Dimanche 17 juin 2001 7 17 /06 /Juin /2001 14:02

Ah ! Lapin

par Nicolas Solovionni

(récit bizarre pour un concours)

 

concours

 

Il se prénomme Charles-Henri, personne n'est parfait, mais les rares personnes qui l'appellent par son prénom disent Charlie, nous ferons de même.

 

Lundi 14 mai 2001 : 

 

C'est ce matin-là en se rasant qu'il constata le phénomène. Un très léger duvet envahissait son visage au-delà des zones de pilosité traditionnelle, et notamment sous les yeux.

 

La chaîne de réaction classique se déclencha :

 

D'abord : la stupéfaction :

 

- C'est quoi ce délire ?

Puis, la banalisation :

 

- Je devais avoir ça depuis plusieurs jours, je ne me suis pas rendu compte !

La dédramatisation :

 

- De toute façon, ça ne peut pas être bien grave !

Et enfin la décision :

 

- On va raser tout cela ! Bien obligé !

 

Quand même cela l'intriguait ! Il retira sa robe de chambre afin de prendre sa douche. Son miroir lui renvoya l'image de sa carcasse, un corps de quarante ans, peu musclé, un peu bedonnant, désespérément banal. Il actionna le mitigeur et s'aspergea d'eau tiède. Puis il se frictionna le crane de ce soi-disant shampoing miracle qui était censé lui stopper la chute des cheveux !

 

- N'empêche que ça va faire six mois, et que rien ne repousse, mais, bon, la chute est peut-être enrayée !

 

Il se badigeonna ensuite le corps de gel, puis se rinça. C'est en s'essuyant qu'il constata que sa pilosité corporelle s'était partout très légèrement modifiée. Le " duvet " l'avait envahi. Affolé, il se livra à un examen général. L'intérieur des membres, les genoux, les coudes, et... les mains... même les mains... il y en avait partout !

 

- Non, mais ce n'est pas vrai ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

 

C'est alors qu'il eut l'idée de regarder son crâne. Aux endroits où la calvitie l'avait dégarni, un imperceptible mais néanmoins présent duvet était bel et bien là !

 

- Ben vla qu'ça repousse ! C'est donc ça ! Ce putain de traitement à la con qui se met à fonctionner au bout de six mois ! Mais alors, bonjour les effets secondaires !

 

Mardi 15 mai 2001

 

Ce fut pire, bien sûr ! Le duvet avait gagné un millimètre, un millimètre partout. Son crane avait d'ores et déjà changé de teinte, c'était sans doute le seul côté positif de cette affaire ! Mais pour le reste ? Se raser le front est assez inhabituel mais cependant facile, mais le nez, les oreilles, l'arcade sourcilière... Vous croyez que c'est commode, vous ? Essayez donc pour voir ! Et vous allez vous couper ! Alors évidemment Charlie se coupa. Et puis il y avait les mains, des poils dessus passent encore, mais dans la paume. Il était impensable de rester ainsi faute de quoi on finirait par le prendre pour un singe ! Pas une seule parcelle de son corps ne semblait épargnée, même le sexe ! Comment réagirais Annette le prochain week-end quand il la reverrait ?

 

Ah ! Oui on ne vous a pas dit, Charlie est célibataire, un célibataire endurci comme on dit, il n'est pas trop porté sur le sexe, mais enfin il y a un minimum. Et cela va faire un an, il a rencontré Annette, comme ça dans le métro, ils sont devenus amants, ils ne se voient que les week-ends. La donzelle ne veut pas entendre parler de vie de couple, prétextant que la solution adoptée leur permettait de vivre ensemble les meilleurs moments et de s'en épargner les pires !

 

Charlie téléphona à son travail, prétexta une obligation fortuite, et demanda une journée de congé. Puis il attendit patiemment neuf heures, afin de téléphoner au laboratoire qui commercialisait cette saloperie de vacherie de lotion de m....

 

Une heure ! Une heure le cirque dura ! Et que je te passe quelqu'un d'autre et que j'aille chercher un responsable, et que voulez-vous patienter, et que... bref l'enfer ! La question était pourtant on ne peut plus simple :

 

- Avez-vous eu vent de situations similaires ? Et si oui, qu'est-ce qu'on fait ?

 

Et alors que l'adrénaline n'en finissait pas de monter et que Charlie commençait à menacer son interlocuteur d'un splendide procès dans lequel les associations de consommateurs se porteraient parties civiles, son correspondant, sans perdre un instant son calme lui répondit doctement ce qui suit :

 

- Mais mon cher Monsieur, comment voulez-vous qu'un shampoing appliqué localement sur le cuir chevelu puisse avoir un effet sur l'ensemble de votre corps ?

- Oups !

 

L'argument n'était pas si judicieux que cela, mais suffit à désarçonner Charlie !

 

- Bande de connards !

 

Il raccrocha, puis pris rendez-vous chez un dermatologue, qui bien évidemment n'était pas disponible avant une dizaine de jours.

 

Mercredi 16 mai 2001

 

L'invasion pileuse ne ralentissait pas et son corps se recouvrait inexorablement d'un duvet de poils noirs. Mais il n'y avait pas que ça ! Une curieuse douleur au niveau de son coccyx, le lui fit toucher ! Pour constater avec horreur la présence d'une sorte de bosse. Paniqué, il se regarda dans le miroir pour découvrir effectivement une excroissance bizarroïde. Une boule se forma dans la gorge de notre héros qui entreprit d'effectuer un examen-miroir complet. Il ne décela aucune autre anomalie, du moins des anomalies évidentes, car il finissait par ne plus savoir trop, tout lui paraissait suspect, ainsi il trouvait que ses oreilles avaient grandi, mais il se dit qu'il devait se faire des idées.

 

Il se décida l'après-midi de consulter son généraliste. La salle d'attente était pleine à craquer ! Deux heures à " patienter " à s'angoisser, à mijoter, à élucubrer, incapable de s'intéresser au contenu des articles de journaux à sensations ou de conseils féminins qui trônaient à moitié mutilés sur la petite table centrale. Il avait apporté son walkman, mais il ne sentait même pas assez motivé pour se le brancher.

 

Le bilan que put faire le docteur ne décelait pas de nouvelles mauvaises surprises, le cœur battait juste un peu trop vite et la tension était un tout petit peu élevée. Sinon le praticien fit ce qu'il fallait pour avancer le rendez-vous chez le dermatologue, ordonna une radio du coccyx, lui prescrit des antidépresseurs et lui rédigea un arrêt de travail de deux semaines. Tout cela ne rassura pas vraiment notre Charlie.

 

Jeudi 17 mai 2001

 

Jour de grande déprime, le duvet qui recouvre à présent le corps de Charlie a atteint près d'un demi-centimètre. Il renonça à se raser, et pris la décision de ne le faire que le lundi suivant, jour de ses rendez-vous médicaux à la clinique. Pour Annette, il inventerait une excuse, il trouverait bien !

 

L'excroissance de chair avait à nouveau " poussée " et se recouvrait, elle-aussi de poils. Comme la veille il s'auto inspecta ! Décidément ses oreilles l'inquiétaient, il voulut en avoir le cœur net, il les mesura, nota le résultat, mais il trouvait le procédé peu fiable, il chercha autre chose, eu un moment l'idée d'un moulage en plâtre, mais il trouva mieux. Saisi d'une impulsion subite, il brancha son ordinateur et se plaqua son visage de profil sur la vitre du scanner afin de numériser son oreille. Son image sur l'ordinateur l'intrigua. Il chercha dans ses albums photos de quoi faire une comparaison, mais renonça, il n'avait jamais été très " photo " !

 

Il n'avait pas encore déjeuné ce jour-là, lui qui adorait l'odeur d'un bon café au lait bien fumant et l'appétissante vision d'une paire de tartines beurrées, cela ne lui disait rien. Il avait cependant envie de grignoter quelque chose et finit par jeter son dévolu sur une belle pomme bien verte, une granny bien lustrée ! Il l'attaqua par le devant de la bouche, là où sont les incisives.

 

- Aïe !

 

Il n'y a rien de pire qu'un mal de dents, mais celui-là fut inattendu. Ses gencives saignaient, la douleur était insupportable. Il dut prendre plusieurs aspirines pour se calmer, puis obtint un rendez-vous en urgence chez le dentiste.

 

- Bizarre votre truc, je vais prendre une radio, on verra bien !

 

Puis quelques secondes plus tard !

 

- Je n'ai jamais vu cela, vous avez deux grosses incisives qui poussent !

- Ah ! Et alors !

- C'est la première fois que je vois un truc pareil, je vais vous les désensibiliser et ensuite on arrachera !

 

Vendredi 18 mai 2001

 

Ce matin-là il se rasa encore, mais renonça à s'examiner davantage, il sortit acheter un chapeau à large bord, des lunettes noires, des gants. Il fallait bien s'organiser à présent, organiser sa vie de paria ! Il avait l'impression de revivre sur l'écran les angoisses de l'homme invisible.

 

En rentrant, il y avait un message sur son répondeur, Annette avait un imprévu ce week-end, et ils ne pourraient donc pas se voir. Voilà qui tombait à pic, il n'aurait pas besoin de chercher de prétexte.

 

Le week-end fut épouvantable, il s'occupa comme il pouvait en effectuant des taches de bricolages jusqu'ici négligées.

 

Lundi 23 mai 2001

 

La journée clinique : la radio confirma la croissance en cours d'un appendice caudal semi-articulé prenant racine au coccyx ! Quant au dermatologue, il en perdait son latin et rédigea une lettre pour un distingué confrère avec lequel il était invité à prendre rendez-vous. A peine rentré chez lui, déboussolé, désemparé, le téléphone sonna.

 

- Charlie !

- Oui Annette !

- On ne pourra pas se voir demain comme prévu, (c'était l'Ascension, jour férié) en fait, il m'arrive un sale truc dans ma famille, je t'en reparlerais davantage quand je pourrais, pour le week-end prochain, c'est foutu aussi, je crois !

 

Elle avait les larmes aux yeux, Charlie compati à sa douleur, il était attristé de la voir dans un tel état, même si quelque part cet impromptu l'arrangeait !

 

- Charlie ?

- Oui Annette !

- Je t'aime Charlie ! Tu ne peux pas savoir combien je t'aime ! J'espère qu'on se reverra !

Cette fois Charlie était vraiment bouleversé, il ne manquait plus que ça ! Il l'assura que l'amour qu'il lui portait était réciproque et la conversation pris fin !

 

Il lui faudrait donc aussi tirer un trait sur sa liaison ave Annette ! Il était illusoire de penser qu'elle accepterait cette " mutation " puisqu'il fallait appeler les choses par leur nom.

 

Pourquoi lui ? Qu'avait-il fait pour subir une telle punition ? Il perdait tout, jusqu'à son image et sa raison de vivre ! Il alla dans la salle de bain, chercha de quoi en finir, peut-être pas maintenant, mais bientôt ! L'image de son visage l'horrifia, les oreilles avaient grandi, c'était à présent évident, il n'avait même plus besoin du scanner pour s'en rendre compte. Elle s'allongeait vers le haut, comme celle d'un âne. ! Ses recherches furent infructueuses, il n'avait pas ce qu'il fallait !

 

C'est le soir, en regardant d'un œil distrait le journal télévisé qu'il entendit l'abruti de service débiter d'une voix nasillarde et monocorde à peu près ce qui suit :

 

" Après la vache folle, et la fièvre aphteuse est-on au commencement d'une nouvelle épidémie " la mutation lapine " ? Il semblerait que plusieurs cas aient été signalés. Les symptômes seraient un développement anarchique du système pileux, une mutation au niveau des oreilles, des dents et même de la queue ! Il ne se rendit pas compte de son lapsus, mais son " invité " se tordit de rire, ce qu'il finit par faire lui aussi !

 

C'était en effet très drôle !

 

Cette fois le ministère mis en place des moyens énormes. L'hypothèse de l'origine alimentaire de la mutation fut bien sûr examinée en premier. Des habitudes des victimes, il fut confirmé qu'ils étaient tous amateurs de lapins, mais pas vraiment plus que le reste de la population. Les derniers achats de lapin en boucheries et super marchés furent analysés, les consommations de restaurants et de cantines aussi. On trouva ainsi quelques élevages suspects. Il fut ensuite aisé de déterminer que ceux-ci avait été contacté par un mystérieux individu qui leur avait vendu une hormone censée faire des lapins plus résistants, plus reproductif et plus rapidement adultes. Puis l'affaire fut classée secret défense. On ne vit jamais le visage du savant fou, on ne sut jamais ses motivations réelles. Mais le gouvernement pu claironner son efficacité en la matière. On utilisa le sacro-saint principe de précaution et on interdit toute vente de lapin pendant quelques temps en indemnisant les producteurs, et on mit en place des mesures renforçant la traçabilité des lapins. Pendant une semaine toutes les émissions de télé ne parlaient que de ça et c'est à qui mieux mieux que tout le monde répétaient comme des perroquets savants : traçabilité - principe de précaution - traçabilité - principe de précaution...

 

Restaient les victimes ! Il fut admis que le secret défense les couvrirait eux aussi ! La mutation était sans doute irréversible, on ne savait pas trop quoi faire pour eux, mais au moins leur fouterait-on la paix !

 

Mardi 5 juin 2001

 

Il avait depuis quelques jours pris l'habitude de se promener dans la ville. Il prenait le métro, un peu au hasard, puis déambulait dans les rues, trimbalant sa misérable solitude. Les nouvelles se voulaient rassurantes. La mutation des sujets atteints ne progressait plus. La mutation physique, sans doute, parce que pour ce qui est de la mutation comportementale, ce n'était vraiment mais alors vraiment pas fini ! Et cela prenait des aspects par trop insolites. Ainsi, alors qu'il cheminait dans une rue commerçante, il perçut une odeur. Il se dirigea vers l'étale d'où provenaient ces émanations. Il s'agissait d'un marchand de quatre saisons. Trop d'odeurs s'en dégageaient, certaines agréables, gaies, joyeuses même, d'autres beaucoup moins. Il faudrait qu'il apprenne à classer tout cela, mais l'acquisition de cette sensation nouvelle lui plut ! Enfin un domaine où la mutation ne le diminuait pas !

 

- Monsieur ?

- Pardon ?

- Vous désirez ?

- Oh ! Rien excusez-moi ! Je rêvais !

 

Dans quelle misère affective était-elle tombée, puisqu'on ne pouvait même pas le laisser tranquille à humer innocemment l'odeur des carottes nouvelles ?

 

A regret il détala, un autre bouquet d'odeur attira son odorat. Le fleuriste ! Et cette fois, point de fragrances hostiles, mais trop de fleurs sans doute. Pas assez de plantes un peu rustique. Il resta cependant un bon quart d'heure à s'enivrer de ses parfums, puis préféra partir avant que l'on ne l'invite à le faire. Du coup il sut ce qu'il souhaitait faire le lendemain.

 

Mercredi 6 juin 2001

 

Il avait mis le radio réveil à sonner très matin. Il n'avait aucun rendez-vous médical avant le milieu de l'après-midi, c'était parfait et après s'être rasé les poils du visage, il prit sa voiture, direction, la campagne. Au bout d'une vingtaine de kilomètres il trouva ce qu'il cherchait. Une longue prairie bordait la petite départementale, il s'y arrêta, vérifia que l'endroit était désert puis se déshabilla complètement. Il huma fortement le bouquet d'odeur environnant, et son cœur se remplit de joie à la senteur de ces fragrances campagnardes. Il sut à ce nomment son destin dans la prairie, mais ne savais pas ce qu'il serait !

 

L'herbe était encore saturée de la rosée du matin, il s'y allongea, s'y vautra, si roula dedans. Tout son être s'imprégna du contact de l'herbe, il communiait à ce moment-là avec la prairie, son corps fut parcouru de frissons, pour la première fois depuis sa mutation il était heureux, pour la première fois depuis sa mutation son sexe se réveillait en une solide érection. Plus il s'excitait de ce frôlement végétal, plus la sensation de bien-être le gagnait. Il finit par éjaculer dans l'herbe, la bite levée vers le ciel. Il resta un moment immobile, puis se nettoya le sexe de quelques brindilles humides.

