Vendredi 20 mai 2016 5 20 /05 /Mai /2016 20:10

Chanette 8 Mariage d’argent, tourments 2 – A la recherche d’Anna par Chanette

 

bisou1719

 

Le message (Anna-Gaëlle)

 

Quelques jours plus tard…

 

On frappe : je balance un vague  » mwais !  » persuadée que de toute façon ma réponse n’a pas beaucoup d’importance. C’est  » Nounours « , avec son air d’imbécile et sa tête à claque ! Il tient un téléphone dans ses mains et le branche à la prise murale.

 

– Monsieur Torestier m’a dit que vous pouviez téléphoner à votre mère !

 

Enfin une bonne nouvelle !

 

– Bon merci !

 

Il reste planté comme un piquet.

 

– Bon, ben tu ne vas pas rester là pendant que je téléphone à ma mère, non !

– Monsieur Torestier m’a demandé que vous lisiez ceci avant de téléphoner.

 

Je m’emparais du papelard nerveusement, la joie de pouvoir téléphoner à ma mère, et même de téléphoner à quelqu’un tout court m’envahissait de bonheur. Qu’est-ce que ce connard avait encore trouvé pour m’emmerder la vie ?

 

 » Ma chère, ma très chère Anna, vous me jugez mal, je voudrais vous dire deux choses, je ne suis pas un méchant homme, et je vous aime. Je comprends votre réaction et votre rejet. Mais admettez que si vous aviez respecté les règles du jeu bien innocent que je vous imposais, vous n’en seriez pas là, je pense que vous êtes une femme intelligente et que vous n’allez pas raconter des horreurs à madame votre mère. Mais pour votre sécurité, Rémy, mon fidèle garde du corps sera près de vous pendant cette conversation prêt à couper s’il vous surprenait à dire n’importe quoi. Et puis, je vais vous dire autre chose, si cela devait arriver, il ne contenterait pas de couper, je lui ai même donné l’autorisation de vous corriger. Ni voyez aucune méchanceté, ma réaction est la même que celle d’un bon père qui corrige sa vilaine petite fille… mais je suis persuadé que nous n’aurons pas à en venir à de telles extrémités. Je vous aime tendrement. Anthony « 

 

Je froissais le papelard et le jetais rageusement à la tronche de  » nounours  »

 

– Des menaces maintenant, ton patron est décidément un salopard d’enculé de mes deux, et tu pourras lui répéter, tu crois que tu me fais peur, grosse tantouse impuissante ?

– Dois-je dire à Monsieur Torestier que vous ne souhaitez plus téléphoner ? Répondit  » Nounours  » impassible !

– Donne-moi ça connard !

 

J’attrapais le téléphone et allais composer le numéro, une main d’acier immobilisa alors mon poignet !

 

– C’est MOI qui compose !

– Dis donc patapouf, je sais encore faire un numéro tout seul !

 

Il poussa un soupir d’énervement, manifestement il m’aurait bien foutu quelques baffes mais ne semblait en avoir l’autorisation du moins à ce stade de ma rébellion.

 

– Non, monsieur Torestier a dit que …

– Monsieur Torestier, monsieur Torestier tu ne sais dire que ça, tu n’as qu’à me regarder composer, si tu n’as pas confiance, connard !

– Alors faites-le lentement !

– Gnagnagna !

 

Ça sonnait dans le vide, ma mère n’était pas à la maison ! J’en fus contrarié ! Et puis le déclic ! Je me demande parfois en me remémorant cette scène ce qui se serait passé si ma mère avait décroché ? Allez donc savoir ?

 

– Elle n’est pas là !

– Vous réessayerez demain ! Répondit Nounours et déjà il s’apprêtait à débrancher la prise.

– Attendez, c’est l’heure où elle rentre des courses, elle va être là d’une minute à l’autre, si je pouvais rappeler dans cinq minutes !

– Bon, alors cinq minutes, mais sinon ça sera demain !

 

Sur ce le nounours s’assied sur une chaise, regarde sa montre et attend, comme un con… C’est très bien je peaufine mon plan.

 

– Bon les cinq minutes sont écoulées !

 

A moi de jouer, pourvu qu’elle ne soit pas rentrée, et puis un truc auquel je n’avais pas pensé, l’ampli, pourvu que ce couillon n’aie pas l’idée subite d’aller foutre l’ampli ! Je compose le numéro, il me regarde, je décroche, personne au bout, je fais semblant de converser, il faut que je fasse attention au rythme de ce que je vais dire, les banalités seront perdues mais l’important sera enregistré sur le répondeur.

 

– Maman, oui c’est moi Anna-Gaëlle, j’ai peu de temps pour t’appeler, un problème de ligne, comment tu vas ? Ah bon ? Ah bon ? Ah ben dis donc ! … J’entends le bip du répondeur : Non tout va bien et comme on disait quand j’étais petite « Mama, wo zai zheli shi yige fanren, wo wei wode shenti yu shengming haipa. Gaosu Chanette ba, tade haoma zai wode tongxunlu shang. Kuai kuai ba ! »

 

J’ai quand même pu terminer, mais juste à temps, le nounours arrache le fil, m’envoie une gifle à travers le visage, je me retrouve par terre en train de sangloter !

 

– En quelle langue parliez-vous ?

– En chinois ! J’ai pas le droit !

– Vous parlez chinois ?

– Et alors ?

– Et qu’est-ce que vous avez raconté ?

– Qu’est-ce que ça peut te foutre gros lard ?

 

Et paf nouvelle gifle ! Il ne rigole pas le nounours, il frappe sec, et toute maso que je suis, je n’y prends aucun, mais absolument aucun plaisir.

 

– Je vous préviens, dans ce cas précis, je suis couvert par mon patron, je vais taper jusqu’à ce que vous me disiez !

 

C’est qu’il en est capable ce con !

 

– Je citais un proverbe chinois !

– Et quel proverbe ?

– Celui qui dit que la vie n’est pas un long fleuve tranquille !

 

Il me regarde dubitatif, se demande ce que ça peut bien vouloir dire.

 

– Bon vous allez rappeler votre mère, lui dire que vous étiez dans la salle de bain que vous avez glissé, mais que tout va bien, et à la moindre incartade c’est 24 heures attachée et dans le noir !

– Salaud !

– Je sais !

 

Il compose le numéro, met l’ampli ! Pourvu qu’elle ne soit pas rentrée ! Horreur, ça décroche !

 

– Allô !

– Allô, maman c’est Anna !

– Anna, enfin…

– Ecoute Maman, excuse-moi pour tout à l’heure, mais j’ai glissé dans la salle de bain, sinon tout va bien je t’embrasse, je te rappellerai plus longuement plus tard !

 

Je raccroche ! L’autre me fait des grands yeux tous ronds ! Il ne sait pas trop quoi penser. Puis sans dire un mot débranche le fil et s’en va son appareil sous le bras.

 

Les fins limiers (Chanette)

 

Je consulte mon répondeur comme tous les matins en arrivant au studio. Un message me dit que la mère d’Anna-Gaëlle m’a appelé et qu’il faut la contacter d’urgence ! Putain de bordel, qu’est-il arrivé à ma petite Anna ? Fébrile, je compose le numéro, tombe sur la mama, crise de larmes au téléphone. Je crains le pire. Elle me raconte ou plutôt elle me débite un tas de trucs incompréhensibles.

 

– Elle est où, Anna ?

– Je n’en sais rien !

– Vous n’avez pas de nouvelles ?

– Si, elle m’a dit qu’elle était enfermée, et qu’elle était en danger !

 

Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Ça ne va pas du tout ! Depuis quand les gens qui sont enfermés font-ils savoir qu’ils le sont ?

 

– Elle vous a dit cela comment ?

– Par téléphone !

 

De mieux en mieux ! L’ennui avec les personnes qui paniquent c’est qu’ils perdent tout sens de la chronologie, elle me raconte bien tout, mais comme c’est dans le désordre je n’y comprends rien, je la laisse volontairement me débiter trois fois la même chose et j’essaie de démêler, je n’ai pour l’instant retenu qu’une chose. Anna à l’air bien vivante mais elle est en danger.

 

– Reprenons dans l’ordre ! Vous avez eu de ses nouvelles quand ?

– Hier matin !

– Elle vous a donc téléphoné ?

– Oui !

– Et que vous a- t-elle dit ?

– Qu’elle avait eu un accident dans sa salle de bain, mais que tout s’était arrangé, j’ai supposé qu’elle me téléphonait de l’hôpital, elle avait l’air super pressée, on n’a même pas eu le temps de discuter, j’ai pas bien compris, j’ai supposé qu’elle me rappellerait plus tard !

– Et elle vous a rappelé ?

– Non !

– Mais, qu’est-ce qui vous inquiète, alors ?

– Ben son message !

– Quel message ?

– Le message qu’elle a laissé sur le répondeur !

– Ah ! Et il disait quoi !

– C’est du chinois !

– Du chinois ?

– Oui, Anna-Gaëlle est restée six ans en Chine quand j’étais avec mon mari dans le corps diplomatique !

– Et vous n’avez pas compris ce qu’elle a voulu vous dire ?

– Si, attendez je l’ai noté : « Maman, je suis prisonnière ici, je crains pour ma santé et pour ma vie. Préviens Chanette, son numéro est dans mon carnet d’adresse. Fais vite ! » Et après il y a eu un grand bruit comme si quelqu’un avait brusquement coupé.

 

Ça ne tenait pas debout ! Voyons quelqu’un qui est enfermé et qui veut faire passer un message à l’extérieur, il fait comment ? S’arranger pour avoir un accès à un téléphone est déjà un mystère, mais admettons qu’on y arrive, à ce moment-là pourquoi ne pas donner plus de précisions, et pourquoi me demander de me prévenir, moi, pourquoi pas la police ? Et puis ce premier coup de fil de l’hôpital… enfermée à l’hôpital ? Mon dieu, elle serait donc internée dans un hôpital psychiatrique ! Elle serait devenue barge en quelques semaines au point qu’on soit obligé de la faire enfermer ! Voilà tout s’expliquerait… Quoi que je suppose que dans ces cas là on prévient la famille…

 

Bon je préviens la mama que je prends l’affaire en main !

 

Je suis bouleversée, Anna-Gaëlle, mon Anna-Gaëlle chez les dingues ! Ce n’est pas possible ! Et si on l’avait enfermée par erreur ? Suite à un certificat de complaisance par exemple. ! Le mieux serait encore d’essayer de me rendre compte par moi-même !

 

Je commence par faire le tour au téléphone de tous les hôpitaux psychiatriques de la côte d’Azur. Peine perdue et j’aurais dû y penser plus tôt, pas d’Anna-Gaëlle Torestier en vue, et il y a fort à parier qu’elle n’y a pas été enregistrée sous son vrai nom, quoique comment font-ils pour la sécurité sociale ? Il y des trucs dans ce bas monde qui décidément m’échappe !

 

Il ne me reste plus qu’une chose à faire, c’est descendre sur place, me procurer une photo d’Anna auprès de la mama et faire physiquement le circuit des établissements ! La galère !

 

J’enregistre un message sur mon répondeur dans lequel je me déclare en congés pour quelques jours, et puis j’ai soudain une autre idée… Il y a des gens dont c’est le métier de faire ça…

 

Côté convivialité, il est nul ce détective privé, il me pose des questions avec une rigueur toute policière, d’ailleurs c’est sûrement un ancien flic. L’affaire lui paraît simple ! Ça se devine à son regard, mais comme il a intérêt à me soutirer le plus d’argent possible, il biaise, me pose des questions bizarres auxquelles je ne sais pas toujours répondre. Il regarde la photo, elle ne lui inspire aucun commentaire particulier.

 

– Vous m’avez dit Annabelle Torestier ?

– Anna-Gaëlle !

– Anna-Gaëlle Torestier…, ça s’écrit comme le producteur ?

– Ben oui, c’est sa femme !

– Votre amie c’est la femme de Torestier ?

– Ben, oui !

– Ah ! Dans ce cas désolé !

– Comment ça, désolé ?

– Je ne traite aucune affaire en rapport avec le show-biz, ni avec les milieux politiques. Désolé !

 

Il se lève me tend la photo afin que je la reprenne !

 

– Mais enfin je vous demande juste de retrouver dans quel établissement elle est enfermée.

– N’insistez pas ! Je refuse cette affaire !

– Mais pourquoi ! Vous venez de me faire perdre une heure, vous ne pouviez pas me le dire plus tôt, non ?

– Au revoir madame !

– Ah ! Evidemment faire des constats d’adultère c’est plus facile et plus rentable ! Vous êtes vraiment minable !

 

L’autre ne répondit même pas.

 

Petite prestation téléphonique pour savoir si le prochain détective de ma liste n’était pas allergique aux enquêtes impliquant le gotha. Je finis par en trouver un, je décide de soigner ma tenue afin de lui donner des arguments pour ne pas refuser l’affaire au dernier moment. J’essaie une ou deux robes assez décolletées, mais trop c’est trop, je ne voudrais pas passer pour ce que je suis sans doute aux yeux de beaucoup. Un simple chemisier suffira, ce sera à moi d’en gérer le déboutonnage, si je dois aller jusque-là !

 

Ce ne fut pas nécessaire. Celui-là était du genre vielle fouine et parlait sans arrêt, se vantant de pouvoir retrouver strictement n’importe qui, à condition disait-il  » que l’oiseau n’ait pas quitté la mère patrie  »

 

– Ainsi vous souhaitez savoir ce qu’est devenue l’épouse légitime d’Anthony Torestier, c’est bien cela ?

– Oui, mais…

– Bon combien comptez-vous me verser d’arrhes ?

– Combien voulez-vous ?

 

Il était cher le bonhomme ! Nous concluons malgré tout !

 

– J’ai sa photo si cela peut vous aider !

– Non, jamais de photos, les gens que l’on recherche ont tous une propension à se déguiser à se travestir. Je n’en aurais pas besoin.

 

Il voulait m’impressionner ou quoi ?

 

– Euh, je vais vous donner quelques indices…

 

Et je lui racontais ce que m’avait précisé la mama. Il m’écoutait, me regardait vaguement, (je ne devais pas être son genre de femme), mais il ne notait rien. Ça a été plus fort que moi, je le lui fit remarquer.

 

– Existe-t-il un enregistrement de ces communications ? Demanda-t-il alors.

– Bien sûr que non !

– Donc, si j’ai bien compris Madame Torestier a dit quelque chose à sa mère, qui vous l’a répété et que vous me répétez à votre tour ? Je suis donc le quatrième maillon de la chaîne et à ce stade tout est déjà déformé. Donc je n’en tiens pas compte, mais je vous retrouverais votre amie, très vite. Faites-moi confiance !

 

Je ressortais de là-dedans dubitative et le chemisier bien boutonné.

 

Une semaine plus tard, un message sibyllin me demandait de passer chez ce fin limier. Je m’y rendis un peu angoissée, et cette fois je ne perdis pas mon temps en recherche d’effets de toilette

 

– Voilà ! Madame Torestier n’a absolument pas disparue, elle mène une vie normale semble-t-il à Neuilly sur Seine !

– A Neuilly sur Seine !

– Je vous donnerais l’adresse…

– A Neuilly sur Seine !

– Et oui, remettez-vous ?

– Mais vous êtes sûr ? Il ne s’agit pas d’une homonyme ?

– Je connais mon métier mademoiselle ! Comptez-vous me régler mes honoraires dès aujourd’hui ?

– Je vous réglerais quand je serais sûre !

– Et moi, je ne vous donnerais l’adresse que quand je serais payé !

 

Quel salopard ! Vite un plan, lui sauter dessus, l’assommer, fouiller dans ses dossiers ! Mais ils sont où ses dossiers ? Tout doit être sur ordinateur !

 

– Il me faut cette adresse tout de suite, c’est sans doute une question de vie ou de mort !

– Il ne m’est pas apparu que votre amie courrait un quelconque danger, ni même qu’elle donnait l’impression d’être en péril. D’autant qu’elle téléphone tous les jours à sa mère ! Je me demande, pardonnez-moi, si vous ne vous êtes pas fait abuser pour des raisons que j’ignore, mais que je peux toujours élucider, mais ce sera un autre contrat dans ce cas.

 

Oh, lala ma pauvre tête, alors sa mère ne serait pas sa mère ? Mais à quoi rimerait cette mise en scène ? Pourquoi quelqu’un aurait-il intérêt à se faire passer pour la mère d’Anna-Gaëlle, et quel est mon rôle dans cette histoire de fou ?

 

– Donnez-moi cette adresse, je vous paierais le double si vous avez raison !

– Faite-moi le chèque et ayez confiance !

– Pourquoi ce serait à moi de faire confiance !

– C’est vous qui voyez ! Vous n’aurez rien sans m’avoir payé. Maintenant laissez-moi j’ai du travail !

 

Je sors, je n’en mène pas large. D’abord vérifier si la mère est bien la mère, je récupère l’adresse auprès des renseignements téléphoniques. J’y vais, je voulais me contenter de vérifier la boite aux lettres, mais on ne rentre pas comme ça là-dedans, je sonne chez la génitrice d’Anna :

 

– Je peux monter vous voir cinq minutes, c’est Chanette ?

– Mon dieu ! Vous avez des nouvelles ?

– Hélas, non, mais je voudrais juste quelques précisions !

 

– Alors pas de nouvelle ?

– Ben non !

 

Je n’ose pas dire à la pauvre dame que la situation n’a pas eu le temps d’évoluer le temps que je monte l’escalier

 

– Asseyez-vous, je vais vous faire un café !

 

Super, je vais pouvoir fouiner ! Pas besoin d’aller bien loin, d’ailleurs, un regard circulaire sur le mur, c’est fou ce que les gens en vieillissant peuvent accrocher comme trucs et comme machins à leur mur ! Et là près de l’horloge, ce portrait ! Oh, elle était bien jeune mais on la reconnaît bien Anna-Gaëlle ! Je me lève prise d’un doute, non c’est elle, je soulève le tableau, le papier peint est intact en dessous alors qu’il est passé ailleurs. Ce qui prouve que le tableau ne vient pas d’y être accroché. Je me sens rassurée !

