Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:35

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 3 par Maud-Anne Amaro

StampBea

3 - Horrible Geneviève

 

Mardi 11 Octobre

 

Vers 10 heures le carillon de la porte sonna. Béatrice fit attendre la visiteuse dans ce qui servait de salle d'attente et prévint Martinov :

 

- Ton rendez-vous est arrivé, mon petit professeur. Tu devrais te donner un coup de peigne, c'est un vrai canon, cette nana !

- Non ?

- Si !

- Mais si je sors m'arranger, elle va me voir ! Objecta-t-il

- Tu veux que j'aille te chercher des trucs ?

- Je ne voudrais pas abuser !

- Allons, allons, t'as besoin de quoi ?

- Euh, un peigne, de l'eau de toilette, peut-être un nœud papillon propre, il y en a un joli rouge en bas de l'armoire ! Et puis je dois avoir du spray buccal dans le tiroir de ma table de nuit.

- OK, je t'apporte tout ça !

 

Martinov se repomponna comme il le put, se disant après coup que ces coquetteries étaient sans doute bien vaines à son âge. Mais bon il avait aussi une image de marque à tenir !

 

- Allez, fais entrer la pin-up !

 

Oups !

 

Martinov faillit en avaler son nœud-papillon : La créature qui était devant lui ressemblait plus à la fée Carabosse qu'à Pénélope Cruz. Il lança un regard assassin à Béatrice qui s'amusait intérieurement de sa grosse plaisanterie.

 

- Geneviève Jolie ! Se présenta Geneviève Baur qui pratiquait parfois l'humour décalé.

- Je viens de relire votre dossier. Vous souhaitez que je vous fabrique une sorte de vaporisateur à compartiments, si j'ai bien compris ? Demanda Martinov.

- Oui, c'est pour mes plantes. J'ai retrouvé une vieille feuille que m'avait donnée ma grand-mère, il y a bien longtemps, je croyais l'avoir perdue. Ça fait tout : ça neutralise les parasites, ça fait de l'engrais et ça dope les vitamines !

- Je vois ! Admit Martinov, qui s'en foutait complètement.

- Donc voilà, il faut trois compartiments étanches. Chacun contient trois produits qu'on va appeler A, B, et C... reprit la dame.

 

"Tiens, ça me rappelle quelque chose" ! se dit alors le professeur.

 

- Je veux pouvoir mélanger A et B, chauffer à 80°, attendre 40 secondes, puis mélanger A + B avec C et pulvériser dans la foulée.

 

"Autrement dit, exactement la même chose que ce que demandait Grandbillard !"

 

- Je vous ai apporté quelques croquis supplémentaires, si ça peut vous aider...

- Merci ! Je pourrais éventuellement vous faire ça d'ici une bonne semaine, il faudrait que je vais vous fasse un devis.

- Inutile, je paie d'avance. Je vous fais confiance, vous jouissez d'une bonne réputation.

- Qui vous a donc confié ce genre de choses ?

- Ma banque !

- Votre banque donne des renseignements sur les gens ?

- Absolument... Je peux vous régler en liquide ?

 

Raclement de gorge de Béatrice !

 

- Attendez, je n'ai pas dit que j'étais d'accord pour cette affaire. Je dois me concerter avec ma collaboratrice, ce ne sera pas long. Si vous voulez regagner la salle d'attente...

 

Dès qu'ils furent seuls, Béatrice entreprit le professeur :

 

- Bien sûr, les coïncidences ça existe mais il y a tout lieu de penser que cette bonne femme a partie liée avec Grandbillard. Il a dû apprendre que sa femme avait renégocié avec nous et il essaie autrement...

- Oui, ils emploient tous les deux la même terminologie : les produits A, B, et C... En revanche elle ne veut pas devenir "maître du monde", elle veut juste soigner ses plantes ! C'est touchant !

- Donc, qu'est-ce qu'on fait de la petite dame ? Demanda Béa.

- On va lui dire qu'on n'est pas intéressés !

- On est d'accord !

 

La "petite dame" ne s'attendait vraisemblablement pas à cette décision et se mit à protester avec véhémence.

 

- Vous n'avez pas le droit, c'est du refus de vente !

- L'entretien est terminé, madame. Si vous voulez bien suivre Béatrice, elle va vous indiquer la sortie...

- Je vais porter plainte !

- Chiche !

 

Dès Geneviève sortie, Béatrice enfila un blouson et se dirigea vers la porte d'entrée.

 

- Tu vas où ?

- Je reviens tout de suite.

 

"Pourvu qu'elle soit venue en voiture !" se dit Béa en suivant Geneviève. Mais c'était le cas, elle relève le numéro de la plaque d'immatriculation et fait demi-tour.

 

- On va demander à Gérard (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) les coordonnées du propriétaire, ça pourra nous être utile s'il y a ses suites. Dit-elle en revenant.

- Oui dis-donc, Béa, faut qu'on se cause...

- Faut qu'on se cause de quoi ?

- Tu m'as bien fait marcher avec ta pin-up !

 

Béa éclate de rire !

 

- Ah ! Ah ! Je te revois en train de t'asperger d'eau de toilette ! Tu ne m'en veux pas mon petit professeur ?

- Non, mais ça mérite une bonne fessée !

- A cul nu ?

- Tant qu'à faire !

- Ce n'est pas un problème, j'ai justement une petite envie !

- Coquine !

- Je sais ! Dit-elle en retirant son pantalon.

 

Martinov avait beau connaître sa collaboratrice par cœur, depuis le temps qu'ils s'amusaient ensemble, il ne s'en lassait pas. Et il était là à la contempler, un pull-over à col roulé gris en haut et rien en bas, ses poils pubiens de vraie blonde découpés en ticket de métro ayant l'air de le défier.

 

- Ben alors, mon petit professeur, tu ne m'a jamais vue ?

- Comme ça, avec ce pull, non pas encore !

- Bon alors, tu me fais un cul tout rouge ?

- Tu l'as bien mérité, mais je me demande si c'est vraiment une punition ?

- Ben, tu verras bien !

- La derrière fois, je me suis fait mal aux mains.

- Mon pauvre petit professeur, il s'était fait bobo à ses mimines ! Et bien prends une badine !

- Une badine ! Où veux-tu que je trouve une badine !

- Je reviens !

 

Et la voilà partie, le cul à l'air ! Martinov mesurait la chance qu'il avait eue le jour où il avait embauché cette jolie chimiste. Sa nature coquine s'était révélée quand ils avaient expérimenté ensemble le "lapin dur", un redoutable stimulant sexuel. Non seulement, elle était très compétente sur le plan professionnel, mais ses coquineries toujours très décontractées égayaient la vie du vert professeur, qui se qualifiait lui-même de vieux coquin. En plus les rapports étaient simples, ils n'étaient pas du tout dans un rapport amant-maitresse ; non ils s'amusaient parfois à délirer sexuellement ensemble sans que cela ait des conséquences.

 

Béatrice revint avec une brosse à piquants.

 

- Voilà un objet frappant original ! Mais dis-moi, ça te sert à quoi une brosse à cheveux, mon petit professeur ?

- Ça me sert à me brosser les quelques cheveux qui me restent !

- Oh ! Eh bien, la prochaine fois que tu te brosseras, tu penseras à moi, allez vas-y, frappe !

- Avec le dos, je suppose ?

- Pour commencer, oui ! Allez vas-y frappe !

- Tiens ! Dit-il accompagnant le premier coup.

- Ouille !

- Je t'ai fait mal !

- On s'en fout tant que je ne te dis pas d'arrêter, tu continues !

 

Du coup, Martinov se prit au jeu et se mit à distribuer les coups à la volée, un coup à droite, un coup à gauche de façon qu'il n'y ait pas de jaloux ! Bien que n'étant pas d'un naturel sadique ni même dominateur, cette petite fantaisie l'excitait, et bientôt sa braguette s'exaspéra de devoir retenir prisonnière sa bite tendue comme un arc. Il régla donc le problème en faisant une courte pause, qui lui permit à son tour d'enlever tout le bas.

 

- Ça t'excite, hein ? Lui lança Béatrice.

- Non, non, j'ai juste un peu chaud ! Plaisanta-t-il.

- Chaud à la bite ?

- M'en parle pas !

- Je vois ! On s'en occupera tout à l'heure, tape un peu avec l'autre côté, j'ai envie.

- Mais tu es folle, je n'ai pas envie de te blesser !

- Mais ça ne peut pas blesser ! Est-ce que tu te blesses en te brossant les cheveux ?

- D'accord, on y va !

 

La sensation n'était pas du tout la même, chaque coup provoquait une sorte de picotement multiple assez particulier.

 

- Je crois que tu es assez rouge comme ça ! Décida Martinov au bout d'un moment.

- C'est parce que tu as envie que je te suce ?

- Ça ne me déplairait pas en effet !

- Mais ce sera à ma façon à moi !

- Je te fais confiance.

Martinov133a.jpg

Martinov pensait que lui debout, Béatrice adopterait la position classique de la fellatrice agenouillée (au fait, qui était cet abruti, un publicitaire, je crois, qui clamait à qui voulait l'entendre que la fellation était une manifestation de la soumission de la femme envers l'homme ?). Eh bien, non, après avoir demandé au professeur de s'abstenir de bouger, elle le contourna, s'accroupit derrière lui, le fit s'incliner, puis entreprit de lui lécher l'anus.

 

Voilà une caresse qui ne laissait pas insensible le vert professeur qui se mit à ânonner de plaisir, d'abord timidement, puis un peu plus fort quand le doigt remplaça la langue, et encore plus fort quand un second, puis un troisième doigt virent épauler le premier.

 

- T'aimes ça, les doigts dans le cul ? Hein, mon petit professeur.

- J'adore !

- Tu sais que tu as un beau cul, pour un homme ?

- Un cul, c'est un cul !

- Ben non, il n'y en a pas deux pareils.

 

Béatrice abandonna sa caresse Son objectif n'était pas de faire jouir Martinov de cette façon. Elle lui tendit une capote qu'il enfila sur son sexe dur.

 

- Tu m'encules ? Minauda-t-elle

- Direct ?

- Oui, aujourd'hui j'ai envie d'être bousculée. Vas-y carrément, fais-moi crier !

 

Voilà qui n'était pas dans précisément dans les habitudes du professeur, dont l'une des lignes de conduite était plutôt de faire attention "aux autres", mais se dit-il "ce que femme veut, l'homme doit lui donner, s'il le peut."

 

Aussi, il n'hésite pas, s'introduit en force et la pilonne à la façon d'un piston de locomotive. Ce genre de sauvagerie possède son inconvénient, ça raccourcit considérablement le rapport. Mais il faut croire que nos deux joyeux obsédés y trouvèrent leur compte. Martinov profita du fait que Béatrice se soit mise à hurler comme la sirène des pompiers le premier mercredi du mois, pour accélérer la cadence et jouir à son tour.

 

Les voilà tous les deux épuisés, en sueur, mais satisfaits. Béatrice fait un petit bisou sur le nez du professeur, puis ils se rhabillent, étanchent leur soif et se remettent au travail.

 

Lundi 17 octobre

 

Quelques jours plus tard Grandbillard recevait un coup de fil chez lui :

 

- Bonjour, c'est Linda, l'ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, vous vous souvenez, je pense !

- Bien sûr que je me souviens !

 

Et même qu'à l'évocation des croustilleries qu'ils avaient pratiquées ensemble, il se mit à bandouiller.

 

- J'ai une information qui devrait vous intéresser.

- Dites !

- Les cahiers que vous recherchiez, je les ai retrouvés !

- Non ! C'est vrai ? Répondit Grandbillard qui n'en croyait pas ses oreilles.

- Bien sûr que c'est vrai, ça vous intéresse ?

- Evidemment !

- C'est que ce ne sera pas gratuit !

- Tiens donc ! Mais ce n'est pas un problème, vous êtes toujours chez Laurillac ?

- Ben non, je n'ai plus rien à y faire. Je suis chez moi ! Vous pouvez passer ce soir vers 18 heures, je vous donne l'adresse…

 

Bien sûr, Grandbillard qui avait pris le métro était ponctuellement au rendez-vous le soir-même, dans un immeuble moderne près de la place des Fêtes. Linda était très en beauté, petit haut décolleté rose bonbon et mini-jupe noire en vinyle.

 

- Ils étaient où ?

- Les cahiers manquants ? Dans le placard du labo, c'est moi qui les avais entassés machinalement là-dedans pour pouvoir tout nettoyer à fond, j'avais complètement oublié !

- Il y a un placard dans le labo ? Je n'ai pas vu de placard !

- Ben, oui, faut savoir qu'il existe, il n'y a pas de poignée à la porte... Bon, voilà, ils sont tous là, les cahiers, vous m'en donnez combien ?

- J'en sais rien, quel est votre prix ?

- 10.000 euros !

- Vous plaisantez, j'espère ?

- Non, non !

- C'est trop cher !

- Alors, je les garde, Monsieur Laurillac avait d'autres amis qui seront probablement intéressés.

 

A ces mots, Grandbillard sent la colère l'envahir.

 

- A 8.000, je les prends.

- Si vous pouvez lâcher 8.000 euros, vous pouvez en lâcher 10.000 !

- Vous êtes dure en affaire, vous ! Bon, marché conclu, je vais vous faire un chèque.

 

Grandbillard rédigea le chèque, que Linda rangea dans un tiroir, puis il entassa les cahiers dans le sac de voyage qu'il avait pris le soin d'emporter.

 

Et alors que l'affaire semblait conclue, Grandbillard se jeta brusquement sur Linda. Très vite il lui fit une prise au poignet pour l'immobiliser et l'entraîna malgré ses cris vers le tiroir, où il récupéra son chèque…

 

Mais…

 

- T'aurais pas dû faire ça, pépère ! Recule jusqu'à la porte et pousse ton sac de voyage vers nous avec ton pied.

 

L'homme qui vient de parler est encagoulé et tient un revolver. Il vise non pas la poitrine ou la tête, mais la cuisse. Grandbillard, ancien militaire sait se battre mais il n'a plus 20 ans et comprend que son adversaire n'hésitera pas à tirer, non pas pour le tuer mais pour lui briser la jambe. Il lève les mains bêtement en signe de soumission et pousse le sac.

 

- On te laisse le choix : ou tu nous rends le chèque et tu te casses avec les cahiers. Ou tu les laisses... Reprend l'inconnu.

 

Cette voix ! Cette voix lui rappelle quelqu'un, mais qui ? Une coïncidence dans doute ! Grandbillard hésite mais une amorce de plan germe dans son esprit.

 

- O.K. Je vais m'en aller.

- C'est ça ! Fous le camp !

 

Grandbillard cherche une réplique assassine mais l'inspiration ne vient pas. Il s'en va, dépité.

 

En descendant l'escalier, son plan prend forme. Il est simple. Il prend le métro jusqu'à son domicile, prévient sa femme qu'il a un imprévu puis repart en voiture Place des Fêtes.

 

Linda rigole avec son complice :

 

- C'est trop drôle ! On peut continuer à mettre la pression si tu veux ! Mais on devrait baisser le prix ! Propose-t-elle.

- Pas encore !

- Alors à qui le tour ?

- Enguebert !

 

De celui-ci, ils ne possédaient que son numéro de téléphone fixe, qu'il avait placé sous répondeur indiquant qu'il serait absent quelques jours de son domicile.

 

- Ce sera donc Geneviève !

- Allons-y ! J'espère qu'elle ne va pas me raccrocher au nez, on s'est engueulés assez sévèrement le jour où Laurillac a cassé sa pipe !

 

Geneviève Baur ne décroche pas, elle déteste être dérangée en plein milieu de son jeu télévisé. Ce n'est qu'après qu'il soit terminé qu'elle prend connaissance du message enregistré sur le répondeur.

 

"Bonjour, je suis Linda, l'ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, je vous propose d'oublier les mots que nous avons eu, j'ai une proposition à vous faire qui est susceptible de vous intéresser. Si vous pouviez me rappeler au ..."

 

Geneviève rappelle donc, elle a toujours été très curieuse :

 

- J'ai en ma possession la totalité des cahiers sur lesquels Monsieur Laurillac décrivait l'avancée de ses expériences, je suppose que ça doit vous intéresser ?

- Pas du tout !

 

Le ton est cassant, catégorique.

 

- Ah ! Ah bon ? Ben tant pis !

 

Linda raccroche, incrédule.

 

- Ce serait donc elle ? Commente l'homme ! Je ne la croyais pas si maline !

- Ça change les plans !

- On va adapter ! On va même adapter tout de suite ! Allez, on téléphone à Tilleul ?

- On y va !

 

Geneviève déteste Linda, non seulement parce qu'elles se sont violemment disputées le jour du décès de Laurillac mais aussi parce qu'elle possède tout ce qu'elle n'a pas : la jeunesse, le charme, la beauté et surtout (même s'il convient d'en parler au passé) la confiance de Laurillac.

 

L'esprit d'escalier fonctionnant comme on le sait, Geneviève se dit qu'elle n'en a rien à faire des cahiers de Laurillac, mais qu'il serait peut-être intéressant de savoir ce que cette Linda manigance. De plus cette fille pourrait constituer un obstacle à ses projets. Elle la rappelle donc, explique qu'elle a changé d'avis et prend rendez-vous.

 

- Aujourd'hui, ce serait possible ?

- Je crains que non, répond Linda, à moins que vous puissiez venir à 21 heures ?

- Je viendrais à 21 heures.

 

Sur place, Mario Grandbillard parvient à se garer non loin de l'immeuble de Linda. Il surveille les allées et venues jusqu'à 21 heures sans rien remarquer de particulier, puis il laisse son véhicule sur place et rentre par le métro. Le taxi transportant Geneviève Baur n'arrive, lui que dix minutes plus tard.

 

Geneviève demande de pouvoir feuilleter le dernier cahier, ce qu'elle fit d'un air négligé avant de le reposer, rassurée. Elle sait qu'il ne lui apprendra plus rien.

 

- Et vous en auriez voulu combien ?

- 10 000 euros.

- Et bien, vous n'y allez pas de main morte, vous ! Et je peux vous demander ce qui vous autorise à monnayer d'un prix aussi extravagant des documents qui ne vous appartiennent pas ?

- Vous pouvez demander mais je ne vous répondrai pas !

- Je suppose que vous êtes au courant du contenu de ces cahiers ?

- Ecoutez, je n'ai pas l'intention de vous raconter des choses que je n'ai pas envie de raconter. Je sais que ces cahiers vous intéressent. Vous les voulez ou pas ?

- Eh bien non, voyez-vous, ils ne m'intéressent pas !

- Pourquoi vous êtes-vous déplacée, alors ?

- Pour vous mettre en garde ! Vous devriez arrêter de jouer avec des choses qui vous dépassent, et qui risquent de vous retomber sur la gueule, et à ce moment-là, ça pourra vous faire très très mal !

- Continuez, vous allez me faire mourir de rire !

- Par ailleurs, je vous informe qu'une plainte sera déposée dès demain pour vol et abus de confiance.

- J'en tremble d'avance. Prenez donc la porte et allez-vous faire foutre, conasse !

- Ah ! Les insultes à présent, mais qu'attendre d'autre d'une poufiasse de bas étage doublée d'une voleuse...

 

Geneviève ne vit pas arriver la gifle qui fit voler ses grosses lunettes en écaille !

 

- Salope ! Si mes lunettes sont cassées, je vous fais un procès !

- C'est ça ! Et maintenant dehors, bourgeoise de carnaval. Et plus vite que ça, sinon je vais t'aider à sortir.

- Votre comportement ne restera pas impuni, vous allez entendre parler de moi !

- C'est ça, c'est ça !

 

Malgré l'humiliation subie, Geneviève était rassurée. Cette Linda était décidemment une petite gourde qui ne comprenait rien à ce qu'elle faisait. Elle n'était pas dangereuse. N'empêche qu'elle regretterait bientôt de l'avoir giflée ! Très bientôt !

 

Mardi 18 octobre

 

Le lendemain matin, dès 8 heures Grandbillard est de nouveau en poste dans sa voiture, il a apporté une cagoule, quatre sandwiches, une bouteille d'eau ainsi qu'une autre, vide pour pouvoir faire pipi ! C'est qu'il a le sens de l'organisation, Grandbillard ! Il n'a pas été militaire pour rien.

 

A 11 heures, le père Tilleul, revêtu de son indéfectible soutane se présente en bas de l'immeuble de Linda. Fébrile, Grandbillard attend qu'il en sorte, ce qu'il fait à peine un quart d'heure plus tard, mais sans les cahiers !

 

- Merde !

 

C'est seulement à 17 heures que Jacques-Marie Enguebert se pointe à son tour. Quinze minutes plus tard, il ressort, sac de voyage à la main. Grandbillard sort de sa voiture et se prépare à s'encagouler... Il ne peut pas agir de suite à cause des passants, il attend donc et le suit à 50 mètres.

 

Mais rien ne se passe comme prévu, un type portant un casque de motard bouscule violemment Enguebert, qui se retrouve le cul par terre. Son sac est alors subtilisé par l'inconnu, qui enfourche l'arrière d'une mobylette où un comparse l'attendait avant de disparaître en trombe.

 

Grandbillard est persuadé que les motards ne sont autres que le père Tilleul et son abruti de filleul. Que faire maintenant ? Les cambrioler ? Cela fera deux adresses à faire ? Il rentre chez lui, dépité. Les cahiers lui sont encore passés sous le nez !

 

Samedi 22 octobre

 

Le week-end, le professeur Martinov est seul et il lui arrive alors d'aller voir, comme ce samedi soir la Marianne, la veuve du grainetier. Elle est gentille, pleine d'humour et elle suce bien. A 18 h 45 il sort de chez lui. Il tient à main un sac en plastique contenant une bonne bouteille de Chablis et un excellent foie gras.

 

Il n'a évidemment aucune raison de prêter attention à ces deux personnages qui discutent à quelques pas de sa porte et qui semblent extrêmement surpris de le voir sortir...

 

Intermède : Marianne en 1992

 

Ah ! Cette Marianne ! La veuve du grainetier ! Combien de fois l'avons-nous évoquée dans les aventures du professeur Martinov ? Nous savons que le professeur la rencontre régulièrement mais le moment est sans doute arrivé de faire plus ample connaissance avec elle.

 

C'était il y a 20 ans. Marianne tient seule, depuis le décès accidentel de son mari, un magasin qui vend des graines, des pots et des plants de fleurs. Martinov y est client, il aime les plantes mais oublie régulièrement de s'en occuper. Alors il revient. Et puis ça lui donne l'occasion de profiter du sourire de la grainetière.

 

Nous sommes en juin et il fait très chaud. A 16 heures la boutique vient juste de rouvrir, Martinov y entre. Il est accueilli avec le sourire par Marianne, qui s'est vêtue d'un tee-shirt moulant et serré à ce point que la forme de ses tétons y est nettement visible. Le professeur a du mal à ne pas les fixer, d'autant que Marianne qui s'en est aperçue, ne trouve rien de mieux à faire que d'en sourire.

 

- Il me faudrait une grande jardinière ! Indique Martinov, celle-ci devrait me convenir.

- J'ai mieux, venez, je vais vous montrer !

 

C'est ainsi que notre professeur se retrouve dans l'arrière-boutique.

 

- Attendez-moi, je reviens.

 

Il ignore que Marianne vient de verrouiller la porte du magasin et il est surpris de ne pas remarquer de jardinière là où elle l'a mené.

 

- Alors, attaque-t-elle en revenant, on s'est rincé l'œil ?

- Pardon ?

- J'ai vu que je ne vous laissais pas indifférent. Vous avez beaucoup de charme, Monsieur Martinov. Il se trouve que je suis terriblement en manque. Mais si vous trouvez ma conduite trop osée, on n'en parle plus.

- Vous allez me faire faire une folie !

- Je sais, dit-elle en s'approchant, allez-y touchez-les.

 

Alors il toucha, ne se contrôlant plus et tripota frénétiquement ces deux globes offerts. Quand il osa passer la main en-dessous du tissu, non seulement Marianne le laissa faire, mais l'encouragea. Martinov ne se souvint pas comment le soutien-gorge valsa, mais il valsa, et tandis qu'il se régalait gloutonnement de ces jolis seins aux tétons proéminents et durcis par l'excitation, sa bite se prenait pour la colonne de Juillet.

 

- Prends-moi ! Demanda-t-elle en dégrafant son jeans.

 

Martinov ne réfléchit plus, à son tour il baisse son pantalon, puis son slip.

 

- Hum ! Que c'est beau ça ! Commente Marianne en découvrant le vit du professeur.

 

Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, voici notre grainetière accroupie et la queue de l'homme allant et glissant dans sa bouche.

 

- Elle est trop bonne ta queue !

 

Elle y revient, fait frétiller le gland avec le bout de sa langue puis se relève, sort d'on ne sait où un préservatif (serait-ce pour cela qu'elle s'était absentée quelques instants ?) qu'elle tend à son partenaire.

 

Elle retire sa culotte, dévoilant une chatte broussailleuse, puis se couche sur le bord d'une table, laissant ses jambes pendantes.

 

La vision de cette chatte offerte, ouverte, exhibée excite terriblement le professeur Martinov, qui ne peut s'empêcher d'aller y fouiner de la langue.

 

Voilà qui tombe à pic, la Marianne adore que l'on s'occupe de sa foufoune. Et la voilà qui mouille, qui coule, qui gémit et qui se retient de crier.

 

Le temps d'une courte pause pour permettre au professeur de s'encapoter et la pénétration se fait dans la foulée… Un peu sauvage, un peu rapide.

 

L'affaire terminée, en galant homme qu'il était, Martinov ne pouvait faire autrement que de l'inviter au restaurant.

 

- C'est moi qui vous invite ! Rétorqua la belle, revenez donc à 20 heures, je m'occupe de tout.

 

En fait la Marianne avait envie de parler

 

- Depuis la mort de mon mari, par deux fois j'ai essayé de refaire ma vie, ça n'a pas marché, j'ai pris trop d'habitudes et n'ai pas envie de les voir contrariées. En revanche une relation avec un homme qui me rendrait visite, disons une fois par semaine me conviendrait fort bien. Si ça vous tente ?

 

Voilà qui convenait très bien au professeur, lui-même pas vraiment fait pour la vie en couple. Bref ils firent comme elle avait proposé et ils se rencontrèrent ainsi de façon régulière depuis ce temps.

 

La Marianne avait un fantasme. Assez soumise, elle adorait être attachée pendant l'amour. Attachée, juste attachée, sans fessée, sans d'humiliation, sans scénario compliqué. Ces choses ne sont venus que plus tard. Martinov s'était adapté. Il lui avait juste une fois proposé de lui bander les yeux.

 

- Pour quoi faire ? Avait-elle répondu, si j'ai envie de m'évader, je n'ai qu'à fermer les yeux !

 

Que voulez-vous répondre à cela ?

 

Et puis l'attachement, c'était avec des cordes, uniquement avec des cordes. Le professeur avait voulu un jour innover en lui offrant de jolies menottes roses qu'il avait payées fort cher dans une sex-boutique parisienne. Elle avait refusé.

 

- Non ! Je ne veux pas de ça, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs !

 

Martinov ne chercha jamais à savoir à quoi elle avait fait illusion et remballa son cadeau.

 

Retour au Samedi 22 octobre

 

Ce soir comme elle le fait souvent, Marianne reçoit son amant en robe de chambre. Ce n'est qu'au moment de passer à table qu'elle l'enlèvera, dévoilant une jolie nuisette rose transparent ne cachant rien de sa jolie poitrine, peu abîmée par l'outrage du temps.

 

Comme d'habitude, le repas dure longtemps. Au fil des ans, leur complicité s'est transformée. Certes il y a la baise mais elle n'est même plus obligatoire. Ce qui prime c'est le plaisir de se retrouver ensemble et de discuter de choses et d'autres. Marianne, issue de milieu modeste n'a eu qu'une instruction moyenne et elle est fière d'échanger avec Martinov, dont elle admire la diversité de sa culture et cette façon qu'il a de la distiller, sans aucune cuistrerie.

 

Bref, le dessert, le café, le cigare, un autre café et voilà qu'il est déjà minuit.

 

- Un petit alcool ? Propose la Marianne.

- Une petite gâterie, plutôt ?

- Et bien, lève toi mon Dédé et viens me voir, je vais te sucer la bite.

 

Ce doit être la seule à l'appeler Dédé !

 

C'est devenu un cérémonial. Au début Martinov voulait lui faciliter la tâche en baissant son pantalon. Elle l'en avait empêché.

 

- Non, ne touche à rien, je m'occupe de tout, j'ai toujours adoré fouiller dans les braguettes.

 

Encore une allusion à un passé mystérieux dont Marianne ne parlait jamais.

 

Marianne ouvre la fermeture éclair, plonge la main, et caresse délicatement la bite à travers le sous-vêtement, la faisant durcir, puis elle cherche le contact direct.

 

- Ben qu'est-ce que tu as mis aujourd'hui, un caleçon long ?

- Non mais ça devient de plus en plus difficile de trouver des slips, alors j'ai acheté ça, c'est un boxer.

- D'accord, quand on connait l'adversaire, il est plus facile à vaincre !

 

Et joignant le geste à la parole, elle dégagea le sexe presque bandé de l'homme, avant de se le mettre en bouche sans autre forme de procès.

 

Elle suçait bien la Marianne, préférant les jeux de langues aux va-et-vient, les titillements sur le gland aux gorges profondes.

 

- Allez, on y va ?

 

Le rituel reprenait. Ils gagnèrent la chambre dans laquelle le professeur se déshabilla. Marianne recouvrit le lit de deux grandes serviettes de bain (nous verrons pourquoi dans un instant) et garda sa nuisette, Martinov la lui enlèverait quand il le déciderait.

 

Puis vint le moment du saucissonnage. La corde était déposée dans une grande boite en osier, le professeur la prit et se livra à un bondage simplifié. Il n'avait en fait à son répertoire que trois ou quatre ficelages différents. La Marianne n'avait pas de préférence mais exigeait que ses seins soient comprimés par les cordes. Quant aux jambes, elles étaient invariablement écartées.

 

Tous ces préparatifs avaient fait débander Martinov. Il contempla sa maîtresse offerte puis monta sur le lit et dirigea sa bite vers la bouche de la soumise. Celle-ci eut tôt fait de redonner vigueur au membre viril.

 

Marianne coulait beaucoup et ce soir ne faisait pas exception : ses cuisses se trempaient de son jus. Martinov (ou plutôt sa bouche) gagna alors la chatte de la dame et il lui fit minette pendant de longues minutes, au terme desquelles, alors que les serviettes n'en pouvaient plus, elle jouit dans un spasme, à peine contrariée par les cordes qui la maintenaient.

 

C'est donc dans la position classique du missionnaire que le professeur Martinov conclut cette petite séance.

 

On détache la dame, on fait pipi, on fait une petite toilette intime, puis au dodo, tendrement enlacés pour la nuit ! C'est-y pas romantique tout ça !

 

Et la table qui (comme d'habitude) n'est même pas débarrassée !

 

Dimanche 23 octobre

 

C'est vers 9 heures le lendemain matin, en rentrant chez lui, qu'il constata que sa porte d'entrée avait été fracturée. Affolé il entre. Il est d'abord très surpris de constater qu'il n'y a eu aucun saccage. Si ce n'est que quelques tiroirs et portes de meubles que le monte-en-l'air n'a pas cru bon de refermer, rien n'indique qu'il y a eu intrusion, d'autant que les rares objets de valeur qu'il possède n'ont pas été dérobés. Il fait le tour de l'appartement sans rien constater de particulier.

 

"Bizarre ! Se dit le professeur, que cherchait donc ce type ?"

 

Il termine son inspection par le laboratoire où un tout autre spectacle l'attendait : Le local assez vaste possédait un coin dédié à la manipulation des produits chimiques. Tout y avait été chamboulé : les flacons, les bocaux, les boites, les alambics, les éprouvettes. Un travail de professionnel : rien n'avait été ouvert... Et rien ne semblait avoir été dérobé ! On avait aussi fouillé dans le coin "bricolage" mais à peine quelques objets avaient été déplacés.

 

Longtemps le professeur arpenta son appartement en long, en large et en travers. Non décidément, il ne manquait rien. Le cambrioleur n'avait donc pas trouvé ce qu'il cherchait. Mais que pouvait-il bien chercher ? Il tenta en vain de joindre Béatrice et ne put la mettre au courant qu'à son arrivée le lundi matin.

 

Lundi 24 octobre

 

- Bizarre, cette histoire ! Tu as porté plainte ?

- Pour quoi faire ?

- Oui c'est vrai, les flics ne vont pas se décarcasser pour ça !

- Je te laisse travailler, je vais aller acheter une nouvelle serrure !

 

Béatrice devait conclure la réalisation d'un contrat sans grand intérêt : un produit anti-moisissure super puissant que lui avait commandé un bonimenteur. Comme souvent le produit (assez cher) serait réservé aux démonstrations et n'aurait rien à voir avec celui qui serait vendu aux gogos. Elle s'en alla chercher le dossier afin de pouvoir téléphoner au client.

 

"Tiens, il est où le dossier ? Vendredi, je l'avais posé juste au-dessus du dossier Grandbillard ! C'est encore Martinov qui a tout mélangé ! Ah, voilà mon dossier, par contre celui de Grandbillard il n'est pas là, Martinov a dû en avoir besoin ce week-end..."

 

- Alors, mon petit professeur, tu as trouvé une serrure ?

- Ben non, on ne trouve plus rien dans ce patelin ! Je vais faire un saut à Versailles, je ne peux pas laisser la maison sans serrure !

- Si tu veux je t'en apporte une de Paris demain...

- D'accord, on va faire comme ça !

