Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 07:30

Professeur Martinov 9 – Professeur Martinov et le « Droit Piquet » 1 – Visite d’usine par Maud Anne Amaro

prelude2

 

Cette histoire, la neuvième relatant les aventures du professeur Martinov peut se lire sans avoir besoin de lire ou de relire les autres épisodes. Faisons juste un petit rappel des personnages : Le professeur Andrej Martinov n’a jamais été professeur, c’est une sorte d’inventeur indépendant, intermédiaire improbable entre le professeur Tournesol et Géo Trouvetout, il est célibataire, sexagénaire et officie dans une banlieue bourgeoise des Yvelines. Il ne s’appelle d’ailleurs pas Martinov mais plus prosaïquement André Martin.

 

1 – Viste d’usine

 

Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes viens chez moi je suis le Jura !

 

Routine et libido

 

Quand commence cette histoire, le professeur Martinov travaille seul dans son laboratoire. On lui avait commandé un gadget permettant de conserver le café au chaud en le branchant sur le port USB d’un ordinateur. La difficulté était de créer quelque chose qu’on ne risquait pas de renverser sur la machine en le manipulant. Il est presque midi, le facteur sonne, lui remet un paquet et du courrier.

 

– Bonjour professeur, je suis en retard, vous avez vu cette neige…

 

Comme d’habitude, il trie le courrier : quelques propositions de travaux, des demandes d’entretiens… il ne va jamais y arriver tout seul. Quelle idée elle avait eu Béatrice sa collaboratrice de charme, qui excédée par cette inhabituelle rigueur hivernale, avait décidé d’aller faire quelques semaines de bronzette en solo en République Dominicaine ! Une lettre provenait de l’usine qui produisait le fameux « lapin dur » (en pilules ou en solution buvable), cet élixir aphrodisiaque qu’il avait découvert avec Béatrice, il y avait plusieurs années déjà et qui lui avait rapporté une relative fortune (voir Pr Martinov et le lapin dur). Sans doute était-ce le tableau de production trimestriel… Il ouvrit. Le rapport était aussi inattendu que catastrophique : les commandes dégringolaient dans des proportions alarmantes, il lui faudrait faire quelque chose dès le retour de Béatrice ! Il se languissait de son absence.

 

Certes ce n’était pas sa maîtresse, mais les excentricités sexuelles qu’il leur arrivait de pratiquer, lui convenaient (c’est un euphémisme) parfaitement. Non, sa « vraie » maîtresse c’était la Marianne, la veuve du grainetier et il avait pour projet de lui rendre visite ce soir même. Il avait d’ores et déjà acheté une bouteille de Saint-Emilion, le vin qu’elle préférait, afin de bien commencer la soirée. Ah ! Il faudrait qu’il l’appelle afin qu’elle lui mitonne un bon petit repas comme elle savait si bien les faire en préalable à leurs galipettes.

 

Mais en cette fin de matinée, Marianne ne répond pas. Bizarre, voilà qui ne lui ressemble pas. Il recommence une demi-heure plus tard après avoir grignoté un bout de pain et de fromage, puis à quatorze heures. Anxieux, il décide d’aller faire un saut chez elle. Evidemment ça ne répond pas et il s’inquiète auprès des voisins.

 

– Madame Michel ? Elle s’est fait renverser juste devant l’immeuble, elle sortait de chez elle…

– Oh ! C’est grave ?

– On ne sait pas, on l’a conduite à l’hôpital…

 

Un coup de fil aux pompiers, Marianne a été transportée au Chesnay, près de Versailles. Autre coup de fil. On le rassure mais jambe cassée quand même ! Il prend le car et direction l’hôpital.

 

Marianne roupille, il ne la réveille pas, lui griffonne un petit mot d’amitié, regrette de ne pas avoir pensé à lui apporter des fleurs, descend en acheter, remonte, puis sort de l’établissement hospitalier. Le voilà un peu désemparé. Il va vers l’arrêt du car, justement en voici un qui arrive et Martinov court afin de ne pas le rater. Ce n’est que quelques longues minutes plus tard, qu’il se rend compte qu’il s’est trompé de direction et qu’il se retrouve à la gare de Versailles-Rive-Droite.

 

Du coup, il décide de prendre le train vers Paris-Saint-Lazare. A défaut de Marianne, il connaît dans Paris une vieille connaissance qui lui épanchera fort correctement sa libido.

 

Il se rend rue Saint-Denis, là où officie Josie. Evidemment, elle n’y est pas, sans doute est-elle occupée, se dit-il, ce qui n’a rien d’étonnant : elle est douce et gentille et sait fidéliser sa clientèle. Martinov fait les cent pas, ronge son frein. Une demi-heure plus tard, la belle n’étant toujours pas apparue, il décide de se renseigner auprès d’une de ces collègues :

 

– Josie elle est là, elle est occupée. Montez l’attendre devant sa chambre, c’est au…

– Merci beaucoup.

 

Au moins il est au chaud ! Les filles des rues, il y a une éternité qu’il les fréquente. Bien sûr, il lui est arrivé de tomber sur quelques pestes, mais il a surtout rencontré pas mal de filles gentilles, consciencieuses avec lesquelles il a tissé des rapports sympathiques. Et oui, on est à cent lieues de ce que raconte une certaine littérature, vous savez celle où tous les clients sont des tarés et toutes les filles des malheureuses victimes.

 

La porte s’ouvre, libérant un client manifestement ravi, qui disparaît dans l’escalier.

 

– Dédé ! Mon cuisinier préféré, il y a si longtemps, entre donc !

 

Bisous, bisous. C’est bien la seule à l’appeler Dédé. Elle l’appelle « mon cuisinier préféré » depuis qu’un jour ils s’étaient échangés des recettes de cuisine. Il la paye en émettant des commentaires de circonstances sur la météo.

 

Josie est une femme mûre mais merveilleusement conservée. Elle est fine, la peau légèrement mate, avec une coupe auburn au carré qui encadre un visage aussi agréable que malicieux, rehaussé par de magnifiques yeux bleus.

 

– Allez viens, déshabille-toi. Tu veux qu’on fasse quoi aujourd’hui ?

 

Martinov allait lui répondre d’improviser, mais Josie surprit son regard lorgnant sur une étagère garnie de godemichés, rangés par ordre de grandeur.

 

– Ils te plaisent mes godes ?

– C’est rigolo !

– T’en voudrais un dans ton petit cul ?

– Pourquoi pas ?

– Je te fais un spécial cul : fessée, feuille de rose et gode.

– Ça marche !

– Je te domine un peu en même temps ?

– Si tu veux.

– Allez, c’est parti pour le délire.

 

Elle se déshabilla mais conserva sa guêpière.

 

– Tu ne me montres pas tes seins, aujourd’hui ? S’inquiéta Martinov.

– Ah ! C’est demandé si gentiment, je ne peux pas refuser. Dit-elle en les lui dévoilant.

– Je peux leur faire un bisou ?

– Tu crois vraiment que c’est de la domination, ça ?

– Tu ne veux pas ?

– Mais si !

 

Martinov se mit alors à sucer le téton droit de Josie comme un gamin qui téterait son biberon.

 

– Allez, passe à l’autre, sinon il va être jaloux !

 

Il ne se le fit pas dire deux fois !

 

– Bon, finie la rigolade, maintenant tu te mets en levrette sur le lit. Non pas comme ça, en travers, que je puisse te contourner, et tu me tends bien tes fesses, je vais bien te rougir ton petit cul, esclave !

 

Il obtempéra bien sûr.

 

– On dit « oui, maîtresse »

– « Oui maîtresse » ânonna Martinov, que ce protocole indifférait totalement.

 

Josie commença par claquer l’arrière train de notre vert professeur à l’aide de ses mains avant d’aller chercher un long martinet.

 

– Regarde comme il est beau !

 

Le martinet n’avait rien d’extraordinaire, sinon que l’extrémité de son manche épousait la forme d’une bite en érection. Sans plus de transition elle lui fouetta les fesses, graduant la force de ses coups en bonne professionnelle.

 

– C’est bon, esclave ?

– Oui maîtresse !

– Alors si c’est bon, je vais continuer à t’en donner.

 

Au bout de dix minutes de ce traitement, le cul du professeur avait changé de couleur, mais aussi de température car ça chauffait pas mal.

 

– Ne bouge pas ! Je vais te faire un truc, et dis-toi bien que je ne fais pas ça à tout le monde, mais toi je t’aime bien, t’as une bonne tête.

 

Martinov sentit alors la langue de la jolie prostituée lui lécher l’anus en de savantes circonvolutions. Elle tentait de pénétrer dans l’étroit orifice qui s’entrouvrait sous la pression et frémissait sous la caresse buccale.

 

– Et maintenant le bouquet final. Tu ne bouges toujours pas !

 

Josie s’harnacha donc d’un gode ceinture qu’elle encapota. Elle se présenta, provocante devant son visage :

 

– Alors elle te plaît ma bite ?

– Hé !

– T’aimerais bien la sucer ?

– Comme tu veux !

– Ben c’est pas le grand enthousiasme ! Quand on aime les bites dans le cul on aime aussi les sucer ! Suce esclave !

 

Martinov n’avait rien contre cette pratique, mais son gode manquait cruellement de réalisme.

 

– Je préférerais celui-là sur la planche !

– Ah ! Mais il fallait le dire !

 

Le professeur se prêta donc au jeu, puis Josie après lui avoir barbouillé l’anus de gel, le pénétra. Il ressentit une douleur qui faillit lui faire dire d’arrêter, mais peu à peu d’étranges frissons le parcoururent et il se laissa faire, plutôt satisfait de ce qu’on lui faisait subir. Cinq minutes après elle se retira, laissant l’anus de Martinov béant et un petit peu douloureux.

 

– C’est bon, une bite dans le cul, n’est-ce pas ?

– Ouuuui !

– Avec une vraie bite, tu as déjà essayé ?

– J’ai eu quelques occasions !

– Et t’as aimé ?

– Oui, j’avoue !

– T’es un cochon, Dédé !

– Si tu veux !

– Un cochon sympa ! Si tu veux je peux t’organiser un petit trio, j’ai deux ou trois clients qui ne seraient pas contre le fait de se faire sucer la bite.

– Et ils pourraient m’enculer aussi ?

– Bien sûr, mais il faudra que ce soit réciproque.

 

Josie fini par enlever le gode, laissant le professeur dans un drôle d’état.

 

– Ben dis donc tu bandes bien, c’est parce que je t’ai proposé de faire enculer que tu bandes comme ça ?

– Va savoir ?

– Tu veux jouir comment ?

– Tu me suces ?

 

Trois minutes après il éjaculait sous les coups de langue de la belle Josie. Puis vint le rituel, la petite toilette, le rhabillage.

 

– Tu veux boire quelque chose ?

 

Il appréciait les filles comme Josie pour qui le client reste un être humain pendant, mais aussi après la prestation. Il accepta un verre d’eau.

 

– Alors, Dédé, c’est quand que tu m’emmènes au restaurant ?

 

Dingue ! Elle se rappelait de cette vieille promesse lancée un peu en l’air qu’il lui avait faite un jour, sans jamais la tenir.

 

– Ce soir si tu veux !

– Ce soir ? Et bien oui, pourquoi pas ?

– On fait ça en copains ? Demanda-t-il craignant qu’elle en lui facture le temps.

– Bien sûr !

 

Ils convinrent donc d’une heure et d’un lieu de rendez-vous.

 

– A tout à l’heure mon lapin !

 

Pourquoi parle-t-elle de lapin ? Voilà que ça lui remémore cette affaire de « lapin dur ». Mais en même temps cela lui donne une idée.

 

Il est d’humeur joyeuse, Martinov ; Josie l’a véritablement détendu, c’était le but du jeu ! Il descend la rue vers la Seine, là où sont les sex-shops. Il en repère un assez grand, entre et se dirige directement vers la caisse. Le gérant a l’air aussi avenant qu’une feuille d’impôts, mais qu’importe :

 

– Vous avez du « lapin dur » ?

– Non, on ne fait plus, mais on a ça, répond-il sortant un produit de derrière le guichet, ça s’appelle « droit piquet » c’est aussi efficace et c’est moins cher !

– Ah ! Et il a longtemps que vous ne faites plus de « lapin dur » ?

– J’sais pas !

– Il y a d’autres boutiques qui en vendent ?

– J’en sais rien !

– Bon, merci, au revoir.

 

Le caissier de la boutique suivante était plus aimable, lui expliqua qu’il n’avait pas non plus de « lapin dur » et que ça avait été remplacé par le « droit piquet » depuis un mois ou deux. Notre professeur en acheta donc un flacon afin de l’examiner en laboratoire, puis chemina dans Paris en attendant l’heure de son rendez-vous avec Josie.

 

Ils dînèrent dans un bon petit restaurant, près de la Seine et papotèrent comme des vieux amis qu’ils n’étaient pourtant pas vraiment.

 

– Je vais te donner mon numéro, précisa Josie. Quand tu reviendras à Paris passe me voir et on se refera un restau… Et si tu n’as pas envie de sexe, et bien ça fait rien, on fera juste le restau !

 

Une excellente soirée donc au terme de laquelle ils rentrèrent en taxi, chacun de leur côté. Et inutile de vous dire que notre professeur était gai comme un pinson.

 

L’analyse du « droit piquet », réalisée dès le lendemain ne fut pas bien longue et les résultats éloquents : il s’agissait ni plus ni moins que d’un plagiat intégral du « lapin dur ». Martinov téléphone à l’usine, le responsable a l’air embêté, il confirme la baisse des commandes du « lapin dur » et dit n’avoir jamais entendu parler du produit concurrent. Béatrice devant rentrer lundi, il attendra donc son retour pour voir avec elle comment s’organiser.

 

Roland Vannier

 

Roland Vannier est à cinquante ans un éternel marginal (et d’ailleurs Roland Vannier n’est pas son vrai nom). Ingénieur en électronique et spécialisé en téléphonie, il s’est fait révoquer de deux grosses entreprises pour faute grave. Il est aujourd’hui officiellement gérant d’une officine de vente et de réparation de téléphones portables, mais notre homme a d’autres activités, autrement plus lucratives : escroc à la petite semaine, il s’est spécialisé dans le dépouillement de touristes japonais. Non sans avoir préalablement assimilé les rudiments de la langue, il leur refourgue ainsi allègrement des contrefaçons de vêtements de grandes marques, des montres ainsi que des parfums de sa fabrication, à base d’eau de Cologne, de fleurs séchées et d’épices diverses et variées. Les emballages sont réalisés sur ordinateur, en revanche les flacons sont authentiques. Il n’a été inquiété qu’une seule fois et il a écopé de huit mois de prison ferme, mais n’en fit que quatre. Maintenant, il redouble d’attention. Il a de l’argent et comme il ne sait qu’en faire, il claque : voyages lointains, croisières de luxe, hôtels quatre étoiles, restaurants et cabarets pour rupins. Il rêve de réaliser un jour un grand coup, comme ça pour la beauté de l’acte. Il a bien essayé de vendre un faux monochrome, ça n’a jamais marché, idem pour les faux souvenirs dactylographiés du président Pompidou, et encore idem pour ses « fragments de matériel électrique ayant appartenu à Claude François », mais il ne désespère pas, se disant que l’occasion fera bien un jour le larron !

 

Il est bel homme, Roland Vannier, du moins pour celles qui apprécient le genre brun ténébreux avec des sourcils partout, mais il a cependant un gros problème (un très gros problème, même) dans la vie : il bande mou. Quand il est seul, ça va, mais sinon, il est incapable de pénétrer une femme plus de trente secondes. Il a essayé des tas de trucs, ça n’a jamais marché, il a perdu son temps avec les urologues, les sexologues et autres quéquétologues. Quand le viagra est arrivé sur le marché, son médecin traitant a refusé de lui en prescrire, lui découvrant des problèmes cardiaques incompatibles avec les miraculeuses petites pilules bleues. Il en prit donc son parti, et quand un jour un ami bien intentionné lui indiqua qu’il existait d’autre formes de sexualité, il le remercia à sa façon en lui envoyant un pain en pleine poire. Vannier place sa fierté où il peut : être impuissant n’étant pas pour lui pas une raison pour devenir homo !

 

C’est un jour en province que ne sachant quoi faire de sa soirée, il s’en alla traîner sa carcasse dans la seule sex-boutique de la ville, regardant s’il y avait des produits nouveaux pour les empêchés de la quéquette, il remarqua le « lapin dur ». Il demanda à voir la notice, il y avait bien de légers effets indésirables annexes mais aucune contre-indication. Il acheta le produit, chercha en vain à draguer, dut attendre le lendemain et découvrit une officine de masseuses asiatiques. On lui précisa suite à sa demande que les massages pratiqués n’étaient que relaxants mais il accepta néanmoins la prestation et avala préalablement une gorgée de « lapin dur ». Miracle ! Dix minutes plus tard, il bandait comme un cerf en rut. La masseuse ne s’en aperçut qu’un quart d’heure plus tard, quand elle le fit se retourner. Baladant ses mains très près de la verge tendue, elle finit par proposer à Roland une petite masturbation moyennant un léger pourboire. Il souhaitait autre chose mais il s’avéra que la pénétration ne semblait pas au programme de la fille, mais que la pipe pouvait s’exécuter de façon tout à fait « exceptionnelle » et moyennant cette fois un triple pourboire. Le marché fut conclu.

 

Roland eu ainsi droit à 50 ans, à sa première véritable fellation. Ses yeux s’emplirent d’émotion et le triple pourboire devint vite un décuple pourboire, au grand étonnement de la masseuse, peu habituée à de tels élans de générosité.

 

Un honnête homme aurait remercié in petto l’inventeur du « Lapin dur » mais Roland Vannier n’était pas un honnête homme…

 

De retour à Paris, Roland contacta Ali le chimique, un personnage équipé de ce qu’il fallait pour analyser n’importe quel produit et qui lui était d’une aide précieuse quand il entreprenait de contrefaire de nouveaux parfums.

 

Ali lui restitua le résultat qui le rendit dubitatif : le produit était composé d’excipients divers et variés qui permettaient d’indiquer « à base de ginseng et de salsepareille » sur l’étiquette, mais aussi de plusieurs molécules assez compliquées. Il était probable que l’association de plusieurs d’entre elles constituaient la « magie » du produit, les autres étant neutres et présentes uniquement pour donner le change. Ali s’avoua d’ailleurs bien incapable d’indiquer comment les reproduire.

 

Il fallait donc faire autrement.

 

Une enquête rapide permit à Vannier de remonter jusqu’à l’usine de fabrication en Franche-Comté. Notre homme s’y précipita donc.

 

Il tendit à Paul Binder, le directeur de l’usine, la liste des molécules et excipients qu’il souhaitait voir entrer dans la composition du produit qu’il lui proposa de fabriquer. C’était en fait du « lapin dur » dans lequel le ginseng avait été remplacé par du fenouil et la salsepareille par du jus de concombre. Il proposa le nom de « droit piquet ».

 

– Pour les molécules, je sais que vous savez faire, puisque vous les incluez dans « le lapin dur ».

– Ce n’est pas trop légal, ce que vous me demandez là !

– Certes, mais dites-moi donc combien la personne qui vous fait fabriquer le « lapin dur » vous le payait. Moi je vous l’achèterai 25 % plus cher.

– Ça ne se vendra jamais !

– Oh si ! Vous m’en fabriquez 10.000 flacons pour commencer, je vous les paie cash.

– Je ne crois pas avoir les moyens nécessaires…

– Sauf si vous mettez la pédale douce sur la fabrication du « lapin dur »…

– Bien sûr !

 

La fabrication lancée, il contacta directement les grossistes, leur revendit à un prix bien inférieur à celui du « lapin dur », mais en exigeant qu’ils n’en profitent pas pour faire gonfler leurs marges. Faisant jouer la concurrence, il parvint à ses fins et deux mois plus tard le « droit piquet » se vendait en sex-shop ou sur Internet presque deux fois moins cher que le « lapin dur ». Roland perdait un argent fou dans cette affaire, mais des sous, il en avait et puis tout cela était de l’investissement. Une fois le « lapin dur » coulé, il réajusterait les prix et l’opération deviendrait rentable, très rentable même.

 

Lundi

 

Quand Béatrice arriva au laboratoire de Martinov, celui-ci qui s’apprêtait à l’accueillir en lui parlant de ses soucis liés à la fabrication du « lapin dur » se mit à bafouiller lamentablement. Il faut savoir que Béatrice arborait un véritable port de star, le bronzage était magnifique, sa chevelure blonde naturelle avait été ravivée, et ses lunettes de soleil qu’elle enleva très vite lui conféraient un air de starlette coquine à haut pouvoir érotique.

 

– Tu es de plus en plus belle, Béatrice !

– N’exagère rien, mon petit professeur.

– Je n’exagère rien, alors parle-moi de tes vacances !

– Sitôt arrivée, je me suis fait draguer par un jeune couple, ils m’ont adoptée, chouchoutée…

– Pas de sexe, alors ?

– Tu rigoles ! Je n’ai pas arrêté de coucher avec eux ! Le type était très doux, très mignon et très correct et sa copine était complètement délurée. Mais arrête de me regarder comme ça mon petit professeur, tu ne vas tout de même pas me dévorer toute crue !

– C’est que ma libido vient de remonter subitement !

– Voyons voir ça ! Répondit-elle coquinement en touchant la braguette du vert professeur.

 

Celui-ci était enchanté, ravi et anticipait dans sa tête la suite possible des événements.

 

– Je suis impatient de voir si ton bronzage est intégral.

– Ben non, il n’est pas intégral, j’avais un petit string ! Répondit-elle en lui ouvrant, non sans difficultés, la fermeture éclair du pantalon.

– Tu fais quoi ?

– Je vérifie la remontée de ta libido.

 

Béa avait à présent sa main sur le slip démodé de Martinov, et le caressait à travers le tissu.

 

– Tu vas me rendre folle !

– Je sais ! Admit-elle, en extrayant la bite bandée du professeur.

 

Elle le masturba quelques secondes puis s’arrêta pour aller chercher une chaise.

 

– Ne bouge pas, baisse ton pantalon, on va s’amuser.

 

Une fois assise devant lui, elle se déchaussa. Hiver oblige, elle s’était bottée et portait en-dessous de fines chaussettes en voile qu’elle retira. Elle lança ses jambes en avant.

Martinov9a

– Alors ils ne sont pas mignons mes petits pieds-pieds tout bronzés ? Je les ai vernis ce matin.

– Adorables ! Consentit le professeur.

– Ben, s’ils sont adorables qu’est-ce que tu attends pour leur faire des bisous.

 

Il aurait préféré de loin qu’elle reprenne sa masturbation, mais Martinov, philosophe, se dit alors qu’il n’y a pas de meilleur plaisir qu’un plaisir retardé et se mit à embrasser les petits petons de sa collaboratrice.

 

Celui-ci ne partageait pas la passion des pieds qui habitait Béatrice, mais il n’avait cependant rien contre cette fantaisie et le fait de la pratiquer.

 

– Lèche-moi les orteils. Tu peux y aller, ils sont propres !

 

Martinov se mit donc à lécher et à sucer les doigts de pieds de sa complice.

 

– Allez, mets bien le gros orteil dans ta bouche et suce comme si c’était une petite bite.

 

Béa jouait parfois ainsi à stimuler les légères tendances bisexuelles du professeur.

 

– Ça t’excite, hein quand je te dis des choses comme ça ?

 

Martinov qui avait la bouche pleine, ne put répondre ! Ça l’arrangeait bien, il n’aurait su quoi dire !

 

Béa décréta alors que son pantalon la gênait et le retira, dévoilant des cuisses et des mollets sublimés par le bronzage.

 

Excité par cette vision, le professeur continua donc à s’amuser avec les gros orteils de sa collaboratrice en espérant secrètement que l’affaire ne dure pas trois heures.

 

– Hum, ça fait du bien, ça détend ! Tu me les as bien bichonnés mes petits pieds-pieds !

– Tu as vu dans quel état tu m’as mis ?

– Et tu crois que je suis assez méchante pour te laisser comme ça ?

– Non, tu n’es pas méchante !

– Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?

– Ben, j’aimerais bien que tu me suces !

– Ah ! C’est ça les hommes, des pipes toujours des pipes ! Et tu crois que ça m’excite moi, de te faire une pipe ?

– Tu m’as demandé ce qui me ferait plaisir…

– Bon je vais te la faire ta pipe, mais après tu me fais jouir !

 

Et sans attendre de réponse, elle engoba la bite bandée du professeur et commença à la travailler de la langue et des lèvres, Martinov se pâmait de plaisir. Elle s’arrêta un moment pour se reposer la mâchoire !

 

– Tu veux mon cul ? Proposa-t-elle vertement.

– Je ne vais pas refuser !

 

Elle retire sa petite culotte, mais garde son haut, elle se tourne, gigote des fesses.

 

– Tu les aimes bien, mes petites fesses, hein ?

– J’aime bien tes nénés aussi !

– Ne soit pas trop gourmand, mon petit professeur !

 

Elle s’est positionnée sur le tapis, en levrette, relevant et écartant son cul de manière obscène. Martinov la caresse un peu de sa langue, mais constate que mademoiselle est tellement excitée que sa mouille a dégouliné jusqu’à son anus ! Il y introduit son sexe qui entre avec une facilité déconcertante, il va et il vient, il la pilonne, il la lime, il est en nage, tandis que Béa pousse d’insolites jappements en l’encourageant de la parole. Martinov n’est plus qu’une bête en rut, sa cadence s’accélère encore, il jouit dans un spasme. Les deux amants épuisés restent ainsi emboîtés quelques instants. Puis après que le professeur eut déculé, Béa se retourne telle une diablesse dans une boite à ressort :

 

– Viens me sucer !

 

Martinov la lèche ensuite jusqu’à l’orgasme se régalant de ses sucs.

 

– Attends un peu, lui dit-elle alors, mais reste là, j’ai envie de pipi, tu le veux ?

– Bien sûr !

– Alors bouge pas, et ouvre bien la bouche, on va essayer de ne pas en mettre partout.

 

Plus facile à dire qu’à faire, Martinov avala ce qu’il put à grosses lampées, hé, c’est qu’elle avait une grosse envie, la Béa ! Le reste fut pour le tapis qui fut bon pour le nettoyage, mais le tapis avait l’habitude !

 

Il fallut bien après toutes ces « turpitudes » que Martinov mette au courant son assistante de ses déboires avec la production du « lapin dur ».

 

– OK ! Dit-elle, faut qu’on aille voir, il y a quelqu’un qui a dû refiler la formule à je ne sais pas qui, il faut qu’on mette le responsable en face de ses responsabilités, et s’il ne veut pas coopérer, on verra comment porter plainte !

– D’accord je vais le prévenir qu’on arrive ! Proposa le professeur.

– Non, non, on va arriver à l’improviste ! Il ne faut jamais laisser à l’autre le temps de se préparer, disait euh…

– Qui ?

– Napoléon ?

– Il a dit ça !

– J’en sais rien, mais il aurait pu le dire !

 

Le contrat passé avec le fabricant prévoyait la possibilité de contrôler inopinément les stocks, le prétexte était donc tout trouvé.

 

Mardi

 

Ils voyagèrent en train jusqu’à Besançon, arrivèrent vers 18 heures et louèrent une voiture. Ils avaient prévu de ne se rendre à l’usine que le lendemain.

 

– T’as réservé où ? Demanda Martinov

– Nulle part, on couche chez l’habitant !

– Tu connais du monde ?

– Devine !

– Carole ? (voir Martinov et la maison de Cendrillon)

– Bingo ! Faut d’ailleurs que je l’appelle.

 

– Allô ! Ah Béatrice, vous êtes arrivés ?

– Il y a une demi-heure !

– Béatrice, j’ai un souci, je ne pourrai pas vous recevoir avant 23 heures, j’ai déconné avec mon agenda et j’ai un truc ce soir que je ne peux pas reporter.

– Ce n’est pas grave, nous viendrons donc à 23 heures, répondit Béa, bien plus contrariée qu’elle ne le laissait paraître.

 

Ils tuèrent donc le temps en traînant au restaurant. Et à l’heure dite, ils furent chez Carole.

 

Cette grande brune est toujours aussi jolie et est, de façon toute à fait inattendue, habillée d’une très élégante longue robe du soir de couleur bleue. Les deux femmes s’embrassent très tendrement. Elle serre la main du professeur.

 

– Ah, monsieur Martinov, je ne vous ai pas vu très longtemps quand vous étiez venu dans la région, mais je me souvenais bien de votre visage. Bon, vous voyez je suis un peu déguisée, je suis à une soirée… je m’en suis échappée un moment… c’est en rapport avec la gestion de ma galerie, un mec plein de fric qui reprend l’avion pour le Canada dès demain matin, j’étais bien obligée d’y aller, et d’ailleurs faut que j’y retourne. Voilà, je vais vous montrer la chambre d’amis, il y a des lits jumeaux, mais si vous préférez, l’un d’entre vous peut prendre le canapé. On se verra demain matin et demain soir, pour me faire pardonner ce contretemps vous êtes mes invités pour le dîner ! 19 heures ça vous ira ?

– C’est qu’on avait prévu de rentrer demain après-midi, Intervient Martinov, on a nos billets de train.

– Mais mon petit professeur, des billets de train, ça s’échange. Bien sûr qu’on sera là demain à 19 heures, Intervint Béa.

 

Pendant que Martinov, manifestement très fatigué ouvrait déjà sa valise à la recherche de son pyjama, Béatrice demanda à Carole l’emplacement des commodités.

 

– J’ai une de ces envies ! Précisa-t-elle.

 

Dans le couloir, le contact fut fulgurant : Carole se jeta sur les lèvres de Béatrice, qui ne demandait que ça et les deux femmes s’échangèrent un long et fougueux baiser.

 

– J’espère que demain on aura le temps de faire les folles ! Dit la brune en reprenant ses esprits.

– Moi aussi !

– Ton « collègue » ne risque pas de poser problème ?

– Pas de soucis, il a les idées larges, il est en fait assez coquin, mais ce n’est pas le genre à s’imposer.

– Ah, oui ! Il est hétéro ?

– Très légèrement bi, on va dire.

– Les toilettes sont là !

– Tu te souviens il y a trois ans, tu m’avais regardé pisser, à mon tour maintenant.

 

Béatrice baisse son pantalon et sa culotte et s’assoit sur la cuvette.

 

– Oh, que c’est mignon tout ça ! Tu as été au soleil, toi !

 

Elle la regarde à présent faire couler son petit jet doré dans la cuvette.

 

– Je ne peux rien faire d’autre, t’as vu comme je suis habillée et puis il va falloir que j’y aille, mais on se rattrapera demain !

 

Martinov et Béatrice choisirent de dormir tous les deux dans la chambre d’amis, et si le premier s’endormit comme une masse en se mettant à ronfler, Béa ne put trouver le sommeil qu’après s’être énergiquement masturbée.

 

Mercredi

 

Carole les réveilla à 8 heures le lendemain matin, leur servant un bon petit déjeuner avec beaucoup d’élégance.

 

– Je n’ai pas trop de temps à vous consacrer ce matin, je dois accompagner mon canadien à l’aéroport. Mais ce soir, promis, juré nous pourrons papoter comme des pies… et plus si affinités…

 

Vers 10 heures, ils prévinrent le fabricant de leur arrivée alors qu’ils étaient pratiquement devant l’usine (ce qu’ils se gardèrent bien de préciser). Cinq minutes plus tard, ils s’annonçaient à l’entrée.

 

– Quoi ? Ils sont déjà là ! Entendirent-ils dans l’interphone.

 

Paul Binder vint les accueillir, il était visiblement mal à l’aise. Plutôt que de tergiverser, il préféra prendre les devants, tout en arrangeant l’histoire à sa façon.

 

– J’ai un gros souci : j’ai eu la visite d’un type qui m’a demandé de fabriquer un clone de votre produit, destiné à remplacer le vôtre. Cet homme m’a fait des menaces à peine voilées, il m’a aussi demandé d’éviter de vous prévenir…

 

Martinov et Béatrice manifestèrent leur surprise, c’était donc au sein même de l’usine que se fabriquait la contrefaçon, ce qu’ils étaient bien loin d’imaginer.

 

– Comment ? C’est donc vous qui produisez le « Droit piquet » ?

 

Binder leur confirma, tout en découvrant que ces derniers ne le savaient pas… Peut-être aurait-il dû attendre avant de leur avouer ? Il se demanda s’il n’avait pas gaffé.

 

– Vous auriez pu trouver le moyen de nous prévenir malgré tout, non ? Nous aurions su être discrets. Intervint Martinov.

