Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 19:16

Eros Cosmos 1 - Vargala Station par Nicolas Solovionni

Solo

9 - Le banquet des anges

 

Enzo et Leiris

 

La presqu'île vivait de culture, surtout des racines, et de l'élevage de poulets. Chacun cultivait un petit bout de terrain et devait contribuer à l'alimentation de la garde rapprochée de Doria qui avait en charge : la sécurité, la maintenance générale, mais aussi la pêche.

 

On leur expliqua les règles de vie dans cette communauté dans laquelle il n'y avait que des hommes. La présence de femmes n'y était pas prohibée, mais celles-ci d'ailleurs fort peu nombreuses parmi les exclues avaient préféré se regrouper… ailleurs. Personne ici ne devait essayer de sortir de la zone, ni chercher à savoir pourquoi quelqu'un était dans le camp. Les bagarres étaient mal venues et la garde composée d'une vingtaine d'hommes étant là pour résoudre les éventuels conflits…

 

On laissa les nouveaux venus se reposer une journée entière, et on leur attribua un cylindre inoccupé, mais crasseux, ils en nettoyèrent une partie, se réservant le reste pour plus tard. L'ambiance était morose dans le petit groupe, personne ne se parlait, mais c'était surtout Morgan qui semblait abattu. Un moment il abandonna ce qu'il était en train de faire et alla s'asseoir à l'extérieur. Enzo et Leiris ne firent aucun commentaire se disant qu'après tout, qu'il avait le droit d'avoir un coup de blues… sauf qu'une heure après il était toujours à la même place.

 

- Tu pourrais peut-être nous aider un petit peu ! Finit par lancer Enzo.

- Toi, le pédé, tu ne m'adresses pas la parole !

- Bon, il y a quelque chose que tu n'as pas bien compris, il faut qu'on t'explique à nouveau…

- Je t'ai dit de ne pas me parler !

- On n'aurait pas fait les zouaves hier soir, on serait sans doute mort. Il faudrait peut-être que tu l'assimiles, ça !

- Pfff… c'est même pas ça !

- C'est quoi ?

- A la limite je ne te reproche pas de m'avoir touché, je te reproche d'y avoir pris du plaisir.

- Bon, tu m'énerves, rien ne t'oblige à rester avec nous.

- Si vous arrêtiez de vous engueulez, intervint Leiris.

- Toi, Ta gueule ! Quand je pense que tu as osé sucer ce gros dégueulasse…

 

Toute discussion était impossible pour l'instant, ce qui avait été accompli choquait son sens des valeurs, peut-être qu'avec le temps il finirait par comprendre… Peut-être...

 

- Je vais faire un tour, pendant ce temps-là vous allez pouvoir vous enculer ! Lança-t-il avec mépris.

- Excellente idée ! Répondit Enzo du tac au tac. Justement j'en ai envie !

 

Et tandis que Morgan s'éloignait, Leiris se perdait en supputations sur l'attitude assez nouvelle d'Enzo depuis la veille.

 

- Je voulais te dire un truc ! Lança ce dernier quelques minutes après.

- C'est grave ?

- Pas du tout, mais on peut enfin parler ! Je voulais te dire que j'ai apprécié ton attitude d'hier soir, quand tu t'es précipité pour aller à côté de Doria. C'était toi ou moi, moi je l'aurais fait quand même, mais franchement ça m'aurait coûté.

- Ça m'a couté aussi, crois-moi. J'ai fait ça spontanément, n'en parlons plus, Morgan ne pouvait pas y aller, j'ai cru le protéger.

- Non ce n'est pas pour cela que tu l'as fait… mais tu ne t'en es peut-être pas rendu compte.

- ?

- En fait, tu ne voulais pas qu'on fasse un truc tous les deux ensemble et pour la première fois dans ces conditions.

- Ah ! Tu crois ?

- J'aimerais bien te remercier, mais comment ?

- Tu viens de le faire…

- Mieux que ça… Morgan vient de nous faire une intéressante suggestion, non ?

 

Et tandis que Leiris cherchait comment répondre à cette remarque incongrue, Enzo lui mis la main sur la braguette. Il se laissa faire, remettant à des instants plus calmes la nécessaire analyse de la situation. Il se laissa faire aussi quand la main se fit plus audacieuse et imprima quelques pressions propres à augmenter la taille du pénis ainsi mis en contact…

 

- Enzo, j'espère que tu sais ce que tu fais ?

- Oh ! Oui !

 

La main continuait son travail et bientôt la bite de Leiris devint toute dure. Ce dernier dézipa la braguette, vint farfouiller quelques instants par-dessus le slip, puis finit par extraire la verge raide et triomphante !

 

- Depuis le temps que je voulais la voir de près, celle-ci ! Humm qu'est-ce qu'elle est belle ! J'ai une de ces envies que tu me la foutes dans le cul, mais pour l'instant je vais bien te la sucer.

 

Enzo s'agenouilla, et goba d'un seul coup la bite de son camarade, il fit quelques mouvements de lèvres pour faire coulisser le sexe, puis soudain s'arrêta.

 

- On se met à poil ?

 

Leiris approuva d'un hochement de tête. Quand ils furent tous les deux entièrement nus, Enzo se rapprocha de son camarade, les visages furent à quelques centimètres l'un de l'autre. Leiris réalisa ce que voulait son partenaire !

 

- Non !

- Laisse-toi faire !

- Je ne peux pas faire ça, ça me bloque !

- D'accord, je m'en doutais ! Mais ce n'est pas grave ! Les choses peuvent toujours évoluer…

 

Leiris sentit alors une contrariété chez Enzo, il s'en voulut un peu, mais non décidément, il ne pouvait pas faire ça ! Sans insister, Enzo s'accroupit de nouveau et reprit sa fellation. Il s'y prenait terriblement bien, sa bouche était un écrin de tiédeur dans laquelle une langue agile tournoyait avec savoir autour de sa proie de désir. Quand il sentit que l'excitation risquait de le faire jouir de cette façon, il cessa.

 

- Tu veux me prendre ?

 

Il n'attendit pas la réponse, il se mit à quatre pattes, le cul redressé, attendant. Leiris s'approcha et se surpris à caresser les belles petites fesses du jeune homme !

 

- C'est pas mal de ce côté- là, on dirait un cul de femme, hein ? Lança Enzo.

- C'est vrai que tu as un joli petit cul !

- Enfin une parole gentille !

 

Leiris ne répondit pas, ne sachant pas bien à quel jeu précis jouait son camarade. Il continua de lui peloter les fesses, puis les embrassa.

 

- Met moi un doigt, si tu veux !

 

Bizarrement, il n'était pas non plus prêt à ça, ni le doigt, ni la langue, par contre le sodomiser, oui pourquoi pas, il approcha son gland lubrifié de liqueur pré séminale.

 

- Ouvres bien, je ne voudrais pas te faire mal !

- Ça devrait aller, je ne suis plus vierge !

 

Il poussa, ça rentrait bien, il réalisa qu'il était en train d'enculer son ami, ça lui faisait tout bizarre.

 

- Vas-y défonce-moi bien !

- Je voudrais bien, mais je ne vais pas me retenir longtemps, j'ai les couilles pleines !

- C'est pas grave, maintenant qu'on l'a fait une fois, on recommencera, Ne te retiens pas !

- Ça vient, ça vient, putain, je vais jouir dans ton cul ! Aaaaah !

 

Il jouit dans une dernière poussée, faisant s'écrouler son ami sur le sol !

 

- Whaah, t'es trop lourd ! Ça fait du bien ! Ça va, toi !

- Oui….

- Ça fait drôle, hein !

- C'est assez inattendu, en effet !

- Je sais, mais on va traiter les problèmes dans l'ordre ! Déjà j'aimerais bien jouir, parce qu'avec tout ça je suis excité comme un pou. Tu t'occupes de moi ?

- Tu veux que je te branle ?

- Tu me branles ou tu me suces, ou alors je peux t'enculer à mon tour !

- Quel programme, voyons un peu cette jolie biroute ! Elle est plus belle que la mienne, dis donc !

- Imagine-la dans ton trou de balle !

- Attends, pour l'instant, je vais bien te la sucer.

 

Leiris s'acharna à montrer que s'il ne pouvait rivaliser avec les talents de suceur de son camarade, il pouvait néanmoins fournir une excellente prestation, il s'acharna donc à bien lécher la hampe, à insister sur la base du prépuce, à aspirer la verge en refermant au maximum les lèvres.

 

- Allez tourne-toi, je vais te la mettre, l'interrompit Enzo

- Mais là où il attendait la bite de son camarade, ce fut d'abord un petit bout de langue qui vint lui farfouiller l'intérieur de l'anus, puis un doigt inquisiteur. Ce doigt lui faisait un effet bizarre, il appuyait sur le conduit anal, provoquant des frissons inconnus jusqu'alors, il réalisa alors que ses précédentes expériences sodomites avaient surtout été destinées à donner du plaisir aux autres alors qu'aujourd'hui Enzo savait aussi donner !

 

Puis le pénis lui entra presque par surprise dans l'anus ! Il ne ressentit pas cette gêne du début comme les fois précédentes. Son partenaire s'efforçait de tout lui rentrer puis lentement faisait ressortir l'intégralité de la verge, ne laissant que le gland enfoncé dans l'anus, puis nouveau coup en avant… Quelle impression ! Coup en arrière ! Et ça n'arrêtait pas, sauf que le mouvement s'accélérait. Enzo ne jouit pas dans son cul. Il décula, et tenta d'offrir sa semence à Leiris, mais celui-ci déclina l'offre.

 

Fourbus mais contents, les deux jeunes hommes se serrèrent quelques instants dans les bras, Enzo refit une nouvelle, mais très timide tentative de baiser buccal, mais n'insistât pas devant le peu d'empressement de Leiris…

 

- Maintenant faut qu'on parle, dit très vite Enzo. Ou plutôt que je te parle ! Il y a longtemps que j'attendais ce moment, j'avais déjà fait une tentative à l'école des cadets, tu te souviens ? Comme tu ne semblais pas donner suite je n'ai pas insisté ! Et puis dans le vaisseau Morgan m'a raconté ce que tu avais fait chez Rachel, qu'elle t'avait vu sucer un mec, mais aussi que tu t'étais envoyé Rachel elle-même. Je me suis dit alors que tout n'était pas foutu... que tu devais être bi… Et puis il y eut Palinsky, je n'ai rien voulu faire avec lui, il était trop collant et puis ses logiciels, je m'en foutais, mais ça tu ne l'as jamais compris. Comme j'ai eu du mal à comprendre dans quel bordel on s'est laissé entraîner les uns les autres, mais bon…. J'ai soif il n'y a rien à boire ici ?

- Il y a de la flotte !

- Donne ! Bon allez, je vais aller droit au but, parce que plus je brode plus c'est dur. J'ai été amoureux de toi !

 

Soupir d'Enzo qui n'a pas fini ! Stupéfaction de Leiris.

 

- J'ai bien dis j'étais, j'ai cru tout à l'heure que le moment était venu de relancer l'affaire, on s'était sorti brillamment d'une sale épreuve de sexe en faisant preuve de décontraction, ça rapproche… Je cherchais un prétexte, la réflexion stupide de Morgan m'a aidé, et tu t'es laissé faire. J'ai cru que c'était gagné mais quand tu as refusé ma bouche j'ai déchanté… j'ai déchanté mais je ne perds pas espoir. Je sais que tu n'es pas homo, que tu es bi, mais un bi qui est surtout intéressé par les femmes, les hommes c'est une petite perversion annexe, parce que tu aimes bien essayer plein de trucs ! C'est bien ça, hein ?

- Je… je…

- Ne dis rien, si tu es d'accord on pourra recommencer à s'amuser, jusqu'au jour où je rencontrerais quelqu'un d'autre, ou jusqu'au jour où ce sera toi qui rencontrera quelqu'un d'autre… C'est la vie… mais ce que ça peut être con, la vie…

 

Et Enzo se mit à sangloter, une véritable crise nerveuse. Leiris dut le consoler, mais ne franchit aucun pas supplémentaire.

 

Jerko avant le départ

 

Jerko aurait souhaité se débarrasser de Palinsky, par principe d'abord, mais aussi pour ne pas se faire "reprocher" par ses équipages de faire deux poids et deux mesures. Mais il en avait besoin, la solution peu facile à mettre en œuvre consistait sans doute à l'obliger à former un autre navigateur sur ses logiciels "secrets". En attendant que le vaisseau reparte, Palinsky avait été proprement séquestré à bord dans une cabine qui n'était pas la sienne, avec suffisamment d'eau et de plaquettes nutritives pour ne pas dépérir.

 

Jerko n'eut pas beaucoup de mal à dégoter un navigateur au chômage. Il lui restait à imaginer comment s'organiserait la formation...

 

Il n'eut pas le loisir de creuser davantage le problème : reprenant possession du vaisseau à la veille de la date de son départ, il constata avec stupéfaction que Palinsky avait disparu. Impossible, impossible ! Mais comment avait-il fait ? Certes, il pouvait se passer de ses services pour ce voyage qui ne serait que de simple routine, mais pas pour la suite. Il fallait donc le retrouver ! Contacter Zacharie ? Jerko fut soudain saisi d'un horrible doute : Et si Palinsky avait décidé de disparaître "à jamais" ? Et si... Affolé, il contacta les autorités portuaires :

 

- Palinsky ? Oui il s'est présenté au contrôle de sortie le 8... Et il a rembarqué le 11…

- Hein, quoi, sur quel vaisseau ?

- Le Narvik, comme simple passager.

- Quelle destination ?

- Mais, capitaine Jerko, vous n'allez pas me faire croire que vous ignorez que les destinations enregistrées par les vaisseaux indépendants sont n'importe quoi ?

 

Jerko raccrocha, il y a quelques années, il aurait trouvé la bonne réplique pour répondre à ce freluquet, il vieillissait... Il avait eu le projet depuis longtemps de trouver un successeur à Palinsky, mais n'avait jamais concrétisé. Comment le retrouver à présent ? Toutes les copies logicielles devaient être effacées à présent. Mais, avec ses grandes idées humanistes, Palinsky devait bien avoir planqué une sauvegarde quelque part. N'avait-il pas toujours dit qu'il léguerait un jour son savoir à... Mais bien sûr, les trois idiots pistés par Zacharie ! La donne changeait, il ne fallait donc pas les liquider, par contre, il ne fallait pas les perdre de vue. Il embarquerait l'un des trois à son prochain atterrissage sur la planète, et les deux autres... Et bien il verrait bien, il aurait le temps d'y réfléchir.

 

Voici qui ennuyait bien Zacharie, cette nouvelle version de sa mission était moins dangereuse que la précédente, mais plus difficile, plus longue et beaucoup moins amusante, et de plus, il ne pourrait pas tricher comme aller raconter qu'il avait fait bouffer ses proies par les poissons carnivores. Non, il fallait vraiment qu'il les retrouve, et ça ne l'enchantait pas vraiment.

 

Pétra et Jerko

 

Quelques heures avant le départ, se souvenant de l'incroyable requête de Petra van Yaguen, Jerko eut soudain envie de s'offrir un petit plaisir en convoquant sa subrécargue :

 

- Finalement, j'ai réfléchi, les trois imbéciles, j'ai décidé de leur laisser la vie sauve !

- T'es un chou, Ramon !

- Et qu'est-ce qu'on fait pour remercier son capitaine, lieutenant Van Yaguen ? Demanda-t-il en se débraguettant et en exhibant un pénis déjà en cours d'érection.

- On va lui faire une petite pipe, alors ?

- Et que ça saute ! Mais fous-toi à poil d'abord que je mate tes gros nichons !

 

Pétra obtempéra, se laissa peloter quelques instants, le temps que la verge devienne bien raide, puis la mit dans sa bouche. Elle s'appliqua alors à le pomper en de hardis allers et retours accompagnés de mouvements de langues, tandis que sa main lui malaxait les testicules. Avec un autre elle aurait aventuré un doigt vers l'anus, mais elle savait les goûts désespérément classiques de son capitaine… Elle sentit la pré-jouissance perler au bout du gland et accéléra ses mouvements. Jerko affalé dans son fauteuil se laissait faire en essayant d'étouffer ses gémissements. Assez rapidement il éjacula dans la bouche de sa subrécargue qui mit un point d'honneur à tout avaler…

 

Et Pétra quitta son capitaine, le cœur en fête, se disant que décidément, ce dernier n'était pas si méchant que ça. Quant à Jerko tout content de son coup, il se dit qu'il était véritablement plein de ressources et qu'avec un esprit aussi tordu, il aurait sans doute brillé en politique. Il regretta néanmoins sa toquade un peu plus tard, constatant qu'en rendant publique sa décision, il lui serait dorénavant plus difficile de revenir dessus.

 

Murenko et Héka

 

- Allô, Murenko ! Alors ton vaisseau, tu l'as acheté ?

- Disons que j'ai eu un contre temps, mais c'est toujours dans mes projets immédiats. Les trois lascars nous ont filés dans les pattes, mais il n'y a pas de raison qu'on ne les retrouve pas !

- Et je serais toujours ta seconde sur ce vaisseau, tu n'as pas changé d'idée ?

- Mais non, une promesse c'est une promesse.

- Seulement voilà, Jerko repart demain, alors je fais quoi ?

- Ne réembarque pas ! C'est l'affaire de quelques jours.

- Je prends des risques, pendant ce temps-là je ne serais pas payée…

- Si c'est ça le problème, c'est pas grave, on va faire comme si tu étais déjà engagée, je m'occupe de tout !

- Tu es un amour ! Frappe à ma chambre un de ces soirs, j'ai les fesses toutes chaudes, tu sais !

- Je ne vais pas tarder alors !

 

En coupant la communication, Murenko envisagea pour la première fois un échec total de son plan. L'argent investi serait irrémédiablement perdu, mais comment réagiraient alors Héka et Winah ?

 

Le banquet

 

Le lendemain, nos trois "héros" furent intégrés chacun à l'une des équipes du camp.

 

Morgan fut d'abord affecté à la maintenance de différentes machines installées dans le camp, nous le retrouverons plus avant.

 

Leiris, lui se retrouva à travailler avec une équipe de pécheurs. Il apprit plus tard que cette équipe, l'une des rares autorisées à sortir de l'enceinte protégée, était constituée d'hommes en qui Doria plaçait toute sa confiance. Cette intégration devait donc être interprétée par les autres comme un message fort, plaçant réellement Leiris sous sa protection, en allant bien plus loin qu'avec de simples paroles.

 

Quant à Enzo, il fut affecté à la suite rapprochée de Doria, en fait il lui servait de larbin, s'occupait parfois de la cuisine, du ménage et d'autres taches assez domestiques.

 

Ensemble, ils partagèrent le même abri-cylindre durant une dizaine de jours, pendant lesquels il ne se passa rien de particulier... Morgan s'était enfermé dans un quasi mur de silence, et il finit par se débrouiller pour se faire loger ailleurs dans le camp. Un autre type vint s'installer à sa place, il devint alors peu évident pour Enzo et Leiris de reprendre leurs galipettes. Ils devaient pour cela attendre la nuit tombée et que l'intrus se mette à ronfler. Puis un matin Enzo annonça :

 

- Je ne coucherais plus là, Doria a réorganisé sa "cour" je vais rester dans son domaine la plupart du temps maintenant, mais ça nous empêchera pas de nous revoir.

 

C'est quelque temps après que se déroula une scène quasi incroyable :

 

- Leiris, lui dit un type, tu es invité demain soir ce soir chez Doria, il fête son anniversaire, ça va être chaud. Il m'a dit de te dire que demain tu serais dispensé de travail, c'est pour que tu sois frais pour la fête !

 

Ben voyons…

 

Une grande table avait été dressée avec une certaine recherche décoratrice dans l'antre de Doria, Des plats fins et des bonnes bouteilles attendaient qu'on vienne leur faire un sort ! Par quels étranges circuits ces victuailles arrivaient à parvenir dans cet endroit ? Leiris se posait la question, il eut le "privilège" de devoir s'asseoir à la gauche de Doria, il ne l'avait pratiquement plus revu depuis leurs "rituel initiatique". Il chercha des visages connus, il s'agissait des hommes de confiance du chef, de son premier cercle. Et s'il ne fut pas étonné de n'y point voir Morgan, l'absence d'Enzo l'interpella.

 

Une musique assez tonitruante donna le signe de départ des festivités et chacun se servît à boire tandis que Doria débitait quelques plaisanteries assez absconses. L'ambiance était joyeuse et bien débridée. Quand les apéritifs furent consommés, trois serveuses aux jambes interminables virent changer les plats !

 

- Ça alors, il y donc des femmes dans le camp ! S'exclama Leiris incrédule.

- Ah ! Ah ! Surpris, hein ? De voir ces créatures superbes ! Tiens, Graziella, viens à côté de nous, mon ami Leiris voudrait te regarder de près.

 

La fille, une femme immense, vint très près de lui, tout sourire et en se dandinant !

 

- Allez montre-lui ce que tu as sous ta jupette ! Repris Doria.

 

A ces mots Graziella souleva sa courte jupe à quelques centimètres du nez de Leiris, dévoilant une superbe quéquette qui ne demandait que l'on s'occupe que d'elle ! Eclat de rire général dans l'assistance. Mais Leiris le prit bien.

 

- Maintenant tu vas la sucer, ça t'apprendra à dire des bêtises ! Relança Doria goguenard…

 

Voilà qui n'était pas une corvée pour Leiris, qui subjugué par ce personnage qui alliait un charme féminin incontestable avec une virilité provocante, ouvrit la bouche et y introduisit gloutonnement cette belle verge à laquelle il commença à prodiguer une fellation en règle. A quelques places de là, il put apercevoir un autre convive qui lui aussi suçait une autre de ces troublantes et très spéciales soubrettes.

 

- C'est bien beau de sucer les serveuses, mais pendant ce temps-là qui c'est qui fait le service ? Plaisanta quelqu'un.

- Ouais, sous la table, les suceurs de bites ! Ajouta un autre.

 

La transsexuelle s'extirpa de l'étreinte buccale de Leiris en rigolant.

 

- Sous la table, sous la table ! Scandait un petit groupe !

- Je crois que tu es obligé d'y aller ! Précisa Doria.

 

Leiris pâlit, il ne comprenait pas bien, il n'y avait aucune raison que ce banquet à peine commencé tourne au bizutage… En la matière il avait déjà donné… Doria lui redemanda de se prêter au jeu, et déjà l'autre suceur disparaissait sous la nappe.

 

Une fois là- dessous, il constata que quelques convives, mais seulement quelques-uns avaient sorti leur sexe et attendait. La chose ne plaisait que modérément à Leiris craignant de rencontrer des verges pas trop nettes. Son compagnon d'infortune lui était déjà occupé à en gober une, et il semblait mettre tout son cœur dans cet ouvrage ! Il se dirigea vers l'une des bites offertes et l'emboucha, elle était bien moins belle que celle de la transsexuelle, mais une fois dans la bouche, ça passait, il s'efforça de pomper au mieux, à un moment le voisin immédiat de celui qui se faisait sucer, sortit à son tour sa pine. Leiris avait le choix de changer, mais il préféra continuer sur la même tout en tendant la main pour masturber la nouvelle. Soudain un jet de sperme lui envahit le palais, il le recracha, et se dirigea vers la pine mitoyenne afin de lui faire subir un sort identique, mais il dut s'interrompre…

 

- On remonte ! Ordonna Doria !

 

Leiris compris que la partie s'arrêtait quand l'un des convives venait de jouir.

 

- C'est donc Leiris qui a gagné ! Reprit Doria, je vous propose de l'applaudir.

 

N'importe quoi ! Voilà qu'il se faisait ovationner par une bande de malfrats parce qu'il avait fait jouir un type plus vite qu'un autre !

 

Le reste du repas se déroula dans une ambiance de plus en plus débridée, quelques autres prétextes permirent d'envoyer d'autres participants sous la table, puis on arriva au dessert.

 

- Messieurs, je vous ai préparé une surprise, je vais vous présenter ma nouvelle petite protégée, elle s'appelle Brenda, la voici :

 

Des applaudissements saluèrent l'arrivée de cette nouvelle transsexuelle toute de bleue vêtue. Elle portait une perruque bouclée de couleur rousse et le haut de son visage était masqué par un large loup. Elle se mit à danser autour de la table, tandis que les serveuses amenaient des matelas à quelques mètres de là… Tout cela promettait donc d'être très chaud. Brenda passait derrière chaque convive, lui passait les mains sur le corps sans négliger l'endroit du sexe. Elle s'éloigna un peu, fit virevolter sa robe, puis finit par l'enlever. Elle n'avait en dessous qu'un ensemble culotte et soutien-gorge, bleus également. Elle refit un tour de table dans cette tenue se faisant pâmer d'aise les participants quand elle leur touchait la bite. Leiris était fasciné par cette créature. Déjà Graziella c'était pas mal, mais alors celle-ci. Il affichait une érection diabolique, se demandant bien comment il allait pouvoir la calmer. Alors imaginez, quand Brenda montra ses seins, refit un tour de table, se fit lécher quelques instants les tétons par quelques privilégiés dont il fut ! C'était bien simple, il ne tenait plus en place, attendant le moment magique où elle allait dévoiler sa bite, une bite qui lui gonflait perversement son slip ajouré. Mais, non ce slip elle ne l'enlevait pas. Elle fit un nouveau tour et vint à la hauteur de Leiris, se fit caresser les seins, sa bouche se colla contre la sienne, il l'embrassa, trop peu de temps hélas. Encore une fois, elle s'éloigna, le slip ne se décidait pas à disparaître mais elle le tirait de façon à faire admirer ses jolies fesses bien rebondies…

 

C'est à ce moment que Leiris commença à se douter de quelque chose, mais il n'eut pas le temps d'approfondir ses pensées, Brenda venait de lui prendre la main. Elle le fit le suivre jusqu'à l'un des matelas, sous les encouragements et les propos grivois de l'assistance. Une fois sur place la transsexuelle lui fit signe par geste d'enlever ses vêtements. Pourquoi par geste ? Peut-être était-elle muette ? Ou parlait-elle une langue étrangère ? Puis encore une fois elle approcha son visage, le baiser cette fois fut plus long, plus profond, plus humide, bien sûr… En même temps Brenda dirigea la main de Leiris sur son sexe, toujours enfermé dans ce petit slip bleu... Quand le baiser pris fin, elle fit signe qu'on pouvait cette fois baisser ce dernier sous-vêtement. Alors Leiris le fit, libérant la superbe verge ! Stupeur ! Elle ressemblait trop à celle d'Enzo. Incrédule il leva les yeux sur son visage, la transsexuelle se débarrassa alors d'un geste nerveux de son loup.

 

- Enzo !

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Ça passe ou ça casse pensa alors ce dernier, anxieux ! Leiris n'en pouvait plus, le corps du jeune homme s'était transformé, les seins, le corps méticuleusement épilé, le visage maquillé avec recherche, la bouche, les lèvres, les lèvres…. Les lèvres vers lesquelles il replongea, cherchant la langue de son ami qui sous le coup de l'émotion avait un mal fou à se retenir de pleurer des larmes de bonheur. Ils roulèrent alors sur le matelas…

 

- Je t'expliquerais tout à l'heure, mais pour l'instant on n'est pas tout seul, ils veulent du spectacle…. Lui dit Enzo-Brenda.

 

Le poids de la surprise ne parvint pas à faire débander Leiris, mais dépassé par les événements, il se laissait faire, c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tous les deux en position de soixante-neuf. Et tandis qu'il léchait la bonne bite de celle qui s'appelait désormais Brenda, tout en se faisant pomper la sienne, il essayait de mettre de l'ordre dans ses pensées. Au lieu d'être là devant tous ces soiffards assez louches, comme il aurait aimé faire la même chose dans l'intimité, une bouffé de tendresse l'envahit, cette femme à bite était magnifique, elle résumait tout ce qu'il recherchait : la féminité et une perversion si troublante…. Ne pas débander, ne pas débander…. Heureusement la technique linguale de "sa" partenaire était fort efficace… Et Brenda attendit que l'excitation soit maximale pour quitter sa position, alors "elle" se mit en levrette, cul offert et Leiris la pénétra, cherchant à faire durer la chose, mais l'excitation était trop forte, deux ou trois minutes après il explosait dans son cul. Ils se relevèrent alors et saluèrent le public qui les applaudissait.

 

Ce fut le signal de l'orgie ! Chaque serveuse emmenait deux, voire trois convives vers les matelas où tout le monde entreprit de se masturber, de se sucer, se lécher, de se doigter, de s'enculer… mais cela ne concernait plus Leiris ni Brenda !

 

Cette dernière avait emmené son ami à l'écart, les yeux embués commençaient à dégrader son maquillage, mais sans en altérer la beauté.

 

- Alors ? Dit-elle ?

- Explique-moi !

- Après, je veux d'abord t'entendre !

- Je crois que je t'aime, Brenda !

- Oh ! Mon dieu !

 

Encore une fois ils s'embrassèrent, longuement passionnément, puis leurs corps fous de désir se rencontrèrent de nouveau sans se préoccuper de savoir si on les regardait encore ou pas. C'est plus tard, alors qu'ils étaient épuisés que Brenda expliqua.

 

- T'as vu ma poitrine, elle est chouette, hein ?

- Comment ils ont pu te faire ça si vite ! Répondit Leiris en précipitant ses lèvres dessus et en y aspirant le téton avec gourmandise.

- C'est de l'injection temporaire ! Tu vois, je suis devenu la favorite de Doria, il n'est finalement pas trop exigeant, et puis on s'habitue au bonhomme, il n'a pas que des défauts. Avant le banquet il m'a demandé ce qui me ferait plaisir, je lui ai répondu que j'aimerais bien faire un numéro avec toi et uniquement avec toi. Il a bien voulu, c'est aussi simple que ça !

- Je n'en reviens pas ! Tu es beau.... Tu es belle... Je ne sais plus quoi dire...

- Parle-moi au féminin c'est mieux ! Répondit Brenda avec un petit sourire malicieux.

- Si tu savais ce que tu me fais, si tu savais comme je suis heureux....

- Moi aussi, mais il faut rester lucide ! Pour l'instant on s'aime, il faut en profiter, rien ne dit que ça durera, mais il faut vivre les instants présents, les vivre intensément.

 

Retrouvons Kéni

 

Kéni ne changea pas grand-chose à l'organisation de la maison Parme, elle continua de la diriger dans le même esprit que Paola, gérant au mieux son personnel. Par contre elle se refusa à participer aux marchés aux filles, non pas par principe mais elle ne tenait pas à rencontrer Jerko dans ce genre de circonstances, ignorant que ce dernier avait entre-temps embauché Palinsky avec ses logiciels "magiques" ce qui lui permettait de se livrer à des expéditions autrement plus lucratives que le trafic de filles... Elle apprit aussi l'existence d'une face plus sombre des activités ayant pied sur Vargala, l'omniprésence de la mafia, de ses rackets et ses idées psychorigides... Mais il ne lui fut pas très difficile de cerner qui possédait le vrai pouvoir dans cette ville. Son charisme, à moins que ce soit son charme fit le reste, et on lui foutait la paix.

 

Kéni avait demandé à ses filles de la prévenir spécialement le jour où Jerko ferait escale sur la planète, elle avait toujours le projet de se venger de ce qu'il lui avait fait subir pendant son transfert ici. Elle n'avait pas encore trouvé l'occasion de le faire.

 

- C'était un membre de son équipage, un mécanicien, assez rigolo, d'ailleurs... Lui expliqua la fille.

- Tu as pu le faire causer ?

- Oui, mais rien de spécial, ils ont eu plein d'emmerdes ces temps-ci, il y a même eu une mutinerie à bord...

- Une mutinerie ?

- Oui, ça a foiré...

