Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 18:08

Martinov 16 - Professeur Martinov et le Fidélitas par Maud Anne Amaro

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1 - Prologues

 

Prologue

 

Romain Framboisert est grand, brun, les tempes légèrement grisonnantes, c'est un bel homme élégant, souriant et charmeur, la quarantaine lui va plutôt bien. Il est divorcé et remarié avec une très belle femme prénommée Edith.

 

Cinq ans avant les événements qui vont être narrés dans cette histoire, Romain Framboisert travaillait comme ingénieur chez Duvalès-Sécurité, une boite spécialisée dans les systèmes de sécurité sophistiqués. L'entreprise en question fut un jour contactée par la Bijouterie Brougnard qui souhaitait un dispositif original et performant pour sécuriser ses coffres. Framboisert avait longtemps été considéré comme le meilleur élément de l'entreprise avant qu'il ne commette une bévue (qui n'en fait pas ?). Il s'était fait à cette occasion réprimander avec une violence verbale démesurée, et le dossier de la bijouterie ne lui fut pas confié, ce qu'il considéra comme une humiliation. Il chercha un moyen de se venger, manqua d'abord d'idées, mais dix jours plus tard, profita d'un soir d'heures supplémentaires pour photocopier le projet Brougnard, que Jenner, l'un de ses collègues aux dents longues venait juste de finaliser et d'enfouir dans le tiroir de son bureau (fermé à clé, mais vous pensez bien qu'une serrure de bureau...) 

 

En feuilletant chez lui le dossier, Framboisert y trouva quelques "astuces " de sécurité auquel il n'aurait sans doute jamais pensé. Il en fut terriblement dépité. 

 

Le lendemain Jenner fut surpris de découvrir ses tiroirs non verrouillés, mais n'y attacha aucune importance supposant qu'il avait tout simplement oublié de les fermer.

 

Les soucis professionnels ne sont jamais statiques, soit ils s'arrangent, soit ils s'aggravent. En ce qui concerne Framboisert, ils s'aggravèrent logiquement : on ne travaille pas correctement en situation de stress. A ce point que notre homme finit par donner sa démission, non sans avoir traité son patron de "pauvre connard" et comme il possédait quelques fonds propres, il fonda sa propre entreprise, "Framboisert-électronique". 

 

Il fut démarché quelques mois plus tard par un dénommé Robert Perronoux dont les relations lui permettaient d'avoir ses entrées au ministère de la défense auprès duquel il servait en quelque sorte de courtier.

 

Perronoux était pour ainsi dire l'antithèse de Framboisert. Bedonnant, binoclard et dégarni, et doté d'une élocution désagréable, cet éternel célibataire ne faisait rien pour s'améliorer. Costume cravate, certes, mais costume cravate pas très nets.

 

Mais peu importe la présentation, cette rencontre permit à Framboisert de fournir quelques dispositifs au ministère. Les affaires marchaient plutôt bien du moins au début, puis l'activité baissa.

 

Un jour qu'ils devaient déjeuner ensemble pour parler affaires, Framboisert arriva en retard au restaurant alors que Perronoux patientait en lisant un journal.

 

- Désolé, je suis venu en bus, j'ai été coincé dans les embouteillages.

- Ce sont des choses qui arrivent. J'étais en train de lire un truc amusant, tenez :

 

"Echec aux cambrioleurs ! En pleine nuit trois hommes ont réussi à pénétrer dans la salle des coffres de la bijouterie Brougnard où un ingénieux système les y a enfermés. La police alertée automatiquement n'a plus eu qu'à les cueillir le plus simplement du monde."

 

- Sont vraiment cons, ces mecs, ils n'ont même pas coupé le courant ! Commenta Perronoux.

- C'est pas ça ! Le système qui les a coincé produit sa propre électricité, et il se trouve à l'intérieur du coffre, c'est imparable.

- Vous avez l'air bien renseigné ! Mais c'est vrai que vous avez travaillez là-dedans.

- Pour tout vous dire j'ai même travaillé sur leur système de sécurité, à la bijouterie Brougnard ! Mentit-il.

- Ah, bon ? Les employés entrent comment ?

- Digicode plus reconnaissance de l'empreinte digitale. Ça désactive toutes les alarmes pendant quelques secondes. 

- Sécurité absolu alors ?

- Pfff ! Il n'existe pas de sécurité absolue ! 

- C'est quoi la faille ?

- Vous voulez faire un casse, Monsieur Perronoux ? Ironisa Framboisert.

- Le sujet me passionne, voyez-vous !

- La maintenance peut entrer sans reconnaissance digitale, juste en effectuant une manip spéciale. C'est une société extérieure à la boite qui s'en occupe….

- La manip est compliquée ? 

- Disons qu'il faut connaître.

- Mais, vous, vous savez faire ?

- Si nous changions de conversation ?

 

Perronoux n'insista pas, mais le vers était dans le fruit. Les deux hommes se revirent la semaine suivante.

 

- Je repensais à cette bijouterie Brougnard… Admettons, (pourquoi ne pas rêver ?) que j'organise tout, vous nous fournissez la procédure pour entrer dans la salle des coffres sans déclencher d'alarme, et on vous laisse un quart du butin.

- Ce genre de butin n'est pas facilement négociable ! 

- Mais si !

- Bon on parle d'autre chose ?

 

Un silence gêné s'établit entre les deux hommes.

 

Quel con, il avait été d'avoir été se vanter bêtement d'avoir travaillé sur le dossier Brougnard ! Il se demandait si pour Perronoux, ce casse était juste une lubie passagère ou une idée qui risquait de devenir obsessionnelle ? Dans ce second cas, il ne serait pas tranquille, l'autre reviendrait à la charge quels qu'en soient les moyens. D'un autre côté, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'un tel casse serait une vengeance tout à fait délectable envers Eric Duvallès, son ancien patron. L'enquête y aboutirait forcement et ne pourrait manquer d'y créer un joyeux bordel sans que l'on puisse sérieusement le soupçonner, lui.

 

- Me lancer là-dedans, c'est jouer trop gros, on me retrouverait ! Temporisa Framboisert. 

- Toute action comporte sa part de risque !

 

"Il est presque nul le risque, mais il n'a pas besoin de le savoir, faisons monter les prix."

 

- Pour 5 millions en cash, je marcherais peut-être.

- On ne sait même pas ce qu'il y a dans le coffre.

- Au moins 10 fois plus.

- On ne me rachètera pas les bijoux à leurs valeurs réelles, vous le savez bien.

- Faites-moi une offre !

- Un million !

- Trois... 

 

Ils tombèrent d'accord sur deux et demi !

 

- On le fait pour de vrai ?

- Faisons-le !

 

Le lendemain Framboisert photocopia la feuille d'instruction destinée au service de maintenance. Elle décrivait la procédure dont auraient besoin les cambrioleurs. Il fit ça à la poste, les mains protégées par des gants qu'il venait d'acheter, puis remit la copie à Perronoux.

 

- Tout est dans cette enveloppe, ça tient sur une page. Je n'ai laissé aucune empreinte, ne laissez pas les vôtres.

 

Perronoux ouvrit l'enveloppe, se protégea les doigts avec un kleenex et jeta un regard circonspect sur la feuille.

 

- C'est hard !

- Evidemment ! Vous êtes en train de tout lire à la fois ! Il suffit de respecter les instructions ligne par ligne et ça devient simple comme bonjour…

- Et cette indication manuscrite en bas, c'est peut-être gênant ? C'est votre écriture ?

- Oui ! Mentit-il. Si la police retrouve ce document, elle va identifier mon écriture. Du coup, je serais disculpé, ils ne me penseront jamais assez con pour avoir laisser filler un truc avec mon écriture.

- Pas con, mais c'est quoi ?

- Ça fait partie des instructions, mais ne vous faites pas de soucis, ça dissimule un code !

- Vous le connaissez ?

- Non, mais, je peux essayer de vous l'obtenir pour 1000 euros en liquide.

- Je n'ai pas cette somme !

- Alors pas de code !

- 500 euros ?

- Non 1000 !

- D'accord !

 

"jjmmaa birth - Fib" Telle était l'indication manuscrite.

 

Il était d'usage dans cette boite d'utiliser des lignes codées, afin de se parer de toute curiosité extérieure, mais Duvallès, le patron exigeait que ce genre de ligne lui soit accessible. Ce était donc pas trop difficile "jjmmaa birth" était la date de naissance de Jenner, un coup de fil à la boite en se faisant passer pour la sécurité sociale lui permit d'obtenir ce renseignement, Fib signifiait suite de Fibonacci, une suite de nombre où chacun était la somme des deux précédents. A chaque intervention de la maintenance, la suite s'incrémentait. Pour avoir le code en vigueur il fallait donc connaître le nombre d'interventions. 

 

Framboisert téléphona à la société de maintenance à partir d'une cabine téléphonique !

 

- Allô, ici le service comptable de la Bijouterie Brougnard, on est en train de faire un pointage, vous pourriez me préciser combien de fois vous êtes intervenus chez nous ?

- Depuis le début ?

- S'il vous plaît !

- O.K. je vous rappelle !

- C'est-à-dire, nous avons les commissaires aux comptes, si vous pouviez regarder maintenant.

- Un instant… Une fois pour le test préliminaire et ensuite, sept fois. 

- Sûr ? Moi j'en ai que 6… bluffa-t-il

- Je recompte, non c'est bien 7 après le test, vous voulez les dates ?

- S'il vous plaît !

 

Un petit coup d'Excel et le code se dévoila.

 

L'écriture sur le document était celle de Jenner, son ex-collègue aux dents longues. Même si le casse se passait bien, les caméras enregistreraient la feuille d'instruction. La présence de l'inscription manuscrite disculperait la maintenance (car elle disposait d'une version propre et spécialement formatée), et Jenner et le directeur seraient considérés comme les deux principaux suspects. Comme on ne pourrait évidemment rien prouver, ils ne seraient pas inculpés, mais la boite aurait du mal à s'en remettre aussi bien du point de vue de son organisation interne que par la mauvaise image qu'elle renverrait au client. Paradoxalement, la perspective de cette situation enchantait davantage Framboisert que l'appât du gain. 

 

Perronoux voyait les choses autrement, en cas de problèmes, il fallait élargir au maximum le champ des suspects. Pas question donc de laisser cette inscription manuscrite qui ne semblait pas gêner Framboisert... Sans doute était-il tellement sûr de son coup. Aussi recopia-t-il la feuille sur son ordinateur domestique avant de l'imprimer. Quant à la photocopie que lui avait confiée Framboisert, il la garda au chaud. Ce genre de choses pouvant toujours servir ! 

 

Il pensait trouver des cambrioleurs facilement, il dut déchanter. Dans les milieux qu'il lui arrivait de côtoyer, on préfère jouer de la gâchette plutôt que de creuser des tunnels. Et à force de solliciter des personnes louches, il finit par se faire remarquer...

 

C'était un samedi soir et Perronoux, en bon célibataire endurci se faisait réchauffer une boite de cassoulet quand on frappa à sa porte. L'inconnu avait des faux airs d'un Dean Martin acnéique à qui on aurait cassé le nez.

 

- C'est vous le petit Robert ?

- C'est mon prénom ! A qui ais-je l'honneur ? Répondit l'intéressé par l'entrebâillement de la porte.

- On m'appelle Tony, c'est au sujet de ça ! Précise-t-il en exhibant un bout de papier sur lequel figurait un simple nom : "Brougnard". Je peux entrer cinq minutes ? Faudrait pas que les voisins entendent.

 

Une fois dans les lieux, Tony poursuivit :

 

- Parait que t'as un tuyau sûr pour casser leur coffre.

- Mais, enfin, comment avez-vous eu mon adresse ?

- Si on te demande... Alors ce tuyau ?

- C'est à dire... En fait, les choses ne sont pas si simples que ça ! 

- Elles vont l'dev'nir ! Moi je connais un receleur qui reprend tous les bijoux. On s'associe ?

- Euh…

- Si, si ! On s'associe !

- L'opération est délicate. On se ne sait pas quel chemin a pris la bande qui s'est fait pincer, mais il faudra en prendre un autre, plus difficile.

- J'ai juste besoin du tuyau pour qu'on ne se fasse pas serrer comme les autres, le reste c'est mon affaire !

- Je suis désolé mais ce n'est pas du tout comme ça que je vois les choses. Une affaire comme ça, ça se prépare ensemble et minutieusement...

- Bon ça va ! En en parlant à trop de monde, t'as pris le risque de tomber sur des indics, ça c'est ta première erreur, la seconde, c'est d'avoir précisé d'emblée qu'il s'agissait de la bijouterie Brougnard, c'est pas très malin. Alors quand on fait des conneries comme ça, on ne la ramène pas pour prétendre m'apprendre mon métier.

- Je... Je...

- Bon, on est associé ou pas ? De toute façon, je ne repartirai pas d'ici sans ton tuyau.

- Dans ce cas...

- Bon, pour le partage, tu veux combien, un million ?

- J'ai promis 3 millions à la personne qui m'a fourni les plans...

- Faut jamais promettre avant ! Encore une erreur, tu les accumules, toi !

- Cette personne a pris des risques énormes.

- Ce n'est pas mon problème.

 

Perronoux était blême, l'affaire était en train de lui échapper de façon stupide. Et puis, qu'allait-il raconter à Framboisert ? Il en était malade.

 

- Ma part n'est pas...

- Oui, bon, ça va. On va dire un million et demi parce que c'est mon jour de bonté, mais on arrête de discuter de ça ! Alors ces plans ?

 

Perronoux, la mort dans l'âme alla lui chercher non pas un plan, il n'y avait pas de plan, mais la feuille d'instructions saisi sur son ordinateur qui précisait les manipulations à effectuer dans le sas du coffre. Il avait pris le soin de la protéger sous une pochette plastique.

 

- Voilà, je vous laisse retirer le plastique. 

- T'inquiète pas, papa ! Putain, c'est quoi cette usine à gaz ? S'écria Tony.

 

La procédure réservée à la maintenance indiquait qu'il fallait saisir un code de 18 chiffres, comportant des intervalles, après cela, on pouvait dévisser le boîtier sans provoquer l'alarme, le manipulateur disposait ensuite de trois minutes pour ordonnancer dix plots d'une certaine façon.

 

- Y'a vraiment pas plus simple ? Ils entrent comment les employés de la bijouterie ? 

- Digicode personnalisé et reconnaissance digitale.

- Et si j'en prends un en otage, ce serait pas plus simple, non ?

- Impossible, le sas est très étroit, on ne peut faire entrer qu'une personne à la fois...

- Et si je lui grimpe sur les épaules.

- Y'a pas la place ! Même une personne obèse ne pourrait pas entrer...

- Et pour sortir, faut refaire le même cirque ?

- Non, la sortie est libre, mais par contre, il faudra arracher le boîtier et le faire disparaître.

- Parce que ?

- Pas la peine de laisser des indices aux enquêteurs.

- Ah ! T'es un malin, toi ? Bon, on te préviendra quand on aura du nouveau !

 

Perronoux commença à se demander s'il verrait un jour la couleur de son million et demi. Il se consola en se disant que si Tony avait vraiment voulu le doubler, il n'aurait pas été aussi intransigeant sur sa part. On se réconforte comme on peut.

 

La suite, Perronoux et Framboisert l'apprirent chacun de leur côté en lisant le journal, trois semaines plus tard.

 

"Hold-up sanglant, chez Brougnard. La bijouterie Brougnard a été victime d'un hold-up sanglant hier en fin d'après-midi. Alors qu'ils allaient procéder à la fermeture de l'établissement, les deux employés encore présents ont été maîtrisés, ficelés et bâillonnés par deux malfaiteurs qui sont ensuite entrés dans le sas, alors que la police prévenue par l'alarme automatique se dirigeait sur les lieux. Les malfaiteurs ont répondu aux sommations des forces de l'ordre en ouvrant le feu. Dans cet échange le brigadier Michel, père de deux enfants a laissé sa vie. Les deux malfaiteurs ont été abattus.

 

La police eut tôt fait de reconstituer ce qui s'était passé. C'est l'alarme de nuit, programmée automatiquement à partir de 20 h 05, et sensible aux déplacements, qui avait alerté la police. Quand celle-ci était arrivée, Tony finissait de bricoler le boîtier du sas alors que son complice attendait. Dans un réflexe de panique, il actionna la porte d'entrée du sas et tira sur les flics, blessant mortellement le premier d'entre eux. La riposte fut évidemment fatale pour les deux cambrioleurs amateurs. Tony était mort avec la photocopie fournie par Perronoux à la main. L'enquête se dirigea tout naturellement vers l'entreprise d'électronique qui avait fourni le système de sécurité. 

 

- Monsieur Jenner comment expliquez-vous que ce document dont vous êtes l'auteur soit parvenu en si mauvaises mains ? Demanda l'inspecteur de police Filippi.

- Je ne me l'explique pas.

- Il y avait combien d'exemplaires de ce document ?

- Mais je n'en sais rien, j'ai rédigé et adressé un exemplaire à la maintenance, mais ce n'est pas celui-là. Indiquer un code en clair n'a aucun sens !  D'autant qu'il change toit le temps !

- Vous nous aviez dit que vous rangiez vos documents de travail dans votre tiroir de bureau fermé à clé.

- Absolument !

- Et vous le fermez à chaque fois que vous quittez votre bureau.

- Je le ferme chaque soir, dans la journée ce n'est pas nécessaire, si je vais aux toilettes, je ne vois pas qui se permettrait de fouiller dans mes affaires sans se faire remarquer.

- Il n'y a pas une seule fois où vous auriez oublié de le fermer ?

- Non pas une seule fois ! Je ne rigole pas avec les règles de sécurité.

 

Jenner se souvint alors de cette fois où il avait trouvé son bureau non verrouillé, mais il n'allait pas aller leur dire, et risquer de se faire engueuler, voire plus par son patron. D'autant que pour lui personne ne pouvait savoir qu'il avait commis cet oubli.

 

- Qui possède les doubles des clés de votre bureau ?

- Monsieur Duvallès, le directeur. 

- Vous vous rendez compte qu'en fait vous êtes le suspect n°1 ?

- Et bien mettez moi en examen, mais vous vous plantez complètement ! Le code est indiqué en clair, or seule la société de maintenance possède les éléments pour le reconstituer, c'est de leur côté qu'il faut chercher...

 

Il expliqua en détail, laissant l'inspecteur Filippi dubitatif.

 

- Mais en théorie, ce renseignement, la maintenance pourrait vous le communiquer ?

- Je ne pense pas qu'ils en aient le droit, et puis sous quel prétexte ?

- Oh, vous savez les prétextes on en trouve toujours !

 

Filippi interrogea ensuite le responsable de la société de maintenance :

 

- C'est impossible : nos techniciens quand ils partent en intervention ignorent le code et la façon dont il est calculé. Je vous explique. A leur départ on active un logiciel en mode dépannage, Dans le sas, l'intervenant active un premier code qu'il connaît et qui ouvre un boîtier, à ce moment il est mis en relation avec une boite vocale qui lui communique le second code. 

- Ces programmes sont développés par qui ?

- Par Duvalès-Sécurité. !

- Et vous n'avez personne dans votre personnel qui ressemble à un hacker.

- Non, nos techniciens sont des électroniciens.

- Vous avez bien un responsable informatique ?

- Non, on se débrouille.

 

Agacé, Filippi revint vers Jenner

 

- Vous m'aviez dit que théoriquement, la boite de maintenance pouvait fournir les codes, ils m'affirment le contraire.

- J'aurais mieux fait de me taire, vous allez me soupçonner davantage. Ils ignorent que le code dépend du nombre d'interventions de la maintenance, il suffit soit de craquer nos programmes soit tout simplement de leur demander.

- Et vous en pensez quoi, vous ?

- Je ne crois pas au craquage informatique, ça suppose une organisation sérieuse, or ce casse a été fait par des bras cassés qui ont été jusqu'à oublier qu'il y avait une alarme de nuit.

 

Filippi aurait volontiers embarqué Jenner en garde à vue en le cuisinant jusqu'à ce qu'il craque. Mais il fut sensible à ce dernier argument, si Jenner était dans le coup, il n'aurait pas omis de fournir ce détail aux malfaiteurs.

 

- Alors ?

- Alors j'en sais rien, mais une personne de la maintenance est forcément complice.

 

Filippi se retourna une dernière fois vers la maintenance. Il s'avéra que tout un tas de monde pouvait fournir ce genre de renseignements. Le directeur, le coordinateur, la secrétaire, la comptable. Il procéda à des interrogatoires de routine.

 

La secrétaire se garda bien de rapporter au policier le coup de fil qui lui demandait le nombre d'interventions chez Brougnard, elle ne pensait pas que cela porterait à conséquence mais on pouvait l'accuser de faute professionnelle. 

 

Pour la police il devint évident que le coup avait pour origine soit Jenner soit Duvallès. Les deux hommes se soupçonnaient d'ailleurs mutuellement d'être impliqués dans l'affaire. La police fit suivre tous les employés, interrogea tout le monde, les mit sur écoute, fouilla leur emploi du temps et finit par rendre l'ambiance de la boite irrespirable. Les anciens employés furent aussi interrogés, filés et tracés. Mais la police ne trouva aucun indice nulle part… Ils ne trouvèrent rien non plus parmi le personnel de la maintenance, ni dans celui de la bijouterie

 

Les photocopies originales disparurent de chez Framboisert dans un grand bruit de chasse d'eau. Framboisert et Perronoux s'évitèrent quelques temps, mais reprirent inévitablement leurs contacts pour des raisons professionnelles.

 

- Je suis vraiment confus pour ce qui s'est passé ! Commença Perronoux sur un ton obséquieux. 

- Et moi donc !

- J'ai été abusé ! La personne que j'avais contactée me semblait répondre à toutes les garanties...

- Vous savez les garanties, dans ce genre de milieux.

- Je trouverais le moyen de vous dédommager.

- Vous dites n'importe quoi. Laissez tomber !

- Non, non, j'ai même une petite idée.

- Je vous ai dit de laisser tomber ! Martela Framboisert en tapant du poing sur la table.

- J'ai eu quelques échos de votre ancienne boite. Un abruti de journaliste a lâché son nom dans la presse. Résultat : tous leurs clients risquent d'aller ailleurs.

- Enfin une bonne nouvelle !

 

Jeudi 25 juillet

 

Perronoux et Framboisert n'évoquèrent plus l'affaire de la bijouterie Brougnard, mais un jour :

 

- J'ai réussi à garder le secret jusqu'ici, mais autant vous l'annoncez, Monsieur Framboisert. Sur ma proposition, le colonel Schmitt est intervenu auprès du ministre afin que vous obteniez l'ordre national du mérite.

- Qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse ?

- Vous la méritez amplement. Je me suis battu pour vous l'obtenir !

- Et vous voulez que je vous remercie ? Je ne vous ai rien demandé, vous n'avez qu'à vous la foutre dans le cul votre médaille de merde !

- Quelle humeur ! Je repasserais quand vous serez calmé.

- Ecoutez-moi bien, Monsieur Perronoux, je ne vous le répéterai pas une deuxième fois, j'entends que désormais nos rapports se limitent strictement à nos activités professionnelles.

- C'est comme vous le sentez, Monsieur Framboisert, je vais donc me mettre en quête d'une autre officine d'électronique, vous n'êtes pas seul sur le marché, l'auriez-vous oublié ?

- Allez vous faire foutre !

 

Mais Perronoux avait raison, sans les commandes du ministère, son entreprise n'irait pas loin. Alors il adopta un profil bas, s'excusa platement auprès de Perronoux, invoquant le stress, des ennuis personnels et des douleurs d'estomac. L'autre accepta du bout des lèvres les excuses à la façon d'un marquis consentant à pardonner à son palefrenier.

 

Il dut donc accepter cette remise de médaille et offrir le couvert chez lui à tout un tas de pète-secs du ministère, Perronoux fut également invité. Pouvait-il faire autrement ?

 

Bon maintenant revenons un peu en arrière et intéressons-nous à un autre personnage clé de cette drôle d'histoire

 

Michael Dereine

 

En voilà un qui avait attrapé la grosse tête. Chauffeur-livreur et beau gosse, sportif et bagarreur à ses heures, il chantait occasionnellement dans un petit orchestre en imitant les rockers des années 1960. On lui conseilla un jour de s'inscrire dans une agence de casting. L'idée lui plut car il se serait bien vu faire de la pub pour des savonnettes ou de l'après rasage. 

 

C'est grâce à cette agence que Maria Baule, la productrice de l'émission télévisé "New Youngs Stars" lerepéra et le recruta. 

 

Le lendemain Maria Baule fêtait ses 55 ans (alors qu'elle en avait 60) avec un jour d'avance en mettant Michael Dereine dans son lit : 

 

Ils sont debout tous les deux, Maria vient de le faire entrer dans son bureau… Le bureau est très large, ultra moderne en bois exotique et en verre, au mur l'inévitable tableau abstrait, il y a bien sûr deux fauteuils en cuir noir et un canapé.

 

Elle avait méticuleusement préparé son coup, s'était minutieusement maquillée, discrètement parfumée et habillée d'un petit haut au décolleté provocant puisqu'il permettant d'apercevoir, pourvu que le regard ose s'y attarder, le sommet de ses aréoles. 

 

Maria Baule paraissait 10 ans de moins que son âge (merci la chirurgie esthétique !) malgré ses cheveux décolorés et coiffés en bouclettes qui lui donnait un look de "vieille poule". Il arrivait à Michael Dereine qui préférait les femmes plus jeunes de fantasmer sur les femmes mûres. Certes, celle-ci dépassait la tranche d'âge qui le faisait rêver, mais il n'était pas de bois et la vision qui s'offrait à lui était loin de le laisser indifférent.

 

Il s'excitait facilement et avait des érections conséquentes. Jeune homme, il s'était vite persuadé qu'il serait un champion au lit. Il lui avait fallu vite déchanter, la conclusion charnelle de son premier flirt fut un véritable fiasco. Son érection n'avait pu se maintenir une fois la fille déshabillée. Et leurs tentatives pour faire "redémarrer la machine" furent vaines. Il avait mis cet échec sur le compte d'un tas de choses : la boisson, le stress, le fait que ce soit la première fois... 

 

La seconde fois, il ne but aucune goutte d'alcool, mais le résultat fut le même. Il n'insista pas, s'excusa auprès de la fille en lui disant que ce devait être les "médicaments" et s'enfuit la queue basse.

 

Depuis, il n'avait plus dragué ; aux filles qui devenaient collantes il la jouait "ringard" en affirmant qu'il n'était pas libre, comme avec cette blonde la semaine dernière :

 

- Tirer un coup ça n'engage à rien, elle n'en saura rien ta nana !

- Pétasse ! Avait répondu Michael qui avait un sens aigu du dialogue.

 

Quand même vous pensez bien que cette situation le "travaillait". Le problème était soit psychologique soit physiologique. Il se souvint alors avoir entendu parler d'un curé qui donnait des consultations de sexologie. Il alla le voir et ce dernier lui expliqua que ce qui lui arrivait était normal, et que c'était bien ainsi, car faire l'amour sans amour est le propre de l'animal, le jour où il rencontrerait l'amour, le véritable amour, ses problèmes sexuels n'existeraient plus. Il fut convaincu par le "saint homme", le remercia et paya le prix de la consultation : 100 euros non remboursable par la sécurité sociale.

 

- Vous n'avez pas les yeux dans votre poche ? Lui lança Maria Baule sur le ton de la plaisanterie en le faisant sortir de sa rêverie.

- Je suis désolé… Vous êtes une très belle femme.

- Ne soyez pas désolé, j'apprécie le fait que ça ne vous laisse pas indiffèrent !

 

Michael ne sait pas quoi répondre et fait un sourire idiot.

 

- Pour être tout à fait franche, reprend Maria, vous ne m'êtes pas indifférent non plus.

 

Nouveau sourire idiot ! Maria se rapproche, elle n'est plus qu'à quelques centimètres de lui. Son parfum l'envahit.

 

- Vous aimez mon parfum ?

- Beaucoup !

 

Elle lui attrape la main et la lui fait poser sur la partie décolleté de son sein gauche.

 

- Caressez-moi, j'en ai envie !

 

Cette fois, ça y est Dereine bande ! 

 

- Allez-y carrément, personne ne nous dérangera !

 

La main ose plonger dans le décolleté, Maria n'a pas de soutien-gorge, ses gros seins étant astucieusement maintenus par le bustier de son top. La poitrine se libère d'un coup tel un diable qui sortirait de sa boite.

 

- Je… je…

- Continuez, vous en mourez d'envie !

 

Alors les dernières résistances tombent, Michael caresse, tripote et pelote et sans demander aucune permission embrasse les fruits offerts et en lèche les tétons avec gourmandise.

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- Venez-là bas ! Dit-elle en désignant le canapé. Ben oui, j'ai un canapé dans mon bureau, je passe beaucoup de temps ici et parfois j'ai besoin de me reposer… ou de le détendre.

 

Michael la suit comme un zombie. Ses résolutions de chasteté jusqu'à la rencontre du grand amour sont carrément remises au placard pour le moment. Normal quand on bande, on ne raisonne plus avec son cerveau, mais avec sa bite !

 

N'empêche que la peur de l'échec revient le tenailler, il tente de ne pas y penser tandis que le pelotage devient de plus en plus débraillé. Maria est torse nu et la jupe descendue, quant à la bite de Dereine, elle est allée la chercher dans sa cachette et la branle avec application 

 

Soudain Maria se lève et se dirige vers son bureau.

 

- Bouge pas, je reviens !

 

Il ne cherche pas trop à comprendre, mais panique à l'idée que ce contretemps puisse le faire débander. Maria s'empare de l'interphone.

 

- Sylvie, je ne dois plus avoir de préservatif. Tu peux m'en apporter ? Et vite, ça urge !

 

Maria revient vers le canapé en se déhanchant de façon à faire bouger ses seins, voilà un petit spectacle que Dereine apprécie, sa bite aussi 

 

La petite partie de "pelotage et branlette" continue quelques instants, jusqu'à ce que Maria décide qu'il est temps de mettre cette jolie bite entre ses lèvres. 

 

Pour Michael, il s'agissait donc de la seconde fellation de sa vie, mais celle que lui prodiguait Maria n'avait rien à voir avec l'amateurisme de la première. Sa langue allait partout, pourléchant le gland, agaçant la couronne, titillant le méat, savourant la colonne et se permettant même de gober les testicules, avant de remonter et de tout prendre dans sa palais en d'efficaces allers et retousr. Bref, c'était divin !

