Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 17:00

Chanette 18 – La bande à Ludo 1 – Ludovic l’importun par Chanette

Chanette

Prologue

Il fait très froid en ce mois de Janvier à Paris, un froid sec et venteux. La rue Saint-Denis a depuis longtemps perdu son ambiance très particulière, et seules quelques rares et courageuses péripatéticiennes bravent les températures négatives en s’efforçant d’attirer le chaland. Ludovic a compris qu’il n’y trouverait pas ce qu’il était venu chercher. Il s’apprête à quitter la rue quand son regard est attiré par un attroupement formé autour de joueurs de bonneteau, ce jeu, ou plutôt cet attrape-nigaud, où trois cartes ayant été mélangées très vite par un bonimenteur, le joueur doit miser de l’argent en pariant sur la position de l’une d’entre elles. Il n’est pas joueur, Ludovic, mais ce jour-là, allez savoir pourquoi, il s’est arrêté. Très vite il comprend le truc du manipulateur.

Un parieur mise sur la carte de droite.

– Non, elle est au centre, chuchote Ludovic à son voisin.

Autre coup, un autre badaud a parié sur la carte de gauche.

– Non, c’est encore celle du centre, murmure Ludovic

Dix fois de suite, peut-être plus, il devine la position de la bonne carte. Du coup, il mise 20 euros, il gagne (en fait, on le laisse gagner pour l’appâter et gagner sa confiance) et encaisse 40 euros. Il va pour s’en aller, mais on le sollicite lourdement (très lourdement même) pour miser plus gros. Il refuse, flairant le coup tordu, puis finit par accepter, mise 50 euros et gagne… mais les choses ne se passent pas comme il le prévoyait :

– Vous avez triché ! L’accuse le bonimenteur sur un ton peu amène.
– Mais pas du tout ! Se défend Ludovic.
– Mais si vous avez triché, reconnaissez-le ! Intervient un comparse.
– Mais non !
– Tout le monde vous a vu ! Ajoute un second comparse.
– Mais, c’est de l’escroquerie !
– Comment ! Vous trichez, et c’est moi l’escroc ! Faites attention à vos paroles !
– Vous ferez mieux de dégagez, monsieur ! Rajoute l’un des comparses
– Bon, mais rendez-moi mon argent !
– Dégagez, Monsieur, vous avez triché.

On commence à le pousser hors du cercle des badauds.

– Eh ! Doucement, je sais marcher tout seul ! Proteste-t-il en s’efforçant de se montrer bravache.
– Dégage connard !

Il sait se battre et peut même impressionner, mais peut-être pas à un contre trois ou quatre, on n’est pas au cinéma ! Il laisse tomber l’affaire, fou de rage et de dépit.

Ludovic se sent humilié, dans cette affaire il n’a perdu que 30 euros, mais s’être fait avoir comme ça devant un groupe où personne n’a eu le courage de prendre sa défense le révulse.

– Monsieur !

Ludovic se tourne, circonspect, vers celui qui l’interpelle. C’était son voisin dans le groupe de badauds, celui qui a été le témoin de ses chuchotements.

– Monsieur, c’est dégueulasse ce qu’ils font, et la police laisse faire !
– Ben, oui !
– Mais dites donc, vous avez une sacrée mémoire ? C’est extraordinaire de voir ça !
– Ce n’est pas vraiment un problème de mémoire, il y a un truc et je l’ai deviné !
– Vous êtes au chômage ?
– Très perspicace !
– Je peux vous proposer un job, un job qui fera appel à vos facultés de mémorisation.
– Je n’ai pas une mémoire exceptionnelle, sinon j’aurais réussi mes études. Disons que j’ai une très bonne mémoire immédiate, ce que je sais faire, c’est décomposer une séquence de gestes rapides, c’est pour ça que les prestidigitateurs m’ont toujours emmerdés, je comprends tout le temps tous leurs trucs.
– Ah !
– Par contre si je vois une plaque d’immatriculation ou alors quelqu’un qui compose un numéro sur un digicode ou sur un téléphone, je le mémorise…
– Justement !
– … Mais quelques minutes après je l’ai oublié !
– Pas grave ! Venez, on va boire un pot, je vais vous expliquer tout ça…

Avant-propos

Je ne vous ai pas encore parlé de Ludovic ! Il s’est un jour présenté à mon studio (après avoir pris rendez-vous) il est entré et a cru qu’il entrait dans ma vie. Et puis je ne vous ai pas non plus parlé de Quentin… ni de Laurie d’ailleurs… Ah oui, celles et ceux qui n’ont pas lu mes précédentes aventures ne me connaissent donc pas. Donc, présentation succincte : Je me prénomme Christine D (Chanette, c’est pour mes clients et quelques très rares intimes), J’exerce l’activité de dominatrice professionnelle… j’ai disons entre 30 et 40 ans, suis mariée avec un homme de moins en moins présent. Taille moyenne, peau légèrement mate, visage ovale, cheveux mi- longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas tous des récits de domination, mais des récits d’aventures érotiques. Cette fois c’est parti !

Mercredi 1er février

Ludovic est là sur le pas de ma porte, il prend la pose, affiche un sourire format A4, certain de son effet.

C’est vrai que Monsieur peut plaire ! Je devrais dire doit plaire. Brun, halé, visage anguleux, sourcils surabondants, yeux bleus. Il est vêtu, décontracté, mais décontracté tendance chic, blouson de cuir, jeans, pull gris clair. Ça me change de mes bourgeois cravatés. Il a une largeur d’épaules qui doit impressionner. Seulement, voilà, ce mec il ne m’impressionne pas du tout ! Que voulez-vous ? J’exerce une profession dans laquelle mes rapports avec les hommes sont assez particuliers, et à force de pratiquer, ma libido s’est transformée. Elle fonctionne aujourd’hui principalement avec les femmes, et si quelques hommes ne me laissent néanmoins pas insensible, ils ne se sont pas du genre de ce Monsieur.

– Je suis Ludovic, Ludo si vous préférez !

Je ne préfère rien du tout, il pourrait s’appeler Casimir ou Saturnin, je m’en tape.

– Entrez, je vous attendais !

Je l’oriente vers la salle d’attente, lui demande de se déshabiller et de me renseigner un petit questionnaire, histoire de savoir ce que je vais en faire. Je laisse passer quelques courtes minutes puis je vais le récupérer.

Le mec doit être un habitué des salles de sports, musclé de chez musclé avec toute la panoplie : biceps, pectoraux et tablettes de chocolats, Il a des tatouages un peu partout : tant mieux, ça me fera de la lecture !

Comment ? Je ne vous ai pas parlé de sa bite ? Ben non, que voudriez-vous que je vous dise ? Elle n’a rien de particulier sa bite !

Je consulte le petit questionnaire ! Si je comprends bien, Monsieur veut juste que je le fouette ! C’est comme il veut, c’est lui qui décide !

– Allez suis-moi, esclave !

Et nous voici dans le donjon, Ludo jette un regard circulaire sur tout ça avant de manifester sa surprise.

– C’est… c’est quoi ?

Ben oui il y a un esclave enfermé dans une cage. C’est Nœud-pap (Nœud-pap est un de mes clients réguliers (voir « Merci petit fouillis », « la partouze de Monsieur le ministre » « et « Marie-Léa »). Quand il vient, il reste pratiquement toute la journée, Ce qu’il aime c’est que « je l’oblige » à sucer des bites, il adore ça ce vieux cochon ! Parfois il se fait enculer aussi.

– Ça ? Ce n’est qu’un esclave ! Ça n’a aucune importance !
– Euh !
– Ben quoi ?
– Ça me gêne un peu !
– Bon, toi l’esclave dans ta cage, tu te retournes et je t’interdis de regarder ! Ça va comme ça ?

La tronche qu’il me tire, le Ludo ! Bon, je prends une bâche en plastique et je recouvre la cage ! Je ne peux pas faire mieux !

– Maintenant viens que je t’attache !

Je commence par utiliser une cravache, j’ai le choix, je peux le fouetter soit debout, soit attaché à une croix de Saint-André, ou encore suspendu par des chaînes descendant du plafond, mais pour une première fois, je préfère que le soumis soit couché, ou du moins semi-couché puisque je l’installe sur un cheval d’arçon, les bras pendants étant attachés en bas et les jambes immobilisées. Un miroir est disposé un peu plus loin de façon à ce que le supplicié puisse me voir. J’ai en effet constaté que beaucoup de mes soumis appréciaient de pouvoir observer « ce qui se passe ».

En l’attachant je remarque qu’il a quelques traces de coups sur les fesses en fin de cicatrisation.

– Tu te fais fouetter souvent ?
– Oui, j’aime bien !

Puisque Monsieur aime bien ça, on ne va pas se gêner !

– Et tu aimes bien changer de maîtresse ?
– J’en voyais une assez régulièrement, mais elle n’est plus là. J’ai du mal à retrouver l’équivalent.

Je vois ! A moi de m’appliquer si je veux gagner un client régulier. Je prends une petite cravache et assène mon premier coup. Il encaisse en étouffant un cri.

Et hop, un deuxième, il l’attendait sur l’autre fesse, mais ce fut pour la même ! Il faut bien que je m’amuse un peu, non ?

Je continue, je laisse passer quelques secondes, puis frappe l’autre fesse deux fois de suite. Je varie à chaque fois l’intervalle de temps entre deux coups, ainsi son corps est incapable d’anticiper la frappe.

J’augmente un peu la vigueur du coup afin de savoir jusqu’où il peut encaisser. Il grogne, mais supporte, si je continue de la sorte, je vais le marquer pour plusieurs jours. Mais vu les marques qui lui décoraient les fesses, je suppose qu’il s’en fout.

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Ça devient tout rouge et il encaisse toujours, je change d’instrument, et continue au martinet, la douleur est différente, sensiblement moins intense, encore que ça dépend comment on frappe, mais répartie sur une surface beaucoup plus large. Je ne me presse pas, une heure de flagellation, c’est long, et il faut faire durer le plaisir sans massacrer le soumis. Ses fesses sont à présent boursouflées et leur teinte tourne au grenat. Je termine par quelques coups à la cane anglaise, ce qui le fait crier, mais visiblement il adore ça

– Silence ! Chien !
– Non ?
– Quoi non ! Quelque chose ne va pas ?
– Si, c’est bon, mais je ne suis pas un chien !
– Ah, bon ? Tu es quoi alors ?
– Je m’appelle Ludo !
– Ah, c’est vrai, j’avais oublié ! Plaisantais-je.

Si certains soumis trouvent une source d’excitation supplémentaire quand on fait semblant de les insulter, voire de les humilier, d’autres (une minorité) sont rétifs à ce genre de pratiques. On fera avec, et de toute façon, il va être temps de conclure.

Je le détache et le fait mettre debout. Il bande comme un mulet.

– Tu veux jouir comment ? Tu te branles ou je demande à l’esclave de te sucer la bite ?
– Non, non surtout pas ! Mais je pensais que vous pourriez vous en charger !
– Je ne suce pas !

En fait, si ça m’arrive, il y a toujours des exceptions à tout mais ça ne le regarde pas.

– Même avec une capote ? Insiste-t-il.
– Non !
– Dites-moi votre prix !
– Ce n’est pas négociable !
– Je vous ajoute 300 euros.
– Je ne suis pas là pour ruiner les gens.
– Ça ne me ruinera pas, j’ai de l’argent.
– Bon d’accord, donne-moi les sous !

Il s’en va fouiller dans son portefeuille et m’apporte la somme demandée. Bizarre ces mecs qui se baladent avec une telle quantité de liquide.

Je ne fais ce genre de choses qu’occasionnellement et n’y prend aucun plaisir. Mais je m’efforce de bien le faire, business is business. Son gland est déjà humide de liquide pré-séminal quand je lui enfile le préservatif, je sais donc que l’affaire ne devrait pas s’éterniser. Effectivement, quelques coups de langue sur le méat, quelques aller et retour en pleine bouche et le bonhomme décharge tout son sperme en poussant un rauquement assez comique.

Je lui tends quelques lingettes, c’est le service après-vente. Fin des opérations !

– Ça a été ?
– Super, vraiment super… Mais…

Il a l’air content, mais j’aimerais bien qu’il arrête de me regarder comme il le fait. Ça devient gênant !

– Mais quoi ?
– Je peux vous faire une proposition ?
– Dites toujours !
– J’aimerais vous amener au restaurant !
– Désolé, je ne fais pas ça !

Pour l’avoir fait quelquefois, et m’en être mordue les doigts, j’ai désormais décidé de ne plus le faire. Supporter pendant tout le temps d’un repas les conversations de types qui n’ont pas forcément ni mes centres d’intérêts, ni mes goûts, ni mes opinions m’insupporte au plus haut point. Les grandes tables et leurs chichis, j’ai donné, maintenant ça me saoule. Il m’arrive toutefois de faire des exceptions, avec des clients réguliers qui se sont préalablement révélés intéressants pendant les brides de conversations qu’ils nous arrivent d’avoir après la « petite séance ». Mais ce Ludovic n’entre pas pour l’instant dans le champ de mes exceptions.

– Il est bien évident que je vous paierai le temps que nous passerons ensemble !
– Non ! Je regrette !
– Tout à un prix ! 1000 euros, ça irait !

Il est dingue ! 1000 euros pour m’emmener bouffer ! Quand je pense que tant de gens n’ont même pas cette somme par mois pour nourrir leur famille ! Mais bon, pour une telle somme, je ne vais pas faire ma jeune fille !

– Je ne vaux quand même pas ce prix-là ! Tentais-je hypocritement.
– Demain soir ?

J’ai réfléchi après son départ, j’ai eu tort d’accepter. Vénale, je le suis assurément, mais il y a des limites : on ne m’achète pas ! Et il y a fort à parier qu’un type qui fait une mise pareille attend un retour sur investissement que j’ai aucune envie de lui accorder. J’ai donc été tenté d’annuler et puis je ne l’ai pas fait : pour deux raisons : une mauvaise et une bonne, la mauvaise, c’est de me dire qu’après un refus, il va revenir à la charge et me casser les pieds, alors autant faire sonner la grosse artillerie dès le départ ; la bonne, c’est que si ce que je me prépare à lui sortir ne le fait pas vaciller, j’aurais quand même gagné 1000 euros !

Jeudi 2 février

Et me voilà le lendemain à Saint-Germain des Prés, un peu en avance, devant l’église. Monsieur est ponctuel. Il est là à 20 heures sonnantes et tapantes. Il me salue en m’embrassant et cette intimité aussi prématurée qu’inévitable m’agace. On y va, ce n’est pas très loin. Ludovic me laisse entrer la première dans le restaurant, voilà qui est contraire à tous les usages, mais il ne le sait manifestement pas. (La coutume, ancienne voulait que l’homme entre en premier dans une taverne afin de s’assurer de la fréquentabilité des lieux, elle s’est ensuite perpétuée afin que ce soit l’homme qui « négocie » avec le maître d’hôtel). Si je me fous pas mal des usages et des bonnes manières, l’acte n’est pourtant pas insignifiant, cela veut dire que le type ignore les codes bourgeois et que son entrée dans le monde des « friqués » est récente. Alors ? Heureux héritier, joueur chanceux ou malfrat ayant réussi un gros coup ? A ce stade de nos relations, je m’en fous, d’autant que je ne souhaite pas qu’il y ait de suite, mais s’il devait en avoir ce serait un point à éclaircir.

Je décline l’apéro, ce qui a l’air de le contrarier. J’attends qu’on vienne prendre nos commandes avant de décocher mes flèches, ça va lui faire drôle à pépère !

C’est alors qu’il se passe quelque chose, pour moi, complètement anodin : tandis que je parcourais la carte, Ludo ouvrit la sienne pour la refermer aussitôt. Je n’avais jamais vu quelqu’un se faire son choix aussi rapidement. Moi j’hésite et me décide pour un poisson avant de refermer la carte à mon tour.

Il me parle des difficultés que les gens ont à se garer dans le quartier, qu’il est donc venu en métro, mais que sinon il possède une moto… Passionnant !

– Ah ! Voilà la petite enveloppe promise ! me dit-il en me la tendant.

Je le remercie d’un sourire, et je pose l’enveloppe à la droite de mon assiette sans l’ouvrir.

– Je voulais prendre du poisson, mais finalement, je vais prendre l’entrecôte maître d’hôtel. Précisais-je.
– Il n’y a pas d’entrecôte maître d’hôtel, me répond-il du tac au tac, c’est entrecôte spéciale sauce roquefort.

Ah ? Il a appris la carte par cœur, le mec ? Mais comme je l’ai dit, je n’accordais sur l’instant aucune importance à ce fait.

On vient prendre nos commandes. Pour le vin, Ludovic qui manifestement n’y connaît rien, demande conseil au garçon qui nous recommande un château-machin-truc hors de prix.

C’est le moment ! Je prends un air très dégagé et je lui balance comme ça, l’air de rien :

– Il faut que je sois rentrée à 23 heures, ça va, ça nous laisse du temps.

La tronche qu’il fait ! Tout son plan post-restau s’écroule : la boite de nuit, le dernier verre. Mais ce n’est pas fini, vous connaissez la stratégie du boxeur, le premier coup pour déstabiliser, le second pour mettre K.O. ? J’en remets donc une couche :

– Oui, j’ai promis à mon mari d’être là quand il rentrera !

Le Ludo est devenu blanc comme un cachet d’aspirine.

– Vous êtes mariée ?
– Oui ! Mariée, heureuse en ménage et fidèle ! Et vous ?
– Fidèle avec le métier que vous faites ! Oh, pardon ! Excusez-moi je dis n’importe quoi !

Ça lui a échappé, mais il l’a dit quand même !

– Ce n’est pas très malin comme réflexion !
– Je suis vraiment désolé.

Je ne réponds pas, le laissant seul avec son embarras. Manifestement, il est perturbé de chez perturbé. Il devient muet comme une carpe, puis me laisse seule plusieurs minutes, prétextant un coup de téléphone à passer. Quand il revient, les entrées sont servies. Il me fait un sourire idiot et regarde sans conviction ses quenelles de brochets. Il en porte un morceau en bouche, puis repose couteau et fourchette sur la nappe. Manifestement, il a perdu l’appétit, et semble en pleine confusion mentale !

Puis, sans un mot, il me reprend l’enveloppe que je n’avais pas rangée (volontairement), la place sur ses genoux et trifouille dedans. Je suppose qu’il en a extirpé quelques billets. Finalement, il la repose à l’endroit exact où elle était. Je n’y touche pas et m’abstiens pour le moment de tout commentaire…

– C’est un malentendu. Je vous laisse de quoi vous dédommager pour le dérangement, je vous laisse.

Il se lève et s’en va. Voilà un dénouement inattendu. Le but de l’opération n’était pas de le faire fuir, mais de lui enlever ses éventuelles illusions afin qu’il me foute la paix par la suite.

Et me voilà toute seule, je regarde discrètement le contenu de l’enveloppe, il m’a laissé 400 euros. Je ne vais pas me plaindre, ça aurait pu être rien du tout !

Je vais pour partir à mon tour, (il me faudra alors régler les entrées) quand le serveur s’amène avec son air de s’emmerder à 10 centimes d’euros de l’heure et sa bouteille de château-machin-truc.

– Non, non, la personne avec qui j’étais a été obligé de partir précipitamment, on va rectifier la commande.

Et comme ça, sur un coup de tête, je viens de décider de rester et je fais changer le château-machin-truc contre un pichet de rosé bien frais.

– Bonjour !

Qui c’est celui-là ? La quarantaine, le costard sombre, la chemise blanche, les cheveux courts, l’air poupon. Il aurait tout du stéréotype du cadre qui travaille à La Défense, s’il n’y avait cette cravate aussi ridicule que mal assortie.

– Bonjour ! Répète-t-il.
– J’avais entendu, j’attendais la suite.
– Je ne voulais pas vous importuner, mais…
– Raté, c’est déjà fait !
– Savez-vous que nous avons tous les deux un point commun ? Continue-t-il, imperturbable.
– Non, mais je m’en fous.
– Vous et moi, devions chacun dîner avec une personne du sexe opposé, et le destin a voulu que nous nous retrouvions seuls.
– Bon, c’est tout ce que vous avez à me dire ?
– Nous pourrions unir nos solitudes d’un soir et…
– Non, ça ne m’intéresse pas, regagnez votre table et oubliez-moi !
– Dans ce cas, vous seriez mon invité et…
– Vous devenez pénible ! Disparaissez de ma vue, ou je fais intervenir le maître d’hôtel.
– Ce monsieur vous importune ?

Hein ? Qui c’est celui-ci encore ? Un employé de l’établissement, je présume ? Le front bas, la mâchoire arrogante, le genre de type à se complaire dans les situations conflictuelles.

Alors je ne sais pas ce qui m’a pris alors que la raison aurait voulu que je quitte sur le champ cet établissement de dingues, je m’entendis répondre et rien que pour contrarier le nouveau venu :

– Mais pas du tout, je plaisantais avec ce monsieur, il va d’ailleurs venir s’installer en face de moi !

Ils n’en reviennent pas les deux zouaves. Le redresseur de tort vexé de n’avoir rien à redresser et le cadre en costard tout étonné de voir sa tentative de rapprochement couronnée de succès de façon inespérée. Mais ce dernier ne perd rien pour attendre, j’ai une envie folle de m’amuser.

Mon cadre attend que le serveur « déménage » son couvert avant d’annoncer :

– Je ne me suis pas présenté, je m’appelle Quentin.

Pour toute réponse, je lui fais un sourire niais.

– Et vous ? Reprend-il.
– Moi, je ne m’appelle pas Quentin !
– Vous vous appelez donc…
– Georgette ! Répondis-je le plus sérieusement du monde.

Il se demande si je plaisante ou pas.

– J’avais rendez-vous avec une jeune personne avec qui je me suis trouvé quelques affinités cet après-midi au cours d’une réunion…

J’entends à peine ce qu’il raconte, à vrai dire je m’en fous… Et il continue de blablater :

– Même pas la courtoisie de prévenir qu’elle ne viendrait pas, j’ai essayé de lui téléphoner, elle ne répond pas.
– Elle a mémorisé votre numéro, vous auriez dû faire un appel masqué.
– Je l’ai fait ! J’ai même laissé un message.
– Appelez d’une cabine… ah c’est vrai qu’il n’y a plus de cabines… alors utilisez un autre téléphone ! Vous voulez que je vous prête le mien ?
– Pourquoi pas ? Ce serait très aimable.

J’ai de ces idées parfois !

– Allô, Laurie c’est Quentin, que ce passe-t-il, nous avions rendez-vous… Allô, allô ! La salope, elle a raccroché ! La salope, la salope… Psalmodiait-il en empochant le téléphone.
– Euh, le téléphone, il est à moi !
– Bien sûr, où avais-je la tête ?
– Et mangez donc votre entrée, ça va être froid.

Quelques minutes de silence s’installent entre nous pendant qu’il se goinfre. Pour l’instant tout ça n’a rien de drôle.

– Assez parlé de moi ! Annonce-t-il une fois son assiette vide, parlez-moi donc un peu de vous.
– Et ça va vous apporter quoi ?
– Il faut bien qu’on parle de quelque chose ?
– Je peux vous parler des musées que j’ai visité, des spectacles qui m’ont passionné, des films, des bouquins que j’ai aimés…
– Vous travaillez dans l’art ?
– Je ne travaille pas.

Petite interruption pendant qu’on nous enlève nos assiettes.

– Femme au foyer ?
– Pas vraiment, non !
– Vous vivez de vos rentes, alors ? Quelle chance vous avez ?
– Je ne suis pas rentière.
– Admettez ma perplexité !
– J’ai quelques amis qui m’entretiennent.
– Ah, je vois !

Et je viens de réaliser mon erreur, à jouer ce petit jeu du « je ne suis pas ce que tu crois », Ludo n’est pas logé à la même enseigne que Quentin : le premier était en phase pré-amoureuse, et une simple allusion à ma vie personnelle avait fait feu de ses illusions, Quentin voulait probablement juste tirer un coup et je venais de lui renvoyer l’image d’une femme, certes vénale mais très probablement libertine. Tant pis !

– Et la personne qui vient de partir ? Si ce n’est pas trop indiscret ?
– Ça l’est !
– Une vieille connaissance, je suppose ?
– Je viens de vous dire que c’était indiscret.
– Veuillez m’excuser.

On nous apporte les plats.

– Je vous trouve très sympathique !

Attention, la drague commence.

– Comment pouvez-vous dire une chose pareille ? Vous ne me connaissez pas !
– Si, si, très sympathique et très agréable.
– Seriez-vous en train de me draguer ?
– Ne peut-on dire des choses gentilles à une femme sans passer pour un dragueur compulsif ? D’ailleurs je suis en-dessous de la vérité, agréable n’est pas le mot juste j’aurais dû dire « merveilleusement belle » !
– Je n’y suis pour rien, ce sont mes parents qu’il faut remercier.
– Ils sont de quelle région ?
– Ils sont morts.
– Oh, pardon !
– Pas grave.

Un ange passe.

– Goûtez donc mon rosé, il ne peut être que meilleur que votre piquette. Me propose-t-il.

Bien mal m’en a pris de le faire. Mais c’est vrai qu’il était excellent.

– Hum délicieux !
– N’est-ce pas ? Ou en étions-nous ?
– Vous en étiez à me draguer, vous ne vous souvenez pas ?
– Je ne vous draguais pas, je vous complimentais.
– Et moi, je n’en crois pas un mot…
– Mais…
– Attendez, pourquoi tout ce cérémonial ? Je suppose qu’une fois sortis d’ici, vous aviez l’intention de me proposer de m’emmener quelque part, puis, après ç’aurait été de dernier verre… Vous êtes célibataire ?
– Divorcé !
– Et après le plumard, et au petit matin vous m’auriez réveillé sous prétexte d’une réunion importante, en oubliant de m’apporter des croissants. Alors je vous en prie, si vous avez envie de coucher avec moi, demandez-le-moi carrément, je vous répondrai.
– Vous vous méprenez sur mes intentions ! Je vous ressers du vin ?
– Volontiers !
– Et même, en admettant que je vous pose cette question idiote, je suppose que vous avez en réserve une répartie assassine.
– Qu’en savez-vous ? Essayez, vous verrez bien ! Rétorquais-je
– Inversons les rôles ! Dites-moi carrément qu’il n’entre pas dans vos intentions de coucher avec moi. Je l’admettrais d’autant plus volontiers que je n’y pensais même pas, et nous pourrons parler d’autres choses.
– Le problème, c’est que je n’ai pas envie de vous tenir ce genre de propos.

Perplexe le mec ! Mais il se reprend vite et se jette à l’eau.

– Alors admettons que je vous demande de but en blanc si vous avez envie de coucher avec moi, vous me répondrez quoi ?
– Je vous répondrais : « ça dépend ! »
– Nous voilà bien avancés ! Parlons donc d’autre chose !
– C’est trop salé, ce truc-là !
– Forcément, vous avez salé avant de goûter ! S’amuse-t-il de répondre.
– Resservez-moi donc un peu de vin, au lieu de rigoler !
– Ce que femme veut… Commente-t-il en remplissant mon verre !

Je ne me souviens plus trop de quoi nous avons parlé après, de tout et de rien probablement ! Mais je me souviens que nous avons commandé une autre bouteille de rosé ! Et puis je lui posais la question :

– Vous travaillez dans quoi ?

En fait je me foutais pas mal de sa réponse, j’étais un peu pompette et très curieusement ce pinard m’échauffait les sens.

– Informatique.

Ah ! Et s’il était capable de corriger les anomalies de ma boite mail ? Je lui explique mon souci…

– Ah ! Je crois comprendre, mais il faudrait que je voie votre machine, c’est un portable ?
– Oui !
– Prenons rendez-vous…
– Vous ne pouvez pas regarder là tout de suite, en taxi, on peut être chez moi dans 10 minutes.

Et c’est ainsi qu’à 23 heures, Quentin se retrouva chez moi alors que mon état ne s’arrangeait pas. Le vin m’avait grisé et la foune me démangeait.

– C’est coquet chez vous !
– Z’avez soif ?
– De l’eau gazeuse vous avez ?
– J’ai.

Je reviens avec mes deux verres de Badoit qu’on écluse comme si on n’avait pas bu depuis huit jours.

– Bon, on va regarder l’ordinateur ! Déclare-t-il en posant son verre.
– J’ai bien envie de regarder d’abord le vôtre ! Répondis-je en lui portant ma main sur la braguette et en commençant un tripotage bien explicite.
– Vous jouez avec le feu !
– J’adore !
– Autant que les choses soient claires, si vous cherchez quelqu’un d’autre pour vous entretenir, je ne suis pas la bonne personne.
– Mais qu’est-ce que vous me racontez-là ? J’ai juste envie de m’envoyer en l’air ! Rien d’autre !
– Vous risquez d’être déçu, avec tout le rosé que j’ai ingurgité, je crains de ne pas être très performant !
– Ne vous inquiétez donc pas, je m’occupe de tout.
– Bon, mais je vous aurais prévenu ! Et puis il faut que j’aille pisser !
– Oui, moi aussi ! Mais on va se déshabiller avant !
– Et pourquoi donc ?
– C’est une surprise !

Quentin semble hésiter sur la conduite à tenir. Je suis à moitié pompette mais, en matière de sexe, je sais très bien comment faire pour décider un homme. Je me déshabille en vitesse, comme ça, sans chercher un quelconque effet. Le Quentin, il est scotché, et il s’en fout plein la vue ! Scotché de chez scotché !

– Alors ? C’est pas mal, hein ? Le provoquais-je.
– J’avoue !
– Bon, alors tu te déshabilles ! N’ai pas peur je ne vais pas m’évaporer !
– Mais, je…
– A poil !
– Bon, bon !

Enfin, il retire ses vêtements qu’il dépose précautionneusement sur un dossier de chaise. C’est un maniaque, ce mec ! Il bandouille et je m’aperçois aussi qu’il est aussi pompette que moi.

– Allez, viens, je t’emmène faire pipi !

Une fois dans la salle de bains, j’enjambe la baignoire et m’assois à l’intérieur.

– Vous faites quoi ? Vois allez prendre un bain !
– Non une douche ! Vas-y, pisse-moi dessus.
– Hein, mais vous n’êtes pas bien !

La tête qu’il fait !

– Juste un peu gaie, bon alors, tu te décides ?
– Mais c’est dégoûtant !
– Et si ça me plaît, à moi ? Et d’abord, ce n’est pas dégoûtant !
– Je n’ai jamais fait ça !
– Il y a un commencement à tout !
– Après tout, si ça vous fait plaisir !

Il se concentre ! Hé, c’est que ça ne vient pas tout seul, il ferme les yeux, il est rigolo, ce mec !

– Hé, pas dans les cheveux !

Chanette18a2

Je ne vous dis pas l’arrosage, il m’en envoie partout, sur les nénés, sur le ventre, sur les cuisses, c’est tout tiède, j’aime bien, ça m’émoustille.

– A moi de te pisser dessus maintenant !
– Ah, non !

C’est catégorique. Tant pis pour lui ! Dire que je m’étais retenue ! Je lâche les vannes et pisse en restant assise. Quel soulagement. L’autre me regarde et doit se demander s’il n’est pas en train de rêver. Un petit coup de douchette pour rincer tout ça, un petit coup de serviette pour sécher tout ça, et je sors de la baignoire tout comme Vénus sortant de l’onde (mais en moins fraîche).

Je m’accroupis devant Quentin et commence à lui tailler une pipe. Je n’aime pas trop l’odeur de son zizi, du coup je lui dis de m’attendre, le temps de trouver un préservatif. En principe, chez moi, je n’ai pas l’utilité de ce genre d’article, mais il me semble me souvenir que j’en ai une vieille boite… Eurêka, j’ai trouvé. Je mets le petit chapeau au monsieur et je recommence ma fellation. Il doit être allergique au latex, à moins que ce soit le rosé, toujours est-il que tout ce que j’obtiens c’est une demi-bandaison. Remarquez, il n’a pas été vache, il m’avait prévenu !

Mais je m’en fiche, ce n’est pas tellement sa bite qui m’intéresse.

– Bon, ça risque d’être compliqué pour faire tac-tac, on va peut-être attendre un peu. Mais rien ne t’empêche de me lécher ! Viens, on va dans ma chambre !
– Je peux vous caresser aussi un peu avant ?
– Mais bien sûr, mon gros kiki !

Il me tripote les seins comme si c’était de la pâte à pain, ce n’est pas vraiment très agréable. Au bout d’un moment j’ai la conviction qu’il ne s’arrêtera pas tout seul, je suis obligée d’intervenir.

– Si tu t’occupais du bas maintenant ?

On voit bien qu’il n’y consent qu’à contrecœur !

Et c’est parti ! Monsieur se met à me lécher. Ça pour lécher, il lèche, le problème c’est que sa technique, c’est un peu n’importe quoi n’importe quand. Je me rends compte assez rapidement qu’en fait ce type ignore comment on donne du plaisir à une femme en lui léchant le minou, j’ai beau lui dire d’insister sur le clitoris, ça ne le fait pas. Me voilà dans une drôle de situation !

Bon, on ne va pas y passer la nuit. Quentin est sans doute nul mais il a été correct, je ne vais donc pas le vexer et je me mets à simuler un orgasme fulgurant.

Du coup, il est content, arbore un sourire niais et se met à se branler afin de tenter de mieux faire bander sa bite encore chapeautée. Il a donc l’intention de me pénétrer. Manquais plus que ça !

– Je peux !
– T’as pas la grande forme, tu n’as qu’à coucher là, tu me baiseras demain matin.

Faut vraiment que je sois pompette pour faire des propositions pareilles !

– On essaye quand même ?

Que voulez-vous que je fasse ? Je ne vais pas refuser, après tout c’est moi qui l’ai allumé !

Et le voilà en train d’essayer de me niquer dans la position du missionnaire. Il y met beaucoup d’ardeur, mais abandonne au bout de quelques minutes.

Ouf !

Toujours est-il que je ne suis pas calmée. Alors vite un petit mensonge :

– Tu m’as quand même excité, mon salaud, je vais arranger ça !

Et devant les yeux ébahis de Quentin, je commence à me palucher la chatte avec une telle frénésie que quelques courtes minutes plus tard, je criais mon orgasme en faisant une belle tache sur le dessus de lit. La prochaine fois, je poserai une serviette.

Et puis le trou ! J’ai dû m’endormir comme une masse.

Vendredi 3 février

Je suis en train de rêver qu’on me tripote les fesses, en voilà une drôle d’idée ! Et puis j’émerge, je ne rêve pas : on est véritablement en train de me caresser le popotin, alors que le jour n’est pas encore levé ! Et voilà maintenant une bite qui est en train de me frôler… Tout cela me revient maintenant…

– Laisse-moi dormir ! Soupirais-je.

Quentin eut le tact de ne pas insister.