– J’avais la trouille !

– Ben voyons, et porter plainte, ça ne vous est pas venu à l’idée non plus ?

– J’en ai parlé à mon avocat, ça lui a paru peu pertinent, je vous dis : les menaces n’étaient que verbales.

– Vous avez les coordonnées du faussaire ?

– Oui, qu’allez-vous en faire ?

– On va voir, je n’exclus pas de déposer plainte pour rupture de contrat.

– Le contrat n’est pas rompu, je m’engageais à avoir en stock une quantité suffisante pour répondre à la demande des grossistes. Ce stock est toujours là, c’est la demande qui ne suit plus !

– Vous êtes un malin, vous ! Et si je porte plainte pour contrefaçon, vous aurez quoi comme argument ?

 

La douche froide ! Binder pensait encore s’en sortir, mais là il devient blême, incapable de répondre. Martinov enfonça le clou :

 

– Alors je vais vous dire ce que vous allez faire : vous allez informer vos clients grossistes que la production du « droit piquet » est arrêtée et vous leur proposez du « lapin dur » à la place. Je vous conseille également de ne pas prévenir l’escroc !

– Vous mettez ma vie en danger !

– Ce n’est pas mon problème, monsieur Binder ! Bon alors ces coordonnées ?

– Voilà, voilà ! Mais je vous en prie, ne portez pas plainte. Je suis conscient d’avoir fait une grosse connerie, mais qui n’en fait pas ? Je ne souhaite qu’une chose, c’est me racheter. Tenez si on parlait de tout ça autour d’une bonne table ? Permettez… dit-il en en appuyant sur l’interphone : « Joëlle, réservez-moi trois couverts aux « Trois Marches » pour midi, merci ». On fait comme ça ?

– Non, on ne fait pas comme ça ! Répondit Béatrice en se levant. En revanche, vous allez faire comme nous vous avons demandé de faire. Au revoir, monsieur Binder.

 

Et Martinov et Béatrice laissèrent leur interlocuteur abasourdi, qui mit une bonne minute à se saisir de niveau de son téléphone.

 

– Joëlle, annulez-moi la réservation de midi… Ou plutôt non, vous aviez quelque chose de prévu pour l’heure du déjeuner ?

– Euh, non !

– Alors téléphonez leur et dites-leur que nous ne serons que deux et qu’on n’arrivera que vers treize heures. Et vous, je vous veux dans mon bureau à midi pile !

– Mais, c’est que c’est mon heure de déjeuner, monsieur le directeur !

– Vous ne venez pas de me dire que vous n’aviez rien de prévu à midi !

– Ah, oui, c’est vrai !

 

Il raccrocha, ravi d’avoir trouvé le moyen de se déstresser, mais avant il lui fallait exécuter une corvée : il composa le numéro de Roland Vannier, son vrai numéro, pas celui qu’il avait communiqué à Martinov.

 

– Je vous rappelle dans cinq minutes, répondit Vannier chez qui la protectionnite devenait une véritable obsession depuis qu’il avait fait un séjour en prison.

 

Ce dernier sorti et rappela Binder d’une cabine de cyber-café ! L’autre lui déballa tout.

 

– Mais qu’est-ce qui vous a pris d’aller leur dire que c’est vous qui fabriquiez le « Droit Piquet ». Vous êtes con ou quoi ? Il fallait leur faire croire qu’il s’agissait d’une affaire d’espionnage industriel, que par exemple l’un de vos employés aurait pu refiler les secrets de fabrication à un concurrent.

– Ça n’aurait servi à rien, ils auraient remonté la piste à l’aide des grossistes.

– Oui, mais pas tout de suite. Ça nous aurait fait gagner du temps, on aurait pu trouver une parade.

– Et puis, ils m’ont pris de court. Ils m’ont annoncé qu’ils arrivaient et 5 minutes plus tard, ils étaient à l’entrée.

– Et alors ?

– Ils venaient faire un contrôle de stock, leur contrat leur en donne le droit !

– Et alors ?

– Ben alors, le « lapin dur » et le « droit piquet » sont stockés dans le même hangar !

– Quoi ? J’ai mal entendu !

– Je vous dis, j’ai été pris de court, je pouvais faire déménager mes stocks en une heure…mais là…

– C’est pas possible d’être aussi con ! Vous êtes nul Binder, nul à chier !

– Je fais quoi ? Monsieur Vannier !

– Rien, je vous rappelle dans un quart d’heure.

 

Vannier sortit de la cabine, furibard. Son projet reposait sur trois fortes probabilités :

 

– que l’inventeur du « lapin dur » ne s’aperçoive que le plus tard possible de la chute des ventes de son produit.

– qu’il en comprenne la raison également le plus tard possible.

– qu’il ne soupçonne rien, du moins au départ, du côté de l’usine de fabrication.

 

Rien de tout cela n’avait fonctionné. Si on retrouvait sa piste, il pourrait être poursuivi pour contrefaçon. Autant stopper tout de suite…

 

Binder était au bord de la crise nerveuse, il avait « pris sur lui » pour ne pas répondre vertement à Vannier, ce qui n’était pas son genre, mais il se méfiait de cet individu. Il convoqua son responsable de production.

 

– Rémy, vous me faites transvaser tous les flacons de « droit piquet » dans des flacons de « lapin dur ». Vous me foutez dans un camion toutes les étiquettes et emballages de « droit piquet » et vous attendrez mon feu vert pour les foutre à la décharge.

– Euh !

– Quoi « Euh » ? Ce n’est pas clair ? Et débrouillez-vous pour que ça soit fini ce soir. Mettez le monde qu’il faut pour cela !

– J’ai du « droit piquet » en production en ce moment…

– Et bien vous faites arrêter la chaîne, vous n’auriez même pas dû me poser cette question et en prendre l’initiative vous-même, ça allait de soi avec ce que je vous ai dit avant. Ah ! Je suis bien secondé avec des guignols comme vous. Allez disparaissez ! Eructa Binder.

– Bien Monsieur ! S’aplatit Rémy en quittant le bureau.

 

Binder le suivit quelques secondes plus tard afin d’aller satisfaire un besoin naturel et urgent. Il entendit au bout du couloir Rémy confier à on ne sait qui « Je ne sais pas ce qu’il a le boss, il est d’une humeur massacrante ». Il se retint d’aller lui remonter les bretelles.

 

Quand il revint son téléphone sonna.

 

– C’est Vannier. Laissez tout tomber et on ne se connaît plus !

– Voilà une excellente nouvelle et je vous remercie de m’avoir foutu dans la merde, pauvre connard !

 

Binder était tout fier d’avoir cette fois traité son interlocuteur de connard.

 

– Deux choses avant de raccrocher : vous avez les coordonnées de ce monsieur Martinov, je suppose ?

– Qu’est-ce que vous voulez en faire ?

– Juste trouver un arrangement avec lui. Je peux les trouver tout seul de toute façon mais j’aimerais gagner du temps.

– Bougez pas !

 

Il les lui communiqua.

 

– Dernière chose. Vous m’avez traité de connard, vous inversez les rôles. Alors de deux choses l’une : ou bien vous me présentez vos excuses, ou sinon je peux vous garantir que dans un an jour pour jour au plus tard, l’un de mes amis viendra vous casser la gueule. J’attends une minute.

 

Binder ignorait évidemment que Vannier bluffait. Dans un sursaut d’amour-propre il fut à deux doigts d’inviter son interlocuteur à aller se faire empapaouter… mais la perspective de vivre une année dans l’angoisse eut vite raison de sa résolution.

 

– Faut pas m’en vouloir, monsieur Vannier, j’étais énervé.

– C’est pas comme ça qu’on s’excuse, Monsieur Binder.

– Alors je vous prie d’accepter mes excuses, Monsieur Vannier.

– C’est en effet bien mieux comme ça ! Parce que, non seulement t’es un connard, mais t’es une vraie lavette. Ah au fait, Binder, tu vas attendre huit jours avant de détruire le stock de « droit piquet ». Si je ne t’ai pas téléphoné avant ce délai, tu mettras tout à la benne.

 

Binder chercha une réponse assassine mais l’autre avait déjà raccroché. Il était là derrière son bureau, ravagé par la honte, des sanglots lui montèrent aux yeux. Il barricada sa porte et se mit à chialer comme un gosse.

 

Que fallait-il faire ? Détruire le stock malgré les instructions de Vannier. Mais il était possible que ce dernier ait l’intention d’en prendre livraison pour le transférer on ne sait où… Et si Martinov se repointait ?

 

Il lui faudrait donc s’humilier jusqu’à la lie !

 

– Allô, Rémy ! Ne cherchez pas à comprendre, j’ai un contre-ordre pour les instructions que je vous ai données tout à l’heure : on laisse tomber, on va attendre quelques temps. Par contre vous allez faire transférer le stock de « droit piquet » dans le hangar principal et vous me masquez les étiquettes des boites !

– Je fais reprendre la production, alors ?

– Mais, non ! Pauvre andouille !

 

Vannier se délectait, il avait toujours été un peu sadique. L’idée de demander à Binder d’attendre une semaine avant de détruire le stock lui paraissait géniale. Vannier se fiant à son intuition, s’était persuadé que Martinov ne porterait pas plainte pourvu que la production de son produit reprenne. Il ne craignait donc pas grand-chose. En revanche, Binder allait vivre une semaine d’angoisse, se disant que si une plainte était déposée et que des enquêteurs tombaient sur le stock, cela pouvait aller jusqu’à la mise sous scellés de l’usine.

 

A midi tapante, Joëlle frappa à la porte.

 

– Entrez !

 

Puis il se souvint qu’il s’était enfermé et alla lui ouvrir.

 

– Joëlle, autant vous prévenir tout de suite, je suis d’une humeur massacrante !

– Je sais, monsieur !

– Comment ça vous savez ? Eructa Binder.

– Disons que ça se voit ! Se rattrapa Joëlle.

– Joëlle vous aller me sucer la bite !

– Avec plaisir, monsieur ! répondit la secrétaire qui n’en était pas à sa première pipe avec son patron.

– Et après je vais vous prendre comme une chienne. Tenez, verrouillez donc la porte !

 

Joëlle était une petite rousse assez gironde en fin de trentaine. Les cheveux étaient mi- longs, les lunettes en écaille et le rouge aux lèvres outrancier. Elle se dirigea vers la porte.

 

– Non pas comme ça, allez-y le cul à l’air et faites tortiller vos fesses !

– Oh ! Monsieur !

– Quoi « Oh ! Monsieur ! », ça vous pose un problème ?

– Non, mais vous êtes un sacré coquin, vous alors !

 

Elle s’empressa de retirer son pantalon et sa culotte et s’en fut exécuter l’instruction demandée en prenant bien son temps !

 

– Vous avez décidément un joli cul de salope !

– Hi ! Hi ! Vous voulez que je revienne vers vous à reculons !

– Non, tournez-vous et retirez le haut.

– Comme vous voulez monsieur le directeur !

– Quelle toison ! Vous ne pourriez pas vous raser un peu, non ?

– Vous me dites ça à chaque fois, vous savez bien que mon mari ne veut pas !

– Il est chiant ton mari ! Répliqua Binder abandonnant le vouvoiement fort peu de circonstance. Il ne te laisse pas faire ce que tu veux ?

– C’est un homme ! Répliqua-t-elle tout en déboutonnant son chemisier, laissant ainsi apparaître un soutien-gorge effectivement bien rempli.

– Caresse-les, fais les bouger !

– Hi, hi !

 

Elle s’amusa à tirer sur ses tétons en leur imprimant un mouvement circulaire, qui entraînait tout le sein avec lui. Binder commençait à bander. Il défit sa braguette et dégagea sa bite.

 

– Regarde comme tu me fais bander, salope !

– Humm, c’est vrai que vous bandez bien, monsieur le directeur !

 

Elle saisit l’organe dans ses mains et commença à le masturber très doucement.

 

– Suce, salope !

 

Elle s’apprêtait de toute façon à le faire, elle engloutit donc le sexe de Binder et commença à balayer le gland de la langue, puis comprimant ses lèvres, elle commença des mouvements de va-et-vient.

 

Joëlle savait pertinemment ce qu’elle faisait. Mariée, deux gosses, elle avait un amant mais cet amant n’était pas Binder. Avec ce dernier, elle n’éprouvait aucun plaisir, juste de l’amusement, mais surtout ces petites fantaisies lui apportaient des avantages professionnels non négligeables.

 

« S’il pouvait jouir comme ça » se dit-elle, en accélérant la cadence.

 

Mais justement Binder ne souhaitait pas en finir aussi tôt. S’il voulait essayer d’éliminer la forte dose de stress accumulée dans la matinée, il fallait faire durer le plaisir.

 

– Arrête, salope !

– Vous n’aimez pas ?

– Si mais on a le temps ! Va chercher la règle en bois.

– Vous ne préférez pas me faire ça avec les mains ?

– Va me chercher la règle en bois, salope !

 

Le fait qu’il la traite sans arrêt de salope avait le don de l’agacer prodigieusement mais Joëlle n’en laissa rien paraître et s’en alla chercher l’objet demandé dans une armoire vitrée dans laquelle s’empilaient des dossiers divers et variés.

 

– Tu la tiens entre tes dents et tu me l’apportes en marchant à quatre pattes.

 

Il fallait ensuite monter sur ses genoux.

 

– Faites attention, la dernière fois, j’ai dû attendre huit jours avant de montrer mes fesses à mon mari.

 

…parce que pour ce qui était de son amant, elle lui disait que la fessée venait du mari, pas toujours facile à gérer les doubles vies, surtout quand elles sont triples !

 

Binder ne répondit pas et se mit à frapper les fesses de Joëlle avec vigueur. Il voulait compter, il oublia de le faire et le cul devint rose, puis rougeâtre, puis violacé et boursouflé. La secrétaire tentait tant bien que mal d’étouffer ses cris. Elle était assez maso pour accepter ce genre de fantaisie, mais pas assez pour que la douleur se sublime en plaisir. Des larmes finirent par lui couler des yeux. Le directeur ne s’en aperçut que quand il la fit se relever.

 

– Je t’ai fait si mal que ça ?

– C’est pas grave j’aime bien ! Mentit-elle.

 

Se sentant encouragé, il se mit à lui claquer les seins du revers de la main, puis à lui tirer douloureusement les tétons.

 

– Allonge-toi sur le bureau, je vais t’enculer !

– Mais bien sûr, monsieur le directeur.

 

L’affaire ne traîna pas : il lui cracha au cul avec toute la poésie dont il était parfois capable afin de lubrifier l’entrée, et tandis que la belle écartait les fesses, il s’introduisit dans le conduit sans difficulté et sans capote (pas très prudent, ça !). Il opéra des va-et-vient de plus en plus rapides et finit par lui jouir dans le fondement en poussant un grognement animal.

 

Il allait mieux, à moins qu’il ne se mente à lui-même en se persuadant qu’il allait mieux. Sa bite n’était pas ressortie très nette de cette introduction anale à la hussarde. On pourrait même dire qu’elle était légèrement merdeuse.

 

– Nettoie !

– Je vais chercher un kleenex

– Nettoie avec ta bouche !

– Il y a un peu de merde !

– Ça ne va pas te tuer !

 

A ce stade, elle aurait pu refuser sans que cela contrarie le directeur, elle obtempéra cependant, débarrassant l’organe de ses traces de caca, cela ne la gênait pas tant que ça.

 

Binder se kleenexa la bite sommairement avant de remettre de l’ordre dans sa tenue. On vous l’a dit, Binder était un poète. Joëlle se rhabilla, s’essuyant le cul comme elle pouvait avec les moyens du bord.

 

– Vous devriez acheter des lingettes, Monsieur le directeur, c’est quand même plus pratique.

– Je vais te donner 10 euros, tu m’en achèteras.

– Avec plaisir, Monsieur le directeur.

– Bon va te donner un coup de peigne et te remaquiller un peu, je t’emmène au restau.

– Oh ! Ce que vous êtes gentil, Monsieur le directeur !

– Je sais !

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 07:10

Professeur Martinov 8 – Professeur Martinov et la soucoupe volante par Maud Anne Amaro

cul015

 

2 - Partouzes sans soucoupe


Martinov regarde par la fenêtre, il regrette de ne pas être descendu plus tôt car maintenant il y a trois personnes affalées dans des transats en plein milieu du jardin. Ils doivent avoir la vingtaine tous les trois. Il y a deux jeunes hommes et une jeune femme qui se tient au centre, il ne les voit pas bien, ils sont de trois quarts dos.


Il descend et aperçoit alors que ce joli trio se fait bronzer complètement nu. La fille est mignonne comme tout, petite blonde aux cheveux raides, probablement décolorés. Il essaye d'évacuer son trouble et commence par mesurer de façon précise les écartements entre les traces d'atterrissage. Il a beau être discret, son manège a réveillé la fille.


- Euh, bonjour, je n'en ai pas pour longtemps ! Bredouille le professeur.

- Vous ne nous dérangez pas ! Répond-elle.


Elle écarte ses bras et attrape dans chacune de ses mains le sexe des deux garçons et se met à les masturber.


- Je suis cochonne, hein ? Commente-t-elle. Je m'appelle Amélie et toi ?

- Heu, André.

- Lui c'est Raphael, le neveu de Laurette, moi je suis sa copine, et lui c'est Ghislain mon grand frère. T'aimes bien ce que je fais ?


Martinov est cloué sur place, il ne comprend pas le manège de la fille. Provocation ? Inconscience ? Malgré lui, il observe la scène : les bites des deux jeunes hommes sont maintenant bien bandées et présentent un bel aspect.


- T'as le droit de regarder, ça m'excite ! Ajoute-t-elle, j'aime bien m'exhiber. Tu as vu les belles bites qu'ils ont les garçons? Je crois que je vais sucer la plus belle, mais je n'arrive à me décider de savoir laquelle est la plus jolie. Qu'est-ce que tu en penses toi ?

- Oh ! Moi je n'en pense pas grand-chose !

- Menteur, je vois bien ton regard !


Martinov est partagé entre la gêne d'être ainsi pris à partie et l'excitation de la scène.


- Alors, c'est laquelle la plus belle ? Insiste la fille

- Celle-là ! Répondit Martinov, de façon un peu hasardeuse.

- Tu es sûr ? Tu peux t'approcher pour mieux voir, si tu veux !

- Non, non, ce n'est pas nécessaire !

- Mais si, et je t'autoriserai à me caresser un tout petit peu !


Eh oui, Martinov est un homme et comme tout homme, dans certaines circonstances ce n'est plus son cerveau qui le dirige mais sa bite.


- Je peux alors ? Demande Martinov, qui a déjà ses mains sur les cuisses de la belle.

- Oui, mais je voudrais avant que tu me dises laquelle de ces deux bites est la plus douce.

- La plus douce ? Mais pour ça il faut toucher.

- Eh bien, touche ! Ils ne diront rien, ils sont un peu pédés mes copains, même que des fois ils font des trucs ensemble et que moi ça m'amuse de les regarder.

- Vous permettez que je me livre à ce petit test que me demande votre amie ? Demande alors Martinov, en touchant la bite de Raphaël, le neveu.

- Elle est belle hein, tu aimerais bien la sucer ? Commente ce dernier.

- Ce n'est peut-être pas raisonnable ! Se ressaisit le professeur, on pourrait nous voir.

- Quelle importance, ma tante Laurette est une cochonne et l'oncle Benjamin est un voyeur invétéré, quant à ce con de Romuald, il est parti bosser.

- Votre tante Laurette, une cochonne ? Je n'aurais pas cru !

- Elle n'est pas farouche, les hommes, les femmes… La semaine dernière elle m'a demandé que je l'encule avec un gode devant son mari ! Fallait voir comme elle a aimé ça, elle en redemandait !

- Et bien, quelle famille !

- On ne fait de mal à personne ! On a notre morale à nous, Tante Laurette couche avec beaucoup de monde, et alors ? C'est une brave femme, je la respecte. L'oncle Benjamin est devenu impuissant, mais il parait qu'avant il n'était pas triste, et puis c'est un mec bien. Il n'y a que Romuald qui est con.


Bis repetita placem ! Martinov se demanda la raison de cette haine réitérée envers Romuald, mais la voix d'Amélie n'eut aucun mal à le faire revenir à une réalité bien plus triviale :


- Alors tu la suces sa bite ou tu attends la chute des feuilles ? Rappelle-toi ce que je t'ai promis après !


Martinov pris alors dans sa bouche le membre du jeune homme et se mit à le sucer d'abord timidement, puis goulûment. Le neveu se laissait faire et se pâmait d'aise.


- Ben dis donc tu suces bien, grand-père ! S'exclama ce dernier.

- Allez suce celle de Ghislain, maintenant, intervint Amélie. Il a une bonne bite mon frère, j'adore quand il m'encule.


Martinov répéta les mêmes gestes sur l'autre jeune homme, il trouva ce membre bien sympathique, mais peut-être moins agréable que celui du neveu, sans qu'il puisse dire pourquoi.


- Humm, c'est bon ! dit Ghislain dont le lecteur remarquera l'originalité des répliques.

- Alors, on va dire que c'est celle-là ! Dit le professeur désignant Raphaël.

- Merci de ce choix, répondit l'intéressé, pour te remercier, ce soir je t'enculerai bien comme il faut. Tu aimes ça au moins ?

- Euh, je ne l'ai pas fait très souvent, et puis ce soir je ne serai pas là !


Regards stupéfaits des trois jeunes gens.


- Parce que vous n'êtes pas là, pour la fête de ce soir ? Demande Amélie.

- Ben, non, moi je suis là pour enquêter sur des traces bizarres sur le gazon !


Ils éclatent de rire ! Martinov commence à comprendre. La fameuse réception, de ce soir doit être en fait une super partouze et les trois rigolos l'ont pris pour l'un des invités.


- Ça alors ! On était persuadés que vous étiez invité, sinon on ne se serait pas permis… mais bon, c'est pas grave, heureusement que vous avez été réceptif… allez une promesse est une promesse, venez me caresser !


Martinov plaça de nouveau ses mains sur les cuisses d'Amélie, il approcha jusqu'à l'aine mais n'osa pas s'aventurer vers le sexe, il toucha alors le ventre, s'amusa autour du petit piercing qu'elle avait au nombril, remonta, glissa sa main entre les deux seins, fit une petite diversion sur les épaules et les bras, revint à la naissance des seins.


- Les seins, je peux ?

- Oui tu peux, mais pas trop longtemps.

- Les bouts aussi ?

- Oui !


Le professeur empauma alors les deux globes offerts et passa ses doigts sur les tétons, il ne se décida pas à demander s'il pouvait les embrasser.


- Bon on va peut-être en rester là ! Indiqua la jeune fille.


Mais alors que Martinov croyait la fantaisie terminée, Amélie lui mit la main à la braguette.

Martinov8c


- Mais c'est qu'il bande grand père !

- Ben oui !

- Je ne vais pas te laisser comme ça, tu as été sympa et correct, tu veux une petite pipe ?

- Ben ma fois !

- Ou alors j'ai une meilleure idée, mais non je ne te la dis pas, ce sera une surprise, Allez pépé, sors-moi ton oiseau, je vais te le sucer.


Martinov, comme dans un rêve, ouvrit la fermeture de sa braguette.


- Mais non, pas comme ça, baisse ton pantalon, ce sera plus pratique.


Il est en bras de chemise, il n'a qu'à dégager ses bretelles… Et tandis qu'Amélie lui pompe le dard avec une efficacité toute redoutable, Raphaël lui doigte l'anus. A ce jeu le pauvre professeur ne tarde pas à prendre son plaisir.


- Et ben je m'en souviendrai de cette petite balade à Troyes ! Commenta-t-il en se reculottant.

- J'espère bien ! Et rappelle-toi : tu auras une surprise tout à l'heure, je tiens toujours mes promesses.


Le professeur Martinov continua alors à prendre ses mesures, sous l'œil interloqué de ce jeune trio, qui cessa au bout d'un moment de s'intéresser à lui pour repartir dans une série de caresses et d'ébats.


Il mesura les distances entre les trois traces d'atterrissages en se servant des tangentes extérieures. Elles ne formaient pas un triangle équatorial parfait, les trois côtés fictifs présentaient des différences de quelques petits centimètres. La mesure par les tangentes intérieures confirma ces écarts. Quels engins aux pieds déréglés auraient donc bien pu se poser ici ?


Il s'occupa ensuite du rosier, prit plusieurs photos, rechercha des traces de brisures ou de coupes. Il n'en trouva pas, bien au contraire le rosier était même plutôt bien fourni du côté où il aurait dû être abîmé.


Circonspect, il regagna le pavillon après avoir salué le trio. Il croisa Benjamin qui manifestement l'attendait. Il l'avait donc probablement vu s'amuser avec les trois jeunes gens, il se mit à rougir.


- Quoi de neuf ? Demanda-t-il.

- Ma collègue a encore un petit relevé à faire, on aura fini dans les délais et vous aurez un rapport oral à 18 heures, et peut-être une partie du rapport écrit.

- Dites-moi, le rosier, je vous ai vu tourner autour, je me suis demandé pourquoi et puis j'ai réalisé : la soucoupe aurait dû le casser, non ?

- Il faut que je vérifie avec la forme de l'appareil sur la photo, mais a priori, oui !

- C'est embêtant ça, c'est très embêtant ! Marmonna-t-il en en se dirigeant vers le jardin…


Martinov est remonté dans sa chambre et jette un coup d'œil par la fenêtre : un gros nuage gris menace de pleuvoir. Les trois jeunes gens sont emmêlés sans qu'il puisse bien les apercevoir. Il entend soudain un bruit insolite : de la terre que l'on déplace à la pelle… Et voilà que complètement éberlué, il assiste au spectacle de Benjamin en train de déterrer son rosier ! Ainsi son client détruit lui-même la preuve la plus flagrante de la supercherie.


- Ce mec est malade, il se figure sans doute que c'est la seule preuve… il risque d'être profondément déçu quand on lui remettra le rapport. Se dit-il.


Ça y est, il pleut. Et tandis que Benjamin finit de replanter comme il peut son rosier vingt mètres plus loin, le trio de jeunes gens s'est rhabillé et a déserté le jardin. Martinov se met à rédiger son rapport sur son ordinateur portable.


Un bruit de voiture… Les deux femmes sortent, Laurette tient un parapluie et abrite Béatrice, qui se dirige vers la première trace. Elle y dépose la boussole qu'elle a achetée et prend une photo. Elle fera la même chose avec les deux autres traces…


- Alors mon petit professeur, tout va bien ?

- Ben ma fois…


Il lui expliqua les anomalies dans les mesures effectuées entre les traces. Il lui expliqua aussi pour le rosier. Béatrice de son côté, transféra les photos qu'elle venait de prendre sur le portable.


- Voilà ! Sur celle-là, la direction de l'herbe couchée est de 29°, sur celle-ci c'est 35°, et celle-là 26°. Donc c'est de plus en plus clair : rien ne s'est posé là, les traces ont été faites par application d'un objet, un truc lourd…

- Quoi par exemple ?

- J'en sais rien, t'as comparé les trois diamètres ?

- Oui, ils sont identiques, 80 centimètres.

- J'aimerais savoir si ce serait facile de reconstituer leurs traces. Viens avec moi dans le jardin, on va faire un test. Prends un pépin, il pleut des cordes.


Il y avait dans le jardin une minuscule cabane qui abritait des outils. Béatrice s'empara d'une pelle et testa la résistance de la terre.


- Quand la terre est meuble, n'importe quoi s'enfonce facilement là-dedans.


Elle replaça la pelle, jeta un regard machinal vers le bric-à-brac encombrant la cabane et son regard fut alors attiré par ce qui ressemblait à une épaisse plaque d'égout en fonte.


- T'as quelque chose sur toi pour mesurer ?


Il lui tendit son mètre.


- 80 centimètres de diamètre ! C'est avec ça qu'on a fait les traces ! S'exclama Béatrice. Ça explique même les petites surélévations centrales.

- Eh oui, c'est le trou de l'égout !

- Non, c'est le trou de la plaque d'égout !


Elle tenta de soulever l'objet.


- C'est vachement lourd quand même ! Tu veux essayer ?


Martinov souleva la plaque avec difficulté, mais il la souleva.


- Non, pour un type bien costaud, ça ne pose pas de problème… et à deux ça en pose encore moins.

- Mais qui a pu faire ça ?

- On ne nous a pas demandé de répondre à cette question !

- N'empêche que j'aimerais bien savoir ! Répliqua Béatrice

- A priori, c'est quelqu'un de la maison. Des gens de l'extérieur n'auraient pas laissé la plaque dans la cabane. Ce peut être n'importe qui et s'ils sont deux, on a toutes les combinaisons possibles.

- Non, pas toutes. Laurette est hors du coup ! répondit Béatrice. Je te raconterai.

- OK, mais ce sont des choses qui ne nous regardent pas, montons finir le rapport.


Romuald vient de rentrer de son travail. En garant sa voiture, il aperçoit Martinov et Béatrice près de la cabane à outils. Par curiosité, il s'approche. Quelque chose le gêne dans ce jardin, comme s'il y avait quelque chose de changé et soudain, il réalise. Il devient fou furieux, hors de lui, il aborde Martinov :


- T'es débile ou quoi, qu'est-ce qui t'as pris de déplacer ce rosier ?

- Pour commencer, vous aller changer de ton et rester correct, et ensuite je n'ai pas touché à votre rosier !

- C'est qui alors ?

- Je n'en sais rien et je m'en fiche ! Mentit le professeur. Allez-vous calmer !

- C'est Benjamin ?

- Je viens de vous dire que je n'en sais rien et que je m'en fiche.

- Je vais lui faire sa fête à celui-là !


Il entre dans le pavillon, Martinov et Béa le suivant à quelques mètres. Benjamin est dans le salon, il est en pleine discussion avec le sympathique jeune trio de tout à l'heure, désormais bien sage.


- C'est toi le connard qui a déplacé le rosier ? Hurle Romuald.

- Oui et alors ? Et tu sais ce qu'il te dit le connard ?

- C'était mon rosier, c'est moi qui l'ai planté, c'est moi qui m'en suis occupé, pauvre débris ! Hurle-t-il.


Alertée par les éclats de voix, Laurette sort de la cuisine, suivie par Madeleine


- Je suis chez moi et je fais ce que je veux, pauvre imbécile ! Répond Benjamin.


Romuald, à ces mots, et proche de la crise nerveuse, balance un direct du droit dans le visage de Benjamin et lui éclate le nez. Laurette se précipite, gifle Romuald qui devient de plus en plus menaçant mais il est maîtrisé par les deux jeunes garçons.


- Bon, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. T'as un quart d'heure pour faire ta valise et me rendre ton jeu de clés, Intervient Laurette.

- Mais, laisse-moi t'expliquer !

- Ça suffit Romuald, on avait convenu que notre ménage à trois se ferait dans le respect mutuel. Tu n'as rien compris !

- Et me couper mon rosier, c'est du respect ?

- Tu n'es pas chez toi ! Et puis on arrête de discuter ! Si tu ne te décides pas à faire tes valises, ces deux jeunes gens vont te foutre dehors manu militari !

- Si tu crois que je vais me laisser impressionner par ces deux pédés !

- On est quatre contre toi, tu n'auras pas le dessus ! Répond Laurette

- Et je peux même vous donner un coup de main, intervient le professeur Martinov, se prenant soudain pour le défenseur de la veuve et de l'orphelin.

- Bon, lâchez-moi, je me casse de cette maison de dingues.


Romuald disparait au premier étage, Amélie éponge le sang de Benjamin avec des mouchoirs en papier, Madeleine pique une crise de larmes et Laurette s'est affalé dans un fauteuil, l'air perdue.


Béatrice va pour monter à l'étage, suivie de Martinov, mais ils sont interrompus :


- Non s'il vous plaît, restez avec nous quelques instants, le temps que l'autre se barre ! Leur demande Laurette.

- Il lui faut un médicament, dit Amélie, il lui a cassé le nez, mais ce n'est pas ça le plus important, il est choqué et son cœur s'affole.

- Je vais chercher ce qu'il faut ! Répond Laurette.

- Il faut lui faire boire de l'eau ! Dit Béatrice qui va en chercher en cuisine.


Un quart d'heure plus tard, Romuald descendit du premier avec deux grosses valises et un sac à dos, traversa le salon sans un mot, jeta avec énervement un trousseau de clés sur la table et disparut.


- Quand même, se mettre dans un état pareil pour un rosier, je ne comprends pas ! Commente Laurette. Et puis tu peux peut-être nous le dire à nous pourquoi tu l'as déplacé ?

