Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 07:24

Chanette 21 - L'alibi de Frédo 2

bisou1719

2 - Anna Gaëlle, folle de son corps

 

Mercredi 24 septembre

 

J'ai dormi jusqu'à midi. Une bonne douche, un petit déjeuner appétissant.

 

Je dois donc rencontrer Frédo très brièvement à 19 heures devant la FNAC des Champs-Elysées. Ensuite je dois être au Charly bar de 22 heures jusqu'à 2 heures du mat. Quatre heures à m'emmerder ! La corvée quoi ! J'aurais pu travailler cet après-midi mais j'ai déplacé tous mes rendez-vous. J'irais bien me balader mais la météo a prévu de la pluie toute la journée.

 

Et voilà que mon téléphone sonne ! Anna-Gaëlle ! Serait-elle rentrée ?

 

- Coucou, je viens de rentrer, je te dis pas l'avion, trois heures de retard ! Je ne te dérange pas au moins ?

- Non, je suis à la maison, je ne travaille pas aujourd'hui.

- Tu fais quoi ce soir ?

- Je bosse !

- Le soir ? C'est nouveau ? 

- C'est pas nouveau, c'est exceptionnel, je te raconterai. Tu veux que je passe te faire un bisou ?

- Bien sûr, comme ça tu m'aideras à défaire mes valises.

- Ben voyons !

 

Anna-Gaëlle est mon amie et ma complice depuis plus de dix ans. Cette jolie blonde aux éternels cheveux courts travaillait jadis comme journaliste chez "Globo", un torchon people. Un jour elle m'avait joué un tour de cochon, j'ai voulu me venger et nous sommes tombées amoureuses l'une de l'autre. (voir "Chanette et la journaliste") Ce sont des choses qui arrivent ! Deux ou trois ans plus tard, suite à une aventure rocambolesque, elle hérita de la fortune d'un richissime "vieux beau" de la côte d'Azur (voir "Mariage d'argent : tourments") et se lançait dans le marché de l'art en ouvrant une galerie rue de Seine et en sillonnant la planète.

 

On est content de se revoir, on se regarde, on s'observe, on se rapproche, on s'embrasse, on s'embrasse encore mieux, on se pelote.

 

- Je regarde si j'ai bien fermé la porte ! Me dit-elle avant de m'entraîner dans sa chambre.

 

Il y a longtemps qu'Anna et moi ne faisons plus de "cérémonie", nous nous connaissons de trop, néanmoins c'est toujours avec un même plaisir renouvelé que j'aime la regarder se pavaner nue devant moi.

 

- J'ai pas un peu grossi ? Demande-t-elle en se dandinant devant son grand miroir.

- Meu non, tu me dis ça à chaque fois !

- Je radote alors ?

- A fond !

- Bon, ben puisque je radote...

 

Et la voilà qui après avoir tiré le couvre-lit et écarté les couvertures, elle se pose sur le lit, en levrette, les jambes très légèrement écartées et le cul relevé, ses orifices en évidence. C'est obscène et c'est beau.

 

- Alors on ne donne pas la fessée à sa vilaine copine qui radote ?

- Et si justement, la punition c'était de ne pas te punir ?

- Hé ! Déconne pas !

- Je vais encore me faire mal aux mains.

- Prend un truc !

 

Je regarde autour de moi en quête d'un objet contondant, je ne vois pas grand-chose.

 

- Mes mules ! Me souffle Anna.

 

OK ! J'en ramasse une et la tiens par la semelle ! Et bing, un coup sec sur son petit cul.

 

- Ça fait mal, j'espère ?

- Continue !

- Ça ne répond pas à la question ! Répliquais-je en tapant beaucoup plus fort.

- Aïe, continue !

- Si tu veux un cul tout rouge tu vas être servie !

- Aïe, c'est bon !

- Ça te fait mouiller, hein, ma salope ?

- Oui, oui, je suis une salope qui mouille.

 

J'ai beau l'avoir vu des centaines de fois, la petite Anna, n'empêche que devant le spectacle de sa chatte semi béante et dégoulinante, je suis toute excitée et que je ne peux m'empêcher d'y approcher mon visage, de commencer à lécher tout ça. Et de m'en régaler.

 

- Et après on dira que c'est moi la salope ! Se moque-t-elle gentiment.

 

Pour la faire taire, j'imprègne mon index de sa mouille et je le lui introduis dans le cul. Comme ça direct !

 

- Oh ! Ben v'la aut' chose !

- T'aimes ça, hein ?

- Ouiii ! Mais tu ne perds rien pour attendre, tu vas voir quand c'est moi qui vais m'occuper de toi.

- Des promesses, des promesses…

- Attends, je vais me retourner !

- T'aimes plus mon doigt ?

- Tu me le remettras !

 

Pas compliqué de deviner que mademoiselle veut prendre son pied. Je lui ai remis le même doigt dans le cul et en même temps de lui lèche la foufoune, je la fais lanterner un peu avant de lui titiller le clitoris.

 Chanette21b1.jpg

Dans l'état où elle est je sais qu'elle va nous pousser un cri à la Tarzan au moment de jouir. Ça ne rate pas !

 

- C'était bien ?

- Super !

- Toujours aussi discrète !

- J'ai du double vitrage ! 

- A toi de jouer ! 

 

Je me mets sur le dos, les jambes écartées, j'attends qu'elle vienne. Elle arrive, à quatre pattes en se dandinant comme une panthère en chasse.

 

- Tu me donnes une goutte de ton pipi ? Me demande-t-elle.

- J'ai pas envie !

- Tu ne veux pas me faire plaisir ? Force-toi un peu !

- Là sur le lit ?

- Au point où il en est ! J'oublie toujours de mettre une serviette !

 

Changement de position, Anna prend ma place et je me califourchonne au-dessus de son visage. Je "pousse". En vain ! Quand ça ne vient pas, ça ne vient pas ! Et voilà Anna qui se met à me caresser les cuisses.

 

- Bas les pattes, ça me déconcentre !

- Méchante !

 

Je me lève !

 

- Ben alors ? Même pas une petite goutte ?

- Bouge pas, je reviens. 

 

Je vais dans sa cuisine, ouvre le frigo et m'envoie une longue rasade d'eau très fraiche, puis j'ouvre le robinet d'eau froide et le laisse couler une bonne minute. Tout cela n'est que psychologique mais ça fonctionne assez souvent.

 

Retour dans la chambre. Reprise de la position. Je ferme les yeux, pense aux chutes du Niagara que je n'ai jamais vu. Je sens que ça peut venir, ça vient.

 

- Ouvre ta bouche !

 

Y'a pas grand-chose mais elle se régale ! Bien sûr qu'elle se régale ! Qu'est-ce que vous croyez ? Il est excellent mon pipi !

 

- Elle est bonne ma pisse, hein, ma cochonne !

- Hummm ! C'est un délice !

- Nettoie ma chatte !

- Demande le moi plus gentiment !

- Nettoie ma chatte, ma petite salope adorée !

 

Et on change encore de position, je suis allongée, Anna et entre mes cuisses, je m'amuserais bien à lui refaire une goutte ou deux de pipi pendant qu'elle me lèche, mais je n'y parviens pas, alors je m'abandonne, elle me farfouille la minette de sa langue agile, en profite pour me doigter le trou du cul, elle ne se presse pas, elle a raison, on a le temps. Tout cela commence à m'exciter pas mal, je sens des frétillements partout. La langue d'Anna attaque mon clito pendant que le doigt dans mon fondement passe la quatrième. Je sens que je vais venir ! Je hurle, tandis que mon corps semble se décoller du lit pendant quelques instants. 

 

Quand je pense qu'ils y en a qui ne savent même pas ce que c'est que le plaisir !

 

- Alors sinon qu'est-ce que tu racontes ?

- J'ai ramené trois projets d'expos d'Australie. Ces gens-là sont capables du meilleur comme du pire, il y a autant de fumistes qu'ailleurs, mais aussi des choses étonnantes et très belles. J'ai quelques exemplaires sur mon portable, je te montrerai ! Et toi ?

 

Je lui raconte ce que je suis en train de faire avec Frédo.

 

- A mon avis, tu viens encore de te fourrer dans un drôle de truc.

- Ouais, c'est un peu bizarre mais je m'inquiète pas trop.

- Et, il est comment ce mec ?

- Physiquement, pas trop mal sinon il en tient une de ces couches. Ça te dirait de m'accompagner ce soir ?

- On va se faire chier, non ?

- Ça, ce n'est pas impossible, mais disons que j'aimerais bien que tu viennes.

- Tu sais bien que je ne peux rien te refuser.

 

On est resté ensemble tout l'après-midi, on a grignoté un petit truc...

 

- Avant d'y aller, il faut qu'on passe chez moi, faut que je me change !

- Pourquoi, faut une tenue spéciale ?

- Je m'en passerais bien, mais ça fait partie du deal.

- Et moi, faut que je l'habille comment ?

- Un truc qui fait boîte, du décolleté, du moulant, du sexy.

- J'ai un machin bleu qu'est pas trop mal, je vais te montrer... Elle est très légèrement transparente, en fait tout dépend de la lumière, je ne vais rien mettre en dessous, ça ne ferait pas beau !

 

Chez moi, Anna fut prise d'un franc fou rire en me voyant passer la robe rouge que m'avait achetée Frédo.

 

- Mais pourquoi il veut que tu t'attifes avec ça ?

- Hier c'était pour me faire remarquer, aujourd'hui c'est pour qu'il y ait confusion entre les deux soirées dans le souvenir des témoins.

- Je te dis, c'est bizarre !

 

Un peu avant 19 heures je demande à Anna de s'éloigner. Il n'est en effet pas nécessaire que Frédo nous voit ensemble !

 

A 19 heures précises Frédo se pointe et me donne un petit paquet. Un petit truc dans un carton plat scotché dans du papier kraft 

 

- Vous donnerez ça au barman, à Pascal, pas à un autre, il est courant. Ne lui donnez pas de la main à la main, laissez-le sur la table et dites-lui de le prendre ! Il vous demandera votre numéro de vestiaire, vous lui donnerez discrétement.

 

Que de mystère !

 

- Bon voilà le programme, faites ce que vous voulez jusqu'à 21 h 30, mais restez sur les Champs. A 21 h 30 entrez à la FNAC, restez-y au moins un quart d'heure, repérez bien l'endroit où sont les variétés françaises, mémorisez la tronche du vendeur mais n'achetez rien, ne demandez rien, ensuite allez directement au Charly-bar 

 

Et le voilà parti.

 

Une fois dans la boite, je précise de nouveau à Anna, l'objectif de la soirée.

 

- En fait, on va relever tous les petits détails de la soirée, le genre de trucs que Frédo pourra raconter : "Si, si, j'étais bien au Charly-Bar et même que ce soir-là, j'ai vu ça et ça..."

- Mwais, qu'est-ce qu'on boit ?

- Du champagne ? Hier, je l'ai à peine goûté avec toutes les conneries que Frédo m'a fait faire.

 

On commande, comme convenu je paye en liquide et indique discrètement au barman mon numéro de vestiaire suivant les instructions de Frédo. Il prend le paquet déposé sur ma table.

 

- Mwais, on va dire que c'est buvable !

- C'est du champagne de boîte ! Rétorque Anna qui s'y connaît mieux que moi !

 

La musique est assourdissante, mais j'ai pris la précaution d'emporter des cachets qui fondent tous seuls dans la bouche, ça m'évitera de sortir avec le crane comme une citrouille. 

 

- Tu viens sur la piste ? Me demande la copine.

- Non, ça me prend le chou ! Vas-y, toi si tu veux !

 

Elle y va. Et la voilà partie se déhancher au son d'une musique soûlante. Elle a l'air de s'amuser comme une folle, elle envoie promener plusieurs mecs qui veulent se la brancher, mais se laisse draguer par une grande rousse à frisettes qui pourrait être sa mère. Elle gesticule tellement que les fines bretelles de sa robe dégringolent, si elle continue de la sorte elle va se retrouver avec les nichons à l'air d'un moment à l'autre.

 

Et ça ne loupe pas, sa partenaire éclate de rire, elle aussi, ainsi que d'autres personnes autour. L'incident n'a duré que quelques secondes, elle se réajuste et la rousse la prenant par la main, l'entraîne vers les toilettes.

 

Vu ce que j'y ai aperçu, hier, j'ai l'impression qu'elle aura des choses à me raconter en revenant.

 

A ma table, c'est le défilé, je ne compte plus (à partir de combien ne compte-t-on plus ?) les propositions diverses et variées : un petit verre, une petite danse, un petit tour dans un coin tranquille. Je réponds à chaque fois que je ne suis pas seule et que je regrette, Ils n'ont pas la lourdeur d'insister sauf un :

 

- Qu'est-ce que ça peut faire, on est ici pour s'amuser, c'est un endroit libertin.

- Je veux bien m'amuser, mais je choisis avec qui ! Bonne soirée Monsieur. 

 

Anna finit par revenir, je n'ai pas chronométré te temps qu'elle a passé aux toilettes, mais ça doit faire une bonne demi-heure. Son maquillage est complétement destroyé, ses cheveux sont trempés. Pas trop sexy en ce moment, la copine !

 

Elle récupère sa trousse de maquillage et repart pour revenir dix minutes plus tard après s'être refait une beauté. Enfin elle s'assoit :

 

- Alors tu t'es éclatée ?

- Pas mal, pas mal, tu veux que je te raconte ?

- T'en meurs d'envie, non ?

-  Alors voilà :

 

Le récit d'Anna

 

Donc la nana, je ne sais même pas son nom, m'entraîne vers les chiottes, sitôt arrivées, elle me plaque contre un mur, me serre contre elle, me roule un patin baveux qui m'étouffe à moitié, me pelote, une vraie sangsue…

 

Elle se recule un peu, et d'une voix assez autoritaire me demande de lui lécher la chatte.

 

Aucune hésitation ! Flexion des genoux tandis que la rousse retrousse sa robe. Surprise je m'attendais à une chatte épilée, en fait c'est une broussaille, et je te dis pas l'odeur, une chatte de rousse c'est quelque chose ! Mais bon faut que je m'y retrouve dans tout ce fouillis. Je la lèche, ça a dû durer moins de trois minutes, elle a joui très vite et très fort, je continuais à lécher, il est délicieux son jus. 

 

- Debout !

 

Par réflexe, j'obéis sans réfléchir. Cela à l'air de lui plaire.

 

- T'es un peu soumise, toi ?

- Un peu, oui !

- Tu veux jouer ?

- Oui !

- Enlève ta robe !

 

Un coup d'œil aux alentours, vu l'ambiance débraillée, je ne déparerais pas, la rousse prend ma robe sous le bras et me voilà à poil.

 

- Viens !

- Attends, je ne vais pas aller dans la salle à poil ?

- Ça c'est déjà fait, ça s'est déjà vu, mais on ne va pas dans la salle, on va dans les chiottes des hommes.

- Attends…

- Tu ne risques rien, je sais comment pratiquer, fais-moi confiance, on va s'éclater !

 

Puisqu'elle le dit !

 

On entre chez les mecs, il y a un groupe contact au fond, ce n'est pas une mêlée de rugby mais un gang bang probablement avec un mec ou une nana, impossible de voir ce qui se passe au centre. Un peu plus loin, devant un lavabo, un type pas tout jeune et bien grassouillet se fait enculer par un métis mignon comme tout, il avait une sacrée queue qui rentrait et qui sortait comme un piston de locomotive. C'était impressionnant !

 

- Le premier qui vient pisser, on se le suce à deux, d'accord ? Me propose la rouquine.

 

Le jeu m'amuse, et je me dis que de toute façon si le type ne me plait pas, rien ne m'obligera à le faire.

 

En voilà un qui se pointe, il fait semblant de ne pas voir tout ce qui se passe dans cet endroit et se dirige direct vers un urinoir.

 

On se coordonne, moi à gauche, la rousse à droite.

 

- Bon, vous me foutez la paix les pétasses !

 

Pas aimable, la rousse fait comme si elle n'avait rien entendu, c'est alors que le type la gifle.

 

- Tu comprends mieux comme ça ? Vous n'avez rien à foutre ici, je vais le signaler à la direction.

 

On m'a expliqué par la suite que la direction s'en foutait complétement, mais toujours est-il que ma jolie rouquine est à la fois choquée et humiliée et qu'elle se met à chialer comme une madeleine.

 

Je la prends dans mes bras pour la consoler.

 

Un type sorti de nulle part qui avait vu la scène s'approche.

 

- Il n'est pas bien ce mec ! Commente-t-il.

 

Je rigole, le gus arrive avec ses gros sabots genre "Vous m'auriez fait ça, moi je me serais laissé faire."

 

Je pourrais l'envoyer sur les roses, mais après tout, c'est de bonne guerre, le gars tente sa chance, en le faisant il ne fait de mal à personne.

 

- Le but du jeu, ce n'était pas de choisir un volontaire ! Précise la rouquine en s'essayant les yeux.

- Bon ben, je vous laisse.

- Quoi que… On pourrait peut-être… Reprend la fille en tâtant ostensiblement la braguette du type.

 

Pensez bien qu'il se laissa faire, et le voilà avec sa queue sortie qui bandouille, la rousse se baisse et commence à le sucer. Du coup j'ai envie de participer à son trip et je m'accroupis à mon tour, pensant qu'on va le gâter à deux.

 

Mais voilà qu'un grand échalas se méprenant sur mes intentions vient me présenter sa queue. Quelques instants d'hésitations, et voilà que ma complice abandonne la bite dont elle s'occupait pour jeter son dévolu sur celle-ci. Le premier approche alors sa queue de la mienne comme s'il s'agissait là de la chose la plus naturelle du monde. 

 

Et nous voilà donc en train de sucer chacun la nôtre. Je ne me suis pas rendue compte de suite que très rapidement nous sommes retrouvées au milieu d'un cercle de six ou sept bonhommes de tout âge et de toute corpulence, bites sorties et bandées qui ne demandaient qu'à être sucées chacune leur tour.

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La suite est difficile à raconter car la confusion régna, une pine par ici, une queue par-là, et comme les bites revenaient et repartaient, allez donc savoir combien j'en ai eu en bouche ?

 

J'attrape une dernière queue qui traîne.

 

- Non faut que je pisse ! Me dit le gaillard.

 

O.K. j'ai compris, Monsieur a joui, mais veut continuer à mater.

 

- Ben pisse ! Qu'est ce qui t'en empêche. Lui dis-je en faisant un geste pour qu'il comprenne bien que cela m'amusait d'être ainsi arrosée.

- Ça ne vous dérange pas ?

 

C'est cool, non : le mec qui te vouvoie avant de te pisser dessus ?

 

Je me suis quand même reculée parce qu'il avait une grosse envie, mais j'en ai reçu quand même plein sur la tronche.

 

Fin du récit d'Anna.

 

- Alors ça t'a plu ? Je parie que tu es toute mouillée. Me demande-t-elle.

- Tu parie quoi ?

- Rien du tout mais j'ai envie de vérifier.

- Fais comme chez toi !

- Je vais me gêner, tiens ! 

 

Et voilà que sa main arrive sous ma robe.

 

- Tu mets une culotte sous une robe pareille, toi ?

- Et alors ? Ce n'est pas parce que je fais la pute que je me balade la chatte à l'air.

- Retire là !

- Quoi ? Ma culotte ?

- Ben oui ta culotte, pas ta robe !

- Sérieux ?

- Vas-y !

- Chiche !

 

 Je me contorsionne un peu, n'ayant aucune envie de me lever carrément et je fini par faire glisser le string jusqu'à mes chevilles, je le ramasse et l'offre à Anna.

 

- C'est pas vraiment sec, cette affaire-là ! constate-t-elle.

- T'avais qu'à pas me raconter des cochonneries.

 

La tenant dans le creux de la main, elle porte le string près de ses lèvres et se met à le lécher de quelques petits coups de langue.

 

- Humm, c'est bon, je te boufferais bien la chatte.

- T'es pas encore rassasiée ?

- Je ne suis jamais rassasiée !

- Je ne dirais pas non, mais j'ai pas envie d'aller faire ça dans les chiottes, et comme je ne peux pas partir maintenant.

- J'ai compris ma puce, business is business. Je vais essayer de retrouver ma rouquine. Bisous.

 

En fait de bisous, elle me roule une pelle d'enfer qui me laisse dans un drôle d'état.

 

Je n'ai pas revue Anna de la soirée, enfin j'exagère un peu, je l'ai quand même aperçu un peu avant qu'elle ne disparaisse complétement, je suppose qu'elle est partie finir sa nuit avec la rousse ou avec une autre. Elle me racontera tout ça quand je la reverrai. 

 

Et à 2 heures du mat, je m'en allais.

 

Jeudi 25 septembre

 

Il est 9 heures ! Le facteur apporte un colis, il sonne au domicile de Justin Liansky sans avoir de réponse, sonne une nouvelle fois (le facteur sonne toujours deux fois !), et machinalement actionne la poignée de la porte qui n'est pas fermée. Et là : l'horreur ! Il prévient aussitôt les pompiers et la police qui se rendent immédiatement sur les lieux. Ceux-ci constatent la mort de Mina. Justin qui est inconscient et qui a perdu beaucoup de sang est dirigé vers l'hôpital le plus proche.

 

L'affaire est immédiatement confiée au S.R.P.J. d'Orléans. Le commissaire Salvadori n'est pas mécontent. Il adore ce genre d'affaire et se tourne vers Erika Keller, son adjointe assise en face de son bureau.

 

- On récapitule ?

- Pour l'instant l'état de Justin Liansky est stationnaire. D'après les toubibs, il a de bonnes chances de s'en sortir, mais pour l'instant il est incapable de parler.

- On attendra !

- On a l'heure du crime ?

- Entre 21 et 22 heures, d'après le médecin légiste, l'autopsie le confirmera.

- Et sinon ?

- Vu que le cadavre était dans l'entrée, le mec a tiré aussitôt qu'on lui a ouvert, on n'a pas encore l'analyse balistique...

- Je sais.

- Traces de lutte dans la salle à manger, le meurtrier a blessé Liansky au bras par balle et a tenté de l'achever avec un objet contondant en bronze.

- Des empreintes ?

- Aucune empreinte digitale, par contre il a laissé les traces de ses godasses un peu partout.

- Super on aura au moins sa pointure !

- Le meurtrier a fouillé un peu les meubles, mais juste un peu.

- Il cherchait donc quelque chose, donc deux possibilités : ou bien il a trouvé tout de suite, ou alors il a été dérangé. Comme il ne semble pas qu'il se soit assuré que Liansky était bien mort, la seconde hypothèse me parait intéressante.

- A moins qu'il n'ait pas voulu le tuer ?

- Et laisser un témoin vivant, tu déconnes, mon vieux ! Se moqua Erika Keller.

- Et sinon ?

- C'est tout ! 