- Mais dis-moi, il y a eu du nouveau dans l'affaire Grandbillard ?

- Non, rien ! Pourquoi ?

- Parce que je n'ai pas vu le dossier.

- Tu en as besoin ?

- Non, je me suis juste étonnée qu'il ne soit plus à sa place.

- Bizarre ça ! Il devrait pourtant être là !

 

Et bien non il n'y était pas ! Et il n'était non plus nulle part ailleurs.

 

- C'est donc cela que cherchait ton cambrioleur ?

- Faut croire ! Mais ça n'a aucun sens, pourquoi avoir fait ça ? Et puis qui ça peut être ? Normalement, seuls Grandbillard et sa femme sont au courant ! A moins que ce soit cette Geneviève ?

- Téléphone aux Grandbillard, on verra bien s'ils en ont parlé à quelqu'un ! Suggéra Béatrice

- Oui ! La façon dont le labo a été fouillé, ça voudrait dire que le mec cherchait à savoir où on en était sur ce dossier. Manque de bol, il n'y avait rien à voir ! Et je vais te dire un truc, il commence à me les gonfler, ce dossier !

- Et ça te gonfle quoi, au juste ? Demanda Béatrice en tripotant au passage la braguette du professeur !

- Béatrice, tu n'es pas sage !

- Non !

- J'ai envie de ta bite ! Tu veux bien me la prêter, dis ? Minauda-t-elle.

- Béatrice, pas maintenant !

- Si !

- Non !

 

Béatrice accentua sa pression sur la braguette.

 

- Je vais laisser ma main jusqu'à temps que tu changes d'avis !

- Amusant !

 

La bite de Martinov durcissait avec bonheur. Béatrice ouvrit la braguette et faufila sa main à l'intérieur, elle tripota la chose quelques instants puis d'un geste bref, défit la ceinture avant de tirer le pantalon et le caleçon vers le bas.

 

- Alors, c'est toujours non ?

- C'est toujours non !

- Bon ben tant pis, je m'en remettrai ! Répondit-elle en tournant les talons, laissant planté-là le pauvre Martinov, incrédule et la bite à l'air.

- Euh, j'ai changé d'avis ! Finit-il par lui dire.

- Trop tard, c'est moi qui ne veux plus !

 

Le professeur à ce stade, était incapable de dire si sa collaboratrice était sérieuse ou pas. Il remonta donc son pantalon.

 

- Béatrice, je n'aime pas trop que tu me manipules...

- Te manipuler ? Mais tu adores ça que je te manipule ! Seulement, sur ce coup-là, je ne te manipulais pas ! Je te fais un café ?

- Non merci !

 

Beatrice avait conscience d'avoir été un peu loin. Elle avait eu beau dénier la petite vanne du professeur, c'est lui qui était dans le vrai. Elle revint donc vers lui, se fit chatte et refit dans la caresse de braguette.

 

- Alors, elle est si méchante que ça, ta petite Béatrice ?

- Je n'ai jamais employé ce mot !

- C'est vrai !

 

De nouveau elle fait glisser le pantalon et le caleçon, la bite bande moins que tout à l'heure, mais les doigts agiles de la belle coquine blonde ont tôt fait de redonner à l'engin sa rigueur optimale.

 

S'accroupissant devant lui, elle joua un peu avec la verge tendue, s'amusant à lui lancer de légères pichenettes qui lui provoquaient d'étranges et brefs soubresauts, à ce point qu'une goutte de pré-jouissance finit par perler sur l'extrémité du gland. Désireuse de faire durer le plaisir, elle s'attaqua aux testicules professoraux qu'elle malaxa comme le font les chinois avec les boules de décontraction, puis stoppa d'un coup d'un seul et se redressa :

 

- On va dans la chambre ? Proposa-t-elle.

- Elle n'est pas faite !

- Aucune importance, on y va quand même !

 

Sur place Béatrice arrangea le lit défait à la diable et demanda à Martinov de s'y installer en levrette. Elle se mit ensuite à farfouiller frénétiquement dans le tiroir du chevet.

 

- Il est passé où, ce putain de gode ? Finit-elle par demander.

- La dernière fois, tu t'en es servi avec la mère Grandbillard !

- C'est vrai, ça ! Où est-ce que je l'ai foutu ? Il me semblait bien l'avoir remis dans ce tiroir pourtant ! Tu es sûr de ne pas t'en être servi depuis ?

- Ben, non !

- Alors c'est le cambrioleur qui l'a embarqué !

- Va savoir ? En attendant, on va faire sans ! Allez, conserve la position, je vais bien m'occuper de ton cul.

- Il est à toi !

- Ouais !

 

Béatrice vient derrière le professeur, la langue en avant, prête à l'attaque. Et la voici transformée en abeille butinant l'œillet brun, l'imprégnant de salive, s'efforçant d'en forcer l'entrée mêlant circonvolutions savantes et coups de boutoir par l'extrémité. Ça s'entre-ouvre, ça laisse pénétrer. Changement stratégique : le doigt préalablement humecté de salive remplace la langue, un coup elle enfonce, un coup elle recule et le cycle infernal est lancé. Plutôt mesuré au départ, le rythme s'emballe et le professeur gémit de plaisir. L'étape suivante devrait être le gode, mais il est où ce gode ?

 

Idée !

 

- Tu ne bouges pas, je reviens !

 

Béatrice sait où Martinov stocke les gros cigares qu'il se plait parfois à fumer. Certains sont protégés dans un étui d'aluminium, elle choisit celui qui lui semble le plus gros. Ce sera un petit gode mais un gode tout de même !

 

Elle entoure l'objet d'une capote afin de lubrifier la pénétration, et allez hop dans le cul !

 Martinov133b.jpg

- Tu l'as retrouvé ! Il était où ?

- C'est pas le même ! Il est plus petit et il n'a pas de piles. Tu le sens bien quand même ?

- Oui ! Accélère un peu !

- Oui chef ! Comme ça ?

- Ouiiiii ! C'est trop bon !

 

Le gode improvisé passe et repasse sur la prostate de notre brave professeur qui se met soudain à jouir sans jet éjaculatoire, libérant un mince filet de sperme.

 

- Ça va ? Demande-t-elle ?

- Ça va !

 

Béatrice reprend l'étui, le dévisse et en extrait le cigare qu'elle propose au professeur :

 

- Tu veux le fumer ?

- Non, pas maintenant !

- Même si je te le parfume ?

- ???

 

Béa prend alors le cigare et se l'introduit dans la chatte en le faisant aller et venir et en prenant soin de ne pas en mouiller l'extrémité. Le petit manège dure bien quelques minutes, au terme desquelles elle le replace dans l'étui.

 

- Quand tu le fumeras, tu auras mon odeur avec !

 

Martinov sourit aux anges, tandis que Béatrice commence à se branler.

 

- Allonge-toi par terre, mon petit professeur, tu vas me faire jouir avec ta petite langue.

 

Béa s'acalifourchonne au-dessus du visage de Martinov. Pour lui, la position est inconfortable, faute de coussins sous sa tête. Il est obligé de tendre le visage de façon presque douloureuse afin d'atteindre le clitoris offert. Heureusement la belle n'était pas loin de l'orgasme et ne tarda pas à jouir, fort peu discrètement comme d'habitude.

 

Martinov peut enfin reposer son cou, se demandant bien pourquoi cette fantaisie s'est déroulée sur le sol alors que sur le lit il aurait eu ses aises !

 

- Bouge pas, ouvre la bouche !

 

C'était là, la réponse à sa question : un jet de pipi bien tiède lui envahit le palais et il s'efforça d'avaler tout ce qu'il pouvait de ce nectar pour fin gourmet.

 

- Que d'émotions ! commenta le professeur ! Je ne sais plus trop où j'en suis, on voulait faire quoi ?

- On voulait téléphoner aux Grandbillard pour leur demander s'ils ont parlé à quelqu'un du contrat qu'ils ont passé avec nous.

 

Martinov jugea qu'il serait plus "diplomatique" de téléphoner à Annette Grandbillard plutôt qu'à son mari ! Béatrice avait conservé son numéro dans la mémoire de son téléphone portable.

 

- C'est tout à fait étrange ! Je vais demander à mon mari s'il a parlé de vous à quelqu'un, je vous rappellerai.

- Serait-ce indiscret de vous demander où était votre mari, disons entre samedi 19 heures et dimanche matin ?

- Parce que vous pensez que ce pourrait être lui ? Quelle drôle d'idée ! Mais pour vous répondre : samedi soir nous avons dîné chez des amis, c'était d'ailleurs d'un chiant ! Et ensuite nous sommes rentrés nous coucher.

 

Martinov réfléchit quelques instants après avoir raccroché :

 

- On n'est pas plus avancés, leur alibi est invérifiable. Et puis s'ils sont à l'origine du casse, ils ont probablement fait faire le boulot par un complice !

- On fait quoi ? Demanda Béatrice.

- Première décision : On casse le contrat de Grandbillard et on lui rend ses arrhes. On ne fera donc aucun rapport et il peut toujours aller voir ailleurs. Ça ne marchera jamais ! D'accord Béa ?

- Pourquoi perdre du fric ? Envoie tout de suite le rapport et on classera le dossier !

- D'accord, mais il ne faudrait pas que ces trois-là continuent de nous empoisonner l'existence.

- T'as une idée ? Demanda Béatrice.

- Pas vraiment ! Et toi ?

- Peut-être, l'attaque frontale ! Des trois, le maillon faible me semble bien être cette Geneviève. Je m'en vais lui astiquer les oreilles. Est-ce que tu peux me refaire un topo de tout ce que t'as raconté Annette Grandbillard ? Je ne voudrais pas me mélanger les crayons ?

 

Martinov rechercha ses notes et lui fit un résumé détaillé.

 

- Quelle salade ! Bon, je m'en occupe dès demain matin.

 

Mardi 25 octobre

 

Paris, rue de Rome, 8ème arrondissement. Il est 9 heures du matin. Geneviève Baur est surprise par la sonnerie de son interphone.

 

- C'est à quel sujet ?

- Béatrice Clerc-Fontaine, c'est au sujet de la succession de Monsieur Larmagnac.

- Laurillac, peut-être ?

- Oui, bien sûr Laurillac !

- Et bien, montez !

 

Une fois dans les lieux, Béatrice déclencha de suite les hostilités.

 

- Vous me reconnaissez ?

- Votre visage me dit quelque chose, je ne suis pas très physionomiste.

- Je suppose que si je m'étais présentée comme l'assistante du professeur Martinov, vous ne m'auriez pas ouvert ?

- Ah, c'est vous ! Et bien maintenant je vais vous demander de sortir !

- Ça m'étonnerait ! De deux choses l'une : ou on discute entre personnes intelligentes ou alors je deviens méchante !

- Des menaces à présent ? Sortez !

- Sans que vous sachiez pour quelle raison je suis venue ?

- Pour la dernière fois, sortez ! Je ne veux même pas savoir comment vous avez fait pour me retrouver, je m'en fous, sortez !

- Vous mentez, vous brûlez de le savoir, et vous voulez juste sauver les apparences. J'étais venue vous apporter des nouvelles de Monsieur Grandbillard, des mauvaises nouvelles !

- Mario Grandbillard ? Mon dieu, il lui est arrivé quelque chose ?

- Non rien du tout, je voulais savoir si vous le connaissiez, maintenant je sais, merci !

- C'est lui qui vous a donné mes coordonnées ?

- Notre laboratoire a été cambriolé juste après votre visite. On n'a volé qu'une chose, le dossier Grandbillard !

- Grandbillard avait un dossier chez vous ?

- Vous le savez très bien !

- Comment aurais-je pu le savoir ?

- Arrêtez de mentir. Dans un premier temps nous avons signé un contrat avec lui, ensuite il y a eu une embrouille avec sa femme, qui nous a demandé de casser le contrat, ce que nous nous apprêtions à faire. Non pas pour lui faire plaisir, mais parce que sa démarche ajoutait un élément trouble à un dossier qui en contenait déjà trop ! Et comme par hasard, voilà que vous arrivez comme un cheveu sur la soupe en nous réclamant exactement le même dispositif que Grandbillard ! La ficelle est un peu grosse ! Ce qu'on voudrait savoir c'est ce que signifie le casse du laboratoire ? Celui qui a fait ça voulait probablement savoir l'état d'avancement du dossier, mais ça n'explique pas sa subtilisation ! Vous cherchez quoi au juste, à part nous emmerder ?

 

Un plan germa alors dans le cerveau de Geneviève Baur : Faire d'une pierre deux coups en se débarrassant à la fois de cette "emmerdeuse" et de cette garce de Linda, mais elle laissa Béa continuer.

 

- Seules trois personnes ont pu commanditer ce casse : Grandbillard, sa femme ou vous ! A moins que l'une de ces personnes ait été raconter ça à quelqu'un ? Mais je n'y crois pas trop.

- Vous vous égarez complètement, jeune fille, il y a une autre personne qui semble s'intéresser de très près à ce genre de choses.

- Un des membres de votre groupe d'illuminés ?

- Je vois que vous êtes très bien renseignée. Je ne vous demande pas votre source, vous ne me la direz pas, sauf que la personne à qui je pense ne fait pas partie de notre cercle, et sauf que nous ne sommes pas des illuminés.

- Et je peux savoir qui cette personne ?

- L'ancienne gouvernante de Jean Laurillac. Jean Laurillac était notre guide, notre maître à penser. Il vivait seul mais il avait engagé au début de l'année une prétendue gouvernante, qui l'assistait dans ses tâches ménagères, une femme jeune, une intrigante, une pute. Laurillac est malheureusement tombé sous son emprise. Il lui confiait beaucoup de choses, y compris le secret de ses expériences. Laurillac pratiquait l'alchimie et notait tout sur un journal intime. Cette femme s'est emparée de ce journal alors que le cadavre de notre maître était encore chaud.

- Et quel rapport avec le cambriolage de notre labo ?

- Laurillac avait des difficultés à améliorer un produit alchimiste qui lui tenait à cœur depuis des années, des difficultés pour améliorer ses effets et des difficultés dans son utilisation. Il nous avait avertis avoir trouvé par relation, une personne qui pourrait éventuellement l'aider. Cette personne c'est le professeur Martinov ! Je suppose que cette indication figure également sur les cahiers qui ont été subtilisés.

- Donc votre Laurillac faisait de l'alchimie pour faire pousser les plantes ! Ironisa Béatrice

- Parfois, certaines expériences permettent de découvrir des choses qu'on ne recherchait pas forcement. Et sur ce point je ne vous en dirai pas davantage, mais on peut imaginer que ça puisse intéresser une personne peu scrupuleuse.

- Mais dans quel but ?

- Pour se faire du fric, tout simplement !

- Ben voyons ! Et vous avez les coordonnées de cette mystérieuse gouvernante ?

- Gobert. Linda Gobert. Pff, Linda c'est bien un prénom de pute, ça ! Je vais vous chercher l'adresse.

- C'est étrange, je trouve ! Tout à l'heure vous étiez prête à me jeter, et maintenant vous me fournissez un tuyau.

- Oh, ne vous méprenez pas, je n'ai aucune sympathie envers vous... mais j'en ai encore moins pour cette Gobert, que je tiens en grande détestation en raison de son attitude envers Jean Laurillac. Puissiez-vous la briser, l'anéantir, l'écraser comme une vermine, j'en serais comblée d'aise.

- C'est beau l'amour !

 

Et sur ces réflexions, l'adresse en poche, Béatrice quitta les lieux.

 

Tout cela était bizarre : bien sûr qu'il lui fallait explorer cette piste, mais Béa se demandait comment elle allait agir. Ne se sentant pas prête, elle rejoignit le laboratoire du professeur Martinov.

 

- Alors ?

- On n'est pas plus avancés. La mère Baur a d'abord voulu me jeter et ensuite elle m'a indiqué une piste, une femme de ménage.

- Ça se complique !

- Comme tu dis !

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:30

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 2 par Maud-Anne Amaro

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2 - Confidences et galipettes

 

Le même jour vers 16 heures

 

Annette Grandbillard présentait bien avec son tailleur vert olive et son foulard Hermès. Difficile de lui donner un âge. Plus jeune que son mari, elle avait probablement dépassé les 45 ans. Elle avait dû être belle et ses charmes n'étaient pas éteints, loin de là. Son chemisier était légèrement déboutonné (oh, juste un bouton de trop, mais il permettait de lorgner sur la naissance des seins et la dentelle du soutien-gorge, ce qui - vous vous en doutez bien - emplissait d'aise notre vert professeur).

 

- Mon assistante est partie à la poste, je vous écoute, Madame Grandbillard.

- C'est au sujet du contrat que vous avez signé avec mon époux !

- Ben, oui, je m'en doutais un peu ! Railla Martinov.

- Je vous rachète ce contrat !

- Pardon ?

- Je ne souhaite pas que ce contrat soit exécuté.

- Comprenez ma perplexité, je n'étais pas partant pour ce contrat, vous m'avez pour ainsi dire forcé la main, et maintenant vous me demandez de me rétracter !

- Je me suis insuffisamment expliquée. Ce que je voudrais, c'est qu'en lieu et place d'honorer votre part de contrat en effectuant les recherches et les bricolages demandés par mon mari, vous ne fassiez rien du tout, et que vous rédigiez un rapport indiquant qu'il est impossible de prolonger les effets du gaz de soumission au-delà d'une vingtaine de minutes ! Vous me dites votre prix ?

 

Martinov se garda bien de lui confier qu'il était justement dans ses intentions d'agir à peu près de cette façon.

 

- Serait-ce indiscret de vous demander la raison de cette démarche inhabituelle ?

- Mon mari devient fou, cette histoire de gaz lui monte à la tête. Dans l'hypothèse où vous lui fourniriez ce qu'il vous a demandé, nous courons au-devant d'une catastrophe. Mario sera incapable de contrôler l'utilisation de ce produit.

- Il cherchait quoi en trouvant ce gaz ?

- Il ne cherchait rien du tout, la formule provient d'un vieux bouquin qui appartenait à un de ses camarades d'école.

- Ah ?

- Je vais vous expliquer :

 

Flash-back

 

1966 - Ecole de chimie

 

Jean Laurillac est ce qu'on appelle un surdoué. Il brille dans toutes les matières, son physique de jeune premier plait et grâce à un certain charisme, il devient très rapidement la coqueluche de sa classe. Puis au fil des semaines, son attitude arrogante, son mépris des autres et ses idées nauséabondes finissent par l'isoler de ses camarades de classe. Il ne reste bientôt autour de lui que cinq élèves béats d'admiration devant leur leader et partageant plus ou moins ses convictions :

 

Mario Grandbillard, admirateur nostalgique de Napoléon 1er, Jacques-Marie Enguebert, royaliste convaincu et se chamaillant sans cesse avec Grandbillard, Robert de la Tournelle, passionné de vivisection, Gérard Tilleul, mystique féru de théologie, et Geneviève Baur, une fille au visage ingrat et au caractère compliqué.

 

Un jour Laurillac réunit son groupe dans l'arrière-salle d'un bistrot.

 

- J'ai trouvé ça le mois dernier sur les quais, commença-t-il, en exhibant un vieux bouquin décrépi au titre racoleur "La chimie du Diable". C'est plein de conneries mais il y a des idées intéressantes : il y a un passage où l'auteur décrit un "gaz de soumission", il explique qu'en mélangeant trois liquides d'une certaine façon, cela provoque une émulsion gazeuse et qu'en la faisant inhaler par quelqu'un, on peut inhiber sa volonté pendant un certain temps.

 

Il laissa passer un silence, satisfait de l'intérêt qu'il éveillait auprès de son auditoire.

 

J'ai pu reconstituer ces liquides et les mélanger comme indiqué. Le mélange est instable et il faut l'utiliser de suite J'ai fait respirer tout ça à un chat et il a eu l'air fortement perturbé pendant cinq à dix minutes. J'ai oublié de chronométrer, après il s'est mis à miauler et il a repris sa vie normale de chat, donc c'est inoffensif. Je n'ai pas fait de seconde expérimentation : la préparation des mélanges est assez longue et très minutieuse. Ma prochaine expérimentation sera sur l'homme et pour cela j'ai besoin de votre aide ! Quelqu'un est volontaire ?

 

Silence gêné de l'assistance, puis au bout d'un moment Grandbillard intervient :

 

- Pourquoi tu n'essaies pas sur toi-même ?

- Parce que pour voir si ça fonctionne, il faut donner des ordres au cobaye et que je ne peux pas me donner d'ordre à moi-même !

- Je peux t'en donner des ordres moi, si tu veux.

- Pourquoi prendre des risques ? Il nous faut quelqu'un d'extérieur à notre cercle !

- Roisson ! S'écria Geneviève.

- Quoi, Roisson ?

- Ben Roisson ! Je lui fais croire que je suis amoureuse de lui, je l'emmène chez toi, vous vous planquez… Et au moment propice : zou, on le gaze !

 

L'élève Christian Roisson aurait été plutôt mignon s'il n'avait pas développé une acné chronique qui lui pourrissait le visage et l'empêchait de s'exprimer auprès des filles. Une violente dispute l'avait un jour opposé à Jean Laurillac, qui se serait transformée en pugilat si on ne les avait point séparés. Depuis Geneviève Baur tenait l'élève Christian Roisson en grande détestation.

 

- Génial ! S'écria quelqu'un.

- Sûr qu'il n'y a pas de risques ? demanda Enguebert.

- Non, non ! Répondit Laurillac, qui en fait n'en était pas si sûr que ça…

 

Bien sûr, Roisson fut surpris des avances pressantes et inattendues que lui prodigua Geneviève. Il avait un peu la honte de se faire draguer par cette fille qui en plus d'être moche comme un pou, développait des idées politiques et sociales assez terrifiantes…

 

D'abord, il se contenta d'accepter d'aller boire un pot avec elle, se jurant bien après qu'on ne l'y reprendrait plus… Mais l'esprit d'escalier fit son œuvre : Après tout en s'arrangeant un peu et en changeant de look, elle n'était peut-être pas si mal que ça. Quant à ses idées, elle ne faisait que répéter comme un perroquet les imbécilités de la bande à Laurillac. Les opinions ne sont jamais définitives, et ce serait à lui de la faire évoluer.

 

Bref, le lendemain, vendredi, la drague monta d'un cran, même s'ils durent se faire violence pour se rouler un patin (une première pour Christian). Et juste après (à moins que ce soit pendant) Geneviève posa la main sur la braguette de Christian Roisson, provoquant un durcissement quasi-immédiat de son sexe. Il se laissa faire quand la fille lui dézippa sa fermeture éclair comme si elle avait fait sa toute sa vie, puis s'en alla farfouiller dans l'intérieur de la braguette.

 

Roisson était loin de se douter que Geneviève était nymphomane, il aurait plutôt pensé qu'elle était du genre "rien avant le mariage". Geneviève réussit à contourner l'obstacle du slip, sa main était maintenant en contact direct avec la bite du jeune homme… et se mit à la caresser.

 

- Tu aimes quand je te caresse la queue ?

 

Il répondit d'un sourire un peu niais. C'était la première fois que Christian se faisait tripoter par une fille. Geneviève elle, s'était déjà livrée à quelques attouchements pendant ses dernières vacances avec un voisin quelque peu neuneu de son cousin.

 

Brusquement, elle retira sa main !

 

- Si tu veux, on pourrait continuer, ce soir… chez moi…

- Oui, parvint-il à balbutier.

- A 19 heures ? On se retrouve au métro…

 

A l'heure dite, quand Geneviève vit sortir Christian de la station de métro, un énorme bouquet de fleurs à la main, elle se dit qu'elle était vraiment méchante, et cette pensée l'excita.

 

Jean Laurillac avait bricolé un ingénieux dispositif : trois cylindres de verre d'environ 10 centimètres de diamètre sur 10 de haut étaient superposés et séparés par des trappes qui en assuraient l'étanchéité, un couvercle hermétique recouvrait le tout.

 

- Un mois de travail ! J'ai appelé ça le "Grand mélangeur" ! Avait-il annoncé avec fierté à ses comparses.

 

L'appartement qu'avaient loué les parents de Laurillac pour que leur fiston adoré fasse ses études à Paris, était situé au rez-de-chaussée d'un bel immeuble bourgeois. Geneviève ouvre avec la clé que lui a prêtée son complice.

 

- Enlève ton blouson, je vais chercher un vase pour les fleurs ! Dit-elle une fois dans le salon.

 

Puis tout va très vite : Les six zigotos font irruption dans le salon, provoquant l'incompréhension de Christian. Il est vite immobilisé, une main sur sa bouche l'empêche de crier.

 

- Je t'ai bien eu, connard ! Persifle Geneviève.

 

Laurillac se précipite sur le "Grand mélangeur", caché sur une table en coin sous une serviette. Il actionne la trappe inférieure faisant ainsi se mélanger les composants liquides A et B préalablement chauffés. Il attend 40 secondes.

 

- Maintenant !

 

On pousse Christian près du "Grand mélangeur", on lui maintient la tête au-dessus du couvercle. Laurillac débloque la trappe supérieure afin d'obtenir le mélange final, puis dans la foulée libère le couvercle. Christian inhale le gaz pendant une vingtaine de secondes. On le relâche, il est hébété.

 

- Il est 19 heures 20, quelqu'un note ? Il nous faut savoir combien de temps dure l'effet.

- O.K. Je fais la secrétaire, proposa Geneviève.

- Roisson, mets-toi à quatre pattes ! Ordonna Laurillac.

 

Le jeune homme obtempéra, ils le firent ensuite avancer dans cette position, on lui demanda de ramper d'abord sur le ventre, puis sur le dos. On lança une balle, qu'il dut rapporter avec la bouche...

 

- C'est un bon toutou ! Commenta quelqu'un.

- Geneviève ! Chrono ?

- 6 minutes !

- Déjà ! On va passer à des choses plus hard, mets-toi à poil, Roisson, complètement !

 

Il le fit, mais un détail ne manqua pas de surprendre l'assistance :

 

- Il a une de ces triques, le Roisson ! Commente Grandbillard.

- Ce doit être un effet secondaire du gaz ! Commente Laurillac, Geneviève, note ça !

- Je note quoi ?

- Tu notes que le cobaye bande comme un mulet ! Roisson, va chercher un concombre !

- Tu vas lui faire faire quoi ? Demanda Geneviève.

- Devine !

 

Et pendant que tout le monde éclatait de rire, Christian Roisson se dirigea vers le couloir d'entrée, là où se trouvait la porte de la cuisine.

 

- Mais il ne sait pas où est la cuisine ! Objecta Grandbillard.

- Exact ! On va voir comment il se débrouille ! Note tout ça Geneviève !

- Oui, chef !

 

Trois minutes plus tard, Roisson n'était pas revenu. Laurillac décida d'aller voir et remarqua tout de suite la porte de l'entrée laissée entrouverte. Roisson n'avait jamais été dans la cuisine et était sorti complétement nu de l'appartement !

 

Roisson avance dans la rue comme un zombie. Les passants sont surpris (on le serait à moins), certains sont offusqués, d'autres choqués au point d'appeler la police ! C'était inutile, un véhicule de képis passait justement par-là, ils stoppèrent et encerclèrent Roisson comme s'il s'agissait de l'ennemi public n° 1.

 

- Vos papiers ! Cria l'un des courageux fonctionnaires.

 

Roisson fut incapable de répondre.

 

- On peut savoir ce que vous foutez à poil en pleine rue ? Demanda un autre.

- Je dois rapporter un concombre !

- C'est un cinglé, allez, on l'embarque.

 

Laurillac ne voit pas où est passé Roisson. Il a pu avoir le temps de tourner à droite. Il fonce, juste pour apercevoir la police en train de l'embarquer.

 

C'est une catastrophe ! Et Laurillac revint prévenir ses complices.

 

- Vous rentrez tous chez vous, on ne s'est jamais vus ce soir. Trouvez-vous un alibi, on fera le point lundi. Geneviève, détruis tes notes, Mario : embarque le "Grand mélangeur" et planque-le. Moi je ne vais pas rester ici. Quelqu'un peut m'héberger pour le week-end ? Pas envie que les flics viennent me chercher.

- Et ses affaires ? Demande Grandbillard.

- On va lui rendre, ou plutôt non, on met ça dans un sac en plastique et direction la poubelle. Tilleul, occupe-toi de ça !

- Et les fleurs ? Demande Geneviève.

- Tu sais où tu peux te les mettre, tes fleurs ?

- Oh !

 

Il est 19 heures 35. Christian reprend conscience dans la voiture de police, il se découvre entièrement nu, recouvert d'une simple couverture, il ne comprend pas, se demande s'il rêve.

 

- Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?

- Toi, tu fermes ta gueule ! Répond le poulet.

 

Puis, ça lui revient, le guet-apens dans l'appartement qu'il croit être celui de Geneviève, les paroles volontairement blessantes de Geneviève, le gaz qu'on le force à respirer, puis plus rien.

 

"Qu'est-ce qu'ils m'ont fait, qu'est-ce qu'ils m'ont fait faire ?" s'interroge-t-il.

 

Il décide alors de ne pas dénoncer ses tortionnaires, par simple peur des représailles.

 

Il joua donc les amnésiques, on dut faire venir ses parents de Châteauroux pour confirmer son identité, mais il n'échappa pas à une inculpation d'outrage à la pudeur. Il ne retourna jamais à l'Ecole de Chimie et se mit à peindre. Il changea de praticien et un nouveau traitement anti-acnéique s'avéra efficace, mais sa timidité envers les femmes ne s'estompa pas pour autant. Bien au contraire, la façon dont Geneviève Baur l'avait traité lui laissait un perpétuel traumatisme ! Il essaya de vaincre cette peur panique des femmes en tentant une relation avec une prostituée. Ce fut un fiasco complet et pourtant la fille avait été gentille et patiente. Il ne renouvela pas l'expérience et "fit avec" son impuissance. Un quinquagénaire friqué s'intéressa un peu à ses toiles, beaucoup à ses fesses. Avec les hommes, sa sexualité fonctionnait. Ce nouvel ami le fit connaitre dans le milieu des arts. Il avait trouvé son équilibre, il gagnait de l'argent, mais ses nuits restaient hantées par des cauchemars où s'agitaient les visages grimaçants de Geneviève Baur et de Jean Laurillac. Seule, pensait-il, la vengeance pourra me libérer un jour de ces démons !

 

Après un week-end d'angoisse, les six affreux constatèrent l'absence de Roisson à l'école, le lundi et les jours suivants. Ils n'apprirent que deux semaines plus tard qu'il avait quitté l'établissement.

 

Le groupe cessa de se réunir... Mais Laurillac reprit un peu plus tard ses recherches souhaitant rendre le produit plus efficace.

 

1968

 

Le groupe se reforma spontanément pendant les événements et ils s'amusèrent par pur esprit de contradiction à jouer les contre-révolutionnaires, mais ce n'était pas ça qui intéressait le plus Laurillac, qui fit part à ses comparses de l'avancée de ses travaux.

 

Ils se livrèrent alors à deux expérimentations successives sur des auto-stoppeurs en pleine forêt de Rambouillet, les ligotant pendant la préparation des produits puis leur donnant des ordres farfelus et salaces, notamment mise à nu et introduction de légumes dans l'anus. Les résultats furent décevants : au bout d'une vingtaine de minutes, le sujet retrouvait ses esprits.

 

L'une des victimes porta plainte et avertit la presse. Les descriptions du groupe et du véhicule qui étaient proposées étaient très réalistes, de quoi les retrouver si la police voulait s'en donner la peine. Mais elle ne le fit point. N'empêche que nos lascars, courageux mais pas téméraires abandonnèrent ce genre d'expérimentation.

 

- Messieurs ! Leur dit alors Laurillac, après avoir réuni son groupe dans son appartement, il nous faut faire autrement et ne compter que sur nous. J'ai préparé cinq papiers avec vos noms. Geneviève va tirer un de ces papiers, le nom qui y sera indiqué sera notre cobaye du jour. Des objections messieurs-dames ?

 

Et oui des objections, il y en avait : Est-ce que le tirage était régulier ? Pourquoi cinq papiers et non pas six ? Mais personne n'osa les formuler.

 

Geneviève choisit au hasard l'un des cinq papiers pliés et se montre rassurée en ne découvrant pas son nom !

 

- Robert de la Tournelle ! Lut-elle.

- Alors allons-y ! Décide Laurillac. Geneviève tu notes tout !

 

Inutile de dire que le Robert était blanc comme un linge mais ne trouvait pas comment se défiler.

 

- Allons-y ! Viens près de moi, et à mon signal, tu respires le gaz.

 

Il obéit tel un zombie.

 

- Allez-y, donnez-lui des ordres ! lance Laurillac.

- Robert, déshabille-toi ! Lui dit Tilleul.

 

Robert obtempère !

 

- Et ben dis donc, qu'est-ce qu'il bande ! S'exclame Enguebert.

- Geneviève, tu ne veux pas lui faire une pipe ? Suggère Grandbillard.

- Si c'est pour la science, je veux bien me dévouer, répond-elle.

- Sauf que je ne vois pas bien en quoi ça peut servir à l'expérience ! Rétorque Laurillac. En revanche, si l'un de ces messieurs veut se dévouer...

 

Grandbillard et Enguebert regardent les mouches voler, et c'est alors qu'à la surprise générale, Tilleul s'approche de Robert et se penche pour le sucer, devant les yeux ébahis de l'assistance.

 

- C'est pour la science ! Précise-t-il.

 

Et voilà Gérard Tilleul, grand admirateur des pères de l'Eglise et prétendant au séminaire en train de faire une fellation bien baveuse à son camarade drogué par le gaz de soumission.

 

- Tu notes, Geneviève ?

- Il faut que je note quoi ?