- Non, il est trop tôt et puis je ne me sens pas très bien ! Répondit Benjamin.


Martinov et Béatrice savaient désormais la réponse à la question, mais n'en dirent mot.


- Tu es tout pâle, monte t'allonger, on va appeler le docteur.


Les deux garçons aidèrent Benjamin à gagner sa chambre. Madeleine, elle, continuait à pleurer comme… une madeleine. Après avoir appelé le docteur, Laurette l'interpella.


- Bon tu nous fais quoi, toi ? T'as envie de te faire plaindre, ce n'est pourtant pas toi qui t'es fait écraser le nez !

- Bouh ! Je ne reverrai plus monsieur Romuald, lui qui était si gentil ! Bouh !

- Ah, bon tu le trouves gentil, toi ? Même après ce qui vient de se passer, tu es sûre que ça va ?

- Justement, je ne comprends pas, ce doit être le surmenage. Il a pété les plombs mais ce n'est pas sa nature, c'est un homme bon !


Laurette regarde Madeleine avec lassitude, elle renonce à discuter, mais l'autre relance :


- Il souhaitait le bonheur de Monsieur Benjamin, c'est lui qui me l'a dit !

- C'est ça, t'as raison !

- Vous ne me croyez pas, moi je vous dis que ce qui vient de se passer n'a rien à voir avec l'homme qu'il est d'habitude… et tenez, je vais vous dire quelque chose que j'avais pourtant promis de garder pour moi…

- Je m'attends au pire ! Ironisa Laurette.

- Monsieur Romuald m'avait demandé d'user de tous les moyens possibles pour intervenir auprès de Monsieur Martinov afin qu'il fasse un rapport qui fasse plaisir à Monsieur Benjamin.

- C'est ça ton scoop ! Comme si on ne s'était pas aperçu de ton manège… il me l'avait demandé à moi et figure-toi que j'ai refusé… parce que… parce que… Oh ! Mon Dieu ! Je crois comprendre ! Professeur Martinov, pouvez-vous me confirmer ce qui se passerait si vous nous rendiez un tel rapport ?


Martinov chercha du regard l'assentiment de Béatrice avant de répondre :


- Je pense que Monsieur Laforge aurait donc averti la presse comme il le souhaitait, il aurait donc eu les gros titres dans les journaux locaux, il serait peut-être passé à la télé. Jusqu'ici tout va bien… et puis la gendarmerie s'en serait mêlée. Je ne sais pas s'ils auraient pris le temps de relever tout ce qu'on a relevé, mais en ce qui concerne le rosier, ils ne l'auraient sans doute pas loupé… Ensuite les retombées auraient été dramatiques : il aurait été accusé de canular…

- C'est donc pour ça qu'il a déplacé le rosier ! Intervint Laurette. Et c'est pour ça que l'autre salaud a pété les plombs, en fait il voulait laisser mon mari se ridiculiser… il ne s'en serait sans doute jamais remis.


Sur ces entrefaites le docteur, qui était en voiture dans le coin, arriva et se porta au chevet de Benjamin Laforge. Quelques minutes plus tard, il redescendit avec le sourire.


- Plus de peur que de mal, je lui ai administré un cachet, dans une demi-heure, il sera sur pied. Par contre son nez est bien cassé, il faudra qu'il fasse un saut à l'hôpital, mais il n'y a pas le feu… allez aurevoir Messieurs dames et bonne soirée.


Laurette accompagna le docteur jusqu'à l'entrée.


- Vous êtes toujours aussi belle et aussi désirable, Madame Laforge.

- Et vous toujours aussi coquin ?

- Dites-moi, c'est bien votre neveu qui était près de la fenêtre…

- Oui, il est mignon, n'est-ce pas ?

- Ma fois, vous m'aviez bien dit qu'il était un peu… comment dire… à voile et à vapeur ?

- Bisexuel on va dire !

- Et pensez-vous que je pourrais avoir mes chances ?

- Demandez-lui donc, éventuellement proposez-lui un petit billet, vous verrez bien.

- Vous pourriez m'arranger ça ?

- Je ne vous arrange rien du tout, mais je peux vous l'appeler si vous voulez ?

- OK !


Laurette s'éloigna et se rapprocha du jeune homme.


- Raphaël, tu peux venir, le docteur voudrait te demander quelque chose !

- Me demander quelque chose à moi ?

- Ben, oui viens ! Il est un peu bi, le docteur, et apparemment tu as un ticket, ça t'intéresse ?

- Ça m'intéresse moyen, mais bon il faut toujours s'efforcer d'agrandir le cercle de ses relations….

- C'est le cas de le dire…


Il s'avança donc en direction du docteur qui l'accueillit d'un sourire plein de sous-entendus


- Bonjour jeune homme, excusez-moi d'être si direct mais…

- Je sais, Laurette m'a dit…

- Je ne faisais que tâter le terrain…

- Et bien tâtez le mieux, je me laisse faire !

- Dans ce cas… répondit le toubib en mettant sa main sur la braguette du jeune homme. Nous pourrions nous voir quand ?

- Ce sera sans lendemain, nous sommes bien d'accord ?

- Tout à fait ! Euh lundi matin ?

- Pourquoi pas tout de suite ?


Le docteur regarde sa montre.


- Pourquoi pas en effet, mais où ?

- Allez donc dans la cabane de jardin ! Intervient Laurette.

- Venez donc avec nous, Laurette, je pensais à un petit truc à trois…

- Non, je vous laisse entre hommes

- Allez, venez ma tante, ce sera plus cool à trois ! Insiste Raphaël


Et voici nos trois coquins dans la cabane à outils. Il est quasi impossible de s'y coucher, tout ça va donc se passer debout.


- Une éternité que je n'étais pas venu ici ! Dit Laurette, il y aurait du ménage à faire, et des trucs à virer… c'est quoi ça ? Une plaque d'égout ? Qu'est-ce que ça fait là ?


Les deux hommes se font face, tandis que Laurette reste un peu en retrait. Ils se tripotent mutuellement la braguette. Le docteur dézippe celle de Raphaël, farfouille dans le caleçon et en en extrait la bite !


- Humm ! Elle est belle !


Il la masturbe quelques instants, puis se penche pour la mettre dans sa bouche. Manifestement il se régale. Il fait signe à Laurette de s'approcher de son neveu afin que la fellation se fasse en double… Puis il se relève, la position accroupie se révélant à la longue fatigante.


Le docteur baisse alors le pantalon du jeune homme et lui demande de se tourner.


- Oh ! Quel joli petit cul ! Il y en a qui ont dû se régaler !

- Ben oui, il y en a qui se sont régalés… mais goûtez le, ne vous gênez pas !


Le toubib malaxe un peu les jeunes fesses, puis il se penche, langue en avant pour lui lécher le troufignon. Pendant ce temps Laurette lui dégage son pantalon. Le docteur bande comme un poteau électrique. Il se relève de nouveau, farfouille dans son veston, sort son portefeuille. Laurette et Raphaël pensent alors qu'il va les payer, mais ce n'est pas de l'argent qu'il cherchait mais des capotes. Bien prévenant ce docteur d'en avoir toujours sur lui ! Il en donne une à Raphael et enfile l'autre.


- Euh, ce que j'aimerais bien, c'est que tu m'encules pendant que je prends Laurette.

- Moi, ça me va ! Répond Raphaël, et toi ma tante ?

- Allons-y ! Dit-elle en enlevant le bas puis en se retournant.


Laurette s'arcboute contre un bout de cloison, cambre ses fesses et attend l'assaut ! Le toubib lui pénètre l'anus sans autres préliminaires. Raphaël attend quelques instants puis fait pénétrer sa bite dans le cul du docteur. C'est parti pour le petit train, le trio arrive à se coordonner. Le toubib qui ne se sait pas où placer ses mains, s'accroche aux seins de la femme et la débraille à moitié. Il jouira le premier. Raphaël, lui simulera son orgasme en faisant en sorte que le toubib ne le sache pas.


Il est tout congestionné, le docteur, il se débarrasse de son condom, se kleenexe le zizi, se reculotte, ressort son portefeuille, tend un billet à chacun et regagne sa voiture sous la pluie.


L'affaire aura duré moins d'un quart d'heure. Raphael exhibe son billet.


- Toujours ça de gagné, et toi ma tante, c'est la première fois qu'on te paye…

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Rien, mais entre putes, on peut se faire un gros bisou, non.


La tante et le neveu se roule une pelle assez rapide avant de rire de bon cœur.


Laurette se réajuste un peu, mais elle est quand même un peu décoiffée et mouillée quand elle rentre.


Martinov et Béatrice se sont trouvé des sujets de conversation avec Amélie et Ghislain et ils bavardent comme des pies.


- Quel bavard ce docteur ! Une vraie pipelette ! Clame-t-elle en rentrant.

- C'est normal c'est un métier à stress, il faut bien qu'il décompresse ! Répond Amélie.

- Ça pour décompresser, il a décompressé !

- Pardon ?

- Je vous raconterai, mais plus tard ! Alors Professeur Martinov, est-ce que vous allez faire votre rapport quand même ? demanda Laurette.

- Ben, on nous a payés pour ça !

- Ce sera le rapport définitif ?

- On verra, s'il veut un rapport écrit, on le fera, on n'a pas eu le temps de bien le présenter.

- Et vous allez dire quoi ?

- La vérité, je ne peux pas faire autrement… je vais essayer d'être le plus diplomate possible.


Laurette pris une profonde inspiration avant de répondre.


- Depuis que je connais Benjamin, cela fait dix ans, c'était pour nous deux notre second mariage, il a toujours baigné dans le milieu des gens qui se sont intéressés aux Ovnis, il est devenu rapidement président d'une association régionale. Ils éditaient une revue, donnaient des conférences, tout se passait bien, il était estimé et respecté par ces gens-là. Pour son cinquante-cinquième anniversaire, ils lui ont fait un cadeau magnifique, je ne l'avais jamais vu aussi heureux, ils l'ont occupé toute la journée, lui ont payé le restaurant, après ils sont allés visiter je ne sais plus quoi. La surprise l'attendait en fin d'après-midi dans le jardin : ses amis avait loué une soucoupe volante dans une attraction foraine et l'avait fait remonter ici. J'avais trouvé l'idée un peu stupide, mais lui, il était fou de joie…

- Hein ? C'était quand ça ?

- Ben, il y a près de quatre ans, le temps passe si vite !

- Et vous avez des photos ?

- Bien sûr, vous voulez les voir ?

- S'il vous plaît !


Martinov n'eut pas besoin de consulter très longtemps l'album photo que lui avait tendu Laurette pour reconnaître le même cliché que celui que lui avait montré Benjamin.


- Mais pour le rosier ?

- Ses amis ont juste monté la structure extérieure de la soucoupe, c'est très léger, c'est du carton, c'est pour cela que le rosier n'a pas été abîme, c'est costaud, un rosier !


Ainsi, tout devenait clair… Sauf que Benjamin choisit ce moment pour descendre l'escalier.


- Ah ! Ça va mieux ! Qu'est devenu mon agresseur ?

- Parti ! On n'est pas près de le revoir, répondit Laurette.


Benjamin réussit à contenir son trouble quand il aperçut le fameux album souvenir entre les mains de Martinov.


- Ah ! Je vous dois une explication, mon cher professeur ! Si j'étais arrivé chez vous, et qu'au lieu de vous tenir le discours que vous savez, je vous avais dit " j'ai rassemblé des fausses preuves d'un atterrissage d'une soucoupe volante dans mon jardin, je voudrais savoir si ça peut abuser un spécialiste. " Est-ce que vous auriez accepté le contrat ?


Martinov regarda Béatrice : la question les laissait aussi dubitatifs l'un que l'autre !


- C'est pas toujours évident de dire les choses après coup, mais j'ai tendance à dire que je n'aurais pas pris l'affaire, finit par répondre Martinov avec diplomatie.

- Quand je pense à ce rosier qui poussait devant mon nez, et que je n'ai pas percuté.

- C'est classique, c'est souvent les choses les plus évidentes qu'on ne remarque pas ! Par contre pour la photo, je trouve ça un peu gonflé, vos amis auraient eu tôt fait de s'en remémorer les circonstances !

- Non, justement. Laurette ne vous a pas raconté la suite : on avait tous bu comme des Polonais, mes amis ont quand même voulu repartir en voiture, ils se sont payé un camion en pleine face, ils sont morts tous les quatre sur le coup. Je ne l'ai appris que le lendemain bien sûr, alors avant que le forain vienne démonter la soucoupe, je l'ai prise en photo, en me jurant que je me servirai du cliché d'une façon ou d'une autre afin de rendre hommage à mes amis.

- Je suis désolé… Mais le forain aurait pu témoigner.

- J'étais prêt à prendre ce risque, il ne me paraissait pas trop important, d'autant que je me suis renseigné, l'attraction a depuis été détruite. Cet accident a été un tournant dans ma vie, j'ai fait une première attaque cardiaque en revenant des obsèques. J'ai ensuite voulu réorganiser mon club d'amateurs d'ovnis, mais je me suis rendu compte qu'il ne restait que des incompétents, des gens sans le moindre sens critique, qui gobaient n'importe quoi. Alors j'ai rendu mon tablier et je les ai laissés délirer entre eux, mais on s'éloigne du sujet… Vous pouvez me parler des traces, enfin des fausses traces.

- Je vais vous rendre mes conclusions.


Alors Martinov parla des différences d'écartements entres les trois traces, de la très faible probabilité d'un écrasement couché du gazon et des différences d'axes d'inclinaison de l'herbe.


- Hum je vois, ça fait beaucoup de choses. Et d'après vous la gendarmerie aurait découvert la supercherie ?

- Je ne sais pas. Sans la photo de la soucoupe, l'affaire ne pouvait faire grand bruit, la photo change tout, il aurait eu pléthore de spécialistes et polémiques. Le milieu ufologique est assez crédule, mais imaginez ce qui se serait passé si un des enquêteurs était tombé sur la plaque d'égout qui est restée dans la cabane ?

- Il l'a laissée dans la cabane ?

- Euh, vous parlez de qui ?

- De Romuald

- C'est lui qui a fait les traces ?

- Non, on les a faites ensemble !

- Le rosier plus la plaque, il voulait vraiment vous placer dans une situation compromettante.

- Le salaud ! L'idée venait de lui, il m'avait lancé ça un jour dans la conversation : faire des fausses traces, prévenir les autorités, écrire un livre, me rendre célèbre… l'idée m'a séduit et elle a pris encore davantage corps quand je me suis souvenu de cette attraction de manège qu'on avait montée dans mon jardin. Mais quand même, je me méfiais, une supercherie se découvre toujours, alors j'ai pensé faire appel à un expert ! J'en ai parlé à Romuald, il a commencé à me dire qu'il n'en voyait pas l'intérêt, mais j'ai tenu bon, Bon je vais vous payer, vous avez fait du bon travail, inutile de me rendre un rapport écrit. Cette idée était débile, je me suis laissé manipuler comme in gamin, n'en parlons plus !


Il se leva, alla chercher un chèque d'ores et déjà préparé.


- Et voilà, je ne suis peut-être pas encore assez en forme pour vous raccompagner à la gare de Troyes, mais je pense que Laurette se fera un plaisir de le faire dès que vos bagages seront prêts.


C'est alors qu'Amélie intervint.


- C'est embêtant, j'avais fait une promesse au professeur Martinov, et je déteste ne pas tenir mes promesses, mais j'ignorais qu'il était avec cette charmante demoiselle, je ne sais comment faire.

- Quelle promesse ? S'étonne Laurette.

- La promesse c'était de lui faire une surprise, et la surprise c'était de lui proposer de rester avec nous pour la petite fête.


Martinov a compris, mais pas son associée… et pour cause.


- Venez cinq minutes dans la cuisine, Béatrice, je vous dois une explication. Lui demande Laurette


Quelques instants plus tard, les deux femmes revenaient.


- Béatrice sera des nôtres ! Annonça simplement la maîtresse de maison avec un grand sourire !

- Ah ! Il faut que je commande deux parts supplémentaires au traiteur ? Intervint Madeleine que tout le monde avait oubliée dans son coin.

- Oui Madeleine ! Répondit Laurette.

- En fait non, car nos amis de Reims se sont décommandés ! Indiqua Amélie.

- Ah ! Alors, ce n'est pas la peine que je commande deux parts supplémentaires au traiteur ! Intervint de nouveau Madeleine.

- Non, Madeleine ! Répondit Laurette, provoquant le rire de l'assistance, bon allez on est sept, non huit avec Madeleine, ce sera parfait, je vais m'occuper de préparer les trucs pour l'apéro, je vous embauche, Béatrice ?


Voici donc notre jeune chimiste occupée à tartiner des toasts en discutant de tout et de rien avec sa nouvelle copine, quand Coyote, le labrador fit irruption dans la cuisine.


- Qu'est-ce que tu fais là, le chien ? S'écria (plutôt mollement) Laurette.


Pour toute réponse, la bestiole se mit à remuer la queue et vint renifler l'entre jambe de Béatrice qui peu rassurée s'empressa de changer de place.


- Il est un peu collant ! Concéda Laurette, mais c'est une brave bête, et puis il lèche bien !

- Hein ? Tu te fais lécher par ton chien ? S'étonna Béatrice.

- Ça m'arrive, oui, c'est rigolo ! Pourquoi, ça te choque ?

- Oh, il n'y a pas grand-chose qui me choque dans le sexe, mais bon, ce n'est pas courant quand même.

- T'as jamais vu ça ?

- Non, jamais !

- Je vais te montrer !


Et sans attendre l'approbation de la jeune chimiste, Laurette retire son pantalon et son string, elle se met un petit peu de pâté de saumon sur la chatte, puis appelle le chien qui s'empresse d'accourir en remuant la queue. Il se met à laper à grands coups de langue tandis que sa maîtresse le caresse.


- C'est rigolo commente-t-elle, si je me mets à mouiller, il va continuer, ceci dit c'est un chien, le plaisir est surtout psychologique. C'est quand même une sacrée transgression d'interdit.


Béatrice est fascinée, l'acte lui-même n'a absolument rien de dégoutant, l'envie d'essayer la tenaille, mais sans qu'elle sache dire pourquoi, elle n'ose pas le demander, espérant que Laurette lui tende la perche.


- Il n'y a pas de risque ? Finit-elle par demander.

- Aucun ! Tu voudrais essayer ?

- Oui ! S'entend répondre la chimiste. Mais je dois être folle… Oh excuse-moi… Je ne disais pas ça pour toi…

- Tu es troublée tout simplement, parce que ça ne se fait pas, mais on ne fait de mal à personne pas même au chien.


Béatrice enlève à son tour le bas, une petite appréhension quand elle se tartine le pubis, l'impression de commettre quelque chose d'irréversible, elle s'assoit, écarte les jambes.


- Coyote, viens ici :


Le contact est surprenant, en fait il n'y a rien de sexuel du point de vue de l'animal, il lèche le pubis comme il lécherait une main. Sauf que la situation est teintée d'un tel érotisme, que Béatrice se met à mouiller. Voilà qui peut changer la donne. Elle halète, elle sent son plaisir monter.


- Enlève-le, je vais me finir toute seule.


Laurette rappela le chien.


- Oh, mais tu l'as fait bander, regarde dans quel état qu'il est !


Béatrice sort de sa torpeur et aperçoit incrédule, Laurette qui a couché le chien sur le dos, qui rapproche sa bouche de sa bite et qui s'apprête à lui sucer.


Ça y est, elle la lui suce, non en fait elle ne suce pas, elle lèche, chose qui peut se faire à deux. Un petit coup d'œil complice et coquin pour inviter la copine…


Béatrice n'hésite même pas, elle rejoint Laurette et se met à lécher avec elle tandis que sa main astique son clitoris. Le chien ne tarde pas à jouir, elle aussi !


- Hé ben ! Quelle expérience !

- Tu le referas ?

- Je ne peux pas dire. J'ai été contente d'essayer, mais ce n'est quand même pas trop mon truc.


Et puis elle lui pose la question qui lui brûle les lèvres :


- Tu as été encore plus loin avec le chien ?

- Tu veux savoir si je me suis fait baiser par Coyote ? Ben oui, ça m'est arrivé… Mais bon, comme je te l'ai dit tout çà l'heure, c'est avant tout psychologique, c'est comme tout à l'heure, si je l'ai sucé, c'est parce que tu étais là. C'est une question d'ambiance quoi !

- Il est parti où ton chien ?

- Dormir, je pense, mais j'ai bien l'impression qu'on le reverra tout à l'heure…


Trois quarts d'heure après, le traiteur ayant livré la commande, un buffet fut installé dans un coin de la salle à manger tandis que les convives prenaient place autour de la grande table.


Aucun plan de table n'a été préparé et l'alternance homme-femme n'a pas été respectée, puisque Béatrice a tenu à se mettre à côté de Laurette (à moins que ce soit le contraire). Amélie s'est arrangée, elle pour s'asseoir à côté du professeur Martinov.


Résumons donc les places de chacun à l'attention de ceux qui veulent suivre les prochains événements d'un strict point de vue topographique : de gauche à droite : Raphaël, Martinov, Amélie, Benjamin et devant eux Béatrice, Laurette, Ghislain et la place réservée à Madeleine.


Laurette attendit que Madeleine ait finit de servir les apéritifs pour s'amuser un peu à ses dépens.


- Madeleine, c'est quoi cet accoutrement, vous vous croyez à une soirée paroissiale ou quoi ?

- Alors quand je suis trop décolletée, Madame n'est pas contente, et quand je ne le suis pas du tout, ça ne va pas non plus !

- C'est quoi ces réflexions, Madeleine ? Pour la peine, tu vas avoir un gage ! Répond Laurette. Quelqu'un a une idée ?

- Une petite fessée à cul nu ! Suggère Raphaël.

- Bonne idée, allez, Madeleine, déshabille-toi.

- Là tout de suite devant tout le monde ?

- Ben évidemment !

- Je suis obligés ?

- C'est un ordre, Madeleine.


La jolie mature ne tarda donc pas à se mettre entièrement nue. Elle était restée, malgré son âge une fort belle femme, bien plantureuse, et Martinov qui l'avait pourtant eue dans son lit, n'en perdait pas une miette. Il bandait déjà comme un gamin. Amélie à sa gauche s'en aperçut et lui glissa sa main sur sa braguette.


- Un volontaire pour lui donner la fessée ? demande Laurette. Raphaël peut-être, puisque c'était ton idée ? Et puis ça va t'exciter de punir ta grande tante !

- O.K. venez Tata Madeleine, je vais vous rougir le cul !

- Non, faites ça plutôt sur le canapé, que tout le monde puisse bien voir !


Aussitôt dit, aussitôt fait, Raphaël, s'assied sur le canapé puis fait coucher Madeleine sur ses genoux avant de se mettre à lui gifler les fesses avec une certaine énergie. La pauvre Madeleine se prête au jeu et encaisse avec des " Oh " et des " Ah " tandis que son cul devient rapidement bien couleur tomate.


Amélie profite alors que l'attention des convives se soit portée vers le canapé, pour extraire la bite du professeur et commencer à la branler tout doucement.


- Bon, je crois que ça suffit ! Elle a eu sa dose. Mon pauvre Raphaël, ça a dû t'exciter tout ça, veux-tu que Tante Madeleine te fasse une petite pipe ? demande Laurette.

- Ben, oui pourquoi pas ?

- Allez Madeleine, exécution !

- Je ne suis pas d'accord, ça ne fait pas partie du gage, fit semblant de protester la soubrette.

- Personne n'a dit que ça faisait partie du gage, mais si tu continues à discutailler, tu risques d'en avoir un deuxième.

- Bon, bon, je fais ça, là tout de suite devant tout le monde ?

- Oui ! Madeleine et applique-toi !


Raphaël a fait glisser son pantalon et son caleçon afin d'exhiber sa belle queue. Madeleine la met immédiatement en bouche et commence à sucer son petit neveu avec une application et un savoir-faire qui faisait plaisir à voir. Le jeune homme eut du mal à se retenir et se laissa aller rapidement entre les lèvres pulpeuses de sa suceuse. Laurette applaudit suivie par les autres, et les deux protagonistes saluèrent comme à la scène.


Madeleine s'apprêtait à se rhabiller mais en fut dissuadée par la maîtresse de maison.


- Tu as froid, Madeleine ?

- Non madame !

- Alors reste à poil, et viens te mettre à table avec nous. Ah, au fait, Amélie pourquoi n'as-tu pas applaudi comme tout le monde, le spectacle ne t'a pas plu ? Demande la maîtresse de maison, goguenarde.

- Si, si, Laurette, mais il se trouve que j'ai la main occupée !

- Occupée ! Mais que fait-elle cette main ?

- Et bien, elle s'occupe de la queue de ce gentil professeur !


Lequel professeur, à cette évocation devint rouge comme une écrevisse, ce qui provoqua le rire de Béatrice, fort discrète jusqu'à maintenant.


- Humm, t'es trop belle quand tu ris, toi ! Lui dit Laurette, viens m'embrasser !


Et les deux femmes se roulèrent une gamelle devant l'assistance médusée.


- Eh bien quelle ambiance ! Quel dommage que j'en sois réduit maintenant au rôle de voyeur, se lamenta Benjamin.


L'idée vint alors au professeur de proposer à l'intéressé son fameux produit le " Lapin dur " (voir Pr Martinov et le lapin dur), mais il remit sa réalisation à plus tard, ne souhaitant pas abandonner la main d'Amélie.


Madeleine s'est assise en bout de table devant Benjamin et à côté de Ghislain, lequel non insensible aux charmes voluptueux de la soubrette, a tôt fait de lui peloter les seins, et de se mettre la bite à l'air. La soubrette n'hésite pas, excitée comme une puce, elle glisse sous la table et s'en va prodiguer sa seconde fellation de la soirée.

Martinov8d

On n'en est qu'à l'apéritif, personne n'a encore touché au buffet… et seuls Benjamin et Raphaël font honneur aux excellents toasts disposés sur la table. En fait l'ambiance est au sexe, celui-ci avait été plus ou moins prévu (plutôt plus que moins d'ailleurs) pour le dessert, eh bien le programme est changé, ce sera pour l'apéritif !


Laurette entraîne alors Béatrice par la main sur le canapé, les deux femmes s'enlacent, se débraillent, se pelotent, s'embrassent, bientôt deux culottes atterrissent sur la moquette. Elles se retrouvent tête-bêche et exécutent le soixante-neuf qu'elles n'avaient pas réalisé cet après-midi dans la clairière.


Martinov lui, a reculé son siège, rendant la masturbation que lui prodigue Amélie sinon plus pratique, du moins plus visible. Manifestement son organe intéresse Raphaël qui est sa droite et qui commence à le tripoter.


- Suce-le donc ! lui propose alors Amélie.


Martinov se fait sucer le sexe par deux langues, l'une féminine, l'autre masculine. Tout cela est merveilleusement exécuté et le savoir-faire de la chose ajouté à l'insolite érotique de la situation fait que le professeur se demande comment il va pouvoir continuer à se retenir.


- Je… Je…


Ben non c'est trop tard, il jouit en soufflant comme un bœuf et comme il a dû savoir vivre, il remercie sa voisine et son voisin.


Il règne dans cette salle à manger-salon une ambiance de folie.


Raphaël qui est reparti pour un tour, se fait sucer copieusement par Amélie complètement déchaînée. De l'autre côté de la table, Madeleine a offert ses fesses à la jeune bite de Ghislain, qui la pilonne à une cadence olympique. Et sur le canapé, les deux femmes semblent collées dans un soixante-neuf interminable.


André Martinov a donc joui deux fois ce vendredi, il sait très bien que si la partie continue, il va devoir faire banquette… sauf s'il a recours à son fameux produit de son invention dont il a toujours au moins un flacon avec lui.


- Je reviens ! Confie-t-il à Benjamin, inquiet de le voir se lever.


Quand il redescend, la tempête sexuelle semble s'être calmée : les convives reviennent plus ou moins à leur place et se servent au buffet. Hé, c'est que ça creuse tout ça !


Les hommes se sont plus ou moins reculottés, les femmes c'est selon : Madeleine est restée à poil, Laurette et Béatrice - allez savoir pourquoi - ont remis leur soutien-gorge mais sans rien par-dessus. Quant à Amélie, malgré sa passion fellatrice, elle n'avait encore rien enlevé et passerait presque pour la plus sage de cette petite assemblée.


Une fois tout le monde assis, Martinov prit la parole.


- Je voudrais vous dire quelque chose, je ne sais pas si tout le monde autour de cette table est au courant que je suis l'inventeur du " lapin dur " !

- Racontez-nous ! Répond Laurette, tout heureuse manifestement de voir surgir un sujet de conversation inédit.

- C'est comme du Viagra, mais en mieux, il n'y a pas de contre-indications, juste un petit effet secondaire…

- Il n'y a pas de contre-indications dites-vous ? Coupe alors Benjamin soudain intéressé.

- Pas du tout ! Je vous le garantis, juste un petit effet secondaire… tenta-t-il de répéter…

- Vous en avez-là ? Demande Benjamin.

- Oui, c'est ce que je suis monté chercher il y a cinq minutes. Pour ceux qui veulent essayer, ce flacon est votre disposition. Mais il a juste un petit effet secondaire…

- Vous pouvez me le passer ? Coupe Laurette, non, non ne le débouchez pas, je voudrais voir la composition…


Laurette s'empare de la notice et se lève pour aller en cuisine.


- Je ne comprends plus bien, chuchote alors Martinov à l'attention de Béatrice.

- Moi, je crois avoir compris ! Répond-elle. Ne t'inquiète pas… Humm tu as gouté à ce pâté, c'est vachement bon… Le chien il a adoré !

- Hein ?


Laurette revient cinq minutes plus tard.


- Je vous présente mes excuses, Monsieur Martinov ! Vous allez penser que je n'ai pas confiance en vous, mais comprenez que je ne peux pas laisser Benjamin avaler n'importe quoi avec ses problèmes de cœur. J'ai donc téléphoné la composition de votre produit à notre médecin. Il n'y a effectivement aucun problème.

- Ne vous excusez pas chère madame, votre attitude est parfaitement compréhensible !

- C'est uniquement pour les hommes, ce truc ?

- Non, non, c'est mixte !

- Bon alors je vais en prendre, tu veux essayer, Benjamin ?

- Ça ne coûte rien !

- Il faut quand même que je vous dise qu'il y a un effet secondaire…

- Ça agit en combien de temps ? Demanda Benjamin, coupant une nouvelle fois la parole au professeur.

- Ça dépend des sujets, disons une demi-heure au maximum ! Intervint Béatrice, mais comme voulait vous le dire le professeur, il y a un effet secondaire.

- Ah bon, ben c'est trop tard, j'en ai pris ! Dit Laurette, c'est quoi l'effet secondaire ?

- Ça donne très soif et ça fait uriner !

- C'est tout ?

- Oui c'est tout !

- Parfait, Madeleine, allez à la réserve et rapportez-nous un ou deux pack de flotte. Ordonna Laurette.

- Mais je suis toute nue, madame !

- Et bien rhabillez-vous !

- Je vais y aller ! Tante Madeleine est un peu fatiguée, proposa Raphaël.

- Si vous aviez une grosse bassine, on risque d'avoir tous envie d'uriner en même temps et aller aux toilettes va devenir ingérable ! Intervint Béatrice.

- Whaaah on va tous pisser dans la bassine alors ? En voilà une idée qui est originale ! S'enthousiasma Laurette, je vais aller chercher ça !


Tout le monde avait pris sa petite dose de " lapin dur ", il fallait à présent attendre, Béatrice faisait les frais de la conversation, ayant confié qu'elle était la co-inventrice du produit miracle. Elle raconta donc les premiers essais, les tests qu'ils avaient effectués eux-mêmes. L'auditoire était passionné.


Vingt minutes s'étaient écoulées et l'effet sur les plus jeunes commençait à se faire sentir.


Ghislain proposa à Madeleine de se coucher sur la moquette et commença à lui besogner l'anus sans autre forme de procès, Raphaël les rejoignit se mit à genoux et donnait son sexe à sucer alternativement aux deux amants. Amélie se déshabilla enfin et commença à s'exciter toute seule en s'introduisant une bouteille vide dans le vagin. Le chien, Coyote que toute cette agitation avait réveillé effectua un tour de table ou plutôt un tour sous la table avant de jeter son dévolu sur la chatte d'Amélie qui se laissa volontiers lécher et qui ne sachant plus que faire de sa bouteille, se l'introduisit dans le cul.


Cinq minutes plus tard, Laurette et Béatrice, insatiables se précipitèrent de nouveau dans les bras l'une de l'autre. Martinov se jeta, lui sur les seins d'Amélie… mais c'est de l'autre bout de la table que la surprise vint :


- Putain, ça marche ! Gueula Benjamin.