- O.K. Donc ou bien Liansky s'en sort et nous dira des choses intéressantes, sinon, ben ce sera le travail de fourmi : les antécédents, les voisins, les amis, la famille, le téléphone, l'ordi, le compte en banque... Mais je trouverai !

 

Vendredi 26 septembre

 

L'état de santé de Justin Liansky étant resté stationnaire, la police ne put l'interroger. On commença donc par questionner les proches. On ne trouva aucun ennemi potentiel du côté de Justin, qui travaillait comme photographe pour le compte d'une agence et menait une vie apparemment sans histoire. Pour Mina, la famille ne fut d'aucune utilité, cette dernière ayant rompue tout lien depuis trois ans. Dans son environnement professionnel, on lui connaissait bien une femme avec laquelle la haine était réciproque, mais cette dernière fut très vite mise hors de cause. Bref l'enquête piétinait 

 

- Normal ! Affirma doctement Salvadori, au début ça piétine toujours. Mais on n'a pas encore vu tout le monde.

 

Frédo s'est levé de bon matin, il s'est rendu dans un quartier de Paris où personne ne le connait et après avoir acheté tous les quotidiens du matin se met à les éplucher en buvant un petit café. Il ne trouve aucun article décrivant son forfait.

 

"Trop tôt ! Ou alors ça ne les intéresse pas !"

 

Il décida de revenir près de la Bastille où il avait sa voiture à récupérer. La veille du crime, il en avait volontairement froissé la tôle contre un poteau et l'avait conduite au garage. Cela participait aussi à son alibi. 

 

En se dirigeant vers le métro, il aperçut un cyber-café. Cela lui donna une idée. Il entra et fit une recherche sur le site de la "République du Centre".

 

"Crime crapuleux mercredi soir rue xxx à Orléans. A la nuit tombée un individu s'est introduit dans le pavillon de Justin Liansky, photographe professionnel, le blessant grièvement et abattant sa compagne Mona Lacaze, actrice de télévision, qui avait joué notamment dans la série : "les chemins de l'amour". Le pronostic vital de Justin Liansky reste réservé. La police privilégie la thèse d'une vengeance et l'enquête se dirige vers les proches des victimes.

 

Frédo quitta l'établissement de fort méchante humeur. Deux erreurs, il avait commis deux erreurs impardonnables.

 

Le fait qu'il ait renoncé au dernier moment à faire une razzia sur les bijoux orientait de suite la police vers les "proches". Il serait donc interrogé et ses alibis vérifiés, alors que dans son plan initial, une telle éventualité lui paraissait plutôt faible.

 

Mais le pire, c'est qu'il avait raté Liansky !

 

- "Pronostic vital réservé". Ça veut dire quoi ? Qu'il y a une chance sur deux de crever ! Autrement dit c'est pile ou face ! Et comment vais-je le savoir ? Sauf dans le cas de certaines affaires surmédiatisées, tout le monde se fout du sort des gens qui ne sont pas morts sur le coup ! Et que faire ?"

 

Il pensa un moment commettre la folie d'aller le visiter à l'hôpital et le débrancher. Mais la police devait surveiller sa chambre.

 

"Il va parler, et je vais être foutu !" se désespéra-t-il".

 

Et puis, il retrouva la confiance, après tout il avait un alibi en béton, il récapitula.

 

Il avait volontairement immobilisé sa voiture, les flics seraient donc obligés d'admettre qu'il lui aurait fallu prendre le train pour aller à Orléans. Or pendant ce laps de temps, Pascal, le barman muni de sa carte bancaire et de son code avait d'abord acheté un C.D. à la FNAC un peu avant 22 heures (ce qui était approximativement l'heure du crime), puis avait facturé deux consommations fictives (en fait commandées la veille). Deux témoins : Pascal, le barman et Chanette affirmeraient qu'il était bien présent dans la boite à l'heure du crime, cela serait confirmé par la géolocalisation de son téléphone confié à Pascal jusqu'à ce qui le rende à Chanette avec l'enveloppe contenant sa carte bleu et le C.D. Il pourrait aussi en cas de besoin citer quelques anecdotes ayant eu lieu cette nuit-là. Quant aux chaussures et autres accessoires vestimentaires qu'il portait à Orléans, ils étaient à présent engloutis dans la Seine. Bref, il était bordé... Théoriquement... 

 

Lundi 29 septembre

 

Le médecin de l'hôpital rend visite à Justin Liansky.

 

- Bon, plus de peur que de mal, vous vous rétablissez bien, on va encore vous garder en observation aujourd'hui pour le traumatisme crânien, et si tout va bien, vous sortirez demain. Ces messieurs-dames de la police semblent pressés de vous interroger. J'avais un peu noirci le tableau afin qu'ils vous laissent tranquille. Mais maintenant vous n'allez plus y couper. Ils attendent dans le couloir, je vais les faire entrer.

 

- Vous avez eu une sacrée chance ! Commence Salvadori.

- Vous parlez d'une chance ! Ma copine a été assassinée. J'aurais préféré crever à sa place. De la chance ! N'importe quoi ! Comme pouvez-vous dire des choses pareilles ?

- Pardonnez ma maladresse ! Bredouilla Salvatori. Avez-vous reconnu la personne qui vous a tiré dessus ?

- Bien sûr, c'est Frédéric Constant.

- Et c'est...

- L'ex de Mina.

- Vous êtes formel !

- Complètement 

- OK, on va vérifier son emploi du temps. Il était qu'elle heure approximativement quand l'assassin a pénétré chez vous ?

- J'en sais rien, mais j'étais au téléphone avec mon frère, je venais juste de raccrocher, l'heure doit être sur mon portable, il est resté à la maison, je vous dirais ça quand je serais sorti...

- Non, non donnez-nous simplement le nom et le numéro de votre frère. Bon le gars est entré chez vous, et ensuite ?

- Il m'a tiré dessus, je suis tombé, il a tiré une sonde fois et il a tué… le salaud

 

Il sanglote quelques instants puis se reprend.

 

Après il m'a visé, j'ai cru que j'allais crever mais il a eu un problème avec son flingue, par réflexe je lui ai attrapé la jambe et je l'ai déséquilibré, il est tombé, mais après je ne sais plus trop, il m'a assommé avec je ne sais pas quoi.

 

Justin fournit ensuite une description détaillé de son agresseur.

 

A 14 heures Salvadori et Erika Keller venant d'Orléans se dirigent vers le domicile de Frédo :

 

- Ce n'est pas lui ! Dit Salvadori. Le crime a eu lieu vers 21 h 45, ce qui correspond au rapport d'autopsie. Constant a fait une facture carte bleue à cette heure-là à Paris. On a aussi tracé son téléphone, il n'a pas quitté Paris.

- Et le témoignage de Liansky ?

- Soit il a rêvé, soit il fait exprès de charger Constant. On va quand même aller causer cinq minutes avec ce gars-là, on apprendra peut-être quelque chose ! 

 

- Police judiciaire ! On voudrait vous poser deux ou trois questions.

 

"Déjà !" se dit Frédo qui ne les attendait pas si tôt.

 

- Je dois vous annoncer une nouvelle pas très gaie, commença Salvadori.

- Oui ! Répondit Frédo sachant pertinemment ce que l'autre allait lui dire.

- Je dois donc vous annoncer le décès de Mona Lacaze.

- C'est pas vrai ! Fit semblant de s'apitoyer Frédo. C'était une salope, mais je ne souhaitais pas sa mort.

 

Il tenta de se forcer à pleurer, mais n'y parvint pas.

 

- Je suppose que vous désirez connaître les circonstances...

- Accident, je suppose ?

- Non ! Assassinat !

- Ça devait arriver, avec les gens qu'elle fréquentait ! Rétorqua-t-il, juste histoire de dire quelque chose.

- C'est aussi pour cela qu'on est passé vous voir, vous lui connaissiez des ennemis ?

- Pas nommément ! 

- C'est quoi ces gens qu'elles fréquentaient auxquels vous venez de faire allusion ?

- Des gens du show-biz, ou plutôt leurs copains, elle prenait de la coke.

- Ah ! Intéressant ! Vous pouvez me dire où vous étiez hier vers 21 h 45 ?

- Qui moi ?

- Ben oui, vous !

- Et pourquoi vous me demandez ça ?

- Parce que c'est notre métier de poser des questions.

- J'étais sur les Champs avec une amie !

- On peut avoir ses coordonnées ?

- Euh, j'ai juste son téléphone !

 

Il leur communiqua.

 

- C'est donc une amie dont vous ne connaissez pas l'adresse ?

- C'était une amie d'un soir !

- Une pute ?

- On peut dire ça comme ça !

- Et je suppose que vous avez passé la nuit avec elle ?

- Ben, oui !

- Quelques détails m'intéresseraient !

- M'enfin !

- Je ne vous demande pas dans quelles positions vous avez niqué, je veux juste savoir ce que vous avez fait avant.

- On a été en boite, au Charly bar.

- Jusqu'à quelle heure ?

- Pas trop fait attention, vers 2 heures du matin.

- Pourquoi vous transpirez ?

- Je suis obligé de répondre à cette question ?

- Non, mais je ne vois pas pourquoi vous paniquez, nous avons vérifié votre emploi du temps de ce soir-là. Ce que vous nous dites correspond à ce que nous savions. On ne fait pas un métier facile, vous savez !

 

Ces propos rassurèrent un peu Frédo.

 

- Euh, j'oubliais, vous pourriez citer des gens qui étaient présents dans la boite et qui pourraient témoigner en votre faveur ?

- Pascal, c'est l'un des serveurs ! Je ne connais pas son nom de famille.

- O.K. Et sinon, vous pourriez citer des événements qui sortent de l'ordinaire qui se sont passés ce soir-là ?

- Que je réfléchisse… Juste des bricoles : un mec complètement torché que les videurs ont été obligé de virer, une nana qui s'est retrouvé les seins à l'air...

- Vous voulez un kleenex pour vous éponger le front ?

- Est-ce que vous pouvez comprendre que je suis en ce moment sous le choc de la mort de mon ex, et que vos questions me prennent la tête ! S'emporta Frédo.

- Nous le comprenons parfaitement, on vous laisse. Si vous pouviez passer à la P.J. demain matin pour signer votre déposition. Ah au fait vous chaussez du combien ?

 

Frédo compris pourquoi on lui posait cette question et feignit la surprise :

 

- 42, pourquoi ?

- Toujours 42 ?

- Ça m'est arrivé de devoir prendre du 43, mais...

- Allez, on vous laisse !

 

- Pas clair ce mec ! Commenta Erika Keller en sortant. C'était du combien sur le tapis ?

- 44 ! T'as raison c'est pas clair du tout, mais elle commence à bien m'intéresser cette histoire ! Convoque-moi la pute à la P.J....

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 07:18

Chanette 21 - L'alibi de Frédo

1 Boite de nuit

 

Chanette

 

Les récits de Chanette sont des fictions d'aventures impliquant une dominatrice professionnelle entre trente et quarante ans, fausse blonde, taille moyenne, joli visage…  et qui a la fâcheuse habitude de se laisser embarquer dans des aventures rocambolesques. Ce sont des récits d'aventures érotiques et s'il est souvent question de domination, il n'y a donc pas que cela. Bonne lecture !

 

Mercredi 24 septembre

 

"Une heure et demi pour aller de Paris à Orléans, c'est plus long que pour aller à Londres !"

 

A 21 heures 10, Frédéric Constant, dit "Frédo" sort de la gare d'Orléans sous une pluie battante. Il est revêtu d'un imperméable mastic très commun, porte un chapeau à larges bords, des lunettes sombres et s'abrite sous un parapluie noir. Ses mains sont gantées et il porte un sac à dos sur son épaule droite.

 

Le pavillon de Justin Liansky est à 30 minutes à pied de la gare, il en connaît le chemin, l'ayant reconnu la semaine précédente.

 

Il sait que tous les mardis, Mona se rend à son club de fitness et en revient vers 21 h 15. Elle devrait donc être là. Dans le cas contraire, son plan s'écroulerait, mais il a confiance en sa bonne étoile, il a toujours eu de la chance...

 

A 21 heures 40, il aperçoit la lumière allumée dans le pavillon alors qu'il n'en est qu'à 50 mètres.

 

Il rabat son chapeau sur son visage pour éviter qu'on le reconnaisse quand il arrivera devant la grille, puis sonne à l'interphone.

 

- Qui c'est ? Demande la voix de Mona dans le micro de l'interphone.

- Le voisin ! C'est pour l'eau : Ça vient de chez vous ! Répond-il en maquillant sa voix.

- Monsieur Roger ? S'étonne Mona

- Vite, il y en a partout ! Reprend Frédo 

 

Mona débloque la grille sans trop chercher à comprendre.

 

En passant par la pelouse afin de rendre ses chaussures boueuses, Frédo franchit très vite les dix mètres le séparant de l'entrée de la maison qui vient de s'ouvrir.

 

La silhouette de Mona apparait dans l'encoignure de la porte. Il n'arrive pas à contrôler sa montée d'adrénaline. Puis tout va très vite :

 

- Frédo ! Qu'est-ce que tu fous là ? Fous le camp d'ici ! S'écrie-t-elle.

- J'en ai pour une seconde ! Répond-il en exhibant son revolver muni d'un silencieux.

- Justin ! Hurle-t-elle, terrorisée.

 

Frédo la bouscule et entre en force. Justin arrive, Frédo tire, Justin s'écroule. Frédo tire une seconde fois, à bout portant sur Mona qui s'écroule à son tour, tuée sur le coup.

 

Justin blessé au bras droit, s'est enfui dans la salle à manger et tripote maladroitement son téléphone portable qui tombe à terre. Il se baisse pour le ramasser, mais Frédo le lui fait lâcher d'un violent coup de pied, il pointe le revolver, tire. La balle ne part pas, le revolver s'est enrayé. Resté à terre, Justin attrape le pied de Frédo qui perd l'équilibre et dégringole.

 

Moment de panique et de confusion. Frédo sait qu'il n'aura pas le dessus, alors d'un geste quasi désespéré, il parvient à se redresser, se saisit d'un loup en bronze, posé en décoration sur le haut de la cheminée, s'en sert pour fracasser son adversaire sur le crane et le laisse pour mort.

 

La seconde partie du plan consistait à voler les bijoux afin d'aiguiller la police sur une fausse piste, mais choqué par ce qui vient de se dérouler, il tremble et ne pense qu'à s'enfuir. Pour la forme, il ouvre et renverse quelques tiroirs, vérifie que rien n'est tombé de ses poches pendant sa chute, puis se sauve et reprend le chemin de la gare.

 

Le dernier train pour Pairs est à 22 h 23. Il a juste le temps de le prendre.

 

Dans le train, il déprime. Toute son énergie de ces derniers jours a été mobilisée par la préparation de ce double assassinat. Maintenant que c'est fait, la tension est retombée, mais plus bas que prévue. 

 

"Ces deux salauds sont crevés, et maintenant, je suis bien avancé !"

 

La préparation avait été méticuleuse, cela faisait un mois qu'il avait acheté en liquide le chapeau, les gants, l'imperméable, les lunettes noires, les chaussures et le sac à dos. L'argent nécessaire ainsi que celui destiné à l'achat des faux-témoins avait été prélevé sur son compte en Suisse. Il pensait être sûr de Pascal, le barman du Charly-bar auquel il distribuait régulièrement des pourboires princiers. Quant à Chanette, (la narratrice de cette histoire) ce n'était à ses yeux qu'une pute, donc vénale et naïve. Sa seule erreur avait été ce revolver acheté aux puces de Montreuil et qui s'était stupidement enrayé, mais Justin Liansky avait malgré tout eu son compte. Tout allait bien, donc, alors pourquoi cette boule d'angoisse dans la gorge ne le quittait donc pas ?

 

Il gamberge, se demande s'il n'a pas été suivi. Ce type en parka et col roulé à l'air de l'observer bizarrement.

 

Arrivé Gare d'Austerlitz à 23 heures 30, il va boire une bière dans un bistrot et se rend aux toilettes, là il retire ses chaussures et les échange contre une autre paire placée dans son sac à dos dans lequel il dépose également son revolver. Il prend soin de nettoyer sommairement le bas de son pantalon des tâches de boues qu'il s'est fait sur la pelouse humide du pavillon.

 

Il se dirige ensuite vers la Seine, descend sur les berges au niveau du Pont de la Tournelle, et après d'être assuré que personne ne l'observe, il enfouit son chapeau, ses gants et ses lunettes noires dans le sac à dos. Il y ajoute une grosse pierre qui traînait par-là afin de le lester, puis le balance dans le fleuve, le regarde couler, puis remonte, ramasse un journal dans une poubelle et prend une cigarette. Il cherche son briquet, ne le trouve pas...

 

"Je l'avais pourtant tout à l'heure ! Quand-est-ce que j'ai fumé pour la dernière fois ? Quand je suis sorti de la gare d'Orléans ! J'ai dû le perdre à ce moment-là. Merde ! Pourvu que qu'il ne soit pas tombé de ma poche pendant que je me bagarrais avec Liansky ? Non ce n'est pas possible, j'ai bien regardé avant de partir ! N'y pensons plus ! N'empêche que je ne peux même pas fumer une clope !"

 

Il s'assoit sur un banc pour lire le journal qu'il a ramassé. Cela jusqu'à 1 heure 30, heure à laquelle il se dirige à pied vers la place de l'Etoile, lieu de son rendez-vous.

 

Chanette 

 

Coucou, c'est moi ! Ben oui c'est avec moi que ce monsieur avait rendez-vous, et j'ignorais alors (bien évidemment !) qu'il s'agissait d'un assassin.

 

On devait se retrouver tout en haut de l'avenue des Champs-Elysées à l'angle de la Place de l'Etoile. Quelle idée de se donner rendez-vous à 2 h 15 du matin ! Mais que voulez-vous ? Business is business !

 

Il fait une drôle de tronche le Frédo. Il me salut d'un sourire forcée.

 

- On va chez moi ! Indique Frédo ne s'embarrassant d'aucune politesse.

- Donnez-moi l'adresse et votre nom complet.

- Ah, c'est vrai !

 

Il me donne tout ça. Et dans la foulée, j'envoie ces renseignements à ma copine Anna-Gaëlle par SMS.

 

- Vous ne seriez pas un peu parano ? Demande-t-il

- On n'est jamais trop prudent !

- Vous avez mon paquet ?

 

Je lui donne. On prend un taxi.

 

- 20 rue de Rivoli !

 

Merde, ça ne va pas du tout ! Ce n'est pas l'adresse qu'il m'a donné.

 

- Vous ne vous trompez pas d'adresse par hasard ? Protestais-je d'une voix ferme.

- Mais non ! Répond-il en me faisant un geste de la main qui doit vouloir signifier qu'il ne faut pas que je m'inquiète.

 

Puis il s'approche de mon oreille et me chuchote :

 

- On fera 200 mètres à pied !

 

Effectivement, nous fîmes comme cela, sans que je cherche trop à comprendre. 

 

- Dans l'escalier, on va faire du bruit comme si on était pompette ! Me demande Frédo.

- Je fais comment ?

- Je sais pas, moi, on n'a qu'à chanter des conneries.

 

J'aurais tout fait dans ma vie !

 

On monte les trois étages, Je chante à tue-tête "Il est des noooootres, il a bu son verre comme les noooootres..". Frédo chante avec moi, il a un sacré coffre, le genre de voix à couvrir tout un orchestre. Avec ce raffut, sûr qu'on va en réveiller quelques-uns, mais pas au point cependant de les faire se lever et ouvrir la porte.

 

- Voulez boire quelque chose ? Me demande-t-il une fois dans l'appartement.

- La même chose que vous.

- Je vais prendre une mousse !

 

J'ai connu plus romantique comme proposition de boisson, mais je m'en fiche. Il revient avec deux canettes, je le surveille du coin de l'œil pendant qu'il les décapsule. Pas envie qu'il me fasse avaler une saloperie en douce !

 

Il ouvre le paquet que j'étais chargé de lui remettre, en sort une enveloppe qu'il enfouit dans son veston sans l'ouvrir

 

- Je reviens, je vais pisser !

 

Je vous dis, on nage en plein romantisme !

 

Un coup d'œil sur l'environnement qui ne m'apprend pas grand-chose, tout est quelconque ici, au mur une œuvre abstraite et moche, sans doute destinée à épater la galerie. Les meubles doivent provenir d'un désigner qui a dû être à la mode il y a bien longtemps.

 

Frédo revient, il farfouille de nouveau dans le paquet et en sort un C.D. sous cellophane. C'est quoi ce cirque ?

 

- C'est Michel Sardou, vous aimez ?

- Pas du tout !

- Ben pourquoi ? C'est bien !

- Les goûts et les couleurs... Répondis-je ne voulant pas le contrarier.

 

Horreur, il retire la cellophane, ouvre le boîtier, met le C.D. dans le lecteur, mais s'abstient d'appuyer sur la touche "play". Il est trop zarbi, ce mec !

 

- Faites comme si je vous en faisais écouter un peu !

- Pardon ?

- Juste au cas où vous seriez obligée de raconter votre soirée !

- Ah, bon ! 

- On ne va pas faire de sexe, je suis vanné, et j'ai pas trop envie pour le moment. Par contre on va dormir dans le même lit, dès fois que ça me prenne... Quand vous vous réveillerez prévenez-moi, je vous donnerai le solde de ce que je vous dois.

- Faut que je parte à midi au plus tard.

- C'est pas un problème !

 

J'ai échappé au radada, mais pas aux ronflements, un vrai moteur, ce mec, autant dire que j'ai mal dormi.

 

Je craignais qu'il ne finisse sa nuit en me sautant dessus, mais non, c'est finalement lui qui m'a réveillé à 10 heures. Il m'a proposé une douche que j'ai refusé, je la prendrais chez moi, idem pour le petit dej', ce n'est plus l'heure. Il me tend une enveloppe avec les sous, je ne recompte pas mais m'assure qu'il s'agit bien de billets de banque et pas d'autre chose et m'en vais prendre congé quand Frédo m'interpelle :

 

- En principe, on ne se reverra plus, je compte sur toi pour ne pas me doubler, sinon...

- Sinon quoi ? Ce sont des menaces ?

- Non, c'est un avertissement sérieux, j'ai l'air gentil comme ça, mais si on se fout de ma gueule... je deviens sans pitié !

- Sans blague ? Répondis-je sur le ton de la plaisanterie.

 

Mais pour être franche, ces propos m'angoissèrent et je ne pus m'empêcher de me dire : "Ma fille, j'ai encore l'impression que tu t'es fourré dans une drôle d'affaire !"

 

Effectivement !

 

Mais si nous commencions par le commencement !

 

15 jours auparavant

 

Pour ceux qui n'ont pas lu mes premières aventures, je suis Chanette, taille moyenne, fausse blonde, âge : disons entre trente et quarante, il parait que j'ai un joli visage, j'exerce librement le métier de dominatrice professionnelle et je suis plutôt bien dans ma peau.