 

En revenant à la voiture, il constata qu'un fossé traversait le pré à sa limite, à un endroit la clôture s'en était un peu détournée laissant quelques mètres carrés de terre envahis par les orties. Demain, il en prendrait possession.

 

Jeudi 7 juin 2001

 

L'affaire fut plus difficile que prévu, peu habile dans les travaux manuels, le maniement de cette pelle achetée pour l'occasion lui peinait. Il avait prévu une matinée, il lui en avait fallu plusieurs. Mais aujourd'hui c'était prêt. Derrière le mur d'orties, se dissimulait à présent un magnifique terrier. Il l'avait prévu pour deux personnes, il n'envisageait pas de s'y terrer seul. Il lui faudrait maintenant trouver sa lapine.

 

Jeudi 7 juin 2001 après-midi

Les projets ça aide à vivre ! Et il en avait à présent deux. Le premier était de trouver l'âme sœur. D'autres victimes devaient être dans le même état physique et psychologique que lui. Il s'étonnait que tous les toubibs qu'il avait consultés n'aient pas eu encore l'idée d'organiser des rencontres. Il ferait donc cette suggestion.

 

L'autre concernait Annette, son silence l'inquiétait, son téléphone ne répondait plus, ses lettres restaient sans réponses. Il ne lui restait qu'une solution, aller voir, il le ferait ce week-end, cela lui coûtait énormément, les conséquences en seraient sans doute dramatiques mais il voulait savoir ! Il s'occupa un peu en bricolant une sorte de porte en contreplaqué, il s'en servirait pour fermer le clapier empêchant ainsi d'autres bestioles de lui piquer son nid !

 

Vendredi 8 juin 2001

 

Le docteur était moins con qu'il ne le pensait. Des rencontres ? Non ! Mais pourquoi pas un listing téléphonique sur lequel chaque patient aurait la liberté de s'inscrire ? Le docteur s'enthousiasma pour cette idée et lui promis de s'en occuper.

 

Samedi 9 juin 2001

 

Il n'y avait apparemment personne chez Annette, il eut l'idée de jeter un coup d'œil dans sa boite aux lettres, elle n'était pas vide mais ne débordait pas non plus comme le serait celle d'un occupant absent depuis longtemps. Quelque part cela le rassura. Malgré son look bizarre, il osa frapper chez un voisin !

 

- Je suis un ami de Mlle B ? Je pensais la trouver, elle habite toujours là ?

 

La mégère le toisa dédaigneusement :

 

- Bien sûr qu'elle est toujours là ! Elle est devenue bizarre votre copine, elle n'ouvre plus à personne et puis elle pourrait être polie, elle ne sait même plus tenir les portes, tenez, l'autre jour...

 

Charlie arrêta le flot de paroles 

 

- Je vous souhaite de n'avoir jamais autant d'ennuis qu'elle, parce que vous seriez sûrement pire ! Au revoir madame !

 

Il refrappa, cru entendre un léger bruit, mais c'était peut-être tout simplement le chat. Tout était possible, partie faire des courses, partie "ailleurs", partie faire dodo...

 

Il refit une autre tentative deux heures plus tard, puis une autre en milieu d'après-midi, il mit un petit mot dans sa boite aux lettres et quitta les lieux dépité. La rupture était donc consommée. Il aurait préféré une autre issu que cette indifférence. Son désir secret était en fait qu'ils auraient pu rester amis malgré sa transformation physique.

 

Pour la première fois cette nuit, il dormit au clapier...

 

Mardi 12 juin 2001

 

Le listing téléphonique était prêt, il était bien court, en tout et pour tout huit noms (seuls les prénoms étaient indiqués en face d'un numéro de téléphone.) Avec un mélange d'amusement et d'agacement il constata que l'une de ces femmes se prénommait Annette ! Par jeu il commença par appeler cette dernière.

 

- Allô ! fit la voix

 

Charlie la reconnue aussitôt !

 

- Annette ?

- Charlie ! Mais qui t'a donné mon nouveau numéro ?

 

Ainsi tout s'expliquait, ils avaient été tout simplement contaminés ensemble probablement en mangeant ce fameux lapin panné au Torino !

 

- Sur le listing, Annette, sur le listing

- Quel listing !

- Annette, moi aussi je me suis transformé en lapin, il faut que tu le réalise !

- Oh ! Seigneur !

 

Elle sanglotait !

 

- C'était donc pour cela que tu me fuyais !

- Si j'avais pu savoir !

- Tu es où en ce moment ?

- Chez moi !

- J'arrive ! Tu m'ouvriras ?

- Bien sûr !

 

Charlie s'amusa de la réaction de la voisine de palier d'Annette qui crut intelligent de sortir alors qu'il frappait et de l'apostropher :

 

- Vous n'allez tout de même pas revenir toutes les dix minutes frapper à sa porte, on vous a dit qu'elle n'ouvrait à personne...

 

Sauf que cette fois la porte s'ouvrit et qu'avant qu'elle ne se referme les deux amants étaient déjà dans les bras l'un de l'autre !

 

Annette était en robe de chambre, sa coiffure était cachée par un turban, les poils de lapins de son visage étaient fraîchement rasés. Elle s'était parfumée, elle sentait bon !

 

- Tu es conscient, Charlie du risque que l'on prend tous les deux, aujourd'hui comme ça en se rencontrant ? 

- Que veut-tu qu'il nous arrive de pire !

- Qu'on ne puisse plus se supporter ! Et à ce moment-là que nous restera-t-il ? Rien ! Il ne nous restera qu'à crever ! Mais autant savoir ! C'est pour cela que j'ai accepté de figurer sur cette putain de liste. Pour savoir si un autre lapin me supporterait. Et puis quand j'ai compris que c'était toi le lapin, j'ai d'abord sauté de joie ! Mais maintenant j'ai peur, peur de savoir comment tu vas me découvrir dans quelques secondes.

 

Voici un discours de bienvenue qui me mettait bien mal à l'aise ! 

 

- Je n'avais pas vraiment envisagé nos retrouvailles comme une épreuve ! J'ai confiance !

- Ah ! Bon et bien vas-y régale-toi la vue !

 

Et ce disant elle se débarrassa rageusement de sa robe de chambre. Dans ma pensée je l'imaginais comme moi, un lapin noir avec des poils lustrés. Et bien non c'était un lapin roux, la mutation devait tenir compte des gènes humains contenus dans le système pileux d'origine. Le turban vola lui aussi ! Plus aucun vêtement n'embarrassait son corps que les poils recouvraient presque entièrement à l'exception des seins où malgré tout quelques duvets épars jouaient les incongrus. J'avais beau la regarder dans tous les sens, rien ne bloquait, au contraire, une relative tendance à la rigidité agaçait mon sexe.

 

- Alors ?

 

Je ne répondis pas, beaucoup plus troublé que je ne puisse l'imaginer auparavant. J'avançais mes mains sur ses seins, elle se laissa faire, je les caressais, en pinçais légèrement le téton, elle adorait ses caresses !

 

- Réponds-moi Charlie, je t'en supplie !

- J'ai envie de toi Annette !

- Comme une bête en rut !

- Non, Annette, je ne suis pas en rut comme tu dis, ma libido est même tombée bien bas ces derniers temps, le seul orgasme que j'ai eu depuis ma mutation c'est un matin en me roulant dans la prairie !

- Dans la prairie ?

- Oui !

 

J'entrepris de lui raconter, mais en même temps je me déshabillais sans trop me presser, guettant son regard, je savais maintenant que son appréhension n'était pas à sens unique !

 

- Tu sais que tu n'es pas mal dans le genre lapin ? 

- Ne dis pas cela pour me faire plaisir !

- Je t'assure que non, Charlie ! Il se passe quelque chose ! Oh !

 

Annette se mit à pleurer ! Crise nerveuse ? Folie douce ? Autre chose ? Allez savoir ?

 

- Parle-moi Annette !

- Charlie !

- Oui !

- Charlie !

- Oui, je suis là, dis-moi quelque chose ! Je vais me rhabiller si tu veux !

- Mais non ! Reste comme ça ! Oh ! Je t'aime Charlie, je t'aime !

 

Nous nous jetâmes dans les bras (dans les pattes) l'un de l'autre, l'émotion me gagna à mon tour. Deux grands humano-lapinoïdes qui chialent de conserve ! Où a-t-on vu cela, même pas dans Roger Rabbit ?

 

Je lui caresse son pelage, c'est doux, forcément doux, un lapin c'est doux, mais c'est ma lapine, alors c'est encore plus doux.

 

Annette me regarde, elle renifle ses larmes, elle sourit, elle rigole :

 

- Tu sais, Charlie...

- Dis...

- Quand j'étais plus jeune, mon fantasme c'était de faire l'amour dans un manteau de fourrure. J'en ai jamais acheté, je suis contre ! Et de toute façon je n'aurais pas eu les moyens ! Si j'avais su qu'un jour je le réaliserais comme ça !

 

Elle rigole, je bande fort maintenant, mon envie de jouir est à son paroxysme. Je voulais d'abord me contrôler, faire durer le plaisir pour que nous puissions en profiter le plus longtemps possible, mais j'ai une autre idée.

 

- J'ai envie de te prendre Annette, de te prendre très vite

- Prends- moi !

 

Lapin03.jpg

 

Je pensais alors qu'elle me conduirait dans sa chambre ou tout du moins sur le canapé. Non, elle s'étale sur la moquette, écarte les jambes, me sourit !

 

- Viens !

 

Je viens, effectivement, mon sexe pénètre le sien, sans préalable, mon désir est au bord de l'éclatement, j'essaie de le retarder tant que je peux, de ralentir mes mouvements, mais au lieu de me laisser faire, Annette se met à onduler du bassin empêchant de ce fait tout contrôle ! Je jouis, elle aussi. Elle a les larmes aux yeux, elle est rayonnante, ma lapine !

 

- On a baisé comme des lapins !

- Je n'en pouvais plus, excuse-moi d'avoir été si sauvage !

- Non, c'était bon ! Je te fais un petit café et après tu sais quoi ?

- Dis

- Je recommencerais bien !

- Ce n'est pas un problème je me laisse faire !

 

Après ce coït sauvage, nous avions besoin de parler, et nous l'avons fait longtemps, buvant du café, croquant des gâteaux secs

 

- J'adore croquer maintenant, avant je n'aimais pas trop !

- Et moi tu vas me croquer ?

- Tout cru !

 

Elle se lève un moment de sa chaise, s'approche de moi, me tend ses lèvres, nous nous embrassons de nouveau. Puis sa bouche se fait baladeuse, elle m'embrasse le bout du nez comme elle l'a toujours fait, puis les paupières. Hummm ! J'adore cette tendre caresse ! Et puis la voilà qui m'agace les oreilles, mes oreilles de lapins, elle s'amuse à en lécher l'extrémité pointue avant de pénétrer dans le pavillon où elle tournicote de la langue. Ça chatouille, je me mets à rigoler. 

 

Elle me caresse le torse :

 

- Qu'est-ce que tu as fait de tes tétons ? Ils sont planqués ?

- Cherche ! Tu vas bien les trouver !

- Bien sûr que je vais les trouver

 

Et justement elle en trouve un, me le serre entre ses doigts, très fort, j'adore cette caresse, et lapin ou pas, elle me fait de l'effet, ma bite se redresse, elle s'amuse, elle fait subir le même sort à l'autre téton, je ferme les yeux de plaisir, je me laisse faire, j'ai envie qu'elle s'occupe de moi. Une main descend vers mon sexe, elle me masturbe du bout des doigts, puis en approche son visage, elle me lape d'un grand coup de langue de la base du pénis jusqu'à son extrémité, plusieurs fois de suite, puis les coups de langues se font plus courts et se concentrent sur le gland où déjà une goutte de pré jouissance vient à perler. Elle pose enfin ses lèvres mais sans encore sucer, elle m'emprisonne de sa bouche continuant son balayage avec son petit bout de langue.

 

- Tu veux que je te fasse jouir comme ça ?

 

Je suis surpris, elle ne l'avait jamais fait, certes elle me suçait, mais jamais " à fond ", j'ai peur qu'elle me demande ça uniquement pour me faire plaisir sans que ça la branche de trop, mais comment dire ça, en étant aussi excité ?

 

- Alors tu as perdu ta langue ? Minaude-t-elle. 

- Je ne voudrais pas que...

- Tais-toi !

 

Elle se remet en position, la même, assurant la rigidité de mon sexe, puis elle se met à pratiquer des mouvements de succion, tandis que ses deux mains s'accrochent à mes tétons. Bon dieu, c'est trop bon, à ce régime là je vais éclater.

 

- Je vais jouir Annette !

 

Pour répondre, il faudrait pour cela qu'elle me lâche. Mais elle ne me lâche pas. Je jouis, mon sperme se répand dans son palais. Elle continue quelques instants, ralentissant son rythme, puis balayant largement ma verge de sa langue comme pour la nettoyer.

 

- C'était bon ?

- Super !

 

De façon incongrue, je me pose une question, son changement d'attitude face à au " sperme dans la bouche " serait-il lui un effet secondaire de notre mutation ? Quelque part cela m'embête un peu !

 

- Je peux te poser une question ?

- Bien sûr !

- Tu n'aimais pas cela avant...

- La question n'est pas là, je voulais te donner une grosse, une très grosse preuve de mon amour !

 

Aïe ! Je fonds ! J'ai du mal à cacher mon émotion, on s'enlace, délicatement je l'assieds sur sa chaise, puis à mon tour je pose mon visage entre ses cuisses, elle les écarte, elle m'attend, son clitoris est tout érigé de plaisir, je donne de petits coups de langue dessus et comme elle l'a fait avec les miens, de mes mains je lui serre les tétons, ses beaux tétons roses que la mutation a épargné. Son entrecuisse est dégoulinante de mouille. De façon insolite je pense à la douche que nous prendrons ensemble quand se sera fini, afin que nos liqueurs ne sèchent pas sur nos poils.

 

La respiration d'Annette devient saccadée.

 

- Vas-y ! Vas-y !

 

J'accélère mes coups de langue !

 

 

- Oh ! Oui, c'est bon, c'est bon !

Encore un peu

 

- Ahhhhhhh ! Je t'aime Charlie, je t'aime ! Ah ! Lapin !

 

Encore une fois nous nous enlaçons, encore une fois une intense émotion nous gagne

 

- Je t'aime Annette !

- Charlie ?

- Oui !

- Cette nuit je veux dormir avec toi !

- Ce n'est vraiment pas un problème !

- Oui mais dans ton terrier !

- Ce n'est pas un problème non plus...

 

- Tu as bien choisi, il ne passe pas grand monde sur ce bout de route !

- J'ai mis de la paille, et puis j'ai fait cette petite porte.

- Une porte pourquoi ?

- Mais pour les bestioles de s'y installer

- Mais voyons ce n'est pas nécessaire, il y a tellement plus simple !

 

C'est alors qu'Annette baissa son pantalon, s'accroupit à l'entrée du clapier et entrepris de se vider la vessie devant mes yeux écarquillés !

- Annette, tu fais ça juste devant...

- Je sais ! c'est pour marquer notre territoire

 

C'est la nuit, il fait très noir, le ciel est couvert, nous sommes enlacés l'un contre l'autre, nous avons refait encore l'amour. Annette s'est endormie dans mes bras. Soudain alors que je m'endormais la voici qui pousse un cri de terreur, je la rassure, la console :

 

- Qu'est ce qui s'est passé ?

- Rien, un affreux cauchemar...

- N'y pense plus ! Ce n'était qu'un mauvais rêve !

- Charlie, tu vas rire j'ai rêvé, tu veux savoir de quoi ?

- Dis

- Que c'était le jour de l'ouverture de la chasse !

