Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 07:09

Pr Martinov 16 - Le Fidèlitas 11 par Maud-Anne Amaro

Mat Stamp

11 -Les caprices de Marianne

 

- Ah, au fait, j'ai cru comprendre que vous aviez l'intention de vous rendre chez Monsieur Martinov. C'est pour la même affaire ?

- Vous le connaissez ?

- C'est un ami !

- Parce que, en fait le gadget aurait deux inventeurs, votre mari et ce Martinov.

- Permettez-moi de vous dissuader de lui rendre visite. Je ne connais pas les détails techniques de ce gadget, mais je suis persuadé que ça ne vous apporterait rien.

- Si le gadget a déconné, il y a bien une raison.

- Et si c'était tout simplement un défaut d'usine ?

 

Dereine rejeta mentalement cette explication qui cadrait mal avec son schéma de pensée, mais n'en dit mot. Il irait chez Martinov mais s'efforcerait de rester correct.

 

- Vous avez sans doute raison !  Dit-il simplement. 

- Evidemment, on ne se connait plus, on ne cherchera pas à se revoir, et d'ailleurs on ne s'est jamais vu. J'ose espérer que vous tiendrez votre promesse, celle de laisser mon mari tranquille.

- Une parole est une parole ! Répondit-il doctement. 

 

Le soir, Edith brancha son mari :

 

- J'ai eu de la visite, un dénommé Michael Dereine, ça te dit quelque chose ?

- Rien du tout !

- Il parait que c'est un chanteur à la mode. Il est beau, mais il est con.

- Et qu'est-ce qu'il te voulait ?

- A moi, rien, c'est toi qu'il cherchait ?

 

Elle raconta.

 

- Et je suppose qu'il va revenir ?

- Non !

- Je ne comprends pas !

- J'ai fait ce qu'il fallait pour qu'il nous foute la paix.

- Humm ! J'espère que ça n'a pas été une corvée ?

- Je n'ai pas l'air traumatisée, à ce que je sache !

- Si je comprends bien cette enflure de Perronoux est en train de se faire du fric avec un truc que j'ai inventé.

- J'ai bien l'impression, oui !

- On ne peut pas le laisser faire ça !

- C'est un gros truc ?

- J'en sais rien, et d'ailleurs je m'en fous, ce que je ne supporte pas, c'est qu'il se fasse du pognon sur mon dos.

- Je crains que tu ne puisses pas faire grand-chose.

- Pas si sûr ! T'as ses cordonnées au chanteur ?

- Il m'a laissé sa carte.

- Tu peux me rendre un petit service ?

- Si c'est pas trop compliqué !

 

- Allo, Monsieur Dereine ?

- Oui !

- C'est Edith Framboisert

- Oh ! Quelle bonne surprise ! Répond le chanteur, incapable de dissimuler sa joie. Je croyais que nous ne devions plus nous contacter.

- Disons que j'ai juste oublié de vous demander une petite précision.

- Oui ?

- L'adresse de Perronoux vous l'avez obtenu de quelle façon ?

- J'ai fait appel aux services d'un professionnel...

- J'entends bien, mais qui vous a donné son nom ?

- Le vendeur.

- C'est la précision que j'aimerais obtenir.

- Humm, je pourrais la monnayer...

- Oui, mais vous n'en ferez rien parce que vois êtes un gentleman !

- Certes, le magasin s'appelle Extra-Plus, c'est rue Montgallet, je n'ai pas l'adresse exacte mais vous pourrez trouver...

- Merci mon biquet !

 

Elle l'avait appelé "mon biquet" ! Dereine était aux anges.

 

La parution de la presse people eut des conséquences fâcheuses, non pas sur la carrière de Michael Dereine, déjà définitivement compromise, mais sur les ventes du "Fidélitas" qui chutèrent vertigineusement. A ce point que Monsieur Liou avait souhaité rencontrer Perronoux. Son coup de fil était donc tombé à pic.

 

- Je n'en veux plus, après ce qui s'est passé plus personne ne veut acheter ça !

- On en a vendu combien ?

- 97 ?

- C'est tout !

- Ben oui, vous voulez voir le stock restant ?

 

Perronoux, méfiant par nature, contrôla effectivement le stock, il en restait 403. Il fit un rapide calcul, avec 50 € de bénéfice brut par unité, cela faisait 5000 € qui deviendraient 2500 après impôts et 1250 après le partage avec Liou. Un fiasco donc.

 

Il ignorait que le stock en question ne résultait pas de la première commande, mais de la dernière. Liou en avait vendu près de 2100 réalisant un bénéfice de plus de 100.000 euros.

 

- Je vais vous demandez un service, reprit Perronoux, si on vient vous emmerdez en vous demandant le nom de l'inventeur, ne donnez pas mon nom, je vais vous donner les coordonnées des deux concepteurs, ou plutôt non, juste un, puisque l'un des deux semble avoir disparu… voilà... : c'est Martinov à Louveciennes. 

- Comptez sur moi, Monsieur Perronoux. 

 

Un quart d'heure plus tard, Romain Framboisert pénétrait dans la boutique de Monsieur Liou.

 

- Bonjour, c'est vous qui vendez des "Fidélitas" ?

- Heu, nous n'en n'avons plus beaucoup, répondit prudemment Monsieur Liou qui subodorait au ton de son interlocuteur que celui-ci ne venait pas pour acheter.

- C'est fabriqué où ?

- En Chine, hi, hi.

- Et la société qui l'importe ?

- C'est moi ! Vous êtes de la police ? Il n'y a rien d'illégal dans ce produit !

- Pas si sûr ! Vous avez vérifié si cette invention était brevetée ?

- C'est mon associé dans cette affaire qui s'occupe de ça.

- Perronoux ?

- Ah ! Vois connaissez Monsieur Perronoux !

- Oui ! Il vous a dit qu'Il était l'inventeur du "Fidélitas" ?

- Oui, oui !

- C'est pas lui l'inventeur, c'est moi !

- Ah ! Vous êtes Monsieur Martinov ?

- Non je suis Monsieur Framboisert.

- Hi, hi, Monsieur Perronoux m'avait dit que vous aviez disparu.

- Monsieur Perronoux dit n'importe quoi !

 

Monsieur Liou prit une profonde inspiration :

 

- Cette affaire est un mauvais plan, les ventes avaient bien démarrées, mais maintenant ça ne marche plus. En plus, j'ai eu des plaintes, ce ne serait pas bien au point. Je vais donc arrêter la vente, j'en ai d'ailleurs informé Monsieur Perronoux !

- Et qu'est-ce qu'il a dit ?

- Rien ! Quand une affaire ne marche pas, elle ne marche pas !

- Ah ! J'espère que ce ne sont pas des paroles en l'air, parce que si je devais apprendre que la vente se poursuivait, je me verrais dans l'obligation de porter plainte.

- Rassurez-vous, j'aimerais faire un geste pour vous dédommagez, est-ce qu'il a quelque chose qui vous intéresserait dans la boutique ?

- Je crains que non !

- Je possède aussi un petit salon de massage dans le coin. Que diriez-vous d'une séance gratuite ? Un massage royal, bien entendu ?

- Pourquoi pas ?

 

Monsieur Liou griffonna quelques idéogrammes sur une carte et la tendit à Framboisert.

 

- Voilà, vous pourrez y aller quand vous voudrez.

- Merci, je vais vous prendre un exemplaire du "Fidélitas", je voudrais vérifier un truc. 

- Tenez, c'est cadeau.

 

Agacé de toutes ces tracasseries, monsieur Liou fit rédiger par une des relations un communiqué qu'il adressa aux agences de presse.

 

"La société Export-plus, assurant la commercialisation du produit appelé "Fidélitas" ne saurait être tenue pour responsable des dysfonctionnement ce produit dont elle a décidé de stopper la vente suite à plusieurs plaintes de sa clientèle". N'étant pas à l'origine de ce produit il est inutile de nous demander des précisions d'ordre technique que seul le concepteur serait apte à vous fournir et dont nous vous fournissons les coordonnées : André Martinov x rue xxx à Louveciennes (Yvelines)".

 

Evidemment personne ne passa le communiqué, mais les journalistes de la presse people avait une adresse en main et se faisait fort de l'exploiter dans un article à scandales comme ils en ont le secret.

 

C'est ainsi que malgré l'heure tardive, le professeur Martinov ne reçut pas moins de quatre sollicitations d'interview. Sans chercher plus avant, il envoya promener ce petit monde déclarant qu'il n'avait rien à raconter d'intéressant sur aucun sujet et qu'il entendait qu'on lui fouta la paix.

 

Qu'à cela ne tienne, nos journaleux savent assez bien faire des papiers à partir de rien. Se propulsant dans Louveciennes, ils firent chacun de leur côté le tour des commerçants, restaurateurs et bistrotiers ouverts afin de tenter d'en apprendre davantage sur cet énigmatique personnage.

 

Jeudi 12 décembre

 

Rien bien sûr ne parut dans la presse quotidienne, mais les pages internet des magazines peoples décrivirent l'inventeur du Fidélitas comme un personnage énigmatique, méprisant, flanquée d'une secrétaire qui aurait pu être sa fille, voire sa petite fille et surtout refusant de s'expliquer après avoir lancé sur le marché un produit fantaisiste responsable de la séparation de plusieurs couples !

 

Vendredi 13 décembre 

 

Oscar Lichtenberg paraissait préoccupé. Il s'affala dans le fauteuil réservé aux visiteurs en affichant un sourire forcé.

 

- Voilà ! Indiqua Martinov en tendant une grande photo à son vis-à-vis.

- Stupéfiant ! Mais pourquoi cette photo ? Où est l'original ?

- Je l'ai stocké chez une amie, je n'avais pas la place ici pour faire des essais, elle a un petit jardin, vous pourrez l'essayez, elle nous attend, je l'ai prévenu.

- D'accord ! Vous n'avez pas eu trop de mal ?

- Disons que pour la grande roue, ce n'était pas évident...

- Mais vous vous en êtes bien sorti.

- Je pense...

- Vous l'avez essayé ?

- En fait c'est mon assistante qui l'a essayé.

- Ah ! Et elle va venir avec nous ?

- Si vous le souhaitez.

 

Martinov appelle Béatrice, rapides présentations au cours desquelles Oscar la déshabille du regard. Elle en a l'habitude.

 

- Félicitations, mademoiselle, vous êtes charmante.

- Charmante et libérée, mais très sélective ! Répond-elle avec un sourire désarmant.

 

Oscar cherche une bonne réplique mais n'en trouve pas. Du coup il prend un air contrit pour aborder la suite :

 

- J'aimerais qu'aucune publicité ne soit faite sur la réparation de cet engin. Je vous ai apporté un petit avenant que j'aimerais que vous me signiez.

 

Martinov prit le papelard :

 

"Je soussigné... déclare m'engager par la présente à m'abstenir d'évoquer par écrit, enregistrement ou tout autre procédé, la prestation de service effectuée pour le compte de Monsieur Oscar Lichtenberg, ainsi que la simple mention de l'identité de ce dernier..."

 

- C'est pour le moins vexant ! Vous me l'auriez demandé comme ça, entre quatre yeux, je ne dis pas, mais là, non ! S'indigne le professeur.

- Je suis désolé...

- Et si je ne signe pas, vous faites quoi ? Vous allez me laissez votre engin sur les bras, vous en avez payé déjà payé la moitié si je ne m'abuse ?

- Votre travail sera payé conformément au contrat d'origine. Et je vous offre 500 euros de plus si vous acceptez de me signer cet avenant.

- Non, mais faudrait peut-être nous expliquer, on n'a pas la gale, à ce que je sache ! Intervient Béatrice d'un ton assez énervé. 

- Je dois vraiment me justifier ? Je pensais que vous comprendriez...

- Qu'on comprendrait quoi ? Pour l'instant on ne comprend rien du tout.

- Si je vous suis bien, l'affaire Dereine ne vous dérange pas ?

 

Martinov et Béatrice ouvrirent de tels yeux qu'Oscar ne put que réitérer ses propos.

 

- Ben oui, l'affaire Dereine... C'est bien de vous qu'il s'agissait, non ? 

- Ben, je ne crois pas, non !

 

Il est de plus en plis perplexe, Oscar !

 

- Et le "Fidélitas", ça vous parle ?

- Non ! C'est quoi ?

- Bon, je n'y comprends plus rien. Vois n'avez pas eu Michael Dereine comme client ?

- Ce nom ne me dit rien, mais parfois les gens qui viennent ici dissimulent leur véritable identité.

- Nous y voilà ! Je suppose que vous ne lisez pas les pages people sur Internet ?

- Ben, non !

- Vous auriez un homonyme ?

- Première nouvelle ! Mais si vous nous disiez ce qu'est cette affaire comment déjà ?

- Dereine. Il s'appelle Dereine. Un type a acheté un dispositif, le "Fidélitas", c'est un gadget qui s'adapte sur la culotte des dames et qui est censé enregistrer les différences de températures, le conjoint peut analyser le gadget sur son ordinateur, les périodes de chute de températures c'est quand la dame a enlevé sa culotte, donc suspicion d'adultère...

 

Martinov et Béatrice croisent leur regard, ils viennent de comprendre.

 

- Je vois ce que c'est, sauf que je ne suis pas l'inventeur de ce gadget, répond le professeur, nous nous sommes contentés de bricoler un simple étui de protection contre les lavages en machine ! 

 

La tronche d'Oscar !

 

- N'empêche que ça ne marche pas... 

 

Et Oscar raconte la version de Dereine arrangé par la presse people.

 

- On a pourtant fait des tas de tests, mais on ne peut jamais être sûr à 100 %. D'autant qu'on nous a dissimulé le véritable usage du dispositif, on nous a fait croire qu'il s'agissait d'une mystérieuse application paramédicale. Et en plus le type ne nous a même pas payé...

 

Et Martinov déballe toute l'histoire.

 

- Mais comment mon nom a pu apparaître ? S'étonne-t-il en conclusion.

- Je n'en sais rien, mais tapez "Martinov" sur un moteur de recherche et toute l'affaire apparaît dans les premiers résultats.

- C'est ce connard de Perronoux ! Intervient Béatrice. 

- Qui est-ce ? demande Oscar.

- Le client voleur, nous ne sommes pas arrivés à retrouver sa trace. Reprend-elle.

- Mais pourquoi balancer notre nom ? S'interroge Martinov.

- Il se défausse, et comme il croit Framboisert inaccessible, c'est sur nous que ça retombe. 

 

Oscar tire une drôle de tronche.

 

- Je ne voyais pas du tout l'affaire de cette façon. Dit-il en déchirant son projet d'avenant. Je ne sais pas trop quoi faire pour me faire pardonner mon attitude. Déjà, je vous paie le restaurant à midi, il doit y avoir de bons restaurants dans le coin, non ?

- Laissez tomber. On va aller chercher votre joujou...

 

La draisienne avait été stockée dans le grand jardin de "la Marianne", la jolie veuve du grainetier. Celle-ci avait tendance à se considérer comme la maîtresse exclusive du professeur Martinov. Ce dernier s'était toujours arrangé pour que Béatrice et Marianne ne se rencontrent pas, mais quand il avait voulu essayer la Draisienne dans les allées du jardin, il s'avéra incapable de tenir en équilibre sur ce machin. Et comme Marianne n'avait aucune envie de servir de cobaye, il fallut bien solliciter Béatrice.

 

Comme le craignait le professeur Martinov, Marianne avait accueilli fort froidement Béatrice, lui faisant sentir qu'elle n'était pas la bienvenue. Et aujourd'hui ça risquait de recommencer...

 

Béatrice prit Martinov à part :

 

- Tu récupères le vélo et on fait la démo ailleurs, pas chez Marianne.

- Allons, allons, le client va trouver ça bizarre. 

- Attends, qu'est-ce que je lui ai fait à ta Marianne ? On dirait qu'elle veut me bouffer !

- C'est juste l'affaire de cinq minutes.

- Pfff !

 

Ils s'engouffrèrent dans la voiture d'Oscar et débarquèrent donc tous les trois chez Marianne. Celle-ci les accueillit plutôt cordialement sans cacher un subit intérêt envers Oscar Lichtenberg dont le physique de play-boy sur le retour ne la laissait pas indifférente.

 

- Suivez-moi c'est par là ! Indiqua Marianne en tortillant du croupion.

 

Elle conduit le petit groupe vers une cabane à outils. Sur le seuil un magnifique chat roux ronflait comme un bienheureux.

 

- Oh ! Le joli chat ! S'exclama Oscar !

- C'est une chatte, cru bon de préciser Marianne.

- Ah ! J'adore les jolies chattes ! Répondit-il, quasiment par réflexe.

 

Echange de regards entre Marianne et Oscar. La femme rougit légèrement en imprimant un léger sourire. L'homme fait une petite mimique complice. Tout cela n'a duré quelques secondes.

 

On sort le vélo, Béatrice grimpe dessus et fait un bref aller-retour dans l'allée. Oscar est satisfait. L'affaire est donc terminée... C'est alors que Lichtenberg s'adresse à Marianne.

 

- J'ai un vieux tonton qui habite dans le coin, je vais passer voir s'il est là, je vais lui faire la surprise. Si vous en êtes d'accord, je viendrais prendre le vélo après.

- Mais c'est comme vous le voulez, cher monsieur, répond l'intéressée. 

- Je vous laisse, Monsieur Martinov. Et je vous prie d'accepter de nouveau mes excuses pour ce que vous savez...

- Heu, le règlement...

- Le voici, l'enveloppe était prête. Je vous dois un restaurant...

- Mais, non...  

- Mais si, d'ailleurs j'ai une petite commande supplémentaire à vous proposer, il faut que je vous en parle. Voulez-vous que je vous raccompagne ?

- Non, non, on va marcher à pied !

- Au revoir professeur, au revoir Mademoiselle, votre sourire va ensoleiller ma journée.

 

La voiture démarra.

 

- Quel phénomène ! Le coup du vieux tonton... C'est vraiment n'importe quoi ! Il a carrément envie de sauter Marianne. S'amusa Béatrice.

- Oui, et je crois bien qu'elle n'est pas contre !

- Ça a l'air de t'embêter mon petit professeur ?

- Mais pas du tout, je serais assez mal placé pour être jaloux !

- N'empêche que ça t'embêtes un peu quand même !

- Oh ! Mais tu m'énerves, tu cherches la fessée !

- C'est plutôt toi qui en mérite une !

- Et pourquoi donc ?

- Pour m'avoir obligée à venir chez Marianne.

- D'abord, je ne t'ai pas obligé, ensuite, elle n'a pas été désagréable avec toi...

- Evidemment, elle était occupée à mater ce vieux beau. Si je te dis que tu mérites une fessée, c'est que tu mérites une fessée.

- Autrement dit, c'est inutile que je discute.

- Absolument inutile !

 

A peine rentrée chez Martinov, Béatrice se débarrassa de son pantalon et de son string.

 

- On dirait que tu es vraiment pressée que je te rougisse les fesses.

- Oui, ça m'amuse et puis je suis toute excitée !

- Et on peut savoir pourquoi ?

- Ben la situation, le mec qui invente un stratagème d'étudiant pour baiser la Marianne, et toi qui n'ose pas t'avouer que tu es jaloux.

- Tu exagères, c'est de la provocation ! 

- Oui, mais j'assume !

- Je te préviens, je risque de frapper fort !

- Oh ! J'ai peur ! 

 

Martinov s'assit sur une chaise et ordonna à Béatrice de se coucher sur ses cuisses. Et il commença à taper à la volée.

 

- Tiens, mauvaise fille !

- Hi ! Hi !

- Et ça te fais rire en plus ! Tiens !

- Aïe !

- Tant que tu me supplieras pas d'arrêter, je vais continuer !

- Tu peux te brosser pour que je te supplie !

 

Les coups continuaient de pleuvoir, mais Béatrice y trouvait son plaisir et si le cul vira rapidement à un rouge de plus en plus foncé, sa chatte répondait en produisant une mouille abondante qui finit par humidifier le pantalon du professeur.

 

- Mais tu me pisses sur le pantalon ?

- Je ne pisse pas, je mouille !

- Mais enfin…

- Ben tu changeras de pantalon, tu en as d'autres, non ?

 

Martinov fit se relever Béatrice puis en fit de même. Il retira son pantalon, pendant que la jeune chimiste recherchait un miroir pour vérifier l'état de son postérieur.

 

- J'y ai été un peu fort, non ? S'excusa le professeur.

- C'est de ma faute, j'aurais dû te dire d'arrêter, mais j'étais trop excitée, d'ailleurs je le suis encore, tu me finis avec ta langue, je te ferais une pipe après.

 

Martinov plongea alors sa langue dans la chatte baveuse.

 

- Vite, vite fais-moi jouir !

- Y'a pas le feu !

- Si ! Y'a le feu !

 

Puisqu'il y a urgence, il la léchera plus longuement une autre fois ! Sa langue titille et aspire le clito. La jouissance de Béatrice est fulgurante, elle hurle… mais de ça Martinov en a l'habitude.

 

Il se redresse, attend bêtement qu'elle le rejoigne. Il se sent un peu ridicule, en veste, chemise et nœud papillon en haut, et rien du tout en bas.

 

Béatrice le rejoins enfin, s'approche. Ils s'échangent alors le plus doux des baisers. Martinov est à ce moment-là le plus heureux des hommes, il ne pense même plus à la pipe qui lui a été promise.

 

- Ah ! Mon petit professeur ! Quelle chance j'ai eu de te rencontrer ! T'es un sacré bonhomme !

- J'ai un petit creux, je suppose que tu vas prendre une douche avant de manger.