- C'est bien dommage ! Je plains les pauvres types qui ont fait ça, ils ont dû passer un sale quart d'heure...

- En fait, tu sais ce qu'il leur réserve ? Il les a lâché ici, un tueur doit les zigouiller et il n'y a que lui qui sait à quel moment.

- Tiens, tiens, repris Kéni, ça serait sympa qu'on les aide à s'en sortir... Ton client, il a dit qu'il reviendrait te voir ?

- Oui, mais ils disent tous ça...

- On va tenter quelque chose... Bouge pas, je donne un coup de fil.

 

Kéni entra alors en contact avec l'un des responsables subalternes de l'astroport.

 

- Hello, Jimmy, il y a une éternité qu'on ne t'a pas vu !

- Je suis un peu débordé, commença le dénommé Jimmy

- Pas au point de refuser de me rendre un tout petit service ?

- Ça dépend ce que c'est !

- Juste toutes les photos des mecs qui sont descendus du vaisseau de Jerko l'autre jour.

- Je t'envoie ça dans une heure.

- Tu es un amour !

 

Kéni expliqua alors à sa "pensionnaire" que si le client revenait, il faudrait lui faire désigner ces intrépides mutins.

 

Mais le client ne revint pas, puis on apprit que Jerko et son vaisseau étaient repartis. Alors Kéni se fit cette fois communiquer les photos des gens qui avaient réembarqué. En comparant les deux listes, elle constata que sept personnes dont une femme étaient restées sur Vargala, l'un de ces visages lui rappelait vaguement quelque chose, sans doute l'avait-elle simplement croisé sur le vaisseau du pirate... Toujours est-il que les mutins étaient forcement parmi ceux-ci. Elle n'avait pas non plus l'intention de s'acharner outre mesure, mais les retrouver lui paraissait facile. Déjà, elle demanda à son contact à l'astroport de la prévenir si l'un d'eux cherchait à repartir de la planète, puis elle embaucha donc une de ses connaissances, un dénommé Arthur pour cette tâche, il eut de la chance de rencontrer l'un de ces sept personnages dans un état éthylique assez avancé. Celui-ci jura les grands dieux du cosmos qu'il n'avait rien d'un mutin, mais désigna les trois bonnes cibles. Il était content, Arthur, ça commençait très bien... Sauf qu'au bout de huit jours, il restait bredouille...

 

Jimmy

 

Zacharie avait attendu l'annonce du départ du vaisseau pour se remettre en chasse, il ne souhaitait pas attirer l'attention, et se contenterait de croiser le maximum de monde en une journée, en variant les itinéraires, et les horaires, il finirait bien par les rencontrer, sauf s'ils se planquaient dans un trou. Au bout de huit jours son optimisme naturel commença à lui faire défaut. Peut-être se terraient-t-ils dans une cachette ? A moins qu'ils ne soient tout simplement sortis de la ville ? Mais pour aller où ? Dans la jungle, dans les fermes environnantes, sur l'île des exclus ? Tout cela lui paraissait bien farfelu ! Ou alors ils avaient réussi à quitter la planète ! Il lui serait facile d'éliminer cette hypothèse-là.

 

- Salut Jimmy ! Tu pourrais me dire si ces trois lascars ont embarqué dernièrement sur un vaisseau ?

- C'est payant ce genre de service ! Normalement je n'ai pas le droit !

- C'est prévu !

- Bon, je regarde !

- Tu savoir quoi, leurs noms ?

- Non juste savoir leurs mouvements

- Voyons voir, celui-là, il est arrivé avec le vaisseau de Jerko et il n'est jamais reparti, celui-là pareil et celui-là aussi !

 

Jimmy réfléchit, c'était la deuxième personne qui s'intéressait à l'équipage de Jerko en très peu de temps. Il y avait là une carte à jouer, mais laquelle ? Dire à Zacharie que Kéni était intéressée ne l'emballait pas, jouer sur deux tableaux n'était jamais sans risque, par contre…

 

- Si parfois, ils se pointaient, tu me préviendrais ? Demanda Zacharie interrompant les pensées de l'employé du port

- Tout à un prix !

- Et tu pourrais aussi t'arranger pour qu'ils ne puissent pas partir, un truc genre tracas administratif…

- C'est encore plus cher !

- Ce que tu peux être vénal !

- Faux bien vivre !

 

- Allô, Kéni !

- Jimmy ! Je parie que tu as des nouvelles des types que je cherche ?

- Ben oui ! Enfin indirectement ! J'ai la photo d'un type qui m'a demandé des renseignements sur eux.

- Envoie !

 

- Arthur, tu connais ce type ?

- J'ai déjà vu cette tête, là, oui !

- C'est peut-être le tueur de Jerko, tu t'en assures, tu essaie de recueillir le maximum de renseignements, je te demanderais peut-être de le neutraliser mais préviens-moi avant !

- Bien, madame !

 

Schlumberg

 

Schlumberg et ses frères se relayaient depuis bientôt un mois pour effectuer la filature de Zacharie qui ne leur apportait rien du tout. Murenko essayant de prendre son mal en patience. Mais ce matin Winah était monté sans sa chambre, très remontée et l'avait vertement apostrophé.

 

- Il faut changer de méthode, on ne trouvera rien en le filant tous les jours, il faut le coincer dans son appart et lui faire cracher ce qu'il sait.

- Non, on finira par trouver !

- Tu n'as pas compris, c'est un ultimatum, si tu ne changes pas de tactique, je demande à Schlumberg de tout arrêter.

- Bon, bon. Je réfléchis on en recause dans une heure !

 

A peine Winah sortie, c'est Héka qui frappait à la porte.

 

- Winah, nous fait une grosse colère ? J'ai tout entendu.

- Ça lui passera !

- Je ne sais pas si ça lui passera. Mais c'est elle qui a raison, si la situation ne se débloque pas dans les deux jours qui viennent, je te largue et je vais voir ailleurs.

- Tu ne veux plus être seconde de vaisseau

- Si mais sur un vrai vaisseau, pas dans tes rêves !

 

Ce qui s'appelle être au pied du mur. Il attendit un moment puis descendit au bar.

 

- J'ai donné de nouvelles instructions à Schlumberg, dit-il simplement avant d'aller faire un tour.

 

Le lendemain après que Zacharie fut sorti de chez lui, ce fut un jeu d'enfant de localiser l'appartement du tueur dans l'immeuble, de venir à bout de ses protections. Il ne restait plus qu'à attendre le gibier dans son antre.

 

Arthur pour sa part avait eu tôt fait de repérer Zacharie, il le filait depuis deux jours et s'amusait de le voir errer de tripot en tripot, exhibant les photographies de ses trois "proies". Et puis il s'aperçut qu'il n'était pas le seul à le suivre, il en référa à Kéni.

 

- Tu les connais ?

- Ils sont déguisés.

- Je ne pense pas qu'il y ait un rapport avec l'affaire qui nous intéresse. Essaie quand même de te renseigner, mais s'ils ont décidé de neutraliser le tueur, laisse les faire.

 

Le problème c'est qu'il ne pouvait pas suivre deux personnes à la fois. Le lendemain matin les trois lascars étaient en faction devant l'immeuble de Zacharie. Arthur fut assez surpris de constater qu'une fois le tueur sorti de chez lui, ils ne filèrent pas mais pénétrèrent dans son immeuble. Ils n'en ressortirent pas. Pas difficile de deviner qu'ils avaient transformé son appartement en souricière.

 

En rentrant chez lui, à une heure avancée de la nuit le tueur eut bien une vague impression qu'il y avait quelque chose qui clochait, mais la fatigue et la lassitude l'empêchèrent de réagir comme il aurait dû. Dès qu'il se fut éloigné de la porte, les Curiaces, convenablement déguisés, lui sautèrent dessus, l'immobilisèrent et lui ligotèrent chevilles et poignets

 

La sécurité vidéo n'avait donc pas fonctionné ! Incrédule, Zacharie se remémora alors les paroles de son "mentor" : "Si tu es foutu, accepte-le, mais évite deux choses : de te faire torturer et de donner satisfaction à ses adversaires" puis il se souvint, sur Vargala, on ne tuait pas, du moins dans l'enceinte de la ville, mais était-ce si rassurant ? Ces mecs-là pouvaient aussi bien le mutiler atrocement.

 

- Autant vous prévenir que tout l'appart est sous vidéo et que j'ignore comment l'arrêter, buttez-moi si ça vous chante, mais vous ne me survivrez pas longtemps, à moins de vous carapater vite fait et de finir vos jours en zone interdite,

- On sait ce qu'on fait, répondit Schlumberg, très calme. Est-ce que ta mission est terminée ou non ?

- Quelle mission ?

 

Toujours pareil, quand il y avait une embrouille, les mecs se figuraient être le centre du monde. La corpulence de deux de ses agresseurs l'interpella néanmoins, il fit le rapprochement avec les deux hurluberlus qu'il avait bloqué au drugstore ! Ainsi il s'agissait, fort probablement, des anges gardiens de ses proies. Le renseignement valait son importance, cela voulait donc dire que les fuyards erraient toujours quelque part, mais où ? Il aurait donc fini par les retrouver s'il n'y avait pas eu cette catastrophe ce soir. On ne venait donc pas se livrer à une expédition punitive mais pour le faire parler, pas vraiment plus réjouissant...

 

- Celle de Jerko !

 

Zacharie ne répondit pas. On le fouilla sans trouver beaucoup plus de choses que la première fois.

 

- Où est l'émetteur ?

 

Assez étonné de savoir qu'ils connaissaient ce - o combien - important détail, il livra la réponse, tergiverser n'aurait servi à rien, il l'aurait trouvé de toute façon. Schlumberg s'empara de l'objet, l'alluma, sans résultat.

 

- Le canal 6 ! Précisa Zacharie

- On ne les entend pas, il y a juste un bruit de fond.

- Le mec qui portait la godasse s'est aperçu de quelque chose, il l'a abandonné. J'ai perdu leur trace, heu, ça vous embêterait de me détacher ?

- Tu les as liquidés, oui, salopard ! Rétorqua Schlumberg en envoyant une manchette dans le visage du tueur qui se mit à saigner.

- Dourakine ! Grommela ce dernier

- Qu'est-ce qu'il raconte ?

- Rien, j'invoque mon dieu protecteur !

 

Une seconde manchette lui fit éclater l'arcade sourcilière.

 

- Ecoutez, si je les avais tués, je n'aurais pas conservé la liaison !

 

L'argument n'était pas idiot... Soudain une voix sortit du mur :

 

" Ici sécurité vidéo, veuillez mettre fin immédiatement à cette intrusion, faute de quoi nous interviendrons dans trois minutes "

 

Ce message diffusait en boucle, on ne s'entendait plus. Schlumberg pâlît, il avait donc oublié de déconnecter un circuit, paniqué, il empocha le récepteur, distribua une nouvelle manchette à Zacharie, en lui promettant de revenir puis détala avec ses deux frères.

 

Le tueur soupira, il revenait de loin, il avait réussi à bluffer ces types qui savaient sans doute déconnecter "proprement" un circuit d'alarme très sophistiqué, mais qui avaient pris peur suite à un simple leurre actionné par un mot clé. En se contorsionnant, il parviendrait assez vite à appeler des secours, ensuite il essaierait de dormir et après, et bien il verrait bien, cette affaire commençait à l'agacer sérieusement.

 

Arthur désespérait de voir sortir quelqu'un de l'immeuble et commençait à envisager d'aller dormir quand il vit les trois types sortir précipitamment. Quasiment par réflexe, Arthur fonça, empêchant la porte de se verrouiller. Il monta jusque chez Zacharie, se mit à rire en entendant le leurre et découvrit le tueur saucissonné.

 

- Arrête-ce truc où je t'envoie ma godasse dans la tronche !

- T'es qui toi ?

- Arrête ce truc, je ne te le répéterai pas une troisième fois !

- Dourakine !

- Ouf, ça fait du bien quand ça s'arrête !

 

Arthur se mit en retrait pour mettre au courant Kéni et demander des instructions.

 

- Tu essaie d'avoir le plus de renseignements possibles et après tu le neutralises.

 

Arthur bâillonna Zacharie, il lui envoya un coup de pied dans l'estomac pour vérifier si le son de sa voix était bien bloqué, puis s'en alla chercher un sérum de vérité et quelques autres gadgets. Quand il revint, une mauvaise surprise l'attendait, Zacharie était mort, étouffé par son vomi auquel le bâillon avait empêché le passage. Une rapide fouille de l'appartement ne lui apprit rien de pertinent. Il coupa les liens qui emprisonnaient le tueur, et les plaça dans l'incinérateur ainsi que le bâillon, puis il déshabilla le bonhomme avant de le placer dans son lit. Quand on découvrirait le cadavre on conclurait à une mort naturelle… à moins qu'il y ait une enquête… mais il n'y aura pas d'enquête…

 

Le lendemain, Schlumberg revint au domicile de Zacharie. Les sécurités n'avaient pas été réactivées ce qui était bon signe, mais il poussa un cri horrifié en découvrant que le tueur n'était pas là où il aurait dû être. Il fut ensuite rassuré de le voir inanimé dans son lit. Le corps ne présentait aucune autre trace de coup que celles infligés la veille. Lui aussi fouilla l'appartement, en vain.

 

- Il y avait quelqu'un d'autre sur le coup !

- Quand on joue au tueur on s'attire forcement des ennuis, conclut Murenko, qui ne voyait pas bien comment le crime pouvait être lié à l'affaire qui l'intéressait.

 

Schlumberg et Murenko entreprirent d'analyser le récepteur. Les conversations enregistrées étaient d'une banalité confondante, un peu comme s'ils évitaient volontairement certains sujets. La fin n'était qu'une suite de bruits assez peu identifiable par contre la localisation était claire, c'était le "bar du destin". Ils s'y rendirent et aboutirent au même constat que Zacharie, la chaussure et son émetteur gisait bien là dans cette courette, ils comptèrent trois paires de chaussures, mais aucun autre vêtement ne semblait avoir été abandonné. Ils s'étaient donc rechaussés tous les trois en cachette (mais pourquoi donc en cachette ?) avec les chaussures de marche qu'ils avaient achetées au drugstore, ce détail qui devait avoir son importance n'était pas semble-t-il connu de Zacharie. Ce dernier ignorait aussi qu'ils n'étaient jamais ressortis du bar, du moins par la porte d'entrée ! Si l'on écartait l'hypothèse d'une peu probable sortie déguisée, il fallait bien admettre que Vardel, le maître des lieux, les avait aidés. Un gros obstacle, car les liens entre Vardel et la mafia locale était un secret de polichinelle. Mais il ne les cachait pas, sinon les chaussures n'auraient pas été abandonnées dans ces conditions... Il y avait donc une sortie cachée, peut-être à l'arrière.

 

Schlumberg et Murenko entreprirent de vérifier. Ce n'était pas évident, un bon nombre de bâtiments étaient collés les uns aux autres, il fallait aller jusqu'au bout de la rue, mais là ça devenait infranchissable, l'arrière des habitations était aligné sur des petites falaises, et en bas au milieu des vagues de l'océan se mélangeaient récifs d'origines et vestiges de la construction de la ville et de l'astroport. Ils tentèrent de passer par l'autre extrémité de la rue, en vain. Par contre, la visibilité était meilleure, la côte n'était absolument pas navigable du moins pour l'instant.

 

Mais peut-être qu'à marée haute... Mais qui leur avait dit que nous étions à marée basse, Et y avait-il des marées importantes ici ? Ils purent apercevoir le long d'une des falaises des sortes de paliers sculptés dans la pierre, sous une porte métallique. Ils comptèrent les habitations, il s'agissait bien de l'arrière du "bar du destin" ! Donc la piste était bonne, les trois oiseaux avaient probablement emprunté ce chemin, mais par où étaient-ils remontés ?

 

- La mer se retire, c'est peut-être praticable à marée basse ?

- Possible, mais c'est pas ça qui a pu les aider à remonter...

 

Ils attendirent néanmoins, se perdant en hypothèses. Au bout d'une heure Murenko poussa un cri de surprise :

 

- Regarde ça !

 

Une étroite bande de sable avançant vers la mer se dégageait progressivement et semblait se diriger tout droit vers une grosse île en face !

- Voilà la clé du mystère, ils sont partis là-bas, on file chercher une navette et on va les retrouver ! S'exclama Murenko

- Pas si simple ! En face c'est l'île des exclus, est-ce que Palinsky aurait été fou pour les "recommander", on ne va pas là-bas comme ça, il y a plein de systèmes de sécurité et ceux qui y sont ne peuvent plus en sortir, il n'y a pas beaucoup de navette ici, leur utilisation en ville est réglementé, et de toutes façons si on en trouve une et qu'on l'emprunte, une fois au-dessus de l'île on va se faire canarder.

- A moins qu'ils aient tout simplement longé la côte et qu'ils se planquent en ville ?

- Non je n'y crois pas, pourquoi avoir acheté des chaussures de marche, alors ?

- Et s'ils avaient rejoint la jungle de l'autre côté de la ville ?

- Ça pose pas mal de problèmes pratiques, ce n'est pas impossible mais je n'y crois pas, il y a très peu d'ermites dans la grande forêt, par contre plus loin, il y a des fermiers, il faudra vérifier tout ça... Allez, on rentre se mettre au chaud.

 

Le lendemain Schlumberg annonça tout joyeux :

 

- J'ai pu me procurer une navette, j'ai pensé à un truc, ils ne peuvent être que dans l'île, on ne se pointe pas devant une bande de terre à marée basse, pour foutre le camp ailleurs. On doit pouvoir survivre en restant près de la côte, en se faisant un abri, en péchant des poissons et en faisant pousser des trucs...

- J'ai compris, on va faire le tour de l'île, en se limitant aux rivages, il ne nous arrivera rien...

- Si on ne se goure pas on trouvera forcément des traces d'activités... et après il n'y aura plus qu'à les cueillir.

- Schlumberg tu es génial.

- Je sais !

 

Au bar de Winah

 

Il n'y avait pas grand monde ce soir-là au bar de Winah, Deux clients venaient de partir après avoir grignoté trois fois rien et il ne restait qu'un grand escogriffe qui mettait une éternité à finir son escalope !

 

- T'as vu comment il me regarde le mec ?

- Et bien vas-y branche-le qu'est-ce que t'attends ? Lui répondit sa patronne !

- Il me plait pas !

- Bon, on peut y aller toutes les deux si tu veux...

 

Les deux femmes s'approchèrent de l'individu :

 

- Alors jeune homme, elle est bonne l'escalope ?

- Moyenne ! Répondit le type !

- Et un peu de sexe ça vous dirait ? Attaqua Winah !

- Non, merci !

- Attends, avant de dire "non", regarde donc les seins de Poupette, tu vas voir c'est grandiose !

 

Poupette souleva alors son haut, dévoilant au type deux énormes globes laiteux !

 

- C'est trop gros !

- Bon laisse tomber ! Conclut Winah ! Vous pendrez un dessert ?

- Une salade de fruit !

 

Poupette alla chercher le dessert du type, lui posa sur la table avec le minimum d'égard, puis s'approcha de sa patronne qui avait regagné sa place habituelle !

 

- Il est con ce mec, ma poitrine elle est grosse, mais elle est belle !

- Personne n'a dit le contraire, Poupette.

- Ben pourquoi ça ne l'intéresse pas, ce connard ?

- Mais tout le monde n'aime pas les grosses poitrines !

- C'est pas normal !

- Mais si ! Ce n'est quand même pas la première fois qu'un client refuse tes services, tu ne vas pas nous en faire un fromage !

- C'est parce que je suis fatiguée, depuis que Schlumberg est en mission, je me tape un tas de truc, la cuisine, le service, en principe je suis juste là allumer les mecs et les faire coucher, je veux bien rendre service, mais là ça commence à durer et d'abord qu'est-ce qu'il fout Schlumberg ? Demanda Poupette.

- Il est sur un coup ! Un vieux pote m'avait prévenu que trois gars qu'on devait héberger étaient filés par un tueur, et je l'ai envoyé avec ses frangins casser la filature ! Expliqua Winah.

- C'est si long que ça !

- M'en parle pas, ça se passe très mal, c'est une catastrophe, mais c'est pas grave, le mec il doit m'indemniser...

- T'as qu'à embaucher quelqu'un à la journée, moi je craque...

 

Leur dialogue fut interrompu par le client qui voulait payer, il avait à peine touché à son dessert.

 

- Bon on va fermer !

- Je vais me faire refaire les seins puisqu'ils sont trop gros !

- N'importe quoi ! Fais-moi voir ça !

 

Winah actionna la télécommande de la fermeture de l'établissement, puis souleva alors le haut de sa petite protégée !

 

- Allez enlève, moi tout ! Les seins ça se montre avec les épaules découvertes !

- Et d'abord ils sont lourds !

- Je ne sais pas s'ils sont lourds, mais qu'est-ce qu'ils sont doux...

- Veux-tu pas toucher !

- Je ne touche pas, je pelote !

- Mais arrête, ça me fait des trucs....

- J'espère bien ! Laisse toi faire !

- Tu n'as pas le droit de profiter d'une pauvre fille ! dit-elle en plaisantant.

- Tiens regarde je ne pelote plus.

 

Winah avait alors attrapé les deux tétons de la blonde et les serraient dans ses mains, assez fortement ! Poupette se laissa faire se mordant les lèvres.

 Poupette09b.jpg

- Encore !

 

Winah augmenta encore sa pression, puis abandonnant ses doigts, elle approcha sa bouche afin de gober d'abord doucement la magnifique fraise offerte, puis les dents se resserrèrent lentement et elle s'amusa ainsi à la mordiller, provoquant des frémissements chez sa consentante victime !

 

- Allez retire tout, je vais te lécher, ça va te détendre !

- Ah ! Tu sais y faire, toi ! Répondit Poupette retirant tout le bas !

- Humm, ça c'est de la bonne chatte, tu mouilles déjà, cochonne

- Il n'y a que toi qui me fais mouiller ! Mais dis donc ça ne te dérange pas de rester habillée alors que moi je suis à poil ?

- Non, non ! Tiens, regarde je passe trois doigts !

- Oh, oui vas-y remplis-moi !

 

La grande black opéra un mouvement rotatif de la main, puis réunissant le pouce aux autres doigts, les fit tous rentrer dans le sexe gluant de la blonde !

 

- Ça va ?

- Continue !

 

Encore un petit mouvement, la main entière entra, elle commença alors de légers mouvements de va-et-vient. Poupette n'en pouvant plus transpirait à grandes gouttes et mouillait comme une éponge, des frissons de jouissance lui parcouraient le corps, de ses doigts elle intensifiait encore le plaisir en tirant violement sur ses tétons. Finalement elle fut prise d'un orgasme frénétique qui la laissa groggy quelques instants

 

- On va au dodo toutes les deux cette nuit ? Proposa Winah.

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 19:09

Eros Cosmos 1 - Vargala Station par Nicolas Solovionni

Solo
8 - La presqu'île des exclus

 

Petra et Jerko

 

Jerko fut assez surpris de la requête de Petra.

 

- Ce ne sont que des doux rêveurs, laisse leur une chance ! Avait-elle demandée.

- C'est quoi cette crise subite d'humanisme, lieutenant van Yaguen ?

 

Il la nommait par son grade signifiant par-là que les intimités qu'ils avaient pu partager ne comptaient plus en ce moment.

 

- Disons que c'est une faveur que je te demande.

- Et ben, c'est non !

- Fout leur la trouille, mais laisse les en vie...

- Tu m'emmerdes, Petra, je ne veux pas savoir pourquoi tu me demandes ça, mais il n'en est pas question !

- Tu ne veux pas me faire plaisir...

- Je suis le seul maître à bord, la discussion est close.

- Quelle tête de mule !

- Pardon ?

- Non rien !

- Et ne t'avises sur surtout pas de les aider, mes réactions risqueraient alors de devenir incontrôlables.

 

La subrécargue n'insista pas. Elle se demanda à ce moment-là si ses bons sentiments iraient jusqu'à se mettre elle-même en danger.

 

Murenko

 

Bien que rien ne l'obligeait, Murenko avait présenté sa démission à Jerko dès les formalités d'atterrissages effectuées, celui-ci l'avait accepté sans broncher et sans demander l'ombre d'une explication. A la main tendue que lui tendit alors le médecin du bord, le capitaine ne répondit que par un "allez au diable" et se désintéressa de son visiteur. "Quel con !" Maugréât intérieurement le toubib, plus vexé que ce qu'il voulait bien admettre. La suite dirait s'il avait fait le bon choix. Il pensait malgré tout l'avoir joué "fine". Dans le cas contraire, il ne perdait pas grand-chose, avec ses références, il pourrait retrouver facilement du travail. Mais si le coup était bon, alors là...

 

Mais d'abord tout mettre en place : Jerko semblait prendre son temps pour ordonner l'ouverture du sas. Sans doute utilisait-il ce délai pour organiser la chasse à l'homme dès le débarquement. Cela arrangeait notre homme qui avait lui aussi des dispositions à prendre :

 

- Allô Winah !

- Tiens, tiens, Yassaka Murenko est de retour, j'espère qu'on va pouvoir s'amuser !

- On aura pas mal de temps, je ne compte pas repartir de suite, mais j'ai deux services à te demander

- Explique, je te dirais si c'est dans mes possibilités

- D'abord il faut héberger quelques temps trois jeunes hommes et les planquer.

- Ça peut se faire, mais combien de temps ?

- Le temps que tu fasses liquider la personne qui les file.

 

Il expliqua l'affaire, à sa façon bien sûr.

 

- L'hébergement c'est d'accord, pour le reste, c'est trop dangereux, je ne fais pas ça, enfin disons qu'il faudra qu'on en reparle... Par contre je peux te proposer de casser la filature.

- Bon ça colle, je t'envoie les photos des trois types. Fais vite, le sas va ouvrir d'un moment à l'autre

- On démarre de suite. Bye !

 

Winah estimait bien Murenko, une complicité s'était établie entre eux au fil des escales, dépassant le simple cadre de leurs premiers ébats érotiques tarifés. Il faut savoir que Winah, une immense femme à la peau noire et au corps parfait gérait un tout petit établissement qui cumulait les fonctions de bistrot, de restaurant (si on ne se montrait pas trop exigeant) et de mini bordel. Ils n'étaient que trois à y travailler de façon permanente, il y avait donc en plus de la gérante, Poupette, une ravissante blondinette, et Schlumberg.

 

Schlumberg faisait office de cuisinier, de garde du corps et d'homme de main, mais il ne dédaignait pas se mêler aux jeux érotiques de ces dames quand leurs clients le souhaitaient. Il gagnait ainsi très correctement sa vie, ce qui lui permettait de nourrir ses deux frères cadets, ceux-là pas très malins ne trouvaient que des petits boulots occasionnels, il faut dire qu'ils ne savaient pas faire grand-chose, sauf taper... Et ils tapaient très fort.

 

Physiquement, ils se ressemblaient, quand on les voyait ensemble, les gens se moquaient, on les avait surnommé les "Curiaces". Aussi Schlumberg leur avait appris à se déguiser. Ce jeu les amusait, c'est ce qui fallait faire avec les cadets des Curiaces, les amuser, et ça fonctionnait !

 

Winah expliqua brièvement à Schlumberg de quoi il retournait et lui ordonna donc de quitter ses fourneaux et de se diriger sans délai vers le cosmodrome.

 

- Attention, ce ne sera pas si simple que ça, Jerko a les moyens de se payer un vrai spécialiste, il ne faut absolument pas qu'il puisse savoir que les types vont venir ici, sinon c'est la catastrophe. Maintenant file, je contacte tes frères pour qu'ils te rejoignent.

 

Zacharie

 

Zacharie était joyeux, sans job d'envergure ces derniers temps, la mission que lui avait proposé le capitaine Jerko allait lui permettre de se refaire ! Et avec quelle facilité ! Suivre trois types puis les supprimer seraient un jeu d'enfant. Il aurait voulu faire du perfectionnisme, il aurait engagé deux comparses, un fileur pour chaque filé. Inutile pour l'homme de main qui pensait qu'une seule cible suffirait en la menant de façon inéluctable aux deux autres. Et puis la filature, il n'allait pas se la coltiner "à la main". Il existait des moyens beaucoup plus sophistiqués et beaucoup plus efficaces.

 

Zacharie attendit patiemment à la sortie de l'astroport que l'équipage de Jerko veuille bien se décider à goûter l'air de la planète. Son œil exercé scruta les quelques individus qui comme lui, mais pour de multiples raisons étaient postés là, il tenta de les mémoriser, un par un, au cas où... Il n'était pas impossible qu'on cherche à le doubler, il faudrait qu'il soit vigilant et surtout qu'il agisse vite. Il repéra facilement les trois jeunes hommes et commença par opérer une filature "à l'ancienne", attendant le meilleur moment pour passer à la suite.

 

Il ne distingua pas les Curiaces, qui eux, étaient un peu plus loin.

 

Ceux-ci eurent tôt fait de repérer le tueur à gages et le suivaient de loin avec une méthode bien particulière, se relayant dans la filature tout en restant en contact radio. La mission était facile, dès que les trois gars s'engageraient dans les rues peu fréquentées menant au bar de Winah, ils se contenteraient de neutraliser le tueur d'un bon coup sur la tête et l'affaire serait terminée. Mais ne dit-on pas que les choses ne se passent jamais comme on se les imagine ? C'est ainsi qu'ils virent les jeunes gens demander leur chemin, mais s'engager dans une toute autre direction que prévue…

 

Zacharie dut patienter un temps qui lui parut interminable au "bar des adieux" un tripot dans lequel le petit groupe s'en était allé boire un coup en jacassant comme de vraies pies. Il fut rassuré de constater qu'aucune des personnes présentes à la sortie de l'astroport ne l'avaient rejoint. La filature ne reprit que deux heures plus tard quand Leiris et ses deux camarades se décidèrent enfin à sortir et se digèrent vers un hôtel. Et voilà, c'était trop facile, leur nid était déjà repéré. Il faillit rentrer chez lui pour réfléchir à la suite du programme, mais se dit qu'il ne pouvait écarter l'hypothèse selon laquelle nos trois hommes n'auraient fait qu'une location de courte durée avant de s'installer ailleurs… Il décida donc de guetter leur éventuelle sortie et de respecter le plan initial. Il s'installa donc et patienta… Il détestait cela attendre, mais le prix en valait la peine…

 

En revanche, Schlumberg ne comprenait pas. Pourquoi aller à l'hôtel alors qu'ils avaient une adresse à rejoindre ? Peut-être s'étaient-ils aperçus de quelque chose ? Mais pour casser une filature, il faut bouger, pas se planquer ! Il ne comprenait pas non plus pourquoi Zacharie restait là. Il lui faudrait donc surveiller ce dernier. Mais en se relayant à trois les choses seraient moins monotones…

 

Tout ce petit monde n'eut pas à attendre bien longtemps, les trois jeunes gens sortirent de l'hôtel quelques trente minutes plus tard et se dirigèrent vers le drugstore de Matit. L'incroyable fouillis d'objets neufs ou d'occasion s'empilait partout où il avait de la place, laissant aux chalands que d'étroits couloirs de passage. Schlumberg se dit que c'était peut-être ici l'occasion de casser la filature. Si les trois jeunes gens avaient loué une chambre d'hôtel, cela voulait sans doute dire qu'ils n'avaient pas l'intention de se rendre de suite au bar de Winah, le plan initial pour neutraliser Zacharie devaient donc être revu.