- Ben que Robert se fait faire une pipe par Tilleul !

- Ah, non, intervient ce dernier délaissant un moment sa turlutte, pas de noms ou alors employons des pseudonymes.

- Note alors que Robert se fait faire une pipe par Roudoudou ! Coupa Laurillac agacé.

 

N'empêche que ça avait beau être pour la science, notre Tilleul, alias Roudoudou avait l'air de se régaler et pompait la bite offerte avec une passion qui n'avait rien de mystique.

 

Ce qui devait arriver arriva : Robert éjacula. Tilleul se recula, mais en avait néanmoins plein la bouche, il disparut se rincer dans la salle de bains, tandis que Robert restait droit comme un piquet, la bite toujours bandée.

 

- Ça alors ! S'exclama Laurillac, Geneviève tu notes : Une minute après l'éjaculation nous ne constatons aucune détumescence.

- Aucune quoi ?

- Détumescence !

- C'est quoi !

- Ça veut dire qu'il bande encore ! Analphabète !

- On lui fait faire quoi maintenant ? Parce que ce qu'on vient de constater, c'est sans doute intéressant, mais ça ne nous aidera pas beaucoup à devenir les maitres du monde ! Railla Grandbillard.

- Qui sait ? Répondit Laurillac.

- Ce doit être contagieux ce truc, on dirait que la braguette de Tilleul va éclater ! Fit remarquer Geneviève.

 

L'intéressé qui revenait des toilettes, devint rouge comme une pivoine et ses dénégations firent rigoler tout le monde.

 

- Peut-être est-ce effectivement contagieux, il va nous falloir éclaircir ce point. Affirma Laurillac le plus sérieusement du monde.

 

Puis s'adressant à Robert :

 

- Robert, tu t'agenouilles devant Tilleul, tu lui descends son pantalon et son slip et tu lui suces la bite. Allez Tilleul… en place ! Allez, allez…

- Mais, non !

- Tu ne vas pas faire rater l'expérience, non ?

- Je ne veux pas !

- C'est pour la science, Tilleul !

 

Robert lui, tel le monstre de Frankenstein avançait d'un pas lourd en direction de Tilleul. Ce dernier recula et se retrouva bientôt acculé contre le mur.

 

- Arrêtez ça ! Hurla-t-il.

- Mais Bon Dieu, tu as peur de quoi ? Il ne va pas te manger !

- Ne jurez pas ! Il ne va peut-être pas me manger, mais il est capable de me mordre !

 

Hilarité générale !

 

- Robert, tu vas le sucer, tu ne te sers que de tes lèvres et de ta langue, tu ne dois pas te servir de tes dents. Si tu as compris lève le bras.

 

Il le fit, puis comme on lui avait ordonné il défroqua le futur curé, dégageant une bite toute flasque.

 

- Non, on peut arrêter, ce n'est pas contagieux, je ne bande plus !

 

Mais Laurillac ne lança aucun contre-ordre et Robert avec déjà embouché le sexe de Tilleul. Mais contrairement à ce dernier, le cobaye s'y prit comme un pied, à tel point que l'on décida de mettre fin à cette étrange expérience. Tilleul se reculotta en vitesse et s'éloigna du groupe.

 

- Je note quoi ? Demande Geneviève.

- Tu notes ceci "Le cobaye n'ayant jamais pratiqué une fellation, n'a aucune idée de la façon dont il faut s'y prendre. L'expérience devra être recommencée en fournissant au sujet le maximum d'instructions".

- On va faire comme ça, alors ?

- Oui, mais pas cette fois ci, on n'a plus le temps.

 

Effectivement Robert sortit de son état de soumission quelques secondes plus tard.

 

- Vous m'avez fait faire quoi ? Demande-t-il., encore un peu groggy.

- Attends ! Répondit Laurillac, Messieurs, nous venons tous de faire une erreur. Expérimenter ce gaz sur l'un d'entre nous n'était pas une idée pertinente. Nous ne recommencerons plus ! Messieurs approchez-vous, je vous demande solennellement de ne jamais, je dis bien jamais, faire aucune allusion que ce soit à ce qui s'est passé aujourd'hui. Aujourd'hui il ne s'est rien passé. Jurez-le…à voix haute !

 

Ils le firent.

 

- Je ne saurai jamais ce qui s'est passé, alors ? Demanda Robert.

- Ben non, on a juré ! Toi aussi ! Geneviève, tu détruiras les notes que tu as prises. Ou plutôt non, donne les moi, je me chargerai de les faire disparaître.

- T'as pas confiance ?

 

Laurillac préféra ne pas répondre et Geneviève fut profondément vexée par cette attitude. Du coup l'excitation qu'elle avait accumulée pendant toute cette séance retomba. Elle ramassa ses affaires et quitta l'appartement sans saluer ses comparses. Du coup Tilleul l'imita et les autres ne s'attardèrent point.

 

Puis il y eut les examens, les vacances…. De nouveau, le groupe se perdit de vue.

 

1981

 

Laurillac a 35 ans, il est cadre dans une grosse boite de l'industrie chimique. Les résultats des élections en faveur de la gauche l'ont énervé mais il se dit que quelqu'un fomenterait probablement un coup d'état pour renverser ce pouvoir qu'il exècre. Ses espoirs furent bien sûr déçus, puis il se dit "pourquoi attendre des autres ce qu'on peut faire soi-même ?", et il repensa au "gaz de soumission". Si l'effet pouvait se prolonger jusqu'à 24 heures il suffirait de renouveler l'inhalation et le sujet choisi deviendrait un esclave à temps complet. Il faudrait aussi trouver le moyen d'accélérer la fabrication des composants A, B, et C. Et puis rendre le "grand mélangeur" réellement portatif. Ça faisait beaucoup de choses.

 

Il n'y arriverait pas seul et il eut l'idée de rechercher ses anciens comparses de l'école de chimie. Ce ne fut pas évident mais un détective privé bien payé se chargea de la chose.

 

Mario Grandbillard avait embrassé la carrière militaire et venait (déjà !) de faire valoir ses droits à la retraite, Jacques-Marie Enguebert faisait carrière dans les engrais agricoles, Robert de la Tournelle donnait des cours de chimie dans une université catholique, Gérard Tilleul s'était ensoutané dans la secte de Marcel dit "Monseigneur" Lefebvre, quant à Geneviève Baur, elle vivait des loyers de ses immeubles hérités de ses parents décédés prématurément sur la route des vacances.

 

Avec des métiers et des occupations comme celles de ses amis, personne ne pouvait valablement l'aider, mais son charisme fonctionnait toujours, et quand après une diatribe enflammée, il conclut par un vibrant et emphatique :

 

- Lorsque nous parviendrons à maîtriser correctement ce gaz de soumission, eh bien Messieurs, en vérité je vous le dis, nous deviendrons les maîtres du monde.

 

Ils convinrent de se revoir au moins une fois par mois, et grosso modo, ils tinrent parole. Ils jurèrent aussi d'une façon qui se voulait solennelle, mais n'était que grandiloquente, de ne révéler les travaux en cours de Laurillac à quiconque. Mais on connaît la valeur de ce genre de serment... Ainsi Grandbillard en parla à son épouse en lui faisant promettre de ne rien dire (air connu).

 

Mais les travaux d'amélioration du gaz de soumission n'avançaient pas. Un certain nombre de pistes potentiellement intéressantes n'avaient pas fourni les résultats escomptés.

 

- Quand je serai en retraite, j'aurais le temps de m'y consacrer à plein temps ! Se consolait Laurillac.

 

2006

 

Sauf pour l'abbé Tilleul, ils ont tous désormais quitté la vie professionnelle. De la Tournelle était décédé et Tilleul proposa qu'on cooptât Damien, qui était à la fois son propre filleul et le neveu du trépassé. L'abbé indiqua que le petit nouveau avait toute sa confiance et qu'il était professeur de chimie comme tonton.

 

Laurillac accepta, mais le regretta ensuite. Il n'avait aucune confiance dans ce faux bellâtre de 35 ans et soupçonnait Tilleul de ne l'estimer que pour ses belles fesses. Laurillac devint de plus en plus discret et évasif sur l'avancée de ses travaux.

 

Parallèlement, une violente dispute éclata un jour entre Grandbillard et Enguebert à ce point qu'ils faillirent en venir aux mains. Depuis les deux hommes ne s'adressaient plus la parole. Quant à Geneviève, un jour que la conversation tournait salace, elle avait eu la curieuse idée d'avouer devant ses comparses ébahis qu'elle s'envoyait des gigolos à tour de bras. L'abbé Tilleul avait cru malin de lui en faire reproche. Geneviève l'avait alors renvoyé sèchement dans ses cordes en lui conseillant de s'occuper de ses propres couilles. Depuis elle était en froid avec l'ensoutané, mais aussi avec Damien son filleul et protégé.

 

Bref l'ambiance battait de l'aile et le groupe ne restait soudé que grâce au talent fédérateur et au charisme de Jean Laurillac.

 

- Mes travaux avancent, j'espère pouvoir vous annoncer d'ici moins d'un mois des informations spectaculaires. Je préfère ne rien dire pour le moment, on ne sait jamais.

 

Fin du flash-back

 

Bien évidemment, Annette Laurillac ne raconta de cette histoire que ce qu'elle-même connaissait d'après les confidences de son mari.

 

Mardi 11 octobre (suite)

 

- Laurillac est mort il y a une dizaine de jours. On ignore si ses recherches avaient abouti, continua Annette. Mon mari a voulu récupérer ses cahiers, mais apparemment quelqu'un d'autre est passé avant lui, alors il est allé consulter le bouquin d'alchimie à la bibliothèque nationale et a voulu refaire l'expérience.

- Votre mari vous raconte donc tout ? Demanda Martinov

- Presque ! C'est un incorrigible bavard et je pense être son unique public.

- Et je suppose que vous avez essayé de le raisonner ?

- Bof ! C'est inutile, il est psychorigide, c'est le genre de personne qui, quand il a une idée dans la tête, ne l'a pas dans le cul ! Si je peux me permettre !

 

- Vous pouvez vous permettre ! Intervint Martinov.

- Je reste avec lui parce qu'il me fout une paix royale. J'ai beaucoup de besoins sexuels, heureusement que je ne compte pas sur lui pour les assouvir.

 

Voilà qui devenait complètement hors sujet et Martinov se demanda la raison de cet aparté.

 

- Mais vous avez accepté de lui servir de cobaye !

- Il voulait à tout prix tester le produit. Si j'avais refusé, il aurait respecté mon choix, mais aurait choisi un autre cobaye. En acceptant, je l'ai tout simplement empêché de faire des bêtises.

- Mais vous avez pris des risques énormes !

- Non, pas du tout ! Quand il m'a proposé l'expérience, j'ai prétexté une migraine pour la reporter au lendemain. Quand je me suis levée, j'ai alors remplacé le liquide C par de l'eau du robinet. Le mélange final était donc neutre, je suis donc restée consciente pendant toute l'expérience et j'ai fait semblant d'être sous l'emprise du gaz.

- Ah ? Fit le professeur, circonspect.

- Oui je sais, vous voudriez savoir ce qu'il m'a fait faire ?

- Non, non !

- Auriez-vous peur d'être choqué ?

- Pas du tout ! Si vous avez envie de me confier les détails de cette expérience, je suis tout ouïe !

- Mon mari m'a sodomisée !

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Flash-Back d'Annette

 

Il est 8 heures du matin. Mario Grandbillard impatient, attend depuis une heure qu'Annette se lève. Les trois produits sont prêts, il n'y a plus qu'à les mélanger, ce qu'il fera au dernier moment. Son épouse sort enfin du lit et se dirige vers la salle de bains.

 

- Tu prendras ta douche après ! Lui dit-il.

- Pourquoi, c'est si pressé que ça ? Tu n'es pas à un quart d'heure près quand même !

 

Il fait les cent pas en pyjama dans l'appartement, il s'énerve, s'impatiente...

 

"Mais bon sang, qu'est qu'elle fabrique ?"

 

- Tu vas me faire quoi ? Dit-elle en sortant de la salle de bain, entourée d'une grande serviette

- Tu me l'as déjà demandé hier ! Je ne vais pas te le dire, ça pourrait fausser l'expérience.

- Mais si ça tourne mal, comment on pourra arrêter l'expérience ?

- Ne t'inquiètes pas, tout va bien se passer.

- Ça va durer combien de temps ?

- Vingt minutes ! Ah ! Je voudrais qu'on filme la scène, on peut faire ça avec ton téléphone ?

- Oui, mais avec mon appareil numérique, ce sera encore mieux, non ? Suggéra-t-elle. Je vais te le prêter.

 

Rapidement Grandbillard effectua le premier mélange, il attendit quelques instants avent de procéder au deuxième.

 

- Maintenant respire, vite !

 

"Et nous voilà partis pour vingt minutes de pitreries ! pensa-t-elle" en jetant un regard à la pendule.

 

- Retire-moi cette serviette ridicule, et viens me sucer la bite.

 

Annette s'inspire du rôle d'Elsa Lanchester dans la fiancée de Frankenstein et exécute des gestes saccadés avec le regard fixe. Elle se met à genoux devant son mari, qui a retiré son pantalon de pyjama et commence à le sucer.

 

"Berck, ce connard n'a pas encore pris sa douche, sa bite sent la vielle pisse, et je ne peux pas lui dire !".

 

Annette est tout de même surprise de le voir bander si vite ! Le fait de penser à ce qui allait se passer ensuite, sans doute.

 

- Stop, mets-toi en levrette sur le tapis, et écarte bien tes fesses, je vais t'enculer, ma salope !

 

"J'aurais dû m'en douter ! Depuis le temps que ça le travaille ! Est-ce qu'il va avoir l'idée de mettre du gel ?"

 

Non pas de gel !

 

- Ouvre bien ton cul et pousse !

 

L'introduction réussit dès la deuxième tentative et il se mit à la pilonner avec une ardeur qu'Annette ne lui connaissait plus.

 

- "Alors ma salope, ça te plait, d'avoir ma bite dans le cul" ?

 

Mario lui éjacula dans le fondement.

 

- Tu peux te relever l'expérience est finie !

 

Annette se relève, elle n'ose pas regarder la pendule du salon, mais elle est persuadée que les vingt minutes ne sont pas terminées, alors elle continue à faire le zombie.

 

- Annette, c'est fini ! Réveille-toi !

 

Pas de réaction !

 

- Bon va t'assoir dans le fauteuil.

 

Pas folle, Annette "choisit" le fauteuil face à la pendule, tandis que Mario réoriente l'appareil numérique dans sa direction. Au bout de cinq minutes Annette fait semblant de sortir de son état, elle se secoue la tête en demandant !

 

- Qu'est ce qui m'est arrivé ?

- Tout va bien. Allez, on prendre notre petit déjeuner, j'ai une faim de loup.

- Je ne sais pas ce que j'ai, j'ai un peu mal au cul.

- Normal je viens de t'enculer !

- Salaud !

- C'était pour la science, Annette !

- Ah… dans ce cas…

 

Fin du Flash-back

 

"Ce n'était donc que ça, pas de quoi en faire un plat !" Pensa Martinov.

 

- C'était la première fois ?

- La première fois avec mon mari... ou plutôt la deuxième. La première fois qu'il a voulu m'enculer, il s'y est tellement mal pris que j'ai eu mal au cul pendant trois semaines. J'ai ensuite refusé systématiquement et il ne me l'a jamais plus proposé. C'est le genre de pratique qui demande du tact et de la douceur, n'est-ce pas professeur ?

- Mais absolument ! Répond Martinov par pur réflexe, complètement abasourdi par cette diatribe emprunte de vulgarité.

- Vous pratiquez ?

- Euh...

- Je suis persuadée que vous devez faire ça fort bien. On voit bien que vous êtes un gentleman.

- Arrêtez, vous allez me faire rougir !

- Pourtant, essayer de mater ma poitrine ne vous fait pas rougir !

- Que voulez-vous, je suis un homme !

- Si parfois la chose vous tentait, sachez que je ne serais pas contre ! Minauda Annette Grandbillard en déboutonnant davantage son chemisier.

- Vous êtes une rapide, vous !

- La vie est si courte, autant en profiter !

- Alors profitons ! Admit le professeur.

- On fait ça ici, ou vous avez un endroit plus douillet ?

 

Martinov réalisa qu'il n'avait pas rangé sa chambre, tout en ne pouvant s'empêcher de lorgner dans ce décolleté offert.

 

- Le canapé n'est pas mal !

- Allons-y pour le canapé ! Dit-elle en retirant carrément son chemisier.

- Joli !

- Un peu vieillissant tout ça, on ne peut pas être et avoir été, mais quand je fais quelques comparaisons, je me dis que bon... Vous me le retirez ?

- Pardon ?

- Le soutien-gorge ! Vous me le retirez ?

- Ah ! Mais avec plaisir !

 

Le plaisir de voir les seins de sa visiteuse, certes, mais Martinov n'excellait pas du tout dans l'art du dégrafage et craignait de cafouiller. Annette se leva et présenta son joli dos au professeur. Celui-ci souleva le ruban et dégagea l'agrafe du premier coup. Miracle ! Le soutif atterrit sur la chaise. Annette ne se retournant pas, Martinov lui empauma les seins par derrière, attardant ses doigts sur les tétons proéminents.

 

Enfin, elle se tourna ! La poitrine était généreuse et de bonne tenue, sans doute refaite mais talentueusement.

 

- Je peux les embrasser ?

- Les embrasser, les caresser, les sucer. Tu peux tout leur faire.

 

Voilà des choses qu'il n'est pas nécessaire de répéter à notre vert professeur qui s'empare de ces jolis mamelons, qui les pelote, les malaxe, le caresse en tous sens, les lèche, leur suçote les tétons, bref, il ne sait plus trop où il en est mais est au moins sûr de deux choses, c'est qu'il se régale et qu'il bande comme un sapeur.

 

Et tout d'un coup ! Zlouf ! Annette échappa à ses caresses. Une flexion verticale la fit s'accroupir et se retrouver le nez contre la braguette du professeur. Elle l'ouvre, farfouille à l'intérieur et finit par en extraire une bite en pleine forme qu'elle s'empresse de gober, de sucer, et de lécher.

 

- Il est où ce canapé ?

- A côté, on y va !

- On va peut-être tout enlever ! Proposa Annette en joignant le geste à la parole.

- Enlevons, enlevons ! Approuva Martinov, gai comme un pinson.

- Vos chaussettes, professeur !

- Mes chaussettes ?

- Vous n'allez pas les garder ?

- Non, bien sûr, où ai-je la tête ? Répondit-il tout en se questionnant sur l'utilité de la chose.

- Si vous ne savez pas où est votre tête, puis-je vous suggérer de la placer entre mes cuisses ?

- Bonne idée !

 

La mature mouillait d'abondance et le professeur Martinov se régalait des sucs ainsi offerts à sa langue de fin gourmet, qui y exécutait un ballet endiablé.

 

- Hi, hi, hum, arrêtez-vous un instant, il faut que j'aille faire pipi ! Indiqua Annette au bout de quelques moments.

 

Et voilà notre vert professeur bien partagé ! Car s'il est vrai qu'un moment calme lui reposerait sa langue au bord de la crampe, les propos de sa partenaire l'interpellent mais osera-t-il la solliciter ? Il ose :

 

- Quelques gouttes de pipi ne seraient pas pour me déranger !

- Quel coquin, vous alors ! Tu veux que je te pisse dans la bouche, mon gros cochon ? Proposa-t-elle en en profitant pour affirmer son tutoiement. Mais il risque d'y avoir bien plus que quelques gouttes !

- Abondance de pipi ne peut nuire, je cours chercher une serviette.

 

Ce qu'il fit ! Il l'étala sur le sol et se coucha de tout son long. Annette s'accroupit à quelques centimètres au-dessus de son visage.

 

- Ouvre bien la bouche, petit cochon, et il faudra tout boire, c'est de la bière de luxe !

 

Martinov n'eut pas le temps de lui dire qu'il était prêt, que déjà un jet impertinent lui atterrissait dans le gosier. Annette ne régulant pas son débit, elle pissait plus qu'il ne pouvait en avaler et le professeur bavait d'abondance. Merci, la serviette !

 

- Alors ? Tu t'es régalé, petit cochon ? Qu'est-ce qu'on dit à la dame ?

- Merci Madame !

- Ben, dis donc, quelle trique ! Qu'est-ce que tu bandes ! C'est moi qui te fais cet effet-là ?

- Absolument !

- Tu te souviens de ce qu'on disait tout à l'heure ?

- A quel propos ? Demanda le professeur qui ne voyait pas trop à quoi Annette faisait allusion.

- A propos de sodomie ! Il est temps maintenant de passer aux actes, encule-moi, encule-moi bien profond !

 

Et sur ces mots, elle se retourna offrant son joli fessier à la vue du professeur qui n'en pouvait plus.

 

- Lèche-moi un peu le cul, je te dirai quand tu pourras y aller !

 

Martinov ne se le fit pas dire deux fois et se mit à lécher le brun œillet, s'efforçant d'en entrouvrir l'étroit passage.

 

- Maintenant !

- On y va ! Je reviens de suite !

 

Un bref aller-retour dans sa chambre pour y prendre un préservatif dans le tiroir de sa table de chevet et le professeur est fin prêt. L'introduction ne fut qu'une simple formalité et l'espace d'un instant, Martinov se dit que Mario Grandbillard qui ne s'était pas aperçu que ce chemin était régulièrement pratiqué était soit un grand naïf, soit un grand philosophe.

 

Alors le professeur se mit à pilonner la belle mature avec une telle fougue que celle-ci se mit à pousser des cris de plaisir de plus en plus démonstratifs.

 

Un bruit de clé dans la serrure, la porte qui s'ouvre. Par réflexe, Martinov se retire, Annette tente de cacher sa nudité.

 

C'est Béatrice qui rentre et qui tombe sur cette charmante scène ! Elle en rigole.

 

- Ne vous occupez pas de moi, je ne fais que passer ! Dit-elle simplement avant de se diriger vers le laboratoire.

 

Plus facile à dire qu'à faire ! Martinov et Annette se regardent comme deux andouilles sans savoir trop quoi faire.

 

Quelque part cette vision émoustille Béatrice, qui tarde à refermer la porte du labo et se retourne découvrant l'embarras des deux protagonistes. Elle a conscience d'être arrivée au pire moment et qu'elle a "cassé" quelque chose. C'est sans doute alors son inconscient qui lui fait dire :

 

- Vous m'invitez ou vous voulez rester en tête à tête ?

- Humm, l'inviter me parait une excellente idée qu'en pensez-vous, Professeur ?

- Excellente, en effet ! Viens nous rejoindre, Béa !

- Et bien, répond celle-ci, reprenez là où vous en étiez, je me mets à l'aise et j'arrive !

- Monsieur Martinov était en train de m'enculer de fort belle façon ! Croit devoir préciser Annette, reprenant la position.

- Ben alors mon petit professeur, ne fait pas attendre Madame !

- Mais c'est que je ne bande plus, moi !

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- On va arranger ça ! Proposa Béa déjà déshabillée, en s'emparant du membre viril du professeur, qu'elle décapote afin de le refaire grandir, d'abord entre ses doigts, puis entre ses lèvres. - Tu en as une autre ?

- Une autre quoi ?

- Ben une autre capote, tiens pardi ! Pas une autre bite !

- J'y vais ! Répondit-il laissant les deux femmes seules quelques instants.

 

Du coup Annette se retourne, les deux femmes se sourient.

 

- Pas mal ! Annonce Béatrice en connaisseuse.

- Je n'ai aucun mérite, mes parents m'ont faite comme ça, après c'est une question d'état d'esprit : devenir ou ne pas devenir mémère ? Moi je le refuse !

- Bien vu !

- Savez-vous qu'en ce moment je lis en vous comme dans un livre ? Demande Annette.

- Pardon ?

- Vos yeux vous trahissent, vous avez envie de vous approcher de moi, mais vous ne savez pas comment me le demander.

- Trop fort ! Répondit Béatrice en s'approchant cette fois très près d'Annette et en posant sa main sur ses seins.

 

Annette répondit en lui rendant la réciproque, tandis que les visages se rapprochèrent, que les bouches s'entrouvrirent et que les langues se mélangèrent avec passion et envie.

 

Martinov lui, attendait bêtement, son paquet de capotes à la main, que ces dames aient terminé de faire connaissance. Mais manifestement elles faisaient durer le plaisir ! Il s'approcha alors du couple féminin et se mit à caresser les fesses d'Annette. Celle-ci comprit le signal et s'arc-bouta de nouveau contre le canapé. Une minute après Martinov lui pilonnait le fondement avec des "hi" et des "han". Il ne tarda pas à jouir au beau milieu des cris d'extase de la jolie mature, avant d'aller s'assoir épuisé dans le fauteuil d'en face.

 

- Houh ! Là, là, c'était trop bon ! J'adore me faire enculer ! Confia Annette, pas vous ?

- Ma foi, de temps en temps ça ne fait pas de mal !

- J'aurais bien continué, mais bon…

- Oui, laissons le professeur se reposer un peu, mais si vous voulez je peux aller vous chercher un petit objet qui vous fera du bien ?

- Tentatrice !

- Alors, ça vous dit ?

- Et comment !

 

Et tandis que Béatrice s'en allait rechercher la chose, Annette se déplaça jusqu'au fauteuil de Martinov et le gratifia d'un petit baiser sur le bord des lèvres. Il en fut tout chose ce cher professeur !

 

- Voilà le gode, il te plait ?

- Ça devrait aller ! Tu t'en sers souvent ?

- Parfois !

- Tu fais ça toute seule ?

- Non pas ici !

- Pardon ?

- Oui, petite précision : je n'habite pas ici et je ne suis même pas la maîtresse de ce cher professeur Martinov, mais il nous arrive de temps en temps de faire quelques croustilleries ensemble… et c'est toujours très sympathique.

- Ah ! Voici une précision intéressante ! Le gode appartient donc à Monsieur ?

- Oui, c'est le sien !

- Hum ! Et que fait-il donc avec ? Demanda Annette faussement naïve.

- Je te laisse deviner !

- Pas trop difficile, Monsieur Martinov est décidément un petit cochon ! Mais j'adooore les hommes qui sont un peu cochon.

- Je te l'enfonce direct ? Proposa Béatrice.

- Oui vas-y, je vais me mettre comme ça.

 

Annette se coucha sur le dos le long du canapé et envoya ses jambes en l'air.

 

- Après, c'est toi qui t'occupes de moi ! Indiqua Béatrice avant d'introduire le gode dans l'anus de la mature.

- Y'a des piles !

- Vérifions !

 

Rrrrrrrrrrr

 

- Ah, que c'est bon, c'est trop bon, vas-y continue !

- Puissance maximum !

- Ahhh ! Ohhhh !

 

Annette transpirait, gigotait, haletait, mouillait... Une vraie bête de plaisir ! Elle se crispa soudain, émit un hurlement qui dut s'entendre jusqu'au voisinage et fit retomber brusquement ses jambes.

 

- Quel pied ! Maintenant, dodo !

- Comment ça "dodo" ? Tu ne veux plus me lécher ?

- Si, si, mais avant je boirais bien quelque chose, ça donne soif tout ça !

- Que voulez-vous boire ? Intervient le professeur

- De l'eau pétillante, vous avez ?

 

Il est rigolo, le professeur Martinov, à poil avec ses lunettes, une bouteille de Badoit dans la main, trois verres dans l'autre ! Annette lui fait une tape amicale sur les fesses, après qu'il eut posé tout ça et versé l'eau dans les verres.

 

- Hum, ça fait du bien, dit-elle après avoir éclusé son verre cul-sec. Il parait que cette eau possède des vertus exhilarantes !

- Et qu'est-ce que ça veut dire ? Demanda Béa.

- J'en sais rien mais c'est indiqué sur l'étiquette !

- Ça veut dire que ça rend joyeux ! Précisa le professeur

- Joyeux ! Mais nous le sommes déjà ! Il faudra qu'on se revoie, maintenant qu'on a fait connaissance ! Répondit Annette.

- Volontiers ! Répond le professeur (que vouliez-vous qu'il réponde d'autre ?)

 

La main revient sur la fesse, s'y amuse, s'y promène et s'approche l'air de rien, du trou de balle. Martinov se laisse faire jusqu'à ce qu'Annette, qui s'était auparavant humecté le doigt, en force l'entrée.

 

- Hummm ! Gardons en réserve quelques coquineries puisque nous allons nous revoir. !

- J'espère bien ! Répond Annette qui n'insiste pas.

 

Alors, Béatrice s'approcha d'elle.

 

- T'as envie de ma langue dans ta chatte, toi, c'est ça ?

- Oui, mais il n'y a pas le feu… ta langue, je la verrai bien là avant ! Tu embrasses trop bien !

 

Et sur ces mots Béa se colle à la bouche de la mature et les deux femmes ne tardent pas à s'échanger un nouveau long baiser aussi passionné que baveux.

 

Les mains de Béatrice ne restent pas inactives et elle les promène sur le corps de sa partenaire partout où elle le peut, les épaules, les bras, les seins bien sûr.

 

- Tu as la peau trop douce !

- C'est parce que je mets de la crème tous les jours ! Lui confie la belle mature.

- Partout ?

- Partout !

 

La bouche de Béa butine les seins d'Annette.

 

- Les tétons, je peux !

- Oui, oui, j'adore qu'on me les tripote !

 

Mais la jeune chimiste ne les tripote pas : elle les suce, les aspire, les tète, les faisant se raidir de plaisir. Du coup Dame Grandbillard décide de ne plus rester passive et c'est à son tour d'agacer les tétés de sa partenaire, qui en est ravie d'aise.

 

Elles étaient débout, les voilà qui s'écroulent sur le canapé, chacune voulant quelque chose de l'autre dans un étourdissant ballet charnel. Bientôt, elles se retrouvent tête bêche. Béa n'en peut plus, elle est au bord de l'explosion et quand Annette après avoir balayé sa chatte de la langue, vient cibler son clitoris, seuls quelques mouvements bien appuyés suffisent à la faire jouir dans un spasme.

 

Le temps de reprendre ses esprits, de rendre la politesse à cette charmante personne… et que voulez-vous, les meilleures choses ont une fin…

 

- Tu fais ça souvent avec les femmes ? Demande Béa.

- Je suis quand même plus portée sur les hommes, mais j'aime bien de temps en temps. Jusqu'ici je faisais ça surtout avec des femmes de mon âge, aujourd'hui j'ai eu l'impression d'avoir pris un petit coup de jeune !

- On peut dire en tous cas, que vous avez un sacré tempérament ! Commenta le vert professeur qui n'avait rien perdu de la scène et qui curieusement revenait au vouvoiement.

- Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas profiter des bonnes choses de la vie !

- Ma foi, vous avez bien raison, puis-je vous offrir maintenant autre chose que de l'eau minérale ?

- Et bien si vous avez du whisky…

 

Tout le monde s'est rhabillé, et on parle un peu de n'importe quoi en sirotant un excellent scotch, jusqu'à ce que Martinov revienne au sujet initial :

 

- Dites-moi, Annette, quelque chose m'échappe : Vous avez volontairement fait croire à votre mari que son expérience était une réussite. Pourquoi ce choix ?

- Il fallait que pour lui l'expérimentation soit un succès, sinon il se serait acharné jusqu'à ce qu'il trouve ! Là il est coincé : il est persuadé que son produit fonctionne mais se sait incapable de l'améliorer et de l'utiliser efficacement. On va faire comme on a dit, professeur ?

- Je crois bien qu'oui, je remettrai mes conclusions en ce sens à Monsieur Grandbillard dans une quinzaine de jours.

- Il faut que j'y aille, j'ai passé en votre compagnie un excellent moment ! Bisous ?

 

Une fois Annette partie, Martinov mit Béatrice au courant de ce qu'il avait appris :

 

- Ces mecs sont tarés ! Si ce produit avait pu être amélioré, il y a longtemps que ce serait fait.

- On fait quoi alors ?

- Rien. Je vais rédiger un rapport et après on passera à autre chose !

- Super !

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:25

Professeur Martinov 13 - Professeur Martinov et le gaz de soumission par Maud-Anne Amaro

Spanking


 

1 - Des cahiers très convoités

 

Mario Grandbillard était plutôt grand, d'allure sportive, la soixantaine, les cheveux blancs coiffés en brosse, une fine moustache, costume gris clair, chemise blanche, cravate discrète. Tout à fait le genre de bonhomme à ne quitter son costard que pour faire un tennis ou pour aller se coucher.

 

Prologue : Vendredi 30 septembre

 

A 20 heures 15, Mario Grandbillard pénétra au Compostelle. Sa hanche, pourrie d'arthrose lui fait aujourd'hui atrocement mal, il y a des jours comme ça ! Sans doute à cause du temps. Il faudra qu'il se décide à se faire opérer.

 

Comme tous les vendredis soir il a rendez-vous avec les membres de son "cercle" dans ce petit restaurant près de la place Saint-Sulpice. Il salue la patronne, une impressionnante bonne femme coiffée en choucroute et se dirige vers la table du fond. Leur table !

 

"Tiens, Laurillac n'est pas arrivé ! S'étonne-t-il."

 

Il salue deux des trois hommes : Damien de la Tournelle, le plus jeune avec ses lunettes de myope, son teint trop pâle, son front bas, sa suffisance et sa morgue, et le père Tilleul toujours en soutane, le cheveu blanc et rare, droit comme un manche à balai, et maigre comme un sandwich de chômeur. Il embrasse (on devrait écrire, il se force à embrasser) Geneviève, la seule femme du groupe, parée de sa collection portative de bijoux et affublée de repoussantes grappes de verrues au visage. Il s'abstient de saluer Jacques-Marie Enguebert, gros patapouf dégarni, rempli de tics et sentant perpétuellement la sueur, les deux hommes ne s'adressant plus la parole depuis bien longtemps. Il s'assoit, l'ambiance est glaciale, les attablés se regardent les uns les autres sans se risquer à prononcer un seul mot, alors il ose demander :

 

- Jean Laurillac n'est pas là ?