 

Ce jour-là, un monsieur que je n'avais jamais vu là avait donc pris rendez-vous par téléphone avec moi et se présenta à l'heure prévue.

 

Brun, grosse moustache, la quarantaine, costume sans cravate, allure sportive, regard macho. Les vêtements et les chaussures sont de prix, ce mec a du fric.

 

- Entrez !

- Bonjour !

 

Il me déshabille du regard, normal, ils le font tous. Mais pas un sourire.

 

- Je vous voyais plus grande !

- Si je ne vous plais pas, on peut en rester là !

 

Non mais des fois !

 

- J'ai pas dit ça !

- Vous restez, alors ?

- Oui : Je m'appelle Frédo et je suis légèrement maso.

- Vous faites des vers ?

- Pardon ?

- Rien, ça veut dire quoi "légèrement maso".

- J'aime bien jouer à l'esclave mais sans rien de trop violent.

- T'aimes être humilié ?

- Non, pas ça ! Mais j'aime bien jouer au chien !

- OK tu me donnes mon cadeau et tu te fous à poil 

- Le cadeau ?

- Les sous !

 

Un vrai cave ! Pas bien grave. On va faire avec.

 

Il me donne l'argent, je le fais mettre à poil et c'est parti mon kiki !

 

Jouer au chien ! Il y a un certain temps qu'on ne m'avait pas demandé ce genre de scénario. J'avais une balle en mousse, jadis dans mon fouillis, je ne sais plus où elle est. Je ne vais pas me compliquer la vie, je prends ses chaussettes, les retrousse l'une dans l'autre (pouah, elles puent ses chaussettes !) et je lance tout ça à l'autre bout de la pièce.

 

- Va chercher la baballe, le chien !

 

Il y va à quatre pattes en poussant ce qui voudrait ressembler à des aboiements, ce n'est pas de la domination, c'est de la pitrerie.

 

Il me rapporte le truc qu'il tient dans ses dents, pas trop dégoûté par l'odeur, le mec. Je le reprends, j'aurais intérêt à me laver les mains, quand il sera parti. Je relance, il me rapporte, et on continue. Ça commence à devenir monotone cette affaire-là.

 

- Viens là, le chien ! 

- Ouah ! Ouah !

- Fais le beau devant ta maîtresse !

- Ouah ! Ouah !

- Mais dis donc, tu ne bandes pas ! 

 

Il incline sa tête sur le côté, comme un vrai chien malheureux, je me retiens d'éclater de rire.

 

- Qu'est-ce que je pourrais faire pour te mettre en forme ? Un petit gode peut-être ?

- Ouah ! Ouah ! Répond-il en bougeant latéralement la tête en signe de dénégation.

- Tu sais pas ce que tu perds ! Tu es sûr de ne pas vouloir essayer ? Juste un peu. ?

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Non, il n'y a rien à faire, il ne veut pas ! Sans lui demander son avis, je prends un grand lacet et je lui garrotte les couilles, il ne proteste pas, mais ce n'est pas le grand enthousiasme.

 

- Et lécher ta maîtresse, tu aimerais bien ?

- Ouah ! Ouah !

 

Cette fois sa tête dodeline de haut en bas ! C'est fou tout ce qu'on peut se dire rien que par des gestes !

 

- Le problème c'est qu'on ne lèche pas une maîtresse comme ça, à la limite je peux te permettre de me lécher la chatte après avoir fait pipi, les, bons chiens, ils aiment ça !

 

Le toutou acquiesce ! Le souci c'est que j'ai pissé d'abondance avec mon client précédent et que je n'ai plus envie. 

 

- Tu vas aller dans la cuisine, dans le frigo, il y a une bouteille d'eau fraiche tu vas me l'apporter.

 

Il se relève.

 

- Non, non reste à quatre pattes, on joue toujours au chien, je veux que tu me la rapportes en tenant le goulot dans ta gueule.

 

Il met un temps infini à revenir, la bouteille de 1,5 litre est presque pleine et est difficile à porter par la seule force de sa mâchoire, il est obligé de faire des haltes, du coup je prends ma cravache et lui flanque de brefs coups sur les fesses. Ça n'a pas l'air de lui déplaire. Je l'accompagne dans le calvaire de son circuit jusqu'au grand fauteuil du salon.

 

- Ouvre la bouteille, et va jeter le bouchon dans la poubelle de la cuisine.

 

Pas envie qu'il me refile ses microbes ! 

 

Je bois une première rasade. En en buvant une seconde dans quelques instants je devrais pouvoir pisser d'ici dix minutes au pire.

 

- En attendant, tu vas me lécher le trou du cul !

- Ouah ! Ouah ! Approuve-t-il 

 

Et le voilà en train de me lécher la rondelle. Une pratique qui fait partie de la panoplie des dominas, mais qui a tendance à m'agacer, alors que dans la sphère privée, j'ai plutôt tendance à apprécier… mais il est vrai que les langues ne sont pas les mêmes.

 

- Bon allez, reviens devant moi, tu m'a suffisamment léché pour aujourd'hui ! Il était bon le cul de ta Maîtresse ?

- Ouah ! Ouah !

 

Ce qui en l'occurrence doit se traduire par "il était bon" ! D'ailleurs il bande enfin ! Toujours pas envie de faire pipi. Je prends la cravache et m'amuse à lui assener des petits coups sur la verge, il aime, il aime beaucoup même car sa queue tressaute et devient vraiment très raide.

 

- Tu veux te branler pendant que je te pisse dessus !

- Oui !

- Tiens tu ne fais plus "Ouah-ouah" ?

- Non, plus maintenant.

 

Faut pas trop chercher parfois ce qui se passe dans la tête de certains clients…

 

- Tu voudras boire ?

- Un petit peu, oui !

 

On va dans la salle de bain, je le fais se coucher par terre.

 

- C'est froid ! Rouspète-t-il.

- Ma pisse te réchauffera, elle est chaude !

 

Il met trois heures pour s'allonger. Je suis debout au-dessus de lui, j'ouvre les vannes, ce n'est pas les chutes du Niagara, mais ça dégouline néanmoins sur son ventre. 

 

- Ouvre la bouche !

 

J'avance vers son visage, il attrape tout ce qu'il peut dans le gosier, je me baisse un peu pour faciliter les choses. Je ne vois pas ce que fabrique sa main gauche, mais je la sens frénétiquement s'agiter. Il jouit dans un spasme. Fin de séance. Cette andouille se serait un peu maîtrisée, il aurait eu le privilège de me nettoyer la chatte. Il ne sait pas ce qu'il perd, mais moi je m'en fous, ça m'arrange.

 

- Tu peux te doucher si tu veux ! Y'a tout ce qu'il faut…

 

J'aurais jamais dû lui proposer ça, il est resté un temps infini sous la flotte, il a dû me bouffer toute mon eau chaude ! Il se rhabille, me regarde bizarrement, je connais ce genre d'attitude, à tous les coups il a envie de me dire quelque chose, mais il hésite.

 

Il lace ses chaussures, se redresse... 

 

- Je peux vous faire une proposition ?

 

Qu'est-ce que je disais ?

 

- Dites toujours.

- J'aimerais louer vos services pendant 48 heures...

- Non, je ne fais pas ça ! L'interrompis-je.

- J'ai beaucoup d'argent ! Reprend-il.

 

Et il me sort une liasse de billets de 100 euros.

 

- Ce sont des vrais. Et je vous en donnerais autant à la fin. Autant que vous sachiez que l'argent ne compte pas pour moi. J'en ai pas mal.

 

Un rapide calcul : il me propose de gagner en deux jours ce que je gagne d'ordinaire en trois mois. Voilà donc une proposition qui mérite examen.

 

- Et je dois faire quoi pour tout ça ?

- En gros, m'accompagner en boite un mardi soir, y retourner seule le mercredi soir après m'avoir rencontré cinq minutes, puis me rejoindre chez moi au milieu de la nuit.

 

En voilà un programme qu'il est bizarre !

 

- Et le sexe ?

- A discrétion évidemment, mais je n'en abuserais pas. Je vous sens perplexe ?

- Un peu, oui !

- En fait vous me servirez d'alibi. Etes-vous d'accord sur le principe ?

 

Alibi ? Est-ce que j'ai une tête d'alibi ?

 

- Et je suppose que pendant que je ferais l'alibi, vous vous livrerez à des activités répréhensibles ? Vous vous trompez d'adresse, Monsieur.

- Il y a 90 % de chances pour que je n'ai pas besoin d'alibi, c'est donc juste "au cas où" !

- Laissez tomber !

- Ecoutez, je comprends vos réticences, mais il n'y a aucun coup fourré là-dedans, aucun truc interdit par la loi, c'est juste une histoire de cul !

- Ah oui ?

- Les détails importent peu mais en deux mots : j'ai une maîtresse un peu jalouse, ou plutôt jalouse envers une autre femme. Or cette femme va venir quelques jours à Paris, ma maîtresse le sait et sera en province à ce moment-là et ne me pardonnerait jamais si je la voyais. Vous comprenez ?

- Non mais ça ne fait rien ! Je vous ai dit que ça ne m'intéressait pas.

 

L'affaire paraissait moins dramatique que ce que je pensais de prime abord mais le bonhomme pouvait me mentir.

 

- Si l'affaire tournait mal, on ne sait jamais avec cette chipie, je vous autorise à ce moment là à dire que vous étiez mon alibi. Je ne vois pas ce que je pourrais vous donner de plus comme garantie ?

 

Evidemment vu comme ça, ça change la donne !

 

- Il faudra vraiment que je vienne chez vous ?

 

Il réfléchit quelques instants

 

- Oui !

- Quand je me rends chez les gens, je laisse l'heure et l'adresse à une amie.

- Vous êtes prudente, vous, mais ça ne me dérange pas. Je vous fournirais l'adresse quand je vous retrouverai dans la nuit de mercredi à jeudi, vous pourrez envoyer un message à votre amie. Alors c'est d'accord ?

- Je peux réfléchir un peu ?

- Pas trop longtemps !

- Téléphonez-moi en fin d'après-midi !

- Non je passerais, vous prendre demain à 19 heures et on parlera des détails.

- Vous semblez certain de ma décision.

- Presque !

 

Mardi 23 septembre, la veille du crime

 

Ben oui j'ai accepté ! Vous vous vous en doutiez bien, puisque si j'avais refusé cette histoire n'aurait pas existé.

 

Frédo passe me chercher à 19 heures.

 

- Alors, c'est d'accord ?

- Oui, mais pas d'embrouilles !

- Bon, je vous emmène !

- Vous arrivez un peu tôt, je viens de finir un client. Vous me laissez le temps de me démaquiller ?

- N'en faites rien, vous êtes très bien comme ça !

- C'est un quand même un peu outrancier pour sortir, non ?

- Justement, le but c'est de nous faire remarquer, ça ira très bien.

- Si vous le dites ! Ah, j'ai fouillé dans ma garde-robe, j'ai rien de vraiment sexy, j'ai juste une petite robe noire assez décolletée, je vais vous montrer.

- O.K. Passez-la !

 

Non mais comment il me cause, le Frédo !

 

- "Passez là, s'il vous plait !" On dit, Répliquais-je.

- Pardon ?

- Nous avons conclu un accord, mais cela ne nous empêche pas de nous conduire comme des gens bien élevés.

- Pardonnez-moi, je ne voulais pas… enfin… Passez là, s'il vous plait.

 

Ne jamais se faire dominer par un homme, c'est une règle d'or ! Non mais dès fois…

 

J'enlève ma panoplie de dominatrice, je me retrouve à poil, (je ne m'étais pas mise nue pendant la séance de la veille) il me reluque à la façon du loup de Tex Avery, pas gêné pour un sou, moi, si un petit peu, mais vu ce qu'il m'a payé, je ne vais pas faire ma jeune fille ! Et je passe la robe.

 

- Non, ça ne va pas ! Me dit-il, vous savez ce qu'on va faire, on va aller en acheter une !

 

Et trente minutes plus tard, nous étions à Pigalle dans une boutique où on y vend des tenues impossibles. Je ressors de là-dedans avec une robe rouge avec des paillettes, décolletée jusqu'au nombril et qui se porte sans soutien-gorge. Il m'a aussi acheté des escarpins et des bas résilles. J'ai honte, mais honte, ce n'est pas parce que je fais la pute que j'aime m'habiller en pute, bien au contraire, mais allez expliquer ça à un macho comme Frédo, vous !

 

Frédo paye en liquide et nous voici dans la rue. Heureusement, j'ai mon petit imperméable blanc !

 

- J'ai un petit creux, on a le temps d'aller au restaurant ! M'annonce-t-il 

 

La cata ! J'ai horreur de ça ! Pas du restaurant, mais du fait d'y aller avec un inconnu. Je lui indique que je n'ai pas très faim, ce qui est faux, et que je ne prendrais juste qu'un plat. Inutile de faire durer le supplice !

 

- On va aller dans un endroit où vous n'êtes pas connu, soyez discrète et laisser votre imper fermé !

 

Ça tombe bien, c'était justement mon intention !

 

- Je croyais qu'il fallait que je me fasse remarquer ?

- Oui mais pas maintenant, et pas ici !

 

On a opté pour une pizzeria. Là j'applique la règle numéro un du manuel : "Comment survivre au restaurant avec un beauf ?" : Diriger la conversation et ne pas laisser l'interlocuteur en placer une.

 

- Alors Monsieur Frédo vous faites quoi dans la vie ?

- Je préfère rester discret sur ce point.

 

Ça commence mal ! J'essaie de le brancher sur ses loisirs, c'est un passionné d'automobile, je n'y connais rien, mais lui s'avère intarissable. Puis son monologue dévie vers la Formule 1.

 

- Vous avez vu ce pauvre Schumacher ?

- Ah ! Oui, le pauvre !

 

Qu'est-ce que vous voulez que je dise ? Et voilà qu'il me parle de football.

 

- Vous aimez le Paris-Saint-Germain ?

- Ce sont de beaux athlètes ! Répondit-je consciente de la vacuité de mon propos.

- Dommage qu'il y a trop de blacks !

 

En plus, il est raciste... Et la soirée n'est pas finie. Je me permets quand même de lui glisser :

 

- Vous savez, je ne suis pas raciste !

- Ah ? Vous avez des noirs et des arabes dans votre clientèle ?

- Mais cher Monsieur, la composition de ma clientèle est ici hors de propos.

- Vous vous exprimez bien !

- Merci, mais parlons d'autre chose. Les voyages ! Vous aimez les voyages ?

 

Ça marche ! Il va souvent au Brésil, alors il me parle du Brésil, des jolies filles, de Copacabana et des écoles de samba.

 

- Dommage qu'il y ait tant de travelos ! Déplore-t-il.

- Qu'est-ce qu'ils vous ont fait ?

- Rien, il manquerait plus que ça !

- Ils sont troublants, non ?

- C'est des mecs ! 

- Non, c'est autre chose !

- Très peu pour moi ! Je ne les supporte pas. Mais le Brésil c'est aussi le pays du foot, allez voir un match là-bas c'est une expérience unique...

 

Attention c'est reparti !

 

On arrive à la boite, je dois laisser mon imper et mon sac plastique contenant mes fringues "normales" au vestiaire, et nous voici dans une salle éclairée bizarrement, des couples dansent au son d'une musique assourdissante. Ma tenue ne dépare pas, les décolletés vertigineux et les transparents pullulent.

 

On s'assied, on commande. Du Champagne évidemment !

 

- L'objectif est de nous faire remarquer, on peut danser si vous voulez, mais ce n'est pas nécessaire. Tous ces gens sont un peu extravertis, quand je vous le dirais, faite tomber votre verre et jurez comme un charretier et je vous répondrais très sèchement, ça fera partie du jeu. 

 

- Je ne le bois pas, alors ?

- Vous en boirez un autre !

 

Avec la musique, on peut juste s'échanger quelques mots car tenir une conversation est impossible, comme quoi toute situation a ses avantages

 

- Allez-y !

- Putain de bordel de merde ! M'écriais-je.

- Tu vas te calmer ! T'avais qu'à faire attention ! Grosse pouffe ! Gueule Frédo.

 

Quelques regards nous dévisagent, le barman se pointe avec un air morgue en murmurant la phrase convenue : "Pardon pour le verre !" et en apporte un autre. Frédo le refuse :

 

- Non pas celui-là, apportez moi la "réserve royale" !

 

Le barman obtempère, Frédo paye avec sa carte "gold" et reçoit un ticket. Et là, il se passe quelque chose de bizarre : Frédo sort un stylo, regarde sa montre et marque l'heure sur ce que je crois être le dos du ticket, (pourquoi faire ? Les tickets "carte bleue" sont horodatés, non ?) puis il le plie en deux et le glisse dans sa poche. Il m'a bien semblé alors que rien n'était imprimé sur ce ticket.

 

Quant à la "réserve royale", je n'ai pas bien compris ce qu'elle avait de royale ? Son prix peut-être ?

 

- Dans une demi-heure on recommence, mais en plus hard...

 

Il me donne les détails. Et au moment voulu, je fais de nouveau tomber mon verre.

 

- Mais merde, c'est pas possible, ce sont ces putains de saloperies de verres qui ne tiennent pas debout !

- Bon ferme là, t'es bourrée, on va rentrer.

- Je t'emmerde connard !

- Ta gueule, sale pute !

 

Et il me fait un petit mouvement de la bouche, c'est le signal convenu. Je lui balance deux gifles en pleine poire. Vous ne pouvez pas vous imaginez comme ça fait du bien !

 

- Bon, je suis désolé, pardonne-moi !

 

Le barman arrive, je continue mon rôle :

 

- Il est dégueulasse ce champagne !

- D'ordinaire, il plaît ! Anonne le loufiat.

- Si je vous dis qu'il est dégueulasse, c'est qu'il est dégueulasse ! M'emportais-je.

- Apportez nous du whisky ! Demande Frédo

- Chivas, Johnny Walker...

 

Quand le barman revient, je tente de faire attention à la façon dont il va opérer avec la machine à cartes, il regarde ostensiblement Frédo composer lentement son code secret. Mais enfin, ça ne se fait pas ! Puis il effectue une pirouette avant de donner le ticket à Frédo. Du coup, je n'ai rien vu... Et la carte ? Je suis persuadé que le barman ne lui a pas rendu sa carte ! Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Malgré ma curiosité maladive, je me retiens de demander quoi que ce soit, après tout ce sont des choses qui ne me regardent pas.

 

Frédo fait une boulette avec ce second ticket, la glisse dans sa poche, en ressort le premier ticket, regarde sa montre et écrit l'heure.

 

Tout cela est décidément bien étrange !  

 

On boit notre whisky, je n'aime pas trop ça mais ça fait passer le temps, Frédo s'en va au toilettes, quand il revient je m'y rends à mon tour.

 

Ambiance glauque : une nana, manifestement malade ou camée, (ou les deux) a la tête plongée dans un lavabo, dans un coin une autre se fait sucer la poitrine par une jolie black aux cheveux défrisés.

 

J'attends qu'une cabine se libère, et apparemment je ne suis pas la seule. La blackette s'approche de moi.

 

- Putain ! Qu'est qu'elles branlent dans les cabines ?

 

Je réponds par une geste d'ignorance.

 

- Tu sais que t'es mignonne à croquer, toi ?

 

Je ne réponds pas, qu'est-ce que voulez que je réponde ? Mais je la regarde mieux, bien foutue, jolie visage…

 

- Je peux toucher ? Me demande-t-elle en approchant la main de ma poitrine.

 

Alors je ne sais ce qui m'a pris, peut-être le simple désir de me changer les idées cinq minutes après tout ce temps passé avec l'autre tordu, mais j'ai acquiescé de la tête.

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Faut pas lui dire deux fois à la lesbienne en chaleur, elle plonge dans le décolleté, me caresse un nichon, puis le fait sortir de la robe, se penche et se met à me le lécher.

 

"M'enfin !"

 

La porte d'une cabine s'ouvre. Je n'ai même pas le temps de dire "ouf" que la nana me tire par la main, m'y emmène et ferme la porte.

 

Elle approche sa bouche de la mienne. Je n'ai rien contre, mais à l'origine, je n'étais pas venue ici pour ça et maintenant ça presse.

 

- Tu permets, sinon, je vais faire dans ma culotte.

- T'en as mis une ?

- Oui pourquoi ?

 

Et justement, je la baisse, remonte ma robe et m'assoie sur le siège et commence à pisser. Evidemment mademoiselle ne perd rien du spectacle.

 

- Ça te plait de me regarder pisser ?

- Bien sûr que ça me plaît ! Me répond-elle comme si c'était la dernière des évidences.

 

Et puis un petit déclic : je viens de décider que je ne vais pas me laisser manipuler par cette nana ! Mon côté dominatrice ressurgit rarement en dehors du contexte professionnel, mais là….

 

- Tu vas me nettoyer la chatte avec ta langue quand j'aurais fini.

- Euh… Si tu veux !

- Oui, je le veux et tu vas le faire ! Après et seulement après tu auras le droit de me rouler une pelle. 

- Et, ben, toi alors…

 

J'ai fini mon pipi, enfin presque, en me forçant je pourrais encore faire deux ou trois gouttes, je les garde en réserve au cas où ça l'intéresserait…

 

- Maintenant lèche !

 

Quelle langue, mes amis, quelle langue ! Elle me lèche dans tous les coins et parvient plutôt rapidement à m'exciter, je me sens mouiller. La blackette redouble d'efforts et se concentre maintenant sur mon clitoris. Le bout de sa langue virevolte dessus comme une abeille qui viendrait le butiner. Je sens que je vais partir, je sens que… Je paaaaars !

 

Telle une tigresse elle a alors jeté sa bouche sur la mienne étouffant mon cri. Le baiser fut long, baveux et parfumé de mes sucs intimes.

 

Elle se recule, du moins autant que l'exiguïté de l'endroit le permet, retire le bout de chiffon qui lui sert de robe et se retrouve complétement à poil. Qu'est-ce qu'elle est belle, une vraie sculpture ! J'ai compris qu'elle allait me demander de m'occuper un peu d'elle, ma bouche est tout de suite sur ses jolis seins dont je suce les tétons avec gourmandise.

 

On tape à la porte : 

 

- Ça va encore durer longtemps ? Rouspète une voix.

- Cinq minutes, quoi ! Répond fermement ma belle inconnue.

 

Elle s'est assise sur la cuvette afin que je lui lèche son minou. Je la sens soudain crispée, peut-être est-ce dû à la voix qui nous a dérangé ? Je lèche le mieux que je peux, déployant tout mon savoir-faire.

 

Et voilà qu'on cogne de nouveau sur la porte.

 

- J'avais dit cinq minutes ! Faites chier !

 

Elle me repousse gentiment

 

- Laisse tomber, je ne vais pas y arriver…

 

La fille se rhabille et on sort de la cabine. Je vais me laver les mains, sans trop savoir pourquoi d'ailleurs puisque je ne me les suis pas salies. Je ne sais pas où est passé la blackette. Pas bien grave !