Il se déshabilla à toute vitesse et exhiba effectivement un chibre présentant une érection tout à fait correcte.


- Ça marche ! Ça marche ! Ne cessait-il pas de répéter.


Il finit de se déshabiller, attrape une bouteille d'eau, en boit une bonne lampée, et s'approche de Martinov. Ce dernier est affolé, il n'a rien contre le fait de faire des trucs avec des personnes du même sexe, mais peut-être pas avec Benjamin dont le physique ne l'inspire guère.


- Martinov, tu es un génie ! S'exclame-t-il, permets-moi de t'embrasser.


Le professeur craignit un instant que l'autre voulut lui rouler un patin mais le bisou fut très chaste !


- Hum mon oncle, quelle belle queue, je la prendrais bien dans mon cul ! Intervint son neveu Raphaël.

- Bonne idée, mais attends un peu, j'ai une priorité !


C'est alors que Benjamin se précipita sur le canapé où Laurette n'en finissait pas de se gouiner avec Béatrice. Il chercha comment s'immiscer dans ce duo torride et choisit d'embrasser le joli cul tendu de son épouse. Celle-ci surprise se retourne et aperçoit avec stupéfaction la belle bandaison de son conjoint.


- C'est un miracle ! Dit-elle simplement avant de mettre tout ça dans sa bouche et de commencer à le sucer.


Béatrice juge diplomatique de les laisser tous les deux, se lève et son regard croise celui d'Amélie. Cette dernière s'échappant gentiment de l'étreinte de Martinov vient au-devant d'elle :


- Toi la chimiste, je vais t'envoyer dans les étoiles !

- Comme tu veux, ma petite salope !


Et les voici qui roulent toutes les deux sur la moquette et qui commencent à se peloter dans tous les sens et dans tous les coins. Avec une curieuse simultanéité, elles se relèvent, attrapent chacune une bouteille d'eau, en engloutissent la valeur de deux verres, puis reprennent leurs ébats un moment interrompus par la soif.


Martinov, que voilà sans partenaire jette son dévolu sur Raphaël qui se masturbait seul. Le professeur lui gobe la bite en toute décontraction, s'en régale et quand il marque une pause pour boire de l'eau à son tour, le jeune homme lui propose de le sodomiser.


- Mais avec grand plaisir ! S'entendit répondre le professeur, tendant ses fesses à la jolie queue du neveu de la maison.

- On y va !

- Oh ! Vas-y encule-moi bien ! Commenta-t-il, se souvenant des répliques obligées dans ces moments-là.

- T'aimes ça, hein mon salaud ! T'aimes ça une belle bite dans ton cul ? Répondit l'autre sur le même registre poétique.

- J'avoue que c'est fort agréable ! Aaaaah !


Madeleine s'est dégagée des assauts de Ghislain, son anus qui vient d'être copieusement labouré reste béant. Elle se lève, son corps ruisselant de sueur semble être sculpté par la lumière. Elle boit à son tour une grande gorgée d'eau minérale, puis s'en va inaugurer la bassine en s'accroupissant légèrement au-dessus, sa pisse tombe drue et abondante. Son envie doit être communicative car son partenaire la rejoint, n'attend pas qu'elle ait fini et se met à pisser à son tour. Du coup la soubrette reçoit de l'urine sur son corps et s'en barbouille la poitrine et les cuisses.


Elle aperçoit le chien qui manifestement mangerait bien un petit quelque chose. Elle a alors l'idée très perverse de se tartiner le cul avec des rillettes, puis de se placer en levrette sur le sol, le cul tendu. Coyote n'hésite pas et de sa longue langue vient lécher tout ça.


- Remets-moi un peu de rillettes sur le cul, ça a été trop vite, demande-t-elle à Ghislain qui repassait par là.


Il obtempère et engloutit cette seconde part aussi vite que la première.


- Il bande le chien, tu veux qu'il te prenne ? Demande le jeune homme.

- Oh, oui ! Mais avant, mets-lui des chaussettes ou des moufles sur ses pattes de devant pour pas qu'il me griffe.


Ghislain transfère donc ses chaussettes qu'il avait gardées, puis guide le chien qui ne comprit pas de suite ce qu'on voulait de lui, mais se rattrapa ensuite en s'agitant frénétiquement dans l'intimité de la soubrette.


Cette petite fantaisie a fait rebander Ghislain qui après avoir fait un rapide tour d'horizon, s'en va rejoindre le couple formé par Raphaël et Martinov. Il offre sa bite à la bouche de ce dernier qui a quand même du mal à s'appliquer, en raison des coups de boutoir qu'il reçoit par derrière. Mais Raphaël ne tarde pas à jouir, et tandis qu'il se précipite pour boire et pisser, Ghislain remplace son ami dans le postérieur du professeur.


Sur le canapé, Benjamin et Laurette font l'amour comme deux jeunes amants. Il y a de l'émotion sur leurs visages. C'est beau ! Et c'est encore plus beau quand ils jouissent presque simultanément et s'échangent le plus doux des baisers, avant d'aller se rafraîchir.


Mais ce n'est pas parce qu'ils se sont retrouvés sexuellement qu'ils vont cesser d'être libertins. Benjamin a fait une promesse à son neveu et comme il est en ce moment sans partenaire, il a tôt fait de faire mettre le jeune homme en position pour le pénétrer analement avec une facilité déconcertante.


Martinov a le cul un peu douloureux. Son second sodomiseur ayant terminé sa tâche, il va boire un coup d'eau. Laurette l'appelle, il se précipite, pensez donc ! Mais c'est elle qui mène la danse, elle commence à l'embrasser goulument, se laisse un peu tripoter les seins puis se met à lui sucer son membre. Mais elle s'arrête pile au grand désespoir de Martinov qui ne comprend plus. En fait elle se lève pour boire, décidemment ces effets secondaires deviennent pénibles. Elle revient et se positionne sur le professeur en position de soixante-neuf.


Quelle aubaine pour Martinov qui peut ainsi lécher le minou de cette très jolie femme pendant qu'elle lui pompe le dard !


- Attends il faut que je pisse ! dit soudain Laurette.

- Vas-y pisse, ça ne me dérange pas !

- Tu veux boire mon pipi ?

- Oui, oui !


Le professeur boit tout ce qu'il peut avec gourmandise, mais il y en a beaucoup. Laurette est quand même obligée de se lever pour évacuer le trop plein dans la bassine.


- La prochaine fois, on mettra des bâches ! Rigole-t-elle.


Elle revient sur le canapé, Martinov reprend son travail sur le sexe de Laurette désormais imbibé de son urine. Il lèche tout ça avec application, puis dirige sa langue vers le clitoris. Il la fait jouir assez rapidement, puis éjacule dans sa bouche quelques instants plus tard.


Laurette se souvenant de sa découverte de l'après-midi, réclama qu'on lui pisse dessus. Martinov en homme bien élevé accéda bien sûr à cette demande en entrainant sa partenaire dans la bassine dans laquelle il l'aspergea abondamment. Elle finit par s'accroupir et ouvrir une large bouche pour avaler les dernières gouttes de pisse.


Béatrice et Amélie ont à leur tour envie de pisser.


- Pisse-moi dessus ! Lui demande la jeune chimiste.


Pas facile entre femmes, même avec la bassine, alors elles s'éclipsent dans la salle de bains. Béatrice se couche sur le carrelage tandis que l'autre lui arrose les cuisses, le pubis, le ventre les seins.


- Vise ma bouche !

- T'es une drôle de cochonne, toi !

- Dans le genre t'es pas mal…


Mais elle ne peut finir sa phrase : le pipi d'Amélie lui envahit le gosier.


- Tu veux qu'on alterne ?

- Oui mais j'en boirai pas autant que toi…

- Tu as tort, avec toute l'eau qu'on a picolé, l'urine ne sent presque rien !

- Alors dans ce cas, allons-y.


Les deux femmes finirent leurs petites affaires dans la salle de bains. Quand ils revinrent rejoindre les autres, Ghislain et Raphaël les abordèrent la bite en avant. Béatrice s'éclipsa, c'est alors que Benjamin s'approcha d'elle.


- Me permettez-vous ?

- Mais bien sûr quand c'est la fête, c'est la fête !

- Ce ne sera pas payant cette fois ?

- Mais non, qu'est-ce qui vous ferait plaisir, une petite pipe ?

- Avec grand plaisir !


Et tandis que Béatrice honorait de sa bouche le maitre de maison, Amélie subissait le double assaut de ses amis, l'un devant, l'autre derrière.


Martinov et Laurette semblaient HS, Madeleine aussi. L'effet du " lapin dur " commençait à s'estomper et tout le monde après ces dernières fantaisies était un peu épuisé.


- Putain ! Quelle partouze ! Commenta Laurette.


Benjamin reprit place auprès de cette dernière, il enlaça tendrement son épouse qui lui tendit ses lèvres. Les yeux des deux époux s'embuèrent visiblement. Amélie prit alors l'initiative d'applaudir à ce spectacle, applaudissements repris par tout ce petit monde. Cela n'arrangea pas les affaires des intéressés qui, saisis par l'émotion se mirent à chialer comme les chutes du Niagara.


- Bon si on mangeait un peu ? J'ai faim, moi ! Intervint Madeleine, faisant rigoler tout le monde.


Epilogue


La chambre qui avait été celle de Romuald et de Laurette devenant libre, tout le monde put coucher sur place. Le lendemain matin, après une courte nuit, Martinov et Béatrice firent leurs bagages et descendirent au salon. Laurette et Benjamin qui finissaient de prendre leur petit déjeuner dans la cuisine, les rejoignirent.


- Alors ça y est, c'est le départ ? Dit Laurette.

- Ben oui ! Répondit Béatrice.

- Si vous revenez par ici, passez nous voir, vous serez toujours les bienvenus.

- C'est gentil !

- Non ce n'est pas gentil, c'est normal. Je crois que Benjamin et moi vous devons une reconnaissance éternelle, vous avez régénéré notre couple. Oh vous savez, nous avons toujours été un couple libre et nous le resterons, mais nous avions été trop loin en acceptant Romuald à la maison. Aujourd'hui on a toutes les raisons possibles pour repartir sur de nouvelles bases. Tenez, prenez çà, Béatrice, c'est pour vous… et ça c'est pour vous Professeur.


Martinov et Béatrice, un peu gênés, découvrirent leurs cadeaux : une édition ancienne de gravures érotiques pour le professeur, provenant probablement de la collection personnelle de Benjamin et une bague pour Béatrice.


- C'est un bijou de famille. S'il ne vous plaît pas, dites-le-moi, j'en ai quelques autres à vous proposer mais celui-ci est l'un des plus jolis et vous l'avez bien mérité.

- Humm, je suis confuse, il faudra que je la fasse régler à ma taille mais elle est magnifique, je vous en remercie.

- Ça me fait plaisir qu'elle vous plaise ! Nos trois jeunes sont partis assez tôt ce matin mais m'ont demandé de vous transmettre leurs amitiés. Allez, je vais vous conduire à la gare.

- Ah ! Voici le chien ! Il doit y avoir quelque chose en vous qu'il l'attire ! Indiqua Benjamin.

- Au revoir brave toutou ! Lui dit-elle en le caressant affectueusement.


Benjamin les embrassa, et refusa discrètement les 1000 euros que Béatrice voulut lui rendre.


Alors qu'ils allaient monter à l'arrière de la voiture, Madeleine arriva en courant.


- Monsieur le professeur, monsieur le professeur !

- Ah, Madeleine, on allait oublier de vous dire au revoir.

- Oui, j'espère que Monsieur n'est pas fâché après moi ?

- Mais pourquoi serais-je fâché ?

- Ben quand j'ai couché avec vous, c'est parce que Monsieur Romuald me l'avait demandé, j'ai été un peu salope sur ce coup-là !

- Je l'avais plus ou moins compris, mais vous êtes pardonnée, Madeleine.

- En tout cas je garderai un bon souvenir de vous, Monsieur le professeur.

- Moi aussi, vous êtes gentille, Madeleine !

- Vous voyez, j'ai mis le décolleté que vous aimez bien ce matin, faites-moi juste un petit bisou sur le sein pour me dire au revoir, demanda-t-elle en exhibant son téton gauche.

- Mais avec plaisir, Madeleine ! Humm ché bon cha !


FIN


© Maud Anne Amaro, La Rochelle Octobre 2009

Ce récit a eu l'honneur d'être élu 1er prix ex aequo de la meilleure nouvelle pour 2009.

 

 


Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 07:00

Professeur Martinov 8 – Professeur Martinov et la soucoupe volante par Maud Anne Amaro

1 – Scène de ménage à Troyes

cul015

Toutes les aventures du Professeur Martinov peuvent se lire indépendamment les unes des autres, mais pour ceux qui commenceraient par celle-ci, juste une petite mise dans l’ambiance : Andrej Martinov n’a aucun titre de professeur, c’est un quasi sexagénaire barbichu et binoclard, habillé avec une certaine ringardise. Inventeur génial de choses aussi inutiles que futiles, il se trouva un jour débordé et engagea Béatrice, une jolie blonde peu farouche qui galérait un peu après ses études de chimie. Par hasard, ils découvrirent ensemble le « lapin dur », (voir Pr Martinov et le lapin dur) un produit prétendant concurrencer le viagra. Cela leur apporta une certaine renommée. Quand plusieurs mois plus tard, ils se partagèrent un trésor oublié (voir Pr Martinov et le manoir hanté), Béatrice troqua sa position d’assistante pour celle d’associée à part entière.

 

Le professeur Martinov regarda distraitement la fiche de la personne qui attendait dans le petit local faisant office de salle d’attente. Il y avait juste son nom, Benjamin Laforge, la date du contact téléphonique et l’objet de la requête : « traces inexplicables dans le jardin ».

 

– Bof ! On verra bien ! Confia-t-il à Béatrice, sa blonde et pulpeuse associée, qui avait pris place à ses côtés.

 

Il fit entrer l’homme, qui s’assit devant le bureau en reluquant Béatrice avec une concupiscence à peine masquée. Elle s’en foutait, si les mecs étaient assez idiots pour motiver la signature de leur contrat au seul titre qu’ils avaient pu plonger dans un beau décolleté, eh bien tant mieux.

 

– Nous vous écoutons ! Débuta Martinov.

– Si je vous dis qu’une soucoupe volante a atterri sur ma propriété, je suppose que vous allez me rire au nez ?

– Je ne me permettrais pas !

– Mais vous ne me croiriez pas !

– On ne peut jamais dire d’avance ! Répondit Martinov, jouant la carte de la diplomatie.

– Alors donc, une soucoupe s’est posée chez moi. Et avant de publier le récit de tout ça, je voudrais faire valider les preuves par un scientifique indépendant.

 

Martinov s’efforça de dissimuler son agacement. D’ordinaire, ce genre d’hurluberlu était filtré et éliminé dès le contact téléphonique. Là, le gars avait été malin et s’était bien gardé de parler de soucoupes volantes au téléphone.

 

– C’est la gendarmerie qui s’occupe de ce genre de choses, ils font ensuite remonter tout ça au GEIPAN… Reprit le professeur.

– Je sais, mais cette démarche est prématurée, ils vont se croire obligés de faire un communiqué de presse, il va y avoir tout un tapage médiatique. Admettons que je sois victime d’un canular, je vais alors passer pour un con !

– Et dans le cas contraire ?

– Et bien si vous validez les preuves, je pourrais alors prévenir la gendarmerie, je surferai sur la vague médiatique, j’écrirai un bouquin, bref ce truc peut me rapporter pas mal.

– Vous êtes bien conscient que vous prenez le risque que je puisse conclure que vous avez été victime d’une supercherie ?

– Absolument !

 

Martinov avait un moment espéré que l’argument serait de nature à décourager l’individu… Mais non !

 

– Et si vous me racontiez ce qui s’est passé ?

– Il faisait nuit. On dort la fenêtre ouverte. Vers trois heures du matin, il y a eu une sorte d’énorme flash, ça m’a réveillé, pas ma femme. Je vais à la fenêtre, je n’en croyais pas mes yeux. Il y avait une soucoupe sur mon terrain, un engin de vingt mètres de diamètre, il était d’abord complètement illuminé puis la lumière a baissé progressivement et seuls les hublots sont restés allumés. C’est alors que j’ai eu l’idée de prendre une photo avec mon téléphone portable.

– Vous l’avez là ? Demanda Martinov, tout heureux de trouver un prétexte pour interrompre ce délire verbal.

– Oui, je l’ai recopié sur une clé USB, vous voulez voir ?

– Oui, bien sûr !

 

L’individu qui manifestement attendait cette occasion, sortit l’objet de sa poche. Martinov le prit et le tendit à son associée, qui se leva et l’embarqua dans le petit local de réception contigu.

– Vous faites quoi dans la vie ? Demanda Martinov, à seule fin de combler l’absence de Béatrice.

– Cadre d’assurance ! Annonça Laforge avec beaucoup… d’assurance, mais je suis en longue maladie, j’ai de gros problèmes cardiaques et je toucherai ma retraite bientôt.

 

Martinov, qui s’en fichait bien, laissa passer un ange et examina son interlocuteur : petit, rond, binoclard, très binoclard même, l’expression du visage lui semblait bouffie de suffisance et n’avait pas grand-chose de sympathique. Le professeur attendait le retour de son associée pour lui clouer le bec et s’en débarrasser.

 

Elle revint, une feuille imprimée dans la main, qu’elle tendit au professeur. Celui-ci l’examina. Il s’agissait d’une photo représentant une soucoupe volante, telles qu’elles sont représentées dans les illustrations accompagnant les récits d’Ovnis. L’engin posé au sol et sans doute photographié au flash était net : deux hublots, l’un entier, l’autre à demi masqué ne laissaient voir qu’une intense lumière jaune. Béa avait collé dans le coin supérieur gauche un petit post-it sur lequel était indiqué « pas de trucage apparent » ! La supercherie était donc ailleurs ! Du coup Martinov se révéla intéressé par l’affaire, l’accepta et convint de se rendre sur place dès que possible.

 

– Encore une affaire à la con ! Proclama Béatrice

– Oui ! Je pensais qu’il voulait nous bluffer, en fait, c’est pas ça. C’est quelqu’un qui le bluffe, ce ne devrait pas être trop difficile à détricoter. On ira jeudi matin.

– C’est où ? On y va comment ?

– C’est à côté de Troyes, on ira en train et on prendra un hôtel là-bas. Tu connais la ville ? Demanda le professeur.

– Ben oui, on y est passé il y a un an ou deux ! (voir Martinov et le manoir hanté)

– C’est vrai qu’on avait dégusté une excellente andouillette, d’ailleurs Troyes c’est la capitale de l’andouillette, ça devrait te plaire !

– A quoi tu penses encore, petit cochon ? Minauda la jolie blonde.

– A mon andouillette à moi !

– Et qu’est-ce qu’elle a ton andouillette ?

 

Béatrice n’est pas la maîtresse du professeur, de plus ses préférences s’orientent plutôt vers les femmes, mais elle a pour son associé beaucoup de tendresse et de complicité et ils leur arrivent de faire des bêtises ensemble.

 

– Elle s’ennuie !

– Ah ! T’as envie ?

– Ben oui !

– Ben pas moi, je suis désolée, mon petit professeur. Pas fâché ?

– Bien sûr que non ! Mais qu’est ce qui te fait sourire comme ça ?

– Tu verrais ta tête, un vrai Calinéro !

– Mais non !

– Tu nous fais quoi, là, et d’abord tu ne bandes même pas !

 

Et pour s’en assurer, elle plaqua sa main sur la braguette du sexagénaire et du coup se ravisa :

 

– Oh ! Mais si, ça bande !

– Si tu y touches, ça ne va rien arranger.

– Mais je n’y touche pas, mentit Béa, en accentuant sa pression sur le renflement du pantalon.

– Laisse, tu m’as dit que tu n’avais pas envie !

– Non, j’ai pas envie !

– Ben alors, enlève ta main !

– J’ai pas envie, mais je peux avoir envie de te faire plaisir… Tu es tellement gentil avec moi !

– Je me laisse faire alors ?

– Oui, c’est ça, laisse toi faire !

 

Alors, Béatrice entreprit de déziper la braguette du vert professeur.

 

– J’aime bien fouiller dans les braguettes, c’est rigolo.

– Ah, oui ?

– Alors voyons voir ! Ah ! Il va falloir que je t’offre des caleçons pour ton anniversaire, parce que je te dis pas… tes slips de grand-père, c’est pas le top !

– J’aime pas les caleçons !

– Alors à l’avenir : pas de caleçon, pas de fellation !

– Méchante fille !

 

Béa avait à présent sorti de sa cachette le pénis vaillamment raidi de Martinov !

 

– Et bien, quelle forme ! Tu voudrais quoi, une branlette ? Une sucette ?

– Fais pour le mieux !

– O.K., baisse-moi donc ce pantalon, il y a quelque chose qui accroche.

– Normal, j’ai mis des bretelles !

– Des bretelles et des slips ! N’importe quoi ! Quand je vais dire à mes copines que je fais des pipes avec un mec en bretelles et en slip, elles vont être éclatées de rire !

– Parce que tu parles de ce qu’on fait à tes copines !

– Mais, non, je rigoleeeee !

 

Martinov retira son gilet, afin de dégager ses bretelles, il put alors retirer son pantalon. Béatrice contourna son associé et lui fit une tape amicale sur le cul.

 

– J’aime bien tes fesses ! Tiens, je vais leur faire un bisou. Ecarte un peu tout ça je vais te lécher le troufignon.

– Ce n’est peut-être pas nécessaire !

– Ah ! Silence, si tu veux que je m’occupe de toi, je fais ce que je veux !

 

La langue de Béatrice fit naître des frissons dans le corps du vieux professeur. Elle s’en rendit compte !

 

– Tu aimes ça, hein, ma petite langue sur ton trou, mon petit professeur ?

– J’avoue !

– Ouvre-toi bien, je vais te mettre un doigt !

– Mais tu vas laisser mon cul tranquille !

– Chut ! C’est moi qui commande !

– Dans ce cas…

– Tu le sens mon petit doigt ?

– Ben oui, je le sens bien !

– Tu devrais acheter un gode ! Ou plutôt on devrait bricoler un prototype avec télécommande, petites vibrations, grosses vibrations, mouvement tournant, va-et-vient…

– Bonne idée !

– Ben oui et puis pour l’expérimentation, ce ne sera pas trop compliqué !

– Ben voyons !

– On marquerait sur l’emballage : « Testé dans le cul du professeur Martinov ».

 

Béatrice revint du côté face, constata que le membre, loin d’avoir débandé, s’humectait d’une goutte de pré-jouissance et commença à le sucer de façon aussi sérieuse que classique, en opérant des petits mouvements saccadés de ses lèvres tandis que sa langue tournoyait autour du gland. Puis soudain elle stoppa tout au grand dam du professeur qui n’avait pas encore joui.

 

– J’ai changé d’avis, ça m’excite toutes ces bêtises, tu vas me prendre.

 

Elle s’arc-bouta alors contre une petite table après avoir baissé son pantalon et sa culotte. La vue de ces jolies petites fesses bien rebondies ne risquait pas de mollir la virilité du professeur, qui s’approcha de sa collaboratrice.

 

– Non, pas là, mon petit professeur, j’ai mes trucs. Prends-moi le cul, vas-y encule-moi bien.

Martinov8a

Il ne se le fit pas dire deux fois et s’empressa de pilonner la belle blonde, un peu vite peut-être… mais elle ne s’en offusqua pas.

 

– Ahhhhhh ! Tu m’as bien défoncée, mon petit professeur ! Ce doit être nouveau, avant j’étais clitoridienne, je le suis toujours, mais maintenant en plus je jouis du cul…

 

Martinov et Béatrice examinèrent la photo plus attentivement : on n’y décelait aucune surimpression, l’éclairage de l’engin laissait deviner la partie supérieure d’une maison voisine, on pouvait donc estimer la taille de l’objet entre 15 et 20 mètres de diamètre.

 

– Un hologramme ? Proposa Martinov

– Non, un hologramme ne fait pas d’ombre, je pense plutôt à un travail de dingue sur la photo, pixel par pixel. Il faudra trouver un spécialiste des trucages numériques et solliciter son avis, mais bon avant on va s’occuper du reste.

 

Jeudi

 

Laforge est venu les accueillir à la gare de Troyes, il s’est occupé de la réservation de l’hôtel :

 

– Vous prendrez possession de vos chambres en fin d’après-midi ! Déclare-t-il, sans leur demander leur avis. A midi vous êtes nos invités, il est grand temps de déjeuner, il va être 13 h 30 !

 

Arrivés au pavillon, dès la porte ouverte, un grand chien beige leur fait la fête :

 

– C’est Coyote, notre labrador, il est gentil mais parfois un peu collant.

 

Il leur présente son épouse Laurette, une grande et jolie brune à lunettes d’une quarantaine d’années au sourire carnassier. Une jolie robe noire très chaste dévoilait de jolies épaules qui ne laissèrent pas notre sympathique professeur indifférent.

 

– Et, voici Romuald, mon collaborateur.

 

Martinov ne comprit pas très bien ce que pouvait fabriquer le collaborateur d’un cadre en assurance, en indisponibilité, chez ce dernier à l’heure du déjeuner mais ne demanda pas d’explications… Ce Romuald semblait avoir tout du bellâtre se croyant irrésistible.

 

Il fallut ensuite sacrifier aux convenances bourgeoises, l’apéritif interminable et ses échanges de banalités convenues. Tout ce petit monde, Laurette comprise, ne cessait de lorgner vers Béatrice, qui avait eu l’idée incongrue de se vêtir d’une sorte de cache-cœur évidemment très (trop) décolleté.

 

– Vous croyez aux Ovnis ? Finit par demander Laurette à l’attention du professeur Martinov.

– Un objet volant non identifié, c’est un objet volant non identifié, il y en a forcément, donc, ce n’est pas une question de croire ou pas. Mais de là à dire que tous les phénomènes inexpliqués sont d’origine extraterrestre, voilà un pas que je ne franchis pas.

– Pourtant nous ne sommes pas seuls dans l’univers ! Répliqua Laurette.

– Bien sûr que non ! Se contenta de répondre Martinov, espérant fermer la discussion.

– Alors pourquoi ce ne serait pas eux qui conduisent les Ovnis ? Répliqua Laurette.

– Pourquoi pas ? Fit semblant d’admettre Martinov.

– Mais si ce sont des êtres intelligents, c’est quand même une drôle d’idée d’aller atterrir dans un petit jardin privé, alors qu’il y a tant d’autres endroits bien plus pratiques pour le faire. Reprit Laurette

– Leur logique nous échappe, c’est aussi simple que ça ! Intervint Benjamin.

 

Le professeur jugea aussi inutile que diplomatique de ne pas relancer une discussion où il serait question des distances interstellaires, de la vitesse de la lumière et autres données que tous les participants ne semblaient pas posséder.

 

Un moment le chien vint s’aventurer autour de la table basse, puis remuant la queue, il vint poser son mufle sur l’entrejambe de Béatrice, qui eut un mouvement de recul, puis essaya de virer la bête, décidément très collante.

 

– Coyote, couché ! Intervint Laurette. Veuillez nous excusez, il ne fait jamais ça d’habitude, il doit être en chaleur, il faudra que j’en parle au vétérinaire.

 

Ils passèrent à table. Une plantureuse quinquagénaire, fausse blonde à lunettes, équipée d’une tenue très décolletée fit le service.

 

– C’est ma tante Madeleine, précisa Laurette, elle était au chômage, alors on lui fait faire quelques heures de service… Dites-moi Madeleine, vous vous croyez où, exactement ?

– Je ne comprends pas madame ?

– Vous ne croyez pas que votre machin est un peu trop décolleté, par hasard ? On ne voit que vos nichons !

– Mais je croyais que…

– Madeleine ! Coupa brusquement sa nièce, nous verrons ça plus tard.

– Madame souhaite-t-elle que je me change ?

– Mais non c’est fait, c’est fait, on fera avec.

 

Martinov et Béatrice ne comprenaient pas bien ce dialogue surréaliste n’ayant rien à voir avec celui que devraient avoir une tante avec sa nièce, et se trouvaient quelque peu gênés de la situation. Ils le furent encore davantage quand, et alors que Madeleine était toujours là, Laurette s’adressa à eux :

 

– Je me demande si j’ai bien fait, le jour où je lui ai proposé de l’aider. Elle est gentille mais elle est un peu exhibitionniste, un peu nymphomane aussi… mais bon ça doit être de famille… sa tenue ne vous gêne pas au moins ?

– Non, non ! Pas du tout ! Annonça le professeur.

– Ah, ces hommes, tous les mêmes ! Et vous mademoiselle ?

– Moi, non plus… Cela dit, si vous êtes allergique aux décolletés, je peux aussi vous dispenser de la vue du mien en me retirant, sinon, passons à autre chose, s’il vous plaît ! Répliqua Béatrice.

– Le vôtre n’est pas provoquant du tout ! Se défendit Laurette, piquée au vif.

– Bon Laurette, ça suffit, tu es en train de mettre nos invités mal à l’aise avec tes conneries ! Intervint sèchement Benjamin Laforge. Si Madeleine a envie de nous montrer ses nichons, ce n’est pas un problème, ça ne gêne personne !

– Calmez-vous Benjamin, intervint Romuald.

– Toi, ta gueule ! C’est encore moi qui commande ici, jusqu’à nouvel ordre.

 

Plus personne ne répliqua, mais l’ambiance était électrique. Martinov et Béatrice se demandaient vraiment ce qui se passait ici !

 

Pendant que tout ce petit monde commençait à manger une assiette de crudités aussi pauvre en imagination qu’en quantité, Béatrice sentit une présence entre ses cuisses. Le chien était revenu.

 

– Pffff, écoutez, si vous pouviez enlevez ce chien… soupira la jeune chimiste.

– Madeleine, foutez moi ce clébard dehors ! Nous aurons une explication tout à l’heure.

 

Pas terrible, l’ambiance ! Heureusement le roastbeef aux pommes de terre fut excellent, les fromages savoureux et le vin de fort bonne facture. La conversation devint banale, ponctuée de lourds silence. Laurette faisait la gueule et Béatrice n’intervenait que par monosyllabes. Après avoir bu un café, tout ce petit monde quitta la table vers 16 heures.

 

– Alors, comment allez-vous procéder ? Demanda Laforge.

– On va examiner les traces d’atterrissage, faire des prélèvements de végétaux et de terre…

– Et vous commencez quand ?

– Eh bien, le plus tôt possible. Plus il pleuvra, plus les analyses risquent d’être difficiles, donc on s’y met tout de suite, si vous nous le permettez.

 

Laforge leur montra les traces d’atterrissage, en fait trois cercles de cinquante centimètres de diamètre disposés en équilatéral. Le sol y avait été enfoncé de moins de deux centimètres et le gazon écrasé. Au centre de chacune des traces apparaissait comme une toute petite surélévation.

 

Martinov demanda à récupérer le matériel laissé dans le coffre de la voiture de Benjamin, puis déballa tout cela avec l’aide de Béa. Laforge et Romuald restaient là, plantés. Martinov ne pouvait envisager de continuer en étant « surveillé » de la sorte, il prit alors un ton qui se voulait professionnel :

 

– Euh, nous allons nous livrer à une première expérience, qui est à la fois assez dangereuse quand on ne sait pas de quoi il s’agit et qui est pour l’instant un de mes secrets de fabrication. Je vais donc vous demander l’autorisation de nous laisser seuls !

 

Du coup les deux zouaves rentrèrent dans le pavillon sans prononcer un seul mot.

 

– Ils vont nous regarder de la fenêtre ! Indiqua Béatrice.

– On s’en fout, sort le compteur Geiger et fait semblant de t’en servir en prenant des notes. D’ailleurs tu peux t’en servir pour de vrai, il ne manquerait plus qu’il y ait de la radioactivité.

– OK ! Qu’est-ce que tu en penses de ces gens-là ? Je n’ai pas trop envie de m’éterniser. Je n’ai vraiment pas aimé l’incident avec la bonne.

– On peut avoir fini ce soir, on couchera à l’hôtel, on reviendra leur faire un rapport et on essaiera de prendra le train tout de suite après.

 

Ils examinèrent la première trace, prirent des mesures, des photos et réservèrent des échantillons d’herbe et de terre.

