir de participer. Je n'ai pas vraiment cherché l'originalité. Il s'agit plutôt d'une variation sur un thème classique.

 

Bi Tonio

 

Je suis arrivé en retard ! Enfin, quand je dis en retard, c'est en retard par rapport à mon horaire habituel… tout à été de travers ce matin, le bus qui n'avançait pas, le train qui traînait… bref !

 

Je travaille dans un bureau de quatre personnes, un autre homme avec lequel j'ai des relations normales de travail et deux femmes assez mignonnes, mais parfois assez insupportables dans leur réaction et leur comportement.

 

Je ne les décrirais pas davantage parce ce que ce n'est pas le sujet de notre histoire.

 

Par contre, je vais me décrire, moi ! La presque quarantaine, lunettes, moustache, un peu dégarni, un peu de bide mais sans exagération, assez costaud mais peu sportif et assez marginal sur beaucoup de sujet (j'ai la télé mais je ne la regarde pas) je suis marié, notre couple à connu des hauts et des bas. En ce moment ce n'est d'ailleurs pas terrible, terrible.

 

Sexuellement, c'est assez compliqué. Je suis amoureux fou des femmes. Il m'est arrivé d'avoir une érection rien qu'en fixant un visage de femme. Je prétends avoir en matière de sexe une très grande libéralité, toute théorique d'ailleurs car j'en parle très peu et pratique encore moins.

 

A mon arrivée, ces dames ne sont pas là. Je salue mon collègue ainsi qu'un inconnu s'acharnant à faire je ne sais quoi sur un ordinateur complètement décarcassé, il se présente :

 

- Tonio

 

Et j'entame mon travail. Cinq minutes après, retour des deux sauterelles qui piaffent comme des pies :

 

- Ah ! Les mecs, vous savez la dernière ? Vous savez ce qu'on a vu à la cafétéria ?

 

Je ne réponds pas, de toute façon, on ne va pas tarder à le savoir et je m'attends au pire !

 

- Vous savez, Annette, la nouvelle, la pétasse de la compta, elle s'amuse à draguer, vous savez qui ?

 

Non, je ne sais pas ! Et je m'en fous !

 

- Cricri !

 

(Cricri est considéré à tort ou à raison comme un homosexuel notoire)

 

- Non ? Jase mon collègue, qui sur ce registre là sait être très beauf !

- Qu'est ce qu'on fait ? Ricane la secrétaire. On lui envoi un e-mail à Annette pour la prévenir ou on la laisse aller dans le mur ?

- Moi, je verrais bien un petit mail anonyme ! Renchérit sa copine. Un truc du genre : la pétasse et le pédé par Jean de La fontaine… Puis s'adressant à moi : Tu sais comment faire pour envoyer un e-mail anonyme, toi ?

 

Déjà j'étais énervé, mais là j'éclate :

 

- Et si vous leur foutiez la paix, ce ne serait pas une bonne idée, non ? Il suffit que quelqu'un soit un peu différent des autres pour que vous ne pensiez qu'à l'emmerder !

- Qu'est que t'as ce matin ? T'as pas eu ta dose hier soir ? V'la que tu défends les pédés maintenant !

- Je préfère effectivement les pédés aux imbéciles !

- Tu dis ça pour nous ?

- Absolument !

- Demande-moi quelque chose, tiens, tu peux toujours courir…

 

Puis le silence ! Super ! Je vais avoir la paix toute la journée ! Si j'entends une autre allusion je les colle au mur ! (virtuellement bien sûr.)

 

Il est très rare que je me mette en colère, ce qui fait que quand j'en pique une, les gens sont tout étonnés.

 

La matinée se passe sans incident notable, et le réparateur continue à… réparer. Manifestement il ne s'en sort pas !

 

De taille moyenne, les cheveux plats peignés légèrement sur le côté, le type comment dire - que je qualifierais d'immigré italien de la seconde génération - l'air sympa finalement.

 

Vers midi, il vient me voir :

 

- Est-ce qu'il y a possibilité de manger sur place ?

 

Sans réfléchir un instant, je réponds " oui ", ne réalisant qu'après coup l'engrenage que cette maudite question déclenchait.

 

J'ai en effet l'habitude de manger seul. J'ai bien quelques collègues qu'il ne me déplairait pas d'avoir à ma table, mais je supporte beaucoup moins les collègues de mes collègues et ai horreur des beauferies cantinières !

 

- Vous pourrez me montrer ?

 

La politesse exige alors que je lui propose de lui tenir compagnie, l'idée de prétexter un rendez-vous en ville ne m'ayant pas effleuré ! Bouffer avec un inconnu ! L'horreur absolue ! C'est tout à fait moi, ça ! J'aime bien rendre service et je me mets parfois tout seul dans des situations qui me gonfle.

 

Je n'entame pas la conversation, il s'en charge.

 

- Ca ne doit pas être marrant tous les jours !

 

Et hop ! La première banalité est lancée !

 

- Je ne me plains pas, je fais un boulot intéressant !

 

- Non, je parlais de l'ambiance !

 

Quoi, l'ambiance ? Il est extrêmement rare que je disserte sur les gens qui m'entourent. Je trouve que ça n'a pas beaucoup d'intérêt, ce n'est pas pour le faire avec ce type que je ne connais pas.

 

- On se fait à tout ! Ce n'est pas forcement pire qu'ailleurs !

- Quand même, la réflexion de votre collègue, tout à l'heure !

- Ça n'a aucune importance !

 

Je ferme la discussion. Je n'ai pas envie de continuer dans cette direction. Comme manifestement il a envie de faire la causette, je recentre sur l'informatique. Ce sujet technique n'est d'ailleurs pas si innocent que cela. Il permet de connaître parfois le degré d'ouverture d'esprit des gens. Quelqu'un qui vous sort tout de go au bout de trente secondes et sans trop argumenter que Windows c'est de la merde, que Bill Gates est le roi des cons… est rarement intéressant. Mais en l'occurrence mon interlocuteur a le sens des nuances. Il me parle un peu de son boulot, c'est assez plaisant.

 

On boit un café, on remonte au bureau, et c'est juste avant de rentrer qu'il m'arrête !

 

- Vous ne vouliez pas qu'on en parle à la cantine, mais je voulais vous dire que j'ai apprécié votre sortie de ce matin, j'ai trouvé cela très bien et très courageux. Je tenais à vous le dire !

 

Je vais pour bafouiller quelque chose, mais il rajoute simplement :

 

- Allez ! Au boulot !

 

Au boulot ! Ben, oui et ce n'est pas ça qui manque, je suis sur un machin assez minutieux qui réclame de l'attention et de la concentration, il faut sans arrêt que le téléphone sonne, qu'on me dérange pour des queues de prunes, qu'on me fasse déplacer pour trois fois rien, on qu'on me demande si par hasard je n'aurais pas un peu de temps pour… ben non je n'ai pas le temps. Dans cette boite on commence tout et on ne finit rien, on bricole. Ca n'a pas empêché le patron d'embaucher un responsable à la qualité, qui prend sa tâche très au sérieux incapable de voir l'énorme forêt de bordel et de disqualité que cache l'arbre des trophées et des primes qu'il est chargé de distribuer ! 

 

Le technicien, lui il continue à réparer, ce n'est pas possible de passer autant de temps sur un ordinateur, il va le transformer en machine à coudre à ce rythme là. Il est curieux comme un pot de chambre, il écoute mes conversations téléphoniques, ça le fait rigoler, il croise mon regard, il me balance un sourire !

 

Ca va j'ai un public, comme je suis un peu extraverti ça ne me dérange pas, au contraire ça me motive. Continue tes sourires, pépère ! Je croise à nouveau son regard, nouveau sourire. Mais là, quelque chose ne va plus, ce n'est plus un sourire d'humour qu'il me fait là, c'est du charme ! Comment on voit la différence demanderez-vous ? Ben on la voit, quelque chose d'indéfinissable pas tant au niveau de la bouche qu'au niveau des yeux…

 

Est-ce que… J'essaie de ne plus croiser son regard, mais vous connaissez ce phénomène, on dit qu'on ne veut pas regarder quelque chose ou quelqu'un mais une sorte de fascination vous pousse néanmoins à le faire… Un nouveau sourire charmeur, je n'y réponds pas et j'essaie de me concentrer sur mes trucs.

 

Il est dix sept heures, mon collègue est parti, les deux nanas aussi. J'en ai marre, je remballe. Un coup d'œil sur le réparateur, il a recarcassé l'ordinateur et semble faire des contrôles sur l'écran. Il se rend compte que je commence à ranger mes affaires, et le voici qui se précipite vers moi un papelard à la main. Il a donc fini ! Super, parce que je ne sais pas si j'ai le droit de le laisser seul dans le bureau.

 

- Vous partez ? Demande-t-il. Je vais vous demander de signer le bon d'intervention !

- A bon ! Ca y est, ça marche ?

 

Oui, je sais c'est le genre de question idiote, mais ça fait partie du rite, c'est un peu comme le " c'est combien ? " avec les prostituées !

 

- Ouais j'ai eu du mal, mais ça marche !

- Ok je signe où ?

- Là ! Putain ça m'a donné chaud, il n'y a pas un distributeur de boisson dans votre boite ?

- Si ! Mais il est à Pétaouchnock !

- Pas de bol, ça ne fait rien j'irais au bistrot. Tiens, si voulez, je vous invite, vous êtes sympa !

 

J'ai refusé, prétextant que j'étais pressé, ce qui était archi-faux.

 

- Bon, tant pis, on sera peut-être amené à se revoir, je m'appelle Tonio… euh et vous !

- Jean-Charles, mais on m'appelle Charlie !

 

Pourquoi a-t-il fallu que je rajoute cette précision dont il ne peut avoir besoin !

 

- Bon, ben au revoir Charlie !

 

Je n'avais pas sitôt quitté ce curieux personnage que je regrettais déjà de ne pas avoir honoré son invitation, après tout, que pouvait-il m'arriver ? Un casse-pieds ! Je sais m'en débarrasser. Non tout était dans l'ambiguïté de ses propos et de ses regards. Un pédé ? J'en étais presque sûr… et alors, il n'allait pas me draguer, je n'ai rien d'extraordinaire. Et quand bien même, je sais dire, merci monsieur… bien poliment.

 

Alors pourquoi j'ai refusé ? Bon ce refus ne va pas me gâcher ma soirée ! Il faut que je pense à autre chose !

 

Et pourtant, ça me l'a gâché ma soirée, je n'ai pas arrêté d'y penser. Et comme dans tous les cas où on n'arrête pas de penser à quelque chose on perd son temps, c'est toujours les mêmes pensées qui reviennent…

 

Le lendemain ça allait mieux, du moins au réveil parce que dans le train, incapable de me concentrer sur la lecture de mon journal, malgré une activité internationale chargée - les tours de New York n'avaient été détruites que depuis une semaine - Et puis soudain, j'eus la révélation ! Qui a dit que le cerveau fonctionnait beaucoup mieux le matin que le soir ? Sans doute parce qu'il est irrigué par un sang plus propre, moins chargé en toxine, en tabac, en pollution et en saloperies en tous genres.

 

Elle est toute simple la solution, claire, lumineuse, évidente : si vraiment c'est un pédé, et si monsieur à du talent pour draguer par petites touches, j'ai peur de me faire avoir, de ne pas savoir m'arrêter à temps, non pas que je sois influençable ou faible de caractère. Non ce n'est pas cela du tout. Il se trouve simplement que dans mon magasin de fantasme j'ai une arrière boutique que je fréquente assez peu. Assez peu ne voulant absolument pas dire " pas du tout " !

 

Et donc le Tony pourrait passer d'un terrain non hostile, à un autre assez favorable voire plutôt favorable en quelques phrases et mises en conditions !

 

Ben, non !

 

Sauf que ma position évolua encore, je me disais maintenant qu'il y avait peut-être là une occasion de réaliser un fantasme enfoui que la rencontre avec ce type avait rendu récurent ces derniers jours. Après tout, j'avais peut-être malgré tout assez de répondant pour affronter ce genre de choses, pour savoir jusqu'où je pourrais aller. A moi d'être capable de rester maître du jeu !

 

J'en arrivais même à envisager de mettre en panne une des bécanes du bureau pour faire venir le réparateur. Je n'eus pas cette peine. La panne vint toute seule, mais le technicien n'était pas Tonio ! Bigre ! Bigre ! Que faire ! Transmettre à mon réparateur préféré un petit mot par l'intermédiaire de son collègue bourru ! J'ai faillis le faire, je ne le fis pas !

 

Et puis quelques jours passèrent. Ils ne font que ça de toute façon les jours ! Ils passent, ils ne savent pas faire autre chose. 

 

Il est presque 18 heures, je m'en vais, crevé de ma journée, m'apprêtant à regagner directement ma banlieue.

 

Une portière qui se ferme, je me retourne machinalement ! Je pile ! Mon cœur bat à 100 à l'heure ! 

 

- Tonio !

- Charlie ! Je passais dans le coin, je me suis dis : je vais attendre 5 minutes, je verrais peut-être Charlie !

 

Pourquoi m'aborde-t-il comme ça, on se connaît à peine ?

 

- Je vous devais un coup à boire, je paye toujours mes dettes ! Continue-t-il !

