Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 13:30

Chanette 15 – La Bergerie 1 – Héritage et convoitises par Chanette

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Ceux qui n’ont pas lu mes précédentes aventures ne savent donc pas qui je suis. J’exerce le métier de dominatrice professionnelle… Je me prénomme Christine D (Chanette, c’est pour mes clients et quelques très rares intimes), j’ai disons entre 30 et 40 ans, suis mariée avec un homme de moins en moins présent. Taille moyenne, peau mate, visage ovale, cheveux mi-longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas des récits de domination, mais des récits d’aventures érotiques. Allez, ça commence :

 

Je n’ai pas de famille, mes parents sont morts quand j’avais 17 ans, dans un accident de voiture dont je fus la seule rescapée. Pas de tonton, ni de tata, ils étaient tous les deux enfants uniques, par contre ma grand-mère maternelle avait une sœur qui eut une fille, laquelle décéda en accouchant d’une fille dont le père était inconnu. La grand-mère éleva l’enfant, (ma petite cousine donc) qui se prénommait Véronique. Je l’avais rencontré plusieurs fois au cours de mes vacances enfantines, la dernière fois nous étions des petites femmes, nous nous étions amusées à quelques caresses interdites, mais sans lendemain, la chose m’avait néanmoins profondément troublée…

 

C’était il y a une vingtaine d’années, je ne l’avais jamais revue, je n’avais jamais eu de nouvelles.

 

La mamie, elle, a un beau jour, retrouvé ma trace, je ne savais comment, une vraie pie au téléphone, pas moyen d’en placer une. Elle me raconta qu’elle se souvenait de moi quand j’étais petite, que j’étais une gentille gamine et patati et patata. J’eus même droit à l’évocation très confuse d’un souvenir où il était question d’un ours en peluche sur une balançoire… Elle ne m’a pas parlé de Véronique et je n’ai pas osé aborder le sujet.

 

J’ai cru sympa de l’appeler pour la nouvelle année, mais l’affaire n’a duré que quelques instants. J’ai vraiment eu l’impression de la déranger.

 

Personne ne m’a prévenu de son décès mais j’ai reçu un courrier du notaire local m’invitant à prendre connaissance de son testament.

 

J’y suis donc allée, c’est dans le sud-ouest, à Bourg-la-Rondelle, près de Cahors, la convocation est pour 16 heures, ce mardi. J’ai annulé mes rendez-vous de la journée et du lendemain et j’ai demandé à Anna-Gaëlle de m’accompagner.

 

Je laisse ma complice de toujours « au café d’en face », et me voilà dans la salle d’attente du notaire.

 

Une bourgeoise, dans mes âges, pas trop mal conservée malgré pas mal de rondeurs, y est déjà installée et me dévisage assez lourdement :

 

– Jeanne-Christine ! (C’est moi ! Ça me fait drôle de m’entendre appeler de cette façon que plus personne n’utilise)

 

Ça y est j’ai compris, c’est la cousine, je ne l’aurais pas reconnue. Il est étrange comme il est parfois impossible en regardant le visage d’une femme ayant atteint la maturité, d’imaginer comment elle pouvait être à vingt ans !

 

On se serre dans nos bras, elle a l’air toute émue de me retrouver. Viennent les phrases convenues « Qu’est-ce que tu deviens ? » « T’as des enfants ? » … J’apprends qu’elle est divorcée, remariée, elle a eu une fille « déjà mariée ». Ça ne me rajeunit pas !

 

– Elle était bien la mamie, elle a pensé à toi, elle a dû te laisser un « petit quelque chose », je crois qu’on est les seules héritières. Elle était propriétaire d’un superbe corps de ferme. Je l’aménagerais en gîte rural… je t’inviterais, j’espère que tu viendras…

 

Elle est apparemment certaine d’en hériter. Ce qui ne me choque pas le moins du monde, après tout, elle est la petite fille, moi je ne suis que la petite nièce !

 

Le notaire nous fait entrer dans un bureau surdimensionné, prend un air contrit « J’ai bien connu votre aïeule… » puis commence la lecture du testament d’une voix monocorde :

 

– A Jeanne-Christine D… Je lègue l’intégralité du corps de ferme dénommé « La Bergerie »….

– Pardon, il doit y avoir une erreur ! La coupe Véronique.

– Non, non, j’ai bien lu, et ce testament est bien celui que j’ai enregistré en présence la défunte….

 

La cousine devient blanche comme une craie.

 

J’hérite aussi du mobilier, des livres, des tableaux, de la vaisselle et autres objets personnels.

 

Pour une surprise, c’est une surprise ! Quant à Véronique, elle est au bord de la syncope, elle balbutie :

 

– Mais ce n’est pas possible !

 

Le notaire ne relève pas.

 

– Ça ne correspond pas à ce qu’elle m’avait promis ! Lâche-t-elle énervée.

– J’en suis navré, madame, si vous saviez le nombre de gens qui sont sortis de cette étude avec des rêves brisés !

– La salope ! Murmure la cousine avant de nous faire une vraie crise de larmes.

 

Encore une fois le notaire ne relève pas, il attend très diplomatiquement que l’orage passe pour poursuivre sa lecture. La cousine s’en sort néanmoins avec un joli paquet de fric, elle est loin d’être déshéritée.

 

A la sortie de l’étude, sur le pas de la porte, je m’apprête à dire au revoir à Véronique, j’ai alors droit à un déluge de paroles qu’elle me débite d’un ton courroucé :

 

– C’est vraiment dégueulasse, il y en a qui manipule les petits vieux, et qui déshéritent leurs proches… Je ne vais pas laisser ça comme ça, je vais attaquer le testament.

– Au revoir, Véronique, coupais-je alors, ne l’estimant pas en état de discuter.

 

Elle ne me répond pas, et entreprend de composer un numéro sur son téléphone portable quand une petite femme brune à l’allure très dynamique l’aborde. J’entends des éclats de voix.

 

– Foutez-moi la paix, ce n’est pas moi qui ai hérité de la baraque de la vieille, c’est la pétasse là-bas…

 

Je supposais donc que « la pétasse », c’était moi, laissais tomber et rejoignais Anna-Gaëlle au bistrot où elle m’attendait.

 

Elle est en beauté, elle vient de se remaquiller, et m’accueille d’un sourire craquant.

 

– Alors, tu as hérité de quoi ? D’une machine à coudre ? D’un vieux carillon ?

– Absolument, et aussi du corps de ferme qu’il y a autour.

– Non, sérieusement ?

 

Je lui racontais.

 

– Et bien dit donc, ça vaut bien une coupe de champagne ça !

– Pas de problème.

– Et un bisou…

 

J’avance mon visage, elle avance le sien, on s’embrasse du bout des lèvres. Manifestement elle en veut plus.

 

– Viens donc à côté de moi ! Propose-t-elle.

 

On y va, et cette fois on se roule un patin en bonne et due forme. On nous a peut-être vues. Je m’en fous. Mais je sens qu’après le champagne il va y avoir une de ces parties de galipettes à l’hôtel.

 

…Et bien non… mais attendez la suite…

 

Intermède

 

Marie entre dans le café, elle se rend compte que Chanette est accompagnée, cela contrarie ses plans, elle s’assoie à une table seule et attend, circonspecte, assistant avec agacement au spectacle des deux femmes se faisant un french-kiss.

 

Carole entre à son tour dans le café, elle se rend compte que Chanette est accompagnée, cela contrarie ses plans, elle s’assoie à une table seule et attend, voici un scénario qui n’avait pas été prévu, elle avait travaillé sur plusieurs hypothèses, un retour en train direct, une nuit à l’hôtel avec éventuellement un restau préalable… mais ni elle ni ses complices avaient envisagés qu’elle se fasse accompagner par cette jolie femme à qui elle vient de rouler un patin. On ne peut pas penser à tout.

 

La cousine Véronique entre à son tour, elle se rend compte que Chanette est accompagnée, mais elle s’en fout, elle fonce !

 

Premier Flashback

 

Marie D… de l’Agence de la Vigne, était une petite femme brune très dynamique. Elle effectuait ce jour là une visite de routine chez la vieille Emilienne T.

 

– En vendant « la Bergerie », vous pourriez éviter à vos héritiers des formalités assez compliquées… Commença Marie

– C’est ça, et je vais aller où, moi ?

– Nous vous laisserions l’usufruit jusqu’à vos derniers jours.

– Je ne vends rien, ma petite fille héritera de la maison et c’est elle qui aura le trésor. Répliqua la nonagénaire.

– Le trésor ?

– Ben, oui tout le monde est au courant !

– Je ne me rappelais plus ! Bluffa Marie.

– Tu n’as pas de tête, tu ne fais pas attention à ce que je te dis ! Et puis d’abord pourquoi tu as changé ta coiffure ?

– Mais je n’ai pas changé de coiffure ! Protesta Marie.

– Je suis peut-être vielle, mais je ne suis pas folle, je vois bien que tu n’es pas coiffée comme la dernière fois. Et je vais te dire, ma petite Véronique, ben ça ne te va pas du tout.

 

La pauvre vieille la confondait maintenant avec sa petite-fille.

 

– Il ne faudra pas vendre la maison avant d’avoir découvert le trésor, il est forcément dans la cave, mais personne ne l’a retrouvé, ni les flics, ni la bande à Serge. Je ne l’ai pas cherché, je n’en ai pas besoin, Armand m’avait laissé suffisamment d’argent pour que je puisse vivre confortablement.

– D’accord !

 

Si Marie se laissa prendre aux jeux, c’était uniquement pour ne pas contrarier Emilienne. Elle cherchait maintenant à prendre congé, sa visite devenant inutile. Quant à cette allusion à un trésor, elle n’y prêtait aucune attention, mettant cette histoire sur le compte de la dégradation mentale de la mamie.

 

– Bon je vais y aller !

– Attends, j’ai retrouvé l’album que je cherchais l’autre fois !

– L’album ?

 

Elle le sortit du buffet de la salle à manger, il avait été posé sur une pile d’assiettes. Marie était au supplice, elle dut se farcir tout l’album accompagné des commentaires d’Emilienne sur des gens dont elle n’avait que faire.

 

– Il va falloir que je rentre.

– Attend, pour une fois que tu viens me voir, tu peux bien attendre encore cinq minutes, non ?

 

Et ça continuait :

 

– Lui c’était Armand, c’était mon amoureux, on devait se marier, mais il a été tué après le hold-up chez Van Machin. Mais il a eu le temps de planquer le magot à la cave, et crois-moi il est bien caché.

 

Marie bailla d’ennui, Emilienne tourna la page, cette fois ce n’était plus des photos mais des coupures de presse.

 

– Oh ! S’écria soudain Marie.

– Tu t’es fait mal ?

– Non je lis c’est intéressant.

 

Une coupure de juin 1970 annonçait effectivement un casse chez un diamantaire, une autre de septembre 1970 relatait la mort d’un certain Armand L, auteur du casse, une dernière d’octobre 1970, une toute petite, un entrefilet, informait les lecteurs de l’échec de la perquisition chez Emilienne T, maîtresse d’Armand L.

 

L’affaire était donc vraie. Marie se dit qu’il lui faudrait vraiment arriver à se débrouiller pour pouvoir fouiller dans cette baraque.

 

Fin du premier flash-back

 

Second Flash-back : Paris – parvis de l’Opéra Bastille

 

Sébastien est un pro, un méticuleux, il ne fait rien dans la précipitation. Le principe est simple, trouver un couple dans les beaux quartiers, qui soit sans enfant, sans personnel domestique à demeure, et âgé de plus de 40 ans, ben oui à cet âge on a bien plus de bijoux qu’à 20 ans ! Et oui, il est (entre autres) voleur de bijoux, Sébastien. Il a bien les visages de ses pigeons en tête, repérés pendant la phase préliminaire, celle où il se fait passer pour un enquêteur d’institut de sondage. Il y a un mois, Antoine son complice, a volontairement fait une légère balafre sur leur porte d’entrée, il a collé ensuite une petite enveloppe avec un carton sur lequel il est indiqué :

 

« un livreur peu compétent et ne sachant pas numéroter les étages a éraflé votre porte. Vous trouverez à titre de dédommagement dans votre boite aux lettres deux excellentes places pour Rigoletto, à l’Opéra Bastille… »

 

Ça ne marchait pas à tous les coups mais presque, certains n’aimaient pas l’opéra, d’autres étaient pris ce soir-là. Que voulez-vous la vie d’un voleur de bijoux possède aussi ses aléas !

 

– C’est foutu ! Se désespéra Antoine, en regardant sa montre.

– Pas grave, il faut bien que ça arrive de temps en temps… Et puis non, ce n’est pas foutu, les voilà, allez, on ne se connaît plus.

 

Le couple arrive, se dirige vers l’entrée de salle correspondant à son billet, Antoine et Sébastien les collent aux fesses, puis ce dernier leur passe devant, pile et se met frénétiquement à rechercher un objet imaginaire dans ses poches, Sébastien arrive derrière, pousse le couple, s’excuse, Antoine se laisse tomber. Mouvement d’énervement, bousculade, diversion, le personnel intervient, l’incident est vite clos, Antoine se racle la gorge, c’est le signal, il a récupéré dans la bousculade les clés de l’appartement dans le sac de la dame. Ils n’auront même pas besoin d’aller en salle. Au cas où il aurait fallu, les deux places encadrant le couple avaient aussi été réservées.

 

Ils filent à l’appartement, trouvent facilement les bijoux, les ensachent.

 

– On y va ! C’est fini ! Annonce Sébastien ?

– Je prends une ou deux croûtes !

– Juste deux et sans les cadres.

 

Antoine choisit deux nus vaguement impressionnistes, il adore ça. Il décarcasse la première toile de son cadre, un petit papier jaunie s’envole, il le ramasse, le lit :  » Le magot est chez Emilienne T. »

 

– T’as vu ?

– Qu’est-ce que tu veux qu’on en fasse ?

 

Plusieurs mois plus tard, Antoine vint sonner chez Sébastien.

 

– Salut, je te reçois dans la cuisine, Carole regarde la télé.

 

Antoine avait un bouquin sous le bras, l’une des innombrables autobiographies plus ou moins véridiques d’inspecteurs de police en retraite en mal d’argent de poche. Il lui en lit un passage :

 

« Le butin du casse de chez Van Steenbergen n’a jamais été retrouvé. Son auteur Armand L… a été tué par balles le jeudi 3 septembre 1970 à 14 heures 15 à Paris, Boulevard de Clichy, Sa maîtresse Emilienne T, soupçonnée de le receler a été blanchie. J’ai assisté à la perquisition qui a été effectuée à son domicile, on a bien retrouvé dans la cave le sac qui avait contenu les bijoux, mais vide. J’ai ensuite fait l’un des rares actes de ma carrière dont je ne suis vraiment pas fier : j’ai volontairement laissé les assassins présumés d’Armand L… violenter sa maîtresse, et perquisitionner à leur tour et à leur façon. Nous les avons coincés à la sortie, mais ils n’avaient rien trouvé, Armand L… a donc emporté son secret dans sa tombe. »

 

Plus loin le livre nous apprenait que l’un des assassins d’Armand L s’était pendu en prison et que l’autre avait été tué au cours d’une mutinerie.

 

– J’ai recherché les journaux de l’époque, j’ai fait ma petite enquête : je sais tout, y compris où habite la vieille, elle est toujours vivante !

– Et alors ? Qu’est ce qui te prouve que le « magot » y est encore ?

– Tu te souviens, le papelard trouvé derrière le tableau. Il devait être destiné à quelqu’un qui ne l’a jamais trouvé… Les flics ont perquisitionnés sans attendre, ça veut juste dire que le magot est bien planqué, ils ont mal cherché, c’est tout !

– Et nous on est tellement fort qu’on va trouver ! C’est ça ?

– J’en sais rien, mais on peut aller y faire un tour ! C’est dans le Lot, c’est une super région…

– T’as raison, ça nous fera une balade.

– Carole, viens nous voir ! Eructa Sébastien en servant une mousse à Antoine.

– Oui… Répondit l’intéressée, contrariée de devoir abandonner son (forcement passionnant) feuilleton télévisé.

– On t’emmène à la campagne, prépare tes affaires !

– On part quand ?

– Demain matin, ça t’irais ? Demande Sébastien à son complice.

 

Ça lui allait.

 

– Et moi, on me demande pas mon avis ? S’énerva Carole.

– Si, si on va te le demander, mais je sais pas si on en tiendra compte. Répondit Antoine assez fier de sa conception de l’humour.

– Bon, Carole, arrête de discutailler. Si tu nous faisais une pipe ? Proposa Sébastien.

– Après le feuilleton ! Et puis juste une pipe, Antoine, il a une trop grosse bite !

– Il se termine quand le feuilleton ?

– A 15 heures !

– OK, à 15 heures, je te veux ici, complètement à poil, avec juste une paire de bas.

– Ils sont filés, faut que j’aille en racheter.

– On s’en fout.

 

A l’heure dite Carole les rejoignit dans la cuisine. Carole est une jolie fausse blonde frisée et très légèrement potelée. Son visage finement découpé est magnifique, les lèvres sont superbement ourlées et le nez joliment dessiné. Et encore, elle n’est pas maquillée. Elle est grande, de belles formes sont là où il faut, quelques kilos de moins en aurait fait un top-modèle. Carole et Sébastien étaient fait l’un pour l’autre, il aimait les fausses blondes aux yeux bleus, elle aimait les voyous. Ils s’étaient rencontrés il y a plusieurs mois à la terrasse d’un café. Une heure après elle était dans son lit, ils ne se s’étaient, depuis plus quittés, même s’ils ne vivaient pas toujours ensemble. Sébastien n’était pas jaloux, il aurait d’ailleurs été mal placé, il était même préteur, et refilait volontiers Carole à son cercle d’amis, et cela sans toujours solliciter l’avis de sa protégée. Cette dernière, pourtant de nature soumise n’acceptait néanmoins ni tous les mecs qu’on lui faisait rencontrer, ni toutes les pratiques qu’on voulait lui faire exécuter. Sébastien n’insistait pas et certains ne manquaient pas de lui reprocher « son manque d’autorité ».

 

– De mon temps, on lui aurait foutu une bonne baffe, et on l’aurait mise un mois à l’abattage ! Commentait un vieux truand marseillais.

– Les femmes ont le droit de dire non ! Quand on les respecte, on en obtient bien plus que quand on ne les respecte pas. Enonçait alors doctement Sébastien.

– Pfff… C’est des idées de gauchistes, ça ! Rétorquait l’autre.

 

Bref nous avons là un couple de voyous assez atypique

 

– Ben alors, les mecs, si vous voulez que je vous suce, il faudrait peut-être sortir vos bites !

– Et tes lunettes, elles sont où ?

– Vous êtes chiants, je n’ai pas besoin de lunettes pour faire ça !

– Si, ça te donne un air intellectuel, et j’adore me faire sucer par des intellectuelles.

 

Intellectuelle, elle l’était quelque part puisque Mademoiselle possédait un doctorat en histoire de l’art mais elle était néanmoins sans emploi.

 

Elle revint chaussée de lunettes en écailles qui lui donnaient un vague air de Nana Mouskouri (quand elle était jeune). Sébastien avait baissé son pantalon et attendait tandis qu’Antoine s’était contenté se sortir son bel oiseau de sa braguette.

 

– Antoine, ce serait peut-être plus pratique si tu baissais ton futal !

– Je n’aime pas montrer mes cuisses.

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Carole n’insista pas et commença à titiller du bout de sa langue l’énorme engin de l’Antoine en lui léchant le bout du gland.

 

– Mets tout dans ta bouche !

– Impossible, je ne suis pas une femelle hippopotame ! Railla Carole.

– Carole essaie de lui faire plaisir, et toi Antoine ne demande pas l’impossible ! Recadra Sébastien.

– Je ne demande pas l’impossible, il y a des femmes qui arrivent à me sucer, pourquoi, elle, elle n’y arrive pas ?

– Il doit pas y en avoir tant que ça. Les femmes ont des bouches plus petites que les hommes. Tiens, tu devrais essayer de te faire sucer par un mec !

– Ça ne va pas non ?

– Ne fais pas ta jeune fille, Antoine, quelle différence, une pipe, c’est une pipe !

– Question de principe, je ne suis pas pédé !

– Tout de suite les grands mots ! Moi non plus ! Mais si tu le voulais je pourrais te sucer sans problème.

– Tu dis ça, mais tu ne ferais même pas.

– Je peux te prouver le contraire.

 

Il le fit et Antoine ne broncha pas quand Sébastien prit la place de Carole et qu’il lui goba la bite. Il parvint à la placer dans sa bouche et à faire une série de va-et-vient tout en se servant de sa langue. Antoine se pâmait d’aise et maintenait les yeux fermés, perdu dans on ne sait quel fantasme. Après quelques minutes de ce traitement il demanda à Carole de le finir.

 

Carole ouvrit alors la bouche pour enserrer de ses lèvres le monstrueux gland violet. Simultanément elle léchait le méat. Mais elle ne pouvait ni aller plus avant, ni même maintenir trop longtemps cette position qui lui fatiguait la mâchoire. Elle fit diversion en léchant longuement la hampe et les testicules. Puis elle se mit à le masturber en donnant de grands coups de langue sur le gland. Antoine finit par jouir, libérant une énorme quantité de sperme. Elle en avala juste un peu, recrachant le reste dans un kleenex.

 

– Bon, ça va mieux !

– J’aurais jamais cru que tu suçais des bites ! Lança Antoine.

– A vrai dire, il y a bien longtemps que je n’avais pas fait ça, mais je vais peut-être m’y remettre, c’est pas mal comme sensation. Pourquoi tu n’essaie pas, toi !

– Ça ne va pas, non ?

– Si ça va très bien, viens la goûter, juste un peu, tu verras c’est délicieux.

– Même pour 200 euros, je ne le ferais pas.

– Carole, va me chercher 300 euros et donne-les à Antoine, il va me sucer.

– Ça ne va pas non ? Répétât-il, je ne suis pas ta pute !

– Et alors, qu’est-ce que tu as contre les putes ! Intervint Carole.

– Bon, ça suffit tous les deux, toujours en train de vous chamailler, Allez Carole vient t’occuper de moi !

 

Carole ne se fit pas prier et se positionna entre les cuisses de son amant, avec une bite de taille « normale » elle savait accomplir des prouesses. Déjà douée, naturellement, elle s’était perfectionnée après que Sébastien l’ait envoyé suivre un petit stage chez Madame Danièle.

 

Carole commença comme toujours à aspirer le gland en l’imbibant de sa salive, avant d’un seul coup, de tout mettre en bouche et d’effectuer quelques énergiques va-et-vient. Elle ressort la bite gluante de salive et envoie le plus beau de ses sourires à son homme, lui signifiant par là que ce qu’elle accomplit n’a rien d’une corvée. Puis remise en bouche avec des mouvements, cette fois plus lents et plus longs afin de faire durer le plaisir. Sa main s’attarde sur les couilles et les presse un petit peu avant d’aller tripoter le périnée. Sébastien sait parfaitement ce qu’elle va faire, il ouvre son cul pour laisser le doigt mouillé de sa belle le pénétrer. Elle ne fait pas ça à tout le monde et ne se verrait pas le faire à l’Antoine, mais le faire à Sébastien l’excite au plus haut point, elle rêve du jour où elle lui demandera de le prendre avec un gode-ceinture. Elle est persuadé qu’il acceptera. Mais bon faudra acheter un gode ceinture et éviter qu’Antoine soit là…

 

Sébastien commence à se pâmer, elle accélère sa fellation sans retirer son doigt de l’anus, lequel, lui aussi augmente la cadence. Le sexe se met à vibrer, elle le maintient en bouche tant que l’éjaculation n’est pas terminée, avale tout le sperme, puis nettoie le gland. C’est terminé, elle sourit, excitée comme une puce, satisfaite du bon travail accompli et follement amoureuse.

 

Sébastien se lève, semble se concentrer. Carole sait ce qu’il va faire, ça ne la gêne en aucune manière, elle ouvre une large bouche tandis que son amant lui pisse dessus.

 

Antoine aurait bien imité son ami, mais il n’ose pas, de peur de se faire rembarrer une nouvelle fois par Carole. Laquelle Carole attrape la main de son amant et l’entraîne vers la chambre. Antoine ne verra pas la suite, il est malheureux, Antoine et se dit qu’il n’y a que dans les films pornos que les grosses bites rendent heureux.

 

– Allez, en levrette ! Ordonne Sébastien

 

Elle obéit, elle cambre son magnifique fessier et de ses mains écarte les globes afin d’offrir à son amant une superbe vue de son œillet brun. Cette vue, cette vision rend l’homme fou de désir. Il s’étonne de retrouver une belle vigueur si peu de temps après avoir joui.

 

– T’as perdu ta langue ? Demande-t-il.

– Ben oui à force de sucer !

– C’est malin ! Et là tu voudrais que je fasse quoi ? Demande-t-il uniquement par jeu.

– Encule-moi, fous-moi ta grosse bite dans le cul.

– T’aimes ça salope, te faire enculer ! Hein ?

– J’adore !

– Et ça tu aimes ? Demande-t-il en lui envoyant une fessée sur le cul !

– Aïe ! Ah, oui, vas-y fesse-moi !

 

C’était de toute façon dans ses intentions ? Les fesses de Carole se rougissent au rythme de ses coups, elle aime ça, c’est son petit côté maso, à Carole. Mais au bout d’un moment elle en a un peu marre.

 

– Encule-moi maintenant !

– Quand je voudrais !

 

Il lui flanque encore quelques fessées, puis la pénètre d’un coup sans ménagement, avant de s’agiter en de vigoureux va-et-vient. Carole adore cette pratique, elle jouit du cul, intensément et plutôt bruyamment.

 

Sébastien sent l’excitation monter, il aurait bien voulu se retirer pour éjaculer dans la bouche de son amante, mais cela lui est impossible. Il décharge en beuglant, se retire.

 

– Nettoie !

 

Ça ne dérange pas Carole qui obtempère, léchant la bite maculée de sperme mais aussi de quelques traces marrons.

 

– Je t’aime ! Lui dit Sébastien.

– Moi aussi !

 

Mais Sébastien n’a pas entendu la réponse, il ronfle déjà. Carole le regarde avec les yeux de l’amour, elle est radieuse, elle est heureuse.

 

Cambrioler la cave d’Emilienne ne leur paraissait pas pertinent, si ni les flics, ni les malfrats n’avaient rien trouvé, c’est que le magot, s’il existait, était diaboliquement bien planqué, Cuisiner Emilienne était tout aussi inutile, si elle n’avait pas parlé, c’est qu’elle ne savait rien. Faute de plan, il leur faudrait donc improviser. Une semaine plus tard, et après avoir constaté que le corps de ferme était sous alarme, Sébastien, Carole et Antoine sonnèrent chez Emilienne T :

 

– Bonjour madame, nous débarrassons caves et grenier.

– Merci, je n’ai besoin de rien !

– C’est juste pour un devis !

– Si c’est pour le trésor d’Armand, vous pouvez toujours courir. Vous croyez que je ne vous voie pas venir ?

– Il n’est plus là ?

– Bien sûr qu’il est là, mais il est si bien caché que les flics n’ont rien vu, et les autres salauds non plus.

– Vous l’avez vu, vous ?

– Non je ne l’ai jamais vu !

– Vous êtes sûre qu’il n’a pas emporté le magot ailleurs ?

– Comment aurait-il fait ? Il a dormi là le lundi soir, à midi, il a descendu un sac dans la cave. J’étais près de l’escalier quand il est remonté, il n’avait plus de sac. Après il est parti, je ne l’ai jamais revu !

– Il bluffait peut-être ? Le sac était peut-être vide…

– Non mais dites-donc ! Il était plombé le sac !

– D’accord, on pourrait la voir, votre cave ?

 

La vieille se mit à rire aux éclats !

 

– Bien sûr que vous pouvez la voir, mais attendez-vous à une surprise !

 

Ils suivirent Emilienne. Comme dans beaucoup de bâtisses anciennes, l’ordonnancement des pièces n’avait rien de logique, ils traversèrent une salle à manger traditionnelle, l’odeur y était forte, mélange de camphre, de poussière et de crasse, la table était jonchée de journaux, de prospectus, d’enveloppes vides et déchirées et autres paperasses. Au mur était accrochée n’importe comment une quantité impressionnante de bondieuseries. Une porte basse donnait dans un escalier permettant de gagner le sous-sol…

 

Il y avait deux caves la première était une cave à vins ne contenant que des bouteilles… Quant à l’autre : effectivement, une fois la porte ouverte, il était impossible d’y pénétrer, l’incroyable amoncellement d’objets qui y était entassé ne le permettait pas. Pour fouiller à l’intérieur, il faudrait tout sortir et il en avait pour plusieurs heures.

 

– Voilà, vous voyez, ce n’est plus la peine de venir me casser les pieds, tout cela sera pour ma petite fille, d’ailleurs je lui ai tout expliqué.

– Vous lui avez expliqué où était le trésor ?

– Mais je ne sais pas où il est, le trésor ! Vous ne comprenez rien ?

– Vous êtes très liée avec votre petite fille ?

– Pff, elle vient me voir deux fois par an, pour le jour de l’an et pour mon anniversaire, maintenant, les jeunes, ils s’en foutent des vieux.

– Et vous n’avez pas d’autre famille ?

– Si j’ai une petite nièce, je l’ai fait rechercher par le notaire, elle habite Paris.

– Vous ne l’avez jamais contacté ?

– Je ne vais pas lui écrire, j’ai horreur de ça, et je n’ai pas son téléphone.

– Vous avez son adresse ?

– Pourquoi vous me demandez ça ? Je croyais que votre truc c’était de débarrasser les caves ? Répondit Emilienne dans un éclair de lucidité.

– Quand on peut aider les mamies, et que ça ne nous coûte pas grand-chose, pourquoi pas ? C’est notre côté boy scout ! Répondit Sébastien.

– Je vais vous chercher la lettre du notaire, il y a son adresse.

 

– C’est quoi ton plan ? Demanda Antoine.

– On rachètera la baraque quand la vieille aura clapoté, même s’il n’y a pas de trésor, on peut faire une bonne opération immobilière, mais avant il faut que la mamie refasse son testament en faveur de sa nièce ; la petite fille, si elle hérite, elle ne vendra rien avant d’avoir trouvé le magot.

– T’as rien de plus simple ?

– Si je viens de penser à un truc, on ne sera sans doute même pas obligé d’acheter, on va la jouer soft, mais il faut maintenant qu’on récupère son numéro de téléphone à la petite nièce.

– On va faire comment ?

– Méthode habituelle.

 

Je n’ai su bien qu’après comment ils avaient opérés. Après m’avoir identifié (il suffit de sonner à ma porte, puis de s’excuser), ils ont attendu le samedi matin pour agir, légèrement grimés, à la superette où je fais mes courses, Antoine se place devant moi, Sébastien juste derrière, et Carole derrière lui. Antoine provoque une altercation avec la caissière, ça distrait tout le monde et Sébastien me pique le téléphone dans mon sac, il le passe de façon très naturelle à Carole « Tiens c’est pour toi ». En deux minutes chrono, elle démasque le téléphone, compose le numéro de Sébastien (qui s’est mis en silencieux), re-masque les appels et supprime la communication du journal des appels. Elle rend le téléphone à Sébastien qui interpelle Antoine en lui disant de se calmer, il en profite pour remettre l’objet dans mon sac. (Il parait qu’au moment de payer à la caisse j’ai été surprise de voir mon sac ouvert… mais comme il ne manquait rien.) Mon numéro s’affiche désormais sur le portable de Sébastien !

 

Trois jours plus tard les trois malfrats sonnaient de nouveau au domicile d’Emilienne :

 

– Encore vous ! Vous perdez votre temps !

– On vous apporte des nouvelles de votre petite nièce.

– Ah ! Entrez, comment va-t-elle ?

– Très bien, elle pense tous les jours à vous, c’est une femme formidable, elle se rend tous les jours à l’église et elle prie pour vous.

– Oh, la brave fille ! Que je heureuse d’avoir de ses nouvelles !

– Elle a essayé de vous retrouver, pour cela elle a réussi à contacter Véronique, mais elle lui a raccroché au nez.

– Pourquoi ?

– Je ne sais pas.

– Elle n’est pas gentille ma petite fille, vraiment pas…

– Vous voudriez téléphoner à votre nièce, nous sommes samedi, elle ne travaille pas, elle devrait vous répondre, elle sera si surprise et si heureuse de vous parler !

– Bien sûr ! Bien sûr que je veux parler à ma petite nièce !

– Je vous fais le numéro ?

– Pourquoi ? Je sais encore composer un numéro de téléphone, je ne suis pas gâteuse !

 

Elle me téléphona, me noya sous un flot de paroles, m’évoquant des souvenirs oubliés, notamment une anecdote plutôt confuse à propos d’un nounours sur une balançoire. Elle était radieuse, enchantée et ravie quand elle raccrocha.

 

Elle offrit un vieux Porto quasi imbuvable à ses visiteurs, Puis elle s’empressa de téléphoner au notaire, lui indiquant qu’elle souhaitait refaire son testament.

 

Ce dernier ne manqua pas de lui indiquer qu’elle ne pouvait déshériter sa petite fille et recommanda à Emilienne de lui léguer suffisamment d’argent afin que le testament ne puisse être attaqué.

 

Fin du second Flash-Back

 

On revient dans le bistrot où je trinque avec Anna-Gaëlle !

 

Je n’ai pas vu entrer la cousine Véronique dans le bistrot, je ne l’ai pas vu s’approcher de notre table, j’étais trop occupée avec ma copine.

 

Raclement de gorge.

 

– Je suis vraiment désolée ! Dit alors l’intruse !

 

Hein ! Qu’est-ce qu’elle me veut cette grosse vache ! Elle m’a insultée, m’a traitée de pétasse devant une inconnue, et là elle vient s’excuser ! Un peu facile je trouve !

 

– Je ne demande rien, je veux juste m’excuser, j’étais tellement certaine de rafler la mise avec cet héritage, que quand… Alors j’ai pété les plombs. Je n’aurais pas dû, après tout, c’est le choix de ma grand-mère, je n’ai qu’à le respecter et à m’incliner, je n’ai sans doute jamais été la petite fille qu’elle aurait souhaité. Et je n’ai qu’à m’en prendre qu’à moi-même. Enfin bref, je ne voudrais pas que tu retournes chez toi avec une mauvaise impression de moi.

– D’accord, ça va ! Lançais-je en soupirant, espérant que l’affaire en resterait là.

– Faut me comprendre, on avait tout basé sur cet héritage, on s’est endetté, on ne pourra jamais rembourser, c’est une catastrophe !

 

Faut peut-être pas pousser non plus, elle a eu un joli paquet de fric, j’ai peine à croire que ça ne lui couvrira pas ses dettes, mais je ne relève pas.

 

– Je suis désolée, restons en là ! Répétais-je.

– Il faut quand même que je te montre quelque chose de confidentiel. C’est important, ta grande tante, m’avais fait promettre de te le montrer.

– Et bien montrez ! (j’ai quand même du mal à tutoyer quelqu’un qui m’a traité de pétasse)

– Je ne l’ai pas apporté, c’est… c’est confidentiel. C’est à la maison, on y sera dans dix minutes.

– Et bien allez le chercher, on vous attend.

– C’est trop fragile.

– C’est fragile ou c’est confidentiel.

– Les deux, et c’est important aussi.

– Mais c’est quoi ?

– C’est un coffre, plutôt lourd et assez mal en point, il y a quelque chose pour vous dedans.

– Et bien ouvrez le coffre et amenez-moi ce qui est pour moi.

– Non, j’ai promis de ne pas l’ouvrir moi-même, j’ai promis de ne pas essayer de savoir ce qu’il avait dedans.

 

Elle m’énerve, mais elle m’énerve.

 

– Bon, d’accord ! Soupirais-je

– On y va… maintenant ?

– Non, on n’y va pas maintenant, laissez-moi finir mon champagne avec mon amie et on se retrouve dans vingt minutes devant ce bistrot.

 

Elle n’insiste pas.

 

– Ça me gave ! Confiais-je à Anna.

– N’y va pas !

– Si ! Je vais y aller quand même.

– Mais pourquoi ?

– Je sais pas, je suis incapable de dire pourquoi. Peut-être en souvenir de ma grande tante ?

 

Cela dit, je me fis un plaisir de faire poireauter la cousine et les vingt minutes prévues se transformèrent en une bonne demi-heure.

 

Véronique avait du mal à dissimuler son impatience.

 

– Monte, ce n’est pas très loin.

 

Elle ne dit rien, moi non plus, l’ambiance est lourde, très lourde, on quitte la ville, on prend une route peu fréquentée, il y a une maison isolée, on s’arrête devant.

 

– C’est ici !

 

Je descends. Il y a un bonhomme qui est là sur l’accotement, il s’avance vers moi avec un curieux sourire, peut-être, me dis-je, le mari ou le compagnon de Véronique.

 

Et puis tout est allé très vite, le mec me flanque des baffes à la volée, je reçois un coup de poing dans l’estomac, je me plie en deux, je perds l’équilibre, le mec me balance des coups de pieds, Véronique s’y met aussi. C’était un piège, ils sont en train de me massacrer.

 

– Mais, arrêtez, je ne vous ai rien fait…

 

Un coup de klaxon, un appel de phare, un autre coup de klaxon, des voitures s’arrêtent, des gens accourent, mes agresseurs paniquent et détalent.

 

Deux femmes me portent secours, j’ai envie de vomir, je ne suis pas bien du tout, je ne comprends rien à ce que me racontent ces nanas, j’ai un haut de cœur, tout fout le camp, le casse-croûte infâme que j’ai acheté dans le train, le champagne du bistrot, je tousse, je m’en suis foutue partout, je suis dégueulasse et j’ai la haine contre cette saloperie de Véronique. Celle-là, elle ne perd rien pour attendre, je vais lui mitonner une belle vengeance à ma façon.

 

– Je vais chercher de l’eau ! dit l’une des femmes !

 

Du sang coule de mon visage, j’ai mal aux dents, j’ai mal au nez, j’ai mal dans les côtes, j’ai mal au ventre, j’ai mal partout.

