Mardi 24 mai 2016 2 24 /05 /Mai /2016 07:29

Chanette 19 - Trafic 6

6 - Shaving pour Bernadette, dépucelage pour Paulino

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Mercredi 26 septembre

 

Je me réveille, prend conscience de la présence de Bernadette à mes côtés qui roupille encore. Je me lance dans de ces trucs parfois ! Bof, ça pimente la vie, non ?

 

Je la réveille, elle est radieuse. Tant mieux ! Elle prend une douche, et bien sûr, il ne reste rien du savant maquillage de la veille !

 

- Ce soir, je te donne un cours de maquillage, je te ferais un œil, et tu essayeras de faire l'autre toute seule, d'accord ?

 

Elle est d'accord, elle est enchantée, ravie.

 

- Faudra aussi que je te débroussaille un peu la foufoune ! Sinon, tu vas faire quoi aujourd'hui ?

- Je pensais me rendre chez ce peintre !

 

Ah ! C'est vrai ! Le peintre, les tableaux ! Du coup je lui raconte toute l'histoire, du moins tout ce que j'en sais.

 

- Alors tu vois, c'est dangereux, tu ferais mieux de laisser tomber.

- Je l'avais acheté surtout parce que Monsieur Nancini m'avait affirmé que le cours grimperait dans des proportions financièrement intéressantes ! En le revendant j'aurais pu être tranquille pendant un moment et j'aurais laissé tomber mon boulot actuel.

- Je croyais que les tableaux t'avaient fasciné quand tu étais venue à la galerie.

- Ce ne sont pas les tableaux qui m'ont fasciné ce jour-là, c'est toi !

 

J'aurais décidemment tout entendu.

 

- Mais tu ne savais pas qui j'étais à ce moment-là ?

- Non, j'ai eu comme un coup de foudre, et quand l'abbé m''a mis en garde, ça n'a rien arrangé, au contraire.

 

Ben, oui puisque c'est son fantasme… Mais qu'elle est employé le mot "coup de foudre" me gêne. Je n'ai aucune envie que cette rencontre débouche sur une liaison, il faudra que je trouve le moyen de recadre tout ça.

 

J'ai essayé trois fois dans la journée de joindre Nancini afin de savoir de quelle façon il avait eu connaissance de mon adresse et de quel droit il la communiquait au premier venu ! Mais Monsieur ne répond pas. Après ce qui s'est passé chez le peintre, il doit se cacher et refuser de répondre aussi bien aux inconnus qu'aux personnes qui ont été liés à cette affaire. Sur ce point-là, je peux le comprendre !

 

Le soir, en rentrant à la maison, je cherche mon téléphone perso, apparemment il n'est pas dans mon sac ! L'aurais-je oublié au studio ? Pourtant je ne m'en suis pas servi, possible que je l'ai laissé à la maison ce matin ! Je cherche partout et je recherche encore ! Pas de téléphone ! Je me le suis fait piquer ? Quand ? Je prends mon sac à main et en renverse tout le contenu sur la table. Mon dieu, quel bordel !

 

Mais, il est là, mon téléphone ! Je range tout et un bout de papier attire mon attention : c'est un numéro de téléphone que j'ai inscrit, mais le numéro de qui ? Le trou ! Incapable de me souvenir ! Quelqu'un que je dois appeler ou rappeler ? Et puis c'est pour le boulot ou c'est personnel ? Je compose le numéro sur mon téléphone perso.

 

- Oui, allo, je vous demande une seconde, je suis en réunion, restez en ligne…Me répond une voix masculine.

 

Un blanc, puis le revoilà.

 

- C'est qui ? demande-t-il.

- J'allais vous demander la même chose, j'avais noté votre numéro, mais je ne me souviens plus pourquoi.

- Si vous me disiez votre nom, ou votre pseudo ?

 

Il me parle de pseudo ! C'est donc professionnel, je n'ai pas utilisé le bon téléphone, et comme une imbécile je n'ai pas masqué mon numéro. Cela, dit faudrait pas que je devienne parano non plus !

 

- Je suis Chanette !

- Chanette ? Ça ne me dit rien du tout.

- Et vous êtes qui, vous ?

- Bertrand !

- Bertrand ? Je ne vois pas, je n'ai pourtant pas inventé ce numéro ?

- Attendez votre voix me dit quelque chose… Vous ne vous faites pas appeler Christine, dans certaines occasions ?

- Ça m'arrive !

 

Je ne vais pas aller lui dire que c'est mon vrai prénom !

 

- J'y suis maintenant j'avais demandé à la personne qui tient la galerie rue de Seine de vous communiquer mon numéro. J'aimerais beaucoup vous revoir !

- Pour…

- Vous ne devinez pas ?

- Pour du sexe ?

- Euh, oui !

- Ce ne sera pas gratuit !

- Je m'en doute parfaitement et ce n'est pas un problème. On prend rendez-vous maintenant ?

 

Je fais quoi ? Manifestement, c'est bien pour du cul qu'il veut me revoir et non pas à propos des tableaux, d'ailleurs, il s'en fout des tableaux, il ne les aime pas et je le sais bien. Les temps sont un peu durs en ce moment, je ne vois pas pourquoi je refuserai un client, mais je vais le faire casquer, pépère !

 

- Vous voulez combien de temps ?

- On va dire une heure trente !

 

Je lui annonce le tarif, le triple de ce que je prends d'habitude. Ce type doit être habitué aux escorts de luxe, alors pourquoi me gêner ?

 

- D'accord, je n'ai pas mon agenda professionnel avec moi, téléphonez-moi demain matin au numéro que je vais vous envoyer par texto, nous fixerons rendez-vous.

 

Bernadette est revenue à l'heure prévue. Ça me gonfle un peu, je ne suis plus très motivée… mais bon, j'ai promis, je vais faire ce que j'avais dit et après je larguerais les amarres.

 

Le choc : Elle est allé chez le coiffeur, il lui a fait une coloration blond cendrée et une coupe au carré avec une frange, c'est inspiré de la perruque d'hier soir mais en moins "vulgaire". Elle s'est acheté une robe, un truc imprimé, c'est bien mieux que ce qu'elle avait hier, mais ça ne lui va pas, ce n'est pas terrible. Il faut que je me rende à l'évidence, elle ne sait pas choisir ses fringues. Il faudrait que je l'accompagne ! Je suis désolée mais ce n'est pas prévu dans mon programme.

 

- On s'embrasse ? Demande-t-elle un peu confuse.

- Bien sûr qu'on s'embrasse ! Humm ! Smack !

- Alors comment tu me trouves !

- Quel progrès ! La coiffure est super, ton petit sac n'est pas mal non plus, la robe j'aime moins, mais ça c'est une question de goût, c'est vrai qu'hier avec nos bêtises, on a complétement zappé l'essayage des robes !

- Ah, il faut que je te dise, j'ai été vilaine, je ne t'ai pas écouté et je me suis rendue au domicile du peintre, je me suis dit qu'avec ma carte de presse, je ne risquais pas grand-chose. Ça ne répond pas, j'ai essayé trois fois dans la journée, je suis allé demander au café tabac que tu m'avais indiqué, ils ne l'ont pas vu depuis plusieurs jours.

- Il se planque !

- Tu n'as pas une autre piste ?

- Ben, non !

 

Et à ce moment une idée me traverse l'esprit, une piste j'en ai une : Bouyon ! Mais je la garde pour moi et ne m'en servirais pas, je ne veux plus entendre parler de cette affaire.

 

- Alors on fait quoi ?

- Ben je vais commencer par te débroussailler ta foufoune, ensuite ce sera cours de maquillage.

- On fait ça maintenant ?

- Oui, si tu veux on cassera la croute après.

- C'est que je voulais te payer le restaurant.

 

Le temps d'y aller, de bouffer, de revenir, c'est une affaire d'au moins deux heures. Pas question.

 

- On ira au restaurant quand je t'aurais fait toute belle !

- Alors fais-moi belle !

 

Et quand je l'aurais "fais belle", j'invoquerais la fatigue ou l'heure tardive pour ne pas y aller.

 

- Dis-moi, je peux te poser une question ?

 

Je m'attends au pire !

 

- Pose !

- Tu vis tout le temps toute seule ?

 

Ouh là là ! En décodant, ça veut dire qu'elle cherche à savoir si je suis libre, et si je le suis, elle va essayer de s'immiscer dans la faille ! La pauvre va être déçue !

 

- Je suis mariée, mais mon bonhomme je ne le vois pratiquement plus, c'est comme si on était séparé. Sinon, j'ai une bonne copine, on se voit environ une fois par semaine, ça suffit à mon bonheur. Voilà !

 

Elle digère l'information, cela a dû contrarier ses plans immédiats. Je me rends compte alors que je n'ai pas été assez explicite, en n'étant pas assez ferme sur ma situation, je lui ai laissé une "fenêtre". Comme elle est beaucoup moins con qu'elle en a l'air, elle va en profiter. On verra bien. Passons à autre chose.

 

- Mets-toi à poil ma bibiche !

- Je suis ta bibiche alors ?

 

Elle est comme les gosses, un petit rien lui fait plaisir. Elle retire sa robe imprimée :

 

- T'as vu, j'ai acheté ça !

 

Ça c'est un ensemble culotte, soutien-gorge bleu gris. Sans être exceptionnel c'est tout de même dix fois mieux que les horreurs qu'elle avait sur elle, hier.

 

- Humm ! Pas mal ! Commentais-je !

- J'enlève !

- Enlève !

 

Elle se déshabille sans problème, ses restes de pudeur semblent avoir disparus. Mais pourquoi lui ai-je demandé de se mettre intégralement nue. Il n'est pas nécessaire d'enlever son soutien-gorge pour une séance de shaving à ce que je sache ?

 

Ce qui fait que maintenant, j'ai ses jolis nénés à portée d'yeux… et à portée de main et de bouche par la même occasion, mais comme je l'ai déjà dit, la motivation n'est pas vraiment présente ce soir.

 

Sont quand même mignons ses seins. Sont comme des aimants. Je m'approche, donne un petit coup de lèvres, juste comme ça, pour le fun, elle se laisse faire…

 

J'ai comme l'impression que ma motivation revient !

 

Allez un petit coup de langue cette fois, un autre un petit peu plus long et après je suis sage…

 

Ben non pas moyen d'être sage, voilà que je lui roule un patin ! Et comme j'adore caresser pendant que j'embrasse, je la pelote un petit peu. Evidemment, elle se laisse faire, et nous voilà à nous cajoler mutuellement.

 

Il faut parfois savoir prendre sur soi ! Je me dégage.

 

- Viens je t'emmène dans la salle de bain.

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Y'a du boulot ! Je la fais assoir sur le bidet. Je me mets en sous-vêtements afin de ne pas me coller des polis partout, et j'attaque au ciseau afin d'enlever du volume. C'est assez fastidieux. Dans quoi, je me lance, je vous jure ? J'applique ensuite un gant imbibé d'eau très chaude sur son pubis, afin de bien dilater les pores et de limiter les réactions allergiques. Puis allons-y pour le barbouillage de mousse.

 

En ce qui me concerne j'ai opté pour l'épilation à la brésilienne, ça me permet de porter des culottes très échancrées et je trouve ça plus joli que le "ticket de métro". Mais pour Bernadette, je vais me contenter d'un triangle classique en virant tout ce qui dépasse… et il y en a ! Je fais délicatement le côté gauche, puis je remets un gant d'eau chaude et de la mousse avant d'attaquer le côté droit. J'applique ensuite un gel apaisant pour clamer le feu de la lame.

 

- Et voilà, va te regarder !

- Hi, hi, c'est rigolo, ça me change, il va falloir que je m'habitue !

- Ça va peut-être te piquer, je vais te noter le nom du produit, tu n'auras qu'à en acheter. Reviens, pendant que j'y suis je vais te raser un peu les jambes.

- Oui, mais attends, faut que je fasse pipi !

 

Elle va pour quitter la salle de bain.

 

- Ben tu vas où ?

- Je t'ai dit : faire pipi !

- Tu ne veux pas que je regarde ?

- Que tu me regardes faire pipi ?

- Oui, j'aimerai bien te voir faire pipi avec ta petite chatte, toute bien dégagée.

 

C'est bien sûr de la pure provocation, si elle se choque, je n'insisterai pas, mais pour le, moment elle paraît plus stupéfaite que choquée.

 

- Tu n'as jamais regardé une autre fille faire pipi ?

- Si !

- Raconte !

- Après, là j'ai envie

- Raconte en vitesse, tu me donneras les détails après :

- La fille avec laquelle j'ai eu mes premiers rapports… ça a commencé comme ça !

 

Ses yeux se troublent ! Allons bon, qu'est ce qui se passe encore ? Elle chiale, juste quelques instants. Je m'approche pour la consoler, elle m'évite, me croise.

 

- J'y vais ! Je reviens !

 

OK, j'ai compris, elle s'en va pisser aux toilettes. Je ne la dérangerai pas. Bruit de chasse d'eau, Elle revient, elle a toujours les yeux humides, mais elle a retrouvé le sourire.

 

- Tu veux que je te raconte ?

- Oui, bien sûr !

 

Elle se rassoit sur le bidet !

 

- Ce jour-là avec les éclaireuses, on jouait à un jeu idiot, on était par équipe de deux, mais on n'était pas sur un pied d'égalité, l'une devait commander l'autre, et là c'était la copine qui commandait. On était toujours ensemble, on était amies, mais ça n'avait jamais été plus loin. Quand je lui ai dit que j'avais envie de pipi, elle m'a dit : D'accord on va faire l'une devant l'autre ! Et comme j'exprimais mon embarras. Elle m'a expliqué que c'était elle qui commandait, que je n'avais qu'à obéir. J'ai pas trop aimé, alors elle a changé de tactique et m'a dit que depuis le temps qu'on avait envie de se regarder la foufoune sans vouloir se l'avouer, on avait là une occasion en or. Cette fois l'argument a porté, on a pissé l'une devant l'autre. Alors tu sais ce qu'elle a fait ?

- Ben non, raconte !

- Elle a terminé avant moi ! Elle s'est levée, s'est approchée de moi, elle mit la main dans le filet de pipi qui coulait et l'a porté à sa bouche ! J'étais abasourdie. Puis elle s'est mise à me tripoter ma chatte avec ses doigts, elle m'a léché, elle m'a fait jouir. Je n'osais pas évoquer ce souvenir de façon précise à cause des circonstances, cette histoire de pipi me paraissait bizarre, d'ailleurs je n'en ai jamais parlé à personne, ni au curé qui m'a confessé, ni à ma mère. Tu es la première à qui j'en parle ! J'ai l'impression qu'un cycle recommence ! Tu comprends ?

- Un cycle ?

- Oui, je m'étais découverte en tant que femme, et puis mon éducation a repris le dessus, mais pas totalement, j'étais un personnage double, journaliste catholique le jour et branleuse dans le plumard, la nuit. J'attendais bêtement qu'un déclic me tombe de je ne sais où pour choisir vraiment ma voie. J'ai terriblement pris sur moi, le jour où je suis venu sonner ici ! Je n'y croyais pas, je me disais, j'ai peut-être une chance sur dix, une chance sur vingt, mais il faut que j'essaie… et ça a marché !

 

Attention, c'est les grandes eaux ! Elle est là à poil dans mes bras ! Sa peau est douce. J'ai déclenché un phénomène que je suis incapable de maîtriser. Il me faudrait du recul. Mademoiselle se calme !

 

- Tu te rends compte de tout ce que tu m'as apporté depuis hier, tu t'en rends compte, Christine ?

- Tu peux m'appeler Chanette !

- Chanette ?

- Oui, Christine, c'est pour l'état civil, mes amis m'appellent Chanette.

 

Et voilà que je lui donne encore une occasion de se rapprocher de moi, je ne changerais jamais.

 

La solution : parler d'autre chose !

 

- Tu es sûre que tu as pissé à fond ?

- Oui, pourquoi ?

- Tu ne peux vraiment pas en faire encore une goutte ou deux ?

- Parce que tu voudrais voir ? Ben d'accord, dès que j'aurais une petite envie, je te montrerai. On fait quoi, on se prépare pour le restau ?

 

Ce n'est pas raisonnable, il faut que je l'aide à se maquiller, que lui fasse admettre que sa robe imprimée n'est pas géniale, quelle en essaie une autre. On n'est pas prêt d'y aller !

 

- Et si on se faisait livrer ! Je connais un bon traiteur chinois !

- Je n'ai jamais été dans un restaurant chinois !

- Ah ! Et bien tant, mieux comme ça tu découvriras quelque chose… Je téléphone et après : leçon de maquillage !

 

Je lui maquille complètement l'œil droit, lui demande de bien regarder bien comment je fais, quels produits, tout ça,…

 

- Et, maintenant, tu essayeras de faire l'autre toute seule. Et pas de panique, le résultat risque d'être très moyen. C'est normal, dans deux ou trois jours ça ira tout seul.

 

Finalement, elle apprend bien, c'est une bonne élève. Une fois maquillée, elle a voulu se rhabiller, je la stoppe au moment où elle s'appétait à enfiler sa robe imprimée.

 

- Si tu essayais celle-ci !

- Parce que celle que j'ai acheté, elle n'est pas bien ?

- Si, mais rien ne nous empêche d'essayer autre chose.

 

Qu'est-ce qu'il ne faut pas dire !

 

Elle essaie la robe, se trouve pas mal, mais décide avec une certaine mauvaise foi, qu'elle préfère son truc en imprimé. On ne va pas se fâcher pour ça !

 

- Tu devrais aussi t'acheter un beau pantalon, une femme peut être très sexy en pantalon !

- Ah ?

- Je parie que tu n'en mets jamais !

- Disons que je n'en porte pas depuis un bon bout de temps. T'en a un à me faire essayer.

- Je dois avoir ça…

 

On sonne, c'est le traiteur !

 

- Bon, ben on va passer à table, on s'occupera des pantalons plus tard. !

- J'ai une petite envie de pipi ! Me confie-t-elle.

 

Oui, bon, mais là j'ai faim ! Je la suis quand même aux toilettes. Elle s'assoit et descend sa culotte sur les chevilles.

 

- C'est dingue de refaire une chose pareille ! Ah, Je crois que je bloque !

- Concentre-toi !

 

Elle ferme les yeux, elle est partie dans ses fantasmes, probablement avec sa camarade éclaireuse

 

- Ça y est !

 

Un petit filet coule. Alors je refais tous les gestes qu'elle m'a racontés dans son récit : Je mouille mon doigt de son urine et je le porte à ma bouche, puis lui caresse le sexe alors que sa miction n'est pas complétement terminée, et je finis par y porter la bouche, me délectant de sa bière jaune. Puis comme je l'ai fait la veille, je fais danser ma langue autour de son clitoris, pendant que mes mains passent sous les bonnets de son soutien-gorge pour en caresser les tétons.

 

Elle a joui tout de suite, là, sur la cuvette des chiottes. Elle m'attire vers elle, m'enlace, m'embrasse, me demande si elle rêve. Je suis extrêmement excitée. Envie qu'on échange nos rôles, je lui demande, Elle veut bien !

 

Elle n'avait pas tout de suite compris, (on n'avait pas voulu comprendre), que moi aussi je voulais faire pipi...

 

- Je ne peux pas faire ça ! Me dit-elle. L'air franchement désolée.

- Ce n'est pas grave ! Regarde et après tu t'occuperas de moi.

 

Elle est rassurée. Elle craignait sans doute que je l'oblige ! Comme si c'était mon genre ! Mais c'est vrai qu'elle ne pouvait savoir, après tout on se connaît si peu.

 

Je pisse, Son visage est quelques centimètres de ma chatte. Ses lèvres remuent, elle veut me dire quelque chose, n'y arrive pas, se reprend.

 

- Je vais… Je vais essayer.

- Ne te forces pas, il y a un moment pour chaque chose, on a le temps.

 

Je vais trop loin dans ce que je dis, je me laisse emporter par mes paroles.

 

Son visage s'avance, elle vient placer sa bouche entrouverte en travers du jet. Elle se recule pour avaler. Elle avale, elle se marre.

 

- C'est chaud, c'est drôle comme goût.

 

J'ai fini, à mon tour de l'enlacer !

 

- Tu es une fille formidable !

 

Je lui ai demandé de me lécher un peu, la jouissance a été fulgurante.

 

- Ça va être froid !

- Mais, non, j'ai un micro-onde !

 

Jeudi 27 septembre

 

Paulino m'a rappelé dès le matin. Il est pressé de me rencontrer et me propose de passer à 18 heures. Je n'ai aucun rendez-vous à cette heure-là, en revanche j'aurais Nœud-Pap toute l'après-midi (voir les épisodes précédents).

 

Il est surpris, Paulino. Normal, il ne m'avait jamais vu habillée en domina, mais vu la façon dont il me dévore des yeux, ça n'a pas l'air de lui déplaire.

 

- Vous allez bien depuis la dernière fois ? me demande-t-il (par pure politesse, car en fait il n'en a probablement rien à foutre)

- Je boitille encore un peu mais sinon ça va ! Et vous ?

- Bof ! On m'a cambriolé, je n'ai pas tout vérifié, mais j'ai l'impression qu'on ne m'a rien volé, mais vous verriez le bordel ! Je ne sais pas ce qu'ils cherchaient !

 

Moi, je sais ! Mais motus !

 

- Vous avez des nouvelles de Monsieur Nancini ? Reprend-il.

- Je vais vous dire un truc, pour des raisons qui me regarde, je ne veux plus entendre parler ni de Monsieur Nancini, ni des tableaux de Tedesco. Je refuse d'en discuter et je refuse qu'on aborde le sujet devant moi.

- Bon, je ne cherche pas à savoir ce qui s'est passé, mais il a dû se passer quelque chose ! Je n'insisterai donc pas !

- Il faut que je vous explique comment ça se passe ici.

- Je m'en doute un peu, ce n'est pas la première fois que je me rends dans un donjon, vous savez que j'adore jouer à l'esclave !

- Tu as tes habitudes chez une maîtresse ?

- En fait non ! Il y a vingt ans je fréquentais une belle domina, je n'étais pas encore très connu à la télé et j'y allais environ une fois par moi. Cette liaison a duré 4 ou 5 ans, et puis elle a changé d'activité, de région… j'en suis tombé malade. J'ai essayé de retrouver l'équivalent, en vain ! Alors je n'y vais plus que de temps en temps quand la pression est trop forte, mais sans illusion.

- J'ai compris, je te promets de faire de mon mieux, mais je ne suis pas magicienne non plus ! On y va ! Ici, on va pouvoir faire bien plus de choses que la dernière fois, j'ai plein d'instruments, de sex-toys, des godes ! Allez à poil ! Esclave ! Quand tu seras prêt je te veux à mes genoux.