- Attends-toi à un choc ! Répond le père Tilleul avec des trémolos dans la voix. Jean est mort ce matin.

- Oh ! Non !

- Hélas, si !

- Paix à son âme ! Répond-il machinalement.

- Triste nouvelle ! Reprit le curé.

- Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

- C'est sa gouvernante qui a découvert le corps, il y avait une enveloppe d'urgence sur sa table de chevet avec mon numéro, quand je suis arrivé, le docteur état déjà là, mais il était trop tard, il est mort pendant son sommeil. Le cœur a lâché. Nous n'avons pas réussi à te joindre...

 

Et pour cause... Grandbillard développait une allergie de principe au téléphone portable, son fixe ne possédait pas de répondeur, et il avait été absent de son domicile quasiment toute la journée ainsi que son épouse.

 

Ceci dit Grandbillard avait déjà l'esprit ailleurs...

 

- Je ne crois pas que je vais rester ! Dit-il.

- C'est dommage ! Lança Geneviève.

- Si vous avez envie de vous empiffrez, ne vous gênez surtout pas...

- Voyons, Mario ! S'offusqua le père Tilleul. Je mets ces propos sur le compte de ton émotion. Nous nous reverrons la semaine prochaine.

 

Il s'apprêtait à faire une répartie cinglante, afin de leur dire que sans Laurillac ces bâfreries hebdomadaires n'avaient plus de sens. Mais il se ravisa, il n'avait pas à se justifier devant cette bande d'aigris ! Il ne leur devait rien.

 

Grandbillard tourna les talons et rentra chez lui.

 

- Tu rentres déjà ? S'étonna son épouse.

 

Annette Grandbillard, qui avait quinze ans de moins que son époux, avait été une très belle femme. "Trop belle, même !" se disait le mari, qui se savait cocu mais le lui rendait bien. Elle s'était un peu empâtée mais restait toujours désirable.

 

- Je t'expliquerai, je prends un truc et je ressors.

 

Il descendit dans sa cave, y dénicha un pied-de-biche qu'il enveloppa dans un grand plastique et prit à pied la direction de la rue de Babylone, là où était l'appartement de Jean Laurillac.

 

À 21 heures 45, Grandbillard composa le digicode de l'immeuble, puis il appela l'ascenseur qui le conduisit au cinquième étage. Le risque était les voisins d'en face, mais Grandbillard savait aussi que dans ces vieilles maisons bourgeoises personne n'entend ce qui se passe sur les paliers.

 

Avant d'opérer, il poussa la porte de l'appartement, par pur réflexe. Surprise ! Elle s'ouvrit aussitôt, et il y avait de la lumière ! Peu rassuré, il pénétra dans l'entrée à pas feutrés. Se dissimulant au mieux, il s'approcha de l'encoignure de la porte du salon où un spectacle insolite l'intrigua :

 

Linda, l'accorte gouvernante de feu Jean Laurillac, était occupée à déposer un tas d'objets ayant appartenu au défunt, dans de grands sacs poubelles en plastique.

 

- Hum, hum ! (ça c'est Grandbillard qui se gratte la gorge)

- Oh ! (ça c'est Linda qui pousse une exclamation de surprise)

- Ne vous gênez surtout pas, continuez à piller les affaires de Monsieur Laurillac !

- Je ne pille rien du tout et d'abord vous êtes qui ? Rétorqua la jolie soubrette.

 

Jolie ? Oui, jolie brune aux yeux bleus et au sourire mutin ! La trentaine. Un physique qui ne laissa pas Grandbillard indifférent !

 

- Ah, non ? Et ce que vous entassez dans tous ces sacs, c'est pourquoi faire ? C'est pour donner à manger aux oiseaux ?

- Mais, je vous en pose des questions, moi ? Et d'abord de quoi je me mêle ? Et puis vous êtes qui, vous ? Et qu'est-ce que vous foutez ici ? Et vous êtes rentré comment d'abord ?

- Et bien pour quelqu'un qui ne pose pas de questions vous êtes forte, vous !

 

Grandbillard pensa alors qu'il était tout de même assez mal placé pour jouer les redresseurs de tort. De plus cette fille pouvait devenir un témoin gênant. Sans doute valait-il mieux essayer de composer avec elle ?

 

- J'étais l'ami de Monsieur Laurillac, et je m'étonne que vous ne vous souveniez pas de moi. Je lui avais prêté un livre de grande valeur, j'aimerais le récupérer. Mentit Grandbillard avec aplomb.

- Et bien allez-y !

 

Grandbillard se dirigea vers la bibliothèque, il passa pour ce faire devant l'un des grands sacs en plastique dont la gueule béait. Un D.V.D. à la couverture fort explicite attira son regard, il s'en empara :

 

- J'ignorais que Laurillac possédait ce genre de choses !

- Et bien, vous aurez appris quelque chose. Le sac en est rempli !

 

Grandbillard vérifia : c'était vrai : revues et vidéos pornographiques s'y accumulaient à qui-mieux-mieux.

 

- Ben oui ! Monsieur Laurillac était un vieux coquin !

- On en apprend tous les jours !

- Ça vous choque ?

- Même pas, nous vivons dans la décadence, personne n'y échappe vraiment.

- Monsieur Laurillac m'avait demandé de faire disparaître tout ça, s'il lui arrivait quelque chose.

- Je vois !

 

Grandbillard s'approcha d'un deuxième sac d'où dépassait un petit bronze genre XVIIIème siècle représentant une Diane chasseresse.

 

- C'est pas porno, ça ? Et je suppose que ce n'est pas pour la poubelle ?

- Et qu'est-ce que ça peut bien vous faire ?

- Je disais ça comme ça !

- Monsieur Laurillac m'avait dit qu'en cas de décès, je pourrais me servir.

- Ben, voyons, mais dites-moi, vous ne devriez pas avoir fini votre journée à cette heure-ci ?

- Hé, ho ! Vous êtes de la police ou quoi ? Je n'ai pas arrêté de la journée, l'état civil, les pompes funèbres... J'ai fait tout le ménage dans son laboratoire, il ne voulait jamais que je le fasse, vous auriez vu le bordel ! Et puis il y eu le défilé, tous ses amis, enfin ses soi-disant amis... Je me suis juste arrêtée un quart d'heure pour descendre acheter un sandwich, il n'y avait plus de pain frais ici.

- Je vais peut-être embarquer un ou deux D.V.D.

- Servez-vous !

 

Il plongea dans le sac, Laurillac semblait surtout intéressé par les femmes à l'hypertrophie mammaire. Ce n'était pas son truc, Il y avait aussi des revues de lingeries et des catalogues de marques de bas, ce qui ne l'intéressait pas davantage. Une autre vidéo montrait sur sa jaquette de couverture une blonde à la poitrine considérable sodomisant un homme à l'aide d'un gode ceinture. Amusé, il s'imagina Laurillac ainsi dominé ! Et puis, il découvrit une pochette genre trousse de maquillage, il l'ouvrit et y découvrit un joli gode fort réaliste.

 

- C'est quoi ? Fit-il mine de demander.

- Vous voulez que je vous fasse un dessin ou vous préférez une démonstration ?

- Vous m'avez l'air bien délurée !

- Délurée ! Vous en avez de ces mots, vous ! Mais bon, vous devez avoir raison, Monsieur Laurillac m'avait aussi embauchée pour ça !

- Pour ça ? Balbutia Grandbillard. Vous étiez sa maîtresse ?

- Qu'est-ce que ça peut bien vous foutre ? Sa maîtresse ! Non, mais, vous m'avez regardée ?

- J'ai dit une bêtise ?

- Sa maîtresse ! Non mais, je vous jure ! Vous me faites rire, tiens !

- J'avais cru entendre que Monsieur Laurillac vous avait embauchée pour votre côté… délurée.

- Mais vous êtes décidément curieux comme un pot de chambre ! Il faut vraiment tout vous expliquer : j'étais non seulement la gouvernante de Monsieur Laurillac, mais aussi son assistante sexuelle.

- Son assistante sexuelle ?

- Oui c'est le mot qu'il employait, quand ça le démangeait, je l'accompagnais dans ses délires sexuels.

- Quel dévouement !

- Ce n'était pas du dévouement, c'était du business. A chaque fois j'avais droit à une petite prime, et je ne suis pas prête de retrouver une place comme celle-ci, conclut-elle avec une pointe d'amertume dans la voix.

- C'était quoi ses délires sexuels ?

- Si on vous le demande…

- Je demandais ça comme ça.

- Et les vôtres ? Rétorqua la soubrette

- Oh, les miens !

- Vous n'allez pas me dire que vous n'en avez pas ! Ne mentez pas, vous me regardez d'une drôle de façon depuis cinq minutes, auriez-vous envie d'une petite fantaisie ?

- J'avoue que je vous flanquerais volontiers une fessée, pour vous faire passer votre impertinence... Je plaisante bien sûr !

- Chiche !

- Vous me laisseriez faire ?

- Du moment que vous ne me brutalisez pas.

- Dans ce cas pourquoi pas ?

- C'est 100 euros !

- Pardon ?

- C'est 100 euros, et pour le prix vous aurez même droit à une pipe. J'accepte les chèques mais pas la carte bleue.

- Ça porte un nom ce que vous faites !

- Oui, je sais et j'assume totalement ! Alors ces 100 euros, ça vient ?

- En principe, je ne paye pas pour faire l'amour !

- Moi, non plus, mais là il ne s'agit que d'une fessée avec un pipe en cadeau ! Vous me les donnez, ces 100 euros ?

- Vous avez réponse à tout !

- Non, pas à tout ! Rétorqua-t-elle en enlevant son pantalon. Je garde la culotte ou pas ?

- Enlevez-là ! Répondit-il en extirpant de son portefeuille la somme demandée.

 

Mario à la vue de ce joli pubis dont les poils abondaient quelque peu devenait de plus en plus excité.

 

- On fait ça comment ? Vous, assis et je me couche sur vos cuisses. Proposa-t-elle

- D'accord, vous n'enlevez pas le haut ?

- Je l'enlèverai pour le final. Ne tapez pas trop fort !

 Martinov131a.jpg

Et c'est ainsi que Mario Grandbillard se retrouva avec la belle soubrette couchée sur ses cuisses, le cul à l'air.

 

- Vous avez de très jolies fesses ! Remarqua l'homme en leur imprimant une caresse. Vous avez la peau douce !

- Mais, c'est pour mieux vous exciter, mon cher monsieur !

 

La main droite ouverte s'éleva et retomba aussi sec, claquant joliment sur sa fesse gauche. Linda étouffa un cri. Deuxième coup, cette fois ci sur la fesse droite afin qu'elle ne fût point jalouse.

 

- Houpfff !

 

Et la fessée continua sur un rythme bien cadencé (normal pour un ancien militaire). Le cul de la belle d'abord devenu rose, puis rougeâtre tournait désormais au cramoisi.

 

- Houpff ! Whooh !

- Ça va ? Je ne vous fais pas trop mal ?

- Non, mais c'est gentil de vous renseigner, je me demandais si vous alliez le faire ?

- Incorrigible bavarde !

- Houpff ! Whooh ! En fait, ça me plaît bien ! Continue ! Houpff ! Whooh !

- Mais vous faites quoi, ma cuisse est trempée ? C'est... C'est de la pisse ! S'affola soudain Mario Grandbillard.

- C'est pas de la pisse, c'est de la mouille ! Moi aussi, j'ai bien le droit d'être excitée, non ? Répondit-elle en se dégageant, puis en caressant la braguette de l'homme, gonflée et durcie par l'érection.

- Mais mon pantalon ?

- On verra ça après, trois minutes de séchoir à cheveux, et on n'en parlera plus ! Bon retirez le donc ce pantalon, pour la pipe c'est plus pratique.

 

Grandbillard s'exécuta, et se retrouva la queue à l'air. Linda craignait quelque peu que le sexe qu'elle avait promis de sucer ne soit pas bien net, auquel cas il lui aurait fallu fournir un prétexte pour s'y dérober.

 

- Humm ! Que voilà une bien belle chose ! Félicitations ! S'exclama-t-elle en découvrant cette jolie bite, bien raide et au gland appétissant.

 

Linda fut rassurée, le monsieur était bien propre sur lui. Elle le masturba quelques instants.

 

- Vous m'aviez promis d'enlever le haut !

- Mais je tiens toujours mes promesses, cher monsieur ! Répondit Linda en enlevant ce qui était demandé.

- Humm ! Jolie poitrine !

- Je ne m'en plains pas !

 

Mario esquissa une caresse sur le sein droit de la belle.

 

- Vous ne m'avez pas demandé la permission !

- Désolé ! Je peux ?

- Ben non, ça ne fait pas parti du programme du jour, rasseyez-vous, ce sera plus pratique !

 

Linda masturba de nouveau la bite de Mario, et dès qu'elle fut bien raide emboucha le gland en le serrant de ses lèvres tout en faisant tourbillonner sa langue sur le méat. Le bonhomme qui ne s'attendait pas à une attaque aussi soudaine se pâme de plaisir et une goutte de liqueur pré-séminale ne tarde pas à darder de son membre.

 

Si elle voulait, Linda pourrait conclure l'affaire en moins de deux minutes. Mais elle n'a aucune intention de bâcler sa fellation, la création d'une certaine intimité avec Mario ne peut que lui profiter. Elle abandonne donc ses titillements diaboliques pour prodiguer à l'homme de grandes léchouilles le long de la verge, puis descend jusqu'aux testicules qu'elle s'amuse à engloutir.

 

- Qu'est-ce qui vous fait rire ? Demande soudain Mario.

- J'ai un poil de couille dans la bouche ! Mais ne vous laissez pas distraire.

 

Elle continue son petit manège quelque temps puis entreprend de faire coulisser la verge entre ses lèvres de façon classique, en débutant très lentement pour ensuite accélérer. Mario se crispe, le sexe soubresaute légèrement : la jouissance est toute proche, Linda stoppe sa fellation et termine avec la main droite tandis que la gauche posée en corolle sur le gland recueille le sperme qui s'échappe.

 

- Alors, ça va ?

- Vous êtes douée !

- N'est-ce pas ! Mais je suis dans un drôle d'état, vous savez ?

- Ah ?

- Ben oui, je ne peux pas rester comme ça. Vous voulez bien me lécher ?

- Vous lécher ? Ah ? Vous voulez que je vous lèche alors ?

- Ben oui, si j'ai une langue à ma disposition, autant que j'en profite.

 

Le broute-minou n'était vraiment pas la spécialité de Mario, mais il ne se voyait pas refuser. Aussi il s'immisça entre les cuisses de la soubrette qui s'était allongée sur le canapé. Linda mouillait comme une éponge, l'homme alla directement au but, ciblant de la langue le clitoris érigé, pendant que la belle gémissait à qui-mieux-mieux.

 

Elle eut la jouissance hurlante, à ce point que Grandbillard eut l'idée incongrue de se demander si l'appartement était correctement insonorisé.

 

Mario s'en alla se rincer la zigounette dans la salle de bain, tandis que Linda se rhabillait avant d'entreprendre de sécher le pantalon de Mario à l'aide d'un sèche-cheveux.

 

- Il va rester une tache ! Se désola l'homme.

- Personne ne la verra, vous vous changerez en rentrant chez vous... Sinon, vous l'avez toujours pas trouvé votre livre rare ? L'interpella-t-elle.

- Ah oui ! C'est vrai !

- Je ne pensais pas que je vous ferais perdre la tête à ce point ! Se moqua-t-elle.

 

Il s'approcha de la bibliothèque qui était beaucoup moins intéressante que ce qu'il imaginait. Des bouquins de chimie, d'occultisme et d'histoire y tenaient bonnes places ainsi que quelques livres anciens. Mais Grandbillard ne trouva pas celui qu'il cherchait : "La chimie du Diable".

 

"Quelqu'un s'est servi, à moins qu'il soit ailleurs !" constata-t-il avec agacement, "Bah, j'irais le consulter à la Bibliothèque Nationale".

 

Il fit semblant de chercher un volume, fixa son choix sur une édition originale d'un Jules Verne qui devait valoir son pesant de roros, et l'enfouit dans sa sacoche.

 

- Mauvaise pioche ! Se moqua Linda.

- Pardon ?

- Ce bouquin n'était pas à vous, Monsieur Laurillac l'a acheté il y a deux ou trois mois, et il n'a pas arrêté de m'en parler pendant près d'une semaine, mais je comprends qu'il puisse vous intéresser.

 

Grandbillard se mit à rougir comme un gamin. Il ressortit le bouquin de sa sacoche et le replaça dans le rayon. Il le regretta aussitôt, Linda qui semblait connaître son prix se chargerait de le négocier pour son propre compte.

 

- Non, à vrai dire, c'est autre chose qui m'intéresse ! Lâcha-t-il avant de se diriger vers le laboratoire.

 

Il savait que Laurillac n'était pas équipé d'ordinateur et qu'il prenait des quantités de notes sur des tas de cahiers. Il ouvrit les tiroirs d'un petit bureau sans rien trouver d'intéressant. Son regard fut ensuite attiré par ce qui avait dû être un vieux buffet de cuisine, manifestement il avait bénéficié du ménage de Linda et il ne subsistait à l'intérieur qu'une série de cahiers d'écolier. Ça tombait très bien, c'était principalement pour ça qu'il était venu !

 

Chaque cahier portait une étiquette indiquant l'année et un numéro d'ordre. Ça commençait en 1981 et ça se terminait en 2005. Mais où était donc la suite ?

 

Il fouilla dans les coins et les recoins : en vain, et en profita pour rechercher (en vain) le "grand mélangeur", une invention de Laurillac. Il revint dans le salon.

 

- Il manque toute la collection de ses cahiers de 2006 jusqu'à aujourd'hui !

- Ben, c'est qu'ils sont ailleurs !

- Et vous ne savez pas où ?

- Ben non !

- Vous avez jeté des trucs ?

- J'ai jeté des trucs, mais rien qui ressemble à des cahiers.

- Ça ne pourrait pas être dans les sacs en plastique ?

- Non, mais si vous avez envie de vérifier, ne vous gênez surtout pas.

 

Coup de bluff ou pas ? Il n'avait aucune raison d'avoir confiance en cette femme. Il commença à vider de son contenu le premier sac.

 

- Vous remettrez tout en ordre, après, n'est-ce pas ?

- Mais oui, mais oui !

 

Il ne trouva rien.

 

- Il avait une cachette, Laurillac ?

- Pas que je sache.

- Une cave, un grenier, un garage ?

- Pas de grenier, ni voiture ni garage, mais une bonne cave.

- On peut y aller ?

- Si ça vous amuse.

 

La cave bien agencée contenait une jolie collection de bons crus millésimés, et plusieurs sacs de pommes de terre. Rien n'était susceptible de constituer une cachette. Ils remontèrent.

 

- Il avait une résidence secondaire, Laurillac ?

- Non !

- Un coffre à la banque ?

- J'en sais rien.

- Il sentait sa fin proche ?

- Oui !

 

Il refit un tour complet, pièce par pièce, les tiroirs, les placards, les armoires, les boites, les valises... Mais toujours aucune trace des cahiers manquants, ni du "grand mélangeur".

 

- Il les tenait toujours à jour ses cahiers ?

- Oui, parfois le matin, je retrouvais celui en cours sur la table du salon ou ailleurs, alors j'allais le ranger avec les autres.

- Alors quelqu'un les a piqués ! Les amis de Laurillac quand ils sont venus se recueillir vous les avez vu aller dans le laboratoire ?

- Oui, ça m'a un peu choquée d'ailleurs, on aurait dit qu'ils avaient tous la bougeotte, ils se baladaient dans l'appartement apparemment sans raison, mais j'ai bien deviné qu'ils cherchaient quelque chose.

- Et vous les avez vus emporter quelque chose ?

- J'avoue que je n'ai pas fait attention.

- O.K. J'ai compris, on échange nos coordonnées ?

- Si vous voulez, au bout de dix pipes, vous en aurez une gratuite !

 

L'un des quatre connards m'a précédé, mais lequel ? Il n'imaginait pas Geneviève capable de ce genre de choses quoiqu'elle puisse avoir un complice ? Enguebert, ce gros con ? Tilleul et son inévitable filleul ?"

 

Il ne se voyait tout de même pas aller cambrioler chez eux. Il faudrait donc qu'il se débrouille tout seul.

 

Le même jour, un peu avant minuit

 

L'abbé Tilleul possédait depuis trois ans les clés de l'appartement de Jean Laurillac. Ce dernier les lui avait confiées avant un séjour au Japon, et il n'avait pas hésité à en faire des copies, se disant "que ça pourrait servir un jour". Au cours de la conversation au restaurant, personne n'avait évoqué les cahiers de Jean Laurillac, l'ambiance était restée lourde et le repas s'était terminé bien plus tôt que les fois précédentes.

 

- Je n'y crois pas une seconde ! Quel imbécile j'ai été de ne pas avoir fait le forcing ce matin pour embarquer les cahiers. Tout ça à cause de cette pute qu'il avait pris pour gouvernante ! Grommela l'abbé avant de s'engouffrer dans l'ascenseur en compagnie de Damien de la Tournelle.

 

Mais les clés refusèrent d'entrer dans la serrure !

 

- Bordel de pute ! Jura l'ecclésiastique, la serrure a été changée !

- On fait quoi ?

- On s'en va ! On ne va pas forcer la porte !

- Mais les cahiers ?

- Il va falloir qu'on voie avec cette Linda, je suppose qu'il lui reste des choses à faire dans l'appartement, on va la guetter demain !

- Et si elle ne vient pas ?

- On reviendra lundi !

 

 Samedi 1er octobre

 

L'abbé Tilleul et Damien de la Tournelle font le pied de grue devant l'immeuble de Jean Laurillac (ou plus précisément sur le trottoir d'en face) depuis 8 heures. Ils commencent à fatiguer et à désespérer. Vers 13 heures Damien partit acheter des sandwichs. Cinq minutes plus tard, Linda composait le code digital et pénétrait les lieux.

 

- Allo Damien, rejoins-moi, elle vient d'arriver.

- Il y a une de ces queues chez le boulanger...

- On s'en fout, rejoins-moi !

- On n'est pas à 5 minutes !

- Rejoins-moi je te dis !

- J'achète les sandwichs et j'arrive !

- Mais, bon sang ! Bon je monte tu me rejoindras la haut.

 

Linda ouvre la porte et découvre Tilleul.

 

- Encore vous ! Vois n'avez plus rien à faire ici !

 

Elle va pour lui fermer la porte au nez, mais Tilleul l'en empêche, la bouscule sans ménagement et rentre en force, puis se précipite vers le laboratoire de Laurillac.

 

Linda cherche son sac à main, en extrait une bombe lacrymogène et va pour rejoindre son agresseur, lequel ressort du laboratoire en vociférant :

 

- Il manque la moitié des cahiers, ils sont où ?

- C'est quelqu'un s'est servi, connard, et maintenant dehors !

- Juste une question !

- Dehors ou j'te brûle les yeux !

- Savez-vous qui les a embarqués ?

- Tu régleras tes problèmes toi-même avec tes acolytes ! Je compte jusqu'à cinq : un, deux...

 

Tilleul n'insista pas. En bas de l'immeuble il retrouva Damien qui revenait de la boulangerie.

 

- Alors ?

- Alors quelqu'un nous a doublé !

- J'ai un sandwich au gruyère et un autre aux rillettes, tu veux lequel ?

- J'ai pas faim !

 

Les jours suivants

 

Mario Grandbillard occupa sa semaine, après avoir photocopié les pages de "La chimie du diable" qui l'intéressait à la Bibliothèque Nationale, à réunir les éléments nécessaires à la production du "gaz de soumission". La chose n'était pas si difficile, en tout cas bien plus aisée qu'elle ne devait l'être à l'époque de la publication du bouquin.

 

Le problème était de trouver l'équivalent du "grand mélangeur". Piètre bricoleur, il se savait incapable d'en réaliser une copie. Il consulta les pages jaunes, tomba sur les coordonnées d'un certain professeur Martinov qu'il contacta et avec lequel il prit rendez-vous. Il découvrit du coup qu'il travaillait avec une assistante chimiste ! Super, elle l'aiderait à améliorer le produit, dont l'inconvénient majeur était son instabilité, ce qui en réduisait considérablement le potentiel. Il ferait ainsi d'une pierre deux coups.

 

Il eut ensuite l'idée de confondre celui qui avait eu la mauvaise idée d'avoir la même que lui en piquant les cahiers de notes de Laurillac.

 

Vendredi suivant (le 7 octobre)

 

Vendredi c'est le jour de la réunion du cercle. Tilleul est particulièrement remonté, il a préparé une tirade vengeresse dans laquelle, il rappellerait aux autres que les cahiers de Laurillac devaient constituer un héritage collectif du groupe, et que celui qui s'est autorisé à se les approprier vient de commettre une faute grave etc... etc... Celui-ci serait bien évidemment pardonné s'il les restituait etc... etc...

 

A 19 h 30, Mario Grandbillard et Geneviève Baur n'étaient toujours pas arrivés. Tilleul énervé sait qu'il ne peut joindre Mario Grandbillard. En revanche Geneviève…

 

- Ça ne répond pas ! J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.

 

Il tente de nouveau de la joindre dix minutes plus tard, puis plusieurs fois de suite, toujours sans résultat.

 

La sonnerie du portable de Geneviève Baur retentit une nouvelle fois.

 

- Putain ! Mais qui c'est ce con qui n'est pas capable de comprendre que je n'ai pas envie de répondre ! Je ne vais jamais arriver à prendre mon pied dans ces conditions. Allez, continuez à me bourrer les mecs !

 

C'est qu'elle est, vous venez de le comprendre, dans une drôle de situation, la Geneviève, elle chevauche un gigolo empalée sur sa bite tandis qu'un second larron la sodomise hardiment. Pas vraiment une position propice aux échanges téléphoniques. Les trois protagonistes parviennent à coordonner de nouveau leurs mouvements. Geneviève sent son plaisir monter… et ça sonne de nouveau !

 

- Bon c'est peut-être grave ! Je vais quand même aller voir, je reviens.

 

Elle rejoint le salon, le téléphone est sur la table.

 

"Tilleul ! Mais qu'est-ce qu'il me veut Tilleul ? Ah ! Oui ! Sa réunion du vendredi ! Mais j'en ai plus rien à foutre de ses réunions à la con maintenant !"

 

Elle décroche malgré tout, se disant qu'il se passe peut-être autre chose…

 

- Allo !

- Ah ! Geneviève, Dieu soit loué, j'avais peur qu'il vous soit arrivé quelque chose !

- Je vais bien merci ! Répliqua-t-elle très sèchement.

- Nous vous attendions pour la réunion…

- J'ai d'autres préoccupations en ce moment…

- Rien de grave !

- Sauf que j'ai été cambriolée cette nuit… alors votre réunion…

- Excusez-moi !

- Non, je vous laisse, je suis débordée.

- Excusez-moi !

 

Elle revint dans la chambre, se demanda pourquoi elle avait inventé un mensonge aussi farfelu. Elle se regarda un moment dans le miroir de l'armoire, elle s'était revêtue d'une guêpière noire, de bas résilles et d'escarpins vertigineux. Elle avait tout d'une caricature de vieille cocotte, mais ne se trouvait pas si mal que ça !

 

- Bon ! Alors les hommes, on débande ?

- Ça va repartir dit le premier.

- Excusez-moi ! Intervint le second, j'ai entendu malgré moi, vous avez été cambriolée cette nuit.

- Mais pas du tout ! J'ai dit ça pour… Et puis dis donc, ça ne te regarde pas… donne-moi donc ta bite.

 Martinov131b.jpg

L'étalon ferma les yeux s'imaginant une toute autre partenaire pendant que Geneviève le suçait. Avec l'âge et l'expérience la vieille bourgeoise était devenue une experte en pipe. Elle aimait les bites et elle aimait les sucer, longuement patiemment, goulument, mais ce plaisir pervers était pour elle surtout psychologique, alors que la baise et la sodomie…

 

- Bon ça y est on peut repartir. On va changer je me mets sur toi et toi tu viens derrière !

 

La pyramide se mit en place, mais Geneviève beaucoup plus perturbée qu'elle ne voulait se le dire par toutes ses interruptions téléphoniques finit par déclarer forfait et libérer ses deux prestataires de services sexuels.

 

- On fait une pause ! Déclara-t-elle.

 

L'un des deux gigolos prit alors le chemin de la salle de bain :

 

- Tu vas où, toi ?

- Ben je vais pisser !

- Non ! Attends !

 

Geneviève, débarrassée de sa guêpière rejoignit le bellâtre et s'assit sur le vieux bidet.

 

- Pisse-moi dessus !

- Non je ne veux pas faire ça ! Protesta le premier gigolo qui répondait au nom de Steve

- Je te signale que je te paie !

- Oui, mais ça je ne fais pas !

- Tu as tort, c'est rigolo ! Intervint alors le second gigolo qui lui se faisait appeler Enrique

- Vas-y !

 

Quelques secondes de concentration et le jet de son pipi fut dirigé vers le corps de Geneviève, qui s'en badigeonnait les seins, le ventre, les cuisses. Puis, elle ouvrit la bouche afin de recueillir les dernière gouttes et de les avaler en se pourléchant les babines.

 

- Bon les gars, j'aimerais bien un petit spectacle, ça va peut-être me décoincer. Est-ce vous êtes bi ?

- Bi ? Bisexuel ? demanda Steve !

- Ben, oui, bisexuel, pas bissextile !

- Ça m'arrive, mais dans ce cas je suis uniquement passif !

- Et toi Enrique !

- Non pas du tout, mais ça ne me pose pas de problème d'enculer un homme, je l'ai déjà fait !

- Alors dans ce cas, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Steve commence par lui sucer la bite !

 

Le Steve ne se le fit pas dire deux fois ! Pour lui, si faire l'amour avec Geneviève avait été une corvée, (certes rémunérée mais néanmoins une corvée) sucer une bite n'en était pas une, d'autant que la grosse queue d'Enrique était tout à fait à son goût. Un joli cylindre plutôt mat parcouru d'une veine insolente et terminé d'un gland mauve foncé. Les circonvolutions savantes de la langue et des lèvres sur la bite de son complice eurent tôt fait de faire apparaitre à la sortie du méat une goutte de pré-jouissance visqueuse et salée. Aussi ensacha-t-il la queue d'un condom, non pas pour continuer à la sucer, mais pour la recevoir dans son troufignon dans lequel elle s'enfonça avec une facilité déconcertante.

 

Le spectacle captivait Geneviève qui s'excitait de la main, mais cela ne lui suffisait pas.

 

- Steve tu vas m'enculer pendant qu'il t'encule ! On va faire le petit train.

 

Le petit train en question eut quelques problèmes pour se mettre en place, et l'essai en position couché fut un échec. Enrique s'assit alors sur le fauteuil, Steve s'assit sur Enrique et Geneviève s'assit sur Steve. Et miracle de la nature, en dirigeant ainsi elle-même sa propre sodomie, elle ne tarda pas à jouir comme une folle, bien avant ses petits camarades de jeu, qu'elle laissa carrément en plan.

 

Tilleul se posait des tas de questions mais n'eut pas trop le temps de les creuser. Grandbillard arrivant volontairement une demi-heure après l'heure habituelle du rendez-vous était devant lui. Il se leva pour le saluer, mais Mario refusa la main tendue.

 

- Je vous serrerai la main quand je connaîtrais le nom du salopard qui a piqué les cahiers de Laurillac. Déclara-t-il

- Ah ! Vous êtes au courant ? Rétorqua l'abbé.

- Vous savez qui c'est ?

- Fichtre non, je pensais les emprunter pour que nous en parlions ensemble, mais quand j'ai voulu les récupérer, ils avaient disparus.

- Ben voyons ! A ce que je sache vous avez été le premier à vous rendre au chevet de Laurillac et les cahiers avaient disparus ! Vous vous foutez de ma gueule !

- Changez de ton, Grandbillard, quand je suis venu la première fois, je me suis contenté de faire mon devoir de prêtre. C'est en revenant le lendemain que j'ai constaté que les cahiers avaient disparus.

- C'est forcément l'un d'entre vous. A moins que ce soit Geneviève, et d'ailleurs, elle est où, Geneviève ?

- Elle n'avait pas envie de venir, son appartement a été cambriolé l'autre nuit.

- D'accord, je me casse, vous me donnez envie de gerber !

- Connard ! Ne put s'empêcher de rétorquer Enguebert

 

Le sang de Grandbillard ne fit qu'un tour, il écrasa son poing sur le nez de l'insulteur qui se mit à pisser le sang. Puis il quitta les lieux prestement.

 

Pour Grandbillard, satisfait de son esclandre, il ne faisait aucun doute que le cambriolage chez Geneviève était lié à la disparition des cahiers de Laurillac. Mais quel imbroglio ! Pour Mario le suspect n°1 était Tilleul, dans ce cas seul Enguebert pouvait avoir cambriolé Geneviève, mais pour rien ! En revanche si Geneviève était la voleuse des cahiers, Tilleul pouvait alors avoir fait le coup ! Pas très simple tout ça !

 

Lundi 10 octobre

 

Lundi matin, boulevard Montparnasse à Paris. Il fait beau, mais le fond de l'air est frais.

