Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 18:48

Martinov 17 : L'élixir du docteur Lidenbrock -

Fetish
9 - Retour au Marais par Maud-Anne Amaro

 

Mercredi 10 décembre

 

A 9 heures comme tous les matins en semaine, Béatrice entre chez le professeur Martinov.

 

- Bonjour mon petit professeur ! Tu m'as pas l'air trop en forme. Ta copine fait encore dodo ?

- Non, à cette heure-là elle vole vers Rio de Janeiro.

- Ah ? En voilà une idée !

- Elle est complètement déboussolée. Elle a été jusqu'à me proposer de la prendre à l'essai.

- En tant que quoi ?

- En tant que compagne.

- Et alors...

- Ben, j'avoue avoir hésité, et puis j'ai dit non. Elle m'a demandé que je lui prête l'ordi et elle s'est dégoté un séjour en solde au Brésil, elle est partie tôt ce matin en taxi pour Roissy...

- Elle n'a pas d'argent pour te payer, mais elle en a pour aller se balader au Brésil !

 

Martinov se garda bien de lui répondre qu'il lui avait prêté de l'argent pour ce séjour, et qu'il s'en fichait un peu de savoir si elle lui rendrait ou pas.

 

- Et elle va revenir quand ?

- Je n'en sais rien, je n'en sais rien du tout.

 

Eugène Sarriette n'a pas dormi de la nuit, après s'être inquiété la veille de l'absence de son épouse et de son impossibilité de la joindre au téléphone, il avait reçu vers 19 heures ce message sibyllin :

 

"Ne rentrerais pas ce soir, message plus long demain. Ne t'inquiètes pas."

 

Décidément rien n'allait en ce moment, il avait claqué 25.000 euros sans aucune garantie, ne savait qu'elle orientation donner à ses recherches maintenant que les "cobayes" réagissaient, et voilà que sa femme jouait les filles de l'air !

 

Ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'il reçut un nouveau message de Fanny :

 

"J'ai appris que tu cherchais à savoir qui avait demandé une enquête sur le Feel-Younger, ne cherche plus c'est moi... "

 

Eugène Sarriette faillit s'étrangler.

 

"Je t'aime encore et je sais que c'est réciproque, mais je ne peux plus vivre avec un apprenti sorcier. Si tu laisses tomber tout ça on pourrait repartir sur de nouvelles bases. Je suis au Brésil pour une semaine."

 

Trop de choses... Trop de choses à la fois ! Et évidemment il ne comprend pas tout. Et après avoir tenté de réfléchir, il comprend tout de travers.

 

"Samuel m'a doublé, il a compris qu'il y avait du fric à se faire, et il m'a possédé avec la complicité de cette détective privée et de ce Pivert ! Mais c'est que ça ne va pas se passer comme ça ! Je ne vais pas dire adieu à 25.000 euros sans réagir ! Mais comment faire ?"

 

L'explication au téléphone avec Samuel est orageuse, mais ce dernier ne se laisse pas faire :

 

- Ecoute tu commences à m'énerver, je tiens à ta disposition les coordonnées de toutes les personnes que j'ai rencontré y compris la petite détective privée. Tu n'as qu'à aller vérifier par toi-même, si j'avais voulu te doubler j'aurais fait plus simple.

- N'empêche que quelqu'un m'a doublé !

- Je ne sais toujours pas ce qui te permet de dire une chose pareille ?

- Tu sais qui a commandé l'enquête ?

- Non, mais je m'en fous !

- C'est ma femme !

 

Samuel se retint d'éclater de rire.

 

- Et alors ? En quoi as-tu été doublé ?

- Ce n'est pas le nom que m'a fourni l'agence Zampano.

- Ah ! C'est ça ! Mais mon pauvre vieux tu n'as rien compris !

- Et qu'est-ce qu'il aurait fallu que je comprisse ? Répondit Samuel qui aimait montrer qu'il avait des lettres ?

- Eugène : il y a tout simplement deux enquêtes !

- Deux enquêtes ?

- Ben, oui, et avec tes conneries ça n'a rien d'étonnant. Ce qui me surprend plutôt c'est qu'il n'y ait pas encore eu davantage de plaintes !

- Pourquoi n'y ai-je pas pensé ?

- Ça ? Maintenant quelques excuses seraient les bienvenues !

- Je suis désolé, Samuel, vraiment désolé...

- C'est ça, c'est ça, disons que tu me dois un restau, allez salut !

 

Samuel raccrocha laissant Eugène livide. Ainsi l'affaire devenait beaucoup plus grave qu'il ne l'avait pensé... Mais ce souci passa bientôt au second plan, supplanté par le départ de son épouse.

 

Elle avait dans son message laissé une porte ouverte. Pouvait-il en profiter en sachant que cela lui demanderait le sacrifice de ses activités. Il se mit à réfléchir ?

 

Jeudi 11 décembre

 

Eugène Sarriette est allé chercher des cartons vides chez l'épicier du coin. Fébrilement, il y entasse tous ses flacons préalablement délestés de leurs contenus. Bocaux et éprouvettes prennent le même chemin. Il ne reste bientôt que le majestueux alambic.

 

"Je l'avais payé cher, ce truc-là, je pourrais peut-être le revendre !"

 

Il hésite, le regarde avec une certaine nostalgie.

 

"Mais qui en voudra ? Et puis bon, c'est dangereux, je n'ai pas envie de me faire repérer !"

 

Alors Sarriette se saisit d'un marteau, et d'un geste assuré, fait éclater l'alambic en mille morceaux.

 

"Il faut savoir tourner une page !" se dit alors Eugène, se prenant pour un grand philosophe. 

 

Cassé l'alambic ! Il y a des morceaux de verre partout que Sarriette ramasse avec un balai et une pelle.

 

Il emporte ensuite tous les cartons dans une décharge de banlieue.

 

Ce n'est qu'après avoir avalé une bonne bière qu'Eugène Sarriette adressa un message à son épouse.

 

"J'ai détruit et débarassé mon labo ! J'espère ne pas avoir fait ce sacrifice pour des prunes. Je t'aime !"

 

Vendredi 12 décembre

 

Fanny a répondu très brièvement à Eugène :

 

"Serais de retour le 17, faudra qu'on discute un peu, mais ça devrait aller, bisous".

 

"Comment ça "devrait" ?" S'exclama Eugène. Elle veut quoi encore ? C'est trop compliqué les femmes !"

 

Elle envoi également un message au professeur Martinov :

 

"Eugène a détruit son laboratoire, je rentrerai à la maison le 17. J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir et de nous amuser un peu."

 

Voilà qui rend tout guilleret notre vert professeur qui annonce la nouvelle à Béatrice :

 

- Fanny m'a écrit un message, Eugène a détruit son labo !

- Elle va revenir avec lui alors ?

- C'est bien possible.

- Au moins, elle ne te fera plus tourner la tête.

- J'ai des courses à faire cet après-midi, je vais faire un saut à Paris.

- Ah ? T'as besoin de quelque chose ?

- Je vais faire une visite de politesse à Camille et Orlando, leur expliquer que cette affaire est terminée. C'est la moindre des choses

- Fais gaffe à ton cul !

- C'est juste une visite de politesse.

- On dit ça ! On dit ça !

 

Dans l'après-midi, Brigitte téléphona à Béatrice.

 

- Ça te dirait qu'on se voit ce soir ?

 

Béa appréhendait ce coup de fil, mais son souci, celui de la crainte de s'attacher avait été levé par Brigitte elle-même qui lui avait présenté ce rendez-vous comme "une dernière fois" elle accepta donc :

 

- Pourquoi pas ?

- 19 h chez moi ?

- Ça va faire un peu juste, je n'aurais pas le temps de passer me changer.

- Tu n'as pas besoin de te changer !

- Tu ne veux pas que je me fasse belle ?

- Du moment que tu es belle à poil !

- Salope ! Répondit-elle sur le ton de la plaisanterie.

- Ce soir je te ferais regretter de l'avoir traité de salope ! Répliqua Brigitte sur le même ton.

 

Vers 18 heures le professeur Martinov sonne au domicile d'Orlando. Celui-ci ouvre et parait surpris.

 

- Vous me reconnaissez ?

- Oui, mais...

- J'en aurai pour cinq minutes, c'est juste pour vous annoncer une excellente nouvelle.

- Ah ? Entrez !

- Camille n'est pas là ?

- Si, il peint en haut !

- Parce que ça le concerne aussi, ça le concerne surtout même !

- Camille, on a de la visite ! Hurle Orlando.

- J'arrive, j'arrive !

 

Camille fait aujourd'hui un travesti atypique, pas de vêtements de femme, puisqu'il a revêtu une blouse de peintre assez infâme. En revanche le visage est maquillé avec beaucoup de professionnalisme et de féminité. Il a l'air par rapport à la dernière fois en bien meilleure forme. Son sourire émoustille notre coquin de Martinov.

 

- Ah ? Mais on se connaît ! S'écrie l'artiste.

- Oui, je venais vous annoncer une excellente nouvelle.

- Ciel ! Un héritage d'une arrière petite cousine ! Plaisanta Camille.

- Non, c'est au sujet de vos troubles.

- Les troubles ? Mais c'est fini, tout ça, on a eu la visite d'un bonhomme qui nous a expliqué en long et en large que ça venait du produit de Monsieur Lidenbrock.

- Ah, vous saviez ? Répond le professeur, visiblement contrarié.

- C'était ça, le scoop ?

- Ben, oui ! Tant pis pour moi, je ne pouvais pas savoir que vous étiez déjà au courant, je vais vous laisser.

- Ça partait d'une bonne intention, vous prendrez bien un petit whisky ?

- Vite fait, alors !

- Et sinon, ça va ? Demande Orlando un peu "bêtement".

- Faut pas se plaindre.

- Tu traînes toujours dans les bars du Marais ?

 

Martinov nota que ce retour au tutoiement pouvait présumer "beaucoup de choses".

 

- Je ne traîne pas, l'autre fois, c'était un hasard !

- Il ne t'a pas trop déplu, le hasard !

- C'était effectivement très sympathique.

- Mais toi aussi, t'es sympathique.

- Hé !

- Et puis tu suces plutôt bien !

- Ah, oui ?

- Faudrait pas grand-chose pour que tu recommences, hein ? Répondit Orlando en posant fort opportunément sa main sur la braguette du professeur.

 

Bien évidemment, Martinov ne protesta pas. N'était-il pas venu en espérant (inconsciemment ?) que les choses se passent de la sorte ?

 

Orlando sentait maintenant la bite du professeur grossir sous sa main. D'un coup sec il défit la fermeture éclair, puis pénétra dans la braguette. Quelques instants plus tard, la verge du professeur était à l'air, fièrement dressée et décalottée.

 

Le jeune homme se recula d'un pas, admiratif :

<img src="http://vassilia.net/vassilia/histoires/image2/ Martinov17i1.jpg " align="left">

- Quelle forme !

- Ça m'arrive !

- On fait quoi ? Maintenant demanda Orlando d'un air faussement naïf.

- Euh, disons que je suis ouvert à toutes propositions.

 

Orlando s'étant de nouveau rapproché, Martinov se mit à son tour à lui palper l'entrejambe.

 

- Attend, on va se mettre à poil ! Décida le jeune homme.

 

Le déshabillage fut rapide, même si le professeur s'efforça de laisser ses vêtements dans leurs plis.

 

Une fois nus, les deux hommes se firent de nouveau face à face et Orlando empoigna les tétons du professeur les faisant rouler entre pouces et index.

 

Martinov qui appréciait fort cette fantaisie poussait des jappements de plaisir tandis que sa queue bandait désormais à son maximum. En même temps, sa main caressait la jolie bite de son partenaire. Il la lorgnait avec concupiscence et attendait le moment propice où il pourrait se régaler en la suçant.

 

- Et moi je fais banquette, ou je descends acheter des chewing-gums ? Intervint Camille en retirant sa blouse. 

 

En dessous, il est en sous-vêtement : porte-jarretelles noir, bas résilles et soutien-gorge rembourré, il a un petit string en dentelle dont il se débarrasse, exhibant son sexe semi bandé.

 

- Regarde-moi ce vieux cochon, comme il lorgne sur nos bites ! Dit-il en se rapprochant. Et qu'est-ce qu'il bande… voyons ça !

 

Et hop ! Une flexion des hanches et la bite du professeur se retrouve dans la bouche du travesti. Ne voulant pas être en reste Orlando se baisse à son tour, et les deux hommes se partagent le sexe y allant des lèvres et de la langue dans un ballet infernal parfaitement synchronisé...

 

Dans ce genre de contacts, notre vert professeur cherche en priorité le côté passif, c'est ce qui l'intéresse le plus, mais cela ne l'empêche nullement d'apprécier à sa juste valeur la prestation qu'on lui fait subir. Il craint d'ailleurs que l'excitation soit si forte qu'elle finisse par provoquer une éjaculation prématurée.

 

- Je ne veux pas jouir tout de suite ! Précise-t-il alors.

- Alors à ton tour de me sucer ! Lui propose alors Orlando.

 

Dame ! Depuis le temps qu'il attendait ça, notre coquin de professeur ! Pensez bien qu'il ne va pas se faire prier, le voilà accroupi s'appliquant à faire de savantes circonvolutions linguales autour du gland de son camarade de jeu.

 

- T'aime ça la bite, un mon vieux cochon ?

- Humpf, humpf !

- Suce la bien, et après je vais te la foutre dans le cul !

- Humpf, humpf !

 

Il faut dire qu'il se régale notre vert professeur, manipulant dans tous les sens à l'aide de de la langue et des lèvres la jolie queue qui s'offre à lui. 

 

- Où est-ce que tu appris à sucer comme ça ?

- Humpf, humpf !

 

Le professeur ne répondit pas, d'abord parce qu'il avait la bouche pleine, et ensuite parce qu'il en aurait bien été incapable. Peut-être répétait-il tout simplement les gestes qu'il avaient vus dans des films pornos. Quoiqu'en disent les censeurs compulsifs et autres, coincés de la braguette, on ne soulignera jamais les vertus pédagogiques de certains films pornographiques !

 

A son tour, Camille lui présenta sa bite à sucer. Voilà qui embarrassa notre bon Martinov qui ne savait à quelle queue se vouer, passant de l'une à l'autre, incapable de dire s'il en préférait l'une à l'autre, mais savourant ce grand moment d'innocente perversité.

 

"Je suis en train de sucer deux belles bites et après je vais me faire enculer ! Je suis vraiment obsédé ! Mais que diable, je ne fais de mal à personne, vive le cul et vive la vie !"

 

Un moment Camille se retourna !

 

- Lèche-moi la rondelle !

 

Voilà une pratique qui n'était pas dans les habitudes du professeur, lécher le cul des femmes, il n'était pas contre, celui des hommes le branchait beaucoup moins. Mais ne dit-on pas qu'une partouze est aussi un échange, il faut savoir donner, savoir recevoir, savoir échanger et parfois forcer un tout petit peu sa nature.

 

D'ailleurs il n'eut pas à se forcer énormément, le cul de Camille était fort joli, bien rebondi et l'œillet malicieux. Il y fourra donc une langue inquisitrice qui fit bientôt s'entrouvrir le troufignon.

 

Pendant ce temps, Orlando s'était encapoté !

 

- Je te la mets ? demanda-t-il 

 

Il n'allait pas refuser, mais se demanda comment ils allaient se disposer.

 

- Sur la table, sur le dos, le cul au bord et les jambes relevées.

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Pourquoi pas ? Il se met en position, Orlando lui tartine le trou du cul d'une noix de gel, présente sa bite à l'entrée de l'orifice et pousse. Le jeune homme entre d'un coup sec et le pénètre profondément. Il laisse quelques secondes le professeur s'accoutumer à la sensation de rempli, puis commence à pistonner. Camille, lui est monté sur la table, le cul sur le visage du professeur afin que celui-ci puisse continuer de lui lécher la rondelle, et en même temps il lui pince les seins. Imaginez le spectacle.

 

Orlando n'avait pas vraiment l'intention de jouir, du moins pas si vite, mais pris dans l'engrenage de l'action, il devient incapable de freiner son plaisir et jouit en grognant. Il se retire, puis bon prince se met à masturber le professeur d'une main experte.

 

Camille s'est relevé, et approche sa bite demi-molle près du visage du professeur, celui-ci pense alors que ce dernier sollicite une nouvelle fellation. Mais les intentions du travesti étaient tout autres.

 

- Tu veux gouter à ma bière ?

- Euh !

- Ouvre la bouche, elle est bonne !

 

Ça y est le professeur vient de comprendre, sans trop réfléchir il ouvre la bouche, Camille lui pisse dedans, et il envale une grande gorgée tandis que sa bite saisie de spasmes se met à éjaculer de grands jets de sperme.

 

Petite toilette, on se rhabille, on échange quelques banalités, et puis...

 

- Bon, ben je vais vous laisser… Commence le professeur Martinov, un brin fatigué.

- Ah, bon ! Quelque chose ne t'as pas plu ? Intervient Camille.

- Si, si au contraire, c'était super sympa, pourquoi ? Répond-il un peu largué.

- Ben tu n'avais pas dit que tu nous paierais le restaurant ?

- Non, je ne vois pas avoir dit ça, mais c'est bien volontiers que je vous y invite !

- Mais, non, je plaisantais reprend Camille.

- Plaisanterie ou pas, je vous invite, ça me fera plaisir !

- Alors d'accord !