 

- C'est Sylvie, je peux entrer ! Dit la voix à travers la porte.

- Entre !

 

Michael panique, se recule, porte instinctivement ses mains sur son sexe pour le cacher.

 

- Mais arrête de faire ta chochotte, Sylvie ne va pas te manger.

 

Sylvie est jeune blackette très souriante et particulièrement bien roulée.

 

- Tu as vu ce jeune homme comme il est beau ! Indique Maria.

- Pas mal en effet ! Mais il me cache des choses, on dirait…

- Michael, je crois que cela ferait plaisir à Sylvie que vous enleviez vos mains de devant votre queue.

- Mais… balbutie l'intéressé.

- Vous êtes timide, alors ? Murmure la jolie blackette.

 

Le sourire de Sylvie est tellement désarmant que Dereine enlève ses mains.

Martinov16a2.jpg 

- Jolie, mais ça bandouille ! Commente-t-elle. 

- Je vais la faire redurcir, ne t'inquiète pas, répond Maria.

- O.K. Amuse toi bien !

- A moins que tu veuilles y goûter ?

- Juste un peu alors, parce que je suis overbookée. 

- Vous n'y voyez pas d'inconvénient, Michael ? Demande Maria.

 

Il ne sait quoi répondre mais Sylvie s'est déjà penchée pour prendre le sexe dans sa bouche et lui imprimer de délicieux va-et-vient qui eurent tôt fait de lui faire retrouver sa rigidité.

 

Sylvie se recule, et constate le résultat avec une satisfaction non dissimulée.

 

- Bon, faut que j'y aille, c'est dommage, je l'aurais bien vu dans mon cul, cette bite.

- Reste donc, tu n'es quand même pas à dix minutes près.

- Puisque tu insistes ! Répondit-elle fort hypocritement.

 

Et sans autre préavis, Sylvie se déshabilla.

 

Dereine était un peu raciste sur les bords, mais pouvait faire des exceptions. Il restait scotché devant la plastique de la belle blackette, de ses seins défiant la pesanteur, de son cul cambré et des reflets chocolatés de son corps de gazelle.

 

Sylvie avait été recrutée il y avait de cela trois ans par Maria Baule qui l'avait mise dans son lit avant de tenter de la lancer grâce à l'aide de l'émission "New Youngs Stars". Le problème c'est qu'on peut truquer tant qu'on veut une émission, il y a tout de même des limites. Sylvie éblouissait de sa plastique et de son sourire, mais chantait comme une casserole. Maria eut alors l'idée de lui offrir le poste d'assistante de réalisation comme lot de consolation.

 

Mais nous nous égarons, revenons donc dans le bureau de Maria Baule. Michael Dereine a été invité à se déshabiller à son tour, il le fait en ne cessant d'admirer les formes et les courbes de la jolie Sylvie. Et pour l'instant ça va, son érection tient le coup. Maria qui a retiré sa jupe et sa culotte s'affale sur le canapé, jambes écartées dans une position que Dereine trouve obscène. 

 

Déjà, il débande, mais quand Maria lui demande de venir le sucer, il panique complètement, d'abord parce que ça ne lui dit pas grand-chose, mais surtout parce qu'il n'a jamais fait ça et qu'il ne sait pas faire.

 

Il s'approche, se baisse, se demande comment il va s'en sortir, quand il sent tout d'un coup les pointes des seins de Sylvie lui effleurer le dos.

 

Il n'a a pas à dire : ça stimule !

 

La langue de Michael entre en action. Il est perdu, il ne sait pas comment lécher, il ne sait pas où lécher, et la crainte de passer pour un incompétent n'est pas faite pour arranger les choses.

 

Maria a compris qu'elle avait affaire à un quasi puceau. Elle aurait pu le jeter, mais que voulez-vous, elle s'était entiché de sa tronche de play-boy de banlieue et de ses gros biscotos. Alors elle le guide avec patience.

 

- Plus haut, plus bas, plus doucement, plus vite.

 

Maria comprend qu'elle n'y arrivera pas comme ça, elle simule donc son plaisir au grand étonnement de Michael qui ne comprend pas trop ce qui se passe. 

 

- C'était délicieux, tu as encore quelques progrès à faire mais tu es vraiment doué ! Quelle langue ! 

 

Je ne vous dis pas l'effet sur l'ego de Michael Dereine !

 

- Bon tu vas me baiser maintenant ! Tu le prépares un peu, Sylvie.

 

Sylvie reprend en bouche le sexe de Michael et entreprend de le faire bien rebander. Elle y parvient assez rapidement, et lui place une capote. Maria s'est placée en levrette et attend l'assaut.

 

Le spectacle n'est pas sans charme, mais n'excite pas trop Dereine, alors il la pénètre en fermant les yeux, appelle ses fantasmes à la rescousse et commence à la baiser en s'imaginant qu'il est en compagnie de Pénélope Cruz.

 

Il lime, il lime, mais commence à s'inquiéter, malgré un bon commencement sa bite donne déjà des signes de débandade, et il sait qu'il ne tiendra pas la distance. Et c'est la spirale, la crainte de l'échec va contribuer à l'échec. Il va être obligé de sortir une excuse bidon et de repartir la queue entre les jambes…

 

- Ton doigt ! Dit alors Maria à Sylvie.

 

Son doigt, elle le mouille rapidement avant de l'enfoncer dans le cul de Dereine.

 

- Mais qu'est-ce que… Non pas ça !

- Tais-toi continue ! L'interrompt Maria.

 

Trop de chose à la fois ! Dereine est en pleine confusion mentale. Jamais on n'avait touché à son cul. Pour lui ce genre de chose est un truc de "pédés", et il n'aime pas les "pédés", c'est viscéral. Mais il dû bien admettre que la sensation n'était pas désagréable, et puis surtout il rebandait. Il décida de remettre à plus tard l'analyse de la situation et se concentra sur son coït qu'il conclut brillamment avec une accélération finale qui fit grimper Maria au septième ciel, car cette fois elle ne simula pas. 

 

Au moment même où il jouissait, Sylvie retira brusquement ses doigts de son cul (oui, ses doigts car elle était allé jusqu'à trois) multipliant ainsi son orgasme. 

 

- Bon, ben ça fait du bien une petite détente, maintenant on va parler boulot, Sylvie je te laisse retourner à ton travail.

 

Dans cette affaire, Sylvie n'avait pas joui, elle n'avait participé que pour faire plaisir à Maria, car en fait Dereine ne l'intéressait pas du tout.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 17:59

Pr Martinov 15 - Le chronoscope de Télius 6 par Maud-Anne Amaro

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6 - Le chronoscope englouti

 

Lundi 17 décembre

 

Il est presque midi, Amanda sonne au domicile de Désiré Macherot.

 

- Bonjour, je peux entrer cinq minutes ?

- Oui bien sûr !

 

Le chien s'approche, il remue la queue non pas en signe de contentement mais en signe de confusion. Cette personne lui rappelle des souvenirs contradictoires. Il tourne son regard vers son maitre, attend un ordre.

 

- Couché le chien !

 

Ça lui suffit.

 

- J'avais à faire dans le quartier, alors je me suis dit que j'allais passer vous dire bonjour ! Vous avez du café ?

- Du réchauffé ! Sinon du thé !

- Le café me conviendra très bien ! Je me suis dit que vous aimeriez peut-être avoir recours à mes services ! Je dis ça comme ça, ça ne vous engage à rien !

- Euh...

- Si ça ne vous dit rien aujourd'hui, on fera ça un autre jour, ce n'est pas grave. Dans ce cas, je bois mon café, je fais pipi et je vous laisse. Euh, je me défais un peu, c'est pour ne pas attraper un chaud et froid !

 

Sous son manteau, Amanda est en jupe assez courte. Bas ou porte-jarretelles ? Macherot se pose la question mais c'est surtout le haut qui l'intéresse : Oh, rien de bien compliqué, un petit pull couleur crème à manches courtes, mais très moulant et pas mal décolleté. Tout à fait ce qu'il faut pour réveiller sa libido ! Malgré tout, il reste sur ses gardes et tout en servant le café, il lui lance au débotté :

 

- Le cadran, il vous intéresse toujours ?

- Non ! Absolument pas !

 

Et elle prononce ça avec une telle détermination que Macherot n'en revient pas.

 

- Comprenez ma surprise !

- Je la comprends parfaitement. Et je vais vous expliquer en deux mots : Lorsque vous avez dégoté ce cadran dans la rue, vous avez été abordé par un couple, vous vous souvenez ?

 

Macherot commence à comprendre.

 

- C'était vous ?

- Mon petit ami de l'époque était très intéressé par ce truc, et je m'étais dit que si j'arrivais à le récupérer, il serait fou de joie ! En plus, cela m'amusait… Mais j'ai rompu avec ce type, il est beau mais vraiment trop con, sa mentalité est pourrie. Alors le cadran, voyez-vous, il ne m'intéresse plus !

 

Elle repose sa tasse vide et se passe sensuellement sa langue sur les lèvres.

 

Macherot commence à se troubler. Une image lui traverse l'esprit : celle d'Amanda faisant l'amour avec lui alors qu'il s'est travesti. Aura-t-il le courage de lui avouer tous ses fantasmes ? Si seulement elle avait annoncé sa venue au lieu de se pointer à l'improviste, il aurait pu imaginer un scénario, par exemple : passer des bas et un string féminin en-dessous de son pantalon, ce qui aurait permis de lancer la conversation…

 

- On rêve ?

- Un peu oui !

- Des beaux rêves !

- Forcément puisque vous êtes dedans !

- Flatteur ! Et je fais quoi dans votre rêve ?

- Si vous saviez !

- Dites-moi !

- Non, c'est des bêtises !

- Fait chaud chez vous ! Dit-elle en enlevant son petit pull.

 

La voici en soutien-gorge, un joli modèle couleur prune. Les yeux de Désiré Macherot ont du mal à rester dans leurs orbites.

 

- On fait ? Demande-t-elle avec un fort joli sourire de circonstances.

- Oui !

- Alors tu me donnes mon petit cadeau et tu te fous à poil, mon petit biquet !

- Vous voulez un cadeau ? Bredouille-t-il, ne pouvant s'empêcher de songer au cadran.

- Mais non, le cadeau, ce sont les sous ! C'est une expression.

- Ah ! J'espère que j'ai un peu de liquide.

 

Il en avait ! Du coup Amanda se débarrasse de son soutien-gorge, exhibant sa jolie poitrine devant Désiré.

 

- Que c'est beau !

- Ben, touche, tu en meurs d'envie !

 

En plein trouble, le pauvre Macherot alla jusqu'à confondre toucher et embrasser, et il se mit à lécher avec frénésie et gourmandise les seins de la jeune fille, qui se laissa faire avant de calmer le jeu

 

- Bon, faudrait peut-être te déshabiller maintenant ! Tu aimerais qu'on fasse quoi !

- Comme l'autre fois, non ?

- Si tu veux, ça tombe bien, j'ai justement une petite envie.

 

Et puis une idée vint à Désiré, comme ça… il ne va pas se déshabiller, il va lui dire de repasser dans une heure et quand elle reviendra, il aura mis ses sous-vêtements féminins. Oui, il trouve que c'est une très bonne idée, une idée qui l'excite.

 

- Euh ! Vous ne pourriez pas repasser dans une heure, ça m'arrangerait. Mais gardez l'argent…

- Moi ça ne m'arrange pas vraiment, et puis je ne vais pas pouvoir me retenir de faire pipi pendant une heure !

 

"Alors mon scénario de travestissement, ce sera pour une autre fois !" Se dit-il, quelque peu dépité.

 

- On va juste faire comme l'autre fois, alors ? Proposa-t-il.

 

Curieuse réplique qui interpella Amanda.

 

- Parce que si on avait fait ça plus tard, ça n'aurait pas été comme l'autre fois ?

- Si ! Euh... Si, si ! Balbutia-t-il en rougissant.

- Tu es sûr que tu n'aurais pas un autre petit fantasme secret ?

- Juste des bêtises !

- Des bêtises qui demandent une petite préparation, humm, je peux essayer de deviner ?

- Oui ! Répondit Désiré ravi du cours que prenait la conversation.

- Du fétichisme ?

- Ça a un rapport.

- Tu te déguises ?

- Juste un peu.

- En esclave ?

- Non

- En soubrette ?

- Non.

- En infirmière ?

- Non, y'a pas d'uniforme

- En bébé ?

- En bébé ! Quelle drôle d'idée ! Non, c'est bien plus simple.

- En femme ?

- Ben oui ! En fait j'aime bien porter de la lingerie féminine.

- Et bien d'accord, on peut faire avec, ça ne me dérange pas du tout ! Tu veux te passer des sous-vêtements de femme ? Vas-y, je ne suis pas à cinq minutes.

- Vous n'allez pas vous moquer de moi ?

- Toutes les fantaisies sexuelles sont respectables du moment que ça ne nuit pas à autrui, mon cher ami. Répondit-elle doctement.

 

Rassuré, il s'en alla chercher ce qu'il fallait dans l'armoire de sa chambre. Dans son coin le chien s'étire et observe la femme avec curiosité

 

- Voilà, j'ai juste ça, le problème ce sont les bas : ça file sans arrêt, je suis obligé d'aller en acheter à l'autre bout de Paris.

 

Amanda comprit : il avait peur d'acheter des bas dans un endroit où il était connu, ne serait-ce que de vue. Voilà qui en disait long sur le pouvoir de regard de "l'autre" et sur la difficulté de banaliser ses fantasmes.

 

"Quelle société de coincés et d'hypocrites !" Pensa-t-elle.

 

Il se déshabilla prestement et s'empressa d'enfiler un petit string rouge, qui avait du mal à dissimuler sa bandouillante virilité.

 

Amanda était une personne fort tolérante, mais elle eut du mal à vaincre une folle envie de fou rire. Désiré était sans doute quelqu'un de fort sympathique et de surcroit inoffensif, mais pour le moment elle ne pouvait s'empêcher de le trouver ridicule. Elle se mordit les lèvres pendant qu'il se gainait les jambes de bas autofixants.

 

- T'as de jolies jambes pour un homme !

- J'ai fait du vélo quand j'étais plus jeune...

- Du yoyo ?

- Non du vélo !

- Ah !

 

Il fallait bien qu'elle trouve un prétexte pour faire éclater son rire.

 

- J'aime bien votre rire ! Lui dit-il.

- Tant mieux, j'ai toujours associé le sexe avec la rigolade ! Bon alors, tu veux que je te pisse dessus comme l'autre jour ?

- Oui ! Je vais chercher une serviette.

 

Pendant ce temps Amanda finit de se déshabiller. Le chien se lève et sans agressivité s'approche de la fille.

 

- Qu'est-ce que tu fais toi ?

 

Il est maintenant tout proche, son mufle touche le pubis d'Amanda qui se recule.

 

- Couché ! Sale bête !

 

Miracle il le fait !

 

- Mais dis donc, il est vicieux ton chien ! Il est venu me renifler la chatte !

- Ben alors, le chien, qu'est ce qui t'as pris ?

- Tu crois vraiment qu'il te comprend ? Laisse le tranquille et allonge-toi !

- J'aimerais bien quelques gouttes sur mon string et après on finira comme l'autre fois.

- D'accord ! Dis-moi, quand tu mets de la lingerie féminine comme ça, tu fantasmes sur quoi ? Tu t'imagines que tu es une femme je suppose ?

- Oui !

- Et elle fait quoi cette femme, elle est lesbienne ou elle va avec les hommes ?

- Justement je ne sais pas trop, tout ça est un peu confus.

- Tous les hommes ont une part de féminité en eux, elle ne s'exprime pas toujours de la même façon.

- Ah vous croyez ?

- Tu as déjà eu une expérience avec un mec ?

- Non, non !

 

Mais malgré cette réponse réflexe, certaines images lui remontent en mémoire, Amanda n'est pas dupe.

 

- Raconte-moi, ça va m'exciter !

- C'est pas très passionnant !

- Raconte !

- Un jour je suis allé dans un cinéma porno, ça faisait bien vingt ans que je n'avais pas mis les pieds dans une salle comme ça, c'est vrai maintenant avec les DVD qu'on peut acheter ou regarder dans des cabines avec l'avance rapide et tout ça, pourquoi aller au cinéma ? C'était de la curiosité. Le film était nul avec des actrices hideuses, mais c'est dans la salle qu'il y avait le vrai spectacle, des mecs se branlaient sans se cacher, d'autres se branlaient entre eux, et il y en avait même qui se suçaient !

 

Amanda constata que ces évocations maintenaient la bite de Macherot en belle érection et qu'elle dépassait outrageusement du string

 

- Et toi qu'est-ce que tu as fait ?

- Rien, j'ai fini par partir, mais j'étais très troublé.

- Tu avais mis ta lingerie féminine ?

- Non, jamais quand je sors !

- Et pourquoi ?

- Ben si j'ai un malaise, je ne veux pas qu'on me trouve avec ça !

 

"Encore la dictature du regard de "l'autre" !"

 

- Tu ne t'es pas branlé ?

- Non pas cette fois !

- Parce que tu y es retourné ?

- Oui, tout cela m'avait troublé, je me suis dit : puisque c'est toléré, pourquoi ne pas le faire ? Alors la fois d'après, j'ai sorti ma queue et j'ai commencé à me masturber. Mais quand un mec à côté de moi a voulu me toucher la bite, je me suis sauvé.

- Et tu n'y es plus retourné ?

- Si, juste une troisième fois, je m'étais rendu compte que de voir des mecs se donner du plaisir entre-eux me troublait. Et puis je me suis dit aussi que j'avais été con de ne pas laisser le gars me toucher, l'expérience aurait peut-être été intéressante. Donc la fois d'après, je me suis branlé mais très doucement attendant qu'un mec s'intéresse à moi. Au bout de dix minutes, un gars s'assoit à côté de moi, et sort sa queue, un truc énorme, il tend la main vers ma bite, il me la touche, me la branle, mais ce con me fait mal, il a les ongles qui accrochent. Je lui ai dit de me laisser, il a grogné je ne sais plus quoi, je n'ai rien compris, mais il n'avait pas l'air content. J'ai pris peur, je me suis levé et je suis parti…

- Tu es tombé sur un con ! Ça arrive, moi aussi, ça m'est arrivé de tomber sur des cons ! Allez assez discuté, attention je t'arrose le zizi !

 

Un jet dru lui dégringola sur son string, qui devint trempé comme une soupe.

 

- Tu vas boire le reste ?

- Oui, oui !

- Tu te branles en même temps ou tu voudras que je le fasse ? Et rassure-toi je n'ai pas les ongles qui accrochent.

- D'accord je vous laisserai faire !

- On ouvre la bouche !

- Oumpf !

 

Pour s'être trop longtemps retenue, Amanda ne parvint pas à contrôler correctement son débit. Le "pauvre" Désiré, bien incapable d'avaler tout ça, en laissait dégouliner la moitié sur la serviette. Mais il apprécia ce qu'il put boire !

 

- Alors c'était bon ?

- Super !

- On va se mettre en soixante-neuf, toi tu vas me nettoyer la chatte et moi je vais te palucher.

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Et pendant qu'Amanda branlait Désiré Macherot, ce dernier usait de sa langue. Le récit de l'homme avait un peu excité la jolie brune et quand elle sentit le bout de sa langue frôler son clitoris elle se dit "pourquoi pas ?"

 

- Laisse ta langue où elle était, sur mon clito ! Non remonte ! Non pas dans ce sens-là, plus haut, encore un peu, allez vas-y.

 

Macherot n'avait jamais léché son épouse, ça ne lui disait rien, aussi manquait-il cruellement d'expérience. Il essayait de faire de son mieux, mais quand il sentit le plaisir monter dans sa bite, il se mit à agiter sa langue de façon si frénétique qu'Amanda se mit à jouir bruyamment alors que Macherot éjaculait.

 

Le chien intrigué par tout ce bordel se mit à grogner.

 

- Couché le chien !

 

Il se calma en voyant les deux amants se relever.

 

- Tu m'as bien fais jouir, mon salaud !

 

On ne jouit pas avec un client, lui avait dit une fille rencontrée dans une boite de nuit et qui elle aussi se prostituait occasionnellement, ce sont des choses qui ne se font pas… Mais Amanda n'en avait cure des us et des usages. Une fille libre ne doit-elle pas faire ce dont elle a envie ?

 

- Ah ! Au fait pour le cadran, je l'ai envoyé à un expert, il ne me l'a pas rendu, il paraît que c'est un machin très dangereux.

- Ah, il vous a téléphoné ?

- Non il m'a écrit une lettre, vous voulez la lire ?

 

Il accepta par pure politesse :

 

"Cher Monsieur,

 

L'appareil que vous m'avez confié pour examen a l'apparence d'un dispositif à cadrans multiples, mais dissimule en fait une machine infernale. A titre d'exemple des combinaisons de mouvements simples (deux doigts, deux clés, un doigt et une clé) peuvent se révéler d'une dangerosité extrême. Ainsi lors du déballage une probable pression des doigts à un endroit particulier liée à un mouvement de l'autre main a provoqué l'ouverture d'un fin canon à ressort libérant une ampoule de verre remplie de curare. Comme vous le savez sans doute, le démontage de ces mécanismes est extrêmement difficile et parfois impossible. Si on y ajoute la dangerosité, vous comprendrez que j'ai préféré abandonner l'examen de cet objet ! Je me refuse par ailleurs à faire de nouveau voyager ce dispositif par la poste en raison des risques pour le personnel. Si vous souhaitez le récupérer, je le tiens à votre disposition en nos locaux de Louveciennes… Je ne vous facture rien."

 

- Vous allez y aller ?

- C'est trop loin, je n'ai plus de voiture et puis j'ai mon chien !

- Si vraiment vous souhaitez le récupérer, je peux vous y conduire.

 

Amanda tenait là un prétexte en or pour revoir Béatrice !

 

- Pourquoi pas ?

- Tu verras, ce professeur Martinov est quelqu'un de très sympathique... Un sacré coquin en plus ! Et il a une assistante, je te dis pas, une superbe blonde, aussi coquine que lui !

- Ah ! Oh !

 

Après avoir quitté Désiré, Amanda s'empressa de téléphoner à Béatrice.

 

- Hello, figure-toi que Macherot m'a demandé de l'accompagner pour récupérer son cadran. On peut passer quand ?

- Vendredi à 11 heures ? Proposa-t-elle après avoir consulté l'agenda du professeur.

- Ça colle, j'ai hâte de te lécher de nouveau le minou !

- Avec Macherot ! Ça risque d'être compliqué !

- Pas tant que ça ! Bisous ma puce !

 

Amanda avait donc une arrière-pensée ?

 

Vendredi 21 Décembre

 

A 10 heures, Amanda passe prendre Désiré.

 

- On y va ?

- Je suis prêt !

- Tu as mis ton string et tes bas ?

- Non pourquoi ?

- Tu devrais ?

- Expliquez-moi !

- Fais-moi confiance !

- Mais s'il m'arrivait quelque chose…

- Il ne t'arrivera rien ! Avec moi tu es en sécurité, d'ailleurs, j'ai un brevet de secouriste !

 

Il accepta donc de se changer mais quand il revint, le chien se mit à s'agiter en se dirigeant vers la porte d'entrée.

 

- Sage le chien ! Mais non, je ne t'emmène pas !

 

Il sautille en remuant la queue.

 

- Emmène-le, il fait beau et il y a une belle forêt dans le coin, en revenant on pourra aller y faire un tour, ça lui fera du bien et nous ça nous fera une balade.

 

Martinov et Béatrice attendaient leurs visiteurs pour 11 heures, ils furent ponctuels et les reçurent dans le laboratoire.

 

- Voilà l'objet ! Evidemment il est à vous, vous pouvez le reprendre, mais comme je vous l'ai écrit, il est dangereux.

 

Macherot hésita, le chronoscope lui paraissait soudain moins beau !

 

- Je vais vous l'emballer de façon à ce que ça ne soit pas dangereux, j'ai un gros carton assez épais et on va le coincer avec du polypropylène...

 

Béatrice avait d'abord pensé s'habiller pour l'occasion avant d'estimer que sa tenue de travail habituelle, c'est à dire en sous-vêtements sous une blouse blanche avait un petit côté insolite qui ne manquait pas de piquant. Elle se demandait d'ailleurs comment Amanda pourrait tenir sa "promesse". Sans doute fallait-il se donner du temps. Ça, elle savait faire...

 

- Vous n'allez pas nous quitter comme ça, c'est l'heure de l'apéritif ! Proposa-t-elle.

 

Ils passèrent au salon, Amanda s'assit sur le canapé.

 

- Viens t'asseoir à côté de moi ! Proposa-t-elle à Béatrice.

- Garde-moi la place au chaud, je vais faire le service.

 

Elle revint rapidement avec des bouteilles et des verres et entreprit de servir la petite assemblée. Ils trinquèrent de joyeuse humeur.

 

Un silence s'installa, Martinov le rompit :

 

- Alors Amanda, qu'est-ce que vous devenez ?

- Célibataire et chômeuse. Et je fais quelques extras…

 

Le professeur eut la délicatesse de ne pas demander de précisions sur les extras en question.

 

- Mais avant d'être au chômage… ?

- J'ai une licence de lettres. Ça ne me sert à rien, j'ai aussi pris des cours de danse, j'ai un peu végété et par connaissance, je me suis fait engager dans un club de strip-tease. Mais bon j'ai eu une embrouille avec un client, je suis partie.

- Une embrouille ?

- Oui dans ce genre d'endroits, il est bien précisé qu'il est interdit d'avoir des relations sexuelles avec les clients, sinon l'établissement tomberait pour proxénétisme, mais ça c'est la théorie. En fait ça se pratique de façon plus ou moins discrète, mais on ne nous oblige pas. Seulement un jour j'ai comparé ce que je gagnais avec ce que gagnaient celles qui acceptaient ce genre de choses. Du coup j'ai franchi le pas. Ça ne m'a d'ailleurs pas posé trop de problèmes. Sauf qu'un jour je me suis engueulée avec un client, et manque de chance c'était une relation du patron, bref on m'a virée. Il se trouve que j'avais déposé depuis quelques temps un CV dans une agence de casting. On m'a convoquée pour un film de vampires, j'ai été retenue. C'est là que j'ai connu toute la bande, Grégorio, Tristan, Karen… le film n'a jamais été tourné mais des liens se sont créés. Je suis devenue la maîtresse de Grégorio et il a commencé à délirer grave sur les vampires, moi je n'y faisais pas trop attention, l'amour est aveugle. Voilà, voilà.

- Intéressant.

- Vous trouvez ça intéressant, vous ? Répliqua-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

- Ben...

- Si cela vous intéresse que je vous fasse profiter de mes talents de strip-teaseuse, c'est possible ! Ajouta-t-elle sur le même ton.

- Tu faisais des numéros toute seule ou aussi en duo ? Demanda Béatrice l'air de rien.

- Des duos féminins, bien sûr ! J'adorais ça ! Ça vous intéresse messieurs ?

 

Les messieurs ne répondent pas, mais se gardent bien de dire non.

 

- Tu serais d'accord pour me servir de partenaire ? demande Amanda à Béatrice.

- Si tu veux !

- Alors les garçons d'accord, on vous en fout plein la vue ?

- Si Monsieur Macherot est d'accord... Répond Martinov qui sentait bien qu'Amanda avait besoin d'une petite approbation.

- Pourquoi-pas ! Répondit l'intéressé.

- Seulement c'est donnant donnant, il y une condition ! Reprend Amanda.

- Et c'est quoi la condition ?

- Que vous sortiez vos bites et que vous vous branliez en nous regardant !

- Oh ! Mais c'est très osé, ça ! Fait mine de protester le professeur.

- En effet, mais soyons fous, on ne vit qu'une fois ! Alors d'accord. On va commencer à se peloter, et quand je lèverai le pouce je veux voir vos bites, d'accord ?

- Ça me convient, je suis très joueur ! Répond Martinov.

- Et toi, Désiré ?

- Euh, je ne sais pas…

- Tss, tss, bien sûr que tu es d'accord.

 

Mais ce charmant échange fut soudain interrompu par les aboiements du chien dans la voiture.

 

- Il a peur. Il ne comprend pas ce qu'il fait tout seul dans la voiture ! On ne va pas pouvoir rester ! Déclare Macherot.

- Il est méchant ? Demande Béatrice.

- Non, c'est un bon chien de garde, mais c'est une brave bête.

- Allez le chercher, il se mettra dans un coin.

- Tiens Désiré, prends mes clés de voiture !

 

Quelques instants plus tard, le chien étant couché sous un fauteuil, Béatrice resservit une tournée d'apéro. On trinqua de nouveau.

 

- Je suis prête, Amanda, c'est quand tu veux ! Annonça Béatrice.

 

Amanda ne se le fit pas dire deux fois, sauta au cou de la jeune chimiste et les deux femmes s'échangèrent un patin d'enfer. Puis Béatrice se releva pour mettre un peu de musique, elle ne perdit pas son temps à choisir : Mozart ferait parfaitement l'affaire.

 

Les deux femmes se font face, Amanda chuchote des instructions à Béatrice tout en la caressant et en lui faisant des bisous dans le cou. Le pantalon et le petit haut d'Amanda sont rapidement retirés, la blouse de Béatrice s'ouvre… Les deux femmes sont en sous-vêtements.

 

Puis sur un signe d'Amanda les deux coquines s'avancent vers les hommes en se déhanchant. Béa vers Macherot et la brune vers Martinov.

 

C'était bien la première fois que Béatrice exécutait une lap dance, aussi jetait-elle des regards vers sa complice afin de voir comment elle procédait. Elle en comprit rapidement le principe. Assise sur les cuisses de Macherot, elle se déhanchait en approchant ses seins du visage de l'homme. Quand Amanda dégrafa son soutien-gorge pour offrir ses seins magnifiques aux lèvres du professeur Martinov, elle en fit de même et se laissa un moment sucer les tétons par Macherot.

 

Amanda tripotait à présent la braguette de Martinov, elle en fit donc autant sentant le membre bien dur à travers le tissu du pantalon.

 

Puis elles se dégagèrent, l'une face à l'autre, elles firent glisser leurs culottes, puis se rapprochèrent de nouveau des hommes afin que ceux-ci puissent bénéficier d'une vue rapprochée de leur intimité.