- ???

 

FIN

 

Nicolas Solovionni - juin 2001

Première publication sur Vassilia, le 17/06/2001

 

Ce texte a obtenu le 3ème prix ex aequo du "concours des lapins" organisé par notre site au printemps 2001  

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Niko
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Samedi 26 mai 2001 6 26 /05 /Mai /2001 16:49

Cindy au bois de l'étang

par Helena

 

Voy

Pour Bertrand

 

 

 

Je m'appelle Cindy, et c'est ma deuxième vie ! Mais non, amis lecteurs, je n'ai pas à ce stade du récit d'ores et déjà pété mes plombs, et n'entends certes pas vous parler de métempsycose ! 


Si j'ai une deuxième vie, c'est que la précédente ayant sombré, je l'ai refaite.


Deux mots de tout cela vous intéresseraient-ils ?


Juste deux mots alors !


Résumons 13 ans de mariage : 1 an d'amour fou, 12 ans d'ennui, ma vie sexuelle réduite au minimum vital. Mon ex a profité de ma première et éphémère liaison adultère pour demander le divorce qui fut prononcé à mes torts (merci encore madame la juge !). Pécuniairement j'étais proche de la misère, affectivement aussi, dans ces moment-là seuls les vrais amis restent, et je vous assure qu'il n'y en a pas beaucoup.


A cette époque le chômage battait son plein, et trouver un petit boulot y compris par intérim était une gageure. J'ai donc pensé à vendre la seule chose qui me restait : mon corps ! Ce ne fut pas l'enthousiasme, mais l'idée me vint très vite de me spécialiser dans "les masos" Je devins donc Maîtresse Dolorès, (Maîtresse Cindy c'était déjà pris !) Et j'ai ainsi amassé quelques pécules en humiliant, fouettant, attachant, pinçant, compissant, un nombre imposant de bonhommes qui de toute façon adoraient cela. Ça tombait bien, moi aussi ! L'activité me laissait mon intégrité corporelle, et je me faisais l'illusion de me venger ainsi de ce monde dominé par les mâles. Cela ne m'empêchait pas d'entretenir de temps à autres des relations plus classiques. C'est bien beau le SM, mais il n'y a pas que ça dans la vie. J'ai fait ce truc presque deux ans, et un jour vint Emile !


J'ai dû lui faire trois séances à l'Emile, je commençais à savoir ce qu'il souhaitait et les relations devenaient à la fois plus simples et plus sympathiques. Mais ne voilà-t-il pas que pour cet opus 4 l'Emile, justement formule des exigences bizarroïdes :


- J'aimerais qu'on partage !

- Qu'on partage quoi ?

- Le plaisir !

- Mais il EST partagé !

- Non tu ne comprends pas ! Je voudrais que l'on alterne les rôles !

- Tu voudrais me dominer ?

- Oui, un petit peu !

- Non !

- Tu n'aimes pas cela ?


La question était bonne mais hors de propos ! De toute façon, qu'importe la réponse, je n'étais pas d'accord.


- C'est une question de principe, personne, n'est à l'abri d'un coup de folie ! Je ne peux pas te laisser faire ça ! Désolé !

- Tu le fais bien, toi !

- Mais c'est MON métier !

- Je ne t'attache pas, je ne te bâillonne pas, je ne te bande pas les yeux, et j'arrête quand tu me dis. Est-ce que dans ces conditions tu serais d'accord ?


Allez donc savoir pourquoi, j'ai fini par dire oui, il se dégageait un tel charisme chez cet homme, une telle confiance que je me suis laissé faire et il m'a flanqué une fessée plus symbolique qu'autre chose d'ailleurs.


Le climat de confiance ainsi créé déclencha un déclic. Soudain nous n'avions plus envie de nous séparer, on s'est mis à parler de tout et de rien, de notre vie. Lui aussi avait divorcé, cherchait l'âme sœur et me laissa comprendre que j'étais peut-être celle-ci. On a fini par faire l'amour " pour de vrai ", puis on est allé au restaurant, on s'est ensuite promené dans les rues, et il m'a emmené chez lui, on a refait l'amour.


Je n'ai pas quitté Emile depuis, dominateur dans ses jeux érotiques, il l'est beaucoup moins pas dans la vie courante, et s'est révélé un être très sensible et souvent respectueux. Souvent, mais pas toujours, un certain machisme se réveille parfois, mais j'y suis attentif et il le sait. Il m'aime, je l'aime ! Ce ne sera jamais la super passion grandiose et délirante, mais c'est de l'amour malgré tout ! Je l'aime mon Emile, il ne s'appelle pas Emile, d'ailleurs et peu importe son vrai prénom ! Il gère une mini pizzeria dans laquelle je travaille à présent comme serveuse.


Le lundi c'est fermé, et le lundi c'est le jour de nos escapades, de nos folies. Mais le délire n'est pas toujours au rendez-vous ! Ce serait trop beau, ou ce serait monotone, tout dépend comment on voit les choses.


samp35.jpgEmile m'a révélé mes penchants exhibitionnistes, j'adore me montrer, provoquer, susciter le désir et l'envie. Il y a à la sortie de la ville un petit bois. Le Bois de l'étang, ça s'appelle. Cela doit faire des siècles qu'il s'appelle comme ça même si l'étang s'est depuis longtemps bien asséché. Il est fréquenté, du moins une partie, par les voyeurs et les exhibitionnistes. C'est parfois assez intéressant, d'autre fois, il ne se passe rien du tout, ça dépend des jours, du temps et de plein d'autres choses encore.


Avec Emile nous faisons un premier parcours en voiture, il semble qu'il y ait un peu de monde ce soir, plusieurs voitures sont garées sur les bas-côtés, ainsi que deux poids lourds, nous regardons si d'aventure un autre couple n'aurait pas eu la même idée que nous ! Hélas, non ! Pas de couple pour l'instant !


Tant pis, nous nous garons derrière l'un des poids lourds et nous descendons de voiture. Nous nous plaçons à gauche du véhicule, côté route. Personne ! Les voyeurs sont soit bien planqués, soit occupés ailleurs. On décide d'attendre et on discute un peu en fumant une cigarette. Je me suis habillé assez simplement, une petite jupe grise avec un gilet assortis, j'ai mis en dessous tout cela un petit ensemble culotte et soutien-gorge noir. Je n'ai mis ni bas ni collants, il fait assez chaud comme ça !


On se roule un patin, comme ça en plein milieu de la route, toujours personne, mais nous savons par expérience qu'ils finiront par venir. Toutes ces voitures appartiennent bien à quelqu'un, non ?


- Tu me fais pisser ?


C'est l'un de ses jeux à Emile, ça tombe bien, j'adore ça ! Je commence par déboutonner mon haut, puis j'ouvre la fermeture éclair de la braguette de monsieur, il faut ensuite se débrouiller et farfouiller pour trouver le bord du slip et extraire le mâle organe ! Comme si ce ne serait pas plus simple de descendre tout cela ! Mais, non il parait que c'est plus érotique de faire sortir zizi de sa braguette, moi je veux bien, je ne suis pas contrariante... Ça y est la bête est sortie. Monsieur pisse un petit peu sur le bitume de la petite route tandis que je lui caresse la verge. J'approche ma bouche, il interrompt sa miction, je le lèche un petit peu, je ne déteste pas le goût du pipi quand il jaillit de sa source. Ce cochon le sait bien et me gratifie de quelques gouttes que j'avale avec gourmandise. Puis, je le libère, mais dirige maintenant son jet sur la chaussé où je m'amuse à lui faire faire des petits ronds rigolos. Il avait une grosse envie. J'ai soudain envie d'en prendre un peu, je le fais. Glouglou, c'est vrai que c'est super bon !


Tiens ! J'ai vu quelque chose bouger, ça y est les voyeurs arrivent. Emile leur fait signe qu'ils n'ont pas besoin de se planquer, mais c'est toujours pareil, ce sont de grands timides, chacun attend que ce soit un autre qui commence.


Je me mets carrément à genoux devant Emile et entreprends de le sucer ! Un truc que j'aime bien, c'est de prendre sa bite encore à moitié molle et la faire durcir dans ma bouche, grâce à un savant jeu de lèvres et de langue. Ça va d'ailleurs assez vite, la voilà toute dure, la bite à Emile... Et moi me voilà tout excitée. Je lui suce le gland. J'essaie d'adapter la fellation de façon à ce que les voyeurs puisent en profiter. Et alors qu'à la maison j'ai tendance à engloutir, ici je ménage les aspects extérieurs, évitant de la prendre totalement en bouche, attaquant l'extrémité du gland de la langue, lapant la verge, léchant les couilles.


Ça y est le premier rigolo est sortie de sa cachette ! Il s'est approché à environ cinq mètres de nous et se touche la braguette. C'est dingue ce que j'adore ce genre de situation. J'enlève maintenant mon haut, mais je garde pour l'instant mon soutien-gorge, il faut savoir graduer les plaisirs. Je retire aussi ma jupe, et tout en continuant ma fellation, je mets la main sur ma motte toute humide de mon excitation !


Emile se libère de mon éteinte buccale et enlève son pantalon ainsi que son tee-shirt. Le voici en slip et en chaussettes, comme tout bon exhibitionniste il adore être à poil. Il s'est choisi aujourd'hui un slip que l'on va qualifier de léopard sauf que le fond n'est pas fauve mais blanc ! Je sais qu'il ne l'enlèvera pas, sa bite bien bandée restant sortie par le côté. Il me prend dans ses bras et me dépose sur le capot de la voiture. 


- On fait un envol de culotte ? propose-t-il

- Pas assez de monde, je la garde à la main !


J'enlève donc la chose, en fait une boule et la met de côté. Emile m'écarte alors les cuisses et me colle son visage sur la chatte, il me lèche, il est servi, elle est trempée, il se délecte, il adore ça !


Je finis par avoir un premier orgasme tant il me lèche bien, il se tourne alors et nous pouvons voir que la situation a évolué. Mon voyeur n'est plus tout seul, ils sont six à présent, et deux autres sont derrière un peu en retrait. Deux d'entre-eux se branlent carrément en nous regardant. C'est beau et c'est excitant ! Du coup j'envoie ma culotte dans le groupe, elle atterrit au pied de l'un des types, il la ramasse et la renifle. La dernière fois le gars se l'était carrément enfilée, mais toutes ces fantaisies ne se déroulent jamais de la même façon !


Emile ouvre la voiture et prend quelque chose à l'intérieur, je crois savoir ! Oui c'est bien cela, il tient un gode à la main et me le passe, je joue avec, simule une fellation, puis me l'introduit dans la chatte. En reculant Emile rejoint alors le groupe des voyeurs et s'y intègre. Il m'a déjà fait ce numéro là il y a quelques semaines, et si c'est aussi bien que cette fois-là, on va bien s'exciter.


- Il y a beaucoup de bisexuels parmi les voyeurs, en tout cas beaucoup plus que dans le reste de la population, m'avait précisé mon amant.


A ses côtés, il y a un des mecs dont la bite est sortie, il y aventure une main, le type se recule, il ne veut pas. Ce n'est pas grave, le but de la manœuvre était de montrer au groupe qu'il recherchait une relation bi. A présent le reste devrait venir tout seul. Effectivement il y a un petit flottement dans la petite assemblée, un des hommes s'éloigne un petit peu, l'un de ceux qui étaient en retrait se rapproche tant et si bien qu'il est maintenant à côté de mon compagnon, il se branle, puis lâche sa queue, signifiant ainsi implicitement qu'elle est disponible. Emile ne se le fait pas dire deux fois. Il lui attrape sa queue et la masturbe. Elle est bien belle cette queue, je m'en occuperais volontiers, mais j'évite à ce stade d'avoir des rapports avec des inconnus. On accepte des trucs avec un, et ils se croient tous autorisés à se radiner, il ne faut pas charrier tout de même ! Emile s'est maintenant baissé et suce l'inconnu à pleine bouche, goulûment. J'entends des sortes de slurp-slurp qui me font tordre de rire ! Un troisième s'est positionné et semble attendre son tour. A mon avis il peut toujours attendre, je sais qu'Emile ne s'attardera pas.


Effectivement, il abandonne sa proie et revient vers moi, laissant les deux "bi" qui ont maintenant fait charnellement connaissance se débrouiller ensemble. Il me pénètre, mais la situation est inconfortable, je le lui dis 


- Pas confortable ? Elle n'est pas confortable ma bite ?


Ça y est, sous prétexte qu'il est excité, il va faire dans la vulgarité.


- Ben non, comme ça, elle n'est pas confortable !

- Alors tourne-toi, je vais t'enculer !

- T'es vraiment un poète !

- Pouêt-pouêt !


Il n'y a pas de doute ! La bête s'est réveillée, mais il n'est pas méchant Emile ! Je me retourne, offrant la vue de mon gros cul à tous ces mâles voyeurs, et je me laisse pénétrer, j'ai maintenant l'habitude. Il me pilonne, l'inconvénient c'est qu'on ne voit plus nos mateurs... Il me pilonne dare-dare et finit par jouir dans mon fondement. Toutes ces fantaisies sous cette chaleur torride finissent par fatiguer et donner soif 


Les badauds sont toujours là, il y en a même deux de plus. Un peu en retrait un des types se fait sucer contre un arbre, les " bi " de tout à l'heure ou d'autres ? Je n'en sais rien et je m'en fous ! 


Emile revient avec une bouteille de mousseux, sortie toute droite de la glacière du coffre, la débouche et s'en envoie une lampée !


- Donne !

- Non ! Toi tu ne l'as pas méritée ! Dit-il en rigolant.

- Salaud !


Il s'assoit sur le capot, retire ses chaussettes et s'asperge les pieds de mousseux !


- Tiens, lèche !

- C'est nouveau ?

- Ben oui ! C'est nouveau !

- Ben non, je ne fais pas ça !

- Arrête ! Ils sont propres mes pieds !


Je fais un effort, mais non, il faut pas charrier, je veux bien lui lécher les pieds quand il sort de la douche, mais là ça a macéré toute la journée dans ses basquets, faut pas déconner.


- Et bien, non ! Je ne te suce pas les pieds !

- Salope !

- Je sais ! Un point partout !

- Et une bonne fessée ça te dirait ?

- Mais avec grand plaisir !


Il descend du capot, va chercher le martinet dans la bagnole !


- Tourne ton cul, grosse salope !

- Pourquoi grosse ?

- C'est une expression, allez tourne-toi !

- Parle-moi autrement !

- Tourne-toi, salope !

- Non !

- Tu ne veux plus jouer ?

- Si ! Mais parle-moi autrement !

- Ma petite Cindy, adoré de mon cœur, j'aimerais tant fouetter ton joli petit cul, mais pour cela vois-tu, il faudrait que tu te retournasses !

- Tu vois quand tu veux ! Et pas trop fort au début !

- Oui Salope !


J'avais déjà pivoté et lui présentais mes fesses, mais du coup je refais volte-face, et le regarde droit dans les yeux.


- Je t'ai dit de me parler autrement !

- Mais enfin, Cindy, on joue !

- C'est possible, mais tu es en train de perdre ton contrôle, tel que tu es parti tu vas me frapper trop fort.

- Bon d'accord, on arrête tout et on rentre !

- Non on ne rentre pas, je sais que tu es capable de te reprendre, il est 19 heures 30, je t'accorde un quart d'heure, un quart d'heure où tu vas pouvoir me faire ce que tu as envie ! Pour te montrer que j'ai confiance en toi ! Que je suis capable de m'abandonner ! Mais il faut que tu sois conscient que c'est en toute liberté que je fais cela, et que ma liberté je peux la reprendre à tout moment !


Il hésite un moment, de toute façon, il ne va pas hésiter longtemps, s'il refuse, c'est le retour à la maison, la crise et sans doute le début d'une dynamique qui nous conduirait à la rupture. Il n'est pas complètement idiot, Emile.