- Oui, maîtresse !

 

Ce n'est pas le genre à se déshabiller à la barbare, non c'est que je te pose bien la chemise sur le dossier de la chaise, que je te mette bien le pantalon dans les plis. Quand Monsieur est enfin prêt, il s'agenouille devant moi. Je lui attache le collier de chien et la laisse, il ne bronche pas, voyons la suite.

 

- Regarde-moi et ouvre ta bouche ! Est-ce que tu sais ce qui va t'arriver ?

- Je… je crois !

- C'est bien !

 

Je lui crache ma salive dans sa bouche, il avale sans broncher.

 

- Tout à l'heure si j'ai envie de pisser, je te ferais boire mon urine !

- Avec plaisir, maîtresse !

- Relève-toi et tourne-toi ! Ecarte toi les fesses et tortille du cul !

- Comme cela maîtresse !

- Oui comme ça !

- Il est pas mal ton petit cul pour un homme, un petit peu rebondi, non vraiment pas mal ! On t'avait déjà dit que tu avais un beau cul ?

- Non, c'est une première !

- Tu sais que je vais t'enculer avec un bon gode ?

- Oui maîtresse !

- En fait, tu en meurs d'envie, c'est ça ?

- J'aime ça c'est vrai !

- Et tu n'as jamais essayé avec une vraie bite ?

 

Il ne sait pas quoi me répondre, ça m'amuse !

 

- Dis donc, esclave, quand ta maîtresse te pose une question, c'est qu'elle exige une réponse.

 

Et je le gratifie d'une gifle, comme ça, pour le fun !

 

- Non, je n'ai jamais essayé !

- Mais tu aimerais bien ?

- Je ne dis pas non, c'est une question d'occasion.

- Tu sais que je pourrais t'arranger ça ?

- Ah ?

 

Il est troublé de chez troublé, le mec !

 

- Une bonne bite, tu la suceras bien et après tu te feras bien enculer ! Ce serait délicieusement pervers, non ?

- Faut voir !

- Tu as déjà sucé des bites ?

- Il y a très longtemps !

- Raconte !

- J'étais étudiant, un jeune prof m'avait invité à une soirée, on devait être plusieurs, on s'est retrouvé à deux, on a un peu picolé, et il m'a proposé de visionner un film porno. Au bout de cinq minutes, il avait la bite à l'air et se branlait, il m'a invité à faire pareil. En fait la vue de sa queue et de ce qu'il en faisait m'excitait plus que le film, alors j'ai fait comme lui. Quand il mit sa main sur ma queue je n'ai pas bronché et je lui ai rendu la politesse. Après il s'est penché sur moi et m'a sucé. J'ai compris que je devais faire pareil et ça m'a excité, j'attendais ce moment, il m'a laissé faire, je l'ai sucé cinq minutes… et voilà !

- Comment voilà, l'histoire s'arrête là ?

- En fait, oui ! Parce que après il a voulu m'embrasser sur la bouche ! Je n'étais pas prêt pour ça. J'ai prétexté n'importe quoi, un malaise et je suis parti.

- Tu l'as regretté !

- D'être parti ? Non. Je n'avais aucune idée de ce que pouvait être la bisexualité. Pour moi on était homo ou hétéro, et j'aimais trop les femmes pour me classer comme homo.

J'ai donc refoulé cette expérience pendant des années. Mais quand j'ai eu la liaison dont je parlais tout à l'heure, et que ma domina me sodomisait avec un gode ceinture, je fermais les yeux et m'imaginais que c'était un mec qui me prenait.

- Il ne faut jamais laisser la sexualité aux taxinomistes, il n'y aurait pas assez de mots pour classer tout le monde.

- Joli !

- Mais, on a assez parlé, maintenant, viens, on va aller dans le donjon… Mais avant tu te mets ça…

 

Je lui tends un masque en vinyle doté d'ouvertures pour les yeux et la bouche.

-

- C'est indispensable ?

- Dis donc, esclave, qui c'est qui commande ici ?

- Pardon maîtresse, pardon maîtresse, je me demandais juste.

- Toute question à sa réponse, quand on sait attendre !

 

Il se passe le machin, sans comprendre.

 

Il me suit comme un toutou, c'est le cas de le dire !

 

Je me marre intérieurement car je sais pertinemment ce qui va se passer maintenant !

 

Je m'harnache de suite d'un gode ceinture et je lui fais lécher !

 

- Suce, suce la bonne bite, suce la bonne bite de ta maîtresse. !

- Slurp, slurp !

- C'est bon !

- Et si je te proposais une vraie bite, là tout de suite, tu la sucerais ?

 

Il se demande à quoi je joue. Jette un regard circulaire dans le donjon, mais comme il est placé il ne peut pas voir la cage recouverte d'un drap noir.

 

- Réponds-moi esclave !

 

Nouvelle gifle ! (Sur le masque en latex, ça ne doit pas lui faire grand-chose !)

 

- Peut-être bien !

- Alors suis-moi, je suis la fée clochette et j'exauce les vœux des gentils soumis !

 

Et d'un geste auguste, je dévoile la cage, puis je l'ouvre et demande à Nœud-Pap d'en sortir.

 

Volontairement je n'adresse pas un regard à Paulino. Je m'empare des bouts de seins de Nœud-Pap et je les serre très fort entre mes doigts, je sais que cela va le faire bander en quelques secondes. Effectivement, il offre maintenant au regard de Paulino, une jolie bite bien dressée au joli bout violacé.

 

Je l'attache à la croix de Saint-André, et me dirige alors vers Paulino. Sans un mot je m'empare de la laisse et l'emmène devant la bite de Nœud-Pap.

 

- Suce, maintenant !

 

Il n'a même pas hésité ! Vingt ans, trente ans peut-être de fantasme qui tout d'un coup se concrétisent. C'est beau, non ? Et il ne fait pas semblant, il se régale Paulino !

 

Pour Nœud-Pap, c'est différent, lui c'est un habitué, et il aime bien sucer des bites quand l'occasion se présente, j'en ai quelques-uns des clients comme ça ! Le souci c'est que mes clients "bi" sont tous beaucoup plus passifs qu'actifs. Il faut donc qu'ils acceptent quelques concessions à charge de revanche.

 

- Alors est-ce qu'il suce bien ? Demandais-je à Nœud-Pap

- C'est pas mal du tout !

 

Encore un mystère, ces mecs qui n'ont jamais vraiment sucé des bites et qui se débrouillent comme des artistes. Deux explications : Ou bien ils mentent en disant qu'ils sont béotiens en la matière ou alors le don est inné !

 

Quel dommage que je ne puisse plus voir son visage. Observer ses réactions pour la suite m'aurait intéressé.

 

- Stop ! On passe à autre chose ! Le masque tu le gardes ou tu l'enlèves, c'est comme tu veux !

 

Il semble hésiter puis le retire !

 

- On étouffe là-dessous !

 

Il prend un risque, Nœud-Pap va peut-être le reconnaitre, mais il ne va pas non plus aller crier sous les toits qu'il l'a rencontré dans un donjon dans lequel ils se sont sucés la queue.

 

- C'était bon ?

 

Il opine du chef !

 

Je n'ai pas entendu !

 

- Oui Maîtresse !

 

Je le toise, et j'enlève tout ce que j'ai en haut, ça a le don de donner un petit coup de fouet à la libido de ces messieurs au cas où ils en auraient besoin. Et histoire d'en ajouter une tartine, je me pelote les seins quelques instants en jouant avec mes tétons. Les deux soumis ont des billes à la place des yeux.

 

- Esclave ! Clamais-je à l'intention de Paulino.

- Oui Maitresse !

- Tu vas continuer d'obéir à ta maitresse ?

- Oui Maîtresse !

- Je vais t'attacher au chevalet, l'autre esclave va venir derrière toi et il va t'enculer !

 

Il ne dit pas un mot, il y va tout seul, il est prêt !

 

Je passe devant Nœud-Pap !

 

- Tu y va doucement, c'est peut-être sa première fois ! Essaie de ne pas jouir, je te ferais sucer sa queue avant.

 

Voici un arrangement qui lui convient parfaitement. Un peu de gel, une capote, et hop Nœud-Pap entreprend de dépuceler Paulino.

 

Pa si facile, son trou du cul est vraiment très serré, et il faut s'y reprendre à plusieurs fois, mais quand c'est entré, c'est entré. La bite de Nœud-Pap va et vient dans le conduit anal de Paulino qui se pâme.

 

- Alors ? Ça te plait de faire enculer par une bonne bite ?

- Ahrf ! Oui Maîtresse !

Chanette19f2.jpg

Quand j'y pense, combien de bonhommes sont sortis de mon studio en ayant eu leur première relation bisexuelle ? Un paquet ! Non pas qu'ils n'en avaient pas envie, mais ils ne se donnaient pas l'occasion de réaliser leur fantasme. Ici je les oblige, ou du moins je joue à les obliger… et ça marche !

 

Nœud-Pap souffle comme un bœuf, Paulino gémit, tout va bien.

 

Je les fais arrêter, demande à Nœud-Pap de sucer Paulino, lequel parait fort surpris de cette fantaisie, mais ne dit rien. Je les laisse deux ou trois minutes, puis je reprends en main Paulino, (je me méfie du stress post éjaculatoire, et je préfère que ça se passe avec moi). Je le branle donc, il jouit assez vite. Je vais chercher des lingettes. Fin de la prestation.

 

Nœud-Pap n'a pas joui, j'ai oublié de lui dire de se masturber, et en bon esclave, il n'a rien fait du tout ! Pauvre Nœud Pap !

 

- Tu veux te branler ? Ou tu préfères faire ça ce soir en pensant à moi !

 

Il me regarde avec des yeux tout ronds, je lui fais quelques effets de poitrine afin de le décider. OK, il se branle.

 

- Ça a été ! Demandais-je à Paulino au bout de quelques instants.

- Oui, très bien ! Me répond-il.

 

Il a, effectivement l'air enchanté, mais il se rhabille sans un mot, en me jetant des coups d'œil bizarres. Nœud-Pap se rhabille aussi de son côté. J'ai l'impression qu'il cherche à me dire quelque chose. S'il me reparle des tableaux je fais une crise, mais je ne pense pas ce soit ça ! Je vais lui faciliter les choses !

 

- Nœud Pap, attends-moi cinq minutes dans le donjon et ferme la porte !

 

Il ne cherche pas à comprendre et va s'y enfermer.

 

- Toi, tu as envie de me dire quelque-chose ! Lançai-je alors à Paulino.

- Oui, mais comme il s'agit d'un sujet que vous ne souhaitez pas évoquer, je ne sais comment faire.

 

Ah : Non, ça ne va pas recommencer !

 

- Je ne veux rien entendre !

- J'ai bien compris, je ne dirais donc rien, mais vous avez sans doute raison d'adopter cette attitude, ces tableaux sont hyper-dangereux, c'est de la dynamite.

 

Je ne réponds pas ! Je le sais bien qu'ils sont dangereux, je les ai affrontés en première ligne, mais il n'a pas besoin de savoir ça...

 

- Le simple fait d'en avoir un chez soi peut mettre la personne en danger de mort !

 

Bon, il va se taire, on se croirait dans un film de science-fiction de série Z dans lequel des objets anodins renferment des monstruosités gélatineuses venues phagocyter tous les habitants de la Terre.

 

Je ne relance pas. Ça y est, il s'est rhabillé.

 

- Ce fut un plaisir, je reviendrais ! Saluez pour moi le sympathique monsieur qui vous attend à côté ! Bisous ?

 

On s'embrasse chastement et je vais lui ouvrir la porte quand soudain...

 

Déclic !

 

Ses paroles résonnent dans mon cerveau "Le simple fait d'en avoir un chez soi peut mettre la personne en danger de mort !" Et ce con qui a refilé le sien à Anna ! Voilà qui change la donne.

 

- Restez un instant, j'ai changé d'avis. Si je vous ai bien compris, ma copine Anna, qui dirige la galerie serait donc en danger de mort ? C'est bien ça ?

- Mais non, elle doit bien être en contact avec Nancini d'une façon ou d'une autre et elle va le lui rendre. Je lui ai d'ailleurs demandé de me prévenir quand elle l'aurait joint, j'ai quelques petites questions à lui poser à celui-ci !

- Monsieur Paulino, qu'est-ce que vous savez au juste sur ces tableaux ?

- Y'a de la drogue dissimulée sous les boursouflures, un truc très cher et très dangereux, c'était apparu sur le marché il y a quelques années, puis on n'en a plus entendu parler. Faut croire que les narcotrafiquants essaient de relancer la vente ! A priori Nancini est tombé sur ces tableaux par erreur, les trafiquants doivent obligatoirement être en train de les rechercher, et ces gens-là sont des tueurs.

- Vous avez trouvé ça comment ?

- J'ai foutu le tableau dans un coin de mon bureau après l'émission, le lendemain une des boursouflures étaient fendue, je suppose que c'est la femme de ménage, elle n'est pas un modèle de délicatesse ! J'ai regardé, j'ai vu un sachet en plastique dedans, ça m'a intrigué, alors je suis allé chercher une scie électrique et j'ai découpé toute la boursouflure à sa base, j'ai ouvert le sachet, j'en ai respiré un tout petit peu, ça m'a mis dans un drôle d'état ! Bref après, j'ai rafistolé tout ça chez moi avec du plâtre et de la gouache. Et comme je n'arrivais pas à joindre Nancini, j'ai apporté le tableau à la galerie. Voilà vous savez tout !

- Mais pourquoi n'avez-vous pas prévenu la police ?

- Bof ! La police !

- Pour des affaires comme ça, en principe, ils se bougent le cul ! Il faut les prévenir !

 

Il pousse un long soupir avant de me répondre :

 

- Vous pouvez garder un secret ?

- Bien sûr !

- Je suis consommateur de cocaïne, je préfère que la police ne vienne pas fouiller dans mes comptes et dans mes relations.

- Et si ma copine porte plainte, c'est grave

- Non ! Si elle me met hors du coup, ça devrait le faire.

- Bon O.K. On se tient au courant !

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mardi 24 mai 2016 2 24 /05 /Mai /2016 07:22

Chanette 19 - Trafic 5

bisou1719

5 - Bernadette


 

Mardi 25 septembre

 

L'abbé prélève quelques grammes de la poudre en faisant attention de ne pas en respirer et la stocke dans une petite boite d'allumettes.

 

L'un de ses amis est un ancien policier ayant travaillé aux "stups". Après avoir annoncé sa venue par téléphone, il s'y rend en milieu de matinée.

 

- De la poudre d'Albina ! Ils essaient donc de relancer cette saloperie, ils avaient déjà essayé il y a une quinzaine d'année, mais ça a fait un fiasco, il y a eu deux ou trois morts, et puis les trafiquants ont été rapidement arrêtés. Explique le flic.

- Mais c'est quoi ?

- Une drogue hallucinogène, ça fait planer, ça réveille la libido, mais ça détraque l'organisme, et il y a accoutumance dès la troisième prise. C'est super dangereux.

 

L'abbé essaie de faire le tri dans son esprit, il va devoir faire son deuil dans cette histoire de tableau qui ne lui aura rien rapporté du tout. Pas grave. Une idée germe dans son esprit.

 

- Bon, je vous remercie, je vous laisse, on m'attend à l'église !

- Et vous avez trouvé ça où ? demande l'ancien flic.

- On a hébergé un SDF, il est parti en oubliant sa veste, il y avait ça dedans. Répond l'abbé qui s'attendait à la question.

- Il ne devait pas savoir ce que c'est ! Il y a quinze ans, le cours de la poudre d'Albina était le triple de celui de la cocaïne. Donc si ça n'a pas changé ça nous fait du 200 euros le gramme. Donc ta boite d'allumettes doit en contenir 15 grammes, ça nous fait 3000 euros.

- Et ben !

- Vous allez en faire quoi de la boite ?

- J'en sais rien ! Je suppose que je vais l'envoyer à la police.

- Vous ne voulez pas que je m'en charge ?

- Non, je préfère m'en occuper, la police sera peut-être intéressée par le signalement du SDF.

 

Ce qu'il y a de bien sur les téléphones portables c'est qu'ils comportent une calculette. L'abbé s'assit sur un banc. Et justement il sonna. (le portable, pas le banc)

 

C'était Bernadette Harnoncourt qui lui annonçait le vol de son tableau. Il s'y attendait Elle lui expliquait qu'elle allait porter plainte. Il l'en dissuada en la persuadant que cela ne servirait à rien. Il raccrocha, pressé de faire ses calculs.

 

"Voyons voir, le paquet que j'ai extrait devait faire un kilo, donc ça représente 200.000 euros et si chaque excroissance contient elle aussi un paquet identique, ça fait au total 1,4 millions d'euros ! Si je pouvais trouver le moyen d'écouler cette saloperie même à 50 % de son prix…"

 

Et nous laisserons là ce drôle d'abbé pour le moment…

 

Retour à Chanette

 

Vers midi, j'ai eu un coup de fil d'Anna :

 

- Bertrand Paulino, ça te dit quelque chose ? Me demande-t-elle.

- Oui, c'est un mec que Nancini m'a présenté. Pourquoi ?

- Il aimerait te revoir.

- Qu'il aille se faire foutre, je ne veux plus entendre parler des gens de la bande à Nancini !

- Je ne pense pas qu'il veuille te revoir pour te parler des tableaux. D'ailleurs il m'a rapporté celui que lui avait prêté Nancini, il m'a rendu ça avec un air dégouté, du genre, "je ne veux plus de ça chez moi !". Il m'a dit qu'il avait d'abord voulu le rendre directement à Nancini mais qu'il n'arrivait pas à le joindre. Le problème c'est que je ne sais plus quoi en faire, parce que moi non plus, je n'arrive pas à joindre Nancini… Finalement je vais peut-être le garder là.

- Anna ! Je ne veux plus entendre parler de ces tableaux, je ne veux plus entendre parler de Nancini, d'accord ?

- D'accord, mais à mon avis, ce type, il veut te revoir pour tout à fait autre chose ! Si tu vois ce que je veux dire ?

- Je vois !

- Note le numéro, il m'a demandé de faire la commission, je fais la commission. T'en feras ce que tu voudras !

 

Je l'ai noté sur un bout de papier afin de ne pas la contrarier et je l'ai enfoui au fond de mon sac à main.

 

Sinon, journée normale, je rentre à la maison après avoir fait quelques courses que je suis en train de déballer. Il doit être 19 heures et des bananes.

 

Et voilà qu'on sonne !

 

Coup d'œil dans l'œilleton qui me renvoie l'image déformée d'une femme plutôt quelconque, ni moche ni belle, des lunettes, la trentaine sans doute.

 

- C'est pourquoi ?

- C'est à propos des tableaux !

 

Oh ! Non, Voilà que ça recommence ! Mais comment a-t-on trouvé mon adresse ? Et puis je réfléchis, ce doit être la police qui enquête, j'ouvre, la fait entrer, réalisant à ce moment-là qu'en France, un fonctionnaire de police ne se déplace en principe jamais seul. Cela dit cette bonne femme qui doit s'habiller avec les fringues que sa mère portait en 1950, ne me paraît pas bien dangereuse, au pire ce peut être une emmerdeuse, et dans ce cas elle ne va pas m'emmerder longtemps.

 

Elle ne dit rien, me regarde de la tête aux pieds, semble surprise, esquisse un sourire. Ni moche, ni belle ais-je dis... mais en s'arrangeant un peu…

 

- C'est pour quoi ?

- Je suis journaliste !

 

Elle me tend une carte : "Bernadette Harnoncourt". Bizarre ça me dit vaguement quelque chose.

 

- Et qu'est-ce que vous voulez ?

- Solliciter une interview.

- A propos de quoi ?

- Des tableaux de Sylvio Tedesco.

- Désolée, je n'ai rien à dire sur ce sujet.

 

Elle ne bouge pas d'un poil.

 

- Je vais donc vous demandez de partir ! Précisais-je.

- Est-ce que je peux utiliser vos toilettes ?

 

Je ne suis pas assez méchante pour lui refuser l'usage de mes chiottes. D'ailleurs cela a toujours été mon gros problème dans la vie, je ne suis pas assez méchante.

 

Elle revient cinq minutes après, elle devait avoir une grosse envie !

 

- J'ai bien compris que vous ne souhaitiez pas être interviewée !

- Tout à fait ! Donc, vous pouvez me laisser.

 

Elle me regarde à nouveau comme si j'étais la Joconde, ça devient gênant !

 

- J'aimerais tant vous aider !

- M'aider ? M'aider à quoi ?

- A vous en sortir !

- Me sortir de quoi ?

- Je connais personnellement la responsable d'une association qui s'occupe de la réinsertion des personnes qui sont…

 

Oh, que je n'aime pas ça !

 

- Qui sont quoi ?

- Des personnes prostituées.

 

Je suis sur le cul ! Personne ni dans mon immeuble ni dans mon voisinage ne connaît mes activités. J'ai toujours fait attention en quittant le studio à ne pas être suivie par un client maniaque qui chercherait à entrer dans ma vie privée. Et voilà que cette marchande de naphtaline, elle est au courant !

 

Et soudain, je la reconnais, c'est la bonne femme qui accompagnait "croque-mort" à la galerie !

 

Mais bon dieu qu'est-ce que vient foutre cette folle chez moi, comment a-t-elle trouvé mon adresse et qui lui a indiqué mon activité ?

 

Je suis gonflée à l'adrénaline, je vais exploser ! J'explose !

 

- Ecoute-moi bien, mémère ! Tu ne sortiras pas d'ici avant que je sache qui t'as refilé mon adresse et qui t'as gentiment expliqué ce que je faisais comme métier.

- Je ne voulais pas vous brusquer…

- Ben c'est raté ! Alors c'est qui ?

- J'ai promis de ne pas le dire !

- Je m'en fous, je veux savoir !

 

Elle ne répond pas, ne cherche même pas à s'enfuir, je ne l'impressionne pas plus que ça, elle reste là sans bouger.

 

- On m'a dit que vous aviez écrit un livre de mémoires. Me sort-elle après un long silence.

- Je n'ai jamais écrit mes mémoires, faudra d'ailleurs que j'y pense ! Et c'est qui "On" ?

- Je peux m'assoir ?

- Si ça peut t'aider à te mettre à table !

- Pardon ?

- Laisse tomber, alors tu réponds ou pas ? De toute façon je ne te laisserai pas sortir avant d'avoir mes réponses.

- Et bien tant pis, je dormirais ici !

 

Elle se fout de ma gueule !

 

- Et puis tu cherchais quoi, en venant ici, ça c'est peut-être plus facile à raconter ! Parce que le coup de l'interview, je n'y crois pas une seconde.