 

Là, il me baratine, il ne me doit rien du tout, mais je rentre dans le jeu et quelques instants plus tard, nous voici installés à une table de bistrot devant deux demi-pression pas si frais que ça !

 

- J'ai eu une journée d'enfer, commence-t-il !

 

C'est une vraie pie, il me raconte sa journée, il meuble la conversation, je me contente d'opiner du chef de temps en temps ou de sourire à ses traits d'humour. Et puis mon intérêt pour son discours se dilue. Je pense à autre chose. J'ai voulu ce rendez-vous après l'avoir refusé ! Et pour l'instant rien ne se passe comme je l'aurais imaginé. Aucune allusion sexuelle. Je me suis tout simplement sans doute fait des idées. Je regarde son visage, il est agréable, un nez un peu pointu, des yeux bleus assez clair, une bouche très expressive, des cheveux coiffés sur le côté, il fait vraiment sympa, il a une bonne bouille ! Mais pas assez pour intéresser ma libido ! Je ne me vois pas embrasser ce type, c'est une incongruité absolue, je ne suis tout simplement pas attiré. Je suis venu pour rien et j'en n'ai rien à foutre de ses salades.

 

- Et toi ça a été ta journée ?

- Hein ? Oh ma journée, la routine !

- C'est toujours tendu !

- Non, moins !

- Tu sais, je repense toujours à ta réflexion de l'autre jour, c'est tellement rare les gens qui réagissent sainement, je veux dire qui réagissent comme tu as réagis !

 

Ca y est c'est parti mon kiki ! Il en est déjà au tutoiement ! Les allusions vont se préciser. Si quelque chose ne va pas, je sortirais un traditionnel " Bon, faut que j'y aille ! " et Adieu Tonio ! Tout va donc bien et ce n'est pas la peine de m'en faire !

 

- Tu dois te demander pourquoi je suis si sensible à ce genre de situations ?

 

Tu parles que je me le demande ? Mais il me passe la main il faut que je réponde quelque chose ! Putain, je ne sais pas quoi dire !

 

- Euh ! Quelqu'un de ta famille ?

 

Ma réplique est stupide, j'en suis bien conscient !

 

- Non, moi !

 

La phrase est fermée, volontairement. Il guette mes réactions ! Je suis gêné, mais alors gêné, je ne sais plus où me foutre et j'essaie péniblement d'articuler :

 

- Tu es, euh tu es…

 

Je pensais qu'il terminerait ma phrase à ma place. Je t'en fous, oui ! Il n'en décroche pas une et attend que je finisse avec un petit air faussement énigmatique.

 

- Tu es homo alors ?

 

Ouf je l'ai lâché !

 

- Non !

 

Comment ça non ? J'ai fais tous ces efforts pour rien, il n'y a plus de justice !

 

- Pourquoi enfermer les gens dans des étiquettes ? 

- Alors dis-moi ?

- Je suis marié, j'aime les femmes, et j'ai longtemps été un dragueur impénitent, une fois on était deux sur un coup. Au dernier moment la fille s'est débinée, on s'est consolé entre mecs, j'avais envie de cette expérience, lui aussi, on l'a fait ! On y a pris goût et ça a finit par se savoir ! Je n'en parlerais pas plus, mais ça a été une catastrophe pour mon ménage, mon travail. J'ai essayé alors de refouler ce fantasme, me dire que quelque part, ce n'était pas normal. C'était la pire des situations, j'ai finalement fini par m'accepter comme je suis, et maintenant je ne m'en porte pas plus mal.

- Je comprends…

- Ça m'intéresse toujours, seulement maintenant je suis beaucoup plus discret !

 

Il rigole ! Je souris par politesse, mais je n'en mène pas large, dans un instant il va me demander de me situer sur l'échelle de richter de la sexualité et je ne sais pas ce que vais répondre.

 

- Ce sont souvent les circonstances qui font ressurgir des vieux fantasmes ! reprend-il

 

Tu l'as dis bouffi et la circonstance j'en ai une en ce moment et je ne sais pas quoi en foutre !

 

- Et qu'est ce que t'en penses, toi ? Me demande Tonio.

 

Qu'est ce que je vous disais ? Donc choix un, je regarde l'heure et je m'esquive. Choix deux, je me révèle et je risque de me retrouver avec une bite dans le cul d'ici une petite demi-heure. Alors dans un geste de courage inouï, je commence par consulter ma montre, et m'apprête à déclarer forfait quand une petite voix vient me rappeler une de mes dispositions de tout à l'heure " Tu peux arrêter tout cela quand tu veux ! "

 

- T'es peut-être pressé ? Demande-t-il.

- Non, mais je vais répondre à ta question, en fait, je pense un peu comme toi, mais moi je n'ai jamais eu d'expérience, je n'en cherche pas, je ne suis pas pressé, pas du tout, mais si un jour j'ai l'occasion pourquoi pas...

 

Et toc, je suis assez fier de moi ! Je me fends d'un joli sourire format A4. Je ne me suis pas enfui, et je me suis donné du répit ! Je suis finalement un fin dialecticien ! Quand je pense que j'ai failli en douter !

 

- J'ai envie de pisser, tu viens avec moi !

 

Oups ! Je m'attendais à tous les scénarios possibles, mais alors celui-là ! Déjà il se lève, je dois être blanc comme un cachet d'UPSA effervescent !

 

- Allez viens, ça ne t'engage à rien, et puis si tu ne le fais pas, tu va passer des journées à le regretter !

 

Je me lève de mon siège tel un robot mécanique et le suis ! Oui je le suis ! Je suis en train de suivre un pédé qui m'emmène dans les chiottes d'un bistrot, et nous descendons l'escalier ! 

 

Il n'y a personne dans les toilettes. Tonio ouvre la porte de la cabine, me fait entrer :

 

- A toi l'honneur !

 

Je rentre, il me suit. Je me ressaisis un peu, c'est sans doute le moment de lui dire que je tout cela ne me plaira peut-être pas et que je suis, comme qui dirait en période d'essai ! Mais non, ça ne sort pas ! Il ferme la cabine !

 

- Rassure-toi, je ne vais pas te bouffer, t'es tout pâle !

- Mais non !

- Tout va bien alors !

- Ouais, ouais !

 

Je suis en train de me piéger tout seul, je lui dis le contraire de la réalité. Pourvu qu'il ne me demande pas de l'embrasser ! Non, il me fout la main à la braguette ! Je ne m'y attendais pas et ce contact me fait bander. Je suis en train de bander dans les chiottes d'un troquet parce qu'un mec me fout la main au futal ! Au secours ! Il sort sa queue, carrément ! Un bel organe, bien raide légèrement courbé assez long déjà décalotté, le gland tout rose ! Elle me plait bien la bite à Tonio ! Je scotche mon regard dessus, et me laisse débraguetter par mon complice qui sort mon propre sexe en état d'érection maximale. Il me la caresse, esquisse quelques mouvements de masturbation. De son autre main, il soulève son tee-shirt découvrant un téton qu'il pince entre son pouce et son index !

 

Tiens, lui aussi est un amateur de ce genre de caresse, si je pouvais m'arranger pour qu'il me pince les miens, mais Tonio a un projet plus immédiat :

 

- Touche la mienne !

 

Je crois que je l'aurais fait de toute façon, mais je lui suis reconnaissant de m'éviter d'avoir des interrogations sur ce que j'ai ou n'ai pas à faire et je lui touche le zizi ! Délicieux contact de cette peau si fine, je fais comme lui, les même gestes. Ma bouche se rempli curieusement de salive ! L'eau à la bouche ! Et oui, j'ai envie de le sucer. Une envie soudaine terrible, inexorable !

 

- Je peux sucer ?

 

Je n'en reviens pas d'avoir osé demander cela !

 

- Bien sûr !

 

 Aussitôt dit, aussitôt fait, j'embrasse le gland du bout des lèvres, puis la verge, je vais vers les couilles, mais cela m'intéresse moins, je remonte, je donne des coups de langue, je lape. Enfin j'ouvre la bouche, je la prends par le coté, retardant le moment ou je vais la sucer pour de bon. J'hésite ou je me mens à moi-même en me disant que j'hésite, je le regarde, il sourit, je souffle un coup et j'ouvre une large bouche et lui gobe la bite ! Je lui fais quelques mouvements de fellation ! Je suis aux anges, et je ne vous dis pas l'état de mon propre sexe que Tonio masturbe.

 

- Je voudrais bien te sucer aussi !

 

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Il m'emmerde, ce n'est pas ça mon fantasme, mais bon, comment lui refuser, j'abandonne la fellation et lui confie ma bite ! Mais c'est qu'il suce merveilleusement bien l'animal ! Il donne de savants coups de langues magnifiquement combinés par les mouvements de ses lèvres. Rarement une fellation n'avait été aussi bien accompli sur mon membre ! Pour peaufiner mon excitation et comme lui tout à l'heure, je me pince les tétons, vachement pratique quand vous êtes en chemise-cravate. Je suis au bord, il va me faire jouir, ce salopard, je vais jouir dans la bouche d'un mec, je lui dis ! Il ne se retire pas pour autant tant pis pour lui, je lui envoie tout dans les amygdales.

 

- Ca va ?

- Oui ! T'es doué ! Que je lui dis !

- Finis-moi !

 

Je remets sa queue dans ma bouche, cette fois je la suce sans hésiter, j'y avais carrément, faisant cogner son gland au fond de mon palais. Ça va assez vite, trop vite…

 

- Je vais jouir, retire-toi si tu ne veux pas de mon sperme !

 

Je me dégage, plus par réflexe que par choix, il a le temps de se mettre de côté afin de ne pas m'en foutre partout.

 

- Tu aimes ça, hein, sucer une bonne bite ? demande-t-il.

- Ce n'est pas désagréable !

- Moi j'adore ! On a bien joui ! Mais la prochaine fois on fera plus long… Bon c'est pas tout ça, mais faut que je te dise un truc !

- Oui

 

Je suis inquiet, qu'est ce qu'il va me sortir ?)

 

- Maintenant j'ai vraiment envie de pisser !

 

C'est pas spécialement comique mais ça le fait rire comme un bossu, et comme son rire est communicatif, nous voilà parti à rigoler tous les deux comme des malades. Et il se met à pisser d'un long jet dans la cuvette des toilettes. Ça me fait tout drôle, j'ai déjà vu des femmes en train de pisser - encore un de mes fantasmes enfouis - mais jamais un homme. Je fais quoi ?Jje lui en parle ou pas ? Je lui en parle ! Je ne me reconnais plus trop en ce moment !

 

- C'est charmant ce petit spectacle !

- Mon pipi ?

- Oui !

- T'es un petit cochon toi ! répond Tonio avec un petit sourire malicieux

 

Je ne réplique pas, je ne sais pas quoi dire, je suis agité de milles pensés. On se refringue, on remonte, on reprend un demi, on trinque ! On trinque à quoi d'abord ! 

 

- Au sexe ! 

- T'as raison ! Me dit Tonio ! Demain on se donne rendez-vous ici à la même heure et on ira à l'hôtel ! D'accord !

- A l'hôtel ?

- On prendra bien notre temps, on pourra se mettre complètement à poil, se caresser, et même s'enculer si on est en forme !

- Ah ?

- Alors d'accord !

- Non !

- Ah ! Bon ben tant pis, si je comprends bien ça t'as plu, mais tu ne n'en veux pas plus ! C'est ça ?

- Non c'est pas ça !

 

Je vais l'épater le Tonio !

 

- Alors ?

- Alors pas demain !

- Ah ! Tu m'as fait peur ! Je disais demain mais c'est une façon de parler, il suffit de choisir un jour qui te convient !

- Non !

- Je ne comprends plus, c'est quoi ton idée ?

- Mon idée, c'est que l'hôtel on va y aller tout de suite !

 

© Edvard Stokien - octobre 2001

 

Première publication sur Vassilia, le 14/10/2001

 

Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le premier prix du concours des histoires gays organisé par Revebebe en Septembre-Octobre 2001

 

 

Par Eddy - Publié dans : Eddy
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Dimanche 7 octobre 2001 7 07 /10 /Oct /2001 16:33

La mission du héros

par Estonius

 

BiteFlag

 

La cocoon-nef l'avait rejeté sur la plage. Tout était calme à présent mais l'humanité avait disparu nonobstant les éventuels survivants. Ce serait désormais sa mission, les retrouver, et rebâtir avec eux un semblant de civilisation, reconstruire le monde des vivants et surtout le reconstruire autrement. Il sortit de la cocoon-nef, il était nu, il s'en foutait, non il ne s'en foutait pas, il en était fier, fier de sa mission, fier que ce soit lui qui avait été choisi pour l'accomplir, lui le héros au sens Nietzschéen du terme. Et de penser cela faisait bander sa bite ! Fièrement et irrésistiblement. Des effluves mâles s'en échappaient alors, et filaient par le vent. C'était donc sa première tentative de contact. Son sexe allait s'occuper de tout. Merci son sexe ! Il huma l'air environnant cherchant un indice, quelque chose qui lui dirait que le message avait été reçu, mais en vain. Il scruta le ciel, lourd d'orageuses menaces et s'efforça de décrypter les formes aléatoires que se plaisaient à former les nuées facétieuses. Il essaya d'y deviner un visage, un sein, un sexe, une silhouette. Aucun signe tangible, donc ! Mais on peut faire dire aux signes ce que l'on veut, et l'absence de signes est en elle-même un signe lourd de signification. Il en conclut que si on n'estimait pas nécessaire de la guider, c'est que la mission était tracée, limpide. Il en éprouva comme une certaine gêne. Il ne fallait pas non plus que ce soit trop facile ! Son odorat hyper développé par l'entraînement qu'il avait subi ne captait que l'odeur de la marée, et le trop plein d'iode. Il sortit de sa sacoche quelques tablettes nutritives, il ne lui en restait pas beaucoup, il les miam-miamat avec lenteur faisant durer le plaisir gustatif. Avec malice il se dit que désormais il lui faudrait aussi glougloutir avant de dodozifier.

