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Martinov 22 – Univers parallèles – 7 – I’m just a gigolo… par Maud-Anne Amaro
Mathilde est enchantée, ravie, ce moment d’intimité et de plaisir étant de nature à estomper les suspicions de sa cliente envers elle.
Quant à ce qui se passait dans la pièce contiguë, tout allait pour le mieux.
Fabienne, l’accorte soubrette de Mathilde, fouille dans le sac d’Inès, trouve ses clés d’appartement, file chez le serrurier qui se situe à 300 mètres, fait reproduire tout ça, remonte puis replace les originaux dans le sac à main. Ni vue, ni connue.
La suite de la prestation de Mathilde était de l’esbroufe pure et simple : elle fixa les colliers, au-dessus des coudes et des genoux de sa patiente, puis y insérera les composants en les bloquant entre le cuir et la peau.
– Voilà, tout est connecté sur mon téléphone !
Elle se livra ensuite à des manipulations imaginaires, mais en faisant parler sa patiente.
Volontairement elle mélangeait les exercices idiots et des questions intimes qui trouveraient probablement leur utilité plus tard. Mathilde avait repris ses distances et vouvoyait de nouveau Inès
– Récitez-moi l’alphabet, encore une fois… Qu’est-ce que vous détestez en cuisine ? Quel est votre parfum préféré ? Quels livres lisez-vous ? Et votre chanteur préféré ? Qu’est-ce que vous n’aimez pas chez un homme ? Est-ce que le tabac froid vous gêne ? Vos intimes vous appellent-ils par un petit nom familier ?
L’affaire dura bien une bonne demi-heure.
– Voilà, de votre côté, tout est OK, en ce qui me concerne, j’ai encore quelques réglages à affiner. C’est l’affaire de quelques jours.
Il fallait maintenant que Mathilde dégote un gigolo qui ressemble un petit peu à Ryan Gosling.
Lundi 14 mars
Elle le trouva sur Internet, il se faisait appeler Franck, il était beau, arborait une fière allure et paraissait intelligent. Il accepta la proposition de Mathilde mais se montra curieux.
– Ça ne me regarde pas, mais c’est quoi le but de l’opération ?
– Sans entrer dans les détails, j’ai décidé d’offrir à mon amie le rêve de sa vie !
– Oui mais au bout d’un mois, ça va être la désillusion ?
– Non pas forcement ! Déjà on pourra éventuellement prolonger d’une semaine ou deux… Mais à mon signal, il faudra que vous lui fassiez comprendra que cette belle aventure ne peut être que temporaire… Vous saurez faire ?
– Oui !
Mathilde briefa ensuite le gigolo pendant plus d’une heure.
– Je vous paierais deux fois par semaine, début de l’opération demain à 16 heures.
Mardi 15 mars
Le lendemain, Mathilde conduisait Inès Kermaillard à Rambouillet.
– Voilà, vous allez entrer dans cette cabine, vous vous asseyez, vous mettez le casque sur la tête et vous suivez les instructions, à la fin du processus vous serez dans un monde parallèle qui ressemblera à celui-ci mais où votre persona prendra en compte vos aspirations. Le dispositif va vous demander à un moment d’exprimer vos désirs secrets les plus chers, il faudra le faire à haute voix, l’appareil n’est pas télépathe !
– O.K. !
– Si pour une raison quelconque vous souhaitez mettre fin à l’expérience, il vous suffira de revenir ici, voici la clé de la propriété et l’adresse, puis d’appuyer sur le gros bouton rouge tout en haut.
– Et une fois sortie de l’autre côté, je fais quoi ?
– Ce que vous voulez, mais pour que vous perceviez bien les changements, il faudrait mieux rentrer chez vous.
– Je fais comment ?
– Il y a une gare à gauche au bout de l’avenue. Dernière chose : n’oubliez pas qu’il y a des trucs qui vont vous surprendre, c’est normal ! Bon je vous laisse ! Appuyez sur le bouton bleu pour enclencher le processus.
– Il n’y a pas de risque ?
– Mais non ! Bisous !
Avec une certaine appréhension, Inès entre dans la cabine, la referme puis appuie sur le bouton bleu. Après quelques crachotis, le haut-parleur entre en fonction en débitant l’un des messages enregistré par Edith Framboisert à la façon des messages d’aéroport
– Attention processus enclenché : vous allez être dirigé vers un univers parallèle qui conviendra le mieux à vos aspirations. Veuillez nous préciser ce que vous espérez trouver en priorité.
– Je veux connaître le grand amour, un mec qui ne se foutera pas de ma gueule, qui me respectera et qui baisera comme un dieu.