 

- Vous en avez de la chance, les mecs : deux belles salopes rien que pour vous ! Et gratuites en plus ! Lança Amanda.

 

Béatrice faillit dire quelque chose, quelque chose qui aurait temporisé quelque peu ces propos mais l'inspiration ne lui vint pas, et puis, après tout, pourquoi ne serait-elle pas une belle salope comme ça, de temps en temps ? Hein, après tout ?

 

Et c'est à ce moment-là qu'Amanda leva le pouce.

 

Martinov, complétement dans le trip n'hésita pas une seconde, délogea sa bite de sa braguette et se mit à se branler mollement. Macherot sembla hésiter, mais Amanda l'invectiva.

 

- Tu ne vas pas te dégonfler quand même ?

- Non, non ! Balbutia-t-il en sortant à son tour son engin.

- Mieux que ça messieurs, baissez un peu vos pantalons, ou retirez-les carrément ce sera plus pratique... Et plus esthétique.

 

Macherot hésite encore une fois

 

- Alors, tu ne veux pas montrer ce que tu as en-dessous, tu as tort, ça va tous nous exciter ! Allez un peu de nerf, retire moi ce pantalon.

 

Le professeur n'était absolument pas excité par les accoutrements vestimentaires de son voisin mais lorgnait ostensiblement vers sa bite qu'il trouva jolie et troublante. Son regard concupiscent n'échappa pas à Amanda, qui connaissait ses penchants bisexuels.

 

- Tu as vu comme il a une belle bite !

- Oui, elle est très jolie !

- Tu aimerais bien la sucer, hein, mon cochon ?

- Il faudrait pour cela que Monsieur soit d'accord.

- Bien sûr qu'il est d'accord.

 

Macherot se sent pris au piège, mais il est aussi excité comme un pou. Amanda passe derrière lui et lui fait des bisous sur la nuque.

 

- Laisse toi faire mon biquet, il va bien te sucer la bite. Viens André, viens le sucer.

 

Martinov s'approche, s'empare du sexe de Macherot et le masturbe un moment, puis il s'accroupit et se met à le lécher avant de l'engloutir dans sa bouche.

 

- Tu aimes ça, sucer des bites, hein mon salaud ! Le nargua Amanda.

- Humpf ! Humpf ! Répondit le professeur qui avait la bouche pleine.

- Je suis sûr que tu aimerais bien l'avoir dans ton cul, cette bite !

- Tant qu'à faire ! Approuva Martinov en interrompant un moment sa sucette.

- Tu entends, Désiré, ce gentil monsieur aimerait que tu l'encules !

- Ça va pas, non ? Je ne suis pas pédé ! Protesta l'intéressé.

- Tout de suite les grands mots ! Mais j'ai tout compris ! Bien sûr que tu ne veux pas l'enculer, ce serait inverser les rôles. Dans tes fantasmes, tu es bien une femme non ?

- Les fantasmes c'est des fantasmes !

- N'empêche que dans tes fantasmes, tu suces des bites !

- Mais...

- Mais quoi ? Une bonne bite, tu en as une juste devant toi ! Alors vas-y lance-toi, fais pas ton timide !

- Il ne faut jamais laisser passer une occasion, après on regrette toujours ! Ajoute Béatrice.

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Il faut croire que l'argument porta, Désiré reprit sa respiration, tripota quelques instants la bite de Martinov, y approcha les lèvres, imprima un chaste baiser sur la verge, fit quelques timides mouvements de l'extrémité de sa langue, puis estimant sans doute que ces préliminaires avaient assez duré, il ouvrit une large bouche et engloutit la bite avant de la faire aller et venir comme il se doit.

 

- Et bien, voilà ! C'est bon, hein petite salope ! L'invectiva Amanda.

- Humm, humm !

- Attention les dents ! S'inquiéta le professeur qui ne se sentait pas si bien sucé.

 

Macherot s'efforça de rectifier le tir. Sans être génial, c'était déjà mieux.

 

- Continue, je vais m'occuper de ton cul ! Commenta la jolie brune.

- Hon ! Hon !

 

Et pendant que Béatrice s'en alla chercher le godemiché du professeur, Amanda glissa son doigt mouillé dans l'orifice de Désiré lequel n'éleva aucune protestation.

 

- On va essayer avec un petit gode ! Proposa Béatrice. Mais on va mettre un petit peu de gel pour que ça passe mieux !

 

Les filles furent plutôt surprises qu'il se laissa faire sans broncher. C'est que, mais il s'était bien gardé de le dire, Désiré Macherot n'était plus vraiment vierge de ce côté. Il avait, plusieurs semaines auparavant remarqué en sex-shop un joli gode très réaliste, il fantasma pas mal dessus et finit par l'acheter. Il fut au début assez déçu de l'effet produit par son utilisation : certes ce n'était pas désagréable, mais pas non plus de quoi fouetter un chat. Mauvais produit ? Gadget non fait pour lui ? Jour sans ? Joujou à utiliser à deux ? Il ne savait dire et avait remisé l'objet jusqu'au jour où le ressortant pour une petite mise en scène solitaire, il avait cette fois hautement apprécié l'objet… mais ces séances étaient si courtes….

 

Et aujourd'hui la façon dont Béatrice faisait aller le gode dans son cul lui convenait parfaitement.

 

- Humm, ça te plait qu'on t'encule ? Demande Amanda.

 

Il ne répond pas, il n'ose pas répondre. Il venait de lâcher la bite du professeur Martinov qui s'était un peu éloigné, il le regrettait maintenant : ayant la bouche pleine, cela lui aurait donné un prétexte pour ne pas répondre.

 

- Réponds ! Fais pas ton timide ! Assume ce que tu fais, il n'y a pas de mal à se faire du bien !

- Oui !

- Oui quoi ?

- Ça me plait !

- Mieux que ça, je veux entendre "Ça me plait de me faire enculer !"

- Oui, ça me plait de me faire enculer ! Mon Dieu, j'ai honte !

- Tu n'as pas de honte à avoir, tu ne fais de mal à personne. C'est bon ? Je continue ? Intervient Béatrice.

- Oui, encore un peu, s'il vous plaît !

- Tu sais, je vais te dire un truc : un gode dans le cul c'est vachement bon, mais une vraie bite, c'est génial.

 

Ce n'était pas vraiment une proposition, mais Désiré l'anticipa et répondit quasiment par réflexe.

 

- Non, non, une autre fois !

- Ce sera quand l'autre fois ?

 

Il ne répondit pas, Béatrice continua à jouer avec le gode pendant qu'Amanda suçait le professeur Martinov afin qu'il soit prêt pour la suite.

 

- Voilà, Dédé est prêt, regarde cette bite comme est belle ! Reprends-la un peu dans ta bouche.

 

Il n'hésita pas. A quoi bon ? On attendit quelques instants, puis Béatrice retira la gode. Le professeur Martinov vint se placer derrière Désiré, s'encapota et profita du chemin ouvert et encore lubrifié pour le pénétrer avec beaucoup de précaution.

 

- Oumpf !

- Et voilà t'as une bite dans le cul, tu vois, tu n'en es pas mort !

- J'ai honte !

- Mais non t'as pas honte ! C'est bon ?

- Oh, là, là qu'est-ce que vous m'avez fait faire ?

- On t'a fait faire une bonne chose !

 

Il serait complétement erroné d'aller affirmer que le professeur Martinov était excité par le postérieur de Désiré Macherot. Non pas du tout ! C'est la situation et l'ambiance qui l'excitaient. Aussi au bout de cinq minutes d'aller et venue dans le cul du retraité, il accéléra subitement la cadence et jouit dans un grognement avant de se retirer.

 

Béatrice eut alors l'intelligence de ne pas laisser sombrer Macherot dans on ne sait quel stress post sodomite et s'empara immédiatement de sa bite, qu'elle se mit à sucer avec application. Amusée, Amanda vint la rejoindre dans cette noble tâche et notre Désiré put en ce qui le concerne conclure cette orgie en étant doublement sucé. Il ne tarda pas à jouir arrosant de son sperme les jolies poitrines de ces demoiselles qui se mirent à rire aux éclats avant de s'embrasser tendrement.

 

Il ne restait donc à ces coquines particulièrement excitées qu'à se diriger vers une conclusion que le lecteur devinera aisément du moins dans ses grandes lignes… Mais un intrus vint modifier quelque peu ce plan final.

 

Le chien intrigué par toutes ces odeurs corporelles auxquelles il n'est pas habitué, se lève de son coin et décide d'aller y voir d'un peu plus près.

 

Les deux hommes étant allés faire un brin de toilette intime, le toutou se dirige vers les deux filles qui se bécotent debout et vient se mélanger dans leurs jambes.

 

- Ben le chien ! S'offusque Amanda.

 

Elle s'offusque encore plus quand, pas gêné du tout, il entreprend de lécher sa cuisse sur laquelle sa mouille a dégouliné.

 

- Mais quel chien vicelard !

- T'as jamais fait ? Demande Béatrice.

- Jamais fait quoi ?

- Regarde !

 

Béatrice porte sa main à la chatte, l'imbibe de ses sucs et la tend à plat au chien qui vient la lécher.

 

- Et ben, on peut dire que tu n'as pas peur toi !

- Peur de quoi ? Une fois je me suis même fait lécher la foufoune par un labrador ! (voir professeur Martinov et la soucoupe volante)

- Non !

- Si !

- Tu le referais ?

- C'est pas vraiment mon truc, mais je peux te montrer !

- Chiche !

 

Béa refait la même opération, et tandis que le chien lui lèche sa main, elle la rapproche doucement de sa chatte. Le chien y dirige ensuite son mufle et se met à lécher !

 

- Waaa ! Quelle langue !

- J'essaierais bien ! Dit alors Amanda.

 

Elle reproduit alors les mêmes gestes que Béatrice et se mit à haleter quand le chien vint poser sa large langue sur sa chatte. La jouissance fut fulgurante.

 

- Déjà ? S'étonna Béatrice.

- Ce doit être "dans la tête" ! Tu sais j'ai lu un jour que sucer la bite d'un chien, ça portait bonheur !

- Sans blague ? Rigola Béa, qui ne croyait pas aux porte-bonheurs.

- Tu l'as fait ?

- Non ! Mentit la jeune chimiste.

 

Elle n'avait pas envie de raconter sa vie. Oui, elle avait connu cette expérience, mais la bête n'était pas la même, il s'était agi d'un labrador, chien paisible et débonnaire aux allures de gros nounours, ce qui n'était pas le cas de ce chien sans nom.

 

Amanda semblait aux prises avec une grande excitation, elle semblait prête à franchir le pas, sans trop savoir comment s'y prendre. Mais le retour des deux hommes mit fin à ses fantasmes particuliers.

 

- Non, non, ne vous rhabillez pas. Messieurs asseyez-vous, on vous avait promis un spectacle et il n'est pas fini.

 

Et tandis que les deux hommes s'assoient, Amanda s'en va trifouiller dans son sac et en extrait un paquet cadeau qu'elle offre à Béatrice.

 

- Oh ! C'est quoi ?

 

Elle le déballe et en sort un chapelet de deux boules argentées.

 

- Des boules de geisha ! Elles sont trop jolies. Bisous ?

 

Encore un prétexte pour se rouler un patin !

 

- Tu veux que je te les enfonce dans ton petit cul ? Propose Amanda.

- Bien sûr ! Répond Béa en lui présentant son joli postérieur.

- Faut mettre un peu de gel ou ça va entrer tout seul ?

- Ça devrait rentrer !

 

Amanda présenta la première boule argentée à l'entrée de l'anus de Béa et entreprit de la pousser.

 

- Ouvre-toi mieux ! Encore, encore !

 

Et tout d'un coup comme par magie, l'œillet absorba la boule.

 

- C'est parti pour la deuxième !

 

Dans leurs fauteuils, les deux hommes, fascinés par cette scène torride se branlaient, dans un premier temps chacun sa bite, avant que le professeur tende la main vers celle de son voisin, lequel ne put faire autrement que de lui rendre la politesse.

 

La seconde boule entra plus facilement dans le cul de Béatrice, et tout en ne lâchant pas la ficelle du chapelet Amanda se mit à lécher la chatte toute humide de sa partenaire.

 

- Tu te rends compte que je te suce après le chien ?

- Hi ! Hi ! Attends j'ai envie de pisser.

- Vas-y j'ai la bouche ouverte.

- Ben non, pas là, on va en mettre partout, viens aux toilettes avec moi. Euh, les garçons, soyez sages on revient tout de suite.

 

Sages, ils ne l'étaient pas vraiment car le professeur ne regardait plus, il s'était remis à sucer gloutonnement la bonne bite de Désiré, qui n'en revenait pas d'être d'aussi grande forme aujourd'hui.

 

Béatrice s'assit sur le rebord de la cuvette, dont elle ne souleva pas l'abatant, elle écarta les jambes et Amanda se positionna devant sa bouche comme si elle avait fait ça toute sa vie. Beatrice appuya sur son pubis afin que le jet puisse jaillir horizontalement. Et bientôt l'urine bouillonna dans la bouche de la brune, qui avala ce qu'elle put, le reste dégoulinant sur son corps.

 

Quelques bisous, quelques rires, quelques coups de serviette (mais Béatrice se garda bien de s'essuyer la foufoune) et elles reviennent au salon où elles ont la surprise de découvrir les deux hommes couchés sur le tapis en train de se gober mutuellement la bite en position de soixante-neuf.

 

- Quels cochons ! Plaisante Amanda.

- Mais dans le cochon tout est bon !

 

La brune reprit son lèche-minou, s'attachant dans un premier temps à récupérer les gouttes d'urine qui s'y trouvaient, puis elle lance une main en avant attrape un téton qu'elle enserre fortement de ses doigts.

 

"Et l'autre ?" se demande Béatrice.

 

C'est que l'autre main est occupée à tenir la ficelle du chapelet de boules de geisha. La respiration de Béatrice devient vite saccadée. Amanda la sent prête et accentue la pression de sa langue sur son clitoris. Et soudain elle gueule sa jouissance. C'est à ce moment-là que la brune tire d'un coup sec sur la ficelle, faisant ressortir les deux boules et provoquant un nouveau cri.

 

Du coup les deux hommes, curieux, se relèvent, s'interrogent.

 

- Whaa ! Comment elle m'a fait jouir, cette salope ! Versez-moi à boire je n'ai même plus la force de le faire.

 

Epilogue

 

Désiré Macherot ne déballa jamais le chronoscope de son carton. Une nuit vers 3 heures du matin, accompagné de son chien, il remonta la rue du Temple, jusqu'à l'Hôtel de Ville, s'engagea sur le pont d'Arcole et jeta le carton par-dessus le parapet. La Seine le recueillit avec un gros plouf. Il se demanda alors mais un peu tard si le carton coulerait ou flotterait.

 

Les anciens amis de Grégorio ne se revirent jamais, l'activité occasionnelle d'Amanda ne tarda pas à devenir son activité principale. Elle voyait régulièrement Désiré Macherot qui devint son plus fidèle client et une certaine complicité se créa entre eux deux à ce point qu'il leur arrivait de sortir ensemble au restaurant ou au cinéma en tout bien tout honneur. Mais un jour...

 

Tristan passe chez le teinturier récupérer un veston qu'il avait donné à nettoyer.

 

- Voilà ! Ah oui, vous aviez laissé un papier dans une poche, on vous l'a remis là où il était.

 

Chez lui il découvrit ce fameux papier, un simple ticket de supermarché… sauf que derrière, il y avait un nom et une adresse, celle de Macherot, Boulevard Voltaire…

 

"Pourquoi ne pas essayer ?"

 

Il était 18 heures quand il sonna à sa porte...

 

- Bonjour Monsieur Macherot, je suis Tristan Couver, je suis collectionneur d'objets anciens. Je sais que vous avez des pièces rares et j'achète à bon prix.

- Désolé, je n'ai rien à vendre !

 

Macherot dévisageait son interlocuteur, lui trouvant un charme fou et c'est peut-être pour cette raison que quand ce dernier lui suggéra de le faire entrer "juste cinq minutes" il ne s'y opposa pas.

 

- En fait j'irai droit au but, je suis intéressé par la copie du chronoscope de Télius en votre possession...

- Je ne sais pas de quoi vous parlez !

- Un système multi cadran...

- Je n'ai pas ça ! Répondit Macherot qui commençait à comprendre mais n'avait pas envie d'en dire plus.

- Mais si ! Je vais vous montrer !

 

Tristan avait recopié sur son téléphone portable la photo du "cadran" prise par Amanda.

 

- Voilà ! C'est cet objet !

- Mais qui vous a donné cette photo ?

- Je l'ai trouvée sur Internet, on trouve tout sur Internet.

- Elle a été prise chez moi !

 

Macherot nota mentalement qu'il faudrait qu'il interroge Amanda à ce sujet lors de leur prochaine rencontre

 

- Je m'en rends bien compte ! Donc c'est cet objet que je me propose de vous acheter !

- Je ne l'ai plus !

- Il a été vendu ?

- Non, je l'ai foutu dans la Seine !

- Dans la Seine, mais pourquoi ?

- Je ne vois pas pourquoi je devrais vous répondre !

- Mais je ne vous oblige pas !

- Je l'ai fait expertiser, en fait c'est une machine infernale avec des ampoules de poisons et tout ça ! Je n'allais pas le garder.

 

- Vous vous souvenez où vous l'avez jeté ?

- Pont de Sully ! Mentit Macherot.

- Coté rive gauche, coté rive droite ?

- Pourquoi ? Vous voulez plonger ?

- Pourquoi pas !

 

Une idée germa dans le cerveau de Tristan : il connaissait quelqu'un qui travaillait à la brigade fluviale, s'il pouvait se débrouiller pour qu'on drague la Seine à l'endroit où le cadran avait été jeté...

 

- Rive droite, en aval !

- Il a coulé à pic ?

- J'en sais rien, y f'sait nuit, c'était dans un carton avec du polypropylène, ça a pu flotter et dériver !

- Et ben tant pis ! Je crois que vous n'avez pas frappé à la bonne porte, il y a des gens qui savent réparer et restaurer ce genre de trucs. Dernièrement un dispositif analogue a été adjugé 78.000 euros chez Christy !

- Qui c'est Christy ?

 

Tristan lui expliqua.

 

- 78.000 euros ! S'exclama Macherot qui n'en croyait pas ses petites oreilles.

- Oui, ça fout la rage, hein ?

- Plutôt ! J'ai bien envie de me servir un whisky pour m'en remettre. Je n'en bois jamais, mais là... Vous en voulez un coup ?

- Volontiers !

 

Après un moment de silence pendant lequel ils éclusèrent leur premier verre de whisky, Désiré demanda :

 

- Vous me l'auriez repris combien ?

- Au moins 20.000 mentit effrontément Tristan.

- Eh ben ! Je vous ressers ?

- Oui, il est bon.

 

Le second verre fut bien tassé et nos deux hommes commençaient à ressentir les effets de l'alcool.

 

- Quand je pense que Martinov n'a rien vu !

- C'est un enculé !

- Ah ! Attention, hein, faut pas critiquer les enculés !

- T'as raison, moi les enculés, je les encule !

- On dit ça !

- Tu te fais enculer, toi ?

- Ben, ouais, j'voulais pas mourir idiot.

- Souvent ?

- Une seule fois !

- Ah ben alors, t'es pas un vrai enculé !

- Mais j'recommencerais bien !

- T'es un cochon !

- Ouais, mais j'm'en fous !

- Tu veux que j't'encule ?

- Ah ben, moi j'veux bien !

- Allez on y va, j'vais t'enculer ! T'as des capotes ?

- Ah, non j'ai pas d'capotes !

- Ben, c'est pas sérieux !

- J'pouvais pas d'viner que j'allais me faire enculer aujourd'hui !

- Moi, j'en ai toujours une dans mon portefeuille, j'suis malin, moi !

- Ben alors tu vas pouvoir m'enculer !

 

Sans répondre, Tristan se débarrassa de son pantalon et de son caleçon à fleurs.

 

- Ça va pas être évident, ma bite est demi-molle.

- C'est pas de bol !

- Tu fais des rimes ?

- Hein ?

- T'es un poète sans le savoir, toi ! Faudrait que tu me la suces, ça va la redresser.

- On va essayer !

 

Désiré n'hésita pas une seconde et engloutit la bite du jeune homme dans sa bouche. Pour Tristan, ce fut sans doute la pire pipe qu'on lui ait prodigué, et pourtant il y en avait des hommes et des femmes qui l'avaient sucée cette bite, et tiens même des travelos ! C'est que Désiré Macherot manquait cruellement d'expérience. Il s'en était bien sorti l'autre fois chez Martinov mais n'avait pas comme aujourd'hui ingurgité plusieurs verres de whisky. Eh oui, il ne faut pas confondre pipe et pompage de bite. Car si tout le monde peut pomper, une fellation c'est comme le crochet, ça s'apprend !

 

"Et en plus on sent ses dents" se désespérait Tristan qui les yeux clos invoquait ses fantasmes les plus secrets.

 

Et miracle de la sexualité chez les buveurs de whisky, les fantasmes de Tristan furent plus efficaces que la turlutte de Désiré et sa queue se mit à bander de jolie manière.

 

- T'as vu je t'ai fait bien bander ! Se vanta Macherot.

- Tu parles ! Allez, à poil que je t'encule !

 

Macherot ne se le fit pas dire deux fois et fut bientôt aussi nu qu'un fil électrique dans les doigts d'un réparateur de réverbère.

 

- T'as un beau cul, pour un vieux ! Le flatta Tristan en lui tapotant les fesses.

- T'as vu ça, hein ?

 

Tristan lui écarta les fesses, faisant apparaître son anus.

 

- Whaa ! Il est trop serré ton machin, ça va jamais rentrer !

- Si c'est rentré une fois, ça peut rentrer deux fois.

- Faut lubrifier, sinon je vais te casser le cul !

- Ah, ben non, j'veux pas que t'me casse le cul. J'y tiens moi à mon cul, j'en ai pas d'autres.

- Ben donne-moi du lubrifiant !

- J'ai… j'ai pas…

- T'as pas de beurre, t'as pas d'huile !

- De l'huile d'olives !

- C'est très bien ça, l'huile d'olives.

 

Et c'est ainsi que quelques minutes plus tard Tristan Couver enculait Désiré Macherot en cadence sur l'air de "Ça rentre, ça sort, ça fait du sport !"

 

- Décidément j'y prends goût ! Commenta Désiré après que Tristan eut joui et déculé.

- Y'a pas de mal à se faire du bien !

- Faut que je me branle, j'peux pas rester comme ça !

- Je vais t'sucer, ce sera plus cool !

 

Le whisky et ces quelques ébats sexuels avaient considérablement rapproché les deux hommes, qui finirent par se rouler un patin. Ils finirent aussi la bouteille de whisky.

 

Vers 23 heures, le chien demandant à sortir, Désiré se leva de son lit et fit effectuer au quadrupède une promenade hygiénique minimum. Il fut surpris de trouver Tristan dans son lit en train de ronfler…

 

"Après tout pourquoi pas ?"

 

Mais quand il se réveilla le lendemain matin, le bel éphèbe avait disparu.

 

"C'est ça maintenant les jeunes, ils nous enculent et ils s'en vont !"

 

Et Grégorio ? Eh bien, il n'a pas retrouvé de travail, il a été obligé de changer d'appartement et a sombré dans la boisson et la folie. La nuit on le voit errer dans les rues de Paris où il inspecte les poubelles. Il est équipé d'une sorte de bouclier décoré de dessins bizarres.

 

- Tu cherches quoi, mec ? L'apostrophe un clochard à moitié ivre

- Un cadran !

- Et le bouclier, c'est pourquoi faire ?

- Pour me protéger des mayas ! Ils lancent des flèches au curare, ils ont déjà failli m'avoir une fois.

- Qu'est-ce qu'ils te veulent, les mayas ?

- Ils n'aiment pas les vampires.

- T'es trop grave toi, viens gouter à ma bouteille, tu vas me raconter ça en détail…

- T'es sûr que t'es pas un maya, toi ?

- Juré !

- Alors d'accord !

 

Fin de l'épisode.

 

© Tous droits réservés Maud Anne Amaro et Vassilia.net

 

 

La Rochelle septembre 2013

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 17:54

Pr Martinov 15 - Le chronoscope de Télius 5 par Maud Anne Amaro

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5 - Les déboires de Grégorio

 

Même avec le journal cachant l'objet, Grégorio ne voulut pas prendre le risque qu'un collègue trop curieux lui pose des questions embarrassantes. Il avait jusqu'ici toujours réussi à ce qu'à son travail on ignore tout de ses activités extra-professionnelles. Il aurait l'air fin si un jour on découvrait que l'un des principaux responsables du marketing de Global-Flash se déguisait en adorateur de vampires la nuit ! Il s'empressa donc d'acheter un sac de sport dans la rue de Rivoli toute proche et dissimula le cadran à l'intérieur, puis s'acheta un sandwich.

 

Arrivé au bureau, il dut prendre sur lui pour ne pas commencer à examiner l'objet. Si seulement il n'avait pas cette réunion à 14 heures avec les gens de la Lynch Company, réunion qu'il ne pouvait manquer à aucun prix. Il rentrerait chez lui tout de suite après en déclinant l'inévitable invitation au restaurant. Il vérifia néanmoins son planning sur son ordinateur afin d'être certain de se trouver libre en fin de réunion. Et il faillit s'étouffer... Il appela sa secrétaire :

 

- La réunion avec Lynch Company, ce n'était pas à 14 heures ?

- Ils nous ont demandé de modifier l'heure ! Ils ne peuvent pas être là avant 17 heures

- Ils ne se font pas chier ! A cette heure-là je suis pris.

- Mais vous n'aviez rien sur votre planning...

- Faites changer l'heure de cette réunion.

- Je ne pense pas que ce soit possible, les gens de chez Lynch repartent pour les Etats-Unis demain matin.

- Putain ! Comment faire ?

- Peut-être pourriez-vous vous faire remplacer ?

- Par qui ? Non, j'ai une autre idée, je serai là à 17 heures, mais avant je vais passer chez moi, si on me cherche vous direz que j'ai une obligation familiale.

- Bien monsieur !

 

Et c'est ainsi qu'à 15 heures, Grégorio était déjà chez lui !

 

Karen, Tristan et Béatrice avaient convenu d'attendre Grégorio en bas de son immeuble, rue de Turenne à partir de 17 heures.

 

- On ne peut pas le manquer, il se rend à pied à son bureau, ce n'est pas très loin, c'est rue de Rivoli. Précisa Karen.

- Sauf s'il a décidé de passer la soirée avec des collègues ou avec une nana… Objecta Béatrice.

- Ça m'étonnerait, ce serait plutôt le genre à limiter au strict minimum les relations avec ses collègues. Ça peut se comprendre, t'imagines la scène : Un gars lui propose un tennis, il répond, "non ce soir je me déguise en vampire !"

- Pardon ? Demanda Béatrice, quelque peu larguée dans la discussion.

- Ça lui a monté à la tête, il est réellement schizophrène, mais en même temps il est beau gosse et possède un certain charisme, ce qui fait qu'on ne s'en aperçoit pas tout de suite. C'est le syndrome d'appartenance...

- Ça vous dérangerait de m'expliquer mieux ? Insiste Béa.

- Au départ on a été plusieurs personnes à répondre à une agence de casting qui cherchait des gens de moins de 30 ans pour participer à un film de vampires. Il y avait des critères physiques très précis à remplir, disons pour faire simple, qu'il ne fallait pas : ni être moche, ni coincé côté cul, explique alors Karen. Moi ça m'intéressait, faire du cinéma, ça a toujours été un rêve de gamine ! On a commencé à répéter, à faire des bouts d'essais, ça a duré une quinzaine de jours, il y avait une super ambiance sur le plateau, on s'entendait bien et déjà Grégorio qui jouait le rôle de Dracula commençait à prendre de l'ascendant sur le groupe. Et puis du jour au lendemain, le projet a été abandonné. Plus rien ! Alors on a décidé de continuer à se voir entre nous, pas tous mais presque. On organisait des soirées un peu… spéciales, mais ce n'était qu'un jeu… du moins au début… Grégorio a commencé à s'intéresser à l'ésotérisme, à acheter des bouquins, à fréquenter des gens inquiétants, à nous donner des ordres… puis le groupe a évolué, certains sont partis, d'autres sont arrivés, ça n'a pas arrangé les choses !

- Et le cadran dans tout ça ?

- Ben justement on ne sait pas trop. Il a toujours des tas de projets en cours qu'il ne réalise pas souvent, je suppose que ça s'inscrit dans ce cadre, mais sinon…

 

Le temps s'était horriblement couvert et une petite pluie glacée commençait à tomber sur la capitale. Cela faisait maintenant une heure qu'ils patientaient avec deux parapluies pour trois.

 

A 18 heures, Béatrice reçut un appel du professeur Martinov, elle ne répondit pas, mais envoya un message sibyllin : "

 

Ne t'inquiète pas je te rappelle !"

 

A 18 heures 30, Karen lève distraitement les yeux vers l'appartement de Grégorio.

 

- Tristan ? Ce ne sont pas ses fenêtres qui sont allumées ?

- Euh, je ne sais pas !

- Moi, je crois que si ! Regarde on voit même sa plante à la con sur le rebord !

- Il est donc rentré chez lui plus tôt que prévu !

- Merde !

- On fait quoi ?

- Ben on monte !

 

La porte avait un digicode, il leur fallut patienter un quart d'heure avant de pouvoir entrer, le temps qu'une personne se décide à sortir.

 

A l'étage, ils sonnèrent, ils frappèrent, mais personne ne répondit. Alors ils tambourinèrent, mais sans plus de résultats.

 

- Il ne doit pas être là, il aura tout simplement oublié de fermer ses lumières ! Se lamenta Karen.

- Ou alors il roupille ! T'as son numéro de téléphone ?

- Il déteste qu'on l'appelle !

- On s'en fout, Béatrice, tu veux faire le numéro, il ne saura pas d'où ça vient...

 

Aucune réponse. Mais Karen est soudain saisie d'un doute.

 

- On dirait bien que… refais le numéro !

 

Elle colle son oreille contre la porte.

 

- C'est son téléphone qu'on entend, il est là, mais il ne répond pas.

- Il a la trouille, il nous a vu monter ?

- On va employer les grands moyens ! Décrète Tristan qui se met à tambouriner.

- Ouvrez, sinon nous appelons la police !

 

Aucune réaction si ce n'est que le voisin d'en face entrebâille sa porte pour la refermer aussitôt.