 

Un quart d'heure était passé. Il huma à nouveau l'atmosphère, mais toujours en vain. Sans doute l'émission avait-elle été trop faible ? Il empoigna alors vigoureusement son sexe de la main droite et il entreprit de se faire rebander

 

- A moi les images des filles disparues, à moi les blondes et les rousses, à moi les brunes et les " châtaignes ", à moi les beurettes et les blackettes, à moi les délices de l'extrême orient ! Venez, venez dans mes rêves, venez me caresser la carcasse, venez me mordre de vos chairs, venez me griffer de vos ongles, je suis à vous, venez, mais offrez-moi vos trous béants que j'y plonge ma Durandal d'amour et y dépose ma pure semence ! 

 

Le sperme jaillit tel un geyser devenu fou et atterrit au sommet d'un étrange galet. Il le ramassa, l'éleva dans ses mains telle une offrande aux dieux !

 

- Ceci est mon sperme, que son odeur se mêle aux vents de la Terre ! Que son odeur parvienne à la femme qui sera la nouvelle Eve de la planète ! Vingt fois, trente fois il refit l'invocation, épuisé, il s'assit sur le sable ! Il fallait maintenant attendre !

 

Alors il attendit, un quart d'heure, une demi-heure, une heure et rien ne revint en retour ! Mais pourquoi ? Pourquoi ? Il était né pour cette mission, il ne pouvait faillir ! Il était le héros, celui que dans mille ans, dans dix mille ans on représenterait monté comme Pan, dans la statuaire des jardins et des promenades, des monastères et des ministères ! Son destin était inébranlable !

 

Le mot le fit frissonner ! L'absence de survivants ne pouvant qu'être à ces yeux aberrante, la raison de ce contre temps était sans nul doute la faiblesse de son émission foutrale ! Quoi ! Lui le héros, ne pas émettre assez de sperme ! Mais bien sûr, cela aurait été trop facile ! Un héros doit aussi connaître l'humilité, doit apprendre à devenir un héros ! Ce ne serait sinon trop simple et sans mérite aucun !

 

Alors le héros remiam-miamat, il se remplit les poumons de l'air du large, se tapa sur le torse de façon cheeta-tarzanesque, il avait compris maintenant comment accomplir sa mission. De nouveau il se masturba, évoquant comme tout à l'heure les sept déesses de la féminité. Ils vinrent tout de suite dans son esprit ! Mais quel était cet intrus ! Ce pâtre grec aberrant aux cheveux frisés et au sourire de diable !

 

- Qui es-tu ? Serais-tu un prince sodomite ? Vadé retro, laisse-moi m'acquitter de ma mission et ne me gêne point !

 

L'intrus déguerpit de son cerveau, mais le mal était fait, une partie de sa bandaison était de son fait, cette érection n'était pas pure ! Qui donc s'amusait à foutre des putains d'embûches sur les marches de la gloire du héros qu'il était ?

 

Il ne craignait pas de franchir les pentes escarpées de cette gloire afin d'en atteindre les sommets lumineux, encore fallait-il que les choses se passent normalement. Le mieux serait de poser la question aux Dieux !

 

Alors exhibant son zob dressé face aux nuées, il interpella les créatures toutes puissantes :

 

- Grands Dieux du ciel, estimez-vous que ma raideur bitale est pure ? Dois-je interrompre ma mission ! Ou dois-je la continuer là et maintenant ! Faites-moi signe créatures terribles !

 

Le cri railleur que poussa alors le grand cormoran lui sembla être la réponse, une réponse pleine de moquerie, de dérision, pour ce héros qui non seulement n'émettait pas assez de sperme mais qui laissait son cerveau s'envahir d'images de diversions !

 

Il dodozifia quelques temps, ne sachant quelle décision prendre et fort marie de cette perte de temps imprévue ! "Un héros ne perd pas de temps" se dit-il au réveil ! "Où as-t-on vu une pareille chose ? C'est à moi de faire l'invocation de façon à ce qu'aucun escogriffe vienne y mêler ses obscénités !" se dit-il.

 

Il refit l'invocation ! Le pâtre grec ne vint pas la troubler, mais la blackette se trouva remplacée par un male monté comme un percheron sacré, et qui de plus, s'amusait à lui taquiner l'anus !

 

Fichtre ! Diable et Motocrotte, ceci était sorcellerie, les dieux le provoquaient-ils ou étaient-ils tout simplement dépassés par leurs créatures ? Après tous qu'étaient-ils ces Dieux qui avaient fait mourir la terre ? Qu'étaient-ils ces Dieux qui voulaient que l'humanité ressuscite par le sexe ! Alors que celui-ci avait été persécuté par leurs prêtres ?

 

Lui, le héros, venait comme ça sur cette plage de Bretagne de décréter, tout seul et sans aide que ces Dieux-là étaient désormais hors la loi ! Cela faisait partie de sa mission, il était plus fort que les Dieux, il ne jouait pas lui avec les misères du monde, quand cette mission serait terminée, il savait qu'une autre suivrait encore plus grandiose, encore plus exaltante, celle de se convier au banquet des dieux, de les provoquer et de s'instaurer comme le Dieu des Dieux, carrément, ben oui ! Il s'adressa alors très calme à l'intrus male, et lui dit en ces termes :

 

- Je t'accueille, oh toi, étalon noir, puisse-tu assurer ma bandaison, tu es le bienvenu ? Même si les Dieux le pensent autrement ! Je ferais ce que tu m'ordonneras ! 

 

Alors le héros d'instinct écarta ses fesses, mais l'invocation ne revint pas ! 

 

hero.jpg

 

Ha ! ha ! ha ! se dit-il " courageux mais sans témérité ! " Il fallait donc faire semblant de rentrer dans ce jeu, pour que l'autre en disparaisse. Il apprenait décidément tous les jours, Il se dit alors qu'il était un héros, décidément le plus grand des héros, et même le plus grand des plus grands des héros. Carrément !

 

Alors il regarda le sol, symbole de son humilité, et le sol grouilla, la céleste punition avaient touché les grands mammifères, ceux dont le rythme de gestation et de reproduction ne savaient faire face aux cataclysmes ! Les oiseaux s'en sortirent déjà mieux, les reptiles encore plus, mais que dire de ces créatures qui grouillaient à qui mieux-mieux, faisant onduler le sable, savourant leur revanche ! Oh sales crabes ! Votre revanche sera courte, l'empire des Chatchka renaîtra de par ma volonté divine, ce n'est pas demain que les homards dirigeront le bleu de ma planète !

 

Alors, il se masturba, regiclant sur le galet noir, puis il attendit une dizaine de minutes, et recommença, et il recommença encore, et encore jusque ce que son sexe irrité de ces frottements forcenés lui fasse mal, jusqu'à ce que ses forces périclitent. Alors dans un dernier sursaut de volonté il éleva la pierre gluante et par dérision l'offrit aux cieux.

 

Il ne put lutter contre le sommeil, il dodozifia, mais à son réveil l'effluve était là, elle venait du Nord, il irait à sa rencontre. Le repeuplement de la terre était désormais en marche... Inéluctablement en marche...

 

Il marcha, marcha, s'étonnant néanmoins, que ces effluves puissent avoir parcouru des dizaines de kilomètres ? Ceci lui paraissait par trop singulier !

 

L'odeur se rapprochait, elle était désormais toute proche, peut-être fallait-il franchir encore cette colline et sans doute, l'autre versant !

Ça y est ! Il percevait des silhouettes. Le monde n'était pas complètement mort, il ne s'était pas trompé, non seulement il y avait des survivants mais ils l'attendaient. Combien étaient-ils, il compta et n'en vit que six, il avait pourtant invoqué sept déesses. Mais qu'importe, il s'avance et sa queue se redressa de nouveau dans l'attente de voir de plus près ces magnifiques créatures.

 

Mais que se passe-t-il ? Quelle est encore cette diablerie ? Plus il avançait plus ces personnages lui semblaient en rien correspondre à ce qu'il était venu chercher. Deux des femmes étaient vieilles, très vielles, sèches et édentées, Deux autres étaient probablement malades, et les deux dernières étaient... des hommes.

 

- Je suis le héros ! Etes-vous une manifestation des déesses ?

- D'où venez-vous ?

- Je viens de la mer, et les dieux ont choisi ma bite et mon sperme pour repeupler la Terre !

- Vous avez faim ? Soif ? Vous voulez vous reposer ? Nous n'avons plus grand chose et de toute façon nous n'en n'avons plus pour très longtemps...

- Mais alors vous ne seriez pas des déesses ?

- Je vous trouve bien agitée ! Dit la plus vielle.

- Pourtant cette odeur, cette effluve ! Ça sentait bien la femelle à des kilomètres !

- Vous devriez vous reposer, vous avez les premières fièvres !

- Je comprends, vous voulez m'imposer une épreuve ! Tester ma capacité de héros ! Je ne faillirais pas à la mission que l'on m'a confiée, je vous baiserais toutes ! Ah ! Ah ! Ah !

- Mais, faites donc ça nous distraira un peu avant de mourir !

 

Alors le héros, baisa les six personnages sans s'occuper de leurs âges, de leur santé ni même de leur sexe, il fallait repeupler la terre, qu'importaient les moyens.

 

Mais croyez-vous qu'après cela les Dieux l'auraient remercié en faisant changer d'aspect ses créatures diaboliques ? Non ! Mais cela ne l'étonna point, il était en conflit avec les dieux désormais... 

 

Cela voulait dire qu'il n'avait pas terminé sa mission, il fallait donc continuer sa route, et baiser à tour de bras des hordes de survivants qui ne surviraient pas longtemps, jusqu'à tant qu'il trouve la bonne, celle qui verrait grossir dans son ventre le nouvel Abel.

 

Epilogue

 

- Docteur le 27 a encore sa crise de priapisme, que fait-on ? Une petite piqûre ?

- Est-il agressif, Mireille ?

- Agressif est un grand mot, il emmerde son monde, mais pas plus que d'autres !

- Laissez-le donc tranquille pour cette fois, il est si bien à vivre son délire !

- Oh docteur !

- Je crois d'ailleurs que c'est contagieux son truc, je " priapisme " aussi me semble-t-il !

- Oh docteur !

- Mireille, vous n'allez tout de même pas me faire une piqûre ?

- Ah non ! Docteur !

- Alors qu'allez-vous donc me faire, alors ?

- Oh docteur !

 

PS L'auteur tient à signaler qu'il n'a pris aucune substance avant de rédiger cette bêtise.

 

Fin

 

estonius@hotmail.com

Première publication sur Vassilia, le 07/10/2001

 

 

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Dimanche 7 octobre 2001 7 07 /10 /Oct /2001 14:20

Les melons de Consuela

par Estonius

 

bisou1719

 

Avertissement de l’auteur : Le webmaster de ce site m’a fait l’honneur de me demander de publier cette petite ânerie en ses pages ! Qu’il en soit ici remercié, je ne connaissais pas cette adresse et je la trouve bien. Le texte que vous lirez peut-être à été rédigé en accumulant les choses qui fâchent. Du lesbos très peu sexuel, des poils, du sex and food, le tout rédigé en style tutu. Vous voilà prévenu !

 

 

Les melons de Consuela

 

Souviens-toi, Maria-Luiza. L’an dernier à Saragosse…

 

Tu t’es parfumée, et comme d’habitude tu l’as fait avec un parfum d’homme.

Tu sens bon, Maria-Luiza, et Consuela va aimer poser ses lèvres sur ta peau.

Tu t’es vêtu d’un petit ensemble, la culotte et le soutien-gorge en satin bleu, tu es élégante, Maria Luiza. Et Consuela va aimer t’effeuiller, mettre ton corps à nu et dévoiler ta peau couleur de sable, parsemée par endroit de taches de cannelle.

Tu auras baissé le chauffage afin que ta chair se poule et que Consuela de ses larges bras puisse t’offrir le chaud et la tendresse, le réconfort et la caresse. Tes fesses sont petites mais réagissent si bien qu’on les croirait animées d’une vie autonome, quand Consuela les tapotent en jouant avec et en les battant en mesure tel un métronome. Tes seins sont des fruits dorés couronnés d’une aréole chocolatée et terminée par une pointe en éveil. Tes lèvres sont vermeilles et ton con une merveille, ciselé comme la rose des sables d’une étrange planète de silicium.

Ton attente est humide, et la sueur de ton corps se mélange – là où naissent tes cuisses – à tes intimes épanchements.

Tu consultes ta montre ! Consuela est en retard. Consuela, ta belle, Consuela ta gouine ! Tu es fier de ce que tu fais avec elle, fier de jeter aux faces des rangés l’image de ta marginalité !