 

A suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 18:29

     Pr Martinov 17 - L’élixir du Dr Lidenbrock 8 per Maud-Anne Amaro 

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8 - Fanny comme la braise

 

Sarriette pris place dans un fauteuil moelleux, tandis que Pivert s'assit à son bureau poussant légèrement l'ordinateur portable qui s'y trouvait.

 

- Je m'appelle Lidenbrock, Constantin Lidenbrock, se présenta Eugène Sarriette, je suis le malheureux inventeur de de produit, et croyez moi...

- C'est vous l'inventeur du Feel-Younger... Mais qui vous a donné mes coordonnées ?

- Euh, je vous dirais sans doute cela plus tard, permettez-moi pour l'instant de protéger mes sources !

- Et vous voulez quoi ?

- Ecoutez-moi, je ne serais pas long : J'ai fait une terrible faute en mettant au point la formule de ce produit...

- Au moins vous le reconnaissez !

- Les premiers tests n'ont rien montré d'anormal. Puis plusieurs personnes se sont plaintes de troubles assez préoccupants. J'ai eu grand tort de minimiser ces réactions.

- Si vous en veniez à la raison de votre visite.

- Je suis disposé à indemniser les personnes que j'ai rendues malade.

- Ah !

- Seriez-vous disposé à un arrangement à l'amiable ? Cela supposerait bien entendu l'arrêt sans suite de l'enquête que vous avez diligenté...

- En principe non ! Quoi que tout dépend de la somme...

- 10.000 euros

- Vous plaisantez ! Je suis sûr qu'il y a beaucoup plus dans votre mallette.

- Je n'ai pas que vous à dédommager. Combien auriez-vous voulu ?

- En fait, je n'en sais rien, je testais vos intentions. La victime dans cette affaire ce n'est pas moi, c'est mon compagnon...

- Ah ! Et je pourrais le rencontrer !

- Non ! C'est moi qui m'occupe de tout. Mais pour l'arrangement proposé, je suis obligé de le consulter, restez assis, je vais lui téléphoner à côté.

- Attendez, ça ne va pas ! Ce que je veux c'est un engagement écrit de la personne par lequel il renonce à toute poursuite, vous comprendrez que je ne vais pas me contenter d'y voir figurer un nom invérifiable.

- J'ai bien compris, je téléphone, attendez moi quelques instants.

 

- Allô, Brigitte, ça se présente mal (il lui résume l'entretien)

- Mais t'es con ou quoi, pourquoi aller lui dire que ce n'était pas toi la victime ?

- Pour la vraisemblance, et puis j'avais peur qu'il me piège avec ses questions.

- Invente un truc, essaie de lui tirer le maximum de fric !

- J'ai pas d'idée !

- Fais le poireauter, je te rappelle.

 

Mais il a à peine raccroché que le téléphone sonne. C'est Brigitte Silverberg qui rappelle !

 

- Est-ce qu'il t'a dit des choses compromettantes ?

- Oui !

- Alors voilà ce que tu vas faire...

 

- C'est d'accord, Monsieur Lidenbrock, ce sera 30.000 euros

- Je n'ai pas une telle somme sur moi !

- Vous vous arrangerez avec mon compagnon, il sera dans vingt minutes, je vous sers quelque chose ?

- Je veux bien un grand verre d'eau.

 

- Quand même, entre nous quand vous vous êtes aperçu qu'il y avait une molécule suspecte dans votre produit, pourquoi n'avez-vous pas réagi de suite ?

- On ne va pas discuter de ça, j'ai eu tort, c'est tout !

- Je pense pourtant avoir mon idée là-dessus.

- Et bien gardez-là pour vous, je vous en prie.

- Je sais par expérience ce que c'est d'avoir un fardeau, on croit qu'on peut vivre avec et effectivement on vit avec pendant quelques temps. Puis on n'en peut plus, on cherche une solution, ce qui est bien, mais ça ne suffit pas, souvent la meilleurs thérapeutique c'est la parole ! Se confier ça soulage.

- Vous êtes psy ? Ironisa Sarriette.

- Non, mais peut-être que je vous comprendrais mieux et que je pourrais demander à mon compagnon d'être moins exigeant !

- Vous ne comprendriez pas !

- Essayez, je suis prêt à parier le contraire.

 

Alors brusquement Sarriette sentit le besoin de parler.

 

- Je fais des crèmes de beauté à base de plantes depuis plus de dix ans. Je n'avais jamais eu de problèmes. Un jour une bonne-femme m'a commandé un sérum de rajeunissement, elle avait du fric, elle m'en a offert pas mal. Alors je me suis souvenu d'un machin qui avait été retiré de la vente parce qu'il contenait une molécule que tout le monde ne supportait pas. J'ai recherché la formule et j'ai reconstitué le produit.…

- Attendez, vous êtes en train de me dire que vous saviez dès le départ que vous diffusiez un produit avec une molécule douteuse ?

- Oui et non !

- Pardon ?

- Vous me laissez parler ou pas ? Bon la personne a testé le produit, il n'y a pas eu de réaction secondaire et elle était ravie du résultat. J'ai alors vendu le produit à deux autres personnes toujours sans problème. Je me suis dit alors qu'on avait encore abusé du principe de précaution et que les cas d'allergie devaient être rarissimes. C'est alors que j'ai testé le produit sur mon épouse. J'ai une très belle femme, et j'enrage de la voir vieillir, vous comprenez ?

- Bien sûr !

- Les trois premiers jours, les résultats ont été satisfaisants, puis les premiers soucis sont apparus, nausées, vertiges, grandes fatigues, perte de mémoires, exactement les symptômes qui ont provoqué le retrait de vente de l'ancien produit. Alors j'ai cherché un truc qui servirait d'antidote à cette saloperie de molécule, j'ai essayé des tas de trucs, j'ai dû vendre ainsi plus de vingt versions différentes du produit. A chaque fois que je pensais avoir trouvé la solution, je testais de nouveau sur ma femme, mais ça ne fonctionnait toujours pas…Je ne savais plus quoi faire, mais ça tournait à l'obsession, je me persuadais que je finirais par trouver, je m'acharnais. Et dernièrement je pensais avoir trouvé une solution mais c'était long, il y a des préparations qui ne se font pas en cinq minutes, je ne suis pas le docteur Jekyll… et alors que je redevenais optimiste voilà que j'apprends qu'on enquête sur mes produits. Mettez-vous à ma place !

- Euh…

- OK, j'ai été un peu léger ! Je m'en rends compte maintenant, mais bon, personne n'est mort non plus !

- Vous en êtes vraiment sûr ?

 

Le visage d'Eugene Sarriette s'empourpra.

 

- Non, mais il n'y a pas de raison…

- Puisque vous le dites !

- Vous ne comprenez pas que tout cela est un concours de circonstances, j'ai fait ça par amour pour ma femme, uniquement par amour pour ma femme, j'y ai passé des jours et des nuits. Maintenant si une plainte est déposée contre moi, non seulement je serais ruiné, non seulement je ne pourrais plus faire mes expériences, mais ma femme risque de ne rien comprendre et de me laisser. Toutes mes raisons de vivre seront évanouies. Il ne me restera qu'à quitter ce monde.

 

Pivert commença à s'inquiéter sérieusement de la santé mentale de son interlocuteur.

 

- Bon mon ami ne me rappelle pas, je vais essayer de le joindre, proposa-t-il.

 

Il s'isola quelques instants persuadé que le plan de Brigitte ne fonctionnerait pas. Mais il se contraint à l'essayer. Il laissa passer deux minutes et revint.

 

- Bon alors deux choses : Je vous ai menti tout à l'heure, mon ami ne viendra pas, il est hospitalisé dans un état grave !

 

Sarriette encaissa sans rien dire.

 

- La deuxième chose c'est que si vous voulez éviter un dépôt de plainte, c'est toujours 30.000 euros.

- Sans aucune garantie pour moi ! N'y comptez pas !

- Alors il y aura un procès et vous le perdrez !

- Vous n'avez aucune preuve !

- On a un flacon !

- Je vous ai dit, j'ai vendu vingt versions différentes du produit…

- Si mon ami meurt, ce sera un procès pour homicide involontaire, ce sera les assises, faute de preuve tangible, l'intime conviction sera suffisante.

- Et bien je prends le risque, j'ai eu tort de vous faire des confidences, mais de toute façon, elles n'ont pas été enregistrées…

- Si justement !

- Pardon ?

- Toute notre conversation a été enregistrée.

- Salaud !

- C'est un point de vue !

- J'efface tout si vous me donnez le contenu de votre mallette !

- Allez-vous faire foutre !

 

Et soudain Pivert changea d'attitude, en bon comédien, il se composa un visage tourmenté :

 

- Vous m'avez traité de salaud ! Vous avez raison. Moi aussi je vous dois la vérité.

- Qu'est-ce que vous allez me raconter ?

- Je n'ai aucun ami malade !

 

Sarriette poussa un ouf de soulagement.

 

- Ça fait du bien, hein ?

- A qui le dites-vous !

- Le produit m'a été revendu par une connaissance que j'ai ensuite perdu de vue. J'en ai pris, je ne l'ai pas supporté et je l'ai jeté à la poubelle. Puis j'ai eu un remords, comme je n'aime pas les charlatans, j'avais décidé de vous mettre hors d'état de nuire, je vous ai donc fait rechercher, je sais donc qui vous êtes, Monsieur Sarriette !

- Et bien bravo !

- Et j'ai récupéré votre produit qui est actuellement en cours d'analyse.

- C'est ça vos révélations ?

- Il y a autre chose ! J'ai vraiment honte d'avoir tenté un chantage, cet enregistrement existe, je vais vous le faire écouter, venez près de moi.

 

Sarriette s'approcha de l'ordinateur portable de son interlocuteur.

 

- Voilà, je l'arrête, vous voulez l'écouter ?

- Pour quoi faire ?

- Pour constater que je ne bluffe pas.

 

" Je m'appelle Lidenbrock, Constantin Lidenbrock…" débita le haut-parleur de l'ordi.

 

- Oui, bon, ça va, j'ai compris… Ça ne constituera pas une preuve, vous le savez bien !

- Non mais ça peut participer à "l'intime conviction"

- A l'intime conviction de qui ? Il n'y a pas d'homicide involontaire puisque votre copain n'existe pas.

- A celle des enquêteurs ! Mais rassurez-vous je vais l'effacer !

- Vous voilà devenu raisonnable ! Et à quoi devrais-je ce subit élan de générosité

- Je ne suis pas un salaud ! En fait vous m'avez touché quand j'ai compris que toute cette histoire n'était motivée que par l'amour de votre femme… Vous savez vous servir d'un ordinateur ?

- Oui !

- Alors détruisez vous-même l'enregistrement vous serez sûr !

- Non faites-le mais je vous regarde… il faut le supprimer définitivement, pas seulement le mettre à la corbeille !

- J'entends bien ! Voilà qui est fait !

- Merci !

- Je viens de faire un geste énorme…

- Et vous voudriez que j'en fasse un aussi ?

- Appelons ça un gentleman agrément.

- Et sinon ?

- Je n'ose même pas y penser ! Allons ! M'obliger à entamer une procédure qui va nous prendre la tête à tous les deux.

- J'avais l'intention de lâcher 10.000… je vais vous les donner.

- Je ne vous demande pas 20.000…

- Oui, bon voilà 15.000 et on arrête ! O.K. !

 

Sarriette s'en alla, il n'avait aucune garantie, Pivert aurait bientôt l'analyse du produit, qu'en ferrait-il ? Bof il verrait bien.

 

Pivert n'était pas mécontent de sa prestation. Après avoir raccompagné son visiteur, il dévoila la tablette masquée sous une chemise en bristol, et vérifia si elle aussi avait enregistré la conversation.

 

"Ouf ! Ça a marché !"

 

Il réécouta afin de vérifier la qualité de l'enregistrement.

 

"Super ! J'ai vraiment été très bon ! Quand je pense qu'au théâtre on ne me file que des rôles à la con !"

 

- Allô, Brigitte ! C'est fait !

- Ça a marché ?

- Je crois que ça te plaira, je t'envoie ça sur ton mail.

- Tu lui as tiré combien ?

- 15 000 !

- Pas mal, il y en a 5.000 pour toi !

- Whaouh, je vais faire la fête !

- Apporte-moi le reste à l'agence dans une enveloppe cet après-midi.

 

- Allô, Béa ! C'est Brigitte ! Comment tu vas ma bibiche !

- La bibiche va bien, et toi ?

- J'ai une petite enveloppe pour toi, tu peux passer quand ?

- Une enveloppe ? Euh, demain en milieu de matinée.

- O.K. Donne-moi ton mail, je t'envoie l'enregistrement que mon ami a réalisé avec Sarriette. Tu verras c'est édifiant.

 

Le mail ne tarda pas à arriver. Béatrice décida d'abord de ne pas l'écouter et d'inviter le professeur à l'écouter seul. Mais la curiosité féminine fut la plus forte. Elle ne put qu'être admirative devant la maîtrise avec laquelle l'ami de Brigitte avait mené son entretien.

 

- Tiens mon petit professeur, c'est un cadeau de ma détective privée, un enregistrement entre Sarriette et un type qui s'est fait passer pour l'un de ses clients.

- Mais comment...

- Je t'expliquerai après ! Je te laisse.

 

Effectivement, c'était édifiant. Martinov retourna auprès de Béatrice.

 

- Tu l'as écouté ?

- Comme ça, oui !

- Bon, O.K., ça ne t'intéresse plus. C'est ton droit. Je peux quand même te demander d'aller chercher les résultats demain matin ?

- C'était dans mes intentions.

- Ça te fera arriver vers quelle heure ici ?

- 10 heures, je pense !

- OK, je partirais à Paris dès que tu seras arrivée. Euh, je peux faire comment pour lui faire écouter l'enregistrement.

- Je te prêterai mon ordinateur portable.

- C'est gentil !

- Bien sûr que je suis gentille.

- Ah ! Enfin un sourire !

- Oui parce que mercredi midi cette affaire sera terminée et je n'entendrais plus parler de cette bonne-femme.

- Mais enfin, elle ne t'as rien fait !

- Je la déteste !

Mercredi 10 décembre

 

A 9 heures 15, Béatrice sort de la Faculté des sciences avec une enveloppe contenant les résultats. Elle prend l'autobus pour regagner la gare Saint-Lazare. Elle se dit tout d'abord qu'il n'est sans doute pas utile de lire l'analyse, puis elle se rend compte que le professeur Martinov risque de s'y perdre, la chimie organique n'étant pas son point fort. Elle ouvre donc et y découvre une liste d'une quinzaine de molécules.

 

Elles sont listées sous leurs expressions chimiques. Les traduire ne lui pose aucun problème sauf pour trois d'entre-elles pour lesquelles soit elle a des doutes, soit elle ne sait pas.

 

"Bon, ça va me demander un peu de travail, je ferais ça dans le train avec mon portable. Décidément cette affaire continuera à m'emmerder jusqu'au bout !"

 

Son téléphone sonne, c'est un message de Brigitte.

 

"Si tu pouvais être là à l'heure, j'ai un rendez-vous juste après. Tendre bisous"

 

Voilà Béatrice fort embarrassée. Elle n'avait pas oublié ce rendez-vous, mais comptait le décaler. Elle s'apprête à répondre en ce sens puis réfléchit :

 

En fait, elle ne sait pas quelle suite à donner à cette relation qui la trouble beaucoup plus profondément qu'elle ne veut bien se l'avouer.

 

"En y allant alors qu'elle est pressée, elle ne pourra pas me faire de proposition sexuelle immédiate ! Oui mais..."

 

Parce qu'il y a un "mais" !

 

En y allant ce matin, elle n'aura jamais le temps de regagner le laboratoire qu'elle partage avec le professeur Martinov à Louveciennes.

 

- Allô, mon petit professeur, j'ai eu un contretemps, je n'ai pas le temps de rentrer. 

- Mais les analyses...

- Justement, je ne les aurais qu'à 10 heures.

- Sûr ?

- Oui, oui, le gars qui doit me les donner n'arrivera qu'à cette heure-là.

- On fait comment alors ?

- Je t'attends à l'arrivée du train...

- C'est pas très pratique si on a besoin de causer, on pourrait se retrouver au bistrot comme l'autre fois...

- Hum, j'ai vraiment pas envie de rencontrer l'autre dinde !

- Béatrice ! Enfin ! Je vais m'arranger pour y être à 10 h 30. A cette heure-là, elle ne sera pas arrivée.

- O.K.

 

Elle remet son "déchiffrage chimique" à plus tard et file en métro vers l'agence Zampano. 

 

Les deux femmes s'embrassent chastement mais tendrement.

 

- Dis donc, toi ! J'attends toujours la réponse à mon mail !

- Mais je t'ai répondu, protesta Béatrice.

 

Brigitte savait qu'elle mentait, mais n'en fit rien paraître.

 

- Alors tes impressions ?

- Ben, j'ai trouvé ça parfait, ça conclue l'affaire. Je te dois une fière chandelle.

- Penses-tu, j'y ai trouvé mon compte. Tiens voilà ta petite enveloppe.

- Je n'ose pas refuser.

 

Béatrice se fit néanmoins la remarque que si Brigitte avait équitablement partagé l'argent soutiré par son complice, elle avait intégralement gardée pour elle celui qu'elle avait soutiré à Sarriette.

 

"Après tout, c'est de bonne guerre !"

 

- Tss, tss, on ne va pas se faire des manières. Je ne peux pas te garder plus, j'ai rendez-vous avec un emmerdeur, il est déjà en salle d'attente. Bisous ? 

