Chanette 25 – Football – 6 – Insatiable Ingrid par Chanette
– Alors ça t’a fait du bien ? Lui demandés-je quand elle réapparût
– Un bien énorme ! Me répond Ingrid
– Ben tant mieux !
– Tu m’as pardonné ? Demande-t-elle d’une voix fébrile.
Elle est amusante dans sa façon de me demander ça, on dirait un petit oiseau blessé…
– Je pardonne, mais je n’oublie pas.
– Je ne t’ai pas demander d’oublier.
Je ne réponds pas, j’attends, s’il y a un piège, une embrouille ou une proposition vaseuse, c’est maintenant qu’elle va me la sortir. Mais ça n’a pas l’air de venir.
– Je t’inviterais bien au restaurant ! Me dit-elle.
Surement pas ! Si elle a un lapin dans son chapeau, elle va me le sortir dans trois heures quand on mangera le dessert ! Très peu pour moi ! Je lui réponds donc que je ne suis pas libre.
– Et puis d’abord, je ne vais pas au restaurant avec les salopes !
Je lui dis ça mais le cœur n’y est plus, le jeu de rôle semble un peu loin désormais.
Elle disparaît quelques minutes dans la salle de bain pour rectifier son maquillage qui en avait grand besoin. Pendant ce temps-là, je me remets « en civil »
– Tu peux quand même venir prendre un café avec moi ? Juste un café ! Dit-elle en revenant ! Un petit café avec une salope ! Insiste-t-elle avec un sourire craquant.
Un café, ce n’est pas si long ! J’acceptais, puisqu’il fallait bien que je sache ce qu’elle avait dans le ventre, tout en la prévenant que je n’aurais pas plus d’un quart d’heure à lui consacrer.
Ben non, il n’y avait pas de plan tordu, elle m’a redemandé de laisser Laurent tranquille, c’est tout. Je me faisais donc des idées… et la voilà qui me fais une proposition étrange :
– Tu sais, si je peux faire quelque chose pour toi, je le ferais volontiers. T’es sûre d’en avoir fini avec les gens qui voulaient que tu portes plainte ? Me demande-t-elle.
– Oui ! Enfin, j’espère !
Cette fois, elle ne me demande pas de raconter, peut-être par crainte de se faire envoyer bouler une nouvelle fois ! On pourrait se quitter maintenant puisqu’elle n’a rien d’autre à me proposer qu’une aide bien éventuelle.
Du coup, je ne sais pas ce qui m’a pris : Je me suis excusée et me suis éloigné quelques instants afin de faire semblant de téléphoner puis en revenant je l’ai surprise en lui disant :
– La personne que je devais voir ce soir à un empêchement, du coup je suis libre, alors si tu veux toujours me payer le restaurant…
Mais pourquoi je fais ça ?
Elle est toute contente la fifille, la soirée s’est bien passée, on a été bouffer un bon plat de linguines aux crevettes, arrosé d’un excellent vin d’Italie. Elle a évité d’être indiscrète et c’est surtout elle qui a causé, elle m’a parlé de Laurent et de ses activités mafieuses dans le milieu du football dont il s’est fait une sorte de spécialité : achat d’arbitres ou de gardiens de but adverses, potion magique pour rendre indisponible un joueur… Je ne pensais pas que ce milieu était pourri à ce point. Elle m’a raconté qu’elle était journaliste, spécialisée dans le sport féminin, qu’elle n’exerçait plus mais qu’elle avait conservé sa carte de presse.
Le repas avait considérablement modifié mon opinion sur elle. Oui, elle avait été salope ! Ce sont parfois des choses qui arrivent ! Questions de circonstances ! Mais au fond d’elle-même elle ne me semblait pas bien méchante. On allait se quitter maintenant, peut-être définitivement. Quelle image conserverait-elle de moi ? Probablement pas celle ce restaurant italien, mais celle beaucoup plus forte de cette séance de domination ou je me suis montré abominable ! Il y a peut-être moyen de faire autrement, non ? Et c’est à ce moment de mes réflexions que j’ai eu envie de la baiser !
Donc au moment de se séparer à la sortie du restaurant…
– Bon, ben, au revoir… me dit-elle en me tendant la main.
– On peut s’embrasser, non ?
Elle pensait que ça allait être un petit bisou dans le vide, ben non, je me suis arrangée pour que mes lèvres se retrouvent devant les siennes, et ma langue dans sa bouche.
Elle est d’autant plus surprise que ce baiser, je le lui avais refusé quand elle venait avec Laurent. Mais elle est loin de le repousser, elle embrasse bien, elle m’excite, elle m’excite…
– Tu veux qu’on s’envoie en l’air ? Lui demandais-je, certaine de sa réponse.