 

– C’est bizarre, l’herbe n’est pas entièrement couchée du même côté ! remarqua Béatrice

– En fait si quelque chose arrive verticalement l’herbe ne devrait même pas être couchée mais écrasée sur elle-même. Ça sent de plus en plus la mise en scène…

– Pourquoi ? Tu croyais que c’était une vraie soucoupe qui s’était posée là ? Ironisa Béa.

– Non, mais je pensais la mise en scène plus astucieuse, intellectuellement, c’est presque frustrant.

 

Les deux autres traces révélaient la même anomalie.

 

– Bizarre ! J’aimerais bien une photo qui montre une vue générale des trois traces, une photo vue d’en haut.

– En la prenant du toit, ça devrait le faire ? Suggéra Béatrice.

– On fera ça à la fin, mais là je ne vois pas bien ce qu’on peut faire d’autre, on a des échantillons, des photos, on va faire semblant de s’occuper pendant une heure et après on va arrêter ce cirque. Et puis non, on va arrêter tout de suite, on va leur dire qu’on doit préparer les échantillons pour les labos… allez, on range tout ça !

– Non, c’est pas vrai, revoilà le clébard, je vais faire une crise de nerf ! T’as raison, on rentre.

 

Benjamin Laforge leur indiqua qu’il était possible de prendre une photo panoramique du site d’atterrissage à partir de la fenêtre d’un petit débarras situé dans les combles.

 

– Bon, on prend la photo et on arrête pour aujourd’hui !

– Je vous accompagne, dit alors Laforge.

 

Martinov laissa son associée suivre le maître de maison. Du premier étage, il fallait ensuite monter sur une échelle afin d’attendre les combles par une trappe.

 

– Allez-y, je vous suis, proposa Benjamin.

– Dans ces cas-là, je crois me souvenir que c’est l’homme qui passe devant, rétorqua Béatrice, qui n’avait aucune envie que l’autre se mette à fantasmer sur son cul !

 

On débouchait dans un couloir sur lequel s’ouvraient plusieurs portes.

 

– Voilà, il y a un tas de bordels là-dedans, on va déplacer les trucs du fond pour que vous ayez accès au vasistas… Oh mais j’y pense, c’est plein de poussière, vous allez vous salir, comment faire ?

– Il y a un deuxième vasistas plus loin, non ?

– Oui, dans le local contigu, mais celui-là il est vraiment inaccessible.

– Bon alors, il faut bâcher ! Proposa Béa.

– Bonne idée, je vais chercher des draps, ne bougez pas j’en ai pour une minute.

 

Béatrice ne pas bouger ? C’est bien mal la connaître. Un regard circulaire sur tout ce fouillis la décourage d’y fouiner, il y en a de trop. Elle sort du local, la deuxième porte est juste poussée, par réflexe elle jette un coup d’œil.

 

Elle aperçoit un cheval d’arçon, sans doute une salle de sport, se dit-elle, le Romuald doit entretenir son body-buildage, mais pourquoi ces chaînes qui descendent d’une poutre ?

 

Un raclement de gorge ! Une femme ! Il y a quelqu’un à l’intérieur ! Avec mille précautions, Béatrice élargit l’ouverture de la porte et par là-même son champ de vision.

 

– Oh !

 

Le choc ! Sur une croix de Saint-André, Madeleine, la bonne, est attachée complètement nue.

 

– Ne restez pas là, je ne suis pas en danger, on s’amuse ! Dit la supplicié d’une voix très posée, et avec le sourire.

– Ah, bon, excusez-moi.

 

Elle referme la porte, dubitative. Ainsi c’était cela, la salle au vasistas inaccessible.

 

Il est 18 heures. La photo est prise

 

– Bon on va intégrer notre hôtel, prévint Martinov, on a en principe fait tout ce qu’il fallait, mais on va faire le point. Je vous passerai un coup de fil demain matin avant de vous faire un premier rapport oral… disons vers 11 h 30.

– Ah ! Laurette ne vous a pas prévenus ? Répliqua Benjamin.

– Pardon ?

– Il y eu un malentendu avec la réservation de l’hôtel : vos chambres ne sont pas libres…

– Ce n’est pas grave, il n’y a pas qu’un seul hôtel à Troyes.

– Non, bien sûr, mais puis-je vous suggérer de vous héberger ? Nous avons deux chambres d’amis très confortables.

 

Le professeur ne vit que le côté pratique de la solution et accepta. On leur montra donc les deux chambres, ils s’installèrent puis se rejoignirent dans celle de Martinov.

 

– Tu n’aurais pas dû accepter, j’en ai marre de leurs tronches et de leur chien vicelard ! Rouspéta Béatrice

– On ne va plus les voir beaucoup, on va trouver un prétexte pour éviter le repas du soir et on va aller se balader tous les deux. On trouvera bien un bistrot pour manger un sandwich.

 

C’est ce qu’ils firent. « On a quelqu’un à voir à Troyes » indiqua simplement Martinov à ses hôtes qui eurent la bonté de leur indiquer l’arrêt des cars pour s’y rendre.

 

– T’as raison, ça nous fait perdre du temps, mais bon c’est fait, c’est fait ! Soupira le professeur.

– Tu ne devineras jamais ce que j’ai vu dans le grenier pendant que Laforge allait chercher des bâches ?

– Je ne sais pas moi, un martien congelé ?

– Non dans le local d’à côté, il avait la bonne complètement à poil attachée sur un machin, elle m’a dit qu’elle s’amusait, elle avait l’air cool !

– Et après ?

– Ben rien, Laforge allait revenir, j’ai refermé la porte mais ça m’a fait tout bizarre.

– Ça ne t’a pas excitée quand même ?

– Troublée on va dire !

 

En ville, ils purent déguster une délicieuse andouillette dans un restaurant local. Ils parlèrent un peu de leurs hôtes, des gens étranges, aussi étranges que le cas pour lequel ils étaient venus enquêter. Ils convinrent de faire le point demain matin, puis parlèrent d’autres choses. Ils ne revinrent que vers 23 heures chez les Laforge.

 

– Je vais me coucher, je suis crevée ! Prévint Béatrice.

 

Le professeur était moins pressé. Il entreprit de transférer les photos prises en fin d’après-midi sur son ordinateur portable lorsqu’on frappa à la porte.

 

– Oui !

– Je peux entrer ?

– Oui ! répondit Martinov sans trop réfléchir.

 

C’était Madeleine, dans une tenue aussi décolletée que le midi…

 

– Monsieur m’a demandé de veiller à ce que vous n’ayez besoin de rien !

– Ben, non, je n’ai besoin de rien, je vous remercie.

– Je peux vous poser une question ?

– Bien sûr !

– Très franchement ce qu’a dit de moi madame à midi, vous ne trouvez pas que c’est un peu exagéré, mon décolleté n’est pas si provoquant que ça ?

– Personnellement, ça ne me gêne pas, mais c’est vrai qu’elle aurait sans doute pu vous parler autrement.

 

Martinov avait du mal à ne pas regarder autre chose que cette opulente poitrine, qui le narguait à deux mètres de lui.

 

– Je comprends d’autant moins Madame, que d’ordinaire ce n’est pas une personne coincée… remarquez, moi non plus je ne suis pas coincée !

– Oui, ça se voit ! Répondit le professeur, de façon un peu mécanique.

– Pourquoi dites-vous ça ?

– Ecoutez Madeleine, nous sommes adultes, jouons cartes sur table, vous êtes en train de m’exhiber vos seins sous mon nez et moi, je ne n’y suis pas insensible. Vous vous en rendez bien compte ?

– Pas trop, non, mais je ne demande qu’à vérifier.

 

Et alors sans crier gare, Madeleine porta sa main à la braguette du professeur. La chair est faible, il choisit de se laisser faire et lui mit les mains sur les seins.

 

Quelques secondes après, Martinov se retrouvait la bite à l’air et Madeleine complètement dépoitraillée.

 

– Hummmm, quelle poitrine !

– Vas-y régale-toi !

 

Martinov excité comme un jeune étudiant à la vue de ces gros seins, se mit à les caresser, à les peloter, à les malaxer, à les embrasser, à en sucer et à en lécher les tétons. A la hâte il se déshabilla avant de replonger, insatiable, vers les nichons de la bonne.

 

– Qu’est-ce que tu bandes ! Remarqua cette dernière, allonge-toi, je vais te sucer un peu.

 

Madeleine se positionna de façon légèrement oblique afin de permettre à Martinov de lui peloter un sein pendant qu’elle prodiguait sa fellation. Puis l’index de la soubrette vint s’aventurer près de l’anus du professeur, d’abord timidement, puis de façon plus directe.

 

– Tu aimes ? demanda-t-elle, en parlant la bouche pleine.

– Vas-y !

 

Elle y alla cette fois carrément, le professeur se demanda s’il allait pouvoir résister longtemps, tous ses sens étant en feu.

 

– Hummm, elle est bonne ta bite ! Tu veux jouir comme ça, ou tu préfères me prendre ?

– Heuh, tu viens sur moi ?

– Tu veux que je coulisse sur ta bite ?

– Oui si tu veux !

– Dans quel sens ?

– Devant moi, je veux continuer à profiter de ta belle poitrine.

– Elle n’est pas belle, elle est grosse !

– Elle me plaît bien à moi !

 

Madeleine s’empala donc sur la bite du professeur dans la position d’Andromaque. Elle effectuait ses va-et-vient en poussant des cris étouffés, que Martinov pensa simulés. Un moment elle se dégagea, avança légèrement son bassin et s’introduisit la verge du professeur dans l’anus.

 

– J’adore me faire enculer ! Se crût-elle obligé de commenter.

 

Elle finit par quitter cette position qui devait la fatiguer. Elle reprit un moment en bouche la queue de Martinov.

 

– Hummm, j’adore sucer les bites qui sortent de mon cul ! Dis-moi, ça te plairait de jouir entre mes nichons !

 

Mais sans attendre la réponse, Madeleine coinça la bite du professeur entre ses deux grosses mamelles en faisant coulisser le membre. Le professeur aux anges finit par jouir et les visages des deux amants se réunirent en un long baiser baveux.

 

– Et ben, mon salaud, quelle forme ! Finit par énoncer Madeleine… tu es aussi en forme pour les soucoupes volantes ?

– Pardon ?

– C’est une vraie soucoupe qui s’est posée dans notre jardin ?

– Je ne crois pas non !

– Ah ! Qu’est ce qui te fait dire ça ?

– Je ne crois pas aux soucoupes volantes, c’est donc autre chose !

– Mais quoi ?

– Ça, je ne sais pas !

– C’est ce que tu vas dire à Benjamin ?

– On va voir !

– Si ce n’est pas une vraie soucoupe, il va être profondément déçu !

– Je n’y peux rien.

– Tu ne pourrais pas t’arranger pour qu’il continue à croire que c’est une vraie soucoupe ? Ça lui ferait tellement plaisir.

– Ce ne serait pas très déontologique.

– Fais le pour moi, pour me remercier de ce qu’on vient de faire tous les deux, et même qu’on pourra recommencer…

 

La tournure de la conversation commençait à déplaire profondément au professeur, il biaisa.

 

– Bon écoute, pour l’instant j’ai sommeil !

– Je peux rester là ?

– Si tu veux.

 

Vendredi

 

A 6 heures, Béatrice qui avait fort mal dormi, se leva pour pisser. L’idée de ne pas s’essuyer et d’offrir son sexe humide à Martinov l’amusa. Elle enfila une robe de chambre qu’on avait mise à sa disposition, se dirigea vers la porte du professeur, l’ouvrit précautionneusement et resta stupéfaite : la lumière du couloir pénétrait faiblement dans la pièce mais on apercevait nettement le sexagénaire qui ronflait comme un bienheureux dans les doux bras de Madeleine !

 

– Il se passe décidément de drôles de choses dans cette maison !

 

Elle hésita à prendre sa douche de suite, et eut soudain l’idée d’aller voir en cuisine si elle pouvait se faire du café ou du thé. Elle descendit et se retrouva devant la bibliothèque. La bonne bibliothèque du bourgeois qui veut épater la galerie : une rangée d’albums de la Pléiade qui n’avaient sans doute jamais été ouverts, Balzac, Zola, des livres club, des prix littéraires, des auteurs à la mode, des livres de voyage.

 

– On va dire que c’est la bibliothèque de ma femme ! Dit une voix masculine.

 

Béatrice sursauta, Benjamin était là, près d’elle, en robe de chambre.

 

– Bonjour mademoiselle, avez-vous bien dormi ? Reprit-il.

– Bonjour ! J’ai dormi moyen, on va dire.

– Ma bibliothèque à moi, elle n’est pas là, si ça vous intéresse, c’est par là.

 

Béatrice suivit l’homme machinalement, ils entrèrent dans une pièce où régnait un joyeux bordel. Le bureau sur lequel se tenait un ordinateur était encombré d’un tas de papiers, de journaux et d’objets divers. La bibliothèque était sur la gauche. Effectivement ce n’était pas le même style que dans le salon !

 

– C’est mon petit univers ! Annonça Benjamin d’un ton satisfait.

 

Béatrice parcourut les rayons. Il y avait deux centres d’intérêts immédiatement visibles : des bouquins sur l’aviation, d’autres sur les ovnis. En levant son nez, elle aperçut un troisième centre d’intérêt beaucoup plus trivial : des bouquins érotiques. Elle laissa échapper un sourire.

 

– Que voulez-vous, je suis un homme, enfin j’étais !

 

Béatrice ne répondit pas à cette étrange remarque et biaisa :

 

– Pourquoi vous justifier ? Chacun fait ce qu’il veut, cette littérature ne fait de mal à personne.

– Regardez-ça ! Dit-il en choisissant un bouquin et en l’ouvrant au hasard sur une page, dévoilant une photo noir et blanc d’une femme nue dans une position très ouverte, qu’on ne me dise pas que c’est pas beau !

– C’est une très belle femme ! Concéda Béatrice.

– Une femme c’est beau, un homme ce n’est pas beau !

– C’est un peu mon avis aussi !

– Dois-je comprendre que vous appréciez les charmes des femmes ?

– Je les apprécie en effet !

– Est-il indiscret de vous demander jusqu’où ?

– C’est en effet indiscret, et puis la réponse vous apporterait quoi ?

 

Béatrice réalisa alors que sa non-réponse en était tout de même une, mais Benjamin eut le tact apparent de ne pas insister.

 

– J’ai toujours aimé les femmes, c’est une passion, mais une passion que la société tolère mal. Les ovnis, c’est mieux vu ! Reprit-il croyant faire de l’humour.

– La société est bien hypocrite, répondit la jeune chimiste histoire de répondre quelque chose d’un peu sensé.

– Mais bon je ne me plains pas, j’ai eu des aventures avec de très belles femmes, j’ai même payé parfois pour ça, j’espère que vous n’avez rien contre la prostitution ?

– Les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent du moment que personne ne les force.

– Votre ouverture d’esprit vous honore, Béatrice. J’aimerais vous faire une proposition, une proposition très osée. Bien sûr si vous refusez, je n’insisterai pas mais promettez moi de ne pas le prendre mal.

– Je vous voir venir, Monsieur Laforge, laissez tomber !

– 100 euros pour avoir la permission de vous caresser une demi-heure !

– Bon ça suffit, ce n’est parce que je respecte les prostituées que j’en suis une, chacun son métier, moi je suis ingénieur chimiste.

– Ce n’est qu’un simple échange : de l’argent contre des caresses, je ne vous toucherai même pas le sexe !

– Bon, j’aimerais bien un café ou un thé ! Vous pouvez m’offrir ça au lieu de dire des grosses bêtises ?

– 200 euros ?

 

Béatrice se dirigea vers la cuisine, Benjamin la suivit.

 

– 500 euros !

– Vous commencez à être pénible, je n’ai pas besoin d’argent, je gagne très bien ma vie ! Et je n’ai rien de plus que les autres.

– Si, l’attrait de la nouveauté ! Café ou thé ? Vous avez une préférence ?

– Café !

– Ecoutez, l’argent n’est pas un problème pour moi, je peux aller jusqu’à 1000 euros !

– 1000 euros pour me caresser une demi-heure ? Bon d’accord, mais à une condition.

– Tout ce que vous voulez !

– Une fois que ce sera fini, je ne veux aucune allusion, aucune relance, rien. On fera comme s’il ne s’était jamais rien passé.

– Je vous le promets

– Alors OK

– Venez dans ma chambre

– Le fric d’abord !

 

Une fois dans sa chambre, Laforge se crut obligé de confier à Béatrice qu’il faisait chambre à part avec Madame.

 

– Ce sont des choses qui ne me regardent pas, Monsieur Laforge.

– Permettez-moi quand même de m’expliquer, je suis aussi un être humain !

– Je me déshabille tout de suite ?

– Comme vous voulez, il est 6 heure 45, à 7 heures un quart, je vous libère, promis, juré !

 

Béatrice se dit qu’on n’empêche pas quelqu’un qui a envie de parler de le faire, et puis ça lui ferait toujours du temps de tripotage en moins.

 

– Je vous écoute.

– Il y a quatre ans, je suis devenu impuissant. J’ai des problèmes de cœur et je ne peux pas prendre de viagra. Ma femme est très portée sur la chose, je l’ai autorisé à prendre un amant, que j’ai même autorisé à vivre chez nous. Je ne peux plus rien faire mais dans ma tête, j’ai toujours envie ! Voilà, je ne pouvais pas résumer plus vite.

 

Béatrice ne sut pas quoi répondre, et se contenta d’un hochement de tête, mais son interlocuteur lui semblait maintenant différent. Elle enleva sa robe de chambre, provoquant un regard concupiscent de Benjamin. Elle eut un regard amusé en se souvenant qu’elle ne s’était pas essuyé la foufoune.

 

– Ça vous plaît ?

– Vous êtes très belle !

 

Elle se dirigea vers le lit !

 

– On commence par l’endroit ou par l’envers ?

– Si vous pouviez rester un peu debout !

 

L’homme s’empara alors de ses seins et les caressa avec frénésie, il hésita à lui tripoter les tétons et lui en demanda la permission. Béatrice apprécia cette marque de tact.

 

– Juste un peu !

– Je peux les embrasser aussi ?

 

La blonde chimiste faillit lui dire qu’il n’avait pas payé pour ça, mais ne fut pas si cruelle, et le laissa faire.

 

– Co chez-vous sur le ventre, maintenant, s’il vous plaît.

 

Sa main caressait le dos, les bras, les cuisses, mais c’est bien sûr sur le galbe des fesses qu’il attardait le plus sa main, ponctuant de temps à autres ses caresses par un chaste baiser.

 

– Si vous pouviez vous retourner à présent !

 

Béatrice accéda à sa demande, pestant intérieurement qu’il allait encore lui caresser les nénés pendant un quart d’heure, mais ce n’est pas du tout ce qui se passa : ses mains se posèrent sur ses cuisses, en testèrent le galbe, puis redescendirent, évitèrent les genoux qui ne l’intéressaient pas, pour s’arrêter longuement sur les chevilles.

 

– Oh ! Que vous avez des jolis pieds ! S’exclama Benjamin

– Hé, hé ! Vous avez de la chance, je les ai vernis hier, je ne le fais pas toujours !

– Quelles merveilles ! Me permettez-vous de les embrasser ? Demanda-t-il tout en palpant à qui mieux-mieux les objets de son désir.

– Oui, si vous voulez, mais évitez de me chatouiller, vous seriez gentil !

 

Alors, Benjamin se mit à lui tripatouiller les pieds pendant plus de dix minutes. Il mit fin lui-même à sa séance de fétichisme quand la demi-heure pour laquelle il avait payé se fut écoulée.

 

– Merci Béatrice, je respecterai ma parole.

– Je vous en suis reconnaissante.

– Et l’enquête, vous en venez à bout ?

– Il faut que je me concerte avec Monsieur Martinov, mais les conclusions ne devraient pas tarder.

– Et la tendance ?

– C’est un peu prématuré !

– J’aimerais tellement ne pas avoir eu affaire à un canular ! Pensez-vous que je puisse garder espoir ?

– Je ne sais pas, Monsieur Laforge, je ne sais pas. Mais si vous voulez me faire plaisir faites-moi enfin ce café et après j’irai me préparer.

 

Le professeur se réveilla, se demanda d’abord où il était mais le corps nu de Madeleine à ses côtés lui fit se remémorer les événements de la veille.

 

La soubrette mature ne dormait plus vraiment, elle se rapprocha du professeur et lui mit la main sur la bite !

 

– Alors, on a bien dormi ? Oh ! Mais c’est tout raide cette chose-là !

– C’est tout raide, mais ça a envie de pisser !

– Vas-y vite, je t’attends et je vais m’occuper de toi !

 

Dans le couloir une porte était entrouverte et laissait à présent passer les rayons du soleil levant, le professeur y jeta un coup d’œil par pur réflexe. Il eut ainsi la surprise de voir Laurette et Romuald finir leur nuit dans le même lit.

 

Martinov revint des toilettes avec la ferme intention de ne pas céder aux nouvelles avances de Madeleine. Mais que voulez-vous, la chair est faible et quand il la découvrit positionnée en levrette, le cul tendu, il se remit à bander, puis s’approcha des fesses offertes afin de les caresser.

 

– C’est quoi ces marques ? Demanda-t-il innocemment.

– Rien, on s’est un peu amusés hier après-midi avec Laurette, elle était énervée, elle m’a fouettée un peu fort.

– Elle t’a fait mal ?

– Un peu, mais je m’en fous, j’aime trop ça !

– T’es un peu maso, alors ?

– Un petit peu, j’aime bien qu’on me fasse des petites misères, qu’on m’attache, tout ça Là si tu veux, tu peux me donner une petite fessée.

 

Martinov plus par jeu que par passion, se mit alors à gifler les fesses de la soubrette. Il finit par s’arrêter, conscient que la chose n’était pas très silencieuse.

 

– Allez encule-moi, Professeur !

 

Il eut avant l’envie de lui lécher un peu l’endroit convoité.

 

– C’est bon, hein l’odeur de mon cul, au petit matin ?

– Ça change un peu des croissants chauds, c’est autre chose !

 

Martinov se positionna derrière la coquine et sa virilité entra alors comme dans du beurre dans son cul. Quelques mouvements de pilonnage plus tard, il jouissait…

 

– Bon il faut que je me prépare… Finit-il par dire après qu’il eut repris ses esprits.

– Au fait, tu as réfléchi à ce que je t’ai dit hier soir ?

– Ce que tu m’as dit ?

– Oui, pour Benjamin !

– Ben, non j’ai dormi !

– Réfléchis-y alors ! Conclut-elle en se levant pour ramasser ses affaires.

 

– Alors mon petit professeur, on a bien dormi ? Demanda Béatrice.

– Pas mal, oui !

– C’était bien avec Madeleine ?

– Comment tu peux savoir ça ?

– Ben je t’ai vu, vous dormiez enlacés comme deux gentils nounours.

– Pas triste, la nénette, mais j’ai eu l’impression qu’elle était en service commandé, elle voulait savoir où on en était dans l’enquête, et m’a dit que Benjamin Laforge serait très déçu si on concluait qu’il ne s’agissait pas de soucoupe volante.

– Allons bon ! Et bien moi, je me le suis farcie, le Benjamin !

– Non ?

– Ben si, en fait il voulait juste me caresser, il m’a tripoté les pieds pendant un quart d’heure.

– Et ça t’a plu ?

– Non, mais je m’en fous, il m’a payée !

– Il t’a payée ?

– Ben oui, j’ai fait la pute, en fait c’était un de mes vieux fantasmes, je n’ai aucun regret.

– Ils m’ont l’air tous un peu obsédés dans cette baraque !

– On l’est bien, nous !

– Par contre, il y a un truc que je n’ai pas compris, Laforge nous a présenté Laurette comme sa femme, en fait c’est la femme de Romuald, dit le professeur.

 

Béatrice éclata de rire et lui expliqua ce qu’elle avait appris.

 

– Bon, parlons boulot, j’ai pensé à un truc cette nuit.

 

Elle ouvrit son ordinateur portable.

 

– Voilà, ça c’est la photo que j’ai prise hier soir d’en haut. Les traces d’atterrissage sont là. En faisant une projection au pif à partir de la photo qu’il nous a donnée, on peut reconstituer la place que prend la soucoupe entière.

– Mwais ! Répondit Martinov, qui ne voyait pas bien où son associée voulait en venir.

– Tu ne vois pas l’anomalie ?

– Ah ! Parce qu’il y a une anomalie ? Voyons voir… Oh, putain le rosier !

– Ben oui, le rosier ! Il fait deux mètres de haut, or entre le plancher de la soucoupe et le sol on a un environ un mètre.

– Donc le rosier aurait dû être écrasé.

– Ben oui !

– Tu es sûre de tes calculs ?

– Oui, mais on ne sait jamais, si tu pouvais vérifier tout ça ! Et puis je voudrais contrôler l’inclinaison de l’herbe qui a été écrasée.

– On va prolonger notre séjour alors ?

– Obligé ! Mais je pense qu’une seule journée suffira. Si vraiment j’ai raison pour cette histoire de rosier, ça veut dire que rien ne s’est posé ici, et que les traces sont bidons, et ça je vais essayer de le prouver.

 

A 11 heures 30, Martinov et Béa informèrent leurs hôtes qu’ils prolongeaient l’enquête d’au moins une journée.

 

– Ah ! C’est embêtant, comme je pensais que vous auriez fini le travail dans le jardin, nous avons invité mon neveu et ses copains à passer la journée. Ils ont l’habitude de venir se faire bronzer.

– Je serai discret et rapide ! Affirma Martinov.

– Et puis ce soir, on ne pourra pas vous héberger, on a une petite réception, il y a des gens qui viennent d’assez loin et il y en a qui resteront dormir.

– Ce n’est pas un problème. Je vous propose de faire le point vers 18 heures, et après on disparaît, ça vous va ?

– Faisons comme ça ! Répondit Benjamin

 

Quelques minutes après, Madeleine faisait son apparition dans une tenue toujours aussi décolletée :

 

– Je viens demander à ces messieurs-dames quelles sont leurs intentions pour midi. Madame Laurette ne sera pas là, mais Monsieur sera là et n’a rien contre le fait de partager son repas avec vous Sinon je peux vous porter des plateaux repas ou vous faire des sandwichs.

– Un plateau repas me conviendrait très bien ! répondit Martinov

– Et moi rien du tout, il faut que j’aille à Troyes chercher une bricole. Si vous aviez les horaires du car ? Demanda la jeune chimiste.

 

Dix minutes plus tard, la soubrette revenait avec un plateau copieusement garni à l’attention du professeur Martinov.

 

– Voilà pour monsieur ! Nous n’avons malheureusement pas les horaires des cars pour se rendre à Troyes mais madame Laurette me prie de vous indiquer qu’elle doit s’y rendre incessamment et qu’elle se propose de vous y conduire.

– Eh bien, volontiers.

 

Du coup, Béatrice descendit au salon rejoindre la maîtresse des lieux.

 

– Je vous demande cinq minutes, je me change.

 

Quelques minutes plus tard, Laurette était transformée : elle avait troqué sa tenue décontractée pour une petite robe noire assez décolletée, qui lui allait à ravir.

 

– Je vous dépose où ?

– Près de la cathédrale.

– Je vais être très franche, je n’arrive pas à comprendre qu’il vous faille une deuxième journée pour conclure que tout ça c’est des conneries, alors que c’est l’évidence même !

– On nous a payés pour faire un rapport complet, pas pour émettre un avis au pif, chère madame !

– Je crois aux Ovnis, mais là c’est autre chose, je me demande si ces traces n’ont pas été faites la nuit par des sales farceurs.

– C’est sans doute l’une des hypothèses, mais il nous faudra la prouver ! Répondit Béa.

– Parce que si une soucoupe volante s’était posée dans notre jardin, on l’aurait vue, non ?

 

Glups !

 

Benjamin n’avait donc rien dit à sa femme ? En tout cas, elle n’était pas au courant pour la photo prise par ce dernier. Devait-elle le lui dire ? Ne sachant pas, elle choisit de temporiser.

 

– Il vous reste quoi à faire ? Reprit Laurette

– Des trucs sur les traces ! Répondit Béa, voulant rester vague

– Je m’en doute bien, mais de façon plus précise ?

– On va faire des relevés, certains échantillons seront envoyés en laboratoires, le temps que les analyses se fassent et reviennent il faudra bien une quinzaine de jours. Nous publierons notre rapport définitif à ce moment-là.

– Quand vous ne voulez pas parler, vous ne voulez pas parler, vous !

– Oui, c’est un peu ça !

– Aucune soucoupe ne s’est posée chez nous, mademoiselle.

– Je le sais ! Lâcha Béatrice, de guerre lasse

– Alors pourquoi ces prolongations ?

– Je vous ai déjà répondu.

– Votre rapport laissera-t-il une possibilité d’explication extraterrestre ?

 

La question fit éclater de rire la jeune chimiste.

 

– Bien sûr, nous écrirons qu’il n’est pas exclu que des trafiquants martiens soit venus afin d’enlever la très belle Laurette Laforge mais que leur tentative a échoué parce qu’elle ne dormait pas dans la bonne chambre !

– Vous vous croyez drôle ? Répliqua sèchement Laurette.

– Oui, mais je n’oblige personne à partager mon humour. Vous pouvez me laisser là, je crois que je vais pouvoir trouver ce que je cherche dans ce magasin à droite.

– O.K., quand vous aurez fini, vous pourrez m’appeler pour que je repasse vous prendre, j’ai juste un rendez-vous à annuler chez ma pédicure.

 

Béatrice descendit et acheta une boussole chez un marchand d’articles de précision. Elle consulta ensuite les horaires des cars. Le prochain pour se rendre chez les Laforge était dans une heure. Elle avait donc le choix : ou trouver un moyen de passer le temps ou prévenir Laurette… La Laurette de plus en plus insupportable, la Laurette qui prenait sa voiture pour décommander un rendez-vous de pédicure… N’importe quoi, il n’avait pas le téléphone son pédicure ? Elle choisit malgré tout cette seconde solution malgré le peu de sympathie qu’elle éprouvait pour cette femme.

 

– Ça y est vous avez fait affaire ? Demanda Laurette.

– Oui, ça a été rapide !

– Les rapports humains sont parfois curieux. Nous ne nous estimons pas trop, il faut bien être réaliste ! Continua-t-elle.

– Nous sommes vous et moi dans un rapport strictement professionnel et ce que je pense de vous ne regarde que moi ! Répliqua Béatrice.

– Détrompez-vous, le budget de mon époux n’est pas le mien, ce n’est pas moi qui vous paie, c’est lui !

– Je crois effectivement avoir compris que vous n’approuviez pas le fait qu’il ait fait appel à nos services.

 

Laurette ne répondit pas, les deux femmes s’enfermèrent dans le silence. Quelques minutes après, l’automobile longeait un petit bois sur une route très peu fréquentée.

 

– On n’est pas passé par là, tout à l’heure ! Remarqua Béatrice.

– Je sais, ce n’est pas le chemin.

– Expliquez-moi !

– Je vais vous larguer là, vous n’aurez que 15 kilomètres à faire à pied. Je ne vous conseille pas de faire du stop, ce coin est rempli de voyeurs et de satyres. Ça vous apprendra à me balancer des vannes au sujet de la chambre où je couche… Pour ouvrir la portière c’est ici. Bonne balade !

– Salope !

 

Béatrice se retrouva sur le chemin de terre, furieuse. Bon 15 kilomètres, ça fait au moins trois heures de marche, mais bon, dès que le bois serait franchi, elle ferait du stop. Allez en avant…

 

Cinq minutes plus tard, un bruit de moteur qui s’arrête à sa hauteur. Béa peu rassurée jette un regard sur la voiture.

 

– Allez, remontez, je ne suis pas si méchante que ça ! Lui cria Laurette

– Vous n’êtes pas méchante, vous êtes folle à lier !

– Montez, vous m’engueulerez après !

 

Elle hésita, elle aurait pu, par fierté, refuser, mais à quoi bon ? Elle remonta.

 

– Bon alors maintenant que je vous ai montré de quoi j’étais capable, on va changer de registre. Commença Laurette.

– Vous ne démarrez pas ?

– Il n’y a pas le feu. Ce que j’ai à vous dire, je veux vous le dire en vous regardant. Je ne peux pas vous regarder et regarder la route en même temps.

 

Béatrice soupira de lassitude. Qu’allait encore lui sortir cette dingue ?

 

– Vous avez une dent contre moi depuis que j’ai rabroué Madeleine devant tout le monde, c’est bien ça ?

– Peut-être bien, mais je n’ai pas envie d’en discuter.

– Et bien n’en discutez pas, mais je vais quand même continuer.

– Si ça vous fait plaisir.

