Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 18:14

Chanette 19 - Trafic

bisou1719

 

Ceux qui n'ont pas lu mes précédentes aventures ne savent donc pas qui je suis. J'exerce le métier de dominatrice professionnelle... Je me prénomme Christine D (Chanette, c'est pour mes clients et quelques très rares intimes), j'ai disons entre 30 et 40 ans, suis mariée avec un homme de moins en moins présent. Taille moyenne, peau mate, visage ovale, cheveux mi longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas des récits de domination, mais des récits d'aventures érotiques. Allez, ça commence !

 

1 - la Feuille à l'envers

 

Vendredi 7 Septembre

 

Cette œuvre de Sylvio Tedesco de par son parti pris affiché de se servir de la structure de la Bible pour calculer l'emplacement de ces intrigants tracés d'un rouge fin, contrastant avec les surprenantes masses bleues qui semblent figées dans l'espace-temps, nous interpelle au niveau de la spiritualité de l'artiste qui s'efface devant le créateur, son créateur, notre créateur."

 

J'ai failli éclater de rire devant la suffisance et la bêtise de ce charabia.

 

Je n'avais pas revu Anne-Gaëlle depuis plus de deux mois. La gestion de sa galerie d'art de la rue de Seine, la débordait de plus en plus. Elle s'était d'abord absentée au Canada, puis s'était consacré à sa prochaine expo qui aurait lieu en Octobre. Au téléphone, la dernière fois, je l'avais senti agacée, contrariée, elle qui était d'ordinaire enjouée et insouciante. Les circonstances firent que nous n'étions pas arrivées à nous revoir depuis ce temps.

 

- Passe me voir à la galerie, quand tu pourras. Comme ça tu verras les horreurs que j'expose en ce moment !

 

Je profitais de cet après-midi plutôt calme pour y faire un saut.

 

Quand Anna me parlait d'horreurs, je pensais qu'elle s'exprimait au second degré et que j'aurais droit, comme souvent en ces lieux, à la vision d'œuvres quelque peu coquines, voire très coquines.

 

Mais là, je restais confondue ! C'était moche et sans aucun intérêt. Qu'est-ce qui lui a pris à Anna d'exposer de telles merdes ?

 

Et pour l'instant elle ne peut pas me répondre, depuis mon arrivé, elle est en grande discussion avec un type, la soixantaine, très distingué, sans bidon, le cheveu argenté, non dégarni et coiffé en arrière, grosses lunettes en écaille, costume gris clair sans doute fait sur mesure, chemise blanche avec manchettes, pompes de luxe, chevalière XXL et cravate moche. Le genre de mec qui se trimbale avec l'odeur de son fric comme d'autres se trimbalent avec l'odeur de leur déodorant.

 

Ah ! Et voilà Anna et l'olibrius qui s'approchent de moi. Attention, je sens que ça ne va pas être triste.

 

- Chanette, je te présente Alessandro Nancini qui est le président du... Comment disiez-vous ?

- De la FANAC !

- Ah ?

- La Fondation Alessandro Nancini pour l'Art Contemporain.

- Christine d'Esde, ma meilleure amie ! Me présente Anna.

- Mes félicitations, vous êtes une très belle femme !

- Je n'y suis pour rien, j'ai dû naître comme ça !

- J'ai vu que vous manifestiez un grand intérêt pour les œuvres de cet artiste !

- A vrai dire... Commençais-je.

 

A ce moment-là, Anna m'envoie un grand coup de coude. Bon ça va, j'ai compris, faut pas que je dise du mal de l'artiste. Le milieu de l'art est remplis d'hypocrites, alors soyons hypocrite, c'est gratuit et c'est facile !

 

- Il y a quelque chose de magique dans ces tableaux ! Déclarais-je.

- Oui ! Plus on les regarde, plus on est fasciné.

- Absolument !

- En fait on entrevoit l'éternité.

- Et si on n'y croit pas, à l'éternité ?

- Mais justement, l'artiste nous invite à y croire, c'est toute sa démarche !

 

Je ne relance pas, ça me gonfle. Alors c'est lui qui le fait, mais dans un tout autre registre :

 

- Serait-ce indiscret de vous demander ce que vous faites dans la vie ?

 

Evidemment que c'est indiscret, dire qu'on fait la pute ou qu'on tient un studio de dominatrice professionnelle, ne fait pas partie des usages dans cette société hypocrite !

 

- Sans profession ! Répondis-je simplement !

 

Il lorgne mes mains. Je suppose qu'il y cherche une alliance. Je suis certes mariée (ben oui !) mais ce serait avec l'homme invisible que le résultat serait du pareil au même ! Et je ne porte pas d'alliance.

 

- Pardonnez mon audace, mais j'ai une envie irrésistible de vous inviter au restaurant.

 

Et puis quoi encore ? Déjà que dans le cadre de mes activités professionnelles, je n'accepte ce genre de choses que très rarement, alors pensez bien qu'avec un parfait inconnu dont je n'ai strictement rien à foutre, je ne vais pas dire oui !

 

- N'y pensez pas !

- Je ne fais que ça pourtant !

 

M'énerve ce mec, je m'éloigne et feint de m'intéresser à ces foutues tableaux, pendant que ces messieurs-dames reprennent leur conversation. Puis au bout de cinq minutes, je sors de ce bazar devant les yeux incrédules de ma meilleure copine.

 

Je rentre dans un bistrot cinquante mètres plus loin, puis je lui téléphone :

 

- Préviens moi quand il sera parti, je n'suis pas loin !

- D'accord ! Me répond-elle avec une voix d'hôtesse d'aéroport.

 

Une demi-heure ! Une demi-heure que je poireaute ! Mais bon dieu, c'est une sangsue, ce mec ! Allez, j'me casse !

 

Et juste au moment où j'allais téléphoner à Anna, la voilà qui m'appelle ! C'est bon ! Je retourne à la galerie. Et... Oh ! Non ! L'abruti de la galerie est là sur le trottoir devant moi et vient à ma rencontre avec une tronche à faire de la publicité pour une marque de dentifrice.

 

- Je suppose que c'est le destin qui nous fait nous rencontrer de nouveau !

- Vous perdez votre temps, monsieur !

- Permettez-moi d'insister !

- Non !

- Le destin est têtu, nous finirons bien par nous croiser de nouveau !

- Si je vous croise de nouveau, je changerai de trottoir !

 

Et je le laisse planté là !

 

Mais Alessandro Nancini n'est pas homme à renoncer si facilement. Cette femme est revenue à la galerie, elle finira bien par en repartir. Il lui suffira d'attendre. Et le voilà au même café et à la même table qu'occupait Chanette, il y a quelques instants. Quand elle ressortira de la galerie, il la suivra discrètement. Quand il aurait l'adresse, la rencontrer fortuitement ne serait plus qu'un jeu d'enfant.

 

- C'est un vrai pot de colle, ton visiteur !

- C'est encore pire que ça, je t'expliquerai, viens !

 

Et la voilà qui m'attrape la main, et m'entraîne dans l'escalier en colimaçon qui descend vers le sous-sol.

 

- Tu m'as trop manqué ! Commence-t-elle en m'enlaçant et en portant ses lèvres aux miennes

- Humppf

 

Embrasser Anna est un plaisir toujours renouvelé, et pourtant le charme de la nouveauté a disparu depuis pas mal d'années, nous nous connaissons par cœur.

 

- J'ai envie qu'on se bouffe la chatte !

- Ici !

- Ben oui, ce petit canapé n'est pas si mal… Ah, j'ai oublié d'accrocher le panneau là-haut, je reviens

- Quel panneau ?

 

Elle n'a pas entendu, j'ai bien compris qu'elle avait envie de me sauter, le problème c'est que je ne suis pas trop motivée, mais bon, l'appétit vient en mangeant…

 

- Je n'ai pas mis de panneau, vu l'heure, j'ai carrément fermé en avance. Bon dis-donc toi, tu veux vraiment rester habillée ?

- Je ne connaissais pas ce sous-sol !

- Je n'm'en sers que quand les expos comportent beaucoup d'œuvres, je ne peux pas tout placer en haut. Je m'en sers aussi pour les vernissages ! Voilà c'était la visite guidée du sous-sol ! Et si on passait aux choses sérieuses maintenant ? Minauda-t-elle.

- La visite guidée n'est pas terminée, je n'ai pas vu les toilettes !

 

- D'accord ! Alors cette porte, c'est la remise, celle-ci c'est un cagibi, et celle-ci, les toilettes ! Mademoiselle est contente ?

- Mademoiselle va pisser !

- Ah, oui… et je ne peux pas en profiter ?

- Si, mais faut que m'installe comme il faut… Attend !

 

Je retire carrément mon pantalon et mon string, puis je m'assoie sur le siège en me plaçant le plus en arrière possible. Anna, après n'avoir conservé que ses sous-vêtements vient placer son visage devant ma chatoune. Elle ouvre la bouche, elle est prête. Je lâche les vannes, elle avale une première giclette. J'essaie de contrôler mon débit, mais ce n'est pas si évident que ça, il y en a trop à la fois pour qu'elle puisse avaler, ça coule sur son menton, sur sa poitrine, sur ses cuisses, par terre. Il va falloir passer la serpillière après toutes ces bêtises. Pas bien grave !

 

- Y'en a plus ?

- Plus pour le moment !

- Bisous ?

 

Et c'est comme ça, que je me retrouve avec la saveur de ma propre urine dans ma bouche. Petit goût légèrement âcre, tiède, un délice de fin gourmet. Je me remémore quelques vers lu je ne sais plus où : " Goût tiède de bouillon de légumes / Odeur subtile de foin que je hume / Que me fais-tu boire, femme impie ? /- Quelques gouttes de mon pipi !"

 

- A ton tour ?

- Tout à l'heure peut-être ! Reste assise, on va faire un petit nettoyage !

 Chanette19a1.jpg

C'est trop rapide, j'aurais préféré de longs préalables bourrés de tendresse, la caresse d'une peau, de la main, de la bouche, le frôlement des corps et tout simplement l'immense plaisir d'être ensemble et si charnellement proches. Là, telle que je la connais et telle que je me connais, elle va me faire partir au quart de tour !

 

Effectivement, après m'avoir copieusement lapé et léché afin de récupérer les impertinentes gouttelettes qui s'y étaient posées, la voici qui fait danser sa langue autour de mon clito, puis carrément dessus. Je tente de retarder ce plaisir qui monte inexorablement. Pas évident ! Je choisis donc de me laisser aller. Ça monte, ça monte ! Ça y est, je suis au ciel ! Avec les anges !

 

- Ça a été fulgurant ! Commente Anna, en me faisant un bisou, un gentil bisou, mais d'habitude c'est mieux que ça, à mon avis quelque chose la préoccupe, la copine.

 

Je la caresse, lui enlève son soutif, puis sa culotte, je caresse encore, je bisouille, je bécote, je tripote. Elle se tortille bizarrement. Elle veut quoi ? Tirer sa crampette en vitesse ? Peu son genre ! Je lui donne une tape sur les fesses, histoire de manifester mon agacement.

 

- Plus fort !

 

Pas de soucis, je claque plus fort. Anna a ses périodes masos et dans ces moments-là, elle encaisse parfaitement bien. Je tape comme une malade, un coup la fesse droite, un coup la fesse gauche, et on recommence

 

- Oh ! La, la l Ça chauffe !

- Tu veux que j'arrête !

- Non, c'est trop bon !

 

Alors si c'est trop bon, on va continuer. Le souci c'est que je commence à avoir sacrement mal aux mains. Il me faudrait un objet contondant.

 

Coup d'œil circulaire, il y a une magnifique règle plate en plastique transparent qui traîne dans un coin. Je m'en vais chercher l'objet. Anna a profité de ce léger contretemps pour se positionner en une levrette parfaite, le cul relevé, tendu, écarté révélant tous ses trésors ! Que c'est beau ! Une œuvre d'art ! Je fais semblant de la menacer avec la règle.

 

- Même pas peur !

 

Je cingle !

 

- Ouille !

- Ça fait mal, hein ?

- Humm, continue !

 

C'est ce que je fais ! Elle pousse des petits cris mais ne me demande pas d'arrêter. Ses jolies fesses tournent rapidement au cramoisi.

 

- On va arrêter sinon tu ne vas pas pouvoir t'asseoir pendant huit jours !

- Viens vite me calmer, j'ai la chatte en feu ! Dit-elle en s'allongeant sur le dos, les cuisses écartées.

 

Mouillé comme elle est, elle ne risque pas de prendre feu ! Ça dégouline de partout ! Son clito est érigé comme une mini-bite. Et tandis qu'Anna tiraille violemment ses bouts de seins, j'approche ma langue de son bouton d'amour. Elle se tétanise, elle est secoué de spasmes, elle hurle, puis son corps à la surface duquel le sang a afflué devient tout mou.

 

- Putain le pied, je suis en nage ! Et y'a pas de douches ici ! Même pas une serviette !

- Ma pauvre bibiche !

 

Il y a quand même un petit lavabo… on a fait avec !

 

Bon alors tu me racontes :

 

Le récit d'Anna.

 

Mardi 4 septembre

 

Il est 11 heures 30. Un type entre dans la galerie, costume sur mesure, cheveux argentés et pompes qui brillent. Il ne me salue pas, me dévisage quelques secondes et s'en va contempler les toiles. Il n'y a rien de bien nouveau à voir, la prochaine expo n'aura lieu qu'en octobre et en attendant j'accroche quelques tableaux que m'ont laissés en dépôt quelques artistes. D'ailleurs le gars, il les regarde à peine. Je dirais même qu'il a l'air de s'en foutre complètement ! Et puis le voilà qui viens vers moi !

 

- Pas de vernissage en vue ?

- Pardon ?

 

Pas bonjour, pas s'il vous plaît ! Il se croit où cet abruti ?

 

- Je vous demandais "Pas de vernissage en vue ?"

- Et votre maman, elle ne vous a jamais appris à dire bonjour ?

 

Le mec il rougit comme une tomate, mais ne se démonte pas pour autant.

 

- J'ai parfois le défaut de parler trop doucement, je vous ai salué en entrant !

 

Quelle mauvaise foi !

 

- J'ai cru comprendre que votre prochaine expo n'aurait pas lieu avant Octobre !

- Si vous savez, pourquoi vous me demandez ?

- Je connais un jeune artiste que j'essaie de lancer, je me disais que vous pourriez peut-être l'exposer ?

- Ben voyons !

- Je peux vous montrer ?

 

"C'est ça, montre-moi, pépère, et ensuite je me ferais une joie de t'envoyer promener."

 

Il sort de sa sacoche, un ordinateur portable, et fait apparaître la première œuvre du "maître". J'éclate de rire. Une espèce de fond bleu avec des boursouflures, le tout barré d'un trait rouge.

 

- Et vous croyez vraiment que je vais exposer ces merdes ?

- Oui, je crois !

 

Et voilà qu'il me sort de sa poche une liasse de gros billets, je n'ai pas compté mais ça faisait une somme !

 

- C'est quoi ça ? Vous les avez fabriqués cette nuit ?

- Ils sont à vous !

- Attendez, vous voulez dire que vous me laissez tout ça si j'accepte d'exposer ces… ce machins…

- Ces œuvres, diront nous !

- Et le piège, il est où ?

- Il n'y en a pas, c'est un investissement. Je vous ai préparé un contrat, il vous suffira de remplir les blancs, d'ajouter la date…Je n'ai pas indiqué la vrai montant, c'est à cause du fisc...

- Et vous êtes qui, d'abord ?

- Nancini ! Alessandro Nancini !

 

Je lis le truc, en fait je m'engage à exposer les œuvres du dénommé Sylvio Tedesco du tant au tant à l'exception de toutes autres productions d'autres artistes. Je m'engage aussi à participer à toutes les manifestations promotionnelles organisées par La Fondation Alessandro Nancini pour l'Art Contemporain et son représentant…

 

- Ça veut dire quoi, ça ?

- Réception chez des ploucs, dîner en ville avec des emmerdeurs, cirage de pompes…

- Et vous avez besoin de moi ?

- Invitez la directrice de la galerie me semble la moindre des choses. Je ne vais pas vous apprendre à aimer les tableaux de Tedesco, vous m'en semblez incapable…

- C'est ça prenez, moi pour une conne !

- Mais il vous suffira de faire semblant, je vous donnerai quelques cours de cuistrerie, ça ne sera pas bien long ! Alors on signe ?

- Laissez-moi 24 heures !

- La loi vous accorde un délai de rétractation, autant signer tout de suite !

- J'ai dit : Vous me laissez 24 heures !

- Vous prenez donc le risque que je propose mes services à une autre galerie !

 

M'énerve ce mec !

 

- Oui je prends ce risque !

- Bon, d'accord, il va être midi, je vous emmène au restaurant !

- Non merci !

 

Il n'insista pas.

 

Cette manne inespérée me laissait quelque peu dubitative, je décidais de consulter mon avocat…

 

Mercredi 5 septembre

 

Mon avocat est une avocate, une belle femme mature, avec quelques légères rondeurs, elle est du genre qui en impose comme on dit !

 

- Alors ma bibiche, on a des ennuis ?

- Non !

- Alors ?

- Disons qu'il m'arrive un truc de ouf...

 

Je lui raconte.

 

- Bizarre ! T'as une photo de ces tableaux ?

- Non !

 

Elle me conseille de signer non pas un contrat mais deux, l'un uniquement pour l'exposition dans la galerie, l'autre pour les modalités de représentation et d'accompagnement.

 

- C'est sur ce dernier point qu'il existe des risques de rupture de contrats, l'autre est inattaquable. Pour la galerie tu te fais payer d'avance, pour le reste tu exiges un acompte de 50% non remboursable. Je te prépare deux propositions de contrats.

 

Et elle se mit à tapoter sur son ordinateur.

 

- Combien, je te dois ?

- Rien, t'es pressée ? Me demande-t-elle en me déshabillant du regard.

- Pas trop !

- Alors déshabille-toi !

- C'est ce qui s'appelle une demande directe !

- Tout à fait ! J'aime aller droit au but.

- Et si je ne suis pas d'accord ?

- Et bien, tu recevras le montant de mes honoraires par la poste ! Répond-elle, amusée. Bon, allez, on n'a qu'une demi-heure ! Alors tu te déshabilles ?

- Toi alors, t'es trop !

 

A vrai dire, je m'attendais un peu à une fantaisie de ce genre. On m'avait présenté Hélène au cours d'une soirée très spéciale. Elle avait flashé sur moi, je n'avais rien contre. Elle m'avait administré une fessée mémorable qui nous avait rendu toutes les deux dans un drôle d'état. Nous avions après cela fait l'amour entourées d'une bande de mâles qui se branlaient la bite en nous regardant.

 

Depuis, quand je fais appel à ses services, j'ai droit ou non, à une petite séance, ça dépend de son emploi du temps, et de ses envies du moment.

 

Elle appelle sa secrétaire alors que je suis déjà à moitié à poil.

 

- Attends, ne la fait pas rentrer !

- Fais-moi confiance, arrête de faire ta jeune fille !

 

La secrétaire entre, une antillaise très jolie et très noire de peau.

 

- Diane ! Décalez tous mes rendez-vous d'une demi-heure et qu'on ne me dérange sous aucun prétexte.

- Pas de problème ! Répond la blackette en me gratifiant d'un sourire complice.

- Au fait, Diane, il y a combien de personne dans la salle d'attente.

- Une seule personne !

- OK. Prévenez la pour le retard, mettez un panneau sur le bureau d'accueil et venez nous rejoindre.

- Pas de problème ! Répète-t-elle.

 

Me voilà à poil ! Hélène, elle, est restée habillée. Ce genre de situation m'excite, et elle le sait très bien l'avocate !

 

- Tu es toujours aussi belle ! Me complimente Hélène avec un regard concupiscent.

- Ça te plait, hein ?

- Tourne-toi un petit peu que je voie ton petit cul ! Qu'est-ce que vous en pensez, Diane ?

- Jolie chute de rein !

 

L'avocate sort une cravache d'on ne sait où et la tend à sa secrétaire.

 

- Tiens-toi après la table du fond, Diane va te corriger les fesses !

- Euh ! J'aimerais autant ne pas être marquée !

- Ah ! Et pourquoi donc ? Tu vois un copain ce soir... une copine ?

 

Je ne réponds pas, La réponse ne la regarde pas. Hélène réfléchit quelques instants puis sort de la grosse ficelle d'un de ses tiroirs :

 

- On va faire autrement ! Diane attache-moi cette salope sur la chaise.

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Je n'aime pas trop qu'on m'attache. Les risques de dérapage de la partie dominatrice sont sans doute faibles, mais ils existent, et dans ce cas je me retrouve sans défense. Mais bon, elles sont deux et ça se passe dans des locaux professionnels, je ne vais pas devenir parano non plus.

 

Hélène s'approche de moi !

 

- Alors ? Mademoiselle fait de manières, mademoiselle veut bien que je la domine, mais mademoiselle ne veut pas de marques, mademoiselle veut arriver intacte pour son rendez-vous romantique du soir. Et tu crois que je vais accepter ce genre d'attitude sans réagir ?

 

Et elle m'envoie une double gifle en pleine poire ! Je m'y attendais un peu. J'ai beau être un peu maso et aimer ce genre de situation, elle m'a sonné ! C'est limite. Si ça doit continuer comme ça je vais arrêter les frais !

 

- A toi de jouer ! Dit-elle à Diane en lui tendant une chainette dont les extrémités sont des pinces à seins.

 

Elle m'en clipse un sur le téton gauche, la pression est forte mais supportable et ne tarde pas à m'envoyer des ondes de plaisir entre les cuisses. La sensation monte encore avec la pose de la seconde pince. Elle se met ensuite à jouer avec la chaînette, tantôt en la tirant vers elle m'étirant douloureusement mes bouts de seins, tantôt en la tirant vers le haut, tantôt en exerçant une double pression de l'intérieur des mains (faut bien varier les plaisirs). Je gémis, étrange sensation où la douleur se mélange au plaisir. Et qu'on ne vienne pas me dire que le plaisir est factice, qu'il serait purement psychologique, ceux qui profèrent de telles âneries n'ont qu'à venir constater si ce qui coule de mes cuisses est factice !

 

Et devinez ce que fait l'avocate pendant ce temps ? Madame a déplacé son fauteuil de façon à mieux observer ce qui se passe, elle est vautrée dedans et se masturbe à qui mieux-mieux. Madame est au peep-show, elle s'offre une petite saynète accompagnant ses délires masturbatoires. Inouï !

 

Elle finit par jouir, s'efforçant non sans difficultés de rester silencieuse.

 

- Ça m'a fait du bien ! Commente-t-elle. Diane, tu peux la détacher et nous laisser !

 

On est en pleine poésie ! Cette conasse n'a pensé qu'à son plaisir. Pas un mot pour me demander si tout va bien ! Non, je ne suis qu'une poupée gonflable, on ne parle pas aux poupées gonflables !

 

- T'a peut-être des kleenex ? Demandais-je.

- Tu as attrapé un rhume.

- Non, j'ai la chatte et les cuisses pleines de mouille !

 

Sa tête !

 

- On reste en contact, soit ferme pour les contrats, si ça bloque, je me déplacerais pour t'assister, si quelque chose cloche n'hésite pas à me déranger...

 

Je m'attendais donc à une négociation difficile avec Nancini, mais les choses ne se passent jamais comme on les imagine, il valida sans sourciller toutes les modifications contractuelles suggérés par l'avocate !

 

- Je vais vous faire livrer les toiles le plus rapidement possible. Vous aurez besoin d'un coup de main pour les installer ?

- Non merci, je sais faire !

- J'ai fait imprimer des feuilles de commentaires, les gens adorent qu'on leur explique ce qu'ils sont en train de regarder ! Ce soir vous m'accompagnerez, habillez-vous chic et sexy !

- Je ne suis pas sûr d'avoir ce qu'il faut !

- Et bien, vous l'achèterez !

 

C'est ainsi que le soir même, je me trouvais attifée d'un tailleur beige en flanelle sous lequel j'avais passé un petit top en soie assez décolleté.

 

- Hum, superbe, me complimente Nancini en passant me chercher, nous allons rencontrer Louis Bouyon, c'est le redac'chef de la revue "Arts du Présent", vous connaissez ?

- De nom.

- C'est un con, mais il se figure que je l'estime, en fait, il est assez facilement manipulable, surtout quand il a une belle femme à sa table. Ah ! Autant vous le dire tout de suite, il n'a rien d'un play-boy, il est même moche comme un pou... Mais je ne pense pas qu'il vous sera nécessaire de coucher avec !

- Je ne couche avec personne, Monsieur Nancini !

- On verra bien !

- Non, ce n'est pas "on verra", c'est "non".

- Allez, montez, on y va !

 

Restaurant chic avec une armée de pingouins, tout ce que je déteste, on s'installe. Bouyon est ponctuel et arrive trois minutes après. Il est gros, il est gras, il est adipeux, et aussi souriant qu'une boite de suppositoire. En revanche mon décolleté à l'air de l'intéresser.

 

- Je vous présente Anna-Gaëlle de Chabreuil qui est directrice de la galerie "la feuille à l'envers".

- Ah ? Connais pas ! C'est où ?

- Rue de Seine !

- Et je suppose que vous y avez découvert le nouveau génie du siècle ? Ironise le gros patapouf.

- Ces messieurs dames désirent-ils un apéritif ? demande le loufiat.

- Non ! Répond Bouyon qui se croit tout seul.

- Regardez ça ! Reprend Nancini en exhibant un tirage papier d'un des tableaux de Tedesco.

- Ça se regarde dans quel sens ?

- Comme ça ! La signature est en bas à droite.

- Ça ne m'inspire pas !

- Anna-Gaëlle va vous donner quelques explications !

- Hummm ! Répond Patapouf, pas vraiment motivé.

 

Coup de coude de Nancini ! C'est donc à moi de remplir ma part de contrat et de débiter avec conviction le blabla imposé :

 

- Ce tableau fait partie d'une première série de douze. Ils comportent tous une ligne rouge de dimension et d'inclinaison différente qui sont calculés sur la structure du texte de la Bible. Les éléments autour sont également peints en figurant les principaux passages, de façon abstraite bien sûr, abstraite mais cohérente. Ainsi, ce tableau représente la Genèse...

- Vous êtes croyante ? M'interrompit patapouf.

- Euh, à ma façon.

- Vous ne croyez pas à Adam et Eve, quand même ?

- La Genèse est une symbolique, la vraie création du monde c'est le Big-Bang, et c'est bien ce que montre le tableau.

 

Nancini me regarde, ébahi, il doit se demander où j'ai été chercher ça ? Je n'en sais rien, ça m'est venu tout seul.

 

- Ouais, évidemment, vu comme ça... Au fait vous avez été à Beaubourg voir...

 

Changement de sujet, au grand dam de Nancini qui assure, mais qui ronge son frein. J'évite de participer à la conversation, mais surprend le regard de Patapouf qui lorgne de plus en plus ostensiblement dans mon décolleté. Je sens que ça va mal finir cette affaire-là !

 

Au moment du café, Nancini relance :

 

- Pour Tedesco, ça vous inspire ou pas ?

- Qui c'est Tedesco ?

- Le peintre dont nous parlions au début.

- Ça ne me fait pas bander...

 

Il deviendrait vulgaire, Patapouf !

 

- Mais ça peut se vendre avec un peu de baratin. Ajoute-t-il.

 

Le visage de Nancini retrouve soudain le sourire.

 

- Vous me rendriez service en acceptant de publier un court article dans votre revue.

- Et en échange ?

- Je vous ai préparé une petite enveloppe...

- Que voulez-vous sue j'en fasse ? Gardez-là, je ne sais déjà plus quoi faire de mon fric.

- Qu'est-ce qui vous ferait plaisir, alors ?

- Une heure avec cette charmante personne et je vous mitonne un article bien comme il faut...

 

Je deviens rouge comme une tomate.

 

- Je reviens de suite, veuillez m'excusez. Indique Patapouf en se levant de son siège.

 

Il se dirige vers les toilettes. C'est le vieux truc classique consistant à s'éloigner afin de permettre aux autres de discuter librement entre eux.

 

- Il n'en est absolument pas question ! Fulminais-je.

- Avec tout le fric que je vous ai donné, vous n'allez pas faire la mijaurée.

- Ecoute pépère, il n'était à aucun moment prévu que je sois obligé de faire la pute ! Chacun son métier ! Et quand bien même je serais pute, ce serait moi qui choisit : avec qui, où et comment. Il n'y a que les filles collées avec un maquereau à qui on impose un client, et à ce que je sache vous n'êtes pas mon maquereau. Je m'en voudrais d'ailleurs.

 

Et sur ces bonnes paroles, j'attrape mon sac à main et je me carapate.

 

- Ecoutez, c'est un malentendu... Proteste Nancini.

 

Mais je suis déjà dehors.

 

Je pressentais que cette affaire allait m'apporter des ennuis, mais là c'est le pompon ! Je tente de joindre mon avocate, évidemment, ça ne répond pas. J'adore les gens qui affirment qu'on peut les déranger à n'importe quel moment du jour et de la nuit, mais qui ne sont pas là quand on a besoin d'eux. Je laisse un message et lui demande de me rappeler d'urgence.

 

Jeudi 6 septembre

 

J'ai passé une très mauvaise nuit, mais ce matin ma décision est prise, je vais dire à Nancini de reprendre ses tableaux de merde et je vais lui rendre son fric. J'arrive à la galerie à 9 heures, je n'ouvre pas au public, et j'appelle Nancini, ça va chier !

 

Il ne répond pas ! Je ne laisse pas de message, je réessaierais plus tard, je commence à décrocher tous les tableaux de Tedesco quand le téléphone sonne, c'est l'avocate.

 

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

 

Je lui explique, lui dit que j'envisage de porter plainte.

 

- Plainte contre quoi ? On ne t'a obligé à rien :

- Pour harcèlement sexuel !

- Ça ne servira à rien, Nancini et l'autre nieront. Le problème c'est qu'il ne va plus te lâcher et te rendre la vie impossible. Dis-moi, tu as vraiment besoin de son fric à ce mec ?

- Besoin, non ! Disons que ça m'aurais arrangé, j'avais déjà fait un tas de projet, mais bon, je ferais une croix dessus.

- Alors laisse tout tomber, rend lui son fric et ses tableaux, exige un reçu. Tu veux que je m'en occupe ?

- Non, ça devrait aller ! C'est aussi ce que je pensais faire.

 

Je me remets au travail, et voilà que l'on tambourine à la porte. Encore un qui ne sait pas lire ! Il n'est pas assez grand mon panneau qui indique que c'est fermé ?

 

Le mec insiste. Il y en a qui sont lourds. En me dirigeant vers la porte, je reconnais Patapouf. Qu'est-ce qu'il vient foutre ici et qu'est-ce qu'il me veut ce vieux dégoûtant ? Je me dirige vers la porte et lui indique le panneau. Il me fait des signes avec les mains. Je finis par lui ouvrir.

 

- Bonjour ! Rassurez-vous, je ne fais que passer, j'en ai que pour cinq minutes. Avez-vous des nouvelles de Nancini ?

- Non, son téléphone est sur répondeur.

- Tant mieux !

 

Et le voilà qui farfouille dans son porte document et qu'il en extrait quelques feuilles. C'est quoi ces feuilles ?

 

- J'ai écrit l'article que souhaitait Nancini, mais je ne l'ai pas fait pour lui… tenez jetez un coup d'œil ! Je voulais juste prendre quelques photos pour l'illustrer mais je ne vois pas les toiles ?

 

Du mal à suivre !

 

- Sont dans le coin, là-bas !

 

Je jette un coup d'œil sur le papelard qu'il m'a tendu. Je vais tout de suite vers la conclusion. En fait, il a pondu un article de complaisance à la gloire de Tedesco, exactement comme le souhaitait Nancini. Il faut donc croire que ce dernier a trouvé une autre monnaie d'échange que la séance de baise qu'il convoitait avec moi !

 

- Vous allez les accrocher quand ?

- Jamais ! Je viens de les décrocher, je vais demander à Nancini de m'en débarrasser, je ne veux plus avoir affaire à ce personnage !

 

Ça le fait rire, ce con !

 

- Vous dite ça, par rapport à hier soir ? Mais c'est un malentendu, voyons, juste un malentendu ! Tient-il à me préciser.

- Pour vous peut-être, pas pour moi ! Alors s'il vous plaît, prenez les photos que vous avez envie de prendre et débarrassez-moi le plancher ! D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi vous avez besoin de prendre des photos ? Pourquoi, vous ne vous servez pas de celles de Nancini ?

- Nancini est un salaud, je vais lui jouer un tour à ma façon.

 

Ah ?