Des lumières se mirent à clignoter pendant quelques minutes, puis :
– Processus terminé, veuillez quitter la cabine s’il vous plaît ! Nous vous souhaitons beaucoup de bonheur dans ce nouvel univers
Inès sort, ne perçoit aucune différence avec le monde qu’elle vient de quitter (forcement) mais ne voit pas Mathilde. Elle s’apprête alors à emprunter le chemin de la gare.
– Madame Kermaillard !
Inès se tourne vers cette voix qui l’interpelle, c’est un chauffeur de taxi ! Elle s’apprête à lui demander comment il peut la connaître mais se souvient des avertissements de Mathilde à propos des mondes parallèles.
– Monsieur Franck m’a demandé de vous reconduire chez vous, à Paris.
– C’est-à-dire…
– Rien ne vous oblige, mais le voyage sera plus rapide…
Elle ne demande pas qui est ce mystérieux Monsieur Franck et se laisse conduire.
Arrivé à destination à Montmartre, elle constate qu’il y a quelqu’un chez elle. Un type est affalé sur un canapé en train de regarder la télé.
Il se lève en voyant arriver Inès.
Celle-ci n’en croit pas ses yeux, elle regarde le type comme s’il s’agissait d’une sainte apparition.
« Ainsi tout était vrai ! »
– Alors ma bibiche, tu as vu Mathilde, elle va bien ?
– Oui !
– Je t’ai envoyé un taxi, ça nous permettra d’être un peu plus longtemps ensemble !
– C’est gentil ! Répond-elle comme dans un rêve !
– T’as soif ? Tu veux un jus de fruit ?
– Oui !
Elle sirote son jus d’ananas en se demandant si elle ne va pas se réveiller d’un moment à l’autre.
Et comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, Franck sort son engin de sa braguette
– J’ai envie que tu me suces la bite, ma chérie ! Regarde, je bande pour toi !
– Oh ! Elle est trop belle, ta bite !
– Tu me dis ça à chaque fois, je vais finir par le croire.
– Euh…
– On se déshabille ?
Ils furent vite nus. Inès est dubitative, physiquement ce type est exactement son genre d’homme, bien bâti selon ses propres critères, très souriant, la voix est agréable et les yeux sont bleus comme l’océan un jour de grand soleil. Mais quelque chose d’indéfinissable ne va pas.
« Mais quoi ? »
– Suce-moi un peu ma chérie et après je vais bien te caresser.
Le programme lui sied.
C’est qu’elle en a sucé des bites, la Inès ! Et à force elle est devenue experte en la matière !
La bite est propre, presque trop propre, cette odeur de savonnette parfumée lui semble incongrue. Néanmoins, après avoir bien décalotté la chose, elle suce le gland en faisant tourner sa langue, puis d’un coup embouche tout, non pas dans la gorge, car elle n’a pas suivi de stage d’avaleuse de sabre, mais au fond des joues, puis pompe, ses mains enserrant les couilles.
Elle ne se souvient pas, et pour cause, si l’homme est endurant, s’il jouit vite ou pas… elle stoppe donc son activité, prend son partenaire par la main et le conduit jusqu’au lit sur lequel elle pose préalablement une grande serviette de bain avant de se positionner en levrette.
Pourquoi en levrette ? Alors que dans cette position elle ne verra pas son visage pourtant beau comme celui d’un dieu ? Elle ne saurait le dire. Parfois les choses ne s’expliquent pas ! Du moins pas de suite.
Frank attend que la femme lui dise quelque chose, mais elle ne dit rien, alors en attendant, il lui caresse ses douces fesses, en écarte délicatement les globes puis approche sa langue de sa rondelle afin de de lui titiller l’anus.
– Hum, elle est bonne ta langue ! Continue
C’est ce qu’il fait pendant quelques minutes, puis l’endroit étant bien imprégné de sa salive, il enfonce son doigt et le fait aller et venir.
– Hum, c’est bon, prend moi maintenant
Frank se recule pour s’encapoter le sexe.
Il a en mémoire le petit briefing de Mathilde Descloseaux qui lui avait parlé de l’attitude d’Inès quant à la sodomie, une pratique qu’elle adorait mais redoutait tout à la fois.
Il décide de donc de la pénétrer classiquement, alors qu’Ines se demande si dans ce monde parallèle, il l’a déjà sodomisé et si la chose s’est bien passée.
Voyez comme c’est complexe, les mondes parallèles, surtout quand ils n’existent pas !
