Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 2 – Hubert mène l’enquête
Mardi 27 avril
Hubert suivit donc Louise et quand elle pénétra une nouvelle fois rue des Saulniers, il lui emboîta le pas, repéra l’appartement où elle se rendait, puis redescendit, attendit qu’elle ressorte une heure après, puis remonta.
Il n’y a rien sur ma porte hormis les initiales M C comme maitresse Chanette, mais on peut interpréter cela comme on veut.
Sans plan précis Hubert, baratineur né, comptait sur ses capacités d’improvisation.
On sonne, je n’attends personne à cette heure. Je me revêts d’un joli petit kimono et ouvre.
– Bonjour on m’a donné votre adresse.
– Vous n’avez pas rendez-vous ?
– Ah, non, j’ignorais qu’il fallait prendre rendez-vous.
– Je peux vous prendre maintenant j’ai une heure de libre.
– Avec plaisir !
Le bonhomme est habillé très décontracté, jeans, blouson de cuir et basquets.
Il me déshabille du regard, pas grave, bien au contraire, ça veut dire que je lui plais.
– Ok, vous me dites ce que vous aimeriez exactement.
– Je ne sais pas trop, vous me proposez quoi ?
– Ça dépend de vous, petites misères, humiliations…
– Quoi ?
Hubert tombe du placard. Fiona ne lui avait pas parlé de « pute », ce mot employé par Ergan n’étant pas toujours employé au sens propre. Ainsi découvrait-il que Louise Manet-Carrier se rendait régulièrement chez une pute et une domina en plus. Il a donc son renseignement, il pourrait donc en rester là, mais ce serait peut-être de nature à hypothéquer la suite, alors il décide de jouer au client.
– Y’a un problème ? Demandais-je, surprise par l’air embarrassé du bonhomme.
– Mais pas du tout, une petite fessée, c’est possible ?
– Bien sûr que c’est possible ! Tu me donnes mon petit cadeau ?
Il me demande combien, il a l’air de trouver ça cher ! Ben oui, elles ne sont pas gratuites mes petites misères et en principe quand on vient solliciter mes services, on a un petite idée des tarifs ! Bizarre !
– Vous prenez les chèques ?
– Non !
– Je n’ai pas assez sur moi, mais je vais prendre de l’argent au distributeur ! Si, si je vais revenir, tenez je vous laisse mon portefeuille en gage.
Son comportement n’a aucun sens, ou il est neuneu, ce qui ne semble pas être le cas, ou c’est un fouineur. Un comparse de l’abruti de l’autre fois ? Pourquoi pas. Et cet idiot me laisse son portefeuille, il doit être farci de faux papier. Je relève néanmoins l’identité indiquée. On est jamais trop prudente !
Le drôle de bonhomme me paye, et se fout à poil. A moi de gérer la suite parce qu’une fessée pendant une heure ça ne va pas le faire.
J’emmène le type dans mon donjon, uniquement pour le fun parce que j’aurais pu faire ça dans le salon. Il a vraiment l’air de se demander où il est tombé, c’est probablement la première fois qu’il pénètre dans un donjon.
– C’est la première fois que tu viens voir une maîtresse ?
– Oui, c’est un vieux fantasme, mais je n’avais jamais franchi le pas… et puis je n’ai pas un gros budget.
Je prends un paddle avec moi n’ayant guère envie de taper à mains nues pendant une heure et je m’assois sur mon trône de domina.
– Allez, viens t’allonger sur mes douces cuisses, vilain garnement, je vais te flanquer une bonne fessée !
– Pas trop fort, s’il vous plaît !
– T’inquiète pas, je suis une pro !
Je frappe de la main un premier coup, ni trop fort, ni trop mou, il encaisse laissant juste échapper un tout petit cri. Pour le deuxième, je tape un peu plus fort, en fait je cherche son point limite afin de rester juste en dessous.
Je tape maintenant à la volée, son cul vire rapidement au cramoisi. Quant à mes mains, elle commencent à devenir douloureuses.
Je fais une pause, ensuite je prendrais le paddle, amis je me dis que je ne peux décemment continuer à lui rougir le cul pendant tout le temps restant
– Si on continue comme ça, tu vas être marqué, moi ça ne me gêne pas, mais il faut que tu le saches !
– Ben…
– Il n’y a pas autre chose qui te ferais plaisir ?
– Ben…
C’est fou ce que ce gars-là a comme conversation ! Je décide donc d’improviser, je mouille mon index et je le lui fous dans le cul.
– Mais…
– Il y a un problème ?
