Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 17 – Les bijoux volés
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Sur les conseils d’Hubert et désormais rassurée de ne pas tomber dans les griffes de Manet-Carrier, Fiona a réintégré sa place au ministère. Le bureau est en pleine réorganisation et elle se retrouve sans affectation précise pour le moment.
Hubert, lui ne sait pas quoi faire des bijoux, il lui faudrait trouver un recéleur, mais comment trouver un receleur quand on n’est pas du milieu ?
Je l’aime bien Hubert, mais il a des côtés un peu « à l’Ouest ». Il est passé me voir en milieu d’après-midi.
– J’ai trouvé des bijoux par hasard en déménageant un grenier… je suppose que ça vient d’un casse… je ne sais pas quoi en faire… M’annonce-t-il
– Porte les à la police, t’auras peut-être droit à une prime.
– Je me demandais si tu ne connaissais pas un receleur…
– Ben non je ne connais pas de receleur !
Ça m’énerve ces gens qui se figurent que parce qu’on se prostitue, on a obligatoirement des liens avec le grand banditisme.
– Allez déshabille-toi, mon grand !
– Non je passais juste comme ça…
– Tu as tort, j’ai Marguerite dans le donjon, elle sera ravie de te voir.
Du coup il devient dubitatif.
– C’est que je n’ai pas beaucoup de sous
Il se figure peut-être que parce que je lui est offert une séance gratuite que ça va être gratuit à chaque fois ?
– Viens voir, ça ne t’engage à rien !
Comme la fois précédente, j’ai attaché le travesti à la croix de Saint-André, il est aujourd’hui en guêpière bleue, bas résille et porte-jarretelles, perruque blonde et pinces aux tétons
Il ne bande pas, mais je m’empresse de rectifier la situation en tirant sur les chaines accrochées à ses pinces.
– Alors, ce n’est pas une jolie bite, ça ?
– Si !
– Tu ne l’as pas sucé la dernière fois ! Il faut absolument remédier à cela.
– C’est que ?
– Je peux vous payer la prochaine fois ?
– En principe, ce ne sont pas des choses qui se font, mais bon j’ai confiance, on va faire comme ça !
Du coup il se déshabille à la vitesse grand V.
– Je peux le sucer ? Demande-t-il, fébrile.
– Tu y a pris goût, on dirait ?
– L’autre fois, ça m’avait bien plu avec le monsieur barbichu.
– Vas-y !
– Il pourra m’enculer après ?
– Eh bien, quelle transformation !
– Je ne suis pas transformé, j’aime des trucs en plus, c’est tout !
Et Hubert se retrouve entre les cuisses de Marguerite et se met à lui pomper la bite.
– Il te suce bien ? Demandais-je au travelo !
– Il est plein de bonne volonté.
– Ça ne répond pas à la question !
– Disons que sa technique est perfectible.
Du coup Hubert se recule.
– Faut me le dire si je fais quelque chose de pas bien…
– Evite de mettre les dents ! Lui répond Marguerite.
Je me marre.
Hubert reprend sa fellation et histoire de le motiver davantage, je lui assène quelques coups de cravache sur son cul.
Je stoppe l’affaire après quelques minutes, je détache Marguerite et l’encapote, je fais placer Hubert en levrette… et c’est parti pour la deuxième enculade de son existence (à moins qu’il ne me cache des trucs !)
– Non, non, aujourd’hui ça ne le fait pas ! Proteste Hubert après que Marguerite lui eut introduit sa biroute dans le fondement.
Celui-ci m’interroge du regard, se demandant s’il doit continuer. Je lui fais signe qu’oui mais plus doucement !
– Non, non, on arrête ! Continue de rouspéter Hubert.
– Tais-toi donc, bientôt tu vas en redemander !
Marguerite continue, Hubert ne dit plus rien, mais maintenant il pousse des petits soupirs et cela n’a plus rien à voir avec la douleur. Il prend sa bite dans la main et commence à se branler.
– Oh ! Tu laisses ta bite tranquille, je ne t’ai pas autorisé à te branler !
– Vous êtes cruelle !
– Absolument !
Je fais signe à Marguerite de se retirer, d’aller s’assoir et de retirer sa guêpière, puis j’interpelle Hubert..