 

Et cette fois le baiser fut torride. Brigitte en profita pour plaquer sa main sur l'entrejambe de Béatrice.

 

- Arrête, tu vas me rendre folle !

- On n'a que le bon temps qu'on se donne ! Je te téléphonerai, j'aimerais qu'on passe une autre soirée ensemble, ce sera probablement la dernière, mais ça nous fera un souvenir. Tu es d'accord bien sûr ?

- Bien sûr ! S'entendit répondre la jeune chimiste.

 

En sortant, Béatrice ressentit une humidité significative au niveau de sa petite culotte.

 

Pas moyen de s'asseoir dans le métro, ça allait être la course contre la montre pour mettre au clair l'analyse du labo.

 

A 10 h 30 elle rejoint la brasserie "aux tourterelles". Pas de Martinov.

 

"Pas grave, il va arriver d'un moment à l'autre. Elle sort l'analyse, annote en clair les molécules qu'elle connaît, puis allume son ordinateur portable. La première recherche est un vrai calvaire, il y bien des choses approchantes mais pas celle qu'elle cherche. Or en chimie "l'approchant" ne veut pas dire grand-chose. A la deuxième ! Là encore impossible de trouver quelque chose de cohérent, entre les Raymond la science de Wikipédia et des articles qui survolent le sujet, elle n'est guère avancée. Enfin après avoir épuisé deux pages de Google, elle tombe sur un truc intéressant.

 

"Molécule interdite en pharmacologie depuis juin 1985, en raison de graves réactions indésirables chez certains sujets et patati et patata."

 

"Et bien voilà ! On a trouvé".

 

Elle cherche la troisième uniquement par acquit de conscience, et miracle trouve de suite.

 

"Molécule qui combiné à ... Peut se révéler toxique..."

 

Combiné à quoi ? Ben justement à un autre produit de la liste.

 

Il n'y avait donc pas une molécule dangereuse, mais deux.

 

- Bonjour Mademoiselle Béatrice ! Le professeur Martinov n'est pas là ?

 

"Merde, merde et re-merde : La Fanny !"

 

Instinctivement elle regarde sa montre, il est 11 h 50.

 

"Qu'est ce qui lui prend à cette conne d'arriver en avance ? On ne lui a jamais appris que c'était impoli ? Et Martinov, il est où ?

 

- Ben non, il n'est pas là, je l'attends.

- C'est vrai que je suis légèrement en avance.

 

Et Fanny s'assoit en face de Béatrice comme s'il s'agissait de la chose la plus banale du monde.

 

- Vous avez eu les analyses ?

- Oui !

- Je peux savoir ?

 

Béatrice lui tend la feuille, ça a beau être traduit, n'empêche que pour le commun des mortels, ça reste du chinois.

 

- Ça ne me parle pas beaucoup !

- Il y a deux saloperies dedans, ça et celui-là quand il est associé à celui-ci. 

- C'est beaucoup dangereux ?

- Pas eu le temps de creuser la question mais en tous cas c'est interdit par le ministère de la santé. 

 

Et voici le professeur Martinov qui débarque.

 

- Euh, bonjour. Désolé, j'ai eu des problèmes de train !

- Tu n'es pas en retard ! S'étonne Fanny.

 

Evidemment, elle ne peut pas comprendre.

 

Martinov s'est assis sur la banquette à coté de Béatrice. La voilà coincée.

 

- Alors ces analyses ?

 

Béatrice répète au professeur ce qu'elle a déjà confié à Fanny.

 

- Donc reprend Fanny, je suis restée quatre jours de plus avec Eugène pour rien, j'aurais aussi bien fait de partir samedi.

- Ce n'est peut-être pas si simple, répondit Martinov, on a un enregistrement à te faire écouter, ça risque de t'être pénible mais tu auras ainsi toutes les cartes en main pour prendre une décision. Béatrice tu peux le faire écouter à Madame.

- Oui, mettez les écouteurs, ça dure à peu près un quart d'heure. Moi je vais vous laisser, tu me laisse passer mon petit professeur.

 

Mais Martinov fit semblant de ne pas entendre la dernière phrase. Béatrice n'insista pas et rongea son frein.

 

Fanny écoutait l'enregistrement en passant par toutes les couleurs, blanche, écarlate, un moment elle ne put retenir ses larmes.

 

- Allons, allons ! 

- Excusez-moi ! Vous pouvez rembobiner ? J'ai zappé un passage...

- Euh, Béatrice tu peux le faire ?

 

"Super j'ai une nouvelle fonction : rembobineuse !"

 

A la fin de l'enregistrement la pauvre Fanny était dans un drôle d'état.

 

- Je peux en avoir une copie ?

- Non, ce ne serait pas correct vis-à-vis d'Eugène, il est persuadé que cela a été effacé.

- Et lui, il a été correct avec moi ? 

- A mon avis il a été stupide et je pèse mes mots, mais il n'a dit aucun mal de toi bien au contraire.

- Est-ce qu'il était sincère en disant ça ?

- Va savoir !

- Du coup, je ne sais plus où j'en suis !

- Il faut que tu prennes du recul. Il ne faut pas prendre de décisions irréfléchies.

- J'avais bien réfléchi, mais cet enregistrement m'embête. J'avais fini par me persuader qu'Eugène était un salaud. En fait il me parait surtout à moitié abruti ! Et je crois que je suis toujours amoureuse de lui ! Je suis amoureuse d'un abruti ! On gère ça comment ?

- Je te dis : prend du recul !

- Ouais, je vais récupérer mes valises à la consigne et me prendre une chambre à l'hôtel... A moins que tu puisses m'héberger deux ou trois jours ?

- Bien sûr, pas de soucis ! Répond le professeur Martinov

 

"Manquait plus que ça !" Maugréa Béatrice in petto.

 

- Euh ! Intervint cette dernière, ça te dérange si je prends mon après-midi.

- Non, non, pas du tout !

 

"Tu m'étonnes, comme çà, il va se la sauter tranquilou !"

 

Et elle les laissa en tête à tête.

 

Martinov lui proposa le restaurant, mais Fanny n'avait pas faim, il l'emmena donc à Louveciennes après avoir récupéré ses valises.

 

- C'est mignon chez toi !

- Bof ! Une tanière de vieux célibataire.

- Jamais marié, jamais de copines ?

- Des copines, mais je n'ai jamais vécu en ménage. Tu veux manger un truc.

- Non pas faim ! Mais ne te gênes pas pour moi si tu veux manger ! Tu sais ce dont j'ai besoin en ce moment ?

- Dis !

- De chaleur humaine !

 

Le professeur esquissa un sourire.

 

- Prend moi dans tes bras ! Reprit-elle.

 

Il le fait, elle pleurniche à moitié, Martinov se fait protecteur, mais n'avait pas prévu que la main de la jolie mature irait si vite se balader sur sa braguette.

 

- Tu cherches quelque chose ?

- Non j'ai trouvé !

 

Et hop, la voilà qui se baisse, qui dégrafe la braguette, qui plonge la main à l'intérieur et la ressort avec la bite dedans. L'opération a duré environ 10 secondes.

 

- Je vais peut-être retirer mon pantalon ! Propose le professeur.

- Comme il te plaira, mon cher ! Dis-moi, ce n'est pas très sexy tes slips, ça fait vieux pépé !

- J'en suis un !

- Mais non, quand on baise on a toujours 18 ans ! N'empêche que tes slips… Elle ne peut pas t'offrir des beaux caleçons ta Béatrice ?

- Ce n'est pas MA Béatrice.

- Tss, vu les regards jaloux qu'elle me lance, j'ai du mal à croire qu'elle est une simple assistante de laboratoire.

- Ce n'est pas mon assistante, mais mon associée. Et on arrête sur ce sujet, je croyais que tu voulais me sucer ?

- Tu fais quoi avec elle ?

- Bon, on arrête !

 

Et Martinov excédé par la tournure des événements se recule, et remonte son pantalon.

 

- Ben tu fais quoi ?

- Ecoute Fanny, j'ai accepté que tu viennes à la maison, mais…

 

Il s'arrête, Fanny ne l'écoute plus, elle est en larmes

 

- Ouin, je fais que des bêtises en ce moment, pardonne-moi !

- Mais…

- Mais je suis sur les nerfs, tu comprends, je voulais rompre l'autre jour, et il a fallu que je joue les prolongations à la maison, tu peux deviner dans quel état j'ai passé ces trois jours ?

- Certes, mais…

- Alors c'est promis, juré, je ne te parle plus jamais de Béatrice, mais sois gentil, j'ai besoin d'un câlin.

Martinov17h1.jpg

Alors bonne pâte, le professeur se laisse faire, on rejoue la scène, pas besoin d'ouvrir la braguette qui n'a pas été refermée, mais pour le reste c'est du pareil au même sauf que Fanny s'interdit toute réflexion concernant la ringardise du slip.

 

Et voilà que Fanny a déjà en bouche la bite de Martinov, en quand on dit en bouche, c'est en bouche, la verge entre dans son gosier jusqu'à la garde et elle suce avec une telle ardeur que le professeur craint pour son équilibre.

 

- Si on s'installait mieux ?

 

Fanny n'a rien contre, bien au contraire, demande "où ça ?" La chambre semble un endroit tout désigné, ils s'y rendent donc, Martinov finit de se déshabiller et Fanny en fait de même.

 

- Tu es belle !

- Disons que j'ai de beaux restes.

 

Elle s'allonge sur le dos, ce qui permet au professeur de jouer les papillons butineurs en posant ses lèvres un peu partout, mais surtout sur les tétions de la belle, ce qui la rend toute chose.

 

- Mais qu'est-ce qu'il me fait, ce gentil monsieur ?

- Que des bonnes choses !

- Oh, oui, encore des bonnes choses comme ça ! 

- Hummm.

- Plus bas, il y a des choses encore meilleures à faire.

- On y va, on y va !

 

La langue du professeur descend là où il convient.

 

- Tu la trouves comment ma petite chatte ?

- Délicieuse !

- Tu aimes ça bouffer les chattes ?

- J'adore !

- Les bites aussi ?

- Oui, parfois !

- Tu préfères les bites ou les chattes ?

- Comment veut-tu que je te lèche si tu causes tout le temps ?

- Débrouille-toi… Non lèche moi, je me tais, je ne dis plus un mot !

 

Enfin le silence ! Un silence tout relatif d'ailleurs car tandis que le professeur la doigte du majeur et de l'index avec énergie tout en butinant son clito, la chambre ne tarde pas à s'emplir de gémissements de plus en plus expressifs et de plus en plus rapprochés.

 

Madame se cambre, madame crie, madame a joui, madame s'affale comme un chique molle.

 

- Et bien dis donc, tu ne m'as pas raté, toi !

- Hé, hé ! Murmure le professeur qui a sa petite fierté.

- Tu m'avais parlé d'un petit gode…

- Ah, oui, tu veux qu'on joue avec ?

- Montre voir à quoi, il ressemble.

 

Martinov ouvre le tiroir de la table de chevet :

 

- Ah ! Il n'est pas là ? C'est encore Béatrice qui l'a foutu je ne sais pas où ?

- Humm, hummm !

- Oui, bon, ça va, tu n'as rien entendu !

- Je n'ai rien entendu.

 

Le gode était en fait dans l'autre chevet, de l'autre côté du lit.

 

- Ah, fais voir, il est pas mal ! Et tu fais quoi avec, tu te le mets dans le cul ?

- Ça m'arrive !

- T'es un cochon !

- Je sais !

- Suce-le un peu, je veux voir comment tu fais !

- Ça t'excite de me voir sucer un gode ?

- Ça m'amuse aussi !

 

Le professeur lui fit alors une démonstration de ses talents de suceur, travail de la langue autour du gland factice et longue introduction buccale.

 

- Tu m'a l'air d'un super suceur de bites, toi ? Tiens, ça me plairait bien de t'en voir sucer une vraie ! 

- Ah, oui ?

- Tu ne connais pas quelqu'un ?

- C'est l'occasion qui fait le larron, j'ai fait ça quelque fois, mais je n'ai pas de contacts réguliers.

- Et si moi je te trouvais quelqu'un ?

- On verra… le gode tu le veux un peu pour toi ?

- Oui donne, je vais te l'enfoncer dans le cul ! Mets-toi en position mon vieux cochon, je vais bien t'enculer.

- Il faudrait mettre une capote et du gel, en principe, il devrait y avoir tout ça dans le tiroir.

- A moins que Béatrice ait rangé tout ça ailleurs !

- Pardon ?

- Non, non j'ai rien dit ! Ah, j'ai trouvé les capotes, par contre le gel…

- Tant pis pour le gel, allez vas-y enfonce !

- Mais c'est qu'il est très demandeur cet homme-là ! Tu sais que t'es rigolo avec le cul comme ça, c'est attendrissant je trouve. Il faut que je lui fasse un bisou à ce trou du cul, il me plait de trop !

 

Et Fanny joignant le geste à la parole, s'en va fureter de la langue dans le petit troufignon de notre vénérable professeur, qui frémit sous cette caresse subtile.

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- Ça sent un petit peu fort, mais ce n'est pas pour me déplaire ! 

- Oh, mais quelle langue que tu as toi !

- Ça te plait, hein que je te lèche ton trou de balle ? Bon assez rigolé, ouvre-toi bien, j'ai envie d'y mettre un doigt !

- Ne te gène surtout pas !

 

Elle fait aller et venir son doigt, plusieurs fois de suite tandis que le professeur commence à pousser de petits jappements de plaisir, un deuxième doigt vient accompagner le prmier et ça repart de plus belle.

 

- T'aimes ça, hein mon gros cochon ?

- Oui, oui, continue !

- Je crois qu'on peut maintenant rentrer le machin.

 

Le "machin" entre avec une facilité qui déconcerte Fanny.

 

- Il y a un vibrator incorporé ! Tient à préciser Martinov.

- Un quoi ?

- Un vibrator ! Il faut que tu fasses tourner l'anneau qui est à l'extrémité !

- L'anneau ? Quel anneau ? Ah, le truc là ! Whaou, ça vibre ! C'est génial ce truc !

- C'est réglable ! Tu n'es pas obligé de le mettre si fort. Mais, non, laisse comme ça, c'est trop bon ! Oh, lala ! Arrête, continue, Oh !

- J'arrête ou je continue ? 

- Enlève-moi ça !

- Un problème ?

- Non pas vraiment un problème, sauf que j'ai joui, c'est l'inconvénient avec ce genre de pratique.

 

Effectivement, la simulation de la prostate par le vibrator du gode avait provoqué un écoulement du liquide… prostatique (ben oui !), ça n'avait rien  de désagréable sauf que ce n'était pas une vrai jouissance.

 

- On fait quoi ? Tu t'occupes un peu de moi ? Proposa Fanny.

- Je vais me passer un gant sur le zizi, et je vais prendre une de mes petites pilules miracle, dans vingt minutes, je serais reparti.

 

Les pilules miracles ce sont du "Lapin dur", puissant aphrodisiaque inventé par Béatrice et le professeur, il y a quelques années déjà et qui leur permirent de faire modestement fortune. (voir cet épisode)

 

De retour de la salle de bain, le professeur trouva Fanny allongé sur le dos, se tripotant nonchalamment la moule.

 

Il entreprit alors de lui embrasser le bout de ses seins, d'abord avec une certaine tendresse, puis avec de plus en plus d'avidité. Du coup la main de la belle se montra plus hardie et se mit à s'exciter le clitoris avec frénésie, jusqu'à en jouir dans un geyser de mouille.

 

"Putain ! J'aurais dû mettre une serviette ! Il va falloir que je refasse tout le lit ! " Maugréa in petto le professeur Martinov.

 

Bientôt les premiers signes à la réaction du "Lapin dur" se firent jour. Le professeur se mit à transpirer et à avoir grand soif, il se précipita au lavabo et avala une grande rasade de flotte, quand il revint il avait la bite au garde-à-vous.

 

- Madame, souffrez que je vous encule ! Annonça Martinov se croyant au théâtre.

- Enculez-moi, cher ami, enculez, moi, mon trou du cul de salope en chaleur est à votre disposition.

 

Le temps de se couvrir et la bite du professeur est dans le fondement de la brune. Martinov la pilonne comme si on l'avait doté d'un moteur intégré. Fanny braille tant et plus. Le rythme est infernal. Accélération, jouissance, tout le monde s'écroule.

 

Le professeur reste hagard quelques secondes, le visage rougi par le sang, les yeux exorbités et la langue toute sèche.

 

- On ne m'avait jamais enculé aussi bien ! Conclut Fanny.

 

Ces petites fantaisies ont un peu épuisé notre vert professeur qui peine à reprendre ses esprits. Fanny se fait chatte et lui caresse affectueusement la poitrine.

 

- C'est un mec comme toi qui m'aurait fallu ! 

- Tu ne m'aurais pas supporté longtemps ! Je suis maniaque, imprévisible et j'ai un sale caractère.

- Ça ne me changerais pas beaucoup d'Eugène et au moins toi tu n'es pas frappé.

 

Martinov se dit qu'il était urgent de recadrer la situation :

 

- Fanny, jouons cartes sur table, est-ce que tu es en train d'essayer quelque chose ?

- J'ai le droit d'essayer, non ? Répondit-elle se faisant câline.

- Je ne te reproche pas d'essayer !

- Réfléchis-y ! C'est bien toi qui dit qu'il ne faut jamais prendre de décisions précipitées.

- Je ne veux pas te laisser de faux espoirs !

- Tu veux que je te suce encore ?

- T'as le droit d'essayer, mais ça ne marchera pas !