 

Les Curiaces se concertent, l'endroit est propice, deux pour bloquer Zacharie, le troisième pour prévenir le trio de jeunes gens de quitter l'établissement au plus vite et de se rendre chez Winah. Mais ils se coordonnent mal. Zacharie contourne une allée afin de se retrouver en face des jeunes astronautes, il s'immobilise devant un rayon où s'empile des boites rectangulaires, puis en fait volontairement tomber une, des objets bizarres, sans doute des composants informatiques s'éparpillent sur le sol, l'individu se baisse alors pour les ramasser, bloquant le passage aux trois jeunes hommes. Il est à présent à quelques centimètres de leurs chaussures, une seule suffira, il déclenche un minuscule propulseur et un émetteur radio se niche alors dans la matière synthétique de la semelle de la chaussure d'Enzo.

 

Schlumberg comprit tout de suite la manœuvre. Pas ses deux idiots de frères dont l'un bloquait maintenant le passage à Zacharie, tandis que l'autre arrivant par l'arrière et après avoir croisé Enzo lui interdisait toute retraite.

 

- Je travaille ! Finit par lancer Zacharie au frère Curiace.

 

Mais celui-ci restant sourd à ses protestations, il résolut de prendre sa situation en patience, mais pas trop longtemps non plus.

 

"Les cons ! A quoi ça sert maintenant ?, se dit Schlumberg.

 

La situation devenait compliquée, désormais, il fallait d'urgence empêcher Enzo et ses camarades d'aller au rendez-vous chez Winah, ensuite se débrouiller pour que celui-ci comprenne qu'il lui fallait abandonner sa chaussure, puis après... non après ce serait facile, mais le premier point posait de gros problème. Pas question d'une intervention orale, sa voix serait enregistrée et pourrait donc être identifié. Lui faire lire un message ? Oui pourquoi pas, mais comment éviter que ces interlocuteurs pensent à un possible piège. Non, il fallait autre chose... Et puis soudain l'idée fut là, simple lumineuse, il fallait simuler une attaque contre les trois cosmonautes, les dépouiller sans les maltraiter, et évidement s'emparer des chaussures d'Enzo. Le bar de Winah était un peu excentré, et pour y aller, on devait passer par des endroits peu fréquentés, il faudrait néanmoins faire vite, mais les frères Curiaces savaient faire.

 

Zacharie ne comprenait pas pourquoi ces deux imbéciles le coinçaient, il ne comprit pas non plus pourquoi subitement ils finirent par céder le passage. Des gens qui cherchaient à protéger les poursuivis ? Mais dans ce cas ils s'y prenaient d'une façon absurde, non, on avait dû le prendre pour quelqu'un d'autre ! Cependant son professionnalisme lui soufflait que dans ce genre d'affaire tout détail en apparence insignifiant pouvait se révéler important, il décida de les suivre un moment.

 

Héka

 

Winah se jeta au cou de Murenko et le gratifia d'une véritable pelle, sous les yeux amusés d'Héka qui l'accompagnait.

 

- Quelle fougue ! Je te présente Héka. Il faudrait nous héberger.

- Enchanté, mademoiselle, une chambre pour deux.

- Non, deux chambres séparées répondit Héka.

 

Winah conduisit Murenko d'abord à sa chambre, puis Héka.

 

- Ah ! Zut la chambre n'est pas faite, et mon assistante est occupée, je vais faire le nécessaire.

 

Héka s'affala dans un fauteuil, tandis que la grande black mettait un peu d'ordre dans la chambre. Un moment elle ouvrit le tiroir du chevet.

 

- Le client a oublié un joujou ! Commenta-t-elle en exhibant un magnifique godemichet très réaliste.

- C'est rigolo, ça faite voir !

- Tenez ! Si vous le voulez, je vous l'offre ! Répondit Winah en plaisantant.

- Pourquoi pas, ça me fera de la compagnie !

- Hi ! Hi !

- C'est très bien les godes, ça ne tombe pas amoureux, ce n'est pas collant.

- Vous avez raison

 

En fait, Héka était tout émoustillée par la vue de ce sex-toy, elle avait hâte de l'essayer, mais il fallait attendre que Winah ait fini son ménage. Alors elle porta le gland factice à sa bouche et se mit à le léchouiller.

 

- Si vous continuez, vous allez m'exciter ! Lui dit Winah

- Il faut que j'arrête alors ?

- Je n'ai pas dit ça !

 

Alors puisque la blackette le prenait comme ça, Héka continua à jouer avec l'objet imitant cette fois une vraie fellation.

 

- Vous vous rendez compte ! Ça y est je suis toute excitée maintenant ! Reprit Winah en portant sa main sur sa chatte. Je ne comprends pas, pourtant j'en ai vu et j'en ai fait des trucs, mais là, ce doit être l'insolite de la situation… et en plus vous êtes très belle.

- Vous n'êtes pas mal non plus !

- Bof, j'ai été mieux.

- Je suis sûr qu'à poil vous devez être magnifique ?

- Vous voudriez voir ?

- Bien sûr que je voudrais voir !

 

Winah se déshabilla en vitesse, son excitation était bien réelle elle mouillait.

 

- Quel beau cul ! S'enthousiasma Héka, en y portant la main pour le caresser.

 

Rapidement les mains s'approchèrent du sillon pour écarter les globes, un doigt s'approcha de l'anus et le pénétra.

 

- Continue, c'est bon !

- T'aimes ça qu'on te doigte ton gros cul, hein salope ?

- Oui, mais toi, ça ne te gêne pas de rester habillée ?

 

A son tour, Héka se déshabilla, s'exhiba crânement devant Winah puis lui tendit le gode.

 

- Tu me le mets ?

 

Winah s'approcha et Héka l'enlaça afin de lui lécher ses gros tétons, les deux femmes se caressaient et se pelotaient mutuellement à qui mieux-mieux. L'une et l'autre finirent par promener la main dans la chatte humide de l'autre. Puis comme demandé, la blackette introduisit le gode dans le vagin trempé d'Héka et le fit aller et venir en d'énergiques va-et-vient

 

- Tu continues un peu comme ça et après tu me le fous dans le cul !

 

C'est donc à l'anus d'Héka d'être pilonné à son tour. Alors pendant que le gode la sodomise, elle s'astique le clitoris et finit par jouir bruyamment.

 

- Et maintenant tu t'occupes de moi ?

- Bien sûr, tu veux le gode ?

- Je préférerais ta langue !

- Ce n'est pas un souci.

 

Héka écarta les nymphes de la sculpturale blackette et se régala de ses sucs avant de prendre entre ses lèvres le gros clitoris érigé et de le balayer de la langue jusqu'à ce qu'elle jouisse. Les deux femmes s'embrassèrent ensuite très tendrement.

 

- T'es portée sur les femmes ? Demanda Winah !

- Non, je suis plutôt porté sur les hommes, mais je ne déteste pas le changement.

 

Une demi-heure plus tard, alors qu'elle était seule dans sa chambre, on frappa à sa porte, elle ouvrit à un type qu'elle n'avait jamais vu.

 

- J'étais l'occupant de cette chambre, je me suis rendu compte que j'ai oublié quelque chose ? J'ai demandé à la réception, mais on ne leur a rien signalé.

- Ah, oui, et c'est quoi ?

- Euh, quelque chose de très intime…

- Très intime ? Ben non je suis désolé.

- On me l'a volé, les gens deviennent de plus en plus malhonnêtes !

- Ah, ça je ne vous le fais pas dire ! Au revoir Monsieur.

 

Schlumberg

 

Schlumberg demanda à ses deux frères de filer les trois jeunes gens pendant que lui s'occuperait de Zacharie, il voulait savoir où cet individu avait ses quartiers s'il était ensuite nécessaire de le retrouver, il eut donc la surprise de constater que Zacharie reprenait sa filature, l'idée qu'il suivait en fait ses propres frères ne l'effleura pas. Cela n'avait aucun sens ! Pourquoi continuer une filature classique alors qu'ils se baladaient avec un émetteur sur eux ? A moins que sa tentative au drugstore ait échoué ? Cela commençait par faire trop de questions pour une affaire aussi simple. Schlumberg prit alors contact avec Winah :

 

- Pas d'intervention physique sur les trois gars tant que le tueur est en action. Essayez de le mettre H.S. pour une heure ou deux, profitez-en pour récupérer son émetteur, puis continuez le plan ! Répondit l'immense gérante noire, on essaiera de comprendre après !

 

Un ordre par radio aux deux Curiaces. Ça ne traîne pas. A la première rue à droite, ils se postent en embuscade, tombent à bras raccourcis par derrière sur Zacharie qui perd quelques instants à moitié connaissance. Le second Curiace se carapate tandis que le troisième dépouille sa victime en quelques secondes avant de disparaître à son tour. C'est donc Schlumberg qui changeant de cible et tout en restant en liaison radio avec ses frères reprend alors la filature du groupe des trois.

 

Un petit attroupement se forme, deux ou trois personnes réconfortent Zacharie qui se demande ce qui lui est arrivé. Ce genre d'agression est rare, ici, du moins sous cette forme… Est-ce que quelqu'un les a reconnus ? Non personne ne semble les connaître ! Il constate qu'on lui a fait les poches, qu'importe, il n'y avait rien de très important, le récepteur lui permettant de rester en contact avec sa cible étant resté chez lui. Il est persuadé désormais que les deux incidents sont liés et qu'ils sont en rapport avec la traque, dans ce cas ces individus se figurent donc avoir cassé la filature, et c'est très bien ainsi. Il s'éloigne du lieu, sa tête lui fait mal, horriblement mal…

 

Schlumberg voit entrer les astronautes au bar du destin. Il ne comprend toujours pas leur attitude, mais d'un autre côté, tant qu'ils ne s'approchent pas du bar de Winah avec leur émetteur il n'y a aucun péril. Il fait alors l'erreur de se poster au bar d'en face plutôt que de pénétrer dans l'établissement reportant son intervention pour plus tard. Il prend contact avec ses frères, ceux-ci l'informent qu'ils n'ont trouvé en dépouillant Zacharie ni le récepteur, ni quoi que ce soit permettant de localiser l'endroit où il habitait. Ils demandent à ses frères de continuer à le suivre. Deux heures plus tard, Leiris, Enzo et Morgan n'étaient toujours pas sortis. Schlumberg décida alors de se livrer à une petite visite au bar "par sécurité". Horrifié, il constata alors que les oiseaux s'étaient envolés ! Impossible pourtant ! S'abritant derrière le frêle espoir qu'ils soient partis aux toilettes ensemble (quelle idée ?), il s'assit, attendit... En vain bien sûr. Donc deux solutions : ou bien ils connaissaient le patron qui les cachait, ne serait-ce que provisoirement ou alors ils avaient réussi à sortir sous un déguisement. Sa mission était donc un échec l'émetteur n'était pas récupéré, et la filature n'était pas coupée. Il appela Winah qui lui passa un savon.

 

Le bar du destin

 

Leiris et ses compagnons eurent quelques craintes pendant le débarquement, mais il ne se passa rien.

 

En d'autres circonstances, il aurait sans doute tiré un profond plaisir de fouler le sol d'une planète située si loin de la Terre, mais pour l'instant c'est l'angoisse qui dominait. Les formalités de débarquement effectuées, ils se retrouvèrent vite en ville. La ville des plaisirs semblait faire honneur à sa réputation du moins dans son apparence extérieure. Immenses panneaux vidéos ventant de façon suggestive les mérites des établissements locaux, délires lumineux en tout genre, bordels, restaurants, bistrots, salles de jeu et de spectacle divers, clubs en tous genres, entrepôts où on trouve de tout, déluge de couleur, dans l'enchevêtrement de rues construites par une association d'architectes fous…

 

Ils se rendirent assez vite compte qu'ils étaient suivis, cela voulait dire que le tueur était déjà sur leur piste. Voilà qui faisait froid dans le dos. Mais conformément aux instructions de Palinsky, ils ne tentèrent rien pour le semer. Ils se rendirent donc au "bar du destin", puisqu'il s'appelait comme cela et qu'une tradition bien ancrée voulait que l'on y boive le premier verre de la terre ferme après le débarquement du vaisseau. L'établissement était enfumé et mal éclairé, Leiris fit ce que lui avait conseillé Palinsky, un séjour très décontracté vers les toilettes afin de récupérer les billes, puis passer par les appartements privés afin de repérer les lieux et de tester la porte, si quelqu'un s'étonnait de sa présence, il lui fallait dire qu'il connaissait Vardel, le tenancier.

 

Le bar du destin n'était pas précisément un bordel mais il embauchait quelques gagneuses. Elles se contentaient de faire un strip-tease qui n'allait d'ailleurs pas jusqu'au bout, puis se branchaient un client, le cas échéant l'affaire se terminait dans l'arrière salle. Voilà qui faisait du spectacle pour nos trois paumés. Une jolie blonde était en train de virevolter au son d'une musique peu discrète. Elle eut tôt fait de se retrouver la poitrine à l'air exhibant des seins de dimensions moyennes mais dotés de tétons bien dessinés. Après quelques mouvements lascifs, elle tenta sa chance auprès d'un homme qui l'envoya bouler de façon fort peu aimable. L'un des gorilles de l'établissement s'avança alors vers le râleur qui se confondit en excuses, il n'y eut pas d'incident. La belle blonde cherchant alors un autre client potentiel ne trouva rien de mieux que de venir à la table de nos trois "héros".

 

- Alors les gars, on vient d'atterrir ?

- Ben oui !

- Ça fait du bien d'être sur la terre ferme, hein, ça doit vous manquer le sexe là-haut ?

 

Leiris ne répondit que d'un sourire. Que répondre sinon ? La fille s'assit carrément sur ses genoux.

 

- Hum tu m'as l'air fatigué, je peux te proposer quelque chose de très relaxant tu sais ! D'accord ?

- Merci !

- Je fais un prix pour les trois si vous voulez, allez venez, on va bien s'amuser !

 

Devant l'absence de réponse, la fille se redressa de façon à approcher son téton de quelques centimètres de la bouche du jeune homme.

 

- Tu peux l'embrasser, je me laisse faire !

 

Leiris esquissa un timide baiser sur le téton ainsi offert.

 

- Ouvre la bouche !

 

La danseuse lui mettait maintenant carrément son téton dans la bouche.

 

- Lèche ! Hum, oui comme ça c'est bon !

 

Elle se releva.

 

- Bon, tu viens c'est juste derrière !

- J'ai pas d'argent !

- Déconne pas, tu viens d'arriver, tu viens de toucher ta solde.

 

Si la fille devenait collante, cela pouvait poser des problèmes, pourtant la réalité était bien là, les quelques crédits que leur avait laissés Palinsky s'étaient envolés dans l'achat des godasses, la location des chambres. Il restait bien de quoi boire quelques verres, mais pas de quoi faire l'amour avec une professionnelle.

 

- Ecoutez, je ne vais pas vous raconter ma vie, mais je vous assure qu'on n'a pas d'argent.

- Vous allez faire comment pour vivre pendant l'escale alors ?

- On sait pas, on va voir !

- Vous ne savez pas mentir, regarde c'est tout dur tout ça ! Ajouta-t-elle en portant sa main sur la braguette gonflée d'excitation du jeune homme. Allez, je vous laisse, mais je reviendrais tout à l'heure, je suis sûr que vous aurez changé d'avis !

 

Ouf ! Et la voilà parti, nous sans avoir fait un petit bisou sur le coin des lèvres de Leiris. Elle jeta un regard circulaire sur les consommateurs. Non loin de là un type l'appela, il avait sorti son sexe et se masturbait. Mutine, elle remit son soutien-gorge, s'approcha de l'homme, empocha l'argent qu'on lui tendait, puis s'accroupit en face de lui pour lui coincer sa verge quelques instants entre ses seins, avant de lui passer un petit coup de langue sur le gland. Un autre type se pointa derrière et commença par lui peloter les fesses, elle se laissa faire, mais que quelques instants avant de l'envoyer promener. Puis elle entraîna son client hilare en lui tenant le sexe de sa main jusqu'à l'arrière salle…

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- Bon on va se rafraîchir ! Proposa Morgan se levant pour quitter l'établissement.

 

Ils se rendirent ensuite dans un hôtel afin d'y louer des chambres, cela simplement afin de brouiller les pistes, le suiveur croirait ainsi avoir leur adresse et devrait (peut-être) par conséquent lâcher la filature…

 

Pourtant en sortant, on les filait encore, voilà qui ne présageait rien de bon pour la suite. Le plan de Palinsky était-il si bon que ça ? Quant à celui de Murenko ils n'y pensaient même pas. Ils achetèrent comme prévu des chaussures de marches au drugstore. Ils ne firent pas le rapprochement entre la petite bousculade entre les rayons et le tueur… mais toujours est-il qu'en sortant, celui-ci ne les suivait plus ! Incompréhensible ! Par précaution, ils décidèrent malgré tout de faire des tas de détours.

 

Ils n'avaient rien d'autre à faire avant l'heure de cette fameuse marée basse... Revenant au bar, ils acquirent la quasi-confirmation que le tueur à gages ne les avait plus suivis, mais ils restèrent sur leurs gardes, meublant la conversation des pires banalités afin de se garder de renseigner quelqu'un qui enregistrerait à distance leur propos.

 

Le moment venu, Leiris se dirigea vers les toilettes, changea ses chaussures et ne sachant que faire des anciennes s'en débarrassa en les balançant par une petite lucarne, puis il traversa un couloir, abaissa le levier d'ouverture de cette porte qui ne pouvait s'ouvrir que dans ce sens et se retrouva dehors... Ses deux compagnons le rejoignent l'un après l'autre dans les minutes qui suivirent après avoir procédé de la même façon.

 

Le chemin de l'exil

 

La marée basse provoquée le petit satellite de la planète avait devant eux avait dégagé une étroite bande de terre menant à l'île des exclus. Ils s'y engagèrent le cœur battant redoutant qu'on leur tire dessus d'une des lucarnes donnant de ce côté... Ils furent rassurés en atteignant l'île, la suite était simple, il fallait se diriger vers les pentes de la forêt et monter, ils montèrent donc. La tombée de la nuit les surpris rapidement. Ils décidèrent donc de se reposer auprès du tronc d'un arbre gigantesque. Palinsky leur avait dit qu'ils n'avaient rien à craindre de la faune locale, hormis des espèces de lézards insolents qui s'amusaient à vous sucer le sang, mais qui détalaient à toute vitesse à la moindre réaction. Malgré tout, ils instituèrent des tours de gardes, et c'est très mal reposés, et le ventre creux que le lendemain matin, ils reprirent leur exode.

 

Auparavant Leiris s'isola, mit en contact l'une après l'autres les trois billes magnétiques que lui avait confié le navigateur du vaisseau avec le mini lecteur et en pris connaissance : la première donnait quelques sommaires indications sur la façon dont il faudrait qu'ils progressent dans cette improbable forêt. La deuxième était partiellement codée, elle était destinée à la personne qui devait les accueillir, quant à la troisième elle contenait notamment une adresse sur Vargala, où on était censé lui délivrer un certain nombre d'objets et de documents ayant appartenus à Palinsky contre un code. Il était précisé qu'il ne faudrait s'y rendre que lorsque tout danger serait écarté. Leiris se posa des questions en ce qui concerne cette troisième bille, car enfin, Palinsky n'était ni mort ni en danger de l'être. Malgré tout il en apprit seul par cœur le contenu avant de la briser entre deux cailloux, tout en se disant que ce n'était jamais que la seconde adresse qu'on lui demandait de mémoriser. Fouillant dans sa poche, il ressortit alors le papier que lui avait confié Murenko, sans en regarder le contenu, il en fit une boulette et l'abandonna, n'ayant pas suffisamment confiance en ce dernier.

 

Zacharie (2)

 

Zacharie est sonné, il a terriblement mal à sa tête, aussi la première chose qu'il fit fut de s'enquérir d'un médicament. Une fois la chose faite, il lui fallait faire le point. Il était donc clair que les trois zigotos étaient protégés et qu'on avait essayé de casser la filature. Il ricana en repensant à ses poches vides, ce qu'on lui avait volé n'avait strictement aucune importante. Son peigne ! On lui avait même piqué son peigne ! N'importe quoi ! Des amateurs ! Des amateurs qui pensaient avoir réussi leur mission mais qui allaient vite déchanter... il décida néanmoins par précaution d'effectuer un immense détour avant de rentrer chez lui. Demain il prendrait contact avec l'émetteur, toutes les conversations du groupe seraient enregistrées, et s'ils changeaient d'hôtel, il le saurait aussi. Quand il en aurait appris assez sur eux, il les piégerait, les entraîneraient à l'extérieur de la ville (puisque à l'intérieur le droit de vie ou de mort n'appartenait qu'à la mafia locale), puis là, il terminerait le travail. Il n'entendait pas suivre vraiment à la lettre les instructions de Jerko qui souhaitait pour les victimes une longue et angoissante traque, non, il se débarrasserait de la "corvée" dès son commanditaire reparti dans les espaces intersidéraux.

 

Le lendemain en fin de matinée, Zacharie brancha l'émetteur, il localisa facilement son emplacement, le "bar du destin". Il augmenta le volume sonore, mais n'obtint qu'un curieux bruit de fond, comme une sorte de ventilation mécanique. Bizarre ! Il fit un retour arrière, il n'y avait aucune parole d'enregistrée, et la localisation était toujours la même. Voilà qui était intrigant, ils étaient donc restés toute la nuit dans ce troquet, celui-ci ne possédait pas de chambre d'hôtel, il fallait donc supposer qu'ils étaient ronds comme des queues de pelles et qu'ils n'avaient pas fini de cuver. Il ne refit une tentative qu'en début de soirée, la localisation n'avait pas changée et restait toujours aussi silencieuse. Voilà qui commençait à être troublant. Qui étaient donc ces types ? Il envisageait toutes sortes d'hypothèses, un contrat parallèle exécuté par la mafia à moins qu'ils soient simplement des amis de Vardel, le gérant de ce bar. Il se rendit donc sur les lieux. Un rapide regard circulaire dans la salle ne lui apprit rien, il se renseigna pour savoir si des événements bizarres avaient eu lieu la veille, et devant la réponse négative entreprit de s'enfermer dans les toilettes pour actionner l'émetteur. Ils se cachaient donc ici, mais cela n'expliquait pas leur silence. Dans la cabine, l'appareil repéra sa cible à moins de deux mètres. Moins de deux mètres ? Ils étaient donc dans un local mitoyen... Mais dans quel état ? Fort ennuyé, agacé même, sa curiosité fut attirée par une petite fenêtre assez haute perchée et très légèrement entrouverte. Se hissant sur la cuvette, il se pencha vers l'extérieur... Et y découvrit alors complètement stupéfait, trois paires de chaussures gisant par-dessus un tas d'objets hétéroclites. Zacharie se perdait en conjectures, changer de chaussures ne présentait aucun inconvénient pour son plan, à condition toutefois que son propriétaire ne les abandonne pas ! Que fallait-il en déduire ? Qu'ils l'avaient repéré quand il avait planté l'émetteur ? Impossible, sauf à avoir affaire à des individus d'une intelligence supérieure ! Oh, ça devenait compliqué cette affaire-là, mais la situation n'avait rien d'irréparable, certes, il y avait du monde sur Vargala, mais il était toujours possible d'y retrouver quelqu'un ! Zacharie fit un nouveau retour arrière sur l'appareil dans l'espoir que les conversations enregistrées lui apprendraient quelque chose…

 

Au drugstore, ils avaient acheté des chaussures ainsi que d'autres objets, cela levait donc l'hypothèse d'un incident quelconque, mais pourquoi cet achat ? Les trois jeunes gens avaient cherché leur chemin pour se rendre au bar des adieux, ils avaient donc rendez-vous avec quelqu'un ! Mais l'enregistreur n'en avait aucune trace ! Le rendez-vous avait donc eu lieu après qu'ils aient abandonné leurs chaussures ! C'était quoi cette histoire ?

 

- Alors mon grand, tu m'as l'air d'avoir de soucis ! Dit la belle blonde en s'approchant !

- Oui je recherche trois copains qui viennent de débarquer et je n'arrive pas à les retrouver !

- Ah ! C'est embattant ça ! Mais tu vas finir par les retrouver, il n'y a pas de raison, tu ne veux pas que je te fasse un petit truc en attendant ?

- T'aurais pas vu trois mecs... attend je vais te montrer les photos....

- Mais mon chéri, je ne vois jamais personne, et je n'ai aucune mémoire !

- Et si je te donne un peu d'argent !

- Si tu me donne de l'argent je te suce, tu me baises, mais je ne bave pas...

- Et si je te donne beaucoup d'argent ?

- Plus c'est cher plus c'est dangereux... et puis ça ne sert à rien je n'ai pas de mémoire...

 

Et elle tourna les talons.

 

Il maudit la fille, elle aurait pu lui permettre par ses renseignements d'écarter certaines hypothèses... mais il n'insista pas ! Il réfléchît encore : soit il y avait une autre sortie, soit ils étaient sortis déguisés, soit ils étaient cachés chez Vardel le propriétaire. La dernière hypothèse était ennuyeuse, d'autant que Vardel semblait lié à la mafia locale. Il pouvait y avoir ici des caves, ou autres pièces bien camouflées. Il ne voyait pour le moment aucun plan pour exploiter cette piste. Quant aux autres… Il ne lui restait plus qu'à se mettre en chasse, à effectuer une enquête, classique et fastidieuse, lui qui pensait être peinard ! De plus il lui faudrait attendre le départ de Jerko, il ne tenait pas à ce que celui-ci apprenne que son gibier l'avait semé.

 

Le camps des exclus

 

Arrivé en haut de la colline, il fallait en repérer une autre beaucoup plus grande, "la colline grise" et se diriger dans sa direction, c'est ce qu'ils firent, le chemin qu'ils avaient pris était tout sauf un raccourci. Ils passaient leur temps à monter et à descendre des reliefs, remplis de végétations touffues et ils arrivèrent au soir de la seconde journée sans avoir atteint leur but, mais les vêtements déchirés par les ronces, la peau attaquée par des plantes mettant à mal leur épiderme non habitué. C'est après une deuxième mauvaise nuit dans cette forêt qu'ils se dirent que quelque part la chance ne les avaient peut-être pas tout à fait abandonné, il se mit à pleuvoir des torrents d'eau à leur réveil, ils s'abritèrent auprès d'un tronc d'arbre, retrouvant les gestes ancestraux quand les éclairs se faisant menaçants, en se couchant par terre, dans la boue dégoulinante, mais ils purent enfin boire. Ce déchaînement climatique dura plus de neuf heures, sans manger, et les nerfs à vifs.

 

- Dans quelle merde tu nous as foutu ! Finis par lancer Morgan à l'adresse de Leiris.

- Et alors, t'étais d'accord, non ?

 

Leiris, mais aussi Enzo, aussi su à ce moment-là que très vite Morgan se détacherait du groupe que formaient les trois hommes... La pluie cessa enfin, laissant le sol de la forêt boueux et dangereux, sans doute à certains endroits, cette boue devait être mouvante et engloutir les malheureux qui s'y aventuraient sans précautions.

 

Bizarrement, la chaleur devint vite torride, des volutes de fumée se créaient au sol de la forêt, pour partir en tornade blanchâtre dans l'atmosphère de la planète. Faute d'expérience, ils ne trouvèrent rien à manger, et leur soif ne fut apaisée qu'en léchant les feuilles gorgées d'eau. La pénible progression vers la colline grise reprit quand soudain venue de nulle part une voix aboya :

 

- Vous tentez de pénétrer en zone interdite : éloignez-vous immédiatement de ce lieu sauf si vous souhaitez que l'on vienne vous chercher, auquel cas, débrouillez-vous pour actionner une nouvelle fois le système de sécurité.

 

C'est ce qu'ils firent provoquant un nouveau message :

 

- Attention si vous réactivez une nouvelle fois le système de sécurité, il pourrait devenir extrêmement dangereux pour vous, ne touchez donc à rien, et attendez notre venue, cela pourra prendre plusieurs heures suivant l'endroit où vous vous trouvez !

 

Ils attendirent donc et ce n'est qu'à la tombée de la nuit, que trois hommes armés de matériel lourd firent leur apparition.

 

- Vous êtes combien ? D'habitude on a affaire à des mecs seuls !

- Trois.

 

Le type dirigeant le commando eut l'air ennuyé.

 

- Et pourquoi cette soudaine envie de venir chez vous ?

- On a une recommandation ! Répondit Leiris en tendant la bille magnétique. S'il vous plait, vous n'auriez pas un truc à manger ?

 

Le responsable du commando cessa de discuter et actionnant ses appareils, les fit d'abord passer en zone interdite, puis consentit à leur donner quelques insuffisantes tablettes nutritives.

 

Deux heures de marches plus tard, ils arrivèrent en haut d'une colline clairsemée. En guise d'habitation on trouvait des blocs en plastiques cylindriques renversées sur leurs champs, ceux-ci avaient longtemps servi à des transporteurs à véhiculer de la viande congelée ; depuis peu ces contenants avaient été abandonnés et remplacés par des matériaux autodégradables.

 

Ils furent présentés à Doria le chef de la communauté. Celui-ci devait peser ses 150 kilos de graisse, son visage déformé par l'obésité se caractérisait par une calvitie bien astiquée.

 

- Alors qu'est-ce que vous avez fait comme connerie ?

- Mutinerie !

- Rien que ça ! Et vous en êtes sortis ? C'était qui votre capitaine ?

- Jerko

- Hein ! Et puis d'abord j'ai un copain à son bord, Hermann Palinsky ! J'espère que vous ne l'avez pas touché ?

- Non, au contraire, c'est notre ami et justement je vous apporte de ses nouvelles ! Répondit Leiris lui tendant alors la bille magnétique.

 

A ces mots Doria introduisit la bille au-dessus d'un lecteur approprié.

 

- Attention fichier protégé, veuillez-vous isoler et répondre à la question d'identification...

 

Doria marmonna quelque chose fit un effort pour se lever de son siège et disparu dans un local voisin, pour réapparaître 5 minutes plus tard.

 

- Ainsi Palinsky se prétend mon ami, c'est un scoop ! Il faut pas exagérer, un copain certes, mais pas un ami, je ne lui dois rien !

 

Leiris sentit sa gorge s'assécher, que cherchait ce type ?

 

- Enfin quelque fois on a des "amis surprises" ! Continua le gros homme.

- Pourtant il vous estime beaucoup, bluffa Leiris !

- Ne mentez donc pas, il n'a pas pu vous parler de moi, on se connaît à peine, il m'a un jour rendu un petit service, et je lui ai rendu la pareille, nous sommes quittes, je vous ai dit, je ne lui dois rien !

- Mais alors…

- Alors, je peux avoir pitié de vous, après tout, affronter Jerko n'est pas à la portée du premier venu, vous avez fait quelque chose d'étonnant. Aussi je veux bien vous protéger, mais il faut payer le droit d'entrée.

- On n'a rien !

- Si vous avez quelque chose, votre sexe, jeunesse et le fait que vous soyez nouveau ici.

 

Leiris et ses compagnons commençaient à sentir le roussi de la situation.

 

- Enfin, d'abord on est complètement crevé et on a plus envie de dormir qu'autre chose, ensuite un type vous demande de nous protéger au nom d'une amitié ancienne, vous n'en avez rien à foutre et vous aller nous imposer quoi au juste...

 

Le visage de Doria devint l'espace d'un instant blanc comme de la craie, ses narines se rapprochèrent de l'arête du nez, et Leiris cru bien avoir dit la connerie à ne pas dire.

 

- Hé, mec, si t'es pas content, je te fais reconduire, toi et tes lascars, à la sortie de MON territoire, non seulement on va t'escorter à notre façon, mais après je ne vous donne pas trois jours avant de tomber dans les pattes des tueurs de Jerko, C'est comme vous voulez ! Alors on accepte mes conditions, oui ou non ?

 

Leiris vaincu ne releva pas mais ne répondit pas non plus...

 

- OK je vois que ces messieurs sont récalcitrants, on va vous faire un brin de reconduite...

- Non arrêtez, je vous en supplie...

- Ça veut dire que vous êtes d'accord, je suppose ?