Mais qu’est-ce qu’il m’est arrivé hier soir ? Cet enchaînement de situations ne me ressemble pas. D’abord, je ne bois pas, enfin je veux dire que comme beaucoup de gens, j’apprécie de boire un petit coup, mais je ne trouve aucun plaisir à m’enivrer et sait en principe m’arrêter à temps. Cela dit, je n’étais pas ivre, mais néanmoins un peu « partie ». Et puis ce vin m’avait excité les sens à ce point inimaginable que je fasse venir un homme chez moi ! Chez moi ! Je ne suis pourtant pas nymphomane même si je ne refuse pas une aventure passagère avec une femme, mais avec un homme… Mon métier a en effet dévié ma libido vers les femmes. Certes cette orientation n’a rien d’exclusive, mais ce Quentin n’est pas du tout mon genre d’hommes ! Non une irrésistible et incompréhensive envie de baiser : Il parait que cela arrive, surtout sous l’emprise de l’alcool. Enfin bref, que celle qui ne fait jamais de conneries me jette la première culotte. Je fais semblant de dormir, en espérant que Quentin finira par se lever.

Et puis j’ai finis par me rendormir réellement.

C’est le bruit de la douche qui m’a réveillé. Quentin est levé, le soleil aussi. J’ai la langue chargée comme la queue d’un castor et la tête dans le cul. Je mets plusieurs longues secondes avant de démêler tout ça. Le Ludo qui me plaque comme une vieille chaussette (bon débarras !), ce casse pied de Quentin qui prend sa place et avec lequel je joue un jeu dangereux, son rosé qui m’a rendu pompette et qui m’a excitée comme une nymphomane en détresse. Et il a fallu que je l’emmène ici, chez moi, qu’il me lèche comme un plouc, qu’il essaie de me baiser et qu’il reste ronfler à mes côtés ! Et maintenant il est en train d’user toute mon eau chaude !

Je feignasse un peu dans le lit, et le voilà qui arrive ceint d’une de mes serviettes de bain.

– Ah ! Vous êtes réveillée !
– Ouais !
– Je me suis permis d’utiliser votre salle de bain !
– J’ai vu

Il se tourne pour retirer sa serviette, il a peur de me montrer sa bite ou quoi ? D’ailleurs, elle était comment sa bite ? Oh, puis je m’en fous, en attendant je vois ses fesses, elles ne sont pas belles, ses fesses ! Puis monsieur se rhabille. Les velléités de son érection matinale sont donc calmées. Tant mieux !

– On se reverra ? Demande-t-il.

Bizarre cette demande dans laquelle je ne ressens aucun enthousiasme.

– Non !
– Juste comme ça, sans coucher.
– Non !
– Je n’insisterai donc pas !
– Je vous en remercie
– Je vous aurais volontiers apporté des croissants, mais comme je ne suis pas chez moi…

Je lui fais un sourire idiot (je sais très bien faire). Je suppose qu’il me dit ça parce que je dormais et qu’il n’avait pas de clé pour revenir ! Mais maintenant que je suis réveillé, qu’est-ce qu’il l’empêche d’y aller maintenant, ce con ?

Je me lève pour l’accompagner à la porte, le temps d’enfiler une robe de chambre, et le Quentin s’en fout plein la vue. Ça lui fera un dernier souvenir de moi !

Chaste bisou ! Et Quentin disparut de ma vie (du moins c’est ce que je crus à cet instant)

Ma vie allait donc reprendre son cours normal. Bien sûr, j’avais envisagé l’hypothèse, selon moi, assez improbable, où l’esprit de l’escalier ayant fait son œuvre, Ludovic tente de me rappeler, aussi avais-je pris soin de blacklister son numéro.

Mardi 7 février

Ludovic me rappela, (avec un autre téléphone), et je ne reconnus pas de suite sa voix, il était enroué, ou jouait de l’être.

– Ce sera pour une simple séance, nous nous sommes quittés sur un malentendu, je vous présente mes excuses. Vous me proposez quel jour ?
– Je vous rappelle…
– Dans combien de temps ?
– A midi ! Précisais-je, sans trop réfléchir !

Merde ! Merde et milles fois merde ! Ce type est un emmerdeur pugnace. Si je ne rappelle pas, il va me harceler ! Quand même : quel gros con ! Il doit ignorer que des excuses, pour être acceptées par l’offensé doivent être présentées sous forme de requête et qu’en aucun cas on ne s’excuse soi-même sans attendre la réponse de l’autre.

Je fais quoi ? Le rappeler et l’envoyer promener ? Pas sûr que ce soit une bonne idée, ce type me semble parfaitement capable de venir faire un scandale à ma porte.

Je lui donne rendez-vous dans une semaine à 18 heures, il sera mon dernier client de la journée. Ce délai me permettra de réfléchir.

– Pas avant ?
– Et non, je suis surbookée !

J’ai d’abord envisagé de lui faire une séance bâclée, afin de lui faire passer l’envie de revenir, mais je n’aime pas l’idée, ce n’est pas trop mon genre. Faire la séance de façon classique et l’empêcher de parler d’autre chose ? Cela ne ferait que retarder ses intentions. Et puis, ce type a peut-être des intentions malveillantes maintenant que je l’ai vexé. Il me faut trouver quelqu’un au cas où…

Premier Flash-back

Une petite supérette de quartier comme il y en a beaucoup à Paris, Ludovic est en costume de ville, il est accompagné de Kamel qui a acheté quatre tablettes de chocolat, il est près de la caisse guettant sa proie. Cette bourgeoise au caddie plein lui semble un bon choix, ils se collent juste derrière elle, et dépose le chocolat sur le tapis roulant. La femme entasse ses courses dans son cabas, puis sort son portefeuille, et en extrait un billet de 50 euros. Mauvaise pioche.

– On a oublié les chips ! Dit Kamel qui ramasse ses tablettes de chocolat et retourne dans les rayons.

C’est la phrase convenue. Ils ont droit à une erreur par magasin, pas deux. Si la deuxième tentative échoue, ils iront ailleurs.

Deuxième bourgeoise, deuxième essai. Celle-ci vient de sortir sa carte bleue pour payer. Kamel fait sonner le téléphone portable de Ludovic qui s’avance au niveau de la cliente, fait semblant de téléphoner et mémorise le code secret de la dame, puis il règle ses tablettes de chocolat tandis que Kamel suit la cliente.

Kamel interpelle la bourgeoise quelques mètres plus loin.

– Madame, madame, vous avez oublié vos chewing-gums.
– Mes chewing-gums ? Quels chewing-gums ? Je n’ai pas acheté de chewing-gums.
– Ils sont à moi ! Intervient alors Gaétan, le troisième larron.
– Mais non, j’ai bien vu qu’ils étaient à la dame.
– Mais puisque Monsieur vient de vous dire qu’ils sont à lui.
– Dans ce cas, veuillez m’excusez.

Pendant cette courte palabre, Gaétan, pickpocket chevronné a subtilisé le porte carte de la dame. Le gang est maintenant en possession de la carte bleue et du code.

Ils la suivent, dans la plupart des cas, la supérette est le dernier gros commerce du circuit. Effectivement elle achète du pain, puis un journal et rentre chez elle. Elle ne s’apercevra sans doute pas avant demain de la disparition de sa carte, et quand elle fera sa déclaration de perte elle affirmera qu’on ne lui a pas subtilisé le code.

Les trois hommes jubilent. La première étape sera le distributeur de billets, ils feront ensuite le circuit des bijouteries sans se monter exagérément gourmands, ils savent que le plafond moyen pour ce genre de carte est d’environ 2500 euros par mois et par personne.

Fin du flash-back

Mardi 14 février

J’ai demandé à Anna-Gaëlle de venir. A 17 h 45, alors que je suis occupée avec un client, elle entre dans le studio à l’aide des clés laissées à cette intention sous mon paillasson. Comme je le lui ai demandé, elle s’enferme dans la kitchenette et se déguise en soubrette de théâtre de boulevard.

A 18 heures pile, Ludovic sonne. C’est Anna qui lui ouvre, provoquant la stupéfaction du visiteur.

– Maîtresse Chanette va vous recevoir dans quelques instants ! Lui dit-elle simplement en l’invitant à patienter en salle d’attente. Ne vous déshabillez pas, merci.

Je prends congé de mon client de 17 heures, puis récupère Ludovic.

– Asseyez-vous, je suppose que vous êtes venue pour me parler ? Qu’est-ce que je vous offre ? Un café, un thé, un chocolat, une boisson fraiche ?

Il m’a l’air complètement ahuri, le Ludovic, j’ignore qu’elles étaient ces intentions, mais le fait que rien ne se passe comme il l’avait prévu l’a manifestement déstabilisé.

– Je, je…Juste un café ! Bafouille-t-il en posant son blouson sur le dossier du siège.
– D’accord ! Anna, fait-nous des cafés s’il te plaît ! Bon, je vous écoute.
– Je, je… On ne s’est pas compris, je venais pour une séance de… Une séance comme l’autre fois.
– Ne me dites pas que vous n’aviez pas envie de me dire un certain nombre de choses après votre attitude de l’autre soir ?
– Je vous les ai dites au téléphone !

Je ne m’attendais pas à cette réaction, il aurait donc revu ses intentions à la baisse, redevenant simplement un client ordinaire et rien d’autre.

– Exactement comme l’autre fois, ou vous voudriez quelque chose de plus ?
– Oui j’aimerais bien une chose en plus, je vous paierais en conséquence !
– Dites ! Ou plutôt non, laissez-moi deviner ! Ah, oui, c’est mon esclave de l’autre jour qui vous a fait fantasmer…

Je sais très bien que ce n’est pas ça, mais cela ne me déplaît pas de l’agacer.

– Non…
– Ne vous défendez pas, tous les hommes sont un peu bi sans vouloir se l’avouer, et puis il parait qu’il suce divinement, il a beaucoup de succès auprès de mes clients en tous cas.
– Non ce n’est pas ça du tout !
– Alors c’est quoi ?
– J’aurais aimé voir vos seins !
– Ah !

Et me voilà bien emmerdé. J’aurais satisfait cette demande venant de n’importe qui, mais avec ce type tout devient compliqué : si je refuse, il reviendra à la charge, si j’accepte, ça va alimenter ses fantasmes, dans un cas comme dans l’autre, je ne suis pas prêtre de m’en débarrasser !

Tout bien pesé, j’ai accepté !

– Rien d’autre ?
– Non !
– Si tu veux, je peux demander à ma soubrette de participer, ce sera juste un tout petit peu plus cher !
– Non, non !
– Pourquoi ? Elle ne te plaît pas ?
– Je veux être votre esclave et l’esclave de personne d’autre !
– Parce que tu crois que tu es vraiment un esclave ?

La question n’était pourtant pas très compliquée mais ça le laisse sans voix. N’empêche que me voilà bien embêtée : je comptais avoir Anna près de moi pendant la séance, et il m’apparaissait que la réponse de Ludo irait de soi. Le fantasme de faire du sexe avec deux femmes est omniprésent chez quasiment tous les mecs. Le seul obstacle c’est l’argent, mais puisque pour Ludo, l’argent n’est pas un problème…

– Bon, Anna, puisque l’esclave ne veut pas de tes services, tu vas t’asseoir là-bas et te contenter de regarder.

Finalement la solution était toute simple !

– Je préférerais qu’on ne soit que tous les deux ! Intervient Ludovic

J’éclate !

– Ecoute pépère, je suis chez moi, et c’est moi qui commande. Alors ce sera comme je l’aurais décidé et pas autrement.
– C’est moi le client, je vous ai payé.
– Ça ne te donne pas tous les droits, alors maintenant tu dégages.

Il me regarde interloqué. Je lui rends son argent diminué de 20 euros « pour le dérangement » en le jetant rageusement sur la table basse.

Il ne le ramasse pas, mais s’en va sortir son portefeuille de sa poche de blouson. Qu’est-ce qu’il fabrique ?

– Pour une prestation à trois se serait combien ?

Je n’y crois pas ! Il a changé d’avis !

– Le double !

Il sort la différence et la pose sur la table avec les autres billets.

– Voilà, le compte y est ! J’ai ajouté de l’argent non pas pour que mademoiselle se joigne à nous, mais pour qu’on soit seuls tous les deux !

Je craque !

– Dehors !
– Je…
– Tu ne discutes pas, tu reprends ton fric et tu dégages.

Il est devenu blanc comme un linge, il se lève comme un vrai zombie, remet son blouson, regarde l’argent qui est sur la table, va pour le ramasser, ne le fait pas. Il est mal très mal.

– Je ne peux pas… Me dit-il sur un ton de tragédie classique.
– Je vais t’aider !

Je ramasse les billets et lui fourrent dans sa poche de blouson.

– Non ! Gémit-il.
– Si !

Et le voilà à mes genoux, les larmes au bord des yeux. Pathétique ! Quelque part il me fait pitié, alors quand il m’a dit :

– Pardon, pardon, on va faire comme vous aviez dit !

J’ai eu la faiblesse d’accepter, et bien mal m’en a pris (mais n’anticipons pas)

– Alors déshabille-toi et rejoins-nous au donjon, je vais t’attacher avec les chaînes, ordonnais-je.

J’aurais pu l’attacher devant le miroir afin qu’il puisse me voir en permanence pendant la flagellation, mais je fais le contraire, il ne verra rien. J’ai en effet décidé de faire du service minimum, je ne bâclerais pas, mais j’éviterai tous ces petits « plus » qui donnent envie de revenir.

L’heure va être courte, on a perdu du temps avec tous ces atermoiements. Je confie un martinet à Anna qui se place à droite, je m’empare d’un autre et me mets à gauche. A moi le premier coup assez fort, je fais signe à Anna qui m’a observé, elle tape à son tour, c’est trop mou ! Nouveau signe, nouveau coup, c’est bon, on continue en cadence, un coup à gauche un coup à droite, puis on espace les coups. Je le détache avec une lenteur toute calculée et l’installe dans la foulée après la croix de Saint-André. Voilà l’art et la manière de gagner cinq minutes !

Nous continuons de torturer les fesses de Ludo au paddle, puis à la canne anglaise. Les fesses sont cramoisies et la séance sera terminée dans dix minutes. Je le détache.

– Vos seins ? Vous m’aviez promis ! Balbutie-t-il.

J’avais oublié, je me dépoitraille vite fait. Du coup le voilà qui ressemble au loup de Tex Avery.

– Tu vas te branler, maintenant, je n’ai pas d’esclave sous la main pour te sucer ?
– On ne fait pas comme l’autre fois ?
– L’autre fois c’était exceptionnel !
– Vous voulez que j’ajoute combien ?
– Tu peux me faire toutes les propositions que tu veux, je n’accepterais pas, je te répète que la dernière fois c’était une exception !

Il me fait une vraie mine de chien battu !

– Vous êtes cruelle !
– Je ne suis pas cruelle, je t’ai fouetté comme tu le désirais et je t’ai même montré mes seins sans te demander de supplément.
– Alors, est-ce que je peux jouir sur vos seins ?
– Non !
– Dans ce cas, on en reste là !

Ça a dû lui coûter, mais il se rhabille sans broncher. Il murmure un « au revoir » sans même me regarder et disparaît.

– Il n’avait pas l’air bien méchant ton bonhomme ! Me dit Anna-Gaëlle
– Peut-être parce que tu étais là !
– Il ne reviendra plus ?
– J’espère, mais va savoir ?
– Dis donc ça m’a drôlement excitée cette affaire !
– Non ?
– Si !
– Ça va se passer !
– J’ai ma petite culotte qu’est trempée !
– T’exagères pas un petit peu, non ?
– T’as qu’à vérifier !
– D’accord, vérifions !

Pour atteindre la culotte, je soulève sa petite jupe de soubrette :

– Ben elle est où ta culotte ?
– Quand je me suis changée, je n’ai pas trouvé utile de la garder.
– Donc ta petite culotte ne peut pas être mouillée puisque tu n’en a pas ! Donc tu es une menteuse. M’amusais-je à répondre.
– Oui, mais j’en aurais une, elle serait mouillée.
– N’empêche que tu es une menteuse !
– Tu vas me punir alors ?
– Ça te plairait bien, on dirait ?
– J’avoue ! Et puis ça me rappellera des souvenirs.
– Lesquels ?
– Quand je suis venue pour la première fois ici
– La première fois ce n’était pas ici !
– C’est pourtant bien ici que j’ai eu ma punition, non ? (voir Chanette et la journaliste)

A l’évocation de ce souvenir si fort, mon visage s’éclaire. Et alors comme ça, d’un coup alors que jusqu’ici, je jouais avec ma complice, voilà que je la désire… Intensément.

Ma bouche s’approche de la sienne qui s’entrouvre pour permettre à nos langues de s’entortiller. Nos corps sont collés l’un à l’autre, trop collés à ce point que, Anna étant plus frêle que moi, nous perdons l’équilibre, et nous nous retrouvons sur le tapis.

– Aïe ! Mon cul !

Elle plaisante, elle n’a pas si mal que ça. Je me remets debout, tends la main à Anna pour la relever à son tour. Elle la prend, mais c’est elle qui m’entraîne vers elle.

– Je suis très bien, par terre, viens me rejoindre.

Soit ! On s’embrasse de nouveau avec la même passion, malgré l’inconfort de la situation.

– Punis-moi ! me demande-t-elle dès que nous nous soyons quelque peu dégagées
– C’est une manie !
– Non, c’est un jeu, je voudrais tant retrouver les sensations que j’ai eues au début de notre rencontre.
– Alors déshabille-toi !

Elle se relève. Je n’ai jamais vu quelqu’un se déshabiller aussi vite. Je lui fixe des pinces après ses bouts de seins et pour faire bonne mesure, j’ajoute des poids. Elle me fait une espèce de grimace de douleur qui me donne envie de rire.

– Saute ! Lui ordonnais-je.
– Pardon ?
– J’ai dit : saute. Je veux que tu fasses un petit saut sur place !
– C’est nouveau ?
– Fais ce que je t’ai dit.

Elle saute, les poids entraînés par le mouvement remontent, puis retombent brutalement tiraillant douloureusement ses chairs.

– Encore !

Comme elle ne saute pas assez vite, je prends une cravache et la flagelle en tournant autour d’elle, un peu les fesses, un peu les cuisses.

– J’en peux plus ! Gémit-elle.
– D’accord on arrête !
– Fais-moi des trucs plus softs !
– Ma pauvre bibiche, tu es devenue bien fragile ! Me moquais-je.

J’arme ma cravache, je vise les seins. Anna à compris ce que j’allais faire.

– Non ! Pas ça !
– Laisse-toi faire, en principe je ne rate jamais mon coup.
– Non !

Et la voilà qui se carapate à l’autre bout de la pièce, en se tenant les seins.

– Bon, on arrête de jouer, alors ? Tu n’étais pas trop motivée !

Anna approche sa main de son téton gauche, elle va pour retirer la pince.

– Stop !

Elle laisse son geste en suspens.

– Anna : Deux choses : Tu voulais que je te punisse, et tu as confiance en moi. Alors tu te laisses faire ou pas ?
– Vas-y ! Répond-elle finalement, en revenant à ma hauteur.
– Ne bouge pas surtout !
– Je ne bouge pas !

Parfois quand je joue à ce jeu, je m’amuse à rater mon coup, prolongeant ainsi la douleur et l’angoisse de la victime. Mais aujourd’hui, il n’y aura pas de ratage, du moins pas volontaire.

Je vise le téton droit, la pince et ses poids dégringolent faisant hurler ma copine. Crânement elle reprend la position dans l’attente du second coup, J’arme, je vise, je frappe, la pince se déplace un peu mais reste attachée aux chairs. Anna hurle. Zut alors ! Je recommence dans la foulée, cette fois c’est bon.

Anna se jette dans mes bras, on s’embrasse.

– Tu y as été fort, ma salope !
– Une punition, c’est une punition ! Alors est-ce que tu mouilles toujours autant ?
– On dirait bien, passe ta main !

Je le fais mais ce n’était pas nécessaire, ça lui dégouline jusque sur les cuisses.

– On se lèche ? Propose-t-elle.
– Faut que je pisse avant !
– Tu vas me faire boire ton pipi ?
– Gourmande ! Allez viens dans la salle de bain.

Je me déshabille, ce sera fait pour la suite. Anna s’allonge spontanément sur le sol et je viens m’accroupir au-dessus de sa bouche qu’elle a déjà ouverte. J’ouvre les vannes, j’essaie de contrôler mon débit mais j’ai du mal, Trop grosse envie ! Anna ne peut pas tout boire et en met partout. Je rigole.

Miction accomplie ! Anna se redresse, on s’embrasse. La salope ! Elle avait gardé une gorgée de pisse dans sa bouche !

Et puis on s’est retrouvé tête bêche sur le carrelage de la salle de bain en train se sucer mutuellement la chatte. Je me suis régalée des sucs sucrés-salés de ma copine avant de l’envoyer au septième ciel. J’ai été un peu plus longue à venir, mais je me suis quand même éclatée à mon tour.

– Je t’aime, Anna !
– Mais moi aussi, Chanette !

Allez, une bonne douche…

Vendredi 17 février

Au secours ! Ludovic vient de me rappeler (il a combien de téléphone, ce mec ?) Il a été pathétique.

– Je voudrais un rendez-vous la semaine prochaine !
– Pourquoi faire, puisque tu n’obtiendras pas ce que tu désires !
– J’ai réfléchis, maîtresse, je ferais tous ce que vous voudrez, je n’aurais aucune exigence particulière, je serais le plus soumis des esclaves. L’idée de ne plus vous voir m’est devenue insupportable…
– Rappelle-moi dans une heure.

Ce mec est trop accro ! Si seulement j’étais certaine qu’il ne vienne pas faire un scandale en cas de refus… Et puis j’ai peur de ses réactions.

Je vais donc demander une nouvelle fois à Anna de m’assister. Mais on va changer de tactique, elle restera planquée dans la cuisine, prête à intervenir…

Pas de bol ! Anna n’est pas libre la semaine prochaine… J’envisage donc de différer le rendez-vous à la semaine suivante… avant d’avoir une autre idée…

 

 

 

à suivre en page 2

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) novembre 2012. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 15:10

Chanette 17 – Marie-Léa 2 – Les déconvenues de Guillaume par Chanette

Chanette

Lundi

 

Guillaume s’attendait à tomber sur une entreprise quelconque au sein d’une zone industrielle, il fut donc fort surpris de se retrouver dans un quartier pavillonnaire à la périphérie de la ville. A l’adresse recherchée se tenait une bâtisse cossue, la « villa des ormes ». Quelle occupation pouvait bien exercer Marie-Léa en cette demeure ? Restait maintenant à la contacter ! Rien de plus facile, il suffisait d’utiliser la sonnette.

 

Il sonna donc, Marie-Léa le reconnut de suite sur l’écran vidéo et demanda à sa collègue Sophie d’éconduire le malotru. Sophie est une jolie blackette aux formes épanouies et au visage malicieux.

 

– Je connais ce mec, je ne sais pas comment il m’a retrouvé, mais je n’ai vraiment pas envie de le revoir. S’il demande après moi…

– Rassure-toi, je saurais faire !

 

– C’est pourquoi ? Demande Sophie dans l’Interphone.

 

Guillaume est déçu de ne pas reconnaître la voix de Marie-Léa dans l’Interphone. Mais il n’était pas au bout de ses déceptions

 

– Euh ! J’aurais voulu parler à Marie-Léa.

– Vous devez faire erreur, il n’y a pas de Marie-Léa ici.

 

Douche froide ! Mais peut-être, se dit-il, qu’elle se fait appeler d’un autre prénom.

 

– J’ai une photo ! Reprend-il en l’exhibant devant la caméra.

– Je ne vois pas bien, levez-là à hauteur de votre visage, oui, tournez un peu la photo vers la gauche, là comme ça ! Non ça ne me dit rien du tout !

– Ce n’est pas possible sa mère m’a dit qu’elle travaillait ici.

 

Coup d’œil embarrassé des deux filles. Marie-Léa ne comprend pas que sa mère lui ait fourni ce renseignement. Elle chuchote quelque chose à sa collègue.

 

– C’est peut-être la personne qui était là avant moi, je ne suis là que depuis trois semaines. Reprend alors Sophie.

 

Guillaume encaisse le coup et s’éloigne. Il repense à ces films noirs américains dans lesquels le héros à partir d’un indice ridicule parvient à remonter toute une filière. Le problème, c’est que d’indice, il n’en a aucun !

 

Alors au bout d’un quart d’heure, il revient sur ses pas, sonne de nouveau :

 

– Encore vous ! S’exclame fort sèchement Sophie.

– Excusez-moi d’insister, mais c’est très important, si vous pouviez vous renseigner, me donner un indice, quelqu’un dans cette maison doit bien savoir ce qu’est devenue cette personne.

– Attendez !

 

Elle cherche Amélie, finit par la trouver, en pleine altercation avec Monsieur Benjamin :

 

– Amélie, dois-je vous rappeler qu’il est interdit d’avoir des communications personnelles pendant le service !

– C’est une urgence ! Répond la blondinette ! Qu’est-ce que tu disais, maman, on t’a attaqué dans la rue ! Ma pauvre ! Tu n’es pas blessée au moins ? Mais on en reparlera ce soir, là je suis de service. Dis-moi, Guillaume a retrouvé ma trace. Il a dit que c’était toi qui lui avais fourni le renseignement.

– N’importe quoi ! Il est venu me voir et je l’ai viré… Mais peuchère, si ça se trouve c’est lui qui m’a attaqué. Mais bien sûr que c’est lui… Comment j’ai fait pour ne pas y penser plus tôt ?

– Je te laisse maman, je te rappelle sans faute ce soir, bisous.

 

Elle raccroche et Sophie très énervée intervient :

 

– Il est revenu, il m’a demandé de me renseigner, qu’est qu’on lui dit ?

 

Monsieur Benjamin intervient à son tour :

 

– Vous jouez à quoi, toutes les deux ? C’est qui cet emmerdeur à la grille ?

– C’est mon ex petit ami, je ne veux plus le voir, il a piqué le sac et le téléphone de ma mère pour savoir où j’étais… Sophie lui a dit que je ne travaillais plus ici, apparemment il insiste.

– Bon, Sophie, dites à cet individu de revenir dans une heure. Quand à vous Amélie, sachez que je n’aime pas du tout ce genre d’histoires.

– Mais Monsieur ce n’est pas de ma faute, je n’y suis pour rien, quand je pense que ce salaud a attaqué ma mère…

 

…et crise de larmes.

 

– Bon Amélie calmez-vous ! Je vais le recevoir personnellement dans une heure et lui confirmer que vous êtes partie sans fournir de nouvelles coordonnées. Euh, parlez-moi de ce type, il n’est pas dangereux au moins ? Il ne fait partie d’une bande ? Il a déjà fait de la prison ? Je n’ai aucune envie qu’il s’en prenne à moi ou à mes biens.

– Mais, monsieur, on ne connaît jamais les gens, je l’ai rencontré par l’intermédiaire d’un site S.M., on a un peu vécu ensemble, on s’est présenté nos parents, tout allait bien et un jour il m’a frappé sauvagement, et ça n’avait plus rien à voir avec du sadomasochisme. J’ai failli lui pardonner, puis je me suis dit qu’un type capable de faire ça recommencerait forcement, alors je me suis tirée.

– Bien je vois, cela ne m’aurait pas déplu de lui foutre une trouille dont il se serait rappelé toute sa vie, mais je préfère faire soft. Sophie, quand ce voyou se représentera devant la grille, conduisez le dans mon bureau. Quant à vous Amélie, je ne vais tout de même pas vous punir, vu les circonstances, mais le moins que vous puissiez faire serait sans doute de me faire une pipe.

– Bien Monsieur !

– Sophie, je ne vous ai pas dit de partir, allez donc me chercher Léandre, il va aider Amélie à me sucer !

– Léandre est parti en ville s’occuper du remplacement de la cabane de jardin, il risque de ne pas revenir avant un petit moment !

– Ah ! Ah bon, on ne me dit rien dans cette maison ! Et bien dans ce cas, Sophie vous savez ce qu’il vous reste à faire ?

– Bien sûr, monsieur, ce sera avec un grand plaisir, monsieur !

– Mettez-vous un peu à l’aise, que je vois vos nichons.

– Bien Monsieur ! Répondirent en cœur les deux soubrettes en s’exécutant.

– Allez, je vous laisse vous débrouiller, moi je ne fais rien, je me laisse faire.

 

Sophie entreprit donc de libérer le pantalon de son patron, puis de le titrer jusqu’aux chevilles, le ridicule caleçon à petites fleurs suivit le même chemin. Elle dégagea ensuite tout ça, sachant qu’il n’aimait pas rester à demi entravé. Amélie tripota la bite ainsi découverte, elle ne bandait pas, mais quelques manipulations de ses doigts expert eurent tôt fait de redonner à ce sexe une vigueur de bon aloi.

 

Elle le décalotta, et présenta sa langue sur le gland. Celle de Sophie vint la rejoindre et les deux filles s’amusèrent comme des petites folles alternant des mouvements sur le sexe de Monsieur Benjamin et des échanges de langues accompagnés de coup d’œil complices.

 

Le temps passant, elles étendirent leur terrain de jeu s’occupant tantôt de la verge, tantôt du gland, tantôt des testicules. Et puis tout d’un coup le maître des lieux releva ses jambes vers l’arrière, libérant ainsi l’accès à son anus. Les filles connaissaient ce signal. Après s’être concertées du regard, c’est Amélie qui se dévoua afin d’aller doigter le mâle troufignon en d’énergiques mouvements de va-et-vient.

Chanette17 c

Benjamin commençait à avoir sérieusement chaud, son plaisir montait, il haletait comme un vieux chien, et finit par éjaculer dans la bouche de Sophie.

 

– Monsieur a encore besoin de nous ! Demanda Amélie.

– Non, ou plutôt, si, apportez moi des chaussures, et le reste, je vais prendre un peu le frais vingt minutes.

 

Guillaume se morfondait, une heure ça peut être si court, comme ça peut être très long, Il avait marché quelques centaines de mètres, puis était revenu sur ses pas, avant de repartir dans l’autre sens. Evidemment, il gambergeait, il n’avait pas réagi sur le coup mais quelque chose clochait : La fille lui avait affirmé que Marie-Léa avait quitté cette maison depuis trois semaines, or il lui semblait bien d’après les messages qu’il avait lu sur le portable de sa mère qu’elle devait y être encore récemment. Mais bien sûr, elle pouvait aussi mentir à sa mère…

 

L’heure étant passée, il sonna à la grille pour la troisième fois. Sophie, revêtue de sa tenue de soubrette vint lui ouvrir :

 

– Monsieur Benjamin peut vous recevoir une dizaine de minutes, si vous voulez bien me suivre.

 

Il suivit cette fille à la croupe avantageuse qui, se dit-il, aurait donc pris la suite de Marie-Léa, cela voulait dire qu’elle faisait un boulot de bonne à tout faire. Bonne à tout faire à Beauvais, alors qu’elle était en possession d’un BAC + 6 et qu’elle occupait à Narbonne un bon poste de préparatrice en pharmacie ?

 

Il sentit comme une présence derrière lui, il se retourna et vit deux énormes molosses à l’allure peu engageante.

 

– La maison est bien gardée, se crut obligée de commenter Sophie

 

Monsieur Benjamin avait décidé de s’amuser. De son passé de commissaire-priseur il avait appris que la meilleure façon de se débarrasser de personnes trop curieuses était d’ébranler leurs certitudes et de les envoyer vers des fausses pistes.

 

– Alors cher monsieur, en quoi puis-je vous être utile ?

– Je recherche cette jeune femme ! Répondit Guillaume en lui mettant sa photo sous le nez !

– Savez-vous que rien ne m’oblige à vous répondre ? Vous êtes de la famille ?

– Euh, non !

– Cette personne n’a peut-être pas envie de vous voir ?

– Et vous m’avez fait poireauter une heure pour me dire ça ?

– Cette attente d’une heure n’était pas de mon fait. Bon, je n’ai beaucoup de temps, j’attends quelqu’un, je peux néanmoins vous confirmez qu’Amélie était à mon service jusqu’il y a trois semaines…

– Amélie ?

– C’est bien la jeune femme qui vous intéresse ?

– Je ne lui connaissais pas ce pseudo.

– Et bien vous aurez appris quelque chose ! Mais dites-moi, qui vous a donc dit qu’elle avait travaillé ici ?

– Sa mère !

– Sa mère ? Elle m’avait dit qu’elle était orpheline ! Elle m’aurait donc menti ? Bien, donnez-moi le numéro de cette supposée mère, nous allons l’appeler, nous verrons si elle est d’accord pour que je vous renseigne.

 

Guillaume devint blême avant de balbutier :

 

– Je ne connais pas son numéro, j’étais allé la voir.

– Elle a peut-être un téléphone fixe, quel est son nom ?

 

Il donna un faux nom, une fausse adresse. Monsieur Benjamin prit son portable et demanda au service de renseignements de le mettre en contact avec une Catherine Potez à Cavaillon.

 

– Cette personne n’a pas de fixe, à moins qu’elle soit en liste rouge. C’est fâcheux. Mais bon, peu importe : Amélie n’est plus là ! C’est dommage d’ailleurs, c’était une belle salope, si vous vous voulez bien me permettre l’expression, elle suçait divinement.

 

Guillaume sentit monter en lui une bouffée d’adrénaline, mais s’efforça de se contrôler. Benjamin enfonça le clou :

 

– J’ai préféré que nous séparions, je n’avais bien sûr aucune preuve, mais… Je passe les détails, mais trouver aujourd’hui du personnel de maison intègre devient assez compliqué.

 

Le « pauvre » Guillaume tombait du placard : la Marie-Léa qu’il chérissait, qu’il idéalisait était en quelques secondes devenue une menteuse, une voleuse et une suceuse de bites émérite ! Il se leva.

 

– Bon, on en reste là, je laisse tomber.

– Et, oui parfois la vie n’est pas simple, mais bon… De toute façon, elle allait partir, on m’a rapporté qu’elle fricotait avec le fils d’un commerçant en ville, et qu’ils projetaient de s’installer en Bretagne.

– Ah ! Et je pourrais avoir le nom de ce commerçant ?

– Non je regrette, on ne m’a pas fourni cette précision. Plus de question ?

– Si, mais vous n’êtes pas obligé de me répondre, quelles fonctions exerçait exactement Amélie à votre service. Quelqu’un qui a un bac + 6 et qui se retrouve femme de ménage, ça me dépasse.

– Bac + 6 avez-vous dit ? La carrière d’une femme de ménage est parfois pleine de surprise. Venez, je vous raccompagne à la grille.

 

Monsieur Benjamin pensait s’être ainsi débarrassé de ce maudit casse-pieds ! Mais comme dirait le grand Chepaki : « les choses ne se passent jamais comme on croit qu’elles vont se passer. »

 

Guillaume était partagé, il essayait bien de se persuader que tenter de revoir Marie-Léa n’était que chimère, alors qu’un petit peu de lui-même s’obstinait dans cette voie, d’ailleurs n’avait-il pas essayé d’en savoir plus au sujet de ce mystérieux rejeton de commerçant local ?