 

- Ah ! Quand même ! Je commençais à m'inquiéter ! Me dit Frédo.

 

Je ne réponds pas, je n'ai pas à me justifier.

 

- On y va ? 

 

On sort.

 

- On va prendre chacun un taxi, je vous libère, on se verra cinq minutes devant la FNAC des Champs-Elysées demain à 19 heures, je vous remettrai un paquet et vous donnerais les dernières instructions. Ne soyez pas en retard, mais ne venez pas trop en avance non plus. Après, on se reverra dans la nuit à deux heures et quart où je vous ai dit. 

 

Ouf ! Me voici libérée ! J'ai soif, j'ai mal au crâne et j'ai sommeil.

 

A suivre

 

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 07:08

Chanette 20 - La clé 14

Chanette

14 - Six dans un donjon

 

Mercredi 27 Mars

 

- Ah ! Tanya, il faut que je te raconte, j'ai appris plein de trucs que je ne savais pas sur l'affaire Darousse.

 

Didier Remiremont se lance dans un grand récit un peu confus, dans lequel Tanya se perd un peu.

 

- Et tu sais pas la meilleure ? Ça s'est terminé en partouze !

- Vous vous êtes fait la Gina, à deux ?

- Oui, mais pas seulement, cette fille avait un fantasme : elle voulait voir deux mecs en train de se faire des choses.

- Ah ! Raconte ! demande Tanya, soudain beaucoup plus intéressée.

- Ben, on s'est un peu sucé la bite…

- Ça t'a plu ?

- Hé, ma fois, ce n'était pas désagréable !

- Laisse- moi deviner la suite, tu t'es fait enculer ?

- Ben, non ! Ce con d'Albert est tombé en panne !

 

Tanya éclate de rire !

 

- Ben qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

- Rien, j'imagine la scène !

- Alors pour en finir, c'est moi qui ait enculé Albert, je l'ai fait pour faire plaisir à la fille, c'est pas vraiment mon truc d'aller baiser un mec.

- T'as qu'à le revoir cet Albert et lui demander qu'il te baise !

- C'est plus ou moins prévu…

 

Il lui raconta.

 

- Dis donc Didi, pourquoi je n'aurais pas le droit de participer ?

 

Il réfléchit un moment avant de se dire qu'effectivement, ça devrait pouvoir se faire.

 

Jeudi 28 Mars

 

Albert a reçu un appel d'Evelyne Roche. Il ne s'y attendait pas du tout. Elle lui a demandé de passer après le travail.

 

Elle s'est habillée avec une certaine coquetterie, mais son maquillage arrive mal à dissimuler la fatigue de son visage.

 

- Ça n'a pas l'air d'aller ?

- Non, ça ne va pas du tout. Je pensais m'en sortir. J'étais trop sûre de moi, je tombe de haut !

- Euh...

- Tu ne comprends pas, c'est normal. Je me retrouve du jour au lendemain sans ressources. Je me disais "ce n'est pas bien grave, je saurais faire ce qu'il faut pour que mon ex compagnon rentre au bercail"…

- Et ça n'a pas marché ?

- Non, le ton a monté, on s'est engueulés et tout ce que j'ai gagné, c'est deux baffes dans la gueule.

- Charmant !

- Je croyais avoir quelques amis. Les amis quand tu es dans la merde, tu les comptes et le compte il est vite fait, zéro, la bulle. Pas de famille, pas d'amis, pas de fric, c'est pas mal, hein ? Je peux vendre quelques meubles, des bouquins, des bricoles, ça ne va pas m'emmener bien loin. Je vais faire des démarches pour demander le RMI, je ne pourrais même pas payer le loyer de l'appart.

- Et qu'est-ce que tu attends de moi ?

- Rien, on se connait à peine ! J'avais juste envie de parler à quelqu'un. Mais si t'as une idée, tu peux me la dire !

- Là comme ça, tout de suite, non !

- Tant pis, il me reste un fond de whisky, t'en veux ?

- Non, garde-le !

 

Cet alors qu'Evelyne enleva son haut, puis se mit à retirer son pantalon.

 

- Tu fais quoi ?

- Ben, ça s'voit pas ? J'me fous à poil !

- Tu sais, je suis pas trop en forme...

- C'est pas grave, je veux juste te demander quelque chose.

 

Albert la regarde finir de se déshabiller. Un léger trouble commence à l'envahir.

 

- Avec ce qui me reste de mon ancienne beauté, si je fais la pute, on me donnera combien ?

- Tu es folle !

- Non, je suis très sérieuse ! Réponds- moi !

- Je, je... sais pas...

- T'as bien une idée, il n'y a qu'à toi que je peux demander une telle chose.

- Mais comment veux-tu...

 

Il s'arrêta net de parler en voyant son air désespéré.

 

- 150 pour une heure, mais je dis peut-être une bêtise.

- C'est un maximum ?

- Non, j'en sais rien, je ne suis pas si renseigné que ça !

- Admettons ! Dix passes pour payer le loyer, on va dire cinq pour bouffer, le coiffeur, les faux frais, ça fait quinze. Un client tous les deux jours ! Ça peut se faire ou pas ?

- Sans internet, ça va être dur !

- Pas besoin d'internet, je peux faire les aéroports, les casinos, les salles des ventes, les grands hôtels, les bistrots branchés... Avec un peu de pot, je trouverais peut-être même un type qui m'entretiendra. Allez, c'est décidé, je commence demain.

- Et si ça marche pas ?

- J'me flingue !

 

Et elle n'avait absolument pas l'air de plaisanter.

 

- Je reviens ! Dit-elle.

 

Quand elle revint, elle arborait un sourire étrange et tenait un martinet à la main.

 

- T'es sûr que tu ne veux pas boire un whisky ?

 

Il n'en voulait toujours pas. Evelyne se servit un verre et en avala une gorgée, puis tendit le martinet à Albert :

 

- Fouette-moi ! Lui demanda-t-elle en se retournant

- Je…

- S'il te plait, j'en ai envie, j'en ai besoin !

 

Elle se pencha légèrement en avant afin de mieux offrir sa croupe.

 Chanette20N1.jpg

- Après tu pourras m'enculer, ou te branler ou ne rien faire du tout, c'est comme tu le sens.

 

Albert se demandait ce qu'il fabriquait chez cette femme, mais frappa néanmoins une première fois.

 

- Tape un peu fort, mais sans laisser de marques.

 

Albert frappe de nouveau, plusieurs fois. Il sent remonter en lui d'étranges instincts sadiques, tout comme la première fois. Il pense pouvoir se dominer, mais est incapable de freiner son érection montante. Pourquoi la freiner d'ailleurs, cette rigidité inattendue étant plutôt la bienvenue. Il frappe encore quelques coups, puis repose le martinet.

 

- Encore un peu !

- J'ai peur que ça aille trop loin, t'as déjà le cul bien rouge.

- Juste un dernier !

 

Il le lui appliqua, sans force excessive. Evelyne s'approcha de lui, testa le contenu de sa braguette.

 

- Mets-toi à l'aise !

- J'ai pas de capotes ! S'aperçut alors Albert.

- Aïe ! Moi non plus !

- Je peux descendre en chercher !

- Pfff ! Le temps d'y aller et de revenir, le charme sera rompu. Branle-toi !

- Euh !

- Si ! Branle-toi !

 

Albert baissa son pantalon, et se mit à se masturber frénétiquement en regardant les seins d'Evelyne.

 

- Jouis sur mes nichons si tu veux !

 

C'est ce qu'il fit, envoyant une longue giclée sur le torse de l'ancienne chef comptable, qui sans transition et de façon fort peu romantique s'en alla chercher deux kleenex.

 

- Je suppose que maintenant, tu vas rentrer ?

- Faut bien ! Et toi, tu vas faire quoi ?

- Rien ! Bouquiner ou regarder la télé.

- Tu ne vas pas manger ?

- J'ai pas faim, et de toute façon, y'a plus rien dans le frigo.

 

Albert sortit de son portefeuille deux billets de 50 euros et lui tendit

 

- C'est pour toi !

- Mais je ne t'ai rien demandé !

- Je sais ! C'est pour que tu t'achètes de quoi bouffer.

- Merci Albert.

 

Il ne prolongea pas cet entretien et prit congé d'Evelyne après un chaste bisou.

 

"Ma première passe !" Se dit Evelyne, "espérons qu'elle me portera bonheur."

 

Chez lui, Albert se mit à l'aise et en attendant que le diner soit prêt, s'affala dans un fauteuil et se plongea dans la lecture d'un journal gratuit. Il alluma une cigarette, puis la posa sur le bord du cendrier. C'est alors qu'il y remarqua la présence d'une "Craven A", à moitié consumée. Le problème c'est que ni lui, ni Sandrine, son épouse ne fumait des clopes de cette marque. Le fumeur de "Craven A" était donc une tierce personne.

 

Mais qui ? S'il lui posait la question, elle répondrait n'importe quoi, alors à quoi bon, d'autant qu'il n'était pas jaloux. Pas jaloux mais joueur, aussi pendant le repas, il demanda l'air de rien.

 

- Qu'est-ce que t'as fait de beau, aujourd'hui ?

- Rien. Deux trois courses ce matin, et cet après-midi j'ai fini le repassage que j'avais en retard… Demain j'ai ma gym et le kiné…

 

Bref personne n'était venu à la maison et la "Craven A" était arrivée toute seule et s'était allumé toute seule… Et comme il lui paraissait impossible qu'elle n'ait pas remarqué ce mégot, il s'agissait donc d'un signe qu'elle lui adressait.

 

Sans doute voulait-elle lui indiquer qu'elle le trompait ? Comme s'il ne le savait pas ! Mais pourquoi ajouter de l'explicite quand l'implicite crève déjà les yeux ?

 

Et pourtant Sandrine l'aimait, et ça se voyait. Quand un couple se défait, ça se voit, ça se sent. Sandrine ne s'éloignait pas de lui, gentille, chouchouteuse… évidemment au plumard il était conscient de ne pas lui apporter tout ce dont elle avait besoin. Alors qu'elle ailler voir ailleurs, se disait Albert, qu'est-ce que j'en ai à faire… du moment qu'elle reste avec moi.

 

Ce mégot était peut-être l'expression d'une certaine franchise, genre "Je te trompe, je veux que tu le saches mais je ne sais pas comment te le dire" A moins que ça aille encore plus loin : "Je le fais, alors si tu le fais aussi, je ne dirai rien". Mais comment pouvait-elle imaginer qu'il puisse avoir une maitresse avec ses problèmes sexuels ?

 

Et pourtant ! On était le 28 mars, il y avait quatre semaines jour pour jour, qu'il avait rencontré Mylène. Quatre semaines qui avaient changé sa vie, lui qui avait auparavant une petite vie pépère, s'autorisant juste quelques fantaisies passagères avec des dominatrices professionnelles, avait trouvé le moyen de coucher avec trois femmes différentes, de s'être fait virer puis embaucher ailleurs, puis viré de nouveau et enfin réintégré, il était allé au Luxembourg accompagné d'un gorille, avait sucé des bites et s'était fait sodomiser.

 

- A quoi tu penses ?

- A rien !

- Ça m'étonnerait que ça soit à rien ! Tu as l'air joyeux comme un pinson, je te ressers de la salade ?

- Oui bien sûr ! Répondit-il sans se départir de son surprenant sourire.

 

Sandrine comprit alors qu'Albert avait compris quel genre de message elle avait voulu lui adresser avec le mégot du cendrier. Elle en fut satisfaite et arbora à son tour un sourire béat.

 

Vendredi 29 mars

 

- Allo, Albert c'est Didier ! T'es toujours partant pour ce qu'on avait dit ?

- Oui, oui !

- Y'a un jour qui t'arrange ?

- Mardi, je serai en province, mais je serai de retour à Paris vers 15 heures...

- Super, je vais essayer d'avoir un rendez-vous à 16 heures. Je vais venir avec ma secrétaire, c'est une blackette, elle est mignonne et pas farouche, ça ne te dérange pas ?

- Non, non !

- Si de ton côté tu as une copine que ça intéresse, n'hésite pas, plus on est de fous, plus on rigole.

- Non, je n'ai pas de... Quoique si, peut-être mais c'est pas sûr...

- OK, on se rappelle.

 

Albert compose le numéro d'Evelyne.

 

- Je voulais prendre de tes nouvelles…

- C'est la cata ! Je suis boulevard Saint-Germain, ça fait trois terrasses de bistrot que je fais, je dois mal m'y prendre, j'ai juste branché un type, il était d'accord pour une pipe à 50 euros, j'ai refusé.

- J'ai peut-être une idée…

- Dis toujours…

 

Chanette, enfin

 

Quelle journée ! Un client barje ! Ça arrive, je n'ai rien contre les travestis, mais celui-là ne se met en tenue qu'une fois dans mon studio, il y passe un temps fou et après avoir fait son cinéma, il passe autant de temps à redevenir "monsieur tout le monde". En plus il n'est pas aimable et plutôt glauque, le seul avantage c'est qu'il me paie bien, Mais quelle fatigue !

 

Je consulte ma messagerie, j'ai un SMS de Didier, le détective.

 

"Si on vient à quatre c'est possible, mardi à 16 heures ?"

 

A quatre, il est fou ! C'est ingérable ! Je le rappelle. Il m'explique qu'il souhaite que je "l'oblige" à avoir des relations sexuelles avec un autre homme, et que la personne qui viendra avec lui en est d'accord. L'une des femmes sera Tanya que j'ai déjà rencontrée quant à l'autre, il ne la connait pas… J'hésite un peu.

 

Il n'est pas si courant que je reçoive des couples, mais ça m'arrive et j'ai toujours dans ce cas, une petite appréhension en ce qui concerne le rôle de Madame. Amener Madame dans un donjon n'est la plupart du temps que le fantasme de Monsieur, la conjointe se contentant de suivre. Reste alors à savoir si son consentement en tant que soumise apparente n'est pas plutôt de la simple obédience !

 

Le second problème est le nombre. Diriger trois personnes passe encore, quatre, ça devient compliqué, sauf si certains des protagonistes ne souhaitent que regarder.

 

Mais Didier me précise que tout le monde sera soumis. J'explique qu'il serait peut-être judicieux et pratique qu'il y ait dans ce cas deux dominatrices...

 

- Si c'est avec Mademoiselle Mylène, ça peut se faire.

 

En fait je ne pensais pas à elle pour ce genre de choses, mais après tout pourquoi pas ?

 

On discute un peu tarifs ! Et oui, ça commence à faire une belle addition, tout ça ! Bref on se met d'accord. Enfin presque parce qu'il faut qu'il informe son copain... Ça commence à devenir bien compliqué, cette affaire-là !

 

Miracle : J'arrive à joindre Mylène sans difficulté. La date lui convient, mais pas les tarifs.

 

- Tant pis, je vais demander à quelqu'un d'autre.

- Désolée !

- C'est dommage, ça t'aurait intéressée, ce n'est pas tous les jours que j'ai deux couples de soumis.

- C'est quoi ? Des bourges, des artistes, des gens connus ?

- C'est Didier et sa blackette, l'autre couple je sais pas.

- Ah ! Mais ça change tout ! Elle est marrante, cette blackette.

- Alors c'est bon ?

- Yes !

 

Cinq minutes plus tard, Didier rappelait pour me confirmer définitivement. Fin de la négociation ! Ouf ! Quelle salade ! Message suivant : C'est Nœud-Pap qui veut venir mercredi prochain. Ça ne devrait pas poser de problème, mais j'ai soudain une idée bien salace.

 

- J'ai eu ton message ! Tu peux parler, là ?

- Oui, oui !

- Mercredi, c'est possible, mais si tu venais mardi ce serait mieux.

- Mardi, ça risque d'être un peu compliqué.

- C'est dommage !

- Parce que ?

- Parce que il y a aura de la bite !

- Ah oui, évidemment…

- Je connais l'un des mecs qui sera là, d'ailleurs tu le connais aussi, c'est le détective qui est venu dans ton magasin foutre la trouille au petit chinois….

- Ah, c'est l'un de vos clients ?

- Non pas du tout, je ne l'avais jamais vu mais disons que nous avons lié connaissance. Il a une très belle queue, tu devrais te régaler.

- Si vous me prenez par les sentiments…

- Alors d'accord pour mardi ?

- Faut que je m'organise.

- Tu n'as pas envie de sucer une bonne queue ?

- Si bien sûr, mais…

- Dis-le, je veux t'entendre ! Dis-moi que tu as envie de sucer une bonne queue.

- Oui, oui, j'ai envie de sucer une bonne queue.

- Tu pourras peut-être même avoir une queue dans la bouche et une autre dans le cul ! Elle n'est pas belle la vie ?

- Oui, mais…

- Tu veux que je te la décrive, la queue de Didier ? Tu sais, elle est très belle et très douce, soyeuse, j'ai adoré la caresser et la prendre dans ma bouche… Alors d'accord pour mardi ?

- Mais je pourrais pas venir avant 15 heures !

- Mais c'est très bien, ça 15 heures. La petite partouze est prévue à 16 heures.

 

Et voilà c'est réglé ! Qu'est-ce qu'on peut perdre comme temps en formalités !

 

- Vous avez un problème, monsieur Berton s'inquiéta Odile, la jeune collaboratrice de Nœud-Pap, alias Marcel Berton

 

C'est vrai qu'il est tout bizarre après cet échange téléphonique. Il est tout rouge, il transpire et en plus il bande…

 

- Non, non, ce doit être ma tension !

- Vous devriez peut-être boire un grand verre d'eau.

 

Elle n'est pas complétement dupe, elle l'a vu de loin en train de téléphoner, et c'est cela qui l'a mis dans cet état. Décidemment, elle le trouve bizarre son patron en ce moment. Jusqu'ici tout se passait bien. Quand Odile s'était aperçue que Berton regardait les femmes avec énormément de passion, elle s'était dit qu'en s'habillant un peu sexy, elle pourrait peut-être obtenir une augmentation.

 

Mais l'intérêt de Berton pour Odile n'avait jamais dépassé le stade du petit sourire et du coup d'œil coquin. Jamais une parole déplacée, jamais un geste équivoque.

 

Alors elle avait arrêté de s'habiller sexy…

 

- Mademoiselle Odile, si je peux me permettre, je préférais votre tenue de la semaine dernière. Mais ne prenez pas cela comme réflexion désobligeante, vous êtes parfaitement libre de vous habiller comme bon vous semble… lui avait-il déclaré.

 

Alors elle s'était de nouveau habillée sexy et attendait toujours son augmentation.

 

Berton n'était pas bavard et Odile ne savait pas grand-chose de lui. N'empêche que les bizarreries s'accumulaient au magasin. D'abord cette agression le mois dernier, un soir juste après son départ avec cette rocambolesque intervention de deux nanas, puis ce chinois bizarroïde délogé quelques jours plus tard par un commando de quatre personnes. Odile se demandait si son patron ne menait pas une étrange double vie…

 

- Votre verre d'eau !

- Ah oui, merci Odile

 

Il se passa alors à cet instant quelque chose de très bref, presque imperceptible. Berton porta sur Odile un curieux regard rempli de concupiscence. Presque imperceptible avons nous dit, mais il n'échappa pas à la jeune femme, qui répondit d'un sourire. Et ce fut tout.

 

Odile se dirigea vers les minuscules toilettes accessibles par l'arrière salle. Elle oublia volontairement d'en fermer la porte... Au cas où... Mais il ne se passa rien.

 

Mardi 2 avril

 

Nœud-Pap est à l'heure. Il est manifestement ravi de me voir, on se fait la bise.

 

- Alors, ça va ?

- Oui, j'étais dans un drôle d'état quand vous m'avez téléphoné ! Odile, mon assistante se demandait ce que j'avais...

- Oh ! Je suis désolée, je ne pensais pas te causer des ennuis.

- Non, non, il n'y a pas de soucis, c'est moi qui ai été con, j'aurais jamais dû lui montrer que j'étais troublé.

- Il risque d'y avoir des conséquences ?

- Pas du tout, elle est amusante, elle aimerait bien que je lui donne une augmentation, mais je ne sais pas jusqu'où elle est prête à aller. Elle ne le sait sans doute pas elle-même et comme je ne rentre pas dans son jeu, ben on le saura jamais.

- Elle ne t'intéresse pas ?

- Si d'une certaine façon, elle est mignonne, j'aimerais bien la voir à poil, la caresser...

 

Son regard s'égara un moment. Il me fait marrer, Nœud-Pap !

 

- Mais bon, je préfère garder mes distances... Enfin, c'est ce que je me dis... Il ne faut jamais jurer de rien.

- Jamais ! Approuvai-je. Sinon, plus de problème de clé USB ?

- Non, mais quelle histoire débile quand j'y repense ! Enfin c'est quand même de ma faute, si je n'avais pas oublié ma clé chez vous, il n'y aurait pas eu toute cette série de quiproquos.

- Tu ne pouvais pas savoir… Non c'est moi qui ai déconné, je n'aurais jamais dû ramasser cette clé au musée... mais dans ces cas-là on ne réfléchit jamais.

 

Il me regarde avec des grands yeux étonnés. Normal !

 

- Je n'ai jamais eu l'occasion de t'expliquer tout ça ! Nous n'aurions jamais dû être mêlés à cette affaire. Je te raconterai toute l'histoire ce soir au restaurant.

- Au restaurant ?

- Ben, oui, au restaurant ! Tu ne vas tout de même pas refuser une invitation, il n'y aura que toi et moi !

- C'est que… Il faut que je prévienne ma femme...

- Bien sûr, préviens-la.

 

Il téléphone, me dit que c'est arrangé et me donne ma petite enveloppe. A partir de ce moment-là, Nœud-Pap redevient mon client, mon soumis.

 

- A poil, esclave !

- Oui, maitresse !

 

J'attends qu'il soit entièrement nu, et je lui accroche un coller de chien muni d'une laisse autour de son cou.

 

- Tu vas être un bon esclave ?

- Oui, maitresse !

 

Je le fais mettre à quatre pattes et je le promène d'abord dans le studio comme un toutou, puis je prends un gode qui "trainait" par-là et je le lance à l'autre bout de la pièce.

 

- Va chercher ! Va chercher le gode ! Et ramène-le entre tes dents.

 

Il y va, il revient !

 

- Fais le beau, donne à ta maîtresse !

 

Je lui fais faire ça plusieurs fois, je m'amuse comme une gamine : il est trop rigolo Nœud-Pap en train de faire le toutou. Il faudra qu'un jour je prenne des photos souvenirs.

 

Pour la je ne sais combientième fois, il me rapporte le gode, je le prends et me le maintiens sur le pubis.

 

- Suce ! Suce ma bite !

 

Il se met à sucer le machin avec une frénésie qui fait plaisir à voir, alternant les petits coups de langue et le "tout dans la bouche"

 

On passe à autre chose : je prends deux pinces à seins reliées entre elles par une petite ficelle et les lui fixe sur ses tétons.