 

Leiris se tourna rapidement vers ses compagnons d'infortune. Enzo fit une sorte de geste exprimant par là qu'ils ne pourraient pas faire autrement tandis que Morgan restait sans voix.

 

- D'accord on accepte, on est bien obligé !

- Vous êtes trois, deux d'entre vous vont me donner un petit spectacle spécial, je vous laisse improviser, mais ce sera du sexe bien sûr... et le troisième viendra à côté de moi pour me câliner un peu.

 

Blêmissement général des trois hommes.

 

- Je vous laisse vous concerter trois minutes !

 

Doria disparu pour la deuxième fois derrière une teinture qui ne devait rien dissimuler de leurs propos, ils en furent donc réduits à chuchoter.

 

- Marre de leurs conneries, je me tire ! S'exclama Morgan au bord de la crise de nerf.

- Et tu vas aller où ?

- Je m'en fous j'en ai marre de tous ces pédés...

- Mais tu n'iras nulle part !

- J'm'en fous.

 

C'est Enzo qui essaya de calmer le jeu

 

- Ecoute Morgan ! Tu fais ce que tu veux de ta vie, mais tu ne mets pas la nôtre en danger d'accord !

- Je ne veux pas jouer les pédés, j'en ai marre.

- On ne va pas te tuer à ce que je sache, fait comme si c'était un bizutage... Tu considères que c'est un mauvais moment à passer et tu fais avec...

- Je ne veux pas...

- Au bout il y a notre vie et notre tranquillité, alors arrête de sublimer ton trou du cul, de toute façon cela m'étonnerait qu'on y touche.

- Non !

- Alors dis-le ! Assume-le fait que dans quelques heures on va nous foutre dehors et que l'on en aura plus pour longtemps

- Je n'ai pas dit ça !

- Mais merde, on n'a pas le choix !

- Bon, mais je veux qu'après on n'y fasse jamais aucune allusion, jurez le tous les deux et je veux de l'alcool ça m'aidera !

- Bon d'accord on jure !

 

Doria revint, rigolard

 

- En principe la consommation d'alcool est contingentée, mais bon ! Buvez cela !

 

Seul Morgan accepta le breuvage et s'en enfila une longue rasade.

 

- Bon, je suis impatient de m'amuser, vous avez une demi-heure pour vous préparer, allez prendre une douche, vous puez la charogne...

 

Doria demanda ensuite à l'un de ses acolytes d'assister les trois jeunes gens dans cette tâche. Leiris faillit dire qu'ils étaient assez grands pour savoir prendre une douche tout seul, mais se ravisa.

 

On leur demanda de se raser, non seulement le visage mais aussi tout le reste, une crème dépilatoire ultra rapide eu raison en quelques minutes de leur pilosité. Ensuite après la douche, on leur mit une perruque sur la tête, on les maquilla sommairement avec du rouge à lèvres couleur "cerise", du fard à joue, du bleu à paupière... Enzo et Leiris se laissaient faire, peu rassuré sur la suite mais surtout inquiet des éventuelles réactions de Morgan qui pouvait péter les plombs d'un moment à l'autre. Puis pour finir on les parfuma et on les habilla de petite jupettes d'un blanc diaphane, censées probablement donner un cachet "grec antique"...

 

C'est dans cet accoutrement qu'on les reconduisit auprès de Doria. Leiris se rendit compte à ce moment-là qu'ils n'avaient pas eu le temps de se répartir les rôles. C'est donc à toute vitesse qu'il se précipita auprès du gros lard, s'évitant ainsi un contact qu'il appréhendait avec Enzo.

 

- Pas de bol, je récolte le moins mignon !

 

Leiris négligea la vanne, et pour preuve de bonne volonté plaça d'emblée sa main à l'endroit où devait se trouver le sexe du gros porc.

 

- Ben voilà ! Ne te presse pas, on a tout notre temps ! Bon alors tous les deux vous démarrez où il faut que j'appelle du monde pour vous aider ?

 

Enzo s'acharnait à essayer de dégager les mains de Morgan qu'il avait placées en coquille devant son sexe.

 

- Calme-toi ! Bon sang ! Ou alors je t'assomme et je te viole ! Menaça Enzo. Tu étais d'accord, tu ne vas pas revenir en arrière ! Allez hop enlève-moi ces mains !

 

Morgan finit tout de même par se retrouver la quéquette à l'air, se demandant ce qu'il fabriquait ici. Enzo se mit donc à le masturber, mais à moitié assommée par un trop forte rasade d'alcool comme il l'était, il ne produisait aucune réaction. Comme Doria commençait à grogner, le jeune homme changea de tactique, retirant sa jupette, il entreprit de se masturber lui-même en entamant une sorte de danse lascive où il exhibait ses fesses et son anus de façon obscène. A ce point que Leiris en était gêné. Par contre ce dernier sentait le sexe de Doria grossir de façon significative sous ses doigts tant et si bien qu'il décida de lui faire prendre l'air de façon à le masturber de façon plus naturelle. Enzo craint un moment qu'on puisse faire payer à Morgan sa mauvaise prestation, aussi il revint vers lui, le fit se coucher sur le sol, et devant l'échec de sa nouvelle tentative de masturbation, il approcha sa bouche et se mit à le sucer. L'autre grogna.

 

- Ta gueule ! Je suis en train de te rendre service, connard, alors tu fermes les yeux tu t'imagines que c'est une femme qui te suces, tu ne la ramènes pas, et tu essaies de bander, d'accord ?

 

Pendant ce temps, Leiris continuait de branler le gros Doria, son sexe avait maintenant une belle apparence. Quand il sentit qu'on poussait sa tête vers le gland offert, il ne résista pas, le prit dans sa bouche, et commença à le lécher…

 

A force de savoir-faire, la bite de Morgan avait, elle aussi, finit par bander. Pressé d'en finir, Enzo pompait tant qu'il pouvait. Le spectacle de cette jolie fellation ajouté à celle que Leiris lui prodiguait finit par faire jouir Doria qui lâcha quelques gouttes de sperme dans la bouche du jeune homme. Du coup Enzo arrêta la sienne, puis saisit d'un mouvement d'humeur il reprît la bite de son compagnon dans la main et la masturba jusqu'à ce qu'elle crache à son tour.

 

Doria affichait une mine satisfaite, il se dit qu'il était vraiment le roi des salopards. Il savait Palinsky, homme de parole, et la récompense que lui promettait ce dernier pour s'occuper de ses petits protégés était loin d'être négligeable, encore fallait-il respecter le contrat. A aucun moment il n'avait donc envisagé sérieusement de reconduire les jeunes gens, s'ils s'étaient obstinés dans leur refus de se plier à ses fantaisies, il s'en serait sorti par une pirouette du genre "allez, je suis bon prince, je vous fais une fleur, c'est mon jour de bonté, on va vous garder quand même."

 

Héka au club des trois cercles

 

Héka n'aimait pas cette planète, le port de Vargala Station avait été conçu par des hommes et pour des hommes. Certes il y avait désormais des endroits pour les femmes, mais ça n'allait pas bien loin, piscines, clubs mais aussi quelques boites très spéciales. Elle aurait pu partager la chambre de Murenko, mais ce n'était pas son genre, trop indépendante pour supporter un homme à longueur de journée même si celui-ci lui avait formellement promis d'en faire la seconde de son vaisseau.... Mais il lui manquait la compagnie des hommes. Elle aimait se sentir désirable, aimait qu'on bande pour elle, qu'on la sollicite, qu'on devienne fou de son corps. C'était son truc et elle pouvait difficilement s'en passer...

 

Au bout de quatre jours dans la ville, elle n'y tenait plus ! Elle revêtit une combinaison vert fluo extrêmement moulante, se drapa dans une cape afin de ne pas provoquer une émeute dans la rue puis se dirigea vers le club des trois Cercles.

 

La conception de cet établissement lui convenait très bien. Il s'agissait d'une immense salle dans laquelle trônait en son milieu un bar circulaire où l'on distribuait des boissons. Un second cercle délimité au sol par un revêtement bleu était une zone de danse et de drague, quant au troisième cercle, le plus excentrique, des matelas y étaient disposés pour conclure les rencontres qu'on y faisait.

 

Héka déposa sa cape au vestiaire, puis elle ouvrit la fermeture de sa combinaison jusqu'au nombril afin que l'on puisse bien voir ses seins. Elle se dirigea vers le bar, et commanda un mélange épicé qu'elle commença à siroter en attendant la suite. Ça ne tarda pas, un premier bellâtre au visage de jeune premier avec une musculature d'enfer vint lui faire un sourire qui se voulait d'invitation.

 

- Dégage !

 

Le mec disparut après avoir haussé les épaules. Un second tenta à son tour sa chance, elle l'éconduit de la même façon, le jeu commençait à lui plaire, Elle détestait les "hommes objets". La seule chose qui l'intéressait c'était leur bite, et pour cela elle n'avait nul besoin qu'on lui exhibe des biceps, des pectoraux et autres tablettes de chocolats, elle n'avait nul besoin de regard ténébreux ou de sourires aux dents trop blanches.... Elle s'amusa à humilier ainsi une bonne douzaine de mecs qui se prenaient pour des dieux du stade. La faune finit par se calmer, elle pouvait maintenant passer à la seconde phase de l'opération.

 

Elle parcourut le cercle bleu s'amusant à dévisager les mâles qu'elle croisait, elle en cherchait des quelconques, des ordinaires, car c'est cela qu'il lui fallait, des mecs qui n'en pouvaient plus, qui se demanderaient quelle chance ils avaient aujourd'hui de tomber sur une telle femme et qui pour elle, étaient prêt à faire (ou du moins à essayer) n'importe quoi !

 

Elle en trouva un premier, lui adressa un sourire, le type lui rendit un peu surpris, Héka lui mit alors la main sur la braguette !

 

- Tu me plais bien, toi !

- Moi ?

- Ben oui, toi ! Suis moi à distance, je recherche encore quelques mecs, mais toi tu vas pouvoir me baiser

 

Elle continua son petit tour, se ramassa ainsi six paumés qui étaient entrés ici surtout pour regarder et en payant assez cher.... Un petit malin tenta sa chance :

 

- Je peux venir aussi ?

- Non, c'est moi qui choisis, tu aurais fermé ta bouche tu aurais eu ta chance, tant pis pour toi !

 

Sur le passage du groupe ainsi formé quelques chippendales se désolaient qu'une aussi belle femme puisse préférer la compagnie d'hommes ordinaires à la leur....

 

"Allez un septième, c'est mon chiffre porte-bonheur !", se dit-elle !

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Quand elle l'eut trouvé, ils allèrent tous dans la zone matelassée. Là, elle fit aligner les sept hommes en cercle autour d'elle, et leur ordonna de se dégager le sexe. Elle commença à sucer le premier avec application, elle n'était pas pressée, mais il ne fallait pas non plus qu'ils jouissent, il était encore trop tôt pour ça ! Puis au bout de cinq minutes elle passa au deuxième, et ainsi de suite... elle s'amusait à chercher leurs points sensibles, leurs zones érogènes, et exploraient leurs corps, tantôt pinçant un téton, tantôt pressant les testicules, tantôt introduisant un doigt dans un anus. Puis elle choisit la plus grosses des sept bites, demanda à son propriétaire de se coucher sur le dos et s'empala sur lui, elle fit signe à un autre de lui pénétrer en même temps l'anus ! Elle assura quelques instants la double pénétration et demanda aux cinq autres de se placer en arc de cercle devant elle. Et tandis qu'elle s'activait et qu'on la sodomisait, de ses deux mains elle parvenait à masturber les deux types placés aux extrémités de l'arc tandis que les trois du milieu de faisaient sucer alternativement. Le jeu dura un bon moment, puis, elle se dégagea, se coucha sur le dos demanda à l'un des hommes de la sodomiser mais par devant et sans lui recouvrir le corps. Et tandis qu'elle se faisait ainsi défoncer, elle donna ordre au reste du groupe de se masturber et d'arroser son corps de leur sperme, puis de leur pisse... Elle finit pas jouir dans un impossible vacarme... complètement exténuée. Certains des sept hommes la remercièrent alors pour la prestation, elle leur adressa alors le plus beau des sourires. Elle leur avait fabriqué un souvenir inoubliable, elle n'eut par contre aucun un mot pour ceux qui n'en eurent pas. Elle partit se doucher, récupéra sa cape et regagna le bar de Winah, elle passerait une bonne nuit !

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 19:03

Eros Cosmos 1 - Vargala Station Par Nicolas Solovionni
7 - Les mutins du cosmos

Solo

 

Yassaka Murenko

 

Leiris quitta le poste de pilotage, laissant Palinsky seul avec Enzo et entreprit de rejoindre la machinerie, là tout le monde s'activait, Morgan avait pris en charge la direction des opérations conjointement avec Stotz, le chef mécanicien en titre. Les réparations seraient longues, mais complètement assistées par les messages de l'ordinateur de bord. Sa présence n'étant plus nécessaire, il se mit à la recherche de Murenko !

 

Qu'avait-il eu besoin d'intervenir, celui-là ! Leiris n'avait jamais eu de contact particulier avec ce personnage, hormis lors de la traditionnelle, obligatoire, et ultrarapide visite médicale d'admission. Néanmoins, c'est essentiellement l'attitude de l'équipage qui lui restait en travers de la gorge. Enfin, quoi ! On veut redonner aux gens un peu de leur dignité et on obtient une assemblée de zombies dont la seule réaction humaine sera de rigoler aux propos démagogiques du dénommé Murenko ! Leiris eu une montée de haine envers ce dernier. Mais il savait aussi qu'il devait le rencontrer, que cela était comme un passage obligé pour la suite. Suite qu'il n'envisageait que de façon fort confuse.

 

- Je vous attendais ! Dit Murenko en ouvrant sa cabine.

 

Leiris sourit à ce mensonge éculé.

 

- J'avais plutôt tendance à penser que vous nous soutiendriez, ou du moins que vous observeriez une bienveillante neutralité, au lieu de ça, vous nous avez cassés !

- Vous ne comprenez vraiment rien (il ne faisait volontairement aucun effort de diplomatie), je ne vous ai pas cassé, je vous ai peut-être sauvé la vie !

 

Leiris ne put s'empêcher de pouffer !

 

- Elle vous intéresse tellement que ça ma vie ? Je suis désolé de ne pas m'en être rendu compte !

- Bon sang ! Mais essayez donc de réfléchir cinq minutes ! Vous sortez de vos écoles et vous ne connaissez rien aux gens qui vivent dans l'espace. Dans la culture de l'équipage, vous n'êtes qu'un mutin, et pour eux un mutin c'est une aberration, ça n'existe pas, on ne se révolte pas contre son capitaine, sauf en cas de force majeure, mais à ce moment-là ce n'est pas une mutinerie. Quelle raison pensiez-vous leur donner, assez valable, pour qu'ils puissent envisager de se rallier ?

- Je ne vois toujours pas le rapport avec le fait que vous m'auriez sauvé la vie ?

- Si j'ai pris délibérément la parole le premier, c'est pour empêcher d'autres de le faire à ma place de façon beaucoup plus violente, et qui auraient pu donner le signal du lynchage. Jamais, ils n'auraient pu imaginer que vous pourriez vous servir de vos armes...

- On n'était pas armés ! Tint à préciser Leiris.

- Ils ne le savaient pas, et ça n'aurait rien changé. D'ailleurs mon intervention n'était pas gagnée d'avance, elle me donnait des points, mais j'aurais pu aussi bien ne pas être entendu. D'ailleurs, Palinsky ne s'y est pas trompé puisqu'il a pris la fuite...

 

Leiris s'amusa de cette erreur d'analyse, pas un instant Murenko n'imaginait que la retraite de Palinsky n'avait pour but que de provoquer une panne -oh combien providentielle - mais le reste le fit blêmir, jamais il n'avait envisagé que les choses auraient pu se passer ainsi.

 

- Alors pourquoi êtes-vous intervenu ?

- J'espère très sincèrement que vous aurez l'occasion de le savoir un jour... Mais pas aujourd'hui, il est beaucoup trop tôt. Disons que je joue une carte personnelle... Vous ne saurez rien de plus.

 

Ainsi, c'était donc ça, il avait cru un moment que Murenko comprenait même d'assez loin ses motivations, et qu'il faisait preuve d'humanité, même pas, Môssieu jouait sa carte "à lui tout seul". L'envie de lui envoyer son poing dans la figure l'effleura un moment, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas la bonne solution.

 

- Et alors qu'allez-vous faire maintenant ? Demanda encore Leiris

- Vous me permettrez de le garder pour moi, et au cas où vous ne l'auriez pas compris, je ne reconnais nullement votre autorité et je ne me sentirais aucunement concerné par les ordres que vous pourriez me donner...

- J'en avais nullement l'intention !

- Cessez cette comédie et allez négocier votre reddition, chaque minute compte contre vous à présent.

- Négocier ?

- Vous avez bien entendu !

 

Sans répondre, Leiris tourna les talons, ne comprenant rien au jeu que jouait Murenko... Et puis qu'aurait-il fallu négocier ? Et pourquoi donc ?

 

- Un dernier conseil, Misdas !

- Oui !

- La prochaine fois que vous organiserez une mutinerie, évitez de rassembler le personnel aussitôt après !

 

Ce connard se foutait carrément de sa gueule à présent. Il s'engagea dans la coursive, se demandant comment il allait pouvoir sortir de ce coup tordu. L'un des chats du bord traînait sur son chemin, le plus beau, une superbe bête aux poils roux, il voulut le caresser, mais ne s'attira qu'un feulement de mauvaise humeur du félin !

 

- Décidément ce n'est pas mon jour !

 

Murenko en tant qu'officier avait droit à une double cabine, amusé par son entretien avec Leiris, il rejoint la partie qui lui servait de chambre.

 

- Je m'inquiète pour Wilcox, tu crois qu'ils sont capables de lui faire du mal ? Demanda alors Héka.

 

Il regarda d'un air amusé cette petite rousse toute bronzée aux yeux malicieux. Héka était l'une des rares femmes du bord, ses fonctions étaient d'ailleurs fort imprécises, mais elle adorait se donner aux hommes et plus partiellement aux officiers.

 

- Je ne crois pas non ! Tu sais que tu es mignonne à poil ?

- Il fallait bien que je fasse quelque chose en t'attendant, alors je me suis déshabillée. Répondit-elle malicieusement.

- Mais c'est une excellente idée !

- Pourquoi on les laisse faire, ces mecs ?

- Je ne serais pas intervenu, et il n'y aurait pas eu une alarme, ils seraient sans doute déjà morts !

- Je ne souhaite la mort de personne, mais pourquoi tu es intervenu ?

- Parce que ce cela aurait été du lynchage en règle et que dans l'opération Palinsky aussi y aurait laissé sa peau. Hors Jerko ne peut pas se priver des services de Palinsky.

- Il n'y aurait pas eu la panne ?

- J'aurais fait valoir ma condition d'officier pour ordonner à l'équipage de quitter la salle...

- Et qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?

- Les mecs finiront par se rendre, ils vont se rendre compte qu'ils ont fait une connerie…

- Jerko va peut-être te donner une promotion pour ce que tu as fait ?

- Ben j'espère bien, après tout j'ai pris des risques ! répondit Murenko

 

En fait son intervention avait une toute autre raison, mais ça, il n'allait pas lui dire !

 

- Si tu te déshabillais ? Demanda Héka.

- J'arrive !

 

Mais au lieu de se déshabiller, Murenko commençait à peloter la petite rousse.

 

- Arrête, je n'aime pas qu'un homme habillé me tripote !

- Bon, bon !

 

Il envoya valser ses vêtements à l'autre coin de la pièce d'un geste nerveux.

 

- Ben alors tu ne bandes même pas, je ne t'excite pas ?

- Ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses ! Si tu t'occupes de moi, je vais bander !

- Tous les mêmes les mecs… Ça m'aurait fait plaisir de te voir bander en t'occupant de moi…

- Je vais m'occuper de toi, mais viens d'abord me sucer.

- Bon, alors voyons, voir, mais ça bande toujours mou tout ça !

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Elle effectua alors quelques mouvements de masturbation qui eurent pour effet de raffermir considérablement la verge du médecin du bord. Après quoi elle mit l'organe en bouche et s'acharna à essayer de l'y introduire le plus profondément possible. Le résultat ne se fit pas attendre. Murenko aux anges se laissait faire, bandant à présent comme un arc. Au bout de quelques minutes de ce traitement Héka finit par se libérer la mâchoire qui commençait à fatiguer !

 

- Tu ne veux pas me finir comme ça ?

- Non !

 

Déçu par la réponse, mais excité comme un fou, il la renversa sur le lit et commença à la couvrir de baiser sur tout le corps, en insistant évidemment sur ses seins.

 

- T'es déchaîné, toi on dirait ?

- Complètement déchaîné !

- Je veux bien que tu m'encules, mais vas-y doucement !

 

Voilà le genre de chose qu'il ne faut pas répéter deux fois à Yassaka Murenko, il retourne la fille qui se met en levrette et vient positionner son gland dans l'entrée de service. Mais ça ne marche pas !

 

- Mouille l'entrée !

 

Il lèche son doigt, se surprend à rêver devant l'anus exposé de la petite rousse :

 

- Tu sais qu'il est super beau, ton trou du cul ?

- Il n'a rien de spécial ! Un trou du cul, c'est un trou du cul !

- Alors, là je ne suis pas d'accord, il y en a qui sont mal dessinés, qui ne font pas accueillants, là ça fait un joli petit cratère tout brun !

- Voilà que j'ai un cratère à présent, et bien occupe-toi en au lieu de délirer !

 

Il introduit alors son doigt dans le petit trou, le ressort, se demande si tout cela est assez lubrifié, décide que non, et se met alors à lécher de sa langue ce petit endroit, provoquant des petits frissons tout à fait inattendus de la part de Miss Héka ! Après quelques courtes minutes de ce traitement, il refit une tentative, le trou s'élargit devant la poussée, ça entrait, il poussa encore, entra mieux et commença à coulisser en de joyeux va-et-vient tandis que la fille émettait des petits cris de satisfaction !

 

- Humm que c'est bon de se faire enculer ! Commenta-t-elle

- T'es en pleine forme on dirait ?

- Traite moi d'enculée, ça va m'exciter encore plus !

- Tu es une enculée, Héka... et j'adore ton sens de la poésie !

 

Il finit par jouir sans se retirer de son derrière, s'écroulant carrément sur elle. Ils restèrent ainsi un moment. Quand Héka voulu lui demander qu'il s'occupe un peu d'elle, il ronflait déjà comme un bienheureux !

 

La crise

 

C'est quasi spontanément que les quatre mutins se réunirent rapidement. Palinsky ne réalisait pas bien, et les informa qu'il en avait encore pour deux jours pour réparer l'avarie qu'il avait provoquée, puis ne prononçât plus un seul mot. Il fut néanmoins convenu qu'il fallait au plus vite soit se rendre sans trop savoir comment, soit renverser la tendance actuelle, ce qui semblait impossible. Peut-être, se dirent-ils, que si Murenko avait décidé de jouer une carte personnelle, sans doute trouverait-il un certain intérêt à jouer les médiateurs. Mais ce dernier était devenu introuvable, il ne répondait pas à la sonnerie de sa cabine, il n'était évidemment pas question de rétablir les canaux de communications. Il pouvait être n'importe où. Rapidement, ils se répartirent le vaisseau pour une inspection éclair, il était peut-être quelque part en train de rassembler un commando de contre mutinerie.

 

Mais partout où il avait du monde, point de Murenko, peut-être simplement cette andouille se cachait-il pour échapper à une éventuelle arrestation ? En attendant la situation était bloquée, il ne se voyait pas aller négocier quoique ce soit avec Jerko avant d'y voir plus clair. Ne pouvant compter sur Palinsky, ils se partagèrent les heures de guet de l'artificielle nuit du vaisseau où de toute façon nul ne parvint à dormir.

 

A l'aube, Leiris se rendit de nouveau devant la porte de la cabine de Murenko, à sa grande surprise une voix lui répondit :

 

- Repassez dans une demi-heure, je ne suis pas prêt !

 

Il avait donc passé tranquillement sa nuit dans sa cabine, n'estimant pas nécessaire la veille de recevoir qui que ce soit, et ce matin il le faisait poireauter...

 

Il poireauta donc. Plus les événements s'accumulaient, plus il avait la conviction qu'il était en train de subir la plus humiliante défaite de sa courte vie.

 

- Entrez monsieur Misdas, vous partagerez bien mon petit déjeunez, j'espère !

- Dans le cas où on se rend, qu'est ce qui se passe ?

- Ca y est, on devient raisonnable ?

- Ecoutez Murenko ! J'ai la sensation d'avoir fait une connerie, même s'il n'était pas dans mes intentions d'en faire une ! Je cherche à m'en sortir. Vous ne m'êtes pas particulièrement sympathique mais j'ai besoin de votre aide, vous avez peut-être là aussi une carte à jouer... C'est tout ce que je vous demande. Ou bien vous êtes d'accord là-dessus et vous rangez vos sarcasmes. Ou sinon je me tire et j'essaierais d'improviser...

- Calmez-vous et asseyez-vous donc ! Café, thé, chocolat ?

- Un café bien fort, mais vous n'êtes pas obligé.

- Mais c'est un plaisir... Bon je suppose qu'on n'a pas de temps à perdre, il fallait une bonne nuit pour que tout le monde mijote un petit peu, Jerko et ses lieutenants, vous et vos acolytes et rassurez-vous... Même moi...

- Alors les solutions ? Reprit Leiris, anxieux.

- Il n'y en a pas beaucoup. Vous êtes probablement foutus !

- Ah ! Oui, et je croyais que vous m'aviez sauvé la vie

- Les gens à qui on sauve la vie finissent toujours par mourir un jour. En l'occurrence je vous ai sauvé d'un lynchage immédiat (par intérêt personnel, je le conviens), mais autant mettre les choses clairement sur la table Monsieur Leiris, n'est-ce pas ?

- Continuez donc !

- Vous avez deux solutions, la première est de vous installer dans la mutinerie. Que croyez-vous qu'il arrivera ? Vous ne pourrez atterrir sur aucune planète contrôlée par l'armée spatiale. Admettons qu'en vous posant je ne sais où, vous inventiez un baratin du genre : " Jerko est mort naturellement, j'ai pris sa place etc..." L'armée ne sera pas dupe une demi-heure, leurs gens sont formés pour cela. Tout le monde sera interrogé, et vous plongerez, ça vaut dans les trente ans d'emprisonnement, vous échapperez peut-être aux closes aggravantes, sinon ce sera les camps de rééducation, où en principe on meurt avant d'être rééduqué.

- Qu'à cela ne tienne, on pourrait éviter les planètes de la fédération ?

- Mais ou irez-vous ? Il n'existe aucune base de mutins, et même s'il en existait une, que pourrait-elle vous offrir ? L'équipage à ses habitudes. Il aime retrouver sur les planètes d'escales, des gens, des endroits... et des occasions de dépenser leurs soldes. Certains ont même des familles. Ils ne supporteront pas longtemps de devoir abandonner tout cela. Alors, vous vous baladerez de planètes en planètes, additionnant les mauvais coups avec un équipage de moins en moins coopératif, et puis au fil des escales, vous perdrez du personnel, ils finiront par parler, on fera des recoupements, et quand la police de l'espace estimera avoir assez d'éléments pour vous retrouver, elle donnera le signal de la curée. Et croyez-moi ce ne sont pas des tendres !

- Charmant portrait, et sinon...

- Sinon vous vous rendez !

 

C'est à ce moment que Leiris perçut distinctement du bruit dans la pièce contiguë.

 

- Nous ne sommes pas seuls ? S'étonna-t-il, affolé !

- Vous ne craignez, rien, c'est une vieille complice que j'ai hébergé pour la nuit.

- Mais...

 

Leiris ne put finir sa phrase, la veille complice en question venait de surgir dans la cabine telle une diablesse sortie de sa boite, simplement vêtue d'un peignoir mal fermée, elle tenait dans sa main droite un long couteau et dans l'autre de la corde.

 

- Plus un geste connard, ou je te transperce, je sais très bien me servir d'un couteau ! Lança Héka.

 

Leiris crut l'espace de quelques secondes que tout était fini, qu'il s'était jeté lui-même dans la gueule du loup, mais l'expression d'incrédulité qu'affichait en ce moment Murenko lui redonna quelque courage.

 

- Ne faites rien d'inconsidéré, mademoiselle, je suis armé !

- Je le sais, c'est bien pour ça que tu vas lever tes mains en l'air. Tiens Murenko, passe derrière lui et attache-le !

- Non Héka, ce n'est pas la bonne solution ! Répondit calmement ce dernier :

- Mais qu'est-ce tu nous fais ? On a l'occasion de neutraliser ce connard, après on le retient en otage, on cueille les trois autres et on délivre Jerko, Wilcox et la pétasse ! Tu te rends compte, on va se ramasser une sacrée promotion...

- Héka, il y des choses que je ne peux pas te dire devant lui ! Mais je te répète que ce n'est pas la bonne solution, fais-moi confiance tu le regretteras pas. Et pose ce couteau tu vas blesser quelqu'un !

- Ok ! Je vais faire un tour. T'as intérêt à être convaincant quand je rentrerai, sinon je fais un scandale !

 

Héka réajusta la fermeture de son peignoir et sortit, sans doute pour rejoindre sa propre cabine, laissant Leiris en sueur.

 

- Pour ça aussi, il vous faudra me dire merci un jour prochain ! Commenta Murenko

- J'avoue avoir du mal à suivre !

- C'est normal, vous n'avez pas toutes les cartes... Reprenons notre conversation...

- Oui alors ; dans le cas où on se rend...

- Ah ! Ah ! Théoriquement Jerko devrait vous enfermer et porter plainte à l'atterrissage et comme je vous l'ai dit vous revoilà avec 30 ans d'emprisonnement.

- Il ne le fera pas ?

- Non ce n'est pas son genre, il vous fera exécuter tous les trois !

- On est quatre ! Rétorqua Leiris.

- Justement, c'est là qu'il y a un problème ! Mais j'y reviendrais, je dis bien il vous supprimera tous les trois, et pas gentiment, c'est complètement illégal, mais l'administration fermera les yeux, il n'y aura même pas d'enquête. Il pourrait vous faire tuer de sang-froid et raconter qu'il y avait légitime défense, ça c'est déjà vu, mais pas avec Jerko !

- Ce n'est pas assez pour lui ?

- Vous ne croyez pas si bien dire, il y a un an un mec un peu timbré a poignardé un gradé, qui en est mort ! Normalement, Jerko aurait dû le faire enfermer jusqu'à la prochaine escale, là après plainte, puis procès, le type aurait sans doute eu droit à une expertise médicale qu'y aurait conclue à la nécessité pour l'intéressé par se soigner ; Et au pire, au pire il se farcissait 30 ans d'emprisonnement. Mais il y a une coutume dans l'espace, rarement employée, mais Jerko, l'apprécie particulièrement : on réunit un soi-disant jury d'honneur, on fait signer un papier au coupable par lequel il se déclare d'accord avec cette pratique. L'administration laisse faire à partir du moment où la peine prononcée sera de toute façon inférieure à ce qu'il aurait normalement écopé. Les peines en questions sont souvent de caractères humiliants, assortis de châtiments corporels, voire de mutilation, mais souvent les mecs acceptent, se disant qu'une main coupée, c'est toujours mieux que 30 ans de taule...

- Et alors ?

- Et alors, comme vous dites si bien, pendant le procès, on s'arrange pour qu'un provocateur excite la foule, et le type s'en sort lynché. Dans le cas que je vous cite, Jerko avait donné sa parole que le type ne serait pas exécuté sur le vaisseau. Il fallait voir ce que le type a pris. Quand il a dit aux brutes d'arrêter, le type n'était pas mort. Je l'ai emmené dans la cabine sanitaire, je n'ai pas eu d'autre choix que de l'euthanasier. Jerko me l'a vertement reproché. Leiris, dites-moi franchement ? Est-ce que je vous ai fait assez peur ?