– Maintenant t’as le droit te branler et d’envoyer ton foutre sur ses tétons.
– Mais…
– Oh ! Qui c’est la chef ici ?
– C’est vous maîtresse !
– Alors tu m’obéis, et si tu es bien sage, la prochaine fois, tu auras encore de la bite à sucer.
Parfois une simple phrase permet de bien motiver un soumis… Il a donc juté comme demandé, il s’est kleenexé la biroute et s’est rhabillé.
Je l’ai raccompagné jusqu’à la porte.
– Pour les bijoux, vous ne connaissez vraiment personne ? Vous pouvez compter sur ma discrétion !
– Je t’ai déjà répondu, mon petit chéri.
Faudrait pas qu’il devienne pénible, l’animal.
Reviens me voir bientôt et n’oublie pas que tu me dois des sous. Comme on a fait qu’une demi-heure, ce sera demi-tarif.
Vendredi 11 juin
Coup de fil de Louise Manet-Carrier. Non ce n’est pas pour une séance, elle me dit qu’elle veut se confier. Je suis libre en fin d’après-midi.
– A 16 heures au studio ?
– Si tu veux, mais je préférerais un autre cadre !
– Au bistrot !
– Tu ne veux pas venir chez moi, je vis seule à présent.
– Ben…
– Je t’envoie un taxi à 16 heures, d’accord ?
– Non, donne-moi l’adresse, je serais peut-être à l’extérieur à 16 heures.
C’est un réflexe professionnel, je ne me fais jamais conduire par des clients, les rendez-vous j’y vais toute seule et je laisse l’adresse de destination bien en vue au cas où… A priori je ne vois pas bien dans quel piège elle voudrait m’amener mais on n’est jamais trop prudente. Je laisse un message à ma copine Anne-Gaëlle en lui indiquant l’adresse et j’emporte une bombe de lacrymo dans mon sac à main. Comment ça : je suis parano ?
J’achète deux bons gâteaux chez mon pâtissier préféré, je hèle un taxi, et me voilà donc partie pour jouer les mères-poules dans les banlieues chics !
Putain la baraque ! Je suis chez les bourgeois de chez bourgeois ! Louise m’embrasse chastement, la douceur de sa peau me fait frissonner.
– Merci d’être venue ! Thé ? Café ? Autre chose ?
– Non, tout à l’heure peut-être.
Pas envie de me faire « somnifériser » !
– Bon, en deux mots, j’ai besoin de parler, de me confier, j’ai quelques amies ou du moins des gens qui se prétendent l’être, mais ce que j’ai à dire je ne peux pas le dire à n’importe qui.
– On ne se connait pratiquement pas…
– Je sais bien, j’en suis consciente. Donc voilà, par où commencer ? Parce qu’en fait j’ai plein de choses à dire…
– Vas-y, on fera le tri.
– Paulo est parti !
– Paulo ?
– Charles-Paul, mon mari ! On m’a gentiment fait savoir qu’il était au Mexique.
– Ah ?
Je feins l’étonnement, il n’est pas nécessaire à ce stade de lui dire que je suis au courant.
– J’ai aimé Paulo, et je crois que je l’aime encore mais jeudi dernier il s’est passé un truc… non faut d’abord que tu saches une chose : Quand on s’est mis ensemble, il s’est confié, c’était assez pathétique, j’ai horreur de voir un homme pleurer, il m’a raconté comment il avait perdu toute sa famille dans un incendie et le traumatisme qui a suivi. Il m’a expliqué que pour se reconstruire, il avait vu un psy qui lui avait conseillé de tirer un voile sur son passé. Il m’a donc demandé de ne jamais l’évoquer. J’ai toujours respecté ce choix.
Pour l’instant rien de neuf, elle m’avait déjà confié tout ça !
– Mais, reprend-elle, j’étais loin de soupçonner qu’il y avait autre chose ! On a eu des crises, mais ça finissait toujours par s’arranger. Je savais que c’était un coureur, on ne peut pas demander à ce genre de mec d’être fidèle. Et puis quelque part ça me plaisait bien qu’il soit le chéri de ces dames, puisque à la finale c’est avec moi qu’il vivait. Je lui ai donc dis clairement que je tolérerais ces écarts à condition qu’il tolère les miens. Je n’en ai pas trop profité d’ailleurs. Mais je m’égare…
Et toujours rien de neuf…
– Jeudi dernier un type s’est pointé, soi-disant mandaté par mon mari pour récupérer quelque chose dans son coffre personnel. Au début je ne me suis pas méfiée d’autant qu’il avait la clé et le
code. Je lui ai donc montré où c’était. J’ai commencé à trouver drôle qu’il merde avec le code, mais finalement il a ouvert. Et là je l’ai vu sortir un sac qui débordait de bijoux.