 

- Bon, ben on laisse tomber !

- Si quelqu'un avait la clé ?

- Amanda l'avait… avant !

- Elle ne lui a peut-être pas rendu !

- Béatrice, tu l'appelles, tu lui demandes ?

 

En quelques mots, elle lui résume la situation.

 

- ... Il parait que tu as les clés de chez lui ?

- Mwais, on arrive, ça risque d'être un peu tendu, Karen n'est pas spécialement ma copine. On sera là dans une demi-heure. Ne raccroche pas Monsieur Martinov veut te parler.

- Allô, Béatrice ! Mais qu'est-ce que tu fabriques ? Je suis mort d'inquiétude.

- Mon téléphone déconne un peu, tout va bien, on va récupérer ce cadran et après toute cette histoire sera terminée, on pourra aller faire la fête au restau, à tout de suite mon petit professeur, je t'embrasse !

 

Grégorio

 

Grégorio a installé le dispositif à cadran sur la table de sa salle à manger. Il a auparavant relevé dans sa boite aux lettres le rapport qu'il avait demandé à Kévin Duchemin. Ce dernier s'est rendu à la Bibliothèque Nationale et a essayé de trouver des documents sur le chronoscope de Télius. Il y a dans l'enveloppe trois photocopies dont une représentant un schéma de l'appareil.

 

La seconde feuille reproduisait la page de garde d'un ouvrage édité à Lausanne en 1882 : "Faits et gestes à Paris dans les dernières années du règne de Louis XVI par Auguste Lebœuf."

 

La troisième recopiait une page du livre : "On rapporte qu'un certain Honoré Letellier qui se faisait appeler Télius tenait baraque sur le Pont Neuf. Cet ancien horloger et créateur d'automates qui était aussi astrologue, attirait le chaland avec une machine de son invention baptisée "chronoscope" permettant de déterminer la position des sept planètes connues à cette époque. Il abusait de la crédulité des badauds en trichant sur l'emplacement des planètes, s'arrangeait pour qu'elles soient presque alignées et prédisait l'alignement complet pour dans quelques mois, ce qui devait provoquer la fin du monde. Seraient préservés de la catastrophe ceux qui se seraient réfugiés sur le plateau de Satory au sein du domaine royal de Versailles dans des refuges appropriés dont il convenait de financer la construction. Son pouvoir de conviction était dit-on fort grand car il recueillait à chacune de ses représentations de fortes sommes d'argent en échange d'un bon de réservation dont il était précisé qu'il ne devait pas être utilisé avant le 23 juin 1775, jour du solstice d'été. Télius qui fut aussi chansonnier et auteur de poésies licencieuses disparut du Pont Neuf du jour au lendemain et aurait été guillotiné pendant la Terreur non pas en raison de son escroquerie, mais de ses sympathies royalistes.". Duchemin avait annoté sa photocopie : "Rien trouvé d'autre. Lebœuf ne cite pas ses sources".

 

- Intéressant ! Très intéressant ! Se dit Grégorio.

 

Il se prit à rêver quelques instants. Duchemin n'avait pas cherché dans la bonne direction. Le chronoscope de Télius avait récemment fait l'objet d'un article et d'un croquis dans la revue britannique "Paranormal Evidence", après qu'un exemplaire ait été mis aux enchères chez Christy. L'article avait circulé parmi les habitués des soirées de Grégorio. Il expliquait que cette machine était capable de prévoir l'alignement des planètes grâce à son système d'horlogerie réglable. Et pourquoi réglable ? Parce que, selon la revue, la présence d'un élément perturbateur était de nature à modifier les positions actuelles et les vitesses de l'ensemble des astres.

 

Grégorio avait fantasmé là-dessus, il s'était vu en tribun tenant la vedette dans une immense salle, expliquant et démontrant que l'alignement des planètes prévu pour le 22 décembre serait une réalité cataclysmique. Aussi quand il avait vu ce Macherot extraire cet objet parmi un tas de vieilleries, il avait immédiatement reconnu les sept cercles ! L'objet de ses rêves les plus fous était là à sa portée ! Une copie bien sûr, mais qu'importe, il avait été prêt à tout pour le récupérer, et aujourd'hui, il l'avait devant lui !

 

Seulement voilà : cet objet ne correspondait pas à l'exact ni au croquis de la revue anglaise, ni à celui de la photocopie ! C'était plus une inspiration de l'orignal plutôt qu'une véritable copie.

 

Il lui faudrait donc du temps pour apprendre à le manipuler. A l'aide d'une petite pince, il parvint à faire bouger les clés correspondant aux sept aiguilles. Ce qui l'intriguait, c'était les deux petits cadrans annexes, si l'un représentait une horloge classique dont les deux aiguilles manquaient, le second, également sans aiguille était gradué de zéro à 90 dans le sens inverse du mouvement des pendules !

 

Il se mit à tout tripoter avec frénésie avant de comprendre au bout d'un bon moment que la clé réglant le cadran "90" agissait de façon imperceptible sur la position des aiguilles indiquant les planètes.

 

"J'ai compris, ce cadran "90" est un compte à rebours. Il faut le mettre sur zéro, aligner les planètes, puis le mettre sur... On est le combien aujourd'hui ? Le 7 ! Donc 22 moins 7, le mettre sur 15 ! Génial ! Récapitulons, d'abord faire ce réglage, ensuite trouver le remontoir, il est où le remontoir ? Après je réunis mon groupe, on s'occupe de la logistique : louer une salle, préparer la démo, vendre des bons de réservations pour... Pour où ça ? Bon on trouvera bien. On est limite dans le temps, il faudra faire très vite, il faut que tout soit réglé pour lundi…"

 

Allons-y pour les réglages.

 

Un quart d'heure plus tard, le compte à rebours étant sur zéro et les planètes alignées, il recula lentement jusqu'au point 15.

 

- Maintenant le remontoir ! Mais il est où ? Sans doute planqué sous une des plaques de cuivre. Si au moins je pouvais ouvrir ce truc ?

 

Il appuya partout, posa ses doigts de différentes façon, rien n'y faisait.

 

- Peut-être en faisant un mouvement simultané avec deux doigts ? Comme ça ? Ah, peut-être comme ça ? Merde ça pique ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Aargh !

 

A 19 heures 30, Martinov et Amanda rejoignirent le petit groupe. Après avoir échangé quelques mots, ils montèrent tous les cinq à l'étage, frappèrent à la porte et n'obtenant toujours aucune réponse, l'ouvrirent avec le double de clé que possédait Amanda.

 

- Le cadran est là sur la table ! S'exclama Karen.

- Mais... Grégorio… Il est là par terre ! Il a dû faire un malaise : Venez m'aider s'affole Amanda.

- Y'a du sang !

- Il s'est blessé à la main !

 

Tout le monde entoure le corps inanimé de Grégorio, à l'exception de Tristan qui observe le cadran avec un air dubitatif.

 

Le professeur Martinov, intrigué se baisse pour écouter le cœur de l'homme.

 

- Euh, le cœur bat faiblement ! Que quelqu'un appelle les pompiers ! Mais pas avec vos portables, avec le téléphone d'ici… s'il y en a un. Je ne comprends pas ce qui lui est arrivé.

- C'est quoi qui sort du cadran ? Demande Tristan.

- On dirait un truc en verre qui s'est cassé !

- Je crois que j'ai compris : le mécanisme devait contenir une ampoule de verre avec un poison, du curare ou quelque chose comme ça !

- Les pompiers seront là dans 10 minutes !

- OK, on se casse et on laisse la porte ouverte ! Reprend Martinov

- On ne les attend pas ?

- Non ! Après les pompiers, ce sera la police, on va leur expliquer quoi ? Comment le cadran est arrivé ici ? Le temps qu'ils démêlent tout et qu'ils vérifient ce qu'on va leur dire, on en a pour la nuit ! Nous ne sommes pour rien dans ce qui arrive à cet homme ! Allez, on s'en va ! Propose Martinov.

- Et le cadran ? Demande Béatrice.

- On le laisse là ! C'est dangereux, il reste peut-être d'autres ampoules de verre à l'intérieur. Répond Karen.

- Pour qu'il puisse en profiter, une fois qu'il ira mieux ? Pas question, on l'embarque, cet objet ne lui appartient pas. Je vais chercher de quoi l'envelopper. Proteste Béatrice.

- Si vous voulez, je me charge de le mettre en sécurité ! Propose Tristan.

- Non !

 

Elle dégote une grande serviette de toilette dans la salle de bains. Le chronoscope de Télius est enveloppé avec, puis déposé dans un sac de voyage tout neuf qui avait eu la bonne idée d'être abandonné là. Ils s'apprêtent à quitter les lieux, mais sont stoppés par des bruits de bottes se rapprochant. Les pompiers sont déjà là.

 

- C'est où ?

- C'est là !

 

Pendant que deux pompiers examinent le malade, un autre demande ce qui s'est passé.

 

- Et bien, nous étions invités chez ce Monsieur, répond le professeur Martinov et nous l'avons trouvé comme ça !

- Ah ! Mais qui vous a ouvert ?

- Ce n'était pas fermé ! Précise Amanda.

- On aura besoin de l'identité du malade et de ses papiers !

- Grégorio Sénéchal, sa veste est là, je suppose que ses papiers sont dans son portefeuille.

- On va l'emmener à l'hôpital Lariboisière.

 

Et voilà deux fonctionnaires de police qui s'amènent et qui reposent les mêmes questions tandis que Grégorio est évacué sur une civière.

 

- On va prendre vos identités, messieurs dames.

 

Pas moyen d'y louper !

 

- Putain quelle journée de merde ! S'exclame Béatrice une fois les formalités terminées. Bon on va manger un morceau, ça nous changera les idées.

- Moi je vous laisse, je rentre ! Intervient Karen.

- Restez avec nous ! C'est moi qui paie ! Répond Béatrice.

- Non, non, je préfère rentrer de mon côté.

- Il y a quand même un problème, c'est que si cette affaire à une suite, il vaut mieux qu'on raconte tous la même chose ! Et pour ça, faut qu'on se parle ! Intervint Martinov.

- Dans ce cas, je vous suis !

 

Et le petit groupe s'en alla déguster des fruits de mer près de la place de la Bastille. Le problème, c'est qu'ils n'arrivaient pas à monter une histoire cohérente, la version d'une invitation apéritive ne tiendrait plus une minute dès que Grégorio aura retrouvé ses esprits, et parler du cadran tout en évitant d'évoquer le hold-up de Karen s'avérait assez compliqué.

 

Quelques verres de Chablis détendirent néanmoins l'atmosphère, Amanda et Karen après quelques vannes mutuelles finirent chacune par admettre que les raisons de leur détestation réciproque n'étaient plus de mise et la conversation devint assez débridée. Le professeur Martinov, lui n'en pouvait plus d'être au milieu de trois superbes femmes et d'un très beau jeune homme. Tristan tentait de faire la reconquête d'Amanda tandis que Béatrice sympathisait de plus en plus avec celle qui pas plus tard que ce matin la tenait en respect avec un révolver. Bref, quand Karen proposa qu'on aille chez elle boire le dernier verre, il y eut bien quelques hésitations hypocrites, que le professeur Martinov fit taire en évoquant le fait que la version qu'ils devraient éventuellement présenter à la police n'était pas encore prête !

 

- J'ai toujours une bouteille de Champagne au frais ! Précisa Karen, installez-vous, j'arrive !

 

Martinov alla pour s'assoir sur le canapé, il y remarqua alors quelques objets incongrus qui avaient oubliés d'être rangés : un martinet dont le manche évoquait la forme d'un phallus, un gode ceinture, une boite de préservatifs.

 

- En voilà des choses intrigantes ! Fit-il remarquer l'œil égrillard.

- Ce sont des outils de plaisir ! Précisa Béatrice.

- J'entends bien, mais je ne me souvenais pas avoir déjà vu un tel modèle de martinet.

 

Il prend l'objet dans la main et le manipule tandis que Béatrice et Amanda s'assoient de part et d'autre, à ses côtés.

 

- Intrigant, n'est-ce pas ? Le taquine Karen qui revient avec les coupes.

- On ne sait pas par quel bout le prendre !

- Vous voudriez l'essayer ?

 

Le professeur se contente de sourire, sans lâcher l'objet. Karen retourne en cuisine et quand elle revient, il l'a toujours en main.

 

- Il va vraiment falloir que vous l'essayiez ! Insiste Karen sur le ton de la plaisanterie.

- Vous êtes amateur de ce genre de choses ? Lui lance Tristan.

- Je suis amateur de plaisirs divers et variés ! Répond Martinov d'un ton sentencieux.

- Divers et variés ! Belle façon de présenter les choses. Je la ressortirai à l'occasion. Moi aussi, j'aime varier les plaisirs.

- Eh bien qu'est-ce que tu attends pour la ressortir et nous présenter la chose ? Lui lance Karen sur le ton de la vanne.

- Oh, Karen ! Répondit-il en piquant son fard.

 

Karen avait versé le champagne dans les coupes.

 

- Alors trinquons aux plaisirs divers et variés !

Martinov15e1.jpg 

Ce qu'ils firent tous. Impossible à ce stade de savoir combien d'entre-eux nourrissaient des arrière-pensées libidineuses... tout en parlant de tout à fait autre chose.

 

- Il ne reste plus beaucoup de Champagne mais j'ai un excellent whisky...

 

C'est Tristan qui relança les "hostilités"

 

- Je peux vous poser une question indiscrète, monsieur Martinov ?

- Appelez-moi donc André !

- Je peux ?

- Posez toujours !

- Les bites en plastiques vous fascinent, mais qu'en est-il des vraies ?

- Dites-donc tous les deux, ne vous gênez surtout pas, faites comme si vous étiez tous seuls ! Intervint Karen.

- On dirait que Tristan à envie de se faire sucer la bite par un homme un peu mature ! Ajouta Amanda.

- Tout à fait ! Demande lui donc carrément au lieu de tourner autour du pot. Reprit la rousse.

 

Tristan écarta les bras d'un geste embarrassé.

 

- Je dois faire quoi ?

- Faire ce que vous conseille Karen ! Répondit Martinov.

- Vous ne le prendrez pas mal ?

- Promis !

- Alors : est-ce que vous aimeriez me sucer la bite ?

- Encore eut-il fallu que je la visse !

- Pardon ?

- Je crois que vous avez compris !

- J'espère que je ne vais pas choquer ces dames !

- Bon t'as fini de faire des manières, tu vas te décider à la sortir, ta bite, oui ou non ? Intervient Amanda.

 

Alors Tristan se lève de son fauteuil, ouvre sa braguette, farfouille à l'intérieur et en extrait sa pine, il effectue quelques mouvements de masturbation afin de la raidir comme il se doit, et s'approche du professeur Martinov.

 

- Alors qu'est-ce que tu en dis ?

 

Martinov ne répond d'abord pas, la vue de cette jolie queue bien raide le fascine et l'excite. Car c'est vrai qu'elle est belle, pas exceptionnelle mais belle, bien raide, le gland bien dessiné et luisant.

 

Il finit par faire signe au jeune homme de se rapprocher davantage et s'accroupit devant lui. Il ouvre la bouche. Ça y est, il lui suce la queue et s'en régale, en appréciant la texture, le goût légèrement salé.

 

- Il se régale ce vieux cochon ! Commente Karen avant de se lever et de se diriger derrière Tristan.

 

Elle lui dégrafe son pantalon et le fait glisser sur ses chevilles, ainsi que son boxer, puis elle lui flatte les fesses avant de lui introduire un doigt dans le fondement et de le faire aller et venir.

 

Amanda excitée par le spectacle, a fait glisser son jean sur ses cuisses et a commencé à se masturber. Béatrice s'est approchée d'elle et lui prodigue le plus profond des baisers.

 

- Qu'est-ce que tu suces bien, toi ! Commente Tristan.

 

Pourtant, Martinov a connu charnellement au cours de sa vie bien plus de femmes que d'hommes ! Des hommes, il n'en a pas sucé tant que ça ! Mais combien ? Il faudra qu'un soir où il n'arrive pas à dormir, il s'amuse à les compter… c'est quand même plus rigolo que les moutons.

 

- T'aimerais que je t'encule ? Finit par proposer Tristan.

- Est-ce bien raisonnable ?

- Ce n'était qu'une suggestion !

- Ça me parait une très bonne suggestion ! Répond Martinov du tac au tac.

 

Du coup Tristan ne sait plus ce qu'il doit faire : continuer à sucer, ou se préparer pour après. Il choisit de continuer sa fellation laissant à son partenaire le soin décider de la suite des événements.

 

- On pourrait peut-être... Commence Martinov.

- Défais-toi, je vais te prendre ! Répond Tristan qui n'a pas besoin qu'on lui fasse un dessin. Euh on va peut-être s'isoler ?

 

Un concert de protestations féminines s'élève alors. Ces demoiselles veulent regarder !

 

- Vox fémini ! Vox dei ! Commente Martinov qui a fait un peu de latin dans sa jeunesse.

 

Martinov se débarrasse à la hâte de ses vêtements, mais conserve ses chaussettes.

 

Karen excitée comme une puce vient le narguer. Elle s'est emparée du gode-martinet.

 

- Tu aimes ça, te faire enculer, hein ? Dit-elle en faisant mine de le menacer de son joujou.

- Eh oui !

- Et si je te fouettais, pour t'apprendre ?

- Pour m'apprendre quoi ?

- Euh… Rien ! Pour t'apprendre !

- Dans ce cas, ça tombe bien, j'ai toujours adoré apprendre !

- Mais il se fout de moi, celui-ci ! Répond Karen en faisant claquer le martinet sur le derrière du professeur.

- Pas trop fort, s'il vous plait, ça m'embêterait de ne plus pouvoir m'asseoir !

 

Et il prononce ça sur un tel ton que ça fait rigoler tout le monde de bon cœur.

 

- Ça te fait rire toi ? Réplique Karen à l'adresse de Tristan.

- Ben oui !

 

Et sans crier gare, elle passe derrière lui et lui administre un coup de martinet.

 

- J'ai une idée. Les filles, on va leur rougir les fesses à tous les deux. Reprend Karen.

- Moi je préférerais les regarder s'enculer ! Intervient Amanda.

- Mais l'un n'empêche pas l'autre…

- Dans ce cas, vas-y on te regarde !

- OK ! Vous les mecs, mettez-vous à quatre pattes, l'un à côté de l'autre.

 

Ils obtempèrent tous les deux sans un mot et Karen se met à les flageller à la volée. Elle frappe plutôt modérément le cul du professeur et de façon plus appuyée celui de Tristan.

 

- Humm, ça m'excite tout ça ! Commente-t-elle.

- On a avait remarqué ! Ose Béatrice.

- Et en plus j'ai envie de pisser.

- Pisse leur dessus, ce sont des esclaves ! Suggère Béatrice qui elle aussi est de plus en plus remontée.

- C'est vrai, je peux ?

- Je vous en prie, faites comme chez vous, répond Martinov.

- Et toi, Tristan.

- Ai-je vraiment le choix ?

 

Karen pousse le tapis afin de dégager le carrelage et fait allonger les deux hommes côte à côte, les enjambe, puis sans transition leur pisse sur la bite.

 

- Je peux gouter ? Demande Martinov.

- Mais t'es un vrai cochon, toi !

- J'ai soif !

- Je n'ai jamais fait ça encore !

 

Elle s'avance, mais le jet rate sa cible.

 

- Il faut t'accroupir, lui explique Béatrice.

- Ah, bon ! Je vois que tu es une spécialiste !

- Hi ! Hi !

 

La jolie chatte de Karen, maintenant à quelques centimètres au-dessus de la bouche de notre coquin de professeur déverse son jet doré dans son gosier. Il en avale un peu, pas tout, ça va trop vite, c'est impossible.

 

Elle se déplace ensuite vers Tristan, qui manifeste son refus de l'offrande en conservant bouche cousue.

 

- Veux-tu m'ouvrir cette bouche !

 

Il remue la tête en signe de dénégation.

 

- Ça ne se fait pas de refuser un cadeau ! Vanne Amanda.

- Une autre fois ! Dit Tristan croyant l'affaire terminée.

 

Elle ne l'était pas. Karen ne pissait plus, mais elle s'assit carrément sur le visage de Tristan.

 

- Nettoie ma chatte !

- Hummmpffff

- Bon tant pis pour toi, tu ne sais pas ce que tu perds ! Commenta-t-elle en se relevant. Ça intéresse quelqu'un.

- Nous on est trop occupées ! Répondit Amanda qui à force de caresses et de pelotages avec Béatrice était désormais dans un état de débraillement spectaculaire.

 

Du coup Karen, s'accroupit au-dessus de la bouche du professeur Martinov qui comme vous le pensez bien, ne refusa point ce petit supplément si gentiment proposé.

 

- Oh, mais, se désola Karen en se redressant, Tristan ne bande plus !

- Et notre petit spectacle, alors ? Protesta Amanda.

- On va essayer d'arranger ça ! Intervint Martinov en introduisant une nouvelle fois cette jolie bite dans sa bouche.

 

Le fait que Karen ait pissé dessus ne fait que donner du piquant à la chose, et bientôt sous les coups de langue savamment prodigués du professeur, la bite redevient aussi raide que la justice.

 

- Et voilà ! Conclut-il, satisfait de sa prestation. Maintenant on va pouvoir passer à la suite.

- Tu la veux vraiment dans le cul, toi ?

- Bien sûr que je la veux !

 

Martinov se positionne en levrette tandis que Tristan se place derrière lui après s'être encapoté. Le passage est d'autant plus facile que notre vert professeur s'est déjà fait défoncer l'endroit par le godemiché d'Amanda en fin de matinée, la bite a donc tôt fait d'entrer totalement dans l'étroit conduit.

 

Tristan commence alors une série d'allers et venues ponctués de "Hi" et de" Han", tandis que Martinov râle de plaisir. Au bout de cinq minutes il ralentit le rythme, mais c'est pour mieux redémarrer et cette fois avec un rythme d'enfer. Un cri de jouissance, les deux hommes s'écroulent l'un sur l'autre pendant que les trois filles applaudissent.

 

Karen se cherche un ou une partenaire mais il n'y en a pas de disponibles : Amanda et Béatrice après ce court intermède se sont mises en soixante-neuf et se gamahuchent à tour de langues, et les hommes sont devenus hors service. Qu'importe ! Elle s'empare du manche en gode du martinet et se branle avec.

 

Petit moment de décompression. Martinov s'est endormi et ronfle fort peu discrètement avachi dans un fauteuil, Béatrice et Amanda somnolent dans les bras l'une de l'autre, Karen est en train de piquer du nez, les jambes écartées et dégoulinantes. Seul Tristan ne semble pas atteint par le sommeil. Il se lève pour aller se chercher un verre d'eau, revient...

 

Et son regard est soudain attiré par le sac de sport qui contient le cadran.

 

"Je tente le coup, ou pas ?"

 

Il commence par déplacer le sac dans l'entrée. Personne ne voit rien. Il récupère ses vêtements, ce n'est pas évident, il y en a partout et il ne retrouve pas ses chaussettes.

 

Ses gesticulations finissent par réveiller Karen :

 

- Qu'est-ce tu fous ?

- Faut que je rentre ! Je ne retrouve pas mes chaussettes.

- Fais moins de bruit.

 

Tant pis pour les chaussettes, il fera sans, il se précipite dans l'entrée, se saisit du sac et disparaît dans l'escalier.

 

Une fois dehors, alors qu'il tombe une petite pluie glaciale, il zigzague volontairement dans les petites rues au cas où on le poursuivrait, se retrouve sur une artère principale et attend un taxi. La chance : il en arrive un de suite et se fait conduire chez lui, porte d'Orléans.

 

Il est dans le taxi, bien au chaud et peut enfin réfléchir. Il se rend compte alors qu'il vient de faire une connerie. On va évidemment tout de suite savoir que c'est lui qui s'est emparé du sac contenant le cadran. Karen et Amanda connaissent son adresse. Bref la meilleure chose qu'il a peut-être à faire, c'est de rebrousser chemin.

 

- J'ai changé d'avis, on retourne rue de Rennes !

- Bien chef !

 

Sinon que faire ? Nier et faire porter le chapeau à Amanda ou à Karen ? Ça ne tiendra pas cinq minutes ! Se mettre quinze jours au vert en province ? Son budget ne le lui permet pas. Assumer son vol et faire front, en s'assurant la complicité d'Amanda qu'il se faisait fort de bien baratiner ? Pourquoi pas ? Que pourrait bien faire ce Martinov, il n'allait quand même pas jouer les James Bond à son âge, ni porter plainte pour un vieux cadran démantibulé.

 

- J'ai encore changé d'avis, on va Porte d'Orléans !

- Bien chef !

 

Karen ne s'est pas rendormie, elle entreprend de ranger un peu les verres et les bouteilles. Du coup tout le monde se réveille. Martinov part à la recherche de son slip.

 

- Je vais peut-être rentrer ! Dit-il à l'adresse de Béatrice.

- Tu ne vas pas rentrer à Louveciennes à cette heure-là, je vais t'héberger chez moi.

- Volontiers

- Mais, tu essayeras de ne pas ronfler, d'accord mon petit professeur ?

- Je ne te promets rien...

 

Tout le monde se rhabillait sauf Karen puisqu'elle était chez elle.

 

- Où qu'est passé Tristan ? Demande Amanda.

- Il est parti, ça m'a réveillée !

 

Et ce n'est qu'au moment des adieux que Béatrice réalisa que le sac de sport avait disparu.

 

- A tous les coups, c'est Tristan qui a dû l'embarquer ! Suggère Karen.

- Quel con !

- On fait quoi ? demande Béatrice.

- On va se coucher, on verra ça demain ! Propose Martinov.

- Il n'habite pas bien loin, intervient Karen, en mob j'en ai pour dix minutes, je vais vous le récupérer votre machin, je t'emmène Béatrice ?

- Euh, oui !

- Vous deux, gardez la maison, d'ici une demi-heure on sera revenues, ne faites pas de bêtises.

 

Et du coup elle se rhabilla à son tour...

 

Martinov et Amanda se retrouvent de nouveau seuls.

 

- Je vais prendre une douche ! Annonce cette dernière.

- Oui

- Tu viens ?

- Non vas-y !

- Tu ne veux pas me tenir compagnie ?

- Te tenir compagnie ?

- Ben oui on fera la causette !

 

De causette, il n'y en eut point, du moins au début, Amanda s'enferma dans la cabine de douche pendant que Martinov était assis sur l'abattant des toilettes se demandant ce qu'il faisait là.

 

Au bout de 10 minutes la jolie brune finit par sortir, et s'entoura le corps d'une grande serviette.

 

"Dommage, il n'y a plus rien à voir !"

 

- Voilà, je n'ai pas été trop longue ?

 

Elle s'essuie, puis pose sa serviette, elle est à nouveau toute nue devant les yeux de Martinov qui malgré le fait qu'il ait eu le loisir de la contempler à deux reprises depuis ce matin ne se lasse pas d'admirer les courbes parfaites de son corps. Quelques idées que d'aucuns qualifieraient de libidineuses lui viennent à l'esprit. Oui mais voilà ! Deux éjaculations dans la même journée pour un homme de son âge, c'est beaucoup… Mais Andrej Martinov n'est-il pas l'inventeur de "Lapin dur", (voir cet épisode) le super remède contre les bites flaccides ? Et il en a presque toujours un petit flacon dans la poche de son veston. Il indique donc à la belle "qu'il revient de suite" et s'en va ingurgiter en douce son élixir de bandaison.

 

Amanda n'en finit pas de se lisser les cheveux :

 

- Je sais pas où elle range son séchoir... Je ne vais pas fouiller partout... J'aurais pas dû me mouiller les cheveux. Tu fais quoi ? Ah, tu me regardes, tu te rinces l'œil !

- On ne se lasse pas des belles choses !

- Gros coquin ! Et ça t'a plu cette petite sauterie ?

- Ma foi...

- Tu te fais souvent sodomiser ?

- J'aime bien les godes, pour le reste c'est une question d'occasion, je ne cherche pas spécialement.

- T'as chaud on dirait !

- Un peu, oui !

 

Les premiers effets de l'aphrodisiaque.

 

- C'est de te regarder qui me donne chaud !

- Flatteur !

- Non, c'est vrai !

- Tu ne vas pas me dire que tu as encore envie ?

- Je crois bien que si !

- Menteur !

- Tu peux venir constater !

 

C'est ce qu'elle fit !

 

- Et ben, mon cochon !

 

A son désespoir, Amanda s'éloigna et s'empara d'une serviette propre dans laquelle elle s'enturbanna les cheveux.

 

- Tu me trouve sexy avec ce machin ?

- T'es TOUJOURS sexy ! Mais dis donc, qu'est-ce que tu transpires ! Tu es sûr que ça va ?

- Je dois faire une crise de priapisme, il faudrait que je me soulage !

- Mon pauvre lapin ! Mets-toi donc à l'aise, je vais te dépanner.

 

En deux temps, trois mouvements, le vert professeur fut de nouveau à poil, la queue dressée comme une fusée Ariane avant le décollage.

 

- Eh ben quel épieu !

- Quel épieu qui croyait prendre !

- Hein ?

- Laisse tomber, je délire.

- Humm, une raideur pareille, je la veux dans mon cul !

- Faudrait peut-être une capote !

- Il doit en rester dans la boite à côté !

  Martinov15e2.jpg

Effectivement, il en restait. Mais auparavant, Amanda tint à sucer cette fort jolie chose.

 

- On ne bouge plus ! Gloups !

 

Et hop la bite du professeur est aspirée par la bouche d'Amanda qui la fait aller et venir à un rythme frénétique, tout en balayant le gland de grands coups de langue.

 

- Pas si vite, pas si vite ! Proteste le professeur.

 

Amanda se retire, encapote délicatement le zizi de Martinov, et se positionne en levrette.

 

Martinov, ivre d'excitation rentre sa queue dans le fondement de la belle au pas de charge et la pilonne comme un damné. La pénétration ne dura que deux minutes chrono, mais envoya Amanda dans les nuages et le professeur à moitié dans les vapes.

 

- Je suis désolé, j'ai été trop vite !

- Pas grave, l'essentiel c'est que tu m'as fait jouir, viens donc m'embrasser mon vieux cochon !

 

Le professeur Martinov ne s'attendait pas à ce qu'Amanda lui roule une pelle, il en fut tout chose. Ils restèrent enlacés un moment avant de se mettre à somnoler de concert.