- Bon d'accord, mais je ne comprends pas bien, ce n'est quand même pas la première fois que je te dis des mots grossiers pendant nos jeux !

- Ce n'est pas une question de mots grossiers, c'est la façon dont c'est dit, c'est l'image que tu donnes de toi, de nous à ces gens-là ! Je ne veux pas qu'à leurs yeux je ne sois que ta salope ! Tu comprends ça, Emile ?

- Ce que je comprends c'est que je ne bande plus !

- Ça va revenir, allez Emile tu as droit à un quart d'heure de folie, de folie... maîtrisée n'oublie pas !

- Tourne-toi, Cindy !


Sans préalable, il me cingle, le coup est mesuré, volontairement mesuré, il continue toujours à la même force, il ne faudrait pas non plus qu'il tombe dans l'excès inverse !


- Plus fort !


Il n'attendait que ça, évidemment ! Et cette fois, il y va ! Je ne lui dirais pas d'arrêter, on verra bien ce qu'il a dans le ventre, il frappe, il frappe, ça ne fait même plus vraiment mal, ça pique, ça chauffe, je dois avoir le cul tout rouge, et Emile doit bander comme un taureau. Il continue, puis annonce :


- Les dix derniers !


Ouf, ça va ! Il les soigne les dix derniers, mais bon, ça reste très supportable. Il s'arrête à dix, pile ! Mon cul chauffe comme une marmite, je vais en avoir pour plusieurs heures, mais enfin, ça ne me déplait pas ! Il va chercher dans la voiture le sac de bric-à-brac qu'il a apporté et en sort une sorte de harnais en cuir, un machin qu'il a acheté en sex-shop. Un jeu de lanières entoure mes seins un autre mon ventre, un autre mon sexe. Ça fait très esclave de film SM, il rajoute un collier de cuir autour du cou, et des bracelets pour les poignets, ainsi que pour les chevilles.


Le groupe des voyeurs s'est scindé en deux me semble-t-il. Un certain nombre d'entre eux étant affairé autour d'un véhicule récemment arrivé à l'intérieur de laquelle il semble se passer d'étranges choses. On n'a pas trop envie d'aller voir. Emile me fixe une laisse sur mon collier et me trimbale quelques mètres. Arrivé sur le contrebas, il me demande de me mettre à quatre pattes, ce n'est pas évident, le sol est jonché de brindilles et de saloperies diverses, mais en faisant attention on arrive à se débrouiller. Il y a un carré de verdure un peu plus loin, là c'est plus facile ! Il m'y fait marcher un peu puis me donne l'ordre de stopper.


- J'ai envie de pisser ! Lui dis-je

- D'accord ! Attend juste cinq minutes :


Le temps que je lui ai accordé va être dépassé, mais ce n'est pas très grave, je me retiens, pas lui, il m'asperge, je m'en fous j'adore ça, j'en ai partout, je suis ruisselante d'urine. Nous revenons vers la route. Tous les voyeurs entourent à présent la voiture mystérieuse.


Nous nous rapprochons notre véhicule. Emile a le geste de vouloir prendre mes poignets en cuir et les accrocher ensemble !


- Non !


Il n'insiste pas et me laisse les mains libres.


- Reste à l'extérieur !


Il se met alors au volant de la voiture, et se met à rouler au pas, je l'accompagne à pied tenu en laisse, il va ainsi parcourir tout ce petit périmètre. Nos voyeurs vont se radiner à nouveau, c'est sûr !


- Tu peux pisser maintenant !

- Comme ça ? Debout en marchant ?


Il me regarde, se demande s'il a gaffé !


- Non ?


Mais si, je vais pisser, s'il savait comme je m'en fous de pisser comme ça, je me suis bien amusée, j'ai réussi à dompter mon homme, et il croit me balader comme son esclave, alors que j'ai les mains libres, que c'est moi qui lui ai accordé ce laps de temps. Je suis une femme libre, fière, ceux qui me regardent passer avec mépris, sans même essayer de comprendre ceux-là je les... Non, soyons correct, je suis bien ! Et quelle est cette humidité qui me coule sur les cuisses, j'avais pourtant fini de pisser !


Mai 2001


Première publication sur Vassilia, le 26/05/2001


 

Postface : C'était donc une commande et j'espère que Bertrand sera satisfait de mon travail. Le scénario m'a cependant un peu ligoté et je ne me suis jamais vraiment identifiée au personnage de Cindy. J'ai simultanément entamé un autre récit d'exhibition plus près de mes propres fantasmes. Vous le trouverez sur ce site avec le chapitre 1 des "aventures de Jena ".

Par Helena Sevigsky - Publié dans : Helena Sevigsky
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Lundi 21 mai 2001 1 21 /05 /Mai /2001 19:19

Rupture-partie chez Fabienne

(Récit humide)

Par Jean-Seb

 

Gs2

 

Luc est un blondinet à moustache, il travaille comme menuisier dans une entreprise qui fournit des cuisines équipées. Pas très passionnant, assez fatigant et pas très bien payé. Mais enfin, il a du travail, il est marié avec Stéphanie. Il faut qu'on vous la décrive, Stéphanie. En fait rien d'extraordinaire, de taille et de mensurations moyennes, les cheveux châtains et raides coupés au carré. Pas le genre sur qui on se retourne. Elle a pourtant quelque chose de plus, qui change tout, c'est son sourire, quand elle daigne en éclairer son visage, cela la transcende. Elle le sait et elle en joue.

 

Ils ont fait un mariage d'amour, un vrai. Ils étaient tout l'un pour l'autre, cherchant sans cesse à se faire mutuellement plaisir. Jouisseurs, ils aimaient la fête, les copains ; la bonne bouffe et bien sûr l'amour. Ils pratiquaient au début de leur relations une sexualité complètement débridée, essayant des tas de trucs pour n'en retenir finalement que quelques-uns, mais si la sexualité de groupe les amusait, si la bisexualité ne les rebutaient ni l'un ni l'autre, leur petit péché mignon était tout de même les jeux uro, ils en raffolaient, en jouait, et en redemandaient.

 

Mais l'inexorable dictature du temps finit par tout détruire, la passion s'amenuisait, les jeux sexuels s'espaçaient, l'habitude s'installait.

 

Retrouvons notre couple, six ans après leur union. Elle est secrétaire, elle a grimpé assez vite dans sa petite boite et porte depuis quelques mois le titre ronflant de secrétaire de direction. Du coup la voici qui gagne beaucoup plus d'argent que son mari. Et alors, quelle importance ? Aucune ! Cela paraissait si évident ! Mais il n'y avait pas que la paie, et malgré la promesse de Stéphanie assurant que ça ne changerais rien du tout, il fallut bien qu'il se rende à l'évidence. Sa femme fréquentait maintenant un autre monde, un autre milieu, sa toilette jurait avec la sienne, elle prenait des habitudes de bourgeoise, se payant fringues, lingerie, maroquinerie et parfums à des prix tels qu'il n'osait plus lui faire ce genre de cadeaux pour les occasions, se rabattant sur d'immenses bouquets de fleurs qu'il lui offrait avec une infinie tristesse.

 

Et puis les voyages, les déplacements... Luc n'était pas dupe, se doutant bien de ce qui pouvait s'y passer ! Mais que faire ? Fermer les yeux ou alors provoquer une crise, une irrémédiable crise ?

 

Et puis un jour, ce fut l'aveu :

 

- Luc, il faut te rendre à l'évidence, ça ne marche plus terrible entre-nous !

 

Luc redoutait cet instant, il l'avait si longtemps pressenti, mais il ne venait pas, il s'était pris à espérer qu'il ne viendrait peut-être jamais. Et puis voilà, alors qu'il n'y pensait plus, que cette soirée aurait pu être agréable, le morceau avait été lâché !

 

- Est-ce que j'y peux quelque chose ?

- Non ! Je serais courageuse, ce serait à moi de faire quelque chose, comme tu dis ! Mais je ne me vois pas renoncer à tout le confort matériel que ma situation m'a apporté ! Et si je ne le fais pas c'est que...

 

Elle éclata en sanglot

 

- Steffi, finis ta phrase, ça ira mieux après !

- C'est que... je ne t'aime sans doute plus assez !

 

Ça n'alla pas mieux du tout après !

 

Sans un mot, blanc comme le lait, il se dirigea vers le bar, sortit une bouteille de whisky, du bon, du pur malt, un cadeau qu'elle avait ramené de la boite, il en but une large rasade à même le goulot, il faillit en boire une deuxième, se ravisa ! Non, il n'allait pas se mettre à boire, il attrapa son blouson et ses chaussures et descendit l'escalier à toute vitesse, puis marcha au hasard dans la rue, en fait, il cherchait un banc. Il en trouva un, s'y assit, se prit la tête entre les mains et laissa éclater sa rage ! Que faire ? Que faire ? L'amour aurait dû être plus fort que toutes ces conneries, mais quand il n'y avait plus d'amour que restait-il à faire ? Essayer de la reconquérir, il n'y croyait tout simplement pas ! Jouer les indifférents, rien n'est pire que l'indifférence dit-on, mais saurait-il faire ça ? S'engouffrer dans la lézarde de leur rupture pour lui jeter tous ses torts à la face ? Mais pourquoi faire ? Restait à gérer la situation, il n'était pas le premier mari amoureux fou de sa femme qui se retrouvait confronté au divorce, il ne serait pas le dernier non plus, d'autres avaient bien réussi à s'en sortir, il n'était quand même pas plus con qu'eux !

 

Mais pourquoi ? Pourquoi ? Il avait sans doute ses torts, mais ne se trouvait pas le cœur à les lister ce soir. Il fallait donc gérer cette désunion. La gérer ? Quel mot idiot !

 

Le lendemain, elle lui expliqua comment elle envisageait cette séparation. Le cœur gros il l'écouta parler. Elle lui dit alors qu'elle souhaitait que tout cela s'effectue le plus rapidement possible, et en "bons copains" cela afin de ne pas perpétuer une situation où les risques de déchirements seraient omniprésents. Ce serait Stéphanie qui quitterait le domicile. Dès qu'elle se serait organisée, avait-elle précisé.

 

Quelques semaines plus tard, ils durent affronter la pénible visite conjointe chez l'avocat afin d'entamer la procédure de divorce. En sortant, ils faisaient tristes mines. Stéphanie n'avait aucune haine, aucun mépris pour son futur ex-mari, simplement elle n'éprouvait plus le besoin de vivre avec lui, sa vie était à présent ailleurs ! Le voir si abattu de tristesse la peinait. Mais que pouvait-elle y faire ? On ne reste pas avec les gens qu'on a cessé d'aimer, simplement pour leur éviter d'être malheureux, ça ne tient pas debout !

 

- Allez, viens, je te paie un coup !

 

Luc accepta, cela avait quelque chose de surréaliste, le couple qui sort de chez l'avocat pour entamer une procédure de divorce et qui va boire un pot.

 

- Tu as prévu quelque chose samedi prochain ?

 

Luc la regarda incrédule, quelle idée avait-elle en tête ? Samedi c'était son anniversaire, ses 30 ans, non il n'avait rien prévu, il irait traîner, au cinéma, au restaurant s'il avait faim, ou alors il irait draguer, ou alors il se paierait une pute, une belle et gentille avec des gros nénés... il n'en savait rien, mais il savait qu'il serait seul

 

- Rien du tout !

- C'est tes 30 ans !

- Quelle affaire !

- Tu n'as pas envie de fêter cela avec des copains, des amis ?

- Je n'ai pas de copains, je n'ai que des collègues de travail ! Quant aux amis, comme tu trouves tous les prétextes pour ne plus qu'on se reçoive...

- Luc, on ne va pas d'engueuler, on a connu un grand amour tous les deux. C'est cette putain de société de merde qui nous a séparés ! C'est la vie ! Ce sont des choses qui arrivent ! Mais bon, quelque part je t'estime bien, je souhaiterais qu'on continue à se voir...

 

Tu parles ! se dit Luc in petto

 

- ... je voudrais que tu comprennes que je ne te méprise pas, et je voudrais que tu me laisse fêter l'anniversaire de l'homme qui a partagé ma vie pendant 6 ans.

- Non, merci !

- Pourquoi ?

- Tu t'imagines quand même pas que je vais avoir le cœur à faire la fête ! Et puis arrêtons les boniments, quand tu dis qu'on continuera à se voir, je sais bien que c'est faux !

- D'accord tu as raison, on va faire autrement, et abandonner les fausses promesses, mais au moins je peux te faire celle d'avoir un dernier bon souvenir, peut-être pas de moi, mais de ce que je vais t'offrir ! D'accord Luc ?

- Non, je ne crois pas !

- Tu te souviens de Marika ?

- Tiens ? Tu la vois encore celle-là

- Non seulement je la vois, mais je l'ai fait embaucher à la boite ! Tu te rappelles comment tu la regardais ! Tu te rappelles comment tu la bouffais des yeux ?

- Je ne vois pas le rapport !

- Je te l'offre !

- Ah ! Bon ! C'est devenu une marchandise ?

- Mais idiot, elle ne demande que ça, et si tu ne t'es aperçu de rien à l'époque, c'est tout simplement parce que ce n'est pas le genre à faire ça avec le mari d'une copine !

 

Du coup, Luc était troublé ! Une espèce d'amour propre le poussait à refuser, mais d'autre part, Marika, hum... si ce que disait Stéphanie était vrai, la drague serait facile, se rapprocher d'une autre femme, avant peut-être d'aller plus loin, n'était-il pas la meilleure occasion d'oublier les déchirures de cette séparation ? Vu de cette façon, c'était même sans doute une occasion à ne pas manquer

 

- Je vais voir !

 

Il finit donc par donner son accord, et s'il ne le fit que du bout de lèvres pour faire bonne figure, il espérait bien qu'il se passerait quelque chose... et s'il ne passait rien ou si la chose tournait en eau de boudins, il était assez grand garçon pour planter tout ce beau monde et aller voir ailleurs.

 

Le jour venu vers 15 h 30, on sonne. Le cœur de Luc s'accélère, il va enfin revoir Marika, et sans doute les premiers instants seront-ils déterminants. Il est prêt, il est rasé de près, il a essayé de s'habiller décontracté mais avec une certaine élégance, il s'est aspergé d'eau de toilette. Advienne que pourra !

 

Et comme Stéphanie ne se presse pas pour aller ouvrir, c'est donc lui qui le fera !

 

Et là ! Surprise ! Qui c'est celle-là ?

 

- Bonjour, je suis Fabienne, vous êtes Luc, je pense ? Steffi n'est pas là ?

- Si, si entrez !

 

Il dévisage la jeune femme, Fabienne est une petite blonde très fine, aux cheveux bouclés et à la frimousse joyeuse. Elle est habillée avec goût, une jupe où des dégradés de mauve et de violet se combattent et un petit haut couleur parme. Vraiment charmant...

 

- Ah ! Oui j'ai oublié de te dire, commente Stéphanie avec candeur, quand j'ai demandé à Marika de passer, elle m'a proposé de faire venir aussi Fabienne ! Franchement elle a eu une bonne idée, non ?

 

Que vouliez-vous qu'il réponde ?

 

- On va être quatre alors ?

- Ben oui, c'est mieux, et comme ça si tu fais des trucs avec Marika, moi je ne serais pas toute seule, j'aurais Fabienne ! N'est-ce pas Fabienne ?

- Mais bien sur ma chérie !

 

C'est ainsi que Luc appris en ce jour de son trentième anniversaire que sa future ex-femme s'adonnait ouvertement aux plaisirs de Lesbos, et curieusement la chose l'amusa quelque peu.

 

Marika arriva quelques minutes plus tard, et Stéphanie lui ouvrit. Elle embrassa Luc chastement et sans passion excessive. Marika (dont vous avez peut-être suivi la première aventure dans Marika Lynn) est une femme assez grande, elle a les yeux verts, les cheveux châtains clair légèrement bouclés et coupés au carré et elle aborde un sourire souvent jugé désarmant... Elle s'est habillée aujourd'hui d'une petite robe couleur jaune pâle assez longue et tenant par de légères bretelles, le décolleté n'est pas large, mais il est profond. Une horrible ceinture bleue ciel la ceint.