– Ah ?
– A ce moment-là je me suis dit qu’il se passait quelque chose de bizarre, j’ai dit au type que j’allais demander confirmation à mon mari, et il a commencé à me dire que je n’arriverai pas à le
joindre, mais mon mari et moi avons une procédure pour s’appeler en cas d’évènement grave. Je n’ai pas eu le temps de prendre mon téléphone, le type ma bousculé et a pris la fuite, ce con a
d’ailleurs laissé tomber quelques bijoux que j’ai ramassé.
C’est à ce moment de ses explications que l’image d’Hubert me demandant si je ne connaissais pas un receleur s’est formé dans mon esprit.
– Tu l’avais déjà vu ce type !
– Jamais, il n’avait pas une gueule de truand, assez bel homme, avec des moustaches.
Putain c’est bien Hubert ! Evidemment je n’en souffle mot.
– Bizarrement, reprend-elle, le fait d’avoir le cul par terre, m’a fait réfléchir, j’ai décidé de ne pas prévenir mon mari, en fait j’ai réalisé, le passé de mon mari, c’est peut-être une enfance
malheureuse, la perte de ses proches et tout ce qu’on voudra, mais c’est surtout un passé de gangster qu’il a voulu me cacher. Alors j’ai eu un coup de sang, j’ai fait ma valise et je suis partie
à l’hôtel. Le lendemain je suis revenue, j’ai constaté que Paulo était passé mais qu’il n’était pas resté dormir et qu’il avait fait une valise. Ensuite, j’ai fait changer les serrures.
– Eh bien dis donc !
Dilemme : est-ce que je dois tout lui dire ? Elle l’apprendra de toute façon… Peut-être qu’avec moi ce sera moins brutal. Je ne sais pas .
– Chanette, j’ai l’impression que tu veux me dire quelque chose ?
– Oui, mais je ne sais pas comment te le dire !
– Tu saurais des choses que je ne sais pas ?
– Oui, mais attention pour le choc !
– Je t’en prie, dis-moi !
– Je n’en pouvais plus des harcèlements de ton mari, alors j’ai demandé de l’aide à un détective privé.
– Et alors ?
– Alors, il a enquêté sur son passé, je viens juste d’avoir les conclusions, certains points sont encore obscurs, mais ce qui ressort de l’enquête c’est que ton mari a usurpé l’identité d’un type
qui a disparu. En fait le vrai nom de ton mari c’est Tony Morsang, il a tué un policier au cours d’un braquage qui a mal tourné. Les bijoux dont tu me parles c’est peut-être le butin ou le butin
d’un autre casse…
– Tu me racontes n’importe quoi… S’énerve-t-elle soudainement
– Je peux t’organiser une rencontre avec le détective, tu pourras consulter tous les documents
– C’est pas possible, c’est pas possible… Balbutie-t-elle.
Et la voilà qui tombe à moitié dans les vapes.
Je cherche la salle de bain, rapporte un gant mouillé et je ranime la bourgeoise.
– Le salaud, le salaud ! Mais pourquoi ? Pourquoi m’avoir menti ? Me dire qu’il m’aimait ?
– Tu sais, il est possible qu’il t’aimait quand même, même les salauds ont des sentiments.
Elle me regarde d’un air vague, cherchant à assimiler tout ça…
– Mais ce que tu me dis, ce n’est pas officiel, la presse n’en a pas parlé.
– Non pas encore, mais ça ne va pas tarder.
– Comment tu le sais ?
– C’est le détective qui me l’a dit.
– Organise-moi un rendez-vous avec lui.
– D’accord.
– Serre-moi dans tes bras, je ne sais plus où j’en suis.
Ce n’est pas un problème
– Qu’est-ce qu’il faudrait pour me calmer ! On va boire un coup.
– Autant rester sobre !
– Juste un verre !