 

- J'ai le code, on monte ! Proposa Karen quand les deux femmes furent parvenues porte d'Orléans !

- T'as un plan ?

- Pas la peine !

 

Ils sonnent.

 

- Qu'est-ce que c'est ? Gueule-Tristan à travers la porte.

- Karen !

 

Il entrouvre la porte sans réfléchir. Découvre que Béatrice est là également.

 

- Qu'est ce qui se passe ? Bredouille-t-il.

- On est venu récupérer le cadran, tu as dû l'embarquer par erreur.

 

En même temps, elle a bloqué la porte avec son pied droit.

 

- Quel cadran ?

- Allez donne !

- Mais je ne l'ai pas !

- Tu veux qu'on appelle les renforts ?

- Les renforts ?

 

D'un geste brusque, Karen pousse la porte surprenant Tristan, qui ne peut l'empêcher d'entrer. Elle se dirige avec Béatrice vers la salle de séjour. Le chronoscope est là, déballé, en évidence sur la table.

 

- C'est ça qu'on vient chercher !

- J'avais envie de l'avoir chez moi un jour ou deux...

- Ben voyons...

- Je l'aurais rendu...

- Fallait demander !

- Vous dormiez !

- Bon, il est où le sac ?

- Là-bas ! Soyez sympa, laissez le moi quelques jours.

- C'est dangereux et c'est pas à toi...

- On peut peut-être s'arranger...

- Et tu serais prêt à lâcher combien pour un arrangement ?

- 1000 euros !

 

Béatrice commence à s'irriter de la tournure que prend la conversation.

 

- Cet objet nous a été confié par un client. Je n'ai pas l'habitude de négocier ce qui ne m'appartient pas ! Intervint-elle.

- Tout de suite les grands principes ! Tout a un prix ! Répond-il.

- Dans ce cas, 1000 euros ce n'est pas assez.

- Dites votre prix.

 

Imperceptiblement, Tristan s'approche d'un petit meuble, sa main se pose sur une poignée de tiroir... Il l'ouvre, y plonge la main.

 

Puis tout va très vite. Rapide comme l'éclair, Karen lui fonce dessus et d'un superbe coup de savate enfonce le tiroir en coinçant un moment la main de Tristan qui hurle de douleur en chutant au sol.

 

Karen ouvre le tiroir, en extrait un révolver.

 

- Tu nous aurais vraiment tiré dessus ? T'es vraiment malade !

- J'ai mal !

- On va appeler les pompiers, ils vont te soigner, on te laisse, on reprend le cadran, et on confisque le flingue.

- Salopes !

- Ah ! Tu trouves ?

 

Samedi 8 décembre

 

Grégorio se réveille incrédule sur un lit d'hôpital, ses yeux parcourent la chambre dans laquelle un autre patient entubé semble dormir.

 

"Entubé ! Moi aussi je suis entubé, mais bon sang qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?"

 

Il sonne l'infirmière !

 

- Qu'est-ce que je fais là ? Et je suis où d'abord ? Grogne-t-il

- Bonjour monsieur ! Répond-elle simplement.

- Je vous ai posé une question ! Grogne-t-il

- Et moi, je vous ai dit bonjour.

 

Il explose !

 

- Non mais, vous vous prenez pour qui ? J'ai quand même le droit de savoir ce qui m'est arrivé !

- Vous avez aussi le droit d'être poli !

- Va te faire foutre, pétasse !

- Arrêtez de crier, vous aller réveiller l'autre monsieur.

- Rien à foutre.

 

Il retomba dans l'inconscience et une autre infirmière entra dans la chambre une heure plus tard.

 

- Bonjour Monsieur, je vais vous faire une prise de sang.

- Non !

- Vous ne sentirez rien, je suis très douce !

- Dites-moi plutôt ce que je fais ici !

- Vous avez eu un empoisonnement du sang, vous êtes à l'Hôpital Lariboisière.

- Un empoisonnement ? Je ne comprends pas !

- Le docteur passera tout à l'heure, il vous expliquera.

- Comment ça tout à l'heure ! Je veux le voir tout de suite !

- Je pense que vous êtes capable de comprendre que vous n'êtes pas tout seul ici ! Serrez votre poing que je puisse vous faire la prise de sang.

- Je veux voir le docteur tout de suite sinon je fais un scandale !

- Si vous faites un scandale, j'appelle mes collègues, ils vous feront une piqure ! Serrez votre poing, s'il vous plait !

- On vous a déjà dit que vous aviez des beaux nichons ?

- Arrêtez de rêver, ils ne sont pas pour vous.

- Si vous me montrez vos nichons, je me laisse faire. Aïe ! Vous faites quoi ?

- Une prise de sang !

- Vous n'avez pas le droit !

- Taisez-vous !

- Pétasse !

 

Grégorio fit un énorme effort de mémoire pour se souvenir de ce qui s'était passé avant. Il y avait cette réunion avec les gens de la Lynch Company, mais il ne se remémorait ni ce qui y avait été dit, ni les visages des participants. Et avant ? Ben avant, il avait dû aller déjeuner comme d'habitude en solitaire au "Faitout bleu" d'un steak tartare et d'un crème brûlée ? Et avant ? Il retomba dans le sommeil jusqu'à l'arrivée du docteur :

 

- Monsieur Sénéchal, s'il vous plait ?

- Hein ? Quoi ?

- Je suis le docteur Martin, vous devriez nous remercier : On vous a sauvé la vie. Au lieu de cela, j'apprends que vous êtes odieux avec le personnel.

- Mais…

- Laissez-moi terminer ! Que vous vous amusiez à tripoter des poisons chez vous sans prendre les précautions nécessaires, c'est déjà limite, mais que vous vous figuriez avoir tous les droits cela dépasse les bornes.

- J'ai passé l'âge de recevoir des sermons, si vos infirmières ne sont pas capables de supporter une réflexion, qu'elles changent de métier.

- Bon écoutez-moi ! Vous avez été victime d'un empoisonnement au curare. Vous êtes tiré d'affaire, et vous sortirez lundi. Je ne veux plus entendre parler de vous, vous me débectez !

 

Grégorio répondit d'une mimique méprisante, il ne comprenait pas cette histoire d'empoisonnement. C'était absurde, ils avaient dû se tromper de dossier…

 

Encore une fois, il fait un effort de mémoire, il n'arrive toujours pas à se souvenir de ce qui s'est passé pendant cette réunion. Et après ? Rien ! Le trou noir ! Et avant... Ah oui, il avait demandé à Karen de récupérer le chronoscope. Il lui semblait même qu'il avait rêvé qu'il le récupérait place du Chatelet et qu'il avait été obligé de le dissimuler dans un sac de sport ! On va chercher de ces trucs parfois…

 

Dimanche 9 décembre

 

Grégorio rêve ! Il est en train de prononcer son discours sous un immense chapiteau. Soudain alors qu'il montre le doigt au ciel, une flèche atteint son doigt, c'est une flèche empoisonnée, il entend le rire d'un maya emplumé avant de se réveiller en sueur.

 

Bien sûr que c'est un rêve, mais c'est aussi un message, il a voulu jouer avec la prédiction des mayas, et ceux-ci n'admettent pas qu'il puisse leur faire de l'ombre. Mais comment seraient-ils au courant ? Quelqu'un de son entourage aurait donc été indiscret : Amanda ? Karen ? Duchemin ? Il lui faudra éclaircir ce mystère...

 

Lundi 10 décembre

 

Après avoir accompli les formalités de sortie, Grégorio rentre chez lui. Son programme est simple : Prendre connaissance de ses messages téléphoniques, se raser, prendre une douche, puis se rendre au bureau.

 

De messages, il n'y en a qu'un seul, il date du vendredi 7, à 17 h 25 mais il le laisse pantois.

 

"Grégorio, j'espère qu'il ne vous est rien arrivé, les gens de chez Lynch Company vous attendent depuis 20 minutes. Nous allons être obligés d'improviser si nous n'avons pas de nouvelles de vous d'ici 5 minutes. Merci de nous rappeler d'urgence."

 

Ainsi son problème a eu lieu avant la réunion, voilà pourquoi il ne pouvait s'en souvenir.

 

Il n'avait aucun message de Karen au sujet du chronoscope, son portable indiquait qu'elle lui avait téléphoné vendredi en fin de matinée, mais il ne se souvenait plus pourquoi. Cette conasse avait donc échoué, il restait désormais trop peu de temps pour organiser le meeting qu'il projetait dans ses fantasmes. Il lui ferait payer très cher cet échec !

 

Il arriva de fort méchante humeur au bureau en fin de matinée. Le grand patron le reçut immédiatement.

 

- Nous sommes contents de vous revoir, qu'est-ce qui vous est arrivé ?

- J'ai reçu une flèche empoisonnée dans la main ! Répondit-il le plus sérieusement du monde. Vous voyez, j'ai encore un petit pansement.

- Et ça vous est arrivé comment ? Demanda son interlocuteur, époustouflé par cette réponse incongrue.

- Des mayas probablement, enfin leurs descendants.

- Vous êtes vraiment sûr d'être en état de reprendre le travail ?

- Oui, mais je vais vous demander de me fournir une protection rapprochée !

- C'est cela, oui ! Soupira le boss avec agacement.

 

Grégorio eut un sourire niais et se mit à regarder par la fenêtre, l'esprit ailleurs.

 

- Je pensais que vous seriez impatient de savoir au sujet de Lynch Company. Reprit le boss

- Ah oui ? Comment vont-ils ?

- Très bien merci ! Ils étaient très énervés, j'ai été obligé de de vous faire remplacer au pied levé par Giraud...

- Ce con !

- Ce con, comme vous dites, a réussi l'exploit de renverser la situation et de leur faire signer le contrat, nous lui devons une fière chandelle. Il aura droit à une promotion. Monsieur Sénéchal j'aimerais vous poser une question, où étiez-vous exactement vendredi après-midi ?

- Je ne sais pas, j'ai un trou de mémoire, je suppose que les mayas m'ont agressé pendant la pause de midi.

- Arrêtez vos délires. Ça devient pénible ! Vois avez eu un entretien avec votre secrétaire en rentrant de déjeuner, vous l'avez alors informée que vous aviez une obligation familiale et que vous seriez là pour la réunion. Elle vous a vu sortir du bureau avec un sac de sport à la main !

- Vous êtes sûr ? Ça ne tient pas debout !

- C'est pourtant ce qui s'est passé !

- Je comprends, ce sont les mayas qui m'ont tendu un piège !

- Arrêtez avec ça, c'est ridicule ! Vous savez ce que je pense ? C'est que vous êtes en train de jouer les amnésiques pour mieux masquer vos agissements. En n'étant pas présent à la réunion avec Lynch Company, nos chances de leur faire signer le contrat devenaient quasi nulles. C'est un miracle que Giraud s'en soit sorti !

- Pfff, c'est un con !

- Monsieur Sénéchal, je vous soupçonne d'avoir tenté de saboter en toute connaissance de cause la signature de ce contrat !

- Quelle drôle d'idée ! Et pour quelle raison, je vous prie ?

- Quelqu'un vous aurait peut-être, comment dire... suggéré de le faire !

- C'est une machination des mayas !

- Foutez-moi la paix avec vos mayas ! Expliquez-moi ce que vous avez fabriqué vendredi après-midi ! Démontrez-moi que vous n'avez pas séché l'entretien avec Lynch Company en toute connaissance de cause !

- Vous ne pouvez pas comprendre !

 

Le boss ne répond rien, il prend son téléphone :

 

- Odile, préparez moi une lettre de licenciement pour Grégorio Sénéchal, et faites lui verser les indemnités correspondantes... Ou plutôt non, pas d'indemnités, sortez-moi une lettre de révocation pour faute grave !

 

C'était du bluff, mais Grégorio ne broncha pas.

 

- Alors ? S'impatienta le boss.

- Alors, vous ne pouvez pas comprendre, vous êtes trop con !

- Disparaissez, Sénéchal ! Je ne veux plus vous voir. Vous êtes dispensé d'accomplir votre mois de préavis ! Dehors !

 

Le professeur Martinov a mis des gants de sécurité et un casque de soudeur afin de tenter d'examiner le chronoscope. Béatrice est parvenue à analyser le produit resté collé dans les débris de l'aiguille de verre projetée par un fin canon. Du curare ! La remise en place du mécanisme s'avère impossible. Il tente alors de démonter l'objet. En vain. En accord avec son assistante, il abandonne et écrit une lettre à Désiré Macherot.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 17:46

Pr Martinov 15 - Le chronoscope de Télius 4 par Maud-Anne Amaro

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4 - A la poursuite du cadran

 

- Ben alors Béa ? Demanda le professeur.

- Figure-toi qu'en revenant de la Poste, je me suis arrêtée au bistrot pour pisser, et je suis tombée sur une nana qui cherchait des renseignements sur toi !

- Sur moi ?

- Oui ! En fait elle voulait récupérer un colis qu'on devrait recevoir demain...

- Hein ?

- Je vais t'expliquer...

 

Béatrice raconta alors l'histoire mais totalement expurgée de son contenu érotique et de son jeu de séduction. On comprendra alors aisément que le professeur Martinov ne fut guère passionné par cette version du récit.

 

Amanda est d'humeur joyeuse après avoir garé sa voiture dans le parking de son immeuble. Elle a toujours les 200 euros que lui a confié Tristan, elle décide alors qu'elle ne lui rendra pas, du moins pas de suite. Elle ressort s'acheter un sandwich et passe l'après-midi à faire du shopping en s'offrant au passage un joli petit top dans une boutique de fringues, puis vers 19 heures, elle s'achète une bouteille de champagne et se fait livrer une pizza avec plein de champignons. Avant de manger elle décide de prendre une douche.

 

Elle aime s'éterniser sous la douche, adorant la sensation de l'eau glissant sur son corps. Elle se savonne, se rince, l'eau qui coule réveille son envie de pipi, les images de sa rencontre charnelle avec Béatrice lui remontent alors en mémoire et font monter son excitation.

 

La voici qui commence à se tripoter, mais elle s'arrête rapidement. Il y a plus urgent…

 

Elle se met à pisser d'abondance debout sous la douche, mais au lieu d'adopter la position traditionnelle pour ce faire, elle serre ses cuisses s'amusant à y voir s'écouler l'urine.

 

Puis saisie d'une pulsion incontrôlable, elle place un doigt en plein milieu du jet avant de le porter à sa bouche. Deux fois, elle recommence, pas plus, la source est tarie.

 

Elle s'adosse contre la paroi, puis se masturbe énergiquement, le plaisir monte vite tandis que son esprit fantasme sur le doux visage de Béatrice.

 

Elle jouit !

 

"Béatrice, salope ! Est-ce qu'au moins je te reverrai un jour ?"

 

Elle se rince de nouveau et sort de la douche... apaisée.

 

Le téléphone sonne, c'est Tristan, elle ne répond pas. Il laisse un message en demandant à ce qu'on le rappelle. Elle ne donne pas suite, fait réchauffer sa pizza, se passe un bon vieux C.D. de jazz et se sert une coupe de champagne. Le téléphone sonne de nouveau.

 

"Il va me lâcher cet emmerdeur ?"

 

Quatre fois ! Cela fait quatre fois que Tristan tente de la joindre. Excédée, elle lui envoie un message :

 

"Ne cherche plus à me joindre, j'ai passé un bon moment avec toi, mais je ne souhaite pas aller plus loin. Je n'ai pas pu récupérer ce que tu m'as demandé, je te rendrai tes 200 euros la semaine prochaine dans ta boite aux lettres. Je n'attends aucune réponse".

 

Dépité, Tristan a évidemment le geste dérisoire et inutile de l'appeler. En vain.

 

Tristan essaye de gagner sa vie en écrivant des bouquins, il a d'abord essayé le polar, la science-fiction et même les romans sentimentaux à l'eau de rose, tout cela avec des succès mitigés. La fréquentation de la bande à Grégorio lui a donné l'idée de se lancer dans la rédaction d'ouvrages ésotériques, qui eux se vendent relativement bien. Il ne croit pas un mot de ce qu'il écrit, mais s'amuse comme un fou sur les plateaux de télévision en s'opposant à ses contradicteurs rationalistes avec des arguments péremptoires et une mauvaise foi assumée alors qu'en fait il est d'accord avec eux.

 

Sa lubie serait d'ouvrir un cabinet ésotérique où il donnerait des consultations aux angoissés du paranormal. Il a déjà pensé au décor : des livres anciens, des boules en cristal, d'inquiétantes reproductions de tarots anciens au format "affiche", une chouette empaillée. Et puis ses instruments de travail : la plus belle des boules, des pendules (des pendules, pas des horloges), des amulettes, des tarots, des élucubrations zodiacales...

 

Le chronoscope de Télius ferait très joli dans cet environnement. Il avait lu un aperçu de son fonctionnement dans une revue britannique. En gros, ça simulait le mouvement des planètes, mais comme tout était réglable, on pouvait tricher impunément et raconter n'importe quoi à son interlocuteur pourvu qu'il ne soit pas informé de la réalité des "choses du ciel".

 

Bien sûr, on pouvait faire toutes ces singeries sur ordinateur, mais l'amateur d'ésotérisme est d'abord une personne irrationnelle, autant il se méfiera d'un ordinateur autant il aura confiance dans un vieux cadran auquel il manque des pièces !

 

Car bien sûr il ne pouvait qu'être gravement démantibulé, sinon, qu'aurait il fait dans une poubelle ?

 

Ah ! S'il parvenait à le faire réparer ! Après tout pourquoi pas ? Celui qu'il avait vu sur la revue anglaise s'était vendu l'équivalent de 78.000 euros chez Christy. Voilà qui pouvait changer la donne !

 

Mais tout, cela semblait bien mal parti parce que Grégorio ne lâcherait pas l'affaire et parce qu'Amanda refusait désormais de l'aider. Il faudrait qu'il s'investisse pour la faire revenir sur cette décision.

 

Vendredi 7 décembre

 

5 heures du matin : Kévin Duchemin pénètre dans l'immeuble d'Amanda. Il monte directement au 4ème étage puis à l'aide d'une sorte de seringue, il introduit de la colle extra forte dans les serrures. L'opération lui prend moins de trois minutes, il redescend l'escalier avec la satisfaction du bon soldat qui a parfaitement accompli sa mission. Le temps qu'Amanda se dépatouille de tout ça, appelle un serrurier, l'attende, et le temps qu'il effectue la réparation, elle ne sera pas sortie de chez elle avant midi ! Il rédige un simple message à l'attention de Grégorio : "Tourterelle coincée dans sa cage". Il ne l'enverra que plus tard, il ne va tout de même pas réveiller Grégorio non plus !

 

Karen est venue en mobylette, elle est là à califourchon sur son engin garé non loin du domicile du professeur Martinov, de l'autre côté de la rue. Quelques morceaux de sparadrap blanc ont astucieusement transformé un E en F et un 8 en 3 sur les plaques d'immatriculation.

 

A 9 heures, une jeune femme blonde se présente à l'entrée du domicile du professeur Martinov. Elle ouvre la porte avec ses propres clés.

 

"Qui c'est, celle-là ?"

 

A 9 heures et quart : un vieux monsieur très élégant sort de la maison !

 

"Martinov ?"

 

A 10 h 15, le facteur gare son vélo à côté de l'entrée, sort de sa sacoche plusieurs lettres ainsi qu'un paquet dont l'adresse est rédigée en gros caractères au feutre violet.

 

"Bingo, c'est le bon paquet !"

 

Elle fonce, mais son élan est aussitôt stoppé par un camion qui a la mauvaise idée de passer par là au même moment ! Pendant ces quelques secondes de perdues la blonde a ouvert la porte au facteur et l'a fait entrer. Karen est furieuse mais, heureusement elle a un plan B.

 

10 h 30, le facteur n'est toujours pas sorti.

 

"Mais qu'est-ce qu'il fabrique ?"

 

10 h 45. Le facteur sort enfin.

 

"Une demi-heure ! Il est resté une demi-heure ! Qu'est-ce qu'ils ont foutu pendant une demi-heure ?".

 

Deux commères discutent à quelques pas de la porte, elle attend qu'elles en aient terminé, puis traverse la rue avec sa mobylette, la gare sur le trottoir, laisse passer cinq minutes, puis sonne. Béatrice ouvre.

 

- Bonjour, Monsieur Martinov m'a dit qu'il était sorti, mais que vous pourriez me restituer le colis !

- Pardon ? Quel colis ?

- J'ai la lettre de Monsieur Macherot, je vais vous la montrer, je peux entrer une seconde ?

- Oui, bien sûr !

 

Karen lui tend la lettre :

 

"Je soussigné Macherot Désiré, autorise Mademoiselle Karen Brady à prendre possession d'un paquet recommandé adressé au professeur Martinov contenant un dispositif à cadrans en laiton"

 

Béatrice qui a en mémoire ce que lui a raconté Amanda flaire évidemment le coup fourré mais est prise au dépourvu et cherche à gagner du temps :

 

- Je ne crois pas avoir reçu ce genre d'objet !

- C'est sans doute dans le courrier de ce matin ?

- Non, non, le facteur vient de passer, j'ai ouvert le courrier.

 

Karen se rend compte alors que son interlocutrice se méfie et ment effrontément.

 

"Si le plan B, ne marche pas, allons-y pour le plan C, pas de temps à perdre !"

 

Elle sort le flingue de son sac et braque carrément Béatrice.

 

- Bon, j'ai pas le temps de discuter, tu me l'apportes ce paquet ?

- Tu crois que tu me fais peur ? Tenta Béatrice sans grande conviction.

- Parce que tu te figures que je n'oserais pas tirer, retourne toi et conduis moi jusqu'à l'endroit où t'as laissé ce paquet.

 

Béa n'ayant pas envie de se faire trouer la peau par cette dingue, la conduisit jusqu'au labo. Karen s'empara du cadran, revint vers la porte d'entrée toujours en tenant la jeune chimiste en respect, puis son butin sous le bras, elle se dirigea vers sa mobylette, déposa le cadran dans une des deux sacoches porte-bagages et démarra en trombe.

 

Sans illusion, Béatrice releva le numéro de la mobylette. Puis elle rentra et s'affala saisie de tremblements, dans le premier fauteuil venu. C'est qu'on ne se fait braquer sans que cela ne provoque des troubles. Même si on reste serein pendant l'acte, c'est après qu'on se met à dérailler, quand on se rejoue le film. Elle reste prostrée pendant plusieurs minutes. Et puis soudain elle se relève saisie d'une envie de pisser incontrôlable, sans doute un effet collatéral de l'agression, elle n'a pas le temps d'arriver aux toilettes que les vannes s'ouvrent toutes seules...

 

Elle porte ses mains à son entre-jambe dans un geste dérisoire, comme si celles-ci avaient le pouvoir de stopper le flot. Elle ne lutte pas, reste sur place laissant sa vessie se vider, sa culotte est trempée comme une soupe, sa blouse de travail est bonne pour la machine à laver. Le sol est trempé. Elle éponge tout ça, puis prend une douche rapide.

 

Elle remet sa tenue de ville, passe devant un miroir, se trouve méconnaissable. Alors saisie d'une étrange détermination, elle retourne au labo comme pour constater d'un regard dérisoire, qu'elle n'a pas rêvé, que le cadran dont il ne reste que l'emballage déchiqueté a bel et bien disparu.

 

- Je vais te faire payer ça, conasse ! Et la traque va commencer ! Tout de suite.

 

Elle appelle un taxi. Elle l'attend devant la porte et se fait conduire à la gare, puis se ravise :

 

- Emmenez-moi à Paris !

- A Paris ! Où ça à Paris ?

- Je passe un coup de fil, je vais vous dire.

 

Par où commencer ? Martinov ou Amanda ?

 

- Allô, mon petit professeur ? Tu es toujours à Paris ?

- Ben oui, il n'est que 11 heures et quart ! Y'a un problème ?

 

Béatrice se rend alors compte que le chauffeur n'a pas besoin d'entendre les détails de cette affaire.

 

- Oui je te rappelle tout de suite !

- Allô ? Allô ?

- Vous allez vous arrêter un peu plus loin, je laisse mon sac sur la banquette.

- Vous savez, vous pouvez téléphoner de votre place, je n'écoute pas les conversations des gens.

- Peut-être, mais on va faire comme ça quand même !

- Moi, je m'en fous, mais je n'arrête pas le compteur.

 

Béa, une fois descendue, explique en deux mots le braquage dont elle a été l'objet.

 

- J'ai une piste, je vais me renseigner et je te rappelle, mais j'aurais peut-être besoin de toi.

- Bon, écoute Béa, tu es sous le choc, c'est parfaitement normal. Rentre chez toi te détendre, si tu veux je te rejoins et on avisera. Et ne te tracasse pas pour ce machin, on ira porter plainte demain.

- Tu crois vraiment que la police va se bouger le cul pour le vol d'un vieux cadran ?

- Non, mais ça empêchera l'expéditeur de nous faire des histoires. De toute façon on l'indemnisera.

- Je VEUX retrouver cette nana !

- Béatrice, calme-toi.

- Je te rappelle.

 

Elle raccrocha et composa dans la foulée le numéro d'Amanda.

 

- Béatrice ! Quelle surprise, je ne pensais pas que tu me rappellerais, et surtout si rapidement.

- J'aurais préféré que ce soit en d'autres circonstances. On nous a piqué le cadran. La fille qui a fait le coup m'a exhibé une lettre (fausse évidemment) signée Macherot, ça te dit quelque chose ?

- Oui, c'est le type dont je t'ai parlé, celui qui a trouvé le machin à côté d'une poubelle.

- On peut se voir pour qu'on en cause ?

- Pas de problème !

- Je t'invite au restaurant.

- Pourquoi pas ? Tu passes me prendre à la maison ? Proposa Amanda qui avait quelques arrières pensées.

 

Elle lui donna l'adresse, quai de Valmy au bord du canal Saint-Martin.

 

- Je passe te prendre à midi !

 

Martinov essayait de la rappeler, elle ne répondit pas mais lui envoya un message lui demandant de la rejoindre à l'adresse indiquée par Amanda à midi.

 

Tristan a passé une nuit épouvantable, il ne se remet pas de la volte-face d'Amanda qui lui parait incompréhensible. Il imagine plusieurs scénarios différents mais avec un point commun : il se persuade que Grégorio a réussi à lui remettre le grappin dessus d'une façon ou d'une autre, peut-être en utilisant la menace, le chantage…. Reste à savoir les vraies motivations de Grégorio, s'il a récupéré la fille, est-ce pour elle-même ou uniquement pour le cadran ?

 

Comme elle ne répond pas au téléphone, il décide d'aller voir chez elle et prend la direction du quai de Valmy.

 

A 11 heures 30, il sonne chez elle. Amanda a mis la radio en marche et ne peut dissimuler sa présence, néanmoins après avoir découvert l'identité de son visiteur grâce à l'œilleton de la porte d'entrée, elle fait la "morte".

 

- Amanda, je sais que tu es là, ouvre-moi, je veux juste te parler cinq minutes et après je m'en irai.

 

Pas de réponse ! Il insiste, il tambourine ! La situation commence à devenir gênante, tous les voisins vont entendre...

 

Amanda commence à stresser, elle est encore en peignoir de bain, absolument pas prête. Elle finit par se résigner à ouvrir afin de le faire entrer quelques instants, mais elle n'a cependant aucunement l'intention de changer d'attitude envers lui.

 

Elle va pour actionner le bouton du verrou du haut. Impossible de le tourner.

 

"Merde, mon verrou est bloqué !"

 

Elle s'acharne, l'autre continue son vacarme.

 

- Calme-toi, je vais t'ouvrir, mais pour l'instant, j'ai un problème de verrou.

 

Elle essaie de tourner le bouton du verrou avec une pince multiprise… sans résultat. Alors elle prend un tournevis afin de le démonter. Ce n'est pas si facile, mais au bout de cinq minutes, elle y parvient néanmoins. Elle va maintenant pour tourner le verrou du bas… Horreur ! Lui non plus ne veut pas se tourner ! Ce n'est donc pas un simple accident mécanique, c'est du sabotage en règle.

 

"Qui ? La bande à Grégorio évidemment ? Et pourquoi ? Pour m'empêcher de me procurer le cadran ? Mais comment a-t-il appris qu'il pouvait encore m'intéresser ? Bon on verra ça plus tard, d'abord ce verrou…."

 

Cinq nouvelles longues minutes plus tard, le verrou inférieur était démonté à son tour. Elle actionna la poignée de la serrure centrale…. bloquée elle aussi.

 

A midi, très énervée, elle ouvrit enfin la porte et fit entrer Tristan.

 

- T'as vu le travail ? C'est du Grégorio tout craché ! Tout ça pour m'empêcher d'aller chercher un cadran dont je me fous comme de ma première culotte ! Qui a bien pu lui dire que ça m'intéressait encore ? Tu en as parlé à quelqu'un ?

- Mais non, voyons ?

- C'est qui alors ? Les petits lutins ?

- Je ne sais pas, mais je te jure que ça ne vient pas de moi !

- En attendant je suis dans la merde, j'ai deux verrous et une serrure à changer et je n'ai pas de fric.

- Je t'avais passé 200 euros.

- Mwais, bon, passons à la suite ! T'es venu pour quoi ?

- Ben, j'étais inquiet. Je m'étais dit que Grégorio te faisait peut-être des ennuis, mais je ne m'imaginais pas ça…

- Bon, ben alors, ça va, tu n'es plus inquiet ! Tu vas pouvoir me laisser !

- Je suis vraiment peiné de ton comportement !

- Les peines de cœur, ça passe.

- J'aimerais tout de même comprendre les raisons de ce changement d'attitude. Tu paraissais si amoureuse l'autre jour ! Et puis tu m'avais promis pour le cadran.

- Je ne t'ai rien promis du tout, je me suis investie dans cette affaire et ça à foiré !

- Raconte-moi !

 

Amanda dévisagea Tristan qui affichait une figure pathétique. C'est vrai qu'il était trop mignon !

 

"Il essaie de s'incruster, ne pas le suivre sur ce terrain, ne pas craquer, surtout ne pas craquer !"

 

- Tu ne me connais pas, tu ne sais pas quelle genre de fille je suis. Je ne veux plus m'attacher, je veux rester libre.

- Qu'est-ce qui nous empêche de nous voir, si je te laisse ta liberté ?

- Je veux sortir et coucher avec qui je veux et quand je veux ! Tu comprends ça ?