 

Il n’arrive pas à se décider à laisser tomber, il traîne, va manger un steak-frites dans un petit restaurant, puis s’achète un bouquin policier censé l’aider à tuer le temps, mais qu’il n’arrive pas à suivre.

 

Il est 16 heures passée, il se dirige vers la gare, il y a un train pour Paris dans 10 minutes. Il décide de le prendre et adieu Marie-Léa ! Il fait la queue au guichet, c’est interminable, ça l’énerve, le train est raté, il interprète cela comme un signe du destin. Il s’est décidé, il cherchera la trace de Marie-Léa.

 

Il se trouve une chambre d’hôtel, s’achète un peu de linge de rechange, et surtout un vélo. Pourquoi un vélo ? Mais parce que Guillaume a un plan. Oh ! Un plan tout simple, puisque la piste qu’on lui avait suggérée passait par les commerçants de la ville, il suffisait pour savoir ceux dont ils s’agissaient, de suivre la personne chargée de faire les courses.

 

Mardi

 

Le lendemain, mardi, Guillaume se mit en planque dès 8 heures, non loin de la villa de Monsieur Benjamin. Il était bien conscient qu’il lui faudrait peut-être patienter plusieurs jours, il, passerait donc son temps en bouquinant et en écoutant de la musique.

 

Mais la chance sembla lui sourire ce matin : vers 9 heures, Sophie sortit avec un caddie de marché. Il la fila donc, elle commença par la poste où elle resta une demi-heure, puis ce fut le crémier, le marchand de primeurs, la charcuterie italienne et enfin le boulanger.

 

« Ah ! Se dit Guillaume, il manque des commerçants, le boucher, le poissonnier, l’épicier… Mais bon il pouvait toujours commencer par ceux dont il avait noté l’adresse.

 

Il passa le reste de sa matinée à s’acheter un costume de ville, une chemise blanche, une jolie cravate et des chaussures en cuir, puis il se rendit dans une imprimerie où il se fit confectionner des cartes de visites « Guillaume Schrödinger, détective privé » ainsi qu’un agrandissement numérique de la photo de Marie-Léa. Puis, il alla déjeuner avant de retourner à l’hôtel, où il fit une petite sieste.

 

Vers 16 heures, il se rasa de près, enfila ses vêtements neufs et s’en alla faire la tournée des commerçants.

 

– « Guillaume Schrödinger, détective privé. » je suis à la recherche de cette personne dit-il en s’adressant au crémier, tout en exhibant sa fausse carte et le portrait de Marie-Léa.

– Oui, c’est une bonne cliente, elle travaille pour un patron l Il lui est arrivé quelque chose ?

– Sa mère voudrait savoir où elle est !

– Ben je ne peux pas vous en dire plus.

 

La scène se répéta quasiment à l’identique chez le boulanger. Le marchand de primeurs devait faire partie des gens développant une allergie aux détectives privés (peut-on leur donner tort ?) et refusa de répondre. En revanche le charcutier italien fut, lui, fort loquace :

 

– Hé, c’est une des filles qui travaillent chez Monsieur Benjamin, route de Paris, vous trouverez le numéro de la rue dans l’annuaire.

– On m’a dit qu’elle aurait quitté la ville, il y a trois semaines.

– il y a trois semaines, ce n’est pas possible ? Elle est passée vendredi dernier, je me souviens parfaitement, elle a acheté quatre gros salamis entiers, qu’est-ce qu’on a rigolé avec ça !

– Vous êtes sûr ?

– Oh ! Presque ! Gino, la petite Amélie, elle est bien passée vendredi dernier ?

– Jeudi ou vendredi, je ne sais plus.

– Et elle ne vous a pas laissé entendre qu’elle allait partir ?

– Non, non !

– C’est toujours elle qui fait les courses de Monsieur Benjamin ?

– Non, pas toujours, il y a une petite antillaise aussi, très gentille.

– Et elle est ici depuis longtemps ?

– Oh ! Là là ! Ça fait un moment ! Je ne sais pas… Plusieurs mois.

– Bon je vous remercie !

 

Guillaume ne sait plus que penser. Il lui parait complètement improbable que le commerçant mente. Marie-Léa travaillerait-elle chez un autre bourgeois de la ville ? A moins que Sophie et Monsieur Benjamin mentent de conserve ? Mais pourquoi ? L’envie de savoir le tenaille. Entrer par effraction dans la villa des Ormes était impossible à cause des chiens. Ne cachant trop que faire, il s’acheta une paire de jumelles et décida de revenir sur les lieux le lendemain.

 

Toutes les fenêtres de la villa ont des rideaux, mais dans toutes les maisons on finit par ouvrir les fenêtres, il faut bien aérer, non ? Il attendrait donc ce moment.

 

Mercredi

 

Le matin, il ne se passa rien de spécial, un jardinier s’affairait près des massifs de fleurs, Guillaume pensa un moment l’interpeller, mais y renonça, il n’avait pas envie de se faire repérer, et puis il avait sans doute les mêmes raisons que Sophie de lui cacher la vérité. Quoi qu’en lui offrant de l’argent ? Il garda l’idée en réserve. Vers 10 heures, Sophie partit faire des courses, il résolut de la suivre. Ce n’était pas une bonne idée, elle se contenta d’une visite chez le boulanger.

 

Quand il revint à son poste d’observation, il s’aperçut que deux fenêtres avaient été ouvertes. Il tenta de voir quelque chose d’intéressant à l’intérieur, mais en vain. Il aurait fallu qu’il fût là au moment de l’ouverture, demain, il ne referait pas la même erreur.

 

Un peu après 14 heures deux femmes empruntent la rue. A la façon dont elles regardent les numéros de rues, ce ne sont assurément pas des habituées du coin. Elles pilent au niveau de la ville des ormes. Elles sonnent. Après un bref échange au vidéophone, c’est Sophie qui vient les accueillir et qui les fait entrer.

 

<b<Chanette

 

Beauvais n’est pas une si grande ville que ça, et nous fîmes le chemin à pied. Arrivées chez Benjamin, une soubrette antillaise vint nous ouvrir puis nous confie à Amélie. Radieuse elle nous embrasse, chastement mais chaleureusement, et nous conduit dans ce qui devait être une chambre d’amis.

 

– Voilà, Monsieur Benjamin m’a demandé de vous dire de vous préparer ici. Nous attendons quelques personnes, on viendra vous chercher quand nous serons tous prêts.

 

– Ah bon !

– L’enveloppe qui est sur la petite table, c’est pour vous.

 

J’ai emporté un bustier noir en vinyle, la culotte est noire aussi, ainsi que le porte-jarretelles et les bas. Des grandes bottes montent jusqu’en en dessous des genoux. Sylvia a opté pour une mini robe à brettelles en skaï noir avec un collant résille et des bottes comme les miennes.

 

Effectivement vingt minutes plus tard, Amélie revenait nous chercher et nous conduisit dans un grand salon.

 

– Soyez les bienvenus dans ma modeste demeure ! Déclare avec emphase Benjamin. J’ai invité quelques amis, vous comprendrez que par discrétion je ne vous les présente que par leur prénom. Voici donc Gilberte et Jacques, un couple très coquin, voici Hubert, et voici Octavio ! Vous aurez bien sûr la permission de chauffer cette l’assistance, ces braves gens se laisseront faire.

 

Ben voyons !

 

Gilberte et Jacques ont la quarantaine bien tassée, lui genre professeur à lunettes, barbe de trois jours, assez maigre, elle, brune au sourire carnassier et au visage coquin. Hubert semble avoir la soixantaine, un beau vieux bien élégant, comme on dit, quand à Octavio, il doit avoir la vingtaine, frisé comme un pâtre grec et limite efféminé, je me demande si Hubert et lui… on verra bien. Il y a aussi deux autre domestiques qu’on ne me présente pas, j’appris plus tard qu’il s’agissait de Sophie, une ravissante antillaise et de Léandre, un eurasien ténébreux.

 

– Et bien voilà les présentations sont faites, il y a du champagne et quelques amuse-gueules pour ceux qui le souhaitent. Et maintenant, les esclaves au milieu !

 

A ces mots, Amélie, Sophie et Léandre se déshabillent, puis s’agenouillent au milieu de la pièce devant les invités. Je remarque qu’ils sont tous les trois équipée d’un collier de chien.

 

– Voilà, Maîtresse Chanette et Maitresse Sylvia, à vous de jouer !

 

Ben voyons ! Il aurait pu nous le dire, ce con qu’il y avait du monde et qu’il y avait deux femmes et un mec à dominer. Je sais bien qu’il nous a refilé un pactole, mais ça n’excuse pas tout.

 

Sur une table basse, il y a quelques accessoires, menottes, ficelles, pinces, cravaches, martinets… et même un pot de chambre. On va faire avec. Un chevalet a également été installé.

 

Ça va donc être la grande improvisation, je tends une cravache à Sylvia, on va commencer par de la flagellation bien basique, en principe quand il y a des spectateurs, ils aiment bien.

 

Je fais relever les esclaves de façon à ce que leurs fesses soient accessibles, leur demande d’écarter les jambes et les bras et commence par m’occuper de Sophie la jolie blackette, tandis que Sylvia s’occupe de Léandre. Puis on tourne, on alterne, on permute. On ne se presse pas, on fait durer le plaisir.

 

Au bout d’un moment, les esclaves finissent par avoir le cul bien rouge. Il est temps de passer à autre chose. On ordonne à Léandre de se coucher sur le chevalet de façon à ce que son trou du cul nous soit bien accessible, on lui attache les poignets et les chevilles.

 

Je jette un coup d’œil vers la petite assemblée assise sur des chaises. L’ambiance commence à être chaude. Gilberte a sorti la queue de Benjamin qu’elle branle lentement. Jacques son mari se fait peloter la braguette par Octavio le pâtre grec, et semble apprécier. Seul Hubert semble sage pour le moment.

 

Je décide de me faire provocatrice, nous nous harnachons toutes les deux de godes-ceinture, puis je m’approche des spectateurs les regardant droit dans les yeux en branlant la bite en plastique le plus vicieusement possible. En principe, ce genre de fantaisie à un effet « chauffant » assez irrésistible.

 

Ça ne rate pas, je me mets sur les genoux d’Hubert. J’ignore s’il apprécie la compagnie des femmes ? Un peu tout de même sinon il ne serait pas là. Je sens qu’il bande, je me dégage.

 

– Sors ta bite et branle-toi !

 

Il le fait. Sylvia est venue sur les genoux de Gilberte et lui roule une pelle, tout en trouvant le moyen de la dépoitrailler.

 

Je passe maintenant devant Octavio toujours en train de caresser la braguette de Jacques, le mari de Gilberte. Je pile devant lui et me livre à une masturbation factice (mais très réaliste) avec mon gode. Il en est tout chose, l’Octavio.

 

– Ben qu’est-ce que tu attends pour lui sortir la bite à ton voisin ?

– Je peux ? Demande-t-il alors.

 

Jacques fait signe que oui. Il extrait la queue bandée et commence à la branler.

 

– Suce-là !

 

Il n’hésite pas une seconde et prend le mandrin dans sa bouche.

 

Je fais signe à Sylvia qu’il est temps de retourner tourmenter nos esclaves. Je retire ma culotte et la lance dans l’assistance. C’est Jacques qui l’attrape et qui se met à la renifler. Sylvia m’imite mais sa culotte atterrit dans les décors. Il faudra qu’on pense à les récupérer, tout à l’heure !

 

– Ah ! On sonne ! Dit alors Benjamin, ce doit être Nicole. Sophie va voir !

 

Petite interruption de séance, C’est maintenant Jacques qui joue avec la quéquette d’Octavio. Gilberte s’est complétement déshabillée et continue de tripoter Benjamin. Quand à Hubert il se branle toujours en solitaire.

 

Sophie revient accompagnée de Nicole et reprend sa place. Nicole est une blonde mature un peu forte avec un très joli visage. Elle embrasse tout le monde, touche quelques bites au passage et va s’assoir à côté d’Hubert.

 

J’ai demandé aux deux soubrettes de nous lécher le cul pendant que nous nous occupons de Léandre. Je le sodomise avec mon gode pendant que Sylvia lui fait sucer le sien. On lui fait subir nos assauts pendant cinq bonnes minutes aux termes desquelles, je fais signe à Sylvia que nous allons intervertir nos places.

 

Un coup d’œil sur le préservatif enveloppant mon gode ceinture. Il est ressorti du cul de Léandre à peine pollué, je le laisse donc.

 

Après plusieurs minutes, Sylvia me confie à l’oreille qu’elle a envie de pisser et qu’on pourrait en profiter pour faire un peu d’uro. Il me vient alors une idée farfelue que j’expose à ma camarade de jeu.

 

On fait s’agenouiller les esclaves face au public mais un peu en retrait. Sylvia se saisit du pot de chambre et vient en avant d’eux, elle s’accroupit, exhibe « vicieusement » sa jolie petite chatte devant l’assistance, se concentre quelques instants en fermant les yeux et se met à pisser d’abondance dans le réceptacle.

 

– Humm ! Que c’est beau ! J’aimerais bien pouvoir vous nettoyer avec ma langue ! Ne peut s’empêcher de s’écrier Gilberte.

 

Sylvia me lance un coup d’œil, et moi-même guette un signe d’assentiment du côté de Monsieur Benjamin. Il ne semble pas y avoir de problème.

 

– Dans quelques instants tu pourras lui nettoyer la chatte ! Interviens-je alors.

 

Je demande à Sylvia de revenir avec son pot plein. Je me saisis d’une bâche en plastique, demande aux esclaves de s’agenouiller dessus, et de lever la tête en laissant la bouche ouverte. Puis je verse la pisse sur leur visage. Sophie et Amélie ont l’air de trouver la chose amusante contrairement à Léandre qui nous fait une vilaine grimace. Mauvais joueur !

 

Puis je fais venir Gilberte.

 

– Tu aimerais bien être à la place des esclaves, toi ?

– Oui, pourquoi pas !

– Bien, pour l’instant nettoie la chatte de ma copine et lèche bien toute la pisse.

 

Sylvia se couche sur le sol et Gilberte vient donc lui faire minette.

 

C’était à prévoir, une fois le minou nettoyé, elle reste à lécher et à sucer cette joie chatte offerte. Sylvia se prête au jeu. L’affaire dure plusieurs minutes au terme desquelles ma copine se met à crier son orgasme, à mon avis non simulé.

 

Le temps passe, j’ai pensé à un truc avec Sophie et Amélie, j’envoie d’abord Léandre, qui a été pas mal sollicité, au coin, les mains sur la tête. Je lui fouette un peu le cul, juste pour le fun, et le laisse en l’état.

 

Je demande à Sophie et à Amélie de disposer à cinquante centimètres l’une en face de l’autre, puis je les fais se gifler mutuellement chacune leur tour. Les filles jouent le jeu : elles ne sont pas en train de s’assommer, mais elles ne font pas semblant non plus.

 

Ce petit jeu ne peut durer longtemps, aussi passais-je à autre chose : je demande deux chaises et je fais asseoir les deux soumises l’une devant l’autre à 1,50 mètres de distance. Nous les attachons ensuite de façon à immobiliser le dos, les mains derrière le dossier et leur entravons les chevilles.

 

Puis, je fais signe à Sylvia de venir à mes côtés devant Amélie.

 

– Tu prends des pinces et tu fais la même chose que moi, je m’occupe du côté gauche, toi du côté droit.

 

Ce que je vais faire est un chapelet de pinces. La première, la « pince-mère » est fixée sur le téton, puis d’autres pinces vont suivre, fixées sur la peau de cet endroit jusqu’au « gras » du bras en les espaçant d’environ quatre centimètres. Une ficelle fine (mais assez longue) est ensuite introduite dans le trou des pinces afin de les relier entre elles. Le côté droit d’Amélie subira bien évidemment le même sort. Il en sera de même pour Sophie.

 

L’étape suivante consiste à relier le bout de ficelle, côté gauche d’Amélie au bout de ficelle côté droit de Sophie (et vice versa). Les deux bouts de ficelles sont alors tendus, pas à fond mais presque.

 

Je fais sortir Léandre de son coin et lui demande de nous dégoter deux seaux d’eau, l’un rempli, l’autre vide ainsi qu’une louche.

 

Le matériel étant arrivé, je fixe le seau vide au milieu des deux ficelles, puis je demande l’assistance d’un spectateur. Gilberte est volontaire, je lui explique :

 

– C’est tout simple, vous prenez de l’eau avec la louche dans le seau plein et vous la versez dans le seau vide.

 

C’est parti !

 

Le poids de l’eau a tôt fait d’entrainer la ficelle vers le bas, les pinces changent de direction et mordent les chairs. Pendant que Gilberte officie nous nous sommes placées, Sylvia et moi près des soumises afin de parer à tout accident.

 

Et puis la dernière pince sur le bras gauche de Sophie saute, provoquant un hurlement de la pauvrette. Je demande à Gilberte de ne pas aller trop vite, mais, désormais à chaque nouvelle louchée, ce sont plusieurs pinces qui sont dégagées, provoquant à chaque fois les cris des victimes. Bientôt il ne reste plus que sept pinces. Nous en enlevons trois « à la main » afin que les deux filles soient à égalité de traitement, ne laissant que celles qui sont sur les tétons.

Chanette17 d

– Arrêtez la louche ! Indiquais-je à Gilberte. Et asseyez-vous doucement sur le seau, en le maintenant afin qu’il ne se renverse pas !

 

Elle le fait, les deux pinces d’Amélie saute, la pauvrette en a les larmes aux yeux. Sophie a aussi dégusté mais les pinces sont restées, je fais signe à Sylvia de lui enlever.

 

Nous détachons nos victimes consentantes, je fais un petit bisou au passage pour consoler Amélie, puis Sylvia et moi venons saluer le public comme au théâtre et recueillons les applaudissements de cette bande de joyeux drilles.

 

– Merci Mesdemoiselles, vous avez été parfaites ! Dira monsieur Benjamin. Amélie, Sophie et Léandre, vous pouvez allez-vous reposer, mais si vous voulez rester, c’est comme vous voulez.

 

Non, ils ne restent pas, et en quittant la salle, Amélie m’adresse le plus craquant des sourires.

 

Sylvia et moi, rangeons nos petites affaires, tandis que ces messieurs dames se livrent à des mouvements d’approches multiples et variés. A mon avis ça va se terminer en méga partouze, mais ce sera sans nous, et regagnons la chambre d’amis.

 

On se change. On attend un peu et pus puisque personne ne viens nous chercher, nous redescendons au salon. Monsieur Benjamin est affalé sur son fauteuil, je suppose qu’il vient de jouir. Nicole se fait baiser par Octavio tandis que Gilbert lui roule un patin. Hubert lèche la bite de Jacques.

 

– Humm, humm ! (ça c’est moi qui me racle la gorge)

– Ah, excusez-moi, je suis un peu épuisée.

– On s’en va !

– Vous n’allez pas partir à pied, je vais demander à Léandre de vous reconduire à la gare.

– Laissez-le se reposer ! Par contre si vous aviez quelque chose à boire,

– Oh, je suis désolé, je manque à tous mes devoirs. Venez dans la cuisine.

 

On boit un jus de fruits, nous sommes rejoints par Jacques qui manifestement vient de jouir et qui nous propose gentiment de nous accompagner à la gare. On accepte.

 

Guillaume

 

Quelqu’un ferma une des fenêtres du haut, Guillaume n’eut pas eu le temps d’ajuster ses jumelles et de savoir de qui il s’agissait. Il visa très vite l’autre fenêtre, pas assez cependant pour distinguer qui que ce soit. Il lui sembla cependant que ce n’était pas Sophie. Serait-ce alors Marie-Léa ? Son cœur se mit à battre plus vite.

 

Un plan germa dans ses pensées, quand les « visiteuses » repartiront, il les suivrait en vélo, et à la première occasion, il les interrogerait.

 

Ce n’est que deux bonnes heures plus tard que la grille s’ouvrit pour laisser passer une voiture. Les deux femmes de tout à l’heure semblaient être à l’arrière. Si la voiture restait en ville, vu la circulation locale et les feux rouges, il avait ses chances.

 

Guillaume enfourche son vélo. Tout va bien.

 

Chanette

 

Nous voici à la gare, Jacques s’arrête et nous ouvre protocolairement la porte. Le train ne part que dans 10 minutes, mais il est à quai, on y va doucement.

 

C’est alors qu’un type s’approche de nous et nous exhibe une carte que je n’ai pas le temps de lire :

 

– « Guillaume Schrödinger, détective privé. » je suis à la recherche de cette personne, dit-il en nous exhibant la photo d’Amélie.

– Ben, c’est Amélie ! Répond spontanément Sylvia avant que le coup de coude que je lui envoi la fasse taire.

– Nous ne connaissons pas cette personne ! Coupais-je.

– Permettez-moi d’insister, mademoiselle semblait la reconnaître…

– Mademoiselle ne connaît pas cette personne non plus, au revoir monsieur.

– Ecoutez…

– Bon, vous nous foutez la paix maintenant ! OK ?

 

Le casse-pieds s’éloigna.

 

– On ne donne jamais de renseignement sur les clients. Jamais ! En plus ce mec doit être autant détective privé, que moi, je suis sonneuse de cloches.

– Et il la cherche pourquoi, Amélie ?

– Va savoir ! Je passerais quand même un coup de fil à Monsieur Benjamin, on ne sait jamais.

 

Guillaume

 

Il enrage, cette nana était prête à causer mais l’autre pétasse l’en avait empêché. Mais, bon, il avait son renseignement. Marie-Léa était bien là, restait à trouver le moyen de la contacter… Et puis, le déclic : La nana avait reconnu Marie-Léa mais rien n’affirmait qu’elle l’avait vue aujourd’hui, il n’avait pas eu le temps de lui demande. Comment faire ? Une seule solution : suivre ces femmes ! Elles avaient disparu, mais il y avait neuf chances sur dix qu’elles soient montées dans le train pour Paris. Il s’empressa d’acheter un billet.

 

Il monta en tête de train afin d’avoir le maximum de chance de les retrouver à Paris.

 

Effectivement, à Paris Gare du Nord, il les retrouva, et les suivit. Horreur, elles se dirigèrent vers une station de taxi, voilà qui compromettait gravement la filature. Il n’a que dans les récits policiers que le héros prend place dans un taxi en demandant « suivez cette voiture ! » Là il faudrait déjà qu’il veuille, puis qu’il réussisse à le faire. De plus, il n’était pas exactement derrière elles dans la file d’attente. Une fille d’attente considérable ! Il y en avait bien pour une heure ! Il décida d’abandonner et quitta la queue ; machinalement, il regarda derrière lui : Miracle : les deux femmes quittaient à leur tour la file d’attente et se dirigeaient vers le métro. A une intersection de couloir les deux filles se séparèrent. Bisous, bisous. Bien évidemment, il suivit Sylvia… Jusque chez elle.

 

Chanette

 

La journée a été fatigante, mais bien payée. J’ai hâte d’être chez moi et de me prendre une bonne douche. Mon portable n’arrête pas de sonner. Je verrais ça à la maison, il n’y a pas le feu ! Et ça sonne encore et ça m’envoie des messages. Décidément cette invention dont je ne pourrais me passer à des inconvénients insupportables ! Et hop, encore un message !

 

Je finis par regarder : c’est Sylvia, tous les appels récents, presque tous les messages… Sylvia, toujours Sylvia ! Je prends connaissance du plus récent : « Appelle-moi. Urgent ». Bon qu’est-ce qu’elle nous fait la Sylvia ? Jamais, je n’aurais dû accepter de travailler en équipe avec cette nana ! Elle est compliquée, elle me stresse.

 

J’attends de sortir du métro et j’appelle :

 

– Sylvia qu’est-ce qu’il t’arrive ?

– Fait que je te vois, j’ai fait une bêtise !

– Une bêtise ? Dis-moi !

– Non viens, s’il te plaît, viens !

– Tu peux vraiment pas me le dire au téléphone !

– Non, je ne peux pas, Oinnnn…. Sniff…

 

Et la voilà qui chiale ! Pas moyen de la faire parler ! Je lui dis que j’arrive et je reprends le métro, un peu inquiète quand même.

 

Ça y est, je suis chez elle, elle a l’air choquée. Elle me raconte :

 

– Tu sais, le mec qui voulait des renseignements sur Amélie à la gare de Beauvais, je ne sais pas comment il a fait… Il m’a suivi jusqu’ici, il est entré chez moi, j’ai eu peur, j’étais morte de trouille, j’ai été obligée de répondre à ses questions. Oinnnn…. Sniff… Tu vas me détester, maintenant. Oinnnn…. Sniff…

– Mais non, je ne vais pas te détester, tu lui as dit quoi ?

– Ben, je lui ai dit qu’Amélie travaillait chez Monsieur Benjamin. Il voulait savoir si je l’avais vu aujourd’hui et si elle avait l’air normale, si elle n’était pas malheureuse.

– C’est tout ?

– Tu lui as donné l’adresse ?

– L’adresse ? Il ne me l’a pas demandé.

– Donc, il la connaît, bizarre ce truc ! Et il est entré comment chez toi ?

– Il me collait au cul quand j’ai composé le digicode, je n’y ai pas fait attention, je pensais que c’était quelqu’un de l’immeuble. Il m’a suivi dans l’escalier, je suis entrée chez moi, j’ai refermé, il a sonné, j’ai ouvert, il est entré sans que je lui demande en me disant qu’il n’en avait que pour cinq minutes.

– Il t’a menacé ?

– Non, mais j’ai eu peur, il avait l’air très énervé, un regard inquiétant.

– Bon, je crois qu’on va arrêter d’aller chez Monsieur Benjamin, je n’aime pas ce genre de complications.

– C’est embêtant, non ?

– Surtout pour toi, mais que veux-tu les embrouilles, j’en ai ma claque ! Je vais quand même prévenir Monsieur Benjamin, lui dire qu’il fasse attention… Mais arrête de chialer…

 

Guillaume

 

Guillaume est allé boire une mousse. Il est satisfait, apparemment Marie-Léa n’est ni prisonnière, ni malheureuse. Elle a changé de vie et souhaite se protéger, c’est aussi simple que ça. Il retournerait tout à l’heure à Beauvais et savait ce qui lui restait à faire.

 

Chanette

 

Autant se débarrasser des corvées, je décide de téléphoner à Monsieur Benjamin avant de quitter Sylvia et lui résume la situation.

 

– Vous pouvez me décrire cet individu ?

– Je vais vous passer Sylvia, elle fera ça mieux que moi.

 

Elle décrit le bonhomme, puis me repasse le portable.

 

– Je sais qui c’est, je vais aviser, je vous remercie de m’avoir prévenu, je vous laisse, bonne soirée.

 

A peine aimable, le père Benjamin, mais ce n’est pas bien grave.

 

Guillaume, Jeudi matin

 

Guillaume avait rédigé une longue lettre, à l’adresse de Marie-Léa, il lui présentait ses excuses pour sa conduite (ignorant qu’il est inconvenant de s’excuser soi-même), lui disait qu’il l’aimait toujours et toutes ces sortes de choses… Il lui donnait rendez-vous le lendemain devant la cathédrale « afin de se dire adieux de façon convenable et ce, quel que soit ses sentiments actuels à son égard », et bien sûr il joignait son numéro de portable.

 

Il avait échafaudé la veille un plan hasardeux consistant à confier sa lettre au jardinier de la villa des ormes moyennant une bonne rétribution, ce matin il lui semblait tout de même plus simple de charger l’administration des postes de cet acheminement. Et c’est en sortant acheter un timbre-poste, que passant devant un fleuriste, il eut l’idée de lui faire livrer des fleurs.

 

– Je voudrais faire livrer vingt roses, celles-ci.

– En principe les roses ne s’offrent qu’en nombre impair !

– Quelle drôle d’idée ! Alors dix-neuf ! Et si vous pouviez joindre ce petit mot au bouquet ?

– Mais bien sûr, c’est à quelle adresse ?

– Marie-Léa, euh non Amélie, vous livrez ça « Villa des ormes, à l’attention d’Amélie ». Ah je vois que vous avez un service inter-fleurs, vous pouvez faire livrer des fleurs à Narbonne ?

– Oui, vous me dites ce que vous désirez comme fleurs, ensuite je téléphone à un fleuriste inter-fleurs de Narbonne qui composera le bouquet et le livrera…

– Alors d’accord ?

– 19 roses, pareilles ?

– Euh, non 13.

– On n’offre rarement 13 roses, 11 ou 15 ?

– Onze.

– Vous voulez joindre un mot ? demanda la fleuriste en lui tendant un imprimé.

 

Guillaume griffonna « Désolé pour l’autre fois, mais c’était la seule façon de retrouver Marie-Léa. Puissiez-vous me pardonnez. Guillaume »

 

Et puis le déclic : La mère de Marie-Léa ignorait probablement que c’était lui qui l’avait agressé, ces excuses étaient donc aussi inutiles que prématurées.

 

– Non, finalement on laisse tomber ?

– On laisse tout tomber ?

– Non, non, le bouquet à la Villa des ormes, il faut le livrer.

– Ce sera fait un peu avant midi, Monsieur.

 

Voilà, il ne lui resterait plus qu’à attendre et il s’en alla à la cathédrale prier afin qu’Amélie lui revienne.

 

Chanette ce même matin

 

On sonne. Je suis en pleine séance, et je n’attends personne dans l’immédiat. J’enfile un kimono et je vais voir. Je regarde par l’œilleton et reconnaît Amélie.

 

Bizarre ! J’ouvre !

 

– Madame Chanette, désolée de vous déranger, mais il faut absolument que je vous parle !

– Oui, mais là ce n’est pas possible, tu peux repasser dans une demi-heure ?

– Dans une demi-heure, je pourrais vous parler ?

– Oui !

– Oh, merci, à tout à l’heure alors ?

 

Bizarre ! Tout est bizarre en ce moment. Sa visite serait-elle liée au comportement de ce type qui cherche des renseignements sur elle ? Bof, dans une demi-heure, je saurais, en attendant j’ai un client à finir…

 

Une demi-heure plus tard

 

Surprenante Amélie aujourd’hui, pas du tout la nana totalement soumise comme elle pouvait l’être hier encore. Non elle parait remontée, bravache.

 

– Je suis venue pour voir si par hasard, vous ne pourriez pas faire quelque chose pour moi ?

– Et quoi donc ?

– En deux mots, Monsieur Benjamin me jette comme une vieille chaussette…

 

Flash-back

 

Monsieur Benjamin raccrocha le téléphone. Sa tentative de se débarrasser de l’ex petit ami d’Amélie avait donc échoué. Cela voulait dire que le type était pugnace et surtout qu’il était moins con qu’il en avait l’air. Il pouvait être dangereux, il pouvait aussi vouloir se venger qu’on l’ait envoyé sur de fausses pistes. Il fallait donc étouffer dans l’œuf ce nid d’ennuis potentiels avant qu’il ne soit trop tard. Il appela par l’Interphone Amélie et Léandre et leur demanda de venir :

 

– Léandre, vous ferez le compte d’Amélie, avec les indemnités de licenciement que vous doublerez. Elle nous quitte aujourd’hui, vous ferez également…

– Quoi ? S’écria Amélie.

– Vous avez très bien entendu.

– Et pour quelle raison ?

– Votre ex petit ami est un fouteur de merde, hier il a suivi la pute russe jusque chez elle. On dirait qu’il veut vous retrouver coûte que coûte. En quittant mon service, il ne vous retrouvera pas, ou du moins ce ne sera plus mon affaire.

– En fait, vous me virez pour me protéger ? C’est ça ? Je rêve ou quoi ?

– Je tiens à assurer ma tranquillité !

– Monsieur Benjamin, juste une question : avez-vous des couilles au cul ?

– Amélie, je vous interdis…

– Quand on rencontre un problème, on essaie d’abord de l’affronter, au lieu de s’en prendre lâchement à ceux qui n’y sont pour rien !

– Amélie, taisez-vous !

– Me taire ? Pourquoi ? Vous n’êtes plus mon patron ! Tiens, je vais vous prouvez que moi, j’en ai des couilles ! Léandre, tu vas attendre huit jours avant de faire ce que te demande Monsieur Benjamin. Je prends une semaine de congés et je peux vous assurer qu’après, vous n’entendrez plus parler de ce Guillaume.

– Oufff…

 

Monsieur Benjamin allait dire quelque chose mais se ravisa. Après tout ce que proposait Amélie l’arrangeait mais comment accepter sans perdre la face après ce qu’elle lui avait balancé ?

 

– Bravo Amélie, vous avez réagi exactement comme je l’espérais ! Prenez ces huit jours de congés !

– Je dois faire quoi, Monsieur ? Demande Léandre.

– Rien !

 

Amélie échangea alors un clin d’œil complice avec Léandre.

 

Fin du flash-back

 

J’ai écouté son récit, elle va me demander de l’aide. Mais déjà, je ne vois pas comment je pourrais l’aider et surtout je ne vois pas bien la raison qui me ferait l’aider. Je ne suis pas sur terre pour prendre en charge tous les malheurs des autres. Moi aussi, j’ai été dans la merde, j’ai assumé et n’ai pas été sonner chez les copines.

 

– Et qu’est-ce que tu attends de moi ?

– Une idée, un conseil.

 

Habile la fille ! Je m’apprêtais à lui dire que j’aimerais bien pouvoir l’aider mais que je ne voyais pas comment, mais là ce sera plus simple.

 

– Et pourquoi tu es venu me voir, moi ?

– Je suis obligé de répondre ?

– Ce serait mieux, mets-toi à ma place, on se connaît à peine.

– Quand je suis venu ici la première fois avec Monsieur Benjamin, tu m’as d’abord pris à part, j’ai compris après que c’était pour savoir si j’étais réellement consentante. Ça veut dire que le respect des gens est une valeur essentielle chez toi… C’est des conseils d’une personne comme toi dont j’ai besoin, et non pas de phrases toutes faites qui ne veulent rien dire.

 

Whah mon égo ! N’empêche que je n’ai rien de génial à lui dire.

 

– Tu devrais déjà quitter ton patron, c’est un couard !

– Je le quitterai quand je lui aurais prouvé que j’ai pu faire ce qu’il n’a pas eu les couilles de faire.

– Tu as ses coordonnées à ton ex ?

– Oui dans le train pour venir, je les ai obtenues. Un coup de fil aux renseignements, un autre au garage de son père. Je pensais lui téléphoner, lui donner rendez-vous quelque part, et là lui foutre la trouille de sa vie, mais c’est là que je cale !

– On se débrouille pour l’emmener ici, tu lui montres mon studio, le donjon, tout ça… tu lui diras que tout ça est à toi, que tu es maintenant dominatrice professionnelle, que tu te fais beaucoup de fric, et surtout que tu connais beaucoup de monde… Et que tu n’as qu’un mot à dire si un casse-pieds devient trop lourd. Bref, tu le fais gamberger…

– Excellent ça, excellent ! On pourrait faire ça quand ?

– Demain si tu veux, je n’ai pas de rendez-vous demain matin.