 

Luc essaie de croiser le regard de Marika, de guetter un signe qui lui ferait dire qu'elle a autant envie que lui de s'abandonner aux joies de la chair et de l'amour. Mais que nenni, que nenni, aucun signe particulier dans l'air, aucun message subliminal ou non, rien du tout. Luc se dit que Stéphanie a peut-être exagéré afin qu'il accepte cette partie ! Mais dans quel but aurait-elle fait une chose pareille ? Mais bon, tout cela ne vient que de commencer, il peut se passer des tas de choses, et puis Marika, elle est bien là, sans doute lui a-t-on dit que cette petite réunion amicale n'était pas destiné à enfiler des perles !

 

- Bon, je vous propose que nous allions profiter du soleil au bord de l'étang, la météo annonçait de la pluie, ils se sont encore gourés, et puis si tout se passe bien, mais il n'y a pas de raisons, n'est-ce pas, nous irons finir la journée chez Fabienne !

 

Tout ce petit monde suit donc Stéphanie dans sa voiture, elle ne s'est pas trop compliqué la vie en toilette, et s'est habillé d'une simple robe blanche, dont le haut s'orne de quelques broderies. Luc ne peut s'empêcher de trouver cette couleur complètement hors de circonstances.

 

Il y avait beaucoup de monde près de l'étang. Mais l'une des filles connaissait un coin un peu moins fréquenté, un peu en retrait dans le bois avoisinant, une sorte de clairière. La chaleur est accablante en ce milieu d'après-midi et les trois femmes, ne pensant pas s'attarder ici outre mesure n'ont pas apporté de maillots de bains. Aussi de façon fort décontractée, se sont-elles misent torse nue, et ont retroussé leurs jupes, dévoilant ainsi leurs petites culottes. Luc peut ainsi découvrir les seins de ces jeunes femmes, menus aux tétons bourgeonnant de rose pour Fabienne, un peu plus enveloppé mais surtout plus ambré chez Marika dont le bronzage intégral de l'été persistait en ces premières journées d'automne. Luc s'abreuve du corps de ces femmes, il cherche toujours un signe de complicité de la part de Marika, mais peine perdue, elle ne le regarde qu'à peine. Tant pis ! se dit-il, on verra bien comment s'organise la suite, mais un horrible doute l'assaillît. Et si Stéphanie avait organisé cette sortie, pour se moquer de lui, pour le ridiculiser ou autre chose encore ? Non, finalement, il n'y croit pas ! Stéphanie ne pouvait pas faire ça ! Mais allez chasser un doute, vous ?

 

A la demande de ces dames Luc débouche une bouteille de mousseux, personne n'a songé à emporter des coupes et c'est donc au goulot de la bouteille qu'ils vont s'abreuver, Marika ayant l'honneur de débuter la chose fait gicler un peu de ce breuvage dans son gosier avant de la faire circuler. Le partage du mousseux contribue un petit peu à décontracter l'atmosphère, au moment où chacun se demandait comment la suite pourrait évoluer. Luc, renonçant à comprendre l'attitude de Marika louchait de plus en plus effrontément sur la poitrine de Fabienne, qui de son côté lui lançait des yeux de plus en plus coquins. C'est Stéphanie qui interpella alors son encore mari :

 

- Embrasse ma copine ! Tu en meurs d'envie !

- C'est vrai ? Je peux ?

- Bien sûr mais c'est parce que c'est ton anniversaire !

 

Il roule donc un long patin à Fabienne, puis voulant remercier son épouse entreprend par jeu, par défi, par provocation de faire de même à cette dernière, laquelle se laissa faire sans problème.

 

Un gros nuage s'annonce à l'horizon, la météo avait donc raison !

 

On décide donc d'anticiper sur la deuxième partie de la journée et la joyeuse bande se précipite vers la voiture, direction l'appartement de Fabienne !

 

Aussitôt entrée, Marika s'est assise dans un grand fauteuil, et Stéphanie vient s'installer près d'elle à cheval sur l'accoudoir et entreprend de lui peloter un sein. C'est ce qui s'appelle ne pas perdre de temps. Devant un spectacle aussi charmant et émoustillant, Fabienne ne voulant pas être en reste offre le bout de son sein à Luc, lequel à genoux devant cette blondinette, entreprend de lui titiller de la langue tandis que sa main, s'enhardissant, lui baisse sa culotte !

 

- Allez, les filles on lui fait sa fête !

 

Et ce disant, Fabienne le fait relever et lui roule un patin, son épouse vient lui passer une main sous son polo pour lui pincer le bout du sein, et comble de bonheur pour lui, Marika lui a baissé le pantalon et est donc la première à lui toucher la bite qu'elle se met à lui masturber. Ça y est notre homme n'en peut plus, et histoire de l'achever un peu plus son épouse lui suce la queue de façon tout à fait inattendue, mais avec application. Il y avait combien de temps qu'elle ne lui avait pas accordé cette faveur, il se laisse faire, lui caressant la peau douce de son dos avec une infinie nostalgie...

 

- Allez à poil tout le monde

 

Ils finissent tous de se déshabiller !

 

- Viens me lécher ! Demande Stéphanie à son mari.

 

C'est donc véritablement la fête ! Stéphanie ne réagit plus comme s'ils allaient se séparer ! Elle offre son minou à Luc, tandis que Fabienne, passée coquinement derrière elle, lui écarte les lèvres du vagin.

 

- Et maintenant le champagne

 

Luc ne comprend pas tout de suite, mais réalise quand il s'aperçoit que sa femme est tout simplement en train de lui pisser dessus, il ne rechigne pas et avale tout ce qu'il peu de ce cru d'une cuvée bien spéciale.

 

- Allez Marika ! viole-le

 

Marika vient alors s'empaler sur la bite tendue de Luc et commence une chevauchée fantastique d'autant plus agréable que Fabienne lui tripote le clito en même temps.

 

- Bon je me sauve, occupez-vous bien de lui, je veux qu'il garde un super souvenir de cette soirée !

- Mais… Balbutie Luc

- Ne t'inquiètes pas tu es en bonnes mains, profites en bien !

 

Et Stéphanie s'en va se rhabiller et disparaît de notre récit.

 

- Moi aussi j'ai du champagne à t'offrir dit Marika

 

Elle s'installe à califourchon sur Luc et lui projette un jet d'urine sur la bite. Mais elle vise à côté. Heureusement Fabienne est là prévenante, et d'une main elle essaye d'orienter le jet de sa copine tandis que de l'autre elle s'occupe de la queue de Luc. Elle s'en fout plein les mains, c'est une belle cochonne, et elle rigole, elle rigole, elle rigole toujours Fabienne !

 

- C'est ma tournée maintenant ! dit Luc

 

Il se relève, et les deux filles étant agenouillées l'une à côté de l'autre il les arrose copieusement de son pipi dans leur bouche. Elles adorent ça, ça dégouline de partout, elles sont trempées. Quand Luc a fini d'uriner Marika insatiable lui nettoie le gland de savants petits coups de langue, c'est le minimum que l'on puisse faire quand on est bien élevée !

 

Marika a maintenant envie de baiser et elle chevauche à nouveau Luc mais par-devant cette fois et en inclinant son corps. Du coup Fabienne peut pisser sur le dos de sa copine, l'urine dégouline alors sur ses fesses puis sur les couilles et les cuisses de Luc

 

Margritt04.jpg

 

Une nouvelle fois Luc se relève, Marika est partie dans la salle de bain, s'essuyer, sans doute. Alors comme il a encore une petite envie, il envoie un nouveau jet d'urine dans la bouche de Fabienne que celle-ci accepte bien évidement avec le plus grand plaisir …puis la voici qui se jette visage en avant sur son sexe qu'elle entreprend de sucer goulûment, il reprend vite une rigidité intéressante, elle suce, elle s'applique, embrassant le gland comme saisie d'une étrange tendresse avant d'entamer un va-et-vient buccal étonnant d'efficacité ! Luc est aux anges, cette fellation experte le ravit. Il finit par éjaculer dans la bouche de la blondinette, qui avale tout avec un large sourire complice.

 

- Viens !

 

Non cet appel ne lui est pas destiné, c'est Marika qui invite Fabienne à la rejoindre. Seule comme une andouille et sa libido momentanément retombée, il va se nettoyer dans la salle de bain. Il ne pense pas s'éterniser ici. Aucun signal n'est venu du côté de Marika, son épouse a déserté. Oui, c'est décidé, il va partir, sauf si d'aventure, Marika lui demandait de rester, mais il n'y croit plus.

 

Il revient dans le salon, les deux femmes sont enlacées tendrement sur la moquette, parties dans un soixante-neuf avec broutage de minettes, qu'elles accomplissent avec une ardeur toute remarquable ! Elles ne le voient même pas. Il se rhabille et s'en va !

 

Quand Luc rentra à son domicile, Stéphanie n'y était pas, il supposa qu'elle était partie faire quelques courses, mais une enveloppe à son attention était posée en évidence sur la table de la salle à manger, il l'ouvrit :

 

- Voilà, en rentrant à la maison tu ne me trouveras pas, je serais déjà loin, le camion de déménagement a emmené mes affaires pendant que nous batifolions. Ces choses-là ne s'expliquent pas. Je ne souhaitais pas partir avant ton anniversaire, je ne voulais pas qu'il soit raté, je voulais que tu es un bon souvenir de mon dernier cadeau. Je t'embrasse adieu Stéphanie. Je t'ai aimé, tu sais !

 

Luc s'était pourtant préparé à ce moment, mais l'homme est faible, on se dit que tant que les choses ne sont pas faites, peut-être après tout ne se feront-elle pas ! Il s'effondra alors, en larmes !

 

La crise dura quelques minutes, puis ce fut la décision ! C'est immédiatement qu'il fallait le faire, parce qu'en ce moment il en aurait le courage. Certes, il s'attendait à un dénouement mais refusait de le voir en face ! A ce départ annoncé s'ajoutait la déception de l'attitude plutôt neutre de Marika ! Elle avait été, certes gentille avec lui, très gentille même, mais il attendait autre chose, une étincelle qui les aurait attirés l'un vers l'autre, et cette étincelle n'était pas venue. Sa femme avait sans doute cru bien faire, se méprenant sur les dispositions supposées de Marika. Oui c'était cela, parce que si ce n'était pas cela, l'autre explication était terrible, mais il la refoula ! Sa femme n'était quand même pas assez salope pour le pousser au suicide ! De toute façon, il ne saurait jamais, il se dirigea vers la salle de bain, dévissa le petit flacon, compta les gélules, remplit un verre à dents d'eau du robinet. Il se regarda une dernière fois dans son miroir, son visage était devenu terriblement blanc ! C'est avec un grand calme qu'il approcha les cachets de sa bouche. Et le téléphone sonna.

 

- Je ne réponds pas, je suis mort !

 

Il avala les gélules sachant que l'effet ne serait pas immédiat. Il décrocha le combiné, l'envie de finir sa vie en envoyant une vacherie à cet importun l'amusa. Qui cela pouvait-être ?

 

- Allô, c'est Fabienne, pourquoi tu es parti, on s'amusait bien ! Dis Luc ça te dirait qu'on se revoit ? Allô ! Allô !

 

Fin de l'épisode

 

(Je laisse au lecteur le choix de la suite, je n'ai pas tué Luc, à ce stade un lavage d'estomac est paraît-il possible. Reste à savoir si celui-ci le souhaite...)

 

JS Tiroir 1993 (revu et corrigé en 2001)

 

Première publication sur Vassilia, le 21/05/2001

Par Jean-Sébastien Tiroir - Publié dans : Jean-Sébastien Tiroir
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Lundi 21 mai 2001 1 21 /05 /Mai /2001 19:14

Oh ! Que vous avez de jolis pieds !

Salma

Récit Lesbos et Fétichiste du pied

par Maud Anne Amaro

 

feet flag

 

Oh ! Que vous avez de jolis pieds...

 

...mais c'est pour mieux que vous les embrassiez chers amis...

 

Le rideau se lève, mesdames et messieurs, cette étrange histoire peut commencer ! Mais auparavant, puisque cela semble être la tradition, il me faut me présenter.

 

Je me prénomme Maud-Anne (c'est joli ou c'est moche ? Ça dépend des gens, en tout cas ce n'est pas vraiment commun !) Je suis assez grande (1,75 m) assez fine, souple, plutôt sportive, j'ai des seins moyens (90 C), un cul un peu trop gros, des cuisses un peu épaisses, je suis châtain claire décolorée en blonde, les cheveux souvent attachés en chignon, mes yeux sont gris-bleus. Finalement je suis très moyenne, mais comme on dit, je plais, il parait que j'ai un joli sourire ! Mon âge ? Bien sûr ! On va dire 39 ans ! Mais ça va faire 4 ans que j'ai 39 ans !

 

Mon mari s'appelle Jean-Claude (original non ?) Et il est chef d'entreprise mon mari (ce sont des choses qui arrivent !)

 

Ma vie de couple est équilibrée, y compris sexuellement, du moins autant que faire se peut, je sais mon mari dragueur et sollicité. J'ai appris à faire avec. Je suis sans doute cocue mais je le lui rends très bien. Ça ne nous empêche pas de nous entendre, de nous respecter et de nous aimer ! (Ben, oui !) Je suis parfaitement bisexuelle depuis l'éveil de mes sens, j'aime les hommes et j'aime les femmes, un démon me pousse malgré tout de plus en plus vers ces dernières. C'est vrai que les rapports sont souvent moins compliqués.

 

En cette fin d'après-midi de mai, mon époux m'avait demandé d'avoir la gentillesse d'honorer de ma présence une petite fête donnée à sa boite en l'honneur du départ en retraite du DRH. Quelque peu obligée de m'y rendre donc ! Maintenant, dire que j'adore ce type de prestation serait mensonge ! Ce genre de réception tient de lieu privilégié à l'hypocrisie et aux faux-semblants. C'est souvent dans ces occasions que se nouent et que se dénouent les petites intrigues de la vie de bureau, que les cancans et les qu'en dira t'on s'en donne à cœur joie. Par-dessus le marché il faut supporter le spectacle pas toujours heureux de ces dames qui se sont crues obligées de faire dans la toilette ! Pour ma part je ne me suis pas beaucoup cassée la tête, une longue robe turquoise très légèrement décolletée, un collier de perle, et un "petit mini ridicule sac à main que même on ne met rien dedans" et puis ne l'oublions pas puisque ce sera le sujet de l'histoire des petits escarpins dorés dont on ne voit pas grand-chose puisque justement leur fonction est de mettre en valeur au maximum le pied !

 

Enfin, c'est un mauvais moment à passer ! Et puis le champagne n'est pas si mauvais et les petits fours sont réussis ! Je vais de groupe en groupe en mais au bout d'un moment j'en ai franchement marre. Sous prétexte que je suis la régulière du patron, ils se croient obligés de me faire des courbettes. Et bonsoir madame, et votre robe est magnifique et votre nouvelle coiffure et gnagnagna ! Ça m'énerve, ça me casse les pieds, ça me prend la tête ! Aucune conversation n'est intéressante, ça parle vacances, sports, économie ou politique, je n'en ai rien à cirer ! Et puis en regardant ces bonnes femmes je m'interroge soudain : Combien mon mari s'en est-il farci ? Et qu'est-ce que je suis pour elles ? Une pauvre conne, sans doute ! Tiens, ça me donne envie de gerber, je vais me casser ! Je fais signe à mon mari, il faut toujours rester correct ! Du coup le Jean-Claude, il s'excuse et quitte son groupe, je lui ai peut-être rendu service à mon mec ?

 

- Un problème ?

- Je me tire, c'est trop mortel !

- Attends encore 10 minutes et au quart tu t'éclipses ? D'accord ?

- D'accord...