- A ce moment-là, ce n'était pas la peine de me faire une grande déclaration d'amour !

- J'étais sincère quand je l'ai fait, j'ai évolué depuis. C'est tout !

- Un peu rapide comme évolution, non ? T'as rencontré quelqu'un d'autre ?

 

"Ah, il veut savoir ? Et bien il va être servi !"

 

- Oui, une fille, on a fait l'amour comme des vraies salopes !

- Je ne te crois pas, tu dis ça pour essayer de me choquer, mais ça ne me choque même pas !

- Tu veux vraiment essayer de recoucher avec une gouine ?

- Tu n'es pas gouine, tu es peut-être bisexuelle ! Et alors ? Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Je le suis bien, moi !

- Tu es bien quoi ? Lui fit-elle répéter.

- Bisexuel !

- Ah, bon, tu suces des bites ?

- Ça m'est arrivé oui, même si je préfère le contraire.

- J'aimerais bien regarder ça !

- A ta disposition, je t'emmène au sauna quand tu veux !

- Bon on arrête de délirer, je veux bien qu'on reste copains, éventuellement on pourra même recoucher, mais n'espère rien d'autre.

- Et bien d'accord ! concéda Tristan par pure tactique. Pour le cadran, c'est définitivement foutu ?

- Le cadran, le cadran, tu me les lâches un peu avec ton cadran. Je vais te donner l'adresse du bonhomme, tu n'auras qu'à voir directement avec lui quand il l'aura récupéré… s'il le récupère un jour…

 

Elle griffonna le nom et l'adresse de Macherot au dos d'un vieux ticket de supermarché et lui refila. Tristan l'enfouit négligemment dans sa poche, se demandant bien comment il pourrait réussir là où Amanda avait échoué.

 

- Tiens, reprit-elle, si tu veux me rendre service, tu n'as qu'à aller chez un quincaillier m'acheter deux verrous et une poignée !

- Tout de suite ?

- Ben oui, je ne peux pas rester comme ça !

 

Tristan s'exécuta, pour lui la moitié de la reconquête était effectuée, Amanda ne le jetait plus, mieux, elle envisageait même qu'ils puissent recoucher ensemble : voilà qui valait bien l'achat de deux verrous et d'une poignée de porte avec serrure ! Restait le cadran... Et ce n'était pas gagné !

 

Amanda, pour sa part était circonspecte, elle avait fait preuve de faiblesse vis à vis de Tristan. A son retour, il faudrait qu'il dégage afin qu'elle puisse être seule quand Béatrice arriverait. Plus facile à dire qu'à faire !

 

Béatrice a donné rendez-vous au professeur Martinov au pied des marches de la station du métro aérien "Jaurès". Ils sont en désaccord complet sur la conduite à tenir :

 

- Bon ! A la limite je veux bien t'accompagner chez cette Amanda, concède-t-il, on verra bien ce qu'elle a à nous dire, mais c'est tout ! Après on rentre !

- Alors allons-y !

 

Amanda s'est habillée à la hâte d'un jeans et d'un pull de couleur jaune, et s'est maquillée sommairement.

 

- Bonjour Amanda, je te présente le professeur Martinov...

- Enchantée

 

Enchantée ? Non pas vraiment car elle qui s'imaginait déjà une nouvelle partie de jambes en l'air avec Béatrice, elle est plutôt contrariée de constater que celle-ci est accompagnée. Quant à Martinov, c'est bien simple, il la dévore des yeux.

 

Amanda habite un minuscule deux-pièces avec coin cuisine comprenant un cabinet de toilettes exigu.

 

- Je suis désolée, mais ce n'est pas le grand luxe ici. Et je viens de m'apercevoir qu'on m'a bousillé toutes mes serrures pendant la nuit. Y'a un copain qui est parti m'en acheter d'autres. Le temps de les poser, on ne pourra pas aller au restau avant 13 heures 30. Ça n'fait rien ?

- Non, ça n'fait rien ! Répond Béatrice.

- Asseyez-vous, on va prendre l'apéro, j'ai du Martini ou du Whisky et même quelques cacahuètes.

 

Martinov accepta un fond de Martini et Béatrice opta pour un whisky sans glace, qu'elle avala presque cul sec.

 

- Tu me la décris la fille qui t'a piqué le truc ?

- Plutôt grande, sportive, sur une mobylette, c'est tout ce que je sais, pour le reste elle portait des lunettes noires et probablement une perruque.

- Ce ne peut être que Karen ! Elle avait déjà essayé de piquer le truc chez Macherot, mais ça n'avait pas marché.

- Tu as ses coordonnées ?

- Non ! Mais ce cadran, elle ne va pas le garder pour elle, elle va le remettre à Grégorio, et en ce qui le concerne j'ai ses coordonnées.

- Je m'en fous du cadran, je veux juste me venger de cette salope.

- Ça passe AUSSI par Grégorio.

- Embêtant ! Et je suppose que la journée, il travaille.

- Oui, en principe ! Il habite rue du Temple, près de République, je peux te donner son numéro de téléphone portable...

 

Raclement de gorge ! C'est Tristan qui revient avec sa quincaillerie dans un sac en plastique.

 

- Ah, tu as trouvé ! Pose ça là, je vais m'en occuper. Je te présente mes amis, le professeur Martinov et Béatrice, la jeune femme à laquelle je faisais allusion tout à l'heure !

- Allusion ? Quelles allusions ? S'étonne l'intéressée.

- Je t'expliquerai.

- Hum je comprends que tu ais craqué ! Commente Tristan qui ne reste pas insensible devant le charme de la jeune chimiste.

 

Béatrice est gênée mais attend que l'importun soit parti pour réagir. Le problème c'est qu'il ne donne pas du tout l'intention de vouloir s'en aller.

 

- Si tu veux, je vais te les poser tes verrous.

- Non, je vais le faire, il y a juste des vis à remettre.

- Pas sûr, il y a des différences d'un modèle à l'autre, il va peut-être falloir percer, attends, je regarde.

 

Et le voilà qui déballe la marchandise, qui tente d'ajuster le nouveau verrou :

 

- C'est bien ce que je craignais, faut faire des trous, t'as une perceuse ?

- Non !

- Bon, ben, il va falloir faire ça "à l'ancienne" en vissant comme un malade. Tu me laisses faire !

- Ça va prendre combien de temps ?

- J'en sais rien ! Une heure sans doute.

- Bon vas-y ! Répondit Amanda qui ne s'attendait pas à ce que la pose soit si fastidieuse.

 

Et Tristan commença à s'acharner à visser dans ce bois extrêmement dur.

 

- Au fait, lança Amanda, tu n'aurais pas l'adresse de Karen ?

- La rousse ?

- Oui !

- Qu'est-ce que tu lui veux à cette pétasse ?

- Elle vient de piquer le cadran à ces messieurs dames et s'apprête à le remettre à Grégorio, à moins que ce soit déjà fait !

 

Du coup l'attention de Tristan monta d'un cran !

 

- Je n'ai pas noté l'adresse mais je sais y aller...

- C'est loin ? Demande Béatrice.

- A l'autre bout de Paris, à Montparnasse.

- Vous pourriez m'accompagner ?

- Euh, je peux vous montrer où c'est !

 

C'est ce qui s'appelle avoir le sens des nuances !

 

- Alors, on y va ?

- Dès que j'en aurai terminé avec cette porte.

 

Béatrice trépignait d'impatience, la piste de sa voleuse était là, toute proche, et elle ne pouvait pas y accéder à cause d'un verrou incapable de s'adapter aux anciennes fixations. Et ça n'avançait pas, ce Tristan avait l'air aussi bricoleur qu'un nain de jardin.

 

- Si vous faisiez des avant-trous, ce serait peut-être plus facile, non ? Lança-t-elle.

- Avec quoi ?

- Ben un marteau et quelque chose de pointu. Tu as ça, Amanda !

- Un marteau, oui, mais je n'ai rien de pointu !

- Une vieille fourchette ? Proposa Martinov.

- Ah, voilà une fourchette !

- Non, ça ne va pas, il en faudrait une entièrement métallique.

 

Martinov prit la nouvelle fourchette, et en replia trois des dents.

 

- Et voilà, vous allez pouvoir faire des avant-trous avec ça, vous allez gagner un temps considérable.

 

Du coup Béatrice a une idée.

 

- Dis-moi, mon petit professeur, il faut que tu me rendes service… Si tu pouvais t'occuper des verrous, et moi je vais filer avec ce Monsieur à l'adresse qu'il connaît. On fait l'aller-retour et on se retrouve ici.

- Mais pourquoi être si pressée ?

- Ce matin, j'ai reçu un choc. Quand je connaîtrai cette adresse, ça ira mieux.

- Bon, mais ne commets pas d'imprudence, tu relèves le nom et l'adresse et tu reviens, on filera ça à la police.

- Ne t'inquiète pas ! Bon on y va, Monsieur Tristan ?

- Euh, oui !

- On va prendre un taxi !

- On ira aussi vite en métro !

 

Resté seul avec Amanda, le professeur Martinov parvint à poser le premier verrou en moins d'un quart d'heure. Et miracle le second ainsi que la poignée s'adaptèrent parfaitement aux anciennes perforations.

 

- Et voilà !

- Ça c'est du bon travail, vous êtes vraiment un amour ! Je vous fais la bise.

 

Vous pensez bien que notre vert professeur n'allait pas refuser. Il en est même tout émoustillé.

 

- Heureusement que vous étiez là, reprend-elle, car ce pauvre Tristan, il est aussi bricoleur que moi, bonne sœur !

- Qu'est-ce que vous voulez, on ne peut pas tout avoir ?

- Pardon ?

- Il est bel homme, c'est déjà ça !

- Humm, c'est vrai qu'il est super mignon ! Euh, vous vous intéressez aux hommes, Monsieur Martinov ? Heu, c'est juste une question comme ça, je suis très tolérante !

- Non, je m'intéresse aux femmes, mais il m'est arrivé de… de comment dire...

- De vous intéresser à certains hommes ?

- Disons ça comme ça !

- Et vous avez été jusqu'au bout ?

- Jusqu'au bout ? Humm. Vous allez me gêner !

- C'est donc oui ! Vous êtes donc bisexuel ?

- Oh, très légèrement, vraiment très légèrement !

- Et si je vous disais que Tristan l'est aussi ?

- Ah oui ?

 

Du coup Martinov laissa un moment vagabonder son esprit !

 

- Mais où êtes-vous parti ? Restez avec moi !

- J'étais dans mes pensées !

- Des pensées coquines !

- Oh ! Voyons !

- Ne mentez pas, vous bandez, Monsieur Martinov

- Mais pas du tout… En voilà des idées !

 

Amanda, amusée, lui mit alors la main sur sa braguette.

 

- Mais voulez-vous retirer votre main de là !

- Vous le souhaitez vraiment ? Minauda la belle brune.

 

Non seulement, elle ne la retira pas, mais elle la fit se balader, alors que la braguette enflait sous l'effet d'une érection subite.

 

- Croyez-vous que ce soit raisonnable ? Finit par répondre le professeur sans réelle conviction.

- C'est absolument déraisonnable ! Mais qu'est-ce que ça peut faire après tout ? On peut s'amuser, non ?

 

Amanda fit glisser la fermeture éclair de la braguette, et sa main s'en alla farfouiller à l'intérieur. Martinov portait des slips à l'ancienne, et la fille n'eut aucun mal à accéder à sa bite, qu'elle sortit de sa niche.

 

- Mais que voici une charmante chose !

- Plus toute jeune !

- Mais aucune ride !

 

Elle lui masturba le zizi quelques instants afin de lui donner meilleure vigueur.

 

- Hum, elle me plait bien cette bite, je crois bien que je vais la sucer.

  Martinov15d1.jpg

Et sans attendre de réponse, elle passa à l'action, engloutissant le membre viril de Martinov dans la profondeur de ses joues, jouant de la langue et des lèvres, léchant, pourléchant, suçant, embrassant, câlinant.

 

Martinov se tenait au rebord de la table, la tête dans les nuages, appréciant l'impressionnant savoir-faire de sa fellatrice.

 

- J'aimerais vous demander quelque chose ! Parvint-il à murmurer au bout de quelques minutes.

 

Pour pouvoir répondre, il fallut bien qu'Amanda lui lâche la bite.

 

- Demandez, je vous écoute…

- Puisque nous en sommes à ce degré d'intimité, il me serait bien agréable de vous voir en tenue plus légère.

- Mais vos désirs sont des ordres, cher monsieur ! Répond-elle en retirant son pull jaune. Cela vous convient-il ?

- Humm, c'est très prometteur !

- Je ne vous le fais pas dire ! Répondit-elle en se débarrassant de son jeans. Mais je vous en prie, vous avez le droit de vous déshabiller aussi !

- Je risque de vous décevoir, je n'ai jamais rien eu d'un play-boy, et ça ne va pas en s'arrangeant.

- Je m'en tape, vous avez une bonne bouille et l'œil coquin, c'est le principal !

- L'œil coquin, moi ?

- Ben oui ! Allez à poil, c'est comment votre petit nom ?

- André !

- Je peux vous appeler Dédé ?

- Oui ! Je pose mes affaires là ?

- Si tu veux ! Et après tu auras le droit de me retirer mon soustingue. Répondit-elle en se retournant.

 

Andrej Martinov s'acquitta de cette tâche avec une facilité qui déconcerta la jolie brune.

 

- Et bien dis-moi tu as dû en connaître des femmes toi !

- Pas tant que ça en fait !

- Je ne te crois pas, mais enlève ma culotte.

 

Aussitôt dit, aussitôt fait, Amanda se remit à sucer la bite du professeur pendant quelques instants, avant de se redresser et de demander d'un air ingénu :

 

- Dis-moi, je suis curieuse : quand tu vas avec des hommes, tu es plutôt passif ou plutôt actif ?

- Mais pourquoi cette question ?

- Tu ne veux pas me répondre ?

- Plutôt passif disons !

- Tu aimes les bites, alors ?

- Non, mais disons que je peux les apprécier en certaines circonstances.

- Et tu aimes bien te faire prendre ?

- Quand c'est bien fait, ce n'est pas désagréable, et puis comme disait quelqu'un "je ne vois pas pourquoi le plaisir anal devrait n'être réservé qu'aux femmes"

- Si en plus tu es philosophe… Ne bouge pas, je vais chercher un truc.

 

Martinov ne fut même pas surpris de la voir revenir avec un joli godemiché très réaliste, qu'elle recouvrit d'un préservatif, et d'un tube de gel intime.

 

- Tourne-toi Dédé, je vais t'enculer !

- Mais en voilà des façons ! Fit-il mine de protester.

- Mmmm, mais peut-être que tu as envie de le sucer avant, hein ? Ouvre ta bouche en grand !

 

Et voilà que notre vert professeur se retrouve en train de sucer une bite en plastique.

 

- Allez suce-la bien, imagine que c'est une vraie...

 

"Pourquoi pas ?" Se dit le professeur qui ferma les yeux pour mieux fantasmer, s'imaginant au milieu d'un groupe de superbes transsexuelles dont il suçait les bites bien bandées à tour de rôle.

 

- Et ben dis donc, qu'est-ce que tu bandes ! Allez, demi-tour Dédé. Penche-toi un peu, écarte les jambes, voilà.

 

Elle lui malaxa les fesses de façon à lui dégager l'œillet, qu'elle se mit à lécher du bout de la langue. Quand elle estima l'endroit convenablement humecté, elle introduisit un doigt, puis un deuxième qu'elle fit aller et venir dans l'étroit conduit, tout en lui imprimant un mouvement semi-rotatif.

 

- C'est bon ! Ne put s'empêcher de s'exclamer le professeur.

- Et attends, tu n'as rien vu, suis-moi on va faire un truc.

 

Amanda précéda Martinov dans sa chambre.

 

- Excuse-moi, avec toutes ces péripéties, je n'ai pas eu le temps de faire le ménage !

 

Rapidement, elle remit en place couette et oreillers, tira le couvre-lit, puis sortit de son armoire une grande serviette de bain, qu'elle étala sur le lit.

 

- Voilà ! Tu t'installes là-dessus, sur le dos, et tu lèves bien les jambes.

 

Après avoir badigeonné le trou du cul professoral avec une noisette de gel, elle introduisit délicatement le gode dans l'orifice.

 

- C'est bon ?

- Oui, oui !

- Alors c'est toi qui va le tenir et faire joujou avec et pendant ce temps-là...

 

Elle ne finit pas sa phrase et plaça une capote sur la bite toujours bien bandée du professeur, avant de venir s'empaler dessus.

 

Elle s'agita ainsi sur le pal de chair pendant quelques minutes, tandis que Martinov faisait aller et venir le godemiché dans son troufignon.

 

Mais l'intention finale d'Amanda était ailleurs, pas bien loin d'ailleurs, car elle finit par se retirer, fit très légèrement basculer son corps, de façon à ce que ce soit cette fois son anus qui soit pénétré.

 

Commença alors une danse infernale, au cours de laquelle l'homme et à la femme conjuguèrent leur plaisir anal. Quand Amanda commença à brailler, Martinov se laissa aller et jouit à son tour, complétement exténué malgré le fait que l'essentiel du travail avait été accompli par sa partenaire.

 

Quant au godemiché qu'aucune main ne maintenait désormais plus, il s'échappa du cul de Martinov ce qui provoqua une franche hilarité chez Amanda.

 

Karen

 

Karen fonce vers Paris, elle est mal, elle était prête à aller très loin pour Grégorio, mais là, elle est consciente d'avoir franchi une ligne jaune. Elle, l'attachée commerciale modèle, brillante, bien notée, s'était retrouvée en train de menacer une personne avec un revolver ! Ça ne lui ressemblait pas, pas du tout même ! Et elle était effrayée de ce qu'un simple enchainement de circonstances avait pu provoquer !

 

"Et ça aurait pu être pire ! S'il avait été chargé ? Mais il l'était ou pas ?"

 

Angoissée, elle tourna sur la droite et s'engagea dans un chemin forestier. Deux cent mètres plus loin, elle s'arrêta, et après s'être assurée d'être seule dans le voisinage, elle récupéra le révolver et visa un gros tronc d'arbre !

 

"Pourvu que..."

 

Elle tire, le bruit est assourdissant. Elle s'approche de l'arbre et constate avec effroi les dégâts causés par l'impact de la balle.

 

"Chargé ! Il m'a refilé un flingue chargé ! Il est trop grave ce mec ! Si j'avais tiré sur la fille ? C'est donc si facile de tuer quelqu'un !"

 

D'un geste de rage elle se débarrassa de l'arme en la jetant dans un fourré.

 

Les évènements de la journée n'avaient sans doute pas fini de venir hanter ses cauchemars ! Mais au moins, n'avait-elle pas fait tout cela pour rien, elle aurait sa récompense, la plus belle des récompenses, mais cette récompense aurait un goût amer, un peu comme celle que le diable avait offerte au Docteur Faust.

 

Elle sortit son téléphone portable.

 

- Grégorio ? Ça y est j'ai récupéré ton cadran.

- Super, tu es où ?

- Près de Louveciennes, je rentre à Paris, là !

- Tu peux être à midi Place du Chatelet, devant la fontaine ?

- Oui ! Allo, allo !

 

"Même pas un mot de remerciement ! Quel mufle ! Bon mettons ça sur le compte de l'émotion ! En route !"

 

Elle a le temps, elle évite l'autoroute et prend le temps d'aller boire une verveine dans un bistrot.

 

"Il parait que ça calme !"

 

Un peu avant midi, elle gare sa mobylette Place du Chatelet près de la sortie du métro et va s'asseoir sur le rebord du bassin.

 

A midi et quart, il n'est pas encore arrivé. A midi vingt-cinq, il arrive comme une fleur, se pointe devant elle et oublie de dire bonjour. Amanda est tendue, de plus en plus tendue.

 

- C'est où ?

- Dans la pochette de ma mobylette.

- Quoi ? Et tu laisses ça sans surveillance ?

 

Le ton est cassant. Elle ne répond pas, estomaquée par cette réplique déplacée. Ils se dirigent vers la mobylette.

 

- Tu me rends le révolver, attention fais ça discrètement.

- Je l'ai...

- Tu l'as quoi ?

- Perdu !

- Quoi ?

- Désolée !

- Et bien, débrouille-toi pour le retrouver, je peux en avoir besoin.

 

Une nouvelle fois, à deux doigts de péter un câble, elle parvient à prendre sur elle pour ne pas répondre.

 

Elle ouvre la sacoche de sa mobylette et lui tend le cadran. Il hésite à le prendre et Karen le lui flanque carrément dans les bras.

 

- T'aurais peut-être pu l'envelopper, je ne vais pas rentrer au bureau comme ça...

 

Cette fois elle craque !

 

- Mais bordel tu fais chier ! J'ai pris des risques énormes pour récupérer ce merdier.

- Mais

- Ferme ta gueule, espèce de connard ! Pas un mot de gentillesse ou de remerciement, que des reproches à la con, fous moi le camp avec ton gadget de merde, je ne veux plus jamais te voir, tu m'entends ! Jamais. Et si tu ne veux pas rentrer au bureau avec t'as qu'à te le foutre dans le cul.

- Rends-moi l'argent que je t'ai prêté ! Parvint-il à articuler !

- Pauvre type !

 

Quelques personnes s'attroupent. Grégorio lève la main ! Karen s'écarte et lui crache au visage.

L'attroupement gagne en importance, il bat en retraite, son cadran sous le bras. Un peu plus loin il achète un journal pour l'envelopper. Tandis que Karen a déjà enfourché sa mobylette et quitté les lieux.

 

Tristan

 

Pendant tout le trajet en métro, Tristan ne cessa pas de poser des questions sur le cadran. "Est-ce qu'il n'est pas trop abimé ? Est-ce qu'il fonctionne ? Est-ce que ça peut se restaurer ?"

 

- Ecoutez, je l'ai à peine vu ! Je l'ai juste déballé et l'autre tarée s'est tout de suite pointée.

- Oui, mais vous avez pu voir son aspect général...

- Vous comprendrez aisément que je garde de cette matinée d'autres souvenirs que les détails de cette foutue machine.

- Certes ! Admit-il.

- Et je peux vous demander la raison de votre intérêt pour ce machin ?

- Disons que je me passionne pour les mécanismes anciens...

- Alors c'est bien simple, on essaie de récupérer le truc, quand on l'aura expertisé on le renverra à son propriétaire. A ce moment-là je vous communiquerai ses coordonnées, vous pourrez toujours lui faire une offre d'achat.

- Je vous en remercie. Répondit Tristan se gardant bien d'indiquer qu'il les possédait déjà !

 

En sortant de la bouche du métro, Tristan conduisit Beatrice jusqu'à une petite rue jouxtant l'Avenue du Maine. Ils pénétrèrent dans le hall non verrouillé d'un immeuble de construction moderne. L'homme examina les boites aux lettres :

 

- Voilà, c'est elle ! Karen Brady, 2ème gauche !

- On monte voir ?

- Ça ne me parait pas très prudent ! Temporise Tristan. Et puis elle travaille, elle n'est sûrement pas là en ce moment.

- Ce matin, elle ne travaillait pas !

- Mwais

- Elle vit seule ?

- Aux dernières nouvelles, oui !

- Alors on est deux, elle est seule ! Venez !

- Vous ne savez pas où vous mettez les pieds ! Vous ne connaissez pas Grégorio, il y aura des représailles.

- Vous avez des couilles, oui ou non ? S'énerva Béatrice en lui touchant la braguette.

- Mais, enfin !

- Allez, on monte !

 

Ne souhaitant pas perdre la face, il se résolut à la suivre, regrettant de s'être fait entrainer jusque-ici.

 

Karen ouvre, elle est d'abord surprise, mais se reprend de suite !

 

- Vous ? Ah, je vois ! Mais... Bon, j'ai compris, entrez, on va causer.

 

Interloqués par cet accueil pour le moins inattendu, Béatrice et Tristan pénètrent dans l'appartement coquettement décoré.

 

- Je suppose que c'est pour le cadran que je vous ai piqué ce matin ? Je vous l'aurais rendu avec grand plaisir, mais je ne l'ai plus ! J'ai fait la connerie de le refiler à Grégorio ! Vous ne connaissez pas Grégorio, mademoiselle, mais Tristan connaît, il vous expliquera.

 

Béatrice s'était préparée à faire un scandale mais elle est totalement décontenancée par les propos de leur interlocutrice.

 

- On dirait que tu regrettes de lui avoir donné ? Intervient Tristan.

- Un peu que je regrette ! Ce mec est un vrai salaud. Il s'est servi de moi pour récupérer ce machin, j'ai pris des risques énormes, je dis bien énormes, des trucs que je n'avais jamais fait, et résultat : même pas un mot de remerciement, il a même trouvé le moyen de m'engueuler parce que...

- Des risques énormes ! Et moi alors, tu ne m'en as pas fait prendre des risques énormes ? Espèce de salope ! Eclate Béatrice.

- Je suis désolée, je ne pouvais pas deviner qu'il était chargé !

- Pauvre conne !

 

Karen a l'intelligence de ne pas répondre aux insultes. Elle comprend dans quel état d'esprit de sa trouve sa victime de la matinée. A qui bon répliquer, puisque c'est elle qui a raison ? Mais sa présence peut éventuellement l'aider à se venger de l'affront que lui a fait subir Grégorio.

 

- Je sais comment récupérer ce cadran, si on y va en force, ce ne sera pas bien difficile. Propose Karen.

- Tu n'as rien compris ! Je me fous de ce cadran comme de ma première culotte, je ne suis pas venue à Paris pour le récupérer mais pour te donner une leçon, mais maintenant que je t'ai vu, j'en ai même plus envie, tu me dégoutes !

 

Touchée par la haine de Béatrice qui ne faiblit pas, Karen sent des larmes lui monter aux yeux, elle tente de se retenir de sangloter, mais en vain, bientôt ce sont les grandes eaux.

 

- C'est ça, pleure, tu pisseras moins !

 

Quant à Tristan, l'éventualité d'une récupération du cadran sans trop de risque serait susceptible de l'intéresser... Il intervient donc en ce sens

 

- Karen a agi sur un coup de folie. Je crois qu'elle regrette sincèrement son geste. Si elle nous propose de reprendre ce cadran à Grégorio pourquoi ne pas le faire ? C'était quoi ton idée, Karen ?

- Je suppose qu'il l'a emporté au bureau, il va donc forcément rentrer avec en fin d'après-midi, il suffit de l'attendre en bas de chez lui.

- On fait comme ça, Béatrice ?

- Mais je m'en tape de votre cadran ! S'écria-t-elle.

- Ecoutez, Béatrice, vous souhaitez vous venger de l'agression de ce matin. Il vous faut comprendre que Karen n'a été qu'un instrument, le vrai coupable, c'est le commanditaire, donc Grégorio. Je vous garantis que si on lui pique son joujou, il va être mal, très mal !

- Ouais, peut-être... Je sais plus...

 

La motivation n'était plus vraiment présente, mais que faire d'autre ?

 

- Vous pourriez faire la paix, maintenant toutes les deux ? Faites-vous la bise !

 

Karen est partante, Béatrice d'abord hésitante, puis elle se laisse faire, sans grande conviction.

 

- Je m'en souviendrai longtemps de tes conneries ! Commente-t-elle histoire de dire quelque chose.

- Moi aussi, tu sais.

 

Moment d'émotion, les deux femmes s'étreignent en sanglotant

 

- T'as la peau douce ! Lance Béa de façon fort incongrue.

- Oui partout !

- Comment ça partout ?

- Ben partout !

 

Elle rit ! Son premier rire de la journée !

 

- Hein, Tristan que c'est vrai que c'est doux partout ?

- Je pourrais difficilement dire le contraire. Répond-il assez sèchement.

- Tristan et moi, on a été très copains pendant un moment ! se crut-elle obligée de préciser !

- Juste un moment, on s'est brouillés assez vite !

- Ça aurait pu durer ! Si tu étais moins exclusif ! Bon, on se donne rendez-vous pour tout à l'heure ? Ou sinon on peut manger un morceau ici, j'ai de la pizza au congélateur.

- Oui, ça me ferait du bien de manger un morceau, mais j'ai un coup de fil à passer avant...

 

Elle pensa d'abord téléphoner à Amanda, puis se ravisa de crainte que Martinov veuille lui parler et pose trop de questions. Elle se contenta donc d'un bref SMS :

 

"Tout se passe très bien, on reporte le restau à ce soir, je rappellerai plus tard, bisous à tous les deux !"

 

- J'ai bien aimé quand vous vous êtes embrassées tout à l'heure ! Lance Tristan en s'asseyant devant son assiette.

- Pourquoi ? Ça te donne des idées ? Rétorque sèchement Karen.

- Peut-être bien...

- Toujours aussi obsédé ! Faut pas faire attention, un de ses fantasmes c'est de faire un trio cul avec deux femmes, comme si s'était vraiment le moment !

 

Béatrice était soudain ailleurs, le contrecoup du choc de son agression s'installait sournoisement. Tristan respecta son silence. Mais quand Karen eut distribué les parts de pizza, Béatrice n'arriva pas à avaler.

 

- Je croyais que j'avais faim, mais ça ne passe pas, j'ai l'estomac noué !

- Je m'en veux terriblement ! Dit Karen.

- Je veux bien te croire, mais ça n'arrangera pas mon état.

- Si vous preniez une douche ?

- Non, ça finira par passer !

- Et un petit massage décontractant ? Intervint Tristan.

- Arrête, tu es lourd ! Reprit Karen.

- Ouais, peut-être un massage ! Commenta Béatrice à voix basse.

- Vous avez raison, ça va vous faire énormément de bien ! S'empressa de répondre Tristan. On peut aller faire ça où, Karen ?

- Non ! Dit simplement Béatrice.

- Vous ne voulez plus ?

- Je n'ai pas envie de me faire masser par un homme !

 

Tristan en est tout dépité.

 

- Vous voulez que j'essaie ? Propose Karen.

- Oui, mais juste cinq minutes.

- On va se mettre sur le canapé, allongez-vous, retirez peut-être votre haut.

 

Béatrice retira son tee-shirt et s'installa comme indiqué. Karen commença un massage improvisé qui se voulait assez énergique sur la nuque et sur les épaules, tandis que Tristan était allé s'asseoir un peu plus loin.

 

- Ça vous fait du bien ?

- Oui, mais c'est un peu fort !

- Je vais faire plus doucement ! Comme ça ?