 

- Ecoutez, vos petites histoires, j'en n'ai rien à foutre ! Si vous pouviez vous dépêcher un peu !

- Vous ne savez pas tout. On s'est engueulé, hier soir, je suis parti du restaurant et j'ai laissé Nancini finir son repas tout seul. Il m'avait dit que vous ne feriez aucune difficulté pour coucher si je le demandais. C'est pas que ça m'intéressait spécialement... Avec mon fric, je peux me payer toutes les putes que je veux, mais puisque c'était offert !

- Je...

- Attendez, mon absence inopinée n'était pas fortuite...

- Je m'en doutais un peu !

- Je me méfie de Nancini, du coup j'ai entendu votre conversation, je voudrais dire votre esclandre ! Voilà ce que je vous propose...

- Vous ne me proposez rien du tout, je ne veux plus entendre parler ni de ces tableaux, ni de Nancini, ni de vous, alors...

- Laissez-moi juste vous expliquer, il y en pour un minute...

- Vous devenez pénible, monsieur.

- Prévenez Nancini qu'il aura son article sur Tedesco, montrez lui le projet que j'ai rédigé, dites-lui que nous nous sommes arrangés tous les deux, et ne donnez aucune précision, mais précisez-lui qu'il n'a pas été question de sexe entre nous. Et puis vous lui montrerez ça ! Me précise-t-il en sortant une nouvelle feuille de son porte document. Mais, je vous en prie lisez !

 

"Cet article sera publié à la seule condition que l'enveloppe que vous me destiniez soit remise à Mademoiselle Anne-Gaëlle de Chabreuil… " Et c'est signé Louis Bouyon"

 

Oups

 

- Voilà vous me donnez votre accord tout de suite ou vous préférez me téléphonez pour me dire ?

 

Et il me tend sa carte.

 

- O.K. Je vous appellerai !

- Avant midi, s'il vous plaît ! On peut en accrocher deux ou trois que je fasse des photos ?

 

Ouf ! Il est parti ! Le problème, c'est que cette proposition change tout : plus de problème avec Nancini, je garde l'argent et j'augmente la mise ! Trop beau pour être vrai, il doit y avoir un piège mais où ça ?

 

J'appelle l'avocate qui elle non plus ne voit pas ou serait le piège, elle me donne néanmoins quelques conseils.

 

J'ai donc fait part à Bouyon alias Patapouf de mon accord. Puis j'ai tout raccroché. Il ne me reste plus qu'à attendre que Nancini se manifeste !

 

A 14 heures trente, le voilà qui arrive, il est remonté comme un coucou suisse et sans autre préalable se met à m'engueuler.

 

- Vous pouvez être fière de vous, vous m'avez fait perdre mon meilleur coup. Me déclare-t-il avec une incroyable expression de mépris

- Hi. Hi !

- C'est ça, rigolez ! Et vous imaginez sans doute que je vais vous laisser le fric que je vous ai avancé sans réagir ?

- Je n'imagine rien du tout, mais lisez donc ceci au lieu de vous énerver bêtement !

 

Et je lui tends le texte de Patapouf. Il le parcourt, incrédule.

 

- Je ne comprends pas, c'est Bouyon qui a écrit ça ?

- Qui voulez-vous que ce soit ?

- Il se fout de ma gueule !

- Il m'a donné ça aussi !

 

Et je lui tends le papelard où il est question de l'enveloppe. Il n'a pas l'air convaincu !

 

- Il me prend pour un pigeon, Bouyon.

- La parution de l'article est annoncée sur son compte Twitter.

- Et alors, ce n'est pas parce qu'il l'annonce qu'il va forcément le faire. Et puis même, qu'est-ce qui prouve que c'est cet article-là qui sera publié ?

 

Je n'avais pas pensé à ça, et mon avocate non plus.

 

- Et vous lui avez fait quoi à Bouyon pour qu'il change d'avis ?

- Ça ne vous regarde pas !

- Je lui téléphone.

 

Il compose nerveusement le numéro de Patapouf… Qui ne répond pas.

 

- Il se fout de ma gueule, répète-t-il, elle parait quand la revue ?

- Vendredi !

- Alors, vous aurez le fric vendredi, si l'article parait et si c'est bien celui-là. Et sinon, je vous garantis que ça va chauffer !

- Si je n'ai pas le fric aujourd'hui, l'article ne paraîtra pas !

- Je croyais qu'il était annoncé sur Twitter ? Ironisa-t-il.

- Je ferme à 19 heures, je vous attends.

- Ça sent le coup fourré, je vais vous faire un chèque daté de vendredi. Si l'article parait, je vous le changerais pour du liquide, dans le cas contraire je ferais opposition... En attendant mieux.

 

J'ai envoyé un message à Patapouf. Je ne pensais pas qu'il reviendrait, mais quelques minutes avant la fermeture, il était là !

 

- Ça n'a pas été trop dur ?

- Disons qu'il ne comprend pas trop ce qui se passe ! Moi non plus d'ailleurs !

- Il n'est pas au bout de ses surprises ! Il faut que je vous explique tout ça. Je peux vous emmener au restaurant.

- Pas ce soir, je suis prise !

 

C'est ce qu'on appelle une réponse réflexe !

 

- Demain soir alors !

 

Bon, j'ai compris, si je lui dis que je suis prise aussi ce soir-là, il va me proposer celui d'après jusqu'à ce qu'il trouve le bon créneau. D'un autre côté, j'ai aussi très envie de savoir ce que ce type à derrière la tête, alors autant se débarrasser des corvées.

 

- Attendez, je peux peut-être m'arranger pour décaler mon rendez-vous de ce soir, je passe un coup de fil.

 

Je m'éloigne et fait semblant de téléphoner.

 

- C'est bon pour ce soir !

 

Patapouf à l'air ravi.

 

- Des fruits de mer, ça vous dit ?

- Super !

 

Pourquoi super ? Parce que ça ne fait pas grossir !

 

à suivre

Par chanette - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 17:20

Chanette 18 – La bande à Ludo 3 – Laurie, l’ensorceleuse par Chanette

 

Mercredi 29 février

 

Ce matin de très bonne heure, nous avons été faire un saut à mon appartement. J’ai entassé des affaires de toilettes et du linge de rechange pour huit jours. J’espère que passé ce délai, cette affaire sera terminée… Même si je ne vois pas trop comment…

 

Je me suis baladée toute la matinée au hasard des rues de Paris, en essayant de trouver une solution. Mais de solution, je n’en trouve pas.

 

11 heures 30

 

Mon téléphone perso se met à sonner. Je ne pense pas connaître ce numéro, sans doute une erreur, je décroche !

 

– Chanette ?

 

Moment d’inquiétude ! Parce que, quelle est donc cette voix masculine qui m’appelle ainsi sur ce portable ?

 

– A qui ais-je l’honneur ?

– Vous ne reconnaissez pas ma voix ?

– Non !

– Max !

– Max ? Max qui ?

– On me surnomme parfois Max le dur !

– Ah ! Max ! Bien sûr ! (voir Pho et la partouze de Monsieur le Ministre)

– Je peux vous voir à midi ?

– C’est à dire, je ne travaille pas…

– Devant la fontaine St Michel à midi, je vous paie le restau !

– D’accord mais…

– Ne vous inquiétez pas, je vous expliquerai tout dans une demi-heure !

– Je serais peut-être un peu en retard !

– Pas grave, je vous attendrai.

 

Max ! Qu’est-ce qu’il me veut celui-ci ? Mais il tombe très bien ! Je m’étais refusé à envisager de faire appel à ses services malgré l’aide considérable qu’il m’avait apporté dans une affaire récente (voir la partouze de Monsieur le Ministre). En effet Max était le garde du corps d’un grand bourgeois assez louche et amoureux secrètement d’Anna-Gaëlle… et le solliciter me plaçait dans une position délicate. Mais là tout change, il me contacte pour le demander quelque chose, moi j’ai besoin de lui, il sera parfait dans le rôle du vilain maquereau, alors ce sera donnant-donnant !

 

Ce ne fut pas nécessaire !

 

On se fait la bise…

 

– Une Pizza, ça vous dit ?

– Allons-y, il commence à pleuvoir, donnez-moi le bras, je vous abrite !

 

Ce n’est qu’une fois attablés qu’il me lança :

 

– On m’a dit que vous aviez des ennuis ?

 

Oups !

 

– C’est qui : « on » ?

– Valentin ! Je suis resté en contact avec lui ! Que voulez-vous j’adore son cul ! Il m’a téléphoné ce matin et m’a raconté vos soucis. Je n’ai eu aucun mal à convaincre mon patron de vous porter assistance.

– Et en échange ?

– En échange, rien du tout ! Bon alors racontez moi tout en détail, je dis bien en détail et chronologiquement.

 

Ce que je fis, sans oublier l’étrange proposition que m’avait fait Ludo, celle de rencontrer « mon mac » !

 

– Ce sera le plan B ! On ne sait pas trop à qui on a affaire. Autant agir discrètement. Donnez-moi son numéro de téléphone, je vais essayer de le localiser.

 

Max était du genre « droit au but » et ne souhaita pas épiloguer, aussi nous avons parlé d’autre chose : Je n’avais jamais eu l’occasion d’avoir de longues discussions avec Max. Cet ancien malfrat devenu garde du corps (pour ne pas dire homme de main) d’un brasseur d’affaires aux fréquentations douteuses avait une passion dans la vie. Il aimait la nature, les promenades en forêt, possédait un herbier et était capable d’identifier tous les arbres ainsi que les oiseaux qui y nichent. Une conversation autrement plus intéressante que celle que j’ai pu avoir avec des clients avec lesquels j’avais fait l’erreur d’accepter d’aller au restaurant.

 

C’est au moment du café, que son téléphone sonna. Il nota ce qu’on lui disait sur un bout de papier.

 

– Votre bonhomme a une adresse à Reims. C’est du moins ce qu’il a déclaré en achetant son téléphone. J’y fais un saut immédiatement et je vous tiens au courant. Garçon l’addition s’il vous plaît ! Dit-il en sortant sa carte bancaire.

– Je vous en prie, Monsieur Max, rangez cette carte, c’est moi qui vous invite.

– Oh ! Vous savez, c’est une carte professionnelle, c’est mon patron qui paie !

– Dans ce cas…

 

Encore toute une après-midi, à me faire chier. Si j’étais croyante, j’irais brûler un cierge dans une église afin que la petite virée à Reims de Max puisse faire bouger les choses. Mais je ne suis pas croyante. Je l’ai quand même fait, comme ça, sans raison précise, pour passer le temps et aussi pour apprécier l’apaisant calme du lieu.

 

Il ne s’agit pas non plus d’y rester toute l’après-midi. Le problème c’est que je ne sais pas quoi faire. J’irais bien au cinéma mais je souhaite rester disponible si on m’appelle. Je sors de l’église alors qu’il commence à pleuvoir. Je vais aller m’acheter un parapluie ça m’occupera !

 

A 18 heures Max me téléphone.

 

– La piste est mauvaise. Le gars a acheté son téléphone avec des faux papiers. Personne ne le connaît à l’adresse indiquée. Je rentre. On se voit demain midi ?

– Même avant si voulez ?

– A 9 heures pour le p’tit dej ?

– O.K.

 

Ça commence mal cette affaire ! Pourquoi Max ne veut-il en faire qu’à sa tête, ce voyage à Reims était inutile, il était si simple d’organiser un piège.

 

Jeudi 1er Mars

 

– Bon, on va passer au plan B. Ce ne sera pas si simple, on manque cruellement d’informations, on ne sait pas ce que ce Ludovic fabrique avec ses acolytes. Et puis, ces mecs on sait qu’ils sont deux, ce qui est déjà compliqué, mais rien ne nous dit qu’ils ne sont pas plus nombreux !

– C’est vrai ! Concédais-je.

– Donc on marche sur des œufs et on n’a pas le droit à l’erreur.

 

Max n’était pas partisan d’un plan où j’aurais présenté ce dernier à Ludovic comme étant mon souteneur. Dans le cas, plutôt probable où il serait suivi, cela pouvait être un facteur de complications imprévisibles, voire sanglantes. On ferait donc plus simple.

 

J’avais proposé à Ludovic un rendez-vous à 14 heures, Place du Châtelet, lieu choisi par Max car très fréquenté sans l’être tout de même de trop. Max s’était « procuré » une moto, à l’arrière de laquelle j’étais méconnaissable avec mon casque et mes lunettes noires. L’objectif était de le prévenir une fois sur place que j’avais un contretemps m’obligeant à décaler le rendez-vous à 18 heures, puis ensuite de le suivre, en moto s’il était motorisé sinon, ce se serait à pied.

 

A 14 heures 15, Ludo n’est toujours pas arrivé, à 14 heures 20 non plus, j’appelle, je tombe directement sur le répondeur.

 

– Ce n’est pas normal, il se passe quelque chose ! Grogne Max.

– Il a flairé le piège !

– Je ne vois pas comment ! Non, je pense que ce sont ses copains qui l’ont empêché de venir.

 

On a attendu encore un quart d’heure, j’ai rappelé. Rien. Silence radio ! Ludovic ne répond plus !

 

Il est presque 14 heures 45, on laisse tomber.

 

– Il y a dû y avoir du grabuge ! Me dit Max, venez, on va boire une mousse.

 

La situation s’assombrit. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? D’une façon d’une autre Ludo a été empêché de venir. Donc non seulement on n’a plus ni piste ni plan, mais la menace des « amis » de Ludo est toujours au-dessus de ma tête ! C’est vraiment pas la joie !

 

On est là comme deux cons dans ce bistrot du Châtelet, Max avec son demi pression et moi avec mon jus de tomate. On ne se dit rien, on ne sait plus quoi se dire, on ne sait plus quoi faire ! Et puis tout d’un coup, Max sort de son mutisme :

 

– Il y a quand même quelque chose qui me chiffonne…

 

Voilà qu’il est chiffonné à présent ! Je commence à me demander comment il peut encore me sortir de ce merdier !

 

– Et c’est quoi qui vous chiffonne ?

– Vous m’aviez dit que vous vous assuriez tous les jours de ne pas être suivi !

– Tout à fait !

– Et pourtant, on a trouvé votre adresse perso ! Donc de deux choses l’une : ou bien nous avons affaire à de très grands professionnels, ce qui va compliquer rudement l’affaire, ou bien, un détail peut-être apparemment insignifiant vous a échappé…

– Je ne vois pas bien !

– Et bien, voyez-vous, j’ai l’intime conviction qu’on n’a pas affaire à des « grands professionnels ». C’est donc autre chose ! Je vais donc vous demander de me raconter à nouveau tout ce que vous savez !

 

Fais chier ! Ça ne sert à rien ! Il insiste.

 

Je lui raconte de nouveau tout ça dans le détail et j’en arrive à la soirée restaurant.

 

– Quand vous êtes sortie du restaurant, vous avez fait attention de ne pas être suivie ?

– On est rentré en taxi !

– « On » ? C’est qui « on » ?

– Un mec qui m’a dragué après le départ de Ludo.

– Vous ne m’en aviez pas parlé ?

– Ben, non, c’est hors sujet !

– En êtes-vous si sûre ?

 

C’est justement ce que j’étais en train de me demander à l’instant ? Et puis tout d’un coup, tout s’explique, sa technique de drague chaotique, son peu d’empressement à conclure, son absence d’envie de me revoir… En fait ce gars surveillait Ludo, et il voulait avoir des renseignements sur moi, je suppose qu’il n’était pas dans ses intentions premières de passer la nuit avec moi, il se serait sans doute contenté de me suivre.

 

– Voilà un point d’éclairci, admet Max, mais comme il ne vous a laissé aucune coordonnée, on n’est pas plus avancé !

– Comme vous dites ! Mais attendez… A un moment, il s’est passé un drôle de truc, je lui ai prêté mon téléphone pour qu’il puisse téléphoner à la personne avec qui il avait soi-disant rendez-vous !

– Il a dû téléphoner dans le vide !

– Non, on entendait vaguement quelqu’un à l’autre bout…

– Ah ? Ça prouve rien, il a dû faire un numéro au hasard.

– Et il est justement tombé sur une femme ? Quelle chance !

– Une comparse, je suppose ? Donc ce n’est pas un numéro « inventé », mais un numéro d’une femme qu’il connaissait.

– Et dans ce cas on tient une piste !

– Vous pouvez me retrouver ce numéro ?

 

Moins d’une heure après, on avait le nom et l’adresse de la femme, Laurie Cochet, rue d’Avron dans le vingtième. On y est allé. Il est très fort, Max, il a même « la clé du facteur » pour pénétrer dans tous les immeubles. Le nom de la dame est bien indiqué sur la boite aux lettres, c’est au troisième, on y va. Personne !

 

– Elle est peut-être en courses, ou alors elle travaille. On reviendra vers 19 heures, espérons qu’elle n’est pas en vacances. Sinon ben on lui téléphonera…

 

En redescendant, Max, examine de nouveau les boites aux lettres, celle de l’inconnue n’est pas surchargée de prospectus comme d’autres, elle n’est donc sans doute pas en vacances.

 

– Je vous laisse, j’ai quelques bricoles à faire, je vais en profiter, on se retrouve ici à 19 heures ! Propose-t-il.

 

En encore une après-midi à m’emmerder.

 

19 heures

 

– Vous allez voir l’artiste au travail ! Me prévient Max avant de monter. Vous me laissez faire, vous n’intervenez que si je vous le demande.

 

On frappe. La porte se déverrouille. Une apparition se découvre, grande brune à la peau mate aux yeux noirs, le nez est bien dessiné, la bouche magnifiquement ourlée, dommage qu’elle ne sourit pas.

 

– C’est pourquoi ? Dit-elle en soupirant !

 

Je suis sûre qu’elle cherche déjà la petite phrase assassine pour nous éconduire.

 

– Police ! Annonce Max en exhibant crânement une fausse carte. On peut entrer on a juste deux ou trois questions à vous poser.

 

La fille a alors un curieux sourire, mais nous fait entrer.

 

– J’étais en communication téléphonique, je n’avais pas tout à fait terminé. Vous m’accordez un instant ? Asseyez-vous, j’en ai juste pour deux minutes.

 

Elle nous laisse en fermant une porte derrière elle.

 

Les deux minutes s’éternisent… Je piaffe d’impatience, Max, lui reste stoïque. Enfin la voilà qui revient.

 

– J’arrive, juste le temps de prendre un verre de jus d’orange, j’ai une de ces soifs. Ah, vous en voulez peut-être un ?

– Merci, nous n’avons pas soif ! Répond Max assez sèchement.

 

Elle part dans la cuisine.

 

– Je vous écoute ! Dit-elle revenant.

– C’est très simple, le jeudi 2 février à 20 heures 55, vous avez reçu un coup de téléphone provenant d’un portable que vous ne connaissiez pas. La personne s’est identifiée par un prénom, « Quentin » et a prétendu avoir rendez-vous avec vous ce soir-là. La communication a de suite été coupée, il est possible que ce soit vous qui ayez raccroché… Nous cherchons à savoir qui est cet individu ?

– Ah ! Dit-elle surprise.

 

Elle a une façon de me regarder, me regarder, que dis-je me déshabiller du regard, plutôt ! C’en est gênant. Je suis sûre qu’elle est gouine !

 

– Le 2 février c’était il y a un mois, si vous croyez que je me souviens de toutes les communications que je reçois ?

– Vous ne connaissez pas de « Quentin » ?

– Ma foi, non !

 

Elle va arrêter de me regarder comme ça ! Elle me fait un imperceptible sourire, passe légèrement sa langue sur ses lèvres. J’ai un ticket de première classe avec la dame. J’ignore si Max s’en est rendu compte, peu importe, je réponds moi aussi d’un sourire, au niveau où nous en sommes, ça ne m’engage à rien du tout.

 

– Essayez de faire un effort de mémoire, c’est très important.

– Je peux savoir pourquoi c’est si important ?

– Non, je suis désolé !

– Dommage, ça m’aurait peut-être aidé à me souvenir de cet appel téléphonique ! Un jeudi soir ? Qu’est-ce que je faisais ce jour-là ? Ne bougez pas, je vais consulter mon agenda.

 

Elle farfouille dans son sac, en sort un agenda qu’elle consulte rapidement.

 

– Ah, si, je vois qui c’est ! Ah, excusez-moi, on frappe à la porte, je vais voir !

 

Elle va pour y aller, puis se ravise, prend son sac à main et se dirige vers la porte ! Pourquoi prendre son sac à main pour aller ouvrir ? Max a observé lui aussi ce curieux manège, il me confirme par signe qu’il a une arme et qu’il est prêt à intervenir.

 

Mais Laurie revient trois minutes après, toujours avec son sac à main.

 

– Trop pénible ces démarcheurs ! Soupire-t-elle. On disait quoi ?

– Vous me disiez vous souvenir de cette personne au téléphone !

– Oui, je ne connais que son prénom, mais j’ai les coordonnées complètes au boulot. Appelez-moi demain en fin de matinée, je vous dirais tout ça. Mais au fait je peux savoir pourquoi vous recherchez cette personne ?

– Nous voulons l’interroger comme simple témoin.

– Ah ? Excusez-moi, je reviens de suite !

 

Et la voilà, repartie ! Qu’est-ce qu’elle fabrique cette nana ?

 

Elle revient moins d’une minute après.

 

– Bon, d’autres questions  ?

– Non on va vous laisser, on vous appellera demain.

– Ah ! J’y pense, demain je suis en déplacement, mais je passerai d’abord au bureau pour retrouver le renseignement que vous cherchez, je sais où j’ai noté ça ! Ce serait plus pratique si c’était moi qui vous appelais

 

Bref échange avec Max qui me fait signe que je peux y aller. Je lui communique mon numéro personnel.

 

– Et votre nom ?

– Appelez-moi simplement Christine.

 

C’est en me serrant la main pour prendre congé que je me retrouve avec un papier dans la paume.

 

En descendant l’escalier derrière Max, je le découvre :

 

« J’aurai votre renseignement demain à 10 heures. J’ai compris que je ne vous laissais pas indifférente, si vous voulez aller plus loin, je suis partante… Dans ce cas passez seule »

 

Je le montre à Max, une fois dans la voiture.

 

– Super ! Le poisson est bien ferré ! Commente-il.

– Moi, je trouve qu’elle est super gonflée.

– Bof, elle tente sa chance !

– Et il faut vraiment que je passe à la casserole ?

– Bien sûr que non, c’est vous qui voyez, elle a l’air prête à nous donner le renseignement de toute façon. Mais elle vous en dira sans doute davantage si vous vous laissez faire !

– Donc, c’est bien ce que je disais, je passe à la casserole !

– Ça m’étonnerait que ce soit une corvée. Cela dit ce peut être un piège !

– Un piège ? Elle va me tendre un piège en sachant que je suis un flic ?

– Justement ! Elle n’a peut-être pas été dupe, et puis on ignore son degré d’implication avec la bande à Ludo ! Dans ce cas, elle peut prévenir des complices et Dieu sait ce qui peut arriver ?

 

Il devient parano, le Max !

 

– Je vais rester devant l’immeuble jusqu’à minuit pour m’assurer qu’il n’y a pas d’aller et venues suspectes. Et je reviendrais demain matin à 7 heures.

 

Je vous dis : complément parano !

 

– Envoyez lui un texto juste pour lui dire que vous êtes d’accord.

 

Vendredi 2 Mars

 

Il est 9 heures 55. Max m’a vu arriver de loin et adressé un message :

 

« Restez sur vos gardes, je vous embrasse, Max »

 

Comme nous l’avions convenu avec ce dernier, je suis venue en métro. Sa voiture est garée devant l’immeuble. Je fais comme si je ne le connaissais pas et je monte.

 

Max à bord de sa voiture a eu vite fait de repérer ces deux individus en blousons de cuir à la mine patibulaire. Ils semblent attendre un signal et jettent de temps en temps un regard furtif sur son véhicule ! Son plan est simple, simpliste même, il considère que sauf avoir affaire à des fous furieux, il ne se passera rien dans la rue, elle est trop fréquentée. Dès qu’ils rentreront dans l’immeuble, il leur emboîtera le pas et les bombardera de gaz lacrymogène. Il compte pour cela sur sa force physique, son expérience des sports de combat, et sa rapidité.

 

Mon plan est simple, d’abord m’assurer que le renseignement que je viens chercher est bien là, ensuite chercher à en savoir davantage, tout en essayant de ne pas tomber dans les griffes de Laurie. En fait rien n’a fonctionné comme je le prévoyais.

 

Laurie m’ouvre ! Whaou ! Attention pour la tenue ! En haut un mini débardeur noir qui ne descend pas plus bas que le bas des seins. En bas, une minijupe taille basse à carreaux rose et noir surmontée d’une large ceinture noire en lycra.

 

– Je te plais comme ça ?

 

C’est ce qui s’appelle afficher la couleur !

 

– C’est très… comment dire… c’est très chouette, ça te va à ravir.

– On ne s’est pas dit bonjour !

– Bonjour !

– Non pas comme ça !

 

Et hop ! La voilà qui me roule un patin. Je me laisse faire, bien sûr. Cette fille dégage une sensualité hors du commun. Et pendant que nous nous embrassons nos mains se font baladeuses et les siennes s’intéressent à mes fesses. Mes ambitions sont plus modestes et je me contente du bas du dos, sa peau est d’une douceur incroyable.

 

– Viens ! me dit-elle en m’entraînant dans la chambre.

 

La chambre est douillette, décorée sobrement mais avec goût. Une grande serviette de toilette est tendue sur le dessus de lit. Mademoiselle est prévoyante !

 

– Tu peux poser tes affaires là ! Me dit-elle en me désignant un « valet de nuit », tout en retirant son petit top et en m’exhibant sa magnifique poitrine sous le nez.

 

Elle est formidable, cette nana, à aucun moment elle ne m’a demandé mon avis, elle dispose de moi, comme si j’avais d’ores et déjà donné mon accord pour la suite… et moi je me laisse faire. Mais il faut dire que mademoiselle possède des arguments.

 

– Humm ! C’est drôlement mignon, tout ça ! Commente-elle en me découvrant à poil.

 

C’est très bien qu’elle me trouve mignonne, mais à côté d’elle, je suis consciente de faire pâle figure ! Cette fille, une vraie brune est véritablement superbe, elle a la peau couleur caramel, des seins un peu lourds, mais très bien portés, et une chute de rein de folie !

 

– Allonge-toi, je vais m’occuper de toi !

 

R Chanette182b

 

Laurie est une caresseuse, elle prend son temps pour explorer chaque centimètre de ma peau, elle n’insiste pas outre-mesure sur les parties « sensibles ». Je suppose que ça viendra après. De mon côté, j’essaye d’attraper ce que je peux, un bout de fesse, un bout de cuisse.

 

Et voilà qu’elle s’amuse à me caresser avec ses seins. Je ne vous dis pas les frissons que cela me procure. D’autant qu’elle finit par les mettre en contact avec mon visage, le téton frôle maintenant ma bouche qui s’entrouvre (par réflexe ?) et se met à le sucer comme il se doit. Je m’enivre de ce mamelon impertinent venu me narguer, mon entrecuisse s’humidifie.

 

Il faut que je cesse d’être passive, je l’attire vers moi, elle se laisse faire, on s’embrasse quelques longs moments, puis c’est encore elle qui vient s’occuper de mes seins. Difficile de ne pas me laisser faire, d’autant qu’elle a une langue magique. J’ai d’ailleurs hâte de la voir à l’œuvre un peu plus bas.

 

– Tourne-toi un peu, j’ai envie de voir tes fesses ! Me dit-elle.

 

Moi, je veux bien si ça lui fait plaisir, mais l’inconvénient c’est que je ne pourrais plus la regarder. Elle se met à me triturer les globes fessiers avec énergie. Faudrait peut-être pas confondre, ce n’est pas de la pâte à modeler !

 

– Tu aimes les petites fessées ?

– Les petites, oui !

 

Et la voilà qui me fout la fessée… et en cadence, une fois la fesse gauche, une fois la fesse droite et on recommence. Elle a tendance à taper un peu fort, mais ça ne me déplait pas, par contre ça commence à chauffer.

 

– Encore un peu ?

– Si tu veux !

– T’aimes ça qu’on te fesse le cul !

– Tant que ça reste un jeu !

– Parfois, j’aime bien dominer les filles que je rencontre, me dit-elle, mais je manque d’expérience, je ne fais pas ça très bien, il faudrait que quelqu’un me donne des cours.

 

L’espace d’un instant, cette réflexion m’a troublée ! Serait-elle au courant de qui je suis et de ce que je fais ? Dans ce cas elle serait beaucoup plus impliquée que je ne le pensais dans le petit business de Ludovic. Mais bon, il ne s’agit probablement que d’une coïncidence.

 

Mais on ne sait jamais. Ne pas me laisser dominer. Rester sur mes gardes.

 

– Arrête la fessée !

– Tu n’aimes plus ?

– Si mais j’ai eu ma dose !

– Pauvre petit cul, je lui ai fait bobo ! Je fais lui faire un petit bisou pour le consoler.

 

Elle m’écarte les fesses et m’embrasse l’anus avant de le mouiller et de le titiller de la langue. Ma foi, elle fait ça fort convenablement. Je ne proteste pas quand elle tente de m’y introduire le doigt, puis de le faire aller et venir.

 

Je profite d’une petite pause pour me retourner. De nouveau je l’attire vers moi, de nouveau on s’embrasse, on se caresse et on se lèche un peu partout.

 

– Lèche-moi un peu le cul ! Dit-elle.

 

D’accord, ce ne sera pas une corvée, d’autant que la vue qu’elle m’offre de sa croupe est véritablement magnifique. Je n’avais sans doute jamais vu un fessier aussi beau. Un arrondi parfait, un grain de peau de premier choix… et ce petit anus brun, très brun même en étoile qui ne demande que l’on s’occupe de lui ! Ça m’excite, ça m’excite !

 

Elle veut que je lèche, je lèche ! La feuille de rose, j’aime la prodiguer et depuis le temps que je pratique ce genre de chose avec Anna ou d’autres, j’ai acquis, sans me vanter, un certain savoir-faire.

 

Ma langue se fait donc mutine et entame de savantes circonvolutions sur son petit trou du cul. La pression de la langue et la salive accumulé à moins que ce soit tout simplement l’érotisme de la situation font s’entrouvrir très légèrement l’œillet. A mon tour d’y mettre le doigt, et j’en ajoute même un deuxième, à mon tour de le faire aller et venir. Apparemment, mademoiselle apprécie si j’en crois ce qui coule sur ses cuisses.

 

Il serait d’ailleurs temps, pour l’une comme pour l’autre de passer dans les sphères supérieures du plaisir. Je retire mes doigts. Elle tourne son visage vers moi sans changer de position, elle est radieuse.

 

– On se lèche le minou ? Proposais-je !

 

Alors on fait ça comment, moi en dessous ? Moi au-dessus ? Perdu ! Ce sera sur le côté ! Chacune sa chatte.

 

La sienne est magnifique, magnifiquement ourlée, magnifiquement dessinée… et en ce moment magnifiquement mouillée.

 

Le soixante-neuf est un art, et le soixante-neuf entre femmes l’est encore davantage. Certes, chacune peut faire ce qu’elle veut quand elle le veut, mais le top du top est de créer une véritable simultanéité des mouvements de langue créant cette impression rare et sublime que l’on se lèche soi-même !

 

Et à ce jeu, Laurie est parfaite ! Elle me titille le clito en même temps que je m’occupe du sien. Je la sens partir, elle va partir avant moi, qu’importe, je ralentis, trop tard, son corps se tétanise, elle hurle…

 

Merde, je n’étais pas loin non plus, elle ne va pas me laisser comme ça, quand même ! Non la revoilà. Mon plaisir remonte et ne tarde pas à atteindre son paroxysme. C’était trop bon !

 

On se regarde, on s’embrasse. Tendre câlins, cigarettes. On est heureuse, on est contente, on est bien !

 

Mais ce moment calme de l’après plaisir que j’aime tant s’interromps brutalement. Laurie se lève, l’air grave :

 

– Bon maintenant, on va jouer cartes sur table, me dit-elle à brûle-pourpoint, ton renseignement il est sous le cendrier sur la table.

 

Je soulève donc le cendrier, en fait de renseignement, il y a une carte barré de tricolore, une carte de flic, la carte de Laurie !

 

Il y a des moments dans la vie où le cerveau fonctionne à des vitesses records, ce n’est pas pour cela qu’il fonctionne bien, parce que refusant d’admettre la vérité, je n’admettais pas de voir ce qui était pourtant devant mes yeux. Si Max avait utilisé une fausse carte pourquoi Laurie n’en aurait-elle pas une elle aussi ?

 

– C’est une vraie ? Balbutiais-je bêtement.