 

Et voilà, il y a vingt minutes, je me demandais comment faire pour refuser de l’aider et là, je me suis piégée toute seule. Pas bien grave !

 

– Tu ne lui donnes pas l’adresse, donne lui rendez-vous Place de la Trinité à 11 heures et tu l’amèneras ici.

 

Guillaume pas longtemps après

 

Il était midi, les fleurs étaient donc livrées. Pas de coup de fil, mais peut-être ne pouvait-elle pas téléphoner en ce moment ? Il n’a pas faim, il tourne en rond dans les rues de Beauvais, imaginant mille et une suites possibles à son initiative matinale.

 

Midi trente : le portable de Guillaume sonne, son pouls s’accélère, un coup d’œil au numéro : c’est bien Marie-Léa. Il en oublie toute prudence :

 

– Marie-Léa, c’est toi ?

– Oui, c’est moi ! Comment tu as fait pour savoir que c’était moi, je n’avais pas encore parlé ? Tu avais mon numéro, qui est-ce qui te l’a donné ?

– Mais enfin, Marie-Léa, ça ne pouvait être que toi, j’attends ton coup de fil depuis midi !

– Hein ?

 

Guillaume ne comprend pas qu’elle ne comprenne pas.

 

– Bon c’est pas ça le plus important, reprend-elle. J’ai appris que tu tournais autour de la villa des Ormes, j’ignore pourquoi, mais tu aurais tout intérêt à arrêter ce bazar !

– Ecoute-moi…

– Il faut qu’on se parle, reprend-elle, faisant renaître l’espoir chez Guillaume, mais pas par téléphone. Demain à 11 heures tu es libre ?

– Mais bien sûr, puisque…

 

Il n’arrive pas à en placer une.

 

– Alors on se donne rendez-vous place de la Trinité, à la sortie du métro.

– A Paris ?

– Bien sûr que c’est à Paris !

– Mais tu n’es pas à Beauvais.

– Je t’expliquerai ça demain. Tu y seras ?

– Oui bien sûr !

– En cas d’empêchement on se prévient. Conclut-elle avant de raccrocher.

 

Cette affaire devenait de plus en plus bizarre. Que faisait-elle à Paris ? La nana d’hier lui avait pourtant assurée l’avoir vue à Beauvais, confirmant les dires du charcutier italien ? Elle téléphonait juste après la réception des fleurs mais parlait comme si celle-ci n’avait jamais eu lieu ! Décidément quelque chose clochait. L’envoi de fleurs était une erreur, ça avait dû énerver Monsieur Benjamin, ce type avait probablement des relations et pas forcément que des honnêtes, de là à penser qu’on essayait de l’entraîner dans un traquenard, il y n’avait qu’un pas qu’il franchit aisément. Mais pourquoi à Paris ? Il décida de rester sur ses gardes.

 

Hassan et Dimitri

 

Hassan a décidé qu’il dissimulerait son arrestation à Dimitri. Les gens de la mafia russe n’étaient pas réputés pour faire des cadeaux. Le 26, il sortit de chez lui vers 4 heures du matin, s’assura qu’il n’était pas suivi, vola une voiture en stationnement et s’en alla la garer près de la gare de Lyon. Par précaution, il ne rentra pas chez lui, il n’avait rendez-vous avec Dimitri qu’à 18 h 30, il occuperait son temps en buvant des bières et en allant au cinéma.

 

Pour lui cette affaire touchait à sa fin, et déjà, il imaginait ce qu’il ferait de sa coquette prime : un home-cinéma, un bon gueuleton, une poule de luxe, une semaine à Deauville dans un palace…

 

– A 18 heures 30 précise, Hassan se rend au café. Dimitri l’aperçoit se lève de son siège et lui dit :

 

– On y va !

– On va où ?

– Déjà voir ce que tu m’as trouvé comme bagnole !

 

« Ah, oui, bien sûr, donc la transaction se fera dans la voiture ! » se dit-il

 

– C’est toi qui conduis, on y va ?

– Je ne comprends pas…

– Je ne connais pas bien Paris, tu vas me conduire jusqu’à l’adresse de la fille.

– Je pensais pas qu’on ferait comme ça ?

– Tu pensais quoi, au juste ?

– Que tu me donnerais ma prime, et que pour moi l’affaire était finie.

 

Dimitri leva la voix.

 

– C’est ça je vais te donner la prime alors que je ne sais même pas si l’adresse est bonne ? Tu me prends pour un pigeon ou quoi, connard ?

 

Hassan tremblant de peur fit démarrer le véhicule. Les choses ne se passaient pas du tout comme ils les avaient imaginées. Il était clair que maintenant il n’aurait sa prime que quand la fille aurait été embarquée. Autrement dit si on le choppait, c’était « complicité d’enlèvement ».

 

Après avoir attendu que la porte de l’immeuble s’ouvre, ils montèrent donc tous les deux au domicile de cette fameuse Alexandra Ivnitzky.

 

Une octogénaire fardée leur ouvrit.

 

– Contrôle d’étanchéité ! Annonça Dimitri en entrant en force.

– Pardon ?

– Où est Sylvia ? Demanda le voyou après avoir pris le soin de refermer la porte.

– Mais je ne connais pas de Sylvia !

– Et ça tu connais ? Rétorqua-t-il en lui envoyant une gifle.

– Oh, bandit !

 

Dimitri fit le tour de l’appartement, sa conviction fut bientôt établie, Sylvia ne pouvait pas habiter ici. Il apostropha Hassan.

 

– Ce n’est pas son adresse connard, t’as rien vérifié du tout, tu n’es qu’un minable ! Trouve des cordes et ligote la vieille sur une chaise. On va la faire parler.

– Non, je ne fais pas ça !

– Si ! Aboya Dimitri

– Je me casse, j’en ai assez de cette affaire.

 

Les deux hommes commencèrent à s’empoigner comme des chiffonniers. Si le russe possédait une masse musculaire impressionnante, il n’avait jamais pratiqué de sports de combats contrairement à Hassan. Dimitri un moment projeté contre un mur fit dégringoler une étagère sur laquelle trônait un loup en bronze. Il le reçu sur le crane et décéda sur le champ.

 

Hassan après avoir constaté que son complice était passé de vie à trépas, prit ses jambes à son cou et dévala l’escalier.

 

– Rattrapez-le, rattrapez-le ! Criait la petite vieille… mais on ne le rattrapa pas.

 

Alertée par les bruits et les cris, Carole descend chez sa voisine, rejoint bientôt par d’autres locataires. La porte est restée ouverte, le spectacle est atroce, un homme a la tête dans le sang, des tas d’objets gisent au sol, et Madame Ivnitzky est en état de choc. Quelqu’un appelle la police de son portable.

 

– Vous l’avez rattrapé ? Balbutie la petite vieille.

– Qui ?

– L’autre.

– Ils étaient deux alors ? Demande un génie des mathématiques.

– Qu’est-ce qu’ils vous ont pris ? Demande un béotien.

– Rien ! Rien du tout !

– Qu’est-ce qu’ils voulaient ?

– Ils cherchaient une bonne femme.

– Quelqu’un de l’immeuble ?

– J’en sais rien ! Sylvia, qu’elle s’appelle.

– Sylvia ! Ne peut s’empêcher de murmurer Carole.

 

Un type se prétend infirmier et veut vérifier si le mort est bien mort. Il lui ouvre sa chemise et découvre avec étonnement la chaine au bout de laquelle est accroché un médaillon à l’effigie de Joseph Staline.

 

– Un russe ! Conclut-il.

– Ou un communiste ! Rétorque un autre qui venait de se pencher pour mieux voir.

– L’un n’empêche pas l’autre ! Reprit doctement le premier.

 

La police ne fut pas très bonne sur ce coup-là, Dimitri n’avait aucun papier sur lui, et son ADN n’était pas fiché. Aucun lien ne fut établi avec l’affaire du meurtre de Nice. Aucun lien ne fut établi avec la voiture volé restée garée juste en-dessous. En revanche, l’analyse de l’ADN du second malfaiteur permit aux policiers d’identifier Hassan N… Un avis de recherche fut lancé, mais l’enquête s’enlisa.

 

Quant au petit copain d’Hassan qui avait découvert l’adresse, il aurait bien aimé avoir sa prime, il la réclama à celui qui lui avait donné la photo qui la réclama… et la chaine s’arrêtait à Hassan, apparemment introuvable. La filière comprenait trois individus, et au lieu de se retourner la responsabilité du non-paiement ils eurent l’intelligence de s’associer pour retrouver Hassan. Ces braves gens, parfois, savent très bien remonter une filière. Et ils ont le temps, eux, n’étant pas assujettis à une obligation de résultats comme l’est la police.

 

Hassan avait raconté à quelques relations avoir de la famille à Nantes, c’est là qu’on le retrouva et qu’on le mit en demeure de régler le montant de la prime.

 

Hassan voulut protester, en expliquant que l’adresse de la fille n’était pas la bonne. Mais rien n’y fit, il devait payer sinon, ça finirait mal. Alors Hassan braqua une banque, histoire d’avoir quelques liquidités, mais on ne s’improvise pas braqueur du jour au lendemain. Il dévalisa bien une banque mais fut rattrapé 500 mètres plus loin. L’affaire ne lui aurait coûté que quelques mois de prison s’il n’avait pas eu la malencontreuse idée de tirer sur les policiers qui lui faisait barrage. L’un deux fut salement blessé. Inutile de vous dire que dans ces conditions, le pauvre Hassan ne fut pas vraiment prêt de retrouver l’air libre !

 

Ce n’est qu’une fois revenue chez elle que Carole cru comprendre ce qui se passait. La mafia russe avait retrouvé la trace de Sylvia (mais comment ? Sans doute avait-elle été simplement trop bavarde). On l’avait suivi, la voyant entrer dans cet immeuble où elle était venue lui rendre visite, ceux qui la filaient avait cru qu’elle y habitait.

 

Il lui faudrait donc prévenir Sylvia.

 

– La mafia a retrouvé ta trace…

– Mais, c’est impossible !

– Ils t’ont suivi un jour où tu étais venu chez moi. Ils ont cru que c’était ton adresse. Ils se sont pointés à deux chez une personne d’origine polonaise, ils devaient croire qu’elle t’hébergeait. Et puis il y a eu une embrouille entre les deux types, ils se sont battus, et dans la bagarre l’un est mort.

– Tu peux le décrire ?

– Un physique de brute et une chaine avec une médaille de Staline.

– C’est Dimitri. Un type super dangereux, c’est lui qui a tué Igor. Mais l’autre ?

– Ben l’autre, il s’est évaporé !

– Embêtant ! Mais bon, Dimitri, mort, je crois que je ne risque plus grand-chose, mais bon, on ne sait jamais, je vais faire attention !

 

Vendredi

 

Le lendemain, Guillaume se rendit à Paris, bien avant l’heure du rendez-vous, il repéra les lieux, puis s’en alla déguster un café crème un peu plus loin. A 11 heures 10, il arriva sur la place du côté opposé au métro, il sortit ses jumelles, il reconnut de suite Marie-Léa vêtue d’une petite robe noire sans manche. C’était la première fois qu’il la voyait depuis leur séparation. Son rythme cardiaque s’accéléra. Tant qu’il resterait sur la place il ne risquait rien, il alla la rejoindre.

 

– Heu, bonjour, on se fait la bise ?

– Merci d’être venu, je t’emmène chez moi, il faut que je te montre quelque chose.

 

« Un traquenard ! » pensa-t-il, il en était désormais persuadé. Et si c’était le cas, à quoi bon discuter, autant laisser tomber de suite.

 

– Non, si tu veux, on va au bistrot.

– Ce que j’ai à te montrer se trouve chez moi, et ce n’est pas transportable !

– Il y a quoi chez, toi ? Des tueurs ?

– N’importe quoi !

– Tu me prends pour une andouille, tu crois que je n’ai pas compris ton manège ?

– Quel manège ?

– Adieu Marie-Léa, je t’ai aimé comme je n’avais jamais aimé personne, j’ai fait une connerie, je le regrette, je ne suis pas un saint.

 

Ses yeux s’embuèrent de pleurs, il ne lutta pas contre la montée des larmes, bien au contraire. Voir un homme pleurer est un acte propre à bouleverser certaines femmes, pas toutes.

 

Et si Marie-Léa ne savait plus quoi ni dire, ni faire c’est qu’elle était bien plus déstabilisée qu’émue, ne sachant comment reprendre la situation à son avantage.

 

– Fout le camp connard ! Finit-elle par dire en s’éloignant vers la rue de Châteaudun.

 

Alors, Guillaume, n’ayant rien de mieux à faire décida de la suivre. Marie-Léa s’en rendit rapidement compte.

 

Chanette

 

– C’est un fiasco complet ! M’annonce Amélie au téléphone, il est venu mais il n’a pas voulu me suivre et maintenant il me suit.

– Hein ?

 

Elle me réexplique mieux.

 

– Bon, on va réfléchir, on va bien trouver quelque chose, tu vas faire quoi, là tout de suite.

– Je ne sais plus, je vais me balader. A quelle heure, on peut se voir ?

– Tu couches où ce soir ?

– Je vais me trouver une chambre d’hôtel, pas envie de rentrer à Beauvais.

– Tu n’as qu’à coucher chez moi, je te donnerais l’adresse ce soir, mais faut d’abord que tu sèmes ton zigoto, je vais t’indiquer un truc rigolo…

 

Je ne sais pas trop ce qu’on pourrait inventer comme « plan B ». Bof, on trouvera bien ! Je repense à Sylvia, elle a dû passer une mauvaise nuit après ce qui lui est arrivé. Je vais lui passer un coup de fil.

 

En fait, elle a dû prendre un cachet pour dormir, je lui raconte la visite d’Amélie, ce qu’on avait projeté de faire, et l’échec de la chose.

 

– Dommage que ça ait raté, j’aurais bien aimé assister…

– C’est pas foutu, on va essayer de trouver autre chose…

– Tu me préviendras ?

– Oui, ma biche !

 

Marie-Léa et Guillaume

 

Guillaume enrage, il n’y comprend plus rien, que fait donc Marie-Léa à Paris ? En toute logique, elle aurait dû après sa tentative ratée de le conduire dans un traquenard, rejoindre ses complices ? Apparemment, elle ne se sait pas suivie…

 

Marie-Léa a pris le métro, elle se retourne pas, ne se presse pas, arrivée carrefour de l’Odéon, elle pénètre dans un cinéma multisalles et prend un billet au hasard. Elle se place au dernier rang, ainsi si Guillaume entre, elle le verra entrer.

 

Il est bien embêté, Guillaume, dans quelle salle peut-elle être ?

 

– J’étais avec une dame avec une petite robe noire, je devais la retrouver ici, mais je suis un peu en retard, vous vous souvenez du film qu’elle a choisi ?

– Le 5ème élément, je crois !

 

Le film est commencé et il est peu aisé de distinguer les gens, pourtant elle aperçoit à peine quelques minutes après être entrée, Guillaume, lequel est aveuglé par l’obscurité et s’assoit au milieu de la salle. Marie-Léa sort et s’engouffre dans le métro. Elle attend le dernier moment pour monter dans la rame. Il ne la suit plus. Elle a une après-midi à perdre, elle décide d’aller aux Tuileries.

 

Le film est fini, le générique de fin défile, il y a deux sorties, Guillaume se poste près de la plus proche, une chance sur deux, pas de Marie-Léa. La lumière éclaire la salle, pas de Marie-Léa. Il sort à toute vitesse, scrute la place de l’Odéon, pas de Marie-Léa.

 

Pas bien grave, se dit-il, mais que faire, retourner à Beauvais rechercher ses affaires ou profiter un peu de Paris ? Et hop, le voilà parti en visite à la Tour Eiffel.

 

C’est sous le dôme de verre du troisième étage de la tour que lui est venue l’idée : Et s’il allait draguer la fille qu’il avait suivi hier après-midi ? L’idée lui paraissait géniale, d’une part la fille était très belle et en plus il pourrait éventuellement obtenir des renseignements complémentaires sur Marie-Léa dont il n’arrivait décidément pas à faire son deuil.

 

Il se souvenait de l’adresse, il acheta un gros bouquet de fleur et attendit que quelqu’un daigne ouvrir la porte du bas.

 

Sylvia

 

On sonne ! Le cœur de Sylvia palpite. Elle n’attend personne. Peut-être s’agit-il de quelqu’un de l’immeuble, mais cela pourrait aussi bien être un type de la mafia russe. Délicatement elle regarde par l’œilleton. La surprise est totale, mais une vague idée lui vient à l’esprit, et ouvre et feint la surprise :

 

– Vous !

– Acceptez ces fleurs ! C’est pour tenter de me faire pardonner mon attitude d’hier !

 

Une envie folle de le foutre à la porte, ce mec la dégoûte, mais elle réussit à prendre sur elle.

 

– Ah ! C’est gentil, entrez cinq minutes.

– Merci !

– Elles sont très belles, ces fleurs, je vais chercher un vase.

 

Elle fait couler de l’eau dans la baignoire afin de faire du bruit, et me téléphone.

 

– Le petit copain d’Amélie, il est chez moi, il m’a apporté des fleurs. Je vais essayer de l’emmener chez toi.

– Mais comment…

– Pas le temps de t’expliquer… Je peux l’emmener quelle heure ?

– 19 heures !

– Parfait !

– O K. Fais attention à toi, surtout ne passe pas par Trinité, ça pourrait lui éveiller des soupçons.

 

Sylvia revient avec les fleurs dans le vase.

 

– Alors qu’est qui vous est arrivée, hier, vous avez pété les plombs ?

– Oui, je suis vraiment désolé, je voulais juste la réponse à mes questions, mais vous avez eu peur, vous étiez en larmes, au bord de la crise de nerfs, alors j’ai été obligé de monter le ton.

 

Il fallait maintenant que Sylvia mette en œuvre toute une stratégie afin que l’intrus, ait dans un premier temps envie de rester, et dans un second temps de la suivre.

 

– Le renseignement que je vous ai donné vous a servi j’espère ?

– Oui et non ! J’avoue ne pas bien comprendre, cette fille travaillerait tantôt à Paris, tantôt à Beauvais !

– Ah ? Je ne sais pas, à chaque fois que je me rends chez Monsieur Benjamin, elle est là !

– Monsieur Benjamin c’est un vieil ami à vous ?

– Ce n’est pas un ami, c’est mon élève, je lui donne des cours de russe.

– Ah !

– Ben oui !

– Cette fille est devenue une aventurière, elle a failli m’entraîner dans un guet-apens, mais je suis plus malin qu’elle.

– Un guet-apens ? Racontez-moi !

 

Il lui raconta, à sa façon, bien sûr !

 

– Et, bien, quelle histoire ! Vous avez vraiment été génial de deviner que c’était un traquenard !

– Hé ! C’est qu’on me l’a fait pas à moi !

– Je vous offre à boire ?

– Volontiers.

– Jus de fruit ? Vodka ? Whisky ?

– Z’avez pas de bière ?

– Non mais si vous en voulez, allez chercher un pack chez l’épicier en bas, comme ça on pourra rester à bavarder un peu.

 

Pour Guillaume, la situation était inespérée. Certes, il ne doutait nullement de ses capacités de dragueur, mais là la partie était loin d’être gagnée d’avance et surtout si rapidement, elle acceptait sa compagnie, il ne lui restait qu’à porter l’estocade.

 

Il revint de l’épicier, tout joyeux et son pack de bière à la main.

 

– Elle ne va pas être fraîche, on va les mettre au congélateur un quart d’heure. Vous n’êtes pas pressé ?

– Non, je suis libre comme l’air. Répondit Guillaume.

– Parfait !

– Alors si je comprends bien tu as tiré, pardon, vous avez tiré, euh, on se tutoie ?

– Bien sûr, je m’appelle Guillaume !

– Ah, pas moi !

– Pardon ?

– Ben pas moi, je ne m’appelle pas Guillaume !

– Ah, ah, on ne me l’avait jamais faite celle-là ! Vous avez, je veux dire, tu as de l’humour, toi !

– Donc je disais : tu as tiré un trait sur cette fille ?

– Et oui, c’est fini de chez fini.

 

La conversation s’enlisa ensuite sur des considérations très convenues sur les aléas de l’amour de la fidélité et autres valeurs précaires. Sylvia finit par aller lui chercher une bière dans le congélateur et se servit un jus d’orange.

 

– On trinque ? Proposa Guillaume.

– A notre réconciliation !

– Oui, mais pour une réconciliation, en principe, on s’embrasse.

– Juste un petit bisou alors !

 

Il fut effectivement très chaste.

 

– Notre réconciliation vaut sans doute mieux que ça ! Relança Guillaume, on recommence ?

– Ecoute, Guillaume, je vais te dire une chose, on n’est plus des gamins et on ne va pas passer la soirée à tourner autour du pot. Tu as beaucoup de charme et sexuellement tu ne me laisses pas indifférente. Et toi de ton côté, il est clair que tu as envie de me sauter.

– Mais…

– Allons, allons… alors disons que je ne suis pas contre, mais ne précipitons pas les choses. Tu m’as bien dit que tu n’avais rien de prévu ce soir ?

– Absolument.

– Alors on va rester ensemble. Le souci, c’est que moi j’avais quelque chose de prévu.

– Ah ?

– Oui, je devais passer chez une copine, ma meilleure copine, c’est son anniversaire, je ne peux pas rater ça… Comment faire ?

 

Voilà qui contrarie notre Guillaume qui cherche une solution qui lui permettrait de ne pas passer pour un mufle.

 

– Tu n’y vas pas, tu te fais porter malade.

– Non je n’aime pas mentir, répondit-elle assez sèchement.

– Ben, tu y va et on se retrouve après ?

– Non, dans ce genre de truc, tu ne vois pas le temps passer, tu te dis « je reste encore dix minutes, et encore dix minutes » et finalement tu restes toute la soirée…

– Et si j’y allais avec toi ?

 

Sylvia, jubilait, ce gros malin se jetait tout seul dans la gueule du loup.

 

– Tu vas te faire chier, tu ne connais personne ! Répliqua-t-elle hypocritement.

– C’est comme tu veux !

– Bof, tu feras connaissance, elles ne sont pas tristes mes copines. Allez, c’est d’accord on fait comme ça, et on se débrouillera pour ne pas s’éterniser.

– Ça ne mérite pas une petite compensation, ça ?

– Tu l’auras en revenant, et ce sera une grosse compensation.

– Un gros bisou, ça ne mange pas de pain.

 

Le problème c’est que Sylvia répugnait à embrasser ce type. A la limite une petite pipe lui posait moins de problème. S’il fallait en passer par là, elle assumerait.

 

– Gros coquin ! Dit-elle en lui touchant la braguette. Oh, mais je sens quelque chose qui bouge là-dedans !

– Tu veux voir ?

– Bien sûr que je veux voir ! Mais laisse-moi faire.

 

De sa courte expérience d’escort-girl, Sylvia avait appris que les hommes préfèrent toujours qu’on s’occupe d’eux !

 

– Humm qu’elle est belle ! Et puis, dis donc, tu bandes comme un chef !

– Elle te plaît !

– Je vais lui faire un bisou ! Dit-elle en guise de réponse et en se baissant pour lui embrasser le bout du gland.

 

Il s’agissait de l’exciter mais sans aller jusqu’à l’éjaculation. Les mecs ont parfois des réactions étranges après la jouissance. Mais une bonne fellatrice est capable de contrôler tout ça. Elle mit sa bite en bouche la retint serrée entre ses lèvres en même temps qu’elle donnait de grands coups secs du bout de la langue, un coup en haut, un coup en bas, puis sur les côtés.

 

Elle balaya ensuite la verge d’abord avec la langue raide, puis avec la langue en mouvement. Une goutte de pré-jouissance ne tarda pas à venir darder le sommet du gland. Elle se dégagea.

 

– Ce n’est qu’un avant-goût de mes talents !

– On ne peut pas….

– Non, on va y aller, on va prendre le métro, ah, il ne faut pas que j’oublie son cadeau…

 

Elle pousse le vice jusqu’à prendre dès qu’il a le dos tourné, une fringue de son armoire et à l’empaqueter dans un sac plastique. Juste avant de partir et prétextant un besoin urgent, elle s’enferme dans les toilettes et m’envoie un message me précisant qu’ils vont venir et qu’ils sont supposés participer à l’anniversaire d’une copine.

 

Ils descendent au métro Saint-Georges, Sylvia a un peu de mal à se repérer et doit demander son chemin.

 

– Il faudrait que je trouve des fleurs, dit-elle.

 

Mais de fleuriste, il y en a point.

 

– Zut, ça m’embête !

– Il y a une boulangerie, achète un gâteau ! Suggère Guillaume.

– Ça doit être prévu, et puis je ne sais pas combien on va être… À moins que je prenne des macarons. Je vais faire ça : prendre des macarons.

 

Chanette

 

On sonne, je vais ouvrir, Sylvia et Guillaume sont sur le palier. Elle a donc réussi : Il va en faire une tronche dans quelques minutes.

 

– Bonjour, je te présente Guillaume, un copain, voici, euh c’est quoi ton prénom déjà ? Demande-t-elle sur le ton de l’humour

– Philippine ! Répondis-je au hasard.

 

Guillaume croit reconnaître la fille qui était avec Sylvia à Beauvais et dans le train, mais il n’est pas sûr et se dit que ce détail n’a aucune importance.

 

Guillaume se croit obligé de m’embrasser.

 

– Bon anniversaire ! me dit-il.

– Hum, intervient Sylvia, non ce n’est pas son anniversaire à elle, elle est où la reine de la soirée ?

– Elle se prépare, on va aller la rejoindre dans quelques instants, vous êtes les premiers.

 

Je laisse entrer les arrivants dans le salon et je verrouille la porte.

 

– Allons-y !

 

Et nous pénétrons dans le donjon.

 

Guillaume ne comprend rien, cette salope de Sylvia l’aurait piégé en l’emmenant dans une fête gothique où il jouerait le rôle de la victime ? Il découvre un pilori, une croix pour enchaîner, un chevalet, des chaînes, des fouets. Dans un coin, il y a une cage et un homme y est enfermé. Guillaume lance un regard interrogatif en notre direction. Je choisis ce moment pour dévoiler le « trône ».

 

Guillaume découvre une femme intégralement vêtue de noir le visage dissimulé derrière un masque de Venise.

 

Et soudain la femme retire son masque,

 

– Marie-Léa ! clame-t-il, incrédule.

– Marie-Léa n’existe plus, je suis Maîtresse Amélie ! Je souhaitais te montrer mon nouvel environnement professionnel. J’ai désormais quelques clients très fortunés et je vais pouvoir quitter mon emploi à Beauvais.

– Je… Je… tenta-t-il d’articuler

– Laisse-moi finir. Pour pouvoir faire ce métier tranquille, je bénéficie de protections particulières. Ce sont des gens discrets, mais d’une efficacité redoutable. Même si tu me dégoûtes, je n’aimerais pas me retrouver dans l’obligation de faire appel à leurs services si tu devais continuer à me tourner autour, ou autour des gens que je côtoie…

– Mais…

– Tais-toi ! Tu sais maintenant ce qu’il te reste à faire si tu ne veux pas terminer ta vie dans un fauteuil roulant. Je me fous de tes explications, mes amies vont te raccompagner à la porte.

 

Guillaume est complètement sonné, trop de choses, il est proche de la surcharge mentale, comme un zombi, il me suit jusqu’à la porte. Soudain il se retourne, fonce dans l’autre sens, se dirige droit vers Amélie. Déjà la main de la jeune fille est levée, prête à frapper. Sylvia et moi se précipitons sur lui. Mais il nous prend toutes de court en s’agenouillant devant son ex-copine.

 

Il est pitoyable, il demande pardon, il pleurniche, ce n’est plus qu’une loque. On va pour le dégager.

 

– Attendez ! Nous dit Amélie.

 

Attendre quoi ? Sans doute cherche-t-elle la petite phrase assassine qui le mettra K.O. Mais apparemment ça ne vient pas.

 

– Tu es ridicule ! Se contente-t-elle de répliquer.

 

Pas trop géniale la répartie et sans réelle conviction !

 

– Pardon, pardon…

 

Ma parole, il ne sait dire que ça !

 

– Fous le camp, on t’as assez vu !

 

Alors sans quitter sa position, il regarde Amélie dans les yeux, et à l’instar du soldat vaincu tirant sa dernière cartouche, il supplie :

 

– Punis-moi, tu as tout ce qu’il faut pour le faire !

– Pour ça, il faut payer !

– Je paierai !

 

Il se passe quelque chose, Amélie semble hésiter.

 

– Ne bouge pas !

 

Elle me prend à part.

 

– J’ai envie de faire ce qu’il demande. Tu crois que je suis folle ?

– Non ! Si tu as envie de le faire, fais-le, mais attention au risque, il va prendre ça pour une séance expiatoire et après il se figurera qu’il est quitte avec toi.

– Tu as sans doute raison.

– Mais tu peux peut-être le coincer… (Et je lui soumets une idée bien salace)

 

Ça l’amuse, elle revient vers Guillaume.

 

– Mets-toi à poil ! Tu veux une punition ? Tu vas en avoir une et une belle.

 

Il se déshabille, mais garde son caleçon !

 

– Retire ce truc !

 

Il le fait, mais on le sent gêné. Amélie lui passe un collier de chien, pour le fun…

 

– Mets-toi à genoux !

 

Amélie va pour l’attacher, mais je lui fais signe que non.

 

Je vais ouvrir la cage et libère « Nœud-Pap ». Nœud-Pap est un de mes clients réguliers (voir « Merci petit fouillis » et « la partouze de Monsieur le ministre ») il paie pour rester des heures en cage, et de temps en temps, je lui donne une bite à sucer (et plus si affinités) de toute façon il vient pour ça, mais comme c’est un esclave, il m’arrive d’inverser les rôles.

 

– Guillaume, tu vas sucer la bite de ce monsieur ! Ordonna Amélie.

– Ah, non pas ça !

– C’est ta punition, Guillaume.

– T’es vraiment devenue la reine des salopes, dit-il en se relevant.

 

Amélie va pour le gifler, mais je l’en empêche !

 

– Non, il serait trop content.

 

On se recule, il se rhabille, la rage dans les yeux et disparaît. J’espère qu’il ne va pas faire un scandale dans l’escalier. Non.

 

Nœud-Pap ne comprend rien… normal.

 

– Tu veux que Sylvia t’encule avec un gode ceinture ?

– Oui, oui !

 

Et tandis que Sylvia s’exécutait, Amélie me sauta au cou et m’embrassa fougueusement.

 

Epilogue.

 

Plus personne n’entendit plus parler de Guillaume. Amélie ne retourna jamais chez Monsieur Benjamin, elle se trouva un autre patron, nous nous sommes téléphonées quelques fois, puis… loin des yeux loin du cœur. Quant à Sylvia, elle s’est fait embaucher là où la mafia russe n’ira sans doute jamais la chercher… chez Monsieur Benjamin et de ces deux-là, je n’ai plus eu jamais de nouvelles. C’est la vie !

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) octobre 2011. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 15:00

Chanette 17 – Marie-Léa 1 – La soubrette de Monsieur Benjamin par Chanette

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Prologue

 

Planqué dans sa voiture, Dimitri attend que les volets du troisième étage de cet immeuble cossu finissent par s’ouvrir.

 

A 7 heures 10, une jeune femme blonde en nuisette écarte les volets, c’est Sylvia.

 

Sylvia est une jeune femme russe. Elle est belle, fine (trop fine diront d’aucun). Elle s’est laissée bercer d’illusion par la mafia russe et s’est retrouvée prostituée de luxe à Nice. Elle partage un bel appartement avec Igor. Igor, c’est son mac, il n’est pas méchant avec elle, même s’il lui pique la quasi-totalité de ses gains. Mais Sylvia l’aime son Igor, c’est d’ailleurs exceptionnel, car Sylvia a toujours eu une attirance prioritaire envers les femmes, mais Igor est tellement beau et il fait si bien l’amour et elle rêve du jour où ils pourront s’installer dans une belle datcha et vivre de leurs rentes. L’espoir fait vivre !

 

Dimitri se donne une demi-heure avant de monter… Le temps que ces messieurs-dames se douchent !

 

Il est 8 heures 45 et ils s’apprêtent à prendre leur petit déjeuner, la table est mise, et Sylvia finit de faire griller le pain.

 

On sonne ! Sylvia ouvre, le type entre sans un mot :

 

– Dimitri ! Proteste Igor, qui t’as laissé entrer ?

 

L’homme en impose, c’est une montagne de muscles, le cheveu est raz, les sourcils bas, il est vêtu d’un marcel bordeaux faisant ressortir ses gros biscoteaux. Il porte autour du cou un gros médaillon à l’effigie de Joseph Staline.

 

– Ta pute ! Répond-il. Il est maintenant temps de payer tes dettes ! Apporte le fric ou je fais un massacre ! Menace-t-il, révolver au poing.

– Conard !

 

Et Igor sans réfléchir fonce sur Dimitri, ce dernier tire et tue Igor sur le coup. Folle de rage, Sylvia fonce à son tour et balance la pointe de son escarpin vers le genou de Dimitri. Ce dernier tire de nouveau, mais de travers en s’écroulant sous la douleur. Sylvia se saisit d’un gros vase en terre et le lui balance sur le crâne, il perd conscience.

 

Sylvia est choquée et en pleine confusion mentale, elle réalise néanmoins qu’elle ne peut rester là ! Alors que ses larmes n’en peuvent plus de dégouliner, elle rassemble quelques affaires qu’elle entasse dans deux grands sacs, et quitte l’appartement. Elle claque nerveusement la porte. Il est 9 heures 15.

 

Du coup, le bruit fait sortir Dimitri de son inconscience, il faut qu’il la rattrape ! Il s’élance à sa poursuite malgré la douleur, mais ne parvient pas à la rejoindre. Elle arrive à la gare, ne prend pas de billets et fonce vers le train de 10 h 35 pour Paris.

 

Dimitri hésite, il est trop loin d’elle, ne voit pas dans quel wagon elle est montée, il se précipite en tête de train, à Paris, il pourra l’intercepter.

 

Ils s’en sont tiré tous les deux avec une bonne amende pour défaut de billets, mais comme vous vous en doutez bien ce détail n’a aucune importance dans cette histoire.

 

Le train n’a pas pris de retard (ça arrive !) et finit son voyage à Paris-Gare de Lyon à 16 heures 19 très exactement.

 

Dimitri veut se lever, mais son genou lui fait terriblement mal, il claudique et chaque pas lui est pénible. Il parvient tant que mal à s’extirper du wagon. Déjà pas mal de personnes ont quitté le train, il ne voit pas Sylvia, le quai se vide peu à peu, et il s’aperçoit alors avec horreur qu’il y a en plein milieu du quai une sortie souterraine ! Sans doute Sylvia est-elle passée par là ? Il a donc échoué… Mais Dimitri n’est pas homme à rester sur un échec, il sort de la gare et s’en va s’attabler à la terrasse d’un bistrot.