- Même avec tes petites pilules ?

- Faudra attendre 20 minutes.

- On n'est pas pressé.

 

à suivre

 

 

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 18:17

    Pr Martinov 17 - L’élixir du Dr Lidenbrock
7  - Domination et bonne humeur 
par Maud-Anne Amaro

StampBea

 

- Quelle ponctualité ! Lui fit remarquer cette dernière !

 

D'un geste théâtral, Béatrice retira son manteau et exécuta une pirouette.

 

- Hé, ben ! C'est pour moi que tu t'es fait belle comme ça ?

- Pour moi aussi, j'avais envie d'être belle !

- Tu m'excuseras, je viens d'arriver, je n'ai pas eu le temps de me changer...

- Est-ce bien nécessaire ?

- J'aime bien être à l'aise ! Assis-toi, j'en ai pour deux minutes… Mais bisous d'abord !

 

Les deux femmes s'embrassent à pleine bouches, longuement et plutôt baveusement tandis que déjà les mains deviennent baladeuses.

 

Béatrice jeta un regard circulaire dans la pièce. Certains lieus d'habitations renseignent énormément sur leurs occupants. Celui-là non.

 

Quand Brigitte revint, elle était vêtue d'une courte nuisette rose, quasi transparente. La vision de ses tétons dardant sous le fin tissu troubla profondément la jeune chimiste.

 

- Ça te plait ?

- C'est très troublant !

- J'ai aussi une tenue en très sexy en vinyle, je l'aurais bien passé, mais je ne voudrais pas t'effrayer.

- M'effrayer, pourquoi ?

- Je suis assez dominatrice à mes heures, mais rassure-toi…

- Ça ne me dérange pas ! Répondit Béatrice comme par réflexe.

- Non sans blague, voilà qui va donner du piment à nos ébats.

- J'adore le piment !

- Et bien tu vas en avoir ! Dis-moi tu ne serais pas un peu salope sur les bords, toi ?

- J'espère que ça ne te dérange pas ?

- Je te donne des ordres, je te manipule, tu te laisses faire, tu es ma petite esclave en somme, d'accord ?

- Si c'est un jeu !

- Evidemment que c'est un jeu !

- On va commencer par boire un coup, mais avant tu vas te mettre à poil

 

Béatrice commença à obtempérer.

 

- N'enlève pas tes sous-vêtements, laisse-moi ce plaisir ! Ajouta Brigitte.

- Pour la culotte c'est raté, j'en ai pas mis !

- Ça mérite une fessée, ça !

- Pas trop forte alors !

 

Béatrice enlève sa petite robe noire, elle n'a rien à enlever d'autre, puisque Brigitte se propose de s'occuper du reste.

 

- Ça ne te va pas mal ce porte-jarretelle, ça fait un peu pute, mais ça ne me dérange pas… tu as déjà fait la pute ?

- T'en a beaucoup des questions comme ça ?

- Je ne voulais pas te froisser ! Répond Brigitte gênée.

- Si tu veux vraiment savoir, il m'est effectivement arrivé parfois d'accepter de l'argent pour coucher, de façon très occasionnelle, ça ne m'a absolument pas traumatisé.

- Hé ! Oh ! Ne monte pas sur tes grands chevaux, moi aussi j'ai parfois fait la pute et tout comme toi, je n'en ai aucune honte, ce n'est jamais qu'un échange de bons procédés, personne ne m'a forcé et tout le monde était content.

- Et bien nous sommes d'accord. Excuse-moi je me suis énervée pour rien ! Bisous ?

 

Les deux femmes s'embrassèrent de nouveau avec passion et tendresse.

 

- Jus de fruits ? Whisky ? Martini ?

 

Les deux femmes s'assirent l'une à côté de l'autre et trinquèrent, la main de Béatrice se posa instinctivement sur la douce cuisse de son hôtesse.

 

- Tss, tss ! Pas touche, une bonne esclave ne touche pas à sa maîtresse sans qu'elle n'y soit autorisée.

- Ah bon, le jeu est déjà commencé ?

- T'as quelque chose contre ?

- Non, je suis très joueuse.

- J'aimerai bien que tu me racontes en quelles circonstances tu as fait la pute ?

- Ça a toujours été un fantasme, mais je n'avais jamais eu l'occasion de la réaliser, un jour avec le Professeur Martinov, nous étions logés chez des clients en province. Le maître de maison était pratiquement impuissant, il m'a proposé de l'argent, il voulait me caresser, j'ai accepté (voir Professeur Martinov et la soucoupe volante). Une autre fois, suite à une confusion, je me suis fait embaucher avec une autre fille comme soubrette dans un vieux château. En fait ils recherchaient des soubrettes acceptant des prestations sexuelles qui étaient rétribuées en supplément, j'ai donc joué le jeu et je dois dire que ce n'était pas triste (voir Professeur Martinov et le trésor des Ourlettes), si tu veux je te raconterai en détail, mais c'est une assez longue histoire…

- Volontiers, et c'est tout ?

- Non, il y a aussi un type qui m'a embobiné, là aussi c'est compliqué, pour que je fasse la call-girl chez un chef d'entreprise, son truc était de coucher avec deux filles. Il fallait gagner sa confiance afin de rendre service à une amie, c'est d'ailleurs l'amie qui m'a offert le porte-jarretelle… (voir Professeur Martinov et le Fidélitas).

- Pas très clair.

- Je sais bien, mais là encore, je pourrais te raconter en détail.

- C'est bien, ça alimentera nos conversations… t'en as d'autres ?

- Ça m'est aussi arrivé en boite…

- Raconte !

- J'y vais souvent avec des copines, je ne suis pas trop attirée par les mecs, en principe je les envoie chier, mais il y a des exceptions. Il y en a qui sont mignons, mais je me suis rendu compte qu'après la baise beaucoup devenaient collants, alors je leur annonce tout de go que je suis d'accord mais que c'est payant, ça a aussi ces inconvénients, parce que le mec dans ces cas-là a tendance à ne pas trop te respecter, il faut parfois la jouer fine.

 

L'histoire à l'air s'inspirer fortement Brigitte qui semble partie dans on ne sait quelles pensées. Béatrice voudrait bien que Brigitte raconte ses propres anecdotes, mais en réserve la demande pour plus tard.

- Tu sais que tu as une belle bouche ? Lui déclare Brigitte à brûle pourpoint 

- Tu trouves ?

- Oui ouvre là !


Béatrice sans comprendre, ouvre une large bouche 


- J'ai comme une envie de te cracher dedans, tu veux bien ?


Sans refermer la bouche, Béatrice, très joueuse en ce moment fait signe de la tête qu'elle veut bien.


- Alors ne bouge pas, mais assis-toi !.


Brigitte place alors son visage à quelques centimètres au-dessus de la jeune chimiste et y fait couler sa salive plusieurs fois de suite.


- C'était bon ?

- Oui, mais il faudra que je me venge !

- Quand tu veux !


 

Alors ils inversent les rôles et ce fut au tour de Béatrice de venir polluer la jolie bouche de Brigitte. Ce petit intermède se termina par un joyeux fou rire

 

- Et si je fessais ce joli petit cul ? Propose Brigitte.

- Faut peut-être que je fasse pipi avant…

- Tu as tout le temps envie de pisser, toi ! Pas question tu pisseras quand je l'aurais décidé.

- Méchante femme ! Répond Béatrice sur le ton de la plaisanterie.

- Tu vas voir ce qu'elle va te faire la méchante femme ! Allez couche-toi sur mes cuisses.

 Martinov17g1.jpg

Béatrice obtempéra, Brigitte commença par une forte claque sur la fesse droite.

 

- Aïe !

- Je ne veux pas t'entendre ! Tiens ! Dit-elle en assénant son deuxième coup.

 

Béatrice tenta d'étouffer son cri.

 

- Tiens grosse pute !

 

Shlack !

 

- Je ne suis pas grosse !

- Non, mais tu es une grosse pute

 

Shlack !

 

- Si tu veux, Aïe !

- Dis-le que tu es une grosse pute !

- Je suis une grosse pute ! Aïe, aïe, aïe.

 

Les coups redoublèrent et bientôt le cul de Béatrice devint cramoisi.

 

- Que c'est joli un cul tout rouge ! Je vais aller chercher un miroir, tu vas voir le résultat.

 

Béatrice examina le résultat, nous seulement c'était rouge mais ça chauffait… et puis cette envie de pisser…

 

- Attends, je reviens !

- Mais, faut que je pisse !

- Attends, je te dis.

 

Brigitte revint harnachée d'un superbe gode ceinture très réaliste.

 

- Vas-y, suce ma bite !

 

Gênée par son envie pressante, Béatrice se mit à lécher le sexe de plastique plutôt n'importe comment.

 

- Pas comme ça, suce-le comme si c'était une vraie bite.

- Brigitte, je tiens plus !

- Et bien, tiens encore 5 minutes !

 

La jeune chimiste réussit à prendre énormément sur elle et se mit à faire tournoyer sa langue autour du gland factice avant d'entamer quelques va-et-vient dans sa bouche.

 

- En levrette, maintenant, que je te défonce le cul.

- Brigitte, je vais pisser sur ton canapé.

 

L'argument porta car la brune emmena son esclave occasionnelle dans la salle de bain. Elle se débarrassa de sa nuisette et vint s'assoir dans la baignoire.

 

- Vas-y pisse !

- Sur toi ?

 

Comme si, vu la position de sa partenaire, il pouvait en être autrement !

 

- Evidemment sur moi ! Arrose-moi ! Donne-moi ta bonne pisse. Je veux en boire !

 

Béatrice se libéra en un long et puissant jet continu qui arrosa la poitrine et le visage la belle détective. Sa bouche ouverte avalait au passage tout ce qu'elle pouvait et manifestement elle s'en régalait.

 

- Donne-moi ta chatte que je te la nettoie ! Demanda-telle quand la miction de Béa eut pris fin.

 

Béa s'assit sur le rebord de la baignoire tandis que la brune à genoux dans le fond de la baignoire imprégnée d'urine se glissait entre ses cuisses

 

Sa langue gourmande commença par nettoyer les chairs intimes de la jeune chimiste, ce qui provoqua des soupirs d'aise de cette dernière. Brigitte n'avait pas pour projet de faire jouir Béatrice, du moins pas ici, mais il n'est pas interdit de changer d'idée d'autant que ce clito qui pointait son bout la narguait de trop. Elle lécha donc consciencieusement ce fruit offert tandis que l'index de sa main droite, passant sous les fesses s'introduisit dans l'anus. A ce rythme Béatrice ne tarda à pas à prendre son plaisir violemment et bruyamment.

 

Béatrice aperçut alors sa partenaire sucer avec une certaine désinvolture le doigt qui sortait de son cul. L'image de Mélanie, la belle rouquine du Marais, attirée par les jeux scato, se forma dans son esprit. Bizarrement Béa regretta que Brigitte ne lui ait pas laissé ce plaisir si pervers.

 

- Ben voilà tout est chamboulé, ce n'est pas vraiment le rôle de la maîtresse de se faire pisser dessus ! S'amusa Brigitte.

- C'est grave ?

- On fait ce qu'on veut, non ? Du moment qu'on s'éclate ! Bon allez maintenant je t'encule, mets-toi en levrette !

- Là dans la baignoire ?

- Dans la baignoire, les mains dans la pisse, allez, exécution.

 

Le gode entra très profondément en elle, elle aimait cette sensation de "rempli" avec les sphincters qui se rebelle de la présence de ce corps étranger. Brigitte va et vient autant que faire se peut, tandis que des ondes de plaisir ne tardent pas à assaillir Béatrice qui jouit comme une malade pour la deuxième fois en moins de dix minutes.

 

Brigitte se retire du cul de Béatrice.

 

- Ce n'est pas très net cette affaire-là commente-telle en constatant l'état de la chose.

 

Béatrice anxieuse attends la suite, mais il n'y en a pas, elle retire le préservatif qui enveloppait le gode et le jette dans la poubelle de la salle de bain. Brigitte constate un léger trouble dans le regard de sa complice

 

- Tu ne voulais quand même pas lécher tout ça ?

- Non, non !

- C'est bien sûr, ça ?

- Juste un fantasme comme ça, tu m'aurais obligé à le faire, enfin je veux dire obligé pour jouer, peut-être que…

- Je vois, mais nous aurons d'autres occasions, du moins je l'espère. En attendant pose tes fesses au fond et ouvre la bouche, à mon tour de t'arroser.

 Martinov17g2.jpg

Voilà le genre de propos qu'il n'est nul besoin de répéter deux fois à notre délurée chimiste. Le cul dans la pisse, elle ouvre la bouche à la façon d'un petit oiseau qui réclame sa pitance et avale tout ce qu'elle peut du jet dorée et odorant de sa compagne de jeu...

 

- Bon, allez, viens un peu t'occuper de moi ! Lui dit Brigitte en prenant Béa par la main pour la faire sortir hors de la baignoire.

- Si on se douchait d'abord ? On est pleine de pisse.

- On se douchera après, je vais te donner une serviette pour t'essuyer.

 

Elles commencèrent à s'essuyer et se rendirent vite compte qu'il était bien plus amusant de le faire réciproquement que plutôt chacune dans son coin. Une situation qui tourna vite à la franche rigolade.

 

- Les cheveux, c'est pas terrible ! Constata Béatrice en se regardant dans le miroir. Et le maquillage, je ne te dis pas.

- C'est vrai que tu ressembles à une sorcière !

- Dis donc, tu t'es regardé ? Se moqua-t-elle.

- Viens m'attraper, sorcière ! Répondit Brigitte en sortant de la salle de bain.

 

Elle gagna le séjour et s'assit par terre sur la moquette.

 

- Viens, ma sorcière, viens ma pute !

- Oh, toi tu vas voir !

 

Béatrice lui dégringole carrément dessus. Les deux femmes s'enlacent, se roulent par terre, s'embrassent partout de la bouche aux seins, des fesses au nombril, des pieds, aux épaules. Moments de grande tendresse, où les caresses semblent se prolonger une éternité.

 

- T'es trop belle, toi ! Déclara Brigitte.

- T'es trop craquante lui répondit Béatrice.

 

Il fallut bien que cette dernière se retrouve la bouche près des intimités de sa partenaire, et elle ne put faire autrement que de lui lécher le trou de son cul et de se régaler de goût acre et particulier.

 

- Tu l'aimes, mon cul, hein ma salope !

- Hum, hum ! Répond Béatrice tout à son labeur.

 

Elle croit logique qu'à ce moment-là sa partenaire lui demande de lui enfoncer un doigt, et d'ailleurs elle peut très bien se passer de sa permission pour le faire, mais il se trouve que la brune à une autre priorité.

 

- Bois un coup et viens me lécher la chatte.

 

Et oui l'hygiène trop souvent oublié en pareil cas impose qu'on aille pas directement du trou de balle à la minette sans passer par la case glouglou.

 

On n'ira pas jusqu'à dire que ce brusque changement de programme contraria Béatrice, non pas du tout, lécher une bonne chatte baveuse et réceptive était toujours un plaisir, mais il n'en était pas moins vrai qu'elle faisait depuis sa rencontre avec Mélanie une fixation sur les trous du cul et tout ce qui va avec.

 

Quand Brigitte eut pris son plaisir, humide et peu discret, les deux femmes après un nouvel élan de tendresse prirent enfin une douche, ensemble évidemment, et si elles ne jouèrent pas au jeu de la savonnette c'est que Brigitte n'employait que du gel douche.

 

- On va manger un bout, ça creuse tout ça ! Proposa Brigitte, une fois sèche.

- Si tu veux !

- Ou alors on se fait livrer une pizza.

- C'est comme tu veux !

- Sinon j'en ai au congélateur...

- C'est comme tu veux.

- Au moins, t'es pas chiante, toi ! Pas trop curieuse non plus...

- Pourquoi dis-tu ça ?

- Je pensais que tu aurais voulu en savoir plus au sujet des deux messages que je t'ai envoyés.

 

Le problème, c'est qu'elle avait chassé cette affaire Sarriette loin de ses préoccupations. Mais elle ne pouvait décemment dire à Brigitte que désormais, elle s'en foutait.

 

- C'est à dire, j'ai même pas eu le temps, tu m'as sauté dessus avec ta nuisette.

- C'est plutôt toi qui m'as sauté dessus !

- Oui, mais t'as tout fait pour !

- T'es trop mignonne ! Donc j'ai reçu ton bonhomme, il m'a proposé de l'argent pour que je lui donne un nom, j'ai fait semblant d'hésiter et je lui ai dit qu'il aurait une réponse mardi matin.

- Super !

- Mais attend j'ai fait mieux que ça, je vais t'expliquer : mardi je l'envoie chez un faux client, c'est un ami comédien, il fera ça très bien, mais j'ai besoin de deux ou trois précisions pour qu'il ne dise pas de bêtises...

 

"Où est-ce qu'elle s'embarque ?" Se désola Béatrice.

 

...déjà j'aurais besoin de son identité au bonhomme...

- Eugène Sarriette, mais ses clients le connaissent sous le nom de 'Lidenbrock, Monsieur Lidenbrock.

- Je vais noter ça...

 

Elle lui posa encore quelques questions, jusqu'à ce que Béatrice juge la situation embarrassante :

 

- Mais pourquoi fais-tu ça pour moi !

- Mais ma petite bichette, je ne le fais pas seulement pour toi, je le fais aussi par jeu et aussi pour l'argent.

- Pardon ?

- Ben oui, quand il y a de l'argent à ramasser, je le ramasse !