- Monsieur Nancini m'avait obligeamment prêté un tableau…

- Non !

 

J'ai hurlé, elle n'a pas compris ! Non ! Elle ne va pas s'y mettre, elle non plus avec ces maudits tableaux, j'en ai marre et plus que marre de ces tableaux. Je ne veux plus en entendre parler. Le problème c'est que je ne peux pas la virer, ma visiteuse, pas avant qu'elle m'ait donné les réponses que j'attends !

 

Idée !

 

- Et je suppose que tu t'es fait cambrioler ?

- Comment le savez-vous ?

- Et que tu aimerais que je t'aide à le retrouver ?

- C'est un peu ça, oui ?

- Et la police, ça sert à quoi ?

- Je voulais porter plainte, mais j'ai eu l'abbé Laroche-Garaudy au téléphone, il m'en a dissuadé.

- Le vol a eu lieu quand ?

- Cette nuit ! Dans les locaux de Radio-Tradition, le vigile n'a rien vu.

- OK. Je te donner une piste, le nom et l'adresse du peintre, je ne sais pas si ça servira à grand-chose, mais je n'ai rien d'autre à t'offrir.

 

Elle me fait un sourire béat.

 

- Seulement j'y mets deux conditions. Un : demain je veux que tu aille déposer plainte, que le curé ne veuille pas le faire, c'est son problème, qu'il dissuade les autres de le faire, je trouve ça bizarre.

- Vous… vous l'avez rencontré ?

- Qui le curé ? Oui je l'ai rencontré ! Parce que ?

- Je ne comprends pas, il m'a dit qu'il ne connaissait pas votre adresse.

- Donc soit je mens, soit c'est lui qui ment. Il m'a raconté qu'il vivait souvent chez sa mère et que c'est là que son tableau lui a été piqué.

 

Du coup, elle est drôlement troublée la petite bonne femme. Elle murmure quelque chose d'inaudible.

 

- Hein ?

- Je ne sais plus trop où j'en suis. Répond-elle les yeux dans le vague.

- Je disais donc qu'il y avait deux conditions, la principale étant que tu répondes à mes questions.

 

Elle reste de marbre ! Elle est toujours dans ses pensées.

 

- Bon alors ?

- Je réfléchis !

- On ne va pas y passer toute la soirée, je n'ai rien bouffé ce midi, j'ai une faim de loup.

- Moi aussi !

 

Une cinglée ! Elle est cinglée !

 

- Mais vous pouvez manger devant moi, ça ne me dérange pas.

 

Ah ! Changement de donne ! Ça veut dire qu'elle est prête à rester ici un bon moment jusqu'à ce qu'elle obtienne son renseignement. Ça se complique, je pourrais évidemment brusquer les choses en lui alignant trois baffes, mais je ne suis pas décidée à faire ce genre de choses.

 

- Suis-moi, on va dans la cuisine !

 

Il me reste du très bon rosbif et je sors du frigo de quoi me faire une salade… et voilà que mon portable sonne. C'est Anna. Je n'ai pas envie que l'emmerdeuse entende la conversation, je file à côté.

 

Anna n'a rien de bien neuf à me raconter, mais c'est une incorrigible bavarde. Au bout de cinq minutes j'arrive à en placer une.

 

- Aurais-tu par mégarde donné mon adresse perso à quelqu'un.

- Mais non, voyons ! Pourquoi tu me demandes ça ?

 

Je lui explique en deux mots.

 

- Bizarre en effet ! Fais attention à toi, on ne sait jamais !

- T'inquiètes, je suis une grande fille, bisous !

 

Et quand je reviens dans la cuisine, la salade est faite ! Ça devient surréaliste ! En plus cette andouille, elle en a fait de trop ! Je me sors une assiette et des couverts, une seule assiette.

 

- Je n'ai pas mangé de la journée ! Me confie-t-elle

- Et qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ! Dépêche-toi de répondre à mes questions et après tu pourras aller te taper un sandwich !

- C'est pas gentil !

- Bon, on va procéder autrement, qui est-ce qui t'as suggéré que je pourrais t'aider à retrouver ton tableau, c'est le curé ?

- Non, pas du tout !

- Parce que ça non plus tu as promis de ne pas le dire.

- C'est personne, c'est une idée à moi. Quand j'étais jeune je lisais plein de romans policiers, et il y a quelque chose qui me fascinait : la personne qui faisait l'enquête n'avait aucune piste au début, juste un nom et à partir de là de fil en aiguille, elle arrivait toujours à remonter toute l'affaire.

- Et pourquoi moi ? Pourquoi pas la directrice de la galerie ou Nancini ?

- La directrice de la galerie, elle était absente quand Nancini m'a prêté le tableau, quant à Nancini, il ne répond pas, j'ai essayé de la joindre toute la journée.

- Ah ?

- En fait, quand l'abbé Laroche-Garaudy m'a emmené à la galerie, j'ai été fasciné, je voulais en savoir plus, alors j'ai été profondément déçue quand j'ai appris que le repas du soir avait été annulé. J'ai donc eu envie de vous rencontrer, l'idée de l'interview n'était pas vraiment un mensonge.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Le repas du soir a bien eu lieu, et si je me souviens bien l'abbé Machin nous a expliqué que tu avais un empêchement de dernière minute.

- Quoi ?

- J'ai l'impression qu'il ment comme il respire, ton curé ! Maintenant tu devrais peut-être te demander pourquoi ?

 

Moi je le sais, mais je ne lui dirais pas ! Il craignait simplement que je rende publique le fait que je l'avais déjà rencontré… et dans quelles circonstances. Je me marre !

 

- Il faudra que je m'explique avec lui ? Finit par marmonner Bernadette. Je vais peut-être repartir d'ici avec plus de questions qu'en arrivant.

 

Elle semble réfléchir. Je me coupe une tranche de rosbif et me sers un verre de vin.

 

- J'ai promis de ne pas dire des choses mais je n'ai rien juré.

 

Miracle ! La voilà prête à lâcher le morceau.

 

- Je ne vois pourquoi je devrais être loyale envers quelqu'un qui ne l'est pas avec moi… Continue-t-elle.

 

Bon ça va j'ai compris.

 

- C'est l'abbé Machin qui t'a expliqué mes activités ? C'est ça ?

- Ben oui !

- Et il t'a dit quoi exactement ?

- Quand je lui ai dit que j'avais l'intention de vous rencontrer, il m'a dit que ça ne servait à rien que vous n'étiez pas une personne intéressante… je ne comprenais pas pourquoi il me sortait ça. Alors il m'a expliqué qu'il vous avait déjà croisé dans les locaux de Radio-tradition.

- Mais il dit n'importe quoi, ce type, et qu'est-ce que je serais allé foutre là-bas ?

- Présenter le livre de vos mémoires, vous lui auriez dit que cela pourrait donner l'occasion d'un débat sur la prostitution, et il vous aurait éconduit !

- Quelle imagination ! Quel menteur !

 

Et quel salaud aussi ! Je lui dis ou pas à la Bernadette dans quelles vraies circonstances j'ai rencontré l'abbé Trucmuche ? Je décide de garder l'argument en réserve.

 

- Et l'adresse ?

- Non, ça je ne peux pas le dire ! Je vous ai donné la moitié de vos réponses, donnez-moi la moitié des miennes !

- Tu veux que je te donne la moitié de l'adresse du peintre ?

- Non, me dire en quoi l'adresse du peintre peut être un indice ?

 

La question n'est pas si con qu'elle en a l'air mais ça m'obligerait à lui raconter toute la partie de l'histoire qu'elle ignore. Je fais dans l'ellipse.

 

- Le voleur du tableau et le peintre se connaissent !

- Ah ! Et si je vous dis qui m'a donné votre adresse, j'aurais ses coordonnées ?

- Oui !

- Je peux avoir un bout de pain. ?

 

Je lui sors une assiette.

 

- Tu peux même manger une tranche de rosbif !

 

En étant gentille, je vais peut-être finir par savoir. Je la laisse dévorer sa viande, je lui propose de la salade, elle ne pipe plus un mot. Passionnant.

 

- Bon alors, je peux savoir ?

- Ça me gêne, si la personne apprend que j'ai trahi son secret, ça me met dans une situation difficile. Si vous pouviez me promettre de garder ce renseignement pour vous.

 

- Bon d'accord c'est promis !

- C'est monsieur Nancini !

- Nancini ? N'importe quoi ! Je croyais qu'il ne répondait pas au téléphone. Et en plus, je ne lui ai jamais donné mon adresse !

- Il me l'a donné le lendemain de ma visite à la galerie !

- Mais pourquoi ?

- Parce que je lui ai demandé ! Pour l'interview !

 

C'est quoi cette salade ! Je m'empare du portable et je fais son numéro.

 

- Vous lui téléphonez ? Mais vous aviez promis !

- Ah ! C'est vrai !

 

J'abandonne la communication, de toute façon ça ne décrochais pas. Mais je me promets d'éclaircir cette énigme.

 

- Je peux avoir l'adresse maintenant ?

 

Je lui donne. J'ai l'impression de faire une mauvaise action en la lui donnant, mais je ne sais pas encore dire pourquoi. Elle se lève.

 

- Une dernière chose avant de partir… me dit-elle avec de drôles d'yeux.

- Oui ?

 

Qu'est-ce qu'elle va me sortir encore ?

 

- En fait rien, j'allais vous demander un exemplaire de ce fameux livre, mais puisque vous m'avez affirmé que vous n'avez jamais écrit vos mémoires… on va donc en rester là, c'est dommage j'aurais tant aimé en apprendre davantage sur vous.

- Et bin tant pis !

- Juste une ou deux questions ?

- Je les sens venir tes questions : tu te demandes comment on peut être pute, c'est ça ?

- C'est dit un peu brusquement, mais il y a un peu de ça.

- Tu ne comprendrais pas, nos mondes sont trop différents, c'est comme si je cherchais à savoir pourquoi t'es encore pucelle à ton âge.

- Mais je ne suis pas pucelle !

 

Oh ! Le ton sur lequel elle me dit ça ! Elle ne le dit pas, elle le proclame haut et fort !

 

- Je peux encore abuser de votre temps cinq minutes ?

- Deux minutes, pas une de plus !

 

Elle se rassoit.

 

- Personne ne me comprend ! Seriez-vous la première à me comprendre ?

- Mais encore ?

- J'ai eu une éducation religieuse très stricte, famille nombreuse, je passais mes loisirs parmi les éclaireuses de France…

- C'est quoi ça ?

- Comme les scouts, mais pour les filles.

 

Bon elle va me raconter sa vie… Je pousse un long soupir.

 

- Si tu veux encore de la salade, tu te sers.

- Merci !

- Je n'arrêtais pas de penser à des choses interdites, des hommes et des femmes nues, je ne comprenais pas trop ce qu'ils pouvaient faire ensemble, comment on pouvait introduire ce machin ridicule qu'on voit sur les statues dans un corps de femme. J'étais vraiment très naïve. Et un jour j'ai eu des rapports avec une autre éclaireuse, elle m'a, elle m'a…

 

Tiens ça devient intéressant. Elle devient rouge comme une écrevisse, la Bernadette.

 Chanette19e1.jpg

- Elle t'a appris le plaisir ?

- Oui c'est ça ! Nous somme devenues inséparables, puis ses parents ont déménagés en province, elle a disparu de ma vie. J'ai cherché un autre contact identique, ça s'est mal passé. J'ai voulu tourner cette page. Je suis allé me confesser, non pas auprès de mon confesseur habituel, mais auprès d'un prêtre que je n'avais jamais vu dans une autre paroisse. J'attendais un message fort, une explication, je n'ai pas compris son attitude. Il m'a expédié avec quelques prières et la promesse de ne plus recommencer. Mais j'ai recommencé, sans l'aide de personne, je me donnais du plaisir toute seule le soir dans mon lit. Devant et derrière…

- Devant et derrière !

 

Elle devient rouge comme une tomate. Je suis un peu bête de l'avoir interrompue.

 

- Je…

- J'ai compris, tout le monde le fait, tu sais.

- Alors j'ai osé en parler à ma mère ! Ça a été une catastrophe, elle m'a envoyé voir un bonhomme qui m'a expliqué que je devenais anormale, la seule solution selon lui était soit le mariage soit le couvent.

 

Mais pourquoi me raconte-t-elle tout ça ? Ah, oui, c'est vrai, parce que personne ne la comprend ! Et qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire, moi ?

 

- Mais avant de choisir entre le couvent et le mariage, je voulais en savoir plus. Je n'avais jamais connu de garçon. On est parti en vacances peu de temps après, un garçon me tournait un peu autour, je me suis laissé courtiser. Alors je lui ai dit carrément que j'aimerais faire l'amour avec lui. Il m'a regardé comme si j'étais la dernière des folles, mais le lendemain, il est revenu… avec un copain. Ils me sont tous les deux passés dessus à tour de rôle, je ne me souviens pas de grand-chose sinon leur sexe énorme, c'est la première fois que j'en voyais en érection, ça ne m'a ni intéressé, ni choqué, mais je n'étais plus pucelle !

- C'est peut-être toi qui devrais raconter tes mémoires !

- Je peux continuer ?

- Oui ! Mais finis ta salade !

- Je n'ai pas été me confesser, je n'ai pas osé. J'ai poursuivi mes études de journalisme. Quand j'ai eu mon diplôme mes parents m'ont fait entrer par piston à Radio-tradition. J'ai décidé de ne plus avoir de rapport sexuel avec qui que ce soit, et je m'habille en conséquence. Mais la nuit, je fantasme toujours.

- Et tu te masturbes ?

 

De nouveau, son visage devient rouge !

 

- Toutes les nuits, ou presque ! Avoue-t-elle en baissant les yeux...

- Et tes fantasmes, c'est quoi ?

- Non, c'est trop personnel !

- Et qu'est-ce que tu attends de moi ?

- Que vous me compreniez ! Juste que vous me compreniez !

- Tes fantasmes sont si affreux que ça ?

- Ils ne sont pas affreux ?

- Alors raconte, maintenant que tu as commencé, il faut aller jusqu'au bout !

- Accordez-moi cinq minutes, je crois que je vais me confier, mais c'est très dur ?

- Un bout de fromage ?

- Merci ! Ça fait une heure que tu me tutoies, je peux te tutoyer aussi !

- Bien sûr !

- Et t'appeler Christine ?

- Oui !

- Si ce que je vais te dire te choque, promets-moi de ne pas mal réagir. Je m'en irais d'ici et tu ne me reverras plus ! D'accord ?

 

Je la rassure d'un sourire. Pour qu'elle me dise quelque chose qui me choque, faudrait qu'elle y mette le paquet !

 

- Je… je… je ne peux pas !

- Prends ton temps !

- Allez, je me lance : Dans mes fantasmes, je suis une pute qui prend du plaisir avec d'autres femmes.

 

Tout à fait inattendu, mais absolument pas choquant.

 

Je la regarde maintenant autrement, coiffé et attifé autrement elle n'aurait rien d'une star, mais serait néanmoins normalement attirante. Il faudrait aussi qu'elle se maquille un peu ! C'est une pauvre fille, son éducation et son environnement lui ont flingué la vie ! Je ne vois pas bien comment elle pourrait s'en sortir ! Et puis je viens de comprendre, son histoire, c'est un appel au secours, elle a besoin de moi ! Mais je ne suis pas non plus sur Terre, pour soulager toutes la misère du monde. N'empêche que l'envoyer sans précaution chez le peintre comme je l'ai fait n'est pas très malin, il faudra que je l'empêche de le faire, mais plus tard.

 

Ça lui a coûté de se confier ! Elle me regarde avec des yeux apeurés, elle guette chaque mouvement de mon visage.

 

J'emploie quelle méthode ? La thérapie de choc peut-être ? Quelques préliminaires d'abord ?

 

- Tu es restée croyante ?

- A ma façon ! En fait ça fait partie des questions que je me pose, mais ce n'est pas vraiment nouveau.

- Pourquoi n'essaie-tu pas de réaliser ton fantasme ?

 

Et la voilà qui tombe en larmes ! Je n'ai pourtant rien dit d'incorrect, me semble-t-il ?

 

- On se calme !

 

Ben, non elle ne se calme pas, c'est les grandes eaux ! J'attends que ça s'arrête ! Ça finit toujours par se calmer, les glandes lacrymales n'ont pas des ressources infinis.

 

- Je m'en vais ! Dit-elle en se levant et en pleurnichant.

- Mais qu'est-ce que je t'ai dit qui te mette dans un état pareil.

- Tu ne m'as pas compris !

- Si, je crois !

- Non, je me suis fourvoyée, je m'en vais !

 

Et ça y est, je viens de comprendre ! Mais, merde comment gérer ça ?

 

- Bernadette ! J'ai tout compris, tu voudrais que je t'aide à réaliser ton fantasme ?

- Mais tu ne le feras pas !

- J'ai pas dit ça !

 

Et hop la voilà dans mes bras ! Imaginez la situation dans laquelle je me suis mise ! A la limite, je veux bien lui montrer de quoi elle aurait l'air avec un look différent de celui d'un sac à patates. Mais c'est tout, je ne vais quand même pas coucher avec elle, ce n'est pas parce que je banalise le sexe que je couche avec n'importe qui n'importe quand, je ne le fais même pas dans le cadre de ma profession, mais comment lui expliquer ça ? Et puis bon, du fantasme à la réalité, il y a un pas, contrairement à ce croient les andouilles, on ne s'improvise pas pute du jour au lendemain, c'est un métier, ça s'apprend et n'importe qui n'est pas capable de le faire ! De le faire correctement, j'entends !

 

Curieux son fantasme, tout de même. Je ça que ça existe, mais de là à chercher à le concrétiser… Moi, je ne suis pas devenue pute par vocation ni par fantasme, mais de façon bien plus basique parce que je n'avais plus un sous (voir Chanette à Saint-Tropez). Et qu'on arrête de nous les briser avec cette histoire de vocation ? Vous vous figurez sans doute qu'une caissière de supermarché, qu'un employé de la poste ou qu'un contrôleur des chemins de fer ont choisi leur profession par vocation ?

 

Après j'ai découvert les avantages de l'activité, l'argent facile, mais aussi les contacts "hors prestation" avec les clients dont l'immense majorité n'a rien à voir avec les "malades" que nous décrivent celles qui n'y connaissent absolument rien et ceux qui font de enquêtes "sociologiques" dont la conclusion est d'ors et déjà écrite avant même qu'ils ne se mettent au travail.

 

Cela dit, j'emmerde les moralisateurs, je ne fais de mal à personne, au contraire j'apporte du réconfort. Personne ne m'exploite, je n'ai aucun souteneur, je travaille librement et quand j'ai envie de tirer une flemme je ne me gêne pas. Je suis très bien dans ma peau. Fin de cette nécessaire digression.

 

Me donner du temps ! Voilà la solution. Je veux bien lui donner un coup de pouce, après à elle de se prendre en main, je ne suis pas Pygmalion, nom de non !

 

- Je vais t'aider… mais on ne va pas tout faire tout de suite… d'accord ?

 

Elle me fait un petit oui de la tête ! On commence par quoi, le visage, les cheveux, les fringues ?

 

- Allez direction salle de bain ! Je suppose que tu ne te maquilles jamais ?

- Disons que ça fait longtemps !

- Il te reste des notions ?

- Si peu !

 

On y va : je me rends compte que la peau de son visage est légèrement grasse, elle n'a jamais dû s'en occuper. Un petit nettoyage avec un produit adapté me paraît indispensable, mais on ne va pas non plus tout faire ce soir. Mon but, pour l'instant, c'est de lui montrer à quoi elle pourrait ressembler en s'arrangeant un peu ! Le fond de teint, puis les yeux, là c'est long parce que les sourcils ne sont pas épilés comme il le faudrait, mais on arrive à faire quelque chose de pas mal. Je termine par le rouge à lèvres. Ce qui ne va pas c'est la coiffure, je lui colle une serviette en turban autour de la tête avant de la faire se regarder dans un miroir. Il manque quelque chose : des boucles d'oreilles ! Je regarde, elle n'a même pas les oreilles percées, j'hallucine ! Mais j'ai une paire en toc qui se clipse ! Ça fera l'affaire.

 

- C'est dingue ! Avoue-t-elle.

- Attend, je dois avoir une perruque, je ne m'en sers jamais.

 

C'est blond, semi-longs et raide avec des franges sur le front, je n'ai jamais osé la porter. Allez, zou sur la tête de Bernadette ! Ça fait vraiment pute, ce truc, c'est le cas de le dire !

 

- Je te donnerai l'adresse de mon coiffeur, c'est un visagiste, un artiste ! Il faudra aussi que tu changes tes lunettes. Ah, autre chose d'indispensable : le sourire ! Il faut sourire le plus souvent possible et à n'importe quelle occasion, dans la rue, dans le métro, en allant chercher le pain, au téléphone, partout. Une fille superbement maquillée qui ne sourit pas c'est du gâchis. Prend l'habitude de le sourire, au bout de quelques jours tu le feras de façon naturelle. Allez vas-y !

 

Voilà, son visage s'éclaire. Transformée de chez transformée, elle est belle comme ça ! Ne dit-on pas qu'un bon maquillage et une perruque sont capable de transformer un homme quelconque en un objet de désir… alors une femme… et qui en plus nous gratifie d'un joli sourire ! Et puis je suis contente de moi, Bernadette, c'est ma créature, faudrait d'ailleurs lui trouver un autre prénom, Bernadette, c'est lourd et ça fait Lourdes. C'est quoi les diminutifs de Bernadette ? Nadine, Nadia ? On verra ça plus tard. Maintenant les fringues.

 

Elle fait à peu près ma taille, ça devrait aller, j'ai justement une petit robe rouge que je ne porte jamais. J'emmène Bernadette dans la chambre.

 

- Tiens, essaie ça !

- Tout de suite ?

- Tout de suite !

 

Elle se retourne pour retirer ses vêtements du haut et sa jupe. La voilà en sous-vêtement.

 

- Tourne-toi, je veux te voir !

 

Pas très sexy, tout ça, où achète-t-elle des horreurs pareils ?

 

- Attends je vais te trouver un soutif.

 

Je dégote un joli soutien-gorge noir plongeant en dentelles.

 

- Tu essaie celui-là !

 

Elle se tourne à nouveau !

 

- Non ! Tu l'essaies devant moi !

 

Il est bien possible que ce soit la première fois qu'elle se mette les seins à l'air devant une femme, du moins depuis ses aventures de jeunesse. Il y a des pas qu'il faut oser franchir. Alors elle semble hésiter mais juste quelques secondes.