Le bruit d’un moteur. Vroum !
Une voiture qui s’arrête. Splash !
La portière qui claque. Clack !
Un coup d’œil à la fenêtre !

Consuela ?
Oui c’est elle !

Pimpante, éclatante de joie ! Sourire festif et sans soutif. Elle porte une petite robe à fleurs, un bout de chiffon, et tient dans ses mains deux fruits, ce sont des melons.

Elle ne vient jamais les mains vides, toute une éducation, rarement des cadeaux de prix, mais toujours un petit quelque chose de joli. Ou d’amusant, ou d’appétissant.

Tu prends les melons que t’offre Consuela ! Elle t’assure qu’elle les a choisis elle-même avec son nez de fouine qui renifle tout. Elle insiste sur ce point ! Elle rigole. Elle rigole tout le temps. Comme tu aimes le rire de Consuela ! Aurais-tu gouiné avec une femme qui ne saurait pas rire ! Elle délire, elle te dit qu’elle est le petit capuchon rouge, et qu’elle apporte des melons à sa grand’mère. Tu fais semblant de t’offusquer. Elle te tend un texte, une histoire, une bêtise, une fable, une farce, tout ceci à la fois, elle a trouvé cela sur la toile, vous riez toutes les deux aux éclats !

- Et il y en a que ça ne fait pas rire ! ajoute-t-elle

Mais ça, tu ne veux le croire. Tu fais la folle et prends les melons, les soupèse tels des nichons, pas besoin de faire un dessin pour comprendre l’allusion. Tu lui dis ne pas douter un seul instant de la saveur de ces fruits, mais que tes propres melons sont bien plus jolis. Elle rétorque que ceux-ci ont l’avantage de pouvoir être mangés !

Alors tu veux lui faire une surprise ! Tu cours en riant vers l’office emportant les melons, tu demandes à Consuela d’être sage, de ne pas bouger le temps de quelques instants.

Vite, tu prends un couteau…
Vite, le melon est coupé en quatre et le second itou !
Vite, les pépins sont jetés.
Vite, la peau est retirée.

Ces tranches sont trop grosses et tu les coupes en deux, puis encore en deux, puis encore… Il ne reste plus que des petits cubes de melons.

Consuela s’impatiente. Tu lui redemandes de rester tranquille.

Tu te mets nue, tu te couches sur la table de la cuisine, et te répands les morceaux de melon sur ton corps !

Ça ne tient pas, ça glisse, c’est l’horreur.

Tu ouvres ton buffet, recherche la marmelade d’orange, tu t’en enduis les seins, le ventre, les cuisses, tu t’allonges de nouveau sur la table en bois. Cette fois la melonade tient. Enfin, elle tient mieux !

Tu appelles Consuela ! Tu lui dis de te manger ! Consuela éclate de rire, toi aussi ! Elle répond qu’elle ne peut décemment te manger habillée et se débarrasse de son chiffon fleuri, de ses escarpins vernis, et de sa culotte mini.

Elle est belle Consuela, sa peau n’est que légèrement halée, son corps craint la brûlure de notre astre. Ses cheveux tombent en cascades brunes sur ses seins laiteux qu’une pointe rose termine tel un bourgeon malicieux. Son con est enfoui sous un tablier poilu dépassant de partout, envahissant en une étrange ligne les alentours du nombril, s’aventurant en haut des cuisses, et en bas des fesses.

Elle ne se rase pas Consuela. Elle t’a dit que le faire serait s’amputer d’une partie de sa personnalité. Ils sentent, les poils de Consuela, ils sentent la femelle en chaleur ! Tu aimes les goûter, les poils de ta gouine !

Elle le sait, et alors que tu pensais la voir se pencher sur ton corps et jouer à déguster les melonades, elle s’approche du bout de la table, et te colle son con contre ta face ! Tu t’enivres de sa fragrance. Ta langue se fait gourmande.

Et tel une faux attaquant sa moisson, elle entre violemment dans tes blés, cherchant et trouvant le contact de tes chairs secrètes. Tu as trouvé le chemin de sa félicité, il te suffit un peu de remonter, de goûter son clitoris. Tu vois alors Consuela se casser en deux, en faisant attention à ne pas bouger son sexe. Elle est souple, Consuela, elle approche la bouche de ton corps et commence à laper les melonades. L’exercice est périlleux, elle ne peut tout béqueter. Elle y fourre les mains, elle s’en englue les doigts, elle en attrape, elle en avale, elle t’en fait avaler, il ne reste bientôt plus que du jus de melon et des traces de marmelade.

 

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Mélanges des teintes oranges sur le brun de ta peau. Chaleur des couleurs !

 

Un cri, un frisson, sa bouche qui cherche ta bouche, Consuela a rencontré le plaisir. Dans quelques instants, ce sera ton tour. Mais avant et après avoir savouré ce baiser, tu regardes tendrement ton aimée, et une perle humide aux coins de tes yeux, tu lui murmure simplement :

- Je t’aime, Consuela !

estonius@hotmail.com

 

Première publication sur Vassilia, le 07/10/2001

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Dimanche 23 septembre 2001 7 23 /09 /Sep /2001 17:07

Un ascenseur à Glasgow par Marie-France Vivier

 

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Bonjour chers lecteurs.

Commençons par les présentations. J’ai 30 ans et je me prénomme Buffy, et autant vous le dire tout de suite, si vous êtes un vampire vous n’avez rien à craindre. Il se trouve que c’est pourtant mon vrai prénom et que j’ai un petit air de ressemblance avec Sarah Michelle Gellar. Comme elle, on m’a souvent dit que j’étais bien faite. Je suis moyennement grande, j’ai les cheveux blonds et les yeux mordorés. J’ai une belle paire de seins fermes et biens ronds et de jolies fesses charnues. Ma ressemblance avec l’actrice américaine va jusqu’à cet étrange petit duvet qui me recouvre les avant-bras et que je n’ai pas du tout l’intention d’épiler.

La présentation serait incomplète si je ne parlais pas de ma vie professionnelle et de mes choix sexuels.

Professionnellement, je ne suis donc pas chasseresse de vampires, ni actrice de séries télévisées, mais plus simplement « commerciale » dans l’agro-alimentaire, ce qui m’amène à me déplacer dans tout le royaume, pas seulement en Angleterre, mais aussi en Ecosse et au Pays de Galles

Sexuellement, je suis plutôt libérée et suis particulièrement attirée par le corps des jolies femmes. C’est ma vie, c’est mon choix, c’est comme ça ! J’aime pratiquer la domination, mais je n’en fais pas un sacerdoce, et ne considère nullement cette tendance comme devant être une donnée obligatoire de mes relations.

Ce mardi, je roulais à destination de Glasgow. Je resterais quatre jours sur place, ayant plusieurs clients à visiter dans la ville et dans ses environs. Il se trouve que chacune de mes venues dans la métropole écossaise constitue pour moi un petit plus particulièrement jouissif. Je vais vous expliquer pourquoi :

Ma vieille amie, Angéla Burton est gérante d’un hôtel à Glasgow. Elle doit avoir maintenant dépassé la cinquantaine, mais elle est fort bien conservée. Nous nous sommes livrées, il y a trois ou quatre ans à quelques séances de galipettes tout à fait jouissives et instructives. Mais ce temps est fini. Angéla vit avec un cerbère femelle qui lui interdit toute liaison qui pourrait lui faire de l’ombre.

Le personnel recruté est entièrement féminin. Mais n’allez pas vous figurer des choses ! La loi britannique n’est en aucune façon transgressée, et cet hôtel est très respectable. N’empêche que ces demoiselles sont néanmoins engagées en fonction de leurs aptitudes au saphisme. (Quels tests ou quelles sortes d’entretiens d’embauches sont-ils employés pour parvenir à un tel résultat ? Il faudra qu’un jour je pose la question à Angéla !)

Quand j’ai l’occasion de descendre dans son hôtel, Angéla se met en quatre pour me faire plaisir. Il n’est ainsi pas rare qu’elle m’attribue une soubrette pratiquement à plein temps, et je n’ai jamais eu à m’en plaindre, le recrutement est parfait. Et parfois j’ai droit à quelques surprises, je vais vous en raconter une !

Quelques milles avant d’arriver, je prends le soin de téléphoner à Angéla pour annoncer ma venue ! Si elle souhaite me faire une surprise autant qu’elle ait le temps de la préparer !

Vers midi, je débarquais, Angéla en personne m’accueillit chaleureusement m’enlaçant dans ses bras, et me gratifiant d’un « french kiss » hélas trop bref !

Nous avons alors échangé quelques banalités d’usages, puis me faisant comprendre qu’elle était débordée, elle me laissa aux soins de Valérie.

Valérie, la plus ancienne des employées, une française, belle blonde aux énormes seins, se présenta devant moi, les yeux pétillants de désir. La première fois que nous avions fait l’amour, elle avait adoré et brûlait à chaque fois que nous recommencions.

– Bonjour, Buffy, ça va ? Me demanda- t-elle d’un ton angélique
– Ca va ! Lui répondis-je, et toi ?
– Forcément bien, puisque tu es là !

Elle passa subtilement la main sur la mienne. Elle remonta et la posa sur l’un de mes seins. Je ne protestais pas.

– Tu peux me montrer ma chambre ? Questionnais-je, espérant qu’elle aurait le tact de me laisser souffler quelques instants avant de me sauter dessus. Mais à la façon dont elle me regardait rien n’était vraiment sûr !

– Bien sûr, où avais-je la tête ?

Dans mon soutien- gorge ! Pensais-je !

Elle ôta sa main.

– Gillian, viens montrer la chambre de Buffy. Au revoir Buffy, j’espère que nous nous reverrons ! Me dit-elle en me faisant un clin d’œil.
– Hum, je reste trois nuits, on devrait pouvoir trouver un petit créneau…

J’avais cru un instant qu’Angéla m’avait « attribué » Valérie. Il fallait donc croire qu’elle avait d’autres projets. Qu’importe ! Pensais-je, cet hôtel ne m’a jamais déçu ! C’est alors qu’une jeune fille d’une vingtaine d’année arriva devant moi. De très beaux yeux bleus, les cheveux blonds vénitiens et une surabondance de taches de rousseurs.

– Mon nom est Gillian, je vais vous montrer votre chambre ! Me dit-elle d’un ton très protocolaire.

Nous nous sommes donc dirigés vers l’ascenseur. Elle entra et mit mes effets près d’elle. Elle appuya sur le bouton et nous avons commencé à monter. Nous allions au dernier étage, c’est à dire le cinquième. Je ne sais pas quel âge à cet ascenseur, mais je vous assure que l’on fait beaucoup plus moderne et beaucoup plus rapide de nos jours. Ce vieux modèle hydraulique mettait un temps infini à accomplir sa fonction. Je jetais un regard circulaire et fut « surprise » d’y découvrir une caméra vidéo en fonctionnement. Jusqu’où vont se nicher les mesures de sécurité ? Je m’amusais à faire un clin d’œil dans sa direction. L’appareil se mit en branle et s’arrêta soudainement après 30 secondes ! Je l’aurais parié !

– Que se passe- t-il ? Demandais-je, loin d’être surprise.

– Je ne sais pas ! Répondit-elle, n’étant pas plus troublée que moi. Elle appuya néanmoins sur le bouton d’alarme.

Je haussai les épaules et sachant les pannes de ce genre d’appareil, rarement courtes, je m’assis sur le plancher. Elle fit de même. Comme j’étais en pantalon, je pus ramasser mes genoux. Cela était impossible pour Gillian du moins si elle désirait rester décente vu la longueur de sa jupe. Elle choisit alors d’étendre ses jambes, solution plus sage, mais qui ne m’empêchait nullement d’apercevoir le haut de ses bas de nylon. Je la détaillai du regard. La peau très pale, un joli sourire. Sa chemise à cordons laissait présager une bonne paire de seins. Je changeai de place et m’installai près d’elle. Je posai ma main par terre le plus proche que je pouvais de ses fesses sans qu’elle ait l’impression de se sentir agressée.

– Tu es nouvelle ici ? Tu es là depuis combien de temps ?
– C’est ma cinquième semaine ! Me répondit-elle.

J’approchai un peu ma main de sa jupe.

– Tu aimes ce travail, ici ?
– Oui, c’est super ! Je m’éclate.

Je glissai ma main vers ses genoux, elle le vit mais ne dit rien. Elle ne parut nullement surprise par mon attitude. Je décidai de poser ma main sur son genou. Elle me regarda dans les yeux. Je remontai lentement ma main.

– Tu es très jolie ! Lui dis-je.
– Merci ! Tu fais quoi là ? Dit-elle, curieuse et loin d’être gênée.

– Je suppose que si tu as été embauché ici, c’est que tu aimes faire l’amour avec une autre femme ? Demandais-je en posant mon autre main sur son sein droit.

Elle descendit son regard sur ma main.

– Possible… minauda-elle d’un ton invitant.

Je commençai à pétrir doucement son nichon.

Elle ne dit rien, elle parut aimer cela. Elle posa alors sa main sur mes seins et commença à les masser.