– Oui ! Mais si tu as des doutes je peux aussi te sortir ma carte de mutuelle, ma carte syndicale, et même mes bulletins de paye !

– T’es… Vous êtes une vraie flic, alors ?

 

Une bouffée de haine envers la femme avec qui je venais de faire l’amour m’envahit ! Une femme flic ! Et de la pire espèce en plus : celle qui n’hésite pas à coucher avec les gens pour les manipuler. Mais en l’occurrence, elle est où la manipulation ? A venir sans doute !

 

– Tu peux continuer à me tutoyer, je n’ai rien contre toi. Je veux simplement savoir pourquoi tu cherches à retrouver la personne que tu appelles Quentin ?

 

Je suis incapable de lui répondre, je suis abasourdie par cette révélation qui m’empêche d’agir intelligemment. Je pense que je vais m’enfuir d’ici… si elle me laisse partir… Et puis les relations entre Quentin et cette fille c’est quoi ? Je n’y comprends rien.

 

– Je crois que je vais partir ! Murmurais-je.

– Si tu veux, mais ça ne résoudra pas ton problème ! Tu ferais mieux de t’asseoir.

 

Je ne réponds pas ! Je ne m’assois pas. Je le sais bien que ça ne résoudra pas mon problème ! Mon problème je le résoudrais autrement !

 

– Je vais te dire un truc : Reprend Laurie, utiliser une fausse carte de police, ça peut aller jusqu’à 5 ans de prison ferme et 50.000 euros d’amende. Ce matin j’ai demandé à deux inspecteurs de police de se tenir prêt en bas de l’immeuble… au cas où. Je sais aussi que ton copain t’attend en bas. Je n’ai qu’un mot à dire et je le fais coffrer.

 

De mieux en mieux.

 

– Mais, continue-t-elle, je peux aussi fermer les yeux, mais il faut d’abord que tu répondes à ma question !

– C’est du chantage ?

– Non, pas vraiment ! Mais mets-toi à ma place, je ne peux pas rester sans rien faire, alors qu’une de mes relations est peut-être menacée !

 

Relation, elle a dit relation ! Mais quels genres de relations peut-il avoir entre un voyou et une fliquette ? Quentin serait-il un indic ? Et elle une fliquette ripoux ? Quel merdier ! Je suis coincée, il faut que je reprenne la main mais ma marge de manœuvre est ridicule.

 

– Il fait quoi dans la vie, Quentin ?

– Il ne te l’a pas dit ?

– Il m’a dit qu’il était dans l’informatique, mais je n’en crois pas un mot !

– Et pourquoi donc ?

– Il est venu chez moi, j’avais un petit problème sur mon ordi il a été incapable de le résoudre !

– Il est venu chez toi ? Il a oublié de me raconter ça, ce petit cachottier !

 

J’ai compris, elle veut me faire comprendre qu’ils se sont téléphonés avant mon arrivé !

 

– Tu veux vraiment savoir son métier ?

– Ça m’intéresserait oui ?

– Et si je te le dis, tu me diras pourquoi tu t’intéresses tant à lui ?

– Ça dépend de la réponse !

– O.K. mais mon petit doigt me dis que la réponse va te surprendre : Quentin est un collègue, il travaille tout comme moi, au service de répression des fraudes.

 

Oups !

 

Bordel de merde ! La piste était fausse ! J’ai perdu mon temps et Max a risqué sa liberté.

 

– Bon, alors je suis désolée, on n’a pas besoin d’autres renseignements, on s’est gouré. On peut en rester là ?

– En rester là, sans doute, mais avant tu me dois toi aussi une réponse !

 

Fais chier ! Qu’est-ce que je vais lui raconter ? Et puis tout d’un coup, le flash :

 

– Ce soir-là, Quentin, il était en service ?

– Oui ! Il filait un petit escroc, et si j’ai bien compris il a laissé tomber la filature pour te filer toi. Il voulait savoir si tu faisais partie de son gang.

– Si je faisais partie de son gang ?

– Mais apparemment, non puisque tout ce petit monde est actuellement entre nos mains

– Ils ont été arrêtés ?

– Oui, hier ! Ils sont actuellement en garde à vue, mais ils vont être déférés au parquet.

 

Je n’y crois pas ! C’est donc la fin de mes ennuis, mais d’un autre côté, est-ce que je suis sortie des griffes de Laurie. D’ailleurs elle insiste :

 

– Et tu ne m’as toujours pas répondu ?

– L’un des types que filait ton collègue, un dénommé Ludovic me draguait, c’est avec lui que j’étais au restaurant. Quelques temps après j’ai reçu la visite d’un de ses complices qui m’a menacé de me défigurer si je rencontrais à nouveau ce Ludovic. Or ce con à trouver le moyen de me rencontrer de nouveau. Ma sécurité était donc compromise.

– Hummm… je vois, mais que viens faire Quentin là-dedans ?

– J’étais persuadée qu’il était l’un des complices de Ludovic. C’était une belle erreur !

– Et c’est pour te protéger que tu as engagé un tueur qui se ballade avec des faux papiers ! Remarque elle était pas mal sa carte, j’en ai vu des pires ! Mais quand même c’est comique, le faux flic qui se pointe chez la vraie fric sans savoir que c’est une flic ! Ça pourrait faire un très mauvais film.

– Tu, tu me laisses partir ou pas ?

– Ah, autre chose, je suis désolée, mais comme j’avais ton numéro de téléphone, je voulais savoir à qui j’avais affaire, ça n’a pas été trop compliqué d’autant plus que tu es fichée… mais tu vois ça ne m’a pas empêché de coucher avec toi. Le souci c’est ton copain, porter assistance à une prostituée même si elle est en détresse est un délit ! Et ça s’assimile à du proxénétisme. Que veux-tu le droit français est parfois écrit par de drôles de gens ! Alors si tu veux lui rendre service, conseille-lui d’aller se faire oublier.

– Bon, tu me libères maintenant ?

– Tu n’étais pas prisonnière ! Mais attend, je vais passer un coup de fil… devant toi !

 

Qu’est-ce que c’est encore ?

 

– Allô, les gars ! Bon, vous pouvez rentrer au bercail. Le type en bas est blanc comme neige.

 

Je ne sais pas ce qui m’a pris alors, je me suis jetée dans les bras de Laurie et je l’ai embrassée fougueusement. Manifestement, elle n’attendait que ça !

 

En bas, Max regarde les deux zigotos, l’un des deux répond à un appel téléphonique. Il raccroche, dit quelques mots à son collègue, puis ils quittent les lieux tous les deux. Il ne comprend plus rien, Max.

 

– J’ai du champagne au frais, me dit Laurie, tu en veux une coupe.

– Ça m’aurait fait du bien, mais il faut que j’y aille.

– Faut que tu saches une chose : quand je vous au vu débarquer avec la fausse carte de flic, la première chose que j’ai faite, c’est de prévenir les collègues de venir vous cueillir, ensuite il y eu deux éléments qui ont changé la donne, la première c’est que votre histoire impliquait un collègue. Quentin est un collègue un peu bizarre, c’est un dragueur fou, mais c’est très rare qu’il aille jusqu’au bout. Il m’avait dragué et comme ça devenait pénible je l’ai remis à sa place. En consultant mon agenda, je me suis souvenu de suite de cette communication téléphonique, j’étais en service, il a dû faire mon numéro plus ou moins par hasard, je n’avais pas de temps à perdre avec ses conneries, j’ai raccroché. C’était sans doute le but de l’opération. Ça c’est le premier élément !

– Et le second ?

– C’est toi !

– Moi !

– Ben oui toi ! Tu me regardais bizarrement, nos yeux se sont croisés, j’ai voulu tenter ma chance. Alors, quand les collègues se sont pointés pour vous cueillir, je leur ai raconté une salade en leur expliquant que j’étais de la « maison ».

– Et si je n’avais pas voulu…

– Je me suis refusé à envisager cette hypothèse.

– Mais tu aurais fait quoi ?

– Je suis incapable de le dire ! Mais qu’importe puisque le problème ne s’est pas posé. De ma part, c’était un coup de folie, mais je l’assume complètement. Tu t’imagines bien que nous nous reverrons plus, c’est impossible et en plus ça ne nous mènerait nulle part. Par contre, si tu veux qu’on reste un peu ensemble aujourd’hui… On pourrait aller bouffer, puis se faire un dernier câlin, ça te dit ?

 

Ben oui, ça me dit !

 

Elle me tend son portable :

 

– Tiens, téléphone à ton ange gardien, dis-lui que tes soucis sont terminés, et que tu lui raconteras les détails plus tard.

– Je vais l’appeler mais avec mon téléphone !

– Je vois à quoi tu penses, t’es pas conne toi… Mais tu sais si on veut le retrouver, ton pote, on n’a pas besoin de ça.

– Je sais concédais-je, mais je téléphone tout de même avec le mien.

– Vas-y ! Si tu ne veux pas que j’entende tu peux aller dans la cuisine, ou sur le balcon !

 

Quelle sollicitude ! Mais ce ne sera pas nécessaire !

 

– Allô, Max, ça y est l’affaire est terminée…

– Terminée ?

– Oui, terminée, mais je vais rester encore un moment chez cette charmante personne. Je vous raconterais tout ça ce soir. Si vous voulez prévenir Carole et Valentin on se retrouvera à 20 heures tous les quatre chez moi.

 

Max est dubitatif, « y aurait-il un piège là-dessous ? » Appliquant le principe de précaution, il décide d’attendre jusqu’à ce qu’il nous voie sortir de l’immeuble. Il nous suit à pied jusqu’au restaurant.

 

Troisième flash-back

 

C’est Ludovic qui est chargé des achats en bijouterie. La raison en est simple, il le plus présentable des trois. Kamel est dehors sur sa moto, prêt à démarrer en trombe en cas de problème.

 

Il a choisi un bracelet en or de facture assez simple. Pas besoin de fioritures, tout cela sera ensuite revendu au poids de l’or. Le vendeur introduit la carte dans le lecteur. Ludovic fixe son visage attentif au moindre signe sortant de l’ordinaire.

 

Mouvement de sourcils du vendeur qui semble hésiter un très court instant avant de dire :

 

– Le lecteur a l’air d’être en panne, je vais en chercher un autre à la réserve, vous pouvez patientez cinq minutes ?

– Bien sûr !

 

Ludo a compris ! A toute vitesse il sort de la boutique, et enfourche la place arrière de la moto de Kamel.

 

La caméra extérieure de la bijouterie a enregistré le numéro minéralogique de la moto, (et c’était la bonne !) On fait toujours des erreurs.

 

Fin du flash-back

 

Le danger des rencontres « coup de foudre » c’est qu’elles sont exclusivement physiques. Au restaurant, la conversation tourna à la banalité. Je ne souhaitais pas parler de mon métier, elle ne souhaitait pas parler du sien, elle n’évoqua pas non plus ses préférences sexuelles, restait alors l’éternel fourre-tout « voyages, lectures et cinéma ». En me levant pour aller faire pipi, je découvre Max attablé tout seul. Je n’avais donc pas réussi à le rassurer.

 

On est rentrée pour s’envoyer en l’air une nouvelle fois, il n’y avait plus ni le charme ni la fougue de la découverte, ce fut un remake, mais un très bon remake. Les adieux furent bref, une douche rapide, un jus d’ananas, un tendre bisou sur le bord des lèvres, et puis quand même :

 

– Adieu, je garderai un super souvenir de cette rencontre ! Me dit-elle.

 

Curieusement cette réflexion m’a touchée.

 

– Adieu ma belle, c’était un plaisir partagée.

– Et ne fais pas de bêtises ! Conclue-t-elle en refermant sa porte.

 

Il est 16 heures. Max est en bas ! Il m’a vu et ouvre sa portière. Je m’assois à ses côtés.

 

– Je vous dépose quelque part ? Me demande-t-il

– Je crois que je vais retrouver mon petit chez-moi. Vous venez prendre un verre ?

– Volontiers ! Mais je suis impatient de vous entendre.

 

Je lui raconte. Il n’en revient pas !

 

– Putain la chance qu’on a eu, la nana n’aurait pas été gouine, on se retrouvait au trou ! Faut qu’on arrose ça !

– C’est ce que j’ai prévu de faire ce soir, mais rien ne nous empêche d’anticiper.

 

Ça fait du bien de me retrouver chez moi, finalement je n’aurais passé que trois nuits chez Carole.

 

– Ah, zut je n’ai plus de champagne, du vin blanc ça vous dit ?

– Pas trop !

– Alors un whisky ?

– Allons-y !

 

Les yeux de Max parlent tous seuls. Il a tenu ses distances pendant toute l’enquête, mais là, il se lâche et a probablement envie de me sauter, mais ne sait pas trop comment me le demander. Bof ! Si vraiment ça lui fait plaisir, ce ne sera pas une corvée, d’autant que j’ai déjà pratiqué le bonhomme. Je m’amuse à le provoquer :

 

– Dis donc Max, tu en as une façon de me regarder !

– Excusez-moi c’est plus fort que moi…

– Ne t’excuse pas… tu as envie, hein ?

– Oui, mais je sais me tenir !

 

Je lui fous ma main sur la braguette et me livre à quelques mouvements circulaires. Ça ne tarde pas à bander bien dur là-dessous ! Son pantalon est un jeans tendance avec une braguette à boutons ! Quelle idée saugrenue, c’est si simple d’ouvrir une fermeture éclair, là il faut s’escrimer… scrogneugneu…ça m’énerve !

 

– Mais ce n’est plus une braguette, c’est une cuirasse ! Ouvrez-moi, donc ça Max !

– Est-ce bien raisonnable ?

– Voilà le genre de question que je ne me pose pas du tout en ce moment.

 

Je lui demandais juste d’ouvrir sa braguette, mais il a été plus loin et m’exhibe carrément sa bite fièrement dressée et décalottée.

 

– Quand je pense que la dernière bite que j’ai sucé, c’est celle d’un flic !

– Elle était comment ?

 

Je le trouve bien curieux, Max !

 

– Je l’ai sucé avec une capote !

– Je peux vous demander une faveur !

– Mais je ne l’accorderai que si tu me tutoie.

– Si tu pouvais te déshabiller ?

– Ah, ah, monsieur a envie de se rincer l’œil ! O.K. ce n’est pas un problème.

 

Je me déshabille mais je garde son soutif et ma culotte. Je m’amuse à virevolter devant Max dont la bandaison est spectaculaire.

 

– Finit de me déshabiller ! Lui demandais-je.

 

Tiens, il n’est pas comme tout le monde, lui, il commence par la culotte ! Il en profite pour me faire un chaste bisou sur la fesse droite et un autre sur le pubis.

 

– Ne sois pas si sage, Max !

– Je ne vais pas le rester longtemps !

 

Il attaque le soutien-gorge qu’il enlève sans s’empêtrer dans les agrafes. Monsieur est un expert !

 

Il m’avait prévenu qu’il cesserait d’être sage, et c’est vrai qu’à la vue de mes nichons, il ne se contient plus. Et vas-y que je te pelote, et vas-y que je te lèche, et vas-y que je te suce le téton. Et quand le droit a bien été sucé, et bien on suce le gauche et après on recommence. .Faudrait peut-être qu’il arrête à ce rythme-là, il va me les user !

 

Allez, ça suffit ! Une flexion des genoux, et je me retrouve devant son sexe ! Ouverture de la bouche ! Je sors ma langue, lui titille le gland où perle une goutte de liqueur séminale (c’est bien bon, ce truc-là !), puis hop dans ma bouche. Sa bite est un peu trop grosse pour mon palais, mais qu’importe, je ne pratique pas la « gorge profonde » et une bonne pipe n’a nul besoin de faire coulisser l’intégralité du membre.

 

Il est en extase le Max, mais je sais aussi que je peux lui offrir encore plus.

 

– Tu voudrais m’enculer, Max ?

– Avec grand plaisir ! Répond-il avec une lueur de lubricité dans les yeux.

– Alors vas-y fourre-moi ta grosse queue dans mon petit trou.

 

Encapotage, lubrification, pénétration, action… et c’est parti. C’est qu’il me ramone le cul comme un artiste le Max. Je pensais simuler pour lui faire plaisir. Je n’ai pas eu cette peine, j’ai jouis du cul comme une petite salope, tandis que Max beuglait en crachant son foutre.

 

Il est content, Max. Et je suis content qu’il soit content, même si dans cette affaire, il n’a pas fait grand-chose, il faut savoir remercier les gens !

 

– Tu vas faire quoi là, maintenant, demandais-je.

– Je vais aller faire un tour, on se revoit à 20 heures avec Carole et Valentin ?

– Bien sûr !

– Je voulais vous emmener tous au restaurant, mais je me suis dit qu’on pourrait faire un petit truc à la maison. Faudrait voir avec le traiteur, j’ai envie de fruits de mer, ça t’embêterait de t’en occuper ?

– Non, non au contraire !

– Je vais te donner de l’argent pour faire les courses, il faudrait aussi du Champagne, du bon, hein ! Et puis un bon dessert, je te laisse te débrouiller.

– D’accord !

– Et rhabille-toi, tu vas attraper froid à la quéquette !

 

20 heures

 

Carole et Valentin téléphonent, ils seront légèrement en retard ! Quelque chose à l’air de contrarier Max.

 

– Tu as un souci, Max ?

– Pas vraiment, mais j’aimerais te poser une question ?

 

Appréhension !

 

– Oui !

– Tu crois que Carole me laissera enculer Valentin devant elle ?

– Mais bien sûr, mon Maxounet !

 

FIN

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) novembre 2012. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 17:10

Chanette 18 – La bande à Ludo 2 – Ludovic, la glue par Chanette

 

Chanette

      2 - Ludovic, la glue

 

Mercredi 22 février

 

Il est 17 heures. Je ne suis pas seule dans le studio. Nœud-pap est dans sa cage. Et c’est pour cela que j’ai volontairement fixé rendez-vous à Ludovic ce jour-là, il doit arriver à 18 heures.

 

Mais pour l’instant je reçois Florent qui vient pour la première fois, Jeune assez frêle, look de premier de la classe, physique quelconque.

 

- C’est la première fois que tu viens voir une maîtresse ?

- C’est la deuxième, la première fois ça c’est vraiment très mal passé, je refais donc une seconde expérience.

 

L’élocution est nette, claire, presque hautaine. J’aime pas trop.

 

- Et, pourquoi ça s’est mal passé ?

- La fille n’a pas tenu compte de mes limites, c’était une folle, elle m’a tellement giflée que j’en ai attrapé la migraine, j’ai dû crier pour qu’elle abrège la séance et elle m’a flanquée dehors.

- En principe, ici on n’est pas déçu ! Tu aimes quoi en particulier ?

- J’aime tout, mais modérément.

 

Je vois le genre : pervers polymorphe ! J’improviserai et je zappe la formalité du questionnaire.

 

- O.K. déshabille-toi, fais-moi mon petit cadeau (le « cadeau » c’est le prix de la prestation), puis quand ce sera fait, tu viendras me lécher le trou du cul. Compris esclave ?

- Oui maîtresse !

 

Deux minutes plus tard, Florent me léchait l’anus avec application.

 

- Alors, il est comment mon trou du cul ?

- Il a un goût délicieux, maîtresse.

- Tu aimes ça, lécher les trous du cul plein de merde ?

- Oui, maîtresse !

- Tu as fait ça souvent ?

- Jamais, maîtresse c’est un fantasme !

 

Je vois à ses yeux qu’il souhaiterait que l’on aille plus loin dans cette voie. Ça m’embête un peu, la scato n’est pas trop mon truc. Je n’ai rien contre le principe, mais ce n’est pas toujours facile à gérer. Je ne suis pas toujours disponible, pas la peine de vous faire un dessin. Mais comme c’est moi la maîtresse, je fais ce que je veux quand je veux.

 

- Relève-toi et ouvre la bouche !

- Oui maîtresse !

 

Il obéit comme un bon esclave mais je vois bien qu’il est un peu contrarié.

 

- Tu sais ce que je vais te faire ?

- Je m’en doute un peu !

- Alors demande-moi de le faire/

- Crachez-moi dessus ! Maîtresse.

- Humm, tu aimes plein de choses, on dirait ! Tiens ! Splash ! Ne ferme pas la bouche ! Splash ! Encore une fois ! Splash ! Qu’est-ce qu’on dit ?

- Merci Maîtresse.

 

Je lui attrape les bouts de ses seins et les tortille. Miracle, alors qu’il bandait plutôt mou, le voilà avec une trique d’enfer. Du coup je lui fixe une pince à chaque téton et pour faire bonne mesure j’ajoute des poids. Je joue quelques minutes avec ses tétés, il est carrément en extase le Florent.

 

- C’est bon, hein ?

- Oui !

- Oui qui ?

 

Je le gifle (mais pas trop fort) et lui crache au visage.

 

- C’est bon, maîtresse !

- Tu vois quand tu veux !

 

Et soudain, il me regarde fixement, je sens qu’il a envie de me dire quelque chose et je crois savoir de quoi il s’agit !

 

- Un problème ?

- Non, mais ! Pouce ! Je vous redonne un peu d’argent si vous m’autoriser à vous lécher encore les fesses.

 

J’accepte et jouant les grandes dames, je lui dis que pour le petit supplément, il me le donnera juste avant de partir.

 

Je reprends le gode, l’encapotte, m’écarte les fesses et me l’introduit dans l’anus, je le fais bien bouger à l’intérieur afin qu’il se pollue bien.

 

Quand je le ressors, je l’essuie sommairement sur mes fesses autour de mon trou.

 

Et le voilà qui me nettoie mon arrière-train sans avoir hésité une seconde. Ce mec ment quand il me dit qu’il n’a jamais fait ça, mais peu importe, mon rôle est aussi de croire les mensonges de mes clients.

 

Je lui tends aussi le gode pour qu’il le lèche. S’il n’en veut pas, je n’insisterais pas, mais il se met à le nettoyer bien consciencieusement et me rend tout propre.

 

- Alors, elle est bonne ma merde ?

- Délicieuse, maîtresse !

- Gros cochon, va ! Bouge pas, je reviens !

 

Je suis allé chercher un lacet avec lequel je lui ligature les testicules. Il paraît tout étonné, on n’avait jamais dû lui faire ça !

 

- Allez tourne-toi, je vais te rougir le cul.

 

Il s’arcboute sur le bord de la table.

 

- Tu en as un joli petit cul ! Un vrai petit cul de pédé !

 

Il ne peut pas savoir que je sors ça à tout le monde ou presque, ça fait souvent son petit effet. Il ne répond pas.

 

- J’ai très envie de t’enculer !

 

Pas de réponse !

 

- Répond esclave ! Rouspétais-je en lui appliquant un violent coup de martinet.

 

- Aïe ! Je ne sais pas maîtresse !

- Je retiens que tu n’as pas dit non ! Tu t’es déjà fait mettre un gode dans le cul ?

- Euh… Non, maîtresse !

 

Encore un mensonge !

 

- Et bien, voilà une bonne occasion d’essayer !

 

Je prends le martinet et le flagelle à la volée, il encaisse bien les premiers coups, mais bien moins les suivants appliqués plus fort, aussi je rectifie, ce sera moins fort, mais plus longtemps.

 

- Allez, la suite, c’est à côté ! Lui indiquais-je en lui fixant un collier de chien muni d’une laisse. J’ai bien envie de te pisser dessus.

 

Une lueur dans ces yeux, j’ai compris, il aime ça.

 

- Ce sera dans la bouche et tu auras intérêt à tout boire !

- Avec plaisir, maîtresse !

 

Et l’ayant fait mettre à quatre pattes, je le conduit au donjon dans cette position.

 

- Ne bouge pas, il faut que je fasse prendre l’air à ce monsieur !

 

Devant les yeux ahuris de Florent, j’extirpe Nœud-pap de sa cage et l’attache après la croix de Saint-André, lui aussi est sensible des seins et je les lui tripote un peu afin de le faire bander.

 

- C’est Nœud-pap ! Expliquais-je, il m’a payé pour toute l’après-midi. De temps en temps je lui fais sucer une bite, il adore ça, ce vieux cochon ! N’est-ce pas Nœud-pap ?

- Oh oui, maîtresse !

- Tu en as sucé combien aujourd’hui ?

- Deux, maîtresse ! Deux bonnes bites !

 

Je regarde Florent. Manifestement ce qu’il vient de voir et d’entendre le trouble considérablement. Si Nœud-pap le gêne, je le remettrais dans sa cage.

 

- Alors qu’est-ce que tu en dis ? Lui demandais-je.

- Il en a de la chance ! Me répond-il, la voix presque tremblante !

 

Je ne m’attendais pas vraiment à cette réponse :

 

- Tu aimerais être à sa place ?

 

Il hésite à répondre, il doit être bien conscient que ce qu’il vient de me dire va l’entraîner vers l’inéluctable, mais le veut-il vraiment ?

 

- Tu réponds quand je te parle ? Insistais-je en lui assenant un coup de martinet assez appuyé sur les fesses.

 

- Je ne sais pas, ça peut être une expérience intéressante !

 

Autrement dit, il n’est pas contre, mais faut qu’on le force un peu. Je tire sur la laisse l’obligeant à avancer, il est maintenant devant la bite de Nœud-pap.

 

- Tu la trouve comment sa bite ?

- Elle est très belle, maîtresse !

 

Un vrai cri du cœur !

 

- Touche-la !

- Oui, maîtresse ! Répond-il, cette fois sans hésiter.

 

Il la caresse assez gauchement.

 

- C’est comment ?

- C’est doux, maîtresse !

- Branle là !

 

De l’extrémité de ses doigts, il esquisse quelques mouvements de masturbation.

 

- Tu es prêt pour la suite !

- Je… je ne sais pas, maîtresse.

 

Nouveau coup de martinet !

 

- Si tu le sais ! Et je veux que ce soit toi qui me demande l’autorisation de le faire.

- Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Soupire-t-il.

- Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ?

- Rien je parlais tout seul, maîtresse !

- Ça ne répond pas à la question ?

 

Nouveau coup de martinet !

 

- Rien ne se passe comme je l’avais imaginé, maîtresse !

- Ben, oui, ici c’est la maison des surprises. Bon je t’écoute maintenant…

- Non, je ne vais pas le faire… La prochaine fois, peut-être !

- La prochaine fois, il ne sera peut-être pas là ! Les fantasmes, il faut les réaliser quand on a l’occasion de le faire.

 

Un instant de silence. L’argument a porté mais il hésite encore, mais je crois qu’il est prêt :

 

- Est-ce que je peux le sucer, Maîtresse ? Lâche-t-il

 

Qu’est-ce que je disais !

 

- Vas-y !

 

J’ignore si c’est réellement sa première fellation, toujours est-il qu’il engloutit la bite de Nœud-pap et se met à la sucer avec autant de gourmandise que d’application…

 

- Stop ! Ordonnais-je au bout de quelques minutes

 

Florent se recule.

 

- C’était comment ?

- C’était bon, maîtresse ! Qu’est-ce que vous m’avez fait faire ?

- Tu ne vas pas chialer, non ! Tu en mourrais d’envie de toute façon. Tends-moi bien ton cul, je vais t’enculer avec un gode.

 

Il ne discute pas, et me cambre son cul en écartant les fesses. Je lui tartine un peu le trou du cul :

 

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- Je ne le ferais que si tu me le demandes.

- Mettez moi le gode, maîtresse !

- Non pas comme ça, je veux que tu prononces le mot « enculé » !

- Enculez-moi avec le gode maîtresse.

 

Ce n’est pas entré très facilement, ce gars devait être un quasi puceau du cul, mais c’est entré, j’y vais doucement, puis actionne le vibrateur.

 

- T’aimes ça, enculé ?

- Oui, maîtresse.

- La prochaine fois je te ferais enculer par une vraie bite. !

- Oui, maîtresse ! Répond-il sans hésiter une seconde.

- Ne bouge pas !

 

Je demande à mon soumis de se coucher sur le sol, je l’enjambe au niveau de son sexe.

 

- Tu sais ce que je vais faire maintenant ?

- M’uriner dessus, je crois !

- Non, on n’est pas chez le docteur, Ici, je n’urine pas, je pisse. Alors je fais ça comment, sur ta bite ou dans ta bouche ?

- La bouche…

- Alors ouvre-là, salope !

 

J’aurais préféré qu’il ait quelques réticences, c’eut été plus rigolo, mais bon… je m’avance au niveau du visage, je m’accroupis à cinquante centimètres de sa bouche et je libère les vannes. Une première rasade lui atterrit dans le gosier, il l’avale sans broncher. Je recommence, mais j’ai cette fois du mal à stopper le flot, du coup, incapable de suivre, il s’en fout partout, sur lui et à côté. Pas bien grave.

 

Je me rends compte que mes petites fantaisies de tout à l’heure avec le gode dans le cul, m’ont provoqué une envie de déféquer. Je pourrais faire sur Florent mais je crains de choquer Nœud-pap, aussi me retiens-je… pour l'instant.

 

J’ai la chatte pleine de pisse, je pourrais lui faire nettoyer, mais il serait trop content, ce ne serait plus du tout de la domination. Il m’arrive parfois d’accorder ce genre de privauté à certains de mes clients fidèles. Je décide donc d’offrir ce petit plaisir à Nœud-pap que je détache pour ce faire.

 

Ce doit être la première fois que je lui fais faire ça, et son enthousiasme à la tâche n’a rien d’évident. En revanche, Florent enrage d’avoir été privé de ce plaisir ! Je reviens vers ce dernier toujours allongé sur le sol. Et voilà mon envie de caca qui revient me tenailler.

 

Je demande à Nœud-pap de se retourner et ne pas bouger, puis je m'accroupis au-dessus de Florent.

 

- Tu sais ce que je vais faire ?

- Vous allez me chier dessus, maîtresse !

- Ben oui, c'est tout ce que tu mérites !

- Oh ! Quelle humiliation ! Faites-moi dans la bouche ! S'il vous plait, maîtresse.

 

Le client est roi, je rectifie la position et je pousse libérant un petit étron, je me retourne, il a le machin entre les lèvres, je lui tends un kleenex pour qu'il s'en débarrasse.

 

- Tu as de la chance, je fais pas ça tous les jours, on va dire que c'était un cadeau de bienvenue !

- Oh, merci ! Quelle humiliation, regardez comme je bande !

- Relève-toi ! Tu veux jouir je suppose ?

- Oui, maîtresse ! Mais peut-être pas tout de suite.

- Ah ? Tu veux jouir tout seul dans les toilettes d’un bistrot quand tu seras sorti ? C’est ça ?

- Non, je voudrais rester une heure de plus.

- Ça a un coût, je ne suis pas contre, mais j’attends un client. Je peux t’attacher, tu regardes et tu participeras si on a besoin de toi, mais ce n’est pas du tout certifié d’avance.

 

Cela avait l’air de lui convenir. Il me paie les deux suppléments. J’attache Florent là où était Nœud-pap… Il est déçu, Nœud-pap, il avait une bite à sucer « sous la main », il ne l’a plus !

 

Je le prends à part :

 

- Bon, Nœud-pap, faut que je te parle !

- Oui, maîtresse !

- Oublie la maîtresse un moment, tu vas me rendre un service. Je vais recevoir un type qui devrait arriver d’une minute à l’autre. Pour des raisons assez compliquées, je me méfie de ce bonhomme et je crains pour ma sécurité, pendant tout le temps où il sera là, je veux que tu sois prêt à intervenir. J’ai apporté un maillet, si tu vois que le mec devient menaçant et que je me retrouve en situation difficile, tu interviens et tu lui en fous un grand coup sur le crâne. Je me fais sans doute des idées et il n’y a peut-être qu’une chance sur 100 que ce type pète les plombs, mais j’aime mieux prévoir.

- Comptez sur moi !

 

Il a l’air tout content que je lui demande un tel service. On sonne.

 

- Le voilà ! File dans ta cage, prend le maillet.

 

A peine entré, Ludo se jette à mes pieds :

 

- Vous pouvez me faire ce que vous voulez, je n’exigerais plus rien. La seule chose que je désire, c’est vous rencontrer régulièrement.

 

C’est beau, la passion ! Je le regarde fixement dans les yeux et lui répond simplement.

 

- Relève-toi et déshabille-toi !

- Oui maîtresse !

- Pose tes mains à plat sur le mur, étends bien les bras, recule-toi un peu, voilà ! Maintenant je vais te rougir le cul.

 

Je frappe en réfléchissant à la suite, mon plan est simple, si vraiment il est comme il le, prétend, prêt à faire tout ce que je lui demande, je vais, lui ordonner de sucer l’un des deux autres esclaves. S’il se dégonfle, il n’osera pas revenir (du moins, j’espère). S’il accepte ce serait beaucoup mieux. Ce gars-là n’a vraiment rien de bisexuel (ou alors c’est refoulé de chez refoulé). Il peut donc accepter sous la contrainte de sucer une queue, mais la honte de l’avoir fait l’empêchera de revenir. Du moins, j’espère.