- Absolument ! 

 

Et elle s'amuse à lui tripoter sa verge, maintenant demi-molle, mais qui reprend rapidement de la vigueur.

 

- Mais d'abord la pipe promise ! Ajoute-t-elle en se mettant en position.

 Martinov16k1.jpg

Oscar revint chez Marianne au bout d'un petit quart d'heure, après avoir acheté des capotes dans une pharmacie voisine.

 

- Déjà ! Votre tonton n'était donc pas là ?

- Non, il doit être parti aux champignons !

- En cette saison ? Il ne risque pas d'en trouver beaucoup.

- Certes, j'avoue avoir utilisé un stratagème très cavalier, je sais bien sûr que vous n'êtes pas dupe. Alors soit je prends mon vélo et on ne se reverra plus, soit...

- Soit quoi...

- Vous voulez ou pas ?

- J'ai le droit d'hésiter ?

- Je constate que vous ne dites pas non !

- Vous allez me prendre pour qui ?

- Je ne vous connais pas, et je ne juge pas les gens que je ne connais pas. Mais je ne vois pas pourquoi j'aurais un jugement négatif envers une femme qui n'a rien contre le plaisir.

- Vous savez parler aux femmes, vous !

 

Marianne se recula instinctivement alors qu'Oscar se rapprochait. Il resta sur place se contentant d'éclairer son visage d'un sourire charmeur.

 

- Depuis la mort de mon mari, je n'ai pas connu beaucoup d'hommes...

 

Elle allait continuer, lui dire qu'elle avait une liaison, sans lui dire avec qui, mais se dit que raconter sa vie en ce moment avait quelque chose d'incongru. Elle soupira un grand coup avant de prononcer son accord.

 

- Je suis à vous !

- Non, vous n'êtes pas à moi, nous allons être l'un à l'autre pendant une heure ou deux.

- Vous... Vous voulez que je me déshabille ?

- C'est comme vous voulez, mais autant être à l'aise, non ?

- Vous risquez d'être déçu !

- Non, parce que vos yeux et votre sourire ne m'ont pas déçu.

- Baratineur !

- Allez à poil... S'il vous plaît !

- J'apprécie votre courtoisie, mais ne vous gênez pas avec moi, demandez et je ferais.

 

Oscar comprit alors que Marianne aimait être dominée, voilà qui allait ajouter du piquant à cette rencontre.

 

Marianne s'était débarrassée de son haut et de son soutien-gorge, dévoilant ses gros sens laiteux que les outrages du temps s'étaient contentés d'alourdir quelque peu.

 

- J'enlève tout ?

- Non reste comme ça pour le moment. Tu aimes sucer ?

- Oui !

 

Elle se rendit compte alors que sa réponse pouvait être interprétée comme trop timide, alors elle reformula.

 

- Oui, j'aime sucer les bites !

 

Effectivement ces propos formulés avec les yeux brillants ne pouvaient qu'ajouter à l'excitation d'Oscar. Sans se presser, il se déshabilla, il prit bien soin de laisser son pantalon dans ses plis en le posant sur un dossier de siège. Il enleva aussi ses chaussettes.

 

"Pourquoi faire ?" S'en étonna Marianne.

 

- Maintenant suce ! Suce-moi la bite ! 

 

Elle attendit quelques instants avant de sortir sa langue, elle la regardait, la caressait, la cajolait avec un vif regard de contentement.

 

- Elle est belle ! Finit-elle par dire.

- Tu es gentille !

 

Enfin sa langue vint lécher légèrement la base du prépuce avant de s'engager sur le gland jusqu'au méat.

 

- C'est bon ! Commenta Oscar dans un soupir !

 

La bite est maintenant dans la bouche, Marianne prodigue une fellation classique en va-et-vient mais appliquée. Elle ne se sert pas de la profondeur de son palais préférant serrer la verge de ses lèvres.

 

Sa main gauche ne reste pas inactive et flatte ses testicules.

 

- C'est bon ! Tu suces bien ! Murmure Oscar, agréablement surpris par la qualité de la prestation.

 

Le compliment touche Marianne. Oscar est un gentleman et elle sait qu'il n'osera pas lui demander combien elle a eu d'amants. Pourtant elle aurait pu lui répondre qu'elle n'en avait eu que très peu et que feu son mari avait autant de raffinement au lit qu'un lapin reproducteur. Elle aurait aimé lui répondre que ce qu'elle savait faire, elle l'avait appris avec un seul homme et même qu'en ce moment elle n'avait absolument pas l'impression de le tromper puisque ce trip n'était que purement physique.

 

- Je suppose que vous ne souhaitez pas en rester là ! Lui suggéra-t-elle en se redressant.

- Hé ! Répondit Oscar d'un ton égrillard.

- La chambre est par là !

 

D'autorité elle finit de se déshabiller en adressant ses plus beaux sourires à ce partenaire imprévu. Elle le regardait, c'était un bel homme, charmant, bien foutu, distingué, correct, en plus il sentait bon et avait une bien jolie bite. Le genre de bonhomme qui ne devait avoir aucun mal à tomber les filles. Qu'est-ce qui lui avait donc trouvé de si extraordinaire pour qu'il la drague ainsi ? Une tocade ! Rien qu'une tocade ! Dans une heure, il partirait, disparaissant définitivement de sa vie.

 

Elle grimpa sur le lit, Oscar en fit de même et commença à s'intéresser à sa chatte.

 

- Il y a un truc que j'aime bien... Commença-t-elle.

- Oui ? 

- Vous allez me prendre pour une tarée.

- Je ne pense pas, j'ai les idées très larges.

- C'est quand même spécial.

- Ha l Ha ! Alors c'est quoi ?

- J'aime bien qu'on m'attache !

- Ce n'est pas un problème ! On fait ça tout de suite ?

- C'est comme vous voulez... Mais en fait j'aimerais bien tout de suite.

- On fait ça avec quoi ?

 

Sans répondre, Marianne se pencha de façon à ce que sa main droite puisse atteindre le dessous du lit d'où elle dénicha deux foulards.

 

- Il n'y en a que deux ! Fit remarquer Oscar.

 

Elle le savait bien, avec le professeur Martinov, elle demandait à se faire bondager à l'aide de cordelettes qu'elle conservait dans une boite en osier (voir Pr Martinov et le gaz de soumission) mais n'osait pas aller jusque-là avec son amant du jour.

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- Oui, c'est juste pour les mains. Une à chaque coin.

- D'accord, on va faire comme ça ! Et après ?

- Après tu me fais ce que tu veux, je suis ta chose, ta salope, ta putain…

- Tout ça !

- Ben, oui, on peut délirer, non ?

 

Avec le professeur Martinov, elle se faisait attacher mais n'avait jamais osé lui demander de la traiter de toute une collection de noms d'oiseaux !

 

Oscar lui attacha donc les mains et la contempla ainsi soumise pendant quelques instants.

 

- Vas-y baise-moi ! Supplia Marianne, complétement déchaînée.

- Pourquoi être si pressée, tu ne veux pas que je te lèche la minette avant !

- Si, si mais il y a un petit problème.

- Un problème ? S'étonna Oscar soudain un peu inquiet.

- Oui, tu vas être gentil, tu vas aller dans la salle de bain, c'est juste à droite, et tu vas rapporter une grande serviette de bain, c'est sous le lavabo !

- Une grande serviette ? 

- Ben oui, j'ai pas envie d'inonder le lit !

- Ah ! Dit alors Oscar qui venait de comprendre.

 

Il installa donc la serviette sous les fesses de la Marianne et pu alors commencer à lui taquiner le bourgeon de sa langue gourmande.

 

Oscar adorait le goût des foufounes, lorsqu'elles répandaient leurs sucs intimes au léger goût de miel, et là il était servi, la dame coulait beaucoup. Quant à son clito, il se mit à pointer de manière si effronté qu'Oscar ne put faire autrement que le pourlécher vaillamment. Il y mit une telle frénésie que bientôt la veuve du grainetier poussa des cris de chatte de gouttière en chaleur et fit jaillir de son sexe beat un geyser de mouille.

 

Oscar qui pourtant en a vue d'autres en reste tout impressionné.

 

Tout en sifflotant une chansonnette qu'il doit être le seul à connaitre, il enfile un préservatif et fait gaillardement pénétrer sa bite dans la trappe d'amour de sa partenaire provoquant d'incongrus bruits de floc-floc.

 

- Encule-moi, encule-moi ! Supplie alors la Marianne.

 

L'idée n'est pas pour déplaire à Oscar qui se demande cependant quelle position il va bien pouvoir adopter. Supposant que sa partenaire ne souhaite pas être détachée (puisqu'elle ne l'a pas demandé), il lui fait alors relever les jambes…

 

"Voilà pourquoi elle ne voulait pas qu'on lui attache les pieds !"

 

Oscar n'a aucun mal à entrer, et au comble de l'excitation pilonne Marianne avec l'ardeur d'un marteau-piqueur. Celle-ci rouge comme une tomate dégoulinante de sueur et de mouille se met à crier comme une damnée. Le plaisir d'Oscar monte, il continue, tandis que le sang lui monte au visage et jouit en poussant un râle.

 

Il s'effondre, il s'écroule sur Marianne qui repose ses jambes brusquement, puis il lui fait plein de petits bisous. Oscar est un sentimental.

 

- T'as dû me prendre pour une vraie salope ! Intervint-elle, D'habitude, je ne suis pas comme ça.

- Ne t'inquiètes pas ma bibiche, on s'est donné du plaisir, c'est le principal, le reste on s'en tape !

 

Oscar en galant homme souhaita emmener Marianne au restaurant. Elle refusa mais proposa à son amant du jour de partager un reste de coq au vin et d'ouvrir une "bonne bouteille". Il accepta.

 

- Je suppose que nous ne nous reverrons plus ! Annonça-t-elle avec une pointe de dépit.

- Si, peut-être une fois. Si vous en êtes d'accord je vais laisser mon vélo ici, il faut que je retourne chez Martinov pour lui demander quelques améliorations, je le récupérerais après.

- Bien sûr !

- J'ai un de ces coups de barre, moi !

- Si vous désirez faire une sieste... mon lit est encore à votre disposition.

- Ça ne vous dérange pas ?

- Mais non !

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 07:02

Pr Martinov 16 - Le Fidèlitas 10 par Maud-Anne Amaro

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10 - Michael déniaisé par une femme mature

 

Mardi 19 novembre

 

Le mode d'emploi était assez simple mais Michael mit bien deux heures à en comprendre le fonctionnement. Le coffret acheté rue Montgallet contenait 20 puces, un lecteur muni d'une clé USB et une télécommande.

 

Les puces étaient pré-chargées, Michael Dereine en initialisa la date et en fixa dix sur autant de petites culottes de Parma Schuller qu'il put en dénicher...

 

Samedi 23 novembre

 

Michel Dereine a récupéré trois puces sur les petites culottes sales de Parma Schuller. 

 

Avec fébrilité, il incorpore la première dans le lecteur, le logiciel s'active automatiquement, le graphique montre une différence de température entre 14 h 15 et 15 h 40. La seconde puce ne révéla aucune anomalie, la troisième une chute de température de près de 2 heures à partir de 14 h 30.

 

Il est tout pâle, Michael Dereine !

 

Vendredi 29 novembre

 

Luis Portillo avait prévenu Parma qu'il serait libre jusqu'au début de l'après-midi. Ils déjeunèrent au restaurant, puis en faisant une promenade digestive, Parma fut attirée par un modèle de robe en vitrine d'un grand magasin de prêt à porter. Ils rentrèrent donc au grand désespoir de Portillo qui détestait ce genre de choses.

 

Heureusement pour ce dernier, Parma semblait certaine de son choix et après avoir demandé la bonne taille, la vendeuse les accompagna jusqu'aux cabines d'essayages. Celles-ci étaient spacieuses et le rideau fermait bien.

 

- Vous pouvez rentrer avec madame ! Indiqua la vendeuse, si vous le souhaitez tous les deux.

 

Portillo n'hésita pas. Parma retira son jeans et son haut. Elle était belle comme ça en sous-vêtement blancs… A ce point que Portillo se mit à bander.

 

Saisit d'une pulsion irrésistible il sortit son membre tout raide.

 

- Vas-y ! Suce-moi en vitesse !

- T'es fou, pas ici !

- Si, si, c'est excitant !

- Juste un peu, alors ! Consentit-elle en opérant une flexion du torse de façon à amener sa bouche au niveau du membre viril de son amant.

 

Elle le suça pendant deux ou trois minutes, et c'est sans doute l'insolite de la situation qui fit que rapidement la bite de Portillo se mit à mouiller.

 

- Tourne-toi, je vais te prendre !

- T'es dingue !

- Ça ne va pas être long…

- Mets-toi au moins une capote !

- C'est prévu ma chérie ! Répondit-elle en plongeant dans sa poche !

- Toujours prêt, hein ? Se moqua-t-elle en faisant descendre sa culotte jusqu'aux genoux.

- J'ai été scout étant gosse, ça laisse des traces !

- Idiot ! Hé, doucement, sois discret, bordel !

 

Discret, Portillo ne le fut pas trop, et une personne passant devant les cabines pouvait légitimement se demander si la personne qui y était à l'intérieur n'était pas en train d'essayer une armure du 12ème siècle.

 Martinov16j1.jpg

Mais l'assaut fut rapide, Portillo s'efforça tant bien que mal d'étouffer son râle de plaisir. Quant à la pauvre Parma, elle n'avait rien senti.

 

"Si maintenant il se met à baiser comme Dereine, je suis mal partie, moi !"

 

Parma ramasse la culotte qui était tombé sur ses chevilles pendant l'assaut et la range dans son sac. Quelques minutes plus tard, ils quittaient l'établissement bras dessus bras dessous, la nouvelle robe dans un sac bien voyant à l'enseigne du magasin.

 

Portillo était partagé, furieux d'avoir dépensé une fortune pour "un bout de chiffon", mais satisfait de son petit coït ultra rapide.

 

Elle prit congé rapidement de Portillo qui avait à faire et continua à se promener seule. Elle se rendit compte rapidement que l'absence de culotte lui irritait la foufoune, elle entra donc dans les toilettes d'un café afin la remettre.

 

Samedi 30 novembre 

 

Dereine, voulant en avoir le cœur net, avait réengagé le détective privé pour une semaine. Celui-ci toujours de mèche avec Portillo et Parma avait conclu son rapport hebdomadaire par un R.A.S. Pourtant les puces indiquaient le contraire, notamment une baisse de température la veille à partir de 14 h 30...

 

Excédé, et persuadé de l'incompétence du détective, il fit une scène à son épouse le soir même.

 

- Tu peux me dire où tu étais hier à partir de 14 heures 30 ?

 

Parma rougit ! Comment pouvait-il savoir ? Le détective privé faisait-il double jeu ?

 

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

- Tu me trompes avec qui ?

- Si on te demande, tu diras que tu n'en sais rien !

 

Elle ne vit pas venir la gifle qui fut d'une violence inouïe, Parma se retrouva au sol, la bouche en sang et la mâchoire en feu. Elle hurla de douleur. Ne décolérant pas, Dereine se saisit de divers objets qui lui tombaient sous la main et en bombarda son épouse. Le visage ensanglanté, elle hurla de douleur et de terreur...

 

Dereine en pleine crise de rage, attrape Parma par les cheveux et la tire sur le palier. Et tandis qu'elle se tord de souffrance, qu'elle pleure et gémit, il lui balance ses robes, ses chaussures, ses sacs, ses bijoux...

 

Alertés par le vacarme les voisins finirent par appeler la police. On embarqua Dereine au poste et on conduisit Parma à l'hôpital, on diagnostiqua des contusions multiples, dont une arcade sourcilière éclatée et deux dents manquantes. 

 

Bien sûr, elle porta plainte et l'affaire s'ébruita. La presse people en fit ses gorges chaudes, "Michel Dereine emmené au poste après avoir tabassé sa femme !", voilà le genre de titre qui s'affichait à la une.

 

Mercredi 4 décembre

 

Evidemment les médias cherchèrent à rencontrer Dereine afin de connaître sa version des faits. Celui-ci demanda alors conseil à Luis Portillo, son imprésario et agent. 

 

Ce dernier était dubitatif, cet incident non seulement arrivait trop tôt mais ne correspondait pas à ses plans. On peut toujours traiter une séparation ou même un divorce sur le ton du romantisme, mais pas une scène de ménage ayant entraînée des blessures suivie d'un dépôt de plainte. Retourner la situation en faveur de Dereine relevait de la gageure.

 

- Racontez-moi votre version, on verra ce qu'on pourra dire à la presse.

- Parma me trompait...

- Tout le monde trompe tout le monde.

- Elle m'avait juré fidélité.

- Pfff. Vous êtes vieux jeu, mon vieux, et quelle preuve aviez-vous ?

- J'ai acheté un "Fidélitas" et...

- Un quoi ?

 

Michel Dereine se lança alors dans une explication détaillée du fonctionnement du "Fidélitas" et de ses enregistrements de différences de température, notamment pour la journée du 29 novembre.

 

"Merde ! C'est quoi ce machin ?"

 

- Vous n'allez pas me faire croire que vous croyez à ces conneries ?

- Ce ne sont pas des conneries.  

- C'est compliqué votre situation ! Je réfléchis et je vous rappelle. Temporisa Portillo.

 

Ce dernier était assez mal placé pour faire un quelconque reproche à Parma, car le 29 novembre, il l'avait belle et bien sauté dans cette cabine d'essayage. Il était vrai qu'elle était comme on dit "un bon coup" et n'avait quasiment aucun tabou. Ainsi le "Fidélitas" avait donc réussi à fournir à Dereine le renseignement que le détective privé, soudoyé par ses soins, lui avait caché.

 

La première stratégie qui lui vint à l'esprit consistait à minimiser ce qu'avait fait Dereine, cela voulait dire lui imposer des excuses publiques, de plus il faudrait passer sous silence cette affaire de "Fidélitas" qui ne faisait pas très sérieux. Cela voulait dire aussi enfoncer Parma et lui attribuer tous les torts. Cela faisait beaucoup de choses, et le dernier point l'embêtait un peu mais il estima que c'était jouable. Il rappela, c'était occupé. 

 

- Allo, Michael ! C'est Maria Baule ! J'ai appris ce qui c'était passé, la presse est dégueulasse, il faut faire quelque chose.

- Je suis justement en train de voir avec mon impresario.

- Vous pensez qu'il va savoir vous tirer d'affaire ?

- J'en sais rien, il doit me rappeler.

- Mais que s'est-il passé, exactement ?

 

Et Dereine raconta tout avec force détails, (et donc en parlant du "Fidélitas") pendant que Maria Baule enregistrait la conversion. Bien évidemment il minimisa sa brutalité et prétendit qu'il n'avait fait que se défendre face à son épouse en furie.

 

Maria Baule s'empressât ensuite de faire suivre l'enregistrement aux différents magazines people.

 

Jeudi 5 Décembre

 

Portillo a réservé le premier étage d'une grande brasserie pour y installer la conférence de presse de Michael Dereine. Il n'y a pas grand monde, mais la presse people est là ainsi que deux chaînes de télé.

 

- Regrettez-vous votre geste ?

- Bien évidemment ! Répond Dereine.

- Qu'est-ce qui s'est passé exactement ?

- J'ai eu la preuve que ma femme me trompait, elle a cru que j'allais la battre et elle s'est jetée sur moi. J'avoue m'être défendu un peu violemment...

 

Les regards sceptiques de l'assistance, l'énervent. 

 

- Vous ne me croyez peut-être pas, mais c'est pourtant la vérité... 

- Comment avez-vous eut cette preuve ?

 

Dereine et Portillo l'avaient prévue celle-là !

 

- Je passe cette question !

- On chuchote que vous avez utilisé un gadget électronique, vendu sous le nom de "Fidélitas" ?

 

Dereine est déstabilisé, il se demande qui a parlé aux journalistes : Portillo ? Maria Baule ? La police ?

 

- Je passe cette question !

 

"Quel con ! Fulmine Portillo, il fallait démentir avec aplomb et non pas passer."

 

- Vous connaissiez l'existence de ce "Fidélitas"

- Je passe cette question !

- Si vous ne répondez à aucune question, qu'est-ce qu'on fait là ? S'énerve un journaliste.

- Ce n'est pas moi qui suis venu vous chercher ! C'est bien l'un d'entre vous qui a souhaité avoir ma version de l'affaire, non ?

- Ce n'était qu'une question par téléphone, vous n'y avez pas répondu et vous convoquez une conférence de presse qui ne nous apprend rien. 

- Confirmez-vous ou démentez-vous avoir utilisé un "Fidélitas" ?

 

Dereine est au bord de l'apoplexie, complètement dépassé par la tournure des événements. Il se tourne vers Portillo qui reste impassible. Il se lève.

 

- Bon, c'est terminé, désolé pour le dérangement.

- Mais enfin, ce n'est pas sérieux ! On est venu perdre notre tems ! 

 

Il s'en suit un impossible brouhaha. Portillo comprend alors que si Dereine vient de se ridiculiser et de se déconsidérer peut-être définitivement, il se trouve dans le même bain que lui. Il lui faut, pour s'en sortir, réagir de suite et il sait que ça va faire mal :

 

- Messieurs, messieurs, j'ai moi quelque chose d'important à vous dire. Des révélations inédites. Rasseyez-vous Michael !

 

Le calme revient peu à peu.

 

- Parma Schuller se savait suivie dans ses déplacements quotidiens, sur mes conseils elle a engagé un agent de protection...

- Quoi ? S'exclame Dereine.