 

Sylvia ne connaît pas Paris, ne sachant où se diriger elle prend par hasard le Boulevard Diderot sur sa gauche et se retrouve Pont d’Austerlitz d’où elle aperçoit, le ciel étant très clair, l’arrière de Notre-Dame et un petit bout de la Tour Eiffel.

 

Mais bon, l’heure n’est pas au tourisme, elle sort son téléphone portable, cherche un nom dans son répertoire et appelle.

 

Jean-Thibault Tirondel (voir la partouze de Monsieur le ministre) a plusieurs portables, mais celui qui sonne en ce moment c’est celui de ses relations souvent tarifés. Le numéro ne lui dit rien… bizarre.

 

– Bonjour c’est Sylvia ! Tu te souviens de moi ?

– Sylvia, Sylvia… heu, non je ne vois pas.

– C’était à Nice au mois d’Avril…

– Ah ! Oui, Sylvia à Nice, ça y est, comment vas-tu Sylvia ?

– Mal ! Si je t’appelle c’est que j’ai des ennuis, tu m’avais promis de m’aider si un jour j’étais en difficulté, c’est pour ça que je t’appelle.

 

Voilà ce que c’est de faire des promesses en l’air… Mais Tirondel qui est pourtant loin d’être parfait (forcement quand on a été ministre…) s’efforce néanmoins d’être parfois un homme de parole.

 

– C’est quoi tes ennuis ?

– Je me suis enfui de Nice, il y eu de la bagarre et mon mec s’est fait tuer (elle essuie une larme), j’ai pris le train pour Paris et je suis complétement paumée.

– Tu ne veux pas retourner en Russie ?

– Je n’ai pas de papiers

– On peut régler ça avec le consulat.

– Non, là-bas on peut me retrouver…

– Bon je vais te donner une adresse où tu pourras dormir en attendant que je te trouve un logement. Je vais aussi essayer de te trouver un boulot, mais ce sera moins évident.

– Tu ne veux pas qu’on se rencontre ?

– Euh, je suis avec ma femme, là ! Mentit-il, mais dans la semaine pourquoi pas ?

 

Dimitri de son côté, a cherché un cyber café dans lequel il s’est créé une boite mail sur Internet, puis il a téléphoné à l’un de ses contacts parisiens et l’a carrément convoqué dans le bistrot d’à côté. Pourquoi se gêner ?

 

C’est alors qu’il était en prison pour une affaire mineure qu’Hassan a eu contact avec des gens de la mafia russe. Depuis il leur a rendu quelques services assez anodins, genre récupération de valises ou de véhicules, mais aujourd’hui ça semble un peu plus compliqué.

 

– Retrouver une nana dans Paris, alors qu’il y a deux millions d’habitants qui bougent tout le temps ! C’est carrément impossible !

– Rien n’est impossible ! Tiens, regarde ça.

 

Dimitri inscrivit un chiffre au dos de l’addition.

 

– Tu vois ça ?

– Oui ?

– C’est le montant de ta prime !

– Elle vaut si chère que ça, cette nana ?

– Ça, c’est une chose qui ne te regarde pas ! Je vais retourner à Nice et poster sa photo sur cette boite mail, note le nom et le passe. On ne communiquera que par Internet dans des cyber-café.

 

Après une nuit d’hôtel, Dimitri reprit le chemin de Nice, son genou allait un peu mieux. Très à l’aise il retourna à l’appartement d’Igor et Sylvia dont personne n’avait verrouillé la porte et dégotta quelques photos de la belle, qu’il s’en fut ensuite scanner puis poster sur internet.

 

Hassan ne resta pas inactif, aussitôt la photo reçue, et imprimé il fit le tour des boulevards extérieurs, s’enquérant de la présence éventuelle d’une nouvelle prostituée russe. Mais en vain. Il éplucha aussi les annonces Internet tout aussi vainement.

 

Le lendemain, la femme de ménage chargée du nettoiement des escaliers dans l’immeuble d’Igor et Sylvia s’étonna de cette porte non complètement fermée, elle la poussa, entra timidement et découvrit horrifié le cadavre d’Igor.

 

La police fut prévenue et une photo de Sylvia diffusée dans tous les commissariats du territoire.

 

Hassan appréhendait le jour où il serait obligé de dire à Dimitri qu’il avait échoué. Il eut alors une idée, il dupliqua la photo de Sylvia et la distribua à une dizaine de copains, leur promettant la moitié de la prime en cas de succès. Certains des copains la dupliquèrent à leur tour et ils furent bientôt une centaine à avoir sur eux la photo de la jeune russe…

 

Chanette – lundi 1er

 

J’ai rendez-vous ce matin dans mon studio de travail, avec un dénommé Benjamin que je ne connais pas. Plutôt petit, blazer bleu marine, cheveux blancs en brosse, visage ovale. Les chaussures impeccablement cirées ne sortent pas de la halle aux affaires et sa chevalière non plus. Bref le gars a du fric.

 

– Vous entrez là, vous vous déshabillez entièrement, chaussettes comprises, et vous me remplissez ce petit questionnaire. Ordonnais-je d’une voix suave.

 

Le gars me déshabille du regard avec une insistance aussi lourde que gênante, je lui ferais payer cette attitude tout à l’heure !

 

Je prends congé du client précédent, un gars un peu timide mais sympathique, je laisse passer une minutes ou deux et je vais chercher le Benjamin.

 

Mais qui c’est cette nana ? demanderont ceux qui n’ont pas encore (quel dommage !) lu mes autres (chaudes et passionnantes) aventures ?

 

J’exerce l’activité de dominatrice professionnelle… Je me prénomme Christine D (Chanette, c’est pour mes clients et quelques très rares intimes), j’ai disons entre 30 et 40 ans, suis mariée avec un homme de moins en moins présent. Taille moyenne, peau légèrement mate, visage ovale, cheveux mi- longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas tous des récits de domination, mais des récits d’aventures érotiques. Allez, on continue :

 

Le gars s’est déshabillé, mais le questionnaire n’est qu’à moitié rempli.

 

– Les choses sont quand même plus faciles pour moi, quand je sais ce que le client aime ou n’aime pas ! Lui fis-je remarquer.

– En matière de S.M., je suis plus dominateur que soumis ! Me déclare-t-il.

– En ce cas, je crains fort que vous vous soyez trompé d’adresse car voyez-vous, je ne n’ai quand même pas l’inconscience de me faire dominer par des inconnus.

– Je comprends bien, mon intention n’a jamais été de vous dominer bien sûr…

 

Menteur ! Me dis-je in petto

 

– …Mais, continue-t-il, de pouvoir participer à une domination à vos côtés.

– Ah ? Ben non, la demande de mes clients pour ce genre de scénario est rare.

 

Quoiqu’en cherchant bien… mais bon…

 

– Je parlais de vos clientes, plutôt ! Reprend Benjamin.

– Ah ! Mes clientes ? Vous vous figurez que j’ai des clientes ? J’en ai eu, mais c’est très rare, j’ai parfois des couples, c’est un peu moins rare, mais ce n’est pas tous les jours non plus, ni même toutes les semaines.

– Ah ! Comme c’est curieux !

– C’est peut-être curieux, mais c’est comme ça ! Bon on va dire que c’est un quiproquo, je ne vous retiens pas et je vous laisse vous rhabiller ?

– Et les voyeurs, est-ce que vous acceptez les voyeurs ?

– Oui, je peux vous enfermer dans une cage une journée entière et vous aurez du spectacle. Mais bon, ce ne sont pas les mêmes tarifs…

– Ne parlons pas argent, ce n’est pas pour moi un problème !

– Vous en avez de la chance !

– La cage est obligatoire dans ce cas ?

– Non, je peux vous attacher sur la croix de Saint André, sur une chaise ou comme vous voulez !

– Mais pourquoi voulez-vous m’attacher ?

 

Bonne question !

 

– Pour l’ambiance.

– Et si je venais avec l’une de mes domestiques et que vous la dominiez devant moi ?

– Alors là c’est la formule couple, ça peut se faire, mais je tiens à ce que la personne soit d’accord… et croyez-moi, je sais très bien devinez quand l’accord n’est que de complaisance.

– Alors d’accord, optons pour cette formule, je peux revenir quand ? Demain ?

– Non, Après demain si vous voulez, à 11 heures ? On compte une heure ou plus ?

– Disons une heure, ce sera parfait ! Je vais vous dédommager pour cette séance qui n’a pas eu lieu.

 

J’apprécie le geste, je ne lui aurais rien demandé, mais du coup je me fais chatte :

 

– La moitié suffira, mais vous êtes sûr que vous ne voulez pas une fessée ?

– Non, ce n’est pas mon truc. Mais pourquoi pas une petite fellation ?

 

En principe, ça ne fait pas partie des prestations que je propose. Je fais de la domination, uniquement de la domination, cela exclu donc toute relation sexuelle y compris buccale. Mais toute règle a ses exceptions, ça m’arrive quand même, rarement, mais ça m’arrive, question, d’humeur de circonstances.

 

Et je serais bien en peine de vous dire pourquoi j’ai accepté, pas pour l’argent, puisque je ne lui ai demandé aucun supplément, pas pour la libido, ce mec étant aussi excitant qu’un congélateur à tiroir.

 

– Juste la fellation, tu ne veux rien d’autre ?

 

Il semble surpris de mon tutoiement, ce citoyen. Sans doute n’est-il pas trop habitué aux arcanes de l’amour vénal ?

 

– Non juste la fellation !

– Bon alors paie-moi et assis-toi sur le fauteuil, j’arrive.

– Le tutoiement me gêne un peu ! Avoue-t-il.

 

Il m’énerve, s’il croit que je vais changer mes habitudes, juste pour lui… J’aurais pu bien sûr, mais je n’ai tout simplement pas envie.

 

– J’ai l’habitude de tutoyer pendant la prestation, nous pourrons reprendre le vouvoiement, mais après ! Tu voudras jouir comment ?

– Et bien dans votre bouche, je suppose !

– Mais ce sera avec préservatif.

– Et si je vous arrosais le visage ?

 

C’est ça ! Et mon maquillage, alors ?

 

– Non pas le visage, les seins si tu veux ! Lui proposais-je

 

J’aurais bien fait l’économie de les lui dévoiler, mais bon, il ne faut pas être vache, non plus.

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Je le masturbe un peu, puis lui passe une lingette sur le sexe, acte symbolique mais en l’occurrence monsieur est bien propre sur lui. J’avoue que cette bite n’est pas désagréable à sucer, le gland est arrogant et d’une texture fort agréable. Je lui fais la panoplie complète, la langue, les lèvres, les deux en même temps, je lui gobe ses couilles poilues, avalant un poil au passage, (horreur !) reviens sur la hampe, il se cambre en arrière, commence à faire des « han-han » de satisfaction.

 

– Je continue avec une capote ou tu veux jouir maintenant ?

– Je vais jouir… Vos seins, vos seins.

 

Je laisse tomber le kimono et dégage ma guêpière, le mec à l’air d’apprécier ce qu’il voit, il se branle comme un damné et me jouit sur les nénés. Je sors d’autres lingettes du paquet, une pour moi, une pour lui.

 

– Ça va, c’était bon ?

– Un peu rapide, et puis les hommes savent mieux faire.

 

En voilà une réflexion ! Il serait homo, mais ça l’excite de voir sa servante se faire dominer ? Monsieur m’a l’air d’avoir une sexualité bien compliquée.

 

– Tu te fais souvent sucer par des hommes ?

– Oui, par mon valet !

 

Ah ! Il a combien de domestiques, le Benjamin ?

 

– Mais là, je n’ai pas pu me retenir. Vous êtes très belle, j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir plus longtemps.

– Mais avec grand plaisir ! Répondis-je en le gratifiant d’un superbe sourire commercial format A4.

– Vous m’avez noté pour Vendredi ?

– Tout à fait, vous faites quoi dans la vie ?

– Rien, je vis de mes rentes.

 

Il met un temps fou à se rhabiller, c’est un maniaque, ce mec.

 

Vendredi suivant (le 5)

 

Benjamin est à l’heure, il me présente Amélie. Je n’ai eu personne avant eux et je demande à Benjamin de rester en salle d’attente pendant que j’invite Amélie à me suivre.

 

Amélie est une petite blonde d’une vingtaine d’années à la mine espiègle, le nez pointu, la bouche sensuelle et les yeux coquins.

 

– Si je comprends bien, Benjamin est ton patron.

– Et, oui, c’est mon patron ! Me répond-elle avec un accent méridional assez prononcé.

– Et il t’a expliqué ce qui allait se passer ici ?

– Tout à fait, c’est un jeu, Monsieur Benjamin m’a accusé d’une faute imaginaire et vous allez me punir pour ça ?

– Ça ne te pose aucun problème ?

– Au contraire, ça m’excite ! Je suis assez maso, j’aime être battue, humiliée, d’habitude Monsieur Benjamin se charge tout seul des punitions, ou parfois on fait ça en groupe avec d’autres domestiques ou avec des invités. C’est en lisant un texte érotique que je lui ai soumis l’idée de me faire punir par une professionnelle.

– Tu acceptes tout ?

– J’accepte beaucoup de choses

– O.K. va te déshabiller dans la salle d’attente. Voici un collier de chien et une laisse, tu demanderas à Monsieur Benjamin de te la mettre autour du cou et revenez quand vous serez prêts tous les deux.

 

J’ai pendant ce temps-là retiré mon kimono et me voici en tenue de « combat ». J’ai opté aujourd’hui pour un corset de cuir noir que je pourrais éventuellement ouvrir tout à l’heure, De longues bottes montent jusqu’à mi-cuisse, je me suis gantée de noir, et je n’ai pas mis de culotte. Business is business.

 

Les deux zigotos sortent de la salle d’attente, ils sont tous nus, Benjamin tient en laisse Amélie qui est à quatre pattes. Je m’empare de la laisse et enferme quelques instants la fille dans le donjon, le temps de faire le point avec son employeur sur ce qu’il aimerait que je lui fasse, sur ce que je peux et ce que je ne peux pas faire. La situation doit exciter follement l’ami Benjamin qui bande de façon indécente. Par pure provocation, je lui envoie une pichenette sur la bite.

 

– Oh, pardon, j’avais oublié que tu n’étais pas du tout soumis ! M’excusais-je par jeu avant de rejoindre Amélie dans le donjon.

 

– Debout ! Ordonnais-je à la soumise.

 

Dès qu’elle le fut, je la giflais (pas trop fort). Elle encaissa sans rien dire. Je la toise, elle est mignonne à poil, les seins sont ronds et un peu lourds terminé par de jolies pointes roses, son minou est rasé intégralement.

 

– Ouvre la bouche, je vais te cracher dedans.

 

Obéissante elle ouvrit alors une large bouche et avala ce que je lui envoyais. Je m’emparais alors de ses bouts de seins et les tordais fortement jusqu’à ce qu’elle se décide à crier de douleur. Je recommençais plusieurs fois de suite. Ses réactions ne trompaient pas, cette fille était vraiment maso. Je lui faisais mal, mais ça l’excitait, et si j’avais eu encore des doutes, un coup d’œil vers son entrecuisse me les auraient enlevés : mademoiselle mouillait d’abondance.

 

Je décidais de l’attacher sur la croix de Saint-André, fesses devant et jouais du martinet, visant en priorité son mignon petit cul, mais m’égarant parfois sur le dos ou sur les cuisses. Comme j’en ai l’habitude, je frappais de façon irrégulière afin qu’elle ne puisse pas anticiper mes coups, ainsi j’attendais parfois une longue minute, puis enchaînait deux coups consécutifs.

 

Benjamin qui bandait joliment, me fit signe qu’il était temps de la retourner. Voilà qui tombait bien, c’est justement ce que j’avais l’intention de faire. Je la libérais, pour l’attacher sur le dos au chevalet. Les bras sont liés le long des pieds de l’instrument, les jambes sont entravées par une barre d’écartement que je fais ensuite relever grâce à une corde et à une poulie. Là, je lui balançais quelques coups de martinets sur les seins, juste pour le fun, sans insister, puis j’allumais deux bougies. Benjamin m’avait indiqué qu’il ne pratiquait pas cette chose, mais qu’on pourrait toujours essayer.

 

– Non ! Non ! Proteste Amélie

– Tais-toi, pétasse ! Répondis-je avec élégance.

– Ça ne laisse pas de marques ? S’inquiéta Benjamin !

 

Voilà, une intervention que j’ai tendance à apprécier, Monsieur s’inquiète donc pour sa soumise. Je suis étonnée qu’ils ne connaissent pas cette pratique, alors j’enlève un gant, je prends l’une des bougies et me verse un peu de cire chaude sur le dos de ma main. Ces messieurs dames sont donc rassurés, on peut continuer à faire joujou.

 

Je fais donc couler la cire sur les tétons de Amélie qui pousse des petits cris mais supporte bien la chose. La cire se re-solidifie assez vite et la pauvrette à bientôt la poitrine recouverte d’une couche blanchâtre. Je reprends le martinet et tape afin de briser la gangue de cire, il me faut bien sûr le faire plusieurs fois, et la soubrette se tortille de douleur.

 

Elle est un peu groggy l’Amélie et le temps passe vite. Je la laisse attachée, je la trouve très belle ainsi.

 

– Ouvre la bouche !

 

De nouveau je lui crache dedans.

 

– Je vais te pisser dans la bouche, tu vas tout boire !

 

Je guette son regard, ça n’a pas l’air de la déranger plus que ça.

 

– Tu aimes la pisse ?

– Oui, Monsieur Benjamin me fait ça assez souvent, ça ne me déplaît pas.

– Mais si ça ne te déplaît pas, ce ne sera pas une punition ?

– Heu…

– Sauf si je t’oblige à tout boire !

 

Elle ne comprend pas, mais quand je lui flanque un entonnoir dans la bouche, elle comprend mieux.

 

– Tu le serres entre tes dents et tu le ne lâche pas.

– Oui maîtresse !

 

J’enlève le bas !

 

– Vous n’êtes pas rasée intégralement ? S’étonne le Benjamin.

– Ben non, pourquoi, il faudrait ?

– Disons que j’aurais préféré.

 

Il m’énerve avec ses réflexions à la con. Je m’abstiens de lui répondre.

 

– Aidez-moi donc à installer cet escabeau !

 

La tête qu’il fait !

 

L’escabeau est placé au-dessus du chevalet, et en travers, je m’installe à l’envers sur une marche, me débrouille pour me placer au-dessus de l’entonnoir et j’ouvre les vannes. Je n’ai pas une envie démesurée, mais ça ne m’empêche pas d’en faire beaucoup d’un coup. Et c’est exactement ce qui se passe : après quelques timides gouttes de démarrage rapidement avalées par la soumise, je me lâche et tout coule dans le gosier de la soumise qui s’efforce d’abord de boire ce qu’elle peut avant qu’elle ne se mette à avaler de travers.

 

Je vais pour enlever l’entonnoir, mais elle l’a déjà rejeté avec ses lèvres. J’attends qu’elle finisse de tousser.

 

– Pardon, maîtresse !

– Ça mérite une bonne punition, ça !

– Oui, donnez-moi une bonne punition maîtresse.

 

Un coup d’œil à la pendule, il reste environ un quart d’heure, en comptant le rhabillage, ça devrait aller.

 

Je laisse Amélie dans la même position, me saisit de deux bonnes pinces à seins munis d’anneaux et je lui fixe sur les tétons. Elle grimace mais supporte. J’ai au plafond un petit cylindre qui peut faire office de poulie, j’attache une longue cordelette dans chaque anneau des pinces, puis la fait passer par-dessus la poulie. Je tends la corde avec l’autre morceau, les tétons pointent maintenant vers le haut. Je tends davantage mais très lentement. Amélie pousse des cris bizarres, un mélange de douleur et de plaisir. Tout se passe donc bien ! Je tire encore, on est au bord de la rupture, encore un peu… Shlack ! La pince gauche vient de se détacher du téton. La soumise hurle. Je tire encore un peu, l’autre pince ne veut pas se détacher… Encore un peu ! Nouveau hurlement d’Amélie.

 

J’attends qu’elle se calme ! Ses yeux sont remplis de larmes, mais son regard est extatique, elle a joui sous la douleur, elle est trempée.

 

Elle est belle, je lui ferais bien l’amour, je suis toute excitée. Je fais pourtant (en principe) une barrière (de principe) entre le boulot et ma vie privée. Et puis j’en ai tant vu que ma libido s’est lassée, elle se réveille, surtout au contact des femmes, quand je quitte mes habits de dominatrice…

 

N’empêche qu’aujourd’hui je mouille, sans doute pas autant qu’Amélie, mais je mouille, et la situation est ingérable. J’ai un rendez-vous à midi, le mec peut arriver d’un moment à l’autre.

 

Je libère Amélie.

 

– Ça a été ?

– Oh, oui, maîtresse ! Mais j’aimerais vous demander une faveur.

– Dis toujours, mais la séance est fini, ce n’est plus la peine de m’appeler maîtresse.

– Oh ! J’aurais tellement aimé vous lécher le cul !

– Non ! On a plus le temps, mais si tu reviens, c’est promis tu pourras le faire.

 

Ben, oui, quand on plus le temps, on n’a plus le temps ! Moi aussi, j’aurais aimé ne serait-ce que l’embrasser passionnément, la caresser… Ce sera à moi de construire un scénario qui assimile tout ça…

 

Dring !

 

Et voilà le client de midi qui se pointe ! J’avais un moment espéré qu’il ne vienne pas. Je vais ouvrir, le met en salle d’attente après avoir récupéré les effets personnels d’Amélie et de son patron.

 

– Tu veux jouir comment ? Demandais-je à Benjamin.

– Comme l’autre fois, sur vos seins !

 

J’accepte uniquement parce que j’ai envie de le voir revenir avec Amélie, et que je ne tiens pas à le contrarier.

 

J’emmène Amélie dans la salle de bain, lui propose de se nettoyer, puis je prends une serviette, je dégage les seins de mon corset, et place la serviette de façon à ce que le Benjamin, ne saligote pas tout en jouissant (et tant pis pour le romantisme).

 

La branlette a été rapide. Ces messieurs dames se rhabillent. Benjamin ne se rince pas le zizi, juste un coup de kleenex, pas très clean tout ça. Pourtant il me paraissait propre, ce mec, mais c’est peut-être l’émotion !

 

– Monsieur, promettez moi que nous reviendrons ! Demande alors Amélie à son patron.

– Pourquoi pas ?

– Non, promettez-moi !

– D’accord, c’est promis.

 

Je lui ai fait un bisou avant de partir. Je devais à ce moment-là être aussi joyeuse qu’elle.

 

Lundi suivant (le 8)

 

Benjamin m’a téléphoné le lundi suivant.

 

– Cette séance était très bien, je suis prêt à renouveler cette expérience, mais j’aurais deux exigences !

– Et bien dites !

– Auriez-vous une collègue qui pourrait se joindre à nous ?

– Ça peut se faire, mais ça double le prix !

– Ce n’est pas un problème pour moi, vous le savez bien !

 

Il m’énerve ce mec à me rappeler à chaque occasion qu’il est blindé de fric.

 

– Et la seconde exigence ?

– Pourriez-vous vous raser intégralement ?

– Non, je suis désolée.

 

J’ai répondu sans réfléchir par réflexe. Je n’ai tout simplement pas envie de lui accorder ça et je viens de décider que ce n’était pas négociable.

 

– Dommage, je vous aurais donné plus.

– Je ne suis pas QUE vénale, monsieur Benjamin !

– Que me proposez-vous comme rendez-vous ?

 

Bref, nous fumes d’accord pour une séance de deux heures, la semaine suivante. Deux heures, cela allait faire long ! Avec un soumis je parviens à faire durer le temps en attachant, en encageant, en utilisant le cas échéant les services d’un autre soumis. Dans le cas de figure en question, ce serait moins évident, mais, j’ai confiance en mes capacités d’adaptation,

 

Le problème c’est que ni Anne-Gaëlle, ni Carole n’étaient libres la semaine prochaine. Mais cette dernière me proposa de me présenter quelqu’un.

 

– C’est une russe, elle est en galère… Une histoire classique, elle est recrutée par la mafia russe, elle a travaillé sur la côte, puis il y a eu une embrouille avec son souteneur, elle vivote à Paris, elle a besoin de travailler…Elle se débrouille en français.

– Bon, tu peux la contacter facilement ?

– Oui !

– Demande-lui de passer au studio à 18 heures.

– Euh ! Fais gaffe quand même !

– Pourquoi ? La mafia russe ?

– Non, mais c’est une lesbienne convaincue.

– Je verrais bien !

 

Elle est ponctuelle, c’est déjà ça, j’ai horreur des gens qui arrivent systématiquement en retard. Pas farouche, elle me bisouille. Elle se présente, elle s’appelle Sylvia. Grande, belle silhouette, blonde coiffée en queue de cheval, et puis des yeux d’un bleu à se noyer dedans, un tout petit peu maigre quand même ! Je la fait entrer.

 

– Carole t’a expliqué ?

– Oui !

– T’as déjà fait de la domination ?

– Un petit peu !

– On va faire un essai, j’attends un client, on va le faire à deux, je te guiderai. T’as une tenue ?

– Non !

– Ben faudra t’en acheter une, je ne peux pas t’en prêter, on n’a pas vraiment les mêmes tailles.

– C’est que j’ai pas beaucoup d’argent.

– On s’arrangera !

– T’es gentille !

– Je sais, bon, si tu pouvais te déshabiller, juste pour voir comment tu es faite.

 

Pas de soucis, mademoiselle se dessape intégralement. C’est bien ce que je disais, un peu maigre la fille ! Les seins sont petits mais peuvent plaire, le cul est légèrement cambré, Elle a un tatouage sur l’épaule avec des initiales en caractères cyrilliques dans un cœur.

 

On sonne à la porte, je fais entrer le client dans la salle d’attente. Le gars est déjà venu, très correct et pas trop compliqué.

 

– J’ai une petite stagiaire, elle est très belle ! Si ça t’intéresse d’être dominé par deux femmes, profites-en, c’est juste un peu plus cher.

– C’est que mon budget…

 

Oui, ça va j’ai compris, et ce sont des choses que je conçois parfaitement. Certains hommes ont un budget pour leurs écarts, ils s’y tiennent et ce n’est pas mon rôle de le leur faire dépasser.

 

– Euh, si on faisait une demi-heure avec la stagiaire au lieu d’une heure ?

 

Allons-y, ça me pénalise un peu mais ce n’est pas bien grave, la seule chose c’est que le client ne se rend pas compte qu’une demi-heure chez Chanette, ça passe vachement vite !

 

Je demande à Sylvia de rester à poil et de s’harnacher d’un gode ceinture, puis on commence. Le truc du soumis, appelons le « Médor » est justement de faire le chien.

 

Sitôt qu’il est avec nous, je balance une balle en mousse de l’autre côté de la pièce. Médor a compris, il se met à quatre pattes et me ramène la balle entrer ses dents. Je lui fais faire ça une demi-douzaine de fois. Puis…

 

– Tu en as mis un temps pour rapporter la balle !

 

Il fait le beau, il assez ridicule dans cette position. Je demande à Sylvia de lui cracher dans la bouche. Elle a l’air un peu surprise mais s’exécute. Médor lui, se met à bander comme un cerf.

 

– Gifle le ce mauvais chien. Attention pas trop fort… mais pas trop doucement non plus.

 

Ça va, elle a compris le principe. C’est que c’est un métier la domination, certaines séances demandent un effort de psychologie continuel. Il faut deviner jusqu’où le soumis est prêt à aller, anticiper ses fantasmes, en éveiller d’autres, lui donner l’envie de revenir. Bref tout un savoir-faire et ça ne s’apprend pas en un jour. Mais certains (ou certaines) ne seront jamais dominateurs, soit parce qu’ils sont tentés d’aller trop loin, soit au contraire parce qu’ils n’osent pas aller assez loin. Et ça, ça se sent tout de suite.

 

Je tends la cravache à Sylvia :

 

– 20 coups sur les fesses !

 

Médor se cambre en levrette, il n’attendait que ça, il aboie à chaque coups. Je me retiens de rigoler.

 

– Tu peux taper un tout petit peu plus fort !

– Ail !

 

Elle lui a fait mal.

 

– Non, là c’est trop fort !

 

Ça y est, elle a trouvé la bonne frappe !

 

– C’est bien, maintenant tu lui tartines le cul et tu l’encules !

 

Et pendant que Sylvia sodomise Médor, je lui fais sucer un autre gode.

 

– Tu te rends compte, la chance que tu as, un gode dans le cul et un autre dans la bouche. Un jour je te ferais faire ça avec des vraies bites bien raides et bien juteuses.

 

A ce genre d’évocation, la bite du soumis se redresse. Un jour il passera à l’acte, je suppose qu’il ne fait pas uniquement pour des problèmes de budget, c’est pour ça que je n’insiste pas trop non plus.

 

Sylvia se retire.

 

– Tu peux lui pisser dans la bouche ?

 

Elle essaie mais n’y parvient pas. C’est donc moi qui m’y colle, mais c’est vrai que j’avais pris la précaution de boire deux grands verres de flotte, juste avant.

 

Médor boit tout ce qu’il peut, je lui ai passé un kleenex, il se branle dedans et finit par jouir. Il se relève.

 

– Un peu rapide, mais c’était bien !

– Ben, oui, une demi-heure à attendre le bus c’est vachement long, mais une demi-heure chez Chanette, c’est vachement court !

 

La relation maitresse-esclave est maintenant terminé Médor se rhabille, on échange quelques banalités. On lui fait la bise, et il s’en va.

 

– Alors ça va, je suis embauchée ? Me demande Sylvia.

– Oui, faudra que je te précise deux ou trois trucs quand même, t’es pressée là ?

– Non pas du tout.

– D’accord, on va aller bouffer quelque chose.

– Tu sais ?

 

Phrase en suspens ? Serait-ce une spécialité russe ?

 

– Je sais quoi ?

– Quand tu lui as pissé dessus, ça m’a excité, tu ne peux pas savoir !

– C’est normal, au début il y des trucs qui excitent et après on n’y fait plus attention. Heureusement d’ailleurs sinon ce serait ingérable.

– Mais tu ne t’es pas essuyée ?

– Ben, non j’aurais voulu qu’il le fasse, mais il a joui trop vite. Je vais le faire…

– Je peux le faire moi ?

– Tu veux m’essuyer ?

– Avec ma langue !

 

Ben voyons, Carole m’avait prévenu qu’elle était chaude et portée sur les femmes. Je la laisse faire ou pas ? C’est pas vraiment mon genre de femme mais elle est loin d’être désagréable.

 

– D’accord, vas-y !

 

Elle s’accroupit me lape la chatte. J’ai comme une envie de l’étonner la Sylvia, en me concentrant, je peux encore faire deux ou trois gouttes de pipi. Elles atterrissent directement dans son gosier.

 

– Humm, c’est trop bon !

 

Elle me lèche de nouveau, mais cette fois le pipi est nettoyé, Mademoiselle veut simplement me bouffer la chatte, c’était couru d’avance. J’ai pas spécialement envie, mais je décide de me laisser faire, ça ne me fera pas de mal, et je m’affale dans le fauteuil, ce sera plus confortable.

 

– J’adore sucer les chattes ! se croit-elle obligé de commenter.

 

Je me laisse faire, je ferme les yeux imaginant que c’est ma copine attitrée (si je puis dire) qui me suce. Elle est très douée, la Sylvia, elle a projeté ses deux mains en avant, afin d’avoir accès à mes seins, je l’aide à dégager tout ça. Elle s’amuse ensuite à me faire rouler les tétons dans ses doigts. C’est diabolique. Et elle lèche, elle lèche, ce n’est pas possible elle doit avoir une langue électrique. Et la voilà qu’elle approche un doigt de mon trou du cul.

 

– Non, laisse mon cul tranquille !

 

Pourquoi j’ai dit ça ?

 

– Tu n’aimes pas ?

– Pas tout le temps !

 

Elle n’insiste pas et se concentre à présent sur mon clitoris. Au rythme où elle me le titille, je ne vais pas tenir longtemps. Effectivement, et alors que mes cuisses sont à présent trempées, je sens la jouissance m’envahir. Je fais ce que je peux pour rester discrète… On est conne, on aurait dû faire ça dans le donjon qui est capitonné et insonorisé.

 

Sylvia s’est redressée et me fait un geste bizarre avec les mains, les faisant tourner l’une contre l’autre. Oui, j’ai compris, Mademoiselle était déjà excitée comme une puce, le fait de m’avoir brouté le minou n’a fait qu’aggraver les choses. Elle veut maintenant que je l’envoie en l’air.

 

Alors d’accord, je vais être sa fusée porteuse : à mon tour alors d’être entre ses cuisses. Je ne vous dis pas comme c’est mouillé par là. Les chutes du Niagara, à côté, c’est rien. Je lape sa mouille au léger goût de miel, il paraît que c’est bon pour le teint.

 

Et puis, je ne sais pas ce qu’il me prend, j’en ai tout d’un coup marre de me contenter de cette séance de lèche-minette avec changement de camp à la mi-temps. On n’est pas en train de faire une passe, à ce que je sache. Alors je me redresse, lui fous les mains sur les seins, et plonge mon visage vers le sien. Elle ne s’attendait pas à ce que je lui roule une pelle, j’espère qu’elle ne deviendra pas collante après. En fait c’est bizarre, cette grande bringue, j’ai plus envie de l’embrasser, de la caresser, de la cajoler, de la protéger que de lui faire l’amour.

 

On reste comme ça un petit moment, et puis je me décide à la faire jouir.

 

– Viens dans le donjon, comme ça tu pourras gueuler !

– Attache-moi à la croix et suce-moi !

 

Voilà qui n’était pas vraiment prévu, mais pourquoi pas. Je l’ai donc fait jouir. Elle fut moins bruyante que je l’imaginais.

 

La traque

 

Frankie est dans le métro avec des potes, ils chahutent, font du bruit et ont branché une musique impossible au grand dam des autres voyageurs qui n’osent intervenir. Mais soudain Frankie reste scotché. Cette jeune femme, cette grande perche, cela lui dit quelque chose. Mais oui bien sûr, ça ressemble à la nana dont il a la photo dans la poche.

 

– Excusez-moi, les gars, une affaire urgente.

– Wha l’autre !

– On s’appelle tout à l’heure !

 

Frankie s’approche de la fille, il mémorise la disposition des taches de rousseur en haut de sa joue gauche, il se retourne sort la photo de son portefeuille, compare, c’est bien elle !

 

– Trop la chance !

 

Il l’a suit, dans le métro, puis dans la rue, elle s’arrête à la porte d’un immeuble, compose le code et entre.

 

Frankie note l’adresse et n’a plus qu’à faire remonter l’information, il jubile Frankie !