– Oui, mais plus d’amour vache !
– Non, que de la douceur, des caresses !
J’espère ne pas faire une connerie en l’emmenant chez moi ? Pourquoi est-ce que je deviens anxieuse comme-ce, moi en ce moment ?
A peine arrivées chez moi, mon vrai chez-moi, pas mon studio, Ingrid me demande le chemin des toilettes.
– Je peux regarder ! Demandais-je.
– Bien sûr, mais je me dépêche, je vais faire dans ma culotte.
Elle entre, baisse son falzar, s’assoit, et lâche les vannes.
– Je ne vois pas grand-chose ! Lui fais-je observer.
– Ben rapproche-toi ! Je peux encore en faire une goutte
– Non, rapproche-toi- toi, avance sur la cuvette ! J’ai envie de boire ton pipi.
Et en disant cela je me mets en position
– Tu l’aura voulu !
Effectivement, il ne lui restait pas grand-chose à pisser, mais c’est délicieux, j’adore ça, j’en garde un petit peu dans ma bouche.
– On s’embrasse ?
– Avec mon pipi dans ta bouche ?
– Ben, oui !
– T’es trop, toi !
Je ne sais pas si je suis « trop », mais nous voici de nouveau enlacées comme les reines des gouines. C’est une vraie furie, j’ai du mal à me dégager
– Viens, je vais te montrer mon lit ! Lui dis-je enfin.
Nous voilà dans la chambre, on se déshabille toutes les deux à la vitesse grand V. Je saute sur le plumard la première, elle me rejoint et biens me bouffer les seins, j’avais oublié que mademoiselle faisait une fixation sur les nénés.
Je me laisse faire, je devrais même dire « j’ai envie de me laisser faire ». C’est vrai ça en étant dominatrice c’est toujours moi qui mène la barque, alors inverser les rôles, être un peu passive pour changer, voilà qui est apaisant.
Putain, ses lèvres sur mes tétons, qu’est-ce que c’est bon ! Je mouille comme une soupe, Ingrid passe sans arrêt d’un sein à l’autre et tout d’un coup elle fait une pause et je me retrouve avec son téton à elle devant ma bouche.
Qu’auriez-vous fait à ma place, j’ouvre mes lèvres et gobe ce fruit magnifique à la texture si douce. Et comme je ne suis pas différente des autres, quand j’en ai assez du téton droit, je joue la même chanson avec le gauche. C’est la valse des tétons !
On se caresse, on se bisouille, je suis sur le dos, j’écarte bien les cuisses, si elle ne comprend pas le signal, c’est qu’elle est neuneu ! Mais non, la voici qui arrive !
– Oh ! là, là ! T’aurais dû mettre une serviette !
– C’est facile de dire après ce qu’il fallait faire avant !
– Je vais me régaler !
J’aime bien quand on annonce la couleur de cette façon !.
La langue d’Ingrid se faufile dans le fouillis de mon sexe, procédant au nettoyage de tout ce qui y coule, c’est bon, elle me lèche bien, je commence à frémir, elle ne fait pas trainer les choses et me glisse un doigt dans le cul qui s’agite comme un lézard, je m’abandonne, je sens qu’elle me tripote le clito, j’halète, je me retiens un peu, et je me lâche. C’est trop bon !
– Hé, hé ! Commente Ingrid.
J’ai connu plus subtil comme commentaire !
– Alors je suis toujours ta salope ? Demande-t-elle.
– Evidemment ! En ce moment on est salope toutes les deux ! Allez, à mon tour de te lécher !
Je lui ai donc rendu la pareille, une affaire qui n’a pas trainé. Puis nous sommes câlinées tendrement.
Je suppose qu’elle va souhaiter dormir ici, je ne suis pas contre. Et puis d’abord je suis crevée.
– Je n’ai pas goûté à ton cul ! Me dit-elle alors que j’allais retirer le dessus de lit qui va être bon pour le pressing !
– Alors vas-y, mais vite fait parce qu’après : dodo !
– Juste un peu, ça me plaît l’idée de m’endormir avec le goût de ton cul dans ma bouche.
Elle est un peu barge !
Le lendemain, je me réveillais à l’heure habituelle, mademoiselle ronflait à mes côtés comme une bienheureuse
– Réveille-toi, mémère ! Moi je vais prendre ma douche.
Pas de sexe ce matin, mais pendant que grignote ma tartine je demande à Ingrid à brule-pourpoint :
– Au fait ton Laurent, il a un compte Facebook ?
– Oui !
– Dis-moi à quel nom ?
– Non ! J’aimerais autant que tu le laisses tranquille.
– Je vais le laisser tranquille, je te le promets, je veux juste regarder quelque chose.
– Dis-moi quoi ?