- Laissez-moi continuer s'il vous plaît. Il s'est vite avéré que le personnage qui la suivait travaillait pour une agence de détective privé. Ne voulant pas me mêler de ce qui ne me regardait pas, je n'ai pas informé Parma Schuller de ce fait. Vous vous demandez pourquoi je vous raconte ça ? Vous allez comprendre : Pour des raisons que j'ignore, Michael Dereine s'est effectivement procuré le produit "Fidélitas"...

- Mais… tente d'intervenir Dereine.

- Attendez, laissez-moi finir ! Le rapport du "Fidélitas" montrait les tranches horaires pendant lesquelles Parma Schuller s'était prétendument déshabillée. Cela a mis Michael Dereine hors de lui avec les conséquences que vous savez.

 

Dereine ne comprend pas l'attitude de son impresario. Les journalistes boivent ses paroles comme du petit lait, et prennent des notes, ils vont pouvoir broder et faire de croustillants articles. Mais Portillo n'avait pas terminé :

 

- Le seul problème c'est que ce jour en question, le détective la suivait. J'ai pu, par des moyens, disons, un peu particuliers, me procurer une copie de son rapport de filature. Restaurant seule, puis un long après-midi de shopping, les seuls moments où elle s'est déshabillée, c'est quand elle a essayé des fringues dans des cabines d'essayages... Mais je vais vous décevoir, messieurs les journalistes, le détective n'a pas été vérifier si pour ce faire, elle enlevait sa culotte.

 

Rire amusé de l'assistance.

 

- C'en est trop ! A quoi jouez-vous ? S'exclame Dereine.

- Attendez donc que je termine, voyons ! Toujours est-il que c'est probablement à ce moment-là que le "Fidélitas" s'est déréglé ! Cela en dit long sur la fiabilité de ce genre de gadgets !  Quant à Michael Dereine, il a préféré le jugement d'un gadget pour gogos aux conclusions d'un détective intègre. Après tout c'est son choix, mais je ne l'approuve pas...

- Salaud !

 

Michael Dereine se jette sur Luis Portillo, les deux hommes roulent à terre. Portillo ne fait pas le poids et reçoit une volée de coups. Les journalistes interviennent, séparent les deux hommes. Le personnel intervient à son tour et le gérant de la brasserie appelle la police.

 

Dereine est de nouveau en garde à vue. Portillo s'en tire avec quelques contusions légères. Son premier geste en sortant des urgences est d'envoyer un communiqué aux agences de presse. L'information n'intéressa pas forcement grand monde, mais ainsi la profession fut de suite au courant. Il a joué gros cet après-midi, quand il s'est rendu compte que le sauvetage de son poulain s'avérait impossible et il n'a pas hésité à l'enfoncer afin de préserver sa propre réputation.

 

Quand la presse rendrait compte des derniers événements, elle sonnerait par là-même le glas de la carrière de Dereine. Et puis, se dit Portillo, non sans une bonne dose de satisfaction : "Même Maria Baule n'en voudra plus." Il ignorait bien sûr que celle-ci en avait de toute façon aucunement l'intention, et qu'elle savourerait avec un plaisir sadique la descente aux enfers de son ancien protégé.

 

Vendredi 6 Décembre   

 

La garde à vue, ça fait réfléchir, ça fait gamberger aussi. Comme beaucoup de gens psychorigides, il n'aimait pas admettre d'avoir tort, quitte à déformer la réalité, quitte à ne pas voir les évidences. Ce qu'avait déclaré Portillo à la fin de la conférence de presse renforça donc sa conviction première. Parma se sachant suivie réussissait donc à tromper la vigilance du détective privé qui n'allait bien sûr pas s'en vanter, ce con ! Les histoires de cabines d'essayages n'étaient que des inventions soit de Portillo, soit du détective. 

 

Sauf qu'en rentrant chez lui, il lui prit l'envie de faire un peu de ménage et de rassembler dans un coin les affaires de Parma puisque ce qu'il avait balancé sur la pallier avait été rentré après l'intervention de la police.

 

Un sac en papier attire son attention, il provient d'un grand magasin de prêt à porter de la rive gauche, il regarde à l'intérieur, découvre une jolie robe rouge. Il y a aussi un ticket d'achat, il est horodaté 

 

"29-11-2013 15:05"

 

Ce qui correspondait à la tranche horaire détectée par le "Fidélitas". Ces certitudes s'écroulèrent comme un château de cartes. Ce salaud de Portillo avait raison. Le gadget s'était donc déclenché à son entrée dans la cabine, mais avait enregistré des résultats aberrants quant à la durée !

 

"Parce que, enfin merde, on ne reste pas une heure dans une cabine ! Cet appareil n'est qu'une grosse merde."

 

Il s'effondre

 

"J'ai tout gâché à cause d'un appareil à la con qui enregistre n'importe quoi, ma femme, ma carrière, tout ! "

 

Il a envie de casser quelque chose, il prend un cendrier et le jette violemment par terre en le brisant en mille morceaux.

 

Il s'en veut à mort de son attitude et pique une crise de nerfs.

 

Plusieurs minutes après il tente de joindre Parma, qui évidemment ne répond pas. Il essaie de rédiger un message dans lequel il s'excuse platement, mais en le relisant, ne le trouve pas bon, il remet cet envoi à plus tard quand il sera moins énervé.

 

Il tente de joindre Maria Baule qui ne lui répond pas. 

 

"C'est à cause de cette salope que j'ai acheté cette saloperie."

 

Il n'ose pas téléphoner à Portillo. Mais il a bien conscience que sans lui son projet de nouvel album tombe à l'eau. Il passe plusieurs coups de fils qui ne lui apportent rien. Il se rend à l'évidence, il n'a plus d'ami, sa femme est partie et sa carrière compromise. Du point de vue finances, il pourra tenir plusieurs mois en faisant attention, mais après ? L'idée lui vient de faire un procès au fabricant du 'Fidélitas", coup de fil à son avocat qui ne comprend pas tout, qui a un mal fou à s'en débarrasser mais qui le dissuade de faire une chose pareille. Il lui vient alors à l'idée de se rendre chez Extra-Plus, le magasin de Monsieur Liou et de faire un scandale. Mais pas aujourd'hui, il est trop fatigué.

 

Lundi 9 décembre

 

Dereine s'est offert les services de deux accompagnateurs musclés et se rend dans la boutique de Monsieur Liou avec la ferme intention de faire un clash.

 

- Vous m'avez vendu une merde ! Commence Dereine particulièrement remonté.

- Si un article vous a posé problème, nous pouvons en discuter entre gens intelligents. Répond Monsieur Liou, très calme.

- Le "Fidélitas", c'est une merde...

- Absolument ! Et nous envisageons d'en stopper la vente, nous avons eu plusieurs réclamations...

 

En fait, Monsieur Liou récitait toujours le même refrain bien huilé en de telles circonstances.

 

- Attendez, vous n'allez pas vous en tirer comme ça...

- Nous allons vous rembourser et vous dédommager...

- Dans cette affaire, j'ai perdu ma femme et ma réputation...

- C'est encore plus grave que je croyais, souhaitez-vous que je vous fournisse l'adresse de l'inventeur ?

- Il est en France ?

- A Paris, oui ! Voici l'adresse, je vous rembourse le produit, et voici un petit cadeau, je possède un petit salon de massage près de la Gare de Lyon, un massage royal, ça vous dirait ?

- Vous êtes trop aimable ! Répondit Dereine complètement déstabilisé, en empochant le carton que venait de lui donner Monsieur Liou.

 

Et nos trois hommes se rendirent alors à l'adresse de Perronoux où on leur indiqua qu'il n'habitait plus là !

 

Mercredi 11 décembre 

 

Dereine a changé de détective privé, et lui a demandé de retrouver l'adresse de Robert Perronoux. Une heure après il avait le renseignement. 

 

- Déjà ! Mais comment avez-vous fait ?

- Secret professionnel ! Il y a deux Robert Perronoux à Paris, l'un est né en 1956 l'autre en 1947. Je vous donne les deux adresses ?

- Oui, je me débrouillerai.

- Si ni l'un, ni l'autre ne sont votre homme, je peux élargir la recherche en banlieue, il vous suffira de me rappeler.

 

Flanqué de ses gorilles, Dereine sonne à la première adresse dans un immeuble cossu du 16ème arrondissement.

 

- Monsieur n'est pas là ! Qui le demande ?

- Si Monsieur n'est pas là, on va parler avec Madame !

- Qui dois-je annoncer ?

- Barbevilain ! Improvisa Dereine.

- Comme le chanteur ?

- C'est ça, comme le chanteur.

 

- Que puis-je pour vous demanda Mémère Perronoux, peu rassurée par la vue des gorilles.

- On recherche un Robert Perronoux qui serait inventeur de gadgets électroniques.

- Des bracelets ?

- Parce qu'il a aussi inventé des bracelets ?

- Il n'en est pas l'inventeur... 

- C'est qui l'inventeur ?

- Mais je n'en sais rien, ça vient des Etats-Unis, je crois.

- On nous a indiqué qu'il serait à l'origine d'un gadget commercialisé sous le nom de "Fidélitas".

- Jamais entendu parler, mon mari est en retraite, il ne s'occupe plus de ça.

- Il ne vous dit peut-être pas tout...

- Ecoutez, je crois comprendre, mon mari préconisait le port de bracelets électroniques pour les prisonniers en liberté conditionnelle, mais il aurait été bien incapable d'en expliquer le fonctionnement. Vous vous trompez d'adresse, messieurs !

- Hein ? Il faisait quoi votre mari ?

- Ben vous le savez bien, non ?

- On a comme un doute...

- Juge d'application des peines.

- OK, on s'en va, vous lui direz bonjour de ma part...

- Je n'y manquerai pas.

 

La seconde adresse était beaucoup plus modeste, un studio au premier étage au fond d'une cour dans le quartier de la Roquette.

 

- C'est pourquoi ?

- Le "Fidélitas" tu connais ?

- Oui, pourquoi ? Répondit Perronoux sans trop réfléchir mais peu rassuré de découvrir les deux costauds.

 

Du coup, Dereine et ses acolytes forcent le passage et pénétrèrent dans l'appartement.

 

- Alors écoute, connard, tu sais ce qui m'est arrivé avec ton gadget de merde ?

- Mais...

- Ta gueule, connard, ton gadget raconte n'importe quoi. Résultat : j'ai viré ma femme alors qu'elle n'avait rien fait, et ma carrière est foutue. Tu peux être fier de toi, connard !

 

Perronoux est livide, tente de balbutier quelque chose mais les mots ne sortent pas. Dereine l'attrape par le col et commence à le secouer comme un prunier.

 

- Alors t'as rien à dire, connard ? Je ne vois pas ce que tu pourrais dire d'ailleurs. Tiens voilà un acompte, le reste viendra après.

 

Et sur ces mots, Dereine balance un direct magistral en pleine face et lui éclate le nez qui se met à pisser le sang.

 

- Allez-y, messieurs, cassez tout ! Ordonne-t-il à ses gorilles.

- Non ! Parvient à hurler Perronoux.

- Ta gueule ! 

- C'est pas moi ! Arrêtez !

- C'est pas toi quoi ? C'est bien toi qui a inventé cette merde, non ?

- Mais non ! Je vous jure, c'est pas moi !

- C'est qui alors ? C'est le pape ?

 

Perronoux a du mal à s'exprimer, il tente de limiter l'hémorragie nasale avec un kleenex.

 

- Laissez-moi parler.

- Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir nous sortir ?

- Je ne suis qu'un intermédiaire, je n'ai rien inventé, j'en suis bien incapable, je n'y connais rien, c'est pas mon métier.

- Alors c'est qui ?

- Framboisert, je vais vous donner ses coordonnées.

- C'est où ?

- Dans mon téléphone portable, je vais le chercher.

- On t'accompagne.

 

Perronoux se rendit compte alors que diriger ces types vers Framboisert n'était pas une très bonne idée, celui-ci étant introuvable, alors il rectifia le tir :

 

- En fait, ils sont deux, Framboisert et Martinov, je vous donne les deux adresses. Framboisert semble avoir disparu de la circulation, mais bon, il est peut-être revenu, Martinov, lui vous le trouverez à coup sûr.

- On va aller voir, et pas d'entourloupe sinon on revient, et tu t'en souviendras.

 

Perronoux, mit bien une heure à récupérer. Les images de son agresseur se répètent en boucle dans son cerveau sans qu'il ne puisse s'en débarrasser. Appliquant le vieux précepte disant que lorsqu'on gamberge, la solution, c'est de passer à l'action, il décroche son téléphone et appelle Monsieur Liou.

 

- Dites-donc, Monsieur Liou, c'est vous qui vous amusez à balancer mon nom à n'importe qui ?

- Croyez bien que si j'ai fait ça, c'est contraint et forcé. Je me permets quand même de vous préciser qu'à aucun moment vous m'aviez indiqué que cette information était confidentielle.

- Mais enfin, ça va de soi, non ?

- Pas quand on est menacé par individu prêt à vous envoyer à l'hôpital, d'ailleurs faut qu'on cause, vous pouvez passer au magasin ?

- J'arrive.

 

- C'est pourquoi ? Demande Edith Framboisert.

- On voudrait parler à Monsieur Framboisert.

- De la part ?

- Barbevilain !

- Il n'est pas là, c'est pourquoi ?

- Une affaire privée.

- Il n'est pas là !

- On peut vous parler alors ?

- J'arrive !

 

Edith aurait pu répondre qu'elle ne s'occupait pas des affaires "privées" de son mari, ce qui était d'ailleurs parfaitement exact, mais elle était curieuse et méfiante. Elle fit entrer les inconnus dans le hall de l'immeuble et vint les rejoindre. La vision des deux gorilles ne lui inspira rien que vaille, mais elle décida de faire front et s'adressa d'autorité à Dereine.

 

- Monsieur, j'ignore qui vous êtes, mais si vous voulez qu'on cause, comme vous dites, veillez demander à vos anges gardiens de vous attendre à l'extérieur de cet immeuble.

 

Dereine dévisagea Edith puis la déshabilla du regard. Il était subitement scotché, cette femme était la personnalisation de son idéal féminin : brune, un peu mûre, un visage intéressant, de jolies formes. Il réalisa qu'effectivement ses gorilles étaient inutiles.

 

- Messieurs, je vous libère, leur dit-il. Vous pouvez m'accompagnez demain chez Martinov ?

 

Edith en entendant le nom de "Martinov" devient attentive. Et puis, il lui semble avoir déjà vu ce bellâtre quelque part, elle le trouve mignon.

 

- Demain, on est pris ! Répondit le plus costaud des deux costauds

- Tant pis, je me débrouillerai tout seul.

 

Michael s'est aperçu qu'Edith Framboisert ne le trouvait pas indifférente, alors il lui vient une idée : la meilleure façon de se venger de Framboisert ne serait-elle pas de le faire cocu ?

 

Edith a accumulé les désillusions avec les hommes, mais rien ne lui interdit de s'amuser pendant une heure. Elle fait monter Dereine dans l'appartement. Elle verra bien.

 

- Je ne me suis pas présenté !

- Si...

- Non, je suis Michael Dereine. Précise-t-il en sortant cérémonieusement une carte de visite de ses poches.

- Ah ! Répond Edith pour qui ce nom n'évoque rien.

- J'ai été le gagnant de l'émission "New Youngs Stars" au début de l'année.

- Ah ! Mais c'est formidable, ça ! Répondit Edith qui s'en foutait complètement.

- Disons que ça a été formidable au début, j'avais tout ce que je voulais, de l'argent, une belle bagnole, le succès et puis tout s'est écroulé, savez-vous pourquoi ?

- Ce que je voudrais surtout savoir, c'est l'objet de votre visite.

- J'y venais. Figurez-vous que je me suis procuré un "Fidélitas" !

- C'est quoi ça ?

- Vous n'êtes pas au courant ?

- Non, c'est quoi ?

- Votre mari ne vous informe pas de ses inventions ?

- Non !

- Ah ! Et bien figurez-vous que si je venais le voir, c'est parce qu'il m'a mis sur la paille.

- Voilà, autre chose !

- C'est comme je vous le dit !

- Racontez-moi.

 

Edith ouvrait de grands yeux au fur et à mesure que Michael avançait dans ses explications. Romain Framboisert ne lui avait jamais confié les ultimes détails du chantage de Perronoux et elle ne faisait pour l'instant pas le rapport avec le récit de son interlocuteur.

 

- Mais qu'est-ce que mon mari vient faire dans cette histoire ?

- On m'a dit que votre mari en serait l'un des inventeurs.  

- C'est qui "on" ?

- Un monsieur Perronoux !

 

Edith poussa un soupir d'agacement, elle comprenait mieux à présent.

 

- Et il vous a dit que vous le trouveriez ici ?

- En fait, il m'a fait comprendre qu'il ne serait peut-être pas là, mais je suis passé voir quand même.

- Et dans quel but ?

- Lui dire ma façon de penser, à ma manière.

- Ça veut dire lui casser la gueule ?

- Non, non !

- Allons, je connais les gens comme vous, vous êtes un impulsif, vous analysez les situations comme ça vous arrange et vous croyez tout régler en jouant les durs.

 

Dereine resta bouche bée, manquant de répartie, il avait cru avoir quelques chances avec cette femme vu la façon dont elle l'avait regardé, mais à présent cela semblait bien compromis.

 

- Bon, je vais vous laisser.

- Non, j'ai une proposition à vous faire.

- Ah ?

- Asseyez-vous une seconde, et on va prendre un verre, ce sera mieux pour causer. Whisky ?

- Euh, je préfèrerais quelque chose de plus léger !

- Jus de carottes ?

 

Elle servit la boisson avec une lenteur toute calculée, désormais c'est elle qui mènerait la barque !

 

- Je vous propose un deal ! Annonça Edith avant de s'envoyer une bonne gorgée de whisky.

- Un deal ?

- Oui un deal ! Ça vous dirait de passer une heure avec moi ?

- Soyez plus précise ! Répondit Dereine qui craignait d'avoir compris de travers.

- Vous voulez que je vous fasse un dessin ? Votre façon de me regarder trahit vos pensées.

- Vous vous méprenez...

- Ça vous tente ou pas ? On peut faire ça maintenant, la chambre est là-bas sur la gauche.

 

Michael Dereine est dubitatif, quelque chose le gène...

 

- Vous aviez parlé d'un deal...

- Je vais vous en parler ! Bon, allez suivez-moi, il ne faut jamais laisser passer les occasions. Vous n'allez pas me dire le contraire ?

 

Dereine suit Edith comme un toutou.

 

- Mettez vos affaires sur la chaise là !

 

Il n'en fait rien et observe, subjugué, Edith Framboisert retire son pull-over et son jeans et apparaître en sous-vêtements devant lui. Il n'en peut plus, il transpire et il bande comme un collégien.

 

- Ben alors, vous attendez quoi, pour vous déshabiller ? La révolution prolétarienne ? Ah, voudriez-vous avoir le privilège de me retirer mon soutien-gorge ?

 

Il s'avance comme un zombie.

 

- Halte ! Avant il faut que je vous précise le deal.

- Ah, oui, le deal.

- Dans une heure, vous allez me quitter, je veux que vous me promettiez de laisser mon mari tranquille.

- Pas de problème ! Répondit-il sans réfléchir car en ce moment, il se fichait complètement de Romain Framboisert.

- Vous êtes jeune, probablement plein de fougue….

- Ben…

- Il se trouve que j'ai probablement plus d'expérience que vous, laissez-moi vous en faire profiter.

-  C'est-à-dire…

-  C'est-à-dire que c'est moi qui mènerais la barque ! Vous ne le regretterez pas ! D'accord on marche comme ça ?

- D'accord, je suis à votre disposition.

- O.K. alors maintenant vous pouvez m'enlevez mon soutien-gorge !

 

Le souci c'est que Michael Dereine n'avait pas demandé ce privilège, et qu'au grand jamais on ne lui avait proposé de sa vie de faire ce genre de chose.

 

La peur d'être ridicule avec ce sous-vêtement diabolique se conjugua alors avec celle, bien plus grave, de l'être avec le fonctionnement de son pénis ! Autrement dit, il était très mal !

 

Il était encore habillé, il n'y avait rien de fait, il pouvait inventer n'importe quoi et fuir. Il regarda Edith, s'apprêta à lui dire quelque chose mais aucun son ne sortit de sa bouche.

 

- Ben alors ?

- Je préfèrerais que vous l'enleviez-vous-même !

- A bon, moi qui pensais vous faire plaisir… Mais dites donc, on a bien dit que c'est moi qui menais la barque, non ?

- Oui, mais…

- Michael, enlevez-moi ce soutien-gorge, je vous prie, c'est un ordre !

 

"Tu es un homme, Michael, tu ne vas pas te dégonfler parce qu'une bonne femme te demande de lui retirer son soutif !" Se dit-il.

 

Alors prenant son courage à deux mains, il porte ses doigts sur les bretelles du soutien-gorge et les fait glisser sur les épaules d'Edith, conscient qu'il s'agit là de la partie la plus facile. Puis il écarte le dos du soutif, se demandant ce qu'il va pouvoir inventer s'il n'y arrime pas…. Et miracle les agrafes se décrochent. Il n'en revient pas d'avoir réussi. Du coup il est tout guilleret.

 

- Il se défait facilement ! Dit-il bêtement.

- Ben évidemment, c'est un soutien-gorge, ce n'est pas une armure.

 

Et en disant cela elle se retourne faisant admirer sa magnifique poitrine à Michael qui en reste bouche bée.

 

- Vous aimeriez toucher, je suppose ?