- Oui comme ça, c'est mieux !

- Je peux dégrafer le soutien-gorge ? Ce sera mieux pour masser le dos.

- Non !

- C'est juste pour le côté pratique !

- Alors, allez-y !

 

Le massage n'avait rien de spécialement érotique, mais le contact des douces mains de Karen commençait à provoquer chez Béatrice quelques picotements de plaisir.

 

"Après tout, se dit-elle, s'envoyer en l'air pourrait constituer un excellent anti-stress. Mais il faudrait qu'elle veuille. Et il faudrait aussi que l'autre bellâtre sur sa chaise aille faire un tour ailleurs ! Improvisons, on verra bien !"

 

- Vous avez les mains douces !

- Ce serait plutôt vous qui avez la peau douce, non ?

- Peut-être les deux !

 

"Raté ! On essaie autre chose !"

 

- Si vous pouviez me massez un peu au niveau des lombaires !

- D'accord, mais faut retirer votre pantalon.

 

Béatrice se lève et entreprend un étrange jeu. Résumons-nous : son soutien-gorge est juste dégrafé, mais il est bien en place, il suffit cependant d'un léger mouvement d'épaule pour en faire glisser les bretelles et libérer les bonnets. C'est exactement ce qu'elle fait tout en s'arrangeant pour que Karen puisse découvrir sa poitrine sans que Tristan puisse la voir !

 

- Oh, là là ! J'en perds mon soutif ! Bof, c'est pas bien grave ! Commenta-t-elle fort hypocritement.

- Ils sont très jolis ! Répondit Karen avec un petit sourire approbateur.

 

"C'est bon, le poisson commence à mordre à l'hameçon !"

 

- Tu voudrais me les masser ?

- Pourquoi pas ?

- Mais pas devant Monsieur !

- Tristan, sois gentil, laisse-nous entre femmes, tu n'as qu'à aller dans la cuisine.

- Si vous avez besoin de moi, n'hésitez surtout pas ! Marmonna-t-il en quittant sa chaise.

 Martinov15d2.jpg

Les deux femmes le regardèrent sortir, amusées. En fait Tristan n'alla pas bien loin, il referma la porte derrière lui, mais incomplètement, la laissant très légèrement entrebâillée, lui permettant ainsi d'observer ce qui se passait sur le canapé. Karen comprit son manège mais n'en souffla mot.

 

- Il va s'imaginer de ces choses ! Plaisanta Karen.

- Qu'est-ce que ça peut faire ? Répondit Béatrice avec un sourire malicieux, tout en s'asseyant sur le bord du canapé.

- Tu veux vraiment que je te masse les seins ?

- Je disais ça comme ça, je dois être folle, mais en fait, oui j'aimerais bien...

- Dans ce cas...

 

Karen se mit alors à caresser les seins de Béa avec beaucoup de délicatesse. Placée comme l'était, elle bouchait la vue à Tristan qui en était fort marri.

 

- Je peux les embrasser ?

- Bien sûr !

 

Karen ne s'en priva pas, d'abord quelques innocents bisous à droite et à gauche du mamelon avant de s'en rapprocher, d'en placer la pointe entre les lèvres, de les rapprocher, de tendre la langue, de sucer. Une fois l'un, une fois l'autre, et Béatrice se pâmait d'aise.

 

- Tu aimes les femmes ? Demanda la jeune chimiste pendant un temps calme.

- Disons que je n'ai rien contre ! Mais en ce moment j'ai tellement envie de te faire plaisir, tellement envie de me faire pardonner mes conneries... Oh mais j'ai une idée…

 

Et la voilà qui sans crier gare, s'en va farfouiller dans une sorte de placard, laissant Béatrice presque nue aux regards indiscrets de Tristan. Celui-ci flashe sur la beauté de la jeune femme, et ne tarde pas, à sortir sa bite de sa braguette et à se masturber ! Pourquoi se gêner ?

 

Karen a trouvé ce qu'elle cherchait : un joli martinet de sex-shop. Les lanières sont noires, le manche est rose et épouse la forme d'un pénis en érection.

 

- Qu'est-ce que tu penses de ça ? demanda-t-elle en lui confiant l'objet

- Bel objet ! Mais tu veux qu'on fasse quoi avec ?

- Que tu me punisses ?

 

L'idée séduisit Béatrice.

 

- Tu voudrais que je te domine ?

- Oui, venge-toi, fais-moi ce que tu veux…. Euh… mais ne m'esquinte pas quand même !

 

Béa hoche la tête en souriant, décidemment ce scénario ne lui déplait pas.

 

- A poil, salope !

 

Elle le fut rapidement exposant à sa partenaire son corps de vraie rousse à la peau laiteuse parsemée de taches de rousseurs.

 

"Quel canon, elle aussi ! Pensa alors Béatrice. Mais pourquoi tous les protagonistes liés à cette affaire ont-ils l'air de sortir tous d'une agence de casting ? Karen, Amanda, Tristan ?"

 

Mais quelque chose lui dit qu'elle aurait bientôt la clé de cette l'énigme.

 

- Allonge-toi sur le canapé ! Sur le ventre ! Je vais te faire rougir le cul !

 

Le premier coup cingla et Karen encaissa d'un petit bruit étouffé. Béatrice se retint de lui demander si c'était trop fort. Après tout, elle savait parler, et n'allait pas non plus se laisser massacrer sans broncher !

 

Béa frappait à la volée sans compter. Le cul de la rousse se marquait à une vitesse hallucinante. Bientôt il ne fut que rougeur ! Elle n'avait pourtant rien d'une sadique, mais la situation l'excitait terriblement. Entre deux coups de martinet, elle se débarrassa de son string et porta la main à sa chatte... trempée. La suite s'imposait donc d'elle-même :

 

- Relève-toi ! Et viens me lécher la chatte !

 

Karen s'extirpa du canapé :

 

- Oh, mes pauvres fesses !

- Je ne veux pas t'entendre te plaindre !

- Ce sont mes fesses que je plains !

- Ah ! Bon !

- Je voudrais tant que tu me pardonnes. Tu vas me pardonner, dis ?

- Occupe-toi de me lécher ! On discutera après.

 

Tristan qui s'était excité comme un fou avec la veuve poignet pendant la séance de martinet rageait de nouveau, il ne pouvait voir que le dos de Karen agenouillée entre les cuisses de Béatrice, avachie sur le canapé, les jambes pendantes.

 

La langue de Karen était agile et tourbillonnait dans la chatte de Béatrice à la vitesse d'une brosse à dents électrique. Simultanément ses doigts pinçaient les tétons de la jeune chimiste, laquelle ne résista pas longtemps à ce genre de traitement. Elle jouit bruyamment avant d'attirer sa compagne de jeu et de l'étreindre dans ses bras avant de l'embrasser fougueusement.

 

- Alors, ça y est ? Tu m'as pardonné ?

- Oui, je crois !

- Tu crois, t'es pas sûre ?

- On n'est jamais sûr de rien !

- Tu sauras quand ?

- Bientôt, ne t'inquiète pas !

- Bon, tu t'occupes de moi un petit peu ?

- Ha, ha ! T'es excitée, hein, ma toute belle ?

- Ben oui !

- Et si justement je ne m'occupais pas de toi ? Ce serait amusant comme punition, non ?

- T'as raison, c'est tout ce que je mérite, je ne suis qu'une salope !

- Ecoute, je vais te dire un truc, je ne te connais pas, commença Béatrice en prenant un ton sérieux, je ne sais donc pas si tu es une salope, bien que ce terme puisse vouloir dire plusieurs choses...

- Je voulais...

- Sois gentille, laisse-moi finir ! Mais si tu fais allusion à ce qui s'est passé ce matin...

- Justement...

- Alors, j'ai sur ce genre d'actes une certaine philosophie : je ne crois pas à la sainteté, pire : je pense qu'on a tous un côté un peu voyou ! Alors forcément, il peut nous arriver de déraper, et personne n'est à l'abri, mais dans ce cas-là si on en tire les leçons, et qu'on passe à autre chose, on va dire que l'erreur a été formatrice.

- Ça veut dire...

- Oui, ça veut dire que je te pardonne, qu'on tire un trait là-dessus. Promets-moi simplement que je n'aurais pas à le regretter !

- Oh ! Tu...

 

Elle fut incapable de continuer sa phrase et éclata en sanglots.

 

Et pendant que derrière sa porte, Tristan débandait, Béatrice se releva et approcha ses lèvres de celles de Karen et les deux femmes se roulèrent un patin infernal.

 

Quelques instants plus tard, Béatrice reprit en main le gode-martinet :

 

- Tu t'es déjà servi du manche ?

- Oui, oui ! C'est un ex qui me l'avait acheté, il s'amusait à me le foutre dans le cul et à me faire marcher à quatre pattes avec. Une vraie queue de cheval, quoi !

- Non !

- Si, je te jure !

- Le problème, c'est que ça a du mal à rester en place. C'est mieux quand c'est quelqu'un qui le maintient. Mais bon ce n'est pas vraiment fait pour ça. Sinon j'ai aussi un gode ceinture, il est comme neuf je ne m'en suis servi qu'une seule fois, enfin deux fois en fait, une fois je l'ai pris, et une autre fois j'ai enculé un mec avec.

 

Tristan à cette évocation rebande comme un cerf derrière sa porte.

 

- Tiens, tiens, toi aussi ! Reprend Béatrice. Moi aussi j'aime bien prendre le cul des mecs quand j'en ai l'occasion.

- Si ça te branche, on a un amateur pas très loin ! Répond Karen en désignant la porte derrière laquelle se camoufle Tristan.

- Ah, bon, il aime ça ?

- Il est complétement bisexuel, tu veux qu'on l'appelle ? Chuchota la rousse

- J'aurais préféré rester en tête à tête avec toi, mais on peut se payer un petit entracte !

- Tristan ! Je te vois, tu es derrière la porte, espèce de sale voyeur ! Viens nous voir, on va s'amuser avec ton cul !

 

Le Tristan ne se le fit pas dire deux fois et s'amena comme une fleur, pas gêné du tout !

 

- Pourquoi tu as rangé ta bite ? Tu étais bien en train de te branler, non ?

- Euh…

- Bon, mets-toi à poil, je vais chercher le matériel.

 

Karen revint avec une boite de préservatifs et le gode-ceinture, elle proposa à Béatrice de se le harnacher

 

- On va faire un truc de folie. Tristan tu t'allonges sur le canapé ! Non pas comme ça ! Sur le dos et les cuisses relevées. Ne bouge plus ! Vas-y Béatrice prends-le.

- Faudrait un peu de gel !

- J'n'en ai pas ! Attends je vais bien sucer le gode, ça devrait le lubrifier.

 

Karen se mit à sucer l'olisbos revêtu d'une capote comme s'il s'agissait d'une vraie bite.

 

- Ça devrait aller, vas-y encule-le ! Tristan tu débandes, ça ne va pas du tout, branle-toi, je te veux tout raide.

 

Le gode entra relativement facilement et tandis que Béatrice allait et venait dans le conduit rectal de Tristan, celui-ci se masturbait.

 

- Attention, j'arrive ! Prévint Karen qui enfourcha Tristan et s'empala sur sa bite. Avant d'entamer une série de "je monte et je redescends".

 

Que voilà un trio des plus insolites. Mais trop c'était trop pour ce pauvre Tristan, incapable de tenir la distance et qui se mit à jouir prématurément.

 

- Ben alors ?

- Ça arrive ! Répondit-il comme pour s'excuser.

 

Les deux femmes se retirèrent et Tristan penaud, récupéra son paquet de vêtements avant de quitter la pièce.

 

- T'inquiète pas, je vais te finir ! Proposa Béatrice.

- Tu me prends le cul avec le gode ? Suggéra Karen

- Je change la capote et j'arrive.

 

A l'instar de Tristan, Karen se positionna sur le dos, les cuisses en l'air.

 

- Tu ne préfères pas te mettre en levrette ?

- Non, je veux te voir !

 

Que voulez-vous répondre à ça ? C'est donc les yeux dans les yeux que Béatrice sodomisa la jolie rousse en de vigoureux coups de reins. Les signes annonciateurs de sa jouissance trop longtemps retardée, ne tardèrent pas à se manifester : le sang qui afflue à la peau, la respiration qui s'accélère, la voix qui halète, et puis l'explosion…

 

- Bon j'ai un petit creux, je prendrais bien un petit dessert, maintenant. Tristan où es-tu ? On a besoin de toi ! Descends à la boulangerie nous acheter des petits gâteaux !

- A la crème ?

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 17:35

Pr Martinov 15 - Le chronoscope de Télius 3 par Maud Anne Amaro

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3 - Partie de campagne

 

Jenny alias Karen n'était pourtant pas bien loin, elle avait traversé le boulevard et était entrée dans un café pour s'y attabler. Son pigeon n'irait pas la chercher si près... Elle était presque sûre d'avoir pris le bon paquet mais voulait être complètement rassurée. Elle déchira le carton et se mit à pester de rage et de dépit en en découvrant le contenu.

 

- Raté ! Raté ! Je fais quoi maintenant ?

 

Perdue dans ses réflexions, elle se brûla la langue avec le café bouillant, qu'elle reposa rageusement sur sa soucoupe.

 

Mais si ! Il y avait une solution ! Elle jeta une pièce de deux euros sur la table et quitta l'établissement sans avoir terminé de boire son café. Il y avait juste à côté un magasin de chaussures. Elle y acheta une paire de baskets qu'elle enfila, rangeant ses escarpins dans la boite. Quand Désiré sortirait pour aller à la poste, elle lui subtiliserait le paquet à l'arraché puis piquerait un sprint.

 

Il n'y avait plus qu'à attendre… elle chaussa ses lunettes noires et s'assit, remerciant la Ville de Paris d'avoir installé autant de bancs sur le boulevard Voltaire.

 

Midi, 13 heures, 14 heures... Karen commençait à trouver le temps long et en plus elle n'avait rien mangé. Elle téléphona à son employeur, prétexta une gastro-entérite qui l'empêchait de venir. On la croirait, elle ne manquait jamais.

 

"Il va y aller quand, à la poste, ce connard ?"

 

14 heures 30... 14 heures 45... Elle commençait à se demander sérieusement si Désiré n'avait pas décidé de reporter sa sortie au lendemain par sécurité...

 

Vers 15 heures, stupéfaite, elle aperçut Amanda devant l'entrée de l'immeuble, attendant manifestement qu'une personne ouvre la porte.

 

"C'est quoi ce cirque ? Ça n'a aucun sens ! Ou alors Grégorio m'a caché un truc !"

 

Lui téléphoner ou attendre ? Elle préféra attendre.

 

Cela faisait près de quatre heures que Désiré tournait et retournait la situation dans sa tête. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait.

 

Il était allé sonner chez la voisine d'en face, lui avait demandé si elle avait elle aussi, reçu la visite d'une personne se réclamant d'une société spécialisée dans l'extermination des termites.

 

- Oui, avant-hier, je crois, une personne très aimable et très élégante, mais je ne comprends pas, le syndic aurait pu nous prévenir... D'ailleurs je devais l'appeler, ça m'était sorti de l'idée. Je vais le faire maintenant, je vous dirai...

 

Désiré n'était donc pas ciblé spécialement ? Voilà qui compliquait encore les choses. Il eut la curiosité de rechercher le reçu que lui avait laissé Amanda afin de téléphoner à cette société, mais ne le retrouva pas.

 

Cette "Jenny" avait eu largement le temps de constater son erreur de paquet. Elle n'oserait sans doute pas revenir mais pouvait envoyer un complice. Et puis il y avait ce mystère "Amanda". Si les deux femmes étaient complices, pourquoi envoyer "Jenny" aujourd'hui, alors qu'il aurait probablement abandonné le cadran à la première, la veille ? Et pourquoi n'était-elle pas revenue hier ?

 

C'était à n'y rien comprendre, mais il se fit la réflexion que si ces filles étaient prêtes à coucher avec lui pour acquérir ce cadran, elles étaient sans doute prêtes à pire ! Désiré n'avait aucune envie de se mettre en danger pour un vieux cadran, et si elles revenaient lui casser les pieds, il finirait (mais à contre cœur) par leur donner l'objet. Après tout, il n'était pas en retraite pour se retrouver dans d'incompréhensibles embrouilles.

 

Un peu énervé, un peu fatigué, il regarda la pendule du salon qui indiquait 15 heures. Le chien s'agitait, il allait être temps de le sortir.

 

Il allait se préparer quand on sonna à la porte. Le chien grogna.

 

- Couché le chien !

 

Il ouvrit découvrant avec stupéfaction, la femme de chez Termites-killers !

 

"Elle vient pour le cadran ! Je n'y comprends rien, mais si elle insiste trop je lui refile et basta..."

 

- Bonjour ! Dit-elle avec un merveilleux sourire, je peux entrer ?

 

"Temporiser mais comment ?"

 

- Euh, c'est à dire, j'allais sortir le chien !

- Hum, il peut peut-être attendre un peu, non ?

- Ben justement, je ne crois pas.

- Je repasse dans un quart d'heure si vous voulez !

- Non dans un quart d'heure, je ne serais pas revenu, il faut que je passe à la poste.

 

Amanda est décontenancée, elle qui pensait que ce serait facile.

 

Et voilà la voisine d'en face qui ouvre sa porte, très remontée (la voisine pas la porte) :

 

- Ne la faites pas entrer, Monsieur Macherot, cette personne est une menteuse : le syndic n'a jamais mandaté personne pour s'occuper des termites. Foutez le camp ou j'appelle la police.

 

Amanda ne se laisse pas démonter.

 

- Je ne vous ais jamais dit que je venais de la part du syndic...

- Ben alors qu'est-ce que faites-là ?

- Si vous me laissiez parler... Je vends des produits aux gens qui ont des nids de termites, j'ai été chez vous, il n'y avait pas de termites et je ne vous ai rien vendu. Alors il est où le problème ?

- Le problème c'est que vous n'avez rien à faire ici !

- Vous vous répétez. Je suis en affaire avec Monsieur Macherot et cela ne vous regarde pas. Je peux entrer cinq minutes, Monsieur Macherot ?

 

Désiré eut soudain la crainte que sa visiteuse fasse consciemment ou pas une allusion à ce qui s'était passé entre eux et la fit entrer promptement.

 

- Je vous expliquerai, Madame Crochet.

 

- Ne me dites pas que vous n'êtes plus intéressé par ma proposition, je ne vous croirais pas ! Dit-elle en s'efforçant de parler à voix basse.

- Vous seriez venue hier, cela aurait été parfait, mais je vous ai attendue toute la journée pour rien. Aujourd'hui j'ai changé mes projets et mon cadran, je le garde. Sinon votre proposition de prestation spéciale peut toujours m'intéresser, mais ce ne sera pas aujourd'hui et ce ne sera pas contre le cadran. Voulez-vous mon numéro de téléphone ?

 

"On verra bien s'il n'y a que ce fichu cadran qui l'intéresse", pensa-t-il

 

Amanda se dit alors que tout n'était peut-être pas foutu, elle avait des atouts : son charme et ses facultés d'improvisation !

 

- Bien sûr que je veux votre numéro de téléphone !

- Ah, au fait se souvint Désiré, vous m'aviez dit que vous regarderiez si ce cadran vous disait quelque chose.

 

Amanda improvisa une explication.

 

- Je pense que c'est une pièce qui devait faire partie d'un mécanisme plus complexe, peut-être un automate ?

- Ah ?

- Dans ce cas, ça ne vaut pas grand-chose, sauf pour ceux qui s'intéressent à tous les mécanismes d'horlogerie qu'il doit y avoir à l'intérieur, moi ça me passionne ces trucs-là.

- Ah ! Je verrais bien, j'ai trouvé un type qui est d'accord pour me l'expertiser, je lui ai posté ce matin.

 

"Merde c'est foutu, je n'ai plus qu'à repartir !" se dit Amanda

 

Et machinalement, son regard s'égara sur un colis postal prêt à l'envoi.

 

"Il a été à la poste ce matin et il y retourne cet après-midi ? Bizarre quand même !"

 

Amanda s'approcha du paquet poste et l'air de rien mémorisa l'adresse du destinataire.

 

- Vous le faites expertiser chez Gobert à Lyon, je suppose ?

- Gobert ? Non je ne connais pas, je l'ai envoyé à Louveciennes chez un type avec un nom russe.

 

Piégé sans même s'en rendre compte, Macherot ! Le paquet prêt à partir est donc bien celui contenant le cadran

 

Elle réfléchit à toute vitesse et élabora deux plans qui pourraient lui permettre de récupérer ce cadran à l'extérieur, mais auparavant elle ferait une dernière tentative ici.

 

- Bon, je vais vous laisser, mais vous vous imaginez bien que j'avais bu beaucoup d'eau avant de venir au cas où vous auriez été intéressé par une petite fantaisie. Maintenant il faut que j'élimine tout cela, me permettez-vous d'utiliser vos toilettes ?

- Bien sûr ! Vous connaissez le chemin.

 

Amanda déçue de ne remarquer aucune lueur d'intérêt chez Désiré à l'évocation de ce gros pipi à évacuer, se rendit aux toilettes et laissa la porte grande ouverte. Elle espéra un moment que Désiré vienne la rejoindre, mais en vain, elle ouvrit donc les vannes et pissa d'abondance en soupirant.

 

- Je ne vous dis pas ce que vous avez raté ! J'en ai pissé au moins un litre.

- Tant pis ! Répondit Désiré qui n'avait pas envie de s'appesantir mais que le démon de la curiosité tourmentait. Ah, au fait, il y a des coïncidences étranges parfois. Figurez-vous que ce matin une jeune femme est venue sonner à ma porte, elle avait l'air très intéressée par ce cadran.

- Ah ! Bizarre en effet !

 

Amanda comprit de suite que Grégorio avait envoyé une autre nana. Mais apparemment elle avait échoué.

 

- Vous pourriez me la décrire ?

- Pourquoi ? Vous seriez susceptible de la connaître ?

- Disons que j'ai un pressentiment !

 

Il lui fit une rapide description. Karen bien sûr ! Elle détestait cette nana qui le lui rendait bien, jolie, cultivée mais intrigante et sans doute dangereuse.

 

Vite un gros mensonge... Amanda n'était pas obligée d'inventer une explication, elle le fit cependant.

 

- C'est Karen, c'est ma colocataire ! Quelle salope celle-là !

- Elle ne m'a pas donné ce nom-là !

- Logique, mais c'est pourtant bien sa description.

- Si vous m'expliquiez un peu, parce que là, je suis un peu largué.

- C'est très simple. Hier, non, avant-hier on discutait en dînant. Faut bien parler de quelque chose ! Je lui ai donc expliqué qu'au cours de ma tournée j'avais repéré chez quelqu'un un joli cadran et qu'il m'aurait bien plu. Je ne lui ai pas raconté les détails, évidemment ! Je lui ai juste montré la photo et expliqué que je devais y retourner… Alors elle m'a dit qu'elle se faisait fort de subtiliser ce cadran. Elle prenait ça comme un jeu, comme une espèce de défi...

- Et vous l'avez laissée faire...

- Mais non, justement, je lui ai interdit de faire ça ! Et puis on a parlé d'autres choses. Mais voilà, Mademoiselle n'en fait toujours qu'à sa tête. Elle va m'entendre ce soir, je vais lui passer un de ces savons ! Enfin, heureusement qu'elle ne vous l'a pas volé !

- Elle a failli, je n'étais pas encore allé à la poste, et elle s'est tout simplement trompée de paquet. Dans celui qu'elle a embarqué, il y avait un réveille-matin à l'effigie de Mickey ! C'était pour l'un de mes correspondants à Toulouse...

 

Amanda rigola intérieurement. La gueule qu'allait faire Grégorio !

 

- Je vais vous dédommager, il coûtait combien ce réveille-matin ?

- Laissez tomber ! Dites-moi plutôt comment votre colocataire a eu mon adresse ?

- Ah ! C'est une bonne question ! Répondit Amanda, un instant déstabilisée. Alors là mystère ! Mais non je suis bête, Karen m'a demandé de l'accompagner hier pour une affaire de famille assez pénible, c'est d'ailleurs pour cette raison que je ne suis revenue qu'aujourd'hui. J'ai téléphoné à ma boite pour les prévenir et j'ai sorti mon agenda pour déplacer les rendez-vous, j'avais noté : "retourner chez D. Macherot" avec l'adresse. Et comme j'ai laissé traîner l'agenda...

- D'accord ! Admit Désiré qui ne pouvait quand même pas se permettre de lui demander de lui montrer l'agenda pour vérifier.

 

Car tout cela lui paraissait aussi étrange que farfelu, mais néanmoins plausible.

 

Amanda prit congé. En mettant la main dans sa poche, elle sentit la présence d'un papier (celui où elle avait noté le numéro de Désiré), elle le froissa, se disant qu'il ne lui servirait à rien, puis se ravisa. Si un jour elle avait besoin d'argent, ça pourrait toujours lui servir. Bon, le colis maintenant ! Ah, s'il n'y avait pas le chien, comment qu'elle lui aurait déjà piqué ce maudit cadran !

 

Il est 16 h 25. Karen voit Amanda sortir de l'immeuble. Elle n'a pas le cadran. Bizarre, bizarre ! Elle la voit aussitôt se dissimuler derrière un kiosque à journaux. Elle a donc, elle aussi probablement l'intention de piquer le paquet de Désiré quand celui-ci se rendra à la poste. Ça va être chaud ! Il faudra donc qu'elle agisse avant elle.

 

Désiré Macherot ne tarda pas à sortir en tenant le chien en laisse de sa main droite et son paquet sous le bras gauche.

 

- Merde ! Il est avec le chien ! Se désespéra Karen.

 

L'attaque directe devenait impossible, elle changea son plan : Elle laisserait Amanda agir. Il serait inutile de la courser, elle savait où elle habitait, elle irait le récupérer chez elle. Mais encore fallait-il s'assurer qu'elle réussirait.

 

Désiré prolongea sa promenade durant une heure, au grand désespoir d'Amanda qui commençait à bouillir d'impatience.

 

Quant à Karen, elle les suivait en troisième position et se demandait quand et comment sa rivale se déciderait à agir.

 

Enfin Macherot, après avoir muselé son chien, entra à la poste, située à l'angle des boulevards Voltaire et Richard Lenoir. Amanda se contenta de repérer le guichet puis ressortit, attendant que Désiré quitte les lieux.

 

Restée à l'extérieur, Karen crut d'abord qu'Amanda avait un plan pour lui subtiliser le paquet à l'intérieur de la Poste. Aussi ne comprit-elle pas quand elle la vit ressortir presqu'aussitôt après être entrée, puis attendre en se dissimulant derrière un journal grand ouvert. Karen se dit qu'elle avait une chance inouïe de ne pas se faire démasquer et alla se dissimuler légèrement plus loin.

 

Ce fut long, forcément long ! Une poste sans file d'attente, vous avez déjà connu ça, vous ?

 

Quand Désiré fut sorti, délesté de son colis, Amanda pénétra de nouveau dans les locaux de la poste et intégra la file d'attente. Karen entra à son tour et se plaça sur le côté.

 

- J'ai compris, se dit-elle Karen, Amanda va essayer de récupérer le colis au guichet. Surtout ne pas la lâcher d'une semelle.

 

Elle intégra la queue à son tour, après que trois personnes se soient alignées derrière Amanda.

 

Et c'est passablement énervée qu'après tout ce temps, cette dernière parvint devant une guichetière revêche.

 

- Mon père vient de déposer un colis, je voudrais le récupérer, j'ai oublié de mettre quelque chose dedans !

- Quel colis ?

- Un colis à destination du professeur Martinov à Louveciennes.

- Un colis recommandé ?

- Je crois…

- Vous croyez ou vous n'êtes pas sûre ?

- C'est-à-dire, c'est mon père qui est venu…

- Ce n'est donc pas vous qui avez déposé ce colis ?

- Je vous l'ai dit au début !

- Ce n'est pas possible, je regrette.

- Mais enfin, je ne vous demande pas la lune, je veux juste récupérer ce colis pour le refaire, on a oublié de mettre quelque chose à l'intérieur.

- N'insistez pas ! Ce n'est pas possible.

- Ça ne vous arrive jamais de vous mettre à la place des gens, de manifester un peu d'empathie, mais vous ne devez pas connaître ce mot-clé. Appelez-moi un responsable !

- Le responsable, il vous dira la même chose que moi !

- Appelez-moi un responsable ou je fais un scandale !

- Ecoutez, mademoiselle, vous nous faites perdre notre temps à nous et aux personnes qui sont derrière vous.

 

Amanda, théâtrale se tourna vers la file d'attente prenant les gens à témoins !

 

- Je rêve, je viens de déposer un colis, j'ai juste oublié de mettre quelque chose dedans et on ne veut pas me le rendre !

- Moins ils en font, mieux ils se portent ! Commenta un client.

- Des fonctionnaires, c'est des fonctionnaires ! Ajouta un autre apprenti philosophe.

 

La guichetière furieuse s'en alla chuchoter quelques mots à son chef installé quelques mètres derrière, il revint avec elle au guichet.

 

Amanda entreprit de lui faire des yeux de biche, mais cette stratégie ne fonctionne pas à tous les coups.

 

- Mademoiselle, il est inutile de faire un scandale, si vous avez oublié de mettre quelque chose dans votre colis, il vous suffit de faire un colis supplémentaire !

 

"Astucieux !"

 

- Mais j'ai aussi quelque chose à retirer, on a fait une confusion.

 

La guichetière chuchota quelque chose à son chef.

 

- On me dit que ce n'est pas vous qui avez déposé ce colis !

- C'est mon père ! Répondit la jolie brune, se faisant de nouveau charmeuse.

- Heu... Je vais voir ce que je peux faire, avez-vous une carte d'identité ?

 

"Pas si con, le chef ! Cette fois c'est vraiment foutu !"

 

- Et puis quoi encore ! Laissez tomber ! Je me plaindrai à qui de droit !

 

Karen s'amusa du visage dépité d'Amanda, qui quitta la poste en grommelant. Karen, elle, resta dans la queue et demanda à quel moment un colis déposé il y a une demi-heure parviendrait à son destinataire.

 

Amanda fulminait : deux échecs de suite, l'après-midi perdue. Grrr !

 

Restait le plan B ! Ah, elle avait oublié quelque chose. Elle demanda le numéro de la poste aux renseignements puis téléphona.

