Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:17

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 5 par Maud-Anne Amaro

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5 - Chaude Annette

 

Jeudi 27 octobre

 

A 9 heures comme tous les matins, Béatrice sonne à l'entrée du domicile du professeur Martinov. Ça ne répond pas ! Elle a la clé, elle entre !

 

- Mon petit professeur ? Où es-tu ? Hou ? Hou ?

 

La table de la salle à manger dressée pour deux personnes n'est pas débarrassée, la cuisine est en désordre… Martinov n'est pas au labo, ni dans la salle de bain. Folle d'inquiétude elle gravit l'escalier de bois, ouvre la porte de la chambre et découvre Martinov et Annette Grandbillard ronflant côte à côte comme des bienheureux.

 

Elle referma la porte avec précaution et descendit travailler !

 

"Sacré professeur, j'espère simplement que cette bonne femme ne va pas l'embobiner !" se dit-elle.

 

A l'âge de Martinov on a le sommeil léger, et malgré ses précautions Béatrice l'a réveillé. Il a un gourdin d'enfer et la présence d'Annette à ses côtés est une véritable provocation. Aussi en guise d'abordage, approche-t-il sa main de sa chatte.

 

- Gros coquin ! Répond la belle mature qui ne dormait plus que d'un œil.

 

Se sentant encouragé, il se met à la peloter de façon compulsive. La dame se laisse faire un moment avant d'avouer qu'un petit pipi préalable serait sans doute indispensable.

 

- Pisse-moi dessus ! Suggère Martinov, prêt ce matin à toutes les fantaisies.

- Tu es fou, j'ai une trop grosse envie, je vais niquer toute ta literie. Mais comme je suis bonne fille, je vais faire quelque chose qui te fera plaisir.

 

La salle de bain est toute proche et l'excitation du professeur s'amplifie en entendant le gentil clapotis du pipi de sa complice de la nuit.

 

- Voilà, dit-elle en revenant, j'en ai gardé quelques gouttes, j'espère que tu apprécies le cadeau que je te fais.

- Hum, j'en ai l'eau à la bouche !

 

Sa bouche ! Justement Annette vint s'accroupir dessus à quelques centimètres, et relâcha son "sphincter du pipi". Inutile de vous préciser que Martinov dégusta ces quelques gouttes avec délectation !

 

- On nettoie ! Ordonna gentiment Annette.

- Pas de soucis ! Répondit notre coquin d'homme en y allant vaillamment de sa langue.

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La coquine se dégagea de sa position pour s'installer en levrette, ses bonnes fesses tendues et ouvertes, laissant découvrir un bel œillet brun. Par cet appât attiré, le professeur Martinov y plaça le nez, les lèvres, la langue, quelques doigts. Annette crut devoir lui préciser qu'elle y verrait bien sa bite. C'était justement dans les intentions de l'homme, qui se mit à ramoner la belle de fort belle façon, à ce point qu'elle se mit à mouiller et à crier. Quant à Martinov qui avait oublié de s'encapoter (ce n'est pas bien !) il se retira et ne sachant que faire de sa semence il s'en mit plein les doigts.

 

A 10 heures, Martinov et Annette qui venaient de prendre leur petit-déjeuner vinrent saluer Béatrice. Bisous. Le professeur avait revêtu une robe de chambre, mais Annette n'avait pour seul habit qu'une chemise de nuit à ce point mal boutonnée qu'il fallait vraiment être un saint pour ne pas voir ses seins.

 

- Je me suis fait héberger pour quelques jours ! L'informa Mme Grandbillard, ça n'excédera pas une semaine, je ne vous gênerai pas dans votre travail, je disparaîtrai après mon petit déjeuner et je ne reviendrai qu'à l'heure du dîner !

- Je vous ai entendus, tous les deux ! Votre réveil a été démonstratif ! S'amusa Béatrice

- Que voulez-vous, je ne sais pas jouir sans faire du bruit !

- C'est très mignon, votre néné qui dépasse !

- Vous trouvez ?

- Oui, j'y ferais un bien un petit bisou sur le bout !

- Vous avez ma permission !

 

Béatrice se mit alors à sucer le joli téton droit de la mature avant de passer au gauche.

 

- Arrêtes, tu vas me faire mouiller !

- Et alors, c'est grave ?

- Non, pas du tout !

- Et d'ailleurs contrôlons l'état des lieux ! Ajouta Béa en mettant sa main là où il le faut.

- Humm, ta main… c'est bon !

- Assieds-toi sur le plan de travail, je vais te faire une léchouille.

 

Béatrice avait une vraie passion pour le léchage de chatte et avait l'avantage d'avoir une langue longue et agile. Après avoir écarté de ses doigts l'abricot d'amour, elle lécha tant qu'elle put, faisant haleter de plaisir sa partenaire du moment. Le clitoris érigé et décapuchonné attendait patiemment qu'on veuille bien venir le calmer, ce que ne tarda pas à faire notre gentille chimiste, provoquant le deuxième orgasme de la matinée de Madame Annette Grandbillard.

 

Béa n'avait pas joui. Elle aurait pu demander bien sûr à Annette de lui rendre la politesse et cette dernière n'aurait pas refusé. Mais donner du plaisir aux autres était pour elle en soi une satisfaction intellectuelle dont elle pouvait (parfois) se contenter… et puis, elle avait du travail

 

Un peu avant 19 heures, Damien de la Tournelle attendait Mario Grandbillard devant l'entrée du Compostelle, les deux hommes se saluèrent mollement.

 

- Il y a un petit changement, indiqua Damien, nous nous sommes installés au café d'en face.

 

Façon très diplomatique de dire qu'après son esclandre de l'autre jour, le groupe était devenu indésirable au "Compostelle". Voilà quinze ans qu'il fréquentait ce restaurant, et du jour au lendemain il était devenu un pestiféré. Ça l'énerve, Grandbillard, ça l'énerve !

 

Ils sont tous là, même Geneviève ! Mario Grandbillard lance un discret "bonjour" à la cantonade, et s'assoit.

 

Rapidement, l'abbé Tilleul, après un raclement de gorge protocolaire, prit la parole :

 

- Je vous remercie d'être tous là, je serai bref : je voulais déjà vous informer que Damien a été cambriolé avant-hier. Et hier ma cellule au presbytère a été perquisitionnée par de faux flics. Est-ce que quelqu'un a d'autres informations à apporter ? Parce que sinon, moi j'ai encore des choses à vous dire !

 

Silence de l'auditoire. Enguebert qui s'est assis juste à côté de l'abbé, semble en proie à un grand trouble intérieur et Mario Grandbillard ne comprend absolument rien au sens de la démarche de Tilleul. Quant à Geneviève, tout ça à l'air de bien l'amuser.

 

- Les cahiers étaient il y a encore quelques jours entre les mains de Linda Gobert, l'ex gouvernante de Laurillac… reprend l'abbé.

 

Le visage d'Enguebert tourne au violet, Grandbillard est de plus en plus largué, Geneviève ricane en son for intérieur. Tilleul reprend :

 

- Je suppose qu'elle a essayé de les vendre à l'un d'entre-vous, apparemment elle possède la liste de notre cercle. J'ai pour ma part été approché, j'ai décliné, car non seulement le prix demandé était exorbitant, mais...

 

Tilleul ne peut pas finir sa phrase. Fou de rage, Enguebert se lève de son siège tel un diable qui sortirait de sa boite et se jette sur l'abbé, qui dégringole de son siège.

 

- Ordure ! Bien sûr que c'est hors de prix, c'est pour ça que tu me les as piqué, avec ton pédé !

 

Les deux hommes sont à terre et se battent comme des chiffonniers. Damien intervient, fait lâcher prise à Enguebert, mais celui-ci se dégage, sort un cran d'arrêt de sa poche et poignarde l'abbé. Carrément !

 

Le personnel intervient, Tilleul pisse le sang, Damien est en pleine crise de nerfs, la police et les pompiers sont prévenus. Enguebert profite de la confusion pour disparaitre.

 

Les pompiers arrivent les premiers, ils examinent le blessé.

 

- Il devrait s'en sortir, indique le médecin, mais c'était moins une : l'arme a frôlé le cœur de moins d'un centimètre !

 

Geneviève tente de calmer Damien :

 

- Tilleul, va s'en sortir. Il faut qu'on règle cette affaire nous-mêmes ! On ne sait rien sur l'agresseur, d'accord ?

- Mais pourquoi ?

- Au nom du ciel, faites ce que je vous dis, on entrera dans les détails plus tard. On ne sait pas qui c'est, il est entré, s'est approché de Tilleul, l'a pris à partie et point barre.

- D'accord avec toi ! Ajoute Grandbillard, qui a tout entendu.

 

On emmène Tilleul aux urgences. La police entend Geneviève, Grandbillard et Damien comme témoins. Les dépositions ne sont pas entièrement concordantes sur les points de détail mais s'accordent sur le point qu'ils ne connaissent pas l'identité de l'agresseur, présenté comme une personne ayant un contentieux non précisé avec la victime.

 

Enguebert est hagard, choqué, il est persuadé qu'il a tué Tilleul. Il ne rentre pas chez lui, convaincu que les autres l'ont balancé et que la police l'y attend. Après avoir erré dans les rues de Paris, il s'en va louer une chambre dans un hôtel, sans parvenir à trouver le sommeil.

 

Ce soir-là, Annette Grandbillard n'arriva chez Martinov qu'à 20 heures.

 

- Ce soir c'est pizzas. Elles vont arriver dans 20 minutes, j'ai apporté du Chianti. Ah, je vous avais promis un petit cadeau : le voici, dit-elle en lui tendant un paquet entouré d'une petite ficelle dorée.

- Il est très joli, concéda, Martinov, un peu confus malgré tout de découvrit un très joli godemiché très réaliste.

.- Je l'ai pris de la même taille que l'autre, enfin je suppose !

- Oui, ce doit être la même taille !

- Vous allez l'essayer ?

- Pardon !

- J'aimerais que vous l'essayiez !

- M'enfin !

 

Quand il est question de sexe et que les hommes hésitent, c'est que leur cerveau travaille trop. La solution c'est de les brancher sur le cerveau du bas ! Et pour ce faire rien ne vaut une main qui vient coquinement caresser la braguette.

 

Et il fait comme tout le monde, le professeur Martinov, il se laisse faire. Il se laisse faire aussi quand Annette lui baisse le pantalon et le slip, il se laisse faire quand elle s'empare de sa bite et la branle quelques instants avant de l'engloutir dans sa bouche.

 

Quelques minutes de ce traitement et les hésitations de Martinov ne sont plus qu'un souvenir.

 

- Tourne-toi !

 

La langue d'Annette vient lui chatouiller l'œillet !

 

- J'aime préparer un petit cul ! Mais d'habitude c'est avec les femmes que je m'amuse à ça ! Tiens, tu sens mon doigt ?

- Oui !

- C'est bon, un doigt dans le cul, hein ?

- Oui, c'est bon !

- Mais ce n'est pas assez gros ! Il y en a deux maintenant, c'est mieux ?

- C'est bon !

- Bouge pas, on va mettre le gode, maintenant !

 

Il ne bougea pas ! Annette avait pris la précaution d'acheter un peu de gel lubrifiant avec lequel elle tartina le trou du cul professoral. Puis elle présenta l'engin, préalablement enveloppé d'une capote, à l'entrée.

 

- Allez ouvre-toi bien !

 

Entré complétement dans le trip, Martinov s'écarta les fesses afin de faciliter la pénétration du godemichet qui ne tarda pas à s'enfoncer dans ses entrailles. Annette fit quelques mouvements d'aller-retour avant d'activer le vibro-masseur intégré... qui refusa de démarrer !

 

Annette actionna de nouveau l'interrupteur, plusieurs fois et toujours sans résultat.

 

- Saloperie d'appareil ! Au prix que ça coûte ! Demain je vais faire un scandale !

- Il manque peut-être les piles ? Suggéra le professeur

- Ils n'ont pas mis de piles ! Ils exagèrent tout de même !

- Dans le placard de la cuisine, vers le bas à gauche…

- J'y vais ! Retiens le machin, pour ne pas qu'il sorte !

 

Et c'est juste au moment où Martinov maintenait le gode avec main, que la sonnette de l'entrée retentit.

 

- J'y vais ! Ne bouge pas ! Crie Annette.

 

Elle revient avec les pizzas.

 

- Ah, j'ai les piles, j'espère que c'est le bon format, mais tu as maintenu le truc pour rien : pour placer les piles, il faut enlever le truc.

 

Annette craint un peu que tous ces contretemps fasse retomber l'excitation du professeur. Aussi se presse-t-elle...

 

- On les place dans quel sens ? Rien n'est indiqué.

- Une chance sur deux ! Bingo ça fonctionne ! On se remet en position ! C'est reparti ! Moteur !

 

Ça vibre et notre professeur est aux anges.

 

- C'est bon de se faire enculer par un bon gode ? Hein Martinov ?

- C'est bon !

- C'est bon ! C'est bon ! Tu ne sais dire que ça, tu ne peux pas être plus explicite !

- C'est bon, C'est trop bon !

- Ah, il y a déjà du progrès !

- Et avec une vraie bite, tu as déjà essayé ?

 

Martinov n'était pas fou, il savait bien qu'il était là, le fantasme d'Annette, et que cette question devait être la seule qui l'intéressait ce soir.

 

- Tu ne veux pas me répondre ? Insista-t-elle.

- Si, j'ai essayé !

- Et tu as aimé !

- Ce n'était pas désagréable, mais maintenant j'ai passé l'âge !

- Tu ne le fais plus, alors ? Mais pourquoi ? Il n'y a pas d'âge pour se faire plaisir !

 

Elle stoppa le vibro, souhaitant qu'il lui réponde.

 

- Disons que c'est l'occasion qui fait le larron et que des occasions, ben j'en ai bien peu.

- Et si je te présentais à un de mes amis.

- Rien ne presse !

- Il a une belle bite, je suis sûre que tu aimerais la sucer. Tu aimes ça, sucer des bites ?

- Mais Annette, rien ne m'oblige à te répondre !

- Si parce que ta réponse va m'exciter ! Alors je t'écoute !

- Alors d'accord, j'aime bien sucer une belle bite de temps en temps.

 

Elle remit le vibro en marche en position maximum.

 

- Arrête, arrête, non continue c'est trop bon !

 

Annette retira le gode d'un coup sec !

 

- Ha !

 

Elle changea le préservatif, mit l'objet verticalement sur le plancher puis s'empala dessus. En même temps, elle engoba la bite de Martinov, qui rapidement redevint bien dure. Deux minutes après, le professeur explosait dans sa bouche. Trois minutes après Annette Grandbillard hurlait sa jouissance.

 

- Evidemment tout ce que je t'ai dit, ce n'est pas vrai, c'était pour délirer… commença Martinov.

- Je l'ai bien compris, n'empêche que je rêve du jour où je te ferai sucer une bonne bite ! Bon, à table !

 

Vendredi 28 octobre

 

Le lendemain, vers 5 heures du matin, Enguebert file chez lui, croisant les doigts afin qu'il n'y ait pas un flic en embuscade sur son palier, récupère son passeport, entasse dans une valise quelques affaires de première nécessité puis file à l'aéroport de Roissy où il achète un vol pour Montevideo en Uruguay avec escale à Buenos Aires.

 

Le même jour, Damien de la Tournelle se rend au chevet de Tilleul où on lui confirme que le pronostic vital n'est pas engagé, mais que le couteau ayant touché la moelle épinière, le blessé très faible, risque de rester tétraplégique. Il n'a rien dit aux policiers et ne dira rien. Damien rentre chez lui, se "déguise" en serrurier et se rend ensuite Avenue des Ternes où il a rendez-vous à 15 heures avec Mario Grandbillard en bas de l'immeuble où habite Enguebert.

 

- Il est probablement en planque, avait dit Damien, la police ne s'acharnera pas, j'aimerais faire un tour chez lui, je trouverai peut-être un indice pour le retrouver. Vous pourriez m'accompagner ? Geneviève viendra aussi.

 

Grandbillard avait accepté, non pas pour rendre service à ce jeune freluquet pour lequel il n'éprouvait aucune sympathie particulière, mais parce qu'il ne lui déplaisait pas de contribuer à ce qu'Enguebert se fasse coincer... et aussi parce que (on peut toujours rêver) apprendrait-il incidemment quelque chose de nouveau sur ces foutus cahiers.

 

Arrivés sur le pallier, Damien repère la porte :

 

- Bizarre ! Pour quelqu'un qui a été cambriolé, il n'y a pas de traces d'effraction ! Remarque Damien.

- Il a eu le temps de faire changer la serrure, non ? Répond Geneviève.

- Parce qu'il a été cambriolé ? S'étonne Mario.

- Ben oui ! Si j'ai bien compris, il acheté les cahiers à cette Linda puis se les ait fait voler. Je ne sais pas qui lui a mis dans la tête que c'était l'abbé Tilleul !

 

Mario Grandbillard ne comprend plus rien !

 

Ils sonnent mais n'obtiennent aucune réponse. Le contraire eut été surprenant. La serrure de son appartement n'a rien de sophistiqué et quelques coups de perceuse en viennent rapidement à bout.

 

Ils font le "tour du propriétaire". L'appartement est coquet et bien tenu. Dans la chambre, le grand lit ne possède qu'un seul oreiller, preuve s'il en fallait que celui qui y dormait est célibataire. Des vêtements propres gisent sur le lit, l'armoire est restée ouverte.

 

- Il est passé, il a emporté des affaires ! Constate Damien avant d'ouvrir un tiroir assez profond dont le contenu le fait réagir :

 

- C'est quoi, ça ?

 

"Ça" c'est des bas, des strings, des soutiens-gorge, des nuisettes... Ailleurs dans l'armoire, ils découvrent des robes, des perruques, des boas...

 

- Il faisait du théâtre, Enguebert ? Demande naïvement Damien.

- Sans doute appréciait-il particulièrement le rôle du Chevalier d'Eon ! Répond malicieusement Mario.

- Pardon ?

- Laissez tomber !

- Bon tout ça ne nous avance guère, je vais jeter un coup d'œil sur l'ordinateur, indique Damien.

 

Damien y découvre la domiciliation bancaire d'Enguebert, la Société Générale, mais ne peut évidemment accéder à son compte ! Qu'importe, voilà qui tombe fort bien, il y connaît du monde.

 

Il passe un coup de fil dans la foulée, et demande communication des dernières opérations et des dernières factures cartes bleues.

 

- Je les aurai ce soir, on saura peut-être où il est passé ! Précise-t-il en raccrochant. On s'en va, je vais remettre une serrure, comme ça les voisins ne pourront pas dire qu'il y a eu effraction ! Et s'il nous faut revenir, un petit tour de clé suffira.

 

Geneviève qui se demandait ce qu'elle faisait là, poussa un soupir de soulagement. C'est à ce moment-là que Damien déclara à brûle-pourpoint :

 

- Je me pose tout de même une question : pour qu'on ait volé les cahiers chez Enguebert, il aurait déjà fallu qu'on soit au courant qu'il les avait achetés ?

 

Geneviève ne répond pas, elle s'en fiche. Quant à Grandbillard, il ne comprend pas le but de ce "mensonge" et reste de marbre.

 

- Ce serait donc cette Linda qui aurait renseigné le voleur ? Et ce voleur pourrait être n'importe quel membre de notre cercle...  mais pourquoi Enguebert a-t-il accusé précisément Tilleul ?

- On le saura quand on l'aura retrouvé ! Répond Grandbillard. Je vous laisse, on m'attend.

- Je me demande si on ne devrait pas faire une expédition chez cette Linda ! Si seulement on avait son adresse !

- Moi je l'ai ! Répondit Geneviève. Je vous accompagne quand vous voulez !

- Ce soir ? Proposa Damien.

 

"A quoi jouait De la Tournelle" depuis tout à l'heure ? Se demandait Grandbillard, quand soudain l'explication lui parut évidente ! Tilleul avait doublé son filleul ! Ce n'est pas avec lui qu'il avait volé les cahiers mais avec un autre comparse. Et c'est bien sûr ce comparse qui avait mis les cahiers à l'abri ! Tout se tenait ! Sauf peut-être cette réunion qu'avait provoquée Tilleul, où il avait fait comme s'il n'avait pas les cahiers à sa disposition (mais pouvait-il faire autrement ?) et où il s'apprêtait à dire quelque chose d'important, juste au moment où Enguebert s'était jeté sur lui. Dans ces conditions retourner chez Linda n'avait aucun sens. Par contre une petite visite au chevet de l'abbé Tilleul ...

 

- Ce soir, impossible ! Finit par répondre Mario, je suis pris.

- Demain ?

- Ce week-end, je suis à la campagne, désolé

- Tant pis, allons-y tous les deux ce soir ! Proposa Geneviève.

 

Ils se donnèrent donc rendez-vous place des fêtes à 19 h 30.

 

Bien sûr Mario ignorait la véritable motivation de Geneviève. Elle ne cherchait pas les cahiers (on les lui avait proposés, elle n'en avait pas voulu) mais toutes les occasions pour pourrir la vie de cette Linda lui semblaient bonnes à prendre !

 

Si Damien et Geneviève ne trouvaient rien chez Linda, ils chercheraient ailleurs, se dit Mario. Et dans ce cas Damien réaliserait peut-être enfin qu'il s'était fait doubler ! Il chercha donc une astuce…

 

L'astuce il la trouva une en découvrant une femme âgée, probablement SDF, qui faisait la manche non loin de chez lui. Grand seigneur, il lui refila 5 euros.

 

- Oh merci ! Mon Prince !

- C'est bien naturel ! Je vous donnerais bien 20 euros, mais il faudrait que vous me rendiez un petit service.

- Une embrouille ?

- Non, un coup de fil à donner, il vous suffira de lire un texte.

- 30 euros alors

- Ce sera 25 et on n'en parle plus. Ne bougez pas, je reviens dans 10 minutes.

 

Mario monta chez lui et rédigea un texte très court, il redescendit ensuite avec son papier.

 

- Voilà, on fait un essai. Lisez ça, mais de façon naturelle !

 

La femme devait avoir des dons de comédienne : l'essai parut satisfaisant à Mario. Ils s'enfermèrent dans une cabine téléphonique, où la promiscuité faisait ressortir l'odeur de saleté de la clocharde. Mario composa le numéro.

 

- Allez-y !

- Bonjour ! Ici c'est Monique.

- Monique ?

- Oui, attendez… Ce soir à 19 heures Damien de la Tournelle et Geneviève Baur vont venir chez vous. Leurs intentions ne sont pas pacifiques, soyez sur vos gardes.

- Mais qui êtes-vous ?

- Répétez ! Chuchota Mario

 

Elle répéta le message et raccrocha. Elle avait gagné 25 euros.

 

Linda était perplexe. Il pouvait s'agir d'un piège mais elle avait du mal à s'imaginer ce qu'il pourrait être. Première chose à faire : ne pas rester seule. Cet aspect fut vite résolu.

 

Il est 19 heures. Damien de la Tournelle et Geneviève Baur sonnent à l'interphone de Linda.

 

- Ne dites pas que je suis là, faites comme si vous étiez seul, elle aura la surprise quand elle ouvrira la porte. Précise Geneviève

- Mais pourquoi ?

- Je vous dirai !

- Oui, Mlle Linda Gobert, je ne sais pas si mon nom vous dit quelque chose, j'étais un ami de Jean Laurillac. Pourrais-je vous parler cinq minutes, c'est assez important.

- Je vais vous ouvrir mais vous allez monter seul, je n'ai aucune envie de recevoir la visite de la personne qui vous accompagne.

 

Moment d'hésitation de Damien qui n'avait pas prévu ça. Il regarde en l'air, cherche en vain une caméra.

 

- Cette personne a également des choses importantes à vous dire, il faut que nous vous rencontrions tous les deux.

- Vous montez seul, sinon je n'ouvre pas. Si on a besoin de Madame Baur, eh bien on pourra toujours l'appeler.

- Refusez ! Dites-lui qu'on monte tous les deux ! Chuchote Geneviève.

- Elle ne nous ouvrira pas.

- Alors on laisse tomber !

- Non je vais y aller, attendez-moi, je trouverai peut-être un truc pour qu'elle accepte de vous faire monter.

- C'est à quel étage ?

- Au troisième, ma porte sera ouverte.

 

Linda fait entrer Damien mais l'empêche de progresser dans l'appartement. Ils ne se sont jamais rencontrés mais ils se détestent déjà. C'est physique. Derrière la porte du salon, un homme se tient prêt à toute éventualité dans le cas où l'entrevue tournerait mal.

 

- Je vous écoute. Dit simplement la jeune femme.

- Pourriez-vous me confirmer que vous auriez vendu les cahiers de Jean Laurillac à Monsieur Enguebert ?

- C'est cela votre "chose importante" ?

- La suite va l'être !

- Il n'entre pas dans mes intentions de vous fournir des détails sur mes affaires privées.

- Sauf que ce n'est pas une affaire privée, ces cahiers ne vous appartenaient pas !

- Dans ce cas portez plainte ! Mais ça n'ira pas loin, j'ai ici une copie d'un document déposé chez le notaire prouvant que ces documents m'ont été légués par Monsieur Laurillac.

 

Damien en avale sa salive de travers ! Toute une partie de sa stratégie s'écroule. Il n'a pas de Plan B.

 

- On en reste là ? Propose Linda.

 

Alors Damien tente un coup désespéré avant de partir :

 

- Je vais m'exprimer autrement. Pour des raisons graves et personnelles, j'aimerais que vous ayiez la… la… la gentillesse (manifestement dire ça lui écorche la bouche) de me dire si vous avez informé un autre éventuel acquéreur potentiel du fait que vous auriez vendu ces cahiers à Monsieur Enguebert ?

 

"Oh, mais voilà qui change tout ! Se dit alors Linda".

 

- Donnez-moi une bonne raison de vous répondre.

- J'ai de bonnes raisons de penser que Monsieur Enguebert s'est fait cambrioler après son achat, les cahiers ont disparus.

 

"Nous y voilà !"

 

- Monsieur Enguebert a porté une accusation grave contre un de mes amis, le soupçonnant de ce vol. Je pense que maintenant vous comprenez mieux le sens de ma démarche !

 

"L'idée ! L'idée géniale !"

 

- Mon pauvre Monsieur, vous allez tomber de haut !

- Pardon ?

- Vous voulez vraiment savoir ? Avant de contacter Monsieur Enguebert, j'avais contacté une autre personne. Celle-ci s'est dite intéressée, je lui ai donné mon adresse et on a pris rendez-vous. Le problème c'est qu'elle n'est pas venue. Je l'ai attendue une heure, je l'ai rappelée, ça n'a pas décroché. J'ai laissé un message lui indiquant que je m'octroyais la possibilité de négocier avec quelqu'un d'autre. C'est ce que j'ai fait et j'ai vendu les cahiers à Monsieur Enguebert. Une heure après, la première personne me rappelait, me racontait une sombre histoire d'empêchement… je lui dis alors que les cahiers étaient vendus. Elle a voulu me voir quand même. Elle s'est fait mielleuse, m'a embobinée, bref elle voulait savoir à qui je les avais vendus. J'ai eu la faiblesse de lui dire !

- Et cette personne c'est qui ?

- Attendez. Quand elle a eu le renseignement, le ton a changé : elle a commencé à me traiter de tous les noms et j'ai été obligée de la mettre à la porte manu militari. Vous comprenez donc pourquoi je n'avais aucune envie de voir cette personne ressurgir dans mon appartement.

- Vous voulez dire… C'est Geneviève Baur ?

- Eh oui !

- Et je suis obligé de vous croire ?

- Vous faites ce que vous voulez à partir du moment où vous ne me casserez plus les pieds… Quoi que si vous voulez une preuve, je peux vous en fournir une.

- J'aimerais bien, oui !

- Vous avez remarqué qu'aucune indication précise ne figure sur l'interphone. Sur le palier, il y a quatre portes, aucune n'est étiquetée. Vous allez donc téléphoner à Miss Baur et lui demander de venir vous rejoindre. De deux choses l'une : ou elle ne connait pas le chemin de mon appartement et elle le demandera, ou elle le connait et vous en tirerez les conclusions que vous voudrez. Allez, téléphonez-lui et regardez en silence derrière l'œilleton !

 

"Pourvu que ça marche !"

 

Geneviève Baur arrive à l'étage, sans l'ombre d'une hésitation elle se dirige vers la bonne porte et frappe. Damien est blanc comme un linge.

 

- La salope ! Murmure-t-il. C'est pour ça qu'elle ne voulait pas qu'on parle à la police, je comprends mieux maintenant !

- Pardon ?

- Non rien ! Je fais quoi ?