- Oui !

- Ben qu'est-ce que vous attendez ?

 

Il s'avance, mais Edith se recule, il ne comprend pas.

 

- Mettez-vous à poil, après vous pourrez toucher.

 

Michael s'exécute bien que pour lui cet ordre vient trop tôt, il ne bande pas.

 

Edith est légèrement déçue, Michael est exagérément musclé, et ce n'est pas vraiment son truc. Quant à la bite, elle est classique et en ce moment peu vigoureuse.

 

"Ouais, bof, Heureusement qu'il a une belle gueule !" Se dit-elle.

 

Elle avance sa main sur le membre, le tripote un peu, provoquant un léger redressement.

 

La panique s'empare de nouveau de Michael, il se dit qu'il vaut sans doute mieux arrêter de suite les frais.

 

- Je suis un peu fatigué en ce moment, faudrait que je consulte mon toubib...

- Tss tss ! Moi je ne trouve pas que tu sois fatigué ! Tu as juste un problème émotionnel ! Je sais gérer, fais-moi confiance.

 

C'est le terme "problème émotionnel" qui l'interpella. Peut-être était-ce là clé qui lui permettrait de mener une vie sexuelle "normale". Il accepta donc mentalement de s'en remettre à cette femme.

 

Edith le suçait à présent avec application. Ses coups de langues et ses mouvements de lèvres eurent tôt fait de mettre la verge du chanteur dans un état de bonne rigidité.

 

"Et voilà, ce n'était pas si compliqué, il suffisait de savoir-faire !" se félicita Edith.

 

Mais elle dû vite déchanter, la bistouquette devenait flaccide, elle redoubla d'efforts mas en vain, tout cela débandait irrémédiablement.

 

"Ben, v'la autre chose !"

 

Elle se souvint alors de Guillaume, l'un de ses anciens amants, plus tout jeune, qui obligé de se soigner pour le cœur avait dû arrêter du jour au lendemain de prendre du viagra. Sa bandaison devenait compliquée, et c'est lui-même qui lui avait fourni la solution.

 

"Alors pourquoi ne pas faire pareil aujourd'hui ?"

 

Alors elle mouilla son index et lui enfonça dans le fondement. Michael rougit mais ne broncha pas, sachant que ce geste allait le remettre sur de bons rails.

 

Effectivement, ça allait beaucoup mieux. Le problème pour Edith était que la pipe ne pouvait être une fin en soi. Elle voulait baiser avec ce beau jeune homme, et devait convenir que le faire en lui maintenant un doigt dans le cul était un peu compliqué.

 

Mais, elle ne manquait pas d'idées et plantant là pendant quelques instants son partenaire, elle farfouilla dans le tiroir de sa table de chevet et en sortit un joli godemichet.

 

La tronche de Dereine !

 Martinov16j2.jpg

- Tu veux faire quoi ?

- Ben, te le mettre dans le cul, mon ami !

- Ça va pas non ! Proteste-t-il.

- On avait bien dit que c'était moi qui dirigeais les opérations. Fais-moi confiance.

- Je ne veux pas de ce truc-là !

- Quand je t'ai mis un doigt, tu n'as rien dit, un gode ou un doigt c'est pareil, sauf que le gode c'est plus pratique !

- C'est un truc de pédé !

- Je vais t'expliquer un truc, tu aimes les frites, le camembert, le saucisson ?

- Oui, pourquoi ?

- Ben les pédés, comme tu les appelles, ils aiment aussi les frites, le camembert et le saucisson, tu vois : tu as plein de points communs avec eux, alors un de plus, un de moins !

- Mais c'est débile !

- Couche-toi sur le dos, Michael, je vais venir sur toi.

 

Il s'exécuta, croyant alors qu'Edith avait renoncé à l'emploi de son gadget farfelu.

 

Celle-ci lui plaça une capote sur sa bite de nouveau demi-molle. De nouveau elle suça et doigta. Dès qu'il fut rebandé elle prit un ton énergique.

 

- Ecoute, j'ai pas envie de te chevaucher en te laissant mon doigt, alors je veux bien qu'on essaie comme ça ! A toi de me dire si tu vas tenir la distance.

- On ferait mieux d'arrêter !

- Maintenant que tu m'as bien excitée ? Mais c'est que j'ai envie de jouir, moi, j'ai envie d'avoir du plaisir avec toi ! Tu peux comprendre ça, ou non ?

- Mais…

- Y'a pas mai ! Ouvre ton cul, et ait confiance, je ne raconterais rien à personne et si ça se trouve, ça t'ouvrira des horizons.

- Non, écoute…

- Ah ! Ça va ! Fais le pour moi !

 

Et de guerre lasse, Dereine poussa un grand soupir.

 

- C'est bien pour te faire plaisir !

 

"Tu parles !"

 

Du coup elle prit son temps pour le préparer, capote et gel, puis introduction suivi de vigoureux va-et-vient 

 

- Ça va ?

- Oui, je crois !

- Moi aussi je crois ! Confirma-t-elle en lorgnant vers sa queue de nouveau raide. Maintenant je vais mettre le vibrator. Passe ta main sous tes fesses et maintien le bien enfoncé !  

- Pardon ?

- Ben, oui, sinon, il risque de foutre le camp.

 

Dereine obéît comme un zombi, alors Edith le chevaucha telle une Walkyrie, montant et descendant sur la verge qui restait droite comme une quille, à ce point qu'elle manifesta au bout d'un certain temps le désir de, changer d'orifice.

 

Cela faisait longtemps que Michael n'avait pas joui au cours d'une pénétration, il en fut bien évidement satisfait tout en se demandant comment il s'y prendrait pour expliquer à ses futures partenaires qu'il conviendrait de l'engoder…

 

Quand même, il ne put s'empêcher de poser la question qui lui taraudait les lèvres.

 

- Mais pourquoi t'as ça ? Demanda-t-il en désignant le gode qu'Edith venait juste de dépouiller de sa protection de latex.

- Pourquoi j'ai ça ? Pourquoi j'ai ça ? Et pourquoi j'ai un grille-pain, un téléphone portable et un congélateur ? Faut vivre avec son temps, la technologie a ses bons côtés, non ? A cette différence près que les godes ne sont pas des inventions récentes, on en a retrouvé sur des sites où vivaient des hommes préhistoriques !

- Avec les piles ? S'amusa Dereine qui avait pourtant peu d'humour.

- Ce n'est juste qu'une amélioration technique.

 

Mais Edith n'avait pas répondu à sa question, et il trouva inconvenant de la reformuler.

 

Quant à Edtih elle avait fait l'amour avec un mec beau comme un dieu, tout en réussissant à le dominer Elle garderait un bon souvenir de cet-après-midi !

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 06:56

Pr Martinov 16 - Le Fidèlitas 9 par Maud-Anne Amaro

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9 -Cocktail orgiaque

 

Lundi 11 Novembre

 

Comme la veille, Perronoux s'est mis en planque devant le domicile des époux Framboisert à partir de midi. Il y est resté jusqu'à 18 heures, il n'a vu Edith Framboisert ni entrer, ni sortir. Il serait resté 10 minutes de plus, il aurait eu l'énorme surprise d'apercevoir Romain Framboisert allant chercher du pain chez le boulanger du coin.

 

Perronoux était perplexe, le fait qu'Edith Framboisert ne se rende pas à l'hôpital pouvait signifier plusieurs choses : que Framboisert venait de mourir ou aussi qu'il était hospitalisé à domicile.

 

Béatrice a averti le professeur Martinov qu'elle se rendrait chez Perronoux avant de venir travailler. L'adresse que lui a donnée Edith correspond à un immeuble ancien, peu élevé et passablement délabré du Faubourg Saint-Antoine. Elle est stupéfaite du nombre de boites aux lettres accrochées dans le hall. Certaines débordent de prospectus et semblent abandonnées. Comment autant de gens peuvent habiter ici ? L'une des boites est effectivement étiquetée au nom de Perronoux, rien n'y déborde signe qu'il relève bien son courrier, mais aucune indication d'étage ou d'escalier ne figure sur l'étiquette. Il y a une loge de gardienne, elle se renseigne. La dame a un look de camionneuse au long cours et toise Béatrice de toute sa hauteur :

 

- Il n'a pas de Monsieur Perronoux dans l'immeuble ! Répond-elle avec une moue de mépris.

- Attendez, j'ai vu la boite aux lettres...

- C'est une domiciliation, c'est juste pour le courrier !

 

Le procédé est classique, mais toujours efficace. (Cela lui rappelle une situation vécues dans une précédente aventure - voir Pr. Martinov et le droit piquet).

 

- Et je suppose évidemment que vous ne connaissez pas sa véritable adresse.

- Je ne suis pas une agence de renseignements.

- Il vient quand relever son courrier ?

- Vous êtes de la police ?

- Ce n'est pas une réponse.

- Je vous ai dit que je n'étais pas une agence de renseignements. Vous ne comprenez pas le français ?

- Vieille peau !

- Va te faire enculer ! Sale pute ! Répondit la mégère.

 

Mardi 12 Novembre

 

Monsieur Liou prévient Perronoux que les "Fidélitas" sont arrivés et qu'il en commence la vente et la publicité dès aujourd'hui.

 

Le soir même Perronoux était invité à un cocktail avec des gens du show-biz. Il détestait ce milieu, mais y avait été introduit par une journaliste revêche dont le frère était comédien et qui partageait sa passion pour l'Histoire et plus particulièrement celles des "Grandes batailles". 

 

Il s'y rendit donc, estimant que ce milieu pourrait être réceptif aux avantages de son "Fidélitas" et qu'il pourrait y prodiguer une publicité discrète.

 

Perronoux restait tout seul comme un con devant le buffet, son verre de champagne à la main. Personne ne s'intéressait à lui et il maudissait tout ce monde où il ne voyait que snobisme, intrigues, suffisances, médiocrité, extravertisme, sans parler du sexe et de la coke. A cette pensée il se mit à rougir comme un puceau.

 

Mais voilà qu'un type assez agité le bouscule et lui fait renverser son verre.

 

- Oh ! Je suis désolé !

- Pas bien grave.

- Je vous ai déjà rencontré, vous ! Vous n'êtes pas ingénieur du son ?

- Non, non, je ne suis pas ingénieur du son, je suis inventeur.

- Ah, oui ? Et vous avez inventé quoi ?

- Je viens de sortir le Fidélitas, c'est un petit dispositif qui se fixe sur la culotte des dames et qui permet de contrôler leur fidélité.

 

L'homme faillit lui rire au nez et puis il eut une idée qui lui sembla lumineuse :

 

- Mais c'est génial cette idée ! Et comment ça marche ?

- C'est sensible aux températures, et ça les enregistre. Si une femme quitte sa culotte, son mari le saura en incorporant la puce dans l'ordinateur, il apprendra à quelle heure ça s'est passé et pendant combien de temps !

 

L'homme fait un effort surhumain pour s'empêcher d'éclater de rire.

 

- Wha ! Trop génial ! Les détectives privés vont faire faillite avec votre truc !

- Tant pis pour eux !

- Ecoutez, vous avez de la chance de me rencontrer, vous êtes libre demain soir ?

- A priori, oui ! Mais pourquoi ?

- J'ai un ami qui travaille dans la pub, je crois bien que ça devrait l'intéresser.

- Je n'ai malheureusement pas les fonds nécessaires pour me payer une campagne de pub.

- Mais qui vous parle d'argent ?

- Il ne va pas me faire ça gratuitement ?

- Mais qui vous parle de campagne de pub ? C'est à une tout autre idée à laquelle que je pensais. 

- Dites-moi !

- Ne vendons pas la peau de l'ours, préparez un petit exposé pour demain soir, on mettra un paperboard à votre disposition, si vous avez une démo, des graphiques, apportez tout ça ! Vous viendrez n'est-ce pas ? 

- D'accord !

- Echangeons nos coordonnées, je m'appelle Oscar... 

 

Oscar jubilait, au diner de cons de demain soir, avec un tel con, il aurait un succès fou. Il lui faudrait décommander son collectionneur de scoubidous filandreux, pas bien grave.

 

Mercredi 13 novembre

 

Les rapports du détective privé rassurèrent Michael Dereine pendant un mois complet, le temps sa mission. Il fut ensuite convenu que ce dernier se livrerait ensuite à trois jours de filatures fortuites mensuelles. Parma et Portillo s'en fichaient puisque le détective toucherait son bakchich !

 

Une qui l'avait mauvaise, c'était Maria Baule ! Elle s'était d'abord réjouie du fait que les médias ne s'intéressaient presque plus à Michael Dereine et par conséquent du flop qu'avait subi Luis Portillo en pariant sur ce "mauvais cheval". Mais voilà qu'il se chuchotait dans les milieux du show-biz que le prochain album du bellâtre allait cartonner... Et cela, elle ne le supporterait pas.

 

Comment l'atteindre ? Il paraissait amoureux fou de Parma Schuller, et on le disait jaloux comme un tigre, ce qui n'empêchait pas le tout Paris de jaser sur les coucheries réelles ou supposées de la jeune femme.

 

"Lui montrer la réalité en face était sans doute une bonne façon de lui saper le moral et de mettre en péril le lancement de son album de merde ?" se dit Maria.

 

Mercredi 13 novembre

 

Pendant un quart d'heure, Perronoux lu le petit exposé qu'il avait préparé devant la petite assistance. Piètre orateur, il se rendit compte que son auditoire avait des réactions inattendues, visiblement peu passionné et prenant tout ça à la rigolade. Il en fut fortement affecté. Puis vinrent les questions :

 

- Vous ne craignez pas d'être inquiété pour atteinte à la vie privée ?

- J'assume ! Répondit Perronoux, sérieux comme un pape.

 

Il y eu d'autres questions souvent farfelues, jusqu'à ce que Maria Baule l'interpelle d'un ton goguenard.

 

- Et si la dame ne porte pas de culotte...

- Mais enfin, ce genre de situation n'existe pas !

 

L'assemblée éclata de rire, Perronoux décidément bien lourd cru qu'on se moquait de Maria Baule et non de lui, et afficha un sourire niais.

 

- Si je soupçonne ma femme de faire des pipes à mes amis, comment votre gadget va-t-il m'en informer ? Lança quelqu'un.

 

Perronoux est soudain mal à l'aise, cherche une réplique intelligente, mais n'en trouve pas... Il reste muet.

 

C'est Kathy Lyon qui lui porta le coup fatal.

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- C'est nul votre truc et je vais vous le prouver :

 

Elle s'avança avec sa chaise jusqu'à la hauteur du paperboard, puis retira son pantalon. Et tandis que Perronoux devenait rouge de confusion, Kathy demanda à Maria Baule de venir la rejoindre. Alors elle écarta sa culotte dévoilant sa chatte rasée et demanda à sa partenaire de la lécher, ce que cette dernière comprenant le but de l'opération accepta avec malice.

 

- Et dans ce cas, elle enregistrerait quoi ma culotte ?

 

L'assemblée est hilare, Perronoux est au bord de l'apoplexie. Il vient (enfin) de réaliser qu'il s'est fait inviter à un diner de cons.

 

- Bande de salauds ! Fulmine-t-il. Faisant redoubler les rires.

 

Il cherche Oscar, lui lance un doigt accusateur.

 

- Toi mon salaud, je vais te faire regretter ce que tu as fait, et ce ne sont pas des paroles en l'air !

 

Les rires moqueurs redoublaient.

 

- Maria tu peux arrêter de lécher Kathy, la démonstration était parfaite, lança quelqu'un.

- Je n'arrête rien du tout, je termine toujours ce que j'ai commencé.

 

La soirée allait probablement tourner en partouze, mais Perronoux n'en verrait rien, il était déjà dehors partagé entre la rage et la honte.

 

Cette petite plaisanterie eut des conséquences inattendues, on se la raconta et on se la répéta en la déformant, en l'embellissant, en l'exagérant, mais du coup les ventes du "Fidélitas" furent boostées. Des magasins de province, de Belgique et de Suisse réclamèrent des exemplaires en nombre à Monsieur Liou, qui craignant la rupture de stock faxa une nouvelle commande en Chine, en oubliant de prévenir Perronoux (on ne peut pas penser à tout, n'est-ce pas ?)

 

Vendredi 15 novembre

 

Le professeur Martinov et Béatrice ont rencontré au cours de leurs aventures certains personnages "bien placés". C'est ainsi que Gérard Petit-Couture. (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) put leur fournir à l'aide du numéro de téléphone de Perronoux, l'adresse qu'il avait indiquée au moment de l'achat. 

 

Béatrice s'y rendit sans plan précis, mais surtout sans trop de motivation. S'il s'agissait au début de cette affaire de récupérer des fonds chez un petit escroc à la manque, ce qu'elle avait depuis appris du personnage était plutôt inquiétant, l'homme était violent et ne semblait pas lésiner sur les moyens, (n'avait-il pas laissé Romain Framboisert comme mort ?) Elle décida donc de se livrer à une mission minimum, celle de vérifier l'adresse, ensuite, elle aviserait.

 

Sur place, on l'informa que Perronoux ne résidait plus là depuis longtemps et qu'il n'avait pas laissé d'autre adresse. 

 

Elle décida donc de laisser tomber les recherches. Après tout, cette affaire était assez agaçante, mais n'avait rien non plus de fondamentale. 

 

Perronoux a mis une journée à se remettre de l'humiliation que lui a fait subir Oscar. Il a cherché par quel moyen il pourrait se venger, mais n'a encore rien trouvé. Il a besoin d'un dérivatif. Il a donc l'idée de téléphoner chez Romain Framboisert sans se douter que celui-ci a repris son travail dans son entreprise.

 

- Je désirerai parler à Monsieur Framboisert.

 

Perronoux a eu beau maquiller sa voix, il est mauvais comédien et Edith Framboisert le reconnut de suite.

 

- Qui le demande ?

- C'est la sécurité sociale, c'est au sujet de ses derniers remboursements.

- Je suis sa femme, je vous écoute.

- Nous avons instructions de ne parler qu'à l'assuré lui-même.

- Il n'est pas là pour le moment !

- A quelle heure pourrais-je rappeler ?

- Je n'en sais rien, il n'a pas remis les pieds ici depuis plus d'un mois.

- Ah ! Je vous remercie.

 

Voilà qui excluait pas mal d'hypothèses, mais Perronoux n'y comprenait plus rien. 

 

"Son coup sur la tête a dû lui faire péter les plombs, et à sa sortie de l'hôpital il a quitté le domicile conjugal, me voilà bien avancé."

 

Lundi 18 novembre

 

Oscar Lichtenberg est une sorte de dandy, dragueur infatigable, partouzeur assidu et bisexuel affirmé, il dilapide à tout va l'héritage de son père, accumulant les projets farfelus et les réalisations foireuses. Il s'est récemment lancé avec plus ou moins de bonheur dans la production cinématographique et aujourd'hui il a organisé un cocktail pour fêter le lancement de son nouveau film : "Les amants du Mans". 

 

Quand elle reçut le carton d'invitation, Maria Baule eut une idée et téléphona à Oscar.

 

- Je vais te demander un petit service, ça t'embêterai d'envoyer un carton à une personne dont je vais te donner les coordonnées.

- Tu es consciente qu'avec les gens que j'invite, ça va finir en partouze ?

- Je le sais bien, c'est sans doute pour ça que je suis sur la liste des invités, non ?

- On ne peut rien te cacher.

- Alors ce service ?

- Mais ma bibiche tu sais bien que je ne peux rien te refuser… mais explique moi pourquoi.

- Un type avec qui j'ai un petit compte à régler, je n'arrive pas à le rencontrer, ça m'en fournira l'occasion.

- Faut que tu me racontes.

- Quand tu veux. D'ailleurs faut que je te demandes un autre petit truc en plus, rien de bien compliqué tu verras...

 

Michael Dereine était de moins en moins invité dans les réceptions et cocktails du show-biz, mais il ne montra aucun signe d'étonnement quand il reçut le carton. Cet Oscar Lichtenberg ne lui disait rien, mais il avait rencontré tellement de gens...  Très flatté, il s'y rendit accompagné de son épouse. Evidement les hasards des bonjours bonsoirs et des salamalecs d'usages eurent tôt fait de les séparer. Maria qui n'attendait que cette occasion fonça dans sa direction.

 

Elle arbora un large sourire, genre, l'ex compréhensive et pas rancunière pour deux sous.

 

- Tiens ! Vous ici ! Quelle surprise ! Ça me fait plaisir de vous revoir !

- Le monde est petit ! Répondit Michael dans un grand élan d'originalité.

- En effet ! Vous avez fait un beau mariage, votre épouse est charmante. 

- Merci !

- Vous ne l'avez pas amené ?

- Si, je vais vous la présenter...

 

Il la chercha du regard sans l'apercevoir.

 

- Je ne la vois plus !

- Elle ne doit pas être bien loin. Vous me la présenterez tout à l'heure. Il est vraiment dommage que des imbéciles colportent tous ces ragots !

- Les ragots, quels ragots ?

- Vous n'êtes pas au courant ? Remarquez c'est peut-être aussi bien, parce que franchement ces racontars, ça aurait plutôt tendance à déshonorer leurs auteurs.

- Mais enfin, de quels ragots parlez-vous ?

- Bof, les trucs habituels, faut toujours qu'on fasse coucher tout le monde avec tout le monde.

- Et on ragote sur ma femme ?

- Oui, on "ragote" !

- Je vais vous dire, je suis très tranquille de ce côté-là ! Il n'y a pas plus fidèle que ma femme !

- C'est bien ! Remarquez : on n'est quand même jamais sûr de l'autre à 100 % !