Il la pénètre sans brutalité, puis se met à la pilonner, Ce n’est guère déplaisant bien au contraire mais Inès est peu vaginale et sait qu’elle ne jouira pas de cette façon. Alors elle ose :
– J’aimerais que tu m’encules !
Frank ne peut faire autrement que d’obtempérer, il espère simplement qu’Inès n’a pas un problème qui lui rendrait la sodomie difficile.
Il se tartine le zizi de gel intime par-dessus la capote et s’enfonce doucement
Inès appréhende, à ce point que dès les premières secondes, elle est gênée par cette bite qui n’a rien à faire là, elle va pour dire à l’homme de se retirer, mais très vite, les choses vont mieux, Frank ne lui fait aucun mal, la sodomie devient agréable, très agréable, même.
– Ça va ? Demande le gigolo.
– Oui, continue, encule ta chienne.
– Comme ça, tu aimes ?
– Oui, insulte-moi !
– Tu la sens ma bonne bite ? Hein, grosse pute, morue, salope, bouffeuse de couilles…
– Encore !
– Tapineuse de bistrot, bourgeoise dégénérée, trou à merde !
Les premiers spasmes arrivent, Inès transpire et gémit, Frank accélère balançant le cul de la femme de son gourdin de chair. Inès jouit, l’homme se retire. Les deux amants s’embrassent.
Frank jette sa capote dans la poubelle de la salle de bain et se fait une rincette
– Tout va bien, chérie ?
– C’était super.
– Je te laisse, faut que j’aille à l’hôpital !
– A l’hôpital ?
– Ben oui voir ma mère !
– Je suis bête, j’ai comme des absences en ce moment.
– Ça arrive à tout le monde, mon amour !
« Il m’appelle mon amour ! Personne ne m’a jamais appelé comme ça ! »
– Si tu veux, je te paie le restau ce soir !
– Et ma ligne ?
– Tu prendras des fruits de mer, ça ne fait pas grossir, mon amour !
– Alors d’accord !
Au restaurant, en bon professionnel, Franck laissa parler son invitée, non pas qu’elle avait une conversation intéressante, mais cela lui permettait d’aller dans son sens et de ne pas commettre d’impair.
Tout se passait donc fort bien et Inès trouvait l’homme charmant, cependant, et cela l’étonna, ce ne fut pas le coup de foudre. Les coups de foudre ne se commandent pas et Inès aurait été bien incapable de dire pourquoi, elle avait beau se creuser la tête, elle ne voyait pas.
– Ça va ? Tu as bien mangé, mon amour ?
– Les huîtres étaient délicieuses !
– Eh, c’était des Gillardeau ! Et maintenant tu sais de quoi j’ai envie, mon amour ?
« Il m’agace, avec ses « mon amour » à chaque phrase ! »
– Dis voir ?
– Tu ne devines pas ?
– Si, mais je préfère te l’entendre dire !
– J’ai envie de toi, mon amour !
Et il lui roula un patin d’enfer.
Le souci, c’est que présentement Inès n’avait pas envie de baiser, ça non plus ça ne s’explique pas, elle faillit lui imposer la tirade classique sur l’air de « pas ce soir chéri ! », mais se souvint des promesses de Mathilde. Sans doute fallait-il plusieurs bonnes séances de baise pour que « le grand amour » se révèle !
Alors on rejoua la scène du matin, quasiment à l’identique, de longues caresses, une bonne pipe…
Quand elle lui demanda de la sodomiser, Frank lui suggéra de se mettre sur le dos, les jambes relevées.
– Et pourquoi donc ?
– Pour voir ton visage quand tu jouis, mon amour !
– Non, non, moi j’aime bien la levrette
Ils firent donc de cette façon, la sodo se passa fort bien jusqu’à la jouissance de la femme. Tout allait presque bien…
Inès fut malgré tout étonné de voir Frank se préparer comme s’il allait passer la nuit avec elle dans le même lit
« C’est quoi cette bizarrerie ? Il se croit où celui-ci ? Je veux bien qu’on soit dans un monde parallèle, mais je n’aime pas dormir avec je ne sais qui. En plus si ça se trouve, il va ronfler, quelle horreur ! »
Mercredi 16 mars
Elle fut réveillée le lendemain par le bruit des clés dans la serrure, affolée, elle constata que Franck n’était plus dans le lit, à ses côtés.
– Tu es réveillée mon amour ? Demande ce dernier en pénétrant dans la chambre
– J’émerge, tu m’as fait peur avec tes clés.
– Oh, je suis désolé, je prépare le petit dej !