 

Mais en fait, je ne l'écoute plus ! Me voici en arrêt ! En arrêt, non pas devant un bellâtre, mais devant une femme ! Elle est superbe. C'est une petite brune aux cheveux ondulants sur les épaules, un peu typée, le visage très fin, la bouche pulpeuse et les yeux noirs. Elle est vêtue d'un simple tailleur gris à carreaux qui lui donne beaucoup de classe. Elle est seule dans son coin, en train de siroter un verre de jus de fruit !

 

- Qui c'est ?

- Elle ? C'est Salma ! Mignonne hein ? C'est une des nouvelles hôtesses d'accueil !

- Tu te l'es envoyée, elle aussi ?

- Voyons Maud-Anne !

- Ne joue donc pas les innocents !

- En ce qui la concerne, même si je voulais, ce serait impossible, c'est une emmerdeuse, elle envoie chier tous les mecs !

- Tu gardes les emmerdeuses, à présent !

- Qu'est-ce que tu veux, j'ai mes faiblesses, elle est très décorative !

- Salaud !

 

Je plante là mon Jean-Claude, il m'énerve avec son côté macho qui ressurgit parfois, alors qu'au fond de lui-même je ne pense pas qu'il le soit, et me dirige tout droit vers la créature de rêve :

 

- Bonsoir ! On ne nous a pas présentées, je suis Maud-Anne Amaro !

- Oui je sais ! Vous êtes la femme du patron !

 

Elle esquisse un sourire de politesse, et n'a manifestement rien à me dire. Je relance :

 

- Vous avez l'air de vous ennuyer ?

- Je ne m'ennuie pas, je m'emmerde ! Mais je ne vais pas tarder à partir, on m'a payé pour rester jusqu'à 20 heures 30 !

- On vous a payé ?

- Oui ! Fallait peut-être pas que je le dise ?

- Je vais peut-être vous laisser, vous avez l'air d'aimer la solitude, mais je suis enchantée d'avoir fait votre connaissance, vous êtes charmante !

- Oh ! Que vous avez de jolis pieds !

- Pardon ?

- On ne vous l'avait jamais dit ?

- Non, je ne crois pas ! Répondis-je en rigolant ! Qu'est-ce qu'ils ont mes pieds ?

- Mais, ils sont magnifiques !

- Et bien j'aurais au moins appris quelque chose ce soir !

- Il est rare d'en voir d'aussi jolis ! Franchement, chapeau !

- Merci encore une fois du compliment, et bonne fin de soirée !

- Vous de même !

 

Je la quittais en me disant qu'à défaut de savoir s'il s'agissait d'une emmerdeuse, j'avais quand même la certitude qu'elle ne devait pas être tout à fait nette. Toutefois cette fille me troublait beaucoup plus que je ne voulais bien l'admettre. Je me demandais si elle s'en était rendu compte, et j'espérais bien que non. Jean-Claude revint vers moi :

 

- Alors elle t'a éjectée ?

- Pas du tout, mais je ne savais pas trop quoi lui raconter !

- T'aurais dû la draguer, je suis sûr qu'elle est gouine !

- Mais tu as fini ? C'est le contact de tous ces cons qui te rend si odieux, ce soir ?

- Excuse-moi chérie, je suis assez énervé, et j'ai bu pas mal de coupes !

- Elle est de quelle origine la nana ?

- Métissé indienne, je crois !

- Ah bon !

- Indienne de l'inde, pas peau-rouge ! Se croit-il obligé de préciser !

- J'avais compris, je ne suis pas idiote !

 

J'oubliais vite cette soirée, inutile de s'encombrer la mémoire avec des choses inutiles, par contre le visage de la petite métisse me poursuivait, mais ne sachant qu'en faire sinon l'utiliser dans mes fantasmes les plus secrets, je faisais confiance au temps pour penser à d'autres choses. Je n'avais ni l'intention de la draguer, ni même de la revoir.

 

Ce lundi, le téléphone sonna à mon domicile vers 13 heures.

 

- Madame Amaro ?

- Oui, c'est moi ?

- Je suis mademoiselle Etienne, je suis désolée de vous appeler chez vous...

 

J'interrompais la voix.

 

- Mademoiselle Etienne, je ne vois pas ?

- Mais si rappelez-vous, la réception pour le départ du DRH, vous m'aviez abordée et je vous avais complimenté à propos de vos pieds !

- Ah ! Salma ?

- Vous vous souvenez de mon prénom ?

- Ben oui !

 

Mais que me voulait-elle donc ? Et qui avait eu l'indiscrétion de lui communiquer mon numéro ? Je pensais flairer le sale truc, genre harcèlement sexuel de mon mari ou un machin dans le genre.

 

- Excusez ma franchise, je ne voulais pas vous appeler, mais je ne tiens plus en place !

- Mais je vous écoute !

- Voilà, j'ai eu l'occasion de parler de vous avec d'autres personnes, j'ai cru comprendre que...

- Que quoi ?

- Non, je m'y prends mal, je me suis dit qu'après ce que vous m'aviez dit l'autre soir, je ne vous étais pas complètement indifférente !

 

Si elle savait ? Mais faut-il que je lui dise ? Il n'est pas très sérieux pour moi d'aller butiner dans le personnel de la boite de mon mari. Par respect pour ce dernier, je ne puis me permettre de déconsidérer totalement ma réputation. Une seule fois, je me suis amusé avec l'une de ses collaboratrices, mais c'est elle qui voulait et d'un commun accord il n'y eut jamais de suite... Cette pétasse aurait-elle été trop bavarde ? J'ai donc à mon grand regret tendance à dire non, je ne suis pas nymphomane, je sais réprimer mes pulsions !

 

- Et que souhaitez-vous exactement ?

- Que l'on se rencontre ! Tout simplement qu'on se rencontre, comme cela, juste un moment...

- Ecoutez, je vais vous décevoir, mais je me suis fait une règle, c'est de n'avoir aucun contact privilégié avec les salariés de mon époux !

- Ca tombe très bien, le nouveau DRH vient d'inaugurer ses fonctions en me lourdant, il paraît que je n'ai pas l'esprit maison !

- Et vous souhaitez que j'intercède en votre faveur ?

- Absolument pas, de toute façon je serais partie, j'ai un engagement pour le mois prochain !

 

Du coup la raison de ma réticence ne tient plus. C'est vrai que son visage est craquant, et puis bon ça ne m'engage à rien, j'accepte le rendez-vous ! Je suis folle !

 

- Bon d'accord ! On se rencontre où ?

 

Nous convenons d'un rendez-vous le lendemain dans un café de son quartier.

 

- A quelle heure ?

- 9 heures ?

- 9 heures du matin ?

- Oui, ça vous fait trop tôt ?

- Non ça ira !

- Super comme cela nous prendrons notre petit déjeuner ensemble !

 

Je suis toujours très ponctuelle. Salma était déjà là ! Elle était vêtue d'un petit chemisier blanc savamment déboutonné ! Aguicheuse avec ça, la nana ! Je n'avais pour ma part fait aucun effort particulier de toilette, un ensemble veste et pantalon vert amande assez classe et en dessous un petit tee-shirt beige.

 

- Bonjour !

 

Je lui tendis la main, elle me la serra avec un grand sourire ! Un beau sourire, un sourire craquant ! Il me paraissait évident qu'elle avait demandé à me rencontrer pour me séduire ? A ce petit jeu, je veux bien me laisser faire ! Elle a l'air ravie de me voir, certes, mais quelque chose la chiffonne :

 

- Vous savez comment ça se passe avant une rencontre, on se fait tout un cinéma dans sa tête, dans le genre : "je vais lui dire ça, si elle répond ça, je vais enchaîner sur ça !" Et puis au pied du mur, on ne sait plus toujours quoi dire ?

- Oui, je connais, ça m'arrive aussi ! Répondis-je

- Autant aller droit au but, alors ?

- C'est comme vous voulez ?

- Ce n'est pas si facile...

 

Il est un fait qu'elle ne va jamais y arriver, je vais être obligée de l'aider, ça m'embête un peu moi qui voulais jouer ! Je fais dans le classique :

 

- Vous êtes réellement ravissante !

 

C'est banal, mais ça a le mérite d'être vrai ! Elle rougit légèrement, puis sourit, le principal pour elle étant que j'aille dans son sens.

 

- Vous avez aussi beaucoup de charme ! répond-elle.

 

Faut peut-être pas pousser quand même, mais que voulez-vous, les échanges de politesses ont leurs règles.

 

- Je n'ai pourtant rien de particulier !

- Oh si !

- Ah, oui ! Mes pieds !

- Vous ne les avez pas mis en valeur aujourd'hui !

- J'avoue ne pas y avoir pensé !

 

Je pose à ce moment-là ma main droite loin sur la table, à sa portée, si elle n'est pas trop godiche elle va pouvoir me la prendre. Elle ne bouge pas, elle cause :

 

- Vos mains ne sont pas mal non plus !

- Ah ? Vous croyez ?

- Souvent ça va ensemble, les mains et les pieds, mais pas toujours !

- Il paraît qu'elles sont douces !

 

Si elle ne comprend pas le message cette fois, je ne vais plus savoir quoi faire... Mais cette fois elle assure !

 

- Douces ? Vous permettez ?

 

Je réponds d'un sourire, elle me caresse la main de la sienne !

 

- Alors ?

- Très douces en effet !

 

Sa caresse se fait plus appuyée !

 

- Tu caresse bien !

 

Ses yeux s'écarquillent, elle a ce petit geste du visage qui consiste à relever grand les sourcils et simultanément de faire un petit sourire en coin, en déplaçant la tête vers l'avant d'à peine un centimètre. Ça doit pouvoir se traduire par " Hé ! Hé ! " ou quelque chose comme ça !

 

Et puis soudain, comme ça, tout d'un coup, elle se lâche :

 

- J'ai envie de toi !

 

Cela a dû lui coûter. Elle est consciente de prendre un risque, mais elle le sait limité ! Elle ne me caresse plus la main, elle me l'emprisonne et son regard se jette dans mes yeux !

 

- Tu ne me connais pas !

- Je m'en fous ! Ça te dit ou pas ?

 

Je ne dis rien, je souris et j'approuve de la tête. Son visage s'éclaire !

 

- On finit nos tartines, et je t'emmène chez moi ?

- C'est loin ?

- Non, juste à côté ! Mais avant je voudrais qu'on joue cartes sur table ! Quand deux femmes sont attirées mutuellement, pourquoi ne pas se donner du plaisir, pourquoi hésiter ?

- Mais il n'y a aucun problème !

- Si ! Je suis un peu bizarre, ou plutôt ce sont les gens qui me trouvent bizarre !

- T'inquiète pas !

- Si ! Je n'ai pas envie que tu te sauves en courant ! Je t'offre mon corps, je n'occuperais du tien, mais ne te fous pas de ma gueule si je tombe en adoration devant tes pieds !

- Mais non, chacun son truc ! Les petites bizarreries ça donne du piment, j'ai aussi les miennes !

- Et... c'est quoi !

- Rien de bien méchant, mais allons-y, je te suis !

 

En fait j'étais d'accord avec sa façon d'appréhender les choses. Je n'allais tout de même pas tomber amoureuse de cette fille, cette folie serait sans lendemain, je me serais donnée du bon temps, en contrepartie si elle voulait faire joujou avec mes pieds, quelle affaire ? J'espérais simplement qu'elle ne se mettrait pas à me chatouiller !

 

Elle referme la porte, pose ses clefs, son sac, me fait entrer dans son petit studio, aménagé sobrement, mais avec goût ! Seul un immense poster du mahatma Gandhi rappelle sinon ses origines du moins ses racines. Et puis tout va très vite, elle se pointe devant moi, tout sourire, très près de mon corps, nos visages se rapprochent, et je ne serais jamais laquelle de nous deux a voulu la première ! Peut-être était-ce tout simplement simultané ? Toujours est-il que nos bouches se soudent ! Quelle merveilleuse impression que d'embrasser une femme ! Quel délicieux petit arrière-goût pervers de fruit défendu ! Je n'en ai pas embrassé tant que cela d'ailleurs, il faudra un jour que je compte, (ou plutôt une nuit si je n'arrive pas à dormir, ce sera plus rigolo que les moutons, mais sans doute moins efficace !) Mon dieu, que j'aime sa langue, elle est agile, elle chahute la mienne, nos salives se brassent, l'excitation est à son paroxysme, je lui fous mes mains sur ses seins à travers son chemisier, je les caresse, je les malaxe, je déboutonne ce bouton qui à l'outrecuidance de me gêner, et me voilà en train de fureter autour du soutif, j'y glisse un doigt à la recherche d'un téton, je le trouve, je l'agace de mon index, il est gros, érigé, sensible. Salma pousse des petits soupirs, mes mains occupées l'empêchent de s'occuper de moi comme elle le voudrait, elle profite d'un instant de répit pour finir d'enlever son corsage.

 

- On se met à poil ? Propose-t-elle !

 

Bien sûr qu'on se met à poil, mais pas de panique, j'ai droit aussi à mes petits plaisirs.

 

- Attend ! Je vais te déshabiller !

- Si tu veux, mais déshabille-toi d'abord ! Ce sera plus excitant !

 

Pourquoi pas, je me débarrasse de toutes mes fringues. Elle m'observe, tout sourire, ses yeux se baissent soudain, ça y est, elle flashe sur mes pieds !

 

- Je te plais ?

 

Je suis sûr de la réponse, mais ça fait partie de l'ambiance !

 

- Je vais te les bouffer tes jolis pieds !

- Et avec quoi je vais rentrer ?

- Avec un beau souvenir, je l'espère !

 

Oh ! Que c'est joliment dit ! Il y a des paroles comme ça qui vous provoque des frissons dans tous le corps. Mademoiselle sait donc être tendre et romantique quand elle veut, la réplique est trop craquante, je me jette à nouveau sur sa bouche, et cette fois, elle va voir ce comment je me débrouille, elle se laisse faire, accepte de se soumettre dans ce jeu innocent.

 

- Tu embrasses bien ?

- Je vais t'enlever ton soutif !

 

Je dégrafe la chose, les seins sont un peu lourds mais jolis, leur peau légèrement hâlée en fait briller les contours, le mamelon est d'un marron foncé sombre et terne, qu'à cela ne tienne, je vais le rendre luisant ! Ma bouche se précipite, je prends le téton entre mes lèvres tandis que ma langue entreprend un léchage latéral !

 

- C'est bon, c'est bon, encore, encore !

 

Voici des choses qu'il ne faut pas me dire deux fois. J'y imprime à présent, mais le plus légèrement possible mes dents, elle ne proteste pas, je prends l'autre entre mon pouce et mon index et je commence à serrer, puis j'augmente ma pression.

 

- Oui vas-y comme ça, encore, encore ! Plus fort !

 

Bon ça va, j'ai le champ libre ! Cette fois je mordille carrément sa pointe. Elle gémit, elle n'arrête pas de gémir d'ailleurs. Je marque une petite pause !

 

- Qu'est-ce que tu fais ça bien ?

 

Je lui retire son pantalon ! Elle est mignonne Salma, pas un top-modèle, un peu trop de ventre, quelques kilos en trop, un système pileux plutôt abondant, mais je la trouve craquante, et puis quel visage magnifique ! Je la contourne, lui caresse les jambes, la peau est douce, très douce, je commence à retirer la petite culotte par l'arrière, libérant ainsi son cul. Un peu dodues les fesses, mais ce n'est pas grave et elles sont pelotables à souhait, c'est après tout le principal. Je reviens du côté face et baisse hardiment ce morceau d'étoffe devenu inutile. C'est vraiment très très poilu tout cela, voilà qui va me changer de mes derniers ébats saphiques où la demoiselle avait le minou complètement rasé ! J'écarte tout ce fouillis pour dégager la chatte, et j'amorce le geste d'y approcher mon visage. C'est alors qu'elle aura cette réflexion étrange :

 

- Euh ! Tu préfères peut-être que je prenne une petite douche avant ?