- ?

- Il va obligatoirement proposer de l'argent à mon copain ! Ça fait partie du plan, cet argent on ne va pas lui rendre !

- Je comprends mieux !

- On partagera, tu auras ta part !

- Je ne te demande rien !

- Je sais, mais c'est normal que tu ais ta part, non ? Tu comprends maintenant pourquoi il fallait figer la situation jusqu'à mardi soir.

- O.K. Dis donc finalement, puisque tu me laisses le choix, si on allait au restau, c'est moi qui paie.

 

Décision purement tactique, en dînant à l'extérieur, Brigitte serait en position moins facile pour lui proposer de passer la nuit chez elle. Après ces révélations, elle avait besoin de recul, Béatrice !

 

Mardi 9 décembre

 

Eugène Sarriette s'était présenté à l'agence Zampano dès son ouverture. Brigitte Silverberg le reçut très sèchement sans lui tendre la main.

 

- Inutile de vous asseoir, ça ne va durer que deux minutes. Veuillez déposer l'argent sur le bureau, je vais recompter.

- Voilà, j'ai apporté des coupures de 50, c'est plus pratique...

 

Elle prit les deux centaines de billets, les passa au détecteur de faux, puis les recompta.

 

- O.K. Voilà les coordonnées de la personne, évidemment on ne se connaît pas, on ne s'est jamais vu !

- L'a pas le téléphone ? S'étonna Eugène en lisant le petit papier que venait de lui donner la femme.

- Je ne le connais pas, c'est lui qui m'appelle !

- On sait à quelle heure on peut le joindre ?

- Il travaille dans le spectacle, donc il ne doit pas être là le soir ! Bon, nous en avons terminé, au revoir Monsieur !

 

Brigitte rangea l'argent dans un de ses tiroirs et plongea son nez dans un dossier évitant de voir la main que Sarriette voulait lui tendre.

 

Pivert. Claude Pivert, ce nom ne lui disait rien du tout, mais il savait aussi que certains de ses clients passait parfois commande pour le compte d'autres personnes. L'impatience tenaillait Eugène Sarriette, il aurait pu essayer de téléphoner, mais il ignorait si la personne possédait un fixe répertorié dans l'annuaire, et puis rien ne vaut, se dit-il, le contact physique. Dans un premier temps il décida de rendre visite à ce Pivert en début d'après-midi, mais il se ravisa !

 

"Ces gens-là se lèvent tard, mais à 11 h 30, il doit être levé !"

 

Il rentra chez lui, trouva sa femme très bizarre. Cela faisait un bout de temps qu'elle était bizarre, la faute aux effets secondaires du Feel-Younger bien sûr. Sauf qu'il avait cessé de lui administrer depuis plusieurs jours. Quant à lui, il s'avéra incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Impatience, quand tu nous tiens !

 

A 11 heures, il prit un taxi jusqu'à Montmartre, il verrait bien.

 

L'accès de ce bel immeuble ancien n'était pas protégé dans la journée, il trouva facilement la porte d'entrée et sonna.

 

- Monsieur Pivert ?

- Oui.

- Est-ce que je peux vous déranger cinq minutes.

- Vous vendez quoi ?

- Rien du tout, rassurez-vous, je veux juste vous entretenir au sujet du Feel-Younger.

 

Claude Pivert en bon comédien qu'il était feint la surprise :

 

- Au sujet du Feel-Younger ! Entrez, asseyez-vous !

 

 à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 17:45

Pr Martinov 17 - L’élixir du Dr Lidenbrock 6 par Maud-Anne Amaro

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6 - La détective en chaleur

 

Samedi 6 décembre

 

L'idée du professeur était géniale, pour peu qu'elle veuille bien fonctionner, le Samuel allait se lancer tête baissée dans une superbe fausse piste. Mais était-ce bien nécessaire ?

 

A 8 heures, Beatrice regarde discrètement par la fenêtre de chez elle, Samuel est sur le trottoir d'en face en compagnie d'un type en moto.

 

"Ils ont tout prévu, ces cons ! Même si je sors en bagnole par le garage, ils sont prêt à me filer."

 

A 8 h 30, elle sort de chez elle, à pied et se dirige vers le métro, quand la rame arrive, elle ne monte pas, un type à trente mètres ne monte pas non plus, probablement l'homme au casque qui a donc laissé sa moto en garde à Samuel. Le semer ne serait pas trop difficile, il suffirait de monter dans la prochaine rame, puis de redescendre du moment du signal de fermeture.

 

La rame arrive, le type monte, elle monte aussi, puis redescend, l'homme ne fait aucune tentative pour la suivre, ce n'était donc pas le bon !

 

"Il est où ce con ? Peut-être l'autre là-bas ou celui-ci tout au bout ? Comment savoir ?"

 

Elle se résout à utiliser la stratégie du professeur Martinov. Elle descend aux Halles, il ne faut pas qu'elle donne l'impression de chercher, mais elle n'a nul besoin de le faire, l'écriteau est inratable, jaune sur fond noir "Zampano Détective privé". Elle entre, traverse une cour, monte un étage, sonne.

 

- Oui !

- J'ai rendez-vous à 9 heures !

- Oui, vous êtes madame ?

- Muller,

- Un instant, Madame Silverberg va vous recevoir.

 

La secrétaire disparaît mais revient tout de suite après

 

- Il y a un petit problème, Madame Silverberg n'a aucun rendez-vous à ce nom, ni aujourd'hui, ni les jours suivants…

- Attendez, j'ai reçu un mail de confirmation, hier après-midi. ! Répond Béatrice en faisant semblant de fouiller dans son sac.

- Je vais voir…

 

La secrétaire disparaît de nouveau, revient.

 

- Entrez, Madame Silverberg va vous recevoir…

 

Béatrice entre !

 

Le choc !

 

Notre jeune chimiste s'attendait à une mégère. Et bien ce n'est pas ça du tout ! Un brune mature à lunettes au visage envoûtant, un nez droit et régulier, des lèvres gourmandes, un léger rictus du côté gauche lui donnant un air légèrement canaille, un maquillage parfait, le regard droit et volontaire..

 

Béatrice en oublie son texte.

 

- Asseyez-vous, madame Muller. Je vous impressionne tant que ça ?

- Non, non, enfin si, excusez-moi, voilà je vous ai apporté mon CV et ma lettre de motivation.

- Pardon ?

- Les voici ! Dit-elle en posant deux feuilles sur le bureau.

 

Madame Silverberg ne les regarde même pas.

 

"Dix minutes, il faut que je tienne 10 minutes, après je pourrais partir, le gars qui me suit croira que je pars en mission et me foutra la paix…mais ça m'a l'air mal partie !"

 

- Où avez-vous vu que l'on recrutait ?

- C'est le pôle emploi… qui…

- N'importe quoi ! Dit-elle en jetant un œil discret au CV. C'est quoi ce CV, ça sent l'improvisation, vous jouez très mal la comédie.

- Bon excusez-moi, je vais partir… euh, je peux utiliser vos toilettes.

- Vous m'amusez savez-vous, vous n'êtes pas là par hasard, voyons voir, l'idée de l'entretien d'embauche n'était pas une bonne idée… Laissez-moi deviner. Oui, je crois comprendre, vous avez fait croire à quelqu'un que vous iriez voir un détective privé, ce quelqu'un vous suit, veut en avoir le cœur net, et donc vous avez préparé votre coup et vous êtes entré ici. J'ai bon ?

- Vous êtes très forte !

- Sauf que ça ne peut pas être exactement ça ! Ce doit être une variante et vous ne me la direz pas. Sauf que si je vous mets de suite à la porte, vous serez restée 5 minutes chez un détective privé, comme alibi, c'est bien faible.

 

Béatrice ne sait pas quoi répondre.

 

- Les gens se font de fausses idées sur notre métier, reprend Madame Silverberg. Avant nos méthodes ressemblaient à celles de la police. Aujourd'hui on ne peut plus suivre. Nous n'avons accès ni aux fichiers ADN, ni aux outils de traçage : la carte bleue, le téléphone... Alors il faut travailler à l'ancienne, certains se ringardisent, tant pis pour eux. Chez nous on privilégie la logique et la psychologie, mes enquêteurs ont tous une licence en psychologie, et je les oblige à lire Conan Doyle, ça donne de bons résultats.

- Intéressant ! Jugea utile de commenter Béatrice.

 

Elle n'avait pas trouvé de répartie plus pertinente, mais se félicitait in petto de ces digressions qui lui faisaient gagner du temps.

 

- Tenez, vous, Madame Muller, je peux vous surprendre, je peux essayer ? Par exemple : vous n'êtes pas mariée ?

- Bingo, mais c'est indiqué sur mon CV.

- Il est faux votre CV !

- Admettons !

- Et maintenant je vais aller plus loin...

 

Elle laissa passer un ange.

 

"Qu'est-ce qu'elle va me sortir ?"

 

- ... Vous n'êtes pas insensible aux charmes de certaines femmes et lorsque les circonstances s'y prêtent, vous n'avez rien contre une aventure.... Pourquoi rougissez-vous ?

- Je ne rougis pas !

- En ce qui me concerne, je ne suis pas lesbienne, mais je ne suis pas non plus hétéro exclusive, alors quand une belle femme me regarde avec tant de désir, je me dis que j'aurais bien tort de ne pas profiter des plaisirs que nous offre parfois la vie. Je m'appelle Brigitte, venez donc m'embrasser !

- Mais !

- Qu'on ne me dérange sous aucun prétexte ! Précisa-t-elle à travers l'interphone.

!

 

Béatrice restait pétrifiée tellement cette situation prenait un cours inattendu. D'un côté, elle a envie de fuir, mais ne le peut de peur de détruire son alibi, et puis de l'autre côté cette femme la fascine avec son regard de braise.

 

- Ben alors, il vient ce bisou ?

 

Comme un zombie, Béatrice s'avança tandis que Brigitte se levait de son siège. Les deux femmes s'étreignirent, les lèvres se collèrent, s'ouvrirent, les langues se cherchèrent. Bref le baiser fut fougueux, passionné... Et baveux.

 Martinov17f1.jpg

- Déshabille-toi, Madame Muller ! Tu peux peut-être me dire ton vrai prénom, maintenant ?

- Béatrice ! Répondit cette dernière en regardant sa montre. Euh, faut que je sois à 11 heures à Saint-Lazare.

- Tu y seras, et peut-être même que je pourrais t'aider pour ton problème, je ne pense pas que ce soit bien compliqué... Gracieusement bien entendu. Alors tu les enlèves, tes fringues ?

- Et toi ?

- J'ai envie que ce soit toi qui me déshabille, mais vas-y commence !

 

Sans être autoritaire, on sent que cette personne est habituée à commander, ou plutôt habitué à se faire obéir. Béatrice se demande si elle n'est pas tombé dans on ne sait quel piège idiot.

 

"Quand je vais être à poil, elle est capable de me virer manu militari et me jeter mes fringues par la fenêtre !"

 

Pourtant, elle ne se dérobe pas et enlève ses vêtements suscitant un sifflement d'admiration de Brigitte.

 

- Ben dis donc, t'es drôlement bien gaulé, toi ! Pas mal pour une blonde !

- "Pour une blonde" ? Demande Béatrice ne comprenant pas trop la vanne.

- C'est de l'humour, ma grande, tu t'es foutu à poil mais c'est comme si tu étais encore à moitié bloquée ! Respire un bon coup ! Tiens sers toi un verre d'eau ! Désolé je n'ai pas de whisky ici, je ne suis pas Philip Marlowe !

- Je… je… je bois à la bouteille ?

- Ben oui, on a déjà échangé nos microbes !

 

Elle avale une grande rasade d'eau gazeuse, Elle se dit que ça lui fait du bien, mais ce bien-être soudain n'est probablement que psychologique.

 

Elle a envie de pipi, sans doute le stress, mais pense pouvoir se retenir.

 

- Bon, alors maintenant, tu me déshabilles !

 

Béatrice comme dans un rêve défait un à un les boutons du chemisier en soie de la détective. Quand elle voit apparaître le haut des seins dissimulé par un joli soutien-gorge, elle ne peut s'empêcher d'y porter les lèvres.

 

- Ils sont tous frais ! Commente-t-elle un peu bêtement.

 

Fébrilement, elle retire le chemiser, puis le soutien-gorge libérant deux globes lourds et arrogants dont les pointes narguent tellement la jeune chimiste qu'elle ne peut faire autrement que d'y pointer une langue d'abord timide, puis Brigitte se laissant faire devient hardie.

 

- Quand t'auras fini de téter celui-ci, tu t'occuperas de l'autre.

 

Confuse Béatrice se recule, lui fait descendre son pantalon, puis son string, les poils du pubis sont taillés proprement mais reste abondants.

 

- Alors ? Pas mal pour 40 ans, non ?

- Superbe !

 

"Sauf qu'elle a sûrement plus, mais c'est vrai qu'elle est superbe."

 

- Tu veux me lécher ?

 

C'est une proposition mais c'est presque un ordre. En disant cela Brigitte s'est affalée dans l'un des fauteuils disposés devant le bureau, les jambes complétement relevées… et son string à la main !

 

"Pourquoi faire, le string ?"

 

Béatrice vient à quatre pattes s'immiscer entre les cuisses de la brune, lui écarte les lèvres et donne de grands mouvements de langue dans sa chatte offerte, se régalant du goût si particulier de ses sucs intimes.

 

- Clito, clito !

- Hein ?

 

Mais elle a compris, le petit bourgeon érigé le nargue, son bout de langue virevolte à son extrémité, encore quelques instants, et elle voit alors Brigitte se mettre le string dans la bouche et le mordre afin d'étouffer ses cris.

 Martinov17f2.jpg

- Ça va ? demande Béatrice, histoire de dire quelque chose.

- Oui ! T'es une bonne lécheuse ! Je suppose que tu aimerais que je te rende la politesse ?

- C'est que j'ai envie de pipi…

- Humm ! Pas facile à gérer, il faut se rhabiller, sortir, revenir, ça va tout casser… Mais on peut se revoir.

- Pourquoi pas

- Arrête de regarder ta montre, il ne te faut que 20 minutes pour aller à Saint-Lazare. Faut prendre le métro direct la ligne 3… Ton train est à 11 heures piles ?

- Je ne prends pas le train, j'ai juste rendez-vous.

- Si tu me la racontais ton histoire ?

- C'est assez compliqué !

- Une histoire n'est jamais compliquée si elle est racontée chronologiquement.

- Je vais essayer...

 

Pendant ce temps le comparse de Samuel avait prévenu ce dernier que le détective privé était identifié. Samuel prévint Eugène Sarriette alias Monsieur Lidenbrock.

 

- Très bien, bon travail, félicitations ! Je passe te régler ce soir. Ta mission est terminée. Je m'occupe du reste.

- Pendant que j'y suis, vous ne voulez pas que je continue ? C'est peut-être pas prudent de vous démasquer !

- Je sais ce que je fais.

 

C'est que Sarriette n'avait qu'une confiance limitée en Samuel. S'il le laissait négocier, il était plus que probable que ce dernier le filouterait sur le montant du renseignement.

 

Il téléphona donc de suite à l'agence Zampano :

 

- Allô, j'ai d'importantes révélations à vous communiquer au sujet du dossier "Feel-Younger".

- Un instant... Vous êtes Monsieur...

- Duval !

- Un instant... Je ne comprends pas, nous n'avons aucun dossier à ce nom !

- C'est normal, je ne suis pas votre client, mais je sais que vous êtes sur cette affaire et je vous répète que j'ai d'importantes révélations à vous communiquer.

- Ah ! Je vais en informer Madame Silverberg...

- C'est qui : Madame Silverberg ?

- La directrice de l'agence.

- Passez la moi !

- Madame Silverberg est en conférence.

- Je peux la rappeler à quelle heure !

- Je ne peux pas vous dire, mais je peux demander à Madame Silverberg de vous rappeler...

- Non, je vais venir, j'attendrais...

 

- Hum, c'est une affaire pour la police, commenta Brigitte Silverberg après avoir entendu le récit de Béatrice.

- Oui, mais il est probable que Sarriette croit maintenant que ton agence s'occupe de l'affaire. A mon avis, il va essayer de te contacter.

- J'avais compris, je vais te l'embobiner ton bonhomme ! Attends ! Dit-elle en appuyant sur l'interphone. Allô, il y a eu des messages pour moi ?

- Un monsieur Duval qui est là et qui insiste pour vous voir !

- C'est quelle affaire ?

- J'en sais rien, je me demande s'il ne se trompe pas d'agence.

- Il vous a dit quoi ?

- Qu'il avait des révélations à faire sur un dénommé Filonguer, on n'a rien à ce nom-là.

- Faites le patienter un petit peu.

 

- Ce n'est pas Filonguer, c'est "Feel-Younger" ! C'est Sarriette ou l'un de ses sbires ! Intervient alors Béatrice.

- Déjà ? O.K. je vais le recevoir, reste avec moi pour l'instant, ce sera encore plus crédible. On peut se retrouver ce soir, je te raconterais. Disons à 19 heures chez moi, voilà l'adresse, on ira au restau et puis on pourra reprendre ce qu'on avait commencé dans des conditions… disons plus confortables… D'accord ?

- D'accord !

 

Sarriette est invité à entrer.

 

- Asseyez-vous, Monsieur Duval, je vous présente Béatrice qui est chargée du dossier, mais peut-être la connaissez-vous déjà ?

- Non !