On est toujours plus intelligent le matin que le soir et elle ne peut s’empêcher de se faire une réflexion :
« Monde parallèle ou pas, je n’ai jamais confié mes clés à qui que ce soit ! A moins qu’il ne se soit servi des miennes, mais non bien sûr puisqu’il était déjà dans l’appart quand je suis rentrée hier de la cabine inter-univers !
Elle se remémora le trip sexuel de veille, c’était bien, très bien même, le type était doué et endurant mais le coup de foudre n’était toujours pas au rendez-vous.
Une autre bizarrerie survint dans la foulée, Franck arriva avec une grande assiette avec café fumant, confiture, beurre et croissants chauds provenant de la boulangerie d’en bas.
– Bon appétit mon amour, je n’ai pas trouvé le plateau.
– Mais ma ligne ! Protesta-t-elle par réflexe.
– Tu peux faire une exception, mon amour.
Ça ne va pas du tout ! Le matin, elle se contente d’un thé sans sucre, et puis c’est quoi cette histoire de plateau qu’il n’a pas trouvé ? Elle n’a jamais possédé de plateau ! Qu’en aurait-elle fait ?
Mathilde lui avait bien précisé qu’elle allait rencontrer des bizarreries, mais là ça commençait à déconner sévère.
Elle essaya de grignoter l’un des croissants afin de ne pas le vexer, mais décidément, ça ne passait pas.
– Je te laisse, il faut que j’y aille ! Annonça-t-il quand elle sortit de sa douche. Si tu veux ce soir je te fais un bon petit repas, mon amour !
– Pas trop lourd, alors ?
– Une grosse salade et de l’ananas en dessert !
– Super !
Le bellâtre parti, Inès restait circonspecte se demandant déjà si elle allait prolonger cette expérience, elle occupa sa matinée à faire du ménage, le midi, elle déjeuna d’un yaourt allégé, puis parti faire un peu de shopping. Elle pila devant la vitrine d’un magasin de chaussures où trônait une jolie paire de bottines pas donnée.
« Je vais demander à… merde c’est quoi déjà son nom ? C’est fou, ça ! Ah oui : Frank ! Je vais donc demander à Frank de me les payer, ce sera toujours ça de pris !
Et, le soir, tout se compliqua :
Frank entra vers 18 h 30 (avec ses clés). Il avait acheté les ingrédients pour faire la salade. Puis, au moment de passer à table :
– Merde j’ai oublié le pain !
– Ça ne fait rien, je n’en mange pas !
– Oui, mais moi j’en mange, je descends en vitesse, à tout de suite mon amour.
Et alors qu’il vient de sortir, son portable oublié sur la table sonne et affiche un message.
Inès n’est pas spécialement curieuse mais là le message est devant son nez. Il émane d’une certaine Hélène !
« Mon petit Frank, si tu peux venir une demi-heure plus tôt, ça m’arrangerait, j’ai très envie de ta grosse bite. »
Inès fait défiler le carnet d’adresses de Frank, s’arrête devant plusieurs prénoms féminins. Lit quelques messages très explicites. Sa conviction est rapidement établie :
« Ce mec est un gigolo, mais il faut que j’en ai le cœur net ! »
– T’as fait quoi de beau aujourd’hui ? Lui demande-t-elle à son retour
– Bof, de la figuration dans un film à la con !
– Et demain ?
– Pareil !
– Pourquoi tu mens ?
– Mais je ne mens pas, mon amour !
– Tu ne serais pas un peu gigolo sur les bords, par hasard ?
– Mais pas du tout, mon amour !
– Ecoute, on va jouer cartes sur table, sinon, je sens que je vais m’énerver.
A ce moment, Frank sent que la mission que lui a confiée Mathilde est en train de partir en sucette. Il tente quand même :
– Bon admettons, il faut bien que je gagne ma vie, mais ça ne change rien à nos relations, je ne t’ai jamais demandé d’argent à ce que je sache ! Je t’aime passionnément mon amour !
– Barre-toi de chez moi, et rends-moi mes clés !
Il les rend, penaud !
– Et d’abord ils viennent d’où ces clés ?
– Je suis désolé, je ne suis pas une balance. Vous allez sans doute me juger mal, mais sachez que j’ai trouvé votre compagnie très agréable. Adieu Madame.
« Et voilà ! Monde parallèle, mon cul ! Je ne suis peut-être pas très intelligente, mais je ne suis pas la reine des cons non plus ! Cette Mathilde s’est foutue de moi, elle m’a trouvé un gigolo qu’elle doit payer avec l’argent que je lui donne et au passage elle ramasse le fric. La salope ! Maintenant je vais porter plainte ! »
Mais la nuit porte conseil !
A suivre
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