 

- Ah !

- Tais-toi, tu adores ça !

- Oui, maîtresse.

 

Je tire au maximum vers moi, vers le haut, vers le bas. Nœud-Pap me fait d'affreuses grimaces mais sa bite réagit bien : il bande comme un âne ! J'ai envie de m'amuser avec ses couilles, dont je pince la peau avec des pinces à linge. J'en mets plein : des rouges, des jaunes, des vertes, des bleues, c'est très joli. Il jappe à chaque fois. Avec un lacet, je lui ligature la base du pénis et les testicules (les gesticules comme disait ma grand-mère). Le but de l'opération est d'entraver la circulation du sang et de maintenir ainsi l'érection. Le jeu peut être dangereux, mais il suffit de ne pas le faire durer trop longtemps.

 

Histoire de varier les plaisirs, je le fais se retourner et je lui fais rougir les fesses avec un martinet. Il déguste Nœud-Pap, il déguste.

 

- Je ne te marque pas trop, parce qu'il faut que tu conserves un joli cul pour quand tu vas te faire enculer… Parce que tu es bien venu pour ça… N'est-ce pas, esclave ?

- Oui, maitresse !

 

Je lui écarte assez brusquement les fesses, je mouille mon index et je le lui introduis dans le cul.

 

- T'aimes ça, hein ? Tu aimes bien tout ce qui entre dans le cul, les doigts, les godes, les bites…

 

Il se tortille de façon assez grotesque, il est temps de m'harnacher du gode ceinture et de lui faire une petite séance de "je rentre-je sors" dans son petit troufignon.

 

J'ai bien dû le pilonner pendant presque dix minutes. J'en ai des suées.

 

Gérer le temps n'est pas une évidence dans ce genre de prestation, le client paye pour une heure, ce qui fait compte tenu du déshabillage et du rhabillage 50 minutes. Autant dire qu'il ne faut pas se presser, faire des gestes lents, faire durer tous les préparatifs, joue sur l'attente… Et oui, c'est un métier !

 

N'ayant pas en tête l'adresse précise, Didier avait proposé un rendez-vous secondaire à la sortie du métro, place de la Trinité. Après les présentations d'usage, le petit groupe emprunta la rue Blanche. Albert assez angoissé de se retrouver dans mon quartier finit par demander :

 

- Elle s'appelle comment la fille chez qui on va ?

- Christine ! Répondit Tanya, une très belle femme !

 

Voilà qui rassure Albert qui n'avait aucune envie de se retrouver face à moi après la sombre embrouille dans laquelle il m'avait embarquée.

 

Par contre, quand il arrive au pied de l'immeuble, il ne comprend plus. Deux dominas à la même adresse ? Et quand Didier sonne à ma porte, il ne peut plus reculer. Il angoisse un max, Albert !

 

Ça sonne, je fais entrer et je ne peux m'empêcher de crier ma surprise en découvrant Albert :

 

- Toi !

- Je vais vous expliquer...

 

Je prends sur moi pour me reprendre. Je ne vais quand même pas prendre le risque de gâcher une si belle enveloppe !

 

Didier et Tanya me font un bisou comme si nous étions de vieux copains. Ils sont rigolos, tous les deux. Evelyne se présente en me serrant la main. Elle a une bien belle prestance, cette femme mature ! Tailleur beige, chemisier chic et foulard Hermès. La classe !

 

Mylène n'est pas encore arrivée, je consulte mon téléphone : pas de message, elle devrait donc être là d'une minute à l'autre.

 

- Mon assistante va arriver, en attendant vous allez me donner mon petit cadeau... Les sous quoi, dus-je préciser devant le regard ahuri de Didier, et vous déshabiller.

 

Tout ce petit monde se fout à poil dans la décontraction la plus totale, pour un peu on se croirait dans les vestiaires d'un sauna.

 

- S'il y en a parmi vous qui ont des exigences particulières, c'est le moment d'en parler, parce qu'après on va vite rentrer dans le vif du sujet.

 

Je sens Evelyne chercher ses mots, elle veut me dire quelque chose mais ça ne sort pas. Pas bien grave, j'avais justement l'intention de m'entretenir en privé avec elle.

 

- Je reviens ! Mettez-vous à genoux tous les quatre et dos à dos. Non pas comme ça, disposez-vous en croix. Voilà ! Comme ça !

 

Je file dans le donjon. Je m'approche de la cage où est enfermé Nœud-Pap :

 

- Ils sont tous là, patiente un petit peu ! Lui lançai-je avant de recouvrir sa cage à l'aide d'une bâche.

 

Je m'empare de deux colliers de chiens auxquels sont accrochées des laisses, j'en ai pas pour tout le monde, pas bien grave. J'en balance un à Albert.

 

- Passe ça au cou de ta copine !

 

Il obtempère sans broncher.

 

Toi, mets-toi à quatre pattes et viens avec moi, ordonnai-je à Evelyne, en tirant sa laisse.

 

- Je...

- Je sais, viens à côté. Vous autres vous ne bougez pas, si ça sonne j'irai ouvrir.

 

Et je l'emmène dans le donjon, dont je referme la porte.

 

- Bon, tu voulais me dire quelque chose ?

- C'est un peu compliqué !

- D'accord ! Alors question préalable : tu es là de ton plein gré ou pour faire plaisir à quelqu'un ?

- Je ne comprends pas... Enfin je veux dire, j'étais d'accord pour vivre cette expérience.

- Personne ne t'a forcée ?

- Non, mais pourquoi cette question ?

- Une fois un couple est venu ici, le type voulait que je domine ça femme, j'ai commencé la séance et je me suis très vite aperçue que quelque chose collait pas. En fait la fille voulait que j'arrête. Le gars voulait que je continue. J'ai arrêté, il y a eu une embrouille, en fait la fille n'était pas chaude, elle est quand même venue sous l'insistance de son mec et ça a tourné à la catastrophe. J'ai remboursé le type et je les ai foutus dehors. Je ne veux pas revivre cette expérience, je veux que les gens qui viennent ici soient entièrement consentants.

- Je comprends mieux, cette position est tout à votre honneur. Donc je vous confirme être entièrement consentante. Mais j'en profite pour vous dire autre chose, si vous voulez bien.

- Vas-y !

- En un mot, je me retrouve du jour au lendemain sans ressources. J'ai essayé de me prostituer, mais je dois mal m'y prendre… Albert m'a alors conseillé d'essayer de faire des dominations.

- Ça ne s'improvise pas...

- Je sais, mais il se trouve que je connais un peu ce qui se fait dans ce domaine, j'avais un compagnon dominateur qui m'emmenait parfois dans des soirées spéciales. Ce que je voulais voir, c'est comment ça se passe au niveau professionnel.

- Ah ! Je comprends ! Alors disons que tu auras juste un petit aperçu…

- On verra bien… mais j'aimerais qu'on puisse en parler quand on aura fini la…

- La quoi ?

- Ben, la petite partie !

- Pas de problème. Reste là, les autres vont te rejoindre !

 

Mylène n'est toujours pas là. Qu'est-ce qu'elle fabrique ? Elle pourrait au moins téléphoner ! Ça commence à m'inquiéter. Je l'appelle, miracle elle répond :

 

- Ben, t'es où ?

- Dans l'escalier ! J'arrive.

 

J'ouvre la porte, elle est toujours aussi craquante.

 

- J'ai pris un taxi, y'avait des embouteillages... Sont arrivés tes zouaves ?

- Ils sont dans le donjon... On t'attendait.

- Faut que je pose mes affaires. Je me change où ?

- Dans la salle de bains. Tu me donneras tes affaires.

- Pour la tenue, j'ai pris des dessous noirs avec une guêpière. Ça va le faire ?

- Mais oui...

 

Elle se fout à poil à la vitesse "grand V". Elle m'excite, elle m'excite ! Elle se met ses trucs, finit par les bas, veut aller trop vite, trouve le moyen d'en filer un, jure comme un charretier :

 

- Putain de bordel de merde ! Une paire toute neuve ! Ils nous vendent vraiment de la merde, ces putains d'enculés !

 

C'est décidément la super forme !

 

- C'est pas grave !

- Si c'est grave, t'as pas une paire ?

- Non ! Mentis-je estimant qu'on avait perdu assez de temps comme ça.

- Je fais quoi ?

- Tu restes comme ça, ça donne un genre !

- Tu parles !

- On y va !

 

Je ne sais pas qui de Mylène ou d'Albert a été le plus surpris de trouver l'autre ici, mais l'expression de leur bobine est du plus haut comique.

 

- Qu'est-ce que tu fous là ? Finit par demander Mylène.

- Je... Je suis venu avec Monsieur. Répond-il en désignant Didier. Mais toi...

- Remettons les grandes explications à plus tard, voulez-vous ? Sinon on ne va jamais commencer. Intervins-je.

 

J'avoue ne pas avoir trop réfléchi à la façon dont j'allais ordonnancer tout ça, mais j'adore improviser... Récapitulons : toutes ces personnes sont soumises, mais elles ne le sont pas forcément de la même façon. Les mecs ont des fantasmes bisexuels passifs mais n'en sont pas au même stade. Et Evelyne est surtout là pour voir comment ça se passe… il faudra d'ailleurs que je l'explique en aparté à Mylène. Et maintenant on gère… les trucs avec les mecs entre eux, ce sera pour la fin…

 

Je m'empare de deux cravaches, l'une pour moi, l'autre pour Mylène :

 

- On va commencer par leur chauffer le cul !

 

Je fais aligner nos quatre visiteurs de dos contre le mur et on se met à leur fouetter les fesses. On va d'un cul à l'autre sans trop se presser de telle façon qu'aucun des soumis ne peut deviner qui va le frapper et de quelle façon. J'applique ma méthode habituelle, alternant les coups appuyés et les coups moyens, les coups rapprochés et les coups espacés. Je chuchote au passage quelques conseils à Mylène.

 

Tout cela est ponctué d'une bonne dose de coprolalie, le soumis de base adorant se faire insulter. Le répertoire y passe allègrement : Grosse pute, pédé, salope, suceuse de bite, enculé, esclave de merde et j'en passe.

 

Ce qui me surprend, c'est qu'Evelyne encaisse vraiment très bien. En plus sa façon de calibrer sa chute de rein à chaque coup a quelque chose de tout à fait troublant !

 

- T'aimes ça, pétasse, hein ?

- Oui ! Aïe !

 

Je me rends compte que cette séance risque de ne rien lui apporter : trop de monde et sans doute trop de motivations et de comportements différents. Je lui proposerai un truc plus basique tout à l'heure. Mais en attendant, rien ne m'interdit de m'amuser un peu.

 

- Vous, les deux gouines, retournez-vous et avancez vers moi ! Mylène pendant ce temps-là, tu m'attaches ces deux esclaves. Lui (Albert) sur la croix, le nez au mur et l'autre sur le chevalet.

 

Je fais mettre les deux femmes face à face, je prends une double pince à seins reliée par une chaîne et je commence par clipper le téton gauche de Tanya. Mouvement de recul, elle n'a pas l'habitude de ce truc-là, d'ailleurs certaines femmes ne peuvent pas supporter cette pratique... Mais il suffit d'être un tant soit peu maso pour s'en accommoder.

 

Je replace la pince sur le téton de Tanya afin que ça soit moins douloureux. Elle fait une vilaine grimace mais ne proteste pas. J'attache l'autre pince sur le gros téton droit d'Evelyne. Je fais la même chose avec la deuxième chaîne et je relie le téton droit de Tanya au gauche d'Evelyne.

 

J'accroche ensuite des poids en plein milieu des chaînes, qui du coup s'incurvent en tirant sur les chairs. Instinctivement les deux femmes se rapprochent l'une de l'autre afin d'atténuer la douleur. Bientôt leurs visages ne sont séparés que par quelques centimètres.

 

- Roulez-vous un patin !

 

Ça ne leur pose aucun problème existentiel, bien au contraire : ces dames ont l'air ravies de la tournure des événements. Du coup je leur distribue des coups de cravaches sur les fesses. Non, mais des fois !

 

Je m'amuse encore quelques minutes avec les chaînes avant de les enlever.

 

Je libère les hommes, y compris Nœud-Pap que je vais chercher dans sa cage. Petit sourire de connivence (ou de complicité, allez savoir ?) entre ce dernier et Didier.

 

Je les fais aligner et demande aux femmes de leur sucer la bite à tour de rôle, tâches dont elles s'acquittent avec une évidente bonne volonté.

 

- Et maintenant vous vous retournez tous les trois, vous vous penchez et vous écartez bien vos fesses de pédés. Ces dames vont vous préparer le cul.

 

Evelyne lèche le cul de Nœud-Pap, Tanya celui d'Albert et pour qu'il n'y ait pas de jaloux, c'est Mylène qui s'occupe de celui de Didier.

 

- Bande de lécheuses de trous du cul ! Vous n'êtes bonnes qu'à ça, toutes les trois ! Je vais vous faire travailler pour moi, et vous sucerez des bites et des trous du cul toutes la journée.

 

Ben oui, quand on délire, on délire !

 

Je tire Evelyne par les cheveux :

 

- Il a quel goût son cul ?

- Un peu fort, mais ça ne me dérange pas !

- Et toi ? Demandai-je à Tanya

- Moi j'ai le nez bouché !

 

C'est malin !

 

- Bon alors, maintenant les filles, vous mouillez vos doigts et vous leur enfoncez dans le cul. Faites les bien glisser, je veux les voir bien gigoter, ces trois esclaves !

 

Bon il est temps de passer à la séance de sucette.

 

C'est Nœud-Pap qui va commencer, il est à genoux, il suce la bite de Didier, et dans un instant il sucera celle d'Albert. Pendant qu'ils se font sucer, Mylène et Tanya continuent à leur doigter le cul

 

On permute : au tour de Didier de sucer, puis à celui d'Albert. Et puis comme tout ça est plutôt amusant, on recommence.

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Troisième tour, ce ne sont plus les bites que je leur fais sucer mais les culs. Quelques réticences, mais pas de rébellion, ce sont de bons esclaves, de bons lécheurs de culs !

 

Vient donc le moment des enculades. Je pensais d'abord leur faire faire le petit train, avec changement de loco au milieu, mais ça m'a l'air un peu compliqué à coordonner.

 

Didier m'a confié qu'il souhaitait connaître cette expérience et que pour lui ce serait une première. J'ignore si c'est vrai et d'ailleurs je m'en tape, mais on va faire comme si… Et comme celui de deux autres qui bande le mieux, c'est Nœud-Pap…

 

J'installe mon soumis sur le chevalet, les bras ballants et attachés, les jambes écartées et également attachées. Je lui tartine le trou du cul avec du gel. Nœud-Pap s'encapote… Et c'est parti, ça rentre, ça sort, et ça fait gémir Didier.

 

- Alors c'est bon de se faire enculer ?

- Oui, mais…

- Mais quoi ?

 

Je ne sais pas ce qu'il voulait me raconter, mais je demande à Albert de lui mettre sa bite dans la bouche, ça l'empêchera de causer.

 

- Alors qu'est-ce que ça te fait, toi, de voir ton patron se faire enculer ? Demandai-je à Tanya.

- C'est grandiose !

 

Grandiose ! Faut peut-être pas exagérer non plus !

 

- Hummpf, humpf ! Bafouille Didier

- Qu'est-ce que c'est ?

- On va peut-être arrêter… C'est la première fois…

- Continue, toi derrière, ce ne sont pas les enculés qui commandent…

- Pitié, pitié…

- Ta gueule !

 

Je laisse passer une minute avant d'arrêter les frais. Je demande à Mylène de le détacher.

 

- Ça va ?

- Oui, oui, c'était bon, mais j'ai un peu mal au cul quand même !

 

Albert a pris la place de Didier sur le chevalet, mais excité comme il est, il ne tient pas la distance et jouit en trois minutes sous les coups de boutoir de Nœud-Pap.

 

Reste donc ce dernier à sodomiser et ce n'est pas Albert qui le fera. Je tends une capote à Didier.

 

- Entre enculés, il faut se rendre service ! Commentai-je.

- C'est bien naturel, et puis après tout ce Monsieur a une jolie paire de fesses.

- Ah, vous trouvez ?

- Oui, oui, et en plus, elles sont très douces…

- Bon c'est pas fini les deux pédés, là !

 

Didier a joui en enculant Nœud-Pap. Ce dernier regarde autour de lui avec un air désespéré, se demandant qui va l'aider à conclure…

 

- Ne t'inquiètes pas lui glissai-je en catimini, je te réserve pour la fin.

 

Je tends dans un coin du donjon une grande bâche sur le sol, j'attache ensuite les poignets d'Evelyne et de Tanya derrière leur dos, puis ainsi entravées, je les fais placer en position de soixante-neuf. Ce n'est pas évident et elles mettent un certain temps à comprendre qu'il convient de se mettre sur le côté pour y arriver correctement. Nous en profitons, Mylène et moi pour distribuer des coups de cravaches.

 

Pendant que ces dames font monter leur plaisir, je m'adresse aux hommes qui sont là tous les trois la bite au repos :

 

- Vous devez avoir envie de pisser ! Soulagez-vous sur ces dames, ça les rafraichira.

 

Et tandis qu'Evelyne et Tanya criaient leur plaisir, trois jets bien drus leur atterrissent sur le corps, achevant de terminer cette séance de domination très particulière dans la rigolade la plus échevelée.

 

On se passe des lingettes, on s'essuie, on se rhabille. Didier me quitte en m'assurant qu'il reviendra et part avec Tanya, sa secrétaire. Albert s'en va tout seul après avoir échangé deux ou trois mots avec Mylène et échangé un gros bisou baveux avec Evelyne, qui ne retrouve pas son soutien-gorge. Et tandis que je range quelques bricoles, j'aperçois cette même Evelyne en train de rouler un patin à Mylène.

 

Ça alors ! Il s'est passé des choses dans mon dos sans que je m'en aperçoive. Ça y est, elle a retrouvé son soutif. Les deux nanas partent ensemble, du coup je devais brancher Evelyne, qui ne l'oublions pas venait ici pour "apprendre", et bien je ne la brancherai pas… pas bien grave… Je devais aussi m'expliquer un peu avec Albert, il ne m'en a pas laissé le loisir, mais à quoi bon…

 

Me voilà seule avec Nœud-Pap.

 

- Pourquoi tu t'es rhabillé ?

- Je… je sais pas…

- Ben baisse ton pantalon, je vais te faire une pipe !

- Une pipe ?

- Ben, oui, tu ne veux pas ?

- Oh, si !

- Bon alors baisse ton pantalon… je vais te sucer bien comme il faut et après je t'emmène au restaurant.

- C'est la fête, alors ?

- On va dire ça comme ça

 

Epilogue

 

Lundi 10 Juin

 

Maitre Constant rencontre brièvement Darousse dans sa prison.

 

- Alors, il a réagi ? Demande ce dernier à son avocat.

- Non, aucune réponse !

- C'est incroyable

- Non, il peut y avoir des tas de raisons, ils ont peut-être l'intention de divorcer, c'est peut-être un couple "ouvert", que sais-je encore ?

- Merde, merde, merde et trois fois merde ! Psalmodia Darousse.

 

Son plan était pourtant simple : il avait demandé à son avocat de fouiller dans la vie de Marchetti afin d'y trouver quelque chose qui puisse obliger ce dernier à abandonner sa plainte.

 

Maitre Constant s'était fait aider par un détective (non, non, pas Remiremont, un autre) qui avait fait ce qu'on fait toujours dans ces cas-là : découvrir l'éventuelle maitresse. La quête fut d'une facilité déconcertante : dès le lendemain l'avocat était en possession de photos de Marchetti et d'Agnès en situation très compromettante.

 

Marchetti reçut les photos par "porteur" accompagnées d'un petit mot : "Si vous ne voulez pas qu'on les adresse à Madame, veuillez abandonner la plainte déposée contre Monsieur Philippe Darousse".

 

Marchetti se contenta de jeter tout ça au panier, avant de se raviser et d'enfermer l'enveloppe et son contenu dans son coffre. (On n'est jamais trop prudent) mais sans donner suite.

 

- On fait quoi ? Demanda Constant.

- On passe au plan B.

- J'envoie quand même les photos à Madame ?

- Si ça sert à rien, c'est pas la peine.

- Je vous revoie dans 8 jours. Mais si on se plante, vous allez me payer comment ?

- Je vous donnerai ma bagnole, elle est pratiquement neuve.

 

Lundi 17 Juin

 

Maitre Constant sortit une liasse de papiers de sa mallette et la tendit à Darousse.

 

- Voilà, c'est son relevé de compte au "Crédit Picard". Toutes les fins de mois, il y a 15.000 euros qui tombent. Sur un an ça fait 180.000 euros !

- Et c'est quoi ?

- Impossible à savoir ! Ce sont des virements "PayPal" qui passent par internet. C'est complétement anonyme.

- Et comment vous faites pour arriver à vous procurer des relevés de comptes ?

- Il y a plusieurs méthodes, mais il suffit souvent d'avoir des bons contacts !

- Bravo, le secret de la vie privée !

- Laissez ce genre de considérations aux naïfs. On n'a rien trouvé d'autre, donc trois solutions : ou bien on se lance dans une enquête complémentaire, ça risque d'être long, très cher et rien n'est garanti, ou bien, on laisse tomber, ou alors on y va au bluff !

- Bluffez !

 

Mardi 18 Juin

 

Marchetti se demandait bien ce que lui voulait l'avocat de Philippe Darousse.

 

- Monsieur Marchetti, je vous propose un échange de bons procédés : je vous suggère d'abandonner purement et simplement la plainte déposée contre mon client.

- Et en quel honneur ?

- Laissons l'honneur tranquille, il s'agit d'un échange, d'un simple échange.

- Contre quoi ?

- Ma promesse de ne rien divulguer sur ces étranges rentrées d'argent mensuelles sur votre compte au "Crédit Picard".

 

Marchetti devint blême.

 

"Comment ce con a-t-il pu trouver ça ? Il ne sait peut-être pas tout, il vaut mieux qu'il ne sache pas tout ailleurs. Arrêtons les frais de suite !"

 

- D'accord sur le principe, mais il faut que je me justifie auprès de mon conseil d'administration !

- J'ai tout prévu. Monsieur Darousse vous propose un arrangement à l'amiable comprenant un plan de remboursement du préjudice estimé...

- Admettons.

- Et voici la lettre qu'il vous faudra signer puis adresser au procureur de la république en demandant l'arrêt des procédures. Ah, votre plainte concernait également une certaine Evelyne Roche. J'ai essayé à plusieurs reprises d'approcher cette personne qui n'est pas incarcérée, mais le contact n'a pas pu se faire...

 

"Autrement dit, elle l'a envoyé chier !" traduisit mentalement Marchetti.

 

- Je n'ai donc rien à vous proposer en ce qui la concerne, mais la cohérence vous impose d'abandonner également...