 

Je l'ai bien maquillée, je ne vois pas si elle rougit, mais l'expression de ses yeux est étrange. Elle pousse un soupir en retirant son soutif comme si elle se jetait à l'eau.

 

- Mais c'est mignon tout ça !

 

Je m'approche. Elle semble tétanisée, je lui caresse les seins, elle soupire, se laisse faire. Je lui fais un baiser à quelques centimètres du mamelon.

 

- Oui ! Dit-elle simplement.

 

Bon, il faut que j'arrête mes conneries, j'avais dit qu'il faudrait plusieurs séances, j'avais dit que je n'avais aucune envie de coucher avec elle. Mais je ne pensais pas non plus qu'elle serait transformée à ce point. Je me recule.

 

- Tu l'essaies ?

 

Elle a l'air déçue. C'est de ma faute, il ne faut jamais jouer avec le feu !

 

- Je ne sais pas où j'ai mis la culotte assortie…

 

Et puis je pense à un truc !

 

- Enlève-la donc, ta culotte.

 

Elle le fait en me regardant bizarrement. Whaouh, c'est bien ce que je pensais, je n'ai rien contre les poils pubiens mais là il va falloir élaguer ! Quand je disais qu'il faudrait plusieurs séances ! Je ne sais pas si je vais me lancer dans une séance de rasage de minou à cette heure-là, je commence à fatiguer.

 

Je dégage sa chatte de ses poils. Incroyable, elle mouille !

 

Ça me fait un drôle d'effet d'avoir sa chatte si proche, encore plus proche. Un bisou n'engage à rien. J'avance ma langue, je la lèche. Bernadette se projette en arrière avec un râle.

 

Je suis prise dans l'engrenage et je l'ai bien voulu. Je continue de la lécher. Elle possède un gros clito qui pour le moment m'a l'air en pleine forme. Le bout de ma langue vient le titiller, et en même temps mon doigt s'enfonce dans son cul… Puisqu'elle aime ça je ne vais pas me gêner. Bernadette respire de façon saccadée, je sais qu'elle va jouir d'un moment à l'autre. Qu'est-ce qu'il m'a pris, maintenant il faudra que j'en assume les conséquences, l'idée de tout arrêter, là, maintenant, serait véritablement trop cruelle !

 

Ça y est, elle part, elle étouffe à moitié son cri (je suppose qu'elle a l'habitude de procéder de la sorte). Son visage devient un kaléidoscope d'expressions ! La joie, la surprise, l'émotion… Elle cherche à s'approcher de moi, je ne vais pas la repousser, on s'embrasse, on se câline, je me laisse prendre au jeu. Moi aussi j'aimerai bien un petit câlin. Lui demander, ce serait nous rapprocher encore un peu plus. Est-ce vraiment raisonnable ?

 

Et puis merde !

 

Je me déshabille devant ses yeux subjugués. Je passe devant elle, me retourne. Elle ne sait plus quoi dire ni faire. Je m'affale sur le lit.

 

- Viens me rejoindre !

 

Viendra, viendra pas ? Je suis sûre qu'elle va venir !

 

Elle s'avance vers le lit, me regarde (je devrais dire "me contemple"), semble hésiter. M'indique le lit avec le doigt.

 

- C'est là que tu…

- Que je quoi ?

- Que tu travailles ?

- Non, j'ai un studio ailleurs !

- Ah !

 

Elle semble penser à quelque chose. Réaliser son lit dans le lit professionnel d'une pute aurait sans doute été un plus pour elle. Sur ce point c'est raté !

 

- T'es trop belle ! Dit-elle !

- Je ne suis pas moche, mais je suis très ordinaire.

- Par rapport à toi, je ne suis qu'un épouvantail !

- Arrête de dire des conneries et viens me sucer !

- Non ! Je vais m'y prendre comme une gourde !

 Chanette19e2.jpg

M'énerve !

 

- Bon, je t'explique : t'as une chatte, tu sais comment elle est faite ? Ben, je vais te faire un aveu, j'ai exactement le même modèle. Alors tu te débrouilles.

- Tu ne me jetteras pas si je fais quelque chose de mal !

- Viens me lécher et arrête de te prendre la tête !

 

La voilà enfin !

 

Je redresse la tête pour voir comment elle va s'y prendre. Pour l'instant elle a l'air d'une poule qui a trouvé un couteau. Je n'aurais jamais dû procéder de la sorte. Je suis idiote, comment rattraper le coup, maintenant ?

 

- Embrasse, embrasse tout ça, sers toi de tes lèvres et de tes doigts, comme ça, ou comme ça, c'est bien… maintenant sors un petit bout de langue, juste un petit bout, passe partout, remonte jusqu'au clito. Ben voilà tu te débrouille bien. Maintenant lèche pour de bon, tu cibles le clito mais tu ne restes pas tout le temps dessus, voilà comme ça. Descends, remonte, rapproche-toi du clito redescends, recommence, recommence plusieurs fois et après tu resteras en haut.

- Je peux te toucher derrière ?

 

Ma parole elle fait une fixation sur son petit trou, c'est drôle quand même !

 

- Oui, bien sûr !

 

Ça y est j'ai son doigt ans le cul, c'est pas spécialement mon truc mais de temps en temps, ça n'a rien de désagréable

 

Je la laisse continuer, je me concentre sur la montée de mon plaisir, contre toute attente, cette grenouille de bénitier va me faire jouir, il va me suffire de me laisser un peu aller, de me laisser un tout petit peu aller, ça vient, ça monte, j'explose. Bernadette éclate de rire, ce doit être nerveux. Mais le rire est communicatif, nous voilà à rigoler toutes les deux comme des bossues.

 

On s'embrasse, elle est heureuse et moi je suis contente qu'elle le soit.

 

Coup de folie ! Evidemment ! Mais maintenant il faut revenir sur terre. Je lui propose de rester coucher mais j'évite les grandes effusions, il ne faudrait pas qu'elle devienne collante la Bernadette.

 

On a causé, je lui ai expliqué ce que je faisais, la domination, elle n'avait jamais entendu parler. Il a fallu aussi que je lui apprenne que je pratiquais librement mon métier, que je n'étais pas maqué et que je ne l'avais jamais été. Elle en paraît fort surprise !

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mardi 24 mai 2016 2 24 /05 /Mai /2016 07:07

Chanette 19 - Trafic 4

Chanette

4 - Les voleurs de tableaux

 

Lundi 17 Septembre

 

La routine s'est installée, jeudi dernier nous avons diné avec le critique de la rubrique "art" d'un grand quotidien régional. Le vendredi avec celui d'un grand quotidien suisse. Tout cela sans problème particulier. Deux tableaux ont été prêtés à ces messieurs, il y en a donc cinq en prêt pour le moment… J'ai signalé à Bouyon que j'avais obtenu les renseignements qu'il désirait, il m'a remercié sans autre commentaire. J'ai hâte que tout ça finisse. Jeudi on me retire mon plâtre et Anna ne devrait pas tarder à rentrer.

 

Il est 9 heures, c'est creux, comme d'habitude. Nancini m'appelle.

 

- Je vais t'en apprendre une bien bonne ! L'abbé Laroche-Garaudy a trouvé les sous pour s'acheter le tableau que je lui avais prêté, Et pareil pour la mère Harnoncourt.

- Ça va te faire du bénéfice en moins !

- Pas du tout ! Ils ont dû vanter les tableaux à un tas de types qui vont en faire de la pub, on est en plein effet boule de neige, ça va grimper, ça va grimper.

- On voit qui ce soir ?

- Personne, la mayonnaise est en train de prendre, on fera le point en milieu de semaine.

 

J'ai donc ma soirée de libre ! Voilà une semaine qui commence bien !

 

Mais il ne faut jamais parler trop vite…

 

A 9 heures 30, un individu entre dans la galerie. Bizarre le mec. Un type qui ne se met en costume que pour les cérémonies familiales ça se voit, parce que son costume il devient rapidement démodé, et c'est tout à fait l'impression que me donne cet étrange endimanché.

 

Il ne regarde pas les tableaux, il les compte ! Et comme il a l'air surpris il recommence.

Finalement il vient vers moi !

 

- Il en manque, non ?

 

Encore un qui n'a pas appris la politesse

 

- Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ?

- Il en manque ! Répète-il bêtement avec un tel accent marseillais qu'on croirait avoir affaire à Fernandel !

- Certaines toiles ont été prêtés, c'est ça votre question ?

- Il en manque cinq !

- Oui, il en manque cinq !

- Je viens d'acheter tout le lot, mais faudrait que je récupère ceux qui sont prêtés !

 

Hein, mais qu'est-ce qu'il me raconte celui-là ? Il est fou ! Si quelqu'un avait fait un tel achat Nancini m'aurait prévenu.

 

- Vous devez confondre ! Ces tableaux ne sont pas vendus !

 

Agacé, il sort une feuille de sa poche, la déplie, me la passe :

 

"Je soussigné Serge Trempon, autorise Monsieur Franck Barbizier à retirer 12 tableaux présentement entreposées à la galerie "la feuille à l'envers", rue de Seine à Paris 6ème.

 

- Ecoutez, il s'agit d'une confusion, je ne connais pas de Serge Trempon, les toiles exposés en ce moment sont de Sylvio Tedesco !

 

Le type marque un moment d'hésitation, s'approche d'un des tableaux, examine la signature.

 

- S. T. ça veut bien dire Serge Trempon, non ?

- Ben non…permettez-moi un instant…

 

Je prends mon téléphone afin de joindre Nancini.

 

- Vous téléphonez à qui ?

- A l'agent de l'artiste, et parlez-moi sur un autre ton, je vous prie !

 

Le type me tape alors fortement sur la main m'obligeant à lâcher mon téléphone !

 

- Mais ça ne va pas, non ! Sortez d'ici où j'appelle la police.

- Avec quoi ? Ironise-t-il en envoyant d'un coup de pied, valdinguer mon portable à l'autre bout de la galerie.

 

La trouille, j'ai une trouille bleue ! Qui est ce type ! Il s'en va ramasser mon portable et l'empoche.

 

- Bon, je vais déjà prendre ceux qui sont là !

 

Et le type se dirige vers l'un des tableaux et va pour le décrocher du mur ! Je suis incapable de faire un geste.

 

Un jeune couple entre dans la galerie, ça ne déstabilise pas du tout Barbizier qui continue à tout décrocher. Non pas tout, seuls les sept tableaux de la série "biblique" semblent l'intéresser. Du coup, devant le remue-ménage, le couple s'en va.

 

Une fois les toiles décrochées, il passe un coup de fil, une camionnette s'arrête devant la galerie en bloquant la circulation, Barbizier et le chauffeur ont vite fait d'embarquer les tableaux et une fois l'opération terminée, il me restitue mon téléphone.

 

- Demain avant 10 heures, je veux les cinq tableaux qui manquent ! J'espère que c'est clair ! Aboie-t-il.

 

Je n'y comprends rien ! Il se doute bien que je vais prévenir les flics ! Pourquoi dans ce cas aller me dire qu'il va repasser demain ?

 

Je préviens Nancini, il est effondré.

 

- Fermez la galerie et passez me voir.

 

OK, j'irais à pied, une demi-heure de marche à pied me fera du bien.

 

- Je pensais d'abord à des spéculateurs-amateurs, ce n'est pas impossible mais il faudrait qu'ils revendent, il existe des circuits "parallèles" sur le marché de l'art. A moins qu'ils nous les restituent contre rançon, dans ce cas, on devrait avoir des nouvelles assez vite !

- Dis-moi, son vrai nom à Tedesco, ce ne serait pas Serge Trempon ?

- Si je crois bien, mais quel rapport ? Et comment tu sais ça, d'abord ?

- Le mec qui a embarqué les tableaux, il m'a donné ça ?

 

Je lui tends le papelard que m'a donné Barbizier. Il n'en croit pas ses yeux !

 

- Je crois comprendre ! Ce fumier a été mis au courant que les prix de ses toiles grimpaient, il a voulu les récupérer ! Quel salaud, il n'a pas compris que de toutes façons tout ce qu'il peindra maintenant vaudra de l'or ! Non monsieur veut tout pour lui tout seul !

- En revanche il doit croire que les autres toiles, celles qui ne font pas partie de la série, sont sans valeur. Mais sinon, ça se tient, c'est pour ça qu'il veut aussi récupérer celles qui ont été prêtées.

- Ah ? Parce que…

 

Je lui explique.

 

- Le mec a dit qu'il reviendrait demain ? Comme s'il était sûr qu'on n'appellera pas les flics ?

- C'est du bluff ! En attendant, ce qui vient de se passer c'est du vol, ces toiles sont à moi, et je sais comment les récupérer. Je t'emmène ?

 

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit "oui", peut-être par curiosité tout simplement ?

 

Un coup de taxi et nous voici Place Clichy rebaptisée Place DE Clichy par un fonctionnaire qui n'avait rien d'autre à faire. On entre dans le bar-tabac, l'artiste n'y est pas. Nancini se renseigne.

 

- Sam, le peintre, il ne vient que l'après-midi !

- On repassera, à moins que vous sachiez où il habite.

- Rue Biot, je ne sais pas le numéro, mais la porte d'entrée est peinte en vert

 

Je serais toujours stupéfaite de la façon qu'ont les gens de fournir des renseignements qui ne les regardent pas au premier pékin venu.

 

Porte verte, examen des boites aux lettres, direction l'escalier au fond de la cour, sixième étage. Sur la porte un simple feuille de carnet à spirale est épinglée avec son nom "Trempon". On tient le bon bout ! Nancini frappe.

 

- C'est quoi encore ? Pouvez pas m'foutre la paix ! Hurle une voix peu amène !

- C'est Nancini, ouvrez-moi s'il vous plaît !

- J'arrrrrrrrive !

 

On entre dans un impossible capharnaüm, mais c'est la tronche de Trempon qui attire d'abord l'attention. Manifestement, l'artiste vient de passer un sale quart d'heure. Visage tuméfié, un œil poché, du sang séché autour de la bouche. Dommage qu'il soit ainsi amoché, sinon il serait plutôt mignon, de longs cheveux bruns, légèrement mate, des yeux bleus, un grand nez, un visage intéressant.

 

- Vous tombez bien ! Euh bonjour Madame. Dit-il en guise de salutation.

- Christine travaille à la galerie "la feuille à l'envers" précise Nancini.

- Quelle coïncidence ! Je me demandais comment vous joindre et je m'apprêtais à me changer pour m'y rendre.

- Vous n'auriez trouvé personne, elle est momentanément fermée depuis vos exploits. Répond Nancini.

- Oui, mais c'est pas grave, puisque vous êtes là ! Alors écoutez-moi, j'ai appris que vous aviez prêté quelques-unes de mes toiles à des particuliers. Il faut que je les récupère.

 

Il est gonflé ce type, ou alors complétement demeuré, il paraît inconscient du préjudice qu'il a causé à Nancini.

 

- Ecoute bonhomme ! Reprend Nancini qui commence à s'énerver. Faudrait peut-être pas inverser les rôles, ces toiles sont à moi et à personne d'autres. Alors tu vas gentiment nous dire où sont celles que tu as fait retirer ce matin, et en échange on te promet d'oublier l'incident, on ne portera pas plainte.

- Mais j'en sais rien, où il les a emportés !

- Comment ça, tu n'en sais rien !

- Ben non, j'en sais rien. Et ce que je sais c'est que si je lui donne pas la liste qu'il réclame, je suis foutu, il n'y a que vous qui pouvez me sauvez la vie, tenez voilà un papier, faites-moi cette liste, s'il vous plaît, Monsieur Nancini.

 

Echange de regard entre Nancini et moi, on est tous les deux complétement largués.

 

- C'est qui ces gens qui réclament une liste ? Non, commençons par le début, ce matin tu as bien signé une lettre… Montre lui la lettre, Christine !

 

Je lui montre !

 

- C'est ton écriture et ta signature ou pas ?

- Bien sûr que c'est moi !

- Donc tu as demandé à ce type qui prétend s'appeler Barbizier de venir piquer les tableaux dans la galerie.

- Moi, j'ai rien demandé du tout, il est venu chercher les tableaux, je lui ai dit qu'ils étaient exposés, je lui ai donné l'adresse, il m'a dit que ce serait bien si je lui signais une espèce d'autorisation…

- Une autorisation de quoi ? Elle n'a aucune valeur cette autorisation, ces tableaux ne vous appartiennent plus !

- Allez expliquez-ca a un type qui est en train de vous aboyez dessus ! Au début je n'ai pas voulu, alors il m'a un peu bousculé et j'ai donc signé le machin contraint et forcé, comprenez-vous ?

- Un peu bousculé ! Il vous a sacrement arrangé, je trouve !

- Ah, non, ça c'est quand il est revenu, il était furieux de ne pas avoir toute la série, et il voulait avoir la liste des gens à qui vous avez prêté les tableaux. Comme je n'en savais rien, il m'a tapé dessus. Puis il a compris que je ne savais rien. Il m'a dit de me démerder pour trouver cette liste. Je crois que c'est le ciel qui vous envoi pour me sauver de cette situation.

 

Il tend de nouveau un papier et un stylo à Nancini qui n'en veut pas, il est pitoyable, l'artiste !

 

- Et pourquoi ce type s'intéresse tant à tes tableaux ?

- J'en sais rien, moi ! Je suppose qu'il spécule !

- Si c'était ça, il aurait pris tout ce qui était accroché, or il n'a pris que ceux de la série de douze et il réclame ceux qui manquent. Ce n'est pas la bonne explication.

- Ben, j'en sais rien !

- C'est la première fois que tu voyais ce type ?

- Non, euh oui !

- C'est oui ou c'est non, qu'est-ce que tu essaie de nous cacher ?

- Ecoutez, l'urgent c'est de me faire la liste que je vous ai demandé. Pour le reste on essaiera de comprendre après.

- Non c'est le contraire, tu n'auras ta liste que si tu me dis qui est ce type !

- Je n'en sais rien !

- Alors d'accord, on se casse !

 

Nancini me fait un clin d'œil !

 

- Vous ne pouvez pas me faire ça, il va me tuer !

- Dis-nous qui c'est ?

- Je ne peux pas !

- Alors tant pis, salut !

- Attendez ! Supplie-t-il

 

Et à ce moment-là la porte s'ouvre et Barbizier surgit, un révolver à la main. Mais qu'est-ce que je suis venir faire dans cette galère.

 

- Tout le monde assis sur le plumard ! Hurle le bandit.

 

On est en supériorité numérique, j'ai fait un peu de sport de combat et je sais théoriquement désarmer un homme qui tient un flingue. Mais toutes ces salades ne sont pas mes oignons (si je peux me permettre).

 

- Je suis arrivé à temps ! Ricane Barbizier, toi le peintre t'allais dire des choses qui doivent rester confidentielles.

- Mais pas du tout…

- Ta gueule ! Quant à toi le vieux play-boy tu vas gentiment nous la faire cette liste ! Et que ça saute, il va être midi et j'ai horreur de sauter un repas.

- Il n'en est pas question ! Répond Nancini.

 

Sa réplique manque de conviction et Barbizier lui balance deux gifles.

 

- T'en veux d'autres avant de commencer à écrire.

- Ce sont de méthodes de voyous, je vais vous la faire votre liste, mais vous ne l'emporterez pas au paradis.

 

Nancini renseigne trois noms.

 

- Et les adresses ?

- Mais j'en sais rien.

 

Nouvelle baffe

 

- On les joint comment alors, ces gens-là ?

- Par téléphone !

- Et bien marque les numéros de téléphone.

- Faut, faut… que je sorte mon portable, ne craignez rien je ne suis pas armé !

- Grouille !

- Voilà, il n'y a que trois noms, les deux tableaux restants sont vendus.

- Donne-nous tous les noms !

- Bon, bon !

- Tu vas venir avec moi, on va aller chercher tout ça, allez en route.

 

Nancini se lève en tremblotant.

 

- Quant à toi le peintre, je vais être obligé de faire quelque chose de pénible : quand la confiance n'existe plus entre les individus, soit on rétablit la confiance, soit on supprime l'un des individus.

- Non, pitié !

 

Non, ce n'est pas vrai, il ne va pas le liquider de sang-froid devant moi !

 

Et voilà la porte qui s'ouvre de nouveau ! Qui c'est celui-là encore ! Il est énorme !

 

- Bouyon ! S'écrie Nancini qu'est-ce que vous foutez là ?

 

Moment de flottement ! Barbizier hésite sur ce qu'il doit faire, c'est le moment, je lui colle une manchette sur le poignet, l'arme dégringole à terre. Il va pour la ramasser, je lui écrase le poignet avec ma godasse, il hurle de douleur. Nancini se réveille de sa torpeur et tente d'immobiliser le malfrat.

 

- Aidez-moi, il faut le maîtriser, l'attacher et on le remettra aux flics.

 

Bouyon et le peintre se gênent, Barbizier parvient à se dégager, passe la porte, et déboule l'escalier à toute vitesse.

 

Le truand aurait-il vraiment tiré ? Il n'y a pas si longtemps les voyous de son espèce évitaient l'homicide, non pas par charité mais parce que la police recherche et retrouve plus activement un auteur de crime qu'un simple cogneur… et qu'en cas d'arrestation, la prison de longue durée est quasi inévitable. Aujourd'hui ils s'en foutent, à Marseille on tue pour un oui ou pour un non, et justement Barbizier a l'accent de Marseille. J'ai donc sauvé la vie de l'artiste peintre, je suis fière de moi.

 

Il ne pense même pas à me remercier, il est hagard, choqué, on le serait à moins. Nancini parait complétement paumé et Bouyon ne comprend pas dans quel merdier il a atterrit.

 

Et en ce qui me concerne, j'en ai soupé de leurs conneries à cette bande de guignols.

 

- Je vous laisse entre hommes ! Clamais-je en partant.

 

Et je suis rentrée chez moi, en oubliant de déjeuner.

 

J'ai pu joindre Anna, et je lui ai tout raconté, elle est stupéfaite et me confirme qu'elle rentre bientôt.

 

Samedi 22 Septembre

 

Ce soir l'abbé Laroche-Garaudy couchera au presbytère, il ne rentrera chez sa mère que demain après la messe.

 

Madeleine Laroche-Garaudy, la mère de l'abbé est une personne maniaque, quand elle s'ennuie, elle se lance dans des opérations de grand nettoyage qui peuvent durer la journée entière. Le tableau que son fils a rapporté la gêne, elle le trouve hideux. Elle sait que son fils ne va pas être content si elle change de place. Mais après tout, elle a bien le droit d'essayer. Elle le soulève par le bas, a du mal à le décrocher, la ficelle qui le maintient devant être entortillée autour du clou. Elle essaie de forcer en tirant sur le côté. La ficelle se décroche, et le tableau tombe lourdement sur le sol.