– Non mais, enfin, je ne sais pas …
– On te ne le jamais fait ?
– Euh, si.
– Ben tu vois ! Et moi je te fais ça comme une artiste ! Dis-moi que tu aimes !
– Ce n’est pas désagréable.!
Du coup je ressort mon doigt, et le réintroduit aussi sec accompagné d’un deuxième.
– Oh ! Ah !
– C’est bon, hein ? Dis-moi que c’est bon !
– C’est bon ! Ah ! Oh !
– Tu sais ce que je vais faire, je vais te mettre un gode !
– Ah, non !
– Il est ù le problème, un doigt ou un gode, c’est le même principe, juste que c’est plus gros et plus long, et comme il y a un vibro d’incorporé, le plaisir est intense et garantie.
– Non !
– Et pourquoi ?
– Je n’ai pas envie !
– Ecoute, tu vas me faire plaisir, tu vas juste essayer, et en récompense je te montrerais mes nénés.
– Juste pour essayer, alors !
Je le fais se lever de sur mes cuisses et le fait installer sur le chevalet sans l’attacher, les jambes écartées et pendantes, le cul offert.
Je le nargue on lui présentant le gode devant ses yeux, j’ai volontairement choisi parmi ma collection, un gode très réaliste de taille raisonnable, le moulage en latex reproduisant avec minutie une vraie bite avec le gland décapuchonné, la grosse veine courant le long de la verge… du bel ouvrage !
– Regarde comme il est joli !
– Euh ! Vous n’allez pas m’enfoncer ça ?
– C’est un petit, ça va rentrer tout seul.
– Je ne sais pas…
– Tu ne sais pas, mais moi, je sais, on essaie et après je te montre mes nichons.
– Bon, allez-y !
– Tu ne veux pas le sucer un peu avant ?
– Pourquoi faire ?
– Comme ça pour le fun !
– Non !
Je revêt le gode d’un préservatif, puis je tartine l’anus du client avec une noix de gel, et j’enfonce doucement.
– Oh !
– Respire bien, tu vas voir, ça va te plaire.
J’enfonce doucement, j’actionne le vibrateur, puis commence une série de lents allers et retours.
– Ah ! Oh !
– Ça te plait, hein mon cochon !
– Rrrrr !
– Qu’est-ce que tu dis !
– C’est bon, aah, aah
– Je le retire ou on continue un peu.?
– Je veux bien encore un peu !
J’accélère la cadence ! Le gars est envahi par des ondes de plaisir, il est en train de découvrir quelque chose. Et puis tout d’un coup je le retire d’un coup sec
– Aaaaah !
Et sans lui laisser le temps de réagir, je le lui replante. Inutile de vous dire qu’il est aux anges. Quelques allers et retours bien rythmés, puis je le retire pour de bon. Il n’en peux plus le pauvre garçon et il bande comme un cochon !
– Rejoins moi, je vais m’assoir.
Il se pointe devant moi encore tout troublé par ce que je viens de lui faire. Je me dépoitraille comme promis.
– Oh ! Que c’est beau !
– Je ne te le fais pas dire ! Maintenant tu as le droit de te branler et de m’arroser les nénés.
– Euh ! On ne peut pas finir autrement ?
– Eh non, je suis une dominatrice, les dominatrices, ça ne suce pas et ça ne baise pas !
Oh ! la menteuse !
Il ne discute pas et s’astique le poireau en cadence, quelques secondes plus tard j’avais les nichons pollués par son sperme. Pas grave, j’ai des lingettes !
– C’était bon, ça ta plu ?
– Oui, oui, !
– Tu as vu comme c’est bon de se faire enculer !
– Je ne me suis pas fait enculer ! Se défend-il
– Ah bon, tu appelles ça comment alors ?
– Euh !
Je le laisse se rhabiller tandis que je vais me rincer et m’essuyer les seins.
– Reviens quand tu veux, on pourra essayer d’autres trucs. J’ai plein de choses à mon catalogue, jeux de rôle, cravache, pinces, adoration des pieds, pipi…
– Euh, pourquoi pas ?
– Mais prends rendez-vous avant, tu peux prendre ma carte dans la petite coupelle… Et même un petit chocolat.
Bizarre, il ne m’a posé aucune question « extérieure », je dois m’inquiéter pour rien, ce doit juste être un mec un peu à l’ouest.
Fiona et Hubert sont dubitatifs.
– Plan A : on demande à la fille de prendre des photos, on les publie sur internet, le ministre est ridiculisé, poussé à la démission, je tiens ma vengeance.