- Et Palinsky ? ...

- Et oui, c'est là tout le problème, je ne vois pas comment Jerko pourrait se passer de lui, sauf s'il prend une décision irréversible sous un coup de colère ! Mais je n'y crois pas ! Les gens qui se flattent d'avoir un caractère entier, n'ont ce caractère que quand cela les arrange.

- Alors, vous proposez quoi ?

- Je vous accompagne tous les quatre chez Jerko, je lui dirais que j'ai obtenu votre reddition en échange de la promesse que rien ne serait fait ni contre votre vie, ni contre votre intégrité physique et morale tant que vous serez sur le vaisseau, ni dans les - disons - 24 heures qui suivront. Mais auparavant je veux que vous réunissiez Jerko et ses lieutenants dans la même cellule, cela aura plus d'avantages que d'inconvénients, je veux dire que des décisions brutales pourront être temporisées...

- Et vous voulez quoi en échange ?

- Il est trop tôt pour vous le dire, je vous contacterais à l'extérieur, dès que nous serons sortis du vaisseau...

- Bon ! Laissez-moi une heure ou deux !

- Vous n'avez pas bu votre café, il est froid maintenant !

- Mettez-le de côté, vous me le réchaufferez quand je reviendrais...

 

Que complotait véritablement Murenko ? C'était quoi sa carte personnelle ? Et que voulait-il en échange de son intervention ? Non décidément tout cela manquait de clarté et il ne voyait pas comment ni pourquoi il accorderait sa confiance à ce type. Leiris n'en menait pas large et à ce moment-là, son espérance de vie n'allait pas bien loin. Bien sûr, il y avait l'inconnue "Palinsky", mais comment s'articulera-t-elle dans tout cela, il n'en savait rien... Il croisa à nouveau le chat du bord, mais n'essaya pas de le caresser bien qu'il émettait cette fois des ronronnements fort conviviaux.

 

Il souhaita se renseigner sur cette affaire de jury d'honneur qui aurait lynché un type, Palinsky n'étant pas en état de répondre, il dut se résoudre à interroger un membre de l'équipage qui lui confirma grosso modo la véracité du récit, le cadavre du type avait bel et bien été abandonné en plein espace, il en frémit d'horreur. Soudain une immense fatigue le gagna et il rejoignit sa cabine, il ne sut combien de temps il dormit, mais son repos fut troublé de cauchemars atroces !

 

Héka

 

Murenko était perplexe, son plan était simple, encore fallait-il qu'on ne vienne pas lui mettre des bâtons dans les roues. L'attitude d'Héka posait problème. Il avait fait l'erreur de recevoir Leiris alors qu'il pensait qu'elle dormait encore. Il était sans doute désormais obligé de lui expliquer son plan avec tous les risques que cela pouvait comporter. Mais sans doute était-ce la seule solution d'éviter que cette femme, une fois la crise terminée, aille le dénoncer à Jerko pour ce qu'elle prenait pour de la passivité complaisante devant les mutins. Pas simple...

 

Il lui expliqua alors une version expurgée et très optimiste de son plan.

 

- Voilà, personne ne sera perdant, pas même Jerko… mais pour moi c'est la fortune assurée, alors si tu veux te joindre à moi, je t'accueille sans problème.

- Humm, j'avoue que c'est tentant…

- Alors c'est oui  

- Je pense que c'est oui, mais je ne suis pas du genre à prendre des décisions précipitées. On pourra en reparler à la fin de l'escale !

- C'est pas un problème… tu sais qu'elles sont mignonnes tes petites fesses.

- Tu vas arrêter de me peloter quand ?

- Jamais !

- Bon alors pelote ! De toute façon, j'aime bien qu'on me tripote les fesses !

- Penche-toi un petit peu, je vais te mettre un doigt !

- Non !

- Comment ça, non ?

- Je t'ai déjà dit que j'avais horreur de faire des trucs avec un mec qui restait habillé…

- Qu'à cela ne tienne, princesse ! Allez, hop, j'enlève tout, regarde un peu comme elle bande ma quéquette !

- Humm, bel objet ! Tu es plus en forme qu'hier !

- Bon, je peux reprendre ?

- Je vous en prie cher ami, doigtez-moi donc le trou du cul ! Reprit-elle en souriant.

 

Murenko ne se le fit pas dire deux fois, et pénétra un doigt dans le rectum tout chaud de la petite rousse.

 

- Je ne sens pas grand-chose !

- Alors on va mettre deux doigts !

- Mets-en carrément trois !

 

Elle devait ce matin avoir l'anus élastique car ça rentrait sans difficulté.

 

- Suce-moi un petit peu, je vais t'enculer !

- Oui, encule-moi, mais aujourd'hui tu ne me jouis pas dans le cul !

- Comment alors ?

- Je te dirais ! Pour l'instant vas-y bourre-moi le cul !

 

Murenko approcha son sexe, aujourd'hui ça rentrait tout seul, il la pistonna quelques instants, le plaisir montait…

 

- T'aime ça qu'on t'encule, hein petite salope !

- Comment ça, salope ? Et après tu me reprocheras mon manque de poésie !

- J'adore t'enculer...

- Moi aussi j'adore, mais j'aime aussi plein d'autres trucs... Allez, tu te retires et tu te couches sur le lit on va se mettre en 69 !

 

Il accéda à sa demande, ils furent bientôt enchevêtrés l'un sur l'autre, et tandis que Murenko lui suçait l'anus, Héka engloutissait sans complexe le membre viril tout droit sorti de ses entrailles, il savait qu'il ne tarderait pas à jouir, alors ayant ce matin une excellente raison de faire plaisir à son amante, il déplaça sa langue et commença à lui lécher consciencieusement son clitoris. Quelques minutes plus tard le médecin du bord explosait dans la bouche de la rouquine mais mit pour une fois un point d'honneur à lui rendre le plaisir qu'elle venait de lui donner. Héka était ravie !

 

- Vient m'embrasser, mon beau voyou ! Minauda-t-elle ?

- Je parie que tu as encore mon sperme dans ta bouche !

- Justement...

 

Dix heures avaient passé. Dix heures de trop. Il s'en fut voir Palinsky, sans déjeuner, sans se laver, sans rien du tout. Ce dernier semblant cette fois en pleine forme, Leiris lui répéta les termes de l'entretien qu'il avait eu avec Murenko.

 

- Murenko ne dit pas tout, tu sais comment font les mecs qui n'ont plus aucune chance de s'en sortir dans le cosmos ?

- Non !

- En fait, il y a plein de trucs, certains mecs se débarrassent d'une partie de l'équipage, et vont se mêler aux colons d'une planète auxquels ils proposent leurs compétences, ça marche ou ça ne marche pas, mais si ça marche, ils finissent roitelets de colonies, peinards, tranquilles et personne ne vient théoriquement les emmerder. Mais il y a encore beaucoup plus fort, tu peux pousser le vaisseau jusqu'à ce qu'il s'approche dangereusement de la vitesse de la lumière et à ce moment-là se produit le "paradoxe de Langevin", tu vieillis normalement, bien sûr, mais par contre tout va se passer comme si l'univers allait vieillir plus rapidement que toi, et te voilà dans le futur, où personne, en principe ne viendra te rechercher. Il faut bien calculer ton coup, sauter 10 ou 20 ans on peut te rechercher encore, sauter 100 ans voire plus c'est l'inconnu, qui dit ce qui se passera, la race humaine sera peut-être victime d'un virus, d'une guerre avec une autre race intelligente, ou brimée par des moyens que l'on ne connaît pas par une impitoyable dictature ? Mais certains ont pris ce risque...

 

Leiris réfléchit, évidemment finir planqué sur une planète paumée était une perspective plus agréable que de finir massacré sur ce vaisseau, mais il n'arrivait pas à prendre une décision. Morgan commençait à péter les plombs, proposant carrément d'éliminer tous ceux qui pouvaient s'avérer dangereux, puis d'aller se poser sur une planète éloignée... Enzo cru trouver la solution

 

- On atterrit sur une planète de la fédération et on se rend tout de suite, on aura 30 ans de taule, mais on aura peut-être une remise de peine, et Jerko ne nous touchera pas.

 

Leiris n'était pas convaincu, voyant bien Jerko passer un deal avec l'armée afin d'empêcher un procès régulier. Il résolut d'aller affronter l'ennemi en face, au point où il en était...

 

C'était donc la dernière carte. La tentative d'approche avec Jerko tourna court, après avoir signifié haut et fort qu'il ne négocierait jamais avec un mutin, ce dernier incapable de se contrôler se mît à lancer une bordée d'injures à laquelle Leiris n'éprouva ni l'envie ni le besoin de répondre. Il remarqua néanmoins que Jerko se laissait tenir en respect par son arme, il envisageait donc positivement que Leiris puisse s'en servir. Heureusement se dit-il, sinon il aurait été obligé de gérer la situation provoquée par un Jerko fonçant sur lui comme un boulet Qu'aurait-il fait ? Il se surprit à se dire qu'il aurait effectivement tiré.

 

Pétra

 

Pétra Van Yaguen ne comprenait rien, alors qu'elle était dans sa cabine, on avait frappé, et Morgan s'était présenté avec un petit paquet de plaquettes nutritives :

 

- On m'a dit de vous apporter ça !

- Qui ça ? Pour quoi faire ?

 

Elle n'eut jamais de réponse, l'intrus ayant déjà déguerpi. Elle se rendit compte quelques instants plus tard qu'elle était enfermée dans sa cabine et que les communications radios étaient coupées. Il se passait quelque chose sur ce vaisseau, mais quoi ?

 

De nature fataliste et peu anxieuse, elle prit le parti d'attendre, au moins ne mourait-elle pas de faim, ni de soif, la cabine étant alimenté en eau.... Tout cela contrariait ses projets pour la journée, elle avait échafaudé durant la nuit un petit scénario de domination avec Leiris qu'elle s'apprêtait à mettre en œuvre et se retrouvait frustrée. Elle était contente d'avoir réussi à jouer à la maîtresse avec ce jeune homme, cela n'avait été ni trop facile, ni trop difficile, juste ce qu'il faut, il réagissait bien. Seulement voilà, elle était toute excitée et apparemment retenue prisonnière.

 

Ne sachant comment s'occuper et reprenant pour elle le vieil adage qui dit que la masturbation est l'un des meilleurs passe-temps, elle se déshabilla, contempla l'image de son corps que lui renvoyait le miroir et se dit qu'elle n'avait pas à se plaindre. Elle pouvait encore plaire. Elle sorti de ses tiroirs deux paires de pinces, elle s'en fixa deux au bout des seins, deux autres sur les lèvres de son vagin... C'était bon mais pas assez, elle rajouta des poids et s'amusa à marcher à quatre pattes, elle mouillait comme une éponge. Elle sortit ensuite un martinet et s'auto flagella les fesses quelques minutes. Elle n'en pouvait plus, elle tint malgré tout à s'enfoncer un plug dans l'anus avant de s'installer sur le lit. Et là, sa main s'aventura dans sa chatte incroyablement trempée, et l'emmena vers une jouissance fulgurante qui la fit hurler ! Elle s'endormit ensuite.

 

Jerko prisonnier

 

L'une des suggestions de Murenko méritait d'être retenue. Les trois hommes obligèrent Pétra Van Yaguen et Wilcox à rejoindre Jerko dans sa cabine. Le risque qu'ils se montent la tête mutuellement existait, mais il était plus probable que ce regroupement aurait des effets temporisateurs pour la suite.

 

Le capitaine fut surpris par l'arrivée de ses deux lieutenants.

 

- Ah, tiens, vous voilà, vous ! Je pensais que c'était une conspiration uniquement contre ma personne !

- Je ne comprends rien de ce qui se passe ! Lui avoua Wilcox.

- C'est Misdas, l'un des petits jeunes qu'on a embarqué sur Terre qui a foutu son bordel, je ne comprends pas comment il a fait pour obtenir la confiance de l'équipage ? Il est venu me voir, je l'ai envoyé paître !

 

La tête de Pétra !

 

- Dis donc Wilcox ! Intervint cette dernière, ce n'est pas toi qui l'as recruté ce mec ?

- Je t'en prie, je ne pouvais pas savoir ?

 

Elle se mit à rigoler comme une malade !

 

- Et qu'est-ce qu'on va devenir d'après vous ? Relança le second.

- Ils peuvent nous liquider, ils peuvent nous abandonner sur une planète, dans les deux cas je ne donne pas cher de leur peau, ils ne s'en sortiront pas, même sur les astroports les plus pourries, ils ne laisseront pas passer une mutinerie. Mais je pense qu'ils ne voudront pas perdre la face, ils ne vont pas nous libérer quand même !

- Moi je crois que si ! Intervint Pétra ! Ils ont sans doute été plus loin que ce qu'ils voulaient faire, mais il faudrait qu'on discute avec eux, et comme tout est coupé !

- Il se passera bien quelque chose... s'ils nous ont regroupés c'est qu'ils ont une idée derrière la tête...

- Alors on fait quoi en attendant ? Demanda Wilcox !

- On peut faire des jeux de société pour passer le temps, on peut aussi baiser Pétra, ça nous distraira ?

- Non, mais vous n'êtes pas bien, vous croyez vraiment que les circonstances s'y prêtent ! Protesta la subrécargue.

- Ben oui justement. ! Reprit le capitaine.

- Bon, ben pour l'instant je vais faire un somme. Reprit la femme, pensant que les deux hommes allaient ainsi la laisser tranquille.

 

Mais déjà Jerko avait sorti son sexe !

 

- Allez viens sucer !

- Non mais c'est surréaliste…

- N'emploie pas de mots compliqués, viens sucer !

- Bon, bon, j'arrive !

 

Elle engloutit alors goulûment la verge du capitaine, tandis que Wilcox s'approchait à son tour de l'action, son propre sexe tendu. Pétra prit alors ce dernier à pleines mains et sans interrompre la fellation commencée, elle branlait l'autre sexe au même rythme. Au bout de quelques minutes, elle intervertit les rôles, pour le grand bonheur du second, mais par contre le capitaine ne goûtait pas trop le doigté pourtant efficace de sa subrécargue, il passa derrière elle et commença donc à la trousser.

 

- Allez déshabille-toi, on va faire une double.

 

En fait, ils se déshabillèrent tous les trois...

 

- Voilà ! Wilcox mets-toi sur le dos, et toi Pétra chevauche-le, mais cambre-toi, j'arrive derrière !

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Pétra empala sa grosse chatte poilue sur le sexe érigée du second du capitaine, et se mit à coulisser de bas en haut et de haut en bas, son partenaire lui pétrissait les seins comme s'il n'en avait jamais vu de sa vie et donnait de grands coups de rein. Jerko, lui, se positionna à l'entrée du petit trou et poussa, son sexe entra sans difficulté, les deux hommes essayèrent alors de coordonner leur rythme, tandis que la subrécargue poussait de grands cris de plaisir.

 

- C'est bon, hein ? De se faire enfiler par les deux trous !

- Surtout que c'est peut-être notre dernière baise ! Renchérit le capitaine, sans rire.

 

Cinq minutes plus tard Wilcox éjaculait suivi de Jerko, ils s'affalèrent alors sur le sol de la cabine.

 

- On fait quoi à présent ? demanda la femme

- Ben, on attend, non ?

 

Négociations

 

Leiris et se compagnons demandèrent à Murenko une demi-journée supplémentaire de réflexion, ne souhaitant pas que ce dernier se lance dans une opération de diversion en comprenant que Leiris ne souhaitait pas collaborer avec lui.

 

La situation devenait explosive dans le vaisseau, la rumeur se répandait maintenant que la panne sur laquelle travaillait encore l'équipage n'était peut-être pas fortuite... La présence armée de Morgan dans la salle des machines devenait nécessaire en permanence. Il fallait maintenant jouer le va-tout. Leiris accompagné d'Enzo (Palinsky n'avait pas souhaité participer), pénétra dans la cabine de Jerko.

 

- On vous propose de nous sortir tous de façon honorable de cette situation.

- Je vous ai déjà dit qu'on ne négociait pas avec des mutins !

 

Il fallait bien que le capitaine le redise, mais déjà le timbre de sa voix sonnait faux.

 

- On n'est pas des mutins, on a fait une connerie, on va vous rendre le commandement du vaisseau, mais on veut des garanties.

 

La tête de Jerko et de ses sbires !

 

- Mais vous ne pouvez pas faire ça, maintenant que vous avez donné de faux espoirs à tous ces bons à rien, vous aller apparaître comme des traîtres !

 

Leiris et ses compagnons furent alors stupéfiés en se rendant alors compte que Jerko analysait la situation complètement de travers croyant avoir affaire à une mutinerie de masse

 

- Et comment êtes-vous si sûr qu'ils sont tous derrière nous ?

 

Il s'en voulut aussitôt de poser cette question qui était potentiellement dangereuse et qui n'apportait rien. C'est Pétra Van Yaguen qui répondit :

 

- Dans le cas contraire, il y a longtemps qu'on nous aurait délivrés !

 

Seconde erreur d'analyse, il était ahurissant de constater comme l'état-major méconnaissait l'esprit de l'équipage. Décidément les choses ne se présentaient pas vraiment comme il les avait envisagées.

 

- On s'est réuni ce matin, personne ne veut prendre la responsabilité d'être assimilé à un mutin !

- C'est pourtant ce qui s'est passé ! Répondit le Capitaine

 

Jerko parlait donc, il était évident qu'il ne pouvait passer pour un irresponsable brailleur aux yeux de ses lieutenants.

 

- Bon on veut trois choses. Une augmentation de 15 % de toutes les soldes et une demi-heure de repos supplémentaire par jour.

 

Devant Enzo, effaré, Leiris venait d'inventer des revendications syndicales que personne n'avait bien sûr exprimées.

 

- Et la troisième chose !

- En fait-il y en encore deux ?

- C'est trois ou c'est quatre ? Lança Wilcox, soudain goguenard.

 

Surtout ne pas se laisser déstabiliser !

 

- C'est trois, les revendications portant sur le travail font un tout ! La deuxième chose c'est que vous nous garantissez à tous une impunité totale, vous nous donnez votre parole qu'il ne sera pas porté atteinte à notre intégrité physique. Quant à la troisième chose, il vous faudra lire une déclaration par laquelle vous évoquerez la nécessaire réconciliation parmi l'équipage, et où vous énoncerez clairement les points précédents.

- Elle est bonne, celle-là ! S'il y a une déclaration, ce ne peut-être qu'une déclaration commune ! Répondit alors Jerko.

- Si vous voulez, vous signerez tous les trois...

- Vous ne comprenez pas, je veux que vous participiez, vous, à cette déclaration, il faut que l'équipage comprenne qu'il s'agit d'une négociation et non pas d'autre chose !

 

Décidément, la situation prenait un tour surréaliste.

 

- Et si on refuse vos conditions ? Intervint Wilcox.

- On plonge dans l'avenir ! Palinsky sait le faire. Nous ferons croire à l'équipage que c'est arrivé accidentellement. Mais nous on a rien à perdre, pas de familles, pas d'amis, pas d'attache.

- Et nous !

- Bof ! On vous laissera sur une planète et vous vous débrouillerez…

- Vous nous laissez une heure ?

- Une demi-heure devrait suffire !

- Alors trois quarts d'heures !

 

Rien ne s'était passé comme prévu. Analysant de façon complètement fausse, le rapport de force, il était pratiquement sûr que les négociations aboutiraient. Mais que se passerait-il quand Jerko se rendrait compte qu'il avait été berné ? Ce n'était vraiment pas le genre d'homme à supporter ce genre de situation sans réagir de façon extrêmement violente.

 

Trois quarts d'heures plus tard, Jerko cédait sur tout, les 15 % étaient devenus 10 % et la demi-heure s'était réduite de dix minutes, mais tout le reste collait. En outre, il fut précisé que les acteurs de la mutinerie devraient quitter le vaisseau à la première escale, à l'exception de Palinsky.

 

- Le pauvre, on ne peut pas lui en vouloir, il n'est pas bien dans sa tête ! Commenta le second du capitaine.

 

Ni Jerko, ni Leiris pour des raisons fort différentes ne souhaitant réunir l'équipage, une déclaration courte mais précise fut lue sur le canal radio.

 

Il y fut précisé que l'état-major ferait maintenant plus attention aux conditions de travail de l'équipage. Que tout cela se terminait bien dans la réconciliation totale et quand tout état de cause les mutins ne seraient pas inquiétés sur le navire et ne feraient l'objet d'aucune plainte !

 

Leiris frémit, cette déclaration, ils l'avaient esquissée grosso modo ensemble, sans prendre le soin de la mettre en phrase. Or Jerko venait de dire : "les mutins ne seraient pas inquiétés sur le navire" Il lui revint en mémoire l'histoire qu'avait narrée Murenko de ce pauvre type à qui Jerko avait promis la vie sauve. Bien sûr tout était question de mots. Leiris prit à son tour la parole, il chercha vainement comment contrer verbalement ce qui venait d'être dit mais ne trouva rien, débitant les banalités prévues du genre : "Je remercie l'état-major pour sa compréhension et son sens du dialogue..." Tu parles !

 

Le vaisseau arriverait dans trois jours sur Vargala. Trois jours c'était sans doute trop court pour que se développe une nouvelle crise dans le vaisseau. Chacun en était déjà à faire ses projets d'escale. Les occasions ne manqueraient pas de dépenser son argent sur ce repaire de briscards de l'espace : le sexe, les jeux, l'alcool, les drogues.

 

- Je tenais à vous féliciter !

- Murenko ? Désolé de ne pas être entré dans votre plan.

 

Le médecin du bord affichait curieusement une mine fort réjouie :

 

- J'ignore comment vous avez fait. Vous avez évitez le pire, N'empêche que Jerko vous a berné.

- Parce qu'il a limité ma sécurité à l'enceinte du vaisseau ?

- Ah ! Vous vous en êtes aperçu ! Il est évident que dès l'atterrissage, il lancera des tueurs à vos trousses.

- Pourquoi se donnerait-il ce mal, il peut nous tuer de sang-froid dès qu'on sera sortis du sas !

- Jerko ne fera jamais cela, il est trop sadique. Non ce sera plutôt un contrat très spécial, par exemple des types qui vont vous enlever, vous enfermer et vous torturer pendant des mois, peut-être plus, peut-être jusqu'au prochain retour de Jerko qui à ce moment-là vous tuera de ses propres mains.

- Charmant !

 

Il est vrai que Leiris n'avait pas vraiment envisagé les choses comme cela. Dans la mesure où la déclaration de Jerko était explicite, il pensait plutôt à quelque chose de rapide à la sortie du vaisseau. Palinsky lui avait indiqué une possible parade, une liaison radio serait établie à l'atterrissage avec la garde, ils s'enfermeraient tous les trois et demanderaient de pouvoir sortir sous escorte, il ne manquait que le prétexte, mais on le trouverait bien.

 

- Retenez cette adresse par cœur, une fois sur Vargala, assurez-vous que personne ne vous suive, si c'est le cas, faites des détours et semez-le, puis allez-y très vite à cet endroit, on vous aidera et on vous protégera. Ajouta Murenko.

- Merci, mais pourquoi faites-vous cela ?

- Je suis un drôle de bonhomme !

 

Et sur ce, il tourna les talons tandis que. Leiris enfouissait le bout de papier dans sa poche sans en prendre connaissance.

 

Adieux

 

Leiris se rendit auprès de Palinsky espérant qu'il serait en forme. Il l'était et lui fit part des propos du médecin du bord.

 

Palinsky ne répondit pas, puis il prit un stylo et écrivit quelque chose dans le creux de sa main en se cachant, il montre ensuite le résultat à Leiris.

 

- Cale 18 dans une heure.

 

Une heure plus tard, il se rendait à ce curieux rendez-vous, cette cale avait été rapidement préparée par Palinsky et ne possédait aucun moyen d'écoute extérieure. Là, ce dernier lui expliqua comment disparaître de Vargala-Station…

 

- Je vais t'expliquer ce qu'il faudra faire à l'atterrissage, je te laisse une carte avec un peu de crédit, mais il ne faudra pas vous attarder, il est possible que vous soyez suivi dès le début, il faudra d'abord allez au "bar du destin", puis louer une chambre d'hôtel pour donner le change, puis vous rendre au drugstore vous acheter de bonnes chaussures de marche, puis…

 

Il entra ensuite dans divers détails pratiques, puis conclut.

 

- ... Voici les horaires des trois prochaines marées basses après l'atterrissage, je préfère que tu les apprennes par cœur, quelqu'un pourrait te "faire les poches" attention c'est en heure locale. Voici trois billes et un mini lecteur, tu te fous tout ça dans le trou du cul, tu les enlèveras dans les chiottes du bar. L'une des billes est marquée "1", tu la liras et tu suivras bien les instructions... Vous resterez bloqué trois ou quatre mois à cet endroit, le temps que les tueurs de Jerko se découragent, ce ne sera pas forcément drôle mais vous serez en sécurité... Pour la suite tout est indiqué sur la bille… Quant à moi, je suis en sécurité tant que Jerko pensera ne pas pouvoir se passer de mes services, alors je me débrouillerais, j'ai déjà ma petite idée... Il est peu probable qu'on se revoie. Ma carrière est probablement terminée mais je suis content d'avoir trouvé quelqu'un qui va pouvoir poursuivre mon œuvre !

 

" Poursuivre son œuvre ", il y allait fort, Palinsky, il ne lui arrivait même pas à la cheville en navigation, mais il ne voulut pas le contrarier. Un moment, il faillit lui demander s'il en disant cela il pensait à ses logiciels secrets, mais il y renonça. Que pourrait-il bien en faire à présent ?

 

Quelques heures avant l'atterrissage, Jerko s'arrangea pour croiser Leiris, Morgan et Enzo. Le visage du capitaine était redevenu aussi dur qu'auparavant, il prit la parole d'une voix aussi dédaigneuse que théâtrale :

 

- La commedia é finité !

- J'ignorai que vous parliez italien... Tenta Leiris

- Vous vous êtes bien foutu de ma gueule ! Mais j'ai donné ma parole. Vous avez un an, un an maximum à vivre, vous tomberez sous les coups d'un tueur, pire, d'un tueur sadique qui lui saura la date à laquelle vous devrez mourir, mais pas vous. Peut-être que vous crèverez d'angoisse avant, et si par miracle l'un de vous trois en réchappe et qu'il est encore vivant après une année, je serais heureux de lui offrir un pot, j'ai toujours été beau joueur ! Bonne continuation, Messieurs !

 

De retour dans sa cabine un autre message attendait Leiris.

 

"Peux-tu passer me voir ? Bisous ! Pétra !"

 

C'est le mot bisou qui l'amusa, surtout de la part de cette dominatrice et après ce qui venait de se passer… mais quelque part, il avait une certaine affection pour elle, il décida de se rendre à cette invitation.

 

- Je voulais te voir une dernière fois avant l'atterrissage ! Parce qu'après ça m'étonnerait qu'on se croise de nouveau !

- Ben voilà tu m'as vu !

- Je voulais te dire que j'ai aucune rancune après toi, étonnant, non ?

- Je n'étais pas d'accord pour qu'on t'enferme avec les deux autres...

- T'es un chou ! Ça te dirait si on jouait à nos jeux une dernière fois !

- Je ne suis pas trop motivé, Pétra, je suis désolé, mais je ne regrette pas ce qu'on a fait, j'ai beaucoup appris.

- Même si on inverse les rôles !

- Pardon ?

- Tiens dit-elle en lui tendant un martinet ! Venge-toi ! Frappe-moi, fais-moi mal !

- Mais Pétra, je n'en ai pas envie !

- Moi, si !

- N'insiste pas Pétra !

- Et si je te montre mes beaux nichons une dernière fois ?

 

Alors elle le fit, Leiris se figea devant sa poitrine nue, hésita sur la conduite à tenir, puis se mit à lui embrasser, à lui caresser, à en mordiller les bouts tandis que sa braguette se remplissait de son érection. A nouveau elle lui tendit le martinet, il le prit cette fois, alors elle se tourna, dégagea ses fesses et Leiris frappa. Lui qui se sentait beaucoup plus maso que sado se surpris à éprouver du plaisir à strier ces jolies fesses blanches. Il finit pourtant par arrêter, ne sachant trop comment calmer son érection. Puis soudain l'idée lui vint, puisque c'était elle qui lui avait proposé d'inverser les rôles il pouvait donc faire tout ce qu'il avait envie, alors, il baissa son pantalon, approcha sa verge de son trou du cul, poussa légèrement et l'encula jusqu'à sa jouissance.

 

- Merci ! Dit-elle en se retournant quand l'affaire fut consommée.

 

Elle avait des larmes dans les yeux.

 

- Ça ne va pas Pétra ?

- Tu n'as rien compris, tu n'as jamais compris que je t'aimais, maintenant fous le camp… et fais attention à toi… Jerko se vengera, essaie de ne pas moisir sur Vargala, brouille les pistes, méfie-toi de tout le monde. Adieu, non ne m'embrasse pas, je préfère rester sur mes souvenirs…

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 18:56

Eros Cosmos 1 - Vargala Station par Nicolas Solovionni

Solo

6 - Dans le silence de l'espace profond

 

Adieu la Terre !

 

Le lendemain matin, ils s'étaient donné rendez-vous à l'astroport et c'est d'un pas commun qu'ils se rendirent vers leurs destins, observant d'un air de dépit les fières carènes des vaisseaux des grandes compagnies à bord desquelles ils ne voyageraient probablement pas de sitôt. Le Fly28, le vaisseau qui les avait engagés faisait à côté pâle figure, mais c'était néanmoins un navire de l'espace, sa coque avait communié avec le grand vide des espaces intersidéraux, ses tuyères avaient craché leurs gaz sur des sols vierges de tout contact humain... L'aventure serait peut-être au rabais, mais elle était là tout de même...

 

Ils franchirent le sas ! Et si Enzo s'avança sans un regard derrière lui, Leiris et Morgan ne purent s'empêcher de se retourner afin de graver dans leur mémoire une dernière image de cette planète qu'ils quittaient sans doute pour très longtemps...

 

En fait le capitaine Jerko, capitaine du Fly28 était considéré par ses pairs comme l'un des corsaires les plus réputés et les plus efficaces dans son domaine. Il fit une drôle d'impression à Leiris, ce mec s'était forgé une physionomie pseudo militaire en se coupant les cheveux en brosse et en laissant subsister un filet de moustache absolument grotesque. De beaux yeux bleus couleurs de mer, dont il était très fier vous fixaient avec une intensité que peu de monde pouvait sans doute soutenir. On devinait l'homme habitué à donner des ordres et à n'admettre aucune discussion, le genre "silence dans les rangs ". Mais cette impression de force virile qui émanait de sa personnalité était vite oubliée quand l'individu se mettait à parler, car là, très vite la médiocrité intellectuelle reprenait le dessus. C'est ainsi qu'il croyait brimer les nouveaux engagés en leur ordonnant de se mettre à poil avant de leur poser de multiples questions souvent stupides.