 

Après lui avoir bien coloré les fesses, je lui demande de me suivre dans le donjon. Il découvre les deux esclaves, l’un attaché l’autre encagé. C’est le moment de vérité, il va falloir qu’il se décide.

 

Je me dirige vers Florent et en quelques mouvements de ma petite main, je redonne vigueur à sa bite. Il bande désormais très convenablement.

 

- Alors, tu la trouves comment, cette bite ?

- Rien de spécial, c’est une bite.

- Il y en a qui sont plus belles que d’autres, non ?

- Je sais pas, je n’ai jamais réfléchi à la question.

 

Et ben, ce n’est pas gagné, mes amis !

 

- Tu sais que je vais te demander de la sucer !

- Oui, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi vous insister tant là-dessus.

- Ce serait trop compliqué et trop long à t’expliquer. Approche-toi de cette bite et mets-toi à genoux…

 

Il a maintenant la bite de Florent à trente centimètres de son visage.

 

- Suce !

- Je vais le faire, mais c’est uniquement pour vous prouver ma fidélité.

- Je t’ai demandé de sucer, pas de me faire des commentaires métaphasiques

 

Je n’ai même pas eu besoin d’insister. Le voilà avec la queue de Florent en plein bouche. Ça ne se passe pas trop mal, il n’a pas de haut de cœur, même si ce n’est pas le grand enthousiasme. Prolonger l’acte ne servirait à rien, je le fais donc stopper assez rapidement… parce que maintenant, alors qu’il se croit débarrassé de sa corvée, je vais porter l’estocade.

 

Je demande à Nœud-pap de sortir de sa cage et je le masturbe. Ludo a compris qu’il n’en avait pas fini…Il me regarde avec un air de chien battu.

 

- Suce !

 

Il le fait. J’arrête les frais au bout de cinq minutes, il ne bande plus.

 

- C’est bien, tu les as bien sucés, la prochaine fois on ira plus loin.

 

Sa tête !

 

Je lui attrape la bite, et tente le faire rebander. En vain. Il est bloqué !

 

- Tu veux que je te fasse quoi, maintenant, il nous reste encore un peu de temps ?

- Rien, ça ira pour aujourd’hui, je vais partir.

 

Il se rhabille en silence. L’aurevoir dont il m’a gratifié en me quittant n’a été qu’un murmure. En suis-je vraiment débarrassée ?

 

Je libère Florent.

 

- Alors, il suçait comment ?

- Moyen !

- Et toi Nœud-pap, qu’en penses-tu ?

- La même chose.

- C’est bien ce que je me disais. Vous allez vous mettre tous les deux par terre. Non toi dans l’autre sens, voilà comme ça ! Et vous vous faites un joli 69 ! Ah, vous allez vous sucer à fond, voilà des capotes !

 

Et alors les deux zouaves se gobèrent la bite dans la joie et l’allégresse, jusqu’à ce qu’ils crachent leur jouissance.

 

Vendredi 24 février

 

Il est presque 20 heures, je rentre chez moi après avoir fait deux ou trois courses. La porte est à peine refermée qu’on sonne. Un coup d’œil dans l’œilleton. J’ignore qui est ce type, grand, costaud, look de déménageur, la quarantaine. Je lui ouvre sans le faire entrer.

 

- C’est vous Chanette ?

 

Oh ! Que je n’aime pas ça ! Personne dans mon immeuble n’est au courant de ma vie professionnelle, ni a fortiori de mon « nom de guerre ». Et, il a un ton pour me demander ça !

 

- C’est pourquoi ?

- Z’êtes toute seule ici ?

- Ça ne vous regarde pas !

- Je suis venu te mettre en garde : écoute bien ce que je vais te dire : à partir de maintenant, tu vas cesser toutes relations et toutes rencontres avec Ludovic Buffet, sinon mes amis et moi-même on se fera un plaisir de défigurez à vie ta petite gueule de pute. A bon entendeur salut !

 

Il tourne les talons, et le voilà parti.

 

Oups ! Je savais bien que ce Ludovic ne m’amènerait que des ennuis, mais je n’avais quand même pas un seul instant envisagé ce genre de situation. Déjà, cette démarche me parait absolument incompréhensible, peut-être me confond-on avec quelqu’un d’autre, mais ce n’est pas le plus important, Ludovic semble acoquiné avec des malfrats et on a découvert mon adresse personnelle ! Justement, là, il y a un sacré problème : Pour des raisons bien compréhensibles, je m’assure systématiquement de ne pas être suivie lorsque je quitte mon studio de travail, je rejoins le métro Saint-Georges d’un pas très rapide en empruntant deux petites rues très peu fréquentées, s’il m’arrive d’avoir le moindre doute, je laisse passer une rame de métro, bref si j’avais été suivi, je l’aurais vu ! On a donc trouvé mes coordonnées autrement, mais comment ? Un détective privé ? Mais comment aurait-il fait ? Conclusion : tout cela est très inquiétant et me voilà dans une belle merde !

 

Lundi 27 février

 

Ça m’a pourri tout mon week-end. Anna étant en déplacement, je n’eus personne à qui me confier. Après la séance spéciale que je lui avais infligée, j’estimais que la probabilité de revoir Ludovic était faible. Mais faible ne veut pas dire nulle ! Je ne pouvais pas me permettre de prendre ce risque. Par ailleurs, seul Ludo pouvait me renseigner sur ce mystérieux visiteur. J’avais son numéro de portable, je l’appelle, mais ce con ne réponds pas, quand ça va mal, ça va mal. J’enlève son nom de ma blacklist, on ne sait jamais.

 

J’ai fait mon premier client, mais il faut me rendre à l’évidence, je n’ai pas la tête à ça ! Un coup d’œil sur mon répondeur, Ludo a essayé de le joindre, il me demande de le rappeler à midi. Ce que je fais :

 

- Ludo, j’ai eu de la visite (Je lui explique)

- Ce n’est pas possible !

- Ben si…

- C’est du bluff !

- Du bluff ? Le mec qui est venu me voir aurait très bien pu venir me menacer au studio ! Non, il a réussi à se procurer mon adresse, et il est venu chez moi ! Tout ça pour du bluff ?

- Il était comment physiquement ?

 

Je lui décris l’individu.

 

- C’est Gaëtan, il n’est pas méchant, il veut juste me protéger.

- Te protéger de quoi ?

- C’est des affaires privées !

- Oui, bon, ben tes affaires privées, j’en ai rien à cirer, ce que je constate c’est que tu me fous dans une belle merde. Alors la seule chose que je te demande c’est de m’oublier. Tu ne m’appelles plus, tu ne n’essaies pas de venir me voir, tu enlèves mon numéro de ton carnet d’adresses et tu m’oublies !

- Vois oublier ? Mais, ça m’est impossible !

- Ma vie est en danger, tu es capable de comprendre ça, oui ou non ?

- Je vous dis que c’est du bluff !

- Bon, on ne va pas répéter les mêmes choses pendant une heure, trouve-toi une autre nana pour t’amuser, moi, je ne veux plus te voir ! Je te laisse, je vais être occupée.

 

Dix messages ! Dix messages, qu’il m’a envoyé dans la journée, j’en prends connaissance, ils disent tous à peu près la même chose : Les menaces sont du bluff, il ne peut envisager de ne pas me revoir et bla-bla-bla. Je ne réponds pas et blackliste de nouveau son numéro. Je sais aussi que demain, il trouvera le moyen de rappeler, que voulez-vous que j’y fasse ?

 

Mardi 28 février

 

En me rendant au travail je reçois un coup de fil, ce n’est pas un numéro de portable, probablement Ludo, je pourrais ne pas répondre, mais j’ai aussi des clients réguliers qui préfèrent m’appeler d’un téléphone professionnel (dès fois que quelqu’un épluche leur relevé téléphonique, n’est-ce pas !)

 

C’est Ludo !

 

Pas envie de discuter, je le laisse me débiter une longue tirade dont la seule nouveauté est un chantage au suicide. Pas avec moi ! Je raccroche et ne répond pas au deuxième appel.

 

Deuxième Flash-back

 

Super ! Ludovic, Kamel et Gaétan ont réussi à subtiliser une carte Premier, celle qui permet de dépenser trois fois plus d’argent.

 

Kamel introduit la carte dans le distributeur de billet et compose le code mémorisé par Ludovic. Ça ne marche pas.

 

- Tu m’as bien dit 1790 ?

- Oui

 

Il recommence. Le code est faux. Il recommence encore, la carte est avalée.

 

- Mais merde ! Qu’est-ce que tu as foutu, Ludovic ? Ça fait la troisième fois que tu nous fais ce coup-là ! Si t’es pas sûr d’avoir bien mémorisé, pourquoi tu ne le dis pas ?

- Je, je ne sais pas ! Balbutie l’autre.

- T’es souffrant, t’as des soucis ?

- Non, tout va bien. !

- On recommence alors, il y a un autre magasin là-bas !

- Non je n’y arriverais pas !

- Mais pourquoi, bon dieu ?

- J’en sais rien !

- Tu viens, tu essaies, et tu as intérêt à ne pas te gourer, sinon je vais devenir très méchant, t’as compris, connard ?

- Je vais vous dire un truc, j’en ai marre de ces magouilles, on a gagné assez d’argent, moi j’abandonne !

- Répète un peu pour voir !

- T’as parfaitement compris !

- Si tu fais ça, je ne donne pas cher de ta peau.

- Laisse tomber ! Intervient Gaétan. On va faire un break. Ludo, on te laisse trois jours pour te reposer et on se retrouve comme d’hab jeudi. Et t’as intérêt à y être sinon on vient te chercher.

 

Et tandis que Ludovic s’éloigne Kamel laisse éclater sa colère.

 

- Mais qu’est-ce que tu fous toi ? C’est quoi trois jours de break ? Tu es fou ou quoi ?

- Quelque chose le préoccupe, il a l’esprit ailleurs, je vais essayer de savoir ce que c’est, je te tiens au courant, il est où ?

- Il vient de tourner à gauche !

- OK, je le suis !

 

Gaétan file Ludovic jusqu’à la rue des Saulniers, il le voit pénétrer dans un immeuble. Apparemment le digicode n'est pas branché. il suit son comparse dans l’escalier, localise l’étage et la bonne porte, puis repart.

 

A Kamel de faire le reste du travail.

 

Il est 20 heures, Kamel tambourine à la porte. Il n’est pas très discret, tellement peu qu’une voix dans l’escalier intervient :

 

- Cette personne n’est plus dans l’immeuble à cette heure-là ! Arrêtez donc de vous énervez !

 

Il s’en va, appelle Gaétan et lui explique qu’il reviendra demain aux heures de bureau.

 

- Elle aura encore plus la trouille si on trouve son adresse personnelle, je m’en occupe demain ! Propose Gaétan

 

Le lendemain matin, Gaétan se revêt d’un bleu de chauffe et prend sa voiture, il parvient à se garer rue des Saulniers, il monte chez Chanette. Il sonne. Personne ! Il doit être trop tôt, il attend et refait une tentative en fin de matinée

 

- Bonjour, c’est bien ici pour la fuite d’eau ?

- Pas du tout, vous devez faire erreur !

 

Il repart, il a visionné son visage, c’était le but de la manœuvre. Dans sa voiture il se change, revêt un long imperméable mastic et se met en planque.

 

A midi, Chanette sort de l’immeuble et se dirige vers la brasserie où elle a ses habitudes. Elle s’assoit, son sac à ses côtés. Gaétan passe auprès d’elle et s’empare du sac pendant qu’elle discute avec le serveur et se dirige vers les toilettes Il a tôt fait de découvrir la carte d’identité et de mémoriser le nom et l’adresse. Il pourrait en rester là, mais quand il ressort, sa victime ne s’est manifestement pas aperçue du vol, alors il remet le sac là où il l’a trouvé. Hé, c’est que c’est un métier pickpocket, un art même !

 

Fin du flash-back

 

11 heures 30.

 

La journée s’annonce calme, Je suis occupée avec un client jusqu’à midi, et le prochain rendez-vous ne sera qu’à 17 heures.

 

On sonne !

 

Je vais voir en prenant la précaution de fermer la porte du donjon. L’œilleton ! Ludovic ! Non pas lui ! J’attrape une petite bombe lacrymogène que j’ai toujours à portée de main dans l’entrée et j’ouvre la porte.

 

- Je croyais t’avoir expliqué que je ne voulais plus te voir !

- Je veux juste vous parler cinq minutes !

- Pour me redire la même chose que sur tes messages ? Disparaît !

 

Et je lui claque la porte au nez !

 

Mais voilà qu’il se met à tambouriner la porte comme un forcené. Déjà que je ne suis pas très bien vu dans l’immeuble, s’il me fait un scandale, je vais être mal.

 

J’ouvre à nouveau :

 

- Je ne peux pas te recevoir, je suis occupé toute la journée ! Casse-toi !

- J’en ai pour 5 minutes !

 

Et ce con me bouscule pour entrer en force. Tout va alors très vite, je m’apprête à utiliser la bombe lacrymo, mais Ludovic me la fait lâcher en m’assénant une manchette sur le poignet. J’ai vachement mal. Du coup il a l’air con, le Ludovic et se jette à mes pieds :

 

- Pardon, pardon, je ne voulais pas vous faire mal, je voulais juste que vous lâchiez le machin !

- Ben c’est raté ! Casse-toi, je te dis !

- Je veux juste vous parler 5 minutes ! Implore-t-il.

 

Que faire ? Je n’ai pas la force physique de le pousser dehors, d’autant que j’ai affreusement mal au poignet, et puis même, ce n’est pas la solution : qu’est-ce qui va l’empêcher de tambouriner à ma porte comme un malade ? Alors je temporise, que voulez-vous que je fasse d’autre ?

 

- Là, j’ai pas le temps, reste dans la salle d’attente jusqu’à midi.

 

Je ne raconte pas dans quel état moral et physique j’ai terminé cette séance, mais je l’ai terminé, je ne rigole pas avec la conscience professionnelle ! Je viens d’avoir une idée pour me débarrasser du Ludovic : elle vaut ce qu’elle vaut, en l’occurrence, pas grand-chose, mais elle a le mérite d’exister.

 

- Bon écoute pépère, si tu continues à m’emmerder, je fais intervenir mon mac, et je te garantis que quand il est en colère, il est vraiment très, très méchant.

 

Mais la menace n’a pas vraiment l’effet escompté, pas du tout même !

 

- Et bien moi j’ai une autre idée, une super idée, organisez-moi une rencontre avec votre mac !

- Hein ?

- Ces types qui veulent te menacer, ils me « tiennent » aussi d’une certaine façon…

- Comment ça « les » types, ils sont plusieurs ?

- Ils sont deux ! Dans cette affaire nous sommes logés, vous et moi à la même enseigne, nous sommes des victimes. C’est l’auteur des menaces qu’il faut neutraliser, pas moi ! Et sur ce point ton mac peut nous aider, je paierais le prix qu’il faut, j’ai de l’argent.

 

Oups ! Il a réponse à tout, ce connard.

 

- D’abord on n’est pas du tout logé à la même enseigne ! Je m’en bats les couilles de tes histoires et je ne veux pas y être mêlée ! Criais-je.

- N’empêche que nous sommes menacés par les mêmes personnes !

- Je croyais que les menaces, c’était du bluff ?

- Je le pense toujours, mais je peux me tromper.

 

Bizarre.

 

- Bon, fous le camp, je vais voir avec mon mac et je te tiens au courant.

- Là, maintenant, tout de suite, je suppose que vous êtes occupée ?

- Pour qui tu !e prends, pour une station-service ?

- Bon, alors, à bientôt ! Se croit-il obligé d’ajouter.

 

Miracle, il s’en va !

 

Le problème c’est que je n’ai jamais eu ni souteneur ni maquereau. Ma menace n’était qu’un coup de bluff. Comment vais-je gérer tout ça maintenant ? Il doit quand même lui manquer une case à ce mec, venir chez moi, alors qu’il est surveillé et qu’il sait qu’en le faisant il me met en danger et…

 

Horreur ! Je n’avais pas réalisé, mais même si nous n’avons rien fait, Ludovic est resté plus d’une demi-heure chez moi. S’il a été suivi, les affreux peuvent mettre dès à présent leur menace à exécution.

 

Donc plan d’urgence : Si les types montent ici, je n’ouvre pas et je préviens la police, il est aussi possible qu’ils m’attendent en bas, si j’ai été surveillé, ils doivent savoir que je sors souvent le midi pour grignoter quelque chose. Je décide donc d’appeler un taxi.

 

- Je voudrais un taxi pour venir me prendre au 55 rue des Saulniers. J’ai de grosses difficultés à marcher, aussi il faudra vous garer en double file juste devant le numéro et vous klaxonnerez quatre fois…

- Et c’est pour aller où ?

- Euh…

 

Il a raccroché, il a dû croire à une blague, je recommence, tombe sur un autre, je lui débite la même chose.

 

- Si je chope un P.V. Vous le payerez !

- Mais, oui !

- Vous savez que c’est interdit de klaxonner à Paris ?

- Ecoutez, si vous ne voulez pas de la course, passez-moi l’un de vos collègues !

- C’est pour aller où ?

- Aux Buttes Chaumont ! (j’avais indiqué ce lieu complètement par hasard !)

 

J’attends fébrilement le taxi dans le hall de l’immeuble, ma bombe lacrymo dans la main. Quand j’entends les coups de klaxon, je fonce vers la voiture et m’engouffre.

 

- Ho ! Descendez, j’attends quelqu’un !

- C’est moi qui ai réservé ce taxi pour les Buttes Chaumont.

- C’est parti !

- Vous courez bien vite pour quelqu’un qui a de grosses difficultés à marcher !

- Je vous expliquerai, démarrez s’il vous plaît !

- C’est parti !

- Euh, j’aimerais que vous preniez des petites rues et qu’on s’assure que je ne suis pas suivie, ne vous inquiétez pas, je paierais le prix de la course en conséquence.

- Vous avez des ennuis avec la police ?

- Non, avec mon ex !

- J’aime mieux ça !

 

Et me voilà aux Buttes Chaumont, sur un banc, en train de grignoter un sandwich médiocre. C’est trop joli, les Buttes Chaumont, il y a une éternité que je n’y ai pas mise les pieds, et puis c’est d’un calme.

 

Récapitulons, je suis à la merci de deux voyous dont l’un d’entre-eux a déclaré vouloir me défigurer. Ils sont acoquinés d’une manière qui m’échappe avec Ludovic, lequel s’est amouraché de moi et ne semble pas être véritablement conscient des conséquences de ses actes et qui compte sur le mac que je n’ai pas pour nous débarrasser des deux voyous (tout le monde suit ?)

 

Je démêle ça comment, moi ? En attendant je suis dans la mouise, je ne peux pour l’instant ni rester au studio, ni à mon appartement. Je commence par annuler tous mes rendez-vous prochains en prétextant une obligation familiale. Ensuite, il faut que me fasse héberger. J’ai les clés de l’appartement d’Anna-Gaëlle, mais elles sont chez moi. Et puis je préférerais aller chez quelqu’un avec qui je pourrais parler.

 

Carole ! Pourquoi pas Carole ? (voir les 3 épisodes précédents). Evidemment elle est sur répondeur. J’attendrais.

 

Je tourne en rond dans le parc, je n’ai pas l’amorce d’un plan, je suis mal.

 

Enfin Carole me rappelle : Oui elle peut m’héberger « quelques jours »…

 

- On mangera ensemble ! Je ne serais pas libre avant 20 heures ! J’avais invité Valentin, (voir la partouze de Monsieur le Ministre) mais ce n’est pas gênant, il sera heureux de te revoir.

 

Carole est toute contente de me retrouver, c’est une jolie jeune femme toujours souriante, ses bouclettes de fausse blonde lui encadre le visage toujours porteur d’un sourire désarmant. Elle est habillée toute simple : un jean et un petit haut couleur caramel à peine décolleté.

 

Je lui explique en quelques mots ma situation. Elle ne voit pas trop comment elle pourrait m’aider.

 

- On va en reparler quand Valentin sera arrivé, il aura peut-être une idée. Il est marrant, il me fait rire, je l’aime bien, il m’apporte beaucoup, je le vois en gros une fois par semaine, je lui fais ses petites fantaisies et on passe toujours une bonne soirée.

 

Dix minutes après, il était là, toujours aussi beau, et toujours aussi discret, simplement vêtu d’un jeans et d’un polo blanc sous un blouson de cuir. Lui aussi semble ravi de me revoir, lui aussi écoute le récit de mes ennuis. On échange quelques vagues idées, quelques pistes, rien de bien folichon.

 

- J’ai une ou deux idées, je ne t’en parle pas maintenant, mais je t’appellerai demain ! Me promet néanmoins Valentin.

 

Du coup on parle d’autre chose, et le temps passe…

 

- Qu’est-ce qu’on fait ? On mange d’abord ou après ? Finit par demander Valentin avec un air de fausse innocence.

- D’abord ou après quoi ? Répond Carole qui fait semblant de ne pas avoir compris.

 

Moi aussi, j’ai compris, pourvu qu’il n’insiste pas, je n’ai pas vraiment la tête à ça !

 

- C’était juste une suggestion comme ça. Le sexe a toujours été un excellent anti-stress !

 

Ben voyons !

 

- Tu ne changeras jamais, toi ! Lui dit Carole.

- Ben non !

 

Il se lève de son siège passe derrière celui de Carole, et lui attrape les seins à deux mains.

 

- Valentin, arrête tes conneries !

- Promis, je m’arrête dans une minute.

 

Mais en attendant, il n’arrête rien du tout, passe et repasse son pouce sur la pointe des seins de Carole qui ne tardent pas à s’ériger sous le linge.

 

- Mais arrête, tu vas m’exciter et après je vais rester comme une conne… arrête… putain, il me fait du bien, ce con…

 

Si l’attitude de Valentin aurait plutôt tendance à m’énerver, en revanche, voir le doux visage de Carole exprimer du plaisir a quelque chose de profondément érotique. Du coup je m’autorise à fantasmer sur ce que nous pourrions faire toutes les deux… Le problème c’est que nous ne sommes pas deux.

 

Valentin a complètement retroussé le petit haut de Carole par-dessus son soutien-gorge, et continue de lui pincer les tétons, elle ne dit plus rien, mais nos regards se sont croisés. Nous nous sommes compris.

 

Malgré tout, je me retiens encore un peu. Valentin, lui a fait sauter le soutien-gorge de Carole. Elle halète, la bouche ouverte, les yeux mi-clos, elle est superbe !

 

Je m’approche, elle se lève on s’embrasse avec passion tandis que Valentin se retrouve momentanément en plan.

 

Carole m’entraîne vers le canapé où nous nous enlaçons de nouveau, tout en nous efforçant de nous débarrasser de nos vêtements superflus.

 

Valentin qui n’avait pas vraiment prévu les choses de cette façon, cherche sa place dans cette nouvelle partie du scénario, mais ne la trouve pas, alors histoire de temporiser, il sort sa queue et se masturbe en nous observant.

 

Voilà une situation qui me convient parfaitement. Valentin même s’il est beau gosse ne m’attire pas du tout sexuellement. J’espère qu’il n’entrera dans le jeu que le plus tard possible.

 

On en finit pas de se caresser et de s’embrasser. Carole a jeté son dévolu sur mes tétons et me les aspire des lèvres tout en donnant des petits coups de langue. Je ne vous raconte pas l’effet que ça me fait.

 

- Et si je te faisais un petit massage ? Me propose-t-elle.

 

Pourquoi pas ! J’ai envie d’être passive, j’ai envie qu’on s’occupe de moi !

 

Du coup je me débarrasse de ce qui me reste de vêtements, Carole m’imite, et Valentin, ne souhaitant pas être en reste fait de même.

 

Carole s’en va chercher de l’huile de massage, et c’est parti : ses douces mains vont partout et après s’être occupé comme il se doit de mes épaules, de ma nuque et de mon dos, la voilà qui s’intéresse à mes fesses ! Et que je te les malaxe, et que je te les triture, et que je te les écarte… Et, hop me voilà avec le doigt de la masseuse dans le trou du cul ! Il va, il vient, il revient, le rythme est infernal et me fait frétiller de plaisir. J’ai l’impression que le doigt n’est plus seul ! Il y en a combien maintenant ? Deux ? Trois ? Ah ! Voilà quelque chose de plus gros à présent ! Un gode ? D’où sort-il donc ? Oh, que c’est bon ! Cette coquine va me faire jouir par le cul ! Ouiiiii !

 

- On se retourne ! Dit Carole.

 

Elle veut m’en donner encore ? Ce n’est pas un problème.

 

Reprise du massage, mais reprise toute symbolique car très rapidement mes tétons sont de nouveau pris pour cible. Le temps de bien titiller tout ça et mademoiselle descend bien plus bas. Putain, quelle langue, ce n’est plus une langue, c’est un instrument de précision diabolique. Mon clito n’en peut plus, et elle aurait dû poser une serviette sur le canapé qui se mouille en-dessous de moi. Je finis par éclater bruyamment et après avoir retrouvé la notion du temps, je tire ma jolie complice vers moi pour le plus passionné des baisers.

 

- A ton tour ! Dit-elle

- Tu veux que je te masse ?

- Non, je veux que tu me lèche la chatte.

- Et moi qu’est-ce que je deviens, dans tout ça ? Intervient Valentin qui tient toujours sa bite dans la main.

- Toi, tu… D’accord je vais m’occuper de toi, on fait ça à deux, Chanette ?

- Tu veux lui faire quoi ?

- Tu vas voir, en ce moment, il y a un petit jeu qu’il apprécie beaucoup. Je reviens.

 

Elle me tend un gros gode très réaliste.

 

- Fais lui sucer, moi, je vais lui foutre le mien dans le cul ! Il adore ça, ce petit cochon !

 

Me voilà dans le rôle d’assistante de domination, ça me rappelle mes débuts héroïques ! Et en plus ce n’est pas trop difficile, il me suffit de lui enfoncer le machin dans la bouche en faisant malgré tout attention de ne pas lui provoquer des hauts de cœur. Pendant ce temps-là, Carole lui laboure le fondement, tout en s’assurant de sa main de la bonne tenue de son érection.

 

Excité comme il l’est, il ne devait pas tarder à jouir. Il suffirait que Carole accélère un tout petit peu ses mouvements de mains. C’est ce qu’elle finit par faire au bout de quelques minutes. Du coup, Valentin jouit en grognant bizarrement. Apparemment, il est satisfait et va s’affaler dans un fauteuil dans lequel il affiche un sourire béat.

 

- Cette fois tu peux t’occuper de moi ! Me souffle Carole.

 

C’était prévu !

 

Mais, je ne me jette pas entre ses cuisses comme un minet sur son écuelle de lait, on se bisouille, on se caressouille, on se pelotouille. Je ne suis pas pressée et ce doux contact charnel me fait un bien énorme.

 

Mais voilà qu’elle m’implore !

 

- Lèche-moi, lèche-moi la chatte !

 

On y va ! L’endroit est inondé de ses sucs. Tant mieux, je m’en régale ! Son clito, assez gros et décapuchonné darde impertinemment, ma bouche s’en approche. Contact électrique, Carole sursaute, je maintiens l’objectif, ma langue effectue de petits balayages. Carole gémit, je continue, les gémissements s’accélèrent, moi aussi. C’est l’estocade.

 

Un cri ! Elle a jouit, on s’enlace. Valentin n’a pas changé d’expression. Il semble en ce moment être le plus heureux des hommes..

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 17:00

Chanette 18 – La bande à Ludo 1 – Ludovic l’importun par Chanette

Chanette

Prologue

Il fait très froid en ce mois de Janvier à Paris, un froid sec et venteux. La rue Saint-Denis a depuis longtemps perdu son ambiance très particulière, et seules quelques rares et courageuses péripatéticiennes bravent les températures négatives en s’efforçant d’attirer le chaland. Ludovic a compris qu’il n’y trouverait pas ce qu’il était venu chercher. Il s’apprête à quitter la rue quand son regard est attiré par un attroupement formé autour de joueurs de bonneteau, ce jeu, ou plutôt cet attrape-nigaud, où trois cartes ayant été mélangées très vite par un bonimenteur, le joueur doit miser de l’argent en pariant sur la position de l’une d’entre elles. Il n’est pas joueur, Ludovic, mais ce jour-là, allez savoir pourquoi, il s’est arrêté. Très vite il comprend le truc du manipulateur.

Un parieur mise sur la carte de droite.

– Non, elle est au centre, chuchote Ludovic à son voisin.

Autre coup, un autre badaud a parié sur la carte de gauche.

– Non, c’est encore celle du centre, murmure Ludovic

Dix fois de suite, peut-être plus, il devine la position de la bonne carte. Du coup, il mise 20 euros, il gagne (en fait, on le laisse gagner pour l’appâter et gagner sa confiance) et encaisse 40 euros. Il va pour s’en aller, mais on le sollicite lourdement (très lourdement même) pour miser plus gros. Il refuse, flairant le coup tordu, puis finit par accepter, mise 50 euros et gagne… mais les choses ne se passent pas comme il le prévoyait :

– Vous avez triché ! L’accuse le bonimenteur sur un ton peu amène.
– Mais pas du tout ! Se défend Ludovic.
– Mais si vous avez triché, reconnaissez-le ! Intervient un comparse.
– Mais non !
– Tout le monde vous a vu ! Ajoute un second comparse.
– Mais, c’est de l’escroquerie !
– Comment ! Vous trichez, et c’est moi l’escroc ! Faites attention à vos paroles !
– Vous ferez mieux de dégagez, monsieur ! Rajoute l’un des comparses
– Bon, mais rendez-moi mon argent !
– Dégagez, Monsieur, vous avez triché.

On commence à le pousser hors du cercle des badauds.

– Eh ! Doucement, je sais marcher tout seul ! Proteste-t-il en s’efforçant de se montrer bravache.
– Dégage connard !

Il sait se battre et peut même impressionner, mais peut-être pas à un contre trois ou quatre, on n’est pas au cinéma ! Il laisse tomber l’affaire, fou de rage et de dépit.

Ludovic se sent humilié, dans cette affaire il n’a perdu que 30 euros, mais s’être fait avoir comme ça devant un groupe où personne n’a eu le courage de prendre sa défense le révulse.

– Monsieur !

Ludovic se tourne, circonspect, vers celui qui l’interpelle. C’était son voisin dans le groupe de badauds, celui qui a été le témoin de ses chuchotements.

– Monsieur, c’est dégueulasse ce qu’ils font, et la police laisse faire !
– Ben, oui !
– Mais dites donc, vous avez une sacrée mémoire ? C’est extraordinaire de voir ça !
– Ce n’est pas vraiment un problème de mémoire, il y a un truc et je l’ai deviné !
– Vous êtes au chômage ?
– Très perspicace !
– Je peux vous proposer un job, un job qui fera appel à vos facultés de mémorisation.
– Je n’ai pas une mémoire exceptionnelle, sinon j’aurais réussi mes études. Disons que j’ai une très bonne mémoire immédiate, ce que je sais faire, c’est décomposer une séquence de gestes rapides, c’est pour ça que les prestidigitateurs m’ont toujours emmerdés, je comprends tout le temps tous leurs trucs.
– Ah !
– Par contre si je vois une plaque d’immatriculation ou alors quelqu’un qui compose un numéro sur un digicode ou sur un téléphone, je le mémorise…
– Justement !
– … Mais quelques minutes après je l’ai oublié !
– Pas grave ! Venez, on va boire un pot, je vais vous expliquer tout ça…

Avant-propos

Je ne vous ai pas encore parlé de Ludovic ! Il s’est un jour présenté à mon studio (après avoir pris rendez-vous) il est entré et a cru qu’il entrait dans ma vie. Et puis je ne vous ai pas non plus parlé de Quentin… ni de Laurie d’ailleurs… Ah oui, celles et ceux qui n’ont pas lu mes précédentes aventures ne me connaissent donc pas. Donc, présentation succincte : Je me prénomme Christine D (Chanette, c’est pour mes clients et quelques très rares intimes), J’exerce l’activité de dominatrice professionnelle… j’ai disons entre 30 et 40 ans, suis mariée avec un homme de moins en moins présent. Taille moyenne, peau légèrement mate, visage ovale, cheveux mi- longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas tous des récits de domination, mais des récits d’aventures érotiques. Cette fois c’est parti !

Mercredi 1er février

Ludovic est là sur le pas de ma porte, il prend la pose, affiche un sourire format A4, certain de son effet.