– Ensuite quand vous avez appris que je dormais avec Romuald, vous vous êtes dit que j’étais la reine des salopes de faire cocu mon mari sous son toit… le tout doublé d’une belle hypocrite. Alors, je vais vous expliquer tout ça : mon mari est devenu impuissant, ce n’est pas pour ça que j’ai cessé de l’aimer. Nous n’avons plus de rapports mais je garde énormément de tendresse envers lui, c’est un homme charmant. Nous étions un couple libre mais uni, c’est lui qui m’a suggéré de faire venir Romuald à la maison. J’ai d’abord refusé mais il a insisté. Il l’a fait pour moi, c’est une immense preuve d’amour et ne serait-ce que pour ça, je ne supporte pas qu’on puisse manquer de respect à Benjamin.

 

Cette version des faits correspondait à celle que l’intéressé avait fournie à Béatrice. Mais le discours de Laurette l’éclairait d’un jour nouveau. Curieusement cette dernière lui apparaissait différente. Elle se dit néanmoins que tout cela ne la regardait pas, le rapport entre les problèmes sexuels du couple Laforge et la soucoupe volante n’étant vraiment pas évident.

 

– Quand votre arrivée a été annoncée, c’est Romuald qui a eu l’idée de vous inviter à notre table. Ce n’est qu’une heure avant que j’ai compris pourquoi. Il m’avait demandé de m’habiller sexy afin de séduire Martinov, le but de l’opération étant d’influencer son rapport dans le sens souhaité par Benjamin.

– Parce que vous croyez qu’il aurait fait ça ?

– En partant du principe que tout le monde est corruptible, oui ! Et très franchement je crois que j’aurais su faire ! Seulement je n’ai pas voulu. Imaginez, un rapport faussé, ensuite Benjamin prévient les autorités, écrit un article, des contre-experts se pointent, les gendarmes, la presse, et ils découvrent que c’est du bidon. Mon mari serait alors ridiculisé et ça je ne peux pas l’admettre.

 

Lentement l’affaire prenait une autre tournure, Béatrice commençait à rassembler les pièces du puzzle, mais il en manquait. Quant à Laurette, elle n’avait peut-être pas tout compris non plus.

 

– Mais quelle était la motivation finale de Romuald alors ?

– Pour lui, le principal était de faire plaisir à Benjamin, il ne croit pas aux contre expertises, il considère que les spécialistes des soucoupes volantes sont tous des ignares qui gobent tout.

– Les gendarmes aussi ?

– D’une certaine façon ! Mais écoutez la suite. Devant mon refus persistant, Romuald m’a dit que puisque je ne voulais pas tenir ce rôle, Madeleine le ferait à ma place. Je lui ai répondu qu’il n’en était pas question. Seulement quand je l’ai vue arriver faire le service affublée comme elle l’était, j’ai compris que Romuald avait outrepassé ma décision et j’ai pété les plombs. Je ne pouvais décemment faire éclater une scène de ménage devant vous, c’est donc Madeleine qui a pris. Alors, est-ce que je suis toujours aussi méchante ?

 

Béatrice était toute retournée. Comment avait-elle pu se tromper sur cette femme à ce point ? Mais c’est vrai que quand des éléments essentiels manquent, le jugement devient faux ! Mentait-elle en lui racontant tout ça ? Probablement pas, tout se recoupait. Et puis dans quel but ? Alors elle répondit par un magnifique sourire.

 

– On fait la paix, alors ? Minauda Laurette.

– On fait la paix ! Répondit Béatrice

– Embrasse-moi !

 

Le jeu est dangereux, Béatrice le sait bien. La tension est montée très haut puis retombée à un point d’apaisement susceptible de tous les rapprochements, de tous les glissements… Et à propos de glissement, c’est le baiser qui glisse vers le coin des lèvres, les bouches qui s’ouvrent, les langues qui se mélangent, les mains qui caressent l’autre. L’étreinte devient brûlante, folle, passionnée.

 

Laurette profite d’un moment de répit pour se reprendre :

 

– Je savais bien que tu aimais les femmes…

– Qui te l’a dit ?

– Mon petit doigt… Si tu n’es pas trop pressée, il y a des coins tranquilles un peu plus loin…

– Est-ce bien raisonnable ? Minauda Béatrice.

– T’es trop belle, j’ai trop envie de toi !

– Belle moi ? Tu l’es bien plus que moi !

 

Laurette fit avancer la voiture dans un petit chemin de terre, puis les deux femmes descendirent après avoir retiré une couverture du coffre. Elles marchèrent jusqu’à une petite clairière.

 

– Voilà, on va se mettre ici, j’espère qu’il n’y aura pas de voyeurs, et puis s’il y en a tant pis.

– Tu es sûre qu’il n’y a pas de dangers ?

– Mais non, les voyeurs ne sont jamais agressifs !

 

L’excitation de Béatrice s’était un peu atténuée, mais l’autre était une diablesse. La couverture déployée, les deux femmes s’y assirent et Laurette colla à nouveau son visage sur celui de sa partenaire en un long baiser aussi fougueux que baveux.

 

– Allez, on se met à l’aise ! Proposa Laurette en retirant sa robe. Le string était minuscule mais le soutien-gorge bien rempli. Elle le retira dans la foulée.

– Quelle belle poitrine ! S’exclama Béatrice.

– Ils sont trop gros !

– Mais, non !

 

En fait la chimiste avait hâte d’y goûter, mais elle devait d’abord se déshabiller à son tour, ce qu’elle fit à une vitesse impressionnante.

 

– Voilà, c’est des seins comme les tiens que j’aimerais ! Déclara Laurette.

– On échange ? Plaisanta Béa

– Je vais d’abord goûter ! Répondit Laurette s’emparant avec la bouche du téton droit de sa partenaire.

 

Cette caresse lui donne des frissons.

 

– L’autre sein va être jaloux ! Dit Béatrice essayant de ne pas perdre l’initiative.

 

Mais l’autre fait ce qu’elle veut, elle n’abandonne pas de suite le téton droit et quand elle se décide à le faire, c’est pour retrouver la bouche de sa partenaire. Les deux femmes finissent par rouler sur la couverture, s’échangeant des symphonies de caresses, des concertos de voluptés.

 

Béatrice se retrouve un moment couchée sur le dos, les jambes écartées, la langue de Laurette plonge vers son sexe, elle se laisse aller, déjà le plaisir monte, ses mains se cramponnent à la couverture.

 

– C’est bon, c’est bon continue comme çaaaaa !

 

L’orgasme a été fulgurant, la cime des arbres semble danser dans les yeux de la jeune chimiste, qui l’espace d’un instant semble avoir quitté la Terre. Quand ses esprits reviennent c’est pour apercevoir le visage de Laurette qui lui fait un superbe sourire. Elle s’attendait à ce que cette dernière prenne la position qu’elle avait prise elle-même afin de quémander à son tour la jouissance, mais non, elle se met en levrette. Béatrice lui caresse et lui embrasse les fesses que l’autre cambre de façon quasi obscène dégageant son œillet brun. Sa langue virevolte dessus, cherche à l’entrouvrir, y pénètre très légèrement. Puis elle descend lécher son sexe dégoulinant de ses sucs.

Martinov8b

Elle se dit que décidément cette position n’est guère pratique pour brouter un minou, ou du moins le faire jusqu’à la jouissance. Alors elle s’assoit, rampe sur les fesses entre les jambes de Laurette et peut cette fois reprendre son léchage sans se tordre le cou. La chatte de la troyenne exhale un goût de miel, que Béatrice lape et relape encore jusqu’à plus soif, avant d’attaquer le gros clitoris érigé, qui a l’air de quémander ce contact. Laurette part aussi vite que Béa tout à l’heure, les deux femmes s’enlacent et s’embrassent de nouveau.

 

– Faut que je fasse un petit pipi ! Déclare Béatrice.

– Ben vas-y ! Ne te gêne pas !

 

Béa va pour s’accroupir, se demande si elle doit se tourner ou pas, mais comme Laurette reste plantée devant elle, elle choisit de lui faire face, puis tente en vain de libérer son vessie. Elle bloque.

 

– Ben alors ?

– J’y arrive pas !

– Ah ! Je vais essayer, ça va te décoincer !

 

Laurette s’accroupit un mètre devant elle et se mit à pisser sans aucun complexe. Cela débloqua quasi instantanément Béatrice qui se mit à arroser la verdure à grand jet.

 

Les deux femmes se mirent à rigoler de bon cœur, mais quand Laurette fit le geste de rechercher quelque chose pour s’essuyer, Béa intervint :

 

– Je peux t’essuyer si tu veux !

– T’as un kleenex ?

– Non mais j’ai une langue !

– T’es drôlement coquine, toi, dis-donc ! Allez vas-y !

 

Laurette s’allonge de nouveau sur la couverture en écartant les cuisses, laissant Béa se régaler des gouttes d’urine fraiche restées sur sa chatte. Evidemment la troyenne est réceptive, elle se tend, invitant sa complice à continuer à lécher. La chimiste l’a bien compris et pour la seconde fois caresse de sa langue le petit bourgeon, et pour la seconde fois fait jouir sa partenaire.

 

– C’est un truc que j’ai jamais fait, confia alors Laurette, alors je vais essayer. Tu veux bien ?

– Bien sûr !

 

La brune se mit donc à lécher le sexe de Béa.

 

– Hummm ! Mais c’est pas mauvais, tout ça !

– Vas-y régale toi ! Tu veux que je te fasse deux ou trois gouttes ?

– Si tu veux !

 

Laurette se recula.

 

– Tu ne veux pas essayer de laisser ta bouche sur ma minette ?

– Tu voudrais me pisser dans la bouche ?

– Ben, oui, ce serait mieux, non ?

– Allez, on essaie !

 

La belle troyenne avala sans problèmes le tout petit jet résiduel, puis elle fit comme Béatrice lui avait fait… la laissant quelques instants pantelante.

 

– Pouuuuuh, ça fait du bien tout ça ! Commente Béatrice, mais va falloir que je rentre.

– On y va, ma cocotte, répond Laurette soudain bien familière.

 

Les deux femmes se rhabillent. Un bruit dans les feuillages, un type en sort, et pas gêné du tout, se masturbe comme un malade.

 

– Oh ! Il nous a vues ! S’exclame Béatrice.

– On s’en fout, allez viens, tout ça m’a donné faim et soif, on va se poser dans un café et après on rentre.

 

A suivre 

© Maud Anne Amaro, La Rochelle Octobre 2009

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 06:30

Professeur Martinov 7 – Professeur Martinov et la vierge de Cardillac 4 – L’hôtel du coq bleu par Maud Anne Amaro

stamp partouz

4 – L’hôtel du coq bleu

 

Installé dans son diocèse, Richard refusa systématiquement les invitations chez les notables locaux. Ces derniers le prirent mal, ne manquant pas de faire des comparaisons avec l’ancien curé. Sa cote était au plus bas et dégringola encore un peu plus quand un jour on le chercha pour une extrême onction, sans le trouver. Il s’en fichait, ce n’était pas avec les habitants locaux qu’il escomptait créer le déclic qui en ferait un gourou reconnu.

 

Il fallait pourtant qu’un jour l’occasion se présente. Le mariage de Sidonie lui en donna l’occasion. Une pauvre fille que la nature avait oublié de gâter, mais héritière potentielle d’une jolie petite fortune avait fini par se faire mettre le grappin dessus par un coureur de dot d’un village voisin. La noce promettait son plein de participants venus de tous les alentours et même de plus loin. La veille, il vérifia la statue, il en maîtrisait désormais parfaitement le mécanisme et les leçons de prestidigitation qu’il avait assimilées lui seraient d’un grand secours. Tout était minuté, le miracle ne pouvait avoir lieu qu’après le mariage, mais tout de suite après, dans la foulée…

 

Effectivement, alors que Richard demandait à la foule de prier pour le bonheur des jeunes mariés, on put alors le voir interrompre sa propre prière, s’agenouiller brusquement aux pieds de la statuette les bras en croix. La foule des fidèles fut d’abord interloquée avant que les premiers d’entre eux réalisent ce qui était en train de se passer.

 

Une femme cria : « On dirait que la statue saigne ! » et s’agenouilla en se signant imitée bientôt par la quasi-totalité de la noce !

 

Richard jubilait, il n’en espérait pas tant. Il attendit quelques petites minutes, puis élevant le verbe il prit la parole en ces termes :

 

– Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, il vient de se passer quelque chose ! Il est possible, je dis bien il est possible, qu’il s’agisse d’une manifestation de notre bien aimée vierge Marie, il est bien trop tôt pour le dire et je ne manquerai pas de reporter ce que nous avons tous vu à Monseigneur l’évêque. Cette statuette, voyez-vous, m’a été apportée mardi dernier par un jeune garçon que je n’avais jamais vu, il semblait dans un certain état de confusion et avait du mal à s’exprimer, j’ai cru comprendre qu’il l’avait trouvée dans une cabane abandonnée, dans la forêt et il paraissait persuadé qu’elle accomplissait des miracles. Il est parti très vite. Je me suis retrouvé seul avec la statue que j’ai nettoyée et comme je l’ai trouvée très belle, je l’ai placée ici après l’avoir bénie. J’ose espérer ne pas avoir été victime d’une sorte de charlatan qui voudrait mettre notre foi en dérision. Après la cérémonie, s’il y a de gens qui ont des idées sur ce qui vient de se passer, je peux leur accorder cinq minutes…

 

Il se demanda si son discours allait passer ! Il fut rassuré quelques minutes plus tard : d’une part par le résultat de la quête qui fut royale, puis par la vingtaine de personnes qui s’agglutinèrent autour de lui à la sortie. Une explication miraculeuse sans réserve aurait semé des doutes. Par contre tous ces gens n’avaient pas grand-chose à exposer et espéraient que Richard leur en dirait plus sous forme de confidence. Il déclara alors que s’il y avait du nouveau, il le ferait savoir à la messe dominicale… Puis un homme se détacha du groupe :

 

– Je suis journaliste au « Clairon du Centre », vous verriez un inconvénient à ce que je fasse un petit papier sur ce qui s’est passé ?

– Si vous me promettez de ne pas verser ni dans le sensationnel, ni dans le rationalisme… pourquoi pas ?

– Je serais neutre, soyez rassuré… mais c’est vrai que les statues truquées, ça existe, me permettriez-vous de l’examiner ?

– Mais bien sûr ! Pas maintenant il faut que j’y aille, mais passez-moi un coup de fil, nous prendrons rendez-vous…

 

C’était inespéré ! Dès le surlendemain, le journaliste en question s’escrima pendant une demi-heure avec la statuette non truquée, et repartit dubitatif… un peu déçu même ! Sceptique dans l’âme, il avoua dans son article n’avoir rien trouvé de suspect sur la statuette, mais se promettait d’approfondir le problème, ce qu’il ne fit jamais. L’évêché fut prévenu, Richard raconta l’affaire à sa façon, minimisant les faits et insistant sur un possible trucage. Il n’y eut aucun remous de ce côté-là ! Le dimanche suivant, la foule des fidèles avait doublé, le miracle se reproduisit, la quête fut excellente… tout allait bien…

 

Et le succès alla crescendo… à ce point que l’église devint trop petite pour accueillir tout ce monde, puisque maintenant on y venait des environs et même de plus loin en cars collectifs…. Le père de la mariée prêta gracieusement un terrain, et fournit un chapiteau pour les jours de mauvais temps. Cette décision raviva les querelles dans le village mais Richard n’en avait cure, il encaissait les bénéfices… Il s’entoura d’un petit groupe de bénévoles qui l’aidaient à préparer matériellement la messe… Quant à l’église, le dimanche, elle était fermée, sinon les autres jours, quand elle était ouverte les fidèles pouvait s’agenouiller devant la statue non truquée… ce qui n’empêchait pas certains de déclarer l’avoir vu pleurer aussi… il faut toujours se méfier de ce que les gens racontent.

 

La position attentiste de l’évêché ne fut pas éternelle, sommé de s’y déplacer et de s’expliquer, il tergiversa, et ses explications passèrent… mais il ne se faisait aucune illusion, la rupture avec l’église officielle était inévitable, il en avait eu besoin, elle représentait désormais un inconvénient…. Il fallait maintenant qu’il crée sa propre église, sa secte dont il serait le gourou. Il se demandait sous quelle forme il ferait ça, pourquoi ne pas se proclamer pape, Richard 1er, ça sonnait bien… Il était persuadé qu’une telle décision ne choquerait pas ses fidèles. Ceux-ci étaient pour la plupart très traditionalistes. Aussi prit-il la décision de faire des homélies très droitières et de célébrer la messe en latin. Ce fut fort apprécié, sauf dans le village où un nouveau sujet de discorde était encore né.

 

Et puis un jour la télévision voulut réaliser un reportage ! Pour Richard, c’était prématuré, il refusa, mais ces gens-là sont teigneux, ils lui promirent qu’il ne serait pas filmé. En fait, il le fut, moins d’une minute, mais il le fut… Et les ennuis commencèrent :

 

Ce jour-là, Richard Lange sortait de l’église et se dirigeait vers sa voiture, quand Hervé M… ou du moins celui qui se faisait appeler par ce nom, l’aborda :

 

– Mon père, il faut que je vous parle !

– Désolé, j’ai un rendez-vous urgent !

– Eh bien, permettez-moi de monter dans votre voiture, je vais vous expliquer tout ça !

– Je suis désolé, téléphonez moi, on essaiera de prendre rendez-vous.

– Et si je sors ma carte de police, vous allez conserver la même attitude ?

 

Richard tomba dans le piège et rebroussa chemin jusqu’à la sacristie où il fit asseoir son visiteur

 

– Rassurez-vous ! Ce n’est pas le policier que vous avez en face de vous mais l’homme. Je suis chrétien, traditionaliste, mais je ne crois pas aux miracles, du moins j’estime qu’ils sont rarissimes. Donc vous avez un truc !

– Je n’ai aucun truc ! Et si vous êtes simplement venu pour me dire ça, on va stopper là cet entretien.

– Mais non, j’ai plein de choses à vous dire, je suis le président d’un petit groupe qui partage vos idées. Nous pourrions nous apporter beaucoup mutuellement. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec votre évêque, il ne voit pas toute cette agitation d’un très bon œil, vous ne pourrez pas continuer éternellement à dire vos messes ici…

– Je sais ce que je fais…

– Vous n’y arriverez pas seul, prêcher hors de l’église n’est pas si simple, il existe maintenant des lois antisectes, qu’un juge borné peut très bien interpréter à sa sauce. Il vous faudra des complicités dans le monde politique, des contacts avec des juristes, la gendarmerie… Vous n’avez pas tout cela, nous si !

– Désolé, je ne m’associe avec personne !

– Un jour ou l’autre votre trucage sera découvert, vous ferez quoi à ce moment-là ? Avec nous, vous ne risquerez plus rien !

 

Richard Lange eut alors l’idée de recadrer la conversation

 

– Je vais vous dire une chose ! Il n’y a aucun trucage. Nous sommes en présence de quelque chose qui nous dépasse. Et si je me suis grâce à Dieu retrouvé dépositaire de cette statuette, ce n’est pas pour que je m’associe avec des personnes que je n’ai pas l’honneur de connaître ? Déclama-t-il

– Si ce n’est pas vous, c’est quelqu’un qui vous la truque à votre insu !

– Je vous répète qu’il n’y a pas de trucage !

– Cela vous rendrait peut être service que je jette un coup d’œil ?

– Je vous autorise à le faire en espérant qu’après vous allez me foutre la paix….

 

Monsieur Hervé n’attendait que ça ! Sûr de son fait, il sortit de sa sacoche un fin fil de cuivre et entreprit d’essayer de l’introduire aux coins des yeux de la statuette. Un quart d’heure après, sa superbe était quelque peu perdue, il ne comprenait pas qu’une statue qu’il avait vu pleurer dimanche dernier ne possède pas un orifice lui permettant de le faire.

 

– Alors, vous voyez bien ! Ironisa Richard

– Il doit y avoir un truc, je vous demande encore cinq minutes et après, je vous débarrasse le plancher !

 

En fait de cinq minutes, Monsieur Hervé fit durer l’opération une bonne demi-heure, il prit des clichés en haute résolution qu’il transféra ensuite sur son ordinateur portable ! Bien évidemment il ne trouva rien !

 

– Bon, ça commence à bien faire… je vous reconduis vers la sortie ?

– Attendez, je n’ai pas regardé le socle.

– C’est fini, j’ai dit !

– Je n’en démords pas, il y a forcément un truc, on est en train de se faire abuser. Après tout Uri Geller avait bien abusé de grands scientifiques en tordant des cuillères, on a fini par le démasquer, je vais revenir avec un spécialiste, il trouvera bien lui !

– Certainement pas, cette statuette est à moi, elle n’est pas à la disposition de tous les Sherlock de la planète ! Allez au diable !

– En voilà une drôle d’expression dans la bouche d’un homme d’église !

– Merde !

 

Il faudrait que Richard se méfie, la solution était trouvable, il suffisait d’y penser ! Moins il y aurait de personnes qui s’approcheraient de la statuette, plus il serait tranquille.

 

– Je vous recontacterai, ma proposition est toujours valable ! Lança Monsieur Hervé avant de disparaître.

 

Mais il y eut beaucoup plus grave.

 

Cela commença un lundi par une très courte lettre de menaces imprimée par ordinateur :

 

« Tu dégages avant dimanche avec ta statue, sinon il va t’arriver des bricoles. »

 

Ce n’était pas timbré, quelqu’un l’avait donc placé directement dans la boite aux lettres de la paroisse. Il était conscient de l’hostilité qu’il rencontrait chez une partie des villageois, mais que ça puisse prendre un caractère aussi haineux le dépassait… Mais il ne s’inquiéta pas outre mesure… malgré tout par précaution le lendemain, il emporta sur lui un revolver acheté autrefois au marché aux puces, mais il n’y eut pas de nouveau message ce mardi… par contre le mercredi, Richard devint vert de peur en lisant la nouvelle missive du corbeau.

 

« On t’avait pourtant dit qu’on ne voulait plus entendre parler de toi ! La dernière fois c’était les jambes, la prochaine fois ce sera la tête ! »

 

L’horreur ! L’horreur absolue ! Cela voulait dire que le corbeau n’était pas un farfelu du village, mais la brute épaisse qui l’avait envoyé à l’hôpital il y avait plus d’un an maintenant. Et comme l’enveloppe n’était pas timbrée, cela voulait dire que le tueur était déjà sur les lieux ! Cette fois il fallait prendre une décision… et à part prendre la poudre d’escampette, il ne voyait pas bien ce qu’il pouvait faire…

 

Il se sentait las. L’impression d’un immense gâchis, toutes ces années de séminaire, les obligations paroissiales, les réunions épiscopales, les trucs et les machins… tout cela pour rien… enfin pas grand-chose, l’argent gagné avait été dépensé trop rapidement, il n’en restait pas tant que ça… et puis que faire après ? Son avenir lui paraissait soudain sombre, sombre… très sombre… horriblement sombre. Il quitta l’église en fin d’après-midi et prit la route de Clermont, sans trop savoir comment il allait passer la soirée, sans doute demain reviendrait-il une dernière fois à l’église embarquer les quelques affaires personnelles qui y restaient ainsi que les deux statuettes…

 

Il remarqua qu’une Fiat Punto bleue le suivait… il en distinguait mal le chauffeur dans le rétroviseur mais il lui semblait que cette corpulence ne lui était pas inconnue. Il s’arrêta sur le bas-côté. La voiture le doubla et s’arrêta 400 mètres plus loin. Il eut le temps au passage se reconnaître nettement son conducteur, cette fois-ci ! Et maintenant, non seulement il le suivait, mais il le narguait… Que faire ?

 

Et soudain il eut une idée, il redémarra, doubla la Fiat qui reprit sa course, puis quelques kilomètres plus loin, tourna à droite, là où la route filait vers la montagne. Il stoppa son véhicule à un endroit où se situait un impressionnant précipice. Puis le cœur battant, mesurant le risque énorme qu’il prenait, il attendit que son poursuivant s’arrête à son tour, puis sortit du véhicule. Le tueur descendit à son tour, et sans hésiter une seconde se dirigea vers Richard. Il n’était pas armé, mais arborait un sourire qui n’avait rien de sympathique.

 

Alors Richard tira ! Le mastodonte, atteint en pleine poitrine mourut sur le coup. Il ne restait plus qu’à balancer le corps dans le précipice, et la Fiat avec… Il accomplit cette tâche, mort de trouille à l’idée qu’une autre voiture survienne. Il eut malgré tout le réflexe de subtiliser les papiers du cadavre, estimant que cela pourrait retarder son éventuelle identification. Puis il poursuivit sa route, se refusant à faire demi-tour et accomplissant un invraisemblable détour pour parvenir jusqu’à Clermont. Une fois chez lui, les nerfs tombèrent. On ne devient pas impunément un assassin, même en cas de légitime défense… Il était clair à ce moment-là que le commanditaire était l’horrible et inquiétant Monseigneur Dujardin… Que fera ce dernier quand il constatera que son tueur ne réapparaissait pas… Il en enverrait un autre… Il faudrait donc qu’il parte… Richard était seulement un tout petit peu moins pressé…

 

Par contre quand il reconnut, malgré ses lunettes noires, Marie-France à la messe, non pas le dimanche suivant mais celui d’après, il se mit à gamberger. Que faisait-elle là ? Sans doute l’avait-elle, elle aussi reconnu à la télévision, mais si elle avait voulu le contacter elle l’aurait fait… donc ses intentions ne pouvaient être amicales. Et puis il se dit que Dujardin ne pouvait se faire le commanditaire d’un meurtre, l’empêcher de prêcher, oui, le tuer non… Par contre une femme se livrant à un chantage avec des photos, peut se sentir en danger et péter les plombs.

 

« Cette fille est folle, se dit-il, elle a eu peur de moi, je lui ai expliqué que je ne le lui en voulais pas, mais manifestement elle n’a pas eu confiance, c’est donc elle qui m’a envoyé la brute me casser les jambes, puis elle a regretté son geste et a essayé de m’amadouer. Puis quand j’ai disparu, elle a eu peur que je décide un jour de me venger, elle ne m’avait plus sous la main et cela lui était insupportable, elle a essayé de me retrouver mais en vain, puis il y a eu l’émission… et maintenant elle est là… »

 

Alors il se dit qu’il ne s’en sortira pas, mais qu’il ne se fera pas tirer comme un lapin. Quand il s’aperçoit que Marie-France le file, il essaie de l’entraîner dans le petit chemin dans lequel il se change… mais ça ne marche pas… Alors quand elle s’approche, l’air de rien, pour lire le digicode, il prend tout son temps, espérant la piéger, elle et sa complice dans son appartement… Et ça ne marche pas non plus… et puis l’hôtel, l’hôtel où il était à sa merci, mais où elle l’a laissé en vie, pour ensuite aller s’enfermer dans une chambre louée au même étage avant que lui-même y arrive… ce qui remet tout en question…

 

Champagne(s)

 

– Tu vas faire quoi, maintenant ? Demanda Marie-France.

– Laisser tomber tout ça, le tueur était donc bien à la solde de Dujardin, je ne comprends pas qu’il s’acharne comme ça contre moi !

– Il ne souhaite pas qu’on fasse le rapprochement entre un faux faiseur de miracles et leur ancien prédicateur.

– De là à aller jusqu’au meurtre…

– Qui te dit qu’il voulait te tuer ? Il existe des coups qui paralysent à vie, et la police, dans ces cas-là est beaucoup moins zélée…

– Charmant… de toute façon je ne peux pas rester là… dommage ça marchait bien…

– Ça se serait écroulé de toute façon, un jour ou l’autre quelqu’un aurait eu l’idée qu’il y avait deux statuettes, on avait bien trouvé, nous… Répondit Marie-France

– Vous aviez trouvé ? Mais pourquoi cherchiez-vous à savoir ça ?

– Je ne cherchais rien du tout, c’est mademoiselle qui cherchait à savoir.

 

Béatrice lui expliqua sommairement l’objet de sa mission…

 

– Et vous pouvez me le décrire, le type qui vous a demandé ce travail ?

– Oui, mais il n’y a peut-être pas urgence…

– J’espère qu’on pourra en reparler, mais maintenant Marie-France, je pourrais peut-être savoir pourquoi tu voulais me revoir !

– Parce que tu es beau, parce que tu m’a toujours fasciné, parce que j’ai regretté ton brusque départ… et si je ne suis pas venue te voir tout de suite quand j’ai débarqué ici, c’est parce que j’avais peur de te dire des choses trop définitives, c’est pour ça que j’ai attendu, c’est pour ça que j’ai demandé à Mademoiselle de m’accompagner…

– Pardon ?

– Je ne voulais pas être seule devant toi pour te dire que je t’aime !

– Non ! S’exclama Richard.

– Comment, « non » ? Tu ne me crois pas ?

– Je… je ne sais pas…

– Ne t’inquiètes pas, je ne te demande aucune réciprocité, j’aurais simplement aimé qu’on se revoit en amis, qu’on aille au restaurant de temps en temps, qu’on joue à la domination…

– Je suis le roi des cons ! Admit Richard, j’avais le bonheur à la portée de ma main et je suis venu ici chercher du fric qui ne m’apporte rien et des emmerdes…

– Tu serais d’accord pour qu’on fête nos retrouvailles ?

– Bien sûr !

– Garçon ! Faites nous monter du champagne, le meilleur, allez viens Béatrice, tu m’avais promis de ne pas me laisser en tête à tête avec ce brigand… et dis à Martinov de nous rejoindre…

– Béatrice, il faut partir, tu es en danger… Intervient alors celui-ci.

– Je ne crois pas, non ! Répondit cette dernière, tout est clair désormais, viens, mon petit professeur, on va pouvoir répondre à toutes tes questions !

 

Dans la chambre, Martinov attaqua de suite :

 

– Je ne sais pas ce que vous avez raconté à mon associée, mais je ne crois pas que vous êtes journaliste !

– Bingo ! Les raisons de ma présence ici sont en effet personnelles, j’ai tout raconté à Béatrice !

– Vous aviez une raison personnelle de vous intéresser à la statuette ? Feignit de s’étonner le professeur !

– Non, mais j’avais une raison personnelle de m’intéresser à Richard, tenez je ne vous ai pas présenté, Monsieur Richard Lange, Monsieur Martinov… euh, je ne connais pas votre prénom

– André… Mais Béatrice, écoute moi tout de même une minute, j’ai obtenu des renseignements sur ce prétendu Monsieur Hervé, c’est un type louche, dangereux… nous n’avons aucun intérêt à nous éterniser sur cette affaire, il faut juste que nous parlions ensemble de la façon de lui présenter le rapport final…

– Mais… Tu n’as aucune raison de t’inquiéter, l’enquête est finie, Monsieur Lange nous a tout raconté, et pour le reste nous verrons ça quand nous serons tous les deux…

 

Martinov allait répondre quelque chose quand le garçon arriva avec le seau à champagne…

 

– Laissez, on va se servir… mais une bouteille, ce ne sera pas suffisant, apportez une autre ! Lui demanda Marie-France.

 

Elle leva son verre, toute joyeuse, suivie de Lange plutôt ému, de Béatrice amusée, et enfin de Martinov plutôt perdu…

 

– A… à nous… finit-elle par dire !

 

Ils échangèrent quelques banalités en attendant la seconde bouteille. Quand celle-ci fut montée, Marie-France se lâcha :

 

– Alors Béatrice, ça va mieux ? Ça fait du bien le champagne…

– Arrête, je ne te dis pas la trouille que j’ai eue ! Je me suis même pissé dessus !

– Tu m’as pas dit que tu n’étais plus fâchée ?

– Je ne suis plus fâchée !

– Alors fais-moi un bisou !

 

Et là devant les deux hommes subjugués, Béatrice et Marie-France s’échangèrent un long baiser baveux.

 

– Ben quoi on, s’aime ! Déclara la dernière…. Hummm c’est vrai qu’on n’est pas très discrètes, c’est un fantasme de mecs ça, de voir deux nanas se faire des trucs… Ça t’excite, hein, Richard….

– Excité, c’est peut-être pas le mot, mais c’était très joli ! Répondit-il

 

Marie-France se leva, souffla un mot dans l’oreille de Béatrice et se dirigeant vers le curé, lui mit la main à la braguette !

 

– A part ça, tu n’es pas excité, peut-être. Tu bandes comme un cheval !

 

Martinov se sentait un peu gêné, mais Béatrice, coquine vint s’asseoir sur ses genoux…

 

– Alors comme ça, mon petit professeur s’inquiétait pour sa petite Béatrice, ça mérite bien un bisou ça aussi… lui dit-elle en posant chastement ses lèvres sur sa joue…

– Ben, oui ! On se refait pas !