- En l'occurrence, moi j'en suis sûr à 100 %.

- Je peux vous demander la raison de cette certitude ?

- Au début, j'avais des doutes, je l'ai fait suivre par un détective privé.

 

Michael marque un point, Maria se demande si elle n'est pas en train de perdre son temps. Elle est prête à laisser tomber, mais décide de continuer... par jeu...

 

- Les détectives privés, c'est cher et ce n'est pas toujours fiables, et croyez-moi, je sais de quoi je parle ! Et en plus c'est dépassé, il y a bien plus simple aujourd'hui !

- Bien plus simple ?

- Et moins cher !

- Et c'est quoi ?

- Vous avez entendu parler du "Fidélitas" ?

- Non !

- C'est une puce minuscule que vous collez avec un velcro sur la culotte de la dame. La culotte enregistre la température de la peau, si elle l'enlève la température devient celle de l'ambiance.

- Je ne comprends pas !

- Quand on fait lire la puce par un ordinateur on obtient les heures où madame a enlevé sa culotte et les heures où elle l'a remise. Si l'écart est de 5 minutes, elle a fait pipi, si l'écart dépasse le quart d'heure...

- J'ai compris, on trouve ça où ?

- Chez les marchands de gadgets électroniques. Allez rue Montgallet, vous trouverez. Ah excusez-moi il faut absolument que je parle à quelqu'un…

 

Maria s'éclipsa et se dirigea vers Oscar, elle était satisfaite et pouvait passer à la phase 2 de son plan.

 

- Ca y est ? Tu lui as dit ce que tu voulais lui dire ?

- Oui, à toi de lui porter l'estocade. 

- Compte sur moi !

- Tu vas produire un autre film après celui-là ?

- J'en sais rien, je n'ai pas de projet pour l'instant, mais j'ai envie d'organiser une expo pour présenter ma collection de bicyclettes anciennes.

- Depuis le temps que tu en parles...

- Je sais mais j'ai tout le temps des nouveautés, là je viens d'acquérir une draisienne d'époque complètement démantibulée. J'ai trouvé un mec qui va me la restaurer. Le professeur Martinov, il s'appelle, ça fait très film de série B, mais, bon, il est sympa, tu verrais son assistante, un vrai canon.

- Tu l'as dragué ?

- Pas eu l'occasion...

- Oh ! Tu peux peut-être y aller, regarde.

 

Dereine était seul devant le buffet en train de s'empiffrer, à trois mètres de lui donc à portée de voix, deux types faisait la causette. Un gros bedonnant et un petit maigrichon 

 

"Laurel et Hardy !" s'amusa Oscar

 

Oscar s'apprêta donc à rendre à Maria Baule le petit service qu'elle lui avait demandé. Il s'approcha de "Laurel" et de "Hardy".

 

- Ça va, tout se passe bien ?

- Impeccable.

- Tu la connais, la belle brune au fond ?

- Non, mais elle est bien gaulée, c'est qui ? Demanda "Laurel"

- Parma Schuller...

 

En entendant le nom de son épouse, Dereine prête l'oreille.

 

- ... Il parait que c'est un bon coup ! Poursuit Oscar. Une super suceuse !

 

Et le service demandé par Maria devait se terminer sur ces paroles. Le but était de jeter la suspicion sur Parma afin que Dereine la surveille, et qu'à court terme le ménage éclate, compromettant ainsi gravement la carrière du chanteur.

 

Mais le problème c'est que Dereine est un impulsif. Le voilà qui se précipite vers Oscar d'un air menaçant :

 

- C'est de ma femme que tu parles, connard ?

- Pardon ?

- Quand on sait pas de quoi on parle, on ferme sa gueule.

- Je ne sais pas qui vous a invité ici, c'est probablement une erreur, mais maintenant vous allez me foutre le camp, et en vitesse.

 

Mais c'est que Dereine ne s'en laisse pas conter, il s'agrippe après la veste d'Oscar et commence à le secouer. Il est heureusement vite maîtrisé.

 

- Dehors ! Lui adjoint Oscar.

 

Même si peu de personnes en ont compris l'origine, l'incident a jeté un froid, Dereine est la proie de tous les regards, il ne sait plus où se foutre. Rouge de honte et de dépit, il se dirige vers la sortie. Dans un geste dérisoire il fait signe à Parma qui est à l'autre bout de la salle, de le suivre. Elle hésite, ne comprend pas.

 

- Qu'est ce qui s'est passé ? Demande-t-elle à son vis à vis.

- Une chamaillerie, ça ne m'a pas l'air bien grave.

 

Dereine n'a donc pas attendu Parma, il fulmine et vient de décider qu'il allait s'empresser d'acheter le produit venté par Maria Baule.

 

Oscar remis de ses émotions revint vers Maria.

 

- Il est un peu nerveux, ton bonhomme, un peu plus, il m'en collait une !

- Ça m'aurait embêté !

- Et moi donc ! Ça mérite bien un gage un coup pareil.

- C'est comme tu le sens. Tu pensais à quoi ?

- Une bonne fessée par exemple.

- Pas en public quand même ?

- Juste un petit public...

- Maintenant ?

- Non, on va attendre que l'ambiance chauffe un peu.

 

"Laurel" n'a rien d'un play-boy mais son humour et sa "tchatche" font qu'il arrive souvent à draguer avec succès (le syndrome Groucho Marx)

 

- Bonjour, dit-il simplement en arrivant à la hauteur de Parma.

 

Cette dernière esquissa un vague sourire.

 

- Vous avez l'air de vous ennuyer !

- Je vais partir. Qu'est-ce qui vient de se passez là à l'instant ?

- J'ai cru comprendre que vous étiez le sujet d'une dispute.

- Moi ? Mais comment ça ?

- L'un disait des choses assez osées sur votre compte, le second a été choqué par les propos du premier.

- Le second comme vous dites, c'est mon mari !

- Oh ! Fit Laurel, faussement surpris.

- Je vais m'en aller !

- Dommage vous auriez pu éclairer cette soirée.

- Arrêtez donc votre baratin !

- Ce n'est pas du baratin, si vous saviez comme vous m'excitez !

- Vous vous en remettrez.

- Manifestement vous ne me croyez pas ! Mais je vous assure que vous me faites bander !

 

Surprise par la crudité du propos, Parma s'esclaffa.

 

- Je vous autorise à vérifier par vous-même ! Renchérit Laurel.

- Vous ne manquez pas d'un certain culot, vous !

- Vérifiez donc, j'insiste.

 

Allez savoir pourquoi, Parma jeta un regard circulaire parmi l'assemblée, sur sa droite une géante rousse se faisait sucer un sein par une femme en tailleur aux cheveux ultra courts. Un peu plus loin, une blonde anorexique se faisait peloter les fesses sans retenue par un type. L'ambiance devenait chaude. Cela arrivait parfois dans des réceptions auxquelles elle avait été conviée avec Michael, et c'est à ce moment-là qu'ils filaient à l'anglaise, ce dernier ne supportant pas ce genre de choses.

 

Mais en ce moment, Michael n'était plus là, et le champagne aidant, l'envie de s'amuser fut la plus forte. Voulant prouver à son interlocuteur qu'elle pouvait le dominer dans la grivoiserie, elle lui mit carrément la main à la braguette.

 

- Menteur, vous ne bandez pas !

- Parce que vous avez retiré votre main trop vite, remettez-là vous verrez la différence.

- Vous ne manquez décidément pas de toupet !

- S'entendre dire ça d'une femme qui vous tripote la braguette est amusant. Je crois plutôt que nous sommes fait pour nous entendre… enfin je veux dire juste le temps de faire un peu plus connaissance. Remettez votre main s'il vous plaît !

- Et qu'est-ce que je gagne ?

- Rien, ça vous fera un souvenir que vous garderez pour vous ou que vous raconterez aux copines.

- Parce que vous vous croyez sans doute inoubliable, pincez-moi, je rêve !

-  Je vous pincerais, c'est promis, mais remettez votre main, la vie n'est qu'un jeu, alors jouons !

 

On ne voyait plus bien ce que la géante rousse et sa partenaire fabriquaient, mais ce qui était sûr c'est qu'elles étaient collées l'une à l'autre, entourés de quelques voyeurs et voyeuses. L'un des voyeurs avait cru bon de sortir son sexe de sa braguette et se masturbait mollement en regardant le spectacle. De l'autre côté, la grande blonde était en train de faire descendre le pantalon de son peloteur.

 

Parma posa une nouvelle fois sa main sur la braguette de Laurel, mais cette fois la laissa, elle put effectivement sentir la queue grossir sous le tissu...

 

- J'ignore si c'est ce que vous vouliez, mais quand on joue à ce genre de jeu avec moi, on en supporte les conséquences. Dit-elle en se baissant pour dézipper la braguette.

 

Laurel incrédule, se laisse faire, comme il laisse la main de Parma aller chercher sa bite derrière son caleçon et l'extraire.

 

- Elle a l'air en forme !

- Ma foi !

 

Elle masturba quelques instants le sexe de Laurel tandis qu'un cercle de curieux de formait autour d'eux.

 

- Et maintenant, tu voudrais que je fasse quoi, que je te suce ?

- Cela me paraîtrait une bonne idée ?

- C'est beau de rêver !

- La vie n'est qu'un rêve !

 

L'un des voyeurs avait sorti son sexe, un engin de bonne dimension. Parma lui fit signe d'approcher et emboucha aussitôt son membre, au grand dam de Laurel, qui se sentit frustré.

 

Il y avait donc dans la salle au moins trois points chauds et Oscar se dit qu'il était temps d'en ouvrir un quatrième, il "récupère" Maria Baule et d'une voix peu discrète lui ordonne :

 

- A poil, Maria ! Je t'ai promis une fessée, tu vas l'avoir !

- Là maintenant, tout de suite ?

- Et plus vite que ça !

- Bon, ben il ne me reste plus qu'à m'exécuter.  

 

Maria avait toujours été très joueuse !

 

Un faux blondinet s'approche tout près d'Oscar pendant que la jolie mature se déshabillait sans aucune gêne.

 

- Qu'est-ce que tu vas lui faire ?

- Je vais lui faire ce que t'aimerais bien que je te fasse ! Répond Oscar.

- Oh ! Tu vas l'enculer ?

- Obsédé !

- Autant que toi !

- Va donc me chercher une chaise !

- Une chaise ?

 

Il l'apporta, et Oscar s'y installa et fit signe à Maria de se coucher sur ses cuisses. Sans préambule, il commença à la fesser du plat de sa main provoquant chez sa victime d'étranges petits gémissements. Bientôt le cul de Maria vira au rouge. Un petit groupe s'était formé autour d'eux. Le faux blondinet ne tarda pas à sortir sa bite de sa braguette et à se masturber. Hardy qui faisait partie des curieux avança sa main jusqu'à cette bite. Blondinet accepta le contact et se laissa branler par son voisin, lequel se baissa rapidement afin de mettre en bouche ce joli membré bien bandé.

 

Oscar jugea que le cul de Maria avait assez souffert et qu'il convenait désormais de passer à autre chose.

 

- Tu veux me sucer, maintenant ?

- Mais avec grand plaisir !

 

La soirée s'était donc transformée en festival de la pipe. Maria suçait Oscar, Hardy suçait Blondinet, Parma suçait un inconnu, quant à Laurel il attendait son tour en trépignant d'impatience.

 Martinov16i2.jpg

Le gars que suçait Parma devait être un éjaculateur précoce, il fut bientôt saisi de spasmes et fit gicler son sperme dans la bouche de la belle avant que celle-ci eut le temps de se retirer.

 

- T'aurais pu prévenir ! Proteste-t-elle.

- Ta gueule, grosse pute ! Répondit le goujat.

 

Elle l'aurait volontiers giflé mais il s'était déjà fondu dans la foule. Elle recracha le sperme encore dans son palais dans un kleenex, puis ne voulant pas rester sur une mauvaise impression se choisit l'une des bites qui la narguait autour d'elle. Laurel fut une nouvelle fois déçu, ce ne fut pas la sienne !

 

Parma s'appliqua à prodiguer cette deuxième pipe de la soirée, mais en même temps, son excitation grandissait et comme disait quelqu'un (Non ce n'était pas Lao-Tseu !) "Faire turlutte ne calme pas les émois mais appelle les ébats". 

 

Sa fellation achevée, avec tact de la part du monsieur, cette fois, Parma se redresse et lance un regard circulaire dans la salle. La configuration est devenue singulière, que des cercles de gens dont elle n'aperçoit pas ce qu'ils entourent.

 

La meilleure façon est donc d'aller y voir de plus près ! Elle quitte donc son petit groupe au grand désespoir de Laurel. Lequel décide néanmoins de la suivre. Parma s'en va rejoindre un groupe au milieu duquel la grande blonde suceuse de tout à l'heure est maintenant en train de chevaucher son partenaire dans la position du Duc d'Aumale.

 

"Puisque ça se fait, faisons-le !" Se dit Parma, elle choisit la première queue qui traîne, la branle un petit peu, regarde la tronche de son possesseur et ne trouvant point moche, opère une gracieuse flexion des genoux afin d'être à bonne hauteur de bite. Le type a alors un geste de recul.

 

"Je ne dois pas être à son goût à celui-là, on ne peut pas plaire à tout le monde."

 

Mais elle n'a nul besoin de se redresser, une autre bite est là devant elle quémandant la pipe qu'elle s'empresse de prodiguer avec art et manière.

 

Et après avoir bien turlutté la chose, mais la laissant inachevée, elle se relève et glisse au bonhomme une franche proposition :

 

- Tu veux qu'on baise ?

- Oui, mais pas ici !

- Et toi ça t'intéresse ? Demande-t-elle au voisin.

- Ben…

- Ben quoi ? Prendre du plaisir ça vous savez faire, mais en donner c'est autre chose, hein ?

- Mademoiselle, je suis à votre disposition ! Dit alors Laurel.

- Viens mon biquet, je vais bien m'occuper de toi !

 

Qu'est-ce qu'il est aux anges, Laurel !

 

- Depuis le temps que t'attendais que je te la suce…

- J'ai su me montrer patient !

- Je te la remets bien en forme et après tu viendras sur moi !

- Comme vous voulez !

 

Le problème c'est que la queue de Laurel, sans doute lassée d'attendre son tour a du mal à redémarrer.

 

Parma connaît maintenant quelques trucs à employer dans ce genre de circonstances, l'un d'eux consiste à titiller les tétons de l'homme, mais elle en choisit un autre moins évident mais plus facile à réaliser dans la position qu'elle occupe.

 

Tout en continuant à pomper, elle dégrafe la ceinture de Laurel, fait glisser le pantalon et le caleçon, se mouille le doigt, cherche le chemin du petit trou et l'introduit d'un geste sec.

 

- Oh ! Oui ! Murmure Laurel !

 

"Bingo !" 

 

Bientôt la bite fut grosse. Parma se redresse et se demande comment elle va s'installer dans le peu de place que leur laisse les voyeurs. C'est alors que Laurel, tout penaud avoue :

 

- Je n'ai pas de capotes !

- C'est malin ! Bon ! Quelqu'un a une capote ?

 

Un type a l'extrême bonté d'en offrir une à Laurel qui s'en recouvre prestement tandis que Parma testant le sol craint que la position risque d'être inconfortable et s'installe en levrette. Laurel a tôt fait de la pilonner et pendant qu'il va et qu'il vient, un autre homme vient présenter sa bite à la belle qui n'hésite pas une seconde à la prendre en bouche. 

 

Laurel s'interrompt un moment, ressort son engin, puis le positionne à l'entrée de l'anus.

 

- Heu, tu fais quoi ? Demande Parma en relâchant sa proie.

- Par là, je peux ?

- Oui, mais vas-y doucement.

 

Mais Laurel est un homme délicat et c'est en douceur qu'il l'encule. Parma peut reprendre sa fellation interrompue, mais il lui semble que la bite a changé. Evidemment, un petit malin a réussi à se placer à la place du précédent. 

 

- Toi, t'attendras ton tour, lui balance Parma

- Pétasse ! Répond le type qui s'en va voir ailleurs.

 

Elle reprend donc ce qu'elle faisait tout en gardant un œil sur les autres quéquettes sorties de leur braguette. L'une d'entre elle lui plait bien, elle alterne donc ses sucettes, passant d'une bite à l'autre puis à une troisième jusqu'à ne plus savoir où elle en est.

 

Puis tout d'un coup elle se recule, se met à haleter, puis à gémir, puis à crier. Laurel l'a fait jouir par le cul. Il se retire. Un autre veut prendre la place, mais elle lui fait signe qu'elle ne veut pas. Elle se relève, des mains la touche, la pelote.

 

- Bon, c'est fini, maintenant ! O.K. !

 

Et il y en a, on a beau leur dire que c'est fini, ils n'entendent rien et continuent.

 

- On ne me touche plus, ou je distribue des baffes.

- Ben quoi on s'amuse !

 

Il n'a pas vu venir la gifle !

 

- Quand on est un gentleman on sait s'arrêter. Lui dit-elle.

- Salope ! 

- T'en veux une autre ?

 

Et Parma, pas mécontente de ses exploits décida de quitter les lieux, non sans avoir fait une nécessaire halte aux toilettes les plus proches

 

En se dirigeant vers la sortie, elle jeta un regard amusé sur la salle où l'orgie continuait. Maria après s'être régalée de quelques bonnes bites s'était acoquinée avec une petite jeune qui lui léchait la chatte en lui pelotant les fesses. Quant à Oscar, les mains agrippées sur une table il recevait dans son fondement les mâles assauts du gros sexe de Blondinet en proférant des "han han" fort peu discrets.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 06:49

Pr Martinov 16 - Le Fidèlitas 8 par Maud-Anne Amaro

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8 - Partie plus que carrée

 

Samedi 19 Octobre

 

Romain Framboisert a fini par s'endormir, mais une fine pluie eut raison de son sommeil. Rien pour se protéger, il regarda sa montre, il était 4 heures du matin, encore deux ou trois heures à attendre que le jour se lève. Il attendit donc, en position de survie, trempée comme une soupe et souffrant d'une horrible migraine.

 

Quand la nuit se fit moins dense, il tenta de s'orienter, se rendit compte qu'il était au fond d'un fossé, l'escalader était impossible, la pluie ayant rendu les parois glissantes. Il fallait donc marcher au fond parmi un fouillis de branches mortes et de ronces, en attendant de trouver un accès. Il finit par en dénicher un.

 

"Comment m'orienter maintenant ?" 

 

Il lui sembla entendre des bruits de moteurs de voiture. La route n'était donc pas si loin, il s'y dirigea tant bien que mal. Quelques voitures matinales y circulaient. Il tenta de faire du stop avant de réaliser que dans l'état où il se trouvait personne ne s'arrêterait pour le prendre : mouillé, bouseux, amoché, hirsute. 

 

"Que faire ?" Se lamentait-il. Il ne pouvait pas être bien loin de Louveciennes, encore fallait-il connaître la bonne direction ! Et que faire ensuite, il n'était pas question d'aller à la police, s'il le faisait Perronoux se ferait un malin plaisir de balancer son rôle dans l'affaire de la bijouterie Brougnard. Il chercha son porte-monnaie, mais celui-ci avait également été subtilisé. Il ne lui restait plus qu'à solliciter un passant afin qu'il consentît à lui prêter son téléphone portable. Voilà qui dans son état ressemblait fort à une mission impossible.

 

"Mais bon en demandant à 100 personnes, il y en aurait bien une... Mais à cette heure-ci... "

 

Et puis il eut soudain une bien meilleure idée !

 

Béatrice 

 

Béatrice sort doucement de sa somnolence. Elle réalise qu'elle n'est pas chez elle et se remémore les merveilleux moments passés dans les bras d'Edith.

 

"Edith, où est-elle, celle-ci ? Déjà debout !" 

 

Béatrice se lève, va faire pipi, puis se dirige vers la cuisine.

 

- Hello !

- Bonjour répond Edith avec un sourire forcé.

- Oh, ça n'a pas l'air d'aller ?

- Je n'ai pas de nouvelles de mon mari, ce n'est pas normal, j'espère qu'il ne lui ait pas arrivé quelque chose.

- Il n'est que 8 heures, il doit dormir.

- Il n'aurait pas touché à son portable depuis hier soir...

- Qui sait... Une soirée trop arrosée...

- Mwais !

- Je vais peut-être te laisser, je peux prendre une douche avant ?

- Bien sûr !

 

Martinov

 

Comme il le fait de temps en temps, le professeur Martinov a passé la nuit chez Marianne, la veuve du grainetier.  Quand il revient chez lui, vers 9 heures, il découvre ce qu'il pense être un SDF, sur le pas de la porte. Ce dernier n'a pas l'air engageant : hirsute, hagard, blessé, malpropre...

 

- Faut pas rester là, mon vieux...

- Vous êtes le professeur Martinov ?

- Oui mais...

- Faut que je vous parle, c'est très important !

- Et bien, parlez-moi, je vous écoute !

- Pas, là, pas sur le pas de la porte, vous voyez dans quel état je suis, je me suis fait agresser.

 

L'homme ne sentait pas l'alcool, c'était déjà ça ! Mais il pouvait être violent. Martinov hésita.

 

- Dites-moi au moins de quoi il s'agit !

- C'est à propos de l'étui que vous a volé Perronoux.

- Je ne connais personne de ce nom.

- Il vous aura donné une fausse identité. Un petit gros déplumé, la cinquantaine. Hier matin vers 11 heures.

- Humm…

- On vous a bien volé un étui, non ?

- Comment le savez-vous ?