 

L'équipage comportait une centaine de personnes, une majorité d'hommes et une poignée de femmes. Personne ne fit d'effort pour intégrer les trois nouveaux venus à la vie du bord, au contraire on les laissait volontairement à l'écart… ils avaient sans soute le grand tort de cumuler tous les défauts possibles, jeunes, bleus, sortant de l'école et terriens de surcroît…

 

Après tout cela n'était pas bien grave, et ne pouvait qu'être temporaire, mais très vite les trois nouveaux astronautes se rendirent compte que la vie à bord n'avait rien d'une partie de plaisir, douze heures terrestres de travail, sous les ordres parfois illogiques de supérieurs hiérarchiques rigides avaient vite fait de vous transformer soit en larves vivantes soit en pétard prêt à exploser

 

Morgan travaillait en salle des machines, dans un univers impossible où se mélangeaient des tas d'appareils, certains à la limite de la panne, d'autres devenus incompréhensibles à cause de bricolages successifs. N'ayant aucune expérience pratique en ce domaine, il commettait bourde sur bourde et son responsable l'avait d'ors et déjà prévenu qu'il ne le reprendrait pas à la prochaine escale. Il ignorait si ce comportement était légal, mais comme de toute façon les engagements s'étaient fait à l'amiable, il se voyait déjà débarqué sur une planète complètement exotique dont il aurait sans doute beaucoup de mal à repartir, et commençait à déprimer sérieusement.

 

Leiris s'était vu octroyé le poste de subrécargue adjoint, poste inintéressant au possible, surtout pour quelqu'un qui a accompli des études de pilotage et de navigation intersidérale. Mais faute de mieux il s'y pliait d'assez bonne grâce, se disant qu'après tout, il n'est point de sot métier. Sa supérieure, Petra Van Yaguen, fidèle aficionados de son capitaine ne daignait ouvrir la voix que pour donner des ordres, toute autre réflexion ou question se heurtait à un impressionnant mur de silence que les reformulations successives n'ébranlaient pas le moins du monde.

 

Pétra van Yaguen, la subrécargue

 

Petra van Yaguen était une grande et forte femmes, blonde aux yeux bleus, le visage très pâle et très lisse, sans doute plus proche de la cinquantaine que de la quarantaine, il émanait d'elle une sorte de beauté ambiguë, sans doute lié au fait qu'on la voyait beaucoup plus souvent rouspéter que sourire. C'était bien simple : tous les jours, il se faisait engueuler, le problème c'est que ça allait de mal en pis, aux simples réprimandes succédaient les injures, les vexations et les humiliations.

 

Un jour, alors qu'il était en train de ranger consciencieusement de curieuses petites plaques métalliques cuivrées en les sortant d'un container où ils étaient en vrac, Petra l'interrompit telle une furie :

 

- Mais c'est pas possible d'être aussi nul !

- Mais qu'est-ce que j'ai fait, encore, vous m'avez dit de ranger les plaques, non ?

- Tu ne vois pas qu'il y en a de deux couleurs différentes ?

 

En y regardant de plus près, il était exact qu'il y avait deux légères nuances de couleurs, mais on lui avait demandé de ranger, pas de trier.

 

- Vous ne m'aviez pas dit...

- Il fallait demander, connard, ou faire preuve d'initiative...

- Bon, écoutez, je commence à en avoir marre de votre fichu caractère ! On ne vous a jamais appris à respecter les autres ? Et puis, je ne sais même pas ce que c'est que ces trucs, vous ne me dites jamais rien !

 

La gifle arriva aussi brutale qu'inattendue. Leiris prit sur lui de ne pas se rebeller davantage, se contentant d'un pauvre :

 

- Vous n'avez pas le droit !

 

La seconde gifle tomba, sans doute moins forte que la précédente...

 

- Je sais, mais tu vas aller te plaindre à qui ? Demanda-t-elle avec un air cynique.

- Et si je me rebiffe ?

- Si tu te rebiffes, on me croira, moi ! Dans cette cale, il n'y a qu'un seul règlement, c'est le mien. Et quand quelqu'un fait de l'insoumission, si ça m'amuse de le punir, je le fais !

 

Leiris ne répondis pas, il se savait coincé, mais entrer dans son jeu lui coûtait.

 

- Baisse ton pantalon !

- Hein !

- Je t'ai demandé de baisser ton pantalon, pendant ce temps-là, je vais aller chercher de quoi te rougir le cul !

- Mais vous êtes complètement folle !

- Bon, on va dire que ça mérite une autre gifle, mais cette fois je vais faire autre chose. Ou bien quand je vais revenir, tu auras baissé ton pantalon, et à ce moment-là tout restera entre nous, ou alors je vais appeler du renfort pour t'aider à te tenir tranquille... ça me parait même une excellente idée... Alors ?

 

Elle n'attendit pas la réponse, laissant Leiris affolé. La perspective d'être humilié devant témoins lui était insupportable. Que faire alors ? Pétra voulait jouer, jouer à des jeux sadiques, sans doute ne prenait-elle son plaisir que dans ce genre de mise en scène... Elle revint rapidement tenant à la main un martinet de facture très classique.

 

- Bien, je t'avais dit de baisser ton pantalon, tu ne l'as pas fait. Tant pis pour toi !

 

Et finissant sa phrase la subrécargue, actionna son bracelet de communication, se préparant à solliciter ses "renforts".

 

- Non, je vous en prie, je vais obéir, n'appelez personne !

- Trop tard !

- Non, tout mais pas ça, je vous en supplie.

 

Nouvelle gifle, Leiris serra les dents. Petra toisa Leiris, il était déjà vaincu, c'en était presque trop simple, son intention n'était pas de le briser, mais d'en faire son jouet. La voix se fit alors presque conciliante :

 

- Bon, alors, allez, baisse-le ! Ce truc aussi, je te veux le cul à l'air, tourne-toi, ta bite ne m'intéresse pas, voilà, pose tes mains sur les bords de la caisse... Hum, joli cul... Il faudra que je t'encule, mais on fera ça une autre fois, on n'est pas pressé...

 

Puis soudain le premier coup tomba, de force plutôt moyenne, la douleur était supportable, mais Leiris trouva stratégique de crier plus que nécessaire, illusoire précaution censée prévenir la force des coups suivants.

 

- Tu peux crier tant que tu veux, c'est insonorisé, cela dit, tu devrais réserver tes cris pour quand je te ferais vraiment mal.

 

Leiris ne répondit pas, tendant ses muscles dans l'attente du deuxième coup. Il fut plus fort, une onde de douleur parcourut son corps, curieusement quelque chose ne le laissait pas indifférent, le violent contact du cuir cinglant sur sa peau réveilla de vieux démons enfouis, il se surprit à se retrouver dans une situation où l'excitation n'était pas absente. Le troisième coup confirma son état, il souffrait, mais supportait, y trouvait son compte, il bandait à présent de façon fort correcte. Pétra s'en aperçut :

 

- Ça t'excite, hein petite salope ?

 

Leiris ne répondit pas, encaissant le quatrième coup qui le cingla en plein milieu de ses fesses.

 

- Dis donc, toi, je t'ai posé une question, j'aimerais bien que tu me répondes !

- Je ne sais pas !

- Tu es sûr ?

 

Le cinquième coup fut volontairement plus appuyé, Leiris hurla, son masochisme avait tout de même ses limites.

 

- Alors ?

- Oui, ça m'excite, mais si vous tapez trop fort ça ne va plus m'exciter du tout !

 

Elle frappa le sixième avec la même force que le précédent.

 

- Aie !

- Parce que tu t'imagines sans doute que mon intention était de t'exciter ?

 

Heureusement, pour Leiris, elle n'exigea pas de réponse à cette question embarrassante, et tout aussi heureusement, le septième coup fut nettement plus supportable. Ainsi donc Leiris eut alors la conviction que la sculpturale subrécargue recherchait une relation de nature beaucoup plus sadomasochiste que des rapports de sadisme pur. Cette constatation ajoutait à son excitation et c'est la bite bandée comme un arc qu'il reçut les derniers coups de martinet.

 

- C'est terminé pour aujourd'hui, annonça Pétra, les yeux brillants de lubricité, mets-toi à genoux devant moi et dis-moi merci !

- Merci !

- Merci maîtresse, on dit !

- Merci maîtresse !

 

Un instant, elle s'empara de son visage et le colla sur sa combinaison au niveau du pubis, mais elle se reprit.

 

- Demain, nous ferons d'autres choses, je veux que tu sois mon petit esclave attitré, demain ou après-demain, tout dépendra de mon humeur...

- Oui maîtresse !

- Il faudra que je t'encule, ce .serait dommage de laisser vierge un aussi beau cul, mais ce sera toi qui devras me le demander

- Oui maîtresse ! Balbutia encore une fois, Leiris pas trop sûr de bien comprendre la logique érotique de sa dominatrice

- Je te laisse pour l'instant, il y a du travail, à moins que tu ais envie de te branler ?

- Euh…

- Oui ou non ?

- Peut-être !

- Oui ou non, j'ai demandé !

- Alors oui !

- Alors fait-le devant moi, tout de suite.

 

Leiris marqua un moment d'hésitation, alors Pétra le gifla :

 

- Il y a une chose qu'il te faudra assimiler : Quand je te donne un ordre, ou quand je te pose une question, c'est tout de suite !

- Pardon maîtresse !

- Maintenant, dépêche-toi !

  Petra06a.jpg

Leiris se masturba donc devant sa supérieure hiérarchique, à ce moment il aurait souhaité la voir nue, à défaut il resta les yeux rivés sur son visage, ce qui ne laissa pas l'intéressée indifférente. La jouissance vint vite, et Petra le laissa alors seul, ses pensées étaient confuses, et surtout il se demandait la raison qui lui avait fait accepter si facilement et si rapidement son rôle de soumis.

 

Le reste de la journée se passa sans fait notable, les contacts avec Pétra redevinrent strictement professionnels, sans aucune allusion aux événements du matin. Mais surtout Leiris fut soulagé de constater que la subrécargue avait cessé de lui aboyer dessus.

 

Le soir, alors que ses compagnons s'étonnaient qu'aujourd'hui, il ne récrimine pas contre sa chef, il répondit simplement, que les choses étaient en train de s'arranger, mais sans autres commentaires. Leiris essayait d'analyser l'attitude de Pétra, si le rapport de force imposé par celle-ci avait débouché sur cette curieuse séance de domination, la chose n'était pas évidente en soi, il lui faudrait du temps pour comprendre. N'empêche qu'il passa une nuit fort agitée, peuplée de fantasmes les plus fous et que sa main dut finir par le calmer.

 

Il ne passa rien le jour suivant, les ordres de Pétra étaient toujours aussi secs, mais son agressivité semblait avoir disparue. Leiris engrangea le fait, se disant que la petite séance de la veille n'était peut-être qu'une tocade ?

 

Le surlendemain, Leiris vit débarquer Pétra, l'œil malicieux. Chose exceptionnelle, elle avait dezipé la fermeture de sa combinaison assez bas pour que l'on puisse découvrir la naissance de ses seins, pourtant pendant plus d'une heure, il ne se passa rien. "Ce n'est pas possible, elle joue avec mes nerfs" se dit alors le jeune homme. Quand enfin, elle l'appela, c'est brûlant de désir qu'il se précipita.

 

- Est-ce que mon petit esclave est prêt à se faire faire des petites misères par sa belle maîtresse ?

- Oui, maîtresse !

 

Petra lui balança alors, deux paires de gifles qu'il encaissa sans broncher, il aima moins quand de façon très inattendue, elle lui cracha au visage, il fit le geste de s'essuyer mais elle lui interdit de le faire.

 

- Tout ce qui vient de ta maîtresse est un cadeau que je te fais, je serais énormément contrariée si tu refusais mes cadeaux, tu as compris, esclave ?

- Oui, maîtresse !

- Fous-toi à poil, et dépêche-toi !

 

Leiris obéit, il se déshabilla rapidement et resta planté devant la dominatrice quand il la vit déziper le haut de sa combinaison libérant complètement deux magnifiques mamelles laiteuses. Il bandait alors comme jamais. Pétra consciente du trouble qu'elle provoquait chez le jeune homme s'empara alors de ses bouts de seins entre le pouce et l'index afin de les serrer le plus fort possible. Leiris cria, partagé entre une douleur bien réelle et une excitation qui ne l'était pas moins. Elle refit plusieurs fois le même geste, puis sa main descendit vers les testicules qu'elle pressa de sa paume.

 

- Tourne-toi que je vois ton cul ! Bon, ça va, je n'ai pas laissé de trace la dernière fois, on va pouvoir recommencer...

 

Voilà une perspective qui enchantait Leiris, mais Pétra avait d'autres fantaisies dans sa besace :

 

- Humm, pour l'instant j'ai comme une grosse envie de pisser, ça t'intéresse ?

- Oui, maîtresse !

 

L'idée de voir Pétra se déshabiller et se soulager devant lui l'émoustillait au plus haut point.

 

- Alors puisque ça t'intéresse, je vais t'offrir mon pipi !

 

Leiris réalisa alors ce qui risquait de se passer.

 

- Je n'ai jamais fait ça !

- Il y a un commencement à tout... allonge-toi par terre et ouvre la bouche, tu as intérêt à tout boire !

 

Pétra s'accroupit à quelques centimètres de la bouche de Leiris, puis se baissa encore, collant carrément sa chatte sur son visage, il n'y eut pratiquement pas de phase préliminaire, tout de suite un flot tiède dégringola dans le gosier du jeune subrécargue qui tant bien que mal essayait d'avaler ce qu'il pouvait, mais en rejetait aussi à côté, et ce malgré les efforts de la femme pour réguler sa miction.

 

- Alors c'était bon ?

- Ça va !

- Je ne t'ai pas demandé si ça allait, je t'ai demandé si c'était bon, conard !

- C'était bon, maîtresse !

- Bien, alors lèche-moi le cul ! Et tu t'appliques, je veux sentir ta langue me chatouiller le trou !

- Bien maîtresse !

 

Leiris fit donc feuille de rose à sa maîtresse, il était clair qu'elle ne venait pas de prendre une douche, une odeur tenace émanait de son gros derrière, tenace mais supportable.

 

- C'est bien, tu m'as bien léché le cul, tu vas avoir une belle récompense !

 

Leiris s'attendit au pire ! Aussi quelle ne fut pas sa surprise quand il vit sa maîtresse approcher son visage du sien chercher sa bouche et lui rouler une pelle comme un couple d'amoureux bien classique.

 

- Depuis le temps que je cherche un mec comme toi ! On pourra continuer à s'amuser tous les deux, mais il faut que tu me prennes comme je suis ! D'accord ?

 

Il ne répondit pas, se contentant d'un sourire qui voulait tout dire…

 

Hermann Palinsky, le navigateur

 

Enzo avait eu lui beaucoup plus de chance que ces deux compagnons car affecté comme assistant de navigation, il fit la connaissance, puis se lia d'amitié avec Hermann Palinsky, le vieux navigateur de l'équipage. Ce dernier était devenu quasiment misanthrope. Personnage complexe, il se lançait dans de grandes explications, racontant par le détail comment, grâce à des astuces informatiques, il avait pu rompre les défenses de planètes entières, ce qui avait permis à Jerko d'en voler une partie des richesses.

- Tu vois, une planète qui veut se protéger, elle installe des satellites sentinelles en orbite, ceux-ci détectent tout objet non bienvenu qui essaie de pénétrer l'atmosphère. S'il s'agit d'une météorite ou d'un astéroïde, ils peuvent le bombarder, s'il s'agit d'un vaisseau, les types au sol en sont avertis, et éventuellement peuvent mettre en branle des moyens de défense et de destruction. Mais moi j'ai trouvé le moyen de pénétrer dans leurs systèmes, je les paralyse, et en bas ils ne voient rien arriver, on est sur eux qu'ils n'ont pas le temps de réaliser.

 

- Et vous faites comment ?

- Secret, mon petit, secret ! Mais j'y arrive, pourquoi sinon Jerko me garderait-il ? Je ne peux pas supporter ce type et il me le rend bien, mais je lui rends service, et en retour il me fout la paix et me paye comme un roi. Mais un jour j'aurais mon propre vaisseau, et je ferais ce que je voudrais, je continuerais à faire sauter les verrous de protection des planètes, mais pour des causes justes et non pas pour les piller, et j'emmerderais Jerko !

 

Tout à fait le genre de discours auquel mordait Enzo, et presque naturellement quand les horaires de vacations le permettaient, ils se réunissaient à quatre, Palinsky, Leiris, Enzo et Morgan et le premier repartait dans des exposés compliqués expliquant et répétant la façon dont il pouvait feinter les systèmes de défenses les plus compliqués et les plus sophistiqués, mais sans jamais rentrer dans les ultimes détails techniques.

 

Un jour Leiris s'adressa à Enzo

 

- Si ça se trouve, il bluffe, est-ce que tu lui as demandé de te montrer ses programmes ?

- Oui mais il ne veut pas, sauf en payant un prix que je ne veux pas lui donner !

- Ah bon, il est...

- Je suppose, il ne m'a parlé que par allusions, mais je commence à avoir l'habitude...

- Mais le cosmos pourrait être à nous...

 

Mais l'argument le ne touchait manifestement pas. Leiris, lui rêvait, rêvait qu'il était capitaine de vaisseau, et que les programmes que lui avait enseignés Palinsky, le rendrait maître de l'univers, libérant des planètes entières à la surface desquelles des seigneurs néo-féodaux avaient affamé des colons qui croyaient avoir trouvé le paradis en émigrant et qui se retrouvaient plongés dans un quasi Moyen-Âge.

 

Il ne comprenait pas l'attitude d'Enzo qui refusait d'accéder à cette connaissance magique pour des problèmes de cul, alors que justement cela ne devait pas le gêner, lui !

 

- Mais enfin, s'il dit vrai, le cosmos est à nous, et tu vas refuser cela alors que vous êtes du même bord ! Reprit Leiris, se répétant volontairement, et prenant conscience mais un peu tard de l'extrême maladresse de son propos

- Un ! Le cosmos je m'en fous, je lui demande rien et il n'attend pas après moi, et Deux ! Je ne suis pas ta pute, et je ne couche qu'avec les gens qui me plaisent !

 

C'était la première fois que Leiris s'engueulait avec Enzo, une engueulade ? Pire sans doute : tous les éléments d'une rupture d'amitié étaient contenus dans ce vif échange et Leiris le regretta aussitôt. Le cosmos sans doute. Oui mais la perte d'un ami, et surtout de celui-là lui paraissait insupportable.

 

Si à ce moment-là Enzo était réapparut, lui demandant de renoncer à ses prétentions cosmiques en échange de son amitié retrouvée, il était à peu près certain qu'il aurait choisi de renouer avec son camarade et de mettre le reste entre parenthèses.

 

La nuit de Leiris fut mauvaise, il eut du mal à trouver le sommeil, s'imaginant avoir tout perdu. Quelque part, il lui faudrait quand même faire un choix, un choix douloureux, mais un choix.

 

- Si cette andouille d'Enzo ne veut plus de mon amitié, j'irais de toute façon voir Palinsky, et moi je n'aurais aucun scrupule...

 

Mais dans ses rêves Palinsky était un odieux sadique imposant des relations à la limite du supportable... C'est en sueur et de très méchante humeur qu'il se réveilla ce jour-là. Il descendit en cale 6 faire ce qu'on attendait de lui, l'air sombre et mélancolique. Il s'acharnait à étiqueter le fouillis hétéroclite que contenait cette soute, Pétra Van Yaguen dut se rendre compte de sa mine caverneuse et eut la bonne idée de ne lui adresser pratiquement pas la parole. Le midi, prétextant un manque d'appétit, il ne se rendit pas au réfectoire, mais le regretta aussitôt, il faudrait bien qu'un jour il croise de nouveau Enzo, il faudrait bien que ce croisement débouche sur quelque chose... Prétextant en début d'après-midi l'envie de prendre un café, au grand dam de sa supérieure qui n'avait pas l'habitude qu'on la laisse plantée là au milieu de ses caisses et de ses emballages, et qui lui promit une sévère correction dès son retour, il se dirigea vers la cabine de navigation.

 

Palinsky était plongé sur un pupitre l'air hébété, et Leiris put remarquer que son écran restait immobile, Enzo, au contraire s'activait sans que l'on comprenne bien ce que ce dernier voulait faire...

 

Rien ne semblait pouvoir réveiller le vieux navigateur de son état second, et à ce moment-là Leiris eu la conviction que celui-ci se droguait. Ne sachant que dire comme introduction, Leiris lâcha un médiocre :

 

- Je n'aurais pas laissé traîner un disque, un machin avec une étiquette verte ?

- Attends, je vais regarder !

 

Enzo, lui répondait normalement, sans aucune animosité, il en éprouva un immense soulagement. Ainsi, Enzo ne lui en voulait pas, ce souci écarté, il considéra alors que le champ était libre. Il se débrouilla donc, plusieurs heures plus tard à la fin de son service pour être seul avec Palinsky, en espérant que ce dernier serait en meilleure forme.

 

- Cela me ferait plaisir que tu me montres tes programmes !

- Toi aussi ! C'est une manie ! Je ne les ai pas montrés à Enzo, ce n'est pas pour te les montrer à toi !

 

Et boum, prend ça dans la gueule ! Normalement, il aurait dû abandonner, il ne sut jamais pourquoi, malgré sa gêne et sa honte, il put reprendre :

 

- Je suis moins beau que lui, je ne vais pas dire le contraire, c'est vrai qu'il a quelque chose de magnétique, je crois que plein de mecs fantasment sur lui mais ne veulent pas se l'avouer…

- Le monde est plein d'hypocrites, répondit machinalement Palinsky.

- Un jour il dira peut-être oui, faut être patient...

- Tu crois ?

- Ça t'excite de penser à lui ? Demanda Leiris préférant biaiser.

- Qu'est que ça peut te faire ?

- C'est juste pour savoir… répondit le jeune homme… et tout en parlant, il plaça sa main sur la braguette du navigateur.

 

Celui-ci réagit mais après quelques secondes d'hésitations.

 

- Tu retires ta main !

- Ecoute, Palinsky, on fantasme tous les deux sur Enzo, alors pourquoi ne pas fantasmer ensemble.

- Je t'ai dit de retirer ta main !

 

Mais sous les doigts de Leiris, le sexe du navigateur grossissait.

 

- Tss, tss ! Tu bandes tout dur ! Laisse toi faire, je vais te faire une super branlette.

- Bon, alors vas-y, mais tu as intérêt à être brillant !

- T'inquiète pas ! Ça s'ouvre comment ce machin ?

- Débrouille-toi !

 

Leiris dézipa la fermeture éclair du navigateur, puis introduisit sa main, il farfouilla d'abord par-dessus le sous-vêtement s'amusant à prendre la verge à travers le tissu, puis tirant sur l'élastique, sortit le membre qui se dressa raide d'excitation, le gland violet et déjà humide de liqueur séminale.

 

- Hum ! Joli ! Je vais te faire un super truc !

 

Leiris se cracha dans les mains, puis passa ses mains ainsi humidifiées sur la colonne qu'il masturba quelques secondes. Il recommença ensuite l'opération mais se consacra cette fois ci au gland qu'il agaça de la paume. Palinsky commençait à frétiller de plaisir.

 

- Je te dégage un peu tout ça, c'est pour le confort… Précisa Leiris en baissant le pantalon et le slip du navigateur.

 

Puis il saisit de nouveau la verge entre le pouce et l'extrémité de ses autres doigts et commença une masturbation en règle, tandis que l'autre se pâmait.

 

- Tu ne veux pas me sucer un peu, juste un peu ? Finit par demander Palinsky en sueur.

- Tu ne veux pas me montrer tes plans, juste un peu ! Répondit Leiris. C'est donnant donnant.

- T'es vraiment une petite pute, toi !

- Hum, regarde-moi comme elle est excitée cette belle bite ! Humm ce qu'elle doit être bonne sous ma langue, ma petite langue de pute, hum rien que d'y penser ça me fait bander.

- Montre-moi comment tu bandes !

 

Heureusement Leiris ne bluffait pas, ce défi fou l'excitait maintenant au plus haut point, et c'est très fier qu'il se déculotta devant Palinsky qui n'en pouvait plus.

 

- Allez suces-moi ! Supplia-t-il

- Donnant-donnant ?

- Mais oui !

 Leiris06b.jpg

Leiris plongea alors sa bouche vers la verge tendue et sans aucun préambule l'engloutit dans son palais, il laissa passer quelques secondes le temps de s'accoutumer à ce contact, d'assimiler le fait qu'il était en train de pratiquer la seconde fellation de sa vie et que cela ne lui posait aucun problème particulier. Il essaya de rythmer du mieux qu'il pouvait ses va-et-vient buccaux, puis quand il sentit le navigateur commencer à accélérer sa respiration, d'une main il lui serra les testicules puis augmenta la cadence.

 

- C'est bon, ça vient !

 

Leiris ne répondit pas et continua de la même façon, recueillant les giclées de sperme dans sa bouche.

 

- T'es vraiment une petite salope ! Conclue le navigateur, de façon très décontractée.

- Ça t'a plu !

- Faut pas se plaindre ! Tu es homo aussi alors ?

- Non, j'adore les femmes, mais je suis ouvert à la discussion, tu vois !

- Tu crois qu'avec Enzo ce ne sera jamais possible ?

- Il ne fait jamais dire jamais, si je peux aider à vous… comment dire…

- A nous rapprocher…

- A vous rapprocher, c'est cela, alors je le ferais…

 

Palinsky était manifestement en proie à un grand trouble intérieur, même si le trip sexuel avec Leiris avait été fort, ce n'est pas ce dernier qui l'intéressait, mais Enzo. Il avait donc le choix, ou bien respecter sa part de contrat en lui montrant "très vite" ses programmes ce qui ne l'engageait à rien, ou bien aller un peu plus loin en espérant que cela serait de nature à encourager les bons offices de Leiris auprès d'Enzo….

 

Leiris, lui, planait sur son nuage, il venait de passer avec une étonnante facilité une épreuve qui lui donnerait peut-être un jour les clés du cosmos, et le reste n'avait absolument aucune importance.

 

- Alors, ces programmes, je peux les voir ?

- Bien sûr puisque c'est ça que tu es venu chercher !

 

Le ton était cinglant, Leiris ravala le trait, mais il faisait mal. D'autant que Palinsky savait ne prendre aucun risque

 

- Et alors j'ai payé le prix non ?

- Comme une pute !

- Sans doute, mais tu n'as pas le droit d'insulter les putes qui font correctement leur travail !

 

Où Leiris avait-il trouvé un argument pareil ? Sans doute nulle part, sinon dans l'élan de la spontanéité, toujours est-il que Palinsky ne sachant que répondre finit par s'approcher de son ordinateur personnel qu'il alluma, puis s'en fut chercher un sac contenant des tas de supports de stockage, qu'il entreprit de trier.

 

- Excuse-moi, mais je ne voudrais pas que tu penses non plus que je sois prêt à donner n'importe quoi contre une séance de sexe ? Reprit le navigateur.

- J'avais bien compris !

 

Mais pour l'instant Leiris avait l'esprit ailleurs. Car quel était ce fourbi ? Trop, il y en avait trop ! Des disques, des cartes, des tiges, des billes. La plupart des supports étaient d'un format non standard, donc illisible sur la plupart des appareils. Leiris était dépité, il s'attendait sinon à quelque chose de simple, du moins à un support unique ou presque, en tout cas quelque chose qu'il aurait été facile de copier quand Palinsky aurait eu le dos tourné.

 

Mais tout ce bazar était ingérable, il faudrait une éternité pour recopier tout cela. Ou alors amener Palinsky à lui faire des copies, mais il n'y croyait pas, l'arme de la séduction ne marcherait jamais une seconde fois, il en était persuadé, quant à réengager la conversation avec Enzo sur ce sujet, il ne voulait même pas y penser. Tout son petit rêve s'écroulait soudain...

 

- Ça ne t'intéresse pas tant que çà on dirait ?

 

Des lignes incompréhensibles défilaient sur l'écran. Palinsky avait l'air amusé du dépit de Leiris.

 

- Tu croyais peut-être qu'il s'agissait d'une formule magique ?

 

Leiris choisit de jouer l'humilité.

 

- Formule magique, peut-être pas mais je pensais à un programme somme toute assez simple !

- Et ça aurait changé quoi ?

- En le regardant de près, j'aurais pu essayer de le comprendre et de le reproduire !

- Tu peux toujours t'aligner !

- Tant pis pour moi ! Répondit Leiris, se forçant à faire bonne figure.

- Si tu avais su que cela se présentait comme ça, tu ne m'aurais jamais fait de propositions ?

 

Aie ! Surtout ne pas tomber dans le piège de ce genre de conversation !

 

- J'ai joué, j'ai perdu, je ne regrette rien !

- C'est bien, t'es beau joueur !

 

Des lignes et des lignes continuaient de défiler, il ignorait en quel langage informatique était écrit ce charabia. De temps à autre, celui-ci était annoté par des lignes de commentaires, certaines assez hermétiques, d'autres assorties d'interjections dans le genre de ceux que Palinsky affectionnait. Il eut soudain la conviction que ces lignes complémentaires étaient rédigées par au moins deux personnes différentes.

 

- C'est toi qui as écris tout cela ?

- Non, tout ce que j'ai fait c'est de déchiffrer tout ce merdier, cela m'a pris des mois et des mois, après je me suis rendu compte que l'on pouvait améliorer ces trucs, alors j'ai un peu bricolé.

- Mais il y a besoin de tout ?

- Tout dépend de qu'on veut faire, la plupart des planètes colonisées sont gardées par des réseaux satellites classiques, tous du même modèle, pour les neutraliser, on se sert de ce qui défile... Mais d'autres sont plus compliqués.

- Et t'as trouvé cela comment !

- Par hasard ! Un type me vendait des programmes de navigation, un jour il est arrivé avec un stock, il en voulait assez cher mais n'avais aucune idée du contenu, et je n'avais pas de quoi le payer de toute façon. J'avais quand même voulu regarder de quoi il s'agissait mais, ce n'était pas évident, tous les supports étaient non-standards, Je lui ai dit que cela ne valait rien, mais que si ça l'arrangeait, je lui reprenais au prix des supports. Ce con a marché. Le plus difficile a été ensuite de bricoler des lecteurs capables de lire ces fichus bidules, mais bon avec l'aide de quelques copains on y est arrivé... Et là j'ai découvert que c'était des machins provenant de l'armée, probablement périmés. Mais en en comprenant le principe on pouvait les adapter... et voilà !

- Tu peux avec ça pénétrer toutes les protections électroniques ?

- Non pas toutes ! Mais les systèmes de protections par satellites : presque tous, et les systèmes internes, n'en parlons pas...

- Y compris les systèmes de protection d'un vaisseau, les systèmes internes ?

- Bien sûr !

- On pourrait donc théoriquement s'emparer du vaisseau ?

- Sans problème !

- Et qu'est-ce que t'attends ?

 

La tête de Palinsky !

 

- C'est vrai que ça m'a parfois traversé l'esprit, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse, je n'ai aucune vocation d'être capitaine, moi mon truc c'est la navigation.

- Tu te rends compte de ce que l'on pourrait faire, débarrasser l'espace de tous les mecs qui exploitent les colons, on n'aurait pas de problèmes de réapprovisionnement, ils nous fourniront tout le nécessaire pour nous remercier...

- Et on aurait l'armée sur le cul, on n'y irait pas loin !

- Pas si on fait cela intelligemment, après chaque mission on se cacherait, on deviendrait insaisissable.

- Arrête de rêver !

- Mais tu te rends compte le pouvoir que tu as entre tes mains. Il est criminel de ne pas vouloir s'en servir !

- Tu ne crois pas que tu devrais aller te coucher ?

 

Leiris n'insista pas, décidément cette visite ne s'était pas passée du tout comme prévue ; mais il reviendrait à la charge...

 

- T'as raison bonne nuit !

 

C'est à ce moment que de façon complètement inattendue, Palinsky lui colla la main aux fesses !

 

- Humm si tu me montrais ton petit cul avant de partir ?

- Non, non, j'aurais trop peur que tu m'encules ! Répondit Leiris sur le ton de la plaisanterie.

- Justement j'y pensais !

