Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 15:05

Professeur Martinov 14 – Professeur Martinov et le trésor des Ourlettes 2 – Le Sabbat d’Honorine par Maud-Anne Amaro

StampBea

2 – Le Sabbat d’Honorine

 

L’après-midi.

 

Comme tous les mardis, Georgette était allé claquer son fric à une centaine de kilomètres de là, alternant ses visites entre les casinos de Vic sur Cère et de Chaudes Aigues. Elle ne reviendrait que dans la soirée. La vieille ne se doutait évidemment pas qu’Honorine avait un double de la clé de sa chambre.

 

Cela devait bien faire six mois que la jeune fille n’avait pas de nouveau tenté l’expérience. La dernière fois cela avait été un fiasco mais elle croyait savoir pourquoi. La grande chambre de Georgette dégageait une forte et désagréable odeur de camphre, qui la fit grimacer. Elle avait noté soigneusement les endroits où la vieille avait dissimulé les médaillons d’argent sertis d’émeraudes cristallisées. Le premier était dans une petite cassette en bois contenant des bijoux qu’elle ne portait plus, le deuxième gisait au milieu d’objets divers, au fond d’une chope ramenée d’un voyage en Autriche et logée sur une étagère de sa bibliothèque, le troisième était enfermé dans un étui à lunettes au fond du tiroir de la table de chevet, le quatrième (celui qu’elle avait eu le plus de mal à trouver) se cachait dans une boite à chaussures au fond d’une ballerine. Il y aurait dû y en avoir un cinquième, Honorine ne l’avait jamais trouvé et s’était persuadée qu’il était planqué ailleurs, quelque part dans le château. Elle quitta la chambre sans porter d’attention particulière à ce bouquin relié d’une couverture bleu marine mais vierge de toute indication sur sa couverture et qui trônait au milieu de la table, à côté d’un stylo-bille bon marché.

 

C’est Sylvie, l’ancienne bonne dont la discrétion n’était pas la qualité première, qui lui avait indiqué il y a un peu plus d’un an, que Georgette bouquinait régulièrement un vieux traité de sorcellerie. Cela avait éveillé la curiosité d’Honorine, qui à la première occasion, s’empressa de tester le jeu de clés « de secours » qu’elle avait trouvé dans le placard de l’office. Une fois dans les lieux, elle emprunta ce fameux bouquin datant du 18ème siècle, afin de le parcourir. Il s’ouvrait toujours à la même page à l’instar de ces recueils de recettes de cuisines, où les plus utilisées finissent par marquer le livre. Ce passage expliquait par le détail comment convoquer le diable (Pourquoi se gêner ?) Elle photocopia ces pages puis carrément tout le livre (pratique ces nouvelles imprimantes d’ordinateurs qui permettent de photocopier chez soi !)

 

Honorine ne croyait ni en Dieu ni au diable, mais croyait aux pouvoirs de la sorcellerie. Ce diable ne pouvait être qu’une suggestion hallucinatoire, mais capable de catalyser des pouvoirs paranormaux. Pourquoi ne pas essayer ?

 

Il fallait pour réaliser la procédure dessiner un pentacle. Il y avait tout un cérémonial à respecter, un vrai fouillis était nécessaire (des bougies, de l’encens…), rien de bien compliqué sauf deux éléments : la présence d’une jeune femme rousse et vierge et de cinq médaillons d’argent sertis d’émeraudes, qu’il convenait de placer à chaque sommet du pentacle.

 

Flash-back

 

Honorine avait alors attendu la prochaine absence de Georgette pour effectuer une fouille en règle de sa chambre. Elle avait réussi à trouver quatre des cinq médaillons plus ou moins bien cachés et en avait soigneusement noté les emplacements.

 

Une semaine plus tard, elle s’était levée une jolie rousse dans un club particulier de Rodez, elle l’avait branchée avec succès sur les sciences occultes et l’avait ramenée au domaine à l’arrière de son scooter. Elles avaient passé la nuit ensemble. Le lendemain, Honorine avait attendu que Georgette quitte sa chambre pour subtiliser les médaillons. Tout le reste était prêt : le pentacle dessiné au dos de deux affiches de cinéma, les bougies noires, l’encens.

 

Elle fit coucher la rousse sur le pentacle, les mains et les pieds à chaque extrémité, la tête pour la cinquième. La procédure ne prévoyait pas d’accompagnement musical, mais la jeune fille s’était dit que l’ambiance ne pouvait qu’y gagner. Madonna ferait l’affaire. Elle versa ensuite un mélange parfumé de miel liquide et d’urine parfumée aux orties sur les seins de la rousse, puis sur son nombril et son pubis, en psalmodiant une mélopée en charabia qu’elle avait eu un mal de chien à apprendre par cœur. Puis elle disposa les médaillons à chaque sommet du pentacle comme l’indiquait le livre. Chaque médaillon symbolisait chacune des planètes connues à l’époque du grimoire : Mercure pour la pointe où était posé le sommet de la tête, Venus et Mars pour les mains, Jupiter pour le pied droit Quant au pied gauche, Honorine avait disposé en remplacement du médaillon de Saturne, une broche en or empruntée à sa tante et représentant un lézard !

 

Bien sûr, la rousse n’était pas vierge, mais elle avait avoué l’être côté cul. Honorine reprit sa psalmodie en lui introduisant un gode préalablement lubrifié dans l’anus puis en le faisant aller et venir.

 

…Et il ne se passa rien ! Et au bout d’un quart d’heure, il ne se passa toujours rien.

 

– On laisse tomber ! Décréta Honorine, terriblement déçue, en extrayant le gode de son orifice.

– T’es gentille, mais t’es un peu barjo ! Répondit l’autre.

– Puisque je suis barjo, je vais te laisser rentrer toute seule. Adieu !

– Tu crois vraiment que je vais avoir des difficultés à me faire prendre en stop ? Je suis mieux foutue que toi !

– Dégage ! Répondit Honorine, vexée qu’on lui rappelle qu’elle n’était pas le canon qu’elle aurait toujours voulu être, avec ses seins trop gros, ses fesses trop plates, son visage sans surprise…

– J’ai le droit de me rhabiller avant ?

 

Quelque chose avait fait que ça n’avait pas fonctionné. Probablement l’absence du médaillon de Saturne. Après avoir vainement recherché un substitut valable tant à Rodez qu’à Aurillac, elle passa une journée à Paris où elle écuma les bijouteries de seconde main. Elle finit par dégoter un médaillon en argent serti d’émeraude à moins de 2000 euros, où sur le pourtour était gravée l’inscription  » Dieu me garde », ce qui fait un peu désordre pour une utilisation dans un rite sataniste ! Elle demanda à un graveur de rayer « Dieu », le fit remplacer par « Satan » et fit ajouter le symbole de Saturne, puis comme indiqué quelque part sur le livre, elle pissa dessus sept vendredis de suite. Si ça ne marchait pas avec tout cela la prochaine fois, c’était à désespérer du diable !

 

Fin du flash-back

 

Odile était montée sur un tabouret et avait entrepris de nettoyer le haut des cadres disposés dans le grand couloir du premier étage. Comme on le lui avait fortement conseillé, elle ne portait pas de culotte. Pas gêné pour un sou, Baptiste s’approcha et lui reluqua carrément les fesses.

 

– Ne vous gênez pas ! Faites comme chez vous !

– Il n’est point un affront de regarder de si jolies choses !

– Vous avez trouvé ça tout seul ? Et d’abord ce ne sont pas des « choses ».

– Qu’est-ce donc alors ?

– Un cul !

– Alors félicitations, mademoiselle, votre cul est ravissant. J’ai comme une envie soudaine de le caresser, mais je n’en ferai rien sans votre permission !

– Voyez pas que j’travaille !

– Juste un instant !

– J’avais cru comprendre qu’ici ce genre de privauté était payante !

– Pas les caresses, mais si vous insistez, je vous donnerai un petit billet.

 

Odile eut un soupir d’énervement !

 

– Est-ce que vous pouvez comprendre qu’il y a des moments où je n’ai pas envie qu’on me tripote ?

– Mais parfaitement, je ne vous toucherai donc pas !

– Je vous en remercie !

– Ah, je voulais vous dire : Ma petite sœur vous a trouvé très belle !

– Muuum, mwais, bafouilla Odile qui s’en foutait complètement.

– Vous savez ce qu’elle m’a dit ?

– Ben, non je ne sais pas ce qu’elle vous a dit !

– Qu’elle regrettait que visiblement vous ne lui ayez porté aucun intérêt !

– Ah ?

– En fait ma sœur est un être délicat et sensible, elle est très intéressante, elle gagne à être connue.

– Et elle vous a chargé d’une mission de rapprochement ?

– En quelque sorte !

– Bon, j’ai compris le message, Mademoiselle Honorine est une personne délicate et sensible qui gagne à être connue. Votre mission est donc accomplie ! Vous me laissez, maintenant ?

– D’accord je reviens !

– Ah bon ? Et pourquoi ?

– Je vais chercher un petit billet, j’ai trop envie de vous toucher les fesses !

– Pffff !

 

Odile reprit son nettoyage, pas longtemps, moins de dix minutes après, Baptiste revenait !

 

– Tenez prenez ce billet !

– Il paraît que j’ai le droit de dire non !

– Vous pouvez ! Conforma-t-il.

– Bon d’accord, mais vite fait, j’ai du travail.

 

Odile s’attendait à ce qu’il lui malaxe le fessier comme le font ceux qui n’ont pas compris la différence entre une femme et une poupée gonflable, mais à sa grande surprise le contact fut très doux. Non seulement ce type caressait très bien mais il possédait une sorte de magnétisme dans les doigts. Ses poils intimes se hérissèrent et son sexe s’humidifia. Mais la caresse fut brève.

 

– Vous caressez bien, vous pouvez continuer !

– Je n’ai malheureusement pas le temps, j’ai un truc urgent à faire… mais je voulais absolument vous toucher, une pulsion comprenez-vous ?

– J’en suis toute retournée !

– Allez encore un petit coup ! Reprit Baptiste en portant une nouvelle fois la main aux fesses d’Odile.

– Oh ! Vos mains ! Elles sont magiques !

– Je me sauve ! J’ai glissé un petit billet entre vos deux fesses, ne le perdez pas. Ah ! Au fait Mademoiselle Honorine souhaite vous demander un service.

– Tout de suite ?

– Je crois bien, oui !

 

« Bon, faire les choses dans l’ordre ! » Se dit Odile en descendant de son perchoir.

 

Elle commença par enlever le billet coincé entre ses deux hémisphères fessiers. Tout à l’heure elle le mettrait dans son portefeuille, elle ne le dépenserait sans doute pas. Peut-être avait-il acquis au contact de Baptiste des vertus magnétiques ! Qui sait ?

 

Deuxième chose : gérer cette soudaine excitation ! Mais comment faire ? Elle verrait ça après s’être enquis de ce que voulait Honorine. Après tout, cela ne durerait probablement pas longtemps… à moins que…

 

Et Odile venait de tout comprendre : Baptiste était en service commandé, il s’était chargé de bien la chauffer avant de l’envoyer se faire finir par sa sœur !

 

« Sauf que je ne marche pas dans la combine ! »

 

Mais il faut quand même qu’elle aille voir….

 

– Mademoiselle m’a fait demander ?

 

Prononcer cette phrase avec le sourire avait été une véritable corvée pour Odile, qui se demandait dans quel guêpier elle allait tomber.

 

– Ça se passe bien, pour l’instant ? Demanda Honorine.

 

Phrase convenue et hypocrite, car cette dernière n’en avait manifestement rien à foutre.

 

– Je ne me plains pas !

– Je voulais te demander : les sciences occultes, ça te branche ?

– Les sciences occultes ? Répéta Odile incrédule qui s’attendait plutôt à une requête d’ordre sexuel.

– Oui, la magie, la divination, les pouvoirs que possèdent certaines personnes.

– Pas plus que ça !

– Mais tu y crois ?

– Que des gens aient des pouvoirs magiques ? Oui, je pense que ça existe !

– Et tu sais que ça peut s’acquérir ?

– Je sais pas, je pensais que c’était un don à la naissance !

– C’est ce que les gens croient généralement ! Je vais t’expliquer, un jour je me suis rendu compte que cette vieille peau de Georgette lisait un drôle de livre… je lui ai piqué et…

 

Bref, elle lui raconta toute l’histoire, lui parla du rite à accomplir et la baratina en lui expliquant que si ça marchait elles deviendraient toutes les deux dotées de pouvoir paranormaux.

 

– Pour faire quoi par exemple ?

– Jeter un sort à quelqu’un ou au contraire conjurer le mauvais sort. Il doit bien avoir des gens qui t’ont fait des vacheries dans la vie ? T’aimerais pas qu’il leur arrive plein d’emmerdes ?

 

L’image de Stella Grospierre, la productrice qui avait ruiné sa carrière se forma alors dans l’esprit d’Odile. Si seulement c’était vrai et qu’elle acquiert les moyens de la briser…

 

– Si, bien sûr !

– Mon problème, c’est que l’officiante doit être une vraie rousse, et jusqu’à présent je n’en avais pas sous la main ! Tu comprends maintenant pourquoi j’ai pensé à toi !

– C’est sans danger ?

– Aucun danger. Ça te dirait d’essayer, ça ne dure que vingt minutes. Prenons ça comme un jeu…

 

Odile accepta, par simple curiosité, mais aussi par soulagement, une proposition explicitement sexuelle l’aurait mise mal à l’aise. Et puis c’est toujours plus rigolo que d’essuyer les poussières.

 

Honorine déplia la double affiche où était dessiné le pentacle.

 

– Il faut que tu te déshabilles et que tu t’allonge sur ce truc, je vais t’expliquer…

– Faut vraiment que je me déshabille ?

– Ben oui, parce qu’à un moment je vais devoir te verser du miel liquide.

– Ça m’a l’air un peu bizarre votre truc !

– Moi, j’trouve pas, c’est au contraire l’un des cérémonials les plus simples que j’ai trouvé !

 

Odile marqua un moment d’hésitation, craignant un plan tordu.

 

– Ne t’inquiètes pas, je vais me déshabiller aussi, comme ça tu ne seras pas gênée !

 

Mauvais argument, car les réticences d’Odile n’avaient rien à voir avec la gêne ou la pudeur. Mais quand Honorine se débarrassa de ses vêtements, la rousse fut subjuguée ! Si le visage de la jeune fille était quelconque, la poitrine en revanche jouait dans la catégorie haut de gamme : deux grosses pommes avec lesquelles la lumière jouait à en souligner le galbe parfait.

 

Odile avala sa salive, incapable de détourner son regard de ces trop excitantes mamelles.

 

Honorine avait lu dans les yeux de la fausse soubrette, elle savait qu’elle avait désormais gagné non pas la partie, mais la première manche.

 

– Tu les trouves comment, mes nichons ?

 

Honorine se demandait toujours pourquoi certaines de ses conquêtes flashaient autant sur sa poitrine alors qu’elle, elle ne l’aimait pas ?

 

– Ils sont beaux !

– T’aimerais les lécher ?

– Oui, j’aimerais bien !

– Et bien déshabille-toi d’abord, et après je me laisse faire.

 

Odile, cette fois n’hésita plus et se retrouva rapidement aussi nue que l’enfant qui vient de naître.

 

– Ben dis donc, c’est pas mal, tout ça, tu es une très jolie femme, tu aurais pu faire du cinéma.

– J’en ai fait, pour la télévision…

– T’as fait de la télé et tu te retrouves boniche ?

– La productrice m’a fait virer parce que je n’ai pas voulu coucher avec elle, je ne suis pas bégueule mais avec elle je ne pouvais pas, même en me forçant !

– Si ça marche le truc qu’on va faire, tu pourras te venger !

– J’y pensais !

– Bon alors tu t’en occupes de mes nichons ou tu attends la chute des feuilles ?

 

Odile se jeta alors sur les fruits offerts, suçant les tétons espiègles qui ne tardèrent pas à pointer, les aspirant, les mordillant, passant frénétiquement de l’un à l’autre.

 

Honorine aurait bien tendu ses lèvres à sa partenaire du moment mais ne le fit pas, craignant ses réticences. En revanche elle ne se gêna pas pour lui rendre la politesse en lui pelotant la poitrine, se régalant de son contact soyeux et de sa troublante odeur de vraie rousse.

 

– Tu m’excites, salope ! Finit-elle par dire en guise de commentaire.

– Je crois que tu es aussi salope que moi, répondit Odile qui venait de décréter que le vouvoiement ne convenait plus envers une personne qui se laisse sucer les nichons.

– Tu vas voir ce qu’elle va te faire la salope, viens donc sur le lit !

 

Elles se couchèrent et s’embrassèrent. Ce fut Odile qui offrit ses lèvres à sa partenaire, laquelle ne les refusa pas. Les langues s’amusent, les mains se baladent, les chairs se frôlent, les minous deviennent humides, c’est la fête au plaisir. Les corps tourbillonnent, ne tiennent plus en place. Les mains veulent tout, les bouches aussi. Et bientôt elles se retrouvent lèvres du haut contre lèvres du bas, autrement dit en soixante-neuf.

 

L’odeur d’Odile est forte à cet endroit, mais ça ne gêne aucunement Honorine, qui développe un penchant pour les saveurs relevées, et qui se régale de cette mouille abondante qui lui lubrifie le sexe. Cela ne l’empêche pas de faire une légère diversion et de venir lui lécher sa tendre rondelle au goût légèrement âcre.

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Odile de son côté, sent l’excitation monter de plus en plus et répond aux sollicitations de sa complice en lui prodiguant de larges coups de langue sur sa chatte en feu. Bientôt elle n’y tient plus, il faut qu’elle jouisse, elle vise donc le clito d’Honorine, ce qui vaut réciprocité. Et les voilà toutes les deux à s’agacer le bourgeon dans un torrent de mouille.

 

– C’est quoi ce cri ? Demanda Monsieur Armand qui bouquinait au rez-de-chaussée.

– Ce n’est rien, c’est juste Honorine qui s’envoie en l’air ! Répondit madame Delphine qui passait par là.

 

Après ces joyeuses galipettes, Odile se serait bien reposée cinq minutes ou aurait bien fait quelques câlins soft, mais Honorine ne l’entendait pas de cette oreille et était impatiente de réaliser son expérience.

 

– Ah ! Pour l’expérience, j’ai oublié de te dire un truc !

– Quoi donc ? Demanda Odile avec une pointe d’inquiétude.

– Pour que ça marche, il me faut une vierge !

– Ah ? Je ne comprends plus bien, là ! Tu ne t’es quand même pas figuré que je pouvais être vierge ?

– Non ! Les textes ça s’interprète ! Par exemple pour ma première tentative, la fille n’avait jamais eu de gode dans le cul. Et toi ?

– Un gode dans le cul ? Ah, si j’ai déjà fait, assez souvent même, c’est plutôt agréable.

– Il y a bien une pratique que tu n’as jamais essayée ?

 

En voilà une question ? Oui il y avait bien quelques trucs qu’elle n’avait jamais pratiqués mais elle n’avait pas envie de les essayer.

 

– Je crois que j’ai tout fait, et ce que je n’ai pas fait, je n’ai pas envie de le faire !

– Le fist ?

– Fait !

– Les trucs un peu sado-maso.

– Pas trop mon truc mais j’ai essayé !

– Comme dominante ou comme esclave ?

– Les deux ?

– Et l’uro ?

– Fait aussi !

– T’en a bu ?

– De la pisse, non pas encore !

– Tu serais d’accord pour essayer ?

– Juste essayer, alors ?

– Et bien, voilà ! On y arrive, tu vas goûter à ma bonne pisse. Il paraît qu’elle est très bonne. Tante Delphine adore en boire ! T’es d’accord ?

– Juste une goutte, alors !

– On va dire : quelques gouttes.

 

Honorine fit donc disposer Odile sur le pentacle, disposa les médaillons, alluma les bougies, fit brûler l’encens, se dispensa cette fois de mettre de la musique estimant que cela pourrait parasiter la cérémonie et se mit à psalmodier dans une langue étrange :

 

– Sibazini ninila taharim talouatiti niniheché machérodim.

 

Ce qui fit rigoler Odile. Honorine lui lança un regard désapprobateur ! Rire pendant un rite satanique étant un manque flagrant de savoir-vivre !

 

– Ouvre ta bouche ! Salope ! Lui dit-elle en s’accroupissant au-dessus de sa bouche.

 

La jeune femme dut se concentrer pendant une longue minute avant de pouvoir relâcher son sphincter vésical afin qu’un petit filet d’urine dégringole dans le gosier d’Odile.

 

– Avale !

 

Ce qu’elle fit sans problème.

 

Honorine se releva, reprit sa psalmodie sans grande conviction, puis dépitée lâcha :

 

– Ça n’a pas marché, tu peux te relever !

– Comment tu le sais ?

– Quand ça fonctionne, il se produit un signe, souvent ce sont les bougies qui s’éteignent ou la fenêtre qui s’ouvre toute seule.

 

Odile n’insista pas, se rhabilla, laissa Honorine à sa déception et s’en retourna faire les poussières.

 

Le trip sexuel avait été très bien, mais pas au point pour Honorine de faire oublier l’échec du rite d’invocation. Quelque chose avait déconné, mais quoi ? Bien sûr, cette fille avait pu lui mentir sur ses pratiques, mais elle pensait plutôt que cela venait de ce foutu médaillon de Saturne qui n’était pas le bon. Il lui faudrait donc trouver le vrai !

 

Georgette ne rentrerait sans doute pas de suite, Honorine décida donc d’aller de nouveau fouiller sa chambre. Elle remarqua de nouveau le livre sur la table et son infâme couverture bleu marine délavée. Machinalement, elle l’ouvrit.

 

Le livre n’en était pas vraiment un. Il s’agissait de cette sorte d’opuscule vendu avec des feuilles vierges et sur lesquelles le propriétaire pouvait faire figurer ce que bon lui semble : des notes diverses et variées ou le plus souvent un journal intime.

 

Honorine feuilleta quelques pages distraitement s’amusant à lire les déconvenues financières de Georgette quand elle rentrait du casino, puis elle alla à la dernière note toute récente :

 

« Je commence à en avoir assez d’être la dernière roue du carrosse dans cette maison, la prochaine fois, je les éliminerai comme les autres ! »

 

Hein ? Eliminer ! Elle a employé le mot « éliminer » Mais de qui parlait-elle ? Qui voulait-elle éliminer ? Et qui était ces autres auxquels elle faisait allusion ? Georgette se servait donc de la sorcellerie pour « éliminer » des gens ! Voilà qui devenait grave ! Très grave, même ! Cela voulait dire aussi qu’elle était bien en possession du cinquième médaillon. Mais ce détail ne fut qu’une parenthèse dans les réflexions d’Honorine, qui fut soudain saisie d’une terrible appréhension. Elle chercha la première page, elle était datée de janvier de cette année… Le renseignement qu’elle cherchait n’était pas là. Un coup d’œil dans la bibliothèque : rien ! Les tiroirs de la commode : une quinzaine de bouquins semblables à celui qui était en cours y étaient entreposés.

 

Fébrilement elle chercha celui de 2005, le trouva, fit défiler les pages jusqu’à la date fatidique du dimanche 15 mai.

 

« J’ai invoqué le nom de Satan. Je crois qu’il m’a entendue. »

 

Elle tourna la page en tremblant.

 

« C’est l’un des plus beaux jours de ma vie ! J’ai réussi et ces deux connards ont eu la fin qu’ils méritaient. Merci Satan !

 

Blême, elle emporta les deux bouquins pour en photocopier les pages qu’elle venait de lire. Puis les remit à leur place.

 

En revenant dans sa chambre, elle fut submergée par une crise de larmes et de rage : le 15 mai 2005 était la date du terrible accident dont elle avait réchappé avec son frère mais où ses parents avaient trouvé la mort ! Mais le camion responsable de l’accident n’avait pas percuté leur véhicule suite à un défaut de conduite. Il avait été envoyé par la sorcellerie de Georgette !

 

Que faire ? Prévenir de suite son oncle et sa tante ? Non ! En parler à son frère d’abord. Mais il fallait qu’elle trouve les mots pour le convaincre. Baptiste était un indécrottable sceptique. Même les preuves sous le nez, il était capable de dire que tout cela n’était que coïncidences.

 

Moralement abattue, elle prit un étrange cachet qui l’envoya quelque temps dans un univers planant où les méchants sont absents (normalement)

 

22 heures

 

Baptiste prend son vélomoteur et prend la route de Rodez. Il n’y a pratiquement aucune circulation sur la route départementale. Dans une demi-heure il sera dans les bras de Tristan. Il adore ce type et c’est sans doute réciproque. La soirée sera agréable : musique, alcools, pétards et bien sûr baise, voilà de quoi s’occuper toute la nuit ! Baptiste ne rentrera qu’au petit matin… Ou après.

 

Tristan habite dans la maison de campagne de ses parents, il est batteur dans un groupe de rock.

 

Baptiste sonne, Tristan, torse nu vient lui ouvrir, les deux hommes s’embrassent à pleines bouches.

 

– J’ai invité des amis, des irlandais, je vais te présenter. Voici Brian et voici Kent !

 

« Oups »

 

Baptiste a une sainte horreur des hommes trop virils et ces deux-là vautrés en marcel sur le canapé, une canette de bière à la main en sont de typiques spécimens, mal rasés, massifs, et sans doute bodybuildés. Baptiste sait alors qu’il ne restera pas, mais il va attendre un peu, il ne faudrait pas non plus qu’il commette un impair susceptible de remettre en question sa liaison avec Tristan.

 

Mercredi 6 Juin – 2 heures du matin

 

Les dernières lumières se sont éteintes il y a vingt minutes. Béatrice secoue Odile qui somnolait.

 

– Allez, c’est bon on y va !

– Il pleut des cordes, on n’avait pas prévu ça !

– On a des parapluies.

– Tu parles ! On aurait dû apporter des vêtements de pluie !

– La pluie, c’est un mal pour un bien, le sol sera plus facile à creuser ! On fait le moindre bruit possible.

 

A l’aide de torches électriques, les deux femmes se frayent un chemin jusqu’à la petite porte du domaine et font entrer Martinov qui s’est garé juste devant, avec le matériel.

 

– J’avais prévu que ce temps pourri n’allait pas s’arranger, j’ai acheté des cirés !

– Mais tu es génial mon petit professeur !

 

Ils se dirigérent vers la corniche puis se repèrent à l’aide d’une boussole (afin de prendre la bonne direction) ainsi que d’une fine baguette en bois d’exactement 150 centimètres (pour mesurer le chemin parcouru).

 

– Stop, c’est là qu’on tourne, c’est à environ cent mètres ! Précise le professeur.

 

Ils avancent dans le terrain boisé, que les dernières pluies ont rendu boueux et glissant et découvrent une mare.

 

– Ça shlingue ! indiqua Odile

– Ah ! Ça se complique, il va falloir contourner, on en est où ? Voyons voir, on est à moins de 4 mètres de l’objectif… Soliloquait Martinov.

– Quelle odeur dégueulasse !

– Oui, on avait compris, bouche-toi le nez ! Lui répond Béatrice

– Il y a un problème ! Avertit Martinov, si on ne s’est pas trompés, ce qu’on cherche, c’est en plein milieu de la mare !

– Alors ?

– Alors, ça va être bien plus compliqué. On n’est pas équipés pour creuser dans la flotte. On est coincés. De toute façon, on laisse tomber pour cette nuit, je vais rentrer, on s’appelle tout à l’heure.

– Ça veut dire qu’il nous faut rester une journée de plus chez ces gens ? Rouspète Odile.

– Arrête de râler tout le temps !

– Nos godasses sont dans un état ! Ajoute-t-elle.

– La prochaine fois on prévoira des bottes ! S’il y a une prochaine fois…

– On pourrait passer par là pour revenir, ça a l’air moins boueux, proposa le professeur Martinov.

 

Ils se retrouvent alors devant une petite baraque en bois.

 

– C’est quoi, ce truc ?

– Une baraque de jardin sans doute.

 

Machinalement, Odile en poussa la porte que ne protégeait aucune serrure, elle grinça, et il fallait insister afin qu’elle s’ouvre. Elle en éclaira l’intérieur. L’endroit était quasiment vide à l’exception de quelques outils de jardin. Les cloisons étaient décorées d’images de pin-up dont les couleurs, à l’exception des bleus n’avaient pas résisté à l’épreuve du temps

 

Elle s’approcha d’une étagère en bois sur laquelle quelques magazines étaient empilés. Machinalement elle s’empara de celui qui était placé au-dessus, dégageant un épais nuage de poussière. Il s’agissait d’une vieille revue pornographique américaine sur la couverture de laquelle une jeune femme à la poitrine hypertrophiée faisait un sourire idiot, sa date de parution indiquait janvier 1982.

 

– Personne n’est venu ici depuis trente ans !

– On va laisser les outils ici, propose Martinov, on les aura sous la main !

 

Et en repartant, ce qui devait arriver, arriva : Béatrice trébucha et se retrouva dans une mare de boue.

 

– Et bien, je suis propre maintenant !

 

On l’aide à se relever, puis les deux femmes accompagnent Martinov jusqu’à la petite porte d’entrée du domaine…

 

2 heures 30

 

Baptiste l’a mauvaise ! Cette soirée n’a pas été celle qu’il escomptait. Certes le trip sexuel n’avait pas été mauvais mais lui laissait un goût amer. Le sexe sans fantaisie, sans humour, sans une réelle complicité, sans affection, sans sensualité lui faisait le même effet qu’un plat raffiné pour lequel on aurait oublié et la sauce et les épices et qu’on accompagnerait d’un verre d’eau plate !

 

En arrivant aux Ourlettes, il aperçoit une voiture de location devant la petite porte d’entrée.

 

Il trouve ça bizarre et pense tout de suite à des cambrioleurs (des cambrioleurs en voiture de location ?) Le mur d’enceinte fait trois mètres de hauteur, mais s’escalade facilement avec un grappin. Mais que peuvent bien vouloir ces types qui doivent quand même bien savoir que le château est protégé par des alarmes ?

 

La voiture semble vide. Il se penche pour vérifier si des fois quelqu’un dormait à l’intérieur. Non c’est bien vide, et il n’y a personne dans le voisinage. Ces gens sont donc très probablement quelque part dans le domaine. Il pense un moment à appeler son oncle puis il a une autre idée : il sort de son sac à dos un couteau de randonneur et crève les deux pneus des roues arrière. Voilà qui devrait immobiliser les intrus un bon moment. Il ouvre la petite porte du domaine avec précaution, il peut maintenant voir le château où rien de de suspect n’apparaît. A l’extérieur aucune lumière de torche électrique n’est visible. Comme il n’y a rien à faire d’intéressant dans la partie extérieure du domaine, cela veut dire que les malotrus opèrent encore à l’intérieur du château, dont les volets et rideaux sont fermés. Mais comment ont-ils déjoué les alarmes électroniques ?

 

Il cache sa mobylette près d’un fourré, le long du mur intérieur de clôture et s’engage dans le chemin de gravier qui mène au château, en s’éclairant à l’aide de brefs flashs de torches.

 

2 heures 45

 

Odile pousse un cri vite étouffé :

 

– C’est quoi ces lumières ?

– Eteignez toutes les torches ! Demande Béatrice. C’est simplement quelqu’un du château qui est sorti et qui rentre, on va attendre un peu !

 

La lumière intermittente se rapproche du château puis disparaît à l’intérieur.

 

– On se dépêche et on fait le moins de lumière possible !

 

Arrivées à la petite porte, elles prennent congé de Martinov et verrouillent la sortie.

 

– On va attendre un peu avant de rentrer ! Conseille Béatrice, on va s’abriter dans la cabane…

 

Une fois parvenues, Béatrice essaie tant bien que mal de s’arranger un peu. Instinctivement, elle porte sa main à sa poche.

 

– Merde mon portable ! Il a pris la flotte !

– Y marche p’u ?

– Non ! Putain ! Ils ne sont même pas foutus de faire des portables étanches.

– Il faut l’ouvrir et le passer au séchoir, il parait que ça marche !

– J’essaierai demain. On laisse passer un quart d’heure et on rentre au château !

 

Baptiste ne perçoit aucune lumière dans la maison. Il fait un tour rapide, le home cinéma, le matériel hi-fi et informatique n’ont pas été touchés ! Le coffre non plus ! Voilà qui est bizarre ! Serait-il possible qu’il n’y ait eu aucune intrusion et que la voiture ait été abandonnée là où elle était simplement par hasard ? Se dit-il. Il continue néanmoins sa visite et inspecte discrètement les chambres : Madame Delphine dort avec le jardinier, Monsieur Armand ne dort pas mais est occupé à enculer sa nièce Honorine, la tante Georgette ronfle en compagnie de Blizzard, Honorine avec personne… la routine quoi ! Reste la chambre des bonnes, qu’il découvre vide de ses occupantes ! Baptiste ne comprend plus rien !

 

Le professeur Martinov s’est vite aperçu qu’on lui avait saboté ses pneus. Il tente de téléphoner au loueur de véhicules mais n’obtient aucune réponse. Il essaye d’appeler Béatrice, mais apparemment son portable est éteint. Il ne lui reste plus qu’à attendre le matin en essayant de dormir dans la voiture.

 

Baptiste n’a pas sommeil. Cette soirée « ratée » l’a énervé et il ne comprend toujours pas ce que fait cette voiture vide devant la porte ni où peuvent être passées les deux « nouvelles bonnes ».

 

« Elles ont peut-être quitté définitivement le château ? » se dit-il

 

Il revient regarder dans leur chambre, leurs affaires sont toujours là ! Voilà qui n’a aucun sens. La pluie semble calmée. Faute d’avoir une autre idée, il décide de retourner examiner cette mystérieuse voiture devant la petite porte.

 

Martinov attrape sa trouille de l’année quand il entend qu’on frappe à la vitre de la voiture. Il n’a rien pour se défendre, il est mal, très mal. Il ne répond pas, fait semblant de dormir. L’autre insiste.

 

« D’où sort ce mec ? Il va se tirer ou pas ? »

 

L’inconnu baragouine quelque chose qu’il ne comprend pas. Martinov, vert de peur descend la vitre d’un demi-centimètre.

 

– N’ayez pas peur, j’habite au domaine ! Précise-t-il en désignant la porte, je ne vous veux aucun mal, je veux juste vous demander un truc.

– J’ai juste 20 euros en liquide et je n’ai pas de carte bleue ! Annonce le professeur en tremblotant.

– Je n’ai pas la moindre intention de vous voler, j’aimerais juste savoir ce que vous fabriquez à une heure pareille devant notre propriété !

– A ce que je sais, je suis sur la voie publique et j’ai parfaitement le droit d’être ici ! Répondit le professeur, tentant de retrouver un peu de son assurance.

– Mais cher monsieur, je ne vous conteste nullement le droit d’être ici, je vous demande simplement de comprendre mon étonnement de vous y voir, mettez-vous à ma place.

– Et si je ne vous réponds pas ?

– Vous avez l’air d’une personne honnête, pourquoi ne me répondriez-vous pas ?

 

Le professeur Martinov est dubitatif, il ne sait plus quelle position adopter.

 

– Regardez ! Dit soudain Baptiste en s’éloignant de quelques pas pour actionner avec sa clé la fermeture puis l’ouverture de la petite porte. Vous voyez bien que je réside au domaine.

– Bon d’accord, je vais vous expliquer.

– Si vous pouviez m’ouvrir la portière, il recommence à pleuvoir !

 

Martinov consent à ouvrir et Baptiste s’assoit alors sur le siège passager.

 

– Je n’ai pas dormi la nuit dernière, je roulais vers Rodez mais mon GPS a bogué, je me suis perdu et j’ai ressenti une très grosse envie de dormir, alors j’ai cherché un coin tranquille pour me garer et je me suis endormi. Quelqu’un a profité de mon sommeil pour me crever deux pneus, je n’arrive à joindre personne, je suis bloqué ici.

 

Baptiste savait que Martinov mentait, il n’y avait personne dans la voiture quand il avait crevé les pneumatiques. De plus un coup d’œil discret lui dévoila les chaussures et le bas de pantalon trempés et maculés de boue. Mais il choisit de ne rien dire pour le moment. Cet homme était probablement rentré dans le domaine. Pour y faire quoi ? D’autant qu’il n’avait absolument pas le look d’un cambrioleur !

 

– Dans ces conditions je ne peux faire autrement que de vous offrir l’hospitalité, proposa Baptiste.

– C’est trop aimable, je vous en remercie, mais je ne peux accepter.

– Et pourquoi donc ? Un bon lit, un bon oreiller, c’est quand même mieux que le siège d’une bagnole, non ?

 

Martinov, désormais quasiment rassuré découvrait son curieux interlocuteur de façon différente : ses traits doux, son visage efféminé éveillaient en lui quelques vieux démons assez récurrents ces temps-ci. Il se surprit à bander, sans doute une réaction hormonale en contrecoup de sa peur de tout à l’heure… Et Baptiste s’en aperçut.

 

– C’est moi qui vous fait cet effet-là ?

– Pardon ?

 

Alors Baptiste lui mit la main sur la braguette, enserrant quelques instants la forme du membre viril.

 

– Monsieur, retirez votre main, je vous prie ! Je vous ai dit que je n’avais pas d’argent.

 

Baptiste n’en fit rien

 

– Qui vous parle d’argent ? Savez-vous que j’adore les hommes mûrs, surtout quand ils sont sexy !

– Sexy, moi ?

– Dans votre genre, oui ! Quand on a l’occasion de se donner du bon temps, il ne faut jamais passer à côté.

 

Martinov se laissa faire quand Baptiste fit glisser l’ardillon de la fermeture éclair, il ne dit rien non plus quand il sortit sa bite de sa prison de tissu. Il la masturba quelques instants avant de se jeter bouche ouverte dessus. Le professeur ferma les yeux, mais Baptiste se redressa et dégagea son propre membre, semi bandé de sa braguette.

– Alors qu’est-ce que tu en dis ?

– Elle est belle !

– Tu aimerais la sucer ?

– Oui, pourquoi pas ?

 

– Tu vas bien me sucer et après je vais t’enculer ! Tu veux ?

– J’avoue que c’est tentant ! Il n’y a pas de piège ?

– Mais non, il n’y a pas de piège, allez, viens, je t’emmène au chaud !

 

– Je reviens, mets-toi à l’aise, c’est ma chambre, le lit est grand !

 

Baptiste monta au deuxième et se dirigea vers la chambre des « nouvelles bonnes », la porte était restée entrouverte et la lumière allumée, il entendit des bribes de conversation provenant de la salle de bains de l’étage. Ces demoiselles étaient donc rentrées ! Après avoir fait quoi ? C’est le vieux barbichu qui le lui dirait, mais d’abord le plaisir.

 

Quand il revint, le professeur ne s’était pas encore déshabillé, préférant que ce soit son hôte qui commence. Baptiste se débarrassa donc de ses vêtements mais conserva un surprenant string rouge orné de dentelles, duquel il fit sortir son sexe par le côté. La bite de Martinov réagit assez vite au spectacle de ce bel éphèbe.

 

– Viens me caresser ! Lui dit ce dernier.

 

Le professeur s’amusa un peu avec les tétons du jeune homme qu’il fit rouler dans ses doigts, provoquant chez son partenaire de grands soupirs d’aise.

 

– Tu veux vraiment rester habillé ?

– C’est que la comparaison risque d’être peu flatteuse.

– On s’en fout ! A poil, c’est plus cool, non ?

– Bon alors, si c’est plus cool… admit-il en se déshabillant.

– Et c’est comment ton petit nom ?

– André !

– OK ! Moi c’est Baptiste, continue de jouer avec mes tétons ! Humm, les tiens ne sont pas mal non plus.

 

Et les deux hommes s’amusèrent plusieurs minutes à ce curieux petit jeu qui eut pour effet de faire bander leurs bites respectives à leur maximum. Elles étaient maintenant face à face et Baptiste se dandinait de telle façon qu’elles se frôlent. Un moment Baptiste approcha sa bouche de celle du professeur. Martinov compris le signal. Il n’aimait pas cette pratique, sans doute n’est-il pas assez bisexuel pour cela. Il accepta néanmoins ce baiser profond que lui offrait son amant d’une nuit. Il n’allait quand même pas faire la gueule ?

 

Mais c’est la bite de Baptiste qui était au centre de toutes les pensées du vert professeur. Il ne tarda pas à la toucher, à la caresser, à la tripoter, à la branler, puis au bout de quelques instants il lance un regard vers Baptiste qui semble bien signifier « est-ce que je peux la sucer ? » L’autre opine très légèrement du chef.

 

Ça y est Martinov a le joli membre de l’éphèbe dans sa bouche…

 

– Tu aimes ça : sucer des bites, hein mon cochon ?

– J’en ai pas si souvent l’occasion ! Répondit Martinov en s’interrompant un court moment.

– Tu te débrouilles pourtant bien !

 

Là le professeur ne répondit pas, on ne parle pas la bouche pleine ! Et puis il se régalait. Ne dit-on pas qu’une bite se goûte comme un grand cru, chacune a son parfum. En revanche la texture que découvre la langue est souvent la même, mais celle-ci paraissait encore plus soyeuse que d’autres. Une petite goutte de pré-jouissance vint perler au somment du méat, rendant largement salée cette dégustation.

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– Un peu derrière ! Lui proposa Baptiste qui se retourna, s’écarta les fesses offrit son anus dans une position obscène.

 

Le suçage de fion masculin n’était pas la tasse de thé de Martinov, mais il n’aurait rien fait pour contrarier ce beau jeune homme, aussi s’appliqua-t-il à faire d’abord de petites circonvolutions linguales autour de l’œillet, avant de tenter de s’introduire timidement en son centre.

 

– Maintenant, je vais te prendre ! Dit alors Baptiste, farfouillant dans son tiroir de chevet afin d’y dégoter un préservatif. Allez en position !

 

Un petit peu de gel. Un petit doigtage préliminaire, et hop, la quéquette de Baptiste quémande l’entrée du trou du cul du professeur. Ça s’ouvre, ça passe, ça s’enfonce ! Et c’est parti pour une longue série de va-et-vient.

 

Martinov connait alors cette curieuse sensation de remplissage, qui passe rapidement au second plan au fur et mesure que le frottement de la prostate monte en intensité. Et là il commence à gémir de plaisir.

 

Baptiste, lui, s’excite de plus en plus, augmente la cadence, sent venir sa jouissance, tente de la retarder mais la pression du plaisir est trop forte, le sang bouillonne dans son organisme, ses nerfs se tendent, son esprit s’échappe et son sexe jouit en de longs soubresauts successifs, quelques trop courtes secondes de jouissance intense, quelques secondes où l’on plane dans un ouragan de bonheur.

 

Puis la réalité reprend ses droits, à l’image de cette bite qui débande dans une capote pas trop clean après avoir rempli sa mission.

 

– Alors c’était bon, pépère ?

 

Voici une familiarité que Martinov supporte d’ordinaire assez mal, mais l’idée serait pour lui malvenue d’aller rouspéter, ce jeune homme lui ayant fait trop de bonnes choses.

 

– Tu veux jouir ? Demande Baptiste

 

Le professeur opine du chef !

 

– Je te suce ?

– Je veux bien !

 

Le jeune homme savait magnifiquement se servir de sa langue, qui allait partout mais connaissait bien les endroits les plus sensibles comme la couronne et le méat, où elle s’attardait en de très long titillements.

 

Mais Martinov n’avait plus 18 ans et n’avait pas pris son produit miracle. Baptiste s’aida alors de sa main pour serrer la base de la verge tout en lui imprimant de légers mouvements de masturbation pendant que sa bouche continuait le travail.

 

Le professeur ferma les yeux, se laissant envahir par ses fantasmes, se prenant pour un grand mamamouchi entouré d’esclaves des deux sexes, femmes aux formes généreuses, mâles efféminés et quelques transsexuelles pour compléter le lot.

 

Il demanda au jeune homme de marquer un temps d’arrêt, souffla quelques secondes, referma les yeux en indiquant du geste à son partenaire qu’il pouvait reprendre.

 

Deux minutes plus tard, il jouissait, peu de sperme mais un orgasme intense !

 

– C’est bon ? Hein ? Commenta Baptiste, tout en approchant son visage de celui du professeur. Encore une pratique dont ne raffolait pas, nous l’avons dit, Martinov, mais il s’y prêta de bonne grâce et dut convenir que le jeune homme embrassait fort bien.

 

Baptiste accompagna son hôte aux toilettes, puis à la salle de bain de l’étage où il se contenta de se laver sommairement, reportant la douche au lendemain.

 

– On fait dodo ?

– Oh, oui, je suis crevé ! répondit Martinov.

– Tu me plais bien, t’es vraiment sympa, allez, au lit.

 

Et les deux hommes s’endormirent dans les bras l’un de l’autre.

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 15:00

Professeur Martinov 14 – Professeur Martinov et le trésor des Ourlettes 1 – Le parchemin d’Odile par Maud-Anne Amaro

stamp partouz

1 – Le parchemin d’Odile

 

Jeudi 24 mai

 

Le printemps est enfin arrivé et il fait tellement chaud que le vieux professeur Martinov s’est résolu à rester en chemise ouverte.

 

– Pourquoi t’as pas mis une chemisette ? Lui demande Béatrice, sa blonde et jeune collaboratrice.

– J’en ai pas !

– Je t’en achèterai une ou deux ! Tu veux ?

– T’es une vraie mère poule pour moi.

 

Martinov ne se lassait pas de la regarder. Elle s’était habillée d’un petit short en jeans « à ras la moule » et d’un débardeur vieux rose lui moulant la poitrine et mettant en valeur ses jolies épaules dorées.

 

On sonne, c’est le facteur. Béatrice va ouvrir à un charmant jeune homme et revient avec un paquet.

 

– C’est quoi ?

– Je sais pas, ça vient de Besançon, ce doit être l’usine !

 

Béatrice fait allusion à l’usine fabriquant le « lapin dur », aphrodisiaque qu’ils découvrirent ensemble au cours de leur première rocambolesque aventure (voir cet épisode)

 

Le paquet contenait un flacon entamé du produit, accompagné d’une courte lettre.

 

…On nous a fait suivre la réclamation d’un utilisateur mécontent (le produit n’aurait eu aucun effet sur lui) et le flacon incriminé. Il s’agit bien d’un flacon manufacturé dans notre usine (comme le prouve le mouchard de l’étiquette). Nous avons procédé à quelques tests qui n’ont révélé aucune différence avec le contenu des autres flacons. Nous restons en attente de vos éventuelles observations et/ou instructions…

 

– Bizarre ! S’exclama le professeur.

– Non, c’est parfaitement possible, le « lapin dur » décuple l’existant. Si la personne n’a aucune pulsion sexuelle, il peut toujours en prendre trois litres, ça ne lui fera rien du tout. Zéro multiplié par trente, ça fait toujours zéro.

– On va répondre en ce sens, alors ?

– Oui, et proposer de rembourser le client, à moins que l’usine ait mal fait ses vérifications. Voyons voir…

 

Elle déboucha le flacon, le huma.

 

– Odeur normale !

 

Elle s’en fit tomber quelques gouttes sur la main et s’apprêta à les lécher !

 

– Tu es folle ?

– Qu’est-ce que je risque ? Si le produit a été éventé, il me fera rien et s’il est intact, je vais juste « nymphomaniser » pendant une heure.

– Mais si le produit avait été trafiqué, empoisonné ?

 

Trop tard ! Béa a déjà léché les gouttes !

 

– Ne soit pas parano, tu vois je ne suis pas morte !

 

Béatrice et Martinov formaient un couple atypique, ils n’étaient absolument pas dans une relation amant-maitresse, mais ils leur arrivaient de temps à autre de s’envoyer en l’air en toute décontraction. Et là justement, le professeur se serait bien offert une petite distraction.

 

Si le produit n’était pas éventé, il lui suffirait d’attendre…

 

Un quart d’heure plus tard, Béa avait le rouge aux joues.

 

– J’ai bien l’impression que le produit n’a pas été éventé. Fais attention à ta bite, mon petit professeur, je ne vais pas tarder à te sauter dessus !

– Ce ne sera pas une corvée !

– Prends donc quelques gouttes, nous serons à égalité.

– Bonne idée, mais je vais les prendre dans un flacon à moi !

– Trouillard !

– Non, juste prudent ! Répond-il en quittant la pièce quelques instants.

 

A son retour, Béatrice ne faisait plus d’efforts pour se retenir. Elle se débarrassa à la hâte de tous ses vêtements et se mit à se masturber énergiquement, tout en se titillant les tétons avec énergie.

 

– Mets-toi à poil ! Demande-t-elle à Martinov. Oh, c’est trop bon, ce que je me fais, Oh ! Ooooh !

 

Déjà un orgasme ?

 

– Ça fait du bien ! Commente-t-elle en reprenant de plus belle sa gestuelle masturbatoire.

 

Elle est en sueur et ses cuisses sont trempées.

 

– Ça donne trop soif, cette saloperie de produit, va me chercher à boire et en revenant je veux que tu me baises !

 

Martinov ne tarde pas à revenir avec une grande bouteille d’eau, puis il se déshabille. Béatrice hésite : boire ou baiser ? Elle attrape la bouteille et engloutit une quantité impressionnante de liquide.

 

L’homme et la femme se rapprochent jusqu’à se coller l’un à l’autre. La bite du professeur est bandée comme un gourdin. Ils se roulent un patin (ce qu’ils ne font pratiquement jamais d’habitude, mais là, c’est le produit…) Martinov se demande quel serait le meilleur endroit pour la suite et opte pour la grande table au milieu du laboratoire. Il pousse sur le côté tout ce qui y traine, puis renverse la jeune femme, et après avoir eu le réflexe de s’encapoter, la pénètre et commence à la besogner comme un damné.

 

Dring !

 

– Qui c’est ce con qui sonne ? Continue, ne t’arrête pas !

– Merde ! S’exclama le professeur qui pourtant n’était guère grossier. On avait un rendez-vous !

– On s’en fout, continue !

 

Mais Martinov, moins sous l’effet du « lapin dur » que sa collaboratrice, conservait assez de lucidité pour faire passer ses activités professionnelles avant la gaudriole. Il se dégagea et dissimula sa nudité sous une blouse blanche.

 

– Tu ne vas pas me laisser comme ça ?

– Bien obligé, monte dans ma chambre, je te rejoindrai tout à l’heure, après le rendez-vous !

– Mwais… répondit-elle peu convaincue, mais en quittant néanmoins les lieux.

 

Martinov avait oublié d’envisager que son visiteur serait une femme et qui plus est : une fort belle femme.

 

« Ça va être compliqué ! » se dit-il

 

– Bonjour, je suis Odile San Poncho, je vous ai apporté l’objet. Se présenta la femme, une vraie rousse aux cheveux bouclés et à la poitrine imposante bien mise en valeur dans un joli décolleté. De plus, son sourire était craquant, ce qui ne gâchait rien, bien au contraire.

 

Tandis que le professeur s’épongeait le front, elle sort d’un sac en plastique des pièces détachées d’une lunette de marine en laiton. Le machin est complètement démantibulé, l’optique est incomplète. Martinov est dubitatif.

 

Mais voilà que Béatrice, qui aurait dû être dans la chambre, les rejoint dans le petit bureau après s’être passée, elle aussi, une blouse blanche.

 

« Ça va être encore plus compliqué ! » se dit Martinov.

 

– Ce n’est pas réparable ? S’inquiète la petite dame.

– Si peut-être, je vais regarder ça et vous envoyer un devis. Vous avez trouvé ça où ?

– J’ai acheté une baraque dans l’Aveyron, il y avait des vieux objets en pagaille. Il y en a que je vais vendre, d’autres que j’ai jetés, d’autres que je vais garder. Mais j’ai eu un coup de cœur pour cette lunette astrologique. Les morceaux étaient enveloppés dans un vieux journal daté de 1925. Et comme je suis passionnée d’astrologie…

 

« Encore une qui confond l’astronomie et l’astrologie ! » se désola le professeur.

 

– Ce n’est pas une lunette astrologique, d’ailleurs ça n’existe pas, mais ce n’est pas non plus une lunette astronomique, en fait c’est une lunette de marine !

– Ah ! Je ne pourrai pas regarder les étoiles avec, alors ?

– Si, mais disons que ce n’est pas fait pour ça !

– Ah ! Ça ne fait rien, faites-moi un devis quand même !

– Pas de problème, je vous téléphone demain.

– D’accord, mais dites-moi, vous ne me reconnaissez pas ? Mon visage ne vous dit rien ?

 

Du coup, Martinov et Béatrice dévisagent avec davantage d’attention leur interlocutrice : taille moyenne, joli sourire et yeux malicieux, un visage agréable. Quant à la poitrine, le moins que l’on puisse dire c’est que le doux sillon inter-mammaire que laissait apparaître son décolleté en V, ne laissait pas indifférent, vous vous en doutez bien, le vert professeur. Mais qui était-ce ? Mystère ?

 

– Je ne vois pas ! S’excusa le professeur.

– Marion Desvignes, ça ne vous dit rien ?

– Euh, non !

– « Plus belle la prairie, la saison 1 », c’est moi qui tenait le rôle de Lucette.

– Je ne regarde pas trop la télé ! S’excusa Martinov.

– Si, si, je me souviens maintenant, je regardais ça avec ma mère. Intervint Béatrice.

– Mais, je me suis fait virer, officiellement parce que j’avais posé à poil dans Pour magazine, mais en fait c’était une vengeance.

 

« Quel besoin a-t-elle de nous raconter sa vie ? Se demanda Martinov. Sans doute une incorrigible bavarde, un brin narcissique ! »

 

– Ce sont des choses qui arrivent ! Répondit-il, pensant mettre fin à ces digressions.

– Quand même quelle hypocrisie ! Dans ce milieu tout le monde couche avec tout le monde, si vous faites votre mijaurée vous n’vous en sortez pas. Alors j’ai fait comme les copines, mais avec Grospierre, j’ai refusé, du coup on m’a virée.

– Grospierre, c’est le producteur ? Demanda Béatrice qui s’en foutait complètement et qui n’avait qu’une hâte : voir cette nana partir afin de reprendre le cours de ses croustilleries avec le professeur…

– LA productrice, Stella Grospierre !

– Ah, je comprends !

– Oh, ce n’est parce que c’est une femme, vous savez j’ai les idées larges, mais celle-là, elle est moche, elle est con, elle est méchante, je la déteste. Et en plus elle sent mauvais de la bouche !

 

Cet aveu de ses tendances bisexuelles interpelle Béatrice qui, par jeu se met à lancer des sourires explicites à la visiteuse, laquelle répond dans le même registre. Alors Béa griffonne un petit mot au professeur :

 

« Laisse-nous seules 5 minutes »

 

– Excusez-moi, je reviens de suite ! Dit-il, jouant le jeu en quittant la pièce.

 

« Béatrice ne va quand même pas oser faire ça ? »

 

Ben si !

 

Les deux femmes se sourient :

 

– Vous êtes mignonne à croquer, en d’autres circonstances, je vous aurais volontiers fait un gros bisou, lui lance Béatrice.

– Ne vous retenez pas, je suis sûre que ce sera très agréable.

 

Et c’est ainsi que les deux femmes se mirent à se rouler un patin d’enfer. En même temps Odile caressait les bras nus de Béatrice, laquelle ne tarda pas à lui tripoter les seins.

 

– J’adore qu’on me caresse la poitrine ! Lui confia Odile.

 

Encouragée, Béatrice passa sa main sous son petit haut pour la peloter de plus près, puis le remonta carrément, cherchant à libérer les seins du soutien-gorge.

 

– Arrête ! Protesta Odile, si Monsieur Martinov revient.

– Et bien, soit tu lui diras de s’en aller et il n’insistera pas, ou bien tu lui diras de rester, il est assez coquin !

 

Il n’est pas bien loin, Martinov, il se tient juste derrière la porte entrebâillée et se masturbe comme un malade en regardant les deux coquines s’en donner à cœur joie !

 

– Vous êtes rigolos tous les deux ! Et vous vous conduisez comme ça avec tous vos clients ? Demande Odile.

– Mais pas du tout !

– Je ne comprends pas… Ah oui vas-y, pince-moi les seins, c’est trop bon !

– On t’expliquera, mais après !

– Je voudrais quand même savoir ce que j’ai de spécial ?

– Tu n’es pas en cause !

– Ah ?

 

Béatrice se dégage un moment et se débarrasse de sa blouse. Odile est effarée !

 

– Tu étais à poil sous ta blouse ?

– Oui, pourquoi ?

– Je sais pas, tu es mignonne !

– Occupe-toi de moi !

 

Odile n’a rien contre et se met à lécher les petits bouts de seins de Béatrice, tandis que sa main se dirige vers l’entrecuisse mouillée comme une soupe, afin de le tripoter avec application. Béatrice gémit sous l’assaut et ne tarde pas à hurler de jouissance.

 

– Ben dis donc, tu pars au quart de tour, toi ? Fait remarquer Odile.

– Oui, mais j’ai soif ! Répond Béa en sifflant le reste de la bouteille d’eau minérale. Professeur, on va manquer d’eau !

– Je m’en occupe répond Martinov après avoir reculé tactiquement de plusieurs mètres.

 

Pour lui cette demande est une aubaine qui pourrait lui permettre de rentrer dans le jeu. Il retourne au laboratoire prendre la bouteille d’eau entamée avant de rejoindre les deux femmes toujours enlacées. Son sexe bandé fait une curieuse bosse sous sa blouse, ce que ne manque pas de remarquer Odile.

 

– Et bien, monsieur le professeur, vous m’avez l’air en forme ! S’exclame-t-elle.

– Ça m’arrive parfois !

– On peut voir ?

– Allez-y, je n’ai rien à vous cacher.

 

Odile a donc tôt fait de déboutonner la blouse du professeur. Sa bite bandée à bloc semble la narguer !

 

– Elle est trop jolie ! Constate-t-elle en lui imprimant quelques mouvements masturbatoires.

– Serait-ce trop vous demander, chère demoiselle, de vous mettre à l’aise ?

– Ah ! Ah ! Vous voulez me voir à poil, vous êtes vraiment des gros cochons tous les deux ! Commenta t’elle en se dénudant à l’arrache.

 

La situation devient alors un moment confuse, Martinov se penche sur les seins d’Odile et commence à lui lécher le téton droit, du coup l’autre a droit à la langue de Béatrice. La rousse n’a rien contre ces caresses habilement prodiguées et qui l’excitent de façon fort efficace, mais n’empêche, elle aimerait bien sucer la bite de Martinov, ce qui est pour l’instant techniquement impossible. Mais après tout il suffit de demander.

 

– Humm, j’ai envie de te sucer ta bonne bite ! Tu veux ?

– Une petite seconde ! Temporise le professeur qui n’en finit pas de se régaler avec ce petit bout de téton.

– Humm, j’adore sucer des bonnes bites ! Une fois au cours d’une partie j’en ai sucé treize différentes, et encore je me suis arrêtée à treize parce qu’il paraît que ça porte bonheur !

– Et les chattes tu aimes aussi ? Demande alors Béatrice.

– Bien sûr ! Les chattes, les trous du cul aussi !

 

Craignant que cet échange de propos détourne Odile de ses intentions premières, le professeur quitta à regret le gros nichon pour présenter sa bite à la belle, qui après un bref coup d’œil évaluatif la goba comme il se doit !

 

Il faut dire qu’elle était douée, la rouquine ! Ce qu’elle mettait en œuvre n’avait rien à voir avec ces fellations qui ne sont que des masturbations avec les lèvres, non là tout travaillait : la langue, l’intérieur des joues, le bout des doigts et toutes les surfaces étaient sollicitées, le gland et le méat, de la pointe de la langue, la verge balayée de bas en haut puis de haut en bas, les couilles gobées comme des litchis. Et voilà qu’en plus un doigt fureteur venait titiller l’entrée de trou du cul de notre vert professeur. Celui-là se rapprocha de plus en plus et finit par s’enfoncer. Trop de plaisirs prodigués avec tant de talents firent que Martinov se mit à jouir subrepticement sans avoir eu le temps ni de se retirer ni de prévenir sa charmante pompeuse.

 

– Paraît que c’est bon pour le teint ! Commenta-t-elle, en avalant tout ça !

– A mon tour ! Décida Béatrice qui piaffait d’impatience.

– Mais après, vous vous occuperez de moi ?

– Bien sûr, ma toute belle ! Allez viens m’envoyer au ciel !

– Whah ! Mais t’es trempée ! J’ai jamais vu quelqu’un qui mouillait autant.

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Et Odile se mit à lécher ce qui dégoulinait des cuisses de Béatrice. Voilà une attention tout à fait sympathique, seulement Béatrice aurait souhaité que ces choses se passent légèrement plus en haut !

 

Il suffit parfois d’être un peu patient. Cette langue ne pouvait que remonter et c’est ce qu’elle finit par faire, pénétrant dans le sublime fouillis des lèvres intimes et en aspirant les sucs avec concupiscence.

 

Le clitoris de Béatrice décapuchonné et bandé fut bientôt la cible d’Odile, qui s’apprêtait à démontrer qu’en cette matière, le talent ne lui manquait pas. Elle fut alors surprise et quelque peu décontenancée quand au bout de moins de vingt secondes de jeu de langue, sa partenaire explosa son plaisir bruyamment dans un geyser de mouille.

 

– Ça alors ! S’exclama Odile, stupéfaite en s’essuyant les yeux.

 

Elle en avait pourtant vu d’autres !

 

– Oh ! Je ne peux plus me retenir ! S’écria soudain Béatrice, se mettant à pisser en cascade.

 

Odile qui n’avait pas bougé en fut aspergée.

 

– Oh ! Je suis désolée !

– Ce n’est pas grave ! Disons que ça surprend. Répondit la jolie rousse. Un jour, il y a un type qui m’a demandé s’il pouvait me pisser dessus, ça m’a amusée. Je n’ai pas beaucoup de tabous, voyez-vous ! Bon, vous vous occupez un peu de moi, tous les deux, maintenant ?

– Je suis à votre disposition, chère madame !

– Alors, enculez-moi, cher monsieur.

– Avec grand plaisir !

 

Martinov et Béa s’attendaient alors à ce que la belle se mît en levrette, offrant son joli petit postérieur aux mâles assauts. Non, elle grimpa sur la table, s’y coucha sur le dos, les jambes dans le vide, avant de les relever par-dessus elle.

 

– Je suis prête ! Indiqua-t-elle simplement.

 

Alors Martinov, de nouveau en rut, s’encapota et lui pénétra le troufignon de sa pine avant de la faire aller et venir en cadence soutenue.

 

– Je fais quoi, moi ? Demanda Béa.

– Excite-moi la foufoune !

 

En se plaçant sur le côté, elle put le faire. Sollicitée par devant et par derrière, Odile se mit à gémir, à japper, à hurler avant que la jouissance ne lui provoque une série de spasmes humides qui l’envoyèrent plusieurs longues secondes au paradis terrestre.

 

Martinov et Béatrice sont épuisés et finissent la bouteille d’eau.

 

– Ben et moi ?

– Je vais vous en chercher une autre, bien fraîche, proposa le professeur. Si vous voulez, vous pouvez même prendre une douche !

 

Elle le fit, mais s’étonna que personne ne vienne la rejoindre.

 

Odile s’est rhabillée, remaquillée. L’effet du produit s’était à présent dissipé en ce qui concerne Béatrice et s’estompait chez Martinov.

 

Nos trois protagonistes reprirent leur place dans leurs fauteuils respectifs.

 

– Nous étions mon assistante et moi, sous l’effet d’un puissant stimulant sexuel, cela pour expliquer notre attitude un peu… particulière ! Mais je suppose que cette demi-heure de folie à laquelle vous avez participé de bonne grâce, vous laissera un agréable souvenir !

– Oui, oui, mais je me demandais si vous étiez toujours comme ça ?

– Et non, sauf quand les circonstances s’y prêtent, bien entendu ! Bon alors pour cette lunette, on fait comme on a dit, je vous envoie un devis !

– D’accord, ah, il y avait aussi un vieux bout de papier avec les pièces de la lunette, je vais vous montrer…

 

Il s’agissait en fait d’une étroite bande d’environ un centimètre de haut sur sept de long. Le professeur dut prendre une loupe pour lire ce qu’il y avait dessus.

 

« Va aux Ourlettes, à dix lieues de Rodez. 841 pieds au nord à partir de la corniche et 295 à l’ouest »

 

– Une espèce de message secret, il devait être coincé dans la lunette ! Annonça le professeur. Ce peut être n’importe quoi, un rendez-vous galant, un duel, un traquenard…

– Et si c’était un trésor ? Demanda Odile.

– Ben voyons, comme dans le Secret de la Licorne ? S’amusa Martinov.

– Ben, oui pourquoi pas ?

– Vous savez, ce papier a probablement plus de 200 ans. S’il y a avait un trésor, il a sûrement été déterré depuis longtemps… Et puis en 200 ans, il peut s’en passer des choses. A cet endroit, il y a peut-être un lotissement, un terrain de golf, une autoroute.

– Vous me prendriez combien pour faire des recherches ? Je veux dire déjà essayez de localiser cet endroit.

– Juste pour localiser ? Je vous fais ça gratuitement, je vous tiens au courant.

– Vous êtes un chou, professeur ! Permettez que je vous bise ?

 

Et elle lui roula un patin !

 

Plus tard dans l’après-midi, Martinov entreprit quelques recherches : une partie des renseignements cadastraux sont aujourd’hui disponibles sur Internet. Il existait effectivement un domaine des Ourlettes dans le département de l’Aveyron. Une grande propriété dont le plan était disponible. La photo satellite obtenue sur l’ordinateur ne permettait pas de localiser la fameuse corniche, par ailleurs le cadastre ne donne aucun renseignement sur les propriétaires des lieux. Si Odile souhaitait en savoir davantage, elle devrait se rendre sur place.

 

Vendredi 25 mai

 

Odile a sollicité un nouveau rendez-vous. Martinov et Béatrice se doutent bien évidemment de quoi il va être question. Ils sont a priori d’accord pour refuser de participer à cette trop aléatoire chasse au trésor.

 

– Vous voulez combien ? Insista la visiteuse.

– Ce n’est pas une question de prix ! Tout a un coût et il est bien évident qu’à partir d’une certaine somme, nous ne saurions refuser, mais nous ne sommes pas non plus des escrocs : il y a 90 chances sur 100 qu’il n’y ait pas plus de trésor que de beurre en broche. Nous ne voulons pas vous faire perdre votre argent.

– Il reste une chance sur dix. Je suis très joueuse, et quand on est dans cette fourchette de probabilités, j’ai tendance à foncer.

– Nous sommes désolés, répéta Martinov.

– Bon alors je vous fais une dernière offre : on va là-bas tous les trois, je ne vous paye rien du tout, mais on partagera les faux frais. Et si on trouve un trésor, ce sera la moitié pour vous, la moitié pour moi !

– Ah ! Dit simplement Béatrice, surprise de cette proposition.

 

A ce moment-là, Odile sait qu’elle a gagné, Martinov et Béatrice ne sont plus au diapason.

 

– Et puis, bon reprend-elle, huit jours au grand air dans l’Aveyron, ça ne peut que vous faire du bien, d’autant que vous serez en ma compagnie.

– On réfléchit, on vous rappelle ! Répondit Béatrice avant que Martinov n’ait pu prononcer un mot.

 

Bref, Béa réussit à convaincre le professeur. Il leur restait des affaires en cours à régler, le départ fut fixé au lundi 4 juin.

 

Lundi 4 Juin

 

Ils avaient pris la veille le train Gare d’Austerlitz en fin d’après-midi, emportant avec eux un détecteur de métaux. Le voyage fut sans histoire, Odile passant son temps à dormir. Arrivés à minuit quarante et après une sage nuit à l’hôtel dans trois chambres distinctes, ils se levèrent vers 8 heures, louèrent une voiture et firent l’achat de pelles et de pioches avant de se diriger vers Laisignac, le village le plus proche du domaine des Ourlettes.

 

Sur place, le GPS se mit à boguer. Pas de pancarte, pas moyen de savoir où se trouve ce domaine.

 

– On va essayer de se renseigner en buvant un coup.

 

Ils entrent dans un troquet qui fait aussi épicerie, journaux et tabac. Les consommateurs les dévisagent sans aucune discrétion. Ils s’assoient.

 

– Touristes ? Demande la patronne. Après avoir pris leur commande.

– Non, on fait un rallye, répond Béatrice, on s’est un peu perdus, il n’y a pas un domaine, un château ou quelque chose comme ça dans le coin ?

– Un château ? Il y a le château des Ourlettes. Vous espérez y entrer ?

– Oui, pourquoi pas ?

– Vous les connaissez, les gens du château ?

– Non !

– Alors vous perdez votre temps ! Ils ne laissent entrer personne. Quand ils se sont installés, monsieur le Maire a voulu leur faire une visite de politesse, ils ne lui ont même pas ouvert. Vous vous rendez compte ?

– Faut vraiment être malpoli ! Ajouta ce qui devait être un habitué du lieu.

– Sont pas d’ici, c’est des parigots ! Ajouta un autre avec tout le mépris qu’il était capable d’exprimer.

– Parigots, têtes de veaux ! Eructa un individu avec un sourire idiot…

– Ah, ce ne sera plus jamais comme avant du temps de Monsieur le vicomte ! Reprit la patronne. Lui c’était un homme bien, il a beaucoup donné pour le village, et puis on le voyait tous les dimanches à la messe avec sa petite famille, il avait toujours un petit mot gentil pour tout le monde !

 

Voici des renseignements qui n’étaient guère encourageants. Martinov eut alors une idée : Pourquoi ne pas rechercher la complicité de ce vicomte pour tenter d’investir les lieux.

 

– Et ce vicomte, qu’est-ce qu’il est devenu ?

– Mort, avec sa femme, un accident à 500 mètres d’ici, percuté par devant par un camion. Les gosses s’en sont tirés, ils ont eu de la chance ! C’était il a…(il fit un effort de mémoire)… Six, non sept ans, déjà… comme le temps passe !

– Ah, et les gosses, qu’est-ce qu’ils sont devenus ?

– On n’sait pas ! Parait qu’ils vivent toujours au château, enfin c’est c’qu’on dit !

– Vous pouvez nous indiquer la direction ?

– Vous n’entrerez pas ! Vous pensez bien que si notre maire n’a pas pu entrer…

– On va juste prendre des photos ! Coupa sèchement Martinov.

– Troisième à droite après le cimetière… finit par indiquer quelqu’un.

 

La patronne s’éloigna. Tous les regards convergeaient désormais vers le trio.

 

– On se dépêche de boire et on s’en va d’ici ! Chuchota Béatrice.

 

– On va aller voir sur place, faut pas gober tout ce que les gens racontent ! Proposa Béatrice, une fois sortie de l’établissement. Avec un peu de chance, les gens du château ne sont peut-être pas là en semaine, si c’est le cas on va se débrouillera pour entrer.

– Par effraction ?

– Tout de suite les grands mots !

– Mais ça doit être plein d’alarmes !

– Dans le château, mais pas dehors !

– A l’entrée peut-être ?

– On verra bien !

 

Le domaine était situé au sommet d’une éminence, sa grille était vétuste, aucune plaque n’était visible, et ni sonnette ni clochette ne permettait aux visiteurs de signaler leur présence.

 

– Y’a peut-être une autre entrée ? Suggéra Odile.

– O.K. On va essayer de faire le tour.

 

Ils longèrent le haut mur d’enceinte sur la gauche, se trouvent rapidement bloqués. Dans l’autre sens, ils eurent plus de chance en découvrant une porte apparemment blindée munie d’un interphone. Il y a trois panneaux sur la porte, le premier précise que le domaine et sous « alarme électronique », le second qu’il convient de faire attention aux chiens méchants (au pluriel !)… Quant au troisième, il précisait : « L’interphone n’est mis en fonction que lorsque nous attendons de la visite, dans le cas contraire, il est donc inutile d’insister. »

 

– Charmant accueil ! On fait quoi ?

 

A ce moment Martinov remarque au sol une feuille de papier protégée par une pochette de plastique transparent. Machinalement, il la ramasse et la lit : « Pour l’annonce, c’est bien ici, entretiens de 10 à 12 heures »

 

– L’annonce, quelle annonce ?

– Ah, ça ?

– Ça ne date peut-être pas d’aujourd’hui !

– Ça n’a pas l’air bien vieux pourtant, ce doit être le vent qui l’a détaché, ils n’auraient pas abandonné ce truc par terre !

– Bon écoutez, suggéra Béatrice, on va y aller au flan, l’important c’est d’être dans la place, après on improvisera. Juste un détail : on ne sait pas ce que c’est que cette annonce, mais ça m’étonnerait qu’ils recherchent un homme de ton âge, alors on va y aller toutes les deux, et toi tu vas nous attendre dans la voiture. Il est quelle heure ?

– 11 heures et demi !

– OK, c’est bon ! On va attendre que tu te sois éloigné, il y a peut-être une caméra.

 

– On croise les doigts, je sonne ! Avertit Béatrice quelques minutes plus tard.

– C’est pour l’annonce ? Répond une voix féminine.

– Oui !

– J’arrive !

 

Une petite brune un peu typée ne tarde pas à ouvrir la porte. Elle dévisage les visiteuses avec insistance.

 

– Bonjour ! Je suppose que vous avez compris que le travail proposé était un peu spécial ? Annonce-t-elle.

– Oui, bien sûr ! Répond Béatrice du tac au tac, tout en se demandant bien ce que pouvait bien être cet étrange emploi.

– On ne peut pas se permettre de tout indiquer sur l’annonce, on reste évasif, la plupart comprennent, mais pas tout le monde… Ajoute-t-elle. Bon, avant de vous accompagner pour l’entretien, deux choses, la première c’est qu’on va vous demander de vous mettre à poil. Au cas où ça vous poserait problème je préfère vous prévenir de suite, ça nous fera gagnera du temps à vous comme à nous.

 

Béatrice et Odile se regardent assez effarées.

 

– Alors, ça vous pose un problème ou pas ?

– De nous mettre à poil ? Non, non pas du tout ! Répond Odile.

– Vous répondez aussi pour mademoiselle, si je comprends bien, vous vous connaissez ?

– Oui !

– Le deuxième chose, c’est que vu les habitudes de la maison, il faut mieux être un peu à voile et à vapeur, je veux dire que quand madame ou mademoiselle vous solliciteront, il faudra éviter de jouer les effarouchées.

 

De nouveau, Béatrice et Odile se regardent, mais pas longtemps, car elles se retiennent d’éclater de rire.

 

– Non, ça va, on est un peu bisexuelles toutes les deux ! Précise Odile.

– Je m’en doutais, vous m’avez l’air de sacrées coquines. Allez, suivez-moi, je vous emmène. Si vous faites l’affaire, vous ne serez pas déçues, c’est bien payé et les patrons sont plutôt sympas. Moi, je serais bien restée, mais disons que j’ai d’autres obligations…

 

– Ils sont où les chiens méchants ? Demanda Béatrice, en chemin, étonnée de ne pas les apercevoir.

– Morts de vieillesse !

 

Vu de près, le château n’a pas trop bonne allure, un bon ravalement ne serait pas du luxe. Les marches du perron sont abîmées et à moitié envahies par la végétation. Béatrice en profite pour repérer la fameuse corniche dont il est question sur le mystérieux bout de papier. Elle est à gauche quand on regarde le château.

 

A l’intérieur, les trois femmes empruntent un bel escalier qui aurait bien besoin d’un tapis neuf.

 

Etrange ambiance car le lieu est riche, les tableaux sur les murs sont d’excellente facture, les lustres sont de vraies pièces de collection et puis il y a les bibelots, les petits bronzes, les assiettes anciennes… A côté de cela, les peintures des plafonds sont lézardées, celles des murs s’écaillent, la tapisserie est passée, quant au ménage le moins qu’on puisse dire c’est qu’il manque d’application.

 

La soubrette les fait entrer dans un petit bureau.

 

– Prenez les fauteuils, je vais prévenir Monsieur et Madame.

 

Les maîtres du lieu ont la quarantaine. Ils se font appeler par leur prénom précédé de Monsieur ou Madame, c’est donc Monsieur Armand et Madame Delphine, un peu comme au restaurant ou comme chez le coiffeur.

 

Armand est en polo de sport de marque, très élégant, brun, petite moustache, lunettes. Delphine est une grande bringue bronzée en robe imprimée décolletée, brune, les cheveux mi- longs retombant sur les épaules, son beau visage ovale éclairé de jolis yeux bleus et ponctué d’un nez finement découpé.

 

– Vous êtes donc… Commence Madame Delphine.

– Béatrice et mon amie, Odile.

– Ah ! Je ne me souviens pas avoir vu ces prénoms sur les C.V. Répondit-elle en trifouillant une petite liasse de feuilles.

– C’est pourtant nous ! Ajouta Béatrice au culot.

– Je n’en doute pas, mais je devrais avoir vos C.V. Qu’est-ce que j’ai bien pu en faire ? Je suis un peu étourdie par moment ! Bon c’est pas grave, vous êtes là, c’est le principal. Vous savez sans doute qu’il n’y a qu’un poste à pourvoir, nous ne prendrons que la meilleure candidate.

– Bien sûr ! Répondit Béa, mais à vrai dire…

– Bon la base du poste c’est du classique, Reprit Madame Delphine lui coupant la parole, cuisine, ménage, linge… Pas de problème ?

– C’est à dire…, commença Béa qui se demandait quand et comment sortir de ce quiproquo.

 

Mais encore une fois Madame Delphine l’empêcha de continuer.

 

– Pour le salaire, c’est le tarif syndical, mais chaque demi-heure de prestation spéciale vous rapportera 100 euros, minimum.

– Euh, en fait… Commença Odile.

– Moi, ça me convient très bien : La coupa Béatrice qui venait à l’instant d’avoir une idée et qui balança un coup de pied discret à sa camarade.

– Et vous mademoiselle ?

– Ah ! Moi aussi !

– Je vais vous demander de vous déshabiller !

 

Béatrice fit signe à Odile que tout allait bien et les deux femmes se débarrassèrent de leurs vêtements.

 

– On enlève tout ? Demanda Odile.

– Oui, s’il vous plaît !

 

Les deux filles étaient maintenant nues comme des grenouilles, un peu gênées tout de même : Béatrice se demandant si tout cet investissement humain aurait un retour et Odile perplexe, qui avait hâte de comprendre où voulait en venir sa complice.

 

– C’est très bien tout ça ! Jugea Monsieur Armand. Tournez-vous un petit peu et après vous allez pouvoir vous rhabiller.

 

Et pendant qu’elles le faisaient, le châtelain et sa châtelaine tenaient conciliabule mezzo voce.

 

– Nous revenons de suite, finit par dire Monsieur Armand.

 

– C’est quoi ton plan ? Put enfin demander Odile.

– L’une d’entre nous va se faire embaucher, elle sera dans la place. La nuit on pourra agir ensemble, et dès qu’on aura trouvé ce qu’on cherche on disparaît !

– Et avant il va falloir partouzer avec ces deux andouilles ?

– Et alors ? Tu ne vas pas me dire que ça te gêne ! Ils n’ont rien de repoussant et puis je te signale qu’il y a peut-être un trésor au bout !

– Je croyais qu’il n’y avait que 10% de chances de trouver un trésor ?

– Ce n’est plus 10%, c’est bien plus, le domaine ne semble pas avoir été chamboulé, si personne n’est passé avant nous, l’affaire est dans le sac.

– J’aimerais autant que ce ne soit pas moi qui sois embauchée !

– Et bien, si c’est toi, tu te désisteras ! Ce n’est pas un problème, je prendrai la place.

– Ce n’est pas le plan initial, pourquoi on ne leur explique pas carrément pour le trésor ?

– Pour deux raisons, la première c’est que rien ne les oblige à collaborer, l’autre c’est qu’en faisant comme on a dit, on peut faire ça en douce et on partagera juste en trois.

– En deux !

– Oui, en deux !

 

Et voilà nos deux châtelains qui reviennent, très souriants.

 

– Pas facile de vous départager ! Commence Madame Delphine. Nous n’étions pas d’accord tous les deux, alors bien sûr, nous aurions pu tirer au sort ! Mais vous avez vu l’état de la baraque ? Nous avons pourtant condamné toute une aile, mais ce qui reste à entretenir reste considérable, c’est trop pour une seule personne ! On a donc pris la décision de vous embaucher toutes les deux.

 

Du coup, Odile ne sait plus quoi dire.

 

– Vous voudriez commencez quand ?

– Le plus tôt possible !

– Demain ? Après-demain ? Lundi.

– Demain !

– Alors d’accord, demain 9 heures, on va vous laisser avec Sylvie pour régler les détails pratiques.

 

Béatrice et Odile eurent donc droit à un briefing : les tâches à accomplir, les usages, les priorités et les interdits.

 

– Je suppose que vous avez compris que c’est un peu la famille tuyau de poêle, ici ! Vous serez sollicitées fréquemment. C’est quelquefois rigolo, mais ça peut aussi être parfois pénible. Rappelez-vous alors de deux choses essentielles : la première c’est que vous avez le droit dire non. Monsieur Armand et Madame Delphine sont des gens respectueux et compréhensifs, la tante Georgette également, les jeunes c’est un peu plus compliqué !

– Les jeunes ?

– Oui, les neveux, Baptiste et Honorine, ils sont un peu chiants. Monsieur et Madame les ont recueillis après la mort de leurs parents, il y a sept ans. Ils sont majeurs aujourd’hui et poursuivent leurs études, enfin ils essaient. Je vais chercher vos tenues, ne bougez pas, je reviens.

– Nos tenues ?

 

Sylvie revint avec deux costumes de soubrettes.

 

– Essayez ça ! Les tailles devraient aller, sinon je les ferai reprendre.

 

La tenue se composait d’une minijupe noire, d’un chemisier blanc qui, précisa Sylvie, se portait déboutonné jusqu’à la naissance des seins, d’une petite coiffe blanche et d’un porte-jarretelles.

 

Regard exaspéré d’Odile en direction de Béatrice, qui semble vouloir dire « faut vraiment qu’on porte ces machins-là ! ». Petite mimique de Béa en guise de réponse pouvant s’interpréter comme un « ben oui » résigné.

 

– Voyons voir, c’est un tout petit peu trop grand, j’irai le faire reprendre en allant à Rodez tout à l’heure, ils me le feront tout de suite. Commente Sylvie en vérifiant la tenue de Béatrice. Dis donc t’as un cul d’enfer, toi ! Je peux toucher ?

– C’est déjà fait, non ?

– Je peux toucher encore ?

– Est-ce que ça fait partie de mes obligations ?

– Euh, non !

– Alors, laissez mes fesses tranquilles !

– Vous avez tort, j’ai les mains très douces, n’est-ce pas, Mademoiselle ? Reprit-elle en portant sa main sur le cul d’Odile.

– Faut pas vous gêner, faites comme chez vous ! Lui lança cette dernière.

– Ne dit-on pas que là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Répondit Sylvie en accentuant son pelotage.

– Humm, vous pouvez continuer, j’adore qu’on me pelote les fesses !

 

Voilà le genre de propos qu’il ne faut pas tenir à Sylvie, qui encouragée de la sorte se met à pétrir le fessier de la rousse comme s’il s’agissait de pâte à modeler. Un doigt s’égare près du trou du cul sans susciter de réaction hostile, alors il s’enfonce dans l’étroit conduit et se livre à une série de va-et-vient rapides.

 

– Arrête ! Tu exagères ! Lui dit Odile

 

Mais cette injonction manque tellement de conviction que Sylvie n’en tient absolument pas compte et enfonce un deuxième doigt. Odile tente une nouvelle fausse protestation.

 

– Mais après je vais être toute excitée !

– Parce que là, tu ne l’es pas encore ?

– Si ! Si !

 

Alors Sylvie retire ses doigts et recule de quelques pas.

 

– C’est malin ! Tu me laisses comme ça ? Proteste Odile.

– Oui, j’ai du travail, il faut qu’on finisse l’essayage et après il faut que m’occupe de la bouffe de ces messieurs dames.

– Ça ne fait pas d’allumer sans éteindre !

– Jolie formule ! Demande donc à ta mijaurée de te finir !

 

Béatrice voit rouge :

 

– C’est moi la mijaurée ?

– Qui veux-tu que ce soit d’autre ?

– Je vous interdis de me tutoyer !

– Tu sais que tu es belle quand tu es en colère ! Répondit Sylvie en s’approchant de Béatrice.

– Allons, allons, vous n’allez pas vous engueuler ! Tente de temporiser Odile.

 

Moment de tension, l’adrénaline monte chez Béatrice. Sylvie s’avance vers elle.

 

– Bon, excuse-moi, on fait la paix ?

 

Béa qui n’a pas envie de se mettre dans une situation qui mettrait en danger son plan, se résout à approuver d’un petit signe de tête.

 

– Bisou, alors ? Propose la soubrette.

 

Béatrice n’a pas le temps de répondre que l’autre est déjà sur sa bouche. Elle ne se défend pas, se résigne, puis finit par trouver la chose agréable en cessant d’être passive. Et quand Sylvie lui met la main sur les fesses, elle ne bronche plus. Elle ne bronche pas non plus quand son doigt lui pénètre l’anus.

 

– T’as vraiment de la suite dans les idées, toi !

– Vous voulez qu’on s’amuse un peu ? Minaude alors Sylvie.

– Je croyais que tu avais du travail ? Se moqua Béa.

– Mais quand j’expliquerai aux patrons la cause de mon retard, ils ne me diront rien ! Bon on se met à poil ?

 

Et joignant le geste à la parole, elle se déshabilla. Sylvie n’était plus toute jeune mais se tenait fort bien. En tout cas sa poitrine plut à Odile, qui s’empressa de lui sucer le téton. Béatrice plus excitée qu’elle ne voulait bien se le dire, vint s’occuper du téton laissé libre, puis, juste retour des choses se mit à lui peloter le cul tandis qu’Odile lui roulait un patin.

 

Sylvie invita les deux coquines à s’asseoir sur le bord du lit, chacune d’un côté. Cette position stratégique lui permet de se faire embrasser alternativement, de peloter et de se faire peloter en permanence. Les mains vont partout, les seins, bien sûr, puis descendent plus bas et s’immiscent dans les chattes.

 

Sylvie se couche, offrant son sexe à lécher à Odile, qui se jette dessus avec avidité. Quant à Béatrice elle se positionne au-dessus du visage de Sylvie et lui offre son minou à déguster.

 

Béatrice ne s’attendait pas à jouir la première, que voulez-vous, le sexe a ses mystères ! Du coup elle décrocha du trio permettant ainsi aux deux autres de se mettre en soixante-neuf et de se gamahucher jusqu’au plaisir qu’elles prirent quasiment de concert…

 

– Et bien, c’était long ! Rouspéta le professeur quand les filles le rejoignirent. Racontez-moi !

– On a du faire un strip-tease, essayer des tenues de « servantes du château », et partouzer avec la bonne ! Alors évidemment tout ça, ça prend du temps ! Répondit Odile !

– Pardon ?

– Le pire c’est que c’est vrai ! Reprit Béatrice. Mais le plan a changé, on va t’expliquer…

 

Elle lui précisa également où se trouvait cette fameuse corniche d’où partaient les mesures conduisant au présumé trésor.

 

– D’accord, je vous attendrai devant l’entrée demain, à partir de 23 heures, mais pour l’instant, on va aller manger, j’ai une faim de loup, on ne va pas retourner à Laisignac, ces gens-là nous prennent pour des zombies, il y a un patelin sur la gauche…

 

Mardi 5 Juin

 

Elles arrivèrent donc à 9 heures, chacune avec une petite valise.

 

– Voilà, commença Madame Delphine, je vous présente nos neveux, Baptiste et Honorine…

 

Si les prénoms portaient à sourire, le look de deux jeunes gens ne manquait pas de surprendre. Baptiste était frisé comme un pâtre grec, plutôt beau garçon, il était affublé d’un corsage à fleur qui n’avait rien de masculin, (même pas le boutonnage). Honorine était tout de noir vêtue, coiffée et maquillée à la punk, le visage envahi de piercings d’un esthétisme douteux. Ils avaient l’air tous les deux de venir juste de se réveiller et bâillaient comme des carpes.

 

– Mon beau-frère et son épouse sont décédés il y a sept ans, un terrible accident. Nous avons recueilli les enfants, qui sont grands maintenant. Nous avons hérité de ce château, mais nous ne le garderons sans doute pas, c’est beaucoup trop cher à entretenir. Tout se dégrade et pourtant nous avons condamné toute une aile. Quant au terrain, nous avons engagé un jardinier, mais le pauvre, il a juste le temps de s’occuper des rosiers qui sont autour du bâtiment, sinon, il est sans cesse occupé à bricoler, à réparer, à rafistoler. D’ailleurs le voici, je vous présente Fulbert.

 

Fulbert est un grand black, peu protocolaire, il embrasse les deux femmes.

 

– Ah ! Il manque tante Georgette ! Où est-elle passée ?

– Blizzard n’est pas là non plus, c’est bizarre ! Ajouta Baptiste en bâillant, ce qui fit pousser de rire Honorine.

 

– Sylvie est partie en ville, elle nous quittera demain matin, nous la regretterons, n’est-ce pas Armand ? Reprend Madame Delphine.

– Ah ! Ça oui, cette femme suçait comme une déesse. Je compte sur vous deux pour me la faire oublier.

– Cet obsédé rêve déjà de vous sauter ! Il ne perd pas de temps, mais chaque chose en son temps, venez, je vous montre votre chambre….

 

Honorine a flashé sur Odile, mais apparemment la réciproque n’est pas vraie, la rousse a évité son regard et elle la sent agacée. Pourtant l’occasion est trop belle. Une fois les soubrettes montées se changer, elle entraîne son frère dans sa chambre, qui proteste.

 

– Je vais retourner me coucher, je n’ai pas fini ma nuit !

– Fallait pas te lever !

– Faut jamais contrarier Tonton et Tata quand ils nous demandent quelque chose ! Et puis tu vois, ils sont sympas, ils ne nous ont pas demandé de rester.

– Ils ont bien vu qu’on était crevés !

– Bon alors qu’est-ce que tu veux me dire ? S’impatienta Baptiste.

– C’est elle, une rousse flamboyante aux yeux bleus et pleine de taches de rousseur, exactement la description comme dans le vieux texte !

– Tu crois toujours à ces conneries ?

– Ce ne sont pas des conneries ! Proteste Honorine avec force.

– Y’a quand même un léger problème : dans ton texte, ils disent qu’il faut qu’elle soit vierge !

– C’est juste une question d’interprétation !

– Non ? Sans blague ? Tu comptes faire quoi ? La persuader de se faire faire une hyménoplastie ? Se moqua Baptiste.

– N’importe quoi ! Il ne s’agit pas d’une vierge au sens propre, mais de quelqu’un qui soit vierge d’une pratique sexuelle en particulier, par exemple qui n’a jamais couché avec une femme, qui ne s’est jamais fait sodomiser, qui n’a jamais joué avec un gode !

– Et ben, je te souhaite bien du plaisir ! Avec l’oncle Armand et tante Delphine qui vont s’occuper d’elle, il ne va plus lui rester grand-chose d’inédit à faire !

– Je trouverai bien quelque chose ! Je ferai ça demain matin !

– Et pourquoi demain matin ?

– Parce que le matin, nos facultés intellectuelles sont plus développés ! Précisa Honorine en baillant.

– Ah ? Et qu’est-ce que je viens faire là-dedans, moi ?

– Si tu pouvais l’amadouer, préparer le terrain !

– Et en échange, j’ai quoi ?

– Une petite pipe ? Proposa-t-elle.

– Ce n’est pas ce que tu fais de mieux !

– Ce n’est pas l’avis, de l’oncle Armand, il me dit toujours que je suce très bien.

– Oh, tu sais ce que dis l’oncle Armand…

– Quand il t’encule, t’es bien content de le trouver ! Bon assez parlé, tourne-toi, je vais te foutre un gode dans le cul, ça va te motiver pour me rendre le service que je t’ai demandé !

 

Baptiste re retourna et offrit ses jolies fesses à sa sœur qui s’harnachant d’un gode-ceinture vint lui pilonner le trou du cul avec application.

 

La chambre où Delphine conduisit Béatrice et Odile, située au deuxième étage était un peu étroite avec ses deux lits rapprochés, mais retapissé récemment et bien éclairée.

 

– Je voulais faire ouvrir une autre chambre de bonne, mais j’aurais honte de vous loger là-dedans tellement c’est délabré. J’ai donc demandé à Fulbert de mettre un second lit dans celle-ci. Si vous préférez des chambres séparées, vous me direz !

– Ça nous conviendra très bien !

– Vous avez une douche et les toilettes au fond du couloir. Les commodités du premier étage nous sont reversées. Vos tenues sont prêtes, enfilez-les et rejoignez-nous en bas.

 

– Il est encore temps de tout laisser tomber ! Confia Odile, une fois Madame Delphine sortie de la chambrette.

– Toi tu me fais rire, tu joues les vierges effarouchées, mais dès qu’on te met la main au cul, tu deviens une vraie nympho !

– J’ai vraiment pas envie de me farcir les mômes…

– Ce ne sont pas des mômes !

– Je sais, mais le garçon a l’air d’une tapette et la fille a l’air givrée avec toute sa quincaillerie.

– Qu’est-ce que tu as contre les tapettes ? Et si c’en est une, on ne risque pas grand-chose. C’est dommage d’ailleurs, moi il me plaît plutôt bien ! Mais bon, je vais essayer d’arranger ça, on nous a bien précisé qu’on avait le droit de dire non !

– Oui, par contre, le grand black, tu crois qu’il en a une grosse ?

– Je crois qu’on ne va pas tarder à le savoir ! Allez, on descend.

 

Monsieur Armand les accueille avec emphase.

 

– Tenez mesdemoiselles, nous vous avons servi une coupe de champagne en guise de bienvenue, trinquons

– Tchin !

– Allons droit au but, j’ai très envie de vous faire commencer votre séjour ici par un petit extra. Je vous ai préparé une enveloppe pour chacune, elles sont à votre disposition sur le petit meuble près de la porte, vous les prendrez tout à l’heure. Ah, les enfants sont partis, que voulez-vous, ils préfèrent écouter leur musique que de jouer avec nous !

 

Petit échange de sourires entre Béatrice et Odile, que cette situation arrange bien.

 

– Pas d’objections, mesdemoiselles ?

– Pas pour le moment ! précise Béatrice.

– C’est bien, vous êtes adorables. Eh bien, ne nous gênons plus, je vais vous proposer un truc amusant en guise de préambule. Fulbert, tu nous fais une trempette ?

– Bien Monsieur, répond le grand black qui, sans autre forme de procès retire son pantalon et son caleçon exhibant une jolie bite de bonne taille.

 

Et tandis que les yeux d’Odile commencent à pétiller de concupiscence, Fulbert se trempe la bite dans le champagne. Madame Delphine s’approche alors et la lui lèche quelques instants.

 

– Il est délicieux ! Conclut-elle.

 

Mais nos deux coquines n’étaient pas au bout de leurs surprises, car elles voient maintenant monsieur Armand, qui après que Fulbert ait retrempé sa queue dans le champagne, venir la sucer à son tour et visiblement s’en régaler.

 

– Mesdemoiselles, c’est à vous ! Indique-t-il ensuite. Ensemble ou l’une après l’autre, c’est comme vous le sentez !

 

Odile n’hésite pas une seconde et entraînant Béatrice par la main, s’approche de la bite qui s’est raidie depuis tout à l’heure et la lèche de son champagne.

 

– Laissez-en pour votre petite camarade ! Intervient Monsieur Armand afin de la faire cesser.

 

« Quand faut y aller, faut y aller ! » se dit Béatrice, mais ce ne fut pas une corvée, cette petite léchouille champagnisée n’ayant rien de désagréable.

 

– On va tous se déshabiller ! Précisa alors Monsieur Armand en retirant son pantalon, tandis que Madame Delphine faisait glisser sa robe dévoilant une superbe plastique.

– Pile, la blonde est pour moi ! Proposa la maîtresse des lieux tout en jetant une pièce ! Et oui, c’est pile ! Viens par ici ma belle, tu vas me donner du plaisir ! Ordonna-t-elle à Béatrice.

 

Cette dernière s’approcha donc. Delphine était une très belle femme et cette séance partouzarde ne serait donc pas une corvée. Elle ne refusa donc pas, bien au contraire, la bouche de son hôtesse, qui quémandait un baiser profond.

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Et pendant ce temps-là, Monsieur Armand et Fulbert s’étaient assis l’un à côté de l’autre, et Odile allait d’une bite à l’autre, branlant et suçant avec beaucoup d’application…

 

Delphine avait entrepris de caresser Béatrice sous toutes les coutures. Ses mains d’abord douces et attentives ne tardèrent pas à changer de registre au contact des jolies fesses de la jeune chimiste. Elle les pressa comme s’il s’agissait de pâte sablée, puis s’octroya la permission de taper dessus, d’abord des petites tapes de rien du tout, puis voyant qu’aucune protestation ne se manifestait, des coups plus rudes. Béatrice décida alors de faire dans l’impertinence.

 

– Je ne pense pas avoir encore fait quelque chose qui mérite une fessée !

– Quand je donne la fessée, je ne me demande jamais si elle est méritée ou pas, je la donne parce que j’ai envie de la donner !

– Mais qui vous dit que j’ai envie de la recevoir ?

– Mon petit doigt ! Et d’ailleurs tu vas le sucer !

 

Béatrice s’amusa à sucer le doigt offert comme s’il s’était agi d’une micro-bite.

 

– Et où avez-vous l’intention de me le mettre ce doigt ? Dans ma chatte ou bien dans mon cul ?

– Tu en poses des questions ! Répondit Delphine, alors que son doigt enduit de salive pénétrait dans l’œillet de Béa. Et si tu me faisais la même chose ? reprit-elle tout en continuant à lui ramoner le trou du cul.

– Un doigt dans le cul ?

– Non deux !

 

Qu’à cela ne tienne ! Et voici donc nos deux coquines en plein doigtage de troufignon. Et que ça leur plait et que ça leur fait pousser des gémissements de plaisir.

 

Quelqu’un se racle la gorge. C’est une femme mature, très mature même, au moins 60 ans, mais belle prestance, les cheveux argentés coiffés avec recherche, une belle robe bleue assez moulante, de beaux restes comme il est coutume de dire ! Elle tient en laisse un labrador blanc à l’air placide.

 

– C’est quoi ce bordel ? Interrogea-t-elle.

– Ce n’est pas un bordel, c’est un pot de bienvenue ! Répondit Delphine.

– Pour souhaiter la bienvenue à qui ? On ne me tient au courant de rien dans cette maison !

– Ce n’est pas qu’on ne vous tient pas au courant, c’est que vous n’entendez pas la moitié de ce qu’on vous raconte et que vous oubliez l’autre moitié. On en a parlé hier soir à table, mais ça n’a pas eu l’air de vous intéresser.

– C’est ça, faite-moi passer pour une sénile ! Je peux regarder ou je suis indésirable ?

– Vous n’avez pas votre chien à sortir ?

– Il peut très bien sortir tout seul !

– Alors foutez le dehors et fermez la porte pour ne pas qu’il revienne. Je n’ai pas envie que votre chien libidineux vienne emmerder ces jeunes femmes.

– Pff, on voit bien que vous n’aimez pas les bêtes, vous !

 

Béatrice repensa avec amusement à l’expérience qu’elle avait vécu à Troyes, il y avait quelques temps (voir Professeur Martinov et la soucoupe volante). Ce chien-là lui ressemblait.

 

Une fois le labrador sorti, Georgette s’approcha de Delphine et de Béatrice :

 

– Je peux caresser cette demoiselle ?

– C’est à elle qu’il faut le demander ! Répondit sèchement Delphine.

– Toujours aussi aimable, vous ! Je peux Mademoiselle ?

– Euh, pas tout de suite ! Répondit Béa quelque peu gênée.

 

Georgette poussa un soupir d’agacement et s’en alla se planter devant le trio du fonds où Odile continuait de sucer alternativement les queues de Fulbert et d’Armand.

 

– Ça m’a l’air d’être une bonne suceuse, celle-ci ! Dit Georgette, histoire de démarrer la conversation. Fulbert dont le sexe était en ce moment dans la bouche d’Odile, fit un signe approbateur poing fermé et pouce levé.

 

Puis Odile changea de bite. Georgette en profita pour s’agenouiller devant Fulbert et reprendre sa fellation là où elle en était restée. Ce dernier en fut contrarié, non pas parce que Georgette suçait mal (elle était, bien au contraire, fort douée) mais parce qu’il l’avait pratiqué tant de fois qu’il la connaissait par cœur.

 

Odile aussi était déçue, cette belle bite noire ne la laissant pas indifférente.

 

Delphine et Béatrice s’excitaient de plus en plus et quand la première offrit ses lèvres à sa partenaire, celle-ci ne se déroba pas appréciant le doux contact de cette bouche débordant de sensualité.

 

– Tu vas me lécher la chatte ! Dit ensuite Delphine.

 

Etait-ce un ordre ? Une simple suggestion ? La simple affirmation d’une inéluctable suite ? Peu importe, Béatrice fut aussitôt entre ses cuisses avec sa langue comme instrument du plaisir.

 

Les lèvres étaient gonflées, mouillées d’abondance et Béatrice se régalait de tout ça, gardant le clitoris outrageusement érigé pour le dessert. Elle attendit plus de cinq minutes (ou plus, ou moins, allez savoir ? Le temps perd ses mesures en de telles circonstances !) avant de le faire. Le résultat fut fulgurant : au bout d’une dizaine de coups de langues, le plaisir montait déjà. Le corps qui se tétanise, le cri qu’on ne peut étouffer, les vapes, puis le retour sur terre, le corps repu et ruisselant de sueur.

 

– Merci, c’était bien, dit simplement Delphine qui se lève pour aller se remplir une coupe de champagne.

 

Béatrice, la regarde incrédule d’être ainsi laissée en plan.

 

– Vous en voulez peut-être une coupe ? (retour au vouvoiement) A moins que vous préfériez un jus de fruit.

 

Ce que Béatrice traduit par « Maintenant qu’on s’est bien amusées, il y a du boulot, c’est peut-être plus le moment de siroter de l’alcool ». Charmant !

 

– Non merci j’ai pas soif ! Dois-je commencer mon service ?

– Attendez que ces trois-là aient fini !

 

« Ces trois-là » c’est le trio du fond.

 

– Et maintenant : sandwich ! déclara Armand.

 

Surprise par cette déclaration intempestive et incongrue, Odile lâcha la friandise qu’elle suçait et Fulbert en profita pour se dégager de la bouche de Georgette

 

Quelques instants plus tard, Odile, les jambes relevées se faisait pénétrer hardiment par Armand, tandis que lui-même subissait les assauts sodomites de Fulbert. Curieux petit train, apparemment très bien synchronisé, les deux hommes paraissant avoir une grande habitude de « voyager » de concert.

 

Georgette regarde un peu, puis sans doute blasée, va ouvrir à son chien qui gratte à la porte, avant de remonter avec lui dans sa chambre.

 

Le joyeux trio commence à émettre des bruits divers et variés, ils jouissent non pas simultanément, mais les uns après les autres. Odile n’a pas poussé ses cris habituels, peut-être a-t-elle simulé ? Le petit train s’est décroché.

 

Armand fait un sourire niais à Odile.

 

– N’oubliez pas votre enveloppe !

 

On nage en plein romantisme.

 

Les hommes se rhabillent, Odile et Béatrice en font autant.

 

– Je vous laisse débarrasser tout le bazar ! Ensuite vous ferez comme vous a indiqué Sylvie. Bon courage ! Dit simplement Delphine avant de quitter la pièce, toujours à poil en tortillant du cul.

 

Un fort joli cul, soit dit en passant !

 

– Allez viens, lui dit Béa, on va prendre une douche…

– Et ton enveloppe !

– Ah ! C’est vrai !

 

Elles la prirent ensemble (la douche, pas l’enveloppe)

 

– Ça aurait pu être très bien ! Il a fallu qu’elle me plante après qu’elle ait pris son pied !

– Et moi donc ! J’ai fait semblant de jouir, j’étouffais à moitié avec le poids de ces deux zigotos. Et puis bon, je m’amusais bien avec la bite du black, il a fallu que cette vieille salope vienne me la piquer ! Ça ne se fait pas ! Bon c’est pas grave, t’as ouvert ton enveloppe ?

– Non !

– Tu devrais, sur ce point-là, ils n’ont pas été vaches !

– Ouais, on est des putes, une pute ça ne jouit pas, ça se paye ! Lança Béatrice avec dépit.

– Faut pas voir les choses comme ça ! Plus ils seront méprisants moins on regrettera de leur avoir piqué leur trésor !

– Pas mal vu !

– Je t’embrasserais bien les seins, ça me calmerait ! Proposa Odile.

– Ça ne me fera rien !

– On peut toujours essayer !

– Essaye, si tu veux !

 

Odile se mit alors à lécher les tétons de Béatrice avec gourmandise. Cette dernière d’abord peu réceptive, finit par se laisser aller et sentit bientôt des frissons l’envahir !

 

– Salope ! lui dit gentiment Béa !

– Parfaitement, salope et pute, et fière d’être tout ça !

– Lèche au lieu de causer !

– Slurp

– Humm, tu m’excites bien, tu me fais mouiller !

– Voyons voir ! Répondit-elle en exécutant une flexion lui permettant de porter son visage à hauteur de la chatte de la blonde et se mettre à la lécher.

 

Tout en broutant le minou de sa copine, sa main s’occupait de sa propre foufoune qui ne tarda pas à devenir aussi humide que celle de sa partenaire.

 

Et bientôt, ce fut une compétition : qui du doigt ou de la langue parviendrait à ses fins le premier. Ce fut le doigt ! Odile poussa un cri et celui-ci n’était vraiment pas simulé. Le temps de reprendre ses esprits trente secondes et la langue repart. Envoyant cette fois Béatrice jouir au ciel.

 

Odile se relève et embrasse goulument sa complice sur la bouche. Les deux femmes se caressent, elles sont bien ensemble.

 

– Baisse-toi, je vais te donner quelque chose ! Dit Béatrice.

– Je crois savoir, répondit Odile en s’exécutant de bonne grâce.

 

Alors Béa lui pissa sur le visage en rigolant comme une baleine.

 

– Quand on a envie, on a envie ! Commenta-t-elle.

 

Odile se prêta au jeu, mais n’avala rien. Pas cette fois, elle n’était pas encore prête pour ce stade !

 

Après la douche elles tirèrent à pile ou face afin de se répartir les tâches que Sylvie leur avait listées. Béatrice irait donc en cuisine pendant qu’Odile s’occuperait du reste, et c’est qu’il y en avait du reste !

 

à suivre…

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:30

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 8 par Maud-Anne Amaro

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8 - Fondue finale

 

Jeudi 29 septembre

 

"Etat stable", comme on dit quand il n'y a aucune amélioration. Linda décide de prévenir Christian Roisson.

 

- Tu crois qu'il ne va pas s'en remettre ?

- Ça m'étonnerait.

- Alors je vais lui rendre une petite visite !

- Tu vas faire quoi ?

- Rien. Me rappeler à son bon souvenir, ça suffira !

 

Une heure après, Roisson était là. Pendant tout le trajet, il avait peaufiné ce qu'il allait dire à Laurillac. Il tenait sa vengeance : lui balancer sa haine et ses quatre vérités au seuil de la mort, comme dans les mauvais westerns.

 

- C'est où ?

- Au fond à gauche !

 

Il entra. Le visage de Laurillac, amaigri et livide lui fit une drôle d'impression.

 

- Qui êtes-vous Monsieur ?

- Je m'appelle Christian Roisson !

- Ah ? Et vous venez pour quoi ?

 

Manifestement, non seulement Laurillac ne le remettait pas, mais l'annonce de son nom ne lui évoquait aucun souvenir particulier.

 

- Je viens pour les compteurs d'eau, je me suis trompé de porte.

 

Dissimulée dans le couloir, Linda avait assisté à la scène.

 

- Je me suis dégonflé ! Confia-t-il à Linda, je n'ai pas le cœur à tirer sur une ambulance.

- Merci !

- Merci de quoi ?

- Je te dirai ça plus tard.

- Je peux voir ces fameux cahiers ?

 

Il les feuilleta. Rien n'avait été écrit depuis dimanche. Le vague plan qu'il avait échafaudé lui sembla alors parfaitement réalisable.

 

- Je prends le dernier cahier, je vais bricoler un truc. J'ai une journée assez chargée, je le rapporterai vers 19 heures !

- Non, non ! Imagine qu'il aille mieux et qu'il demande après !

- D'accord, je vais faire autrement !

 

A l'aide de son téléphone portable, il prit plusieurs photos des dernières pages, puis écarta les agrafes du cahier afin d'en subtiliser une double feuille vierge.

 

Vers 16 heures

 

Christian Roisson s'exerça pendant une demi-heure à imiter la façon d'écrire de Laurillac sur un petit carnet. Quand il se sentit prêt, il rédigea au brouillon un texte dans lequel il était question de remplacer le composant "B" par de l'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate, puis il recopia tout ça sur la feuille du cahier en falsifiant consciencieusement l'écriture de Jean Laurillac.

 

19 heures

 

- Voilà, dit-il en revenant, et en expliquant ce qu'il avait fait. Si je n'ai pas fait d'erreur, quand ils découvriront les cahiers et qu'ils voudront expérimenter ce que j'ai écrit, ils vont tous se retrouver à l'hôpital ! J'ai remis la feuille dans le dernier cahier. Au cas où il le réclamerait, il te suffira d'enlever la feuille et de la remettre après.

- Et cette nuit ?

- Tu ne restes pas le veiller ?

- Mwais ! Pt'etre !

 

Cette histoire de feuille ajoutée au cahier ne plaisait guère à Linda. Comment concilier la mission qu'elle s'était elle-même choisie et qui devenait de plus en plus illusoire - assurer la vengeance de son parrain - avec ce que lui avait demandé Annette - assurer la sécurité de son mari - ? Le plan de Christian Roisson lui paraissant dangereux, elle décida d'enlever ces feuilles du cahier.

 

Et elle s'apprêtait à le faire quand Laurillac l'appela :

 

- Linda, j'ai entendu la porte, c'est qui encore ?

- C'est le gars des compteurs. Il était bloqué, il est revenu le débloquer.

- Pfff ! Plus rien ne fonctionne de nos jours. Approchez-vous Linda, j'ai des choses à vous dire. C'est la fin...

- Monsieur...

- Tss, tss. A ma mort je veux que vous fassiez plusieurs choses. D'abord vous préviendrez l'abbé Tilleul en premier. Même si ça ne sert à rien, ça ne pourra pas me faire de mal ! Maintenant fouillez dans la poche de mon pantalon, il est pendu là-bas. Cherchez mon porte-monnaie et apportez le moi !

 

Linda s'exécuta comme demandé.

 

- Voilà ! dit-il en extrayant un petit objet du porte-monnaie : avec cette chose vous ouvrirez le petit placard qui est dans mon labo en vous en servant comme d'un levier. Il y a là-dedans un certain nombre de trucs inavouables que j'avais la faiblesse de regarder les soirs de grande solitude. Vous ferez disparaître tout ça !

- Bien monsieur !

- Vous trouverez aussi une vieille boite à cigares. Elle contient de l'argent liquide, vous le prendrez. La maison ne contient aucun objet précieux, sauf peut-être quelques livres, mais si quelque-chose vous tente, ne vous gênez pas ! Encore deux choses : j'ai préparé une lettre sur le buffet pour le notaire. Ne la postez pas mais déposez-là dans sa boite aux lettres dès ce soir.

- Bien monsieur.

- Il y a une autre lettre à côté, à votre attention. Rien d'important mais ça pourra vous servir si on vous casse les pieds.

- D'accord !

- Linda, savez-vous quel fut la dernière volonté de Louis XV ?

- Ah, non !

- Il demanda à Madame du Barry de lui caresser le sein une dernière fois ! Linda, je voudrais faire la même chose !

- Mais, Monsieur, ne soyez pas si pessimiste, vous allez vous en sortir !

- Votre sein, Linda !

- Le voilà, monsieur !

 

Laurillac lui caressa le sein quelques secondes, puis perdit soudain connaissance.

 

- Monsieur, monsieur !

 

Mais rien n'y fit. Laurillac respirait encore faiblement, de plus en plus faiblement, puis plus du tout. Linda s'écroula en larmes. Elle n'aurait jamais imaginé que la mort de son patron lui provoquerait une telle peine.

 

Que de choses à faire ! Par quoi commencer ? Le placard secret : elle l'ouvrit sans difficultés, la boite à cigares était dissimulée tout au fond derrière un tas de revues et de DVD pornos. Elle contenait une jolie somme bien rondelette qui lui permettrait de vivre tranquille (et même plus pendant plusieurs mois) et qu'elle empocha. Elle lut ensuite le texte contenu dans l'enveloppe à son nom, il contenait différentes instructions concernant les obsèques et se terminait par cette phrase soulignée :

 

Je souhaite que ce soit Mademoiselle Linda Gobert qui s'occupe des formalités après mon décès. Uniquement elle et personne d'autre.

 

Voilà une corvée dont elle se serait volontiers passée, mais elle n'allait pas non plus faire la difficile après ce qu'il lui avait laissé.

 

Elle remit au lendemain les formalités, mais déposa l'enveloppe à destination du notaire dans la boite aux lettres de l'étude. Elle ne prévient pas Christian Roisson de la mort de Jean Laurillac. Elle n'en avait pas envie... Pas ce soir...

 

Vendredi 30 septembre

 

Linda a mal dormi. La journée d'hier l'a chamboulée et celle qui s'annonce risque d'être difficile, quoique dans un autre registre. Elle arrive au domicile de Jean Laurillac à la même heure que les autres jours. Elle appelle un docteur qui constate le décès, mais ne délivre pas le permis d'inhumer. Il faudra prévenir le médecin traitant, et... la police (pourquoi la police ?) afin d'obtenir ce permis. Deux heures de perdues. Linda peut passer à la suite :

 

L'abbé Tilleul y va de sa crise de larmes qui dure plusieurs minutes. Il s'agenouille et se lance ensuite dans une série de prières qui elles aussi durent un certain temps.

 

- Vous ne pouviez pas me prévenir plus tôt ? Lance-t-il à Linda en se relevant, droit comme un piquet.

- Hier soir, il était vivant et n'a pas demandé après vous.

 

Le curé haussa les épaules.

 

- Vous avez prévenu qui ?

- Je m'occupe des formalités ! C'était ça la question ?

- Mais les obsèques...

- Je m'occupe de tout, Monsieur Tilleul.

- Apparemment vous ignorez qu'on ne dit pas "Monsieur" à un prêtre, mais passons, je tiens à m'occuper personnellement des obsèques, je vais voir avec les pompes funèbres...

- Monsieur Tilleul, intervint Linda avec force, c'est moi qui m'occupe de ça ! Et c'est écrit ici ! Précisa-t-elle en lui flanquant sous le nez la lettre que lui avait laissée Jean Laurillac.

 

Tilleul devint blanc comme un linge :

 

- Je préfère ignorer quelles turpitudes vous avez employées pour extorquer ce papier !

- La seule chose que Monsieur Jean m'a demandé de vous dire, c'est de prévenir ses autres amis. Sinon, la sortie c'est là-bas...

 

Tilleul se dirigea alors dans la direction opposée.

 

- Vous vous trompez, la sortie c'est de l'autre côté !

- Je vais aux toilettes !

 

Cinq minutes plus tard, il n'en est toujours pas sorti. La porte des toilettes est restée entrouverte. En revanche, celle du labo est grande ouverte et le père Tilleul est en train de fouiller dans les cahiers de Jean Laurillac, qu'il a éparpillés sur le plan de travail.

 

- Faut peut-être pas vous gêner, Monsieur Tilleul, en voilà une drôle de façon de respecter les morts !

- Je jetais juste un coup d'œil !

- Cette fois je vais vous raccompagner jusqu'à la porte, je vois que vous avez tendance à vous perdre.

- Vous n'êtes qu'une... qu'une... qu'une pécheresse de la pire espèce, vous finirez en enfer !

- Tant mieux, je me chaufferai le cul et si vous ne disparaissez pas d'ici, je m'en vais chercher une bombe lacrymogène !

 

Ce bluff fut efficace : Tilleul s'en alla et Linda put alors téléphoner aux pompes funèbres, qui lui demandèrent de passer. Une heure plus tard, elle enfila son manteau, prépara un mot pour afficher à la porte, quand on sonna :

 

Geneviève Baur tomba en larmes dans les bras de Linda, plutôt surprise de ce geste. La visiteuse resta bien vingt minutes au chevet du défunt pendant que Linda rongeait son frein.

 

- Bon, je vais partir, annonça-t-elle enfin. Je fais un saut dans la salle de bain, je ne suis plus très présentable. Je connais le chemin, ne vous dérangez pas.

 

Saisie d'une intuition, Linda suivit du regard Geneviève qui entra dans la salle de bains, ouvrit un robinet d'eau à grand jet, le laissa ainsi et ressortit aussitôt, puis se dirigea vers le laboratoire.

 

"Décidément, c'est une manie !"

 

La jeune femme laissa passer deux minutes avant d'y pénétrer à son tour. Geneviève Baur feuilletait fébrilement les cahiers de notes de Laurillac.

 

- On peut savoir ce que vous fabriquez ?

- Je n'ai pas l'intention de vous répondre.

- Sortez d'ici, s'il vous plaît !

- Et qu'est-ce qui vous permet de croire que vous pouvez me donner des ordres ?

- Ceci ! Répondit Linda en exhibant une nouvelle fois la lettre de Laurillac.

- Elle est bien bonne, celle-là ! Pauvre Jean ! Finir sa vie ensorcelé par une pute !

 

Geneviève Baur ne vit pas arriver la gifle.

 

- N'employez pas des mots dont vous ignorez la signification ! Et foutez-moi le camp !

- Un jour tu vas la regretter ta gifle, tu ne sais pas de quoi je suis capable quand j'en ai après quelqu'un !

- Dégage !

 

En voilà deux qui étaient bien parties pour se haïr à mort.

 

Linda remet son manteau pour se rendre enfin aux pompes funèbres. Mais une idée lui trotte dans la tête : ces cahiers qui ont l'air d'intéresser tout le monde, pourquoi ne pas s'en servir pour monter tous les membres du cercle de Laurillac les uns contre les autres ? Voici une belle vengeance qu'elle pourrait offrir à son parrain. Et une vengeance plus intelligente, moins aléatoire et surtout moins dangereuse que cette histoire de formule chimique sur la dernière page des cahiers !

 

Donc première chose : arracher cette fausse dernière page et deuxième chose : planquer les cahiers !

 

Avec stupeur, Linda constate alors que cette fameuse dernière page a été arrachée ! Elle est alors persuadée que c'est le père Tilleul qui s'en est emparé.

 

"Tant pis pour lui, ça lui apprendra à vivre !"

 

Elle prend alors soin de dissimuler les plus récents cahiers dans la cache de Laurillac.

 

Et voilà qu'on sonne ! C'est Enguebert ! Après s'être incliné sur la dépouille mortelle de Jean Laurillac, il revient dans le salon, semble vouloir dire quelque chose, hésite puis se lance :

 

- C'est le père Tilleul qui m'a prévenu ! Euh, Jean Laurillac n'a pas laissé quelque chose pour moi ?

- Ah, non !

- Je pensais à une enveloppe. C'est peut-être dans son laboratoire ?

- Et bien, allez voir. C'est étrange, l'abbé Tilleul et Mademoiselle Baur semblaient aussi très intéressés par le laboratoire !

- Ah ?

 

Il revient dix minutes après :

 

- Vous ne savez pas si l'abbé Tilleul ou Geneviève Baur ont emporté quelque chose ?

- Mon pauvre monsieur, je n'ai pas fait attention !

- Les vautours ! Les hyènes ! Les salopards !

- Pardon ?

- Non rien.

 

Linda peut enfin passer aux pompes funèbres qui firent emporter le corps à la morgue dans l'après-midi.

 

Mario Grandbillard n'est arrivé qu'après 20 heures (mais cet épisode a été raconté au début de ce récit)

 

Ce n'est que le lendemain que Linda raconta tout ça à Christian. Il pensait au départ que la dangereuse expérience ajoutée dans le cahier s'effectuerait avec l'ensemble du groupe réuni. Il avait mésestimé les animosités qui existaient entre eux. Seul donc l'abbé Tilleul ferait les frais du mélange toxique. Pour les autres il fallait trouver autre chose et l'idée de Linda de se servir des cahiers pour monter les membres du groupe les uns contre les autres tombait donc à pic.

 

Néanmoins, Linda et Christian décidèrent d'attendre quelques jours, le temps que Tilleul fasse son expérience. Linda restait en contact avec Annette Grandbillard, ils seraient donc prévenus.

 

Mercredi 5 octobre

 

Linda n'assista pas aux obsèques de Jean Laurillac qui, selon ses dernières volontés, furent célébrées dans la plus stricte intimité. Mais elle eut une pensée émue pour ce personnage bien plus complexe qu'elle ne l'aurait de prime abord imaginé.

 

Lundi 17 octobre

 

Linda et Annette Grandbillard continuaient de se voir une fois par semaine pour une séance de pause. Son mari n'avait plus aucun contact avec les autres membres de son cercle. Impossible donc de savoir si l'abbé Tilleul avait tenté l'expérience décrite sur les fausses pages des cahiers de Jean Laurillac. Roisson rongeait son frein, il avait envie de savoir ! L'idée de monter un canular téléphonique pour joindre l'abbé le tenta un moment, mais il y renonça, cela risquait de lui éveiller des soupçons.

 

- S'il s'était passé quelque chose, l'information serait remontée jusqu'à Grandbillard, non ? Demanda Roisson, assez énervé.

- En principe ! Mais ce n'est même pas sûr ! lui répondit Linda.

- Il s'est dégonflé ou alors il attend de trouver quelqu'un qui lui améliorera le matériel !

- Il y a malheureusement une autre hypothèse : imagine qu'il ait fait l'expérience sur un cobaye. Si c'est ça, à l'heure qu'il est, c'est le cobaye qui est à l'hôpital !

 

Roisson, à cette évocation devint soudan tout pâle.

 

- J'avoue que je n'y avais pas pensé ! Ne parle pas de malheur ! On fait quoi ?

- On passe au plan B !

 

Celui-ci était simple : vendre les cahiers à Grandbillard ou à Enguebert ou encore à Geneviève Baur. Puis une fois l'acheteur sorti de l'immeuble, les lui faire voler par un complice en mobylette. Puis s'arranger pour que la victime soupçonne ses anciens "amis".

 

Le premier à être contacté aurait dû être Enguebert mais la messagerie de son téléphone fixe indiquait qu'il était en déplacement en province. Le choix se reporta donc sur Mario Grandbillard. Linda sans en référer à Christian Roisson, prévint Annette, lui précisant que le contenu des cahiers restait inoffensif, que le chèque demandé ne serait pas encaissé et que le but de l'opération n'était que de semer la zizanie. Annette, pas fâchée de ce plan qui ne pouvait qu'éloigner son mari de ces anciens amis, ne fit aucune objection.

 

Mais l'affaire tourna court (et même assez mal) avec Grandbillard. Ils contactèrent alors Geneviève Baur qui, à leur grande surprise ne se déclara pas intéressée. Ils en conclurent donc que c'était elle qui avait subtilisé les feuilles factices. Ils tentèrent alors de vendre les cahiers à l'abbé Tilleul, qui sembla dans un premier temps séduit avant de rechigner sur le prix. Restait Enguebert, qui fut contacté à son retour le lendemain. Ce dernier accepta… et se fit comme prévu subtiliser son achat en pleine rue quelques minutes plus tard.

 

Mercredi 26 Octobre

 

Annette Grandbillard est dans la rue, avec ses deux valises à roulettes et son sac de voyage sur l'épaule.

 

"Et maintenant, je fais quoi ? Et maintenant je vais où ?"

 

C'est bien beau de quitter le domicile conjugal, comme ça sur un coup de tête, après une dispute, mais il faut assumer ensuite !

 

"Faire le point ! Faire le point ! Ne pas rester comme ça !"

 

"On ne fait pas le point en tirant des valises" (fausse citation de Lao-Tseu), aussi Annette s'installe-t-elle dans un café.

 

La pression est redescendue, elle se mentait à elle-même en se disant qu'elle allait quitter Mario. Non, elle avait trop à perdre, mais il n'était pas non plus question de rentrer et de perdre ainsi la face. Il lui fallait marquer le coup, alors deux ou trois jours ? Une semaine ? Quinze jours ? Elle verrait bien.

 

"Déjà, me faire héberger !"

 

Pas de bol, tous ses amants sont mariés. Elle pense alors à Linda, mais son portable est en répondeur. Reste l'hôtel, mais l'hôtel où ça ? Pas dans ce quartier de toute façon. Elle règle sa consommation et attend un taxi.

 

Le chauffeur descend, ouvre le coffre afin d'y entreposer les bagages :

 

- C'est quelle gare ?

- Saint-Lazare ! Répond-elle au hasard.

 

Après tout, pourquoi ne pas passer quelques jours à Deauville ?

 

"La dernière fois que j'ai pris cette gare... Tiens, pourquoi pas ? "

 

Et c'est ainsi que Madame Grandbillard n'alla pas à Deauville !

 

C'est en sortant du cinéma que Linda découvrit un message d'Annette :

 

"Violente dispute avec mon mari, je suis partie de la maison, j'ai essayé de te joindre, mais je tombe toujours sur le répondeur. Je rappellerais. Bisous"

 

Elle en fit part à Christian Roisson.

 

- Laurillac mort, la mère Grandbillard dans la nature ! Autrement dit on ne saura jamais la suite ! Si toutefois il y a une suite, se lamenta ce dernier.

- Bien sûr qu'il va y avoir une suite, ils vont se chamailler à propos des cahiers !

- On n'en saura rien.

- Pas si sûr, rétorqua Linda

- C'est quoi ton idée ?

- Une idée comme ça !

 

Jeudi 27 octobre

 

Il est 9 heures, Linda finit de se préparer. Son téléphone portable sonne. Elle reconnait le numéro qui s'affiche : c'est celui d'Enguebert. Elle s'attendait plus ou moins à ce qu'il appelle. Elle ne répond pas, partant du principe qu'on manipule bien plus efficacement les gens quand on les rencontre de visu, plutôt qu'au téléphone. Enguebert laisse un message, elle le lit. Sans surprise, il l'informe qu'on lui a volé son sac contentant les cahiers qu'il venait d'acheter et il demande qu'on le rappelle.

 

"Un peu dur à la détente le mec ! Il a quand même laissé passer une journée entière avant d'essayer de me joindre !"

 

Vers 10 heures, Linda Gobert sonne à l'interphone au pied de l'immeuble de Jacques-Marie Enguebert, avenue des Ternes, dans le 17ème.

 

- C'est Linda, l'ex-gouvernante de Monsieur Laurillac, est-ce que je peux vous déranger juste cinq minutes ?

- Revenez dans 20 minutes, je finis de me préparer.

 

Enguebert s'interroge. Linda aurait mal compris le message qu'il lui a envoyé, où il lui demandait de le rappeler, pas de passer ? Il ne peut pas la recevoir déguisé comme il l'est, il faut d'abord qu'il se démaquille, puis qu'il troque ses vêtements féminins contre une tenue classique. Malgré tout, il garde les bas résilles autofixants, enfilant son pantalon par-dessus. Sa séance de masturbation devant le miroir de l'armoire de la chambre, au cours de laquelle il s'excite de sa propre image, sera donc retardée. Pas trop grave.

 

Vingt minutes plus tard, il accueille Linda. En lui serrant la main, il réalise avec horreur qu'il a oublié de retirer le vernis rouge cerise qu'il s'est appliqué sur les ongles. Linda ne peut échapper à ce détail mais n'en souffle mot, bien évidemment. Il la fait entrer dans son salon et la fait asseoir.

 

- Voilà, commence Linda, dans les cahiers que je vous ai vendus, je me suis rappelé qu'il y a un passage qui me concerne, c'est très personnel et un peu gênant, j'aimerais récupérer cette page. Juste cette page.

- Mais… Mais… vous n'avez pas reçu mon message ?

- Un message, vous m'avez envoyé un message ? feint de s'étonner Linda

 

Linda sort alors son portable de son sac.

 

- Ah, oui, il y a un message, je n'ai pas entendu la sonnerie, ça devait être dans le métro. Faut que je l'écoute ou vous me dites ?

- Je vous disais qu'on m'avait volé le sac avec les cahiers quelques minutes après que je sois sorti de chez vous !

- Non ? S'exclame-t-elle en mimant la surprise.

- Ben si ! Deux types en mobylette.

- Vous avez porté plainte ?

- Oui, pour la forme, mais je ne me fais aucune illusion, la police ne fera rien ! Ils m'ont demandé si c'était des objets de valeur, j'ai répondu que c'était des manuscrits, ils avaient l'air de s'en foutre.

- Des petits voyous ? Répondit Linda innocemment, quand ils vont ouvrir le sac, ils vont faire une drôle de tronche !

- A moins que ce ne soient pas des petits voyous !

- Des gros voyous alors ?

- Non, je pensais à autre chose, c'est d'ailleurs pour cela que je voulais vous joindre. Ces cahiers, est-ce que vous pouvez me dire si vous les avez proposés à d'autres personnes avant moi ?

 

"Et hop en plein dans le panneau, l'Enguebert !"

 

- Oui, à l'abbé Tilleul, il m'a dit que c'était beaucoup trop cher pour lui, et il m'a suggéré de vous contacter ! C'est lui qui m'a donné votre numéro de téléphone !

- Je vois, il ne vous a rien dit d'autre sur moi ? Essayez de vous rappeler, c'est important !

- Non, enfin, si. Il m'a précisé que vous étiez souvent absent, mais que là, vous seriez sans doute présent et qu'il fallait sauter sur l'occasion.

- Il a dit ça ! Le salopard ! C'est curieux, j'avais un pressentiment, je savais que c'était lui.

- Ah, bon ? Vous pensez que c'est lui ?

- Evidemment que c'est lui, je ne crois pas aux coïncidences !

- Et vous allez essayer de les récupérer ?

- Et comment donc ! Figurez-vous que ce soir Tilleul organise une réunion de l'ancien cercle de Laurillac. Je ne sais pas trop comment mais je vais lui foutre la honte devant tout le monde et l'obliger à me les rendre.

- O.K. Je vous téléphonerai demain, j'aimerais bien récupérer la page dont je vous ai parlé !

- D'accord.

 

Linda était satisfaite, demain elle aurait des nouvelles des amis de Laurillac car avec l'huile sur le feu qu'elle venait de jeter, l'ambiance promettait d'être chaude. Elle s'apprêta à repartir…

 

Au début de la conversation, Enguebert s'était efforcé de cacher ses ongles en maintenant ses poings serrés. Son attention s'étant ensuite détournée, il avait de nouveau ouvert les mains. Et il venait de constater que Linda lorgnait dessus.

 

- Il y avait un échantillon de vernis à ongles dans ma boite aux lettres, je me suis amusé à m'en mettre, une idée comme ça qui m'est passée par la tête... , se crut-il obligé de justifier, en rougissant comme un gamin pris en faute.

 

Linda sourit. Enguebert croisait les jambes dans le fauteuil face au sien, et on pouvait à présent distinguer les bas résilles entre le bas du pantalon et les charentaises.

 

- On a tous à des moments donnés des idées bizarres qui nous passent par la tête, c'est normal, un doigt de délire dans la vie, ça ne peut pas faire de mal ! indiqua Linda, amusée.

- C'est ce que je me dis aussi, et puis ça ne fait de mal à personne.

- Vous faites ça souvent ?

- Non, à vrai dire c'est la première fois !

- Ah ! Pardon ! Je croyais quand j'ai vu vos bas sous votre pantalon que vous travestissiez de temps en temps.

 

Instinctivement, Enguebert décroisa les jambes. Il était devenu rouge comme une tomate.

 

- J'ai voulu m'amuser et...

- Et vous avez appliqué le vernis comme un pro, pour une première fois, c'est vraiment réussi ! Chapeau !

- Mais qu'est-ce que ça peut vous faire ? D'abord !

 

Il devient agressif ! Vite ! Rattraper le coup !

 

- J'ai un frère auquel je suis très attachée, il se travestissait assez souvent, il vit à l'étranger maintenant, il me manque, le milieu du travestissement me fascine.

- Ah ? C'est vrai ?

- Puisque je vous le dis !

 

Du coup Enguebert se sent tout émoustillé et invente une histoire débile qu'il débite à Linda :

 

- Bon, je vais vous dire la vérité. C'est une vieille passion. Etant jeune j'étais fasciné par les maquillages et les costumes au cinéma, il y avait des gens qui étaient capables de faire des trucs extraordinaires, de vous transformer un acteur. Je voulais devenir maquilleur. Mais mes parents ne voulaient pas entendre parler de ça. J'ai fait de la chimie, c'est pas mal non plus, mais ça n'a rien à voir. Je m'étais dit "quand je serai majeur, je ferai ce que je voudrai", et puis il y a eu l'engrenage de la vie, le manque de temps. Aujourd'hui je suis en retraite, je ne vais pas aller proposer mes talents aux studios de cinéma, surtout que maintenant tout est numérisé ! Alors je me maquille et je me déguise moi-même ; je suis le maquilleur et le maquillé. Idem pour les vêtements… les plus beaux vêtements ce sont les vêtements de femmes, alors je m'amuse avec, les sous-vêtements aussi.

- Je comprends !

- Vous voyez, il n'y a rien de sexuel là-dedans, se crut-il obligé de préciser.

- J'essaye de vous imaginer, travesti en femme, ce doit être intéressant.

- Ça l'a été, mais je n'ai plus 20 ans, le physique ne suit plus, je suis vieux et j'ai un peu de ventre.

 

"Un peu de ventre ! Il en a dix fois trop, oui…"

 

- Mais je peux vous montrer des photos qui datent de plusieurs années si ça vous intéresse. Continua-t-il.

- Mais bien sûr que ça m'intéresse !

- Vous ne bougez pas, je reviens dans cinq minutes.

 

Enguebert revint avec un album photo et l'ouvre !

 

- C'est vous ça ?

 

Le fait est qu'il était méconnaissable !

 

- Ben, oui, j'avais du succès à l'époque, une double vie : ingénieur chimiste le jour et travesti la nuit.

 

Plus il parlait, plus il se dévoilait. Il avouait maintenant avoir eu une double vie, ce qui n'avait plus rien à voir avec la version débitée dix minutes auparavant.

 

- Mais ne vous méprenez pas, je ne suis pas homo. Au contraire, j'aime tellement les femmes que parfois je joue à en devenir une !

- Je comprends parfaitement.

- Depuis plusieurs années, je ne sors plus, je me contente de faire le guignol devant la glace, ça ne fait de mal à personne. Je suis mon propre public !

- Je suppose que c'est ce que vous faisiez juste avant que j'arrive !

- On ne peut rien vous cacher !

- Je peux vous faire une proposition un peu spéciale ?

- Dites toujours !

- Votre petit numéro interrompu, reprenez le devant moi !

- Vous plaisantez ?

- Pas du tout ! Il y a des années que je n'ai pas eu l'occasion de voir un travesti à l'œuvre, ce serait pour moi l'occasion.

- Et pourquoi ferais-je ça devant vous, après tout je ne vous connais pas ?

 

Linda sourit mais ne répondit pas, préférant d'abord biaiser :

 

- Je suppose que quand vous vous travestissez, vous changez de prénom ?

- Je me faisais appeler Jackie !

- Alors dites-moi, Jackie, il y a combien de temps que vous n'avez pas eu un nouveau public ?

 

L'argument fit mouche. Certes Enguebert continuait à fréquenter quelques hommes de sa génération qui eux aussi se travestissaient, mais ces rencontres avaient tout du pis-aller et lui laissaient désormais un goût amer.

 

- J'ai un peu honte quand même ! Tenta-t-il de temporiser.

- Laissez votre honte de côté et tamisez la lumière, et ça ira très bien !

- Bon, je reviens. Vous voulez également que je me maquille ? Ça risque d'être un petit peu long.

- Faites donc un maquillage minimum !

- Vous voulez boire quelque chose en attendant ? C'est presque l'heure de l'apéro ! Un Martini ?

- Vous avez du whisky ?

- Non, j'évite les produits étrangers !

- Ah ! Alors un Martini !

 

Pendant qu'Enguebert s'affairait, Linda arpenta la pièce. C'était propre et maniaquement organisé. Une reproduction d'un portrait de la reine Marie-Antoinette ornait un pan de mur, un autre étant occupé par une bibliothèque peuplée de livres-club, d'ouvrages ostensiblement royalistes, de biographies de quelques gens peu recommandables, mais aussi et de façon inattendue de littérature automobile.

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Lorsqu'Enguebert, devenu Jackie refit son apparition, Linda se retint de pouffer de rire : le bonhomme avait revêtu une guêpière rouge qui n'arrivait absolument pas à cacher son embonpoint. Sa perruque blonde était digne d'un carnaval de sous-préfecture, et ne parlons pas du rouge à lèvres couleur tomate, du soutien-gorge rembourré à la ouate ou des escarpins taille 44 ! Sachant qu'il avait passé autour du cou un horrible boa rouge, vous aurez une idée du tableau !

 

"Tout le monde a le droit de se travestir, même les gros et les plus tous jeunes" mais comme dirait quelqu'un "Quand c'est pas beau, c'est moche !" Se dit Linda.

 

Mais le plus insolite, dans ce travestissement raté était encore le string dont la taille ridicule, ne parvenait pas à cacher la bite de son propriétaire. Linda se demanda si cette exhibition n'était pas volontaire.

 

Mais ce n'était pas sa seule interrogation et elle devait gagner sa confiance, afin qu'il puisse être celui qui lui raconterait les mésaventures des anciens amis de Laurillac. Mais avait-elle besoin d'aller si loin ? Sans doute non ! Mais comment reculer maintenant ? Difficile ! Alors autant prendre tout ça pour un jeu !

 

- Alors, vos impressions ?

- Vous êtes bien dans votre peau, vous allez jusqu'au bout de vos fantasmes, n'est-ce pas ça qui est important ? Important, que dis-je ? Extraordinaire !

- Merci !

- Ah ! Je vois quelque chose qui dépasse !

- Ah, oui ? Ça ne devrait pas !

 

Il tenta gauchement de mieux ranger son sexe, mais l'état semi-bandé de l'organe ne le lui permettait pas.

 

- Laissez là donc comme ça votre quéquette, elle ne me dérange pas !

- C'est un peu gênant, tout de même !

- Mais non, en plus elle est mignonne votre quéquette, je peux la toucher ?

- La toucher ? Vous voulez la toucher ?

- Je peux ?

 

Il n'en revient pas, le déguisé !

 

- Je ne sais pas !

- Vous n'aimez peut-être pas qu'une femme vous touche ?

- Si, si, au contraire !

- Ben alors ?

- Comme je vous l'ai dit, j'adore les femmes, j'aurais voulu en être une. Quand j'étais petit, je jouais avec les poupées de ma sœur, parfois je lui empruntais ses vêtements. En fait je n'aime pas les hommes, si j'avais été une femme j'aurais été lesbienne, je sais que ce n'est pas bien...

- Et pourquoi ce n'est pas bien ?

- Mais, c'est contre-nature ! Mais que voulez-vous, je suis comme ça ! Quand j'ai eu l'âge d'avoir des relations sexuelles, je pensais trouver facilement une femme qui accepterait mon fantasme, qui me considérerait comme une femme. J'ai vite déchanté et je suis resté célibataire.

- Alors je peux toucher ?

- Ce sera une première, les seules personnes qui m'ont touché le sexe jusqu'à présent ce sont d'autres travestis ou des transsexuelles.

 

Un vrai moulin à paroles ! Une seule façon de le faire taire : Linda s'empare de sa bite et se met à la branler. Quelques secondes plus tard, elle est raide comme un piquet. Elle renonce à le faire jouir par crainte d'une réaction post-jouissive négative.

 

- On va peut-être en rester là !

- Vous allez me laisser comme ça ?

- Pour aujourd'hui oui, mais je reviendrai.

- Permettez-moi de me branler devant vous.

- Pas cette fois ! Je vous téléphone demain matin pour avoir des nouvelles des cahiers et je passerai vous voir !

- Demain promis ?

- Promis, au revoir... Jackie !

 

Vendredi 28 octobre

 

Voilà trois fois que Linda essaye de joindre Enguebert sans succès. Evidemment elle ignore tout de la scène qui a eu lieu la veille au soir et au cours de laquelle l'abbé Tilleul a failli perdre la vie. Elle ignore qu'Enguebert est à Roissy, prêt à s'envoler pour l'Amérique du Sud.

 

L'après-midi elle reçoit un coup de fil anonyme (en fait une personne payée par Mario Grandbillard) lui annonçant la visite à 19 heures de Damien de la Tournelle et de Geneviève Baur. En fait, ils cherchaient à savoir si elle avait parlé à quelqu'un de la transaction faite avec Enguebert.

 

Elle réussira à manipuler Damien et à le faire se fâcher contre Geneviève (voir plus avant) et en est très fière !

 

Lundi 31 Octobre

 

Linda tente de joindre Enguebert pendant le week-end. Manifestement, son portable est fermé. Et il ne répond pas aux messages. Elle ne sait que faire. Il lui semble hors de question de se rapprocher de Mario Grandbillard ou de Geneviève Baur, étant donné ce que sont devenues leur relations. Tilleul qui réside dans un presbytère lui semble une cible compliquée. Reste Damien de la Tournelle, mais elle ne voit pas sous quel prétexte l'aborder ! Linda a soudain envie de tout laisser tomber !

 

La surprise fut énorme quand elle reçut vers 10 heures une communication de Mario Grandbillard. Il s'en suivit un léger quiproquo car elle pensait d'abord qu'il revenait à la charge pour les cahiers. Non, il souhaitait que quelqu'un s'occupe de ses tâches ménagères suite au départ de sa femme.

 

A 10 heures, elle commençait ; à midi son nouveau patron l'invitait au restaurant et commençait les confidences, lui narrant notamment l'incident du dernier vendredi au cours duquel Enguebert avait gravement blessé l'abbé Tilleul avant de disparaître dans la nature.

 

Linda en fut effrayée mais n'en fit rien paraître. Pour elle cette affaire allait trop loin, beaucoup trop loin !

 

Le soir elle en informa Christian Roisson par téléphone :

 

- On arrête tout ! Déclara-t-elle.

- C'était ton idée, tu disais que c'était moins dangereux que ma substitution de produit !

- C'était peut-être mon idée, mais c'était une mauvaise idée !

- Et quand tu dis qu'on arrête, tu veux qu'on arrête quoi au juste ?

- On ne fait plus rien !

- Je ne suis pas vengé !

- Ah ! Oui ! Voir l'abbé Machin complètement paralysé, ça ne te suffit pas ?

- Non, d'abord cette ordure n'a eu que ce qu'il méritait, ensuite Geneviève Baur n'a pas l'air de vouloir se servir des feuilles qu'elle a arrachées et Grandbillard est épargné !

- Il n'est pas épargné, sa femme est partie !

- Ça n'a rien à voir !

- Je m'en fous. C'est fini ! J'ai cru m'amuser en t'aidant et on se retrouve avec un drame.

- Tu ne peux pas me laisser tomber !

- Si, je ne te dois rien !

- Bon, ce n'est pas grave, je me débrouillerai tout seul.

 

Et il raccrocha brusquement, laissant Linda désemparée. Elle espéra qu'il la rappellerait, il ne le fit pas.

 

Linda n'avait pas l'intention de quitter son emploi chez Grandbillard. Certes elle avait l'argent que lui avait légué Laurillac, mais elle avait décidé de le mettre de côté. Avoir un emploi par les temps qui courent était une chance à ne pas négliger, et puis contre toute attente, elle avait envie de protéger Mario contre les éventuelles folies que pourrait tenter Christian Roisson ! Grandbillard avait beau être con, c'était un être humain et la perspective de le voir finir comme Tilleul la rendait mal à l'aise.

 

Jeudi 3 Novembre

 

Ce jour-là, Linda eu l'occasion de lire le courrier que Geneviève Baur venait d'adresser à Mario Grandbillard, accompagné de la fameuse fausse feuille des cahiers. Après avoir mis en garde ce dernier et pressentant qu'il s'était passé quelque chose, elle s'en fut au domicile de Geneviève. De deux choses l'une : ou bien la formule de Roisson était loupée et tout pouvait continuer, ou bien elle fonctionnait et il fallait qu'elle se rende compte de l'ampleur des dégâts. C'était pire que ce qu'elle avait imaginé, d'autant qu'au cours des rares mots échangés avec Geneviève Baur, Linda avait appris qu'une victime innocente avait également été gazée. Elle revint chez Grandbillard empêchant ce dernier in-extremis d'accomplir des bêtises, puis tenta de joindre Christian Roisson.

 

Ce dernier faisait la gueule et s'abstenait de répondre depuis leur dernière conversation. Cette fois encore, il ne répondit pas. Alors Linda lui envoya un message, accompagné de photos

 

"Geneviève Baur a fini par faire l'expérience suggérée sur ta feuille, je t'envoie les photos du résultat ! Je suppose que tu es enchanté, ravi ? Tu dois te demander quel est ce jeune homme qui lui aussi a reçu plein de gaz en pleine poire ? C'est un cobaye embauché par Geneviève sous un prétexte quelconque. Ce type n'a rien à voir avec ton histoire, il risque néanmoins d'être handicapé à vie ! Tu es content, connard ?"

 

Une demi-heure plus tard, Roisson appelait :

- On peut se voir ce soir ?

- Si tu veux, passe à la maison !

 

A 20 heures, il était là, la mine défaite.

 

- Linda, j'ai agi comme un salopard, je ne me suis pas rendu compte des conséquences de mes conneries. Tu étais dans le vrai quand on s'est téléphoné l'autre jour.

- Donc on arrête le cirque ?

- Oui, mais ce pauvre type qui est amoché, comment je pourrais faire quelque chose ?

- Tiens regarde ça ! Lui répondit-elle en déballant la toile qu'elle avait achetée l'autre jour. Tu trouves ça comment ?

- Quel rapport...

- Tu vas voir ! Dis-moi ce que tu en penses.

- Rien, c'est un peu au-dessus de la moyenne de ce qu'on peut voir dans les galeries. Ce n'est pas pire que ce que je peins moi-même. Et c'est quoi ?

- L'auteur s'appelle Jérémie Quélange, c'est lui qui s'est fait gazer à cause de Geneviève Baur. Je vais te donner ses coordonnées, tu peux sans doute te débrouiller pour lui organiser une expo quelque part.

- En voilà une bonne idée, si j'arrive à lancer le mec, je pourrai ensuite snober la Geneviève : "Tu vois, le pauvre mec que tu as failli handicaper à vie à cause de tes expériences de merde, et bien aujourd'hui il est célèbre, et devine qui l'a lancé ? Christian Roisson !" Quelle belle, quelle très belle vengeance !

- Tu ne changeras jamais, toi !

- Bisous ?

- Bisous !

 

Fin du flash-back (récit de Linda)

 

- Quelle histoire compliquée et abracadabrante ! commenta le professeur, mais en même temps, c'est une belle histoire !

- Allez Christian, ressers nous du Champagne, c'est la fête !

 

Ils en étaient quand même à la troisième coupe, autant dire que les esprits s'échauffaient et si les hommes restaient sages, Béatrice et Annette étaient devenues très gaies.

 

Christian tente de canaliser tout ça en parlant peinture et en présentant quelques toiles de Jérémie Quélange. Celles-ci furent accueillies avec le sourire.

 

- Au moins, ça ne se prend pas au sérieux ! Tenta Annette. Mais je ne sais pas si j'aurais ça chez moi !

- J'en ai vendu des bien pires et fort chères ! précisa Roisson.

- Si on se mettait à table, proposa Linda que le sujet barbait. C'est une fondue, il me faut du monde pour apporter tout le bazar.

- Ah ! Une fondue ! Génial ! On va pouvoir se donner des gages ! Intervint Annette.

- Des gages coquins, alors ! Renchérit Béatrice.

 

Personne ne protesta mais tout le monde fit bien attention de ne pas faire tomber son petit bout de viande dans le bain d'huile bouillante. Christian Roisson et Jérémie commençaient à leur tour à déconner grave.

 

Et puis au bout de peut-être un quart d'heure, il arriva ce qu'il devait arriver : Linda sortit du bain d'huile sa fourchette à fondue auquel aucun bout de viande n'était plus accroché.

 

- Un gage ! Un gage !

- Allons-y pour le gage, concéda Linda, bonne joueuse, en espérant néanmoins que ça n'aille pas (déjà) trop loin !

 

Annette qui avait une idée derrière la tête, s'empressa de parler avant les autres :

 

- Linda, le gage, ça va être de nous montrer le gode que tu as piqué chez Geneviève Baur !

 

De bonne grâce elle s'en alla chercher l'objet qui fut accueilli avec "Ah !" de satisfaction.

 

- Voilà, elle ne s'ennuyait pas la Geneviève ! Ajouta-t-elle en le passant à Roisson afin qu'il le fasse "tourner" parmi l'assistance.

- Mais c'est le mien ! S'écria alors Martinov !

 

A ces propos spontanés, l'assemblée s'esclaffa.

 

Moment de flottement, Martinov réalise sa bévue ! Béatrice vient à son secours en faisant exprès de faire tomber sa viande.

 

- Un gage ! Un gage !

- Béatrice montre-nous tes fesses !

 

De bonne grâce, Béa se lève, défait son pantalon et se tourne ! Elle n'a pas retiré son string mais tout le monde applaudit.

 

Ça chauffe !

 

Martinov n'ose plus lâcher sa fourchette à fondue, qui croise celle de Jérémie. Ce dernier la retire, le bout de viande s'en est détaché.

 

- Un gage ! Un gage !

 

Martinov en profite pour retirer la sienne… vide également…

 

- Un gage ! Un gage !

- Quelqu'un a une idée ?

- Oui, moi ! Intervint Annette, en pleine forme. Jérémie tu vas venir devant Monsieur Martinov et il va t'ouvrir ta braguette.

 

Martinov parait un moment tétanisé. Il semble hésiter, chercher un prétexte pour quitter ces gens avant de se dire qu'il sera bien temps de le faire si les choses se compliquent de trop. (On se ment toujours à soi-même.) N'empêche que Jérémie, pour ce qui le concerne ne s'est posé aucune question métaphysique. Il est maintenant planté devant le professeur et attend.

 

Martinov ouvre la fermeture d'un geste sec. Il se demande si le gage est accompli. Il lui semble que oui. Ce n'était pas si méchant.

 

- Heu, c'est fait ? Demande-t-il.

- Oui c'est fait ! Mais du coup, tu as droit à une récompense ! Répond Annette ménageant le suspense

- C'est quoi la récompense ? Finit pas demander quelqu'un

- Et bien on va dire que Monsieur Martinov a maintenant le droit de fouiller à l'intérieur de la braguette.

- Que je fouille… balbutie l'intéressé.

- Ben quoi, vous n'allez pas refuser ce cadeau ! Reprend Annette.

- Mais j'ignore si Monsieur est d'accord ?

- Vous avez ma permission ! Le rassure Jérémie. J'adore qu'on vienne farfouiller dans ma braguette !

 

Martinov n'est plus sur terre, sa main entre dans la braguette, trouve la bite semi bandée du jeune homme et la caresse. Jérémie déboutonne carrément son pantalon qui glisse sur ses chevilles. Il est encouragé par l'assistance. Du coup le caleçon ne tarde pas à prendre le même chemin. Et voilà notre vert professeur avec une splendide bite maintenant bien raide, devant son nez.

 

Il la prend, la masturbe quelques instants. Cette queue le nargue, elle est trop belle, bien droite, d'une jolie couleur, parcourue par une veine friponne et terminée par un gland arrogant. Il en a l'eau à la bouche.

 

- Suce ! Propose Jérémie.

 

Martinov hésite, Annette et Linda l'encouragent.

 

- Je peux ? demande le professeur incrédule.

- Vas-y suce ! Répète le jeune homme.

 

Et hop, la bite de Jérémie est engloutie par la bouche du professeur, qui la fait aller et venir dans son palais.

 

Christian Roisson paraît infiniment troublé par cette scène et s'approche des deux protagonistes pour mieux voir.

 

Jérémie profite d'une pause dans la pipe que lui prodigue Martinov pour se déshabiller complétement.

 

Ce jeune homme est troublant de chez troublant, peu musclé, complétement imberbe à l'exception du pubis, les tétons sont hyper développés et leur teinte brune tranche avec la pâleur de sa peau.

 

Martinov bande en le regardant.

 

- Si tu veux, je te prends ! Propose le jeune homme ! J'adore enculer les séniors.

 

Bref regard circulaire de Martinov :

 

Annette a entrepris Béatrice et les deux femmes se pelotent et s'embrassent "en veux-tu, en voilà," complétement déchaînées.

 

Seule Linda reste sage. Parions que cela ne va pas durer !

 

- Tu ne veux pas la sentir dans ton cul ? Insiste Jérémie. Je fais ça très bien, tu sais !

- D'accord ! Finit par répondre Martinov dans un souffle, avant de se déshabiller.

 

Roisson fait la tronche d'être mis à l'écart, Jérémie s'en aperçoit.

 

- Toi aussi, t'aimerais qu'on te prenne ? Viens, je vais vous prendre tous les deux.

 

Du coup lui aussi se déshabille à toute vitesse. Les trois hommes se dirigent vers le canapé.

 

- Je commence par toi, mets-toi en levrette ! Demande Jérémie. Christian, place-toi devant lui, il va te sucer pendant que je l'encule.

 

Il n'entrait pas dans les intentions de Martinov de pratiquer une fellation sur Christian Roisson, mais comme c'était demandé gentiment… et puis la situation était somme toute, très excitante, le cul rempli, la bouche aussi ! Et c'était vrai que Jérémie était un spécialiste de la sodomie. Il allait et venait dans son cul avec une technique d'enfer, sans aucune brutalité. Des ondes de plaisir parcouraient le vieux professeur, à ce point qu'il en avait du mal à sucer la bite du troisième larron.

 

- Allez, on permute ! Indiqua Jérémie en se retirant.

 

Martinov aurait bien continué, mais que voulez-vous, une partouze est aussi un partage, on n'y est jamais le seul centre d'intérêt !

 

Il se positionna donc à son tour devant Roisson, pendant que ce dernier se faisait sodomiser. Se faire sucer par un homme n'intéressait pas trop Martinov dont la bisexualité était principalement passive. Mais il était vrai que Christian se débrouillait très bien du moins au début, parce qu'ensuite, le plaisir de la pénétration devenant intense, il fut incapable de continuer à sucer correctement.

 

Un râle ! Jérémie a joui dans le fondement de Roisson, il se retire, enlève sa capote et invite ses deux partenaires à venir s'assoir à ses côtés sur le canapé. Il attrape alors les deux bites et commence à les masturber.

  Martinov138b.jpg

Devant eux, il y du spectacle : Les filles se sont débarrassées de leurs vêtements. Linda s'est saisie du godemichet et a rejoint Béatrice et Annette. C'est cette dernière qui a l'honneur, le plaisir et l'avantage d'avoir le gode introduit en elle, d'abord dans sa chatte, puis dans son cul ! Elle pousse des cris de damnée, et pendant ce temps-là, Béatrice lui bouffe les seins.

 

Roisson jouit le premier entre les doigts experts de Jérémie. Martinov ne tarda pas à faire de même. Tout cela l'avait quelque peu épuisé mais il s'en alla chercher de suite une petite pilule miracle dans la poche de son veston. On n'est jamais trop prudent ! Car si parfois Linda consentait à quelques fantaisies avec lui... On peut toujours rêver…

 

On avait du mal à suivre ce qui se passait en face, les trois nanas étant si sévèrement emmêlées qu'on ne savait dire qui léchait qui ? Toujours est-il qu'à un moment Annette poussa un cri de folie, provoquant le rire des deux autres. Elle se leva, la chatte et les cuisses dégoulinantes avant de s'affaler sur une chaise.

 

- Je souffle cinq minutes ! Précisa-t-elle pour ceux qui n'auraient pas compris.

- Me permettez-vous de vous embrasser les nichons ? Lui demanda alors Jérémie.

- Oui, mais doucement, faut que je récupère.

- Je vais te laisser récupérer cinq minutes et après je t'encule !

- En voilà une façon de draguer, jeune homme ! On ne vous a donc jamais appris les bonnes manières ?

- Les circonstances sont exceptionnelles, chère madame ! Je ne vous aurais jamais proposé une telle chose en vous abordant dans la rue.

- Manquerait plus que ça !

 

Jérémie sans répondre se mit à lui lécher les tétons avec avidité passant de l'un à l'autre et de l'autre à l'un. Annette se laissa faire, après tout, pour ce genre de choses, elle avait accordé sa permission !

 

- Tu me la suces un peu avant que je te la foute dans le cul ?

- Tu sais que tu n'es pas du tout mon genre d'homme, moi je les aime virils, poilus...

- Tout comme moi, je les aime aussi virils et poilus et de préférence d'âge mûr ! Mais de temps en temps on peut changer ! Tiens par exemple moi j'adore la cuisine française, c'est la meilleure du monde, ça ne m'empêche pas de temps en temps de me régaler dans un bon restaurant chinois !

- Si tu m'avais laissée finir au lieu de me faire un cours !

- Je t'écoute !

- Je disais que tu n'étais pas mon genre, mais tu as une belle bite et tu es rigolo.

- Alors ?

- Ben alors je vais te la sucer et après tu vas m'enculer comme une salope !

- Alors allons-y !

 

Plus loin Béatrice et Linda étaient parties dans un soixante-neuf qui semblait interminable. Martinov pour sa part jouissait du spectacle en attendant que la petite pilule miracle fasse son effet. Quant à Roisson, il ronflait.

 

- Humm ! Quelle technique ! Tu as dû en sucer des bites, toi ? Commenta Jérémie pendant que la sienne était dans la bouche de la belle mature.

 

Cette dernière avait été bien éduquée par sa maman, qui lui avait appris qu'on ne parle pas la bouche pleine, aussi, s'abstint-elle de répondre. N'empêche que le jeune homme retrouva fort vite sa vigueur. Le sentant, la belle lâcha l'affaire et se retourna, prête à recevoir l'assaut !

 

Il ne tarda pas ! Il y avait fort longtemps que le chemin avait été banalisé. Il appuya son pilonnage donnant des coups de béliers bien plus secs que ceux qu'il avait prodigué aux hommes en les ponctuant de "han", "han".

 

- Si vous pouviez m'enculer en évitant de pousser des cris de chevaux ! Plaisanta-t-elle.

- Mais Madame, rien n'arrête la cavalerie !

- "Han", "han".

- Oupf, Oooh, c'est bon !

- "Han", "han".

- Oooh !

- "Han", "han".

 

Et c'est sur ces onomatopées très peu littéraires que ce couple atypique prit son pied de façon quasi simultanée.

 

Si le bruit de leur jouissance ne réveilla pas Christian Roisson qui ronflait comme un bateau à vapeur remontant le Mississipi, il fit sortir de leur torpeur les deux jeunes femmes qui étaient tombées dans un demi sommeil après s'être brouté mutuellement la minouche.

 

Un moment de folie avait soufflé sur la petite assemblée, personne ne s'en plaignit.

 

- On n'a pas fini la fondue ! Indiqua Linda qui n'arrivait pas à retrouver ses vêtements, mais ne les recherchait peut-être pas dans le bon tas.

 

Le professeur Martinov se dit alors que l'opportunité de faire quelque chose avec Linda allait sans doute lui passer sous le nez. Alors, lui qui n'avait jamais rien eu d'un dragueur fou lui lança :

 

- Vous êtes magnifique, Linda ! Vous regarder est un véritable plaisir !

- Merci, c'est gentil, un compliment, ça fait toujours plaisir.

 

Mais ce fut tout ! Martinov savait se tenir et n'insisterait pas. Alors ce fut Béatrice qui malicieusement vint à son secours en s'adressant à Linda.

 

- Et si on s'occupait de lui toutes les deux, juste cinq minutes ?

- Si tu veux !

 

Non Martinov ne rêvait pas ! Quelques instants après, les deux jeunes femmes, la brune et la blonde lui prodiguaient une pipe en doublette. Les langues couraient sur sa bite, dans un ballet infernal, allaient partout, du méat jusqu'aux couilles, et dès que l'une des deux bouches se libérait, l'autre prenait le relais.

 

Bien sûr le professeur était aux anges, mais il regrettait de ne pouvoir caresser Linda, ce qui était impossible pour le moment. Il osa donc lui demander de façon toute simple.

 

- Linda, j'aimerais vous caresser un petit peu !

 

Les filles cessèrent alors leur fellation. Linda se fit alors peloter de bonne grâce par Martinov qui, conscient du fait que cela ne plaisait peut-être que moyennement à sa partenaire, eut le tact de ne pas trop s'attarder à ce petit jeu.

 

- Merci, vous avez la peau trop douce, c'était un enchantement.

- Je vais te faire jouir ! Vieux coquin !

 

Elle reprit la bite en bouche, seule cette fois.

 

Et c'est alors que Jérémie, qui ce soir pétait la forme, s'approcha d'eux.

 

- Alors professeur ! C'est la fête ! Tu es la vedette de la soirée. Je te trouve sexy, tiens ! Je peux te faire un bisou ?

 

Martinov se demanda si le jeune homme allait bien, de le déranger ainsi en pleine pipe, mais d'un autre côté, il ne pouvait pas non plus l'envoyer promener pour une simple bise sur la joue.

 

- Alors je peux ?

- Si tu veux !

 

Et Martinov ne sut jamais comment la langue de Jérémie lui atterrit dans la bouche. Le bel éphèbe lui roulait un patin pendant que Linda lui suçait la queue. L'excitation atteignit son paroxysme. Le professeur déchargea dans la bouche de Linda tandis que les deux hommes continuaient à s'embrasser tendrement.

 

- Ça te dirait qu'on passe la nuit ensemble ? Chuchota Jérémie à l'oreille du professeur.

- Oui, bien sûr !

- Tu vas voir, ça va être génial, on va se sucer, on va s'enculer…

 

Excité par cette proposition Martinov se surprit à rechercher lui-même le contact de la bouche de son partenaire, pour un baiser aussi fougueux que passionné.

 

Annette se mit alors à applaudir avec force, imitée par Béatrice, mais aussi par Linda, dont la bouche dégoulinait de sperme.

 

Tout ce bruit finit par réveiller Christian Roisson :

 

- J'ai raté quelque chose ? Demanda-t-il, provoquant l'hilarité de l'ensemble de la petite assemblée.

 

Epilogue

 

Annette était venue avec un "scoop". Elle avait attendu vainement l'occasion de le "placer" dans la conversation. Un message était parvenu sur le portable de Geneviève Baur, désormais conservé par Mario Grandbillard, qui rechignait à s'en servir. Il émanait d'un avocat de Montevideo et indiquait que Damien de la Tournelle était emprisonné dans l'attente de son procès pour tentative d'homicide.

 

Cette information, Annette décida de la garder pour elle. Inutile de gâcher la fête !

 

- Ça m'a donné faim tout ça ! On est obligés se rhabiller pour finir la fondue ? Demanda-t-elle simplement.

 

La soirée ne faisait que commencer.

 

Fin de l'épisode

 

La Rochelle - Printemps 2012

© Maud Anne Amaro

Maud_Anne@hotmail.fr

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:25

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 7 par Maud Anne Amaro

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7 - Linda la gouvernante

 

Lundi 7 novembre

 

- Béatrice, c'est Linda, je t'avais promis de te rappeler quand toute cette affaire serait terminée, alors je tiens parole. Peux-tu passer à la maison demain soir ?… et amène donc ce Monsieur Martinov, j'ai hâte de faire sa connaissance.

- Attends !

 

Béatrice camoufle le micro et chuchote à Martinov :

 

- C'est Linda Gobert, on est invités demain soir, on va enfin savoir le fin mot de cette histoire !

- C'est qui, Linda Gobert ?

 

Béa lui rafraîchit la mémoire.

 

- Bof, ça ne m'intéresse plus, vas-y seule ! Répondit le professeur.

- Tu sais qu'elle est super canon, la Linda !

- Tu m'as déjà fait ce coup-là, l'autre fois !

- Sauf que cette fois, c'est vrai !

- Dans ce cas, on va faire un effort ! Mais ça m'embête un peu ensuite pour rentrer à cette heure-là !

- Tu coucheras chez moi !

 

Mardi 8 novembre

 

Béatrice et Martinov furent accueillis par Linda, très en beauté avec un haut bien décolleté qui ne laissa pas (vous pensez bien) le professeur indifférent, et une petite jupe noire. Ils furent néanmoins surpris de constater qu'ils n'étaient pas les seuls invités.

 

- Je ne vous présente pas Annette Grandbillard, vous la connaissez, je crois. Voilà Christian Roisson, mon parrain, et Jérémie Quélange, artiste peintre !

 

Roisson devait avoir la soixantaine, très élégant dans son costume gris clair, chemise parme, sans cravate. Il serra la main du professeur et se crut obligé d'embrasser Béatrice. Quant au dénommé Jérémie, il était plutôt bel homme dans le genre biquet, mais son visage semblait maquillé. Son physique ambigu provoqua un certain trouble chez Martinov, qui voyait ressurgir de vieux et troubles démons (qu'il ne cherchait d'ailleurs pas à combattre).

 

- Allez asseyez-vous, on va vous raconter tout ça ! Mais avant on va boire un petit verre… Champagne ?

 

C'est Christian Roisson qui fit le service, sans que beaucoup de mots fussent échangés, puis Linda prit la parole.

 

- A notre rencontre !

- Tchin !

- C'est donc une histoire un peu longue, et je vais essayer de vous raconter tout ça de façon chronologique.

- Oui, continua Roisson, je ne vous connais pas. Linda connaît un peu mademoiselle, un tout petit peu, mais maintenant qu'elle est terminée, nous ne pouvons garder cette histoire pour nous, il faut que nous la partagions. Un peu comme dans ces films où l'on voit des types raconter leur vie au premier inconnu dans un coin de bistrot, sauf que vous n'êtes pas tout à fait des inconnus et que nous ne sommes pas dans un bistrot !

- Je n'ai jamais connu mon père, et ma mère est décédée alors que j'avais 19 ans, reprit Linda. C'est en fouillant dans ses papiers que j'ai découvert qu'on m'avait baptisée et que j'avais donc un parrain et une marraine. Je ne connaissais pas ces gens, ils ne s'étaient jamais occupés de moi et comme je n'avais aucune famille, je me suis mise à les rechercher. La marraine je ne l'ai pas retrouvée, mais j'ai retrouvé le parrain. Ça tombait bien, il était à Paris, je l'ai donc invité au restaurant.

- J'avais complètement oublié que j'avais une filleule ! Continua Christian, la mère de Linda n'était pas croyante et a simplement fait baptiser sa fille pour faire plaisir à sa propre mère. Je n'étais que son voisin de palier, et j'ai déménagé quelques mois plus tard. Ce baptême n'était qu'une formalité et ne m'engageait d'aucune façon. J'ai donc accepté l'invitation de Linda uniquement par politesse. Nous n'avions rien à nous dire !

- Mais justement le courant est passé entre-nous !

- Eh oui ! Nous nous sommes découverts mutuellement, à ce point que pour la première fois de ma vie, j'ai osé raconter ce qui m'était arrivé il y a 45 ans…

 

"J'étais inscrit à l'école de chimie, j'étais envahi d'acné et j'étais la risée des filles, j'en avais plus ou moins pris mon parti, quand un jour une fille m'a fait des avances ! Elle était aussi moche que moi, mais je me suis dit que vu la tronche que je me payais, seule une fille comme ça pouvait s'intéresser à moi. Et puis je me suis fait mon cinéma : Le physique, ça peut toujours s'arranger, et peut-être qu'à poil, elle n'est pas si moche que ça. La mentalité : elle traînait autour d'une bande de petits fachos et en répétait les idées et les slogans à qui voulait l'écouter. Elle était aux antipodes de mes propres convictions, mais je me disais que tout le monde peut se tromper, que tout le monde peut changer d'avis, et que ce serait à moi de lui démontrer ses erreurs. Bref, je me suis fait embobiner, d'autant qu'elle avait une technique de drague assez rapprochée qui me mettait dans un état où je ne réfléchissais plus beaucoup. Elle m'a chauffé, puis m'a proposé de conclure chez elle. J'y suis allé. C'était un piège, on m'a immobilisé. Il y avait là Laurillac et sa bande d'abrutis au grand complet. La dernière chose dont je me souviens c'est le visage haineux de cette femme me disant "On t'a bien eu connard !". Cette femme c'était Geneviève Baur.

J'ignore ce qu'on m'a fait, mais je me suis réveillé dans une voiture de police, revêtu d'une simple couverture. Je me suis fait insulter et humilier par les flics. Il parait que quand ils m'ont arrêté, je leur aurais dit que je cherchais un concombre ! Je n'ai balancé personne, j'avais trop la trouille. Mais je me suis juré de me venger un jour."

 

Christian Roisson avala un peu de whisky avant de reprendre :

 

- Je n'ai jamais remis les pieds à l'école de chimie. J'ai compris rapidement que Geneviève Baur avait détruit ma vie sexuelle, j'ai eu beau faire soigner mon acné, j'étais impuissant avec les femmes. J'ai connu un premier échec, puis un second, je n'osais plus draguer par peur du fiasco au lit, alors j'ai essayé les hommes, mais ça me laissait comme un goût amer. J'ai pris des cours de dessin et je me suis mis à peindre. Puis j'ai rencontré un homme adorable, il s'est amouraché de moi et s'est occupé de la promotion de mes tableaux. On a vécu 20 ans ensemble et un jour il est mort subitement.

 

Il s'interrompit, essuyant une larme.

 

- J'ai très mal vécu cette période, mes angoisses sont réapparues, mon désir de vengeance aussi. J'ai pu retrouver les coordonnées de mes tortionnaires. Ça n'a pas été très compliqué : l'école de chimie tient un fichier des anciens élèves à peu près à jour. Puis les années ont passé, je me suis trouvé un nouveau compagnon, et tous les ans, en janvier, je vérifiais si les adresses de Geneviève Baur et de sa bande était toujours valides... Sans savoir quoi en faire... Quand j'ai reçu un courrier de Linda, j'ai accepté son invitation...

 

Flash-back : février de la même année.

 

Les clients du restaurant quittent l'établissement les uns après les autres. Linda et Christian Roisson ont terminé leur repas, bu leur café et réglé l'addition mais sont toujours attablés et n'ont pas vu la soirée passer.

 

- Vous êtes une sorcière, Linda !

- Une sorcière, moi ? Une gentille sorcière, alors ? Mais pourquoi serais-je donc une sorcière ?

- Parce que mon histoire, vous êtes la seule à qui j'ai osé la raconter en entier, répondit Christian Roisson, même mes compagnons n'en ont jamais rien su !

- J'ai peut-être le don de mettre les gens en confiance, à moins que ce soit l'ambiance de ce restaurant... ce n'est pas le vin en tout cas, vous n'en avez presque pas bu, c'est dommage d'ailleurs, il est excellent, je vous ressers ?

- Volontiers !

- Et après toutes ces confidences, on pourrait peut-être se tutoyer, non ?

- D'accord !

- Et cette vengeance ? Si je t'aidais à trouver ?

- Tu as une idée ?

- Pas du tout, mais admettons que je trouve le moyen d'entrer dans la vie de ces gens, on trouvera quelque chose j'en suis sûre.

- Ça me parait utopique !

- Non, je m'en crois capable ! Tu veux parier ?

- Et pourquoi ferais-tu ça ?

- Par jeu, par empathie, par sympathie... Un peu de tout ça mélangé !

- Tu es une drôle de fille l

- On me le dit souvent !

- Et si tu me parlais de toi ?

 

Elle le fit, mais si elle aussi avait ses petits secrets, elle n'en avait aucun à partager. Elle évoqua sa jeunesse à Montpellier, ses études à Toulouse, son master en histoire de l'art, son grand amour qui s'était transformé en une profonde déception, puis son refus de toute liaison durable avec les mecs, son penchant pour les filles. Sa montée à Paris, les contrats à durée déterminés, les petits boulots, le chômage... Elle n'évoqua cependant pas son expérience de strip-teaseuse et les relations clients qui vont avec !

 

- Il faudra que je voie tes tableaux !

- Ils sont à la maison, mais il y a mon compagnon.

 

Elle avait lancé l'idée par simple politesse, elle s'en foutait de ses tableaux, mais c'était une façon de prolonger ce contact qui allait bientôt prendre fin.

 

- On va peut-être s'en aller, il est minuit passé, c'est dommage, j'ai passé une excellente soirée et nos échanges ont été passionnants. Mais bon, tout à une fin !

- Tu ne veux pas qu'on se revoit ?

- Si, mais ce ne sera pas pareil !

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Il n'y aura plus le charme de la découverte !

 

Ils quittèrent l'établissement.

 

- Je t'offre un dernier café ? Proposa Roisson.

- C'est moi qui paye, tu as déjà payé le restau alors que c'est moi qui t'invitais. On va là… Ah, on dirait qu'ils ferment… Remarque : tu peux venir le prendre chez moi, c'est à 10 minutes de métro.

 

Elle avait lancé ça également par politesse, persuadée qu'il refuserait, et d'ailleurs elle se sentait un peu fatiguée.

 

- Juste cinq minutes alors !

 

Une fois dans les lieux, Roisson s'intéressa assez peu à l'appartement. Linda lui proposa un whisky qu'il ne trouva pas bon, mais il n'en fit rien paraitre.

 

- Tu sais que t'es trop belle, toi, tu ne serais pas ma filleule, je te draguerais !

- Filleule, parrain, tout ça ce sont des liens artificiels ! Répondit Linda.

- Il faut que je me calme, je ne sais pas ce qui m'arrive, c'est la première fois de ma vie depuis 40 ans que j'ai envie de coucher avec une fille. Je crois qu'il vaut mieux que je m'en aille.

 

Il se leva, s'approcha de Linda pour lui dire au-revoir.

 

La main de Linda s'égara sur la braguette de Christian.

 

- Laisse-toi faire ! Si tu ne le fais pas, tu regretteras de ne pas avoir tenté ta chance.

- Non, Linda, ce jeu est dangereux !

- Dangereux pourquoi ? Ça n'aura aucune conséquence, on a chacun notre vie, ce ne sera qu'une parenthèse, et si ça ne marche pas ça restera juste entre nous.

- Mais pourquoi cette envie, tout d'un coup ?

- Parce que je viens de comprendre que c'est toi qui a envie, mais que tu ne feras jamais le premier pas, tu as trop peur de l'échec. Alors j'ai envie de faire une bonne action. Laisse-toi faire, je m'occupe de tout !

 

Roisson est au pied du mur ! Il peut encore partir.

 

- Linda, on a trente ans d'écart !

- Et alors, on ne va pas se marier, on va juste tirer un coup, et puis on s'en fout de la différence d'âge, t'es sympa et t'as une bonne bouille. Déshabille-toi, Christian !

- Peut-être que ce serait mieux si… non rien.

- Se serait mieux si quoi ?

- Si tu te déshabillais d'abord, toi !

- Non ! Tant que tu resteras habillé, tu pourras trouver un prétexte pour te dégonfler et partir. Je suis en train de te donner une chance, je ne veux pas que tu la rates !

- Mais !

- Silence, on ne discute plus !

 

Le ton de Linda a changé ! Roisson la regarde bêtement.

 

- A poil ! Christian !

 

Encore, un regard, encore une hésitation.

 

- A poil j'ai dit !

 

Alors enfin, il se déshabille, enfin pas complètement, il garde son slip et ses chaussettes.

 

- Le slip aussi !

- Tu te rends compte que...

- Christian, s'il te plaît, en ce moment j'essaie de t'aider, alors mets-y du tiens !

 

Alors il le fait, et le voilà la bite à l'air.

 

- A moi de me déshabiller ! Regarde bien, il parait que c'est pas trop mal.

 

Linda a mis aujourd'hui un ensemble string et soutien-gorge noir en dentelle, et c'est revêtue de ces seuls atours qu'elle s'amuse à virevolter devant son parrain.

 

- Alors, ça te plaît ?

- Tu es très belle !

- Tu veux m'enlever tout ça ?

- Je… Ah, oui !

 

Alors évidemment comme tous les hommes, c'est par le soutien-gorge qu'il commence et bien évidemment il s'emberlificote dans les agrafes, ce doit être la première fois de sa vie qu'il fait ça. Linda n'est pas sotte et ne souhaite pas le mettre dans l'embarras.

 

- Attends, c'est vrai que celui-ci n'est pas facile à dégrafer, je vais le faire et après tu me l'enlèveras !

 

Christian est subjugué par la beauté des seins de sa filleule.

 

- Tu peux les toucher, les embrasser, tout ce que tu veux, je te les prête !

 

C'est qu'il ne se le fait pas dire deux fois le Christian : il caresse, il bécote, il lèche, il ose gober les jolis tétons bruns… et il bande.

 

- Eh bien, je te fais de l'effet, on dirait !

- Linda, il faut que je te dise, mon problème, ce n'est pas l'érection, c'est… c'est…

- L'éjaculation, j'ai compris ! Enlève-moi ma culotte.

 

Il le fait, il lui embrasse les fesses, mais s'abstient de tripoter sa chatte, se rendant compte que son manque d'expérience est abyssal.

 

Linda s'assoit et demande à Christian de s'approcher. Elle le branle un peu, son érection est désormais très dure. La bite est jolie, bien droite, bien nervurée, une jolie peau et surtout un joli gland.

 

Puis d'un coup d'un seul, elle embouche tout ça, elle joue la partition de fellation allegro, jouant des lèvres et la langue dans toutes les combinaisons possibles, s'attardant sur le méat, ce qui provoque des râles satisfaits de l'heureux homme.

 

- Viens, mon gâté !

 

Elle l'entraîne dans la chambre.

 

- Couche-toi sur le lit, sur le dos, j'arrive !

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Un petit tour dans le tiroir pour prendre une capote. Celle-ci est posée avec art et manière sur la bite du Monsieur afin qu'il ne débandât point.

 

Et hop ! Linda s'empale sur la queue du parrain et commence une série de va-et-vient verticaux. Elle aurait bien voulu le regarder dans les yeux pendant l'effort, mais Christian a choisi de fermer les paupières, il est parti dans ses fantasmes, on ne saura jamais lesquels.

 

Linda sent comme un raidissement chez l'homme, le sang afflue sur les épaules, sur la poitrine, sur le visage aussi.

 

- Laisse-toi aller Christian

- Ça vient... ça vient !

- Oui, laisse toi aller !

- Humpf !

- Et bien voilà !

 

Crise de larmes ! Il sanglote comme un robinet, le Christian. C'est l'émotion ! Ah, ces hommes !

 

Linda veut éviter que maintenant, on tombe dans une phase trop intime, aussi, après avoir fait un chaste bisou à son parrain, (sur le bord des lèvres quand même), se lève-t-elle et enfile-t-elle une robe de chambre.

 

- Merci, merci ! Annone-il ! Quel cadeau tu m'as fait !

- Ça m'a fait plaisir ! Je te laisse te rhabiller, on va se resservir un verre, tu me rejoins ?

 

Linda, elle, n'avait pas joui, mais ce n'était pas "le but de l'opération".

 

- Tu es où en ce moment ? Lui demanda Linda.

- Je réfléchis !

 

Effectivement, il semblait parti fort loin et n'avait pas touché à son verre.

 

- Je ne mesure pas encore les conséquences de ce qui vient d'arriver, reprit-il. Je suis d'abord devenu homosexuel par défaut, et puis j'ai eu la chance de trouver deux compagnons qui m'ont aidé à aimer les hommes. Je ne l'ai pas regretté et je crois que si j'ai réussi à jouir ce soir, c'est justement parce que je suis bien dans ma peau. En fait je me définissais comme bisexuel dans ma tête à défaut de l'être dans la pratique. Depuis tout à l'heure je suis un vrai bisexuel ! On trinque !

- Tchin ! Tu sais, ce que je t'ai proposé hier, pour te venger, j'ai super envie de le faire.

- Pourquoi pas ? Admettons que je te montre où habite Geneviève Baur, on l'identifie, et après tu fais quoi ?

- Non, ce ne sera pas cette Geneviève ! Cibler un homme, ce sera bien plus facile. Il y en a qui sont célibataires dans cette bande ?

- Attends ! Grandbillard est marié, Enguebert je ne sais pas, reste Tilleul qui est curé et Laurillac.

- On va laisser le curé de côté. Alors ce sera Laurillac. Comment es-tu sûr qu'il est célibataire ?

- Sa boite aux lettres : c'est juste indiqué "Jean Laurillac".

- Admettons !

 

Deux jours plus tard :

 

Depuis 8 heures, Linda et Roisson, installés dans la voiture de ce dernier guettaient les allées et venues devant l'immeuble de Jean Laurillac, rue de Babylone. A 10 heures un sexagénaire bien habillé et chapeauté sortit dans la rue :

 

- Non, c'est pas lui ! Quoi que... Attends un peu, mais si c'est lui ! Putain, qu'est-ce qu'il a changé ! Mais pas de doute, c'est bien lui.

- Bon, je me lance, je te tiens au courant.

 

Linda sortit de la voiture, et suivit l'homme. Celui-ci entra faire quelques courses chez un crémier, puis acheta un journal avant de se diriger en direction du square Boucicaut. Linda se demande bien comment l'aborder de façon intelligente, mais l'idée ne vient pas.

 

Laurillac pénètre dans le square et s'installe à l'extrémité d'un banc public. Linda s'assoit sur le même banc, à l'autre bout, bien entendu !

 

Coup d'œil peu discret de Laurillac en direction de la belle. L'aventure peut démarrer.

 

Laurillac feuillette "le Figaro" assez rapidement, puis sort de sa poche un sachet d'où il extrait des graines qu'il éparpille devant lui. Moineaux et pigeons ne tardent pas à venir en nombre picorer cette manne !

 

"Complément surréaliste !" se dit Linda "le vieux facho qui apporte à manger aux petits oiseaux ! Mais il est vrai qu'on dit aussi que personne n'est jamais tout blanc ni tout noir."

 

L'un des moineaux semblait plus malin que les autres, et tandis que ses congénères se disputaient les mêmes graines, celui-ci suivait le mouvement d'un pigeon en lui subtilisant systématiquement les graines qu'il convoitait. Linda se mit à rire, se forçant un petit peu quand même :

 

- Il est malin celui-ci ! S'écria-t-elle.

- C'est un vrai spectacle, ils n'en finissent plus de m'étonner ! Répondit Laurillac.

 

Et voilà, la glace est déjà rompue.

 

- Je ne vous ai jamais vu dans ce square !

- Je ne suis pas du quartier, je sors d'un entretien d'embauche ! Ça n'a pas marché !

- Vous êtes dans quelle branche ?

- Histoire de l'art.

- Ah, oui ? J'ai écrit un petit opuscule il y a fort longtemps sur les vitraux de la cathédrale de Chartres.

 

Voilà qui tombait à pic : Linda l'avait justement visitée quelques semaines auparavant. Elle put donc lui en mettre plein la vue avec ses connaissances.

 

- Jusqu'en 2006, je faisais le pèlerinage tous les ans, précisa Laurillac, maintenant je ne peux plus, je suis trop vieux, trop fatigué. La vieillesse est un naufrage, savez-vous ?

- Oui, c'est De Gaulle qui disait ça !

- Ce con !

 

"Incapable de cacher ses opinions politiques, ce type !"

 

- Un jour je n'aurai plus la force de me faire à manger, mais je n'irai pas en maison de retraite, je me laisserai mourir.

- Vous vivez seul ?

- Ça fait 15 ans que ma femme est partie... Avec le facteur ! Un antillais en plus !

 

"Ça nourrit les petits oiseaux, mais c'est raciste !"

 

- J'ai essayé de me remettre avec quelqu'un, mais ça n'a pas marché, on ne refait pas sa vie à 50 ans, je dois être trop difficile à vivre !

- Il vous faudrait une sorte de gouvernante.

- J'y ai bien pensé, mais on ne me propose que des arabes ou des noires ! Merci !

 

"Et remets-nous en encore une couche, pépère !"

 

- Je connais peut-être quelqu'un qui serait intéressé.

- Française ?

- Oui, moi !

- Vous ?

- Faut bien que je vive, mon diplôme ne m'ouvre aucune porte et ce serait moins monotone que d'être caissière à Carrefour !

 

Laurillac la dévisagea d'une étrange façon.

 

- Vous avez des références ?

- Oui mais pas sur moi !

- Vous aviez un entretien d'embauche et vous n'avez pas pris vos références ?

 

"Oups ! Vite, rattraper la gaffe !"

 

- Ben, oui, c'est bien pour ça que ça n'a duré que 30 secondes.

- Il vous faut combien de temps pour aller les chercher ?

- On va dire une heure !

- Et bien, allez-y, je ne bouge pas, je vous attends jusqu'à midi. S'il pleut, je serai au café là-bas !

 

Bref, l'affaire se fit.

 

- Pour la tenue, je n'aurais qu'une seule exigence : que vous soyez en jupe... j'ai horreur des femmes en pantalon...

 

Le salaire proposé à Linda était correct, mais sans plus. Et comme Laurillac avait décidé qu'hormis les petites courses qu'il effectuait quotidiennement entre 10 heures et midi, il n'en flanquerait plus une ramée, Linda se farcissait la cuisine, la vaisselle, le ménage, le linge... Tout quoi !

 

Leurs rapports restèrent strictement professionnels pendant les huit jours d'essai, puis...

 

8 jours plus tard

 

Ce jour-là à midi trente, Linda servit le cabillaud de Laurillac accompagné d'une purée.

 

- Merci Linda ! Vous avez mangé ?

- Oui monsieur !

- Asseyez-vous Linda, là devant moi, c'est bien. Linda, votre période d'essai prend fin.

- Oui, monsieur, j'allais vous en parler.

- Je n'ai que des compliments à vous faire, donc je vous garde. Nous avons juste deux ou trois choses à redéfinir... Au fait, verriez-vous un inconvénient à prendre désormais vos repas en ma compagnie ?

- Mais pas du tout, monsieur, ce sera un plaisir.

 

"Tu parles d'un plaisir ! Mais ça signifie qu'il a envie de parler, et ça, ça m'intéresse !"

 

Linda travaillait 5 jours par semaine, pas toujours les mêmes, en principe de 9 h 30 à 14 heures puis de 17 heures à 20 h 30.

 

Laurillac était un phraseur et comme Linda l'avait pressenti, les repas pris en duo lui permettaient de se livrer à de longs soliloques. Ce n'était pas toujours intéressant et Linda devait parfois prendre sur elle pour supporter de longues diatribes politiques, n'ayant rien de commun avec ses propres opinions. Malgré tout, petit à petit le bonhomme se dévoilait :

 

- En fait, j'ai raté ma vie. Ma femme a été incapable de me faire des gosses, puis elle m'a quitté. J'avais deux passions : la politique et la chimie. Faire de la politique, c'est pénétrer dans un panier à crabes, il faut arriver au bon moment et être le plus fort. Il faut croire que je ne me suis pas lancé au bon moment. La chimie ? Je me voyais déjà un théoricien ou un inventeur génial : le prix Nobel, l'académie des sciences, les bouquins, les plateaux télé, la gloire, la renommée. Pfff, j'ai seulement fini cadre supérieur dans une boite sans aucune originalité. Et je n'ai rien inventé ! J'aurais pu pourtant ! Savez-vous qu'un jour quand j'étais jeune, j'ai trouvé un bouquin qui décrivait une méthode pour priver les gens de volonté ? Un gaz de soumission...

 

"Tiens, tiens !"

 

- Avec des camarades de classe on s'est amusés à le tester !

- Oh, mais c'est passionnant ça, racontez-moi !

- Ça a failli tourner mal, on a pris un cobaye. Je ne me rappelle plus pourquoi on l'a fait se déshabiller, puis on lui a donné un ordre qu'il a mal interprété, il s'est retrouvé tout nu dans la rue et s'est fait embarquer par la police.

 

"Nous y voilà !"

 

- On n'a repris nos expérimentations que bien plus tard. Ça marchait, mais c'était difficilement maniable, et surtout, l'effet restait limité dans le temps. Alors on s'est tous juré solennellement que ce produit resterait un secret entre nous. Je leur ai dit que le jour où on arriverait à améliorer la formule, nous pourrions devenir les maîtres du monde ! Sans aller jusque-là, ça nous permettait de rêver. On se prenait pour des dieux prêts à régner sur une populace de zombies. Puis la vie nous a séparés, jusqu'au jour où nous nous sommes retrouvés. Depuis que nous sommes tous en retraite, on se voit toutes les semaines. Ces cornichons croient toujours que je vais trouver la bonne formule. Moi ça m'amuse, je continue à faire des expériences, mais je n'y crois plus vraiment…

 

Ces fameux amis de Laurillac, Linda eut l'occasion de les rencontrer. Depuis qu'il avait une excellente cuisinière sous la main, Laurillac s'amusait (car c'est bien le mot qu'il faut employer) à les inviter. Il ne se gênait aucunement après leur départ pour les critiquer vertement : "Tilleul, ce pédé hypocrite, qui se figure avoir raison contre tout le monde", y compris contre le Pape, Enguebert, ce "monument de niaiserie", mais c'est surtout envers Geneviève Baur qu'il laissait aller sa hargne : "Cinglée méchante et cruelle, elle aurait pu faire carrière dans la Gestapo". Etonnante réflexion tout de même de la part de ce vieux facho !

 

Il n'y avait qu'avec Grandbillard que les relations étaient à peu près "saines", mais avant de les aborder car elles auront leur importance, il faut auparavant évoquer un autre stade des relations entre Jean Laurillac et Linda Gobert.

 

Un mois avait passé, Linda en avait appris beaucoup mais quand elle rapporta tout ça à Christian Roisson, ni l'un ni l'autre n'y virent de quoi fomenter une quelconque vengeance.

 

- Que faire ?

- On va attendre, répondit Linda, il se produira bien un déclic, et puis en attendant, ça me fait des sous !

 

Ce midi-là, Jean Laurillac semblait bizarre, préoccupé, le repas se déroula beaucoup plus rapidement qu'à l'ordinaire et - fait rarissime - peu de mots furent échangés. C'est au moment du café que le sexagénaire prit une profonde inspiration avant de commencer.

 

- Linda, j'aimerais vous parler d'un sujet un peu délicat !

 

"Parle pépère, parle !"

 

- Oui ?

- En fait c'est une proposition, mais je vais faire un préalable : il est possible que ce que je vais vous dire vous choque. Si c'est le cas, soyez assurée que, d'une part je ne vous en tiendrai pas rigueur, et que d'autre part, je vous fais promesse de ne plus jamais évoquer cette proposition. D'accord ?

 

"Pourvu qu'il ne me demande pas de jouer les cobayes pour son gaz à la con !"

 

- OK !

- Avec tous les médicaments que je prends, je ne peux plus avoir une sexualité normale, vous comprenez ?

- Continuez, je vous en prie !

- En revanche, ma libido est toujours présente ! Aussi je me débrouille tout seul, alors qu'une assistance féminine me ferait un bien énorme.

- Allez droit au but, Monsieur Laurillac !

- Consentiriez-vous à devenir mon assistante sexuelle ? Que je me fasse bien comprendre : je ne peux plus faire l'amour, je souhaite juste quelques caresses mutuelles qui n'excéderaient pas un quart d'heure. Bien évidemment, cette fonction sera considérée comme un extra par rapport à votre emploi actuel et vous serez rémunérée en conséquence.

 

"Quand même gonflé, ce mec !"

 

- Je peux réfléchir 24 heures ? Vous aurez une réponse demain midi.

 

Linda était bien embêtée. Elle n'avait aucun blocage envers les métiers du sexe puisqu'elle avait été un moment strip-teaseuse et qu'elle avait accepté d'aller "plus loin" avec les clients qui le souhaitaient. Mais une fois l'affaire terminée, le client s'en allait continuer à vivre sa vie. Ici ce serait différent, bien sûr. Si elle acceptait, le degré d'intimité avec Laurillac s'élèverait considérablement (comme il baisserait sans doute en cas de refus) mais la vengeance de ce parrain, qu'après tout elle ne connaissait qu'à peine, valait-elle ce prix ? Une envie de laisser tomber tout ça l'envahit soudain.

 

Le lendemain

 

- Je vous devais une réponse, Monsieur Laurillac.

- Je vous écoute, Linda, et je respecterai votre décision.

- C'est oui !

- Non ?

- Si !

 

Laurillac en avait presque les larmes aux yeux.

 

- Il vous reste à me dire quels seront mes émoluments ?

- Est-ce que 100 euros par séance vous conviendraient ?

- Ce sera parfait !

 

La nuit avait portée conseil. Linda ne s'était encombrée d'aucune considération pseudo morale et avait décidé qu'elle serait bien bête de passer à côté d'argent aussi facile. Après tout elle ne faisait aucun mal à personne !

 

- Et de façon concrète, vous désirez quoi ?

- Que vous me stimuliez !

- Certes, j'entends bien, mais de quelle façon ?

- Eh bien, il y en a plusieurs... déjà il me serait agréable de vous caresser, ensuite peut-être pourriez-vous m'aider à me masturber ?

- Et vous voulez faire ça quand ?

- Pourquoi pas maintenant ?

- Je suis à votre disposition, monsieur

 

Ils se rendirent dans le salon et Laurillac s'installa dans son fauteuil préféré.

 

- Un petit strip-tease, ça vous dirait ? Proposa Linda.

- C'est une bonne idée, sauf que je présume que vous portez un collant. Avec des bas c'eut été mieux, je pense !

- Qu'à ne cela tienne, je vais descendre en acheter une paire ! Vous préférez quelle couleur ?

- Noir !

- J'y vais.

- Parfait, vous me rejoindrez dans le salon.

 

Voilà une prestation qui ne posait aucun problème à Linda. N'avait-elle pas exercé quelque temps le métier d'effeuilleuse ?

 

- Ah ! Il faudrait de la musique ! Demanda la soubrette à son retour, vous avez quelque chose ?

- Le Boléro de Ravel, peut-être ?

- Bonne idée.

 

Linda esquissa quelques pas de danse afin de "rentrer dans le rythme", puis se débarrassa assez rapidement de son haut et de sa jupe. C'est donc en sous-vêtements et ses jolies jambes gainées de bas qu'elle se mit à tournoyer en aguichant Laurillac. Elle s'approchait de lui, puis s'éloignait pour se rapprocher de nouveau, tantôt se penchant pour lui fourrer sa poitrine contre le nez, tantôt se retournant pour lui faire admirer ses fesses dont l'arrière du string ne dissimulait rien.

 

Après quelques minutes de ce manège, elle fit signe à son unique spectateur de rapprocher ses cuisses afin qu'elle puisse s'assoir dessus. Ainsi assise sur lui et devant lui, elle continuait de se trémousser au rythme de Boléro de l'éternel Maurice. Laurillac en profitait pour la peloter frénétiquement. Linda décida que le moment était venu de vérifier si tout ce manège faisait de l'effet à l'homme. Le toucher de braguette fut à cet effet concluant : le bonhomme bandait plutôt bien ! Du coup elle en dézippa la fermeture éclair avant de se relever.

 

Encore quelques mesures de danse et Linda exécuta l'ultra-classique cérémonial de retrait du soutien-gorge : dos tourné pour le lent dégrafage, puis retournement avec les mains sur les seins qu'elle finit par enlever. Elle se rapproche alors de Laurillac, lui colle ses seins contre son visage, s'arrange pour que son téton soit juste devant sa bouche qu'il ouvre afin d'honorer l'offrande.

 

De nouveau, elle recule, danse un petit peu, puis envoie valser son string en direction de Laurillac qui l'intercepte et le hume avec insistance.

 

Linda se met à quatre pattes, cambre son cul et ouvre sa chatte qu'elle se met à tripoter frénétiquement. En se retournant, elle constate que Laurillac s'est débraguetté et masturbe son sexe érigé. Elle vient vers lui et approche sa main de la bite, lui faisant lâcher la sienne. Elle le branle maintenant, une main recouvrant et découvrant le gland pendant que l'autre serre la base de la verge.

 

- Ça vient, ça vient ! A la grande bonté de prévenir l'homme !

 

Linda n'interrompt pas le mouvement de sa main droite, mais pose la gauche en corolle au-dessus du gland. Il ne tarda pas à éjaculer dans sa main en émettant un râle de plaisir.

 

- C'était très bien Linda ! Merci beaucoup ! Vous avez été parfaite. J'ai un petit coup de pompe, je crois que je vais m'assoupir, réveillez-moi dans vingt minutes.

 

Mais Laurillac n'avait pas ce jour-là avoué tous ses secrets et c'est ainsi que le lendemain, il précisa :

 

- Linda, j'aimerais que vous portiez des bas en permanence, ça vous pose un problème ?

- Non, pas trop !

- Et puis j'aimerais que ce soit des bas un peu chics !

- A la vitesse où je les file, ça va me couter une fortune !

- Ne vous inquiétez pas pour ça, c'est moi qui paye.

- Dans ce cas...

 

Une semaine plus tard

 

C'est après le repas de midi, au moment du café que Jean Laurillac manifesta son désir de "faire comme la semaine dernière".

 

- Exactement pareil ?

 

- Nous apporterons quelques variantes, surtout pour la conclusion, sinon oui, commençons de la même façon ! Attendez-moi dans le salon, je vais me mettre à l'aise.

 

Cinq minutes plus tard, Laurillac revint en robe de chambre, mit de la musique et Linda opéra donc de la même façon que la fois précédente jusqu'à ce que... alors qu'elle n'avait plus sur elle que ses bas et sa culotte...

 

- Vos bas... Linda ! Vos bas !

- Oui ! Et que souhaitez-vous que je fasse avec mes bas ? Minauda-t-elle.

- Retirez-les et passez-les-moi !

 

Elle le fit sans se presser, d'abord la jambe droite. Elle fit une boule avec le bas et le lança vers Laurillac qui l'attrapa et se mit à le humer avec frénésie. En même temps, il dénoua sa robe de chambre, dégageant sa queue qui cherchait à indiquer midi !

 

Après s'être enivré du parfum du second bas et que son sexe fut cette fois convenablement bandé, il exhiba une trousse que Linda n'avait pas encore remarquée.

 

- Tenez, ouvrez-la !

 

La trousse contenait un godemichet très réaliste et un tube de gel intime.

 

- Vous voulez que je me serve de ça ?

- Oui, s'il vous plait !

- Euh, il me faudrait un préservatif... C'est pour l'hygiène...

- Peu importe, il n'y a que moi qui m'en sers !

- ???

- Linda, ce que je voudrais, c'est que vous me l'introduisiez dans mon... Dans mon...

- Dans votre anus, peut-être ?

- Vous voulez bien ?

- Je n'ai rien contre !

- Alors on va faire comme ça : vous allez me l'introduire et pendant ce temps, je veux que vous me traitiez de tous les noms, que vous soyez la plus vulgaire possible. Mais uniquement pendant l'introduction, ce sera comme un jeu de rôle, après chacun reprendra sa vraie place.

- D'accord !

 

Linda n'avait rien contre les jeux de godes, mais n'avait jamais eu l'occasion d'en pratiquer avec un homme. Il y a un début à tout ! Cela dit ce n'était pas le grand enthousiasme mais bon, "business is business."

 

Laurillac se mit en position, le cul relevé, les mains écartant les fesses. Linda lui tartina l'orifice anal avec une noisette de gel, puis commença à introduire l'olisbos, lequel entra plutôt facilement. Elle imprima à l'objet des mouvements de va-et-vient !

 

- T'aime ça qu'on t'encule ? Hein ma salope ! Commentait Linda comme l'avait souhaité son partenaire.

- Oui ! Oui !

- Je te le défonce bien, ton cul de vieille pédale, là ?

- Oui ! Oui !

- Je suis sûr que si je t'amenais une vraie bite, tu te la serais foutue dans le cul ! Hein, enculé ?

- Oui, Oui !

- Et tu l'aurais bien sucée avant !

- Oui ! Oui !

- Tu aimes ça, sucer des bites ?

- Oui ! Oui ! Répétait Laurillac qui semblait décidemment en panne de vocabulaire.

- Tu en as déjà sucé des bites ?

- Non, hélas ! Oh, c'est bon ! Continuez, mais masturbez-moi avec votre autre main !

 

Linda obtempéra. Laurillac finit par jouir cinq minutes plus tard, sans le spasme, mais il se retourna apparemment satisfait avant de disparaître faire sa petite toilette intime dans la salle de bains.

 

De façon tout à fait inattendue, Linda était désormais excitée. Elle ne souhaita pas que Laurillac s'en aperçoive et partit se soulager en s'enfermant dans les toilettes.

 

L'appartement de Jean Laurillac était ancien et comprenait une particularité : une trappe à mi-hauteur, destinée à passer les plats avait été aménagée entre la cuisine et la salle à manger. Elle ne servait plus et n'avait été condamnée que d'un simple rideau. Résultat : de la cuisine on entendait tout ce qui se disait à côté. Et justement, Linda en entendait de toutes les couleurs !

 

- Tu vas me trouver parano, commença l'abbé Tilleul, mais j'ai en tête de nombreux cas où des personnes se sont fait gruger par leur personnel de maison. Mais, bon, je suppose que cette Linda possède des références sérieuses.

- Oui, pourquoi ? Et puis que veux-tu qu'elle me vole, il n'y a rien à voler !

- Tes cahiers, Jean ! Tes cahiers où tu consignes les progrès de tes recherches sur le gaz de soumission.

- Laurillac éclata de rire.

- Tu lis trop de romans d'espionnage, l'abbé !

- Et puis ne crois-tu pas qu'une créature aussi... Aussi... Comment dire ?

- Sexy ?

- Je cherchais un autre mot, mais allons-y pour sexy, ne te provoque pas des tentations...

- Et bien si je succombe à la tentation, j'irai me confesser, la religion catholique est sur ce point fort pratique.

- Ce n'est pas comme ça qu'il faut raisonner...

- Je raisonne comme je veux, Tilleul !

- Perdrais-tu la foi ?

- La foi en Dieu est une chose, la foi en l'église en est une autre.

- T'éloignerais-tu de nos idées ?

- La question n'est pas là ! S'il suffisait simplement de mélanger la religion à la politique pour avoir raison, ça se saurait. Et puis, nous avons déjà eu ce genre de discussions, ce n'est pas l'abbé que je reçois chez moi, c'est l'ami. L'abbé, je n'en aurai besoin qu'une seule fois : pour m'administrer les derniers sacrements. On ne sait jamais, ça peut toujours servir.

 

Avec Geneviève Baur, ce fut pire et plus expéditif.

 

- Cette fille, je ne la sens pas, elle produit des ondes négatives ! Déclara-t-elle. Tu devrais te méfier !

- Sa cuisine n'est pas bonne peut-être ?

- Si, c'est excellent, mais tu sais que je sens ces choses-là, cette fille émet des ondes de stupre.

- Et bien si ces prétendues ondes te gênent à ce point, rien ne t'oblige à rester... C'est dommage, il va rester à manger, mais je peux dire à Linda de te préparer un Tupperware. Linda !

- Non ! Jean, je suis désolée, je te présente mes excuses !

- Monsieur désire ? Demande Linda innocemment.

- Je voulais juste vous féliciter pour ce canard à l'orange, nous nous régalons.

- Merci, monsieur.

 

Mario Grandbillard était venu dîner avec son épouse, Annette, une très jolie femme, mature mais fort bien conservée. Le genre à dépenser une fortune entre soins esthétiques et club de remise en forme. C'est après le repas qu'il se passa quelque chose d'imprévu. Linda avait servi le café dans le salon-bibliothèque, elle terminait la vaisselle et partirait ensuite. Annette la rejoignit alors dans la cuisine :

 

- Jean Laurillac a bien de chance de s'être déniché un aussi ravissant cordon bleu ! Dit-elle.

- Merci !

- On vous a peut-être dit que j'étais artiste photographe à mes heures ?

- Euh, non !

- Vous avez déjà posé pour des photographes ?

- Oui, une fois, il y a bien longtemps !

- Vous accepteriez de poser pour moi ?

- Je sais pas... Vous faites quel genre de photos ?

- Des nus, des nus romantiques, vous serez rétribuée fort correctement, rassurez-vous !

 

Bref l'affaire se fit. Linda trouvait là, à la fois l'occasion de se faire des sous et d'infiltrer un peu plus la "bande" de Laurillac.

 

Les séances avaient lieu dans le studio d'un ami photographe d'Annette. Elle lui présenta le propriétaire des lieux.

 

- Voici Pierre, c'est un vieux cochon. S'il te fait des avances, envoie le promener ! Plaisanta-t-elle.

- Je ne suis pas un vieux cochon, j'aime les bonnes choses de la vie, c'est tout, rassurez-vous, je suis très discret, je vous laisse entre filles, je vais aller faire un tour...

- C'est ça et n'oublie pas ton parapluie, il pleut comme vache qui pisse ! Bon, Linda je vais vous demander de vous déshabiller tout de suite, c'est à cause des marques de sous-vêtements, il faut plusieurs minutes avant qu'elles ne s'estompent.

 

Linda se débarrassa de ses vêtements sans aucun problème, après tout, elle était là pour ça !

 

- Humm ! Pas mal, vraiment pas mal ! Estima Annette. Tourne-toi un peu, oui, oui vraiment pas mal ! Il n'y a rien à jeter ! Ah, il faudrait que je teste la texture de peau, je peux toucher ?

 

Linda ne comprenait pas bien pourquoi quelqu'un qui prend des photos aurait besoin de toucher, mais n'alla pas jusqu'à lui refuser cette autorisation. D'autant qu'elle se limita à une vague caresse sur l'avant-bras.

 

- Humm, tu as la peau douce ! C'est doux comme ça partout ?

 

"Oh, les gros sabots !" Se dit Linda qui venait de comprendre que les intentions d'Annette n'étaient pas exclusivement photographiques. Elle entra néanmoins dans son jeu.

 

- Je crois que c'est doux comme ça partout, mais si vous voulez constater par vous-même, ça ne me dérange pas plus que ça !

 

Annette cependant n'avait pas compris que Linda avait saisi ses intentions, aussi balada-t-elle ses mains sur les épaules, sur la nuque et sur les cuisses, mais aussi sur les pieds où elle s'attarda longuement.

 

- Ils sont vraiment mignons tes petits pieds !

 

"Si elle me tutoie, ben moi aussi !"

 

- Tu trouves ?

- Tu te mets tout le temps du vernis ?

- Non, mais je me suis dit que pour la séance de photo, ce serait plus classe.

- T'as bien fait.

 

Elle reprit ses caresses.

 

- Effectivement, c'est doux partout !

- Tu ne m'as pas caressée partout ! Fais-le donc, tu en meurs d'envie ! Lui Lança Linda avec un regard de défi.

- Lirais-tu dans mes pensées ?

- Dans tes pensées non, mais dans tes yeux, oui !

- Que veux-tu, je suis très nature et j'ai du mal à cacher mes…

 

La phrase reste en suspens.

 

- Tes quoi ?

- Je n'trouve pas le mot !

- Tes pulsions peut-être ?

- Disons ça comme ça ! Répondit Annette en osant caresser le sein droit de Linda.

- Humm tu as les mains douces ! Commenta-t-elle.

 

Linda entrait dans son jeu mais sans bluffer car effectivement Annette avait les mains bien douces !

 

- Quels beaux nénés tu te payes, Linda, je les embrasserais bien si je ne me retenais pas !

- Ne te retiens pas !

 

Annette se mit alors à gober les jolis tétons bruns qui du coup, se mirent à pointer fièrement.

 

- Et ça te ne dérange pas de me peloter en restant habillée ?

- Hum, d'habitude c'est le modèle qui se déshabille, pas le photographe. Fit-elle semblant de temporiser.

- C'est comme tu veux, c'est toi la cliente, le client est roi.

- Tu ne penses pas que la différence d'âge...

- Ecoute, Annette, répondit Linda, agacée, on va peut-être arrêter de tourner autour du pot. T'as envie de coucher avec moi, c'est gros comme une maison, il se trouve que ça ne me dérange pas, dans le genre mature tu serais plutôt sexy.

- Dans ce cas, je crois que je n'ai plus qu'à me déshabiller, j'espère que tu ne seras pas déçue !

 

Elle retira donc ses vêtements, assez rapidement.

 

- Alors ? Demanda-t-elle.

- Alors j'espère que je serai aussi bien à ton âge !

- Assieds-toi sur le machin là-bas, j'arrive.

 

Annette la rejoignit et se baissa. Linda écarta les jambes, pensant que sa partenaire allait s'attaquer de suite à son minou. Aussi fut-elle surprise quand au lieu de ça, elle se saisit délicatement de son pied et se mit d'abord à l'embrasser, puis à le lécher.

 

- T'es pas chatouilleuse au moins ?

- Si un peu ! Evite de les tripoter en-dessous.

 

Annette léchait à présent les orteils, avec une nette préférence pour le gros orteil qu'elle engloutit dans sa bouche et se mit à le suçailler comme s'il s'agissait d'une courte bite.

 

Linda se surprit à s'exciter de cette pratique peu courante.

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Avec un petit coup d'œil complice, Annette rapprocha son visage de celui de Linda. Cette dernière accepta le contact et les deux femmes ne tardèrent pas à se déchaîner dans un déluge de baisers et de caresses de plus en plus osées. Néanmoins c'était Annette la plus entreprenante, ses mains allaient partout, ses doigts entraient partout, et Linda doigtée dans la chatte et dans l'anus se laissait faire avec ravissement.

 

Bientôt les deux amantes se retrouvèrent en position de soixante-neuf, Linda avait du mal à se concentrer tant l'autre semblait experte à lui donner du plaisir. Il vint plutôt rapidement et Linda eut un orgasme intense qu'elle manifesta bruyamment, sa bouche remplie des sucs de sa partenaire. Il lui fallut après quelques instants de récupération rendre la politesse.

 

- Doigte-moi le cul en même temps ! Lui suggéra la belle mature dont le sexe dégoulinait.

 

Linda entreprit de lécher ce jus de chatte au goût si particulier, tandis que son doigt allait et venait dans son petit trou.

 

- Vas-y, le clito, maintenant, le clito !

 

Message bien reçu : clitoris activé ! Et quelques secondes plus tard Annette montait à son tour au septième ciel.

 

Les deux femmes étaient dans un drôle d'état : en sueur, le maquillage destroyé mais satisfaites. On le serait à moins !

 

- Pour les photos, on pourrait revoir ça dans huit jours si tu es d'accord ? Parce que là, je suis un peu H.S., tu vois ?

- Je vois !

- Mais je te paye quand même !

- Je ne te l'aurais pas demandé ! Rétorque Linda très hypocritement.

- Tu sais, tu t'es trompé tout à l'heure !

- Je me suis trompée de quoi ?

- Je n'avais jamais eu l'intention d'aller si loin, je voulais te juste te caresser et m'occuper de tes pieds… mais comme tu semblais prête à en accepter plus, je suis entrée dans ton jeu !

 

La pluie n'avait pas cessé et tombait dru sur les vasistas du studio de photo. On frappa à la porte.

 

- C'est Pierre ! Je peux entrer ?

- Une seconde !

 

Les deux femmes remirent leurs sous-vêtements avant d'indiquer au casse-pied qu'il pouvait entrer. Et le voilà qui arrive, qui revient de son petit tour sous la pluie.

 

- C'était bien ta petite balade ? lui demande Annette.

- Bof, la pluie n'arrête pas, j'ai été boire un café au bistrot d'en face.

- Le bistrot d'en face il est quand même à 200 mètres, et tu n'es même pas mouillé.

- J'ai un bon parapluie !

- Même tes chaussures ne sont pas mouillées ! Tu es trop fort toi ? En fait tu n'es pas sorti ! Je me demande si tu n'étais pas en train de nous mater ? Déjà la dernière fois, je me demandais… Voyons voir, si ça se trouve il y a un truc pour mater, un système de glace sans tain ?

 

Et Annette s'en va décrocher l'un des deux miroirs accrochés au mur sans rien déceler de suspect. En revanche en retirant le second, elle tombe sur un joli trou donnant dans une sorte de cagibi !

 

- Et bien bravo, Pierre ! Belle mentalité ! Je comprends pourquoi tu me louais le studio gratuitement, gros dégueulasse.

- Je ne fais rien de mal…

- On ne mate pas les gens sans leur accord ! C'est une question de principe ! Et maintenant je peux savoir ce que tu voulais nous dire en faisant semblant de revenir de ta balade ?

- Je pensais qu'une prestation avec vous deux… je vous aurais payées, bien sûr !

 

Les deux femmes éclatèrent de rire. Pierre vexé se retira en rouspétant.

 

- Bon alors, on se dit "dans huit jours". Indiqua Annette. Quoiqu'on fasse, on commencera cette fois par les photos. Je préfère faire plusieurs séances espacées assez courtes plutôt qu'une seule, longue. C'est meilleur pour l'inspiration. Alors d'accord ma biche ?

 

La biche était d'accord !

 

Puis vint le moment des confidences :

 

- J'ai la chance d'avoir un mari qui n'est pas jaloux, du moins, c'est ce qu'il se plaît à me dire ! J'aime faire l'amour aussi bien avec les femmes qu'avec les hommes. Je ne lui ai jamais dit, mais je sais qu'il le sait. En fait, il s'agit d'un gentleman agreement, il en profite pour me tromper à tour de bras. Je serais donc bien mal placée pour lui reprocher quoi que ce soit et vice versa ! Nous ne sommes pas un couple libertin, mais un couple de cocus consentants. Cela ne m'empêche pas d'aimer mon mari, je ne le quitterais pour rien au monde, d'autant qu'il me permet de vivre confortablement.

 

Et après les confidences, cette étrange proposition :

 

- Tu dois te demander pourquoi je te raconte tout ça ? Eh bien, j'aimerais que tu me rendes un service, oh, ce n'est pas bien compliqué et je te rétribuerais aussi pour ça, voilà : Mon mari s'est embrigadé dans une sorte de cercle d'hurluberlus dont Laurillac est le leader, et tu sais ce qu'ils recherchent, ces andouilles, je te le donne en mille ?

- Non, pas du tout !

- Un gaz magique qui leur permettrait de devenir maîtres du monde ! C'est te dire qu'ils sont complètement timbrés !

- Un jeu, non ?

- Justement, je ne suis pas sûre qu'il ne s'agisse que d'un jeu ! Ce truc me parait dangereux, doublement dangereux. D'abord parce que ça manipule des produits chimiques et qu'ensuite si par malheur ils arrivaient à un résultat, je n'ose en envisager les conséquences.

- Et tu voudrais que je fasse quoi ?

- Que tu fouines un peu. Mon mari m'a raconté que Laurillac notait tout ça sur des cahiers, une espèce de journal. Mon mari me raconte beaucoup de choses, mais j'ai comme l'impression que Laurillac manipule tout le monde, je ne sais pas tout. Si tu pouvais les consulter régulièrement ces cahiers, et me dire.

- C'est tout ?

- C'est tout !

 

Linda se mit donc à feuilleter régulièrement les derniers cahiers de Jean Laurillac. Elle faisait ça en fin de matinée, pendant que son patron effectuait sa promenade journalière.

 

Sur ces cahiers, Laurillac ne se contentait pas de relater les résultats de ses expériences, il commentait l'actualité d'un ton désabusé, résumait les réunions avec les membres de son cercle, assortis parfois de notes acides sur ses participants. Il parlait même de Linda en notes sibyllines mais élogieuses : "une fille intelligente, efficace, pas compliquée". Quant aux expériences, c'était assez compliqué à suivre, Linda n'ayant jamais fait d'études de chimie, mais on pouvait comprendre que Laurillac cherchait à augmenter la période de stabilité de son mélange. Des notes récentes précisaient qu'il avait réussi à doubler ce temps. "C'est encourageant, mais ce n'est pas encore assez" avait-t-il mentionné".

 

Et puis cette note surprenante : "J'ai essayé d'arrêter les médicaments, la douleur est pire qu'avant". Plus loin "J'ai été voir ce fameux spécialiste, c'est un con, je sais très bien que je vais crever".

 

Linda fit part à Annette de sa difficulté de contextualiser les notes de Laurillac. Aussi cette dernière lui apprenait de son côté tout ce qu'elle savait, c'est-à-dire tout ce que son mari lui confiait.

 

- Oui, mon mari doit être le seul à le savoir : Laurillac est atteint d'une maladie orpheline qu'on ne sait pas soigner. Les toubibs se contentent de lui filer des anti-inflammatoires.

 

Mercredi 28 septembre

 

Linda a pris ses deux jours de repos hebdomadaire la veille et l'avant-veille. Dimanche soir Jean Laurillac était en petite forme, mais ça lui arrive souvent, de plus en plus souvent même. Linda ouvre avec ses clés. Elle cherche son patron, le découvre dans le lit

 

- Vous n'êtes pas bien, monsieur ?

- Non, pas bien du tout !

- Voulez-vous que j'appelle un médecin ?

- Ça ne servira à rien, c'est la fin !

 

Il lui raconta alors ce qu'elle savait déjà sur son état de santé. Et lui fit un certain nombre de recommandations au cas où… Il demanda qu'on lui serve son repas au lit mais y toucha à peine. Il se leva un peu l'après-midi mais ce fut pour s'affaler dans le fauteuil avant de retourner se coucher.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:20

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 6 Maud-Anne Amaro

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6 - L'expérience interdite

 

Il est 17 heures, Geneviève Baur est fébrile. Son plan est prêt. Elle va gagner car elle sait que c'est elle la meilleure du groupe, même si Jean Laurillac ne l'a jamais admis.

 

"Ces abrutis sont toujours en train de se bagarrer pour ces satanés cahiers" se dit-elle "alors que la seule chose intéressante qu'ils contiennent, ce sont ces deux dernières pages que j'ai arrachées quand je suis venue m'incliner devant la dépouille de Laurillac."

 

Ensuite, elle s'était bien amusée, allant même raconter qu'elle avait été victime d'un cambriolage, alors qu'on la dérangeait en pleine séance de baise. Puis elle avait sollicité le concours du professeur Martinov, qui avait refusé de l'aider. Elle devrait donc se passer des améliorations techniques qu'elle aurait souhaitées.

 

Flash-back (samedi 29 octobre)

 

Geneviève au volant de sa voiture se demande si elle a fait le bon choix en proposant à ce gigolo de l'assister dans cette opération hasardeuse et le soupçonne de n'avoir accepté qu'en raison de la belle enveloppe promise.

 

Sur la route, un jeune homme en sac à dos fait du stop, le genre biquet, très fin, petit polo rose, cheveux dans le cou.

 

- Encore une tantouze ! Ne put s'empêcher de commenter Geneviève dont l'esprit était loin d'être aussi large que sa chatte.

- Il est mignon, je trouve ! Réplica, le gigolo qui se prénommait Gaétan.

- Il fait quoi ? Il fait du stop ou il tapine ?

- Ce n'est pas incompatible ! Fit remarquer Gaétan, qui avait l'air de bien connaître la question.

- Il t'intéresse ?

- Je suis en mains avec vous, je ne peux pas être partout !

- Donc il t'intéresse ! On est en avance, on peut s'amuser !

 

Geneviève tourna à droite, puis encore deux fois à droite, elle se retrouva de nouveau derrière le biquet et stoppa à sa hauteur.

 

- Vous allez où ?

- Saint Germain !

- Je peux vous rapprocher.

 

Le jeune homme jeta un air circonspect dans la voiture. Gaétan lui fit un clin d'œil fort explicite.

 

- D'accord, j'adore les rapprochements ! Dit-il en montant à l'arrière.

- Vous proposez quoi ? demanda Geneviève.

- Je peux être passif ou actif, je vais avec les hommes, les femmes, les couples, j'accepte beaucoup de choses sauf la violence.

- Au moins c'est clair ! Vous connaissez un coin ?

- Oui, mais il est d'usage de payer avant.

- Qu'est-ce qu'on perd comme temps en formalités, râla Geneviève en lui tendant quelques billets. C'est assez ?

- C'est même fort généreux. !

 

Un coin ? Il en connaissait un et les y guida. Norbert, puisqu'il s'appelait ainsi, sortit de son sac un drap, qu'il étendit sur le sol.

 

- Voilà, je suis à votre disposition ! Je me déshabille, je suppose ?

- Tu supposes très bien ! Montre-nous comment tu es foutu !

 

Ce n'est pas le corps frêle et peu musclé de Norbert qui excitait Geneviève. Le physique de ce gars-là était aux antipodes de ses choix masculins, plus axés vers le genre chippendale. Non ! Ce qui l'émoustillait c'est la perspective de voir les deux garçons faire des trucs ensemble. Elle adorait regarder faire ce genre de choses.

 

- Vas-y Gaétan suce-le, suce lui sa bonne bite !

- Elle est belle !

- Je ne t'ai pas demandé de me dire si elle était belle, je t'ai demande de la sucer !

- Oh, pardon ! Gloup ! Dit-il en engloutissant la queue de Norbert.

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Le fait est que Gaétan se régalait de cette fellation champêtre, faisant coulisser la bite, devenue rapidement bien raide et bien grosse, en d'incessants va-et-vient. Il finit par lâcher prise un moment et se recula. Ce joli gland couleur de framboise où perlaient quelques impertinentes gouttelettes le narguait.

 

- Voulez-vous goûter, Geneviève ? Elle est délicieuse.

 

Geneviève assise sur une souche, pantalon et culotte baissés, se paluchait la minouche en regardant le spectacle. Elle décida de rester passive, du moins pour l'instant.

 

- Maintenant que tu l'as bien sucé, j'aimerais bien te voir en train de te faire enculer !

- Ce n'est pas un problème, j'adore ça ! Répondit Gaétan en se débarrassant de ses vêtements.

 

Norbert s'encapota et fit se positionner Gaétan dans la posture adéquate avant de le pénétrer et de le positionner comme il se doit. Quelques minutes après, Norbert jouissait dans sa capote, après avoir fait hurler son giton. Geneviève ne tarda pas à le suivre au septième ciel et resta sur sa souche un bon moment, épuisée.

 

Les deux garçons se demandaient si une suite était prévue. Ils virent alors non sans une certaine inquiétude, Geneviève couper quelques badines souples et les réunir en faisceau.

 

- Amène ton cul, Gaétan !

- Pas trop fort !

 

Elle ne répond pas et lui cingle les fesses.

 

- Tiens, enculé, tiens pédé, tu n'es bon qu'à sucer des bites !

- C'est un peu fort !

- C'est peut-être fort, mais ce n'est pas fini !

 

Le jeune homme prit sur lui pour encaisser quelques coups supplémentaires, puis Geneviève estimant que les fesses du gigolo étaient assez rouges, et surtout qu'elle était de nouveau prête pour un tour gratuit, jeta ses badines au sol, se coucha sur le drap, cuisses écartées.

 

- Viens me prendre ! Vite !

 

Gaétan accepta l'invitation, malgré l'absence totale d'attirance sexuelle qu'il éprouvait à l'égard de Geneviève, mais que voulez-vous c'était son métier. Il la besogna énergiquement, puis quand elle se retourna afin qu'il puisse l'enculer, il redoubla d'énergie.

 

Geneviève jouit de nouveau mais moins bruyamment. Un coup d'œil à sa montre, il est temps de passer à d'autres divertissements mais avant il lui faut satisfaire une grosse envie de pipi.

 

Sans aucune pudeur, elle se met à pisser devant les garçons !

 

- Oh, que c'est beau, croit devoir affirmer Norbert !

- Espèce de pervers !

- Pervers ? Mais absolument !

 

A 18 heures 30, Geneviève Baur mal à l'aise avec ses lunettes provisoires, gare sa voiture à une vingtaine de mètres de la maison bourgeoise du professeur Martinov.

 

- C'est là, il y a de la lumière. J'espère qu'il est seul ! Tu as bien les instructions dans la tête, Gaétan ?

- Oui, madame !

- Alors répète !

- Pas de soucis, vous pouvez avoir confiance.

- J'ai dit : "répète" !

- Bon, je sonne, on entre en force, j'attache le type sur une chaise pendant que vous le tenez en respect, on le bâillonne. Vous faites ce que vous avez à faire, puis je libère les mains du type, mais juste les mains et on se casse !

- Et pourquoi juste les mains ?

- Hé, hé, le temps qu'il se libère les pieds, on sera loin, vous pouvez avoir confiance, je m'y connais en nœuds !

- Bon, essaye d'écouter s'il est seul. Il n'y a qu'une lumière d'allumée mais il y a peut-être d'autres pièces derrière, regarde si on peut contourner la baraque. Vas-y, moi je prépare ma cagoule et je te rejoins.

 

- L'arrière de la maison n'a pas l'air accessible, sinon je n'entends aucun bruit ! Indiqua Gaétan quelques minutes plus tard.

- Rien du tout ! Même pas la télé ?

- Non j'entends rien !

- Bon, on prend le risque, je n'ai pas envie de revenir demain. Si toutefois il n'est pas seul, tu sais ce qu'il faut faire ?

- Oui : s'ils sont deux, on fait avec, s'ils sont plus on bat en retraite...

- Allez, on y va ! Oh, une lumière qui s'allume ! Ah, une autre qui s'éteint ! Et tout est éteint maintenant ! Qu'est-ce qu'il fabrique ? Il ne va pas se coucher quand même ?

 

A 18 h 45, le professeur Martinov sort de chez lui. Il tient à main un sac en plastique. Il tourne à droite et disparaît.

 

- Voilà une situation qui n'a pas été prévue ! Remarqua Geneviève. Il est sorti avec un sac en plastique, il doit être invité chez quelqu'un. On change de plan, on fracture la porte !

- Fracturer la porte... Avec quoi ?

- Avec quoi on fracture une porte, d'après toi ?

- Un pied de biche, une perceuse ? On n'a rien de tout ça !

- On va l'acheter et on revient !

- Mais où ça ?

- Tss ! Tss ! Il y a un grand centre commercial à côté de Versailles, on y sera en 5 minutes. Allez, en voiture !

- Vous voulez vraiment qu'on fracture la porte ?

- Oui !

- Mais si on se fait repérer ? Et puis sa porte est peut-être blindée ?

 

Geneviève s'en alla examiner la porte.

 

- M'étonnerait qu'elle soit blindée, c'est une serrure à l'ancienne. En trois minutes ça va s'ouvrir !

 

Effectivement l'ouverture fut rapide et l'aurait sans doute été davantage si le Gaétan n'avait pas été vert de trouille pendant l'opération. Mais toujours est-il qu'à 19 heures 30, ils étaient dans la place.

 

- On commence par le haut ! Indiqua-t-elle en découvrant l'escalier de bois.

 

Le premier étage est occupé par deux pièces : un débarras que Geneviève Baur referme aussitôt (ce qu'elle cherche n'ayant aucune raison d'être là) ; L'autre c'est la chambre à coucher. Elle ouvre le tiroir du chevet, y découvre un godemichet très réaliste, le genre d'objet qu'elle n'a jamais osé acheter, même par correspondance. Allez hop, dans le sac ! Ce soir elle s'amusera avec !

 

Ils redescendent et Geneviève localisa facilement le laboratoire, où un coin semblait spécialement dédié aux travaux de chimie ; a priori il n'y avait qu'une expérience en cours : une sorte de mousse, qui ne l'inspira pas. Elle farfouilla dans les bocaux, les examina un par un sans les remettre en place, mais ne trouva rien qui pouvait ressembler aux produits nécessaires à la fabrication du produit miracle de Jean Laurillac. La seconde partie du labo ressemblait de loin à un établi de bricolage. Elle se demanda quelles pouvaient bien être les fonctions de certains dispositifs bizarres, mais ne trouva rien qui pouvait ressembler à un mélangeur portatif.

 

Restait l'armoire, où au milieu d'une multitude d'objets hétéroclites s'empilait les dossiers des clients. Elle les consulta et tomba sur celui de Grandbillard ! Il était composé de plusieurs pages, toutes écrites par ce dernier et accompagnées de schémas et de croquis.

 

"Voilà pourquoi Martinov n'a pas voulu faire affaire avec moi ! Mario m'a devancé, mais pourquoi sa commande n'a même pas été entamée ?"

 

Persuadée alors qu'elle ne trouverait rien de plus, elle donna à Gaétan le signal du départ en embarquant le dossier.

 

Fin du flash-back

 

Son initiative permettrait-elle de retarder l'exécution du contrat de Mario Grandbillard ? Elle n'en était nullement persuadée. Que faire alors ? Il n'était pas question de revisiter le laboratoire de Martinov une seconde fois. Aller récupérer le dispositif chez Mario, une fois qu'il serait en sa possession ? Pourquoi pas ? Mais la situation s'était compliquée... Tilleul et Enguebert étant éliminés, Damien ayant (heureusement pour elle) d'autres priorités, Mario restait son unique rival. Il finirait bien par se procurer ces fameux cahiers et s'apercevrait qu'il manquait des pages au dernier opus. Mais elle avait l'énorme et décisif avantage sur lui de les avoir en sa possession, ces fameuses dernières feuilles !

 

"Jean Laurillac exagérait, bien sûr !" se dit-elle "quand il clamait devant sa bande d'admirateurs béats que son produit, pour peu qu'il soit amélioré, lui permettrait de devenir maître du monde. Mais les autres prenaient ça au premier degré, s'imaginant qu'on pouvait d'un coup de brumisateur se diriger tout droit vers un coup d'état victorieux.

 

Non, Geneviève Baur n'avait pas ce genre d'ambition. Mais un cobaye bien dressé, intoxiqué au gaz de soumission et interchangeable pourrait lui permettre de réaliser ses rêves les plus inavouables, comme par exemple faire assassiner un certain nombre de personnalités qu'elle avait en horreur, mettre une panique monstrueuse dans le pays, créer un climat trouble et propice à l'arrivée au pouvoir de gens pour qui la démocratie n'avait rien d'une priorité !

 

"Pourquoi pas moi, après tout ? " se dit-elle en pleine crise de mégalomanie.

 

Une nouvelle fois, Geneviève Baur relut les pages arrachées au dernier cahier de Jean Laurillac :

 

" 5 septembre 2011 : Il m'est venu une idée : au lieu de m'acharner à améliorer le composant "C", pourquoi ne pas essayer d'améliorer le composant "B" ? Pourquoi ne pas essayer de l'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate (2A2P) ? Je vais acheter ce qu'il faut demain.

 

6 septembre 2011 :

Test de stabilité du mélange composant A + 10 grammes de 2A2P dilué dans de l'eau distillée : stabilité 90 minutes.

Test avec 20 grammes de 2A2P : résultat identique.

Test avec 10 grammes sur souris : 10 heures 07 : exposition au gaz : 2 secondes, la souris parait groggy

15 heures : la souris ne s'est pas alimentée

22 heures : la souris ne s'est pas alimentée

 

7 septembre, 6 heures 15 : la souris s'est alimentée dans la nuit - pas d'effets secondaires visibles. L'effet a donc duré de 10 h 07, jusqu'à une partie de de la nuit.

15 heures : je refais la même expérience avec une autre souris (exposition = 3 secondes)

 

8 septembre : 6 heures 15 : la souris ne s'est pas alimentée de la nuit. 7 heures : rien à signaler, 8 heures RAS.

10 heures 30, la souris se met brusquement à tourner sur elle-même avant de se précipiter vers la mangeoire. L'effet a duré 19 heures. La solution est proche.

 A midi, je gaze pendant 5 secondes l'un des chats de gouttière que nourrit Linda en plein milieu de son repas. Il a l'air abruti et arpente la pièce sans but précis. Je lui ordonne de manger : aucune réaction, même en lui mettant sa pâtée sous le nez. Je demande à Linda de lui ordonner de manger, il le fait. Elle lui ordonne après de grimper sur différents meubles : succès complet.

Linda me reproche de me servir d'un chat pour mes expériences. Le ton monte, elle ne m'a jamais parlé comme ça, j'aurais dû la renvoyer, mais j'y suis attaché !

 

"Attaché ! Bien sûr, cette salope l'a ensorcelé !"

 

Je lui propose d'être mon prochain cobaye : elle accepte en échange de (un montant en euros est rendu illisible à cet endroit)

 

9 septembre, 9 heures 10, je gaze Linda 10 secondes, je lui ordonne de s'asseoir au bureau et de m'écrire 25 000 fois le mot "nervure".

10 heures : Linda n'arrête pas d'écrire, elle m'a rempli une quinzaine de pages. Je lui demande combien de fois elle a écrit le mot, elle me répond immédiatement "998" ! Je place un repère sur la page, je vérifierai ultérieurement.

12 heures : Linda me dit en être à 3281 mots ! Cette capacité de mémoire imprévue est stupéfiante et pleine de promesses. Le plancher est mouillé sous sa chaise : Linda s'est uriné sur elle. Je lui ordonne de nettoyer tout ça ! Elle s'arrête d'écrire mais n'exécute pas l'ordre. J'ai compris : je ne suis pas assez précis dans mes ordres. "Arrête d'écrire, nettoie ton urine et vas te changer, et ensuite remets-toi à écrire". Elle exécute la série d'ordres intégralement mais elle s'est changée complètement, ce qui n'était pas nécessaire. Encore un problème de précision des ordres.

13 heures : 4370 mots. Je lui demande de s'arrêter et de me rejoindre pour déjeuner. Elle ne prend aucune initiative, je la sers et lui dis de manger pour chaque plat, idem pour la boisson. Il faudra gérer tout ça.

14 heures : Arrêt des pages d'écriture. Ça ne sert plus à rien et elle va avoir des crampes.

 

"Et alors ? Ça aurait été intéressant de savoir comment elle aurait géré ses crampes !"

 

J'ai demandé à Linda de se mettre en stand-by dans un fauteuil, je lui ai précisé qu'en cas d'envie de pipi, elle devrait aller aux toilettes, puis revenir.

 

17 heures 20 : Linda se lève, va aux toilettes et revient.

20 heures : Dîner comme à midi, puis stand-by.

 

10 septembre, 1 heure du matin, Linda s'est assoupie. Embêtant !

Je lutte contre le sommeil, je bois café sur café.

4 heures 27 : Linda se réveille en sursaut, elle se demande ce qu'elle fait ici, ne se souvient de rien.

Fin de l'expérience. Succès total !

 

"A moi de jouer maintenant ! Tiens, l'un de mes premiers jeux sera de démolir cette Linda ! Et après ce sera le tour de Damien de la Tournelle, ce petit con qui m'a humiliée en pleine rue !

 

A 18 heures tout est prêt, le produit "A" chauffé à 80° C, le produit "C" dans une petite bouteille et la dose nécessaire d'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate dans une seringue. Le tout est déposé sur la table de chevet, recouvert d'une étoffe discrète.

 

- Allô, c'est Jérémie, je suis en bas de chez vous.

 

Un nouveau gigolo, recruté sur Internet, qu'elle n'a jamais vu, celui-ci, mais ce qu'il ignore c'est qu'il ne vient pas pour faire l'amour mais pour servir de cobaye…

 

- 2ème étage droite, la porte de l'appartement sera ouverte, mais comptez 5 minutes avant de monter, je ne suis pas tout à fait prête, le code pour en bas c'est le...

 

Geneviève a adopté ce "truc" de la porte d'appartement ouverte par discrétion. Ainsi les voisins n'entendent-ils ni sonner, ni frapper, ni surtout les premiers échanges de courtoisies qui pourraient être révélateurs.

 

Geneviève soulève l'étoffe, découvre les produits, ouvre la bouteille thermos contenant le produit "A" et, le cœur battant d'excitation y libère tout le contenu de la seringue de 2A2P.

 

Le mélange se met à bouillonner, Geneviève s'apprête à reboucher la bouteille thermos quand soudain...

 

Pchfouuuuuu !

 

Une épaisse fumée s'extrait du mélange et envahit la chambre, Geneviève n'y voit plus rien, elle tousse, et puis la voilà saisie de démangeaisons qui deviennent vite insupportables. Elle se gratte, se tortille, hurle de rage et de douleur.

 

Elle parvient à ouvrir la fenêtre de la chambre, mais il n'y voit toujours pas mieux !

 

Jérémie est entré. Intrigué par les cris et la fumée, il se dirige vers la chambre. Il a juste le temps d'apercevoir Geneviève Baur qui semble prise de convulsions.

 

- Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il bêtement.

- Fous le camp, connard !

 

Il se recule en toussant, sort sur le palier, va pour appeler les secours avec son portable, mais y renonce ne souhaitant pas être identifié. Il tambourine à la porte d'en face et demande à la voisine d'appeler les secours avant de disparaître. Ces derniers furent diligents.

 

- Laurillac ! Ordure ! Tu savais que tu allais crever et t'as voulu nous supprimer tous, c'est cette putain de Linda qui t'as ensorcelé ! T'étais bien comme tous les mecs, incapable de réfléchir et de bander en même temps.

- Calmez-vous, madame on va vous faire une piqûre.

- Ne me touchez pas, foutez-moi le camp, je n'ai pas besoin de vous !

 

Finalement, et avec beaucoup de mal, elle eut sa piqûre, les démangeaisons devinrent supportables.

 

- On vous emmène aux urgences.

- C'est hors de question, j'ai encore le droit de crever toute seule chez moi si j'en ai envie !

 

On essaie de la raisonner. Peine perdue, elle ne veut rien savoir. Finalement on lui fait signer une décharge en lui conseillant vivement de se rendre le plus rapidement possible chez son médecin traitant.

 

Elle est de nouveau seule, anéantie physiquement et moralement. La fumée s'est évidemment dissipée, mais elle n'y voit presque plus. "Ça va passer !" tente-t-elle de se rassurer.

 

Elle gagne un fauteuil et s'y affale. Tout son univers vient de s'écrouler d'un seul coup. Elle ne cesse de maudire Laurillac et Linda, imaginant mille et une manières de détruire cette dernière.

 

A 22 heures les démangeaisons reprennent. Elle se gratte de partout, se roule par terre de douleur et de rage. Elle se dit qu'elle a peut-être eu tort de ne pas aller aux urgences, d'autant que le lendemain est un jour férié. Elle cherche des anti-inflammatoires dans son armoire à pharmacie. Il n'y en a pas ou alors elle ne les voit pas. Reste l'alcool et repérer la bouteille de whisky n'est pas si difficile. Et hop, une bonne rasade à même le goulot ! Puis une seconde, puis une troisième. Elle finit par s'écrouler dans un fauteuil, ivre morte.

 

Mardi 1er novembre

 

Geneviève Baur émerge de son ivresse. Elle a passé la nuit dans le fauteuil. Les événements de la veille lui reviennent en mémoire. Les démangeaisons semblent avoir baissé d'intensité mais sa vue est toujours aussi déficiente. Elle se débarrasse des produits, vide les flacons puis les enfouit dans un sac poubelle. Elle cherche les feuilles du cahier de Jean Laurillac, elle va pour les déchirer en mille morceaux, mais se ravise au dernier moment !

 

Pourquoi Grandbillard serait-il le seul à sortir indemne de cette affaire ? Elle griffonne maladroitement un mot qu'elle joint aux feuilles du cahier, rédige une enveloppe à l'adresse de Mario Grandbillard, dégote non sans difficultés un timbre-poste puis s'habille. Dehors, tout est trouble, elle a un mal de chien à traverser la rue, à ce point qu'on lui propose de l'aide. Elle poste sa lettre puis se rend chez l'épicier du coin, où elle demande qu'on lui livre douze bouteilles de whisky.

 

Mercredi 2 novembre

 

Damien de la Tournelle attendit quelques jours pour consulter un nouveau relevé des factures carte bleue d'Enguebert. Celui-ci lui permit de localiser ce dernier à Montevideo ! Il se souvint qu'effectivement, il lui était arrivé d'évoquer la présence d'un cousin ou d'un beau-frère en Uruguay. Une nouvelle petite visite à l'appartement lui permit d'en découvrir l'adresse précise.

 

Damien envoya alors un message à Geneviève lui demandant de transmettre l'information à Mario Grandbillard...

... Ce qu'elle ne fit pas, étant incapable de le lire.

 

Jeudi 3 Novembre

 

A 10 heures, Linda est descendue relever le courrier de Mario Grandbillard. Il n'y a qu'une lettre dont l'enveloppe est écrite de travers, avec le timbre à l'envers.

 

Grandbillard décachette le pli, il ouvre !

 

- C'est pas possible ! C'est pas possible ! Balbutie-t-il.

- Une mauvaise nouvelle ?

- Non, une bonne, une très bonne, mais je n'arrive pas à y croire !

 

Et c'est à ce moment que le téléphone se met à sonner ! Oh, rien d'important, mais cela permet à Linda de jeter un coup d'œil indiscret au contenu du courrier que Mario a laissé sur la table.

 

Elle reconnaît les feuilles. Un mot est joint et semble avoir été écrit avec difficultés :

 

J'avais arraché les dernières feuilles du dernier cahier de Laurillac. Je n'en ai plus rien à foutre… si ça vous amuse… Geneviève Baur.

 

Laurillac revient rapidement.

 

- Monsieur Laurillac, détruisez cette lettre !

- Et pourquoi donc ? Et puis ne vous gênez surtout pas, lisez mon courrier…

- Je ne peux rien vous expliquer pour le moment, il faut d'abord que je vérifie quelque chose. Je vais le faire tout de suite mais promettez moi de ne pas tenir compte de cette lettre, du moins tant que je ne serais pas revenue.

- Non, mais je ne comprends rien à ce que vous dites, et vous allez où ? Rien n'est prêt pour midi !

- Il reste des lasagnes, vous les réchaufferez au micro-ondes si je ne suis pas rentrée à temps.

- C'est extraordinaire, ça ! Les domestiques font ce qu'ils veulent à présent !

 

Un peu avant 11 heures, Linda sonne en bas de l'immeuble de Geneviève Baur. Ça ne répond pas ! Mauvais signe, ça ! Elle sonne chez une voisine :

 

- Je vais chez Geneviève Baur ! Son interphone a l'air en panne.

- Je vous ouvre.

 

Arrivée au deuxième étage, une bourgeoise l'attend sur le palier.

 

- C'est vous qui allez chez Mademoiselle Baur ? Vous êtes de la famille ?

- Pourquoi cette question ?

- Parce qu'on commence à en avoir assez. Voilà trois nuits qu'elle se met à pousser des hurlements. On dirait qu'elle est devenue folle. Si ça continue on est décidé à appeler la police !

- Faites ce que vous voulez, ce n'est pas mon problème.

- Vous êtes qui, alors ?

- Si on vous le demande…

 

Linda tambourine à la porte de Geneviève. Au bout de cinq minutes, celle-ci finit par ouvrir. Ses yeux sont congestionnés, le visage est envahi de pustules dont la plupart ont été grattées jusqu'au sang. Vision de cauchemar. Linda en sait assez, elle peut repartir, mais semble paralysée par l'horreur.

 

- Vous voulez quoi ? Hurle Geneviève.

- Vous ne me reconnaissez pas ?

- Non, je vois plus rien !

 

Machinalement Linda est entrée dans l'appartement où règne un désordre inimaginable.

 

- Linda Gobert ! Vous êtes Linda Gobert ! La pute de Jean Laurillac ! Eructe soudain Geneviève ! Vous voyez que je ne suis pas bourrée !

- Vous devriez peut-être aller à l'hôpital ! Finit par dire Linda, histoire de dire quelque chose.

- A l'hôpital ? Pour quoi faire ? Et toi qu'est-ce que tu es venu foutre ici ? Espèce de grosse pute ! Tu l'as bien ensorcelé le père Laurillac, hein, c'est toi qui lui a dit de nous supprimer tous ?

- Bon, je vous laisse !

- Et Jérémie, qu'est-ce qu'il est devenu celui-là ?

- Je ne connais pas de Jérémie !

- Ce n'est pas ton complice ?

- Je ne connais pas de Jérémie !

- Lui aussi il a respiré du gaz, ce con !

- Hein, quelqu'un d'autre a respiré cette merde ?

- Un peu, oui !

- Donnez-moi ses coordonnées à ce type !

- Ça va pas, non ? Ce con, il croyait pouvoir me faire sauter au plafond, pas du tout mon genre. Il m'a téléphoné, je lui ai demandé d'attendre cinq minutes, le temps que je prépare le gaz. Quand il est monté, il y avait de la fumée partout.

- C'est arrivé quand ?

- La veille de la Toussaint !

- Il est où votre portable ?

- Qu'est-ce ça peut te foutre ?

- Bon, je vais chercher.

 

En principe un téléphone portable, si ce n'est pas dans une poche, c'est posé quelque part, donc facile à trouver. Rien dans le salon, elle se rend dans la cuisine, où un vrai fouillis d'objets s'amoncelle sur la table. Elle le trouva sur la table de la cuisine, au côté d'un joli godemichet très réaliste (qu'est- ce qu'il faisait-dans la cuisine ce machin ?) Le téléphone était déchargé, elle le mit dans son sac, (et le gode aussi par la même occasion) puis avec son propre portable, elle prit plusieurs photos du visage de Geneviève sans que d'ailleurs celle-ci s'en aperçoive, ainsi que d'autres du bordel ambiant, puis abandonna Mademoiselle Baur à son whisky et à sa folie.

 

Elle achète un chargeur, puis passe chez elle recharger le téléphone de Geneviève. Elle découvre les messages récents dont celui-ci provenant de Damien de la Tournelle :

 

J'ai retrouvé la trace d'Enguebert, il est à Montevideo, j'y vais et je m'en charge personnellement. Pas un mot à l'abbé Tilleul, qui n'aurait peut-être pas approuvé mon geste, mais je vous demande de veiller sur lui. Merci de prévenir Mario.

 

Très intéressant, mais ce n'est pas cela qu'elle cherche ! Le portable a enregistré trois appels la veille de la Toussaint, dont deux émanant de la même personne. Elle essaye :

 

- Jérémie ?

- Euh, oui !

- Je vous appelle au sujet de l'incident du 31 octobre chez Geneviève Baur.

- Vous êtes qui ?

- L'assurance, j'ai juste besoin de votre adresse pour vous faire signer l'attestation.

 

Machinalement, il donne son adresse, le regrette aussitôt, mais il est trop tard. Linda est déjà dans le métro direction : Porte de Montreuil.

 

Jérémie est bisexuel. Il est subjugué par la beauté de Linda, il sait aussi qu'il n'a aucune chance. Physiquement il ne fait pas le poids et son personnage ne "passe" que quand il s'effémine. Il a le visage recouvert d'une épaisse crème ne parvenant pas à dissimuler une importante éruption cutanée. Ses paupières sont enflées.

 

Linda se sent terriblement mal à l'aise. Elle pourrait repartir de suite, elle a déjà la réponse à ses angoisses mais elle reste là, scotchée sur le pas de la porte.

 

- C'est cette Geneviève qui vous a donné mon numéro ?

- D'une certaine façon, oui !

- Ecoutez, j'ignore ce qu'elle fabrique et je ne veux pas le savoir, mais je ne souhaite pas être mêlé ni de près ni de loin à cette affaire. Et je refuse de vous signer quoi que ce soit.

- Je peux entrer cinq minutes ?

- Pour quoi faire ? Je n'ai rien à vous dire de plus.

- Parce que j'ai froid et que je ne pense quand même pas que vous allez refuser un café à une femme qui a froid.

 

Il la fit alors entrer.

 

- Vous avez consulté ?

- Bien obligé ! Les urgences, le labo, l'ophtalmo...

- Et le diagnostic ?

- Je n'ai pas encore tous les résultats, mais c'est un empoisonnement du sang. J'ai perdu la moitié de mes capacités oculaires, j'ai horriblement mal aux yeux et je suis obligé de m'envoyer toute une collection de collyres. Et c'est sans doute irréversible. Quant aux boutons, il parait que ça va passer... Mais on ne m'a pas dit quand.

- Je suppose qu'on vous a demandé dans quelles circonstances...

- J'ai dit qu'une bouteille était tombée d'une camionnette et s'était cassée à mes pieds.

- On vous a cru ?

- Je ne pense pas, mais on n'a pas insisté !

- Bon je vais vous laisser.

- Je croyais que vous vouliez un café ?

- Je n'ai plus froid !

 

En se retournant, Linda remarqua alors une toile inachevée dans un coin de la pièce. Assez confuse, elle semblait représenter un réverbère doté d'un mat tordu.

 

- Vous êtes peintre ?

- J'aurais bien voulu, ça se vend mal, le milieu de l'art est pourri, si on n'est pas le copain d'un directeur de galerie on ne vend rien.

- Vous le vendez combien celui-là ?

- Je ne le vends pas, il n'est pas fini et vu mon état je ne suis pas prêt de le finir.

- Vous en avez d'autres en stock qui soient à vendre ?

- Oui !

 

- Je peux voir ?

- Si vous voulez, venez !

 

Linda suivit Jérémie dans une toute petite pièce qui lui servait d'atelier, une dizaine de toiles gisaient par terre contre le mur. L'une d'elle représentait une gargouille de Notre-Dame de Paris s'apprêtant à quitter sa stèle dans un style très "ligne claire".

 

- Combien ?

- Vous voulez l'acheter ?

- Oui !

- Normalement c'est 500 euros !

- 500 euros ?

- Je peux vous le faire à 400 !

- Ça vaut plus, je vous fais un chèque de 1000 euros et je l'embarque !

- Je ne vais pas dire non, mais j'aimerais savoir ce que cache cette surprenante générosité.

- J'espère pouvoir vous le dire très prochainement.

- Je ne crois pas que vous travailliez dans l'assurance ! Vous êtes qui ? Vous cherchez quoi ?

- Je travaille dans un cabinet de détectives privé. Un client nous a demandé d'enquêter sur les activités, disons "chimiques' de Mademoiselle Baur. Il y a eu un problème le 31 Octobre et ce jour-là, vous lui avez rendu visite. Vous n'êtes pas obligé de me dire pourquoi, mais ça m'arrangerait. Quant au tableau, je le prends de toute façon et si vous préférez du liquide, je peux descendre en chercher !

- Je suis escort-boy occasionnel, ça m'arrondit mes fins de mois ! Désolé si je vous choque.

- Ah ! Ben ça alors ! Et... Euh... Vous n'êtes pas obligé de me répondre. Mais mademoiselle Baur utilisait vos services de façon régulière ?

- Je ne l'avais jamais vue !

- O.K. Confidence pour confidence, il m'arrive aussi parfois d'être un peu pute, donc je ne suis pas choquée ! Mais bon, tout est clair à présent : Geneviève Baur voulait se servir de vous comme cobaye pour une expérience dangereuse. Quelque chose a déconné et c'est elle qui a reçu le maximum de fumée toxique. Ne vous découragez surtout pas, vous faites de très belles peintures, il faut vendre vos toiles plus chères. Continuez à peindre ne serait-ce que quelques minutes par jour...

- Avec mes yeux ?

- Je suppose que vous allez avoir des verres correcteurs, non ?

- Pas avant que ma vue soit stabilisée.

- Faites avec, ne vous laissez pas vaincre par l'adversité. Quand Matisse n'a plus été capable de tenir un pinceau, il a fait du découpage ! Et puis je connais quelqu'un dans ce milieu. Si on peut vous organiser une petite expo, ce serait pas mal non ? Ah ! Je vais peut-être prendre quelques photos de vos toiles, vous permettez ?

 

Il permit. Linda fit quelques clichés, puis dans la foulée parvint à photographier son visage, il ne s'en rendit même pas compte.

 

- Allez, je vous laisse !

 

Jérémie ne réalise pas bien cette visite inattendue, il prend la toile inachevée, la porte sur un chevalet, sort sa palette et ses pinceaux et se met à peindre.

 

Pas longtemps. Il continuera tout à l'heure, mais il faut d'abord qu'il se calme. L'érotisme dégagé par cette visiteuse inattendue, lié à la tournure inespérée des événements l'a profondément excité.

 

Il faut qu'il se calme. En d'autres circonstances, il aurait sans doute été hanter les lieux de drague qu'il connaissait bien, mais il ne faut pas rêver : il n'était pas encore présentable. Le plan serait donc solitaire. Après tout, cela faisait longtemps…

 

Il se déshabille puis choisit une culotte en satin rose, surmontée d'une bande de satin noir brodée. Il la passe puis ainsi vêtu (si l'on peut dire) se dirige vers la salle de bains, enjambe la baignoire vide et, sans enlever la culotte, se pisse sur lui. (Oh, le cochon !). L'urine qui mouille tout son bas ventre et qui coule sur ses cuisses lui procure une sensation de plaisir qu'il n'avait pas éprouvée depuis fort longtemps.

 

Il sort de la salle de bains, ouvre un placard dont il sort une courte cravache. Il resserre sa culotte derrière en faisant glisser les côtés du tissu vers la raie des fesses, de façon à ce que celles-ci soient bien dégagées, puis il commence à se cravacher.

 

Il ne tarde pas à bander de façon tout à fait convenable. Alors il sort sa bite par le côté et tout en continuant à se rougir le fessier, il se masturbe lentement au début pour faire durer le plaisir, puis n'y tenant plus, il accélère jusqu'à la jouissance.

 

Un coup à boire maintenant, et vite : direction cette toile qu'il convient de finir.

 

Mario Grandbillard est depuis la réception du courrier de Geneviève Baur dans un état d'excitation singulier, à ce point que sa hanche ne le fait plus souffrir. Mais il ne comprend évidemment pas ce que signifient les mises en garde de Linda. Il sait que cette fille cache quelque chose, mais quoi ? Il se dit qu'il peut néanmoins préparer l'expérience. Il lui manque le 2A2P, mais il croit se souvenir qu'il est employé en pharmacie dans un collyre. Il descend en acheter puis se réfugie dans le cagibi qui lui sert parfois de laboratoire. Il a soudain une idée : pourquoi ne pas faire respirer à Linda non pas la formule rectifiée mais l'ancienne formule, puis la faire parler ?

 

Linda rentre chez Mario Grandbillard, ne le voit pas.

 

- Y'a quelqu'un ?

- Ici dans le cagibi !

- Mais vous faites quoi ? Demande-t-elle inquiète en voyant l'homme s'agiter au milieu de ses flacons.

- Des expériences.

- Arrêtez ça ! Je vous avais pourtant mis en garde !

- C'est une autre expérience, regardez, vous allez voir.

 

Linda pressent le danger, se recule, sort précipitamment son portable, trouve la photo de Geneviève Baur et la lui met sous les yeux !

 

- Regardez donc ça avant de faire des conneries !

- Geneviève ! Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?

- Elle a fait l'expérience décrite sur les feuilles, elle a le sang empoisonnée, elle a quasiment perdu la vue, elle souffre atrocement, elle boit comme un trou et est probablement devenue à moitié folle !

- Qu'est-ce que vous me racontez ? Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

- Moi, rien ! Il y a d'autres photos, regardez son petit intérieur comme il est mignon : un vrai foutoir avec des litrons de whisky partout !

- Ecoutez, Linda, j'en ai plus que marre de vos cachoteries et de vos petits secrets. Une fois pour toute : à quoi jouez-vous ?

- Mon cher Mario, réalisez-vous que si je n'avais pas été indiscrète en lisant votre courrier, vous seriez en ce moment à moitié aveugle et couvert de pustules ? Vous devriez plutôt me remercier au lieu d'élever la voix !

 

Grandbillard qui n'avait pas envisagé les choses sous cet aspect, ne sut quoi rétorquer.

 

- Bon alors maintenant je vais tout vous expliquer en détail, mais on va faire ça dans le salon si vous le voulez bien ! Reprit Linda.

 

Mario ne protesta même pas et ils s'installèrent face à face dans deux moelleux fauteuils en cuir.

 

- Attendez-vous à un choc, Mario, la vérité est parfois difficile à admettre.

- Trêve de préambule ! Parlez, bon sang !

- Jean Laurillac savait qu'il allait mourir, il passait de plus en plus de temps à dormir et s'alimentait de moins en moins. Il me parlait aussi, il me disait tout. Il m'a notamment confié qu'il n'avait plus confiance dans son cercle d'amis et qu'il ne souhaitait pas que les recherches sur son "gaz de soumission" continuent après sa mort. Le pauvre devenait complètement parano. Il m'a dit ensuite avoir rédigé à la fin de son dernier cahier, une formule très dangereuse. "Je les imagine tous les cinq préparant l'expérience et tomber malades comme des chiens dans les instants suivants".

- Non ? Il a dit ça ?

- Ben, oui ! Et puis, il est mort. Comme il le souhaitait, j'ai prévenu le père Tilleul en premier. Il est arrivé et très vite m'a demandé où étaient les cahiers. Je le lui ai indiqué, à ce moment-là je ne pensais plus du tout à sa formule ajoutée à la fin, j'avais d'autres préoccupations. Quand Geneviève Baur est arrivée, elle m'a fait la même demande. C'est quand elle est partie que m'est revenue en mémoire cette histoire de formule ! Par précaution, j'ai planqué les cahiers. Enguebert est arrivé ensuite, lui aussi voulait savoir où étaient les cahiers ! Une véritable obsession ! Je lui ai dit que je n'en savais rien mais que Geneviève et Tilleul m'avaient posé la même question. Ensuite, ça a été votre tour !

- Mais comment Geneviève...

- J'y viens. Je me suis dit ensuite dans ma petite tête que si ces cahiers intéressaient tant de monde, je pourrais peut-être les négocier, après avoir enlevé les dernières feuilles. C'est à ce moment-là que je me suis aperçue qu'on les avait déjà arrachées. J'ai évidemment pensé à Tilleul. Je l'ai appelé, il était en messagerie, je lui ai donc envoyé un message, il ne m'a jamais répondu. Quand j'ai commencé à vouloir vendre les cahiers, j'ai commencé par vous appeler vous, mais on ne va pas revenir là-dessus, ensuite j'ai appelé Geneviève Baur...

- Pourquoi elle ?

- Comme ça, l'inspiration du moment. A ma grande surprise, elle s'est déclarée non intéressée, puis elle m'a rappelée et est venue me voir. J'ai pas trop compris pourquoi, d'ailleurs. Ça s'est terminé en engueulade et j'ai eu alors la conviction que c'était elle et non pas Tilleul qui avait arraché les dernières pages. Mais je n'ai rien pu lui dire, je ne pouvais pas en placer une. Une vraie furie !

- Et pourquoi vous me racontez tout ça maintenant, alors que vous auriez pu le faire ce matin ?

- Ce matin, je n'avais aucune preuve. En fait, je voulais en savoir plus, j'ignorais si Geneviève s'était réellement servi du produit, et j'ignorais quels en étaient les effets, maintenant je sais.

- Bien ! Bien ! Dit simplement Mario.

- Contrarié ?

- Pire ! Je suis comme un gosse à qui on vient de casser ses plus beaux jouets. Voilà plus de 45 ans que je poursuis une chimère, elle faisait partie de ma vie, et maintenant ? Ben maintenant : plus rien ! Reste le souvenir de Laurillac, je m'efforce de croire que cette attitude stupide n'est qu'une folie de fin de vie, je ne lui en veux pas et lui conserve mon admiration. Mais dites-moi, puisque nous en sommes aux confidences : J'ai appris de bonne source que vous aviez vendu les cahiers à Enguebert et qu'ensuite l'abbé Tilleul les lui avait volés ! Comment dans ces conditions pouvez-vous les avoir chez vous ?

 

Linda attendait cette question et s'y était préparée. Ces derniers jours, Mario Grandbillard lui avait beaucoup parlé et elle était notamment au courant de l'altercation tragique (et de son motif) entre Tilleul et Enguebert. Elle savait ce qu'il savait mais peut-être pas tout. Il fallait donc adapter son mensonge avec le moins de risques possibles.

 

- On lui a donc volé les cahiers que je lui ai vendus ? Ça alors ! Figurez-vous que je les ai retrouvés sur mon palier le lendemain soir. Sans aucune explication. Quoique maintenant je comprends peut-être pourquoi ?

 

Ça passe ou ça casse ? Ça a l'air de passer !

 

- Et pourquoi donc ?

- Tilleul n'y a pas trouvé ce qu'il cherchait. En me les restituant, il me donnait l'occasion de les proposer de nouveau aux autres.

- Et alors ?

- Vous ne comprenez pas ! Le but de Tilleul en provoquant cette réunion était d'essayer de savoir qui était encore intéressé par les cahiers, étant entendu que celui qui ne le serait pas se dévoilerait comme celui qui avait arrachés les bonnes feuilles !

- Mais Tilleul ne pouvait pas savoir pour les dernières feuilles ?

- Il faut croire que si. Il a été le premier à les voir, il a fait l'erreur de ne pas les subtiliser à ce moment-là, il devait penser que personne n'oserait vu les circonstances, et qu'il pourrait les récupérer plus tard ! Geneviève n'a pas eu ce genre de scrupules et elle a arraché les pages ! Ça ne lui a pas porté chance ! Quant à Enguebert, il m'a acheté les cahiers en toute bonne foi, il ne les avait jamais vus !

- Je comprends ! Je comprends tout maintenant. Voilà pourquoi Damien a tant insisté pour qu'on l'accompagne à l'appartement d'Enguebert, il voulait en profiter pour essayer de nous faire parler !

 

Mario s'épongea le front ! Tout se tenait, le secret de Linda n'en était plus, ses rêves étaient cette fois définitivement anéantis.

 

- Servez-moi un whisky, Linda !

- Tout de suite, monsieur, mais j'ai encore deux choses à vous dire. La première c'est que j'ai piqué le téléphone portable de Geneviève Baur (j'en avais besoin pour vérifier quelque chose) et qu'il y avait un message pour vous de la part de Damien de la Tournelle, qu'elle devait vous faire suivre… mais comme vous n'avez pas de portable… Voilà lisez…

 

Il le fit.

 

- Il est donc parti en Uruguay pour venger Tilleul. Je serais curieux de savoir ce qu'il va lui faire à Enguebert ?

- Gardez le téléphone, vous le saurez au prochain message… Tenez, j'ai même apporté le chargeur.

- Mwais, vous m'expliquerez comment on se sert de ça !… et la deuxième chose ?

 

Mais le bruit d'une clé dans la serrure interrompit leur conversation. C'était Annette Grandbillard qui regagnait le bercail, aussi chargée qu'au moment de son départ, ses deux valises à la main et son grand sac en bandoulière.

 

- Me voilà de retour ! Ah ! Linda ? Quelle surprise ? Mais que faites-vous donc ici ? Bisous d'abord !

 

Elle embrasse rapidement Linda avant de se tourner vers Mario.

 

- J'espère que je suis la bienvenue ?

- Mais bien sûr ! Répond le mari, visiblement ému, avant d'étreindre tendrement son épouse.

 

Annette et Mario se roulent à présent une gamelle comme deux jeunes amoureux un soir de bal. Linda en est presque gênée.

 

- J'ai engagé Linda pour m'aider dans les tâches ménagères ! Crut devoir préciser Mario.

- Tiens donc ! Et ça se passe bien, Linda ?

- Je ne me plains pas.

- Linda, reprit elle, j'ai envie de prendre un bain vous pouvez me le préparer ?

- Mais bien sûr, madame !

 

Et tandis que Linda s'en allait dans la salle de bains, Mario finalement tout content de retrouver sa "régulière" se fondit en repentance.

 

- Je suis vraiment désolé pour l'autre jour, je t'ai dit des choses que je ne pensais pas.

- Et moi, je n'aurais pas dû partir, on est quitte ! On n'en parle plus ! Juste une chose quand même ! Tu m'as reproché de te faire cocu. C'est un sujet que nous n'avions jamais abordé parce que chacun savait très bien qu'il trompait l'autre. Désormais on va dire les choses clairement : oui je couche à droite et à gauche et je sais que tu fais pareil. Mais je t'aime ! Tu comprends ça, Mario, je t'aime !

- D'accord, on marche comme ça, moi aussi je t'aime ! Répondit-il au bord des larmes.

- Ne pleure pas mon Mario, tiens si tu veux on va se distraire. Punis-moi !

- Te punir, mais pourquoi, on a des torts tous les deux.

- Mais enfin Mario, c'est un jeu que je te propose, tu ne veux pas jouer ? Jouer à me punir !

 

Ça y est, l'idée a fait son chemin et elle excite Mario, qui tout de suite entre dans le jeu.

 

- A poil, chienne, je vais te corriger les fesses !

- Tu ne vas pas me corriger devant la bonne ! Fit-elle semblant de protester.

- Je vais me gêner, tiens ! Linda ! Revenez donc par ici !

 

Linda et Annette s'échangent un regard interrogateur et complice. Mario ignore que les deux femmes se sont déjà rencontrées charnellement.

 

- Asseyez-vous Linda, je vais vous offrir un petit spectacle : Je vais corriger cette salope devant vous, elle mérite une bonne leçon ! Qu'en pensez-vous ?

- Humm ! Je crois que ça va bien m'exciter !

 

Cette réponse n'est pas vraiment celle que Mario attendait, mais elle lui plaît, et lui fournit quelques idées pour la suite.

 

- J'ai dit : à poil, salope ! Et mets-toi à quatre pattes !

 

Annette s'exécute de bonne grâce.

 

- Ah ! Tu as l'air intelligente comme ça, une vraie chienne, dommage que je n'aie pas de laisse, je t'aurais baladée dans l'appartement comme un toutou !

- Je vais vous en bricoler une, si vous voulez ! Propose Linda.

 

Il veut bien. A l'aide d'un torchon tressé, Linda confectionne une sorte de boucle qu'elle referme autour du cou d'Annette, en prenant du mou pour éviter tout danger strangulatoire. Il ne reste plus qu'à y attacher une ficelle. C'est ce qui s'appelle se débrouiller avec les moyens du bord.

 

Mario s'amuse à la promener en la traitant de tous les noms :

 

- Allez avance, grosse vache, pas comme ça, fais tortiller ton gros cul de salope ! Voilà... Tu n'es bonne qu'à ça, à tortiller du cul comme une grosse pute ! C'est ça qui leur plaît, à tous tes amants, c'est ton gros cul ? Réponds-moi, salope !

- Bien sûr que ça leur plaît ! Qu'est-ce que tu crois !

- Tu entends ça, Linda ? Quelle impertinence !

 

Il défait sa ceinture et la tend à Linda !

 

- Vas-y Linda, frappe-lui le cul à cette traînée, je veux qu'il soit tout rouge, je veux qu'elle ne puisse plus s'asseoir pendant huit jours !

 

Linda après avoir échangé un nouveau regard complice avec Annette, se met à lui cingler les fesses en cadence. La victime consentante ponctue les coups qu'elle reçoit d'ânonnements tout à fait expressifs. Mario excité comme une puce se débarrasse de son pantalon et de son slip kangourou. Il exhibe une bite bandée comme un pylône électrique.

 

- T'as vu ? T'arrives encore à me faire bander, ma salope avec ton gros cul ! Mais aujourd'hui ma bite ce n'est pas pour toi, ce sera pour Linda, elle va me sucer à fond devant toi, n'est-ce pas Linda ?

- Si tel est votre désir, Monsieur, répondit Linda, entrant dans le jeu de Mario, ce sera avec plaisir que je vous sucerai la bite devant cette poufiasse.

 

- Continuez de la frapper, Linda, je reviens.

 

Et le voilà parti dans la cuisine.

 

- Attends, on va rigoler ! Chuchote Annette en faisant un clin d'œil à Linda.

 

Mario revient avec deux carottes, il n'est pas trop difficile de comprendre ce qu'il a l'intention d'en faire, et sa femme se prête de bonne grâce à ces introductions salaces.

 

- Allez, refais nous une balade avec tes carottes !

- Ça ne va pas tenir !

 

Effectivement, ça ne tient pas et Mario qui pensait avoir eu une bonne idée se retrouve fort déçu.

 

- Stop ! Dit alors Annette en se relevant !

- Comment stop ? Tu ne veux plus jouer ?

- Si, si ! Mais maintenant on pourrait invertir les rôles !

- Hein ?

- C'est moi qui vais te punir !

- Hé, mais c'est que je ne suis pas maso, moi !

- Rassures-toi ! Je n'ai pas l'intention de te frapper, j'ai pensé à un tout autre genre de punition !

- Dis toujours !

- Eh bien, la pipe que tu espérais de la part de Linda, et bien elle ne te la fera pas !

 

Mario est décontenancé et ne sait quoi répondre.

 

- Viens Linda, il faut maintenant que je prenne mon bain, tu vas m'aider !

 

Une fois dans les lieux, Annette se met à rire :

 

- Ah, la tête qu'il nous a fait, Mario, c'est trop drôle ! Dit alors Annette une fois dans la salle de bain. Déshabille-toi et rejoins-moi dans la baignoire, tu vas me lécher la chatte ! Oh ! L'eau a refroidi, on va faire couler un peu d'eau chaude.

 

Et pendant que l'eau coulait, les deux femmes, maintenant nues toutes les deux se pelotaient et s'embrassaient comme de vieilles copines.

 

- Mario sait que nous nous connaissons ? Demanda Annette.

- Je ne crois pas, non !

- Euh, dis-moi franchement, ce qu'il voulait faire avec toi, tu l'aurais vraiment fait ?

- La fellation ?

- Oui !

- Disons que c'est une prestation payante !

- Ah oui ! Voilà qui me surprend un peu de sa part, mais je suis assez mal placée pour le critiquer. Bon l'eau est bonne, on y va ?

 Martinov136b.jpg

Annette commença à s'installer dans la baignoire, s'immergea quelques instants, puis se redressa et s'assit sur le rebord. Linda put alors la rejoindre et s'installa entre ses cuisses, prête à lui prodiguer la gâterie qu'elle avait sollicitée.

 

- Attends un peu ! Dit Annette alors que Linda avait déjà commencé ses mouvements de langue. J'ai envie de pipi !

- Et alors ? Vas-y, soulage-toi !

- T'es vraiment une grosse cochonne, toi !

- Pourquoi grosse ?

 

Mais déjà le jet doré d'Annette venait s'écraser sur son corps recouvert de mousse. Elle ouvrit alors la bouche, tâchant d'en absorber quelques précieuses gouttes.

 

La miction terminée, Linda reprit son travail sur la chatte de la mature qu'elle balaya de la langue en de savantes circonvolutions. Annette mouillait sous l'assaut et Linda se régalait de ce suc au goût de miel. Elle se dit au bout d'un moment qu'Annette était prête pour grimper aux rideaux. Aussi attaqua-t-elle le gros clito érigé de la belle mature, l'aspirant de ses lèvres. Ce fut fulgurant, Annette se tétanisa, se mit à crier comme une folle, ses fesses glissèrent, elle n'avait rien pour se cramponner et se retrouva le cul dans l'eau, dans un jet d'éclaboussures tandis que Linda n'en pouvait plus tellement elle riait.

 

Alerté par le bruit, Mario accourut !

 

- C'est quoi ce bordel ?

- On vérifiait le théorème d'Archimède ! Plaisanta Linda.

- Débraguette-toi, Mario, Linda va te sucer !

- Trop tard ! Je me suis débrouillé tout seul !

- Bon ! Conclut alors Linda, en prenant un faux air désolé, et qui c'est qui va éponger tout ça ? C'est encore la pauvre Linda !

- Je vais vous aider, Linda proposa Annette.

 

Ah ! Mais c'est qu'il en avait un très insolite spectacle à regarder, Mario Grandbillard ! Pensez ! Deux ravissantes créatures le cul à l'air en train d'éponger la salle de bains en rigolant comme des bossues !

 

- Notre conversation a été interrompue tout à l'heure ! Dit Linda quelques temps plus tard, je voulais vous dire que je quitte votre service. Je partirai ce soir, après avoir terminé ce qui est en cours. Et puis, Madame étant rentrée, vous ne devriez plus avoir de soucis ménagers à présent.

- Linda, je ne vous chasse pas… commença Annette.

- Je le sais bien !

- Restez donc, punir ma bonne quand elle fait des bêtises a toujours été un fantasme, mais comme je n'avais pas de bonne…

- Ça demande réflexion…

- Enoncez-moi vos conditions…

 

Bref l'affaire fut conclue. Probablement ne serait-elle pas restée si Mario était resté seul, mais le retour d'Annette changeait la donne. Une place de bonne avec option sexe quand on est bardée de diplômes, c'est assez cocasse. Mais en ces temps de crise…

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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