- ...les poursuites qui la concernent. J'ai compris, ce n'est pas la peine de me beurrer la tartine.

- Pardon ?

- Bon, je signe où ?

 

Lundi 9 Septembre

 

Darousse est libre. Après sa libération, il s'est offert un voyage de deux mois en Amérique du Sud. Son avion s'est posé ce matin à Roissy en provenance de Rio. Il retrouve son appartement. Il ne sait pas trop comment il va désormais occuper son temps, mais il a de l'argent, n'ayant aucunement l'intention d'honorer le plan de remboursement établi par son avocat. Il lui faut faire quelques courses, il fait un peu frais, il prend la veste qu'il portait le matin de son arrestation. Dans la poche il retrouve un carnet il l'ouvre : cinq noms y sont inscrits

 

"Carette, Remiremont, Brugnac, Leberger et Molay !"

 

"Et bien, voilà de quoi bien m'occuper !" Se dit-il avec un sourire sadique.

 

Il se met à siffloter, le cœur léger. Déjà dans sa tête il échafaude quelques plans qu'il lui faudra affiner. Il traverse la rue sans prendre la peine de regarder, trop préoccupé par ses pensées. L'autobus n'eut pas le temps de freiner… et Darousse n'exécuta jamais ses plans.

 

Fin de l'épisode

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D'Esde) janvier 2014. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 07:02

Chanette 20 - La clé 13

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13 - Le fantasme de Gina

 

Carette

 

Quand Olivier Carette se présente au siège de Foods House France, on ne veut pas le laisser entrer : il n'a plus de badge et n'est plus sur la liste des personnes habilitées à pénétrer dans les locaux. Le vigile est aussi buté qu'un vigile buté peut l'être et quand Carette lui propose de téléphoner à Winstone il ne sait répondre qu'on ne dérange pas Monsieur Winstone pour "ça" ! Le ton monte, on refuse de lui passer le secrétariat et même de lui en fournir le numéro.

 

De guerre lasse, il s'éloigne un peu, se disant que Winstone, ne le voyant pas arriver, finira par le rappeler, si toutefois tout cela n'est pas une très mauvaise plaisanterie. Il lui avait pourtant bien semblé reconnaître la voix de son patron et son accent impossible ! Quoi que... Il n'est plus sûr de rien et arpente le bitume avec des soupirs d'agacement.

 

Il se souvint soudainement que Jimmy lui a confié son numéro. Il l'appelle, lui explique. Jimmy parait circonspect mais promet de le rappeler.

 

Dix nouvelles minutes d'angoisse et de gamberge, puis Jimmy le rappelle :

 

- Tout est réglé, Monsieur Carette, je vais vous faire entrer, Monsieur Winstone vous attends.

 

Ouf !

 

Winstone l'accueille d'une poignée de main exagérément démonstrative.

 

"Il m'énerve, ce taré, il en fait trop !"

 

- Asseyez-vous, Monsieur Carette. On ne va plus parler des petites affaires de Choser & Ruppert, on a joué un coup, on a perdu, ce sont malheureusement des choses qui arrivent dans la vie d'une entreprise, n'est-ce pas ?

 

Pas un mot d'excuse à propos de ce qui s'était passé Vendredi, pas un mot d'excuse à propos du cafouillage surréaliste à l'entrée de l'entreprise ! Arrive-t-il parfois à Henri Winstone de s'excuser ?

 

- Si vous permettez et avant d'aller plus loin, j'aimerais que mon statut soit précisé. Vous m'avez dit que je n'étais pas licencié, mais...

- Je sais, je sais, ce sont des détails tout ça. (Il s'empare de son téléphone) allo Betty, annulez-moi toute la procédure de licenciement d'Olivier Carette. Faites comme si c'était une erreur ! D'ailleurs C'ETAIT une erreur ! Vous lui réattribuez tous ses droits, le badge, la voiture, tout le bazar. Vous faites ça en priorité ! (il raccrocha) Ben voilà, c'est réglé, vous êtes satisfait ?

- Merci Monsieur.

- J'ai pas mal réfléchi à propos de l'escroquerie de Darousse. L'idée de départ est géniale, on peut faire de la bonne publicité sans avoir besoin d'un budget à la Spielberg, vous en pensez-quoi, vous ?

- C'est vrai que ces budgets, c'est un peu n'importe quoi.

- Vous rendez-vous compte des économies ? Finalement la seule faute de Darousse c'est d'avoir détourné ces économies à son profit ! Je ne lui jette pas la pierre. Il y a quelquefois des tentations auxquelles il est difficile de résister. Qu'en pensez-vous ?

 

Carette se demanda si Winstone n'était pas en train de le piéger, il ne répondit donc pas directement.

 

- Un truc comme ce qu'a fait Darousse ne pouvait marcher que dans des circonstances particulières : Le vieux directeur qui est hors course, ses adjoints qui n'ont pas tous les pouvoirs, une complice bien placée…,

- Hum. Il est fort ce Darousse, quand même. Au fait vous aviez envoyé les petites enveloppes ?

 

Que répondre ? Quelle réponse espère Winstone ? Il choisit le mensonge :

 

- Non Monsieur. Je n'en ai pas eu le temps.

- On pourrait peut-être l'embaucher ?

 

"Merde, j'ai choisi la mauvaise réponse."

 

- Je crains qu'il soit dans la nature.

- S'il a juste été renvoyé pour faute professionnelle, il n'y a aucune raison qu'il prenne le maquis !

- On peut se renseigner, mais je crains qu'inévitablement, ses malversations soient rapidement mises à jour, maintenant qu'il a quitté l'entreprise. Dans ce cas ce sera le dépôt de plainte et il va se retrouver incarcéré !

- Ah ! Ah ! Alors nous irons lui porter des oranges ! Bon, Carette je veux que vous me fassiez un rapport sur une éventuelle restructuration de notre secteur publicité. Il vous faudra privilégier l'option "filialisation". Je vous donne un mois pour faire ça !

- Bien monsieur !

- En fait vous me ferez deux rapports, l'un officiel et un autre... comment dire... explorant les possibilités d'une comptabilité parallèle. C'est simplement par précaution, je ne veux pas me retrouver comme les gens de chez Choser & Rupert.

- Je comprends, Monsieur.

- Allez rompez ! Euh, au fait, il me faut, disons trois filles pour 18 heures. Dans le même genre que l'autre fois. Même heure et même lieu de rendez-vous.

- Bien Monsieur !

 

Redescendu dans son bureau, Carette retrouva tout son environnement. Ses deux téléphones portables de fonction étaient en évidence, il consulta les messages du premier, ne releva rien d'intéressant. Le second dédié aux affaires "particulières" avait enregistré plusieurs messages, plusieurs émanaient de Leberger. Il en prit connaissance mais décida de n'y donner aucune suite.

 

"Chacun sa merde !"

 

Un autre message émanait de Mylène alias Sonia, qui lui reprochait en des termes très durs d'avoir viré Leberger. Il fallait qu'il dissipe ce malentendu et il l'appela :

 

Il eut du mal à en placer une tellement la jeune femme était remontée contre lui, il laissa passer le flot de paroles avant de tenter une explication qui ne réussit qu'à la mettre hors d'elle :

 

- C'est ça t'es licencié le vendredi et t'es réembauché le lundi ! Finalement tu n'as été licencié qu'un week-end ! Tu devrais faire attention, Olivier, ce n'est pas parce que je suis une pute que je gobe n'importe quoi ! Il m'a dit que c'est toi qui l'avais viré, c'est vrai ou c'est faux ?

- Mais non ! Pourquoi aurais-je fais ça ? Je viens juste de l'apprendre, j'ignore les détails.

- Renseigne-toi et fais le réintégrer !

- Mais c'est impossible, on ne va pas reprendre quelqu'un qu'on vient de virer.

- Pourquoi pas ? Tu ne viens pas de me dire que c'est justement ce qu'il vient de t'arriver ?

 

Oups

 

- Je vois ce que je peux faire, je te rappelle.

 

Carette se rendit compte que s'il ne faisait rien, il risquait de ne plus jamais revoir Mylène. Il avait beau se dire que ce n'était qu'une pute, que "une de perdue, dix de trouvée", il ne pouvait s'y résoudre.

 

L'embauche de Leberger était bidon et Carette l'avait signalé comme telle à sa hiérarchie. Elle aurait pu durer trois mois et dans le meilleur des cas se transformer alors en embauche légale. En se séparant de Carette vendredi, l'entreprise avait gommé d'un coup de plume tout ce qui se rattachait à sa fonction. On lui avait retiré Leberger de la même façon qu'on lui avait retiré son téléphone portable ! Et ne travaillant plus aujourd'hui sur l'affaire Choser & Ruppert, il n'avait aucun argument pour le faire reprendre...

 

Carette attendit midi pour rappeler Mylène sans avoir tenté quoique ce soit. Il lui raconta qu'il avait tout essayé, mais en vain, mais que s'il lui venait une idée... (air connu)

 

Mylène avait envisagé ce cas de figure, et loin de se résigner sortit de son sac à malice un plan quelque peu tordu.

 

- Bon O.K. Je suppose que tu souhaites qu'on se revoie ?

- Hé !

- Alors voilà, tu en es où avec Choser & Ruppert ?

- C'est fini, on a laissé tomber l'affaire.

- Et Darousse ?

- Il est parti de chez Choser & Ruppert, je n'en sais pas plus !

- Parfait, alors tu vas taper une lettre, tu as de quoi noter ?

- Euh, oui…

- Tu vas expliquer qu'une enquête interne a mis à jour un réseau d'espionnage industriel impliquant des agents de Choser & Ruppert et de Foods House France...

- Tu es folle !

- Laisse-moi continuer ! Que Foods House France a diligenté un détective privé qui préalablement a dévoilé des relations suspectes entre Albert Leberger et une call girl l'incitant à sortir des informations sensibles de son entreprise...

- Je rêve !

- Que dans un premier temps Albert Leberger a été approché afin d'élucider les raisons du départ de l'entreprise de Monsieur Gérard Molay. Les deux hommes se sont rencontrés et Molay a confié à Leberger avoir été contraint de quitter l'entreprise suite à sa découverte de ses relations méridiennes.

- C'est quoi une relation méridienne ?

- C'est une relation qui se passe le midi, t'as pas fait d'études ? Je disais donc : suite à sa découverte des relations méridiennes entre Monsieur Darousse et Madame Roche. Leberger a souhaité vérifier, puis en est resté là, rompant le contact avec la call-girl. Mais Darousse ayant découvert les agissements de Leberger s'en est débarrassé en montant une machination. Votre collaborateur n'a donc rien à se reprocher, etc… etc… Je te laisse terminer, tu trouveras bien. O.K.

 

Carette croyait s'en sortir, il lui suffirait de mentir à Mylène car il n'était absolument pas dans ses intentions de rédiger une telle lettre.

 

- Quand tu l'auras terminée, tu me la montreras, je la porterais moi même chez Choser & Ruppert… tu comprends, je ne voudrais pas qu'elle s'égare à la Poste !

 

Oups !

 

- Euh !

- On se voit à 18 h 30 au métro Saint-Paul ! Je compte sur toi ! Bisous !

- Allo ! Allo ?

 

Ce n'est qu'après avoir raccroché que Mylène se rendit compte qu'Albert lui avait adressé un nouveau message :

 

"Il ne va pas me casser les couilles toute la journée !"

 

Elle en prend connaissance. Une larme lui vient aux yeux. Sans réfléchir davantage elle compose le numéro d'Albert. Ce dernier n'en croit pas ses oreilles.

 

- Allo, Bébert, je suis super contente pour toi tu sais !

- Ben, moi, je suis ravi d'entendre le son de ta voix, ce lundi est décidément une bonne journée.

- On peut se voir à l'endroit habituel à... Disons 19 heures 15 ?

- Bien sûr !

- Si je suis en retard, je te préviendrai. Je t'embrasse.

 

Il raccroche, se demande s'il n'est pas en train de rêver. Puis réalise qu'il avait projeté de faire un petit diner aux chandelles avec sa femme pour fêter l'évènement. Comment concilier ça avec le rendez-vous fixé par Mylène ?

 

"Chienne de vie ! Même quand tout va bien, il faut que ça se complique !"

 

A 18 heures 30, Olivier Carette est ponctuel au métro Saint-Paul.

 

- T'as fait la lettre ?

- Oui, on a le temps de boire un coup ?

- Vite fait sur le zinc, alors !

 

Au comptoir, il lui donne l'enveloppe, Mylène en extrait la lettre, la regarde à peine et l'enfouit dans son sac.

 

- OK, merci, je te laisse...

- Je pensais qu'on ferait...

- Je ne t'ai jamais dit une chose pareille. Tchao !

 

Il la voit se diriger vers le métro, il la suit du regard, elle sort des papiers de son sac, en fait une boule qu'elle jette à la corbeille.

 

Saisit d'un pressentiment, il attend quelques secondes avant d'aller récupérer la boule de papier, c'est bien la lettre qu'il a eu tant de mal à rédiger et son enveloppe. Il est maintenant persuadé que Mylène est devenue complétement folle. Il rentre chez lui en méditant sur l'absurdité de ce bas monde.

 

Le trajet pour aller jusqu'au pont Mirabeau en métro est assez long et nécessite deux changements. Son enthousiasme à l'idée de rencontrer Albert est quelque peu retombé. Elle est heureuse que sa situation se soit régularisée, mais fallait-il le rencontrer pour autant ? Il doit se faire des illusions et il faudra qu'elle les lui enlève.

 

"Evidemment, je pourrais annuler le rendez-vous, mais le pauvre, il va nous faire une crise. Non, impossible de reculer, ça m'apprendra à décider des trucs sans réfléchir, quand faut y aller, faut y aller !"

 

Albert est anxieux ! Viendra-t-elle ? Ne viendra-t-elle pas ? Avec elle on ne sait jamais ! Il arrive au pont, elle y est déjà. Ils s'embrassent, pas comme des amants mais comme de vieux amis.

 

- On va prendre un pot ? Propose Mylène.

 

"Autrement dit, on ne va pas à l'hôtel" traduisit Albert. Mais qu'est-ce qui lui avait fait croire qu'ils pourraient s'y rendre ?

 

- Raconte-moi un peu comment tout ça s'est passé. Lui demande-t-elle.

 

Alors, il lui raconte, la visite musclée de Darousse à son domicile et le vase chinois qu'il a reçu sur la tronche, son voyage au Luxembourg flanqué d'un gorille qui ouvre les portes avec un trombone, sa rencontre avec Evelyne Roche (mais en omettant de préciser qu'ils ont couchés) et tout le reste. Raconter l'amuse et il le fait bien, faisant sourire et rire Mylène, qui passe un bon moment... Pour l'instant... Car il fallut bien qu'à un moment il n'ait plus rien à raconter.

 

- Bon, ben je suis bien contente que tout soit arrangé !

- Et moi donc !

 

Et puis, il ne peut s'empêcher de poser la petite question test. Il a quoi ? 5% de chances, c'est bien plus qu'au Loto !

 

- J'avais plus ou moins prévu de fêter ça avec ma femme ce soir, genre diner aux chandelles... Mais bon, si tu veux qu'on fasse quelque chose ensemble, je peux toujours m'arranger.

- Ce soir je suis occupée !

- Ou demain... Ou un autre jour...

 

Mais déjà, il n'y croit plus.

 

- Albert, faut que je t'explique une chose. On s'est quitté connement l'autre jour. Tu m'as envoyé une petite vanne et ça m'a énervé...

- Mais, je...

- Non, je sais ce que tu vas dire, sois gentil, laisse-moi finir. Ça m'a énervé mais après j'ai réfléchi : tu as des défauts mais moi aussi, on n'aurait pas dû se quitter de cette façon. Alors aujourd'hui je te laisse le choix...

 

Elle s'interrompit un moment pour avaler une gorgée de Perrier.

 

- On peut se quitter comme ça aujourd'hui en se faisant un bisou, ou alors...

 

Il y avait donc un autre choix, un choix où il n'était pas question d'adieux. Albert se remis à espérer... Un tout petit peu...

 

- Maintenant, il y a aussi un autre choix. Quelque part je t'aime bien, Albert, je dis bien "je t'aime bien", ne va surtout pas te figurer autre chose !

 

Le chaud et le froid.

 

- Je sais aussi que tu peux avoir envie de coucher avec moi. Ça reste possible mais ce ne pourra pas être gratuit.

- C'est...

- Je t'en prie, Albert, laisse-moi finir, c'est déjà assez difficile comme ça. Mes tarifs sont élevés, mais, tu me donneras la même somme que ce que tu donnes aux filles que tu vas voir. Parce que dans ce cas-là tu ne seras ni mon petit ami, ni un client, mais un vieux copain. Et avec un vieux copain on peut faire aussi plein d'autres choses, aller au restau, au ciné, au théâtre. Et pour ces choses-là, je ne me fais pas payer quand c'est entre copains. Voilà j'ai fini.

 

Albert s'était préparé à lui lancer une vanne douce-amère, mais les derniers mots changeaient tout.

 

- O.K., je vais voir, de toute façon j'ai ton numéro.

- On y va, je vais payer au comptoir.

- Non, laisse, mais... Tu es pressée je suppose.

- Non, c'est toi qui doit te dépêcher, tu as bien un repas aux chandelles à préparer, tu m'as dit ?

- C'est vrai !

 

Et ils se séparent après avoir échangé un chaste bisou, alors Albert rentra chez lui, dubitatif.

 

Mardi 19 Mars

 

Ce matin avait donc été pour Albert celui d'un retour aux habitudes. Même heure de lever et de départ, même trajet en métro, mêmes poignées de main en arrivant au boulot comme si ces derniers quinze jours n'avaient été qu'une parenthèse.

 

Il avait un peu réfléchi hier soir en rentrant chez lui aux propos de Mylène et en avait conclu qu'il suivrait la voie de la sagesse lui dictant de ne plus la revoir. Ce matin en se levant il en était déjà moins sûr et en arrivant au travail, il eut la lucidité d'admettre qu'un jour il craquerait, et qu'il la paierait pour coucher avec.

 

Il eut, comme ça, tout d'un coup, l'idée de téléphoner à Gina. Après tout, elle serait sans doute très heureuse d'apprendre que Darousse avait été viré de chez Choser & Ruppert.

 

Il la met au courant en résumant au possible.

 

- Si vous voulez connaitre tous les détails, on pourrait peut-être se rencontrer… en tout bien tout honneur, bien entendu.

 

Gina hésite. Si sa curiosité féminine la pousse à accepter ce rendez-vous, elle présume que les intentions d'Albert ne sont sans doute pas si innocentes qu'il veut bien le laisser entendre. Et elle ça ne l'intéresse plus, elle s'est un peu amusée avec lui, elle ne regrette rien, mais comme amant on fait mieux !

 

- Ça ne va pas être si facile de se voir ! Maintenant que vous retravaillez…

- Je peux prendre une journée ou une demi-journée de vacances…

- Oui bien sûr ! Je vous rappelle, d'accord ?

 

Tant pis ! Se dit Albert en raccrochant.

 

Vers 11 heures, Tanya pénètre dans le bureau de son patron.

 

- Hello, Didi, une bonne nouvelle ! Le virement de Choser & Ruppert vient d'arriver !

- Super ! Tout finit par arriver ! Viens me faire un bisou.

- Un bisou sage, alors, tout le monde est là aujourd'hui.

- On se rattrapera quand on pourra…

- J'y compte bien !

 

Didier Remiremont va pour clôturer le "dossier Darousse" sur son ordinateur, il se trompe et fait monter à l'écran l'enquête de l'année précédente. Il se rend compte de son erreur mais parcourt les éléments d'un œil amusé, d'autant que ceux-ci lui remémorent sa petite partie de jambes en l'air avec Gina Molay.

 

Il se dit qu'elle serait peut-être ravie de connaître les conclusions de cette affaire, un bon prétexte pour lui téléphoner, et pourquoi ne pas envisager pas une petite rencontre coquine. Qui ne tente rien, n'a rien !

 

- Allo, c'est Didier Remiremont, vous vous souvenez de moi…

- Je ne crois pas, non !

- Le détective, j'étais venu chez vous, il y a un an…

- Ah, oui et vous m'aviez enlevé une poussière que j'avais sur le sein.

- Quelle mémoire !

- N'est-ce pas ? Et quel est donc l'objet de ce coup de fil après tout ce temps.

- C'est assez long à expliquer mais disons en résumé que la société Choser & Ruppert m'a confié une nouvelle enquête au sujet de l'un de leurs employés. Et qu'en conclusion Darousse, la personne qui avait licencié votre mari s'est fait virer pour escroquerie.

- Et je suppose que vous allez me proposer de me rencontrer pour m'en raconter les détails ?

- Oui, j'ai pensé que ça pourrait vous intéresser.

 

Gina réfléchissait, c'était donc la deuxième proposition de la matinée, mais la différence c'est que ce Didier ne lui déplaisait pas du tout. Elle se méfiait cependant, il y a tant d'hommes qui ne savent pas se contenter d'une seule fois.

 

- Je vous rappelle, Didier.

 

Et puis soudain, le petit déclic !

 

"Ces deux bonhommes ont à peu près le même fantasme… et du coup je pourrais réaliser le mien"

 

Elle semblait plus sûre de Didier que d'Albert aussi appela-t-elle d'abord ce dernier.

 

- Souhaitez-vous que nous nous retrouvions à la terrasse d'un café ?

- Oui, pourquoi pas ?

- Mais nous pourrions aussi bien nous retrouver dans une chambre d'hôtel ? C'est bien ce que vous souhaitez, non ?

- Je...

- Tss, tss, on ne va pas se faire de manières. Quel jour vous arrange ?

- Je vais voir avec mon boulot.

- OK, je vous laisse réserver l'hôtel, vous m'enverrez un texto avec le jour et l'heure et puis bien sur l'adresse de l'hôtel et le numéro de la chambre.

 

C'est ce qui s'appelle être mis au pied du mur !

 

Mardi 26 Mars

 

Gina a donné rendez-vous à Didier en bas de l'hôtel.

 

- Allons-y on causera la haut ! Lui dit-elle après un bref bisou de bienvenue

 

Gina frappe à la porte de la chambre, provoquant l'incompréhension de Didier. Mais quand la porte s'ouvre et que les deux hommes se retrouvent face à face, ils ne comprennent rien ni l'un ni l'autre :

 

- Vous ?

- Ben, oui, mais...

- Vous vous connaissez ? Demande Gina.

- On s'est déjà rencontré, mais...

- Vous avez quelque chose contre les partouzes, messieurs ?

- C'est un coup monté, alors ? Répond Didier.

- Si vous voulez, mais ça ne répond pas à la question.

- Moi, non ! Mais vous étiez au courant ? Demande-t-il à Albert.

- Pas du tout ! Proteste ce dernier.