– Tu vas boire un verre, et après un autre verre et tu croiras que ça te fera oublier tout ça, et quand tu te réveilleras ce sera encore pire.
– Hum, t’as sans doute raison ! J’ai envie de te demander quelque chose, ça va te paraître déplacée mais ça me fera peut-être du bien.
– Dis-moi !
– Si tu me faisais un massage décontractant ?
– On peut toujours essayer !
Louise se met spontanément à poil, me précise qu’elle n’a pas de table de massage et que l’on va procéder sur le canapé après avoir placé des serviettes de bain.
Ce n’est bien sûr pas un problème et comme je présume que le massage va passer de relaxant à érotique en moins de cinq minutes, je me déshabille complètement à mon tour.
Louise me regarde avec des grands yeux concupiscents. Je réalise alors qu’elle ne m’a jamais vraiment vue complétement nue. Dans mon studio, même quand je me dévoile, je conserve toujours quelque chose de la panoplie de la parfaite domina.
– T’es belle ! Me dit-elle.
– Toi aussi !
– Tu parles !
Alors spontanément on s’est approchées l’une de l’autre et on s’est embrassées longtemps et passionnément à pleine bouche.
Depuis le temps que j’attendais ce moment …
On se caresse, on se pelote, on se tripote les seins. Je l’entraîne sur la canapé, à moins que ce soit elle qui m’y ait entraîné, je ne sais plus.
Je me retrouve avec sa chatte devant mon visage, sa chatte charnue et odorante, je me régale, elle mouille comme une soupe…
Elle m’interromps soudainement.
– Excuse-moi, faut que je pisse ! Me dit-elle.
– Pisse moi dessus !
– C’est vrai, t’aimerais bien ?
– Puisque je te lie dis !
Nous voilà dans la salle de bain. Je m’allonge par terre. Putain il est trop froid son carrelage, je lui demande une serviette. Pourquoi est-on toujours perturbé par des détails triviaux ?
– Dans la bouche ? Demande-t-elle
– Bien sûr.
Qu’est-ce qu’elle est bonne sa pisse, me voilà trempée, pas bien grave, je prendrais une douche tout à l’heure quand on sera calmé.
– Pose ton cul par terre, je vais te lécher bien comme il faut !
Elle s’assoit sur le sol, genoux relevés, me voilà de nouveau entre ses cuisses, je lape les dernières gouttes d’urine et le reste. J’attaque son clito et l’a fait monter au ciel en trois minutes chrono.
On s’embrasse de nouveau.
Puis je me place dans la même position que celle qu’occupait Louise il y a un instant.
– A toi de me lécher, ma grande !
Elle n’en revient pas, Pensez un peu : lécher la chatte de sa dominatrice préférée !
Sa langue est agile et comme je suis excitée comme un puce, ça devrait venir vite., je m’aide un peu en me serrant les tétons de toutes mes forces
– Aaaaah !
Louise a voulu faire durer ce moment d’intimité, elle a commandé des sushis, elle m’a fait raconter ce que je lui avais déjà dit, j’ai essayé de ne pas m’embrouiller, après tout l’histoire de Tony Morsang je ne l’ai pas apprise par cœur. Puis je suis rentrée chez moi, c’est que j’ai un chat à nourrir, moi ! J’espère que Louise ne va faire une connerie, mais je ne pense pas, elle a la peau dure !
Je repense à ce petit salaud d’Hubert ! Comment s’est-il débrouillé pour faire ça, je ne le saurais probablement jamais. Je n’ai pas l’intention de faire quoi que ce soit à ce sujet. Voler un voleur n’est pas un vol, d’autant que les bijoux devaient être assurés. Qu’il se démerde avec sa quincaillerie, mais à mon avis il va avoir du mal à les fourguer, si Tony Morsang n’y est pas parvenu, ce n’est pas lui qui va y arriver.
Il me restera à organiser une rencontre entre Remiremont et Louise… Oh mais ça ne va pas, si elle lui parle les bijoux, est-ce qu’il va rebondir là-dessus ? Comment faire ? Tergiverser ? Non, elle me relancera jusqu’à ce qu’elle obtienne ce rendez-vous.! Alors tant pis, le risque n’existe que pour Hubert. Après tout ce n’est pas mon problème.
A suivre
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