 

J'avoue ne pas comprendre.

 

- Pour quoi faire ?

- C'est à cause des odeurs, je ne voudrais pas que ça te gêne ?

 

Qu'est-ce qu'elle me raconte ? Du coup je m'approche, je hume, ben oui, ça sent la femme, ça ne sent pas la savonnette, ni la crasse, il est où le problème ? Et histoire de lui montrer que je ne suis pas bégueule je commence à lécher tout ça, il y a effectivement un petit goût d'urine, mais ça n'a rien de catastrophique ni même de désagréable ! Il me vient, amusée, l'idée que si elle a préféré un rendez-vous matinal, sans doute est-ce par peur d'avoir une odeur trop forte en fin de journée ! Les femmes ont de ces idées parfois ? De toute façon je n'ai rien contre l'uro quand c'est pratiqué avec modération et de façon non systématique, mais je ne n'ai pas besoin de lui dire !

 

- Ça ne me gêne pas du tout, je trouve même que tu as une odeur très agréable !

- C'est vrai ?

- Très excitante même !

 

Et en plus, je suis sincère, cette nana va me rendre folle, foin de discussion, je replonge dans son sexe, à grands coups de langue cette fois ! Il est tout humide, de la cyprine vient de couler, coule encore, je lape un petit peu, mais la position est inconfortable. Pourquoi ne pas prendre nos aises ? Je lui demande de s'asseoir sur le bord de son canapé, et m'agenouillant devant elle, je peux ainsi mieux installée reprendre mon ouvrage ! J'aime sucer les chattes, ce n'est certes pas aussi passionnant qu'une fellation, mais presque ! (Ah ! Si les femmes avaient des bites ! Un de ces jours, il faudra que je fasse des trucs avec un transsexuel, ça doit être divin ce truc-là !)

 

Bon, je me régale, mais je veux maintenant la faire jouir, ma langue se dirige vers son petit bourgeon tout érigé comme une minuscule bite, ma langue le cogne plusieurs fois, puis, je l'enferme dans lèvres et j'aspire, tout en continuant mon travail avec la langue, cette technique n'est pas facile, mais bougrement efficace, elle halète, elle pousse des petits cris de façon saccadée. J'essaie un autre truc, j'écarte à présent mes lèvres, pour laisser place aux dents, je me contente d'effleurer, puis je mordille !

 

- Non ! Oui !

 

Faudrait savoir ?

 

Je continue, les dents, la langue, les lèvres. Elle explose en bafouillant des choses incompréhensibles, puis se jette dos en arrière sur le canapé, elle soupire, elle sourit, elle est contente, super contente, Salma !

 

- Ben dis donc, toi alors !

- T'as vu ça, hein ?

 

Quelque part je suis fière de lui avoir fait plaisir, je suis contente pour elle mais je suis aussi contente pour moi ! Je m'allonge à son côté, on s'embrasse à nouveau fougueusement, longtemps ! Et pendant ce temps-là, sa main s'est fait baladeuse et s'est aventurée dans mon sexe, elle m'astique le clitoris avec l'extrémité des trois doigts du milieu, la méthode n'est pas mauvaise, mais je préfère qu'on me le pince. Elle se débrouille bien malgré tout, je m'aide, je l'aide en me serrant mes tétons de toutes mes forces. Salma a compris le signal et vient à ma rescousse, la bouche sur un sein, la main sur l'autre tandis que la deuxième plus bas continue son travail diabolique Mon entrecuisse dégouline et son pauvre dessus de lit va être bon pour le pressing. Je pars à mon tour, l'orgasme comme souvent chez moi est très violent, mon corps se tétanise un court instant, incapable de faire autre chose que de libérer mon plaisir, puis je décompresse ! On s'embrasse à nouveau ! Brave fille ! Tout cela a été trop rapide, j'aurais voulu la caresser davantage, profiter de sa peau, de ses seins, de tout son corps, mais après tout, la matinée n'est pas terminée ! Je sais aussi que maintenant elle va vouloir sa récompense ! Mais je ne veux pas qu'elle me le demande, je vais lui faire le cadeau de la lui offrir, ça me fait énormément plaisir de le faire !

 

- Si tu as envie de t'occuper de mes pieds, vas-y n'hésite pas !

- Oh ! Merci Maud-Anne ! T'es vraiment une fille super !

 

Et tel un diable qui sort de sa boite à ressort, la voici par terre à mes pieds, c'est le cas de le dire, elle s'empare du droit, c'est celui qui est le plus près ! Elle le caresse, le cajole, le masse, elle a des doigts de fée la petite indienne. Son visage se penche sur mon pied, elle en respire l'odeur, c'est marrant son truc, ça m'amuse de la voir s'exciter ainsi, et soudain voici qu'elle gobe mon gros orteil, elle le suce, elle l'aspire, elle le lèche, elle le gloutonne. Sa bouche s'ouvre davantage, et elle essaie d'y placer tous mes orteils, heureusement que je ne fais pas du 44 ! Elle parvient à me sucer tout cela en même temps, le problème c'est que ça commence à chatouiller, j'ai peur de la déstabiliser, mais ce ne sera pas nécessaire, elle se libère la mâchoire. Elle est partie dans un autre monde ses yeux sont fermés, et sa main frotte son clito de la même façon qu'elle a frotté le mien il y a quelques instants. Elle est belle dans le plaisir, son corps ruisselle de sueur, je m'excite plus de la voir dans cet état que de subir son sucement d'orteil. Mais voici qu'elle émerge un moment de son état second, me regarde et le plus innocemment du monde, me demande :

 

footkiss02b.jpg

 

- Tu ne voudrais pas me faire pareil, toi ?

 

Voici qui n'était pas spécialement prévu au programme ! Mais il se trouve que ça ne me dérange pas, on se place tête-bêche, en voilà une position bizarre, ce n'est pas un soixante-neuf, ce serait plutôt un... un quoi au juste ? Et voici qu'à quarante ans et quelques brouettes, pour la première fois de ma vie je suce à poil le gros orteil d'une créature au visage de rêve et au charme exotique, ancienne employée de mon mari de surcroît ! C'est malgré tout un peu fort, cette affaire-là, mais on s'habitue, et après c'est marrant. Je ne sais pas trop si cette pratique possède une technique particulière, alors j'improvise, je fais comme s'il s'agissait d'un sexe rabougri, je fais carrément une fellation à son pouce de pied, il devient maintenant gluant de ma salive, du coup ça commence à m'exciter, qui aurait cru ? J'essaie comme elle l'a fait elle-même de lui gober tous les doigts du pied, du coup l'odeur un peu forte qui avait disparu revient quelque peu, qu'importe, ça ne dure pas ! J'avoue m'amuser, on ne fait pas cela tous les jours ! Je libère un moment ma bouche, je vais finir par attraper une crampe de la mâchoire ! Elle en profite pour ramper, son pied s'éloigne alors de mon visage. Un moment je me demande ce qu'elle fabrique, puis je comprends, grosse gourde que je suis, elle m'offre sa chatte, ou elle veut la mienne, de toute façon, on va faire ça toutes les deux ensemble, le voici enfin notre vrai 69 à toutes les deux !

 

Et simultanément nous nous abreuvons de l'humidité de nos sexes !

 

Nous avons joui presque simultanément, puis nous avons somnolé quelques instants sur le canapé, un peu crevées. C'était donc terminé ! Allait venir le moment des adieux. Je me lève !

 

- Où tu vas ?

- Je vais me préparer pour rentrer ?

- Pourquoi ?

- Parce qu'il faut bien que je rentre ? On a eu toutes les deux ce qu'on voulait, ça nous fera un beau souvenir !

 

J'essaie de lui ça très doucement, très calmement, très gentiment, le sourire accroché à mes lèvres.

 

- Tu ne veux pas rester un peu plus ?

- Il est quelle heure ?

 

Je tergiverse donc déjà !

 

- Il va être 11 h et demi, si on commandait des pizzas ?

 

Et puis ce fut impulsif, elle en voulait encore, mais moi aussi ! Pourquoi ne pas lui en donner davantage ? Pourquoi ne pas en recevoir davantage ?

 

- Je n'en veux pas de tes pizzas, on se rhabille et je te paie le restaurant ?

 

Elle s'inquiète un peu !

 

- Et après ?

- Et après on refera l'amour !

 

Putain ! Le sourire de Salma à ce moment-là ! Rien que pour cela ça valait le coup de prolonger les festivités.

 

La suite – que je n'ai jamais écrite - devait aborder quelques pratiques que je trouve, pour ma part, amusantes, mais que d'autres apprécient moins ! Chacun ses trucs, mais c'est pour cette raison que ce récit se termine en queue de poisson.

 

La Rochelle – Mai 2001 – Copyright Maud-Anne Amaro

Première publication sur Vassilia, le 13/05/2001

 

 

Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le 2ème prix du concours des histoires érotiques décerné par Revebebe pour Mai 2001 ainsi que le 3ème prix de la meilleure histoire érotique pour l'ensemble de l'année 2001.

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Maud Anne Amaro
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Lundi 21 mai 2001 1 21 /05 /Mai /2001 18:43

Un casting gay

par Eddy

 

Gaystamp

 

Ce texte était une commande, un correspondant souhaitait une histoire de casting gay. Je m’y suis mis, mais les rapports particuliers engendrés par la mise en texte de ce genre de scènes ne laissent pas beaucoup de place aux émotions. Ne souhaitant pas écrire quelque chose de trop mécanique, j’ai déclaré forfait. Mais voici que presque un an après on me refait la même demande. Je le publie donc, à peine arrangé, je le trouve moyen, mais si après tout, certains y trouvent leur compte… et puis cela donnera peut-être l’idée à quelqu’un d’en faire un mieux que celui-ci.

Je suis réalisateur de film porno, j’ai réalisé pas mal de film hétéros avec des filles canons, certains ont été primés dans les conventions du cinéma érotique. Je jouis donc dans ce milieu d’une bonne réputation (mais je ne trahirais pas le pseudo sous lequel je travaille) L’autre soir je dîne au restaurant avec Mario, mon patron :

– Je vais essayer de produire quelques films homos !
– Tiens ! Quelle idée ?
– Oui, je n’en ai pas à mon catalogue, et j’aimerais bien en avoir trois ou quatre ! Mais des trucs qui sortent de l’ordinaire. Pour les scénarios ce n’est pas un problème, j’ai quelques petites idées. Mais pour la réalisation, c’est plus embêtant, je n’aime pas du tout ce que font Stan ou Luiggi… ! Tu ne connais personne, toi ?
– Non ! Qu’est-ce que tu leur reproches à Stan et Luiggi
– Bof ! Leur truc, c’est de filmer des homos californiens avec des mecs hyper musclés. Très peu pour moi, et puis, l’offre est bouchée de ce côté-là, non je voudrais des films avec des mecs ordinaires, voir un peu  » folles « …
– Et tu ne trouves personne ?
– J’ai pensé à toi !
– A moi ? Mais ce n’est pas mon truc !
– Allons, allons ! Ça ne t’a jamais excité un mec un peu efféminé ?
– Excité, c’est un grand mot, les travelos à la limite !
– Seulement les travelos ?
– En cherchant bien on peut toujours trouver quelques cas…
– Tu vois bien, je lance les annonces demain pour le casting, dans huit jours tu feras les auditions avec Christelle !

Christelle c’est ma mère qui se trouve être l’adjointe de Mario et sa maîtresse.

– Eh ! Je n’ai pas dit que j’étais d’accord !
– Mais si tu es d’accord !
– Tu me mets au défi ? Mais ne viens pas m’engueuler si ça foire !
– Pas de problèmes !
– Euh ! Le casting, je suis obligé ?
– Oui, je préfère que tu diriges des gars que tu auras toi-même choisis !

J »avais donc accepté, par défi, par jeu.

L’annonce n’avait pas très bien fonctionné ! Ce genre de truc n’est pas toujours évident. Mais le producteur était pressé, il voulait absolument avoir ces films dans son catalogue de rentrée. Le bouclage des candidatures fut expédié et résultat, nous avions cinq candidats pour trois postes ! La marge était bien étroite !

Les auditions se déroulaient dans un local que je ne connaissais pas, qui comprenait notamment une salle d’attente équipée de caméras et un bureau de réception assez spacieux, une banquette avait été disposé dans un coin, au cas où… La première audition était fixée à 9 h 30…

Je jetais un coup d’œil sur l’écran de contrôle, quatre types attendaient en salle d’attente, dans un silence de mort, on se serait cru chez le docteur…

Ma mère vint me rejoindre. La présence d’une femme dans un casting homo avait quelque chose d’incongru, mais on m’avait dit que cela renforçait l’aspect professionnel, que cela permettrait d’avoir un jugement extérieur, en fait n’importe quoi ! Elle avait tourné quelques films hard que j’avais visionné. Cela m’avait terriblement excité de voir ma mère sucer des bites et se faire sodomiser. Sachant que très vite le patron exercerait son droit de cuissage, elle l’avait savamment négocié et était devenue sa maîtresse, Christelle s’occupait et se mêlait de tout.

Faut dire qu’elle en impose, ma mère, grande brune à lunettes aux longs cheveux bouclés, la poitrine avantageuse, et en permanence un large sourire format A4. Elle s’était vêtue aujourd’hui d’un tailleur pied de poule qui lui donnait un look très femme d’affaire.

– On va commencer !
– Il en manque un !
– Normal, il y en a toujours qui ne viennent jamais !

Je lui désignais l’un des candidats sur l’écran de contrôle.

– Lui, ce n’est peut-être pas la peine !
– OK, on le virera à la fin, on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Tu prends lequel en premier !
– Celui-là !

Christelle regarda ses fiches, ouvrit la porte et appela le type, elle le fit ensuite asseoir devant nous.

Grand, les cheveux longs, style très artiste peintre, il se présenta lui-même

– Bonjour, je m’appelle Florent !
– T’as déjà fait du porno ?
– Non, j’ai déjà fait un casting, mais il n’y a jamais eu de suite !
– T’es plutôt passif, actif, ou les deux ?
– Plutôt actif, mais je peux faire les deux
– Des problèmes avec la fellation ?
– Non !
– Tu avales ?
– En principe non ! Mais ce n’est pas un problème.
– La sodomie ?
– En actif pas de problème, sinon je préfère éviter les mecs qui sont montés comme des percherons !
– Le S.M. ?
– En dominateur, pas en soumis !
– Uro, scato ?
– Pas de scato, je ne peux pas ! L’uro, je peux faire sur quelqu’un, mais je n’aime pas vraiment ça ! Euh, mais j’ai déjà répondu à tout cela !
– Certes, mais ici c’est pour voir la sincérité des réponses.

Et puis, il fallait bien une entrée en matière, je n’allais pas comme cela lui demander de se mettre à poil. Maintenant je pouvais !

– Bon, tu vas te mettre à poil ?

Le type se déshabille, dans ma complète indifférence, je ne fantasme pas sur les mecs !

Ma mère m’avait dit hier, quand nous avions pris un petit quart d’heure pour régler certains points de ce casting :

– Tu vas voir ! Quand la fille est en culotte et soutif ou le mec quand il est en slip, ils se mettent tous à demander bêtement si faut tout enlever, ça me fait penser au type dans les brocantes qui achète un transistor, et qui demande si ça marche !

Le type était à présent en caleçon. Mon regard amusé croisa celui de ma mère :

– Euh ! J’enlève tout ?
– D’après toi ? Répondit Christelle, hilare.

Le type correspondait à ce qu’on cherchait, ni trop musclé, ni grassouillet. Tous ses poils étaient rasés, y compris ceux de pubis.

– Tourne-toi qu’on voit un peu tes fesses !

Je me surpris à trouver plaisant ce petit cul de mec, mais c’est Christelle qui lança l’approbation. « Il faut toujours faire des compliments à propos des fesses des mecs ! » m’avait indiqué Christelle, « ça les flatte et en même temps ça les trouble ! « Par contre, évite de leur parler de leur bite, ou alors juste le nécessaire, sinon ils ne sentent plus pisser ! » Mais où avait-elle appris tout cela, ma maman ?