 

Albert semble hésiter, avec ses problèmes sexuels récurrents, la comparaison avec Didier risque d'être pour lui peu flatteuse.

 

- Bon, Albert, tu ne vas pas te dégonfler !

 

Il ne sait surtout pas comment trouver une issue à cette situation imprévue.

 

Gina s'est placée entre les deux hommes. Soudain, sans crier gare, elle exécute une flexion des genoux. Elle tend les bras et pose une main sur chaque braguette. Les mains s'agitent. Didier bande très vite et très dur. C'est un peu moins évident pour Albert mais l'insolite de la situation aidant, sa bite se met elle aussi à grossir.

 

Gina défait la ceinture d'Albert, descend son pantalon puis son caleçon, lui tripote un peu la queue puis la prend en bouche quelques instants. Elle se tourne ensuite vers Didier afin de lui faire subir le même sort.

 

- Oh ! Mais c'est tout mignon ce truc ! S'exclame-t-elle en découvrant qu'il porte un string de femme.

 

Elle lui lèche la bite quelques instants puis, tenant une queue dans chaque main, elle demande aux deux hommes de se rapprocher de façon à ce que leur deux sexes soient en contact en se superposant horizontalement. Elle les fait ainsi glisser l'un contre l'autre, verge contre verge.

 

- Je suis coquine, hein, ne bougez pas, je me mets à l'aise.

 

Elle se débarrasse en hâte de ses vêtements. Madame porte des dessous noirs très sexy, bas et porte-jarretelles. Elle ne garde d'ailleurs que ça, ainsi que les chaussures, comme dans les films X.

 

Elle reprend la position précédente, permettant aux deux hommes de lui peloter les nénés puis s'adresse à Albert en désignant la queue de Didier :

 

- Elle est belle, sa bite ! Qu'est-ce que t'en penses ?

 

Albert qui est loin d'être complètement idiot croit comprendre ce qui risque de se passer. Pas tout à fait sûr cependant, mais cette incertitude est en elle-même excitante, il est réellement troublé et tente le jeu.

 

- Très jolie en effet !

- Ça t'intéresse ? Demande Didier, goguenard.

 

Albert ne peut répondre que d'incompréhensibles balbutiements. Gina vient à son secours :

 

- Bien sûr que ça l'intéresse, il va te la sucer, n'est-ce pas Albert ?

 

Didier opine du chef, signifiant par-là qu'il n'a rien contre. Albert n'a donc plus aucune raison de ne pas le faire...

 

- Alors il se baisse, ouvre la bouche et y fait pénétrer timidement le gland frais et soyeux. Il s'enhardit vite et fait coulisser le membre dans sa bouche jusqu'au fond de ses joues...

 

- C'est bon, hein ! Ça te plait de sucer des bites ?

- Humm. Hummmpf.

 

  Chanette20M1.jpg

Si vous échangiez les rôles ? Suggère Gina au bout d'un petit moment.

 

Comme si il n'attendait que cette proposition, Didier se dégage doucement de la bouche d'Albert, lequel paraît légèrement déçu de ce changement de tableau, mais s'y prête néanmoins.

 

Il a de la chance Didier, Albert bande pour l'instant comme un dromadaire, il s'est jeté sans aucune hésitation sur sa première bite et s'en régale, en découvre le goût, la texture.

 

Le problème, c'est qu'Albert a du mal à maintenir son érection. Gina s'en aperçoit, se mouille deux doigts et les lui introduit dans le cul.

 

- C'est bon ça ?

- Ouiiii !

 

Du coup, ça va mieux, mais Gina a déjà une autre idée.

 

- Couchez-vous sur le lit et mettez-vous en soixante-neuf.

 

Les deux hommes obtempèrent après un bref échange de regards, aussi surpris l'un que l'autre de cette position, qui donne l'impression de se sucer soi-même.

 

Le spectacle rend Gina dans un état quasi second et l'inéluctable suite est déjà inscrite dans un futur immédiat, mais auparavant elle désire jouir.

 

- Attendez, les mecs, j'arrive…

 

Elle demande à Didier de rester couché sur le dos, vient s'empaler sur lui, puis se penche de façon à bien dégager son anus. Albert peut ainsi l'enculer. Ce dernier est pour l'instant bien bandé et la pénètre facilement. Puis nos trois artistes se coordonnent plus ou moins bien, ça reste quand même un peu chaotique, mais qu'importe ! Gina est remplie par les deux trous, les deux bites sont proches l'une de l'autre, juste séparées par une fine frontière de chair, les ondes de plaisirs ne tardent pas à se mélanger de façon exponentielle et la femme crie sa jouissance avant de faire retomber son torse comme une chique molle sur celui de Didier. Albert fou d'excitation devient incapable de se contrôler et jouit prématurément, avant de se retirer, sa capote blanchie pendouillant au bout de son sexe déjà flaccide.

 

- Et bien les gars, c'était géant ! Finit par dire Gina dégoulinante de sueur. Bon on ne va pas en rester là, je me demandais qui allait enculer l'autre. Il me semble que la question ne se pose plus.

 

Sauf qu'Albert n'est plus très motivé et commence à tergiverser mollement :

 

- J'ai plus trop envie, là maintenant.

- Tu veux qu'on fasse une pause ? Propose Gina.

 

Ben non, ce n'est pas une pause que souhaitait Albert, c'est mettre fin à cette rencontre, non pas parce qu'elle ne lui avait pas plu mais parce qu'il n'en espérait plus rien.

 

- Euh, moi, je vais peut-être vous laisser.

- Non, non, d'ailleurs tu as des choses à me raconter, non ?

 

Ben, oui, c'était même le prétexte initial de la rencontre. Albert se sent coincé...

 

- OK, je vais te raconter...

- Pas maintenant, Didier et moi, on n'a pas fini.

- Ah ! Ben, on pourrait se retrouver quelque part dans une demi-heure...

- Albert ! Une partouze c'est un échange, on ne n'y vient pas que pour son prendre son plaisir, on y vient aussi pour en donner aux autres. L'apostrophe Gina

 

Albert reste un instant sans voix. Il comprend que s'il part maintenant après cette vanne, il va passer pour un goujat.

 

- Je comprends bien, mais quand on n'a plus envie, ben on n'a plus envie. Mais bon… OK, pour une petite pause.

- D'accord, est-ce qu'il y a un mini bar dans cette chambre ? Oui, ce doit être là-bas… De la bière ça vous va ?

 

Un ange passe, le temps qu'ils sirotent leur bibine. Didier se tripote la quéquette en matant les nichons de Gina. Albert s'essaie à quelques caresses sur ses cuisses sans que cela ne le fasse rebander. Gina s'essuie les lèvres pleines de mousse et dit alors :

 

- Résumons-nous : Albert est un peu en panne, ce sont des choses qui arrivent, quant à Didier je suis certaine qu'il préférerait se faire prendre que le contraire… n'est-ce pas Didier ?

- On peut voir ça comme ça, oui !

- Le problème c'est que mon fantasme c'est de voir deux mecs baiser ensemble. Ce fantasme on peut le réaliser maintenant. Alors dites-moi les mecs, vous allez m'en priver ?

- Vu comme ça ! Tu sais que tu me rends fou avec tes seins…

 

Et joignant le geste à la parole, il se met à les lui peloter frénétiquement.

 

- Doucement, doucement ! Ils n'aiment que la douceur… Dis donc Albert, tu n'as rien répondu, toi ?

- Disons que pour une première fois, j'aurais préféré que ce soit en étant davantage excité, mais bon, je vais me laisser faire !

- Je ne t'excite plus ?

- Si !

- Ben alors ?

- C'est une excitation purement intellectuelle, ça ne fait pas grossir popaul.

- Je vais quand même essayer.

 

Elle lui prend le sexe en bouche, y met tout son savoir-faire, elle arrive à le faire un peu bandouiller mais on reste très loin de la colonne Vendôme ! Elle lui serre la base de la verge, lui malaxe les couilles, le contourne afin de lui doigter le cul. Non, c'est vraiment la panne.

 

- T'as vraiment un beau cul !

- On me l'a déjà dit !

- Des mecs ?

- Non, non des femmes !

- La tienne ?

- Non, je te raconterai tout à l'heure…

 

L'image de Mylène envahit sa pensée, Mylène qui avait poussé la conscience professionnelle jusqu'à emporter un gode qu'elle lui avait introduit dans le cul, Mylène dont il se défend d'être encore amoureux, Mylène, ce canon, Mylène qu'il faudra qu'il revoit. Quelque chose se passe alors : un léger frétillement au niveau de son sexe, par réflexe il y porte la main, se tripote. Elle bouge, elle grossit.

 

- Le bête se réveille, on dirait constate Gina.

- Parle-moi encore de mon cul !

- Quand on a un cul comme ça, ce serait une faute de goût de ne pas se faire enculer.

- Je crois que je suis prêt.

- On va sucer la bite de Didier pour qu'elle soit bien raide et après il va te la foutre dans le cul.

- D'accord.

 

Moment rare que celui où l'homme et la femme sucent ensemble la même bite, leurs langues et le gland se mélangeant en un ballet infernal dégoulinant de salive.

 

- Ça va être bon ! Indique Didier

 

Après avoir recouvert sa pine d'un préservatif, il se rapproche de l'arrière train d'Albert qui s'est mis en position. Gina qui avait pensé à tout lui passe alors une dosette de gel qu'elle a préalablement ouverte. Didier tartine un peu l'endroit, puis entre délicatement, demi-centimètre par demi- centimètre.

 

- Ça fait un peu mal !

- Détends-toi, ça va changer !

- Non, aïe !

 

Didier coulisse doucement !

Chanette20M2.jpg 

- Non, j'ai mal…

- Je vais doucement !

- Comme ça, c'est mieux !

 

Il accélère un peu !

 

- Ça va là ?

- Hummpf, oui ça va !

- Plus mal ?

- Presque plus !

 

Didier se met alors à limer en cadence. Gina vient "narguer" Albert :

 

- Alors c'est bon de se faire enculer ?

- Ouiiiii !

- Tu recommenceras ?

- Ouiii !

- Vas-y Didier, encule-le bien, mais ne jouis pas ! Je veux que tu finisses dans mon cul à moi ! Intervient Gina.

 

Cinq minutes de va-et-vient, Albert est envahi par des ondes plaisir, Didier transpire comme un docker, Gina se paluche en regardant le spectacle.

 

Puis brusquement, Didier décule, laissant le trou du cul d'Albert béant. Il change de capote tandis que Gina l'attend en levrette relevée. Il s'introduit rapidement, sans gel et se met à limer comme un forcené, Deux minutes plus tard, ils jouissaient quasi simultanément et s'écroulèrent épuisés sur le lit.

 

Tout le monde prend une douche, Gina d'abord, Didier Remiremont ensuite.

 

Albert parait gêné et évite le regard de Didier. Celui-ci le met à l'aise en lui envoyant une grande tape dans le dos.

 

- On s'est quand même bien éclatés, non ?

- Oui, c'est vrai ! Admet Albert

- Et c'est toi le veinard dans l'affaire, moi aussi j'aurais bien aimé me faire baiser. Il faudra qu'on s'organise mieux la prochaine fois.

 

Les derniers mots étaient clairement à l'intention de Gina.

 

- Je ne sais pas s'il y aura une prochaine fois. C'est une expérience que je voulais vivre, maintenant, c'est fait, c'était très chouette. Je ne dis pas que je ne recommencerai pas, mais probablement pas de suite ! Répondit-elle.

 

Les deux hommes paraissent déçus.

 

- Ecoutez, les gars, rien ne vous empêche de vous arranger tous les deux, non ? Bon, vous m'aviez promis de me raconter des choses...

- Parce que vous aussi ! S'exclame Didier.

- Ben, oui vous avez plein de points communs tous les deux.

 

Ils rigolent, l'ambiance reste décontractée.

 

- On va pas faire ça ici, on va se poser dans un café, propose Gina.

 

Alors, ils racontent, se complétant mutuellement, jusqu'à ce que la curiosité de Gina soit satisfaite.

 

- Et bien c'était très bien, les garçons, vous m'avez fait passer un super bon moment. Je ne suis pas prête d'oublier cette expérience, mais maintenant faut que j'y aille.

 

Didier se lève...

 

- Non, non, restez là, je pense que vous avez des choses à vous dire.

 

Il se rassoit, dubitatif. Gina embrasse les deux hommes sur le bord des lèvres et disparaît.

 

- Qu'est-ce qu'elle a voulu dire ? Demande Albert, faussement naïf.

- Mais je n'en sais rien du tout ! On s'est bien amusés, c'est le principal ! Bon je vais peut-être y aller aussi…

- Euh… commence Albert sans parvenir à continuer.

- Oui ?

- Comme ça, à tout hasard… Euh…

- Je vous écoute…

- Ça vous dirait qu'on se revoit ? Finit-il par demander, en rougissant comme une douzaine de tomates.

- Pour euh…

- Oui…

 

Didier prend une profonde inspiration. Semble préparer une réponse laissant Albert désemparé.

 

- Je ne suis pas contre ! Sauf qu'il n'est pas question que nous ne soyons que tous les deux. Finit-il par répondre.

- Parce que ?

- Parce que je veux qu'il ait une femme dans le coup, sinon ça ne m'intéresse pas.

- Ah ! D'accord, je comprends, marmonna Albert, qui en fait ne comprenait pas tant que ça.

- En fait je ne suis pas homo, je ne suis même pas bisexuel, j'ai des fantasmes bisexuels, mais pour qu'ils se concrétisent, il faut une nana, un peu dominatrice qui m'oblige à le faire. En fait elle ne m'oblige pas, mais c'est comme un jeu. Tu comprends ? Vous comprenez pardon ?

- Oh, on peut bien se tutoyer, après ce qu'on s'est fait…

- Alors si tu connais une fille qui pourrait…

- Oh ! Mais si, je connais quelqu'un, mais c'est une professionnelle, elle fait pas ça gratuitement…

 

Albert réfléchit ! Bien sûr que c'est la solution. Il avait déjà envisagé le recours à une dominatrice pour vivre son fantasme, mais se donnait toujours des bonnes raisons pour ne pas le faire. Avec Didier, il n'y aurait pas de mauvaise surprise.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 06:52

Chanette 20 - La clé 12

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12 - Réintégrations

 

Evelyne 

 

Au restaurant, Evelyne lui fit raconter son rêve, il en gardait un souvenir assez précis et ce récit l'émoustilla quelque peu…

 

Elle regarda autour d'elle, fixa le serveur.

 

- Tu crois qu'il pourrait faire l'affaire celui-ci ? S'amusa-t-elle.

- Non, il est trop gros.

- Il connait peut-être quelqu'un, je vais lui demander ! Monsieur s'il vous plait ?

- T'es folle !

 

Mais déjà le serveur s'avançait. Albert devint tout blême.

 

- Excusez-moi Monsieur, est-ce que vous… comment dire, est-ce que vous auriez un cure-dents ?

 

Evelyne éclata de rire tandis qu'Albert s'épongeait le front. Il découvrait un tout autre aspect de cette femme, qu'il n'avait connu que sous l'angle professionnel : malicieuse, imprévisible, délurée.

 

- T'as des fantasmes intéressants. Mais je ne pourrais pas grand-chose pour toi, quoique le massage, pourquoi pas, et le doigt dans le cul pourquoi pas non plus.

 

Evelyne avait préféré aller à l'hôtel, prétextant l'état de désordre causé par la perquisition pour ne pas faire "ça" chez elle.

 

Comme dans son rêve, il la massait. Ou plutôt non, il ne la massait pas, mais lui triturait les fesses, et bien évidemment les écartait. Le petit trou était différent que dans son délire, moins joli, mais plus fripon.

 

- Lèche ! Lèche-moi le cul !

 

Il le fit et de bonne grâce. Il constata avec satisfaction que l'exercice de cette pratique le faisait bander.

 

"Pourvu que ça dure !"

 

Il s'apprêta à lui enfoncer un doigt, mais Evelyne l'arrêta :

 

- Tape-moi sur les fesses d'abord !

- Tu veux une fessée ?

- Je préférerais quelque chose qui cingle.

- Oui, mais quoi ?

- Ta ceinture

- Ma ceinture ? Mais je vais te faire mal !

- Attends, je ne te demande pas non plus de taper comme une brute…

 

Albert dégrafe sa ceinture, la plie de façon à ne laisser que 50 centimètres de libre et donne un petit coup timide.

 

- Un peu plus fort quand même !

 

Il libère 25 centimètres supplémentaires et frappe.

 

- Plus fort !

 

Il se prend au jeu, et se met à cingler les fesses d'Evelyne à la volée. Il tape et tape encore et bientôt le cul de la jolie mature tourne au violacé. Il arrête de lui-même, il est en sueur, le visage congestionné et la bite au garde-à-vous.

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Brefs échanges de regards :

 

- Maintenant encule-moi ! Ordonne-t-elle en se mettant en levrette.

 

Sa chatte dégouline, inondant son cul et la raie de ses fesses. Albert aurait bien léché tout ça, mais, il ne tient plus : il la pénètre violemment, effectue quelques aller-retours et jouit comme un malade... Mais trop vite.

 

- Ben alors ! Tu le laisses en plan ?

- Excuse-moi !

- Je crois que te voilà obligé de me faire minette.

 

La motivation d'Albert n'y était plus et il lui fallut un bon quart d'heure pour conduire Evelyne au plaisir.

 

Une cigarette… Ils ne savent plus trop quoi se dire et ils se quittent en se disant qu'ils se reverront... peut-être...

 

Jeudi 14 mars

 

Evelyne Roche est provisoirement remplacée dans ses fonctions par son adjointe, elle se prénomme Agnès, c'est une fausse blonde coiffée à la Mirelle Darc et affublée de grosses lunettes en écailles, elle est habillée d'un tailleur pantalon gris et d'un chemisier blanc. Elle pénètre dans le bureau de Marchetti.

 

- On vient de recevoir une facture du cabinet Remiremont, ce sont apparemment des frais engagés par Monsieur Darousse. On fait quoi ? Je n'ai pas retrouvé de contrat dans ses affaires.

- On est bien obligés de payer. Mais appelez-les et assurez-vous qu'ils n'ont plus rien en cours avec nous et venez me le dire. Ou plutôt non, asseyez-vous, je vais l'appeler, ce gus.

 

- Bonjour Monsieur Remiremont, je suis Marchetti, le directeur-adjoint de Choser & Ruppert.

- Oui, répond Didier, soudain inquiet.

- J'ai sous mes yeux une facture concernant une prestation commandée par Monsieur Darousse.

- Oui, balbutie Didier qui commence à transpirer.

- Le souci c'est que Monsieur Darousse nous a quittés un peu précipitamment et il a dû embarquer le contrat.

- Ah ! Souhaitez-vous que je vous faxe mon exemplaire ?

- Oui bien sûr, ne serait-ce que pour la bonne tenue de nos dossiers, mais je voudrais savoir si la mission qu'il vous a confiée est terminée.

- Absolument !

- Il s'agissait de contrôler les activités d'un de nos ex employés, Monsieur Leberger, c'est bien ça ?

- Et en deux mots, la conclusion de votre enquête, c'était quoi ?

- Je peux vous faxer le rapport que j'avais adressé à Monsieur Darousse.

- Inutile, je n'aurais pas le temps de le lire. Quelles étaient vos conclusions ?

- Nous n'avons rien relevé d'illégal ou de répréhensible, ni même de suspect dans les activités de Monsieur Leberger.

- Rien du tout ?

- Non rien !

- Ah, bon ? Je fais procéder au règlement de votre facture.

- Merci Monsieur !

 

Didier était passé par toutes les couleurs de l'arc en ciel, il s'épongea le front.

 

- Mais pourquoi Darousse a fait virer Leberger ? S'exclame Marchetti prenant Agnès à témoin.

- J'ai entendu dire qu'ils s'étaient battus !

- Oui moi aussi ! En attendant on est emmerdés, il nous fait défaut, Leberger !

- Ça c'est vrai !

- C'est comment déjà votre petit nom ?

- Agnès, Monsieur.

- On va être amenés à se voir souvent, maintenant que vous avez eu votre promotion.

- Je n'ai pas eu de promotion, Monsieur, je ne fais que remplacer Madame Roche…

- Ça peut s'arranger !

- C'est vrai ?

- Ça peut même s'arranger assez vite, mais il faut faire attention aujourd'hui avec les nouvelles lois, on a tôt fait de se faire taxer de harcèlement sexuel.

 

Agnès se demande…

 

- Vous en pensez quoi vous ? Reprend Marchetti.

- Euh, quelle est la question, Monsieur ?

- Vous en pensez quoi du harcèlement sexuel ?

- Ça existe !

- Vous avez raison, ça existe ! Admettons, attention c'est juste une supposition, que je vous dise "Agnès, si vous êtes gentille avec moi, vous aurez votre promotion très vite" et que vous refusiez. De deux choses l'une ou bien j'insiste avec lourdeur et c'est donc du harcèlement sexuel, ou alors je n'insiste pas, et respecte votre refus et à ce moment-là on ne peut pas parler de harcèlement. Vous êtes d'accord avec moi ?

- Et où voulez-vous en venir ?

- D'après vous ?

- Vous êtes très joueur !

- C'est un jeu où vous n'avez rien à perdre, tout au contraire.

- Que me proposez-vous ?

- De nous retrouver à midi devant l'hôtel des Cigognes, rue de la Convention.

- On verra !

- Mais maintenant que j'y pense, je ne suis peut-être pas libre ce midi… Dites-moi Agnès, vous m'avez l'air d'avoir une très jolie poitrine.

- Et vous auriez aimé la voir, c'est ça ?

- Si vous y consentez… seulement si vous y consentez, encore une fois je ne voudrais pas vous harceler.

- Je ne sais pas trop !

- Je peux toucher ?

- Juste un peu

 

Il la tripota quelques instants par-dessus son chemisier. Elle se laissa faire en arborant un sourire un peu niais.

 

- Et maintenant, je peux voir ?

- Je ne sais pas trop ! Répéta-t-elle

- Faites-moi plaisir !

- Et si quelqu'un entre ?

- En principe, on frappe avant d'entrer dans mon bureau, mais vous avez raison, soyons prudents : je vais verrouiller la porte.

 

Agnès se rendit compte alors qu'elle allait "passer à la casserole", elle ne protesta pas mais tint à ce que les choses soient claires.

 

- O.K., je vous montre mes seins, il est possible qu'ensuite vous me demandiez autre chose, je ne suis pas complétement contre, mais j'aimerais que cette promesse de promotion ne soit pas une parole en l'air.

- Faites-moi confiance, Agnès.

 

Elle dégrafa son chemisier, sans le retirer, puis fit sortir ses seins des bonnets du soutien-gorge.

 

- Hum, superbes, approchez-vous que je les embrasse un petit peu.

 

Certes, il commença par embrasser le téton droit mais ce fut pour aussitôt le happer de ses lèvres. La chose faite, il fit alors ce que font tous les hommes sans exception en pareilles circonstances : il suça l'autre !