– Non, je te dirais quand je saurais.
– Bon, d’accord !?
Un petit tour sur Internet sur le compte du Monsieur, ça n’a pas loupé entre une multitude de post illustrés sur le football, il a fallu que Laurent envoie une photo où il frime avec sa nouvelle bagnole. Je n’y connais rien mais ça n’a vraiment pas l’air d’être une casserole même si c’est une occasion ! Donc à priori Ingrid ne m’a pas menti, l’argent de l’enveloppe ou du moins une partie a servi à cet achat.
C’est la semaine suivante que d’autres bizarreries sont intervenues, j’ai eu trois prises de rendez-vous pour la même journée.
Etrangement, ces appels se ressemblaient beaucoup, certes les voix étaient différentes, mais les demandes étaient quasi identiques, ces messieurs désiraient qu’on les fouette, qu’on les marque et qu’on les traite en esclave. J’ai plusieurs méthodes pour tenter de démasquer les mauvais plaisants : la proposition de contre-appel immédiat en est une plutôt efficace, le farceur étant décontenancé ne répond pas au contre-appel.
Mais dans le cas présent les contre-appels avaient fonctionné. Au troisième bonhomme, étant intriguée, je lui demandais si c’était la première fois qu’il prenait rendez-vous avec une domina, il me répondit qu’oui, que c’était un fantasme tenace etc… etc… Je répliquais très professionnellement :
– Ne crains rien, j’aime bien m’occuper des petits nouveaux, j’adore ça même, je vais de gâter. T’as quel âge ?
– 25
– Et ton prénom ?
– Hubert.
Je ne percevais pas derrière mon interlocuteur, ces petits bruits divers et ricanements étouffés qui sont le lot des groupes de farceurs. Mais ça ne prouve rien, les farceurs solitaires, ça existe aussi ! Je notais donc le rendez-vous et bloquais la tranche horaire.
J’avais donc le lendemain trois rendez-vous en cascade : 14 heures, 15 heures et 16 heures. Tout cela me paraissait bizarre mais limite plausible, après tout : la loi des séries ça existe. Je ne retins pas l’éventualité d’un coup fourré, les types ayant laissé leur numéro de téléphone.
Le souci, c’est que j’ai dû refuser la visite d’un bon client occasionnel, le genre qui paie bien, qui monte à Paris quelquefois et qui a un emploi du temps surbooké. Certains acceptent la présence d’un autre soumis. Pas lui !
Comme le lecteur l’aura deviné, ces trois rendez-vous se transformèrent en lapins. Des lapins, j’en ai inévitablement eu mais aujourd’hui ce n’est plus un lapin, c’est carrément un clapier.
J’avais mémorisé les numéros de ces imbéciles sur ma liste de contacts téléphoniques : « con n°1 », « con n°2?…
Le lendemain matin je reçois un coup de fil. Le correspondant s’affiche comme étant le con n°3.
– Oui, c’est Hubert, je voudrais m’excuser pour hier…
– C’est avant qu’il fallait me prévenir !
– Oui, je sais mais je me suis trouvé dans l’impossibilité de le faire.
– Comme c’est dommage ! Ironisais-je
– Pourrions-nous reprendre rendez-vous ?
– Non !
– Ecoutez, je vous dédommagerai pour le rendez-vous raté.
Je ne suis pas superwoman et je n’ai pas toujours l’attitude qu’il faudrait face aux situations compliquées. Mais là, il ne faut pas déconner. Ce mec ne me connaît même pas en photo, et il veut me dédommager, plus improbable tu meurs ! J’aurais donc pu le vanner ! Mais je n’en fais rien ! Il me prend pour une conne, alors jouons les connes, il sera toujours temps d’aviser ensuite.
– Evidemment si tu me dédommages, c’est différent…
– On prend rendez-vous alors ?
– Demain 14 heures ?
– C’est parfait !
– Tu dois avoir beaucoup de sous, dis donc ? Glissais-je.
– Je ne me plains pas !
– T’es dans quoi ?
– Les affaires.
Une demi-heure après j’avais un nouveau coup de fil, un nouveau qui voulait se faire fouetter pour la première fois
– D’accord 15 heures demain et si tu as un empêchement fais le moi savoir, j’ai horreur qu’on me pose des lapins.
Je note le rendez-vous mais ne bloque pas la tranche horaire.
Je reçu encore une autre demande de rendez-vous du même acabit.
Les choses sont claires maintenant, je ne suis pas en face d’une bande de mauvais plaisantins, mais devant une tribu de gens qui ont décidé de me faire chier.
Est-ce que cela a un rapport avec l’affaire Golfen ? Je ne vais pas tarder à le savoir !