- Je voudrais m'asseoir au chaud et téléphoner à ma femme, je vous expliquerais tout, je peux entrer ? S'il vous plaît, s'il vous plaît !

- Permettez !

 

Martinov tâte les poches de veste et de pantalon de l'inconnu qui du coup retrouve un peu de son humour :

 

- Vous cherchez une grenade ?

- On n'est jamais trop prudent ! Bon, on y va ! Entrez, mais juste cinq minutes.

 

Martinov ouvrit la porte.

 

- Je vais enlever mes chaussures, je ne voudrais pas dégueulasser votre maison. Je peux m'asseoir... Oh, il faudrait une serviette pour protéger le fauteuil.

 

Le professeur apprécia le geste et lui en apporta une.

 

- Je vous explique en deux mots, j'étais, bien malgré moi, le complice de Perronoux, il me faisait chanter. C'est moi qui conduisais la voiture quand il vous a volé l'étui. On avait dévissé la plaque arrière, on est entré dans les sous-bois pour la replacer, là il m'a agressé et laissé pour mort, j'ai passé la nuit dans un fossé, un enfer, dans le froid, sous la flotte.

- O.K. Je vois ! Mais pourquoi venir ici ? Il faut aller à la police, porter plainte.

- Mais Monsieur Martinov, je ne peux pas, j'ai fait il y a quelque temps une grosse connerie dont je ne suis pas vraiment fier. Si je porte plainte contre Perronoux, je me retrouve en tôle ! Monsieur Martinov, je peux vous demander une boisson chaude ?

- Oui bien sûr, venez dans la cuisine, je vais faire du café. Ou plutôt non restez là, je reviens vous apporter une tasse.

 

-  Mais pourquoi venir ici ? Vous ne m'avez pas répondu ? Reprit Martinov quand il revint avec le café

-  A qui voulez-vous que je m'adresse dans mon état ? Avec vous, j'avais au moins une entrée en matière.

- Et qu'attendez-vous de moi ?

- Je voudrais juste téléphoner à ma femme. Et si vous aviez de l'aspirine ? 

 

Perronoux 

 

Robert Perronoux a mal dormi et s'est réveillé tôt. Vers 6 heures du matin, il jette dans la Seine les affaires personnelles de Framboisert. Quelque part, ça lui fait mal au cœur, lui qui aime bien tout conserver, mais là c'est vraiment trop dangereux. Il a juste gardé pour lui, l'argent liquide que contenait le portefeuille. Puis après avoir pris son petit déjeuner dans un bistrot, il prend sa voiture et se dirige vers la forêt de Saint-Germain. Il veut en avoir le cœur net, vérifier si Framboisert est bien mort. Il a du mal à retrouver la bonne contre-allée, elles se ressemblent toutes, il en choisit une qui lui semble la bonne, ne se souvient pas jusqu'où il lui faut avancer, finit par s'arrêter, descend de voiture, s'enfonce dans les fourrés, cherche le fossé où il a fait basculer le corps de Framboisert, ne le trouve pas. Il cherche ailleurs, tourne en rond. A midi, il cesse ses recherches et rentre à Paris, dépité.  

 

Béatrice 

 

Béatrice sort de sa douche et entreprend de s'essuyer. La porte s'ouvre brutalement, Edith entre en trombe, elle jubile :

 

- Béatrice ! Oh ! Béatrice ! Que je suis heureuse ! S'exclame-t-elle en serrant la jeune chimiste sans ses bras.

 

La serviette dégringole. Par jeu, Edith lui tripote les bouts de seins.

 

- T'as eu des nouvelles ?

- Oui ! Mais j'ai pas tout compris, il est rentré de la Réunion, faut que j'aille le chercher.

- Et bin, c'est super ! Il est à Roissy ?

- Non à Louveciennes, je ne sais pas ce qu'il fout là-bas. Je ne sais pas trop où c'est, il faut que je regarde comment on fait pour y aller...

- A Louveciennes ?

- Tu connais ?

- C'est là que je travaille !

- Ah ! Le monde est petit dès fois ! Tu vas pouvoir m'expliquer. Faut combien de temps pour y aller ?

- Une petite heure ! Il est où dans Louveciennes ?

- Chez un Monsieur Maximov...

- Hein ? Quoi ? Ce ne serait pas Martinov plutôt ?

- Pourquoi ? Tu le connais ?

- Plutôt oui ! Je travaille avec lui.

- Quand je disais que le monde était petit !

- Sauf que je ne pense pas qu'il s'agisse d'une coïncidence, à mon avis il y a un rapport avec l'affaire pour laquelle je suis venue te voir.

- Un rapport ? Quel rapport ?

- On ne va peut-être pas tarder à le savoir ! Je peux venir avec toi ? Il faut justement que je cause avec Martinov.

- Bien sûr ! Je me prépare en vitesse, et on file. Ah, Romain m'a demandé de lui apporter des vêtements et des chaussures.

- Il a perdu ses vêtements ?

- Il a passé la nuit dans la forêt sous la pluie... J'ai pas tout compris, j'ai hâte d'être là-bas !

 

Le professeur Martinov a proposé à son hôte de prendre une douche, il lui a prêté un peignoir, et ce dernier s'était endormi dans le fauteuil quand on sonna à la porte.

 

- Béatrice ! Mais que se passe-t-il ?

- Ne t'inquiètes pas, mon petit professeur, je te présente Madame Framboisert.

- Madame Framboisert ! Mais...

- Ben oui, elle vient chercher son mari, j'étais avec elle quand il lui a téléphoné.

- Il s'appelle aussi Framboisert ? S'étonna Martinov, réalisant alors que l'inconnu ne lui avait pas donné son nom.

- En fait, il n'y a qu'un Framboisert, l'autre tordu de ce matin a usurpé son identité.

 

Edith découvrit alors son mari qui ronflait comme un bienheureux.

 

- Chéri, réveille-toi, je suis arrivée.

 

Pas de réponse.

 

- Il est épuisé, il souffrait de la tête et de contusions multiples, je lui ai fait prendre un analgésique assez puissant.

- Il va bien falloir que je le réveille...

- C'est comme vous voulez, mais vous pouvez aussi attendre une heure ou deux, vous ne me dérangez pas !

- C'est vrai ?

- Vous pouvez même m'aider à le transporter dans la chambre d'amis, moi tout seul, je ne peux pas !

 

On transporta donc Framboisert au premier étage.

 

- Mais qu'est-ce qui lui est arrivé ? Demanda Edith.

- Il s'est fait passer à tabac par... Je ne me souviens pas du nom... Pompidou ?

- Le gars dont tu me parlais hier soir ! précisa Béatrice.

 

Martinov fut assez surpris de constater que les deux femmes se tutoyaient.

 

- Perronoux ? C'est ce salaud de Perronoux qui l'a amoché ? Mais pourquoi Romain a été me raconter qu'il était à Saint-Denis de la Réunion ? Bon je suppose que j'en saurais plus quand il se réveillera.

 

Béatrice et Martinov échangèrent brièvement les informations qu'ils possédaient.

 

- Je peux vous offrir un café ou un thé ? Ou même un chocolat ! Proposa Martinov.

- Votre collaboratrice est charmante, Monsieur Martinov, ce doit être un vrai plaisir de travailler avec elle.

- Arrête, tu vas me faire rougir ! Répondit l'intéressée.

- Oh, je suis désolée, Monsieur Martinov, je ne vous ai même pas remercié de vous être occupé de mon mari.

- Mais je vous en prie, c'est tout à fait normal.

- Permettez-moi quand même de vous embrasser ! 

 

Le professeur Martinov se fit alors la réflexion que cette Edith Framboisert avait la peau bien douce.

 

- Je vais peut-être me reposer un peu dans ce fauteuil en attendant que mon mari se réveille, j'ai pas trop bien dormi cette nuit...

 

Et pendant qu'Edith s'assoupissait, Martinov et Béatrice vaquèrent à leurs occupations. Normalement ils ne travaillaient pas le samedi, mais puisqu'ils étaient tous les deux dans les lieux…

 

A midi, il fallut bien réveiller Framboisert. Ce dernier fut assaillit de questions par son épouse, mais rétorqua qu'il n'y répondrait que lorsqu'ils seraient seuls.

 

- Monsieur Martinov, nous voudrions mon mari et moi, vous remercier de votre geste, accepteriez-vous de venir dîner chez nous samedi prochain ?  Vous viendrez avec Béatrice, bien entendu !

 

Evidemment qu'il accepta.

 

- Bon tu me racontes ? Demanda Edith tandis que la voiture prenait le chemin de la capitale.

- Quand j'ai démissionné de mon ancienne boite, j'ai piqué les schémas de sécurité de la bijouterie Brougnard.

- Et tu voulais en faire quoi ? Et puis quel rapport ?

- Attends, tu vas comprendre.

- Au départ je voulais savoir ce que Jenner faisait mieux que moi ! Je n'en savais trop rien, je les ai piqués comme ça ! Au départ j'avais pensé à les faire publier, mais j'ai laissé tomber, qui aurait publié un truc pareil. Un jour dans une conversation, j'ai eu le malheur d'en parler à Perronoux, j'ignorais qu'il fréquentait des malfrats. Un jour il m'a dit qu'il allait organiser un coup chez Brougnard et m'a proposé de m'acheter les schémas. J'ai eu la faiblesse d'accepter ! 

- Putain ! Et alors ?

- Je pensais que ce serais un casse propre, sans bavure, le genre de truc qui ferait bien chier mon ancienne boite. En fait ça a été une boucherie. Trois morts dont un flic. J'en menais pas large, mais la police n'est jamais remontée jusqu'à moi !

- Et alors ?

. Et alors, il m'a fait chanter...

- De l'argent ?

- Non, il m'a demandé de lui fabriquer un gadget électronique, une espèce de connerie pour mari jaloux, mais bon, il m'en demandait toujours plus, on n'en a jamais fini avec un maître chanteur. J'étais au bout du rouleau, j'ai essayé de ne pas te le montrer...

- C'est pas malin, tu aurais dû m'en parler !

- Si je t'en ai pas parlé, c'est que j'avais une décision à prendre, une décision grave, c'était lui ou moi, je n'en pouvais plus. Alors j'ai décidé de m'en débarrasser...

- De... le tuer ?

- Oui, je m'étais monté un alibi en béton avec l'aide de Flora, tu te souviens de Flora ?

- Oui !

- Elle s'est installée à La Réunion.

- Et alors ?

- Ben alors, rien ne s'est passé comme prévu...

 

Il lui raconte alors toute l'histoire.

 

- Tu vas faire quoi maintenant ? 

- Pas eu le temps d'y réfléchir. Tant que Perronoux me croit mort, ça va aller, mais quand il va apprendre que je m'en suis sorti, ça risque d'être chaud.

 

Il ne peut, et pour cause, joindre Flora afin de la rassurer, mais finit par trouver le numéro de l'hôtel.

 

- Je suis le monsieur du 414...

- Ah ! Votre location devait s'arrêter aujourd'hui, j'ai besoin de la chambre... 

- Je vais vous régler, mettez mes affaires dans un coin, on viendra les chercher. Est-ce que je pourrais parler à Billy ?

- Billy ! Oui, vous patientez ?

 

Le Billy mit bien dix Bonnes minutes pour arriver 

 

- Billy, c'est le monsieur du 414.

- Je ne !e souviens pas...

- L'ami de Flora...

- Ah, oui !

- Tu peux trouver Flora ?

- Oui ! 

- Tu as son numéro de téléphone ?

- Celui du garage de son ami !

 

Bref, il réussit à la joindre, la rassura, lui donna des instructions pour payer l'hôtel, lui renvoyer ses affaires dont son téléphone par coli séparé et urgent.

 

Lundi 21 Octobre

 

Edith Framboisert a fait un peu de théâtre dans sa jeunesse. Voilà qui devrait l'aider dans le rôle difficile qu'elle va devoir jouer. Elle a répété ce qu'elle devait dire plusieurs fois devant sa glace, ce n'est pas tellement les mots qui lui posent problème, mais l'intonation de sa voix. Fébrile elle prend le téléphone, met l'ampli afin que Romain puisse entendre, et s'apprête à composer le numéro de Perronoux :

 

- C'est quoi son numéro ?

- Je l'ai pas sur moi, il est sur le téléphone qui était resté à La Réunion.

- Merde !

- On doit l'avoir au boulot, dans le fichier client.

- O.K. On va commencer par ça !

 

Edith téléphona donc chez Framboisert-Electronique où elle s'entretint avec Vacherin, le plus proche collaborateur de son mari.

 

- Mon mari est à l'étranger pour une longue période, une affaire de famille assez dramatique et compliquée, et en plus il déprime. Il m'a demandé de vous dire qu'il vous faisait entièrement confiance pour faire marcher la boite pendant son absence, s'il y a des trucs importants à signer vous me les ferez suivre, je m'en débrouillerais.

- Pauvre Monsieur Framboisert. Je suppose que vous ne souhaitez pas m'en dire plus ?

- Non. Ah, il a insisté sur un point, il s'agit d'un certain Perronoux.

- On connaît... 

- Mon mari souhaite qu'il soit considéré comme personne indésirable dans l'entreprise. 

- Ah ? Ah bon ! C'est noté !

- Et j'aurais également besoin de son numéro de téléphone.

- Un instant, je consulte, le fichier... Voilà, vous voulez l'adresse aussi ?

- Pendant qu'on y est !

 

"Allons-y avec Perronoux, maintenant, ça risque d'être une autre paire de manches !"

 

- Monsieur Perronoux, je suis Edith Framboisert, je suis très inquiète, mon mari devait rentrer de déplacement ce week-end, et il n'est pas rentré, son portable ne répond pas. Je ne sais pas trop quoi faire, je téléphone un peu à tout le monde.

- Bizarre, répondit l'autre en cachant assez mal sa grande satisfaction, vous avez prévenu la police ?

- Pfff... Ils m'ont dit d'attendre. Il n'était pas dans l'avion qui devait le ramener, j'ai téléphoné à tous les hôpitaux de l'île, il n'est nulle part.

- Je voudrais bien vous aider, mais je ne vois pas comment. La dernière fois que je l'ai vu c'était il y a quinze jours ou trois semaines, je me rappelle plus bien.

- Il ne se confiait pas beaucoup à moi vous savez ! Vous lui connaissiez des ennemis ?

- Non, nous avions juste des relations professionnelles. Il me faisait l'effet d'un homme sans histoire, très droit en affaires.

- O.K. Je suis désolé de vous avoir dérangé.

- Vous ne m'avez pas dérangé, si je peux vous être utile en quoi que ce soit...

 

Tout guilleret, Perronoux, dès qu'il eut raccroché, descendit à la supérette du coin acheter une bouteille de champagne. Framboisert était donc bien mort et quand on retrouverait son cadavre, personne n'irait jamais le soupçonner.

 

Mardi 22 Octobre

 

Perronoux s'est rendu rue Montgallet chez Extra-Plus, une boutique de matériel et d'utilitaires informatiques tenue par Monsieur Liou. A force de baratin, il a réussi à vanter son gadget et en faire miroiter les bénéfices potentiels.

 

Liou pouvait lui en faire fabriquer en Chine un premier lot de 500, qu'il aurait d'ici trois semaines.

 

- Super, mais il faut que je trouve des fonds...

- Je peux financer l'opération, mais vous m'accordez 50 % des bénéfices. Rétorqua Monsieur Liou qui avait un sens inné du commerce.

- 45

- Non, 50 ! Je vais vous préparer un petit contrat... On va l'appeler comment votre gadget ?

- Ce n'est pas un gadget. !

- Et on va l'appeler comment votre pas-gadget ?

- Fidélitas !

- Hi ! Hi !

 

Vendredi 25 Octobre

 

Perronoux se rend chez Framboisert-Electronique, son contact au ministère de la défense lui ayant demandé d'améliorer un dispositif. Il s'annonce à l'entrée, on refuse de le laisser passer, il insiste, le ton monte, la secrétaire excédée s'en va prévenir Vacherin, l'adjoint de Framboisert qui assure l'intérim.

 

- Si vous pouviez venir, ce type est en train de nous faire un scandale !

 

Vacherin est un faible, il n'aime pas les situations conflictuelles qu'il ne sait pas toujours maîtriser.

 

- Je suis désolé, Monsieur Perronoux, je ne peux pas vous laisser entrer.

- Et je peux savoir pourquoi ?

- Ce sont les instructions de Madame Framboisert !

- Madame Framboisert ! Elle est gonflée celle-là, elle me demande des nouvelles de son mari et après elle m'empêche de rentrer ici !

- Je suis désolé !

- Et, elle vous a expliqué pourquoi ?

- J'ai compris que ça venait de Monsieur Framboisert.

- De Monsieur Framboisert ? J'avais cru comprendre qu'il avait mystérieusement disparu ?

- Non, non, il est à l'étranger pour une affaire de famille, et il a transmis des recommandations à sa femme, je n'en sais pas plus.

- Ah ! J'avais une commande à vous proposer pour le ministère...

- Ce n'est pas possible, je risque ma place...

- Y'a toujours moyen de s'arranger !

- Je ne pense pas, non !

- Vous voulez combien dans l'enveloppe ?

- Rappelez-moi demain, si je trouve un arrangement, je vous dirais.

- OK, je vous laisse, mes amitiés à Madame Framboisert.

- Je n'y manquerai pas ! Répondit Vacherin, se rendant compte après coup de l'imbécillité de cette réponse.

 

Perronoux était persuadé que s'il avait eu une enveloppe correctement remplie sur lui, Vacherin aurait craqué. Le souci, c'est que ses finances actuelles ne lui permettaient guère ce genre de fantaisie. Quand il toucherait les premiers bénéfices de la commercialisation du "Fidélitas", ce serait différent.

 

Mais pour l'instant, il avait un autre souci, celui d'y voir clair dans cette "affaire Framboisert". Il se posa à la terrasse d'un café commanda un chocolat et se mit à réfléchir :

 

"Edith Framboisert n'avait à priori aucune raison de lui en vouloir, sauf si Framboisert avait survécu ! Mais dans ce cas pourquoi cette fable d'un déplacement pour raisons familiales ? En fait il devait être à l'hôpital." se dit-il. "Et pourquoi ce mensonge ? Pour se protéger, bien sûr !"

 

Partant du principe qu'une femme dont le mari est à l'hôpital le visite en principe tous les jours, il lui suffirait de la suivre pour savoir où il était, ensuite, il aviserait.

 

Vacherin se dit qu'il est protégé par le ciel. Si Perronoux lui avait présenté une enveloppe, il aurait pu avoir la faiblesse d'accepter. Un geste qui aurait pu lui couter sa place. Il craint néanmoins que l'esprit d'escalier lui fasse venir des tentations. Afin de les exorciser, il décide de téléphoner sans attendre à Edith Framboisert.

 

- Perronoux est passé, je l'ai viré.

- Il voulait quoi ?

 

Il explique...

 

- Il a même voulu me soudoyer, je lui ai dit que je ne mangeais pas de ce pain-là !

- Bravo, Monsieur Vacherin, je vous félicite.

 

Romain Framboisert qui a tout entendu aborde un large sourire :

 

- Je crois que tout va bien. Perronoux me croit mort et il ne remettra plus les pieds à la boite. Lundi je réintègre mon poste au boulot.

 

Vacherin appela ensuite Perronoux. Il avait appris sa réplique par cœur :

 

- Monsieur Perronoux, j'ai fait part de votre visite à Madame Framboisert. Nous n'avons plus convenance à travailler avec vous et cette décision est définitive et non négociable. Au revoir Monsieur Perronoux.

- Quand vous verrez l'enveloppe, vous changerez d'avis.

 

Mais Vacherin avait déjà raccroché. 

 

Samedi 26 Octobre

 

Comme Béatrice ne travaillait pas le samedi, il fut convenu qu'elle et Martinov se rendraient séparément chez Edith et Romain Framboisert pour répondre à leur invitation.

 

Dans l'après-midi Edith avait envoyé un SMS à Béatrice.

 

"- Si tu pouvais arriver une demi- heure en avance, qu'on règle deux ou trois petits trucs afin que je ne fasse pas d'imper. Bisous"

 

Béatrice ne chercha pas trop à comprendre d'autant que rien de tout cela n'avait l'air grave, et à 18 h 45 elle sonna au domicile de ses hôtes.

 

- Oui, voilà, il faut que tu saches, j'ai raconté à Romain ce qu'on avait fait ensemble. C'est un homme discret mais s'il faisait une allusion involontaire ne soit pas surprise.

- Ce n'était peut-être nécessaire de lui dire, mais enfin ce n'est pas bien grave…

- Nous sommet un couple très libre, chacun vit un peu sa vie de son côté, cela ne nous empêche pas d'être très attaché l'un à l'autre. Euh, et Martinov ?

- Quoi, Martinov ?

- Il est comment sur ces sujets ?

- Très décontracté. Mais pourquoi...

- Toi et lui…

- Oui, ça nous arrive de temps en temps. On s'amuse bien, mais je ne suis pas sa maîtresse, il est célibataire, mais il a une copine en ville.

- Un genre de libertin, en quelque sorte ? 

- Non on ne peut pas dire ça, il ne drague pas, du moins à ce que j'en sais, mais il ne refuse pas les occasions quand elles se présentent.

- Tu lui as raconté ce qu'on avait fait ?

- Je lui ai dit, mais je ne lui ai pas raconté, je ne suis pas entré dans les détails.

 

Un coup de sonnette retentit, c'est justement le professeur Martinov qui arrivait un grand bouquet de fleur dans une main et une bouteille de whisky dans l'autre…

 

Le couple Framboisert disparaît un moment dans la cuisine. Edith peut ainsi rapporter à son mari la conversation qu'elle vient d'avoir avec Béatrice. 