 

Il était rare que le professeur Martinov et Béatrice se déplacent chez le client, mais celui-ci avait déclaré avoir du mal à se déplacer à cause de son arthrose.

 

- Ça m'étonnerait qu'on fasse affaire, avait indiqué Martinov à sa collaboratrice, mais j'aimerais bien voir ses travaux.

 

Ils furent accueillis par une femme légèrement potelée, une fausse blonde avec - comme on dit - de "beaux restes" qui les conduisit au salon du maître des lieux.

 

- Asseyez-vous, je vous offre un café ? Un thé ?

- Je veux bien un thé ! Répondit Béatrice.

- Pareil pour moi, ajouta Martinov. Nous avons lu attentivement votre documentation, vous ne donnez pas vos références mais vos connaissances en chimie sont véritablement remarquables. Nous avons quand même remarqué que vos démonstrations sont incomplètes...

- Je ne vais pas vous dévoiler tous mes secrets avant que nous ayons fait affaire, coupa Grandbillard.

- Certes, mais qu'attendez-vous de nous ?

- Comme je l'ai précisé dans mon rapport, mon produit que j'ai modestement surnommé le Grandbillardium, est instable, sa durée de vie n'excède pas 50 secondes, il est composé de trois composants A, B et C. Il faut mélanger A et B, chauffer à 80°, attendre quarante secondes puis ajouter C. Vous comprendrez qu'avec de telles contraintes je ne peux aller plus loin. J'ai donc besoin d'un bricolage, d'un appareil qui contiendrait les trois composants séparément et qui les mélangerait à la demande pour une utilisation immédiate. Euh, cet appareil devrait être portatif et d'un encombrement minimum. Sachant que...

- Oui, j'ai compris intervint Martinov, jusque-là, c'est dans mes cordes et je saurais faire, mais votre machinium...

- Grandbillardium, si vous permettez !

- Je ne souvenais plus du nom. Vous avez trouvé ça comment ?

- Par hasard ! Mentit-il.

- Mais ça sert à quoi ?

- C'est un neutralisateur de conscience.

- Oui, c'est ce que vous indiquez dans votre rapport, mais donnez-moi un exemple d'utilisation.

 

Grandbillard leva les yeux au ciel, écarta les mains dans un geste théâtral avant de répondre :

 

- Mais enfin professeur, ne me dites pas que vous ne comprenez pas ce que je veux en faire !

- Nous ne sommes pas là pour jouer aux devinettes. J'aimerais que vous me répondiez clairement.

- Admettons que vous m'ayez bricolé un système sous forme de pulvérisateur, je vois une belle fille dans la rue, au lieu de perdre mon temps avec l'invitation à boire un verre, puis le restaurant, puis un dernier verre, là une petite pulvérisation de Grandbillardium et hop dans mon lit. Plus de formalités, plus de refus.

- Ça s'appelle du viol ! Intervint Béatrice, je m'en voudrais de me rendre complice de ce genre de choses.

- Il ne lui sera fait aucun mal, et elle n'en gardera aucun souvenir. Rétorqua Grandbillard.

- Même si elle se réveille le lendemain au fond de la cale d'un bateau pour Tanger. Je suis désolée mais tout cela ne me parait pas vraiment honnête.

 

Elle se lève, invitant du geste Martinov à l'imiter.

 

L'homme s'énerve :

 

- Je ne vois pas ce qu'il y a de malhonnête là-dedans ! Mon exemple n'était qu'une boutade. Vous savez comment se prennent parfois les décisions en affaires lorsqu'il y a un appel d'offres ? On sort le client au restau ou au cabaret, on lui paie une fille. Avec mon produit on ne fait que gagner du temps.

- C'est une façon de voir les choses, répondit le professeur Martinov, ce n'est pas la notre

- Et puis imaginez ce qu'on peut faire avec ça sur le plan politique ou militaire. Celui qui utiliserait ce produit avec intelligence pourrait devenir le maître du monde !

- Et c'est votre ambition ?

- Et bien pourquoi pas ?

- Vous avez raison, il faut viser haut dans la vie ! Répondit le professeur sans que Grandbillard ne perçoive le second degré de cette réplique. Et, vous l'avez expérimenté, votre produit ?

- Absolument, les résultats sont spectaculaires, mais l'effet reste, hélas limité dans le temps. C'est aussi sur ce point que je compte, Mademoiselle, sur vos talents de chimiste, ajouta-t-il à l'attention de Béatrice.

- Et l'expérimentation s'est faite comment ?

- Vous saurez tout si vous acceptez de collaborer, professeur, mais vous ne m'avez toujours pas répondu sur ce point.

 

C'est à ce stade de la conversation qu'Annette Grandbillard fit son entrée en apportant sur un plateau une théière et des tasses qu'elle remplit avec cérémonie. En passant devant Martinov, elle exhiba discrètement la paume de sa main gauche sur laquelle étaient inscrits au feutre noir ces quelques mots :

 

"Faites semblant d'accepter, je vous expliquerai"

 

Martinov, surpris engrangea l'information puis l'air de rien reprit la conversation :

 

- Certes, mais il faut que nous nous concertions. Répondit Martinov en se levant. Vous aurez une réponse d'ici une demi-heure. Si c'est un refus je vous téléphone, si nous acceptons, nous revenons. Humm, excellent ce thé !

- Oui nous le faisons venir directement du Sri Lanka !

 

Dès qu'ils furent dans la rue, Béatrice manifesta son agacement :

 

- Je ne comprends pas tes atermoiements ! On pouvait refuser de suite, non ? Protesta Béatrice.

 

Martinov lui expliqua alors la "manœuvre" de Madame Grandbillard.

 

- On perd notre temps, cette affaire est louche et elle ne nous rapportera rien du tout.

- Si on refuse, il ira voir ailleurs, il finira par trouver un mec qui lui fera son bricolage...

- Pfff, ça ne marchera jamais son truc !

- Justement ! On pourrait prendre le contrat, le faire poireauter et à la fin, lui dire que ça ne fonctionne pas.

- Et s'il refuse de payer ?

- On va lui demander de payer d'avance. De toute façon, s'il y a quelque chose de dangereux là-dessous il n'ira pas attaquer le contrat.

- Mwais ! Fit-elle manifestement peu emballée.

- Et puis on verra ce qu'il a dans le ventre, ou bien c'est un doux dingue inoffensif, ou bien il est réellement dangereux, dans ce cas on avisera.

- Mwais !

- Mais si tu n'es pas d'accord, on laisse tomber.

- Non, si tu sens bien cette affaire, on va prendre, tu as toujours eu de bonnes intuitions. On verra bien !

 

Bien sûr, Grandbillard fut ravi et le paiement d'avance ne lui posait aucun problème :

 

- Je vais vois confier une copie du guide de fabrication de chaque produit, vous verrez, ce n'est pas si compliqué, et je pense que vous n'aurez aucun souci pour trouver les éléments de base...

- Oui, mais reprenons cette conversation sur l'expérimentation.

- J'ai d'abord essayé sur des animaux uniquement pour savoir si le produit était nocif, et puis je l'ai testé sur ma femme.

- Ah ! Et vous lui avez fait faire quoi à votre épouse ?

- C'est que je crains de choquer Mademoiselle.

- Pfoou, ne vous gênez surtout pas pour moi, je sors de l'école de chimie, pas du couvent des oiseaux. Je suis prête à parier que vous vous êtes livré à des fantaisies à caractère sexuel. Alors trêve de fausse pudeur, racontez-nous, on vous écoute.

 

Grandbillard parait soudain gêné, il appelle sa femme :

 

- Annette, est-ce que je peux expliquer à ces messieurs-dames ce que je t'ai fait faire quand tu as respiré le gaz ?

- A condition que tu restes évasif et que tu évites les détails scabreux.

- Alors disons que j'ai fait faire à ma femme une fantaisie qu'elle m'avait toujours refusée en trente-cinq ans de mariage. L'effet a duré 20 minutes pas plus.

- Je vois, et bien évidemment, Madame, vous ne vous souvenez de rien.

- De rien du tout, mais mon mari avait pris soin de filmer la scène...

- Mais vous comprendrez que je ne vous la montre pas ! Reprit Grandbillard.

- Bon on a un contrat type, on va le compléter et le signer...

 

Martinov et Béatrice rejoignirent la gare Saint-Lazare, en prenant la ligne 28 du Bus, d'où ils prirent le train pour cette petite ville de banlieue, siège de leur laboratoire.

 

- Bon on n'a plus qu'à attendre les explications de la mère Grandbillard ! Soupira le professeur.

- Elle va faire comment ? Elle a nos coordonnées ?

- Je n'en sais rien ! On verra bien !

- Je ne la sens vraiment pas cette affaire-là ! Ronchonna Béatrice.

- J'avais compris !

- Et puis il ne m'avait pas l'air trop handicapé, ce mec ! Remarqua Béatrice.

- Ouais, je me suis fait la remarque, pas bien grave, tu lui as facturé notre déplacement ?

- Ah, zut, j'ai dû oublier, je regarde.

 

Et c'est en ouvrant son sac qu'elle découvrit cette feuille pliée en quatre : une simple phrase y était inscrite : "téléphonez-moi d'urgence, Annette Grandbillard", suivait un numéro de portable.

 

- Attention les complications commencent ! Commenta-t-elle en montrant le papelard à Martinov qui s'empressa de composer le numéro sur son téléphone portable.

 

En fait la dame ne désirait pas s'expliquer au téléphone mais sollicitait un rendez-vous. Elle aurait souhaité que cela ait lieu dans un bistrot parisien, mais le professeur ne souhaitant pas perdre une nouvelle demi-journée lui proposa de la rencontrer au laboratoire en fin d'après midi

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 08:45

Professeur Martinov 12 – Professeur Martinov et la grillade mystérieuse 2 – Tante Nathalie par Maud Anne Amaro

StampBea

 

2 – Tante Nathalie

 

Le lundi, affublée de sa perruque brune et de ses lunettes noires, elle se mit en faction devant l’immeuble de Cynthia. Vers 11 heures, la « tante Nathalie » en sortit. Béatrice fonça et lui barra la route :

 

– Dis donc toi, espèce de salope, je t’avais prévenue que si tu me donnais des coordonnées bidon, j’irais à la police, ben c’est fait !

 

Face à cette agression verbale, Nathalie conserve son sang-froid et se garde d’élever la voix :

 

– Merci de m’en informer. Je suppose que vous avez déposé une main courante ?

– Non, une vraie plainte ! Répondit Béatrice, un peu désarçonnée.

– Je vous propose que nous en parlions. Venez, je vous paie le café mais promettez moi de ne pas faire de scandale.

– Je suis quelqu’un de bien élevé mais je n’aime pas qu’on se foute de ma gueule.

– O.K., on va parler de tout ça… Retournons chez moi, je ferai mes courses plus tard.

 

Béatrice emboîte le pas à Nathalie. Aucun mot n’est prononcé, ni dans l’ascenseur, ni sur le palier.

 

– Asseyez-vous ! Vous voulez un verre de quelque chose ?

– Non merci !

– Bien, alors on va essayer de discuter comme des grandes personnes raisonnables, vous voulez bien ? Commença Nathalie.

– Je vous remercie de cette intention de bonne volonté. J’ose donc espérer que vous allez me communiquer les vraies coordonnées de votre nièce ?

– Qu’on se comprenne bien : si je vous ai donné une adresse bidon, c’est tout simplement parce que j’ignorais qui vous étiez et que j’entendais protéger ma nièce. Maintenant la situation a changé, je sais qui vous êtes, et je pense avoir eu raison de ne pas vous fournir cette adresse, mais peut-être…

– Vous savez qui je suis ? S’exclama Béatrice, stupéfaite…

– Ben, oui, Pauline m’a tout raconté !

– C’est qui Pauline ?

– Ben ma nièce !

– Elle vous a tout raconté ?

– Tout !

– Et bien bravo la discrétion ! C’est la meilleure, celle-là ! Et c’est parce qu’on s’est donné du bon temps que vous ne voulez pas me donner son adresse ?

 

Du coup, Nathalie ne comprenait plus.

 

– Je peux vous demander à quel « bon temps » vous faites allusion ?

 

Béa se dit alors que « Pauline » n’avait peut-être pas TOUT raconté. Mais comment savoir ?

 

– Vous le savez bien, puisque votre nièce vous a tout raconté… répondit-elle après quelques secondes de silence.

– Vous voulez parler de Robert ?

– Robert ? C’est qui Robert ?

– Ben, votre ancien amant, non ? Vous ne l’appeliez pas Robert ?

 

– Ecoutez, ma petite dame, je ne connais pas de Robert dans mes relations proches. Le professeur Martinov n’est pas mon amant, son prénom n’est pas Robert et d’ailleurs je n’ai pas d’amant.

– Martinov avez-vous dit ?

– Ben, oui, Martinov !

– Pourriez-vous me le décrire ?

– La soixantaine, barbichette, lunettes, toujours bien habillé.

– La soixantaine ? Ce n’est donc pas Robert ! Mais quel est le rôle de ce monsieur dans cette affaire ?

– Je crois qu’en fait votre nièce ne vous a pas tout raconté… Si vous me disiez ce qu’elle vous a confié, on y verrait peut-être plus clair.

– Elle m’a simplement dit que vous étiez l’ancienne maîtresse de Robert, que vous n’aviez pas digéré la rupture avec lui et que vous le harceliez.

 

Béatrice n’en croit pas ses oreilles. On nageait en plein quiproquo. Mais pourquoi Cynthia (Pauline) a-t-elle inventé cette histoire d’ancienne maîtresse ? Une mythomane ? Probablement ! Mais pas si folle que ça quand il s’est agi d’aller substituer des bouts de viande !

 

Que faire à présent ? Cette femme était peut-être partie prenante dans une manigance compliquée… Jouer la carte de la franchise sans non plus dévoiler ce qu’elle n’avait pas besoin de savoir ? Pourquoi pas ?

 

– Nathalie, je vous dois un aveu !

– Je vous écoute !

– Je n’ai pas porté plainte !

– Je m’en doutais un peu.

– Que savez-vous de moi ?

– Je vous l’ai dit.

– Nathalie, écoutez-moi ! Mercredi dernier, j’étais au restaurant « l’Ortolan du midi » avec un ami. Les tables sont assez serrées et notre voisine de table est intervenue courtoisement dans notre conversation. Cette voisine c’était Cynthia, Pauline pardon, qui s’est présentée comme une habituée des lieux…

– Pauline ne mange jamais au restaurant le midi, que me racontez-vous là ?

– Eh bien ce jour-là, elle y était. Nous avons sympathisé. Ensuite il y a eu une embrouille dans le restaurant pour des motifs qui ne concernent que moi et la personne qui m’accompagnait. On est sortis, Pauline nous a emboîté le pas et nous a proposé d’aller boire un café. Comme toutes les terrasses étaient pleines, elle nous a proposé de monter ici ! J’avais dans mon sac un échantillon, quelque chose qui n’a aucune valeur mais qui est pour moi important professionnellement. Quand j’ai quitté ce studio, l’échantillon n’était plus dans mon sac… et quand je suis revenue le chercher, celui que Pauline m’a prétendument rendu n’était pas le bon. Je veux savoir pourquoi Cynthia a fait ça !

– Vous êtes très persuasive, mais je ne suis pas entièrement convaincue. Vous pensez que l’objet qu’on vous a subtilisé pourrait encore être ici ?

 

Béatrice éclata de rire en imaginant la viande pourrie, puis… un déclic :

 

– Vous avez un congélateur ?

– Non, juste un compartiment conservateur dans le frigo, mais pourquoi cette question ?

– Mon échantillon, il était périssable !

– Périssable ?

 

La tête de Nathalie !

 

– Ça vous dérangerait de regarder s’il n’y a rien d’anormal dedans ?

– Vous êtes bizarre, vous !

 

Elle se leva et se dirigea vers le coin cuisine :

 

Il y a un bac à glaçons et un reste de glace à la pistache, ça vous intéresse ?

 

– Non merci !

– Alors on va peut-être en rester là. Je ne demande qu’à vous croire, mais pour le moment je ne suis pas convaincue. Je téléphonerai à Pauline et je verrai bien. Je vous appelle demain en fin de matinée.

 

Il était évident pour Béatrice que Pauline nierait tout en bloc. La situation était bloquée. Il y avait pourtant une solution pour prouver à son interlocutrice qu’elle ne mentait pas. Mais les conséquences pouvaient être catastrophiques : Comment allait réagir Nathalie quand elle saurait qu’une partouze s’était déroulée chez elle ? Mais après tout qu’importe, on avait abusé de sa confiance, on ne la croyait pas. On allait la croire désormais !

 

– Juste un mot, Nathalie, et après je vous laisse !

– Dites.

– Nous nous sommes servis quand nous sommes venus d’une grande serviette bleue avec des bateaux. Après usage, nous l’avons mise au sale.

– Oui et alors ?

– Il ne vous vient pas à l’esprit, ce que nous avons fait avec… ou plutôt dessus ?

 

Nathalie ne relève pas, elle attend la suite, le visage fermé.

 

Je peux aussi vous décrire les objets enfouis au fond du tiroir là-bas. Ah, au fait les piles dans celui qui est de couleur rose sont à plat, et votre nièce ne semblait pas savoir où étaient les piles de rechange, il faudra les changer.

 

Nathalie est livide, Béatrice est prête à la mettre K.O.

 

– Je pourrais aussi vous parler du petit tatouage en forme de papillon que votre nièce a sur la fesse gauche, quoi que je suppose que vous ne l’avez jamais vue à poil, mais vous pourrez toujours lui demander. Bon alors vous me le donnez son numéro de téléphone ?

– Mais vous avez fait quoi chez moi ?

– Une partie de jambes en l’air, madame ! Alors ce numéro de téléphone ?

– Vous avez baisé l’une après l’autre avec ce Monsieur Molotov ?

– Martinov, pas Molotov, mais je ne vais pas entrer dans les détails.

– Vous étiez tous les trois sur le lit ?

– Ecoutez, je pense que vous êtes convaincue que je n’ai rien à voir avec l’ex petite copine de ce Monsieur Robert ! Donnez-moi son numéro et je vous laisse ! Quant aux détails, vous demanderez à votre nièce.

– Pauline n’est pas ma nièce !

 

Béatrice prit en compte la réponse, se demandant son importance dans cette affaire.

 

– C’est votre fille ?

– Pas du tout ! Vous ne pouvez pas comprendre.

 

Nathalie inspira profondément. Elle sortit de son sac son téléphone portable. Béatrice pensa alors qu’elle allait appeler Pauline, ce qui n’était sans doute pas très opportun. Mais, non, elle le posa près d’elle.

 

– Voilà, je suis prête à vous donner son numéro de téléphone, mais juste le téléphone, pas l’adresse. Le numéro sera bon, je vais vous le faire copier d’après mon répertoire. Mais avant je veux que vous répondiez a une unique question !

– Posez !

– Y a-t-il eu un moment ou pendant votre… votre…

– Notre partouze ?

– Vos ébats… disons. Un moment où vous étiez seule avec Pauline, je veux dire où vous vous occupiez uniquement d’elle, ou le contraire…

– Vous voulez savoir si j’ai fait l’amour avec Pauline, c’est ça ?

– Et si je ne réponds pas ?

– Vous n’aurez pas son numéro.

– Alors c’est oui !

– Vous avez fait l’amour ensemble devant le vieux cochon qui vous regardait.

– On peut dire ça comme ça en effet.

 

Nathalie se mit alors la tête dans ses mains, et se mit à sangloter.

 

– La salope, la salope, la pute.

– Faut pas vous mettre dans des états pareils…

– Vous, foutez-moi la paix ! Je savais bien que ça arriverait un jour… j’ai été naïve, trop naïve.

– Si vous avez envie de parler, ne vous gênez pas.

– Vous parlez à vous ? Vous êtes comme elle, une salope, une pute ! Et votre copain c’est quoi ? Un pervers, un maquereau, peut-être les deux à la fois…

– Quand je vous ai insultée tout à l’heure vous m’avez très justement suggéré de nous parler entre personnes raisonnables. Vous vous souvenez ?

– Oui, excusez-moi, je ne sais plus ce que je dis. Je lui avais pourtant interdit de ramener des gens chez moi autres que Robert. Bon, je vais changer ma serrure. Comme ça la page sera tournée, tournée…

 

Et nouvelle crise de larmes.

 

– On fait quoi ? Je prends le numéro de téléphone et je vous laisse ou vous avez envie de parler ?

– Pfff ! Et d’abord qu’est-ce que vous avez de plus que moi ? J’ai peut-être 20 ans de plus que vous, mais moi, je sais me tenir. J’ai de la classe et de l’éducation, je ne baise pas avec des gens que je rencontre au restaurant.

 

Béatrice venait de comprendre.

 

– Pauline était votre amante ?

– Ben, oui ! Et vous avez raison de dire « était » parce que je ne suis pas prête de la revoir. La salope, la pute…

 

Et nouvelle crise de larmes.

 

– Je viens d’avoir 45 ans, on a fêté ça toutes les deux il y a quinze jours. Et puis voilà, je me sens vieille, mais vieille ! Je vais vous raconter : j’ai été mariée deux fois. Le premier était un petit con, le second a cru trouver mieux alors que notre couple ne marchait pas si mal que ça. Alors j’ai voulu me venger des hommes, je couchais, je leur promettais la lune et après je disparaissais, mais bon ça m’a lassée. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu une courte relation avec une femme, j’en ai gardé un bon souvenir. Alors comme ça, par pulsion, je me suis précipitée sur Internet, j’ai mis ma photo sur un site de rencontres. J’ai eu plein de réponses, des féministes à œillères, des camionneuses, et puis au milieu de tout ça : Pauline ! Il faut que je boive un coup, j’ai soif. Je vous sers aussi ?

 

Sans attendre la réponse, Nathalie sortit du frigo des glaçons qu’elle répartit dans deux verres avant de les remplir de whisky.

 

– Allez, à la vôtre, c’est moi qui régale. Je me retrouve à nouveau seule comme une conne ! Bon j’en étais où ? Donc on se rencontre, la fille était correcte, cultivée et en plus c’était un petit canon.

– C’était quand ?

– Il y a deux ans. Alors on s’est tout de suite branchées, le soir même on a fait l’amour, là chez moi. Mais j’ai voulu mettre les choses au point : Je ne voulais pas de liaison, on se voyait deux ou trois fois par semaine en moyenne. Chacune sa liberté. Quelques semaines après, elle m’a avoué sa liaison avec Robert, elle le bluffait, il était amoureux d’elle mais Pauline n’était pas amoureuse de lui. Le fric qu’il lui filait lui suffisait pour vivre. Ils se voyaient à l’hôtel une ou deux fois par semaine. Un jour elle m’a demandé si elle pouvait le recevoir chez moi, par souci de simplicité et de commodité. J’ai accepté. Je ne sais pas ce exactement qu’il fait ce Robert, il a du fric, il est courtier en antiquités ou quelque chose comme ça… Voilà !

– Je suis désolée, je n’avais l’intention de dévoiler ce que nous avions fait, mais c’était la seule solution pour que vous ne mettiez plus ma parole en doute.

– C’est un mal pour un bien. De toute façon, il se serait passé quelque chose un jour. Je ne lui reproche pas d’avoir couché avec vous et avec votre ami, je lui reproche d’avoir amené du monde à la maison alors que je lui avais interdit. Je lui reproche de m’avoir raconté une histoire abracadabrante. Et en plus si j’ai bien compris, elle vous a raconté qu’ici c’était chez elle ! J’ai horreur des gens qui mentent. Et puis je dis des bêtises, je dois être un peu jalouse quand même… Je ne devrais pas, mais c’est plus fort que moi.

 

Nathalie se mit à tripoter son téléphone avant de le tendre à Béatrice.

 

– Tenez, voilà son numéro.

 

Enfin ! se dit Béatrice.

 

– Je vais peut-être vous laisser, Nathalie.

– Finissez votre whisky.

– Peut-être pas, il y en avait beaucoup dans le verre.

– Bon, c’est comme vous voulez. On n’est plus fâchées, on se fait la bise ?

 

Bisous, bisous, très chastes. Les deux femmes sont face à face, Béa va partir.

 

– Vous êtes très belle, Béatrice.

– N’exagérons rien, il y a tellement mieux !

– Moi aussi j’ai été belle !

– Vous l’êtes encore, Nathalie !

– Si on n’est plus désirable, c’est qu’on n’est plus belle.

– Qui vous dit que vous n’êtes plus désirable ?

– Soyez gentille, serrez-moi fort dans vos bras, juste quelques instants. Ça me fera du bien.

– Comme ça ?

– Oui, vous devez me prendre pour une folle ! Humm, vous sentez bon !

– Bon, je vous laisse, Nathalie !

 

Le visage de Nathalie, les yeux encore mouillés de larmes, avaient quelque chose de pathétique. C’est vrai, se dit Béatrice que cette femme avait dû être très belle, mais elle l’était toujours, la maturité possède un charme différent de la jeunesse. Et puis ces petites taches de rousseur un peu partout ne manquaient pas de charme. Quant aux lèvres parfaitement ourlées, n’en parlons pas… Mais le trouble s’était installé. Béatrice n’aurait jamais dû la regarder comme ça, elle était désormais à deux doigts de s’embarquer dans une aventure qui ne la mènerait nulle part.

 

– Dernier bisou ? proposa Nathalie.

 

Béatrice approcha son visage

 

– Non pas comme ça, sur les lèvres, juste sur les lèvres ! Reprit Nathalie.

 

Le piège !

 

Mais Béatrice y tomba de plein gré. Elle entrouvrit la bouche, Nathalie l’imita par réflexe et quelques secondes après, les deux femmes se roulaient un patin d’anthologie, parfumé au whisky.

 

– On est en train de faire des bêtises ! Prévint Béatrice.

– Du moment qu’on en est conscientes ! Tu restes un peu ?

 

Béatrice posa ses mains sur les fesses de Nathalie et se mit à les caresser par-dessus son jeans.

 

– Continue, j’adore qu’on me pelote les fesses.

 

Du coup Nathalie lui rendit la politesse. Elles restèrent un long moment comme cela, se bécotant en se pelotant le cul, sans oser aller plus loin, chacune se demandant si l’autre oserait une nouvelle initiative.

 

Ce fut Nathalie ! Elle tenta de ses mains de pénétrer par l’arrière de l’intérieur du jeans. C’était toutefois un peu serré, aussi, Béatrice lui facilita la tâche en dégrafant le pantalon, puis en jouant de ses reins, à le faire tomber sur ses chevilles.

 

Se sentant ainsi encouragée, Nathalie se jette aux genoux de Béatrice, lui embrasse le pubis, descend légèrement le string, tout cela sans rencontrer de réticences. Puis elle se reprend, se relève :

 

– Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je deviens folle ?

– Mais non, tu n’es pas folle, continue !

 

Nathalie ne répond pas, se recule un peu, prend une profonde inspiration, puis entreprend de se débarrasser de ses vêtements, mais garde ses dessous. Elle a un très joli ensemble noir : soutien-gorge et culotte. La poitrine est moyenne mais semble prometteuse.

 

– Dis-moi franchement : Est-ce que je suis encore « consommable » ?

– J’aurais plutôt dit : « désirable », mais la réponse est « oui ».

– Tu veux voir le reste ?

– C’est comme tu veux, mais moi je veux bien !

 

Martinov12d

 

Elle enlève son soutif, dévoilant des seins de bonne tenue, terminés par de très gros tétons.

 

– C’est pas vraiment « top model » !, commente-t-elle.

– Tu es belle, Nathalie, arrête de te foutre des complexes… et puis ces bouts de seins… humm, ils me plaisent bien, je peux les sucer ?

– Bien sûr ! Tu peux me faire tout ce que tu as envie.

– Tout ce que j’ai envie, tu n’as pas peur, toi ?

– Non… Si tu savais les cochonneries qu’on faisait avec… avec l’autre salope…

 

Béatrice ne répondit pas, pour l’instant elle se régalait des jolis tétons de sa partenaire, passant de l’un à l’autre (des fois que les goûts en soient différents)

 

– Tu peux les mordiller si tu veux !

 

Elle le fit un petit peu, mais n’insista pas, cela ne lui apportait rien, et puis si vraiment Nathalie était maso des seins, il y avait sans doute mieux à faire. Elle se dégage et finit de se déshabiller.

 

– Qu’est-ce qu’ils sont beaux ! S’extasie Nathalie en découvrant les seins de la jeune chimiste.

– Si tu as envie de jouer avec, ne te gênes pas.

– Je crois qu’effectivement, je ne vais pas me gêner.

 

Nathalie s’emploie alors à les caresser, à les peloter, puis à les embrasser et les sucer. Béatrice commence à mouiller, mais l’autre se redresse et se met à jouer avec les pointes. Béatrice a compris ce qu’elle voulait, et voilà maintenant nos deux coquines en train de s’agacer les bouts de seins mutuellement, en poussant de petits râles de plaisir !

 

– Plus fort ! Demande Nathalie.

 

O.K., elle fait plus fort. Ceci s’ajoute à ce qu’elle disait il y a quelques instants. Les relations sexuelles entre Nathalie et Pauline étaient donc basées sur des jeux sadomasochistes dans lesquelles Nathalie était la soumise.

 

– Toi aussi, pince plus fort ! Demanda-t-elle.

– Tu ne serais pas un peu soumise, toi comme moi ?

– Je suis plus maso que soumise, en fait je suis autoreverse !

 

Nathalie éclata de rire !

 

– Autoreverse ? C’est quoi ce machin-là ? Jamais entendu parler !

– Ça veut dire que je peux aussi bien être dominatrice que soumise, ou les deux, ou rien du tout.

– Ah ? Ben moi, je suis plutôt soumise, je veux dire quand on fait du sexe, juste quand on fait du sexe, sinon dans la vie, je ne m’laisse pas faire.

– Tu aimerais que je te domine ?

– Oh, oui, ça me ferait du bien !

– O.K.

– Mais lâche-toi, n’aies pas peur de me faire mal. Tu peux aussi me traiter de tous les noms. La seule chose, je n’aime pas qu’on m’attache, sinon tu me fais ce que tu veux !

– Alors, on y va, tu vas déguster, ma salope ! Retire-moi cette culotte ridicule et allonge-toi par terre.

 

Nathalie obtempère et s’étale sur le sol.

 

– Non pas comme ça ! Sur le ventre ! Waaah, quel cul tu te paies, ça va être un plaisir de le martyriser ! Bon, pour commencer tu vas me lécher les pieds. Allez, exécution !

 

Nathalie fait ce qu’elle peut, elle balaie de la langue le dessus du pied et gobe les gros orteils qu’elle s’efforce d’enduire de sa salive.

 

– Allez lèche les bien, imagine que ce sont des bites. D’ailleurs ça me donne une idée : je vais t’emmener au bois de Boulogne et tu vas lécher des bites pour moi ! Tu n’es bonne qu’à ça, hein salope ?

– Chtchtoupfff…

– Suce et tais-toi, on ne parle pas la bouche pleine.

 

Au bout de quelques minutes, Béatrice décida de changer de jeu. Elle vint à côté de sa victime consentante et commença d’abord à pétrir puis à frapper les jolies fesses rebondies.

 

– T’as des bougies ? Demanda-t-elle.

– Des bougies ? Je n’ai que des grosses…

– C’est où ?

– Dans le placard de la bibliothèque en bas.

 

Effectivement, Béatrice découvre deux bougies parfumées dans des verres, elle s’en empare. Nathalie pensait que sa maitresse du moment cherchait ce genre de choses pour servir de godes, les verres étant dans ce cas inappropriés. Là elle ne comprend plus, elle ne peut voir ce que fait Béa mais l’entend craquer une allumette.

 

La jeune chimiste attend qu’un peu de cire fonde, puis s’en verse sur le dos de la main pour en tester la température. Elle est bonne.

 

Pour Nathalie, c’est plus fort qu’elle, elle finit par se retourner alors que Béa s’approche.

 

– Tu veux faire quoi ?

– Je vais te chauffer les fesses !

– T’es pas bien, tu vas me brûler ! Dit-elle en se relevant brusquement.

– Regarde ce que je fais, lui répond simplement Béatrice en faisant à nouveau couler de la cire sur le dos de sa main. Ça ne m’a pas tuée et ça ne laisse pas de trace. Allez remets-toi en position. Ou plutôt non, mets-toi debout face à moi !

 

Béatrice la toise quelques instants puis la gifle deux fois de suite.

 

– Qu’est-ce qu’on dit ?

– Pardon maîtresse, merci maîtresse.

– Je te trouve bien doudouille pour une soumise !

– Pardon maîtresse.

– Accroupis-toi un petit peu et ouvre grand la bouche, je vais te cracher dedans !

 

Elle se fait cracher dessus sans problème. Béatrice sait aussi qu’il ne faudrait pas qu’elle aille trop loin. Tout cela doit rester un jeu.

 

– Redresse-toi… Hum tu es trop belle comme ça, viens ici que je t’embrasse !

 

Surprise mais pas mécontente du tout, Nathalie se laisse embrasser dans un long et sensuel french-kiss pendant que les corps se collent l’un contre l’autre.

 

– Tu veux continuer ?

– Oui !

– Alors, remets-toi par terre, salope !

 

Les premières gouttes de cire qu’elle reçoit sur les fesses la font sursauter, puis elle s’habitue à cette étrange sensation proche de la brûlure. En refroidissant la cire a formé d’étranges trainées blanches sur la peau.

 

– Tu as une cravache, un martinet ?

– Non mais j’ai une ceinture qu’est pas mal !

– Tu vas aller la chercher, à genoux et tu reviendras avec en la tenant entre les dents, et après tu reprendras la position. Compris salope ?

– Oui, maitresse.

 

Quelques instants plus tard.