 

Elle le ramasse : C'est une catastrophe, toutes les boursouflures "décoratives" ont été écrasées, trois d'entre elles sont carrément éclatés et laisse apparaître ce qui semble être un rembourrage.

 

Comment son fils va-t-il réagir en découvrant son tableau ainsi abîmé ? Elle tente de se rassurer en se disant qu'il ne faut pas s'attacher aux biens matériels, et qu'après une période de contrariété, il n'accordera sans doute pas plus d'importance à cet évènement qu'il ne doit en avoir.

 

Madeleine remet le tableau en place, difficilement, puis balaie les saletés qu'Il a éparpillés en tombant, puis abandonnant son ménage s'en va regarder la télévision.

 

Dimanche 23 Septembre

 

C'est en allant chercher le pain que Madeleine Laroche-Garaudy découvrit qu'on avait fracturé sa porte. Affolée, elle fait alors le tour de l'appartement, est soulagé de constater que les bijoux et l'argent liquide n'ont pas été dérobés. Elle mettra un certain temps avant de s'apercevoir qu'apparemment seul l'affreux tableau de son fils a disparu. "Tout de même le monde va de plus en plus mal, même les cambrioleurs ont des comportements aberrants !" se dit-elle.

 

Mattéo entre dans une cabine téléphonique et appelle son patron :

 

- N° 10 : récupéré !

- Parfait !

- Juste un détail !

- Quoi ?

- Le tableau était complétement bousillé, je l'ai laissé, j'ai juste pris les sacs.

- Espèce de con, il ne fallait pas le laisser, le peintre l'aurait restauré !

- Chef ! Si on retrouve le peintre, il aura aussi vite fait de nous faire un nouveau tableau que de le restaurer.

 

Mattéo avait raison. Zimmerman se demanda si ce dernier n'était pas beaucoup plus intelligent qu'il ne le pensait.

 

- Il est où le tableau ?

- Dans le local à poubelle !

- Si les flics le découvrent, ils vont se poser des questions ?

- Mais non, si la vieille porte plainte, ce sera juste pour une effraction et un vol de tableau sans valeur. Il n'y aura aucune suite, les poulets ne vont pas aller s'emmerder avec ça !

 

Zimmerman en convint.

 

- Les sacs, tu ne les as pas stockés au même endroit que les tableaux, j'espère ? Si quelqu'un entrait par mégarde dans le hangar, il ne doit trouver que des tableaux et rien d'autre !

- Non, rassurez-vous, ils sont en lieu sûr.

 

Zimmerman en raccrochant se montra satisfait de son homme de main. Celui-ci fonctionnait différemment que Barbizier, autant ce dernier exécutait les ordres sans broncher mais avec une efficacité jamais mise en défaut, autant Mattéo se montrait imprévisible et capable d'initiatives souvent pertinentes.

 

J'ai passé le dimanche avec Anna, elle est furieuse après Nancini, lui a restitué les tableaux qui n'avaient pas été embarqué, mais elle a conservé l'argent. Elle m'informe aussi qu'un des clients potentiel à qui Nancini avait prêté une toile, est passé à la galerie, a indiqué avoir été cambriolé, et était à a recherche d'indices permettant de remonter jusqu'au malfaiteur. Anna l'a éconduit en lui conseillant de s'adresser à la police. Elle ne l'a pas mis au courant de ce qui s'est passé dans la galerie, ça ne le regarde pas !

 

- Ça m'étonnerait que les flics se bougent pour une affaire pareille, mais on ne sait jamais, s'ils viennent sonner chez toi ne soit pas surprise ! Un petit câlin te fera peut-être du bien

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Je me laissais faire sans réelle motivation, Anna me déshabilla en commençant par enlever mon haut, ensuite elle m'embrassa et me coucha sur le lit. Elle se mit à genoux et baissa mon pantalon, puis commença à lécher ma jambe, et monta, monta. Alors que je ne me sentais pas trop prête pour ce genre de choses, je me surpris à mouiller beaucoup. Elle arriva à ma culotte, l'enleva délicatement et repris ses activités. Je mouillais de plus en plus, elle me tripota la foufoune, et sa langue se promenait, je poussais un petit cri de plaisir, à ce moment, elle me mit deux doigts dans mon cul et fit un mouvement de va-et-vient qui me provoqua un orgasme fulgurant.

 

Anna se déshabilla à son tour, me dévoilant son corps de rêve que je connais si bien avec ses seins magnifiques, plus petits que les miens. Je l'embrassais et elle et elle me tira jusqu'à la salle de bain, je la plaquais alors contre le mur, et me mis à l'embrasser, ensuite je commençais à la lécher, d'abord les seins, puis je me mis à mordiller ses tétons, pendant ce temps, elle me caressait la chatte, je la vis mouiller. C'est alors que je commençais à lui fourrer la langue sur le clito, et à boire sa mouille qui coulait d'abondance, à mon tour je me mis à faire un va-et-vient avec trois doigts dans son cul, elle me dit d'aller plus vite, ce que je fis sans problème, elle finit par s'effondrer, en extase.

 

Je la laisse reprendre ses esprits et vais pour lui faire un chaste bisou sur le pubis, c'est alors que je reçu un jet de pisse en plein visage, je me reculais de surprise puis me repris et bouche ouverte acceptait cette offrande que j'avalais goulument. Elle a ensuite voulu que je lui pisse dessus à mon tour, juste retour des choses, on était complétement crevées, on ne s'est même pas douché, juste essuyé avant de s'endormir dans les bras l'une de l'autre nous sans nous être un petit peu doigté le cul mutuellement.

 

Lundi 24 Septembre

 

Je reprends mes activités, mon plâtre a été retiré, je boitille encore un tout petit peu, mais on fera avec.

 

Quelques-uns de mes clients avaient d'ores et déjà pris rendez-vous pour ce lundi

 

A 16 heures, j'attends un prénommé Jean-Marie, j'ai noté qu'il venait me rencontrer pour la première fois.

 

Il est ponctuel, sonne à l'heure exacte, j'ouvre et me retrouve nez à nez avec "croque-mort".

 

- Vous !

 

Je n'ai pas pu m'empêcher.

 

- Nous avons rendez-vous !

- Non, et là j'attends quelqu'un !

- Vous attendez Jean-Marie ! C'est moi !

- Ah ! Et pourquoi avoir indiqué que vous veniez pour la première fois ?

- Je n'ai jamais dit une chose pareille.

 

Ah ? J'ai dû me mélanger les pinceaux !

 

- Bon entre ! On fait comme d'habitude ?

- Pas vraiment !

- Dis-moi !

 

Il a une façon de me regarder, il est impossible qu'il ne fasse pas le rapprochement avec la fille qui était avec Nancini au restaurant. Mais je m'en fous !

 

Il semble hésiter, pousse un grand soupir, puis :

 

- On va faire comme d'habitude, mais moins longtemps !

 

Je ne cherche pas à comprendre, il a sans doute quelque chose à faire juste après. Ça ne me regarde pas.

 

- On fait trois quarts d'heure au lieu d'une heure ?

- Oui !

- Comme tu veux ! Mais ça ne change pas le prix ! Allez, à poil ! Tu veux la cravache ou le martinet.

- Comme bon vous semble !

 

Le voilà nu. Je lui passe un collier de chien muni d'une laisse autour du cou et comme je le fais à chaque séance je l'emmène ainsi à quatre pattes jusqu'au donjon.

 

Là comme d'habitude je lui attache les poignets et les chevilles après une échelle légèrement inclinée.

 

Le sujet est prêt, je n'ai plus qu'à le fouetter. Au moins intellectuellement, on ne peut pas dire qu'il soit fatigant !

 

Le seul souci de ces séances mono-pratiques c'est qu'il convient de gérer le temps. : Une séance c'est une heure, enlevons le temps consacré au déshabillage, au rhabillage, à l'éventuelle branlette finale et aux éventuels papotages, il va rester entre 45 et 50 minutes. Imaginez dans quel état serait un soumis qui serait fouetté sans discontinuer pendant tout ce temps ?

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Alors il faut ruser, espacer ses coups, faire en sorte que le soumis ne puisse jamais savoir après qu'un coup soit porté quand viendra le suivant : ça pourra être dans la foulée, immédiatement après, soir après une longue minute d'attente.

 

On ne peut pas non plus taper trop fort, sinon le soumis ne tiendra jamais la distance.

 

Je regarde le cul de mon client, il a déjà sept marques, trois sur la fesse droite, quatre sur la fesse gauche. Je réarme mon bras, la cravache cingle. Croque-mort sursaute en étouffant un cri ! Je vise le dessous de la fesse droite, endroit épargné jusqu'ici, je frappe un coup, un second immédiatement après et encore un troisième. Il pousse des "Ah", mais ne se plaint pas. Je vise de nouveau et fouette… les barreaux de l'échelle… Ce n'était qu'une diversion, mais ça romps la monotonie.

 

Je reviendrais aux fesses plus tard. Je lui cingle le dos, puis les cuisses, il commence à avoir une belle couleur d'écrevisse. Coup d'œil discret à l'horloge. Il faut encore que je l'occupe cinq minutes, en faisant des coups espacés, ça devrait le faire.

 

J'aime bien que le dernier coup fasse bien mal !

 

- Aïe !

 

Son premier cri ! Je le détache ! Il bande bien.

 

- Tu veux te branler ?

- Oui !

 

Il se retourne pour se masturber ! C'est son problème ! Je vais chercher deux feuilles de papier essuie-tout et je lui donne. Fin de la prestation.

 

Il commence à se rhabiller, récupère sa montre bracelet, prend une profonde inspiration. Il ne parait pas particulièrement pressé, pourquoi m'a-t-il donc demandé d'écourter la séance ?

 

- Il faut que je vous demande quelque-chose !

- Vas-y !

- L'autre soir au restaurant, je vous ai reconnu !

 

Nous y voilà ! Je pourrais jouer franc jeu, mais j'ai décidé de tourner définitivement la page de l'affaire Nancini. Alors je joue la mauvaise foi, un jeu si facile !

 

- Quel restaurant ?

- Celui où nous étions avec Monsieur Nancini !

- Je ne connais pas de Monsieur Nancini !

- Ecoutez-moi, en revenant ici, j'ai pris un risque énorme, vous connaissez ma véritable identité et mes activités. Je sais que si vous les dévoiliez, je serais un homme fini. Mais j'ai décidé que je pourrais avoir confiance en vous ! Ne me décevez pas, s'il vous plait !

 

L'argument me touche, mais je ne tombe pas dans le panneau.

 

- J'ai une sœur jumelle, on me confond souvent avec elle !

- Et quand elle a le pied dans le plâtre, c'est vous qui boitez ?

- Absolument, c'est ce qu'on appelle le syndrome des jumeaux !

 

S'il ne comprend pas que je me fous de sa gueule, c'est qu'il est bouché !

 

- Bon, d'accord, alors une dernière chose, je vous demande simplement de m'écouter, je serais très bref, après je me retirerai.

 

Je l'écoute, mieux vaut savoir ce qu'il a me dire !

 

- La plupart du temps, je loge chez ma mère. J'ignore de quelle façon on a découvert notre adresse, mais nous avons été cambriolé. La seule chose qui nous a été dérobée est le tableau que m'avait d'abord prêté Monsieur Nancini et que j'ai ensuite acheté. Si vous pouviez m'aider, si vous avez l'idée d'une piste, je vous laisse ma carte ! Voilà, je ne vous importune pas davantage !

- Je ne comprends pas bien votre affaire, mais ce que je comprends encore moins, c'est pourquoi vous ne prévenez pas la police.

- La police ne fera rien. Je n'arrive pas à joindre Nancini, je me suis aussi renseigné auprès de la personne qui est directrice de la galerie, elle était absente au moment des faits. Vous êtes mon seul espoir. Je me suis dit que vous aviez peut-être des relations susceptibles de… comment dire…

- Des relations de quoi ?

 

Je vais m'énerver !

 

- Disons que vous évoluez dans un milieu qui… euh où vous rencontrez des gens !

- En clair, ça veut dire que puisque je suis une pute, je dois avoir plein de truands dans mon entourage, c'est ça ? Hurlais-je !

- Non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire…

- Alors écoute-moi bien pépère ! Je n'ai aucun truand dans mes relations. En faisant la pute, je n'escroque personne, au contraire je vends du réconfort et du fantasme ! Alors tu vas me faire le plaisir de foutre le camp et de m'oublier ! On ne s'est jamais vu, on ne se connait pas.

- Juste un mot !

- Dégage !

 

Marre de cette affaire ! Elle va me poursuivre encore longtemps ?

 

Intermède : l'abbé Laroche-Garaudy

 

Il est furieux l'abbé, furieux contre lui-même car il n'a pas obtenu le renseignement qu'il cherchait, furieux contre cette pute qui s'est moquée de lui et qui l'a jeté comme un malpropre. Il s'assied sur un banc, essaie d'analyser la situation, mais aucune idée géniale ne jaillit de son esprit qui répète en boucle les litanies du syndrome de l'escalier : "J'aurais dû lui dire... je n'aurais pas dû lui répondre... Comment rattraper le coup ?". Il ne lui reste qu'une solution, porter plainte, mais il est extrêmement sceptique quant aux résultats qu'il pourrait escompter. Il fera ça demain ! Pour le moment il a autre chose à faire, il faut qu'il passe chez sa mère se changer, puis se rendre dans les studios de Radio-Tradition pour animer son émission en direct. En attendant, ce vol est une catastrophe, il comptait sur une envolé des prix telle que le lui avait fait miroiter Nancini pour le revendre et renflouer les finances de son association.

 

- Alors mon chéri, c'était bien ton film ? Lui demande sa mère.

- Non ! C'était nul ! Je me dépêche, je vais être en retard !

- C'est dommage, j'avais une surprise pour toi !

- Une surprise ! On verra ça plus tard !

- Une grosse surprise !

- Je n'ai pas le temps, maintenant !

- Tu vas être content quand tu la verras !

- Bon alors je jette un œil et c'est tout, c'est où ?

- Je l'ai mis dans le cagibi, on ne va pas le raccrocher comme ça, il est un peu abimé.

 

Intrigué et ne comprenant pas de quoi veut parler sa mère, il ouvre le cagibi en question et y découvre... Le tableau de Tedesco !

 

Abimé ! Oui c'est le moins que l'on puisse dire : toutes les grosses excroissances bleutées ont été crevées. Bien sûr, ça peut se restaurer, mais encore faudrait-il qu'il connaisse l'adresse du peintre !

 

- Comment tu l'as retrouvé ?

- En descendant la poubelle, il était à côté de la porte, ça te fait plaisir au moins ? C'est bien pour toi que je l'ai remonté parce que c'est vraiment moche.

- Oui ! Merci Maman, faut que j'y aille !

 

Il enfourche sa mobylette. Essaie de réfléchir tout en conduisant, brule un feu rouge, se fait engueuler par un piéton qu'il a été à deux doigts de renverser, essaie de remettre ses réflexions à plus tard, et arrive au studio de la radio pile pour le début du direct.

 

Il a du mal à assurer l'émission, trouve stupides les questions que lui posent les auditeurs au téléphone, répond sèchement et de travers. Il a devant lui un autre des tableaux de Tedesco, celui que Bernadette Harnoncourt a fait acheter pour la station. Cette toile semble le narguer.

 

Il termine l'émission en sueur et des crampes à l'estomac. Un petit bureau lui est octroyé dans les locaux de la station, il s'y réfugie. Il peut enfin réfléchir en paix. Ça signifie quoi, des gens qui profite qu'une vieille dame soit sortie acheter du pain pour fracturer la porte de l'appartement, voler un tableau, juste un tableau, rien qu'un tableau, pour ensuite le dégrader et l'abandonner près des poubelles ? Une vengeance ? Des ennemis, il en a, mais aucun n'est au courant de l'achat de ce tableau et encore moins de l'investissement qu'il représente. Une jalousie ? Oui, pourquoi pas ? De la méchanceté gratuite ? Tout cela parait quand même stupide. Une idée germe dans son esprit, mais il lui faut attendre minuit. Il n'arrive pas à s'occuper, tourne en rond, décide d'aller faire un tour dans la rue, s'achète un sandwich qu'il est incapable de terminer. A minuit moins le quart, la station basculera en automatique, et en principe il n'y aura plus personne, sinon le vigile.

 

A minuit, il arpente les lieux, vérifie qu'ils sont vides, puis rejoint le studio "bleu", là où est accroché le tableau de Tedesco.

 

Il touche les reliefs bleutés du tableau, apparemment ça a l'air solide, probablement du tissu imbibé de ciment blanc ou quelque chose comme ça.

 

Il sort un cutter et tente d'inciser la base d'un des reliefs. La lame du cutter ne résiste pas à l'opération. L'abbé cherche un objet lourd, trouve une statuette de la vierge en bronze, il s'en sert pour donner un coup sec toujours au même endroit. Le relief s'écaille.

 

- Merde !

 

Un petit morceau est carrément tombé, il le ramasse, l'empoche, puis introduit son doigt dans l'orifice ainsi formé.

 

- Du plastique !

 

C'est cela qui l'avait intrigué chez sa mère sans qu'il aille au bout de ses réflexions. Pourquoi avoir incorporé des coques au tableau là où des structures pleines s'imposaient ?

 

Il décroche le tableau et l'emballe dans du papier kraft, il descend à la réception, planque la toile derrière un coin de mur puis avise le vigile.

 

- Vois devriez peut-être faire une ronde, il m'a semblé entendre de drôles de bruits dans la salle de réunion.

- Je vais voir ! Répond le vigile toit content d'avoir quelque chose à faire.

 

Dès que de dernier a tourné le dos, l'abbé récupère le tableau et sort enfourcher sa mobylette.

 

Rentré chez sa mère qui est couchée depuis longtemps, il se munit d'une pince multiprise et commence à casser des petits morceaux à la base de la sphère abimée, il distingue maintenant nettement un emballage noir en plastique épais contenant quelque chose, mais il n'arrive pas à le dégager. A contre cœur, il se décide à briser la sphère. Il libère un sachet en plastique fermé au moyen d'un plomb de plastique numéroté. Le contact est mou comme s'il contenait de la farine.

 

- De l'héroïne ?

 

Il opère une légère percée, puis à l'aide d'une fine lame de tournevis, il extrait un petit peu du produit.

 

C'est ocre, ça ressemble à du paprika, mais l'odeur n'a rien à voir, une odeur de mousse, de champignon.

 

Il approche la poudre de son nez, involontairement il inhale quelques minuscules cristaux.

 

C'est quoi ce truc ?

 

D'abord une sensation de vertige, il tente de se lever de son siège mais ne peut pas avant de décider qu'il est très bien en position assise. Son pouls s'accélère mais il n'en a pas conscience. Il est mort, il est entouré d'anges, des anges androgynes, des seins pour faire la femme, des pénis pour faire l'homme et des ailes… pour faire l'ange. Ils sont gigantesques, outrageusement maquillés. L'un se retourne et tortille des fesses.

 

L'abbé bande comme il n'a jamais bandé depuis fort longtemps. Il se débarrasse de tous ses vêtements sur la musique du Requiem de Mozart, remarque sur la table le tournevis avec lequel il a extrait un peu de poudre et s'en enfonce le manche dans le cul, avant de le faire aller et venir. Les anges sont partis maintenant, il chemine nu jusqu'à la taille dans une petite rivière de montagne, il se prend pour Saint-François d'Assise et parle aux poissons. Avec leur petites bouches ils viennent lui embrasser les couilles, quelle sensation étrange, il y en a une véritable nué autour de lui, ils lui frôlent les cuisses, les fesses, certains s'approchent de son anus, il attrape le fou rire, sort de la rivière, s'affale sur un tapis de feuilles mortes où des petits animaux viennent frotter leur poils contre sa peau : des écureuils, des loutres, des fouines, des hermines.

 

Il bande toujours et cherche un partenaire, mais ceux-là sont trop petits, il se relève, marche sur un gazon d'une infinie douceur, une jeune femme à moins que ce soit un ange lui offre un bol de miel. Ça n'a pas de goût, on dirait de l'eau tiédie, il la recrache, tousse. Un autre ange lui tient la main, et l'accompagne jusqu'à une grotte, il le suit sans comprendre, y pénètre et aperçoit la Vierge Marie, elle a un voile sur la crâne et drapée de bleu, elle ouvre le bras exhibant une poitrine imposant et un sexe glabre.

 

Elle prend son sein gauche à deux mains le presse et en fait sortir du lait. L'abbé boit, mais cette fois encore le liquide est insipide. La vierge lui ordonne de se masturber, il le fait, ne comprenant pas pourquoi la jouissance est si longue à venir alors qu'il n'a jamais bandé aussi fort ! Pour s'aider il s'aide du tournevis qu'il fait aller et venir dans son fondement. Il n'y arrive pas quelque chose le bloque. Il arrête, contrarié de désobéir à la Vierge. Puis tout se mélange, les anges, la vierge, les poissons, les bestioles, la Vierge, ils sont tous là à le frôler, le caresser. Son esprit s'emplit d'un bonheur immense et alors qu'il n'y porte même pas la main sa verge se met à tressauter, libérant quelques gouttes de sperme. Les anges deviennent flous, tout devient flou.

 

Il sort de son trip, la bite douloureuse et le tournevis dans le cul. Il est à poil, il a soif, très soif ! Envie de pisser aussi.

 

- Qu'est-ce que c'est que cette saloperie ?

 

Mais son esprit n'est pas en mesure d'approfondir quoique ce soit, il a terriblement sommeil, il gagne de suite son lit et s'endort d'un sommeil profond… et sans rêves.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mardi 24 mai 2016 2 24 /05 /Mai /2016 06:53

Chanette 19 - Trafic 3

  bisou1719

3 - Services commandés

 

Félicia et Nancini

 

Et sans aucun détour, elle se débarrasse de son haut et de son soutien-gorge. Ses seins sont lourds, en forme de poire mais de bonne tenue et terminés par de gros tétons. Est-elle bi ? Je crois que je ne vais pas tarder à le savoir, je me déshabille à mon tour, entièrement. Elle me lorgne, nos regards se croisent.

 

- Je peux toucher ? Demande-t-elle d'une voix suave.

- Bien sûr !

 

Et c'est parti ! Elle touche, elle caresse, elle tripote, elle me demande la permission avant d'aborder les tétons, madame à de l'éducation, c'est bien !

 

- Ils sont très jolis, me complimente-t-elle. Ils sont... Comment dire... Appétissants !

- J'espère que vous n'êtes pas cannibale ?

- En principe non ! Et rassurez-vous, je ne mords pas ! Mais j'adorerais les embrasser.