– Quelle vengeance ? demande Hubert
– Je ne peux pas le sacquer, ce mec !
– Et financièrement ?
– Ben justement, financièrement, je ne vois pas. Et en plus c’est dangereux, cette saloperie de ministre était prêt à la supprimer sans que ça ne le traumatise plus que ça, donc, plan B j’appelle la Louise et j’improvise.
– T’improvise quoi ?
– Ben, justement, je ne sais pas, c’est comme ça quand on improvise !
Fiona téléphone donc à Louise, très à l’aise.
– Bonjour ! Je m’appelle Fiona. Une indiscrétion m’a appris que votre mari cherchais à vous nuire.
– Vous n’avez que ça à foutre… Et d’abord qui vous a donné mon numéro ?.
– La rue des Saulniers, ça vous dit quelque chose ?
– Hein ?
– Allo ?
– Venez en au fait. Je n’ai pas que ça à faire. S’agace Louise.
– On pourrait peut-être se rencontrer ce serait plus convivial.
– Dites-moi ce que vous avez à me dire
– Non, il faut qu’on se voie, au téléphone ce n’est pas si simple…
– Et vous espérez quoi ?
– Faire d’une pierre deux coups, je vous rends service et sans doute estimerez-vous que le service vaut une récompense.
– Non, on se verrait où ?
– Au Café de la Truite, c’est à la sortie de métro Etienne Marcel, j’aurais Le Figaro à la main avec la première page déchirée .
Louise hésite à se rendre à ce rendez-vous bizarre, mais la curiosité féminine étant ce qu’elle est…
Elle trouve facilement son interlocutrice et s’assoit devant elle sans la saluer.
– J’espère que vous n’êtes pas en train de me faire perdre mon temps ?
– Je ne penses pas, non.
– Alors je vous écoute, je n’ai pas beaucoup de temps.
– En fait, votre mari effectue en ce moment un chantage assez crapuleux auprès de la personne que vous rencontrez rue des Saulniers.
– Mais comment… il m’aurait suivi ?
– Il ne vous a pas suivi, il vous a fait suivre !
– Et en quoi serais-je concernée ?
– Parce que c’est vous sur les photos.
– Quelles photos ?
– Les photos qui ont été prises pendant que vous étiez occupée avec cette madame Chanette.
– Il n’y a pas eu de photos.
– Elles ont été prises à votre insu. Il y a des caméras chez elle.
– La salope ! Mais c’est quoi le chantage. ?
– Votre mari veut s’assurer que ces photos ne seront jamais diffusées, en fait il craint que dans ce cas, son poste de ministre ne résistera pas longtemps.
– Et ensuite…
– Ensuite, votre mari a envoyé l’un de ses gardes du corps menacer cette personne. Apparemment il n’a rien trouvé, ces photos doivent être bien cachées !
– C’est tout ?
– Oui madame !
Un blanc, les deux femmes se regardent, Fiona avec un étrange sourire en coin, Louise Manet-Carrier avec incompréhension.
– Mais qu’attendez-vous de moi ? Reprend cette dernière.
– Je pense que vu l’importance de l’information que je vous livre, une rétribution substantielle serait un minimum.
– Vous êtes gonflée, vous ! Qu’est-ce qui me prouve que vous n’êtes pas en train de me baratiner ?
– Voulez-vous que vous décrive un détail intime de l’anatomie de votre mari ?
– Ça prouvera que vous avez été la maitresse de mon mari et c’est tout , je me demande d’ailleurs comment on peut être la maitresse d’un type qui baise aussi mal.
– C’est une bonne question, mais je n’y répondrais pas.
– Peu importe. Et les autres preuves ?
– Je n’en ai pas. Libre à vous de me croire ou pas.
– Je vais vous donner 50 euros pour le déplacement, sinon, je vais réfléchir. Je peux avoir votre numéro de portable ?
– Si c’est pour vous permettre de savoir qui je suis, je peux vous épargner cette peine, je suis la secrétaire de votre mari. Quant à mon numéro de portable, vous l’avez déjà, je ne vous ai pas contacté en numéro caché.
– Je vous rappelle demain en tout état de cause
Fiona est dépitée, elle ne s’attendait pas à une telle réaction de méfiance.
– Non. mais je rêve, 50 balles ! Elle se fout de ma gueule !
Elle est néanmoins persuadée que la bourgeoise va la rappeler, il lui faudra faire en sorte, alors, de mieux l’accrocher.