– Et toi, ça t’a fait bander notre french kiss ?

– Béatrice !

– Permets que je vérifie…

– Béatrice, du calme !

– Laisse toi faire, mon petit professeur, j’ai vécu de grosses émotions, pour me calmer je crois que du champagne et du sexe, ça sera très bien… Dit-elle alors que sa main par-dessus le pantalon faisait grossir son pénis.

 

Marie-France, avait de son côté entrepris de sortir enfin celui de Richard, qui protesta par principe, mais se laissa faire quand il vit ce qui se passait à quelques mètres de lui…

 

– Alors, il n’a pas une belle bite, mon Richard ? Lança-t-elle à la cantonade.

– C’est vrai qu’elle est belle ! Constata Béatrice qui de son côté jouait avec celle du professeur à présent hors de sa braguette. Je peux toucher ?

– Ben, non, il éjacule trop vite… Je suis sûre que tu n’as pas pris tes petites pilules et j’en ai pas sur moi…

– Des pilules pour quoi faire ? Des pilules pour bander ? demanda Béa.

– Ben ouais !

– J’ai peut-être un produit qui pourrait remplacer ! Intervint Martinov, j’en ai toujours un flacon dans ma sacoche, attendez…

– C’est quoi ?

– C’est du Lapin Dur (voir l’épisode professeur Martinov et le lapin dur). C’est plus efficace que le viagra. Faut juste attendre une dizaine de minutes.

 

Richard avala une gorgé du remède miracle.

 

– Pauvre Richard, condamné à ne rien faire pendant dix minutes, tu vas nous regarder alors… à moins que… Et si tu suçais le professeur ? Suggéra Marie-France.

– Mais moi je ne veux pas ! Protesta ce dernier.

– Ben pourquoi ? Il ne va pas te faire mal, et puis ça m’excite, moi de voir deux hommes ensemble ! Intervint Béatrice.

– Autrement dit, tu veux que je dise oui, rien que pour te faire plaisir ! Répondit Martinov

– Ben oui !

– Alors d’accord, mais je le fais uniquement pour te faire plaisir… Monsieur si vous voulez bien me sucer, j’y consentirais bien volontiers.

 

Richard, encouragé du regard par Marie-France, approcha donc la verge du professeur et entreprit de l’emboucher immédiatement. Quelques coups de langue sur la hampe, d’autres sur les bourses, puis sur le gland, puis de nouveau une série d’aspirations à pleine bouche. Martinov était aux anges.

 

– Alors il suce comment ? Demanda Béa

– Divinement

– Mieux que moi ?

– C’est différent !

– Bon à mon tour ! Intervint Marie-France, je vais te montrer ce que sait faire une pro !

– Une pro ?

– Ben, oui, une pro !

 

Richard quitta à regret sa fellation, remplacé donc par Marie-France. Béa entreprit de le consoler de ce contre temps.

 

– Et si tu venais me lécher le minou, ça m’excite tout ça !

 

Et tandis que le curé s’installait entre les cuisses de la jeune chimiste, Marie-France s’était emparée de la bite de Martinov, où après quelques circonvolutions d’usage, elle plaça ses doigts à la racine de la verge, appuya légèrement tandis que sa langue allait du frein au méat en un ballet diabolique. Quand les signes de la jouissance se firent sentir elle emboucha rapidement la bite, lui fit faire deux ou trois allers et retours avant d’éloigner ses lèvres, ne souhaitant pas recevoir du sperme dans la bouche !

 

– Alors ?

– Quelle maîtrise, mes félicitations, madame !

– Que voulez-vous, c’est mon métier… et d’ailleurs non ce n’est pas mon métier, je ne fais jamais ça pendant le travail… mais disons que je dois avoir des dispositions.

– Vous travaillez dans le sexe ?

– Bingo ! Ah, je crois que je vais remplacer Richard, il n’arrive pas à faire jouir votre assistante.

 

Marie-France, décidemment en pleine forme réussit à faire jouir Béa en trois minutes chrono, tandis que les deux hommes se régalaient en silence du spectacle. La potion magique commençait à faire son effet et la bite du curé arborait désormais une fière érection.

 

– Hum, pas mal votre produit ! Vous avez vu cette belle bite que ça lui fait ! Commenta Marie-France., ça vous tente ?

– Pardon ?

– Vous aimeriez bien la sucer ?

– Non, non !

– Allez, mon petit professeur, c’est la fête, suce la bite du monsieur ! Intervint Béa.

– Béa tu m’embêtes !

– Juste un peu, histoire d’essayer !

– Bon alors juste un peu !

 

Martinov, qui n’avait pas pratiqué ce genre de choses depuis fort longtemps, engloutit le sexe de Richard après avoir pris un peu de potion pour se donner du courage, et commença à le sucer, se débrouillant comme il le pouvait et trouvant finalement la chose aussi agréable qu’excitante. Il sentit que derrière on lui tripotait le cul de façon très osée, aussi, abandonna t’il sa fellation un instant, pour se retourner et faire semblant de protester.

 

– M’enfin !

– Laissez-vous faire professeur, tous les hommes adorent ça… du moins quand c’est bien fait… lui lança alors Marie-France avec un adorable sourire.

 

Ne sachant que répondre, il la laissa faire et reprit son suçage de bite, alors que sa propre excitation remontait à grande vitesse.

 

– Ça te plait ce que je te fais ? Demanda la doigteuse.

– Humpfoui ! répondit-il sans lâcher sa proie.

– Si on leur demandait de s’enculer ? Proposa alors Marie-France à Béa.

– Hummm, pourquoi pas, s’ils sont d’accord !

– Moi, ça ne me dérange pas ! Précisa Richard.

 

Martinov, toujours la bouche pleine, ne répondit pas… au point où il en était-il s’en fichait mais n’avait pas envie de le dire. Toujours est-il que le curé voulant passer à autre chose s’éloigna de son fellateur.

 

– Alors elle est bonne sa bite ? Demanda Béa.

– Ça change ! Ce n’est pas désagréable.

– On fait quoi maintenant ? Reprit la blonde chimiste.

– C’est vous qui décidez ! Répondit le professeur, sans trop réfléchir.

– T’aimerais qu’il te la foute dans le cul ? Intervint Marie-France.

– Au point où j’en suis ! Soyons fous !

– Ben alors Richard ! Qu’est-ce que tu attends, mets-toi une capote et occupe-toi de ce gentil monsieur, il en meurt d’envie.

– Mais je ne suis pas actif ! Protesta Richard.

– Avec la bandaison que tu te paies, on va faire une exception : Allez zou !

 

Alors Richard entreprit de sodomiser le professeur. L’affaire ne dura pas très longtemps, on inversa ensuite les rôles…. Les deux hommes totalement épuisés ne tardèrent pas à s’affaler l’un sur le lit, l’autre sur le fauteuil tandis que ces dames complètement émoustillées se lançaient dans un soixante-neuf de folie… qu’elles ne menèrent pas à terme. En effet Marie-France se dégagea assez vite :

 

– Attends je reviens j’ai trop soif ! Merde il n’y plus de champagne ! On va en commander deux nouvelles bouteilles et aussi de l’eau,

– Moi aussi j’ai une de ces soifs ! Intervint Richard.

– C’est normal, expliqua Béatrice, c’est le produit du professeur, c’est très efficace, mais il y a un effet secondaire, c’est que ça déshydrate.

– Bon, j’appelle la réception.

– Attends, je m’en occupe ! Proposa Béatrice. Allo la réception, pourriez-vous nous monter deux nouvelles bouteilles de champagne… oui le même et puis quatre bouteilles d’huiles d’olive… comment ça vous n’en n’avez pas, vous faites bien restaurant non ? Bon alors on vous attend.

 

Béatrice encore sous l’effet de l’aphrodisiaque, revint vers Marie-France :

– On reprend !

– Attends qu’on nous livre les bouteilles, mais c’est pour quoi faire l’huile d’olive ?

– Ah, ah, c’est une surprise… bon alors on attend, Dis-moi mon petit professeur, ça t’a plu de te faire enculer par Richard ?

– On dit « sodomiser » précisa ce dernier

– Tu en voudrais encore ? Insista la jeune chimiste.

– Pourquoi pas ?

 

Richard à ces mots, se présenta de nouveau devant le professeur qui sans hésiter cette fois une seconde la remit sans sa bouche. On sonne ! C’est Béatrice qui ouvre au garçon d’étage.

 

– On ne peut que vous proposer que trois bouteilles d’huile… mais que… que…

 

Le pauvre garçon est sur le point de s’étrangler, il en a vu des trucs dans les hôtels, mais là, non seulement il y a deux nanas à poil, mais dans le fond là-bas il y a deux mecs qui se sucent…

 

– Vous pouvez vous joindre à nous ! Propose Marie-France.

– Non merci, j’ai du travail !

– Juste une petite pipe ! Insiste la dominatrice en lui tâtant la braguette.

– Non laissez-moi ! Finit-il par dire en s’enfuyant.

– Dommage, il était mignon… Bon on se boit une bouteille, mais alors on fait quoi avec l’huile ?

 

Ils trinquèrent et,- soif oblige – sifflèrent la bouteille en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Puis Béatrice expliqua :

 

– Tant que le produit agit, on risque de déshydrater, on va donc se badigeonner tous avec l’huile et on va aller continuer nos galipettes dans la salle de bain.

– Mais c’est trop petit !

– On va se débrouiller !

Martinov73b

La salle de bain devint alors le théâtre de poche d’une incroyable orgie où nos quatre protagonistes essayèrent toutes les combinaisons possibles et imaginables, occupant à tour de rôle, la baignoire et le carrelage par deux ou par trois, les corps glissant sans arrêt les uns contre les autres, les cris de jouissance alternant avec les fous rires. Quant à Martinov, il fut absolument ravi de faire l’amour avec Marie-France !

 

– Profites en aujourd’hui c’est gratuit ! Plaisanta-t-elle !

– Pourquoi, sinon c’est payant ?

– Bien sûr, mais je te laisserai ma carte, il y a longtemps que je n’ai pas baisé avec un barbu il parait que ça porte bonheur. Attends, retire-toi quelques secondes, j’ai trop envie de pisser, je ne voudrais pas faire sur toi !

– Pourquoi ? Ça ne me dérange pas !

– Ben si tu aimes, tu vas avoir ta dose ! Prêt ?

– Prêt !

 

Alors Marie-France lâcha un jet qui parût intarissable, mais les autres par effet de mimétisme ne tardèrent pas à l’imiter, dans une ambiance de folie où tout le monde pissait sur tout le monde, et repissait encore… laissant dans l’étroite salle de bains une odeur étrange, une de plus… L’effet de l’aphrodisiaque finit par s’estomper. Tout ce petit monde après avoir nettoyé tout cela, s’être douché puis rhabillé décida de descendre au restaurant de l’hôtel pour un repas d’adieu.

 

– T’es d’accord mon petit professeur ? Lui demanda Béa.

– J’ai un peu mal au cul !

– Je te demande si tu es d’accord pour qu’on dîne tous ensemble, tu deviens sourd ?

– Oui, oui, bien sûr, mais pourquoi tu ne me crois pas quand je te dis que j’ai mal au cul ?

– Mais si je te crois, allez viens…

 

Monseigneur Dujardin

 

La « Fraternité du livre sacré » de Monseigneur Dujardin ne s’était jamais vraiment remise de l’affaire Ricardo Angelo, les dirigeants s’étaient déchirés sur le fait de décider si le meeting parisien se tiendrait quand même. Il se tint, ce fut un fiasco, le prédicateur remplaçant ne tint pas la route. L’enthousiasme du flot de nouveaux adhérents retomba aussi vite qu’un soufflé, et l’organisation se réduisit peu à peu à une peau de chagrin.

 

La haine de l’évêque envers Richard ne s’était jamais dissipée et quand on lui fit part de son apparition à la télé en lui montrant l’enregistrement il faillit faire une crise d’apoplexie. Il téléphona aussitôt à cet inquiétant homme de main…

 

Mais voilà qu’aujourd’hui une journaliste avait la bonne idée de s’intéresser à sa confrérie : La magnifique créature qui était devant Monseigneur Dujardin le mettait mal à l’aise. Trop belle, elle éveillait chez le vieux prêtre des sensations contradictoires. Il était d’ordinaire misogyne et sans doute homosexuel refoulé, mais celle-ci arrivait à réveiller de vieux fantasmes qu’il aurait bien voulu voir rester enfouis. D’abord méfiant, l’évêque baissa sa garde quand il crut comprendre que la journaliste partageait plus ou moins certaines de ses opinions En fait, Marie-France attendait le moment propice, elle n’avait aucun plan, elle improvisait, elle adorait, ça improviser. Après une longue réponse de l’évêque, elle attaque :

 

– C’est très curieux ce vous me dites parce que j’ai entendu exactement le même discours il y a moins d’une semaine…

 

Pourvu qu’il amorce… Pria Marie-France.

 

Il amorça !

 

– Ah oui ? Je peux vous demander où ?

– Oh ! Un curé en Auvergne qui prétend faire des miracles avec une statuette…

 

La montée d’adrénaline fit brusquement rougir le visage de Dujardin

 

– Vous l’avez vu cette semaine ?

– Oui !

– Et il est toujours là, avec sa statuette ?

– Oui ! Vous le connaissez ? On dirait que ça vous contrarie !

– Ce type est un escroc !

 

« Ça mord, ça mord même très dur ! » Pensa Marie-France, amusée. Dujardin ne l’écoutait plus. Il ne comprenait plus rien. Voilà qui expliquait le silence de son « tueur », il s’était passé quelque chose, mais quoi ? Sa mission était pourtant simpliste : il fallait qu’il intimide le curé, qu’il le rende vert de peur et le menace pour l’obliger à partir, et par la même occasion, il fallait détruire la statuette. Il avait pour instruction précise de ne pas attenter physiquement au prêtre, cela afin d’éviter les risques de dépôt de plainte, et surtout pour que ce dernier n’y trouve pas prétexte pour jouer les martyrs. Il avait donc échoué ! Voilà qui expliquait le silence de l’homme de main. Mais que s’était-il passé ? Comment un professionnel aguerri pouvait-il rater une mission aussi facile ?

 

– Ce type a fait partie de notre organisation, reprit Dujardin, il en a été un personnage important, une sorte de porte-parole. On l’a viré, c’était un pervers infiltré pour nous ridiculiser.

– Vraiment ? Feint de s’étonner Marie-France, qui était bien placée pour connaître la véritable version.

– Si par malheur, les médias s’intéressaient trop à lui, son passé chez nous resurgirait, ce serait une catastrophe pour notre organisation.

– Et vous avez les moyens de faire quelque chose ?

 

Dujardin réfléchit quelques secondes : il fallait qu’il se rende sur place, casser la statuette lui-même, et éventuellement découvrir pourquoi son homme de main n’avait pas su le faire.

 

– Je pense qu’il faut considérer comme une œuvre d’exorcisme, le fait de détruire cette statue. Seriez-vous d’accord pour m’aider ?

– Vous aider à casser la statue ? Il ne faut peut-être pas exagérer, répondit-elle presque par réflexe et en le regrettant aussitôt

– Non, rassurez-vous ! Je n’aurais pas cette outrecuidance, mais il m’intéresserait simplement de savoir si certaines heures vous semblent plus propices pour pénétrer dans l’église.

 

Et le plan germa instantanément dans l’esprit de la jeune femme.

 

– L’église est souvent fermée, mais je peux la faire ouvrir une heure rien que pour vous !

– Comment pouvez-vous faire une chose pareille ?

– Je suis journaliste, j’ai mes méthodes… Et mes secrets.

– Convenons d’une date, alors !

– Nous sommes lundi, disons dans quinze jours !

– Ce n’est pas possible avant ?

– Je crains que non !

 

Le surlendemain Marie-France était à Cardillac, à 6 heures et quart revêtue d’un déguisement d’ouvrier, elle entra dans l’église. Elle attendit sagement que l’homme venu prier veuille bien s’en aller. Puis entreprit de casser quelques pauvres statuettes de plâtre et de déchirer aux ciseaux quelques étoles. Elle sortit ensuite et rejoignit sa voiture dont la plaque avait été maquillée. Elle prévint ensuite la presse, puis l’évêché qui porta plainte. La gendarmerie se déplaça mais ne put que constater que le vandale n’avait saccagé que la moitié des objets.

 

La semaine suivante, elle envoya une lettre anonyme à la gendarmerie et au journal local, leur indiquant l’heure et la date à laquelle le malfaiteur allait recommencer.

 

Ce jour-là, deux gendarmes, un journaliste et un photographe étaient tapis dans un coin d’ombre de l’église. Dujardin entra, eut tôt fait de repérer la vierge miraculeuse, franchit la barrière de fer forgé, renversa la statuette qui se brisa en plusieurs morceaux. L’instant d’après il était menotté et embarqué sans ménagement sous les flashs du photographe.

 

Personne ne comprit rien aux explications de Jérôme Dujardin à ce point que les gendarmes lui offrirent une consultation en psychiatrie. L’homme de l’art conclut à un état de névrose paranoïaque, mais ne le fit pas interner. C’était de toute façon inutile, les coupures de presse envoyées à son staff eurent pour effet d’y mettre une joyeuse pagaille… dont son organisation ne se remit jamais.

 

Monsieur Hervé

 

Celui qui se faisait appeler Monsieur Hervé était un croyant sincère. Son petit groupe est issu d’une ancienne scission de la Fraternité du livre sacré, de Monseigneur Dujardin, elle-même issue des innombrables scissions de la fraternité Saint Pie X de l’ineffable Monseigneur Lefebvre.

 

Hervé était jaloux de tous ces gourous qui attiraient des foules entières en racontant n’importe quoi ! Comme il aurait voulu être comme eux, doté d’un don pour l’organisation, il monta plusieurs fois des associations pour lesquelles il trouva de riches mécènes. Mais à chaque fois après des débuts prometteurs l’affaire tombait à l’eau. Hervé n’avait aucun charisme et au lieu de stigmatiser les foules, il les endormait. Meurtri, il abandonnait ses projets, mais n’abandonnait pas la caisse, ce qui lui valut quelques procès pour escroquerie. Une fois, il tenta de convaincre un plaignant de laisser tomber, l’affaire se termina par une escalade de voies de faits, de violences physiques et de dégradations matérielles. Il fit donc quelques mois de prison. Il eut ainsi le temps de réfléchir. Il en conclut que puisqu’il n’avait aucun don de prédicateur, il fallait donc qu’il en trouve un avec qui s’associer.

 

Richard Lange lui avait paru un bon choix possible, l’homme avait du charisme, remuait les foules, avait des mots justes, il lui avait proposé une association qu’il avait refusée. Pas bien grave, l’essentiel étant déjà de savoir comment fonctionnait sa statuette. S’il s’avérait que le trucage était grossier, il ne donnerait pas suite. Il avait donc examiné sans rien déceler, c’était bon signe, mais il n’avait rien d’un spécialiste, ce qu’il fallait c’est en mettre un sur le coup en espérant qu’on ne trouve rien. Peu lui importait qu’il y ait trucage ou pas, ce qu’il lui importait c’est qu’il ne soit pas décelable, les miracles, du moins les modernes, il n’y croyait pas trop. Mais dans sa conception de la religion qui était très prosélyte, la fin justifiait les moyens.

 

Aussi quand Martinov lui annonça que la statuette était en double, surpris de cette révélation inattendue, il s’énerva, cette réponse ne lui convenait pas :

 

– Comment pouvez-vous en être sûr ?

 

Martinov agacé, lui expliqua…

 

– Mais s’il y en a deux, la vraie statue, vous ne l’avez donc pas approchée ? Reprit Hervé

– Impossible, il doit toujours l’avoir près de lui !

– Donc vous ne savez pas comment fonctionne la vraie ?

– Je suppose qu’il s’agit d’une supercherie classique…

– Monsieur Martinov, je ne vous paie pas pour des suppositions…

– Je crois bien que vous m’aviez spécifié que je serais payé dans tous les cas de figure…

– Ah oui ? Et bien faites-moi un procès ! Conclut-il en raccrochant.

 

Monsieur Hervé, mais pas mal de jours plus tard

 

Monsieur Hervé n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Il fit répéter sa phrase à cette espèce de vamp qui venait de sonner à porte.

 

– Je fais signer une pétition pour la canonisation du pape Pie XII, répéta Marie-France.

– Je veux bien signer, mais je voudrais savoir quelle association est à l’origine de cette pétition.

 

Marie-France répéta sa leçon, et comme l’homme ne la faisait pas entrer, elle précisa :

 

– Ce n’est pas une simple signature, c’est une lettre personnelle qui sera adressée au Vatican avec un certain nombre de mots clés que vous pouvez choisir. Il est un peu difficile de faire ça sur le pas de la porte. Mais rassurez-vous ça ne dure que cinq minutes.

 

Il la fit donc entrer

 

– Je vous offre quelque chose à boire ?

– Si vous aviez du thé ?

– Je vais en faire !

 

Marie-France jubilait, de tous les plans qu’elle avait échafaudés, c’était le plus facile à exécuter qui était en train de se réaliser. Elle profita de l’absence de son hôte pour faire un bref inventaire visuel des objets exposés dans le salon. Le type semblait passionné d’art colonial, elle n’y connaissait pas grand-chose mais elle supposait que certaines pièces devaient valoir leur pesant d’euros !

 

Hervé revint avec un plateau sur lequel deux tasses déjà pleines avaient été disposées. Il constata alors qu’un bouton s’était libéré sur le corsage de sa visiteuse offrant une vue fort émoustillante sur l’échancrure de son soutien-gorge. Marie-France profita de cet instant de distraction pour dissimuler le sucre. Hervé, lui reprit ses esprits et s’amusa à lui poser des questions embarrassantes sur l’initiateur de cette prétendue pétition.

 

– Vous savez j’ai été embauchée pour faire signer ces lettres. Alors bien sûr je suis d’accord avec ce que je fais, mais je n’y connais pas grand-chose ! Finit-elle par répondre, pressentant que l’affaire allait être plus difficile que prévue. Voilà la lettre type, il vous suffit de la recopier, les phrases en rouge peuvent être remplacés par d’autres qui sont sur la liste…

 

Hervé ne fut pas dupe, ces documents qu’il connaissait avaient été imprimés d’après une page web. Il ne lui restait plus qu’à éconduire l’intruse avant qu’elle ne devienne envahissante.

 

– J’ai compris, je ne vais pas recopier tout ça maintenant, je suppose qu’il y a une adresse où envoyer tout ça… Tenez, c’est du vrai thé de Ceylan, je vais vous demander de le boire assez vite, j’ai des choses à faire ensuite.

– Si vous aviez un sucre ?

– Ah ? Je l’ai oublié ?

 

Trop facile ! Son hôte repart en cuisine, le petit cachet magique qu’elle avait préparé vint s’échouer dans la tasse de son hôte ! Quand ce dernier revint, montrant par là qu’on peut être con sans pour autant être idiot, il dit :

 

– C’est très habile de votre part de cibler vos clients, mais bon avec Internet ce n’est pas trop difficile, par contre je ne crois pas une minute à votre pétition, vous n’avez pas le physique de l’emploi. Vous êtes venue essayer de me vendre quelque chose. Je vais vous faire gagner du temps : je n’ai besoin de rien et vous n’êtes pas obligée de finir votre thé si vous ne l’appréciez pas.

– Pour apprécier Pie XII, il faudrait qu’une femme ait des moustaches et de l’acné ? Railla-t-elle.

– Non, pas du tout, vous finissez votre thé ou pas ?

– Je vais le finir, si vous me le permettez, laissez-moi cinq minutes et après, c’est promis je décampe.

 

Marie-France rageait, son plan pour réussir nécessitait qu’il ne la jette pas trop vite, et là elle était en train d’échouer… on ne peut pas réussir à tous les coups !

 

– Je suis désolée de vous avoir dérangé, vous savez je fais un drôle de métier ! Dit-elle, espérant gagner du temps.

– Ce n’est pas mon problème.

– Si vous saviez tout ce qu’il faut faire parfois pour vendre une encyclopédie.

– Finissez votre thé, je vous en prie.

– Vous m’aviez accordé cinq minutes, elles ne sont pas écoulées… mais bon, je bois. Vous savez, des fois je n’hésite pas à coucher avec le client pour faire affaire. Sur une encyclopédie à 1400 euros sur laquelle j’ai 13%, ça vaut le coup !

– Belle mentalité !

– Remarquez, avec vous ce n’aurait pas été une corvée !

 

C’était sa dernière bouée, si ça ratait, elle n’insisterait pas.

 

– Qu’est-ce que j’ai donc de spécial ?

– Rien, vous êtes mon genre d’homme.

– On va se dire au revoir mademoiselle, vos encyclopédies ne m’intéressent pas et vos turpitudes encore moins.

– Je le sais bien, mais on peut s’amuser une heure non ?

– Je crois que vous n’avez rien compris, j’ai à faire mademoiselle et maintenant je vous demande de dégager les lieux.

– Ce que vous avez à faire, vous le ferez après ! Répondit-elle en commençant à déboutonner son chemisier.

 

Les yeux de Monsieur Hervé s’exorbitent tels ceux du loup de Tex Avery, la tentation est trop forte, il se sent prêt d’y succomber, il va pour dire quelque chose, mais il se sent soudain très las, ses paupières s’alourdissent, il s’affaisse sur sa chaise, il ronfle déjà !

 

– Enfin ! Soupire Marie-France

 

Elle traîne péniblement le type jusque dans sa chambre, le déshabille et le couche. Elle lave ensuite les tasses de thé et repère l’endroit pour les ranger. Elle trouve ensuite un grand sac de voyage dans lequel elle entasse plusieurs objets de collection, puis disparaît. Dans quatre heures, le faux Monsieur Hervé se poserait plein de questions : pourquoi a-t-il été se coucher à cette heure-là, en oubliant de verrouiller sa porte d’entrée ? Il attribuera sans doute dans un premier temps le souvenir de cette représentante nymphomane à ses rêves avant de se rendre compte que quelques objets précieux se sont volatilisés.

 

Quelques jours après, Marie-France négocia son larcin pour un bon prix auprès d’un antiquaire belge qui était aussi l’un de ses clients.

 

Béa en guise d’épilogue

 

Ce matin, Béatrice ouvrit sa boite mail, elle ne connaissait pas ce correspondant, mais de voir ce message signé « Marie-France », la remplit de bonheur. Elle lut :

 

« Béatrice, j’ignore si nous nous reverrons, mais j’aimerais te dire comme le souvenir de notre rencontre est présent dans mon esprit à ce point que quand j’évoque ton image, le goût de tes lèvres parfume à nouveau ma bouche. Il m’insupportait de savoir que ce Monsieur Hervé n’avait pas honoré son contrat, je lui ai donc rendu une petite visite et j’ai su me montrer très persuasive. Cette somme est disponible, réponds moi par mail pour me dire comment te la faire parvenir. »

 

La jeune assistante du professeur Martinov, sauta alors sur son téléphone, et appela Marie-France.

 

– On peut se voir ce soir à 19 heures ! Proposa-t-elle

– 19 heures, c’est l’heure du restau ? On mange d’abord ou on mange après ?

– Coquine !

 

Maud Anne Amaro 2006/2008

 

Il est bien évident que tous les personnages et lieux de cette nouvelle sont fictifs à l’exception de la ville de Clermont (qui renseignement pris existe) ainsi que son évêque, qui n’a qu’un rôle très mineur dans cette affaire et qui je l’espère ne s’en offusquera pas...

 

Ce récit a eu l’honneur d’être 2ème prix de la meilleure nouvelle pour 2008

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 06:20

Professeur Martinov 7 – Professeur Martinov et la vierge de Cardillac 3 – Chassés-croisés par Maud Anne Amaro

stamp transblack

 

Le sexe n’interviendra pas de suite, mais rassurez-vous, il interviendra. Il serait néanmoins dommage de ne pas lire le reste, enfin, je trouve !

 

Le professeur Martinov

 

Martinov était revenu en grande banlieue parisienne avec des sentiments partagés. Déjà l’attitude de Béatrice qui semblait s’être amourachée de cette journaliste le contrariait. Mais il se demandait comment réellement conclure le dossier de la vierge de Cardillac. Il était exceptionnel que le professeur se renseigne sur ses clients, il ne le faisait qu’en cas de soucis, autrement dit pratiquement jamais. Et dans cette affaire, cela ne lui était même pas venu à l’idée, tellement persuadé que l’affaire serait vite pliée. Mais là, ça se compliquait, il avait désormais la conviction que son client, non seulement escomptait un résultat négatif, mais qu’il avait tout fait (et même peut-être organisé) pour qu’il en soit ainsi. Bien sûr, son contrat était rempli, mais une irrésistible curiosité le poussait à en savoir davantage.

 

Une recherche sur Internet ne le renseigna pas et il décida de faire jouer ses relations. Cela ne traîna pas ! Le lendemain matin, Gérard Petit-Couture (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) rappelait :

 

– Je vais vous envoyer la fiche d’Hervé M… par mail, il n’y a pas grand-chose, il n’a écrit qu’un seul bouquin qui a fait un flop, quant au mec ce doit être un pseudo, mais l’éditeur nous dit qu’il est mort !

– Il est mort ?

– Ben, oui, accident de la route !

– Et ben…

– Problème ?

– Ben oui, il ne m’avait pas payé la totalité.

– Vous étiez en affaire avec lui si j’ai bien compris ?

– Oui !

– Ça ne me regarde pas, mais pourquoi avoir attendu tant de temps pour vous faire payer ?

 

Martinov ne comprenait plus bien.

 

– Attendez, quel temps ? Je l’ai vu il y a à peine quinze jours le mec ! Est-ce qu’on parle bien de la même personne ?

– Ben, je me demande… Mais bon à moins que mon informateur se soit planté, l’auteur du livre serait mort en 1999 dans un accident de voiture !

– Mon client aurait usurpé son identité ?

– Allez savoir ? Vous n’avez rien d’autre qui permettrait de l’identifier ?

– Son numéro de portable !

– Super ! Donnez, et je vous rappellerai, ça ne sera peut-être pas très long…

 

En fait, ce n’est que le lendemain que Petit-Couture le rappela :

 

– Dites-moi, c’est un drôle le lascar, ce gars avec qui vous avez fait affaire !

– Vous me confirmez que ce n’est pas lui qui a écrit le bouquin ?

– Tout à fait, la seule chose qu’il a écrite, ce sont quelques opuscules mystiques à compte d’auteur.

– Et sinon ?

– Ce type est une sorte de gourou, il a été à la tête de plusieurs sectes qui ont ensuite scissionné puis fusionné, je passe, il s’agit de tout petits groupuscules intégristes. Il a un casier judiciaire assez chargé : escroqueries, abus de confiance, coups et blessures, vandalisme en bande organisée… Et le pompon : complicité de tentative d’homicide ! Autrement dit un personnage à éviter de toute urgence. La fiche n’est pas récente, elle date d’il y a trois ans, mais bon… Ce genre de type se rachète rarement une conduite. Protégez-vous, Martinov, ce gars-là, ne peut que vous apporter des emmerdements…

 

Il était bien dubitatif, Martinov, d’une part il souhaitait bien sûr pouvoir honorer son contrat afin qu’il soit payé, mais d’un autre côté il ne pouvait se permettre de faire n’importe quoi. Il pensa à une solution bien jésuite, celle de faire un rapport le plus bref possible qui se conclurait par ses mots :

 

L’examen attentif de la statuette exposée dans l’église de Cardillac n’a révélé aucun des mécanismes connus permettant de simuler des larmes de sang, ou autres trucages » Et ce serait tout, la tentation d’y ajouter : « Mais rien ne prouve que la statuette exposée soit la même que celle qui saigne pendant les messes » était grande mais justement, il pressentait d’avance la pression de son commanditaire pour la lui faire retirer.

 

Pas simple et le dilemme de Martinov n’était pas seulement moral. Il avait pu se rendre compte sur place que la statue attirait du monde, il n’était donc pas impossible qu’un journaliste d’investigation s’intéresse à l’affaire, découvre le pot aux roses, cite son nom en ridiculisant son rapport et voilà qui le discréditerait sans doute définitivement. De toute façon, il ne pouvait décider seul, il fallait qu’il en parle avec Béatrice. Il essaya de la joindre, mais comme souvent elle avait coupé son portable. Il tourne en rond, échafaude des hypothèses…

 

Quelle idée, se demande-t-il, a eu sa collaboratrice d’aller s’amouracher de cette prétendue journaliste ? Et puis qui est-elle vraiment ? Si c’est véritablement une journaliste, elle peut, si elle fouille de trop dans une affaire dont les acteurs ne sont pas très clairs, aller au-devant de graves dangers et y entraîner Béatrice… Mais il est aussi possible qu’elle joue un rôle, qu’elle soit complice de Hervé M. chargée par ce dernier de brouiller les pistes… situation qui elle aussi, est susceptible de mettre Béa en danger si elle s’aperçoit de quelque chose…. Il essaie encore d’appeler, plusieurs fois. Puis énervé prend le chemin de la gare, direction Paris d’où il gagnera la gare de Lyon pour retourner à Clermont-Ferrand.