- Ce que vous voulez, mais ne la laissez pas entrer. Ah ! Pas de scandale dans mon immeuble, ça m'arrangerait !

- Bon je vous laisse, désolé pour le dérangement et merci de m'avoir renseigné.

- Je pense que nous ne nous reverrons plus, adieu Monsieur !

 

- J'ai mon renseignement ! Dit Damien à Geneviève, on s'en va !

- Pourquoi m'avoir fait monter ?

- Vous le saurez dès que nous serons dehors.

 

Alors Damien ouvre la porte d'entrée de l'immeuble, il laisse sortir Geneviève devant lui, puis sans aucun préambule il la gifle deux fois de suite, faisant valser ses lunettes.

 

- Tiens Salope !

- Mais vous êtes cinglé !

 

Linda observe de son balcon cette charmante scène et se marre comme une bossue. Ils sont d'ailleurs deux à se marrer.

 

C'est à ce moment-là que retentit la sonnerie du téléphone portable de Damien. Geneviève en profite pour filer, elle est choquée, incrédule, elle a la rage au cœur, elle en oublie même ses lunettes.

 

Damien venait de recevoir le relevé des dernières opérations de la carte bancaire d'Enguebert. Il indiquait l'achat d'un vol à Roissy. Il suffirait d'attendre quelques jours de plus pour savoir où l'oiseau s'était envolé ! Quant à Geneviève, il s'occuperait de son cas plus tard. Il lui tardait d'avoir des nouvelles fraiches de l'abbé Tilleul.

 

Samedi 29 octobre.

 

L'esprit d'escalier ayant fait son travail et la nuit ayant porté conseil, Damien de la Tournelle se dit qu'il s'était peut-être emballé un peu vite en giflant en pleine rue Geneviève Baur. Les arguments de Linda paraissaient convaincants mais pas assez pour établir avec certitude le rôle de Geneviève dans cette affaire. Il aurait dû au lieu de s'énerver, lui demander une franche explication. Cela allait devenir difficile maintenant. Néanmoins il lui adressa via son portable un message lui demandant d'accepter ses excuses, lui indiquant ce que lui avait dit Linda en lui précisant qu'il était possible que cette dernière l'ait manipulé, et sollicitant un rencontre "amicale" afin de parler de tout ça.

 

- Peut se la foutre au cul, sa réunion amicale, ce pédé ! S'écria-t-elle en recevant le message.

 

Pour Geneviève la semaine avait été éprouvante. D'abord cette rencontre surréaliste avec cette pute de Linda, puis la visite de la pétasse travaillant chez Martinov, susceptible de revenir lui casser les pieds, "l'obligation" d'aller à cette rencontre de l'ancien cercle de Laurillac qui s'était terminée en pugilat et où elle a été obligé de faire preuve d'improvisation pour que la police ne découvre pas ce qu'elle n'a pas besoin de connaître, la visite de folie au domicile d'Enguebert, et pour couronner le tout cette volte-face de Damien de la Tournelle, qui lui avait flanqué deux baffes en sortant de chez Linda ! Et en plus elle a perdu ses lunettes !

 

Au moins est-elle rassurée sur un point : personne ne semble posséder la formule améliorée de Jean Laurillac. Par ailleurs, malgré ses démarches, elle n'a trouvé personne capable de lui fabriquer le petit appareil qui lui aurait grandement facilité la tâche. Estimant qu'elle a perdu assez de temps comme ça, elle décide de passer à l'action dès le lundi. Mais il lui faut un cobaye. Dégoter un gigolo sur Internet n'est pas bien difficile, mais il lui faut en trouver un qui soit un peu frêle. Elle n'a pas envie de tomber sur un "monsieur muscle" qui pourrait se rebiffer. Elle agirait juste après le coït, pendant ce moment où tous les hommes sont si vulnérables.

 

Elle finit par dégoter l'oiseau rare, un éphèbe assez ambigu, avec un visage d'ange, mais le genre de mec qui a dû sécher tous les cours de gymnastique de sa scolarité. Pas du tout son genre, à Geneviève, mais peu lui importe !

 

Lundi 31 octobre

 

Mario Grandbillard est sur le point de péter un câble. Voilà seulement quatre jours qu'il est célibataire et l'appartement est devenu un foutoir : la vaisselle s'accumule dans l'évier, le bac à linge déborde, le ménage n'est pas fait. Et puis pas de nouvelles d'Annette ! Il s'était persuadé qu'elle n'était partie que sur un coup de tête et qu'elle reviendrait rapidement, il en était beaucoup moins persuadé maintenant. Il fallait qu'il sorte faire des courses, qu'allait il acheter à manger ? Il manquait terriblement d'habitude, en quatre jours, il avait déjà eu droit aux spaghettis trop cuits, aux œufs sur le plat ratés et à la salade immangeable à cause de la sauce trop vinaigrée ! A moins qu'il aille au restau ? Il passa dans la salle de bain où rien n'était rangé, lui qui avait le désordre en horreur ! Non, il n'était pas fait pour cette vie.

 

On sait depuis Archimède combien la toilette du matin est propice aux idées géniales. C'est en prenant sa douche et en s'amusant à se faire bander la bite à coup d'eau tiède qu'il eut une idée.

 

Encore revêtu de son peignoir de bain, il composa le numéro de Linda Gobert :

 

- Allô, Bonjour, c'est Mario Grandbillard, je voulais vous présentez mes excuses pour mon attitude inqualifiable de l'autre jour.

- Bien, bien. Vous savez je suis très pragmatique, personne n'est parfait en ce monde. Mais…

- Une attitude inqualifiable, n'ayons pas peur des mots, mais j'ai voulu me racheter en vous faisant prévenir par une amie des intentions malveillantes de Geneviève Baur et de Damien de la Tournelle à votre égard.

- C'était donc vous !

- Et oui ! Et ils sont venus ?

- Oui ! Merci donc de m'avoir prévenue, ça m'a permis de me préparer et de me protéger

- Vous les avez reçus ?

- J'ai refusé de recevoir la mère Baur et j'ai fini par virer l'autre. En partant ils se sont chamaillés entre eux. Mais mon petit doigt me dit que vous ne m'appelez pas juste pour ça !

- Effectivement !

- Je vous écoute, vous êtes toujours intéressé par les cahiers, n'est-ce pas ?

- Non... je veux dire oui... Mais bon je suppose qu'ils me sont passés sous le nez !

- Pas forcement. Si vous vous décidez à y mettre le prix, ils sont à vous !

 

Grandbillard qui n'appelait pas pour ça, ne comprend plus ! Il se dit qu'elle bluffe, il "sait" fort bien que l'abbé Tilleul les a planqués quelque part.

 

- Je croyais que...

- Que quoi ?

- Rien... Je pensais que quelqu'un d'autre aurait été intéressé.

- Il y a effectivement plein de gens qui sont intéressés, mais si vous y mettez le prix...

 

Grandbillard choisit alors de ne pas creuser cette situation incompréhensible, il se dit que si Linda acceptait ce qu'il voulait lui proposer, il aurait ensuite toute facilité pour percer ce mystère.

 

- En fait, je voulais vous faire une proposition tout à fait différente. Je suppose que vous êtes au chômage ?

- En quelque sorte, pourquoi cette question ?

- Et qu'à moins d'une chance extraordinaire vous ne retrouverez jamais une place aussi juteuse que celle que vous aviez chez Laurillac ?

- Sans doute ! Mais qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- Ça peut me faire que je vous propose de vous embaucher un mois à l'essai aux mêmes conditions que chez Laurillac !

- Quoi ?

- Voulez-vous que je répète ?

- Vous plaisantez, je suppose !

- Pas du tout, vous seriez libre quand ?

- Tout de suite si vous voulez !

- Tout de suite ?

- Ben, oui, tout de suite !

 

- Notez : je vous donne l'adresse et le code digital.

 

Et à 11 heures, elle était là. Mario Grandbillard ne s'était toujours pas habillé et reçut la jeune femme en peignoir.

 

- Voilà, ma femme est partie. Depuis c'est le bordel, il y a tout à faire.

- D'accord, vous m'avez préparé un contrat de travail ?

- Un contrat, il faut un contrat ?

- Ben oui, il faut un contrat.

- Non !

- Sans contrat, je ne travaille pas, à moins que vous ne me payiez la journée d'avance.

- O.K. On va faire comme ça ! Et sinon, j'aimerais bien un petit extra un peu coquin.

- Comme ça, là tout de suite ? Vous vous figurez que je suis à votre disposition ?

- Ça vous pose un problème !

- Non, pas trop, mais je boirais bien un café avant !

- Je ne sais pas bien le faire.

- Je vais me débrouiller, vous en voulez un aussi ? Dites-moi où est la cafetière... et le reste.

 

Linda avait hâte de trouver le moyen de faire parler Grandbillard. Quand elle saurait, elle déciderait si elle devait rester davantage. Il fallait qu'elle soit sur ses gardes, l'homme ne se confierait pas forcément facilement. Peut-être tout à l'heure, quand il aurait eu ce qu'il voulait. Ne dit-on pas que l'oreiller du lit d'amour est un magnifique déclencheur de confidences ?

 

- Vous voulez qu'on fasse quoi ?

- La petite séance de l'autre fois m'avait bien plus, mais elle avait un petit goût de trop peu ! Indiqua Mario.

- Tiens donc, vous voudriez qu'on fasse le grand jeu ?

- Le grand jeu ! Qu'appelez-vous le grand jeu ?

- Le grand jeu, c'est de faire tout ce que vous avez envie de faire !

- Vous acceptez tout ? Vous n'avez pas de tabous ?

- Si j'ai quelques tabous, je vous dirai ! Alors on fait quoi ? On commence par une fessée comme l'autre jour ?

- Et après, on peut faire l'amour ?

- Mais bien sûr, mon petit lapin !

- Voilà que je suis un petit lapin, à présent ! Vous croyez vraiment que c'est une façon pour une gouvernante de prénommer son employeur ?

- Mon cher monsieur, les fois où il vous prendra l'envie de me baiser, je ne serai ni votre gouvernante, ni votre domestique, ni votre soubrette, mais votre putain et vous vous cesserez d'être mon employeur pour devenir mon client. Et une pute a parfaitement le droit d'appeler son client "mon lapin" ! D'accord, mon lapin ?

- Vous avez réponse à tout !

- Vous me l'aviez déjà sortie celle-ci

- Quelle mémoire ! Vous voulez combien ?

- Pour cette fois ce sera à votre convenance, mais ne vous dérangez pas, nous verrons cela après ! Je me mets à poil, je suppose ?

- Vous n'avez pas des bas ?

- Non, mais achetez en pour la prochaine fois, taille 2, vous vous souviendrez ?

 

Linda, sans cérémonie particulière se débarrassa de tout le bas et d'une partie du haut, ne conservant que son soutien-gorge.

 

- Je le garde ou pas ?

- J'aimerais bien voir vos seins !

- O.K. Vous voulez me le dégrafer ou je le fais moi-même ?

- Faites vous-même, j'aurais peur de le déglinguer.

- Voilà une attention délicate ! Répondit Linda.

 

Mario ne perçut pas l'ironie moqueuse de cette réflexion, fasciné qu'il était par la vision de cette magnifique poitrine, qui n'aurait pas permis à Isaac Newton de découvrir la loi de la gravité.

 

- Vous pouvez toucher, c'est compris dans le forfait, cher monsieur.

 

Il ne s'en priva pas, les malaxant sans finesse, mais sans brutalité non plus, s'amusant à agacer les tétons bruns

 

- J'aimerais un petit scénario : je vais vous attacher sur le lit et...

- Non ! L'interrompit Linda.

- Pardon ?

- Je ne me laisse pas attacher, et ce point n'est pas négociable.

- Vous pouvez avoir confiance...

- Laissons la confiance de côté, la question n'est pas là, personne n'est à l'abri d'un coup de folie ! Mais dites-moi avez-vous lu "Jessie" ?

- Jessie ? Non, c'est de qui ?

- Stephen King !

- Non, ce n'est pas mon genre de lecture.

- C'est bien dommage, parce que c'est très bien, ça raconte l'histoire d'un couple illégitime. Ils sont dans une baraque isolée et ils sont partis pour s'amuser dans un scénario érotique, la fille est d'accord pour se laisser attacher. Donc le gars l'attache bien comme il faut à poil sur le lit et juste au moment de passer à la suite, le type nous fait une crise cardiaque mortelle et définitive.

- Ce n'est qu'un livre...

- Sans doute, alors si vous voulez, faites semblant de m'attacher, il suffit de faire des liens très lâches dont je peux me débarrasser comme je veux !

- Bon d'accord, si je comprends bien, c'est toujours vous qui menez la barque ?

- Souvent, oui ! On y va ?

 

Linda dut lui expliquer comment faire des faux liens, en fait des bracelets bricolés à chacune des extrémités d'une corde légèrement plus longue que la largeur du lit et passée sous le matelas. Elle n'avait plus qu'à glisser ses poignets dans les bracelets, la procédure étant similaire pour les chevilles. Ce qu'elle fit après s'être entièrement déshabillée.

 

- Vous allez frapper avec quoi ? Parce que dans cette position, avec la main, ce n'est pas évident.

- Une ceinture ?

- Je veux bien, mais allez-y mollo !

  Martinov135b.jpg

Mario était resté habillé. Il défit la ceinture de son pantalon ce qui l'obligea à le retenir de la main gauche afin qu'il ne tomba point. Puis il commença à frapper de façon plutôt faible. La personnalité de cette femme l'impressionnait et il avait peur de la blesser.

 

- Vous pouvez taper juste un tout petit peu plus fort ?

- Comme ça ?

- Oupff ! Oui comme ça, ça va !

 

Le pauvre derrière devint vite rouge tomate. Mario commençait à s'exciter et en oublia de retenir son pantalon, lequel dégringola brutalement à ses chevilles. Linda éclata de rire !

 

- Je vais t'apprendre à rigoler ! Rugit-il, augmentant la cadence de ses coups.

 

Il va pour avancer, oubliant que son pantalon l'entrave, trébuche et tombe en travers du lit. Linda est écroulée de rire !

 

- Il fallait me le dire, que vous vouliez une séance burlesque, j'aurais apporté un nez rouge !

- Tu vas voir ! Répond-il faussement menaçant.

 

Et le voilà qui remonte son pantalon ! Geste à contre-emploi dans la situation présente !

 

- Tu ne bouges pas, je descends chercher des préservatifs, je reviens de suite.

- Pas la peine, j'en ai dans mon sac à main, je vous autorise à l'ouvrir ! Répondit Linda qui avait prévu le coup.

 

Du coup, Mario se déshabille (enfin), s'encapote, puis libère les chevilles de Linda, lui laissant ses poignets faussement entravés, puis la fait se mettre en levrette.

 

Le spectacle de ce cul offert dans une position obscène l'excite au plus haut point, cette magnifique chatte exposant ses subites nuances rosées, ce petit trou du cul sans défaut couleur de café au lait, et le tout mis en valeur par des fesses aux courbes enchanteresses ! Notre homme bande comme un dingue. Il approche sa bite et sans aucun préliminaire s'enfonce dans le sexe béant, avant d'entamer une série de va-et-vient énergiques. Mais Mario à une idée en tête, il se rend compte qu'il fait preuve de timidité en hésitant à demander. Timidité ! Lui l'ancien militaire admirateur de Napoléon ! Mais que lui arrive-t-il ? Et puis n'a-t-elle pas indiqué, cette Linda qu'elle n'avait que peu de tabous ? Elle n'a probablement pas celui-ci ! Et quand bien même, ça ne coûte rien de demander ! Alors entre un hi et un han, il ose !

 

- Par derrière je peux ?

- Mais tu es déjà derrière, mon lapin ! Répond Linda qui fait semblant de ne pas comprendre.

 

Mario est dépité, il n'ose pas relancer, mais alors qu'il n'y croyait plus, Linda vient à son secours :

 

- Mais, oui, mon petit lapin, je te fais marcher, si tu as envie de m'enculer, ne te gênes pas, fais comme chez toi !

 

A ces mots, Mario, ne sait pas hésiter, sa bite bien lubrifiée sort de la chatte et vient se présenter à l'entrée de l'œillet. Ça passe, ça glisse, ça pistonne, il y met toute son énergie et ne tarde pas à jouir dans un râle.

 

Linda mime l'orgasme, au cas où sa propre jouissance intéresserait son partenaire, puis se relève pour se rhabiller !

 

- Ça va ?

- Très bien, vraiment très bien, Répond Mario.

- Bon, il est presque midi, vous voulez que je vous prépare à manger ?

- Je ne sais pas, accepteriez-vous que je vous paie le restaurant ?

- Pourquoi pas ?

 

"Drôle de bonhomme !" se dit Linda.

 

- Vous fréquentez toujours les autres amis de Laurillac ? Attaqua-t-elle en dégustant ses escargots

- Bof ! C'est une bande de cinglés ! Vous savez la dernière ? Enguebert a violemment agressé Tilleul... Avec un poignard !

- Ha ? Et pour quelle raison ?

- A propos des cahiers !

- Non ?

- Si ! Enguebert est un caractériel, déjà il y a plusieurs jours, j'ai été obligé de lui allonger un pain pour lui apprendre à vivre !

- Et bien ! Quelle ambiance !

 

Voilà qui complétait les rares informations que lui avaient lâchées Damien. Linda jubilait mais n'en montra rien à son interlocuteur.

 

- Tilleul, il n'est pas sérieusement blessé tout de même ?

- Si, aux dernières nouvelles, il resterait tétraplégique.

 

Oups

 

- Oh ! Enguebert a été arrêté par la police, alors ?

- Non, il est en fuite, on sait qu'il a pris l'avion à Roissy. Damien de la Tournelle s'est juré d'aller venger son parrain jusqu'au bout du monde. Ça va barder !

- Je vois !

 

Un étrange malaise envahit alors Linda, jusqu'ici plutôt satisfaite de la tournure des événements, les anciens amis de Laurillac n'étaient plus en train de se chamailler, mais tout simplement en train de s'entre-tuer. Cette affaire commençait à aller trop loin.

 

- Et Geneviève ?

- Il me semble que vous l'ayez vue après moi.

- Juste entrevue, elle n'est pas entrée chez moi !

- Vendredi elle allait bien, mais elle manigance quelque chose, elle nous a demandé de ne pas dévoiler à la police l'identité d'Enguebert.

- Bizarre en effet !

 

Après un court silence, Mario Grandbillard attaqua à son tour.

 

- Les cahiers, vous les avez toujours ?

- Oui, je vous l'ai dit !

- Pourquoi mentez-vous ?

- Et pourquoi mentirais-je ? Si vous ne me croyez pas, je vous invite à me suivre chez moi, vous les verrez "en chair et en os" si j'ose dire !

- Alors chiche ! J'aimerais avoir confiance en vous. Pour ce faire, il me faut lever ce doute !

- Pas de soucis, mais qu'est-ce qui vous fait penser que je ne les ai plus ?

- Je pensais réellement que les autres seraient intéressés. Mentit-il.

- Ils le sont, mais c'est parait-il trop cher !

 

Fin joueur de poker, Grandbillard savait en principe déceler le bluff. Il eut alors la certitude que Linda ne mentait pas sur ce point. Mais pourtant il avait de ses yeux vu Enguebert sortir de chez Linda avec un gros sac de voyage ! Puis se le faire subtiliser ! Et d'ailleurs Enguebert avait bel et bien accusé Tilleul de les lui avoir volés avec les conséquences que l'on sait ! Y aurait-il deux différents jeux de cahiers ? Tilleul était-il de mèche avec Linda ? Etonnant mais après tout pourquoi pas ? N'avait-il pas hésité à doubler Damien, son protégé de filleul ? Mario savait qu'il n'aurait pas la réponse de suite ! Les femmes sont bavardes et Linda finirait bien par se couper, il suffirait d'attendre.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:52

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 4 par Maud-Anne Amaro

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4 - Mystérieuse Linda

 

A 18 heures Béatrice quitta le laboratoire et reprit alors le train pour Paris. Un peu avant 19 heures, elle était Place des fêtes, au pied de l'immeuble de Linda, sans véritable plan. Elle improviserait.

 

- Je suis Béatrice Clerc-Fontaine, c'est au sujet de la succession de Monsieur Bergerac.

- Ah ? Montez !

 

La scène de ce matin chez Geneviève Baur va-t-elle se rejouer à l'exact ? Non, car la première chose qui surprend Béatrice, c'est l'étrange beauté de cette jolie brune aux cheveux mi-longs, dont les yeux bleus pétillent de malice et dont le sourire semble exprimer une gentillesse coutumière.

 

- Je suis chargée de la succession de Monsieur Bergerac et nous avons reçu une réclamation...

- Attendez, vous avez bien dit "Bergerac" ? Vous devez faire erreur, Bergerac, ça ne me dit rien du tout.

- Ah ! On m'a pourtant dit que vous aviez travaillé à son service comme gouvernante.

- C'est Laurillac, pas Bergerac !

 

Béatrice s'en voulut de cette bévue, qui risquait de tout faire rater.

 

- Oui, bien sûr, Laurillac.

- J'ignorais que les clercs de notaire se déplaçaient chez les gens à 19 heures !

- Que voulez-vous ? Les temps sont durs, on manque de personnel.

- Ah ! Ma pauvre dame ! Montrez-moi donc votre carte professionnelle, ça m'intéresse.

- C'est que...

 

Béatrice est très mal.

 

- C'est que vous n'êtes pas plus clerc de notaire que moi, pilote d'hélicoptère !

- Bon, alors on va jouer cartes sur table, voici justement... ma carte :

 

Professeur Andrej Martinov

Béatrice Clerc-Fontaine

Chercheurs indépendants associés.

Elaboration de composés chimiques, Conception de dispositifs et mécanismes.

Solutions pour inventeurs

 

- Oui, bon ! Mais pourquoi avoir menti ? Mais après tout je m'en fous, vous allez me répondre n'importe quoi ! Allons droit au but : vous voulez quoi ? Attention vous n'avez que trois minutes.

- On m'a suggéré que vous pourriez me donner des renseignements à propos du cambriolage de notre laboratoire !

- Hein ? Un cambriolage ? De qui ? De quoi ? Et c'est qui "on" ?

 

La Linda semblait réellement tomber du placard ou alors elle était une comédienne hors pair.

 

- "On" c'est Madame Geneviève Baur !

- Attendez ! C'est la mère Baur qui vous a dit que j'aurais soi-disant cambriolé vos locaux ?

- Elle n'a pas vraiment dit ça ! Temporisa Béatrice.

- Mais elle l'a laissé entendre ?

- Absolument !

- C'est une amie à vous ?

- Pas du tout !

- Alors dans quelles circonstances a-t-elle pu vous sortir une telle énormité ?

- Geneviève Baur s'est présentée chez nous il y a quelques jours. Elle souhaitait que nous l'aidions à réaliser un petit dispositif, qui permettrait de mélanger trois produits d'une certaine façon. Nous n'avons pas donné suite. Elle est repartie très fâchée. Je la soupçonnais du vol, mais sans être sûre. Je suis allée la voir, elle m'a aiguillée vers vous.

- Quelle salope celle-ci ! Et on vous a volé quoi ?

- Apparemment juste un dossier : le dossier d'un autre client qui nous a demandé pratiquement la même chose que Madame Baur quelques jours avant.

- Excusez-moi, mais c'est si important que ça, le vol d'un dossier ?

- En soi non, mais la question n'est pas là ! Cette affaire nous gâche la vie. Dans un premier temps on se déplace à Paris chez un mec qui nous propose une affaire qui, non seulement ne nous intéresse pas, mais qui est potentiellement dangereuse. Il se trouve que sa femme nous a pour ainsi dire forcé la main pour qu'on prenne le contrat. Elle est ensuite revenue nous casser les pieds pour qu'on fournisse un rapport truqué. Après c'est la mère Baur qui se pointe et qu'on est obligés d'éconduire et encore après on est cambriolés ! Alors y'en a marre ! J'ai envie de dire à tous ces gens : Foutez nous la paix, de toute façon, vos expériences à la con n'aboutirons pas et nous refusons d'y participer, de près ou de loin !

- Hum ! C'est un petit peu compliqué votre affaire ! Pour que ce soit moi la cambrioleuse... (ça se dit "cambrioleuse" ?)

- Je ne sais pas.

- ... Donc, pour que ce soit moi, il aurait déjà fallu que je connaisse votre existence. Ensuite que j'aie un mobile.

- Madame Baur m'a dit que nos coordonnées figuraient sur des cahiers, une sorte de journal que tenait Monsieur Armagnac et qui serait en votre possession !

- Laurillac, pas Armagnac. Ce n'est pas impossible, il y a tellement de choses sur ces cahiers ! Mais ça ne fournit pas le mobile ! Vous voulez les voir, les cahiers ?

- Si ça ne vous dérange pas ?

 

Linda ouvrit le placard où étaient entreposés les cahiers et en sortit trois.

 

- Ce doit être les trois derniers, il y en a toute une tripotée !

 

Béatrice en feuilleta un en tournant les pages un peu au hasard, effectivement on y trouvait de tout : des réflexions sur les impôts, sur le gouvernement, l'actualité, la santé, et de ci de là des annotations sur ce qui devait être une expérience en cours. Il aurait fallu des heures pour survoler tout ça ! Elle referma le cahier et le rendit à Linda.

 

- Je vais vous dire, reprit Linda, Monsieur Laurillac avait confiance en moi. Je ne sais pas pourquoi, je dois avoir une bonne tête, il me racontait sa vie, me confiait ses secrets. Il m'a expliqué qu'il cherchait depuis des années à améliorer une sorte de gaz qui briserait la volonté de celui qui en recevrait plein la poire. Un truc de fou ! Il n'y arrivait pas, d'une part le mécanisme permettant de mélanger les produits n'était pas au point, mais surtout l'effet sur les victimes ne durait pas assez longtemps. Depuis deux trois mois, il pensait avoir enfin trouvé, il était joyeux, de bonne humeur. Il a testé son truc sur une souris qui est morte aussitôt. Alors il a sombré dans la neurasthénie, il ne notait plus rien sur ses cahiers, il me disait ne plus avoir confiance dans ses amis. Il avait des médicaments à prendre tous les jours, il a arrêté de les prendre, il en est mort. Quelques jours avant, je lui avais demandé ce qu'il espérait faire avec son foutu produit. Vous savez ce qu'il m'a répondu ?

- Non, mais je ne vais pas tarder à le savoir !

- Il m'a expliqué le plus sérieusement du monde que celui qui parviendrait à améliorer le produit deviendrait le maître de monde !

- Carrément !

- Au début ce n'était qu'un jeu, du moins, je suppose, puis avec le temps c'est devenu de la névrose obsessionnelle. Donc pour revenir à vos problèmes, je ne vois pas quel pourrait être mon mobile, étant bien entendu que je n'ai aucunement l'intention de jouer à devenir le maître, enfin, la maîtresse du monde ! O.K. ?

- Je ne demande qu'à vous croire... à moins que quelque chose m'échappe ! Je ne suis donc pas plus avancée ? Se lamenta Béatrice.

- J'ai connu un peu les gens qui gravitaient autour de Laurillac : tous des cinglés ! Je suppose que le contrat que vous avez signé, c'est avec Grandbillard, c'est ça ?

- Mais comment pouvez-vous savoir ? S'écria Béatrice

- C'est le seul de la bande qui soit marié ! Donc quand vous avez refusé de faire affaire avec Geneviève Baur, elle a dû réfléchir et se dire que quelqu'un d'autre était passé avant vous. Elle a donc cherché à savoir qui c'était.

 

- Possible en effet, mais pourquoi avoir embarqué le dossier ?

- Je n'en sais rien, je ne sais pas ce qu'il y a dans vos dossiers. Elle l'a peut-être emporté tout simplement pour le lire tranquillement à la maison ? En principe quand on fait un casse on évite de s'attarder.

- Il va donc falloir que je retourne chez cette Geneviève ! Ça me saoule !

 

Linda fit un geste qui devait signifier qu'elle compatissait puis changea de registre.

 

- C'est l'heure de l'apéro, ça vous tente ?

- Pourquoi pas ? Ça me fera du bien !

- Whisky, Martini ?

- Whisky avec des glaçons si vous avez !

- Je vais en chercher.

 

Pendant que Linda s'affairait en cuisine, Béatrice jeta un regard circulaire sur la décoration du salon. Quelques croûtes sans intérêt s'exhibaient au mur mais il y avait aussi quelques photos : celle d'un homme dans la soixantaine, peut-être son père, puis une autre où on la voyait en bikini, photographiée sur une plage en compagnie d'une autre femme.

 

- Eh oui, commenta Linda en découvrant Béatrice lorgnant sur la photo, j'étais un joli petit lot à cette époque-là !

- Pourquoi dites-vous ça ? Je vous trouve aujourd'hui aussi belle que sur cette photo.

- C'était il y a dix ans, le temps passe trop vite. Vous êtes moins fanée que moi !

- Je suis juste un peu plus jeune ! Précisa Béatrice.

- Plus jeune et plus jolie ! Vous êtes une vraie blonde ?

- Peut-être !

- Ça manque à ma collection, je n'ai jamais couché avec une vraie blonde. Oh ! Excusez-moi, je dis des choses que je ne devrais pas dire.

 

Un faux lapsus ! Béatrice n'était pas dupe, mais entra dans son jeu, allez donc savoir pourquoi ?

 

- Non, non, ce n'est pas grave, il m'est, moi aussi arrivé d'avoir des aventures avec des femmes, ce sont des choses que je peux facilement comprendre.

 

Linda ne répondit pas, se contentant de sourire puis l'air de rien, se débarrassa de son gilet. Elle avait en dessous une sorte de débardeur assez peu décolleté mais qui mettait en valeur de belles épaules dorées et légèrement grainées de taches de rousseur. Béatrice les trouva très jolies et son regard s'y attarda un peu plus qu'il aurait été convenable. Linda poussa alors le vice de se les caresser légèrement, puis son sourire se fit carrément provoquant.

 

- J'ai peut-être des belles épaules mais toi tu as de belles lèvres.

 

Glissement vers le tutoiement. Un ange passe. Béatrice a toujours été très joueuse, elle joue donc. Et puisque l'autre lui parle de ses lèvres, elle ne trouve rien de mieux que de les mouiller de sa langue. A l'autre de jouer !

 

- On n'a pas trinqué ! On trinque à quoi ? Demanda Linda.

- A notre rencontre, je suppose, répondit imprudemment Béatrice !

- Bonne idée ! A notre rencontre ! Tchin !

 

Les deux femmes trinquèrent.

 

- Tu serais d'accord, je ne dirais pas non ! Reprit Linda.

- D'accord pour quoi ?

- Oh ! Juste un bisou !

- Juste un bisou ? Minauda Béatrice.

- A moins qu'il nous fasse aller plus loin, mais comment savoir ?

- Faisons-le, on verra bien !

 

Les deux femmes se levèrent alors simultanément.

 

Qui de Linda ou de Béatrice entama ce ballet charnel ? Bien présomptueux qui pourrait le dire car en fait l'attirance fut aussi réciproque que simultanée.

 

Et le bisou qu'elles s'étaient promis n'eut jamais lieu, à moins de qualifier ainsi ce french-kiss fougueux où les langues s'entremêlaient dans un tourbillon de salive et des frissons de plaisir.

 

Un moment, elles se séparèrent, il faut bien parfois respirer, leurs visages restaient proches l'un de l'autre. Les filles souriaient, chacune admirant les traits de sa vis-à-vis avant l'embrasser de nouveau.

 

Il fallut bien qu'à un moment Béatrice mit la main sur les belles épaules de sa partenaire ! Depuis le temps qu'elle les lorgnait ! La peau était douce à cet endroit, elle y porta ses lèvres, doucement, sensuellement.

 

Linda prit alors l'initiative d'enlever son débardeur. Presque par reflexe, Béa plongea ses lèvres dans l'échancrure du soutien-gorge pour y déposer de tendres baisers, puis passa ses mains derrière pour dégrafer la chose. Il ne restait plus qu'à l'enlever, ce qu'elle ne fit pas, préférant empaumer par le bas les deux superbes bijoux offerts. La bouche s'approcha assez vite du joli téton brun. Elle osa un coup de langue sans rencontrer d'objection de l'autre coquine, un autre coup de langue, puis elle le suça carrément, assez longuement avant de faire comme tout le monde, c'est-à-dire goûter à l'autre téton (des fois que le goût en soit différent !)

 

Linda profita d'une petite pause pour faire signe à Béatrice d'enlever elle aussi quelques vêtements devenus obstacles. Et c'est bientôt au tour de la brune de téter les tétons de la blonde avec un tel savoir-faire que cette dernière en a la chair de poule !

 

Ah ! C'est un beau et un curieux spectacle dont un insolent voyeur pourrait jouir ! Deux jeunes femmes debout, se faisant face, le plaisir aux lèvres, torses nus, et les pantalons gardés. Elles s'embrassent, se caressent, se cajolent, se frottent l'une contre l'autre, seins contre seins, téton brun contre téton rose.

 

Le temps n'existe plus, elles ne sont pas pressées. Le meilleur moment n'est-il pas celui de la découverte ?

 

Une nouvelle fois, ce fut Linda qui prit l'initiative de la suite.

 

- On retire tout ?

 

Et sans attendre de réponse, car elle ne pouvait être qu'évidente, elle se débarrassa du jeans et du string. Les jambes étaient jolies, les cuisses bien galbées, et le minou plus poilu que ce qui est "correctement" admis.

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Que va faire Béatrice ? Se jeter sur ces trésors offerts ou se déshabiller à son tour afin qu'elles soient égales dans la nudité ? Elle choisit cette option et après que Linda l'ait gratifiée d'un chaste baiser sur le pubis, celle-ci, la prenant par la main, l'entraîne dans sa chambre, défait le couvre-lit d'un coup sec et s'étale de tout son long sur le lit.

 

Elles s'embrassent, se caressent, se pelotent, s'enivrent de la sensualité de leurs corps et de leurs peaux. Tout cela dure une éternité.

 

Et puis, il fallait bien que cela se produise : les deux filles se retrouvent tête-bêche, bouche contre chatte. Et bientôt langue contre chatte.

 

La technique de Linda était assez fabuleuse, excitant le clitoris de la pointe de la langue et des lèvres pour ensuite venir lécher la vulve en de larges et savantes lapées, puis de nouveau le clito. Rythme infernal, plaisir montant. Béa savait son plaisir proche et s'efforçait de se montrer à la hauteur d'une partenaire aussi douée. Heureusement pour elle, elle était au-dessus, c'est plus facile ! S'y retrouver dans tout ce fouillis, laper les sucs qui s'écoulaient d'abondance, puis...

 

On ne peut pas tout faire à la fois. La montée du plaisir est trop forte : Béatrice s'abandonne à son plaisir s'affalant mollement sur sa partenaire, qui stoïquement ne bronche pas.

 

Le temps pour Béatrice de redescendre de son septième ciel et elle reprend son travail sur le sexe de Linda, elle la sent rapidement tendue. Béa se concentre sur le clitoris, jouant des lèvres et de la langue, s'efforçant de garder une bonne cadence. Linda se laisse aller. Ça monte ça monte, ça monte encore... Ça y est, elle explose sa jouissance, mouillée comme une éponge.

 

Et alors, telle une diablesse sortant de sa boite, Linda se dégage de sa position, pivote pour se retrouver dans les bras de Béatrice. Une nouvelle fois les deux femmes s'embrassent passionnément, mais à cet instant la tendresse a remplacé la fougue.

 

Elles sont heureuses !

 

- Tu fumes ? Demanda Linda.

- Rarement !

- O.K., mais la fumée ne te dérange pas ?

- Non, non !

- Tu es libre ?

 

Si Béatrice ne comprenait jamais que certains de ses partenaires sexuels, une fois la petite affaire terminée, se précipitent vers la salle de bains avant de se rhabiller en oubliant tout romantisme, elle préférait toutefois cette attitude à celles (ou ceux) qui risquaient de devenir collants. Aussi fit-elle semblant d'avoir compris de travers :

 

- Ce soir oui ! Je te paye le restau si tu veux.

 

Linda eut l'intelligence de ne pas relancer

 

- Pourquoi pas ? Mais j'ai besoin de prendre une douche.

- Moi aussi.

- Viens, on va la prendre ensemble.

 

Elles le firent, s'amusant à de petits savonnages réciproques, puis se dégottèrent un petit restaurant chinois. Béatrice pensait bien joindre l'utile à l'agréable : plus elle laisserait Linda parler, plus elle en apprendrait. En fait, le repas fut très sympathique mais peu fertile en révélations. Pourtant à plusieurs reprises, Béatrice, sans qu'elle puisse vraiment dire pourquoi, crut discerner que Linda dissimulait une sorte de secret.

 

Le vin aidant, les deux femmes se comportaient maintenant comme deux vieilles copines et quittèrent l'établissement bras dessus, bras dessous en rigolant comme des larrons en foire.

 

- On s'est fait une bouffe, on pourrait se refaire une touffe ! Plaisanta Linda, en déverrouillant sa porte d'entrée, mais avant, j'ai une de ses envies de pisser...

- Moi aussi ! Répondit Béatrice.

- Moi d'abord !

- Je vais me pisser dessus !

- Mais non, viens ! Fais comme moi !

 

Au lieu de gagner les toilettes, Linda pénétra dans la salle de bains et rapidement enleva tout le bas, puis enjamba la baignoire, dans laquelle elle se mit à pisser d'abondance en rigolant comme une folle. Béatrice l'imita, et une crise de fou rire les gagna.

 

- On patauge dans la pisse ! Remarqua Béatrice.

- Ben on va s'essuyer, je m'en suis foutu plein les cuisses.

- Tu veux que je t'essuie la foufoune proposa Béatrice ?

- Oui ! Essuie-moi la foufoune.

 

Linda avait cru que Béatrice voulait l'essuyer à l'aide d'une serviette avant sans doute de dévier vers des jeux plus osés. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise de la voir se baisser devant elle et d'offrir sa langue à sa chatte trempée d'urine.

 

- Mais t'es une vraie cochonne, toi ! Protesta-t-elle mollement.

- Je te choque !

- Y'a pas grand-chose qui me choque, tu sais ! Ce n'est pas vraiment mon truc, mais je l'ai déjà fait, je n'ai rien contre.

- Je continue alors ?

- Yes ! Humm attends !

- Oui !

- Je vais peut-être pouvoir faire encore deux ou trois gouttes, ça te dit ?

- Bien sûr que ça me dit !

 

Béatrice se positionna de façon à recevoir le cadeau et à l'instar du corbeau de la fable, ouvrit un large bec, se déformant ainsi le visage, ce qui provoqua un bel éclat de rire chez sa partenaire.

 

- Si tu me fais rire, comment veux-tu que j'y arrive ?

- Ne me regarde pas !

 

Béatrice put ainsi se régaler de quelques gouttelettes, avant de lécher consciencieusement le minou de sa camarade de jeu.

 

Cette dernière, mutine, profita d'une petite pause de sa lécheuse pour pivoter sur elle-même et lui exhiber son côté "pile".

 

- Tu fais quoi ?

- Je t'offre mon cul ! Tu n'en veux pas ?

- Si, si ! Il est trop mignon, ce petit cul ! Répondit-elle en lui malaxant les fesses.

- Lèche !

- Tu voudras que je te lèche le petit trou ?

- Oui, j'aime bien !

 

Pas de problème pour Béatrice, qui écarte les globes afin d'accéder à l'œillet brun de Linda. Il est très joli, finement dessiné, un trou du cul de compétition ! La langue de Béa furète en de petites circonvolutions, l'anus s'entrouvre, le bout de la langue tente de pénétrer, un doigt ose l'aventure.

 

- Continue c'est bon ! Commente Linda qui attrape un tube de dentifrice de forme cylindrique sur le rebord de la baignoire et le tend à Béa. "Enfonce moi ça dans le cul !"

 

Béa lèche le machin pour le lubrifier de sa salive, puis l'enfonce dans le rectum de sa camarade de jeu, qui marque son appréciation en poussant d'abord d'étranges petits cris, puis d'autres bien plus significatifs.

 

- J'adore jouir par le cul ! Finit-elle par confier quand elle eut repris ses esprits. Je ne comprends pas comment ça se passe, on n'a pourtant pas de prostate ?

- Que veux-tu ! Les mystères du trou du cul sont insondables !

- Tu me l'as pourtant bien sondé ! Bisous ?

 

Une nouvelle fois, les deux femmes s'embrassèrent, tout en se caressant tendrement. Après quelques instants, la main de Linda s'aventura sur le pubis de sa vis-à-vis. Elle n'y resta pas longtemps, bientôt un doigt vint fouiller entre ses lèvres vaginales, s'y inséra, imprima quelques va-et-vient, puis vint exciter le clitounet qui ne tarda pas à réagir comme il se doit. Béatrice explosa dans les bras de Linda qui une fois de plus lui offrit sa bouche.

 

- Tu peux rester dormir si tu veux ?

 

C'est ce qu'elle fit.

 

Tony

 

Ce même jour, Mario Grandbillard avait rendez-vous avec le dénommé Tony dans un bistrot de l'avenue Mac Mahon, près de l'Etoile.

 

- Donc, vous n'avez rien trouvé ?

- Chez de la Tournelle, rien du tout, pas de sacs de voyage, pas de cahiers et rien qui ressemble à des choses pour faire des expériences de chimie. J'ai aussi visité la cave !

- Vous avez pu la localiser ?

- Ben oui, qu'est-ce que vous croyez, c'est un métier ! Et il n'y avait rien non plus dans sa bagnole !

- Et Tilleul ?

- Son adresse c'est un presbytère, c'est plus compliqué : je peux faire mais je suis obligé de vous demander un modeste supplément.

- D'accord pour le supplément, pourvu qu'il soit vraiment modeste.

- J'ai pris des photos des curés qui entraient ou sortaient de ce machin. Dites-moi s'il est dans le lot votre Tilleul, demanda Tony en exhibant quelques feuilles imprimées.

- C'est celui-là !

- On s'en occupe !

 

Mercredi 26 octobre

 

Le lendemain matin après que Béatrice fut prête à partir, Linda lui demanda :

 

- Tu vas faire quoi, maintenant ?

- Là je vais passer chez moi me changer et après je vais au boulot.

- Oui, mais je demandais pour ton cambriolage.

- Je vais réfléchir quelques jours, je vais voir si on continue à nous casser les pieds. De toute façon, la mère Baur aura de nouveau ma visite, je ne vais pas laisser tomber l'affaire, ce n'est pas mon genre.

 

Linda prit alors une profonde inspiration avant de répondre :

 

- Je ne pourrai malheureusement pas t'en dire plus, mais sois en persuadée, ces gens-là vont bientôt cesser de t'emmerder. C'est l'affaire de quelques jours maintenant. Je te préviendrai.

- Te voilà bien mystérieuse !

- J'ai promis à un être cher de ne rien dire. Et je mets un point d'honneur à tenir ce genre de promesse.

- C'est bien ! Je n'insiste pas, j'espère simplement que je ne vais pas apprendre au bout de quinze jours que c'était toi la cambrioleuse ! J'en serais énormément déçue.

- Tu ne seras pas déçue !

- D'accord ! Bisous ? Proposa Béa en approchant ses lèvres de celles de son interlocutrice.

 

N'empêche que si le baiser fut intense, fougueux et même baveux, Béatrice restait néanmoins dubitative.

 

Tony, Grandbillard, Annette, Martinov

 

Voilà tout à fait le genre de travail qui amuse Tony. Accompagné d'un complice, il attend dès 7 heures du matin que Tilleul sorte, ce qu'il finit par faire une heure plus tard. Tony et son acolyte sonnèrent alors à la porte du presbytère où un vieux curé vint leur ouvrir.

 

- Police ! On a un mandat de perquisition ! Déclare Tony le plus sérieusement du monde en exhibant de grossiers faux papiers.

- La police ! Mais qu'est-ce qui se passe ?

- Vous allez nous montrer où loge Tilleul.

- L'abbé Tilleul ? Mais qu'est-ce qu'on lui reproche ? Ce doit être une erreur...

- Bon, on y va ? On n'a pas que ça à faire, et soyez discret si possible.

 

Mais la chambre du curé ne renfermait ni sac de voyage, ni collection de cahiers.

 

Tony téléphona à Grandbillard à 17 heures comme convenu et lui fit part de son échec.

 

Grandbillard ne comprenait rien. Et voilà qui n'arrangeait pas son humeur, lui que son arthrose faisait péniblement souffrir depuis ce matin. Où ces deux abrutis avaient-ils planqué ces foutus cahiers ? Et puis une autre chose l'intriguait : son épouse lui avait demandé si quelqu'un d'autre était au courant du contrat passé avec le professeur Martinov. Bien sûr, qu'il n'en avait parlé à personne mais pourquoi cette question ? Sur le coup, il n'avait pas trop réagi, mais en y réfléchissant, il lui apparaissait qu'elle n'avait pu lui poser cette question sans raison. Il n'avait qu'une confiance limitée envers sa compagne et décida de revenir à la charge :

 

- Je voudrais savoir pourquoi tu m'as posé cette question ?

- J'en sais rien, moi, je te demandais ça comme ça !

- Tu mens, Annette !

- C'est ça traite-moi de menteuse !

- Parfaitement ! Je te traite de menteuse !

- C'est tes expériences à la con qui te montent à la tête !

- Bon, je t'ai posé une question ! Hurla-t-il.

- C'est ça fais nous une grosse colère, ça ira mieux après !

- Je sais que tu me caches quelque chose.

- Mon pauvre vieux, tu deviens parano !

- Ecoute, j'en supporte pas mal avec toi, j'ai plus de cornes que toutes celles qui sont au musée de la chasse.

- Parce que toi, tu ne m'as jamais trompée peut-être ?

 

Le sang monte à la tête de Mario Grandbillard, il s'empare d'un gros vase chinois, une imitation, mais bien jolie ! Et boum, en miettes le vase !

 

- Connard !

- Grosse poufiasse !

- Bon écoute-moi bien connard, ce que je voulais te cacher pour épargner tes nerfs, c'est que Martinov s'est fait cambrioler et que la seule chose qu'on lui a piqué, c'est le contrat que vous avez signé ensemble. T'es content comme ça ?

- Mais comment tu peux être au courant et pas moi ?

 

Mais Annette Grandbillard, partie dans sa chambre, ne répond pas. Mario est abasourdi, ce qu'elle vient de lui dire n'a aucun sens ! Alors il prend le téléphone et compose le numéro de Martinov.

 

- Mais, mon cher monsieur, comme le dossier a été volé, je n'avais plus votre numéro de téléphone. En revanche ma collaboratrice avait celui de votre épouse...

- Hein ? Mais comment pouvait-elle l'avoir ?

 

- C'est une bonne question mais je ne peux pas lui demander, elle est absente.

- J'aimerais bien savoir !

- Je vous dirai !

- Sinon, vous en êtes où avec mon Grandbillardium ?

- Nous avons testé quelques pistes qui nous paraissaient intéressantes mais qui se sont révélées décevantes. Nous continuons à chercher.

- Vous pensez y arriver ou pas ?

- Il est trop tôt pour tirer des conclusions, Monsieur Grandbillard.

- Bon, j'attends de vos nouvelles.

 

Grandbillard raccrocha, au bord de la crise de nerfs :

 

"Ce connard de Martinov était en train d'échouer, il ne trouvera pas, et pourtant la solution existe puisque Laurillac était sur une piste ! Si seulement je pouvais récupérer ces foutus cahiers."

 

La sonnerie du téléphone le sortit de sa rêverie. C'était l'abbé Tilleul. Que lui voulait cet abruti ?

 

- Mario, il se passe des choses extrêmement troublantes. Je sais que la mort de Laurillac a fait éclater la cohésion de notre groupe, il existe entre nous des inimitiés qu'il serait illusoire de nier. Je propose néanmoins de nous rencontrer une dernière fois pour faire le point.

 

Manifestement le curé lisait un texte.

 

- Je ne te promets rien, ce serait où et quand ?

- Demain soir à 19 heures au Compostelle. Je précise que Jacques-Marie Enguebert m'a donné sa parole qu'il s'abstiendrait de toute agressivité à ton égard. Peux-tu m'assurer de la réciproque ? Allô, allô, je ne t'entends plus.

 

Grandbillard ébahi venait de voir sa femme traverser le salon et se diriger vers la porte, deux valises à la main et un grand sac en bandoulière.

 

- Allô, Mario, allô !

- Oui, je suis là, j'ai bien noté, j'aviserai, salut !

 

Annette partie ! Jamais il ne l'aurait crue capable d'un tel acte !

 

"Bof, elle reviendra, elles n'a aucune ressource personnelle. A moins qu'elle se soit trouvé un riche célibataire ?"

 

Il faudrait donc qu'il s'organise : la cuisine, la vaisselle, le linge à laver et à repasser, le ménage... L'horreur ! Tout s'accumule aujourd'hui ! Quant à la réunion proposée par Tilleul, il irait. Uniquement par curiosité !

 

Il est 19 heures, Béatrice vient de partir et le professeur Martinov explore son réfrigérateur, se demandant ce qu'il pourrait bien se faire à manger. On sonne ! Martinov est sur ses gardes depuis le cambriolage, il regarde par l'œilleton, et stupéfait reconnaît Annette Grandbillard. Il ouvre :

 

- Excusez cette visite tardive et non annoncée, je viens de rompre avec mon mari, j'aurais pu aller à l'hôtel mais j'ai besoin de parler à quelqu'un. Je peux entrer ?

- Euh, oui !

- Vous pouvez m'héberger pour la nuit ?

- Euh, on peut s'arranger !

- Ça ne vous dérange pas au moins ?

- Non, mais disons que c'est imprévu. Pourquoi ne pas avoir téléphoné ? J'aurais pu m'organiser !

- Mais je voulais vous faire la surprise, professeur. Pour l'organisation, faites-moi confiance, je m'occupe de tout. Déjà, je vous paye le restau. Il doit bien y avoir des bons restaurants dans votre patelin ?

- Oui, mais...

- Ou un traiteur, vous connaissez un bon traiteur ? On va se faire livrer des bons petits plats, ce soir je ne fais pas régime !

- Je connais un chinois, un japonais, une pizza...

- Fruits de mer, il n'y a pas ?

- Si ! L'écailler de la gare doit faire traiteur.

- Trouvez-moi le numéro, je vais arranger tout ça !

 

Bref ! Annette effectua sa petite commande.

 

- On sera livré à 20 h 30, ça nous laisse une heure ! Qu'est-ce qu'on pourrait faire en attendant, professeur ! Un scrabble ?

- Désolé mais je n'ai pas ce qu'il faut !

- Et pour faire du sexe, vous avez ce qu'il faut ? Minauda-t-elle en appuyant sur la braguette de Martinov

- Je dispose d'une quéquette et de deux roupettes !

- Chic alors ! Vous permettez que je leur fasse prendre l'air ?

- Je vous en prie, faites comme chez vous !

 

Annette défait carrément le pantalon du professeur et le fait glisser sur ses chevilles. Le slip complétement démodé qu'il a mis ce matin ne tarde pas à suivre le même chemin. Elle s'empare de la bite qui bande mollement et commence à la branler.

 

- Je crois qu'il faut que je règle un petit problème avant de continuer ! Indiqua Martinov.

- Un problème, auriez-vous un médicament à prendre ?

- Non, ce n'est pas ça, il faudrait, voyez-vous que je fasse pipi !

- Une grosse envie ?

- Une envie… normale !

- L'autre jour, je vous avais pissé dans la bouche, que diriez-vous d'invertir les rôles aujourd'hui ?

- Ça m'amuserait en effet, mais déshabillez-vous, je m'en voudrais de pisser sur vos vêtements.

- Tout ça pour me voir à poil ! Quel vicieux vous faites, vous alors ! Plaisanta-t-elle. Et si le traiteur arrive ?

- Il est bien trop tôt mais je vais prévoir une robe de chambre au cas où il serait en avance. Je reviens, profitez-en pour vous déshabiller.

- A vos ordres, mon cher professeur.

 

Quand il revint, une bâche en plastique dans une main, un peignoir dans l'autre, la belle mature était nue comme un modèle dans l'atelier du peintre. Spontanément, elle se mit à genoux sur la bâche et ouvrit une large bouche. Martinov s'approcha et libéra les vannes de sa vessie. Bientôt un long filet d'or envahit le gosier d'Annette qui s'efforça de tout avaler mais ne put faire face au débit trop puissant.

 

- Qu'est-ce qu'elle est bonne ta pisse, Martinov.

- Normal, je bois beaucoup de thé, ça parfume !

 

Elle prit ensuite la bite en bouche, la nettoya de ses dernières gouttes d'urine en même temps qu'elle la faisait monter.

 

- Tu m'encules ?

- Mais avec grand plaisir !

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Elle se tourna. Le professeur resta admiratif devant ce fier fessier qu'il vint cajoler comme il se doit, des mains et des lèvres. Lui écartant les globes, un index inquisiteur mais néanmoins humide ne tarda pas à pénétrer dans l'anus de la mature qui gémit sous l'audace.

 

- Vas-y, mon salaud, doigte-moi le cul ! C'est trop bon !

 

Encouragé, Martinov fit pénétrer un deuxième doigt, essaya même un troisième mais décida que ce n'était point pratique. Puis s'encapotant, il passa aux choses dites sérieuses, en enfonçant sa bite dans ce dargeot si généreusement offert.

 

Dans sa précipitation (ou plutôt dans son état d'excitation) il se rendit compte qu'il avait oublié de lui butiner le trou du cul se sa langue, lui qui adorait ça ! Il perdait la tête notre vert professeur !

 

Il lima, lima tant et si bien qu'il cracha sa semence alors qu'Annette poussait des cris de damnée en déroute.

 

Le trip n'avait duré qu'une dizaine de minutes mais ils n'allèrent pas se plaindre, la soirée ne faisait que commencer !

 

- Ça ne vous dérange pas si j'utilise votre robe de chambre, je n'ai pas envie de me rhabiller

- Hummm ! Le peignoir a un inconvénient, savez-vous ?

- Je ne vois pas !

- Il a une tendance naturelle à s'entrouvrir. C'est un inconvénient mais il est propre à satisfaire celui qui est en face de la personne.

- Autrement dit, je peux utiliser le peignoir ?

- Absolument.

- Et j'ai bien compris qu'il ne fallait pas que je l'attache trop fort, ce peignoir, petit cochon !

- Absolument !

 

Contre toute attente, le repas en tête à tête que le professeur Martinov redoutait, non pas à cause des plats commandés, mais en raison des sujets de conversations, se révéla intéressant.

 

Annette Grandbillard était amatrice d'art et si elle ne suivait que modérément son interlocuteur dans sa passion pour Renoir, ils se découvrirent un goût commun pour les maîtres flamands des 16ème et 17ème siècles. Ils s'attardèrent à table et ne la quittèrent qu'après 23 heures. Ils ne la débarrassèrent pas.

 

- Je serais bien partante pour un nouveau câlin ! Suggéra à ce moment Annette.

- Je suis un peu fatigué, on a bien mangé, bien bu…

- Nous ne sommes pas obligés de nous éterniser. Je me suis laissé dire que vous aviez des petites pilules miracle.

- On ne peut rien vous cacher !

- Ecoutez, j'ai un fantasme. J'aimerais bien le réaliser avec vous, vous voulez bien ?

- Il faudrait que je sache ce que c'est ?

- L'autre jour quand nous avons joué avec Béatrice, elle m'a confié que le gode que nous avions utilisé vous appartenait.

- Ben, oui, il est à moi !

- Racontez-moi ce que vous faites avec !

- Je préfère vous laissez deviner !

- Et si vous alliez le chercher ?

- On me l'a volé !

- Vous plaisantez ?

- Non pas du tout !

- Alors permettez-moi de vous en offrir un tout neuf, je vous l'apporterai demain soir !

- C'est bien gentil !

- Mais vous me raconterez tout !...

 

Il ne répondit pas ! Ils montèrent dans la chambre, se couchèrent, puis exténués, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre après quelques tendres caresses.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:35

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 3 par Maud-Anne Amaro

StampBea

3 - Horrible Geneviève

 

Mardi 11 Octobre

 

Vers 10 heures le carillon de la porte sonna. Béatrice fit attendre la visiteuse dans ce qui servait de salle d'attente et prévint Martinov :

 

- Ton rendez-vous est arrivé, mon petit professeur. Tu devrais te donner un coup de peigne, c'est un vrai canon, cette nana !

- Non ?

- Si !

- Mais si je sors m'arranger, elle va me voir ! Objecta-t-il

- Tu veux que j'aille te chercher des trucs ?

- Je ne voudrais pas abuser !

- Allons, allons, t'as besoin de quoi ?

- Euh, un peigne, de l'eau de toilette, peut-être un nœud papillon propre, il y en a un joli rouge en bas de l'armoire ! Et puis je dois avoir du spray buccal dans le tiroir de ma table de nuit.

- OK, je t'apporte tout ça !

 

Martinov se repomponna comme il le put, se disant après coup que ces coquetteries étaient sans doute bien vaines à son âge. Mais bon il avait aussi une image de marque à tenir !

 

- Allez, fais entrer la pin-up !

 

Oups !

 

Martinov faillit en avaler son nœud-papillon : La créature qui était devant lui ressemblait plus à la fée Carabosse qu'à Pénélope Cruz. Il lança un regard assassin à Béatrice qui s'amusait intérieurement de sa grosse plaisanterie.

 

- Geneviève Jolie ! Se présenta Geneviève Baur qui pratiquait parfois l'humour décalé.

- Je viens de relire votre dossier. Vous souhaitez que je vous fabrique une sorte de vaporisateur à compartiments, si j'ai bien compris ? Demanda Martinov.

- Oui, c'est pour mes plantes. J'ai retrouvé une vieille feuille que m'avait donnée ma grand-mère, il y a bien longtemps, je croyais l'avoir perdue. Ça fait tout : ça neutralise les parasites, ça fait de l'engrais et ça dope les vitamines !

- Je vois ! Admit Martinov, qui s'en foutait complètement.

- Donc voilà, il faut trois compartiments étanches. Chacun contient trois produits qu'on va appeler A, B, et C... reprit la dame.

 

"Tiens, ça me rappelle quelque chose" ! se dit alors le professeur.

 

- Je veux pouvoir mélanger A et B, chauffer à 80°, attendre 40 secondes, puis mélanger A + B avec C et pulvériser dans la foulée.

 

"Autrement dit, exactement la même chose que ce que demandait Grandbillard !"

 

- Je vous ai apporté quelques croquis supplémentaires, si ça peut vous aider...

- Merci ! Je pourrais éventuellement vous faire ça d'ici une bonne semaine, il faudrait que je vais vous fasse un devis.

- Inutile, je paie d'avance. Je vous fais confiance, vous jouissez d'une bonne réputation.

- Qui vous a donc confié ce genre de choses ?

- Ma banque !

- Votre banque donne des renseignements sur les gens ?

- Absolument... Je peux vous régler en liquide ?

 

Raclement de gorge de Béatrice !

 

- Attendez, je n'ai pas dit que j'étais d'accord pour cette affaire. Je dois me concerter avec ma collaboratrice, ce ne sera pas long. Si vous voulez regagner la salle d'attente...

 

Dès qu'ils furent seuls, Béatrice entreprit le professeur :

 

- Bien sûr, les coïncidences ça existe mais il y a tout lieu de penser que cette bonne femme a partie liée avec Grandbillard. Il a dû apprendre que sa femme avait renégocié avec nous et il essaie autrement...

- Oui, ils emploient tous les deux la même terminologie : les produits A, B, et C... En revanche elle ne veut pas devenir "maître du monde", elle veut juste soigner ses plantes ! C'est touchant !

- Donc, qu'est-ce qu'on fait de la petite dame ? Demanda Béa.

- On va lui dire qu'on n'est pas intéressés !

- On est d'accord !

 

La "petite dame" ne s'attendait vraisemblablement pas à cette décision et se mit à protester avec véhémence.

 

- Vous n'avez pas le droit, c'est du refus de vente !

- L'entretien est terminé, madame. Si vous voulez bien suivre Béatrice, elle va vous indiquer la sortie...

- Je vais porter plainte !

- Chiche !

 

Dès Geneviève sortie, Béatrice enfila un blouson et se dirigea vers la porte d'entrée.

 

- Tu vas où ?

- Je reviens tout de suite.

 

"Pourvu qu'elle soit venue en voiture !" se dit Béa en suivant Geneviève. Mais c'était le cas, elle relève le numéro de la plaque d'immatriculation et fait demi-tour.

 

- On va demander à Gérard (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) les coordonnées du propriétaire, ça pourra nous être utile s'il y a ses suites. Dit-elle en revenant.

- Oui dis-donc, Béa, faut qu'on se cause...

- Faut qu'on se cause de quoi ?

- Tu m'as bien fait marcher avec ta pin-up !

 

Béa éclate de rire !

 

- Ah ! Ah ! Je te revois en train de t'asperger d'eau de toilette ! Tu ne m'en veux pas mon petit professeur ?

- Non, mais ça mérite une bonne fessée !

- A cul nu ?

- Tant qu'à faire !

- Ce n'est pas un problème, j'ai justement une petite envie !

- Coquine !

- Je sais ! Dit-elle en retirant son pantalon.

 

Martinov avait beau connaître sa collaboratrice par cœur, depuis le temps qu'ils s'amusaient ensemble, il ne s'en lassait pas. Et il était là à la contempler, un pull-over à col roulé gris en haut et rien en bas, ses poils pubiens de vraie blonde découpés en ticket de métro ayant l'air de le défier.

 

- Ben alors, mon petit professeur, tu ne m'a jamais vue ?

- Comme ça, avec ce pull, non pas encore !

- Bon alors, tu me fais un cul tout rouge ?

- Tu l'as bien mérité, mais je me demande si c'est vraiment une punition ?

- Ben, tu verras bien !

- La derrière fois, je me suis fait mal aux mains.

- Mon pauvre petit professeur, il s'était fait bobo à ses mimines ! Et bien prends une badine !

- Une badine ! Où veux-tu que je trouve une badine !

- Je reviens !

 

Et la voilà partie, le cul à l'air ! Martinov mesurait la chance qu'il avait eue le jour où il avait embauché cette jolie chimiste. Sa nature coquine s'était révélée quand ils avaient expérimenté ensemble le "lapin dur", un redoutable stimulant sexuel. Non seulement, elle était très compétente sur le plan professionnel, mais ses coquineries toujours très décontractées égayaient la vie du vert professeur, qui se qualifiait lui-même de vieux coquin. En plus les rapports étaient simples, ils n'étaient pas du tout dans un rapport amant-maitresse ; non ils s'amusaient parfois à délirer sexuellement ensemble sans que cela ait des conséquences.

 

Béatrice revint avec une brosse à piquants.

 

- Voilà un objet frappant original ! Mais dis-moi, ça te sert à quoi une brosse à cheveux, mon petit professeur ?

- Ça me sert à me brosser les quelques cheveux qui me restent !

- Oh ! Eh bien, la prochaine fois que tu te brosseras, tu penseras à moi, allez vas-y, frappe !

- Avec le dos, je suppose ?

- Pour commencer, oui ! Allez vas-y frappe !

- Tiens ! Dit-il accompagnant le premier coup.

- Ouille !

- Je t'ai fait mal !

- On s'en fout tant que je ne te dis pas d'arrêter, tu continues !

 

Du coup, Martinov se prit au jeu et se mit à distribuer les coups à la volée, un coup à droite, un coup à gauche de façon qu'il n'y ait pas de jaloux ! Bien que n'étant pas d'un naturel sadique ni même dominateur, cette petite fantaisie l'excitait, et bientôt sa braguette s'exaspéra de devoir retenir prisonnière sa bite tendue comme un arc. Il régla donc le problème en faisant une courte pause, qui lui permit à son tour d'enlever tout le bas.

 

- Ça t'excite, hein ? Lui lança Béatrice.

- Non, non, j'ai juste un peu chaud ! Plaisanta-t-il.

- Chaud à la bite ?

- M'en parle pas !

- Je vois ! On s'en occupera tout à l'heure, tape un peu avec l'autre côté, j'ai envie.

- Mais tu es folle, je n'ai pas envie de te blesser !

- Mais ça ne peut pas blesser ! Est-ce que tu te blesses en te brossant les cheveux ?

- D'accord, on y va !

 

La sensation n'était pas du tout la même, chaque coup provoquait une sorte de picotement multiple assez particulier.

 

- Je crois que tu es assez rouge comme ça ! Décida Martinov au bout d'un moment.

- C'est parce que tu as envie que je te suce ?

- Ça ne me déplairait pas en effet !

- Mais ce sera à ma façon à moi !

- Je te fais confiance.

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Martinov pensait que lui debout, Béatrice adopterait la position classique de la fellatrice agenouillée (au fait, qui était cet abruti, un publicitaire, je crois, qui clamait à qui voulait l'entendre que la fellation était une manifestation de la soumission de la femme envers l'homme ?). Eh bien, non, après avoir demandé au professeur de s'abstenir de bouger, elle le contourna, s'accroupit derrière lui, le fit s'incliner, puis entreprit de lui lécher l'anus.

 

Voilà une caresse qui ne laissait pas insensible le vert professeur qui se mit à ânonner de plaisir, d'abord timidement, puis un peu plus fort quand le doigt remplaça la langue, et encore plus fort quand un second, puis un troisième doigt virent épauler le premier.

 

- T'aimes ça, les doigts dans le cul ? Hein, mon petit professeur.

- J'adore !

- Tu sais que tu as un beau cul, pour un homme ?

- Un cul, c'est un cul !

- Ben non, il n'y en a pas deux pareils.

 

Béatrice abandonna sa caresse Son objectif n'était pas de faire jouir Martinov de cette façon. Elle lui tendit une capote qu'il enfila sur son sexe dur.

 

- Tu m'encules ? Minauda-t-elle

- Direct ?

- Oui, aujourd'hui j'ai envie d'être bousculée. Vas-y carrément, fais-moi crier !

 

Voilà qui n'était pas dans précisément dans les habitudes du professeur, dont l'une des lignes de conduite était plutôt de faire attention "aux autres", mais se dit-il "ce que femme veut, l'homme doit lui donner, s'il le peut."

 

Aussi, il n'hésite pas, s'introduit en force et la pilonne à la façon d'un piston de locomotive. Ce genre de sauvagerie possède son inconvénient, ça raccourcit considérablement le rapport. Mais il faut croire que nos deux joyeux obsédés y trouvèrent leur compte. Martinov profita du fait que Béatrice se soit mise à hurler comme la sirène des pompiers le premier mercredi du mois, pour accélérer la cadence et jouir à son tour.

 

Les voilà tous les deux épuisés, en sueur, mais satisfaits. Béatrice fait un petit bisou sur le nez du professeur, puis ils se rhabillent, étanchent leur soif et se remettent au travail.

 

Lundi 17 octobre

 

Quelques jours plus tard Grandbillard recevait un coup de fil chez lui :

 

- Bonjour, c'est Linda, l'ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, vous vous souvenez, je pense !

- Bien sûr que je me souviens !

 

Et même qu'à l'évocation des croustilleries qu'ils avaient pratiquées ensemble, il se mit à bandouiller.

 

- J'ai une information qui devrait vous intéresser.

- Dites !

- Les cahiers que vous recherchiez, je les ai retrouvés !

- Non ! C'est vrai ? Répondit Grandbillard qui n'en croyait pas ses oreilles.

- Bien sûr que c'est vrai, ça vous intéresse ?

- Evidemment !

- C'est que ce ne sera pas gratuit !

- Tiens donc ! Mais ce n'est pas un problème, vous êtes toujours chez Laurillac ?

- Ben non, je n'ai plus rien à y faire. Je suis chez moi ! Vous pouvez passer ce soir vers 18 heures, je vous donne l'adresse…

 

Bien sûr, Grandbillard qui avait pris le métro était ponctuellement au rendez-vous le soir-même, dans un immeuble moderne près de la place des Fêtes. Linda était très en beauté, petit haut décolleté rose bonbon et mini-jupe noire en vinyle.

 

- Ils étaient où ?

- Les cahiers manquants ? Dans le placard du labo, c'est moi qui les avais entassés machinalement là-dedans pour pouvoir tout nettoyer à fond, j'avais complètement oublié !

- Il y a un placard dans le labo ? Je n'ai pas vu de placard !

- Ben, oui, faut savoir qu'il existe, il n'y a pas de poignée à la porte... Bon, voilà, ils sont tous là, les cahiers, vous m'en donnez combien ?

- J'en sais rien, quel est votre prix ?

- 10.000 euros !

- Vous plaisantez, j'espère ?

- Non, non !

- C'est trop cher !

- Alors, je les garde, Monsieur Laurillac avait d'autres amis qui seront probablement intéressés.

 

A ces mots, Grandbillard sent la colère l'envahir.

 

- A 8.000, je les prends.

- Si vous pouvez lâcher 8.000 euros, vous pouvez en lâcher 10.000 !

- Vous êtes dure en affaire, vous ! Bon, marché conclu, je vais vous faire un chèque.

 

Grandbillard rédigea le chèque, que Linda rangea dans un tiroir, puis il entassa les cahiers dans le sac de voyage qu'il avait pris le soin d'emporter.

 

Et alors que l'affaire semblait conclue, Grandbillard se jeta brusquement sur Linda. Très vite il lui fit une prise au poignet pour l'immobiliser et l'entraîna malgré ses cris vers le tiroir, où il récupéra son chèque…

 

Mais…

 

- T'aurais pas dû faire ça, pépère ! Recule jusqu'à la porte et pousse ton sac de voyage vers nous avec ton pied.

 

L'homme qui vient de parler est encagoulé et tient un revolver. Il vise non pas la poitrine ou la tête, mais la cuisse. Grandbillard, ancien militaire sait se battre mais il n'a plus 20 ans et comprend que son adversaire n'hésitera pas à tirer, non pas pour le tuer mais pour lui briser la jambe. Il lève les mains bêtement en signe de soumission et pousse le sac.

 

- On te laisse le choix : ou tu nous rends le chèque et tu te casses avec les cahiers. Ou tu les laisses... Reprend l'inconnu.

 

Cette voix ! Cette voix lui rappelle quelqu'un, mais qui ? Une coïncidence dans doute ! Grandbillard hésite mais une amorce de plan germe dans son esprit.

 

- O.K. Je vais m'en aller.

- C'est ça ! Fous le camp !

 

Grandbillard cherche une réplique assassine mais l'inspiration ne vient pas. Il s'en va, dépité.

 

En descendant l'escalier, son plan prend forme. Il est simple. Il prend le métro jusqu'à son domicile, prévient sa femme qu'il a un imprévu puis repart en voiture Place des Fêtes.

 

Linda rigole avec son complice :

 

- C'est trop drôle ! On peut continuer à mettre la pression si tu veux ! Mais on devrait baisser le prix ! Propose-t-elle.

- Pas encore !

- Alors à qui le tour ?

- Enguebert !

 

De celui-ci, ils ne possédaient que son numéro de téléphone fixe, qu'il avait placé sous répondeur indiquant qu'il serait absent quelques jours de son domicile.

 

- Ce sera donc Geneviève !

- Allons-y ! J'espère qu'elle ne va pas me raccrocher au nez, on s'est engueulés assez sévèrement le jour où Laurillac a cassé sa pipe !

 

Geneviève Baur ne décroche pas, elle déteste être dérangée en plein milieu de son jeu télévisé. Ce n'est qu'après qu'il soit terminé qu'elle prend connaissance du message enregistré sur le répondeur.

 

"Bonjour, je suis Linda, l'ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, je vous propose d'oublier les mots que nous avons eu, j'ai une proposition à vous faire qui est susceptible de vous intéresser. Si vous pouviez me rappeler au ..."

 

Geneviève rappelle donc, elle a toujours été très curieuse :

 

- J'ai en ma possession la totalité des cahiers sur lesquels Monsieur Laurillac décrivait l'avancée de ses expériences, je suppose que ça doit vous intéresser ?

- Pas du tout !

 

Le ton est cassant, catégorique.

 

- Ah ! Ah bon ? Ben tant pis !

 

Linda raccroche, incrédule.

 

- Ce serait donc elle ? Commente l'homme ! Je ne la croyais pas si maline !

- Ça change les plans !

- On va adapter ! On va même adapter tout de suite ! Allez, on téléphone à Tilleul ?

- On y va !

 

Geneviève déteste Linda, non seulement parce qu'elles se sont violemment disputées le jour du décès de Laurillac mais aussi parce qu'elle possède tout ce qu'elle n'a pas : la jeunesse, le charme, la beauté et surtout (même s'il convient d'en parler au passé) la confiance de Laurillac.

 

L'esprit d'escalier fonctionnant comme on le sait, Geneviève se dit qu'elle n'en a rien à faire des cahiers de Laurillac, mais qu'il serait peut-être intéressant de savoir ce que cette Linda manigance. De plus cette fille pourrait constituer un obstacle à ses projets. Elle la rappelle donc, explique qu'elle a changé d'avis et prend rendez-vous.

 

- Aujourd'hui, ce serait possible ?

- Je crains que non, répond Linda, à moins que vous puissiez venir à 21 heures ?

- Je viendrais à 21 heures.

 

Sur place, Mario Grandbillard parvient à se garer non loin de l'immeuble de Linda. Il surveille les allées et venues jusqu'à 21 heures sans rien remarquer de particulier, puis il laisse son véhicule sur place et rentre par le métro. Le taxi transportant Geneviève Baur n'arrive, lui que dix minutes plus tard.

 

Geneviève demande de pouvoir feuilleter le dernier cahier, ce qu'elle fit d'un air négligé avant de le reposer, rassurée. Elle sait qu'il ne lui apprendra plus rien.

 

- Et vous en auriez voulu combien ?

- 10 000 euros.

- Et bien, vous n'y allez pas de main morte, vous ! Et je peux vous demander ce qui vous autorise à monnayer d'un prix aussi extravagant des documents qui ne vous appartiennent pas ?

- Vous pouvez demander mais je ne vous répondrai pas !

- Je suppose que vous êtes au courant du contenu de ces cahiers ?

- Ecoutez, je n'ai pas l'intention de vous raconter des choses que je n'ai pas envie de raconter. Je sais que ces cahiers vous intéressent. Vous les voulez ou pas ?

- Eh bien non, voyez-vous, ils ne m'intéressent pas !

- Pourquoi vous êtes-vous déplacée, alors ?

- Pour vous mettre en garde ! Vous devriez arrêter de jouer avec des choses qui vous dépassent, et qui risquent de vous retomber sur la gueule, et à ce moment-là, ça pourra vous faire très très mal !

- Continuez, vous allez me faire mourir de rire !

- Par ailleurs, je vous informe qu'une plainte sera déposée dès demain pour vol et abus de confiance.

- J'en tremble d'avance. Prenez donc la porte et allez-vous faire foutre, conasse !

- Ah ! Les insultes à présent, mais qu'attendre d'autre d'une poufiasse de bas étage doublée d'une voleuse...

 

Geneviève ne vit pas arriver la gifle qui fit voler ses grosses lunettes en écaille !

 

- Salope ! Si mes lunettes sont cassées, je vous fais un procès !

- C'est ça ! Et maintenant dehors, bourgeoise de carnaval. Et plus vite que ça, sinon je vais t'aider à sortir.

- Votre comportement ne restera pas impuni, vous allez entendre parler de moi !

- C'est ça, c'est ça !

 

Malgré l'humiliation subie, Geneviève était rassurée. Cette Linda était décidemment une petite gourde qui ne comprenait rien à ce qu'elle faisait. Elle n'était pas dangereuse. N'empêche qu'elle regretterait bientôt de l'avoir giflée ! Très bientôt !

 

Mardi 18 octobre

 

Le lendemain matin, dès 8 heures Grandbillard est de nouveau en poste dans sa voiture, il a apporté une cagoule, quatre sandwiches, une bouteille d'eau ainsi qu'une autre, vide pour pouvoir faire pipi ! C'est qu'il a le sens de l'organisation, Grandbillard ! Il n'a pas été militaire pour rien.

 

A 11 heures, le père Tilleul, revêtu de son indéfectible soutane se présente en bas de l'immeuble de Linda. Fébrile, Grandbillard attend qu'il en sorte, ce qu'il fait à peine un quart d'heure plus tard, mais sans les cahiers !

 

- Merde !

 

C'est seulement à 17 heures que Jacques-Marie Enguebert se pointe à son tour. Quinze minutes plus tard, il ressort, sac de voyage à la main. Grandbillard sort de sa voiture et se prépare à s'encagouler... Il ne peut pas agir de suite à cause des passants, il attend donc et le suit à 50 mètres.

 

Mais rien ne se passe comme prévu, un type portant un casque de motard bouscule violemment Enguebert, qui se retrouve le cul par terre. Son sac est alors subtilisé par l'inconnu, qui enfourche l'arrière d'une mobylette où un comparse l'attendait avant de disparaître en trombe.

 

Grandbillard est persuadé que les motards ne sont autres que le père Tilleul et son abruti de filleul. Que faire maintenant ? Les cambrioler ? Cela fera deux adresses à faire ? Il rentre chez lui, dépité. Les cahiers lui sont encore passés sous le nez !

 

Samedi 22 octobre

 

Le week-end, le professeur Martinov est seul et il lui arrive alors d'aller voir, comme ce samedi soir la Marianne, la veuve du grainetier. Elle est gentille, pleine d'humour et elle suce bien. A 18 h 45 il sort de chez lui. Il tient à main un sac en plastique contenant une bonne bouteille de Chablis et un excellent foie gras.

 

Il n'a évidemment aucune raison de prêter attention à ces deux personnages qui discutent à quelques pas de sa porte et qui semblent extrêmement surpris de le voir sortir...

 

Intermède : Marianne en 1992

 

Ah ! Cette Marianne ! La veuve du grainetier ! Combien de fois l'avons-nous évoquée dans les aventures du professeur Martinov ? Nous savons que le professeur la rencontre régulièrement mais le moment est sans doute arrivé de faire plus ample connaissance avec elle.

 

C'était il y a 20 ans. Marianne tient seule, depuis le décès accidentel de son mari, un magasin qui vend des graines, des pots et des plants de fleurs. Martinov y est client, il aime les plantes mais oublie régulièrement de s'en occuper. Alors il revient. Et puis ça lui donne l'occasion de profiter du sourire de la grainetière.

 

Nous sommes en juin et il fait très chaud. A 16 heures la boutique vient juste de rouvrir, Martinov y entre. Il est accueilli avec le sourire par Marianne, qui s'est vêtue d'un tee-shirt moulant et serré à ce point que la forme de ses tétons y est nettement visible. Le professeur a du mal à ne pas les fixer, d'autant que Marianne qui s'en est aperçue, ne trouve rien de mieux à faire que d'en sourire.

 

- Il me faudrait une grande jardinière ! Indique Martinov, celle-ci devrait me convenir.

- J'ai mieux, venez, je vais vous montrer !

 

C'est ainsi que notre professeur se retrouve dans l'arrière-boutique.

 

- Attendez-moi, je reviens.

 

Il ignore que Marianne vient de verrouiller la porte du magasin et il est surpris de ne pas remarquer de jardinière là où elle l'a mené.

 

- Alors, attaque-t-elle en revenant, on s'est rincé l'œil ?

- Pardon ?

- J'ai vu que je ne vous laissais pas indifférent. Vous avez beaucoup de charme, Monsieur Martinov. Il se trouve que je suis terriblement en manque. Mais si vous trouvez ma conduite trop osée, on n'en parle plus.

- Vous allez me faire faire une folie !

- Je sais, dit-elle en s'approchant, allez-y touchez-les.

 

Alors il toucha, ne se contrôlant plus et tripota frénétiquement ces deux globes offerts. Quand il osa passer la main en-dessous du tissu, non seulement Marianne le laissa faire, mais l'encouragea. Martinov ne se souvint pas comment le soutien-gorge valsa, mais il valsa, et tandis qu'il se régalait gloutonnement de ces jolis seins aux tétons proéminents et durcis par l'excitation, sa bite se prenait pour la colonne de Juillet.

 

- Prends-moi ! Demanda-t-elle en dégrafant son jeans.

 

Martinov ne réfléchit plus, à son tour il baisse son pantalon, puis son slip.

 

- Hum ! Que c'est beau ça ! Commente Marianne en découvrant le vit du professeur.

 

Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, voici notre grainetière accroupie et la queue de l'homme allant et glissant dans sa bouche.

 

- Elle est trop bonne ta queue !

 

Elle y revient, fait frétiller le gland avec le bout de sa langue puis se relève, sort d'on ne sait où un préservatif (serait-ce pour cela qu'elle s'était absentée quelques instants ?) qu'elle tend à son partenaire.

 

Elle retire sa culotte, dévoilant une chatte broussailleuse, puis se couche sur le bord d'une table, laissant ses jambes pendantes.

 

La vision de cette chatte offerte, ouverte, exhibée excite terriblement le professeur Martinov, qui ne peut s'empêcher d'aller y fouiner de la langue.

 

Voilà qui tombe à pic, la Marianne adore que l'on s'occupe de sa foufoune. Et la voilà qui mouille, qui coule, qui gémit et qui se retient de crier.

 

Le temps d'une courte pause pour permettre au professeur de s'encapoter et la pénétration se fait dans la foulée… Un peu sauvage, un peu rapide.

 

L'affaire terminée, en galant homme qu'il était, Martinov ne pouvait faire autrement que de l'inviter au restaurant.

 

- C'est moi qui vous invite ! Rétorqua la belle, revenez donc à 20 heures, je m'occupe de tout.

 

En fait la Marianne avait envie de parler

 

- Depuis la mort de mon mari, par deux fois j'ai essayé de refaire ma vie, ça n'a pas marché, j'ai pris trop d'habitudes et n'ai pas envie de les voir contrariées. En revanche une relation avec un homme qui me rendrait visite, disons une fois par semaine me conviendrait fort bien. Si ça vous tente ?

 

Voilà qui convenait très bien au professeur, lui-même pas vraiment fait pour la vie en couple. Bref ils firent comme elle avait proposé et ils se rencontrèrent ainsi de façon régulière depuis ce temps.

 

La Marianne avait un fantasme. Assez soumise, elle adorait être attachée pendant l'amour. Attachée, juste attachée, sans fessée, sans d'humiliation, sans scénario compliqué. Ces choses ne sont venus que plus tard. Martinov s'était adapté. Il lui avait juste une fois proposé de lui bander les yeux.

 

- Pour quoi faire ? Avait-elle répondu, si j'ai envie de m'évader, je n'ai qu'à fermer les yeux !

 

Que voulez-vous répondre à cela ?

 

Et puis l'attachement, c'était avec des cordes, uniquement avec des cordes. Le professeur avait voulu un jour innover en lui offrant de jolies menottes roses qu'il avait payées fort cher dans une sex-boutique parisienne. Elle avait refusé.

 

- Non ! Je ne veux pas de ça, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs !

 

Martinov ne chercha jamais à savoir à quoi elle avait fait illusion et remballa son cadeau.

 

Retour au Samedi 22 octobre

 

Ce soir comme elle le fait souvent, Marianne reçoit son amant en robe de chambre. Ce n'est qu'au moment de passer à table qu'elle l'enlèvera, dévoilant une jolie nuisette rose transparent ne cachant rien de sa jolie poitrine, peu abîmée par l'outrage du temps.

 

Comme d'habitude, le repas dure longtemps. Au fil des ans, leur complicité s'est transformée. Certes il y a la baise mais elle n'est même plus obligatoire. Ce qui prime c'est le plaisir de se retrouver ensemble et de discuter de choses et d'autres. Marianne, issue de milieu modeste n'a eu qu'une instruction moyenne et elle est fière d'échanger avec Martinov, dont elle admire la diversité de sa culture et cette façon qu'il a de la distiller, sans aucune cuistrerie.

 

Bref, le dessert, le café, le cigare, un autre café et voilà qu'il est déjà minuit.

 

- Un petit alcool ? Propose la Marianne.

- Une petite gâterie, plutôt ?

- Et bien, lève toi mon Dédé et viens me voir, je vais te sucer la bite.

 

Ce doit être la seule à l'appeler Dédé !

 

C'est devenu un cérémonial. Au début Martinov voulait lui faciliter la tâche en baissant son pantalon. Elle l'en avait empêché.

 

- Non, ne touche à rien, je m'occupe de tout, j'ai toujours adoré fouiller dans les braguettes.

 

Encore une allusion à un passé mystérieux dont Marianne ne parlait jamais.

 

Marianne ouvre la fermeture éclair, plonge la main, et caresse délicatement la bite à travers le sous-vêtement, la faisant durcir, puis elle cherche le contact direct.

 

- Ben qu'est-ce que tu as mis aujourd'hui, un caleçon long ?

- Non mais ça devient de plus en plus difficile de trouver des slips, alors j'ai acheté ça, c'est un boxer.

- D'accord, quand on connait l'adversaire, il est plus facile à vaincre !

 

Et joignant le geste à la parole, elle dégagea le sexe presque bandé de l'homme, avant de se le mettre en bouche sans autre forme de procès.

 

Elle suçait bien la Marianne, préférant les jeux de langues aux va-et-vient, les titillements sur le gland aux gorges profondes.

 

- Allez, on y va ?

 

Le rituel reprenait. Ils gagnèrent la chambre dans laquelle le professeur se déshabilla. Marianne recouvrit le lit de deux grandes serviettes de bain (nous verrons pourquoi dans un instant) et garda sa nuisette, Martinov la lui enlèverait quand il le déciderait.

 

Puis vint le moment du saucissonnage. La corde était déposée dans une grande boite en osier, le professeur la prit et se livra à un bondage simplifié. Il n'avait en fait à son répertoire que trois ou quatre ficelages différents. La Marianne n'avait pas de préférence mais exigeait que ses seins soient comprimés par les cordes. Quant aux jambes, elles étaient invariablement écartées.

 

Tous ces préparatifs avaient fait débander Martinov. Il contempla sa maîtresse offerte puis monta sur le lit et dirigea sa bite vers la bouche de la soumise. Celle-ci eut tôt fait de redonner vigueur au membre viril.

 

Marianne coulait beaucoup et ce soir ne faisait pas exception : ses cuisses se trempaient de son jus. Martinov (ou plutôt sa bouche) gagna alors la chatte de la dame et il lui fit minette pendant de longues minutes, au terme desquelles, alors que les serviettes n'en pouvaient plus, elle jouit dans un spasme, à peine contrariée par les cordes qui la maintenaient.

 

C'est donc dans la position classique du missionnaire que le professeur Martinov conclut cette petite séance.

 

On détache la dame, on fait pipi, on fait une petite toilette intime, puis au dodo, tendrement enlacés pour la nuit ! C'est-y pas romantique tout ça !

 

Et la table qui (comme d'habitude) n'est même pas débarrassée !

 

Dimanche 23 octobre

 

C'est vers 9 heures le lendemain matin, en rentrant chez lui, qu'il constata que sa porte d'entrée avait été fracturée. Affolé il entre. Il est d'abord très surpris de constater qu'il n'y a eu aucun saccage. Si ce n'est que quelques tiroirs et portes de meubles que le monte-en-l'air n'a pas cru bon de refermer, rien n'indique qu'il y a eu intrusion, d'autant que les rares objets de valeur qu'il possède n'ont pas été dérobés. Il fait le tour de l'appartement sans rien constater de particulier.

 

"Bizarre ! Se dit le professeur, que cherchait donc ce type ?"

 

Il termine son inspection par le laboratoire où un tout autre spectacle l'attendait : Le local assez vaste possédait un coin dédié à la manipulation des produits chimiques. Tout y avait été chamboulé : les flacons, les bocaux, les boites, les alambics, les éprouvettes. Un travail de professionnel : rien n'avait été ouvert... Et rien ne semblait avoir été dérobé ! On avait aussi fouillé dans le coin "bricolage" mais à peine quelques objets avaient été déplacés.

 

Longtemps le professeur arpenta son appartement en long, en large et en travers. Non décidément, il ne manquait rien. Le cambrioleur n'avait donc pas trouvé ce qu'il cherchait. Mais que pouvait-il bien chercher ? Il tenta en vain de joindre Béatrice et ne put la mettre au courant qu'à son arrivée le lundi matin.

 

Lundi 24 octobre

 

- Bizarre, cette histoire ! Tu as porté plainte ?

- Pour quoi faire ?

- Oui c'est vrai, les flics ne vont pas se décarcasser pour ça !

- Je te laisse travailler, je vais aller acheter une nouvelle serrure !

 

Béatrice devait conclure la réalisation d'un contrat sans grand intérêt : un produit anti-moisissure super puissant que lui avait commandé un bonimenteur. Comme souvent le produit (assez cher) serait réservé aux démonstrations et n'aurait rien à voir avec celui qui serait vendu aux gogos. Elle s'en alla chercher le dossier afin de pouvoir téléphoner au client.

 

"Tiens, il est où le dossier ? Vendredi, je l'avais posé juste au-dessus du dossier Grandbillard ! C'est encore Martinov qui a tout mélangé ! Ah, voilà mon dossier, par contre celui de Grandbillard il n'est pas là, Martinov a dû en avoir besoin ce week-end..."

 

- Alors, mon petit professeur, tu as trouvé une serrure ?

- Ben non, on ne trouve plus rien dans ce patelin ! Je vais faire un saut à Versailles, je ne peux pas laisser la maison sans serrure !

- Si tu veux je t'en apporte une de Paris demain...

- D'accord, on va faire comme ça !

- Mais dis-moi, il y a eu du nouveau dans l'affaire Grandbillard ?

- Non, rien ! Pourquoi ?

- Parce que je n'ai pas vu le dossier.

- Tu en as besoin ?

- Non, je me suis juste étonnée qu'il ne soit plus à sa place.

- Bizarre ça ! Il devrait pourtant être là !

 

Et bien non il n'y était pas ! Et il n'était non plus nulle part ailleurs.

 

- C'est donc cela que cherchait ton cambrioleur ?

- Faut croire ! Mais ça n'a aucun sens, pourquoi avoir fait ça ? Et puis qui ça peut être ? Normalement, seuls Grandbillard et sa femme sont au courant ! A moins que ce soit cette Geneviève ?

- Téléphone aux Grandbillard, on verra bien s'ils en ont parlé à quelqu'un ! Suggéra Béatrice

- Oui ! La façon dont le labo a été fouillé, ça voudrait dire que le mec cherchait à savoir où on en était sur ce dossier. Manque de bol, il n'y avait rien à voir ! Et je vais te dire un truc, il commence à me les gonfler, ce dossier !

- Et ça te gonfle quoi, au juste ? Demanda Béatrice en tripotant au passage la braguette du professeur !

- Béatrice, tu n'es pas sage !

- Non !

- J'ai envie de ta bite ! Tu veux bien me la prêter, dis ? Minauda-t-elle.

- Béatrice, pas maintenant !

- Si !

- Non !

 

Béatrice accentua sa pression sur la braguette.

 

- Je vais laisser ma main jusqu'à temps que tu changes d'avis !

- Amusant !

 

La bite de Martinov durcissait avec bonheur. Béatrice ouvrit la braguette et faufila sa main à l'intérieur, elle tripota la chose quelques instants puis d'un geste bref, défit la ceinture avant de tirer le pantalon et le caleçon vers le bas.

 

- Alors, c'est toujours non ?

- C'est toujours non !

- Bon ben tant pis, je m'en remettrai ! Répondit-elle en tournant les talons, laissant planté-là le pauvre Martinov, incrédule et la bite à l'air.

- Euh, j'ai changé d'avis ! Finit-il par lui dire.

- Trop tard, c'est moi qui ne veux plus !

 

Le professeur à ce stade, était incapable de dire si sa collaboratrice était sérieuse ou pas. Il remonta donc son pantalon.

 

- Béatrice, je n'aime pas trop que tu me manipules...

- Te manipuler ? Mais tu adores ça que je te manipule ! Seulement, sur ce coup-là, je ne te manipulais pas ! Je te fais un café ?

- Non merci !

 

Beatrice avait conscience d'avoir été un peu loin. Elle avait eu beau dénier la petite vanne du professeur, c'est lui qui était dans le vrai. Elle revint donc vers lui, se fit chatte et refit dans la caresse de braguette.

 

- Alors, elle est si méchante que ça, ta petite Béatrice ?

- Je n'ai jamais employé ce mot !

- C'est vrai !

 

De nouveau elle fait glisser le pantalon et le caleçon, la bite bande moins que tout à l'heure, mais les doigts agiles de la belle coquine blonde ont tôt fait de redonner à l'engin sa rigueur optimale.

 

S'accroupissant devant lui, elle joua un peu avec la verge tendue, s'amusant à lui lancer de légères pichenettes qui lui provoquaient d'étranges et brefs soubresauts, à ce point qu'une goutte de pré-jouissance finit par perler sur l'extrémité du gland. Désireuse de faire durer le plaisir, elle s'attaqua aux testicules professoraux qu'elle malaxa comme le font les chinois avec les boules de décontraction, puis stoppa d'un coup d'un seul et se redressa :

 

- On va dans la chambre ? Proposa-t-elle.

- Elle n'est pas faite !

- Aucune importance, on y va quand même !

 

Sur place Béatrice arrangea le lit défait à la diable et demanda à Martinov de s'y installer en levrette. Elle se mit ensuite à farfouiller frénétiquement dans le tiroir du chevet.

 

- Il est passé où, ce putain de gode ? Finit-elle par demander.

- La dernière fois, tu t'en es servi avec la mère Grandbillard !

- C'est vrai, ça ! Où est-ce que je l'ai foutu ? Il me semblait bien l'avoir remis dans ce tiroir pourtant ! Tu es sûr de ne pas t'en être servi depuis ?

- Ben, non !

- Alors c'est le cambrioleur qui l'a embarqué !

- Va savoir ? En attendant, on va faire sans ! Allez, conserve la position, je vais bien m'occuper de ton cul.

- Il est à toi !

- Ouais !

 

Béatrice vient derrière le professeur, la langue en avant, prête à l'attaque. Et la voici transformée en abeille butinant l'œillet brun, l'imprégnant de salive, s'efforçant d'en forcer l'entrée mêlant circonvolutions savantes et coups de boutoir par l'extrémité. Ça s'entre-ouvre, ça laisse pénétrer. Changement stratégique : le doigt préalablement humecté de salive remplace la langue, un coup elle enfonce, un coup elle recule et le cycle infernal est lancé. Plutôt mesuré au départ, le rythme s'emballe et le professeur gémit de plaisir. L'étape suivante devrait être le gode, mais il est où ce gode ?

 

Idée !

 

- Tu ne bouges pas, je reviens !

 

Béatrice sait où Martinov stocke les gros cigares qu'il se plait parfois à fumer. Certains sont protégés dans un étui d'aluminium, elle choisit celui qui lui semble le plus gros. Ce sera un petit gode mais un gode tout de même !

 

Elle entoure l'objet d'une capote afin de lubrifier la pénétration, et allez hop dans le cul !

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- Tu l'as retrouvé ! Il était où ?

- C'est pas le même ! Il est plus petit et il n'a pas de piles. Tu le sens bien quand même ?

- Oui ! Accélère un peu !

- Oui chef ! Comme ça ?

- Ouiiiii ! C'est trop bon !

 

Le gode improvisé passe et repasse sur la prostate de notre brave professeur qui se met soudain à jouir sans jet éjaculatoire, libérant un mince filet de sperme.

 

- Ça va ? Demande-t-elle ?

- Ça va !

 

Béatrice reprend l'étui, le dévisse et en extrait le cigare qu'elle propose au professeur :

 

- Tu veux le fumer ?

- Non, pas maintenant !

- Même si je te le parfume ?

- ???

 

Béa prend alors le cigare et se l'introduit dans la chatte en le faisant aller et venir et en prenant soin de ne pas en mouiller l'extrémité. Le petit manège dure bien quelques minutes, au terme desquelles elle le replace dans l'étui.

 

- Quand tu le fumeras, tu auras mon odeur avec !

 

Martinov sourit aux anges, tandis que Béatrice commence à se branler.

 

- Allonge-toi par terre, mon petit professeur, tu vas me faire jouir avec ta petite langue.

 

Béa s'acalifourchonne au-dessus du visage de Martinov. Pour lui, la position est inconfortable, faute de coussins sous sa tête. Il est obligé de tendre le visage de façon presque douloureuse afin d'atteindre le clitoris offert. Heureusement la belle n'était pas loin de l'orgasme et ne tarda pas à jouir, fort peu discrètement comme d'habitude.

 

Martinov peut enfin reposer son cou, se demandant bien pourquoi cette fantaisie s'est déroulée sur le sol alors que sur le lit il aurait eu ses aises !

 

- Bouge pas, ouvre la bouche !

 

C'était là, la réponse à sa question : un jet de pipi bien tiède lui envahit le palais et il s'efforça d'avaler tout ce qu'il pouvait de ce nectar pour fin gourmet.

 

- Que d'émotions ! commenta le professeur ! Je ne sais plus trop où j'en suis, on voulait faire quoi ?

- On voulait téléphoner aux Grandbillard pour leur demander s'ils ont parlé à quelqu'un du contrat qu'ils ont passé avec nous.

 

Martinov jugea qu'il serait plus "diplomatique" de téléphoner à Annette Grandbillard plutôt qu'à son mari ! Béatrice avait conservé son numéro dans la mémoire de son téléphone portable.

 

- C'est tout à fait étrange ! Je vais demander à mon mari s'il a parlé de vous à quelqu'un, je vous rappellerai.

- Serait-ce indiscret de vous demander où était votre mari, disons entre samedi 19 heures et dimanche matin ?

- Parce que vous pensez que ce pourrait être lui ? Quelle drôle d'idée ! Mais pour vous répondre : samedi soir nous avons dîné chez des amis, c'était d'ailleurs d'un chiant ! Et ensuite nous sommes rentrés nous coucher.

 

Martinov réfléchit quelques instants après avoir raccroché :

 

- On n'est pas plus avancés, leur alibi est invérifiable. Et puis s'ils sont à l'origine du casse, ils ont probablement fait faire le boulot par un complice !

- On fait quoi ? Demanda Béatrice.

- Première décision : On casse le contrat de Grandbillard et on lui rend ses arrhes. On ne fera donc aucun rapport et il peut toujours aller voir ailleurs. Ça ne marchera jamais ! D'accord Béa ?

- Pourquoi perdre du fric ? Envoie tout de suite le rapport et on classera le dossier !

- D'accord, mais il ne faudrait pas que ces trois-là continuent de nous empoisonner l'existence.

- T'as une idée ? Demanda Béatrice.

- Pas vraiment ! Et toi ?

- Peut-être, l'attaque frontale ! Des trois, le maillon faible me semble bien être cette Geneviève. Je m'en vais lui astiquer les oreilles. Est-ce que tu peux me refaire un topo de tout ce que t'as raconté Annette Grandbillard ? Je ne voudrais pas me mélanger les crayons ?

 

Martinov rechercha ses notes et lui fit un résumé détaillé.

 

- Quelle salade ! Bon, je m'en occupe dès demain matin.

 

Mardi 25 octobre

 

Paris, rue de Rome, 8ème arrondissement. Il est 9 heures du matin. Geneviève Baur est surprise par la sonnerie de son interphone.

 

- C'est à quel sujet ?

- Béatrice Clerc-Fontaine, c'est au sujet de la succession de Monsieur Larmagnac.

- Laurillac, peut-être ?

- Oui, bien sûr Laurillac !

- Et bien, montez !

 

Une fois dans les lieux, Béatrice déclencha de suite les hostilités.

 

- Vous me reconnaissez ?

- Votre visage me dit quelque chose, je ne suis pas très physionomiste.

- Je suppose que si je m'étais présentée comme l'assistante du professeur Martinov, vous ne m'auriez pas ouvert ?

- Ah, c'est vous ! Et bien maintenant je vais vous demander de sortir !

- Ça m'étonnerait ! De deux choses l'une : ou on discute entre personnes intelligentes ou alors je deviens méchante !

- Des menaces à présent ? Sortez !

- Sans que vous sachiez pour quelle raison je suis venue ?

- Pour la dernière fois, sortez ! Je ne veux même pas savoir comment vous avez fait pour me retrouver, je m'en fous, sortez !

- Vous mentez, vous brûlez de le savoir, et vous voulez juste sauver les apparences. J'étais venue vous apporter des nouvelles de Monsieur Grandbillard, des mauvaises nouvelles !

- Mario Grandbillard ? Mon dieu, il lui est arrivé quelque chose ?

- Non rien du tout, je voulais savoir si vous le connaissiez, maintenant je sais, merci !

- C'est lui qui vous a donné mes coordonnées ?

- Notre laboratoire a été cambriolé juste après votre visite. On n'a volé qu'une chose, le dossier Grandbillard !

- Grandbillard avait un dossier chez vous ?

- Vous le savez très bien !

- Comment aurais-je pu le savoir ?

- Arrêtez de mentir. Dans un premier temps nous avons signé un contrat avec lui, ensuite il y a eu une embrouille avec sa femme, qui nous a demandé de casser le contrat, ce que nous nous apprêtions à faire. Non pas pour lui faire plaisir, mais parce que sa démarche ajoutait un élément trouble à un dossier qui en contenait déjà trop ! Et comme par hasard, voilà que vous arrivez comme un cheveu sur la soupe en nous réclamant exactement le même dispositif que Grandbillard ! La ficelle est un peu grosse ! Ce qu'on voudrait savoir c'est ce que signifie le casse du laboratoire ? Celui qui a fait ça voulait probablement savoir l'état d'avancement du dossier, mais ça n'explique pas sa subtilisation ! Vous cherchez quoi au juste, à part nous emmerder ?

 

Un plan germa alors dans le cerveau de Geneviève Baur : Faire d'une pierre deux coups en se débarrassant à la fois de cette "emmerdeuse" et de cette garce de Linda, mais elle laissa Béa continuer.

 

- Seules trois personnes ont pu commanditer ce casse : Grandbillard, sa femme ou vous ! A moins que l'une de ces personnes ait été raconter ça à quelqu'un ? Mais je n'y crois pas trop.

- Vous vous égarez complètement, jeune fille, il y a une autre personne qui semble s'intéresser de très près à ce genre de choses.

- Un des membres de votre groupe d'illuminés ?

- Je vois que vous êtes très bien renseignée. Je ne vous demande pas votre source, vous ne me la direz pas, sauf que la personne à qui je pense ne fait pas partie de notre cercle, et sauf que nous ne sommes pas des illuminés.

- Et je peux savoir qui cette personne ?

- L'ancienne gouvernante de Jean Laurillac. Jean Laurillac était notre guide, notre maître à penser. Il vivait seul mais il avait engagé au début de l'année une prétendue gouvernante, qui l'assistait dans ses tâches ménagères, une femme jeune, une intrigante, une pute. Laurillac est malheureusement tombé sous son emprise. Il lui confiait beaucoup de choses, y compris le secret de ses expériences. Laurillac pratiquait l'alchimie et notait tout sur un journal intime. Cette femme s'est emparée de ce journal alors que le cadavre de notre maître était encore chaud.

- Et quel rapport avec le cambriolage de notre labo ?

- Laurillac avait des difficultés à améliorer un produit alchimiste qui lui tenait à cœur depuis des années, des difficultés pour améliorer ses effets et des difficultés dans son utilisation. Il nous avait avertis avoir trouvé par relation, une personne qui pourrait éventuellement l'aider. Cette personne c'est le professeur Martinov ! Je suppose que cette indication figure également sur les cahiers qui ont été subtilisés.

- Donc votre Laurillac faisait de l'alchimie pour faire pousser les plantes ! Ironisa Béatrice

- Parfois, certaines expériences permettent de découvrir des choses qu'on ne recherchait pas forcement. Et sur ce point je ne vous en dirai pas davantage, mais on peut imaginer que ça puisse intéresser une personne peu scrupuleuse.

- Mais dans quel but ?

- Pour se faire du fric, tout simplement !

- Ben voyons ! Et vous avez les coordonnées de cette mystérieuse gouvernante ?

- Gobert. Linda Gobert. Pff, Linda c'est bien un prénom de pute, ça ! Je vais vous chercher l'adresse.

- C'est étrange, je trouve ! Tout à l'heure vous étiez prête à me jeter, et maintenant vous me fournissez un tuyau.

- Oh, ne vous méprenez pas, je n'ai aucune sympathie envers vous... mais j'en ai encore moins pour cette Gobert, que je tiens en grande détestation en raison de son attitude envers Jean Laurillac. Puissiez-vous la briser, l'anéantir, l'écraser comme une vermine, j'en serais comblée d'aise.

- C'est beau l'amour !

 

Et sur ces réflexions, l'adresse en poche, Béatrice quitta les lieux.

 

Tout cela était bizarre : bien sûr qu'il lui fallait explorer cette piste, mais Béa se demandait comment elle allait agir. Ne se sentant pas prête, elle rejoignit le laboratoire du professeur Martinov.

 

- Alors ?

- On n'est pas plus avancés. La mère Baur a d'abord voulu me jeter et ensuite elle m'a indiqué une piste, une femme de ménage.

- Ça se complique !

- Comme tu dis !

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:30

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 2 par Maud-Anne Amaro

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2 - Confidences et galipettes

 

Le même jour vers 16 heures

 

Annette Grandbillard présentait bien avec son tailleur vert olive et son foulard Hermès. Difficile de lui donner un âge. Plus jeune que son mari, elle avait probablement dépassé les 45 ans. Elle avait dû être belle et ses charmes n'étaient pas éteints, loin de là. Son chemisier était légèrement déboutonné (oh, juste un bouton de trop, mais il permettait de lorgner sur la naissance des seins et la dentelle du soutien-gorge, ce qui - vous vous en doutez bien - emplissait d'aise notre vert professeur).

 

- Mon assistante est partie à la poste, je vous écoute, Madame Grandbillard.

- C'est au sujet du contrat que vous avez signé avec mon époux !

- Ben, oui, je m'en doutais un peu ! Railla Martinov.

- Je vous rachète ce contrat !

- Pardon ?

- Je ne souhaite pas que ce contrat soit exécuté.

- Comprenez ma perplexité, je n'étais pas partant pour ce contrat, vous m'avez pour ainsi dire forcé la main, et maintenant vous me demandez de me rétracter !

- Je me suis insuffisamment expliquée. Ce que je voudrais, c'est qu'en lieu et place d'honorer votre part de contrat en effectuant les recherches et les bricolages demandés par mon mari, vous ne fassiez rien du tout, et que vous rédigiez un rapport indiquant qu'il est impossible de prolonger les effets du gaz de soumission au-delà d'une vingtaine de minutes ! Vous me dites votre prix ?

 

Martinov se garda bien de lui confier qu'il était justement dans ses intentions d'agir à peu près de cette façon.

 

- Serait-ce indiscret de vous demander la raison de cette démarche inhabituelle ?

- Mon mari devient fou, cette histoire de gaz lui monte à la tête. Dans l'hypothèse où vous lui fourniriez ce qu'il vous a demandé, nous courons au-devant d'une catastrophe. Mario sera incapable de contrôler l'utilisation de ce produit.

- Il cherchait quoi en trouvant ce gaz ?

- Il ne cherchait rien du tout, la formule provient d'un vieux bouquin qui appartenait à un de ses camarades d'école.

- Ah ?

- Je vais vous expliquer :

 

Flash-back

 

1966 - Ecole de chimie

 

Jean Laurillac est ce qu'on appelle un surdoué. Il brille dans toutes les matières, son physique de jeune premier plait et grâce à un certain charisme, il devient très rapidement la coqueluche de sa classe. Puis au fil des semaines, son attitude arrogante, son mépris des autres et ses idées nauséabondes finissent par l'isoler de ses camarades de classe. Il ne reste bientôt autour de lui que cinq élèves béats d'admiration devant leur leader et partageant plus ou moins ses convictions :

 

Mario Grandbillard, admirateur nostalgique de Napoléon 1er, Jacques-Marie Enguebert, royaliste convaincu et se chamaillant sans cesse avec Grandbillard, Robert de la Tournelle, passionné de vivisection, Gérard Tilleul, mystique féru de théologie, et Geneviève Baur, une fille au visage ingrat et au caractère compliqué.

 

Un jour Laurillac réunit son groupe dans l'arrière-salle d'un bistrot.

 

- J'ai trouvé ça le mois dernier sur les quais, commença-t-il, en exhibant un vieux bouquin décrépi au titre racoleur "La chimie du Diable". C'est plein de conneries mais il y a des idées intéressantes : il y a un passage où l'auteur décrit un "gaz de soumission", il explique qu'en mélangeant trois liquides d'une certaine façon, cela provoque une émulsion gazeuse et qu'en la faisant inhaler par quelqu'un, on peut inhiber sa volonté pendant un certain temps.

 

Il laissa passer un silence, satisfait de l'intérêt qu'il éveillait auprès de son auditoire.

 

J'ai pu reconstituer ces liquides et les mélanger comme indiqué. Le mélange est instable et il faut l'utiliser de suite J'ai fait respirer tout ça à un chat et il a eu l'air fortement perturbé pendant cinq à dix minutes. J'ai oublié de chronométrer, après il s'est mis à miauler et il a repris sa vie normale de chat, donc c'est inoffensif. Je n'ai pas fait de seconde expérimentation : la préparation des mélanges est assez longue et très minutieuse. Ma prochaine expérimentation sera sur l'homme et pour cela j'ai besoin de votre aide ! Quelqu'un est volontaire ?

 

Silence gêné de l'assistance, puis au bout d'un moment Grandbillard intervient :

 

- Pourquoi tu n'essaies pas sur toi-même ?

- Parce que pour voir si ça fonctionne, il faut donner des ordres au cobaye et que je ne peux pas me donner d'ordre à moi-même !

- Je peux t'en donner des ordres moi, si tu veux.

- Pourquoi prendre des risques ? Il nous faut quelqu'un d'extérieur à notre cercle !

- Roisson ! S'écria Geneviève.

- Quoi, Roisson ?

- Ben Roisson ! Je lui fais croire que je suis amoureuse de lui, je l'emmène chez toi, vous vous planquez… Et au moment propice : zou, on le gaze !

 

L'élève Christian Roisson aurait été plutôt mignon s'il n'avait pas développé une acné chronique qui lui pourrissait le visage et l'empêchait de s'exprimer auprès des filles. Une violente dispute l'avait un jour opposé à Jean Laurillac, qui se serait transformée en pugilat si on ne les avait point séparés. Depuis Geneviève Baur tenait l'élève Christian Roisson en grande détestation.

 

- Génial ! S'écria quelqu'un.

- Sûr qu'il n'y a pas de risques ? demanda Enguebert.

- Non, non ! Répondit Laurillac, qui en fait n'en était pas si sûr que ça…

 

Bien sûr, Roisson fut surpris des avances pressantes et inattendues que lui prodigua Geneviève. Il avait un peu la honte de se faire draguer par cette fille qui en plus d'être moche comme un pou, développait des idées politiques et sociales assez terrifiantes…

 

D'abord, il se contenta d'accepter d'aller boire un pot avec elle, se jurant bien après qu'on ne l'y reprendrait plus… Mais l'esprit d'escalier fit son œuvre : Après tout en s'arrangeant un peu et en changeant de look, elle n'était peut-être pas si mal que ça. Quant à ses idées, elle ne faisait que répéter comme un perroquet les imbécilités de la bande à Laurillac. Les opinions ne sont jamais définitives, et ce serait à lui de la faire évoluer.

 

Bref, le lendemain, vendredi, la drague monta d'un cran, même s'ils durent se faire violence pour se rouler un patin (une première pour Christian). Et juste après (à moins que ce soit pendant) Geneviève posa la main sur la braguette de Christian Roisson, provoquant un durcissement quasi-immédiat de son sexe. Il se laissa faire quand la fille lui dézippa sa fermeture éclair comme si elle avait fait sa toute sa vie, puis s'en alla farfouiller dans l'intérieur de la braguette.

 

Roisson était loin de se douter que Geneviève était nymphomane, il aurait plutôt pensé qu'elle était du genre "rien avant le mariage". Geneviève réussit à contourner l'obstacle du slip, sa main était maintenant en contact direct avec la bite du jeune homme… et se mit à la caresser.

 

- Tu aimes quand je te caresse la queue ?

 

Il répondit d'un sourire un peu niais. C'était la première fois que Christian se faisait tripoter par une fille. Geneviève elle, s'était déjà livrée à quelques attouchements pendant ses dernières vacances avec un voisin quelque peu neuneu de son cousin.

 

Brusquement, elle retira sa main !

 

- Si tu veux, on pourrait continuer, ce soir… chez moi…

- Oui, parvint-il à balbutier.

- A 19 heures ? On se retrouve au métro…

 

A l'heure dite, quand Geneviève vit sortir Christian de la station de métro, un énorme bouquet de fleurs à la main, elle se dit qu'elle était vraiment méchante, et cette pensée l'excita.

 

Jean Laurillac avait bricolé un ingénieux dispositif : trois cylindres de verre d'environ 10 centimètres de diamètre sur 10 de haut étaient superposés et séparés par des trappes qui en assuraient l'étanchéité, un couvercle hermétique recouvrait le tout.

 

- Un mois de travail ! J'ai appelé ça le "Grand mélangeur" ! Avait-il annoncé avec fierté à ses comparses.

 

L'appartement qu'avaient loué les parents de Laurillac pour que leur fiston adoré fasse ses études à Paris, était situé au rez-de-chaussée d'un bel immeuble bourgeois. Geneviève ouvre avec la clé que lui a prêtée son complice.

 

- Enlève ton blouson, je vais chercher un vase pour les fleurs ! Dit-elle une fois dans le salon.

 

Puis tout va très vite : Les six zigotos font irruption dans le salon, provoquant l'incompréhension de Christian. Il est vite immobilisé, une main sur sa bouche l'empêche de crier.

 

- Je t'ai bien eu, connard ! Persifle Geneviève.

 

Laurillac se précipite sur le "Grand mélangeur", caché sur une table en coin sous une serviette. Il actionne la trappe inférieure faisant ainsi se mélanger les composants liquides A et B préalablement chauffés. Il attend 40 secondes.

 

- Maintenant !

 

On pousse Christian près du "Grand mélangeur", on lui maintient la tête au-dessus du couvercle. Laurillac débloque la trappe supérieure afin d'obtenir le mélange final, puis dans la foulée libère le couvercle. Christian inhale le gaz pendant une vingtaine de secondes. On le relâche, il est hébété.

 

- Il est 19 heures 20, quelqu'un note ? Il nous faut savoir combien de temps dure l'effet.

- O.K. Je fais la secrétaire, proposa Geneviève.

- Roisson, mets-toi à quatre pattes ! Ordonna Laurillac.

 

Le jeune homme obtempéra, ils le firent ensuite avancer dans cette position, on lui demanda de ramper d'abord sur le ventre, puis sur le dos. On lança une balle, qu'il dut rapporter avec la bouche...

 

- C'est un bon toutou ! Commenta quelqu'un.

- Geneviève ! Chrono ?

- 6 minutes !

- Déjà ! On va passer à des choses plus hard, mets-toi à poil, Roisson, complètement !

 

Il le fit, mais un détail ne manqua pas de surprendre l'assistance :

 

- Il a une de ces triques, le Roisson ! Commente Grandbillard.

- Ce doit être un effet secondaire du gaz ! Commente Laurillac, Geneviève, note ça !

- Je note quoi ?

- Tu notes que le cobaye bande comme un mulet ! Roisson, va chercher un concombre !

- Tu vas lui faire faire quoi ? Demanda Geneviève.

- Devine !

 

Et pendant que tout le monde éclatait de rire, Christian Roisson se dirigea vers le couloir d'entrée, là où se trouvait la porte de la cuisine.

 

- Mais il ne sait pas où est la cuisine ! Objecta Grandbillard.

- Exact ! On va voir comment il se débrouille ! Note tout ça Geneviève !

- Oui, chef !

 

Trois minutes plus tard, Roisson n'était pas revenu. Laurillac décida d'aller voir et remarqua tout de suite la porte de l'entrée laissée entrouverte. Roisson n'avait jamais été dans la cuisine et était sorti complétement nu de l'appartement !

 

Roisson avance dans la rue comme un zombie. Les passants sont surpris (on le serait à moins), certains sont offusqués, d'autres choqués au point d'appeler la police ! C'était inutile, un véhicule de képis passait justement par-là, ils stoppèrent et encerclèrent Roisson comme s'il s'agissait de l'ennemi public n° 1.

 

- Vos papiers ! Cria l'un des courageux fonctionnaires.

 

Roisson fut incapable de répondre.

 

- On peut savoir ce que vous foutez à poil en pleine rue ? Demanda un autre.

- Je dois rapporter un concombre !

- C'est un cinglé, allez, on l'embarque.

 

Laurillac ne voit pas où est passé Roisson. Il a pu avoir le temps de tourner à droite. Il fonce, juste pour apercevoir la police en train de l'embarquer.

 

C'est une catastrophe ! Et Laurillac revint prévenir ses complices.

 

- Vous rentrez tous chez vous, on ne s'est jamais vus ce soir. Trouvez-vous un alibi, on fera le point lundi. Geneviève, détruis tes notes, Mario : embarque le "Grand mélangeur" et planque-le. Moi je ne vais pas rester ici. Quelqu'un peut m'héberger pour le week-end ? Pas envie que les flics viennent me chercher.

- Et ses affaires ? Demande Grandbillard.

- On va lui rendre, ou plutôt non, on met ça dans un sac en plastique et direction la poubelle. Tilleul, occupe-toi de ça !

- Et les fleurs ? Demande Geneviève.

- Tu sais où tu peux te les mettre, tes fleurs ?

- Oh !

 

Il est 19 heures 35. Christian reprend conscience dans la voiture de police, il se découvre entièrement nu, recouvert d'une simple couverture, il ne comprend pas, se demande s'il rêve.

 

- Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?

- Toi, tu fermes ta gueule ! Répond le poulet.

 

Puis, ça lui revient, le guet-apens dans l'appartement qu'il croit être celui de Geneviève, les paroles volontairement blessantes de Geneviève, le gaz qu'on le force à respirer, puis plus rien.

 

"Qu'est-ce qu'ils m'ont fait, qu'est-ce qu'ils m'ont fait faire ?" s'interroge-t-il.

 

Il décide alors de ne pas dénoncer ses tortionnaires, par simple peur des représailles.

 

Il joua donc les amnésiques, on dut faire venir ses parents de Châteauroux pour confirmer son identité, mais il n'échappa pas à une inculpation d'outrage à la pudeur. Il ne retourna jamais à l'Ecole de Chimie et se mit à peindre. Il changea de praticien et un nouveau traitement anti-acnéique s'avéra efficace, mais sa timidité envers les femmes ne s'estompa pas pour autant. Bien au contraire, la façon dont Geneviève Baur l'avait traité lui laissait un perpétuel traumatisme ! Il essaya de vaincre cette peur panique des femmes en tentant une relation avec une prostituée. Ce fut un fiasco complet et pourtant la fille avait été gentille et patiente. Il ne renouvela pas l'expérience et "fit avec" son impuissance. Un quinquagénaire friqué s'intéressa un peu à ses toiles, beaucoup à ses fesses. Avec les hommes, sa sexualité fonctionnait. Ce nouvel ami le fit connaitre dans le milieu des arts. Il avait trouvé son équilibre, il gagnait de l'argent, mais ses nuits restaient hantées par des cauchemars où s'agitaient les visages grimaçants de Geneviève Baur et de Jean Laurillac. Seule, pensait-il, la vengeance pourra me libérer un jour de ces démons !

 

Après un week-end d'angoisse, les six affreux constatèrent l'absence de Roisson à l'école, le lundi et les jours suivants. Ils n'apprirent que deux semaines plus tard qu'il avait quitté l'établissement.

 

Le groupe cessa de se réunir... Mais Laurillac reprit un peu plus tard ses recherches souhaitant rendre le produit plus efficace.

 

1968

 

Le groupe se reforma spontanément pendant les événements et ils s'amusèrent par pur esprit de contradiction à jouer les contre-révolutionnaires, mais ce n'était pas ça qui intéressait le plus Laurillac, qui fit part à ses comparses de l'avancée de ses travaux.

 

Ils se livrèrent alors à deux expérimentations successives sur des auto-stoppeurs en pleine forêt de Rambouillet, les ligotant pendant la préparation des produits puis leur donnant des ordres farfelus et salaces, notamment mise à nu et introduction de légumes dans l'anus. Les résultats furent décevants : au bout d'une vingtaine de minutes, le sujet retrouvait ses esprits.

 

L'une des victimes porta plainte et avertit la presse. Les descriptions du groupe et du véhicule qui étaient proposées étaient très réalistes, de quoi les retrouver si la police voulait s'en donner la peine. Mais elle ne le fit point. N'empêche que nos lascars, courageux mais pas téméraires abandonnèrent ce genre d'expérimentation.

 

- Messieurs ! Leur dit alors Laurillac, après avoir réuni son groupe dans son appartement, il nous faut faire autrement et ne compter que sur nous. J'ai préparé cinq papiers avec vos noms. Geneviève va tirer un de ces papiers, le nom qui y sera indiqué sera notre cobaye du jour. Des objections messieurs-dames ?

 

Et oui des objections, il y en avait : Est-ce que le tirage était régulier ? Pourquoi cinq papiers et non pas six ? Mais personne n'osa les formuler.

 

Geneviève choisit au hasard l'un des cinq papiers pliés et se montre rassurée en ne découvrant pas son nom !

 

- Robert de la Tournelle ! Lut-elle.

- Alors allons-y ! Décide Laurillac. Geneviève tu notes tout !

 

Inutile de dire que le Robert était blanc comme un linge mais ne trouvait pas comment se défiler.

 

- Allons-y ! Viens près de moi, et à mon signal, tu respires le gaz.

 

Il obéit tel un zombie.

 

- Allez-y, donnez-lui des ordres ! lance Laurillac.

- Robert, déshabille-toi ! Lui dit Tilleul.

 

Robert obtempère !

 

- Et ben dis donc, qu'est-ce qu'il bande ! S'exclame Enguebert.

- Geneviève, tu ne veux pas lui faire une pipe ? Suggère Grandbillard.

- Si c'est pour la science, je veux bien me dévouer, répond-elle.

- Sauf que je ne vois pas bien en quoi ça peut servir à l'expérience ! Rétorque Laurillac. En revanche, si l'un de ces messieurs veut se dévouer...

 

Grandbillard et Enguebert regardent les mouches voler, et c'est alors qu'à la surprise générale, Tilleul s'approche de Robert et se penche pour le sucer, devant les yeux ébahis de l'assistance.

 

- C'est pour la science ! Précise-t-il.

 

Et voilà Gérard Tilleul, grand admirateur des pères de l'Eglise et prétendant au séminaire en train de faire une fellation bien baveuse à son camarade drogué par le gaz de soumission.

 

- Tu notes, Geneviève ?

- Il faut que je note quoi ?

- Ben que Robert se fait faire une pipe par Tilleul !

- Ah, non, intervient ce dernier délaissant un moment sa turlutte, pas de noms ou alors employons des pseudonymes.

- Note alors que Robert se fait faire une pipe par Roudoudou ! Coupa Laurillac agacé.

 

N'empêche que ça avait beau être pour la science, notre Tilleul, alias Roudoudou avait l'air de se régaler et pompait la bite offerte avec une passion qui n'avait rien de mystique.

 

Ce qui devait arriver arriva : Robert éjacula. Tilleul se recula, mais en avait néanmoins plein la bouche, il disparut se rincer dans la salle de bains, tandis que Robert restait droit comme un piquet, la bite toujours bandée.

 

- Ça alors ! S'exclama Laurillac, Geneviève tu notes : Une minute après l'éjaculation nous ne constatons aucune détumescence.

- Aucune quoi ?

- Détumescence !

- C'est quoi !

- Ça veut dire qu'il bande encore ! Analphabète !

- On lui fait faire quoi maintenant ? Parce que ce qu'on vient de constater, c'est sans doute intéressant, mais ça ne nous aidera pas beaucoup à devenir les maitres du monde ! Railla Grandbillard.

- Qui sait ? Répondit Laurillac.

- Ce doit être contagieux ce truc, on dirait que la braguette de Tilleul va éclater ! Fit remarquer Geneviève.

 

L'intéressé qui revenait des toilettes, devint rouge comme une pivoine et ses dénégations firent rigoler tout le monde.

 

- Peut-être est-ce effectivement contagieux, il va nous falloir éclaircir ce point. Affirma Laurillac le plus sérieusement du monde.

 

Puis s'adressant à Robert :

 

- Robert, tu t'agenouilles devant Tilleul, tu lui descends son pantalon et son slip et tu lui suces la bite. Allez Tilleul… en place ! Allez, allez…

- Mais, non !

- Tu ne vas pas faire rater l'expérience, non ?

- Je ne veux pas !

- C'est pour la science, Tilleul !

 

Robert lui, tel le monstre de Frankenstein avançait d'un pas lourd en direction de Tilleul. Ce dernier recula et se retrouva bientôt acculé contre le mur.

 

- Arrêtez ça ! Hurla-t-il.

- Mais Bon Dieu, tu as peur de quoi ? Il ne va pas te manger !

- Ne jurez pas ! Il ne va peut-être pas me manger, mais il est capable de me mordre !

 

Hilarité générale !

 

- Robert, tu vas le sucer, tu ne te sers que de tes lèvres et de ta langue, tu ne dois pas te servir de tes dents. Si tu as compris lève le bras.

 

Il le fit, puis comme on lui avait ordonné il défroqua le futur curé, dégageant une bite toute flasque.

 

- Non, on peut arrêter, ce n'est pas contagieux, je ne bande plus !

 

Mais Laurillac ne lança aucun contre-ordre et Robert avec déjà embouché le sexe de Tilleul. Mais contrairement à ce dernier, le cobaye s'y prit comme un pied, à tel point que l'on décida de mettre fin à cette étrange expérience. Tilleul se reculotta en vitesse et s'éloigna du groupe.

 

- Je note quoi ? Demande Geneviève.

- Tu notes ceci "Le cobaye n'ayant jamais pratiqué une fellation, n'a aucune idée de la façon dont il faut s'y prendre. L'expérience devra être recommencée en fournissant au sujet le maximum d'instructions".

- On va faire comme ça, alors ?

- Oui, mais pas cette fois ci, on n'a plus le temps.

 

Effectivement Robert sortit de son état de soumission quelques secondes plus tard.

 

- Vous m'avez fait faire quoi ? Demande-t-il., encore un peu groggy.

- Attends ! Répondit Laurillac, Messieurs, nous venons tous de faire une erreur. Expérimenter ce gaz sur l'un d'entre nous n'était pas une idée pertinente. Nous ne recommencerons plus ! Messieurs approchez-vous, je vous demande solennellement de ne jamais, je dis bien jamais, faire aucune allusion que ce soit à ce qui s'est passé aujourd'hui. Aujourd'hui il ne s'est rien passé. Jurez-le…à voix haute !

 

Ils le firent.

 

- Je ne saurai jamais ce qui s'est passé, alors ? Demanda Robert.

- Ben non, on a juré ! Toi aussi ! Geneviève, tu détruiras les notes que tu as prises. Ou plutôt non, donne les moi, je me chargerai de les faire disparaître.

- T'as pas confiance ?

 

Laurillac préféra ne pas répondre et Geneviève fut profondément vexée par cette attitude. Du coup l'excitation qu'elle avait accumulée pendant toute cette séance retomba. Elle ramassa ses affaires et quitta l'appartement sans saluer ses comparses. Du coup Tilleul l'imita et les autres ne s'attardèrent point.

 

Puis il y eut les examens, les vacances…. De nouveau, le groupe se perdit de vue.

 

1981

 

Laurillac a 35 ans, il est cadre dans une grosse boite de l'industrie chimique. Les résultats des élections en faveur de la gauche l'ont énervé mais il se dit que quelqu'un fomenterait probablement un coup d'état pour renverser ce pouvoir qu'il exècre. Ses espoirs furent bien sûr déçus, puis il se dit "pourquoi attendre des autres ce qu'on peut faire soi-même ?", et il repensa au "gaz de soumission". Si l'effet pouvait se prolonger jusqu'à 24 heures il suffirait de renouveler l'inhalation et le sujet choisi deviendrait un esclave à temps complet. Il faudrait aussi trouver le moyen d'accélérer la fabrication des composants A, B, et C. Et puis rendre le "grand mélangeur" réellement portatif. Ça faisait beaucoup de choses.

 

Il n'y arriverait pas seul et il eut l'idée de rechercher ses anciens comparses de l'école de chimie. Ce ne fut pas évident mais un détective privé bien payé se chargea de la chose.

 

Mario Grandbillard avait embrassé la carrière militaire et venait (déjà !) de faire valoir ses droits à la retraite, Jacques-Marie Enguebert faisait carrière dans les engrais agricoles, Robert de la Tournelle donnait des cours de chimie dans une université catholique, Gérard Tilleul s'était ensoutané dans la secte de Marcel dit "Monseigneur" Lefebvre, quant à Geneviève Baur, elle vivait des loyers de ses immeubles hérités de ses parents décédés prématurément sur la route des vacances.

 

Avec des métiers et des occupations comme celles de ses amis, personne ne pouvait valablement l'aider, mais son charisme fonctionnait toujours, et quand après une diatribe enflammée, il conclut par un vibrant et emphatique :

 

- Lorsque nous parviendrons à maîtriser correctement ce gaz de soumission, eh bien Messieurs, en vérité je vous le dis, nous deviendrons les maîtres du monde.

 

Ils convinrent de se revoir au moins une fois par mois, et grosso modo, ils tinrent parole. Ils jurèrent aussi d'une façon qui se voulait solennelle, mais n'était que grandiloquente, de ne révéler les travaux en cours de Laurillac à quiconque. Mais on connaît la valeur de ce genre de serment... Ainsi Grandbillard en parla à son épouse en lui faisant promettre de ne rien dire (air connu).

 

Mais les travaux d'amélioration du gaz de soumission n'avançaient pas. Un certain nombre de pistes potentiellement intéressantes n'avaient pas fourni les résultats escomptés.

 

- Quand je serai en retraite, j'aurais le temps de m'y consacrer à plein temps ! Se consolait Laurillac.

 

2006

 

Sauf pour l'abbé Tilleul, ils ont tous désormais quitté la vie professionnelle. De la Tournelle était décédé et Tilleul proposa qu'on cooptât Damien, qui était à la fois son propre filleul et le neveu du trépassé. L'abbé indiqua que le petit nouveau avait toute sa confiance et qu'il était professeur de chimie comme tonton.

 

Laurillac accepta, mais le regretta ensuite. Il n'avait aucune confiance dans ce faux bellâtre de 35 ans et soupçonnait Tilleul de ne l'estimer que pour ses belles fesses. Laurillac devint de plus en plus discret et évasif sur l'avancée de ses travaux.

 

Parallèlement, une violente dispute éclata un jour entre Grandbillard et Enguebert à ce point qu'ils faillirent en venir aux mains. Depuis les deux hommes ne s'adressaient plus la parole. Quant à Geneviève, un jour que la conversation tournait salace, elle avait eu la curieuse idée d'avouer devant ses comparses ébahis qu'elle s'envoyait des gigolos à tour de bras. L'abbé Tilleul avait cru malin de lui en faire reproche. Geneviève l'avait alors renvoyé sèchement dans ses cordes en lui conseillant de s'occuper de ses propres couilles. Depuis elle était en froid avec l'ensoutané, mais aussi avec Damien son filleul et protégé.

 

Bref l'ambiance battait de l'aile et le groupe ne restait soudé que grâce au talent fédérateur et au charisme de Jean Laurillac.

 

- Mes travaux avancent, j'espère pouvoir vous annoncer d'ici moins d'un mois des informations spectaculaires. Je préfère ne rien dire pour le moment, on ne sait jamais.

 

Fin du flash-back

 

Bien évidemment, Annette Laurillac ne raconta de cette histoire que ce qu'elle-même connaissait d'après les confidences de son mari.

 

Mardi 11 octobre (suite)

 

- Laurillac est mort il y a une dizaine de jours. On ignore si ses recherches avaient abouti, continua Annette. Mon mari a voulu récupérer ses cahiers, mais apparemment quelqu'un d'autre est passé avant lui, alors il est allé consulter le bouquin d'alchimie à la bibliothèque nationale et a voulu refaire l'expérience.

- Votre mari vous raconte donc tout ? Demanda Martinov

- Presque ! C'est un incorrigible bavard et je pense être son unique public.

- Et je suppose que vous avez essayé de le raisonner ?

- Bof ! C'est inutile, il est psychorigide, c'est le genre de personne qui, quand il a une idée dans la tête, ne l'a pas dans le cul ! Si je peux me permettre !

 

- Vous pouvez vous permettre ! Intervint Martinov.

- Je reste avec lui parce qu'il me fout une paix royale. J'ai beaucoup de besoins sexuels, heureusement que je ne compte pas sur lui pour les assouvir.

 

Voilà qui devenait complètement hors sujet et Martinov se demanda la raison de cet aparté.

 

- Mais vous avez accepté de lui servir de cobaye !

- Il voulait à tout prix tester le produit. Si j'avais refusé, il aurait respecté mon choix, mais aurait choisi un autre cobaye. En acceptant, je l'ai tout simplement empêché de faire des bêtises.

- Mais vous avez pris des risques énormes !

- Non, pas du tout ! Quand il m'a proposé l'expérience, j'ai prétexté une migraine pour la reporter au lendemain. Quand je me suis levée, j'ai alors remplacé le liquide C par de l'eau du robinet. Le mélange final était donc neutre, je suis donc restée consciente pendant toute l'expérience et j'ai fait semblant d'être sous l'emprise du gaz.

- Ah ? Fit le professeur, circonspect.

- Oui je sais, vous voudriez savoir ce qu'il m'a fait faire ?

- Non, non !

- Auriez-vous peur d'être choqué ?

- Pas du tout ! Si vous avez envie de me confier les détails de cette expérience, je suis tout ouïe !

- Mon mari m'a sodomisée !

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Flash-Back d'Annette

 

Il est 8 heures du matin. Mario Grandbillard impatient, attend depuis une heure qu'Annette se lève. Les trois produits sont prêts, il n'y a plus qu'à les mélanger, ce qu'il fera au dernier moment. Son épouse sort enfin du lit et se dirige vers la salle de bains.

 

- Tu prendras ta douche après ! Lui dit-il.

- Pourquoi, c'est si pressé que ça ? Tu n'es pas à un quart d'heure près quand même !

 

Il fait les cent pas en pyjama dans l'appartement, il s'énerve, s'impatiente...

 

"Mais bon sang, qu'est qu'elle fabrique ?"

 

- Tu vas me faire quoi ? Dit-elle en sortant de la salle de bain, entourée d'une grande serviette

- Tu me l'as déjà demandé hier ! Je ne vais pas te le dire, ça pourrait fausser l'expérience.

- Mais si ça tourne mal, comment on pourra arrêter l'expérience ?

- Ne t'inquiètes pas, tout va bien se passer.

- Ça va durer combien de temps ?

- Vingt minutes ! Ah ! Je voudrais qu'on filme la scène, on peut faire ça avec ton téléphone ?

- Oui, mais avec mon appareil numérique, ce sera encore mieux, non ? Suggéra-t-elle. Je vais te le prêter.

 

Rapidement Grandbillard effectua le premier mélange, il attendit quelques instants avent de procéder au deuxième.

 

- Maintenant respire, vite !

 

"Et nous voilà partis pour vingt minutes de pitreries ! pensa-t-elle" en jetant un regard à la pendule.

 

- Retire-moi cette serviette ridicule, et viens me sucer la bite.

 

Annette s'inspire du rôle d'Elsa Lanchester dans la fiancée de Frankenstein et exécute des gestes saccadés avec le regard fixe. Elle se met à genoux devant son mari, qui a retiré son pantalon de pyjama et commence à le sucer.

 

"Berck, ce connard n'a pas encore pris sa douche, sa bite sent la vielle pisse, et je ne peux pas lui dire !".

 

Annette est tout de même surprise de le voir bander si vite ! Le fait de penser à ce qui allait se passer ensuite, sans doute.

 

- Stop, mets-toi en levrette sur le tapis, et écarte bien tes fesses, je vais t'enculer, ma salope !

 

"J'aurais dû m'en douter ! Depuis le temps que ça le travaille ! Est-ce qu'il va avoir l'idée de mettre du gel ?"

 

Non pas de gel !

 

- Ouvre bien ton cul et pousse !

 

L'introduction réussit dès la deuxième tentative et il se mit à la pilonner avec une ardeur qu'Annette ne lui connaissait plus.

 

- "Alors ma salope, ça te plait, d'avoir ma bite dans le cul" ?

 

Mario lui éjacula dans le fondement.

 

- Tu peux te relever l'expérience est finie !

 

Annette se relève, elle n'ose pas regarder la pendule du salon, mais elle est persuadée que les vingt minutes ne sont pas terminées, alors elle continue à faire le zombie.

 

- Annette, c'est fini ! Réveille-toi !

 

Pas de réaction !

 

- Bon va t'assoir dans le fauteuil.

 

Pas folle, Annette "choisit" le fauteuil face à la pendule, tandis que Mario réoriente l'appareil numérique dans sa direction. Au bout de cinq minutes Annette fait semblant de sortir de son état, elle se secoue la tête en demandant !

 

- Qu'est ce qui m'est arrivé ?

- Tout va bien. Allez, on prendre notre petit déjeuner, j'ai une faim de loup.

- Je ne sais pas ce que j'ai, j'ai un peu mal au cul.

- Normal je viens de t'enculer !

- Salaud !

- C'était pour la science, Annette !

- Ah… dans ce cas…

 

Fin du Flash-back

 

"Ce n'était donc que ça, pas de quoi en faire un plat !" Pensa Martinov.

 

- C'était la première fois ?

- La première fois avec mon mari... ou plutôt la deuxième. La première fois qu'il a voulu m'enculer, il s'y est tellement mal pris que j'ai eu mal au cul pendant trois semaines. J'ai ensuite refusé systématiquement et il ne me l'a jamais plus proposé. C'est le genre de pratique qui demande du tact et de la douceur, n'est-ce pas professeur ?

- Mais absolument ! Répond Martinov par pur réflexe, complètement abasourdi par cette diatribe emprunte de vulgarité.

- Vous pratiquez ?

- Euh...

- Je suis persuadée que vous devez faire ça fort bien. On voit bien que vous êtes un gentleman.

- Arrêtez, vous allez me faire rougir !

- Pourtant, essayer de mater ma poitrine ne vous fait pas rougir !

- Que voulez-vous, je suis un homme !

- Si parfois la chose vous tentait, sachez que je ne serais pas contre ! Minauda Annette Grandbillard en déboutonnant davantage son chemisier.

- Vous êtes une rapide, vous !

- La vie est si courte, autant en profiter !

- Alors profitons ! Admit le professeur.

- On fait ça ici, ou vous avez un endroit plus douillet ?

 

Martinov réalisa qu'il n'avait pas rangé sa chambre, tout en ne pouvant s'empêcher de lorgner dans ce décolleté offert.

 

- Le canapé n'est pas mal !

- Allons-y pour le canapé ! Dit-elle en retirant carrément son chemisier.

- Joli !

- Un peu vieillissant tout ça, on ne peut pas être et avoir été, mais quand je fais quelques comparaisons, je me dis que bon... Vous me le retirez ?

- Pardon ?

- Le soutien-gorge ! Vous me le retirez ?

- Ah ! Mais avec plaisir !

 

Le plaisir de voir les seins de sa visiteuse, certes, mais Martinov n'excellait pas du tout dans l'art du dégrafage et craignait de cafouiller. Annette se leva et présenta son joli dos au professeur. Celui-ci souleva le ruban et dégagea l'agrafe du premier coup. Miracle ! Le soutif atterrit sur la chaise. Annette ne se retournant pas, Martinov lui empauma les seins par derrière, attardant ses doigts sur les tétons proéminents.

 

Enfin, elle se tourna ! La poitrine était généreuse et de bonne tenue, sans doute refaite mais talentueusement.

 

- Je peux les embrasser ?

- Les embrasser, les caresser, les sucer. Tu peux tout leur faire.

 

Voilà des choses qu'il n'est pas nécessaire de répéter à notre vert professeur qui s'empare de ces jolis mamelons, qui les pelote, les malaxe, le caresse en tous sens, les lèche, leur suçote les tétons, bref, il ne sait plus trop où il en est mais est au moins sûr de deux choses, c'est qu'il se régale et qu'il bande comme un sapeur.

 

Et tout d'un coup ! Zlouf ! Annette échappa à ses caresses. Une flexion verticale la fit s'accroupir et se retrouver le nez contre la braguette du professeur. Elle l'ouvre, farfouille à l'intérieur et finit par en extraire une bite en pleine forme qu'elle s'empresse de gober, de sucer, et de lécher.

 

- Il est où ce canapé ?

- A côté, on y va !

- On va peut-être tout enlever ! Proposa Annette en joignant le geste à la parole.

- Enlevons, enlevons ! Approuva Martinov, gai comme un pinson.

- Vos chaussettes, professeur !

- Mes chaussettes ?

- Vous n'allez pas les garder ?

- Non, bien sûr, où ai-je la tête ? Répondit-il tout en se questionnant sur l'utilité de la chose.

- Si vous ne savez pas où est votre tête, puis-je vous suggérer de la placer entre mes cuisses ?

- Bonne idée !

 

La mature mouillait d'abondance et le professeur Martinov se régalait des sucs ainsi offerts à sa langue de fin gourmet, qui y exécutait un ballet endiablé.

 

- Hi, hi, hum, arrêtez-vous un instant, il faut que j'aille faire pipi ! Indiqua Annette au bout de quelques moments.

 

Et voilà notre vert professeur bien partagé ! Car s'il est vrai qu'un moment calme lui reposerait sa langue au bord de la crampe, les propos de sa partenaire l'interpellent mais osera-t-il la solliciter ? Il ose :

 

- Quelques gouttes de pipi ne seraient pas pour me déranger !

- Quel coquin, vous alors ! Tu veux que je te pisse dans la bouche, mon gros cochon ? Proposa-t-elle en en profitant pour affirmer son tutoiement. Mais il risque d'y avoir bien plus que quelques gouttes !

- Abondance de pipi ne peut nuire, je cours chercher une serviette.