 

– Tu es une bonne chienne, tu as bien rapporté la ceinture à ta maîtresse.

 

Béatrice frappe avec la ceinture. Elle cherche à bien ajuster ses coups, qui doivent être assez forts pour ne pas faire dans la simulation mais pas trop pour que ça reste du sadomasochisme et non pas du sadisme pur…

 

– Plus fort ! Demande Nathalie, je veux que tu me marques.

 

Béatrice est gênée, elle veut bien jouer, mais n’a rien d’une brute. Pour le moment les coups de ceinture font se décoller les croutes de cire, qui bientôt finissent par disparaître. Le cul de Nathalie est désormais rouge comme une tomate. Béa abandonne un moment sa victime et se dirige vers le frigo.

 

– J’espère que tu as des glaçons ?

 

Elle en a : Béatrice en démoule deux et s’amuse à lui passer sur les fesses.

 

– Après le chaud, le froid ! Tu aimes ça ma grosse pute ?

– J’aime tout ce que tu me fais !

 

Pas chiante la Nathalie !

 

– Rampe vers la salle de bains, je vais te pisser sur les fesses, ça leur fera du bien !

– Tu peux me pisser dans la bouche si tu veux ! Répond la soumise.

– Dans la bouche, j’ai l’impression que ce serait plus une gourmandise qu’une punition !

– Alors donne-moi une gourmandise !

– On arrête les petites misères, alors ?

– Oui, ça va, c’était bon, ça m’a fait du bien, dit-elle en se relevant… Mais je veux bien ma gourmandise !

 

La domination était donc terminée, voilà qui arrangeait bien Béatrice qui n’avait rien contre mais devenait mal à l’aise quand ça s’éternisait. Elles se dirigèrent vers la salle de bains et Béatrice s’assit sur le rebord extérieur de la cuvette des toilettes et écarta les lèvres de sa chatte.

 

– Que c’est beau ! S’enthousiasma Nathalie

– Approche toi et ouvre bien la bouche, je m’en vais faire une pissette !

 

Béatrice n’eut aucune difficulté à ouvrir les vannes et Nathalie s’empressa de boire tout ce qu’elle pouvait de cette bonne pisse chaude. Le trop plein dégoulinait sur son menton, sur ses seins, un peu partout.

 

– Viens m’embrasser !

– J’ai encore le goût du pipi dans la bouche.

– Justement ! Ce sera encore meilleur.

 

Après ce long baiser, Béatrice demanda à sa complice du moment de lui nettoyer la chatte avec la langue. Nathalie n’étant point sotte, compris parfaitement le message : Béa voulait jouir. Nathalie savait faire. Aussi, après avoir pourléché consciencieusement l’humidité de son intimité et s’en être régalée, elle attaqua le petit bourgeon d’amour effrontément érigé, en se livrant à un mouvement d’aspiration du bout de sa langue qui se révéla d’une efficacité redoutable.

 

– Qu’est-ce que tu es trempée ! Constata Nathalie.

– Ben oui, quand on s’occupe bien de moi, je mouille come une éponge. A moi de m’occuper de ton minou ! Proposa-t-elle en se relevant…

 

Nathalie fit signe à la jeune chimiste de venir sur le canapé. Mais auparavant elle sortit d’un tiroir le fameux petit gode rose que Béatrice connaissait déjà.

 

– J’aime bien m’enfoncer un gode dans le cul, surtout à la fin.

 

Béatrice n’osa pas lui demander si elle avait changé les piles.

 

Nathalie, couchée sur le dos releva son arrière-train de façon à ce que Béatrice puisse se glisser entre ses jambes pour la lécher, tout en faisant aller et venir le gode dans son anus.

 

Béa besogna sa complice pendant que celle-ci se triturait le bout des seins sans ménagement. Cela dura plusieurs minutes au terme desquelles Nathalie se mit à pousser des cris de jouissance de plus en plus rapprochés et de plus en plus démonstratifs.

 

– Le gode, le gode, je veux le sucer ! Réclama-t-elle dans un souffle.

 

Elle le porta en bouche sans vérifier son état et se mit à le lécher comme elle l’aurait fait avec un pénis bien bandé. Quelques secondes plus tard, elle explosa sa jouissance.

 

Les deux femmes se blottirent l’une contre l’autre pendant de longues minutes. Nathalie étant bien consciente que selon toute vraisemblance cette séance de folie ne se renouvellerait pas.

 

Puis ce fut la douche, les vêtements qu’on remet en se disant que le plaisir qu’elles avaient partagé passait déjà du domaine du présent à celui des souvenirs !

 

– Je ne pourrais pas avoir son adresse à Pauline ?

– Essaie de lui parler par téléphone, si ça ne marche pas, je te donnerai l’adresse. Tu peux même téléphoner d’ici.

 

Ce n’était pas une bonne idée, ça pouvait créer des problèmes.

 

– Non, faut que je prépare bien mon coup.

– Je suppose qu’on se reverra plus ?

– Je ne peux pas dire… tant que cette affaire n’est pas terminée. De toute façon, je t’appelle pour te dire comment ça s’est passé avec Pauline.

– D’accord, merci pour ce délicieux moment, j’espère que tu y as pris autant de plaisir que moi ?

– Ben, ça s’est vu non ? Ça s’est même entendu !

– T’es une belle coquine !

– Une coquine qui aime les coquines !

– Alors un dernier bisou ?

 

Il fut bref, mais néanmoins aussi profond que baveux.

 

16 Heures

 

Béatrice se prépare à téléphoner à Pauline. Ça n’allait pas être évident ! Déjà il fallait qu’elle réponde, puis qu’elle ne raccroche pas brutalement, puis qu’elle accepte de parler. Cela faisait beaucoup de choses, d’autant que l’idéal aurait été de la rencontrer en chair et en os. Autrement dit : mission impossible. Elle composa le numéro. Miracle : elle répond !

 

– Allô !

– Allô Cynthia, c’est Béatrice !

 

Raccrochera, Raccrochera pas !

 

– Béatrice ! Que je suis contente d’entendre ta voix ! Je vois qu’on t’a donné mon numéro.

– Oui…

– Tu veux qu’on se voie, je crois qu’il y a un petit quiproquo entre nous. Gaby m’en a parlé, autant mettre les choses au point, n’est-ce pas chérie ?

 

Béatrice est sur le cul : rien ne se passe comme prévu. Et qui est donc cette Gaby qu’elle évoque ?

 

– On pourrait se voir où ça ? Et quand ? Demande Béatrice.

– Euh, chez moi demain en milieu d’après-midi, 15 heures ?

– Oui tu me donnes l’adresse ?

– Ben, tu la connais : rue de Rennes… Je vais te donner le code digital.

 

Qui habitait donc vraiment à cette adresse : Nathalie ou Cynthia-Pauline ?

 

17 heures : Nathalie envoie un texto à Pauline : « J’ai eu un dégât des eaux cette nuit, le studio est inhabitable et j’ai dû changer la serrure. Je te rappellerai. » C’est sec, très sec, pas de « bisous » ou de « je t’embrasse » à la fin. Pauline appelle Nathalie, elle ne répond pas. Alors elle appelle Béatrice puisqu’elle a mémorisé son numéro.

 

– Je ne pourrai pas te recevoir chez moi, on vient de me prévenir qu’il y a eu un dégât des eaux. Si tu veux on se retrouve à la même heure dans un petit bistrot rue de Rennes, au « Goulot »…

 

Bizarre ! Se dit Béatrice, peu rassurée. Elle a dû parler à ses complices de notre rendez-vous et on lui a fait changer ses plans. Elle a une idée :

 

– Allô ! Comment va mon petit professeur ?

– Ah ! Béa, ma petite biche, c’est gentil de m’appeler, tu me téléphones d’où ? De dessous les palmiers ?

– Non, je suis restée à Paris, et… (Elle lui raconte tout), tu peux venir avec moi à ce rendez-vous ?

 

Il accepta, et le lendemain à 15 heures 10, Martinov entra dans l’établissement, précédant Béatrice

 

– Hou, hou ! Leur cria Pauline, manifestant bruyamment sa présence.

 

Elle se lève. Elle est radieuse, habillée sous son lourd manteau, d’une petite robe imprimée très décolletée. Elle embrasse les arrivants, (qui ne s’attendaient pas à un tel enthousiasme) puis tout le monde s’assoit. Béatrice lance un œil circulaire dans la salle, elle ne remarque rien de suspect. Le garçon prend les commandes, et Pauline prend la parole :

 

– J’ai pas bien compris pourquoi tu t’étais embrouillée avec Gaby ?

– Gaby, qui c’est Gaby ?

– Ben, ma coloc, rue de Rennes.

 

« Gaby ? Une colocation ? Mais qu’est-ce que c’est que cette salade ? » se demanda Béatrice avant de mettre tout ça sur le compte de la mythomanie.

 

– Je croyais qu’elle s’appelait Nathalie ?

– C’est en effet son vrai prénom, euh, tu peux répondre à ma question ?

– Je cherchais à te joindre, je lui ai demandé tes coordonnées, et elle ne voulait pas me les donner.

– Oui, mais la question n’est pas là. Tu lui aurais dit que je t’aurais subtilisé quelque chose. C’est quoi cette histoire ?

– Cynthia, arrête s’il te plaît ! Je sais que tu as échangé la viande qui était dans mon Tupperware, je veux simplement savoir pourquoi !

– Mais, je n’ai rien échangé du tout ! Qu’est-ce que tu racontes ?

– Si tu continues à faire l’andouille, on va peut-être en rester là !

 

La conversation fut un moment interrompue par l’arrivée d’un second garçon, plateau en main, qui jeta un regard de concupiscence dans le décolleté de Cynthia.

 

– Et j’aurais fait ça dans quel but ?

– C’est justement ce que je cherche à savoir !

– Et qu’est-ce qui te permet d’affirmer que j’aurais fait une chose pareille ?

– Au restaurant, j’ai fait une marque sur ma tranche de viande.

 

Cynthia éclata de rire :

 

– T’avais déjà peur qu’on te la pique ?

– Non, il y avait une nervure en forme d’arc de cercle, ça pouvait faire une bouche. J’ai fait deux yeux avec ma fourchette, ça pouvait représenter un smiley.

– Et quand t’as donné la viande à ton chien, il n’y avait plus le smiley, c’est ça qui te perturbes à ce point ?

– Ces morceaux de viandes étaient destinés à être analysés, et tu le sais très bien. Le fait qu’ils aient été échangés rend l’analyse inutile.

 

Cynthia a vraiment l’air de tomber du placard !

 

– Ah ! C’est donc ça ? Tu voulais faire analyser des bouts de viandes et on te les a remplacés ! Le problème c’est que c’est pas moi qui a fait ça !

 

– Ah, oui et c’est qui alors ?

– Ce n’est pas comme ça qu’il faut raisonner ! Comment aurais-je pu faire ? Réfléchis un peu, pourtant vous ne m’avez pas l’air con, tous les deux ! Il fallait déjà que je vous emmène chez moi ! Comme si c’était évident ! Il y avait une chance sur combien pour que ça se produise ? Une sur cent ? Une sur mille ? Après il fallait qu’on baise, que toi, Béatrice tu sois portée vers les femmes, que vous, André Martinov acceptiez d’être attaché, que je présente la viande comme vous l’aviez fait vous-même, et que je trouve le temps de faire ce remplacement.

– Justement tu n’as pas eu le temps…

– Mais qui irait imaginer un plan aussi impossible ?

– Effectivement, quelque chose nous échappe ! Mais si ce n’est pas toi, qui cela peut-être ?

– Je n’en sais rien, il y a eu une bousculade quand vous êtes sortis, l’échange a pu se faire à ce moment-là ?

– Ça voudrait dire que le gars a dû ouvrir mon sac, récupérer le Tupperware, l’ouvrir, retirer la viande, la remplacer, refermer la boite, la remettre dans le sac, le refermer ! Je sais qu’il y a des prestidigitateurs géniaux, mais là quand même !

– Effectivement ! Alors il ne reste qu’une seule solution.

 

Et Cynthia s’arrêta net de parler. Elle venait de trouver simultanément la clé de l’énigme et la signification de sa mission « anodine ». Mais elle ne pouvait le dire à Béatrice, du moins pas encore, pas avant d’en avoir référé à Robert. Le problème pour elle, c’était que cette dernière pouvait probablement trouver toute seule, maintenant que son raisonnement n’était plus bloqué sur la certitude d’un échange de viande au studio.

 

– Alors ? S’impatienta Béatrice.

– Alors, je sais ! Je viens de trouver qui a fait l’échange mais je n’en comprends pas le but :

– Dis !

– Ben, je ne peux pas ! Moi aussi, je suis liée par le secret professionnel !

 

Martinov s’agaçait :

 

– Si de notre côté, nous laissons tomber le secret professionnel, vous êtes d’accord pour faire de même ?

– Attendez, je donne un coup de fil, je sors, je reviens. Je ne m’enfuis pas, je reste devant le bistrot !

 

– Qui a pu toucher à cette viande à part nous ? demande Martinov, une fois Cynthia sortie, essayons d’être méthodiques ! Elle aurait pu être échangée après l’avoir mise dans ton sac pendant qu’on mangeait le dessert ?

– Impossible, il était coincé contre ma cuisse, côté mur !

– Après la patronne est venue nous apporter le Tupperware, tu lui as donné la viande…

– Elle a commencé à hurler, Cynthia lui a dit de se calmer…

– Et elle a subtilisé la viande à ce moment-là ! Conclut Martinov.

– Ça veut dire qu’on était repérés dès le départ !

– Impossible !

– Sauf si Laboinet joue double jeu ! Donc Laboinet, la patronne et Cynthia sont tous complices ! Quelle salade ! Résuma Béatrice.

– Mais pourquoi ?

– Si on était repérés dès le départ, il suffisait à la patronne de nous servir de la viande « normale ». Pourquoi cet échange ? Il y a encore quelque chose qui nous échappe !

 

Cynthia (Pauline) téléphone à Robert :

 

– Robert, je suis dans la merde.

– Attends, je suis en réunion, je m’éloigne un moment… Oui je t’écoute, ma chérie.

– Ce que tu m’as fait faire au restaurant l’autre jour, ça prend des proportions inquiétantes…

– Résume, je n’ai pas beaucoup de temps.

– Je suis avec des gens qui ne sont pas du tout contents de ce qui s’est passé ensuite.

– Ils te cherchent des ennuis ?

– Je suis embêtée, je ne sais pas si je dois leur dire ce que tu m’as demandé de faire !

– Je ne veux pas que tu aies d’ennuis à cause de moi, je regrette de t’avoir entraîné dans cette affaire, j’étais loin d’imaginer que ça t’attirerait des soucis.

– Je peux leur dire ce que tu m’as demandé de faire ?

– On va faire mieux que ça, explique-leur que je veux bien les rencontrer avec toi, tu es où ?

 

Cynthia revint dans le bistrot à sa table, mais ne se rassit pas.

 

– A 17 heures, vous saurez tout. S vous voulez, on se retrouve ici je serais avec un ami !

 

Une bonne heure à attendre, voilà un contretemps qui contrariait les plans de ce bon professeur Martinov.

 

– Plus tôt, ce n’est pas possible ?

– J’ai dérangé mon ami en pleine réunion, je ne pourrai pas le faire une seconde fois. D’accord, on se retrouve tout à l’heure ?

– O.K. répondit Béa, tandis que Cynthia les laissait plantés là.

 

– On fait quoi, on boit un coup ? Proposa Martinov.

– Pas trop soif, attendons d’avoir vu ce mystérieux personnage, à mon avis ça ne va pas durer bien longtemps, et après je t’offre le restau.

– En espérant que son copain à la Cynthia ce ne soit pas un chercheur de bagarre !

– Ben, oui ! Allez, viens on va faire un peu de lèche-vitrines en attendant l’heure fatidique !

– Béatrice ! Tu te rends compte de ce que tu me demandes de faire : du lèche vitrine

– Ben oui ! Je suis gentille avec toi, non ? Alors tu peux bien me faire un petit plaisir ?

– J’aurais tout fait dans ma vie !

 

A 17 heures 05, ils entrent à nouveau dans le bistrot. Cynthia n’y est pas. Un lapin ? Non, elle arrive trois minutes après, précédée d’un grand chauve à lunettes, très élégamment vêtu.

 

– Voilà, c’est Robert !

 

Il n’a rien d’un play-boy ce Robert. Non pas qu’il soit laid, il est simplement quelconque, pas vraiment le genre d’hommes qu’on imaginerait en couple avec Cynthia (Pauline)

 

Cette dernière lui présente Martinov et Béatrice. Aucune poignée de main n’est échangée.

 

– Bon, je vais commencer, déclare Robert. Mon intention n’a jamais été de porter préjudice à Pauline. S’il faut vous en prendre à quelqu’un, c’est moi le responsable.

– Mais en clair ? Le coupe Martinov

– C’est un service que m’a demandé un ami. Sarah devait me placer à la table 4 et vous à la 3, juste à côté.

– Sarah ?

– Oui la fille du restaurant, elle s’appelle Sarah ! Ma mission, et c’est là un bien grand mot, consistait à faire semblant de téléphoner en attendant une altercation entre Sarah et vous ! A ce moment-là je devais interpeller Sarah en lui disant de baisser le ton. C’est tout ! Il se trouve que ce jour-là j’ai eu un contretemps de dernière minute…

– Donc Pauline vous a remplacé !

– Absolument, comme le service qu’on me demandait me paraissait complètement anodin, j’ai fait sous-traiter l’affaire par Pauline. Voilà, à vous de me dire maintenant quels sont vos soucis.

– Donc si j’ai bien compris, résuma Béatrice, l’altercation était programmée, et toi, Pauline, tu devais faire diversion. Et c’est pendant cette diversion que la viande a été échangée.

– Oui ! Même si je ne l’ai pas vu faire.

 

Martinov poussa un long soupir !

 

– Bien ! Nous avions envisagé cette hypothèse ! Elle ne tient pas debout. Si nous étions repérés dès le départ (ce que vous venez de nous confirmer) il suffisait de nous faire servir de la viande sans problème. Pourquoi cet échange ?

– Cynthia m’a raconté cette histoire d’échange de viande, je n’étais pas au courant des détails. La viande qu’on vous a servi à table était (je suppose) tout à fait normale. Sarah l’a donc volontairement échangée contre une viande bizarre !

– Il y a une chose que vous ne savez peut-être pas, reprit Martinov, c’est que j’étais sous contrat avec un type qui souhaitait une analyse des grillades servies dans ce restaurant et qu’il soupçonnait effectivement l’établissement de servir des viandes « bizarres ». Ça ne colle pas avec votre scénario, je ne vois pas la patronne de l’établissement nous refiler de la viande qui, après analyse pourrait porter préjudice à son restaurant. !

– Mais, Monsieur Martinov, Sarah n’est pas la patronne de l’établissement, c’est une serveuse, et c’est aussi la petite amie de la personne qui m’a demandé le service qu’on vous a raconté. Elle est en conflit avec son patron, une histoire d’heures supplémentaires assez compliquée, bref elle cherchait à se venger. J’imagine bien la suite : le rapport d’analyses publié dans le journal, un joli scandale ! Et si une plainte est déposée, c’est vous qui écoperez, car je suppose que mon ami ne vous a pas fourni sa véritable identité et qu’il vous a payé en liquide ?

– Tout à fait, il va m’entendre celui-là ! Quoique je suppose que vous allez le mettre au courant de notre rencontre ?

– C’est un ami, il est amoureux, il a eu une mauvaise idée… A combien estimez-vous le préjudice de cette rupture de contrat ? J’en fais mon affaire ! Reprit Robert en sortant son carnet de chèques.

– A rien du tout. Dès que cette affaire nous a parue louche, c’est nous qui avions l’intention de rompre ! Répondit Martinov.

– On a juste perdu quelques heures de travail, on s’en remettra ! Ajouta Béatrice.

– Et bien cette affaire est terminée ! Voulut conclure le professeur.

– Accepteriez-vous que je vous paie le restaurant ? Proposa Robert.

– Attendez, reprit Béatrice, l’affaire est certes terminée, mais on a un gros dégât collatéral, il faut que je m’entretienne quelques minutes avec Pauline en tête à tête, tu viens ? On sort cinq minutes !

 

Les deux femmes sortirent de l’établissement, Béatrice, blanche comme un linge et Pauline dubitative.

 

– Pauline, on aurait pu déjeuner tous ensemble et se quitter, et ce n’est qu’après que tu aurais eu connaissance de la catastrophe ! Mais je ne suis pas si salope…

– Quelle catastrophe ? Dis ?

– Nathalie est fâchée avec toi ! Très fâchée même, elle ne veut plus entendre parler de toi !

– Ben, en quel honneur ?

– A cause de moi !

– Je ne comprends pas, explique-moi, t’as fait quoi ?

– Nathalie ne voulait pas me donner tes coordonnées, elle pensait que j’étais quelqu’un qui te cherchait des noises, (tu l’as d’ailleurs confortée dans cette idée en lui racontant que j’étais une « ex » de Robert). Elle voulait te protéger.

– Elle t’a raconté que…

– Oui, laisse-moi finir, pour lui prouver ma bonne foi, j’ai été obligée de lui décrire le petit tatouage que tu as sur la fesse gauche..

– Salope ! T’es vraiment la reine des connes. Pourquoi tu as fait ça ?

– Je t’ai expliqué pourquoi j’ai été obligée de dire ça !

– Obligée, obligée, on n’est jamais obligeé ! Conasse. Qu’est-ce que vais devenir, maintenant ? Mais bien sûr, t’en a rien à foutre !

– Ben, si justement …

– Et d’abord, elle me reproche quoi ? Tu lui as dit ce qu’on avait fait ?

– Elle est un peu jalouse, mais ce qu’elle te reproche, c’est d’avoir emmené du monde dans le studio, alors qu’elle te l’avait interdit.

– Et puis ?

– C’est tout !

– C’est pour ça qu’elle est fâchée ? Elle est quand même gonflée, je lui paie presque la moitié de son loyer, c’est comme si s’était une coloc !

– C’était grave dans le contexte !

– Quel contexte ?

– Et, bien on pensait que tu étais salement impliquée dans cette affaire, on s’est trompées !

– Et maintenant je suis dans la merde !

 

S’en suivit un déluge d’injures et d’invectives que Béatrice laissa diplomatiquement passer. Après ce fut la crise de larmes.

 

– Bon, ma grosse, tu te calmes ! Je vais essayer d’arranger ça, je devais justement…

– Je ne suis pas grosse !

– Je devais justement téléphoner à Nathalie !

– Pfff, elle est injoignable, elle a eu un dégât des eaux et elle est partie habiter chez sa mère !

– On verra bien.

 

Nathalie décrocha :

 

– Bonjour toi, je croyais que tu m’avais oubliée !

– Pas du tout, mais disons qu’on vient d’avoir le fin mot de l’histoire, il y a à peine dix minutes.

– Raconte !

– En fait, Pauline n’a rien fait de mal, elle a été manipulée par un ami de Robert qui…

 

Elle lui raconta alors toute l’histoire et conclut :

 

– Je me suis trompée à propos de Pauline, c’est une chic fille et à part le fait de t’avoir caché la partouze, elle n’a rien fait de mal.

– OK, merci de m’avoir prévenue, je vais essayer de l’appeler.

– Si tu veux, je te la passe, elle est à côté de moi !

 

Béatrice lui passa son portable. Elle n’entendit pas ce que lui disait Nathalie, mais à la fin de la conversation, Pauline rayonnait de bonheur. Elle se jeta au cou de Béa :

 

– Putain, quel soulagement, je t’ai traitée de tous les noms, je m’en veux, pardonne-moi !

– Ne te fais pas de soucis, moi aussi, je suis parfois un peu impulsive !

– N’empêche, tu es quand même une sacrée salope.

– On s’embrasse ? Gloups !

 

Martinov et Robert levèrent de grands yeux étonnés en voyant revenir les deux femmes. Le rimmel de Pauline avait dégouliné.

 

– Qu’est ce qui t’est arrivé ? demanda Robert.

– Il fallait qu’on s’explique. Maintenant c’est fait et tout baigne, faut juste que je me remaquille un peu.

– Alors ce restau, ça vous dit ? Reprit Robert

– Euh ! C’est que je suis invitée chez Gaby (Nathalie, si vous préférez). D’ailleurs on est tous invités.

– Pourquoi pas, cela me permettra de faire connaissance ?

 

Nathalie n’avait pas eu le temps de faire de la cuisine, elle était descendue en vitesse faire quelques courses et proposait de la charcuterie, du riz en salade et du fromage, Martinov avait apporté une bonne bouteille de vin, Béatrice un gros gâteau, Robert du champagne et Pauline un gros bouquet de fleurs.

 

On parla bien sûr de l’affaire de la viande bizarre, chacun apprenant aux autres un peu de ce qu’ils en ignoraient.

 

– Mais ce restaurant, tu le connaissais ou pas ? Demanda Béatrice à Pauline.

– Pas du tout, en principe le midi, je me contente d’un yaourt et d’un fruit. Je me suis fait passer pour une habituée du restaurant pour essayer de vous brancher sur votre rôle dans cette histoire, parce que tout ça m’intriguait, je voulais en savoir plus… La curiosité féminine, tu sais ce que c’est…

 

Il fallut bien afin que le récit fut cohérent, évoquer ne serait-ce que brièvement la partouze.

 

Le récit avait sérieusement émoustillé Robert, qui plus il regardait Béatrice, plus il avait envie de la sauter. L’obstacle était Nathalie, mais rien ne l’empêchait de tâter le terrain :

 

– Si je comprends bien, nous sommes nous tous une belle bande de joyeux débauchés… Il n’y a que vous qui êtes sage, chère Nathalie !

– Me prendriez-vous pour une dame patronnesse ? Répliqua l’intéressée.

– Draguer une dame patronnesse aussi charmante que vous, doit être une expérience passionnante !

– Pour vous sans doute, mais en ce qui me concerne, je n’ai pas envie de me faire draguer.

 

Voilà qui refroidit les ardeurs de Robert, qui était donc sur le point de renoncer, mais Nathalie fit « l’erreur » de relancer :

 

– Et puis que dirait Pauline ?

– Mais Pauline n’est pas jalouse, n’est-ce pas, Pauline ?

– Pas du tout jalouse ! Confirma l’intéressée.

– L’obstacle est-il levé, Nathalie ? Reprit Robert.

– Ne soyez pas lourd, Robert, vous n’avez aucune chance.

– D’accord, je renonce à vous draguer, mais seriez-vous contre un contact exclusivement physique ?

– Montrez-moi votre bite, je vous dirai ! Répondit-elle par pure provocation.

 

Robert n’était pas homme à se dégonfler, il dégrafa sa ceinture, baissa son pantalon, puis sortit de son caleçon sa bite déjà bandée et décalottée.

 

– Pas mal ! Admit Nathalie. Mais je manque d’éléments de comparaison, je n’en ai pas vu tant que ça.

– Souhaitez-vous la goûter ?

– Je ne le souhaite pas, mais je ne suis pas contre non plus. Approchez-vous, je vais essayer de m’occuper de votre cas.

 

C’est ainsi que Nathalie se mit à sucer la bite de Robert, situation qu’elle aurait jugée inimaginable quelques minutes auparavant. Elle s’y prenait d’ailleurs assez gauchement, que voulez-vous, les pipes, ça s’apprend.

Aussi quand elle cessa, Robert n’insista pas, la partouze pouvait à présent démarrer et déjà il s’apprêtait à solliciter Béatrice. Il n’en eut pas le temps.

 

– Votre engin n’est pas désagréable, mais quelque chose me dit que celui de Monsieur Molotov doit être meilleur !

– Martinov ! Rectifia l’intéressé qui avait horreur que l’on écorche son nom d’emprunt.

 

Le professeur était assez excité par ces derniers événements, mais tardait à se lever de son siège. Ce fut donc Nathalie qui vint le trouver, se mit à ses genoux, lui dézipa la braguette, en extirpa la queue qu’elle s’employa à raidir, avant de l’emboucher goulûment.

 

De son côté, Robert, toujours la bite à l’air s’était approché de Béatrice. Cette dernière n’était pas trop attirée par le bonhomme. Mais maintenant que Martinov était entré dans la partie, elle n’allait pas faire sa mijaurée.

 

Elle masturba quelques instants la verge offerte avant de se livrer à quelques gouzis-gouzis du bout des doigts, ce qui eut pour effet de combler d’aise son propriétaire.

 

Ne voulant pas faire banquette, Pauline rejoignit Nathalie, et les deux femmes se mirent à exécuter une fellation à deux langues sur la bienheureuse biroute du vert professeur.

 

– Me feriez-vous l’honneur de retirer un peu tout cela ? Demanda Robert en désignant les vêtements de Béatrice.

– Il n’y a pas le feu…

– Si ! Il y a le feu dans mon sexe !

– Et vous croyez que de me voir à poil va arranger votre état ?

– Ne dit-on pas qu’il faut soigner le mal par le mal ?

– Dans ce cas je vais me sacrifier, il faut soigner votre mal !

 

Et Béatrice commença à se déshabiller tandis que Robert se rinçait l’œil.

 

– Ça ne vous dérange pas de rester habillé pendant que moi je me fous à poil ?

– Je vois que vous aimez les hommes nus, je vais vous faire plaisir.

– La question n’est pas là, c’est juste une question de principe.

 

Quand il fut nu, Béatrice lui demanda de se tourner.

 

– Me tourner ?

– Ben, oui, j’aime bien regarder les fesses des hommes !

– Et bien voilà, qu’en pensez-vous ?

– Hum, c’est pas mal, joliment cambré, bien rebondi, vous avez presque un cul de gonzesse. Ecartez-moi tout ça, que je reluque votre trou du cul !

– Mais vous m’avez l’air d’une sacrée cochonne, vous !

– Pas mal en effet ! Commenta-t-elle, en découvrant l’œillet brun. Je crois bien que je vais vous le lécher.

– Avec plaisir, mais peut-être faudrait-il que je le rafraîchisse un peu dans la salle de bains.

– Je vous dirai. Pour l’instant restez ici et baissez-vous légèrement.

 

Elle goûta et le trouva bon. Sans être scato, elle n’était pas indifférente au goût parfois un peu âcre que diffusait cet endroit si intime. Sous l’action de sa langue, l’anus réagissait et commençait à s’entrouvrir. Béatrice prit alors l’initiative d’approcher son doigt de l’entrée, puis comme Robert ne protestait pas, elle l’enfonça en le faisant légèrement pivoter

 

– Vous aimez qu’on vous doigte le cul, dirait-on !

– J’aime plein de choses, voyez-vous, du moment que c’est bon.

– Je vois !

– Et si je vous mettais un gode à la place du doigt ?

– Je crois que je me laisserais faire.

– Chiche ?

– Chiche.

 

Le petit gode rose était revenu à sa place dans le tiroir. Elle le prit, s’intéressant au passage au spectacle des trois autres acolytes, qui n’avaient pas l’air de s’ennuyer. Les deux femmes s’étaient assises côte à côte sur le canapé, nues et les jambes écartées, elles s’embrassaient et se câlinaient tandis que le professeur Martinov, la queue fièrement dressée comme un étendard les suçait et les doigtait alternativement.

 

– Hum, ça rentrerait mieux avec une capote et avec du gel ! Dit alors Béa.

– J’ai toujours un préservatif dans mon portefeuille, mais je crains que ce soit insuffisant pour la suite des opérations. Répondit Robert.

– C’est très embêtant !

– En effet ! Quelqu’un a des capotes ? Se mit à crier Robert, provoquant l’hilarité de l’assistance.

 

Ben, non, personne n’en avait.

 

– Je vais descendre à la pharmacie ! Proposa Robert, qui déjà se rhabillait à toute vitesse.

 

Pendant ce temps, Béatrice ne rejoignit pas les autres, elle s’en alla chercher l’autre gode dans le tiroir, le plus grand, de couleur noire, et s’installa dans le fauteuil où elle joua à se l’enfoncer dans sa petite chatte. Et en plus celui-là avait des piles en état de marche !

 

Martinov en super forme réussit l’exploit de faire jouir d’abord Pauline, puis Nathalie quelques instants plus tard.

 

– Dès qu’on aura les capotes, je veux que tu m’encules ! Suggéra Pauline.

– Mais ce sera avec le plus grand plaisir ! Répondit le vert professeur.

 

Robert ne tarda pas à revenir. Tout guilleret, il balança la boite de préservatifs et le gel sur la table basse et se redéshabilla à grande vitesse. Le spectacle de ces trois femmes entièrement nues affalées devant lui, eut tôt fait d’exacerber sa libido et il se mit à se masturber afin de présenter une belle bite bien dressée.

 

Si notre trio féminin connaissait déjà ce vigoureux appendice, ce n’était pas le cas du professeur qui, sans aucune gêne lorgnait sur la belle bite ainsi exhibée. Robert s’en aperçut.

 

– Elle n’est pas mal, hein ? Lui lança-t-il.

– Elle est belle, j’avoue.

 

Robert s’amusait du trouble de Martinov.

 

– Vous aimez les belles bites ? Demanda-t-il.

– J’aime tout ce qui est beau !

 

Mais cet étrange dialogue s’arrêta là suite à l’intervention de Pauline, qui se rappela à son souvenir en se mettant en levrette, les fesses relevées et l’anus offert.

 

Martinov n’avait aucune raison de refuser cet appel. Il s’encapota, barbouilla le troufignon de la belle d’une noisette de gel et s’y enfonça gaillardement, avant d’entamer une séance de « j’y vais, je reviens ».

 

Du coup, Béatrice interpella Robert, en abandonnant le vouvoiement peu adapté en ces circonstances :

 

– Et bien, Robert, je ne te plais plus ?