 

Il n’y croyait plus, Hassan, mais avant de prévenir Dimitri, il préfère se livrer à une petite vérification. Il se rend à l’adresse indiquée, attends patiemment que quelqu’un ait la bonne idée d’entrer ou de sortir et profite de l’ouverture de la porte. Il consulte les boites aux lettres, un nom attire son attention : Alexandra Ivnitzky. C’est le seul nom à consonance slave ! C’est donc bien ici, youppie ! Il n’a plus qu’à prévenir Dimitri.

 

– OK, on verra ça à mon retour. J’aurais besoin d’une voiture, débrouille-toi pour m’en trouver une. Rendez-vous le 26 au même bistrot que l’autre fois.

 

Contrôle de police

 

David a un principe, il ne paie pas ses transports, s’il se fait prendre, l’adresse sur sa carte d’identité n’est plus valable depuis longtemps, alors pourquoi se gêner ? Au métro Chatelet il saute comme un cabri :

 

– Contrôle de police !

 

Il ne les a pas vu arriver ces deux-là, et il se trouve qu’il est pressé. Il fonce devant lui ! Il ne faut jamais faire ça, il est vite rattrapé, ceinturé, jeté à terre sans ménagement, menotté et conduit au poste.

 

On le fouille, dans le portefeuille une fliquette tombe sur une copie de la photo de Sylvia.

 

– C’est qui elle ?

– Une ex !

– J’ai du mal à imaginer ce genre de fille avec toi !

 

Mais cette photo lui dit quelque chose, elle interroge son collègue.

 

– C’est pas une nana pour qui on a diffusé un avis de recherche ?

 

Cinq minutes après, David, après quelques baffes avouait tout et balançait celui qui lui avait passé la photo. L’affaire fut transférée à la police judiciaire qui remonta ainsi jusqu’à Hassan que l’on cueillit chez lui à l’heure du laitier.

 

Il voulut jouer les durs mais n’en avait pas les ressources.

 

– Cette fille est soit l’auteur, soit la complice d’un crime. Il est aussi possible qu’elle soit innocente, mais menacée de mort. Si tu t’entêtes à ne rien dire c’est la mise en examen directe pour complicité d’assassinat et recel de malfaiteur. En attendant c’est la garde à vue, ça te donnera l’occasion de réfléchir.

 

Le lendemain matin, Hassan balançait Dimitri.

 

– Et il t’a promis combien, ce Dimitri ?

 

Hassan ne leur cacha pas.

 

– Et t’es assez con pour croire qu’il va te les donner ?

– J’sas pas

– Et vous communiquez comment ?

– Par courrier

– Postal ?

– Complètement postal.

– Son adresse ?

– C’est une boite postale.

 

Non, Dimitri n’avait pas de boite postale, mais les policiers niçois avisés n’eurent aucun mal, à retrouver son adresse. Le problème c’est que l’oiseau s’était envolé.

 

Une perquisition de principe au domicile d’Hassan ne donna rien, on trouva divers objets manifestement volés ou recélés, mais le commissaire ferma les yeux, son intention était de le laisser libre afin de mieux le contrôler. Ainsi son téléphone fut mis sur écoute et son courrier surveillé.

 

Lundi 15

 

A onze heures tapante, Monsieur Benjamin vient pour sa seconde séance accompagnée d’Amélie. Il est toujours aussi élégant et il tient à la main un sac provenant d’un grand traiteur parisien (un cadeau pour moi ?) Je lui présente Sylvia, elle lui plaît beaucoup.

 

– Vous avez pensé à quelque chose de particulier ? Demandais-je.

 

Le Benjamin ne me répond pas tout de suite, il semble réfléchir.

 

– On pourrait laisser Mademoiselle Sylvia punir Amélie toute seule, et vous pendant ce temps-là, vous vous occuperiez de moi ?

– M’occupez de vous de quelle façon ?

– Et bien, vous me caressez, ou plutôt nous nous caressons mutuellement, vous me masturbez, vous me sucez. Comme si vous étiez une entraîneuse de cabaret et que nous assistions à un spectacle. D’ailleurs je me suis permis d’apporter une bouteille de Champagne.

– C’est gentil, mais il ne va pas être frais !

– Si, si, j’ai apporté ce qu’il faut !

 

Et il me sort de son sac une glacette étanche contenant le dit-Champagne. (du bon !)

 

Imaginatif, le type ! Mais, me laisser peloter par ce mec là pendant deux heures ! Je sais bien que c’est du business, mais quand même !

 

– Vous savez qu’en principe je ne fais pas ce genre de choses ?

– Les principes sont faits pour être transgressés !

– Ben voyons !

 

Puis l’idée !

 

– Sylvia n’a pas une aussi bonne habitude que moi de la domination. Aussi je vous propose le contraire. Je vais dominer Amélie, et Sylvia s’occupera de vous.

– D’accord on commence comme ça, demandez à Sylvia de se changer et se mettre en tenue de ville et ensuite on pourra intervertir les rôles.

 

Mais, il est trop chiant ce mec ! Quand je pense que Sylvia avait investi dans une tenue professionnelle… Bon à moi d’assurer le spectacle, on verra bien pour la suite. Allez, je donne le signal du début des hostilités :

 

– Toi la boniche, je suppose que tu as encore fais plein de bêtises. Tu vas donc être de nouveau punie devant ton maître !

– Oui maîtresse !

– Tu te déshabilles en vitesse et tu viens me lécher le cul.

– Oui maîtresse !

 

Une minute après, je me penchais légèrement et écartais mes globes fessiers afin de faciliter le travail lingual de la petite soubrette. En principe, j’ai le cul propre, et si je me le fais lécher, je me nettoie après, ne serait-ce que par respect pour …le suivant. Mais bon, là ce sera ma première feuille de rose de la journée et depuis ma douche prise vers 7 heures du mat, il a forcément accumulé quelques légères odeurs. Mais bon comme je dis souvent, ce n’est pas plus éprouvant que de déguster quelques bonnes tranches fines d’andouille de Guéméné !

 

En tous cas, Amélie s’applique, à tel point que je doute fort qu’elle considère cet acte comme une punition. Elle a une façon de lécher en « langue pointue » qui est vraiment agréable. Du coup je prolonge un peu le plaisir.

 

Sylvia et Benjamin se sont installés autour de la petite table. La grande russe n’a pas perdu de temps et lui a déjà extirpé le zizi de sa braguette et elle le masturbe d’une main distraite, tandis que lui a glissé sa main sous son haut et lui pelote les seins à travers le soutien-gorge.

 

– Vous devriez vous servir, le champagne va se réchauffer ! Lançais-je.

– On vous attend ! Répond Benjamin.

 

Coup de bol, je dois avoir quatre coupes au studio (je rappelle que je n’occupe ce studio que pour mon travail, ce n’est pas mon domicile). J’abandonne (provisoirement, vous le pensez bien) Amélie et vais chercher les coupes que je pose sur la table.

 

– Trois suffiront ! Amélie n’y a pas droit : Me précise le bonhomme.

 

Je l’aurais parié ! Mais il se reprend !

 

– Quoi que… Liassiez cette coupe, nous allons offrir à Amélie un tout autre Champagne, si vous le voulez bien, évidemment !

 

Le vouloir, pourquoi pas ? Encore faut-il que j’ai envie ! Mais en principe, je suis une bonne pisseuse. Je me place une coupe sous la foufoune et j’ouvre les vannes.

 

Sapristi, je vais en faire de trop !

 

– S’il y a d’autres amateurs ?

– Moi, je veux bien ! Dit alors Sylvia.

– D’accord, et vous Monsieur Benjamin.

– Non désolé, je ne suis que donneur !

– Vous ne savez pas ce que vous perdez !

 

Je remplis la moitié de la coupe et la refile à Sylvia. Benjamin, lui a débouché le Champagne me sert, puis se sert.

 

– Et moi ? Demande Sylvia, en tendant son verre à demi rempli de mon urine.

– Mais vous n’allez pas mélanger…

 

Il est offusqué le Benjamin

 

– Sylvia plaisantait ! Me crus-je obligée de préciser.

 

Nous trinquons donc, Sylvia et Benjamin, assis, moi debout et Amélie à genoux. Et glou et glou !

 

Comme je le savais déjà, boire ce breuvage n’avait rien d’une punition pour Amélie, quand à Sylvia, elle fit cul sec.

 

– Peut-être pourriez-vous me servir maintenant ? demanda-t-elle à son chevalier servant d’occasion.

– Il faudrait mieux rincer cette coupe, à mon avis !

 

Je vous dis qu’il est chiant, et tandis que Sylvia s’en allait passer sa coupe sous l’eau du robinet, je me décidais de m’occuper d’Amélie en lui infligeant à présent des vrais punitions et non plus des amuses gueules.

 

– En levrette, le cul dressé, et plus vite que ça !

 

Et hop, elle y est déjà !

 

Je me suis saisie d’un martinet et je frappe allégrement son joli postérieur bien rebondi ! Elle encaisse bien, elle marque bien aussi. Le spectacle devient vite érotique pour qui aime le genre : « cul humide et sillons rougeâtres. »

 

Je stoppe et lui demande se lever et après quelques gifles et quelques crachats (juste pour l’ambiance) je lui fixe des pinces sur les tétons. Elle fait la grimace, mais supporte. Elle fait encore la grimace quand j’y accroche des poids en plombs.

 

Je vais me livrer maintenant à l’une de mes deux figures de style préférées.

 

– A quatre pattes !

– Oui, maîtresse !

 

Dans cette position les poids suspendus aux pinces tirent au maximum et distendent les tétons. Amélie nous gratifie d’une nouvelle grimace… mais la séance ne fait que commencer. Je reprends le martinet :

 

– Avance chienne !

 

Et la voilà partie faire le tour de la pièce, à chaque avancée, les poids se mettent à se brinqueballer faisant souffrir la soumise.

 

Le spectacle est apparemment bien apprécié du côté de chez Benjamin qui s’est carrément mis à poil et qui pelote à qui mieux-mieux la Sylvia complétement débraillée.

 

Je demande à Amélie de se relever, ses traits sont marqués par la souffrance, mais ses cuisses sont trempées. Quand on est maso, on est maso !

 

– On va continuer dans le donjon. Faudrait déplacer la table et tout ce qu’il y a dessus, les chaises aussi.

 

J’aurais bien sûr, put demander à Amélie d’aider à ce genre de choses, mais que voulez-vous, j’éprouve un vrai plaisir sadique à voir Benjamin exécuter des tâches basiques qu’il réserve d’ordinaire à ses domestiques.

 

J’ai attaché Amélie de face sur la croix de Saint-André, je lui ai retiré les poids mais laissé les pinces. J’en accroche deux autres après ses grandes lèvres. Je m’empare d’une cravache et le spectacle va pouvoir commencer :

Chanette17 b

Un petit coup sur les cuisses, puis un plus fort. Amélie pousse un petit cri de douleur. Je ne vais pas me presser, un coup d’œil très discret sur mon minuscule bracelet-montre, on est déjà dans la deuxième heure et je n’ai aucune envie de me retrouver sur les genoux du père Benjamin. De toute façon, avec ce que je vais lui faire subir maintenant à Amélie, la séance ne devrait pas s’éterniser.

 

Je continue donc à lui flageller les cuisses, alternant les coups secs et les coups moins appuyés, les coups espacés et les coups rapprochés, puis quand j’estime la zone assez rouge, je change de cible et vise le ventre : Le ventre et le bas ventre, évidemment c’est un peu plus douloureux mais ce n’est rien du tout… J’attends le moment où je vais pouvoir monter plus haut, ça y est on y va, en bas des seins, en haut des seins, je m’égare un peu sur les bras pour faire diversion et puis je me prépare à la phase finale : le bouquet du feu d’artifice : je vise le téton, mais au dernier moment j’ai une meilleure idée.

 

Mon regard se porte vers Sylvia maintenant occupée à pomper la bite de Benjamin

 

– Sylvia, vient-ici, j’ai besoin de toi !

– Mais… tente de protester Benjamin.

– Ne vous inquiétez pas, elle va revenir !

 

Sylvia a le pantalon sur les chevilles, elle hésite entre le remonter où le quitter carrément. Elle opte pour cette seconde solution. La voici qui arrive, la chatte à l’air et le soutif remonté ! Je lui tends la cravache :

 

– Voilà tu vas viser ses tétons

– ses tétons ?

– Oui, commence par le gauche, pas trop fort, je vais te guider.

 

Amélie n’est pas vraiment rassurée. Sylvia arme la cravache, le coup arrive sur le bas du sein.

 

– Trop bas

 

Nouvel essai. C’est encore trop bas.

 

– Un peu plus haut et un peu plus fort.

 

Shlack ! C’est bien visé, la pince s’est légèrement déplacée sous le coup, provoquant un cri de douleur de notre suppliciée volontaire.

 

Sylvia rate les coups suivants, mais fait néanmoins crier sa victime. L’objectif n’est pas de la massacrer non plus.

 

– Je vais te montrer.

 

Je reprends la cravache, vise et touche à côté, ça arrive ! Je recommence dans la foulée, la pince est touchée, se détache du téton et s’en va atterrir je ne sais où. Amélie hurle !

 

– Allez l’autre !

 

Et je redonne la cravache à Sylvia. Pour viser le téton droit la position de frappe n’est pas la même et elle rate plusieurs fois sa cible. Je la laisse faire, je n’interviendrais qu’en cas de danger. Elle fait bouger la pince, une fois, deux fois sans qu’elle ne se détache. Un nouveau coup, ça y est la pince s’est envolée, Amélie n’en peut plus, elle gémit, elle pleure.

 

– Remets-lui les pinces. Demandais-je à Sylvia.

 

Je sentis Amélie prête à se servir du mot de sécurité afin d’arrêter tout ça, mais elle ne le fit pas. Je rejoignis alors Benjamin.

 

– Alors on bande ?

– Avec un tel spectacle, c’est la moindre des choses.

 

Je mets son pénis dans ma bouche et le suce, excité comme il est, ça devrait aller vite. Il essaie de me peloter mais n’a pas accès à grand-chose. Bonne fille je libère ma poitrine.

 

– Dès que tu sens que ça vient, tu me fais signe et tu pourras m’arroser les seins.

 

Ça y est, le voilà qui jouis, j’ai le réflexe de me mettre les mains en dessous des seins afin qu’il ne m’en mette pas partout.

 

– Sylvia ! Les lingettes !

 

Moi aussi j’aime bien me faire servir, de temps en temps !

 

Je m’avance vers Amélie, la cravache en avant, je fais semblant de la réarmer, puis la laisse tomber, je lui enlève toutes ses pinces. La détache.

 

– Tu veux prendre une douche ?

– Oui !

 

Elle est trop belle en ce moment, elle est magnifique, radieuse…

 

– Embrasse-moi !

– C’est vrai je peux ?

– Si je te le dis !

 

Quelle fougue, cette fille ! Elle m’a embrassé avec une passion de cannibale. Et la voilà encore plus belle qu’avant.

 

Trois mois plus tard

 

J’ai dû faire une dizaine de séances à raison d’une fois par semaine. J’essayais autant que faire ce peu de varier les scénarios. C’était très bien payé. Bref une bonne rente !

 

Et puis un jour, Benjamin me proposa d’effectuer la prestation chez lui, toujours accompagnée de Sylvia. Je n’aime pas trop ça, mais la rétribution était coquette. J’appliquais néanmoins les précautions d’usage, demandais de suite l’adresse, que je plaçais en évidence au studio et à mon domicile, et exigeais de ne m’y rendre que par mes propres moyens.

 

Guillaume – vendredi

 

A ce stade du récit, il me faut introduire (oui, je sais !) un autre personnage clé : il se prénomme Guillaume, n’a pas encore 30 ans, plutôt beau gosse, il a du succès auprès des filles, crâne rasé et éternelle barbe de trois jours, les yeux bleus, sportif. Sa scolarité a été un échec lamentable et il travaille au garage de son père à Narbonne.

 

Ce vendredi matin, Guillaume se réveilla en sueur. Mais ce n’est pas à cause du climat étouffant qui sévit depuis plusieurs jours sur la côte languedocienne. Le rêve érotique avait viré en cauchemar, il se leva. Décidément le souvenir de Marie-Léa ne cessait de le poursuivre, il n’arriverait jamais à digérer cette rupture.

 

Il avait déconné c’est vrai. C’est Marie-Léa qu’il l’avait sollicité, elle surfait sur un site de rencontres S.M. et avait constaté qu’un annonceur habitait tout comme elle, cette bonne ville de Narbonne. Ce fut six mois d’amour fou. Ils se complétaient parfaitement, il était plutôt dominateur, elle était plutôt soumise. En dehors de ça, ils s’entendaient parfaitement, mêmes goûts, mêmes idées, mêmes passions, à ce point qu’ils s’étaient présentés à leurs parents respectifs. Pendant trois mois, ils vécurent ensemble, ça se passait plutôt bien, jusqu’à ce jour où un peu éméché en revenant d’une soirée arrosée, il lui avait demandé s’il pouvait l’attacher. Elle refusait d’habitude, mais accepta cette fois, il ne se contenta pas de la ligoter, il la bâillonna et lui banda les yeux ! Alors, il la cravacha, bien plus fort que d’habitude, les yeux exorbités, la bave aux lèvres, ne se contrôlant plus et ne retombant de son état second que quand les fesses de la pauvrette furent en sang. Alors il lui retira ses entraves. Telle une furie, Marie-Léa se jeta sur lui, le gifla plusieurs fois. La honte et l’alcool empêchèrent Sébastien de réagir. Marie-Léa se rhabilla, rassembla quelques affaires et disparut de sa vie.

 

Il fallait qu’il la revoit, qu’il lui parle, qu’il se fasse pardonner. Il se jeta sur son téléphone, puis renonça. Il fallait qu’il se prépare, qu’il soigne ses phrases, qu’il n’oublie rien, qu’il anticipe ses paroles et surtout qu’il fasse en sorte qu’elle ne lui raccroche pas au nez.

 

Il avait fait un tirage ordinateur d’une photo de Marie-Léa, un simple et joli portrait, qu’il avait encadrée et posée sur sa table de chevet. Il ne cessait d’admirer son visage de vrai blonde, sa bouche magnifiquement ourlée, ses yeux bleus remplis de malice, son nez qu’elle trouvait trop long (mais c’est ce qu’il faisait son charme). Cela lui donna une idée : encore nu, il farfouilla dans son ordi et fit défiler une série de photo d’elle, dans des poses provoquantes, il fixa son choix sur un cliché où elle se montrait en levrette, les fesses marquées et écartées, un gros gode planté dans l’anus. Alors, il se masturba très vite et sans fioritures. Il éjacula rapidement en se tournant vers le cadre qu’il macula de son sperme.

 

Si cet acte avait calmé sa libido, il n’avait point calmé l’état de son esprit. C’est que sa liaison avec Marie-Léa n’était pas seulement sexuelle, elle était amoureuse et fusionnelle.

 

A 8 heures, après avoir pris une douche et avalé un café, il se décida, et le cœur battant, il composa son numéro… Qui n’était plus attribué.

 

Il pesta, ragea, éructa. Il eut ensuite l’idée de faire un crochet chez la mère de Marie-Léa, avant de se rendre au travail. Il s’en fit éjecter sans que même l’amorce d’un dialogue soit possible.

 

Il se morfondit, se laissa envahir par le cafard. Echafaudant mille plans, qui tous impliquaient la mère de Marie-Léa, il butait sur leur mise en œuvre, toujours quasiment irréalisable.

 

Guillaume – samedi

 

La nuit, dit-on, porte conseil et il se décida à mettre en œuvre l’un des pauvres plans échafaudés la veille. Un plan de désespoir. Un plan quand même… Pas terrible… Un coup de fil au garage de son père pour prévenir qu’il ne viendrait pas travailler. Il ne lui restait plus qu’à se lancer… à ses risques et périls.

 

Guillaume est venu à vélo, il s’est grimé, lunettes noires, fausse moustache, perruque blond-play-boy. Il s’est posté depuis 9 heures devant le domicile de Chantal L. La mère de Marie-Léa.

 

A 10 h 15. Chantal sort de son immeuble, un petit sac à main en bandoulière, et un grand panier d’osier qu’elle tient à la main, manifestement elle s’en va au marché, Guillaume connaît bien le quartier et sait qu’elle doit afin de s’y rendre emprunter une petite rue peu fréquentée. Il se place en retrait sur son vélo, attend qu’elle s’engage dans cette fameuse voie, s’assure qu’il ne vient personne, fonce, constate que la rue est vide, mais que le sac à main de Chantal est du mauvais côté. Qu’importe, il la double, s’arrête dix mètres devant elle, monte sur le trottoir, fait semblant de bricoler quelque chose, l’attend, puis d’un geste violent lui arrache son sac et le dissimule dans un plastique avant d’enfourcher son vélo et de disparaître.

 

En quelques secondes, Guillaume est devenu un délinquant. Il est en sueur, il sort de la ville et s’arrête sur le bord d’une route impatient de savoir si son forfait a servi à quelque chose, il cherche un carnet d’adresse, il y en a un et à l’intérieur : celle de Marie-Léa : « chez Monsieur Benjamin C, route de… Beauvais… ». Mais que diable fabriquait-elle à Beauvais ? Et qui était ce Benjamin machin ? Le numéro de téléphone était également indiqué. La fouille du portefeuille ne lui apprit rien mais il empocha les trois billets de 50 euros.

 

Il y avait aussi un mini album photo contenant un mauvais tirage d’un cliché numérique récent de Marie-Léa. Cette découverte lui provoqua une boule dans l’estomac, il décida cependant de le conserver. Restait le téléphone portable, il constata avec satisfaction que le numéro indiqué comme étant celui de Marie-Léa était bien actif, une petite fouille dans les textos semblait indiquer que ce Monsieur Benjamin n’était pas son petit ami, mais sans doute son patron. Cela n’expliquait pas pourquoi elle était domiciliée chez lui, mais il ne s’attarda pas sur ce point. Donc, tout allait bien, il jeta le sac dans un ravin et rentra à vélo, partagé entre la satisfaction d’avoir obtenu les coordonnées de Marie-Léa et l’angoisse de la suite.

 

Il chercha quoi lui dire au téléphone avant de se persuader que cela ne servirait à rien, il est si facile de raccrocher un téléphone, si facile de ne plus répondre. Il fallait qu’il la voie. Demain, dimanche, il prendrait le T.G.V. pour Paris, coucherait sur place et se rendrait à Beauvais le lundi en début de matinée.

 

Chantal est choquée, elle se traîne au commissariat, porte plainte, fait bloquer le téléphone volé, en achète un autre, et envoi un texto à sa fille afin de l’informer du changement de numéro

 

La suite en page 2

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) octobre 2011. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 14:20

Chanette 16 – La partouze de monsieur le ministre 3 – Carrières brisées par Chanette

Chanette

3 – Carrières brisées

Après cette séance de sexe complètement incongrue, vu les événements. Max prit doctement la parole :

 

– Bon on a deux problèmes sur le dos, d’abord Lucien. Si on le relâche il va parler à son patron, il faut donc le mettre hors circuit au moins jusqu’à la fin de l’affaire. Je vais m’en occuper. L’autre problème c’est que non seulement il y a un ministre d’impliqué, mais que ça ressemble à une affaire d’état. Je suppose que Tirondel a lui aussi des sbires pour le protéger et qu’entre ceux-ci et les mecs qui travaillent pour Bouchard, ça va être la guerre, et vous les nanas, vous êtes au centre… A ce stade je suis obligé d’en référer à mon patron.

 

Et le voilà parti à côté, je balise un peu, si Max est obligé de lâcher l’affaire sous prétexte qu’il y a un ministre et que ça va trop loin, je vais être mal ! Quoi que j’ai une petite idée, mais il faut que ça germe !

 

– Il m’a dit de continuer, mais il veut un rapport tous les jours

 

Je lui dis mon idée, il ne la trouve pas mauvaise. On va essayer.

 

– Si le mec est correct ça se passera bien. Que je sois bien clair, il est ministre, ce n’est donc pas un saint, mais ce n’est pas forcément un salaud fini pour autant… Bon, Valentin tu sais piloter une moto ?

– Oui !

– Tu prends la moto de Lucien, tu la gares où tu veux mais assez loin d’ici, tu oublies de mettre l’antivol et tu reviens en métro. Sinon, le Lucien j’attends qu’il se réveille, il sera dans un état second, je vais le prendre en charge.

– Vous allez lui faire quoi ? demande Carole

– Je connais des gens sans histoire, ils ont une cave capitonnée avec une fermeture canon et pas de fenêtre, on peut y enfermer des gens. Le principe est le suivant, on leur donne bien à manger, bien à boire, mais on ne les soigne pas s’ils sont malades et comme on ne leur laisse pas beaucoup de vêtements ils attrapent vite froid. En principe ils meurent de congestion pulmonaire. On abandonne le cadavre ailleurs, quand le corps est retrouvé, l’autopsie conclue par une mort « naturelle ».

– Arrêtez, vous me faites froid dans le dos !

 

On a attendu que Lucien se réveille, j’ai alors sorti mon téléphone portable :

 

– Bon Lucien, vous allez résumer vos aveux en quelques phrases, on va enregistrer tout ça sur le dictaphone de mon téléphone.

– Enregistrer ? Enregistrer quoi ? Je suis où ?

 

On le laisse reprendre ses esprits :

 

– On attend !

– « Bon, ben je travaille pour Bouchard, il voulait des nanas manipulables… » et ainsi de suite.

 

On n’a pas attendu que Max revienne, Valentin lui, est revenu assez vite et on a été se manger une bonne pizza au quartier latin. On s’est marré comme des bossus (sans doute encore un effet de la chute de stress) Carole et Valentin n’ont pas arrêté de faire les zouaves à ce point que je les ai pris en photos.

 

Mardi

 

Bouchard n’arrive pas à joindre Lucien, il trouve cela fort étrange mais ne s’y attarde pas, il a beaucoup de travail.

 

Je rappelais donc Tirondel, lui dit que suite à un désistement je pouvais le recevoir aux heures qu’il me proposait…

 

– OK, suite à votre fin de non-recevoir, j’avais pris un autre engagement mais je peux me dégager, je vais vous donner une adresse où vous pourrez me rejoindre…

– Non, je vous épargne les détails, mais je vais être obligé de rester à mon studio jeudi…

– Ah ! Il n’y a pas d’arrangement possible ?

– J’exerce dans un immeuble bourgeois, paisible et discret, il est occupé par des médecins, des conseillers juridiques, des musiciens qui donnent des cours…

– D’accord, donnez-moi l’adresse !

 

L’impression de prendre un risque énorme, je donne un double de mes clés à Max. Il n’y a plus qu’à attendre…

 

Jeudi 17 heures.

 

Bouchard n’arrive pas toujours pas à joindre Lucien, il fonde des hypothèses, accident de moto, problèmes familiaux ou plus grave : démêlés avec la police… Il trouve cela fort étrange mais ne s’y attarde pas, il a toujours beaucoup de travail.

 

Monsieur le ministre est fort ponctuel, après les civilités d’usage, il me tend une feuille sur laquelle il a noté un petit scénario accompagné de quelques indications sur le genre de misères que je peux lui faire subir. Pas trop compliqué, rigolo, même. Je l’enferme dans la salle d’attente et lui demande de se déshabiller.

 

Max ouvre la porte :

 

– C’est bien le ministre ! me confirme-t-il

 

(L’hypothèse d’un usurpateur avait été envisagée)

 

– Il est arrivé dans une voiture avec chauffeur et garde du corps, la voiture ne s’est pas garée et ses occupants n’ont pas vu où il allait. Donc tout va bien, je fais quoi ?

– Rien pour l’instant restez caché dans la cuisine on fera le point après.

 

J’avais d’abord envisagé de ne lui parler de l’affaire qu’en fin de séance, mais et après avoir recueilli l’avis de Max, il me semblait plus correct de le faire avant, de plus, cela évacuait les éventuels problèmes de timing.

 

Je le libère, il est rigolo à poil avec une enveloppe dans sa main : il me la tend je la prends, et sans l’ouvrir la pose sur la table.

 

– Asseyez-vous, avant de commencer, j’aimerais vous dire deux ou trois choses.

– Je vous suggère de me dire plutôt ces deux, trois mots tout à l’heure, quand nous en aurons terminé.

– Ce que j’ai à vous dire est grave et important.

 

Intermède

 

Tirondel soupira, que pouvait donc, cette nana, avoir de si important à lui dire ? Comme s’il n’avait pas eu sa dose ce matin ? Convoqué par le conseiller du président de la république, il s’était reçu un épouvantable savon : « Vous êtes un bon à rien, Tirondel, non seulement votre ministère ne fonctionne pas, mais vous êtes complètement transparent, vous n’êtes même pas capable, heureusement, de provoquer un scandale digne de ce nom ». Puis : »Vous êtes libre de faire ce que vous voulez de votre cul, mais quand on a l’imbécillité de faire en sorte que la presse soit au courant, ça ne va plus du tout, le président est particulièrement remonté contre-vous ! Il est évident que vous ne ferez pas partie de la prochaine équipe ministérielle ! Vous pouvez disposer, Monsieur Tirondel ! »

 

Son détracteur avait donc gagné, mais pour qui ce Valentin Machicour travaillait-il ?

 

Il téléphona à Bouchard !

 

– Je viens aux nouvelles, quoi de neuf ?

– Machicour n’est toujours pas rentré, il serait au Canada chez son frère, on attend confirmation et si ça se confirme j’envoie Lucien sur place ! Improvisa l’avocat !

– Ouais, mais il a gagné ce con, je suis viré du gouvernement !

– C’est dégueulasse, commenta Bouchard, cachant difficilement son énorme satisfaction.

– C’est la vie ! Mais j’aimerais bien savoir qui est derrière tout ça ?

– Tu le sauras bientôt, tu peux me faire confiance !

– Je sais !

– Tu vas faire quoi ?

– Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?

 

Il avait espéré un moment que son ami l’invite au restaurant, mais il ne le fit pas, restait ce rendez-vous avec Chanette, ça lui changerait les idées !

 

Fin de le l’intermède.

 

– Ecoutez, il ne peut plus rien m’arriver aujourd’hui de grave ou d’important, alors, je vous en prie exécutez la prestation pour laquelle je vous ai – très bien payé – et oublions le reste.

 

Il devient pénible le ministre, mais on ne me l’a fait pas comme ça, je prends l’enveloppe sur la table, la lui tend :

 

– Tenez, reprenez votre fric, rhabillez-vous et disparaissez !

– Mais…

– C’est comme ça !

– Vous êtes vraiment différente de l’excellente jeune femme que j’avais rencontré, vous savez où. Mais comme le dit le proverbe, souvent « femme varie ».

– Je ne varie pas, ce que vous ne comprenez pas, c’est que si je suis une pute, je suis d’abord une femme, et que j’en ai marre qu’on me manipule, qu’on m’oblige à coucher avec des affreux, qu’on m’humilie en public, qu’on s’amuse à rechercher l’adresse de mes copines et que pour conclure on vienne me casser la gueule.

– Mais de quoi parlez-vous ?

– Vous savez au moins l’identité de la personne qui complote contre vous ?

– Absolument, et si c’était ça vos révélations fracassantes, j’ai donc bien fait de ne pas m’y attarder.

– Vous savez donc que c’est Bouchard ?

– Bouchard, vous connaissez Maître Bouchard ? Que vient-il faire dans cette histoire ! Bouchard est un ami, mon meilleur ami, d’ailleurs c’est mon avocat et c’est lui qui s’occupe de l’affaire à laquelle vous faites allusion.

 

De mieux en mieux !

 

– Je peux vous demander qui c’est, selon vous, qui cherche à vous nuire !

– Comme si ce n’était pas évident, c’est l’espèce de cinglé qui était habillé en marin d’eau douce !

– Valentin Machicour !

– Je vois que vous connaissez son nom, j’ignore pour qui il roule, mais on ne tardera pas à le savoir, il s’est mis au vert au Canada, mais il faudra bien qu’il revienne en France…

– Mais qui vous a dit qu’il était au Canada ?

– Permettez-moi de ne pas vous répondre.

– Parce que voyez-vous, hier soir, je dinais avec quelques amis, et il y avait justement Machicour !

– Quand allez-vous arrêter de mentir ?

 

Il m’énerve ce con, je sors mon appareil photo et lui met sous le nez la photo horodatée de notre petite bouffe d’hier soir.

 

– Bizarre ! Concède-t-il.

– Et n’allez pas me dire que la photo est truquée !

– Je n’ai pas dit ça ? Murmure-t-il dubitatif.

– Et prenez donc la peine d’écouter ça, c’est très instructif !

 

Je branche le dictaphone ! Tirondel écoute, il devient blanc !

 

– C’est censé être la voix de qui ? Demande-t-il voulant se raccrocher à n’importe quoi ? :

– De Lucien Renard !

– On ne reconnait pas bien sa voix !

– C’est pourtant lui !

– Comment avez-vous enregistré cette déclaration ?

– Moi aussi j’ai mes petits secrets !

– Lucien agit pour le compte de quelqu’un, mais ce n’est pas Bouchard.

– Il vous a dit quoi Bouchard quand vous lui avez parlé de l’affaire.

– Qu’il mettait Lucien sur le coup, et il m’a rappelé un peu plus tard pour me dire que Valentin était en fuite.

– Valentin n’a jamais été en fuite.

– Donc soit Lucien ment, soit Bouchard ment, il se trouve que j’ai confiance en Bouchard.

– Bouchard aurait-il une raison de vous chercher querelle !

– Je ne vois pas… à moins que…

 

Et cette fois, il comprend tout ! Bouchard n’a pas digéré qu’il lui refuse le service qu’il lui demandait, il aurait fait semblant de tourner la page, pour mieux se venger ensuite. Mais comment être sûr ?

 

– Où est Lucien ?

– Neutralisé pour quelques jours.

– Racontez-moi.

– Non !

– Il est neutralisé depuis quand ?

– Depuis Lundi après-midi.

– Permettez-moi de donner un coup de fil

 

Il téléphone à Lucien, m’indique qu’effectivement ça tombe tout de suite en répondeur. Alors il téléphone à Bouchard.

 

– Dis-moi, j’ai une idée, je vais carrément démissionner de mon poste !

– Ne fais pas ça, tes ennemis seraient trop contents ! S’amuse à répondre l’avocat.

– Si, ma décision est prise, je vais partir aux Caraïbes, la seule chose qui m’embête c’est ce Valentin Machicour, je ne voudrais pas le louper quand il va rentrer.

– Ça je ne sais pas ! J’attends déjà la confirmation qu’il soit au Canada. Lucien est sur une piste.

– Elle est récente la piste ?

– Lucien m’en a parlé ce matin !

– D’accord, je te rappellerais peut-être, en ce moment j’ai besoin de parler, j’ai besoin de mes amis, et je n’en ai pas tant que ça.

– Ne te gêne pas !

 

Tirondel est effondré !

 

– Ou bien c’est vrai, ou bien vous êtes une terrible manipulatrice ?