Sans que je m’y attende, elle se jeta sur moi et se mit à m’embrasser sur la bouche. Je ne lui refusai pas ce plaisir et inséra ma langue dans son palais. Nos langues se contorsionnaient dans tous les sens et de la bave coulaient sur nos mentons. Elle se mit à me pétrir le sein. Je la laissais faire un moment puis la repoussais doucement, et tout en la regardant, je commençai à défaire les boutons de mon chemisier. Elle me fit me cabrer, les bras renversés et appuyés sur le sol de l’ascenseur. Elle me dégagea les épaules afin que les pans de mon chemisier restent écartés et se mit à me lécher les seins par-dessus mon soutien- gorge. Je renversai ma tête et posai une main sur la sienne pour lui caresser les cheveux et l’inciter à continuer. Elle retroussa mon soutien-gorge par-dessus mes seins et se mit à me sucer les mamelons avec intensité.

– C’est bon, continue ! Gémis-je.

Tout en continuant sa sucette, elle fit glisser ses mains sur mes hanches, frottant doucement sur mes flancs. Sa langue tournait autour de mes mamelons durcis par l’excitation, me faisant crier de plus en plus fort. Elle se mit à me bécoter partout sur la poitrine. Je me trémoussai un peu plus. Je caressais ses doux cheveux avec plus de vigueur. Elle remonta sa main le long de ma jambe, faisant aller et venir le tissu du pantalon sur ma chair. Elle passa sa main sous ma fesse gauche et inséra un doigt sous mon pantalon. Elle se mit à me caresser le dos, puis revint sur mes seins. Sa langue qui titillait mes mamelons et ses mains qui glissaient sur ma poitrine eurent tôt fait de me faire jouir. Je fermai les yeux pour laisser monter en moi le plaisir. Je sentis mon jus être absorbé par ma culotte et mon pantalon.

– Hmmmm, c’est bon ! Dis-je en m’appuyant sur la paroi de l’ascenseur.

Je crispai les mains sur le tapis pour ne pas exploser. Je baissai les yeux et la regardai. Elle était à
quatre pattes et se dandinait le cul en passant sa langue sur ses lèvres. Je sentis ses mains entourer ma taille. Elles glissaient sur ma ceinture. Tout en me regardant, elle en défit la boucle. Puis, elle se mit à lécher mon corps, en partant de mon ventre. Elle passa sa langue curieuse dans mon nombril, puis parcouru le haut du bord de mon pantalon. Elle le baissa très légèrement, découvrant ainsi le triangle de dentelle blanche que formait ma petite culotte. Elle me donna un baiser furtif à cet endroit…

– Ça sent bon ! Déclara- t-elle. Ça sent la bonne mouille !

Elle inséra un doigt sous le rebord de dentelle et le laissa parcourir sur ma peau et mon pubis parfaitement rasé. Elle rebaissa encore un peu plus mon pantalon. Elle continuait de bécoter ma petite culotte. Puis très rapidement elle me retira mes chaussures, les envoyant valdinguer, et dans la foulée me retira ce satané pantalon qui devenait encombrant. Imaginez le tableau : je n’étais plus qu’en petite culotte, le soutien-gorge au-dessus de mes seins, et le chemisier ouvert tenant encore comme par miracle. Elle glissa ses mains curieuses sur mes jambes puis exerça une pression de côté pour me faire retourner sur le ventre.

– Je veux voir ton beau petit cul ! Me déclara-t-elle

Je me mordis doucement les lèvres quand elle commença à me caresser les mollets. Ce fut ensuite les cuisses, qu’elle bécota longuement, me faisant languir. J’avais les bras tendus, la tête retournée pour la voir.

– Qu’est-ce qu’il est beau ce petit cul ! Me lança- t-elle en regardant

Je n’émis qu’un léger gémissement pour toute réponse. Elle passa doucement ses mains sur ma petite culotte.

– Bon, c’est bien joli, le débraillé, mais ça ne vaut pas le nu intégral ! Dit-elle presque dans un soupir.

Elle commença à retirer doucement mes sous-vêtements. Elle faisait glisser lentement ma culotte. A mesure qu’elle descendait, elle bécotait mes fesses avec douceur.

– Hmmmm, c’est bon ! Dis-je dans un souffle.

Elle finit de me retirer ma petite culotte et se mit à m’embrasser littéralement le cul. Puis, elle se mit à me le lécher. Elle parcourait ma fente et ma raie de ses doigts. Je sentis sa langue glisser sur mon cul.

– Ne bouge pas, tu vas voir ce que je vais te faire, ma biche ! Dit-elle en se levant.

Je fus terriblement heureuse quand je la vis se déshabiller. Elle allait me faire un strip-tease.

Elle commença par le haut. Elle se caressa longuement par-dessus le tissu, faisant remonter ses seins que je ne voyais bien sûr pas. Elle défit lentement les cordons de son chemisier blanc, puis elle l’ouvrit pour laisser découvrir une belle paire de boules, enserrées dans un soutien-gorge blanc. Elle continua de se caresser d’une main et de l’autre, qu’elle entra dans sa jupe, elle faisait le geste de se masturber. Enfin, elle fit glisser sa jupe sur le sol et se retourna. Elle dégrafa son soutien et le laissa choir sur le tapis. Elle ne se retourna pas encore, ce qui fit augmenter mon désir de la voir nue devant moi. Puis, ses doigts se portèrent sur le rebord de sa culotte, qu’elle ôta rapidement. Puis, lentement, très lentement, elle se retourna. Elle ne portait plus que ses bas de nylon. Elle avança vers moi et se mit à genoux par-dessus mes fesses. Comme j’étais sur le plancher, elle ne faisait qu’effleurer mon cul. Elle me fit passer mon chemisier par-dessus la tête et se mit alors à me peloter les seins. Je sentais les siens dans mon dos parce qu’elle s’était couchée sur moi. Elle se frottait contre moi. Je sentais les babines de sa vulve qui me laissait des traces humides sur les fesses. Je trouvais cela très excitant. Enfin, dans un gémissement, elle jouit et m’aspergea le cul de sa liqueur. Puis, elle me fit un nettoyage impeccable en me léchant.

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Je n’avais toujours pas joui, alors elle me retourna doucement et regarda ma chatte un instant. Elle approcha sa langue si lentement que je sentais son souffle qui faisait frémir ma chatte. Elle passa mes jambes derrière elle et entra sa langue en moi. Je me cabrai de plaisir. Je poussai un long râlement et posai ma main sur mes cheveux pour qu’elle poursuive son broute-minou. Elle posa sa main sur mes seins et tout en me léchant l’intimité, me malaxa la poitrine d’une main experte. Elle fouillait mon vagin et je ne pu m’empêcher de pousser des légers gémissements. Soudain, je sentis qu’elle approchait son doigt de mon anus. Elle fit des ronds puis passa ce doigt sur ma raie.

– Allez, enfonces-le ! Lui criais-je.

Elle n’en fit rien et continua de me lécher et de laisser jouer son doigt. En plus, je sentis son pouce qui me chatouillait la vulve. Puis alors que sa bouche se concentrait sur mon clito, qu’elle mordillait avec une étonnante efficacité, je sentis enfin son doigt s’insérer dans mon cul. Je serrai mes jambes, elle me fouillait de partout. Je me mordis les lèvres et laissai mon jus lui envahir le visage. Elle me regarda, tout en se léchant les babines pour ne rien laisser passer du liquide, puis, la bouche encore pleine, vint en étendre sur mes seins. Elle me prit la nuque, me força à goûter ma propre mouille tandis qu’elle continuait de caresser mes seins en les imprégnant de ma liqueur.

Je la regardai dans les yeux. Moi qui m’attendais à la surprendre. Cette petite délurée était décidément bien douée. Je vous l’avais dit, le recrutement d’Angéla était impeccable !

– Alors, tes impressions ? Me demanda- t-elle en me doigtant doucement les lèvres de son index

Je lui mordis le doigt et dit :

– Fantastique, tu es merveilleuse, mais maintenant c’est à mon tour…

C’est alors que l’ascenseur se débloqua et rentama sa longue montée. Gillian le bloqua manuellement pour nous permettre de nous rhabiller. Comble de mon malheur, je ne pourrai pas goûter tout de suite son nectar…

« J’aurai deux mots à dire à Angéla ! », me dis-je tout haut.

Fin de l’épisode

Note : Ce texte est, vous l’aurez deviné, une traduction-adaptation d’un texte anglais anonyme. Il mérite sans doute une suite, mais ne l’ayant dénichée nulle part, je me chargerais de l’écrire… un jour peut-être

© 2000 – Adaptée de l’anglais par Maîtresse Marie-France. Cette version est la seule autorisée !

Ce récit a eu l’honneur d’obtenir le 2ème prix du concours des histoires érotiques décerné par Revebebe pour Septembre 2001

Première publication sur Vassilia, le 23/09/2001

Par Marie-France Vivier - Publié dans : Marie-France V
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Dimanche 23 septembre 2001 7 23 /09 /Sep /2001 13:58

La métamorphose d'Ariane

par Léna Van Eyck

 

bisou1719h

 

1 - Réminiscences

 

 

Le crépuscule assombrit progressivement la chambre de l'hôtel. Je l'ai souhaité moyen, ni trop luxueux ni trop miteux, banal et désespérément standard, de ceux qui ne se remarquent pas ! Ordinaire, commun. Comme moi ! 


Comme moi jusqu'à ce soir, jusqu'à cette nuit, parce qu'après, ou bien tout va changer, ou bien je sombrerais dans la folie !


J'avais d'abord pensé à une sorte de "cérémonie de passage", l'idée d'acheter quelques cierges noirs et un petit compact portable qui diffuserait par exemple le concerto de Paganini à cause de sa connotation "satanique" m'a un moment tenté. Mais j'y ai finalement renoncé ! Au diable (c'est le cas de le dire) le bazar ! Et vive la simplicité, la banalité, l'ordinaire, le commun !


Je n'allumerais la lumière que quand ce sera terminé. J'ai ouvert le lit, étalé sur les draps une grande serviette de bains, et me suis couchée dessus après m'être débarrassée de mes vêtements, comme ça, sans les plier, à même le sol !


J'essaie de faire le vide dans mon esprit, il le faut, mais j'ai le temps, toute la nuit, si je veux. Je commence par me serrer la pointe de mes seins entre deux doigts, je serre assez fort, mais il faut me rendre à l'évidence je ne suis pas très excitée. Mais j'ai un truc, il marche souvent ! Je m'amuse parfois à mettre en réserve dans ma mémoire un visage récemment rencontré. Souvent, c'est un bon point de départ. Alors pourquoi pas cette petite blonde de la réception au visage fripon ? Et voilà, ça va marcher, je m'imagine en train de l'embrasser, de la déshabiller, de la caresser, tout cela est un peu confus, mais le fourmillement caractéristique atteint maintenant mon bas ventre. Je serre mes tétons de toutes mes forces, je les tords, je les tire, j'ai envie de me faire mal, j'y mets les ongles ! Pourquoi la nature ne nous a-t-elle pas doté de trois mains ? La droite descend, se fraye un chemin dans tout ce fouillis de poils et atteint mon clitoris érigé comme un petit pénis, je le frotte de l'index comme j'ai l'habitude de le faire, la cyprine me dégouline sur les cuisses. Un épanchement aussi abondant est rare chez moi ! Pourquoi aujourd'hui ? L'image de la réceptionniste devient de plus en plus floue, dans mon rêve éveillé. Je m'imagine à présent dans une salle de billards, je suis étendue sur le tapis vert, les jambes écartées. Des bites, des pines, des queues se vident sur mon corps, j'en touche, j'en branle, j'en suce, j'ai du sperme partout, et tout d'un coup je me retourne, je tends mon cul, je leur offre, et... Fin, c'est fini ! Un cri vite étouffé, mon corps qui "descend" pantelant. Je pensais le plaisir long à venir, ce fut au contraire extrêmement bref. 


J'avais fait ce que je voulais faire. Cette masturbation dans la pénombre serait la dernière d'Ariane !


- Adieu Ariane ! M'entendis-je murmurer, et je sombrais dans le sommeil sans même avoir retiré la serviette de bain, trempée de mes jus !


Je me réveillais en pleine nuit, sans parvenir à me rendormir. Un coup d'œil à ma montre, il était quatre heures et quelques ! Je décidais de prendre une douche, ensuite je verrais ! J'avais plein de chose à faire ! Comme par exemplea commencer une nouvelle vie ! Voilà une occupation peu banale et riche d'intérêt ! Il faudrait que je me choisisse un nouveau prénom : Ce sera Bénédicte ! Pourquoi Bénédicte ? Parce que !


Opérons à présent un petit retour en arrière pour mieux cadrer cette étrange histoire ! 


Mes parents ont eu la délicatesse de me prénommer Ariane ! Voici qui est grotesque. Après cet acte d'une originalité inouïe, mon paternel décida de déguerpir et ne donna plus de nouvelles. Fille unique, je fus donc élevée par ma mère qui se déclarant dégoûtée des hommes, n'en chercha point d'autres, où alors si elle le fit, ce ne devait être que fort discrètement ! Nous ne manquions de rien, ma mère occupait un poste de cadre dans une usine agro-alimentaire. Elle ambitionnait ni plus ni moins de diriger un jour l'usine et proclamait en avoir les capacités.


Vu le sujet, il n'est pas nécessaire que je me décrive, il sera toujours temps ! Disons simplement que je n'étais ni belle, ni moche, mais sans doute fort quelconque ! Et probablement le suis-je encore ?