 

Leiris pris conscience qu'il allait lui falloir rejouer une séance, sans doute moins facile, mais il tenait à rester dans les bonnes grâces du navigateur, et décida de se laisser faire. Il baissa donc simultanément pantalon et slip, puis se plia légèrement en avant.

 

- Ça te convient ?

- Ah ! Je dois reconnaître que c'est pas mal ! Tu as des trésors cachés, dis donc, quelles belles fesses !

 

C'était bien la première fois qu'on le complimentait de la sorte pour la beauté supposée de son postérieur. Palinsky approcha son visage du fessier gentiment offert à sa concupiscence et commença par en embrasser les globes, il les écarta ensuite, se lécha un doigt qui s'approcha afin d'explorer l'anus.

 

- Doucement ! Ne put s'empêcher de dire Leiris

- C'est juste mon doigt, tu vas voir tout à l'heure ce que je vais te mettre

 

Ben oui, c'était bien ça le problème !

 

Le doigt entrait et sortait provoquant de curieuses sensations dans le conduit rectal du jeune homme. Quand il cessa, ce fut pour humecter l'entrée de salive à l'aide de grands coups de langues qui se voulaient le plus profonds possible. Du coup Leiris se mit à bander, ce qui ne n'empêchait nullement d'appréhender la suite. Suite qui se concrétisa bientôt sous la forme d'un gland demandant l'entrée. Le jeune homme écarta ses sphincters, l'autre poussa, la bite entra.

 

- Aie !

- Décontracte-toi !

- Doucement, doucement !

- Je vais doucement.

 

Palinsky s'enfonça encore plus ! Délicieuse sensation d'être ainsi rempli, puis il commença à pilonner, une curieuse onde traversa le corps de Leiris, du plaisir, certes, mais un plaisir bien trouble, mais il s'habituait, la cadence augmenta, augmenta encore et le navigateur finit par jouir en lui. Leiris se redressa, la bite raide, il crut un moment que son partenaire s'occuperait de lui, mais ce ne devait pas être dans ses intentions.

 

- Finalement, je vais peut-être faire quelque chose de toi, tu seras ma petite femme à moi, on en reparlera demain, fait un gros dodo !

 

Voilà qui n'était pas du tout prévu au programme, si Palinsky devenait collant et le sollicitait maintenant tous les jours et cela en plus des séances que lui imposait Pétra Van Yaguen il allait péter un câble ! Il faudrait qu'il remette les choses au point… A moins que, à moins que… En attendant, il réalisa qu'il venait de perdre son pucelage anal et l'idée le fit sourire.

 

Mutinerie !

 

Le lendemain, il réunissait Enzo et Morgan.

 

- J'ai réussi à le persuader de me montrer ses programmes !

 

A son grand soulagement, Enzo ne fit aucun commentaire, mais il se serait passé du petit sourire en coin que lui adressa Morgan. Il leur raconta ce qu'il avait vu, et entreprit de leur faire partager son enthousiasme à propos d'une prise éventuelle du vaisseau.

 

- Il faut le convaincre, s'il ne baratine pas l'appareil est à nous en 5 minutes, l'équipage suivra ! On se débarrassera de Jerko et de ses sbires les plus dangereux sur une planète bien calme, et comme cela personne ne pourra nous accuser de mutinerie aggravée !

- O.K. pour moi ! Dit simplement Enzo.

- Bon d'accord, en espérant qu'on ne fait pas une belle connerie, murmura Morgan se ralliant au projet.

- Bon, dès que je vous aurais donné le signal vous neutraliserez Jerko et Wilcox, s'ils ne sont pas dans leurs cabines, on les récupère et on les enferme, s'ils y sont déjà, ça se fera automatiquement…

- Van Yaguen aussi ! Ajouta Morgan.

- Non, pas Van Yaguen ! Rétorqua Leiris

- Pourquoi "pas Van Yaguen" ? Répondirent les autres regardant alors leur camarade d'un air étrange.

- Rien, elle n'est pas méchante…

- Ce n'est pas ce que tu nous disais au début...

- Il y a des gens qui gagnent à être connus…

 

Mais voyant que ses compagnons se posaient des questions, il rectifia le tir…

 

- Je veux dire si on commence à enfermer tous ceux qui ont des sympathies pour l'état-major actuel, ça va nous faire une masse de prisonniers et ça va devenir ingérable.

- Tu penses à qui ?

- Je ne sais pas, moi, la copine de Wilcox, le médecin, le chef mécanicien…

- Mais, non ce n'est pas comme ça qu'il faut raisonner ! Reprit doctement Morgan. On neutralise les responsables uniquement parce qu'ils sont responsables et ont à ce titre accès à des procédures d'urgences qui peuvent faire capoter notre projet, et puis si on veut les remplacer, il faut bien les écarter. Donc nous n'avons aucune raison de réserver un traitement particulier à Van Yaguen. Quant aux autres quand ils sentiront le vent tourner, ils se rallieront à nous, c'est aussi simple que ça…

 

Ben oui, énoncé comme ça, c'était en effet tout simple…

 

Palinsky n'avait sans doute pas le dos au mur, mais il fit comme si. Et deux jours plus tard, les alarmes étant toutes neutralisées, les canaux de communications entièrement brouillés (à l'exception de l'un des canaux d'urgence, celui qui justement était attribué à Palinsky), les quatre mutins en armes neutralisèrent rapidement Jerko, son second et sa subrécargue et les consignèrent électriquement dans leur cabine. L'affaire ne fut pas spécialement discrète et la nouvelle se répandit très rapidement parmi l'équipage mais sans provoquer de réactions particulières.

 

Il avait été entendu que Leiris hériterait de la charge de Capitaine…

 

- …Et pourquoi moi ?

- C'était bien une idée à toi, au départ, non, alors tu assumes ! Répondit Morgan, peu aimable.

 

Enzo et Morgan deviendraient donc tous les deux "seconds", Palinsky souhaitant pour sa part conserver son poste de navigateur. Il fut ensuite décidé de rassembler l'ensemble de l'équipage dans le mess.

 

- Messieurs je suis votre nouveau capitaine...

 

Leiris s'était attendu à être salué par un hourra d'enthousiasme, au lieu de cela, s'il put dénombrer quelques sourires indéchiffrables, il ne recueillit que des visages pâles d'inquiétude et manifestement dérangés dans leurs habitudes quotidiennes. Leiris vexé, voulut donc rectifier le tir et recentra son message.

 

- Je vois que vous êtes inquiets, mais soyez sans crainte, la tyrannie et l'abus de pouvoir de Jerko, c'est fini, nous allons maintenant réunir des commissions pour réorganiser le travail, nos missions vont changer...

- Je suppose que vous connaissez bien sûr les articles du code spatial relatifs aux mutineries ?

 

Leiris ne s'attendait à aucun contradicteur, à fortiori de ce type, celui qui venait de parler était considéré par l'équipage comme un brave homme, il s'agissait de Yassaka Murenko, qui avait pour charge le domaine santé de l'équipage.

 

- Bien sûr !

- Menteur ! Murenko enfonçait le clou. Vous vous êtes fait piéger par Palinsky, cet homme est sans doute un navigateur hors pair, mais il est complètement fou, Je veux dire qu'il est incapable de se rendre compte des conséquences de ses actes ! Je te l'ai déjà dit, tu ne peux pas dire le contraire Palinsky ?

 

Palinsky n'avait d'abord pas souhaité participer à cette sorte de meeting mais pressé par les trois jeunes gens, il avait fini par s'y rendre mais en adoptant une position très en retrait, il se tenait près de la porte, prêt à déguerpir si l'affaire l'ennuyait de trop. Piqué au vif par la réflexion de Murenko, il n'aurait bien sûr pas dû répondre, laissant à Leiris le monopole de la réplique, mais fort énervé par ce contradicteur imprévu ; il fit l'erreur d'essayer de le faire :

 

- N'écoutez pas ce type, il est à la solde de Jerko, on aurait dû l'enfermer aussi, c'est le pire de tous...

- Palinsky ? Combien de fois suis-je intervenu pour modérer Jerko dans ses expéditions chez les colons, combien de fois je l'ai empêché d'aller trop loin, et pendant ce temps-là que faisais-tu Palinsky ? Rien ! Tu ne faisais rien, des belles théories autour d'une table, mais après, rien, trop content que tu étais que tes programmes à la gomme nous aient permis de franchir les barrières satellites...

 

L'ambiance devenait électrique, Murenko était en train de gagner tout l'équipage ou presque.

 

- Et d'ailleurs, reprit ce dernier, regardez bien ! Où est-il passé votre héros ? Il a disparu, il est déjà en fuite !

 

Un éclat de rire soulagé salua cette répartie. C'était vrai ! Palinsky avait quitté la salle. Murenko avait maintenant les rieurs de son côté, tout était perdu ! Et Yassaka Murenko qui se remettait à parler.

 

- Non, Leiris tu ne connais pas le code, du moins tu ne connais pas la façon dont on l'applique. En cas de mutinerie, tous ceux qui d'une façon ou d'une autre n'ont pas essayé de rétablir l'ordre ancien sont considérés comme mutins, avec toutes les conséquences que cela peut avoir... De plus...

 

Déjà un groupe d'hommes menaçant s'avançait vers le trio de mutins.

 

- Non ! Stop ! Cria Murenko.

 

L'ambiance était tendue à l'extrême, Leiris et ses deux compagnons arc-boutés contre la paroi du mess avaient sans doute fait la double erreur l'erreur de ne pas s'armer et de se tenir loin de la sortie, ils attendaient l'assaut, verts de peur, réalisant qu'ils venaient de faire là la connerie de leur existence, la dernière peut-être...

 

- Rendez-vous ! Messieurs, moins cette pochade durera de temps et plus vous vous montrerez coopératifs, moins les conséquences seront graves pour vous ! Reprit le toubib du bord.

 

Les visages de Leiris et d'Enzo se rencontrèrent, livides. Ils ne pouvaient qu'obtempérer... Mais tout d'un coup, une sirène retentit, suivi d'une voix préenregistrée :

 

- Alerte numéro 4. Avarie grave dans le secteur B6. Tout le personnel à son poste. Je répète...

 

Instantanément, le mess se vida, Leiris n'avait pas de rôle particulier en cas d'alerte de ce genre, il se résolut donc à rejoindre la cargaison, attendant des ordres ultérieurs. Ses deux camarades n'étaient plus à ses côtés, fallait-il alors qu'il prenne la responsabilité de libérer Jerko. ! Seul Palinsky pouvait le faire. Il se rendit compte alors que le capitaine qu'il avait failli devenir n'avait aucune idée de la conduite à tenir en pareille circonstance. Il se rendit à l'aire de pilotage où s'affairait Palinsky. Celui-ci envoya au diable les quelques personnes présentes !

 

- J'ai l'analyse de la panne, descendez tous aux machines, et attendez les ordres, c'est là que vous serez le plus utile

- Mais qu'est ce qui se passe ?

 

Palinsky attendit d'être seul avec Leiris et Enzo, et tout d'un coup son regard changea. Leiris compris : voyant qu'il était en train de perdre la face pendant ce meeting improvisé, Palinsky avait sciemment provoqué une panne.

 

- Ce n'est pas bien grave, il y en a pour trois jours de réparation, pendant ce temps-là, ils nous foutront la paix. Mais il faut enfermer Murenko et le foutre avec les autres !

- Non !

- Et pourquoi Non, Môssieu Leiris ?

- Parce que je n'ai pas envie d'aggraver notre cas...

- C'est moi ou lui !

- Chiche ! Si je dis à ces connards de choisir entre Palinsky et Murenko et d'en mettre un aux fers, ils vont faire quoi à ton avis ?

- Dégage, j'ai du boulot !

- Il faut que l'on s'organise ! Pas question de dormir tous les quatre en même temps. Et demain on reparle de tout cela !

- Bon ! Bon !

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 10:21

Eros Cosmos 1 - Vargala Station 5

par Nicolas Solovionni

Solo

5 - Le repaire de Paola

 

Monsieur Monh

 

Mériap était fébrile, la gestion de cette planète devenait une source de complications. Les nouvelles préoccupantes s'accumulaient, transmise par la "taupe" tigrane : d'abord la nouvelle d'une attaque imminente de Tigra-Novo contre Antioche. Il avait d'ailleurs pris le soin d'en confirmer l'éventualité auprès de cette dernière, ne souhaitant pas que le désastre d'Olvène se renouvelle. Il l'avait fait lui-même presque secrètement et sans en référer à qui que ce soit. Et puis il y avait eu l'assassinat de la responsable de la sécurité de Tigra-Novo, cela signifiait des divergences au sein du commandement féministe, mais il ne savait les interpréter. Il avait fait surveiller d'éventuels mouvements de troupes mais la situation restait calme pour le moment...

 

- Monsieur Monh de la société Hayeyre et Blansoe ! Annonça très protocolairement le sergent Irina Sanchez

- Bonjour Général Mériap, je suis vraiment très heureux de vous rencontrer.

 

Le général se garda bien de retourner le compliment, il redoutait cet entretien avec le représentant de cette société qui avait récupéré la gestion des concessions de la planète. Et ce Monh respirait l'arrivisme et la suffisance par tous ses pores.

 

- Je vous écoute ! Reprit simplement le militaire.

- Comme annoncé, nous allons installer à Katelya une antenne de notre société, elle n'utilisera qu'une poignée de personne que nous recruterons localement et…

- Sur ce point il n'y a aucun problème, mais je suppose que vous n'avez pas demandé à me rencontrer pour ça…

- Non, je voulais vous féliciter, mon général pour la façon dont a été gérée la dernière crise inter communautaire sur cette planète.

- Gardez vos félicitations, quand j'ai choisi la carrière militaire, ce n'était pas vraiment pour rester les bras croisés devant ce genre d'événements.

 

Le souvenir de l'entrevue avec Kéni envahit son esprit. Cela le mit mal à l'aise, très mal à l'aise, il décida de ne pas refouler sa mauvaise humeur… c'est l'autre en face qui allait tout prendre dans les dents…

 

- Je ne comprends pas mon général !

- Est-ce que vous savez combien il y a eu de morts, est-ce que vous savez combien il y a eu de prisonnières ?

- Nous déplorons tous, mon général…

- Arrêtez vos larmes de crocodiles, vous ne déplorez rien du tout ! Vous vous en foutez complètement !

- Mais pourquoi cette agressivité ?

- Monsieur Monh ! Je me fiche de la construction de votre antenne, je me fiche aussi de vos félicitations, vous avez maintenant cinq minutes pour me dire ce que vous attendez de moi !

- Vu la façon dont vous me recevez, admettez que vous me mettez dans l'embarras !

- Plus que quatre minutes !

- Notre société va analyser la situation actuelle, elle jugera probablement que les choses ne vont pas assez vite, nous en référerons à nos supérieurs qui en référeront eux même aux autorités politiques, puis militaires, ensuite les ordres redescendront ici, nous aurions perdu un temps précieux. Je voulais donc vous suggérer de prendre directement vos instructions auprès de moi…

- C'est hors de question ! L'interrompit Mériap.

- …laissez-moi finir, il est bien évident que nous avons prévu une compensation financière non négligeable…

- C'est tout ?

- On ne vous demande que de faire en sorte d'avancer l'inéluctable, une simple provocation de votre part, et ça en serait fini des koms sans pour cela renforcer les tigranes, celles-là, il suffira de bien les isoler, de les désarmer et de détruire leur banque de sperme…

- Vous avez terminé, cette fois ?

- Je vous en prie mon général, j'ignore ce qui provoque votre agacement, mais nous sommes condamnés vous et moi à nous entendre.

 

Le général Mériap appuya sur un bouton, et tandis que le commercial de la société Hayeyre et Blansoe déblatérait, deux gardes armés jusqu'aux dents firent irruption dans le bureau.

 

- Cet homme est en état d'arrestation, mettez-le au secret, sans violence ! Demain nous aviserons sur son sort !

- Mais vous êtes complément fou ! Protesta le commercial tandis qu'on l'emmenait.

 

Mériap bouillait ! Se laisser commander par un marchand de planètes en parcelles ! Non ! Non et non ! Il aurait dû écouter Kéni, provoquer l'inéluctable. Il ne l'avait pas fait parce qu'il avait cru possible de ménager tout le monde dans une impossible position centriste… Il s'empara de son téléphone !

 

- Hormer ! Retrouvez-moi Kéni Nigelson.

- Je sais où elle est ! Concéda l'officier

- Amenez là moi le plus vite possible !

- Oui, mon général !

 

Amer, Hormer, pensa d'abord mentir à son supérieur, cela l'enrageait que celui-ci réussisse là où il n'avait pas su faire. Alors quand il eut la réponse c'est presque guilleret qu'il la retransmit à son supérieur :

 

- Elle était dans un bordel, elle a été vendue et elle a quitté la planète !

- Hein ? Quoi ? Et on sait où elle est partie ?

- Ça risque d'être difficile, mais je vais essayer de me renseigner….

 

Et voilà ! Décidément quelle journée ! Déjà dans sa tête il avait préparé son entretien avec Kéni, d'abord des excuses puis il lui offrirait ce qu'elle était venue demander, puis il verrait bien, si elle voulait le récompenser à sa façon il accepterait, mais il ne le faisait pas pour ça, il le faisait pour être tranquille avec sa conscience… Et voilà qu'elle avait disparue… Après tout tant mieux, il allait pouvoir agir dans le plus complet désintéressement, ensuite viendrait probablement les sanctions, il quitterait donc l'armée et chercherait Kéni, simplement pour qu'elle sache ce qu'il avait fait….

 

Le lendemain on fit semblant de libérer Monsieur Mohn. Hormer se chargea de la comédie et devant témoin lui expliqua qu'il avait ordre de l'emmener faire un vol de reconnaissance au-dessus des territoires posant problèmes. En fait, il déposa le commercial de la société Hayeyre et Blansoe sur une île complètement isolée avec une mallette de survie, faisant fi de ses protestations. C'est ainsi que Monsieur Mohn finit sa carrière de commercial. Son exil - certes, arbitraire - dura quelques mois pendant lesquels il fit une cure de poissons locaux. Quand il fut rapatrié, il changea sans doute de métier car plus personne n'entendit parler de lui…

 

Au retour, Hormer posa l'engin en pleine zone tigrane, l'incendia, enregistra la scène et regagna la caserne à l'aide de ses réacteurs dorsaux. Un communiqué fut publié déclarant alors Mohn assassiné lâchement par les tigranes… Mériap n'eut alors aucun mal à convaincre son état-major qu'il fallait étouffer dans l'œuf l'agressivité chronique de la communauté Tigrane. Il ne restait qu'à attendre l'occasion...

 

Quelques fuites bien organisées convainquirent les Antiochiens d'anticiper la bataille qui s'annonçait et sortirent en masse de leur ville. Les tigranes privées de leur meilleure stratège assassinée sous ordre de la grande prêtresse se lancèrent à l'assaut et furent proprement bombardées par l'armée. Les rescapées furent exilées sur les îles, les autres communautés Tigranes acceptèrent de désarmer et les prisonnières furent libérées. Quant aux Koms ils se réunirent refusèrent de rendre leurs armes, et déclarèrent l'indépendance de la planète.

 

A la grande surprise de Mériap, la Terre qui avait d'autres chats à fouetter, entérina la situation au grand dam de la société Hayeyre et Blansoe qui fut prié d'aller voir ailleurs. Quant au général, il fut nommé sur une planète un peu plus facile à gérer. Il n'eut pas de promotion mais eut la satisfaction de voir qu'on avait accédé à sa demande de muter avec lui le sergent Irina Sanchez.

 

Novassa, premier contact

 

L'occasion de se retrouver ensemble ne se renouvela pas à bord du vaisseau et trois semaines après, les novices atterrirent dans la grisaille de l'atmosphère de la planète Novassa.

 

- Voilà, vous allez subir un stage théorique pendant trois mois au terme duquel vous serez placées dans des postes réservés aux prêtresses de Tigra, et cela suivant vos résultats, et vos capacités. Ensuite le stage sera validé ou non, s'il ne l'est pas vous aurez droit à un nouveau stage, si non, vous recevrez une affectation définitive.

 

C'est ainsi qu'elles furent dirigées vers une sorte de battisse isolée des zones urbaines, au petit groupe venant de Katelya, s'ajoutait d'autre filles venant, elles des quatre coins de cette planète grisâtre.

 

Le premier jour leur permit de trouver leurs marques, du bon et du moins bon car si la nourriture était approximative et les professeurs psychorigides, les chambres étaient individuelles... Voilà qui permettrait se dit alors Malvina, quelques perspectives intéressantes... et c'est sans tarder dès le deuxième jour que Malvina croisa Graana :

 

- Ça te dit de venir dans ma chambre ce soir ?

- Bien sûr, mais les grand esprits se rencontrent, j'allais justement te le proposer....

- Cause toujours... Mais ne me fais pas faux bons, j'ai hâte de te rougir le cul...

- T'inquiètes pas, rien qu'à l'idée je mouille déjà...

 

Enervante celle-là à vouloir toujours avoir réponse à tout...

 

Le soir, Graana fut au rendez-vous. Et sans aucun préambule se débarrassa de ses vêtements qu'elle posa sur une chaise. Malvina se dit qu'elle n'arriverait sans doute jamais à comprendre comment "fonctionnait" cette fille.

 

- Tiens, je t'ai apporté des gâteaux, je les ai piqués au réfectoire ! Dit-elle en lui tendant un paquet entamé.

- Je n'accepte des cadeaux que de mes amies ! Répondit Malvina

- Bon, ben je les remporterais, tu ne sais pas ce que tu perds, c'est pas mauvais ces trucs là ! Bon alors qu'est-ce que tu vas me faire ? Parce que je ne suis peut-être pas ton amie mais en ce moment faut voir comment tu me reluques !

- J'adore reluquer les salopes !

- O.K. ! Reluque !

- Dommage que je n'ai pas de pinces pour les accrocher après tes tétons de poufiasse.

- Si tu veux je peux essayer d'en trouver, et si j'en trouve pas je peux même m'amuser à en fabriquer pour la prochaine fois, ça me fera une occupation.

- Je voudrais que tu taises déjà ! Je peux aussi faire des trucs avec mes doigts !

 

Malvina s'empara des gros tétons de l'ex milicienne et pinça le plus fort qu'elle le put entre ses pouces et ses index.

 

- Si tu crois que ça me fait du mal, ça me ferait plutôt du bien ! La nargua Graana !

- Et comme ça ?

 

Malvina opérait à présent une torsion, la fille grimaça sous la douleur, mais ne protesta pas.

 

- Hum c'est trop bon ce que tu me fais, dit-elle devant une Malvina complètement désorientée.

- Et ça c'est bon ?

 

Graana encaissa la gifle sans broncher ! Une seconde suivit !

 

- Merci ! Dit-elle. Tu es trop belle quand tu me gifles !

 

Décontenancée, Malvina baissa la main qui déjà s'apprêtait à envoyer une troisième gifle. Elle ne savait tout simplement pas dominer cette fille. De rage elle lui cracha au visage, mais sans provoquer de réaction particulière. Elle eut alors l'idée de lui mettre la main à la chatte, elle constata alors que Graana mouillait, voilà qui n'était pas précisément le but recherché.

 

- Attends-moi, je reviens, mets-toi à genoux !

- Oui, maîtresse ! Minauda l'autre.

 

Elle se fout de ma gueule ! Se dit Malvina in petto. Elle disparut dans la minuscule toilette jouxtée à la chambre et fit ses besoins, elle ne s'essuya pas, et revint présenter ses fesses à la milicienne.

 

- Tu lèches ! Je veux que ce soit impeccable ! Qu'il ne reste plus de traces de merde !

- Et si ce n'est pas impeccable, tu me fais quoi ?

- Tu verras bien ! Répondit Malvina se gardant bien d'avouer à l'autre qu'elle n'avait aucune réponse à cette question.

- J'en tremble d'avance ! Se moqua l'autre.

- Lèche ! Répéta Malvina.

 

Elle crut que la situation lui échappait, mais eut la surprise de sentir la langue de Graana se balader sur ces fesses, autour de l'anus et même de pénétrer dans le brun conduit.

 

- Voilà, je t'ai bien léché le cul, t'es contente maintenant ?

 

Malvina ne répondit pas, à part la foutre à la porte, elle ne voyait pas bien comment continuer cette séance qui tournait à la pitrerie. Et puis tout alla très vite, Graana lui saisit un bras, lui crocheta une jambe, et Malvina se retrouva au sol. Là La fille se jeta sur elle et la retourna afin de l'immobiliser sur le dos en la chevauchant. Malvina fixa son adversaire dans les yeux, essayant de mettre dans son regard le maximum de haine qu'il pouvait contenir.

 

- Calme-toi, Malvina !

- Salope !

- Je t'ai dit de te calmer, tu vois, tu ne domineras jamais ! Tu veux te venger, mais tu ne sais pas quoi faire, bien sûr tu pourrais me tuer, mais c'est assez dangereux, alors tu t'es figurée que tu pouvais m'atteindre autrement. Ben, non on a de l'entraînement on est blindé chez les tigranes, et en plus un peu de masochisme de temps en temps ne me déplait pas. Alors je te propose quelques chose, c'est de faire la paix toutes les deux…

- Plutôt crever !

- On se calme, ce n'est pas de l'amitié que je te propose c'est une alliance.

 

Et tout en parlant, Graana relâcha sa prise se releva et aida Malvina à en faire de même…

 

- Bon, j'explique, quand tu es arrivée chez nous, tu avais un but, on n'a pas tout compris, mais ça n'a aucune importance et à présent je m'en fous complètement. Par contre, je suppose que ce que tu souhaites aujourd'hui c'est foutre le camp de cette planète et retourner chez toi ? Ça ce n'est pas un secret, c'est de la simple évidence. D'accord ?

- Oui, et alors ?

- Et bien il se trouve que moi aussi j'ai un but, j'en avais un d'ailleurs avant de me retrouver ici c'était de grimper dans la hiérarchie, mais j'ai fait une erreur, pas l'erreur d'avoir choisi le mauvais camp, mais l'erreur de le montrer ! Je vais te dire, je ne crois pas à ces fadaises de religion tigrane, il y a peut-être deux trois bonnes idées à sauver là-dedans, mais pour le reste on sombre dans le grotesque. Je ne suis donc pas croyante et pour ce qui est de pratiquer, je sais très bien faire semblant. Qu'est-ce que tu crois qu'elles ont comme perspectives d'avenir, les filles de Tigra ?

- Elles n'ont qu'à se tirer ailleurs !

- Effectivement certaines ont eu ce courage, elles sont allées voir si c'était mieux ailleurs… je suis incapable de dire si c'est une bonne solution, mais ce n'est pas la mienne, je n'ai aucune envie de me retrouver dans un endroit où il y a des hommes, on m'a trop appris à les haïr, ce n'est pas de ma faute, c'est mon éducation… D'autres, celles qui sont assez connes pour y croire vont se lancer à fond dans la religion et vont passer leur vie à attendre le paradis. Très peu pour moi ! Ce que je veux, moi, c'est profiter de la vie, mais pour en profiter, il faut conquérir les postes clés, et une fois là, soit tu fais de l'hypocrisie, genre faite ce que je dis mais pas ce que je fais, soit tu fais évoluer les choses.

- On appelle ça de l'arrivisme !

- On appela ça comme on veut, mais me faire commander par des plus connes que moi, non ! Alors ce que je n'ai pas réussi à faire sur Katelya je peux aussi bien le faire ici. Mais j'aurais besoin de complicité ! Quelqu'un qui est comme moi prête à tout pour parvenir à son but, ce n'est pas la meilleure complice d'après toi ?

- Nous y voilà donc !

- Aucune amitié, Malvina, aucune amitié, bien qu'on ne sait jamais ça viendra peut-être… mais une alliance, une alliance complice, on ne peut qu'y gagner toutes les deux…

- Et si un jour ça arrange ton plan de carrière de me trahir, tu n'hésiteras pas une seconde ?

- Prend le risque, moi aussi j'en prends un, une dénonciation anonyme pour expliquer qu'au lieu de lire les livres sacrés le soir je me masturbe comme une salope, et ça en serait finit…

- Admettons !

- Alors on va sceller notre pacte, Malvina !

- C'est peut-être pas la peine de faire du protocole !

- Oh, non ce n'est pas du protocole, mais tout à l'heure tu m'as fait lécher ton cul, ton gros cul dégueulasse, je t'ai montré jusqu'où je pouvais aller, maintenant je veux un retour.

- Un retour, quel retour ?

- Embrasse-moi, Malvina !

- Non !

- Je te demande juste de te laisser faire !

 

La bouche de Graana se rapprocha de la sienne, bientôt elle serait là, ne pas ouvrir les lèvres, ne pas les ouvrir... Difficile quand elles sont si sèches… Alors elle cessa de lutter accueillit la langue de l'ex milicienne et échangea le baiser qu'elle souhaitait. Quelques instants plus tard Malvina avait quitté ses vêtements et les deux femmes se gamahuchaient sur la couchette.

 

Nouvelles...

 

C'est quelques mois plus tard que Kéni eut connaissance des derniers événements survenus sur Katelya. Voilà qui lui enlevait le poids qu'imprimait sur sa conscience sa mission ratée. Elle se dit alors qu'elle pourrait rentrer quand elle en aurait la possibilité financière, avant de se rendre compte qu'elle n'avait pour seule attache là-bas que Malvina ! Mais qu'était-elle devenue ? Elle tenta d'envoyer un message, elle n'aurait la réponse que dans plusieurs semaines... s'il y avait une réponse... Il n'y en eut pas ! Le message ne pouvait être délivré. Alors elle entama quelques démarches afin d'avoir accès aux bases de données de la population de la planète. Ça aussi c'était long, quand elle eut les listes devant son écran, elle constata que Malvina n'était nulle part, dans aucune ville, dans aucune communauté, elle ne figurait pas non plus sur la liste de personnes mises hors de combat par l'armée, ni sur celle des tigranes exilées dans les îles, ni non plus sur celles des prisonnières olvènienes libérées du camp. Où était-elle ? Bien sûr le pire pouvait être envisagé, un accident idiot, un suicide, une élimination "sans traces" par les tigranes... Que faire ? Trouver le moyen d'y aller, mais une fois sur place... Avait-elle envoyé des messages à ces anciens compagnons d'infortune, Jolu et Sari ? Elle chercha à les joindre, encore plusieurs semaines de perdues, les deux garçons s'étonnèrent de la présence de Kéni si loin de leur planète mais n'épiloguèrent pas, sinon, et bien non, ils avaient perdu la trace de Malvina.

 

Il restait un seul espoir, elle envoya un message au général Mériap. Sans trop y croire d'autant que le temps nécessaire à la réponse se trouva vite dépassée. Ce n'est que plusieurs mois plus tard qu'elle reçut une réponse qu'elle n'attendait plus :

 

"Kéni, quelle joie d'avoir de vos nouvelles, si je n'ai pas répondu tout de suite c'est que je ne voulais pas prendre le risque de vous attrister. Je ne suis plus en poste sur Katelya, mais j'ai transmis votre demande, voici la réponse : Malvina F... a embarqué le... sur le vaisseau... destination Novassa. Je voudrais vous dire que je regrette de vous avoir traité comme je l'ai fait, nous ne nous sommes pas compris, j'ai réalisé après coup que c'est vous qui aviez raison, et j'ai pris les dispositions nécessaires pour libérer vos amis, et neutraliser les agresseurs. Je pense parfois à vous. Vous reverrais-je un jour ?"

 

Kéni laissa couler quelques larmes, fit une demande pour avoir accès à la base de données de Novassa. Elle n'eut pas attendre, on lui répondit immédiatement que cette planète ne fournissait pas ce genre de renseignements. Cette planète, sanctuaire d'origine de la religion tigrane ne pratiquait pas l'échange de messages personnels entre ses habitants et les autres planètes. Donc, si elle voulait en savoir plus, il lui faudrait y aller... ou envoyer quelqu'un... Mais l'essentiel c'est qu'on avait retrouvé sa trace... elle prépara un message à l'attention du Général Mériap.