 

– Avant ce message et ce coup de fil, les dernières nouvelles dataient de quand ?

– Mais je n’en avais pas depuis le jour du mariage. Quelqu’un m’avait dit qu’ils partiraient en voyage de noces pour une destination secrète. Donc pendant un mois je ne me suis pas inquiétée.

– Elle était sujette à des dépressions nerveuses ? Elle a déjà été sous calmants ?

– Pas que je sache, mais elle ne me disait pas grand-chose non plus !

– J’ai une question extrêmement indiscrète et gênante !

– Si ça peut aider !

– Je crois savoir que vous êtes divorcée ?

– C’est ça votre question indiscrète ?

– Non ! Anna a-t-elle des relations, disons privilégiées avec la femme de votre ex-mari ?

– Mon ex-mari a toujours été dans la diplomatie, il s’est baladé un peu partout dans le monde. Son dernier poste était en Australie, il y est resté. Dans ces conditions je ne vois pas quelles relations privilégiées…

– Ok ! Ou avec une ancienne nourrice alors ?

– La seule nourrice à laquelle elle était attachée est en Chine !

– Bon j’ai compris, faut que j’y aille, je la retrouverais Anna, ayez confiance !

 

Alors qui était cette personne qui lui téléphonait tous les jours ? Il me fallait donc l’adresse ! Cela me coûtait de retourner chez ce détective débile. Et puis soudain l’idée, il suffisait de demander à un autre détective l’adresse d’une Madame Torestier à Neuilly. Et même que ce n’est pas la peine, pour avoir ce genre de renseignements, il me suffisait de faire jouer mes « relations »

 

Me voici en bas de ce luxueux immeuble, j’ai demandé à Phil de venir avec moi, il sait parfaitement faire ce genre de numéro. On sonne le gardien.

 

– Bonjour c’est la Police ! Commence-t-il en exhibant très vite une vague carte barré de tricolore. Madame Torestier, s’il vous plait ?

– La police ? Il n’est rien arrivé de grave, j’espère ?

– C’est où ?

– Deuxième, par le grand escalier du hall !

– Au fait, c’est quoi son prénom ?

– Pardon ?

– On ne voudrait pas se tromper de client, c’est quoi son prénom ?

– Michelle !

– Ah oui, et elle a quel âge ?

– La cinquantaine, bien tassée, je dirais !

– Et sa mère ? Vous connaissez sa mère ?

– Non, pourquoi ?

– Il parait qu’elle lui téléphone tous les jours !

 

Je tirais Phil par la manche l’emmenant au dehors, c’est tout lui ça cabotin en diable, toujours en train d’en rajouter des louches. Je cherchais déjà dans ma tête comment me venger de cette saloperie de détective quand l’inspiration me vint :

 

– Et il y a un rapport entre cette Dame et Antony Torestier ?

– Bien sûr ! C’est son ex-femme !

 

Cet abruti de détective s’était donc arrêté à la première ex qu’il avait dégoté. Grrr, l’envie d’aller le voir et de faire un scandale chez cet escroc !

 

– Bon on file proposa Phil !

– Pas du tout, on va voir l’ex !

 

– La police chez moi ! Mais ce ne peut être qu’une erreur !

– Madame ! La police s’efforce de ne pas faire d’erreur et en l’occurrence ma collègue veut juste vous poser quelques questions.

– Une seule pour l’instant : en quelle année avez-vous divorcé ?

– Qui vous a dit que j’avais divorcé ?

– Répondez-nous s’il vous plait !

– Mais je n’ai jamais divorcé, je suis toujours son épouse légitime, nous avons simplement fait une séparation de bien.

– Et pourquoi ?

– Et pourquoi quoi ?

– Pourquoi n’avez-vous jamais divorcé ?

– Mais parce que ça nous convenait très bien comme ça ! Il ne le souhaitait pas, et il m’a proposé un accord amiable avec versement perpétuel de rente. Je n’y ai vu que des avantages. Heuh ! Dit-elle à l’adresse de Phil,  » je crains que votre collègue n’aille pas très bien !  »

 

Je suis sur le cul, je dois être blanche comme un cachet d’aspirine. J’essaie de me ressaisir et je pose la question assassine.

 

– Mais tous ces mariages alors ?

– Ah ! Parce que vous n’êtes pas au courant ?

– On n’est pas au courant de quoi ?

– Ce sont des faux mariages avec faux maires, fausses mairies. Ce que j’ignore c’est si ces pétasses sont au courant ou pas… parce que le contrat de mariage et le notaire tout cela est faux aussi… Les pauvres poulettes elles croient se marier et empocher le pactole quand le vieux crèvera, mais d’abord il n’est pas près de crever, et pour ce qui est du pactole, alors là je rigole, rien zéro, la bulle !

– Et dites-moi dans la vie conjugale il est comment ?

– Comment ça dans la vie conjugale ? Vous voulez dire au lit ?

– Non pas au lit, mais dans l’intimité ! I

– Il n’y a pas d’intimité, en tous cas avec moi il n’y en a pas eu beaucoup. Il nous considère comme des poupées, quand il a envie de tirer son coup, il devient aimable, prévenant, et après c’est à peine si on existe !

– Est-ce qu’il lui arrivait d’être violent ?

– Oui, il a de très mauvaises colères ! Il m’a battu plusieurs fois ! Mais il n’a pas un mauvais fond !

– Merci, Madame Torestier.

 

En rentrant à la maison je consultais le contrat du détective  » retrouver la femme légitime d’Antony Torestier  » ! Inattaquable !

 

Que faire à présent ? Contacter un troisième détective. Non, j’en avais soupé de ces lascars. Autant essayer moi-même ! Mais la situation se compliquait. Si Torestier n’était pas le mari, il n’avait aucun pouvoir légal pour la faire interner. Cette situation ne pouvait être que le produit d’achat de complicité, décidément tout s’achète et tout se vend dans ce monde pourri ! Retrouver l’établissement, la faire sortir. En espérant qu’elle n’y soit pas sous une fausse identité ! Un vague plan germait dans mon esprit, mais pour cela il me fallait la complicité de Globo ! Berck !

 

Chanette cherche journaliste

 

Il me semblait que pour avoir ne serait-ce qu’un soupçon de renseignement il faudrait que quelqu’un approche physiquement Antony Torestier. Et lui qui aimait tant qu’on parle de lui dans les journaux spécialisés, la meilleure façon de l’approcher serait encore de faire dans le journalisme.

 

Oui, mais voilà ! Si on savait à l’avance qu’elle est la solution on éviterait ainsi de perdre son temps en démarches inutiles…

 

Pourquoi me disais-je, ne pas essayer d’utiliser les services de la fille qui avait téléphoné à Anna pour lui indiquer que Torestier souhaitait la contacter ? Anna avait prononcé son prénom, mais j’avais beau faire un effort de mémoire, pas moyen de me le remémorer…

J’appelais sa mère pour lui demander si parfois, elle avait un double des clés de l’appartement de sa fille ! Non, elle ne les avait pas ! Je ne vais quand même pas faire crocheter la serrure pour consulter un carnet d’adresses dans lequel je ne trouverais peut-être rien du tout !

 

Alors, coup de fil chez Globo, je demande le rédac’chef. Odieux le mec !

 

– Vous ne croyez tout de même pas que je vais me décarcasser pour quelqu’un qui ne fait plus partie du personnel !

– Quelqu’un qui est en danger, monsieur !

– Ce n’est pas mon problème !

– Et si vous faisiez une bonne action, une fois dans votre vie, juste une fois ?

– Vous m’emmerdez, j’en ai rien à foutre de vos histoires de pétasses !

 

Et il raccroche ! Celui-là si j’ai le temps et quand l’affaire sera arrangée, je lui réserve une petite surprise dont j’ai le secret ! Mais en attendant, me voilà gros jean comme devant !

 

Putain, si je pouvais retrouver ce prénom ! Je cherche, je cherche. Le soir au dîner, Phil trouve que j’ai l’esprit ailleurs ! Tu parles que j’ai l’esprit ailleurs ! Je me couche en y pensant encore !

 

– Dring ! Le réveil !

 

Toujours à sonner quand on dort si bien celui-là ! Un prénom me trotte dans la tête : Mylène !

 

– Mylène !

 

Du coup Phil se réveille pour de vrai !

 

– Qui c’est Mylène ?

– Le prénom de la fille que je cherchais !

 

Après ça devient tout simple, du moins en théorie, je demande à Phil de téléphoner afin qu’on ne reconnaisse pas ma voix.

 

– Ça me gonfle ! Ou alors c’est contre une pipe !

– Mais enfin, faudrait peut-être pas tout mélanger !

 

Forestier2

 

J’ai finis par céder, une pipe ce n’est pas long, sauf qu’aujourd’hui le bonhomme est plutôt long à la détente. Pourtant je sais parfaitement sucer, même qu’on me l’a déjà dit !

 

Mais je sais comment il fonctionne, je lâche sa bite et me positionne en levrette. Mon cul il le connait par cœur mais ça le fait toujours baver.

 

Il me le lèche a grands coup de langue, puis sans crier gare m’encule en cadence.

 

J’ai fais semblant de jouir, j’ai la tête ailleurs ! Il a l’air malin maintenant avec sa capote qui pendouille sur sa bite demi-molle.

 

Il prend enfin le téléphone.

 

Je note  » Mylène Dulac !  » C’était trop facile ! Mais quelque chose ne colle pas, je passe un mot à Phil, il le lit.

 

– Allô ! Mademoiselle Dulac ?

– Madame, mais ça fait rien !

– Vous n’auriez-vous perdu votre carte de presse par hasard ?

– Je n’ai pas de carte de presse !

– Vous n’êtes pas journaliste ?

– Non je suis secrétaire !

– Ah ! Bon !

 

Phil me regarde désolé, je lui fais signe de raccrocher !

 

– On a dû confondre, bonne journée !

 

Et le plan s’écroule !

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Vendredi 20 mai 2016 5 20 /05 /Mai /2016 20:00

Chanette 8 Mariage d’argent, tourments 1 – Anthony Torestier par Chanette

bisou1719

1 – Anthony Torestier

 

Merci à ceux qui m’ont écrit pendant ma convalescence, au départ ce récit était un challenge avec Eddy, c’était à qui écrirait le récit le plus long, j’avais une vague idée, j’ignorais que j’y prendrais autant de plaisir. Ce récit est dédié à Anna-Gaëlle, la vraie qui je le sais ne m’en voudra pas de l’avoir fait trimbaler dans cette invraisemblable histoire !

 

Jour de Solde (Chanette)

 

Je me suis payée une journée de vacances. En fait, on a fait les soldes avec Anna-Gaëlle, on a acheté plein de trucs, on a des paquets partout, on s’est payé le taxi pour rentrer. Anna bougonne :

 

– Le petit ensemble, je me demande si je n’ai pas fait une connerie !

– Tu l’as quand même essayé trois fois !

– Oui, mais j’ai un remord !

– Tu iras le changer demain !

– Et je vais le changer contre quoi ? Je ne sais même pas s’ils changent les soldes…

 

Elle m’énerve !

 

– Tu te feras faire un avoir !

– C’est ça ! Si tu savais tous les avoirs que j’ai perdu…

– Bon on fait quoi ?

– Je vais l’essayer une dernière fois, tu viens avec moi !

– J’avais dit à Phil que je rentrais à l’heure !

 

Ce n’est en effet pas parce que j’exerce la profession de dominatrice professionnelle que j’ai une vie dissolue ! J’essaie au contraire d’avoir une certaine vie de famille, et tous les jours vers 20 heures 30, je dîne en tête-à-tête avec Phil, mon époux

 

– Tu lui diras que tu es avec moi !

– Ben oui !

 

Et nous voici chez elle, on commence par boire un coup, c’est vrai que nous avions soif, mais je sens bien cette affaire partie pour durer jusqu’à je ne sais quelle heure !

 

– Il faudrait que je l’essaie avec un soutien-gorge plus, enfin plus…

– Plus quoi ?

– Pas plus, moins… moins…

– Moins quoi ?

– Moins classique !

– Tu dois avoir ce qu’il faut !

– Ouais, tu viens dans la chambre ?

 

Elle commence à déballer le contenu d’un tiroir, sélectionne un soutif, puis un autre, puis un troisième, elle en sort une demi-douzaine, en met un de côté, puis se déshabille devant moi ! J’ai beau la connaître par cœur Anna-Gaëlle, c’est toujours un ravissement de la voir se dessaper ! Un petit frisson me parcourt. Ah ! S’il n’était pas si tard, je me serais bien fait un petit plaisir !

 

– Je me demande si je n’ai pas grossi des seins ?

– Mais non !

 

Elle s’approche, elle me les fout sous le nez ! Je ne peux pas m’empêcher de les caresser, c’est un réflexe, C’est incroyable comme la peau est douce à cet endroit, je m’approche du téton, elle se laisse faire :

 

– Salope !

– Tu parles, c’est toi qui me provoque !

 

Elle retourne à ses froufrous et se met à rechercher une culotte, mais mon dieu pour quoi faire ? Elle n’a vraiment pas besoin de changer de culotte !

 

– J’avais pourtant le bénard assorti, où est-ce que je l’ai foutu ?

– Et tu en as vraiment besoin !

– Oui, c’est psychologique !

– Alors dans ce cas…

– Bon, je vais mettre celui-là, il ressemble !

 

Elle quitte sa culotte, la voici à poil, elle se tourne vers moi, me nargue ! Si elle continue, je vais y sauter dessus !

 

– Dring !

 

Il manquait plus que ça, ce crétin de téléphone qui sonne ! Pour un peu cela va être une de ses pies de copines, et ça va durer trois heures pendant lesquelles je vais faire banquette ! Au secours !

 

– Allô !

 

Puis ce tournant vers moi :

 

– C’est Mylène !

 

Merci pour l’information, je ne sais pas qui est Mylène !

 

Anna-Gaëlle se tourne et me montre son cul ! Je ne m’en lasse pas ! Pourvu que l’autre au bout du fil ne soit pas en train de lui raconter des trucs qui vont la contrarier. Sinon, je suis presque décidée à la sauter, elle m’excite de trop. Ses deux globes magnifiques dont l’arrondi parfait joue avec la lumière. Une envie sauvage de m’approcher, de humer de lécher ! Chanette calme-toi ! Et ça dure ! Ça dure ! Anna n’a pas l’air de pouvoir en placer une et ponctue la conversation de  » Noooon ! « , de  » Ca alooors !  » de  » c’est incroyaaaable !  »

 

Elle finit par raccrocher ! Elle me parait toute joyeuse, comme une gosse qui vient de trouver une poupée Barbie !

 

-Tu sais quoi ?

 

Ben, non je ne sais pas quoi !

 

– Tu savais qu’Anthony Torestier venait de divorcer ?

 

Non, je ne savais pas et je m’en fous complètement !

 

– Et ben, il s’est souvenu de moi ! Le truc du coup de foudre c’était vrai ! Franchement je n’y crois pas !

– Mais qu’est-ce que tu racontes ?

– Je ne t’ais jamais raconté mon interview chez Torestier ?

– Non,

– Je vais te raconter, mais tu ne répètes à personne !

– Anna-Gaëlle !

 

L’interview (Anna-Gaëlle)

 

Trois ans plus tôt. Nous sommes dans les locaux du journal Globo, feuille de chou spécialisée dans les articles à scandales et les chroniques des gothas princiers et du show-biz

 

– Tiens c’est pour toi ! T’as carte blanche pour aller faire un petit reportage avec photos, interview et tout le bazar, mais ne charges pas trop l’affaire, il n’y a pas que lui dans la vie !

 

Hein ? Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qu’il me raconte ? J’émerge alors de mon clavier d’ordinateur, me rendant compte à ce moment-là que mon interlocuteur s’en était déjà allé voir ailleurs.

 

Je finis de saisir mon paragraphe, je suis en pleine rédaction et j’ai une sainte horreur que l’on m’impose des interruptions qui me font perdre le fil de l’inspiration. Je ne consens qu’ensuite à prendre connaissance du document que m’avait laissé l’importun, en fait un carton, illustré d’une peinture qui se voulait moderne et au verso duquel on pouvait lire cette étrange phrase :

 

Après tant d’essais malheureux Anthony Torestier vient enfin de rencontrer le grand amour, le mariage aura lieu le 16 avril, mais cabotin comme je suis, il ne me déplairait pas trop que la presse en parle un petit peu. Avec toutes mes amitiés.

 

« N’importe quoi ! » Que je me dis ! Ce vieux schnock nous fait le coup tous les trois ans, il devait en être à son onzième mariage, et donc à son onzième divorce. Et le mec nous remettait cela… à près de 70 ans ! Ce qui était pitoyable c’était toutes ces nénettes attirées par la fortune démesurée du personnage qui cherchait à s’accaparer la grosse part du gâteau, mais qui finalement se faisait jeter comme des denrées périssables.

 

Enfin, c’était le créneau du journal. Globo s’était spécialisé dans les reportages plus ou moins complaisants sur le gotha mondain. Il faudrait bien faire avec. J’irais donc interviewer le père Torestier, j’en ferais un article, je prendrais des photos, et si comme je le pensais le vieux dragueur avait laissé ce qu’il fallait en pot de vin, le reportage serait très lèche bottes.

 

C’est un vague secrétaire, fort imbu de sa personne qui me reçut :

 

– Voici ce que nous aimerions, c’est que vous preniez des photos de Monsieur Torestier et de Mademoiselle M… , Ils vont accomplir une petite promenade dans le jardin, près des rosiers, cinq ou six photos suffiront, et après ils répondront à vos questions.

 

Du cinéma, de la mise en scène, l’Anthony et la Mireille (elle s’appelait Mireille, quelle idée !) firent donc leur petit numéro. Et que je te prends par la mimine, et que je fasse un petit bisou et que je t’enlace de façon romantique, et que je plaisante à je ne sais quel trait d’humour, ce qui me permit d’entendre le rire fort peu distingué de la Mireille en question.

 

On me fit ensuite entrer à l’intérieur dans un magnifique salon pour l’interview. Quelle idée fort incongrue de s’enfermer par un aussi beau soleil…

 

Et c’est à partir de ce moment-là que les choses devinrent fort intrigantes :

 

La Mireille, top model de profession était un grand machin tout en hauteur, au corps parfait (du moins si l’on se réfère aux canons en vigueur) et au visage très régulier. Un joli sourire aurait pu la rendre charmante mais sans doute ne savait-elle pas faire ? Malgré tout, moi qui ne détestais pas parfois m’amuser avec des demoiselles du même sexe en ressentais un certain trouble (un petit, faut rien exagérer non plus). Le trouble disparu très vite quand la donzelle se mit à parler. Son niveau général frôlait la catastrophe naturelle, et elle ne savait qu’ânonner des réponses absolument sans aucun intérêt où pire, manifestement apprises par cœur. Je ne me résolus à continuer l’interview que pour faire bonne figure devant le futur mari. Mais il était certain que tout cela ne servait à rien, tout serait à réécrire.

 

Je m’apprêtais à poser pour terminer quelques questions à Anthony Torestier lui-même quand son téléphone se mit à sonner. Curieuse conversation, de la part d’un type habitué à commander et à diriger tout son petit monde (et celui des autres) à sa façon. Cette communication frôlait la condescendance. Je ne cherchais pas trop à comprendre et en profitais pour m’étonner sur la verdeur légendaire du personnage qui à près de 70 ans en faisait au moins 20 de moins.

 

Il finit par raccrocher, poussa un long soupir, se mit à me dévisager d’étrange façon, puis finit par expliquer à sa promise que les dernières questions étant sans intérêt (quelle délicatesse !) elle pouvait vaquer à d’autres occupations. Cette dernière ne discuta même pas et nous laissa seul à seul.

 

– Vous vous servez d’un magnétophone ?

– Oui, pourquoi ?

– Débranchez-le, s’il vous plait, ce que j’ai à vous dire est très, très off line !

 

J’obtempérai, j’avais un deuxième appareil, j’aurais pu tricher, mais à quoi bon, ce reportage n’avait aucun intérêt !

 

– Je n’ai eu que trois coups de foudre dans ma vie… commença Anthony…

 

Il me raconta alors les deux premiers, je me demandai bien pourquoi tout cela était débité off-line alors que ces confidences aurait permis d’agrémenter un article qui se promettait d’être bien plat. Il marqua une pause, et je crus diplomatique de relancer la conversation :

 

– Et donc Marianne, c’est votre troisième coup de foudre !

– Absolument pas, je vais m’amuser un peu avec elle et je l’enverrai au diable !

 

Cette fois on comprenait pourquoi c’était off-line. J’étais sidéré devant tant de cynisme. Mais alors ce troisième coup de foudre ? Quelle anecdote bizarroïde allait donc sortir du cerveau de ce vieux débauché, et puis d’abord pourquoi ces confidences ?

 

– Une liaison qui n’a jamais abouti, alors ? Proposais-je.

– Ah ! Ah ! Mais j’espère bien qu’elle aboutira un jour, mais pour l’instant il n’y a même pas de liaison, il y juste un regard !

– Et peut-on en savoir davantage ?

– Bien sûr, vous allez savoir en exclusivité quel est l’objet de mon troisième coup de foudre !

– Dites !

– C’est vous !

– Hein !

– Ben oui ! Oh, je ne me fais aucune illusion, je ne suis qu’un vieux débris. Mais je vous trouve adorable ! Rassurez-vous, je ne tenterais rien d’inconvenant, je vais juste vous poser une question, une simple question ?

– Posez toujours, mais…

– Me trouvez-vous repoussant ?

– Non !

– C’est bien, cela me donne de l’espoir ! J’espère que vous êtes sincère, j’ai horreur des réponses diplomatiques !

– MA réponse est sincère, mais si vous le permettez, je vais terminer là cet entretien.

– C’est comme vous voulez, je ne vous retiens pas.

 

Et c’est alors que je m’apprêtais à prendre congé que le téléphone sonna à nouveau, n’ayant aucune envie de poireauter ici, je bredouillais un :

 

– Bon, je vous laisse…

 

Et m’apprêtais à prendre la poudre d’escampette sans civilités supplémentaires quand le bonhomme se fit insistant.

 

– Un instant je vous prie !

 

Quoi de plus pénible que d’assister passivement à une conversation téléphonique dont vous ne comprenez à peine que la moitié et qui ne vous intéresse pas forcément ! Sauf que là notre vert séducteur devint soudain blanc comme un drap, tandis que son front s’ornait d’impressionnantes gouttes de sueur ! Sans doute me dis-je, aurait-il reçu une mauvaise nouvelle au titre de ses affaires. Peut-être ses actions en bourse avaient-elles dégringolé avec pertes et fracas. Ou encore l’avocat de l’une des ses anciennes femmes venait-il lui annoncer qu’on le traînait en justice. Il raccrocha.

 

– Heu ! Mademoiselle !

– Je vais vous laisser Monsieur Torestier.

– Vous n’avez plus de questions ?

– J’en ai suffisamment pour faire un article.

– Je… je ne suis pas méchant vous savez !

– Je n’en doute pas un seul instant, pourquoi dites-vous cela ?

– Je suis vieux, mais je ne suis pas repoussant, et je ne suis pas méchant.

 

Je commençais sérieusement à me demander ce qui arrivait au bonhomme et une nouvelle fois me préparait à décamper. Je le vis se déplacer vers un petit bureau, ouvrir un tiroir, sortir une liasse, non pas une liasse, un paquet de billet ! Combien y avait-il là-dedans ?

 

– Je suis riche aussi !

– Je vois, allez, faut que j’y aille, Monsieur Torestier.

– Prenez-les, c’est pour vous !

– Hein ?

 

Un rapide calcul : Il y avait là-dedans l’équivalent d’au moins six mois de mon salaire ! J’avais beau me dire que j’avais des principes. Une telle somme devant moi… Et il fallait que je fasse quoi ?

 

– Et vous voulez quoi en échange ?

– Rien !

– Rien ?

– Enfin, presque rien !

– Je me disais aussi !

– Je veux juste que vous vous déshabilliez devant moi !

– Et puis ?

– Et puis c’est tout ! Mais ne vous pressez pas, faites durer le plaisir le plus longtemps possible !

 

Ma pauvre tête tournait, j’estimais alors que cela aurait été folie de ne pas profiter de cette donne généreuse pour une contrepartie aussi anodine à mon sens. Je faillis redemander si on ne me solliciterait pas autre chose après, autre chose de moins anodin. Mais les mots ne sortaient plus, alors doucement je posais mon sac déjà en bandoulière sur l’épaule, dans le creux du fauteuil, défit mon foulard de soie et très lentement déboutonnais ma veste de tailleur. J’enlevais ensuite ma jupe devant le visage cramoisi du sieur Torestier qui n’en pouvait mais. Je me dépêchais par contre d’enlever mon collant. Il me semblait en effet que cette pièce devait être incongrue dans le rituel d’un strip-tease.

 

– Allez moins vite, s’il vous plait !

 

D’accord, j’irais moins vite, il restait le chemisier, le soutien-gorge et la culotte, je ferais donc durer tout cela, d’autant qu’un certain trouble commençait à me gagner, et je me rendais compte qu’en fait, cela m’excitait de m’effeuiller devant ce quasi-septuagénaire. Et puis il y avait l’argent ! Quelqu’un qui sort des liasses de billets comme des paquets de kleenex pour un simple strip, devait au moins tripler la mise, si je savais lui prouver que je n’étais pas farouche.

 

Je ne me reconnaissais plus trop, pesait le pour et le contre, me faisais des leçons de morale, pour conclure sur le fait que de toutes façons, je ne faisais de mal à personne et que tout cela n’était sans grande conséquence. Et tandis que le chemisier tombait à terre, ma résolution était prise. S’il voulait aller plus loin se serait oui !

 

J’étais là, en soutien-gorge et culotte en train de gigoter et l’autre qui n’arrêtait pas de mater, je jetais un coup d’œil sur sa braguette, mais n’y décelait aucune activité particulière, mais c’est vrai que parfois on ne perçoit pas bien ce genre de choses. Quant à ses mains, comme il ne savait manifestement pas trop quoi en faire, il les gardait croisées sur sa poitrine. Bizarre tout cela !

 

– Vous n’auriez pas de la musique ? Ce serait plus sympa !

– Euh… de la musique ?

 

Il avait l’impression que je lui demandais la lune, il se leva se mit en arrêt devant la chaîne hi-fi, sembla hésiter, puis revint à sa place.

 

– Non finalement, je préfère sans musique !

– C’est comme vous voulez.

 

Vraiment bizarre ce mec ! Il se rassoit, croise les bras et les jambes. Drôle d’attitude pour un spectateur de strip-tease. Je me dis que peut-être, il est déçu par mon corps. Voilà, ce doit être ça, je ne l’excite pas, il ne me voyait pas comme ça, et il n’ose pas me dire de m’arrêter. Il serait donc timide l’Anthony Torestier ? Ne voyant pas d’autres explications, je ne songeais pas à m’arrêter, la liasse de billets n’était pas encore dans mon sac, il fallait que je la gagne pour de vrai !

 

J’enlevais les bretelles de mon soutien-gorge, me caressais les épaules, me tournais, dégrafais l’attache, la rattachais, remettais les bretelles, ragrafais l’attache, bref je m’amusais, puis je me tournais, me baissais légèrement et libérait mes seins, je les agitais alors, puis me redressais, les caressais, en prenais les bouts entre le pouce et l’index, les pinçais. J’avais enfin l’impression que mon spectateur réagissait. Bon, c’était peut-être normal, à son âge ! Je continuais à jouer avec mes seins et lui lançais des regards à la limite du lubrique. Puis estimant que la chose était suffisante, j’envisageais de passer à l’enlèvement de la petite culotte qui serait le prélude à des exhibitions beaucoup plus hard, quand soudain une idée perverse jaillit dans mon esprit.

 

Alors, sans protocole ni cérémonie j’enlevais la culotte, et à pas feutrés m’approchais d’Antony Torestier. J’avançais tout sourire et sûr de ma victoire, quand je remarquais que son visage devenait cramoisi.

 

– Que faites-vous ?

– Je ne vais vous faire de mal, vous savez !

– Restez où vous êtes !

– Vous avez voulu jouer avec moi, vous avez déclenché des forces incontrôlables…

– Non !

– Rassurez-vous, je ne suis pas méchante !

– Arrêtez, prenez l’argent et foutez le camp !

 

Un dingue ! Un fêlé ! Un maboule ! Puisque c’est comme ça, j’embarquais la liasse, et entrepris de me rhabiller. A nouveau le téléphone sonna ! Le père Torestier n’était guère disert et se contentait de répondre par monosyllabe. Il raccrocha tandis que je finissais de reboutonner mon chemisier.

 

– J’ai changé d’avis ! Continuez ce que vouliez faire !

 

Je le regarde, interloquée. A quoi rimait cette subite volte-face ? Et puis bon, j’étais un peu rafraîchie, et l’argent je l’avais dans mon sac ! Je n’avais qu’à foutre le camp ! Pourquoi m’embarrasser de scrupules ? Quoiqu’à y réfléchir, un coup de fil de ce genre d’olibrius à la rédaction du journal pour leur demander de me virer… Est-ce qu’ils le feraient ?

 

Sans doute est-ce alors ma fibre journalistique qui me fit poser cette indiscrète et à première vue bine inutile question :

 

– Alors d’accord, mais pourquoi ce brusque changement d’avis ?

 

Je lui posais ma colle avec mon air le plus coquin possible espérant une réponse gratuite et flatteuse à mon égard, je suis un peu conne des fois…

 

– C’est un problème de médicaments ! Je pensais les avoir pris trop tard, il ne me faut pas d’émotions trop fortes, mais mon médecin m’a rassuré !

 

Oups ! Ça voulait dire que le gugusse était en communication permanente avec son médecin ! Ça voulait dire aussi que celui-ci surveillait son patient par circuit vidéo ! Ça voulait dire que j’étais filmée et donc enregistrée ! Non, mais ça ne va pas la tête ! J’ai un peu la trouille, si tout est sophistiqué à ce point, il doit y avoir un système de surveillance avec gardes du corps, prêts à me récupérer si je prends la fuite, et puis ils ont peut-être, sûrement même accès au circuit vidéo. Tout le monde a dû me voir à poil là-dedans. Mon dieu, dans quel guêpier me suis-je empêtrée ? Je suis sur le point de craquer, je sors le fric du sac à main, je le jette par terre :

 

– Tenez, je n’en veux pas de votre sale fric !

 

Je n’arrive plus à me contrôler, je ramasse ma jupe, je me mets à sangloter comme une madeleine. Le téléphone sonne ! Probablement encore cet abruti de toubib ! Je me jette vers la porte. Elle est bloquée ! Bloquée ! Je tambourine, je hurle ! Puis, je m’assois par terre, vaincue ! Advienne que pourra, je ne sais plus quoi faire ! Jamais je n’aurais dû accepter cet argent.

 

– Calmez-vous c’est un malentendu !

– Laissez-moi, sortir ! S’il vous plait !

– Si vous m’expliquiez ?

– Vous auriez pu me dire que j’étais filmé !

– Vous n’êtes pas filmée !

– Comment votre docteur peut-il savoir ce que vous fabriquez alors ?

– Moi, je suis filmé, mais pas vous !

– Prouvez-le !

– J’en suis bien incapable ! Je vais vous servir un petit remontant, un whisky ?

– Ouais, ça me fera du bien !

– Et ramassez cet argent, il vous appartient.

– Laissez-moi partir, je n’en veux plus !

– Ecoutez, je vous propose un marché, venez vous rasseoir, je vais juste vous dire deux ou trois trucs, et après je vous laisserais partir librement avec ou sans l’argent, après tout je m’en fiche !

 

Je m’assis dans le fauteuil et écoutais sans aucune illusion ce qu’avais à me dire Anthony Torestier.

 

– Vous êtes journaliste, et vous êtes censée connaître tous les ragots qui courent sur les milieux que couvre votre journal !

– Oui c’est vrai, mais je ne suis quand même pas au courant de tout !

– J’entends bien, mais la liste de gens « sympas comme tout » dans les médias et qui dans la vie réelle se révèlent de véritables fumiers, vous la connaissez ?

– Oui !

– Il y d’ailleurs plusieurs listes, les brutes, les hypocrites, les magouilleurs, les barbouzes… – Anna-Gaëlle, répondez-moi franchement ! A part peut-être une réputation d’obsédé sexuel que j’assume complètement, est ce que mon nom a déjà été cité dans une liste de salopards ?

– Non, j’en conviens !

 

Je mentais, en fait la réputation de Torestier n’était pas si claire que cela, mais d’une part il y avait tellement pire que lui, et d’autre part, il bénéficiait de sa réputation de gentillesse avec les journalistes que ce soit on line ou off line et cela « arrangeait » beaucoup de choses

 

– Alors si je vous dis que vous n’êtes pas filmée, je vous demande de me croire. Vous savez très bien que tout se sait dans votre milieu, il y a des choses avec lesquelles on ne triche pas !

– Admettons !

– Anna-Gaëlle !

– Oui, Monsieur Torestier !

– Montrez-moi à nouveau vos seins, et refaites-moi le petit numéro que vous vous apprêtiez à me faire tout à l’heure ! J’ai simplement eu le tort de montrer ma surprise de façon un peu trop voyante ! Je crains les émotions fortes vous ais-je dis !

– C’était spontané, je ne sais pas si je vais pouvoir…

– Déshabillez-vous déjà, on verra bien !

 

Pour la deuxième fois je me déshabillais donc devant Anthony, j’allais plus vite, mais l’excitation qui m’avait envahi lors du premier strip-tease ne revenait pas, j’essayais de la forcer en me caressant les seins, en m’en pinçant les bouts, la solution était sans doute que je me tripote la chatte, mais je n’osais le faire de peur de paraître obscène. Contrairement à tout à l’heure Torestier paraissait détendu, les jambes étaient légèrement écartées, et ses mains étaient posées sur ses cuisses. Prêtes à agir ? Je tentais le coup !

 

– Caresse-toi !

 

Me voici en train de tutoyer Anthony Torestier à présent. Mais il n’attendait sans doute que cette injonction, ses mains se mirent alors à caresser sa braguette. La situation se réchauffait brusquement. Ce n’était pas encore la grande excitation mais j’en ressentais quand même les prémisses, et c’était plutôt bon signe !

 

Restait à savoir quelle pouvait être mon champ d’initiative, devais-je le laisser faire ? Devais-je au contraire tout faire, ou encore devais-je lui demander de faire ? En fait, sans doute faudrait-il surfer entre toutes ces attitudes ? Je m’approchais de lui, lui fit une légère pression pour qu’il écarte davantage ses jambes et me faufilait dans l’espace ainsi dégagé, d’une main, je chassais la sienne de sa braguette, afin de m’y installer, et simultanément je baladais mes seins à hauteur de son visage.

 

Un flash envahit mon cerveau ! Quelles que soient les dénégations de Torestier, il était clair que maintenant le docteur pouvait me voir dans sa bon dieu de caméra ! Mais j’évacuais le problème choisissant de parier sur l’honnêteté du bonhomme, et me disant que l’enregistrement ne serait pas conservé. Je rapprochais ostensiblement mes pointes de seins de sa bouche à ce point que mon téton gauche frôlait maintenant ses lèvres. Ce qui devait arriver arriva, il entrouvrit la bouche et suça un petit peu le fruit ainsi offert. En bas, sous ma main, l’objet grossissait ! Non, il avait fini de grossir ! Je dézippait la fermeture éclair, puis entreprit de lui tripoter sa verge par-dessus le tissu du slip. Puis tandis qu’Anthony suçait à présent mes tétons de façon alternative, je dégageais carrément son sexe.

 

Une bien jolie chose. Ne croyez pas que j’en ai connu des centaines, mais celle-ci me paraissait dans une bonne moyenne, je suis surtout sensible à la façon dont se présente le gland. Je n’aime pas les verges trop courbes, les glands trop gros, les bites coniques, par contre j’aime bien un gland qui prolonge la verge de façon naturelle, un beau gland bien lisse, bien brillant, prêt à être sucé, quoi ! Mais auparavant je le caressais, avec toute la tendresse dont mes doigts sont capables, comme j’aurais câliné un petit oiseau apprivoisé ! Je rapproche mon visage à quelques centimètres de cette jolie chose et mime le geste de le lécher ! Mon partenaire ne tient plus en place, il pousse des petits soupirs tandis que sa verge est en position de raideur maximale. Je la caresse encore, choisissant de le faire de l’extérieur de l’index en le glissant du gland jusqu’à la base, puis en remontant, la pression est d’abord minime voire inexistante, puis j’appuie effectuant ainsi une mini masturbation. Torestier soupire ! A ce stade je n’aime pas trop ce débraillement. La bite qui sort du pantalon, c’est bien pour commencer, mais pour continuer, il me faut dégager tout cela. Je lui déboucle donc sa ceinture :

 

– Non ! dit-il

– Ce sera plus pratique ! Précisais-je simplement !

 

Il se laisse faire, mais dans certaines limites, son sexe est maintenant nu ainsi que les chairs situées aux alentours, mais apparemment l’idée de baisser son pantalon ne l’effleure pas. Qu’importe, j’ai de la place à présent, et peux m’amuser à lui chatouiller les testicules, à aventurer mes doigts très en dessous de tout ça, à les approcher de son anus, sans toutefois trop insister. Puis, je reprends ma masturbation, j’ai horreur de masturber à la barbare, j’ai horreur de la façon dont les hommes s’auto-masturbent, c’est laid, c’est grossier, c’est grotesque. Masturber avec la main refermée sur le pénis est une faute de goût, ce bel organe pour qui sait l’apprécier demande beaucoup plus de délicatesse et de… doigté. Et les possibilités sont finalement fort variées. Un jour qu’avec une amie asiatique, nous nous occupions en commun de je ne sais plus quel type, un soir de folie douce, et intriguée par la façon avec laquelle elle besognait la bite du monsieur, elle me dit d’un air tout étonné :

 

– Comment ! Tu ne connais pas la méthode des baguettes ?

– Hé non !

– Imagine alors que tes deux index sont des baguettes, et que tu n’as le droit de le branler qu’avec des baguettes !

 

Ça m’avait paru complètement farfelu, mais ça m’est resté. Et repensant à cette anecdote, je masturbe la queue de Torestier entre mes deux index tendus. Puis je m’apprête à le sucer pour de bon, et pour ce faire, je lui caresse le bas du ventre essayant de dégager sa chemise. C’est alors que je découvrais un insolite tatouage, une sorte de radeau de la méduse très stylisé et occupé uniquement par des femmes fort dévêtues ! Il y avait même une incongruité, l’une des femmes était dessinée de dos avec la tête de face ! J’éclatais de rire !

 

S’apercevant alors de l’objet de mon hilarité, il s’empressa de se recouvrir le ventre :

 

– Ne parlez jamais de ça ! Dit-il !

– Ne vous inquiétez pas !

 

Et n’ayant pas l’intention de m’éterniser en discussion, je refermais mes lèvres sur son gland, les laissais-là, puis du bout de la langue je vins lui taquiner le méat. Dieu merci l’organe était propre ! Je ne demande à mes partenaires que de se laver le zigouigoui qu’une fois par jour ! Mais bon dieu qu’ils le fassent !

 

Ma langue se mit à explorer plus largement le gland offert à ma bouche, mes lèvres entamèrent un mouvement de succion provoquant un léger va-et-vient de son membre. Déjà la liqueur séminale remplissait mon palais de son sel. J’aime bien en début de fellation, absorber tout ce que je peux de la verge, c’est ma façon d’en prendre possession. Tout dans la bouche, puis je la libère, recommence, et cela une dizaine de fois, pas plus, ça me suffit et ce n’est pas ce qui m’amuse le plus. Je préfère m’attarder sur la variation  » prépucienne  » de la fellation, qui consiste à faire coulisser le gland entre les lèvres en insistant sur la base du prépuce. C’est beaucoup plus agréable et aussi bien efficace.

 

Mon blocage de tout à l’heure n’est plus qu’un vieux souvenir, je mouille comme un parapluie, j’ai envie de baiser, j’ai envie de faire l’amour, j’ai envie qu’il me prenne. Moi qui suis si participative, si active, si partie prenante pendant l’amour, j’ai soudain envie qu’il me possède. Putain, pourvu qu’il ait un préservatif ! J’ai soudain la trouille, les milieux du spectacle ne sont pas réputés pour être clean en matière de MST.

 

– T’as une capote ?

 

Je sais, c’est trivial mais c’est sorti comme ça ! Cet abruti me fit un geste de dénégation du visage ! Quel con !

 

– C’est pas grave ! Suce-moi à fond !

 

silverforest0657La meilleure ! Non seulement il est con, mais c’est un mufle, il ne pense qu’à son propre plaisir, j’ai failli lui dire : « Et moi alors ? » Mais je me suis dégonflée, j’ai accéléré le rythme de ma fellation. Torestier eut quand même le tact de me dire qu’il allait jouir. Comme quoi les gens peuvent être très complexes ! Je n’ai pas voulu de son sperme dans la bouche. Bonne fille, comme je ne souhaitais pas qu’il s’en foute partout, j’ai recueilli tout cela dans le creux de mes mains. Il m’a passé un kleenex, mais l’idée de m’indiquer un lavabo afin que je m’y lave les mains ne l’a pas effleuré. Je me rhabillais en vitesse alors que mon excitation n’était toujours pas calmée. J’ai failli par pure provocation lui demander où étaient les toilettes pour aller me finir, je ne sais pas si j’en aurais eu le toupet, mais une fois de plus le téléphone sonna ! Je repensais au toubib !

 

La communication fut brève.

 

– Je… je tenais à vous remercier ! Il faut maintenant que j’essaie d’oublier votre visage, nous n’aurions sans doute pas dû faire ce que nous avons fait, ça va être encore plus difficile, mais je ne regrette rien !

 

Il ne regrette rien, il en a de bonnes celui-là !

 

– Laissez-moi votre numéro de téléphone, on ne sait jamais !

– Vous pourrez m’avoir par le journal !

– Non, votre numéro personnel !

 

J’hésitais un peu, et lui refilais celui d’une collègue au journal et regagnais ma bagnole ! Le corps excité et la tête pleine de rêve ! Serais-je la prochaine Madame Torestier ? Après tout pourquoi pas ! Son problème c’est qu’à chaque fois il était tombé sur des potiches ! Moi je saurais l’embobiner, mais il y trouvera son compte, je saurais me consacrer à lui comme il le faut, et puis je lui apprendrais à s’occuper de moi, après tout il n’est jamais trop tard.

 

Je n’aime pas être excitée et rester en plan comme ça, au lieu de repartir vers Avignon, je bifurque par des petites routes, finit par trouver des départementales absolument désertes, et je m’arrête sous un grand pin parasol. Je me mets bien à l’aise sur la banquette, ajuste bien le rétroviseur pour prévenir toute arrivée intempestive, puis ma main droite descend vers ma culotte après que j’ai libéré ma jupe. La gauche a déboutonné un petit peu le chemisier pour se frayer un passage vers le soutien-gorge, soulevé l’un des bonnets de ce dernier et presse le téton entre mon pouce et mon index. Je me frôle le clitoris avec la phalangette de mon majeur. Je suis mouillée comme ce n’est pas permis, j’avais prévu un change dans le cas où je serais obligée de passer la nuit à l’hôtel, je me changerais tout à l’heure parce que pour l’instant j’ai d’autres préoccupations. Je me fais jouir avec une telle intensité que j’en attrape des frissons, avant de me retrouver toute pantelante, et complètement molle. Un petit somme me ferait du bien. Je m’assoupis, sans réaliser que je n’ai pas réajusté ma tenue. Je m’endors !

 

Combien de temps ? C’est le bruit qui m’a réveillé. Ils sont deux, à fouiner autour de la voiture. Ils ont vu que je me réveillais, et au lieu de décamper, ils se plantent devant en me regardant, un gros camion est garé juste devant ma voiture. Vite, je cherche à mettre le contact. La portière s’ouvre, l’un des mecs s’approche ! Je ne saisis rien du torrent de vulgarité qu’il m’adresse. Moi qui suis si trouillarde d’habitude, je me surprends à lui répondre :

 

– Tu veux voir ma collection de culotte ?

 

L’autre ne comprend pas très bien, se tourne bêtement vers son collègue. Juste alors le temps pour moi de me précipiter vers la boite à gants de saisir le spray de gaz lacrymogène. Je n’ai même pas besoin de l’utiliser, l’importun recule en braillant, je referme la portière, met le contact et démarre en trombe !

 

Je m’en rappellerai de l’interview d’Anthony Torestier

 

Fin du flash-back

 

Intermède charnel (Chanette)

 

Anna-Gaëlle avait fini de me raconter son histoire, elle était toujours intégralement nue, et apparemment cette narration l’avait laissé dans un drôle d’état ! A ce point que je ne me demandais même plus si elle allait me sauter dessus, mais plutôt la façon dont elle allait s’y prendre pour le faire.

 

– Et voilà ! Dit-elle en mimant une courbette qui eut pour effet de faire agiter ses seins de bien belle façon.

– Quelle histoire !

– Qu’est-ce que tu en penses ?

– Je ne sais pas trop, il y a beaucoup de choses bizarres, il faudrait que j’y réfléchisse, mais ce que je constate c’est que tu racontes très bien !

– Ce doit être de la déformation professionnelle !

– Et c’est Torestier qui vient de te rappeler ?

– Non, c’est une ancienne collègue, il a téléphoné au journal, il veut me recontacter. Cette conne n’a pas pris le numéro sur elle, je la rappellerais demain pour l’avoir !

– Et tu vas lui dire quoi à Torestier ? Tu espères quoi au juste ?

– On verra bien ce qu’il me dira ! Mais s’il veut me faire la cour et m’épouser, je rentre à fond dans la combine !

– Tu péterais pas un peu les plombs ?

– Mais non, tu te rends compte le fric qu’il y a au bout !

– Tu parles, il te larguera comme les autres !

– Justement non, car : un, je ne suis pas si conne que ça, et deux, la petite expérience que j’ai eus avec lui est très révélatrice, je m’en vais le dompter l’Anthony, et sans qu’il s’en aperçoive en plus !

– T’es complètement folle !

– Je sais et en plus je suis excitée comme une puce !

– J’avais remarqué ça aussi !

– Viens me faire un bisou !

 

Ça y est, c’est parti ! Ça m’embête de m’attarder, mais d’un autre côté, je suis moi aussi assez troublée. Et ce n’est certes pas à cause de son histoire, non en fait je suis excitée de la voir excitée. C’est parfois contagieux, ces états là !

 

Je m’approche et lui fais un bisou sur le bout des lèvres. Elle cherche à me forcer la bouche, mais je me recule avant qu’elle ne m’enlace !

 

– Ben, qu’est-ce que tu fais ?

– Je joue !

– T’as raison, moi aussi ! Mais on pourrait jouer au même jeu toutes les deux, ce serait… mieux, non ?

– C’est quoi ton jeu ?

– Donne-moi ton petit bout de langue, tu vas voir ce que c’est, mon jeu !

 

Sans m’approcher d’elle je sors alors le bout de ma langue et je l’agite devant elle pour la narguer !

 

– C’est celui-là que tu veux ?

– Approche-toi, salope ! dit-elle en plaisantant

– Viens me chercher !

– Chanette ! Je te préviens, je vais te sauter dessus !

– Tu sais bien que tu n’auras pas le dessus !

– Déshabille-toi donc ! J’ai envie de toi !

– Mais, non, viens ! Qu’est-ce que tu attends !

– Chanette, ça va chauffer !

– Pas cap ?

 

Elle se jette alors su moi comme une furie et me crochète la jambe. Voici que je me retrouve le cul par terre, l’entraînant dans ma chute. Me voilà sur le dos, avec l’autre tigresse sur moi. Elle me chevauche à la manière d’une catcheuse, m’attrape les poignets et me les immobilise contre le sol. Je sais me dégager de ce truc, mais pour l’instant je la laisse faire, j’ai envie de m’amuser ce soir.

 

– Alors tu me le donnes ce bout de langue ? T’es battue, là je crois ?

– Viens le chercher !

 

Kate Lena15Elle se penche vers mon visage, relâche un peu son étreinte. Je donne un coup de rein, la désarçonne, elle glisse sur le côté, je roule sur elle, et voilà, en quelques secondes j’ai renversé la situation :

 

– Qu’est-ce que tu disais Anna ? Que j’avais perdu ?

– Tricheuse !

– Tu veux qu’on y joue pour de vraie ? Et la gagnante domine l’autre !

– Salope ! Tu vas gagner ! T’as envie de me fouetter le cul ? C’est ça ? Hein, c’est ça ?

– Ça ne me déplairait pas en effet !

– Mais comment tu fais pour ne pas en avoir marre ?

– Pardon ?

– Ben, oui, tu fouette déjà des mecs toute la journée !

– Ca n’a rien à voir ! Toi t’es une femme, et en plus je t’aime !

– Hummmm, tu vas me faire fondre, tu ne me le dis que trop rarement, Chanette ! Moi aussi je t’aime ! Mais toi, tu as un cœur d’artichaut !

– Non, quatre ou cinq personnes, c’est tout !

– C’est déjà pas mal !

– Alors on y joue ?

– Non tu as gagné Chanette, je suis à ta merci, et tout ce que je te demande c’est de te mettre à poil ! Si tu savais comme j’ai l’envie de te caresser !

– Faisons les choses dans l’ordre, tu voulais un petit bout de langue, non ?

– Et tu vas me le donner ? Demande-t-elle toute coquine ?

 

Je ne réponds pas, j’approche ma langue de sa bouche qui s’entrouvre, elle me la happe. J’aime bien sa façon de m’embrasser. Elle se donne complètement dans cet acte, c’est rarement elle qui arrête la première, elle en joue, elle en refait, elle en reveut, elle en redemande. Moi qui adore ça, elle m’épuise littéralement. Je sors de cet affrontement le museau barbouillé de salive, et l’entre jambe dégoulinante.

 

Du coup, moi qui projetais de la faire lanterner en ne me déshabillant qu’au dernier moment je me débarrasse de mes vêtements aussi vite que cela m’est possible !

 

– Tu me dois une culotte ! Lui lançais-je

– Que dalle, fallait pas jouer à ça, tu rentreras sans culotte, ça t’apprendra !

– Non mais tu vas l’avoir ta fessée, pétasse !

– Faudrait que tu m’attrapes !

 

Et la voilà qui se carapate de l’autre côté de la table de la salle à manger. Je lui cours après, on a l’air malines toutes les deux à cavaler comme ça comme des gosses, à poil dans son appartement, on va finir par se cogner quelque part ou par casser quelque chose. Je l’attrape par les cheveux, ils sont courts, mais on peut s’y agripper quand même ! Du coup la revoilà le cul par terre, et je la chevauche de nouveau

 

– Aie ! T’as pas le droit de faire ça !

– Ah ! Oui ? Et c’est écrit où ?

– Sur ma chatte !

– Ah bon ! Et qu’est-ce qu’il y a d’écrit d’autres ?

– Hum, viens que je t’embrasse au lieu de dire des conneries !

– Non, la fessée d’abord !

– Cruelle !

– Parfaitement !

 

Elle se tourne s’incline légèrement, ses belles petites fesses tendues vers moi !

 

– Alors ça vient ?

– Qu’est-ce qu’il est beau ton cul !

– Tu trouves aussi !

– J’ai peur de l’abîmer !

– Bon alors cette fessée, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

– Je vais te faire mal, Anna, je te préviens !

– J’ai même pas peur !

– T’as un martinet chez toi ?

– Non, mais en bas de l’armoire il y a quelques ceinturons en cuir !

 

Je vais chercher l’objet, j’en dégote un assez large, en vieux cuir, ça devrait faire l’affaire ! Je reviens en sifflotant, je m’entoure la boucle autour du poignet et je vise !

 

– Slash !

– Aïe !

– Si tu fais la douillette, on change de jeu ! Justement il y longtemps que je n’ai pas joué à la poupée Barbie !

– Frappe ! Pétasse !

– Pardon !

– Frappe, grosse pouffe !

 

Elle se fout de ma gueule, je vais lui montrer si je suis une grosse pouffe ! Je frappe, une fois, deux fois, trois fois, de plus en plus fort, Elle parvient à étouffer ses cris sous la douleur. Je m’arrête un moment, la contourne, regarde son visage, des petites larmes lui coulent au coin des yeux !

 

– Alors ?

– Ça fait mal, mais c’est bon, encore un peu, un tout petit peu !

– C’est pas un peu ou un petit peu, c’est comme je veux quand je veux !

– D’accord ! A une seule condition !

– Tu n’as pas à me donner de condition !

– Tu ne veux pas savoir ?

– Dis toujours, mais ce sera refusé !

– Je veux que tu m’embrasses après, que tu m’embrasses comme tu ne m’as jamais embrassé !

 

Elle va me faire fondre, à me sortir des trucs comme ça, l’Anna-Gaëlle ! Je ne réponds pas, je la fouette de nouveau. Son cul est à présent tout rouge. Si je continue, il va se boursoufler, et il faudra plusieurs jours pour qu’il retrouve un état normal. Ce n’est pas le but du jeu ! Je vise une zone peu marquée, et je lâche l’instrument, je me précipite vers ma complice ! Oh ! La vision de ce visage en ce moment ! Complètement extatique ! Qu’elle est belle ! Elle sourit sous les larmes qui coulent, des larmes où le bonheur de l’instant a remplacé la souffrance. Nous nous embrassons !

 

– Je t’aime Chanette !

– Si tu m’aime, je ne vois pas pourquoi tu irais faire l’andouille avec Torestier !

– Laisse tomber, on parlera de ça tout à l’heure.

 

Je la caresse partout ! Que sa peau est douce, elle m’invite à la suivre dans sa chambre, on s’y précipite au petit trot comme des folles sous le regard dédaigneux du chat domestique qui renonce à analyser les étranges événements se déroulant sur son territoire

 

Elle s’affale sur le lit, passive, sur le dos, les jambes légèrement écartées, les bras décollés du corps ! Je m’agenouille près d’elle, je joue un peu avec ses seins, j’en fais durcir la pointe, d’abord délicatement, puis je serre.

 

– Aie !

– Tu es décidément bien douillette aujourd’hui !

– Continue !

– Bien sûr que je vais continuer !

 

Et non seulement je continue, mais je serre encore plus fort ses tétons, je les roule, je les tords, je les tire. Elle gueule, elle gémit, mais elle ne me dit pas d’arrêter. J’approche mon visage et lui suce le téton droit tandis que de ma main je continue d’agacer le gauche. Je me sers maintenant de mes dents et mordille le bout, provoquant des soubresauts de plaisir et de douleur de ma victime. Je reste plusieurs minutes à pratiquer ce traitement. Puis finalement estimant que l’autre téton va faire une crise de jalousie, je l’attaque à son tour !

 

– Arrête !

 

Je suis surprise ! Je ne lui fais pas si mal que ça, et c’est en tous les cas beaucoup plus supportable que le ceinturon, je décide de ne pas tenir compte de son injonction.

 

– Arrête, Chanette, s’il te plait !

 

Qu’est ce qui lui arrive ? Je me redresse, interrogative.

 

– Quelque chose ne va pas ?

– Je préfère avec les doigts !

– Je fais ce que je veux, Anna ! J’en ai gagné le droit, tu ne t’en souviens déjà plus ?

– Chanette, quand tu me mordilles, je ne peux pas voir ta frimousse !

– Et alors ?

– Tu es si belle quand tu me fais mal !

 

Oups ! Elle a décidé de m’ensorceler ou quoi Anna, aujourd’hui ? Mais ce doit être instinctif, nos bouches se recollent pour des longues minutes.

 

On a chaud, je soupire, envie d’ouvrir la fenêtre !

 

– Je peux !

– Fais comme chez toi !

 

Le temps de le faire, Anna s’est mise en levrette sur le lit, son cul tourné vers moi ! Qu’est-ce qu’il est beau son cul ! Depuis que j’ai découvert à Saint-Tropez le cul de Clara, je ne me lasse pas d’admirer cette partie du corps de mes maîtresses. Moi qui ne jurais auparavant que par le charme d’un visage ou l’arrogance envoûtante d’une paire de sein, je me suis ce jour-là, définitivement convertie au pouvoir diabolique d’un postérieur tendu légèrement écarté, prêt à recevoir la langue qui va le lécher, le doigt qui va y fureter. Anna à la peau plus claire que la mienne, quand elle ouvre son cul, on peut ainsi apercevoir son trou trônant au milieu d’un œillet de peau légèrement brun ! Je ne m’en lasse pas. Mes lèvres s’approchent, le bisou est chaste, volontairement chaste, je le renouvelle, en fait une série, puis ma langue entre en action, très vite, elle est à présent très proche du petit trou, puis vise en plein milieu ! Je lèche, elle pousse des petits gémissements ! Y mettrais-je un doigt ? Non pas envie, j’ai plutôt envie de la bouffer toute crue ! Ma langue descend vers sa chatte, elle est gluante de mouille, je savoure son miel, je me sens mouillé moi aussi, j’ouvre les lèvres de son sexe, je lèche encore, je remonte vers le clito, je fonds vers la friandise offerte, je la déguste, ma langue est atteinte de frénésie, Anna s’électrise, les gémissements se rapprochent. Je suis excité de la voir dans un tel état, je continue à qui mieux-mieux. D’un geste nerveux elle empoigne le tissu des draps, son corps se soulève légèrement, elle pousse des cris ! Mon dieu la fenêtre qui est restée ouverte ! Puis elle retombe comme une chiffe ! Je ne la laisse pas récupérer. Je la retourne sur le dos, elle se laisse faire, je vois son visage, il est radieux, je la chevauche, ma chatte sur sa bouche !

 

– Applique-toi ! Salope !

– Malpolie !

 

Mais elle ne parle plus, elle boit mon sexe, sa langue chaude et agile me le balaye avec une infinie douceur, ça me picote de partout, j’attrape la chair de poule, ses mains se lèvent cherche mes seins, elle veut tout faire en même temps, Anna. Pourquoi pas ? Elle m’attrape les bouts, me les tire vers le bas, elle me fait mal cette conne, m’obligeant à baisser mon torse. Je lutte un peu, essaie de résister, mais j’ai du mal ! J’aime tellement qu’on me fasse ce genre de petites misères qui ne prêtent pas à conséquence :

 

– Encore !

 

Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, elle pince comme une malade, puis je sens le plaisir monter !

 

– Ta langue vite !

 

Elle baisse la pression sur mes mains, intensifie celle de sa langue sur mon clitoris. Je jouis sur sa bouche. Je hurle et la fenêtre n’est toujours pas refermée.

 

On retombe encore une fois dans les bras l’une de l’autre, on se regarde, on s’embrasse, on n’arrête pas

 

– On est folles !

– Non, on n’est pas folles, on s’aime !

 

Flirt in show biz (Anna-Gaëlle)

 

Un conte de fée, je téléphone au numéro que l’on m’a donné :

 

– Anna-Gaëlle, Anna-Gaëlle, si vous saviez comme votre visage m’a obsédé ! Si vous saviez comme j’ai souvent rejoué dans mon esprit cette scène dans le bureau ! Anna-Gaëlle, rejoignez-moi, je n’ai plus grand temps à vivre, mais je vous apporterais le bonheur, j’ai tous les moyens pour le faire !

– Euh…

– Non, ne dites rien, Je vous attends ! Prenez des affaires avec vous, je ne vous lâcherais pas peut-être pas comme ça !

 

La voix est chaude, mais je ne la reconnais pas, c’est vrai que le téléphone… parfois.

 

Allez zou, je prends quelques affaires indispensables, remplis une petite valise, enfin une grosse valise, deux grosses valises, et en avant la zizique, si ça ne marche pas ça m’aura amusé un petit moment

 

Je ne préviens personne pour l’instant, il sera toujours temps après, juste un message à mon éditeur de patron pour lui indiquer que je m’absente pour raisons familiales

 

Un chauffeur vient me chercher à l’aéroport de Nice, super bagnole mais je ne vous dirais pas ce que c’est, je n’y connais rien !

 

Le chauffeur est un gros rouquin qui ne parle pas, moi non plus je suis encore dans mon rêve, il va me falloir affronter la réalité dans quelques minutes. La voiture se gare, le type sort, m’ouvre la porte.

 

– Ne vous inquiétez pas pour vos bagages, nous allons les monter dans votre chambre !

 

Ma chambre ! Ben oui ma chambre !

 

Il m’accompagne un peu et sur le perron j’aperçois Anthony qui m’y attend ! Je crois diplomatique de me précipiter dans ses bras. Je m’approche, on s’enlace, quelque chose cloche, on s’embrasse ! Il m’embrasse bien le vieux cochon, et il a le bon goût d’avoir l’haleine fraîche ! Ça y est, si ça continu je vais être excitée comme une puce ! Je me dégage :

 

– Anna-Gaëlle ! Quel bonheur !

 

C’est quoi cette voix ? Non seulement ce n’est pas la même voix, mais cette pointe d’accent ne me rappelle rien ! Et cette fois le téléphone n’y est pour rien ! Je me recule un peu !

 

– Quelque chose ne va pas ?

– Si ! Mais vous ne m’avez même pas laissé le temps de vous voir !

– Je vieillis mal !

– Vous avez pourtant l’air en pleine forme !

 

Cette fois j’en suis persuadé, ce n’est pas le même, évidemment de loin la coiffure, les moustaches, la carrure, les yeux, tout pour tromper quelqu’un de loin ! De loin justement ! Mais pas de près ! C’est quoi ce cirque ! Dans quelle comédie suis-je tombé, le gars s’est fait cloner, il a un sosie ? Et dans ce cas qu’est devenu le vrai Anthony Torestier ? Et comment celui-ci peut-il hériter y compris des choix féminins du précédent ? Ça ne tient pas debout ! Je viens de décider justement que ce jeu ne m’intéresse pas. Elle ne joue plus Anna-Gaëlle. Mais comment le lui dire ! Je sais pourtant que le plus tôt sera le mieux.

 

– Ne restons pas là, venez nous allons prendre un verre et discuter tous les deux, à moins que vous préfériez avant, prendre une douche pour vous relaxer un petit peu ?

– Je ne crois pas que je vais rester, Anthony ! Restons-en là, voulez-vous ? Pourriez-vous avoir l’amabilité de demander à ce qu’on me redescende mes bagages et qu’on me reconduise à l’aéroport !

– Vous m’en voyez infiniment peiné, mais vos désirs sont des ordres. Pourrais-je malgré tout vous demander la raison de cette subite volteface ?

– Je suis en train de me rendre compte que j’étais dans un rêve, et parfois du rêve… non je n’y arriverais pas… excusez-moi !

– Du rêve à la réalité, il y a un fossé ! C’est cela ? Dites-moi que c’est cela !

– Ne le prenez pas mal !

– J’essaie d’être lucide, ce n’est pas toujours facile, au moins la joie de revoir votre visage cinq minutes aura-t-elle éclairée cette journée ! Je vous en prie, acceptez de prendre un verre, juste cinq minutes, nous nous quitterons bons amis, et je vous ferais raccompagner à l’aéroport.

 

J’ai eu la faiblesse d’accepter.

 

Je le suis dans le salon, le même qu’il y a trois ans, il a été complètement réagencé, je m’installe dans un confortable canapé en cuir. Anthony m’indique qu’il doit s’absenter une minute, je patiente donc. Je n’ai accepté que par politesse, mais j’ai hâte de quitter cet imbroglio ! Je réfléchis, ce n’est pas le même ! Non, ce n’est pas le même ! Mais si je me faisais des idées ? Il a peut-être tout simplement vieilli, il doit prendre des machins à la limite de la légalité pour ralentir le vieillissement de ses cellules, il est possible que ça le transforme légèrement. Oui, je me fais peut-être des idées, Mais la voix ? Une voix ne change pas ! A moins que ce soit moi qui ait mal mémorisé. Le souvenir humain n’est pas si fiable, on a toujours tendance à déformer la réalité dans le sens qui nous intéresse… Alors je me fais des idées ou non ? Pourtant, il y aurait un test à faire ! Un test infaillible ! Son tatouage sur le ventre. Ce radeau de la méduse absolument ridicule, avec sa ribambelle de nanas à poil ! Mais je ne peux quand même pas lui demander de me montrer son tatouage alors que je viens de lui dire que je vais m’en aller.

 

Il revient, je l’observe, je ne suis plus sûre de rien ! Je tente de construire des plans dans ma pauvre tête mais aucun n’arrive à me satisfaire. Et puis si Anthony a un secret, et que je le découvre, est-ce que je ne suis pas en train de m’embringuer dans une direction extrêmement dangereuse ? Non finalement je vais faire la conne, c’est ce que je sais encore mieux faire, mais je ne partirais pas sans savoir !

 

– Anthony ?

– Oui !

– Quoiqu’il se passe, j’ai votre promesse, vous me ferez raccompagner à l’aéroport dès que ce verre sera terminé !

– Hélas oui, sauf si vous m’égorgez !

– Vous vous souvenez de mon strip-tease, il y a trois ans ?

– Bien sûr !

 

Hum ! Ça manque de conviction tout ça !

 

– Cela vous ferait-il plaisir que je le refasse ?

– Pourquoi pas ?

 

Je vous le dis, ce n’est pas l’enthousiasme quand même !

 

– Dring !

– Excusez-moi, je réponds et après je coupe la ligne !

 

Et voilà, c’est reparti comme il y a trois ans, son toubib qui lui téléphone tous les cinq minutes, et l’autre qui répond par des ok, ok, ok, ok… Je ne me souvenais pas qu’il était si friand de cette expression. Ce n’est pas lui !

 

– Voulez-vous de la musique ?

 

La dernière fois il n’en avait pas voulu ! Ce n’est pas lui !

 

– Du Count Basie ?

– Pourquoi pas ?

– Allez, je regarde, et je ne vais pas en perdre une miette !

 

Finalement c’est bête j’aurais dû me changer, parce que me voici partie pour un strip en pantalon et débardeur. Tour cela est assez moulant, mais bon… Si le bonhomme est fétichiste, il va être déçu. La musique ne colle pas, j’aime bien le jazz mais j’ai toujours trouvé Count Basie trop lent ! Bon ! Je me donne cinq minutes pour régler l’affaire, ça devrait suffire. Je commence par le pantalon, la petite culotte est une quelconque de chez quelconque, je l’enlève aussi, me voici la chatte à l’air et le haut habillé. Original non ? Je n’aurais peut-être pas besoin d’enlever le haut, comme ça je me rhabillerais plus vite. Je me poste à moins d’un mètre de mon unique spectateur, qui commence à faire des yeux tous ronds, tout ronds. J’écarte ma petite chatte ! Ça a l’air de lui plaire. Je fais la coquine, me met l’index dans la bouche, fais sortir mon petit bout de langue et le lèche vicieusement en le regardant droit dans les yeux. Un coup d’œil au pantalon, il y a de l’agitation au niveau de la braguette ! Ça marche, ça marche ! Je me fous le doigt dans la chatte, je l’enfonce, il essaie de m’agripper le bras pour m’attirer jusqu’à lui :

 

– Pas touche ! C’est juste un strip ! Ou alors c’est moi qui touche !

– Alors d’accord ! répond-il

 

S’il est d’accord pourquoi donc attendre ? Mais je l’allume un peu plus en me tournant, lui dévoilant mes fesses, les ouvrant, exhibant mon petit trou.

 

Allez cette fois, demi-tour, le fruit est mûr, une main sur la braguette, on attend vingt secondes, je dézipe, je vais à la recherche de l’engin. Je le sors, impossible de dire si c’est la même que l’autre fois, j’aurais plutôt tendance à dire non, mais je ne suis plus sûre de rien. De mes lèvres j’attrape son gland, mais l’espace de quelques instants seulement, S’il en veut plus il devra…

 

– Il vaudrait mieux baisser le pantalon se sera plus pratique !

 

Alors, Anthony se lève et se débarrasse du pantalon et du slip ! Miracle ! Le tatouage est là ! Le radeau de la méduse avec ses nanas à poil stylisé n’importe comment. Et comme l’autre fois la même erreur, une nana dessinée de dos avec la tête de face ! Quelle andouille j’étais ! Et quelle leçon sur les soi-disant certitudes de la mémoire !

 

J’en reste ébahi !

 

– Vous rêvez ?

 

Oui je rêve, parce que j’ai résolu l’un des problèmes, reste l’autre qui est de savoir si j’ai vraiment envie de partager ma vie ne serait-ce que quelques mois avec cet homme-là ? N’empêche que pour l’instant je ne vois pas tellement d’autres solutions que d’achever le travail que je viens à peine de commencer.

 

Cela a sans doute été la fellation la plus sauvage de ma vie ! Je n’arrivais pas à me libérer l’esprit, je n’arrivais à savoir ce que je ferais après : Je pompais son membre de façon mécanique.

 

– Tu ne me jouis pas dans la bouche !

 

J’ai dû lui paraître bien peu romantique, mais quand il me prévint que ça venait et n’ayant pas de kleenex à portée de main je recueillais son sperme dans ma culotte que je venais de ramasser.

 

– Ça t’a plu ?

 

Me voici en train de tutoyer Torestier, mais il n’a pas l’air d’y voir matière à reproche. L’avais-je d’ailleurs tutoyé la première fois ? Incapable de m’en souvenir ! Comme quoi, c’est bien ce que je dis… la mémoire.

 

– Très bien, très excitant, je vais vous faire chercher une culotte de rechange !

– Vous avez des culottes neuves en stock ?

– Euh ! Non, enfin je ne crois pas, excusez-moi, je dis n’importe quoi, c’est l’émotion !

 

Du coup je retrouve ma bonne humeur et je rigole, tout en enfilant mon pantalon, et tant pis pour une fois je serais sans culotte !

 

– Bien j’aurais au moins un bon souvenir de vous, un nouveau souvenir, je vais vous faire raccompagner.

– Je suis peut-être moins pressée ! Minaudais-je.

 

J’aurais cru qu’il serait transporté de joie, non même pas, il est content, juste content, sans plus ! Les hommes c’est très compliqué !

 

– Nous pourrions peut-être dîner ensemble, votre chambre est prête de toute façon, prenez une décision définitive demain matin, on dit bien que la nuit porte conseil !

– Alors d’accord !

 

Je le vis alors rebrancher le téléphone, qui résonna aussitôt ! Anthony avait l’air d’approuver jovialement les propos de son interlocuteur, sans doute encore le docteur !

 

– Je vais vous montrer votre chambre, il y a une salle de bain attenante ! Je vous propose de nous revoir à 20 heures dans la salle à manger, nous y dînerons en tête-à-tête.

 

On nage encore en plein romantisme, le mec qui largue sa proie pour vaquer à je ne sais quoi ! Et je vais faire quoi moi, pendant ce temps-là ?

 

– D’accord !

– Au fait, Anna ?

– Oui !

– Vous aimez le vin rouge ?

– J’adore !

– Je vais vous faire sortir une petite merveille ! A tout à l’heure chère amie !

– Bye !

 

J’avais tout simplement oublié que malgré son âge, Torestier n’avait jamais pris de retraite ni même de semi-retraite, il devait être monstrueusement occupé. Voilà qui ne me réjouissait pas trop. Mais comme il l’avait dit lui-même j’avais la nuit pour réfléchir. Pour l’instant j’avais des urgences beaucoup plus triviales comme par exemple allez pisser, puis prendre une douche. Et tiens, je suis sûre qu’à ce moment du récit vous aimeriez que je vous raconte quelques turpitudes, la fellation de tout à l’heure pouvant être considérée comme frustrante !

 

Je me retiens de faire pipi, le temps de me déshabiller, toutes ces histoires m’ont excité, oh, très légèrement, n’allez pas croire que je mouille comme un ruisseau, mais une petite excitation peut toujours en devenir une plus grande, pourvu qu’on l’aide un petit peu…

 

Me voici complètement nue, je verrouille la porte, on ne sait jamais, j’hésite : la baignoire avec le jacuzzi ou la douche ? J’opte finalement pour la douche. Je pénètre dans la cabine. Je respire un grand coup et je me lâche, l’urine coule de mon corps, m’aspergeant les cuisses de son jet tiède, j’en recueille autant que je peux dans le creux de mes mains, je m’en badigeonne les seins, le ventre, le cou, le visage, oui le visage. J’aime le contact de ce liquide doré parfaitement stérile et qui n’a rien de répugnant. Je me lèche les doigts, les uns après les autres, j’adore ça ! Elle est cochonne, Anna, hein ? Allez, je me mouille, je fais couler l’eau, et c’est toujours la même chose, que ce soit un mélangeur, un mitigeur, ou un schwanzstuck à ondes courtes, pas moyen de trouver la bonne température, un coup c’est trop froid, un coup c’est trop chaud, on efface tout et on recommence ! On finit par y arriver, je fais couler, je cherche le gel douche, j’aurais pu m’en inquiéter avant ! Pas de gel douche ! Niché dans une alvéole une espèce de savonnette toute neuve, d’une belle couleur vert amande, le genre savon de chez bidule-chose-très cher et parfumé aux essences de plantes aux noms imprononçables. Je me savonne, il y avait longtemps que je ne m’étais pas livrée à ce petit jeu avec une savonnette ! Allez, je m’en passe partout, je trouve que ça ne mousse pas très fort ce truc, j’en remets une couche.

 

Hummmm, j’aime me caresser mon corps quand la mousse le recouvre, j’aime être mouillée, c’est mon côté sirène ! Je me barbouille bien les seins, mes tétons s’érigent, ils ne sont décidément pas très sages ceux-là ! Pour les punir, je les pince un petit peu, et je vais même jusqu’à les tortiller, je me surprends à pousser un petit cri de plaisir, tandis qu’entre mes jambes un certain frétillement vient de naître. Je n’en peux plus, je porte ma main sur ma chatte, je frotte, actionnant mon clitoris à chaque passage de ma paume, chaque contact me provoque une sorte de frisson tandis que ma liqueur s’écoule doucement, Je m’assois carrément dans le carré à douche, se sera plus pratique, et plutôt que la main entière je frotte maintenant avec l’index et le majeur serré l’un contre l’autre. Je finis par jouir en poussant des petits cris. Je reprends ma respiration, j’ai encore envie de pisser, je n’avais pas dû faire à fond tout à l’heure, je pisse sans varier d’un pouce ma position, je me pisse dessus, je suis bien, je suis complètement folle ! La preuve, qu’est-ce que je fous ici, moi ?

 

Je suis resté plusieurs minutes assise dans le carré de douche, à réfléchir, pour rien, je ne sais pas quoi décider. Pour l’instant je reste ici, mais peut-on appeler cela une décision ? Et puis qu’est-ce que je vais foutre jusqu’à 20 heures, je serais à l’hôtel, je serais allé me balader en ville, mais là je ne me vois pas lui dire :  » Chéri, je vais aller faire du shopping !  » Je vais rester là comme une conne à regarder la télé ? J’aime pas la télé ! Bof j’écouterais de la musique ! Et puis il aurait pu au moins m’expliquer les  » habitudes de la maison  » si j’ai besoin de quelque chose je fais comment ? Je m’adresse à qui ? Mais sans doute qu’avec l’âge, pépère Torestier oublie y compris ces choses essentielles ! Bon, je prendrais une décision tout à l’heure, pour l’instant je commence à avoir des frissons avec la mousse qui refroidit, je vais me rincer, me rincer longtemps, me foutre plein de flotte sur mon corps ! Je vous l’ai dit j’adore être mouillée !

 

20 heures ! Le dîner est servi ! Je me pointe en jean et en pull-over blanc ! Horreur ! Torestier est en smoking !

 

– J’avais eu la faiblesse de penser que vous vous seriez habillée pour ce repas, moi en tout cas, je l’ai fait !

 

Et il me balance une réflexion par-dessus le marché ! Il est vraiment con, ce mec !

 

– Vous ne m’aviez rien précisé, et si vous l’aviez fait, je ne serais pas restée, j’ai horreur de me déguiser, et j’ai horreur des gens qui se déguisent !

– Taisez-vous !

– Je vais faire mieux que de me taire, je me barre, le temps de reboucler ma valise et je suis prête dans un quart d’heure. Vous me faites raccompagner ou il faut que j’appelle un taxi ?

– Vous savez ce que j’aime leur faire aux petites filles désobéissantes, comme vous ?

– Salut !

 

Il tape sur une espèce de mini gong en laiton ! Qu’il tape sur ce qu’il veut, je m’en fous du moment que ce n’est pas sur moi ! Je vais pour sortir de la pièce : Le chauffeur rouquin me barre la route en affichant un air vraiment peu aimable !

 

– Pardon, monsieur !

– Je ne peux pas vous laisser passer ! répond  » Nounours  »

– Vous venez de me faire un affront, je ne vous laisserai pas partir comme ça ! Reprend Torestier.

– Mais vous êtes fou, dites à votre cerbère de me laisser passer !

– Ça mérite au moins vingt coups de martinet une conduite pareille !

 

Il y a une autre porte, je ne sais pas où ça donne, mais je fonce, je me retrouve dans la cuisine, je la traverse en courant, devant deux cuisinières complètement ébahies, une autre porte, me voici dans un local sans usage bien précis sans doute une réserve, mais c’est un cul de sac ! Horreur ! La fenêtre ! Nous sommes théoriquement au rez-de-chaussée, je l’ouvre, c’est un peu plus haut que prévu, le local doit se situer du côté jardin de la maison, je saute, j’atterris en bas et j’hurle de douleur. Incapable de bouger, la cheville en feu !

 

Non seulement j’ai mal, mais je craque. Crise de larmes, j’en ai marre, marre ! Qu’est-ce que je fous ici ? On vient, on s’approche :

 

– Ne me touchez pas !

– On va vous soigner ! Me dit Torestier.

– Ne me touchez pas !

 

On m’emmène, on m’allonge ! Un type me tripote le pied, je comprends, ça doit être ce fameux toubib à demeure.

 

– Une entorse ! Ça enfle déjà, il va falloir bander le pied et rester immobilisée quelques jours ! Je vais chercher une bandelette et de la pommade.

 

Torestier reste là, il va pour me dire quelque chose, mais je lui coupe la parole !

 

– Bon je me casse, je ne reste pas une minute de plus ici !

 

Je me lève, pose mon pied par terre, et pousse un hurlement, la douleur est trop forte, il faut me rendre à l’évidence, je ne peux plus marcher pour l’instant !

 

– Ecoutez-moi Anna-Gaëlle, je vous dois des excuses, mais en même temps je ne comprends pas bien !

 

Je me retiens d’ouvrir de nouveau les vannes, j’ai les larmes au bord des yeux. Ne pas craquer, ne pas craquer, trouver une solution, et l’autre qui continue à jacter.

 

– Sans doute trouverez-vous cela cavalier, mais avant de vous contacter par téléphone, nous nous sommes un peu renseignés, afin de savoir à qui on avait affaire !

– Ben bravo !

– C’est normal, Anna, c’est normal, cela ne doit pas vous choquer ! Donc nous avons appris que vous n’aviez rien contre certaines formes de mises en scène érotiques incluant des rapports de dominations !

 

Comment il parle, l’autre ? Et d’abord qui peut lui avoir dit ça ? Ce n’est quand même pas Chanette qui aurait raconté… Et puis bon, ce n’est pas parce que je m’amuse à des séances de pan-pan cu-cul de temps à autre que je suis d’un masochisme morbide et maladif ! Je ne suis pas « O » et m’en voudrais de l’être ! Il n’y a pas que ça dans la vie ! Et si j’adore les coups de martinets, les caresses me conviennent aussi très bien !

 

– Je crois que vous n’avez pas tout compris !

– Je le pense aussi, mais nous en reparlerons, nous voulions simplement créer une petite scène, qui nous conduise à vous donner une petite fessée, et c’était tout, après nous aurions dîner calmement en discutant en tête-à-tête. Et remarquez, c’est toujours possible, venez, oublions cet incident !

– Je n’ai pas faim, foutez-moi la paix !

– Je vous laisse vous reposer ! Soyez rassuré, ce qui vient de se passer ne se reproduira plus !

 

C’est ça j’ai vachement confiance !

 

Bloquée chez Torestier ! Je décide que dès que je pourrais marcher à peu près normalement y compris à l’aide d’une canne, je partirais d’ici. On me précise que je peux aller comme je veux dans la propriété, à l’exception toutefois du deuxième étage, qui me précise-t-on est réservé aux activités professionnelles, aux appartements du docteur et à je ne sais plus quoi ! Ah ! J’irais faire un tour si j’en ai le loisir, moi je suis curieuse et il suffit qu’on me dise de ne pas aller quelque part pour que j’y aille ! Mais pour l’instant monter les escaliers est un véritable calvaire ! Sinon, il y a tout ce qu’il faut, une bibliothèque immense, une discothèque gigantesque, une vidéothèque passionnante, un billard, deux flippers, un ordinateur (qui d’ailleurs est relativement ancien, bizarre !).

 

Et il a bien fallu que le deuxième jour j’accepte son invitation à dîner. Je lui fais préciser s’il faut que je me mette en robe du soir ?

 

– Mais non, hier ce n’était qu’un jeu, je ne suis pas un homme d’étiquette ! Soyons décontractés !

 

Ben voyons !

 

On s’installe aux deux extrémités d’une table qui doit faire trois mètres de long. Ça rime à quoi ?

 

– Anna-Gaëlle, avant que vous preniez une décision définitive…

– Elle est prise, Monsieur Torestier !

– J’entends bien, mais je voudrais vous parler comme si elle n’était pas prise.

– Je vais vous expliquer ce que je recherche. Je recherche une femme qui me plaise physiquement, qui possède un beau sourire et qui réponde à mes besoins charnels quand il m’arrive d’en avoir. C’est tout ce que je vous aurais demandé si vous aviez accepté de rester. Je suis débordé par mes activités, et n’entend ni me mettre en retraite, ni déléguer tout cela à qui que ce soit ! On ne se verrait pas souvent. Nous mangerions ensemble quelque fois, nous ferions chambre à part. Vous auriez toute liberté pour aller où cela vous chante, je mettrais un chauffeur à votre disposition. Vous pourriez même prendre un amant, je ne vous l’interdirais pas. Vous auriez toute liberté, sauf et ce serait très rare lorsqu’il m’arriverait d’exiger que vous soyez là ! Vous auriez la grande vie, le luxe, la tranquillité. En échange, vous n’êtes même pas obligée de me supporter souvent. Admettez qu’il y a de quoi réfléchir !

 

Ben vu comme ça ! Voilà qui pouvait en effet me faire complètement changer d’avis ! Par pure précaution, je réservais ma réponse, mais je n’étais plus sûre de rien.

 

Le bandeau (Anna-Gaëlle)

 

J’ai accepté ! Le deal proposé par Torestier est trop beau pour être vrai ! La question qui reste en suspens est de savoir pourquoi il a jeté tant de femmes alors qu’à priori les conditions étaient les mêmes. J’en arrive d’ailleurs à conclure qu’il me jettera probablement aussi. A moi d’en être consciente et de tirer profit de tous les avantages proposés avant cette échéance sans doute inéluctable.

 

On s’est marié, dans l’intimité, mais devant les journalistes et les photographes. Quand même ! J’ai signé un contrat de mariage auquel je n’ai pas compris grand-chose, mais je le relirais à tête reposée. Il n’y a pas eu de banquet, pas de voyage de noces et quant à la nuit nuptiale…, Torestier en petite forme m’a prévenu avec un large sourire qu’elle serait remise à une date ultérieure.

 

Il y a quand même quelque chose qui m’échappait, par deux fois (en trois ans il est vrai) j’avais réussi à faire jouir le vieux Torestier en l’excitant préalablement avec mes strip-teases. Sa bite fonctionnait encore très bien ! Pourquoi ne me laissait-il pas l’initiative ! C’est vrai qu’il m’avait parlé de problèmes médicaux. Pas clair cette affaire-là !

 

N’empêche que depuis trois semaines que j’étais là je n’avais plus eu aucun contact sexuel avec Torestier, jusqu’à ce jour…

 

Je reviens de Cannes, j’ai acheté quelques fringues, « Nounours » me prévient que Monsieur Torestier veut me voir de suite !

 

Ça y est ! Il va falloir que j’accomplisse ma part de contrat !

 

– Il est dans sa chambre, il vous attend !

 

Je monte :

 

– Déshabillez-vous ! M’ordonne Torestier.

– Vous voulez un petit strip ? Demandais-je coquinement !

– Euh, non, nous allons jouer à un autre jeu !

– Je peux savoir ?

– Quand vous serez nue !

 

Bon, bon, je me désape ! J’essaie quand même d’y mettre les formes, mais il intervient.

 

– Excusez-moi, mais je préfère aujourd’hui que vous vous déshabilliez plus rapidement !

 

Quel poète, ce mec ! Bon je finis à la vitesse de l’éclair. Me voilà nue comme l’enfant qui vient de naître ! Lui il est resté habillé !

 

– Approchez-vous, je vais vous bander les yeux !

– Ah ! Non !

– Comment non !

– Je suis allergique, j’ai horreur de ça !

– Ca tombe mal, moi c’est mon truc !

– Je vous dis que j’ai horreur de ça !

– Ecoutez Anna, vous serez sans doute obligée de faire ça une fois par mois et peut-être même moins alors ça ne va pas vous tuer !

– Et si vous me laissiez l’initiative, je suis sûre que je pourrais vous combler, sans avoir besoin de ce machin !

– Ne discutez pas ! Une heure par mois, une heure par mois, vous n’allez quand même pas profitez de tous les avantages de votre situation sans contrepartie ?

– Et si je refuse ?

– Je vous gifle, je vous attache les mains et je le fais quand même, mais c’est peut-être ça que vous souhaitez ? Il est vrai que je n’ai pas encore compris comment fonctionnait votre masochisme !

– Bon alors, allons-y ! Vous avez prévu une séance de combien de temps ?

– Rassurez-vous, ça ne durera pas plus d’une heure ! Mais vous allez me promettre de ne jamais tenter de retirer ce bandeau !

– Mais oui, mais oui…

 

Torestier me fixe le bandeau sur les yeux, me prend la main et me conduit sur le lit.

 

– Mettez-vous en levrette !

 

J’attends, il ne se passe rien, puis des mains me caressent les fesses, des mains hésitantes, il doit être timide le mec, les mains passent ensuite sous mon corps, caressent les seins, remontent aux épaules, reviennent sur les fesses ! Pour l’instant, ça me convient très bien, j’adore les caresses. Un doigt me tripote la chatte, s’y enfonce, effectue quelques mouvements de va-et-vient, puis ressort, il s’approche maintenant de mon anus, veut y pénétrer, je fais ce qu’il faut pour l’aider, je ne suis pas méchante comme fille ! Je sens que l’on me lubrifie le trou du cul avec du gel ! Ça y est, je vais me faire enculer ! Il y a une éternité que cela ne m’était pas arrivé, du moins avec une vraie bite ! Mais justement ce n’est pas une vraie, c’est un vibrateur, c’est assez troublant ce truc là, il fait faire des aller et retour à l’engin dont les vibrations me provoquent des ondes de plaisir. Bon, pour l’instant tout se déroule fort bien !

 

Et puis tout se passa très vite ! Trop vite !

 

On tousse ! On tousse très près de moi ! Ce n’est pas Torestier, j’en suis sûre ! Qui alors ? C’est instinctif, je soulève le bandeau, je me tourne ! Qui c’est celui-là ? D’où sort ce vieux cochon ? Torestier est resté habillé dans son coin ! Déjà il se précipite vers moi, mais l’image du vieillard a déjà tilté dans ma tête, le vrai, l’authentique Torestier complètement décrépi, c’est lui qui me caressait. L’autre est un sosie ! Et celui d’il y a trois ans était un autre sosie. On avait juste pris la précaution de dupliquer le tatouage ! Et le fameux correspondant téléphonique, celui à qui les sosies répondaient sans discuter, ce n’était pas le docteur mais le vrai Torestier qui observait tout ! Je tombe de haut !

 

On me gifle, on m’immobilise, on donne des ordres, on m’enferme à clé dans une chambre, pas la mienne une autre ! J’ai percé le mystère d’Anthony Torestier, mais je suis dans de beaux draps

 

La suite est sur une 2ème PAGE

 

© Chanette (Christine d’Esde) 2002

 

Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur – Première publication sur Vassilia, le 01/02/2002

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Vendredi 20 mai 2016 5 20 /05 /Mai /2016 18:07

Chanette 7 Pho, la cambodgienne par Chanette – 2 – Jeu de piste

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2 – Jeu de piste

Nous avons alors suivi notre homme dans sa demeure, une porte fort ordinaire conduisait au sous-sol.

 

– Il y a deux portes identiques, il ne faut pas se tromper, à droite c’est le pinard, à gauche c’est… ce qui nous intéresse.

 

Qu’est-ce qu’il est rigolo le Gautier-Normand ! On arrive dans un couloir, il y a des petites portes avec des ouvertures bizarroïdes.

 

– Des cellules ! Elles sont vides ! Nous explique-t-il. Je ne m’en sers plus. Il y a longtemps que j’ai compris qu’entre deux séances une esclave avait besoin de récupérer aussi bien physiquement que moralement. Elles ont maintenant leur chambre. Enfermée à clé, bien entendu, il faut bien un minimum…

– Vous ne vous en servez même pas comme cachot quand elles ne sont pas sages ?

– Non, pour ça, j’ai une belle petite cage !

 

Cette petite diversion m’a permis de constater qu’à la serrure de l’une de ces cellules pendouille un magnifique cadenas non fermé ! Super ! C’est donc là que nous enfermerons Gautier-Normand dès que nous aurons libéré Pho.

 

Le donjon est impressionnant. Je n’ai que rarement vu une telle accumulation de bric-à-brac SM en aussi peu de place ! Il y a de tout, des chaînes, des poulies, des croix, des cages, des anneaux, des chevalets, des piloris… les étagères se garnissent d’une impressionnante collection de pinces, de godes, et autres objets tandis que les fouets et martinets sont rangés dans un véritable râtelier. J’ai un sourire amusé en m’apercevant que la panoplie est définitivement complétée par la présence de l’inévitable pot de chambre en métal émaillé !

 

Il nous fait asseoir dans des chaises pliantes. Tant pis pour le confort. On s’en fout, on ne devrait pas rester assises longtemps. Gautier-Normand frappe dans ses mains… le spectacle peut commencer… et nous, nous sommes prêts à bondir.

 

Un type rentre, il est entièrement cagoulé et uniquement revêtue d’un string noir. Il tient en laisse l’esclave asiatique qui elle est complètement nue… et…. Et…

 

…Ce n’est pas Pho !

 

Putain, notre plan s’écroule ! Elle est où Pho ? Mon regard croise celui d’Anna-Gaëlle. Elle ne comprend pas mon regard ! Et soudain je réalise ! Anna-Gaëlle ne peut pas savoir qu’il ne s’agit pas de Pho ! Et dans un instant, elle va déclencher un bordel qui va libérer une fille que nous n’étions pas venues chercher ! J’arrête ça comment ? Et je ne peux même pas me pencher vers elle. Ce grand connard ayant cru malin de se placer entre nous deux. Faire vite ! Une solution ! Je choisis les gros sabots ! Je me lève ! Anna-Gaëlle interprète mal mon geste et se lève à son tour ! Non !

 

– Reste assise ! Il faut que je te dise un petit secret !

 

Je passe devant l’escogriffe.

 

– Vous ! N’écoutez pas ! Je vous le dirais tout à l’heure !

 

Je m’approche de ma comparse et dans un souffle, je lui confie enfin :

 

– Ce n’est pas elle !

 

Anna-Gaëlle rigole comme si j’avais sorti une grosse connerie. Mais à mon avis ça doit être nerveux. Nous qui pensions avoir tout prévu, notre plan était vraiment bien vague et il venait de devenir carrément nébuleux !

 

Le  » bourreau  » qui s’avérera en fait être Max le dur, l’exécuteur des basses œuvres de Gautier-Normand a attaché la fille sur une croix de Saint-André, mais cette croix a une particularité, elle pivote en son centre, ce qui permet à la victime de pouvoir être placée dans n’importe quel sens, sur la gauche, sur la droite et bien sûr carrément à l’envers. Anna-Gaëlle a l’air perdue dans ses pensées et regarde à peine la scène. L’autre s’en aperçoit ! Ça va mal !

 

– Que vous arrive-t-il ma chère ? Je vous sens préoccupée depuis que votre amie vous a confié ce mystérieux secret !

 

Pas si con que ça le Jean-Luc ! Bon ! On sort les flingues ou quoi ?

 

– Oh ! Si vous saviez ce qui me préoccupe, vous en seriez sans doute ravi !

 

Qu’est-ce qu’elle a encore été nous inventer ?

 

– Dites-moi !

 

Max a accroché des pinces aux tétons de l’esclave, puis deux autres après ses lèvres vaginales. Il rajoute ensuite des poids.

 

– Quand j’ai vu cette fille arriver, j’ai eu une sorte de flash dans mon cerveau !

– Un flash ?

– Oui ! Je me voyais à sa place !

– Non ?

– Si ! Depuis le temps que je voulais franchir le pas, mais quelque chose me bloquait. Maintenant je me sens prête !

– Vous voulez dire… maintenant ?

– Non ! Pas maintenant ! Mais c’est une promesse, Jean-Luc, je serais votre esclave, votre esclave dévouée une heure durant !

– Mon dieu ! Quel magnifique cadeau vous me faites-là !

– J’y mets toutefois deux conditions !

– Je crois qu’elles vous sont accordées d’avance…

– Il faudra respecter mes limites.

– Cela va sans le dire !

– Oui, mais c’est peut-être mieux en le disant, et puis surtout, je vous demanderais de ne pas trahir la confiance que j’ai en vous !

– Que voulez-vous dire par là ?

– Vous le saurez bientôt, très bientôt !

 

Là-bas, le bourreau avait doublé, puis triplé, et enfin quadruplé les poids puis, il faisait tourner la croix provoquant un déplacement douloureux des parties pincées. La fille commençait à gémir. Il accéléra alors la rotation. Dans d’autres circonstances un tel spectacle m’aurait sans doute fortement excité. Mais là, j’avais hâte que cela finisse. Il avait été convenu, afin d’éviter toute action désordonnée que ce serait Anna-Gaëlle qui prendrait les « grosses » initiatives. Apparemment, elle avait choisi de l’amadouer ! Cela voulait dire qu’il fallait se farcir tout le spectacle et peut-être même plus ! Misère de misère !

 

Le bourreau arrêta sa rotation manuelle pour actionner un petit moteur qui le relaya automatiquement (on n’arrête pas le progrès !) Il s’empara d’un martinet et entreprit de flageller l’Asiatique en insistant sur les parties où étaient attachées les pinces. Je jetais un coup d’œil furtif à mon voisin qui se caressait maintenant carrément la braguette. Bizarre… parce qu’il aurait dû être blasé, et surtout parce qu’il y avait fort à parier que la séance qu’il nous offrait était très édulcorée, visiteurs obligent ! A moins que ce ne soit justement notre présence qui l’excitait. Notre présence et la promesse d’Anna-Gaëlle… N’empêche, si on intervient pas immédiatement la situation va devenir carrément ingérable.

Pho2

Max a fait valser à coups de martinet les pinces de la fille provoquant des hurlements. Puis il la détache et la fait se coucher par terre sur le dos. Il se déshabille prestement exhibant une bite demi-molle. Puis sans crier gare il se met à pisser d’abondance sur l’esclave qui avale ce qu’elle peut sans que cela semble lii poser de problème.

 

Serait-ce la conclusion de la séance ? Eh bien, non pas vraiment ! Max s’accroupit au-dessus du visage de la fille. Il en va tout de même pas… Si ! Il le fait, Et le voilà qu’il défèque un énorme boudin sur la frimousse de l’asiatique. Je ne sais plus où me foutre, je me demande ce que je fais là, et le pire c’est que ce spectacle loin de me révulser, aurait même tendance à me fasciner.

 

Max tend sa main à l’asiatique afin qu’elle se relève et ce couple d’enfer vient alors nous saluer comme au théâtre en inclinant la tête.

 

Gauthier-Normand applaudit ! Anna et moi se sentons obligées de ‘l’imiter

 

– Je vois que cela vous a plus ! Evidemment en ce qui vous concerne ma chère Anna, nous aménagerons la séance en fonction de vos limites, cela va de soi !

 

Monsieur est bien bon !

 

– Jean-Luc ! Je vais vous poser une question ! Promettez-moi d’y répondre franchement ! Intervient Anna

– Je vous le promets !

– Où est Pho ?

 

Ah ! La tête du mec !

 

– Mais… mais… Comment pouvez-vous la connaître ?

– C’est ma cousine ! Non, nous ne sommes pas de la police ! Mais vous m’aviez promis une réponse franche !

– Non mais attendez ! Qui êtes-vous ? C’est quoi cette histoire ?

– Nous sommes les gens chez qui elle avait cru pouvoir se réfugier !

– Un problème patron ? (ça c’est l’intervention en direct de Max le dur)

– Non, tout va bien, ramène la fille et rhabille-toi !

 

Puis se tournant vers nous :

 

– Alors vous n’êtes pas journaliste ?

– Si ! Où est Pho ?

– Ça ne vous regarde pas !

 

Bon, on les sort les flingues ?

 

– Jean-Luc, je vous ai fait une promesse tout à l’heure, ce n’était pas du bluff ! Je peux aller jusque-là si vous nous permettez de la retrouver !

– Pourquoi faites-vous cela ?

– Ecoutez, on vous promet, on répondra à toutes les questions annexes, mais pour l’instant on pose une question simple ! Où est Pho ?

– Elle n’est plus là !

– Elle est où ?

– Je l’ai restitué à mon courtier !

– Hein ! Aux frères Hua ?

– Oui !

– Mais ça n’a aucun sens, vous l’avez enlevé pour la refiler à d’autres ! A qui voulez-vous faire croire un truc pareil ?

– C’est pourtant la vérité ! Je vais vous expliquer mieux. Pho est restée à mon service plusieurs mois. Mais que voulez-vous, j’aime le changement, alors je l’ai renégocié auprès des frères Hua en leur demandant de lui trouver une « bonne maison ». Pour moi l’affaire était terminée. Sauf que l’autre matin un type a débarqué ici se réclamant d’un certain Franceschetti. J’ai refusé de le recevoir et c’est Max, mon homme de confiance qui l’a rencontré. Je ne sais pas qui lui donné mes coordonnées, les frères Hua, je suppose, bien qu’ils prétendent le contraire. Toujours est-il que ce type recherchait Pho qui s’était évadée d’où elle était. J’ai fait alors agir très rapidement quelques relations pour savoir où elle était tombée. J’ai appris que ce Franceschetti était une brute sanguinaire, un sadique, un psychopathe. Je suis peut-être un drôle de type, mais j’ai une certaine morale ! Savoir qu’une fille qui m’avait donné du plaisir pendant des mois se trouvait en danger de mort, tout cela parce que je l’avais jeté comme un kleenex, m’était insupportable. J’ai donc décidé de la récupérer, c’était assez facile, nous étions au courant de la proposition de protection que lui avait faite Monsieur Henry. Un petit tour chez lui, la première fois il n’y avait rien à voir. Mais Max est un malin il trouve toujours tout, il savait qu’elle ne pouvait atterrir que là, elle avait donc été retardée. Quand Max est revenu, le monsieur Henry s’était envolé, mais il a retrouvé en surimpression sur un paquet de post-it l’adresse d’une certaine Christine…

– Enchanté, c’est moi la certaine Christine ! Intervins-je en retirant ma perruque ! Mais pourquoi être intervenue ? Elle était en sécurité chez moi !

– Non !

– Arrêtez ! Ni les frères Hua, ni Franceschetti ne connaissent la proposition de Monsieur Henry !

– Ah ! Ah ! Je vois que vous ne connaissez pas ces gens-là. A partir du moment où quelqu’un connaît quelque chose, quelqu’un d’autre peut le connaître aussi !

– Je ne comprends pas !

– Je suis peut-être égoïste, mais je pense aussi à ma propre sécurité. Guido, l’homme de main de Franceschetti serait revenu, c’était sa seule piste. Il m’aurait sans doute fait parler, je ne suis pas si courageux que cela. Non ! Il fallait que je rentre dans le code de ces gens-là. J’ai donc proposé aux frères Hua de dédommager Franceschetti et je leur ai fait promettre de « placer » Pho chez des gens qui ne sont pas des voyous !

– Ils habitent où, les frères Hua ?

– Vous allez faire quoi, la faire évader d’où elle est ? Ce n’est pas très régulier !

– On va se renseigner, on verra bien !

– Ils ont pignon sur rue, ils ont une couverture, une boite d’import de produits chinois en plein Chinatown à Paris, boulevard de la Porte de Choisy !

– Bon, on y va ! Ma promesse tient toujours, Jean-Luc, souvenez-vous-en ! Rajouta Anna-Gaëlle.

 

Les Frères Hua

 

– Tu n’avais peut-être pas besoin de rajouter cela, Anna ?

– Oh ! Que si ! Mais rassure-toi, ce ne sera pas une corvée… bon, direction Chinatown !

– Et c’est quoi, le plan maintenant ? Parce qu’intervenir chez les frères Hua… ça me paraît bien gonflé !

– Tiens c’est ça le plan ! Me répondit-elle en m’exhibant deux belles paires de menottes. Prend-en en une !

– D’où tu sors ça, tu ne les avais pas tout à l’heure ?

– Je les ai piqués à Jean-Luc en sortant du donjon. Sinon j’ai une fausse carte de flic à la maison, on va faire un petit crochet pour la prendre !

 

Apparemment on n’approche pas les frères Hua comme ça ! Mais la carte de police d’Anna-Gaëlle faisait des merveilles, et après avoir traversé un immense entrepôt dans les deux sens, être tombés par deux fois sur des citoyens proclamant haut et fort qu’ils n’étaient pas les frères Hua, mais leurs hommes de confiances et qu’on pouvait tout leur dire, etc… nous sommes tout de même arrivées à rencontrer nos deux lascars.

 

– Police ! Nous sommes à la recherche d’une certaine mademoiselle Pho, d’origine cambodgienne !

 

Celui qui devait être l’aîné des Hua se tourna alors nonchalamment vers son frère cadet :

 

– Tu connais une mademoiselle Pho, toi ?

 

– Non, ça ne me dit rien du tout, ces dames doivent confondre !

– Vous voyez, mon frère ça ne lui dit rien du tout, pourtant il a une mémoire d’éléphant mon frère, et moi ça ne me dit rien non plus…

 

Alors là, j’éclate !

 

– Ecoutez, bande de guignols ! Il y a urgence ! Ou bien vous collaborez. Ou alors on vous embarque immédiatement et vous allez être aussitôt inculpé de séquestration et de proxénétisme aggravé !

– Puisqu’on vous dit…

– Bien ! Vous vous laissez menotter tranquillement, ou on appelle les renforts ?

 

C’est bien mignon de bluffer mais faut que ça marche ! J’ai des gouttes de sueur dans le dos, sur le front, partout. Anna-Gaëlle à sorti une paire de menottes et s’approche du cadet des Hua…

 

– Quoi que Pho, vous avez bien dit Pho ?

– Oui ! Pho !

– Ah ! Ben, oui ! Pho ! Vous comprenez, c’est un problème de prononciation. Chez nous, il y a plusieurs façons de prononcer le O. Alors…

– Elle est où ? Coupais-je excédée.

– Elle est chez monsieur Franceschetti, mais on ne vous a rien dit !

– Vous vous foutez de notre gueule ? Elle s’est évadée de chez Franceschetti ! Je vous demande où elle est maintenant !

– Ah ? Elle s’est encore évadée ? Dans ce cas on n’en sait rien !

– Bon, je recommence ! Après s’être évadée de chez, Franceschetti, Pho a été reprise par Gautier-Normand qui vous l’a refilé. Je veux savoir ce que vous en avez fait depuis ? C’est clair comme ça ?

– Ben, c’est bien ce que je vous disais, on l’a rendu à Franceschetti ! Elle s’est évadée à nouveau alors ?

 

Envie de le tuer, celui-ci !

 

– Vous avez osé faire ça ? Malgré la promesse que vous avez fait à Gautier-Normand ! Alors que vous savez que pour elle c’est peut-être la mort là-bas ! Mais quel genre d’ordure êtes-vous donc ?

 

De rage, je balançais ma paire de menottes dans la mâchoire de Hua l’aîné qui s’écroula de douleur. Des liasses de dollars traînaient sur le bureau. Sans aucune vergogne, je m’en emparais et allais quitter les lieux, mais je me ravisais et demandais au cadet :

 

– Il habite où ? Franceschetti ?

– Je n’en sais rien ! J’ai juste son numéro de portable, avec ça vous allez le trouver.

– Et les… heu… les transactions se faisaient où ?

– Ici !

 

Franceschetti

 

– Bon il est 19 heures passées, on n’a pas l’adresse, on va la chercher, on sait que c’est hyper dangereux, on est crevées ! On fait quoi ?

– Pour l’adresse, ce n’est pas un problème, Répondit Anna-Gaëlle. Je vais téléphoner à mon pote, il va me la donner !

– Ton pote ? Quel pote ?

 

– Allo ! Jean -Luc !

– Anna-Gaëlle ! Quelle surprise ! Déjà de vos nouvelles, me voici stupéfait !

– Vous vous êtes fait doubler par les frères Hua. Ils ont refilé Pho à Franceschetti !

– Ils n’ont pas pu faire cela, ils m’avaient donné leur parole !

– Que voulez-vous, il y a des gens qui n’ont pas de paroles ! Moi, j’en ai par contre !

– Les salauds !

– Donnez-nous l’adresse !

– Mais je ne l’ai pas ! Vous auriez dû demander le numéro de téléphone…

– Mais je l’ai !

– Dans ce cas rappelez moi dans 10 minutes, le temps de vous trouver ça !

– Il va faire comment ? Demandais-je à Anna

 

Elle n’en sait rien mais toujours est-il qu’il nous l’a indiquée, c’était quelque part vers la vallée de Chevreuse.

 

– Ne le prenez pas mal. Lui dit Anna-Gaëlle. Mais vous êtes en partie responsable de ce qui arrive, vous n’auriez pas fait confiance aux frères Hua, elle ne serait pas en ce moment en danger de mort !

– Je le sais bien ! Ça me désole assez !

– Au lieu de vous désoler, prêtez-nous Max ! On n’y arrivera jamais toutes seules !

– Bonne idée, un instant, je vois avec lui !

 

Il fut convenu que nous retrouverions Max à la gare de Massy-Palaiseau à 21 heures… Et à partir de là, l’expédition se ferait dans son véhicule.

 

Il était à l’heure au rendez-vous, et il nous découvrit en basquets et en jogging que nous avions acheté sur ses conseils. Pour la première fois je découvrais le visage de l’homme de main de Gautier-Normand, la quarantaine, des yeux clairs et pétillants, un sourire malicieux, des cheveux bruns et bien fournis savamment peigné en arrière, et une grosse moustache. Pas mal, le mec !

 

– Bon, les filles ! J’espère que vous êtes consciente du bordel qu’on va foutre ! Ça risque d’être très violent ! Mais on va vous la libérer votre petite copine ! Voilà un flingue pour chacune, je vous explique comment ça marche…

 

On ne lui a pas dit, qu’on en avait déjà… Je n’en menais pas large. Anna-Gaëlle non plus !

 

La propriété de Franceschetti était relativement isolée. Ça arrangeait Max ! Il se gara à vingt mètres de l’entrée.