- Je vous en prie, faites !

 

Certes, elle commence par les embrasser avec beaucoup de tendresse, puis s'enhardit, sa langue entre en action, elle me lance un petit coup d'œil avant de s'attaquer aux bouts, je lui réponds d'un sourire. Cette nana dégage une telle sensualité avec sa bouche que j'en ai la chair de poule.

 

Que Nancini qui se rince l'œil soit encre habillé n'a pour moi en soi aucune importance, mais la situation est un peu particulière. Ce n'est pas une prestation pour laquelle on me paie, mais un service commandé où je joue le rôle de la partouzeuse consentante, ce n'est pas tout à fait la même chose.

 

Il apparaît donc dans l'ordre des choses que je m'étonne du comportement de Nancini.

 

- Alessandro ne se déshabille jamais ? Demandais-je à Félicia.

- Si, si, attends un peu !

 

Il convient également que je m'occupe des seins de Madame. Mais ce ne sera pas une corvée ! J'y vais, je me lance, elle est contente et très réceptive, la Félicia. Son visage s'approche du mien et c'est tout de suite le gros bisou avec échange de langue et de salive. Pour ce faire nos corps se sont rapprochés et nos seins se frôlent. Décidément le contact de sa chair m'électrise. Quand je vous disais que cette séance ne serait pas une corvée…

 

A mon tour de lui gober les seins, je m'amuse (je devrais dire je m'excite) à lui titiller de ma langue ses gros tétons bruns qui deviennent rapidement tout durs.

 

Elle me gratifie du plus beau des sourires, s'éloigne de moi, le temps de retirer le bas. Je pense alors qu'elle va revenir, mais non elle me fait signe de venir auprès de Nancini.

 

J'ai compris : son truc à celui-ci c'est de se faire déshabiller par deux nanas préalablement bien "chauffées". Bas bien méchant, j'ai connu tellement plus farfelu… et puis chacun fait ce qu'il veut du moment que tout cela se passe dans le consentement mutuel.

 

Comme l'écrivait, une de mes consœurs horizontales du 19ème siècle, c'est toujours plus compliqué de déshabiller un bourgeois qu'un prolo. Ça reste vrai, si les manchettes, les faux cols et les portes chaussettes ont disparus, il reste la cravate que l'on veut défaire sans la dénouer totalement (mais pourquoi ici se donner ce mal, il est chez lui, il ne va pas la remettre demain !) et aussi la chemise (combien de boutons ont-ils été ainsi cassés dans la précipitation d'un déboutonnage ?).

 

Je laisse Félicia diriger les opérations, moi je suis. Il ne reste bientôt plus que les chaussettes et le caleçon. Les chaussettes sont banales et sont vites retirées, le caleçon en coton imprimé représente des petits saxophones stylisées, ce qui est absolument ridicule...

 

- Allez, ensemble ! Me dit Félicia. Une, deux, trois…et en chœur on lui descend le calfouette jusqu'aux chevilles.

 

Oups !

 

C'est qu'il a un gros kiki, le Nancini, un très gros kiki ! Ce n'est pas tellement la longueur, sans doute juste légèrement supérieure à la moyenne, mais le diamètre : c'est du gros calibre. J'espère que cela ne va pas me poser de problème pour la suite.

 

Félicia me fait signe de faire comme elle. Elle s'agenouille légèrement à la droite du mâle, je me mets donc un peu sur la gauche. Elle prend la bite en main, la porte à la bouche et la déguste quelque instants avant de me l'offrir (quand faut y aller, faut y aller).

 

Hé, c'est que je ne suis pas la grenouille à grande bouche, moi ! Et je n'ai pas pris non plus des cours d'avaleuse de sabre !

 

Donc lécher, ça va, sucer le bout ça va aussi, mais pour le reste je déclare forfait.

 

Mais Nancini tout à son fantasme ne s'aperçoit de rien, d'ailleurs on se complète parfaitement, Félicia et moi : à elle les larges mouvements de bouche, à moi les petits coups de langue là où ça titille le plus.

 

Sauf que d'un coup la belle me laisse seule avec la bite d'Alessandro. Elle passe derrière lui, je ne vois rien mais devine ce qui se passe, la feuille de rose n'a rien perdu de sa popularité, mais tant qu'à faire je préfère que ce soit Madame qui s'en charge plutôt que moi. En attendant me voilà seule avec sa bite, et il bande comme la Colonne de Juillet.

 

Je me concentre sur le gland, quelques coups sur le méat, puis je descends sur la couronne et on recommence, c'est moins spectaculaire qu'une gorge profonde, mais probablement plus excitant. Une goutte de pré-jouissance finit par perler au sommet de ce bout d'organe violacé.

 

Que fait-on maintenant, on passe à autre chose ou on temporise ? Le souci c'est qu'étant donné nos positions respectives, il ne m'est pas facile de communiquer avec Félicia.

 

Mais c'est Nancini lui-même qui me sort de mon embarras, il me fait signe de me relever et se met à me peloter les seins de façon convulsive à ce point que je suis à deux doigts de lui dire que ce ne sont pas des boules de pâte à modeler.!

 

- Quelle fougue ! Monsieur Nancini ! Lançais-je fort hypocritement.

- Appelez-moi Alessandro !

 

Quel contraste entre la douceur se sa compagne et les manières de rustre de Nancini. Enfin, bon quand il aura terminé, il arrêtera comme disait ma grand-mère.

 

Félicia se relève, me gratifie d'un nouveau sourire (elle en a plein en stock) et me fait signe qu'on change de décors. Direction la chambre à coucher et son super plumard : Attention, on va jouer le deuxième mouvement : introduction doloroso !

 

Je veux bien tout ce qu'on veut, mais je n'ai aucune envie d'avoir mal, je serais donc vigilante.

 

- Tu as besoin de gel ? me demande Félicia.

 

Ah ! La brave fille !

 

Elle pousse le dévouement et la gentillesse jusqu'à me proposer de me tartiner. Et me voilà de nouveau au contact de ses mains de fée !

 

- Je t'en mets aussi derrière ?

 

Arghh !

 

Pas un moment je n'avais envisagé que Nancini puisse me sodomiser ! Surtout avec un engin pareil ! Je fais quoi ? Elle m'a demandé, ce qui signifie que je peux toujours refuser (encore heureux !). Mais il me semble plus approprié de refuser dans l'action, je n'aurais aucune difficulté à lui faire comprendre qu'il me fait mal.

 

Bon, on se met comment, il me semble que vu le diamètre de l'organe, la position idéale est celle d'Andromaque, c'est à dire moi m'empalant sur l'homme couché, ce qui me permet un contrôle quasi complet de la pénétration qu'elle soit vaginale ou anale !

 

Mais non, Nancini veut une levrette Je stresse un peu. La levrette a malgré tout un avantage certain, c'est que les regards ne se croisent pas, ça peut bien sûr être pratique, mais ce n'est pas en ce moment mon souci premier.

 

J'aurais bien aimé quelques préliminaires parce que, quoiqu'on en dise, rien ne vaut la lubrification naturelle. Félicia avait commencé à me faire mouiller un peu, mais ça n'a pas duré assez longtemps. Mais que voulez-vous le broute minette n'a pas l'air de faire partie des habitudes de ces messieurs-dames...

 

Allez, vas-y Chanette, fait comme Suzanne : ouvre-toi ! Business is business et Anna me rétribuera en conséquence.

 

- Ça va comme ça ? Demande Alessandro. Une surprise ! L'intention est délicate, mais la pénétration aussi, je n'aurais pas cru !

 

Pendant qu'il me lime, Félicia s'est agenouillée devant moi, et m'offre sa chatte. Voilà une excellente idée ! D'autant qu'elle mouille d'abondance, Je lèche donc tout ça consciencieusement et me laisser aller à m'en régaler. Que voulez-vous, j'ai toujours eu une faiblesse pour le sucré-salé !

 

Nancini stoppe ses va-et-vient. Instant fatidique. Il m'écarte les fesses. Je sens le contact de son gland capuchonné de latex, sur mon anus. Je serre les dents abandonnant momentanément mon léchage de foufoune.

 

- Je peux ?

- Essayez ! Je vous dirais si ça me fait mal.

 

En fait, j'espère secrètement qu'il n'arrivera pas à entrer ! J'y mets malgré tout (un peu) du mien. Il pousse, il force mais sans aucune brusquerie. Ça va pour entrer, au dernier moment, ça dérape. Il recommence, nouvel échec, Encore un essai, si cette fois ça rate, j'ose espérer qu'il n'insistera plus. Quelques millimètres, quelques millimètres supplémentaires, ça a l'air de vouloir entrer, ça entre ! Au secours, il m'encule ! Pas de doute c'est entré ! En finesse et en douceur ! Chapeau l'artiste ! Je n'ai pas mal, juste une sensation de gêne qui me procure ce corps étranger qui n'a rien à faire ici et dont mon organisme aimerait bien se débarrasser. Cette impression bien particulière disparaît assez vite au fur et à mesure des allées et venues de la bite de Nancini.

 Chanette19c1

Personne n'a encore écrit un ouvrage de référence essayant d'expliquer comment la femme faisait pour pouvoir jouir du cul ! Pour les hommes, on sait, ils ont une prostate, nous on n'a pas l'article ! Simplement sans doute une relation de bon voisinage, l'anus et la chatte sont on ne peut plus proches, et quand l'anus est l'objet de coups de boutoirs intempestifs, ça résonne dans la pièce à côté !

 

Nancini accélère la cadence, ça sent la conclusion. Je le regrette presque, ça devenait pas mal du tout.

 

Nancini gueule, il a jouit, il se retire et me gratifie d'un chaste bisou sur la fesse. C'est un gentleman, Nancini ! Comme quoi, moi qui le prenais pour un rustre… il y a des mecs qui gagnent à être connus... Au lit !

 

J'ai le trou du cul qui bée ! (béeeeeh !) Je n'aime pas cette sensation.

 

Nancini est allée s'asseoir dans un fauteuil un peu plus loin, Félicia quitte sa position agenouillée pour s'étaler de tout son long sur le lit, les cuisses écartées. Je crois avoir compris le message et rampe vers sa chatte. Mais un joli mouvement de moulinet avec les doigts me fait comprendre que c'est le soixante-neuf qu'elle sollicite de la sorte.

 

Excellente idée, et tandis que Nancini se tripote mollement la bite en nous regardant nous bouffer le gazon, nos langues passent à l'action. Ce fut rapide mais il faut dire que nous étions toutes deux bien excitées.

 

Tendre et sensuel bisou de la part de Félicia, je l'aurais souhaité plus passionné, on ne peut pas tout avoir ! Monsieur se revêt d'une robe de chambre en soie rouge, madame d'un déshabillé vaporeux et a l'obligeance de m'en prêter un.

 

L'heure est enfin venue de boire ce dernier verre…

 

- Je suppose que tu préfères dormir ici ? Me demande Felicia.

- Si ça ne dérange pas !

- Ça ne dérangera pas, de toute façon, Alessandro et moi nous faisons chambre à part, alors si tu n'as pas peur de ses ronflements… Sinon il y a la chambre d'amis.

- Je ne ferais pas l'injure à Alessandro d'aller dormir ailleurs que dans son lit.

 

Il est tous content de ma sortie, pépère !

 

Bref, nous voici tous les deux !

 

- Sympa cette petite séance, non ? Se croit-il obligé de commenter !

- TRES sympa ! Répondis-je en lui faisant un petit bisou sur le front.

- Vous préférez dormir à droite ou à gauche ?

- Aucune importance. Demain il faudra que je me lève de bonheur, il faut que je passe chez moi me changer ! Je vais faire sonner mon téléphone à 6 heures.

- Oui, demain soir, on se refait un restaurant !

- Et mon régime ?

- Les fruits de mer, ça ne fait pas grossir, on rencontrera Bertrand Paulino, le présentateur de la télé, ce sera un peu plus compliqué.

 

Allez, j'essaie.

 

- Mais pourquoi n'invite-t-on pas le peintre à ces soirées ?

 

Il éclate de rire.

 

- T'as pas compris ?

 

Tutoiement lui aussi ? Normal, c'est l'un des effets secondaires de la baise !

 

- Je n'ai pas compris quoi ?

- C'est un tâcheron, des gars comme lui, il y en a des milliers ! Il sait peindre mais il n'a aucun talent. Je l'ai dégoté par hasard dans un bistrot, en achetant des cigarettes. Je l'ai abordé, je l'ai baratiné, je lui ai passé une commande de douze tableaux, ceux qui sont exposés et je lui en ai acheté six autres qui sont chez moi ! Tout ça c'est du vent, rien que du vent. Mais personne n'est perdant, moi je vais vendre ses croutes à un prix astronomique, lui il vendra ses prochaines toiles à un prix tout aussi astronomique, quant aux acheteurs, ils n'ont pas de soucis à se faire, il faut des lustres pour corriger la cote d'un artiste surévalué !

- Un artiste peintre dans un bistrot du Marais, c'était de quel côté ?

- Ce n'était pas dans le Marais, c'était Place Clichy !

 

Et hop ! J'en sais assez, il ne doit pas y avoir cinquante mille café-tabac Place Clichy.

 

Mercredi 12 Septembre

 

Un mec fort en gueule m'interpelle après avoir visité la galerie en trois minutes chrono. Il vient d'écrire : "c'est de la merde !" sur le livre d'or et tient à me le faire savoir. Qu'est-ce que j'en ai à foutre ?

 

- Ce n'est pas moi qui choisis les œuvres exposées... (et blablabla et blablabla)

 

Je me retourne et aperçois, planté là, l'abbé Trucmuche et sa grenouille de bénitier. Il m'a entendu m'exprimer sans accent.

 

- Nous venons pour choisir les tableaux que Monsieur Nancini a bien voulu nous prêter.

- Faites ! (plus la peine que je déguise ma voix)

 

Ils embarquent les deux croutes après m'avoir signé une décharge. Je crains des grosses complications avec ces deux-là !

 

Et le soir, c'est donc restau en trio avec Bertrand Paulino, petit bonhomme brun à lunettes, effectivement il est passé à la galerie dans l'après-midi sans ni s'attarder, ni faire de commentaires.

 

Après les présentations et quelques banalités bien convenues, il attaque :

 

- Je vais vous dire mon avis, c'est du pipeau !

- C'est une opinion, ce n'est pas la mienne, mais vous avez parfaitement le droit de penser ça. Répond Nancini sans se démonter.

- Merci !

- Mais pourquoi avoir accepté mon invitation dans ce cas ?

- Parce que je suis curieux d'écouter vos arguments !

- Et vous pensez que mes arguments seront susceptibles de vous faire changer d'avis !

- Non ! Répond Paulino, d'un ton catégorique.

- Alors, à quoi bon continuer ?

- Dans ce cas, je vais vous laisser en tête à tête.

 

Et grand seigneur, Paulino se lève. A ce moment, Nancini me donne un léger coup de coude et me fait un signe avec les doigts. J'ai compris, je vais essayer de placer le baratin numéro trois.

 

- Monsieur Paulino, je vous demande juste cinq minutes, pas une de plus, rasseyez-vous, je vous en prie :

- Demandé de cette façon et par une aussi jolie femme, je ne vous ferais pas l'affront de refuser. Je vous écoute donc !

- Je vais vous étonner, Monsieur Paulino, je m'y connais probablement moins que vous en matière d'art moderne, mais j'ai des convictions : je considère par exemple les chiottes de Duchamp et sa Joconde à moustaches comme des impostures !

 

Paulino redresse les sourcils, il est rigolo comme ça !

 

- Si ces machins sont hélas, entrés dans l'histoire de l'art, continuais-je, ce n'est pas pour ce qu'ils sont, mais pour les commentaires qu'ils ont provoqués. L'art moderne c'est l'œuvre plus le commentaire. Or que fait Tedesco ?

- De la merde, non ?

- Laissez-moi finir ! Tedesco propose une grille de lecture, la Bible. Pourquoi pas, mais il nous roule peut-être aussi dans la farine et une autre grille pourrait aussi bien faire l'affaire : les 12 travaux d'Hercule, les 12 signes du zodiaque chinois, les 12 mois de l'année.

- Les 12 coups de minuit, les 12 salopards.

- L'interprétation devient un véritable kaléidoscope, elle donne le tournis, et pour provoquer une chose pareille il faut être un artiste, un vrai.

- Vous avez terminé ?

- Oui !

 

Et apparemment j'ai complétement raté mon coup !

 

- Nous perdons tous notre temps, mais Monsieur Nancini, avant de prendre congé, j'aimerais dire deux mots en tête à tête avec Madame, si vous pouviez nous laisser seuls cinq, ou plutôt dix minutes.

 

Nancini s'exécute sans discuter, je crains le pire !

 

- Vous aurez sans doute compris que votre argumentation ne m'a pas convaincu !

- Je ne suis pas idiote !

- Effectivement, vous ne l'êtes probablement pas, votre intérêt est de placer ces tableaux, mais vous ne croyez pas un mot de ce que vous me racontez sur eux !

- C'est pour me dire ça que vous avez demandé à Monsieur Nancini de sortir ?

- Non, c'est pour la suite ! A la télé les animateurs passent 90 % de leur temps à promouvoir de mauvais films, à encenser des chanteuses et des chanteurs nullissimes, des acteurs suffisants, des romans médiocres ? Et vous savez pourquoi ?

- Continuez donc !

- D'une part, parce que le public a pour sa grande majorité des gouts de chiottes, mais aussi parce qu'on nous demande de le faire, parce que quelqu'un connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un, parce que c'est un pote qui a écrit la musique, ou aussi parce qu'on a touché une enveloppe ou encore parce qu'on a couché avec la chanteuse (ou avec le chanteur). On ne fait pas de la culture, on fait de la promo et du marketing. Si on se contentait de faire partager ce qu'on aime ce ne serait pas la même télé.

- Et dans le cas des tableaux, vous seriez prêt à dire le contraire de ce que vous pensez si je couchais avec vous !

- Vous avez tout compris !

- Et si je ne couche pas avec vous ?

- Je n'en parlerais pas, ni en bien, ni en mal !

- Tout ça pour en arriver là !

- Ainsi va le monde, le sexe, l'argent, le pouvoir… Mais nous ne sommes pas ici pour faire de la philosophie, ni de la morale à deux euros. Euh, je n'ai pas bien entendu votre réponse ?

- Ma réponse, c'est : laissez-moi réfléchir cinq minutes !

- Je vous en prie, le marché est entre vos mains !

 

Qu'aurait fait Anne à ma place ? Il doit être 14 heures à New-York ? Je peux l'appeler, je courre aux toilettes. J'essaie une fois, deux fois, pas moyen de la joindre ! Merde, qu'est-ce que je fais. J'appelle Nancini.

 

- Ne prononce pas mon nom, je suis aux toilettes ! T'es revenu à table ?

- Non j'y vais, là !

- Non, reste dehors, écoute-moi, si tu perds le client, c'est grave ?

- Grave n'est pas le mot. C'est une pierre principale de mon édifice qui s'écroule ! J'ai fait une erreur, je pensais sincèrement qu'il apprécierait les tableaux ! C'est un cul béni, il aurait dû marcher avec le coup de la Bible. Je suis mal !

- Donc tu fais quoi, si ça ne marche pas avec lui ?

- Ça risque d'être très compliqué ! Il faudra que je prenne d'autres contacts, on va perdre un temps fou !

- Je peux t'arranger le coup pour 2000 euros !

- Tu peux vraiment faire ça ?

- Tu sais bien qu'Anna m'a indiqué une méthode sécrète !

- C'est vrai !

- Bon c'est d'accord pour les 2000 euros ?

- Oui !

- Attend cinq minutes avant de revenir, à tout de suite.

 

Je reviens, je m'assois !

 

- C'est d'accord, monsieur Paulino !

- Ce soir en sortant du restau, larguez Nancini et téléphonez-moi, à ce numéro. Je vous rejoindrais, on ira à l'hôtel ! Qu'est-ce qu'il fout d'ailleurs Nancini, il devrait être revenu, ah, le voilà !

- Alors Monsieur Paulino, Christine vous a-t-elle convaincu ?

- Oui ! Samedi dans mon émission, je consacrerais, disons trois minutes à ce Tedesco, ça vous va ?

- Ça me convient très bien, nous allons vous prêter un des tableaux, vous pourrez ainsi le présenter aux téléspectateurs.

- Faites le moi livrer aux studios, je vais vous noter l'adresse…

- Ces messieurs dames désirent-ils un apéritif ? Demande un loufiat.

- Champagne ? Propose Nancini.

 

Après avoir fait de faux adieux à Paulino et pris congé de Nancini, je téléphone au premier lequel m'invite à le rejoindre dans une demi-heure devant un hôtel rue de la Boétie.

 

Je suis devenu pute de bonne heure (voir Chanette à St-Tropez) mais, et ce n'est là que concours de circonstances, j'ai surtout fait de la domination jusqu'à me spécialiser complétement dans ce domaine particulier.

 

La séance de baise de la nuit dernière avec Nancini n'a pas été une corvée, d'abord parce qu'il y avait la présence de sa charmante et compréhensive épouse, et puis l'homme en plus d'avoir un physique qui n'a rien de désagréable, avait su se montrer d'une correction aussi surprenante qu'exemplaire.

 

Tout ça pour vous dire que je ne suis pas trop à l'aise pour cette présente prestation qui à toutes les chances d'être ultra classique avec un type qui ne m'inspire pas spécialement.

 

La chambre est très "class" mais je m'en fous, je n'aime pas baiser dans les hôtels, quel que soit leur nombre d'étoiles.

 

- Vous voulez boire quelque chose ou on rentre tout de suite dans le vif du sujet ?

 

Le vif du sujet ? C'est moi le vif du sujet ?

 

- J'ai suffisamment bu comme ça. On se déshabille ? Suggérais-je.

 

Avec un peu de chance, le mec sera en rut et l'affaire ne dura pas plus d'un quart d'heure, déshabillage et rhabillage compris…

 

Je me déshabille, mais pas complétement, je garde juste mon soutien-gorge, une vieille astuce du tapin traditionnel. Lui il enlève tout, y compris ses chaussettes, en terminant pas le caleçon. La bite est standard et ne bande pas. Paulino me regarde bizarrement, je pense qu'il n'est pas déçu de me voir déshabillée, mais il est surpris de me voir conserver mon soutif.

 

Il se pointe devant moi, j'espère qu'il n'a pas l'intention de m'embrasser, non, il me caresse les bras, les épaules, le ventre, les fesses. Il s'approche de la lisière du soutien-gorge, attend sans doute que je le retire, puis de dépit va mettre ses mains ailleurs quelques instants avant de refaire une tentative :

 

- Euh ! Vous n'enlevez pas votre soutien-gorge ?