Plusieurs évènements importants ont ponctué mon enfance et mon adolescence. Il faut bien en parler... pour comprendre mieux la suite.


J'ai perdu la foi à 8 ans ou à 9 ans, je ne peux me souvenir de la date. Par contre, je m'en rappelle l'endroit avec une précision diabolique. Nous revenions avec ma mère de l'arbre de Noël de son entreprise. Nous avions garé la voiture dans une rue commerçante afin d'y effectuer quelques courses, quand en passant devant une librairie, ma mère eut la bonté de me confirmer que le père Noël n'existait pas. J'engrangeais cette ratification, et me souviens avoir demandé à ma génitrice s'il en était de même pour Dieu le Père. Silence outré de cette dernière ! J'avais donc perdu la foi dans la rue ! 


Quelle importance, me direz-vous ? Persuadée que mes convictions nouvelles procédaient d'un raisonnement simple et donc à la portée du premier venu, je m'étonnais qu'elles ne soient point davantage partagées, et me lançait donc à tout va dans un prosélytisme effréné. J'échouais bien sûr ! Déjà peu populaire et peu liante, cette attitude contribua à m'isoler encore davantage. Je m'enfermais dans ma tour d'ivoire, convaincue d'avoir raison seule contre tous, attendant le moment où je pourrais le leur prouver.


Le deuxième acte eu lieu l'année de mes 13 ans. Nous étions allées avec ma mère à la fête de fin d'année de l'usine. Elle revêtait cette année un caractère particulier, le directeur ayant fait valoir ses droits à la retraite. Ma mère n'attendait plus qu'une décision du conseil d'administration pour reprendre ses fonctions. J'en étais certes, fière pour elle, et puis les avantages matériels en seraient considérables. Son salaire serait au moins doublé, nous pourrions changer de voiture, peut-être même changer d'appartement, se payer des voyages, des articles de luxe, le rêve quoi ! Elle me présenta un tas de gens. Parmi ceux-ci je remarquais une fort belle femme, sans doute la plus belle de l'assistance, ma mère me la présenta :


- Sandra Lopez, probablement ma future adjointe !


Cette dernière répondit d'un sourire que je n'osais interpréter, et quand elle fut partie, ma mère me précisa !


- Il faudra que je m'en débarrasse assez vite, ses idées sur la gestion de l'entreprise sont catastrophiques.


C'est quelques semaines plus tard que ma mère rentrant à la maison, éclata en sanglots dès le pas de la porte franchie. L'ayant que rarement vu pleurer, j'en fus bouleversée. Ce n'est qu'au bout d'une heure de crise et de mutisme qu'elle m'expliqua alors que le conseil d'administration avait nommé Sandra Lopez directrice de l'usine.


- On a préféré une pétasse à la compétence !


Déjà influencée par les idées féministes, cet épisode traumatisant se conclut par ma décision de ne rien faire dans la vie qui puisse me faire juger autrement que par mes capacités propres. Et je décidais à partir de ce jour, de refuser tout maquillage, toute coupe de cheveux à la mode, tout vêtement ou sous-vêtements trop "féminin". Ne percevant pas l'élitisme pervers de cette attitude (on aurait donc le droit d'être moche, mais pas d'être conne), ce fut probablement ma première erreur.


Je tenais bon mon engagement, m'enfermant dans ma différence. Ma sexualité s'éveillant, je me rendis compte que mon look m'éloignait d'office des grands benêts autoproclamés "haut de gamme". Restait le second choix, mais la relation que je cherchais incluant la communion d'idée, je finis par faire le vide autour de moi. Je sortais peu, et m'étant trouvé une véritable passion pour l'astronomie (no-mie ! pas lo-gie !) Je consacrais l'essentiel de mes loisirs à cette activité oh combien solitaire !


Ma sexualité s'éveillant (je sais, je l'ai déjà dit !) je découvrais aussi une autre forme d'activé solitaire. J'avais dégotté au cours d'un séjour à la campagne chez des vagues cousins un bouquin érotique dans le tiroir d'une table dans un grenier. Le fait de savoir que quelqu'un venait le lire ici m'excitait autant que le livre lui-même. J'avais essayé de savoir qui cela pouvait bien être, et ne trouvant décidément pas, j'embarquais l'ouvrage. Il me servit longtemps de support à mes fantasmes, du moins comme point de départ, car après je les laissais divaguer. Mais deux images revenaient comme des leitmotivs. La première était celle d'une camarade de classe, je fantasmais sur son visage, sur son sourire et dans mes rêves éveillés, je la déshabillais lentement pièces par pièces, et quand elle et moi étions entièrement nues, je l'embrasais tendrement... Mais l'excitation montant, ce n'est pas cette scène qui m'accompagnait jusqu'à l'orgasme mais celle d'une orgie infernale ou je me retrouvais nue au milieu d'une cohorte d'hommes en rut qui me faisaient l'offrande de leur bite.


Ces deux fantasmes n'ont cessé de me poursuivre, le premier a évolué, ma camarade de classe ayant été remplacé au fil des temps par d'autres femmes, toutes différentes, mais toujours avec un beau visage, toujours avec un beau sourire. L'autre aussi a évolué, et si assez rapidement, les bites se sont faites plus précises, leur fonction aussi. Il fallut bien que je me rende à l'évidence ces bites n'appartenaient à personne, elles n'avaient aucun visage. Je me refusais à en tirer conclusion. Ce fut ma seconde erreur !


Je souhaitais devenir astronome professionnelle, cela passait par l'obtention d'une licence de physique et d'une autre de mathématiques et je travaillais avec acharnement. Parvenue à la majorité, je me retrouvais désespéramment seule. Ma mère ne s'était jamais vraiment remise de ce qu'elle considérait comme un échec professionnel et nos rapports étaient devenus très distants. C'est à la suite d'une conférence sur la vie dans l'espace que je me retrouvais malgré moi, embrigadée dans une secte assez délirante dont le but ultime était de construire une ambassade afin d'accueillir les visiteurs extra-terrestres. Mais attention, pas une ambassade en préfabriqué, non, le truc haut de gamme et super luxe ! Mon enthousiasme de nouvelle convertie fut bref, il était évident que ces gens-là se foutaient du monde. Nous étions quelques-uns à vouloir abandonner en dénonçant tout ce cirque, un communiqué serait envoyé à la presse, etc... C'est dans ces circonstances que je rencontrais André. Oh ! Ce n'était pas un play-boy, plutôt du genre gringalet, mais d'une intelligence supérieure, surdoué même, il s'était comme moi égaré ici et plaisantait sur lui-même avec un petit air supérieur :


- Même les meilleurs ont le droit de se tromper ! proclamait-il !


Il partageait mes idées sur Dieu, sur les femmes et savait parler de tout un tas de sujets intéressants. Il ne baisait pas très bien, mais je n'avais à cette époque aucun élément pour comparer. Bref j'avais cru trouver l'oiseau rare et nous avions convolé en justes noces. Bardés de diplômes, André était analyste financier. Il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie et parvint à un niveau de rémunération qui me dispensait de travailler. C'est ainsi que je n'ai jamais été astronome.


Six années passèrent. Le temps passe trop vite ! Six années où je serais bien en peine de raconter quels en ont été les faits marquants nonobstant de merveilleux voyages de vacances. La routine s'installa, Monsieur détestait le cinéma et adorait le théâtre, nous avons donc vu pratiquement tout le répertoire, certaines pièces m'ont enthousiasmé, d'autres m'ont bien barbé, et nous avons visité tous les musées qu'ils nous intéressaient de voir. Et le restaurant a cessé de nous amuser. Notre standing nous permet de nous abstenir des tâches ménagères. Je partage mon temps entre le bénévolat dans une association caritative et l'aquarelle. André est un acharné du travail, il en emporte à la maison, il travaille le soir, le week-end, tout le temps. C'est d'un gai ! Son seul moment de loisirs est quand il prend un bouquin pour lire avant de s'endormir, mais ça ne dure jamais longtemps. Après, il ronfle ! Le sexe est devenu rare. Il se dit ouvert pour les autres, mais n'a aucune originalité en ce qui le concerne. Il ne m'a jamais demandé de le sucer, mais je dois dire que je n'ai pas non plus abordé le problème. Non, le radada traditionnel, il a dû me prendre en levrette trois fois en tout et pour tout au début de notre mariage. Au début je faisais intervenir mes fantasmes, pour aider ma jouissance, mais j'abandonnais vite cette méthode. Nos sexualités sont donc déconnectées, je le laisse effectuer son coït conjugal, et moi de mon côté je me masturbe quand l'envie se fait trop forte. Nous ne recevons pratiquement personne, nous ne sommes reçus chez personne ! Nous sommes complètement asociaux, hors du monde et je m'ennuie à mourir ! 


Vous allez me dire, mais qu'est-ce qu'elle fout ? Eh bien oui, j'avais un but qui m'a permis de rendre vivable cette absolue monotonie. Je désirais un enfant. Pas lui ! Mais malgré tout il n'était pas contre. Ça n'a jamais marché, je me suis fait faire des examens, ça ne vient pas de moi, m'a-t-on dit. Mais, lui, les examens, il n'a jamais voulu les faire ! On a fini par s'engueuler ! Avec une certaine violence dans le ton ! Ce jour-là quelque chose s'est cassée ! Boum !


Tromper mon mari, ne me venait même pas à l'idée, je ne suis jamais arrivé à fantasmer sur les hommes, la vue des bellâtres bodybuildés me donne même la nausée. Je n'aime les tablettes de chocolats qu'avec des noisettes. Je ne fantasmais que sur leur sexe, mais les quéquettes qui se baladent toutes seules sur leurs petites pattes, c'est pas si courant. Quant aux femmes... Un jour nous avions organisé dans mon association une vente dédicace de bouquins d'une femme auteur. Quand je dis "nous avions organisé", c'est en fait moi qui m'étais occupée de presque tout. Ça avait assez bien marché et quand, à la fin, je me suis retrouvée seule avec elle, après avoir tout rangé, elle m'a invité au restaurant. Je refuse d'ordinaire ce genre de privauté, mais là, j'avais accepté et m'étais retrouvée quelques heures plus tard dans son plumard, Mon excitation assez intense au début de cette rencontre se diluait au fur et à mesure de nos ébats me rendant compte que j'étais godiche comme pas une ! Elle eut un moment ces simples mots "Ils sont marrants tes seins !" J'aurais dû lui demander pourquoi, mais je n'osais, redoutant la réponse, alors je ne le fis, pas, pris mal la chose, et prétextais je ne sais quoi pour écourter tout ça. Ce fut ma seule extra-conjugalité !


Le lendemain, devant un miroir je regardais mes seins, j'avais cru que la bizarrerie passerait inaperçue. Encore une illusion qui s'envolait. Tant pis !


Le véritable incident conjugal arriva quelques mois plus tard, il fut traumatisant :


- On est invité chez le grand patron samedi soir, je ne peux pas ne pas y aller !

- Et bien vas-y ! Où est le problème ?

- On est invité tous les deux !

- Tu diras que je suis malade !

- Non ! Il faut que tu viennes, je te le demande comme un service !

- Ton patron n'est pas assez intelligent pour comprendre que la femme d'un de ses collaborateurs n'a pas envie de se le coltiner ?

- Ariane ! S'il te plait ! Ecoute-moi, il y a actuellement une cabale contre moi, on prétend que je suis homosexuel, tout cela parce que la place que j'occupe suscite des jalousies.

- Et alors rentre dans leur jeu, qu'est-ce que tu en as à foutre ?

- Ariane je te demande un service, rend-le moi, je ne vais pas me mettre à genoux !

- Moi, j'ai bien failli me mettre à genoux pour te demander de passer les examens qui nous permettraient de comprendre pourquoi on ne peut pas avoir de gosses ?

- Bon alors tu viens et je passe les examens !

- Je ne te crois pas, André !

- Tente le coup !

- Alors d'accord je le tente !

- Merci ! Euh il y a autre chose, il faudrait que tu t'arranges un peu pour y aller !

- Quoi ?

- Oui, que tu te maquilles, que tu ailles chez le coiffeur et que tu t'achètes une robe, tu as toute la semaine pour faire ça !

- Non !

- Et pourquoi, non ?

  Mais enfin André, ce ne sont pas NOS idées !

- Il faut peut-être dépasser tout ça !

- Et tu crois vraiment que je vais dépasser tout cela en une semaine ?

- Ecoute ! Ariane, tu m'emmerdes, je me doutais qu'il y aurait un problème. Alors je vais y aller avec Claudette, et je la ferais passer pour toi, j'espère simplement qu'ils ne feront pas des photos pour le journal de la boite !

- Qui c'est, Claudette ?

- C'est, heu... c'est une ancienne secrétaire qui a été mutée à La Défense, mais de temps en temps elle vient en mission au siège...

- Et elle, elle accepte de s'habiller en pétasse ? 

- Tu dis n'importe quoi !

- Tu t'en tires bien, tu as encore échappé aux examens !