 

Ce qu'il fit ! Il l'étala sur le sol et se coucha de tout son long. Annette s'accroupit à quelques centimètres au-dessus de son visage.

 

- Ouvre bien la bouche, petit cochon, et il faudra tout boire, c'est de la bière de luxe !

 

Martinov n'eut pas le temps de lui dire qu'il était prêt, que déjà un jet impertinent lui atterrissait dans le gosier. Annette ne régulant pas son débit, elle pissait plus qu'il ne pouvait en avaler et le professeur bavait d'abondance. Merci, la serviette !

 

- Alors ? Tu t'es régalé, petit cochon ? Qu'est-ce qu'on dit à la dame ?

- Merci Madame !

- Ben, dis donc, quelle trique ! Qu'est-ce que tu bandes ! C'est moi qui te fais cet effet-là ?

- Absolument !

- Tu te souviens de ce qu'on disait tout à l'heure ?

- A quel propos ? Demanda le professeur qui ne voyait pas trop à quoi Annette faisait allusion.

- A propos de sodomie ! Il est temps maintenant de passer aux actes, encule-moi, encule-moi bien profond !

 

Et sur ces mots, elle se retourna offrant son joli fessier à la vue du professeur qui n'en pouvait plus.

 

- Lèche-moi un peu le cul, je te dirai quand tu pourras y aller !

 

Martinov ne se le fit pas dire deux fois et se mit à lécher le brun œillet, s'efforçant d'en entrouvrir l'étroit passage.

 

- Maintenant !

- On y va ! Je reviens de suite !

 

Un bref aller-retour dans sa chambre pour y prendre un préservatif dans le tiroir de sa table de chevet et le professeur est fin prêt. L'introduction ne fut qu'une simple formalité et l'espace d'un instant, Martinov se dit que Mario Grandbillard qui ne s'était pas aperçu que ce chemin était régulièrement pratiqué était soit un grand naïf, soit un grand philosophe.

 

Alors le professeur se mit à pilonner la belle mature avec une telle fougue que celle-ci se mit à pousser des cris de plaisir de plus en plus démonstratifs.

 

Un bruit de clé dans la serrure, la porte qui s'ouvre. Par réflexe, Martinov se retire, Annette tente de cacher sa nudité.

 

C'est Béatrice qui rentre et qui tombe sur cette charmante scène ! Elle en rigole.

 

- Ne vous occupez pas de moi, je ne fais que passer ! Dit-elle simplement avant de se diriger vers le laboratoire.

 

Plus facile à dire qu'à faire ! Martinov et Annette se regardent comme deux andouilles sans savoir trop quoi faire.

 

Quelque part cette vision émoustille Béatrice, qui tarde à refermer la porte du labo et se retourne découvrant l'embarras des deux protagonistes. Elle a conscience d'être arrivée au pire moment et qu'elle a "cassé" quelque chose. C'est sans doute alors son inconscient qui lui fait dire :

 

- Vous m'invitez ou vous voulez rester en tête à tête ?

- Humm, l'inviter me parait une excellente idée qu'en pensez-vous, Professeur ?

- Excellente, en effet ! Viens nous rejoindre, Béa !

- Et bien, répond celle-ci, reprenez là où vous en étiez, je me mets à l'aise et j'arrive !

- Monsieur Martinov était en train de m'enculer de fort belle façon ! Croit devoir préciser Annette, reprenant la position.

- Ben alors mon petit professeur, ne fait pas attendre Madame !

- Mais c'est que je ne bande plus, moi !

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- On va arranger ça ! Proposa Béa déjà déshabillée, en s'emparant du membre viril du professeur, qu'elle décapote afin de le refaire grandir, d'abord entre ses doigts, puis entre ses lèvres. - Tu en as une autre ?

- Une autre quoi ?

- Ben une autre capote, tiens pardi ! Pas une autre bite !

- J'y vais ! Répondit-il laissant les deux femmes seules quelques instants.

 

Du coup Annette se retourne, les deux femmes se sourient.

 

- Pas mal ! Annonce Béatrice en connaisseuse.

- Je n'ai aucun mérite, mes parents m'ont faite comme ça, après c'est une question d'état d'esprit : devenir ou ne pas devenir mémère ? Moi je le refuse !

- Bien vu !

- Savez-vous qu'en ce moment je lis en vous comme dans un livre ? Demande Annette.

- Pardon ?

- Vos yeux vous trahissent, vous avez envie de vous approcher de moi, mais vous ne savez pas comment me le demander.

- Trop fort ! Répondit Béatrice en s'approchant cette fois très près d'Annette et en posant sa main sur ses seins.

 

Annette répondit en lui rendant la réciproque, tandis que les visages se rapprochèrent, que les bouches s'entrouvrirent et que les langues se mélangèrent avec passion et envie.

 

Martinov lui, attendait bêtement, son paquet de capotes à la main, que ces dames aient terminé de faire connaissance. Mais manifestement elles faisaient durer le plaisir ! Il s'approcha alors du couple féminin et se mit à caresser les fesses d'Annette. Celle-ci comprit le signal et s'arc-bouta de nouveau contre le canapé. Une minute après Martinov lui pilonnait le fondement avec des "hi" et des "han". Il ne tarda pas à jouir au beau milieu des cris d'extase de la jolie mature, avant d'aller s'assoir épuisé dans le fauteuil d'en face.

 

- Houh ! Là, là, c'était trop bon ! J'adore me faire enculer ! Confia Annette, pas vous ?

- Ma foi, de temps en temps ça ne fait pas de mal !

- J'aurais bien continué, mais bon…

- Oui, laissons le professeur se reposer un peu, mais si vous voulez je peux aller vous chercher un petit objet qui vous fera du bien ?

- Tentatrice !

- Alors, ça vous dit ?

- Et comment !

 

Et tandis que Béatrice s'en allait rechercher la chose, Annette se déplaça jusqu'au fauteuil de Martinov et le gratifia d'un petit baiser sur le bord des lèvres. Il en fut tout chose ce cher professeur !

 

- Voilà le gode, il te plait ?

- Ça devrait aller ! Tu t'en sers souvent ?

- Parfois !

- Tu fais ça toute seule ?

- Non pas ici !

- Pardon ?

- Oui, petite précision : je n'habite pas ici et je ne suis même pas la maîtresse de ce cher professeur Martinov, mais il nous arrive de temps en temps de faire quelques croustilleries ensemble… et c'est toujours très sympathique.

- Ah ! Voici une précision intéressante ! Le gode appartient donc à Monsieur ?

- Oui, c'est le sien !

- Hum ! Et que fait-il donc avec ? Demanda Annette faussement naïve.

- Je te laisse deviner !

- Pas trop difficile, Monsieur Martinov est décidément un petit cochon ! Mais j'adooore les hommes qui sont un peu cochon.

- Je te l'enfonce direct ? Proposa Béatrice.

- Oui vas-y, je vais me mettre comme ça.

 

Annette se coucha sur le dos le long du canapé et envoya ses jambes en l'air.

 

- Après, c'est toi qui t'occupes de moi ! Indiqua Béatrice avant d'introduire le gode dans l'anus de la mature.

- Y'a des piles !

- Vérifions !

 

Rrrrrrrrrrr

 

- Ah, que c'est bon, c'est trop bon, vas-y continue !

- Puissance maximum !

- Ahhh ! Ohhhh !

 

Annette transpirait, gigotait, haletait, mouillait... Une vraie bête de plaisir ! Elle se crispa soudain, émit un hurlement qui dut s'entendre jusqu'au voisinage et fit retomber brusquement ses jambes.

 

- Quel pied ! Maintenant, dodo !

- Comment ça "dodo" ? Tu ne veux plus me lécher ?

- Si, si, mais avant je boirais bien quelque chose, ça donne soif tout ça !

- Que voulez-vous boire ? Intervient le professeur

- De l'eau pétillante, vous avez ?

 

Il est rigolo, le professeur Martinov, à poil avec ses lunettes, une bouteille de Badoit dans la main, trois verres dans l'autre ! Annette lui fait une tape amicale sur les fesses, après qu'il eut posé tout ça et versé l'eau dans les verres.

 

- Hum, ça fait du bien, dit-elle après avoir éclusé son verre cul-sec. Il parait que cette eau possède des vertus exhilarantes !

- Et qu'est-ce que ça veut dire ? Demanda Béa.

- J'en sais rien mais c'est indiqué sur l'étiquette !

- Ça veut dire que ça rend joyeux ! Précisa le professeur

- Joyeux ! Mais nous le sommes déjà ! Il faudra qu'on se revoie, maintenant qu'on a fait connaissance ! Répondit Annette.

- Volontiers ! Répond le professeur (que vouliez-vous qu'il réponde d'autre ?)

 

La main revient sur la fesse, s'y amuse, s'y promène et s'approche l'air de rien, du trou de balle. Martinov se laisse faire jusqu'à ce qu'Annette, qui s'était auparavant humecté le doigt, en force l'entrée.

 

- Hummm ! Gardons en réserve quelques coquineries puisque nous allons nous revoir. !

- J'espère bien ! Répond Annette qui n'insiste pas.

 

Alors, Béatrice s'approcha d'elle.

 

- T'as envie de ma langue dans ta chatte, toi, c'est ça ?

- Oui, mais il n'y a pas le feu… ta langue, je la verrai bien là avant ! Tu embrasses trop bien !

 

Et sur ces mots Béa se colle à la bouche de la mature et les deux femmes ne tardent pas à s'échanger un nouveau long baiser aussi passionné que baveux.

 

Les mains de Béatrice ne restent pas inactives et elle les promène sur le corps de sa partenaire partout où elle le peut, les épaules, les bras, les seins bien sûr.

 

- Tu as la peau trop douce !

- C'est parce que je mets de la crème tous les jours ! Lui confie la belle mature.

- Partout ?

- Partout !

 

La bouche de Béa butine les seins d'Annette.

 

- Les tétons, je peux !

- Oui, oui, j'adore qu'on me les tripote !

 

Mais la jeune chimiste ne les tripote pas : elle les suce, les aspire, les tète, les faisant se raidir de plaisir. Du coup Dame Grandbillard décide de ne plus rester passive et c'est à son tour d'agacer les tétés de sa partenaire, qui en est ravie d'aise.

 

Elles étaient débout, les voilà qui s'écroulent sur le canapé, chacune voulant quelque chose de l'autre dans un étourdissant ballet charnel. Bientôt, elles se retrouvent tête bêche. Béa n'en peut plus, elle est au bord de l'explosion et quand Annette après avoir balayé sa chatte de la langue, vient cibler son clitoris, seuls quelques mouvements bien appuyés suffisent à la faire jouir dans un spasme.

 

Le temps de reprendre ses esprits, de rendre la politesse à cette charmante personne… et que voulez-vous, les meilleures choses ont une fin…

 

- Tu fais ça souvent avec les femmes ? Demande Béa.

- Je suis quand même plus portée sur les hommes, mais j'aime bien de temps en temps. Jusqu'ici je faisais ça surtout avec des femmes de mon âge, aujourd'hui j'ai eu l'impression d'avoir pris un petit coup de jeune !

- On peut dire en tous cas, que vous avez un sacré tempérament ! Commenta le vert professeur qui n'avait rien perdu de la scène et qui curieusement revenait au vouvoiement.

- Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas profiter des bonnes choses de la vie !

- Ma foi, vous avez bien raison, puis-je vous offrir maintenant autre chose que de l'eau minérale ?

- Et bien si vous avez du whisky…

 

Tout le monde s'est rhabillé, et on parle un peu de n'importe quoi en sirotant un excellent scotch, jusqu'à ce que Martinov revienne au sujet initial :

 

- Dites-moi, Annette, quelque chose m'échappe : Vous avez volontairement fait croire à votre mari que son expérience était une réussite. Pourquoi ce choix ?

- Il fallait que pour lui l'expérimentation soit un succès, sinon il se serait acharné jusqu'à ce qu'il trouve ! Là il est coincé : il est persuadé que son produit fonctionne mais se sait incapable de l'améliorer et de l'utiliser efficacement. On va faire comme on a dit, professeur ?

- Je crois bien qu'oui, je remettrai mes conclusions en ce sens à Monsieur Grandbillard dans une quinzaine de jours.

- Il faut que j'y aille, j'ai passé en votre compagnie un excellent moment ! Bisous ?

 

Une fois Annette partie, Martinov mit Béatrice au courant de ce qu'il avait appris :

 

- Ces mecs sont tarés ! Si ce produit avait pu être amélioré, il y a longtemps que ce serait fait.

- On fait quoi alors ?

- Rien. Je vais rédiger un rapport et après on passera à autre chose !

- Super !

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:25

Professeur Martinov 13 - Professeur Martinov et le gaz de soumission par Maud-Anne Amaro

Spanking


 

1 - Des cahiers très convoités

 

Mario Grandbillard était plutôt grand, d'allure sportive, la soixantaine, les cheveux blancs coiffés en brosse, une fine moustache, costume gris clair, chemise blanche, cravate discrète. Tout à fait le genre de bonhomme à ne quitter son costard que pour faire un tennis ou pour aller se coucher.

 

Prologue : Vendredi 30 septembre

 

A 20 heures 15, Mario Grandbillard pénétra au Compostelle. Sa hanche, pourrie d'arthrose lui fait aujourd'hui atrocement mal, il y a des jours comme ça ! Sans doute à cause du temps. Il faudra qu'il se décide à se faire opérer.

 

Comme tous les vendredis soir il a rendez-vous avec les membres de son "cercle" dans ce petit restaurant près de la place Saint-Sulpice. Il salue la patronne, une impressionnante bonne femme coiffée en choucroute et se dirige vers la table du fond. Leur table !

 

"Tiens, Laurillac n'est pas arrivé ! S'étonne-t-il."

 

Il salue deux des trois hommes : Damien de la Tournelle, le plus jeune avec ses lunettes de myope, son teint trop pâle, son front bas, sa suffisance et sa morgue, et le père Tilleul toujours en soutane, le cheveu blanc et rare, droit comme un manche à balai, et maigre comme un sandwich de chômeur. Il embrasse (on devrait écrire, il se force à embrasser) Geneviève, la seule femme du groupe, parée de sa collection portative de bijoux et affublée de repoussantes grappes de verrues au visage. Il s'abstient de saluer Jacques-Marie Enguebert, gros patapouf dégarni, rempli de tics et sentant perpétuellement la sueur, les deux hommes ne s'adressant plus la parole depuis bien longtemps. Il s'assoit, l'ambiance est glaciale, les attablés se regardent les uns les autres sans se risquer à prononcer un seul mot, alors il ose demander :

 

- Jean Laurillac n'est pas là ?

- Attends-toi à un choc ! Répond le père Tilleul avec des trémolos dans la voix. Jean est mort ce matin.

- Oh ! Non !

- Hélas, si !

- Paix à son âme ! Répond-il machinalement.

- Triste nouvelle ! Reprit le curé.

- Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

- C'est sa gouvernante qui a découvert le corps, il y avait une enveloppe d'urgence sur sa table de chevet avec mon numéro, quand je suis arrivé, le docteur état déjà là, mais il était trop tard, il est mort pendant son sommeil. Le cœur a lâché. Nous n'avons pas réussi à te joindre...

 

Et pour cause... Grandbillard développait une allergie de principe au téléphone portable, son fixe ne possédait pas de répondeur, et il avait été absent de son domicile quasiment toute la journée ainsi que son épouse.

 

Ceci dit Grandbillard avait déjà l'esprit ailleurs...

 

- Je ne crois pas que je vais rester ! Dit-il.

- C'est dommage ! Lança Geneviève.

- Si vous avez envie de vous empiffrez, ne vous gênez surtout pas...

- Voyons, Mario ! S'offusqua le père Tilleul. Je mets ces propos sur le compte de ton émotion. Nous nous reverrons la semaine prochaine.

 

Il s'apprêtait à faire une répartie cinglante, afin de leur dire que sans Laurillac ces bâfreries hebdomadaires n'avaient plus de sens. Mais il se ravisa, il n'avait pas à se justifier devant cette bande d'aigris ! Il ne leur devait rien.

 

Grandbillard tourna les talons et rentra chez lui.

 

- Tu rentres déjà ? S'étonna son épouse.

 

Annette Grandbillard, qui avait quinze ans de moins que son époux, avait été une très belle femme. "Trop belle, même !" se disait le mari, qui se savait cocu mais le lui rendait bien. Elle s'était un peu empâtée mais restait toujours désirable.

 

- Je t'expliquerai, je prends un truc et je ressors.

 

Il descendit dans sa cave, y dénicha un pied-de-biche qu'il enveloppa dans un grand plastique et prit à pied la direction de la rue de Babylone, là où était l'appartement de Jean Laurillac.

 

À 21 heures 45, Grandbillard composa le digicode de l'immeuble, puis il appela l'ascenseur qui le conduisit au cinquième étage. Le risque était les voisins d'en face, mais Grandbillard savait aussi que dans ces vieilles maisons bourgeoises personne n'entend ce qui se passe sur les paliers.

 

Avant d'opérer, il poussa la porte de l'appartement, par pur réflexe. Surprise ! Elle s'ouvrit aussitôt, et il y avait de la lumière ! Peu rassuré, il pénétra dans l'entrée à pas feutrés. Se dissimulant au mieux, il s'approcha de l'encoignure de la porte du salon où un spectacle insolite l'intrigua :

 

Linda, l'accorte gouvernante de feu Jean Laurillac, était occupée à déposer un tas d'objets ayant appartenu au défunt, dans de grands sacs poubelles en plastique.

 

- Hum, hum ! (ça c'est Grandbillard qui se gratte la gorge)

- Oh ! (ça c'est Linda qui pousse une exclamation de surprise)

- Ne vous gênez surtout pas, continuez à piller les affaires de Monsieur Laurillac !

- Je ne pille rien du tout et d'abord vous êtes qui ? Rétorqua la jolie soubrette.

 

Jolie ? Oui, jolie brune aux yeux bleus et au sourire mutin ! La trentaine. Un physique qui ne laissa pas Grandbillard indifférent !

 

- Ah, non ? Et ce que vous entassez dans tous ces sacs, c'est pourquoi faire ? C'est pour donner à manger aux oiseaux ?

- Mais, je vous en pose des questions, moi ? Et d'abord de quoi je me mêle ? Et puis vous êtes qui, vous ? Et qu'est-ce que vous foutez ici ? Et vous êtes rentré comment d'abord ?

- Et bien pour quelqu'un qui ne pose pas de questions vous êtes forte, vous !

 

Grandbillard pensa alors qu'il était tout de même assez mal placé pour jouer les redresseurs de tort. De plus cette fille pouvait devenir un témoin gênant. Sans doute valait-il mieux essayer de composer avec elle ?

 

- J'étais l'ami de Monsieur Laurillac, et je m'étonne que vous ne vous souveniez pas de moi. Je lui avais prêté un livre de grande valeur, j'aimerais le récupérer. Mentit Grandbillard avec aplomb.

- Et bien allez-y !

 

Grandbillard se dirigea vers la bibliothèque, il passa pour ce faire devant l'un des grands sacs en plastique dont la gueule béait. Un D.V.D. à la couverture fort explicite attira son regard, il s'en empara :

 

- J'ignorais que Laurillac possédait ce genre de choses !

- Et bien, vous aurez appris quelque chose. Le sac en est rempli !

 

Grandbillard vérifia : c'était vrai : revues et vidéos pornographiques s'y accumulaient à qui-mieux-mieux.

 

- Ben oui ! Monsieur Laurillac était un vieux coquin !

- On en apprend tous les jours !

- Ça vous choque ?

- Même pas, nous vivons dans la décadence, personne n'y échappe vraiment.

- Monsieur Laurillac m'avait demandé de faire disparaître tout ça, s'il lui arrivait quelque chose.

- Je vois !

 

Grandbillard s'approcha d'un deuxième sac d'où dépassait un petit bronze genre XVIIIème siècle représentant une Diane chasseresse.

 

- C'est pas porno, ça ? Et je suppose que ce n'est pas pour la poubelle ?

- Et qu'est-ce que ça peut bien vous faire ?

- Je disais ça comme ça !

- Monsieur Laurillac m'avait dit qu'en cas de décès, je pourrais me servir.

- Ben, voyons, mais dites-moi, vous ne devriez pas avoir fini votre journée à cette heure-ci ?

- Hé, ho ! Vous êtes de la police ou quoi ? Je n'ai pas arrêté de la journée, l'état civil, les pompes funèbres... J'ai fait tout le ménage dans son laboratoire, il ne voulait jamais que je le fasse, vous auriez vu le bordel ! Et puis il y eu le défilé, tous ses amis, enfin ses soi-disant amis... Je me suis juste arrêtée un quart d'heure pour descendre acheter un sandwich, il n'y avait plus de pain frais ici.

- Je vais peut-être embarquer un ou deux D.V.D.

- Servez-vous !

 

Il plongea dans le sac, Laurillac semblait surtout intéressé par les femmes à l'hypertrophie mammaire. Ce n'était pas son truc, Il y avait aussi des revues de lingeries et des catalogues de marques de bas, ce qui ne l'intéressait pas davantage. Une autre vidéo montrait sur sa jaquette de couverture une blonde à la poitrine considérable sodomisant un homme à l'aide d'un gode ceinture. Amusé, il s'imagina Laurillac ainsi dominé ! Et puis, il découvrit une pochette genre trousse de maquillage, il l'ouvrit et y découvrit un joli gode fort réaliste.

 

- C'est quoi ? Fit-il mine de demander.

- Vous voulez que je vous fasse un dessin ou vous préférez une démonstration ?

- Vous m'avez l'air bien délurée !

- Délurée ! Vous en avez de ces mots, vous ! Mais bon, vous devez avoir raison, Monsieur Laurillac m'avait aussi embauchée pour ça !

- Pour ça ? Balbutia Grandbillard. Vous étiez sa maîtresse ?

- Qu'est-ce que ça peut bien vous foutre ? Sa maîtresse ! Non, mais, vous m'avez regardée ?

- J'ai dit une bêtise ?

- Sa maîtresse ! Non mais, je vous jure ! Vous me faites rire, tiens !

- J'avais cru entendre que Monsieur Laurillac vous avait embauchée pour votre côté… délurée.

- Mais vous êtes décidément curieux comme un pot de chambre ! Il faut vraiment tout vous expliquer : j'étais non seulement la gouvernante de Monsieur Laurillac, mais aussi son assistante sexuelle.

- Son assistante sexuelle ?

- Oui c'est le mot qu'il employait, quand ça le démangeait, je l'accompagnais dans ses délires sexuels.

- Quel dévouement !

- Ce n'était pas du dévouement, c'était du business. A chaque fois j'avais droit à une petite prime, et je ne suis pas prête de retrouver une place comme celle-ci, conclut-elle avec une pointe d'amertume dans la voix.

- C'était quoi ses délires sexuels ?

- Si on vous le demande…

- Je demandais ça comme ça.

- Et les vôtres ? Rétorqua la soubrette

- Oh, les miens !

- Vous n'allez pas me dire que vous n'en avez pas ! Ne mentez pas, vous me regardez d'une drôle de façon depuis cinq minutes, auriez-vous envie d'une petite fantaisie ?

- J'avoue que je vous flanquerais volontiers une fessée, pour vous faire passer votre impertinence... Je plaisante bien sûr !

- Chiche !

- Vous me laisseriez faire ?

- Du moment que vous ne me brutalisez pas.

- Dans ce cas pourquoi pas ?

- C'est 100 euros !

- Pardon ?

- C'est 100 euros, et pour le prix vous aurez même droit à une pipe. J'accepte les chèques mais pas la carte bleue.

- Ça porte un nom ce que vous faites !

- Oui, je sais et j'assume totalement ! Alors ces 100 euros, ça vient ?

- En principe, je ne paye pas pour faire l'amour !

- Moi, non plus, mais là il ne s'agit que d'une fessée avec un pipe en cadeau ! Vous me les donnez, ces 100 euros ?

- Vous avez réponse à tout !

- Non, pas à tout ! Rétorqua-t-elle en enlevant son pantalon. Je garde la culotte ou pas ?

- Enlevez-là ! Répondit-il en extirpant de son portefeuille la somme demandée.

 

Mario à la vue de ce joli pubis dont les poils abondaient quelque peu devenait de plus en plus excité.

 

- On fait ça comment ? Vous, assis et je me couche sur vos cuisses. Proposa-t-elle

- D'accord, vous n'enlevez pas le haut ?

- Je l'enlèverai pour le final. Ne tapez pas trop fort !

 Martinov131a.jpg

Et c'est ainsi que Mario Grandbillard se retrouva avec la belle soubrette couchée sur ses cuisses, le cul à l'air.

 

- Vous avez de très jolies fesses ! Remarqua l'homme en leur imprimant une caresse. Vous avez la peau douce !

- Mais, c'est pour mieux vous exciter, mon cher monsieur !

 

La main droite ouverte s'éleva et retomba aussi sec, claquant joliment sur sa fesse gauche. Linda étouffa un cri. Deuxième coup, cette fois ci sur la fesse droite afin qu'elle ne fût point jalouse.

 

- Houpfff !

 

Et la fessée continua sur un rythme bien cadencé (normal pour un ancien militaire). Le cul de la belle d'abord devenu rose, puis rougeâtre tournait désormais au cramoisi.

 

- Houpff ! Whooh !

- Ça va ? Je ne vous fais pas trop mal ?

- Non, mais c'est gentil de vous renseigner, je me demandais si vous alliez le faire ?

- Incorrigible bavarde !

- Houpff ! Whooh ! En fait, ça me plaît bien ! Continue ! Houpff ! Whooh !

- Mais vous faites quoi, ma cuisse est trempée ? C'est... C'est de la pisse ! S'affola soudain Mario Grandbillard.

- C'est pas de la pisse, c'est de la mouille ! Moi aussi, j'ai bien le droit d'être excitée, non ? Répondit-elle en se dégageant, puis en caressant la braguette de l'homme, gonflée et durcie par l'érection.

- Mais mon pantalon ?

- On verra ça après, trois minutes de séchoir à cheveux, et on n'en parlera plus ! Bon retirez le donc ce pantalon, pour la pipe c'est plus pratique.

 

Grandbillard s'exécuta, et se retrouva la queue à l'air. Linda craignait quelque peu que le sexe qu'elle avait promis de sucer ne soit pas bien net, auquel cas il lui aurait fallu fournir un prétexte pour s'y dérober.

 

- Humm ! Que voilà une bien belle chose ! Félicitations ! S'exclama-t-elle en découvrant cette jolie bite, bien raide et au gland appétissant.

 

Linda fut rassurée, le monsieur était bien propre sur lui. Elle le masturba quelques instants.

 

- Vous m'aviez promis d'enlever le haut !

- Mais je tiens toujours mes promesses, cher monsieur ! Répondit Linda en enlevant ce qui était demandé.

- Humm ! Jolie poitrine !

- Je ne m'en plains pas !

 

Mario esquissa une caresse sur le sein droit de la belle.

 

- Vous ne m'avez pas demandé la permission !

- Désolé ! Je peux ?

- Ben non, ça ne fait pas parti du programme du jour, rasseyez-vous, ce sera plus pratique !

 

Linda masturba de nouveau la bite de Mario, et dès qu'elle fut bien raide emboucha le gland en le serrant de ses lèvres tout en faisant tourbillonner sa langue sur le méat. Le bonhomme qui ne s'attendait pas à une attaque aussi soudaine se pâme de plaisir et une goutte de liqueur pré-séminale ne tarde pas à darder de son membre.

 

Si elle voulait, Linda pourrait conclure l'affaire en moins de deux minutes. Mais elle n'a aucune intention de bâcler sa fellation, la création d'une certaine intimité avec Mario ne peut que lui profiter. Elle abandonne donc ses titillements diaboliques pour prodiguer à l'homme de grandes léchouilles le long de la verge, puis descend jusqu'aux testicules qu'elle s'amuse à engloutir.

 

- Qu'est-ce qui vous fait rire ? Demande soudain Mario.

- J'ai un poil de couille dans la bouche ! Mais ne vous laissez pas distraire.

 

Elle continue son petit manège quelque temps puis entreprend de faire coulisser la verge entre ses lèvres de façon classique, en débutant très lentement pour ensuite accélérer. Mario se crispe, le sexe soubresaute légèrement : la jouissance est toute proche, Linda stoppe sa fellation et termine avec la main droite tandis que la gauche posée en corolle sur le gland recueille le sperme qui s'échappe.

 

- Alors, ça va ?

- Vous êtes douée !

- N'est-ce pas ! Mais je suis dans un drôle d'état, vous savez ?

- Ah ?

- Ben oui, je ne peux pas rester comme ça. Vous voulez bien me lécher ?