- Quand c'est demandé si gentiment, je l'enlève, répondis-je, joignant le geste à la parole.

 

Joli coup ! Le type est flatté dans son ego et en plus il a mes nénés devant le nez.

 

- Je peux caresser !

- Tu peux caresser, embrasser aussi mais pas trop fort.

 

Il est fou de joie, Paulino, et pendant qu'il me bécote le sein, je lui tripote la bite qui ne tarde pas à grossir du simple contact de ma petite mimine.

 

- Et si tu t'occupais un peu de l'autre, sinon il va être jaloux !

 

Il était déjà joyeux, là il est comblé, je lui fais croire qu'il me fait un bien énorme en me suçaillant les bouts de mes seins, alors qu'il ne me fait pas grand-chose.

 

Il suce, il lèche, il me bave dessus et moi je le branle. Il bande bien désormais, l'affaire devrait donc aller vite, comme prévue…

 

Pas tout à fait…

 

- Si vous pouviez me pincer les miens ? Me dit-il en s'essuyant la bouche.

 

Ah, Ah ? Serait-ce un soumis ? On va voir !

 

Je lui pince ses tétons, les tiraille, les tortille. Il se pâme d'aise.

 

- T'aime ça, hein ?

- Oui, j'adore !

- Tu aimes bien qu'on te fasse des petites misères ?

- Oui !

- Tu es bien tombé, moi j'adore faire des misères aux hommes qui aiment ça !

- C'est vrai ?

 

J'augmente ma pression !

 

- C'est trop bon !

- Tu aimes jouer à l'esclave ?

- Oui, oui !

- Alors tu es mon esclave !

- Oui, maîtresse !

- Tourne-toi, je vais te rougir les fesses.

 

Il paraît entièrement d'accord mais ne sait pas trop bien comment se positionner. Je l'envoie se mettre en levrette sur le lit, et je me mets à taper de toutes mes forces du plat de mes mains. Il encaisse plutôt bien, mais je n'éternise pas la séance.

 

- Dommage que je n'ai pas un petit gode sur moi, je te l'aurais foutu dans le cul !

- Ah, oui, ça aurait été bien ! Répond-il avec un certain enthousiasme.

- T'aimes ça hein, te faire goder le cul, t'es vraiment une petite salope !

- Ce n'est pas désagréable !

- Remarque, à défaut de gode, je peux te mettre un doigt… même deux !

- Je veux bien !

- T'as des préservatifs ?

- Euh, oui, j'ai acheté une boite de douze, c'était en promo, il y en a quatorze dans la boite ! C'est dans ma poche de veste à gauche…

 

Surréaliste, le mec plein aux as, qui est tout content d'avoir eu deux capotes gratuites !

 

Allez, je m'enfile l'index et le majeur dans une capote, je lui crachote sur le trou du cul pour augmenter la lubrification et je fais pénétrer tout ça dans l'anus du monsieur qui me paraît enchanté, ravi. Je fais ainsi plusieurs va-et-vient.

 

- Tourne-toi, je vais te sucer !

 

C'est quand même plus facile avec sa bite qu'avec le gros machin de Nancini ! Sans être une fanatique de la fellation, j'aime bien sucer, on a l'impression qu'on a l'homme tout entier à soi dans sa bouche ! Je lèche, je suce, je gobe même les couilles, mais il n'a pas l'air d'apprécier trop, dommage c'était rigolo. Il est temps de conclure :

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- Tu veux me prendre comment ?

- En levrette, peut-être !

- Allons-y pour la levrette !

 

Décidemment c'est une manie, ils se sont tous donné le mot ! Je me positionne de façon adéquate

 

- Oh !

- Qu'est-ce que c'est ? Interrogeais-je

- Que c'est beau !

 

J'ai toujours été très intriguée par les réactions provoquées par la vue de mon cul quand je suis dans cette position. J'ai pourtant essayé d'en savoir davantage en me regardant dans un miroir… Mystère et trou du cul, c'est le cas de le dire !

 

- Je peux embrasser un peu tous ces trésors ?

- Faites, mon ami, faites !

 

Il fallait traduire, évidemment ! Embrasser en parler "Paulino" ça veut dire lécher à grands coups de langues. Pas bien grave.

 

Ah, ça y est ! Sa langue a eu ce qu'elle voulait, place à la bite ! Et hop, Paulino me pénètre, et hop Paulino me bourre. La cadence est soutenue et je suis obligée de m'agripper sur le dessus-de lit. Il souffle comme un bœuf. Désaccélération ! Jouissance ? Non ! C'est reparti pour un tour ! Ça va moins vite qu'avant. Je sens la panne. Je l'aide en remuant du croupion, ça l'encourage, il repart de plus belle, de plus en plus vite… Grognement ! Rideau !

 

Paulino s'est retiré, il est sur le dos, sa bite encapotée étant déjà débandée.

 

Le fait que je n'ai pas joui, ne le préoccupe guère. Il m'a (à juste titre sans doute) considéré comme une pute. Les putes ne jouissent pas, c'est bien connu… et de toute façon je n'étais pas venue pour ça ! J'étais en service commandé !

 

J'ai soif, je minaude pour avoir une petite coupe de champagne. Pas de problème. Il me propose de conserver la chambre pour la nuit, lui rentrera en taxi.

 

Il m'a quitté en me faisant un bisou et me disant que j'étais gentille ! Bien sûr que je suis gentille !

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mardi 24 mai 2016 2 24 /05 /Mai /2016 06:45

Chanette 19 - Trafic 2

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2 - Patapouf

 

Patapouf

 

- On y va à pied, c'est dans le quartier ? Propose-t-il.

 

Pas très bavard, le Patapouf, et comme je n'ai pas envie de faire la conversation, nous restons silencieux tous les deux jusqu'à ce que les commandes soient prises.

 

- Vous avez sans doute des questions ? Commence-t-il après avoir gobé sa première huître...

 

"Quel rustre ! Une huître ça ne se gobe pas, ça se déguste en la mordant à pleines dents"

 

- ... Mais je vais commencer par les miennes si vous me le permettez. Je me suis un peu renseigné, les tableaux de ce Tedesco, ça n'a rien à voir avec ce que vous exposez habituellement.

- Ah, vous avez remarqué ! Ironisais-je.

- C'est un changement d'orientation ?

- Pas du tout ! Ma prochaine expo n'aura lieu qu'en Octobre, je n'avais rien pour Septembre. C'est Nancini qui m'a suggéré d'exposer les tableaux de Tedesco.

- Avec quels arguments ?

- Quelques sous !

- Je comprends mieux, je vous remercie de votre franchise. Et du point de vue esthétique ?

 

Je ne réponds pas, mais vu ma tronche, il a compris.

 

- Je suppose que Nancini vous a briefée pour vanter les croûtes de Tedesco ?

- On peut dire ça comme ça, en effet !

- Le pire c'est que ça peut se vendre ! Ça peut même se vendre très cher. Il suffit de savoir-faire du marketing. Nancini est très fort pour ce genre de choses.

 

"Pourquoi dit-il "le pire" ?"

 

- J'ai l'impression que vous n'êtes pas si enthousiaste que ça vis à vis de ces tableaux.

- Je dirais même que c'est de la merde !

- Mais l'article ?

- C'est un article de complaisance. C'est du marketing. Un bon plan marketing et vous arrivez à vendre de la merde ! Elles sont délicieuses ces huîtres, comment vous les trouvez ?

- Excellentes, mais j'ai du mal à vous suivre.

- C'est normal. Je suis passionné d'art moderne. Quand j'étais jeune, j'ai peint un petit peu, mais je me suis rendu compte que ça ne valait pas grand-chose, alors j'ai créé la revue en 1970 avec deux copains, un fanzine comme on disait à l'époque. Au début ce n'était que trois feuilles dupliquées sur une machine à alcool, ça faisait underground et on parlait d'œuvres marginales. Je ne me prenais pas au sérieux, mais contre toute attente, le fanzine a eu du succès, j'ai rencontré du monde. Il y a eu un effet boule de neige, le fanzine est devenu une revue, qui est aujourd'hui l'une des références en matière d'art contemporain. Du coup je me suis enivré de pouvoir, j'étais un faiseur de renommée. Vous ne mangez pas ?

- Si, si, je vous écoute, c'est passionnant.

- Je me suis quand même rendu compte que je ne pouvais pas aller trop loin : certains de mes articles élogieux se sont traduits par des flops. J'ai aussi essayé de dire ce que je pensais de certains fumistes. J'ai ainsi publié sous pseudo une page où je descendais Pollock en flammes et, sans en informer qui que ce soit. Ça été une catastrophe : engueulades et démissions au comité de rédaction, résiliation d'abonnements, courriers vengeurs... la totale. Alors après une nuit blanche, vous savez ce que j'ai fait ?

- Non, mais je crois que je ne vais pas tarder à le savoir !

- Au petit matin, j'ai rédigé un article pour le prochain numéro où j'ai écrit le contraire de ce que je pensais. Je traitais les détracteurs de Pollack de réac de l'art, reprenais tous les poncifs du genre : "l'art moderne c'est comme l'anglais, ça s'apprend", "Manet n'a pas été reconnu tout de suite" et j'en passe. Devant le dilemme "écrire mes convictions et perdre du fric" ou "dissimuler mes convictions et gagner du fric", j'ai choisi la deuxième solution. En fait ce matin-là, j'ai renié mon âme. Voilà, je me suis confié. Vous avez devant vous un salopard qui ne pense qu'au fric.

- Et vous vous confiez souvent comme ça ?

- Jamais, ça doit être la première fois ! Mais je continue, maintenant quand je parle d'un artiste, ma seule motivation, c'est : "est-ce que ça peut se vendre ?" J'ai donc lancé comme ça un certain nombre de fumistes. Leurs tableaux ornent aujourd'hui les musées privés des collectionneurs d'art incompétents… ou les halls des multinationales à La Défense. J'ai aussi rendu service à quelques amis, qui me demandaient de donner un coup de pouce à leur chouchou. Parfois, les amis en question ramassaient tous les bénéfices de l'opération, les miettes étaient pour moi. Voyez-vous, Nancini est arrivé au pire moment : j'avais justement décidé que désormais, je ne me contenterai plus de miettes. Pas tellement pour le fric -je suis plein aux as- mais pour le principe ! Je cherchai donc un prétexte pour me fâcher avec Nancini. C'aurait pu être n'importe quoi, mais il se trouve que vous m'avez fourni ce prétexte !

- Vous me pardonnerez de ne pas tout comprendre ? Nancini voulait un bon article il va l'avoir. Je suppose qu'il va continuer à me présenter des tas d'acheteurs potentiels. Comment allez-vous le doubler ?

- J'y viens ! De votre côté, ne changez rien : acceptez tous les accompagnements que vous proposera Nancini. Mais attention ! Les rapports entre vous doivent changer : il ignore évidemment pour quelle raison j'ai finalement écrit l'article qu'il souhaitait. Mais cet acte vous valorise : il n'osera plus vous manipuler comme avant. En un mot : ayez les rapports que vous voulez avec les gens qu'il va vous présente mais c'est vous qui mènerez la barque, pas lui !

- Je ne vois toujours pas !

- Les offres d'achat vont se multiplier et ça va ne va pas tarder à grimper assez haut. J'aurai moi à ce moment-là un acheteur potentiel. Mais pour pouvoir vendre, encore faut-il être propriétaire ! Actuellement, qui est propriétaire de ces toiles ?

- Ma foi, je n'en sais rien !

- Essayez de vous renseigner auprès de Nancini, mais ne faites pas non plus une fixation là-dessus. Si vous n'y arrivez pas, je prendrai un détective privé. Si le peintre en est toujours propriétaire, j'achèterai les toiles. Si Nancini les a achetées, ce sera un peu plus compliqué mais je saurai faire. J'aimerais bien aussi, les coordonnées de Tedesco... Vous prenez un dessert ?

- Un sorbet…

- On va commander. Il faut que je vous parle d'autre chose, et j'espère que vous me pardonnerez ma franchise. Quand Nancini m'a confié que vous étiez prétendument une femme facile, je n'ai pu m'empêcher de fantasmer sur vous. Que voulez-vous, je suis un homme…

 

"Oh ! Le terrain glissant !"

 

- … en fait, j'ai abandonné depuis longtemps toute vie sexuelle active. Quand j'étais jeune, aucune fille ne voulait de moi. J'ai essayé avec les hommes sans plus de succès. Quand j'ai eu du fric, c'est devenu plus facile mais je suis devenu malade du cœur : je ne bande plus… sauf quand j'oublie mes médicaments. Un jeu dangereux... je peux y rester. Donc vous auriez dit oui, je me serais contenté d'un massage, d'un simple massage…

 

Il ne dit plus rien, attend ma réaction, mais je ne sais pas quoi dire. Je me contente de lui faire un sourire idiot.

 

- Vous savez masser ?

- Oui !

 

Alors que j'aurais pu dire non et l'affaire était classée !

 

- Je vais être direct ! J'aimerais bien que vous me fassiez un massage ! Mais bon, si vous refusez on n'en parle plus.

 

Je ne sais pas quoi faire ! Sauf qu'il faut que je réfléchisse cinq minutes.

 

- Je reviens de suite !

 

Et je me dirige vers les toilettes.

 

Voyons, voyons, ce mec est hideux mais d'un autre côté c'est un être humain. La façon qu'il a eu de se confier à moi m'a quelque part un peu touchée. Et surtout je lui suis redevable d'avoir écrit cet article à la con, m'épargnant par là des très gros ennuis avec Nancini. Alors on ne va pas être vache, on va masser Patapouf !

 

- Voilà j'avais une grosse envie ! Annonçai-je en revenant, histoire de dire quelque chose.

 

Il me fait un curieux sourire, il ne me parle plus de massage, il n'y croit sans doute plus. J'aurais donc très bien pu ne pas aborder le sujet, mais bon…

 

- Si c'est juste un massage que vous voulez…

 

Je laisse la phrase en suspens.

 

- Que j'aimerais bien, disons !

- Alors d'accord.

 

Grand seigneur, Patapouf demande au maître d'hôtel qu'on lui appelle un taxi. Et nous voilà roulant vers les beaux quartiers.

 

Un valet de chambre -habillé comme Nestor dans les aventures de Tintin- vient nous ouvrir. C'est un blondinet, genre très british, d'ailleurs il doit l'être, vu son accent impossible.

 

- C'est Anthony, mon homme à tout faire. Il cuisine bien, il tient bien la maison et sa bite me rend quelquefois bien service. Voulez-vous boire quelque chose, Anna ?

- Non merci, tout à l'heure peut-être !

 

Ça pue le fric là-dedans, c'est un vrai musée : des bibelots, des petites sculptures, et bien sûr des tas de tableaux qui doivent valoir leur pesant de cacahuètes, mais que je n'aurai jamais chez moi, même si on m'en faisait cadeau.

 

- Je vais vous faire l'économie de la visite du propriétaire, ça emmerde tout le monde. Venez donc de suite dans ma chambre.

 

Ouf !

 

- Anthony, mademoiselle va me masser. Ne vous éloignez pas, j'aurais peut-être besoin de vous. Apportez nous un drap et des huiles de massage. Ah, apportez aussi une blouse pour Mademoiselle,

 

Une blouse ? Il a peur que je me salisse ?

 

- Oui, si vous en êtes d'accord, j'aimerais que vous me massiez en blouse blanche… et puis pour le fun, ce serait très bien si vous étiez nue sous cette blouse.

 

Je me disais aussi… n'empêche que les bizarreries commencent ! J'ai l'impression d'avoir mis le doigt dans un engrenage. Il faut que je sois vigilante. Le coup de la blouse, c'est un peu limite mais je peux faire avec.

 

Une fois qu'Anthony eut apporté et disposé ce qu'on lui demandait, j'entreprends de me déshabiller. Je pense un moment conserver mon soutif et ma culotte, mais je sens que l'autre va pinailler. Je me tourne donc pour enlever tout ça, je passe la blouse et je la boutonne.

 

Patapouf s'est déshabillé aussi ! C'est pas terrible, pas terrible du tout même ! Le pire c'est le bidon : il doit être obligé de se pencher pour regarder sa bite quand il fait pipi. Je me retiens de rigoler.

 

- Vous préférez un massage énergique ou alors des caresses ?

- Commençons par de l'énergique ! Installez-vous, on va démarrer.

 

C'est parti ! Heureusement qu'il y a de l'huile de massage, sinon c'était mission impossible. Et c'est qu'il y en a du bourrelet ! J'aurais dû me faire payer au centimètre carré de peau, je serais déjà millionnaire !

 

Faut-il, cher lecteur vous raconter ce début de massage par le détail ? Non sans doute pas, ce n'est en effet ni passionnant ni érotique. Passons donc de suite aux moments chauds.

 

Je lui masse son gros cul, obligée pour ce faire de lui écarter les globes. Et le voilà qui au lieu de rester strictement à plat ventre, se met à soulever son bassin afin que ma main puisse passer en dessous des fesses.

 

J'ai compris ce qu'il voulait : Monsieur veut que je lui caresse les couilles d'une main baladeuse. Je fais l'andouille et fais semblant de ne pas avoir compris le message. Du coup il se soulève davantage.

 

- Vous m'aviez demandé un simple massage, monsieur Bouyon !

- Je ne vous demande rien d'autre qu'un simple massage. Il est cependant d'usage de passer légèrement la main à cet endroit à un certain moment et je me soulevais pour vous faciliter l'opération.

 

Ben voyons !

 

Mais je ne suis pas vache. Il a précisé qu'il fallait passer la main légèrement, alors je fais comme il a dit : je passe la main légèrement. Juste un peu sur les couilles et à la racine de la verge. Monsieur apprécie et se remet à plat sur le lit. Mais trois minutes plus tard, le voilà qui se soulève de nouveau. Je n'ai pas besoin d'explications cette fois ci : je lui caresse de nouveau ses machins et tout en le faisant, je réfléchis à ce qu'il conviendrait que je fasse pour ne pas que ce qui devait être au départ un simple massage ne tourne en une séance de baise traditionnelle.

 

Au bout d'un moment, il faut bien que je lui demande de se retourner. Il le fait, il a une grosse queue qui bandouille à moitié. Je suis sensée en faire quoi de sa bite ? Je le masse devant, je commence par les cuisses c'est le plus facile. Mais je me fourvoie : il est bien évident que quand mes mains vont remonter, elles vont rencontrer son sexe. Je pourrais bien sûr ne pas y toucher mais j'ai compris son jeu : il va encore me dire qu'il aimerait bien un léger frôlement. Alors je mets carrément la main sur le paquet, lui lance un coup d'œil pour voir si ça convient à monsieur. Il me fait un sourire idiot que je considère comme étant de l'acquiescement. Je le masturbe très mollement, il est aux anges.

 

- Si vous pouviez ouvrir votre blouse ?

 

Ben voyons !

 

- Ouvrir ou retirer ?

- Non, contentez-vous de l'ouvrir de façon à ce que je puisse contempler vos trésors !

 

Allons-y pour l'exposition des trésors. Ce qui me rassure, c'est qu'il n'est ni violent ni arrogant. Il serait même plutôt courtois, courtois mais retors. Je suis quand même en train de le branler alors que ce n'était pas du tout prévu !

 

J'abandonne un moment ma masturbation pour m'occuper de sa poitrine. Il a des mamelons comme une femme sauf qu'ils sont plein de poils. Pas terrible ! Je lui tripote les tétons pour voir si ça lui fait quelque chose. Ben non, ça ne lui fait rien. Alors retour à la bite ! Il me faudra bien conclure ! Mais de quelle façon ?

 

- Que souhaitez-vous pour continuer ? Demandai-je.

- Vous êtes amusante ! Vous n'avez rien d'une professionnelle mais je ne peux que louer votre bonne volonté.

 

- Merci, monsieur !

- J'aimerais voir vos fesses !

 

Au point où j'en suis… je me débarrasse de ma blouse, me tourne et approche mon cul afin qu'il le voit bien. Il me le touche.

 

- On ne touche pas ! Ou alors juste un peu !

 

Il prolonge sa caresse quelques instants puis retire sa main.

 

- Si vous pouviez écarter tout ça, afin que je découvre votre intimité ?

- Vous ne croyez pas que vous exagérez un peu, non ?

- Non, ce n'est qu'une suggestion, vous n'êtes pas obligée.

- Je ne suis pas obligée, mais ça vous ferait tellement plaisir !

- Vous avez tout compris !

- Bon alors, regardez bien !

 

Je me baisse un peu, je m'écarte les fesses et lui exhibe mon trou du cul. Pourvu qu'il ne lui vienne pas l'idée d'aller y foutre son doigt.

 

- Humm ! Je paierais cher pour pouvoir le lécher !

- Pas cette fois, monsieur Bouyon, pas cette fois !

- Tant pis ! J'ai l'habitude de conclure ces petites séances avec la complicité d'Anthony. Je vais donc l'appeler. J'espère que vous n'avez rien contre le fait qu'il vous voie nue.

- Et si j'avais quelque chose ?

- Allons, allons... vous êtes une femme libérée.

- Attendez, je ne veux pas qu'il me touche !

- Il ne vous touchera pas ! Je vous demande juste de regarder, j'adore parfois me donner en spectacle.

 

Il appelle Anthony, qui entre dans la chambre complétement nu. Il est mieux à poil qu'habillé, assez fin, peu poilu, plutôt mignon finalement. Il me regarde, me fait un joli sourire et je lui réponds de la même façon. J'ai une touche avec le majordome !

 

Anthony grimpe sur le lit, il approche sa bite du visage de Patapouf qui se met à la sucer vaillamment.

 

Au bout d'un moment, il s'arrête (crampe de la mâchoire ?).

 

- Elle est délicieuse ! Souhaitez-vous la goûter ?

- Non, non !

 

Anthony m'a fait un imperceptible clin d'œil. Je rougis comme une tomate, je ne sais plus où me foutre.

 

- Vraiment pas ? Insiste Patapouf qui a dû percevoir mon trouble.

- Non, non !

- Alors contentez-vous de la regarder de près ! Anthony place toi bien devant Anna !

 

J'ai sa bite bandée maintenant très proche de moi : si je me baisse, je la gobe.

 

Anthony se lèche l'index et se mouille le gland de son doigt mouillé. Joli ce gland ! Je souris bêtement. Il recommence. Bon ça va, il ne va pas nous faire ce petit numéro trente-six fois non plus. Il va maintenant me foutre la paix et retourner faire joujou avec Patapouf… et moi je ne l'aurais pas sucé… un truc à me filer des regrets…

 

Je me baisse, j'engloutis l'engin. Je plane, mon cerveau doit avoir des problèmes de connexions, je ne sais plus où je suis. Au paradis des suceuses de bites peut-être. N'empêche qu'elle est délicieuse cette bite ! Légèrement salée car les hommes ne s'essuient pas après avoir fait leur petit pipi, mais ça n'a rien de désagréable, je vous assure !