 

Béatrice n'a jamais vu Sarriette, elle ignore donc si c'est lui en personne qui vient d'entrer. Mais la description semble correspondre : Dégarni, lunettes, un peu d'embonpoint, même âge que Martinov, en revanche en ce moment il n'est guère souriant.

 

- Madame, je sollicite un entretien en tête à tête.

 

Et cette fois il sourit ! "C'est donc bien lui !" se dit Béatrice.

 

- Mais Monsieur je ne connais pas tous les dossiers par cœur et mademoiselle qui s'est occupée de l'affaire est quand même la mieux placée pour me seconder dans cet entretien.

- Je me permets d'insister ! Je ne viens pas parler des détails de l'affaire… C'est très particulier et je n'en aurais pas pour très longtemps.

- Dans ce cas… Béatrice je vous laisse travailler, à plus tard.

 

Sarriette attend que la jeune chimiste soit sortie du bureau et annonce de suite la couleur.

 

- J'ai simplement besoin de connaitre l'identité de la personne qui vous a sollicité dans cette affaire.

- Rien que ça ! Et en quel honneur ? Vous avez une piètre idée de nos règles de déontologie, Monsieur Duval.

- 1000 euros c'est assez ?

- Nous ne mangeons pas de ce pain-là, Monsieur !

- Dites votre prix !

- Je vais vous demander de sortir…

- 2000 euros !

- Si vous ne sortez pas de ce bureau, je vais devoir faire appel à quelques-uns de mes collaborateurs qui vont vous jeter dehors.

- Je peux aller jusqu'à 5000 euros.

- Allez jusqu'à 10.000, j'y réfléchirais peut-être.

- Vous êtes sérieuse ?

- Je ne sais pas si je suis sérieuse, et de toute façon, je ne vais pas prendre une décision comme ça en cinq minutes, je vais réfléchir, téléphonez moi demain en fin de matinée.

- Demain c'est Dimanche !

- Ah oui, et lundi je ne suis pas là, alors mardi !

- Il faut que j'attende jusqu'à mardi !

- Il faut que vous attendiez jusqu'à mardi !

- D'accord, je passerai avec l'argent.

- Je ne vous ai fait aucune promesse, Monsieur Duval.

- Je ne pourrais pas aller au-delà de 10.000.

- Bon, vous me laissez maintenant.

 

Et en sortant Sarriette y croyait !

 

Brigitte envoya un message à Béatrice.

 

"Sarriette neutralisé jusqu'à mardi matin, à ce soir bisous."

 

"Quand même, se dit la détective, si j'arrivais à lui escroquer 10.000 euros à ce con, ce ne serait pas mal…"

 

Elle faillit demander à l'un de ses enquêteurs de trouver une adresse dans le Marais, d'une personne actuellement absente de Paris, genre en poste à l'étranger qui ne revient pas souvent et en tout cas pas de suite… Mais on pouvait faire encore plus simple...

 

Elle envoie un nouveau message à Béatrice.

 

"Il faudrait geler la situation jusqu'à Mardi, qu'aucune initiative soit prise, je t'explique tout ce soir, je vais t'étonner. Bisous."

 

Béatrice n'arriva qu'avec quelques minutes de retard, le professeur et Fanny Sarriette étant déjà attablés.

 

- Votre collaboratrice est charmante ! Déclara Fanny

- Charmante et précieuse ! Répondit le professeur Martinov.

 

Fanny Sarriette n'affichait pas la grande forme, les yeux cernés, le maquillage "pressé". Le professeur Martinov n'était pas mieux, il s'était chamaillé la veille avec la Marianne, et ayant oublié ses petites pilules miracles, la séance de jambes en l'air avait tourné au fiasco. Ils s'étaient réconciliés du bout des lèvres, mettant tout ça sur le compte de la fatigue et du stress. Ils devaient se revoir ce soir et cette perspective n'enchantait pas vraiment notre vert professeur.

 

- Bon, alors résumons-nous ! Soupira Fanny.

- La situation est gelée jusqu'à mardi soir... Commença Béatrice.

- Parce que ?

- Parce que jusqu'à mardi soir, il sera impossible de remonter jusqu'à vous.

- Comment pouvez-vous être si sûre ?

- On lui a tendu un piège, on l'a aiguillé vers un détective privé complètement étranger à l'affaire. Alors, le temps qu'il s'en rende compte...

- Eugène n'est pas idiot, au mieux, on aura gagné une journée !

- Non, bien plus !

- Je ne demande qu'à vous écouter...

 

Béatrice est coincée, comment expliquer à Fanny qu'une directrice d'une agence de filature lui a rendu service en échange d'un broutage de minette ?

 

- Le problème, c'est que je ne peux vous en dire plus !

- Mais enfin, Béatrice ! Insista Martinov ne comprenant pas l'attitude de sa "complice".

- Je ne peux pas, je ne peux pas !

 

Et c'est alors que Béatrice découvrit les deux valises à coté de Fanny.

 

- Vous partez en voyage ? Reprit-elle.

- Non je pars de chez moi !

 

"Merde, Brigitte doit être en train de se décarcasser pour nous aider à conclure cette affaire proprement, et cette andouille fiche le camp de chez elle alors qu'on a même pas le résultat des analyses... Les analyses ! Voilà l'argument !"

 

- Si je peux me permettre, est-il raisonnable de prendre une telle décision avant d'avoir les résultats du labo ?

- Si je puis me permettre, répondit Fanny du tac au tac, si je suis venue ici, c'est pour que vous m'appreniez de vive voix ce que m'a résumé monsieur Martinov.

 

"Et en plus elle est chiante !"

 

- Et bien, soit ! Mais admettez que votre logique m'échappe : vous souhaitiez m'écouter avant de prendre une grave décision. Or cette décision vous l'avez déjà prise !

- Je ne vous dois aucune explication ! répondit sèchement Fanny.

 

Après ces mots, elle se tourne vers le professeur Martinov, le prenant comme à témoin. Mais, c'est qu'il est soudain complètement largué notre pauvre professeur n'arrivant pas à s'expliquer l'animosité de Béatrice envers Fanny.

 

- Alors d'accord ! reprend Béatrice de plus en plus agacée, effectivement vous ne me devez aucune explication, alors je viens de décider que moi non plus. Et sur ce je vous laisse, en principe, je ne travaille pas le samedi.

 

Et elle se lève de son siège. Du coup Martinov s'oblige à réagir.

 

- Béatrice, je t'en prie, je ne vois pas pourquoi on ne peut pas discuter entre personnes raisonnables ou alors quelque chose m'échappe, et à ce moment-là il faut nous le dire.

- Je te téléphonerai !

- Non, s'il y a un abcès, il faut le crever.

- Ça risque juste d'aggraver les choses.

- Fanny est-elle en danger, oui ou non ?

- Pfff ! Soupire-t-elle. La question n'est pas là ! La question c'est que j'en ai plus que marre de cette histoire ! Je m'y suis investie à fond uniquement par amitié pour toi (elle désigne le professeur) j'ai sillonné le Marais en long et en large, j'ai failli me battre avec une bonne femme et je vous en passe d'autres... Mais ce n'est pas mon métier, bordel, je suis chimiste, moi ! Je ne m'appelle pas Béatrice 007 ! En plus hier un abruti est venu me foutre la trouille de ma vie et même que j'en ai pas dormi de la nuit ! Et tout ça pour une affaire pour laquelle on ne sera même pas rétribuée...

- Je n'ai jamais dit que vous ne seriez pas payée ! S'insurge Fanny.

- Alors ce matin, j'ai... Non ça ne vous regarde pas, mais on va vers une conclusion de l'affaire, encore faut-il ne pas ne pas commettre d'actes précipités, et vous c'est exactement ce que vous êtes en train de faire !

- Mais...

- Laissez-moi finir et après je me casse. Mercredi matin on aura les résultats du labo, il y a selon moi cinquante chances sur cent pour qu'ils soient négatifs ? Vous aurez l'air intelligente si c'est le cas !

 

Un léger trouble dans le regard de Fanny.

 

- Si vous pouviez juste me racontez ce que vous savez... Peut-être reviendrais-je sur ma décision si vous savez être convaincante.

 

Béatrice se résigna à narrer les détails de ses investigations dans le Marais (en omettant bien évidemment les détails sexuels). Elle raconta la visite de Samuel, expliqua qu'elle s'était rendue dans une officine de détective privé ce matin et stoppa son récit à ce moment-là.

 

- Merci de ces précisions, elles ne font que renforcer ma conviction : Eugène me cache quelque chose de grave.

- Faites ce que vous voulez !

- J'avais justement l'intention de demander l'hospitalité pour cette nuit à Monsieur le professeur Martinov !

 

"La salope ! Elle cherche sa complicité, et lui il va tomber dans le panneau !"

 

Et sans rien ajouter, Béa quitta le bistrot.

 

- J'avoue mal comprendre ! S'étonna Fanny.

- Oui ! J'ai l'impression qu'elle sait quelque chose qu'elle ne peut pas dire.

- Ou qu'elle ne veut pas dire devant toi !

- Je vais lui téléphoner ! Tenta-t-il.

- Tout de suite ?

- Ce sera fait !

- Je vais aller aux toilettes, pendant ce temps-là ! Répondit Fanny qui savait parfois se montrer diplomate.

 

- Allô, Béatrice !

- Ah, ah ! Tu voudrais bien savoir, hein, mon petit professeur ?

- Mets-toi à ma place !

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise. J'en ai ma claque de cette histoire, et j'aimerais bien ne plus en entendre parler. Cette greluche se fout de ta gueule et elle ne te paiera jamais. Elle est où d'ailleurs en ce moment, elle entend ce qu'on dit ?

- Elle a eu la délicatesse d'aller faire pipi !

- Bon, je te laisse !

- Béatrice, j'ai eu la faiblesse d'accepter de rendre service à cette personne, je ne pensais pas que ça nous emmènerait aussi loin.

- Personne n'est parfait !

- Certes, mais on n'abandonne pas quelqu'un au milieu du guet, je ne peux pas la laisser comme ça !

- Ecoute, je ne m'en occupe plus, mercredi matin j'irais chercher le résultat des analyses et basta !

- D'accord, je ne te demanderais plus rien sur cette affaire, mais dis-moi au moins ce que tu ne voulais pas déballer devant elle !

- Pfff ! Quand je me suis retrouvée à l'agence de détective privé, je suis tombée sur la patronne, quelqu'un de très bien, on a sympathisé, du coup je lui ai raconté l'histoire. Elle m'a affirmé qu'elle connaissait un truc pour piéger Sarriette et clôturer l'affaire mais qu'il fallait geler l'affaire jusqu'à Mardi soir. Si te Fanny se barre de chez elle ça fout tout en l'air !

- Mais enfin, pourquoi se compliquer la vie ? Le résultat des analyses suffira, non ?

- Pas forcement, si c'est une molécule douteuse on le saura, s'il y a un virus c'est plus compliqué, ils ne vont pas me faire tous le catalogue des tests...

- Donc faut qu'elle rentre à la maison ?

- Ça te casse ta baraque, hein ?

- Je vais voir. A Lundi.

 

Comme la conversation s'éternisait, Fanny s'en était allé fumer une clope à l'extérieur tout en surveillant Martinov du coin de l'œil.

 

- Alors ? Demanda-t-elle quand le professeur eut raccroché.

- Alors, je crains qu'il faille différer la date de ton départ.

- Non, sérieux ?

- Hélas !

- Moi qui me faisais un plaisir de me retrouver dans tes bras !

- Et moi, donc !

- Je suis vraiment obligée ?

- Personne ne t'oblige à quoi que ce soit, mais d'après le peu qu'elle a bien voulu me confier, tout devrait être clair mardi soir.

- Je suis persuadé que ça ne changera rien du tout.

- Eugène va tomber dans une sorte de piège, pour qu'il fonctionne, il ne faut pas que tu sois partie.

- Bon, ben on va faire comme ça ! Oh mes valises ! S'il est rentré avant moi, je fais comment ?

- Tu les mets à la consigne Gare Saint-Lazare !

- T'es un malin, toi !

- Bon, ben je vais rentrer !

- On ne peut pas manger ensemble ?

- Pas très faim, excuse-moi, la perspective de ce long week-end me file déjà le stress. On peut se revoir mercredi quand vous aurez les résultats ?

- Bien sûr ! Ici à 11 heures.

 

Peu avant 19 heures, Béatrice s'acheminait vers le domicile de Brigitte Silverberg à Montmartre. Ses pensées étaient à présent fort éloignées des mésaventures des époux Sarriette et souhaitait simplement occuper sa soirée en retrouvant les délicieux instants passés ce matin en sa compagnie.

 

Elle s'était changée, optant pour une petite robe noire décolletée et laissant ses jolies épaules dénudées. Elle avait acheté des bas et ressorti le porte-jarretelles que lui avait offert Edith Franboisert (voir l'épisode précèdent : Professeur Martinov et le Fidélitas.) Elle avait trouvé une jolie paire d'escarpins, était passée chez le coiffeur et avait effectué un léger maquillage mettant en valeur ses jolis yeux bleus et sa bouche sensuelle. Une envie d'être belle, quoi !

 

A 19 heures pile, elle sonna chez Brigitte.

 

 à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 17:41

Pr Martinov 17 - L'élixir du Dr Lidenbrock 5 par Maud-Anne Amaro

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5 - Le cul de Samuel


Mercredi 3 décembre


Comment aborder "le repoussoir" ? Béatrice y avait longuement réfléchi, avant de se dire : "à quoi bon les plans ? Les choses ne se passent jamais comme prévues, alors j'improviserais"


Elle s'est tout de même imprimé une fausse lettre d'accréditation du ministère de la santé


- Qu'est-ce que c'est ?


Béatrice s'attendait à pire, mais la "pauvre" dame n'a rien d'avenant, un visage bovin et graisseux, des cheveux ridiculement courts, une carrure de déménageur.


- Marie Muller, du ministère de santé ! Se présente-t-elle en exhibant son faux document,

- Oui et alors ?

- Je peux entrer cinq minutes.

- Vous voulez quoi ?

- Un charlatan vend sans autorisation un produit dangereux, on enquête.

- Je n'achète pas de produits dangereux, au revoir.

- Il se fait appeler Monsieur Lidenbrock, ce charlatan.

- Monsieur Lidenbrock n'est pas un charlatan.

- Et bien, dans ce cas, je suis prête à vous écouter.

- Ecoutez quoi ?

- Je vous propose de noter ce que vous voudrez bien me dire au sujet du produit sur lequel j'enquête...

- Foutez-moi...

- Laissez-moi finir, si votre témoignage tend à prouver que ce produit est inoffensif, nous en tiendrons compte.

- Bon, ça suffit maintenant...


Alors Béatrice éleva la voix :


- Ecoutez Madame, j'ai un mandat, cet entretien aurait pu se passer calmement et ne durer que cinq minutes, si vous préférez que je revienne avec la police, c'est comme vous voulez.

- Avec la police ? Et on me reproche quoi ?

- De couvrir les activités d'un escroc, bon alors j'entre ou pas ?


De guerre lasse, le "repoussoir" la laissa entrer.


- Bien ! Je veux juste deux choses, prélever un peu de produit...

- Lequel produit ?

- Le Feel-Younger !

- Ah, ce machin-là ! Je vais vous le chercher.

- Je vais venir avec vous !

- Ça va pas, non !

- C'est la procédure !

- Tout ça pour un flacon, après on s'étonnera que la France va mal.


En fait Béatrice ne voulait prendre aucun risque. Qui sait, le "repoussoir" aurait très bien pu remplacer le produit litigieux par de l'eau du robinet !


- Voilà !


Béatrice manifesta sa surprise de constater que le flacon était quasiment plein.


- J'en ai pris qu'une fois, ça m'a fait un bien énorme, pour le moment je n'en ai plus besoin.

- Ça vous a fait quoi exactement ?

- Un impact psychologique extraordinaire, je me sentais jeune, jeune ! C'est un excellent produit.


En sortant, Beatrice poussa un ouf de soulagement. Elle se dirigea ensuite vers la fac des sciences afin de leur confier la moitié du prélèvement.


"Bon une fois le truc analysé et les résultats livrés, cette affaire sera fini, on pourra passer à autre chose."


Et bien non !


Car sitôt Béatrice partie, "le repoussoir" prenait son téléphone portable.


- Allo, Monsieur Lidenbrock, c'est Violetta, j'ai une information qui va vous intéresser : Je viens d'avoir la visite d'une pétasse du ministère qui a exigé sous la menace de prélever un peu de Feel-Younger.

- Et vous lui avez donné ?

- Bien obligé !

- Attendez ! Elle s'est présenté comme étant qui ?

- Un machin d'enquête du ministère !

- Quel ministère ?

- La santé, je crois !

- Elle vous a montré sa carte !

- Elle avait un papier, je ne l'ai pas lu en détail.

- Hummm ! Vous me la décrivez ?

- Une pétasse blonde, la trentaine, assez jolie d'ailleurs, jolie mais pétasse.

- Tu l'avais déjà vu quelque part ?

- Jamais de la vie ! Une pétasse pareille, je m'en serais souvenu !


Eugène Sarriette alias Lidenbrock raccrocha, il était à la fois furieux et dubitatif.


"Qui c'est qui s'est mis en tête de fouiner dans mes affaires ? Il faut que je sache : Cette histoire de ministère de la santé n'a aucun sens ! La fille qui s'est pointée chez Violetta agit pour son compte ou pour le compte d'une autre personne ? Mais qui ? Et qu'allait être la suite ? Le produit serait analysé, et jugé dangereux. On pourrait sans trop de mal remonter jusqu'à lui. Il serait alors condamné pour usage illégal de la médecine, il ne pourrait plus pratiquer, et ce serait la fin de ses petits profits."