C’est vrai que Monsieur peut plaire ! Je devrais dire doit plaire. Brun, halé, visage anguleux, sourcils surabondants, yeux bleus. Il est vêtu, décontracté, mais décontracté tendance chic, blouson de cuir, jeans, pull gris clair. Ça me change de mes bourgeois cravatés. Il a une largeur d’épaules qui doit impressionner. Seulement, voilà, ce mec il ne m’impressionne pas du tout ! Que voulez-vous ? J’exerce une profession dans laquelle mes rapports avec les hommes sont assez particuliers, et à force de pratiquer, ma libido s’est transformée. Elle fonctionne aujourd’hui principalement avec les femmes, et si quelques hommes ne me laissent néanmoins pas insensible, ils ne se sont pas du genre de ce Monsieur.

– Je suis Ludovic, Ludo si vous préférez !

Je ne préfère rien du tout, il pourrait s’appeler Casimir ou Saturnin, je m’en tape.

– Entrez, je vous attendais !

Je l’oriente vers la salle d’attente, lui demande de se déshabiller et de me renseigner un petit questionnaire, histoire de savoir ce que je vais en faire. Je laisse passer quelques courtes minutes puis je vais le récupérer.

Le mec doit être un habitué des salles de sports, musclé de chez musclé avec toute la panoplie : biceps, pectoraux et tablettes de chocolats, Il a des tatouages un peu partout : tant mieux, ça me fera de la lecture !

Comment ? Je ne vous ai pas parlé de sa bite ? Ben non, que voudriez-vous que je vous dise ? Elle n’a rien de particulier sa bite !

Je consulte le petit questionnaire ! Si je comprends bien, Monsieur veut juste que je le fouette ! C’est comme il veut, c’est lui qui décide !

– Allez suis-moi, esclave !

Et nous voici dans le donjon, Ludo jette un regard circulaire sur tout ça avant de manifester sa surprise.

– C’est… c’est quoi ?

Ben oui il y a un esclave enfermé dans une cage. C’est Nœud-pap (Nœud-pap est un de mes clients réguliers (voir « Merci petit fouillis », « la partouze de Monsieur le ministre » « et « Marie-Léa »). Quand il vient, il reste pratiquement toute la journée, Ce qu’il aime c’est que « je l’oblige » à sucer des bites, il adore ça ce vieux cochon ! Parfois il se fait enculer aussi.

– Ça ? Ce n’est qu’un esclave ! Ça n’a aucune importance !
– Euh !
– Ben quoi ?
– Ça me gêne un peu !
– Bon, toi l’esclave dans ta cage, tu te retournes et je t’interdis de regarder ! Ça va comme ça ?

La tronche qu’il me tire, le Ludo ! Bon, je prends une bâche en plastique et je recouvre la cage ! Je ne peux pas faire mieux !

– Maintenant viens que je t’attache !

Je commence par utiliser une cravache, j’ai le choix, je peux le fouetter soit debout, soit attaché à une croix de Saint-André, ou encore suspendu par des chaînes descendant du plafond, mais pour une première fois, je préfère que le soumis soit couché, ou du moins semi-couché puisque je l’installe sur un cheval d’arçon, les bras pendants étant attachés en bas et les jambes immobilisées. Un miroir est disposé un peu plus loin de façon à ce que le supplicié puisse me voir. J’ai en effet constaté que beaucoup de mes soumis appréciaient de pouvoir observer « ce qui se passe ».

En l’attachant je remarque qu’il a quelques traces de coups sur les fesses en fin de cicatrisation.

– Tu te fais fouetter souvent ?
– Oui, j’aime bien !

Puisque Monsieur aime bien ça, on ne va pas se gêner !

– Et tu aimes bien changer de maîtresse ?
– J’en voyais une assez régulièrement, mais elle n’est plus là. J’ai du mal à retrouver l’équivalent.

Je vois ! A moi de m’appliquer si je veux gagner un client régulier. Je prends une petite cravache et assène mon premier coup. Il encaisse en étouffant un cri.

Et hop, un deuxième, il l’attendait sur l’autre fesse, mais ce fut pour la même ! Il faut bien que je m’amuse un peu, non ?

Je continue, je laisse passer quelques secondes, puis frappe l’autre fesse deux fois de suite. Je varie à chaque fois l’intervalle de temps entre deux coups, ainsi son corps est incapable d’anticiper la frappe.

J’augmente un peu la vigueur du coup afin de savoir jusqu’où il peut encaisser. Il grogne, mais supporte, si je continue de la sorte, je vais le marquer pour plusieurs jours. Mais vu les marques qui lui décoraient les fesses, je suppose qu’il s’en fout.

Chanette18a1

Ça devient tout rouge et il encaisse toujours, je change d’instrument, et continue au martinet, la douleur est différente, sensiblement moins intense, encore que ça dépend comment on frappe, mais répartie sur une surface beaucoup plus large. Je ne me presse pas, une heure de flagellation, c’est long, et il faut faire durer le plaisir sans massacrer le soumis. Ses fesses sont à présent boursouflées et leur teinte tourne au grenat. Je termine par quelques coups à la cane anglaise, ce qui le fait crier, mais visiblement il adore ça

– Silence ! Chien !
– Non ?
– Quoi non ! Quelque chose ne va pas ?
– Si, c’est bon, mais je ne suis pas un chien !
– Ah, bon ? Tu es quoi alors ?
– Je m’appelle Ludo !
– Ah, c’est vrai, j’avais oublié ! Plaisantais-je.

Si certains soumis trouvent une source d’excitation supplémentaire quand on fait semblant de les insulter, voire de les humilier, d’autres (une minorité) sont rétifs à ce genre de pratiques. On fera avec, et de toute façon, il va être temps de conclure.

Je le détache et le fait mettre debout. Il bande comme un mulet.

– Tu veux jouir comment ? Tu te branles ou je demande à l’esclave de te sucer la bite ?
– Non, non surtout pas ! Mais je pensais que vous pourriez vous en charger !
– Je ne suce pas !

En fait, si ça m’arrive, il y a toujours des exceptions à tout mais ça ne le regarde pas.

– Même avec une capote ? Insiste-t-il.
– Non !
– Dites-moi votre prix !
– Ce n’est pas négociable !
– Je vous ajoute 300 euros.
– Je ne suis pas là pour ruiner les gens.
– Ça ne me ruinera pas, j’ai de l’argent.
– Bon d’accord, donne-moi les sous !

Il s’en va fouiller dans son portefeuille et m’apporte la somme demandée. Bizarre ces mecs qui se baladent avec une telle quantité de liquide.

Je ne fais ce genre de choses qu’occasionnellement et n’y prend aucun plaisir. Mais je m’efforce de bien le faire, business is business. Son gland est déjà humide de liquide pré-séminal quand je lui enfile le préservatif, je sais donc que l’affaire ne devrait pas s’éterniser. Effectivement, quelques coups de langue sur le méat, quelques aller et retour en pleine bouche et le bonhomme décharge tout son sperme en poussant un rauquement assez comique.

Je lui tends quelques lingettes, c’est le service après-vente. Fin des opérations !

– Ça a été ?
– Super, vraiment super… Mais…

Il a l’air content, mais j’aimerais bien qu’il arrête de me regarder comme il le fait. Ça devient gênant !

– Mais quoi ?
– Je peux vous faire une proposition ?
– Dites toujours !
– J’aimerais vous amener au restaurant !
– Désolé, je ne fais pas ça !

Pour l’avoir fait quelquefois, et m’en être mordue les doigts, j’ai désormais décidé de ne plus le faire. Supporter pendant tout le temps d’un repas les conversations de types qui n’ont pas forcément ni mes centres d’intérêts, ni mes goûts, ni mes opinions m’insupporte au plus haut point. Les grandes tables et leurs chichis, j’ai donné, maintenant ça me saoule. Il m’arrive toutefois de faire des exceptions, avec des clients réguliers qui se sont préalablement révélés intéressants pendant les brides de conversations qu’ils nous arrivent d’avoir après la « petite séance ». Mais ce Ludovic n’entre pas pour l’instant dans le champ de mes exceptions.

– Il est bien évident que je vous paierai le temps que nous passerons ensemble !
– Non ! Je regrette !
– Tout à un prix ! 1000 euros, ça irait !

Il est dingue ! 1000 euros pour m’emmener bouffer ! Quand je pense que tant de gens n’ont même pas cette somme par mois pour nourrir leur famille ! Mais bon, pour une telle somme, je ne vais pas faire ma jeune fille !

– Je ne vaux quand même pas ce prix-là ! Tentais-je hypocritement.
– Demain soir ?

J’ai réfléchi après son départ, j’ai eu tort d’accepter. Vénale, je le suis assurément, mais il y a des limites : on ne m’achète pas ! Et il y a fort à parier qu’un type qui fait une mise pareille attend un retour sur investissement que j’ai aucune envie de lui accorder. J’ai donc été tenté d’annuler et puis je ne l’ai pas fait : pour deux raisons : une mauvaise et une bonne, la mauvaise, c’est de me dire qu’après un refus, il va revenir à la charge et me casser les pieds, alors autant faire sonner la grosse artillerie dès le départ ; la bonne, c’est que si ce que je me prépare à lui sortir ne le fait pas vaciller, j’aurais quand même gagné 1000 euros !

Jeudi 2 février

Et me voilà le lendemain à Saint-Germain des Prés, un peu en avance, devant l’église. Monsieur est ponctuel. Il est là à 20 heures sonnantes et tapantes. Il me salue en m’embrassant et cette intimité aussi prématurée qu’inévitable m’agace. On y va, ce n’est pas très loin. Ludovic me laisse entrer la première dans le restaurant, voilà qui est contraire à tous les usages, mais il ne le sait manifestement pas. (La coutume, ancienne voulait que l’homme entre en premier dans une taverne afin de s’assurer de la fréquentabilité des lieux, elle s’est ensuite perpétuée afin que ce soit l’homme qui « négocie » avec le maître d’hôtel). Si je me fous pas mal des usages et des bonnes manières, l’acte n’est pourtant pas insignifiant, cela veut dire que le type ignore les codes bourgeois et que son entrée dans le monde des « friqués » est récente. Alors ? Heureux héritier, joueur chanceux ou malfrat ayant réussi un gros coup ? A ce stade de nos relations, je m’en fous, d’autant que je ne souhaite pas qu’il y ait de suite, mais s’il devait en avoir ce serait un point à éclaircir.

Je décline l’apéro, ce qui a l’air de le contrarier. J’attends qu’on vienne prendre nos commandes avant de décocher mes flèches, ça va lui faire drôle à pépère !

C’est alors qu’il se passe quelque chose, pour moi, complètement anodin : tandis que je parcourais la carte, Ludo ouvrit la sienne pour la refermer aussitôt. Je n’avais jamais vu quelqu’un se faire son choix aussi rapidement. Moi j’hésite et me décide pour un poisson avant de refermer la carte à mon tour.

Il me parle des difficultés que les gens ont à se garer dans le quartier, qu’il est donc venu en métro, mais que sinon il possède une moto… Passionnant !

– Ah ! Voilà la petite enveloppe promise ! me dit-il en me la tendant.

Je le remercie d’un sourire, et je pose l’enveloppe à la droite de mon assiette sans l’ouvrir.

– Je voulais prendre du poisson, mais finalement, je vais prendre l’entrecôte maître d’hôtel. Précisais-je.
– Il n’y a pas d’entrecôte maître d’hôtel, me répond-il du tac au tac, c’est entrecôte spéciale sauce roquefort.

Ah ? Il a appris la carte par cœur, le mec ? Mais comme je l’ai dit, je n’accordais sur l’instant aucune importance à ce fait.

On vient prendre nos commandes. Pour le vin, Ludovic qui manifestement n’y connaît rien, demande conseil au garçon qui nous recommande un château-machin-truc hors de prix.

C’est le moment ! Je prends un air très dégagé et je lui balance comme ça, l’air de rien :

– Il faut que je sois rentrée à 23 heures, ça va, ça nous laisse du temps.

La tronche qu’il fait ! Tout son plan post-restau s’écroule : la boite de nuit, le dernier verre. Mais ce n’est pas fini, vous connaissez la stratégie du boxeur, le premier coup pour déstabiliser, le second pour mettre K.O. ? J’en remets donc une couche :

– Oui, j’ai promis à mon mari d’être là quand il rentrera !

Le Ludo est devenu blanc comme un cachet d’aspirine.

– Vous êtes mariée ?
– Oui ! Mariée, heureuse en ménage et fidèle ! Et vous ?
– Fidèle avec le métier que vous faites ! Oh, pardon ! Excusez-moi je dis n’importe quoi !

Ça lui a échappé, mais il l’a dit quand même !

– Ce n’est pas très malin comme réflexion !
– Je suis vraiment désolé.

Je ne réponds pas, le laissant seul avec son embarras. Manifestement, il est perturbé de chez perturbé. Il devient muet comme une carpe, puis me laisse seule plusieurs minutes, prétextant un coup de téléphone à passer. Quand il revient, les entrées sont servies. Il me fait un sourire idiot et regarde sans conviction ses quenelles de brochets. Il en porte un morceau en bouche, puis repose couteau et fourchette sur la nappe. Manifestement, il a perdu l’appétit, et semble en pleine confusion mentale !

Puis, sans un mot, il me reprend l’enveloppe que je n’avais pas rangée (volontairement), la place sur ses genoux et trifouille dedans. Je suppose qu’il en a extirpé quelques billets. Finalement, il la repose à l’endroit exact où elle était. Je n’y touche pas et m’abstiens pour le moment de tout commentaire…

– C’est un malentendu. Je vous laisse de quoi vous dédommager pour le dérangement, je vous laisse.

Il se lève et s’en va. Voilà un dénouement inattendu. Le but de l’opération n’était pas de le faire fuir, mais de lui enlever ses éventuelles illusions afin qu’il me foute la paix par la suite.

Et me voilà toute seule, je regarde discrètement le contenu de l’enveloppe, il m’a laissé 400 euros. Je ne vais pas me plaindre, ça aurait pu être rien du tout !

Je vais pour partir à mon tour, (il me faudra alors régler les entrées) quand le serveur s’amène avec son air de s’emmerder à 10 centimes d’euros de l’heure et sa bouteille de château-machin-truc.

– Non, non, la personne avec qui j’étais a été obligé de partir précipitamment, on va rectifier la commande.

Et comme ça, sur un coup de tête, je viens de décider de rester et je fais changer le château-machin-truc contre un pichet de rosé bien frais.

– Bonjour !

Qui c’est celui-là ? La quarantaine, le costard sombre, la chemise blanche, les cheveux courts, l’air poupon. Il aurait tout du stéréotype du cadre qui travaille à La Défense, s’il n’y avait cette cravate aussi ridicule que mal assortie.

– Bonjour ! Répète-t-il.
– J’avais entendu, j’attendais la suite.
– Je ne voulais pas vous importuner, mais…
– Raté, c’est déjà fait !
– Savez-vous que nous avons tous les deux un point commun ? Continue-t-il, imperturbable.
– Non, mais je m’en fous.
– Vous et moi, devions chacun dîner avec une personne du sexe opposé, et le destin a voulu que nous nous retrouvions seuls.
– Bon, c’est tout ce que vous avez à me dire ?
– Nous pourrions unir nos solitudes d’un soir et…
– Non, ça ne m’intéresse pas, regagnez votre table et oubliez-moi !
– Dans ce cas, vous seriez mon invité et…
– Vous devenez pénible ! Disparaissez de ma vue, ou je fais intervenir le maître d’hôtel.
– Ce monsieur vous importune ?

Hein ? Qui c’est celui-ci encore ? Un employé de l’établissement, je présume ? Le front bas, la mâchoire arrogante, le genre de type à se complaire dans les situations conflictuelles.

Alors je ne sais pas ce qui m’a pris alors que la raison aurait voulu que je quitte sur le champ cet établissement de dingues, je m’entendis répondre et rien que pour contrarier le nouveau venu :

– Mais pas du tout, je plaisantais avec ce monsieur, il va d’ailleurs venir s’installer en face de moi !

Ils n’en reviennent pas les deux zouaves. Le redresseur de tort vexé de n’avoir rien à redresser et le cadre en costard tout étonné de voir sa tentative de rapprochement couronnée de succès de façon inespérée. Mais ce dernier ne perd rien pour attendre, j’ai une envie folle de m’amuser.

Mon cadre attend que le serveur « déménage » son couvert avant d’annoncer :

– Je ne me suis pas présenté, je m’appelle Quentin.

Pour toute réponse, je lui fais un sourire niais.

– Et vous ? Reprend-il.
– Moi, je ne m’appelle pas Quentin !
– Vous vous appelez donc…
– Georgette ! Répondis-je le plus sérieusement du monde.

Il se demande si je plaisante ou pas.

– J’avais rendez-vous avec une jeune personne avec qui je me suis trouvé quelques affinités cet après-midi au cours d’une réunion…

J’entends à peine ce qu’il raconte, à vrai dire je m’en fous… Et il continue de blablater :

– Même pas la courtoisie de prévenir qu’elle ne viendrait pas, j’ai essayé de lui téléphoner, elle ne répond pas.
– Elle a mémorisé votre numéro, vous auriez dû faire un appel masqué.
– Je l’ai fait ! J’ai même laissé un message.
– Appelez d’une cabine… ah c’est vrai qu’il n’y a plus de cabines… alors utilisez un autre téléphone ! Vous voulez que je vous prête le mien ?
– Pourquoi pas ? Ce serait très aimable.

J’ai de ces idées parfois !

– Allô, Laurie c’est Quentin, que ce passe-t-il, nous avions rendez-vous… Allô, allô ! La salope, elle a raccroché ! La salope, la salope… Psalmodiait-il en empochant le téléphone.
– Euh, le téléphone, il est à moi !
– Bien sûr, où avais-je la tête ?
– Et mangez donc votre entrée, ça va être froid.

Quelques minutes de silence s’installent entre nous pendant qu’il se goinfre. Pour l’instant tout ça n’a rien de drôle.

– Assez parlé de moi ! Annonce-t-il une fois son assiette vide, parlez-moi donc un peu de vous.
– Et ça va vous apporter quoi ?
– Il faut bien qu’on parle de quelque chose ?
– Je peux vous parler des musées que j’ai visité, des spectacles qui m’ont passionné, des films, des bouquins que j’ai aimés…
– Vous travaillez dans l’art ?
– Je ne travaille pas.

Petite interruption pendant qu’on nous enlève nos assiettes.

– Femme au foyer ?
– Pas vraiment, non !
– Vous vivez de vos rentes, alors ? Quelle chance vous avez ?
– Je ne suis pas rentière.
– Admettez ma perplexité !
– J’ai quelques amis qui m’entretiennent.
– Ah, je vois !

Et je viens de réaliser mon erreur, à jouer ce petit jeu du « je ne suis pas ce que tu crois », Ludo n’est pas logé à la même enseigne que Quentin : le premier était en phase pré-amoureuse, et une simple allusion à ma vie personnelle avait fait feu de ses illusions, Quentin voulait probablement juste tirer un coup et je venais de lui renvoyer l’image d’une femme, certes vénale mais très probablement libertine. Tant pis !

– Et la personne qui vient de partir ? Si ce n’est pas trop indiscret ?
– Ça l’est !
– Une vieille connaissance, je suppose ?
– Je viens de vous dire que c’était indiscret.
– Veuillez m’excuser.

On nous apporte les plats.

– Je vous trouve très sympathique !

Attention, la drague commence.

– Comment pouvez-vous dire une chose pareille ? Vous ne me connaissez pas !
– Si, si, très sympathique et très agréable.
– Seriez-vous en train de me draguer ?
– Ne peut-on dire des choses gentilles à une femme sans passer pour un dragueur compulsif ? D’ailleurs je suis en-dessous de la vérité, agréable n’est pas le mot juste j’aurais dû dire « merveilleusement belle » !
– Je n’y suis pour rien, ce sont mes parents qu’il faut remercier.
– Ils sont de quelle région ?
– Ils sont morts.
– Oh, pardon !
– Pas grave.

Un ange passe.

– Goûtez donc mon rosé, il ne peut être que meilleur que votre piquette. Me propose-t-il.

Bien mal m’en a pris de le faire. Mais c’est vrai qu’il était excellent.

– Hum délicieux !
– N’est-ce pas ? Ou en étions-nous ?
– Vous en étiez à me draguer, vous ne vous souvenez pas ?
– Je ne vous draguais pas, je vous complimentais.
– Et moi, je n’en crois pas un mot…
– Mais…
– Attendez, pourquoi tout ce cérémonial ? Je suppose qu’une fois sortis d’ici, vous aviez l’intention de me proposer de m’emmener quelque part, puis, après ç’aurait été de dernier verre… Vous êtes célibataire ?
– Divorcé !
– Et après le plumard, et au petit matin vous m’auriez réveillé sous prétexte d’une réunion importante, en oubliant de m’apporter des croissants. Alors je vous en prie, si vous avez envie de coucher avec moi, demandez-le-moi carrément, je vous répondrai.
– Vous vous méprenez sur mes intentions ! Je vous ressers du vin ?
– Volontiers !
– Et même, en admettant que je vous pose cette question idiote, je suppose que vous avez en réserve une répartie assassine.
– Qu’en savez-vous ? Essayez, vous verrez bien ! Rétorquais-je
– Inversons les rôles ! Dites-moi carrément qu’il n’entre pas dans vos intentions de coucher avec moi. Je l’admettrais d’autant plus volontiers que je n’y pensais même pas, et nous pourrons parler d’autres choses.
– Le problème, c’est que je n’ai pas envie de vous tenir ce genre de propos.

Perplexe le mec ! Mais il se reprend vite et se jette à l’eau.

– Alors admettons que je vous demande de but en blanc si vous avez envie de coucher avec moi, vous me répondrez quoi ?
– Je vous répondrais : « ça dépend ! »
– Nous voilà bien avancés ! Parlons donc d’autre chose !
– C’est trop salé, ce truc-là !
– Forcément, vous avez salé avant de goûter ! S’amuse-t-il de répondre.
– Resservez-moi donc un peu de vin, au lieu de rigoler !
– Ce que femme veut… Commente-t-il en remplissant mon verre !

Je ne me souviens plus trop de quoi nous avons parlé après, de tout et de rien probablement ! Mais je me souviens que nous avons commandé une autre bouteille de rosé ! Et puis je lui posais la question :

– Vous travaillez dans quoi ?

En fait je me foutais pas mal de sa réponse, j’étais un peu pompette et très curieusement ce pinard m’échauffait les sens.

– Informatique.

Ah ! Et s’il était capable de corriger les anomalies de ma boite mail ? Je lui explique mon souci…

– Ah ! Je crois comprendre, mais il faudrait que je voie votre machine, c’est un portable ?
– Oui !
– Prenons rendez-vous…
– Vous ne pouvez pas regarder là tout de suite, en taxi, on peut être chez moi dans 10 minutes.

Et c’est ainsi qu’à 23 heures, Quentin se retrouva chez moi alors que mon état ne s’arrangeait pas. Le vin m’avait grisé et la foune me démangeait.

– C’est coquet chez vous !
– Z’avez soif ?
– De l’eau gazeuse vous avez ?
– J’ai.

Je reviens avec mes deux verres de Badoit qu’on écluse comme si on n’avait pas bu depuis huit jours.

– Bon, on va regarder l’ordinateur ! Déclare-t-il en posant son verre.
– J’ai bien envie de regarder d’abord le vôtre ! Répondis-je en lui portant ma main sur la braguette et en commençant un tripotage bien explicite.
– Vous jouez avec le feu !
– J’adore !
– Autant que les choses soient claires, si vous cherchez quelqu’un d’autre pour vous entretenir, je ne suis pas la bonne personne.
– Mais qu’est-ce que vous me racontez-là ? J’ai juste envie de m’envoyer en l’air ! Rien d’autre !
– Vous risquez d’être déçu, avec tout le rosé que j’ai ingurgité, je crains de ne pas être très performant !
– Ne vous inquiétez donc pas, je m’occupe de tout.
– Bon, mais je vous aurais prévenu ! Et puis il faut que j’aille pisser !
– Oui, moi aussi ! Mais on va se déshabiller avant !
– Et pourquoi donc ?
– C’est une surprise !

Quentin semble hésiter sur la conduite à tenir. Je suis à moitié pompette mais, en matière de sexe, je sais très bien comment faire pour décider un homme. Je me déshabille en vitesse, comme ça, sans chercher un quelconque effet. Le Quentin, il est scotché, et il s’en fout plein la vue ! Scotché de chez scotché !

– Alors ? C’est pas mal, hein ? Le provoquais-je.
– J’avoue !
– Bon, alors tu te déshabilles ! N’ai pas peur je ne vais pas m’évaporer !
– Mais, je…
– A poil !
– Bon, bon !

Enfin, il retire ses vêtements qu’il dépose précautionneusement sur un dossier de chaise. C’est un maniaque, ce mec ! Il bandouille et je m’aperçois aussi qu’il est aussi pompette que moi.

– Allez, viens, je t’emmène faire pipi !

Une fois dans la salle de bains, j’enjambe la baignoire et m’assois à l’intérieur.

– Vous faites quoi ? Vois allez prendre un bain !
– Non une douche ! Vas-y, pisse-moi dessus.
– Hein, mais vous n’êtes pas bien !

La tête qu’il fait !

– Juste un peu gaie, bon alors, tu te décides ?
– Mais c’est dégoûtant !
– Et si ça me plaît, à moi ? Et d’abord, ce n’est pas dégoûtant !
– Je n’ai jamais fait ça !
– Il y a un commencement à tout !
– Après tout, si ça vous fait plaisir !

Il se concentre ! Hé, c’est que ça ne vient pas tout seul, il ferme les yeux, il est rigolo, ce mec !

– Hé, pas dans les cheveux !

Chanette18a2

Je ne vous dis pas l’arrosage, il m’en envoie partout, sur les nénés, sur le ventre, sur les cuisses, c’est tout tiède, j’aime bien, ça m’émoustille.

– A moi de te pisser dessus maintenant !
– Ah, non !

C’est catégorique. Tant pis pour lui ! Dire que je m’étais retenue ! Je lâche les vannes et pisse en restant assise. Quel soulagement. L’autre me regarde et doit se demander s’il n’est pas en train de rêver. Un petit coup de douchette pour rincer tout ça, un petit coup de serviette pour sécher tout ça, et je sors de la baignoire tout comme Vénus sortant de l’onde (mais en moins fraîche).

Je m’accroupis devant Quentin et commence à lui tailler une pipe. Je n’aime pas trop l’odeur de son zizi, du coup je lui dis de m’attendre, le temps de trouver un préservatif. En principe, chez moi, je n’ai pas l’utilité de ce genre d’article, mais il me semble me souvenir que j’en ai une vieille boite… Eurêka, j’ai trouvé. Je mets le petit chapeau au monsieur et je recommence ma fellation. Il doit être allergique au latex, à moins que ce soit le rosé, toujours est-il que tout ce que j’obtiens c’est une demi-bandaison. Remarquez, il n’a pas été vache, il m’avait prévenu !

Mais je m’en fiche, ce n’est pas tellement sa bite qui m’intéresse.

– Bon, ça risque d’être compliqué pour faire tac-tac, on va peut-être attendre un peu. Mais rien ne t’empêche de me lécher ! Viens, on va dans ma chambre !
– Je peux vous caresser aussi un peu avant ?
– Mais bien sûr, mon gros kiki !

Il me tripote les seins comme si c’était de la pâte à pain, ce n’est pas vraiment très agréable. Au bout d’un moment j’ai la conviction qu’il ne s’arrêtera pas tout seul, je suis obligée d’intervenir.

– Si tu t’occupais du bas maintenant ?

On voit bien qu’il n’y consent qu’à contrecœur !

Et c’est parti ! Monsieur se met à me lécher. Ça pour lécher, il lèche, le problème c’est que sa technique, c’est un peu n’importe quoi n’importe quand. Je me rends compte assez rapidement qu’en fait ce type ignore comment on donne du plaisir à une femme en lui léchant le minou, j’ai beau lui dire d’insister sur le clitoris, ça ne le fait pas. Me voilà dans une drôle de situation !

Bon, on ne va pas y passer la nuit. Quentin est sans doute nul mais il a été correct, je ne vais donc pas le vexer et je me mets à simuler un orgasme fulgurant.

Du coup, il est content, arbore un sourire niais et se met à se branler afin de tenter de mieux faire bander sa bite encore chapeautée. Il a donc l’intention de me pénétrer. Manquais plus que ça !

– Je peux !
– T’as pas la grande forme, tu n’as qu’à coucher là, tu me baiseras demain matin.

Faut vraiment que je sois pompette pour faire des propositions pareilles !

– On essaye quand même ?

Que voulez-vous que je fasse ? Je ne vais pas refuser, après tout c’est moi qui l’ai allumé !

Et le voilà en train d’essayer de me niquer dans la position du missionnaire. Il y met beaucoup d’ardeur, mais abandonne au bout de quelques minutes.

Ouf !

Toujours est-il que je ne suis pas calmée. Alors vite un petit mensonge :

– Tu m’as quand même excité, mon salaud, je vais arranger ça !

Et devant les yeux ébahis de Quentin, je commence à me palucher la chatte avec une telle frénésie que quelques courtes minutes plus tard, je criais mon orgasme en faisant une belle tache sur le dessus de lit. La prochaine fois, je poserai une serviette.

Et puis le trou ! J’ai dû m’endormir comme une masse.

Vendredi 3 février

Je suis en train de rêver qu’on me tripote les fesses, en voilà une drôle d’idée ! Et puis j’émerge, je ne rêve pas : on est véritablement en train de me caresser le popotin, alors que le jour n’est pas encore levé ! Et voilà maintenant une bite qui est en train de me frôler… Tout cela me revient maintenant…

– Laisse-moi dormir ! Soupirais-je.

Quentin eut le tact de ne pas insister.

Mais qu’est-ce qu’il m’est arrivé hier soir ? Cet enchaînement de situations ne me ressemble pas. D’abord, je ne bois pas, enfin je veux dire que comme beaucoup de gens, j’apprécie de boire un petit coup, mais je ne trouve aucun plaisir à m’enivrer et sait en principe m’arrêter à temps. Cela dit, je n’étais pas ivre, mais néanmoins un peu « partie ». Et puis ce vin m’avait excité les sens à ce point inimaginable que je fasse venir un homme chez moi ! Chez moi ! Je ne suis pourtant pas nymphomane même si je ne refuse pas une aventure passagère avec une femme, mais avec un homme… Mon métier a en effet dévié ma libido vers les femmes. Certes cette orientation n’a rien d’exclusive, mais ce Quentin n’est pas du tout mon genre d’hommes ! Non une irrésistible et incompréhensive envie de baiser : Il parait que cela arrive, surtout sous l’emprise de l’alcool. Enfin bref, que celle qui ne fait jamais de conneries me jette la première culotte. Je fais semblant de dormir, en espérant que Quentin finira par se lever.

Et puis j’ai finis par me rendormir réellement.

C’est le bruit de la douche qui m’a réveillé. Quentin est levé, le soleil aussi. J’ai la langue chargée comme la queue d’un castor et la tête dans le cul. Je mets plusieurs longues secondes avant de démêler tout ça. Le Ludo qui me plaque comme une vieille chaussette (bon débarras !), ce casse pied de Quentin qui prend sa place et avec lequel je joue un jeu dangereux, son rosé qui m’a rendu pompette et qui m’a excitée comme une nymphomane en détresse. Et il a fallu que je l’emmène ici, chez moi, qu’il me lèche comme un plouc, qu’il essaie de me baiser et qu’il reste ronfler à mes côtés ! Et maintenant il est en train d’user toute mon eau chaude !

Je feignasse un peu dans le lit, et le voilà qui arrive ceint d’une de mes serviettes de bain.

– Ah ! Vous êtes réveillée !
– Ouais !
– Je me suis permis d’utiliser votre salle de bain !
– J’ai vu

Il se tourne pour retirer sa serviette, il a peur de me montrer sa bite ou quoi ? D’ailleurs, elle était comment sa bite ? Oh, puis je m’en fous, en attendant je vois ses fesses, elles ne sont pas belles, ses fesses ! Puis monsieur se rhabille. Les velléités de son érection matinale sont donc calmées. Tant mieux !

– On se reverra ? Demande-t-il.

Bizarre cette demande dans laquelle je ne ressens aucun enthousiasme.

– Non !
– Juste comme ça, sans coucher.
– Non !
– Je n’insisterai donc pas !
– Je vous en remercie
– Je vous aurais volontiers apporté des croissants, mais comme je ne suis pas chez moi…

Je lui fais un sourire idiot (je sais très bien faire). Je suppose qu’il me dit ça parce que je dormais et qu’il n’avait pas de clé pour revenir ! Mais maintenant que je suis réveillé, qu’est-ce qu’il l’empêche d’y aller maintenant, ce con ?

Je me lève pour l’accompagner à la porte, le temps d’enfiler une robe de chambre, et le Quentin s’en fout plein la vue. Ça lui fera un dernier souvenir de moi !

Chaste bisou ! Et Quentin disparut de ma vie (du moins c’est ce que je crus à cet instant)

Ma vie allait donc reprendre son cours normal. Bien sûr, j’avais envisagé l’hypothèse, selon moi, assez improbable, où l’esprit de l’escalier ayant fait son œuvre, Ludovic tente de me rappeler, aussi avais-je pris soin de blacklister son numéro.

Mardi 7 février

Ludovic me rappela, (avec un autre téléphone), et je ne reconnus pas de suite sa voix, il était enroué, ou jouait de l’être.

– Ce sera pour une simple séance, nous nous sommes quittés sur un malentendu, je vous présente mes excuses. Vous me proposez quel jour ?
– Je vous rappelle…
– Dans combien de temps ?
– A midi ! Précisais-je, sans trop réfléchir !

Merde ! Merde et milles fois merde ! Ce type est un emmerdeur pugnace. Si je ne rappelle pas, il va me harceler ! Quand même : quel gros con ! Il doit ignorer que des excuses, pour être acceptées par l’offensé doivent être présentées sous forme de requête et qu’en aucun cas on ne s’excuse soi-même sans attendre la réponse de l’autre.

Je fais quoi ? Le rappeler et l’envoyer promener ? Pas sûr que ce soit une bonne idée, ce type me semble parfaitement capable de venir faire un scandale à ma porte.

Je lui donne rendez-vous dans une semaine à 18 heures, il sera mon dernier client de la journée. Ce délai me permettra de réfléchir.

– Pas avant ?
– Et non, je suis surbookée !

J’ai d’abord envisagé de lui faire une séance bâclée, afin de lui faire passer l’envie de revenir, mais je n’aime pas l’idée, ce n’est pas trop mon genre. Faire la séance de façon classique et l’empêcher de parler d’autre chose ? Cela ne ferait que retarder ses intentions. Et puis, ce type a peut-être des intentions malveillantes maintenant que je l’ai vexé. Il me faut trouver quelqu’un au cas où…

Premier Flash-back

Une petite supérette de quartier comme il y en a beaucoup à Paris, Ludovic est en costume de ville, il est accompagné de Kamel qui a acheté quatre tablettes de chocolat, il est près de la caisse guettant sa proie. Cette bourgeoise au caddie plein lui semble un bon choix, ils se collent juste derrière elle, et dépose le chocolat sur le tapis roulant. La femme entasse ses courses dans son cabas, puis sort son portefeuille, et en extrait un billet de 50 euros. Mauvaise pioche.

– On a oublié les chips ! Dit Kamel qui ramasse ses tablettes de chocolat et retourne dans les rayons.

C’est la phrase convenue. Ils ont droit à une erreur par magasin, pas deux. Si la deuxième tentative échoue, ils iront ailleurs.

Deuxième bourgeoise, deuxième essai. Celle-ci vient de sortir sa carte bleue pour payer. Kamel fait sonner le téléphone portable de Ludovic qui s’avance au niveau de la cliente, fait semblant de téléphoner et mémorise le code secret de la dame, puis il règle ses tablettes de chocolat tandis que Kamel suit la cliente.

Kamel interpelle la bourgeoise quelques mètres plus loin.

– Madame, madame, vous avez oublié vos chewing-gums.
– Mes chewing-gums ? Quels chewing-gums ? Je n’ai pas acheté de chewing-gums.
– Ils sont à moi ! Intervient alors Gaétan, le troisième larron.
– Mais non, j’ai bien vu qu’ils étaient à la dame.
– Mais puisque Monsieur vient de vous dire qu’ils sont à lui.
– Dans ce cas, veuillez m’excusez.

Pendant cette courte palabre, Gaétan, pickpocket chevronné a subtilisé le porte carte de la dame. Le gang est maintenant en possession de la carte bleue et du code.

Ils la suivent, dans la plupart des cas, la supérette est le dernier gros commerce du circuit. Effectivement elle achète du pain, puis un journal et rentre chez elle. Elle ne s’apercevra sans doute pas avant demain de la disparition de sa carte, et quand elle fera sa déclaration de perte elle affirmera qu’on ne lui a pas subtilisé le code.

Les trois hommes jubilent. La première étape sera le distributeur de billets, ils feront ensuite le circuit des bijouteries sans se monter exagérément gourmands, ils savent que le plafond moyen pour ce genre de carte est d’environ 2500 euros par mois et par personne.

Fin du flash-back

Mardi 14 février

J’ai demandé à Anna-Gaëlle de venir. A 17 h 45, alors que je suis occupée avec un client, elle entre dans le studio à l’aide des clés laissées à cette intention sous mon paillasson. Comme je le lui ai demandé, elle s’enferme dans la kitchenette et se déguise en soubrette de théâtre de boulevard.

A 18 heures pile, Ludovic sonne. C’est Anna qui lui ouvre, provoquant la stupéfaction du visiteur.

– Maîtresse Chanette va vous recevoir dans quelques instants ! Lui dit-elle simplement en l’invitant à patienter en salle d’attente. Ne vous déshabillez pas, merci.

Je prends congé de mon client de 17 heures, puis récupère Ludovic.

– Asseyez-vous, je suppose que vous êtes venue pour me parler ? Qu’est-ce que je vous offre ? Un café, un thé, un chocolat, une boisson fraiche ?

Il m’a l’air complètement ahuri, le Ludovic, j’ignore qu’elles étaient ces intentions, mais le fait que rien ne se passe comme il l’avait prévu l’a manifestement déstabilisé.

– Je, je…Juste un café ! Bafouille-t-il en posant son blouson sur le dossier du siège.
– D’accord ! Anna, fait-nous des cafés s’il te plaît ! Bon, je vous écoute.
– Je, je… On ne s’est pas compris, je venais pour une séance de… Une séance comme l’autre fois.
– Ne me dites pas que vous n’aviez pas envie de me dire un certain nombre de choses après votre attitude de l’autre soir ?
– Je vous les ai dites au téléphone !

Je ne m’attendais pas à cette réaction, il aurait donc revu ses intentions à la baisse, redevenant simplement un client ordinaire et rien d’autre.

– Exactement comme l’autre fois, ou vous voudriez quelque chose de plus ?
– Oui j’aimerais bien une chose en plus, je vous paierais en conséquence !
– Dites ! Ou plutôt non, laissez-moi deviner ! Ah, oui, c’est mon esclave de l’autre jour qui vous a fait fantasmer…

Je sais très bien que ce n’est pas ça, mais cela ne me déplaît pas de l’agacer.

– Non…
– Ne vous défendez pas, tous les hommes sont un peu bi sans vouloir se l’avouer, et puis il parait qu’il suce divinement, il a beaucoup de succès auprès de mes clients en tous cas.
– Non ce n’est pas ça du tout !
– Alors c’est quoi ?
– J’aurais aimé voir vos seins !
– Ah !

Et me voilà bien emmerdé. J’aurais satisfait cette demande venant de n’importe qui, mais avec ce type tout devient compliqué : si je refuse, il reviendra à la charge, si j’accepte, ça va alimenter ses fantasmes, dans un cas comme dans l’autre, je ne suis pas prêtre de m’en débarrasser !

Tout bien pesé, j’ai accepté !

– Rien d’autre ?
– Non !
– Si tu veux, je peux demander à ma soubrette de participer, ce sera juste un tout petit peu plus cher !
– Non, non !
– Pourquoi ? Elle ne te plaît pas ?
– Je veux être votre esclave et l’esclave de personne d’autre !
– Parce que tu crois que tu es vraiment un esclave ?

La question n’était pourtant pas très compliquée mais ça le laisse sans voix. N’empêche que me voilà bien embêtée : je comptais avoir Anna près de moi pendant la séance, et il m’apparaissait que la réponse de Ludo irait de soi. Le fantasme de faire du sexe avec deux femmes est omniprésent chez quasiment tous les mecs. Le seul obstacle c’est l’argent, mais puisque pour Ludo, l’argent n’est pas un problème…

– Bon, Anna, puisque l’esclave ne veut pas de tes services, tu vas t’asseoir là-bas et te contenter de regarder.

Finalement la solution était toute simple !

– Je préférerais qu’on ne soit que tous les deux ! Intervient Ludovic

J’éclate !

– Ecoute pépère, je suis chez moi, et c’est moi qui commande. Alors ce sera comme je l’aurais décidé et pas autrement.
– C’est moi le client, je vous ai payé.
– Ça ne te donne pas tous les droits, alors maintenant tu dégages.

Il me regarde interloqué. Je lui rends son argent diminué de 20 euros « pour le dérangement » en le jetant rageusement sur la table basse.

Il ne le ramasse pas, mais s’en va sortir son portefeuille de sa poche de blouson. Qu’est-ce qu’il fabrique ?

– Pour une prestation à trois se serait combien ?

Je n’y crois pas ! Il a changé d’avis !

– Le double !

Il sort la différence et la pose sur la table avec les autres billets.

– Voilà, le compte y est ! J’ai ajouté de l’argent non pas pour que mademoiselle se joigne à nous, mais pour qu’on soit seuls tous les deux !

Je craque !

– Dehors !
– Je…
– Tu ne discutes pas, tu reprends ton fric et tu dégages.

Il est devenu blanc comme un linge, il se lève comme un vrai zombie, remet son blouson, regarde l’argent qui est sur la table, va pour le ramasser, ne le fait pas. Il est mal très mal.

– Je ne peux pas… Me dit-il sur un ton de tragédie classique.
– Je vais t’aider !

Je ramasse les billets et lui fourrent dans sa poche de blouson.

– Non ! Gémit-il.
– Si !

Et le voilà à mes genoux, les larmes au bord des yeux. Pathétique ! Quelque part il me fait pitié, alors quand il m’a dit :

– Pardon, pardon, on va faire comme vous aviez dit !

J’ai eu la faiblesse d’accepter, et bien mal m’en a pris (mais n’anticipons pas)

– Alors déshabille-toi et rejoins-nous au donjon, je vais t’attacher avec les chaînes, ordonnais-je.

J’aurais pu l’attacher devant le miroir afin qu’il puisse me voir en permanence pendant la flagellation, mais je fais le contraire, il ne verra rien. J’ai en effet décidé de faire du service minimum, je ne bâclerais pas, mais j’éviterai tous ces petits « plus » qui donnent envie de revenir.

L’heure va être courte, on a perdu du temps avec tous ces atermoiements. Je confie un martinet à Anna qui se place à droite, je m’empare d’un autre et me mets à gauche. A moi le premier coup assez fort, je fais signe à Anna qui m’a observé, elle tape à son tour, c’est trop mou ! Nouveau signe, nouveau coup, c’est bon, on continue en cadence, un coup à gauche un coup à droite, puis on espace les coups. Je le détache avec une lenteur toute calculée et l’installe dans la foulée après la croix de Saint-André. Voilà l’art et la manière de gagner cinq minutes !

Nous continuons de torturer les fesses de Ludo au paddle, puis à la canne anglaise. Les fesses sont cramoisies et la séance sera terminée dans dix minutes. Je le détache.

– Vos seins ? Vous m’aviez promis ! Balbutie-t-il.

J’avais oublié, je me dépoitraille vite fait. Du coup le voilà qui ressemble au loup de Tex Avery.

– Tu vas te branler, maintenant, je n’ai pas d’esclave sous la main pour te sucer ?
– On ne fait pas comme l’autre fois ?
– L’autre fois c’était exceptionnel !
– Vous voulez que j’ajoute combien ?
– Tu peux me faire toutes les propositions que tu veux, je n’accepterais pas, je te répète que la dernière fois c’était une exception !

Il me fait une vraie mine de chien battu !

– Vous êtes cruelle !
– Je ne suis pas cruelle, je t’ai fouetté comme tu le désirais et je t’ai même montré mes seins sans te demander de supplément.
– Alors, est-ce que je peux jouir sur vos seins ?
– Non !
– Dans ce cas, on en reste là !

Ça a dû lui coûter, mais il se rhabille sans broncher. Il murmure un « au revoir » sans même me regarder et disparaît.

– Il n’avait pas l’air bien méchant ton bonhomme ! Me dit Anna-Gaëlle
– Peut-être parce que tu étais là !
– Il ne reviendra plus ?
– J’espère, mais va savoir ?
– Dis donc ça m’a drôlement excitée cette affaire !
– Non ?
– Si !
– Ça va se passer !
– J’ai ma petite culotte qu’est trempée !
– T’exagères pas un petit peu, non ?
– T’as qu’à vérifier !
– D’accord, vérifions !

Pour atteindre la culotte, je soulève sa petite jupe de soubrette :

– Ben elle est où ta culotte ?
– Quand je me suis changée, je n’ai pas trouvé utile de la garder.
– Donc ta petite culotte ne peut pas être mouillée puisque tu n’en a pas ! Donc tu es une menteuse. M’amusais-je à répondre.
– Oui, mais j’en aurais une, elle serait mouillée.
– N’empêche que tu es une menteuse !
– Tu vas me punir alors ?
– Ça te plairait bien, on dirait ?
– J’avoue ! Et puis ça me rappellera des souvenirs.
– Lesquels ?
– Quand je suis venue pour la première fois ici
– La première fois ce n’était pas ici !
– C’est pourtant bien ici que j’ai eu ma punition, non ? (voir Chanette et la journaliste)

A l’évocation de ce souvenir si fort, mon visage s’éclaire. Et alors comme ça, d’un coup alors que jusqu’ici, je jouais avec ma complice, voilà que je la désire… Intensément.

Ma bouche s’approche de la sienne qui s’entrouvre pour permettre à nos langues de s’entortiller. Nos corps sont collés l’un à l’autre, trop collés à ce point que, Anna étant plus frêle que moi, nous perdons l’équilibre, et nous nous retrouvons sur le tapis.

– Aïe ! Mon cul !

Elle plaisante, elle n’a pas si mal que ça. Je me remets debout, tends la main à Anna pour la relever à son tour. Elle la prend, mais c’est elle qui m’entraîne vers elle.

– Je suis très bien, par terre, viens me rejoindre.

Soit ! On s’embrasse de nouveau avec la même passion, malgré l’inconfort de la situation.

– Punis-moi ! me demande-t-elle dès que nous nous soyons quelque peu dégagées
– C’est une manie !
– Non, c’est un jeu, je voudrais tant retrouver les sensations que j’ai eues au début de notre rencontre.
– Alors déshabille-toi !

Elle se relève. Je n’ai jamais vu quelqu’un se déshabiller aussi vite. Je lui fixe des pinces après ses bouts de seins et pour faire bonne mesure, j’ajoute des poids. Elle me fait une espèce de grimace de douleur qui me donne envie de rire.

– Saute ! Lui ordonnais-je.
– Pardon ?
– J’ai dit : saute. Je veux que tu fasses un petit saut sur place !
– C’est nouveau ?
– Fais ce que je t’ai dit.

Elle saute, les poids entraînés par le mouvement remontent, puis retombent brutalement tiraillant douloureusement ses chairs.

– Encore !

Comme elle ne saute pas assez vite, je prends une cravache et la flagelle en tournant autour d’elle, un peu les fesses, un peu les cuisses.

– J’en peux plus ! Gémit-elle.
– D’accord on arrête !
– Fais-moi des trucs plus softs !
– Ma pauvre bibiche, tu es devenue bien fragile ! Me moquais-je.

J’arme ma cravache, je vise les seins. Anna à compris ce que j’allais faire.

– Non ! Pas ça !
– Laisse-toi faire, en principe je ne rate jamais mon coup.
– Non !

Et la voilà qui se carapate à l’autre bout de la pièce, en se tenant les seins.

– Bon, on arrête de jouer, alors ? Tu n’étais pas trop motivée !

Anna approche sa main de son téton gauche, elle va pour retirer la pince.

– Stop !

Elle laisse son geste en suspens.

– Anna : Deux choses : Tu voulais que je te punisse, et tu as confiance en moi. Alors tu te laisses faire ou pas ?
– Vas-y ! Répond-elle finalement, en revenant à ma hauteur.
– Ne bouge pas surtout !
– Je ne bouge pas !

Parfois quand je joue à ce jeu, je m’amuse à rater mon coup, prolongeant ainsi la douleur et l’angoisse de la victime. Mais aujourd’hui, il n’y aura pas de ratage, du moins pas volontaire.

Je vise le téton droit, la pince et ses poids dégringolent faisant hurler ma copine. Crânement elle reprend la position dans l’attente du second coup, J’arme, je vise, je frappe, la pince se déplace un peu mais reste attachée aux chairs. Anna hurle. Zut alors ! Je recommence dans la foulée, cette fois c’est bon.

Anna se jette dans mes bras, on s’embrasse.

– Tu y as été fort, ma salope !
– Une punition, c’est une punition ! Alors est-ce que tu mouilles toujours autant ?
– On dirait bien, passe ta main !

Je le fais mais ce n’était pas nécessaire, ça lui dégouline jusque sur les cuisses.

– On se lèche ? Propose-t-elle.
– Faut que je pisse avant !
– Tu vas me faire boire ton pipi ?
– Gourmande ! Allez viens dans la salle de bain.

Je me déshabille, ce sera fait pour la suite. Anna s’allonge spontanément sur le sol et je viens m’accroupir au-dessus de sa bouche qu’elle a déjà ouverte. J’ouvre les vannes, j’essaie de contrôler mon débit mais j’ai du mal, Trop grosse envie ! Anna ne peut pas tout boire et en met partout. Je rigole.

Miction accomplie ! Anna se redresse, on s’embrasse. La salope ! Elle avait gardé une gorgée de pisse dans sa bouche !

Et puis on s’est retrouvé tête bêche sur le carrelage de la salle de bain en train se sucer mutuellement la chatte. Je me suis régalée des sucs sucrés-salés de ma copine avant de l’envoyer au septième ciel. J’ai été un peu plus longue à venir, mais je me suis quand même éclatée à mon tour.

– Je t’aime, Anna !
– Mais moi aussi, Chanette !

Allez, une bonne douche…

Vendredi 17 février

Au secours ! Ludovic vient de me rappeler (il a combien de téléphone, ce mec ?) Il a été pathétique.

– Je voudrais un rendez-vous la semaine prochaine !
– Pourquoi faire, puisque tu n’obtiendras pas ce que tu désires !
– J’ai réfléchis, maîtresse, je ferais tous ce que vous voudrez, je n’aurais aucune exigence particulière, je serais le plus soumis des esclaves. L’idée de ne plus vous voir m’est devenue insupportable…
– Rappelle-moi dans une heure.

Ce mec est trop accro ! Si seulement j’étais certaine qu’il ne vienne pas faire un scandale en cas de refus… Et puis j’ai peur de ses réactions.

Je vais donc demander une nouvelle fois à Anna de m’assister. Mais on va changer de tactique, elle restera planquée dans la cuisine, prête à intervenir…

Pas de bol ! Anna n’est pas libre la semaine prochaine… J’envisage donc de différer le rendez-vous à la semaine suivante… avant d’avoir une autre idée…

 

 

 

à suivre en page 2

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) novembre 2012. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 15:10

Chanette 17 – Marie-Léa 2 – Les déconvenues de Guillaume par Chanette

Chanette

Lundi

 

Guillaume s’attendait à tomber sur une entreprise quelconque au sein d’une zone industrielle, il fut donc fort surpris de se retrouver dans un quartier pavillonnaire à la périphérie de la ville. A l’adresse recherchée se tenait une bâtisse cossue, la « villa des ormes ». Quelle occupation pouvait bien exercer Marie-Léa en cette demeure ? Restait maintenant à la contacter ! Rien de plus facile, il suffisait d’utiliser la sonnette.

 

Il sonna donc, Marie-Léa le reconnut de suite sur l’écran vidéo et demanda à sa collègue Sophie d’éconduire le malotru. Sophie est une jolie blackette aux formes épanouies et au visage malicieux.

 

– Je connais ce mec, je ne sais pas comment il m’a retrouvé, mais je n’ai vraiment pas envie de le revoir. S’il demande après moi…

– Rassure-toi, je saurais faire !

 

– C’est pourquoi ? Demande Sophie dans l’Interphone.

 

Guillaume est déçu de ne pas reconnaître la voix de Marie-Léa dans l’Interphone. Mais il n’était pas au bout de ses déceptions

 

– Euh ! J’aurais voulu parler à Marie-Léa.

– Vous devez faire erreur, il n’y a pas de Marie-Léa ici.

 

Douche froide ! Mais peut-être, se dit-il, qu’elle se fait appeler d’un autre prénom.

 

– J’ai une photo ! Reprend-il en l’exhibant devant la caméra.

– Je ne vois pas bien, levez-là à hauteur de votre visage, oui, tournez un peu la photo vers la gauche, là comme ça ! Non ça ne me dit rien du tout !

– Ce n’est pas possible sa mère m’a dit qu’elle travaillait ici.

 

Coup d’œil embarrassé des deux filles. Marie-Léa ne comprend pas que sa mère lui ait fourni ce renseignement. Elle chuchote quelque chose à sa collègue.

 

– C’est peut-être la personne qui était là avant moi, je ne suis là que depuis trois semaines. Reprend alors Sophie.

 

Guillaume encaisse le coup et s’éloigne. Il repense à ces films noirs américains dans lesquels le héros à partir d’un indice ridicule parvient à remonter toute une filière. Le problème, c’est que d’indice, il n’en a aucun !

 

Alors au bout d’un quart d’heure, il revient sur ses pas, sonne de nouveau :

 

– Encore vous ! S’exclame fort sèchement Sophie.

– Excusez-moi d’insister, mais c’est très important, si vous pouviez vous renseigner, me donner un indice, quelqu’un dans cette maison doit bien savoir ce qu’est devenue cette personne.

– Attendez !

 

Elle cherche Amélie, finit par la trouver, en pleine altercation avec Monsieur Benjamin :

 

– Amélie, dois-je vous rappeler qu’il est interdit d’avoir des communications personnelles pendant le service !

– C’est une urgence ! Répond la blondinette ! Qu’est-ce que tu disais, maman, on t’a attaqué dans la rue ! Ma pauvre ! Tu n’es pas blessée au moins ? Mais on en reparlera ce soir, là je suis de service. Dis-moi, Guillaume a retrouvé ma trace. Il a dit que c’était toi qui lui avais fourni le renseignement.

– N’importe quoi ! Il est venu me voir et je l’ai viré… Mais peuchère, si ça se trouve c’est lui qui m’a attaqué. Mais bien sûr que c’est lui… Comment j’ai fait pour ne pas y penser plus tôt ?

– Je te laisse maman, je te rappelle sans faute ce soir, bisous.

 

Elle raccroche et Sophie très énervée intervient :

 

– Il est revenu, il m’a demandé de me renseigner, qu’est qu’on lui dit ?

 

Monsieur Benjamin intervient à son tour :

 

– Vous jouez à quoi, toutes les deux ? C’est qui cet emmerdeur à la grille ?

– C’est mon ex petit ami, je ne veux plus le voir, il a piqué le sac et le téléphone de ma mère pour savoir où j’étais… Sophie lui a dit que je ne travaillais plus ici, apparemment il insiste.

– Bon, Sophie, dites à cet individu de revenir dans une heure. Quand à vous Amélie, sachez que je n’aime pas du tout ce genre d’histoires.

– Mais Monsieur ce n’est pas de ma faute, je n’y suis pour rien, quand je pense que ce salaud a attaqué ma mère…

 

…et crise de larmes.

 

– Bon Amélie calmez-vous ! Je vais le recevoir personnellement dans une heure et lui confirmer que vous êtes partie sans fournir de nouvelles coordonnées. Euh, parlez-moi de ce type, il n’est pas dangereux au moins ? Il ne fait partie d’une bande ? Il a déjà fait de la prison ? Je n’ai aucune envie qu’il s’en prenne à moi ou à mes biens.

– Mais, monsieur, on ne connaît jamais les gens, je l’ai rencontré par l’intermédiaire d’un site S.M., on a un peu vécu ensemble, on s’est présenté nos parents, tout allait bien et un jour il m’a frappé sauvagement, et ça n’avait plus rien à voir avec du sadomasochisme. J’ai failli lui pardonner, puis je me suis dit qu’un type capable de faire ça recommencerait forcement, alors je me suis tirée.

– Bien je vois, cela ne m’aurait pas déplu de lui foutre une trouille dont il se serait rappelé toute sa vie, mais je préfère faire soft. Sophie, quand ce voyou se représentera devant la grille, conduisez le dans mon bureau. Quant à vous Amélie, je ne vais tout de même pas vous punir, vu les circonstances, mais le moins que vous puissiez faire serait sans doute de me faire une pipe.

– Bien Monsieur !

– Sophie, je ne vous ai pas dit de partir, allez donc me chercher Léandre, il va aider Amélie à me sucer !

– Léandre est parti en ville s’occuper du remplacement de la cabane de jardin, il risque de ne pas revenir avant un petit moment !

– Ah ! Ah bon, on ne me dit rien dans cette maison ! Et bien dans ce cas, Sophie vous savez ce qu’il vous reste à faire ?

– Bien sûr, monsieur, ce sera avec un grand plaisir, monsieur !

– Mettez-vous un peu à l’aise, que je vois vos nichons.

– Bien Monsieur ! Répondirent en cœur les deux soubrettes en s’exécutant.

– Allez, je vous laisse vous débrouiller, moi je ne fais rien, je me laisse faire.

 

Sophie entreprit donc de libérer le pantalon de son patron, puis de le titrer jusqu’aux chevilles, le ridicule caleçon à petites fleurs suivit le même chemin. Elle dégagea ensuite tout ça, sachant qu’il n’aimait pas rester à demi entravé. Amélie tripota la bite ainsi découverte, elle ne bandait pas, mais quelques manipulations de ses doigts expert eurent tôt fait de redonner à ce sexe une vigueur de bon aloi.

 

Elle le décalotta, et présenta sa langue sur le gland. Celle de Sophie vint la rejoindre et les deux filles s’amusèrent comme des petites folles alternant des mouvements sur le sexe de Monsieur Benjamin et des échanges de langues accompagnés de coup d’œil complices.

 

Le temps passant, elles étendirent leur terrain de jeu s’occupant tantôt de la verge, tantôt du gland, tantôt des testicules. Et puis tout d’un coup le maître des lieux releva ses jambes vers l’arrière, libérant ainsi l’accès à son anus. Les filles connaissaient ce signal. Après s’être concertées du regard, c’est Amélie qui se dévoua afin d’aller doigter le mâle troufignon en d’énergiques mouvements de va-et-vient.

Chanette17 c

Benjamin commençait à avoir sérieusement chaud, son plaisir montait, il haletait comme un vieux chien, et finit par éjaculer dans la bouche de Sophie.

 

– Monsieur a encore besoin de nous ! Demanda Amélie.

– Non, ou plutôt, si, apportez moi des chaussures, et le reste, je vais prendre un peu le frais vingt minutes.

 

Guillaume se morfondait, une heure ça peut être si court, comme ça peut être très long, Il avait marché quelques centaines de mètres, puis était revenu sur ses pas, avant de repartir dans l’autre sens. Evidemment, il gambergeait, il n’avait pas réagi sur le coup mais quelque chose clochait : La fille lui avait affirmé que Marie-Léa avait quitté cette maison depuis trois semaines, or il lui semblait bien d’après les messages qu’il avait lu sur le portable de sa mère qu’elle devait y être encore récemment. Mais bien sûr, elle pouvait aussi mentir à sa mère…

 

L’heure étant passée, il sonna à la grille pour la troisième fois. Sophie, revêtue de sa tenue de soubrette vint lui ouvrir :

 

– Monsieur Benjamin peut vous recevoir une dizaine de minutes, si vous voulez bien me suivre.

 

Il suivit cette fille à la croupe avantageuse qui, se dit-il, aurait donc pris la suite de Marie-Léa, cela voulait dire qu’elle faisait un boulot de bonne à tout faire. Bonne à tout faire à Beauvais, alors qu’elle était en possession d’un BAC + 6 et qu’elle occupait à Narbonne un bon poste de préparatrice en pharmacie ?

 

Il sentit comme une présence derrière lui, il se retourna et vit deux énormes molosses à l’allure peu engageante.

 

– La maison est bien gardée, se crut obligée de commenter Sophie

 

Monsieur Benjamin avait décidé de s’amuser. De son passé de commissaire-priseur il avait appris que la meilleure façon de se débarrasser de personnes trop curieuses était d’ébranler leurs certitudes et de les envoyer vers des fausses pistes.

 

– Alors cher monsieur, en quoi puis-je vous être utile ?

– Je recherche cette jeune femme ! Répondit Guillaume en lui mettant sa photo sous le nez !

– Savez-vous que rien ne m’oblige à vous répondre ? Vous êtes de la famille ?

– Euh, non !

– Cette personne n’a peut-être pas envie de vous voir ?

– Et vous m’avez fait poireauter une heure pour me dire ça ?

– Cette attente d’une heure n’était pas de mon fait. Bon, je n’ai beaucoup de temps, j’attends quelqu’un, je peux néanmoins vous confirmez qu’Amélie était à mon service jusqu’il y a trois semaines…

– Amélie ?

– C’est bien la jeune femme qui vous intéresse ?

– Je ne lui connaissais pas ce pseudo.

– Et bien vous aurez appris quelque chose ! Mais dites-moi, qui vous a donc dit qu’elle avait travaillé ici ?

– Sa mère !

– Sa mère ? Elle m’avait dit qu’elle était orpheline ! Elle m’aurait donc menti ? Bien, donnez-moi le numéro de cette supposée mère, nous allons l’appeler, nous verrons si elle est d’accord pour que je vous renseigne.

 

Guillaume devint blême avant de balbutier :

 

– Je ne connais pas son numéro, j’étais allé la voir.

– Elle a peut-être un téléphone fixe, quel est son nom ?

 

Il donna un faux nom, une fausse adresse. Monsieur Benjamin prit son portable et demanda au service de renseignements de le mettre en contact avec une Catherine Potez à Cavaillon.

 

– Cette personne n’a pas de fixe, à moins qu’elle soit en liste rouge. C’est fâcheux. Mais bon, peu importe : Amélie n’est plus là ! C’est dommage d’ailleurs, c’était une belle salope, si vous vous voulez bien me permettre l’expression, elle suçait divinement.

 

Guillaume sentit monter en lui une bouffée d’adrénaline, mais s’efforça de se contrôler. Benjamin enfonça le clou :

 

– J’ai préféré que nous séparions, je n’avais bien sûr aucune preuve, mais… Je passe les détails, mais trouver aujourd’hui du personnel de maison intègre devient assez compliqué.

 

Le « pauvre » Guillaume tombait du placard : la Marie-Léa qu’il chérissait, qu’il idéalisait était en quelques secondes devenue une menteuse, une voleuse et une suceuse de bites émérite ! Il se leva.

 

– Bon, on en reste là, je laisse tomber.

– Et, oui parfois la vie n’est pas simple, mais bon… De toute façon, elle allait partir, on m’a rapporté qu’elle fricotait avec le fils d’un commerçant en ville, et qu’ils projetaient de s’installer en Bretagne.

– Ah ! Et je pourrais avoir le nom de ce commerçant ?

– Non je regrette, on ne m’a pas fourni cette précision. Plus de question ?

– Si, mais vous n’êtes pas obligé de me répondre, quelles fonctions exerçait exactement Amélie à votre service. Quelqu’un qui a un bac + 6 et qui se retrouve femme de ménage, ça me dépasse.

– Bac + 6 avez-vous dit ? La carrière d’une femme de ménage est parfois pleine de surprise. Venez, je vous raccompagne à la grille.

 

Monsieur Benjamin pensait s’être ainsi débarrassé de ce maudit casse-pieds ! Mais comme dirait le grand Chepaki : « les choses ne se passent jamais comme on croit qu’elles vont se passer. »

 

Guillaume était partagé, il essayait bien de se persuader que tenter de revoir Marie-Léa n’était que chimère, alors qu’un petit peu de lui-même s’obstinait dans cette voie, d’ailleurs n’avait-il pas essayé d’en savoir plus au sujet de ce mystérieux rejeton de commerçant local ?

 

Il n’arrive pas à se décider à laisser tomber, il traîne, va manger un steak-frites dans un petit restaurant, puis s’achète un bouquin policier censé l’aider à tuer le temps, mais qu’il n’arrive pas à suivre.

 

Il est 16 heures passée, il se dirige vers la gare, il y a un train pour Paris dans 10 minutes. Il décide de le prendre et adieu Marie-Léa ! Il fait la queue au guichet, c’est interminable, ça l’énerve, le train est raté, il interprète cela comme un signe du destin. Il s’est décidé, il cherchera la trace de Marie-Léa.

 

Il se trouve une chambre d’hôtel, s’achète un peu de linge de rechange, et surtout un vélo. Pourquoi un vélo ? Mais parce que Guillaume a un plan. Oh ! Un plan tout simple, puisque la piste qu’on lui avait suggérée passait par les commerçants de la ville, il suffisait pour savoir ceux dont ils s’agissaient, de suivre la personne chargée de faire les courses.

 

Mardi

 

Le lendemain, mardi, Guillaume se mit en planque dès 8 heures, non loin de la villa de Monsieur Benjamin. Il était bien conscient qu’il lui faudrait peut-être patienter plusieurs jours, il, passerait donc son temps en bouquinant et en écoutant de la musique.

 

Mais la chance sembla lui sourire ce matin : vers 9 heures, Sophie sortit avec un caddie de marché. Il la fila donc, elle commença par la poste où elle resta une demi-heure, puis ce fut le crémier, le marchand de primeurs, la charcuterie italienne et enfin le boulanger.

 

« Ah ! Se dit Guillaume, il manque des commerçants, le boucher, le poissonnier, l’épicier… Mais bon il pouvait toujours commencer par ceux dont il avait noté l’adresse.

 

Il passa le reste de sa matinée à s’acheter un costume de ville, une chemise blanche, une jolie cravate et des chaussures en cuir, puis il se rendit dans une imprimerie où il se fit confectionner des cartes de visites « Guillaume Schrödinger, détective privé » ainsi qu’un agrandissement numérique de la photo de Marie-Léa. Puis, il alla déjeuner avant de retourner à l’hôtel, où il fit une petite sieste.

 

Vers 16 heures, il se rasa de près, enfila ses vêtements neufs et s’en alla faire la tournée des commerçants.

 

– « Guillaume Schrödinger, détective privé. » je suis à la recherche de cette personne dit-il en s’adressant au crémier, tout en exhibant sa fausse carte et le portrait de Marie-Léa.

– Oui, c’est une bonne cliente, elle travaille pour un patron l Il lui est arrivé quelque chose ?

– Sa mère voudrait savoir où elle est !

– Ben je ne peux pas vous en dire plus.

 

La scène se répéta quasiment à l’identique chez le boulanger. Le marchand de primeurs devait faire partie des gens développant une allergie aux détectives privés (peut-on leur donner tort ?) et refusa de répondre. En revanche le charcutier italien fut, lui, fort loquace :

 

– Hé, c’est une des filles qui travaillent chez Monsieur Benjamin, route de Paris, vous trouverez le numéro de la rue dans l’annuaire.

– On m’a dit qu’elle aurait quitté la ville, il y a trois semaines.

– il y a trois semaines, ce n’est pas possible ? Elle est passée vendredi dernier, je me souviens parfaitement, elle a acheté quatre gros salamis entiers, qu’est-ce qu’on a rigolé avec ça !

– Vous êtes sûr ?

– Oh ! Presque ! Gino, la petite Amélie, elle est bien passée vendredi dernier ?

– Jeudi ou vendredi, je ne sais plus.

– Et elle ne vous a pas laissé entendre qu’elle allait partir ?

– Non, non !

– C’est toujours elle qui fait les courses de Monsieur Benjamin ?

– Non, pas toujours, il y a une petite antillaise aussi, très gentille.

– Et elle est ici depuis longtemps ?

– Oh ! Là là ! Ça fait un moment ! Je ne sais pas… Plusieurs mois.

– Bon je vous remercie !

 

Guillaume ne sait plus que penser. Il lui parait complètement improbable que le commerçant mente. Marie-Léa travaillerait-elle chez un autre bourgeois de la ville ? A moins que Sophie et Monsieur Benjamin mentent de conserve ? Mais pourquoi ? L’envie de savoir le tenaille. Entrer par effraction dans la villa des Ormes était impossible à cause des chiens. Ne cachant trop que faire, il s’acheta une paire de jumelles et décida de revenir sur les lieux le lendemain.

 

Toutes les fenêtres de la villa ont des rideaux, mais dans toutes les maisons on finit par ouvrir les fenêtres, il faut bien aérer, non ? Il attendrait donc ce moment.

 

Mercredi

 

Le matin, il ne se passa rien de spécial, un jardinier s’affairait près des massifs de fleurs, Guillaume pensa un moment l’interpeller, mais y renonça, il n’avait pas envie de se faire repérer, et puis il avait sans doute les mêmes raisons que Sophie de lui cacher la vérité. Quoi qu’en lui offrant de l’argent ? Il garda l’idée en réserve. Vers 10 heures, Sophie partit faire des courses, il résolut de la suivre. Ce n’était pas une bonne idée, elle se contenta d’une visite chez le boulanger.

 

Quand il revint à son poste d’observation, il s’aperçut que deux fenêtres avaient été ouvertes. Il tenta de voir quelque chose d’intéressant à l’intérieur, mais en vain. Il aurait fallu qu’il fût là au moment de l’ouverture, demain, il ne referait pas la même erreur.

 

Un peu après 14 heures deux femmes empruntent la rue. A la façon dont elles regardent les numéros de rues, ce ne sont assurément pas des habituées du coin. Elles pilent au niveau de la ville des ormes. Elles sonnent. Après un bref échange au vidéophone, c’est Sophie qui vient les accueillir et qui les fait entrer.

 

<b<Chanette

 

Beauvais n’est pas une si grande ville que ça, et nous fîmes le chemin à pied. Arrivées chez Benjamin, une soubrette antillaise vint nous ouvrir puis nous confie à Amélie. Radieuse elle nous embrasse, chastement mais chaleureusement, et nous conduit dans ce qui devait être une chambre d’amis.

 

– Voilà, Monsieur Benjamin m’a demandé de vous dire de vous préparer ici. Nous attendons quelques personnes, on viendra vous chercher quand nous serons tous prêts.

 

– Ah bon !

– L’enveloppe qui est sur la petite table, c’est pour vous.

 

J’ai emporté un bustier noir en vinyle, la culotte est noire aussi, ainsi que le porte-jarretelles et les bas. Des grandes bottes montent jusqu’en en dessous des genoux. Sylvia a opté pour une mini robe à brettelles en skaï noir avec un collant résille et des bottes comme les miennes.

 

Effectivement vingt minutes plus tard, Amélie revenait nous chercher et nous conduisit dans un grand salon.

 

– Soyez les bienvenus dans ma modeste demeure ! Déclare avec emphase Benjamin. J’ai invité quelques amis, vous comprendrez que par discrétion je ne vous les présente que par leur prénom. Voici donc Gilberte et Jacques, un couple très coquin, voici Hubert, et voici Octavio ! Vous aurez bien sûr la permission de chauffer cette l’assistance, ces braves gens se laisseront faire.

 

Ben voyons !

 

Gilberte et Jacques ont la quarantaine bien tassée, lui genre professeur à lunettes, barbe de trois jours, assez maigre, elle, brune au sourire carnassier et au visage coquin. Hubert semble avoir la soixantaine, un beau vieux bien élégant, comme on dit, quand à Octavio, il doit avoir la vingtaine, frisé comme un pâtre grec et limite efféminé, je me demande si Hubert et lui… on verra bien. Il y a aussi deux autre domestiques qu’on ne me présente pas, j’appris plus tard qu’il s’agissait de Sophie, une ravissante antillaise et de Léandre, un eurasien ténébreux.

 

– Et bien voilà les présentations sont faites, il y a du champagne et quelques amuse-gueules pour ceux qui le souhaitent. Et maintenant, les esclaves au milieu !

 

A ces mots, Amélie, Sophie et Léandre se déshabillent, puis s’agenouillent au milieu de la pièce devant les invités. Je remarque qu’ils sont tous les trois équipée d’un collier de chien.

 

– Voilà, Maîtresse Chanette et Maitresse Sylvia, à vous de jouer !

 

Ben voyons ! Il aurait pu nous le dire, ce con qu’il y avait du monde et qu’il y avait deux femmes et un mec à dominer. Je sais bien qu’il nous a refilé un pactole, mais ça n’excuse pas tout.

 

Sur une table basse, il y a quelques accessoires, menottes, ficelles, pinces, cravaches, martinets… et même un pot de chambre. On va faire avec. Un chevalet a également été installé.

 

Ça va donc être la grande improvisation, je tends une cravache à Sylvia, on va commencer par de la flagellation bien basique, en principe quand il y a des spectateurs, ils aiment bien.

 

Je fais relever les esclaves de façon à ce que leurs fesses soient accessibles, leur demande d’écarter les jambes et les bras et commence par m’occuper de Sophie la jolie blackette, tandis que Sylvia s’occupe de Léandre. Puis on tourne, on alterne, on permute. On ne se presse pas, on fait durer le plaisir.

 

Au bout d’un moment, les esclaves finissent par avoir le cul bien rouge. Il est temps de passer à autre chose. On ordonne à Léandre de se coucher sur le chevalet de façon à ce que son trou du cul nous soit bien accessible, on lui attache les poignets et les chevilles.

 

Je jette un coup d’œil vers la petite assemblée assise sur des chaises. L’ambiance commence à être chaude. Gilberte a sorti la queue de Benjamin qu’elle branle lentement. Jacques son mari se fait peloter la braguette par Octavio le pâtre grec, et semble apprécier. Seul Hubert semble sage pour le moment.

 

Je décide de me faire provocatrice, nous nous harnachons toutes les deux de godes-ceinture, puis je m’approche des spectateurs les regardant droit dans les yeux en branlant la bite en plastique le plus vicieusement possible. En principe, ce genre de fantaisie à un effet « chauffant » assez irrésistible.

 

Ça ne rate pas, je me mets sur les genoux d’Hubert. J’ignore s’il apprécie la compagnie des femmes ? Un peu tout de même sinon il ne serait pas là. Je sens qu’il bande, je me dégage.

 

– Sors ta bite et branle-toi !

 

Il le fait. Sylvia est venue sur les genoux de Gilberte et lui roule une pelle, tout en trouvant le moyen de la dépoitrailler.

 

Je passe maintenant devant Octavio toujours en train de caresser la braguette de Jacques, le mari de Gilberte. Je pile devant lui et me livre à une masturbation factice (mais très réaliste) avec mon gode. Il en est tout chose, l’Octavio.

 

– Ben qu’est-ce que tu attends pour lui sortir la bite à ton voisin ?

– Je peux ? Demande-t-il alors.

 

Jacques fait signe que oui. Il extrait la queue bandée et commence à la branler.

 

– Suce-là !

 

Il n’hésite pas une seconde et prend le mandrin dans sa bouche.

 

Je fais signe à Sylvia qu’il est temps de retourner tourmenter nos esclaves. Je retire ma culotte et la lance dans l’assistance. C’est Jacques qui l’attrape et qui se met à la renifler. Sylvia m’imite mais sa culotte atterrit dans les décors. Il faudra qu’on pense à les récupérer, tout à l’heure !

 

– Ah ! On sonne ! Dit alors Benjamin, ce doit être Nicole. Sophie va voir !

 

Petite interruption de séance, C’est maintenant Jacques qui joue avec la quéquette d’Octavio. Gilberte s’est complétement déshabillée et continue de tripoter Benjamin. Quand à Hubert il se branle toujours en solitaire.

 

Sophie revient accompagnée de Nicole et reprend sa place. Nicole est une blonde mature un peu forte avec un très joli visage. Elle embrasse tout le monde, touche quelques bites au passage et va s’assoir à côté d’Hubert.

 

J’ai demandé aux deux soubrettes de nous lécher le cul pendant que nous nous occupons de Léandre. Je le sodomise avec mon gode pendant que Sylvia lui fait sucer le sien. On lui fait subir nos assauts pendant cinq bonnes minutes aux termes desquelles, je fais signe à Sylvia que nous allons intervertir nos places.

 

Un coup d’œil sur le préservatif enveloppant mon gode ceinture. Il est ressorti du cul de Léandre à peine pollué, je le laisse donc.

 

Après plusieurs minutes, Sylvia me confie à l’oreille qu’elle a envie de pisser et qu’on pourrait en profiter pour faire un peu d’uro. Il me vient alors une idée farfelue que j’expose à ma camarade de jeu.

 

On fait s’agenouiller les esclaves face au public mais un peu en retrait. Sylvia se saisit du pot de chambre et vient en avant d’eux, elle s’accroupit, exhibe « vicieusement » sa jolie petite chatte devant l’assistance, se concentre quelques instants en fermant les yeux et se met à pisser d’abondance dans le réceptacle.

 

– Humm ! Que c’est beau ! J’aimerais bien pouvoir vous nettoyer avec ma langue ! Ne peut s’empêcher de s’écrier Gilberte.

 

Sylvia me lance un coup d’œil, et moi-même guette un signe d’assentiment du côté de Monsieur Benjamin. Il ne semble pas y avoir de problème.

 

– Dans quelques instants tu pourras lui nettoyer la chatte ! Interviens-je alors.

 

Je demande à Sylvia de revenir avec son pot plein. Je me saisis d’une bâche en plastique, demande aux esclaves de s’agenouiller dessus, et de lever la tête en laissant la bouche ouverte. Puis je verse la pisse sur leur visage. Sophie et Amélie ont l’air de trouver la chose amusante contrairement à Léandre qui nous fait une vilaine grimace. Mauvais joueur !

 

Puis je fais venir Gilberte.

 

– Tu aimerais bien être à la place des esclaves, toi ?

– Oui, pourquoi pas !

– Bien, pour l’instant nettoie la chatte de ma copine et lèche bien toute la pisse.

 

Sylvia se couche sur le sol et Gilberte vient donc lui faire minette.

 

C’était à prévoir, une fois le minou nettoyé, elle reste à lécher et à sucer cette joie chatte offerte. Sylvia se prête au jeu. L’affaire dure plusieurs minutes au terme desquelles ma copine se met à crier son orgasme, à mon avis non simulé.

 

Le temps passe, j’ai pensé à un truc avec Sophie et Amélie, j’envoie d’abord Léandre, qui a été pas mal sollicité, au coin, les mains sur la tête. Je lui fouette un peu le cul, juste pour le fun, et le laisse en l’état.

 

Je demande à Sophie et à Amélie de disposer à cinquante centimètres l’une en face de l’autre, puis je les fais se gifler mutuellement chacune leur tour. Les filles jouent le jeu : elles ne sont pas en train de s’assommer, mais elles ne font pas semblant non plus.

 

Ce petit jeu ne peut durer longtemps, aussi passais-je à autre chose : je demande deux chaises et je fais asseoir les deux soumises l’une devant l’autre à 1,50 mètres de distance. Nous les attachons ensuite de façon à immobiliser le dos, les mains derrière le dossier et leur entravons les chevilles.

 

Puis, je fais signe à Sylvia de venir à mes côtés devant Amélie.

 

– Tu prends des pinces et tu fais la même chose que moi, je m’occupe du côté gauche, toi du côté droit.

 

Ce que je vais faire est un chapelet de pinces. La première, la « pince-mère » est fixée sur le téton, puis d’autres pinces vont suivre, fixées sur la peau de cet endroit jusqu’au « gras » du bras en les espaçant d’environ quatre centimètres. Une ficelle fine (mais assez longue) est ensuite introduite dans le trou des pinces afin de les relier entre elles. Le côté droit d’Amélie subira bien évidemment le même sort. Il en sera de même pour Sophie.

 

L’étape suivante consiste à relier le bout de ficelle, côté gauche d’Amélie au bout de ficelle côté droit de Sophie (et vice versa). Les deux bouts de ficelles sont alors tendus, pas à fond mais presque.

 

Je fais sortir Léandre de son coin et lui demande de nous dégoter deux seaux d’eau, l’un rempli, l’autre vide ainsi qu’une louche.

 

Le matériel étant arrivé, je fixe le seau vide au milieu des deux ficelles, puis je demande l’assistance d’un spectateur. Gilberte est volontaire, je lui explique :

 

– C’est tout simple, vous prenez de l’eau avec la louche dans le seau plein et vous la versez dans le seau vide.

 

C’est parti !

 

Le poids de l’eau a tôt fait d’entrainer la ficelle vers le bas, les pinces changent de direction et mordent les chairs. Pendant que Gilberte officie nous nous sommes placées, Sylvia et moi près des soumises afin de parer à tout accident.

 

Et puis la dernière pince sur le bras gauche de Sophie saute, provoquant un hurlement de la pauvrette. Je demande à Gilberte de ne pas aller trop vite, mais, désormais à chaque nouvelle louchée, ce sont plusieurs pinces qui sont dégagées, provoquant à chaque fois les cris des victimes. Bientôt il ne reste plus que sept pinces. Nous en enlevons trois « à la main » afin que les deux filles soient à égalité de traitement, ne laissant que celles qui sont sur les tétons.

Chanette17 d

– Arrêtez la louche ! Indiquais-je à Gilberte. Et asseyez-vous doucement sur le seau, en le maintenant afin qu’il ne se renverse pas !

 

Elle le fait, les deux pinces d’Amélie saute, la pauvrette en a les larmes aux yeux. Sophie a aussi dégusté mais les pinces sont restées, je fais signe à Sylvia de lui enlever.

 

Nous détachons nos victimes consentantes, je fais un petit bisou au passage pour consoler Amélie, puis Sylvia et moi venons saluer le public comme au théâtre et recueillons les applaudissements de cette bande de joyeux drilles.

 

– Merci Mesdemoiselles, vous avez été parfaites ! Dira monsieur Benjamin. Amélie, Sophie et Léandre, vous pouvez allez-vous reposer, mais si vous voulez rester, c’est comme vous voulez.

 

Non, ils ne restent pas, et en quittant la salle, Amélie m’adresse le plus craquant des sourires.

 

Sylvia et moi, rangeons nos petites affaires, tandis que ces messieurs dames se livrent à des mouvements d’approches multiples et variés. A mon avis ça va se terminer en méga partouze, mais ce sera sans nous, et regagnons la chambre d’amis.

 

On se change. On attend un peu et pus puisque personne ne viens nous chercher, nous redescendons au salon. Monsieur Benjamin est affalé sur son fauteuil, je suppose qu’il vient de jouir. Nicole se fait baiser par Octavio tandis que Gilbert lui roule un patin. Hubert lèche la bite de Jacques.

 

– Humm, humm ! (ça c’est moi qui me racle la gorge)

– Ah, excusez-moi, je suis un peu épuisée.

– On s’en va !

– Vous n’allez pas partir à pied, je vais demander à Léandre de vous reconduire à la gare.

– Laissez-le se reposer ! Par contre si vous aviez quelque chose à boire,

– Oh, je suis désolé, je manque à tous mes devoirs. Venez dans la cuisine.

 

On boit un jus de fruits, nous sommes rejoints par Jacques qui manifestement vient de jouir et qui nous propose gentiment de nous accompagner à la gare. On accepte.

 

Guillaume

 

Quelqu’un ferma une des fenêtres du haut, Guillaume n’eut pas eu le temps d’ajuster ses jumelles et de savoir de qui il s’agissait. Il visa très vite l’autre fenêtre, pas assez cependant pour distinguer qui que ce soit. Il lui sembla cependant que ce n’était pas Sophie. Serait-ce alors Marie-Léa ? Son cœur se mit à battre plus vite.

 

Un plan germa dans ses pensées, quand les « visiteuses » repartiront, il les suivrait en vélo, et à la première occasion, il les interrogerait.

 

Ce n’est que deux bonnes heures plus tard que la grille s’ouvrit pour laisser passer une voiture. Les deux femmes de tout à l’heure semblaient être à l’arrière. Si la voiture restait en ville, vu la circulation locale et les feux rouges, il avait ses chances.

 

Guillaume enfourche son vélo. Tout va bien.

 

Chanette

 

Nous voici à la gare, Jacques s’arrête et nous ouvre protocolairement la porte. Le train ne part que dans 10 minutes, mais il est à quai, on y va doucement.

 

C’est alors qu’un type s’approche de nous et nous exhibe une carte que je n’ai pas le temps de lire :

 

– « Guillaume Schrödinger, détective privé. » je suis à la recherche de cette personne, dit-il en nous exhibant la photo d’Amélie.

– Ben, c’est Amélie ! Répond spontanément Sylvia avant que le coup de coude que je lui envoi la fasse taire.

– Nous ne connaissons pas cette personne ! Coupais-je.

– Permettez-moi d’insister, mademoiselle semblait la reconnaître…

– Mademoiselle ne connaît pas cette personne non plus, au revoir monsieur.

– Ecoutez…

– Bon, vous nous foutez la paix maintenant ! OK ?

 

Le casse-pieds s’éloigna.

 

– On ne donne jamais de renseignement sur les clients. Jamais ! En plus ce mec doit être autant détective privé, que moi, je suis sonneuse de cloches.

– Et il la cherche pourquoi, Amélie ?

– Va savoir ! Je passerais quand même un coup de fil à Monsieur Benjamin, on ne sait jamais.

 

Guillaume

 

Il enrage, cette nana était prête à causer mais l’autre pétasse l’en avait empêché. Mais, bon, il avait son renseignement. Marie-Léa était bien là, restait à trouver le moyen de la contacter… Et puis, le déclic : La nana avait reconnu Marie-Léa mais rien n’affirmait qu’elle l’avait vue aujourd’hui, il n’avait pas eu le temps de lui demande. Comment faire ? Une seule solution : suivre ces femmes ! Elles avaient disparu, mais il y avait neuf chances sur dix qu’elles soient montées dans le train pour Paris. Il s’empressa d’acheter un billet.

 

Il monta en tête de train afin d’avoir le maximum de chance de les retrouver à Paris.

 

Effectivement, à Paris Gare du Nord, il les retrouva, et les suivit. Horreur, elles se dirigèrent vers une station de taxi, voilà qui compromettait gravement la filature. Il n’a que dans les récits policiers que le héros prend place dans un taxi en demandant « suivez cette voiture ! » Là il faudrait déjà qu’il veuille, puis qu’il réussisse à le faire. De plus, il n’était pas exactement derrière elles dans la file d’attente. Une fille d’attente considérable ! Il y en avait bien pour une heure ! Il décida d’abandonner et quitta la queue ; machinalement, il regarda derrière lui : Miracle : les deux femmes quittaient à leur tour la file d’attente et se dirigeaient vers le métro. A une intersection de couloir les deux filles se séparèrent. Bisous, bisous. Bien évidemment, il suivit Sylvia… Jusque chez elle.

 

Chanette

 

La journée a été fatigante, mais bien payée. J’ai hâte d’être chez moi et de me prendre une bonne douche. Mon portable n’arrête pas de sonner. Je verrais ça à la maison, il n’y a pas le feu ! Et ça sonne encore et ça m’envoie des messages. Décidément cette invention dont je ne pourrais me passer à des inconvénients insupportables ! Et hop, encore un message !

 

Je finis par regarder : c’est Sylvia, tous les appels récents, presque tous les messages… Sylvia, toujours Sylvia ! Je prends connaissance du plus récent : « Appelle-moi. Urgent ». Bon qu’est-ce qu’elle nous fait la Sylvia ? Jamais, je n’aurais dû accepter de travailler en équipe avec cette nana ! Elle est compliquée, elle me stresse.

 

J’attends de sortir du métro et j’appelle :

 

– Sylvia qu’est-ce qu’il t’arrive ?

– Fait que je te vois, j’ai fait une bêtise !

– Une bêtise ? Dis-moi !

– Non viens, s’il te plaît, viens !

– Tu peux vraiment pas me le dire au téléphone !

– Non, je ne peux pas, Oinnnn…. Sniff…

 

Et la voilà qui chiale ! Pas moyen de la faire parler ! Je lui dis que j’arrive et je reprends le métro, un peu inquiète quand même.

 

Ça y est, je suis chez elle, elle a l’air choquée. Elle me raconte :

 

– Tu sais, le mec qui voulait des renseignements sur Amélie à la gare de Beauvais, je ne sais pas comment il a fait… Il m’a suivi jusqu’ici, il est entré chez moi, j’ai eu peur, j’étais morte de trouille, j’ai été obligée de répondre à ses questions. Oinnnn…. Sniff… Tu vas me détester, maintenant. Oinnnn…. Sniff…

– Mais non, je ne vais pas te détester, tu lui as dit quoi ?

– Ben, je lui ai dit qu’Amélie travaillait chez Monsieur Benjamin. Il voulait savoir si je l’avais vu aujourd’hui et si elle avait l’air normale, si elle n’était pas malheureuse.

– C’est tout ?

– Tu lui as donné l’adresse ?

– L’adresse ? Il ne me l’a pas demandé.

– Donc, il la connaît, bizarre ce truc ! Et il est entré comment chez toi ?

– Il me collait au cul quand j’ai composé le digicode, je n’y ai pas fait attention, je pensais que c’était quelqu’un de l’immeuble. Il m’a suivi dans l’escalier, je suis entrée chez moi, j’ai refermé, il a sonné, j’ai ouvert, il est entré sans que je lui demande en me disant qu’il n’en avait que pour cinq minutes.

– Il t’a menacé ?

– Non, mais j’ai eu peur, il avait l’air très énervé, un regard inquiétant.

– Bon, je crois qu’on va arrêter d’aller chez Monsieur Benjamin, je n’aime pas ce genre de complications.

– C’est embêtant, non ?

– Surtout pour toi, mais que veux-tu les embrouilles, j’en ai ma claque ! Je vais quand même prévenir Monsieur Benjamin, lui dire qu’il fasse attention… Mais arrête de chialer…

 

Guillaume

 

Guillaume est allé boire une mousse. Il est satisfait, apparemment Marie-Léa n’est ni prisonnière, ni malheureuse. Elle a changé de vie et souhaite se protéger, c’est aussi simple que ça. Il retournerait tout à l’heure à Beauvais et savait ce qui lui restait à faire.

 

Chanette

 

Autant se débarrasser des corvées, je décide de téléphoner à Monsieur Benjamin avant de quitter Sylvia et lui résume la situation.

 

– Vous pouvez me décrire cet individu ?

– Je vais vous passer Sylvia, elle fera ça mieux que moi.

 

Elle décrit le bonhomme, puis me repasse le portable.

 

– Je sais qui c’est, je vais aviser, je vous remercie de m’avoir prévenu, je vous laisse, bonne soirée.

 

A peine aimable, le père Benjamin, mais ce n’est pas bien grave.

 

Guillaume, Jeudi matin

 

Guillaume avait rédigé une longue lettre, à l’adresse de Marie-Léa, il lui présentait ses excuses pour sa conduite (ignorant qu’il est inconvenant de s’excuser soi-même), lui disait qu’il l’aimait toujours et toutes ces sortes de choses… Il lui donnait rendez-vous le lendemain devant la cathédrale « afin de se dire adieux de façon convenable et ce, quel que soit ses sentiments actuels à son égard », et bien sûr il joignait son numéro de portable.

 

Il avait échafaudé la veille un plan hasardeux consistant à confier sa lettre au jardinier de la villa des ormes moyennant une bonne rétribution, ce matin il lui semblait tout de même plus simple de charger l’administration des postes de cet acheminement. Et c’est en sortant acheter un timbre-poste, que passant devant un fleuriste, il eut l’idée de lui faire livrer des fleurs.

 

– Je voudrais faire livrer vingt roses, celles-ci.

– En principe les roses ne s’offrent qu’en nombre impair !

– Quelle drôle d’idée ! Alors dix-neuf ! Et si vous pouviez joindre ce petit mot au bouquet ?

– Mais bien sûr, c’est à quelle adresse ?

– Marie-Léa, euh non Amélie, vous livrez ça « Villa des ormes, à l’attention d’Amélie ». Ah je vois que vous avez un service inter-fleurs, vous pouvez faire livrer des fleurs à Narbonne ?

– Oui, vous me dites ce que vous désirez comme fleurs, ensuite je téléphone à un fleuriste inter-fleurs de Narbonne qui composera le bouquet et le livrera…

– Alors d’accord ?

– 19 roses, pareilles ?

– Euh, non 13.

– On n’offre rarement 13 roses, 11 ou 15 ?

– Onze.

– Vous voulez joindre un mot ? demanda la fleuriste en lui tendant un imprimé.

 

Guillaume griffonna « Désolé pour l’autre fois, mais c’était la seule façon de retrouver Marie-Léa. Puissiez-vous me pardonnez. Guillaume »

 

Et puis le déclic : La mère de Marie-Léa ignorait probablement que c’était lui qui l’avait agressé, ces excuses étaient donc aussi inutiles que prématurées.

 

– Non, finalement on laisse tomber ?

– On laisse tout tomber ?

– Non, non, le bouquet à la Villa des ormes, il faut le livrer.

– Ce sera fait un peu avant midi, Monsieur.

 

Voilà, il ne lui resterait plus qu’à attendre et il s’en alla à la cathédrale prier afin qu’Amélie lui revienne.

 

Chanette ce même matin

 

On sonne. Je suis en pleine séance, et je n’attends personne dans l’immédiat. J’enfile un kimono et je vais voir. Je regarde par l’œilleton et reconnaît Amélie.

 

Bizarre ! J’ouvre !

 

– Madame Chanette, désolée de vous déranger, mais il faut absolument que je vous parle !

– Oui, mais là ce n’est pas possible, tu peux repasser dans une demi-heure ?

– Dans une demi-heure, je pourrais vous parler ?

– Oui !

– Oh, merci, à tout à l’heure alors ?

 

Bizarre ! Tout est bizarre en ce moment. Sa visite serait-elle liée au comportement de ce type qui cherche des renseignements sur elle ? Bof, dans une demi-heure, je saurais, en attendant j’ai un client à finir…

 

Une demi-heure plus tard

 

Surprenante Amélie aujourd’hui, pas du tout la nana totalement soumise comme elle pouvait l’être hier encore. Non elle parait remontée, bravache.

 

– Je suis venue pour voir si par hasard, vous ne pourriez pas faire quelque chose pour moi ?

– Et quoi donc ?

– En deux mots, Monsieur Benjamin me jette comme une vieille chaussette…

 

Flash-back

 

Monsieur Benjamin raccrocha le téléphone. Sa tentative de se débarrasser de l’ex petit ami d’Amélie avait donc échoué. Cela voulait dire que le type était pugnace et surtout qu’il était moins con qu’il en avait l’air. Il pouvait être dangereux, il pouvait aussi vouloir se venger qu’on l’ait envoyé sur de fausses pistes. Il fallait donc étouffer dans l’œuf ce nid d’ennuis potentiels avant qu’il ne soit trop tard. Il appela par l’Interphone Amélie et Léandre et leur demanda de venir :

 

– Léandre, vous ferez le compte d’Amélie, avec les indemnités de licenciement que vous doublerez. Elle nous quitte aujourd’hui, vous ferez également…

– Quoi ? S’écria Amélie.

– Vous avez très bien entendu.

– Et pour quelle raison ?

– Votre ex petit ami est un fouteur de merde, hier il a suivi la pute russe jusque chez elle. On dirait qu’il veut vous retrouver coûte que coûte. En quittant mon service, il ne vous retrouvera pas, ou du moins ce ne sera plus mon affaire.

– En fait, vous me virez pour me protéger ? C’est ça ? Je rêve ou quoi ?

– Je tiens à assurer ma tranquillité !

– Monsieur Benjamin, juste une question : avez-vous des couilles au cul ?

– Amélie, je vous interdis…

– Quand on rencontre un problème, on essaie d’abord de l’affronter, au lieu de s’en prendre lâchement à ceux qui n’y sont pour rien !

– Amélie, taisez-vous !

– Me taire ? Pourquoi ? Vous n’êtes plus mon patron ! Tiens, je vais vous prouvez que moi, j’en ai des couilles ! Léandre, tu vas attendre huit jours avant de faire ce que te demande Monsieur Benjamin. Je prends une semaine de congés et je peux vous assurer qu’après, vous n’entendrez plus parler de ce Guillaume.

– Oufff…

 

Monsieur Benjamin allait dire quelque chose mais se ravisa. Après tout ce que proposait Amélie l’arrangeait mais comment accepter sans perdre la face après ce qu’elle lui avait balancé ?

 

– Bravo Amélie, vous avez réagi exactement comme je l’espérais ! Prenez ces huit jours de congés !

– Je dois faire quoi, Monsieur ? Demande Léandre.

– Rien !

 

Amélie échangea alors un clin d’œil complice avec Léandre.

 

Fin du flash-back

 

J’ai écouté son récit, elle va me demander de l’aide. Mais déjà, je ne vois pas comment je pourrais l’aider et surtout je ne vois pas bien la raison qui me ferait l’aider. Je ne suis pas sur terre pour prendre en charge tous les malheurs des autres. Moi aussi, j’ai été dans la merde, j’ai assumé et n’ai pas été sonner chez les copines.

 

– Et qu’est-ce que tu attends de moi ?

– Une idée, un conseil.

 

Habile la fille ! Je m’apprêtais à lui dire que j’aimerais bien pouvoir l’aider mais que je ne voyais pas comment, mais là ce sera plus simple.