 Chanette19b

Je suis déchaînée, je lui fais la totale, grande lèche sur la verge en remontant et en descendant, titillement du méat et de la couronne, puis mise en bouche avec va-et-vient.

 

- Anna ! Laissez-moi Anthony un moment, je vous le rendrai tout à l'heure.

 

Du coup, je descends de mon nuage. Qu'est ce qui m'est arrivé tout d'un coup ? Je n'étais pourtant vraiment pas venue ici pour pratiquer ce genre de choses. Mais là je suis sur ma faim et je mouille comme une soupe.

 

Patapouf s'est maintenant positionné en levrette ! Et l'autre s'approche par derrière après s'être encapoté ! Ils ne vont tout de même pas… Ben si ! Anthony est en train d'enculer Patapouf qui exprime ses enchantements et ses ravissements en faisant de curieux petits bruits. Et ça continue crescendo, aussi bien le rythme que le bruitage. Patapouf est pâmé, Anthony est congestionné. Ça entre, ça sort, c'est spectaculaire cette bite qui s'agite comme un piston !

 

Et tout d'un coup Anthony s'affaisse sur son partenaire en poussant un cri d'animal exotique. Ils restent là emboîtés pendant une longue minute, peut-être plus.

 

Le majordome se dégage et retourne à la solennité.

 

- Monsieur a encore besoin de moi ?

- Moi non ! Mais Anna peut-être, voyez donc avec elle.

 

Il me fait un coup d'œil américain. Je réponds d'un sourire. Il s'approche de moi, tente de solliciter un baiser sur la bouche, que je refuse (pourquoi ?), il me pelote alors les seins, me demande s'il peut les embrasser. Je lui donne cette autorisation, pourvu qu'il me fasse ça avec douceur. Je le pelote aussi, il a la peau très douce pour un homme. On est face à face, il finit par me basculer sur le plumard et je le retrouve entre mes cuisses. Il va savoir faire ou pas ? En tout cas c'est un rapide, monsieur va droit au but, c'est le clito presque direct. Le contact avec sa langue m'électrise. Je sens que ça va être fulgurant. Je braille provoquant l'hilarité de Patapouf dont j'avais complétement oublié la présence.

 

Anthony ne me laisse pas reprendre mes esprits, il s'encapote et me pénètre à la hussarde. Et vas-y que je te pistonne et vas-y que je te ramone ! Il y a longtemps que je ne m'étais pas fait astiquer de la sorte. Et c'est qu'il est endurant l'Anthony ! J'essaie de croiser son regard mais il nique les paupières fermées, sans doute en train d'invoquer ses fantasmes. Je ne cherche pas à savoir, c'est son jardin secret, ce n'est pas le mien ! Ça commence à chauffer là-dedans ! Je suis pourtant plus clitoridienne que vaginale mais devant une telle fougue, le plaisir devient pluriel. Je gueule, il gueule, nous gueulons. Patapouf rigole. Je suis en nage.

 

- Vous avez soif ?

- Je peux prendre une douche ?

- Bien sûr ! Souhaitez-vous que je vous appelle un taxi pour rentrer ?

- S'il vous plaît !

 

Il est bien intentionné, Patapouf. Anthony m'a servi un verre d'eau pétillante, il a l'air déçu. Il pensait peut-être que j'allais faire dodo avec lui !

 

- C'est pour vous ! Me dit-il en me tendant une enveloppe.

- Je…

- Ne dites rien, c'est simplement pour me faire pardonner le petit traquenard dans lequel je vous ai entrainée.

 

Je fais un gros bisou à Patapouf et un autre à Anthony (non, pas sur la bouche).

 

Dans le taxi j'ouvre l'enveloppe ! 1000 euros ! Quelle soirée !

 

Vendredi 7 Septembre

 

Avant d'ouvrir la galerie, je suis passée boulevard Saint-Germain acheter le dernier numéro de "Arts du Présent". L'article de Bouyon y est bien et en bonne place et n'a pas été rectifié. J'attends donc la réaction de Nancini.

 

Dans la matinée, je reçus un mail des Etats-Unis. En deux mots, l'exposition que je devais organiser en Octobre se heurte à des difficultés administratives et juridiques. Rien de vraiment insurmontable mais il faudrait que je me déplace ! Or je ne peux pas, je suis coincée à Paris avec cette affaire Tedesco. Tant pis, on ne peut pas tout faire, il faut parfois faire des choix et des choix douloureux.

 

Je commençais à me demander où avait pu passer Nancini quand le voilà qui déboule. Il est autour de 16 heures.

 

- Ah, mademoiselle Anna, vous ne pouvez pas savoir à quel point je m'en veux d'avoir douté de vous et de vous avoir malmenée. Je suis véritablement en dessous de tout...

- Oui, bon, ben, n'en jetez plus !

- Je n'ai pas pu venir plus tôt, j'ai fait un aller et retour en Italie, le temps de récupérer mes bagages, d'acheter le journal, de prendre un taxi, de déposer mes affaires...

- Quelle vie trépidante ! Vous avez les sous ?

- Bien sûr, bien sûr, dit-il en retirant une enveloppe de sa poche intérieure de veste.

- Alors c'est quoi la suite du programme ?

- Il faut que je prenne quelques contacts. Vous serez libre tous les soirs comme convenu ?

- Sauf le dimanche !

- Je vais essayer d'avoir un rendez-vous dès demain soir, mais dites-moi, comment avez-vous fait pour mettre Bouyon dans votre poche ?

- J'ai pris une grande poche !

- Vous pouvez me le dire, je ne répéterai pas !

- N'insistez pas !

- Le saurai-je un jour ?

- Peut-être !

- Vous avez remarqué cette jolie femme, là-bas ? Elle n'arrête pas de regarder dans notre direction, elle souhaite peut être un renseignement ?

- C'est une amie, mais comme elle a le sens des convenances, elle attend que nous en ayons fini pour m'aborder.

- Une amie à vous ? Présentez là moi !

 

Et sans attendre mon approbation, il s'approche de la visiteuse et je suis bien obligée de le suivre !

 

Fin du récit d'Anna Gaëlle.

 

Je reprends donc ma "plume", car vous l'aviez sans doute deviné, la mystérieuse inconnue, c'est moi, Chanette !

 

J'ai donc passé la soirée à la maison avec Anna : pizza, vin rosé et papotage.

 

Lundi 10 septembre

 

Le destin prend parfois des formes étranges et le lendemain matin, en prenant le chemin du métro, j'aperçois devant moi un ballon en plein milieu du trottoir. Par jeu, par réflexe ou par tout ce que vous voulez, je shoote dedans. Et là, j'ignore comment j'ai fait mon compte, je me retrouve le cul par terre, une douleur affreuse à la cheville, laquelle se met à enfler comme un soufflé au fromage.

 

Me voilà entourée d'un tas de gens. "Vous vous êtes fait mal ?" demande un abruti. On appelle les pompiers et direction les urgences. Je n'en ressors qu'en début d'après-midi avec un plâtre qu'il me faudra garder dix jours et une ordonnance me prescrivant des analgésiques et le prêt d'une canne anglaise.

 

Il est évident que je ne peux pas travailler dans un tel état ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir foutre pendant dix jours ?

 

Je commence par passer au studio (heureusement qu'il y a des taxis) récupérer mon agenda professionnel, puis je passe un certain temps à annuler mes rendez-vous. Ensuite, je téléphone à Anna, lui explique ma mésaventure et lui demande si elle a besoin d'aide à sa galerie !

 

- A priori, non, mais passe, tu me raconteras tout ça !

 

Et hop encore un taxi !

 

- J'ai une idée, me confie-t-elle, si tu allais aux Etats-Unis pour régler mon problème de l'expo d'Octobre ?

- Mais enfin, Anna, déjà j'ai du mal à me déplacer et ensuite je parle anglais comme une vache espagnole !

- Ah ! Je n'avais pas pensé à ça ! Tant pis ! A moins que... Si on faisait le contraire : Je file à New-York et toi tu me remplaces à la galerie…

- Mais tu as une remplaçante quand tu es en déplacement…

- Oui, mais je ne peux pas lui demander ça… Je vais prévenir Patapouf, je ne vois pas ce que ça pourrait lui poser comme problème, quant à Nancini, il semble t'avoir à la bonne, alors...

- Alors, pourquoi pas ?

 

Elle prévient les deux zigotos qui ne voient aucun inconvénient à cet arrangement. Nancini s'assure simplement que je serai libre tous les soirs en semaine. Quant à mon pied plâtré, il s'en fiche. Anna me briefe un peu sur l'attitude que je dois avoir vis à vis des visiteurs de la galerie et tout particulièrement ceux qui seraient intéressés par un éventuel achat. Elle m'indique aussi que Patapouf aimerait bien savoir qui est l'actuel propriétaire des tableaux et qui est vraiment ce Tedesco.

 

- Ah, mais je ne t'ai pas raconté ma soirée chez Patapouf…

 

Et là j'ai droit à un délire verbal. Elle me raconte tout : les bourrelets de Bouyon, l'étrange disponibilité et la fougue de son valet de chambre, les rapports très particuliers qu'ont entre eux ces deux personnages... mais aussi la couleur des rideaux, l'agencement de la salle de bains et même la marque des capotes. Quand elle a terminé, elle m'a tellement saoulée de paroles, que j'ai l'impression de sortir d'une séance de cinéma.

 

Mardi 11 Septembre

 

Je m'emmerde un peu, ce n'est pas la grosse affluence. Certaines personnes me font part de leur étonnement quant au changement de style des œuvres exposées. Je leur fait une réponse de fonctionnaire : "ce n'est pas moi qui choisis les œuvres exposées, je remplace pour quelques jours la directrice de la galerie, mais vous pouvez vous exprimer sur le livre d'or et je ne manquerai pas de lui rapporter vos remarques."

 

Et à 16 heures, les choses commencèrent à se compliquer. Un curé en soutane, genre "cheveux courts et balai dans le cul" entre dans la galerie, suivi d'une sorte de dame patronnesse à lunettes. C'est plutôt rare par les temps qui courent de rencontrer des curés en soutane, seuls quelques allumés qui imaginent dur comme fer que c'était là la tenue conventionnelle des prêtres depuis les débuts du christianisme se déguisent encore ainsi. Il ne dit pas bonjour, s'empare d'un des prospectus, le lit avec attention. La dame l'imite, puis ils s'en vont observer les tableaux en échangeant des commentaires à voix basse. La femme est une véritable caricature. Une jupe droite marron comme personne n'en porte plus, un gilet bleu-marine passé par-dessus un chemisier à col Claudine. Le visage est fermé, pas franchement laid (il pourrait même être agréable) mais sans artifice et la coiffure (sorte de permanente mémère) n'arrange rien. Elle doit avoir le même âge que son pucelage, une trentaine d'années.

 

C'est alors que je l'observe de profil, que le déclic a lieu. Ce type je l'ai déjà rencontré mais où ? Je ne fréquente aucun curé, qu'ils soient ou non ensoutanés. Je dois confondre, il y a des gens qui se ressemblent. Mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à détacher mon regard du bonhomme. Le voilà de dos à présent, il passe un temps infini devant chaque tableau. Je me demande ce qu'il peut bien leur trouver d'intéressant. Il finit par changer de mur et m'offre désormais son profil gauche. Nouveau tilt : cette cicatrice au menton ! Croque-mort ! C'est Croque-mort ! C'est l'un de mes clients. Je note sur des petites fiches les petites manies de mes habitués et plutôt que de mentionner leur prénom que je ne connais pas toujours, je les affuble d'un sobriquet. Celui-ci, j'ai dû le "faire" une dizaine de fois et puis il a dû trouver mieux ailleurs. Classique ! Un client pas très compliqué qui souhaitait juste être flagellé au martinet ou à la cravache. Je lui avais suggéré d'autres pratiques, histoire de varier les plaisirs, mais non, il ne voulait que le martinet, rien que le martinet ! Sinon du point de vue convivialité, c'était le néant absolu. Pas moyen d'avoir l'ombre d'une esquisse de conversation. Quant à l'humour, il en avait autant qu'un croque-mort, d'où son surnom ! Evidemment quand il venait me voir, il était en civil. J'avais d'ailleurs remarqué qu'il était toujours (mal) habillé des mêmes fringues. Il ne doit avoir qu'une seule tenue civile !

 

J'ignore s'il m'a reconnue. Pour l'instant, je suis transparente : il agit comme si je n'existais pas. C'est vrai aussi que je n'ai ici ni ma coiffure, ni mon maquillage et encore moins ma tenue de travail !

 

Croque-mort et sa groupie ont terminé leur circuit et ils écrivent quelque chose sur le livre d'or. Le regard du curé croise le mien. Je comprends à ces yeux qu'il se pose une question. Il en est là où j'en étais il y a un quart d'heure : mon visage lui dit quelque chose, mais sans plus. Ils s'en vont sans dire au revoir. Ma voix lui aurait peut-être permis de m'identifier mais puisqu'aucune parole n'a été prononcée...

 

Bon, je ne vois pas pourquoi je m'angoisse, cette rencontre semblant sans conséquences.

 

A 18 heures 45, Nancini vient me chercher :

 

- Vous voyez, je vous avais bien dit que le destin nous ferait nous rencontrer de nouveau !

- Meuh !

- Oh, la vilaine grimace ! Bon ce soir on dîne avec un curé. Attention, c'est la vieille école : psychorigide, mais il est très indulgent envers les artistes mystiques. S'il vous pose des questions, fournissez-lui des réponses qui lui donneront satisfaction. Pour le reste on verra, je suppose qu'Anna vous a confié son petit secret, celui qui a si bien marché avec Bouyon ?

- Ne vous inquiétez pas !

 

Ça sera mon second curé de la journée ! La loi des séries sans doute ?

 

Sauf qu'en fait de second curé, il s'agissait du même ! Me voilà bien embarrassée car il va pouvoir me dévisager de près et aussi reconnaître ma voix ! Situation inextricable ! On verra bien !

 

Il est en civil, en vrai civil sans le petit col ou la petite croix rappelant sa fonction. Il est habillé en costume cravate gris sombre, le même qu'il porte quand il vient à mon studio pour se faire chauffer les fesses.

 

- Bernadette Harnoncourt a eu un empêchement de dernière minute, elle vous prie de bien vouloir l'excuser ! Déclare croque-mort en guise de préambule.

 

Nancini s'en trouve visiblement contrarié.

 

- Je vous présente l'abbé Jean-Marie Laroche-Garaudy, voici Madame Christine D'Esde qui gère la galerie à titre intérimaire.

 

Sa poignée de main est molle comme un chamallow.

 

- J'ai déjà rencontré Madame...

 

Aïe !

 

- ... à la galerie cette après-midi...

 

Ouf !

 

- ... J'étais impatient de voir de près ces fameux tableaux. Disons que c'est très spécial, heureusement que j'avais lu l'article et qu'il y avait une fiche descriptive.

- C'est une œuvre forte, ses beautés ne se dévoilent pas au premier abord ! Répond Nancini d'un ton condescendant.

- J'aurais aimé rencontrer l'artiste. Reprend l'abbé.

 

Je me lance et me met à parler avec un fort accent russe afin de masquer ma voix. Nancini qui ne peut deviner la raison de cette fantaisie fait s'envoler ses sourcils en signe d'incompréhension.

 

- Tedesco vit en ermite, il fuit les mondanités, ce n'est pas un homme de contact, il est quasiment autiste.

- Ne dit-on pas que les autistes possèdent une intense vie intérieure ?

- Je crois que c'est son cas, il ne s'extériorise que de deux façons : en peignant et en s'adressant à Dieu. Avec ces toiles, il a fait une pierre deux coups, si je puis dire.

- Vous l'avez découvert dans quelles circonstances ?

 

Je sors le couplet prévu et mis au point avec Nancini.

 

- Je ne l'ai pas découvert, c'est Anna qui a eu ce privilège !

- Elle vous l'a présenté ?

- Oui, je tenais à le rencontrer, ce fut très bref, on le dérangeait.

- Vous ne savez donc rien de lui !

- Si, quand même, pénétrer dans l'appartement d'une personne est souvent très instructif. Il y a des images de la Vierge sur tous les pans de mur.

- Vraiment ? Demanda l'abbé avec un large sourire.

- C'est comme je vous le dis !

- Vous me rassurez, j'avais un peu peur d'avoir affaire à un fanfaron, il y en a tellement qui mettent Dieu à toutes les sauces. Ceux qui vénèrent la vierge Marie sont les seuls vrais chrétiens, vous êtes bien de mon avis ?

 

Il m'embarrasse avec ses questions à la con. Nancini a dû me sentir en difficulté et vient à mon secours :

 

- Vous seriez intéressé par un achat ?

- Oui ! Je vais vous dire une chose : Bernadette Harnoncourt attendait un feu vert de ma part pour parler de Tedesco dans sa chronique sur Radio-Tradition, je vais lui donner ce feu vert.

 

Nancini jubile.

 

- 10.000 euros profitez-en, les prix vont grimper.

- 10.000 euros pour un tableau !

- Oui !

- Je n'ai pas ce budget !

- Dans un mois, ils auront doublé, dans trois mois, leur prix sera multiplié par 10. Vous vous rendez compte le rendement que vous pourrez réaliser ?

- Il faudrait que je trouve de l'argent.

- Vous avez des donateurs, non ?

- Ils ne sont plus ni si nombreux ni si généreux… Et puis, il y a un risque : cette plus-value que vous me faites miroiter, ce n'est qu'une hypothèse, n'est-ce pas ?

- Je me trompe très rarement !

- Oui mais ça vous arrive !

- Certes, je l'admets, alors, on va faire une chose, demain revenez à la galerie, choisissez l'un des tableaux, je vous le prête jusqu'à la fin de l'expo. Si vous l'exposez en bonne place, un ami généreux vous aidera peut-être à l'acquérir.

- Voici une solution me convient très bien !

- Quand vous passerez choisir le tableau, faites-vous accompagner par Bernadette Harnoncourt, je l'autorise à en emprunter un, elle-aussi. Je crois qu'il fera son petit effet dans le studio de réception de Radio-tradition, à la vue de tous les invités

- Merci Monsieur Nancini, merci, merci beaucoup

 

L'abbé est content, Nancini aussi. Je ne comprends pas bien la manœuvre, mais ce dernier m'expliquera.

 

La suite du repas fut plus ennuyeuse. Nancini évita avec tact et manière les sujets politiques ou sociétaux qu'évoquait l'abbé et revenait sans cesse sur l'histoire de l'art. Après le dessert, on ne s'éternisa pas, Nancini indiquant qu'il avait "quelques bricoles à effectuer sur internet avant demain"

 

- Ces deux abrutis n'achèteront probablement jamais les tableaux, mais ils vont leur faire sans le vouloir une publicité du tonnerre. On attend une petite semaine, on aura d'autres gens à voir et après je double le prix.

- Tedesco sera d'accord ?

- Aucune importance, ils sont à moi, je les lui ai tous achetés pour une bouchée de pain.

 

Et hop ! Voilà donc l'un des renseignements dont avait besoin Bouyon. Anna sera contente. Quant à l'autre (les coordonnées de Tedesco), ce sera plus compliqué. Il y a bien un moyen, me laisser séduire par Nancini. Il est con, mais il est plutôt bel homme. Le seul problème c'est qu'il risque de devenir collant.

 

- Au fait c'était quoi cet accent russe ?

- J'ai toujours un accent russe quand je dine à la table d'un curé !

 

Il n'insista pas

 

- Un dernier verre ? Proposa-t-il sans y croire.

- Pourquoi pas ? Il m'a un peu saoulée, votre curé.

- Que voulez-vous c'est du business, il faut apparaître comme l'interlocuteur le souhaite et non pas comme on est vraiment.

 

Et oui !

 

- Vous m'emmenez où ?

- Sur les Champs ! Je ne vous propose pas de venir chez moi, vous allez croire que je profite lâchement des femmes qui ont le pied plâtré !

- Le pied plâtré empêche certaines positions mais il en reste plein !

 

Il n'en revient pas de ma réflexion, le Nancini !

 

- Vous êtes bien coquine ce soir !

- Ça m'arrive, ce doit être le Bordeaux.

 

En fait je n'en ai pratiquement pas bu, mais il l'ignore.

 

- Alors on va chez moi ?

- On y va !

 

Nancini habite dans le Marais, dans une partie d'un ancien hôtel particulier. Les plafonds sont très hauts, les fenêtres sont immenses, ça doit couter une fortune en chauffage d'habiter là-dedans !

 

On entre dans le salon, la télé est allumée et quelqu'un la regarde !

 

- Felicia, mon épouse ! Me présente-t-il.

 

Une certaine incompréhension a dû s'afficher sur mon visage car il se croit obligé d'ajouter.

 

- Nous sommes un couple très libre.

 

Elle n'est pas mal la Felicia, une vraie blonde probablement, grande, beau sourire et jolis yeux bleus, visage intéressant. N'empêche que mon plan s'écroule... Je pensais le faire boire puis fouiller dans ses affaires à la recherche des coordonnées du peintre mais là ça devient impossible. Je veux bien coucher mais pas pour rien. Reste les confidences sur l'oreiller, le grand classique des romans d'espionnage.

 

- Tu bois un verre avec nous, chérie ?

 

La chérie est d'accord. Elle me déshabille carrément du regard. Ça va peut-être se terminer en partie à trois cette affaire-là. Pour le fun c'est mieux, mais pour ce que je cherche, ça ne l'est pas forcement.

 

- Il est incorrigible, Alessandro ! Il adore faire l'amour avec deux femmes mais il oublie de dire à ses conquêtes qu'il y en a déjà une à la maison. Mais bon, je ne m'impose pas non plus… si vous voulez faire ça à deux, je resterai devant la télé !

 

C'est ce qui s'appelle être directe. Si c'est son fantasme à Alessandro Nancini, autant faire avec, il ne faudrait surtout pas qu'il se sente frustré. Et puis si je n'ai pas mon renseignement cette nuit, je l'obtiendrai un peu plus tard. J'ai confiance en mes capacités.

 

- Je crois bien que votre présence ne me gênera pas du tout ! Répondis-je en me faisant chatte.

- Et bien, allons-y ! Répond-elle

- On ne devait pas boire un verre ? Fait semblant de protester Nancini.

- On le boira après ! Répond Félicia On se met à l'aise ?

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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