Il lui fallait une piste, il rappela Violetta :


- T'as une idée de la façon dont on a pu remonter jusqu'à toi ?

- Non, je m'en fous un peu à vrai dire.

- Ben pas moi ! Tu en as causé à beaucoup de gens du Feel-Younger ?

- Non, je fais comme tu m'as dit de faire, j'interviens juste quand la conversation vient là-dessus et que quelqu'un dise que le produit est dégueulasse, je leur dis alors que "c'est bizarre parce que moi j'en prends et que ça me fait un bien fou", bref la vérité, quoi !

- Et ça fait combien de personnes ?

- Je sais pas j'ai pas compté, une bonne dizaine.

- Et dans cette dizaine, combien connaissent ton adresse.

- Faut que je réfléchisse !

- Tu me prépare une petite liste et je te rappelle.

- D'accord !

- Autre chose, ta blondasse, est-ce qu'elle t'a demandé des renseignements sur moi ?

- Ah, non, aucun !


Il raccrocha, la situation était pire que ce qu'il pensait de prime abord, si la fouineuse n'avait rien demandé le concernant, c'est qu'elle possédait déjà les informations. L'étau était donc tout près de le serrer. Il lui fallait agir vite, très vite !


- Alors Violetta, cette liste ?

- Je ne vois que trois personnes, je t'envoie ça sur ton téléphone.

- T'as leurs adresses ?

- J'en ai une, les autres sont trouvables facilement je pense, je t'écris tout ça.


Une fois en possession de la mini liste, Eugène n'eut pas grand mal à la compléter des adresses. Il n'allait pas faire le travail lui-même, trop compliqué ! Il décida de se payer les services d'un homme de main pendant une journée. Cela allait lui couter bonbon, mais c'était toujours mieux qu'une condamnation pénale !


Jeudi 4 décembre


Samuel n'aimait pas ce genre de travail, c'était bien payé mais guère passionnant, et puis il n'aimait pas l'histoire que lui avait raconté Eugène, ce n'était pas clair, bref il marchait sur des œufs.


- Vous auriez pu le faire vous-même ! Avait-il dit à Eugène.

- Non d'abord parce que ce sont des "clients mécontents" et gérer leur récriminations me fera perdre du temps, mais surtout parce que si on trouve la filière on ne sait pas où ça nous mènera.

- Et je vais les approcher comment ces gens ?

- De ma part…


Samuel sonna dans la matinée chez les trois personnes qui étaient toutes domiciliées dans le marais. A chaque fois, il trouva porte close. Pas étonnant, à cette heure-là, les gens travaillent ou sont en courses. Il décida donc de remettre sa "tournée" à partir de 19 heures. Le problème, c'est que s'il trouvait une piste à remonter, il manquerait de temps. Eugène devrait donc doubler sa prime s'il souhaitait le voir continuer l'enquête le lendemain.


Il se présenta donc à 19 heures à la première adresse. Une jeune femme au look excentrique lui ouvrit.


- Bonjour, je viens de la part de Monsieur Lidenbrock...

- Désolé, je n'achète plus rien à Monsieur Lidenbrock.

- Rassurez-vous, je ne viens pas pour ça !

- Alors ?

- Je vais vous expliquez, je peux entrer quelques instants.

- Juste cinq minutes, j'attends quelqu'un.

- Voilà, Monsieur Lidenbrock a vendu un produit de rajeunissement...

- Une merde, oui...

- Disons qu'il s'est aperçu après coup que ce produit ne convenait pas à certains métabolismes.

- C'est le moins qu'on puisse dire…

- Croyez bien que Monsieur Lidenbrock est désolé de cette situation et est prêt à dédommager les victimes selon leurs désirs.

- Ah !

- D'autant que pour ne rien vous cacher, une personne semble avoir engagé un détective privé pour enquêter là-dessus, ce serait dommage d'en arriver là si on peut s'arranger à l'amiable.

- Oui bien sûr, disons que tout dépend de ce que Monsieur Lidenbrock envisage comme dédommagement.

- Qu'est-ce qui vous aurait fait plaisir ?

- J'envisageais de faire une croisière en Méditerranée. S'il désire me l'offrir ou du moins m'en payer un bout, ce ne serait pas mal !

- Pourquoi pas ? Je vais transmettre à Monsieur Lidenbrock. Il est bien embêté Monsieur Lidenbrock, il aimerait bien savoir qui c'est qui lui cherche des poux dans la tête. On n'a qu'une seule piste c'est Violetta Sanchez. Une personne a parlé d'elle en disant qu'elle avait du produit chez elle.

- Ah !

- Ce n'est pas vous, bien sûr ?

- Pff ! Pourquoi voulez-vous que je parle de la mère Sanchez ? Elle est complètement cinglée.


Bref, ce n'était probablement pas la bonne piste.


La santé de Camille est chaotique, il y a des moments où il ne va pas si mal, la dernière période de calme avait duré presque une après-midi entière. Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis bien longtemps, il se sent joyeux et d'assez bonne humeur, la veille il a passé la soirée sans aucun symptôme et ils n'étaient pas réapparus de la journée. Du coup il s'était travesti avec goût, soignant tout particulièrement son maquillage. Mais il n'était pas sorti, effrayé à l'idée que ces crises réapparaissent. Il était donc seul ce soir, Orlando étant partie faire sa "virée". Comme d'habitude !


On frappe, il va ouvrir, le jeune homme lui semble charmant.


- Bonjour, je viens de la part de Monsieur Lidenbrock...

- Monsieur Lidenbrock ! Entrez donc !


Samuel est subjugué, il avait déjà aperçu, il y a de ça quelque temps ce travesti, mais ne l'avait jamais abordé, et là, il était devant lui à cinquante centimètres, il se mit à bander.


- J'ignore ce que vous me voulez, mais vous semblez content de me voir.

- Disons que vous parvenez à me troubler.

- Je suppose que je dois prendre ça comme un compliment ?

- Bien sûr !

- Dans ce cas, je vous en remercie. Mais nous pourrons éventuellement reprendre ce sujet de conversation plus tard, je suppose que vous n'êtes pas venu pour ça ?

- Tout à fait, Monsieur Lidenbrock a vendu et diffusé un produit de rajeunissement...Il s'est aperçu après coup que ce produit ne convenait pas à certains métabolismes.

- Ah, oui ?

- Vous n'aviez rien remarqué ?

- Disons que j'ai eu des troubles, j'en avais d'ailleurs parlé à Monsieur Lidenbrock, et il m'a changé le produit.


Mais pour Camille, la nouvelle est rassurante : il a désormais la confirmation que ses troubles venaient bien du Feel-Younger, nul besoin donc de chercher ailleurs et comme en plus il va mieux, tout baigne !


- Oui, mais justement, reprend Samuel, Monsieur Lidenbrock est très scrupuleux. Quand il y a une plainte, il reprend les tests.


Et là, par contre, Camille ne comprend plus. Scrupuleux Lidenbrock ? Drôle de manifestation de scrupule que celle consistant à se contenter de remplacer un flacon par un autre et de faire les tests ensuite. Donc Samuel ment ou du moins se fait le porte-parole des mensonges de Lidenbrock.


- Et donc, l'objet de votre visite ?

- J'y viens ! Monsieur Lidenbrock est conscient d'avoir fait une erreur profonde et se déclare prêt à indemniser les personnes à qui il a créé des soucis !


"Des soucis ! Se dit Camille ! En voilà un mot, alors que j'ai cru que j'allais crever. Une indemnisation ? C'est quoi cette plaisanterie, et pour quelle raison ? Mais je sais comment je vais le faire parler, ce beau jeune homme !"


- Décidément, vous avez une façon de me regarder ! Reprit le travesti.

- Pardonnez-moi, je ne le fais vraiment pas exprès.

- C'est magnétique, alors ?

- En quelque sorte !

- Si vous voulez je peux enlever ma robe ?

- Mais pas du tout, où en étions-nous ?

- Vous voyez, vous ne savez plus où vous en êtes !


Et de façon très décontractée, Camile enleva sa robe, apparaissant donc en sous-vêtements.


- Les seins sont factices, mais pas les jambes, franchement, vous les trouvez comment mes jambes ?

- Ecoutez, on va peut-être arrêter ce petit jeu !

- Et en quel honneur ? Je suis chez moi, et je fais ce que je veux chez moi !

- Certes, mais si nous pouvions recadrez…

- Vous ne m'avez pas répondu pour mes jambes, en principe, elles plaisent bien pourtant.

- Vos jambes ont ravissantes, mais…

- Mais quoi ?


Camille se retourna brusquement et fit dégringoler son string.


- Et mon cul il vous plait mon cul ?

- Si la conversation est impossible, je vais devoir partir.

- Et bien partez !

- C'est que…


C'est que Samuel bluffe, il ne peut pas partir tant qu'il n'a pas obtenu le renseignement qu'il cherche.


- Il ne vous plait pas, mon cul ? On me dit pourtant qu'il est très mignon. Et en plus il est très accueillant. Qu'est-ce qu'il y a ? Vous avez chaud, vous voulez un verre d'eau ?

- Oui je veux bien !


Camille est obligé de se retourner pour aller dans le réfrigérateur, mais ne fait rien pour cacher son sexe.


- Vous en faites une tronche, vous n'avez jamais vu une bite ?

- Ce jeu…

- Quoi ce jeu ? Arrêtez de jouer les tartuffes, vous êtes aussi pédé que moi, ça se voit comme un nez au milieu d'un visage.

- Mais…

- Maintenant il est possible que je ne sois pas votre genre, ce sont des choses qui arrivent, à ce moment-là dites-le, les choses seront plus simples !

- La question n'est pas là…

- Arrêtez de faire votre chochotte, vous avez envie de me toucher, vous préférez me tripoter devant ou derrière ?

- Vous allez me faire faire des bêtises !

- Enfin une parole sensée, allez-y faites donc des bêtises ! Non seulement je vous les autorise, mais je vous encourage.

- C'est vrai que vous avez un côté troublant.

- Non j'en ai deux, mais vous ne m'avez toujours pas dit lequel vous préfériez.


Samuel approche gauchement ses mains du corps de Camille, ne sachant quoi toucher. Ce dernier pour lui faciliter la tâche se retourne de nouveau :


- Allez pelote moi le cul, j'adore ça !

- Je n'étais pas vraiment venu pour ça ! Répond-il comme pour s'excuser, mais ses mains sont maintenant sur les douces fesses du travestis et après les avoir caressées timidement, les malaxent désormais avec ardeur...


Rendu fou d'excitation, il n'hésite pas à embrasser ces globes opportunément offerts, les écarte, mettant à jour l'œillet brun parfaitement rasé du travesti, il y avance la langue découvrant ce goût un peu acre et si particulier, le goût du cul. Il y plongerait bien son doigt, mais se dit que les bonnes manières conviendraient sans doute qu'il se lave les mains préalablement.


Il se recule, le visage rougi par l'excitation et la braguette fébrile. Camille en profite pour se retourner et le narguer de sa bite demi-molle.


- Ça t'intéresse aussi ?

- Elle est jolie ! Répond Samuel conscient du peu d'originalité de son propos...

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Sa main avance, il branlotte un peu ce sexe qui gagne un peu en rigidité, il se baisse, bouche ouverte pour le happer, mais redoutant une objection, son regard croise celui du travesti, qui se contente d'un sourire narquois.


La bite est en bouche, la langue en découvre le gland et tournoie autour, puis les lèvres aspire la verge, la font aller et venir.


Le jeu excite Samuel, mais celui-ci préfère dans ce genre de situations être actif plutôt que passif. Il se redresse, se recule, semble avoir des problèmes d'élocution et fait comprendre par geste à son hôte qu'il aimerait bien se mettre à poil pour l'éventuelle suite des opérations


A question muette, réponse silencieuse disait Ernest Hemingway et Camille se contente donc d'opiner du chef en guise d'approbation.


Le Samuel se met alors tout nu enlevant même, dieu sait pourquoi ses chaussettes en fil d'Ecosse, puis pose la question à mille francs :


- Z'avedécapot' ?

- Pardon ?

- Euh, des préservatifs…

- Servez-vous… dans le tiroir de gauche, là-bas…


Samuel y va, dévoilant ses fesses au regard connaisseur du travesti.


- Dis donc, tu en un beau cul, toi ! Tu aimes te faire enculer ?

- Je l'ai fait deux ou trois fois, mais ce n'est pas trop mon truc, je préfère le contraire…

- Deux ou trois ? Tu ne sais plus si c'est deux ou si c'est trois ?

- C'est une expression, comme si je disais quelquefois !

- C'était pas bien ?

- Ça fait mal !

- T'es tombé sur des sauvages, la sodo, ça demande du tact, de la délicatesse, du savoir-faire… Bon alors voyons cette bite… Oh, mais c'est que ça bande plutôt bien, je vais la sucer un peu et après tu me prends, d'accord ?

- Oui !

- Alors, attention, tu ne me jouis pas dans la bouche, d'abord parce que on se connait pas et ensuite, ta bite, je la veux dans mon cul ! D'accord mon chou ?


Le "chou" est d'accord. Et il se laisse sucer avec ravissement.


Il faut dire que Camille est un excellent suceur et de plus en ce moment, sa santé s'étant considérablement améliorée, il pète la forme.


La fellation est savante, combinant l'art de la langue aux mouvements des lèvres, insistant sur les endroits sensibles, stimulant le gland et l'inondant de salive.


- Tu suces trop bien, toi !

- Je n'ai aucun mérite, juste de l'expérience… et puis j'ai eu quelques bons professeurs. Bon je vais te faire un tour de magie.


Camille replonge vers la bite de Samuel, la met en bouche et la libère trente secondes plus tard, désormais encapotée.


- Mais comment t'as fait ?

- Je te l'ai dit, c'est de la magie ! Bon on passe aux choses sérieuses. Assis-toi sur la chaise là !

- Que je m'assoie !

- Oui, c'est moi qui vais m'empaler sur ta bite, tu ne bouges que quand je te le dirais, c'est moi qui vais faire le boulot, tu vas être mon sex-toy !


Camille fait facilement entrer le gland de son partenaire dans le trou de son cul, puis descends absorbant l'intégralité de la verge.


- Putain, que c'est bon de se sentir rempli comme ça ! Tu ne sais pas ce que tu perds.


Camille se met à coulisser sur le sexe de Samuel pendant un long moment. Il sent la respiration de son partenaire s'accélérer et s'accompagner de soupirs significatifs.


- Fais bouger tes fesses, maintenant !

Martinov17e2.jpg

Double mouvement, double vitesse, la jouissance monte chez les deux complices, Camille est envahi par une immense sensation de plaisir tandis que Samuel ne peut s'empêcher de jouir farouchement.


Ils se décrochent, le trip était purement physique.


- Alors, mon biquet ça t'a plus ? Demande Camille par pure politesse


Samuel cherche ses mots, ne les trouve pas et ne dit donc rien, mais son visage parle pour lui il est ravi.


- On se reverra ? Demande-t-il, après d'être rhabillé.

- J'en sais rien, tu sais moi, je ne m'attache pas… Je ne m'attache pas, mais j'ai quelqu'un

- Dommage !

- Au fait il a peur de quoi le père Lidenbrock pour être soudain aussi généreux ?

- Quelqu'un enquête sur ses activités, il cherche à savoir qui c'est afin de trouver un accord à l'amiable, sinon il va être mal !


"Une enquête !" Voilà qui interpella Camille. " Y aurait-il un rapport avec cette charmante jeune femme qui lui avait embarqué un échantillon du produit ? Quoiqu'il en soit, il n'en dirait mot, n'ayant nullement l'intention de se montrer coopératif avec Lidenbrock."


D'autant que Béatrice ne lui avait pas laissé ses coordonnées. Elle ne lui avait même pas confié son prénom !


- Et pourquoi venir, me voir, moi ?

- Vous êtes un client de Monsieur Lidenbrock !

- Vous avez l'intention de visiter tous ses clients ?

- A terme, oui ! Répondit Samuel qui ne manquait jamais de répartie, mais nous commençons par ceux qui ont eu des contacts avec Violetta Sanchez.

- Cette créature hideuse ! Berck ! Je n'ai jamais eu de contact avec cette bonne-femme !

- Vois avez parlé ensemble du produit.

- Vous appelez ça un contact, vous ?

- Faut bien que ça porte un nom. Je vous explique mieux, Une bonne femme s'est pointée chez Violetta pour lui prélever du produit. Elle n'a pas laissé ses coordonnées, or on voudrait remonter jusqu'à elle. On cherche qui l'a envoyé chez elle.

- Ben c'est pas moi...

- Oui, vous vouliez ajoutez quelque chose ?

- Non, non !


En fait Camille se demandait bien pourquoi la mystérieuse enquêteuse avait prélevé du produit chez Violetta, puisqu'elle avait déjà celui venant de chez lui. Y aurait-il deux enquêteurs ? Il se garda bien de demander des précisions à son interlocuteur mais sa curiosité était éveillée.


- Et pour l'indemnité ? Demanda Samuel.

- J'y réfléchirai !


3ème rendez-vous


Il est presque 21 heures, Samuel hésite vu l'heure. Il passe donc un coup de fil préalable. La dame accepte de le recevoir.


Après son baratin désormais rodé, Samuel lui parle de Violetta.