Je claquais la porte et m'enfermais dans ma chambre, il y avait lurette que nous faisons chambre à part. Dans le petit jeu de grimpette hiérarchique, il arrivait dans des cercles où la présence de l'épouse comme faire valoir devenait indispensable, il avait donc jugé que je n'étais pas assez sortable, et m'avait tout simplement remplacée ! Foutre le camp ! Sans doute ! Mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Mais le ver était dans le fruit, et inexorablement mon ménage éclaterait ! Mais surtout j'étais profondément vexé ! Je n'étais donc ni présentable, ni sortable ! Mais c'est quoi ce délire, je ne suis pas plus moche qu'une autre. Pourquoi me le demander comme ça, je ne suis pas sa poupée Barbie, il aurait pu y mettre les formes, me demander cela par petites touches ! Déboussolée, je décidais de consulter un psy.


Ce crétin de psy m'a fait perdre trois mois, son credo était "acceptez-vous comme vous êtes et patati et patata !" Conard ! Et bien non ! Je n'acceptais pas d'être pas sortable, je ne pouvais pas l'accepter ! Je laissais tomber.


C'est plusieurs jours après dans la salle d'attente du dentiste que j'eus la révélation, l'attente était plus importante que prévue, et je me résolu à feuilleter les feuilles de choux habituelles. Je tombais par hasard sur un article décrivant l'aventure d'une bonne femme malheureuse en ménage qui après avoir quitté son mari avait fait appel à un cabinet de relookage. L'adresse était indiquée, je l'arrachais et la plaçait dans mon portefeuille !


On sait bien que parfois les choses sont inéluctables, mais allez savoir pourquoi, on retarde, on retarde, qu'est-ce qu'on peut perdre comme temps dans une vie !


Et puis cette lettre :


"Votre mari a une liaison, installez-vous un jeudi vers 20 heures à la terrasse du café Le Grillon, et surveillez la sortie de l'hôtel juste en face". 


Je savais que cela ne pouvait être que vrai, mais j'y allais quand même et quand je vis André sortir de l'hôtel, et dire adieu à sa maîtresse en l'embrasant goulûment sur la bouche, je fondis en sanglots.


Le pire c'est que nous avions envisagé cette possibilité avec André, nous nous étions dit, "dans la vie d'un couple, ça arrive, il ne faut pas donner à l'évènement plus d'importance qu'il en a ! Un couple c'est plus solide que ça, ce n'est pas un coup de bite qui va le détruire". Oui peut-être mais pas comme ça, pas après m'avoir négligé, m'avoir trompé par ses propos, m'avoir déclaré " pas sortable " ! 


Le soir je ne mangeais pas, prétextant une classique migraine, et le lendemain matin dès André parti, je téléphonai au visagiste.


Le numéro que j'avais noté sonnait dans l'immensité du vide. Je me livrais donc à une petite enquête téléphonique avant de dénicher une officine opérant dans ce genre de chose.


Je finis par trouver. On me fixa un rendez-vous pour le lendemain matin.


Je m'habillais n'importe comment, tenant à me passer l'unique (oui, l'unique) soutien-gorge de ma panoplie, il me boudinait les seins qui avaient grossi depuis son achat.


Il me restait à faire ma valise, j'allais en chercher une dans le placard, l'ouvrit sur le lit, voulant mimer les gestes tant de fois aperçus au cinéma. Il m'apparut assez vite que je n'avais pas grand-chose à mettre dedans. Je ne voulais plus de ces fringues trop simples, trop anodines qui ne m'avaient servi qu'à m'enfermer dans un personnage que mon mari avait sans doute trouvé si facile à tromper ! Je jetais rageusement deux ou trois culottes, il faut bien se changer, et allait voir ailleurs, quelques bouquins, quelques CD, quelques souvenirs, très peu en fait et puis surtout ce vieux nounours, mon dernier nounours, mon dernier témoin de mon enfance… je n'allais tout de même pas le laisser là. C'était tout, les larmes me coulaient sur le visage, je ne les essuyais pas, me laissant pleurer, laissant éclater ma peine devant le spectacle dérisoire de cette valise à demi vide, reflet de ma pauvre vie ratée. Je fermais la valise, c'était ridicule, son contenu flottait à l'intérieur en un floc-floc burlesque. Je la rouvrais, et en comblais le vide à l'aide de serviettes de bains. 


J'eus un semblant de sourire en pensant qu'André ne soupçonnerait même pas mon départ définitif. Il me croirait attardée chez des amies (quelles amies ?) Non, il croirait… et puis je m'en fous de ce qu'il croirait ou pas, j'avais rédigé dans ma tête au cours de ma courte nuit des tas de formules de lettres de rupture, cherchant les petites phrases assassines… J'avais finalement décidé de n'en rien faire. Etait-ce à moi d'expliquer ?


Je pris ma voiture, roulait un peu, puis la garait devant une gare de banlieue et décidais de la laisser plantée là. Je ne fermais pas les portières et laissais la clé de contact. Quelqu'un se chargerait bien de la voler.


Je pris le train, puis le métro, je tuais le temps de cette première journée de femme libre en ne faisant rien, me baladant sur les quais de la Seine où les bouquinistes n'ayant pas encore ouvert leurs étals, il n'y avait strictement rien à voir, attendant que l'après-midi commence pour louer une chambre d'hôtel où je déposais ma valise, puis recommençais mon errance.


Le soir j'eus un peu faim. Une simple omelette dans un bistrot me rassasiait et je m'enfermais dans cette minuscule chambre attendant la nuit… 


2 - L'institut


L'institut était situé dans un quartier chic, je fus reçu par une hôtesse très classieuse. (Pas mal pour alimenter mes fantasmes) qui après m'avoir posé quelques questions m'avisa que l'on traitait ici "à la carte ", que tous les clients étaient respectables quels que soient leurs moyens, mais que s'ils les avaient (les moyens) on pourrait me fournir du "très haut de gamme". Intéressé par cet aspect des choses, elle commença à me demander des tas de trucs tout en renseignant une fiche technique, puis après avoir reçu un coup de fil, elle changea brusquement d'avis :


- Je me demande, non je ne me demande pas, je suis sûre qu'il serait préférable que vous ayez un entretien préalable avec notre directrice. Si vous voulez bien me suivre !


Il est évident qu'une femme dirigeant un tel établissement se devait de donner l'exemple. C'était néanmoins impressionnant ! Une grande brune, légèrement typée, sans doute d'origine espagnole, au visage régulier et aux lèvres magnifiquement ourlées recouvert d'un joli rouge à lèvres parme ! Je la regardais, bouche bée. Elle aussi me toisait ! Sans doute mentalement était-elle en train de se faire un devis ? Quelque part, l'idée me déplut !


- Asseyez-vous ! Cet entretien risque de prendre un certain temps ! 


Tout semblait calculé chez cette femme, depuis la profondeur du décolleté trop haut pour être provoquant mais trop bas pour être innocent, jusqu'aux mouvements de ses mains parfaitement manucurées. Quant à son sourire n'en parlons pas.


Elle parcourut la feuille que venait de lui restituer son imprimante !


- Hum ! Je vois ! Je ne me suis pas présentée, je suis Pascale Chalis, vous pouvez bien sûr, m'appeler par mon prénom ! Euh ! Est-ce que je peux vous appeler Ariane ?


- A vrai dire je pensais changer de prénom...

- C'est une excellente idée, cela vous aidera beaucoup ! Et lequel avez-vous choisi ?

- Bénédicte !

- Voilà qui me paraît un choix très judicieux !


Quelle hypocrite ! Me disais-je in petto, si je lui avais dit "Cunégonde", elle m'aurait dit la même chose !


Pascale marqua une pause, elle continuait de me dévisager, un grand sourire aux lèvres. Elle déclencha l'impression de je ne sais quoi, rangea la feuille dans une chemise vierge, fit quelques gestes nerveux avec son stylo plume, puis comme dans un soupir, me lâcha :


- On va avoir du boulot !


Le choc ! Oh ! juste un instant car aussitôt après elle se voulu rassurante :


- Mais, on va y arriver !


Ça allait déjà mieux :


- J'en suis sûre ! Reprit-elle. Je n'ai pas l'habitude d'être hypocrite avec mes clientes. Certaines viennent ici en croyant que nous pouvons accomplir des miracles. Ce n'est pas facile, ni pour nous, ni pour elles, mais il faut très diplomatiquement leur faire comprendre que nous n'en faisons pas. Mais en ce qui vous concerne, je vous le répète très franchement la tâche ne sera pas insurmontable. Mais…


Elle marqua un silence :


- Mais ?

- Il faudra votre concours !


Je ne répondis que d'un petit sourire, j'étais à sa merci, du moins tant qu'un évènement ne m'aurait pas projeté violemment hors de cet établissement.


Pascale se leva, et alla farfouiller dans un petit meuble aux portes vitrées. Je pouvais ainsi pour la première fois la voir de dos. Décidément cette silhouette très féminine alimenterait très bien mes fantasmes de la prochaine nuit, me dis-je !


- On va commencer par le visage ! Savez-vous que la plupart des hommes commencent à juger une femme sur son visage ? Cela certaines ne le comprendront jamais ! Elles s'habillent à la mode, sont tout le temps fourrées chez le coiffeur et elles font la gueule ! Après elles viennent se plaindre que personne ne s'intéresse à elles ! Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire !


Je ne répondais pas. Elle me le fit remarquer.


- Je vous écoute, j'ai confiance en vous ! répondis-je simplement


Elle prit alors quelques photos numériques de mon visage, puis les intégra dans son microordinateur. Elle en sélectionna deux, l'une de face, l'autre de profil, puis lança un logiciel.


- On commence par la coiffure !


J'eus alors la surprise de me voir à l'écran, mon image affublée d'une imposante gamme de coiffures différentes. Il y en avait de toutes longueurs, de toutes formes et toutes couleurs. En même temps, elle guettait mes réactions, je m'arrêtais, éberluée devant une coupe mi-longue, très raide et très blonde.


- Celle-ci vous va très bien ! proposa Pascale


Je m'en défendis :


- Je préfère garder les cheveux courts.

- C'est une erreur, il existe un fétichisme du cheveu, n'en supprimez pas son apparition ! Et puis, surtout seul un visage parfait peut se permettre cette fantaisie ! Le vôtre n'est pas mal du tout, mais..

- Ça va, j'ai compris !

- On garde cette image comme base !

- Peut-être un blond plus clair ?

- Pas de problème ! On va voir le maquillage à présent !


Ce fut alors un défilé de fonds de teint, de rouges à lèvres et de fard à paupières.


- Celui-ci ?

- Peut-être mais pas avec ce rouge à lèvres, ça fait pute !

- Ne raisonnez pas comme cela, Ariane, pardon Bénédicte ! Il y aura toujours des gens qui vous jugeront, y compris des tas de gens que vous ne connaissez pas ! Leur jugement n'a aucune importance. Ce qui importe c'est ce que vous êtes, vous, pas ce que les gens pensent de vous…

- Si vous le dites, n'empêche que vous ne me ferez pas porter un rouge à lèvres pareil !

- Mais ce n'est pas vraiment un problème, regardez celui-là ira très bien également. Voilà, on a une bonne idée de base. Tout à l'heure on vous maquillera pour voir ce que cela donne et pour les cheveux ne vous inquiétez pas nous possédons une impressionnante collection de perruque !

- O.K.

- On va s'occuper du reste à présent !

- Du reste ?

- Oui, de la silhouette !

- Ah !

- Je vais vous demander de vous déshabiller !


J'obtempérais et me retrouvais devant Pascale en petite culotte et soutien-gorge. Elle eut le tact de ne pas piper devant l'affligeante banalité de mes sous-vêtements, préférant biaiser :


- Tout à l'heure nous ferons un petit essai de lingerie !

- Ça ne sert à rien, ça ne se voit pas ces trucs-là !

- Si ça se verra… dans votre tête !


Je me rassis, ce que j'avais enlevé étant selon moi suffisant pour évaluer ma silhouette, puis me rendant compte que cet examen serait plus pratique en position debout je me relevais aussitôt.


- Vous n'enlevez pas votre soutien-gorge ?

- Non !

- Il faudrait pourtant ! Soyez sans crainte, c'est mon métier !

- Non, je ne préfère pas !

- Les seins sont un élément important de la silhouette. Vous avez franchi un pas énorme en venant jusqu'à nous, ne vous arrêtez pas en chemin, Bénédicte !

- Je n'aime pas les montrer.

- Ça, j'avais compris, mais c'est aussi une attitude qui peut changer, ça ne dépend que de vous...

- Ça m'étonnerait !

- Qu'est-ce qui vous gêne à ce point ?

- Ils ont des…

- Des ?

- Des défauts !

- Des défauts ? Mais nous sommes là, pour y remédier, justement !

- Non, j'ai des trucs bizarres dessus !

- Montrez-moi ! Je suis persuadée que nous aurons la solution !

- Il le faut vraiment ?

- Oui ! Souhaitez-vous que je vous dégrafe ?

- Non, je vais le faire !


Je le fis ! Je me retrouvais les seins à l'air face à cette inconnue, rouge de honte et de confusion.


- Et bien ? Ils sont très bien ces seins ! Peut-être un peu lourds, mais on pourra arranger ça ! Et ils sont où, les trucs bizarres ?

- Hein ? Vous ne les voyez pas ! M'étonnais-je, m'assurant du même coup que les bizarreries en question n'avaient pas subitement disparues.

- A vrai dire, je ne vois rien de bizarre !