 

- Et vos fesses, Agnès ?

- Vous voulez aussi que je vous montre mes fesses ?

- Tant que nous y sommes.

 

Sans broncher, Agnès baissa son pantalon et sa culotte et exhiba son pétard devant Marchetti.

 

- Pas mal, pas mal du tout, commenta-t-il en lui embrassant le postérieur. Me voilà tout excité, savez-vous.

- Vraiment ? C'est vrai que j'aperçois comme une belle bosse !

- Savez-vous que toucher une bosse, porte bonheur ?

- Alors, si ça porte bonheur ! Répondit la comptable en lui touchant la braguette.

- Ouvrez-là donc !

- Ben oui, hein tant que j'y suis !

 

Et sans faire de manières, Agnès farfouilla à l'intérieur de la braguette de Marchetti, à la recherche de son sexe et finit par le sortir.

 

- Vous avez une bien belle bite, Monsieur Marchetti.

- Merci Agnès, c'est gentil !

- Souhaitez-vous autre chose ? Demanda-t-elle d'un air coquin.

- Oui, mais vous n'êtes pas obligée !

- Et j'aurais ma promotion quand même ?

- Bien sûr ! Mais il ne vous est pas interdit de me remercier.

- Je vois !

 

Et sans plus discuter elle engloutit le sexe du directeur-adjoint dans sa bouche.

 Chanette20L2.jpg

- Humm, c'est bon, tu suces bien !

 

Et il se laissa faire quelques instants avant de dire :

 

- Attends, attends, on va jouer à un jeu.

- Un jeu ?

- Oui tu vas voir ce n'est pas méchant !

- Je vous écoute !

- Tu sais que c'est très vilain de faire une pipe à son patron ! Annonça-t-il en agitant son doigt à la manière d'un professeur gâteux.

- Je suis une vilaine, alors ? Répondit-elle en rentrant dans le jeu.

- Rends-toi compte si les féministes l'apprenaient.

- Ça ne les regarde pas, elles n'ont qu'à aller se faire…

- Se faire quoi ?

- Hi ! Hi !

- J'ai bien envie de te donner une fessée, ça t'apprendra à être vilaine et à dire des méchantes choses sur les féministes.

- Hi ! Hi ! Une fessée pour rire, alors, pas une fessée méchante !

- Viens donc t'allonger sur mes cuisses.

- Oui, Monsieur Marchetti.

 

Et Marchetti commence à taper sur les fesses d'Agnès.

 

- Ouh la la ! Monsieur Marchetti, ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas donné une fessée !

- Je peux taper un peu plus fort ?

- Je crains que non… Euh votre bureau est insonorisé ?

- Saperlipopette ! Bien sûr que non ! S'exclame-t-il en faisant signe à Agnès de quitter sa position. Nous recommencerons ce petit jeu en d'autres lieux, si toutefois vous n'avez rien contre, Agnès !

- On peut s'arranger.

- C'est très bien, mais là, maintenant, vous n'allez pas me laisser comme ça ?

- Hi ! Hi ! Vous êtes un coquin, Monsieur Marchetti !

 

Elle reprit donc en bouche la bite toujours en forme de son patron. En matière de pipe, Marchettii en avait connu de plus raffinées, de plus subtiles et même de plus professionnelles, mais Agnès faisait de son mieux et ne se débrouillait pas si mal que ça. Sans doute le genre de femmes qui n'ose pas saisir toutes les occasions qu'elle rencontre et qui après le regrette. Elle avait du potentiel, il saurait l'exploiter et s'en amuser…

 

- Sers-toi de ta langue ! Je veux sentir ta langue. Oui comme ça… attention ça vient ! Aaaah !

- Glouff !

 

Agnés se recula, la bouche pleine…

 

- Un kleenetchhhh ? Chil vous plait !

 

Vendredi 15 mars

 

A 10 heures, Olivier Carette reçoit par mail une copie des résultats du contrôle sanitaire. Contre toute attente, ils ne font ressortir aucune irrégularité. Incrédule, il cherche à joindre Darousse chez Choser & Ruppert où on l'informe que ce dernier ne fait plus partie du personnel. Il prévient son directeur s'attendant à une engueulade et à la fin de ses espoirs de promotion. Ce fut pire...

 

- Je suppose que Darousse s'est dégonflé au dernier moment et qu'il a préféré disparaître afin de placer son magot en sécurité !

- Donc notre plan s'écroule !

- Je le crains.

- Parce que vous n'avez ni envisagé ce scénario ni les moyens à mettre en œuvre afin qu'il ne se produise pas ! Déclara Winstone d'un ton méprisant.

- Ce scénario m'apparaissait comme hautement improbable, sans doute ai-je eu tort !

- Evidemment que vous avez eu tort ! Je ne tolère pas l'échec, Monsieur Carette ! Je vais faire préparer immédiatement votre lettre de licenciement. Je vous dispense de votre mois de préavis.

- Mais... Mais....

- L'entretien est terminé, monsieur Carette.

- Si vous croyez que je vais me laisser faire. Ce licenciement est abusif, je me plaindrai aux Prudhommes.

- Si vous avez du temps à perdre, faites-le mais nos avocats n'ont jamais perdu une affaire de ce genre.

- Qu'est-ce que vous en savez ? Vous n'êtes dans la boite que depuis six semaines.

 

Winstone ne répondit pas et appuya sur l'interphone :

 

- Allo la sécurité, envoyez moi quelqu'un d'urgence, j'ai un emmerdeur qui refuse de quitter mon bureau !

 

Carette ne bougea pas, voulant savoir jusqu'où son patron irait dans l'ignominie.

 

Jimmy, l'agent de sécurité arrive. Il regarde Carette sans un mot, les deux hommes se connaissent bien.

 

- Vous m'accompagnez ce Monsieur jusqu'à son bureau, vous restez avec lui le temps qu'il range ses affaires, vous récupérez ses badges, ses portables et les clés de sa voiture de fonction et vous le conduirez jusqu'à la sortie. Ce monsieur ne fait plus partie de notre personnel.

 

- Je ne comprends pas ! S'étonna Jimmy, une fois les deux hommes dans l'ascenseur.

- Moi non plus ! Ce Winstone est un pourri.

- Je suis vraiment désolé pour vous. Tenez voici ma carte, si vous avez besoin de mes services.

- Merci, Jimmy ! Merci !

 

Carette avait préparé à l'avance quatre enveloppes à l'attention du staff de Choser & Ruppert au cas où Darousse refuserait d'exécuter ce qu'il lui avait demandé. Il s'empressa de les poster dès sa sortie de l'entreprise. Selon toute vraisemblance, cet envoi provoquerait un dépôt de plainte contre Darousse et sa complice. Au moins se serait-il vengé de ce dégonflé ! Le tour de Winstone viendrait plus tard, peut-être avec l'aide de Jimmy.

 

A 11 h 30, Albert Leberger est reçu par un cadre de chez Foods House France qu'il n'a jamais rencontré. Celui-ci lui signale que le contrat d'embauche qu'il a signé avec Olivier Carette est irrégulier dans sa forme et qu'il est donc considéré comme nul et non avenu. On le prie en conséquence de débarrasser le plancher et on a l'extrême bonté de lui offrir un chèque représentant un demi-mois de salaire au taux minimum interprofessionnel garanti. Il proteste, demande à rencontrer Carette et s'entend répondre que ce dernier ne travaille plus dans la société.

 

Une fois à l'extérieur, il appelle plusieurs fois Carette sur son portable sans parvenir à le joindre, il lui laisse un message, demandant qu'on le rappelle. Ce qu'il ne fit pas.

 

A 16 heures Didier Remiremont interpelle Tanya.

 

- Il est passé sur le compte, le montant de la facture de Darousse ?

- Non, pas encore… On devrait l'avoir lundi.

 

Lundi 18 Mars

 

A 9 heures et demi, Didier Remiremont arrive au bureau.

 

- Le virement de Choser & Ruppert n'est toujours pas arrivé ?

- Non toujours pas.

- Putain mais qu'est-ce qu'ils foutent ? Ils m'avaient promis qu'ils nous régleraient. Si on n'a rien demain, il faudra que je les appelle, ça commence à m'énerver.

 

Albert Leberger passa un week-end épouvantable. Sa "bouée de sauvetage" s'était dégonflée de façon aussi brutale qu'imprévisible. Carette l'avait donc jeté comme une vieille chaussette, il s'efforcerait de retrouver ce salopard, ça l'occupera. La piste passait par Mylène. Cela l'embêtait de la contacter, ils s'étaient séparés de façon débile et il s'était résigné à tourner cette page. Il l'appela quand même, tomba sur sa boite vocale, raccrocha et lui envoya un message écrit.

 

"Je me suis fait virer de chez Food House" sans explication, je voulais joindre Carette, mais il ne répond ni à mes appels ni à mes messages. Aurais-tu un autre numéro où le joindre ? Envoie-moi un texto. Je ne te dérangerai plus." Il avait ajouté "Bisous" mais le gomma pour le remplacer par le conventionnel "cordialement". Ainsi elle ne serait pas tentée de penser qu'il avait encore des illusions.

 

Mylène avait elle aussi tourné la page, et si elle n'avait aucune envie de s'impliquer de nouveau dans cette sombre affaire, elle n'admettait guère qu'on se foute de sa gueule. Or elle s'était investie à fond dans l'opération de "sauvetage" d'Albert Leberger, allant même jusqu'à se faire sodomiser pour garantir son embauche.

 

"Je n'ai quand même pas l'habitude de me faire enculer pour des prunes !"

 

Elle l'appela, il ne décrocha pas, elle laissa un message.

 

A 9 heures 10, un employé apporte le courrier dans le bureau de Jean-Jacques Marchetti, le directeur-adjoint de Choser & Ruppert.

 

- Y'avait un pli confidentiel, un peu comme l'autre jour, précise-t-il.

 

Comme l'autre jour ? Non pas tout à fait. Car ce pli n'était pas anonyme mais portait l'en-tête de la société Food House France, il l'ouvrit, lut...

 

Des mobiles professionnels nous ont amenés à nous rapprocher de votre filiale C.R.P. Une demande de renseignements de pure routine nous a fait découvrir une situation plus ou moins insolite (voir pièces jointes). Nous tenions à vous en informer dans un esprit de pure confraternité...

 

Les pièces jointes ne lui apprirent strictement rien de nouveau que ce qu'il savait depuis jeudi dernier. Pourquoi cet envoi redondant ? Pourquoi l'expéditeur se révélait-il aujourd'hui, après avoir été anonyme ?

 

- Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Demanda-t-il devant son staff qu'il venait de convoquer.

- Darousse a dû faire une grosse connerie et sa combine pète de partout.

- Quelle connerie ?

- On ne saura jamais !

- Qu'est-ce qu'il a fait ces derniers temps, à part aller faire l'andouille au "Losange bleu" et à l'usine de Jorcy ?

- Il a licencié Leberger !

- Pourquoi ?

- Voie de faits !

- J'avais cru comprendre que Darousse le soupçonnait de filer des informations à la concurrence !

- Oui, c'est ce qu'il m'avait dit aussi ! Il a fait faire une enquête par un détective qui l'a mis hors de cause.

- Un prétexte peut-être ?

- Allez savoir !

- En attendant on est emmerdés : le nouveau responsable informatique, c'est pas vraiment le top !

- Faut lui laisser le temps de découvrir la boite.

- On ne peut pas le reprendre, Leberger ?

- On peut toujours écouter sa version des faits, je vais l'appeler...

 

A 9 heures 45, le téléphone portable d'Albert sonna. Plein d'espoir (Mylène ? Carette ?) Il découvrit le numéro appelant qui ne lui disait rien

 

- Allo, c'est Marchetti !

- Marchetti ?

- Ben oui, Marchetti ! Je suppose que vous n'avez pas retrouvé de boulot ?

- Vous m'appelez pourquoi ?

- Vous pourriez passer me voir dans la matinée ?

- Pour quoi faire ?

- Je ne veux pas vous donner de faux espoirs, mais il n'est pas impossible que nous reconsidérions notre position à propos de votre licenciement...

- Ce n'est pas un licenciement, c'est une révocation.

- Peu importe, mais j'aimerais bien en discuter avec vous. A quelle heure pourriez-vous passer ?

- Je peux être là à 10 h 30....

 

Inespéré ! Il n'y avait rien de fait, mais Albert se mit à valser sur place en fredonnant le "tango corse". Sa femme se demanda s'il n'est pas tombé sur la tête.

 

- Je t'expliquerai, dit-il en courant vers la salle de bains.

- C'est ça ! Tu m'expliqueras !

 

Olivier Carette a lui aussi passé un très mauvais week-end. Il n'a pas osé annoncer son licenciement à son épouse et le dimanche, il a créé la stupéfaction au cours d'un repas de famille en pourfendant les défenseurs du libéralisme économique, en affirmant haut et fort que les licenciements abusifs devraient être interdits et que tout un chacun se devrait d'être syndiqué.

 

Ce lundi matin, il est parti de chez lui comme d'habitude, il a garé sa voiture près de la Gare du Nord, puis s'est posé dans un bistrot pour y prendre son petit déjeuner et réfléchir à la suite. Mais il a beau tourner et retourner le problème en tous sens, aucun plan intelligent ne lui vient à l'esprit.

 

A 10 heures Henri Winstone consulte son agenda :

 

"17 heures, Margevil"

 

Il faut qu'il le gâte, celui-ci ! La signature du contrat avec cet important prospect ne tient plus qu'à un fil.

 

"Un bon restau, un bon pinard, et ça devrait le faire… peut-être une nana ou même deux pour le mettre bien en condition… voyons voir… Ah, oui, les nanas, faut passer par Carette… mais je l'ai viré… Bof personne n'est indispensable, en fouillant sur Internet je vais bien trouver…"

 

Sauf qu'au bout de dix minutes, il est pris de doutes : booker une fille n'est effectivement pas bien compliqué, mais être sûr qu'elle fera l'affaire en est une autre. Au moins, avec les filles de Carette, il était sûr du résultat. Alors Winstone que l'amour propre n'a jamais trop chatouillé, s'empare de son téléphone.

 

- Dans le dossier personnel d'Olivier Carette il doit y avoir son numéro de téléphone portable personnel, j'en ai besoin.

- Ne quittez pas Monsieur, je regarde ! Non monsieur, nous n'avons pas mais nous avons celui de son domicile.

- Donnez !

 

Les Carette ont pour voisin un artiste peintre. Il est italien, célibataire et beau comme un Dieu. Il méprise totalement le personnage que représente Olivier Carette et celui-ci le lui rend bien, les deux hommes se disent à peine bonjour. En revanche les relations entre le peintre et Isabelle Carette sont excellentes et cette dernière est justement en train de lui sucer la bite.

 

- Humm ! Qu'est c'est bon ! Dis-moi pourquoi c'est le Lundi que tu fais les meilleures pipes ?

- Foufoufffff…

 

Il ne comprit pas la réponse, on ne peut pas à la fois sucer et causer, n'est-ce pas ? Et c'est alors qu'elle était en train d'exécuter une impressionnante série de va-et-vient à l'aide de ses lèvres que le téléphone sonna :

 

- Laisse tomber, ils rappelleront.

 

Toujours cette petite étincelle qui dit que ça peut être important… et elle s'en va décrocher :

 

- Allo, bonjour madame, je voudrais parler à Monsieur Olivier Carette.

- Il n'est pas là, il est au travail, Monsieur. Qui le demande ?

- Au travail ? Quel travail ?

- Ben, à son travail ! Mais qui êtes-vous, Monsieur ?

- Henri Winstone, le directeur de Foods House France.

- Oh ! Et mon mari n'est pas arrivé ?

- C'est-à-dire…

- Il est parti normalement ce matin, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé, je l'appelle tout de suite.

- Je peux avoir son numéro…

 

Elle lui donne et raccroche.

 

Le téléphone de Carette sonne, le numéro de sa femme s'affiche. Il est exceptionnel qu'elle l'appelle pendant les heures de travail, il décroche avec inquiétude.

 

- Allo ?

- Tout va bien ? Demande-t-elle rassurée d'avoir entendu sa voix.

- Ben, oui ? Pourquoi ?

- T'es où là ?

- Ben au travail, pourquoi cette question ?

- Mais dans les locaux ou ailleurs ?

- Mais enfin pourquoi tu me demandes ça ? Il se passe quelque chose ?

- Il se passe que ton dirlo a appelé à la maison, il te cherche partout !

- Qui ça ? Winstone ?

- Oui, il te cherche !

- Qu'il aille se faire enculer, ce connard d'américain de merde !

- Je ne comprends pas !

- Vendredi on s'est engueulés et je n'ai pas envie de lui causer, je suis à l'extérieur.

- Ah ! Je comprends mieux ! Il n'y a rien de grave alors ?

- Rien du tout !

- Bon alors je vais reprendre ce que je faisais.

- Bon courage alors !

 

"Winstone qui me cherche ! Et pourquoi donc ? S'il me cherche il va me trouver, ce con !"

 

- Rien de grave ? Demanda l'artiste peintre, par pure politesse car il s'en foutait complétement.

- Non, c'est mon mari qui joue à cache-cache avec son patron. Mais dis donc c'est quoi cette bite qui débande ?

- Mais tu vas la faire rebander !

- Si je veux !

- Bien sûr que tu le veux !

 

Isabelle se rendit compte alors que sa libido venait de tomber à la cave. Elle comprit pourquoi mais n'en dit rien.

 

- Tu me connais bien mal ! Je n'ai plus envie, rhabille-toi.

 

Et elle alla se passer un peignoir, laissant l'artiste incrédule et la queue basse.

 

- Tu m'expliques ?

- Non, tu ne comprendrais pas.

- Pourquoi, je suis trop bête ?

 

Il tenta de l'enlacer, elle se recula, il s'avança, lui empoigna les bras.

 

- Hé doucement ! Lâche-moi, s'il te plait !

 

Il n'en fit rien, il la serra violement, chercha ses lèvres et se ramassa une gifle.

 

- Pétasse !

- Rhabille-toi et fous le camp !

- T'es pas près de me revoir !

- Ce n'est pas grave, je n'attends pas après toi !

- C'est ça, fais-toi baiser par tous les mecs du coin ! Grosse pute !

 

Isabelle ne répondit pas, attendit qu'il s'en aille, puis alla se faire un café. Le simple fait de savoir son mari sain et sauf après avoir subi quelques minutes de pure angoisse, l'avait comblée de bonheur. A ce point que baiser avec l'artiste peintre en devenait aussi inutile que déplacé.

 

Evidemment ce dernier était totalement incapable de comprendre que l'on peut être infidèle et aimer son conjoint ! Evidemment Isabelle ne se faisait aucune illusion sur la fidélité conjugale de son mari. Et évidemment demain serait un autre jour, elle téléphonerait au peintre qui s'excuserait comme il se doit de sa conduite et qui reviendrait lui offrir sa bonne queue ! Ainsi va la vie !

 

Olivier Carette se demande bien pourquoi Winstone a téléphoné chez lui. Et Winstone en personne en plus ! Et il n'a pas laissé de message, sa femme le lui aurait dit…. La sonnerie de son portable interrompit ses réflexions. Le numéro qui s'affichait ne lui rappelait rien.

 

- Monsieur Carette ? C'est Henri Winstone, comment allez-vous Monsieur Carette ?

- Vous me téléphonez pour avoir des nouvelles de ma santé ?

- Ha ! Ha ! Vous avez de l'humour, vous…

- Et qui est-ce qui s'est autorisé à vous donner mon numéro de portable ?

- Mais votre charmante épouse, voyons ! Monsieur Carette nous avons eu des mots qui fâchent Vendredi. Nous allons les oublier. Dans combien de temps pourriez-vous être dans mon bureau ?

- Vous semblez oublier que vous m'avez licencié.

- Licencié ? Et bien vous ne l'êtes plus ! Voilà tout ! On se voit à 11 heures ?

- Oui, monsieur.

 

Il n'y croit pas, se dit qu'il rêve ! Mais il y va...

 

Albert

 

Trois quarts d'heures c'est long et c'est court. L'enthousiasme d'Albert est vite retombé, il se dit qu'il y a peut-être un piège. Il a essayé de se préparer, se souvenant de trucs appris lors de séminaires sur la communication. Il faut aussi qu'il ne commette pas d'impair, ainsi il n'est pas censé savoir que Darousse et Roche ont été licenciés

 

Il est assis devant Marchetti, attendant avec angoisse que celui-ci achève son interminable communication téléphonique.

 

- J'aimerais, Monsieur Leberger, commença le boss après qu'il eut raccroché, que vous me donniez votre version de cette révocation.

- Darousse m'a provoqué, j'ai eu tort de ne pas garder mon sang froid.

- Et pourquoi cette provocation ?

- Il me semble que cela a un rapport avec… disons avec la vie privée de monsieur Darousse. J'ai été le témoin involontaire de… de… enfin j'ai vu des choses que je n'aurais pas dû voir.

- Si vous pouviez être plus précis. Ah ! Je dois vous dire que Monsieur Darousse a quitté l'entreprise.

- Et bien, je l'ai surpris un midi sortant d'un hôtel, rue de la Convention avec une autre personne de l'établissement... Il m'a vu...

- Cette autre personne c'était Madame Roche, n'est-ce pas ? Nous nous en sommes également séparés. Vous étiez vraiment par là par hasard ?

 

La question était peut-être un piège ! Mais elle permettait à Albert de dévoiler toute sa version de l'affaire.

 

- Oui et non, il vous faut savoir que nous avons été victimes d'une attaque virale sur les ordinateurs en réseau. J'ai d'ailleurs fait un rapport à ce sujet qui doit toujours être dans mon bureau, j'ai dû pomper des fichiers à droite et à gauche pour les traiter, c'est à cette occasion que je suis tombé sur l'adresse de Gérard Molay que j'avais perdu de vue. Comme nous avions de bons rapports, j'ai eu l'idée d'aller lui rendre visite. Il m'a confié avoir croisé Darousse et Roche devant l'hôtel des Cigognes et qu'il s'agissait là de la cause de son éviction. Par curiosité je suis allé voir…

 

Marchetti fit semblant de réfléchir pendant une longue minute, qui fut interminable pour Albert.

 

- Bon, j'espère que nous ne faisons pas une connerie. On vous réembauche. Techniquement ce sera à partir de demain, mais si vous pouviez commencer cet après-midi ?

- Bien sûr ! Même tout de suite si vous voulez.

 

Albert est fou de joie. Il réintègre son bureau, discute un peu avec l'intérimaire qui avait repris ses fonctions, téléphone à sa femme pour lui annoncer la nouvelle, puis envoie un bref message à Mylène :

 

"Choser & Ruppert m'ont réembauché. Je n'ai donc plus besoin du numéro de Carette. Je t'ai aimée, je t'aime toujours, mais ça passera ! Adieu belle gosse !"

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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