 

Richard

 

Richard Lange est à cran. Rien ne se passe décidément comme il le faudrait en ce moment. Sur ses gardes depuis plusieurs jours, il avait repéré Marie-France, ainsi que son Audi. Il avait compris tout à l’heure qu’on le filait. Il avait donc décidé de profiter du petit chemin où il se changeait pour tenter de piéger une première fois ses poursuivantes, leur faire peur, essayer de savoir ce qu’elles envisageaient de faire, puis prendre une décision. Mais ce stratagème n’avait pas fonctionné. Un second plan, un peu plus tordu avait donc germé dans son cerveau pendant qu’il se rapprochait de Clermont, et c’est pour cela que sciemment il avait pris tout son temps pour composer le digicode de la porte d’entrée de son immeuble. Il s’attendait donc à voir débarquer les deux femmes assez rapidement à son appartement, et là il les aurait reçues à sa façon… Mais non, cela faisait presque une heure qu’il était chez lui, et les deux femmes n’étaient pas là…

 

Décidément tout allait mal, il savait qu’il vivait ses derniers jours dans cette région, la situation devenait dangereuse, explosive, il s’était néanmoins fixé comme objectif de rester jusqu’au prochain dimanche, histoire d’engranger les derniers bénéfices de cette juteuse affaire dans laquelle il n’avait pas toujours su bien gérer les bénéfices, panier percé qu’il était.

 

Mais après ? Quel allait être le court terme ? Partir sur Paris, Marseille, Lyon ou ailleurs et essayer de louer une chambre… ça devenait compliqué, désormais plus personne n’acceptait de louer à quelqu’un qui ne présentait pas des fiches de paie… pas de paie, pas de logement… et sans logement comment travailler ? La perspective de devenir SDF ne lui disait rien qui vaille. Restait quand même une solution, ce serait d’aller voir le vieil évêque, lui confesser la supercherie de la statuette et lui expliquer que pour expier sa faute il demandait d’être relevé de sa charge et de pouvoir vivre en reclus dans une communauté de moines. Au moins il serait au chaud, nourri, en sécurité et pourrait réfléchir calmement à son avenir…

 

Mais pour l’heure, il avait donc très probablement commis une erreur grossière, réalisant soudain que les deux femmes pouvaient très bien communiquer son code d’accès à des gens beaucoup plus dangereux qu’elles. Il n’était donc plus en sécurité ici. Il rassembla des affaires qu’il empila dans deux sacs de voyage, et quitta l’appartement, se dirigeant en zigzag vers le centre-ville en s’assurant de très nombreuses fois que personne ne le filait. Il chercha un hôtel qui ne soit ni trop luxueux, ni trop bas de gamme et finit par choisir « l’hôtel du coq bleu », un trois étoiles.

 

Béatrice et Marie-France

 

Béatrice est encore sous le choc de cet incroyable récit que vient de lui faire sa compagne de table.

 

– Et donc tu vas faire quoi maintenant ?

– Il faut que je parle à Richard, c’est un besoin irrésistible, si je ne le fais pas je le regretterai toujours. Mais j’ai peur de commettre des bêtises, d’aller trop loin, de lui laisser des illusions, de ne pas bien me maîtriser… tu comprends ?

– Oui !

– C’est pour ça que je voudrais que tu viennes avec moi ! Tu me serviras de garde-fou ! Tu veux bien ?

– Mais bien sûr ! Répondit Béa. Et on fera ça quand ?

– Ben ce soir, il est un peu tard, mais pourquoi pas demain ?

 

Et sur ce, les deux femmes se levèrent de table et s’en allèrent bras dessus bras dessous jusqu’à l’hôtel du « Coq bleu » situé à quelques minutes de là. Marie-France et Béatrice pénètrent dans le hall de l’hôtel. A ce moment un homme en finit avec le réceptionniste qui lui tend une carte magnétique :

 

– Voilà, chambre 316 !

 

Marie-France donne un coup de coude à sa complice :

 

– Dingue, on dirait Richard !

– Faudrait pas que ça t’obsède.

 

Elle l’observe tandis qu’il se dirige vers l’ascenseur, empêche Béa d’aller plus loin :

 

– Mais c’est lui, c’est vraiment lui !

– Mais enfin qu’est qu’il ferait ici ?

– J’en sais rien, moi il va peut-être rejoindre une escort girl… ou un escort boy…

– Avec deux sacs de voyage ?

 

Sans réfléchir, Marie-France apostrophe le réceptionniste :

 

– Le monsieur qui vient de monter dans l’ascenseur, il est seul ?

– Je suis désolé mais je n’ai pas le droit de répondre à ce genre de question.

– Même avec ça ! Insiste la femme en tendant un billet de 50 euros.

– Je viens de lui louer sa chambre, pour l’instant il est seul.

– Il vous a dit que quelqu’un viendrait le rejoindre ?

– Non il ne m’a rien dit.

 

Chambre 316

 

Richard Lange s’escrime, s’énerve, peste après cette satanée carte magnétique dont il ne sait pas se servir et avec laquelle il ne parvient pas à ouvrir la porte. Il essaie à l’endroit, à l’envers, par le haut, par le bas, rien n’y fait, se demande quel peut être l’avantage de ce machin sur une bonne clé bien classique ! En désespoir de cause, il pense à aller solliciter de l’aide auprès de la réception, quand il sent une présence dans le couloir !

 

Instant de panique ! Les deux femmes sont là dans le couloir, et elles se dirigent vers lui ! Impossible ! Comment ont-elles fait pour le suivre ? Le souvenir de lecture de bouquin d’espionnage où on niche un mini émetteur dans le cuir d’une chaussure lui vient en mémoire, mais, il n’a pas le temps de poursuivre ses réflexions, vert de peur, alors qu’il essaie de nouveau de façon dérisoire d’ouvrir la porte, la voix de Marie-France l’interrompt :

 

– Un petit coup de main ?

 

Richard sans trop réaliser, tend la carte à la femme et lui laisse ouvrir la porte. Il entre, Marie-France le suit et à l’aide de la carte actionne l’électricité, Béatrice entre à son tour.

 

– Alors tu me reconnais ? Lui lance son ancienne dominatrice.

– Bien sûr, murmure Richard.

 

Il reconnaît aussi l’autre femme, la jeune et belle blonde qui traînait autour de l’église en compagnie d’un homme mûr. Il n’aurait jamais cru qu’elle était dangereuse, celle-ci ! Son cerveau fonctionne à toute vitesse, il tente d’échafauder un semblant de plan, se dit que s’il les trucide, il s’en tirera avec de la prison à vie. Perspective peu réjouissante, mais c’est toujours mieux que de se faire descendre. Il farfouille dans l’un des sacs de voyage, en sort son revolver, et braque les deux femmes qui ne comprennent pas :

 

– Allez, levez gentiment les bras ! Vous espériez quoi, espèces de grosses salopes ? Que je me fasse descendre comme un lapin ? Que je vous donne des nouvelles de votre salaud de tueur ? Il n’est pas près de vous appeler au téléphone, celui-là !

– Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tenta de l’interrompre Marie-France.

 

Elle savait l’instant décisif, un mec qui commence à raconter sa vie en tenant une arme est potentiellement un danger énorme. Elle connaissait la parade, elle avait fait du sport de combat, avait appris des techniques d’auto défense et savait aussi que Richard n’y connaissait pas grand-chose.

 

– Lâchez vos sacs, sales putes ! Voilà donnez un coup de pied dedans pour qu’ils arrivent jusqu’à moi ! Parfait ! Ah, je pourrais dire que tu m’auras bien manipulé, toi la pétasse ! Le mec qui m’a cassé les jambes, c’était ton complice ! Et tu recherchais quoi, pauvre folle ?

 

« Complètement timbré » se dit Marie-France, mais, il lui donnait l’occasion de gagner du temps ! Surtout rester calme, improviser une réponse, Béatrice pour sa part, paniquait à l’extrême, elle s’était pissé dessus, claquait des dents, la tête lui tournait, elle finit par s’écrouler.

 

– Qu’est-ce qu’elle nous fait, celle-là ? Demanda Richard, baissant imperceptiblement sa garde et s’approchant d’un pas

 

Ce fut fulgurant. En moins de dix secondes, un violent coup dans les testicules suivi d’une prise au bras l’immobilisa, le revolver changea de main.

 

Comment gérer la suite ? Béa était sous le choc, incapable de réagir, Marie-France ne pouvait s’occuper de deux personnes en même temps…

 

Le professeur Martinov

 

Martinov en descendant du train, et après avoir vainement tenté de contacter Béatrice, se dirigea directement vers l’hôtel des sports, là où il était descendu avec sa complice et associée. On lui indiqua que « la personne n’était plus là ». Il tenta de se remémorer le nom de l’hôtel où logeait Miss Kiperchnick.

 

– Non je ne connais pas d’hôtel du canard jaune, mais il y a le coq bleu, c’est la première rue à gauche…

 

Chambre 304

 

– Bon, je ne sais pas quoi faire de toi, alors je vais te libérer, on venait juste pour discuter, mais je laisse tomber, tu es devenu complètement cinglé ! Allez viens Béatrice, on n’a plus rien à faire avec ce connard ! Lui dit Marie-France.

 

Béatrice la suit telle un zombie, tandis qu’elle quitte la chambre, Richard se tenant les testicules de douleur ne comprend pas qu’elles le laissent en vie, cela aurait été si facile de le tuer, une seringue, un couteau, un lacet autour du cou… Non ! Incrédule, il trouve la force de se relever et reste un moment sur le pas de la porte s’assurant qu’il n’hallucine pas. C’est alors qu’il les voit pénétrer dans une chambre au bout du couloir. Quelque chose ne colle pas : elles auraient loué une chambre après lui dans le même hôtel pour venir le trucider ? Bizarre quand même, d’autant qu’elles lui ont laissé la vie sauve alors qu’il était à leur merci ! Non elles étaient bien évidemment là avant lui. Après tout, les chances de se retrouver dans le même hôtel dans une ville moyenne ne sont pas si minces que ça !

 

Mais que voulaient-elles alors ? « Discuter » avaient-elle dit, mais discuter de quoi ? Et pourquoi n’étaient-elles pas tout simplement montées dans son appartement puisqu’il leur avait permis de voir le code. Il fallait qu’il sache, sinon il sombrerait dans la folie, il n’excluait pas l’existence d’un plan machiavélique, mais ne voyait pas trop. Une seule solution : aller leur demander. Il hésita, y aller tout de suite… Attendre un peu…

 

– Tu devrais prendre une douche, Béa, ça te ferait du bien ! Conseilla Marie-France.

 

C’est alors que Béatrice explosa sa colère :

 

– Qu’est-ce que c’est que cette histoire de dingues dans laquelle tu m’as embringuée ? T’es vraiment qu’une grosse salope ! Par ta faute, j’ai failli me faire tuer, tu t’en rends compte au moins, grognasse ?

 

Et l’assistante du professeur Martinov ponctua ses dernières paroles en giflant Marie-France. Cette dernière eu le cran d’encaisser en silence, avant de répondre :

 

– Il n’y a aucune histoire foireuse !

– Et c’est qui…

– Laisse-moi finir, j’en ai pas pour longtemps, ce n’est pas de ma faute si ce type est devenu dingue, et crois bien que je suis désolée de t’avoir fait prendre des risques.

– Et…

– Si j’avais pu savoir que ces risques existaient je ne te les aurais pas fait prendre. Maintenant, je vais te dire autre chose, j’ai de toutes façons l’impression que quoi que je dise, tu ne me croiras pas, et puis j’en ai marre de me faire traiter de salope par tout le monde ce soir. Alors tu vas gentiment faire ta valise et débarrasser le plancher…

– Ça tombe bien, c’est justement ce que j’avais envie de faire !

– Et bien, c’est très bien, et pour ma part, je n’ai pas l’intention de m’éterniser dans ce trou, je fais ma valise et je rentre à Paris, je n’ai plus rien à faire ici !

 

Les deux femmes se boudant l’une l’autre entreprirent de faire leurs valises chacune de leur côté, c’est alors qu’on frappa à la porte.

 

– C’est quoi ?

– C’est Richard, je viens vous présenter mes excuses, j’ai commis une impardonnable confusion

– Mais, tu ne vas pas le laisser entrer, ce dingue ! Cria Béatrice

– Arrête de hurler, il a dit qu’il venait s’excuser, et puis c’est MA chambre !

 

Puis ouvrant au curé :

 

– Je n’accepterai tes excuses que si tu nous expliques ce qui t’as fait réagir de façon aussi stupide ! Et tu as intérêt à être convaincant… Entre

– Je pensais que tu étais de connivence avec le tueur, mais c’est quand je vous ai vues entrer dans votre chambre que je me suis dit que ce n’était pas possible.

– Hein, je ne comprends rien ! Quel tueur ?

– Celui qui m’a cassé les jambes !

– Il est revenu ?

– Oui et après c’est toi qui est arrivée, c’est pour cela que je croyais que vous étiez ensemble…

 

– Quoi ? Bon écoute, tu vas nous raconter tout ça, mais dans l’ordre chronologique.

– Je ne peux pas tout dire devant mademoiselle !

– Mademoiselle, comme tu dis, elle est au courant de tout, y compris de ce qu’on a fait de plus intime ensemble ! Alors te gênes pas, d’autant qu’elle m’accuse de l’avoir emmenée dans un traquenard.

– Allez, je vous laisse délirer entre vous, moi je me casse… Intervint Béatrice, en empoignant sa valise et en se dirigeant vers la porte.

– Cinq minutes, je ne te demande que cinq minutes, répliqua alors Marie-France, monsieur va peut-être nous dire des choses qui te prouveront ma bonne foi !

 

Béa pila, finalement consciemment ou inconsciemment, elle attendait une proposition de ce genre, aussi sans prononcer une parole, elle s’assit sur le bord du lit en soupirant un grand coup… Et c’est alors que le téléphone sonna… Marie-France qui décrocha eut bien l’idée un moment de dire au réceptionniste « Dites-lui d’attendre au salon ! » mais elle jugea beaucoup plus constructif de déclamer de façon très claire et très audible :

 

– Monsieur Martinov, mais bien sûr qu’il peut monter !

 

Moue de contrariété de Richard qui peste intérieurement sur cet intrus survenant au pire moment, d’autant qu’il ne sait pas de qui il s’agit.

 

Et quand Martinov après être entré dans la chambre y découvre la présence du prêtre, c’est à son tour de ne plus rien comprendre. Mais quelque part, il y voit la preuve qu’il se passe quelque chose de pas clair.

 

– Euh, bonjour ! Béatrice, il faut que je te parle en particulier, là tout de suite !

 

Béa se lève, mais Marie-France intervient :

 

– Ça ne peut vraiment pas attendre cinq minutes, parce que monsieur s’apprêtait à nous faire des révélations exclusives sur la vierge de Cardillac !

– Béatrice, je t’en prie, sors d’ici, tu es en danger… Mais tu en fais une tête, il t’est arrivé quelque chose ?

– Non, non, je me suis juste fait braquer !

– Allez viens ! Insiste le professeur, incapable de savoir si elle plaisante ou pas ! Il ne faut pas rester ici !

 

Marie-France eut alors une inspiration subite :

 

– Monsieur Martinov, je ne peux pas tout vous expliquer tout de suite, mais il est en train de se passer des choses super importantes, et là vous arrivez comme un cheveu sur la soupe…

– Voulez-vous que je revienne plus tard ? Propose Richard

– Non, on va faire une chose tous ensemble pour prouver à Monsieur que personne n’est en danger : on va descendre au salon, prendre un verre et là, on va t’écouter.

– Je suis désolé, mais il y a des choses que je ne suis pas prêt à dire devant ce monsieur, protesta le curé.

– D’accord, je sais aussi comment on va gérer ça, allez, on descend, Béa tu prends ta valise ou tu la laisses c’est comme tu le veux !

– Elle était prête ? S’étonna le professeur.

– Ben oui j’allais partir !

 

Le professeur de plus en plus perplexe se dirigea vers l’escalier, Béa le suivit son bagage à la main.

 

– Voilà, nous trois on va s’asseoir ici, et vous Monsieur Martinov, vous allez vous installer là-bas, et je vous ferai signe de venir nous rejoindre dans cinq ou dix minutes. Garçon, vous prendrez la consommation de monsieur sur mon compte !

 

Martinov chercha l’éventuel piège, mais n’en voyant pas, alla s’installer à l’autre bout du salon où il se commanda un verre de Bourgogne.

 

– Et maintenant Richard, on t’écoute !

 

Ricardo Angelo – deuxième partie

 

Quelques jours avant de rédiger sa lettre d’adieu à Marie-France, Richard, de nouveau sans travail, fantasmait sur son avenir : ce qu’il avait fait chez « l’évêque », il pourrait très bien le réaliser seul, son charisme, ses connaissances ne pouvaient être que des atouts décisifs ! Mais comment parvenir à tout cela ? Ce samedi matin, ses pas l’emmenèrent au marché aux puces de Saint-Ouen, il aime bien les objets insolites, les livres rares, les bizarreries en tout genre.

 

Son regard est attiré par un marchand dont l’essentiel du fond semble constitué par des statuettes religieuses. Pillage, revente à bas prix ? Tout cet assemblage hétéroclite de saints, d’anges et de Jésus l’intrigue ! Et puis il y a cette figurine de plâtre, coloriée et vernie représentant la vierge Marie. Elle n’aurait d’ailleurs rien d’exceptionnel si cet objet n’était pas en double ! Un clone parfait puisque même les défauts sont les mêmes. Un petit écriteau a été apposé à leurs pieds par le brocanteur « la vierge qui pleure et la vierge qui ne pleure pas »

 

– Ça vous intéresse ? L’aborde le bonhomme.

– C’est quoi le gag ?

– Ce n’est pas un gag, celle-ci est truquée, on peut la faire pleurer !

– Expliquez-moi !

– Si vous la prenez, je vous ferai une démonstration, vous verrez c’est tout simple.

– C’est combien ?

– 200 euros les deux !

– Trop cher ! Et puis je n’en veux qu’une…

– La truquée, je suppose et l’autre elle va me rester sur les bras, non, non, je vends le lot !

– Mais qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse de la deuxième ?

– Bonne question, parce que vous ne m’avez pas dit ce que vous feriez de la première ! Mais en supposant que vous vouliez faire des miracles, et bien quand on vous demandera l’autorisation d’examiner la statuette, vous accepterez et vous leur montrerez la deuxième !

– Je vous prends les deux pour 100

– Allez 150 !

 

Dans un premier, temps il se demanda bien ce qu’il allait faire de son achat, le trucage était facile à réaliser, le liquide était absorbé par le socle par simple capillarité et ressortait au coin des yeux dès qu’on y enlevait un minuscule bouchon. Ce qu’il aurait voulu, c’est pouvoir agir sur le « débouchage », en toute discrétion de façon à ce que personne ne soupçonne rien… Mais il n’y avait pas urgence…

 

L’alchimie commençait à prendre : une statuette miraculeuse, lui-même dans le rôle du gourou, restait à trouver un public… Et puis l’évidence s’imposa : pourquoi ne pas effectuer sa dernière année de séminaire et se faire ordonner prêtre ! Il dut pourtant se faire violence pour ne pas retomber dans ses habituels travers… Mais la chance l’aida, une vielle tante eut l’idée tout à fait inattendue de décéder en faisant de Richard son légataire universel et voilà qu’il se retrouve, tous droits réglés, avec un très beau compte en banque ainsi qu’un petit pied à terre dans le midi.

 

Sans l’obligation de travailler, les cours au séminaire deviennent bien moins contraignants, il accomplit différents stages, et un an après il est ordonné prêtre. Il avait souhaité être nommé « à la campagne ». Son vœu fut exaucé, on l’envoya à Cardillac non loin de Clermont-Ferrand.

 

Avant d’arriver sur place, il entreprit de changer de look. Il se rasa la tête, acheta des lunettes neutres, et se colla de fausses verrues sur le visage. De plus il s’habitua à parler avec un accent plus ou moins méridional. Il préparait ainsi l’avenir, le jour où il serait connu, il ne fallait surtout pas qu’un journaliste en quête d’investigation fasse le rapprochement avec le personnage de Ricardo Angelo.

 

Son intention était d’en faire le minimum, mais ce n’était pas si évident : quatre paroisses dont il fallait assurer les messes dominicales, les confessions, le catéchisme, les mariages, les baptêmes et les enterrements. Il y avait aussi un certain nombre d’activités paroissiales ainsi que des réunions diocésaines. Il parvint néanmoins à s’organiser, il vendit le studio hérité de sa tante, et acheta en échange un petit deux pièces dans le vieux Clermont. C’est là qu’il revenait tous les soirs.

 

Et dans cette ville personne ne le connaissait, il pouvait donc y fréquenter sans inquiétudes les rares endroits chauds de la ville, dégrimé et coiffé d’une perruque de play-boy. Depuis sa rupture avec Marie-France, il n’avait pas réussi à retrouver cette complicité dans l’acte sexuel, fut-il vénal. Deux expériences médiocres avec des dominas parisiennes lui avaient laissé un goût amer… Ici à Clermont, il ne chercha même pas, se disant qu’il était risqué dans une ville aussi « petite » de se compromettre avec une professionnelle qui pourrait le reconnaître et qui ne serait pas forcément discrète. D’un autre côté, la masturbation solitaire commençait à lui devenir insuffisante, d’autant que celle-ci n’était jamais que l’une des expressions d’une extrême solitude qui commençait à lui peser.

 

Il se dit qu’alors, qu’à défaut de femmes, une petite masturbation mutuelle entre hommes pouvait peut-être lui ouvrir quelques perspectives. Il chercha des adresses et trouva un club : Le « Dandy ». « Bi et gay » était-il indiqué ! Il décida d’aller voir. Dans une minuscule entrée, un personnage très ambigu, lui délivra une carte de membre et lui expliqua qu’il disposerait d’un petit vestiaire dont il lui confia la clé. Cette formalité étant accomplie, le préposé dégagea la tenture qui le séparait du club proprement dit et Richard y avança, avant de piler sur place quelques mètres plus loin : La salle qui comportait un petit bar sur la gauche était meublée de tables de bistrot entourées de banquettes, dans le fond deux matelas étaient posés à même le sol. Une quinzaine de personnes étaient présentes, que des hommes, certains étaient complètement nus, d’autres en string de cuir… Richard se demanda ce qu’il venait faire ici et fut à deux doigts de s’enfuir en courant…

 

C’est alors qu’une espèce de pâtre grec, nu comme un ver et entièrement épilé, s’approcha de lui, et lui mit la main sur la braguette. Richard se surprit à bander à ce contact et ne fit rien pour l’interrompre.

 

– Nouveau ? demanda simplement le bellâtre.

 

Richard se contenta d’approuver en opinant du chef, tandis que la main de l’intrus se faisait de plus en plus insistante, provoquant une érection immédiate dans le pantalon du prêtre.

 

– Doucement j’ai tendance à partir vite ! Prévint-il comme à regret

– OK ! répondit simplement le bellâtre en s’éloignant.

 

Richard en fut dépité et le rattrapa

 

– Désolé, je ne voulais pas vous offusquer !

– Je ne suis pas offusqué, mais si tu ne veux pas qu’on te touche, je ne te touche pas…

– Je suis plutôt passif…

– Oui j’ai compris, moi je m’en fous, je suis actif, passif, je peux être les deux…

– Je peux vous payer un verre, tout ça est un peu nouveau…

– Si tu veux mais j’aimerais bien que tu te mettes à poil et puis aussi que tu arrêtes de me vouvoyer.

 

Richard se déshabilla avec une drôle d’impression, celle de plonger dans un univers qu’il ne souhaitait pas tant que ça… puis il rejoint le type.

 

– Il n’y a jamais de femmes ici ? S’enquit-il

– J’en ai jamais vu ? T’es bi ?

– On va dire ça comme ça !

– T’aimes quoi ?

– Me faire prendre !

– Tu sais que t’es sexy ! Déclara l’inconnu en approchant ses lèvres de celle de Richard.

– Non !

– Quoi non ?

– J’embrasse pas !

– Bon va te faire foutre, répondit l’autre le laissant planté là.

 

Richard pensa alors à s’en aller, mais en regagnant son vestiaire, on lui mit la main aux fesses. Il se laissa faire. L’inconnu enhardi, lui ouvrait à présent le sillon et cherchait du doigt l’entrée son anus. Il décida de l’aider, se pencha en deux, et s’ouvrit afin que l’autre le doigte plus facilement. Il sentit un moment que la langue remplaçait le doigt, cette lubrification ne pouvait que précéder l’introduction d’un sexe. Après tout c’est un peu ce qu’il était venu chercher : Du sexe, des sexes. Et justement à propos de sexe, en voilà un de très bonne taille qui se présente devant son visage. Richard n’hésite pas et le suce, tandis que derrière on lui remplit le cul, ça va d’ailleurs assez vite, quelques allers et retours et l’enculeur eut tôt fait de prendre son pied. Du coup celui de devant passe derrière et un autre se pointe devant, il n’est d’ailleurs pas seul et Richard doit sucer deux bites à tour de rôle tandis que son cul reçoit des coups de boutoir qui sont à deux doigts de lui faire perdre l’équilibre. On continue de s’agglutiner autour de lui jusqu’à ce que l’orgie cesse faute de combattant.

 

Richard se retrouve soudain seul, le cul ouvert, la mâchoire douloureuse, la verge gluante de son propre sperme. Pas un seul mot n’a été échangé. Il va prendre une douche, puis se dirige vers le vestiaire. Un étrange sentiment l’habite, (c’est le cas de le dire) mais il sait que très probablement, il reviendra hanter ce lieu. Mais pour le moment il se sent las, las, le gros coup de pompe. Il a alors l’idée de s’enfermer dans une cabine et d’y piquer un petit roupillon.

 

Quelqu’un actionne la poignée avec brutalité. Richard se réveille, se demandant ce qu’il fait là-dedans avant de retrouver ses esprits. Il regarde sa montre, il a ronflé deux heures. Il se relève, ouvre la porte, et va pour s’en aller… Son attention est attirée alors par une créature féminine occupée à discuter avec un superbe athlète noir. On lui avait pourtant dit qu’il ne venait jamais de femmes ici ! Il ne la voit que de dos, Mais quel dos, une cambrure parfaite sur laquelle descendent en cascade des cheveux blonds et bouclés, les fesses nues et parfaitement galbées, des jambes magnifiques gainées de bas, accrochés à un porte-jarretelles qui constitue son seul vêtement, les pieds chaussés de talons aiguilles. Richard a la curiosité de faire un petit crochet afin de se rendre compte si le devant vaut l’envers… Glups ! Le visage est charmant, les seins siliconés mais agréables au regard… mais la curiosité est un peu plus bas, une jolie bite pendouille entre les jambes de la créature… Une transsexuelle !

Martinov73a

Richard sent un petit picotement dans son bas ventre, et se dit qu’il partira d’ici en ayant eu au moins une vision de rêve. Mais voilà que le regard de la trans a croisé celui du curé :

 

– Je te laisse, biquet ! Dit-elle tout fort à son étalon d’ébène qu’elle plante carrément.

 

Elle s’approche de Richard.

 

– Vous partez déjà, jeune homme ? demande-t-elle.

– Oui, je suis crevé !

– Crevé, mais ça ne t’empêche pas de lorgner sur ma quéquette, petit coquin !

– C’est vrai ! Admit Richard.

– Tu ne veux pas faire des trucs avec moi ? demanda la transsexuelle en lui mettant sa main sur la braguette.

– Heuh…

– Allez viens ! Fit-elle en lui prenant la main, on va aller dans une cabine, sinon toute la boite va se ramener.

 

Elle ouvre une cabine laissée libre, et voilà que le grand black de tout à l’heure vient quémander :

 

– Tu m’avais promis une pipe !

– Bon d’accord, je te fais ta pipe, mais après tu me laisses seule avec ce beau monsieur !

 

Les voilà donc tous les trois dans cet étroit espace… Richard se déshabille et parvient à entasser ses affaires dans un coin tandis que la transsexuelle s’est agenouillée devant le black et a déjà sa bite dans la bouche. Mais elle fait une petite pause au bout de quelques minutes.

 

– Je lui avais promis, il faut bien parfois tenir ses promesses, non ? T’as vu comme il bande bien, ce salaud, et puis quelle belle bite, il a ? Tu ne trouves pas.

– Elle est grosse ! Répond Richard, histoire de dire quelque chose.

– Elle est grosse, mais elle est bonne… tiens, je te la laisse un peu…

 

Et voilà Richard, qui n’avait pas suivi la transsexuelle pour cela, en train de sucer la queue du black. Pas évident, parce qu’elle est tellement grosse que la prendre droite dans la bouche lui donne des hauts de cœur, il essaie alors sur les côtés mais cette fois c’est la mâchoire qui ne suit plus. Il doit donc se contenter de lécher la verge et le gland et finalement cela lui plait bien.

 

– Hum, t’aimes ça sucer des bites, toi ?

– Humpf, humpf…

 

Mais le curé mourant d’envie de caresser la transsexuelle, laisse là sa fellation et demande à la belle la permission de lui embrasser les seins.

 

– Mais bien sûr mon biquet !

 

Fou de joie le voilà en train de lécher les seins, puis de sucer les tétons de la belle blonde, il n’en peut plus, il embrasse, il caresse, il cajole, il est comme fou.

 

– Doucement, doucement…

 

Il n’en a cure, le sexe de la trans est entre ses mains, il le caresse, mais l’envie de le mettre en bouche est trop forte, il faut qu’il gobe ce trop joli cylindre de chair. Il s’agenouille, joue un peu avec, approche ses lèvres, ça y est… un coup de langue sur le gland, suivi d’un autre, le frein, le prépuce, la verge, tout cela est léché comme s’il s’agissait d’un cône de chez Miko. Puis n’y tenant plus, il fourre tout dans sa bouche, et commence à coulisser.

 

– A mon tour ! Finit par dire la belle en se dégageant.

 

Il n’en revient pas, c’est sans doute la première fois qu’on s’occupe de lui de cette façon, la transsexuelle le caresse partout, les bras, les cuisses, les fesses, les pectoraux, le ventre, elle n’arrête pas, jouant avec son corps à la façon d’un gosse qui vient de découvrir un nouveau jouet. Elle lui pince les seins, il se pâme et en redemande, elle lui doigte le cul, il en redemande aussi, mais quand elle veut lui sucer la bite, il la prévient.

 

– J’ai un problème, je pars vite.

 

Pour lui il était évident qu’une personne aussi disponible avec lui ne pouvait que compatir à ses petits problèmes, mais là ce n’est pas évident, la transsexuelle s’écarte, semble hésiter, puis demande d’une voix qui semble distante :

 

– Tu veux que je t’encule ?

– Oui bien sûr !

– Alors tourne-toi, je vais te baiser le cul et pendant ce temps là tu vas finir mon ami black avec ta bouche !

– Mais c’est trop gros !

– Alors on fait le contraire…

– Non, non, je vais me débrouiller.

 

La transsexuelle, après s’être protégée, pénétra son fondement facilement et se mit à aller et venir dans le cul de Richard, tandis que celui-ci résolut son problème de fellation en ne suçant que le gland de l’athlète noir. Bientôt ce dernier fut atteint de soubresauts, se dégagea, jouit en jutant sur le sol et quitta la cabine sans un mot. La blonde ne tarda pas à jouir à son tour. Et là où il attendait un peu de chaleur humaine, où même quelques mots, cette dernière quitta la cabine à son tour avec un « Ciao » fort peu convivial. Richard se rhabilla, amer, lui qui pensait avoir trouvé un complice avec qui il pourrait partager quelques instants d’intimité de par et au-delà du sexe, il déchantait… continuant à traîner sa solitude comme un boulet.

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Présentation

Recherche

Images Aléatoires

  • Stoffer412
  • zyzybande
  • Chanette21E2
  • Mast stamp
  • Massage3
  • Chanette19L2

Derniers Commentaires

Archives

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés