Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 12:20

Chanette 13 Chanette et les banquiers par Chanette – 3 – L’horrible Monsieur Roger

Bombe

Vendredi

 

Roger eut soudain une idée qui lui parut géniale, puisque Bertrand semblait sérieusement amouraché de cette Chanette, pourquoi ne pas s’arranger pour les empêcher de se voir ? Il lui fallait un plan, il en trouva un, pas extraordinaire, mais il se dit qu’une prostituée ne pouvant avoir qu’un coefficient intellectuel ridicule, ça devrait coller.

 

J’étais ce jour-là en pleine séance quand la sonnette retentit ! Il y en a qui n’ont aucune notion des horaires et qui se pointe une demi-heure à l’avance ! Mais bon, je ne vais pas le laisser dehors, je vais ouvrir.

 

Je n’ai jamais vu le type qui est devant moi, le pauvre n’est pas spécialement gâté par la nature, le visage est comme on dit aujourd’hui « un peu difficile » et enlaidi par deux grosses verrues sur le front ! Verrues sur le front ! Voici qui me rappelle quelque chose…

 

– Vous aviez rendez-vous ? Finis-je par demander

– Inspecteur Javert, police judiciaire ! Me répond Quasimodo en m’exhibant sans que je puisse avoir le temps d’en voir les détails, une carte barrée de tricolore.

 

Oh ! Là là ! Ça sent l’embrouille ! Selon toute vraisemblance, le gars ressemble à la description que m’a faite Bertrand de ce Monsieur Roger ! Mais il ne m’a jamais dit qu’il était inspecteur de police. Si c’est bien lui, l’un des deux ment. Je trouve par ailleurs bizarre qu’un inspecteur se présente seul, ce qui est contraire à tous les usages. Je pourrais choisir de faire de l’obstruction, mais je préfère pour l’instant entrer dans son jeu.

 

– Je ne peux pas vous recevoir pour l’instant, je suis occupée.

– Ce ne sera pas long…

– Désolée.

– Dans ce cas tant pis, je venais juste vous faire une mise en garde !

 

Merde, je voudrais bien savoir quand même ! Mais comment lui expliquer que j’ai un client suspendu par les pieds, et qu’il m’est impossible de le laisser comme ça !

 

– Bon, accordez moi cinq minutes, pas une de plus et je suis à vous !

 

Il accepte, je le fous dans la salle d’attente et vais soulager mon soumis de son inconfortable position en lui demandant de m’attendre bien sagement à genoux.

 

– Bon je vous écoute !

 

L’homme sort de sa poche une photo, celle de Bertrand.

 

– Vous le connaissez, n’est-ce pas ?

 

Ce mec est un pro, il a dû interpréter les réactions de mon visage.

 

– Peut-être !

– Donc je voulais que vous sachiez que nous soupçonnions cet individu de l’assassinat de trois prostituées, il s’agit d’un très dangereux serial killer ! Aussi pour votre sécurité, je voudrais vous conseiller de ne plus le revoir.

– Un tueur en liberté, et vous ne l’arrêtez pas ?

– Nous n’avons aucune preuve, madame, il a été appréhendé suite au dernier meurtre, mais il avait un alibi en béton et l’examen de l’ADN n’a rien donné.

– Bien, et bien merci de m’avoir prévenue !

– Vous allez faire quoi ? Me demande-t-il.

– Et bien je vais suivre vos conseils, s’il me téléphone, je lui dirais que je n’ai plus convenance à l’avoir comme client.

– Je compte sur vous. Je vous laisse, au revoir Madame.

 

Il s’en va ! J’essaierais de démêler tout ça quand j’aurais cinq minutes, mais pour l’instant, j’ai du boulot, c’est que j’ai un métier, moi !

 

En fait, la visite de cet olibrius m’a travaillé toute l’après-midi, la première chose que je fais en rentrant chez moi, c’est de rechercher sur Internet une information sur ce nouveau Jack l’éventreur qui aurait récemment trucidé trois collègues. Comme je le pressentais, je ne trouve rien. Mais il est vrai aussi que toutes les affaires criminelles ne sont pas médiatisées. Je téléphone à la police judiciaire, leur demande s’ils ont un Javert chez eux, et me fait rabrouer sèchement. Ce faux Javert (quelle référence ! Comme dirait quelqu’un « j’ai pas lu le livre, mais j’ai vu le film ») est en fait en train de régler ses comptes avec Bertrand et joue à un jeu dont j’ignore les règles. Son histoire et sa démarche n’ont aucun sens, ce mec m’a carrément prise pour une conne. Ma première réaction a été de me dire que j’en ai rien à foutre des problèmes de ces deux types et que ma sécurité passerait sans doute par l’abandon de tout contact avec eux. Puis en réfléchissant, je me suis dit que j’étais injuste avec Bertrand en le mettant à égalité avec ce faux flic… à moins que tout cela soit encore plus compliqué… je ne sais pas quoi décider.

 

Lundi

 

Roger s’est levé de bonne heure et s’apprête à gagner son bureau, enrage de ne pas savoir si sa visite à Chanette aura porté ses fruits. Comment savoir ? Demander à ses collaborateurs de remettre une caméra lui semble délicat, il n’est pas obligé de tout leur dire, mais ils vont se poser des questions ! Non s’il veut « jouir » de son résultat, il faut qu’il piste Bertrand. Il téléphone à sa boite invoquant d’importants événements familiaux qui l’obligent à prolonger ses vacances.

 

Une semaine à faire le guet, mais il estime que le jeu en vaut la chandelle.

 

Vers 10 heures, Bertrand sort de chez lui, il est en tenu de ville et tient une serviette à la main, Roger sort de sa voiture, et le file à pied et en métro. Il le voit ensuite entrer dans un établissement de crédit, la Banque de la Seine dans lequel il reste une bonne heure !

 

« Un entretien d’embauche » se dit Roger, et si je lui faisais la même vacherie que la dernière fois, juste pour l’emmerder un peu plus. En fait il en meurt d’envie… Demain matin à l’aube il déposera la petite enveloppe dans leur boite !

 

Mardi

 

– Euh, on a reçu ça, c’est pour qui ? Demande un cadre de la Banque de la Seine.

– J’en sais rien, on n’a embauché personne ! C’est une erreur d’adresse, faite suivre ça aux ressources humaines…

– C’est curieux comme méthode, tout de même !

– Oui c’est la première fois que je vois un truc pareil, d’habitude ça se dit oralement ces choses-là !

– C’est drôle, quand même, j’ai l’impression d’avoir vu cette tête là quelque part. Comment il s’appelle ?

– Boulanger, Bertrand Boulanger !

– Ça aussi ça me dit quelque chose…

 

Et puis le déclic :

 

– Mais c’est un mec à qui j’ai ouvert un compte hier matin !

– Il voulait se faire embaucher ?

– Mais non, pas le moins du monde !

– J’ai l’impression qu’il y a un mec qui s’amuse au Crédit du Sud.

– On les prévient ?

– Ça me parait correct !

 

– Monsieur Cartier, je pense que vous serez intéressé par ce fax ! Indiqua Simon avec un curieux sourire.

 

Cartier incrédule lu rapidement tout ça, découvrit la signature, stupéfait.

 

– Il est devenu fou, Roger !

– A mon avis, il a un problème personnel avec Boulanger ! Il a décidé de le faire chier, et il outrepasse ses droits !

– Ça pour outrepasser, il outrepasse ! Pour qui il se prend ce poulet ? Il est où d’abord ?

– En vacances, il parait qu’il a des affaires de famille à régler.

– Bon, on le vire !

– On le vire ? Vous ne juriez pourtant que par ses capacités…

– Simon, je sais ce que je fais. Nous ne pouvons conserver un collaborateur qui commet de tels écarts ! Donc, on le vire ! Révocation et menace de dépôt de plainte s’il continue ses conneries. Je voudrais que ce soit bouclé pour ce soir !

– OK ! Je pense à Bertrand, Roger l’a complètement chargé. Si ça se trouve, on a viré Boulanger, alors qu’il ne le méritait pas. C’est si facile de manipuler l’horodatage d’une photo.

– C’est possible en effet !

– On pourrait peut-être le reprendre ?

– Reprendre quoi ?

– Ben, Boulanger !

– Vous rêvez, Simon, on ne va tout de même pas se déjuger…

 

Jeudi

 

Roger suit Bertrand, le métro le conduit à la station « Trinité », non loin de chez Chanette, il commence à baliser quand il le voit prendre la rue Blanche, il est persuadé qu’il va chez elle. Il lui reste l’espoir qu’ayant essuyé un refus par téléphone, il tente sa chance en se pointant comme ça ! Il le saura bientôt, il le voit franchir le porche, il attend, au bout d’un quart d’heure, il n’est pas redescendu. Il n’a donc pas été éconduit. Son stratagème n’a donc pas fonctionné ! Mais pourquoi donc ? Quelque chose lui échappe.

 

J’ouvre à Bertrand ! Je ne lui ai rien dit quand il a pris rendez-vous, je compte sur l’effet de surprise et ne prendrais une décision que quand les derniers doutes seront levés. Et même si je ne crois pas une seconde à la version de Roger, j’ai une bombe lacrymo dans la poche de mon kimono.

 

– Te déshabille pas, il faut d’abord qu’on cause… (Et je lui raconte la venue de Roger, je me limite aux faits et me garde bien de lui faire part de mes propres conclusions)

 

Il a l’air sonné !

 

– Je ne vois qu’une solution, c’est qu’on cesse de se voir quelque temps, il y va de votre sécurité ! Finit-il par balbutier.

 

Voilà une réponse qui me rassure et qui me touche.

 

– Donne-moi le prénom de ce Monsieur Roger

– Jean-Luc.

– OK ! Déshabille-toi j’arrive !

– Euh, du coup je n’ai plus trop envie de faire une séance, le fait qu’on ne se verra plus pendant je ne sais combien de temps, ça me démotive.

 

Oui, mais c’est que moi, je veux savoir…

 

– Je te propose un truc, je t’attache sans rien te faire, tu changeras peut-être d’avis, et si on ne fait rien, tu ne me payes pas bien sûr.

– Non, Chanette, je ne changerais pas d’avis, je ne veux pas jouer avec votre sécurité !

– Pour l’instant je ne suis pas en danger !

 

Je lui fais des yeux de biches, il finit par céder.

 

– Bon, on va essayer, mais je n’y crois pas une seconde.

 

Il se déshabille et je le mets en cage. Puis je fonce sur le téléphone :

 

– Anna, tu as bien un compte au Crédit du Sud ?

– Oui, pourquoi ?

– Tu connais quelqu’un ?

– Un conseiller… c’est un dragueur fou, mais ce n’est pas mon genre.

– OK, alors tu vas essayer de te renseigner sur un dénommé Jean-Luc Roger…

– Mais qu’est ce qui se passe ?

– Anna, c’est urgent, et je te promets : je te raconterais tout après… tu peux me faire ça pour quand ?

– Je peux y aller maintenant, c’est à deux pas.

 

Une demi-heure après elle me rappelait

 

– C’est un enquêteur interne, ancien flic, tu veux quoi d’autres ? J’ai sa date de naissance, je n’ai pas l’adresse, mais j’ai la photo, le gars me l’a imprimé.

– Décris-moi !

– Une horreur ! L’air vache avec des gros boutons sur le front et sur le nez.

– Anna tu es un amour !

– Tu me racontes alors ?

– Je te rappelle.

 

Allez savoir pourquoi, je suis heureuse comme tout de savoir que Bertrand ne m’a pas menti. Je vais le libérer en fredonnant !

 

– Allez sort !

 

Et je lui pince les tétons, il se dégage.

 

– Chanette, je suis désolée…

– Bon je n’insiste pas.

– Tu vas faire quelque chose, pour ce mec ?

– Oui, mais pour l’instant je n’ai aucun plan, il faut que je réfléchisse.

– Alors tiens-moi au courant, rien ne t’empêche de me téléphoner. Et quand tu en auras fini avec lui, reviens me voir… rappelle-toi, tu m’avais même dit que tu pourrais te faire accompagner de ton épouse.

– On fait comme ça ! Je peux vous embrasser sur la joue ?

– Mais oui !

 

Roger rentre chez lui, ouvre sa boite aux lettres, découvre un avis de passage du facteur, il lui faut aller récupérer une lettre recommandée à la poste. N’ayant rien d’autre à faire, il y va, subit une demi-heure de queue et découvre avec stupeur sa notification de révocation. Il ne comprend pas, cherche à joindre Simon, qui est introuvable, il s’énerve s’assoit sur un banc public et arrive une heure après à contacter son correspondant.

 

Les mots sont très secs, le ton est cassant. Une allusion à la lettre qu’il a adressée à la Banque de la Seine, puis « si vous n’êtes pas content, il y a les prud’hommes ! » et ça coupe.

 

Journée de merde ! Que va-t-il devenir maintenant ? Plus rien à ronger ! Il est conscient d’avoir commis des imprudences, à trop jouer avec le feu, on se brûle, mais s’il aurait admis une réprimande même sévère, il ne supporte pas de s’être fait jeter comme le dernier des malpropres. Et puis cette Chanette qui ne l’a pas cru, il la déteste. Et s’il la tuait ? Un meurtre de prostituée, ça ne coûte pas grand-chose, et puis il faudrait qu’on sache que c’est lui. Il n’a pas travaillé dans la police pour rien, il sait comment faire… Et puis il se dit qu’il y a encore mieux à faire, il ne va pas la tuer, il va la défigurer, c’est moins puni, et pour elle ce sera pire, ne pouvant plus travailler, elle va finir clocharde, mourir dans la misère ! Ah, ah, ah ! Demain, il mettra son plan à exécution !

 

Vendredi

 

Roger téléphone d’une cabine pour prendre rendez-vous : il tombe sur un répondeur :

 

« Vous êtes bien chez maîtresse Chanette… Je vous rappellerais au plus tard demain avant 10 heures pour fixer un rendez-vous. Attention si vous avez masqué votre numéro, je ne pourrais pas le faire. Après le bip confirmez votre demande de rendez-vous. A bientôt. »

 

– « Merde, se dit Roger, il va falloir faire autrement… » Cette salope devait être bien conseillée, en cas d’agression, il suffisait de se référer aux numéros enregistres. Mais on ne la fait pas comme ça, à Roger, il sait déjà comment contourner l’obstacle.

 

Lundi

 

Avec un portable trafiqué acheté aux puces, Roger réitérât sa demande de rendez-vous.

 

– Allô, c’est maîtresse Chanette, vous pouvez parler librement ?

– Oui ! On ne se connaît pas je crois !

– J’ai lu l’annonce !

– Parfait, j’ai un trou à 16 heures, cet après-midi, ça vous irait !

– Parfaitement !

– Dites-moi votre prénom ou un pseudo !

– Euh ! Michel !

 

Je raccroche, il m’a l’air bizarre, celui-là, mais bon, on fera avec, j’en ai mon lot de mecs bizarres. Le nouveau système que j’ai instauré me permet d’éliminer la quasi-totalité des fantasmeurs qui ne téléphonent que pour s’exciter sans la moindre envie d’aller plus loin !

 

Roger est bien placé pour connaître la valeur et l’importance que peuvent avoir les témoignages dans les affaires criminelles. Il a donc acheté une espèce de blouson tout blanc assortie d’une capuche, ainsi qu’un sac à dos. Il s’est chaussé de lunettes noires et une fois sorti du métro, il se met à claudiquer de façon ostensible. Si on en vient à interroger d’éventuels témoins après son forfait, ceux-ci seront unanimes à décrire un vieux loubard boiteux ! Dans l’escalier, sur le semi-palier menant au premier étage, il range tout ce déguisement dans le sac à dos.

 

A 16 heures tapantes, on sonne, j’ouvre, et je découvre stupéfaite Roger alias l’inspecteur Javert.

 

– Bonjour, j’ai rendez-vous à 16 heures ! Me dit-il.

 

C’est que, voilà, je n’ai pas du tout envie de « faire » ce type-là. Son attitude de la dernière fois, plus tout ce que m’a raconté Bertrand m’a refroidi. J’applique donc le scénario prévu dans ces cas-là !

 

– C’est qu’il y a un problème, on va être obligé de remettre, j’ai un contretemps, je vais devoir partir. Je voulais vous prévenir mais j’ai oublié d’enregistrer votre numéro.

 

L’autre en face parait, très, mais vraiment très contrarié.

 

– Je fais quoi, alors ?

– Vous retéléphonez pour prendre rendez-vous !

– On ne peut pas le fixer tout de suite !

– Vendredi, si vous voulez à 14 heures,

– Pas avant ?

– Non, je serais en province, redonnez-moi votre numéro, s’il y a un souci, je vous rappellerais.

 

Le type semble hésiter.

 

– Euh, vous êtes seule, je ne peux pas rentrer cinq minutes ? Je voudrais vous dire quelque chose…

 

Bon dieu, mais pourquoi me demande-t-il si je suis seule ?

 

– Non, je ne suis pas seule ! Bon on fait comme on a dit ?

– D’accord, finit-il par dire, en tournant les talons et sans me dire au revoir !

 

Et voilà, vendredi, je l’appellerai, et je lui expliquerai qu’en raison d’événements personnels importants, j’ai décidé de limiter mes prestations à quelques clients réguliers… Et que par conséquent, il ne lui servirait à rien d’essayer de me recontacter… Jusqu’à présent ce genre d’excuse que l’autre soit dupe ou non, a toujours bien fonctionné.

 

Mardi

 

En arrivant au studio, je fais défiler mon répondeur. J’ai un message de Bertrand, il me dit qu’il a contacté un détective privé qui l’a dirigé vers une personne susceptible de régler ce genre de choses, mais qu’il n’a pas donné suite. Je le rappelle, il m’en parle un peu, me demande mon avis. Il semble hésiter, c’est très cher et pas vraiment garanti, alors je parle d’autre chose

 

– Je ne te manque pas trop ?

– Oh, si !

– Ben viens !

– Je ne veux pas vous faire courir de risque, Chanette !

– Que tu viennes ou pas, les risques, ils sont là, puisqu’il revient m’emmerder.

 

J’ai fait mouche. Puis j’entends une voix de femme dans le lointain qui semble prononcer mon pseudo

 

– Euh, on parle de moi ?

– C’est ma femme, elle me rappelle qu’on avait émis l’idée d’un rendez-vous à trois !

 

A priori, je n’aime pas trop « faire » les couples, il m’est arrivé trop souvent de constater que souvent la femme n’acceptait ce genre de séance que pour faire plaisir à monsieur, et une fois sur place, ça n’allait plus du tout, j’ai donc finis par refuser quasiment toutes les propositions de ce genre quand la femme est supposée être une soumise volontaire, surtout si l’homme est dominateur. Mais là, c’est différent, d’abord c’est moi qui ait asticoté Bertrand pour qu’il fasse venir son épouse, et puis elle ne sera pas soumise, mais dominatrice… Malgré tout, je préfère que les choses soient claires :

 

– Ça t’embêterait de me la passer !

– Vous la passer ? Ah ! Si vous voulez !

– Bonjour, excusez-moi, mais je voudrais qu’il n’y ait aucune ambiguïté, vous savez exactement ce qui va se passer quand on va se retrouver tous les trois ?

– Pas vraiment, non, mais je vais regarder, ça va m’amuser de voir ce que vous lui faite à Bertrand !

– Il vous a dit ce que je lui faisais !

– Oui, ça m’a paru très excitant !

– Et vous allez juste regarder ?

– Ben, si je peux participer un peu, ce serait aussi bien, non ?

– Parfait, alors à bientôt ! Vous me repassez Bertrand, j’ai oublié de lui dire quelque chose.

 

Alors, je lui raconte la venue de Roger-Javert, je lui explique tout y compris la façon dont j’envisage de m’en débarrasser. Visiblement cette nouvelle le contrarie.

 

– Bon sang, mais qu’est-ce qu’il cherche ?

– Tu crois que je ne vais pas m’en débarrasser comme çà ?

– Je me demande !

– Ben si tu as un meilleur plan, je t’écoute, il n’est pas question que ce type continue à m’emmerder.

– J’ai peut-être une idée mais faut que j’en cause avec Dolorès, je peux vous rappeler dans un petit moment !

– Non, c’est moi qui te rappelle dans une heure ! Par contre on va prendre rendez-vous pour cette fameuse séance.

 

Il me fout les boules, ce mec, en me disant que mon plan peut foirer, jusqu’ici, ce genre de truc a toujours parfaitement fonctionné, il est vrai aussi que je n’étais jamais tombé sur un cinglé pareil.

 

Je m’occupe d’un client pendant une petite heure puis je rappelle Bertrand :

 

– Alors cette idée géniale ?

– On l’attend en bas de chez vous, on s’explique, et après on monte, et du coup on change le rendez-vous.

– Vous êtes surs de ce que vous allez faire !

– On est jamais sûr à 100%, mais on va essayer de lui faire passer l’envie de nous emmerder…

 

En raccrochant je me suis demandé pourquoi j’ai accepté ce plan tordu alors que le mien était si simple. En plus il peut très bien rater… Mais le mien aussi ! Un peu marre de tout ça ! Pourquoi est-ce que j’ai choisi de faire confiance à ce Bertrand, que finalement, je ne connais pas plus que ça ? L’intuition féminine ? Tu parles, mon intuition m’a parfois bien rendu service, mais d’autres fois, elle m’a aidé à bien me planter. Mais que voulez-vous, je suis incorrigible !

 

Ce qu’il me faut c’est un plan B, on ne sait jamais, Bertrand et sa femme peuvent avoir un empêchement de dernière minute. Si alors, le Roger se pointe, il ne faut pas que je sois seule : Solliciter une collègue ? Ou alors pourquoi ne pas demander à Anna-Gaëlle ?

 

Je l’appelle, lui raconte toute l’histoire…

 

– Mais pourquoi tu te prends la tête avec des clients aussi compliqués ! Me dit-elle

– T’as pas tout compris, Roger n’est pas mon client, quant à Bertrand, il n’a rien de compliqué, mais Roger n’arrête pas de l’emmerder.

– C’est très clair effectivement, mais ce n’est pas ton problème.

– A part qu’à partir du moment où ce Roger m’emmerde, ça devient aussi mon problème !

– Mwais, pas clair tout ça ! Tu ne serais pas amoureuse un tout petit peu de ce Bertrand, dès fois ?

– Moi, amoureuse d’un client, tu rêves ou quoi ? Par contre je crois qu’il te plairait, tout à fait ton genre d’homme !

– Je n’ai pas de genre d’homme, je suis de plus en plus lesbienne !

– On parie ?

– D’accord on parie, alors qu’est-ce que je devrais faire ?

 

Vendredi, 13 h 15

 

Dolorès et Bertrand sont venus en voiture. Ils ont choisies des tenues sportives, jeans, baskets et blousons. La rue dans laquelle j’exerce mes talents n’offre plus aucune place pour se garer. Si Roger vient en métro, il viendra par la gauche, Dolorès s’est mise en planque à l’intersection de la première rue adjacente, et s’il vient par la droite, Bertrand est planqué de l’autre côté, il sera donc coincé. Dès que l’un ou l’autre l’aperçoit, il lève la main faisant signe à l’autre de lui foncer dessus. Ceinturé par deux adversaires, l’explication pourra commencer.

 

Je suis avec mon soumis, Anna est dans la cuisine. Toujours égale à elle-même, sa courte chevelure blonde platinée, lui dessinant un attendrissant visage d’oiseau craintif, contrastant avec le côté destroy de sa tenue : Jeans troué et pull-over kaki sans doute détendue par un lavage inadéquat.

 

Le téléphone sonne. Deux minutes plus tard, elle se pointe et me fait signe de m’approcher d’elle :

 

– Dis donc, il bande bien ton client !

– Qu’est-ce tu crois, je suis une pro !

– Bonnie and Clyde sont arrivés ! M’informe-t-elle

– Très bien, euh, tu restes un petit peu ?

– Comme prévu, t’inquiètes pas pour moi, j’ai apporté un bon bouquin.

 

A moins 5, toujours pas de Roger, et Dolorès ne fait pas attention à ce lascar encapuchonné qui boite comme un malade…

 

Par contre, Roger, lui, reconnaît Dolorès… Et il ne comprend pas ! Il est pour lui évident qu’elle est là pour voir Chanette, mais pour quelle raison, puisque ses lettres n’ont pas eu apparemment l’effet escompté ! Et puis il croit trouver, Chanette doit être apparentée à l’un des deux époux Boulanger. En fait, Bertrand a dû retrouver une vieille cousine ou quelqu’un de sa famille ! Voilà qui explique tout : l’indifférence puis l’agacement de Dolorès devant ses lettres, la fin de non-recevoir de Chanette face à sa mise en garde. Planté au milieu du palier en pleines réflexions, il ne sait plus quoi faire, une chose est évidente cependant, il lui devient inutile d’aller bousiller Chanette. Il hésite entre tout laisser tomber ce qui le frustre énormément ou essayer d’en savoir davantage, sa vieille expérience lui soufflant que les choses sont souvent plus complexes qu’elles n’y paraissent. Il préfère cette seconde solution, et dans cette éventualité, remise dans son sac à dos les lunettes et l’anorak. Bon, il lui faut un plan maintenant, il a beau chercher, il ne trouve rien d’intelligent.

 

14 heures : Pas de coup de fil de Dolorès et Bertrand, mais c’est peut-être normal, ils sont probablement en pleines explications ! Mon client s’est rhabillé, il n’est pas très causant, parfois je me demande ce que certains recherchent en venant me voir, si c’est pour repartir en faisant la gueule !

 

On sonne. J’ouvre la porte, et stupeur, je découvre Roger sur le palier ! Bon dieu, ça se bouscule dans mon cerveau : Que fait-il là ? Il ne devrait pas être là ! Pourquoi les deux couillons en bas l’ont laissé monter ? Et s’ils étaient complices ? Mais complice pour quoi faire ? Non, c’est débile ! J’en fais quoi ? Le refouler, c’est prendre le risque qu’il ameute tout l’immeuble ! Appliquer le plan B !

 

– Qu’est-ce que vous faites-là, vous ? Demandais-je presque par réflexe.

– Nous avions rendez-vous ! Répond Roger.

– Entrez !

 

Il semble hésiter, puis entre.

 

– Anna, installe monsieur dans la salle d’attente, je reviens de suite.

 

Il balbutie quelque chose, mais je ne réponds pas. L’important est qu’il sache que je ne suis pas seule. Anna verrouille la salle d’attente tandis que je me précipite à la fenêtre. J’aperçois à droite Bertrand qui fait le pied de grue en scrutant l’horizon, à gauche, une femme fait exactement la même chose. Mais enfin, c’est dingue, comment ces deux abrutis ont-ils pu le laisser passer ? J’appelle Bertrand sur son portable :

 

– Toujours pas là ! Me répond-il.

– Vous ne l’avez pas laissé passer, j’espère ?

– Impossible ! Répond-il sans faire attention à l’absurdité de la réponse

– Ben non, c’est pas impossible, je ne sais pas comment il est passé, mais il est passé. Vous avez été nuls sur ce coup-là. Je l’ai enfermé dans ma salle d’attente, alors vous allez monter le récupérer, attention, je ne veux aucun esclandre, et après, je ne veux plus en entendre parler.

– Je ne comprends pas…

– Moi non plus, mais montez vite, il y a urgence !

 

Ils semblent fort surpris de découvrir Anna, et quant à moi, je m’aperçois que Bertrand ne m’avait pas menti sur la beauté de son épouse. Mais, on fera les présentations plus tard :

 

– Mais comment, vous avez pu le rater, vous êtes myopes ou quoi ?

– J’en sais rien, mais, il va nous le dire, il est où ?

– Dans la salle d’attente, je vais l’ouvrir, mais que les choses soient bien claires, je ne veux aucun scandale, ni chez moi, ni dans l’escalier…

– Fais-moi confiance ! Répond Bertrand.

 

A travers la cloison, Roger a reconnu la voix de Bertrand ! Il a compris que lui et sa femme l’attendait en bas ! Quelle erreur il a fait de ne pas avoir pensé que si l’hypothèse cousin-cousine est bonne, Dolorès a forcément montré sa lettre à son mari ce qui du coup en identifiait l’auteur. Maintenant il est dans la nasse. Il est chez une prostituée, et pour lui, ce milieu est lié à la pègre, aux tueurs, son proxénète va être prévenu, et il devine quel sort on lui réserve. Mais pourquoi l’attendait-il en bas ? Parce que son élimination aurait été plus simple. Désormais, il faudra qu’il lui fasse descendre l’escalier ! Sa seule chance sans doute, mais comment faire ?

 

J’ouvre. La tête de Roger quand il voit débouler quatre personnes à la fois. Il est blanc comme un cachet d’aspirine. C’est vrai qu’à cinq là-dedans, c’est un peu exigu, je m’apprête à proposer qu’on passe dans le donjon qui a l’avantage d’être insonorisé, mais déjà Bertrand commence les hostilités :

 

– Comment tu as fait pour entrer dans l’immeuble sans qu’on s’en aperçoive ?

– Si vous pouviez éviter de me tutoyer, ça m’arrangerait ? Répond l’autre avec morgue.

 

Réaction normale, malgré le rapport de force, il ne veut pas s’avouer vaincu d’emblée.

 

– Ecoute, ordure, reprend Bertrand, on est quatre et tu es tout seul….

– Pas si sûre, intervient Anna, il peut avoir des complices en bas !

 

C’est malin, ça ! Personne n’avait envisagé cette éventualité !

 

– Bon pour l’instant t’es tout seul, je sais frapper et faire très mal dans des endroits où ça ne laisse pas de traces, alors on a juste deux ou trois questions à te poser… Tu ferais mieux de ne pas jouer les fier à bras.

 

– Ecoutez, je vous propose un deal, vous me dites ce que vous avez l’intention de faire de moi, et si vous me laissez en vie, je répondrais à vos questions.

 

Dingue ! Ce con nous prend pour des assassins.

 

– Tu es rentré comment ? Répète Bertrand.

 

Et c’est à ce moment-là, que voyant sans doute que le fait de ne pas répondre à son deal signifiait le pire, qu’il se mit à hurler :  » Au s… ». Un coup de poing dans le ventre le réduisit au silence. Je n’aime pas trop, cette situation, j’ai peur que ça dégénère, mais Bertrand assume :

 

– Si tu t’amuses de nouveau à ça, on te bâillonne et on t’oblige à nous répondre par écrit.

 

On conduit le Roger manu militari dans le donjon. Il met plusieurs minutes à récupérer avant de parler de nouveau.

 

– Bon, c’est un malentendu, je ne savais pas que vous étiez parents.

 

Mais qu’est-ce qu’il raconte ?

 

– Est-ce qu’il faut que je répète une troisième fois ma question ?

– J’étais déguisé ! Je suis passé devant madame, elle ne m’a pas reconnu !

– Déguisé en quoi ? Il est où ton déguisement !

– Dans le sac !

 

A ce moment-là, il n’est plus blanc, il est plus blanc que blanc, j’ai peur qu’il nous fasse une crise. Bertrand ouvre le sac en sort un anorak blanc à capuche, une paire de lunettes noires… Et un couteau de trappeur !

 

– C’est pour quoi faire le couteau !

– Rien, c’est mon sac de rando, je l’ai toujours dans mon sac !

 

Bizarre, mais le fait que le couteau se trouvait sous l’anorak, donc non directement accessible rend la réponse plausible. Je peux enfin poser la seule question qui m’intéresse directement :

 

– Et tu venais faire quoi ici en ayant pris rendez-vous ?

– Ben comme tous vos autres clients, je suppose ! J’ignorais que je serais reçu de cette façon !

– On va bien voir ! Intervient Anna en récupérant son portefeuille dans sa poche de veste.

– Vous me le passerez, après, je vais noter son adresse ! Intervient Bertrand

 

C’est une erreur, car Roger va comprendre qu’on n’a donc pas l’intention de le trucider. Anna a sorti un billet de 20 euros !

 

– Il n’y a que ça ? T’as des sous ailleurs ou pas ?

– Juste de la monnaie avoue l’ancien flic.

– Donc tu venais pour une séance et tu n’apportes même pas l’argent pour la payer ? Tu sais qu’on paie toujours d’avance quand même ?

– Non ! Mentit-il.

– Donc tu ne venais pas pour une séance, tu venais pour quoi ? Insistais-je

– Je voulais vous convaincre de ne plus voir monsieur, mais entre-temps j’ai compris que vous étiez parents, c’était donc inutile.

 

Ce dernier point me parait toujours aussi obscur, mais il me semble salutaire de ne pas le contrarier.

 

– Mais t’es venu quand même ?

– J’ai hésité, et puis la porte s’est ouverte, je me suis dit que je préférais en avoir le cœur net.

 

– Tout cela n’a aucun sens ! Et si tu nous expliquais pourquoi tu t’acharnes sur moi, sur ma femme, sur Chanette. Lui demande Bertrand.

– C’est un jeu !

– Un jeu ?

– Oui, c’est un jeu, comme dans la jungle, je m’amuse à harceler ma proie, à la fatiguer, à l’anéantir.

– Tu m’as l’air pas mal atteint, dis donc ! Commente Dolorès.

– Vous me prenez pour un monstre, c’est normal, le toréador est un monstre pour le taureau, mais un dieu pour l’arène.

– Hein ?

– La nature nous impose deux lois, le bien contre le mal, les forts contre les faibles. Vous n’êtes forts que parce que vous êtes quatre, mais vous incarnez le mal.

 

Un dingue, c’est un dingue ! Anna avait préparé des menottes qu’elle lui passe.

 

Le Roger essaie de se donner une figure courageuse, mais en fait il tremble de trouille.

 

– On le laisse cinq minutes, il faut que l’on se concerte ? Proposais-je non sans avoir au préalable immobilisé l’individu, en lui coinçant les poignets dans des bracelets descendant du plafond.

 

J’avais élaboré un petit plan avec Anna. Bertrand et sa femme en avaient un autre, mais tout cela peut se fusionner. On a donc deux objectifs : faire sortir d’ici l’abruti sans qu’il ameute le quartier, et lui faire passer l’envie de nous emmerder. On y va :

 

Anna verse dans un verre à jus de fruit, une énorme rasade de Martini et l’approche des lèvres de Roger :

 

– Tu bois tout ça gentiment, sans baver, allez, glouglou !

– C’est pour m’empoisonner ou pour m’endormir avant de me jeter dans la flotte ?

– Bois, connard !

– Salope !

– Bois !

 

Il le fait, mais parait assez surpris de me voir préparer un second verre.

 

– J’ai compris, vous allez me saouler, comme ça en cas d’autopsie on dira que j’étais bourré, et bien ça marche pas, je vous emmerde, vous n’êtes que des grosses putes et des enculés !

 

Manifestement le premier verre fait déjà son effet, il se met à engueuler tout le monde en répétant toujours la même chose, le deuxième verre va sans doute s’avérer nécessaire pour le faire taire. C’est alors qu’Anna s’énerva

 

– Bâillonnez-moi ce connard ! J’ai une petite idée pour qu’il nous foute la paix.

– Pas la peine de le bâillonner, c’est insonorisé. Lui rappelais-je

– Je sais mais il nous casse les oreilles.

 

Je fis donc ce que ma complice proposait, tandis qu’elle décrochait du mur l’un de mes godes ceinture (celui pour cul moyen). Elle se le passe par-dessus son pantalon (Pas très sexy, l’accoutrement)

 

– Et voilà, il y a des petites choses qui peuvent être une grande source de plaisir pour certains… hein mon biquet ? Lance-t-elle en aparté à Bertrand, et l’humiliation suprême pour les connards.

 

Scène surréaliste ou Bertrand pique son fard, son épouse lève les yeux au ciel et Roger s’agite et fait valser ses jambes.

 

– Tenez-lui les jambes, on va lui fixer une barre d’écartement.

– Non, il faut d’abord qu’on baisse son pantalon ! Intervient Anna.

– Tu n’as pas quand même l’intention de le sodomiser ?

– Oh, que si !

– Arrête ! C’est du viol, il peut porter plainte.

– Il n’avait qu’à pas monter ici, personne ne l’a obligé. Et puis on ne vient pas voir une maîtresse sans argent et avec un couteau de trappeur.

– Humpf, humpf… essaie de dire Roger.

– Bon OK ! Finis-je par dire, craignant malgré tout que les choses n’aillent trop loin. Vous savez ce qu’on va faire, on va l’installer sur le chevalet, ce sera plus facile.

 

L’idée est retenue et voilà Roger le cul à l’air, toujours en train de grommeler derrière son bâillon. Anna se saisit d’une cravache qui traînait et lui en assène un double coup qui l’encaisse visiblement mal.

 

– Ça ne sert à rien Anna !

– Je sais mais ça défoule ! Bon écoute moi maintenant, Roger de mes deux, tu vois cette belle bite en plastique, je vais t’enculer avec !

– Hompff, hompff

 

Une capote pour recouvrir l’engin, mais pas de gel, Anna approche l’engin du trou du cul de l’ancien flic, qui a du mal à s’ouvrir. Mais elle insiste, elle insiste. Ça finit par entrer, et elle se met à coulisser.

 

– J’espère qu’après ça tu ne nous emmerderas plus ! Lui lance Dolorès.

 

Déchaînée, Anna le laboure pendant cinq bonnes minutes avant de se retirer laissant sa victime le cul béant…

 

Hébété, choqué, Roger ne protesta pas quand je lui proposais « une petite goutte », et je lui fis siffler la moitié du second verre.

 

– Pas plus, faudrait pas qu’il se mette à roupiller ! Prévient Anna

– Bon, il est mûr, on le débarque ? Propose Bertrand.

 

On lui laisse les menottes, on le fait se lever, il est lourd, il titube jusque ce qu’il faut, il ne bronche pas, ça devait aller. On le laisse descendre l’escalier entouré de Dolorès et de son mari. Anna et moi les suivons dès qu’ils franchissent le portail. Il n’y a que deux personnes dans la rue, pas grave, pour eux c’est juste un couple de flics en civil qui conduit un malfrat dans une voiture banalisée.

 

On loge le Roger à l’arrière entre Anna et moi et on file… Chez lui !

 

Ce n’est pas tout près, c’est au fin fond du 15ème, on se gare, on le sort de la bagnole, toujours menotté, et on y va. On ouvre en bas, si au départ de chez moi, nous espérions ne rencontrer personne, ici c’est le contraire : ça tombe bien, une dame est en train d’entretenir une plante dans une petite courette :

 

– Bonjour ! Police nationale : si vous pouviez nous dire où habite précisément ce monsieur, on lui fait un brin de reconduite ! Annonce Bertrand, le plus sérieusement du monde.

 

La tronche de la bonne femme !

 

– Monsieur Roger, mais qu’est-ce qu’il a fait ?

– Vous lui demanderez ! C’est où ?

– C’est des hic, copains, y me font hic une hic, farce ! Parvint à balbutier Roger

– Escalier du fond, deuxième droite.

 

On y va ! L’analyse de son portefeuille nous a appris qu’il était officiellement célibataire mais qu’il le soit vraiment ou non n’a que peu d’importance.

 

– Super demain tout l’immeuble sera au courant ! Commente Dolorès.

– Oui, mais s’il ne se souvient de rien, ça ne sert pas à grand-chose ! Objecte Anna.

– J’y ai pensé, Répond Bertrand.

 

Chez lui, on trouve du whisky, on a un mal fou à lui en faire boire une rasade, mais on y arrive, cette fois il est ivre mort, on le laisse là sur la moquette, pendant que Bertrand fait un rapide tour des lieux :

 

– Super, il a un ordinateur avec une imprimante, au lieu de lui poster ce qu’on a à lui dire, je vais l’écrire tout de suite.

– Ça ne va pas être trop long ? M’inquiétais-je.

– Non, 5 minutes

 

Il rédige son truc, nous le fait lire, l’imprime et le pose en évidence sur la table de la salle à manger. Puis revenant un instant à l’ordinateur, il a la curiosité de regarder les fichiers récents :

 

– Putain, ce con tient un journal intime !

– Imprime-le !

– C’est très gros !

– Envoie-le par mail à la maison ! Répond Dolorès.

– Il n’a pas Internet !

– Pique le disque dur !

– Ça risque de prendre un petit moment

– Embarquez tout ! Si vous avez envie de lui rendre vous pourrez toujours le faire après ! Proposais-je.

 

OK, on lui enlève ses menottes, et on repart, Bertrand avec l’U.C. sous le bras. Et on reprend le chemin de mon studio. Le temps a passé, j’ai un rendez-vous à 16 heures, je propose donc à mes deux tourtereaux de remettre notre petite partie à la semaine suivante.

 

– Ça vous embête si je participe ? Demande alors Anna.

 

Bertrand et Dolorès sont épuisés, affalés sur le canapé devant deux whiskies bien tassés, ils se remémorent les événements de la journée. Une série d’images fortes : Le coup de poing dans le ventre de Roger, la découverte du couteau, Anna qui le sodomise avec un gode-ceinture, la descente de l’escalier de Chanette, l’arrivée chez lui… La séance ratée semble bien moins importante en ce moment-là… Séance ratée… Bertrand se souvient à ce moment-là qu’il a toujours ses sous-vêtements féminins sous son pantalon.

 

– Je vais prendre une douche ! Prévint-il

– On pourrait la prendre à deux, ça nous déstresserait ? Propose son épouse.

– OK, vas-y je te rejoins !

 

Elle se déshabille sur place, et se dirige vers la salle de bain, s’étonnant que son mari ne fasse pas de même.

 

– Tu ne viens pas !

– Mais si, dans deux minutes, je suis là !

 

Il se précipite dans la chambre, se déshabille à la barbare, fait une boule des bas et du reste qu’il jette carrément par la fenêtre, puis rejoint son épouse. Sous la douche, ils s’embrassent, se caressent.

 

– Mais, où sont passés tes poils ?

– Ben, je me les suis rasés.

– T’as fait ça quand ?

– Hier, j’ai été dans un institut de beauté !

– Mais pourquoi ?

– C’est à la mode !

– Tu as fait ça, parce que c’est à la mode ? Ça m’étonne de toi !

– Disons que c’est Chanette qui me l’a suggéré, alors l’idée m’a amusé…

– Le jour où elle te dira de sauter du haut de la Tour Eiffel, tu le feras ?

– Dolorès !

– C’est marrant, c’est doux !

– Tu vois !

– En fait, ça fait moins viril, mais ça fait plus…

– Plus quoi ?

– Plus pervers ! Plaisante-t-elle

– Je n’avais peut-être pas besoin de ça alors.

 

Elle ne répond pas, elle est entre ses cuisses, elle lui suce la bite avec amour et conviction. Il se laisse faire, il bande très fort, mais se doute bien qu’elle n’a probablement aucunement l’envie qu’il jouisse dans sa bouche.

 

– Je voudrais que tu m’encules comme l’autre jour, mon chéri !

– Mais bien volontiers, ma chérie… mais on va pas faire ça ici, on va se cogner partout.

– On va se sécher un peu, passe-moi mon peignoir.

 

C’est alors que la sonnette d’entrée se fit entendre

 

– Merde qui c’est ? S’exclama Dolorès, allant ouvrir à l’intrus.

– Fais attention !

– T’inquiètes pas, je ne pense pas que ce soit Roger…

 

– C’était quoi ?

– Le gardien ! Il me dit qu’il y a des sous-vêtements qui sont tombés d’une fenêtre, il voulait savoir si c’était à nous !

– N’importe quoi ?

– Ce doit être normal, on vit une journée de folie et elle n’est pas tout à fait terminée ! Répond Dolorès.

– Bon on en était où ?

– On en était que tu avais le projet de m’enculer ?

– Comme une chienne ?

– Allez viens au lieu de dire des grossièretés.

 

Roger se réveille, commence à se demander ce qu’il fait ici sur la moquette, il a horriblement mal aux cheveux, il a aussi horriblement mal au cul, et il a très soif. Sur la table, il aperçoit sa bouteille de whisky et un verre ! Il se demande ce qu’il lui est arrivé, il est un buveur très modéré et n’est jamais ivre. Il y a un papier sur la table. Il le lit :

 

« Vous étiez passablement bourré cet après-midi, et assez agité, nous avons donc été obligé de demander qu’on vous raccompagne, menottes aux poignets, nous souhaitions être discrets, mais hélas, il y avait du monde dans votre escalier.

Il est bien évident que vos intentions violentes feront l’objet d’un dépôt d’une main courante auprès de la police. S’il devait arriver quelque chose de fâcheux à l’un d’entre-nous ou à nos proches, votre identification ne ferait aucune difficulté. »

 

Puis ce post-scriptum manuel :

 

« Très intéressant, votre disque dur, la prochaine fois que vous écrirez vos mémoires, mettez un mot de passe. »

 

Les événements lui revinrent en mémoire : la visite chez Chanette qui se transforme en guet-apens. On l’a fait boire… Cette curieuse salle toute en rouge et noir, et encombré d’instruments inquiétants. On veut le tuer, mais ils ne l’ont pas fait ! Pourquoi ? Sans doute parce qu’ils ont trouvé pire à lui faire ! Il va vers l’endroit où devrait être l’ordinateur, constate qu’on a embarqué l’unité centrale. Il s’affale sur le canapé, anéanti, dégoûté, il faudra qu’il trouve quelque chose pour se raccrocher à la vie. Il est conscient que sa période de déprime risque de durer longtemps. Que faire pour oublier ? Surtout ne pas boire, ou alors juste une goutte, allez juste une…

 

Huit jours plus tard

 

16 heures 30 : voilà que l’on sonne. Je peste parce que je suis occupée avec un soumis qui m’a payé pour rester jusqu’à mon départ. Et à 17 heures, j’ai rendez-vous avec Bertrand et Dolorès Boulanger. Je vais donc être obligée d’éconduire l’importun. Je n’aime pas trop cela, mais après tout, il n’a qu’à prendre rendez-vous comme les autres. J’ouvre et me retrouve devant… Anna-Gaëlle

 

– Bonjour toi, tu es un peu en avance…

 

On s’embrasse. Elle est en beauté aujourd’hui, pantalon noir en vinyle super collant et petit haut beige à fines bretelles.

 

– Je ne voulais surtout pas être en retard.

– Venant de toi, c’est tout à fait étonnant !

– Faut bien que j’essaie de corriger mes défauts…

– Je crois surtout que tu fantasmes à mort sur Bertrand.

– Ben oui, il est si beau ! Répliqua Anna.

– C’est un point de vue.

– Bon tu m’attends là, j’ai un soumis dans le donjon, je n’ai pas l’intention de le bâcler. Si Bertrand et sa nana se pointent je te laisse les recevoir.

 

Et c’est ainsi qu’une demi-heure plus tard, je retrouve Anna dans le salon, en train de papoter comme une pie avec Dolorès. Cette dernière n’a pas fait de recherche de toilettes : un jean et un pull en coton vieux rose légèrement décolleté, mais qu’est-ce qu’elle est belle ! Il a beaucoup de chance ce Bertrand, (qui pour le moment n’arrive pas à en place une) parce que même si je ne me trouve pas si mal que ça, je ne peux soutenir la comparaison.

 

– Bon on n’a pas pu faire vraiment les présentations la dernière fois, mais aujourd’hui, ce n’est peut-être pas la peine, tout le monde se connaît.

– Ben… et ton soumis ? Interroge Anna.

– Je l’ai gardé au chaud, on en aura sans doute besoin. Il n’est pas masqué, au fait vous voulez des masques ou vous vous en foutez ?

 

Personne ne veut de masque.

 

– Bon les filles, vous voulez juste regarder ou vous participez ?

– Pour l’instant, je regarde, mais est-ce que j’aurais le droit de changer d’avis ? Demande Dolorès.

– Bien sûr, et toi Anna ?

– Ben, moi c’est un peu pareil, je veux juste que tu me gardes ce jeune homme pour la fin… Si toutefois Dolorès est d’accord ?

– Vous avez mon accord ! Précise cette dernière.

– Heu, ça fera combien cette séance ? Demande Bertrand en sortant son portefeuille.

– Mais rien du tout, c’est Anna qui paie tout ! Bon à poil Bertrand !

 

Alors ? Suspense ! Bertrand a-t-il suivi mes instructions (mes conseils, dira-t-on) de se raser les poils et de porter des sous-vêtements féminins. Et dans ce cas, a-t-il prévenu sa femme ?

 

La tête de celle-ci quand elle aperçoit l’affublement de son époux ! Elle est d’ailleurs plus amusée que choquée, se couvrant le visage de sa main gauche, doigts écartés.

 

– Je rêve ! Commente-t-elle simplement.

– Hum qu’est-ce qu’il est beau votre mari ? S’exclame Anna

– Je ne me plains pas, mais on peut peut-être se tutoyer, vu les circonstances ?

– Il a un physique d’esclave ! Intervins-je sur le ton de la plaisanterie, Des tétons de femme, un cul de pédé !

– Tant mieux, c’est que du bonus ! Réplique Anna Gaëlle, décidemment incorrigible.

 

Bon, alors, il ne s’agit pas de se tromper de séance. On aurait pu avec Bertrand la préparer davantage, mais on ne l’a pas fait, il va donc falloir que j’improvise : l’objectif conjugué étant d’émoustiller madame et de lui montrer des choses qu’il lui sera difficile de faire à son mari, et le tout sans la choquer… Grande improvisation ? Non, j’ai quelques bonnes pistes quand même !

 

Pour l’instant, nous restons dans le salon, j’installe les deux femmes dans des fauteuils puis j’attaque Bertrand de façon assez classique, en lui passant un collier de chien, puis en lui tordant ses bouts de seins, sur lesquels je ne tarde pas à accrocher des pinces munies de poids. Bien sûr, la bandaison est tout de suite au rendez-vous.

 

– Vous avez vu comme il bande, cette petite salope ? Lançais-je à l’adresse des deux femmes.

 

Sourire amusé de la part de Dolorès, sourire concupiscant de la part d’Anna-Gaëlle qui doit déjà s’imaginer en train de lui sucer la biroute.

 

Je le fais marcher à quatre pattes, lui baisse sa culotte de femme, et ponctue son parcours de coups de martinet sur les fesses, tout cela avec une lenteur savamment calculée.

 

– Humm, ça m’excite, ça m’excite ! Confie Anna à sa voisine. Pas toi ?

– Oh ! Si ! La rassure la femme de Bertrand.

 

Du coup Anna lui met la main sur la cuisse. L’autre accueille cette privauté avec un sourire d’encouragement. J’ai l’impression que ça ne va pas tarder à devenir très chaud, cette affaire-là !

 

Histoire de garder l’initiative, je propose à ma copine de se faire lécher le cul par Bertrand. Comme prévu, elle n’hésite pas, elle fonce, retire son pantalon, sous lequel elle avait volontairement oublié de porter une culotte. Puis la voilà qui continue à se dessaper.

 

– Tu n’as pas besoin d’enlever le haut !

– Il faudra bien que je l’enlève à un moment ou à un autre. Comme ça se sera fait.

 

Implacable logique !

 

Et tandis que Bertrand lape le petit troufignon d’Anna, je décide par pure provocation de retirer mon corset afin de libérer mes nénés. J’en connais un qui va être content… Par contre la Dolorès ne va pas tarder à se demander ce qu’elle fabrique habillée au beau milieu de ces gens peu vêtus.

 

Je décide de mettre fin à cette petite séance de feuille de rose, au grand dam des deux protagonistes. Anna revient à sa place, interpelle ça voisine d’un :

 

– Alors ça t’a plu ?

 

L’autre ne répond que d’un sourire complice, mais mon amie se sentant encouragée, lui applique un bisou express sur les lèvres, puis refait illico une seconde tentative en lui roulant carrément une gamelle. Par jeu, je reprends le martinet et en envoie un coup sur les fesses nues d’Anna.

 

– Aïe ! Ça va pas, non ? Proteste-t-elle mollement.

– Excuse-moi, c’était trop tentant !

 

Et puis, bonne fille, me tournant vers Dolorès, je lui évite d’avoir à chercher un prétexte pour se déshabiller à son tour :

 

– Mets-toi donc à l’aise, ce sera mieux !

 

Effectivement, elle n’attendait que ça, et comme pendant qu’elle se déshabille, Anna lui fout la paix, j’en profite pour aller me chercher un joli gode ceinture, que je fais lécher à Bertrand qui se prête au jeu méticuleusement.

 

Chanette13e– T’aime ça lécher des bites ? Hein, esclave ?

– Oui, maîtresse !

– Tu sais que je t’en ai réservé une vraie, dans le donjon ? Tu vas bien la sucer et ta femme va te regarder.

– Oui, maîtresse !

 

J’interpelle sa femme. Elle est maintenant complètement nue, le corps est intégralement halé, la silhouette est parfaite, les seins parfaits… Impressionnant !

 

– Tu l’as déjà vu en train de sucer des bites, ton mari ?

– Il y a bien longtemps, oui ! Dans un sauna.

– Et ça t’a fait quoi ?

– Ça m’a excité !

 

Tout va bien, les deux femmes sont redevenues sages, une sagesse toute relative puisqu’elles se tripotent mutuellement les cuisses. Je fais se retourner Bertrand et lui tartine l’anus de gel afin de bien pénétrer le gode… Quand je commence à m’enfoncer, Anna et Dolorès se sont enhardi, l’endroit qu’elles se tripotent étant situé, vraiment très, très en haut de la cuisse…

 

– Alors c’est bon ?

– Oui, maîtresse !

– « Oui, maîtresse ! Oui, maîtresse ! » Tu ne sais pas dire autre chose ? Dis que tu aimes ce que je te fais ?

– J’aime ce que vous me faites, maîtresse !

– Et je te fais quoi ?

– Vous me sodomisez, maîtresse !

– Tass, tps, on n’est pas chez le sexologue !

– Vous m’enculez, maîtresse !

– Ah quand même !

 

Les deux nanas s’excitent comme des puces ! Je me hâte de travailler le cul de Bertrand, car après on va passer dans le donjon…

 

– Allez tout le monde à côté !

 

La tête de Dolorès ! Le soumis attaché à la croix de Saint-André tout surpris de voir entrer autant de monde et qui se remet à bander ne l’impressionne pas plus que ça… par contre l’attirail. Je m’amuse à en rajouter une couche :

 

– Ah ! Ici il n’y a pas grand-chose pour s’asseoir, quoique ce petit tabouret n’est pas mal (il s’agit d’un petit trépied d’où surgit en plein milieu un gode vertical) où alors ça, proposais-je ne désignant la chaise percée qui me sert parfois à donner des douches dorées.

– On va rester debout, hein, ma bibiche ? La rassure Anna.

 

Je fais mettre Bertrand à genoux, puis je vais masturber un peu mon soumis afin qu’il bande de façon optimale.

 

– Alors, qu’est-ce que tu en dis ? Elle n’est pas gentille ta maîtresse de t’avoir mis au chaud une belle bite comme ça !

– Merci, maîtresse !

– Mais avant de la sucer, tu vas me le demander bien gentiment ?

– Maîtresse, me donnez-vous la permission de le sucer ?

– De sucer quoi ?

– De sucer son sexe…

– Tass, tps…

– De sucer sa bite !

– Je vais peut-être te faire plaisir ! Tu vas pouvoir le sucer, mais à une condition.

 

Il me regarde bizarrement, se demandant ce que je vais pouvoir encore inventer.

 

– Je veux qu’après, il t’encule.

 

A mon avis, il en meurt d’envie, mais n’a peut-être pas le désir de faire ça devant son épouse. Du coup il la regarde avec un air de chien battu.

 

– Ben quoi tu ne vas pas te dégonfler, maintenant ? Lui lance-t-elle.

– D’accord maîtresse !

 

Trente secondes après il avait la queue du soumis dans la bouche et s’en régalait.

 

– Allez suce bien ! L’encourageait Anna

– Tu vas voir à la maison, je vais te préparer une suite, tu vas sucer la bite du coiffeur et après tu me regarderas me faire enculer ! Lui lance sa femme, au comble de l’excitation.

 

Au bout de cinq minutes, je stoppe la fellation, j’encapote mon soumis et positionne Bertrand de façon semi couché sur le chevalet. L’introduction ayant été bien préparé par le gode, ça passe tout seul, l’autre effectuant des aller et retour frénétiques, le regard scotché sur les seins de Dolorès.

 

– Alors c’est bon ?

– Oui ! C’est bon maîtresse !

– Ça te plait de te faire enculer ?

– Oui, maîtresse !

– Et devant ta femme en plus !

 

Là, il ne sait plus quoi répondre… Le soumis accélère encore, son visage se crispe, il éjacule dans la capote et se retire laissant le cul de Bertrand, béant.

 

– Alors, ça t’a plu !

– Oui, maîtresse !

– Je ne suis plus ta maîtresse, la domination est finie, maintenant c’est quartier libre… et toi Dolorès ?

– Oh, moi, je suis trop excitée…

 

Mon soumis est ravi, il lance un « au revoir messieurs-dames » et je l’accompagne jusqu’à la petite salle d’attente où il a déposé ses affaires en échangeant deux trois mots avec lui.

 

Quand je reviens Anna est entre les jambes de Bertrand en train de le sucer, tandis que Dolorès regarde en se frottant le clito.

 

Il est extrêmement rare que je sois excitée dans le cadre de mon travail, mais il est vrai que cette fin d’après-midi est un peu particulière. Je me dirige carrément vers la femme de Bertrand.

 

– Tu sais que t’es vachement belle, toi !

– Merci, mais vous n’êtes pas mal non plus ! Répond-elle.

 

Madame est trop polie !

 

– On peut continuer à se tutoyer… je peux ? Demandais-je en ayant déjà la main sur son sein.

 

Pas un mot mais un grand sourire suivi d’une petite approbation de la tête. Du coup j’empaume ses deux seins, je cherche sa bouche, mais voilà qu’elle ferme les yeux et qu’elle lève le menton… Pas grave, j’ai tout mon temps. Je lui suce ses bouts de seins, érigés de désir, elle se pâme. Bon, c’est que je ne suis pas à l’aise, moi, je la prends par la main, et l’entraîne à côté sur le canapé. Du coup Anna cesse sa turlutte et nous suit, demandant à Bertrand de s’asseoir sur un fauteuil, pour ensuite le chevaucher telle une walkyrie sans aucune autre formalité.

 

Chanette13fC’est impressionnant et très troublant de voir Anna, désormais en sueur de monter et de descendre sur la bite de Bertrand, qui manifestement se retient de jouir trop rapidement.

 

Me voilà allongée sur Dolorès, elle est sur le dos, mon visage s’approche du sien et cette fois, elle ne refuse pas mon baiser. Il est fougueux, sauvage, baveux. Je réattaque ses bouts de seins, déjà elle se pâme, alors je descends en vitesse entre ses cuisses, c’est tout mouillé. J’aurais dû protéger mon canapé, tant pis, les grosses lèvres sont gonflées, j’écarte tout ça… me dit qu’on aurait dû se mettre en soixante-neuf… et qu’il n’est pas trop tard pour le faire. Hop je me retourne, lui file ma chatte à bouffer pendant que je lui titille le clito du bout de ma langue. Trop rapide, trente secondes après, Madame jouissait comme une damnée. Et moi alors ? J’attends qu’elle récupère. Elle m’indique qu’elle préférerait me sucer dessus plutôt que dessous. Ce n’est pas un problème, je m’allonge, je m’écarte et la laisse opérer. On sent qu’elle met du cœur à l’ouvrage, mais aussi qu’elle n’a pas dû faire ça trop souvent. J’aurais peut-être dû me faire lécher par Anna… Anna le feu aux joues qui continue à coulisser sur la pine de Bertrand. Ça sent le final, leur affaire ! Effectivement, Bertrand pousse un cri, Anna en pousse un autre, se dégage et ils se blottissent l’un contre l’autre pour se rouler un patin !

 

– Ta langue sur mon clito ! Demandais-je à Dolorès.

 

Elle le fait, et elle ne fait pas si mal que ça ! J’essaie de retarder l’instant fatal, mais j’y renonce, je me laisse aller et finit par jouir dans un râle. Un petit bisou pour finir, mais pas de gentil câlin, Dolorès n’est pas une romantique, on ne peut pas tout avoir.

 

Anna se précipite aux toilettes, Bertrand la suit.

 

– Ah ! Excuse-moi, je vais attendre.

– T’as envie de pisser ? lui demande ma copine.

– Ben oui !

– Pisse-moi dans la bouche , j’adore ça.

 

L’instant d’après Anna ressortit toute guillerette et s’approchait de moi.

 

– Bertrand m'a pissé dans la bouche, c’était délicieux, embrasse-moi, tu vas voir !

– Mais enfin, Anna !

– Ben quoi, c’est la fête ou pas ?

 

On s’est donc embrassées comme deux cochonnes !

 

Ensuite on s’est douché, on s’est débouché une bouteille de champagne… Dolorès paraissait ravie, Bertrand aussi et Anna n’en parlons pas ! Tout va donc pour le mieux !

 

Epilogue

 

Bertrand et Dolorès ont eu la drôle d’idée de vouloir restituer à Roger l’unité centrale de son ordinateur, après en avoir recopié le disque dur. Ils n’ont pu entrer chez lui et se sont entendu dire par une voisine « que ce monsieur, toujours très correct » était subitement devenu une éponge imbibée de boisson.

 

Bertrand a trouvé un nouveau poste dans le quartier de la Défense. Il s’est fait plus rare, nos horaires ne coïncidant pas. Mais ils nous ont invités, Anna et moi chez eux, j’ai apprécié l’invitation, l’excellent repas et l’ambiance où Dolorès, curieuse comme une vieille chatte, voulait tout savoir sur mon métier, mais avec un respect toujours présent. La soirée s’est terminée en brèves galipettes, fort ludiques, mais cela ne restera pas dans ma mémoire comme le principal souvenir de cette délicieuse soirée. Puis Bertrand a accepté, poussé par sa femme, obsédée par l’ombre de Roger, une mutation en province, on s’est un peu écrit, un peu téléphoné… Et puis le « loin des yeux, loin du cœur » a fait son travail de séparation.

 

FIN

 

© Chanette78@hotmail.fr

Chanette (Christine D’Esde) 4/2008

Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Ce récit a eu l’honneur d’être 1er prix de la meilleure nouvelle publié sur Vassilia en 2008

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 12:10

Chanette 13 Chanette et les banquiers par Chanette – 2 – Démission forcée

Chanette2

Le lundi suivant

 

Que pouvait donc bien lui vouloir Simon, pour le convoquer de façon si urgente, l’obligeant à annuler dans la précipitation sa réunion d’état-major ? Assise à côté de son interlocuteur, une femme mature, un peu boulotte, surmaquillée, mais pouvant encore plaire :

 

– Joëlle Schmidt, ma secrétaire !

– Enchanté.

– Monsieur Boulanger, je serais direct, nous ne souhaitons plus vous conserver dans notre effectif.

– Pardon ?

– Vous avez parfaitement entendu !

– Mais que me reproche-t-on ?

 

Simon soupira :

 

– Que quelqu’un de votre niveau se livre à des frasques dont la conséquence est une perte de relation importante, sans compter le préjudice en matière d’image de marque.

 

Bertrand devint blême ! Comment l’incident avec la mère Pinson avait-il pu atteindre ce niveau, c’est donc salaud de Morel qui l’avait donc chargé !

 

– J’hallucine ! Une cliente à moitié fêlée me confond avec quelqu’un d’autre, et vous voulez me virer !

– C’est bien pour ça que j’ai intercédé en votre faveur, vous ne serez donc pas révoqué, mais je vous propose une séparation à l’amiable, voici votre lettre de démission, il ne vous reste qu’à signer !

– Et vous vous imaginez que je vais le faire ?

– Sinon, ce sera la révocation !

– Et bien révoquez moi, vous allez entendre parler de moi !

– Monsieur Boulanger, j’ai cependant le pouvoir de faire quelque chose, j’ai la conviction que dans cette affaire on est parole contre parole et que la vôtre n’a pas vraiment été prise en considération.

– C’est le moins que l’on puisse dire…

– Si vous pouviez me signer cette petite déclaration, et je pourrais transformer cette sanction en simple mutation administrative !

– Ça reste une sanction ! Objecta Bertrand.

– Certaines personnes ont le bras très long, signez donc, vous vous en sortirez bien…

 

Trop de choses à la fois. Bertrand est au bord de la surcharge mentale, la procédure qu’on lui propose est anormale, il le sait, il soupçonne le piège, mais ne le matérialise pas. S’il ne signe pas, il est foutu, s’il signe il ne sait pas… Faire comme aux échecs, deviner ce que veut faire l’autre, il prend donc le risque de faire comme si Simon était sincère, il le regarde, cherche dans son visage un indice, ne trouve rien, alors, il lit le truc en diagonale :

 

« Je certifie sur l’honneur ne jamais m’être rendu au 55 de la rue des Saulniers, je n’ai donc pu y rencontrer ni Madame Pinson qui m’affirme m’y avoir croisé, ni aucun autre de ses occupants… »

 

Quand il signe, son pouls est si fort qu’il entend les cognements de son cœur dans sa poitrine !

 

– Et Bien voilà, dit Simon, j’espère que vous êtes sincère. Parce qu’à ce stade ce ne serait même plus du mensonge, mais du parjure !

 

Bertrand est blême, il regarde vers la mère Schmidt qui a l’air de s’amuser de la scène… Le piège va se refermer, mais quel est-il ? Il n’aurait pas dû signer, il le sait désormais.

 

– Rendez-moi ce papelard !

– Non c’est trop tard, mais ne vous inquiétez pas, on va régler ça en douceur !

 

Régler quoi ? Simon ouvre son tiroir sort une feuille, la tend à Bertrand, sur le papier sont imprimées deux photos horodatées : la première le montre entrant chez Chanette, la seconde sortant de chez elle, une heure après !

 

Roger ! L’espèce de salaud de Roger ! Tout s’écroule autour de Bertrand qui a soudain envie de laisser plantés là, Simon et sa secrétaire ripolinée.

 

– Je ne vous accable pas, l’être humain a ses faiblesses et ce qui vous est arrivé aurait pu m’arriver aussi. Signez votre démission, vous n’aurez aucun mal à retrouver du travail.

 

Comme un zombie, Bertrand, anéanti, signa !

 

– Voilà, je détruis ceci, ça ne sert plus à rien.

 

En le disant, Simon mis au panier la déclaration sur l’honneur, mais sans la déchirer ni la froisser, on n’est jamais trop prudent !

 

– J’avais préparé la lettre d’acceptation, elle précise que vous êtes dispensé d’effectuer votre mois de préavis. Je vais vous demander maintenant de suivre Joëlle Schmidt qui va s’occuper de régler avec vous certaines formalités administratives. Au revoir Monsieur Boulanger, je vous souhaite bonne chance.

 

Bertrand ne serra pas la main tendue et sortit du bureau sans un mot, suivant la secrétaire d’un pas de condamné à mort, apercevant à peine un imposant vigile qui s’éloignait d’un pas lent dans le couloir.

 

Alors la mère Schmidt pris son air important, chaussa ses lunettes, fit un sourire idiot et dégrafa les deux premiers boutons de son chemisier, laissant entrevoir l’échancrure de son soutien-gorge :

 

– Fais chaud ! Commenta-t-elle comme pour se justifier.

 

Bertrand ne pensait plus, partagé entre un sentiment d’accablement, et une poussée de haine envers Roger, Morel et la mère Pinson ! Comme il aurait eu envie de les bousiller, de les détruire comme on le fait dans les jeux de massacre de fêtes foraines. Son sang était gonflé d’adrénaline. Et l’autre pétasse qui lui exhibait ses nichons… Il eut soudain envie de la violer, de la faire payer pour les autres…

 

– Bien, on va régler tout ça, reprit-elle, c’est vraiment moche ce qui vous arrive ! Quelle idée d’aller payer pour coucher quand on est un si bel homme ! Parce que je suis persuadée que toutes les femmes sont prêtes à vous tomber dans les bras, non ?

– Vous aviez des papiers à me faire signer ? Tenta de couper Bertrand.

– Moi, je vous dis franchement, si j’avais 20 ans de moins, je n’hésiterais pas… Remarquez qu’il y en a beaucoup qui trouvent que j’ai encore de beaux restes…

 

En disant cela, elle dégrafe deux autres boutons, son chemisier est à présent très entrouvert.

 

– Vous jouez à quoi ?

– Je tente ma chance, au cas où ça vous intéresserait.

 

Bertrand bandait, la situation burlesque ou le surplus d’adrénaline ? Une furieuse envie de la prendre, là tout de suite sur le bureau.

 

– Tu veux les voir, mes nichons ? Insiste-t-elle.

– Vous m’avez l’air d’une sacrée salope ! Répond-il.

 

Elle prend ça pour une approbation et enlève son soutif dégageant deux gros seins laiteux aux tétons turgescents. Bertrand a le feu aux joues (pas qu’aux joues d’ailleurs). La mère Schmidt fait alors pivoter son fauteuil d’un quart de cercle.

 

– Viens les toucher !

 

Bertrand ne raisonne plus qu’avec sa bite. A cet appel il accourt, et ne tarde pas à malaxer les deux globes ainsi offerts… Sa bouche emplie de salive veut sa part et le voilà qu’il lèche, qu’il suce, qu’il tête. Elle profite d’une accalmie pour se relever, puis dans l’ordre : elle lui fourre la main sur sa braguette pour le chauffer un peu plus, verrouille la porte, revient vers lui, dégrafe la ceinture de son pantalon, le fait descendre, suivi du caleçon, et sans autre formalité lui engobe la bite. Bertrand est conscient d’être en pleine folie, il a à la fois envie de jouir violement et hâte que ça finisse.

 

Il sent son plaisir monter. Il a une envie irrésistible de la sauter, là sur le bureau comme une chienne. Il se dégage espérant qu’elle va le suivre dans son délire. Effectivement elle a compris.

 

– T’as une capote ? demande-t-elle.

– Non !

– Faut que ce soit les femmes qui pensent à tout décidément ! Lance-t-elle en fouillant dans un tiroir.

 

La jupe est rapidement retirée, elle retire ensuite ses collants, exhibant sa chatte trempée d’excitation.

 

– Tu aimerais bien me la bouffer, hein ? Mais on n’a pas le temps…

 

Elle fait le tour, actionne une radio qu’elle fait gueuler, s’installe à genoux dans le fauteuil visiteur, cambre ses fesses de façon obscène, et se barbouille l’entre fesse avec sa mouille

 

– Alors, il est encore consommable, mon vieux cul ? Allez viens !

 

Bertrand s’approche.

 

– Non pas dans la chatte, c’est pas pour toi. Viens dans mon cul ! Viens me foutre ta bonne bite dans mon cul.

 

Bertrand la ramone

 

– Allez vas-y, encule-moi. Bien, comme ça tu pourras dire qu’en quittant la banque tu t’es envoyé une vieille salope !

– Humpf, Humpf

– Vas-y ! Vas-y !

 

Il jouit, il lui semble bien que la mère Schmidt ait aussi pris son pied, mais il s’en fout. Elle conclut romantiquement en lui tendant un sachet de Kleenex.

 

Bertrand passa d’un moment à l’autre de l’hyperexcitation à la honte, il réajusta sa tenue, et attendit que secrétaire mature fasse de même, sans aucune allusion à ce qui venait de se passer, elle déclara :

 

– Bon, il faudrait que vous me disiez à quelle date vous comptez nous restituer la voiture de fonction, le téléphone portable, l’ordinateur portable…

 

Quel retour à la réalité !

 

– Pour l’appartement de fonction, vous avez un délai de trois mois… Je vais vous demander d’éviter de retourner à votre bureau, ne vous inquiétez pas pour vos affaires personnelles, on va vous les restituer par porteur…

 

Bertrand passa le reste de sa journée à errer dans les rues de la capitale, il ne mangea pas, et regretta amèrement de s’être laisser aller à ses instincts « bestiaux ». Il attendit la fin de l’après-midi pour rentrer chez lui et annoncer la nouvelle à son épouse.

 

– Une connerie ! Un mec qui blanchissait de l’argent dans mon ancienne agence, on m’a reproché de ne pas avoir mis en place les contrôles qui auraient permis de le confondre…

– C’était bien la peine de bosser comme un dingue jusqu’à minuit du soir !

– Ben oui !

– Et tu vas faire quoi ?

– Je vais contacter Michel, depuis le temps qu’il souhaite que je travaille dans sa boite…

 

Mardi : Roger

 

Roger jubilait. La nouvelle de la démission de Bertrand le comblait d’aise, même s’il aurait préféré qu’il soit révoqué comme un chien. En fait, comme tous les hyperactifs, il avait ses périodes de crise, et là il était vraiment en pleine crise, il lui fallait prolonger son plaisir en s’acharnant sur sa victime. Bertrand il allait l’écraser, et la maîtresse Chanette aussi.

 

Il déchanta quelque peu en choisissant de commencer par cette dernière : en effet, elle s’avéra être en règle avec le fisc et ne semblait pas gêner sa copropriété. Il lui faudrait donc faire quelque chose de plus compliqué, mais en attendant, il s’occuperait de Bertrand.

 

Il commença par envoyer une belle lettre anonyme à Madame Boulanger, celle-ci expliquait les vraies raisons de la démission de son époux, photos à l’appui ! En voilà un superbe motif de divorce dont il se délectait à l’avance.

 

Jeudi : Dolorès

 

Dolorès Boulanger ouvrit avec curiosité cette enveloppe marron écrite d’une plume de maniaque, elle lut le début, puis s’isola pour lire la suite !

 

– Quel con ! S’exclama-t-elle.

 

Elle ne parlait pas de Bertrand, mais du corbeau. Elle ne comprenait pas tout, mais deux évidences se dégageaient : Quelqu’un en voulait à mort à son mari, et d’autre part son époux s’était rendu chez une prostituée spécialisée dans la domination. Ces deux points méritaient des explications, des discussions, mais rien ne pressait. Si ce connard de corbeau pensait qu’il y avait là matière à rupture avec un mari qui lui apportait une aisance financière si confortable, il se foutait le doigt dans l’œil… jusqu’au cul…

 

Ce qui la souciait, c’est qu’elle ne pouvait savoir à quel genre de corbeau elle avait affaire, certains de ces cinglés s’arrêtent au premier envoi, se contentant de fantasmer sur les résultats escomptés, mais d’autres s’acharnent.

 

Vendredi

 

Roger n’allait pas bien, il se sentait frustré sur cette affaire. Si pour lui, le résultat de sa lettre anonyme que Madame Boulanger avait maintenant reçue, ne faisait aucun doute, il enrageait de ne pouvoir en être le spectateur. Sans plan précis, il se dit alors que la chance, la chance qui l’avait si souvent aidé pourrait l’aider encore une fois. Il décida donc de se mettre en planque à la sortie de l’immeuble de Bertrand.

 

Et là, première déconvenue, puisque s’agissant d’une construction moderne avec parking souterrain, il ne pouvait savoir s’il sortirait par le garage ou par l’entrée principale. Il choisit de se garer à un endroit d’où il pourrait surveiller cette dernière.

 

« S’ils sortent ensemble, je les file, si Bertrand sort seul et s’il est en tenue de ville, cela pourrait dire qu’il va faire quelque chose d’important, et je le file, sinon je vais voir à quoi ressemble Madame ! »

 

Vers 10 heures et demie, Bertrand sort, il est en jogging, Roger se débarrasse de sa cravate et de sa veste, sort de son véhicule, piste sa cible quelques instants, puis le voyant prendre le métro, change complètement de plan, s’en va chez le fleuriste du coin, achète quinze roses, demande que l’on y incorpore une petite carte sur laquelle il griffonne quelques mots, puis revient son bouquet à la main vers l’immeuble des Boulanger.

 

– C’est le fleuriste ! Annonce Roger dans l’Interphone.

 

Dolorès ouvre par réflexe…. Et quelques instants plus tard, se retrouve avec quinze roses dans les bras

 

– Mais qui c’est qui m’envoie ça ?

– Il y a une carte à l’intérieur, je crois, indique Roger.

 

Pour ce dernier, le but est atteint, il souhaitait savoir à quoi ressemblait Dolorès Boulanger, il le sait désormais, laissant Dolorès interloquée, il est vrai que l’image de ce curieux livreur sur le retour, laid comme un pou avec ses verrues, en chemise blanche et pantalon de tergal a quelque chose d’incongru, mais présentement moins que ce bouquet. Nerveusement elle découpe la cellophane, découvrant la carte-lettre.

 

« En souvenir de notre rencontre. Bernard ! »

 

Elle a beau chercher, aucun des rares Bernard qu’elle a pu connaître ne peut avoir de raison de lui envoyer des fleurs ! Ce ne peut donc être qu’une erreur du livreur. Sur la carte, il y a l’enseigne de la boutique, et son téléphone. C’est le fleuriste du coin, ça tombe très bien, Dolorès y est bonne cliente.

 

– Allô, bonjour, c’est Madame Boulanger, dites voir, votre livreur s’est planté, il m’a livré un bouquet qui n’est pas pour moi ! S’il pouvait venir le récupérer avant que je parte en courses !

– Hein, vous voulez parler de la couronne ?

– Non ce sont des roses !

– Attendez, notre livreur n’a pas livré de roses.

– Ben, si, il y a même la carte du magasin à l’intérieur !

– Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Attendez un instant je me renseigne.

 

Puis quelques secondes plus tard,

 

– Y’a bien un client qui nous a acheté quinze roses tout à l’heure mais il n’a pas demandé de livraison !

– Ça vous embête de me passer votre vendeuse ?

– Non pas du tout !

– Oui, bonjour mademoiselle, vous rappelez-vous à quoi ressemblait le type qui vous a acheté 15 roses tout à l’heure ? Je veux dire, vous pourriez le décrire ?

– Euh !

 

La vendeuse hésita… Dire tout de go à son interlocutrice qu’il était laid comme un pou risquait peut-être de la vexer, il s’agissait peut-être d’un parent à elle.

 

– J’ai pas trop fait attention…

– Ecoutez, je suis sans doute victime d’une très mauvaise farce, si vous pouviez faire un effort.

– Une personne pas trop grande, pas très jeune, rien de spécial, il m’a juste demandé une carte pour écrire un petit mot…

 

Ainsi, le faux livreur était aussi l’acheteur ! Dolorès se perdait en conjectures. L’acte considéré en lui-même n’avait aucun sens, il en prendrait sans doute un, une fois intégré à ensemble plus vaste. Voilà qui devenait angoissant ! Elle examina une nouvelle fois la petite carte. Bernard, Bernard ? Qui pouvait être ce Bernard ? Pourtant cette écriture lui disait vaguement quelque chose, une écriture de maniaque, une… Tilt ! Elle se précipite vers le petit placard dans lequel elle a rangé la lettre du corbeau, sort l’enveloppe… La comparaison est évidente ! Ainsi, l’autre abruti continuait ses manigances, mais pourquoi ces fleurs ? S’inquiéta Dolorès. Cette fois ça devenait grave et il n’était plus question d’attendre. Elle parlerait de tout ça avec Bertrand à son retour de Vincennes où il était parti courir.

 

13 heures : Roger qui est resté en faction voit Bertrand rentrer.

 

Dolorès attend son mari de pied ferme, elle a préparé ses mots, elle sait que ça va être dur, car si pour elle des explications deviennent indispensables, elle n’en est pas au point d’engager une dynamique de rupture…

 

– Bertrand…

– Excuse-moi chérie, j’ai pas le temps de bouffer, il y a eu une panne dans le métro, je vais prendre une douche et me changer, j’ai rendez-vous avec Michel à 14 heures, je vais être à la bourre !

 

Dolorès fit un effort considérable et réussit à prendre sur elle ! Il était inutile de discuter dans la précipitation, il était inutile de stresser son mari avant un rendez-vous aussi important, mais il ne perdait rien pour attendre.

 

Quand Bertrand sort de chez lui, costume impeccable et petit cartable contenant les documents qu’on risque de lui demander, Roger décide de le suivre, la filature est facile, l’essentiel du parcours s’effectuant en métro !

 

Roger voit sa cible entrer à la banque Lavoine… Il patiente…

 

Pour Bertrand l’entretien n’est qu’une formalité, il en est de même pour son interlocuteur.

 

– Alors décidé à franchir le pas ?

– Oui, j’en ai marre de cette boite, on ne fait plus confiance à personne, il faut tout justifier en permanence, tout le monde surveille tout le monde, ras le bol de chez ras le bol.

– Ça ne m’étonne pas, mais rassure-toi, en ce qui nous concerne on n’en est pas là ! Tu veux quoi comme salaire ?

– Je gagnais Xxx euros au Crédit du Sud

– Ça me parait raisonnable et tu es libre quand ?

– Je n’ai que ma lettre de démission à remettre, mentit Bertrand, je ne ferais pas le mois de préavis…

 

Bref, Bertrand était donc quasi embauché, nonobstant quelques formalités administratives… Et Michel poussa la courtoisie jusqu’à accompagner son ami jusqu’à la porte de l’établissement où ils se quittèrent d’une poignée de main des plus chaleureuses.

 

Roger s’amusa ! Il savait ce qu’il lui restait à faire… Finalement la journée était bonne… Il suivit de nouveau Bertrand alors qu’il reprenait le métro, il comprit alors qu’il se dirigeait vers le studio de Chanette, il laissa tomber, changea de direction et retourna au pied de l’immeuble de Dolorès et de Bertrand afin d’y récupérer son véhicule. Une fois sur place, il décida de rester encore un peu, pour voir…

 

Deuxième séance

 

Bertrand m’a téléphoné ce matin, j’avais un trou à 16 heures, je lui ai proposé ce rendez-vous. Il a l’air beaucoup moins stressé que la dernière fois, il paraît même joyeux ! Mais toujours la même façon de me regarder, en me dévorant les yeux !

 

– Alors mon biquet, on est revenu chercher des petites misères ?

 

Et en disant cela, je lui pince les tétons à travers sa chemise, il se pâme. Je lui demande de se mettre nu, et lui passe un collier de chien.

 

– Comme tu aimes bien les petites pinces, on va commencer par ça.

 

Je fixe les pinces, j’accroche des poids, mais cette fois au lieu de jouer avec, je lui demande de se mettre en position de chien et je le trimbale dans l’appartement, les poids se mettent à faire des mouvements de pendule tirant sur ses tétons au fur et à mesure qu’il avance. Il fait la grimace, mais il bande. Je m’assois dans mon grand fauteuil.

 

– Tu vas adorer les pieds de ta maîtresse. Commence par me retirer mes bottes.

 

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Il s’y prend comme un pied (c’est le cas de le dire) mais il y arrive. J’ai gainé mes jambes de bas résilles donc pas besoin de les enlever.

 

– Lèche ! Lèche mes pieds.

 

Il le fait, mais ça manque de conviction, ça fait rien je le fais poireauter, trois minutes pour le pied droit, la même chose pour le pied gauche.

 

– Mieux que ça, suce mon gros orteil, suce-le comme si c’était une petite bite.

 

Miracle de la communication, voilà qu’il y met de l’ardeur… Du coup je sais ce que je vais faire tout à l’heure… La domination c’est comme le jazz, des thèmes classiques et beaucoup d’improvisation.

 

– C’est bien, tu es un bon esclave, relève-toi, mets tes mains sur le rebord de la table et tends bien tes fesses que je puisse m’en occuper… Non pas comme ça, éloigne tes pieds, mieux que ça, voilà…

 

Quelques claques à la main avant de prendre le martinet. Puis je lui rougis consciemment le cul. A chaque coup, les poids accrochés aux pinces tirent sur la chair de ses tétons. Le pauvre biquet, j’en ai mal pour lui. Mais bon, il bande et il est content, n’est-ce pas le principal ? J’arrête ma flagellation et lui demande de ne pas bouger. Je me protège la main droite avec un gant en latex, lui met une noisette de gel sur l’anus, et je rentre carrément deux doigts.

 

– T’aimes ça ?

– Oui, maîtresse !

– Ce n’est qu’un début, tu vas avoir autre chose après.

 

Il ne répond pas, je continue à le doigter pendant quelques minutes, puis je lui demande de nouveau de ne pas bouger pendant que je m’harnache d’un gode-ceinture. J’ai choisi le petit modèle pour cette première fois. Je le fais se retourner pour lui retirer les pinces. Il a les tétons tous rouges et douloureux

 

– Allez suce ! Suce ma bite, et après je vais te la foutre dans le cul !

– Oui maîtresse ! Approuve-t-il en toute humilité.

 

Et le voilà en train de me sucer mon gode en latex, il fantasme vraiment sur ce qu’il fait, léchouillant le gland, lapant la verge, se l’introduisant goulûment dans la bouche.

 

– Humm, dommage que je n’ai pas un autre soumis dans le donjon, je t’aurais fait faire des trucs avec… Quoique. Attends… (Je fais semblant de vérifier mon agenda). Non le gars qui vient à 17 heures, c’est pas son truc, celui de 18 heures non plus… C’est bête j’en ai eu deux en début d’après-midi, l’un des deux était travesti, ils se sont sucés, ils se sont enculés. Ça t’aurait plu de voir ça… et de participer bien sûr ?

– Pourquoi pas, maîtresse ?

 

Bien sûr pour répondre, il doit arrêter de sucer le gode.

 

– Dis donc, je ne t’ai pas donné l’autorisation d’arrêter de me lécher la bite

– Pardon maîtresse !

– Pour la peine, je vais te cracher dans la gueule ! Allez, ouvre, ou plutôt non, c’est toi qui va me le demander !

– Maîtresse, punissez-moi, crachez-moi dessus !

 

Après ces petites fantaisies, je le fais se retourner. Je remets un peu de gel à l’endroit stratégique et j’enfonce le machin. J’y vais doucement, une mauvaise sodo peut parfois provoquer chez certains un rejet définitif de la pratique pour la suite. Mais là il y met du sien, il ouvre son cul, tant et si bien que l’objet finit par y entrer intégralement.

 

– C’est bon ?

– Oui, maîtresse !

– Ça te plaît de te faire enculer ?

– C’est bon maîtresse !

– Oui, j’avais compris, mais tu ne réponds pas à la question.

– Tout ce que vous me faites, c’est bon, Maîtresse !

 

Bon, n’insistons pas. Je le lime pendant plusieurs minutes et il se pâme de plaisir. La plupart des mecs (mais pas tous) ne bandent plus quand on les sodomise. Le frottement sur la prostate prend alors le relais du plaisir classique et parfois le type peut avoir une éjaculation sans saccade et sans érection… Mais ce n’est peut-être pas ce qu’est venu chercher ce gentil monsieur. Je me retire donc :

 

– Et si je te le refaisais lécher maintenant ?

 

Pas de réponse.

 

– Tu m’a pourtant dit que tout ce que je te faisais, c’était bon… Et puis c’est assez courant ce genre de choses.

 

J’ai conscience de le mettre dans l’embarras. Il faut voir les yeux de chien battu qu’il me fait. Mais ça participe aussi à la fidélisation du client, comme je ne vais pas continuer dans cette voie, il intégrera le fait que je ne force pas quelqu’un à faire ce qu’il n’a pas vraiment envie de faire.

 

– Tu veux jouir comment ?

– On ne peut faire que de la domination ?

– Ben, oui !

– Je pourrais me branler en vous regardant ?

– Ça me paraît une excellente idée !

– Euh si possible…

– Si possible quoi ?

– J’aurais tant aimé voir vos seins.

– Humm, demandé comme ça, je ne peux décemment pas refuser.

 

Bien joué, le mec est trop content, il n’y croyait pas, je lui montre mes nénés, tandis qu’il s’astique comme un malade.

 

– Et n’en fous pas partout, sinon je te fais lécher !

 

Il y a des amateurs de ce genre de choses, mais pas lui, Gentiment, pour ne pas en mettre par terre il jouit en refermant ses mains sur son sexe.

 

– Merci, maîtresse ! Merci ! Merci beaucoup !

 

Celui-là, si après tout ça il ne devient pas un de mes clients réguliers, je me fais bonne sœur !

 

Bertrand Boulanger rentra en fin d’après-midi, cette fois Dolorès n’eut aucune raison de retarder de nouveau sa demande d’explications :

 

– Bertrand assis-toi, faut qu’on cause !

– C’est grave ?

– C’est toi qui vas me le dire !

 

Ouf ! Voilà qui écartait déjà pas mal de sujets potentiels…

 

– Bertrand, je ne sais pas trop ce que tu as fabriqué pour te faire virer du Crédit du Sud…

– On ne m’a pas viré, on m’a forcé à démissionner !

– C’est pareil ! Mais laisse-moi parler, ce dont je suis sûre c’est que tu t’es fait un ennemi dangereux… Un mec qui veut ta peau !

– Hein ?

– Ne fait pas l’innocent ! Mais là où ça ne va plus du tout c’est que maintenant, il s’en prend à moi !

– Dolorès, je ne comprends rien de rien à ce que tu me racontes !

 

Elle s’efforça alors de retrouver un certain calme pour lui dire :

 

– J’ai toujours considéré qu’être en couple, ça voulait dire partager les emmerdes, et essayer de les résoudre ensemble ! Si tu n’es plus d’accord avec ça, ou si tu ne veux plus me faire confiance, j’en tirerais les conséquences ! Est-ce qu’on en est là ?

 

Bertrand n’en menait pas large, son épouse donnait l’impression d’en savoir davantage que ce qu’il avait bien voulu lui dire sur les raisons de son éviction du Crédit du Sud. Mais comment la chose pouvait-elle être possible ?

 

– Dolorès, je suis d’accord avec ce que tu dis, et j’ai confiance en toi, mais apparemment tu ne m’as pas tout dit, et pour l’instant je ne comprends pas !

– Attends, je vais te rafraîchir la mémoire :

 

Elle se dirigea alors vers son placard, en sortit l’enveloppe que lui avait adressé le corbeau et la lui tendit. Sur ses injonctions, il l’ouvrit redécouvrant avec stupéfaction les photos prises par la caméra de Roger, blême, il parcourut la lettre d’accompagnement ! Pour quelle raison Roger s’acharnait-il ainsi contre lui, tentant de briser son ménage ? Parfois le cerveau fonctionne très vite. Il fallait qu’il prenne une position maintenant, il fallait aussi éviter la crise, ce genre de situation où tout le monde hurle et où personne ne s’écoute, que faire ? Crier à la machination ou tout déballer. Il choisit cette dernière solution.

 

– Je suis tombé amoureux d’une nana, une espèce de coup de foudre, le reste c’est un enchaînement de circonstances…

 

Et il raconta, tout… Ou presque.

 

– T’es vraiment tombé sur la tête ! Soupira Dolorès

– Oui, concéda-t-il !

– Et pourquoi tu ne m’as pas dit la vérité !

– Je ne voulais pas te faire de peine…

– De la peine ? Non ! Mais par contre je ne te comprends pas, quand tu as compris le métier que faisait cette nana, pourquoi tu n’as pas laissé tomber ?

– Je ne sais pas répondre !

– Et c’était bien ? Ironisa-t-elle.

– Ecoute Dolorès, ce n’est peut-être pas…

– C’était bien ou c’était pas bien ?

– C’était nouveau, surtout !

– Je t’en foutrais moi du « c’était nouveau », et tu l’as vue combien de fois ?

 

Il faillit mentir, mais se dit qu’elle pouvait savoir des choses, peut-être était-il suivi ? Il lui avoua l’avoir vue cet après-midi !

 

– Il va falloir que tu choisisses, elle ou moi, on a toujours dit qu’on se tolérerait des écarts tant qu’ils ne débouchent pas sur des relations amant-maîtresse.

– Mais Dolorès, ce n’est pas ma maîtresse ! J’y touche à peine ! On ne baise même pas, et je ne suis rien pour elle, juste un client !

– Alors pourquoi tu y vas ?

 

Bertrand pris une profonde aspiration, avant de répondre :

 

– Je veux bien essayer de te répondre, mais en fait j’en sais trop rien, mais on peut essayer d’en discuter, calmement, sans s’engueuler…

– Mais je ne t’engueule pas, je ne suis même pas vraiment fâchée, ce que je veux c’est comprendre.

– Si on en discutait au restaurant.

– Quelle idée bizarre ? C’est tout à fait toi, ça ? Il faut encore que je te dise une chose !

 

Elle marqua une pause, ménageant un inutile suspense :

 

– Tu vois les fleurs là, ben c’est ton Roger qui me les a offertes !

– Quoi ?

 

Elle raconta :

 

– Je ne comprends pas ! Je ne comprends rien ! Déjà je me demande pourquoi il s’acharne comme ça sur moi en essayant de démolir notre couple, le fait de m’avoir fait virer ne lui suffit donc pas à ce salaud ? Je m’en vais le retrouver et lui éclater la gueule à ce conard !

– On se calme !

– Mais les fleurs, c’est quoi cette histoire ?

– C’est ce que je voudrais bien savoir, figure-toi !

– Il voulait peut-être te séduire ?

 

Dolorès ne put s’empêcher d’éclater de rire devant cette réponse idiote.

 

– Il ne serait pas parti si vite, dans ce cas ! Plaisanta-t-elle

– Normal, il ne s’attendait pas à rencontrer une femme aussi belle, il est donc reparti la queue basse en se disant qu’il n’avait aucune chance.

– Tu me fais quoi, là, une déclaration ?

– On peut le prendre comme ça, je t’aime toujours Dolorès… Je n’ai jamais cessé de t’aimer.

– Malgré la Chanette ?

– Malgré la Chanette !

– Viens m’embrasser !

 

Le baiser est fougueux comme la dernière fois. Bertrand bande et Dolorès s’en aperçoit.

 

– Qu’est-ce qu’elle te fait que je ne t’ai jamais fait ?

– La question n’est pas là ! Je t’ai dit que c’était un coup de foudre.

– Tu crois vraiment qu’on peut aimer deux personnes en même temps ?

– J’en suis persuadé !

– Elle est raide ta queue !

– Ce doit être ma période de rut !

– Alors tu me réponds ? Qu’est-ce qu’elle te fait que je ne t’ai jamais fait ?

– Elle m’a foutu un gode dans le cul !

– Ben, moi aussi je t’ai fait ça un jour…

– Oui, mais c’était un petit gode comme ça, pour jouer cinq minutes, elle, elle m’a sodomisé avec un machin qui ressemblait à une bite ne plastique !

– Non ?

– Si !

– Et tu as aimé ?

– Oui, c’était pas mal !

– Et si ça avait été une vraie bite ?

– Elle me l’a proposé !

– Tu as refusé ?

– Non j’essaierais bien ! Quand on est allé au sauna j’ai bien sucé des bites devant toi, c’est mon côté bi, je ne l’avais jamais vraiment jamais exploité !

– Tu m’as pourtant dit que tu serais incapable d’embrasser un mec.

– Incapable, c’est un grand mot, mais ce n’est pas du tout dans mes fantasmes.

– Par contre les bites, c’est dans tes fantasmes ?

– On va dire ça comme ça !

– Et il y a autre chose que je ne t’ai jamais fait ?

– En fait j’aimerais te parler du contraire !

– Le contraire ?

– Oui, il y a des choses que tu me fais et qu’elle ne fera sans doute jamais !

– Quoi ?

– Me sucer, la baiser, la sodomiser…

– Alors pourquoi tu y vas ?

– Pour voir son visage ! Tout à l’heure, je me suis branlé devant son visage, enfin devant son visage et sa poitrine.

– T’es vraiment un drôle de mec !

– Et puis t’as besoin de me demander tout ça, je ne te demande pas ce que tu fais avec ton amant. Répliqua Bertrand.

– J’ai pas de liaison, tu le sais bien, dès fois je m’envoie des mecs, ça me rassure sur mon pouvoir de séduction… et puis j’aime bien changer de bite de temps en temps… tu en as d’autres des questions à la con comme ça ?

– Oui j’en ai une !

– On peut savoir ?

– J’ai envie de toi, là tout de suite, ça te dit ?

– Oui, mon gros salaud !

 

Et, sans un mot ils se dirigèrent tous deux vers la chambre où ils se déshabillèrent. Dolorès se mit en levrette dans une pose volontairement obscène.

 

– La vue te convient ?

– Je crois que je vais y goûter à la vue ! Répondit Bertrand avançant son visage vers ce splendide fessier.

 

Il pelote les fesses de son épouse, et leur donne des petites tapes.

 

– Et oh, je ne t’ai pas demandé de me donner la fessée !

– Juste un peu !

– Alors d’accord, juste un peu.

 

Rapidement, elle lui demande d’arrêter :

 

– C’est décidément pas trop mon truc, je préfère quand c’est moi qui tape. Recule-toi d’un mètre.

– Me reculer ? Pourquoi donc ? S’étonne-t-il, mais il obéit.

 

Dolorès se cambre de nouveau. Le spectacle de ces deux globes magnifiques au milieu desquels s’exposent en une superposition provocante, l’abricot humide de son sexe et l’œillet brun, sec et fripée de son anus.

 

Bertrand eut envie de se précipiter sur cette invitation à la luxure, mais par jeu attendit que son épouse dispose.

 

– Alors, il est comment mon cul ?

– Bandant !

– J’espère bien qu’il est bandant ! Est-ce qu’il est plus beau que celui de ta pute ?

– Je ne sais pas, je ne l’ai jamais vue comme ça !

– Elle ne te fait pas voir son cul ?

– Ben, non !

– Elle est vraiment nulle cette pétasse ! Viens me lécher le cul !

 

Bertrand ne se le fit pas dire deux fois, et approcha la pointe de sa langue de l’orifice marron en la faisant virevolter !

 

– Mieux que ça ! Le coiffeur, il me lèche mieux que toi !

– Tu t’es fait lécher le cul par le coiffeur ?

– Bien sûr, et par sa femme aussi !

– Je rêve !

– Non, non, tiens, ça me fait penser, il faudrait qu’on fasse un truc tous les quatre, sa femme m’a dit qu’il aimait sucer des bites.

– Dolorès, tu vas bien ?

– Lèche-moi, Bertrand, on discutera après !

 

Il se remit donc à sa feuille de rose, encore plus excité qu’auparavant en raison des propos de son épouse.

 

– Ça devient bon, continue encore une minute ou deux, et après tu m’encules !

 

Fou de désir, il changea alors de position, approchant son dard de sa cible !

 

– Ho ! Je t’ai dit de continuer deux minutes à me lécher ! Protesta son épouse.

– Je ne peux plus tenir !

– Bertrand, s’il te plait, fais comme je t’ai dit.

 

Il se résigna à continuer à lui lécher le fion pendant une bonne minute, puis n’y tenant plus fit une nouvelle tentative d’approche, dirigeant la verge bandée et prête à exploser vers l’anus entrouvert. Il s’y enfonça avec autant de rage que de détermination, et se mit à coulisser avec une énergie et une vigueur qui n’était pas si courante chez lui.

 

– C’est bon, là tu la sens bien ?

– Ouiiii ! Tu ne lui as jamais fait ça à ta pute ?

– Tais-toi ! … Oh, là là, je vais venir !

– Et bien viens !

 

Bertrand, le visage congestionné, éjacula dans ses tripes, puis retira son sexe avec un bruit de bouchon, tandis que sa femme se pâmait !

 

– Salaud, tu m’as fait jouir par le cul !

– C’était mieux qu’avec le coiffeur ?

– Ça n’a rien à voir ! Toi je t’aime !

– Mais moi aussi, tu le sais bien !

 

Ils s’embrassèrent alors longtemps dans un grand élan de tendresse réciproque.

 

– Tu vas retourner la voir, ta Chanette ?

– A quoi bon te mentir ! J’ai besoin de la voir, je ne sais pas combien de temps ça durera, mais en ce moment j’ai besoin de la voir !

– Tu es son esclave, alors ?

– Oui, on joue à l’esclave et à la maîtresse.

– J’aimerais bien vous voir tous les deux jouer à vos petites fantaisies.

– Tu parles sérieusement ?

– Sérieusement, je ne sais pas, c’était une idée en l’air, mais pourquoi pas après tout ? Elle serait d’accord ?

– Je sais pas, je peux toujours lui en parler.

– Et bien d’accord, parle-lui-en ! Ce pourrait être marrant.

 

Un peu plus tard

 

– C’est bien joli tout ça, mais il va falloir qu’on prenne des décisions, on ne va pas continuer à rester passif devant ce salaud de Roger !

– Je ne pense pas qu’une plainte soit recevable, mais on peut quand même aller voir les flics pour leur en parler, sinon on peut toujours prendre un détective privé.

– On fait ça demain ?

– OK ! Bon qu’est-ce qu’on fait ? On va au restaurant ?

– Mais bien sûr, mon chéri !

 

Roger

 

Roger s’était replacé en faction devant l’immeuble des époux Boulanger. La journée s’était pour lui bien passée, peut-être trouverait-il encore quelque chose à se mettre sous la dent. Il se fixa donc 20 heures comme limite. Mais vers 19 h 15, il se demanda s’il était en train de rêver quand il vit Dolorès et Bertrand sortir de l’immeuble bras dessus, bras dessous, apparemment d’excellente humeur et ne donnant absolument pas l’impression d’être en froid !

 

– Merde, elle n’a pas reçu ma lettre ! Pesta-t-il !

 

Il les suivit jusqu’à l’entrée d’un restaurant, puis décida d’entrer ! Que s’était-il passé ? Une erreur ou un défaut de distribution de la poste ? Ou alors, le courrier avait été ouvert par Bertrand qui l’avait bien sûr détruit. Il savait donc ce qui lui restait à faire : il ne s’attabla pas et quitta le restaurant, puis rentré chez lui, il sélectionna deux jeux de photocopies, tapa une petite lettre qu’il annexa au premier jeu, puis écrivit deux enveloppes, la première à l’adresse de la Banque Lavoine, la seconde avec simplement le nom de Dolorès Boulanger, il dîna devant la télé, puis s’endormit d’un sommeil apaisé.

 

Samedi

 

Le lendemain, Roger déposa directement la première enveloppe dans la boite aux lettres de la Banque Lavoine, puis se dirigea de nouveau vers l’immeuble des Boulanger.

 

– « La chance est avec moi ! » se dit-il quand il vit Dolorès sortir seule vers 10 heures.

 

Roger suivit Dolorès qui pénétra dans un marché animé et bruyant dans lequel les gens se gênaient dans les travées trop étroites. Super, se dit-il, ce lieu lui semblait parfait pour réaliser son plan. Il attendit qu’elle pile devant un étal, puis avisa un gamin qui traînait par-là, alors qu’il aurait sans doute dû être à l’école.

 

– Dis-moi, petit, ça te dirait de gagner 10 euros ?

 

Le gosse leva des grands yeux étonnés :

 

– Ça dépend pourquoi !

– C’est tout simple, je voudrais faire une farce à une amie, il faut juste lui donner cette enveloppe et tu te sauves en vitesse !

– C’est tout ?

– Oui !

– C’est loin ?

– Non c’est la belle dame là-bas qui est devant les tomates !

– D’accord passe-moi l’enveloppe et la tune, répondit le môme, scandalisant Roger par ce passage au tutoiement.

 

L’ancien flic se planqua afin de surveiller la manœuvre. Le gosse aborda brièvement Dolorès

 

– Y’a un monsieur qui m’a demandé de vous donner ça !

– Hein quoi ? Quel monsieur ? Il est où ? Demanda Dolorès, alors que le gamin s’était déjà envolé !

 

Elle reconnut de suite l’écriture de Roger, l’inévitable Roger, crut le reconnaître un peu plus loin dans la travée, se mit à courir entraînant un cri de colère du maraîcher :

 

– Et vos tomates ?

 

Dolorès cru rattraper le bonhomme, mais ce n’était pas lui, elle chercha avant de réaliser que c’était peut-être elle qui était suivie, elle se retourna donc, mais ne vit personne…

 

C’est que Roger était un pro. Un peu déboussolé néanmoins, car il lui apparaissait qu’elle aurait dû commencer par ouvrir l’enveloppe au lieu de chercher à rejoindre celui qui lui avait adressé.

 

Dolorès finit par sortir du marché se disant qu’elle aurait plus de chance de démasquer son suiveur en terrain découvert, elle commença par emprunter une rue dont le stationnement était réservé les jours de marchés aux véhicules des forains, et qui allait lui permettre de piéger Roger, car un peu plus loin, elle prendrait une rue dégagée, puis une autre… Chemin faisant, elle ouvrit l’enveloppe, et en extirpa les deux feuilles qu’elle contenait. Elle pila de surprise : le contenu était rigoureusement identique au premier envoi ! Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? A part manifester sa présence, son exécrable présence ? De rage, elle déchira tout cela en mille morceaux qu’elle abandonna dans la première poubelle venue.

 

Roger, planqué derrière un camion ne comprenait pas. La réaction de Dolorès Boulanger n’était pour lui pas celle d’une femme normale. N’importe qui d’autre aurait gardé soigneusement ce courrier pour en faire la pièce maîtresse de l’inévitable affrontement avec l’époux ! Et là visiblement, elle s’en foutait. Peut-être qu’alors le couple Boulanger était de ceux qui vivent ensemble pour des raisons qui leur sont propres, mais qui se foutent mutuellement de ce que fait l’autre ?

 

– Encore une salope ! S’écria-t-il avant de rebrousser chemin, dépité.

 

Dolorès tourna à droite, puis à gauche, au bout de cent mètres, elle se retourna et rebroussa chemin. Devant elle, il n’y avait personne, elle traversa, avisa une courte rue sur sa droite, fonça jusqu’au prochain carrefour et se cacha derrière une camionnette qui avait eu la bonne idée de se garer là. Elle attendit plusieurs minutes avant de se rendre à l’évidence, personne ne la suivait !

 

Roger récupéra son véhicule, et décida d’abandonner planque et filature, ça ne servait plus à rien. Certes, après le probable échec de sa demande d’embauche chez la banque Lavoine, Bertrand en solliciterait d’autres, mais à quoi bon, il n’était en vacances qu’une semaine…

 

Lundi

 

Michel, le directeur de l’agence U de la Banque Lavoine n’ouvrait que le courrier nominatif, il lut quelques lettres de réclamation qu’il distribuerait tout à l’heure à ses collaborateurs avant de lire cette étrange missive :

 

« … Une indiscrétion nous a appris que vous étiez sur le point d’embaucher M. Boulanger Bertrand. Nous avons estimé que tout en respectant la règle du secret professionnel, qu’il était de notre devoir de vous informer que nous avons été dans l’obligation de nous séparer de cette personne qui possédait la capacité de déjouer la plupart des systèmes de sécurité informatiques au détriment des intérêts de la clientèle… Jean-Luc Roger, inspecteur de première classe au Crédit du Sud.

 

Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Et depuis quand un inspecteur d’un établissement signait ce genre de lettre à l’attention d’un autre ? Quoiqu’il en soit, Bertrand avait menti en affirmant qu’il était sur le point de démissionner. Un coup de fil anodin à son ancienne banque lui confirma que « Monsieur. Boulanger ne faisait plus partie du personnel ». Michel ne souhaitait prendre aucun risque et appela Bertrand sur son portable.

 

– Je suis très embêté, pour ton embauche, ça ne va pas marcher !

– Un souci ?

– Ben oui, le poste que je te réservais, le patron vient de l’attribuer à un de ses protégés. C’est vraiment pas de bol !

– Comme tu dis !

– J’espère que tu n’avais pas déjà remis ta démission ?

– T’inquiète pas pour moi !

– Tu ne veux pas me répondre ?

– Non ! Conclut Bertrand en raccrochant.

 

Si vraiment c’est mon ami, il va me rappeler, se dit-il sans y croire une seconde. Tout cela ressemblait à du grand n’importe quoi ! Déjà le motif, tout en restant possible, lui paraissait cousu de fil blanc, Michel lui ayant toujours affirmé qu’il se faisait fort de l’embaucher n’importe quand ! Et puis il y avait le ton, cela ressemblait plus à celui d’un vieux copain à qui on la fait pas qu’à celui d’un ami. Mais que c’était-il donc passé ? Manifestement Michel savait qu’il avait démissionné, mais comment l’avait-il su ? Il n’avait aucune raison de téléphoner à son ancienne boîte. Quelqu’un lui avait donc soufflé quelque chose… L’ombre de Roger, encore une fois ! Peut-être que ce dernier l’avait suivi, il était grand temps qu’il contacte un détective privé sinon sa vie allait devenir un véritable enfer.

 

Le détective était gris et gras, il écoutait le récit de Bertrand avec un air entendu, en prenant parfois deux ou trois notes sur un grand cahier à spirales.

 

– Bon il y a deux choses si je comprends bien : vous fournir les coordonnées de la personne, c’est pas bien compliqué, c’est du tout-venant, je peux vous avoir ça pour dans huit jours, et même avant si vous êtes pressé ! Maintenant, pour ce qui est d’essayer de savoir pourquoi ce bonhomme a une telle haine contre vous, je ne vois pas comment je peux faire ça ! Je suis détective privé, pas fakir.

 

Dolorès et Bertrand se regardèrent dubitatif.

 

– Bon, je vous fais signer un petit contrat pour l’adresse.

– Non, on laisse tomber ! Répondit Dolorès avant que Bertrand ait eu le temps d’ouvrir la bouche.

– Réfléchissez, rien ne presse… Remarquez si vous êtes prêt à verser pas mal d’argent pour savoir, je peux vous donner l’adresse de quelqu’un…

– Un collègue ?

– Non pas un collègue, disons que c’est quelqu’un qui utilise des méthodes un peu en marge de la légalité…

– Bon, allez, on vous laisse, dit Dolorès en se levant, entraînant Bertrand derrière elle.

 

– On aurait pu accepter juste pour l’adresse ! Objecta Bertrand une fois sortie de chez le détective.

– Et tu vas faire quoi avec l’adresse ? Allez lui casser la gueule, il portera plainte et c’est toi qui auras des ennuis.

– Alors on fait quoi ?

– On aura bien l’occasion de le choper, mais ça se passera dans la rue, là au moins, je suis sûr que tu ne l’enverras pas dans le coma !

– Mais Dolorès, à partir de son adresse, qu’est-ce qui nous empêche de le choper dans la rue ?

– Oui tu as raison, donc s’il continue à nous faire chier, on téléphonera à cet abruti de détective et on fera comme ça.

 

Troisième séance

 

Bertrand me regarde comme si j’étais la madone, c’en est gênant, manifestement il a envie de me parler… J’aime pas trop ce genre de choses, mais j’ai aussi appris qu’il ne servait à rien d’éviter ce genre de situation, car c’est souvent reculer pour mieux… sauter.

 

– Oh toi, tu m’as l’air préoccupé, fais-moi confiance, je vais te faire oublier tes soucis… Je vais te faire un cul tout rouge.

– Ça vous embête si je vous… Si je vous… En fait je voudrais vous dire deux, trois trucs…

– Rien de grave, j’espère ?

– Non, mais ça vous concerne, et j’ai besoin de parler.

 

Bon, avant dans ce genre de circonstance, je précisais au type que je n’étais ni psychologue ni sexologue… Je ne le fais plus pour les raisons évoquées plus haut. Je l’invite donc à me dire ce qu’il a à me raconter.

 

Et il me déballe toute l’histoire, celle que vous venez de lire, du moins les parties dont il a connaissance.

 

Quelque part son histoire me touche, le mec est intelligent, ouvert, possède un certain humour. Mais, bon physiquement, ce n’est toujours pas mon genre…mais après tout comme disait une copine « ce n’est pas de sa faute s’il est beau ». Reste à savoir pourquoi il me raconte tout ça : si c’est uniquement le besoin de parler, il faut que je le relance, qu’il n’ait pas l’air de croire que je me désintéresse de son histoire, par contre si c’est une manœuvre de rapprochement, il va falloir que je le recadre.

 

– Et tu n’as vraiment pas une idée de la raison pour laquelle il s’acharne contre toi ?

– Ben non !

– Vous devez avoir quelque chose en commun, et ça doit le gêner !

– Je n’ai rien de commun avec lui, on travaillait dans la même boîte, mais maintenant on m’a viré…

– Une femme ? Vous êtes peut-être amoureux de la même femme !

– Impossible, je n’ai pas de maîtresse !

– Ça peut être ta femme, ça peut même être moi ! Qui sait, c’est peut-être un de mes clients, décrit le moi.

– Je te l’ai déjà décrit.

 

Il me refait cette description de ce bonhomme avec deux grosses verrues sur le front que je n’ai jamais vu !

 

– Ce n’est donc pas moi ! Reste ta femme ?

– Ce serait pour ça qu’il lui a acheté des fleurs ?

– Pourquoi pas, il est tombé amoureux d’elle et comme il s’est rendu compte que ça ne pouvait être que platonique, il a pété les plombs !

– Mwais !

– En tous cas, tu as une sacrée chance d’avoir une femme aussi compréhensive.

– C’est vrai… Disons que nous sommes un couple assez libre…

– Elle t’a demandé ce que tu te faisais faire ici ?

– Oui, mais je ne suis pas trop entré dans les détails.

– Et tu ne lui as jamais demandé de te faire la même chose ?

– Euh… Disons qu’elle aime bien me dominer, mais nos relations sont assez espacées, et puis il n’y a pas chez nous toutes les… possibilités qu’il y a ici !

– N’est-ce pas ?

– Mais bon, c’est une femme curieuse, intelligente, ouverte, tu sais ce qu’elle m’a dit quand je t’ai décrit un peu ?

– Dit !

– C’était une boutade, mais elle l’a dit qu’elle aimerait bien me regarder pendant que je me faisais dominer par toi !

– Tu es sûr que c’était une boutade ?

– Ben…

– On pourrait organiser ça, ça me changerait de ma routine !

– C’est vrai ?

– Puisque je te le dis ! Bon on se fait notre petite séance ? Le problème c’est qu’on n’a plus beaucoup de temps. A moins que tu veuilles rester plus longtemps, à ce moment je t’attache et si tu as de la chance tu pourras faire des trucs avec mon client suivant.

 

Je lui précisais que c’était un peu plus cher, mais comme je le pressentais il accepta sans problème, et je lui passais le collier de chien.

 

– Bon, alors voyons voir ces petits tétons d’esclave, toujours aussi sensibles ! Commentais-je en les tordant du bout de mes doigts.

– C’est bon, maîtresse !

– Bien sûr que c’est bon ! Je ne fais que des bonnes choses.

 

Je vais tout de suite chercher des pinces que je lui accroche aux mamelons, et comme les fois précédentes je rajoute des poids. Ce qu’il ne comprend pas c’est pourquoi j’ai apporté six pinces ? Il fait une drôle de tête quand il me voit prête à les accrocher à la peau de ses testicules.

 

– Non !

 

Je le gifle.

 

– Je sais bien que tu n’aimes pas les gifles, alors ne m’oblige pas à t’en donner.

– Pardon, maîtresse !

– Tire la langue ! Non pas comme ça, tu laisses ta langue dehors. Je regarde si je peux accorder à cette langue là l’honneur de me lécher le trou du cul ?

 

Il bandait déjà, le Bertrand, mais là c’est carrément le garde-à-vous. Par pur sadisme, je lui envoie une pichenette sur la verge, ça lui provoque un petit sursaut.

 

– Bon, allez, à genoux, tu vas me lécher le trou de balle.

 

Il attend patiemment que je dégage le bas, je réalise alors que ce doit être la première fois que je lui montre mon cul. Puis, il se précipite, et c’est grand plaisir de le voir (il y a plein de miroirs « chez moi ») mettre tout son cœur à cet ouvrage. Du coup je le laisse s’activer ainsi pendant plusieurs minutes.

 

– Alors, il est bon le cul de ta maîtresse ?

– Ça m’excite beaucoup, merci maîtresse.

– Un jour, je te le ferais lécher, juste après avoir fait mes besoins, tu me serviras de papier à cul.

 

Je note qu’il ne me répond pas, mais qu’il n’a pas non plus protesté. J’insiste ou n’insiste pas ? J’insiste ?

 

– Tu le ferais ?

– Je… je ne sais pas…

– Si tu étais très excité ?

 

Manifestement je l’embarrasse. On va passer à autre chose !

 

– C’est bien tu es un bon esclave. Mais dis-moi tu dois avoir soif de m’avoir léché le cul si longtemps.

– Un peu, maîtresse !

– Je vais t’offrir mon champagne !

 

Je ne sais s’il comprend ou pas !

 

– Allez, file à quatre pattes dans la salle de bain.

 

Il a un peu de mal à avancer, les pinces et les poids le gênant, mais je l’aide à ma façon en lui tapant les fesses avec ma cravache.

 

– Allonge-toi sur le dos, non attends, redresse-toi, je vais t’enlever les pinces que tu as aux couilles.

 

L’enlèvement est souvent douloureux… Effectivement mon soumis fait une sale grimace et les marques restent bien visibles sur la chair torturée.

 

– Je vais t’arranger ça !

 

Je prends un coton disque que j’imbibe d’eau de Cologne et je lui frotte les testicules avec ça ! Manifestement il ne connaît pas le truc !

 

– Ça apaise, hein ?

– Oui, merci maîtresse !

 

Et puis, il se demande ce qui se passe.

 

– Ça, ça… ça chauffe !

– Ben oui, ça chauffe, elle est vilaine ta maîtresse, hein ? Répondis-je ne me moquant.

 

Après ce petit interlude, je le fais s’allonger sur le carrelage.

 

– Attention, il va y en avoir pas mal, je n’ai pas pissé depuis ce midi ! Tu ouvres la bouche et tu avales tout ce que tu peux.

– Oui Maîtresse ! 

 

Chanette13d

 

Il n’est pas novice en la matière, et pour lui l’uro n’a rien de punitif, ni d’humiliant. C’est sans doute un de ses fantasmes secrets qu’il ne peut réaliser souvent. Il avale, mais au bout d’un moment il sature.

 

– Allez avale !

 

Ça a dégouliné partout, sur son torse, ses épaules, et même ses cheveux.

 

– Allez, on se relève, là-bas il y a une serpillière, tu me nettoies tout ça, tu rinces la serpillière, tu la tords, tu l’étends, et ensuite tu prends une douche, tu te sèches et tu reviens me voir… Tu peux retirer tes pinces aux seins.

 

Un quart d’heure plus tard, le voilà qui revient, savonné et rincé. J’ai déposé sur la table du salon, une petite culotte, un porte-jarretelles et des bas.

 

– Enfile tout ça !

 

La tête qu’il me fait

 

– Il y a un problème ?

– Non, mais pourquoi ? Trouve-t-il le courage de balbutier.

– Parce que ça fait partie de ton dressage… et parce que c’est moi qui commande… et parce que je fais ce que je veux…

– Bien maîtresse ! Répondit-il sans beaucoup de conviction.

 

Evidemment, il commença par la culotte !

 

– Ben non tu as tout faux, tu mets d’abord le porte-jarretelles, tu mets les bas, tu les accroches, et la culotte en dernier ?

– La culotte par-dessus ?

– Bien sûr, comme ça on peut la retirer en laissant tout le reste en place, tu ne sais pas ça à ton âge ?

 

Il enfile les bas, examine le résultat !

 

– Evidemment avec les poils en dessous, c’est pas terrible… mais là je suis désolée, je n’ai pas le temps de te raser, mon prochain client ne va pas tarder… Allez, on se dépêche…

 

Une fois « habillé », je le conduis de nouveau dans la salle de bain, je lui applique une base sur la peau, puis un fond de teint, je lui pose un rouge à lèvres (bien rouge de chez rouge), du fard à paupière, mais renonce au mascara ! Une perruque blonde par-dessus tout ça, et voilà notre homme transformé en travelo.

 

– Alors qu’est-ce que tu en penses ?

– C’est amusant !

– T’es super sexy comme ça, tu vas pouvoir aller faire des pipes au bois de Boulogne et me ramener l’argent, pendant ce temps-là je me reposerai.

 

Il me regarde, se demande si c’est du lard, ou du cochon (avec moi on ne sait jamais)… je l’emmène au donjon et le flanque dans une cage que je verrouille

 

– Tu restes sage ! Tu auras peut-être une bonne bite à sucer !

 

Mon prochain client arrive, je lui explique préalablement ce que j’attends de lui, ce n’est d’ailleurs pas la première fois et comme il ferait n’importe quoi pour plaire à sa maîtresse, il n’y aura pas de problème. Je le « travaille » un peu dans le salon, puis l’emmène dans le donjon, où je le flagelle avec une lenteur toute calculée, avant de l’immobiliser sur la croix de Saint André. Je le masturbe un peu afin qu’il bande correctement, puis je libère Bertrand, lui remet son collier de chien et le tire avec la laisse pour le positionner devant la bite de mon soumis.

 

– Suce ! Ordonnais-je simplement.

 

Le Bertrand ne fait ni une ni deux, et comme s’il avait fait ça toute sa vie, suçote et « léchote » la queue de l’autre.

 

– Il te suce bien, au moins ?

– Oui, maîtresse !

– Tu aimes ça : sucer des bites ?

– Oui, maîtresse !

 

Zut et flûte ! Mon soumis à un petit soubresaut, j’éloigne Bertrand mais ne peut empêcher le premier de jouir… Ça ne m’aurait pas déplu d’aller plus loin encore… Bof, ce sera pour une autre fois…

 

– Et toi tu as envie de jouir ? Lui demandais-je.

– Oui, maîtresse !

– Alors la dernière fois, je t’ai permis de te branler en regardant mes seins, cette fois tu vas le faire en regardant mes fesses !

– Non maîtresse !

 

Il y aurait de la rébellion dans l’air ? Le ton est quasi dramatique.

 

– Dis donc, toi ? Qui est-ce qui commande ici ?

– C’est vous, maîtresse, mais permettez-moi de voir votre visage, quand je vais me faire jouir… Ça compte tellement pour moi !

– Bon, je vais te faire une fleur, parce que tu as bien sucé l’autre ! Répondis-je histoire de trouver un prétexte pour justifier ma volte-face. Allez, vas-y !

 

Je m’apprêtais à dévoiler mes seins, mais il ne me le demande pas, il se branle frénétiquement, les yeux scotchés sur mon visage, et comme l’autre jour, crache son plaisir dans ses mains.

 

– La prochaine fois je veux que tu viennes avec des dessous de femmes, comme ceux que je t’ai fait porter…

– Mais…

– Sous ton pantalon, personne ne le verra… et puis ce ne serait pas mal que tu te rases un peu les poils…

 

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 12:00

Chanette 13 Chanette et les banquiers par Chanette – 1 Monsieur le directeur

Chanette

Steak-Frites


J’étais ce jour-là attablée en terrasse, dégustant mollement un steak frites qu’il me faut bien qualifier de moyen, quand l’emmerdeur fit son apparition.


– Bonjour ! Vous permettez que je m’installe à côté de vous ?


C’est plus un commentaire qu’une question parce que le bellâtre a d’ores et déjà installé son gros cul sur le siège voisin du mien.


Décrivons-le un peu : Grand blond, allure sportive, un costume cravate de bon goût, ni trop strict, ni trop décontracté, visage carré, menton volontaire, yeux bleus comme du lapis-lazuli, teint halé, sourire carnassier, bref le play-boy standard, le mec qui doit multiplier les conquêtes comme d’autres multiplient les petits pains. Seulement voilà, il se trouve que ce n’est pas du tout mon genre d’homme. Moi, je préfère les artistes aux athlètes, les corps fins aux « musclors ».


– Quel temps magnifique ! Finit-il par dire.


Par réflexe, je réponds d’un sourire à cette incroyable démonstration d’originalité, un sourire minimal, mais un sourire quand même.


– Je suis un peu perdu dans ce quartier, je viens d’y être muté ! Continue-t-il.


Je ne réponds pas, qu’est-ce que vous voulez que je réponde ?


– Euh, je m’appelle Bertrand !


Il commence à me les gonfler, pépère !


– Pas moi !

– Pardon ?

– Pas moi, je ne m’appelle pas Bertrand ! Insistais-je.

– Ah ! Je vois que vous avez beaucoup d’humour !


Cette fois, je ne réplique pas, je fais la carpe. Il me lance encore quelques banalités qui n’obtiennent aucune réponse, puis finit par se taire.


Il commande je ne sais quoi, et quand je quitte ma table, il me gratifie d’un « au revoir » que j’ai l’impolitesse d’ignorer superbement.


Bertrand


Il s’en fout, Bertrand, il sait que malgré ses atouts évidents, il ne peut pas plaire à tout le monde. Et très vite l’image de cette femme sur lequel il a flashé semble s’estomper. C’est qu’il a d’autres préoccupations, Bertrand, il vient d’avoir une belle promotion en étant nommé directeur d’une grosse agence du Crédit du sud dans le quartier.


Bien plus tard, après un après-midi exténuant, il quitte enfin l’agence, emportant quelques dossiers pour les étudier à la maison, il fait chaud, il a soif et décide de s’arrêter quelques instants au comptoir d’un bistrot afin d’y boire une petite mousse. Il peut libérer son esprit quelques instants… Et voilà que l’image de cette inconnue rencontrée ce midi lui revient en mémoire, tel un boomerang. Ses traits s’imposent à son esprit avec une précision stupéfiante. Il essaie de penser à autre chose, mais la vision revient toujours, omniprésente, obsessionnelle, scotchée.


Bertrand Boulanger est marié depuis bientôt dix ans avec Dolorès, une grande brune à la peau légèrement mate. Les yeux sont pétillants, la bouche pulpeuse, les formes parfaites. Un quasi-canon, comme il aime à le dire parfois quand il parle d’elle. Elle ne travaille pas, et occupe une partie de ses journées à peindre des toiles qu’elle ne cherche même pas à vendre.


Le soir au dîner, Bertrand est « ailleurs », cela interpelle Dolorès, qui après une période d’apathie finit par craquer et par reprocher violemment à son époux de ne pas savoir faire la part de sa vie conjugale et familiale dans son ascension professionnelle. Il ne répond pas, ne souhaitant pas envenimer les choses, bâcle son repas et part s’isoler dans son bureau sous les sarcasmes de madame :


– C’est ça ! Va bosser ! Le jour où tu m’accorderas un peu plus d’intimité, tu me préviendras à l’avance, ça me permettra de m’organiser…


Bertrand s’enferme, sort un dossier de sa sacoche et tente de s’y intéresser… Peine perdue, le visage de cette femme lui revient sans cesse. Il lui faut se rendre à l’évidence, il est sous l’effet d’un coup de foudre ! Comment gérer ça ?


La nuit, il sollicite le concours de son épouse, il aimerait bien la besogner en fantasmant sur sa belle inconnue. Mais Dolorès l’envoie sèchement promener. Il entreprend alors de se masturber, mais ses mouvements gênent madame qui vertement l’invite à aller faire ça dans la salle de bain, ce qu’il finit par faire après un long quart d’heure d’atermoiements.


Le lendemain matin, il s’excuse auprès de sa femme :


– C’est le surmenage, tu as raison, il faut que je fasse attention.

– Tu dis ça à chaque fois, c’est pas avec ton nouveau poste que ça va s’arranger. Tu te surbookes de trop, pourquoi ne délègues-tu pas ?

– Je ne peux pas déléguer des trucs à des gens qui sont déjà débordés !

– Alors augmente le nombre de tes collaborateurs.

– Je n’ai pas le budget pour faire ça !

– Elle va dans le mur, ta boite avec une politique pareille.

– Même pas, tous nos concurrents font pareils !

– Bertrand, débrouille-toi, trouve une solution, je ne suis pourtant pas chiante avec toi, je te laisse faire ce que tu veux, et j’admets même tes coucheries…

– Oui, bon, c’est réciproque non ?

– La question n’est pas là, ce que je te demande, c’est un petit peu plus d’intimité, juste un peu plus. Si on se décide à faire un gosse, je ne veux pas qu’il ait un père invisible.

– O.K., j’ai compris le message, embrasse-moi !


Mais pendant qu’il roulait une pelle à son épouse l’image de l’inconnue s’imposa de nouveau à son esprit. Du coup le baiser devint torride.


– Quelle fougue ! Dis-moi, tu voulais me baiser hier soir ?

– Ben oui, tu n’as toujours pas compris que je t’aimais encore !

– Si, mais si c’est pour tirer un petit coup vite fait en vitesse, ça ne m’intéresse pas.

– Qui te dit que je voulais faire ça en vitesse ?

– Pfff, je te connais…


C’est alors que Dolorès d’un geste rapide et spontané, ouvrit sa robe de chambre dévoilant un corps parfait bronzé par les U.V.


– Et maintenant tout de suite, tu voudrais ?


Bertrand est en érection, et encore une fois le visage de l’inconnue le submerge. Toutefois, il hésite, temporise :


– On n’a pas le temps, Dolorès, il faut que j’y aille !

– Comment ça « on a pas le temps » ? Moi j’ai tout mon temps, et toi tu vas le prendre…

– Chérie, j’ai une réunion à 9 heures…


Alors Dolorès changea de tactique, ils s’étaient au début de leur rencontre amusés à des jeux de domination, et arborant un sourire en coin pour lui signifier que tout cela n’était qu’un jeu, elle lui lança :


– A genoux, mauvais chien et viens me lécher la chatte !


Dix secondes après, il était entre ses cuisses


– Ne va pas trop vite, prend ton temps ! Prévint-elle.


Bertrand s’était piégé, il serait donc en retard, mais à tout prendre, il valait mieux ça que de planter sa femme en pleine séance hot. Il s’appliqua donc.


– Tourne-toi, on reprend !


Dolorès chercha un objet contondant. Sa brosse à cheveux conviendrait très bien. Elle commença à frapper avec le dos de l’objet, puis après que les fesses furent devenues bien rouges, elle continua côté piquants, provoquant des petits cris singuliers de la part de son époux. Et puis elle s’arrêta brusquement :


– Viens m’enculer ! Dit-elle en s’exhibant en levrette dans le canapé.


Bertrand ne se le fit pas dire deux fois, lui sautant littéralement dessus, le visage congestionné, la bite en étendard et les fesses en feu. Sa pénétration anale fut sauvage, rapide, la conclusion sans tendresse excessive… mais madame eut l’air d’apprécier…


– C’était bien mon chéri ! Tu l’as bien enculé ta salope !


Chanette13a


Curieusement cette petite fantaisie conjugale lui fit un bien énorme, il pourrait ainsi gérer cette image obsessionnelle de façon assez simple.


Errances


Oui, mais, le mardi suivant un étrange démon conduisit ses pas au même endroit que la dernière fois ! Et l’inconnue y était de nouveau. Que faire ? Il n’avait pas le temps de s’attarder, n’avait pas échafaudé de plan « B » destiné à la draguer… Il rebroussa chemin, se retournant plusieurs fois pour s’imprégner de son image.


L’après-midi fut éprouvante, l’inconnue parasitait carrément son cerveau… Mais il crut néanmoins entendre sa secrétaire qui en sortant de son bureau, confiait à quelqu’un :


– Je ne sais pas ce qu’il a le patron, il a vraiment l’air d’être à l’Ouest !


Celle-ci, il avait dès son arrivé joué avec elle un drôle de jeu « je te drague, je ne te drague pas ». La proie semblait facile, trop facile, mais il assumerait. Il se rendit compte alors que depuis sa première vision de la fille de la terrasse, il avait abandonné toutes assiduités vis à vis de sa collaboratrice, au grand dam de cette dernière, ne s’expliquant pas ce curieux revirement.


Bertrand cogitait : Que cette fille lui soit inaccessible n’était pas son soucis principal, ce qu’il voulait c’est la voir de nouveau, se pénétrer de son image, pour le reste, il verrait bien…


Son emploi du temps à l’heure méridienne ne le laissait pas tous les jours libre, les repas d’affaires et les déjeuners entre cadres faisaient partie des obligations de sa fonction. En consultant son planning, il se rendit compte qu’il ne pourrait être libre que le mardi suivant, cela le contraria, il envisagea un moment d’annuler l’un de ses repas d’affaires, mais y renonça, il aurait en effet, l’air de quoi si l’une des personnes avec qui il avait rendez-vous l’apercevait en train de roder dans le quartier, un sandwich à la main ?


Le mardi suivant, il se rendit plein d’appréhension vers la petite place où son coup de foudre avait fait terrasse. Le fait qu’elle ne soit pas là lui fit l’effet d’un coup de poignard. Sa mauvaise humeur se reporta sur ses collaborateurs qui ne l’avaient jamais vu dans cet état, et certains d’entre eux commencèrent à se demander quel drôle de directeur ont leur avait imposé. Le soir, il fit des efforts considérables pour faire bonne figure devant sa femme, la prévenant d’emblée qu’il avait des ennuis au boulot, mais qu’il ne tarderait pas à prendre une décision propre à le libérer de tous les soucis de sa fonction, ce qui fit bien sourire madame.


Il évita alors de prendre des engagements le midi, et se rendit sur la petite place une nouvelle fois, puis une autre fois, puis une nouvelle fois encore, au prix d’un rendez-vous d’affaire annulé, (en dépit ses propres résolutions), toujours sans succès… Et ce jour-là, elle n’y était toujours pas. Il se dit que ce serait la dernière, mais il revint quand même le lendemain, et quand il aperçut sa silhouette, son cœur s’accéléra. N’osant pas l’aborder de peur de se prendre un râteau, il décida de la suivre, ainsi il saurait où elle travaille et la rencontrer serait éventuellement plus facile. Manifestement, elle venait de s’attabler et ne semblait pas pressée, il s’installa à son tour à la terrasse d’un autre café un peu plus loin mais d’où il pouvait l’observer. Une heure plus tard, elle quittait sa table, il lui emboîta le pas. Elle tourna à droite, puis à gauche, rue des Saulniers, arrivée au 55, elle pénétra dans un immeuble, disparaissant à ses yeux. Il lui suffisait à présent de savoir chez qui elle travaillait et quels étaient ses horaires. Plusieurs plaques étaient apposées près de l’entrée : des médecins, un conseiller juridique, une professeur de piano… Il n’y avait que l’embarras du choix ! Le digicode ne semblait pas branché la journée, il entra, fit tout l’escalier, certaines portes ne portaient aucune indication, une autre que les initiales « MC ». Il n’était guère avancé. Pris d’une impulsion subite, il se décida à sonner au premier étage chez la prof de piano. Une bourgeoise septuagénaire en robe noire à petits pois jaunes finit par lui ouvrir, le dévisageant comme s’il s’agissait d’un martien. Il sortit sa carte professionnelle, sans toutefois laisser à son interlocutrice le temps d’en lire tous les détails :


– Bonjour, je suis enquêteur pour le compte du Crédit du Sud, j’aimerais savoir si c’est bien chez vous que travaille une personne…

– Personne ne travaille chez moi, sauf ma femme de ménage, qu’est-ce que vous lui voulez ? Répondit la bourgeoise.

– Ce n’est peut-être pas elle, elle s’appelle Grimber. Inventa-t-il.

– Grimber, ce n’est pas chez moi. Ça ne me dit rien, mais je ne connais pas tout le monde, comment est-elle ?


Parfait, ça se passait exactement comme Bertrand le souhaitait.


– Taille moyenne, entre trente et quarante, blonde, mais probablement pas naturelle, cheveux mi- longs, raides, visage d’ange, le teint légèrement mate…

– Ce pourrait être la poule du troisième, je ne me souviens pas de son nom, mais elle ne s’appelle pas Grimber.

– On nous a peut-être donné une fausse identité, elle travaillerait chez qui alors ?

– Chez qui ? Chez personne, enfin, si chez elle. Elle est propriétaire, mais elle ne s’appelle pas Grimber, répéta-t-elle, elle est déclarée comme voyante ! Drôle de voyante, le jour où je lui ai demandé une consultation, elle m’a répondu qu’elle ne recevait que des hommes ! Remarquez c’est vrai, il y a pas mal d’hommes qui montent chez elle, il n’y en a même qui reviennent toutes les semaines ! Vous en connaissez beaucoup, vous, des bonhommes qui viennent consulter une voyante toutes les semaines ?

– OK, ça confirme ce que nous pensions, répondit Bertrand afin de couper court, je vous remercie.

– Et vous pensiez quoi ?

– Et bien la même chose que vous, au revoir madame, reprit Bertrand en commençant à descendre les escaliers.


Il fut persuadé que la mégère le guettait, aussi malgré son envie de se rendre au troisième étage, il sortit de l’immeuble, et disparut par la première rue à gauche. Là, il attendit dix minutes, revint sur ses pas, constata avec dépit que l’ascenseur ne fonctionnait pas, remonta l’escalier de l’immeuble jusqu’au troisième étage : à droite un médecin, à gauche les initiales MC qu’il avait déjà remarqué tout à l’heure. Il en savait assez pour l’instant et rentra à l’agence.


Bertrand était perplexe, d’après cette dame, professeur de piano, MC serait donc une prostituée. La première chose était déjà de savoir si c’était vrai ! Mais comment faire ? Si cela s’avérait exact, cela lui ouvrait des perspectives, puisqu’il pourrait, non seulement la voir, mais la toucher, et mieux encore ! Il ne se voyait cependant pas frapper à sa porte sans certitude, risquant de réduire à néant ses chances ultérieures. Il avait beau tourner et retourner le problème, le plan qui lui permettrait de vraiment savoir ne lui venait pas à l’esprit.


Incident


Bertrand fut assez occupé les jours suivants et n’eut pas le temps de se consacrer à tenter de découvrir qui était cette mystérieuse M. C. Et puis l’incident survint de façon complètement inattendu :


Ce jour-là. Bertrand descend de son bureau du premier étage afin d’obtenir un renseignement auprès d’un collaborateur avec lequel il aime bien échanger deux ou trois mots… Il passe devant la porte de Morel, l’un de ses adjoints directs, qui s’ouvre à ce moment-là, laissant sortir l’adjoint bien sûr… Mais il n’est pas seul, il est accompagné… de la prof de piano… Bertrand paniqué veut alors faire semblant de ne pas voir ce petit monde… Peine perdue, cet abruti de Morel l’interpelle de façon indirecte :


– Ah, madame Pinson, je ne vous ai pas présenté notre nouveau directeur.


Et voilà Bertrand coincé, obligé de serrer la main de bonne femme en espérant qu’elle ait l’intelligence de se taire. Mais, catastrophe, la voilà qui cause :


– Mais on se connaît, vous avez sonné chez moi l’autre jour, vous faisiez une enquête…

– Je crains que vous confondiez, chère madame, je ne fais pas d’enquête ! La coupa Bertrand.


Et là encore une personne pas trop bête aurait stoppé là, mais pas elle :


– Mais si, souvenez-vous vous vouliez vous renseigner au sujet de la personne qui… qui comment dire… qui vit de ses charmes.


Morel fait une drôle de tête, quant à Bertrand, il ne sait plus où se mettre.


– Bon écoutez, je ne mets pas en cause votre bonne foi, mais les sosies ça existe, parlons d’autre…

– Un sosie avec la même voix, et une carte de la même banque ! Coupa la mégère en s’énervant. J’ignore ce que vous avez à cacher, mais, je vous en prie, ne me faites pas passer pour une imbécile.

– Allons, allons, Madame Pinson c’est très probablement un malentendu ! Intervint Morel.

– Puisque vous le dites… Allez au revoir messieurs… Si je transfère mes comptes ailleurs, vous saurez pourquoi…


Et elle se dirigea vers la sortie, rattrapée par l’adjoint, ils échangèrent quelques mots inaudibles.


– Elle est un peu dérangée ! Confia Morel une fois revenu vers Bertrand, sans manifestement en croire un mot.

– C’est un gros compte ?

– Très gros, plus un portefeuille de valeurs assez imposant. J’espère qu’elle ne va pas nous quitter.

– Je vais me rendre chez elle quand j’aurais un moment, elle finira bien par admettre qu’elle fait une confusion. Bluffa Bertrand.

– Si vous le permettez, je vais d’abord essayer d’arranger les choses, je la connais bien, je sais comment elle fonctionne.


Bertrand soupira, de toute façon, à aucun moment il n’avait eu l’intention de mettre cette proposition farfelue à exécution.


Morel était furieux, il ne se faisait aucune illusion, sauf miracle la mère Pinson clôturerait son compte, elle était arrivée à l’agence, assez énervée, reprochant à l’établissement une erreur mineure sur l’un de ses comptes. Il avait tant bien que mal réussit à la calmer après avoir blablaté un heure trente avec elle, il avait même trouvé le moyen de lui placer un produit financier, et voilà… À cause d’un directeur qui ne savait pas se tenir… Il fut un moment tenté d’envoyer un message à la direction générale, mais il savait l’exercice assez vain, et puis il y avait tellement plus efficace…


Morel n’attendit pas longtemps, le lendemain, il déjeunait avec d’autres cadres et quelques secrétaires dans un petit établissement du coin. Stratégiquement placé au centre de la table il attendit le moment propice pour lâcher la petite phrase assassine :


– Il commence à me les gonfler, le nouveau directeur, ma parole, ils nous ont envoyé un guignol !


Evidemment tout le monde veut en savoir plus :


– Qu’il se pointe en retard aux réunions, ça arrive, qu’il vexe le plus gros client de l’agence en refusant de bouffer avec lui, c’est déjà plus grave, mais hier, il a dépassé les bornes…


Il s’interrompt, gère son effet et c’est sept paires d’oreilles attentives qui attendent la suite :


– J’ai une cliente trois étoiles, qui habite le même immeuble qu’une pute…


Et il raconte l’histoire à sa façon… Du coup, la rumeur se propagea et il ne fallut pas une semaine pour qu’elle atteigne la direction générale des agences.


Cartier fait partie des jeunes loups de la banque, il n’a pas encore quarante ans et est déjà directeur général des agences. Il a convoqué Simon son adjoint qui, lui sera en retraite dans un an.


– Dites voir Simon, c’est bien vous qui avez insisté pour qu’on nomme Bertrand Boulanger directeur de l’agence Paris 9.

– Oui…

– J’étais réticent, vous vous souvenez, c’est un cavaleur, et il a eu un problème en province suite à une histoire de cul…

– Personne n’est parfait, le reste de son dossier le présente comme d’une compétence hors du commun… Mais pourquoi revenir là-dessus ?

– Parce que vous n’êtes pas au courant ?

– Je ne vois pas, non ! Avoua Simon

– Et bien figurez-vous que Boulanger, un jour qu’il devait être en plein rut est parti se soulager chez une pute en plein après-midi. Manque de pot il croise dans l’escalier une grosse cliente de l’agence qui le connaît de vue. Outrée, elle va voir son conseiller, fait un scandale et solde la moitié de son compte !

– C’est vérifiable au moins ?

– Non seulement c’est vérifiable, mais c’est vérifié, j’ai eu Morel, le conseiller au téléphone, il m’a en gros confirmé tout ça. Répondit Cartier d’un ton cassant.

– Embêtant en effet, très embêtant…

– La cliente en question a une certaine influence dans le quartier, l’image de marque de la banque peut en souffrir si on n’agit pas. Vous allez convoquer Boulanger et le virer. Faites-moi trois propositions de remplaçant, j’en choisirais un.

– Monsieur Cartier, si je peux me permettre, nous n’avons dans cette affaire qu’un seul témoignage, celui de Morel et nous ignorons qui a colporté la rumeur. Rien ne prouve que Morel ne soit pas en train de charger son directeur pour se couvrir d’on ne sait quoi, y compris en ayant la cliente comme complice ?


Cartier fut contrarié de ne pas avoir pensé à ça.


– Boulanger aurait découvert des choses sur Morel et donc ce dernier le chargerait, c’est votre hypothèse ?

– C’est UNE hypothèse.

– Mwais, et bien convoquez tout de même Boulanger, s’il a quelque chose à dire sur Morel, il nous le dira.

– Peut-être pas, leur différend est peut-être inavouable.

– Même si vous le menacez de licenciement ?

– Allez savoir !

– On va donc faire autrement, demandez donc à l’inspection des services d’envoyer Roger dans cette agence sous un prétexte quelconque, en quarante-huit heures, il nous aura démêlé ça…


Bertrand n’allait pas bien, l’incident en présence de Morel lui laissait un goût amer. Le courant ne passait plus très bien avec ses collaborateurs. Mais pour lui il avait plus grave : La mère Pinson avait viré la moitié de ses comptes chez un concurrent. Que la moitié, elle était donc toujours cliente et représentait pour lui un obstacle et une menace. Tout plan consistant à se rendre au 55 de la rue des Saulniers butait sur le risque de rencontrer inopinément la prof de piano. Et toute rencontre avec elle en ces lieux ne pouvait qu’avoir des conséquences catastrophiques.


Monsieur Roger


Jean-Luc Roger ! Se présenta l’inspecteur des services.


Roger était un quinquagénaire trapu et peu gâté par dame nature, fine moustache et cheveux en brosse, son front était enlaidi de deux grosses verrues disgracieuses, une troisième ornait sa narine droite. C’était sa deuxième carrière après des années passées à la police judiciaire où il avait parait-il brillé ! Il jouissait à l’intérieur de la banque d’une réputation de redoutable efficacité, mais aussi d’intransigeance absolue. Il avait réalisé quelques coups fameux notamment en conseillant à la banque de se débarrasser d’un très gros client en cheville avec un gestionnaire de compte, qui une fois passé à la concurrence créa à cette dernière les pires ennuis.


– Bertrand Boulanger, se présente-t-il, Mais nous nous sommes déjà rencontrés, c’était lors d’un séminaire à Tours, ça doit faire deux ans…

– Mais bien sûr, que je me souviens, mentit effrontément Roger. Vous avez reçu mon mail ?

– Oui, et je l’ai détruit comme demandé et j’ai annoncé votre arrivée sans préciser l’objet de votre mission, mais c’est assez étonnant cette affaire, non ?

– On a la preuve que la Société Ronbaker participe à une vaste opération de blanchiment d’argent. Ils ont forcément des complicités parmi le personnel. Je ne trouverais probablement rien ici, mais je dois interroger tous ceux qui sont susceptibles d’avoir accès aux comptes de cette boite. De fil en aiguille on finit toujours par trouver.

– OK, vous pourrez utiliser le petit bureau de passage, vous y trouverez tout ce qu’il faut, le téléphone, le fax, la prise Internet…


Roger pratiquait ses entretiens avec une technique éprouvée, noyant le sujet parmi dix autres, usant et abusant de l’aparté, à la fin il demandait expressément aux personnes de ne rien répéter sans toutefois se faire trop d’illusions. Mais l’inspecteur connaissait son métier.


Seul Morel n’était pas dupe des raisons de la présence de Roger et ce dernier le savait pertinemment. Aussi joua-t-il avec ce dernier la carte de la fausse complicité… Morel raconta donc l’incident tel qu’il l’avait vécu, mais mentit en affirmant n’avoir rien déformé, ni extrapolé quand il l’avait raconté à ses collègues et se laissa aller à déverser toute sa haine envers son nouveau directeur.


Après une première journée d’enquête, Roger était dubitatif : Bertrand était peu apprécié, et faisait même l’objet de moqueries, on rapportait un certain nombre de ses bourdes, réelles ou imaginaires… Mais qui n’en fait pas ? L’affaire Pinson lui paraissait moins simple : Il n’existait aucun témoin direct des faits parmi le personnel et tous les témoignages menaient à Morel, qui manifestement avait raconté le prétendu l’incident à qui voulait l’entendre dans une version à charge. Morel qui avait une dent contre Boulanger, l’avait-il chargé pour trouver un bouc émissaire à la fermeture de la moitié des comptes de sa cliente ? Ou pire la cliente pouvait-elle être complice d’une opération qu’il ne saisissait pas bien encore ? L’affaire semblait plus compliquée qu’au départ.


Il lui restait deux personnes à interroger : Bertrand lui-même, et éventuellement la cliente si nécessaire, aussi récupéra-t-il son adresse dans le fichier informatique.


Avec Bertrand, il commencerait par noyer le poisson en lui parlant de la société Ronbaker Puis au moment où il s’y attendrait le moins, il lui indiquerait le véritable objet de sa mission. Cette tactique marchait souvent mais pas toujours. Le but étant de savoir si le différend avec Morel était ou non, antérieur à l’incident.


Bertrand venait d’avoir une idée lumineuse. Il n’était pas question qu’il retourne au 55 rue des Saulniers sans savoir où il mettait les pieds, il se remémora alors les étranges paroles de Roger quand il l’avait rencontré en marge de ce fameux séminaire à Tours, l’homme était beaucoup plus avenant que ne le laissait préjuger son physique ingrat, il était une véritable source d’anecdotes et l’écouter était un plaisir :


– Ce qu’on me fait faire aujourd’hui n’est pas toujours passionnant, avait-il alors confié. Pour quelques super coups, combien d’enquêtes routinières, sans intérêts, peu motivantes… Heureusement, je fais des petites enquêtes privées…

– Ah, oui ?

– Ben, oui… ça m’aide à garder la main et ça me passionne… Tenez si un jour vous avez une petite enquête personnelle à effectuer, vous pouvez toujours me contacter, je suis bien plus rapide et plus efficace qu’un détective privé, et beaucoup moins cher !


Et Roger qui justement venait de téléphoner pour savoir s’il pouvait venir ! Et bien il tombait très bien, le Roger, il ne pouvait même pas mieux tomber !


Il entra :


– Ah, monsieur Roger, figurez-vous que je pensais à vous !

– Ah oui ?

– Je me remémorais ce que vous m’aviez proposé quand nous nous sommes rencontrés lors de ce séminaire…


Roger eut un petit sourire amusé. Lui aussi se remémorait son entretien d’embauche :


– On vous confie, une tâche difficile, ingrate, les fraudes et escroqueries auxquelles vous aurez à faire face seront toujours initiés par des agents bien notés, de bon niveau qui tout simplement ont découvert une faille dans nos systèmes et qui sautent à pieds joints dedans… On n’est jamais sûr de nos collaborateurs, même des meilleurs, il faut que cette évidence ne vous échappe jamais ! Votre prédécesseur avait une marotte qu’il proposait à qui voulait l’entendre : il racontait à un tas de gens qu’il effectuait des enquêtes privées pour pas bien cher ! Vous ne pouvez pas vous imaginez le nombre de personnes qui se sont fait piéger avec ça !


Effectivement, parfois, ça marchait, ainsi ce directeur d’agence, demandant que l’on enquête sur l’un de ses collaborateurs afin de trouver un travers dans sa vie, pour pouvoir le contrer dans une prétendue affaire de rivalité amoureuse… Roger avait réussi à comprendre qu’en fait, il voulait trouver un moyen de se débarrasser d’un agent qu’il savait l’avoir « vu » détourner des fonds. Il y avait eu d’autres affaires dans le même genre, mais la plupart du temps, il s’agissait d’histoires de cul sans intérêt…


Il fut à deux doigts de répondre qu’il ne faisait plus ce genre de choses, mais sa curiosité naturelle, à moins que ce soit une déformation professionnelle, l’emporta, il écouta donc son interlocuteur !


– Une nana que j’ai rencontrée, pour qui j’ai eu une sorte de coup de foudre. Je voudrais savoir ce qu’elle fabrique, quel métier elle exerce ? Je suis tombé sur une de ses voisines qui m’a laissé entendre que c’était une prostituée, mais je n’y crois pas trop.

– Vous avez quoi comme renseignements ? Demanda Roger, assez intrigué.

– Je l’ai suivie, j’ai l’adresse précise de l’immeuble où elle travaille, l’étage, la porte.

– Dites, répondit mollement .Roger, je vais voir ce que je peux faire.


C’est quand Bertrand lui confia les coordonnées que le déclic se produisit : il avait mémorisé l’adresse de la mère Pinson. Or le directeur venait lui parler de cette même adresse et se jetait par là même dans la gueule du loup !


Du coup Roger changea de tactique, il accepta bien sûr l’enquête privée, et prit un ton badin pour l’informer que sa mission professionnelle était terminée et que personne n’était complice de blanchiment parmi son personnel…


Pour Roger, obtenir le renseignement demandé par Bertrand fut un jeu d’enfant, certes, il lui aurait sans doute suffit d’aller sur place, mais pourquoi se fatiguer quand grâce à son passé de flic, on a des entrées et des contacts un peu partout. Et puis de deux procédures, la règle n’était-elle pas de préférer toujours la plus discrète ! Un coup de fil au syndic de l’immeuble lui donna l’identité réelle de la personne ainsi que son adresse personnelle. Le trésor public lui indiqua son indice professionnel (ce fameux indice qui regroupe les voyantes, les prostituées et les étalagistes…) Il réussit aussi à obtenir son numéro de portable… A l’aide de ce dernier, il fit un balayage sur les sites d’annonces, sans résultats, alors il passa un coup de fil à ce fameux journal très particulier et très parisien… Cinq minutes après, il se faisait faxer le texte de l’annonce :


« Maîtresse Chanette, Belle domina qui saura deviner tes fantasmes les plus secrets et te les faire réaliser. »


L’enquête était finie, ça c’était du boulot, il suffisait à présent de savoir lui présenter les résultats et de l’attirer là-bas. Le fait que ce soit une dominatrice et non une escort « classique » l’embêtait un peu, mais il se rassura en se disant que quand on était vénal tout pouvait se négocier… Et puis Bertrand paraissait tellement accro… Il réfléchit et décida d’attendre le retour du week-end.


Lundi


– Ah, j’ai préféré passer vous voir avant de me rendre au siège, vu le contexte je préfère vous faire un rapport oral. Annonça Roger, tout sourire.

– Dites-moi !

– Je ne me suis pas cassé la tête, je me suis rendu sur place, c’est une pute qui travaille en studio…

– D’accord… Essaya de le couper Bertrand.

– Un vrai canon, poursuivit-il ! Du coup, une fois n’est pas coutume, je me suis laisser tenter, elle est vraiment très gentille et très efficace, je vous la recommande !


Bertrand fut à la fois surpris et rassuré par la complicité affichée de Monsieur Roger, lequel ajouta :


– Ah, juste deux choses, après, il faut que j’y aille, elle s’annonce comme domina, mais bon, on peut négocier, c’est en tout cas ce que j’ai fait…

– Domina ? Repris Bertrand, jouant les naïfs !

– Oui, vous savez les grandes bottes noires, les chaînes, les fouets… Y’en a qui aiment ça…

– Je vois…

– Elle part en vacances la semaine prochaine pour un mois, dépêchez-vous d’en profiter… Tenez, je vous ai photocopié l’annonce, il y a son numéro de portable, il vaut mieux prendre rendez-vous !

– OK, merci pour tout, je vous ai préparé une petite enveloppe…


Et voilà, dans les romans policiers d’il y a 50 ans, on aurait mis un type en faction en bas de l’immeuble afin de photographier Bertrand à son entrée et à sa sortie. Aujourd’hui une micro-caméra planquée dans une rainure de la boiserie du palier et reliée à un enregistreur installé dans un véhicule en stationnement ferait parfaitement l’affaire !


On ne vous a pas encore tout dit sur Monsieur Roger. C’est un homme méchant, mais en plus il se croit philosophe. Contrairement à Jean-Jacques Rousseau qui croyait l’homme naturellement bon, lui, le croit naturellement mauvais. Tous sans exception, il pense donc qu’il est du rôle de la société de légiférer afin d’encadrer la méchanceté ambiante : pour lui la société n’est pas assez policée, trop de choses ne sont pas interdites, et par exemple la prostitution, il voue un haine viscérale envers les prostituées et leurs clients. C’est dire si Bertrand est mal tombé ! Il sait que lui, Roger n’est pas meilleur que les autres, il se sait méchant mais s’exauce en se disant que sa méchanceté s’exerce contre les parasites de la société, il fait donc, selon lui « œuvre de purification ». S’il avait fallu que Monsieur Roger s’identifie à un animal, sans doute celui-ci aurait été un tigre, capable de s’acharner pendant des heures sur une victime sans recours, la faisant souffrir avec un sadisme gratuit avant son inéluctable anéantissement. Oh oui, décidément, Bertrand était très mal tombé ! Il ne se contenterait pas du renvoi de sa victime, il la harcèlerait avant de l’écraser comme un cafard, quant à la Chanette, elle l’accompagnerait dans sa descente aux enfers !


Mardi


Bertrand s’est acheté des lunettes noires et un chapeau. Fébrile il entre au 55 de la rue des Saulniers, l’ascenseur ne semble toujours pas réparé, il dissimule son visage en passant sur le palier du premier étage, mais les notes du piano le rassurent, la mégère est occupée… Plus que quelques marches et son rêve se réalisera.


Mon client précèdent vient de partir, on sonne, j’ouvre :


– Bonjour, je suis Bertrand, j’ai rendez-vous ! Me dit l’homme.


Pas du tout mon genre mais belle prestance, et il me semble avoir déjà vu ce bonhomme quelque part. Je le fais entrer.


– T’es déjà venu, je crois ? Demandais-je.

– Non, c’est la première fois !


Ou aurais-je donc vu ce zigoto ? Je le fais entrer dans la salle d’attente, le temps de ranger un petit peu les accessoires de la séance précédente.


– C’est pour une heure, c’est ça ?

– Oui, mais est-ce qu’on ne pourrait pas faire du « classique » ? Répondit-il.


Oh, que je n’aime pas ça ! Il y a des mecs à qui je précise de façon très claire que chez moi, c’est de la domination et rien d’autre, ben non, ils prennent rendez-vous quand même… et il y en a qui se pointe ! Et je suis obligée de les virer, et avec diplomatie par-dessus le marché, pour ne pas qu’ils fassent du scandale dans l’escalier !


– Je suis désolée, j’ai du mal m’exprimer au téléphone, je ne fais que de la domination.

– Si c’est une question d’argent…

– Ce n’est pas une question d’argent !


Ceux qui ont lu mes autres aventures savent qu’en fait je ne suis pas si rigoriste que ça, mais d’une part les nouveaux venus n’ont pas besoin de le savoir et d’autre part, j’ai plein d’excellentes raisons de vouloir rester dans ma « spécialité ».


Le mec tire une tronche ! Mais une tronche !


– Heu, et de la domination très soft, vous faites ?

– Mais bien sûr ! On fait ça alors ? Une domination « spécial débutant » ?

– On va essayer ! Dit-il en retrouvant le sourire.

– Aie confiance, je vais te mettre à l’aise… Tu te déshabilles entièrement, chaussettes comprises, tu peux mettre tes affaires dans le petit vestiaire du coin.


Je lui épargne les formalités, pas de petit questionnaire pour m’aider à démarrer, je ne lui parle pas de « mot de sécurité ». S’il ne connaît rien de l’univers du SM autant éviter de le dérouter et y aller au feeling.


Je l’ai fait sortir de la salle d’attente, il est là devant moi, l’air un peu con, avec sa bite en semi-érection, ce qui est plutôt rare à ce stade… il doit fantasmer à mort sur quelque chose, à moi de découvrir sur quoi s’il ne me le dit pas. C’est un beau sportif, musclé mais sans gonflette, je le verrais bien dans une exhibition de chippendale. C’est tout à fait le genre de mec qui plairait à ma copine Anna-Gaëlle, mais moi, je n’aime pas ce genre-là. Attention j’ai dit que je n’aimais pas, mais je n’ai aucune attirance non plus…


– Alors mon biquet, on est prêt à se faire faire des petites misères ?

– Oui, mais…

– On dit oui « Maîtresse » quand on est un bon esclave.

– Oui Maîtresse, qu’est-ce que vous me proposez ?


Il a une façon de me regarder, le mec, c’en est gênant, ses yeux sont scotchés sur mon visage.


– On dirait que je te plais !

– Vous êtes magnifique ! On croirait une apparition.


Et le pire c’est qu’il a l’air sincère, et en plus il bande de plus en plus. On dirait qu’il kiffe sur mon visage. Pas bien grave, et tant mieux pour lui.


– Tu en as de jolis petits tétons ! Dis-je histoire d’attaquer.


Pas de réponses mais quand je les lui serre de toutes mes forces, il se met à soupirer d’extase alors que sa queue est désormais raide comme la justice. C’est ma copine Clara qui disait que les mecs aux tétons développés sont des pervers polymorphes… « Ils n’y sont pour rien, c’est une question de glandes » ajoutait-elle.


– T’aimes ça qu’on te torde tes nichons ? Hein, salope ?

– Oui maî… maîtresse… bafouille-t-il


Puisqu’il aime ça, je continue un peu, le bonhomme est aux anges… Je décide de passer à autre chose et muni de deux lacets j’entreprends de lui ficeler les couilles. Il n’a pas l’air de connaître le truc mais se laisse faire sans rien dire.


– Tourne-toi ! Je vais te rougir le cul.

– Pas trop fort, s’il vous plait, précise-t-il.

– Dis donc, petite salope, tu ne vas pas m’apprendre mon métier… tu sais ce que ça mérite ce genre d’observation ?

– Excusez-moi je n’ai pas l’habitude !

– A genoux !

– Tu sais que tu es une petite salope ?

– Oui maîtresse !

– Alors je veux te l’entendre dire.

– Je suis une petite salope, maîtresse !


Je le gifle, pas trop fort, mais manifestement il n’apprécie pas trop… pas grave on va arranger ça…


– Fais pas ta jeune fille, je ne t’ai pas fait mal !

– Ne me giflez plus, s’il vous plait !

– Je fais ce que je veux ! Ouvre la bouche !


Il ouvre un large bec.


– Tu sais ce que je vais te faire ?


Il n’est pas idiot, mais il ne répond pas. Il aurait protesté je ne l’aurais pas fait, mais là, je lui crache dans la bouche trois fois de suite, il ne bronche pas.


– La prochaine fois que je te ferais ouvrir la bouche comme ça, ce sera peut-être pour avaler ma pisse.

– Ah ! Vous faites ça aussi ? Répond-il.

– Je fais plein de choses !

– Ce serait avec plaisir !

– Et ben, dis donc, je ne sais pas si tu es néophyte en matière de soumission, mais tu m’as l’air d’être une belle usine à fantasmes ! Bon alors, maintenant tourne toi, salope !

– Hum jolies fesses, t’as vraiment un petit cul de pédé ! On t’a déjà dit que tu avais un cul de pédé ?


Il ignore bien sûr que je sers pratiquement ce genre de phrases à tous les nouveaux venus. Non pas à tous, à presque tous, je ne peux quand même pas dire des choses pareilles à ceux qui ont des fesses de gorille…


– Heu, non….


Je lui palpe le cul, lui donne une tape un peu forte sur la fesse gauche, une autre sur la fesse droite, je lui écarte les globes, approche un doigt de son anus mais ne vais pas plus loin pour le moment.


– C’est bien vrai, ça ? Tu ne t’es jamais fait enculer ?

– Non, non…

– Tu ne t’es jamais introduit des trucs dans le cul

– Heu… Juste un petit gode !

– Ah ! Je savais bien !


Je suis allé chercher un martinet et je lui en flanque quelques coups sur le cul pour tester ses réactions. Il encaisse bien, on va pouvoir aller plus loin.


– On va continuer dans le donjon, mais il faut que je te prévienne, j’ai déjà un esclave qui y est attaché, tu veux peut-être que je te passe un masque ?

– Oui.


L’autre solution c’est d’enfermer le premier dans un placard pendant que je continue à dominer celui-ci, il faut parfois que j’adopte cette solution mais je préfère la première… J’applique donc un masque en latex sur le visage de Bertrand, je lui passe un collier de chien autour du cou muni d’une laisse et je l’emmène comme un toutou dans la pièce d’à côté… mon donjon !


L’autre soumis, masqué aussi, est attaché, nu à une croix de Saint-André, les marques de flagellations sont bien évidentes sur sa poitrine, son ventre et ses cuisses. Je traîne Bertrand devant lui.


– Renifle-lui le sexe… comme un bon chien !


Avec pourtant plusieurs années de pratique derrière moi, cette situation a toujours le don de m’amuser… Il n’a pas l’air de comprendre, je lui fous un coup de martinet sur les fesses, un bon coup.


– Allez renifle !


Il le fait. Dans sa tête il doit se demander quelle suite je lui mijote… Mais justement de suite, il n’y en aura pas, du moins pas dans cette séance. Comme disait ma copine Clara qui m’a appris le métier « Ne jamais tout faire la première fois sinon ils seront déçus la deuxième et ne reviendrons pas une troisième ».


– T’aimerais bien le sucer ? Hein, dis-moi ?

– C’est comme vous voulez, maîtresse…

– Et tu crois peut-être que je vais t’accorder ce genre de privauté, pour une première séance chez moi ?

– Faites comme vous voulez, maîtresse !

– Par contre, on pourrait envisager le contraire ?

– Heu…

– Silence !


J’accroche les poignets de Bertrand à deux bracelets de cuir qui descendent du plafond. Je préfère immobiliser mes soumis de cette façon qui permet, contrairement à la croix de St André de pouvoir s’occuper de devant et du derrière. Je vais chercher des pinces et lui en accroche une sur son téton droit.


– Aïe !

– Supporte ! Voilà, c’est bon maintenant !

– Oui, maîtresse.


Je lui passe l’autre, j’attends un peu, et je m’amuse avec, renforçant la douleur des pinces avec mes doigts, les enlevant pour ensuite les remettre. Ça a l’air d’être efficace, il se pâme et bande comme un âne. J’ajoute des poids à chaque pince, continue à jouer en les prenant dans mes mains et en les relâchant brusquement. Comme il me paraît bien réceptif de ce côté-là, je vais lui faire un truc que j’aime bien. Je retire les pinces, mais les replace aussitôt en prenant la précaution de les fixer de façon instable. Je me saisis d’une cravache légère et m’approche de ma victime. Il ne comprend pas, normal, il ne peut pas comprendre. J’ajuste mon coup, parfois je le rate mais c’est rare, je vise le téton… et le rate, Bertrand gueule. Dans ces cas-là surtout ne pas laisser de temps au temps, je recommence, et cette fois la pince prise correctement dans la trajectoire de la cravache se détache brusquement et s’en va atterrir je ne sais où !


– Ça va !

– Oui, maîtresse !


Quand je pense qu’il voulait une séance pour débutant ! Je suis morte de rire, et, je n’ai aucun scrupule à faire subir le même sort à l’autre pince. J’envisage un moment de lui remettre les pinces et de recommencer, mais bon, c’est sans doute la première fois qu’il vient voir une dominatrice, je lui demanderai confirmation tout à l’heure, donc n’exagérons pas et puis, j’ai en tête quelque chose de bien plus pervers.


Je me dirige alors vers le soumis qui est sur la croix, je le détache et le fait mettre en position de chien. Je l’emmène jusqu’entre les cuisses de Bertrand.


– Tu as vu, lui dis-je, toi qui aimes bien sucer les belles bites, tu es gâté, comment tu la trouves celle-ci ?

– Superbe maîtresse.

– Alors suce-là !


Je croise le regard de Bertrand, je n’y vois pas d’objection l Dans le cas contraire, je n’aurais pas insisté… et oui, c’est un métier tout ça ! Le mec suce la bite de Bertrand avec gourmandise… Finalement c’est ça le masochisme, les mecs, on les fouette, on leur fait du mal, on les humilie, on leur fait faire des trucs avec d’autres mecs et finalement c’est ce qu’ils sont venus chercher, ils sont contents comme tout. Après tout pourquoi pas, si je rends les gens heureux, c’est que je sers à quelque chose, c’est que j’ai une fonction sociale… et en plus ils me paient bien.


Chanette13bJ’attends cinq minutes, puis j’interromps la fellation, je ne souhaite pas que Bertrand jouisse de cette façon… du moins pas cette fois


– Bon allez, c’est pas Noël, je t’accompagne au coin et tu ne bouges plus. Ordonnais-je au soumis.


Je reviens vers Bertrand :


– Alors il t’a bien sucé ?


Pas de réponse


– Dis donc, esclave, je t’ai posé une question ?

– Oui, maîtresse !


J’ai compris, il n’a rien contre les rapports entre mecs, mais il est plus passif qu’actif, j’en tiendrais compte la prochaine fois. Je le regarde dans les yeux. Je lui décroche mon sourire de combat. Il fond. Tout va bien, j’empoigne sa bite et commence à le masturber :


– Laisse toi aller, il faut que tu jouisses !


Je ne fais pas jouir tous mes soumis, mais Bertrand est un novice, le déni de jouissance, il ne comprendrait pas. Je le branle du mieux que possible avec mes petites mains, tout en le regardant fixement dans les yeux. Deux minutes après mes mains sont pleines de sperme. Je me retiens de lui dire qu’il m’étonnerait que je sois sa première dominatrice, ça ne sert à rien, mais j’aimerais bien savoir quand même, ce sera pour la prochaine fois.


– Voilà, ça t’a plu ? Lui demandais-je en le détachant.

– C’était super !

– C’est vrai

– Oui, je suis sincère !

– Tiens voilà une lingette ! Tu reviendras ?

– Je crois bien, oui… en fait je voudrais vous dire…

– Oui ?

– Non rien ! Bafouille-t-il.


Je n’insiste pas. C’est fou le nombre de mecs qui s’amusent à tomber amoureux de ma personne, surtout, il ne faut pas les suivre dans cette voie… et sans doute ce type qui paraît intelligent a-t-il compris qu’il risquait un râteau à me déclarer prématurément une flamme unilatérale.


– J’espère que tu reviendras me voir, il y a plein de trucs qu’on peut faire ensemble !

– Oui, vous revenez quand de vacances ?

– De vacances ? Quelles vacances ? Je ne pars pas en vacances tout de suite.


Bertrand n’a pas l’air de bien comprendre.


– En fait c’est un collègue qui m’a conseillé de venir vous voir, c’est lui qui m’a dit que vous seriez bientôt en vacances !

– Ben non, il s’est planté ton collègue ! Qui c’est ? Il est comment ?


Bertrand décrit alors Roger avec force détails n’oubliant pas les verrues disgracieuses qu’il a sur le visage.


– C’est bizarre, je ne vois vraiment pas qui ça peut être, pourtant avec une description pareille, je devrais m’en souvenir. C’est peut-être quelqu’un qui te fait marcher… Soit prudent on ne sait jamais… mais bon l’important c’est qu’on puisse se revoir, tu me téléphones bientôt ?

– Promis ! Répond Bertrand, qui était sincère mais n’arrivant pas à comprendre à quel jeu avait joué Roger.


Jeudi : la convocation


Cartier interrogea Simon :


– Alors le dossier Bertrand Boulanger ?

– Roger l’a complètement massacré le mec !

– Roger est un tueur ! Vous proposez quoi ?

– On ne va pas le laisser là, on lui fait une mutation disciplinaire, en province… Ou à l’étranger …

– Et dans cinq ans, il faudra reprendre le dossier, virons-le, il y a plein de jeunes qui attendent des places !

– Ça me parait bien sévère ! Objecta Simon.

– Simon, nous ne sommes pas de la même génération, les temps ont changés, un établissement bancaire n’est pas là pour faire de l’humanisme, mais pour offrir des résultats à ses actionnaires ! Les hommes ne comptent pas, ils sont interchangeables à tous les niveaux, et n’ont pas le droit à la persistance dans l’erreur !

– Incroyable d’entendre des choses pareilles ! Heureusement que je suis pas loin de la retraite. Enfin, allons-y, je m’en occupe, ce sera un licenciement ou une révocation ?

– Ni l’un ni l’autre, vous allez lui faire signer une lettre de démission.

– Je ne vous suis plus…

– Que des avantages, pas d’indemnités, pas de recours, et en plus, il va retrouver du travail !

– Seriez-vous devenu soudain humaniste ?

– Pas du tout, mais ça me plaît bien que la concurrence récupère nos tocards…


à suivre


© Chanette (Christine D’Esde) 4/2008 – reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

 

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 09:10

Chanette 12 : Le gage de la bourgeoise

bisou1719

 

1 - Soirée spéciale

 

Réminiscence

 

Je revois encore Anna-Gaëlle enveloppée dans un peignoir attaché à la diable, les cheveux trempés, le regard bizarre. Sur sa table basse, son portefeuille, une bouteille de Martini et un grand verre rempli de façon fort peu raisonnable ! Et la voilà qui me débite des paroles totalement surréalistes !

 

- Ben voilà, j'ai fait trois pipes à 20 euros, plus un broute minou à la coiffeuse, elle m'a laissé sa carte, la coiffeuse, donc c'est pas du viol, c'est bien du business ! T'es d'accord avec moi ?

 

Ma meilleure amie venait-elle de péter un câble ?

 

Mais, patience, vous aller bientôt savoir tout ça...

 

Prologue.

 

A Boulogne Billancourt, dans un grand appartement bourgeois, Pascale, 38 ans, sans profession, croise son mari Olivier 41 ans, inspecteur des finances. Ils forment un couple étrange. Mariés mais vivants chacun leur vie, sans enfants, ils n'ont pas grand-chose de commun si ce n'est qu'un court passé de folie aujourd'hui oublié. Et ils ne restent ensemble que pour des raisons liés à leurs familles respectives. Ils se voulaient libertins, Pascale ne l'était pas, s'est forcée à l'être et l'est devenue de la façon la plus débridée qu'il soit. Olivier au contraire, a eu du mal à réprimer une jalousie aussi maladive que mal placée et voit d'un mauvais œil les fantaisies auxquelles se livre parfois son épouse.

 

- Vendredi prochain, tu n'as rien prévu, en soirée ? Lui demande-t-elle !

- Non, pourquoi ?

- Ce fameux pari que j'ai perdu, avec un gage au bout, et bien j'organise tout ça Vendredi !

- Tu es folle !

- Je fais ce que je veux !

- Et ma réputation ?

- Ce ne sont pas les gens que j'invite qui vont la salir, ta réputation ils s'en foutent !

- Ça me gêne, Pascale ! Tu vas trop loin...

- Si ça te gêne, tu me laisse l'appart'. Je me doutais de ta réaction, donc fais comme si tu n'étais pas invité, mais si tu veux être là, cela ne me dérange pas.

- Tu es folle, Pascale ! Répéta-t-il.

- Je ne pense pas, non... Mais répond moi, est-ce que la maison sera libre vendredi ?

- Hélas, oui !

 

Lundi -. Chanette's studio.

 

Une voix de femme sur mon répondeur !

 

- Bonjour ! Pourriez-vous me rappeler pour que nous convenions d'un rendez-vous ?

 

Je rappelle donc ! Il est rare que j'aie des femmes comme clientes... Le journal dans lequel je passe des annonces n'est pas spécialement une gazette féminine... mais il est vrai que parfois mon numéro circule. On prend rendez-vous pour le lendemain après-midi. Je la fais quand même préciser :

 

- Vous savez, je suppose quels genres de prestations je pratique ? Je vous demande ça au cas où vous seriez sans le savoir victime d'un mauvais plaisant !

- Tout à fait ! J'ai très envie de me faire dominer par une professionnelle.

- Alors d'accord, à demain !

 

Plus le rendez-vous approchait, plus ma curiosité était piquée. Le fait qu'elle ait annoncé clairement le motif de sa venue me rassurait néanmoins ! N'avais-je pas eu parmi mes dernières visites féminines une furie voulant se venger de son mari, et... une contrôleuse du fisc...

 

Le lendemain

 

J'étais très occupée avec "Michel". Le pauvre avait le cul aussi rouge qu'une langouste qu'on vient de sortir de son court-bouillon. Et voilà qu'on sonne ! J'abandonne mon soumis, enfile un kimono et vais ouvrir !

 

Oups ! D'où sort cette nana ? Tailleur ultra chic, grande, cheveux blonds, visage de star. On l'a croirait sortie d'un film d'Hitchcock ! C'est cet engin-là qui vient se faire dominer ! Et ben...

 

- Je vous mets cinq minutes dans la salle d'attente, et je suis à vous tout de suite... Si vous pouviez me remplir ce petit questionnaire... c'est pour savoir un peu les pratiques que vous aimez ou non...

 

Retour au donjon ! Je me suis empêtrée dans mon timing ! D'habitude ça ne m'arrive jamais... Cinq minutes pour finir Michel et le laisser se rhabiller, c'est de l'expédition... pas mon genre... évidement je peux retourner voir la bourgeoise et lui dire que les cinq minutes se sont multipliées par trois... Mais je préfère faire autrement ! Mon client ne rechigne pas à faire parfois des "choses inavouables" avec d'autres soumis... alors allons-y, mais il va falloir qu'il attende !

 

- Bon t'es pas pressée, j'espère ?

- Non maîtresse ! Me répond Michel

- Alors ça tombe bien ! Je vais te bander les yeux et t'enfermer dans la cage... Je ne veux pas t'entendre pendant une heure... Et si t'es sage en fin d'après-midi je te ferais peut-être sucer une bonne queue !

- Oh oui maîtresse... une bonne queue !

 

J'enferme le gus, et retourne voir la bourgeoise !

 

- Voilà, autant que vous soyez prévenue, j'ai un soumis bouclé dans une cage, il a les yeux bandés, mais si sa présence vous gêne, je le mets ailleurs...

- S'il a les yeux bandés, il n'y a aucun problème...

 

Je parcoure les réponses au petit questionnaire... Impressionnant, la fille accepte presque tout ! Trop beau pour être vrai !

 

- Vous avez déjà été avec une dominatrice ?

- J'ai fréquenté plusieurs années une fille qui l'était, nous étions très liées, et puis elle est partie à l'étranger... ce genre de relations me manque un peu... mais en fait, je suis surtout venue pour vous faire une proposition !

 

Elle a un de ces sourires, un de ces visages ! Quand je pense que mon succès à moi, c'est surtout ma bobine et mon sourire, et bien je suis battue, et à plate couture... Tiens je sens que je vais être jalouse ! Et la jalousie c'est une bonne motivation ça pour réussir une excellente domination, je vais la soigner la blondasse en tailleur... par contre c'est quoi sa proposition, on va encore me demander un truc pas possible...

 

- J'ai fait un pari avec quelques amis, que je me suis amusée à perdre. Mon gage est de me faire dominer devant eux par une professionnelle !

- Ah ! Et vos amis attendent ma réponse derrière ma porte ? Ironisais-je un peu bêtement.

- Non, nous pourrions faire ça par exemple un vendredi soir à mon domicile...

- En principe, je ne fais pas d'extra, je me tiens à mes horaires... mais bon on peut toujours discuter...

 

Etrange la position de principe que j'ai eu... avec un(e) autre j'aurais sans doute dit non tout de suite. Je n'aime pas me disperser, la domination, c'est mon job, mais ce n'est pas ma vie, ma vie, c'est autre chose, c'est mon compagnon, mes copines, mes passions... Mais il faut croire que cette créature me fascine... On négocie... La dame a du fric... ça facilite les choses... Par précaution, je demande la permission de me faire accompagner d'une amie. Accordée... Il ne reste qu'à régler les modalités pratiques... On les règle. Mais madame me précise qu'elle souhaite néanmoins faire un test :

 

- Bon, je vous propose que nous fassions une séance, là tout de suite, et si votre façon de faire me convient, alors je vous donnerais une avance pour vendredi soir...

 

Pas conne la fille, je vais être obligée de me surpasser... mais je crois que ce ne sera pas une corvée... Avec tout l'argent qu'elle me propose je pourrais me payer huit jours de vacance, ça me fera du bien...

 

- Euh... Reprend-elle, avec mon amie, elle me dominait, mais pour finir on faisait l'amour... est qu'on pourrait... je ne sais pas si ça se fait... ça pourrait être très agréable, je vous trouve très belle...

 

Très belle ! Tu parles... A côté d'elle je n'ai pas l'air de grand-chose...

 

- En principe je ne fais que de la domination. Mais je peux faire une exception...

- Je vous en remercie d'avance ! Me dit-elle avec un sourire craquant. Je devrais même dire que je m'en délecte d'avance.

- Au niveau du langage, je peux me lâcher ou vous préférez une certaine retenue ! Demandais-je

- Lâchez-vous ! Et si je vous dis "alouette", deux fois de suite vous arrêtez tout. C'est ma seule exigence. Maintenant allez-y je suis à vous pendant une heure !

- Donne-moi déjà les sous...Répondis-je, entrant cette fois dans mon rôle.

 

Elle me tend une enveloppe fermée. Je n'ai pas l'impolitesse de vérifier devant elle... mais je ne suis pas folle non plus, je le ferais pendant une pause...

 

- Allez rejoins moi dans le salon, et fous toi à poil ! Complètement à poil !

- Oui maîtresse !

 

Elle se déshabille rapidement, prenant soin de disposer tout ça sur une chaise. Bien foutue la nana. Difficile de lui donner un âge. Plus de trente, moins de quarante ? Il ne lui reste que le soutien-gorge et la culotte, elle enlève cette dernière, puis va pour enlever le haut. Je l'en empêche.

 

- Stop ! Fais-moi voir ce gros cul !

 

Il n'est pas gros, il est très bien. Je lui malaxe les fesses, elles sont douces et fermes, puis sans crier gare, lui balance une fessée du plat de la main.

 

- Aïe !

- C'est tout pâle, ça ! Je vais te le faire rougir !

 

Je balance une seconde fessée, puis j'y vais à la volée. La bourgeoise encaisse et le cul commence à rosir...

 

- Allez, tu te mets à quatre pattes, comme une chienne et tu me suis dans le donjon.

- Oui maîtresse !

 

Ses yeux quand elle découvre tout mon fouillis ! Puis son regard se fixe sur Michel enfermé, ligoté et aveuglé dans sa cage. Je crois percevoir une certaine gêne, à moins que ce soit du trouble...

 

- Qu'est-ce que tu as à le regarder comme ça, tu es jalouse, tu aimerais être à sa place ?

- Pourquoi pas ? Un jour où j'aurais plus de temps...

- En attendant mets-toi debout devant la croix, là comme ça, j'ai pas fini de m'occuper de tes fesses...

- Je peux enlever mon soutien-gorge, maîtresse ?

- Et pourquoi donc ?

- Je voudrais que tu t'occupes de mes seins...

- Tiens ! Tu me tutoies maintenant, mais bon on va dire que ça ne me dérange pas. Ça mérite juste une paire de gifle comme ça !

 

Je joins le geste à la parole. Elle encaisse, me remercie humblement, c'est une bonne soumise ! Je la ligote à la croix de st André et vais choisir une cravache, je m'amuse d'abord à lui tapoter une fesse avec mais sans vraiment frapper, et puis brusquement j'arme mon coup et paf ! Elle crie ! Tant mieux ça fait partie du jeu ! Second coup elle l'attendait sur l'autre fesse ! Raté, ce sera sur la même, puis j'y vais, à la volé, en variant le rythme, en faisant des pauses, en rendant imprévisible le coup suivant. Ma bourgeoisie hurle, trépigne ! Elle connaît les règles, elle m'a dit elle-même quel était son mot de sécurité, pour l'instant elle assume. Je finis par la détacher.

 

- A genoux ! Et la tête sur le sol !

 

Elle obéit bien gentiment ! Son pauvre cul ! Il est dans un état, et encore je me suis retenue, si on remet ça vendredi, il ne faudrait pas qu'elle arrive à la séance avec des marques.

 

- T'as vraiment un gros cul de salope !

- Je sais maîtresse...

 

Je ne sais pas si elle a un gros cul mais voilà que je commence à m'exciter, ce qui est tout à fait rarissime dans l'exercice de mon activité. Je continue à lui taper sur les fesses, elle encaisse toujours. Les séances dont elle me parlait avec son amie devaient être passionnantes. Je décide de changer un peu de registre :

 

- A genoux, chienne et regarde-moi !

- Oui maîtresse !

- Ouvre la bouche ! Je vais te cracher dedans !

- Non pas ça !

- Ouvre !

 

Elle obéit, se laisse faire... léger rictus, manifestement ce truc ne lui plait pas, j'en tiendrais compte...

 

- Bon, tu peux enlever ton soutif, maintenant... reste à genoux...

 

Joli poitrine, bien ronde et bien ferme, les mamelons sont épais, légèrement fripés, je m'en empare et les serre entre le pouce et l'index ! Elle adore ça, elle se pâme !

 

- Tu aimes ça ! Hein !

- Oui, tu le fais très bien !

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J'augmente la pression, mais ce n'est pas toujours évident, j'ai des petites mains. Je récupère une pince et l'accroche à son téton droit. Petite appréhension. Petit sursaut quand je relâche les mâchoires de métal. Mais ça à l'air de lui convenir. Je fais la même chose au second, il n'y a pas de raison... Je fais bouger les pinces, doucement d'abord puis en envoyant des pichenettes, elle trépigne, puis dans un moment de pur sadisme je les lui enlève, les deux à la fois, et les lui remets aussitôt ! Elle crie !

 

- Tu n'aurais pas dû crier !

- Pardon maîtresse !

 

Je recommence ! Elle crie, je la gifle, sur le visage mais aussi sur les seins ! Elle souffle, un peu désorientée.

 

- A quatre pattes !

- Oui, maîtresse !

- Bon, je vais t'inspecter le trou du cul... voyons voir... Allez écarte

 

Je plonge mon index dedans, le fait un peu aller et venir, la trifouille puis ressort. Le doigt n'est pas souillé mais je fais comme si...

 

- Dis donc, traînée, tu pourrais te laver le cul avant de venir voir une maîtresse !

- Oh ! Pardon maîtresse ! Je suis désolée ! Répond-elle sur le ton de la comédie !

 

Je la gifle de nouveau !

 

- Tiens, suce-le, mon doigt !

- Hummm !

 

Elle le fait sans rien même vérifier... mais c'est qu'elle se régale cette conne ! C'est vrai qu'elle avait indiqué sur sa fiche qu'elle n'était pas contre un tout petit peu de scato. Je ne suis pas une spécialiste de ce genre de chose, mais j'ai envie de l'emmener plus loin. Je me harnache d'un gode ceinture de taille standard que je lui introduis dans l'anus après avoir appliqué un peu de gel. Elle souffle comme un bœuf, mais ça rentre bien et semble plutôt satisfaite de mes va-et-vient. Je les arrête assez vite, mon but n'est pas pour l'instant de lui procurer ce genre de plaisir. Je me retire ! Le préservatif protégeant le gode est légèrement poollué. C'est exactement ce que je voulais !

 

- Lèche !

- Oui, maîtresse, merci maîtresse !

 

Elle me nettoie tout ! J'ai toujours eu un mélange de fascination et de répulsion pour les jeux scatologiques. Dans une domination, j'essaie d'adopter une attitude détachée et de limiter cette pratique à ces formes les plus discrètes... Mais là il me prend un petit frétillement que je refoule...

 

- Tu es vraiment une cochonne !

- Oui maîtresse !

- T'aime ça lécher de genre de chose !

- Oui, maîtresse ! J'adore ça !

- T'es qu'une lécheuse de merde !

- Oui, maîtresse !

- Si tout à l'heure j'ai envie de faire caca, tu me serviras de papier à cul !

- Avec plaisir maîtresse !


Elle en a les yeux qui papillonnent de concupiscence.


Bon, on passe à autre chose....

 

- Debout !

 

Je reprends deux pinces et les lui fixe sur les lèvres de son sexe ! Grimace ! Puis les poids ! Un pour chaque pince aux seins, deux autres en bas ! Vilaine grimace ! Je la gifle ! Je double les poids, vilain rictus sur son visage ! Pourtant le supplice ne fait que commencer.

 

- A quatre pattes et avance !

 

La pauvre est obligée de se déplacer faisant se balancer les poids qui font mordre la chair aux pinces. Je lui cravache le cul pendant ce temps... Elle suffoque, elle gémit, mais elle encaisse toujours.

 

Je l'attache à nouveau à la croix de St André mais en position face cette fois ! Les poids ont fait leur travail de sape et ont détendu les chairs, il est sans doute temps de les enlever, mais je vais les enlever avec ma méthode à moi... et ça va faire mal !

 

J'arme la cravache, je vise le sein droit, je frappe volontairement à côté du téton. La bourgeoise se mord les lèvres. Je lui balance un petit sourire sadique (pas si facile) et je recommence mais cette fois sur le téton, la pince bouge légèrement mais tient encore ! Super c'est ce que je voulais (mais j'ai l'habitude) Elle hurle ! Je laisse passer l'orage, une larme perle aux coins de ses jolis yeux. Elle reprend sa respiration, va-elle me sortir le mot de sécurité, je suis persuadée que non ! Troisième coup, la pince s'envole, nouvel hurlement. Je refais le même protocole avec le second mamelon. Puis, je fais semblant d'armer ma cravache en visant son sexe ! Son regard panique ! Mais je finis par poser la cravache, pour l'instant les pinces aux lèvres, je les lui laisse, et vais chercher une bougie que j'allume ! Et là madame n'a plus aucune peur ! Elle est désespérante dans ses réactions ! Je lui balance de la cire chaude sur son téton endolori, elle ne trouve rien de mieux que de se pâmer. Du coup j'abrège. Petite descente dans l'entrejambe pour jouer avec les pinces ! Et là, l'incroyable est devant moi, ses cuisses sont inondées de mouille ! Elle n'en peut plus.

 

Déjà j'étais un peu excitée, mais de voir ça, ça me fait un effet radical : la nana, je n'ai plus envie de la dominer mais de me la gouiner ! J'avais prévu un peu d'uro mais à la réflexion vu ses appétences, ça sera pour elle plus un cadeau qu'une épreuve, alors je laisse tomber et on verra ça après. J'envisage de mettre fin à la domination, conformément à ce qu'elle attend de moi quand je m'aperçois que son regard semble attiré vers la cage dans laquelle est enfermé Michel. Il n'a rien vu, mais il ne s'est pas privé d'entendre et il bande comme un bout de bois !

 

- Qu'est-ce que t'as à le regarder comme ça, celui-là ! Demandais-je tout en la détachant

- Je ne sais pas, Maîtresse !

 

Comment ça, elle ne le sait pas ! Je la gifle afin de lui montrer que je n'admets pas ce genre de réponse.

 

- Alors ?

- Ben, c'est excitant de voir ça... enfin je veux dire c'est une situation pas commune...

 

Idée ! J'ouvre la cage et sans lui débander les yeux, je fais sortir Michel et le positionne debout face à Pascale !

 

- Vassy tripote lui la bite !

 

Elle prend la verge d'une main, les testicules de l'autre, hésite sur ce qu'elle doit faire et finit par exécuter quelque chose qui doit se situer à mi-chemin entre une masturbation et une caresse.

 

- Tu la trouves comment sa bite ?

- Elle est en forme en tout cas ! répond-elle.

- Je crois qu'on va en profiter de sa forme...

 

Je vais chercher un bas noir et je l'enfile sur la tête de ma bourgeoise.

 

- Je vais lui enlever son bandeau, je veux qu'il voie ton corps, mais pas ton visage... C'est quand même mieux de regarder ce qu'on fait quand on encule quelqu'un. Allez mets-toi en position, à genoux par terre, les fesses relevées !

 

Je prépare Michel, qui n'en croit pas ses yeux, et qui la pénètre à genoux derrière elle. Il s'est enfoncé là-dedans avec une facilité déconcertante et lime comme un forcené... Je sens que cette affaire va être rapide, le torse du soumis vire vite au rouge. Je pourrais lui demander de ralentir pour faire durer la chose, je ne le fais pas ! Il jouit dans un spasme.

 

- Je t'ai dit de l'enculer, pas de jouir !

- Pardon maîtresse !

- Bon, tu peux aller te rhabiller, ta séance est finie, ça t'apprendra.

 

Je sais qu'il doit être déçu...

 

- Tu peux retirer ton bas sur ta tête, maintenant ! Ça te va tout ça ?

- Oui c'est bon !

- Malheureusement le temps passe vite, on continue la domination ou tu préfères que je te lèche ?

- Je veux bien que tu me lèches !

 

Je lui propose de passer à la salle de bain pour se débarrasser des dépôts de cire... j'en profite pour aller vérifier si le compte est bon dans la petite enveloppe (pas folle la guêpe !) puis je vais dire deux mots à Michel qui finit de se rhabiller. J'aime conclure une séance de façon sympa où pendant un court moment il n'y plus ni soumis ni maîtresse, mais deux êtres adultes qui viennent de jouer à un jeu et qui à présent parlent d'autre chose...

 

J'ai subitement envie d'être intime avec cette Pascale...

 

- T'as gardé tes pinces ! Fallait les enlever !

- Tu ne m'avais pas dit de le faire !

- Alors fais-le ! Ou plutôt non je vais le faire !

 

Elle n'est pas folle, elle n'a pas pris de douche elle s'est juste débarbouillé les endroits de son corps où la cire était tombée. Son entre jambe est gluant, je lui retire les trucs, elle pousse un petit cri, puis un second...

 

- Assis toi sur le rebord de la baignoire ! Ou non sur le bidet plutôt, et écarte bien tes cuisses, je vais te lécher ! Ça va ?

- Oh oui ! Je voudrai bien jouir maintenant.

- On va s'en occuper...

 

J'écarte délicatement ses lèvres, j'approche ma bouche, délicieux parfum, ma langue vient buter contre les chairs humides, pendant ce temps-là mes mains montent jusqu'à ses tétons que je serre fortement dans mes doigts. Petits gémissements de la bourgeoise, je sens que l'affaire ne sera pas longue, j'active ma langue, délaissant le clitoris pour l'instant afin de prolonger un peu ce moment, travaillant à grandes lapées, elle gigote, elle gémit, elle suffoque... attention, ma langue se pose sur le petit bourgeon érigée, je la fais bouger très très vite. L'autre ne tient plus en place, prononce des phrases étranges que je n'ai pas retenue, puis jouit en lâchant un jet de liquide incolore... Madame est donc une femme fontaine... Impressionnant... Elle se redresse, m'enlace, elle se fait câline, cherche ma bouche... On est en train de confondre le travail et le plaisir là... mais je ne me dérobe pas, nos langues font connaissance tandis que sa main furète dans ma propre chatte. Ça m'étonnerait qu'elle me fasse jouir... question de cadre, question de refuser le mélange des genres... Mais ça ne coûte rien d'essayer... et si ça lui fait tant plaisir que ça, je peux toujours simuler... Et en plus j'ai envie de pisser...

 

Je ne sais pas comment on a fait on s'est retrouvée toutes les deux sur le sol de la salle de bain, là voici qui me lèche. Elle se débrouille plutôt bien, mais il faut que je me détende y compris psychologiquement, oublier que je suis avec une cliente... Je ferme les yeux, évoque quelques fantasmes que je dévoilerais pas, lui demande de m'occuper de mes seins. Mais elle comprend mal le message, je voulais ses mains, j'ai droit à sa bouche qui me suce les tétons, mais ça n'a rien de désagréable, bien au contraire... j'en profite pour me masturber un peu moi-même ! On va peut-être y arriver.

 

- Suce-moi le clito !

 

Hop, sa bouche prend le relais de mon index ! Me laisser faire, ne pas sortir de mon monde, je ne suis pas au travail, je ne suis pas au travail, je suis... ça vient, ça vient... ça y est... Elle m'a fait jouir ! Elle m'a fait jouir dans mon studio de dominatrice professionnelle ! Dingue ! On se roule des pelles, on est toujours par terre. Je me relève, elle va pour m'imiter !

 

- Non, reste comme ça... je crois que je vais faire pipi !

 

Voilà qui la motive !

 

- Sur moi ?

- Bien sûr !

- Vassy vise ma bouche !

 

Elle ne va pas être déçue, moi quand je pisse, je pisse ! J'essaie néanmoins de contrôler mon débit, mais l'envie est très grosse, pas facile, elle ne peut tout avaler, il y en plein qui coule à côté !

 

- Tu veux que je te fasse pareil ? demande-t-elle

 

Je ne sais pas ce que j'ai prétexté pour refuser... on n'est pas assez intime... je l'ai un peu regretté une fois qu'elle fut partie...

 

On a pris une douche ensemble, en se savonnant bien mutuellement, puis on a papoté comme des vielles copines, en se refaisant une beauté dans la salle de bain, puis dans le salon en buvant un thé.

 

Plus de deux heures qu'on était ensemble, je la sentais maintenant prête pour une autre séance. Mais je savais aussi que c'était trop proche, ça n'aurait jamais la magie de ce que nous avions fait tout à l'heure... comment lui dire ? Mais je n'ai pas eu besoin, la sonnette m'annonça un client que j'enfermais quelques instants dans la salle d'attente...

 

- Je pourrais un jour regarder comment tu domines tes soumis !

- Pas de problème, mais pas aujourd'hui, pas toutes les émotions le même jour...

 

J'ignore pourquoi moi si méfiante je m'étais emballé pour ce rendez-vous d'autant qu'il n'est guère dans mes habitudes de pratiquer des extras. Je prévins Phil, mon compagnon qui après m'avoir prodigué des conseils de prudence m'annonça qu'il en profiterait pour sortir avec un ami... et bien sûr je mis au courant Anna-Gaëlle ma complice de toujours, puisque je souhaitais qu'elle m'accompagne, ce qu'elle accepta sans problème...

 

Vendredi 22 heures - chez Pascale

 

...Et le jour convenu c'est ensemble que nous avons pris le métro pour nous rendre chez Pascale. L'adresse du rendez-vous avait été mise en évidence aussi bien à mon domicile qu'à mon studio de travail. S'il arrivait que nous disparaissions, on saurait où commencer les recherches.

 

Anna était ravissante, par-dessus ses cheveux courts elle avait posé une perruque blond clair qui lui faisait une tête de marquise du 18ème siècle. Une petite jupette rose, un petit haut blanc décolleté laissant les épaules bien dégagées, et une touche de fantaisie était constituée d'un petit boa rose noué sur le devant... Craquante, Anna...

 

Je me pointe donc avec Anna à l'adresse indiquée, grand appartement bourgeois. Pascale m'accueille tout sourire, elle est en robe, une petite robe noire toute simple laissant les épaules dénudées. Elle est adorable, je lui présente ma copine, le courant à l'air de bien passer entre elles. Tant mieux.

 

- Nos invités sont déjà là, je ne vais pas vous les présenter individuellement ...

(Tiens, retour au vouvoiement !)

- Il faut peut-être que je me change tout de suite ?

- Non on va rejoindre tout le monde, j'ai prévu un petit buffet, c'est pour après notre spectacle, mais on va quand même boire un verre avant !

- Comme tu... Vous voulez !

 

On arrive dans une immense pièce richement décorée, une quinzaine de personnes sont là, beaucoup d'hommes et seulement deux femmes. Pascale se croit obligée de m'annoncer à la cantonade :

 

- Chers amis, je vous présente celle qui va me faire souffrir dans quelques instants, voici, euh voici...

- Jeanne ! Complétais-je... Après tout c'est mon premier vrai prénom, même si je ne m'en sers jamais !

- Jane ! Rectifie Pascale en le prononçant avec un fort accent américain.

 

L'assistance se croit obligée d'applaudir, du coup, je pique mon fard !

 

On me tend une coupe de champagne, par précaution, je ne la bois pas, tous ces yeux fixés sur moi me gênent, j'espère que cette intro non prévue ne va pas s'éterniser. Pascale me présente son mari, physiquement bien, mais respirant la suffisance, il ne me plaît pas du tout ! Sa poignée de main est molle, son sourire est artificiel. Quelqu'un accapare Pascale, je me retrouve éloignée d'elle, le mari devait attendre cet instant :

 

- Je peux vous voir en privé trente secondes ?

- Avec ma copine ?

- Peut-être pas, venez c'est l'affaire de quelques instants.

 

Ça ne me plait pas trop, mais je le suis dans une petite antichambre attenante sans à ce moment-là, me poser trop de question !

 

- Bon, je ne sais pas combien ma femme vous a donné pour réaliser ce que je considère comme une pitrerie, mais moi, je vous en offre le double pour ne rien faire.

 

Oups ! C'était trop beau, voilà les complications qui commencent. Je ne suis pas parfaite et aurait peut-être accepté ce marché en d'autres circonstances, mais là le fait que Pascale me soit très sympathique et que son mari ne me branche pas du tout a sans doute aidé à dicter ma réponse :

 

- Désolée, monsieur, je ne suis peut-être qu'une pute mais je respecte les contrats que je passe.

- Il vous suffirait de dire que vous ne vous sentez pas bien !

- Non ! Et puis excusez-moi, mais je ne trouve pas ça très malin, dans ce cas-là, votre épouse réorganisera une nouvelle séance ! Non ?

- J'aurais le temps de la convaincre de ne pas le faire ! Combien voulez-vous ?

- C'est avant qu'il fallait la convaincre, n'insistez pas !

- D'accord, je n'insiste pas, mais permettez-moi de vous dire que vous risquez de regretter amèrement votre entêtement !

- C'est une menace ?

- Interprétez ça comme bon vous semble, je vous laisse rejoindre tous ces malades, allez faire votre sale boulot !

 

Oups ! Inutile de répondre aux insultes, d'autant qu'il n'est pas impossible qu'il recherche l'incident. Du coup je me demande un moment si je ne vais pas partir, mais ça lui ferait trop plaisir à l'autre pisse vinaigre. Je devais faire une drôle de tronche parce qu'Anna s'en aperçoit :

 

- Problème ?

- Plutôt, oui (je lui résume...)

- Merde ! Répondit-elle de façon bien peu poétique.

- Comme tu dis !

- Il faut que tu en parles à la fille !

- Je n'ai pas envie de lui gâcher sa fête !

- Attends, elle n'avait qu'à régler ses problèmes avec son mari avant !

- Ouais, tu n'as pas tort, je lui dirais, mais après. Je suis coincée, si on fout la fête en l'air, son imbécile de mari serait trop heureux ! Alors je vais essayer de faire ce qu'on m'a demandé le mieux possible, et après on s'éternise pas, on se casse !

- OK, tiens bois une coupe !

 

Cinq minutes après, Pascale vint me chercher afin que je me change, Anna nous accompagna. Comme elle l'avait souhaité, celle qui allait de nouveau être ma soumise, se vêtit, si toutefois on peut employer ce mot, d'un simple ensemble culotte et soutien-gorge en fine dentelle grenat. Pour ma part je commençais par ramener mes cheveux en arrière afin de me donner un air plus sévère, puis passais un faux soutien-gorge en lanière de vinyle laissant les seins entièrement nus, j'avais également pris la précaution de m'accrocher de petits anneaux sur mes tétons. Je ne dévoilerai pas mes trésors de suite, un bustier noir, une fine culotte de la même couleur, des bas dim up en résilles et des escarpins vertigineux complétèrent la panoplie.

 

- On fait comment pour les accessoires ?

- Je n'y avais pas pensé, on va prendre une petite table, vous n'aurez qu'à les déposer dessus !

- Ça colle ! Je vais juste garder la cravache, je ferais mon entrée avec !

- Bonne idée ! J'y vais, le temps de faire asseoir tout le monde, de trouver une table, tout ça, il est le quart, disons qu'à vingt-cinq vous arrivez et vous commencez direct !

 

Me voici comme une star attendant en coulisse l'instant fatidique de l'entrée sur scène !

 

- Ça va durer combien de temps ? Me demande Anna, histoire de dire quelque chose.

- Une heure !

- Et tu vas surveiller avec ta montre ?

- Discrètement, mais je ne suis pas à cinq minutes près non plus !

- Il va être l'heure, Chanette !

- On y va !

 

22 h 30 début de séance

 

J'entre sans me presser, l'assistance se croit obligée de m'applaudir. On a disposé une quinzaine de sièges en arc de cercle sur lesquels les spectateurs sont installés. Je remarque que trois sièges sont inoccupés, je remarque aussi que le mari de Pascale n'est pas présent, ce qui en soit est plutôt une bonne nouvelle ! Anna s'en va s'asseoir et des trois sièges libres, elle choisit celui du milieu, au grand dam de son voisin potentiel qui l'aurait sans doute souhaité plus proche !

 

Pascale m'attend à genoux tête baissée, le spectacle va commencer... La chose n'est pas si simple, on ne fait pas du SM "public" comme on fait du SM privé, en public, ben justement, il y a le public, sorte d'abstraction composé de masos en puissances, de sadiques potentiels mais surtout de voyeurs et de curieux. Le jeu va donc être de satisfaire tout ce petit monde, la démarche est différente, installer pendant cinq minutes un soumis les genoux sur une règle plate peut être intéressant dans une séance privée, en public, l'intérêt est quasi nul !

 

Bien sûr, avec Pascale nous avons convenu d'un fil, mais un fil n'est qu'un thème et comme au jazz il me faudra improviser, qui a dit déjà que le SM n'était pas si éloigné du swing ?

 

D'abord affirmer sa présence :

 

- Regarde-moi, petite chienne !

 

Elle lève la tête, je la gifle !

 

- Alors, on vient se faire dominer devant ses amis !

- Oui maîtresse !

 

Je lui passe un collier de chien autour de son cou, une laisse y est attachée, on va commencer par tester ça, je lui fais faire quelques pas à quatre pattes, juste quelques pas, quand tout ce petit monde sera bien chaud, je la baladerai très près des spectateurs, mais chaque chose en son temps !

- OK, tu vas te placer comme ça, de façon à ce que tout le monde puisse voir ton cul ! Tu baisses la tête, tu relèves tes fesses, allez mieux que ça ! Encore, je veux que ce soit bien cambré, voilà, maintenant tu écartes un peu les cuisses et tu ne bouges plus, je vais te rougir le cul !

 

Là aussi, tenir compte du public, en donjon, je peux jouer avec les nerfs du soumis, faire durer cinq minutes l'espace entre deux coups. Ici pas question, priorité au spectacle ! Je lève ma cravache, la fesse se zèbre d'une très belle traînée rouge, tandis que Pascale étouffe une plainte. Je laisse ces messieurs dames admirer le résultat et je recommence.

 

- Compte !

- Deux !

 

Je ne lui dis pas combien elle en aura, ne le sachant pas moi-même, je continue de frapper, je claque légèrement plus fort, je voudrais bien l'entendre, ça fait aussi partie du spectacle, mais elle encaisse bien. Je finis par lui dire :

 

- T'as le droit de crier !

 

Miracle, elle comprend ! Et la voici qui braille !

 

- Tu aimes çà, hein ?

- Ouiiiii

- Dis le plus fort !

- J'aime ça maîtresse !

 

Ce qui est dingue c'est que la voilà qui commence à mouiller... du coup je mets ma main et lui en imbibe les fesses, qui deviennent brillantes, le résultat est d'un érotisme redoutable... A mon tour de ressentir un curieux trouble... il va falloir que je me surveille...

 

J'enjambe Pascale, me tenant au-dessus d'elle face au public et je continue à la flageller dans cette position.

 

Un coup d'œil aux spectateurs, l'une des deux femmes, une petite rousse, qui je l'apprendrais plus tard se prénomme Laure, est carrément en train de se faire peloter les seins par son voisin de droite, celui de gauche sans doute encouragé, lui caresse mollement le genou.

 

J'ai décidé de continuer à m'occuper des fesses de ma victime de cette façon jusqu'à ce qu'elles soient bien rouges, après on passera à autre chose.

 

Dans la salle ça chauffe, la petite rousse à maintenant un sein à l'air tandis que son voisin de gauche lui farfouille l'entrecuisse... La deuxième femme roule un patin à son voisin, sa main sur la braguette... Du coup, la présence d'Anna bien sage entre ses deux sièges vide dénote quelque peu.

 

Le cul a viré au rose foncé, j'ai chaud, j'enlève mon bustier, dévoilant ma poitrine à ces messieurs dames. Un type applaudit, tout le monde applaudit. Je pique mon fard, mais je salue l'assistance de manière très professionnelle.

 

Je change d'instrument, je prends un martinet, pas tellement pour sa capacité d'impact mais pour ce que je vais en faire après. En effet après quelques coups bien portés, j'exhibe l'objet à l'attention des spectateurs qui auraient une mauvaise vue afin qu'ils puissent découvrir que le manche n'est autre qu'un super gode. J'encapuchonne cette partie puis entreprend de le lui enfoncer dans le fondement.

 

- Alors, pétasse, ça te plait d'avoir un gros gode dans le cul devant tous tes amis ?

- Oui maîtresse !

- Et avec les lanières qui dépassent, on dirait que tu as un cul de jument, d'ailleurs je vais la promener ma petite jument, mais avant on va lui mettre des petites clochettes. Allez relève-toi !

 

Sans aucun ménagement je lui fixe une pince à chaque téton et dans la foulée, j'y accroche deux petites clochettes, une petite gifle sur les seins pour vérifier si tout cela tintinnabule correctement, puis je fais remettre madame à quatre pattes et la fait s'approcher des spectateurs.

 

C'est à ce niveau de plus en plus hard, Laure, la rousse branle à présent ses deux voisins, tandis que la blonde penchée sur le sexe de son voisin de droite se fait doigter par celui de gauche.

 

- Allez chacun peut lui flanquer une fessée, elle adore ça de toute façon...

 

Je lui fais parcourir le rang des spectateurs. C'était sans doute une erreur, un mec essaie de la retenir pour la peloter, un autre se lève... je suis obligée d'intervenir :

 

- Soyez gentils, restez à vos places, il y en aura pour tout le monde...

 

Je termine le parcours assez vite, le risque que tout cela se transforme en méga partouse dans laquelle je ne contrôlerais plus rien me parait soudain bien réel.

 

Le temps passe vite, une heure c'est trop court... je passe à la suite, et je la ficelle sur une chaise face au public. A l'aide de deux gros élastiques je lui bondage les seins. Et commence à leur donner des petits coups secs. Elle geint mêlant douleur et plaisir.

 

Deux personnes entrent dans la salle, le mari de Pascale et un autre, ça m'embête un peu. Ils s'assoient de part et d'autre d'Anna Gaëlle qui dans un réflexe instinctif se met à serrer ses cuisses...

 

Je continue à travailler les seins de ma soumise, alternant les frappes et les pincements sur les tétons... Ses seins tournent au mauve violacé, j'enlève les élastiques... l'heure tourne, elle voulait absolument de l'uro, elle va en avoir. Je la détache complètement et la fait mettre sur le dos.

 

- Tu dois avoir soif, maintenant ?

- Oui, maîtresse, j'ai très soif

- Alors tu vas boire la bonne pisse de ta maîtresse !

- Non, non, non, non et non ! Entend-on soudain.

 

Après un bref moment de flottement l'assistance réalise que l'objecteur n'est autre qu'Olivier, le mari de Pascale.

 

- Il a des limites quand même, je ne veux pas de ça chez moi ! Ajoute-il sur un ton furibard.

 

J'ai comme dans l'idée que ma petite prestation va être stoppée là. Pascale se relève furieuse :

 

- Tu ne peux pas nous foutre la paix, si ce que je fais avec mes invités ne te plaît pas, tu n'es pas obligé de rester !

- Je suis chez moi et je fais ce que je veux ! Et j'en ai marre et plus que marre de tes excentricités !

 

Pascale hésite, puis se tourne vers moi !

 

- T'occupes pas de lui, on continue !

 

Ça ne me semble pas trop raisonnable mais ce n'est pas moi qui commande. Pascale va pour se remettre en position, Olivier s'avance alors, franchement menaçant. Quelqu'un s'interpose pacifiquement en plaçant ses bras en croix :

 

- Du calme ! Pascale il vaut mieux qu'on arrête ! Dit quelqu'un.

 

Confusion... la plupart des gens ont quitté leur siège, Pascale s'est relevée et s'est reculée d'instinct, puis intervention de Laure, la petite rousse qui tente de remettre de l'ordre dans sa tenue débraillée :

 

- Ecoutez, si Pascale est d'accord, je propose qu'on finisse la soirée chez nous, comme ça on sera tranquille, chacun n'aura qu'à emporter une partie du buffet...

 

Ma soumise se tourne vers moi :

 

- Vous seriez d'accord ? Je vous paierais le supplément de temps dans ce cas !

 

Je la rassure. A priori tout le monde à l'air d'approuver cet insolite déménagement... Mais personne ne sait exactement ce qu'il faut faire dans le détail... on nage en pleine confusion.

 

- Bon alors dans une demi-heure chez nous ! Confirme Laure

 

Je ne vois plus le mari, mais je ne vois pas trop ce qu'il pourrait faire maintenant ! Je rejoins l'antichambre pour me changer, suivie de peu par la maîtresse des lieux.

 

- Je suis désolée de tous ces imprévus.

- Pas grave !

- On va faire comment là-bas, on ne va peut-être pas tout recommencer...

- Je vais improviser, ne vous inquiétez pas, je crois que je saurais faire ! Le début vous a plu ?

- Super ! Je commençais à m'éclater, vous êtes super, j'espère que nous aurons l'occasion de faire mieux connaissance en dehors de vos activités.

- Pourquoi pas ? Répondis-je sans m'engager mais sans non plus en écarter l'éventualité.

 

Nous retournons au salon, où sont encore présents une bonne moitié des participants. Mais je ne vois pas Anna ! Je suppose qu'elle est aux toilettes, j'irais bien aussi, mais si je veux faire de l'uro tout à l'heure, ça risque de faire un peu juste. Toujours est-il qu'au bout de cinq minutes, ma copine n'avait pas réapparue, voilà qui commence à titiller mon impatience, et celle-ci finit par se mouvoir en inquiétude quand je vois un type qui manifestement revient des toilettes. A moins qu'Anna excitée par le spectacle ait été s'envoyer un mec dans un coin, je sais bien que de sa part, il faut s'attendre à tout mais ce serait tellement contradictoire avec l'attitude qu'elle avait adoptée ici depuis le début. Je demande où c'est, je vais voir, pas d'Anne-Gaëlle, ni dans les chiottes, ni dans la salle de bain attenante. Je ne vais pas fouiller toute la baraque tout de même, je ne suis pas chez moi ! Je reviens lance à la cantonade, du moins ce qu'il en reste :

 

- Quelqu'un saurait où est passée ma copine ?

 

Alors évidemment, au lieu de me répondre, on me demande si ma copine c'est bien la petite blonde comme-ci, comme ça... Non, non, c'est une camionneuse à moustaches qui chausse du 48...

 

- Elle n'est pas partie avec Olivier ? Propose quelqu'un.

 

Oups ! C'est quoi ce délire ?

 

- Olivier, le mari de...

- Oui, me confirme un autre, elle est sortie avec Olivier et Daniel.

- C'est qui Daniel ?

- Le copain de mon mari ! Précise Pascale.

 

Quelque chose m'échappe ! Qu'est-ce qu'Anna serait partie faire avec ces types.

 

- Vous devez vous tromper, ce n'est pas possible !

 

On me confirme que si, mais que bon, ils ont pu confondre !

 

- Je ne pars pas sans ma copine !

 

Pascale ne comprend pas trop non plus ce qui se passe. Elle interpelle la très discrète soubrette de ces lieux.

 

- Tu fais le tour de la maison en quatrième vitesse, je veux savoir si mon mari et Daniel sont quelque part, moi je file au parking.

 

Du coup les personnes qui sont restées ne partent plus, et restent là, interloquées, inutiles

 

- Il a pris sa voiture, nous avise Pascale, en remontant au bout de cinq minutes.

 

Ça ne tient pas debout !

 

à suivre

Par chanette - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 08:36

Chanette 12 : Le gage de la bourgeoise par Chanette 2 – Anna en galère

Anna

Intermède : Chez Pascale – 0 h 35

 

– Allô ! Chanette !

– Anna ! Tu es où ?

– Ne t’inquiète pas ! Tout va bien, je te rappelle dès que je peux, tout va bien. Bisous !

– Attends…!

 

Plus rien !

 

– C’est votre amie ? Demande bêtement Pascale

– Il se passe quelque chose, ce n’est pas normal qu’elle ne m’ait pas donné d’explications…

 

J’essaie de la rappeler. En vain !

 

– Mais qu’est-ce qu’ils lui ont fait ?

 

Du côté de Meudon – 0 h 40

 

– Elle n’est plus là !

– Elle a dû se faire prendre en stop ! Bon on rentre !

– Olivier, j’ai la trouille, cet appel n’est pas clair… Je préfère qu’on attende…

– Bon d’accord ! Je t’emmène sur les Champs, on va boire un verre tranquillement.

 

/Anna Gaëlle… de nouveau ! 0 h 45

 

L’impression d’avoir fait une connerie ! Je voulais rassurer ma copine ! Mais elle va se demander pourquoi j’ai été si brève ! Je n’ose pas redemander le portable ! Et puis pour dire quoi ? En raconter de trop, c’est me dévoiler aux yeux des quatre zigotos qui sont dans la voiture ! Pas question ! Déjà la prostitution a mauvaise réputation, mais s’ils apprennent que je les ai sucés pour de l’argent alors que ce n’est pas mon job, je vais passer pour la reine des salopes !

 

– Tu fais ça depuis longtemps ! Demande Myriam.

– Un an ou deux, mais, excuse-moi, je n’ai pas trop envie de parler de ça ce soir.

– D’accord, je n’insiste pas, je crois deviner que tu es un peu en galère, tiens voilà ma carte, si tu as envie de parler à quelqu’un, appelle-moi, tu, ne me dérangeras pas !

 

Et elle me file un petit carton, je lis Myriam, (juste le prénom) coiffeuse. Ah, bon !

 

– C’est quoi ton prénom ?

– Anna !

 

A quoi bon mentir sur ce point ! Brave fille, cette Myriam, un peu allumée, mais sans doute un bon fond.

 

On arrive à la gare, les grilles sont fermées

 

– Attend, il y a trois gares à Versailles ! Propose quelqu’un !

– Si celle-là est fermée, les autres aussi !

– On pourrait peut-être l’emmener à Paris, à cette heure là, ça roule bien ! Propose la petite métisse.

– Hé ! Je me lève à 5 heures, demain, moi !

– Demain c’est samedi !

– Tu ne te serais pas fait lécher, on serait arrivé à temps à la gare ! Rigole bêtement l’un des trois zigotos

– Oh, ça va ! Répond Myriam. Tu peux appeler un taxi d’ici, tu décroches le truc, c’est gratuit, si tu n’en trouves pas tu peux faire du stop dans l’avenue qui est au bout !

 

L’ascendant de la fille sur le groupe semble bien avoir quelques limites !

 

– Allez, on te laisse, bisous !

 

J’échange un chaste baiser avec la fille, les mecs, eux ne me disent même pas au revoir. J’appelle un taxi qui arrive rapidement, le chauffeur me dévisage comme si je sortais d’un film d’angoisse : c’est sûr que je dois avoir une allure assez peu romantique avec ma tenue sexy froissée et tachée, ainsi que mon maquillage un peu destroyé après avoir sucé trois quéquettes et une minette !

 

– Vous avez du liquide ?

 

J’ai failli avoir un rire nerveux, mais je le rassure ! On démarre ! Je sors ma trousse et commence un petit ravalement de façade. C’est vrai que j’en avais besoin.

 

– On a fini sa petite journée ? Demande bêtement le chauffeur afin de dire quelque chose !

– Je viens d’avoir quelques soucis mais je n’ai pas du tout l’intention d’en parler !

– Z’avez tort, quand on a des soucis, faut parler, ça fait toujours du bien !

 

Je ne réponds pas ! J’espère qu’il ne va pas devenir lourd celui-là, parce que là je crois que je vais péter les plombs !

 

– Bon, moi je dis ça, c’est comme vous voulez !

– Je vous remercie de me permettre de faire comme je veux !

– Ah ! Vous fâchez pas ma petite dame !

– Je ne suis pas votre petite dame, je n’ai pas envie de parler, j’ai besoin de calme et d’ailleurs votre radio me casse les oreilles !

– Vous n’aimez pas la musique ?

– Si justement !

 

Il a fini par se taire et il a baissé de façon assez symboliques le son de sa station de radio débile.

 

Paris 16ème – 1 h du matin

 

Olivier emprunte l’avenue Victor Hugo, il vérifie si aucune voiture banalisée ne serait en faction, mais de toute façon il n’y croit pas, il joue les fins limiers pour rassurer son ami. Il le rassure et le quitte.

 

La mère de Daniel n’a pas réussi à retrouver le sommeil.

 

– Il y a quatre personnes qui sont venus réclamer après toi, tout à l’heure, ils m’ont raconté un drôle de truc, qu’ils étaient des amis à toi, mais je ne les ai pas cru. Ils étaient très corrects, je crois que c’était des policiers…

– Des policiers !

– Oui des policiers ! Et comme on a rien à se reprocher je leur ai donné ton numéro de portable, du coup ils sont partis.

– Qu’est-ce qu’ils t’ont dit d’autre ?

– Rien…

 

Daniel devient vert, c’était donc bien la police ! Vite… prévenir Olivier… Mais cet imbécile n’a pas rebranché son propre portable ! Oh là là ça va mal ! Pourvu qu’il ne soit rien arrivé à la fille ? Le téléphone fixe de Pascale… tant pis…

 

– Euh, Pascale ! C’est Daniel !

– Daniel ! Mais tu téléphones d’où ? Où est Olivier et où est la fille ?

– Olivier arrive d’une minute à l’autre, dites-lui de me rappeler d’urgence !

– Daniel, où est la fille ? Que lui avez-vous fait !

 

Daniel raccroche ! Pas évident ! Elle va rappeler ! Voilà, elle va rappeler ! Elle rappelle ! Il ne décroche pas. Deuxième tentative, il ne bouge pas ! Le portable à présent ! Le numéro est masqué… C’est donc Olivier qui est déjà rentré, c’est vrai qu’à cette heure là, ça roule bien… Raté c’est Pascale !

 

– Daniel, pour l’amour du ciel, dites-nous ce qui est arrivé à cette fille ! Demande Pascale

– Mais il ne lui est rien arrivée, on l’a largué je ne sais plus où pour casser la soirée… foutez-moi la paix avec ça, on n’a pas fait un crime…

 

Sa mère ne comprend plus rien !

 

– Tu aurais réellement des ennuis, mon petit ?

– C’est rien du tout, on s’est embrouillée avec une autostoppeuse. Tout cela sera réglé demain !

– Si c’est rien du tout pourquoi tu t’affoles comme ça ?

– Je sais pas, c’est nerveux !

 

Chez Pascale : 1 h 15

 

J’essaie en vain d’appeler Anna : Personne chez elle, et ses portables sont toujours en répondeurs.

 

– S’ils l’ont abandonné dans Paris, elle aurait trouvé le moyen de me prévenir, et elle serait rentrée chez elle…

– On prévient la police ! Propose Laure

– On va attendre qu’Olivier rentre, inutile de lui dire que son copain a appelé.

– Bon qu’est-ce qu’il fout, il ne faut pas dix minutes pour venir de Victor Hugo ! Bougonne Eric.

– Il y a des feux rouges…

 

Je suis à cran, je sens que ça ne va pas se passer en douceur cette affaire-là, si toutefois il arrive… Je fouille dans mon sac, en sort discrètement la bombe de lacrymo…

 

Un bruit de voiture qui freine par la fenêtre ouverte… Olivier. Et voilà l’olibrius qui se ramène fier comme un bar tabac…

 

– Bonsoir tout le monde ! Alors la fête est finie ! C’était bien ?

 

Mes trois compagnons de ce soir s’approchent de lui. A moi de jouer, je ne vais pas faire dans la dentelle ! Je bondis ma bombinette à la main :

 

– Ecoute connard, si tu ne me dis pas tout de suite ce qu’est devenue ma copine je te gaze, et à cette distance là, je te garantis que tu devras porter des grosses lunettes jusqu’à la fin de ta vie !

 

Laure tente de s’interposer !

 

– Pas de violence, ça ne servira à rien !

– Alors qu’il parle !

– Tu crois c’est une pétasse qui va me faire peur !

 

Ce con est en train de me tester ! Si j’appuie sur le truc on va tous tousser comme des dingues, même si c’est lui qui sera le plus touché ! Est-ce qu’il croit que je vais prendre ce risque ? On est en train de jouer au poker menteur tous les deux alors qu’il y a peut-être une vie ne danger ! On se toise…

 

– Alors ?

– Alors, rien, vas-y gaze-moi si tu en as le courage !

 

Eric passe derrière Olivier et avec un geste d’une étonnante rapidité lui fait une espèce de clé au bras ! Immobilisé l’autre !

 

– Je suis désolé Olivier, mais si tu ne réponds pas, je vais serrer… Mademoiselle, soyez gentille, rangez votre joujou, c’est dangereux…

– Aie !

– Bon, Olivier, tu as fait une connerie, alors il faut mieux que tu t’en sortes, si c’est grave on va voir les flics tous ensemble, parce que tu ne gagneras rien à attendre. !

– Mais vous êtes complètement parano ! Tous ! Demain je me barre de cette maison de dingues.

– Qu’est-ce que tu as fait de la fille ?

– Mais arrête, connard tu me fais mal, tu vas voir ta gueule quand tu m’auras libéré !

– Je n’ai pas l’intention de te libérer !

 

Le téléphone sonne ! C’est Daniel ! Pascale répond :

 

– Non, non Olivier n’est pas encore rentré !

– Qui c’est, c’est pour moi ?

– Ce n’est rien c’est Daniel qui voulais te parler, il a l’air mort de trouille !

– Bon vous me lâchez, oui ?

– Où est la fille ?

– On l’a largué dans la forêt de Meudon, on a voulu lui faire peur et quand on est revenu la récupérer elle n’était plus là, donc quelqu’un a dû la prendre en stop !

– A quelle heure

– Je sais pas, vers minuit…

– Et tu as fait quoi depuis ce temps-là ?

– On a été boire un coup sur les champs, tu veux le ticket ?

– Non, c’est pas possible, ce qu’il raconte ! Elle serait déjà là ! Criais-je !

– Les deux versions correspondent ! Conclue Eric ! Mais effectivement ça n’explique pas qu’elle ne donne pas de ses nouvelles.

 

Eric relâche sa prise ! Olivier vocifère :

 

– Vous êtes vraiment des tarés, des connards… des grosses putes…

 

Il quitte la pièce ! Je sens que je vais craquer, que faire à présent ?

 

– Ils l’ont tué, les salauds, ils l’ont tué !

– Non, Chanette, s’ils lui avaient du fait du mal ils ne seraient pas rentrés tranquillement chez eux… pour dormir.

– Sauf s’ils ont l’impression d’avoir fait un crime parfait… et puis qu’est-ce qu’il voulait lui dire de si urgent l’autre ?

– Bon, je propose quelque chose, le Daniel me parait moins coriace qu’Olivier, on va redébarquer chez lui… et si ça ne le fait pas on prévient les flics…

 

Ça ressemble à un plan désespoir, mais comme je n’ai rien d’autre à proposer… On se met nos petites affaires, on va pour sortir sur le palier… mon portable sonne…

 

Anna Gaëlle : vers 1 h 30

 

Enfin chez moi, enfin tranquille, je fais quoi maintenant ? Ce n’est pas le choix qui manque : décompresser brutalement et me payer une grosse crise de larmes, prendre une douce bien chaude, téléphoner à Chanette… Mais bien sûr que c’est ça la priorité :

 

– Allo Chanette !

– Anna…

– Ecoute, Chanette, je viens d’arriver chez moi, je suis vivante, je suis entière, mais j’ai besoin de parler, alors comme c’est un peu de ta faute si je me suis retrouvée dans un plan foireux, j’aimerais bien que tu passes. Tu peux tout de suite ?

– T’es toute seule chez toi ?

– Comme une grande !

– Et t’as besoin que je t’apporte quelque chose !

– Non ! Tu viens ?

– J’arrive, je serais chez toi dans une petite demi-heure !

 

Chanette de nouveau 1 h 30

 

Bien sûr que je vais y aller ! Sentiments partagés en ce moment, tout se mélange, la joie de la savoir saine et sauve, mais la crainte d’apprendre ce qu’on lui a fait, le remord de l’avoir embarquée dans cette galère, la rage contre Pascale qui a aurait dû faire en sorte d’écarter délibérément son mari de cette soirée et qui ne l’a pas fait, la haine contre ce mari débile.

 

– Bon j’y vais !

– Vous êtes en voiture ?

– Non, dites-moi où je peux trouver un taxi !

– Je vais vous accompagner, me propose Pascale.

 

Je n’accepte que parce que ça va me faire gagner du temps, je prends congé de Laure et d’Eric… et zou…

 

Retrouvailles

 

– Je suppose qu’elle souhaite vous voir seule ? M’interroge Pascale dans la voiture !

– Ça me semble évident !

– Comprenez-moi, j’aurais tout de même aimé savoir ce que les hommes lui on fait !

– Je vous comprends très bien, je vous passe un coup de fil demain matin !

– Je suis vraiment désolée, encore une fois pour tout ça, le moment est mal choisi, mais j’aimerais vous donner l’occasion de me faire pardonner tout ça !

– Personne n’est parfait, vous avez fait une connerie en sous estimant la capacité de nuisance de votre mari ! Et moi j’ai fait la connerie d’accepter ce plan à la con et d’y mêler ma meilleure amie ! On va donc dire qu’on est aussi conne l’une que l’autre !

– C’est effectivement une façon de voir les choses… répondit-elle dans un soupir.

 

On arrive, je la fais stopper, j’ouvre la portière, attrape mon gros sac dont la présence est devenue incongrue :

 

– Au revoir Chanette, bon courage et n’oubliez pas de me téléphoner !

 

Je lui fis un petit sourire, mais pas de bisou, pas envie !

 

Anna m’ouvre ! Drôle d’allure, enveloppée dans un peignoir attaché à la diable, les cheveux trempés, le regard bizarre. On s’enlace, on se bise, elle me fait une crise de larmes, je ne peux même pas la consoler, c’est contagieux, nous voici en train de chialer toutes les deux comme des madeleines de Commercy.

 

L’orage finit par passer, tous les orages finissent toujours par passer, mais j’ai tendance à penser qu’on est plutôt en ce moment au milieu d’une courte éclaircie.

 

– Viens !

 

Je la suis dans son salon, salon de dingue, je ne m’y ferais jamais… On le dirait conçu par les designers les plus fous de la capitale, pas du tout mon style, je suis toujours restée très classique.

 

Sur la table basse, son portefeuille, une bouteille de Martini et un grand verre rempli de façon fort peu raisonnable ! J’ose espérer que ce n’est que le premier !

 

– Je te sers quelque chose !

– Un jus d’oranges

– Tss, tss, après ce que j’ai vécu cette nuit on va pas boire du raplapla, j’ai un vieil armagnac que m’a apporté un client de la galerie… (vous ais-je dis qu’Anna tenait une galerie d’art ?)

 

Je lui aurais bien ressorti la vieille blague sur le « vieillard maniaque » mais je ne pense pas que les circonstances se prêtent à la galéjade. Bon je n’ose pas la contrarier, qu’elle me le serve, je ne boirais pas tout !

 

– Alors raconte !

– Attend ! Tout d’abord…

– Tout d’abord quoi ?

– Tout d’abord, je voudrais te dire que je ne suis pas du tout en colère après toi… Je pourrais… mais je suppose que tu ne pouvais pas savoir…

– Je répète tout le temps pourtant que je n’ai pas besoin de faire d’extra… cette fois c’est fini plus d’extra, plus jamais…

– Bon donc c’est clair on est pas fâchée !

– D’accord c’est très clair…

 

Elle m’inquiète un peu… quand même.

 

– Raconte-moi tout, Anna !

 

Alors, sans d’abord rien dire, elle sort de son portefeuille, quatre billets de 20 euros et une carte de visite !

 

– Ben voilà, j’ai fait trois pipes à 20 euros, plus un broute minou à la coiffeuse, elle m’a laissé sa carte, la coiffeuse, donc c’est pas du viol, c’est bien du business ! T’es d’accord avec moi ?

 

Oups ! Elle a pété un câble ou quoi ?

 

– Attends, ce sont les deux mecs qui t’ont obligé à faire des pipes ? Je ne comprends pas bien, là !

– Ils étaient trois ! Et puis ils m’ont pas obligé, non, mais je ne pouvais pas faire autrement…

– Trois c’est qui le troisième ?

– Ben oui trois, le chauffeur, le mec qui était à côté du chauffeur et le mec qui était à côté de la nana…

– Anna, je suis désolée mais je ne comprends rien ! Il y avait Daniel et Olivier, qui c’est le troisième et qui c’est la nana ?

– Mais non, il y en a un qui s’appelait Karim, et la fille c’est Myriam, regarde elle m’a donné sa carte, elle est coiffeuse !

 

Mon dieu, elle déraille à bloc !

 

– Ecoute Anna, on va faire une chose, tu vas me raconter tout ça dans l’ordre… D’accord !

– Mais je t’ai tout raconté !

– Je sais, mais j’ai pas tout compris, je suis fatiguée… Alors on va commencer par le début, pourquoi est-ce que tu as suivi le mari de Pascale ?

– Ben, bien obligé !

– Mais explique moi pourquoi !

– Il m’a fait croire que c’était un flic…

– Ok, et après…

 

Il a bien fallu une demi-heure pour démêler cette incroyable histoire… et puis comprendre son état d’esprit. J’ai d’abord cru qu’Anna était choquée d’avoir été prise pour une prostituée… en fait elle a été surprise, en plus de dix ans d’amitié, sa complicité avec moi a été très loin et sans avoir pratiquée vraiment l’activité elle l’a parfois côtoyé d’extrêmement près sans que cela ne lui pose de problème. D’autant que c’est un sujet que nous abordons assez fréquemment. Non ce qui l’a choqué, c’est la peur à posteriori de la situation dans laquelle elle s’est trouvée, obligée de jouer gentiment le rôle de la prostituée pas chère pour éviter… pour éviter quoi… un viol sans doute…

 

J’essaie de la raisonner, de lui expliquer qu’elle s’est trouvée dans une situation moyenne, elle aurait pu avoir énormément de chance, un type correct qui la ramène illico à Paris sans question, sans proposition, elle aurait pu tout aussi bien tomber sur des brutes… Pas facile, quand on est dans un état de choc, le discours perd sa cohérence et sa chronologie, on répète mille fois la même chose.

 

– Tu crois que je devrais la contacter la coiffeuse ! demande Anna, me coupant la parole.

– Elle est jolie ?

– C’est une beurette ou une métisse, je sais pas trop, oui elle est mignonne, j’ai pas compris ce qu’elle foutait avec ces trois mecs !

– Qu’est-ce que ça peut faire ? Ce n’est pas ton problème, laisse tomber, tourne la page, tu sais ce que tu vas faire, tes foutus billets je vais te les piquer et je vais t’en donner des miens à la place et la carte de la coiffeuse on va la foutre à la poubelle.

– Non, je crois que j’ai quand même envie de la revoir !

– Mais pourquoi ?

– J’aime bien parler avec les filles que je lèche !

 

Je prends ça à la rigolade, du coup elle rit avec moi, on rigole toutes les deux, je me laisse aller, ça me fait du bien, mais ça doit encore faire plus de bien à Anna !

 

– Sérieusement tu veux la revoir pourquoi ?

– Pour la remercier, c’est la seule qui a été gentille avec moi… je suis sûre que si elle n’avait pas été là, ça ne se serait pas bien passé !

– Tu sais qu’il est bon ton vieil armagnac ?

– Je t’en ressers ?

– Une goutte !

– Chanette, je voudrais te demander quelque chose !

 

Le ton est grave, je m’attends au pire…

 

– Vassy demande !

– Franchement ta cliente, elle est conne, elle pensait que son mari laisserait faire…

 

Oups ! C’est ça sa demande dramatique !

 

– C’est un couple « officiel », ils ne font plus rien ensemble, mais ça ne les empêche pas de s’engueuler à propos de leur conduite respective, enfin surtout celle de Pascale… Elle pensait qu’il en profiterait pour sortir ou du moins qu’il resterait neutre… Elle a mal évalué la situation, c’est tout.

– Ben, moi je te dis qu’elle est conne !

– C’est ton droit !

– Dis, Chanette, tu me trouves comment comme ça ?

– Comment ça « comme ça ! »

– Pas maquillée, avec un sale peignoir, pas peignée…

– … et plein de boutons partout sur la peau !

 

Du coup elle écarte son peignoir…

 

– Où tu as vu que j’avais des boutons, toi ? J’ai pas de bouton.

– Enlève tout, je vois pas bien !

– Oh, toi, j’ai l’impression que tu veux me voir à poil !

– Pourquoi pas, un petit massage ça te ferais peut-être du bien, et après si tu veux je peux rester dormir avec toi, je vais envoyer un message à Phil…

– Non, Chanette, je ne veux pas de massage ! Dit-elle fortement.

– Ça te détendrait…

– Si tu veux me détendre, fais-moi l’amour !

– C’est pas un problème, approche toi donc !

– Tu comprends, ça me gênait de te demander ça comme ça, mais j’en ai besoin, je veux m’endormir en ayant eu du sexe, mais du sexe dont j’ai envie, pas des bites qu’on m’a forcé à sucer, et d’ailleurs ces porcs ils m’en ont foutu partout…

– Je sais, on dirait presque que c’est ça qui t’as le plus gêné…

– Oui, parce que ce n’est pas parce qu’ils m’ont payé qu’ils doivent me manquer de respect…

– Ils ne t’auraient pas payé, cela aurait été pire, tu l’as dit toi-même…

– C’est pas simple tout, ça, je ne pense pas être traumatisée, mais ça me ferait chier de penser sans arrêt à tout ça quand je vais m’endormir…

– Approche !

 

Toujours assise, j’écarte les jambes et je l’attrape par les fesses afin de la coller contre moi…

 

– T’as le cul tout frais !

– C’est pas nouveau !

– Quelques bonnes claques dessus, ça devrait le réchauffer

– C’est pas nouveau, non plus, mais cette nuit j’ai plus besoin de douceur que de fessés.

– OK

 

J’approche ma bouche du téton droit de ma copine et je le porte à mes lèvres, sans le mouiller, et je l’aspire, je le presse… un bisou sec en quelque sorte. Anna a toujours eu la peau extrêmement douce, et la caresser a toujours été un enchantement, je ne m’en prive donc pas. Je change de téton, réprimant mon envie de le mordiller. Ça commence à m’émoustiller cette affaire-là. Pas, elle, qui a du mal à réagir… Je passe à la vitesse supérieure en faisait maintenant intervenir ma langue, normalement elle devrait gémir, me dire que c’est bon… mais elle reste désespérément muette. J’espère que toute cette histoire ne lui a pas causé un choc plus important que je ne le croyais. J’abandonne les seins, lui fais un sourire complice qu’elle me rend bien volontiers, j’approche mes lèvres des siennes, on se roule un patin… là, elle est bien obligée d’être un peu plus active, mais ce n’est pas encore ça qu’est ça… Et puis j’ai une idée :

 

– Enlève-moi ce peignoir ! Et allonge-toi sur le canapé… sur le ventre !

– Non, je n’ai pas envie de fessée, Chanette !

– Fais-moi confiance ! Pour l’instant je n’ai pas l’intention de te fesser !

 

Elle s’installe mollement

 

– Alors tu te décontracte, je sais ce n’est pas facile, mais je vais essayer de t’aider, tu places ta tête sur le côté… ferme les yeux…

– Pas de massage, Chanette…

– Je ne vais pas te masser…

 

Je me déshabille très vite, puis je la caresse sur tout son corps, insistant bien sûr au niveau de ses jolies petites fesses bien rebondies. J’alterne les caresses du plat des mains, (celles qui flattent la main) avec d’autres prodiguées uniquement du bout des doigts (celles qui flattent l’être que l’on caresse). J’insiste sur les points sensibles, la nuque, l’arrière des oreilles, et les fesses, toujours les fesses, encore les fesses… je place mes doigts en araignée en haut du dos et je descends lentement en maintenant une certaine pression…

 

– Ça fait du bien… me dit-elle enfin.

 

Ah ! Enfin ! Elle réagit ! Je refais la manœuvre plusieurs fois, augmentant la pression des doigts à chaque fois, la trace de l’ongle finit par laisser une traînée rougeâtre sur son joli dos… Déjà elle respire plus fort… Je vais pouvoir faire maintenant quelque chose de plus « sexe ». Mais rien ne presse, c’est ma langue qui entre en action cette fois… La nuque, le dos, les fesses…je commence à lui écarter les globes fessiers…

 

…mais voici qu’elle se retourne comme une furie et viens m’enlacer, cette fois c’est elle qui veut un patin, et elle ne fait pas semblant, elle me bouffe carrément la bouche, je la suis à son rythme, on bave comme des cochonnes… elle finit par se dégager, se met à rigoler de son audace. On se caresse, mutuellement cette fois… j’hésite entre faire durer et lui apporte tout de suite le plaisir qu’elle demande. J’opte pour cette dernière solution, rien ne nous empêchera de recommencer si on en a envie… Et d’ailleurs elle me devance, à force de gesticuler dans tous les seins, on se retrouve en soixante-neuf, et la voilà sur moi en train de me lécher… j’aime lécher une femme par l’arrière, je trouve que le sexe est plus joli vue de ce côté, et puis la vision de son petit œillet tout fripé juste au-dessus n’est pas non plus pour me déplaire… Anna est mouillée, c’est déjà une bonne nouvelle, je lape tout ça, pendant que de son côté elle me titille le clitoris, gênant quelque peu ma concentration. Je lui rends la pareille. Ça va être l’inconnu, ça peut durer une minute ou se prolonger pendant une demi-heure, ou échouer… Le problème c’est que cette andouille gigote tellement de la langue qu’en ce qui me concerne, je ne vais pas tarder à « partir », du coup je ralentis mon action, m’abandonnant plus ou moins.

 

– Ne t’endors pas, me dit-elle, s’interrompant un court instant.

– Continue, je viens, lui répondis-je simplement.

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Elle a compris, s’active comme une dingue, je sens que ça monte, que ça monte… je pars ! La jouissance a été fulgurante, comme j’aimerais la sentir dans mes bras en ce moment, mais pour l’instant je lui dois autre chose… je reprends mes esprits quelques secondes, puis reprend ce que j’avais interrompu. Je lèche, je lèche, son clito est tout dur… je lèche encore et la voilà qui gueule… Comme une diablesse sortie de sa boite, la voilà qui se retourne, me gratifie d’un nouveau baiser baveux aux parfums de nos secrétions tandis que nos mains parcourent nos corps. Puis on finit par rester blotties l’une contre l’autre, sans bouger. Anna a fermé ses paupières, sa respiration devient profonde, elle s’endort dans mes bras… j’ai attendu un peu pour l’emmener dans le lit…et c’est moi qui ai eu du mal à trouver le sommeil…

 

Le lundi suivant

 

J’ai quitté Anna, le lendemain en milieu de matinée, j’ai essayé à plusieurs reprises de joindre Pascale, mais rien à faire, ça ne répond pas, je suppose que Monsieur et Madame sont en pleine crise conjugale, et de guerre lasse lui ai laissé un message demandant de me rappeler.

 

Le lundi, en arrivant au studio à 10 heures, je n’avais toujours pas de nouvelles. Un peu énervée, il fait un soleil magnifique qui me renvoie l’image des vitres nettoyées n’importe comment. Je paie une femme de ménage pour faire le ménage en grand une fois par semaine, et je constate une fois plus qu’elle en fait un minimum. Ça me gonfle. Pas de rendez-vous de programmé, j’entreprends de consulter mon répondeur, et voilà qu’on sonne à la porte !

 

– Pascale ! Tout va bien j’espère ! Entrez !

– Je ne vous dérange pas ?

– Du tout, je n’ai pas de rendez-vous !

 

Et voilà qu’on re-sonne ! Un client ! J’en fais quoi ? Je lui dis que j’ai un contretemps et lui propose de repasser demain ! Ben non, ça ne colle pas, le mec vient de province pour son boulot, il a un créneau ce matin et juste ce matin… Bon bref, si j’avais pris ma journée ou si je n’étais venu que pour 11 heures, il ne m’aurait pas vue, je suis gentille, mais je ne suis pas à la disposition des gens non plus. Il s’en va, pas content, il s’en remettra…

Je colle un petit panneau « je suis absente ce matin », et retrouve Pascale debout dans le salon.

 

– Je ne vous dérange pas !

– Non, non !

– Je me sens vraiment horriblement responsable de ce qui est arrivé vendredi soir, surtout vis à vis de votre amie, je me propose de vous dédommager. Euh… Comment l’avez-vous récupéré ?

– Entière ! Entière mais assez choquée tout de même.

– Vous pourriez me racontez ce qui s’est passée ?

– J’ai cherché à vous joindre pour vous le dire…

– Je sais, je n’étais pas trop joignable, on a eu une grave crise conjugale avec mon époux, cette fois la rupture est en marche !

– Il vous a donné sa version des faits ?

– Il m’a dit qu’il a embarqué votre amie en exhibant une carte tricolore, puis ils l’ont abandonné dans la nature après lui avoir piqué ses portables, d’ailleurs je vous les ai rapportés…

 

Je lui racontais alors une version un peu light de la suite des événements…

 

– Elle est tombée sur une bande de jeunes qui ont commencé à l’emmerder, heureusement un car de flic a eu la bonne idée de passer par là, mais ces cons là au lieu de l’aider, ils l’ont embarqué au poste pour un contrôle d’identité, il l’ont pris pour une prostituée et voulait absolument lui faire dire le nom de son souteneur…

– Je suis vraiment désolée ! Tenez prenez cette enveloppe !

 

Je la prends sans l’ouvrir.

 

– Il y en a une deuxième, pour votre amie ! J’aurais aimé lui remettre moi-même !

– Je veux bien vous confier ses coordonnées, mais sachez qu’elle ne souhaitera sans doute pas reparler des détails de cette histoire !

– Je comprends ! Euh… Dans votre enveloppe, il y a aussi le… Le comment on dit ? Le petit cadeau, c’est ça ? Pour une séance ! Si vous acceptez que je sois encore votre cliente, bien sûr, sinon, je n’en ferais pas une maladie !

– Et vous la voudriez quand la séance ?

– Tout de suite, ce serait possible ?

– J’ai peut-être une meilleure idée ! Un instant je vous prie !

 

Je décroche mon téléphone toute excitée par l’idée que je viens d’avoir !

 

– Allô Anna ! Tu fais quoi ce matin ?

– Rien, je bulle, c’est samedi, je n’ouvrirais la galerie que cet après-midi …

 

Je lui explique que j’ai Pascale « sous la main » et que si ça l’amusait de participer à une petite séance de domination, elle serait la bienvenue, elle accepte et miracle, me dis qu’elle est prête. Je lui demande de venir en métro, ça marche, elle sera là dans une « petite » demi-heure !

 

J’hésite sur la conduite à tenir, je pourrais aussi bien commencer la domination tout de suite, mais quelque part, ça m’embête, je ne veux pas non plus empêcher que le face à face entre les deux femmes ne se passe pas normalement. Je mets, Pascale au courant…

 

– … Le temps qu’elle arrive, vous pouvez aller faire un petit tour et boire un café, à moins que vous préfériez rester avec moi à discuter et dans ce cas c’est moi qui me ferais un plaisir de vous offrir le café !

– Je l’accepte volontiers !

 

Je m’en serais doutée, elle me précise alors ses rapports avec son mari : plus de vie sexuelle commune depuis très longtemps, mais un semblant de vie en couple essentiellement pour des raisons bassement matériels liés à leur familles respectives. En effet, après leur première crise conjugale les deux familles très traditionnelles s’étaient entendues, pour déshériter le couple si celui-ci décidait de divorcer. Ils vivaient leur sexualité chacun de leur côté, le mari, on ne sait où, et Pascale avec son amie dominatrice. Parallèlement elle se mit à organiser des parties fines chez elle, comme il fallait bien en aviser le mari, celui-ci demanda si sa présence gênait. Curieuse démarche, où se mêlaient le soucis de préserver l’image d’un couple uni y compris dans ces conditions, mais aussi un vieux fond de jalousie morbide. Il accepta donc plusieurs partouzes, auxquelles faute de participer activement lui-même, il demandait à son ami Daniel de le faire, il accepta aussi sans broncher que Pascale joue à ces jeux de gages qu’elle perdit, il essaya en vain de s’opposer à la réalisation du gage, et finit par péter les plombs quand il estima que celle qui était encore son épouse pour l’état civil était allée trop loin !

 

– Il n’y avait rien de prémédité, je pense que ça lui est venue comme ça, il s’est dit qu’en embarquant votre amie, ça casserait la partie !

– Et vous aller faire quoi ?

– Il faut qu’on consulte un avocat, on va cesser de vivre sous le même toit, et on continuera d’honorer de notre présence certains événements familiaux afin de donner le change !

 

On sonne ! Miracle : Anna est à l’heure ! Elle s’est crue obligée de s’attifer d’un ensemble en vinyle noir. Elle n’a pas dû passer inaperçue dans le métro !

 

– Heureuse de vous voir ! Lui dit Pascale sans oser lui tendre la main. Tenez, je vous ai apporté une petite enveloppe pour vous dédommager des conséquences de l’irresponsabilité de mon mari !

 

Anna prend l’enveloppe sans un mot, puis se tourne vers moi :

 

– La séance est commencée ?

– Non !

– Dommage… je me serais bien défoulée, là tout de suite…

– T’impatientes pas, on va commencer tout de suite ! Pascale tu te fous à poil, tu te mets à genoux, et sans qu’on ait besoin de te le redire tu vas nous lécher le cul !

– Oui, maîtresse !

 

Elle se recule pour se déshabiller, j’ai cru un moment qu’elle n’était pas très rassurée de la présence d’Anna, mais c’était tout simplement pour se rapprocher du fauteuil où elle se met à poser délicatement ses affaires.

 

Je réalise que je ne suis pas en tenue… Je fais quoi, je vais me changer ou pas ? Je décide que rien ne presse, par contre je retire tout le bas, si je veux qu’elle m’embrasse le cul, encore faut-il qu’il soit à l’air ! Anna fait de même.

 

Ça y est, madame est toute nue, elle a quelque chose de magique, plus je la vois, plus je la trouve belle, une beauté un peu particulière, un tout petit peu trop forte, un tout petit peu potelée, mais sans exagération…

 

Je me retourne, me penche légèrement en arrière et écarte mes globes fessiers… Anna m’imite et se place juste à côté de moi. Je sens la langue de ma soumise me titiller l’anus, elle le fait très bien, presque aussi bien qu’Anna et en tous cas bien mieux que les hommes à qui j’accorde cette faveur. Elle me léchouille deux ou trois minutes, puis spontanément s’en va ratifier ma copine de la même gâterie…

 

Je sens comme de l’impatience chez Anna qui ne se laisse lécher ainsi que quelques instants. Elle finit par s’avancer pour mettre fin à cette caresse buccale, puis me demande :

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– Tu me la laisses pour moi toute seule, juste deux, trois minutes !

– D’accord mais ne l’abîme pas !

– Debout, salope, lui dit-elle alors !

 

Pascale se relève. Puis ça va très vite ! Anna lui balance deux gifles qu’elle encaisse sans rien dire – juste un petit gémissement –

 

– Je vais te dire un truc, toi ! T’es vraiment la reine des connes ! Quand on a un mari aussi débile, on ne reste pas avec, ou alors si on veut rester avec, on n’organise pas des partouses devant son nez…

 

Notre soumise fait une drôle de tête, se demandant si on est encore dans le jeu SM où si on vient d’en sortir… Mais si elle veut savoir, elle n’a qu’à dire le mot de sécurité… Je ne préférerais pas, la gestion de la situation deviendrait difficile avec Anna qui me semble remontée à bloc.

 

– Avec ses conneries à ton mec, j’aurais pu aussi bien me faire trucider, ou me faire violer… Chanette a dû te raconter… j’ai quand même été obligé de sucer des bites, des sales bites pas lavées…

 

Holà ! Moi qui ai raconté une version expurgée à Pascale et Anna qui s’apprête à lui balancer la version complété… Mais après tout, est-ce si grave ?

 

– Tiens je vais te donner tout ce que tu mérites !

 

Et joignant le geste à la parole, elle lui crache au visage ! Pascale est livide. Anna se recule :

 

– A toi de jouer ! me dit-elle.

 

Quelque chose me gêne, je comprends bien sûr l’attitude d’Anna, je la comprends mais je ne l’approuve pas. Je me demande comment je vais pouvoir faire une séance classique… ma motivation viens de tomber à la cave… J’essaie de reprendre le dessus.

 

– L’autre fois, je t’ai fouetté, j’ai fait attention à ne pas te marquer ! Aujourd’hui c’est différent, je t’assure qu’en sortant d’ici, tu ne vas pas pouvoir t’asseoir pendant huit jours !

 

Elle ne bronche pas !

 

– Pfff, pour elle c’est même pas une punition ! Elle est complètement maso ! Faut trouver autre chose ! Propose Anna.

– T’as une idée ?

– Je sais pas, on peut la garder toute la journée dans une cage et tu la fais enculer par chacun de tes clients…

– Oui, mais si je n’ai que deux ou trois clients, ça ne va pas le faire…

 

Un coup d’œil sur la fenêtre dont le rideau n’est pas fermé correctement. Je m’en vais rectifier ça, et soudain l’idée ! Je me dirige vers le placard où est rangé l’aspirateur et je sors un tablier, ce n’est pas le tablier de soubrette avec lequel je travesti parfois certains de mes soumis, non, c’est un vulgaire tablier bien basique qui sert pour faire le ménage.

 

– Enfile ça !

 

Elle se le passe sans comprendre… Anna ne saisit pas très bien non plus. Je sors aussi du placard le produit à vitre :

 

– Voilà, ma femme de ménage n’a rien foutu ce week-end, alors tu vas bosser à sa place, il y a toutes les vitres à faire, et s’il te reste du temps tu pourras faire les poussières et passer l’aspirateur. On va te laisser le studio. Si quelqu’un sonne tu diras que tu es la femme de ménage et que je ne reçois pas ce matin… si on te pose d’autres question tu diras que tu sais pas. On revient tout à l’heure moi et Anna, on va boire un petit café…

 

Anna éclate de rire ! Pascale est blanche comme un linge mais ne bronche pas.

 

– T’as compris, j’espère ?

– Oui Maîtresse, balbutie-t-elle sans grande conviction.

 

Au café, je sens la volonté d’Anna de parler de tout autre chose, mais je lui balance quand même :

 

– T’as été vache avec elle, elle t’a dédommagé et toi tu as dû la casser moralement !

– Je sais j’en suis consciente, mais je n’ai pas pu m’en empêcher… au fait : je t’ai dit que je m’étais arranger avec un grossiste pour avoir des chaussures… tu sais les chaussures qu’on avait vu… et blabla…

 

On a bavardé comme des vraies pies, et une heure après, nous sommes rentrées. Et là, surprise, voilà que notre Pascale s’est rhabillée et qu’elle s’est installée, peinarde dans le fauteuil en train de lire un magasine… Un œil sur les vitres, elle n’y a pas touché !

 

– Dis donc, toi ! C’est quoi ce cirque ? Tu te figures peut-être que tu vas avoir une punition classique parce que tu n’as rien foutue…

– Alouette, alouette ! Répond-elle.

 

Le mot de sécurité ! En principe un soumis prononce ce mot qu’il a choisi quand il sent qu’il ne peut plus suivre, soit parce qu’il ne supporte plus la douleur, soit parce qu’il a présumé des pratiques qu’il pouvait accepter… Ce mot est censé mettre fin à la séance ! Mais là, j’avoue ne pas comprendre.

 

– Bon alors d’accord ! Tu veux arrêter, c’est ton droit !

 

Elle se lève :

 

– Je venais ici pour chercher ce que je méritais, c’est-à-dire une punition… mais puisque votre punition, c’est sans doute de ne pas me donner de punition… du moins au sens où je l’entends, je vais vous laisser… Vous avez peut-être raison de me traiter comme vous avez voulu le faire. Je ne mérite sans doute pas mieux… Au revoir, mesdames…

 

Elle se dirige vers la porte ! J’avoue ne pas savoir quoi dire… Elle se retourne une dernière fois :

 

– C’est étrange que vous ayez pu penser que faire la femme de ménage pourrait m’humilier. Il n’y a pas pour moi de sots métiers et je respecte tout le monde aussi bien les femmes de ménages, que les prostituées, enfin certaines !

– Je crois que nous ne nous sommes pas comprises… commençais-je !

– Ce n’est pas bien grave… ça s’ouvre comment votre truc ?

– Tirez vers la droite !

 

Elle disparaît avec un au revoir presque inaudible. On se regarde avec Anna, interloquées…

 

– C’est elle qu’est frappée, où c’est nous qu’avons fait une connerie ? Me demande ma copine

– Je crois surtout qu’on ne s’est pas compris !

 

J’ai son numéro de portable, j’appelle !

 

– C’est Chanette, je crois que vous avez oublié quelque chose…

– Je ne pense pas ! Qu’aurais-je oublié ?

– Ta punition, la vraie !

– Laissez tomber !

– Pascale ! Ecoute-moi bien, tu vas rebrousser chemin, revenir ici, la porte sera ouverte, tu entres, tu te déshabilles et tu t’agenouilles la tête dans le fauteuil. Et que ça saute !

 

Je raccroche !

 

– Tu crois qu’elle va revenir ? me demande Anna, sceptique.

– On parie ?

– Non, non, je vais encore perdre…

 

Pourtant je n’étais pas si sûre de moi que ça sur ce coup-ci…

 

Et soudain la porte s’ouvre… Pascale entre, fait sa grande dame et nous toise avec un sourire complice… Elle ne perd rien pour attendre celle-ci… Et tandis que je verrouille l’entrée, Madame se déshabille de nouveau, toujours de façon aussi méticuleuse, puis comme demandée elle s’agenouille devant le grand fauteuil, enfouit sa tête et attend. Je prête une fine cravache à ma copine !

 

– Toi à droite, moi à gauche, chacune notre tour pour le moment ! C’est moi qui commence.

 

Le premier coup est sec, Pascale l’encaisse sans bruit, juste un léger sursaut… une belle trace rougeâtre zèbre sa fesse gauche. Anna assène le coup suivant ! Cette fois notre soumise a râlé ! C’était un peu fort, elle a toujours été un peu dure dans ce genre de jeu, elle n’aurait jamais pu faire une bonne professionnelle sachant aussi s’adapter à ceux qui n’ont que peu de résistance… normal, chacun son truc… Je prends mon temps pour faire tomber le troisième coup… si parfois faire de la domination professionnelle m’emmerde… ce jeu-là reste néanmoins l’un de mes préférés (j’en ai d’autres). Le soumis se prépare à recevoir le coup qui tarde à venir, les muscles sont préparés mais finissent par se relâcher.

 

– Shlack !

– Ahh…

 

Anne joue au même jeu que moi, elle fait lanterner son coup qui finit par tomber et faire tressauter notre soumise. Et cette fois, moi, je ne fais pas attendre, je frappe mon coup dans la foulée

 

– Ahh

 

Anne me suit immédiatement, et moi aussi… elle vient de s’en recevoir quatre de suite, du coup elle se prépare au cinquième, celui-là attendra un tout petit peu…

 

On a fait durer le plaisir alternant les coups en rafales avec les coups espacés. Son cul est assez rapidement devenu rouge violacée, avec des boursouflures… A partir d’un certain moment, la peau peut saigner… j’arrête toujours avant…

 

– Debout ! Et retourne-toi !

 

Elle le fait ! Elle est épuisé, son visage est calme, mais des larmes ont coulé lui destroyant son maquillage… ça fait drôle… mais ce qui impressionne le plus Anna, c’est l’état des cuisses de notre soumise, elle est toute mouillée, cette symphonie flagellatoire l’a excité au plus haut point… et comme notre cerveau s’amuse parfois à nous dire plusieurs choses à la fois, je me dis donc que premièrement cette conne est en train d’en foutre sur la moquette et que je ne sais pas si ça se nettoie bien… La seconde, c’est qu’excitée comme elle est, elle va en vouloir plus… seule cela ne m’aurait pas gênée, mais Anna est là ! On va improviser…

 

– Ça va !

– Oui maîtresse, j’ai les fesses en feu !

– J’ai un truc à mettre dessus, ça va calmer la douleur…

 

Elle ne répond pas, attendant je ne sais quoi… il faudrait qu’elle comprenne que la séance est terminée… Ben oui toutes les séances ne sont pas multi-pratiques, là j’estime qu’elle a eu son compte… Anne m’interroge du regard. Pascale hésite un petit peu et finalement interroge :

 

– Je suppose que c’est fini !

– Oui, tu peux aller dans la salle de bain, si tu veux, tu prends une petite douche, et après je te passerais de la crème…

 

Elle prend son fourbi à maquillage dans son sac et elle y va…

 

– L’autre fois, on a fait l’amour ensemble ! Dis-je à Anna

– Je sais tu me l’avais dit !

– Je crois que là, elle ne demanderait pas mieux, mais ta présence doit la gêner quelque part…

– Tu veux que je me retire ?

– Ça va pas, non ?

– Je vais essayer un truc, j’ai vraiment été salope avec elle tout à l’heure. Tu peux nous laisses seule cinq minutes et après tu nous rejoins ? Me propose ma copine.

 

Anna et Pascale

 

J’enlève mes fringues, je garde juste mon soutif et ma culotte, et tandis que Chanette bricole avec son téléphone, je me pointe devant l’entrée de la salle de bain attendant que le bruit de la douche cesse. Puis j’entre.

 

– Chanette est au téléphone, c’est moi qui vais vous passer la crème !

– Vous croyez que c’est indispensable ?

– Ben ça va apaiser, et ça va aider à dérougir !

– O.K ! Qu’est-ce que j’ai pris, ce doit être la première fois que je déguste autant… mais bon, je ne vais pas me plaindre…

– Bon, je vous dois des excuses ! J’ai vraiment été salope avec vous tout à l’heure…

– Oui, un petit peu, mais c’est pas grave, à votre place j’aurais sans doute fais la même chose, je ne peux quand même pas vous en vouloir.

– On fait la paix, alors ? On s’embrasse ?

 

Elle s’apprête à m’échanger un chaste bisou sur les joues. J’y vais au culot, ça me plairait bien de l’épater la Chanette quand elle va nous rejoindre…

 

– Donne-moi ta bouche !

 

Pas besoin de lui dire deux fois. Nos lèvres se collent, nos langues se mélangent. Les mains se baladent, j’ai ses seins dans mes mains, elle glisse ses doigts dans mon soutien-gorge faisant sauter les bonnets. Déjà qu’elle était excitée, l’opportunité la comble, je n’arrive pas à reprendre l’initiative, elle est penché sur mes seins et les tètent l’un après l’autre comme si elle était en train de boire un biberon. Elle me donne de ces frissons la bourgeoise. Je ne peux pendant ce temps-là que lui caresser le dos et les bras. Tant pis, elle préfère peut-être donner que recevoir, je ne vais pas m’en plaindre…

 

Elle finit par s’asseoir au bord de la baignoire.

 

– A toi !

 

Je me baisse, lui suçote à mon tour un peu les nénés. Puis je descends jusqu’à son temple d’amour. La position n’est pas très pratique pour faire un cuni correctement, mais je me débrouille… Elle mouille déjà… dingue cette femme…

 

– J’aurais dû venir avant ta douche…

– On aura peut-être une autre occasion !

– Qui sait ?

 

Je continue à la laper dans cette position, mais si on veut faire les choses correctement il va falloir qu’on se positionne différemment. Et puis en plus j’ai envie de pisser… Je me souviens alors qu’elle n’a rien contre le champagne doré… même que c’est cette fantaisie qui a provoqué l’esclandre de son mari… Du coup je lui propose carrément. Elle accepte d’enthousiasme et se couche sur le sol de la petite salle de bain…

 

– Juste sur le corps ou tu préfères me boire ?

– J’ai soif !

 

OK, je vais pour l’enjamber, Chanette qui était plus ou moins cachée apparaît sur le pas de la porte. Elle s’est changée et s’est revêtue d’un petit kimono. Je me demande si en dessous elle a revêtu sa tenue de domina ou si elle est nue… Non il me semble bien qu’elle est à poil, je lui fais un clin d’œil.

 

Moi quand je pisse, je ne sais pas me freiner, il faut que ça dégringole, mais Pascale est bonne fille et avale tout ce qu’elle peut.

 

Chanette

 

Sacré Anna, elle a réussi à se l’envoyer, la voilà en train de se soulager sur le visage de la bourgeoise qui a l’air de se régaler que ça fait plaisir à voir… Je les laisse toutes les deux ou je m’en mêle ?

 

Le problème c’est que moi aussi, je commence à avoir une belle envie…

 

– Quand tu auras fini, tu me laisses la place, Anna, comme ça Pascale pourra nous dire laquelle des deux a le meilleur pipi…

 

J’ai donc arrosé la bourgeoise à mon tour, elle boit, elle se régale, je me tourne lui présente mon cul, je sais qu’elle adore ce genre de choses :

 

– Lèche moi le trou.

 

C’est qu’elle arrive à me faire frissonner, cette andouille avec ses petits coups de langues !

 

– T’aime ça, me lécher le cul, hein dommage qu’il ne soit pas plein de merde.

– Ah, oui, dommage !

– Remarque tu peux me mettre un doigt dans le cul

 

Je me suis laissé doigté quelques courtes minutes,, évidemment elle s’est léché les doigts, je n’ai pas vu dans quel état ils étaient mais Madame a eu l’air d’apprécier ! Quelle cochonne !

 

J’ai laissé ensuite Anna la chevaucher en position de soixante-neuf. Finalement je les laisse, un trio, cela peut être génial mais souvent l’une des trois est un peu laissée pour compte… Elles vont jouir… et moi… et bien la journée n’est pas finie… je ne bosserais pas aujourd’hui, je me rattraperais demain et Anna ne sera sans doute pas pressée de rentrer…

 

En fait après que les deux femmes eurent fini leur petite affaire, on a papoté toutes les trois autour d’un café, on a grignoté, puis on est sorties prendre le frais faire un peu de shopping dans le quartier, vers 19 heures, madame a insisté pour nous payer le restau…

 

– Cette séance ratée, vous seriez d’accord pour qu’on tente de la refaire. Et cette fois, je vous promets que ni mon mari, ni Daniel ne seront là !

– Si Anna est d’accord, moi ça marche !

– Mais bien sûr ma bibiche que tu vas l’avoir ta séance… mais à une condition ! Répond ma copine

– Oui, laquelle ?

– Que tu me fasses jouir devant tous tes amis…

 

Sacré Anna ! J’ai eu du mal à réprimer un petit rire nerveux !

 

FIN

 

© Chanette (Christine D’Esde) 3/2006 – reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

 

Ce texte a eu l’honneur d’être désigné comme meilleur récit pour l’année 2006

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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