 

- J'ai déposé un colis recommandé à 16 heures pour Louveciennes, pouvez-vous me dire quand il sera remis à son destinataire ?

- Vendredi en principe !

 

Demain, elle irait reconnaître les lieux.

 

Sortie de la Poste, Karen pensa d'abord à téléphoner à Grégorio, puis elle se ravisa. Elle voulait auparavant vérifier quelque chose : Elle entra de nouveau dans l'établissement et rechercha les "pages jaunes" des Yvelines. Elle avait visualisé le nom de la ville, quant au nom, elle se souvenait qu'il était à consonance russe, quelque chose comme Molotov, Maximov... Elle ne trouva rien parmi les antiquaires et les brocanteurs ni chez les horlogers. Rien non plus dans la rubrique dépannage. Elle entreprit alors de consulter l'ensemble des rubriques de la ville. Elle commençait à désespérer quand elle tomba sur la rubrique divers : Professeur Martinov, solutions et conception pour inventeurs. "Eurêka !" comme disait Archimède. Maintenant elle pouvait téléphoner à Grégorio.

 

- Alors ? Ça a marché ?

- Pas vraiment, il a envoyé le truc à un mec par la poste.

- Merde ! La tuile ! Il faudrait te débrouiller pour savoir où il l'a envoyé !

- Je le sais !

- T'es merveilleuse, je savais que je pouvais compter sur toi !

- C'est pas trop loin, c'est à Louveciennes, en banlieue Ouest. Le paquet arrivera après-demain matin, je le récupérerai à ce moment-là.

- Super !

- Il y a juste un petit problème : Amanda est toujours sur le coup !

- Hein ! Mais ça n'a aucun sens !

- Elle a même essayé de récupérer le colis à la poste !

- Qu'est-ce qu'elle est en train de nous faire, cette conasse ?

- J'ignore si elle a l'adresse, mais si elle l'avait, il faudrait absolument que j'arrive avant elle.

- Bon, je m'occupe de ce détail.

 

Grégorio convoqua aussitôt Kévin Duchemin en lui demandant de le rejoindre illico à la terrasse des Deux Magots.

 

- J'ai une mission pour toi ! Amanda a quitté notre groupe, c'est son droit. Par contre elle n'a pas le droit de continuer à nous emmerder.

- Ah ?

- Voici son adresse, tu te débrouilles pour que Vendredi matin, elle ne puisse pas sortir de chez elle, ou du moins qu'elle y reste bloquée pendant plusieurs heures.

- Ah ?

- Tu n'agiras pas toi-même, il ne faut pas qu'elle puisse soupçonner d'où ça vient. Donc tu sous-traites l'affaire, un contrat comme ça, ce ne doit pas être bien cher, 200 euros devraient suffire. Attention, je ne veux aucun acte qui puisse déboucher sur un dépôt de plainte.

- Ah ? Dit-il en empochant les quatre billets de 50 euros que Grégorio venait de poser sur la table.

- Et arrête de dire "Ah". Il y a quelque chose que tu n'as pas compris ?

- J'ai compris mais je me demande comment je vais faire !

- Tu te débrouilles, il te reste plus de 24 heures pour y réfléchir.

- Ah ?

- Et paye-moi mon chocolat, j'ai pas de liquide.

 

Ce que Duchemin s'empressa de faire. L'idée de contrarier son gourou ne pouvant lui venir à l'idée.

 

Jeudi 6 décembre

 

Amanda vient de garer sa voiture. Elle s'est habillée d'un très élégant tailleur vert pomme dont elle a laissé la veste ouverte. Elle eut tôt fait de repérer la maison bourgeoise où réside le professeur Martinov. Il est très probablement propriétaire des lieux, donc impossible de lui faire le coup des termites. Il faudra donc trouver autre chose.

 

Son plan est simple : essayer de corrompre le professeur pour récupérer le cadran. En cas d'échec, le plan B sera la récupération par la force. Et comment corrompre un homme ? L'argent, le pouvoir, le sexe ! Eliminons les deux premiers, reste le sexe, toujours le sexe ! Encore faut-il que la personne flashe sur elle et encore faut-il qu'il n'y ait pas d'obstacle, genre petite famille, associés, employés ou domestiques. Il faut donc qu'elle se renseigne un tout petit peu sur le personnage. Elle porte en bandoulière un magnétophone, avec son tailleur cela lui fait un vrai look de journaliste. Elle aperçoit un bistrot. C'est tout à fait ce qu'il lui faut, elle s'y dirige d'une allure décidée.

 

Béatrice, la jeune et délurée assistante du professeur Martinov revient du bureau de poste locale, où elle a été déposé un colis. Elle a une envie de pisser qu'elle tente de contenir depuis tout à l'heure, c'était sans compter sur un emmerdeur juste avant elle dans la file d'attente de la poste, qui n'arrivait pas à déloger du guichet. Elle ne tient plus et si elle ne trouve pas rapidement un endroit pour se soulager, ce sera le pipi-culotte assuré ! Heureusement le café est sur son chemin.

 

Prestement, elle commande un café noisette au comptoir et se faufile aux toilettes.

 

Elle entre, elle a un mal fou à se retenir, elle veut verrouiller la porte, il y a trois verrous, elle ne sait lequel fonctionne. Elle perd du temps, une goutte s'échappe de son méat, elle défait son pantalon à toute vitesse, baisse la culotte !

 Martinov15c1.jpg

"Ouf"

 

Moment magique ! L'angoisse est tombée et elle pisse d'abondance. Enfin, le flot s'arrête. Sentiment d'un immense soulagement. Quelques gouttes encore ? Oui quelques gouttes ! Négligemment elle se touche le sexe que l'urine a humidifié, elle porte son doigt à la bouche, lèche une goutte de pisse. Moment solitaire délicieusement pervers. Elle joue un instant avec son clitoris.

 

Puis elle se dit qu'elle a sans doute mieux à faire que de se masturber dans les chiottes d'un bistrot. Il lui suffira d'exciter un peu le professeur Martinov dès qu'elle sera rentrée. Il est vraiment rare qu'il ne se laisse pas faire.

 

Elle revient soulagée, mais le café est encore trop chaud. Pas grave, elle n'est pas à cinq minutes, et se met à le touiller machinalement tout en pensant à autre chose.

 

Amanda fait une entrée volontairement remarquée dans le bistrot en se raclant bruyamment la gorge, se dirige vers le comptoir et demande d'une voix forte et assurée un scotch avec de la glace. Les consommateurs ont tous le regard tourné vers elle. Béatrice est amusée par l'arrivée de ce personnage excentrique, mais en même temps fascinée par son étrange beauté.

 

- Bonjour m'sieurs-dames ! Commence Amanda en se tournant vers la salle. Je suis journaliste à Paris-Stop, je fais une enquête sur les personnages pittoresques du coin.

 

Réaction ahurie de l'assistance.

 

- On m'a parlé d'un certain professeur Martinov, ça dit quelque chose à quelqu'un ?

 

Béatrice, par prudence instinctive choisit de ne pas réagir. Elle est fort surprise. Certes, le professeur Martinov possède quelques côtés plutôt excentriques, mais n'est pas si connu que ça, n'est pas extraverti et il n'a rien qui puisse intéresser une journaliste en mal de papier.

 

- Jamais entendu parler ! Dit quelqu'un.

- Mais si, c'est le vieux barbu toujours en nœud-papillon ! Répond un autre.

- Ah ! Le copain à Marianne !

- Marianne ?

- Ben, oui, la veuve du grainetier !

- Parce que Marianne a un copain ?

- Ah, oui je vois qui c'est ! Pas très causant ce type ! Ajouta un troisième.

- Vous ne pourriez pas m'indiquer une personne qui pourrait m'en dire plus ? Demanda Amanda.

- Ben, si, y a Marianne ! Répondit l'un des piliers de comptoir, provoquant le rire gras de ses comparses.

 

Excédée, Béatrice se décida à intervenir, elle interpella la "journaliste".

 

- Venez vous asseoir avec moi. Le professeur Martinov, je le connais plutôt bien.

 

Béatrice ignorant les chuchotements qui naissaient dans son dos, choisit la table la plus discrète possible.

 

- Je suis sa kiné, mentit-elle, que désirez-vous savoir ?

- C'est quoi comme genre d'homme ?

- Vous allez écrire un article sur quelqu'un sans lui demander la permission ?

- Pas du tout ! On modifiera son nom et celui de la ville.

- Le personnage sera donc fictif ! Pourquoi alors mener une enquête, vous n'avez qu'à tout inventer.

- Inventer ! Vous pensez bien qu'on ne s'en prive pas, mais l'imagination a ses limites. Rien ne vaut le vécu, je recueille comme ça des anecdotes qui ne me seraient jamais venues à l'idée.

 

Béatrice n'en pouvait plus de dévisager son étrange interlocutrice. Un désir trouble montait en elle. Elle tenta de le réprimer. Quand on est porté sur les personnes de son sexe, la drague est toujours problématique, sauf à fréquenter les lieux spécialisés. Si seulement l'autre pouvait lui envoyer un signe... Mais elle ne rêvait pas, quelles étaient ses chances ? Peut-être une sur dix ? Elle détourna son regard de l'inconnue, mais y revint aussitôt. Que manigançait cette femme ? Cette histoire d'enquête journalistique lui paraissait complètement farfelue.

 

- C'est quel genre d'homme, alors ce Martinov ? Répéta-elle.

- Sympathique, cultivé, intéressant, plein d'humour.

- Excentrique ?

- Non, il a un petit côté original, mais il n'a rien d'extraverti.

- Marié ?

- Non, célibataire ?

- Il l'a toujours été ?

 

"Qu'est-ce que ça peut lui foutre ?"

 

- Je n'en sais rien, nous n'avons jamais abordé le sujet ! Mentit Béa.

- Les gens au comptoir parlaient d'une certaine Marianne...

- Ecoutez, j'ignore tout de sa vie privée.

- Vous me disiez le connaître...

- Il nous arrive de parler très longuement ensemble, nous parlons cinéma, littérature, musique, peinture et d'un tas d'autres choses aussi.

- Je vois, vous le voyez tous les jours ?

- Sauf le week-end !

 

"OK, se dit Amanda. Il me faudra donc agir après le départ de cette kiné, ou le week-end, s'il n'est pas avec cette mystérieuse maîtresse... Mais qu'est-ce qu'elle a à me regarder comme ça, cette pétasse ? Une gouine ? J'en ai croisé des plus moches. Je n'aurais rien d'autre à faire, je me serais bien laissée tenter, mais je ne suis pas là pour ça."

 

- Il lui faut des massages tous les jours, alors ?

- Cinq fois par semaine.

- Il a quoi ?

- Secret médical.

- Je peux vous poser une question indiscrète ?

- Posez, mais je ne vous promets pas d'y répondre.

- Masser un homme, quand on est une belle femme comme vous, ça ne crée pas des situations... euh... embarrassantes ?

 

Amanda a fait mouche. La question est inattendue, Béatrice se force à rire, mais elle a piqué son fard. La fausse journaliste estime en savoir assez… Demain elle attendra que la kiné soit partie… Il lui faut maintenant prendre congé. Mais Béatrice n'est pas décidée à en rester là, elle veut savoir ce que l'autre manigance…

 

- Vous vous imaginiez que je pratiquais des massages érotiques ? Reprend-elle en la regardant droit dans les yeux et avec le plus désarmant des sourires.

- Je n'ai pas dit ça ?

- Mais vous avez raison, des situations embarrassantes, comme vous dites, j'en ai vécues quelques-unes avec des hommes… et même avec des femmes.

 

"Qu'elle arrête de me regarder comme ça, la blondasse ! Je vais craquer. Elle est trop canon cette fille. Il faut que je déguerpisse vite."

 

Béatrice a senti le trouble de la fausse journaliste. De deux choses l'une : ou elle la prend dans ses filets, ou elle s'explique avec elle dehors, jusqu'à ce qu'elle dévoile son manège.

 

- Je vais vous dire un truc qui pourrait intéresser votre journal : il m'arrive de faire quelques extras.

- Des extras ?

- Oui des massages érotiques ! Ça t'intéresse ?

- Non merci !

- Tu as tort, j'ai les mains très douces ! Regarde ! Répond Béa en lui caressant la main.

- Arrête tes conneries !

- C'est dommage, il y a des voyeurs dans ce bistrot, sinon je t'aurais bien roulé une pelle.

- T'es folle !

- Viens, on sort !

 

Béatrice laisse un billet de 10 euros sur la table.

 

- Attends, je vais te payer ton whisky…

- Tu me rembourseras tout à l'heure.

 

Elles sortent

 

- T'es en voiture ?

- Oui, mais on va peut-être se quitter là !

- Je te raccompagne juste jusqu'à ta voiture.

 

Une petite rue adjacente, déserte. La voiture est là.

 

- Je vais te donner 10 euros.

- Regarde-moi, il faut que je dise quelque chose !

 

Amanda tombe dans le piège, les visages des deux femmes sont maintenant très proches l'un de l'autre. Béatrice avance le sien. Amanda ne lutte pas. Les lèvres se collent. Amanda s'abandonne.

 

Elle finit par se reculer, le cœur battant !

 

- Salope ! Dit alors Amanda, en éclairant son visage d'un magnifique sourire.

- Hi, hi !

- Et maintenant on fait quoi ?

- Tu m'emmènes faire un tour.

- Monte ! On va où ?

- Prends la route de Saint-Germain, il y a plein de coins tranquilles

- C'est parti !

 

Elles roulèrent en silence pendant moins de cinq minutes. Béatrice en profita pour envoyer un très court SMS à Martinov.

 

"Petit contretemps, rien de grave, ne t'inquiètes pas, à tout à l'heure, bisous."

 

- Engage-toi dans le petit chemin de terre à droite. Voilà, on peut s'arrêter là !

- On descend ? Demande Amanda.

- Fait pas très chaud ! On pourrait aller sur la banquette arrière ?

 

Manifestement Amanda attend que ce soit Béatrice qui prenne les initiatives. Qu'à cela ne tienne ! Cette dernière lui roule un patin magistral, tout en lui pelotant la poitrine d'abord au travers de son haut, puis en glissant ses mains sous le tissu.

 

- Humm, j'adore qu'on me caresse !

- Alors retire ce truc !

 

Elle se débarrassa de son top, mais conserva son joli soutien-gorge en fine dentelle noire.

 

- Ça aussi !

- Tu es sûre que personne ne va nous voir ?

- On est jeudi, les enfants sont à l'école.

- Mwais...

- Et puis le risque d'être vue, ça ajoute du piment non ?

- Je ne veux pas qu'on nous voit !

- On ne te verra pas.

- Alors allons-y ! Dit-elle en dégrafant le soutif.

 

Béatrice avait maintenant la poitrine de la brune sous le nez, une merveille ! Elle ne put s'empêcher de manifester son admiration !

 

- Superbe !

- Un tout petit peu trop gros !

- Meu non !

 

Et sans transition, la jeune chimiste jeta ses lèvres sur les fruits offerts. Toutes les femmes ne supportent pas les caresses sur les tétons, et à fortiori les mouvements de bouche, et Béatrice se dit après coup qu'il eut été bienséant de lui demander si elle pouvait se permettre cette privauté. Mais heureusement pour elle, Amanda appréciait et s'abandonnait à cette délicate caresse. Béatrice commença par lécher le téton de l'extrémité mutine de sa langue agile, puis s'enhardit en l'aspirant entre ses lèvres. Une fois l'un, une fois l'autre et après on recommence.

 

Elle finit par desserrer son étreinte. Les deux femmes se sourient. A son tour Béatrice se dépoitraille.

 

- On ne joue pas dans la même catégorie ! Commente cette dernière comme pour s'excuser.

- Pourquoi dire une chose pareille, ils sont superbes !

 

C'est bien connu : aucune femme n'est jamais contente de ses propres seins…

 

Et c'est au tour d'Amanda de butiner les tétés de Béatrice, qui s'abandonne à cette envoutante étreinte.

 

- Je te lécherais bien la foufoune ! Annonce cette dernière.

- T'es sûre qu'il n'y a personne ?

- Mais non, arrête de paniquer !

 

Amanda se contorsionne sur le siège arrière de la voiture pour enlever la jupe de son tailleur, puis sans transition baisse son collant, un joli collant à gousset qui se porte donc sans slip et qui ne doit pas être donné. Elle défait une seule jambe, et enfouit la partie retirée dans l'autre jambe, restée gainée.

 

- Original ! Commente Béatrice qui de son côté s'est débarrassée de son pantalon et de sa culotte.

- Vas-y, elle est à toi ! Dit alors Amanda, offrant sa chatte en écartant ses nymphes et en dévoilant par là même son petit clitoris déjà prêt au plaisir.

 

Béatrice se pencha langue en avant et balaya le fruit offert, se régalant de son goût légèrement mielleux.

 

- J'aurais peut-être dû faire pipi avant ! Indiqua Amanda.

- Ben vas-y, fais pipi !

- T'es folle, je n'vais pas sortir à poil ! Mais, il doit y avoir une bouteille en plastique de ton côté. Attrape-la moi, je vais me débrouiller.

 

Béatrice repéra la bouteille mais se garda bien de le lui dire.

 

- Non, je ne vois pas de bouteille !

- Tant pis ! Je vais pisser par la portière !

- T'as déjà pissé sur quelqu'un ?

- Non pourquoi ? Enfin si ! Pourquoi tu me demandes ça ?

- Ça m'arrive quelquefois de m'amuser à des jeux de pipi, mais je disais ça comme ça ! Fais pas attention !

- Toi, tu aimes ça qu'on te pisse dessus ?

- Ça m'amuse, je trouve ça rigolo !

- Et tu bois ?

- Devine !

- Décidément, c'est la loi des séries !

- Pardon ?

 

- Figure-toi que dernièrement je me suis tapé un bonhomme qui m'a demandé la même chose. Ça ne m'a pas choquée !

- Tu te tapes des bonhommes, alors ? Releva Béatrice en rigolant.

- Je fais un métier où l'on fait beaucoup de rencontres.

- Je vois ! Répondit la jeune chimiste, qui en fait ne "voyait" pas trop...

- Alors si tu veux, je vais être très coquine, je vais te pisser dans la bouche. Seulement on risque d'en mettre partout, tu ne vas pas pouvoir tout boire ! Je vais commencer par la portière et tu auras la fin ! Ça te convient ?

- Super !

 

Amanda ouvrit la portière et après s'être assurée que personne ne l'observait, elle se mit à pisser d'un jet dru, qui forma d'étranges bulles sur la terre détrempée. Puis elle se retourna offrant de nouveau sa chatte à sa complice.

 

- Tu peux y aller, maintenant !

 

Il en restait suffisamment pour que Béatrice s'en régale. Le goût en était étonnamment parfumé, sans doute sa pisseuse avait-elle déjeuné d'un excellent thé au jasmin...

 

Evidemment elle but jusqu'à la dernière goutte, et ensuite nettoya tout cela comme il se doit avant de s'attaquer au clito de la belle. Mais curieusement Amanda se dégagea.

 

- Attends, je voudrais m'occuper un peu de toi !

- D'accord !

 

Béatrice crut qu'elle allait plonger vers sa chatte, mais elle ne le fit pas de suite, collant d'abord sa bouche sur la sienne afin de s'échanger le plus doux des baisers. Doux mais pervers, car Amanda avait omis un détail.

 

- Ça sent le pipi ! Constata-t-elle

- Ben, oui, forcément ! Mais ça ne t'a pas gênée, on dirait.

- Ben non, quand on est cochonne, on est cochonne.

 

Les deux femmes éclatèrent de rire.

 

- Et toi, tu voudrais gouter à mon pipi ? Proposa Béa.

- Ça va pas, non ?

- N'en parlons plus.

- Ou alors juste une goutte, une toute petite goutte.

- D'accord, je vais te faire une toute petite goutte.

 

Et tandis qu'Amanda se mettait en position, Béatrice se concentra.

 

- Voilà ! Tu en veux un peu plus ?

- C'est que je n'ai pas eu grand-chose !

- Je recommence !

 

Elle en avala cette fois quelques gouttes et se recula.

 

- Ouais c'est bizarre… c'est ni bon, ni mauvais, c'est... c'est bizarre, voilà. Fais-moi encore deux ou trois gouttes, je vais faire un truc…

  Martinov15c2.jpg

Béatrice réussit, mais cela lui devenait de plus en plus difficile de fermer les vannes. De nouveau la bouche d'Amanda vint se coller sur celle de la jeune chimiste. Juste retour des choses, puisque la brune avait pris soin de ne pas avaler l'urine de sa partenaire.

 

- Alors ? Minauda cette dernière

- Alors, tu es une petite salope !

- Hi, hi !

- Mais j'adore !

- Non c'est moi qui t'adore ! Finis de pisser dans ma bouche, je vais tout te boire !

 

Curieuse réaction, sans doute une sorte de coup de foudre accompagné d'un syndrome d'appartenance ou de soumission. Mais nous ne sommes pas là pour faire de la psychanalyse.

 

- Et si on en met partout ?

- Je nettoierai, après tout c'est ma bagnole !

- Bon, je vais essayer de faire doucement, mais quand ça coule, ça coule !

- Allez, si je lève la main, ça veut dire que tu essaies de t'arrêter, d'accord ?

- On y va !

 

Béatrice se lâcha de nouveau, la bouche d'Amanda se remplit rapidement d'urine, elle déglutit, leva la main.

 

- Stop ! C'est bon !

 

Béatrice ouvrit la deuxième portière pour terminer son pipi.

 

- Tu veux que je m'essuie ?

- Non, c'est bon !

 

La langue d'Amanda explora la chatte de l'assistante du professeur Martinov. Cette dernière comprit que sa partenaire n'en était pas à sa première expérience féminine. Sa langue allait exactement là où il le fallait car après un minutieux léchage préliminaire, elle sut parfaitement titiller le clitoris emmenant rapidement sa propriétaire au-delà des nuages.

 

Amanda se redressa tout sourire, et fière de ce qu'elle venait d'accomplir, elle embrassa sa partenaire, mais très rapidement cette fois car elle désirait jouir à son tour, ce que Béatrice comprit aisément.

 

Ce ne fut pas long, dès les premiers contacts de la langue avec le clitoris, Amanda devint électrique, le sang afflua à sa peau. Quelques secondes après, son corps se secouait de spasmes avant de se raidir en criant sa jouissance.

 

Longtemps les deux femmes restèrent enlacées, s'échangeant baisers et caresses sur leur corps dénudés... Puis il fallut bien se rhabiller.

 

- T'es une drôle de nana, toi ! Quel pied tu m'as fait prendre ! Commenta Amanda.

- Faut profiter des occasions, la vie est si courte.

- Je suppose qu'on ne se reverra pas ?

- Je n'aime pas m'attacher.

- Moi non plus, mais on peut se revoir quand même. Mais bon, c'est toi qui vois.

 

Béatrice la regarda alors droit dans les yeux :

 

- Il faudrait déjà qu'on joue cartes sur tables. Je ne crois pas que tu sois journaliste, mais bon, ce n'est pas mon problème, ça ne me regarde pas.

 

Amanda esquissa un sourire étrange et préféra poser une autre question plutôt que de répondre :

 

- Dis-moi, tu es vraiment très intime avec ce professeur Martinov ?

- Pourquoi cette question ?

- Rien, laisse tomber !

 

"Le fruit est mûr, prêt à tomber, portons l'estocade." se dit Béatrice :

 

- Embrasse-moi encore une fois !

 

Amanda ne refusa pas cette proposition, et les deux femmes se collèrent une nouvelle fois leur bouche dans une étreinte violente et passionnée.

 

- Dis-moi ce que tu lui veux à Martinov, je pourrais peut-être t'aider.

- Réponds à ma question et je répondrai à la tienne !

- Joueuse, hein ? J'ai beaucoup de sympathie et beaucoup de respect pour Martinov, mais c'est tout !

- Mwais !

- Je t'ai répondu ! A toi de jouer !

- Justement, j'ai l'impression de jouer très gros.

 

Amanda se demandait si elle ne s'était pas fait piéger. D'un autre côté cette femme pouvait peut-être lui permettre d'arriver à ses fins ! Que dire ? Coup de poker ? Ça passera ou ça cassera !

 

- On m'a piqué un objet. Je t'explique : en rentrant chez moi l'autre soir, j'ai trouvé dans la rue, près d'une poubelle, un objet bizarre avec des tas de cadrans, un truc assez joli, mais je ne sais pas à quoi ça peut servir. Il se trouve que le lendemain je donnais une petite fête à la maison, il y avait là un de mes anciens collègues, Désiré Macherot, quand il a vu le cadran, il m'a demandé de le lui donner. J'ai refusé, mais il a insisté plusieurs fois et de plus en plus lourdement. A la fin de la soirée, j'étais un peu pompette, toujours est-il que le lendemain matin quand je me suis levée, le truc à cadrans avait disparu.

- Je ne vois pas ce que vient faire Martinov dans cette histoire ?

- Attends ! J'ai évidemment tout de suite pensé à Macherot, je l'ai appelé, il a nié et a été grossier. J'ai téléphoné à plusieurs de mes invités jusqu'à ce que je tombe sur une copine qui me dit avoir vu Macherot emporter l'objet, soit disant que je lui aurais donné. J'ai donc été chez lui, il a nié de façon très maladroite et on s'est engueulés très violemment, mais ça n'a servi à rien. Je suis revenue avec un copain qui fait du sport de combat, on lui a foutu la trouille, mais il nous a dit "fouillez si vous voulez, vous ne trouverez rien". Effectivement on n'a rien trouvé. Alors on l'a un peu secoué, et il a fini par nous avouer qu'il l'avait envoyé chez un certain professeur Martinov pour le faire expertiser. Voilà !

- Et alors ton enquête bidon ?

- Mets-toi à ma place, je ne pouvais pas me pointer comme ça chez Martinov et lui demander de me restituer le cadran ! Qu'est-ce qui l'obligeait à me croire ?

- Et alors ?

- Ben, il me fallait employer la ruse, je n'avais pas de plan précis, mais il me fallait des renseignements : Quel genre d'homme c'est ? Est-ce qu'il vit seul, tout ça !

- Et ensuite ?

- Ben, suivant ce qu'on m'aurait dit sur lui, j'aurais agi. J'ai eu un véritable coup de cœur pour cet objet. Je suis prête à faire beaucoup pour le récupérer...

- Par exemple ?

- S'il est célibataire, je pourrais lui faire du charme, ça aurait été plus compliqué s'il y avait eu mémère !

 

Moment de silence.

 

- Tu fais fausse route, on n'a jamais reçu un truc qui ressemble à ce que tu m'as décrit.

 

La gaffe !

 

- Parce que tu es au courant de tout ce que reçoit Martinov ? Tu es sûre que tu n'es que sa kiné ? Je croyais qu'on jouait cartes sur table ? Tu m'as bien manipulée, espèce de salope !

 

Ces derniers mots furent prononcés sans colère mais avec une étrange mimique de dépit

 

- Je lui sers aussi de secrétaire ! On n'a jamais reçu un truc pareil.

- Evidemment, il a été posté hier de Paris, il sera distribué demain matin.

- D'accord, et tu aimerais que je mette le paquet de côté et que je te le refile, c'est ça ?

- C'est le coup que tu m'as poussé à jouer. A toi de me dire si j'ai gagné ou perdu.

 

Amanda s'était semble-t-il résignée à perdre.

 

- J'n'en sais rien ! Répondit Béatrice. Prouve-moi que tu dis la vérité et je te rendrais peut-être ton machin.

- Comment veux-tu que je fasse ? C'est ma parole contre celle de Macherot ? Soupira-t-elle.

- Il doit bien y avoir un moyen...

- Attends ! Je réfléchis.

 

Non ! Son mensonge improvisé était trop fragile pour le consolider valablement avec des fausses preuves ou des faux témoignages. Amanda avait échoué, mais alors qu'elle aurait dû avoir la rage, elle se sentait comme soulagée sans encore en comprendre les raisons. Cette rencontre avec Béatrice l'avait apaisée. Elle dirait à Tristan qu'elle n'avait pas su faire, et s'il faisait la gueule, et bien tant pis pour lui, elle irait voir ailleurs. Curieuse réflexion ? Non car cet intense contact charnel avec Béatrice avait agi comme une sorte de catharsis. Tristan lui semblait loin désormais, il était beau, mais c'était tout. Désormais elle se sentait libre ! Le temps des liaisons qui l'enchaînaient à un homme était terminé.

 

Et par conséquent la quête du cadran devenait totalement vaine ! Elle abandonna ses réflexions le sourire aux lèvres dans l'expression d'un immense soulagement.

 

- Alors ?

- Tu m'as ouvert les yeux ?

- Les yeux ou les cuisses ?

- Non, je suis sérieuse, je n'en veux plus du cadran.

- ???

- Je t'ai raconté des conneries. C'est un copain qui m'avait confié une sorte de mission...

 

Elle lui raconta une version édulcorée des faits.

 

- Je ne suis plus motivée. Ce Tristan ne vaut sans doute pas mieux que Grégorio. J'ai décidé de reprendre ma liberté ! Conclut-elle.

 

Béatrice fut quelque peu troublée par les révélations de la jeune femme.

 

- Moi aussi, je t'ai menti, je ne suis pas sa kiné.

- Je le sais bien !

- Comment ça "tu le sais bien" ?

- Une kiné sans sa mallette, c'est un peu comme une pute sans porte-jarretelles !

- Mwais ! Concéda Béatrice !

- T'es quoi, en fait ? Un peu sa gouvernante, peut-être un peu sa maîtresse ? J'ai bon !

- Non, je suis son associée, et je ne me considère pas comme sa maîtresse.

- Associée ! Tiens donc ! Ce doit être passionnant comme boulot ?

- Je ne m'en plains pas !

- Dis donc, ça veut dire que c'est peut-être toi qui examineras le cadran ?

- Ce n'est pas trop ma partie, je suis plutôt chimiste.

- Oui, mais bon quand tu sauras ce que c'est, si tu pouvais me donner un coup de fil, tu notes mon numéro ?

- Je croyais que maintenant, tu t'en foutais de ce cadran ?

- Je m'en tape, mais j'aurais voulu savoir pourquoi Grégorio et Tristan tenaient tellement à mettre la main dessus.

 

Elles échangèrent leurs numéros de téléphone. Amanda reconduisit Béatrice jusqu'au domicile de Martinov et elles se séparèrent après un dernier baiser. Béatrice en descendant de voiture, mémorisa le numéro minéralogique, au cas où...

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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