- Ah, mais oui, j'en parlais il y a quelques jours avec une amie, mais je pense pas que ce soit elle qui mène une enquête, d'ailleurs elle n'est pas cliente de Monsieur Lidenbrock.

- Ah, vous en avez parlé comme ça ?

- Je ne sais plus, elle voulait savoir qui continuait à prendre ce produit.

- Il faudrait peut-être que je la rencontre ?

- Ça ne vous mènera nulle part, mais comme ça vous en aurez le cœur net, c'est Mélanie Marchand...

- O.K., je vous laisse.

- J'avais cru vous entendre parler d'indemnisation.

- Bien sûr ! Où ais-je la tête, 2 000 euros vous semblerait raisonnable.

- 3 000 le serait plus.

- J'en avise Monsieur Lidenbrock, je pense qu'il n'y aura pas de problème.


- Allô, Eugène ?

- Ah, enfin, je commençais à désespérer !

- J'ai peut-être une piste, mais je ne pourrais m'en occuper que demain.

- Et bien on attendra demain.

- Le forfait va être dépassé.

- J'avais compris, ne vous inquiétez pas.

- Euh, pour les indemnités que j'ai promises à ces messieurs dames ?

- C'est mon problème, pas le vôtre.

- La question n'est pas là, je vous fais une liste ?

- C'est cela, faites-moi une liste !


Vendredi 5 décembre


Mélanie Marchand ne travaille pas. Samuel peut donc lui rendre visite en fin de matinée.


- Je vais être très direct, Monsieur Lidenbrock qui m'a mandaté pour cette démarche crois savoir qu'une personne vous aurait confié que Violetta Sanchez prenait du Feel-Younger.

- Du quoi ?

- Du Feel-Younger, un produit de rajeunissement.

- C'est incroyable ça, il y a des gens il faut qu'ils causent à tous monde !"

- Je vous en prie, gardez votre calme, ma démarche n'a absolument rien de grave, ni de dramatique.

- Encore heureux !

- Mais vous confirmez !

- Mais qu'est-ce que ça peut vous faire, vous êtes de la police ?

- Non, c'est beaucoup plus simple que ça ! Une personne enquête sur les activités de Monsieur Lidenbrock, or il se trouve que Monsieur Lidenbrock a fait une erreur involontaire...

- Parce que il y a des erreurs qui ne sont pas involontaires ?

- Pardonnez-moi, donc cette erreur a des conséquences heureusement temporaires mais fâcheuses sur la santé de certains patients. Il en a été catastrophé et souhaitait indemniser les victimes...

- Mais enfin, qu'est-ce que j'ai à voir avec ça ? S'énerve Mélanie

- J'y viens. Une des victimes semble avoir sollicité les services d'un enquêteur, une femme, détective privée ou quelque chose comme ça. Monsieur Lidenbrock voudrait simplement ses coordonnées afin de solliciter un accord à l'amiable !

- C'est tout ?

- Oui, c'est tout !

- Et vous ne pouviez pas le dire tout de suite au lieu de tourner autour du pot ?

- Ben...

- Ben quoi ? J'ai juste son numéro de portable et son prénom.

- Je n'en demande pas plus.


Quelques minutes plus tard Béatrice recevait un message de Mélanie.


"Un type va te contacter pour ton enquête, il est mandaté par Lidenbrock et souhaite un accord à l'amiable, j'espère ne pas avoir fait de bêtises en donnant ton numéro. Appelle-moi si tu veux Je t'embrasse tendrement. Mélanie"


"Bon, se dit-elle, je dirais à ce type que je n'ai rien à lui dire et que je suis tenue au secret professionnel.... Pas de quoi s'affoler !"


Ça ne traîne pas, quelques minutes plus tard le téléphone sonne.


- Bonjour, je me prénomme Samuel et j'aimerais vous faire part de révélations très importantes dans l'affaire du Feel-Younger. Pourrait-on se rencontrer ?

- Non !

- Pardon !

- Vous avez parfaitement entendu, vous m'avez posé une question et je vous ai répondu "non". Au revoir Monsieur.

- Allô !


Mais Béatrice avait déjà raccroché. Samuel est dépité, lui qui avait peaufiné son discours. Il hésite à rappeler, le fait quand même sans que l'on ne décroche.


Qu'à cela ne tienne, Samuel a de la ressource et de plus ce genre de situation l'amuse, il passe chez une copine comédienne et lui demande un petit service qu'elle accepte de lui rendre volontiers.


Béatrice rouspète en entendant son portable sonner.


"Pfff ! C'est quoi encore ?"


- Bonjour ! Ici Pamplemousse.fr, nous faisons une enquête de satisfaction...

- Encore ! Vous n'arrêtez pas d'en faire et vous n'en tenez pas compte...

- Mais je n'y suis pour rien...

- Foutez-moi la paix !


La copine de Samuel est frustrée :


- Trop facile, je n'ai rien eu à faire !

- Je te dois combien ?

- Rien, c'était un service.


Samuel rejoint la Rive-Gauche et repère une boutique Pamplemousse.fr. Il entre, fait semblant de s'intéresser aux téléphones qui y sont exposés, puis repère une jeune vendeuse. Il sort et attend la pause de midi. A 12 h 30 mademoiselle sort enfin du magasin. Evidemment, elle n'est pas seule.


- Excusez-moi, mademoiselle, vous me reconnaissez ? Lui demande Samuel avec un large sourire.

- Euh, non !

- C'est normal ! Je peux vous parler seule à seule, ça ne prendra qu'une minutes.


La fille hésite, regarde autour d'elle, la rue est noire de monde.


- Je ne vous veux aucun mal et ce sera très court.

- Bon, tu m'attends dit-elle à sa copine qui du coup s'éloigne.

- Je vais vous donner un papier, dessus il y a un numéro de téléphone, je veux l'adresse. Je vous paie 100 euros pour le service, ça peut le faire ?

- Pour 100 euros ? D'accord.

- Le second numéro, c'est le mien, vous m'enverrez la réponse par SMS.

- Non, non, pas de traces, attendez-moi ici à 18 h 30.

- Comme vous voulez ! Voici l'argent !

- Vous me le donnez d'avance, vous avez drôlement confiance, vous !

- Et oui ! A tout à l'heure !


C'est qu'il n'était pas fou, Samuel, être payé d'avance créait pour elle une sorte d'engagement moral. Revenir sur son accord devenait compliqué, il aurait fallu pour cela qu'elle rende l'argent...


A 18 h 40, muni des coordonnées de Béatrice, il prit le métro en direction de son domicile.


Pénétrer dans l'immeuble et trouver l'emplacement de l'appartement n'étaient pas le plus compliqué pour Samuel. Faire en sorte que cette Béatrice accepte de discuter était une tout autre paire de manches. Aussi était-il décidé à employer les grands moyens.


Ça ne répond pas quand il frappe, il attend donc sommairement dissimulé dans la cage d'escalier et surveillant les mouvements de l'ascenseur.


A 19 h 30 une jeune femme blonde se dirige vers la bonne porte. Samuel se précipite :


- Mademoiselle Clerc-Fontaine ?

- Oui ?

- Samuel Martin, il faut que je vous parle, c'est une question de vie ou de mort.

- Oui, ben je vous écoute !

- Vous ne me faites pas entrer ?

- Non.

- C'est pour la discrétion...

- La discrétion ? Il n'y a que nous sur ce palier !

- Je pensais aux voisins...

- Vous n'aurez qu'à parler doucement !

- C'est au sujet de l'affaire du Feel-Younger...

- Encore ! C'est vous qui m'avez harcelé au téléphone ? Et comment vous avez fait pour me retrouver ?

- Je ne vous ai pas harcelé, je vous ai appelé deux fois.

- C'est deux fois de trop !

- Si vous me faisiez rentrer, je pourrais vous expliquer tout ça !


Béatrice était perplexe, elle aurait volontiers envoyé promener ce casse-pieds, mais le fait qu'il ait trouvé ses coordonnées l'interpellait. Ce type, qui sait, pouvait se montrer dangereux, donc pas question de le faire entrer.


- Alors d'accord, on va s'expliquer, mais ce ne sera pas chez moi ! Si vous voulez, on descend au café du coin.


Béatrice fut assez surprise de la facilité avec laquelle son interlocuteur accepta cette solution. Ils se rendirent donc au café du coin sans échanger un seul mot. Ce n'est qu'une fois installée que la jeune chimiste pris l'initiative :


- Qui vous a donné mes coordonnées ?

- Comprenez que je suis obligé de protéger mes sources. Mais je vous en prie écoutez-moi quelques instants, tout va devenir simple !

- Hum

- Je souhaite savoir qui est à l'origine de l'enquête concernant le Feel-Younger...

- Vous pouvez vous brosser !

- Quel langage !

- Je peux faire pire ! Vous vous rendez compte que vous me demandez de rompre le secret professionnel, alors que vous, vous abritez derrière !

- La différence, c'est que je suis prêt à payer pour ce renseignement !

- Non !

- Pardon ?

- Je ne marche pas

- Quel serait votre prix !

- Ecoutez, je ne pense pas être différentes des autres, je suis donc éventuellement corruptible, mais sur ce coup-là, je ne peux rien vous dire !


"C'est qu'elle ne doit pas le savoir ! " cru réaliser Samuel"


- Bon, alors laissons tomber ! Si vous pouviez avoir simplement la gentillesse de me préciser pour quelle officine de détective privé vous travaillez ?

- Alors là c'est la meilleure, vois avez été capable de remonter jusqu'à moi et vous ne sauriez pas remonter plus haut ?

- Je n'en voyais simplement pas l'utilité. Bon alors, on peut savoir ? C'est juste pour gagner du temps.

- Non !


L'entretien tombait en impasse et si Samuel réfléchissais à quelques astuces pour gérer la suite, Béatrice enrageait de ne pas savoir comment ce dernier avait trouvé son adresse.


- Ce renseignement n'a rien à voir avec le secret professionnel, maintenant si vous désirez le monnayer, je peux faire un effort.

- On va s'arrêter là, je vous laisser payer les consos ? S'énerva Béatrice.

- Attendez ! Si je vous dis comment j'ai obtenu votre adresse, vous me donnez le nom de votre patron ?


Le piège !


"Comment faire ? Lui donner le nom de n'importe quel détective privé parisien ?"


Sauf que des noms de détectives privés elle n'en a aucun sous la main.


- Rappelez-moi demain matin, la nuit porte conseil, je serais peut-être dans de meilleures dispositions.

- Le temps d'inventer un gros mensonge ?

- Non le temps de demander à mon patron s'il m'autorise à vous renseigner.

- Excusez-moi, mais ça ne tient pas debout !

- Dans ce cas, salut ! Dit-elle en se levant.

- Vous ne finissez pas votre bière ?

- Non, buvez là si vous voulez, comme ça vous connaîtrez mes pensées, ça devrait vous amuser


Peu rassurée, Béatrice s'empressa en rentrant de téléphoner au professeur Martinov.


"Pourvu qu'il me réponde, parfois le vendredi soir il est chez la Marianne".


Effectivement, il y était, mais pas encore dans son lit, mais à table en train de terminer l'un des bons petits plats que son hôtesse avait l'habitude de lui mitonner.


- Non tu ne déranges pas, qu'est-ce qui se passe ?


Elle lui résume la visite de Samuel...


- Le mec à l'air pugnace, il va vouloir savoir ce que je fabrique... Il va probablement me suivre. Je peux toujours essayer de faire attention, mais il suffit qu'il ait un complice...

- Et le mec est envoyé par Sarriette ?

- Oui, il se fait appeler Lidenbrock, mais bien évidemment, c'est le même.

- Bon je vais réfléchir, je te rappelle. Il faudrait aussi que je contacte sa compagne.


- T'as des ennuis ? S'inquiéta Marianne.

- C'est pour le boulot, c'est pas bien grave mais c'est embêtant.


Il resta plusieurs instants sans rien dire, en fait il se demandait comment contacter discrètement Fanny Sarriette.


- Tu n'avais pas un coup de fil à passer. Lui demande Marianne.

- Ça n'urge pas !


Et pourtant si ! Mais Martinov ne se voyait pas parler à Fanny au téléphone en présence de Marianne, et de sa jalousie maladive. C'était déjà assez compliqué comme ça !


- Bon, ben mange !

- Ecoute, il faut que je règle cette affaire, je fais un aller-retour chez moi, j'ai besoin d'un document, je reviens dans moins d'une heure pour le dessert.

- Ah ! Bon ! Tu reviens, c'est sûr ?

- Mais bien sur ma bibiche !


Le professeur ne rentra pas chez lui mais s'en alla s'installer dans un bistrot voisin.


- Béatrice, allô ! Voilà ce qu'on va faire, on va commencer par synchroniser nos montres, j'ai 20 h 29, et toi !

- Moi aussi. Tu veux faire quoi !

- Je vais te donner le numéro de téléphone de Sarriette, à 20 h 35 tu l'appelles, tu lui racontes n'importe quoi, le but c'est de l'occuper, une minute chrono après j'appellerai sa femme.

- Je lui raconte quoi ?

- Tu trouveras bien !

- Hum ! Tu peux me le décrire le mec ?

- Quelconque !

- Mais encore ?

- Dégarni, lunettes, un peu d'embonpoint, même âge que moi.

- Non, non, ça tu me l'as déjà dit, je voudrais savoir s'il n'a pas quelque chose de particulier ?

- Si, il a un joli sourire !

- Et bien voilà ! J'appellerai à 20 h 40, faut que je prépare mon coup.

- N'oublie pas de masquer ton numéro.


A l'heure dite le portable de Sarriette sonne, le numéro est caché.


- Encore de la pub ! Je vais les envoyer promener !

- Allô Eugène, devine qui c'est ?

- Pardon ?

- Tu ne vas pas me dire que tu ne reconnais pas ma jolie voix.

- Si on arrêtait de jouer aux devinettes ?

- C'était l'été dernier souviens-toi.

- Ecoutez, je suis un peu pressé !

- Ne soyez pas grognon, vous êtes si charmant quand vous voulez bien sourire.

- Vous êtes qui ?

- Si je vous dis la première lettre, ça vous aidera peut-être...


Une minute est passée, le portable de Fanny sonne à son tour.


- C'est Martinov, isolez-vous vite, j'ai des choses importantes à vous dire.

- Oui, Maria, je t'écoute, répondit Fanny entrant de suite dans le jeu.


Elle se dirigea alors vers les toilettes et s'y enferma.


- Votre mari a loué les services d'un bonhomme pour tenter de savoir quelle est la personne qui cherche à en savoir plus sur ses produits.

- Aïe !

- Apparemment, il croit que quelqu'un a fait appel à un détective privé, son fin limier a réussi à remonter jusqu'à Béatrice, ma collaboratrice. Il est donc plutôt efficace. S'il arrive jusqu'à moi, ça risque d'être chaud…

- Aïe, aïe aïe ! Y'a des risques.

- J'en ai peur ! Faut qu'on se voie vite !

- Vous aurez tous les détails ?

- C'est Béatrice qui...

- Demain 11 heures à Saint Lazare, c'est possible, si votre Béatrice pouvait venir également…

- Je m'en occupe !

- Je raccroche.


Fanny fait semblant d'être encore en conversation et rejoint le salon en disant "Au revoir Maria, à demain 11 heures, on parlera de tout ça !"


- C'est qui ? Demande Eugène

- Ma coiffeuse, elle s'est confiée à moi l'autre jour, elle a des problèmes avec son mari, j'irais la consoler.

- Ah !

- Et toi c'était qui ?

- Pff ! Un truc de cul, mais j'ai pas compris l'astuce, elle m'a baratiné, elle a fait semblant de me connaître, et un moment elle m'a dit qu'elle allait m'envoyer sa photo par SMS… Mais pour l'instant j'ai pas de photo.

- Ah ?


Quand même Eugène se demandait comment cette nana pouvait savoir qu'il "avait un si beau sourire".


En voulant ranger son téléphone, il se rend compte qu'il a un message qu'il a oublié de consulter, c'est Samuel : "rappelez-moi, urgent". Il part s'enfermer dans son laboratoire.


- Allô, je suis remonté jusqu'à l'enquêtrice...

- L'enquêteuse !

- Si vous voulez, je l'ai rencontré mais elle est coriace, elle ne veut pas me dire pour qui elle travaille.

- Y'a bien des solutions, non ?

- Déjà, il va me falloir du temps supplémentaire, ce n'est pas gratuit...

- Oui, bon, ça va commencer à me coûter bonbon cette affaire-là, vous compter faire quoi ?

- Je peux intervenir de façon un peu plus virile...

- Il n'en n'est pas question !

- Il reste la filature, mais c'est compliqué, elle peut s'y attendre, il me faut donc un complice...

- Pfff !

- Et puis, peut-être qu'elle travaille le samedi ? Faudrait qu'on commence demain... Parce que si on attend lundi et que c'est son jour de repos...

- Et bien, commencez demain !


Martinov rappela Béatrice... (Les lecteurs auront remarqué combien le téléphone fonctionne ce soir-là !)


- Tu es libre demain ?

- Ça dépend à quelle heure, le soir je sors en boite avec une copine !

- Non, c'est le matin, on a rendez-vous avec Fanny Sarriette à 11 heures

- Mais attends, l'autre abruti, il risque de me suivre...

- Pas demain !

- Pourquoi "pas demain" ? Tu crois que les détectives privés se reposent le samedi ?

- Ben tu le sèmes !

- Et s'il me fait suivre par un complice ?

- Ah ! Oh ! J'ai une idée géniale... Écoute...


à suivre

 

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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