 

"Merci pour tout, je vous embrasse. Si l'occasion nous est donnée ne nous rencontrer à nouveau ce serait pour moi un plaisir - Kéni"

 

Le repaire de Paola

 

Kéni s'adapta relativement facilement à sa nouvelle maison. Rapidement elle devint la vedette du lieu à la grande satisfaction de sa patronne, Madame Paola, qui fut assez vite récompensée de son investissement. L'ambiance n'était pas mauvaise et elle se lia d'amitié avec d'autres filles. Les prestations étaient différentes que ce qu'elle avait connu chez Madame Georges. Ici les clients claquaient carrément leur fric et les séances pouvaient être très longues. D'impossibles scénarios naissaient parfois, la plupart du temps dans la bonne humeur. La satisfaction du client était primordiale et en principe il repartait content. Bien sûr au fil des temps il y eut bien quelques incidents, quelques ratés, quelques embrouilles, mais dans quelle activité n'y en a-t-il pas ? Quant aux filles, elles étaient traitées convenablement, le client qui - mais c'était extrêmement rare - était surpris à ne pas respecter les pensionnaires - le regrettait ensuite amèrement, la maison avait aussi ses videurs, ils n'étaient pas très occupés mais avait la main lourde… L'argent, lui s'accumulait, Kéni attendait le moment où elle en aurait assez pour pouvoir partir, sans très bien savoir où, sans doute sur Katelya, mais pour y faire quoi ? A moins qu'elle ne se débrouille pour s'envoler vers Novassa à la recherche de Malvina… Une toute autre affaire…

 

Et puis il y avait Paola…

 

Les deux femmes s'étaient considérablement rapprochées. Elles étaient à présent devenues amies. Même si l'une restait l'employée de l'autre, elles se retrouvaient souvent pour faire quelques folies dans lesquelles les rapports étaient d'égale à égale… quand ce n'était pas Kéni qui dominait sa patronne, mais elle n'en abusait pas…

 

Trois années avaient passé, et un jour Paola convoqua, Kéni :

 

- Prend des affaires pour deux jours, je te paie des mini vacances !

 

La navette survola la forêt vierge et finit par se poser dans une clairière dans laquelle Kéni découvrit un dôme en plexiglas

 

- C'est mon coin secret, dit alors Paola, je viens ici de temps en temps pour me décompresser, j'emmène juste une fille pour faire le ménage, la cuisine, tout ça, et je ne fais rien, je barbotte dans la piscine, je regarde la nature, j'écoute de la musique et quand la navette viens me rechercher, je suis bien ! J'ai aussi planqué pas mal de truc, des cadeaux qu'on m'a faits, quelques trucs de valeur que je ne préfère pas laisser en ville.

 

Kéni se demandait la raison de ces soudaines confidences.

 

- Je n'ai emmené personne aujourd'hui, le ménage et la cuisine c'est toi qui vas t'en occuper

- Moi, je veux bien, mais je trouve ça bizarre !

- Tu ne vas pas tarder à comprendre… La piscine est automatique, elle se remplit toute seule dès que je rentre, c'est une cellule qui analyse ma voix… Déshabille-toi on va se prendre un bain.

 

Les deux femmes se dévêtirent donc, et se mirent à barboter dans la petite piscine comme deux gamines s'amusant à s'asperger d'eau, à se courser, à s'attraper et à se chahuter. Au bout d'une heure de ces jeux, elles sortirent se sécher. Paola s'affala sur une sorte de transat, les jambes écartées !

 

- Va nous chercher à boire ! Kéni.

 

Kéni revint avec des jus de fruits glacés et deux grands verres.

 

- Tu as soif, Kéni ?

- Ben, oui ! Ça donne soif tout ça !

- Tu te souviens comme je te dominais quand tu es arrivée chez moi !

- Je le voulais bien !

- Je sais, on a toujours considéré que c'était un jeu.

- J'étais obligé de te dominer, j'étais un peu amoureuse de toi. Te l'avouer et tu en aurais profité…

- Paola !

- Ce n'est pas une critique ! J'aurais sans doute fais pareil à ta place ! Tu as su prendre une place considérable dans ma vie sentimentale, dans ma vie sexuelle aussi !

 

Kéni blêmit se demandant où elle pouvait bien vouloir en venir. L'idée lui vint un moment que l'endroit était idéal pour un meurtre mais elle chassa cette idée.

 

- Paola… je voudrais que tu comprennes, au départ j'étais sur mes gardes, puis j'ai appris à te connaître, j'ai toujours essayé de ne jamais te décevoir…

- C'est vrai et maintenant tu vas en être récompensée. Mais avant je voudrais te dominer une nouvelle fois, te dominer comme je le faisais au début de nos relations. Tu acceptes ?

- Bien sûr !

- Maintenant ?

- Vas-y, je suis ton esclave, Paola !

- Ok ! Tu as toujours soif Kéni ?

- Oui, j'ai soif, ma maîtresse !

- Commence par me servir à boire, je m'occuperais de ta soif après.

 

Kéni obéit et attendit :

 

- A genoux, petite pute !

- Oui, maîtresse,

- Non là comme ça devant ma chatte, allez ouvre ta bouche !

- Pisse-moi dessus, Paola !

- Tu aimes, hein ?

- J'ai toujours aimé, tu le sais bien !

- Alors pour l'instant ce n'est pas de la vraie domination !

- Qu'importe !

- Suces moi le cul !

- Hummmm, ça aussi j'adore...

- Qu'est-ce que je pourrais te faire pour que tu te sentes vraiment dominée ?

- Fouette-moi, Paola, fouette-moi fort !

- Bonne idée ! Viens !

 

Les deux femmes entrèrent dans le bâtiment.

 

- C'est par là, j'avais fait installer un donjon, il n'a pas servi souvent.

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Paola commença par fixer des pinces sur les tétons de sa protégée, puis sur ses lèvres vaginales, elle y rajouta quelques poids, puis l'attacha sur une croix de St André, avant d'aller récupérer une longue lanière de cuir. Elle ne frappa pas tout de suite, s'amusant à malaxer les fesses de sa future victime, elle ne s'en était jamais lassée. Dans le feu de l'action, l'un de ses doigts finit par s'approcher de l'anus, puis y pénétra...

 

- Je t'enculerais bien avec un gros gode !

- Si tu veux !

- Non, je préfère le faire quand tu auras le cul tout rouge ! Kéni, je ne sais pas combien je vais t'en donner, mais si tu veux que j'arrête, le mot de sécurité c'est toujours le même !

- Vas-y !

 

Paola hésita, elle prit la lanière, la fit claquer sur le sol, le petit truc qui aurait dû l'exciter ne venait pas, pas pour l'instant... Elle arma le fouet, cette fois le coup atterrit sur les fesses de Kéni qui étouffa un cri, elle retint alors sa respiration tendit ses muscles attendit...

 

- Shlack !

 

Une énorme grimace lui déforma le visage, des larmes coulèrent de ses yeux. Pourquoi Paola avait-elle eu toujours ses crises de sadisme, pas du sadisme pur, puisqu'elle recherchait le consentement de ses victimes, n'empêche que la douleur l'excitait ! L'impact du troisième coup l'empêcha de poursuivre ses réflexions, encore un cri, un cri strident cette fois, suivit de quelques sanglots. Combien avait-elle prévu d'en donner ? La bonne question était d'ailleurs combien pouvait-elle encore en supporter, elle banda ses muscles, encaissa le quatrième en hurlant !

 

- Salope !

 

Du coup le cinquième coup arriva très vite sans qu'elle n'ait eu le temps de l'appréhender.

 

- Grosse salope ! Grosse vache !

- Shalck

- Tu me fais même pas mal ! Aaaaaah !

- Tu vas être gentille, lui dit alors Paola, tu vas fermer ta gueule de pute et me dire "merci maîtresse" au prochain coup, sinon je rajoute trois coups à ceux que je voulais te donner.

 

"Qu'est ce qui lui ferait le plus plaisir ? " se demanda Kéni, "que je me soumette ou qu'elle me foute trois coups supplémentaires, la seconde solution sans doute, mais en serai-je capable ! "

 

- Shlack !

- Aaaaaah ! Merci maîtresse !

 

C'était sorti tout seul ! Elle reçut le huitième et le neuvième dans la foulée, sans cesser de crier. Une nouvelle fois elle banda ses muscles. Le dixième coup tomba, Terrible.

 

- Non ! Assez ! Merci Maîtresse !

 

Etait-ce le dernier ? Pas forcément, sa série pouvait très bien faire douze ou plus... non pas plus... Elle ne supporterait pas. Elle attendit ! Le coup claqua ! Sur le sol !

 

Paola la détacha, elle lui retira ses pinces sans ménagement, elle était toujours dans son rôle, le temps de la consolation ne viendrait donc que plus tard.

 

- A genoux chienne, je n'ai pas fini !

 

Paola revint avec un gode ceinture noire de belles dimensions.

 

- Suce !

 

S'il y avait quelque chose qu'elle trouvait nulle, c'est bien d'aller sucer un gode, mais au moins ça, ça ne faisait pas mal, elle barbouilla donc l'objet de sa salive. Puis elle se retourna quand sa maîtresse le lui demanda, offrant ainsi son anus à l'objet qui la pénétra sauvagement. Paola prise d'une véritable frénésie faisait s'agiter l'olisbos au rythme de ses coups de reins. Quand elle s'arrêta, elle était à moitié groggy, elle s'affala dans un fauteuil et entreprit de se masturber sans se soucier de son esclave. Kéni aussi alla s'asseoir par terre sur un coussin, elle avait mal aux fesses, elle avait mal au cul, mais quelque part elle était satisfaite, elle attendit le bon vouloir de sa maîtresse, qui pour le moment était toute occupée à se donner du plaisir ! Elle finit par jouir et par retomber mollement comme vidée dans le douillet fauteuil. Une minute passa, elle se releva, vint vers Kéni !

 

- Pardonne-moi, je suis folle !

- Je ne crois pas, non, où alors on est folle toutes les deux !

- Tu as mal !

- Ben, oui un peu !

- Il fallait dire le mot !

- Oui, mais je ne l'ai pas dit !

- Et pourquoi ?

- Pour toi Paola, parce que moi non plus je ne te l'ai jamais dit mais moi aussi je t'aime Paola !

 

Les deux femmes s'étreignirent longtemps, puis Paola passa un onguent sur les fesses de Kéni, avec infiniment de tendresse tant et si bien que les deux femmes finirent par faire l'amour intensément comme deux vielles amantes... et c'est le soir, épuisées après s'être restaurées de fins plats cuisinées qu'elles réchauffèrent elles-mêmes que Paola lui fit part de ses projets immédiats.

 

- Je ne vais pas continuer cette activité jusqu'à ma mort, je sens la vieillesse venir...

- Mais tu n'es pas vieille !

- Laisse-moi aller jusqu'au bout. Non, il n'y a pas que la vieillesse physique, il y aussi la vieillesse intellectuelle, le cerveau qui fatigue... Pour l'instant je suis encore capable de prendre des décisions censées, ça ne durera pas toujours... Longtemps j'ai voulu prendre ma retraite ici, mais ce n'est pas une bonne idée, c'est trop près de Vargala, alors j'ai trouvé un petit truc ailleurs, j'ai tout ce qu'il faut, j'ai donné des instructions pour que mes objets familiers me rejoignent dès que possible. Je serais entourée de domestiques qui s'occuperont de moi et quand je serai vraiment vieille ils me soigneront mes bobos. Quand je fais le bilan de ma vie, que je me demande ce que j'en ai fait, je me dis que j'ai été une mère maquerelle, mais je n'ai aucun ressentiment. J'ai fait fonctionner une boite où les gens venaient trouver une heure d'amour sans arnaque, sans esclavage, sans mépris ! Je peux me regarder dans une glace, tout va bien.

- Justement, la maison Parme, qu'est-ce qu'elle va devenir ?

- J'ai longtemps cherché quelqu'un qui aurait le même esprit que moi, pour en assurer la gérance dans un premier temps, puis éventuellement pour reprendre l'affaire. Je ne voulais pas non plus que ça tombe entre les mains de certaines personnes. Demain je réunirais les filles et le personnel, je dirais au revoir à tout le monde, et je partirai. Le vaisseau m'attend déjà... Il faut maintenant que je t'explique un certain nombre de choses plus ou moins confidentielles...

 

Kéni venait de comprendre alors que Paola l'avait choisi pour lui succéder...

 

Nous retrouverons Kéni plus loin...

 

...Mais d'abord la Terre

 

A la suite de la mort accidentelle de ses parents, le jeune Leiris Misdas avait été placé dans un orphelinat par son tuteur. Sa scolarité se déroula sans problème, compensant une paresse maladive et une propension à la dispersion par une excellente mémoire et une faculté d'adaptation exemplaire.

 

Cette année-là, il était en classe terminale de l'école des cadets de la marine spatiale civile. Des grèves de cours avaient un jour éclaté suite à l'exclusion arbitraire d'un élève. Le mouvement avait fait tache d'huile mais restait fort peu virulent. Des mini manifestations dans la cour des écoles, des pétitions qui circulaient demandant un assouplissement de la discipline... rien de bien méchant.

 

Les élèves de terminales, principalement préoccupés par l'échéance maintenant très proche des examens n'avaient pas participés à ce mouvement. Leiris enrageait devant ce manque de solidarité évident et avait essayé de convaincre quelques-uns de ses camarades. Mais à part certains des deux ou trois copains qu'il fréquentait, personne ne l'écouta. Sa démarche surpris, gêna même. Il est vrai que Leiris ne s'était jamais vraiment intégré à ce milieu bien particulier, pire sa situation d'orphelin boursier lui valait les sarcasmes des autres élèves, ce qui ne manquait pas de le faire s'insurger contre une telle bêtise et une telle injustice. Il demanda alors conseil à Belay, un grand escogriffe qui s'était affirmé comme le leader du mouvement dans l'école.

 

- Ça ne sert à rien, les terminales ne bougeront pas, j'ai déjà pris des contacts, les élèves ne pensent qu'aux examens. Se contenta de répondre le leader d'un air condescendant.

 

Comme quoi on pouvait être un leader syndical et mépriser les autres ! C'était sans compter sur la pugnacité de Leiris qui insista :

 

- On peut juste faire un petit truc, histoire de marquer le coup, je ne sais pas, moi une pétition !

- Pfff, personne ne voudra commencer !

- Si moi !

- Bon, tu rédiges un truc, tu me montreras !

 

Le jeune homme rédigea donc un texte, le proposa à Bellay, qui du haut de sa suffisance, le déclara "pas bon" et en proposa un autre. Il aurait voulu dégoûter Leiris qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Mais encore une fois Leiris tint bon et fit circuler la pétition après l'avoir signé en premier.

 

Le mouvement reprit un second souffle (un petit souffle) mais les autorités de l'école souhaitèrent en finir. Ils adoptèrent alors une tactique vielle comme le monde. Dans un premier temps les sanctions tombèrent : Bellay, Leiris et plusieurs autres écopèrent d'un blâme. Devant le tollé de protestation, la direction attendit quelques jours puis affirma sa volonté de négocier, quelques personnes se réunirent autour d'une table et une heure après les sanctions étaient levées. Grande victoire donc ! Mais après il n'y eut plus rien. Retour à la case départ et à la préparation des examens.

 

Puis ce fut le jour de la publication des résultats !

 

Il n'y croyait pas ! L'obtention de ce diplôme n'avait rien d'évident. Certes les épreuves s'étaient bien déroulées, mais voir son nom inscrit en haut de la promotion parmi les dix meilleurs, alors là ! Tout allait donc pour le mieux, il trouverait facilement un poste à bord d'un vaisseau de prestige… Il remarqua aussi dans la liste la présence de Rachel….

 

Ah, Rachel ! Rachel et sa chevelure blonde, sa peau dorée, ses yeux de chattes, ses longues cuisses, ses seins de rêve ! Elle aussi, dans le genre inespéré, elle n'était pas mal non plus ! Leiris avait toujours eu du mal à s'affirmer auprès des filles, perturbé par une timidité maladive. C'est elle qui l'avait dragué, c'est elle qui l'avait déniaisé. Elle n'avait pourtant pas que des qualités, intrigante, parfois imprévisible, elle avait notamment jugé très opportun de tomber malade pendant la période revendicative. Elle faisait tourner la tête des garçons dès que la surveillance de l'école ne s'exerçait plus, par contre devant les profs elle ne se livrait à aucune provocation et sa conduite était citée en exemple. Les ragots allaient bon train, on lui prêtait même des aventures avec d'autres filles... Elle faisait preuve cependant d'une grande gentillesse avec Leiris, le maternant, l'appelant "mon bébé", mais l'avait mis en garde :

 

- Avec moi, pas de sentiments, je ne veux me lier à personne, j'ai le temps pour ça... je suis gentille, je m'offre, mais je ne me donne pas...

 

Leiris avait dû ravaler à grand peine les mots qu'il avait mis la nuit à répéter... ils étaient devenus inutiles. Il aimait Rachel d'un impossible amour et elle ne lui rendrait jamais...

 

Et dans la petite foule qui se pressait devant l'écran géant, Rachel était là, radieuse, les larmes aux yeux, tout au bonheur de sa réussite et échangeait des propos avec quelques bellâtres en ignorant complètement Leiris. Il pensa un moment s'approcher d'elle, éveiller son attention, mais décidément la cohorte de mâles qui l'entourait le débectait... Et puis après tout qu'importe, leur séparation était de toute façon inéluctable, ils seraient embauchés sur des vaisseaux différents, sans doute même par des compagnies différentes. L'espace les éloignerait inéluctablement, il le savait bien, mais il avait rêvé d'une dernière soirée... Manifestement d'autres auraient cette chance. Pas lui.

 

Mais, bon, il avait son diplôme en poche. Mais le destin l'attendait au tournant...

 

Toutes ses demandes d'emplois auprès des grandes compagnies se soldaient par un refus. Il tenta sa chance auprès de sociétés plus modestes sans plus de résultats... Restaient les vaisseaux indépendants... Oh ! Ça il y en avait, mais peu se posaient sur Terre. On racontait beaucoup de choses sur eux, leur prêtant des trafics douteux, des pratiques étranges et des fréquentations inavouables...

 

Ils étaient trois ce jour-là dans le hangar n° 9, Leiris, Enzo et Morgan, ils avaient un moment espéré qu'ici ils trouveraient quelque chose, mais ici c'était le hangar des free-lances, rien à voir avec le métier qu'ils croyaient avoir choisi. Apparemment tout n'était pas encore ouvert ; ils allèrent s'asseoir sur un banc en plastique qui devait bien être centenaire.

 

Enzo, l'un de ses rares copains d'école s'était lui aussi fait remarquer comme délégué de classe à la fin du mouvement. Celui-ci doté d'un physique de pâtre grec avait précocement affiché son homosexualité, cela lui avait valu d'être la victime des quolibets de ses camarades de classes. Personne ne savait s'il avait pu ne serait-ce qu'une fois conclure avec quelqu'un. Leiris n'avait pas répondu à ses avances d'ailleurs fort discrètes, mais avait accepté sa différence, il en était né une amitié solide et sans équivoque entre les deux jeunes hommes. Il connaissait personnellement beaucoup moins Morgan qui avait été le principal adjoint de Belay pendant les événements.

 

- Ah ! Ils ont bien calculé leur coup : pas de sanctions, mais à présent pas de boulot !

- Et les autres ?

- Belay et consort ont des parents bien placés, ils s'en sortiront... mais pas forcément dans l'espace...

- On pourrait peut-être le contacter, il aura peut-être une idée... Proposa Morgan.

 

La proposition fut accueillie d'un haussement d'épaule de la part de Leiris et puis de toutes façons, personne n'avait ses cordonnées...

 

Le guichet automatique devait être délabré depuis longtemps et personne n'avait songé à le réparer. Un guichet manuel finit par s'ouvrir, mais l'employé n'était manifestement pas ici pour recevoir des demandes d'embauche et il les éconduisit avec un grognement peu amène. Deux heures après, un deuxième guichet consentit à s'ouvrir sans plus de résultats. Ils regagnèrent leurs places convenant ensemble qu'ils attendraient encore qu'un troisième guichet s'ouvre, cela pouvait durer des heures. Et s'ils ne trouvaient rien, ils seraient sans doute obligés de trouver des petits boulots, de rester sur la Terre en effectuant des tâches n'ayant rien à voir avec leur qualification. C'était déjà dramatique en soi, mais en plus leurs rêves de cosmos iraient s'effondrer... définitivement, sans doute.

 

A 15 heures, ils avaient le ventre vide, et aucun troisième guichet ne se décidait à s'ouvrir. Ils ne virent pas arriver ce grand type maigre à la moustache travaillée !

 

- Hé ! Les mecs ! Vous cherchez du boulot ?

 

La surprise était totale, et l'un d'entre eux se contenta d'acquiescer d'un geste.

 

- Steve Wilcox, je suis l'adjoint de Ramon Jerko sur le Fly 28. On cherche trois types... On a eu des problèmes lors de notre dernière mission, des gars n'en sont pas revenus, et on a été obligé de faire un petit crochet par la Terre pour avoir tout de suite des pièces détachées, il faut dire...

 

Le type, sans doute légèrement éméché, débitait un flot de paroles. Leiris n'écoutait plus, sans doute aurait-il dû savoir qui était ce Jerko, ce nom ne lui disait rien mais qu'importe, on était en train de leur donner une chance inespérée, de briser la conspiration que l'école avait organisée contre eux

 

Ils ne prêtèrent non plus guère d'importance au fait que le type souhaitait une embauche à l'amiable, ce qui voulait dire sans contrat et sans véritable garantie de paiements. L'essentiel était que la chance leur permettrait de commencer quelque part, après on verrait...

 

Effectivement après on vit...

 

- On se rassemble demain matin à 7 heures, et on décollera peu de temps après. Ça vous va ?

- Demain matin ! Reprit Leiris n'en croyant pas ses oreilles

- Oui, profitez bien de votre nuit, c'est peut-être votre dernière nuit sur la Terre avant longtemps ? Et ne nous faites pas faux bon, vous n'avez rien à y gagner.

 

Le type leur précisa simplement les coordonnées de l'aire de décollage et les laissa ainsi, pantois...

 

- Demain à cette heure-ci, on sera dans l'espace, je n'y crois pas ! S'émerveilla Morgan

- On va aller arroser ça !

 

Plutôt que d'attendre la navette qui faisait continuellement le tour de l'astrodrome, ils préférèrent cheminer et c'est quelques minutes après qu'une voix féminine enjouée les héla :

 

- Leiris ! Enzo ! Hou Hou !

- Rachel !

 

Rachel

 

Elle était là à dix mètres, resplendissante et oubliant tous ses ressentiments à son égard, Leiris se précipita dans les bras de la jeune fille. Elle n'était pas seule, une splendide femme à la peau noire l'accompagnait, il ne la connaissait absolument pas et troublé ne comprit pas son prénom quand elle se présenta. Rachel avait le don de se faire des ami(e)s en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, et tant pis si ça ne durait que l'espace d'un rencontre.

 

- Je suis engagée comme enseigne de vaisseau par la Blue Star ! Je suis folle de joie, et j'embarque demain sur le Siegfried 7...

- Nous aussi on embarque demain... Répondit Leiris presque par réflexe.

- J'ai décidé de faire une petite fête pour qu'on se dise adieu, vous venez ?

 

Leiris Misdas n'était pas dupe, cette fête, ce n'était pour eux qu'elle avait été organisée, si cette rencontre hasardeuse n'avait pas eu lieu personne ne les auraient invités. Mais il se raccrochait à cette dernière soirée où il pourrait côtoyer Rachel. Peut-être se produirait-il quelque chose, un déclic ? Qui sait ? Enzo lui, paraissait plus lucide en cette fin d'après-midi :

 

- Il y aura qui ? Demanda-t-il.

- Ben il y aura vous et moi.

- Et puis ?

- J'ai aussi invité... (suivait une liste d'une demi-douzaine de garçons et de filles)

- Allez, Rachel, je te souhaite bonne chance, mais je crois que je ne m'amuserais pas avec tes amis.

 

Il ne l'embrassa pas, tourna le dos, puis s'éloigna. Quant à Morgan, subjugué par le corps de la belle africaine, il n'hésita pas une seconde à rester.

 

Ils étaient un peu plus d'une douzaine dans une salle qui avait été réservée avec un petit buffet. Leiris s'était attendu à plus de monde. Sans doute était-ce pour cette raison qu'ils avaient été invités in extremis ? La gent masculine était surreprésentée, seules trois filles figuraient parmi les convives, outre Rachel et sa copine au corps d'ébène qui se faisait appeler Sacha, il y avait aussi une petite rouquine assez réservée.

 

Rachel s'était revêtue d'un ensemble rouge brillant dont le pantalon lui moulait les fesses et le haut astucieusement troué en ovale sur le ventre, laissant nu son nombril et le bas de sa poitrine.

 

Le début de la soirée fut de peu d'intérêt, manifestement ces braves gens en attendaient d'autres qui ne vinrent jamais. Leiris s'ennuyait ferme dans son coin, personne ne lui adressait la parole et Rachel ne semblait n'avoir d'yeux que pour un grand baraqué qui sortait d'on ne sait où. Il aurait volontiers filé à l'anglaise, mais cela l'embêtait de se faufiler sans Morgan qui tentait crânement sa chance avec Sacha... Et puis Rachel avait annoncé une surprise...

 

- Bon, vous voulez du spectacle, vous n'allez pas être déçu ! Lança enfin Rachel après deux heures d'attente. Ceux qui ne sont pas venu vont rater quelque chose. Je vais vous offrir un adieu à la Terre que vous n'êtes pas prêt d'oublier. Musique ! Lumière !

 

A ces mots, Sacha plaqua Morgan et s'occupa de la régie. Surprise de l'assistance, la sono au lieu du déchaînement attendu diffusait la suave mélodie classique de Peer Gynt.

 

Dès les premières mesures Rachel fit onduler son corps devant l'ensemble des participants qui spontanément s'étaient placés en cercle, La danseuse se tortillait alors tant et si bien que la surface visible de sa poitrine variait sans cesse. La climatisation avait été volontairement coupée et bientôt la sueur envahit la peau de Rachel. Elle effectua une sorte de pirouette, saisit le vêtement par le bas et d'un seul coup le remonta par-dessus les seins. Ceux-ci enfin libres, puissants globes aux contours envoûtants, étaient terminés par de jolies pointes rosées que l'excitation avait durcies. Chez les mâles à l'entour, ça commençait à bander dur, quant aux deux filles, elles ne paraissaient pas non plus indifférentes... Rachel fit alors un rapide tour de cercle, posant soit de façon négligée soit de façon plus appuyée sa main à l'emplacement des sexes des participants (et des participantes). Puis cette inspection effectuée, elle s'en alla boire un verre, un mélange d'alcool et de jus de fruits. Légère expectative dans l'assistance, on se demande si c'est fini l

 

- Deuxième partie ! Clame Rachel en reprenant sa place.

 

Elle refait alors un "tour de braguette" mais cette fois le geste est plus long : ouverture de la fermeture, main qui se faufile, qui enserre les sexes tendus des mâles, qui touche la motte humide des filles. L'ambiance est électrique, Rachel retire à présent son pantalon, sa petite chatte n'est pas rasée mais elle est peu fournie, ravissant écrin rose qu'elle écarte à souhait devant un public à la gorge sèche. De nouveau, elle fait un tour de cercle se contentant de frôler de son fessier joufflu les entrejambes de ses invités.

 

Puis après quelques déhanchements au rythme de la musique, elle se dirige vers le grand baraqué, et sans hésiter une seconde, lui extrait son sexe qu'elle place directement dans sa bouche, se mettant à le sucer gloutonnement. Simultanément, elle tend ses bras afin d'atteindre les sexes de ses voisins immédiats et de les masturber. C'est celui de Leiris qui est dans sa main droite. Puis elle abandonne le groupe et recommence la même figure avec un autre groupe de trois hommes, un quatrième se propose hardiment de lui mettre un doigt entre les fesses mais il se fait rabrouer. C'est elle qui commande, c'est elle qui organise, uniquement elle...

 

Toutes les bites y passent... Rachel s'allonge ensuite au milieu du groupe et commence à se masturber !

 Rachel05b.jpg

- Rapprochez-vous ! Jouissez-moi sur mon corps ! Allez dépêchez-vous, je veux votre sperme à tous.

 

Tous les hommes dont certains sont maintenant complètement nus, d'autres à moitié et certains juste débraillés s'astiquent la queue avec frénésie. Les premières gouttes tombent sur un sein, d'autres sur le ventre, sur le visage, c'est bientôt une pluie de sperme qui s'abat sur son corps, tandis que sa main l'emmène vers la jouissance.

 

S'ensuit une période plus calme, chacun se ressert au buffet, des petits groupes se forment. Leiris s'ennuie de nouveau. Morgan a abandonné Sacha et tente de draguer la petite rousse avec un certain succès. Avec le temps, les mâles retrouvent de la vigueur, Rachel assise jusque-là sur les genoux du grand baraqué s'est levé et lui tripote négligemment la bite. Filer à l'anglaise ou dire quand même un mot à Rachel, il ne sait que faire. Il l'implore du regard, se dirige déjà vers la sortie !

 

- Leiris !

- Oui !

- Viens !

 

Comme un robot, il s'approche !

 

- Ça se passe bien ?

- Oui, mais je suis fatigué, je vais partir !

- Pas avant de m'avoir fait plaisir !

- Tu veux que je te fasse plaisir ?

- Je me fabrique un petit album souvenir dans ma tête, tu ne vas pas refuser d'y participer ?

- Tu veux quoi ?

- Regarde cette bite comme elle est belle !

- Oui elle est belle ! Répond Leiris pensant qu'elle souhaite juste un commentaire sur l'objet et se disant que décidément Rachel n'est guère diplomate.

- Tu n'aimerais pas la sucer ?

- Rachel !

- Fais-le pour moi ! Tu t'en rappelleras toute ta vie, et moi aussi !

- J'aurais préféré un autre souvenir !

- Qui sait ? La soirée n'est pas terminée !

- C'est une promesse, Rachel ?

- Je ne fais jamais de promesse.

 

Alors Leiris voulut prouver jusqu'où sa passion pour Rachel pouvait l'emmener, il se pencha alors sur la bite du type et l'engloutit dans sa bouche. C'était une première, il fut surpris par la texture et la douceur de l'organe, il se surprit aussi à bander de faire ça ! Il se mit à sucer avec ardeur et conviction jusqu'à ce que l'autre n'en pouvant plus décharge dans sa bouche. Leiris était fier de sa prestation mais embarrassé par ce sperme qu'il ne se décidait pas à avaler.

 

- C'est pour moi ! Dit alors Rachel

 

Ils échangèrent alors le plus doux et le plus salace des baisers, un long baiser où tandis que les bouches et les langues n'arrivaient plus à se dissocier, les mains se faisaient caresses sur leurs corps respectifs. Rachel un moment se pencha, l'entraîna sur le sol, il se trouva sur elle !

 

- Prends-moi ! Vite

 

Il ne se le fit pas dire deux fois et la pénétra avec fougue pendant plusieurs minutes avant de décharger, les larmes aux yeux. Il ne voulait se faire aucune illusion, il avait eu ce qu'il voulait, d'autres allaient sans doute la besogner, il préféra ne pas le voir, rassembla ses affaires et se retrouva dans la fraîcheur de la nuit, assailli de sentiments contraires. Il savait en tous cas maintenant que ses relations avec le sexe seraient à présent beaucoup plus simples

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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