La première réaction de Louise Manet-Carrier a été de se dire qu’elle allait cesser toute relation avec mon aimable personne, mais l’esprit d’escalier fit en sorte qu’elle vit les choses de façon un peu plus compliquée.
– C’est bizarre, mais je n’arrive pas à imaginer Chanette en train de faire ce genre de choses, on ne connait jamais les gens, .mais bon… et puis comment pouvait-elle savoir que j’étais la femme d’un ministre. ? Qui serait allé lui dire, ça n’a aucun sens !
Alors Louise a voulu me rencontrer après ma journée de travail et en dehors du studio. Ça me prend un peu la tête mais il paraît qu’elle a des choses importantes à me dire. On verra bien
Elle m’a expliqué :
– Une nana qui s’est présentée comme une secrétaire de mon mari m’a dit que tu filmais tes clients et que tu conservais les photos. Je ne l’ai pas cru, j’espère que j’ai bien fait de ne pas la croire.
Je ne vois pas pourquoi elle finissait par cette phrase, elle n’avait aucune raison d’avoir confiance en moi, mais en fait elle adoptait la fameuse tactique consistant à prêcher le faux pour savoir le vrai.
– Putain, mais ce n’est pas vrai, c’est quoi ce fantasme ? Ce n’est pas parce qu’on est une pute qu’on trempe dans un tas d’affaires louches.
– Elle m’a dit aussi qu’un type était venu te menacer ?
– Oui, c’est vrai ! Il m’a dit que si les photos étaient publiées, il ne donnerait pas cher de ma peau. Mais comme les photos n’existent pas, elles ne risquent pas d’être publiées, donc je ne risque rien.
– Et si les photos avaient existé t’aurait fait quoi ?
– Mais enfin, je ne me suis jamais posé la question, ces pratiques ne sont pas mon monde.
N’empêche que j’ai perdu une journée de travail à cause de ces conneries, n’empêche que si je pouvais ridiculiser le débile qui me prête des pratiques mafieuses…
– C’est qui ton mari ? Il est connu ?
– Charles-Paul Manet-Carrier, il est ministre des capacités logistiques environnementales.
– Et en clair ?
– Aucune idée, il a essayé de m’expliquer, mais j’ai rien compris et je m’en fous un peu..
– Jamais entendu parler de ce mec !
– Tu ne perds pas grand-chose.
– On fait quoi, on continue nos séances ou pas ? T’as le droit de vouloir arrêter, tu ne me dois rien.
– Non, on continue ! Mais si tu pouvais me prouver que tu n’as pas de caméra…
– Ecoute, ce n’est pas comme ça qu’il faut aborder le problème, si tu veux on monte au studio et je te laisse chercher partout, mais ça ne te convaincra pas, tu pourras toujours dire que j’ai enlevé la caméra ou qu’elle est génialement cachée… Mais si tu veux on y va…
– Non…
– Laisse-moi finir, dans ma clientèle, j’ai eu et j’ai encore des hommes politiques, des juges d’instruction, des stars du cinéma, de la télé, de la chanson, des sportifs de haut niveau, des officiers supérieurs, des cadres supérieurs de grandes sociétés… Si je te disais les noms tu tomberais de ta chaise, mais ces noms je ne les ai jamais confiés à personne, même à mes amis les plus intimes. Alors si j’avais voulu faire du chantage, il y a longtemps que je l’aurais fait, et il y a longtemps que je serais morte, l’espérance de vie des maîtres-chanteurs est assez courte vois-tu !
– Evidemment vu comme ça ! Mais pourquoi mon mari a cru à cette histoire ?
– Il ne l’a pas cru, il l’a inventé, croire aux histoires qu’on invente, ça porte un nom en psychiatrie.
– Bon, j’espère qu’il ne va plus te faire chier, on s’embrasse ?
– Bien sûr qu’on s’embrasse !
Smack
– Mais dis-moi, pourquoi elle est venue te raconter ça, la secrétaire ? Demandais-je
– Elle voulait de l’argent !
– Tu lui en as donné ?
– Je lui ai filé 50 balles !
Je me suis mis à rire, ce devait être nerveux.
– Et elle était contente avec ses 50 balles ?
– Non, elle avait l’air déçue.
– Tu m’étonnes ! Elle va revenir à la charge…
– Je lui ai dit que je la rappellerais, mais je ne n’ai plus de raison de le faire, je sais tout ce que j’avais besoin de savoir.
– Elle va forcément te rappeler. Quoi qu’elle te propose, tu temporises, tu réserves ta réponse et tu m’en parles, on verra bien ce qu’elle a dans le ventre !
A suivre
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