– Je suis tellement manipulatrice que j’avais deviné que vous aviez un contentieux avec Bouchard, je suis tellement manipulatrice que je savais d’avance que vous accuseriez Machicour et que c’est pour ça que j’ai pris une photo…

– Je ne sais plus

– Je suis tellement manipulatrice que je me suis fait quasiment violer par un connard pendant votre partouze, et après je suis tellement manipulatrice qu’un type est venu m’amocher le portrait et m’empêcher de travailler pendant huit jours.

– D’accord je vous crois ! Mais c’est dur, vous savez !

– Je n’en doute pas un instant !

 

Il se lève, il n’est pas bien.

 

– Je vais me rhabiller, gardez l’argent ! Je pense que vous comprendrez que j’ai plus du tout l’humeur à faire des fantaisies sexuelles.

– Certes, mais s’il vous plait reprenez cette enveloppe.

– Non, non gardez, après tout vous m’avez rendu service, vous m’avez ouvert les yeux, sans votre intervention, je n’aurais jamais su que Bouchard m’avait trahi ! Ah, le salaud, ah le connard ! Je me demande ce qu’il aurait inventé ensuite…

– Pour être très franche je m’en fous un peu, je n’ai pas provoqué cette discussion pour vous rendre service, mais pour assurer ma tranquillité, je voulais que cette histoire s’arrête et avoir votre version.

– Je m’en doute bien, j’aimerais voyez-vous que nous puissions continuer cette conversation autour d’une table, si vous êtes libre ce soir je vous emmène au restaurant ! Vous connaissez un petit truc discret dans le coin ?

– On peut faire mieux que ça, je peux appeler un bon traiteur et on se fait une petite bouffe ici, proposais-je.

– Ma foi, pourquoi pas ?

– Si vous le désirez, je peux aussi faire venir Monsieur Machicour, si vous avez des questions à lui poser…

– C’est vrai que j’aimerais avoir plus de détail sur tout ça, mais d’un autre côté j’aurais souhaité une certaine intimité.

– L’intimité, nous pourrons toujours la créer un de ces prochains jours.

– Alors d’accord invitons Machicour ! Je vais prévenir mon chauffeur que je ne rentre pas comme prévu…

 

J’ai « libéré » discrètement Max pendant que le futur « ex-ministre » téléphonait. Valentin me demanda s’il pouvait venir avec Carole, Tirondel ne s’y opposa pas. Le repas fut bien arrosé, mais le ministre savait se tenir. En fait ce dernier voulait avoir une vue aussi globale que possible de la machination, sans doute pour lever les derniers doutes qu’il pouvait encore avoir. Chacun apprit aux autres ce qu’ils ignoraient et le puzzle finit par s’assembler parfaitement.

 

– Voulez-vous un petit café ? Proposais-je.

– Non, merci, je crains que ça m’empêche de dormir, répondit le ministre.

– Parce que vous croyez que vous allez bien dormir après une journée pareille ?

– Ça risque d’être dur, en effet.

– A défaut de café, vous voudriez peut-être autre chose ? Minaudais-je.

– Hum, je vous vois venir, belle coquine !

– On débarrasse la table et on y va ?

– Je crois que je vais me laisser faire… Mais ces messieurs-dames ?

– C’est comme vous voulez, ils peuvent nous quitter, ils peuvent regarder, ils peuvent participer…

– Qu’ils regardent s’ils en sont d’accord, quant à la participation, peut-être un peu, s’ils en sont d’accord aussi !

 

Carole est d’accord… et puisque Carole est d’accord, Valentin l’est également.

 

Je m’amuse à regarder Tirondel nous aider à débarrasser la table, je me demande depuis combien de temps il n’a pas fait ça…

 

– Ah, Thibault, je peux vous appeler Thibault ? Vous ne nous avez pas dit comment vous aller nous assurer que Bouchard va cesser ses pitreries.

– Je m’en occupe dès demain matin et je vous préviens. C’est une promesse.

– Alors mets-toi à poil !

– Oui, maîtresse !

 

Je lui passe un collier de chien muni d’une laisse autour du cou.

 

– A genoux ! Fais le beau chien !

 

J’avais préparé une balle en roulant ensemble des bas hors d’usage. Je la lance :

 

– Allez, va chercher la baballe, le chienchien. Non tu ne te lèves pas !

 

(J’essaie de broder sur son scénario, mais j’ai conscience d’être un peu lourde et un peu fatiguée)

 

– Donne-moi ton cul, je vais te dresser, mauvais chien, ce sont les humains qui se mettent debout pas les chiens.

 

Je lui administre une dizaine de coups de cravache qu’il encaisse sans trop broncher.

 

– Allez viens je te montre comment il faut faire !

 

Je le fais marcher à quatre pattes et le conduit à l’endroit où est la balle.

Chanette16 4

– Voilà ! Renifle la balle !

 

Il la renifle, puis d’un coup de paume l’envoi valdinguer je ne sais où (ça faisait partie du scénario)

 

– Oh, le vilain chien qui ne comprend rien du tout à ce que lui explique sa maîtresse, je vais encore être obligé de te punir, mais bon, c’est pour ton bien.

 

Et hop dix nouveaux coups de cravache, il encaisse bien monsieur le ministre, alors je n’hésite pas à taper plus fort.

 

– Bon on recommence ! Viens ! Cherche la balle !

 

Elle est planquée pour de bon, mais on la retrouve. Le scénario se reproduit, Thibault envoie rouler la balle au lieu de la ramasser, et je le flagelle de nouveau. On joue à ce petit jeu cinq ou six fois.

 

Il finit par ramasser la balle et me la donner. Ouf ! Ça commençait à me gonfler un peu son truc. Je prends la balle, je la relance, il la ramène, je vais chercher un sucre dans la cuisine, je lui donne le susucre, il prend le susucre… un vrai chien, dommage qu’il ne remue pas la queue ça serait rigolo !

 

Et maintenant, on va faire plus hard, je l’emmène toujours en laisse et quatre pattes dans la salle de bain, je m’installe sur la cuvette mais sans m’assoir de façon à ce que mon soumis ne rate rien du spectacle. Je commence à pisser.

 

– Ça t’excite, hein, mon chien de voir ta maîtresse pisser !

– Whaf, whaf ! répond le ministre.

 

Il ne faut pas que je rigole, c’est supposé être sérieux, une domination !

 

Je prends la balle et la place sous mon jet, elle est vite trempée, je l’essore, je n’ai pas non plus envie d’en mettre partout. Je n’urine pas à fond, quelques gouttes en réserve pourront servir tout à l’heure, et j’omets volontairement de m’essuyer. Je ramène mon esclave dans le salon et je lance la balle. Il prend dans sa bouche la balle pleine de pisse et me la rapporte.

 

On fait ça plusieurs fois, puis le jeu devient encore plus hard !

 

– Viens mon chien ! Tu sais que ta maitresse est très vicieuse !

– Whaf, whaf ! (affirmatif)

– Alors tu vas nettoyer sa chatte, à sa maîtresse.

 

Ah, ça, il ne se le fait pas dire deux fois, le ministre, et vas-y que je te lèche, que je te pourlèche et que je te lèche encore, il n’en reste pas une goutte. Il se recule.

 

– Je ne t’ai pas dit de partir ! Carole vient donc lui donner quelques coups de cravache pour lui apprendre à obéir !

 

Et tandis que Carole torture les fesses du ministre, je demande à ce dernier de bien coller sa bouche contre ma chatte, puis libère l’urine que j’avais en réserve. L’esclave s’efforce de tout avaler.

 

– Tu aimes ça la pisse, hein, chien ?

– Whaf, whaf ! (affirmatif)

– Et maintenant tu vas me lécher le cul ! Et attention, je veux bien sentir ta langue !

 

Ça pour sentir sa langue, je sens sa langue, il n’arrête pas de faire bouger autour et devant mon anus, je pousse un peu pour qu’il puisse entrer un petit peu, puis j’arrête.

 

– Allez, fais le beau !

 

A ce stade, son scénario indiquait qu’il souhaitait que je le sodomise avec un gode ceinture… mais j’ai mieux que ça sous la main. Reste à savoir s’il va accepter ?

 

– Tu sais ce qu’ils font les chiens dans la rue quand ils rencontrent à un autre chien ?

– Whaf, whaf ! (interrogatif)

– Non tu sais pas, et bien ils se reniflent le cul, et après ils s’enculent. Tu aimerais que je te fasse rencontrer un autre chien !

– Whaf, whaf ! (affirmatif)

 

Je demande alors à Valentin de se déshabiller et de venir nous rejoindre.

 

– Je suis un peu fatigué !

– Tu arrêtes de discutailler, tout le temps, fais ce que te demande de faire Chanette et tais-toi ! Intervient Carole.

– Je n’ai pas le droit de donner mon avis ?

– Si, si, bien sûr, mais on a aussi le droit de ne pas en tenir compte ! Reprend-elle

– Je suis obligé alors ?

– On n’est jamais obligé ! Rétorquais-je. Mais comme tu es un petit coquin, et que tu es un peu pédé sur les bords, tu vas m’obéir.

– Bon, bon !

– Et maintenant tu n’es plus qu’un chien, je ne veux plus t’entendre parler, par contre tu as le droit d’aboyer. Allez à poil !

 

Qu’est-ce qu’on peut perdre comme temps en palabre, parfois !

 

Valentin se déshabille, et entre dans le jeu… à quatre pattes.

 

– Allez ! Reniflez-vous le cul et la bite.

 

C’est assez comique de les voir tourner l’un autour de l’autre, ils se reniflent effectivement le cul mais sans grande conviction, pour ce qui concerne les bites, c’est déjà mieux. Maintenant qui va sucer l’autre, qui va enculer l’autre ! Dans une domination plus classique j’aurais commencé par les faire mettre en soixante-neuf, mais là, ce serait sortir du scénario !

 

Je décide d’être un peu plus directive, et m’aidant de la laisse, je guide le visage du ministre vers le cul de Valentin.

 

– Lèche-lui le cul !

 

Il hésite

 

– Carole, cinq coups de cravache !

 

Le ministre encaisse, puis s’en va spontanément lécher le trou du cul de Valentin.

 

– Sa bite maintenant !

 

Pour ça il n’hésite pas, et il se met à gober la bite de Valentin avec la même énergie qu’un bébé qui téterait le sein de sa mère. Les deux mecs bandent que c’en est un plaisir à voir. Carole a du mal à tenir en place et sans que personne ne lui demande quoi que ce soit à entrepris de se déshabiller. Je ne dis rien, je ne vois pas pour le moment quel rôle lui attribuer à part celui de me suppléer dans la distribution des coups de cravaches.

 

– Tu es un bon chien, tu lui as bien sucé la bite ! Tu aimes ça sucer les bites, hein ?

– Whaf, whaf ! (affirmatif)

– Et dans ton cul, tu les aimes les bites ?

– Whaf, whaf ! (affirmatif)

 

Je tends une capote à Valentin qui se l’enfile, tandis que le ministre se met en position. Un petit peu de gel pour que ça entre mieux et c’est partie pour une nouvelle enculade. Le ministre se pâme d’aise sous les coups de boutoir de la bite de Valentin… Mais voilà qu’il se met à lorgner sur Carole dont il découvre la nudité (il avait pourtant déjà pu la contempler pendant la fameuse partouze à ce que je sache.)

 

Il souhaitait qu’à la fin, je le branle pour qu’il jouisse, mais rien n’interdit de modifier tout ça. J’attends que Valentin en finisse, mais Valentin fatigue visiblement, je lui demande donc de se retirer du cul ministériel.

 

– Couché tous les deux !

 

Je demande à Carole si elle est d’accord pour « faire la chienne ». Aucun problème, cette fille a une disponibilité absolument remarquable ! La voilà donc qui se met à quatre pattes, croupe bien relevé et qui va à la rencontre des deux autres « chiens »

 

J’écarte le ministre de son passage !

 

– Oh, regarde cette chienne ! Tu aimerais bien la sauter ?

– Whaf, whaf ! (affirmatif)

– Et bien, tu vas pouvoir le faire, ne bouge pas que je te passe une capote, voilà, allez va baiser la chienne, va !

 

Il approche son visage du cul de Carole et commence par lui humecter le cul ! Mais ce n’est pas ce que je lui ai demandé de faire ! Il exagère ! Je reprends la cravache !

 

– Dis donc toi, je t’ai dit de la sauter, pas de lui lécher le cul !

 

A regret il rectifie la position, il approche sa bite de la chatte de Carole, puis pris comme d’une impulsion subite (mais en fait complétement prémédité, faut pas me la faire non plus !) il sodomise ma copine, qui non seulement ne proteste pas, mais accueille cette queue avec grand enthousiasme.

 

Quelques minutes plus tard, Carole hurlait son plaisir et le ministre épuisé s’affalait sur le sol.

 

Je jette un coup d’œil sur Valentin, il est hilare et se masturbe !

 

– Ça t’excite de voir ta copine se faire sauter !

– Oui, oui, mais si quelqu’un pouvait m’aider à me finir.

 

Carole n’a manifestement pas entendu, et j’allais proposer mes services, mais le ministre intervint :

 

– Cher monsieur, si je peux vous rendre ce service !

 

Et la partie se termina donc sur cette image insolite du ministre branlant Valentin tout en lui roulant une pelle magistrale. Ne voulant pas être en reste Carole se jeta alors dans mes bras !

 

Vendredi matin

 

Maître Bouchard est de mauvaise humeur, l’inexplicable silence de Lucien devient pesant. Il est en entretien avec un client à propos d’une affaire très embrouillée. Le téléphone sonne, c’est Tirondel. A tous les coups il vient pleurer dans son giron, c’est d’un pénible mais il a décidé de le faire poireauter encore quelques jours. A ce terme, il aura encore une suggestion à lui faire, celle de revenir sur son refus de lui rendre le service qu’il lui avait demandé. Une fois ce « détail » réglé, il pourrait l’envoyer promener et prendra ses distances. Il s’abstient néanmoins de décrocher espérant que l’autre ne renouvellera pas son appel.

 

Mais Tirondel rappelle ! Il décroche ;

 

– Je n’ai pas dormi de la nuit ! Commence Tirondel

– Je comprends !

– J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer !

– Je t’écoute répondit Bouchard, craignant un moment que le président soit revenu sur sa décision de l’exclure du nouveau gouvernement.

– Le service que j’ai refusé de te rendre… et bien je n’ai plus aucune raison de ne pas le faire maintenant. Ils ne vont pas me virer une seconde fois !

 

Du coup l’humeur de Bouchard changea instantanément, il n’aurait même pas besoin de lui suggérer, Tirondel le proposait de son propre chef ! Mais quelle andouille ce type ! Et comme il l’avait bien manipulé !

 

– Je t’en remercie du fond du cœur !

– Tu as eu la confirmation pour la présence de Machicour au Canada.

– Oui, Lucien doit prendre l’avion vers 11 heures.

– Machicour n’est pas au Canada, je l’ai rencontré hier, il n’est pour pas grand-chose dans cette affaire, ou disons que ce n’est qu’un simple pion…

– Pardon ? Attend une minute, je suis avec un client

 

Il s’excusa auprès de ce dernier, et prétextant une affaire confidentielle s’isola dans un bureau voisin.

 

– Tu m’as dit quoi ?

– Machicour n’est qu’un pion !

– Mais on le sait bien, c’est pour cela qu’il faut que Lucien lui fasse faire dire quel est son commanditaire.

– C’est Lucien lui-même le commanditaire ! Mais il a quelqu’un derrière lui.

 

Bouchard commence à se sentir pas très bien.

 

– Tu veux dire que Lucien me doublerait ?

– Ce que je me demande surtout, c’est comment il va faire pour prendre l’avion, Lucien a été kidnappé !

– Hein, mais d’où tiens tu ça ?

– Peu importe, je préfère ignorer pourquoi tu me mens, mais Lucien a avoué le nom de la personne pour qui il manigance, j’attends juste une confirmation de façon imminente !

– Attend…

– Dès que j’aurais cette confirmation je donnerais l’ordre de supprimer Lucien. Quant au commanditaire principal, sa mort serait bien trop douce, mais l’éventualité de le voir finir ses jours dans un fauteuil roulant en ayant perdu l’usage de tous ses membres me réjouit le cœur !

– Mais qu’est-ce que tu racontes ?

– Quant à moi, cette affaire m’aura brisé, c’était le but de celui qui a organisé tout ça. D’un certain point de vue il a gagné, je suis viré du gouvernement. Ma dernière joie sera de savoir que le salopard qui m’a fait ça restera complétement paralysé. Après ça, j’avalerais ce qu’il faut pour quitter ce monde.

– Mais !

– Adieu, ordure !

 

Bouchard est blême comme un cachet d’aspirine

 

Il prend ses affaires, descend et se dirige vers la station de taxis toute proche, l’angoisse au ventre, il se fait conduire jusqu’à Roissy et de là prend un billet pour la Guyane ! C’est très pratique la Guyane, en cas de besoin il y a plein de pays en Amérique du Sud où il pourra se planquer,

 

Il lui faut malgré tout attendre deux heures avant d’embarquer.

 

Le hasard a fait que sans le savoir, puisque nous ne nous connaissions pas, j’étais moi aussi à Roissy où j’attendais Anna-Gaëlle.

 

L’arrivé du Tokyo-Paris est annoncée… et la voici : Elle est rayonnante, affublée de fringues impossibles qu’elle a dû acheter au Japon et d’une valise aux dimensions impressionnantes. Elle me saute au cou, me roule une véritable pelle.

 

– Alors tes petits problèmes, raconte-moi !

– Ça s’arrange…

 

Je commence à lui expliquer tout ça, et voilà que mon portable sonne : c’est Tirondel, il me raconte son entretien téléphonique avec Bouchard, il est tout joyeux.

 

– Otez-moi d’un doute, vous n’avez pas réellement l’intention de vous suicider.

– Pourquoi cette question, vous vous inquiétez pour moi ?

– Disons que ça m’attristerait de perdre un aussi bon client !

– Ah ! Vous ne perdez pas le nord, vous ? S’amuse-t-il. Ne vous inquiétez pas, le petit chienchien reviendra rejouer à la baballe !

 

Dans la foulée, je téléphone à Max !

 

– Génial ! Commente-t-il, Je pense que l’affaire est terminée et que vous ne risquez plus rien ! Je libère Lucien ou je le coupe en rondelles ?

– Libérez-le, ne lui faites pas de mal, mais foutez lui la trouille !

– C’était un peu mon intention.

 

Samedi matin vers 4 heures

 

Lucien est brusquement réveillé. Max lui projette une torche électrique au visage qui aveugle ses yeux déshabitués de la lumière.

 

– Putain ça pue la merde dans ce trou ! C’est dégueulasse. Allez, c’est l’heure ! Annonce Max.

– L’heure de quoi ? demande l’autre à demi hagard. .

– L’heure de partir en enfer ! Tu me suis gentiment où tu préfères que je te gaze.

– Pffff, je vais te suivre, connard !

 

Il menotte son prisonnier et le fait monter dans sa voiture. Ce n’est que cinquante kilomètre plus loin que le véhicule s’arrête en pleine cambrousse.

 

– Allez, on est arrivé !

 

Il fait nuit, la pleine lune éclaire néanmoins très faiblement la route.

 

– Mon patron est un grand sentimental, il m’a demandé de te laisser en vie. Mais c’est un sursis, au moindre écart, on ne te loupera pas ! Je te pose ton blouson un peu plus loin sur la borne kilométrique à 50 mètres Tous tes papiers sont dedans, j’ai juste prélevé un peu de sous pour m’acheter une glace à la pistache avec plein de Chantilly. Les clés des menottes, sont dans la poche du blouson.

 

Lucien avait un plan, un plan tout simple, un plan de désespoir : se jeter tête baissée sur son adversaire dès qu’il estimerait avoir une petite chance. Mais tout content d’être en vie, il y renonce.

 

– Ah, de plus tu préviendras Bouchard que tu ne souhaites plus travailler pour lui, lui non plus on ne va pas le tuer, on lui a réservé une place en fauteuil roulant !

 

Alors Lucien est allé vers la borne, s’est débarrassé de ses menottes. Il ne peut pas téléphoner, sa batterie est à plat. Il attend que le jour se lève savourant sa liberté inespérée puis se dirige à pied vers les 4 kilomètres qui le sépare de Chartres. Il n’ose pas faire du stop, il pue de trop. Arrivé en ville, il cherche en vain à joindre Bouchard qui est sur répondeur, il lui envoie un message.

 

Le temps de s’acheter des fringues propres et de quoi se laver, de faire une sommaire toilette et de se changer dans une toilette de bistrot, de prendre un train pour Paris, de rentrer chez lui, ce n’est qu’en début d’après-midi après avoir rechargé sommairement son portable, qu’il peut rappeler Bouchard.

 

– Je vous croyais mort ? Déclare celui-ci.

– Non, je ne suis pas mort, mais c’est un miracle… euh et vous ça va ?

– Oui, je suis en Turquie, je vais y rester quelque temps, répondit-il estimant que Lucien n’avait pas à connaitre sa véritable destination.

– Patron, j’ai été kidnappé, ils m’ont fait parler, j’ai été obligé de vous balancer !

– Lucien, t’es un con ! Je ne te paie pas pour tomber dans le premier guet-apens venu.

– Ils étaient trop fort pour moi, ces nanas sont liées avec le grand banditisme, des voyous corses, marseillais…

– Tu ne crois pas que tu en rajoutes un peu, non ?

– Non, ils m’ont dit qu’ils voulaient vous fracasser !

– Je prends note !

– Patron, je suis désolé de vous le dire, mais je ne souhaite plus travailler pour vous.

– Va te faire foutre !

 

On a été prendre un verre, Anna et moi dans l’aérogare.

 

– Je suis quand même confuse d’avoir monnayé tes charmes contre ma sécurité…

– Mais tu as bien fait, qui sait où cette histoire pouvait t’emmener, si tu n’avais pas eu Max, je risquais de ne plus jamais voir ma meilleure copine !

– Je te revaudrais ça !

– J’espère bien !

– Et puis, bof, le Gauthier-Normand, je me le suis fadé une fois, ce n’était pas un cauchemar, non plus !

– Evidemment puisque c’est moi qui tenais la cravache !

– Même si c’est lui qui la tient, cette fois-ci, il ne va pas me tuer, ne t’inquiètes pas ! Non la seule partie embêtante c’est qu’après la domination, il aura envie de me sauter !

– Ça te gonfle ?

– Oui, disons qu’au plumard, il est très dominateur, très directif, pas mal épuisant aussi, mais c’est pas ça le pire !

– C’est quoi ?

– Il pue l’ail !

– Je suis vraiment désolée de t’imposer un tel supplice ! Répondis-je en riant.

 

Le lendemain je téléphonais à Gauthier-Normand.

 

– Ah ! Chanette ! Max m’a tout raconté, dans quel guêpier avez-vous été vous fourrer ? Heureusement tout se termine bien !

– Je voulais vous remercier de l’aide que Max m’a apporté.

– Bof, c’est rien du tout !

– Et vous signaler qu’Anna-Gaëlle est rentrée de déplacement, nous allons donc pouvoir prendre date.

– Ah ! Anna-Gaëlle ! Elle va bien ?

– Elle est en pleine forme !

– Elle tient toujours sa galerie d’art, rue de Seine ?

– Oui, et ça marche plutôt bien !

– J’en suis ravi ! Je suis un peu débordé en ce moment, je vous rappelle dans la semaine.

 

Quelques jours plus tard !

 

J’ai repris mes activités, la vie reprend normalement, Je revois Anna régulièrement, Carole et Valentin ont développé une relation amoureuse aussi compliquée que particulière mais qui a l’air de leur convenir parfaitement.

 

Je m’occupais d’un soumis quand on sonna ! La dernière fois qu’on m’avait dérangé en pleine séance, c’était un faux facteur qui m’avait aligné la tronche. J’enfile mon kimono, je regarde dans l’œilleton, je ne vois que des fleurs et quelqu’un de planqué derrière. Par précaution je prends ma bombe de lacrymo et j’ouvre.

 

Ben c’était un vrai fleuriste avec des vraies fleurs. Qui peut bien m’envoyer des fleurs ? Et puis ce n’est pas un bouquet à quatre sous, c’est des méga fleurs ! Un bouquet de première classe ! Ce n’est pas mon anniversaire. Il y a une enveloppe que je peine à ouvrir, je décide de regarder tout ça un peu plus tard. Le travail d’abord !

 

Une demi-heure après j’ouvrais donc la petite enveloppe :

 

« Très chère Chanette, seul un véritable mufle aurait pu vous suggérer de vous servir de cette délicieuse Anna comme remerciement du service que vous m’avez demandé de vous rendre. J’ai été ce mufle, l’espace d’un moment, j’ai aujourd’hui honte de l’avoir été. Il est bien évident que ce service est un acte gratuit. Vous ne me devez rien et serais toujours à votre service en cas de besoin. Je vous embrasse tendrement.

Jean-Luc Gauthier Normand »

 

PS : votre aventure m’ayant intéressé, j’ai demandé à Max de faire quelques recherches sur vos persécuteurs. Il a localisé Maître Bouchard qui est en en Guyane, et qui pense s’y installer. Quant à Lucien Renard, il cherche à se faire réembaucher comme chauffeur de taxi. Vous n’avez plus rien à craindre de ce côté-là, mais s’il le fallait, Max ferait une petite piqûre de rappel. »

 

Je fais sortir mon nouveau client de la salle d’attente et regarde mon répondeur, comme je m’y attendais j’ai un message d’Anna.

 

« Le Jean-Luc, il m’a envoyé un bouquet de fleurs gigantesques, il m’a dit aussi que ce n’est pas la peine que je vienne le voir ! Serais-je devenue moche ? »

 

J’éclate alors de rire devant mon client qui a dû se demander sur quelle étrange maîtresse, il était tombé !

 

Fin de l’épisode

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) octobre 2010/avril 2011. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 14:10

Chanette 16 – La partouze de monsieur le ministre 2 – Manipulations par Chanette

Chanette

Mercredi suivant

 

Bouchard est hors de lui, le journal ne parle pas de la partouze, il regarde partout, se demande s’il n’a pas loupé quelque chose, parcoure la dernière page et découvre enfin un entrefilet ridicule :

 

« Jean-Thibault Tirondel dit Titi, a joyeusement fêté son anniversaire en compagnie de drag-queens, de prostituées de bas étages et de ripailleurs professionnels dans une luxueuse propriété. Il faut bien que le budget de son ministère serve à quelque chose. »

 

– C’est tout ? S’exclame-t-il prenant Lucien à témoin. Bon Lucien il me faut l’adresse des deux pétasses…

– Pas celles des trans ?

– Ben, non puisqu’il n’a rien fait avec !

– Ok, patron, je vais vous trouver ça !

 

Lucien parti, Bouchard passa quelques coups de fil, puis se consacra à ses activités professionnelles traditionnelles. Encore une fois il lui fallait attendre !

 

Lucien, lui, se rendit donc chez Valentin :

 

– On a besoin des cordonnées des putes, les noms, les pseudos, les adresses ! Ou de leur numéro de téléphone !

 

Valentin pensa tout de suite à la sécurité de Carole, il biaisa :

 

– Je ne les ai pas conservés !

– C’est pas bien ! Tu les as trouvés où, leur références !

– Dans un journal d’annonces.

– Tu l’as toujours ?

– Non, et si vous pouviez arrêter de me tutoyer ça m’arrangerais !

– Très bien monseigneur !

– Et, bien allez racheter ce journal, je vous attends ici.

– Ce ne sera pas le même numéro, les annonces n’y seront peut-être plus !

– Monseigneur se fouterait-il de ma gueule ?

 

Valentin s’abstint de répondre, mais le regard de Lucien le glaça d’effroi.

 

– Bon récapitulons, reprit ce dernier, vous n’avez aucune coordonnée de ces personnes, mais vous les avez bien rencontrées, non ?

– Oui, répondit, Valentin, coincé.

– Donc vous savez où c’est ! Alors mettez vos chaussures et on va y aller ensemble à moins que la mémoire vous revienne.

– Je vous répète que je n’ai pas leurs coordonnées et maintenant, je vous prie de bien vouloir me laisser tranquille, j’ai du travail !

– Monsieur Machicour, notre contrat précisait bien que vous deviez rester à notre disposition. On ne vous demande pas la lune ! On vous demande des adresses ou des téléphones. Alors pour la dernière fois avant que je me mette en colère, ou bien vous me communiquez ce que vous savez, ou bien on se rend sur place.

 

Valentin se résigna à la seconde solution uniquement pour gagner du temps. Sur la moto de Lucien, l’angoisse lui tenaillait l’estomac, et cela n’avait rien à voir avec la conduite très sportive du Lucien. Un vague plan commença néanmoins à germer.

 

– C’est là ! Dit-il quand ils arrivèrent au 55 de la rue des Saulniers.

– Ok, je note ! Etage ?

– Troisième gauche !

– Et son nom ?

– Elle se fait appeler Chanette.

– OK, ça colle ! On redémarre. On va vers où pour aller chez l’autre ?

– Nulle part, je n’ai peut-être pas effacé son numéro de mon portable. Je vais vérifier.

 

Le plan était simpliste, mais il pouvait marcher, se dit-il en lui communiquant le numéro quelques minutes plus tard.

 

– Vous voulez que je vous ramène chez vous ?

– Non j’ai une course à faire aux Galeries Lafayette, prétexta Valentin.

 

Il attendit que Lucien ait disparu de son horizon pour prendre son portable. Il s’apprêta à téléphoner à Carole pour lui demander de ne répondre à aucun numéro inconnu. Mais lui dire ça comme ça sans explication lui paraissait maintenant puéril. Alors ? La rencontrer ? Oui pourquoi pas ?

 

Miracle ! Non seulement Carole répondit mais elle acceptait de le revoir… mais pas avant la semaine suivante. Qu’importe, fou de joie à la perspective de cette rencontre, il se dit qu’après tout que les gens qui avaient besoin de son numéro ne lui voulaient pas forcément du mal. C’est vrai, ça, faut pas voir non plus des méchants partout, et il en resta là.

 

Quant à Lucien, il avisa la première cabine téléphonique de libre et téléphona au numéro que lui avait communiqué Valentin. S’en suivit ce dialogue surréaliste.

 

– Bonjour c’est à propos de l’annonce, ça m’intéresse, je voudrais prendre rendez-vous !

– Hein, quelle annonce ?

– Ben l’annonce sexy !

– Quelle annonce sexy ?

 

A ce moment-là, Lucien se demanda s’il n’avait pas faire une erreur de numéro.

 

– Je me suis peut-être trompé, vous n’êtes pas Carole ?

– Si, je suis Carole, mais des Caroles il y en a des paquets ?

– Vous ne faites pas de domination ?

– Allez-vous faire foutre !

 

Elle raccrocha, me téléphona aussi sec et me narra l’anecdote.

 

– C’est ce con de Valentin qui a dû communiquer ton numéro à tous ses copains !

– C’est ce que je pense aussi. Il m’a téléphoné l’autre jour, pour prendre rendez-vous, je ne savais pas trop si je donnerais suite. Maintenant, je sais, je vais lui poser un lapin !

– OK, et moi, s’il m’appelle, je le zappe.

 

Valentin devint blême quand il aperçut Lucien revêtu de son casque de motard au bas de sa porte :

 

– Dis donc, c’est quoi cette Carole. Elle m’a dit qu’elle ne passait pas d’annonces et je n’ai pas pu avoir son adresse ! C’est quoi ce cirque ?

 

Une fable s’imposa alors à Valentin qui la servit à son interlocuteur, avec une conviction feinte :

 

– Je vais vous expliquer, j’ai rencontré cette fille à la terrasse d’un café, son attitude, sa façon de s’habiller, son regard m’ont tout de suite fait penser qu’il s’agissait d’une occasionnelle, je l’ai abordé, on s’est mis d’accord et on a été chez moi. Après la séance, elle m’a communiqué son numéro de téléphone. Je l’ai rappelée pour lui proposer de venir à la partouze, elle a accepté tout de suite, mais je ne sais pas où elle habite.

 

Lucien était habitué aux mensonges des hommes, il eut alors la conviction que Valentin disait vrai sur le dernier point, uniquement le dernier point, le reste était du baratin.

 

– Bon, tu vas faire un truc, tu vas téléphoner à la nana et tu vas lui dire que tu as une grosse surprise pour elle.

– Une surprise ! Quelle surprise ?

– On s’en fout, le but de l’opération c’est qu’elle vienne à un rendez-vous, ce qui me permettra de la filer.

 

Il est blême, Valentin, blême de chez blême.

 

– Je ne peux pas faire ça !

– Et pourquoi donc ?

– Ça ne marchera jamais !

 

Coincé, aculé, cette petite plaisanterie risquait d’anéantir tous ces espoirs de la revoir. Lucien lui demandait tout simplement de créer les conditions d’une situation qui l’empêcherait définitivement de rencontrer de nouveau Carole.

 

– Il doit y avoir une autre solution ! Tergiversa-t-il

– Et bien dites, je vous écoute !

 

Valentin eut soudain une idée, un peu fofolle, pour trouver cette adresse, si ça marchait, il lui faudrait ensuite prévenir Carole, par précaution.

 

– Vous faites quoi ? Demanda Lucien.

– Je vais l’appeler, je vais essayer un truc mais je masque mon numéro.

– Mettez l’ampli !

 

Valentin modifia sa voix et utilisa ses talents de bonimenteur.

 

– Allo, ici Christophe Boldini de Radio Neurasthénie, vous êtes en direct à l’antenne, voulez-vous répondre à la question du jour ?

– Euh, oui !

– C’est comment votre prénom ?

– Carole.

– Et vous faites quoi dans la vie

– Professeur !

– Quel beau métier, professeur ! Ne put s’empêcher de dire Valentin, (mais Carole ne releva pas la contrepèterie). Et bien Carole, voici la question du jour : Dans le film « Le Titanic », tourné par James Cameron en 1997 qui tient le principal rôle masculin ?

– Léonardo di Caprio.

– Vous avez dit Léonardo di Caprio, c’était la bonne réponse, vous avez gagné un superbe lecteur de DVD, ne raccrochez pas, on va vous demandez vos coordonnées hors antenne. Nous vous souhaitons une superbe journée à l’écoute de Radio Neurasthénie. Au revoir Carole !

 

Et hop, Valentin passe le téléphone à Lucien.

 

– Carole Lafleur, 11, rue Krasucki, mais euh, j’en ai déjà un lecteur de DVD.

– D’accord, on va vous envoyer un bon d’achat ! Répondit Lucien s’étonnant lui-même de cette soudaine facilité de répartie.

 

Lucien n’en revient pas et repart avec un sourire idiot non sans avoir longuement serré la paluche de Valentin.

 

Ce dernier en sueur s’empare de son téléphone, démasque le numéro et tente de joindre Carole. Elle ne répond pas, il recommence sans plus de résultats dix minutes plus tard, puis une nouvelle fois, il laisse un message : rappelle-moi de toute urgence.

 

Mais elle ne le rappelle pas, Il essaie de se raisonner, elle est peut-être tout simplement occupée, ou elle prend sa douche, ou elle dort ! Il se morfond, s’angoisse, ne reste pas en place. Il a l’idée de remasquer son numéro :

 

Miracle, elle décroche !