– T’as vraiment un cul superbe !
– Merci, balbutia le candidat !

Je plongeais dans mes fiches, c’est à partir de maintenant que ça allait devenir chaud !

– Il va falloir qu’on se rende compte de ce que ça donne quand tu es en érection !
– Vous voulez que je me masturbe ?
– Absolument !
– Ça ne va pas être évident !
– Tu fermes les yeux et tu penses à quelque chose qui t’excite !

Le type ferme les yeux et commence à se masturber. Christelle a manifestement envie de s’amuser

– Tu penses à quoi en ce moment ?
– Euh !
– Tu ne veux pas nous le dire ?
– C’est un peu personnel
– T’es bi ou homo ?
– Bi ! Complètement bi !
– Fallait nous le dire !
– Mais c’est sur ma fiche !
– C’est vrai !

Le type bandait mou, mais c’est vrai qu’il était complètement déstabilisé par l’intervention de Christelle.

– Et si je te montre ma poitrine, ça va t’aider ?
– Je crois que ça m’aiderait, oui !

Qu’est-ce qu’on perd comme temps en formalités !

Christelle se leva retira immédiatement sa veste de tailleur, déboutonna son chemisier et se dirigea vers le candidat.

– Vas-y ! Dégrafe mon soutien-gorge !

Il n’en revient pas, il le fait gauchement, obligé de s’y reprendre à plusieurs fois pour trouver comment la chose se dégrafe, il libère enfin la poitrine de ma mère. Une superbe paire de seins, un 95 C qui défie les lois de la pesanteur.

– Je peux caresser ?
– Non ! Tu regardes et tu te branles !

L’intervention de Christelle est efficace. Le type bande bien fort à présent.

– Stop ! On verra le reste après ! Ce n’est pas tout à fait fini, mais pour l’instant tu vas t’asseoir sur le canapé là-bas !
– Je me rhabille ?
– Mais non ! Tu ne te rhabilles pas !

On fit ensuite entrer le deuxième candidat, après que Christelle se soit rhabillée. C’était un antillais de taille moyenne, tout jovial.

– Comment tu t’appelles ?
– Jérémie
– T’as déjà fait du porno ?
– Non, jamais !
– Comment l’idée t’est venue ?
– En regardant un film, je me suis dit, pourquoi je n’essaierais pas !
– T’es plutôt passif, actif, ou les deux ?
– Plutôt passif !
– Que passif ?
– Non !
– Des problèmes avec la fellation ?
– Non !
– T’avales ?
– Oui !
– La sodomie ?
– J’adore me faire prendre !
– Le SM
– Ce n’est pas trop mon truc ! Mais je peux accepter des trucs légers !
– Uro, scato ?
– L’uro, aucun problème ! La scato, je veux bien lécher un cul un peu limite, mais c’est tout !
– Bon, tu vas te mettre à poil !

Le type se déshabille, et contrairement à ce qui s’était passé avec Florent, quelque chose d’indéfiniment trouble me gagnait, sans que je puisse arriver à en déterminer la raison.

Jérémie était à présent en caleçon. Mon regard amusé croisa celui de Christelle :

– Euh ! Il faut que j’enlève tout ?
– Ben, oui !

On lui demanda de se tourner.

– Vraiment un joli cul ! lança Christelle

Elle racontait décidément la même chose à tout le monde, mais en l’occurrence c’était vrai, ce cul était fort mignon, sa bite aussi d’ailleurs de bonne dimension certes, mais sans exagération !

– Tu te branles un petit peu !
– D’accord !

Le type se mit à s’astiquer sans demander son reste, en moins de deux minutes l’engin était tout raide, il le lâcha d’un air satisfait !

– Voilà !
– Superbe ! Approche-toi que je te caresse les couilles ! Li demande ma mère.

Je lui lance un regard interrogatif.

– Ben quoi ça porte bonheur !

Elle insista pour qu’à mon tout je caresse les testicules du candidat, je le fis dans un état second

Elle me tendit un petit bout de papier plié en deux, je le découvris :

« Ça t’excite hein ? »

Je voulus lui répondre de la même façon, mais ce jeu des petits messages risquant de s’éterniser, je me contentais de répondre par l’affirmative, d’un petit signe de tête.

– Bon on va faire un petit bout d’essai à blanc pour valider votre candidature à tous les deux. Dans un premier temps vous allez vous branler mutuellement. Venez devant-nous, tous les deux.

Nos deux lascars se pointèrent devant nous la bite à l’air. Jérémie eut un petit mouvement du visage vis à vis de son camarade, une sorte de geste qui devait signifier « quand faut y aller, faut y aller », l’autre lui répondit d’un petit sourire, et les voici qui se branlent l’un, l’autre, ce spectacle de deux bites branlées qui se mettent à grossir avait quelque chose d’assez attendrissant. Christelle me regarde en souriant.

– Bon, on passe à autre chose, on va faire quelques esquisses de fellations !

J’aime bien le terme « esquisse » !

– Jérémie tu commences, tu suces la bite de Florent !

Jérémie se penche alors vers son compagnon et commence par mettre sa verge dans sa bouche.

– Non pas comme ça ! Intervient Christelle !
– Je ne fais pas bien ?
– C’est la position qui n’est pas bonne, imagine-toi que nous sommes la caméra ! De la façon dont tu te positionnes, il n’y a rien à voir ! Donc, soit tu te mets à genoux devant lui, soit tu te penches mais alors tu te places de profil ou alors tu t’arranges pour qu’on voie ton cul !

Jérémie se met alors à genoux et continue sa fellation, il le suce très bien, alternant de petits coups de langue sur le gland violacé et luisant avec des pompages en règles !

– Bon c’est bien ! On va changer les rôles, n’oubliez jamais que vous êtes filmés, ou alors imaginez-vous que vous baisez en public et que vous voulez en foutre plein la vue à tout le monde !

Florent se met à genoux et entreprend alors à son tour la fellation

– Eh bien, non ça ne va pas !

Florent regarde Christelle, étonné.

– C’est tes cheveux longs qui posent un problème, il faudra peut-être te mettre un catogan, sinon il faut surveiller ta coiffure sans cesse de façon à ce qu’elle ne cache jamais la fellation, en fait tout est dans la façon de tenir le visage, il ne faut jamais le pencher de trop.

Il en est sidéré le Florent, il croyait que le cinéma porno c’était un monde tout simple, et qu’il suffisait de baiser devant la caméra, ben non ! Il se demande s’il doit continuer, on lui fait signe que lui, il se précipite vers la belle bite noire de son compagnon et se met à la lécher copieusement avant de la mettre en bouche !

– Bon ! C’est bon, vous pouvez arrêter !
– C’est dommage ! intervient Jérémie
– Si vous voulez finir ça en privé, personne ne vous en empêche ! Au contraire il faut encourager les relations de bonne camaraderie entre les équipes de tournage. Sinon, ça a l’air de bien se passer, on ira peut-être un peu plus loin tout à l’heure, asseyez-vous, on va faire entrer le troisième.

Après que ce dernier eut répondu aux questions et se fut déshabillé, nous lui avons demandé de faire un bout d’essai avec les gars assis sur le banc. C’est à ce moment-là que se produit l’incident !

– C’est que ça m’embête un peu, je ne suis pas raciste, mais je n’aime pas trop faire des trucs avec des blacks !

J’adore ces mecs qui ne se disent pas racistes mais qui le sont ! Agir vite avant que ça dégénère, faire attention à ce que l’on va dire ! Mais ma mère fut plus rapide :

– Casse-toi !
– Mais…
– Tu te rhabilles, tu te casses, et tu te calmes, sinon j’appelle un vigile, il ne lui faut que 15 secondes pour intervenir.
– On peut peut-être discuter !

Christelle lui répondit par un masque impassible, il n’insista plus et vite rhabillé disparut en maugréant.

– Il va nous en manquer un !
– On va voir, on fait passer le dernier !
– C’est inutile, je t’ai dit !
– Ça ne coûte rien d’essayer !

Le « dernier » était certes bien gentil et plein de bonne volonté, mais physiquement il ne m’accrochait pas du tout, ces choses-là ne se commandent pas. J’avais beau me forcer, je ne le voyais pas dans un film porno, et ne me voyais encore moins en train de le diriger. J’échangeais un regard gêné avec ma mère, ne sachant comment me dépêtrer de la situation. Elle, elle savait :

– Bien, il nous fallait deux gars ! Tu n’es pas retenu pour cette fois, on est désolé pour toi, tu peux te rhabiller ! Passe une bonne journée !

Un peu brutal ! Le type se rhabilla, un peu vexé, j’en étais gêné pour lui. Dès qu’il fut parti, Christelle se leva et m’intima l’ordre de la suivre dans la salle d’attente, non sans avoir précisé à nos deux candidats de nous attendre cinq minutes

– L’annonce a été mal gérée c’est un fait, n’empêche que le tournage commence mercredi et qu’il nous manque un bonhomme !

Elle me lançait cela avec un ton accusateur, comme si j’y étais pour quelque chose !

– Mais, maman, que puis-je y faire ?
– C’est de ta faute, non ! Tu en as viré deux !
– J’en ai viré qu’un ! L’autre…
– Non, tu aurais bien dirigé le casting, l’autre raciste, on le coinçait, il ne fallait pas le faire entrer en 3ème, mais en 2ème, lui faire faire un bout d’essai, et lui faire signer le contrat, et seulement après on faisait entrer Jérémie.

Je ne pouvais m’empêcher de trouver son argumentation tirée par les cheveux !

– C’est facile de dire après ce qu’il fallait faire avant !

– Quant au dernier, il faut m’expliquer, je ne pouvais pas te contredire devant lui, mais je ne comprends pas !
– Je ne le sentais pas physiquement, il est moche ce type !
– Il est moche pour toi !
– Je ne dis pas le contraire, mais c’est moi qui vais les diriger, si je ne sens pas quelqu’un, je ne sais pas faire !
– Par contre les deux autres tu les sens bien !
– Oui, sans problèmes !
– Donc résumons-nous, tu as des types qui viennent pour un casting homo, toi tu ne l’es pas mais il y a des mecs que tu sens et des mecs que tu ne sens pas ?

Voilà un terrain bien bizarre !

– C’est une façon de voir les choses ?
– Quand tu fais un casting avec des filles, tu fais pareil ?
– Oui, il y a des filles que je ne sens pas !
– Et quand tu dis que tu ne les sens pas, les filles, c’est quoi, c’est sexuel ?
– Evidemment que c’est sexuel !
– Et pour les mecs, c’est sexuel aussi ?

J’étais incapable de répondre ! Ou plutôt si, mais la réponse, qui devenait évidente, je ne voulais pas l’entendre !

– Ça te la coupe, hein ? Donc conclusion, dans certains cas les mecs peuvent t’exciter, c’est quelque part une excellente nouvelle !
– Et si tu me disais où tu veux en venir ?
– Je veux en venir que le troisième lascar, il est tout trouvé !
– Maman !
– T’inquiète pas, le troisième rôle est assez restreint, tu te contenteras de sucer des bites
– Maman !
– Bon, on va revenir, tu vas me laisser finir le casting, sans intervenir, je prends un risque énorme, mais je crois savoir que tu ne me décevras pas !
– Maman, écoute…

Mais déjà elle avait ouvert la porte…

J’hésitais sur la conduite à tenir, faire un clash, je pourrai sans problème me faire embaucher par la concurrence, bien qu’étant sous contrat, les choses n’étaient peut-être pas si évidentes. Mais tout de même ma mère avait quand même tendance à trop tout diriger dans cette boite… Certes Mario m’avait prévenu qu’il ne m’en voudrait pas en cas d’échec, mais j’ai ma fierté, je vais lui monter que je sais aussi ne pas me dégonfler !

– Alors je fais quoi ?
– Ben, tu commences par te mettre à poil, quoique non ce n’est même pas nécessaire. Ces deux messieurs vont se mettre debout l’un à côté de l’autre et tu vas aller me les sucer !

gay2404b.jpg

Bon j’ai compris, je commence à retirer mes vêtements !

– Mais je t’ai dit que ce n’était pas nécessaire !
– Et bien moi, je les enlève quand même, je serais plus à l’aise !

Ce n’est pas elle qui va me commander, non ?

Je me mets à genoux devant les deux types, bien de profil par rapport à la caméra virtuelle, et je commence par prendre les bites dans mes mains, voilà une éternité que je n’avais pas fait ce geste, sinon avec quelques travestis mais jamais avec des gays ! J’en prends une dans chaque main et je les branle un petit peu afin qu’ils atteignent une taille honorable. Pour celle de Jérémie cela va assez vite. Celle de Florent étant un peu plus difficile à la détente, je décide de la prendre en premier dans ma bouche. Et là, dans la chaleur humide de ma cavité buccale elle réagit beaucoup mieux. Maintenant qu’elle est bien raide je peux embrasser le gland, lécher la verge, aspirer les couilles, puis imprimer de savants mouvements de va-et-vient.

– On dirait que tu as fait cela toute ta vie, intervient Christelle

Non je n’ai pas fait ça toute ma vie, mais à force de diriger des nanas en train de faire des pipes j’ai acquis une expérience assez rare. Je ne vois pas ce que sucer l’autre bite va ajouter au casting, une bite c’est une bite, mais j’avoue être pas mal excité par la situation et m’empare du membre noir de Jérémie qu’à son tour je porte en bouche, le goût en est légèrement plus fort que celle de Florent, mais ça ne me dérange pas du tout, par contre elle est plus grosse, ça ne pose aucun problème pour embrasser ou lécher, pour pomper, si, mais je me débrouille ! J’étais bien concentré dans ma fellation, Christelle ne me disant pas d’arrêter quand soudain, je l’entends hurler !

– J’ai gagné, j’ai gagné !

Elle est folle, elle a sa crise, elle a gagné quoi ? Je me relève inquiet ! La porte s’ouvre ! Et je vois rentrer qui : Le patron et deux de ses collaborateurs. Et l’autre qui continue de trépigner :

– J’ai gagné, j’ai gagné… !

Qu’elle s’arrête ! Ce n’est pas la coupe du monde !

– Tu n’as rien compris, toute la fin était bidonnée, le troisième rôle on a ce qu’il faut en réserve, et celui-là ce n’est pas la peine de le passer en casting. J’ai simplement parié avec Mario que j’arriverais à te faire faire une double pipe ! J’ai gagné, j’ai gagné !

Ils ont tous l’air excité comme des fous là-dedans, ça m’énerve d’être le dindon de la farce, seul Jérémie à l’air de trouver la tournure des évènements quelque peu saumâtre et se tient à l’écart de cet enthousiasme de potache, je m’approche de lui :

– J’aurais bien terminé ce que j’avais commencé ! Lui confiai-je
– Excellente idée, viens, je vais te fourre ma bite dans le cul, on va faire ça plus loin, quittons ces excités !

On se dirige vers la salle d’attente, maintenant vide, je ne sais pas trop ce qui m’arrive, j’ai l’envie trouble de franchir un pas, parfois il faut pas chercher à comprendre. Je baisse mon pantalon et offre mon cul aux assauts virils de Jérémie, celui-ci s’encapote (il est prévenant le mec), et tente de me pénétrer.

Mais c’est que ça ne veut pas rentrer, alors, il me lèche le fion, l’humectant de salive, puis y entre un doigt qu’il fait aller et venir.

Novelle tentative et cette fois ça entre, je suis en train de me faire enculer et j’aime ça ! Je ferme les yeux, et je sens que quelqu’un vient par devant me sucer la bite. Serait-ce Florent ? J’ouvre les yeux… Non ce n’est pas Florent, c’est ma mère !

Fin du délire

 

Eddy Stokien
Première publication sur Vassilia, le 21/05/2001

Par Eddy - Publié dans : Eddy
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