 

On me nettoie le visage avec des lingettes, on essuie tant que mal mes saloperies.

 

Les deux femmes n’ont pas l’air d’accord, l’une parle d’appeler la police, les pompiers… Je me relève, je suis groggy mais entière, du moins je suppose.

 

– Ça va aller, n’appelez personne, par contre si l’une d’entre vous pouvait me raccompagner à mon hôtel.

– D’accord, je vous raccompagne. Me dit l’une des femmes, une grande et belle blonde.

– C’est sur mon chemin, je vais m’en occuper ! Contre-propose la petite brune, j’ai un brevet de secouriste et j’ai chez moi de quoi faire les premiers soins.

– Si on la conduisait aux urgences ? Rétorque la blonde ?

– Et dans trois heures on y est encore ! Non j’ai tout ce qu’il faut, en revanche si vous êtes d’accord je vais prendre vos coordonnées, on ne sait jamais…

– Ça ne servira à rien, je ne suis pas de la région ! (puis s’adressant à moi), je vous laisse aux bons soins de madame. Bon rétablissement.

 

Elle va pour s’en aller, puis revient !

 

– A quel hôtel êtes-vous descendue ? Je me permettrais de prendre de vos nouvelles demain matin ?

– Hôtel du Centre, chambre 211.

– O.K., je vous appellerais.

 

Je la vois maintenant « pour de vrai ». Un très joli visage très ovale, très régulier, avec les pommettes relevées. Elle prend le volant de sa voiture et disparaît.

 

Intermède

 

Carole a échoué, à cause de cette pétasse brune qui n’aurait jamais dû se trouver là. Mais l’essentiel est que la trace de Chanette ne soit pas perdue. Elle fait à peine 500 mètres quand une pensée l’assaille « et si cette pétasse n’était pas là par hasard, et si elle cherchait la même chose que moi ? » Elle rebrousse chemin et se met en embuscade, la pétasse brune, elle va la suivre et chercher à savoir qui elle est ?

 

Quand à Marie, elle jubile !

 

Fin de l’intermède

 

– On passe cinq minutes à la maison et après je vous raccompagne à votre hôtel.

 

Je proteste pour la forme, parce qu’en fait, j’ai envie qu’on me prenne en charge, qu’on me chouchoute.

 

On arrive chez la nana, elle me demande de me mettre « à l’aise » le temps qu’elle aille chercher ce qu’il faut. Préalablement, elle a étalé une grande serviette sur le canapé où elle m’a demandé de m’installer.

 

– Il faudrait que je téléphone à ma copine.

– Bien sûr, donnez-moi le numéro, je vais le composer. Me propose la brune.

 

Ah, bon ! J’aurais cru qu’elle me passerait mon portable qui doit être dans mon sac, mais qu’importe, elle compose le numéro sur son propre appareil, puis m’informe que ça ne répond pas, Anna doit prendre sa douche ou roupiller.

 

Je me mets donc « à l’aise » comme demandé, c’est-à-dire que je quitte mes vêtements pour ne garder que mon soutif et ma culotte. Je me touche le visage, j’ai l’impression d’être pas mal amochée.

 

– Je vais un peu arranger tout ça, ne vous affolez pas, dans deux ou trois jours, vous n’aurez plus grand-chose, il faudra simplement porter des lunettes noires pendant une bonne semaine.

 

Et ben, ça va être pratique pour travailler !

 

Elle me tamponne le visage avec des produits, il y a des trucs qui piquent un peu, elle me demande de ne pas bouger.

 

– Je m’appelle Marie !

– Moi c’est Christine.

 

Au moins, ses parents ne se sont pas trop foulés pour lui trouver un prénom. Elle est marante, Marie, mignonne et marante, un visage de fouine avec un grand nez, des yeux malicieux, des cheveux bruns mi longs et bouclés. Un joli sourire.

 

– Faut vraiment être taré pour vouloir abimer un aussi beau visage ! Me confie-t-elle.

– Bof !

– Vous allez porter plainte ?

– Je ne sais pas !

– Gonflée quand même, la nana, tout ça parce que l’héritage ne s’est pas passée comme elle l’espérait !

 

Je sursaute.

 

– Hein ! Mais qui vous a dit ça ? Qui êtes-vous au juste ?

– Rassurez-vous, je suis inoffensive, je gère une agence immobilière, j’étais au courant pour la date de la lecture du testament. Je pensais que ce serait la petite fille de la mamie qui hériterait du corps de ferme, je l’ai abordé pour lui proposer un rendez-vous quand elle est sortie de chez le notaire, et c’est alors qu’elle m’a fait comprendre (assez vertement) que c’était vous l’héritière.

– C’est ma petite cousine ! Crus-je bon de préciser.

– Ah, je comprends ! Je cherchais à vous aborder sans vous déranger, je suis entrée dans le café mais j’ai vu que vous étiez accompagnée, alors j’ai attendu et puis je vous ai vu sortir et monter en voiture avec l’autre bonne-femme, alors je vous ai suivie, je voulais absolument vous parler.

– Et bien parlez-moi !

– Il s’agissait d’une simple proposition immobilière, dans le cadre de mon métier, en parler davantage serait déplacé en ce moment !

 

Elle m’examine de près :

 

– Et ben, ils ne vous ont pas fait de cadeau. Vous avez eu de la chance, cette route est très peu fréquentée. Je ne sais pas ce qu’ils avaient l’intention de vous faire, ils avaient l’air très énervés.

– Ouais, je vous dois une fière chandelle, sans vous et l’autre personne, ils m’auraient probablement massacré…

– Non, ce doit être plus compliqué que ça, à moins qu’elle soit complètement folle, votre cousine sait très bien que la personne qui était avec vous au café vous a vu partir avec. De plus le numéro de sa plaque de voiture a été relevé.

– Oui, c’est bizarre.

– Emilienne était donc votre grande tante, vous aviez de très bons rapports avec elle ?

– Pas du tout ! On ne se fréquentait pas, on s’était perdu de vue, elle a eu mes coordonnées, je ne sais comment, c’était en septembre, elle m’a tenue la jambe une demi-heure, elle était manifestement enchantée de m’avoir retrouvée, je l’ai ensuite appelé pour la nouvelle année, et là j’ai vraiment eu l’impression de la déranger.

– Ah !

– Ça devait l’embêter de devoir laisser son héritage à sa petite fille. Quand elle vous a retrouvé, elle a dû sauter sur l’occasion pour refaire son testament.

– Oui, cet aspect des choses me parait clair, mais moi je n’ai rien demandé, pourquoi l’autre cinglée a voulu me casser la gueule ? Putain, j’ai mal partout !

– Je vais vous masser, ça va vous faire du bien, je vais chercher de l’huile !

 

Je ne sais pas si ça va me faire du bien, mais ça ne coute pas grand-chose d’essayer.

 

La « petite dame » me demande d’essayer de me détendre, puis me fait tomber quelques gouttelettes d’huile sur les épaules avant de me les masser. Elle se débrouille très bien. C’est vrai que ça détend. Ses mains descendent un peu dans le dos, elle me demande l’autorisation de dégrafer l’attache du soutien-gorge. Autorisation accordée, elle me masse maintenant l’intégralité du dos en de larges mouvements très appuyés. L’affaire dure quelque temps, elle la ponctue de diversions vers les épaules ou vers les bras. Puis elle s’attaque aux cuisses puis au mollets, elle revient vers les cuisses, va le plus haut possible, reviens vers le dos, va le plus bas possible, mes fesses sont cernées. J’ai envie qu’elle me les masse, mais comment le lui faire comprendre. Inutile, elle s’occupe de tout !

 

– Je peux vous masser très légèrement les fesses, certaines femmes n’aiment pas ça, elles ont sans doute tort, c’est un formidable et très efficace antistress ?

– Faites !

 

Elle fait glisser mon string le long de mes jambes, puis me le retire, j’ose alors un clin d’œil. Marie est en soutif et culotte, elle n’est pas mal foutue, elle a vu que je la regardais…

 

– Je me suis mise à l’aise, c’est à cause de l’huile, j’ai bien une blouse mais je ne sais plus où je l’ai foutue.

 

Je lui réponds d’un sourire, elle me malaxe le cul avec application, (très légèrement elle avait pourtant dit) écartant de temps à autres les globes pour libérer le sillon et l’anus. Je ne suis pas dupe, ce truc est en train de virer en massage érotique, mais pour l’instant on est dans le non-dit, on trompe les apparences. Je n’ai sans doute qu’un mot à dire et on va se retrouver amantes d’un jour. Mais rien ne presse, il m’amuse de savoir comment elle va gérer la situation.

 

Le doigt s’approche du sillon, je ne dis rien, sans doute attend-elle un simple mot, voire juste un soupir.

 

– Excusez-moi, je m’égare un peu, là !

– Ce n’était pas désagréable (il faut bien que je réponde quelque chose, non ?)

– Je peux encore ?

– Je veux bien !

 

Elle ne se le fait pas dire deux fois, j’attendais son doigt, mais c’est sa langue qui se met à farfouiller mon cul, je la laisse faire, la récompense de quelques onomatopées approbatrices. Pour l’instant, ce qu’elle me fait me convient très bien, quand j’aurais envie de passer à autre chose, c’est moi qui reprendrais l’initiative. Elle ne sait pas sur qui elle est tombée la Marie, ça va lui faire drôle ! Ça y est, son doigt me pénètre l’anus, j’aime bien. Je relève mon arrière-train, libérant l’accès à ma chatte, sa main gauche s’y aventure !

 

Je me laisse faire un peu parce que c’est bon, et lui donne l’impression de m’abandonner à ses caresses. Puis, puisant mon énergie, je ne sais où, je me dégage, me retourne. Elle me regarde stupéfaite, mais ça ne dure qu’un instant, parce que quelques secondes plus tard, ma bouche rejoignait la sienne dans le plus doux des baisers, celui où les langues dansent en un balai infernal, tandis que nos corps frétillent d’un plaisir qui ne demande qu’à s’épanouir jusqu’à son paroxysme

 

On se calme, on est toutes baveuses, Marie me regarde comme si elle allait me dévorer toute crue. Mais j’ai repris l’initiative, je ne vais pas la lui laisser reprendre.

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– Enlève-ça ! Lui demandais-je

 

« Ça », c’est le soutien-gorge. Elle s’exécute presque par réflexe, les seins sont petits mais trop mignons, les aréoles sont étroites et presque sans excroissances, les pointes érigées sont brunes. Je m’empare du téton gauche et je le tète accompagnant mon geste d’un insolite bruit de succion.

 

– Ben tu en fait du bruit ? Rigole Marie.

 

Je ne réponds pas mais fait subir le même traitement du côté droit, je me recule, ces deux beaux tétons tout imprégnés de ma salive sont décidément diablement excitants.

 

Elle veut me rendre la pareille. No problème ! Je lui offre mes nénés qu’elle tète avec gourmandise. Elle s’enhardit, y met les dents, je dois la freiner, je n’ai, pas envie non plus qu’elle me morde, j’ai déjà été assez amoché comme ça aujourd’hui.

 

On se pelote, on se caresse, on s’embrasse, on se met un peu dans tous les sens et la voilà qui se retrouve entre mes cuisses. Je m’écarte, facilitant ainsi le passage de sa langue. Si elle aime les chattes mouillées, elle va être servie, je dégouline, elle lape tout ça, à la manière d’un chat découvrant une gamelle de lait. Je commence à sentir le plaisir monter en moi. Elle attrape mon clitoris de sa langue tandis que j’agrippe les coussins avec mes doigts. Ça monte, ça monte, ça m’électrise, ça me tétanise, je m’arc-boute à m’en faire mal au dos, je jouis dans un spasme et redégringole, pantelante.

 

– Quelle efficacité ! La complimentais-je.

– Merci !

– A ton tour !

– On se met comme ça (elle fait une espèce de geste bizarre, mais je comprends qu’elle souhaite un soixante-neuf)

– OK, mais laisse mon clito tranquille deux, trois minutes.

 

Allez, on se met en position, je m’allonge, et elle me grimpe dessus.

 

– Lève mieux ton cul !

 

J’ai compris qu’elle souhaite me lécher le petit trou. Ce n’est pas un problème. Moi de mon côté, je découvre sa chatte au-dessus de mon nez. Madame est entièrement rasée et ses grandes lèvres sont percées par des anneaux. Bon, ok, j’ai compris, elle doit être une assidue des clubs échangistes. Je peux sans doute me lâcher sans réserve.

 

Une idée saugrenue me vient à l’esprit, je mets un doigt dans chaque anneau et je les fais s’entrechoquer l’un sur l’autre espérant faire un diling-diling, mais ça ne marche pas. Tant pis, je tire là-dessus. Marie soupire d’aise. Aller un coup vers le haut, un autre vers le bas, et un petit mouvement tournant pour continuer. La voilà qui mouille, ou plutôt qui remouille parce que l’endroit n’était pas vraiment sec.

 

De l’autre côté, Marie a réattaqué mon clito ! Les deux trois minutes seraient donc déjà écoulées. Comme disait une copine « le temps passe plus vite quand on baise que quand on attend le bus ».

 

Je me laisse faire, pour l’instant tout ça me fait un bien fou et m’évite de penser à autre chose. J’ai malgré tout du mal à synchroniser mes mouvements avec ceux de ma partenaire. La douleur provoquée par les coups des autres cinglés est toujours là et bien là. Et zut, si je mets à penser à ça, mon excitation va redescendre à la cave. Ne plus y penser, ne plus y penser. Je me concentre sur ce que je fais et envoie bientôt la Marie au septième ciel.

 

Bonne fille, elle continue à me lécher.

 

– Arrête, je bloque !

– Avec moi, on ne bloque pas ! Répond-elle malicieusement.

 

Elle se lève, me demande de ne pas bouger, et se met à me masturber avec une énergie redoutable. J’ai une belle vue sur ses belles épaules, sur ces mignons petits seins et sur son visage de coquine. Il aurait donc fallu que je sois Sainte Bernadette (et encore) pour que je ne jouisse pas !

 

– Alors, tu bloquais ?

– Je croyais… tu es douée.

– Il paraît…T’es portée sur les femmes ou…

 

Je sens que ça la turlupine.

 

– Je suis mariée.

– Tu es bi, alors comme moi !

– Pourquoi toujours des étiquettes, disons que j’ai les idées larges.

– Et des aventures ?

– Assez peu, je ne cherche pas, c’est l’occasion qui fait le larron. Bon si tu avais un petit verre d’eau, j’ai une de ces soifs.

 

Elle n’est pas conne, elle a compris que je ne souhaitais pas me dévoiler davantage.

 

– Tu veux que je te raccompagne à ton hôtel ?

– Volontiers, mais avant faut que je téléphone à ma copine.

 

Coïncidence : le portable se met à sonner dans mon sac.

 

– Ah ! Ben ça y est, tu réponds ! Je commençais à me demander ce que tu foutais ! Me dit Anna.

– J’ai eu un petit contretemps, je te raconterais, je suis là dans dix minutes.

 

Mon téléphone a enregistré plusieurs appels en absence de la part d’Anna. Bizarre que je n’ai rien entendu, j’étais, il est vrai fort occupée…

 

Marie me conduisit jusqu’à l’entrée de l’hôtel.

 

– Tiens voilà ma carte, on se téléphone ?

– Note le mien c’est le ….

– Il faudra qu’on parle immobilier. Ce truc… la meilleure chose que tu devrais faire, c’est le vendre. Je pourrais t’arranger ça sans que tu sois perdante.

– Je vais voir !

– Tu rentres quand à Paris ?

– Demain matin.

– Quand tu reviendras dans le coin, préviens-moi, je pourrais t’héberger !

– Pourquoi pas ?

 

Bisous-bisous et je monte rejoindre Anna-Gaëlle, toute surprise de me voir ainsi. Marie a fait ce qu’elle pouvait, mais ma jambe gauche me fait boiter, et je ne vous parle pas de mon visage !

 

Je lui raconte.

 

– C’est fou, ça ! Décidément tu as le don de te fourrer dans des histoires pas possibles !

– Je ne comprends pas ! Cette Véronique doit être folle, les nanas ont relevé le numéro de sa plaque de voiture, toi tu m’as vu partir du bistrot avec elle. Il y a des témoins à la pelle, si je porte plainte, elle est mal !

– C’est peut-être ce qu’elle cherche ?

– Je ne vois pas pourquoi !

– Moi non plus !

– Bon, je vais reprendre une douche et je me couche !

– Et moi ? J’ai faim moi ! Protesta Anna sans toutefois avoir la mauvaise idée d’insister.

 

Carole

 

Carole ne comprend pas, une heure après que Chanette soit entrée dans la maison de l’inconnue, elle n’était toujours pas ressortie. Elle commence à fatiguer et finit par s’assoupir au volant de sa voiture en stationnement. Quand elle se réveille, elle n’a aucun moyen de savoir si sa cible est encore dans les lieux. La piste est donc cassée. Elle sort du véhicule, note l’adresse et le nom indiqué sur la boite aux lettres, puis téléphone à ses complices.

 

– Allo, Antoine, ben c’est raté… (Elle lui explique)

– On est sans doute en train de se faire doubler. Appelle-là juste demain matin pour avoir des nouvelles, ou plutôt non, ne te dévoile pas, tu la contacteras à Paris.

 

Train

 

Le lendemain, mercredi, dans le train nous ramenant à Paris, on a un peu discuté de tout ça.

 

– Faudra que je revienne assez vite, que je fasse estimer tout ça, voir s’il y a des travaux à faire…

– Tu vas le garder ?

– J’en sais rien, mais si je pouvais transformer ça en gite rural, ce serait chouette, non ?

– Tu comptes redescendre quand ?

– La semaine prochaine, ou celle d’après, je ne prendrais pas de rendez-vous au studio.

– Tu sais que je ne pourrai pas t’accompagner ! Je dois partir vendredi pour les Etats-Unis pour préparer l’exposition Jo Mirkan, c’est assez compliqué, il faut que je rencontre l’artiste, son agent et d’autres gens, j’en ai bien pour trois semaines…

– J’avais oublié !

 

Jeudi

 

En ce moment je suis seule, mon époux fantasque est retourné en Australie. Un jour il finira par y rester. Et ce jeudi matin après une mauvaise nuit et une bonne douche, je pars au boulot, puis sur place, j’entreprends de me maquiller, j’ai beau utiliser tout mon savoir-faire et tout un assortiment de masques, de crèmes, de gommages et autres trompe-mochetés, je n’y arrive pas, je me trouve affreuse de chez affreuse ! On efface tout, on recommence, ce n’est pas mieux, je laisse tomber et prend alors la décision de ne pas essayer de travailler, j’annule mes rendez-vous. Je vais faire un break d’une semaine ! Et histoire de me calmer les nerfs, je décide de faire une grande balade dans Paris. A midi, je me paie le restau, et c’est en sortant que je me rends compte que je boitille de plus en plus, j’arrête les frais, et je rentre.

 

Je vais profiter de cette semaine de vacances forcées pour y voir plus clair dans mon héritage, je ressors vers 17 heures, vais me chercher un billet de train à l’agence SNCF et un bout de pain chez ma boulangère préférée.

 

Je n’ai même pas le temps de me déchausser qu’on sonne.

 

L’œilleton de la porte me renvoie une image de top-modèle. Bizarre, bizarre, je suis souvent sur la défensive et cache une petite bombe lacrymo qui est toujours dans l’entrée. On ne sait jamais. Puis j’ouvre.

 

– Je peux entrer ? C’est au sujet du corps de ferme dont vous avez hérité !

– Ah ? Ah bon !

 

Je fais entrer l’apparition qui a la grande bonté de m’informer qu’elle n’en a que pour cinq minutes. C’est bien connu, tous les casse-pieds du monde n’en n’ont tous que pour cinq minutes !

 

– Je peux m’asseoir !

– Faites !

– Merci ! J’ai donc appris que vous aviez hérité de ce bien immobilier, il m’intéresse, dites-moi votre prix, ce sera le mien, et je vous l’achète.

 

La top-modèle est vêtue d’un manteau de fourrure de toute beauté, mais, c’est un principe chez moi, je n’aime pas les femmes en manteau de fourrure. Elle l’ouvre et dévoile en-dessous un top déboutonné (volontairement ?) jusqu’au soutien-gorge. C’est vrai qu’elle est belle, mais d’une beauté froide, une beauté qui ne m’impressionne pas. Et en plus son débraillement, je m’en fous, ce qui m’intéresse en revanche, c’est l’ovale parfait de son visage, ses lèvres superbement ourlées et ses pommettes relevées « à la slave », et si ça m’intéresse, ce n’est pas pour des motifs libidineux, mais tout simplement parce que je suis persuadée d’avoir déjà vu ce visage quelque part.

 

– Pour l’instant, ce bien n’est pas en vente, je suis désolée !

– Vous aller le garder ?

– A terme, je n’en sais rien, je vais sur place demain pour me rendre compte, pour l’instant je n’en sais rien du tout.

– Vous ne devriez pas vous donner cette peine !

– Pardon ?

– Je connais cette maison ! Tout est à refaire, rien n’est aux normes, la plomberie, l’électricité, le chauffage… Tout !

– Vous fréquentiez Emilienne ? Demandais-je, surprise.

– Un petit peu, quand elle était encore valide, elle gardait des gosses pour se faire un peu d’argent, on se demande bien pourquoi, avec tout le fric qu’elle avait, mais bon… En fait j’ai passé toute une partie de mon enfance dans cette maison, puis mes parents ont été mutés en Province. J’ai ressenti ce déménagement comme une déchirure, mais je me suis dite « si un jour j’ai de l’argent, je rachèterais la maison ! ». Il se trouve que de l’argent, j’en ai, j’ai sollicité plusieurs fois Emilienne afin qu’elle vende, tout en conservant l’usufruit. Elle n’a jamais rien voulu savoir, la dernière fois que je l’ai vu c’était deux semaines avant sa mort.

– Je comprends, mais bon, aujourd’hui, je ne vends pas !

– Bien, je vous laisse ma carte, si vous vendez, quelles que soient les propositions que l’on vous fera, je vous l’achèterai plus cher !

 

Elle se lève, va pour partir puis déclare :

 

– J’ai aussi une autre proposition à vous faire !

 

Elle devient pénible la top-modèle !

 

– Je gère une société qui débarrasse les caves et les greniers. Bien sûr on fait aussi les successions. Je peux vous alléger de cette corvée. Quelle que soit l’option que vous choisirez, il faudra que vous le fassiez !

 

Effectivement, je n’avais pas pensé à ça.

 

– Attendez, je n’ai même pas été la voir, la baraque, il y a sans doute des choses que j’aimerais bien récupérer.

– Mais ça aussi on sait faire, on n’emportera que ce que vous nous direz d’emporter…

 

Elle m’explique les détails, je n’aurais rien à payer, et si par hasard son personnel tombe sur quelque chose de valeur, on négociera (tu parles !). Elle a ensuite l’honnêteté (à moins que ce soit du baratin commercial) de m’informer que certains héritiers se fichaient de ce qu’il pouvait y avoir de cher ou de précieux dans le fatras qu’avait laissé le défunt, et que c’est ainsi qu’elle avait bâtie sa fortune !

 

La proposition me semblait intéressante et surtout m’éviterait de nouveaux allers-retours assez pénibles. Nous convînmes d’un rendez-vous le surlendemain matin sur place. Elle me refila sa carte, une carte très sobre, juste son prénom : Carole et un numéro de portable.

 

Je raccompagnai l’apparition à la porte en me demandant où j’avais déjà vu ce visage, mais il est aussi possible que je me sois fait des idées.

 

C’est en pleine nuit, n’arrivant pas à trouver le sommeil, que le déclic se produisit : j’étais soudain persuadée que cette jolie blonde était la même que celle qui m’avait secouru en même temps que Marie après mon agression ! Qu’est-ce que c’est que cette salade ? Ça me chiffonne, mais je me dis qu’il ne peut s’agir d’une coïncidence, de quelqu’un qui lui ressemble, de sa sœur… Bref toutes les conneries qui nous traversent l’esprit quand on gamberge.

 

(à suivre en deuxième partie)

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) 12/2010 – reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 13:10

Chanette 14 : Vacances romaines par Chanette 2 – Maurizia et Julie

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Jeudi

Mal dormi, une nuit agitée remplie de cauchemars. J’ai la tête dans le cul, j’ai apporté de l’aspirine, j’en avale deux et vais me doucher. Puis pendant qu’Anna émerge, je m’habille en vitesse et vais pour sortir.

 

– Ou tu vas ?

– M’expliquer avec l’autre pétasse.

 

Le problème, c’est que la pétasse n’a pas l’air d’être là, je reviens, passe un coup de fil à la réception. On m’informe que Monsieur et Madame Gerbaud n’ont pas quitté l’hôtel, mais qu’ils ne sont pas dans leur chambre. Pour Monsieur, ça n’a rien d’étonnant, pour madame, on attendra.

 

– Il n’y a pas le feu, me dit Anna, à la limite tu pourras toujours la coincer à Paris !

– C’est vrai mais j’ai envie de savoir ! Bon, c’est quoi le programme aujourd’hui ?

– Visite du Vatican.

– Ah ! Et les putes ont le droit d’y aller ?

– Chanette !

 

A peine sorties de l’hôtel, une jolie blonde chaussée de lunettes noires vient à notre rencontre :

 

– Maurizia !

 

On s’embrasse comme de vieilles copines, je lui présente Anna. Elle l’avait déjà aperçue chez les flics mais elles ne s’étaient pas parlé. Ma copine dévisage la transsexuelle, la déshabille du regard, elle n’est pas trop discrète parfois.

 

– Comment tu as fait pour me retrouver ?

– Gerbaud m’avait dit qu’il t’avait contacté dans l’hôtel où il était descendu, c’est aussi simple que ça !

– Qu’est-ce qui s’est passé chez les flics après qu’on soit parties ?

– Je ne suis pas restée très longtemps, j’ai cru comprendre que les trois hommes pourraient être inculpés de proxénétisme, en plus de l’enlèvement et de la séquestration. Mais, bon, il ne faut pas se faire d’illusions, Fermi a des amis politiques bien placés et des avocats bien rodés. Ils s’en sortiront avec un vice de procédure, c’est courant, ce genre de choses ici, hélas !

– Ça veut dire qu’ils peuvent sortir rapidement ?

– Oui, et ça me fait peur, j’ai témoigné en ta faveur, ils me le feront payer au prix fort.

 

Glups !

 

Je propose qu’on aille continuer à discuter à une terrasse :

 

– J’étais juste venu te dire une chose, je ne te l’ai pas encore dite…

– Et bien tu nous le diras au bistrot, il y en a un là, à cinquante mètres.

 

On s’installe, nous avons déjà pris notre petit déjeuner, pas elle !

 

– Alors, cette chose importante que tu devais nous dire ?

– Oh, je voulais simplement te dire que tu avais toute ma sympathie, ton attitude pendant la séance que nous a imposé Fermi a été remarquable d’intelligence !

 

Je deviens rouge comme une tomate !

 

– Je n’ai rien fait de spécial !

– Si, la semaine dernière, j’ai vendu un tableau directement, j’en avais parfaitement le droit, mais Fermi m’a fait une crise, il l’avait soit disant réservé, et il m’a menacé de se venger. J’ai compris pendant la séance qu’il voulait que tu me fasses souffrir au-delà de mes limites. J’ai apprécié que tu ais refusé de rentrer dans ce jeu et je tenais à te le dire.

– Ah ! Raconte ! Intervient Anna

– Maurizia vient de tout raconter !

 

C’est vrai qu’hier soir, j’en ai raconté des choses à Anna, mais j’avais zappé cet épisode.

 

– Vous faites quoi comme tableau ? Demande Anna.

– Bof, des conneries, j’ai deux ou trois photos dans mon portefeuille.

 

Un style très personnel, une espèce de néo surréalisme, bien dessiné, un doigt d’érotisme.

 

– Humm, intéressant, dit ma copine, tout est comme ça ?

– En gros, oui !

– Je suis directrice d’une galerie d’art à Paris, il y a un public pour ce genre de choses, je peux peut-être m’occuper de toi, mais il faudrait que je voie les toiles !

– Passez chez moi, je vais vous donner l’adresse.

– On ne peut pas y aller tout de suite ?

– Pourquoi pas ?

 

Anna me demande si j’y vois une objection, je n’ai pas d’objection, et c’est ainsi que ce jeudi au lieu et place de la chapelle Sixtine, nous nous sommes retrouvées dans le studio atelier d’un peintre transsexuel !

 

C’est dans les faubourgs de Rome, au sixième étage d’un immeuble vétuste que Maurizia tient atelier. L’intérieur fait effectivement très artiste, ou très fouillis, ça dépend comment on voit les choses.

 

Elle nous présente ses toiles, les commente et Anna semble de plus en plus intéressée.

 

– Je crois qu’on va pouvoir faire affaire, mais, bon, faut qu’on mette tout ça au clair. Et celle-là sur le mur ? Elle est bizarre, ça à une signification ?

 

On aurait dît du Delvaux en moins bien, représentant une femme à la poitrine nue, perdue au milieu de vieilles ruines, tandis que dans la partie supérieure une clé ancienne était peinte avec à sa suite une incompréhensible phrase construite dans un mélange d’alphabet

 

– Une signification, peut-être, mais une valeur sentimentale, oui ! Je l’ai déjà vendu une fois, je l’ai récupéré, je ne la vendrais pas une seconde fois.

– C’est bien énigmatique tout ça !

– Je ne veux pas vous casser les pieds avec ça…

– Tu ne nous casses pas les pieds, si tu as envie de raconter raconte…

 

Le récit de Maurizia

 

C’était il y a trois ans, j’avais un ami antiquaire qui aujourd’hui n’est plus à Rome, pas vraiment un antiquaire, on va dire qu’il vendait un peu de tout… il m’a proposé de mettre une de mes toiles en vitrine. Pourquoi pas ? Ça devait faire quelques jours qu’elle était exposée, et je passe devant.

 

Un mec était scotché devant la vitrine, et regardait mon tableau. C’était un très bel homme, la trentaine, brun, frisé, une sorte de pâtre grec, et d’ailleurs il était grec. Histoire de m’amuser, ou poussée par je ne sais quel instinct, je l’aborde :

 

– Vous cherchez le code ?

 

Le gars se retourne, me dévisage, me déshabille du regard de façon assez appuyée, puis se reprend, et me souris.

 

– Il doit être introuvable ! Mais comment avez-vous deviné que je cherchais le code ?

– Je suis un peu magicienne, d’ailleurs le code, je le connais, mais je ne le dévoile pas comme ça !

– D’accord ! Répondit-il, faute de mieux et ne voyant pas comment relancer la conversation.

 

Et il continue à me regarder comme si j’étais la Vénus de Botticelli. Alors j’y suis allée au culot :

 

– Embrassez-moi, vous en mourrez d’envie.

 

Il y a des circonstances où on ne réfléchit plus. En moins de temps qu’il ne le faut pour l’écrire, mes lèvres se collèrent aux siennes, s’en suivit un long échange aussi passionné que baveux, qui me fit bander comme un âne, excusez ma trivialité, mais il faut parfois appeler les choses par leur nom.

 

A ce moment-là, mon admirateur devait se demander à qui il avait affaire ? Une nymphomane, une professionnelle ? Les deux hypothèses avaient leurs avantages et leurs inconvénients. La première ne coûtait à priori rien, mais encore faudrait-il l’assumer. La seconde était hasardeuse à tout point de vue.

 

Il me regardait sans rien dire, attendant une éventuelle proposition de ma part, mais je le rebranchai sur le tableau :

 

– En fait c’est assez simpliste, vous voyez la clé ?

– Oui !

– Une clé, c’est fait pourquoi faire ?

– Mettre dans une serrure, non ?

– Oui mais la finalité ?

– Ouvrir ou fermer quelque chose !

– Par exemple ?

– Un coffre, une porte

– Cherchez donc une porte dans ce tableau.

– Oui, il y en a une en bas à droite…

– Et vous remarquez quoi, derrière la porte ?

– Un chiffon rouge… et dedans… on dirait que c’est compressé par le tissu, un… sexe d’homme, c’est bien ça !

– Ben oui ! Et maintenant regardez dans le tableau où on retrouve cette couleur ?

– La culotte de la fille… Ah ! J’ai compris, le truc derrière la porte c’est un agrandissement de la culotte.

– Conclusion ?

– La nana est une transsexuelle, c’est ça la clé du tableau ?

– Bingo !

 

Je farfouille dans mon sac, en extrait un paquet de cigarettes.

 

– Vous fumez ?

– Un peu, mais là je n’ai pas envie…

– Dites-moi maintenant que vous savez que c’est une transsexuelle, la fille vous parait-elle toujours aussi belle ?

– Ben, oui !

– Vous n’avez rien contre les transsexuelles ?

– Non, chacun fait ce qu’il veut.

– Et vous en avez déjà embrassé ?

 

Glups ! Il vient de comprendre !

 

– Excusez-moi, je dois partir… dit-il en joignant le geste à la parole.

 

Pas de bol ! Mais il n’y a que dans les mauvaises histoires que la transsexuelle ne se révèle qu’une fois dans la chambre. Là j’avais joué cartes sur table en essayant d’être habile. On ne peut pas gagner à tous les coups. Je passe donc mon chemin et soudain voilà le pâtre grec qui rapplique :

 

– Excusez-moi, il faut me comprendre, c’est une chose que je n’ai jamais fait, mais je suis prêt à tenter l’expérience, vous êtes professionnelle ?

– Je vous draguais, il ne sera pas question d’argent entre nous.

 

Je l’ai amené chez moi, on ne s’est plus quitté pendant deux ans. J’habitais chez lui, il m’avait acheté le tableau, je voulais lui offrir, mais il a tenu à me le payer. Et puis un jour, il est mort comme un con, renversé par une bagnole qui roulait comme…

 

Reprise

 

Elle ne finit pas sa phrase, elle sanglote… On la console, ça passe.

 

– On va te laisser, dit Anna, donne-moi ton téléphone, je vais t’organiser une expo dans ma galerie à la rentrée, je peux même devenir ton agent, je ne prendrais pas de commission excessive. Mais pourquoi tu ne viendrais pas travailler à Paris ? Ce serait plus pratique, et en plus tu ne risquerais pas de te retrouver nez à nez avec Fermi.

 

La proposition l’intéresse, Anna lui dit qu’elle connaît un agent immobilier, que l’affaire peut se faire assez vite… Elle est ravie, la transsexuelle.

 

– Je peux te poser une question indiscrète ! demande Anna alors que nous étions sur le point de partir.

– Pose, je ne répondrais peut-être pas !

– Sexuellement, ton truc c’est les hommes, uniquement les hommes ?

– Non, je suis bisexuelle, mais tu n’aurais pas dû poser cette question, tu sais que je suis magicienne ! Rigole-t-elle.

– Et qu’est-ce qu’elle a deviné la magicienne ?

– Que tu voudrais me voir à poil !

– Très fort, mais ce n’est qu’un fantasme, je ne me serais pas permis de faire une demande aussi directe.

– Alors évitons-nous les convenances, si vous vous déshabillez, je ferais de même !

 

Ça devient chaud ! Anna m’interroge du regard, je lui fais comprendre que je n’ai rien contre.

 

– Je vous laisse alors, je vais faire un petit tour, à bientôt Maurizia.

– A moins que tu veuille rester et que Maurizia n’y vois pas d’inconvénient.

– Mais bien sûr que vous pouvez rester, chère Chanette, quoi que vous fassiez, votre présence m’honore.

 

Ben voyons !

 

– Qui commence ? demande Maurizia.

– Toi !

– Je veux bien, mais pourquoi, moi ?

– Tu vas bientôt comprendre.

 

Moi j’ai compris mais je ne dis rien.

 

Elle se déshabille, je peux cette fois profiter du spectacle sans angoisser. C’est vrai qu’elle est super mignonne.

 

– C’est la première fois que je vois une femme à bite ! Confesse Anna, c’est impressionnant, c’est troublant, c’est magique. Bon c’est à moi de jouer, je crois, tu n’as pas un peu de musique ?

 

Il nous passe « l’amour est un oiseau rebelle » dans une version infâme, mais ce n’est pas grave on peut se trémousser avec. Elle enlève rapidement son haut et son jeans et fait durer le plaisir pour retirer le reste, elle décroche enfin le soutien-gorge à la manière des strip-teaseuses, enfermant les seins libérés dans ses paumes, pour ne les lâcher que quand elle le voudra. Elle joue ensuite un peu avec ses tétons.

Chanette 1403

Un coup d’œil vers le sexe de Maurizia, il bande. Du coup Anna s’en approche :

 

– Tu comprends pourquoi je voulais que tu te déshabilles en premier ! Maintenant j’ai vraiment la réponse à ma question.

– Si !

– Euh, je peux toucher ?

– Oui, mais comment ça va finir tout ça ! Soupire Maurizia en faisant le geste d’une fausse invocation, les mains jointes tendues vers le ciel.

– Je me le demande bien ! Ironise Anna, qui déjà branle le sexe de la transsexuelle.

 

Je décide de ne pas m’en mêler, si on a besoin de moi, on m’appellera… Je me cale sur une chaise et je regarde, le spectacle est joli, deux beaux corps nus, – de couleur un peu différente, très blanc pour Anna, plutôt hâlé en ce qui concerne Maurizia – qui se mélangent avec frénésie. En effet je ne sais qui a entraîné l’autre sur le lit, mais les voilà bel et bien, n’en pouvant plus de se caresser, de s’embrasser, de s’enlacer….

 

A force de gigoter, les voilà tête-bêche en soixante-neuf, Anna est dessus et pompe le sexe de la transsexuelle avec gourmandise tout en se faisant butiner la chatte.

 

Si je ne participe pas, n’allez pas croire que le spectacle me laisse indifférente. Mon métier a pas mal cassé ma libido, ou plutôt l’a réorienté, mes penchants bisexuels ont donc pris le dessus depuis longtemps. Alors qu’est ce qui me trouble à ce point en ce moment : Le corps d’Anna, bien sûr que j’ai beau connaître par cœur, mais dont je me lasse pas, mais aussi cette créature ambiguë au possible, pour moi ce n’est pas un homme avec de la poitrine, non, c’est une femme à bite !

 

Anna est en train de pomper le sexe de Maurizia. Mon dieu, qu’elle est belle comme ça avec une bite dans la bouche ! Je commence à avoir du mal à me tenir en place. Vont-ils me demander de les rejoindre ? Je décide de me la jouer, provocatrice : Je déboutonne mon pantalon de façon à laisser l’accès à ma main droite, j’écarte la culotte, me pose sur ma chatte, elle est trempée. De l’autre main, j’ai soulevé mon haut, fait sauter le bonnet droit de mon soutien-gorge et me pince le téton. S’ils ne veulent pas de moi, ce n’est pas grave, j’aurais pris mon pied toute seule comme une grande. Je commence à émettre des petits cris. Si avec tout ce raffut, ils continent à m’oublier, c’est à désespérer.

 

Ah ! Ça y est ! Anna lorgne dans ma direction :

 

– Hum, elle est bonne sa queue ! Clame-t-elle.

– T’as raison, régale toi !

– Viens nous rejoindre au lieu de te palucher dans ton coin !

 

Je ne me le fais pas dire deux fois, j’enlève ce qui me reste de vêtements et me précipite.

 

– Tiens, vas-y ! Me dit Anna en m’offrant le dard de la transsexuelle à sucer.

 

Et me voici avec ce joli cylindre dans la bouche que je me mets à sucer avec tout mon savoir-faire. On gigote pas mal et on se retrouve en triangle, moi suçant Maurizia qui lèche Anna qui me lèche. On vient de réinventer le mouvement perpétuel. Mais ce bel ensemble géométrique se rompt, Anna fait absolument ce qu’elle veut, quitte ma chatte alors qu’elle y était très bien et vient à mes côtés joue contre joue, elle reveut de la bite, je la lui cède, elle la prend et se la remet en bouche quelques instants, mais juste quelques instants, car ce n’est pas ça qu’elle voulait.

 

– Mets-toi en levrette ! demande-t-elle à la belle transsexuelle.

 

Elle est très passive, et très coopérative, Maurizia, elle, exécute ce qu’on lui demande sans broncher et adopte donc la position demandée. Et voilà donc Anna qui lui lèche le cul à grand coup de langue en ayant l’air de se régaler.

 

– Hum, il est bon son cul !

 

Oui, bon, ben j’avais compris, elle le doigte maintenant, un doigt ne suffit pas, elle en entre trois et s’active dans son fondement avec frénésie provoquant des râles de plaisir de l’intéressée.

 

Je fais quoi, moi, je vais où, je fais le tour du lit, je pourrais m’occuper de la magnifique croupe offerte d’Anna mais bon, profitons des nouveautés de la journée, je me positionne devant le visage de Maurizia et lui donne ma chatte à lécher. Elle a un peu de mal à s’appliquer, ce que lui fait Anna derrière la faisant perpétuellement bouger, mais bon, on ne va pas se plaindre. J’ai malgré tout une autre idée : je rampe en dessous d’elle, afin d’atteindre sa bite et je me la mets en bouche. Elle est aux anges la Maurizia une bouche pour sa bite, une main pour son cul.

 

Et c’est encore Anna qui rompt ce bel et excitant exercice de style. Elle abandonne ce qu’elle fait, reste en levrette mais avance vers l’avant du lit.

 

– Prend moi ! Dit-elle à la transsexuelle !

 

Maurizia s’encapote et pénètre Anna.

 

– Humpf, je préférerais l’autre trou !

– Tu veux que je t’encule ?

– On va dire ça comme ça !

– C’est un peu sec !

– Ben mets du gel !

 

Après ce dialogue d’une poésie inouïe, la transsexuelle pilonne ma copine en lui faisant pousser des gueulements sourds.

 

– Ne jouis pas, ma copine, elle en veut peut-être aussi ? Toi aussi tu voudrais sa bite dans le cul, Chanette ?

 

C’est gentil de penser à moi. Il a bien longtemps que je ne me suis pas fait sodomiser, et ça ne me manquait pas plus que ça, mais là pourquoi pas ? Question d’ambiance sans doute ?

 

– Un peu que je la veux !

– O.K. Vas-y Maurizia encule ma copine, mais attention tu reviens dans mon cul pour finir !

 

Ça va très vite tout ça, on me tartine le trou avec un peu de gel, et hop, c’est parti pour une série de va-et-vient endiablée, elle fait ça pas trop mal, n’allant pas trop vite, ça me fait un bien fou, j’avais oublié comme on pouvait aussi jouir du cul.

 

Elle sort, me laissant le trou béant et un peu douloureux, se dirige de nouveau vers le trou du cul d’Anna et après quelques mouvements lents, se met à s’agiter dans un allegro avec décharge finale laissant ma copine complètement à plat.

 

On reprend nos esprits, on rigole, on se fait des bisous… Il faut qu’on y aille, il n’y a pas que le cul dans la vie !

 

Vendredi

 

Le lendemain matin, je prenais mon petit déjeuner avec Anna, quand soudain je faillis m’étrangler : A l’autre bout de la salle à manger de l’hôtel, je vois qui ? Je vous le donne en mille : Christophe Gerbaud et sa pétasse. Mon sang ne fait qu’un tour, je me lève prête à l’esclandre, Anna vient de comprendre, elle me retient.

 

– Non, ça ne sert à rien, il a sans doute mieux à faire !

– Mais enfin, pourquoi ont-ils libéré ce salopard ?

– J’en sais rien, il a dû raconter qu’il n’était qu’un complice dans une simulation d’enlèvement et qu’il ignorait le sort qu’on te réservait !

– Je ne suis pas tranquille, Anna, ces gens-là ont de drôles de fréquentations, et comme ce salaud de Christophe doit penser qu’une fois à Paris, je cherche à me venger…

– Sur ce point, il n’a pas tort, j’espère bien qu’on va lui faire payer ça !

– Oui, mais, je ne sais pas encore comment, en attendant on fait nos valises et on rentre à Paris, illico.

 

Je me lève !

 

– Tu ne finis pas ton café !

– Pas envie.

 

On se lève. A la table des Gerbaud, j’aperçois Christophe qui finit de téléphoner, il embrasse mollement sa femme, et se dirige vers la sortie de l’hôtel. Il me semble l’avoir entendu lui dire « soit prudent ! »

 

On file à la réception, on leur demande de nous préparer la note et de nous réserver un taxi pour dans une demi-heure. On monte, on commence à faire nos valises. On frappe. J’ouvre !

 

Julia Gerbaud est là, dans l’encadrement de la porte, pas gênée pour deux sous. Je ne réfléchis pas, parfois ce sont des impulsions qui nous commandent et je lui retourne une tarte qui la fait vaciller.

 

– Et bien, vous quand vous giflez, vous ne faites pas semblant vous !

– Et qu’est-ce que tu viens foutre ici, pétasse ?

– La pétasse, elle vient s’expliquer ! Est-ce que je peux entrer cinq minutes sans prendre le risque de me faire démolir ?

– Alors cinq minutes, pas une de plus ! On a un avion à prendre !

 

Elle entre et très à l’aise s’assoit sur le bord du lit :

 

– Tout ça s’est passé trop vite, les amis de mon avocat n’ont pas pu intervenir quand vous êtes sortie de l’immeuble de Fermi.

– Je croyais que c’était des pros !

– Même un pro ne peut pas tout faire !

– Admettons, mais une fois arrivée chez Pacelli, ils ont fait quoi ? Ils ont joué aux tarots ?

– Non, c’est là qu’il a eu un problème, mon avocat a estimé qu’il fallait temporiser, l’objectif étant de prouver qu’il y avait bien traite des blanches. Mais quelqu’un les a doublé et a prévenu la police !

– Ben oui, c’est moi ! Intervint Anna.

– J’ai reproché cette attitude à mon avocat, sa stratégie servait mes intérêts, mais négligeait complètement le côté humain de l’affaire. Mais vous n’êtes pas obligée de me croire !

– J’ai un peu de mal en effet.

– Je ne peux que vous proposez de vous dédommager !

– N’y pensez pas, ça vous coûterait trop cher.

 

Je m’apprêtais à lui demander de nous laisser, ne sachant pas trop ce que continuer la conversation nous apporterait, quand j’eus la curiosité de savoir dans quelles dispositions d’esprit se trouvait son imbécile de mari :

 

– Et votre mari, il vous a dit quoi ?

– Qu’il avait victime d’une embrouille, qu’on l’avait arrêté avec Fermi parce qu’il était chez lui quand les flics sont venu le chercher, mais qu’il l’avait relâché, n’ayant rien à lui reprocher…

– Ben voyons ! Et Fermi, ils l’ont coffré, j’espère.

– Fermi vient d’être libéré, il était au téléphone tout à l’heure avec mon mari, il lui a demandé de le rejoindre.

– Quoi !

 

Transmission de pensée, on se regarde, moi et Anna, cette dernière se lève, se dirige vers le lit, attrape Julia par la manche :

 

– Bon dégage, on t’a assez vu ! On a plus urgent à faire qu’à entendre tes conneries ! Gueule Anna

– Mais…

– Allez, ouste !

 

Julia disparaît, Anna prend son portable et compose le numéro de la transsexuelle.

 

– Maurizia, tu es où ?

– Chez moi, je me réveille.

– Bon alors écoute moi bien, tu prends un grand sac de voyage, tu mets tout ce que tu as de précieux dedans et tu te sauves.

– Hein ?

– Tu es en danger de mort, Maurizia, Fermi vient d’être libéré, il ne te pardonnera jamais d’avoir parlé.

– Mais je vais où ?

– A Paris, auparavant tu vas confier ta clé d’appartement à un déménageur international, tu le paies d’avance et tu lui demandes de t’envoyer toutes tes affaires en France à une adresse que tu lui communiqueras plus tard.

– Mais…

– Dès que tu es à Paris, tu m’appelles, dépêche-toi, c’est peut-être une question de secondes

 

Vendredi suivant à Paris

 

Anna-Gaëlle m’a demandé de venir dîner chez elle, elle n’a pas le moral, moi non plus, j’ignore si Christophe Gerbaud et sa rombière sont revenus à Paris, et ça me fout un peu l’angoisse.

 

J’arrive vers 19 h 30

 

– J’ai fait des pâtes ! Ça te convient ?

 

Pas de problème, elle fait toujours des pâtes, mais elle les fait bien, mais je ne suis pas venu pour faire de la gastronomie, mais pour essayer de me changer les idées.

 

– Alors ? Demande-t-elle

– J’ai téléphoné d’une cabine chez les Gerbaud, ça ne répond pas, je ne comprends pas ce qu’ils foutent encore en Italie ?

– Et sur les portables ?

– Ça ne nous dira pas s’ils sont rentrés.

– C’est embêtant, de mon côté je n’ai pas de nouvelles de Maurizia, son portable est en messagerie.

– C’est la joie !

– J’ai épluché « La Stampa » toute la semaine, si on avait tué une transsexuelle à Rome, il y aurait un article dans le journal, qu’est-ce que tu en penses ?

– Il y a malheureusement d’autre méthodes quand on veut se venger des gens, par exemple les rendre infirmes à vie, c’est beaucoup moins puni qu’un meurtre et ça ne sera pas forcément dans le journal.

– Je n’avais pas pensé à ça… Tu veux un apéro ?

– Si tu as du Martini !

– J’ai !

 

Elle nous sert, elle a oublié les glaçons, repart en cuisine, son portable restée sur la table sonne

 

– Anna, le téléphone !

 

Elle déboule : pas assez vite, la communication est perdue.

 

– Merde, c’était qui ? C’est quoi ce numéro zarbi ?

 

Ça sonne de nouveau, elle répond ! Son visage s’éclaire :

 

– Maurizia ! Quel bonheur, t’es où ?

– Chez un ami, je sors de la police judiciaire, ils m’ont mis définitivement hors de cause !

– Hors de cause de quoi ?

– C’est un peu long à raconter, je peux te voir ?

– Mais bien sûr, je suis avec Chanette, je vais t’expliquer… Ou plutôt non, tu sautes dans un taxi, je vais te donner l’adresse…

– OK ! Donnez-moi une heure, je ne suis pas très présentable !

 

Que faire pendant une heure en sachant que je n’ai pas du tout envie de batifoler… et en plus j’ai faim… en fait non je n’ai pas faim mais ça m’aurait fait du bien de manger…

 

– T’aurais pu lui demander en deux mots ce qu’elle a été fabriqué chez les flics ! Râlais-je.

– Calme-toi ! Tu veux un massage ?

– Non, je ne veux pas de massage !

 

On a fini par regarder une débilité à la télévision en attendant que la Maurizia daigne arriver, ce qu’elle finit par faire avec une bonne demi-heure de retard.

 

Bisous, bisous, on s’embrasse…. On va peut-être finir par savoir.

 

– J’ai passé une semaine de folie ! Commence-t-elle. Ils croyaient que c’était moi qui avais mis le feu exprès à mon appartement

– Hein, ton appartement a pris feu ?

– Toutes mes toiles ont brûlés, il ne me reste plus rien ! Mais bon heureusement que vous m’aviez prévenu, parce que sinon j’y passais aussi…

– Mais qui c’est qui… Non on ne va pas faire comme ça, tu vas nous raconter ça chronologiquement parce que pour le moment c’est un peu confus tout ça !

– J’étais à l’hôtel depuis à peine une journée, je voulais attendre le lundi pour vous appeler, et voilà que mon propriétaire me téléphone d’Italie pour m’annoncer que mon appartement a brûlé et que la police cherche à me joindre. Je téléphone aux flics, leur dit que je ne souhaite pas revenir à Rome, que je suis en danger de mort… Le gars que j’ai au téléphone s’énerve, il me passe son chef, et finalement ils acceptent de m’escorter dès ma descente d’avion pour assurer ma sécurité.

– Quel honneur !

– Effectivement ils étaient là, on me conduit au poste, j’ai évidemment droit aux humiliations habituelles, fouille au corps, insultes et j’en passe et je finis par leur raconter mon histoire. Je leur parle de Fermi et Pacelli. Ils se renseignent et m’apprennent qu’ils sont en prison en attente de jugement !

– Hein ? Mais ce n’est pas possible…

– C’est ce qu’ils m’ont dit !

– Mais ce sont des menteurs, Gerbaud a eu un coup de fil de Fermi le matin de notre départ.

– Tiens, tiens, on ne m’a parlé de ça… mais attendez la suite… Ils m’apprennent qu’il y avait un cadavre calciné dans l’appartement, il me montre la photo du corps, le pauvre était complètement non identifiable, puis il me montre ses bijoux dans une petite boite en carton, il y avait une bague, une chaîne et une gourmette… sur la gourmette c’était écrit Christophe.

– Non !

– Ben, si, je les ai donc aiguillés sur la piste de Christophe Gerbaud, renseignements pris, il avait réellement disparu de la circulation. Tout ça a duré pas mal de temps, ils m’ont relâché sans m’escorter de nouveau, mais m’ont demandé de leur communiquer mes coordonnées en France au cas où…

 

Je ne l’écoute plus. La bonne nouvelle, même si personne ne devrais se réjouir de la mort d’un homme, c’est la disparition de Gerbaud. Mais qu’il soit mort de cette façon n’a aucun sens. Il y a quelque chose qui cloche !

 

– J’ai été convoqué plusieurs fois à la police judiciaire, deux flics de Rome s’étaient déplacés. Ils ont finalement conclu que l’incendie était lié à l’explosion d’une bombe… et que probablement l’artificier avait été victime de son propre engin.

 

De plus en plus dingue, Christophe qui meurt en apprenti poseur de bombe… non, décidément non, quelque chose ne va pas. Mais bon, je n’ai plus de menaces qui risquent de me tomber sur la tête. Damoclès est parti ailleurs. Je me sens tout d’un coup super détendue.

 

– Tu manges des nouilles avec nous ? lui demande Anna

– Bien sûr !

– Et tu verras, elles sont al dente, comme en Italie.

– Je vais faire pipi, dit alors Maurizia.

– Tu me l’offres ? Demande Anna.

– Hein !

– Oui, ton pipi, tu me l’offres ?

– Tu voudrais que je te pisse dessus !

– Ou c’est tout à fait ça ! Tu n’as rien contre ?

– Non, mais je n’ai jamais fait ça ! Vous êtes des petites cochonnes !

– En fait, je suis trop contente, j’ai envie de faire la folle et puis je vais te faire un aveu, j’adore les jeux de pipi, mais je crois bien que je ne me suis jamais fait pisser dessus par un zizi, viens on va faire ça dans la salle de bain.

– On se déshabille alors ?

 

Anna approuve d’un mouvement de tête et retire ses vêtements en même temps que Maurizia.

 

– Ben et toi ? Me dit-elle

– Moi, je ne sais plus où j’en suis, j’ai les nerfs qui tombent.

– Justement, ça te détendra.

 

Ça ne me dis rien, leur truc mais, je ne vais pas non plus jouer les rabat-joie, je me déshabille à mon tour.

 

Nous voilà dans sa salle de bain. Anna s’agenouille, jambes écartées…

 

– Allez, Maurizia, tu m’arrose le corps.

 

Elle du mal à démarrer, la transsexuelle, en fait, elle ne démarre pas du tout. Je fais couler un peu l’eau du robinet pour l’aider. Ça marche ! Anna se reçoit son jet dorée sur le corps, la transsexuelle lui en fout partout, sur les seins, sur le ventre, ça pisse, ça dégouline. Evidemment ma copine m’invite à participer, je ne vais pas faire la gueule, non plus, je me place à ses côtés, Maurizia n’a plus grand-chose à faire couler, mais elle m’en donne un peu. J’avoue ne pas être insensible à la chose…

 

Anna a attendu que la transsexuelle n’ait plus rien à pisser pour lui sucer la queue. Elle se laisse faire, se pâme… On est parti pour une partie de sexe et moi qui avait un petit creux, je me demande à qu’elle heure on va bouffer les nouilles !

 

Maurizia bande maintenant comme un âne, je m’immisce, mais j’ai un peu l’impression de gêner, alors je me positionne derrière ma copine… Elle suce en ce moment l’italienne couchée sur le carrelage, elle-même étant en position de levrette, son cul de rêve relevé comme pas possible, une véritable sphère d’érotisme mettant en valeur tous ses trésors ! C’est trop beau, il faut que je lèche tout ça.

 

– Tu m’as trop excité ! Dit Maurizia, tu n’aurais pas un gode.

– Si, dans ma table de nuit, allez on va dans ma chambre…

 

Et nous voilà tous les trois sur le lit, je vous disais bien, on n’est pas près de manger… Anna a sorti un petit gode et l’enfonce dans le cul de la transsexuelle, ça rentre comme dans du beurre.

 

– T’as pas plus gros ?

– Ah, ben non !

– Ça ira quand même !

 

Bien sûr que ça va, car le modèle est avec vibrateur, Anna actionne la commande, et Maurizia n’en peut plus… Ma copine reprend sa fellation. La transsexuelle finit par jouir en racontant des choses incompréhensibles en italien.

 

– Occupe-toi de moi, maintenant ! Demande Anna.

– Attend que je récupère, temporise Maurizia.

– Tu récupéreras tout à l’heure, viens me lécher.

 

Maurizia s’applique donc à grands coups de langue sur le clito de ma copine qui ne tarde pas à voir tente six chandelles de plaisir éclater autour d’elle.

 

Je ne sais pas ce qui m’arrive, ma libido s’est un peu réveillée depuis tout à l’heure mais pas assez, je n’ai pas jouis, mais tant pis… ça n’a rien de grave, j’ai toute la vie devant moi… On se douche sommairement, trois dans la cabine de douche ça fait un peu juste, mais bon, en est en plein délire, alors délirons… et c’est d’ailleurs plus trivial que sexuel.

 

On a enfin dégusté les pâtes, c’est que ça creuse toutes ces conneries…

 

Julia Gerbaud

 

Julia Gerbaud ne connaissait pas mon adresse personnelle, mais celle de mon studio de travail devait être dans les affaires de son mari. C’est donc à cet endroit que j’ai reçu un faire-part pour les obsèques de ce dernier.

 

Je n’y suis pas allé, (faut pas charrier non plus !), mais j’ai envoyé un mot à Julia en me gardant de toutes condoléances (faut pas charrier non plus, bis) mais en lui disant que si elle voulait me revoir, j’accepterais de la recevoir… je lui indique mon numéro de portable et paraphe d’une signature complètement illisible. Ma démarche n’était empreinte d’aucune empathie, mais la fin de Christophe étant à peine croyable, j’espérais en savoir plus (Ah, la curiosité féminine !).

 

Elle m’appelle :

 

– Allô, je vous appelle car je vous avoue ne pas bien avoir compris le sens de votre lettre. Me dit-elle.

– Ben, c’est très simple, si vous voulez qu’on se revoie, on se voit, ma colère envers vous est passée et on peut s’expliquer comme deux grandes personnes.

– Mais quelle colère ?

– Vous n’allez pas me dire que vous ne vous souvenez pas de moi ?

– Ben non, je ne me souviens pas de vous !

 

La fin tragique de son mari qu’elle détestait pourtant, lui aurait-elle fait péter les plombs ?

 

– Christine à Rome, il y a une dizaine de jours, ça ne vous dit rien !

– Si bien sûr ! Ah, c’est vous… mais, mais… je ne vous ai pas envoyé de fairepart…

– Ben si !

– Bon, accepteriez-vous que je vous invite au restaurant ?

– Pourquoi pas !

– Ce soir ?

– Ce soir !

 

Je dois être dingue ! Me voilà parti pour un tête à tête d’une bonne heure avec une nana qui selon toute vraisemblance s’est foutue de moi. Mais, bon, je veux savoir, et puis j’ai toujours aimé les confrontations… surtout avec les belles femmes.

 

L’endroit est convivial, je me présente, dis que j’ai rendez-vous avec Madame Gerbaud. Elle n’est pas encore arrivée, on m’installe. La voici qui arrive cinq minutes après, elle semble connaître tout le monde, les serveuses et même certains clients. Je suis sur son territoire, je n’avais pas pensé à ça, en cas d’esclandre, j’aurais forcément tort.

 

Je lui tends la main de façon ostensible, elle ne va tout de même pas me faire la bise, non ?

 

– Puis-je me permettre de vous offrir une coupe de champagne ? Me propose-t-elle

– Pourquoi pas ?

– Deux coupes s’il vous plaît, du meilleur !

 

Elle est très jolie, elle n’a plus ses sparadraps. Elle s’est mis un petit haut noir très chic et surtout très décolleté.

 

– Christine, il y a un problème ! Attaque-t-elle en m’envoyant un sourire format commercial.

– Je crois même qu’il y en a plusieurs ! Rétorquais-je sans agressivité.

– Je ne comprends pas pourquoi vous avez reçu un faire-part. Je ne vous en ai pas envoyé, la chose aurait été, vous en conviendrez assez déplacé, mais j’avais néanmoins le projet d’essayer de vous rencontrer.

 

Je regarde autour de moi, personne ne fait attention à nous. Autant lui dire la vérité, qu’est-ce que ça peut faire à présent ? Attention, comment va-t-elle prendre ça ?

 

– Je ne vous ai pas dit la vérité au sujet de la façon dont j’ai connu votre mari. Je suis dominatrice professionnelle, c’est de la prostitution si on veut, mais sans rapport sexuel. Christophe était un de mes clients, je le voyais une fois par mois depuis quelques années.

 

Ça passe ou ça casse. Julia semble éberluée par cette révélation.

 

– Ce n’est pas possible, finit-elle par dire.

– Vous n’êtes évidemment pas obligée de me croire… mais cet imbroglio au sujet du faire part prouve bien qu’il me connaissait d’avant.

– Certes, mais une dominatrice professionnelle, ça ne lui ressemble pas.

– Vous savez j’ai comme clients des gens qui sont dans la vie des dominants, des décideurs, j’ai des juges, des commissaires de polices, des cadres supérieurs. Je pense qu’aucune des épouses de ces messieurs ne les imagineraient en train de subir les petites misères que je leur inflige.

 

La serveuse apporte les coupes.

 

– On trinque à quoi ? demande-t-elle, désabusée.

– A notre rencontre, nous sommes là pour nous expliquer franchement entre personnes intelligentes, non ?

– Alors d’accord, tchin !

 

Un moment de silence, elle ne relance pas la conversation, semble partie dans ses pensées et puis soudain :

 

– Vous m’auriez dit la vérité de suite, cela vous aurait évité d’être embringuée dans cette sale histoire !

– Je suis pour la paix des ménages.

– N’empêche, une liaison régulière avec une… enfin avec vous… mon avocat me ficelait ça, et je gagnais mon divorce.

– Et vous trouvez ça bien ?

– Disons que ça m’aurait arrangé, aujourd’hui Christophe est mort… bêtement, je le détestais, mais je ne souhaitais pas sa mort, il n’était pas si méchant que ça…

– Je me permets de vous rappeler qu’il a failli vous tuer dans l’escalier…

– C’est vraie qu’avec toute cette tragédie, j’avais zappé cet épisode, merci de me le rappeler.

 

Encore une fois, son esprit s’évade… puis

 

– Ce croche pied c’était pour me rendre indisponible au rendez-vous chez Fermi, mais pourquoi vous a-t-il préféré à moi ? Parce que votre enlèvement était prémédité ?

– Franchement je le pense pas, quand il a su que Fermi était adepte de mise en scène un peu sadiques et sachant qu’il pouvait avoir une spécialiste de la domination sous la main, il s’est dit qu’il doublerait ses chances de faire affaire avec lui, c’est aussi bête que ça…

 

Nouveau silence, puis la serveuse vient prendre les commandes.

 

– Vous lui faisiez quoi à Christophe ?

– Je préfère ne pas répondre à cette question !

– Soit, mais je le saurais plus tard, il me suffira d’attendre.

– Je suis désolée, je ne vous le dirais pas… et je souhaiterais que nous parlions d’autre chose…

– Nous allons parler de ce que vous voulez, mais je vous confirme que j’aurais bientôt cette réponse.

– Pourquoi, c’est un guet-apens, on va encore m’enlever à la sortie du restau et me torturer jusqu’à ce que je parle ? Répondis-je avec agacement.

– Christine, je le saurais de façon tout à fait pacifique et nous ne serons que toutes les deux. Parions une coupe de champagne que j’aurais raison.

– O.K. pour le pari ! La version officielle de la mort de votre mari, celle que j’ai lu dans la Stampa me parait bizarre, on ne connaît jamais les gens complètement, vous venez d’en avoir la preuve, mais de là à aller poser une bombe chez un peintre et se faire sauter avec…

– Hummm vous avez raison, la police italienne n’a pas tout communiqué à la presse. Mon avocat connaît du monde sur place, il a reconstitué ce qui a dû se passer, je vais vous raconter :

 

La triste fin de Christophe Gerbaud

 

Gerbaud a donc rendez-vous à la fontaine de Trevie avec Fermi. Arrivé sur place, il ne le voit pas, il patiente et au bout de quelques minutes un inconnu l’aborde :

 

– Vous êtes Christophe Gerbaud ?

– Oui !

– Je m’appelle Ricardo, (appelons-le ainsi) Monsieur Fermi n’a pas pu venir, vous comprenez, il est encore en prison.

– Ah ! Son avocat m’avait dit qu’il avait été libéré !

– C’est une ruse, signor, une ruse, je vais vous demander si vous pouviez m’accompagner jusqu’à l’appartement de Maurizia. Avec vous, il m’ouvrira…

– Mais je ne sais pas où il habite !

– Moi, je sais, signor.

– Qu’allez-vous lui faire ?

– Mais lui faire peur, juste lui faire peur signor !

 

Ils y vont, prennent le métro, s’échangent peu de mots. Ils montent, frappent à sa porte, la transsexuelle ne semble pas chez elle.

 

– Ah ! Dommage ! On va donc être obligé d’appliquer le plan « B », il faut toujours avoir un plan « B », même si c’est un petit peu plus compliqué.

 

Ricardo sort un impressionnant jeu de clés et entreprend d’essayer d’ouvrir la porte de l’appartement. En moins de trois minutes, la chose était faite.

 

– Et voilà le travail, c’est un métier vous savez.

 

Une fois dans les lieux Ricardo demanda à Gerbaud :

 

– Je vais vous demander de fouiller un peu partout. On va faire disparaître tous les documents où il est question de vous ou de monsieur Fermi.

– Mais pourquoi ?

– Parce que parfois tout ne brûle pas, et qu’il ne faut rien laisser de compromettant.

– Attendez expliquez-moi !

– Vous allez comprendre, Signor, vous allez comprendre. On va lui faire peur à la pédale, une très grosse peur.

 

Les papiers de Maurizia sont très bien rangés, Gerbaud trouve facilement le contrat qui le lie à Fermi, le projet de contrat qui devait le lier à lui mais qui n’est pas signé, ainsi que plusieurs autres lettres et documents.

 

– Voilà on met tout ça dans ce grand sac… Ah l’ordinateur on l’embarque aussi, c’est un portable, c’est plus pratique, et toutes les clés USB aussi… Je crois qu’on a rien oublié… Je vais maintenant installer la bombe !

– La bombe ?

– Oui je vais l’amorcer et la mettre derrière la porte d’entrée, comme ça quand le travelo va entrer, un simple choc avec la porte, et boum !

– Mais vous voulez lui faire peur ou le tuer !

– Lui faire peur : C’est juste une petite bombinette…

– Je ne vous crois pas, je refuse de me rendre complice d’un meurtre !

– Personne ne vous demande une chose pareille ! Répondit Ricardo en envoyant un énorme coup de poing dans l’estomac de Gerbaud qui s’écroula. Il reçut ensuite un coup sur la tête qui lui fit perdre connaissance.

 

Plusieurs heures plus tard, Gerbaud sortit de sa torpeur, il mit plusieurs minutes à se remémorer les événements qui l’avaient emmené ici. Pourquoi Ricardo l’avait-il assommé, puis abandonné ici dans cet appartement dans lequel il avait laissé une bombe…

 

La bombe ! Elle pouvait éclater d’un moment à l’autre, il l’a vit devant la porte. Comment Ricardo avait-il réussit à la placer là, puis à sortir sans encombre ? Il s’approcha, l’engin lui paraissait bien innocent, il suffisait de le reculer un peu, de franchir la porte et de déguerpir à toutes jambes. Gerbaud approcha précautionneusement son index de la bombe et entreprit de la pousser afin de dégager le passage. Juste une petite poussée pour commencer…

 

Et boum !

 

Reprise

 

– Donc ces gens-là ont choisi d’éliminer votre mari sans aucun état d’âme, mais pourquoi ?

– Il en savait trop, ils ont eu peur qu’il parle, et puis ça faisait un coupable idéal, le mobile devenait cette affaire de contrat. Ce n’est pas par hasard qu’ils n’ont pas brûlés…

 

Nouveau silence

 

– Christine, il faut que vous sachiez une chose !

– Oui…

– Je suis une salope, je vous ai menti quand je vous ai dit que je m’étais opposé à la position de mon avocat quand il me disait qu’il fallait attendre pour prévenir la police après votre enlèvement. Je voulais savoir jusqu’où ils allaient aller et pouvoir faire impliquer mon mari de complicité de proxénétisme.

– C’est curieux, je m’en doutais.

– Et vous ne me le reprochez pas plus que ça !

– A quoi bon, je vois bien que le remords vous ronge, vous n’êtes pas fière de ce que vous avez fait… que voulez-vous que je rajoute.

– Je ne me pardonnerais jamais ce que j’ai fait.

– Avec le temps, ça passera.

– Je veux expier !

– Expier ? Vous allez vous faire nonne ?

– Non, je vais vous proposer quelque chose.

– Je m’attends au pire !

– Non, je vous propose de m’accepter comme cliente et de me faire subir exactement ce que vous faisiez subir à Christophe.

– Ce pourrait être en effet intéressant !

– On le fait ?

– Pourquoi pas ?

– Alors vous me devez une coupe de champagne !

– Bien joué ! Bluffais-je

 

Jolie bluff en effet car si l’idée de passer mes nerfs sur elle me plaisait assez, il n’était pas dans mes intentions de reproduire à l’exacte avec elle ce que je faisais avec son mari. C’eut été de toute façon beaucoup trop monotone.

 

– Vous êtes sûre que vous allez aimer, c’est un peu spécial, la domination ?

– Je n’y vais pas pour aimer, j’y vais pour expier.

– J’entends bien mais supporterez-vous tout ça ?

– Il le faudra bien, de toute façon j’ai toujours eu des fantasmes masos.

– Que vous n’avez jamais concrétisés ?

– Si quand même, j’aime bien qu’on me maltraite un petit peu… souvent avec mes partenaires je me fais donner des fessées, ou tordre les tétons… par contre mon mari me disait qu’il avait horreur de tout ça.

– Avec moi, ce sera plus dur !

– Je l’espère bien, Christine.

 

La suite du repas, après ce « petit arrangement entre dames » est beaucoup moins tendue. Elle me parle d’elle, me dit qu’elle ne fait rien, dans la vie, vivant de placements immobiliers, qu’elle s’est pas mal emmerdé avec Christophe qu’elle a cru aimer mais avec lequel les rapports se sont envenimés au fil du temps, de ses goûts, de ses passions, de ses folies…

 

Elle est belle quand elle sourit, j’ai envie de sa bouche, de l’embrasser, de la serrer dans mes bras, mais faire le premier pas me coûte, psychologiquement parlant… Par contre si elle pouvait me sauter dessus, je me laisserais faire.

 

A la sortie du restaurant, je prends congé, le métro est tout prêt, quant à Julia elle prendra un taxi.

 

– Donc, demain 18 heures, je vous attends de pied ferme. Lui dis-je

– Je serais à l’heure. On se fait la bise.

 

Je n’ai pas répondu, mais je n’ai pas protesté non plus quand son visage s’est approché du mien, quand sa bouche a cherché la mienne, quand sa langue a pénétré mes lèvres. Sans doute voulais-je ce baiser autant qu’elle.

 

Expiation

 

Bien sûr j’ai prévenu Anna, bien sûr elle a voulu participer, et bien sûr je ne me voyais pas lui refuser.

 

– On lui demandera par politesse si ça ne la gêne pas…

 

Il va être 18 heures, Anna est déjà arrivée vêtue d’un ensemble veste pantalon gris métallisé, mais elle patiente dans la cuisine, je finis un soumis, un gros bonhomme adipeux, qui est attaché à une croix de Saint-André. On sonne, je masque le visage du client, puis j’accueille Julia d’un chaste bisou.

 

– La séance commencera quand tu te seras mis à poil…

 

Je lui explique pour le vestiaire et le mot de sécurité (au cas où elle veuille tout arrêter), la met au courant de la présence d’Anna (non, non, ça ne la gêne pas) et lui demande les sous (je ne vais quand même pas lui en faire cadeau de sa séance, à la miss !)

 

La voici nue comme une grenouille au milieu du salon.

 

– A genoux !

 

Je lui passe un collier de chien muni d’une laisse.

 

– Alors salope ! Tu sais que tu vas souffrir ?

– Oui, je suis venu pour ça !

 

Je la gifle, pas trop fort, mais ce sont quand même des gifles.

 

– Ouvre ta bouche !

 

La tronche qu’elle fait quand je lui crache dessus, manifestement elle n’aime pas ça, où alors ça ne fait pas partie de son catalogue de fantasmes, mais elle ne bronche pas.

 

– Bon, j’ai un soumis à libérer… lui annonçais-je, allez viens, marche à quatre pattes.

 

On pénètre dans le donjon, le gros pépère doit être surpris de me voir accompagnée de deux femmes dont une complètement nue et tenue en laisse.

 

– Lui, c’est un gros cochon, il est là depuis le début de l’après-midi, je lui ai fait sucer des bites et il s’en est pris une autre dans le cul… Ça t’a plu, hein salope !

– Oui, maîtresse, balbutie-t-il

– Maintenant il faut qu’il parte, Vas lui faire une pipe jusqu’à ce qu’il jouisse ! Ordonnais-je à Julia.

 

Alors là, ça n’a pas l’air de lui poser un problème, elle s’approche, prend le sexe du mec en bouche, entreprend de faire rebander correctement tout ça, puis lui prodigue une fellation qu’il faut bien qualifier de classique. Le mec est un peu long à jouir, j’immisce ma main afin de lui serrer un peu les couilles, ça devrait l’aider. Un soubresaut, le mec orgasme. J’indique à Julia un petit lavabo si elle veut se rincer la bouche et je libère mon soumis qui se confond en remerciement pour ce final aussi inhabituel qu’inattendu.

 

– T’es vraiment une salope, toi, tu suce les bites de n’importe qui !

 

Elle ne répond pas, elle a un peu de mal à entrer dans le délire qu’est parfois une séance de domination.

 

– Bon, puisque tu es une bonne suceuse, tu vas nous lécher le trou du cul ! Reprenais-je en ôtant ma culotte… Et toi Anna prépare toi, elle va te lécher le tiens aussi.

 

Et tandis qu’Anna entreprend de quitter le bas, je sens la langue de Julia qui me farfouille le trou de balle. Vu l’ardeur qu’elle y met, elle ne doit pas considérer trop ça comme une punition, il est donc temps de passer à des choses plus violentes, mais par principe je lui fais néanmoins lécher le cul d’Anna.

 

Je l’attache sur un chevalet, pliée, le torse couché mais les jambes touchant terre, je lui fixe une barre d’écartement sur les chevilles. Le spectacle de son cul ainsi entrouvert est magnifique, j’ai saisi le martinet et je fouette, Julia gueule mais encaisse, j’augmente progressivement la cadence et la force de mes coups, elle continue de crier, de gémir, je crois bien qu’elle chiale même, mais elle ne me dit pas d’arrêter (elle peut toujours prononcer le mot de sécurité). Son cul est à présent rouge comme une tomate. Ça m’a fait du bien de la frapper, bizarre, je ne suis pas si sadique d’ordinaire ! Il faut bien que je stoppe si je veux passer à la suite.

 

Chanette 1404Je m’harnache d’un gode ceinture, contourne le chevalet, lui fait face. Oh ! Là là, la tronche, les larmes ont coulées, tout son maquillage est à refaire.

 

– Suce !

 

Elle parait assez étonnée de cet ordre, mais l’exécute. Je repasse de l’autre côté, vérifie si son anus va accepter une pénétration sans lubrifiant, mon intention n’est pas de la blesser tout de même. Je mets quand même un tout petit peu de gel et allons-y, je l’encule vaillamment.

 

– T’aimes ça, hein, poufiasse !

 

Elle pousse des grognements, cette salope est bien capable de jouir du cul, mais l’objectif n’est pas là, je sors de son cul, vérifie l’état de l’objet qui est un peu souillé mais pas trop, juste ce qu’il faut, la contourne de nouveau :

 

– Nettoie !

 

Mouvement de recul ! Légère panique dans les yeux ! Soupir ! Hésitation ! Et hop elle y va… elle est forte la nana, elle aurait refusé, je n’aurais de toute façon pas eu la maladresse d’insister, je connais mon métier.

 

Je la détache et la conduit vers la croix de Saint André sur laquelle je l’attache. Attention, on ne rigole plus, je vais me livrer maintenant à mon numéro vedette, celui qui fait bien peur…

 

Je me saisis d’une pince et la lui applique sur son téton droit. Elle grimace de douleur.

 

– Ah ! Ça fait mal, ça, hein, mais ce n’est rien du tout, tu vas voir la suite :

 

La panique se lit dans ses yeux. A moi de savoir gérer la suite afin qu’elle puisse aller jusqu’au bout.

 

Le sein gauche à présent, puis les lèvres de sa chatte. Elle n’en mène pas large, la Julia ! Je lui ajoute ensuite un poids à chaque pince. Elle respire bizarrement, se mord les lèvres, son visage où tout a coulé devient pitoyable, dommage, elle est si belle d’habitude. Je prends un kleenex et entreprends de limiter un peu les dégâts.

 

Bizarrement, cette séance m’excite, il n’y aurait pas Anna j’y aurais sans doute mis fin à ce moment et lui aurait sauté dessus.

 

Je me reprends, la détache.

 

– A quatre pattes, grosse salope !

 

Dans cette position, les pinces ne peuvent se réfugier contre le corps et blessent davantage. C’est encore pire quand je la fais avancer en lui fouettant le dos, les pinces brinquebalent, elle crie, je limite un peu la petite promenade que je projetais de lui faire faire.

 

– Debout !

 

Elle se relève, et me lance des yeux implorants quand elle réalise que je vais de nouveau l’attacher sur la croix.

 

– Attention pour le bouquet final !

 

Elle ne comprend pas, mais commence à murmurer je ne sais quoi quand elle me voit armer mon martinet.

 

– Supporte, tu dois supporter !

 

J’approche mon visage du sien, elle accepte mon baiser, semble se calmer. Je tends le martinet à Anna.

 

– Je ne vais pas y arriver ! Proteste-elle.

– Essaie !

 

Elle prépare son coup, vise, frappe le sein gauche, la pince bouge faisant hurler Julia.

 

– Recommence !

– Non, crie Julia

– Si tu veux arrêter, tu sais ce qu’il faut faire !

 

Pas de réponse !

 

– Alors ferme ta gueule ! Vas-y Anna, deuxième tentative !

 

C’est encore raté, mais cette fois la pince n’a pas bougé. Je reprends l’instrument, je vise, je frappe, la pince saute comme à la parade sous les hurlements de Julia. Dans la foulée, je vise l’autre sein et fait subir le même sort à a sa pince. Julia n’en peut plus, je la détache, lui retire ses pinces du bas à la main. Elle est là debout, paumée, immensément fragile. J’avais plus ou moins prévue une petite séance de cire de bougie, mais je la zappe, elle a eu son compte, la Julia… Bien qu’une petite plaisanterie finale ne serait pas pour me déplaire :

 

– Tu dois avoir soif !

– Oui !

– Alors allonge-toi par terre, on va te pisser dessus, ça va te désaltérer.

 

Julia me regarde avec un air de chien battu, elle croyait sans doute que l’affaire était terminée. Grand soupir mais elle s’allonge, je la chevauche, lui pisse sur le torse, m’avance vers son visage :

 

– On ouvre la bouche !

 

Elle fait ce qu’elle peut, elle goûte, ça ne la dégoûte pas, mais elle ne raffole pas non plus de la chose… Anna me relaie quand ma source n’en peut plus, Julia en avale une lampée, puis se ferme, épuisée, anéantie.

 

– Allez, c’est fini ma bibiche, tu peux te relever !

– Fini, fini, terminé ?

– Oui !

– Je m’en suis bien sortie ? Demande-t-elle.

– Magnifiquement, tu as été formidable !

– Je peux avoir de l’eau.

 

Sitôt désaltérées, on en est déjà à se caresser. Anna s’approche :

 

– Je vais vous laisser, j’ai rendez-vous avec Maurizia…

– D’accord, bon trip ! Je t’appelle demain midi.

– O.K. bisou !

 

L’intelligence d’Anna est décidément remarquable, elle a compris que Julia et moi étions parties pour un trip à deux. Certes, elle serait restée, nous nous serions arrangées à trois, mais cela aurait été très différent.

 

Restées seules, on roule sur la moquette du salon, on s’embrasse, on s’enlace, on se caresse, on se pelote, ça n’en finit pas. On se retrouve en soixante-neuf chacune occupée à faire jouir l’autre. Ce fut rapide, trop rapide, on est en sueur, Julia avec son visage au maquillage détruit et son corps où se sont mélangés tous ses sucs corporels, (pas que les siens, d’ailleurs) n’est vraiment pas présentable. On se prend une douche à deux on rigole, on fait les folles, on se remaquille sommairement.

 

Je me rends compte alors que depuis la fin de la séance on n’a pas dit grand-chose, hormis des banalités pratiques et quelques bêtises. On se rhabille.

 

– Alors, tu te sens comment ? Lui demandais-je

– Bien, merveilleusement bien !

– Je t’ai fait mal ?

– C’était dur, ça ne s’est pas déroulé comme je l’avais imaginé, mais on s’en fout, je suis bien, j’ai comme un poids en moins, merci Christine, merci de m’avoir comprise, merci de m’avoir aidée, je je…

 

Et ça y est, c’est les grandes eaux !

 

– Je peux te demander quelque chose ? Finit-elle par articuler.

– Yes !

– Je voudrais que tu me fasses cadeau d’une de tes pinces, celles avec lesquelles tu m’as fait crier.

– Je veux bien, mais quelle drôle d’idée !

– Si jamais on ne devait plus se revoir, ça me ferait un souvenir !

 

Fin

 

Ce récit a eu l’honneur d’être élu 1er prix ex aequo de la meilleure nouvelle publiée sur Vassilia pour 2009

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) 6/2009 – reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 13:00

Chanette 14 : Vacances romaines par Chanette 1 – Christophe

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Ceux qui n’ont pas lu mes autres aventures, ne savent peut-être pas qui je suis, j’exerce le métier de dominatrice professionnelle… J’ai entre 30 et 40 ans, taille moyenne, peau mate, visage ovale, cheveux mi-longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas des récits de domination, mais des récits d’aventures érotiques (avec parfois de la domination, j’en conviens)

 

Lundi

 

J’avais décidé de me payer huit jours de vacances à Rome. Je vole avec Anna-Gaëlle, ma complice préférée, c’est elle qui s’est occupée de tout et qui nous a dégoté une formule « avion plus hôtel » à un prix très compétitif.

 

Anna s’est attifée d’un petit haut rose croisé sur la poitrine, ce n’est pas bien épais et ses gros tétons pointent au travers. Le bas c’est une petite robe noire, assise, ça lui remonte jusqu’à mi cuisses sur ses jambes nues. Elle s’est trouvée un petit ciré gris pour couvrir tout ça et vient justement de le retirer. Par réflexe, je lui mets la main sur le genou, elle se laisse faire et tourne son visage comme si elle désirait m’embrasser. Pas dans l’avion, tout de même, quoi que peu de gens peuvent nous voir et que ceux-ci ne nous regardent pas. J’approche mon visage, ma bouche saisit subrepticement son petit bout de langue. Ça la fait rigoler. Allez, on est sage ! On aura bien le temps de faire les folles une fois arrivées.

 

L’avion vole depuis une demi-heure, et je décide d’aller satisfaire un petit besoin naturel, il aurait d’ailleurs pu très bien attendre, mais c’était là prétexte à me dégourdir les jambes.

 

Il est toujours très amusant de circuler dans un avion, et le faire sans se tenir aux sièges des passagers reste toujours une gageure. J’avance donc, navigant entre les endormis, les curieux, et les « m’as-tu vu » et l’espace d’un instant, mon regard croise celui d’un mec ! Christophe ! Il a l’intelligence de jouer les anonymes et de replonger aussitôt dans son journal sportif. N’empêche que je suis embêtée, Christophe est un de mes clients réguliers, peu assidu, peu convivial, je ne vois qu’une fois par mois, le type même du client moyen, pas trop chiant, mais restant dans la stricte relation client-prostituée. Ni le souvenir de ses fesses rougies par mes coups, ni celui de son anus défoncé par mes godes n’arrivèrent à estomper l’immense gêne que me provoqua cette rencontre inopinée. J’espère simplement que nos chemins se décroiseront après l’atterrissage.

 

– Un souci ? Me demande Anna à mon retour, qui a vu que je faisais une drôle de tronche.

 

Je lui raconte.

 

– Essaie d’aller voir s’il est tout seul, ça m’arrangerait qu’il ne le soit pas !

 

Anna revient dix minutes plus tard !

 

– Il est avec une nana, vu la façon dont ils se parlent je suppose que c’est sa femme.

 

Ouf !

 

Arrivées à l’aéroport on nous conseille de prendre le train qui nous déposera à la gare Termini, en plein centre de Rome et nous évitera les taxis aux tarifs prohibitifs et les arnaques pour touristes. Un coup d’œil dans le wagon, pas de Christophe ! Tout va bien.

 

A l’hôtel on est toute une tribu à faire la queue pour les formalités, il est inutile de se fatiguer à deux, Anna me propose de s’occuper de tout ça, et je vais donc m’asseoir dans le salon d’accueil. Je regarde machinalement la file d’attente : Christophe est là avec sa bourgeoisie : ça m’énerve, ça m’énerve ! D’autant que je suis persuadée qu’il m’a vu.

 

Après avoir pris possession de notre chambre, on est allé se restaurer n’importe où (c’est le cas de le dire) et nous avons déjeuné d’une pizza qui restera sans doute la pire que je n’ai jamais mangé. L’après-midi, visite du Colisée et des environs, puis petit shopping autour de la Piazza di Spagna, il y a des choses magnifiques : des sacs, des chaussures, des fringues, c’est cher, c’est même très cher, mais bien moins qu’à Paris. Bien sûr, j’ai les moyens de me payer tout ça, mais d’une part, je ne suis pas venue pour ça, et d’autre part, je ne souhaite pas déroger à la règle que je me suis fixée : d’éviter de claquer, mon objectif est d’amasser rapidement assez d’argent pour m’arrêter de travailler et vivre de mes rentes ! N’empêche, ce sac, qu’est-ce qu’il est joli ! Le soir, on s’est payé un bon restau, (un vrai), et après…

 

Une fois dans la chambre, j’ai eu une envie irrésistible de m’envoyer Anna, et je sais qu’elle sera partante, elle l’est toujours.

 

– Les cons, ce sont des lits jumeaux ! Me dit-elle

– Pas bien grave, on va les rapprocher.

 

Je me place derrière elle et sans qu’elle n’y prenne gare, lui pince le téton gauche par-dessus son haut. Elle se laisse faire, se pâme, du coup je fais subir le même traitement au second. J’ai envie de jouer, d’en faire ma chose. Elle m’enlace, on s’embrasse, goulûment, longuement.

 

– Fous-toi à poil ! Demandais-je.

– C’était justement dans mes intentions… mais toi ?

– Moi, je fais ce que je veux, c’est moi qui commande !

– Tu ne me demande pas mon avis ?

– Si !

– Alors d’accord, commande !

 

Elle se déshabille à la barbare, envoyant valser tout ça sur le fauteuil. La voilà nue devant moi, belle, soumise, désirable. Je la fais se retourner, lui fous quelques claques sur les fesses, sa peau très claire marque de suite. Je me déshabille à mon tour, j’ai l’entrejambe très humide, et envie de lui donner tout ça à lécher, mais j’ai une autre urgence.

 

– Il y a longtemps que je ne t’ai pas pissé dessus, Anna !

– Hummm, tu as envie ?

– Oui, une bonne envie… viens

 

On se dirige vers la salle de bain. Anna se couche sur le carrelage, le torse légèrement levée, et la tête en arrière. Je me positionne, jambes écartées au-dessus de son visage et déclenche mon pipi, elle ouvre la bouche, en avale pas mal, le reste dégouline un peu partout, sur son menton, sa poitrine, à côté. Il y a bientôt une vraie flaque sur le sol. Elle se relève et cherche quelque chose pour essuyer…

 

– On fera ça tout à l’heure ! Viens m’embrasser ! Proposais-je.

– T’aimes ça, m’embrasser avec le goût de ton pipi dans la bouche, hein salope ? Plaisante-t-elle.

 

On s’embrasse de nouveau, c’est vrai que ce baiser est pervers. Et alors ? Puis Anna s’essuie un peu.

 

– Viens sur le lit, je ne me suis pas essuyée, tu vas me nettoyer tout ça !

– Je l’aurais parié

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La voilà entre mes cuisses, déjà ! J’aurais dû prolonger tout ça, mais ce genre de chose se programme mal, surtout quand l’envie est si forte. Pour l’instant ce sont de grands coups de langues de haut en bas de mon sexe. Je sais qu’elle se régale. Tout mon corps est prêt pour le plaisir, j’attends que sa langue se concentre sur mon clitoris, ça y est, je le sens se raidir, je sais que je vais exploser, j’essaie de retarder ce moment, je n’y parviens pas, j’explose.

 

– On inverse ?

– Bien sûr, tiens il y a longtemps que je n’ai pas sucé une bite !

 

C’est tout à fait Anna, ça, capable de nous sortir n’importe quelle ânerie à n’importe quel moment. Envie de jouer ! Je me lève du lit, la laissant planter là.

 

– Tu fais quoi ?

– Je vais chercher une bite ! Répondis-je le plus sérieusement du monde.

– Ah, bon, t’as apporté des godes ?

– Tu vas voir.

 

Je m’enroule le corps d’une serviette, et ouvre la porte, il y a un garçon d’étage qui sort d’une chambre, je l’interpelle. C’est un type d’origine indienne assez mignon.

 

– Dites-moi, je suis avec une amie qui est un peu nymphomane, ça vous dirait une petite fellation, là tout de suite ?

 

La tronche du mec, il me regarde de la tête au pied, regarde autour de lui, le pauvre a l’air en pleine confusion mentale.

 

– Venez la voir, ça ne vous engage à rien.

 

Le mec entre dans la chambre, Anna a le réflexe de se couvrir mais il a eu le temps de la voir nue.

 

– Voilà, je t’ai amené un mec à sucer !

– Toi, alors ? Et tu crois peut-être que je vais me dégonfler ?

– On va voir !

 

Le type se demande quand même s’il s’agit d’une plaisanterie ou pas, mais quand Anna se débarrasse du morceau de couvre lit qui cachait sa nudité et se met à lui tripoter la braguette, il ne dit plus rien. Anna farfouille, lui sort son sexe déjà bien bandé, lui descend un peu son pantalon, le tripote un petit peu, le masturbe quelques instants, s’assure que l’objet est propre puis se le met dans la bouche et commence à sucer. Je tends un Kleenex au mec, lui expliquant que ma copine ne tient pas à se faire une éjaculation buccale avec un inconnu. Trois minutes après, il se recule et jouit dans le mouchoir en papier.

 

J’éclate de rire en voyant le pauvre gars (enfin pauvre, il a tout de même de la chance) le pantalon à moitié descendu, un Kleenex sur la bite, et les yeux hagards, se demandant ce qu’il fait là et ce qu’il doit faire maintenant.

 

– Grazie, arrivederci ! Lui dis-je

– Alors tu vois, je ne me suis pas dégonflée, tu as droit à un gage ! Me dit Anna.

– Si tu veux !

– OK, alors vient me sucer pendant un quart d’heure !

– Pas de souci !

 

Mardi

 

Le lendemain, nous prîmes le petit déjeuner « international » dans la salle à manger de l’hôtel. Christophe et madame étaient là, s’empiffrant à deux tables de la nôtre ! Ça m’énerve, ça m’énerve. Il me lance un regard, je fais celle qui n’a rien vu, il n’insiste pas. Je jette quand même un coup d’œil de temps en temps dans sa direction, ce mec à la bougeotte, il se lève, va je ne sais où, revient, téléphone, repart, une vraie girouette. Peu importe, nous on « petit-déjeune » peinardes, quand un larbin pingouinisé m’apporte un papelard, je lis :

 

« Il faut absolument que je vous parle, appelez-moi dès que possible à ce numéro, tout de suite si vous pouvez. »

 

Il n’y a pas de signature, je regarde vers Christophe qui me fait un imperceptible mouvement de tète approbatif.

 

Je fais quoi ? J’en parle à Anna. Elle ne sait pas trop quoi me dire. Quand même, ça me turlupine, et puis autant mettre les choses au point tout de suite, sinon ce type ne va pas arrêter de me casser les pieds. Je sors de la salle à manger, m’installe dans le salon d’accueil et compose le numéro de l’emmerdeur :

 

– Allô, il m’aurait été agréable que nous nous ignorions, commençais-je d’un ton qui se voulait ferme et décidée.

– Je ne vous entends pas bien, raccrochez, je vous rappelle ! Répondit l’emmerdeur.

 

Bon ! D’accord, j’attends une minute, il rappelle, me demande où je suis et me rejoint. On se croirait dans un film d’espionnage.

 

– Je sais ce que vous avez envie de me dire ! Commence-t-il sans me saluer, croyez bien que dans des circonstances habituelles je sais me montrer discret et n’ai pas pour habitude de venir troubler l’anonymat des gens. Seulement, voyez-vous; le problème c’est que les circonstances ne sont pas habituelles !

– Ah, bon ? Ironisais-je

– Je suis venu ici pour affaire, je suis négociant en art, et l’opération qui m’intéresse est un peu hasardeuse. Il se trouve que votre présence peut nous permettre l’un comme l’autre de ramasser pas mal d’argent.

– Ça vous embêterait d’être clair ?

– A combien chiffreriez-vous le tarif d’une prestation de disons deux heures maximum ?

– Je suis en vacances, vous n’aviez pas remarqué ?

– J’ai bien compris, je sollicite donc un extra, et comprendrais fort bien que le prix soit largement majoré.

 

Il m’énerve, je me lève de mon siège !

 

– Ecoutez, je n’ai pas envie de faire d’extra, oubliez moi, on ne se connaît plus, bon séjour et au plaisir de ne plus vous revoir.

– 3000 euros, ça irait !

– Merde !

– Réfléchissez, je vous rappellerai ce soir.

– Vous êtes pénible.

 

Je retourne dans la salle à manger, assez troublée par cette rencontre débile.

 

– Alors ? Me demande Anna

 

Je lui raconte.

 

– Ah ! Et tu sais que pendant que vous papotiez, sa femme l’a suivi…

– Manquais plus que ça !

– Te laisses pas emmerder, il n’y a pas que le fric dans la vie ! conclue-t-elle.

 

Elle a raison, mais les choses ne sont cependant pas si simples, j’ai de tout comme clients, des messieurs tout le monde, mais aussi des gens qui peuvent avoir une certaine influence et qui dans certaines conditions pourraient me nuire, j’ai aussi sans doute quelques malfrats, beaucoup mentent et sur leur métier et sur leur prénom.

 

Je me souviens alors qu’Anne-Gaëlle est directrice d’une galerie d’art rue de Seine à Paris

 

– Il m’a dit qu’il est négociant en art, tu l’as déjà croisé ce type ?

– Non !

– Tu peux me rendre service, essaie d’avoir sa véritable identité auprès de la réception, ensuite téléphone à quelques personnes pour savoir s’ils le connaissent…

– J’ai compris.

 

Je monte dans ma chambre. Je ne sais pas pourquoi je pense au magnifique sac que j’ai vu la veille en vitrine, c’est sûr qu’avec ce que me proposait l’autre guignol, je pourrais me le payer haut la main et plein d’autres choses encore. C’est vrai que deux heures de boulot pour ce tarif-là, c’est tentant, mais il aurait fallu qu’il s’y prenne autrement, qu’il soit sympa, qu’il… ça m’énerve !

 

– Voilà les renseignements, il s’appelle Christophe Gerbaud, il est peintre lui-même mais n’a jamais percé, il sert d’agent à de jeunes artistes, il s’occupe de la promotion de leurs tableaux et de leur vente, en prenant de belles commissions au passage.

– Une sorte d’impresario, en quelque sorte !

– Si tu veux !

– Ça me rassure, ce n’est pas un métier dangereux !

– Pourquoi ? Tu vas accepter ?

– Je ne sais pas encore ! Bon tu es prête, on y va, on est là pour visiter Rome

– On y va !

 

Aujourd’hui, ballade de fin de matinée, sandwich le midi, visite de la villa Borghèse, puis à nouveau shopping (putain, ce sac !) Et l’abruti m’a rappelé alors que nous étions le soir au restaurant.

 

– Bonsoir ! Je me permets de vous rappeler, je peux encore augmenter légèrement le prix…

– Vous voulez faire ça où ? Dans votre chambre ?

– Non, chez mon contact.

– On sera combien ?

– Vous, moi, un peintre et son agent, ça fait quatre.

 

Je n’aime pas. Ça fait trop de monde, ça peut être dangereux.

 

– Et vous voudriez que je vous domine devant les deux autres ?

– Non, ce ne sera pas moi le soumis, ce sera le peintre !

– Je n’ai ni tenue, ni matériel…

– Je m’en charge !

– Ce ne sera que de la domination, pas de relations sexuelles, c’est bien ça ?

– En principe !

– Comment ça en principe !

– Parce que si quelqu’un vous demande une pipe, au prix où vous serez payée, vous n’allez pas refuser tout de même !

 

Je pousse un long soupir afin de lui faire comprendre que ça me gonfle même si je ne me déroberais pas… à condition que j’accepte sa proposition.

 

– Dites-moi, il y a un truc que je ne comprends pas, vous m’aviez dit que notre rencontre allait nous permettre de gagner tous les deux de l’argent… vous gagnez quoi dans cette affaire.

– Je suis obligée de vous répondre ?

– Ça voudrait mieux, oui !

– C’est tout bête, mon intention est de piquer (à l’amiable bien entendu) ce peintre génial à son agent et de le prendre avec moi. Ses toiles se vendront très bien, je sais déjà à qui je pourrais les proposer… Pour que l’opération se fasse, il faut que je dédommage son agent actuel, on va donc s’arranger. Mais il faut savoir que ce monsieur est un véritable obsédé sexuel, donc un peu de sexe dans la négociation, ça aide. J’avais sollicité mon épouse pour me donner un coup de main, elle était d’accord, mais pour des raisons que je préfère garder pour moi, elle ne pourra se rendre chez ce monsieur. Je pensais donc louer les services d’une call girl, mais vous tombez à pic. Ces gens-là sont très branchés sadomaso, le peintre comme soumis, et l’agent comme voyeur.

– OK, je vous rappelle dans cinq minutes !

 

L’affaire parait simple, il y a un petit risque tout de même, il y a toujours un petit risque quand on se déplace, mais je sais gérer ça.

 

– Toi, tu vas y aller ? Je le sens ! Me dit Anna.

– Qu’est-ce que je risque, le mec ne fait pas un métier dangereux, en plus on a ses coordonnées, je fais la méchante pendant deux heures avec son peintre, j’empoche le fric et voilà !

– Hummm, pas convaincue !

– Tu m’attendras à la sortie, et si tu ne me vois pas sortir…

– J’ai compris

 

Je rappelle le Christophe :

 

– C’est d’accord, mais j’y mets deux conditions.

– Dites !

– Un : je veux que vous déposiez ce soir une enveloppe à mon nom à la réception avec la moitié de la somme.

– Votre vrai nom, mais je ne le connais pas

– Chambre 21, ça suffira.

– OK, je rajoute un petit quelque chose, c’est pour les escarpins, il vous faudra des escarpins, je préfère que vous les achetiez vous-même, c’est toujours embêtant de choisir pour quelqu’un d’autre.

– Si vous voulez, et deux, je veux l’adresse de l’endroit où ça va se passer.

– Vous n’en n’avez pas besoin, je vous y conduirais, j’ai loué une voiture.

– Non, non, je veux l’adresse tout de suite, par texto et à partir de votre portable, pas à partir d’une cabine. Et l’adresse définitive, si elle venait à changer je n’y vais pas. Par ailleurs, je me rendrais à cette adresse par mes propres moyens, je suis allergique aux automobiles.

– Bon, bon, mais, habillez-vous sexy, il n’est pas question d’y aller en jeans, n’est-ce pas ?

 

Je reçu le texto quelques minutes plus tard, puis en revenant je récupérais l’enveloppe à la réception, la vérifiais, tout allait bien…

 

Tout allait bien jusqu’au lendemain matin…

 

Mercredi

 

Nous prenions le petit déjeuner, Anna-Gaëlle et moi…

 

– Tu as une poussière sur le nez, me dit-elle !

– Voilà c’est parti !

– Non, ce n’est pas parti !

 

Par réflexe je sors mon petit miroir, dans celui je peux voir le grand escalier tapissé en rouge, et voilà que j’aperçois Christophe et sa femme qui le descendent pour venir dans la salle à manger. Et puis, tout va très vite : Le pied de Christophe qui se met en travers du tibia de son épouse, laquelle dégringole sur les marches, tente de se retenir par les mains et se retrouve à moitié assommée.

 

Mouvement de foule, des gens se précipitent, la femme est sonnée, j’entends Christophe lui demander :

 

– Mais qu’est ce qui t’es arrivée ?

– Je n’en sais rien, j’ai dû buter sur quelque chose ! Répond-elle

 

Elle est con ou quoi ? Elle ne se serait pas rendu compte que l’autre salaud, lui a fait un croche-pied.

 

Le personnel de l’hôtel fait le nécessaire, un médecin est attendu si j’ai bien compris. Je me précipite dans ma chambre, me saisit de l’enveloppe contenant l’acompte et redescend. Le toubib est déjà là : Quelle organisation ! Je m’approche de Christophe :

 

– Tenez, je vous rends ça ! Finalement ça ne m’intéresse pas.

 

Il est tout blanc, le mec. Je le laisse planté là !

 

On est parti se balader, et nos pas nous ont conduits jusqu’à la fontaine de Trevie où nous avons en rigolant sacrifiées à la tradition en jetant une pièce dans le bassin sans le regarder. L’orage est arrivé quelques temps après, on essaie de s’abriter, on achète des parapluies à un vendeur à la sauvette. Génial, ce sont des parapluies dont l’existence de vie ne dépasse pas dix minutes ! On essaie de retrouver le vendeur, peine perdue, ils se ressemblent tous. On est vite trempées comme des soupes. On profite d’une accalmie pour revenir à l’hôtel.

 

A la réception, on m’informe que j’ai un message, je le lit :

 

Je suis la femme du monsieur qui s’est entretenu avec vous dans le salon, hier matin, et qui m’a fait dégringoler dans l’escalier tout à l’heure. J’aimerais bien vous parler. Et c’était signé : Julia Gerbaud suivi de son numéro de portable.

 

Ainsi, elle n’était pas dupe et savait pertinemment avoir été crochetée, mais n’en avait rien dit ! Bizarre !

 

Je l’appelle, lui précise que je suis dans ma chambre. Elle arrive trois minutes après, nous salue avec le sourire, elle boite énormément et deux pansements barrent son visage, un sur le front, un autre sur le nez. Sinon, c’est une belle femme, grande, trop grande peut-être, très brune frisée, de beaux yeux bleus, la quarantaine.

 

– Pardonnez-moi mon aspect, je suis un peu amochée, et j’ai une entorse au pied gauche, je suis Julia Gerbaud.

– Bonjour, je suis Christine et voici Anna, ma meilleure amie.

– Christine, j’aimerais vous parler seule à seule.

 

J’allais répondre que je n’avais rien à cacher à Anna, mais cette dernière à l’intelligence de se retirer.

 

– Je vais faire un tour, appelle-moi quand tu seras libre. Au revoir madame !

 

Julia s’assied dans un fauteuil.

 

– Heureusement que je me suis retenue avec les bras, j’aurais pu me fracasser le crâne ! C’est mon conard de mari qui m’a fait tomber, mais personne n’a rien vu… sauf vous peut-être ? Demande-t-elle.

– Oui, j’ai tout vu, il a dû regarder autour de lui pour s’assurer que personne ne le regardait, je ne l’observais pas, je l’ai vu par hasard dans mon miroir de poche.

– Donc vous pourriez témoigner ?

– Oui, mais je ne vois pas bien… vous avez déclaré devant tout le monde que c’est vous qui aviez trébuché…

– C’est purement tactique, je vais vous expliquer mieux.

 

Elle prend une profonde inspiration :

 

– Vous connaissiez mon mari ? demande-t-elle

– Non pas du tout ! Mentis-je

– Vous êtes très belle ! Me dit-elle

– Merci !

– Mais revenons au sujet. Je compte divorcer d’avec Christophe, il n’en sait rien. Pour l’instant j’accumule les charges, la chute de l’escalier en est une mais doit être replacée dans son contexte… Je vais vous expliquer, mais avant il faut que je m’assure d’une chose : mon mari vous a proposé de l’argent, et vous lui avez rendu, c’était pour du sexe ?

– Je suis obligée de vous répondre ?

– Vous venez de le faire puisque vous ne démentez pas !

– Soit !

– Et vous lui avez rendu parce que vous l’avez vu me faire tomber dans l’escalier.

– Oui !

– C’est tout à votre honneur, je vous en remercie et vous en félicite.

 

Elle va me faire rougir ! J’ai en fait simplement rendu l’argent pour ne pas être mêlée à une personne qui a un comportement de voyou. J’ai pensé qu’il y allait de ma sécurité.

 

– Et vous m’avez dit que vous ne le connaissiez pas ?

 

Vite un gros mensonge :

 

– Je l’ai rencontré une fois dans une boite de nuit, où je me faisais un peu d’argent… Il m’a dragué mais quand je lui ai fait comprendre que c’était payant, il n’a pas insisté. J’avais complètement oublié son visage, mais lui apparemment n’avait oublié ni le mien ni les circonstances…

– Pas étonnant quand on a un visage pareil…

– Merci, n’en jetez plus !

 

C’est qu’elle insiste, la bourgeoise !

 

– Mais vous vous êtes bien téléphoné ?

– Bien sûr, un type de l’hôtel m’a apporté un papier avec son numéro.

– Ah ! Je comprends ! Seulement, il y a quelque chose dont je ne suis pas sûre ! Poursuit Julia, cette séance de sexe, c’était bien chez Fermi ?

– Non, ce n’est pas ce nom, là, ne bougez pas, j’ai les coordonnées sur mon portable… voilà c’est un dénommé Luciano…

– Luciano, qui c’est celui-là ? Bizarre ! Et vous deviez faire quoi ?

– Faire des trucs avec un artiste-peintre, pendant que votre mari et un autre type regardaient.

– Et l’autre type, c’est quoi sa fonction ?

– L’agent du peintre, si j’ai bien compris !

– Donc ça correspond, mais qui peut bien être ce Luciano… ils vont peut-être faire ça chez quelqu’un d’autre, enfin bref, on verra plus tard… Ce que vous ignorez, c’est qu’à l’origine, c’est moi qui devais accompagner Christophe chez ces gens-là, il était convenu que je ne devais pas être farouche, je sais ce que ça signifie. Ça ne me dérangeait pas plus que ça, pour deux raisons, la première c’est que le sexe m’amuse et que nous avons toujours été un couple très libre, la seconde est c’est ça le plus important, c’est que j’aimerais savoir ce que fabrique vraiment mon mari, et que si je glanais quelques informations pouvant faciliter l’issue de notre divorce à mon avantage, alors tant mieux. Mais alors pourquoi a-t-il changé ses plans, pourquoi a-t-il fait appel à vous ?

– Il m’a effectivement expliqué que vous deviez avoir ce rôle, mais que vous ne pourriez pas venir ce soir-là !

– Que je ne pourrais pas venir… Le salaud, il doit se douter de quelque chose, mais comment est-ce possible ?

 

Je ne sais pas quoi lui répondre, elle marmonne un truc incompréhensible, puis de façon plus audible :

 

– Vous devez me trouver moche comme tout avec mes sparadraps ?

– Je vous ai vu avant l’accident, et vous ne me sembliez pas moche du tout, bien au contraire, Au fait il est où, votre Christophe ?

– Parti chercher une call girl pour nous remplacer, je suppose. Mais dites-moi, le sexe c’est votre métier ou vous faites ça en plus ?

– Ne me posez pas ce genre de question, ça me gêne !

– Vous faites des massages ?

 

Celle-là, je la vois venir avec ses gros sabots.

 

– Ce n’est pas tellement ma spécialité, mais je sais faire. Vous voudriez un massage ?

– J’ai l’impression que ça me ferait un bien énorme, j’ai trop de stress, faut que j’élimine tout ça.

– Maintenant, tout de suite ?

– Pourquoi pas ?

– Je préviens ma copine, je ne voudrais pas qu’elle s’inquiète et je suis à vous… Ah au fait, ne me demandez pas combien je prends pour faire ce genre de choses. Pour vous ce sera gratuit.

– Comment ça gratuit ?

– Je vous le dirais, mais plus tard. Si vous voulez bien vous déshabiller… Ah, il va peut-être falloir que je vous aide pour retirer le pantalon…

 

Elle est jolie à poil, une belle peau de brune, très légèrement et uniformément satinée, mais pas bronzée, elle n’aime peut-être pas le soleil. La taille est bien marquée, les seins un peu lourds mais jolis et terminés par des tétons très sombres. C’est très mignon tout ça.

 

– Vous me massez habillée ? Demande-t-elle d’un ton faussement innocent.

– C’est comme vous voulez, si vous voulez que je me déshabille, ce ne sera pas un problème.

– Je préfère en effet !

 

Ben voyons ! Après m’être mise en sous-vêtements, je fais une petite pirouette, lui permettant de tout voir puisque je suppose que c’est ça qu’elle veut.

 

– Je ne pensais pas que garderiez vos sous-vêtements, mais tant pis…

– Je me disais simplement que je ne les retirerais que si vous le souhaitiez, je vais donc le faire.

 

Nouvelle pirouette.

 

– Vous êtes très belle !

– Merci !

 

Elle se répète un peu, la nana, je ne suis pas moche, mais je ne suis loin d’être un top model !

 

Bon, au boulot ! Je commence par lui masser les épaules, la nuque, le dos… J’y vais carrément en appuyant assez fort, elle a l’air d’apprécier. Je sais faire, mais je n’ai pas trop l’habitude, je commence à fatiguer. C’est que c’est physique un massage !

 

– Un peu les fesses, s’il vous plaît ! J’adore qu’on me masse les fesses !

 

Allons-y pour le massage de fesses, et que je te les triture et que je te les malaxe… Je les écarte aussi, dévoilant le petit œillet tout brun de la dame. J’ose ou c’est trop tôt ? Allez, j’ose, je pose juste mon index à l’entrée…

 

– Oui ! Chuchote-t-elle.

 

Alors O.K., je mouille un peu mon doigt, et je rentre.

 

– Tu aimes ?

– Oui, vas-y doigte moi le cul.

 

Les lecteurs auront remarqué comment l’introduction d’un doigt dans l’anus peut faciliter le passage au tutoiement.

 

Je fais donc aller et venir mon index dans son étroit conduit, je ne peux pas introduire d’autres doigts à cause de mes ongles, j’aurais dû penser à apporter un petit gode, on ne peut pas penser à tout… et puis j’ai une idée.

 

– Je reviens !

 

La brosse à dent électrique d’Anna, superbe gadget inutile, je m’en empare, la mets en fonction et l’introduit dans le cul de la grande brune.

Chanette 1402

– Mais c’est génial ce truc !

 

C’est peut-être génial, mais je ne vais pas non plus lui laisser ça là-dedans pendant une heure. Je lui propose donc de se retourner. On n’a plus besoin à présent de sauvegarder les apparences, et je lui caresse donc les seins, m’aventurant sur le téton, guettant sa réaction. Certaines femmes sont indifférentes à la stimulation de cette zone, d’autres sont agacées, Julia fait partie de la bonne catégorie, celles qui en jouissent. Je lui pince un peu tout ça, puis m’enhardis à les mordiller, les aspirer, les sucer… Madame est aux anges et me quémande un baiser d’une voix aussi implorante que sensuelle. Je ne lui refuse pas. Elle n’embrasse pas aussi bien qu’Anna mais c’est pas mal, et ça fait chaud au cœur ! J’ai failli lui dire que c’est la première fois que j’embrasse une nana qui a un sparadrap sur le nez mais je ne suis pas sûre qu’elle apprécierait ce genre d’humour.

 

– Tes seins ! Me dit-elle.

– Quoi, mes seins ?

– Donne !

 

Humm, mais c’est qu’elle se régale, elle me tète comme s’il y avait du lait, elle est un peu brusque quand même, mais je ne vais pas lui dire. Je lui fais signe qu’il serait sans doute agréable qu’on se mette en soixante-neuf. Ça tombe bien, ça l’intéresse ! Et nous voilà en train de nous bouffer la moule mutuellement. Là encore je constate qu’elle fait de son mieux, mais qu’elle manque d’habitude. Elle ne doit faire l’amour avec les femmes que de façon exceptionnelle. Que m’a-t-elle donc trouvé de si particulier ? A moins que ce soit tout simplement cette suite de circonstances… Bon, je me concentre sur ce que je fais, et fait aller ma langue en de savantes circonvolutions sur son clitounet, je la sens se raidir, elle crie, elle a joui. Pas moi, et je sens qu’elle ne va pas y arriver. Pour ne pas la vexer, je simule, je me terminerais éventuellement plus tard.

 

– Ça va ? Demandais-je à Miss Sparadrap

– Oui, dommage que tu sois prise, je t’aurais bien draguée pour de vrai.

– Ça n’aurait pas marché, je ne suis pas lesbienne et toi non plus, je suppose !

– Humm ! Je peux te demander un service !

– Dis toujours !

– En fait c’est un très, très gros service, que je peux rétribuer très cher si tu acceptes, très, très cher, même !

 

Oh ! Que je n’aime pas ça !

 

– C’est du sexe ?

– Oui !

– Alors c’est non, je suis en vacances.

– Tu viens pourtant d’en faire !

– Oui et gratuitement en plus, parce que j’ai fait ça pour mon plaisir et pour te faire plaisir, ça m’a plu de déstresser une femme en galère, une femme qui ne se croit plus belle parce qu’elle a deux sparadraps, une femme qui à la rage parce que son conard de mari la jette dans l’escalier…

– Tu es adorable… embrasse-moi encore !

 

Allez c’est parti pour un nouveau patin. Puis elle se rhabille, je l’aide un peu pour le pantalon.

 

– Tu ne veux pas savoir ce que c’était ma proposition ?

– Dis toujours !

– Tu ne vas pas hurler ?

– C’est si moche que ça ?

– Ce n’est pas moche, c’est incongru.

– Alors ?

– Tu vas avec Christophe ce soir rencontrer ce peintre et son agent, tu glanes le maximum d’informations, et tu me racontes.

– Non, pas question !

– Il n’y a aucun danger, tu récupères ce que t’a promis mon mari et moi je te double la mise.

– Je ne vais pas dans un endroit où je serais la seule femme avec au moins trois mecs dont un qui pourrait être accusé de coups et blessures volontaires.

– Tu ne seras pas seule, regarde ce bracelet, c’est du toc, du joli toc, ça fait son petit effet, si j’appuie sur la partie rouge, regarde ce que ça fait… ça fait biper un récepteur qui est dans mon sac…

– C’est ça, si j’ai des problèmes, je bipe et tu arrives à mon secours, c’est quoi ton vrai nom ? Superwoman ?

– Je ne suis pas venue seule ici, il y a mon avocat, et il est épaulé par trois hommes de main…

– Fichtre ! Nous voilà en plein polar !

– Non, ce n’est pas ce que tu crois, mon mari est un violent, il a des crises parfois, s’il apprend que je veux divorcer, non seulement il peut s’en prendre à moi, mais payer du monde pour me nuire. Les amis de mon avocat sont là pour ma sécurité, uniquement, mais si je leur demande d’assurer la tienne, ils le feront, après tout c’est moi qui les paie.

– Bon, on en parle plus, c’est non ! OK !

– Réfléchis, je te rappelle dans une heure.

– Ce sera toujours non !

– On verra bien, je te laisse, j’ai des trucs à faire.

 

C’est tout vu ! J’ai assez fait le zouave comme ça ces dernières années à me laisser trahir par ma curiosité. Quand même deux arguments ont du mal à disparaître, le premier c’est que avec tout le fric qu’on me promet, ce ne serait plus un sac que je pourrais m’acheter mais toute une collection, la seconde est plus compliquée, j’ai vraiment développé une haine spontanée et viscérale contre Christophe, et si je pouvais de façon fort modeste lui mettre quelques bâtons dans les roues, ça me ferait vraiment plaisir.

 

Anna me traite de folle, mais je la rassure :

 

– Que veux-tu qu’il m’arrive ? Et en plus je suis couverte. D’ailleurs je vais être doublement couverte, parce que ce qui serait bien, c’est que tu loue une voiture et que tu m’attendes en bas, dès que c’est fini on se fait un restau de folie !

 

Je préviens Christophe que j’ai changé d’avis, il est bizarre au téléphone, mais semble néanmoins ravi et le fait que je lui demande 2000 euros de plus ne semble pas lui poser problème.

 

– Je vous dépose de nouveau l’acompte à la réception, d’ici une heure disons… Et n’oubliez pas les escarpins !

 

J’ai donc acheté les godasses et quelques fringues pour me déguiser en pute puisque c’est le désir de ces messieurs. J’ai quand même fait simple, un petit haut beige très décolleté, une minijupe toute noire et des bas résilles.

 

J’ai de nouveau récupéré et vérifié l’enveloppe. Anna a loué une voiture, on se rend ensemble à l’endroit indiqué.

 

– On est garé un petit peu loin, essaie de te rapprocher dès que ce sera possible.

 

Julia et ses acolytes devraient aussi être en faction pas très loin, je ne les vois pas et ne les cherche pas non plus, le but n’est pas d’attirer l’attention. Je troque mes baskets contre les escarpins, et me met une gabardine sur le bras, ce truc peut être pratique en cas de fuite précipitée. Le petit sac à main blanc est bidon, il n’y a rien dedans, tout ce qui devrait y être est dans les poches de la gabardine. Je sors du véhicule cinq minutes avant le rendez-vous. L’adresse est un immeuble bourgeois. Je cherche sur l’interphone le dénommé Luciano, je ne le vois pas ! Par contre il y a bien un Fermi, mais je ne suis pas sensée connaître ce nom. Oh ! Que je n’aime pas ça ! Je m’apprête à téléphoner à Julia pour lui demander conseil, mais la porte d’entrée de l’immeuble s’ouvre à ce moment-là :

 

– Chanette ! Ah, c’est bien, vous êtes ponctuelle, venez, c’est au premier ! M’annonce Christophe.

– Attendez, vous m’aviez indiqué Luciano, il n’y a pas ce nom sur la liste des occupants.

– C’est le prénom de monsieur Fermi !

 

Pourquoi me suis-je satisfaite de cette explication ? Mystère et cachet d’aspirine !

 

– Bon, il est 21 heures, à 23 heures je serais sortie, on est bien d’accord ?

– Tout à fait, je vous raccompagnerais à l’hôtel !

– Non, non, je me débrouillerais toute seule.

 

On entre dans un riche appartement et nous nous installons dans un salon bibliothèque décoré sur l’une de ses façades de reproduction de maîtres italiens de la Renaissance.

 

– Voilà je vous présente Maurizia, artiste peintre et transsexuelle et voilà Guiseppe Fermi, négociant en art.

– Ah bon, ce n’est pas Luciano ?

– Mais si c’est Luciano, Guiseppe c’est pour l’état civil, Luciano c’est pour les amis.

 

On se serre la main, et je pose ma gabardine sur un dossier de chaise. Fermi est un petit gros, presque chauve et portant d’épaisses lunettes. Il me regarde comme si j’étais la Joconde, me déshabille du regard, y va de son couplet admirateur !

 

– Bella, bellissima ragazza ! Lei parla italiano ?

– Basta un po ‘ mentis-je

 

Du coup, il me fout la main au cul, d’habitude le tarif pour ce genre de chose, c’est une bonne gifle. Là, je ne peux pas, il aurait voulu me rabaisser qu’il n’aurait pas agi autrement ! Qu’est-ce que je suis venue foutre dans cette galère ? Quand je pense qu’au début, c’était pour un sac… Mais l’image de Julia apparaissant soudain dans le dédale de mes pensées m’aida à me remotiver (un petit peu)

 

Le personnage de Maurizia est fascinant, un visage très féminin et très souriant encadré par des cheveux blonds mi-longs raides et décolorés, une voix très douce, « elle » est habillée sans aucune provocation, jeans et petit haut jaune lui découvrant de jolies épaules.

 

Elle ne participe pas à la conversation, Christophe et Fermi parlent en Italien. Fermi est volubile et je ne comprends pas tout, mais devine qu’ils négocient le changement d’agent de Maurizia. Au bout d’un quart d’heure, ils ont l’air d’accord et aborde chacun un sourire de vainqueur. Je me demande bien qui a baisé l’autre.

 

Fermi se lève et revient avec un classeur muni de feuilles plastique, il feuillette tous les deux le machin avec forces commentaires, je comprends qu’il s’agit de reproduction de tableaux, de temps en temps Fermi condescend à montrer une page à Maurizia, moi je n’y ai pas droit, ici, je suis venue faire la pute, rien que la pute et on me fait rester dans mon rôle ! Conard, va ! Il est vrai que dans son cerveau de petit pois, une pute qui s’intéresse à l’art ce doit être encore plus inconcevable que de voir débarquer des ovnis !

 

Il se lève de nouveau, revient avec une bouteille d’Asti Spumante et quatre verres. Je décline prétextant ne jamais boire d’alcool. En fait, je n’aime pas ce truc là, c’est trop sucré et puis on n’est jamais trop prudente.

 

Les trois zouaves trinquent et boivent, toutefois Maurizia se contente d’une simple lampée.

 

On parle ensuite de moi, et j’apprends que je vais faire une « démonstration ». Il fallait bien que ça arrive, je regarde ma montre, il est 9 heures 50. Fermi à l’air enthousiaste, et Maurizia ne fait pas la gueule. Donc tout va bien !

 

– Venez, me dit Christophe.

– Euh, il est de tradition de payer avant.

– Comme vous voulez ! Me répond-il en me tendant une enveloppe cachetée.

 

J’hésite à l’ouvrir et à recompter tout ça. Je glisse donc le pli dans la poche de ma gabardine que je laisse dans le salon, et je suis le bonhomme dans ce qui doit être une chambre d’ami.

 

– Voilà, vous allez vous changer ici ! Il y a ce qu’il faut dans ce plastique, ainsi qu’un peu de matériel. Attention, il faudra qu’à un moment donné, Monsieur Fermi puisse voir vos seins, et aussi le reste. Rappelez-vous le but de l’opération, c’est d’abord de satisfaire Monsieur Fermi, Maurizia elle n’est là que pour le spectacle.

– D’accord, j’ai compris, je ne suis pas idiote !

– Vous improviserez, vous pourrez donner des ordres en français à Maurizia, elle parle très bien notre langue, mais pas d’uro, pas de trucs « anals » et pas de crachats, Monsieur Fermi n’aime pas ça !

 

Je le trouve, bien chochotte, ce Monsieur Fermi, mais bon on improvisera, et dans une heure tout ce cirque sera terminée. Je me demande malgré tout ce que je vais pouvoir raconter à Julia, parce que pour l’instant, je n’ai rien constaté qu’elle ne sache déjà pas.

 

Bon, je me change. Effectivement la tenue ce sera service minimum, une minijupe en vinyle noir et un gilet de la ma même matière sans manche que je boutonne pour le moment. Il y a aussi une ceinture très large ornée de rivets pointus et une casquette en cuir assez ridicule et légèrement trop grande. Je conserve mes bas résilles. Côté accessoires, il y a un martinet, une cravache, deux jeux de pinces et une paire de menottes… On se débrouillera avec ça et je remets tout ce fouillis dans le sac plastique. Je le prends et réapparais dans le salon.

 

– Voilà, je suis prête, on fait ça où ?

 

Fermi me répond simplement d’un sifflet approbateur, il m’énerve, ce mec !

 

– On va rester ici, vous pouvez commencer ! Me dit Christophe.

 

Je mets discrètement la main dans la poche de ma gabardine afin de vérifier si les sous sont toujours là, puis je dispose les accessoires sur la table et choisis de commencer avec la cravache.

 

– A poil ! Ordonnais-je à Maurizia.

 

Elle (on va, par choix, la conjuguer systématiquement au féminin) commence par retirer son petit haut, puis son soutien-gorge. Les seins sont jolis, je ne suis pas spécialiste en transsexuelles mais les seins qu’on lui a trafiqués sont très réussis, et ses petits tétons dardent de façon très impudique. Les chaussures, les chaussettes, le pantalon… Il ne reste que la culotte qu’il retire prestement, nous dévoilant un joli sexe, au repos pour l’instant, mais je vais arranger cela. Je la fais se retourner afin de voir ses fesses, de jolies fesses bien rondes, bien plus jolies que celles de certaines femmes ! Elle est vraiment troublante cette Maurizia et ne me laisse pas indifférente. En revanche, les deux zigotos ne manifestent aucune réaction, mais sans doute la connaissent-il par cœur la Maurizia. Il va falloir que je me surpasse pour leur offrir quelque chose d’original, mais en ais-je seulement envie ?

 

Je lui attrape les seins et commence à les pincer, pratique dont le résultat est toujours aléatoire, mais là ça marche, elle réagit, elle pousse des petits soupirs et je vois sa quéquette qui grandit à vue d’œil. Je serre plus fort, elle gémit de douleur mais supporte. Je prends les pinces et les lui accroche. Elle a juste un petit mouvement de recul. Je suis consciente que tout cela n’est pas très spectaculaire, je demande donc à la Maurizia de s’arc-bouter contre un petit secrétaire et de tendre les fesses, un premier coup de cravache lui zèbre le cul, elle a bien encaissée, je peux donc taper un peu plus fort, ça passe encore, j’intensifie encore mon frappé, mais cette fois c’est trop, j’ai donc trouvé le bon rythme, je vais la flageller comme je l’ai fait au second coup !

 

A chaque coup, elle pousse un petit cri, mélange de douleur et de plaisir, j’ai l’habitude.

 

– Più forte ! Braille Fermi

 

Comment ça plus fort ! Je fais semblant de ne pas avoir entendu.

 

– Monsieur Fermi voudrait que vous tapiez plus fort ! Se croit obligé de me traduire Christophe.

– Si je ne fais pas plus fort, c’est qu’elle ne le supportera pas, je connais mon métier ! Répondis-je sèchement.

– Tapez plus fort quand même !

– C’est du S.M. que vous m’avez demandé pas de la torture, alors laissez-moi travailler, voulez-vous.

 

Ça commence à sentir sérieusement l’embrouille, je continue à taper à mon rythme et puis j’ai une idée, je m’approche du visage de Maurizia et lui dit assez fort :

 

– Ça te plaît de te faire fouetter le cul, hein salope !

– Oui, madame, j’aime bien ça…

 

Puis très vite je lui chuchote :

 

– Fais semblant d’avoir plus mal que ce que je te fais.

 

Je change d’instrument et m’empare du martinet, je frappe, elle braille.

 

– Bene ! Commente cet abruti de Fermi qui n’a rien compris au film.

 

Je lui rougis ainsi les fesses pendant un petit moment, il me faut ensuite faire autre chose, un truc que j’aime bien faire, c’est faire sauter les pinces avec la cravache, mais il faut pour cela que le sujet soit maintenu, et ces idiots n’ont prévu en guise d’attachement que des menottes ridicules.

 

– Tourne-toi !

 

Je lui retire ses pinces, mais les remets aussitôt, Maurizia fait une grimace, mais elle doit aimer ça, son indicateur est au beau fixe. Je veux dire qu’elle bande joliment. Je lui serre les testicules, lui gifle un peu la verge, puis passe à autre chose :

 

– A quatre pattes !

 

J’enlève ma minijupe et me caresse sensuellement les fesses en me positionnant de façon que Fermi puisse bien me voir. Je demande ensuite à Maurizia de me les embrasser. Souvent à ce stade je demande à mes soumis de m’embrasser l’anus… mais puisque Monsieur Fermi nous fait des allergies…

 

– Avance !

 

Je lui fais faire le tour de la table, en lui fouettant le cul pour le faire avancer plus vite. Je vais donc à un moment passer très près de Fermi. A mi-course je déboutonne mon gilet exposant ainsi ma poitrine. Et alors que ma main droite agite la cravache, la gauche caresse lascivement mon sein allant même jusqu’à jouer avec le téton.

 

J’ai réussi mon coup ! On est pro ou on ne l’est pas ! Le Fermi est tellement excité qu’il a sorti sa bite et qu’il se masturbe frénétiquement.

 

– Come mi succhiare ! Me dit Fermi

 

Il veut que je le suce, je me doutais que j’y aurais droit, je vais le faire, mais pour l’instant je fais semblant de ne pas comprendre et passe devant lui comme si de rien était.

 

– Monsieur Fermi souhaiterait une petite fellation ! Se croit obligé d’ajouter Christophe.

– OK, ce sera pour le prochain tour.

 

Comme ça il sera encore plus chaud, et ça ira encore plus vite ! Je ne me presse pas pour ce deuxième circuit, mais il faut bien qu’il se termine. Je pile donc devant monsieur Fermi.

 

– Oh ! La jolie bite ! C’est le spectacle qui vous a mis dans cet état là !

– Si !

– Vous voulez que je vous soulage, alors ?

 

Et comme il ne comprend pas bien ce que je lui dis, je mime par geste.

 

– Si ! Si !

 

Et l’incident éclata…

 

J’approche mon visage de la chose et je recule aussi sec ! Ce mec doit se laver la bite une fois par trimestre, ça pu le fromage, c’est dégueulasse, je ne peux pas sucer ça, je me relève !

 

– Mettez-vous un préservatif !

 

Il ne comprend pas, se tourne vers Christophe qui lui traduit. Il a comme un coup de sang, il m’attrape par les cheveux et me force à baisser la tête, je lui envoie un coup de pied dans le tibia, du coup il m’envoie une gifle.

 

C’est une vraie gifle, je me retrouve le cul par terre, à moitié sonnée, j’entends Maurizia qui proteste, mais qui se fait vertement intimer l’ordre de la fermer. Fermi et Christophe s’engueulent violemment. Je reprends doucement mes esprits, repère l’endroit où est restée ma gabardine, je calcule : Dix secondes pour m’en emparer, dix pour atteindre la porte, dix pour l’ouvrir, et le tour sera joué, d’autant que je ne vois pas bien pourquoi ils m’empêcheraient de partir. J’avais oublié le bip de Julia, je l’actionne, on est jamais trop prudente.

 

Le ton baisse entre les deux connards, on dirait que Christophe a calmé l’autre avec un argument inattendu. Je ne peux plus attendre, je me lève, je fonce, et c’est raté, Fermi me ceinture

 

– Si tu me lâches pas immédiatement, je hurle !

 

Je n’aurais jamais dû dire ça, je me retrouve avec un bâillon improvisé dans la bouche, puis tout alla très vite, incapable de me mesurer physiquement à ces deux abrutis, on m’enfila ma gabardine, on me menotta les mains dans le dos, on me plaça sur le visage un masque de carnaval de Venise. Deux minutes plus tard, je descendais l’escalier encadrée par les deux débiles.

 

Je ne m’inquiète pas trop cependant, il y a du monde en bas… Ils ont dû entendre mon bip… Théoriquement…

 

Au rez-de-chaussée, seul Christophe me tient, mais il me tient bien, Fermi sort. Pour quoi faire ? On reste planté cinq minutes, un coup de klaxon, mon gardien m’entraîne dehors, une voiture est en double file, porte ouverte, il me pousse à l’intérieur, prend place à mon côté, on démarre !

 

Horreur absolue ! On vient tout simplement de m’enlever ! Mais où est passée Anna ? Et où sont passés Julia et sa bande de gros bras ? Je n’y comprends rien et je suis dans de sales draps. Jamais j’aurais dû accepter d’aller à un rendez-vous qui me mettrait en état d’infériorité numérique, jamais je n’aurais dû croire à cette fable de changement de prénom de Fermi, jamais, je n’aurais dû gober cette histoire d’avocats et d’hommes de mains sans les avoir rencontrés ! Ça fait beaucoup d’erreurs, beaucoup trop !

 

Le trajet n’est pas très long, un quart d’heure peut-être. On pénètre dans une grande propriété. Un type (dont je saurais le nom plus tard, Pacelli) nous attend à l’entrée. On me pousse hors de la voiture. On me retire mon masque, le nouveau venu me dévisage rapidement, fait un signe d’approbation à Fermi, puis on me dirige vers ce qui doit être la loge du régisseur, et on m’assoit sur une chaise. Les trois bandits s’éloignent de moi et tiennent un bref conciliabule. Quelques minutes après, seul Christophe revient vers moi.

 

– On va vous enlever le bâillon, et vous mettre les menottes par devant, comme ça vous pourrez boire. Vous allez passer la nuit ici, il est inutile de crier, personne ne vous entendra, vous évader de ce machin est facile, mais je ne vous le conseille vraiment pas, les murs sont très hauts, la grille est infranchissable, et surtout le parc est gardé par deux énormes chiens vraiment peu sympathiques. Par ailleurs, nous ne répondrons à aucune question.

 

On m’enlève le bâillon, je ne dis rien, emplissant mon regard de tout le mépris dont je suis capable.

 

Ils s’en vont. Bruit de moteur. Je suis incapable de dire si la bagnole s’est avancée dans la propriété ou si elle est repartie.

 

Je suis donc là, seule, abandonnée, sans aucune perspective. Je visite les lieux, c’est un deux pièces, cuisine, salle de bains, assez étroit, qui ne doit plus être habité depuis un bon bout de temps. L’eau fonctionne, l’électricité aussi, peut-être pourrais-je dégotter une perceuse qui me permettrait de sortir d’ici et d’ouvrir la grille, resterait le problème des chiens : leur donner à bouffer un truc que je pourrais empoisonner avec un produit toxique. Bon allez, je me mets en recherche. Peine perdu, aucun outil sinon un pauvre tournevis, rien qui ressemble à de quoi manger, ça va mal, ça va mal !

 

Quand même un tournevis, ça devrait me permettre d’essayer d’ouvrir les menottes, ce ne sont que des menottes de sex-shop, ça ne devrait pas être trop compliqué, je m’installe sur une chaise devant la table et commence à tripoter tout ça, faut bien que je m’occupe.

 

Je ne sais pas quelle heure il est… il faudrait que je regarde… Et puis soudain le déclic : Ces abrutis ont oublié de me faire les poches… et mon portable est à l’intérieur. Après quelques contorsions, je l’extrait. Pourvu qu’il ne soit pas déchargé. Vite ! Appeler Anna ! Et merde ça ne passe pas, je change de pièce et soudain j’entends des sirènes qui se rapprochent. Des flics ? Ils sont tous près maintenant peut-être devant la grille. J’entends qu’ils entrent, j’éteins la lumière puis la rallume, puis je l’éteins et ainsi de suite… si personne ne me voit c’est désespérant.

 

Finalement on ouvre ! Un grand machin me cause en italien, puis découvrant que je ne comprends pas tout, appelle un collègue qui baragouine le français.

 

– C’est vous Christine D… ?

– Oui !

– Vous confirmez avoir été victime d’une tentative d’enlèvement.

– Oui !

– Venez avec nous, on va essayer de démêler tout ça, on embarque aussi ce monsieur, il est incapable d’expliquer votre présence ici !

– Euh, les menottes ?

– Qui à la clé ?

– Mais je n’en sais rien !

 

C’est du plus haut comique, un premier essaie d’ouvrir, un second aussi, ils sont trois maintenant en train de me tripoter les poignets. Au bout d’un quart d’heure je fus enfin libérée de ces menottes.

 

Direction le poste de police. Je demande l’autorisation de téléphoner, elle m’est accordée, mais le policier s’étonne que j’ai pu le conserver.

 

– Anna ! Où es-tu ?

– Moi ça va ! Mais toi…

– La police m’a libéré, mais qu’est ce qui s’est passé ?

– Je t’ai vu partir entre les deux lascars, je n’ai pas pu intervenir, j’ai suivi la voiture dans laquelle on t’a fait monter, une fois arrivée à destination, j’ai téléphoné aux flics.

– J’ai l’impression que je vais en avoir pour un bout de temps, ne t’inquiètes pas.

– J’arrive, ils veulent enregistrer mon témoignage…

 

Au poste, je raconte l’histoire en la « softisant » un peu, je leur dis que je me prostitue de façon très occasionnelle et que j’ai été reconnu par un ancien client qui m’a demandé un service afin d’amadouer un de ses contacts, j’omets volontairement de parler de Julia (sans doute parce que son jeu dans cette affaire ne me parait pas clair !) je ne parle pas de domination, mais donne l’adresse inscrite dans les texto de mon téléphone…

 

– Sauf que ce n’est pas Luciano, mais Fermi, l’autre c’est Christophe Gerbaud, chambre 42 à l’hôtel…

 

On me croit à peine, on va même me reprocher d’être une pute française qui vient foutre le bordel en Italie. Ça fait toujours plaisir. On m’annonce l’arrivée d’Anna, j’ai même le droit d’aller lui faire un bisou dans le couloir. Ils sont bien braves quand ils veulent.

 

– Bon, ils ont voulu vous faire peur. On va en rester là, j’espère que l’on entendra plus parler de vous pendant le reste de votre séjour en Italie ! Finit par conclure le gradé.

 

Je ne sais pas trop quoi dire ! Après tout ils ont peut-être raison, les deux abrutis ont voulu me faire peur, et ils ont réussi… Mon interlocuteur s’apprête à me faire signer un papelard…

 

… et c’est à ce moment-là qu’un de ses collègues arrive, et lui montre deux feuilles de papier. Du coup le gradé change de tête, qu’est-ce qu’il va m’arriver encore ?

 

– Ça change tout ! Allez me chercher Fermi et Gerbaud ! Finit-il par ordonner.

– Je peux savoir ? Demandais-je timidement.

– Attendez !

 

Il prend son téléphone et demande communication en urgence de tous les appels passés cet après-midi sur les portables de Fermi et de Pacelli.

 

– Je ne peux rien vous dire encore, mais c’est peut-être plus grave qu’on pouvait le penser. Asseyez-vous là-bas cinq minutes.

 

C’est que je rentrerais bien, moi, je n’ai rien bouffé et je suis crevée…

 

Un quart d’heure après, le gradé me rappelle à son bureau, il tient une liasse de feuilles d’imprimantes.

 

– Lisez ça !

 

Je lis, c’est la transcription d’une communication de Fermi à Pacelli.

 

« Ça t’intéresse une pute française, la trentaine, mignonne, personne n’ira la rechercher ! »

« Si c’est pas trop cher, il faut que je la revende après »

« Le même prix que l’autre fois ? »

« Non, si elle a plus de trente ans, c’est trop cher »

« La moitié ? »

« OK, vous l’amenez quand ? »

« On arrive ! »

 

– Vous pouvez remercier votre amie, sans elle, demain vous seriez partie je ne sais où !

– Traite des blanches ?

– Tout à fait ! Quand mon collègue a été vérifier si les noms que vous nous avez donnés étaient connus de services de polices, il a découvert que Fermi et Pacelli avait été soupçonnés dans une affaire d’enlèvement il y a un an. L’enquête a clapoté pour des raisons de procédure, mais on les a mis sur écoute, par routine… et voilà !

 

Christophe arrive menotté quelques minutes plus tard, on le colle dans un coin en attendant Fermi qui le rejoint dix minutes après accompagné de Maurizia. Ces cons ont menotté Maurizia ! N’importe quoi !

 

Evidemment, ils ne m’ont jamais vu ! Sauf que Maurizia témoigne en ma faveur… Alors ils changent de tactique, ils voulaient juste me donner une leçon parce que je n’avais pas été gentille… et puis dira Fermi, ce n’est pas bien grave, après tout je ne suis qu’une pute…

 

Quand le policier leur met les écoutes téléphoniques sous le nez, nouveau changement d’attitude, ils crient à la machination et demande un avocat…

 

On me libère, en me prévenant qu’ils gardent au chaud le trio Pacelli, Fermi et Gerbaud, et que ceux-ci sont dans de sales draps. Je leur dis que j’attendrais bien Maurizia, mais on me répond que cette dernière ne sera libérée que d’ici une heure, le temps de finir la paperasse. Tant pis, j’en ai marre, je récupère Anna et on rentre.

 

Je pensais m’écrouler de fatigue, mais non trop énervée, on commande du champagne, il parait que les bulles ça déstresse. Je raconte mon histoire à Anna, consciente de lui répéter plusieurs fois la même chose, mais que voulez-vous, quand on a envie de parler, on a envie de parler. Elle m’écoute, ne dit rien, sauf pour s’excuser un nombre incalculable de fois de ne pas avoir pu agir plus vite. Je me suis mise à l’aise, elle me caresse le bras, mais je ne réagis pas, je n’ai vraiment pas l’humeur à faire des galipettes, du moins pour l’instant.

 

– Pourquoi tu ne m’as pas téléphoné ?

– Mais Chanette, comment pouvais-je imaginer qu’ils t’avaient laissé ton portable ?

– Oui, bien sûr !

– Et puis imagine, je t’appelle, tu crois que les types t’aurais laissé répondre ?

– Excuse-moi, je dis n’importe quoi !

– Mais, c’est normal, après ce que tu as subi !

 

On frappe, c’est le champagne qui arrive, le mec est celui à qui Anna a prodigué une fellation lundi soir, il fait sauter le bouchon et nous sert une coupe. Manifestement, il espère qu’on va lui faire une autre proposition ce soir ! Ben non, il repart « la bite sous le bras », visiblement déçu.

 

– Ils t’ont payé au moins ? Me demande Anna

– Oui !

 

Je fouille dans la poche de ma gabardine, en extrait l’enveloppe, l’ouvre, sors les billets, ils sont faux !

 

– Quand on se fait baiser, on se fait baiser !

 

Il me reste quand même l’acompte et l’argent que m’a donné Julia. Julia, en voilà une qui me doit une belle explication !

 

– J’ai été bête, j’aurais dû demander les coordonnées de la transsexuelle !

– Pourquoi faire ?

– Comme ça par curiosité ! On fait quoi demain ?

– On fait les touristes, on n’a pas vu le dixième de ce qu’il y a à voir !

– Mwais, mais il faut que je me paie la Julia.

 

On a presque descendu la bouteille, je dis à Anna :

 

– Commande en une autre, moi je vais prendre une douche ça va me purifier !

– Te purifier ?

– Oui, je me sens souillée… Moralement, et puis physiquement aussi d’ailleurs, ils ont posé leurs sales pattes sur moi.

– Et tu vas me laisser seule avec le garçon d’étage lubrique ? Plaisante-t-elle.

– Tu es une grande fille, non ?

– Parfois, je me demande.

 

la suite sur la page 2… si vous le voulez bien…

 

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) 6/2009 – reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 12:20

Chanette 13 Chanette et les banquiers par Chanette – 3 – L’horrible Monsieur Roger

Bombe

Vendredi

 

Roger eut soudain une idée qui lui parut géniale, puisque Bertrand semblait sérieusement amouraché de cette Chanette, pourquoi ne pas s’arranger pour les empêcher de se voir ? Il lui fallait un plan, il en trouva un, pas extraordinaire, mais il se dit qu’une prostituée ne pouvant avoir qu’un coefficient intellectuel ridicule, ça devrait coller.

 

J’étais ce jour-là en pleine séance quand la sonnette retentit ! Il y en a qui n’ont aucune notion des horaires et qui se pointe une demi-heure à l’avance ! Mais bon, je ne vais pas le laisser dehors, je vais ouvrir.

 

Je n’ai jamais vu le type qui est devant moi, le pauvre n’est pas spécialement gâté par la nature, le visage est comme on dit aujourd’hui « un peu difficile » et enlaidi par deux grosses verrues sur le front ! Verrues sur le front ! Voici qui me rappelle quelque chose…

 

– Vous aviez rendez-vous ? Finis-je par demander

– Inspecteur Javert, police judiciaire ! Me répond Quasimodo en m’exhibant sans que je puisse avoir le temps d’en voir les détails, une carte barrée de tricolore.

 

Oh ! Là là ! Ça sent l’embrouille ! Selon toute vraisemblance, le gars ressemble à la description que m’a faite Bertrand de ce Monsieur Roger ! Mais il ne m’a jamais dit qu’il était inspecteur de police. Si c’est bien lui, l’un des deux ment. Je trouve par ailleurs bizarre qu’un inspecteur se présente seul, ce qui est contraire à tous les usages. Je pourrais choisir de faire de l’obstruction, mais je préfère pour l’instant entrer dans son jeu.

 

– Je ne peux pas vous recevoir pour l’instant, je suis occupée.

– Ce ne sera pas long…

– Désolée.

– Dans ce cas tant pis, je venais juste vous faire une mise en garde !

 

Merde, je voudrais bien savoir quand même ! Mais comment lui expliquer que j’ai un client suspendu par les pieds, et qu’il m’est impossible de le laisser comme ça !

 

– Bon, accordez moi cinq minutes, pas une de plus et je suis à vous !

 

Il accepte, je le fous dans la salle d’attente et vais soulager mon soumis de son inconfortable position en lui demandant de m’attendre bien sagement à genoux.

 

– Bon je vous écoute !

 

L’homme sort de sa poche une photo, celle de Bertrand.

 

– Vous le connaissez, n’est-ce pas ?

 

Ce mec est un pro, il a dû interpréter les réactions de mon visage.

 

– Peut-être !

– Donc je voulais que vous sachiez que nous soupçonnions cet individu de l’assassinat de trois prostituées, il s’agit d’un très dangereux serial killer ! Aussi pour votre sécurité, je voudrais vous conseiller de ne plus le revoir.

– Un tueur en liberté, et vous ne l’arrêtez pas ?

– Nous n’avons aucune preuve, madame, il a été appréhendé suite au dernier meurtre, mais il avait un alibi en béton et l’examen de l’ADN n’a rien donné.

– Bien, et bien merci de m’avoir prévenue !

– Vous allez faire quoi ? Me demande-t-il.

– Et bien je vais suivre vos conseils, s’il me téléphone, je lui dirais que je n’ai plus convenance à l’avoir comme client.

– Je compte sur vous. Je vous laisse, au revoir Madame.

 

Il s’en va ! J’essaierais de démêler tout ça quand j’aurais cinq minutes, mais pour l’instant, j’ai du boulot, c’est que j’ai un métier, moi !

 

En fait, la visite de cet olibrius m’a travaillé toute l’après-midi, la première chose que je fais en rentrant chez moi, c’est de rechercher sur Internet une information sur ce nouveau Jack l’éventreur qui aurait récemment trucidé trois collègues. Comme je le pressentais, je ne trouve rien. Mais il est vrai aussi que toutes les affaires criminelles ne sont pas médiatisées. Je téléphone à la police judiciaire, leur demande s’ils ont un Javert chez eux, et me fait rabrouer sèchement. Ce faux Javert (quelle référence ! Comme dirait quelqu’un « j’ai pas lu le livre, mais j’ai vu le film ») est en fait en train de régler ses comptes avec Bertrand et joue à un jeu dont j’ignore les règles. Son histoire et sa démarche n’ont aucun sens, ce mec m’a carrément prise pour une conne. Ma première réaction a été de me dire que j’en ai rien à foutre des problèmes de ces deux types et que ma sécurité passerait sans doute par l’abandon de tout contact avec eux. Puis en réfléchissant, je me suis dit que j’étais injuste avec Bertrand en le mettant à égalité avec ce faux flic… à moins que tout cela soit encore plus compliqué… je ne sais pas quoi décider.

 

Lundi

 

Roger s’est levé de bonne heure et s’apprête à gagner son bureau, enrage de ne pas savoir si sa visite à Chanette aura porté ses fruits. Comment savoir ? Demander à ses collaborateurs de remettre une caméra lui semble délicat, il n’est pas obligé de tout leur dire, mais ils vont se poser des questions ! Non s’il veut « jouir » de son résultat, il faut qu’il piste Bertrand. Il téléphone à sa boite invoquant d’importants événements familiaux qui l’obligent à prolonger ses vacances.

 

Une semaine à faire le guet, mais il estime que le jeu en vaut la chandelle.

 

Vers 10 heures, Bertrand sort de chez lui, il est en tenu de ville et tient une serviette à la main, Roger sort de sa voiture, et le file à pied et en métro. Il le voit ensuite entrer dans un établissement de crédit, la Banque de la Seine dans lequel il reste une bonne heure !

 

« Un entretien d’embauche » se dit Roger, et si je lui faisais la même vacherie que la dernière fois, juste pour l’emmerder un peu plus. En fait il en meurt d’envie… Demain matin à l’aube il déposera la petite enveloppe dans leur boite !

 

Mardi

 

– Euh, on a reçu ça, c’est pour qui ? Demande un cadre de la Banque de la Seine.

– J’en sais rien, on n’a embauché personne ! C’est une erreur d’adresse, faite suivre ça aux ressources humaines…

– C’est curieux comme méthode, tout de même !

– Oui c’est la première fois que je vois un truc pareil, d’habitude ça se dit oralement ces choses-là !

– C’est drôle, quand même, j’ai l’impression d’avoir vu cette tête là quelque part. Comment il s’appelle ?

– Boulanger, Bertrand Boulanger !

– Ça aussi ça me dit quelque chose…

 

Et puis le déclic :

 

– Mais c’est un mec à qui j’ai ouvert un compte hier matin !

– Il voulait se faire embaucher ?

– Mais non, pas le moins du monde !

– J’ai l’impression qu’il y a un mec qui s’amuse au Crédit du Sud.

– On les prévient ?

– Ça me parait correct !

 

– Monsieur Cartier, je pense que vous serez intéressé par ce fax ! Indiqua Simon avec un curieux sourire.

 

Cartier incrédule lu rapidement tout ça, découvrit la signature, stupéfait.

 

– Il est devenu fou, Roger !

– A mon avis, il a un problème personnel avec Boulanger ! Il a décidé de le faire chier, et il outrepasse ses droits !

– Ça pour outrepasser, il outrepasse ! Pour qui il se prend ce poulet ? Il est où d’abord ?

– En vacances, il parait qu’il a des affaires de famille à régler.

– Bon, on le vire !

– On le vire ? Vous ne juriez pourtant que par ses capacités…

– Simon, je sais ce que je fais. Nous ne pouvons conserver un collaborateur qui commet de tels écarts ! Donc, on le vire ! Révocation et menace de dépôt de plainte s’il continue ses conneries. Je voudrais que ce soit bouclé pour ce soir !

– OK ! Je pense à Bertrand, Roger l’a complètement chargé. Si ça se trouve, on a viré Boulanger, alors qu’il ne le méritait pas. C’est si facile de manipuler l’horodatage d’une photo.

– C’est possible en effet !

– On pourrait peut-être le reprendre ?

– Reprendre quoi ?

– Ben, Boulanger !

– Vous rêvez, Simon, on ne va tout de même pas se déjuger…

 

Jeudi

 

Roger suit Bertrand, le métro le conduit à la station « Trinité », non loin de chez Chanette, il commence à baliser quand il le voit prendre la rue Blanche, il est persuadé qu’il va chez elle. Il lui reste l’espoir qu’ayant essuyé un refus par téléphone, il tente sa chance en se pointant comme ça ! Il le saura bientôt, il le voit franchir le porche, il attend, au bout d’un quart d’heure, il n’est pas redescendu. Il n’a donc pas été éconduit. Son stratagème n’a donc pas fonctionné ! Mais pourquoi donc ? Quelque chose lui échappe.

 

J’ouvre à Bertrand ! Je ne lui ai rien dit quand il a pris rendez-vous, je compte sur l’effet de surprise et ne prendrais une décision que quand les derniers doutes seront levés. Et même si je ne crois pas une seconde à la version de Roger, j’ai une bombe lacrymo dans la poche de mon kimono.

 

– Te déshabille pas, il faut d’abord qu’on cause… (Et je lui raconte la venue de Roger, je me limite aux faits et me garde bien de lui faire part de mes propres conclusions)

 

Il a l’air sonné !

 

– Je ne vois qu’une solution, c’est qu’on cesse de se voir quelque temps, il y va de votre sécurité ! Finit-il par balbutier.

 

Voilà une réponse qui me rassure et qui me touche.

 

– Donne-moi le prénom de ce Monsieur Roger

– Jean-Luc.

– OK ! Déshabille-toi j’arrive !

– Euh, du coup je n’ai plus trop envie de faire une séance, le fait qu’on ne se verra plus pendant je ne sais combien de temps, ça me démotive.

 

Oui, mais c’est que moi, je veux savoir…

 

– Je te propose un truc, je t’attache sans rien te faire, tu changeras peut-être d’avis, et si on ne fait rien, tu ne me payes pas bien sûr.

– Non, Chanette, je ne changerais pas d’avis, je ne veux pas jouer avec votre sécurité !

– Pour l’instant je ne suis pas en danger !

 

Je lui fais des yeux de biches, il finit par céder.

 

– Bon, on va essayer, mais je n’y crois pas une seconde.

 

Il se déshabille et je le mets en cage. Puis je fonce sur le téléphone :

 

– Anna, tu as bien un compte au Crédit du Sud ?

– Oui, pourquoi ?

– Tu connais quelqu’un ?

– Un conseiller… c’est un dragueur fou, mais ce n’est pas mon genre.

– OK, alors tu vas essayer de te renseigner sur un dénommé Jean-Luc Roger…

– Mais qu’est ce qui se passe ?

– Anna, c’est urgent, et je te promets : je te raconterais tout après… tu peux me faire ça pour quand ?

– Je peux y aller maintenant, c’est à deux pas.

 

Une demi-heure après elle me rappelait

 

– C’est un enquêteur interne, ancien flic, tu veux quoi d’autres ? J’ai sa date de naissance, je n’ai pas l’adresse, mais j’ai la photo, le gars me l’a imprimé.

– Décris-moi !

– Une horreur ! L’air vache avec des gros boutons sur le front et sur le nez.

– Anna tu es un amour !

– Tu me racontes alors ?

– Je te rappelle.

 

Allez savoir pourquoi, je suis heureuse comme tout de savoir que Bertrand ne m’a pas menti. Je vais le libérer en fredonnant !

 

– Allez sort !

 

Et je lui pince les tétons, il se dégage.

 

– Chanette, je suis désolée…

– Bon je n’insiste pas.

– Tu vas faire quelque chose, pour ce mec ?

– Oui, mais pour l’instant je n’ai aucun plan, il faut que je réfléchisse.

– Alors tiens-moi au courant, rien ne t’empêche de me téléphoner. Et quand tu en auras fini avec lui, reviens me voir… rappelle-toi, tu m’avais même dit que tu pourrais te faire accompagner de ton épouse.

– On fait comme ça ! Je peux vous embrasser sur la joue ?

– Mais oui !

 

Roger rentre chez lui, ouvre sa boite aux lettres, découvre un avis de passage du facteur, il lui faut aller récupérer une lettre recommandée à la poste. N’ayant rien d’autre à faire, il y va, subit une demi-heure de queue et découvre avec stupeur sa notification de révocation. Il ne comprend pas, cherche à joindre Simon, qui est introuvable, il s’énerve s’assoit sur un banc public et arrive une heure après à contacter son correspondant.

 

Les mots sont très secs, le ton est cassant. Une allusion à la lettre qu’il a adressée à la Banque de la Seine, puis « si vous n’êtes pas content, il y a les prud’hommes ! » et ça coupe.

 

Journée de merde ! Que va-t-il devenir maintenant ? Plus rien à ronger ! Il est conscient d’avoir commis des imprudences, à trop jouer avec le feu, on se brûle, mais s’il aurait admis une réprimande même sévère, il ne supporte pas de s’être fait jeter comme le dernier des malpropres. Et puis cette Chanette qui ne l’a pas cru, il la déteste. Et s’il la tuait ? Un meurtre de prostituée, ça ne coûte pas grand-chose, et puis il faudrait qu’on sache que c’est lui. Il n’a pas travaillé dans la police pour rien, il sait comment faire… Et puis il se dit qu’il y a encore mieux à faire, il ne va pas la tuer, il va la défigurer, c’est moins puni, et pour elle ce sera pire, ne pouvant plus travailler, elle va finir clocharde, mourir dans la misère ! Ah, ah, ah ! Demain, il mettra son plan à exécution !

 

Vendredi

 

Roger téléphone d’une cabine pour prendre rendez-vous : il tombe sur un répondeur :

 

« Vous êtes bien chez maîtresse Chanette… Je vous rappellerais au plus tard demain avant 10 heures pour fixer un rendez-vous. Attention si vous avez masqué votre numéro, je ne pourrais pas le faire. Après le bip confirmez votre demande de rendez-vous. A bientôt. »

 

– « Merde, se dit Roger, il va falloir faire autrement… » Cette salope devait être bien conseillée, en cas d’agression, il suffisait de se référer aux numéros enregistres. Mais on ne la fait pas comme ça, à Roger, il sait déjà comment contourner l’obstacle.

 

Lundi

 

Avec un portable trafiqué acheté aux puces, Roger réitérât sa demande de rendez-vous.

 

– Allô, c’est maîtresse Chanette, vous pouvez parler librement ?

– Oui ! On ne se connaît pas je crois !

– J’ai lu l’annonce !

– Parfait, j’ai un trou à 16 heures, cet après-midi, ça vous irait !

– Parfaitement !

– Dites-moi votre prénom ou un pseudo !

– Euh ! Michel !

 

Je raccroche, il m’a l’air bizarre, celui-là, mais bon, on fera avec, j’en ai mon lot de mecs bizarres. Le nouveau système que j’ai instauré me permet d’éliminer la quasi-totalité des fantasmeurs qui ne téléphonent que pour s’exciter sans la moindre envie d’aller plus loin !

 

Roger est bien placé pour connaître la valeur et l’importance que peuvent avoir les témoignages dans les affaires criminelles. Il a donc acheté une espèce de blouson tout blanc assortie d’une capuche, ainsi qu’un sac à dos. Il s’est chaussé de lunettes noires et une fois sorti du métro, il se met à claudiquer de façon ostensible. Si on en vient à interroger d’éventuels témoins après son forfait, ceux-ci seront unanimes à décrire un vieux loubard boiteux ! Dans l’escalier, sur le semi-palier menant au premier étage, il range tout ce déguisement dans le sac à dos.

 

A 16 heures tapantes, on sonne, j’ouvre, et je découvre stupéfaite Roger alias l’inspecteur Javert.

 

– Bonjour, j’ai rendez-vous à 16 heures ! Me dit-il.

 

C’est que, voilà, je n’ai pas du tout envie de « faire » ce type-là. Son attitude de la dernière fois, plus tout ce que m’a raconté Bertrand m’a refroidi. J’applique donc le scénario prévu dans ces cas-là !

 

– C’est qu’il y a un problème, on va être obligé de remettre, j’ai un contretemps, je vais devoir partir. Je voulais vous prévenir mais j’ai oublié d’enregistrer votre numéro.

 

L’autre en face parait, très, mais vraiment très contrarié.

 

– Je fais quoi, alors ?

– Vous retéléphonez pour prendre rendez-vous !

– On ne peut pas le fixer tout de suite !

– Vendredi, si vous voulez à 14 heures,

– Pas avant ?

– Non, je serais en province, redonnez-moi votre numéro, s’il y a un souci, je vous rappellerais.

 

Le type semble hésiter.

 

– Euh, vous êtes seule, je ne peux pas rentrer cinq minutes ? Je voudrais vous dire quelque chose…

 

Bon dieu, mais pourquoi me demande-t-il si je suis seule ?

 

– Non, je ne suis pas seule ! Bon on fait comme on a dit ?

– D’accord, finit-il par dire, en tournant les talons et sans me dire au revoir !

 

Et voilà, vendredi, je l’appellerai, et je lui expliquerai qu’en raison d’événements personnels importants, j’ai décidé de limiter mes prestations à quelques clients réguliers… Et que par conséquent, il ne lui servirait à rien d’essayer de me recontacter… Jusqu’à présent ce genre d’excuse que l’autre soit dupe ou non, a toujours bien fonctionné.

 

Mardi

 

En arrivant au studio, je fais défiler mon répondeur. J’ai un message de Bertrand, il me dit qu’il a contacté un détective privé qui l’a dirigé vers une personne susceptible de régler ce genre de choses, mais qu’il n’a pas donné suite. Je le rappelle, il m’en parle un peu, me demande mon avis. Il semble hésiter, c’est très cher et pas vraiment garanti, alors je parle d’autre chose

 

– Je ne te manque pas trop ?

– Oh, si !

– Ben viens !

– Je ne veux pas vous faire courir de risque, Chanette !

– Que tu viennes ou pas, les risques, ils sont là, puisqu’il revient m’emmerder.

 

J’ai fait mouche. Puis j’entends une voix de femme dans le lointain qui semble prononcer mon pseudo

 

– Euh, on parle de moi ?

– C’est ma femme, elle me rappelle qu’on avait émis l’idée d’un rendez-vous à trois !

 

A priori, je n’aime pas trop « faire » les couples, il m’est arrivé trop souvent de constater que souvent la femme n’acceptait ce genre de séance que pour faire plaisir à monsieur, et une fois sur place, ça n’allait plus du tout, j’ai donc finis par refuser quasiment toutes les propositions de ce genre quand la femme est supposée être une soumise volontaire, surtout si l’homme est dominateur. Mais là, c’est différent, d’abord c’est moi qui ait asticoté Bertrand pour qu’il fasse venir son épouse, et puis elle ne sera pas soumise, mais dominatrice… Malgré tout, je préfère que les choses soient claires :

 

– Ça t’embêterait de me la passer !

– Vous la passer ? Ah ! Si vous voulez !

– Bonjour, excusez-moi, mais je voudrais qu’il n’y ait aucune ambiguïté, vous savez exactement ce qui va se passer quand on va se retrouver tous les trois ?

– Pas vraiment, non, mais je vais regarder, ça va m’amuser de voir ce que vous lui faite à Bertrand !

– Il vous a dit ce que je lui faisais !

– Oui, ça m’a paru très excitant !

– Et vous allez juste regarder ?

– Ben, si je peux participer un peu, ce serait aussi bien, non ?

– Parfait, alors à bientôt ! Vous me repassez Bertrand, j’ai oublié de lui dire quelque chose.

 

Alors, je lui raconte la venue de Roger-Javert, je lui explique tout y compris la façon dont j’envisage de m’en débarrasser. Visiblement cette nouvelle le contrarie.

 

– Bon sang, mais qu’est-ce qu’il cherche ?

– Tu crois que je ne vais pas m’en débarrasser comme çà ?

– Je me demande !

– Ben si tu as un meilleur plan, je t’écoute, il n’est pas question que ce type continue à m’emmerder.

– J’ai peut-être une idée mais faut que j’en cause avec Dolorès, je peux vous rappeler dans un petit moment !

– Non, c’est moi qui te rappelle dans une heure ! Par contre on va prendre rendez-vous pour cette fameuse séance.

 

Il me fout les boules, ce mec, en me disant que mon plan peut foirer, jusqu’ici, ce genre de truc a toujours parfaitement fonctionné, il est vrai aussi que je n’étais jamais tombé sur un cinglé pareil.

 

Je m’occupe d’un client pendant une petite heure puis je rappelle Bertrand :

 

– Alors cette idée géniale ?

– On l’attend en bas de chez vous, on s’explique, et après on monte, et du coup on change le rendez-vous.

– Vous êtes surs de ce que vous allez faire !

– On est jamais sûr à 100%, mais on va essayer de lui faire passer l’envie de nous emmerder…

 

En raccrochant je me suis demandé pourquoi j’ai accepté ce plan tordu alors que le mien était si simple. En plus il peut très bien rater… Mais le mien aussi ! Un peu marre de tout ça ! Pourquoi est-ce que j’ai choisi de faire confiance à ce Bertrand, que finalement, je ne connais pas plus que ça ? L’intuition féminine ? Tu parles, mon intuition m’a parfois bien rendu service, mais d’autres fois, elle m’a aidé à bien me planter. Mais que voulez-vous, je suis incorrigible !

 

Ce qu’il me faut c’est un plan B, on ne sait jamais, Bertrand et sa femme peuvent avoir un empêchement de dernière minute. Si alors, le Roger se pointe, il ne faut pas que je sois seule : Solliciter une collègue ? Ou alors pourquoi ne pas demander à Anna-Gaëlle ?

 

Je l’appelle, lui raconte toute l’histoire…

 

– Mais pourquoi tu te prends la tête avec des clients aussi compliqués ! Me dit-elle

– T’as pas tout compris, Roger n’est pas mon client, quant à Bertrand, il n’a rien de compliqué, mais Roger n’arrête pas de l’emmerder.

– C’est très clair effectivement, mais ce n’est pas ton problème.

– A part qu’à partir du moment où ce Roger m’emmerde, ça devient aussi mon problème !

– Mwais, pas clair tout ça ! Tu ne serais pas amoureuse un tout petit peu de ce Bertrand, dès fois ?

– Moi, amoureuse d’un client, tu rêves ou quoi ? Par contre je crois qu’il te plairait, tout à fait ton genre d’homme !

– Je n’ai pas de genre d’homme, je suis de plus en plus lesbienne !

– On parie ?

– D’accord on parie, alors qu’est-ce que je devrais faire ?

 

Vendredi, 13 h 15

 

Dolorès et Bertrand sont venus en voiture. Ils ont choisies des tenues sportives, jeans, baskets et blousons. La rue dans laquelle j’exerce mes talents n’offre plus aucune place pour se garer. Si Roger vient en métro, il viendra par la gauche, Dolorès s’est mise en planque à l’intersection de la première rue adjacente, et s’il vient par la droite, Bertrand est planqué de l’autre côté, il sera donc coincé. Dès que l’un ou l’autre l’aperçoit, il lève la main faisant signe à l’autre de lui foncer dessus. Ceinturé par deux adversaires, l’explication pourra commencer.

 

Je suis avec mon soumis, Anna est dans la cuisine. Toujours égale à elle-même, sa courte chevelure blonde platinée, lui dessinant un attendrissant visage d’oiseau craintif, contrastant avec le côté destroy de sa tenue : Jeans troué et pull-over kaki sans doute détendue par un lavage inadéquat.

 

Le téléphone sonne. Deux minutes plus tard, elle se pointe et me fait signe de m’approcher d’elle :

 

– Dis donc, il bande bien ton client !

– Qu’est-ce tu crois, je suis une pro !

– Bonnie and Clyde sont arrivés ! M’informe-t-elle

– Très bien, euh, tu restes un petit peu ?

– Comme prévu, t’inquiètes pas pour moi, j’ai apporté un bon bouquin.

 

A moins 5, toujours pas de Roger, et Dolorès ne fait pas attention à ce lascar encapuchonné qui boite comme un malade…

 

Par contre, Roger, lui, reconnaît Dolorès… Et il ne comprend pas ! Il est pour lui évident qu’elle est là pour voir Chanette, mais pour quelle raison, puisque ses lettres n’ont pas eu apparemment l’effet escompté ! Et puis il croit trouver, Chanette doit être apparentée à l’un des deux époux Boulanger. En fait, Bertrand a dû retrouver une vieille cousine ou quelqu’un de sa famille ! Voilà qui explique tout : l’indifférence puis l’agacement de Dolorès devant ses lettres, la fin de non-recevoir de Chanette face à sa mise en garde. Planté au milieu du palier en pleines réflexions, il ne sait plus quoi faire, une chose est évidente cependant, il lui devient inutile d’aller bousiller Chanette. Il hésite entre tout laisser tomber ce qui le frustre énormément ou essayer d’en savoir davantage, sa vieille expérience lui soufflant que les choses sont souvent plus complexes qu’elles n’y paraissent. Il préfère cette seconde solution, et dans cette éventualité, remise dans son sac à dos les lunettes et l’anorak. Bon, il lui faut un plan maintenant, il a beau chercher, il ne trouve rien d’intelligent.

 

14 heures : Pas de coup de fil de Dolorès et Bertrand, mais c’est peut-être normal, ils sont probablement en pleines explications ! Mon client s’est rhabillé, il n’est pas très causant, parfois je me demande ce que certains recherchent en venant me voir, si c’est pour repartir en faisant la gueule !

 

On sonne. J’ouvre la porte, et stupeur, je découvre Roger sur le palier ! Bon dieu, ça se bouscule dans mon cerveau : Que fait-il là ? Il ne devrait pas être là ! Pourquoi les deux couillons en bas l’ont laissé monter ? Et s’ils étaient complices ? Mais complice pour quoi faire ? Non, c’est débile ! J’en fais quoi ? Le refouler, c’est prendre le risque qu’il ameute tout l’immeuble ! Appliquer le plan B !

 

– Qu’est-ce que vous faites-là, vous ? Demandais-je presque par réflexe.

– Nous avions rendez-vous ! Répond Roger.

– Entrez !

 

Il semble hésiter, puis entre.

 

– Anna, installe monsieur dans la salle d’attente, je reviens de suite.

 

Il balbutie quelque chose, mais je ne réponds pas. L’important est qu’il sache que je ne suis pas seule. Anna verrouille la salle d’attente tandis que je me précipite à la fenêtre. J’aperçois à droite Bertrand qui fait le pied de grue en scrutant l’horizon, à gauche, une femme fait exactement la même chose. Mais enfin, c’est dingue, comment ces deux abrutis ont-ils pu le laisser passer ? J’appelle Bertrand sur son portable :

 

– Toujours pas là ! Me répond-il.

– Vous ne l’avez pas laissé passer, j’espère ?

– Impossible ! Répond-il sans faire attention à l’absurdité de la réponse

– Ben non, c’est pas impossible, je ne sais pas comment il est passé, mais il est passé. Vous avez été nuls sur ce coup-là. Je l’ai enfermé dans ma salle d’attente, alors vous allez monter le récupérer, attention, je ne veux aucun esclandre, et après, je ne veux plus en entendre parler.

– Je ne comprends pas…

– Moi non plus, mais montez vite, il y a urgence !

 

Ils semblent fort surpris de découvrir Anna, et quant à moi, je m’aperçois que Bertrand ne m’avait pas menti sur la beauté de son épouse. Mais, on fera les présentations plus tard :

 

– Mais comment, vous avez pu le rater, vous êtes myopes ou quoi ?

– J’en sais rien, mais, il va nous le dire, il est où ?

– Dans la salle d’attente, je vais l’ouvrir, mais que les choses soient bien claires, je ne veux aucun scandale, ni chez moi, ni dans l’escalier…

– Fais-moi confiance ! Répond Bertrand.

 

A travers la cloison, Roger a reconnu la voix de Bertrand ! Il a compris que lui et sa femme l’attendait en bas ! Quelle erreur il a fait de ne pas avoir pensé que si l’hypothèse cousin-cousine est bonne, Dolorès a forcément montré sa lettre à son mari ce qui du coup en identifiait l’auteur. Maintenant il est dans la nasse. Il est chez une prostituée, et pour lui, ce milieu est lié à la pègre, aux tueurs, son proxénète va être prévenu, et il devine quel sort on lui réserve. Mais pourquoi l’attendait-il en bas ? Parce que son élimination aurait été plus simple. Désormais, il faudra qu’il lui fasse descendre l’escalier ! Sa seule chance sans doute, mais comment faire ?

 

J’ouvre. La tête de Roger quand il voit débouler quatre personnes à la fois. Il est blanc comme un cachet d’aspirine. C’est vrai qu’à cinq là-dedans, c’est un peu exigu, je m’apprête à proposer qu’on passe dans le donjon qui a l’avantage d’être insonorisé, mais déjà Bertrand commence les hostilités :

 

– Comment tu as fait pour entrer dans l’immeuble sans qu’on s’en aperçoive ?

– Si vous pouviez éviter de me tutoyer, ça m’arrangerait ? Répond l’autre avec morgue.

 

Réaction normale, malgré le rapport de force, il ne veut pas s’avouer vaincu d’emblée.

 

– Ecoute, ordure, reprend Bertrand, on est quatre et tu es tout seul….

– Pas si sûre, intervient Anna, il peut avoir des complices en bas !

 

C’est malin, ça ! Personne n’avait envisagé cette éventualité !

 

– Bon pour l’instant t’es tout seul, je sais frapper et faire très mal dans des endroits où ça ne laisse pas de traces, alors on a juste deux ou trois questions à te poser… Tu ferais mieux de ne pas jouer les fier à bras.

 

– Ecoutez, je vous propose un deal, vous me dites ce que vous avez l’intention de faire de moi, et si vous me laissez en vie, je répondrais à vos questions.

 

Dingue ! Ce con nous prend pour des assassins.

 

– Tu es rentré comment ? Répète Bertrand.

 

Et c’est à ce moment-là, que voyant sans doute que le fait de ne pas répondre à son deal signifiait le pire, qu’il se mit à hurler :  » Au s… ». Un coup de poing dans le ventre le réduisit au silence. Je n’aime pas trop, cette situation, j’ai peur que ça dégénère, mais Bertrand assume :

 

– Si tu t’amuses de nouveau à ça, on te bâillonne et on t’oblige à nous répondre par écrit.

 

On conduit le Roger manu militari dans le donjon. Il met plusieurs minutes à récupérer avant de parler de nouveau.

 

– Bon, c’est un malentendu, je ne savais pas que vous étiez parents.

 

Mais qu’est-ce qu’il raconte ?

 

– Est-ce qu’il faut que je répète une troisième fois ma question ?

– J’étais déguisé ! Je suis passé devant madame, elle ne m’a pas reconnu !

– Déguisé en quoi ? Il est où ton déguisement !

– Dans le sac !

 

A ce moment-là, il n’est plus blanc, il est plus blanc que blanc, j’ai peur qu’il nous fasse une crise. Bertrand ouvre le sac en sort un anorak blanc à capuche, une paire de lunettes noires… Et un couteau de trappeur !

 

– C’est pour quoi faire le couteau !

– Rien, c’est mon sac de rando, je l’ai toujours dans mon sac !

 

Bizarre, mais le fait que le couteau se trouvait sous l’anorak, donc non directement accessible rend la réponse plausible. Je peux enfin poser la seule question qui m’intéresse directement :

 

– Et tu venais faire quoi ici en ayant pris rendez-vous ?

– Ben comme tous vos autres clients, je suppose ! J’ignorais que je serais reçu de cette façon !

– On va bien voir ! Intervient Anna en récupérant son portefeuille dans sa poche de veste.

– Vous me le passerez, après, je vais noter son adresse ! Intervient Bertrand

 

C’est une erreur, car Roger va comprendre qu’on n’a donc pas l’intention de le trucider. Anna a sorti un billet de 20 euros !

 

– Il n’y a que ça ? T’as des sous ailleurs ou pas ?

– Juste de la monnaie avoue l’ancien flic.

– Donc tu venais pour une séance et tu n’apportes même pas l’argent pour la payer ? Tu sais qu’on paie toujours d’avance quand même ?

– Non ! Mentit-il.

– Donc tu ne venais pas pour une séance, tu venais pour quoi ? Insistais-je

– Je voulais vous convaincre de ne plus voir monsieur, mais entre-temps j’ai compris que vous étiez parents, c’était donc inutile.

 

Ce dernier point me parait toujours aussi obscur, mais il me semble salutaire de ne pas le contrarier.

 

– Mais t’es venu quand même ?

– J’ai hésité, et puis la porte s’est ouverte, je me suis dit que je préférais en avoir le cœur net.

 

– Tout cela n’a aucun sens ! Et si tu nous expliquais pourquoi tu t’acharnes sur moi, sur ma femme, sur Chanette. Lui demande Bertrand.

– C’est un jeu !

– Un jeu ?

– Oui, c’est un jeu, comme dans la jungle, je m’amuse à harceler ma proie, à la fatiguer, à l’anéantir.

– Tu m’as l’air pas mal atteint, dis donc ! Commente Dolorès.

– Vous me prenez pour un monstre, c’est normal, le toréador est un monstre pour le taureau, mais un dieu pour l’arène.

– Hein ?

– La nature nous impose deux lois, le bien contre le mal, les forts contre les faibles. Vous n’êtes forts que parce que vous êtes quatre, mais vous incarnez le mal.

 

Un dingue, c’est un dingue ! Anna avait préparé des menottes qu’elle lui passe.

 

Le Roger essaie de se donner une figure courageuse, mais en fait il tremble de trouille.

 

– On le laisse cinq minutes, il faut que l’on se concerte ? Proposais-je non sans avoir au préalable immobilisé l’individu, en lui coinçant les poignets dans des bracelets descendant du plafond.

 

J’avais élaboré un petit plan avec Anna. Bertrand et sa femme en avaient un autre, mais tout cela peut se fusionner. On a donc deux objectifs : faire sortir d’ici l’abruti sans qu’il ameute le quartier, et lui faire passer l’envie de nous emmerder. On y va :

 

Anna verse dans un verre à jus de fruit, une énorme rasade de Martini et l’approche des lèvres de Roger :

 

– Tu bois tout ça gentiment, sans baver, allez, glouglou !

– C’est pour m’empoisonner ou pour m’endormir avant de me jeter dans la flotte ?

– Bois, connard !

– Salope !

– Bois !

 

Il le fait, mais parait assez surpris de me voir préparer un second verre.

 

– J’ai compris, vous allez me saouler, comme ça en cas d’autopsie on dira que j’étais bourré, et bien ça marche pas, je vous emmerde, vous n’êtes que des grosses putes et des enculés !

 

Manifestement le premier verre fait déjà son effet, il se met à engueuler tout le monde en répétant toujours la même chose, le deuxième verre va sans doute s’avérer nécessaire pour le faire taire. C’est alors qu’Anna s’énerva

 

– Bâillonnez-moi ce connard ! J’ai une petite idée pour qu’il nous foute la paix.

– Pas la peine de le bâillonner, c’est insonorisé. Lui rappelais-je

– Je sais mais il nous casse les oreilles.

 

Je fis donc ce que ma complice proposait, tandis qu’elle décrochait du mur l’un de mes godes ceinture (celui pour cul moyen). Elle se le passe par-dessus son pantalon (Pas très sexy, l’accoutrement)

 

– Et voilà, il y a des petites choses qui peuvent être une grande source de plaisir pour certains… hein mon biquet ? Lance-t-elle en aparté à Bertrand, et l’humiliation suprême pour les connards.

 

Scène surréaliste ou Bertrand pique son fard, son épouse lève les yeux au ciel et Roger s’agite et fait valser ses jambes.

 

– Tenez-lui les jambes, on va lui fixer une barre d’écartement.

– Non, il faut d’abord qu’on baisse son pantalon ! Intervient Anna.

– Tu n’as pas quand même l’intention de le sodomiser ?

– Oh, que si !

– Arrête ! C’est du viol, il peut porter plainte.

– Il n’avait qu’à pas monter ici, personne ne l’a obligé. Et puis on ne vient pas voir une maîtresse sans argent et avec un couteau de trappeur.

– Humpf, humpf… essaie de dire Roger.

– Bon OK ! Finis-je par dire, craignant malgré tout que les choses n’aillent trop loin. Vous savez ce qu’on va faire, on va l’installer sur le chevalet, ce sera plus facile.

 

L’idée est retenue et voilà Roger le cul à l’air, toujours en train de grommeler derrière son bâillon. Anna se saisit d’une cravache qui traînait et lui en assène un double coup qui l’encaisse visiblement mal.

 

– Ça ne sert à rien Anna !

– Je sais mais ça défoule ! Bon écoute moi maintenant, Roger de mes deux, tu vois cette belle bite en plastique, je vais t’enculer avec !

– Hompff, hompff

 

Une capote pour recouvrir l’engin, mais pas de gel, Anna approche l’engin du trou du cul de l’ancien flic, qui a du mal à s’ouvrir. Mais elle insiste, elle insiste. Ça finit par entrer, et elle se met à coulisser.

 

– J’espère qu’après ça tu ne nous emmerderas plus ! Lui lance Dolorès.

 

Déchaînée, Anna le laboure pendant cinq bonnes minutes avant de se retirer laissant sa victime le cul béant…

 

Hébété, choqué, Roger ne protesta pas quand je lui proposais « une petite goutte », et je lui fis siffler la moitié du second verre.

 

– Pas plus, faudrait pas qu’il se mette à roupiller ! Prévient Anna

– Bon, il est mûr, on le débarque ? Propose Bertrand.

 

On lui laisse les menottes, on le fait se lever, il est lourd, il titube jusque ce qu’il faut, il ne bronche pas, ça devait aller. On le laisse descendre l’escalier entouré de Dolorès et de son mari. Anna et moi les suivons dès qu’ils franchissent le portail. Il n’y a que deux personnes dans la rue, pas grave, pour eux c’est juste un couple de flics en civil qui conduit un malfrat dans une voiture banalisée.

 

On loge le Roger à l’arrière entre Anna et moi et on file… Chez lui !

 

Ce n’est pas tout près, c’est au fin fond du 15ème, on se gare, on le sort de la bagnole, toujours menotté, et on y va. On ouvre en bas, si au départ de chez moi, nous espérions ne rencontrer personne, ici c’est le contraire : ça tombe bien, une dame est en train d’entretenir une plante dans une petite courette :

 

– Bonjour ! Police nationale : si vous pouviez nous dire où habite précisément ce monsieur, on lui fait un brin de reconduite ! Annonce Bertrand, le plus sérieusement du monde.

 

La tronche de la bonne femme !

 

– Monsieur Roger, mais qu’est-ce qu’il a fait ?

– Vous lui demanderez ! C’est où ?

– C’est des hic, copains, y me font hic une hic, farce ! Parvint à balbutier Roger

– Escalier du fond, deuxième droite.

 

On y va ! L’analyse de son portefeuille nous a appris qu’il était officiellement célibataire mais qu’il le soit vraiment ou non n’a que peu d’importance.

 

– Super demain tout l’immeuble sera au courant ! Commente Dolorès.

– Oui, mais s’il ne se souvient de rien, ça ne sert pas à grand-chose ! Objecte Anna.

– J’y ai pensé, Répond Bertrand.

 

Chez lui, on trouve du whisky, on a un mal fou à lui en faire boire une rasade, mais on y arrive, cette fois il est ivre mort, on le laisse là sur la moquette, pendant que Bertrand fait un rapide tour des lieux :

 

– Super, il a un ordinateur avec une imprimante, au lieu de lui poster ce qu’on a à lui dire, je vais l’écrire tout de suite.

– Ça ne va pas être trop long ? M’inquiétais-je.

– Non, 5 minutes

 

Il rédige son truc, nous le fait lire, l’imprime et le pose en évidence sur la table de la salle à manger. Puis revenant un instant à l’ordinateur, il a la curiosité de regarder les fichiers récents :

 

– Putain, ce con tient un journal intime !

– Imprime-le !

– C’est très gros !

– Envoie-le par mail à la maison ! Répond Dolorès.

– Il n’a pas Internet !

– Pique le disque dur !

– Ça risque de prendre un petit moment

– Embarquez tout ! Si vous avez envie de lui rendre vous pourrez toujours le faire après ! Proposais-je.

 

OK, on lui enlève ses menottes, et on repart, Bertrand avec l’U.C. sous le bras. Et on reprend le chemin de mon studio. Le temps a passé, j’ai un rendez-vous à 16 heures, je propose donc à mes deux tourtereaux de remettre notre petite partie à la semaine suivante.

 

– Ça vous embête si je participe ? Demande alors Anna.

 

Bertrand et Dolorès sont épuisés, affalés sur le canapé devant deux whiskies bien tassés, ils se remémorent les événements de la journée. Une série d’images fortes : Le coup de poing dans le ventre de Roger, la découverte du couteau, Anna qui le sodomise avec un gode-ceinture, la descente de l’escalier de Chanette, l’arrivée chez lui… La séance ratée semble bien moins importante en ce moment-là… Séance ratée… Bertrand se souvient à ce moment-là qu’il a toujours ses sous-vêtements féminins sous son pantalon.

 

– Je vais prendre une douche ! Prévint-il

– On pourrait la prendre à deux, ça nous déstresserait ? Propose son épouse.

– OK, vas-y je te rejoins !

 

Elle se déshabille sur place, et se dirige vers la salle de bain, s’étonnant que son mari ne fasse pas de même.

 

– Tu ne viens pas !

– Mais si, dans deux minutes, je suis là !

 

Il se précipite dans la chambre, se déshabille à la barbare, fait une boule des bas et du reste qu’il jette carrément par la fenêtre, puis rejoint son épouse. Sous la douche, ils s’embrassent, se caressent.

 

– Mais, où sont passés tes poils ?

– Ben, je me les suis rasés.

– T’as fait ça quand ?

– Hier, j’ai été dans un institut de beauté !

– Mais pourquoi ?

– C’est à la mode !

– Tu as fait ça, parce que c’est à la mode ? Ça m’étonne de toi !

– Disons que c’est Chanette qui me l’a suggéré, alors l’idée m’a amusé…

– Le jour où elle te dira de sauter du haut de la Tour Eiffel, tu le feras ?

– Dolorès !

– C’est marrant, c’est doux !

– Tu vois !

– En fait, ça fait moins viril, mais ça fait plus…

– Plus quoi ?

– Plus pervers ! Plaisante-t-elle

– Je n’avais peut-être pas besoin de ça alors.

 

Elle ne répond pas, elle est entre ses cuisses, elle lui suce la bite avec amour et conviction. Il se laisse faire, il bande très fort, mais se doute bien qu’elle n’a probablement aucunement l’envie qu’il jouisse dans sa bouche.

 

– Je voudrais que tu m’encules comme l’autre jour, mon chéri !

– Mais bien volontiers, ma chérie… mais on va pas faire ça ici, on va se cogner partout.

– On va se sécher un peu, passe-moi mon peignoir.

 

C’est alors que la sonnette d’entrée se fit entendre

 

– Merde qui c’est ? S’exclama Dolorès, allant ouvrir à l’intrus.

– Fais attention !

– T’inquiètes pas, je ne pense pas que ce soit Roger…

 

– C’était quoi ?

– Le gardien ! Il me dit qu’il y a des sous-vêtements qui sont tombés d’une fenêtre, il voulait savoir si c’était à nous !

– N’importe quoi ?

– Ce doit être normal, on vit une journée de folie et elle n’est pas tout à fait terminée ! Répond Dolorès.

– Bon on en était où ?

– On en était que tu avais le projet de m’enculer ?

– Comme une chienne ?

– Allez viens au lieu de dire des grossièretés.

 

Roger se réveille, commence à se demander ce qu’il fait ici sur la moquette, il a horriblement mal aux cheveux, il a aussi horriblement mal au cul, et il a très soif. Sur la table, il aperçoit sa bouteille de whisky et un verre ! Il se demande ce qu’il lui est arrivé, il est un buveur très modéré et n’est jamais ivre. Il y a un papier sur la table. Il le lit :

 

« Vous étiez passablement bourré cet après-midi, et assez agité, nous avons donc été obligé de demander qu’on vous raccompagne, menottes aux poignets, nous souhaitions être discrets, mais hélas, il y avait du monde dans votre escalier.

Il est bien évident que vos intentions violentes feront l’objet d’un dépôt d’une main courante auprès de la police. S’il devait arriver quelque chose de fâcheux à l’un d’entre-nous ou à nos proches, votre identification ne ferait aucune difficulté. »

 

Puis ce post-scriptum manuel :

 

« Très intéressant, votre disque dur, la prochaine fois que vous écrirez vos mémoires, mettez un mot de passe. »

 

Les événements lui revinrent en mémoire : la visite chez Chanette qui se transforme en guet-apens. On l’a fait boire… Cette curieuse salle toute en rouge et noir, et encombré d’instruments inquiétants. On veut le tuer, mais ils ne l’ont pas fait ! Pourquoi ? Sans doute parce qu’ils ont trouvé pire à lui faire ! Il va vers l’endroit où devrait être l’ordinateur, constate qu’on a embarqué l’unité centrale. Il s’affale sur le canapé, anéanti, dégoûté, il faudra qu’il trouve quelque chose pour se raccrocher à la vie. Il est conscient que sa période de déprime risque de durer longtemps. Que faire pour oublier ? Surtout ne pas boire, ou alors juste une goutte, allez juste une…

 

Huit jours plus tard

 

16 heures 30 : voilà que l’on sonne. Je peste parce que je suis occupée avec un soumis qui m’a payé pour rester jusqu’à mon départ. Et à 17 heures, j’ai rendez-vous avec Bertrand et Dolorès Boulanger. Je vais donc être obligée d’éconduire l’importun. Je n’aime pas trop cela, mais après tout, il n’a qu’à prendre rendez-vous comme les autres. J’ouvre et me retrouve devant… Anna-Gaëlle

 

– Bonjour toi, tu es un peu en avance…

 

On s’embrasse. Elle est en beauté aujourd’hui, pantalon noir en vinyle super collant et petit haut beige à fines bretelles.

 

– Je ne voulais surtout pas être en retard.

– Venant de toi, c’est tout à fait étonnant !

– Faut bien que j’essaie de corriger mes défauts…

– Je crois surtout que tu fantasmes à mort sur Bertrand.

– Ben oui, il est si beau ! Répliqua Anna.

– C’est un point de vue.

– Bon tu m’attends là, j’ai un soumis dans le donjon, je n’ai pas l’intention de le bâcler. Si Bertrand et sa nana se pointent je te laisse les recevoir.

 

Et c’est ainsi qu’une demi-heure plus tard, je retrouve Anna dans le salon, en train de papoter comme une pie avec Dolorès. Cette dernière n’a pas fait de recherche de toilettes : un jean et un pull en coton vieux rose légèrement décolleté, mais qu’est-ce qu’elle est belle ! Il a beaucoup de chance ce Bertrand, (qui pour le moment n’arrive pas à en place une) parce que même si je ne me trouve pas si mal que ça, je ne peux soutenir la comparaison.

 

– Bon on n’a pas pu faire vraiment les présentations la dernière fois, mais aujourd’hui, ce n’est peut-être pas la peine, tout le monde se connaît.

– Ben… et ton soumis ? Interroge Anna.

– Je l’ai gardé au chaud, on en aura sans doute besoin. Il n’est pas masqué, au fait vous voulez des masques ou vous vous en foutez ?

 

Personne ne veut de masque.

 

– Bon les filles, vous voulez juste regarder ou vous participez ?

– Pour l’instant, je regarde, mais est-ce que j’aurais le droit de changer d’avis ? Demande Dolorès.

– Bien sûr, et toi Anna ?

– Ben, moi c’est un peu pareil, je veux juste que tu me gardes ce jeune homme pour la fin… Si toutefois Dolorès est d’accord ?

– Vous avez mon accord ! Précise cette dernière.

– Heu, ça fera combien cette séance ? Demande Bertrand en sortant son portefeuille.

– Mais rien du tout, c’est Anna qui paie tout ! Bon à poil Bertrand !

 

Alors ? Suspense ! Bertrand a-t-il suivi mes instructions (mes conseils, dira-t-on) de se raser les poils et de porter des sous-vêtements féminins. Et dans ce cas, a-t-il prévenu sa femme ?

 

La tête de celle-ci quand elle aperçoit l’affublement de son époux ! Elle est d’ailleurs plus amusée que choquée, se couvrant le visage de sa main gauche, doigts écartés.

 

– Je rêve ! Commente-t-elle simplement.

– Hum qu’est-ce qu’il est beau votre mari ? S’exclame Anna

– Je ne me plains pas, mais on peut peut-être se tutoyer, vu les circonstances ?

– Il a un physique d’esclave ! Intervins-je sur le ton de la plaisanterie, Des tétons de femme, un cul de pédé !

– Tant mieux, c’est que du bonus ! Réplique Anna Gaëlle, décidemment incorrigible.

 

Bon, alors, il ne s’agit pas de se tromper de séance. On aurait pu avec Bertrand la préparer davantage, mais on ne l’a pas fait, il va donc falloir que j’improvise : l’objectif conjugué étant d’émoustiller madame et de lui montrer des choses qu’il lui sera difficile de faire à son mari, et le tout sans la choquer… Grande improvisation ? Non, j’ai quelques bonnes pistes quand même !

 

Pour l’instant, nous restons dans le salon, j’installe les deux femmes dans des fauteuils puis j’attaque Bertrand de façon assez classique, en lui passant un collier de chien, puis en lui tordant ses bouts de seins, sur lesquels je ne tarde pas à accrocher des pinces munies de poids. Bien sûr, la bandaison est tout de suite au rendez-vous.

 

– Vous avez vu comme il bande, cette petite salope ? Lançais-je à l’adresse des deux femmes.

 

Sourire amusé de la part de Dolorès, sourire concupiscant de la part d’Anna-Gaëlle qui doit déjà s’imaginer en train de lui sucer la biroute.

 

Je le fais marcher à quatre pattes, lui baisse sa culotte de femme, et ponctue son parcours de coups de martinet sur les fesses, tout cela avec une lenteur savamment calculée.

 

– Humm, ça m’excite, ça m’excite ! Confie Anna à sa voisine. Pas toi ?

– Oh ! Si ! La rassure la femme de Bertrand.

 

Du coup Anna lui met la main sur la cuisse. L’autre accueille cette privauté avec un sourire d’encouragement. J’ai l’impression que ça ne va pas tarder à devenir très chaud, cette affaire-là !

 

Histoire de garder l’initiative, je propose à ma copine de se faire lécher le cul par Bertrand. Comme prévu, elle n’hésite pas, elle fonce, retire son pantalon, sous lequel elle avait volontairement oublié de porter une culotte. Puis la voilà qui continue à se dessaper.

 

– Tu n’as pas besoin d’enlever le haut !

– Il faudra bien que je l’enlève à un moment ou à un autre. Comme ça se sera fait.

 

Implacable logique !

 

Et tandis que Bertrand lape le petit troufignon d’Anna, je décide par pure provocation de retirer mon corset afin de libérer mes nénés. J’en connais un qui va être content… Par contre la Dolorès ne va pas tarder à se demander ce qu’elle fabrique habillée au beau milieu de ces gens peu vêtus.

 

Je décide de mettre fin à cette petite séance de feuille de rose, au grand dam des deux protagonistes. Anna revient à sa place, interpelle ça voisine d’un :

 

– Alors ça t’a plu ?

 

L’autre ne répond que d’un sourire complice, mais mon amie se sentant encouragée, lui applique un bisou express sur les lèvres, puis refait illico une seconde tentative en lui roulant carrément une gamelle. Par jeu, je reprends le martinet et en envoie un coup sur les fesses nues d’Anna.

 

– Aïe ! Ça va pas, non ? Proteste-t-elle mollement.

– Excuse-moi, c’était trop tentant !

 

Et puis, bonne fille, me tournant vers Dolorès, je lui évite d’avoir à chercher un prétexte pour se déshabiller à son tour :

 

– Mets-toi donc à l’aise, ce sera mieux !

 

Effectivement, elle n’attendait que ça, et comme pendant qu’elle se déshabille, Anna lui fout la paix, j’en profite pour aller me chercher un joli gode ceinture, que je fais lécher à Bertrand qui se prête au jeu méticuleusement.

 

Chanette13e– T’aime ça lécher des bites ? Hein, esclave ?

– Oui, maîtresse !

– Tu sais que je t’en ai réservé une vraie, dans le donjon ? Tu vas bien la sucer et ta femme va te regarder.

– Oui, maîtresse !

 

J’interpelle sa femme. Elle est maintenant complètement nue, le corps est intégralement halé, la silhouette est parfaite, les seins parfaits… Impressionnant !

 

– Tu l’as déjà vu en train de sucer des bites, ton mari ?

– Il y a bien longtemps, oui ! Dans un sauna.

– Et ça t’a fait quoi ?

– Ça m’a excité !

 

Tout va bien, les deux femmes sont redevenues sages, une sagesse toute relative puisqu’elles se tripotent mutuellement les cuisses. Je fais se retourner Bertrand et lui tartine l’anus de gel afin de bien pénétrer le gode… Quand je commence à m’enfoncer, Anna et Dolorès se sont enhardi, l’endroit qu’elles se tripotent étant situé, vraiment très, très en haut de la cuisse…

 

– Alors c’est bon ?

– Oui, maîtresse !

– « Oui, maîtresse ! Oui, maîtresse ! » Tu ne sais pas dire autre chose ? Dis que tu aimes ce que je te fais ?

– J’aime ce que vous me faites, maîtresse !

– Et je te fais quoi ?

– Vous me sodomisez, maîtresse !

– Tass, tps, on n’est pas chez le sexologue !

– Vous m’enculez, maîtresse !

– Ah quand même !

 

Les deux nanas s’excitent comme des puces ! Je me hâte de travailler le cul de Bertrand, car après on va passer dans le donjon…

 

– Allez tout le monde à côté !

 

La tête de Dolorès ! Le soumis attaché à la croix de Saint-André tout surpris de voir entrer autant de monde et qui se remet à bander ne l’impressionne pas plus que ça… par contre l’attirail. Je m’amuse à en rajouter une couche :

 

– Ah ! Ici il n’y a pas grand-chose pour s’asseoir, quoique ce petit tabouret n’est pas mal (il s’agit d’un petit trépied d’où surgit en plein milieu un gode vertical) où alors ça, proposais-je ne désignant la chaise percée qui me sert parfois à donner des douches dorées.

– On va rester debout, hein, ma bibiche ? La rassure Anna.

 

Je fais mettre Bertrand à genoux, puis je vais masturber un peu mon soumis afin qu’il bande de façon optimale.

 

– Alors, qu’est-ce que tu en dis ? Elle n’est pas gentille ta maîtresse de t’avoir mis au chaud une belle bite comme ça !

– Merci, maîtresse !

– Mais avant de la sucer, tu vas me le demander bien gentiment ?

– Maîtresse, me donnez-vous la permission de le sucer ?

– De sucer quoi ?

– De sucer son sexe…

– Tass, tps…

– De sucer sa bite !

– Je vais peut-être te faire plaisir ! Tu vas pouvoir le sucer, mais à une condition.

 

Il me regarde bizarrement, se demandant ce que je vais pouvoir encore inventer.

 

– Je veux qu’après, il t’encule.

 

A mon avis, il en meurt d’envie, mais n’a peut-être pas le désir de faire ça devant son épouse. Du coup il la regarde avec un air de chien battu.

 

– Ben quoi tu ne vas pas te dégonfler, maintenant ? Lui lance-t-elle.

– D’accord maîtresse !

 

Trente secondes après il avait la queue du soumis dans la bouche et s’en régalait.

 

– Allez suce bien ! L’encourageait Anna

– Tu vas voir à la maison, je vais te préparer une suite, tu vas sucer la bite du coiffeur et après tu me regarderas me faire enculer ! Lui lance sa femme, au comble de l’excitation.

 

Au bout de cinq minutes, je stoppe la fellation, j’encapote mon soumis et positionne Bertrand de façon semi couché sur le chevalet. L’introduction ayant été bien préparé par le gode, ça passe tout seul, l’autre effectuant des aller et retour frénétiques, le regard scotché sur les seins de Dolorès.

 

– Alors c’est bon ?

– Oui ! C’est bon maîtresse !

– Ça te plait de te faire enculer ?

– Oui, maîtresse !

– Et devant ta femme en plus !

 

Là, il ne sait plus quoi répondre… Le soumis accélère encore, son visage se crispe, il éjacule dans la capote et se retire laissant le cul de Bertrand, béant.

 

– Alors, ça t’a plu !

– Oui, maîtresse !

– Je ne suis plus ta maîtresse, la domination est finie, maintenant c’est quartier libre… et toi Dolorès ?

– Oh, moi, je suis trop excitée…

 

Mon soumis est ravi, il lance un « au revoir messieurs-dames » et je l’accompagne jusqu’à la petite salle d’attente où il a déposé ses affaires en échangeant deux trois mots avec lui.

 

Quand je reviens Anna est entre les jambes de Bertrand en train de le sucer, tandis que Dolorès regarde en se frottant le clito.

 

Il est extrêmement rare que je sois excitée dans le cadre de mon travail, mais il est vrai que cette fin d’après-midi est un peu particulière. Je me dirige carrément vers la femme de Bertrand.

 

– Tu sais que t’es vachement belle, toi !

– Merci, mais vous n’êtes pas mal non plus ! Répond-elle.

 

Madame est trop polie !

 

– On peut continuer à se tutoyer… je peux ? Demandais-je en ayant déjà la main sur son sein.

 

Pas un mot mais un grand sourire suivi d’une petite approbation de la tête. Du coup j’empaume ses deux seins, je cherche sa bouche, mais voilà qu’elle ferme les yeux et qu’elle lève le menton… Pas grave, j’ai tout mon temps. Je lui suce ses bouts de seins, érigés de désir, elle se pâme. Bon, c’est que je ne suis pas à l’aise, moi, je la prends par la main, et l’entraîne à côté sur le canapé. Du coup Anna cesse sa turlutte et nous suit, demandant à Bertrand de s’asseoir sur un fauteuil, pour ensuite le chevaucher telle une walkyrie sans aucune autre formalité.

 

Chanette13fC’est impressionnant et très troublant de voir Anna, désormais en sueur de monter et de descendre sur la bite de Bertrand, qui manifestement se retient de jouir trop rapidement.

 

Me voilà allongée sur Dolorès, elle est sur le dos, mon visage s’approche du sien et cette fois, elle ne refuse pas mon baiser. Il est fougueux, sauvage, baveux. Je réattaque ses bouts de seins, déjà elle se pâme, alors je descends en vitesse entre ses cuisses, c’est tout mouillé. J’aurais dû protéger mon canapé, tant pis, les grosses lèvres sont gonflées, j’écarte tout ça… me dit qu’on aurait dû se mettre en soixante-neuf… et qu’il n’est pas trop tard pour le faire. Hop je me retourne, lui file ma chatte à bouffer pendant que je lui titille le clito du bout de ma langue. Trop rapide, trente secondes après, Madame jouissait comme une damnée. Et moi alors ? J’attends qu’elle récupère. Elle m’indique qu’elle préférerait me sucer dessus plutôt que dessous. Ce n’est pas un problème, je m’allonge, je m’écarte et la laisse opérer. On sent qu’elle met du cœur à l’ouvrage, mais aussi qu’elle n’a pas dû faire ça trop souvent. J’aurais peut-être dû me faire lécher par Anna… Anna le feu aux joues qui continue à coulisser sur la pine de Bertrand. Ça sent le final, leur affaire ! Effectivement, Bertrand pousse un cri, Anna en pousse un autre, se dégage et ils se blottissent l’un contre l’autre pour se rouler un patin !

 

– Ta langue sur mon clito ! Demandais-je à Dolorès.

 

Elle le fait, et elle ne fait pas si mal que ça ! J’essaie de retarder l’instant fatal, mais j’y renonce, je me laisse aller et finit par jouir dans un râle. Un petit bisou pour finir, mais pas de gentil câlin, Dolorès n’est pas une romantique, on ne peut pas tout avoir.

 

Anna se précipite aux toilettes, Bertrand la suit.

 

– Ah ! Excuse-moi, je vais attendre.

– T’as envie de pisser ? lui demande ma copine.

– Ben oui !

– Pisse-moi dans la bouche , j’adore ça.

 

L’instant d’après Anna ressortit toute guillerette et s’approchait de moi.

 

– Bertrand m'a pissé dans la bouche, c’était délicieux, embrasse-moi, tu vas voir !

– Mais enfin, Anna !

– Ben quoi, c’est la fête ou pas ?

 

On s’est donc embrassées comme deux cochonnes !

 

Ensuite on s’est douché, on s’est débouché une bouteille de champagne… Dolorès paraissait ravie, Bertrand aussi et Anna n’en parlons pas ! Tout va donc pour le mieux !

 

Epilogue

 

Bertrand et Dolorès ont eu la drôle d’idée de vouloir restituer à Roger l’unité centrale de son ordinateur, après en avoir recopié le disque dur. Ils n’ont pu entrer chez lui et se sont entendu dire par une voisine « que ce monsieur, toujours très correct » était subitement devenu une éponge imbibée de boisson.

 

Bertrand a trouvé un nouveau poste dans le quartier de la Défense. Il s’est fait plus rare, nos horaires ne coïncidant pas. Mais ils nous ont invités, Anna et moi chez eux, j’ai apprécié l’invitation, l’excellent repas et l’ambiance où Dolorès, curieuse comme une vieille chatte, voulait tout savoir sur mon métier, mais avec un respect toujours présent. La soirée s’est terminée en brèves galipettes, fort ludiques, mais cela ne restera pas dans ma mémoire comme le principal souvenir de cette délicieuse soirée. Puis Bertrand a accepté, poussé par sa femme, obsédée par l’ombre de Roger, une mutation en province, on s’est un peu écrit, un peu téléphoné… Et puis le « loin des yeux, loin du cœur » a fait son travail de séparation.

 

FIN

 

© Chanette78@hotmail.fr

Chanette (Christine D’Esde) 4/2008

Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Ce récit a eu l’honneur d’être 1er prix de la meilleure nouvelle publié sur Vassilia en 2008

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 12:10

Chanette 13 Chanette et les banquiers par Chanette – 2 – Démission forcée

Chanette2

Le lundi suivant

 

Que pouvait donc bien lui vouloir Simon, pour le convoquer de façon si urgente, l’obligeant à annuler dans la précipitation sa réunion d’état-major ? Assise à côté de son interlocuteur, une femme mature, un peu boulotte, surmaquillée, mais pouvant encore plaire :

 

– Joëlle Schmidt, ma secrétaire !

– Enchanté.

– Monsieur Boulanger, je serais direct, nous ne souhaitons plus vous conserver dans notre effectif.

– Pardon ?

– Vous avez parfaitement entendu !

– Mais que me reproche-t-on ?

 

Simon soupira :

 

– Que quelqu’un de votre niveau se livre à des frasques dont la conséquence est une perte de relation importante, sans compter le préjudice en matière d’image de marque.

 

Bertrand devint blême ! Comment l’incident avec la mère Pinson avait-il pu atteindre ce niveau, c’est donc salaud de Morel qui l’avait donc chargé !

 

– J’hallucine ! Une cliente à moitié fêlée me confond avec quelqu’un d’autre, et vous voulez me virer !

– C’est bien pour ça que j’ai intercédé en votre faveur, vous ne serez donc pas révoqué, mais je vous propose une séparation à l’amiable, voici votre lettre de démission, il ne vous reste qu’à signer !

– Et vous vous imaginez que je vais le faire ?

– Sinon, ce sera la révocation !

– Et bien révoquez moi, vous allez entendre parler de moi !

– Monsieur Boulanger, j’ai cependant le pouvoir de faire quelque chose, j’ai la conviction que dans cette affaire on est parole contre parole et que la vôtre n’a pas vraiment été prise en considération.

– C’est le moins que l’on puisse dire…

– Si vous pouviez me signer cette petite déclaration, et je pourrais transformer cette sanction en simple mutation administrative !

– Ça reste une sanction ! Objecta Bertrand.

– Certaines personnes ont le bras très long, signez donc, vous vous en sortirez bien…

 

Trop de choses à la fois. Bertrand est au bord de la surcharge mentale, la procédure qu’on lui propose est anormale, il le sait, il soupçonne le piège, mais ne le matérialise pas. S’il ne signe pas, il est foutu, s’il signe il ne sait pas… Faire comme aux échecs, deviner ce que veut faire l’autre, il prend donc le risque de faire comme si Simon était sincère, il le regarde, cherche dans son visage un indice, ne trouve rien, alors, il lit le truc en diagonale :

 

« Je certifie sur l’honneur ne jamais m’être rendu au 55 de la rue des Saulniers, je n’ai donc pu y rencontrer ni Madame Pinson qui m’affirme m’y avoir croisé, ni aucun autre de ses occupants… »

 

Quand il signe, son pouls est si fort qu’il entend les cognements de son cœur dans sa poitrine !

 

– Et Bien voilà, dit Simon, j’espère que vous êtes sincère. Parce qu’à ce stade ce ne serait même plus du mensonge, mais du parjure !

 

Bertrand est blême, il regarde vers la mère Schmidt qui a l’air de s’amuser de la scène… Le piège va se refermer, mais quel est-il ? Il n’aurait pas dû signer, il le sait désormais.

 

– Rendez-moi ce papelard !

– Non c’est trop tard, mais ne vous inquiétez pas, on va régler ça en douceur !

 

Régler quoi ? Simon ouvre son tiroir sort une feuille, la tend à Bertrand, sur le papier sont imprimées deux photos horodatées : la première le montre entrant chez Chanette, la seconde sortant de chez elle, une heure après !

 

Roger ! L’espèce de salaud de Roger ! Tout s’écroule autour de Bertrand qui a soudain envie de laisser plantés là, Simon et sa secrétaire ripolinée.

 

– Je ne vous accable pas, l’être humain a ses faiblesses et ce qui vous est arrivé aurait pu m’arriver aussi. Signez votre démission, vous n’aurez aucun mal à retrouver du travail.

 

Comme un zombie, Bertrand, anéanti, signa !

 

– Voilà, je détruis ceci, ça ne sert plus à rien.

 

En le disant, Simon mis au panier la déclaration sur l’honneur, mais sans la déchirer ni la froisser, on n’est jamais trop prudent !

 

– J’avais préparé la lettre d’acceptation, elle précise que vous êtes dispensé d’effectuer votre mois de préavis. Je vais vous demander maintenant de suivre Joëlle Schmidt qui va s’occuper de régler avec vous certaines formalités administratives. Au revoir Monsieur Boulanger, je vous souhaite bonne chance.

 

Bertrand ne serra pas la main tendue et sortit du bureau sans un mot, suivant la secrétaire d’un pas de condamné à mort, apercevant à peine un imposant vigile qui s’éloignait d’un pas lent dans le couloir.

 

Alors la mère Schmidt pris son air important, chaussa ses lunettes, fit un sourire idiot et dégrafa les deux premiers boutons de son chemisier, laissant entrevoir l’échancrure de son soutien-gorge :

 

– Fais chaud ! Commenta-t-elle comme pour se justifier.

 

Bertrand ne pensait plus, partagé entre un sentiment d’accablement, et une poussée de haine envers Roger, Morel et la mère Pinson ! Comme il aurait eu envie de les bousiller, de les détruire comme on le fait dans les jeux de massacre de fêtes foraines. Son sang était gonflé d’adrénaline. Et l’autre pétasse qui lui exhibait ses nichons… Il eut soudain envie de la violer, de la faire payer pour les autres…

 

– Bien, on va régler tout ça, reprit-elle, c’est vraiment moche ce qui vous arrive ! Quelle idée d’aller payer pour coucher quand on est un si bel homme ! Parce que je suis persuadée que toutes les femmes sont prêtes à vous tomber dans les bras, non ?

– Vous aviez des papiers à me faire signer ? Tenta de couper Bertrand.

– Moi, je vous dis franchement, si j’avais 20 ans de moins, je n’hésiterais pas… Remarquez qu’il y en a beaucoup qui trouvent que j’ai encore de beaux restes…

 

En disant cela, elle dégrafe deux autres boutons, son chemisier est à présent très entrouvert.

 

– Vous jouez à quoi ?

– Je tente ma chance, au cas où ça vous intéresserait.

 

Bertrand bandait, la situation burlesque ou le surplus d’adrénaline ? Une furieuse envie de la prendre, là tout de suite sur le bureau.

 

– Tu veux les voir, mes nichons ? Insiste-t-elle.

– Vous m’avez l’air d’une sacrée salope ! Répond-il.

 

Elle prend ça pour une approbation et enlève son soutif dégageant deux gros seins laiteux aux tétons turgescents. Bertrand a le feu aux joues (pas qu’aux joues d’ailleurs). La mère Schmidt fait alors pivoter son fauteuil d’un quart de cercle.

 

– Viens les toucher !

 

Bertrand ne raisonne plus qu’avec sa bite. A cet appel il accourt, et ne tarde pas à malaxer les deux globes ainsi offerts… Sa bouche emplie de salive veut sa part et le voilà qu’il lèche, qu’il suce, qu’il tête. Elle profite d’une accalmie pour se relever, puis dans l’ordre : elle lui fourre la main sur sa braguette pour le chauffer un peu plus, verrouille la porte, revient vers lui, dégrafe la ceinture de son pantalon, le fait descendre, suivi du caleçon, et sans autre formalité lui engobe la bite. Bertrand est conscient d’être en pleine folie, il a à la fois envie de jouir violement et hâte que ça finisse.

 

Il sent son plaisir monter. Il a une envie irrésistible de la sauter, là sur le bureau comme une chienne. Il se dégage espérant qu’elle va le suivre dans son délire. Effectivement elle a compris.

 

– T’as une capote ? demande-t-elle.

– Non !

– Faut que ce soit les femmes qui pensent à tout décidément ! Lance-t-elle en fouillant dans un tiroir.

 

La jupe est rapidement retirée, elle retire ensuite ses collants, exhibant sa chatte trempée d’excitation.

 

– Tu aimerais bien me la bouffer, hein ? Mais on n’a pas le temps…

 

Elle fait le tour, actionne une radio qu’elle fait gueuler, s’installe à genoux dans le fauteuil visiteur, cambre ses fesses de façon obscène, et se barbouille l’entre fesse avec sa mouille

 

– Alors, il est encore consommable, mon vieux cul ? Allez viens !

 

Bertrand s’approche.

 

– Non pas dans la chatte, c’est pas pour toi. Viens dans mon cul ! Viens me foutre ta bonne bite dans mon cul.

 

Bertrand la ramone

 

– Allez vas-y, encule-moi. Bien, comme ça tu pourras dire qu’en quittant la banque tu t’es envoyé une vieille salope !

– Humpf, Humpf

– Vas-y ! Vas-y !

 

Il jouit, il lui semble bien que la mère Schmidt ait aussi pris son pied, mais il s’en fout. Elle conclut romantiquement en lui tendant un sachet de Kleenex.

 

Bertrand passa d’un moment à l’autre de l’hyperexcitation à la honte, il réajusta sa tenue, et attendit que secrétaire mature fasse de même, sans aucune allusion à ce qui venait de se passer, elle déclara :

 

– Bon, il faudrait que vous me disiez à quelle date vous comptez nous restituer la voiture de fonction, le téléphone portable, l’ordinateur portable…

 

Quel retour à la réalité !

 

– Pour l’appartement de fonction, vous avez un délai de trois mois… Je vais vous demander d’éviter de retourner à votre bureau, ne vous inquiétez pas pour vos affaires personnelles, on va vous les restituer par porteur…

 

Bertrand passa le reste de sa journée à errer dans les rues de la capitale, il ne mangea pas, et regretta amèrement de s’être laisser aller à ses instincts « bestiaux ». Il attendit la fin de l’après-midi pour rentrer chez lui et annoncer la nouvelle à son épouse.

 

– Une connerie ! Un mec qui blanchissait de l’argent dans mon ancienne agence, on m’a reproché de ne pas avoir mis en place les contrôles qui auraient permis de le confondre…

– C’était bien la peine de bosser comme un dingue jusqu’à minuit du soir !

– Ben oui !

– Et tu vas faire quoi ?

– Je vais contacter Michel, depuis le temps qu’il souhaite que je travaille dans sa boite…

 

Mardi : Roger

 

Roger jubilait. La nouvelle de la démission de Bertrand le comblait d’aise, même s’il aurait préféré qu’il soit révoqué comme un chien. En fait, comme tous les hyperactifs, il avait ses périodes de crise, et là il était vraiment en pleine crise, il lui fallait prolonger son plaisir en s’acharnant sur sa victime. Bertrand il allait l’écraser, et la maîtresse Chanette aussi.

 

Il déchanta quelque peu en choisissant de commencer par cette dernière : en effet, elle s’avéra être en règle avec le fisc et ne semblait pas gêner sa copropriété. Il lui faudrait donc faire quelque chose de plus compliqué, mais en attendant, il s’occuperait de Bertrand.

 

Il commença par envoyer une belle lettre anonyme à Madame Boulanger, celle-ci expliquait les vraies raisons de la démission de son époux, photos à l’appui ! En voilà un superbe motif de divorce dont il se délectait à l’avance.

 

Jeudi : Dolorès

 

Dolorès Boulanger ouvrit avec curiosité cette enveloppe marron écrite d’une plume de maniaque, elle lut le début, puis s’isola pour lire la suite !

 

– Quel con ! S’exclama-t-elle.

 

Elle ne parlait pas de Bertrand, mais du corbeau. Elle ne comprenait pas tout, mais deux évidences se dégageaient : Quelqu’un en voulait à mort à son mari, et d’autre part son époux s’était rendu chez une prostituée spécialisée dans la domination. Ces deux points méritaient des explications, des discussions, mais rien ne pressait. Si ce connard de corbeau pensait qu’il y avait là matière à rupture avec un mari qui lui apportait une aisance financière si confortable, il se foutait le doigt dans l’œil… jusqu’au cul…

 

Ce qui la souciait, c’est qu’elle ne pouvait savoir à quel genre de corbeau elle avait affaire, certains de ces cinglés s’arrêtent au premier envoi, se contentant de fantasmer sur les résultats escomptés, mais d’autres s’acharnent.

 

Vendredi

 

Roger n’allait pas bien, il se sentait frustré sur cette affaire. Si pour lui, le résultat de sa lettre anonyme que Madame Boulanger avait maintenant reçue, ne faisait aucun doute, il enrageait de ne pouvoir en être le spectateur. Sans plan précis, il se dit alors que la chance, la chance qui l’avait si souvent aidé pourrait l’aider encore une fois. Il décida donc de se mettre en planque à la sortie de l’immeuble de Bertrand.

 

Et là, première déconvenue, puisque s’agissant d’une construction moderne avec parking souterrain, il ne pouvait savoir s’il sortirait par le garage ou par l’entrée principale. Il choisit de se garer à un endroit d’où il pourrait surveiller cette dernière.

 

« S’ils sortent ensemble, je les file, si Bertrand sort seul et s’il est en tenue de ville, cela pourrait dire qu’il va faire quelque chose d’important, et je le file, sinon je vais voir à quoi ressemble Madame ! »

 

Vers 10 heures et demie, Bertrand sort, il est en jogging, Roger se débarrasse de sa cravate et de sa veste, sort de son véhicule, piste sa cible quelques instants, puis le voyant prendre le métro, change complètement de plan, s’en va chez le fleuriste du coin, achète quinze roses, demande que l’on y incorpore une petite carte sur laquelle il griffonne quelques mots, puis revient son bouquet à la main vers l’immeuble des Boulanger.

 

– C’est le fleuriste ! Annonce Roger dans l’Interphone.

 

Dolorès ouvre par réflexe…. Et quelques instants plus tard, se retrouve avec quinze roses dans les bras

 

– Mais qui c’est qui m’envoie ça ?

– Il y a une carte à l’intérieur, je crois, indique Roger.

 

Pour ce dernier, le but est atteint, il souhaitait savoir à quoi ressemblait Dolorès Boulanger, il le sait désormais, laissant Dolorès interloquée, il est vrai que l’image de ce curieux livreur sur le retour, laid comme un pou avec ses verrues, en chemise blanche et pantalon de tergal a quelque chose d’incongru, mais présentement moins que ce bouquet. Nerveusement elle découpe la cellophane, découvrant la carte-lettre.

 

« En souvenir de notre rencontre. Bernard ! »

 

Elle a beau chercher, aucun des rares Bernard qu’elle a pu connaître ne peut avoir de raison de lui envoyer des fleurs ! Ce ne peut donc être qu’une erreur du livreur. Sur la carte, il y a l’enseigne de la boutique, et son téléphone. C’est le fleuriste du coin, ça tombe très bien, Dolorès y est bonne cliente.

 

– Allô, bonjour, c’est Madame Boulanger, dites voir, votre livreur s’est planté, il m’a livré un bouquet qui n’est pas pour moi ! S’il pouvait venir le récupérer avant que je parte en courses !

– Hein, vous voulez parler de la couronne ?

– Non ce sont des roses !

– Attendez, notre livreur n’a pas livré de roses.

– Ben, si, il y a même la carte du magasin à l’intérieur !

– Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Attendez un instant je me renseigne.

 

Puis quelques secondes plus tard,

 

– Y’a bien un client qui nous a acheté quinze roses tout à l’heure mais il n’a pas demandé de livraison !

– Ça vous embête de me passer votre vendeuse ?

– Non pas du tout !

– Oui, bonjour mademoiselle, vous rappelez-vous à quoi ressemblait le type qui vous a acheté 15 roses tout à l’heure ? Je veux dire, vous pourriez le décrire ?

– Euh !

 

La vendeuse hésita… Dire tout de go à son interlocutrice qu’il était laid comme un pou risquait peut-être de la vexer, il s’agissait peut-être d’un parent à elle.

 

– J’ai pas trop fait attention…

– Ecoutez, je suis sans doute victime d’une très mauvaise farce, si vous pouviez faire un effort.

– Une personne pas trop grande, pas très jeune, rien de spécial, il m’a juste demandé une carte pour écrire un petit mot…

 

Ainsi, le faux livreur était aussi l’acheteur ! Dolorès se perdait en conjectures. L’acte considéré en lui-même n’avait aucun sens, il en prendrait sans doute un, une fois intégré à ensemble plus vaste. Voilà qui devenait angoissant ! Elle examina une nouvelle fois la petite carte. Bernard, Bernard ? Qui pouvait être ce Bernard ? Pourtant cette écriture lui disait vaguement quelque chose, une écriture de maniaque, une… Tilt ! Elle se précipite vers le petit placard dans lequel elle a rangé la lettre du corbeau, sort l’enveloppe… La comparaison est évidente ! Ainsi, l’autre abruti continuait ses manigances, mais pourquoi ces fleurs ? S’inquiéta Dolorès. Cette fois ça devenait grave et il n’était plus question d’attendre. Elle parlerait de tout ça avec Bertrand à son retour de Vincennes où il était parti courir.

 

13 heures : Roger qui est resté en faction voit Bertrand rentrer.

 

Dolorès attend son mari de pied ferme, elle a préparé ses mots, elle sait que ça va être dur, car si pour elle des explications deviennent indispensables, elle n’en est pas au point d’engager une dynamique de rupture…

 

– Bertrand…

– Excuse-moi chérie, j’ai pas le temps de bouffer, il y a eu une panne dans le métro, je vais prendre une douche et me changer, j’ai rendez-vous avec Michel à 14 heures, je vais être à la bourre !

 

Dolorès fit un effort considérable et réussit à prendre sur elle ! Il était inutile de discuter dans la précipitation, il était inutile de stresser son mari avant un rendez-vous aussi important, mais il ne perdait rien pour attendre.

 

Quand Bertrand sort de chez lui, costume impeccable et petit cartable contenant les documents qu’on risque de lui demander, Roger décide de le suivre, la filature est facile, l’essentiel du parcours s’effectuant en métro !

 

Roger voit sa cible entrer à la banque Lavoine… Il patiente…

 

Pour Bertrand l’entretien n’est qu’une formalité, il en est de même pour son interlocuteur.

 

– Alors décidé à franchir le pas ?

– Oui, j’en ai marre de cette boite, on ne fait plus confiance à personne, il faut tout justifier en permanence, tout le monde surveille tout le monde, ras le bol de chez ras le bol.

– Ça ne m’étonne pas, mais rassure-toi, en ce qui nous concerne on n’en est pas là ! Tu veux quoi comme salaire ?

– Je gagnais Xxx euros au Crédit du Sud

– Ça me parait raisonnable et tu es libre quand ?

– Je n’ai que ma lettre de démission à remettre, mentit Bertrand, je ne ferais pas le mois de préavis…

 

Bref, Bertrand était donc quasi embauché, nonobstant quelques formalités administratives… Et Michel poussa la courtoisie jusqu’à accompagner son ami jusqu’à la porte de l’établissement où ils se quittèrent d’une poignée de main des plus chaleureuses.

 

Roger s’amusa ! Il savait ce qu’il lui restait à faire… Finalement la journée était bonne… Il suivit de nouveau Bertrand alors qu’il reprenait le métro, il comprit alors qu’il se dirigeait vers le studio de Chanette, il laissa tomber, changea de direction et retourna au pied de l’immeuble de Dolorès et de Bertrand afin d’y récupérer son véhicule. Une fois sur place, il décida de rester encore un peu, pour voir…

 

Deuxième séance

 

Bertrand m’a téléphoné ce matin, j’avais un trou à 16 heures, je lui ai proposé ce rendez-vous. Il a l’air beaucoup moins stressé que la dernière fois, il paraît même joyeux ! Mais toujours la même façon de me regarder, en me dévorant les yeux !

 

– Alors mon biquet, on est revenu chercher des petites misères ?

 

Et en disant cela, je lui pince les tétons à travers sa chemise, il se pâme. Je lui demande de se mettre nu, et lui passe un collier de chien.

 

– Comme tu aimes bien les petites pinces, on va commencer par ça.

 

Je fixe les pinces, j’accroche des poids, mais cette fois au lieu de jouer avec, je lui demande de se mettre en position de chien et je le trimbale dans l’appartement, les poids se mettent à faire des mouvements de pendule tirant sur ses tétons au fur et à mesure qu’il avance. Il fait la grimace, mais il bande. Je m’assois dans mon grand fauteuil.

 

– Tu vas adorer les pieds de ta maîtresse. Commence par me retirer mes bottes.

 

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Il s’y prend comme un pied (c’est le cas de le dire) mais il y arrive. J’ai gainé mes jambes de bas résilles donc pas besoin de les enlever.

 

– Lèche ! Lèche mes pieds.

 

Il le fait, mais ça manque de conviction, ça fait rien je le fais poireauter, trois minutes pour le pied droit, la même chose pour le pied gauche.

 

– Mieux que ça, suce mon gros orteil, suce-le comme si c’était une petite bite.

 

Miracle de la communication, voilà qu’il y met de l’ardeur… Du coup je sais ce que je vais faire tout à l’heure… La domination c’est comme le jazz, des thèmes classiques et beaucoup d’improvisation.

 

– C’est bien, tu es un bon esclave, relève-toi, mets tes mains sur le rebord de la table et tends bien tes fesses que je puisse m’en occuper… Non pas comme ça, éloigne tes pieds, mieux que ça, voilà…

 

Quelques claques à la main avant de prendre le martinet. Puis je lui rougis consciemment le cul. A chaque coup, les poids accrochés aux pinces tirent sur la chair de ses tétons. Le pauvre biquet, j’en ai mal pour lui. Mais bon, il bande et il est content, n’est-ce pas le principal ? J’arrête ma flagellation et lui demande de ne pas bouger. Je me protège la main droite avec un gant en latex, lui met une noisette de gel sur l’anus, et je rentre carrément deux doigts.

 

– T’aimes ça ?

– Oui, maîtresse !

– Ce n’est qu’un début, tu vas avoir autre chose après.

 

Il ne répond pas, je continue à le doigter pendant quelques minutes, puis je lui demande de nouveau de ne pas bouger pendant que je m’harnache d’un gode-ceinture. J’ai choisi le petit modèle pour cette première fois. Je le fais se retourner pour lui retirer les pinces. Il a les tétons tous rouges et douloureux

 

– Allez suce ! Suce ma bite, et après je vais te la foutre dans le cul !

– Oui maîtresse ! Approuve-t-il en toute humilité.

 

Et le voilà en train de me sucer mon gode en latex, il fantasme vraiment sur ce qu’il fait, léchouillant le gland, lapant la verge, se l’introduisant goulûment dans la bouche.

 

– Humm, dommage que je n’ai pas un autre soumis dans le donjon, je t’aurais fait faire des trucs avec… Quoique. Attends… (Je fais semblant de vérifier mon agenda). Non le gars qui vient à 17 heures, c’est pas son truc, celui de 18 heures non plus… C’est bête j’en ai eu deux en début d’après-midi, l’un des deux était travesti, ils se sont sucés, ils se sont enculés. Ça t’aurait plu de voir ça… et de participer bien sûr ?

– Pourquoi pas, maîtresse ?

 

Bien sûr pour répondre, il doit arrêter de sucer le gode.

 

– Dis donc, je ne t’ai pas donné l’autorisation d’arrêter de me lécher la bite

– Pardon maîtresse !

– Pour la peine, je vais te cracher dans la gueule ! Allez, ouvre, ou plutôt non, c’est toi qui va me le demander !

– Maîtresse, punissez-moi, crachez-moi dessus !

 

Après ces petites fantaisies, je le fais se retourner. Je remets un peu de gel à l’endroit stratégique et j’enfonce le machin. J’y vais doucement, une mauvaise sodo peut parfois provoquer chez certains un rejet définitif de la pratique pour la suite. Mais là il y met du sien, il ouvre son cul, tant et si bien que l’objet finit par y entrer intégralement.

 

– C’est bon ?

– Oui, maîtresse !

– Ça te plaît de te faire enculer ?

– C’est bon maîtresse !

– Oui, j’avais compris, mais tu ne réponds pas à la question.

– Tout ce que vous me faites, c’est bon, Maîtresse !

 

Bon, n’insistons pas. Je le lime pendant plusieurs minutes et il se pâme de plaisir. La plupart des mecs (mais pas tous) ne bandent plus quand on les sodomise. Le frottement sur la prostate prend alors le relais du plaisir classique et parfois le type peut avoir une éjaculation sans saccade et sans érection… Mais ce n’est peut-être pas ce qu’est venu chercher ce gentil monsieur. Je me retire donc :

 

– Et si je te le refaisais lécher maintenant ?

 

Pas de réponse.

 

– Tu m’a pourtant dit que tout ce que je te faisais, c’était bon… Et puis c’est assez courant ce genre de choses.

 

J’ai conscience de le mettre dans l’embarras. Il faut voir les yeux de chien battu qu’il me fait. Mais ça participe aussi à la fidélisation du client, comme je ne vais pas continuer dans cette voie, il intégrera le fait que je ne force pas quelqu’un à faire ce qu’il n’a pas vraiment envie de faire.

 

– Tu veux jouir comment ?

– On ne peut faire que de la domination ?

– Ben, oui !

– Je pourrais me branler en vous regardant ?

– Ça me paraît une excellente idée !

– Euh si possible…

– Si possible quoi ?

– J’aurais tant aimé voir vos seins.

– Humm, demandé comme ça, je ne peux décemment pas refuser.

 

Bien joué, le mec est trop content, il n’y croyait pas, je lui montre mes nénés, tandis qu’il s’astique comme un malade.

 

– Et n’en fous pas partout, sinon je te fais lécher !

 

Il y a des amateurs de ce genre de choses, mais pas lui, Gentiment, pour ne pas en mettre par terre il jouit en refermant ses mains sur son sexe.

 

– Merci, maîtresse ! Merci ! Merci beaucoup !

 

Celui-là, si après tout ça il ne devient pas un de mes clients réguliers, je me fais bonne sœur !

 

Bertrand Boulanger rentra en fin d’après-midi, cette fois Dolorès n’eut aucune raison de retarder de nouveau sa demande d’explications :

 

– Bertrand assis-toi, faut qu’on cause !

– C’est grave ?

– C’est toi qui vas me le dire !

 

Ouf ! Voilà qui écartait déjà pas mal de sujets potentiels…

 

– Bertrand, je ne sais pas trop ce que tu as fabriqué pour te faire virer du Crédit du Sud…

– On ne m’a pas viré, on m’a forcé à démissionner !

– C’est pareil ! Mais laisse-moi parler, ce dont je suis sûre c’est que tu t’es fait un ennemi dangereux… Un mec qui veut ta peau !

– Hein ?

– Ne fait pas l’innocent ! Mais là où ça ne va plus du tout c’est que maintenant, il s’en prend à moi !

– Dolorès, je ne comprends rien de rien à ce que tu me racontes !

 

Elle s’efforça alors de retrouver un certain calme pour lui dire :

 

– J’ai toujours considéré qu’être en couple, ça voulait dire partager les emmerdes, et essayer de les résoudre ensemble ! Si tu n’es plus d’accord avec ça, ou si tu ne veux plus me faire confiance, j’en tirerais les conséquences ! Est-ce qu’on en est là ?

 

Bertrand n’en menait pas large, son épouse donnait l’impression d’en savoir davantage que ce qu’il avait bien voulu lui dire sur les raisons de son éviction du Crédit du Sud. Mais comment la chose pouvait-elle être possible ?

 

– Dolorès, je suis d’accord avec ce que tu dis, et j’ai confiance en toi, mais apparemment tu ne m’as pas tout dit, et pour l’instant je ne comprends pas !

– Attends, je vais te rafraîchir la mémoire :

 

Elle se dirigea alors vers son placard, en sortit l’enveloppe que lui avait adressé le corbeau et la lui tendit. Sur ses injonctions, il l’ouvrit redécouvrant avec stupéfaction les photos prises par la caméra de Roger, blême, il parcourut la lettre d’accompagnement ! Pour quelle raison Roger s’acharnait-il ainsi contre lui, tentant de briser son ménage ? Parfois le cerveau fonctionne très vite. Il fallait qu’il prenne une position maintenant, il fallait aussi éviter la crise, ce genre de situation où tout le monde hurle et où personne ne s’écoute, que faire ? Crier à la machination ou tout déballer. Il choisit cette dernière solution.

 

– Je suis tombé amoureux d’une nana, une espèce de coup de foudre, le reste c’est un enchaînement de circonstances…

 

Et il raconta, tout… Ou presque.

 

– T’es vraiment tombé sur la tête ! Soupira Dolorès

– Oui, concéda-t-il !

– Et pourquoi tu ne m’as pas dit la vérité !

– Je ne voulais pas te faire de peine…

– De la peine ? Non ! Mais par contre je ne te comprends pas, quand tu as compris le métier que faisait cette nana, pourquoi tu n’as pas laissé tomber ?

– Je ne sais pas répondre !

– Et c’était bien ? Ironisa-t-elle.

– Ecoute Dolorès, ce n’est peut-être pas…

– C’était bien ou c’était pas bien ?

– C’était nouveau, surtout !

– Je t’en foutrais moi du « c’était nouveau », et tu l’as vue combien de fois ?

 

Il faillit mentir, mais se dit qu’elle pouvait savoir des choses, peut-être était-il suivi ? Il lui avoua l’avoir vue cet après-midi !

 

– Il va falloir que tu choisisses, elle ou moi, on a toujours dit qu’on se tolérerait des écarts tant qu’ils ne débouchent pas sur des relations amant-maîtresse.

– Mais Dolorès, ce n’est pas ma maîtresse ! J’y touche à peine ! On ne baise même pas, et je ne suis rien pour elle, juste un client !

– Alors pourquoi tu y vas ?

 

Bertrand pris une profonde aspiration, avant de répondre :

 

– Je veux bien essayer de te répondre, mais en fait j’en sais trop rien, mais on peut essayer d’en discuter, calmement, sans s’engueuler…

– Mais je ne t’engueule pas, je ne suis même pas vraiment fâchée, ce que je veux c’est comprendre.

– Si on en discutait au restaurant.

– Quelle idée bizarre ? C’est tout à fait toi, ça ? Il faut encore que je te dise une chose !

 

Elle marqua une pause, ménageant un inutile suspense :

 

– Tu vois les fleurs là, ben c’est ton Roger qui me les a offertes !

– Quoi ?

 

Elle raconta :

 

– Je ne comprends pas ! Je ne comprends rien ! Déjà je me demande pourquoi il s’acharne comme ça sur moi en essayant de démolir notre couple, le fait de m’avoir fait virer ne lui suffit donc pas à ce salaud ? Je m’en vais le retrouver et lui éclater la gueule à ce conard !

– On se calme !

– Mais les fleurs, c’est quoi cette histoire ?

– C’est ce que je voudrais bien savoir, figure-toi !

– Il voulait peut-être te séduire ?

 

Dolorès ne put s’empêcher d’éclater de rire devant cette réponse idiote.

 

– Il ne serait pas parti si vite, dans ce cas ! Plaisanta-t-elle

– Normal, il ne s’attendait pas à rencontrer une femme aussi belle, il est donc reparti la queue basse en se disant qu’il n’avait aucune chance.

– Tu me fais quoi, là, une déclaration ?

– On peut le prendre comme ça, je t’aime toujours Dolorès… Je n’ai jamais cessé de t’aimer.

– Malgré la Chanette ?

– Malgré la Chanette !

– Viens m’embrasser !

 

Le baiser est fougueux comme la dernière fois. Bertrand bande et Dolorès s’en aperçoit.

 

– Qu’est-ce qu’elle te fait que je ne t’ai jamais fait ?

– La question n’est pas là ! Je t’ai dit que c’était un coup de foudre.

– Tu crois vraiment qu’on peut aimer deux personnes en même temps ?

– J’en suis persuadé !

– Elle est raide ta queue !

– Ce doit être ma période de rut !

– Alors tu me réponds ? Qu’est-ce qu’elle te fait que je ne t’ai jamais fait ?

– Elle m’a foutu un gode dans le cul !

– Ben, moi aussi je t’ai fait ça un jour…

– Oui, mais c’était un petit gode comme ça, pour jouer cinq minutes, elle, elle m’a sodomisé avec un machin qui ressemblait à une bite ne plastique !

– Non ?

– Si !

– Et tu as aimé ?

– Oui, c’était pas mal !

– Et si ça avait été une vraie bite ?

– Elle me l’a proposé !

– Tu as refusé ?

– Non j’essaierais bien ! Quand on est allé au sauna j’ai bien sucé des bites devant toi, c’est mon côté bi, je ne l’avais jamais vraiment jamais exploité !

– Tu m’as pourtant dit que tu serais incapable d’embrasser un mec.

– Incapable, c’est un grand mot, mais ce n’est pas du tout dans mes fantasmes.

– Par contre les bites, c’est dans tes fantasmes ?

– On va dire ça comme ça !

– Et il y a autre chose que je ne t’ai jamais fait ?

– En fait j’aimerais te parler du contraire !

– Le contraire ?

– Oui, il y a des choses que tu me fais et qu’elle ne fera sans doute jamais !

– Quoi ?

– Me sucer, la baiser, la sodomiser…

– Alors pourquoi tu y vas ?

– Pour voir son visage ! Tout à l’heure, je me suis branlé devant son visage, enfin devant son visage et sa poitrine.

– T’es vraiment un drôle de mec !

– Et puis t’as besoin de me demander tout ça, je ne te demande pas ce que tu fais avec ton amant. Répliqua Bertrand.

– J’ai pas de liaison, tu le sais bien, dès fois je m’envoie des mecs, ça me rassure sur mon pouvoir de séduction… et puis j’aime bien changer de bite de temps en temps… tu en as d’autres des questions à la con comme ça ?

– Oui j’en ai une !

– On peut savoir ?

– J’ai envie de toi, là tout de suite, ça te dit ?

– Oui, mon gros salaud !

 

Et, sans un mot ils se dirigèrent tous deux vers la chambre où ils se déshabillèrent. Dolorès se mit en levrette dans une pose volontairement obscène.

 

– La vue te convient ?

– Je crois que je vais y goûter à la vue ! Répondit Bertrand avançant son visage vers ce splendide fessier.

 

Il pelote les fesses de son épouse, et leur donne des petites tapes.

 

– Et oh, je ne t’ai pas demandé de me donner la fessée !

– Juste un peu !

– Alors d’accord, juste un peu.

 

Rapidement, elle lui demande d’arrêter :

 

– C’est décidément pas trop mon truc, je préfère quand c’est moi qui tape. Recule-toi d’un mètre.

– Me reculer ? Pourquoi donc ? S’étonne-t-il, mais il obéit.

 

Dolorès se cambre de nouveau. Le spectacle de ces deux globes magnifiques au milieu desquels s’exposent en une superposition provocante, l’abricot humide de son sexe et l’œillet brun, sec et fripée de son anus.

 

Bertrand eut envie de se précipiter sur cette invitation à la luxure, mais par jeu attendit que son épouse dispose.

 

– Alors, il est comment mon cul ?

– Bandant !

– J’espère bien qu’il est bandant ! Est-ce qu’il est plus beau que celui de ta pute ?

– Je ne sais pas, je ne l’ai jamais vue comme ça !

– Elle ne te fait pas voir son cul ?

– Ben, non !

– Elle est vraiment nulle cette pétasse ! Viens me lécher le cul !

 

Bertrand ne se le fit pas dire deux fois, et approcha la pointe de sa langue de l’orifice marron en la faisant virevolter !

 

– Mieux que ça ! Le coiffeur, il me lèche mieux que toi !

– Tu t’es fait lécher le cul par le coiffeur ?

– Bien sûr, et par sa femme aussi !

– Je rêve !

– Non, non, tiens, ça me fait penser, il faudrait qu’on fasse un truc tous les quatre, sa femme m’a dit qu’il aimait sucer des bites.

– Dolorès, tu vas bien ?

– Lèche-moi, Bertrand, on discutera après !

 

Il se remit donc à sa feuille de rose, encore plus excité qu’auparavant en raison des propos de son épouse.

 

– Ça devient bon, continue encore une minute ou deux, et après tu m’encules !

 

Fou de désir, il changea alors de position, approchant son dard de sa cible !

 

– Ho ! Je t’ai dit de continuer deux minutes à me lécher ! Protesta son épouse.

– Je ne peux plus tenir !

– Bertrand, s’il te plait, fais comme je t’ai dit.

 

Il se résigna à continuer à lui lécher le fion pendant une bonne minute, puis n’y tenant plus fit une nouvelle tentative d’approche, dirigeant la verge bandée et prête à exploser vers l’anus entrouvert. Il s’y enfonça avec autant de rage que de détermination, et se mit à coulisser avec une énergie et une vigueur qui n’était pas si courante chez lui.

 

– C’est bon, là tu la sens bien ?

– Ouiiii ! Tu ne lui as jamais fait ça à ta pute ?

– Tais-toi ! … Oh, là là, je vais venir !

– Et bien viens !

 

Bertrand, le visage congestionné, éjacula dans ses tripes, puis retira son sexe avec un bruit de bouchon, tandis que sa femme se pâmait !

 

– Salaud, tu m’as fait jouir par le cul !

– C’était mieux qu’avec le coiffeur ?

– Ça n’a rien à voir ! Toi je t’aime !

– Mais moi aussi, tu le sais bien !

 

Ils s’embrassèrent alors longtemps dans un grand élan de tendresse réciproque.

 

– Tu vas retourner la voir, ta Chanette ?

– A quoi bon te mentir ! J’ai besoin de la voir, je ne sais pas combien de temps ça durera, mais en ce moment j’ai besoin de la voir !

– Tu es son esclave, alors ?

– Oui, on joue à l’esclave et à la maîtresse.

– J’aimerais bien vous voir tous les deux jouer à vos petites fantaisies.

– Tu parles sérieusement ?

– Sérieusement, je ne sais pas, c’était une idée en l’air, mais pourquoi pas après tout ? Elle serait d’accord ?

– Je sais pas, je peux toujours lui en parler.

– Et bien d’accord, parle-lui-en ! Ce pourrait être marrant.

 

Un peu plus tard

 

– C’est bien joli tout ça, mais il va falloir qu’on prenne des décisions, on ne va pas continuer à rester passif devant ce salaud de Roger !

– Je ne pense pas qu’une plainte soit recevable, mais on peut quand même aller voir les flics pour leur en parler, sinon on peut toujours prendre un détective privé.

– On fait ça demain ?

– OK ! Bon qu’est-ce qu’on fait ? On va au restaurant ?

– Mais bien sûr, mon chéri !

 

Roger

 

Roger s’était replacé en faction devant l’immeuble des époux Boulanger. La journée s’était pour lui bien passée, peut-être trouverait-il encore quelque chose à se mettre sous la dent. Il se fixa donc 20 heures comme limite. Mais vers 19 h 15, il se demanda s’il était en train de rêver quand il vit Dolorès et Bertrand sortir de l’immeuble bras dessus, bras dessous, apparemment d’excellente humeur et ne donnant absolument pas l’impression d’être en froid !

 

– Merde, elle n’a pas reçu ma lettre ! Pesta-t-il !

 

Il les suivit jusqu’à l’entrée d’un restaurant, puis décida d’entrer ! Que s’était-il passé ? Une erreur ou un défaut de distribution de la poste ? Ou alors, le courrier avait été ouvert par Bertrand qui l’avait bien sûr détruit. Il savait donc ce qui lui restait à faire : il ne s’attabla pas et quitta le restaurant, puis rentré chez lui, il sélectionna deux jeux de photocopies, tapa une petite lettre qu’il annexa au premier jeu, puis écrivit deux enveloppes, la première à l’adresse de la Banque Lavoine, la seconde avec simplement le nom de Dolorès Boulanger, il dîna devant la télé, puis s’endormit d’un sommeil apaisé.

 

Samedi

 

Le lendemain, Roger déposa directement la première enveloppe dans la boite aux lettres de la Banque Lavoine, puis se dirigea de nouveau vers l’immeuble des Boulanger.

 

– « La chance est avec moi ! » se dit-il quand il vit Dolorès sortir seule vers 10 heures.

 

Roger suivit Dolorès qui pénétra dans un marché animé et bruyant dans lequel les gens se gênaient dans les travées trop étroites. Super, se dit-il, ce lieu lui semblait parfait pour réaliser son plan. Il attendit qu’elle pile devant un étal, puis avisa un gamin qui traînait par-là, alors qu’il aurait sans doute dû être à l’école.

 

– Dis-moi, petit, ça te dirait de gagner 10 euros ?

 

Le gosse leva des grands yeux étonnés :

 

– Ça dépend pourquoi !

– C’est tout simple, je voudrais faire une farce à une amie, il faut juste lui donner cette enveloppe et tu te sauves en vitesse !

– C’est tout ?

– Oui !

– C’est loin ?

– Non c’est la belle dame là-bas qui est devant les tomates !

– D’accord passe-moi l’enveloppe et la tune, répondit le môme, scandalisant Roger par ce passage au tutoiement.

 

L’ancien flic se planqua afin de surveiller la manœuvre. Le gosse aborda brièvement Dolorès

 

– Y’a un monsieur qui m’a demandé de vous donner ça !

– Hein quoi ? Quel monsieur ? Il est où ? Demanda Dolorès, alors que le gamin s’était déjà envolé !

 

Elle reconnut de suite l’écriture de Roger, l’inévitable Roger, crut le reconnaître un peu plus loin dans la travée, se mit à courir entraînant un cri de colère du maraîcher :

 

– Et vos tomates ?

 

Dolorès cru rattraper le bonhomme, mais ce n’était pas lui, elle chercha avant de réaliser que c’était peut-être elle qui était suivie, elle se retourna donc, mais ne vit personne…

 

C’est que Roger était un pro. Un peu déboussolé néanmoins, car il lui apparaissait qu’elle aurait dû commencer par ouvrir l’enveloppe au lieu de chercher à rejoindre celui qui lui avait adressé.

 

Dolorès finit par sortir du marché se disant qu’elle aurait plus de chance de démasquer son suiveur en terrain découvert, elle commença par emprunter une rue dont le stationnement était réservé les jours de marchés aux véhicules des forains, et qui allait lui permettre de piéger Roger, car un peu plus loin, elle prendrait une rue dégagée, puis une autre… Chemin faisant, elle ouvrit l’enveloppe, et en extirpa les deux feuilles qu’elle contenait. Elle pila de surprise : le contenu était rigoureusement identique au premier envoi ! Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? A part manifester sa présence, son exécrable présence ? De rage, elle déchira tout cela en mille morceaux qu’elle abandonna dans la première poubelle venue.

 

Roger, planqué derrière un camion ne comprenait pas. La réaction de Dolorès Boulanger n’était pour lui pas celle d’une femme normale. N’importe qui d’autre aurait gardé soigneusement ce courrier pour en faire la pièce maîtresse de l’inévitable affrontement avec l’époux ! Et là visiblement, elle s’en foutait. Peut-être qu’alors le couple Boulanger était de ceux qui vivent ensemble pour des raisons qui leur sont propres, mais qui se foutent mutuellement de ce que fait l’autre ?

 

– Encore une salope ! S’écria-t-il avant de rebrousser chemin, dépité.

 

Dolorès tourna à droite, puis à gauche, au bout de cent mètres, elle se retourna et rebroussa chemin. Devant elle, il n’y avait personne, elle traversa, avisa une courte rue sur sa droite, fonça jusqu’au prochain carrefour et se cacha derrière une camionnette qui avait eu la bonne idée de se garer là. Elle attendit plusieurs minutes avant de se rendre à l’évidence, personne ne la suivait !

 

Roger récupéra son véhicule, et décida d’abandonner planque et filature, ça ne servait plus à rien. Certes, après le probable échec de sa demande d’embauche chez la banque Lavoine, Bertrand en solliciterait d’autres, mais à quoi bon, il n’était en vacances qu’une semaine…

 

Lundi

 

Michel, le directeur de l’agence U de la Banque Lavoine n’ouvrait que le courrier nominatif, il lut quelques lettres de réclamation qu’il distribuerait tout à l’heure à ses collaborateurs avant de lire cette étrange missive :

 

« … Une indiscrétion nous a appris que vous étiez sur le point d’embaucher M. Boulanger Bertrand. Nous avons estimé que tout en respectant la règle du secret professionnel, qu’il était de notre devoir de vous informer que nous avons été dans l’obligation de nous séparer de cette personne qui possédait la capacité de déjouer la plupart des systèmes de sécurité informatiques au détriment des intérêts de la clientèle… Jean-Luc Roger, inspecteur de première classe au Crédit du Sud.

 

Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Et depuis quand un inspecteur d’un établissement signait ce genre de lettre à l’attention d’un autre ? Quoiqu’il en soit, Bertrand avait menti en affirmant qu’il était sur le point de démissionner. Un coup de fil anodin à son ancienne banque lui confirma que « Monsieur. Boulanger ne faisait plus partie du personnel ». Michel ne souhaitait prendre aucun risque et appela Bertrand sur son portable.

 

– Je suis très embêté, pour ton embauche, ça ne va pas marcher !

– Un souci ?

– Ben oui, le poste que je te réservais, le patron vient de l’attribuer à un de ses protégés. C’est vraiment pas de bol !

– Comme tu dis !

– J’espère que tu n’avais pas déjà remis ta démission ?

– T’inquiète pas pour moi !

– Tu ne veux pas me répondre ?

– Non ! Conclut Bertrand en raccrochant.

 

Si vraiment c’est mon ami, il va me rappeler, se dit-il sans y croire une seconde. Tout cela ressemblait à du grand n’importe quoi ! Déjà le motif, tout en restant possible, lui paraissait cousu de fil blanc, Michel lui ayant toujours affirmé qu’il se faisait fort de l’embaucher n’importe quand ! Et puis il y avait le ton, cela ressemblait plus à celui d’un vieux copain à qui on la fait pas qu’à celui d’un ami. Mais que c’était-il donc passé ? Manifestement Michel savait qu’il avait démissionné, mais comment l’avait-il su ? Il n’avait aucune raison de téléphoner à son ancienne boîte. Quelqu’un lui avait donc soufflé quelque chose… L’ombre de Roger, encore une fois ! Peut-être que ce dernier l’avait suivi, il était grand temps qu’il contacte un détective privé sinon sa vie allait devenir un véritable enfer.

 

Le détective était gris et gras, il écoutait le récit de Bertrand avec un air entendu, en prenant parfois deux ou trois notes sur un grand cahier à spirales.

 

– Bon il y a deux choses si je comprends bien : vous fournir les coordonnées de la personne, c’est pas bien compliqué, c’est du tout-venant, je peux vous avoir ça pour dans huit jours, et même avant si vous êtes pressé ! Maintenant, pour ce qui est d’essayer de savoir pourquoi ce bonhomme a une telle haine contre vous, je ne vois pas comment je peux faire ça ! Je suis détective privé, pas fakir.

 

Dolorès et Bertrand se regardèrent dubitatif.

 

– Bon, je vous fais signer un petit contrat pour l’adresse.

– Non, on laisse tomber ! Répondit Dolorès avant que Bertrand ait eu le temps d’ouvrir la bouche.

– Réfléchissez, rien ne presse… Remarquez si vous êtes prêt à verser pas mal d’argent pour savoir, je peux vous donner l’adresse de quelqu’un…

– Un collègue ?

– Non pas un collègue, disons que c’est quelqu’un qui utilise des méthodes un peu en marge de la légalité…

– Bon, allez, on vous laisse, dit Dolorès en se levant, entraînant Bertrand derrière elle.

 

– On aurait pu accepter juste pour l’adresse ! Objecta Bertrand une fois sortie de chez le détective.

– Et tu vas faire quoi avec l’adresse ? Allez lui casser la gueule, il portera plainte et c’est toi qui auras des ennuis.

– Alors on fait quoi ?

– On aura bien l’occasion de le choper, mais ça se passera dans la rue, là au moins, je suis sûr que tu ne l’enverras pas dans le coma !

– Mais Dolorès, à partir de son adresse, qu’est-ce qui nous empêche de le choper dans la rue ?

– Oui tu as raison, donc s’il continue à nous faire chier, on téléphonera à cet abruti de détective et on fera comme ça.

 

Troisième séance

 

Bertrand me regarde comme si j’étais la madone, c’en est gênant, manifestement il a envie de me parler… J’aime pas trop ce genre de choses, mais j’ai aussi appris qu’il ne servait à rien d’éviter ce genre de situation, car c’est souvent reculer pour mieux… sauter.

 

– Oh toi, tu m’as l’air préoccupé, fais-moi confiance, je vais te faire oublier tes soucis… Je vais te faire un cul tout rouge.

– Ça vous embête si je vous… Si je vous… En fait je voudrais vous dire deux, trois trucs…

– Rien de grave, j’espère ?

– Non, mais ça vous concerne, et j’ai besoin de parler.

 

Bon, avant dans ce genre de circonstance, je précisais au type que je n’étais ni psychologue ni sexologue… Je ne le fais plus pour les raisons évoquées plus haut. Je l’invite donc à me dire ce qu’il a à me raconter.

 

Et il me déballe toute l’histoire, celle que vous venez de lire, du moins les parties dont il a connaissance.

 

Quelque part son histoire me touche, le mec est intelligent, ouvert, possède un certain humour. Mais, bon physiquement, ce n’est toujours pas mon genre…mais après tout comme disait une copine « ce n’est pas de sa faute s’il est beau ». Reste à savoir pourquoi il me raconte tout ça : si c’est uniquement le besoin de parler, il faut que je le relance, qu’il n’ait pas l’air de croire que je me désintéresse de son histoire, par contre si c’est une manœuvre de rapprochement, il va falloir que je le recadre.

 

– Et tu n’as vraiment pas une idée de la raison pour laquelle il s’acharne contre toi ?

– Ben non !

– Vous devez avoir quelque chose en commun, et ça doit le gêner !

– Je n’ai rien de commun avec lui, on travaillait dans la même boîte, mais maintenant on m’a viré…

– Une femme ? Vous êtes peut-être amoureux de la même femme !

– Impossible, je n’ai pas de maîtresse !

– Ça peut être ta femme, ça peut même être moi ! Qui sait, c’est peut-être un de mes clients, décrit le moi.

– Je te l’ai déjà décrit.

 

Il me refait cette description de ce bonhomme avec deux grosses verrues sur le front que je n’ai jamais vu !

 

– Ce n’est donc pas moi ! Reste ta femme ?

– Ce serait pour ça qu’il lui a acheté des fleurs ?

– Pourquoi pas, il est tombé amoureux d’elle et comme il s’est rendu compte que ça ne pouvait être que platonique, il a pété les plombs !

– Mwais !

– En tous cas, tu as une sacrée chance d’avoir une femme aussi compréhensive.

– C’est vrai… Disons que nous sommes un couple assez libre…

– Elle t’a demandé ce que tu te faisais faire ici ?

– Oui, mais je ne suis pas trop entré dans les détails.

– Et tu ne lui as jamais demandé de te faire la même chose ?

– Euh… Disons qu’elle aime bien me dominer, mais nos relations sont assez espacées, et puis il n’y a pas chez nous toutes les… possibilités qu’il y a ici !

– N’est-ce pas ?

– Mais bon, c’est une femme curieuse, intelligente, ouverte, tu sais ce qu’elle m’a dit quand je t’ai décrit un peu ?

– Dit !

– C’était une boutade, mais elle l’a dit qu’elle aimerait bien me regarder pendant que je me faisais dominer par toi !

– Tu es sûr que c’était une boutade ?

– Ben…

– On pourrait organiser ça, ça me changerait de ma routine !

– C’est vrai ?

– Puisque je te le dis ! Bon on se fait notre petite séance ? Le problème c’est qu’on n’a plus beaucoup de temps. A moins que tu veuilles rester plus longtemps, à ce moment je t’attache et si tu as de la chance tu pourras faire des trucs avec mon client suivant.

 

Je lui précisais que c’était un peu plus cher, mais comme je le pressentais il accepta sans problème, et je lui passais le collier de chien.

 

– Bon, alors voyons voir ces petits tétons d’esclave, toujours aussi sensibles ! Commentais-je en les tordant du bout de mes doigts.

– C’est bon, maîtresse !

– Bien sûr que c’est bon ! Je ne fais que des bonnes choses.

 

Je vais tout de suite chercher des pinces que je lui accroche aux mamelons, et comme les fois précédentes je rajoute des poids. Ce qu’il ne comprend pas c’est pourquoi j’ai apporté six pinces ? Il fait une drôle de tête quand il me voit prête à les accrocher à la peau de ses testicules.

 

– Non !

 

Je le gifle.

 

– Je sais bien que tu n’aimes pas les gifles, alors ne m’oblige pas à t’en donner.

– Pardon, maîtresse !

– Tire la langue ! Non pas comme ça, tu laisses ta langue dehors. Je regarde si je peux accorder à cette langue là l’honneur de me lécher le trou du cul ?

 

Il bandait déjà, le Bertrand, mais là c’est carrément le garde-à-vous. Par pur sadisme, je lui envoie une pichenette sur la verge, ça lui provoque un petit sursaut.

 

– Bon, allez, à genoux, tu vas me lécher le trou de balle.

 

Il attend patiemment que je dégage le bas, je réalise alors que ce doit être la première fois que je lui montre mon cul. Puis, il se précipite, et c’est grand plaisir de le voir (il y a plein de miroirs « chez moi ») mettre tout son cœur à cet ouvrage. Du coup je le laisse s’activer ainsi pendant plusieurs minutes.

 

– Alors, il est bon le cul de ta maîtresse ?

– Ça m’excite beaucoup, merci maîtresse.

– Un jour, je te le ferais lécher, juste après avoir fait mes besoins, tu me serviras de papier à cul.

 

Je note qu’il ne me répond pas, mais qu’il n’a pas non plus protesté. J’insiste ou n’insiste pas ? J’insiste ?

 

– Tu le ferais ?

– Je… je ne sais pas…

– Si tu étais très excité ?

 

Manifestement je l’embarrasse. On va passer à autre chose !

 

– C’est bien tu es un bon esclave. Mais dis-moi tu dois avoir soif de m’avoir léché le cul si longtemps.

– Un peu, maîtresse !

– Je vais t’offrir mon champagne !

 

Je ne sais s’il comprend ou pas !

 

– Allez, file à quatre pattes dans la salle de bain.

 

Il a un peu de mal à avancer, les pinces et les poids le gênant, mais je l’aide à ma façon en lui tapant les fesses avec ma cravache.

 

– Allonge-toi sur le dos, non attends, redresse-toi, je vais t’enlever les pinces que tu as aux couilles.

 

L’enlèvement est souvent douloureux… Effectivement mon soumis fait une sale grimace et les marques restent bien visibles sur la chair torturée.

 

– Je vais t’arranger ça !

 

Je prends un coton disque que j’imbibe d’eau de Cologne et je lui frotte les testicules avec ça ! Manifestement il ne connaît pas le truc !

 

– Ça apaise, hein ?

– Oui, merci maîtresse !

 

Et puis, il se demande ce qui se passe.

 

– Ça, ça… ça chauffe !

– Ben oui, ça chauffe, elle est vilaine ta maîtresse, hein ? Répondis-je ne me moquant.

 

Après ce petit interlude, je le fais s’allonger sur le carrelage.

 

– Attention, il va y en avoir pas mal, je n’ai pas pissé depuis ce midi ! Tu ouvres la bouche et tu avales tout ce que tu peux.

– Oui Maîtresse ! 

 

Chanette13d

 

Il n’est pas novice en la matière, et pour lui l’uro n’a rien de punitif, ni d’humiliant. C’est sans doute un de ses fantasmes secrets qu’il ne peut réaliser souvent. Il avale, mais au bout d’un moment il sature.

 

– Allez avale !

 

Ça a dégouliné partout, sur son torse, ses épaules, et même ses cheveux.

 

– Allez, on se relève, là-bas il y a une serpillière, tu me nettoies tout ça, tu rinces la serpillière, tu la tords, tu l’étends, et ensuite tu prends une douche, tu te sèches et tu reviens me voir… Tu peux retirer tes pinces aux seins.

 

Un quart d’heure plus tard, le voilà qui revient, savonné et rincé. J’ai déposé sur la table du salon, une petite culotte, un porte-jarretelles et des bas.

 

– Enfile tout ça !

 

La tête qu’il me fait

 

– Il y a un problème ?

– Non, mais pourquoi ? Trouve-t-il le courage de balbutier.

– Parce que ça fait partie de ton dressage… et parce que c’est moi qui commande… et parce que je fais ce que je veux…

– Bien maîtresse ! Répondit-il sans beaucoup de conviction.

 

Evidemment, il commença par la culotte !

 

– Ben non tu as tout faux, tu mets d’abord le porte-jarretelles, tu mets les bas, tu les accroches, et la culotte en dernier ?

– La culotte par-dessus ?

– Bien sûr, comme ça on peut la retirer en laissant tout le reste en place, tu ne sais pas ça à ton âge ?

 

Il enfile les bas, examine le résultat !

 

– Evidemment avec les poils en dessous, c’est pas terrible… mais là je suis désolée, je n’ai pas le temps de te raser, mon prochain client ne va pas tarder… Allez, on se dépêche…

 

Une fois « habillé », je le conduis de nouveau dans la salle de bain, je lui applique une base sur la peau, puis un fond de teint, je lui pose un rouge à lèvres (bien rouge de chez rouge), du fard à paupière, mais renonce au mascara ! Une perruque blonde par-dessus tout ça, et voilà notre homme transformé en travelo.

 

– Alors qu’est-ce que tu en penses ?

– C’est amusant !

– T’es super sexy comme ça, tu vas pouvoir aller faire des pipes au bois de Boulogne et me ramener l’argent, pendant ce temps-là je me reposerai.

 

Il me regarde, se demande si c’est du lard, ou du cochon (avec moi on ne sait jamais)… je l’emmène au donjon et le flanque dans une cage que je verrouille

 

– Tu restes sage ! Tu auras peut-être une bonne bite à sucer !

 

Mon prochain client arrive, je lui explique préalablement ce que j’attends de lui, ce n’est d’ailleurs pas la première fois et comme il ferait n’importe quoi pour plaire à sa maîtresse, il n’y aura pas de problème. Je le « travaille » un peu dans le salon, puis l’emmène dans le donjon, où je le flagelle avec une lenteur toute calculée, avant de l’immobiliser sur la croix de Saint André. Je le masturbe un peu afin qu’il bande correctement, puis je libère Bertrand, lui remet son collier de chien et le tire avec la laisse pour le positionner devant la bite de mon soumis.

 

– Suce ! Ordonnais-je simplement.

 

Le Bertrand ne fait ni une ni deux, et comme s’il avait fait ça toute sa vie, suçote et « léchote » la queue de l’autre.

 

– Il te suce bien, au moins ?

– Oui, maîtresse !

– Tu aimes ça : sucer des bites ?

– Oui, maîtresse !

 

Zut et flûte ! Mon soumis à un petit soubresaut, j’éloigne Bertrand mais ne peut empêcher le premier de jouir… Ça ne m’aurait pas déplu d’aller plus loin encore… Bof, ce sera pour une autre fois…

 

– Et toi tu as envie de jouir ? Lui demandais-je.

– Oui, maîtresse !

– Alors la dernière fois, je t’ai permis de te branler en regardant mes seins, cette fois tu vas le faire en regardant mes fesses !

– Non maîtresse !

 

Il y aurait de la rébellion dans l’air ? Le ton est quasi dramatique.

 

– Dis donc, toi ? Qui est-ce qui commande ici ?

– C’est vous, maîtresse, mais permettez-moi de voir votre visage, quand je vais me faire jouir… Ça compte tellement pour moi !

– Bon, je vais te faire une fleur, parce que tu as bien sucé l’autre ! Répondis-je histoire de trouver un prétexte pour justifier ma volte-face. Allez, vas-y !

 

Je m’apprêtais à dévoiler mes seins, mais il ne me le demande pas, il se branle frénétiquement, les yeux scotchés sur mon visage, et comme l’autre jour, crache son plaisir dans ses mains.

 

– La prochaine fois je veux que tu viennes avec des dessous de femmes, comme ceux que je t’ai fait porter…

– Mais…

– Sous ton pantalon, personne ne le verra… et puis ce ne serait pas mal que tu te rases un peu les poils…

 

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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