 

On sert l'apéritif et la conversation s'oriente vers les activités professionnelles de Romain. Martinov est intéressé mais n'est pas spécialiste en ce domaine, quant aux femmes elles sont carrément larguées, renoncent à suivre et se chuchotent on ne sait trop quoi en rigolant comme des jeunes filles à leur première surprise partie.

 

- On va peut-être parler d'autre chose. Convient Romain parce que ces dames ne nous écoutent plus.

- Si, si, si ! Répond effrontément Edith.

- Tu parles ! Vous discutiez de quoi, au juste ?

- Des trucs de femmes !

- Des trucs inavouables ?

- Tout de suite… fait mine de protester Edith.

- Vous n'allez pas me croire, Monsieur Martinov, mais je crois bien que ma femme est tombée amoureuse de votre assistante.

- Je vois que vous semblez prendre la chose avec beaucoup de philosophie… Répond le professeur.

- Tout à fait, trinquons aux femmes. A la vôtre !

- Vous appelez ça de la philosophie ? Intervient Edith, en fait c'est un fantasme, tous les hommes rêvent de voir leur femmes avec une autre… en attendant de les rejoindre.

- Que voulez-vous, les fantasmes, ce sont des fantasmes ! Répond Martinov, qui n'a' pas trouvé de réponse plus intelligente.

 

C'est à ce moment que Béatrice croit sentir venir le traquenard. Edith et son mari sont tout simplement en train de jalonner l'éventuelle future partouze. Or elle n'a pas trop envie de faire des choses avec Romain Framboisert… La solution consiste peut-être à noyer la conversation dans des eaux encore plus troubles qu'elles ne le sont déjà.

 

- Les fantasmes de partouzes sont parfois le prélude aux partouzes elles-mêmes, n'est-ce pas ? Déclare-t-elle doctement.

- Parfois, oui ! Répond Romain qui ne comprend pas bien le sens de cette intervention.

- Le souci c'est que les fantasmes d'origines sont toujours masculins, jamais les nôtres.

- Vous pensez à quoi précisément ?

- Vous souhaitez que j'évoque mes fantasmes, là tout de suite ?

- Non, enfin c'est comme vous voulez, mais admettez que vous éveillez ma curiosité.

- Moi mon fantasme c'est le miroir du votre !

- Pardon ?

- Vous souhaitez voir deux femmes ensemble, et bien moi, j'aime bien voir deux hommes ensemble.

 

Voilà, se dit Béatrice qui devrait clouer le bec à Romain Framboisert. C'est alors que contre toute attente Edith intervient.

 

- On l'a déjà fait, ça ! Plusieurs fois même !

 

Béatrice est décontenancée, cherche une réplique, ne la trouve pas. C'est alors au tour du professeur Martinov de surprendre son monde, il se tourne vers Romain :

 

- Vous êtes donc un peu bisexuel, si je comprends bien ?

- Euh, légèrement, très légèrement !

- Et bien, trinquons de nouveau, et bienvenue au club, je le suis aussi et comme vous, plutôt légèrement.

 

Edith éclate de rire, tandis que les deux hommes font de nouveau trinquer leur verre.

 

- Tout ça c'est des mots ! Finit-elle par dire.

- Tu ne voudrais quand même pas… balbutie Romain, qu'en pensez-vous Monsieur Martinov ?

- Disons que la situation est un peu… comment dire… particulière….

- Vous voulez nous faire plaisir ? Reprend Edith.

- Ne nous demandez pas l'impossible !

- On peut jouer un peu ? Insiste-t-elle

 

Martinov et Romain font de timides gestes d'acquiescement.

 

- Mettez-vous l'un en face de l'autre, non plus près, oui comme ça. Et maintenant touchez-vous la braguette.

 

Un moment d'hésitation, les deux hommes se jaugent quelques secondes, puis Framboisert met sa main sur la braguette du professeur, lequel en homme bien élevé lui rend aussitôt la politesse.

 

Le contact des mains a tôt fait de faire bander les bites des deux hommes. L'excitation permet ainsi d'aller plus loin, et bientôt Romain dézippe la fermeture du professeur qui loin de protester fait subir le même sort à celle de son vis-à-vis. Les mains tripotent maintenant l'intérieur des pantalons, passent sous le linge et caressent les bites. Romain devient plus entreprenant que son partenaire. Le pantalon de Martinov dégringole sur ses chevilles, l'horrible caleçon prend le même chemin, et notre vert professeur se retrouve la bite à l'air. Si on lui avait dit ça, une demi-heure plus tôt ! Romain branle le professeur quelques instants, puis n'y tenant plus se penche et prend sa queue en plein bouche.

 

- Mais qu'est-ce qu'on est en train de faire ? Balbutie Martinov.

- Des petites choses coquines ! Juste des petites choses coquines ! Répond Edith.

 

Béatrice n'en revient pas de la façon si rapide par laquelle la soirée a basculé dans le sexe, mais ne refuse pas la langue d'Edith qui lui fouille le palais.

 

Romain se reprend une seconde, voulant rectifier la position, mais Martinov ne lui en laisse pas le temps.

Martinov16h1.jpg 

- A mon tour, si vous le voulez bien ? propose-t-il.

- Je vous en prie, mais vu ce que nous sommes en train de nous faire, nous pourrions peut-être passer au tutoiement.

- Avec grand plaisir ! Oh quelle belle bite, je crois que je vais me régaler !

- Tu aimes ça les bonnes bites, hein mon cochon ?

- Je dois dire que ça ne déplaît pas ! J'en ai sucé une ou deux quand j'étais jeune, puis je me suis privé trop longtemps de ce plaisir, maintenant que je suis vieux, je m'y remets. Mais assez de parlotte, goûtons cette superbe chose.

 

Et voilà, que le professeur, excité comme un pou, se met à lécher la bite ainsi offerte avec une gloutonnerie sauvage. Il y met tout son cœur et une certaine technique aussi. Les pipes c'est comme les crêpes, plus on en fait, plus elles sont bonnes !

 

- Alors Romain, il te fait ça comment ? L'interpelle Edith.

- C'est géant ! Une vraie pipe d'expert !

- Inversez les rôles maintenant.

 

Ils le font sous les yeux des deux femmes enlacées et désormais très débraillées. Le sein gauche de Béatrice est à l'air et du coup Romain louche dessus en suçant le professeur.

 

- Viens, on va les chauffer ! Propose alors Edith à la jeune chimiste.

- Ils se chauffent assez bien tous seuls, je trouve ! Objecte Béa qui n'a toujours pas la moindre envie de faire des trucs avec Romain Framboisert

- Allez viens !

 

Elle faillit répondre un truc qui fait gagner du temps genre "vas-y, je te rejoins dans cinq minutes", mais c'était retarder pour mieux sauter, le "piège" qu'elle avait tendu se retournait contre elle et elle ne voyait pas bien comment y échapper. Alors, elle se dit :"Tant pis, allons-y, ce Romain Framboisert ne me branche pas, mais il n'a rien de repoussant non plus !" 

 

Les deux femmes s'approchent donc des hommes, Edith pour Martinov, Béatrice pour Romain, les tripotent aux endroits stratégiques et se font elles-mêmes, déshabiller, peloter, embrasser et tripoter. Un petit mouvement d'entrainement d'Edith et tout ce joli monde maintenant à poil se retrouve sur le canapé.

 

Et la configuration devient hétéro classique, Romain s'acharne sur les seins de la jeune chimiste tandis que Martinov fait de même avec ceux d'Edith. Normal ! Vous en connaissez beaucoup des bonhommes qui ne craquent pas devant une belle paire de nénés, vous ?

 

Edith ne tarde pas à jeter sa convoitise sur la bite du professeur et la met dans sa bouche. Béatrice se dit que cela va inciter Romain à demander la même chose. Ça ne loupe pas.

 

 Tu veux bien me sucer ?

 

Il est délicat, il demande ! Au moins ne fait-il pas partie de ces "hommes des cavernes" qui appuie sur le crane de leur partenaire en guise de requête !

 

- Et si tu t'occupais d'abord un peu de moi ? Tergiversa-t-elle.

- Tu veux que je te bouffe ta petite chatte, c'est ça ?

- C'est exactement ça !

 

Et voilà Romain entre les cuisses de Béatrice qui se marre, se dit qu'elle est capable de se bloquer pour ne pas jouir… Rien que pour le mettre en difficulté… Mais les coups de langues de l'homme n'ont rien de déplaisant, pourquoi devrait-elle être désagréable avec ce monsieur ? Elle relâche ses défenses, se laisse faire complétement.

 

- Vas-y continue ! C'est bien !

 

Romain ne s'interrompt pas, et quand Béa hurle de plaisir avec autant de discrétion qu'une otarie en chaleur, il est le seul à s'étonner de cette démonstration fort peu discrète. Martinov et Edith eux y ont déjà eu droit et en plus ils sont, ces deux-là, fort occupés. Edith a relevé ses jambes vers le ciel et Martinov transpirant à grosse gouttes la pilonne en cadence.

 

Notre professeur donne des signes de fatigue, Edith s'en aperçoit et lui propose une position plus confortable. Il ne dit pas non, s'allonge de tout son long sur le canapé et Edith s'empale sur sa bite, et les voilà parti tous les deux pour une chevauchée infernale qui se termine par un violent orgasme pour la femme, le professeur ne voulant être en reste, donne des coups de hanches pour rendre la pénétration plus efficace et finit par la rejoindre dans le plaisir. 

 

A côté, mais vous l'aurez sans-doute deviné, Béatrice œuvre de la bouche la bite de Romain dont elle ne voulait pas, et dont elle se régale pourtant.

 

- Je vais jouir ! Prévint-il.

 

Elle se recule, les mains prennent le relais des lèvres juste l'espace d'un instant car deux grand jets de sperme lui atterrissent sur les seins.

 

Pause.

 

On se rhabille, on va faire pipi (sagement), on fait un tour dans la salle de bain, on plaisante, on passe à table… le repas se déroule dans la bonne humeur et est plutôt arrosé.

 

- J'ai une question indiscrète ! Finit par demander Edith en s'adressant au professeur.

- J'écoute.

- Avec les hommes, tu suces uniquement ou t'as déjà été plus loin.

- Je suis obligé de répondre ?

 - Non, je demandais ça comme ça !

- Un jour je me suis posé une question. Je me suis demandé pourquoi le plaisir anal devrait être réservé aux femmes, d'autant qu'elles n'ont pas de prostate et que nous, nous en avons une.

- Alors tu as essayé…

- Oui et j'avoue que l'expérience n'a pas été désagréable.

- Tu aimerais que Romain t'encules ?

- Puisque c'est la soirée de toutes les folies… Tu aimerais nous voir faire ça ?

- Assez, oui !

 

Le professeur sans trop savoir pourquoi hésita quelques secondes avant de se lancer.

 

- Si Romain est d'accord, c'est quand il veut.

- Je finis mon dessert d'abord ! Mais après je vais bien te la mettre, tu vas aimer ça !

 

Edith se leva et d'approcha du professeur.

 

- Montre-moi ton cul que je te le prépare !

 

Martinov obtempère, et la langue d'Edith se met à frétiller diaboliquement autour du tour du cul du professeur avant d'y plonger le doigt, de le ressortir et de l'entrer de nouveau… 

 

- Si tu me faisais pareil ? Propose Romain à Béatrice.

- Je ne comprends plus bien, là ! C'est bien toi qui va le prendre, c'est ça ?

- Oui, mais j'aime bien aussi qu'on s'occupe de mon cul !

- Juste le doigt, alors, sinon c'est trop intime, on ne se connait pas assez…

- D'accord, juste le doigt.

 

Spectacle insolite que de voir ces deux hommes se faire doigter de conserve par deux ravissantes jeunes femmes !

 

Edith arrête son doigtage et indique à son mari que le cul du professeur est désormais fin prêt pour l'assaut. Romain s'apprête à mettre une capote mais auparavant il dit à Martinov.

 

- Faudrait peut-être la raidir un petit peu quand même !

- Raidissons alors ! Répond le professeur en prenant une nouvelle fois cette jolie bite dans sa bouche et en s'en régalant.

 

Pendant ce temps Edith quitte la pièce en indiquant qu'elle va revenir de suite.

 

Martinov se met en levrette, attendant l'assaut. Romain s'approche, force l'entrée mais n'y parvient pas. Mais voilà Edith qui est revenu, elle tient dans une main deux étuis de gel intime et dans l'autre un joli gode très réaliste. La première dose de gel sera donc pour le cul du professeur qui ainsi tartiné laisse entrer la bite qui va l'enculer.

 

Et tandis que Romain se livre à des va-et-vient cadencé. Edith a confié à Béatrice le second étui de gel et le gode. Cette dernière a tout compris, elle tartine le cul de l'homme puis introduit le gode, enculant l'enculeur !

 

L'affaire dure un petit moment, en fait jusqu'à ce que Romain éjacule au terme d'une accélération frénétique.

 

Tout le monde s'écroule, se relève.

 

- Félicitations tu m'as fait ça vraiment bien ! Complimente le professeur.

- Alors bisous !

 

Martinov n'est pas assez bisexuel pour aimer embrasser les hommes, mais il a de l'éducation et ne refuse pas le baiser sur la bouche que sollicite Romain. 

 

- Ben, et alors moi, je n'ai pas droit au bisou ? Proteste Edith qui à son tour roule une gamelle au professeur.

 

Il est joyeux comme un pinson, notre vert professeur !

 Martinov16h2.jpg

- Ça m'a trop excité ce que vous avez fait, il faut que je me calme… Béatrice tu peux t'occuper de moi ? Demande-t-il.

- Pas de problème ! 

- Tu permets que ce soit moi, après tout c'est mon invité ! Intervient Edith.

- Surtout ne vous battez pas !

- Je te laisse entre les mains d'Edith alors !

- O.K. Mais avant, faut que je fasse pipi, tu ne sais pas Martinov, j'ai envie de te pisser sur la bite. Reprend l'intéressée.

- Mais tout le plaisir sera pour moi !

- T'es vraiment un vieux cochon, toi !

- Et tu ne les aimes pas les veux cochons ?

- Je ne les aime pas, je las adore, allez viens avec moi, mon petit suceur de bite, je vais t'arroser bien comme il faut.

 

Edith demande au professeur de se coucher dans la baignoire, Elle l'enjambe et lui pisse un jet dru sur la queue.

 

- Tu veux gouter ?

- Oui, oui !

 

Les dernières gouttes sont pour son gosier, il les avale avec gourmandise tout en se masturbant. Mais c'est alors que Romain qui était sur le pas de la porte s'avance :

 

- Tu veux le mien aussi ?

- Tant qu'on y est !

 

Ce fut la première fois que le professeur se fit pisser dessus par un homme, il y a toujours une première fois !

 

Edith est sortie de la salle de bain et est allé rejoindre Béatrice

 

- J'ai pissé, mais je ne me suis pas essuyée, je me suis dit que ça pourrais t'amuser…

 

Et bientôt nos deux gazelles se retrouvent en soixante-neuf sur le canapé.

 

Les deux hommes s'assoient devant et assistent au spectacle, chacun tripotant mollement la queue de l'autre.

 

Bref, ce fut une bonne soirée !

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Samedi 28 mai 2016 6 28 /05 /Mai /2016 06:43

Pr Martinov 16 - Le Fidèlitas 7 par Maud-Anne Amaro

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7 - Un couple libertin

 

De nouveau Edith tenta de le joindre sur son téléphone portable. En vain.

 

"Il n'y a plus rien de grave, ni d'urgent, ni d'important mais appelle-moi quand même, j'aurais des choses à te raconter. Bisous".

 

- Vous avez son adresse à ce Perronoux ?

- Moi, non, mais mon mari, oui, je lui demanderai quand il va me rappeler. Il me rappellera forcement. Vous n'êtes pas pressée ?

- Euh, non !

- Je suppose que vous n'avez pas diné, une bonne omelette, ça vous dit ? Je suis la spécialiste de l'omelette !

- Pourquoi pas ?

- Avec une salade, j'ai du fromage, des fruits et même du pinard !

- Ce sera parfait !

- On passe dans la cuisine, je vais préparer tout ça !

- Je vais vous aider !

 

Edith bat les œufs pendant que Béatrice prépare la salade, l'ambiance s'est considérablement détendue. 

 

- Je suis contente que ça se termine comme ça ! Commence Edith, ça m'aurait embêté qu'on devienne ennemies.

- C'est sûr que c'est bien mieux comme ça !

- Maintenant on est copine, pas vrai ?

- Si vous voulez !

- On peut se tutoyer ! Et ton salopard, je vais t'aider à le retrouver !

- O.K.

- Je crois qu'on peut se faire un bisou pour la peine !

 

Béatrice s'y prêta de bonne grâce.

 

- Humm, tu as la peau douce. Susurra Edith.

- N'est-ce pas ?

- Tu ne seras pas fâchée si je t'en fais un autre ?

- Non !

 

Béatrice avança son visage, devina rapidement qu'Edith désirait l'embrasser sur les lèvres, mais quand les bouches se collèrent, ce fut elle qui entrouvrit la sienne laissant le passage à la langue de sa partenaire.

 

Moment d'intense sensualité où les bouches fusionnent, les corps se serrent, les mains se font baladeuses et où on se demande ce qu'il adviendra ensuite.

 

On reprend son souffle, on se sourit.

 

- Toi alors ! Dit simplement Edith.

- C'est ce que tu voulais, non ?

- Oui ! Mais faut que je me contrôle, je te sens capable de me faire faire des folies.

- Si tu veux, moi je veux bien.

- Soyons folles ! Viens dans la chambre, le lit est super douillet.

 

Sitôt dans les lieux, Edith pousse en riant Béatrice sur le lit. Elle s'y affale de tout son long, se demande comment elle doit réagir, mais la maîtresse des lieux ne lui laisse pas le temps de réfléchir, la voilà sur elle, cherchant de nouveau ses lèvres.

 

Elles restent longtemps sur le lit se débraillant mutuellement pour permettre aux mains de mieux caresser.

 

- Je vais tout enlever ! Propose Béatrice.

- Laisse-moi le faire ! J'adore faire ça !

- Vas-y.

 

Le pantalon est tiré, le haut est enlevé, Edith s'attaque au soutien-gorge :

 

- Whaaa ! Qu'est-ce qu'ils sont beaux ! Je peux les embrasser ?

- Si je te disais non, tu serais bien embêtée, hein ?

- C'est oui, alors ?

- Régale-toi, ma bibiche !

 

Sous les coups de langue frénétiques d'Edith Framboisert les tétons de Béatrice ne tardent pas à darder de plaisir.

 

- Ils sont encore plus beaux quand ils sont mouillés de ma salive !

- Et les tiens, je vais les voir quand ?

- Tout de suite, mais je vais avoir du mal à soutenir la comparaison ! Affirma-t-elle en les lui dévoilant.

- Mais de quoi te plains-tu ? C'est très mignon tout ça !

 

Et c'est au tour de la jeune chimiste de se régaler des jolies pointes brunes de sa complice de lit. Ses lèvres et sa langue s'activent tandis que les mains offrent de délicieuses caresses.

 Martinov16g1.jpg

- Tu veux voir ma foufoune ? Demande Edith.

- Y'a intérêt ! 

 

Elle retire son slip, les poils de son pubis sont rasés en un discret ticket de métro. Avec un sourire malicieux, elle écarte les grandes lèvres déjà bien humides :

 

- Elle est petite !

- Quelle importance ! D'ailleurs ma langue n'est pas bien grande non plus, voyons ça de plus près ! Humm, c'est tout mouillé...

- Prêt à l'emploi !

- Tourne-toi !

- Tu veux voir mon cul ?

- Bravo, comment t'as deviné ?

 

Edith se retourne, se met en levrette, les cuisses écartées avec l'aide de ses mains, dévoilant ainsi tous ses trésors. Son petit œillet brun et plissé semble solliciter quelque chose. Béatrice mouille son doigt et l'approche, se livrant à de savantes circonvolutions avant d'exercer une légère pression là où il convient.

 

- Je peux ?

- Tu peux !

 

Le doigt entre, une phalange, puis une autre, avant de se livrer à des va-et-vient de plus en plus rapides. Edith ne tarde pas à pousser de petits gémissements forts significatifs.

 

- Continue, continue, j'adore jouir par le cul !

- Comme ça, c'est bon ?

- Ouiiiii !

- Ouvre la table de nuit, y'a un petit gode !

 

L'objet en latex bleu souple n'était guère enfoui, il était vraiment à portée de main, signe qu'il devait souvent servir.

 

- T'aimes pas mon doigt ?

- Si, mais, continue, continue, aaah !  

 

Et soudain un borborygme incongru sort de la bouche d'Edith, suivit d'une clameur de jouissance. Béatrice a juste le temps de retirer son doigt avant d'être attirée par sa partenaire qui se retourne et l'enlace avant de l'embrasser fougueusement.

 

Et c'est reparti pour une longue séance où l'on se pelote, on se lèche et, on se tripote. Béatrice réalise alors qu'elle a conservé son string. Mais quelle importance, un string, ça s'écarte !

 

Au bout d'un moment chacune à quelques doigts dans la chatte de l'autre, les mouvements saccadés sont rythmées par de bruyants floc-flocs, tandis que la mouille dégouline sur leurs cuisses.

 

Edith saisit le gode qui se languit au bord du lit de ne pas encore avoir servi et s'apprête à le faire pénétrer dans la chatte de Béatrice.

 

- Dans mon cul ! Propose cette dernière.