– J’arrive, chère amie j’arrive, et je vous offre mon cul. Sodomisez-moi avec votre engin, ça me rappellera des souvenirs.

– De souvenirs croustillants ?

– Vous voulez savoir ?

– Bien sûr, et t’as même la permission de me tutoyer.

– J’avais eu quelques expériences homosexuelles dans ma jeunesse, j’étais dans un pensionnat de garçons, nous étions quelques-uns à nous sucer et à nous enculer à tour de bras (je devrais dire à tour de bites), j’en étais. J’ai ensuite refoulé tout ça en sortant de l’adolescence. Puis un jour à une partie, une très belle femme provoquait les hommes en s’exhibant avec un gode-ceinture. Je flashais sur elle et quand elle a demandé un volontaire pour se faire sodomiser, je me suis proposé de suite, sachant que ce serait le prix à payer si je voulais la baiser. Je ne l’ai pas regretté.

– Et depuis ce jour-là, pas d’autres godes ?

– Si de temps en temps. Un jour qu’une femme me prenait de cette façon, un beau jeune homme m’a proposé de remplacer le gode par son propre sexe, j’ai accepté, un cercle s’est formé autour de nous et un type s’est mis à tortiller du cul devant nous. J’ai compris qu’il voulait que je l’encule. Ça me rappelait un mec à la pension, qui avait un cul d’enfer…

 

Toute cette évocation était prononcée à haute et intelligible voix, de telle façon que Martinov puisse entendre. Et il avait beau être fort occupé à besogner Nathalie, il n’en avait pas moins reçu le message 5 sur 5.

 

– Depuis, ça me prend de temps en temps, continuait Robert. Ainsi il y a deux semaines, j’ai eu affaire à un négociant libanais, un mec beau comme un dieu. Au restaurant, il m’a confié que les femmes l’intéressaient peu et qu’il était homo passif. J’ai tenté ma chance, ça a marché, c’était divin. J’ai tout raconté à Pauline, ça l’a terriblement excitée, elle m’a dit qu’elle aurait bien aimé regarder ! C’est une drôle de coquine, Pauline !

 

Martinov continuait à limer en cadence la belle Pauline. Mais quand celle-ci se mit à crier de plaisir, il ne prolongea pas, voulant se réserver pour la suite.

 

Et tandis que Pauline se jetait dans les bras de Nathalie avec une telle fougue que les deux femmes se retrouvèrent rapidement sur le tapis en train d’exécuter un soixante-neuf de compétition, le professeur, l’air de rien s’approcha de Robert qui se faisait toujours goder le cul par Béatrice. Cette dernière comprit parfaitement la manœuvre en sortant le gode de son orifice. Du coup Robert se redressa et de quelques mouvements de masturbation redonna bonne vigueur à son chibre.

 

Martinov se demandait comment aborder le « problème ». Ne trouvant rien de très original, il résolut de faire simple, attrapa la bite de Robert et demanda :

 

– Je peux me permettre ?

– Avec grand plaisir !

 

Martinov admirait l’engin bandé au maximum, le superbe gland décalotté et brillant d’excitation. Une goutte de pré-jouissance ne tarda pas à perler sur le méat, semblant dire au professeur « qu’est-ce que tu attends pour me sucer ? »

 

Alors il se mit à sucer la bite offerte, des lèvres et de langue. Amusée mais surtout excitée Béatrice vient s’agenouiller auprès du professeur, offrant ainsi à Robert une insolite fellation bisexuelle à deux langues.

 

Martinov n’avait qu’une crainte, c’est que Robert, jouisse. Hé, c’est qu’il la voulait dans son cul, cette bite, ce bon professeur !

 

– Hum, qu’elle est bonne, je la verrais bien dans mon cul !

– Et bien tournez-vous, vos vœux vont être exaucés.

 

Bonne fille, Béatrice tartina un petit peu le mâle orifice, tandis que Robert s’encapotait.

 

– On se met comment ? demanda ce dernier.

– Asseyez-vous, je vais m’empaler sur vous.

Martinov préférait contrôler l’introduction. Dès que la chose fut entrée, il se mit à faire des mouvements de haut en bas (et vice-versa). La chose lui était agréable mais physiquement éprouvante, ce genre d’exercice n’étant plus vraiment de son âge.

Martinov12e

– On va changer je vais me mettre en levrette ! Finit-il par proposer.

 

Et c’est donc dans cette position que Robert finit d’enculer le professeur en jouissant violemment. Tandis qu’à quelques centimètres, Nathalie et Pauline prenaient aussi leur pied comme des furies.

 

Martinov n’avait pas joui, il aurait bien aimé demander à l’une ou l’autre des jouisseuses de s’occuper de lui, mais elles étaient en ce moment en plein câlin amoureux et il estima qu’il serait déplacé de les déranger.

 

– Viens à côté de moi mon petit professeur ! Dit alors Béatrice qui avait gagné le canapé. Robert, viens par ici ! Tu vas me faire jouir avec ta langue et en même temps tu vas branler mon ami.

 

Robert aurait sans doute préféré se reposer mais il ne voulut pas se dégonfler et fit ce que la jeune chimiste lui proposait. Sa main eut tôt fait de faire gicler la bite du professeur qui s’écroula, un moment épuisé. Du coup Béatrice se retourna en levrette dans la largeur du canapé. Dans cette position, Robert passa sous elle afin de parachever de lécher sa minette, tandis que Martinov passé derrière la belle, lui agaçait le troufignon de sa langue.

 

Quand Béatrice eut enfin joui, Robert demanda à Pauline si ce qu’il avait fait avec le professeur l’avait excité :

 

– Mais Robert, je n’ai rien vu du tout, j’étais tellement occupée avec Nathalie.

– Dommage, ce genre de chose ne se reproduira sans doute pas de si tôt !

– Sauf si nous invitons prochainement ce cher professeur Martinov ! Qu’en penses-tu toi ?

– Ma fois, je crois que voilà une excellente idée !

 

Tout ce petit monde finit par se rhabiller. Béatrice et Martinov s’apprêtaient à prendre congé, quand Nathalie proposa une nouvelle coupe de champagne :

 

– Il ne sera pas aussi bon que celui de Monsieur Robert, mais autant se quitter sur quelques bulles…

 

Et c’est juste après avoir trinqué que le téléphone portable de Béatrice sonna :

 

– Allô ! Mademoiselle Clerc-Fontaine.

– Oui !

– C’est le laboratoire ! Vos résultats sont disponibles.

– Oui, ah, déjà ?

– Vous pensez venir les chercher quand ?

– Ben quand j’aurais cinq minutes, mais pourquoi cette question ? Demanda Béatrice qui n’avait aucune intention d’aller chercher ces résultats désormais inutiles.

– Euh…

– Finalement, détruisez-les je n’en ai plus besoin !

– Vous avez tort, les résultats sont très surprenants.

– Ah ? Et bien dites-moi !

– Nous ne communiquons aucun résultat par téléphone !

– Envoyez-les chez moi !

– On n’a pas votre adresse !

– Et bien, détruisez-les !

– Vous ne voulez vraiment pas savoir ?

– Vous commencez à me fatiguer !

– Votre viande…

– Quoi ma viande ?

– C’est de la chauve-souris avariée !

– De la chauve-souris avariée ! Répéta-t-elle devant les autres convives médusés avant de réaliser que son interlocuteur se moquait d’elle.

 

– Il a failli me bluffer, ce con, conclut Béatrice avant d’entraîner la joyeuse compagnie dans un fou rire communicatif.

 

Fin de l’épisode

La Rochelle, Septembre 2011

©2011 Maud Anne Amaro

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 08:40

Professeur Martinov 12 – Professeur Martinov et la grillade mystérieuse 1 – L’Ortolan du midi par Maud Anne Amaro

StampBea

1 – L’Ortolan du midi

 

Prélude

 

Et nous revoici dans cette grande banlieue parisienne, où le professeur Martinov exerce son activité d’inventeur à tout faire et de démêleur d’énigmes tordues. Il n’est pas plus professeur que vous et moi (quoi que…) mais le titre fait si joli sur un en-tête de lettre ! Il pourrait jouir tranquille d’une heureuse retraite, d’autant que l’invention et la commercialisation du « lapin dur », (voir cet épisode) lui a apporté une certaine aisance, mais non, il continue. Son activité le passionne.

 

Il ne passe pas inaperçu quand il sort en ville : costume un peu étriqué, chemise blanche aux poignets élimés et au col lustré, et nœud papillon, (toujours le même). La barbichette grisonnante, les cheveux poivre et sel et la paire de lorgnons lui font un look de savant du 19ème siècle égaré dans notre temps.

 

Célibataire, mais non sans charme, il a une maîtresse en ville, la Marianne, une brave fille comme on dit. Il recourt aussi aux services tarifés de quelques professionnelles, dont certaines sont devenues ses amies (forcement, depuis le temps). Il a peu de tabous, ainsi dans sa jeunesse il prit plaisir à pratiquer quelques coquineries avec des partenaires du même sexe, et le hasard de ses aventures l’a fait parfois renouer avec ces fantaisies. (Depuis Pr. Martinov et la vierge de Cardillac)

 

Il n’était pas seul quand il découvrit le « lapin dur ». Béatrice, la jeune chimiste qu’il avait consenti à embaucher en cette période où il était complètement débordé, l’avait considérablement aidé, notamment en expérimentant le produit sur elle-même.

 

Depuis, une grande complicité les unit, sans qu’ils ne soient amant et maîtresse. D’ailleurs Béa, depuis ses déconvenues sentimentales, est plus portée sur les femmes que sur les hommes. Non : ils s’amusent ensemble sans trop d’arrière-pensées et se trouvent très bien comme ça !

 

Jour d’hiver

 

Il a neigé toute la nuit, et la ville se réveille dans le blanc, le froid et le ralenti. Béatrice est arrivée en retard en maugréant contre ce pays où dix malheureux centimètres de neige parviennent à créer une innommable pagaille.

 

– Coucou ! Je suis là, mon petit professeur, tu peux me faire un café bien chaud ?

 

Elle pose son chapeau, son manteau, troque ses bottes contre des jolis escarpins et se précipite dans la cuisine.

 

– Et bien, Béatrice, tu es frigorifiée, tu veux que je te réchauffe ?

– Rien ne peut me réchauffer aujourd’hui !

– On dit ça, on dit ça…

 

Leur conversation fut interrompue par le bruit de la sonnette de la porte d’entrée. Leur visiteur du jour était déjà là, ponctuel malgré les intempéries.

 

L’homme qui se présente aujourd’hui dans le bureau du professeur Martinov est un grand dégingandé d’une cinquantaine d’années, jovial.

 

– Armand Laboinet, se présenta-t-il, négociant en art.

 

Le professeur Martinov lui présenta Béatrice Clerc-Fontaine, sa jeune et pulpeuse collaboratrice blonde, puis ouvrit le dossier du client.

 

– Un détecteur de conservateurs alimentaire ? C’est ça qui vous intéresse alors ?

– Non, pas du tout !

– Ah, je me serais trompé de dossier, alors ? Répondit Martinov.

– Non, mais si je vous avais dit avant l’entretien, l’objet de ma requête, je crains bien que vous n’auriez pas donné suite.

– Vous me permettrez de trouver le procédé quelque peu cavalier.

– Je vous le concède. Savez-vous professeur, analyser la viande ?

– C’est à dire ?

– Et bien, reconnaître l’animal qui est dans votre assiette !

 

Martinov regarda avec étonnement son interlocuteur : « encore un farfelu » se dit-il, ce genre de situation arrivait de temps en temps, hélas.

 

– Cher, monsieur, je crois encore pouvoir distinguer une côte de porc d’une côte de bœuf sans avoir besoin de faire des analyses.

– Oui mais entre une antilope et un zèbre ?

– Vous voudriez un analyseur de viandes exotiques ?

– En fait, ce que j’aimerais c’est que vous vous rendiez dans un restaurant que je vais vous indiquer. Je vous y retrouverai devant l’entrée et vous indiquerai ce qu’il faut commander. Vous subtiliserez un bout de viande, vous l’analyserez et vous me direz.

 

Martinov se tourna vers Béatrice, qui lui fit un petit signe approbateur de la tête.

 

– C’est où ?

– A Paris, vers Saint Germain des Prés.

– O.K. mais je vous facture une double journée de travail, en plus du reste.

– Ce n’est pas un problème ! Vous voulez des arrhes ?

– Oui ! On peut faire ça mercredi prochain ?

– D’accord, mais il faut quand même que je vous dise autre chose…

– Dites !

– Je soupçonne ce restaurateur de servir de la viande non autorisée.

– Dans ce cas, pourquoi ne faites-vous pas une réclamation auprès des services d’hygiène ?

– Je le ferai quand je serai sûr, et c’est pourquoi j’ai besoin de votre aide. Mais quand nous connaîtrons le résultat, ce ne sera pas les services d’hygiène que je préviendrai, mais la police.

– Ah, et pourquoi ?

– Parce que je soupçonne ce restaurant de servir de la viande humaine.

 

Gloups !

 

Martinov jeta de nouveau un regard vers Béatrice, qui levait les yeux au ciel. Le professeur griffonna un bref devis et le tendit à Laboinet :

 

– Bon, et bien cher Monsieur je vous laisse faire un chèque pour la moitié de la somme indiquée, et nous nous retrouverons mercredi devant le restaurant… ah, il nous faudrait l’adresse.

– Je peux vous payer en liquide ?

– Si vous voulez !

 

Une fois l’hurluberlu parti, Béatrice déclara :

 

– Bof, un allumé de plus, on ira manger dans son restau, et on se fera confirmer la nature de la viande par le labo. C’est ce qui s’appelle de l’argent facile !

 

Le téléphone de Martinov sonna. Après quelques minutes de conversation, il raccrocha, visiblement contrarié.

 

– Ben mon petit professeur, qu’est-ce qu’il t’arrive ?

– Bof rien, je devais dîner chez Marianne ce soir, et elle n’est plus libre : quelqu’un de sa famille qui est monté à Paris.

– Ah ! Marianne, depuis le temps que tu m’en parles, je ne la connais toujours pas ! C’est ton plan baise qui est foutu, alors ?

– Oui, mais ce n’est pas seulement de la baise, j’aime bien sa compagnie. Quand je la vois on passe de bonnes soirées.

– Tu vas faire quoi alors ?

– J’en sais rien, peut-être une virée à Paris.

– Tu voudrais que je te fasse un câlin ?

– Je ne vais pas dire non !

– Un petit câlin ou un gros câlin ?

– C’est comme tu le sens !

– En fait, j’ai envie de me faire lécher la chatte.

– Maintenant ?

– Maintenant !

– On se déshabille, alors ?

– Ben oui, on ne va pas rester habillés.

 

Ils gagnèrent la chambre du professeur et se dévêtirent chacun dans leur coin, Martinov ne conservant que ses chaussettes.

 

– Et bien qu’est-ce qui t’arrive, mon petit professeur, je ne te fais plus bander ?

– Ce doit être la fatigue, mais tu vas m’arranger ça !

– On va voir, attends-moi, j’arrive.

 

Béatrice s’assit sur le siège des toilettes, elle n’avait pas vraiment envie d’uriner, mais réussit à faire quelques gouttes, elle ne s’essuya pas. Son regard fut ensuite attiré vers quelques pinces à linges posées négligemment sur une tablette.

 

« Tiens, pourquoi pas ? » se dit-elle.

 

Elle en prit une, d’une belle couleur rouge et l’accrocha à son téton gauche. Ça faisait un peu mal, mais ça restait très supportable, et puis c’était tellement excitant. Elle fixa la seconde, puis regagna la chambre, où elle s’étendit sur le lit, les jambes écartées.

 

« Avec les pinces et le pipi, ça ne devrait pas être long » se dit-elle.

 

– Allez au boulot, professeur !

– Hum ! Quelle odeur ! Commenta-t-il en s’approchant de la moule offerte

– Je sais que t’aimes bien quand je sens le pipi !

 

C’est qu’il se régalait Martinov, et c’est qu’il bandait maintenant vaillamment. Béatrice ne tarda pas à mouiller d’abondance et le mélange de ses sucs intimes rendait fou son partenaire.

 

– Fais-moi jouir ! Réclama-t-elle.

 

Le professeur se concentra alors sur le clitoris érigé de la belle et ne tarda pas à l’expédier bruyamment au septième ciel.

 

Trempée, momentanément à bout de forces elle poussa un long soupir :

 

– Quel pied !

 

Martinov craint un moment qu’elle s’endorme et se mit en stand-by en s’allongeant à ses côtés, hésitant à la caresser. Il ferma les yeux quelques instants et les rouvrit quand il sentit la main de Béatrice sur sa bite. Il se laissa faire. De nouveau il bandait fort, grâce aux doigts experts de sa complice. Secrètement il espérait qu’elle ne le ferait pas jouir de cette façon, non pas parce que cela lui déplaisait, mais parce qu’il était gourmand et en souhaitait toujours davantage.

 

Béatrice changea de position et approcha son visage de la bite, mais sans qu’il y ait contact. Elle jouait avec les nerfs du professeur, ça l’amusait. Maintenant que le sexe de Martinov était bien raide, elle avait opté pour une masturbation très lente, décalottant et recalottant le gland tout en échangeant des regards coquins. Une goutte de pré-jouissance finit par apparaître au sommet du gland. Gourmande elle la lapa, mais se dit aussi, qu’il lui faudrait passer à autre chose.

 

Elle farfouilla dans la table de chevet. Martinov avait compris et spontanément se mit en levrette.

 

– Ben tu fais quoi ? Demanda Béa, faussement candide.

– Je me prépare !

– T’aimes ça, que je te foute le gode dans le cul, hein mon cochon ?

– J’adore !

Martinov12a

Elle approcha le sex-toy de l’anus du professeur.

 

– A sec, ça ne marchera jamais ! Prévint-il. Prends un peu de gel.

– Tss ! Tss ! Rien ne vaut le naturel ! Ecarte-moi bien tout ça, j’arrive.

 

Béatrice se mit alors à lécher l’anus de Martinov à grands coups de langue. L’œillet brun consentit alors à s’entrouvrir, elle cessa alors sa feuille de rose et glissa un doigt, qui entra tout seul. Un second doigt, un troisième doigt, le gode devrait maintenant entrer. Il entre, et la belle blonde le fait vibrer, avant de lui imprimer des mouvements d’aller et retour qui pâment d’aise notre vert professeur.

 

Béatrice est de nouveau bien excitée, elle retire le gode puis se met en levrette.

 

-Allez, mon petit professeur, je t’offre mon petit cul !

 

La jolie croupe bien tendue, l’œillet brun bien dégagé par la position adoptée par Béatrice alliaient l’obscène et le sublime. Martinov ne put s’empêcher de manifester son émerveillement devant tant de beautés perverses.

 

– Mon Dieu que c’est beau !

– Tu ne le connais pas encore par cœur, mon cul ?

– Je ne m’en lasse pas !

– Tu es gentil : lubrifie-moi le trou de balle et vas-y

 

Quelques larges coups de langues, quelques doigts fureteurs, puis la bite s’enfonce sans difficultés excessives.

 

– Fais durer, retiens-toi !

 

Ça va le faire, notre professeur n’a rien d’un éjaculateur précoce, et il s’emploie à limer l’étroit conduit pendant une bonne dizaine de minutes au terme desquelles il se met à accélérer, accentuant par-là même, les râles de plaisir de sa complice. Puis c’est le déchaînement : la bite de Martinov se prend pour un marteau piqueur. Incapable désormais de surseoir à la montée de la jouissance, il éjacule sans déculer en poussant un grognement fort peu distingué, auquel répond en écho, l’orgasme de sa camarade de jeu.

 

Le professeur s’interrogeait toujours sur la faculté qu’ont certaines femmes à jouir ainsi du cul. Ce fut sa dernière pensée avant de s’endormir, complètement épuisé.

 

Béatrice amusée, lui retira son préservatif, lui nettoya le kiki avec une lingette et s’en alla prendre une douche.

 

Mercredi – Paris 6ème devant l’Ortolan du Midi

 

– Voilà, choisissez la grillade aux petits légumes et subtilisez-en un morceau. Je vous laisse, j’attends les résultats avec impatience, leur dit Laboinet avant de s’éclipser rapidement.

 

Il s’agissait d’une petite salle d’environ quarante couverts avec une autre salle au premier étage, sans doute d’égale capacité.

 

Martinov et Béatrice s’attablèrent au fond de l’établissement. Ils déclinèrent l’apéritif et une serveuse, sans doute la patronne, une belle et plantureuse brune à l’accent méridional leur conseilla l’entrée du jour : un excellent avocat aux crevettes agrémenté d’une délicieuse sauce cocktail. Le plat fut donc la grillade aux petits légumes, le tout accompagné d’un « vin d’un petit récoltant du terroir », lequel se révéla fort correct, mais sans plus.

 

A la table voisine, et située en regard de Béatrice, déjeunait seule une très jolie femme très souriante d’une trentaine d’années, dont l’abondante chevelure brune tombait en cascade. Elle portait un tee-shirt mauve décolleté en V, sur lequel était dessinée une tête de Mickey, déformée par une avantageuse poitrine.

 

– Tiens, ça me fait penser que je ne retrouve plus ma petite culotte avec Mickey, je ne l’aurais pas laissée chez toi ? Demanda Béatrice au professeur.

– J’en sais rien, il y a deux ou trois affaires à toi dans un sac en plastique en bas de l’étagère de la chambre, mais je ne sais pas ce qu’il y a dedans.

– Hum, t’es vraiment sûr de ça ? Tu ne t’amuses pas parfois à renifler mes petites culottes ? Répondit-elle en minaudant.

 

Tout cela était échangé sur un ton très bas, mais la voisine de table avait l’ouïe très fine et s’amusait comme une folle.

 

– Renifler une culotte propre n’a pas grand intérêt ! Reprit le professeur.

– Ou alors je l’ai oubliée chez Myriam ?

– Myriam ? C’est qui Myriam ?

– Une nana que j’ai rencontrée le mois dernier, on s’est amusées ensemble une première fois, la fois d’après c’était moins bien… Ah oui, ça doit être ça, ma culotte était foutue, je ne pouvais pas la remettre, je l’ai mis dans un plastique et j’ai dû l’oublier. Tant pis je m’en remettrai.

– Si ça te fait plaisir, je te rachèterai la même !

– En voilà une bonne idée, mon petit professeur.

– Mais, il faudra l’essayer devant moi !

– Alors ce sera deux culottes !

– D’accord pour deux culottes, on va y aller en sortant ! Tu sais où ça s’achète ?

 

La voisine n’était pas à cette place par hasard, mais elle commençait par envisager de transformer un petit peu la mission qu’on lui avait confiée, afin de joindre l’utile à l’agréable. Après avoir vérifié que les autres clients ne pouvaient l’entendre, elle décida d’y aller au culot, et le visage paré du plus merveilleux sourire, dévoilant une denture éclatante, elle s’adressa à Béatrice :

 

– Mademoiselle, je suis désolée d’avoir entendu, bien malgré moi quelques bribes de votre conversation, mais c’est avec grand plaisir que je pourrais donner à votre… ami, et à vous-même l’adresse de cette boutique où l’on vend des tas de petites choses à l’effigie de Mickey.

 

Pour Béa, il n’y a pas trente-six solutions : ou elle renvoie la belle inconnue dans ses cordes, ou elle entre dans son jeu.

 

– Dois-je comprendre qu’il n’y a pas que votre tee-shirt qui soit à l’effigie de Mickey ? Choisit-elle de répondre.

– En ce moment, si ! Il n’y a que le tee-shirt ! J’ai aussi un pyjama, mais je ne le mets pas pour venir au restaurant. Répondit-elle en riant. Vous la voulez, cette adresse ?

 

En ajoutant cela, la belle brune faisait pétiller ses yeux.

 

– Pourquoi pas ? Mais je me demande si cette proposition ne cache pas quelque chose ?

– Non, non, c’était totalement désintéressé.

 

Elle hésita puis se reprit :

 

– Quoi que ? Pourquoi pas ? Mais je ne vous dirai pas quoi, du moins pas maintenant.

– Je peux essayer de deviner ?

– Essayez !

– Peut-être voudriez-vous assister vous aussi à l’essayage ?

 

La brune fut surprise. A ce jeu du chat et de la souris, elle ne pensait pas que Béatrice serait si vite réactive.

 

– Je n’y pensais pas, mais si cette opportunité m’était offerte, je l’accepterais bien volontiers. Finit-elle par dire.

– La vie est trop courte pour perdre du temps en formalités quand on peut les éviter, je vais me rendre aux toilettes. Me rejoindrez-vous ? Proposa Béa.

 

Et sur ces mots, elle se leva, laissant son interlocutrice stupéfaite, Martinov aussi d’ailleurs, et elle se dirigea vers le sous-sol en empruntant un escalier en colimaçon à hautes marches. L’endroit était exigu, deux cabines, un lavabo. Elle entra dans une cabine, « oublia » de verrouiller la porte et se mit à pisser. Elle attendit deux minutes avant d’entendre des pas descendre. C’était bien la brune. Elle s’essuya et se renfroqua à toute vitesse avant de se précipiter à sa rencontre.

 

– Alors, ma jolie, minauda alors Béatrice, on est en chasse ?

– Pas du tout ! Mais c’est l’occasion qui fait le larron ! Et toi on peut dire que tu démarres au quart de tour. Humpfch !

 

La conversation s’arrêta là, car ensuite les bouches des deux femmes se collèrent l’une dans l’autre dans une symphonie de lèvres et de langues abondamment mouillées de salive.

 

– J’ai envie de toi ! Déclara la brune.

– J’avais compris, mais que ce soit bien clair, on passe une heure ensemble, et après on s’oublie.

– Ça me convient parfaitement, et on fait ça quand ?

– En sortant du restau ?

– Et ton… ami ? Tu vas lui dire quoi ?

– Il n’est pas jaloux !

– Peut-être qu’il aimerait nous regarder ?

 

Béatrice éclata de rire tellement cette proposition, ou du moins les conditions dans lesquelles elle était formulée, étaient abracadabrantes.

 

– Non ? L’idée ne te dit rien ? Reprit l’inconnue.

– Je préférerais qu’on ne soit que toutes les deux.

– Mais nous ne serons que toutes les deux : lui il ne fera que regarder, il aura interdiction de nous toucher, au besoin on l’attachera.

 

En visualisant mentalement la scène, Béatrice commença à trouver l’idée amusante.

 

– Après tout, pourquoi pas ?

– Ne lui dis rien, on va lui faire la surprise ! Rétorqua la brune.

– Il ne voudra peut-être pas ! Objecta Béatrice.

– Mais si ! C’est un super fantasme de mec ça, de regarder deux filles ensemble ! Je m’appelle Cynthia, et toi ?

– Béatrice. Reste à trouver un endroit…

– Je n’habite pas bien loin ! Remonte la première, je vais pisser pour de vrai.

 

Elle le fit d’abondance, sachant secrètement que ces quelques minutes en sous-sol n’iraient pas contrarier sa modeste mission.

 

Elle ne s’essuya que très sommairement, avant de se dire que c’était peut-être une erreur, sa partenaire de tout à l’heure n’étant pas forcement adepte de saveurs particulières, malgré l’allusion faite à son compagnon sur les odeurs de petites culottes.

 

Revenue à sa place, Cynthia reçut une communication sur son téléphone portable et ne se mêla par conséquent plus de la conversation de ses voisins de table.

 

Après avoir dégusté l’avocat, on leur servit la grillade aux petits légumes. Béatrice observa son morceau de viande. Ça ressemblait à de l’escalope de veau. Une insolite nervure courbe la parcourait en son milieu et en faisant deux petits trous à l’aide de sa fourchette, on obtenait avec un peu d’imagination le dessin d’un smiley. Cela l’amusa mais elle laissa le morceau dans son assiette, se contentant de manger les légumes. Intriguée, elle observa Martinov qui faisait exactement la même chose.

 

– Tu ne manges pas ta viande ? Lui demanda-t-elle.

– Ben, ça ne me dit pas grand-chose !

– Ça a l’air appétissant, pourtant ?

– Alors pourquoi tu ne manges pas non plus ?

– On ne sait jamais… Imagine que Laboinet ait dit vrai !

– De la viande humaine… n’importe quoi !

– Alors mange !

– Non, comme tu dis, on ne sait jamais, ce pourrait être du rat, du chat, du chien, du singe…

– Du percepteur, de la dame patronnesse, du boy-scout ?

 

Il refila discrètement sa grillade à Béatrice qui enveloppa les deux morceaux dans une feuille d’aluminium qu’elle entreposa dans un plastique au fond de son sac.

 

Le tiramisu était fort correct, le café plutôt moyen. C’est au moment de régler l’addition que la patronne vint les voir, en déposant sur la table sans aucune discrétion, un Tupperware vide.

 

– Je vous offre cette boite, ce sera plus pratique pour emporter la viande. Cela fait partie de notre métier d’avoir les yeux un peu partout. Je vous ai vu envelopper la viande dans du papier d’alu. Donnez-la-moi : je vais la mettre dans la boite. Je suppose que vous allez donner ça à votre chien, c’est vraiment dommage de ne pas y avoir goûté…

 

Ni Martinov, ni Béatrice ne s’attendaient à ce qu’ils soient découverts, ni a fortiori qu’on vienne leur faire des réflexions. La patronne attendit que Béatrice lui ait donné la viande pour hausser le ton.

 

– A moins, que vous ne soyez mandatés par je ne sais quel organisme de merde pour faire des analyses bactériologiques ! Et vous espérez trouver quoi ? De la viande atomique ? Tenez, on va faire mieux que ça, suivez-moi en cuisine, vous pourrez prélever tout ce que vous voulez et remplir votre congélateur, c’est la maison qui régale.

 

Martinov et Béatrice, qui bien évidemment restèrent scotchés à leur place, étaient désormais dans la ligne de mire de l’ensemble des consommateurs, y compris de Cynthia qui intervint :

 

– Si vous pouviez cesser de hurler, je suis en communication téléphonique !

– Pardon ? S’étonna la restauratrice en pivotant d’un demi-cercle sa viande à la main.

– Je suis en communication ! Répéta Cynthia !

– Oh, je suis désolée, mademoiselle.

 

Elle reprit sa position initiale, plaça la viande dans le Tupperware

 

– Vous n’auriez rien à vous reprocher, vous auriez eu le bon goût de faire semblant de n’avoir rien remarqué. Commenta alors le professeur d’un ton résolu.

 

Il régla la note en liquide, se leva, Béa lui emboîta le pas et ils se dirigèrent vers la sortie sans un mot et sous les quolibets et les insultes de la patronne. Un client genre fort en gueule et sans doute quelque peu éméché eut l’idée d’intervenir, et provoqua une bousculade au cours de laquelle Béatrice fit tomber son sac.

 

C’est abasourdis qu’ils se retrouvèrent sur le trottoir.

 

– Attendez-moi, je vous rejoins !

 

C’était Cynthia.

 

Emmitouflée dans un grand manteau noir à col de fourrure dont elle avait passé la capuche, elle trouvait le moyen de continuer de diffuser, malgré cet accoutrement, une sensualité hors du commun.

 

– Je suis romancière, du moins je voudrais bien. J’ai compris que vous n’étiez pas des inspecteurs de l’hygiène, vous êtes donc autre chose. Si ça vous intéresse de parler ensemble de tout ça, je vous propose d’aller prendre un verre. Et si vous ne souhaitez pas en parler, acceptez tout de même, ça vous changera les idées.

– Ce que nous faisons est couvert par le secret professionnel… commença Martinov.

– Mon petit professeur, je suis entièrement d’accord avec toi, mais ce n’est pas une raison pour refuser une invitation aussi… délicieuse ! Intervint Béatrice.

– Nous y serons dans cinq minutes ! Précisa Cynthia.

 

Martinov ne comprenait pas bien ce besoin de « marcher 5 minutes », alors que l’endroit regorgeait de bistrots. Béatrice elle, savait. Il fut encore plus surpris quand il vit Cynthia piler rue de Rennes, devant une porte d’immeuble et en composer le code digital.

 

– Mais, Béa, on va où ? Demanda-t-il complètement largué.

– Chez cette charmante dame qui nous offre le café ! Pourquoi ?

– Pour rien, j’avais compris qu’on allait dans un café. Répondit-il en emboîtant le pas aux femmes vers l’ascenseur.

 

Béatrice remarqua avec amusement la présence sur la porte d’entrée, dénuée de toute indication d’occupant, d’un canard autocollant que quelqu’un avait en vain essayé de décoller. (Quand la colle est bonne, c’est qu’elle colle bien disait mon grand-père). Cynthia habitait un studio de taille moyenne, avec un coin cuisine, au sixième étage d’un immeuble ancien. L’endroit était décoré avec goût et la bibliothèque abondamment fournie. Ainsi, les livres qui traînaient çà et là, classaient d’emblée son occupant comme « intellectuel ». Un très joli canapé, probablement convertible invitait pour sa part à l’insouciance.

 

– Asseyez-vous, mettez-vous à l’aise, je vais vous faire un café d’enfer. Ah, au fait, je ne me suis pas présentée à vous cher monsieur, je suis Cynthia Berger, et vous ?

– Professeur Martinov.

– Professeur ! Oh, là, là ! Enchantée monsieur le professeur, mais vous avez peut-être un prénom ? Minauda-t-elle en papillonnant des yeux.

 

Martinov n’avait d’yeux que pour Cynthia. Il n’avait jusqu’ici pas eu l’occasion de la dévisager et là il était subjugué, un peu à la façon du loup de Tex Avery.