 

– Et pourquoi tu es venu me voir, moi ?

– Je suis obligé de répondre ?

– Ce serait mieux, mets-toi à ma place, on se connaît à peine.

– Quand je suis venu ici la première fois avec Monsieur Benjamin, tu m’as d’abord pris à part, j’ai compris après que c’était pour savoir si j’étais réellement consentante. Ça veut dire que le respect des gens est une valeur essentielle chez toi… C’est des conseils d’une personne comme toi dont j’ai besoin, et non pas de phrases toutes faites qui ne veulent rien dire.

 

Whah mon égo ! N’empêche que je n’ai rien de génial à lui dire.

 

– Tu devrais déjà quitter ton patron, c’est un couard !

– Je le quitterai quand je lui aurais prouvé que j’ai pu faire ce qu’il n’a pas eu les couilles de faire.

– Tu as ses coordonnées à ton ex ?

– Oui dans le train pour venir, je les ai obtenues. Un coup de fil aux renseignements, un autre au garage de son père. Je pensais lui téléphoner, lui donner rendez-vous quelque part, et là lui foutre la trouille de sa vie, mais c’est là que je cale !

– On se débrouille pour l’emmener ici, tu lui montres mon studio, le donjon, tout ça… tu lui diras que tout ça est à toi, que tu es maintenant dominatrice professionnelle, que tu te fais beaucoup de fric, et surtout que tu connais beaucoup de monde… Et que tu n’as qu’un mot à dire si un casse-pieds devient trop lourd. Bref, tu le fais gamberger…

– Excellent ça, excellent ! On pourrait faire ça quand ?

– Demain si tu veux, je n’ai pas de rendez-vous demain matin.

 

Et voilà, il y a vingt minutes, je me demandais comment faire pour refuser de l’aider et là, je me suis piégée toute seule. Pas bien grave !

 

– Tu ne lui donnes pas l’adresse, donne lui rendez-vous Place de la Trinité à 11 heures et tu l’amèneras ici.

 

Guillaume pas longtemps après

 

Il était midi, les fleurs étaient donc livrées. Pas de coup de fil, mais peut-être ne pouvait-elle pas téléphoner en ce moment ? Il n’a pas faim, il tourne en rond dans les rues de Beauvais, imaginant mille et une suites possibles à son initiative matinale.

 

Midi trente : le portable de Guillaume sonne, son pouls s’accélère, un coup d’œil au numéro : c’est bien Marie-Léa. Il en oublie toute prudence :

 

– Marie-Léa, c’est toi ?

– Oui, c’est moi ! Comment tu as fait pour savoir que c’était moi, je n’avais pas encore parlé ? Tu avais mon numéro, qui est-ce qui te l’a donné ?

– Mais enfin, Marie-Léa, ça ne pouvait être que toi, j’attends ton coup de fil depuis midi !

– Hein ?

 

Guillaume ne comprend pas qu’elle ne comprenne pas.

 

– Bon c’est pas ça le plus important, reprend-elle. J’ai appris que tu tournais autour de la villa des Ormes, j’ignore pourquoi, mais tu aurais tout intérêt à arrêter ce bazar !

– Ecoute-moi…

– Il faut qu’on se parle, reprend-elle, faisant renaître l’espoir chez Guillaume, mais pas par téléphone. Demain à 11 heures tu es libre ?

– Mais bien sûr, puisque…

 

Il n’arrive pas à en placer une.

 

– Alors on se donne rendez-vous place de la Trinité, à la sortie du métro.

– A Paris ?

– Bien sûr que c’est à Paris !

– Mais tu n’es pas à Beauvais.

– Je t’expliquerai ça demain. Tu y seras ?

– Oui bien sûr !

– En cas d’empêchement on se prévient. Conclut-elle avant de raccrocher.

 

Cette affaire devenait de plus en plus bizarre. Que faisait-elle à Paris ? La nana d’hier lui avait pourtant assurée l’avoir vue à Beauvais, confirmant les dires du charcutier italien ? Elle téléphonait juste après la réception des fleurs mais parlait comme si celle-ci n’avait jamais eu lieu ! Décidément quelque chose clochait. L’envoi de fleurs était une erreur, ça avait dû énerver Monsieur Benjamin, ce type avait probablement des relations et pas forcément que des honnêtes, de là à penser qu’on essayait de l’entraîner dans un traquenard, il y n’avait qu’un pas qu’il franchit aisément. Mais pourquoi à Paris ? Il décida de rester sur ses gardes.

 

Hassan et Dimitri

 

Hassan a décidé qu’il dissimulerait son arrestation à Dimitri. Les gens de la mafia russe n’étaient pas réputés pour faire des cadeaux. Le 26, il sortit de chez lui vers 4 heures du matin, s’assura qu’il n’était pas suivi, vola une voiture en stationnement et s’en alla la garer près de la gare de Lyon. Par précaution, il ne rentra pas chez lui, il n’avait rendez-vous avec Dimitri qu’à 18 h 30, il occuperait son temps en buvant des bières et en allant au cinéma.

 

Pour lui cette affaire touchait à sa fin, et déjà, il imaginait ce qu’il ferait de sa coquette prime : un home-cinéma, un bon gueuleton, une poule de luxe, une semaine à Deauville dans un palace…

 

– A 18 heures 30 précise, Hassan se rend au café. Dimitri l’aperçoit se lève de son siège et lui dit :

 

– On y va !

– On va où ?

– Déjà voir ce que tu m’as trouvé comme bagnole !

 

« Ah, oui, bien sûr, donc la transaction se fera dans la voiture ! » se dit-il

 

– C’est toi qui conduis, on y va ?

– Je ne comprends pas…

– Je ne connais pas bien Paris, tu vas me conduire jusqu’à l’adresse de la fille.

– Je pensais pas qu’on ferait comme ça ?

– Tu pensais quoi, au juste ?

– Que tu me donnerais ma prime, et que pour moi l’affaire était finie.

 

Dimitri leva la voix.

 

– C’est ça je vais te donner la prime alors que je ne sais même pas si l’adresse est bonne ? Tu me prends pour un pigeon ou quoi, connard ?

 

Hassan tremblant de peur fit démarrer le véhicule. Les choses ne se passaient pas du tout comme ils les avaient imaginées. Il était clair que maintenant il n’aurait sa prime que quand la fille aurait été embarquée. Autrement dit si on le choppait, c’était « complicité d’enlèvement ».

 

Après avoir attendu que la porte de l’immeuble s’ouvre, ils montèrent donc tous les deux au domicile de cette fameuse Alexandra Ivnitzky.

 

Une octogénaire fardée leur ouvrit.

 

– Contrôle d’étanchéité ! Annonça Dimitri en entrant en force.

– Pardon ?

– Où est Sylvia ? Demanda le voyou après avoir pris le soin de refermer la porte.

– Mais je ne connais pas de Sylvia !

– Et ça tu connais ? Rétorqua-t-il en lui envoyant une gifle.

– Oh, bandit !

 

Dimitri fit le tour de l’appartement, sa conviction fut bientôt établie, Sylvia ne pouvait pas habiter ici. Il apostropha Hassan.

 

– Ce n’est pas son adresse connard, t’as rien vérifié du tout, tu n’es qu’un minable ! Trouve des cordes et ligote la vieille sur une chaise. On va la faire parler.

– Non, je ne fais pas ça !

– Si ! Aboya Dimitri

– Je me casse, j’en ai assez de cette affaire.

 

Les deux hommes commencèrent à s’empoigner comme des chiffonniers. Si le russe possédait une masse musculaire impressionnante, il n’avait jamais pratiqué de sports de combats contrairement à Hassan. Dimitri un moment projeté contre un mur fit dégringoler une étagère sur laquelle trônait un loup en bronze. Il le reçu sur le crane et décéda sur le champ.

 

Hassan après avoir constaté que son complice était passé de vie à trépas, prit ses jambes à son cou et dévala l’escalier.

 

– Rattrapez-le, rattrapez-le ! Criait la petite vieille… mais on ne le rattrapa pas.

 

Alertée par les bruits et les cris, Carole descend chez sa voisine, rejoint bientôt par d’autres locataires. La porte est restée ouverte, le spectacle est atroce, un homme a la tête dans le sang, des tas d’objets gisent au sol, et Madame Ivnitzky est en état de choc. Quelqu’un appelle la police de son portable.

 

– Vous l’avez rattrapé ? Balbutie la petite vieille.

– Qui ?

– L’autre.

– Ils étaient deux alors ? Demande un génie des mathématiques.

– Qu’est-ce qu’ils vous ont pris ? Demande un béotien.

– Rien ! Rien du tout !

– Qu’est-ce qu’ils voulaient ?

– Ils cherchaient une bonne femme.

– Quelqu’un de l’immeuble ?

– J’en sais rien ! Sylvia, qu’elle s’appelle.

– Sylvia ! Ne peut s’empêcher de murmurer Carole.

 

Un type se prétend infirmier et veut vérifier si le mort est bien mort. Il lui ouvre sa chemise et découvre avec étonnement la chaine au bout de laquelle est accroché un médaillon à l’effigie de Joseph Staline.

 

– Un russe ! Conclut-il.

– Ou un communiste ! Rétorque un autre qui venait de se pencher pour mieux voir.

– L’un n’empêche pas l’autre ! Reprit doctement le premier.

 

La police ne fut pas très bonne sur ce coup-là, Dimitri n’avait aucun papier sur lui, et son ADN n’était pas fiché. Aucun lien ne fut établi avec l’affaire du meurtre de Nice. Aucun lien ne fut établi avec la voiture volé restée garée juste en-dessous. En revanche, l’analyse de l’ADN du second malfaiteur permit aux policiers d’identifier Hassan N… Un avis de recherche fut lancé, mais l’enquête s’enlisa.

 

Quant au petit copain d’Hassan qui avait découvert l’adresse, il aurait bien aimé avoir sa prime, il la réclama à celui qui lui avait donné la photo qui la réclama… et la chaine s’arrêtait à Hassan, apparemment introuvable. La filière comprenait trois individus, et au lieu de se retourner la responsabilité du non-paiement ils eurent l’intelligence de s’associer pour retrouver Hassan. Ces braves gens, parfois, savent très bien remonter une filière. Et ils ont le temps, eux, n’étant pas assujettis à une obligation de résultats comme l’est la police.

 

Hassan avait raconté à quelques relations avoir de la famille à Nantes, c’est là qu’on le retrouva et qu’on le mit en demeure de régler le montant de la prime.

 

Hassan voulut protester, en expliquant que l’adresse de la fille n’était pas la bonne. Mais rien n’y fit, il devait payer sinon, ça finirait mal. Alors Hassan braqua une banque, histoire d’avoir quelques liquidités, mais on ne s’improvise pas braqueur du jour au lendemain. Il dévalisa bien une banque mais fut rattrapé 500 mètres plus loin. L’affaire ne lui aurait coûté que quelques mois de prison s’il n’avait pas eu la malencontreuse idée de tirer sur les policiers qui lui faisait barrage. L’un deux fut salement blessé. Inutile de vous dire que dans ces conditions, le pauvre Hassan ne fut pas vraiment prêt de retrouver l’air libre !

 

Ce n’est qu’une fois revenue chez elle que Carole cru comprendre ce qui se passait. La mafia russe avait retrouvé la trace de Sylvia (mais comment ? Sans doute avait-elle été simplement trop bavarde). On l’avait suivi, la voyant entrer dans cet immeuble où elle était venue lui rendre visite, ceux qui la filaient avait cru qu’elle y habitait.

 

Il lui faudrait donc prévenir Sylvia.

 

– La mafia a retrouvé ta trace…

– Mais, c’est impossible !

– Ils t’ont suivi un jour où tu étais venu chez moi. Ils ont cru que c’était ton adresse. Ils se sont pointés à deux chez une personne d’origine polonaise, ils devaient croire qu’elle t’hébergeait. Et puis il y a eu une embrouille entre les deux types, ils se sont battus, et dans la bagarre l’un est mort.

– Tu peux le décrire ?

– Un physique de brute et une chaine avec une médaille de Staline.

– C’est Dimitri. Un type super dangereux, c’est lui qui a tué Igor. Mais l’autre ?

– Ben l’autre, il s’est évaporé !

– Embêtant ! Mais bon, Dimitri, mort, je crois que je ne risque plus grand-chose, mais bon, on ne sait jamais, je vais faire attention !

 

Vendredi

 

Le lendemain, Guillaume se rendit à Paris, bien avant l’heure du rendez-vous, il repéra les lieux, puis s’en alla déguster un café crème un peu plus loin. A 11 heures 10, il arriva sur la place du côté opposé au métro, il sortit ses jumelles, il reconnut de suite Marie-Léa vêtue d’une petite robe noire sans manche. C’était la première fois qu’il la voyait depuis leur séparation. Son rythme cardiaque s’accéléra. Tant qu’il resterait sur la place il ne risquait rien, il alla la rejoindre.

 

– Heu, bonjour, on se fait la bise ?

– Merci d’être venu, je t’emmène chez moi, il faut que je te montre quelque chose.

 

« Un traquenard ! » pensa-t-il, il en était désormais persuadé. Et si c’était le cas, à quoi bon discuter, autant laisser tomber de suite.

 

– Non, si tu veux, on va au bistrot.

– Ce que j’ai à te montrer se trouve chez moi, et ce n’est pas transportable !

– Il y a quoi chez, toi ? Des tueurs ?

– N’importe quoi !

– Tu me prends pour une andouille, tu crois que je n’ai pas compris ton manège ?

– Quel manège ?

– Adieu Marie-Léa, je t’ai aimé comme je n’avais jamais aimé personne, j’ai fait une connerie, je le regrette, je ne suis pas un saint.

 

Ses yeux s’embuèrent de pleurs, il ne lutta pas contre la montée des larmes, bien au contraire. Voir un homme pleurer est un acte propre à bouleverser certaines femmes, pas toutes.

 

Et si Marie-Léa ne savait plus quoi ni dire, ni faire c’est qu’elle était bien plus déstabilisée qu’émue, ne sachant comment reprendre la situation à son avantage.

 

– Fout le camp connard ! Finit-elle par dire en s’éloignant vers la rue de Châteaudun.

 

Alors, Guillaume, n’ayant rien de mieux à faire décida de la suivre. Marie-Léa s’en rendit rapidement compte.

 

Chanette

 

– C’est un fiasco complet ! M’annonce Amélie au téléphone, il est venu mais il n’a pas voulu me suivre et maintenant il me suit.

– Hein ?

 

Elle me réexplique mieux.

 

– Bon, on va réfléchir, on va bien trouver quelque chose, tu vas faire quoi, là tout de suite.

– Je ne sais plus, je vais me balader. A quelle heure, on peut se voir ?

– Tu couches où ce soir ?

– Je vais me trouver une chambre d’hôtel, pas envie de rentrer à Beauvais.

– Tu n’as qu’à coucher chez moi, je te donnerais l’adresse ce soir, mais faut d’abord que tu sèmes ton zigoto, je vais t’indiquer un truc rigolo…

 

Je ne sais pas trop ce qu’on pourrait inventer comme « plan B ». Bof, on trouvera bien ! Je repense à Sylvia, elle a dû passer une mauvaise nuit après ce qui lui est arrivé. Je vais lui passer un coup de fil.

 

En fait, elle a dû prendre un cachet pour dormir, je lui raconte la visite d’Amélie, ce qu’on avait projeté de faire, et l’échec de la chose.

 

– Dommage que ça ait raté, j’aurais bien aimé assister…

– C’est pas foutu, on va essayer de trouver autre chose…

– Tu me préviendras ?

– Oui, ma biche !

 

Marie-Léa et Guillaume

 

Guillaume enrage, il n’y comprend plus rien, que fait donc Marie-Léa à Paris ? En toute logique, elle aurait dû après sa tentative ratée de le conduire dans un traquenard, rejoindre ses complices ? Apparemment, elle ne se sait pas suivie…

 

Marie-Léa a pris le métro, elle se retourne pas, ne se presse pas, arrivée carrefour de l’Odéon, elle pénètre dans un cinéma multisalles et prend un billet au hasard. Elle se place au dernier rang, ainsi si Guillaume entre, elle le verra entrer.

 

Il est bien embêté, Guillaume, dans quelle salle peut-elle être ?

 

– J’étais avec une dame avec une petite robe noire, je devais la retrouver ici, mais je suis un peu en retard, vous vous souvenez du film qu’elle a choisi ?

– Le 5ème élément, je crois !

 

Le film est commencé et il est peu aisé de distinguer les gens, pourtant elle aperçoit à peine quelques minutes après être entrée, Guillaume, lequel est aveuglé par l’obscurité et s’assoit au milieu de la salle. Marie-Léa sort et s’engouffre dans le métro. Elle attend le dernier moment pour monter dans la rame. Il ne la suit plus. Elle a une après-midi à perdre, elle décide d’aller aux Tuileries.

 

Le film est fini, le générique de fin défile, il y a deux sorties, Guillaume se poste près de la plus proche, une chance sur deux, pas de Marie-Léa. La lumière éclaire la salle, pas de Marie-Léa. Il sort à toute vitesse, scrute la place de l’Odéon, pas de Marie-Léa.

 

Pas bien grave, se dit-il, mais que faire, retourner à Beauvais rechercher ses affaires ou profiter un peu de Paris ? Et hop, le voilà parti en visite à la Tour Eiffel.

 

C’est sous le dôme de verre du troisième étage de la tour que lui est venue l’idée : Et s’il allait draguer la fille qu’il avait suivi hier après-midi ? L’idée lui paraissait géniale, d’une part la fille était très belle et en plus il pourrait éventuellement obtenir des renseignements complémentaires sur Marie-Léa dont il n’arrivait décidément pas à faire son deuil.

 

Il se souvenait de l’adresse, il acheta un gros bouquet de fleur et attendit que quelqu’un daigne ouvrir la porte du bas.

 

Sylvia

 

On sonne ! Le cœur de Sylvia palpite. Elle n’attend personne. Peut-être s’agit-il de quelqu’un de l’immeuble, mais cela pourrait aussi bien être un type de la mafia russe. Délicatement elle regarde par l’œilleton. La surprise est totale, mais une vague idée lui vient à l’esprit, et ouvre et feint la surprise :

 

– Vous !

– Acceptez ces fleurs ! C’est pour tenter de me faire pardonner mon attitude d’hier !

 

Une envie folle de le foutre à la porte, ce mec la dégoûte, mais elle réussit à prendre sur elle.

 

– Ah ! C’est gentil, entrez cinq minutes.

– Merci !

– Elles sont très belles, ces fleurs, je vais chercher un vase.

 

Elle fait couler de l’eau dans la baignoire afin de faire du bruit, et me téléphone.

 

– Le petit copain d’Amélie, il est chez moi, il m’a apporté des fleurs. Je vais essayer de l’emmener chez toi.

– Mais comment…

– Pas le temps de t’expliquer… Je peux l’emmener quelle heure ?

– 19 heures !

– Parfait !

– O K. Fais attention à toi, surtout ne passe pas par Trinité, ça pourrait lui éveiller des soupçons.

 

Sylvia revient avec les fleurs dans le vase.

 

– Alors qu’est qui vous est arrivée, hier, vous avez pété les plombs ?

– Oui, je suis vraiment désolé, je voulais juste la réponse à mes questions, mais vous avez eu peur, vous étiez en larmes, au bord de la crise de nerfs, alors j’ai été obligé de monter le ton.

 

Il fallait maintenant que Sylvia mette en œuvre toute une stratégie afin que l’intrus, ait dans un premier temps envie de rester, et dans un second temps de la suivre.

 

– Le renseignement que je vous ai donné vous a servi j’espère ?

– Oui et non ! J’avoue ne pas bien comprendre, cette fille travaillerait tantôt à Paris, tantôt à Beauvais !

– Ah ? Je ne sais pas, à chaque fois que je me rends chez Monsieur Benjamin, elle est là !

– Monsieur Benjamin c’est un vieil ami à vous ?

– Ce n’est pas un ami, c’est mon élève, je lui donne des cours de russe.

– Ah !

– Ben oui !

– Cette fille est devenue une aventurière, elle a failli m’entraîner dans un guet-apens, mais je suis plus malin qu’elle.

– Un guet-apens ? Racontez-moi !

 

Il lui raconta, à sa façon, bien sûr !

 

– Et, bien, quelle histoire ! Vous avez vraiment été génial de deviner que c’était un traquenard !

– Hé ! C’est qu’on me l’a fait pas à moi !

– Je vous offre à boire ?

– Volontiers.

– Jus de fruit ? Vodka ? Whisky ?

– Z’avez pas de bière ?

– Non mais si vous en voulez, allez chercher un pack chez l’épicier en bas, comme ça on pourra rester à bavarder un peu.

 

Pour Guillaume, la situation était inespérée. Certes, il ne doutait nullement de ses capacités de dragueur, mais là la partie était loin d’être gagnée d’avance et surtout si rapidement, elle acceptait sa compagnie, il ne lui restait qu’à porter l’estocade.

 

Il revint de l’épicier, tout joyeux et son pack de bière à la main.

 

– Elle ne va pas être fraîche, on va les mettre au congélateur un quart d’heure. Vous n’êtes pas pressé ?

– Non, je suis libre comme l’air. Répondit Guillaume.

– Parfait !

– Alors si je comprends bien tu as tiré, pardon, vous avez tiré, euh, on se tutoie ?

– Bien sûr, je m’appelle Guillaume !

– Ah, pas moi !

– Pardon ?

– Ben pas moi, je ne m’appelle pas Guillaume !

– Ah, ah, on ne me l’avait jamais faite celle-là ! Vous avez, je veux dire, tu as de l’humour, toi !

– Donc je disais : tu as tiré un trait sur cette fille ?

– Et oui, c’est fini de chez fini.

 

La conversation s’enlisa ensuite sur des considérations très convenues sur les aléas de l’amour de la fidélité et autres valeurs précaires. Sylvia finit par aller lui chercher une bière dans le congélateur et se servit un jus d’orange.

 

– On trinque ? Proposa Guillaume.

– A notre réconciliation !

– Oui, mais pour une réconciliation, en principe, on s’embrasse.

– Juste un petit bisou alors !

 

Il fut effectivement très chaste.

 

– Notre réconciliation vaut sans doute mieux que ça ! Relança Guillaume, on recommence ?

– Ecoute, Guillaume, je vais te dire une chose, on n’est plus des gamins et on ne va pas passer la soirée à tourner autour du pot. Tu as beaucoup de charme et sexuellement tu ne me laisses pas indifférente. Et toi de ton côté, il est clair que tu as envie de me sauter.

– Mais…

– Allons, allons… alors disons que je ne suis pas contre, mais ne précipitons pas les choses. Tu m’as bien dit que tu n’avais rien de prévu ce soir ?

– Absolument.

– Alors on va rester ensemble. Le souci, c’est que moi j’avais quelque chose de prévu.

– Ah ?

– Oui, je devais passer chez une copine, ma meilleure copine, c’est son anniversaire, je ne peux pas rater ça… Comment faire ?

 

Voilà qui contrarie notre Guillaume qui cherche une solution qui lui permettrait de ne pas passer pour un mufle.

 

– Tu n’y vas pas, tu te fais porter malade.

– Non je n’aime pas mentir, répondit-elle assez sèchement.

– Ben, tu y va et on se retrouve après ?

– Non, dans ce genre de truc, tu ne vois pas le temps passer, tu te dis « je reste encore dix minutes, et encore dix minutes » et finalement tu restes toute la soirée…

– Et si j’y allais avec toi ?

 

Sylvia, jubilait, ce gros malin se jetait tout seul dans la gueule du loup.

 

– Tu vas te faire chier, tu ne connais personne ! Répliqua-t-elle hypocritement.

– C’est comme tu veux !

– Bof, tu feras connaissance, elles ne sont pas tristes mes copines. Allez, c’est d’accord on fait comme ça, et on se débrouillera pour ne pas s’éterniser.

– Ça ne mérite pas une petite compensation, ça ?

– Tu l’auras en revenant, et ce sera une grosse compensation.

– Un gros bisou, ça ne mange pas de pain.

 

Le problème c’est que Sylvia répugnait à embrasser ce type. A la limite une petite pipe lui posait moins de problème. S’il fallait en passer par là, elle assumerait.

 

– Gros coquin ! Dit-elle en lui touchant la braguette. Oh, mais je sens quelque chose qui bouge là-dedans !

– Tu veux voir ?

– Bien sûr que je veux voir ! Mais laisse-moi faire.

 

De sa courte expérience d’escort-girl, Sylvia avait appris que les hommes préfèrent toujours qu’on s’occupe d’eux !

 

– Humm qu’elle est belle ! Et puis, dis donc, tu bandes comme un chef !

– Elle te plaît !

– Je vais lui faire un bisou ! Dit-elle en guise de réponse et en se baissant pour lui embrasser le bout du gland.

 

Il s’agissait de l’exciter mais sans aller jusqu’à l’éjaculation. Les mecs ont parfois des réactions étranges après la jouissance. Mais une bonne fellatrice est capable de contrôler tout ça. Elle mit sa bite en bouche la retint serrée entre ses lèvres en même temps qu’elle donnait de grands coups secs du bout de la langue, un coup en haut, un coup en bas, puis sur les côtés.

 

Elle balaya ensuite la verge d’abord avec la langue raide, puis avec la langue en mouvement. Une goutte de pré-jouissance ne tarda pas à venir darder le sommet du gland. Elle se dégagea.

 

– Ce n’est qu’un avant-goût de mes talents !

– On ne peut pas….

– Non, on va y aller, on va prendre le métro, ah, il ne faut pas que j’oublie son cadeau…

 

Elle pousse le vice jusqu’à prendre dès qu’il a le dos tourné, une fringue de son armoire et à l’empaqueter dans un sac plastique. Juste avant de partir et prétextant un besoin urgent, elle s’enferme dans les toilettes et m’envoie un message me précisant qu’ils vont venir et qu’ils sont supposés participer à l’anniversaire d’une copine.

 

Ils descendent au métro Saint-Georges, Sylvia a un peu de mal à se repérer et doit demander son chemin.

 

– Il faudrait que je trouve des fleurs, dit-elle.

 

Mais de fleuriste, il y en a point.

 

– Zut, ça m’embête !

– Il y a une boulangerie, achète un gâteau ! Suggère Guillaume.

– Ça doit être prévu, et puis je ne sais pas combien on va être… À moins que je prenne des macarons. Je vais faire ça : prendre des macarons.

 

Chanette

 

On sonne, je vais ouvrir, Sylvia et Guillaume sont sur le palier. Elle a donc réussi : Il va en faire une tronche dans quelques minutes.

 

– Bonjour, je te présente Guillaume, un copain, voici, euh c’est quoi ton prénom déjà ? Demande-t-elle sur le ton de l’humour

– Philippine ! Répondis-je au hasard.

 

Guillaume croit reconnaître la fille qui était avec Sylvia à Beauvais et dans le train, mais il n’est pas sûr et se dit que ce détail n’a aucune importance.

 

Guillaume se croit obligé de m’embrasser.

 

– Bon anniversaire ! me dit-il.

– Hum, intervient Sylvia, non ce n’est pas son anniversaire à elle, elle est où la reine de la soirée ?

– Elle se prépare, on va aller la rejoindre dans quelques instants, vous êtes les premiers.

 

Je laisse entrer les arrivants dans le salon et je verrouille la porte.

 

– Allons-y !

 

Et nous pénétrons dans le donjon.

 

Guillaume ne comprend rien, cette salope de Sylvia l’aurait piégé en l’emmenant dans une fête gothique où il jouerait le rôle de la victime ? Il découvre un pilori, une croix pour enchaîner, un chevalet, des chaînes, des fouets. Dans un coin, il y a une cage et un homme y est enfermé. Guillaume lance un regard interrogatif en notre direction. Je choisis ce moment pour dévoiler le « trône ».

 

Guillaume découvre une femme intégralement vêtue de noir le visage dissimulé derrière un masque de Venise.

 

Et soudain la femme retire son masque,

 

– Marie-Léa ! clame-t-il, incrédule.

– Marie-Léa n’existe plus, je suis Maîtresse Amélie ! Je souhaitais te montrer mon nouvel environnement professionnel. J’ai désormais quelques clients très fortunés et je vais pouvoir quitter mon emploi à Beauvais.

– Je… Je… tenta-t-il d’articuler

– Laisse-moi finir. Pour pouvoir faire ce métier tranquille, je bénéficie de protections particulières. Ce sont des gens discrets, mais d’une efficacité redoutable. Même si tu me dégoûtes, je n’aimerais pas me retrouver dans l’obligation de faire appel à leurs services si tu devais continuer à me tourner autour, ou autour des gens que je côtoie…

– Mais…

– Tais-toi ! Tu sais maintenant ce qu’il te reste à faire si tu ne veux pas terminer ta vie dans un fauteuil roulant. Je me fous de tes explications, mes amies vont te raccompagner à la porte.

 

Guillaume est complètement sonné, trop de choses, il est proche de la surcharge mentale, comme un zombi, il me suit jusqu’à la porte. Soudain il se retourne, fonce dans l’autre sens, se dirige droit vers Amélie. Déjà la main de la jeune fille est levée, prête à frapper. Sylvia et moi se précipitons sur lui. Mais il nous prend toutes de court en s’agenouillant devant son ex-copine.

 

Il est pitoyable, il demande pardon, il pleurniche, ce n’est plus qu’une loque. On va pour le dégager.

 

– Attendez ! Nous dit Amélie.

 

Attendre quoi ? Sans doute cherche-t-elle la petite phrase assassine qui le mettra K.O. Mais apparemment ça ne vient pas.

 

– Tu es ridicule ! Se contente-t-elle de répliquer.

 

Pas trop géniale la répartie et sans réelle conviction !

 

– Pardon, pardon…

 

Ma parole, il ne sait dire que ça !

 

– Fous le camp, on t’as assez vu !

 

Alors sans quitter sa position, il regarde Amélie dans les yeux, et à l’instar du soldat vaincu tirant sa dernière cartouche, il supplie :

 

– Punis-moi, tu as tout ce qu’il faut pour le faire !

– Pour ça, il faut payer !

– Je paierai !

 

Il se passe quelque chose, Amélie semble hésiter.

 

– Ne bouge pas !

 

Elle me prend à part.

 

– J’ai envie de faire ce qu’il demande. Tu crois que je suis folle ?

– Non ! Si tu as envie de le faire, fais-le, mais attention au risque, il va prendre ça pour une séance expiatoire et après il se figurera qu’il est quitte avec toi.

– Tu as sans doute raison.

– Mais tu peux peut-être le coincer… (Et je lui soumets une idée bien salace)

 

Ça l’amuse, elle revient vers Guillaume.

 

– Mets-toi à poil ! Tu veux une punition ? Tu vas en avoir une et une belle.

 

Il se déshabille, mais garde son caleçon !

 

– Retire ce truc !

 

Il le fait, mais on le sent gêné. Amélie lui passe un collier de chien, pour le fun…

 

– Mets-toi à genoux !

 

Amélie va pour l’attacher, mais je lui fais signe que non.

 

Je vais ouvrir la cage et libère « Nœud-Pap ». Nœud-Pap est un de mes clients réguliers (voir « Merci petit fouillis » et « la partouze de Monsieur le ministre ») il paie pour rester des heures en cage, et de temps en temps, je lui donne une bite à sucer (et plus si affinités) de toute façon il vient pour ça, mais comme c’est un esclave, il m’arrive d’inverser les rôles.

 

– Guillaume, tu vas sucer la bite de ce monsieur ! Ordonna Amélie.

– Ah, non pas ça !

– C’est ta punition, Guillaume.

– T’es vraiment devenue la reine des salopes, dit-il en se relevant.

 

Amélie va pour le gifler, mais je l’en empêche !

 

– Non, il serait trop content.

 

On se recule, il se rhabille, la rage dans les yeux et disparaît. J’espère qu’il ne va pas faire un scandale dans l’escalier. Non.

 

Nœud-Pap ne comprend rien… normal.

 

– Tu veux que Sylvia t’encule avec un gode ceinture ?

– Oui, oui !

 

Et tandis que Sylvia s’exécutait, Amélie me sauta au cou et m’embrassa fougueusement.

 

Epilogue.

 

Plus personne n’entendit plus parler de Guillaume. Amélie ne retourna jamais chez Monsieur Benjamin, elle se trouva un autre patron, nous nous sommes téléphonées quelques fois, puis… loin des yeux loin du cœur. Quant à Sylvia, elle s’est fait embaucher là où la mafia russe n’ira sans doute jamais la chercher… chez Monsieur Benjamin et de ces deux-là, je n’ai plus eu jamais de nouvelles. C’est la vie !

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) octobre 2011. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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