- Tourne-toi, je vais t'arranger ça ! Mais dis-moi ton string tu comptes le garder longtemps.

- Enlève-le-moi !

- Il est trempé ! Je ne sais pas si tu vas pouvoir le remettre pour repartir.

- Et bien tu le garderas, ça te fera un souvenir.

 

Elle se servit de sa propre mouille pour lubrifier l'entrée…

 

- Attention ! Et hop du premier coup dis donc ! Toi aussi t'aimes bien jouir du cul !

- Défonce-moi !

- Comme ça ?

- Oui, comme ça !

- Ou alors comme ça ? demanda-t-elle de nouveau en forçant la cadence. 

- Oui, oui ! 

- Ça va t'es pas contrariante, je demande et tu réponds toujours oui !

- Oui ! Continue.

- C'est bien ce que je disais !

- Tu veux que j'arrête ?

- Non !

- Ça tombe bien je n'en n'avais pas l'intention !

 

Et elle continua jusqu'à ce que Béatrice le nez dans l'oreiller s'écroule après avoir joui comme une damnée.

 

Nouveau moment soft de caresses et de tendresse interrompu trivialement par Edith :

 

- Pause pipi, je reviens !

- Je peux regarder ?

- Tu veux me regarder pisser ?

- Je trouve ça joli une femme qui fait pipi !

- Tu ne serais pas un peu cochonne toi ?

- Juste un peu !

- Ben, viens !

- T'as déjà pissé sur quelqu'un ?

- Oui, avec mon mari, on a joué assez longtemps à ce genre de truc, ça lui a un peu passé, tu aimerais que moi…

- Oui, mais bon, je disais ça comme ça…

- Ben voyons ! Mets-toi dans la baignoire j'arrive.

 

Béatrice s'installe au fond ! 

 

- Brrr, c'est froid !

- Ben justement, un peu de pisse chaude, ça va te réchauffer ! Je te pisse où ? Sur la foufoune !

- Fais-moi goûter. 

- Ah, Ah ! Alors ouvre bien la bouche et ne me touche pas, faut que je me concentre.

 

Quelques instants de calme, et les vannes s'ouvrent, Béatrice gobe tout ce qu'elle peut, manque de s'étouffer, se recule, reprend sa respiration et se remet en position en espérant qu'il en reste encore.

 

Il en restait, Edith avait réussi à stopper sa miction en voyant sa partenaire en difficulté, elle se relâche alors de plus belle, et Béa peut avaler de grandes goulées.

 

- On est complétement folles, dit Edith

- Pourquoi ? On est des grandes filles et on ne fait de mal à personne, on s'amuse.

- T'as raison ! Tu as envie, toi ! 

- Ben, non, mais donne-moi à boire, peut -être que tout à l'heure.

- Viens dans la cuisine, moi aussi j'ai soif.

 

Elles ouvrent une bouteille de jus d'ananas, et en boivent deux grands verres chacune. 

 

- Je me suis même pas essuyé la foufoune ! Déplore Edith.

- Assis-toi et écarte les jambes, je vais m'en occuper.

- Tiens, je l'aurais parié ce coup-là !

 

Béatrice s'applique passant sa langue partout se régalant de ce mélange de mouille et d'urine. Puis quand elle sentit sa camarade de jeu prête, elle se concentra sur le clitounet…

 

Edith se cramponne sur sa chaise, les doigts crispés comme si elle était sur un siège éjectable, le plaisir monte, elle halète, elle hurle, la chaise recule de trente bons centimètres en arrière !

 

- Quel pied ! Je te rendrais ça tout à l'heure, j'ai comme un petit creux…

 

Le même jour à peu près à la même heure.

 

Romain Framboisert (le vrai) ne comprend pas tout de suite où il est, il a un horrible mal de tête et des douleurs violentes dans les côtes. Il a froid, il cherche son oreiller, ses draps, il appelle sa femme... En vain. Il finit par réaliser qu'il n'est pas chez lui. Mais où est-il ? L'obscurité est totale, le silence inquiétant. Ses mains agrippent des plantes, de la terre, des bouts de branches. C'est impossible, il doit rêver, il va se réveiller d'un moment à l'autre. Mais, non, il ne rêve pas ! Le cadran lumineux de sa montre lui indique l'heure : 22 heures 05, la nuit venait donc de tomber. Il fouille dans ses poches, cherche son portable, ne le trouve pas, constate que son portefeuille et ses clés de voiture ont également disparus, se met à les chercher à tâtons, puis à l'aide de son briquet, en vain.

 

Il est donc condamné à rester ici en attendant que le jour se lève, il s'assied, ramasse ses jambes à l'aide de ses mains. 

 

Petit à petit, la mémoire lui revient : 

 

Flash -back

 

Le 7 octobre, après avoir rencontré Perronoux près de la Gare de Lyon, Romain Framboisert avait pris le T.G.V. pour Milan où il était invité à signer un important contrat avec un professionnel italien. Il s'était arrangé pour faire coïncider le jour de son départ en déplacement avec la livraison du gadget à Perronoux, limitant ainsi le temps consacré aux précisions, et créer une sorte de rupture. Or la rupture n'avait pas été consommée puisque Perronoux avait continué à le harceler avec cette affaire d'étui, complètement inattendue. 

 

Il fallait qu'il trouve un moyen de se débarrasser de ce type, sinon il n'arrêterait pas de lui pourrir la vie. Et après avoir longuement réfléchi il se résolut à employer une solution radicale. En principe, personne n'irait le soupçonner, mais il lui fallait un alibi. Le vendredi 11 octobre, il revenait à Paris, et téléphona à Flora, une vieille copine qui était retournée vivre dans son Ile de la Réunion natale.

 

- Je serais à La Réunion lundi en fin d'après-midi, je peux venir te faire un petit coucou ?

- Hé ! Hé ! C'est que je ne vis pas toute seule !

- Tu n'as pas envie de me revoir ?

- Si, si bien sûr, je vais m'arranger...

 

Il acheta deux protège-sièges de voiture imperméables, qu'il installa à l'avant de sa voiture de fonction, il se procura également une batte de base-ball, une seringue hypodermique, une scie sauteuse portative et des sacs poubelle. Puis il gara le véhicule dans un parking souterrain.

 

Il acheta sur Internet un aller-retour pour Saint-Denis de la Réunion. Aller le lundi matin 14 octobre, retour le dimanche 20. Il prévint son épouse et son entreprise qu'il y ferait un déplacement professionnel.

 

Dès son arrivée à Saint Denis, il loua une chambre d'hôtel et proposa à Flora de le rejoindre. 

 

Flora est une superbe métisse réunionnaise, grande, bien balancée, rieuse.

 

- Alors tu débarques comme un cheveu sur la soupe ?

- Je viens pour le boulot, une affaire assez délicate, un contentieux, je me suis dit que je pouvais joindre l'utile à l'agréable. Dis-moi tu es toujours aussi belle !

- Merci du compliment, comme je t'ai dit, je ne vis plus seule, je me suis trouvé un gars qui m'entretient, il n'a rien d'un play-boy, mais il est gentil et correct. Je continue un peu à faire la pute avec deux trois clients, il est au courant et il s'en fout. Tu veux maintenant ?

 

Ce n'était pas dans les intentions immédiates de Romain mais la vision du décolleté de la belle l'avait déjà fait changer d'avis…

 

- Pourquoi pas, tu veux combien ?

- Laisse !

- Non, ça me gêne !

- Avec tout ce que tu m'as donné, je peux bien te faire une partie gratuite, non ?

 

C'était un fournisseur de sa boite qui lui avait présenté. Un cadeau d'entreprise en quelque sorte. Romain avait apprécié la gentillesse et le savoir-faire de cette belle fille des îles. Il lui avait demandé ses coordonnées et la revit régulièrement, parfois juste pour coucher, d'autre fois ils allaient au restaurant ou au théâtre. Flora lui avait confié être bisexuelle, aussi la présenta-t-il à sa femme, ils exécutèrent un trio assez mémorable mais qui ne connut aucune suite.

 

Intelligente et correcte en plus d'être canon, elle ne put à l'époque s'empêcher cette remarque :

 

- Tu deviens amoureux de moi ! Moi je t'aime bien, tu es un bon copain mais moi je ne suis pas amoureuse de toi. Alors, arrêtons les frais, tu as une femme formidable, ne t'éloigne pas trop d'elle. Garde mon numéro mais espaçons nos rencontres.

 

Il la revit deux fois, mais quelque chose s'était cassé. 

 

- Je pars à la Réunion, je resterais là-bas, si un jour t'as l'occasion d'y aller, passe me faire un bisou.

 

Et là aujourd'hui, elle était devant lui, belle comme au premier jour, elle s'était déshabillée en toute décontraction, il restait là à contempler ses seins lourds et sa taille de guêpe.

 

- Ben alors, tu l'enlève ton froc ?

- J'arrive !

- Tu te rappelais plus comment j'étais foutu ?

- Oh, si, mais justement je ne m'en lasse pas !

- Tu aimes toujours les petites spécialités, je suppose ?

- Tu supposes bien !

- Gros cochon, vas ! Lui dit-elle en lui offrant un petit baiser complice sur le bord des lèvres.

 

Puis elle lui attrape les tétons et les serre fortement. 

 

- Ça te fait bander, ça, hein ma salope ?

- Humm, c'est bon…

- Bien sûr que c'est bon, je ne fais que des bonnes choses, tu vas voir, je vais bien m'occuper de ton petit cul, j'ai apporté un petit gode, j'ai eu du mal à le retrouver, je ne m'en sers pas beaucoup ici !

- Ah bon ?

- Non, à choisir, ceux qui aiment ce genre de choses préfèrent les vraies bites.

- Ah !

- Dis donc, toi ! On dirait que ça a l'air de t'intéresser !

- J'aime beaucoup de choses, tu sais ?

- Tu veux que je t'arrange le coup ?

- J'aurais bien voulu, mais…

- Mais quoi, je connais un boy de l'hôtel qui fait ça, il est mignon comme tout, il a une belle bite, il n'est pas compliqué, il encule et il se fait enculer. S'il est libre, il est là dans cinq minutes. Faudra lui donner un petit billet bien sûr. Je téléphone ? 

 

Romain fit signe que oui et cinq minutes plus tard Billy était là. 

 

- Les sous sont sur la chaise ! Lui précise Flora.

 

Il les glisse dans sa poche, puis sans autre préliminaire, il se déshabille entièrement et effectue un petit tour sur lui-même afin que l'on puisse regarder autant le devant que le derrière. Il est brun, imberbe, sans doute métissé indien, sa bite est de bonne taille sans être monstrueuse et ses fesses sont agréablement rebondies.

 Martinov16g2.jpg

- Vas-y suce-le !

 

Romain Framboisert est bisexuel, enfin juste un peu. Bisexuel à 10 % s'amuse-t-il à dire aux rares personnes à qui il peut confier ce genre de penchant. Mais ces 10 % sont parfaitement assumés, Il aime la bite que ce soit dans sa bouche ou dans son cul. Mais il aime bien aussi les culs et il lui arrive aussi d'être actif.

 

Aussi, ne se fit-pas prier, bien au contraire, pour se régaler de cette bonne queue complétement inattendue et au goût légèrement musqué. Et tandis que courbé en deux, il se régale, Flora est passée derrière lui et lui lèche le trou du cul.

 

La position se révèle rapidement assez peu pratique. Nos trois complices se dirigent donc vers le grand lit, Billy se couche sur le dos, Romain se met devant lui en levrette pour continuer de le sucer, afin que Flora puisse continuer à lui préparer le cul.

 

Romain alternait les figures de fellation, mais préférait lécher ou sucer au bord plutôt que d'engloutir ce machin trop gros pour sa bouche. Comme souvent chez lui le plaisir de sucer était surtout psychologique et fantasmatique, aussi au bout de cinq ou six minutes se redressa-t-il en affirmant haut et fort :

 

- Humm, c'était bon !

 

Voulant par-là signifier que la pipe étant terminée, il était temps de passer à d'autres réjouissances.

 

- Tu veux que Billy te prennes maintenant ?

- Oui !

- Alors en position !

 

Billy s'encapote et entre facilement dans l'anus convenablement préparé par Flora. Le type est doux, il ne fait pas ça pour son plaisir mais pour faire plaisir au client, le rythme est donc soutenu mais non désordonné. Romain cherche Flora du regard, elle ne fait rien mais explique.

 

- On finira tous les deux !

 

Romain est comme saisi de décharges électriques, la sensation est grandiose Il jappe de plaisir. 

 

- C'est bon Billy ! Tu peux arrêter, lui ordonne Flora.

 

Sans un mot, il s'en va jeter sa capote dans la poubelle des toilettes, se rhabille et repart.

 

- Au revoir !

- Au revoir Billy !

 

Billy n'est pas bavard.

 

- Allez, à nous ! Attends, je vais te faire rebander…

 

Elle le fait et quand il fut bien dur, elle lui dit alors :

 

- Prends-moi, aujourd'hui, je ne suis pas ta pute, je suis une femme qui a envie de toi.

 

Romain qui aimait la philosophie se dit que les deux postures n'étaient pas forcément antinomiques et se demanda un moment ce qui ferait différence pendant leurs ébats. Il le comprit quand Flora pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, lui roula une pelle dont il se souvient encore aujourd'hui.

 

- Faut que je te demande un service, annonça Framboisert en sortant une liasse de billets de son portefeuille.

- Si je peux. 

- C'est facile, je vais disparaître, et je reviendrais en fin de semaine, toi tu me sers d'alibi, une fois par jour tu passeras à l'hôtel, à l'heure que tu veux, tu défais le lit, tu froisses les draps, tu te sers du minibar, tu restes une heure et tu repars.

- C'est tout ?

- Presque, si on t'interroge un jour, tu devras dire qu'on se rencontrait tous les jours.

- J'avais compris.

- En principe on n'insistera pas, mais si toutefois ça se produisait, tu pourras dire aux flics que je t'ai payé pour me servir d'alibi, je ne t'en voudrais pas, et ça m'embêterait que tu te tapes des ennuis à cause de moi !

- T'es un amour. Mais garde ton fric, je ne suis pas vénale à ce point-là.

- Ah, autre chose, je te confie mon téléphone, je le reprendrai samedi.

 

Ainsi, si par le plus grand des hasards on venait à le soupçonner, la géolocalisation de son téléphone portable prouverait qu'il était resté dans l'ile toute la semaine. 

 

En quittant Flora, Framboisert s'acheta un autre téléphone afin qu'il puisse joindre son épouse sur leur téléphone fixe et il retira de l'argent liquide avec lequel il acheta un billet pour le premier avion en partance pour Paris. Ce serait pour le lendemain.

 

Dès son arrivée à Roissy, le mardi 15, en fin d'après-midi, il téléphona à Perronoux à partir d'une cabine. Son plan était simple : Manipuler Perronoux afin qu'il monte dans sa voiture, ensuite les choses seraient plus simples. Simples mais sanglantes et définitives !

 

- Bonjour... 

- Ah, c'est vous, vous tombez bien, je n'arrivais pas à vous joindre. J'ai appelé à votre boite ils m'ont dit que vous étiez à Saint-Denis de la Réunion...

- Vous avez mal compris, on a dû vous dire que j'étais en réunion !

- C'est ce que je croyais aussi, mais je me suis fait répéter....

- Bon, peu importe, je ne suis pas à la Réunion, je suis rue de Rivoli.

- Vous ne travaillez pas alors ?

- Ça vous regarde ?

- J'ai donc demandé à votre boite s'ils pouvaient me communiquer votre numéro de portable...

 

" Quelle pauvre bande de cons !"

 

- ... Mais pas moyen de vous joindre.

- Evidemment, il est en panne, c'est bien pour ça que j'appelle d'une cabine. 

- Humm, et vois vouliez me dire quoi ?

- Au sujet de votre étui...

- Laissez tomber, l'affaire est en cours, j'ai horreur de perdre du temps...

 

"Merde, mon plan s'écroule !"

 

- .. Je dois le récupérer vendredi...

 

Framboisert n'en croit pas ses oreilles !

 

- J'étais trop impatient, je ne pouvais plus attendre, continue Perronoux.

- Dois-je en conclure que nous sommes quittes ?

- Nous serons quittes quand on aura l'étui et que je pourrais faire des tests, nous les ferons ensemble, comme ça, s'il y a des corrections à apporter...

 

"Merde, merde et remerde"

 

- Vendredi, vous allez me conduire chez ce bricoleur, on se retrouve à 10 heures où vous voulez ! On prendra votre voiture !

 

"Super ! Tout s'arrange !

 

Deux jours et trois nuits à patienter à l'hôtel, n'en ressortant que pour manger et aller au cinéma, hanté par la peu de rencontrer quelqu'un… jusqu'à ce vendredi matin où, Framboisert conduisit Perronoux à Louveciennes chez le professeur Martinov.

 

Framboisert se demanda s'il devait agir avant la visite au Professeur Martinov ou après. Pour le faire avant il faudrait un prétexte, faire arrêter la voiture dans un endroit discret… or il avait l'impression que Perronoux était sur ses gardes. Son histoire de vrai faux départ à la Réunion et de téléphone en panne n'étaient pas trop bien passée. Il se dit que le retour serait plus propice, l'esprit de Perronoux étant alors absorbé par son "gadget"

 

- Je me demande, insinua ce dernier si ce Martinov ne va pas essayer de me rouler, mais il ne sait pas à qui il a à faire. Dès que vous me verrez sortir, préparez-vous à démarrer en trombe.

- Attendez, et si quelqu'un relève le numéro de la plaque…

- Vous avez raison, on va faire une halte dans cette petite rue, dévissez la plaque arrière, on la remettra ensuite.

 

"Est-ce l'occasion ? La rue est complétement déserte, il suffit de le faire quand il remontera dans la voiture, juste avant de redémarrer…."

 

Mais Framboisert est paralysé, il temporise, perd du temps, se dégonfle et sue à grosse gouttes.

 

- Ça ne va pas mon vieux !

- Ce n'est rien, j'ai peut-être un peu de fièvre.

- N'allez pas me refilez vos saloperies.

 

Perronoux ne resta pas longtemps chez Martinov, une vingtaine de minutes tout au plus, il en ressortit ventre à terre et s'engouffra dans la voiture.

 

- Foncez ! Dit-il.

- On y va, la forêt de Saint-Germain est toute proche, on va prendre une contre allée pour remettre la plaque.

- O.K.

- Qu'est ce qui s'est passé chez Martinov ?

- Il a voulu me rouler, je m'en doutais, tant pis pour lui, j'ai l'étui… et gratuitement.

 

La voiture s'avance dans la contre allée. Framboisert stoppe la voiture au bout de 300 mètres, sa main droite plonge dans sa poche, en ressort avec une seringue, va pour viser la cuisse de Perronoux. A ce moment ce dernier baisse sa main pour relever sa chaussette. Moment fatal d'hésitation chez Framboisert. Perronoux l'a vu et a le réflexe de lui abattre une manchette sur le poignet. La seringue tombe. Les deux hommes s'empoignent. Le front de Framboisert heurte très violemment le volant et l'assomme.

 

Framboisert ne bouge plus. Perronoux s'affole, il ouvre le véhicule et tire le corps hors de la voiture, il ne va pas bien loin, 150 mètres peut-être, là il y a un fossé, il retire des poches de sa victime tout ce qui pourrait servir à l'identifier : le portefeuille, le portable… puis il y fait rouler le corps qui dégringole dans les ronces et les branches d'arbres cassées.

 

Perronoux a un remords, il aurait dû s'aviser que Framboisert était bien mort. Il cherche une grosse pierre, n'en trouve pas. Des bruits dans le feuillage le font sursauter. Il s'enfuit, regagne la voiture et redémarre. 

 

Il se dirige en voiture jusqu'à Versailles, cherche une rue peu fréquentée et y gare sa voiture. Il à ce moment-là curiosité de regarder ce que contient le coffre, ni la scie sauteuse, ni le rouleau de sacs-poubelles, ni la blouse blanche n'attirèrent vraiment son attention. Perronoux ne saura jamais que Framboisert avait l'intention de découper son cadavre en morceaux qu'il aurait dispersé dans les environs.

 

Il abandonna le véhicule. Sans doute resterait-il garé là plusieurs semaines avant sa mise en fourrière. Il rentra à Paris par le train.

 

"On est jamais un salaud à 100 %" faisait dire Audiard à l'un de ses personnages, et Perronoux ne dérogeait pas à cette règle. Sa nuit fut longue, peuplée de remords et de questions. Framboisert méritait-il ce sort ? Evidemment non, mais il avait agi par réflexe et en état de légitime défense, ce salaud avait quand même essayé de le tuer. Framboisert était-il bien mort ? Il aurait pu essayer de s'en assurer, mais c'est vrai qu'il avait été dérangé, du moins c'est ce qu'il avait cru, ces bruits n'étaient peut-être que des bestioles ! Et puis, le cadavre sera forcément retrouvé un jour, Perronoux ne voyait pas bien comment la police pourrait remonter jusqu'à lui, les derniers coups de fil de Framboisert ayant été effectués d'une cabine. Mais pourquoi lui avoir dit que son portable était en réparation, pourquoi ce mensonge ? Perronoux se leva, consulta le portable en question : les derniers appels entrant ou sortant étaient indiqués "Edith", le prénom de sa femme, et l'appareil n'avait jamais été en réparation. Il comprit alors que Framboisert n'avait pas souhaité laisser de traces de leurs contacts, en l'occurrence, voilà qui l'arrangeait bien. Il sirota une bière et alla se recoucher.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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