 

– Andrej… Ou André si vous préférez. Répondit le professeur (qui en fait se prénommait Alain)

– Bien sûr que je préfère ! Dommage, cet incident au restaurant, d’habitude ils sont plutôt cools. Là manifestement, la fille a pété les plombs. Enfin, bref je suppose que vous avez dû en voir d’autres ?

 

Ni Martinov ni Béatrice n’ayant envie d’épiloguer sur ce point, ils se contentèrent de répondre d’un sourire poli.

 

– Moi, ça fait des années que j’y vais, souvent deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi. Je n’ai jamais eu de soucis, il y a un bon rapport qualité-prix et le service est impeccable. Mais bon, je disais ça comme ça, n’en parlons plus et passons à autre chose.

 

– Bon par quoi on commence ? Ah ! Je vais déjà enlever ce tee-shirt qui me gratte la peau.

 

Et sans davantage de cérémonie, Cynthia enleva ce vêtement prétendument gratteur, dévoilant son buste aux avantages à peine cachés par un superbe soutien-gorge en jolie dentelle bleue.

 

Martinov est agité de sentiments contradictoires, car d’un côté, il a bien conscience d’avoir été embarqué dans un traquenard avec la complicité (passive ?) de Béatrice, de l’autre la beauté provocante de Cynthia le scotche, et sa braguette s’agite sous la pression d’un pénis qui, en ce qui le concerne, a décidé de participer.

 

– Et bien André, ne me regardez pas comme ça, vous allez nous faire une attaque. Ça vous plaît, on dirait ?

– Que voulez-vous, vous êtes très belle et je suis un homme !

– Tenez, dit-elle en s’approchant et en montrant son dos, dégrafez-moi ce soutien-gorge !

– Que je dégrafe votre soutien-gorge ?

– Oui, André, dégrafez mon soutien-gorge s’il vous plaît !

 

Martinov ne raisonne plus avec son cerveau mais avec sa bite, et c’est dans cet état qu’il entreprend de dégrafer le soutien-gorge de la belle brune. Lui, si méthodique, si rationnel, a beaucoup de mal avec les agrafes de ce soutif diabolique, il s’y reprend à deux fois, à trois fois, à plein de fois. Les deux femmes rigolent. Martinov refait un essai : Miracle, ça le fait !

 

Ne se tenant plus, il va pour caresser de ses mains les seins libérés mais toujours invisibles, mais Cynthia se recule d’un mètre, fait volte-face en dévoilant ses magnifiques globes en forme de poire au professeur Martinov qui transpire à grosses gouttes.

 

– On fait un deal ! Prévient-elle, Nous allons Béatrice et moi nous livrer à quelques coquineries. Toi tu n’interviens pas, tu n’interviens surtout pas, tu restes collé sur ta chaise, tu t’en fous plein la vue mais tu ne bouges pas. Et comme on n’est pas vaches, je viendrai te soulager à la fin. On fait comme ça ?

– Ça va être dur, mais d’accord, on fait comme ça.

– Si tu préfères, on t’attache, comme ça tu ne seras pas tenté de faire des bêtises

 

Il préférait en effet. Non pas que libre de ses gestes il aurait commis des impairs (non, Martinov savait se contrôler) mais être ainsi attaché participait à un fantasme de soumission, qui ne le laissait pas indifférent. Elles lui demandèrent toutefois de se déshabiller, au prétexte qu’attacher un homme nu, c’est quand même plus rigolo que d’attacher un homme habillé, ce dont il convint parfaitement.

 

– Ben dis donc qu’est-ce que tu bandes ! S’enthousiasma Cynthia. Et elle est bien jolie cette bite. Tu vois Béatrice, en fait je suis assez peu bisexuelle : je préfère les hommes… mais j’aime bien faire des exceptions, surtout quand je rencontre un canon comme toi.

– Ben moi, je préfère les femmes, rétorqua Béatrice, n’empêche qu’André est un excellent complice de mes jeux érotiques. Mais dis-moi, si tu aimes attacher les hommes, c’est que tu as un petit côté dominatrice ?

– Un petit côté, oui ! Et toi tu as un petit côté soumise ?

– Je peux être soumise ou dominatrice, j’ai beaucoup de facultés d’adaptation.

– Tu veux qu’on joue ?

– Je suis très joueuse !

– Alors mets-toi à poil et à genoux devant ta maîtresse !

– Mais bien sûr, maîtresse ! répondit Béa en s’exécutant.

 

Curieusement, Cynthia ne regarda pas Béa se déshabiller et entreprit de ficeler Martinov sur une chaise. Elle le fit se mettre à l’envers, le torse contre le dossier et la bite dépassant dans le vide.

 

Comme ça, par réflexe, elle lui envoya une pichenette sur le gland. Martinov encaissa sans protester et en émettant ce qui ressemblait à un grognement de satisfaction.

 

– Tu ne serais pas un peu maso, toi ?

– Juste un peu, juste un peu !

– Bon, alors tu vas rester bien sage, et peut-être que tout à l’heure tu auras une récompense… Si tu es sage !

 

Cynthia retira ce qui lui restait de vêtements et de sous-vêtements, puis elle disparut dans la salle de bains, pour revenir avec une large serviette qu’elle étala sur le canapé. Alors, elle s’approcha de Béatrice, la contemplant enfin :

 

– Dis donc, c’est pas mal tout ça !

– T’as vu ça, il n’y a rien à jeter, hein ! Mais à côté de toi, j’ai l’air d’un boudin !

– Allez, suce-moi ma petite chatte au lieu de dire des grosses bêtises !

– Ben dis donc, tu mouilles, toi !

– Ben oui, c’est toi qui me fais mouiller, à moins que ce soit la situation, ce doit être les deux en fait.

 

Béatrice approcha sa petite langue de cette chatte au-dessus de laquelle subsistait un petit alignement de poils en ticket de métro, et se mit à lécher consciencieusement, nullement gênée par l’odeur un peu forte de l’endroit. Pour l’instant elle agissait en faisant de grands mouvements de langue sur sa vulve baveuse aux lèvres gonflées de désir. Quand elle le voudrait, elle attaquerait le clitoris, et elle se doutait qu’alors Cynthia jouirait rapidement et intensément. Si faire jouir une femme était pour elle une satisfaction toujours renouvelée, elle n’envisageait cependant pas les rapports lesbiens comme uniquement une histoire de chattes. Non, ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était le contact d’une peau, de longs baisers, de savantes caresses, l’échange de sourires, le fait d’être bien ensemble ne serait-ce que l’espace de quelques instants. Il lui faudrait donc sans doute reprendre l’initiative si ce rôle de soumise qu’elle avait accepté devenait trop restrictif.

 

Cynthia mouillait d’abondance et Béatrice s’en régalait. Le corps de la brune ne tarda pas à se tétaniser, prélude à une explosion de jouissance d’une rare intensité.

 

– Ben dis donc, t’es douée, toi ! Commenta-t-elle en réémergeant.

– Tu me fais la même chose ?

– Pressée ?

– Non !

– Si je commençais par te faire des petites misères ?

– Si tu veux, mais tu ne m’attaches pas !

– Tu as peur ?

– Je suis terrorisée ! Répondit-elle sur le ton de la plaisanterie.

 

Cynthia demanda à Béatrice de se placer en face d’elle, elle entreprit de la caresser un peu partout, puis s’attarda sur ses seins, puis sur le mamelon et brusquement, sans crier gare elle les pinça de toutes ses forces. Béa cria.

 

– Tu aimes ?

– Oui, mais trop fort quand même !

 

Trop fort ou pas trop fort, l’essentiel était qu’elle aimait ça, alors elle recommença.

 

– Si je te mettais des pinces ?

Cynthia s’en alla dans la salle de bains et revint avec une nouvelle serviette de bain et deux pinces à linge couleur bleu ciel, qu’elle accrocha sur les tétons meurtris de sa belle victime consentante. Béatrice fit une vilaine grimace, la pression était forte sur ses chairs, elle faillit dire à sa partenaire de les enlever, mais supporta par pur masochisme.

 

– J’ai envie de pisser ! Déclara Cynthia. Et si je te pissais dessus ?

 

Béatrice ne répondit pas, elle s’était mise à lorgner les pieds de sa complice avec concupiscence.

 

– Tu n’aimes pas ? Je te proposais ça comme ça ?

– Si j’aime bien, mais je regardais tes pieds !

– Mes pieds, qu’est-ce qu’ils ont mes pieds ?

– Ils sont magnifiques !

– Bof, ce sont des pieds !

– Allonge-toi par terre, tiens, prends la serviette, mets là sous toi.

– Si tu veux, mais il y a un truc que j’aimerais bien, c’est que tu te pisses sur les pieds, et après, tu me les feras lécher.

 

Cynthia rit de bon cœur.

 

– Tu en a des drôles d’idées, toi ! On me l’avait jamais fait celle-là. On va essayer.

 

Elle se met debout sur la serviette, commence à pisser et vise ses pieds, mais ne les atteint pas, malgré plusieurs contorsions. Alors elle a l’idée de lever un pied, mais ce n’est pas évident, elle le lève davantage, perd l’équilibre et tombe sur les fesses tout en continuant de pisser…

 

Les deux femmes éclatent de rire. Martinov également.

 

– Tu ne t’es pas fait mal, au moins ?

– Non ça va, mais c’est impossible ton truc !

– T’as encore envie ?

– Un tout petit peu !

– Ben, tu recueilles ton pipi dans le creux de tes mains et après tu te badigeonnes le pied.

– Tu n’pouvais pas le dire tout de suite !

 

Cynthia fait donc comme indiqué puis s’assoit sur le canapé, tendant ses pieds à sa complice.

 

Béatrice n’a évidemment pas la bouche assez grande pour s’occuper de deux pieds en même temps. Elle ne choisit pas, prend celui qui est le plus facilement à sa portée, commence à lécher le dessus, lapant au passage l’urine dont il est imprégné. Elle change ensuite de pied, répétant les mêmes gestes, puis elle attrape les orteils, à l’exception du pouce qu’elle fait glisser dans sa bouche.

 

– Arrête, tu me chatouilles !

 

C’est en fait la main posée en-dessous qui provoquait la chatouille. Elle la retire donc mais continue son étrange dégustation de petits petons. Elle se garde le pouce pour la fin, l’introduisant dans la bouche avec des mouvements de langue et de lèvres appliqués comme s’il s’agissait d’une petite bite.

 

Elle ne prolongea pas outre mesure cette petite fantaisie, Cynthia n’étant que moyennement motivée.

 

– Viens donc sur le canapé ! Proposa cette dernière avant de jeter un coup d’œil au professeur Martinov, toujours ligoté nu à l’envers sur sa chaise et la bite droite comme un mât ! « Ben dis donc toi, le spectacle à l’air de te plaire ! » Lui lança-t-elle comme par défi.

 

– Faudrait être difficile ! Répondit ce dernier.

– Et si on lui bandait les yeux ! Proposa Cynthia.

– Ah, non, ce serait trop cruel ! Protesta l’intéressé.

– Ben justement ! Tu sais que quand on est privé d’un sens, les autres sont stimulés davantage. Ce doit être intéressant comme expérience. Et ne t’inquiètes pas, on ne va pas te boucher les oreilles, tu entendras tout.

 

Martinov12bDu coup le professeur se laissa bander les yeux. Puis Cynthia rejoignit Béatrice, qui l’attendait sur le canapé couchée sur le dos, les jambes légèrement écartées.

 

– Mets-toi plutôt en levrette, j’ai envie de voir ton cul !

– C’est comme tu veux ! Répondit-elle en rectifiant la position.

– Oh, que c’est beau ! S’extasia Cynthia devant le spectacle du cul écarté de Béatrice offert à ses yeux.

– Allez, profites-en !

– Humm, ce petit trou, comme il est mignon, je crois bien que je vais le lécher !

– Vas-y, fais comme chez toi !

– Tu aimes ça au moins ?

– Oui, oui.

 

La langue de Cynthia se mit à danser en de savantes circonvolutions, que Béatrice appréciait comme il se doit. Mais même les meilleures langues finissent par se fatiguer, aussi un doigt inquisiteur vint bientôt à la rescousse. Dans un premier temps Cynthia se contenta de frôler l’œillet de son index mouillé de salive, puis elle l’enfonça lentement dans la cavité rectale avant de le faire bouger d’avant en arrière.

 

– T’aimes ça, hein petite salope ?

– T’as remarqué ?

– Tu te fais enculer ?

– Ça m’arrive.

– Et lui, il t’encule aussi ? Demanda Cynthia en désignant Martinov.

– Oui, il fait ça très bien, je te le recommande… Continue, c’est bon !

– Reste comme tu es, je vais apporter des outils.

 

Elle retira son doigt, et s’en alla chercher dans un tiroir deux godes :

Martinov12c

– Le grand noir c’est pour ta chatte, le petit rose, c’est pour ton cul.

Elle enfonça d’abord le noir et actionna le vibrateur en position maximum, puis elle fit pénétrer le rose dans l’étroit conduit.

 

– Merde les piles sont à plat !

 

Qu’importe, elle le fait bouger vigoureusement avec la main. Béatrice remplie de partout est secouée de spasmes de plaisir au rythme infernal des sex-toys. Elle s’agite, se mord les lèvres, se pince les seins, s’agrippe à la serviette, se met à hurler comme une furie, puis s’affale momentanément épuisée. Elle est en sueur, son entrejambe dégouline.

 

Elle finit par se retourner, la brune se jette dans ses bras, elles s’embrasent fougueusement, s’enlacent tendrement, se caressent partout, elles sont heureuses, radieuses, et au bout d’une dizaine de minutes, Cynthia demande :

 

– Viens me bouffer la chatte !

 

Alors Béatrice approcha sa bouche du sexe de sa partenaire, commença par la lécher, puis suça le clito érigé, ne tardant pas à la faire jouir pour la deuxième fois.

 

– Et ben, quel pied ! Commenta-t-elle, une fois qu’elle eut repris ses esprits.

 

Martinov avait dans un premier temps essayé de suivre ce qui se passait à quelques mètres de la chaise sur laquelle il était ficelé. Mais les deux filles étaient avares de paroles et il n’entendait que des frôlements et des chuchotements. Aussi ces derniers lui servaient de bruits de fond à ses fantasmes. Et de fantasmes, il n’en manquait pas, le professeur et il bandait comme un mulet.

 

Il perçut qu’on se rapprochait, une main s’empara de son pénis et lui imprima quelques mouvements de masturbation bien classiques. Puis les bouts des doigts vinrent t butiner le gland, lui provoquant de merveilleux frissons avant de retourner sur la verge. Le mouvement est judicieusement ajusté, ni trop lent ni trop rapide. Seuls trois doigts opèrent, puis quand la jouissance s’annonce, les deux doigts restants viennent en renfort, pouvant à présent accélérer le rythme et accompagner Martinov vers l’orgasme.

 

La partie est finie, Béatrice a souhaité prendre une douche, elles ont un peu tardé à libérer le professeur de ses liens et de son bandeau. Il s’essuie avec du sopalin. On se rhabille, on s’échange quelques banalités, on se fait des bisous d’adieu et on s’en va…

 

Cynthia disparait-elle ainsi de la vie de Martinov et de Béatrice dans cette curieuse aventure ? Vous pensez bien que non, mais attendez la suite !

 

– Alors mon petit professeur, tu ne regrettes pas ce petit moment de folie ?

– Ben non, on ne vit qu’une fois !

– Je vais aller au labo porter la bidoche, tu m’accompagnes ou tu rentres ?

– Déjà 17 heures, je vais rentrer.

 

Ils se firent un chaste bisou et se séparèrent.

 

Le laboratoire où se rendit Béatrice avait, lui avait-on précisé bonne réputation.

 

– J’ai de la viande cuisinée, j’aimerais une analyse bactérienne et savoir de quel animal il s’agit, c’est possible ?

– Oui, on l’enverra où il faut pour ça, répondit le préposé au guichet, faudra verser des arrhes et vous aurez les résultats dans une dizaine de jours.

– Parfait ! Répondit Béa en ouvrant son sac et en constatant que le Tupperware n’y était plus. Ah, je crois bien que j’ai oublié l’échantillon, je reviendrai plus tard ! Balbutia-t-elle en sortant de l’établissement.

 

– C’était quoi ? demanda un collègue du guichetier.

– Une cinglée, dommage, elle est bien roulée !

– Oui mais elle est blonde !

 

– Allô mon petit professeur, la bidoche n’est plus dans mon sac, ce n’est pas toi qui l’aurait, par hasard ?

– Ben non, et puis je l’aurais mise où ?

– On me l’a piquée !

– Bizarre ça ! Ce ne serait pas un coup de la brune ?

– Allons, allons, elle aurait organisé tout ce délire chez elle pour nous piquer la boite, ça n’a aucun sens.

– C’est embêtant, mais bon, on en reparlera demain. Au besoin, on lui rendra son fric à Laboinet en lui disant qu’on a échoué. Ce n’est pas si grave !

 

Béatrice essaya de se remémorer ce qui s’était passé ces dernières heures. Elle se souvenait avoir placé le Tupperware dans son grand sac, puis en avoir fermé la glissière. Elle ne l’avait rouvert que chez Cynthia à la fin de la partie afin d’accéder à sa trousse de maquillage. Elle avait refermé le sac cinq minutes plus tard, ne le rouvrant dans le métro que pour chercher un kleenex.

 

Donc de deux choses l’une : ou un habile pickpocket lui avait dérobé la boite dans le métro… elle vérifia, le portefeuille était là, les clés aussi… Un voleur n’aurait assurément pas fait ce choix… à moins qu’un complice du restaurateur ait eu la patience de les attendre deux heures au pied de l’immeuble de Cynthia ? Ou alors la disparition avait eu lieu chez Cynthia, et cette disparition ne pouvait être qu’accidentelle, bien qu’elle ne voyait pas très bien comment la boite aurait pu sortir de son sac.

 

Elle décida donc de retourner chez la jolie brune. Et n’ayant pas mémorisé le digicode, elle dût poireauter une demi-heure avant que quelqu’un ait la bonne idée de sortir de l’immeuble.

 

Et miracle, ce quelqu’un était justement Cynthia :

 

– Tiens, tiens te revoilà, je parie que tu as oublié quelque chose ? S’exclama la belle brune !

– Bingo ! Tu l’as retrouvé ? Demanda Béatrice un peu étonnée tout de même.

– Viens, on remonte cinq minutes, mais juste cinq minutes, je dois m’en aller après.

 

– Je vais te chercher ton parapluie ! Reprit Cynthia une fois revenue dans l’appartement

– Mon parapluie ?

 

Mais elle ne l’entendit pas, disparut un moment pour revenir avec un mini-parapluie gainé dans son étui. Incrédule Béatrice ouvrit son sac, constata que son parapluie n’y était plus et que celui que lui tendait Cynthia ne pouvait donc qu’être le sien !

 

– Mais comment est-ce possible ?

– Avant d’aller dans la salle de bain, tu as ouvert ton sac et tu l’as laissé comme ça sur la chaise, il est tombé, je l’ai ramassé, mais je ne me suis rendue compte qu’une fois que tu étais partie que ton parapluie s’était échappé. Je ne pouvais pas te rappeler, nous n’avons pas échangé nos numéros, et puis ce n’est qu’un parapluie.

 

Béatrice était abasourdie.

 

– Il n’y avait rien d’autre ?

– Si, le Tupperware avec la viande.

– Ah, et je peux le récupérer ?

– Le Tupperware, oui, je l’ai lavé.

– Et ce qu’il y avait à l’intérieur ?

– Je l’ai jeté !

– Quoi ?

– Ben, oui, je ne pensais pas que tu reviendrais, j’allais pas garder ça !

– Bon tant pis, mais j’en avais besoin, je ne peux pas t’expliquer…. Tu l’as jeté dans ta poubelle ?

– Ben, oui !

– Et tu l’as descendue ?

– Non, mais tu ne vas pas me dire que tu veux fouiller ma poubelle ?

– Si ! Sauf si tu y vois un inconvénient !

– Eh bien, c’est dans la cuisine, je vais te donner des sacs plastiques…

 

Béatrice n’eut pas à fouiller, les deux morceaux de viande emballés dans leur papier d’alu étaient au-dessus des autres déchets, elle les récupéra et les remit dans le Tupperware.

 

Les deux femmes s’embrassèrent rapidement et la jeune chimiste, toute heureuse d’avoir récupéré « l’objet du délit », reprit en métro le chemin du laboratoire.

 

Tout était donc très simple : le sac ouvert qui dégringole, Cynthia qui le ramasse mais qui ne s’aperçoit pas de suite que des objets en sont sortis et sont allés glisser sous la table… Elle jette ensuite logiquement le contenu du Tupperware à la poubelle, qu’en aurait-elle fait ?

 

Et pourtant quelque chose clochait, lui semblait bizarre, elle fit un effort de concentration pour essayer de préciser ses doutes, mais décidément ça ne venait pas…

 

Le gars du labo fut surpris de la voir revenir, « Tiens revoilà Miss Foldingue ! » chuchota-t-il à son collègue.

 

– Ah, rebonjour, j’ai retrouvé les échantillons, dit-elle en sortant le Tupperware de son sac.

 

Elle le déposa sur le comptoir, l’ouvrit… Déballa la viande de son aluminium… La retourna… Et là…

 

Le déclic !

 

Elle referma la boite, la remit dans son sac.

 

– Y’a un petit problème, j’ai dû me tromper d’échantillons…

 

Elle ressortit prestement.

 

– Complètement maboule ! Commenta le guichetier.

– Dommage, elle est bien roulée !

– Oui mais elle est blonde !

 

Béatrice, quelque peu déboussolée marchait sous une petite pluie froide qui commençait à tomber. Elle entra dans un bistrot, choisit un place discrète puis après avoir commandé un thé au citron, sortit son Tupperware, en retira le couvercle…

 

– Je suis désolé mademoiselle, annonça le garçon déjà de retour avec sa théière, nous n’autorisons pas la clientèle à consommer des produits venant de l’extérieur.

– Je ne consomme pas, je regarde, répondit-elle énervée par la réflexion du type.

– Vous rangez cette boite, ou alors je vais être obligé de vous demander de payer et de quitter les lieux.

– Je vais vous faire plaisir, je vais ranger ma bouffe ET partir d’ici, répondit-elle en rangeant le Tupperware et en se levant brusquement.

– Il faut payer votre consommation !

– Je ne l’ai pas bu, vous êtes aveugle !

– Bu ou pas bu, si c’est servi c’est dû ! Anonna-t-il.

– Oh, mais vous commencez à m’énerver ! Hurla-t-elle, appelez-moi le patron, si vous n’êtes pas content !

 

Ce con lui barrait la route. Rageusement, elle sortit un billet de 5 euros et le jeta sur une table.

 

– Tiens, torche-toi avec, débris humain !

– Et tu n’as pas intérêt à revenir ici, clocharde ! Se crut-il obligé de répliquer.

 

Elle sortit sans répondre, folle de rage, se demandant ce qui lui arrivait. Elle eut alors l’idée de chercher un porche où elle pourrait tranquillement examiner ses morceaux de viande, mais une envie de pipi commençait à se faire urgente. Elle se choisit donc un nouveau bistrot, dans lequel elle attendit cette fois d’avoir bu et payé son thé avant de se diriger vers les toilettes. Elle commença par dégager ses vêtements afin de s’asseoir confortablement sur le siège, puis se soulagea d’abondance. Le papier-toilettes distribué par un engin dérouleur disproportionné, restait ostensiblement coincé malgré tous ses efforts pour tenter de le dégager. Elle prit donc (bien obligée) le parti de ne pas s’essuyer, ce qui de toute façon, ne la gênait pas plus que ça.

 

Elle se leva, se rhabilla et sortit le Tupperware dont elle dégagea le couvercle : le premier morceau de viande ne montrait pas le sourire de smiley qu’elle avait complété à l’aide de sa fourchette au restaurant. Elle dégagea le second morceau, tout aussi anodin que le premier. La viande provenant de la poubelle de Cynthia n’était donc pas celle qui avait été stockée à l’origine dans le Tupperware !

 

Mais que signifiait ce scénario de folie ?

 

Elle rangea tout ça et décida de retourner de nouveau chez Cynthia. Mais cette fois, il n’y avait plus personne.

 

Le lendemain, jeudi.

 

Béatrice prévint Martinov qu’elle arriverait en retard et le mit au courant de ses dernières péripéties, puis elle se rendit rue de Rennes au pied de l’immeuble de Cynthia et attendit patiemment que quelqu’un lui ouvre la porte. Elle emprunta l’ascenseur, puis sonna :

 

Une belle femme rousse d’au moins une bonne quarantaine d’années, en peignoir de bain et au visage non maquillé ouvrit la porte :

 

– Euh, bonjour, je voulais voir Cynthia !

– Vous vous trompez, ce n’est pas ici !

– Ah ? Excusez-moi !

 

Et voilà Béatrice toute seule comme une andouille sur le palier. Elle se dirige vers l’autre porte, va pour frapper, hésite, se retourne, regarde de nouveau la première porte, y reconnaît le canard autocollant déchiré.

 

« C’était donc bien là, je ne sais pas qui est cette bonne femme mais elle se fout de ma gueule ! » se dit-elle

 

Elle frappe de nouveau.

 

– Encore vous ! Vous avez l’intention de me déranger combien de fois ?

 

La rouquine va pour refermer la porte mais Béatrice la bloque avec son pied.

 

– Dégagez d’ici ! Hurle la furie.

– Ecoutez ma petite dame, je suis venue ici hier, et c’était bien ici, si vous ne me croyez pas, je peux même vous décrire vos chiottes ! La personne qui m’a emmenée ici m’a subtilisé un objet auquel je tiens beaucoup. Alors ou vous me laissez entrer ou bien j’appelle les flics, et je vous fais coffrer pour recel de malfaiteur.

 

Cette diatribe improvisée semble porter ses fruits, la rousse parait troublée.

 

– Je ne comprends rien, entrez cinq minutes !

– C’est très simple, reprit Béatrice, vous m’expliquez comment joindre Cynthia et je vous laisse.

– Je ne connais pas de Cynthia !

– Vous n’allez pas recommencer ?

– Décrivez-moi cette personne !

– Très belle brune, abondante chevelure bouclée, la trentaine, très souriante.

– Je vois, mais elle ne s’appelle pas Cynthia. Euh, disons qu’elle a les clés de mon studio.

– Ah ? Et je peux la contacter comment ?

– Elle n’a pas de portable, elle est contre !

– Tellement contre que je l’ai vu s’en servir pendant plus d’une demi-heure au restaurant !

– Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? On lui en a peut-être prêté un.

– Je suppose qu’elle est aussi contre les téléphones fixes ? Mais elle a sans doute une adresse ?

– 154 rue de Vaugirard.

– Et son vrai nom ?

– Tavernier. Odile Tavernier.

– Bon, j’espère que vous ne me baratinez pas, sinon je porte plainte.

 

La rousse paraissait troublée, après un moment d’hésitation, elle demanda :

 

– Je pourrais avoir votre numéro ? Je me prénomme Nathalie.

 

Béatrice le lui communiqua et quitta les lieux. Elle ne croyait pas un mot de ce que lui avait raconté cette femme. L’adresse et le nom devaient être bidon, le fait que Cynthia n’ait pas de portable était un mensonge. Mais que pouvait-elle faire ? Elle avait assez perdu de temps !

 

Le téléphone portable (car elle en possédait bien un) de celle qui s’était fait appeler Cynthia sonne. C’est Nathalie :

 

– Pauline, je ne sais pas ce que tu as fabriqué hier dans mon studio, mais ça ne me plaît pas du tout !

– Pardon ? Répliqua la brune, se demandant comment Nathalie pouvait être au courant de la folle partie qui s’y était déroulée.

 

La tante lui relata alors par le détail la visite de Béatrice et ses menaces de plainte.

 

– Je ne vois pas qui c’est, décris la moi !

– Une belle blonde qui serait venue au studio hier après-midi.

– Béatrice ?

– Elle ne s’est pas présentée.

 

Pauline ne comprend pas ce qui a pu déclencher un tel énervement chez celle qui était hier la si douce complice de ses ébats érotiques.

 

– Elle m’a dit que tu lui aurais piqué quelque chose qui lui appartenait.

– N’importe quoi ! Avec tout ce que me donne Robert, je ne vois pas pourquoi je me mettrais à voler !

– Elle m’a dit qu’elle envisageait de porter plainte.

– Une plainte, mais c’est invraisemblable ! Je ne comprends rien. Elle bluffe, je ne vois pas quelle genre de plainte elle pourrait déposer ?

– Mais c’est qui cette nana ?

– Je t’expliquerai plus tard !

– Non, j’ai besoin de savoir, je ne te prête pas le studio pour que ça m’apporte des ennuis. Si tu ne me dis pas, je fais changer ma serrure.

 

Alors Pauline (Cynthia) se mit à inventer gros mensonge :

 

– Cette fille, c’est l’ancienne maîtresse de mon copain, elle me cherche des noises, elle m’a suivie. Manque de bol pour elle, Robert s’est décommandé au dernier moment, elle voulait me faire chanter, ça n’a pas marché. Je suppose qu’elle a dû trouver un autre truc pour m’emmerder ! Mais ne crains rien, s’il elle revient mets-la au défi de porter plainte, elle ne le fera pas.

– D’accord, j’espère que tu ne me racontes pas du baratin !

– Mais non, voyons !

 

Pauline ne comprenait pas. Elle avait beau tourner et retourner le problème dans sa tête, la réaction de Béatrice lui paraissait inexplicable. La contacter ? Oui mais comment ? Elle rappela Nathalie :

 

– Elle t’a laissé son numéro ?

– Non ! Mentit Nathalie.

 

Quand à Béatrice, bien évidemment, elle ne trouva aucune Odile Tavernier à l’adresse indiquée.

 

Vendredi

 

Le lendemain, Béatrice et Martinov tentèrent de faire le point.

 

– Cette fille voulait nous mettre en confiance, mais quand même : aller jusqu’à partouzer pour ça ! Je sais que de tels comportements existent, mais là ça me parait vraiment aberrant, commença Martinov.

– D’autant que je ne comprends pas la manœuvre. Pour intervertir les morceaux de viande, elle avait le temps de le faire quand j’étais dans la salle de bains. Pourquoi a-t-elle préféré me faire revenir

– Pour que ce soit plus plausible.

– Non personne n’irait imaginer un plan aussi tordu, quelque chose nous échappe.

– Elle n’a simplement pas eu le temps de faire la substitution, elle t’a entendu revenir et n’a pas pu glisser le Tupperware dans ton sac. Mais elle savait que tu reviendrais.

– Et je retrouve la nana en bas de chez elle ? Et la viande dans la poubelle ? Non, décidément ça ne colle pas !

 

Le professeur était de plus en plus perplexe :

 

– Et puis c’est quoi cette substitution : de la viande saine contre de la mauvaise ? Ou le contraire ? Ajouta-t-il.

– On fait quoi ? Demanda Béatrice.

– On se retire de cette histoire, je vais essayer de joindre Laboinet. Il va m’entendre celui-là !

 

Mais Laboinet s’avéra injoignable !

 

– Je te rappelle que j’ai une semaine de vacances, mon petit professeur.

– Et tu vas où ?

– Je devais partir en Tunisie, mais j’ai annulé, je vais improviser.

 

En fait d’improvisation, Béatrice avait le désir d’y voir clair dans cette histoire absurde. Le lendemain matin (samedi donc), elle s’acheta une perruque brune, se maquilla les lèvres en rouge tomate et chaussa une paire de grosses lunettes noires. Ainsi déguisée, elle se rendit à l’Ortolan du Midi, commanda une grillade aux petits légumes et une carafe d’eau, découpa un morceau de viande qu’elle rangea rapidement dans son sac après l’avoir enveloppé dans du papier d’alu. Elle déposa ensuite sur la table le montant de l’addition et quitta l’établissement sous le regard ébahi de la serveuse, puis porta son échantillon au laboratoire.

 

– Je veux savoir deux choses : la nature de la viande et son état bactériologique.

– Je vais vous demander des arrhes et de me renseigner cette petite fiche : nom, numéro de portable…

 

Béatrice s’exécuta

 

– Avez-vous besoin également de savoir le sexe de la bête ? Ironisa grassement le guichetier.

– J’aurai les résultats quand ? Répondit Béa en foudroyant l’impertinent du regard.

– Si je peux me permettre un avis, vous étiez bien plus sexy en blonde…

– Je vous ai posé une question !

– Dans 10 jours, on vous appellera, mais revenez nous voir quand vous voulez, c’est toujours un plaisir.

– Connard !

 

Vexé, le guichetier ne répondit pas, il attendit courageusement que Béatrice ait quitté les lieux pour se tourner vers son collègue.

 

– Elle ne perd rien pour attendre, cette salope, je vais la soigner ! Dit-il.

– Qu’est-ce que tu vas lui faire ?

– Déjà ça ! Répondit-il en jetant à la poubelle l’échantillon de viande.

– T’est fou, qu’est-ce qu’on va lui dire quand elle reviendra !

– Qu’on a perdu l’échantillon. Ou alors j’ai une meilleure idée, on va lui bricoler les résultats, on va faire un rapport en expliquant que sa bidoche c’est de la chauve-souris avariée.

 

Les deux idiots éclatèrent de rire à l’idée de cette plaisanterie douteuse.

 

– Et puis on va lui facturer et on empochera le pognon, en cachette de la direction. Elle n’est pas belle la vie ?

 

Et se trouvant vraiment très fort, le guichetier se mit de suite à taper son rapport sur l’ordinateur en poussant des ricanements débiles.

 

Quand à Béatrice, elle passa son week-end à faire le ménage, quelques courses et à se reposer.

 

La suite est en page 2

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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