- Vous lécher ? Ah ? Vous voulez que je vous lèche alors ?

- Ben oui, si j'ai une langue à ma disposition, autant que j'en profite.

 

Le broute-minou n'était vraiment pas la spécialité de Mario, mais il ne se voyait pas refuser. Aussi il s'immisça entre les cuisses de la soubrette qui s'était allongée sur le canapé. Linda mouillait comme une éponge, l'homme alla directement au but, ciblant de la langue le clitoris érigé, pendant que la belle gémissait à qui-mieux-mieux.

 

Elle eut la jouissance hurlante, à ce point que Grandbillard eut l'idée incongrue de se demander si l'appartement était correctement insonorisé.

 

Mario s'en alla se rincer la zigounette dans la salle de bain, tandis que Linda se rhabillait avant d'entreprendre de sécher le pantalon de Mario à l'aide d'un sèche-cheveux.

 

- Il va rester une tache ! Se désola l'homme.

- Personne ne la verra, vous vous changerez en rentrant chez vous... Sinon, vous l'avez toujours pas trouvé votre livre rare ? L'interpella-t-elle.

- Ah oui ! C'est vrai !

- Je ne pensais pas que je vous ferais perdre la tête à ce point ! Se moqua-t-elle.

 

Il s'approcha de la bibliothèque qui était beaucoup moins intéressante que ce qu'il imaginait. Des bouquins de chimie, d'occultisme et d'histoire y tenaient bonnes places ainsi que quelques livres anciens. Mais Grandbillard ne trouva pas celui qu'il cherchait : "La chimie du Diable".

 

"Quelqu'un s'est servi, à moins qu'il soit ailleurs !" constata-t-il avec agacement, "Bah, j'irais le consulter à la Bibliothèque Nationale".

 

Il fit semblant de chercher un volume, fixa son choix sur une édition originale d'un Jules Verne qui devait valoir son pesant de roros, et l'enfouit dans sa sacoche.

 

- Mauvaise pioche ! Se moqua Linda.

- Pardon ?

- Ce bouquin n'était pas à vous, Monsieur Laurillac l'a acheté il y a deux ou trois mois, et il n'a pas arrêté de m'en parler pendant près d'une semaine, mais je comprends qu'il puisse vous intéresser.

 

Grandbillard se mit à rougir comme un gamin. Il ressortit le bouquin de sa sacoche et le replaça dans le rayon. Il le regretta aussitôt, Linda qui semblait connaître son prix se chargerait de le négocier pour son propre compte.

 

- Non, à vrai dire, c'est autre chose qui m'intéresse ! Lâcha-t-il avant de se diriger vers le laboratoire.

 

Il savait que Laurillac n'était pas équipé d'ordinateur et qu'il prenait des quantités de notes sur des tas de cahiers. Il ouvrit les tiroirs d'un petit bureau sans rien trouver d'intéressant. Son regard fut ensuite attiré par ce qui avait dû être un vieux buffet de cuisine, manifestement il avait bénéficié du ménage de Linda et il ne subsistait à l'intérieur qu'une série de cahiers d'écolier. Ça tombait très bien, c'était principalement pour ça qu'il était venu !

 

Chaque cahier portait une étiquette indiquant l'année et un numéro d'ordre. Ça commençait en 1981 et ça se terminait en 2005. Mais où était donc la suite ?

 

Il fouilla dans les coins et les recoins : en vain, et en profita pour rechercher (en vain) le "grand mélangeur", une invention de Laurillac. Il revint dans le salon.

 

- Il manque toute la collection de ses cahiers de 2006 jusqu'à aujourd'hui !

- Ben, c'est qu'ils sont ailleurs !

- Et vous ne savez pas où ?

- Ben non !

- Vous avez jeté des trucs ?

- J'ai jeté des trucs, mais rien qui ressemble à des cahiers.

- Ça ne pourrait pas être dans les sacs en plastique ?

- Non, mais si vous avez envie de vérifier, ne vous gênez surtout pas.

 

Coup de bluff ou pas ? Il n'avait aucune raison d'avoir confiance en cette femme. Il commença à vider de son contenu le premier sac.

 

- Vous remettrez tout en ordre, après, n'est-ce pas ?

- Mais oui, mais oui !

 

Il ne trouva rien.

 

- Il avait une cachette, Laurillac ?

- Pas que je sache.

- Une cave, un grenier, un garage ?

- Pas de grenier, ni voiture ni garage, mais une bonne cave.

- On peut y aller ?

- Si ça vous amuse.

 

La cave bien agencée contenait une jolie collection de bons crus millésimés, et plusieurs sacs de pommes de terre. Rien n'était susceptible de constituer une cachette. Ils remontèrent.

 

- Il avait une résidence secondaire, Laurillac ?

- Non !

- Un coffre à la banque ?

- J'en sais rien.

- Il sentait sa fin proche ?

- Oui !

 

Il refit un tour complet, pièce par pièce, les tiroirs, les placards, les armoires, les boites, les valises... Mais toujours aucune trace des cahiers manquants, ni du "grand mélangeur".

 

- Il les tenait toujours à jour ses cahiers ?

- Oui, parfois le matin, je retrouvais celui en cours sur la table du salon ou ailleurs, alors j'allais le ranger avec les autres.

- Alors quelqu'un les a piqués ! Les amis de Laurillac quand ils sont venus se recueillir vous les avez vu aller dans le laboratoire ?

- Oui, ça m'a un peu choquée d'ailleurs, on aurait dit qu'ils avaient tous la bougeotte, ils se baladaient dans l'appartement apparemment sans raison, mais j'ai bien deviné qu'ils cherchaient quelque chose.

- Et vous les avez vus emporter quelque chose ?

- J'avoue que je n'ai pas fait attention.

- O.K. J'ai compris, on échange nos coordonnées ?

- Si vous voulez, au bout de dix pipes, vous en aurez une gratuite !

 

L'un des quatre connards m'a précédé, mais lequel ? Il n'imaginait pas Geneviève capable de ce genre de choses quoiqu'elle puisse avoir un complice ? Enguebert, ce gros con ? Tilleul et son inévitable filleul ?"

 

Il ne se voyait tout de même pas aller cambrioler chez eux. Il faudrait donc qu'il se débrouille tout seul.

 

Le même jour, un peu avant minuit

 

L'abbé Tilleul possédait depuis trois ans les clés de l'appartement de Jean Laurillac. Ce dernier les lui avait confiées avant un séjour au Japon, et il n'avait pas hésité à en faire des copies, se disant "que ça pourrait servir un jour". Au cours de la conversation au restaurant, personne n'avait évoqué les cahiers de Jean Laurillac, l'ambiance était restée lourde et le repas s'était terminé bien plus tôt que les fois précédentes.

 

- Je n'y crois pas une seconde ! Quel imbécile j'ai été de ne pas avoir fait le forcing ce matin pour embarquer les cahiers. Tout ça à cause de cette pute qu'il avait pris pour gouvernante ! Grommela l'abbé avant de s'engouffrer dans l'ascenseur en compagnie de Damien de la Tournelle.

 

Mais les clés refusèrent d'entrer dans la serrure !

 

- Bordel de pute ! Jura l'ecclésiastique, la serrure a été changée !

- On fait quoi ?

- On s'en va ! On ne va pas forcer la porte !

- Mais les cahiers ?

- Il va falloir qu'on voie avec cette Linda, je suppose qu'il lui reste des choses à faire dans l'appartement, on va la guetter demain !

- Et si elle ne vient pas ?

- On reviendra lundi !

 

 Samedi 1er octobre

 

L'abbé Tilleul et Damien de la Tournelle font le pied de grue devant l'immeuble de Jean Laurillac (ou plus précisément sur le trottoir d'en face) depuis 8 heures. Ils commencent à fatiguer et à désespérer. Vers 13 heures Damien partit acheter des sandwichs. Cinq minutes plus tard, Linda composait le code digital et pénétrait les lieux.

 

- Allo Damien, rejoins-moi, elle vient d'arriver.

- Il y a une de ces queues chez le boulanger...

- On s'en fout, rejoins-moi !

- On n'est pas à 5 minutes !

- Rejoins-moi je te dis !

- J'achète les sandwichs et j'arrive !

- Mais, bon sang ! Bon je monte tu me rejoindras la haut.

 

Linda ouvre la porte et découvre Tilleul.

 

- Encore vous ! Vois n'avez plus rien à faire ici !

 

Elle va pour lui fermer la porte au nez, mais Tilleul l'en empêche, la bouscule sans ménagement et rentre en force, puis se précipite vers le laboratoire de Laurillac.

 

Linda cherche son sac à main, en extrait une bombe lacrymogène et va pour rejoindre son agresseur, lequel ressort du laboratoire en vociférant :

 

- Il manque la moitié des cahiers, ils sont où ?

- C'est quelqu'un s'est servi, connard, et maintenant dehors !

- Juste une question !

- Dehors ou j'te brûle les yeux !

- Savez-vous qui les a embarqués ?

- Tu régleras tes problèmes toi-même avec tes acolytes ! Je compte jusqu'à cinq : un, deux...

 

Tilleul n'insista pas. En bas de l'immeuble il retrouva Damien qui revenait de la boulangerie.

 

- Alors ?

- Alors quelqu'un nous a doublé !

- J'ai un sandwich au gruyère et un autre aux rillettes, tu veux lequel ?

- J'ai pas faim !

 

Les jours suivants

 

Mario Grandbillard occupa sa semaine, après avoir photocopié les pages de "La chimie du diable" qui l'intéressait à la Bibliothèque Nationale, à réunir les éléments nécessaires à la production du "gaz de soumission". La chose n'était pas si difficile, en tout cas bien plus aisée qu'elle ne devait l'être à l'époque de la publication du bouquin.

 

Le problème était de trouver l'équivalent du "grand mélangeur". Piètre bricoleur, il se savait incapable d'en réaliser une copie. Il consulta les pages jaunes, tomba sur les coordonnées d'un certain professeur Martinov qu'il contacta et avec lequel il prit rendez-vous. Il découvrit du coup qu'il travaillait avec une assistante chimiste ! Super, elle l'aiderait à améliorer le produit, dont l'inconvénient majeur était son instabilité, ce qui en réduisait considérablement le potentiel. Il ferait ainsi d'une pierre deux coups.

 

Il eut ensuite l'idée de confondre celui qui avait eu la mauvaise idée d'avoir la même que lui en piquant les cahiers de notes de Laurillac.

 

Vendredi suivant (le 7 octobre)

 

Vendredi c'est le jour de la réunion du cercle. Tilleul est particulièrement remonté, il a préparé une tirade vengeresse dans laquelle, il rappellerait aux autres que les cahiers de Laurillac devaient constituer un héritage collectif du groupe, et que celui qui s'est autorisé à se les approprier vient de commettre une faute grave etc... etc... Celui-ci serait bien évidemment pardonné s'il les restituait etc... etc...

 

A 19 h 30, Mario Grandbillard et Geneviève Baur n'étaient toujours pas arrivés. Tilleul énervé sait qu'il ne peut joindre Mario Grandbillard. En revanche Geneviève…

 

- Ça ne répond pas ! J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.

 

Il tente de nouveau de la joindre dix minutes plus tard, puis plusieurs fois de suite, toujours sans résultat.

 

La sonnerie du portable de Geneviève Baur retentit une nouvelle fois.

 

- Putain ! Mais qui c'est ce con qui n'est pas capable de comprendre que je n'ai pas envie de répondre ! Je ne vais jamais arriver à prendre mon pied dans ces conditions. Allez, continuez à me bourrer les mecs !

 

C'est qu'elle est, vous venez de le comprendre, dans une drôle de situation, la Geneviève, elle chevauche un gigolo empalée sur sa bite tandis qu'un second larron la sodomise hardiment. Pas vraiment une position propice aux échanges téléphoniques. Les trois protagonistes parviennent à coordonner de nouveau leurs mouvements. Geneviève sent son plaisir monter… et ça sonne de nouveau !

 

- Bon c'est peut-être grave ! Je vais quand même aller voir, je reviens.

 

Elle rejoint le salon, le téléphone est sur la table.

 

"Tilleul ! Mais qu'est-ce qu'il me veut Tilleul ? Ah ! Oui ! Sa réunion du vendredi ! Mais j'en ai plus rien à foutre de ses réunions à la con maintenant !"

 

Elle décroche malgré tout, se disant qu'il se passe peut-être autre chose…

 

- Allo !

- Ah ! Geneviève, Dieu soit loué, j'avais peur qu'il vous soit arrivé quelque chose !

- Je vais bien merci ! Répliqua-t-elle très sèchement.

- Nous vous attendions pour la réunion…

- J'ai d'autres préoccupations en ce moment…

- Rien de grave !

- Sauf que j'ai été cambriolée cette nuit… alors votre réunion…

- Excusez-moi !

- Non, je vous laisse, je suis débordée.

- Excusez-moi !

 

Elle revint dans la chambre, se demanda pourquoi elle avait inventé un mensonge aussi farfelu. Elle se regarda un moment dans le miroir de l'armoire, elle s'était revêtue d'une guêpière noire, de bas résilles et d'escarpins vertigineux. Elle avait tout d'une caricature de vieille cocotte, mais ne se trouvait pas si mal que ça !

 

- Bon ! Alors les hommes, on débande ?

- Ça va repartir dit le premier.

- Excusez-moi ! Intervint le second, j'ai entendu malgré moi, vous avez été cambriolée cette nuit.

- Mais pas du tout ! J'ai dit ça pour… Et puis dis donc, ça ne te regarde pas… donne-moi donc ta bite.

 Martinov131b.jpg

L'étalon ferma les yeux s'imaginant une toute autre partenaire pendant que Geneviève le suçait. Avec l'âge et l'expérience la vieille bourgeoise était devenue une experte en pipe. Elle aimait les bites et elle aimait les sucer, longuement patiemment, goulument, mais ce plaisir pervers était pour elle surtout psychologique, alors que la baise et la sodomie…

 

- Bon ça y est on peut repartir. On va changer je me mets sur toi et toi tu viens derrière !

 

La pyramide se mit en place, mais Geneviève beaucoup plus perturbée qu'elle ne voulait se le dire par toutes ses interruptions téléphoniques finit par déclarer forfait et libérer ses deux prestataires de services sexuels.

 

- On fait une pause ! Déclara-t-elle.

 

L'un des deux gigolos prit alors le chemin de la salle de bain :

 

- Tu vas où, toi ?

- Ben je vais pisser !

- Non ! Attends !

 

Geneviève, débarrassée de sa guêpière rejoignit le bellâtre et s'assit sur le vieux bidet.

 

- Pisse-moi dessus !

- Non je ne veux pas faire ça ! Protesta le premier gigolo qui répondait au nom de Steve

- Je te signale que je te paie !

- Oui, mais ça je ne fais pas !

- Tu as tort, c'est rigolo ! Intervint alors le second gigolo qui lui se faisait appeler Enrique

- Vas-y !

 

Quelques secondes de concentration et le jet de son pipi fut dirigé vers le corps de Geneviève, qui s'en badigeonnait les seins, le ventre, les cuisses. Puis, elle ouvrit la bouche afin de recueillir les dernière gouttes et de les avaler en se pourléchant les babines.

 

- Bon les gars, j'aimerais bien un petit spectacle, ça va peut-être me décoincer. Est-ce vous êtes bi ?

- Bi ? Bisexuel ? demanda Steve !

- Ben, oui, bisexuel, pas bissextile !

- Ça m'arrive, mais dans ce cas je suis uniquement passif !

- Et toi Enrique !

- Non pas du tout, mais ça ne me pose pas de problème d'enculer un homme, je l'ai déjà fait !

- Alors dans ce cas, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Steve commence par lui sucer la bite !

 

Le Steve ne se le fit pas dire deux fois ! Pour lui, si faire l'amour avec Geneviève avait été une corvée, (certes rémunérée mais néanmoins une corvée) sucer une bite n'en était pas une, d'autant que la grosse queue d'Enrique était tout à fait à son goût. Un joli cylindre plutôt mat parcouru d'une veine insolente et terminé d'un gland mauve foncé. Les circonvolutions savantes de la langue et des lèvres sur la bite de son complice eurent tôt fait de faire apparaitre à la sortie du méat une goutte de pré-jouissance visqueuse et salée. Aussi ensacha-t-il la queue d'un condom, non pas pour continuer à la sucer, mais pour la recevoir dans son troufignon dans lequel elle s'enfonça avec une facilité déconcertante.

 

Le spectacle captivait Geneviève qui s'excitait de la main, mais cela ne lui suffisait pas.

 

- Steve tu vas m'enculer pendant qu'il t'encule ! On va faire le petit train.

 

Le petit train en question eut quelques problèmes pour se mettre en place, et l'essai en position couché fut un échec. Enrique s'assit alors sur le fauteuil, Steve s'assit sur Enrique et Geneviève s'assit sur Steve. Et miracle de la nature, en dirigeant ainsi elle-même sa propre sodomie, elle ne tarda pas à jouir comme une folle, bien avant ses petits camarades de jeu, qu'elle laissa carrément en plan.

 

Tilleul se posait des tas de questions mais n'eut pas trop le temps de les creuser. Grandbillard arrivant volontairement une demi-heure après l'heure habituelle du rendez-vous était devant lui. Il se leva pour le saluer, mais Mario refusa la main tendue.

 

- Je vous serrerai la main quand je connaîtrais le nom du salopard qui a piqué les cahiers de Laurillac. Déclara-t-il

- Ah ! Vous êtes au courant ? Rétorqua l'abbé.

- Vous savez qui c'est ?

- Fichtre non, je pensais les emprunter pour que nous en parlions ensemble, mais quand j'ai voulu les récupérer, ils avaient disparus.

- Ben voyons ! A ce que je sache vous avez été le premier à vous rendre au chevet de Laurillac et les cahiers avaient disparus ! Vous vous foutez de ma gueule !

- Changez de ton, Grandbillard, quand je suis venu la première fois, je me suis contenté de faire mon devoir de prêtre. C'est en revenant le lendemain que j'ai constaté que les cahiers avaient disparus.

- C'est forcément l'un d'entre vous. A moins que ce soit Geneviève, et d'ailleurs, elle est où, Geneviève ?

- Elle n'avait pas envie de venir, son appartement a été cambriolé l'autre nuit.

- D'accord, je me casse, vous me donnez envie de gerber !

- Connard ! Ne put s'empêcher de rétorquer Enguebert

 

Le sang de Grandbillard ne fit qu'un tour, il écrasa son poing sur le nez de l'insulteur qui se mit à pisser le sang. Puis il quitta les lieux prestement.

 

Pour Grandbillard, satisfait de son esclandre, il ne faisait aucun doute que le cambriolage chez Geneviève était lié à la disparition des cahiers de Laurillac. Mais quel imbroglio ! Pour Mario le suspect n°1 était Tilleul, dans ce cas seul Enguebert pouvait avoir cambriolé Geneviève, mais pour rien ! En revanche si Geneviève était la voleuse des cahiers, Tilleul pouvait alors avoir fait le coup ! Pas très simple tout ça !

 

Lundi 10 octobre

 

Lundi matin, boulevard Montparnasse à Paris. Il fait beau, mais le fond de l'air est frais.

 

Il était rare que le professeur Martinov et Béatrice se déplacent chez le client, mais celui-ci avait déclaré avoir du mal à se déplacer à cause de son arthrose.

 

- Ça m'étonnerait qu'on fasse affaire, avait indiqué Martinov à sa collaboratrice, mais j'aimerais bien voir ses travaux.

 

Ils furent accueillis par une femme légèrement potelée, une fausse blonde avec - comme on dit - de "beaux restes" qui les conduisit au salon du maître des lieux.

 

- Asseyez-vous, je vous offre un café ? Un thé ?

- Je veux bien un thé ! Répondit Béatrice.

- Pareil pour moi, ajouta Martinov. Nous avons lu attentivement votre documentation, vous ne donnez pas vos références mais vos connaissances en chimie sont véritablement remarquables. Nous avons quand même remarqué que vos démonstrations sont incomplètes...

- Je ne vais pas vous dévoiler tous mes secrets avant que nous ayons fait affaire, coupa Grandbillard.

- Certes, mais qu'attendez-vous de nous ?

- Comme je l'ai précisé dans mon rapport, mon produit que j'ai modestement surnommé le Grandbillardium, est instable, sa durée de vie n'excède pas 50 secondes, il est composé de trois composants A, B et C. Il faut mélanger A et B, chauffer à 80°, attendre quarante secondes puis ajouter C. Vous comprendrez qu'avec de telles contraintes je ne peux aller plus loin. J'ai donc besoin d'un bricolage, d'un appareil qui contiendrait les trois composants séparément et qui les mélangerait à la demande pour une utilisation immédiate. Euh, cet appareil devrait être portatif et d'un encombrement minimum. Sachant que...

- Oui, j'ai compris intervint Martinov, jusque-là, c'est dans mes cordes et je saurais faire, mais votre machinium...

- Grandbillardium, si vous permettez !

- Je ne souvenais plus du nom. Vous avez trouvé ça comment ?

- Par hasard ! Mentit-il.

- Mais ça sert à quoi ?

- C'est un neutralisateur de conscience.

- Oui, c'est ce que vous indiquez dans votre rapport, mais donnez-moi un exemple d'utilisation.

 

Grandbillard leva les yeux au ciel, écarta les mains dans un geste théâtral avant de répondre :

 

- Mais enfin professeur, ne me dites pas que vous ne comprenez pas ce que je veux en faire !

- Nous ne sommes pas là pour jouer aux devinettes. J'aimerais que vous me répondiez clairement.

- Admettons que vous m'ayez bricolé un système sous forme de pulvérisateur, je vois une belle fille dans la rue, au lieu de perdre mon temps avec l'invitation à boire un verre, puis le restaurant, puis un dernier verre, là une petite pulvérisation de Grandbillardium et hop dans mon lit. Plus de formalités, plus de refus.

- Ça s'appelle du viol ! Intervint Béatrice, je m'en voudrais de me rendre complice de ce genre de choses.

- Il ne lui sera fait aucun mal, et elle n'en gardera aucun souvenir. Rétorqua Grandbillard.

- Même si elle se réveille le lendemain au fond de la cale d'un bateau pour Tanger. Je suis désolée mais tout cela ne me parait pas vraiment honnête.

 

Elle se lève, invitant du geste Martinov à l'imiter.

 

L'homme s'énerve :

 

- Je ne vois pas ce qu'il y a de malhonnête là-dedans ! Mon exemple n'était qu'une boutade. Vous savez comment se prennent parfois les décisions en affaires lorsqu'il y a un appel d'offres ? On sort le client au restau ou au cabaret, on lui paie une fille. Avec mon produit on ne fait que gagner du temps.

- C'est une façon de voir les choses, répondit le professeur Martinov, ce n'est pas la notre

- Et puis imaginez ce qu'on peut faire avec ça sur le plan politique ou militaire. Celui qui utiliserait ce produit avec intelligence pourrait devenir le maître du monde !

- Et c'est votre ambition ?

- Et bien pourquoi pas ?

- Vous avez raison, il faut viser haut dans la vie ! Répondit le professeur sans que Grandbillard ne perçoive le second degré de cette réplique. Et, vous l'avez expérimenté, votre produit ?

- Absolument, les résultats sont spectaculaires, mais l'effet reste, hélas limité dans le temps. C'est aussi sur ce point que je compte, Mademoiselle, sur vos talents de chimiste, ajouta-t-il à l'attention de Béatrice.

- Et l'expérimentation s'est faite comment ?

- Vous saurez tout si vous acceptez de collaborer, professeur, mais vous ne m'avez toujours pas répondu sur ce point.

 

C'est à ce stade de la conversation qu'Annette Grandbillard fit son entrée en apportant sur un plateau une théière et des tasses qu'elle remplit avec cérémonie. En passant devant Martinov, elle exhiba discrètement la paume de sa main gauche sur laquelle étaient inscrits au feutre noir ces quelques mots :

 

"Faites semblant d'accepter, je vous expliquerai"

 

Martinov, surpris engrangea l'information puis l'air de rien reprit la conversation :

 

- Certes, mais il faut que nous nous concertions. Répondit Martinov en se levant. Vous aurez une réponse d'ici une demi-heure. Si c'est un refus je vous téléphone, si nous acceptons, nous revenons. Humm, excellent ce thé !

- Oui nous le faisons venir directement du Sri Lanka !

 

Dès qu'ils furent dans la rue, Béatrice manifesta son agacement :

 

- Je ne comprends pas tes atermoiements ! On pouvait refuser de suite, non ? Protesta Béatrice.

 

Martinov lui expliqua alors la "manœuvre" de Madame Grandbillard.

 

- On perd notre temps, cette affaire est louche et elle ne nous rapportera rien du tout.

- Si on refuse, il ira voir ailleurs, il finira par trouver un mec qui lui fera son bricolage...

- Pfff, ça ne marchera jamais son truc !

- Justement ! On pourrait prendre le contrat, le faire poireauter et à la fin, lui dire que ça ne fonctionne pas.

- Et s'il refuse de payer ?

- On va lui demander de payer d'avance. De toute façon, s'il y a quelque chose de dangereux là-dessous il n'ira pas attaquer le contrat.

- Mwais ! Fit-elle manifestement peu emballée.

- Et puis on verra ce qu'il a dans le ventre, ou bien c'est un doux dingue inoffensif, ou bien il est réellement dangereux, dans ce cas on avisera.

- Mwais !

- Mais si tu n'es pas d'accord, on laisse tomber.

- Non, si tu sens bien cette affaire, on va prendre, tu as toujours eu de bonnes intuitions. On verra bien !

 

Bien sûr, Grandbillard fut ravi et le paiement d'avance ne lui posait aucun problème :

 

- Je vais vois confier une copie du guide de fabrication de chaque produit, vous verrez, ce n'est pas si compliqué, et je pense que vous n'aurez aucun souci pour trouver les éléments de base...

- Oui, mais reprenons cette conversation sur l'expérimentation.

- J'ai d'abord essayé sur des animaux uniquement pour savoir si le produit était nocif, et puis je l'ai testé sur ma femme.

- Ah ! Et vous lui avez fait faire quoi à votre épouse ?

- C'est que je crains de choquer Mademoiselle.

- Pfoou, ne vous gênez surtout pas pour moi, je sors de l'école de chimie, pas du couvent des oiseaux. Je suis prête à parier que vous vous êtes livré à des fantaisies à caractère sexuel. Alors trêve de fausse pudeur, racontez-nous, on vous écoute.

 

Grandbillard parait soudain gêné, il appelle sa femme :

 

- Annette, est-ce que je peux expliquer à ces messieurs-dames ce que je t'ai fait faire quand tu as respiré le gaz ?

- A condition que tu restes évasif et que tu évites les détails scabreux.

- Alors disons que j'ai fait faire à ma femme une fantaisie qu'elle m'avait toujours refusée en trente-cinq ans de mariage. L'effet a duré 20 minutes pas plus.

- Je vois, et bien évidemment, Madame, vous ne vous souvenez de rien.

- De rien du tout, mais mon mari avait pris soin de filmer la scène...

- Mais vous comprendrez que je ne vous la montre pas ! Reprit Grandbillard.

- Bon on a un contrat type, on va le compléter et le signer...

 

Martinov et Béatrice rejoignirent la gare Saint-Lazare, en prenant la ligne 28 du Bus, d'où ils prirent le train pour cette petite ville de banlieue, siège de leur laboratoire.

 

- Bon on n'a plus qu'à attendre les explications de la mère Grandbillard ! Soupira le professeur.

- Elle va faire comment ? Elle a nos coordonnées ?

- Je n'en sais rien ! On verra bien !

- Je ne la sens vraiment pas cette affaire-là ! Ronchonna Béatrice.

- J'avais compris !

- Et puis il ne m'avait pas l'air trop handicapé, ce mec ! Remarqua Béatrice.

- Ouais, je me suis fait la remarque, pas bien grave, tu lui as facturé notre déplacement ?

- Ah, zut, j'ai dû oublier, je regarde.

 

Et c'est en ouvrant son sac qu'elle découvrit cette feuille pliée en quatre : une simple phrase y était inscrite : "téléphonez-moi d'urgence, Annette Grandbillard", suivait un numéro de portable.

 

- Attention les complications commencent ! Commenta-t-elle en montrant le papelard à Martinov qui s'empressa de composer le numéro sur son téléphone portable.

 

En fait la dame ne désirait pas s'expliquer au téléphone mais sollicitait un rendez-vous. Elle aurait souhaité que cela ait lieu dans un bistrot parisien, mais le professeur ne souhaitant pas perdre une nouvelle demi-journée lui proposa de la rencontrer au laboratoire en fin d'après midi

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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