 

– Allo, c’est moi Valentin, Allo, Allo …

 

Elle a raccroché ! Valentin ne comprend rien, Carole le snobe ! Mais pourquoi ? Pourquoi ! Deuxième tentative, ça ne répond plus ! Alors, il n’hésite pas, il prend le métro, jusque chez elle puisque maintenant, il connaît l’adresse.

 

Il cherche l’étage sur les boîtes aux lettres, le trouve, monte au quatrième gauche, sonne ! Carole ouvre après avoir jeté un regard dans l’œilleton

 

– Toi ! Mais qu’est-ce que tu viens foutre ici ?

– Mais, Carole pourquoi cette agressivité, je ne t’ai rien fait ?

– Non, tu ne m’as rien fait, tu donnes mon numéro de téléphone à tout le monde, tu me harcèles. Alors je vais te dire : tu dégages, tu me fous la paix et je ne veux plus jamais te revoir ! C’est clair ou faut que je répète ?

 

Valentin est livide. C’est tout un monde qui vient de s’écrouler à la façon d’un château de cartes. Il tente de bredouiller quelque chose mais Carole lui ferme la porte au nez. Il est là comme une andouille, n’arrivant pas à se décider à descendre, quand soudain la porte se rouvre :

 

Espoir.

 

– Et d’abord qui t’a donné mon adresse ?

 

Espoir, il va pouvoir s’expliquer.

 

– Je vais te dire, tu me laisses entrer cinq minutes ?

– Qui t’as donné mon adresse ? Hurle-t-elle.

– Le coup de radio-neurasthénie, c’était moi, mais…

– Ah, d’accord, sale petit fouineur, minable, petit con !

 

Et la porte se referme de nouveau. Faute de lui avoir laissé le temps de s’expliquer, il aggravait son cas au lieu du contraire. C’est en homme brisé qu’il descendit alors l’escalier.

 

Le lendemain, après une très mauvaise nuit, il lui adressa un long texto :

 

« Pour une raison inconnue la personne qui m’avait demandé de lui trouver deux filles pour la partouze, a voulu que je lui communique ton adresse. J’ai pressenti un danger. Mon plan était le suivant, lui filer l’adresse, puis ensuite te prévenir. J’espère que tu me croiras et qu’éventuellement tu me rappelleras, je t’embrasse, Valentin »

 

– Mytho, connard ! Pesta-t-elle en découvrant le message. Elle l’effaça dans un mouvement de rage, pour le regretter quelques minutes plus tard. Et s’il disait vrai ? S’il y avait un lien avec ce type qui évoquait une annonce qu’elle n’avait jamais passée ? Pourtant elle n’envisagea pas de rappeler Valentin.

 

Alors elle m’appela… moi ! Me raconta tout ça :

 

– C’est bizarre, non ? Conclue-t-elle

– C’est même inquiétant, tu veux que je t’héberge quelques jours ?

– Je te remercie, j’accepterais peut-être s’il se passe autre chose, en ce moment je suis en pleines démarches pour mon studio.

– Tu vas le rappeler, le Valentin.

– Je sais pas, je vais voir !

 

Nous voilà bien avancées ! Qui est vraiment ce Valentin ? Pour qui roule-t-il ? Mystère !

 

Maître Bouchard écrivit une nouvelle lettre au Canard paraissant le mercredi :

 

« Vous n’avez pas, à mon humble avis mesuré à sa juste valeur, le compte rendu photographique de la partie très spéciale dont le ministre Tirondel était la vedette. Je ne peux que vous suggérez de faire votre enquête vous-même en vous assurant que vous allez au-devant de révélations étonnantes. Voici les coordonnées de deux des jeunes femmes qui ont participés à cette orgie, et qui n’en gardent pas un très bon souvenir. »

 

Parallèlement, il envoya un mailing-liste à une bonne centaines d’organisation de rouspéteurs en tous genres et autres redresseurs de tort en y joignant une sélection de photos prises pendant la partouze.

 

Mercredi suivant.

 

Maître Bouchard est énervé, le résultat de son mailing est minable, seule une vague organisation de contribuables et un groupuscule « pour la sauvegarde des valeurs morales » se sont fendus d’un communiqué de presse que personne n’a relayé. Quelques photos ont été publiées sur le net, mais le buzz n’a pas fonctionné. Et voilà un quart d’heure qu’il lit le nouveau numéro du journal satirique sans rencontrer la moindre allusion à cette affaire.

 

Mais il n’est pas homme à admettre la défaite, il lui faut simplement faire autrement. Il réfléchit… Un livre ! Voilà la solution, il faut que les deux putes écrivent un livre qui racontera leurs mémoires de façon romancée et évidement le dernier chapitre serait consacré à la partouze de Tirondel. Ce dernier demanderait l’interdiction du livre, et cette fois le buzz pourrait se répandre, et la carrière du ministre serait brisée. Mais comment leur faire écrire un livre. Il faut deux choses, un écrivain : ce sera Valentin Machicour, et du temps, il faudra que ces nanas soient disponibles à plein temps pendant une bonne semaine… facile !

 

– Lucien, venez donc me voir, ça urge !

 

Il lui explique le plan

 

– Evidemment, vous ne traitez directement qu’avec Machicour, pour le reste vous sous-traiterez.

 

Valentin fait entrer Lucien avec un soupir d’exaspération.

 

– Encore vous !

– Ben oui ! Vous n’avez pas l’air en forme dites-donc !

– Pas trop, non !

– Donc voilà une mission qui va vous remettre en forme…

 

Il lui explique ce qu’il doit faire, convaincre les filles d’écrire leurs mémoires avec un chapitre chargeant Tirondel. Valentin ne lui dit pas que Carole ne veut plus lui parler. Cette proposition lui semble une excellente idée, il va consacrer son énergie à convaincre Chanette, il en profitera au passage pour lui donner en détail sa version des faits… et comme Chanette et Carole semble amies… Et en plus ça lui fera du bien de se remettre à écrire.

 

– En cas de soucis, si vous voulez me joindre, on fait comme d’hab’, un bout de scotch rouge sur votre boite aux lettres…Ah, au fait, fixez un rendez-vous le plus rapidement possible avec les filles, mais le rendez-vous, ne le prenez pas pour aujourd’hui ni pour demain.

– Ah !

 

Jeudi

 

J’ai un message de Valentin sur mon répondeur, je me suis d’abord demandé si je devais le recevoir, puis après en avoir discuté avec Carole, on s’est fait un petit plan. Je le verrais demain à 18 heures, et je m’arrangerais pour le faire causer. Carole sera planquée, prête à intervenir s’il besoin.

 

A midi moins le quart, j’étais très occupée avec un soumis que j’avais maquillé et travesti avant de le punir comme il se doit…

 

– T’aime ça, mon gros gode dans ton cul ?

– Oui, maîtresse

– Han ! Tu sens comme il est bien enfoncé.

– Oui, maîtresse, c’est bon !

– La prochaine fois, je te ferais enculer par une vraie bite !

– Oui, maîtresse, je le ferais pour vous !

– Et avant, le gars, tu le suceras bien comme il faut !

– Oui, maîtresse ! Répond-il d’une voix chevrotante.

– Répète-moi ce que tu feras !

– Je sucerais bien une bonne bite et après je la prendrais dans mon cul.

– Parce que tu es un enculé, c’est ça, hein ?

– Oui, maîtresse je suis un enculé.

– Tu t’es déjà fait enculer par un homme.

– Non, maîtresse, mais je veux bien essayer.

– On arrangera ça…

 

…et voilà qu’on sonne. Je n’attends personne à midi, je dégage et retire le gode-ceinture, j’enfile mon kimono et je vais voir. Coup d’œil dans l’œilleton, c’est le facteur, j’ouvre et reçois aussi sec deux directs au visage l’un dans l’œil, l’autre sur le nez. Le (faux) facteur détale, tandis que je dégringole sur le pas de ma porte.

 

Mais merde, j’en ai marre de me faire agresser, je me relève, j’ai mal à l’arcade sourcilière, j’ai mal au nez, je pisse le sang. Je m’arrange comme je peux et retourne voir le soumis.

 

– On arrête, je viens de me faire agresser, c’est la première fois que ça m’arrive, je vais te rembourser.

– Non, non, ne me remboursez pas, je vais vous aider, je travaille en milieu hospitalier, je vais vous aider…

 

Sympa le client, je ne le connaissais pas sous ce jour, il me soigne avec ce qu’on a sous la main, me conseille de porter plainte et d’aller voir un ophtalmo (on ne sait jamais). Il est vraiment aux petits soins pour moi, il me propose d’aller m’acheter des lunettes noires. Non merci je les achèterai toute seule. Il se change, il s’en va, bisous, bisous, c’était un client plutôt irrégulier, c’est devenu un copain.

 

Bon impossible de travailler comme ça, me voilà une semaine au chômage technique.

 

Je me rhabille « en civil » pour entrer à la maison, en n’arrêtant pas de me demander qui pouvait être le taré grave qui est venu m’amocher. Un client mécontent, un casseur de putes, un cinglé ? Ça y est, j’ai toutes mes affaires ? Ah, il faut que je décommande mes rendez-vous de l’après-midi, pour les autres je le ferais à la maison… J’ai un message de Carole ! Qu’est ce qui a bien pu lui arriver encore ?

 

– Carole ? Ça va ?

– Ça pourrait aller mieux, j’ai ouvert à un connard déguisé en facteur, il m’a éclaté la gueule ! Me confie-t-elle

– Non ?

– Si !

 

Alors là, évidemment, le déclic : il me paraît évident que ces agressions ont un rapport direct avec la partouze de l’autre jour. Mais n’empêche que je ne comprends rien. Certes, on s’est sauvé avant la fin, mais on ne nous a pas retenues, le dénommé Jean-Thibaut nous a payé et a été très correct quand Carole se faisait culbuter par un imbécile. Une rivalité entre les organisateurs de cette partie ? Je me souviens à ce propos du regard de mépris que nous avait lancé Lucien. Ce type agirait de son propre chef ? Ça n’avait aucun sens. Et puis en réfléchissant bien c’est quoi cette opération aujourd’hui, certes, on m’a amoché, mais s’il avait voulu cela aurait pu être bien pire : un tabassage en règle, une projection d’acide au visage, un coup de couteau… Brrr… rien que d’y penser j’en ai la chair de poule !

 

Bon, je ne vais pas rester sans rien faire, ce n’est pas le genre de la maison. Une seule personne en sait probablement plus, c’est Valentin, et je n’ai vraiment pas envie d’attendre le lendemain en fin d’après-midi pour l’entendre.

 

J’arrive à le joindre, il ne peut absolument pas venir aujourd’hui. Je lui propose demain à 11 heures, ça marche.

 

Je ne vous raconte pas la nuit que j’ai passé, cela n’aurait rien ni de passionnant, ni d’érotique.

 

Vendredi

 

Ah, je suis mignonne comme tout avec mes lunettes noires et mon pansement sur le nez ! Plus sexy que moi, tu meurs ! J’ai dégagé le placard à aspirateur, Carole s’y introduit, je lui dis qu’elle pourra en sortir dès qu’elle le jugera nécessaire.

 

Valentin se pointe :

 

– Oh, mais que vous-êtes-il arrivé ?

– Rien j’ai fait tomber une valise qui était sur mon armoire !

– Ah !

 

J’ai failli lui demander de ne pas se déshabiller, mais tout compte fait, s’il veut partir en courant, être à poil compliquera quelque peu la chose.

 

– Déshabille-toi, j’arrive dans deux minutes.

– Mais…

– Dépêche-toi !

 

Le problème c’est que deux minutes plus tard, il était toujours habillé.

 

– Je t’avais dit de te mettre à poil ! Qu’est-ce que tu attends ?

– Je ne viens pas pour une séance, je viens vous faire une proposition… mais rassurez-vous je vais vous payer.

 

Evidemment, dans ce cas… Je décide donc de l’écouter et pour ce faire, je fais assoir Monsieur dans un des fauteuils du salon.

 

– Alors ?

– Pourquoi n’écrivez-vous pas vos mémoires ?

– C’est ça ta proposition ?

– Oui, ça se vendrait très bien. Je suis écrivain, je vous interviewe, je mets tout ça en forme et c’est vous qui empocherez tous les bénéfices !

– C’est bien d’être désintéressé !

– Disons que ça m’amuse !

– Le problème c’est que je trouve que je rédige assez bien et que mes mémoires je peux les écrire toute seule.

– Pour que le livre ait du succès, il faudrait qu’il sorte assez vite et qu’il inclue un passage assez long sur la partouze du ministre…

– Quel ministre ?

– Ben Tirondel !

– C’est qui Tirondel ?

– C’est la personne qui a organisé la partouze.

– Son prénom ?

– Thibault, ou Jean-Thibault, je ne sais plus…

 

Ça se complique et ça se complique bougrement même, nous étions chez un ministre ! Première nouvelle !

 

– Ne bouge pas !

 

Je prends mes clés, m’en vais dans l’entrée et verrouille la porte. Pas envie que l’oiseau s’échappe !

 

– Et tu voudrais que je raconte quoi au sujet de cette partouze ?

– Tout !

– Y compris ce qui s’est mal passé ?

– Surtout ce qui s’est mal passé !

 

Je me lève de nouveau, lui demande de rester assis, je m’empare d’une bombe lacrymo sur une étagère, je m’approche de lui, et je lui retourne une paire de gifles. Il ne bronche pas, il est livide, se demande ce qui se passe. Je lève le ton :

 

– Bon écoute, pépère, je n’aime pas du tout ce que tu es en train de me faire faire ! Je ne suis pas un pion qu’on manipule. Alors si tu ne veux pas que ça se gâte, tu vas gentiment me dire pour qui tu travailles ?

 

Je joue un jeu dangereux, trop dangereux, mais tant pis, je ne peux plus reculer.

 

– Attendez, attendez ! Se contente-t-il de répondre.

– Attendre quoi ? J’en ai marre, hier matin je me suis fait casser la tronche par je ne sais pas qui. Ma copine Carole aussi ! Tu vas aussi m’expliquer pourquoi !

– Carole s’est fait agresser ?

 

Il a l’air de tomber du placard ! Dans cette affaire, il est possible qu’il soit lui aussi, manipulé.

 

– Et l’adresse de Carole, tu en avais besoin pourquoi ? Pour lui envoyer ton copain qui l’a amoché ? Hein, c’est ça ?

– Carole est amochée ? Ce n’est pas trop grave ? Balbutie-t-il.

– Si, elle risque de perdre un œil ! Mentis-je

– Oh, non !

 

Et voilà qu’il éclate en sanglot ! Je n’avais pas prévu ce scénario.

 

– Vous n’êtes pas obligé de me croire, mais tout mon soucis dans cette affaire, ça a été de protéger Carole… et maintenant…

 

Et c’est reparti pour une crise de larmes. J’ai l’impression qu’il va nous en faire une autre dans quelques instants.

 

– Carole, tu peux venir !

 

La tête de Valentin !

 

– Carole ! Oh, mon dieu, Carole qu’est-ce qu’ils t’on fait ? Chiale-t-il

– T’as déconné, Valentin ! Répond-elle.

– Non, j’ai tout fait pour te protéger, je ne comprends plus rien !

– Bon tu te mets à table, tu réponds à toutes les questions que je t’ai posées.

– Il va me tuer !

– Qui ?

– Bon, si je vous dis tout, rien ne sortira d’ici ?

– On verra ça après ! Mais en principe tu n’auras rien à craindre.

 

Alors il déballa tout, son recrutement par Lucien, la recherche de l’adresse de Carole et le malentendu qui s’en suivit. Il expliqua que le livre qu’il souhaitait leur demander d’écrire était en fait un brulot destiné à briser la carrière du ministre.

 

– O.K. tu vas rentrer chez toi. Tu diras à Lucien que c’est bon, demain passe ici vers 11 heures, je t’apporterais des manuscrits que j’ai à la maison, tu pourras lui dire qu’on a commencé.

– Et après ?

– Je vais voir ! J’ai une petite idée qui mijote…

– Carole… tu… tu n’es plus fâchée ?

 

Pourvu qu’elle réagisse comme il faut !

 

– Mais non, couillon ! Viens me faire un bisou.

 

Bravo ! Il fond !

 

– On va… on va… il n’arrive pas à parler

– On va se revoir, c’est ça ? Demande Carole !

 

Il opine du chef !

 

– J’espère bien ! Ajoute-t-elle

 

Valentin rentra ce midi chez lui avec des sentiments contradictoires. Mais la joie d’avoir renouée (pourtant si peu) avec Carole, l’emportait sur les craintes que le futur de cette affaire lui inspirait.

 

Les explications se décantaient. Lucien jouait donc contre son patron ? Il était impossible de savoir pour qui il roulait. Sa manœuvre était simpliste : faire venir deux filles supplémentaires à la partouze, les humilier afin qu’elles conservent un mauvais souvenir de la séance, les inciter à écrire… Il manquait des choses, mais on tenait un bout du fil de l’histoire.

 

Le problème c’est que c’est politique, il y a deux équipes qui s’affrontent, avec des gens qui font peut-être double jeu. C’est dangereux, hyper dangereux. Des affaires politiques impliquant des filles il y en a eu : l’affaire Markovic, l’affaire Allègre… avec à chaque fois des vies brisées, des chantages et des meurtres.

 

Ma carrière m’a bien fait connaitre quelques personnages un peu marginaux, voire un peu louches, mais là il me faut viser plus haut, beaucoup plus haut.

 

Je retrouve le numéro privé de Jean-Luc Gautier-Normand. (voir « Pho »)

 

– Chanette ! Quelle surprise, il y a si longtemps.

– Jean-Luc, je m’en veux de ne pas vous avoir donné de mes nouvelles, d’autant que si je vous appelle aujourd’hui c’est pour solliciter votre aide.

– Mon aide ? En quoi pourrais-je vous être utile ?

– J’ai été mêlé contre mon gré à une affaire impliquant un ministre, Thibault Tirondel.

– Tirondel, ce minable ! J’ai lu l’autre jour qu’il organisait des partouzes je ne sais plus où !

– Ah ? La presse en a parlé, j’ignorais, c’est peut-être encore plus grave que je ne le pensais, alors ?

 

Je lui explique.

 

– Je comprends, je vous envoie Max, il va vous arranger ça ! Mais j’y mets deux conditions.

– Dites !

– La première c’est que Max possède ses propres méthodes, elles sont très efficaces, mais parfois un peu… limites, il faudra le laisser faire comme il le sentira.

 

(Ce n’est pas un problème, le Max je l’ai mis dans ma poche une fois, je saurais recommencer.)

 

– OK, et la seconde ?

– En réfléchissant, je viens de me dire, qu’il n’y a pas de seconde condition, vous me demandez un service, je vous le rends gratuitement… mais si votre amie Anna-Gaëlle pouvait me faire l’honneur de me rendre une petite visite…

– OK, j’ai compris ! Elle n’est pas en France pour le moment, mais je lui en parle…

 

J’ai donc joins Anna qui m’annonce (O joie !) qu’elle ne va pas tarder à rentrer. Je lui raconte tout, y compris et surtout les sollicitations de Jean-Luc Gautier-Normand. Ça l’a fait rire !

 

Lundi suivant

 

J’ai un message sur mon répondeur, c’est Jean-Thibault Tirondel, le ministre.

 

« Chère Chanette, je devrais dire chère maîtresse Chanette, je vous avais promis de vous rappeler afin que nous convenions d’un rendez-vous où vous pourriez me traiter comme un esclave. J’ai une opportunité jeudi de 17 à 19 heures. Si vous pouviez me réserver cette tranche horaire, j’en serais le plus heureux des hommes. Vous pouvez compter sur ma générosité. »

 

Oui, ben non ! Je n’ai plus du tout envie d’être mêlée de près ou de loin avec ces gens-là… Moins je les verrais, mieux je me porterais.

 

Je réponds un laconique « pas libre et impossible de me libérer jeudi à l’heure souhaitée » et je récupère le numéro privé du bonhomme, ça peut toujours servir.

 

Max est arrivé et résume la situation :

 

– Bon, ça me parait simple, il y a Lucien et il y a Valentin. On va commencer par savoir qui est derrière ce Lucien. Téléphonez à Valentin, demandez-lui comment il fait pour contacter Lucien.

– Valentin m’a expliqué, il met un scotch sur la boîte aux lettres. L’autre passe tous les jours, s’il voit le scotch, il monte.

– Super, et il habite où Valentin ?

– Je vais lui demander.

 

Max le dur

 

– Ecoute, Valentin, tu fais comme si je n’étais pas là, quand il va se pointer, il ne faut pas que ce mec devine que tu n’es pas seul. Met la télé, assez fort, on ne sait jamais. Je vais attendre dans la chambre, quand il sera là, tu feras tomber ton trousseau de clé, ce sera le signal, j’en ferais mon affaire. Expliqua Max.

– Pourquoi un signal ?

– Parce qu’on ne sait jamais, si le voisin ou le concierge se pointe je n’ai pas envie de l’assommer.

– Bon j’y vais, il me faut une bouteille d’eau et de la lecture, t’as des bandes dessinées ?

– Il y en a dans la chambre !

 

Max se dirigea vers le fond de l’appartement, puis, saisi d’une envie de s’amuser, il fit un geste avec le doigt pour appeler Valentin.

 

– Il n’est jamais venu avant 20 heures ?

– Non

– Ça nous laisse du temps, viens !

 

Intrigué Valentin suivit son hôte. Ce dernier pas gêné du tout s’assis sur le rebord du lit :

 

– Tu sais que t’es beau gosse, toi ! Lâcha-t-il.

– Ben, oui, il en faut !

– Moi si j’étais une femme, je n’hésiterais pas.

 

Valentin se demanda bien ce qu’il pouvait répondre, et ne trouva pas, il ne répondit rien.

 

– Si j’étais pédé, je n’hésiterais pas non plus ! Insista lourdement Max.

– Oui, bon j’ai compris, il se trouve que si j’ai bien compris vous n’êtes ni une femme, ni homo !

– Quoique vous savez, faut goûter à tout ! Je me demande si te voir à poil, ça me ferait bander ?

– Bon, je vous laisse, ou vous avez encore besoin de moi ? Biaisa Valentin.

– Tu as déjà eu des expériences avec des hommes ?

– Ça ne vous regarde pas !

– C’est donc « oui » ! Tiens je te propose un jeu, tu te fous à poil, si je bande je te donne 200 euros, si je ne bande pas, ben… rien.

 

Pour Valentin, le message était très clair, l’autre voulait le sauter. Pas si mal ce Max, plutôt bel homme, rasé de près et bien propre sur lui. Entrer dans son jeu était une possibilité, le seul problème c’est qu’il n’était pas tout à fait décidé.

 

– Si tes fesses sont aussi belles que ta petite gueule, ce doit être quelque chose. Enonça doctement Max.

– Vous ne pourriez pas changer de sujet ?

– Si je pourrais, mais j’ai pas envie, tu m’excites de trop ! Reprit Max en portant sa main à la braguette de Valentin.

 

Valentin se laissa faire, cette main qui à travers le tissu, lui faisait durcir son sexe, il lui devenait incapable de la chasser. Par contre, il n’avait aucunement l’intention de laisser toute initiative à ce Max. Ce serait, lui Valentin qui resterait maître du jeu.

 

– Assis-toi et ne bouge pas, je vais me foutre à poil ! Je crois que tu peux préparer tes 200 euros. Proposa-t-il.

 

Valentin retira prestement tous ses vêtements à l’exception de ses chaussettes et de son caleçon.

 

– Whaa ! Le mec ! Pas un poil sur la peau, dit-donc ! Et ces gros tétons ! Tu vas me rendre fou, je peux toucher ?

– Quand tu m’auras filé mes 200 euros !

– Tu ne sais pas si je bande ?

– Bien sûr que tu bandes ! Mais montre-moi quand même !

 

Max dégrafe son pantalon, retire son caleçon et exhibe une jolie bite droite comme un piquet. Le gland décalotté laisse déjà perler une goutte de liqueur séminale.

 

– Alors ?

– C’est joli, j’avoue ! Répondit Valentin désormais plutôt excité en s’approchant de cet organe qui le provoquait.

 

Sans transition il la prit dans sa bouche, et commença un mélange de balayage de langue et de pompage classique.

 

– Tu suces bien, ma petite salope ! Le félicita Max.

 

Valentin ne répondit pas, sa maman lui ayant toujours dit d’éviter de parler la bouche pleine, et puis il n’avait pas du tout envie d’interrompre cette intéressante fellation.

 

– Bon alors tu me les montres, tes fesses ?

 

Cette fois Valentin du lâcher sa proie, à regret, mais la perspective de prendre cette jolie bite dans le trou de balle le consola amplement.

 

Ouah ! Ce cul ! Un vrai cul de nana !

 

Et voilà le Max qui lui embrasse les fesses, qui les pétrit, qui les cajole, qui introduit un doigt dans l’anus qu’il le fait aller et venir. Ça le rend fou !

 

– Je deviens de plus en plus pédé, il va falloir que je me surveille. Hé, c’est que j’ai une réputation à tenir, moi ! T’as envie que je t’encule, hein !

– Pourquoi pas ? Prend du gel et une capote dans le tiroir de la table de nuit.

– On y va !

 

Dring !

 

– Oh, merde, on sonne ! Mets-toi une robe de chambre et va voir, n’oublie pas le signal, les clés qui tombent…

 

Lucien a flairé le piège, cette télé trop forte n’est pas dans les habitudes de Valentin, il est de surcroit surpris de voir ce dernier en robe de chambre.

 

– Tu faisais quoi ?

– Je sommeillais ?

– Avec la télé allumée ?

– Oublié de l’éteindre !

 

Il fait tomber les clés ! Lucien a compris, il se retourne, mais Max est plus rapide, le coup qu’il reçoit sur le crâne l’envoi dans les vapes.

 

– Et voilà, aide-moi à lui passer les menottes.

 

Un coup de fil ! On était au café d’en face en train de nous morfondre, Carole et moi, on monte !

 

Spectacle insolite : Lucien est menotté sur une chaise, Valentin est en robe de chambre et Max est complétement nu à l’exception de ses chaussettes. Pas trop le temps de se faire des politesses, mais Carole et Valentin se font un petit bisou.

 

Une cuvette de flotte en pleine poire, Lucien revient à lui !

 

– Ma moquette ! Proteste Valentin.

– Excusez ma tenue, mesdames, je n’attendais pas le lascar si tôt et je m’apprêtais à prendre une douche. Se croit obligé de préciser Max.

 

Il passe dans la pièce d’à côté pour remettre son caleçon et revient gai comme un pinson :

 

– Et maintenant on va tout savoir, Mesdemoiselles si vous avez le cœur sensible, accrochez-vous, je m’en vais torturer Monsieur !

– Est-ce bien nécessaire ? Intervient Carole.

– Ce n’est pas nécessaire, c’est indispensable ! Répond Max. Donc première torture, la plus cruelle, le portefeuille, ça va être insoutenable !

 

Max prend le portefeuille de Max et le vide !

 

– Des jolis billets, on se les partagera tout à l’heure, je lui laisse les billets de 20 et de 10, je vous expliquerai, c’est stratégique… Voyons, deux cartes de crédits : Lucien Renard, c’est toi ça je suppose, et l’autre… ah, une carte professionnelle : Didier-Georges Bouchard, qui sait celui-là ? C’est ton patron ?

 

Silence de Lucien.

 

– Continuons, des cartes de visite : Ah, Maître Didier-Georges Bouchard ! C’est un avocat ? Tu ne sais plus parler, toi ? Tu crois que tu vas tenir longtemps si je t’interroge à ma façon ?

– On fait un deal ? Proposa Lucien. Je réponds à vos questions et vous me laissez en vie !

– Tu réponds à nos questions, tu retournes ta veste, et on ne te torture pas !

– Je suppose que je n’ai pas le choix !

– Non !

– Je travaille pour Bouchard…

 

Il n’était pas obligé de tout dire, mais Valentin avait parlé et l’avait balancé, il se contenta donc de corroborer ce que savait ce dernier et d’être plus ou moins évasif sur le reste.

 

– Bouchard cherchait à créer un scandale autour de Tirondel… Il m’a chargé de recruter deux filles qu’on pourrait manipuler.

– Manipuler comment ? Demanda Carole.

– Il fallait que vous quittiez la partie en en gardant un mauvais souvenir, cela afin que vous n’hésitiez pas à en parler, si on vous demandait de raconter… Tout devait être bon pour noircir le tableau.

– Attendez, je ne comprends plus, vous travaillez aussi pour Tirondel ?

– Pas vraiment, mais Tirondel est un vieux copain de Bouchard… Et c’est moi qui organise ses partouzes

– Ah ?

– Ensuite on m’a demandé de trouver vos adresses…

– Pourquoi faire ?

– Ben disons, que mon patron voulait vous mettre en « arrêt de travail », donc on vous a envoyé un « cogneur ».

– Bravo ! Et pourquoi donc ?

– Il fallait que vous soyez disponible pour écrire vos mémoires. C’est tout ce que je sais, mon patron ne me dit pas tout.

– T’as des complices ?

– Non, j’ai sous-traité l’affaire des baffes avec une petite frappe.

– Donc, tu vas nous donner le nom…

 

Il nous indiqua effectivement le surnom du type, le bar où on pouvait le trouver et ses horaires de présence. Max nota.

 

– Voilà, c’est tout ce que je sais, conclue Lucien. Si vous avez des questions ?

– Mesdames ? Demanda Max.

– Le cornichon qui m’a téléphoné suite à une annonce que je n’ai jamais passée, c’est vous aussi ?

– Ben oui, je cherchais l’adresse !

– Autres questions ?

 

Non, mais on le fait revenir en détail notamment sur la façon dont il s’y est pris pour rendre la fin de la partouze aussi horrible !

 

– O.K., je vais faire une petite piqûre à ce monsieur, il va roupiller quelques heures, il va falloir aussi qu’on s’organise pour la suite ! Déclara Max, mais avant il faut que je termine ce que j’avais entrepris avant vos arrivées !

– Quoi donc demanda Carole, toujours aussi curieuse ?

– Ah, ah ! répondit-il, en sortant de sa mallette, une petite seringue destinée à Lucien, figurez-vous que je m’apprêtais à enculer ce bon monsieur ! Indique-t-il en désignant Valentin.

– Non ?

– Si !

 

Valentin devient rouge comme une écrevisse alors que Carole éclate de rire.

 

Lucien se met à bailler et à avoir les paupières lourdes.

 

– Bon, ben toi, Valentin, arrête de faire ton timide, allez viens dans la chambre !

– Je ne suis plus très motivé !

– Tu n’as pas de chance parce que moi, je suis remontée à bloc, ça m’a excité de neutraliser ce con. Allez, je vais te faire ça en douceur. Ah, mesdames si vous voulez vous rincez l’œil, ce n’est pas défendu, ce mec a un de ces petits culs, c’est sublime !

– Humm, viens Chanette, ça va nous changer les idées ! Me dit Carole.

 

Bof, ce genre de choses, j’en vois tous les jours… mais bon, je ne vais pas faire la gueule non plus. Quant à Valentin, il se sentait un peu gêné de faire ce genre de choses devant Carole. Certes il l’avait déjà fait mais il n’en était pas à ce moment-là, amoureux. Mais comme elle prend la chose avec autant d’amusement que de désinvolture….

 

Nous voilà dans la chambre !

 

– Vous comprenez, une pulsion c’est une pulsion ! Une paire de miches comme ça, comment voulez-vous résister ?

– Mais comment avez-vous fait pour pouvoir les voir ? Demande Carole avec malice.

– Ben je lui ai demandé de me les montrer !

– Ah, bon ! Valentin, tu es un cas, toi ! Si je comprends bien, si quelqu’un demande à voir tes fesses, tu les montres !

– C’est mon petit côté exhibitionniste ! Répond Valentin, tout content de sa boutade, et en se débarrassant de sa robe de chambre.

 

Max envoie valser son caleçon, et Valentin ne sachant trop comment reculer se dit que refaire une petite fellation à son partenaire serait un excellent préalable.

 

Il gobe donc la bite de Max avec délectation. Elle est bien jolie la quéquette de Max, et je l’ai d’ailleurs déjà pratiquée. Je ne sais pas ce qui m’arrive, mais elle m’excite cette queue, pourquoi donc ? J’en ai pourtant vue des kilomètres, des bites ! Ce doit être le stress accumulé depuis plusieurs jours, je ne vois que cette explication, toujours est-il que me voilà agenouillée aux côtés de Valentin en train de sucer la bite de Max le dur.

Chanette16 3

Je ne vous dis pas la mine béate et satisfaite du Max, qui ne s’attendait pas à ça !

 

– Si vous pouviez me faire l’honneur de vous déshabiller, je pourrais ainsi avoir l’honneur de vous honorer. Bredouilla-t-il

– Et en quel honneur ? Répondis-je.

 

Mais j’avais lâché ma proie, me débarrassais de mes vêtements à très grande vitesse, et me couchait sur le lit de Valentin, les cuisses écartées, et la chatte humide, en attendant l’assaut du mâle, en femme soumise que je ne suis pourtant pas. Pendant que Max s’encapote, il me vient une idée encore plus perverse, je change de position, me mets en levrette, cambre mes fesses et offre ainsi mon cul à la bite de Max, lequel comprend parfaitement le message, demande à Valentin si parfois il n’aurait pas un peu de gel. Miracle, il en a. Et hop, Max le dur, mon beau voyou m’encule comme une reine, à grands coups de boutoir. Heureusement le lit a des barreaux. Il faudra un jour que quelqu’un écrive un essai sur « l’utilité des barreaux de lit dans l’exercice de la sodomie » !

 

On termine en fanfare, Max congestionné et poussant d’incompréhensibles grognements, et moi le cul en joie et en choux fleur. On est en nage tous les deux, il veut m’embrasser, j’accepte mais juste ce qu’il faut, il ne faudrait pas qu’il devienne amoureux ou collant, non plus.

 

Je lui propose de prendre une douche, une douche à deux, bien évidemment. Carole et Valentin dans un coin de la chambre se pelotaient et se bécotaient en attendant la place. On leur laisse.

 

– Avec tout ça je n’ai pas enculé Valentin ! Fait mine de se plaindre Max !

– Ben oui, on ne peut pas tout faire !

– Ça m’a rassuré d’avoir baisé avec toi, euh avec vous, euh on se tutoie ?

– Si tu veux !

– Ça m’aurait embêté de virer pédé !

– Je n’ai rien contre les homos, mais en ce qui te concerne ce n’est pas ça, tu es simplement légèrement bisexuel, comme un tas de mecs. Et la plupart s’en défendent.

– Ah, mais voilà une belle façon de présenter les choses qui m’arrange bien ! Il faudra que je m’en souvienne quand je l’enculerais alors ! Oh, c’est quoi ce bruit ?

– Ça c’est Carole qui jouit, je crois.

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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