- Vous vous moquez de moi ! Et ça c'est quoi ? Vous croyez que c'est normal, vous ?


Je lui montrais, agacée, les petites protubérances de chair parsemées sur mon mamelon.


- Mais, Bénédicte, toutes les femmes ont ça !

- Je ne vous crois pas ! On m'a dit…

- Qu'est-ce qu'on vous a dit ?

- Qu'ils étaient bizarres !

- Les hommes disent n'importe quoi ? Ils n'y connaissent rien !

- Ce n'était pas un homme !

- Ah !


J'étais devenue rouge comme une tomate. Ça n'allait plus très bien. L'idée de ramasser mes affaires et de m'enfuir en courant me traversa l'esprit !


- Bénédicte ! La confiance est en train de fuir entre nous, je vais vous la rendre ! Je vais vous montrer ma poitrine, la mienne, et vous pourrez constater.


Je ne répondis pas, estomaquée par une telle proposition.


Toujours est-il que quelques secondes plus tard j'avais devant le nez deux pommes magnifiques terminés par de délicieuses aréoles brunes. Les protubérances étaient là aussi ! Conne que j'étais, c'est vrai que des seins j'en avais vu combien dans ma vie ? Quelques images que je n'avais pas détaillées, sinon nous n'allions jamais en vacances à la mer. Quant à ceux de ma lesbienne écrivain, ils ne m'avaient pas frappé plus que ça. C'est comme ça qu'on se fait des idées toutes faites. Et si j'en avais sur un sujet aussi trivial, qu'en était-il…


- Tu peux les toucher si tu veux ?


Pascale me fit sortir de sa rêverie ! J'étais dans un rêve. Sa poitrine si près de moi, sa belle, sa si belle poitrine, elle me tutoyait, m'invitait à toucher. Je touchais. Mue par je ne sais quelle force invisible je caressais la base du téton qui déjà était érigé d'excitation. Ses mains fraîches se posèrent sur mes propres seins. Que cela me faisait du bien !


Pascale chercha mon regard. Elle souriait, elle passa sa langue sur ses lèvres, je l'imitais uniquement par réflexe, elle crut sans doute alors que je répondais à son avance, et s'approcha doucement. Je n'étais plus maîtresse de mes actes, j'entrouvris la bouche et accueillit sa langue en mon palais. Ce fut du délire, je crus qu'elle allait me bouffer ! Une onde me parcourut, j'avais la chair de poule, tandis que des larmes naissaient au coin de mes yeux. Que je puisse susciter de l'intérêt sexuel chez une créature aussi belle me sidérait ! J'ignorais si cette si agréable agression était le fruit d'une folie passagère dont l'élan retomberait aussi vite qu'il était parti, ou si elle voulait aller plus loin. Pour ma part je priais les foudres de l'enfer que cela continue. Cela pouvait aussi dépendre de moi, mais je ne souhaitais pas non plus me montrer trop godiche comme lors de mon expérience précédente. Le baiser pris fin, un moment, il fallait bien que nous reprenions notre souffle, alors je me précipitais afin d'effectuer la seule chose que je pensais savoir bien faire et de la bouche m'emparais du bout de ses seins. Elle fut réceptive et poussait de petits râlements. J'étais aux anges, me délectant du fruit offert, le mordillant doucement, le lapant. Tout à mon activité buccale, je perçois le corps de Pascale qui s'agite bizarrement. Je m'inquiète un instant, mais pour me tranquilliser aussitôt. Madame la directrice est simplement en train de faire dégringoler sa jupe et sa culotte ! La séance est donc partie pour durer. Ça me rassure et ça m'angoisse, toujours à me demander si je vais être à la hauteur...


Et c'est à ce moment-là que ce maudit téléphone se mit à sonner. Je tempêtais intérieurement contre ce diabolique appareil qui risquait d'abréger nos folies et escomptait que ma partenaire le laisserait sonner dans le vide.


Eh bien, non, il fallut que Pascale se tourne pour répondre :


- Non, tu lui dis que je suis occupée, tu me laisses une heure tranquille ! Merci !


Une heure ! Elle a dit une heure ! Imaginez mon émoi ! Mais vous ne pourriez pas ! Parce que je ne vous ai pas tout dit : figurez-vous que comme nous venons de le lire, Pascale s'était tournée, et comme celle-ci s'était débarrassée de sa petite culotte, j'avais devant mes yeux une magnifique paire de fesses !


Encouragée par l'évolution de la situation, j'approchais ma bouche de ces globes si gentiment offerts à ma gourmandise et m'empressais d'y déposer un chaste bisou dès qu'elle eut raccroché son impertinent combiné !


Mais il devait être dit que cette matinée serait celles de toutes les surprises. Sachez déjà que parfois la pensée va démesurément plus vite que les mots qui sont censés la concrétiser. Il faut donc que je vous parle des fesses de Pascale. Parce que dans mes fantasmes les plus fous ce n'est pas du tout comme cela que j'imaginais les fesses de mes compagnes. Je les voyais, plus grosses, plus dodues, celles-ci étaient plutôt petites, très rondes, très douces et ce malgré l'incroyable incongruité que je venais d'y découvrir ! 


Car, il faut vous dire que Pascale, directrice d'un institut de beauté haut de gamme avait - c'est à peine croyable - du poil aux fesses ! 


Oh ! N'allez pas imaginer que j'y avais rencontré un pelage épais et touffu ! Non, pas du tout ! Ce n'était que quelques poils épars concentrés aux abords de l'anus ! Mais ils étaient bien là !


La chose m'amusa, je me souviens m'être, parmi le malstrom de pensées qui surgirent à ce moment-là, demandé si ce fait était coutumier de la nature féminine. Après tout qu'y connaissais-je ? 


En fait ? Ils étaient rassurants ces poils, cela voulait dire que quelque part Pascale n'appliquait pas à elle-même tous les canons de la beauté en vigueur et entendait conserver une part de naturel ! Et puis et surtout cela voulait sans doute dire qu'elle ne devait pas se montrer à tout le monde. Carole n'était donc pas une nymphomane obsédée, et dans cette optique-là, je devenais favorisée ! Voici un raisonnement qui me comblait d'aise !


- Masse-moi les fesses j'adore ça !


Super, si elle continue à me guider, ça m'évitera de faire des conneries, je fis ce qu'elle me demandait, alors que mon excitation allait grandissante. Elle semblait ravie de ma prestation.


- Ça fait du bien, tu as les mains toutes fraîches !


Elle se cassa alors en avant, probablement pour accentuer la rotondité de son postérieur.


- Tu les aimes, mes fesses ?


La question débile ! Bien sûr que je les aime ses fesses, je les adore même. Je le lui dis.


- Y'a même des poils, l'été je me les épile ! Un jour je me déciderais peut-être à les traiter au laser, je ne suis pas pressée.


Pourquoi se croyait-elle obligé de se justifier ? Moi, ses fesses je les trouve superbes avec ou sans poils, et d'ailleurs les masser ne me suffit plus, je les embrasse, multipliant d'abord les bisous, puis devenant audacieuse je les mouillais de ma langue.


- Ecarte !


Qu'est-ce qu'elle me raconte ! Qu'est-ce qu'elle veut que j'écarte ? Mais bon, je comprends vite, je sépare les deux globes, laissant apparaître son sillon humide sur le chemin duquel se cachait son petit anus brun. Je lèche là-dedans, comme si j'avais fait cela toute ma vie, je n'en peux plus, je voudrais bien qu'elle s'occupe de moi !


Je me souviens que c'est à ce moment-là que j'eus un geste incongru. Les bras de Pascale ballottaient entre ses jambes. Je me dis alors que ces mains inoccupées seraient bien mieux employées à me caresser qu'à pendouiller inutilement, et j'en attrapais une, pour l'emmener sur ma chatte, ou plutôt à son emplacement, me rendant alors compte que la chose aurait gagné en intérêt si seulement j'avais enlevé ma culotte.


On dût se faire la même réflexion au même moment, car tandis que je me relevais pour l'enlever, Pascale se tourna, tout sourire et me viola de nouveau mes lèvres. Un plaisir bien sûr ! Une extase même ! 


Elle me tripote les seins, j'en fais de même, elle m'asticote le bout, elle ne me le fait pas assez fort ! Je fais quoi, je lui dis ou pas ? Je ne voudrais pas non plus passer pour une dingue !


- Plus fort ! 


Ça m'a échappé, j'en avais tellement envie !


- Plus fort ? Reprend-elle d'un air coquin faussement interrogateur !


Elle le fait, et elle le fait très bien, je mouille comme une éponge, je pousse des petits cris.


- T'aime ça qu'on te les serre, hein ?

- C'est la première fois qu'ON me les serre.


Ça non plus je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire !


- Il y a toujours une première fois ! Répond-elle.


Puis, elle m'invite à me coucher sur le canapé en cuir noir, pour prendre nos aises, précise-t-elle. Je m'y allonge, ça m'arrange de me laisser faire, de me laisser s'occuper de moi. Pascale me chevauche alors s'agenouillant de part et d'autre de ma taille, puis elle reprend ses pincettes sur mes tétons. Son buste est alors vertical, position peu pratique pour la caresser, mais je fais ce que je peux, elle s'en aperçoit et se penche alors en avant.


- Masse-moi les épaules !


Décidément c'est une gourmande des massages, je n'ai jamais appris à masser, j'improvise, inventant des mouvements circulaires de mes mains ouvertes. Elle apprécie, elle me le dit ! Je devais avoir des dons cachés ! Je serais seule en cet instant, le moment serait venu de porter ma main à mon sexe et de jouir. Je sais que là, la jouissance serait particulièrement intense. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre ? Les petits cris que je pousse au contact de ses doigts sur mes bouts de seins seront-ils suffisants ?


Mais, bien sûr, ce n'est pas parce que je suis à moitié nunuche que tout le monde doit être comme moi, voici Pascale qui sans me lâcher les seins a changé complètement de position et se retrouve son visage entre mes cuisses en train de me lécher. Oh ! ce contact de sa langue sur mon sexe, si seulement elle pouvait aller un peu plus haut, mais apparemment elle fait durer (et c'est vraiment le cas de le dire) le plaisir, j'halète, je n'en puis plus, et la voici enfin sur mon clito, je n'attendais que ça, je me cambre, ma respiration s'arrête, ça vient, ça vient, ça vient très vite, je gueule !


Pascale se marre, elle me met la main sur la bouche pour étouffer mes cris de jouissance, attend que je me calme, se lève précipitamment, je crois un moment qu'elle est fâchée (pourquoi donc ?) Je me relève, je la vois bloquer la fermeture de la porte et elle revient, souriante.


- Occupe-toi de moi, maintenant !

Anel03.jpg

Ben, oui, je lui dois bien cela, j'appréhende quand même, elle se couche à ma place, j'ignore si je dois lui serrer les tétons, je les prends, les triture, les manipule, elle n'en demande pas davantage, chacun ses trucs ! Je me place alors entre ses cuisses imitant la position qui était la sienne il y a quelques instants. Tout cela est trempée, je lèche, il y en a partout, je découvre ce petit goût bien particulier et m'en régale, puis comme elle, je lui lape le vagin avant de terminer sur son clito. Il est gros, beaucoup plus que le mien, il est arrogant, mais il m'appelle, je le gobe, le cajolant de ma langue. Elle parle, elle cause beaucoup, Pascale !


- Vas-y ! Vas-y ! C'est bon !


Je n'arrête pas d'y aller, j'ai la trouille de ne pas y arriver, elle m'encourage...


- Continue, c'est bon, c'est bon, ça vient, ça vient !


Et soudain, c'est l'explosion ! Un souffle, un souffle immense, mais pas de cri, elle sait se tenir, pas comme moi ! Son corps se raidit un moment puis retombe comme une chiffe. Nos regards se croisent, on se sourie ! On s'embrasse !


- C'était bon ?

- Super !

- Alors pourquoi tu pleures ?

- Je ne pleure pas !


Epilogue


On a bu un coup, un jus de fruit, on aurait eu besoin d'une douche, l'établissement en possédait, mais elle m'en dissuada, m'indiquant que la chose ne serait point discrète. On s'est rhabillées.


- Faut que je te fasse un aveu, Bénédicte !

- Oui ?

- C'était prémédité !

- Prémédité ?

- Oui, enfin plus ou moins. Tu dois bien t'imaginer que la directrice n'a pas besoin de s'entretenir personnellement avec toutes les clientes. Mais quand je t'ai vue sur l'écran de contrôle, j'ai flashé, j'ai flashé sur ton visage. J'ai donc demandé à te rencontrer. C'est extrêmement rare, ne va pas croire que je couche avec tout le monde. Et puis, je ne savais pas trop comment m'y prendre, j'avais un vague plan, tester si les femmes t'intéressaient, t'emmener au restau, tout ça. Et en fait ça ne s'est pas déroulé du tout comme ça ! Les choses ne se passent jamais comme on se les imagine !

- Tout ça à cause de mes aspérités !

- Et, oui, tes aspérités... tu me les remontres ?


Fin de l'épisode


© Lena Van Eyck - Paris - Septembre 2001


Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le premier prix du concours des histoires lesbos organisé par Revebebe en Septembre/Octobre 2001


 

Première publication sur Vassilia, le 23/09/2001

Par Léna Van Eyck - Publié dans : Léna Van Eyck
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