Cette nuit, j’ai mis mon réveil à sonner à 3 heures du matin et applique l’astuce que m’a apprise Max (voir l’épisode : Chanette et la mallette noire). J’ai cinq numéros de téléphone à appeler, ce que je fais après avoir pris soin de masquer mon propre numéro :
Premier appel : je tombe directo sur le répondeur mais le type a un nom tellement compliqué que je ne sais pas l’orthographier.
Deuxième appel : répondeur mais sans identité.
Troisième appel ! Le mec répond ! Je raccroche aussi sec. Dingue, ça, ces mecs qui roupillent avec leur téléphone sur leur table de chevet !
Quatrième appel ! Ça sonne, ça ne répond pas et le message arrive : « Vous êtes bien sur le répondeur de Jean-René Tailleur et patati et patata… Bingo !
Le cinquième appel ne m’apprit rien, j’aurai pu me recoucher mais je voulais absolument savoir. Il n’y a pas trente-six façon d’écrire « Tailleur », je recherche sur mon ordinateur si le mec a une page Facebook. Re-bingo !
Sa page est une compilation de messages à connotation plus ou moins anarchistes assez effrayants de manichéisme primaire, je déroule, je déroule, tombe sur un article surréaliste intitulé « Le lobby du football protège les violeurs ».
Ça va, j’ai compris ! Je déroule encore et tombe sur un message d’un dénommé « Juge Dread » avec en photo jointe, la carte d’identité de Golfen, le petit mot manuscrit qui m’était destiné et surtout les trois photos de la tentative de viol, photos où l’auteur a tout de même eu la « délicatesse » de couper mon visage. C’est donc l’une des copies du message initial de Laurent et Ingrid.
Je sais donc à peu près à qui j’ai affaire, demain j’aviserais.
Je n’ai pas réussi à retrouver le sommeil, j’attends 9 heures, je téléphone à Krupz et lui raconte tout ça. Il a l’air franchement désolé :
– On s’était mis pourtant d’accord pour qu’on vous laisse tranquille, il s’agit peut-être d’une initiative personnelle de Geneviève Caruso.
Je sors alors mon joker :
– L’un des types s’appelle Tailleur, Jean-René Tailleur, ça te parle ?
– Non, mais je peux vérifier quelque chose, je vous rappelle dans cinq minutes.
Pourvu qu’il le fasse ! Il l’a fait !
– C’est bien ce que je pensais, Tailleur est un gars de la troupe de Geneviève Caruso.
– La troupe ?
– Oui, elle dirige une petite troupe de théâtre, c’est elle qui écrit les pièces.
– Des pièces qui parlent de quoi ?
– Ça parle du combat des femmes…
– J’aurais dû m’en douter, et ça marche ?
– C’est subventionné…
– Ben voyons… Il y a combien de mecs dans sa troupe ?
– Pas beaucoup, il y a surtout des femmes. Des hommes, il doit y en avoir quatre ou cinq en comptant les remplaçants.
– Donc on devrait en avoir fait le tour ?
– Je ne sais pas, Voulez-vous que j’intervienne en quoi que ce soit ?
– Non pas pour le moment, n’hésite pas à m’appeler si tu apprends des choses.
– Pas de problème, j’ai hâte de vous revoir !
– Ce sera avec plaisir, petit coquin :
Bon, je fais quoi ? Normalement je ne devrais plus avoir de coups de fil,
Raté !
Nouvelle proposition de rendez-vous ! Le truc c’est que je sais parfaitement reconnaître une voix ! Ce gars-là m’a déjà appelé mais à partir d’un autre numéro. J’avais oublié qu’on pouvait avoir plusieurs téléphones, j’en ai bien deux, moi ! Je continue donc à faire la conne. C’est à court terme la meilleure tactique, si j’envoie bouler tous ces idiots, la mère Caruso trouvera une autre façon de me pourrir la vie.
J’ai encore eu plusieurs appels, les voix sont à peu près les mêmes, reconnaissables malgré la volonté de les maquiller. Mais d’où sortent tous ces numéros, ces mecs ont piqué un carton de cartes SIM ou quoi ? Ça commence à me les briser menu-menu, cette affaire-là !
J’ai alors l’idée de téléphoner à Ingrid, dès fois qu’elle ait une idée, on se voit au bistrot et je lui raconte tout ça,
– Je crois que je peux faire quelque chose…
– Attention, rien qui ne puisse lui permettre de porter plainte.
– Non, mais faudrait peut-être que tu me prêtes un peu de matériel.
– Du matériel ?
– Ben oui : une cravache, un martinet, des menottes.
– Tu vas faire quoi ?
– Fais-moi confiance, c’est pas garantie à 100 %, mais si ça rate, j’aurais quelques variantes !
A suivre
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