 

– Allons-y ! On va commencer par synchroniser nos montres. On laisse la bagnole ici, prête à démarrer, ça ne sera pas long ! Emportez donc ces superbes menottes que vous nous avez effrontément piquées, Mademoiselle Anna-Gaëlle !

– Madame !

– Oh ! Pardon !

 

Trois rottweilers s’agitaient frénétiquement devant la grille. Ils n’aboyaient pas. Ils n’étaient pas dressés pour prévenir, mais pour d’autres jeux autrement plus cruels. Avec stupeur, je vis alors Max armer son silencieux. Trois coups ! Trois cadavres !

 

– Eh ben !

– Eh ben, oui ! Je vous avais prévenu que ce serait violent, mais c’est rien ça, je ne fais que participer à l’éradication des molossoïdes… Bon voyons cette porte… Une gâche électrique… je sais faire, mais ça peut déclencher un signal. Je pourrais aussi couper tout le jus, mais ça va nous handicaper pour la suite… Allez, on prend des risques…

 

Cinq minutes plus tard, la grille était ouverte !

 

– 50 mètres ! On y va, on fonce, arme au poing et vous ne tirez que sur mon ordre !

 

Mon dieu ! Dans quoi me suis-je embarquée ? Morte de trouille je franchis avec les autres le petit espace. De grandes portes fenêtres sont éclairés. Max nous fait signe de faire le mort et jette un coup d’œil à l’intérieur.

 

– Bon, ils ne sont que deux, on va profiter au maximum de l’effet de surprise ! Restez derrière moi, toi tu vises le mec de gauche, et toi celui de droite. S’il m’arrive quelque chose tirez dans le tas, mais uniquement dans ce cas-là ! Ça va les filles ?

 

J’ai dû faire oui de la tête, mon cœur bat tellement que je l’entends cogner dans ma poitrine. On monte un petit escalier extérieur. La porte du perron n’est pas fermée à clé. Une entrée ! Le salon ! L’irruption !

 

Franceschetti et Guido sont tout simplement en train de regarder la télé en sirotant du whisky. Le premier est quasiment chauve, plutôt petit, binoclard, le visage marqué par la morgue et la lèvre lippue. Son garde du corps est une espèce de mastodonte sur le retour, le visage coloré de rougeurs maladives, ses cheveux probablement teints sont assez ridiculement coiffés à la mode des premiers rockers américains. Les deux types se regardent, interloqués.

 

– Les mains en l’air tout le monde !

– Tiens, le valet de chambre de Gautier-Normand et deux grosse putes !

 

On ne réagit pas à la provocation de Guido. Ce dernier jauge la situation et après avoir échangé un regard avec son patron s’avance crânement vers Max !

 

– Stop ! Je vais tirer ! Si on avait voulu vous descendre ce serait déjà fait, par contre, je peux te réduire tes tibias en bouillis.

 

L’autre continue d’avancer ! Ça va mal finir ce truc, je le sens, je le sens ! Max tire, juste devant les pieds du gorille qui surpris s’arrête net, un nouveau regard vers son boss.

 

– Laisse tomber, on va négocier avec ces messieurs dames !

– On négociera quand vous serez attaché ! Répond Max ! Guido, dégrafe ton futal !

 

Il obtempère. Je ne compris qu’après que cet ordre avait pour but d’éloigner ses mains de ses poches, celles-ci pouvant abriter un revolver.

 

– Maintenant, toi, Franceschetti, attrape ces menottes et attache ton ange gardien.

– Ils vont nous piéger, patron ! Tente d’intervenir celui-ci.

 

Le truand ne répond pas et menotte son garde dans le dos.

 

– Maintenant à toi, tu fais tomber le pantalon et tu recules vers moi… les filles, s’il fait le zouave vous lui trouez les guiboles.

 

Il ne fit pas le zouave, et Max le menotta à son tour.

 

– Et maintenant, où est Pho ?

– Pho ? Ben justement, elle passe à la télé en ce moment. Ricane le voyou.

 

Un coup d’œil sur l’écran ! L’horreur ! Un circuit vidéo interne ! Pho est enfermée dans une espèce de citerne qui se remplit très lentement… et elle a pour le moment de l’eau jusqu’au cou !

 

– Ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’un simulacre de noyade, mais on a oublié de lui dire !

 

Il fallut malgré tout balancer deux beignes au Franceschetti afin qu’il daigne nous expliquer comment stopper ce truc.

 

– Ça se serait arrêté tout seul, on n’est pas des assassins !

– C’est où .

– Juste en bas, l’escalier est à droite…

– Bon, je vais la libérer, Anna, tu prends un sac en plastique, tu ramasses tout ce qui peut ressembler à une arme, tu fais tous les placards, tous les tiroirs, les poches de toutes les fringues qui traînent. Christine tu prends aussi un sac, tu ramasses tous les téléphones, les petits carnets, les pense-bêtes, les blocs de post-it, les casettes audios et vidéos personnelles, en fait tout ce qui peut contenir une adresse ou un numéro de téléphone. Allez regroupement ici dans dix minutes, mais avant on va leur attacher les jambes.

 

Pho tremblait comme une feuille, elle était choquée à ce point qu’elle refusait la protection du peignoir que nous lui tendions, pour la simple raison qu’il appartenait à Franceschetti.

 

– Allez, on se casse, Anna tu pars devant, vérifie si un connard n’a pas piqué la bagnole et tu nous fais un appel de phare. Mais avant, passe-moi la clé des menottes !

– Pourquoi faire ?

– Je t’expliquerais, allez, vite !

 

A l’appel du signal, alors que Max et moi devions nous apprêter à rejoindre la voiture, j’assistais à cette scène complètement surréaliste. Le Max se tourna tel un grand seigneur vers les deux malfrats :

 

– Messieurs, je suis bon prince, je ne vais pas vous laisser comme ça ! Je vais vous balancer la clé des menottes, donnez-moi votre parole d’honneur que vous n’allez pas chercher à nous poursuivre.

– OK ! On sera réglo !

– Mais vous êtes fou ! Max ! M’écriais-je.

– Allez, on se dépêche ! Putain, et Pho qui n’a pas de godasses. Bon je vais la porter. On file ! Allez vite !

 

On cavale vers la bagnole, tout en courant Max nous explique :

 

– Ils vont en avoir pour deux à trois minutes pour se libérer, ce devrait être suffisant, mais si une arme planquée tout près a échappé à ta vigilance, on est bon !

 

Ça y est, on est tous les quatre dans la voiture. Max s’installe. Mais ne démarre pas.

 

– Max ? Vous faites quoi ?

– Calmez-vous tout va bien !

– Mais démarrez bon dieu ! Vous n’allez tout de même pas me dire que vous avez confiance en ces mecs là ?

– Pas du tout confiance, non !

 

Le bruit d’un moteur.

 

– Maaaaaaax !

– On y va ! On y va !

 

Et la voiture démarre en trombe. Et les autres qui nous collent au train 150 mètres derrière.

 

– Je suis déjà venu dans le coin, il me semble qu’il y a une petite route peinarde, un peu plus loin par là…

 

J’ignore ce que fabrique Max, mais j’ai une trouille du diable.

 

– Anna, baisse ta vitre, et prends ton flingue, je vais ralentir un tout petit peu. A mon signal, mais à mon signal seulement, tu tires dans les pneus. Si tu rates le premier coup, on s’en fout, le chargeur est plein.

– Mais ça va les tuer !

– C’est probable en effet !

– Je ne peux pas faire ça !

– Si tu ne le fais pas, tu les auras sur le dos toute ta vie, et elle va être courte ta vie !

– Il n’y a pas d’autres solutions ?

– Non ! De plus ils ont probablement une arme dans leur voiture, mais pour l’instant ils nous veulent vivants. Pas nous !

 

On négocie un long virage, mon estomac est noué, je ne sais plus où je suis. Le véhicule ralentit, je ferme les yeux. C’est un cauchemar ! Tout cela ne peut être qu’un cauchemar !

 

– Feu !

 

Une détonation, le bruit d’un choc, puis une déflagration. Malgré mes yeux fermés, la lueur de l’explosion est perceptible.

 

Les nerfs tombent… Anna-Gaëlle éclate en sanglots et je la rejoins assez vite, tandis que Max est saisi d’un petit rire nerveux

 

On s’arrête dans une petite route de traverse.

 

– Tu fais quoi ?

– Je rechange la plaque de la bagnole, on n’est jamais trop prudent ! Au fait Pho ? Est-ce qu’il y avait d’autres filles chez Franceschetti ?

– J’en ai pas vu !

– On va quand même aller vérifier !

– Je ne veux pas retourner là-dedans ! Proteste Pho.

– S’il y a quelqu’un, on ne peut pas le laisser comme ça !

 

Je propose à Max de l’accompagner, histoire de surmonter mes angoisses tandis qu’Anna-Gaëlle resterait à bord avec Pho. Il n’y avait plus personne ! Max faisait les tiroirs.

 

– Tu cherches quoi ?

– De bijoux, j’en fais collection !

– Si tu en trouves un beau pour moi…

 

Qu’est ce qui me prend de sortir des trucs pareils ?

 

– Mais j’y comptais bien ! Mais un peu de patience, la soirée n’est pas terminée.

 

Fin de soirée

 

– Euh ! Mais vous passez par où ? S’inquiéta soudain l’ex-journaliste. Je vous rappelle que notre bagnole est garée devant la gare de Massy-Palaiseau.

– Vous la retrouverez, votre bagnole ! Pour l’instant on va tous chez Monsieur Gautier-Normand !

– Est-ce bien nécessaire ?

– Non seulement c’est nécessaire, mais ce sont les instructions du patron, Vous lui avez fait une promesse, je crois ?

– Promesse ! Promesse ! Oui ! Je vais la tenir ma promesse ! Mais il n’y a pas le feu ! On ne va pas faire ça maintenant. Là tout de suite, ce que je voudrais, c’est une bonne douche, un bon verre de whisky, et au dodo ! Répond Anna.

– Mais ce n’est pas un problème, vous allez pouvoir prendre votre douche, votre whisky et pour le dodo, j’en sais rien, vous verrez avec le patron !

– Non, mais vous vous rendez compte de la journée qu’on a passé ?

– Justement ! Autant la conclure en beauté !

 

Retour

 

Une demi-heure plus tard, nous étions de retour chez Jean-Luc Gautier-Normand, il devait être 23 heures et quelques brouettes.

 

– Et bien, Max ! J’étais fou d’inquiétude ! Pourquoi ne m’as-tu pas appelé !

– L’émotion patron ! L’émotion ! La mission est accomplie… sans bavures. Je crois que ces dames désirent prendre une douche et un whisky et en ce qui me concerne…

– Ça va, j’ai compris ! J’ai commandé des encas chez le traiteur. Vous devez avoir faim ?

– Je ne sais pas ce que vous voulez faire, mais moi, je voudrais me coucher ! Intervint Pho.

– Oh ! la la ! Ça devient compliqué à gérer tout cela ! Qu’on lui prépare la chambre verte et on ne l’en-fer-me pas à clé, s’il vous plait ! Mathilde, si vous êtes débordée par le service, allez libérer une de mes petites protégées afin qu’elle vous aide. Je vous laisse vous organiser.

– Bien monsieur !

 

Je suis allé prendre une douche avec Anna-Gaëlle. Voici une éternité que nous n’avions pas fait cela ensemble. Cela m’a rappelé quelques souvenirs.

 

– Ils sont toujours aussi mignons tes petits seins, Anna !

– Des seins d’assassins !

– Ne dis pas cela !

– Tu te rends compte toutes les nuits de cauchemar qu’on se prépare ?

– Je suis désolée de t’avoir entraîné dans ce truc !

– Je ne regrette rien, je l’ai bien voulu ! Mais avoue que ça fait drôle ! Embrasse-les mes seins, tu en meurs d’envie !

– Tu dois me trouver barge de vouloir de peloter ce soir après la journée qu’on a vécu !

– Pas du tout, le sexe apaise ! Embrasse-les-moi, j’ai envie !

 

Je pris le petit téton offert et le mordillais

 

– Aïe !

– T’es devenu bien sensible !

– Je ne t’ais pas dis que je n’aimais pas cela !

– Fais voir l’autre !

 

Hummm ! Que ça fait du bien un peu de douceur après toute cette violence ! Anna me demande alors de lui embrasser sa petite chatte

 

– Elle va te faire une surprise ! Me précise-t-elle.

 

Je m’agenouille et je lui lèche le sexe, je ne suis quand même pas complètement nunuche, je sais très bien ce qu’elle va me faire. Une vieille, une si vieille complicité qui se réveille. Quelques gouttes, un petit jet, et voici ma journaliste qui pisse comme le déluge, et je m’en délecte sans honte. Je bois Anna-Gaëlle. Je la bois à sa source, et je suis trop excitée, on ne va pas quand même conclure, là dans la baignoire, alors qu’on nous attend en bas… Et après tout qu’importe…

 

– A toi ! Lui demandais-je.

 

Je l’attendais à mes genoux, mais c’est sur mes lèvres qu’elle vint. Un baiser, un long baiser ! Je l’aimais ma journaliste. Je sais j’aimais Pho aussi ! J’ai toujours eu un cœur d’artichaut. La grosse vicelarde, elle me roule un patin alors que je viens de boire sa pisse. On s’en fout, on aime ça, on est des gourmandes.

 

Toc ! Toc !

 

C’est quoi ça encore ! C’est la Mathilde que son patron a envoyé voir si tout allait bien. Bon, OK, on a compris le signal, on finira nos conneries plus tard. Allez, un coup de peigne. On nous a préparé des peignoirs soit disant japonais. On ne va pas descendre en peignoir ? Si !

 

Il doit être minuit, le petit buffet a été préparé. Je bâfre et tant pis pour le régime. J’attrape tout ce qui traîne. Je suis comme ça quand je suis crevé, je bouffe ! Et allons-y pour le pâté, les rillettes, le saucisson. Max s’est changé, il s’est passé une chemisette à rayures savamment ouverte sur sa poitrine bronzée au pelage déjà blanc et ou pend une magnifique chaîne en or. La sono diffuse un slow langoureux

 

– Pourriez-vous m’accorder trois minutes de folies, Chanette ? Je peux vous appeler Chanette.

– Chanette ou Christine, c’est comme vous voulez, et d’ailleurs je crois qu’on se tutoyait cet après-midi !

– C’était la fraternité des armes. C’est moins facile à présent ! Alors cette folie ?

– Vous souhaitez que je vous dise oui sans savoir ?

– Oui !

– Je vous dois bien cela ! Alors c’est oui !

– Dansons ce slow !

– Hein ? Mais on ne va pas danser que tous les deux ? Et je suis en peignoir !

– Vous aviez dit oui, Chanette !

– Alors allons-y !

 

Il n’en peut plus le Max, il va me dévorer toute crue si ça continue ! Il me colle de près. Si près que je sens sa quéquette monter dans sa braguette… Je prends le parti de passer tout cela à l’humour.

 

– Je sens quelque chose de dur, Max !

– Croyez-vous ? C’est bien pour cela que l’on m’appelle Max le dur !

 

Il me fait mourir de rire, ce con, et puis malgré moi cette promiscuité m’excite, c’est vrai aussi que je n’ai pas pu conclure tout à l’heure avec Anna-Gaëlle. Donc, loin de repousser l’objet, je le serre contre moi, l’acceptant telle une offrande. Un peu plus loin la journaliste danse ave Gautier-Normand. Le slow s’arrête, c’est dommage, j’aurais bien continué cet intéressant frottement. Je ne sais pas qui s’occupe de la musique mais le morceau suivant ne donne pas vraiment envie de danser.

 

– Chanette, je voudrais vous dire deux choses ! M’avertit Max.

 

Je le laissais dire.

 

– La première c’est que je tiens à vous féliciter pour ce que vous avez fait aujourd’hui. C’était très… comment dire… c’était très…

– C’était très rien du tout ! Coupais-je. C’est Anna qui a tout fait, et vous surtout ! Au départ on s’est lancé à l’aveuglette avec un plan à dix balles et puis l’engrenage a fait le reste !

– Peu importe, je voulais vous le dire ! Puis-je vous offrir ceci ?

 

La bague est magnifique ! Mais quand même, il est un peu gonflé, le Max ! M’offrir un bijou volé pratiquement devant mes yeux. Mais je ne veux pas le vexer et j’accepte le cadeau, sachant que je n’oserais probablement jamais le porter !

 

– Vous êtes un amour, Max !

– Et la deuxième chose, c’est que voilà… Je sais que je n’ai rien à espérer… demain vous reprendrez votre vie, moi la mienne. Je voudrais que vous sachiez simplement combien ça me fait plaisir d’être à vos côtés ce soir !

 

Mais c’est qu’il a les larmes aux yeux, ce grand couillon ! Dédramatisons, Chanette ! Dédramatisons ! Après tout, ce mec s’est décarcassé comme un chef dans cette affaire, je peux sans doute le remercier à peu de frais en lui offrant ce qu’il attend sans doute de moi sans oser me le formuler.

 

– J’ai bien aimé votre… comment dire… votre rigidité tout à l’heure !

– Ne me faites pas rougir !

– Je ne veux pas te faire rougir, je veux te faire bander !

 

Je lui fous carrément la main à la braguette. Résultat quasi immédiat, la chose se met à raidir. Je le regarde dans les yeux, lui sors mon sourire de combat, et annonce la couleur. (J’adore !)

 

– Je vais te sucer Max !

 

L’autre n’en espérait pas tant, il bafouille, incapable de sortir une phrase intelligible. Je lui dézippe sa fermeture éclair.

 

– Je ne connais pas les habitudes de la maison ! Faut-il qu’on s’isole ? Ou la fellation publique est-elle tolérée ?

– Vas-y ! Suce-moi !

 

C’est une réponse comme une autre ! Mais tant qu’à faire, je ne vais pas le bâcler, le Max, je vais y mettre tout mon savoir-faire ! Je dégage l’organe. Un petit coup d’œil pour voir ce que fabrique ma copine. Ça flirte assez sévère. Ces messieurs-dames se roulent une pelle tandis que le maître des lieux lui pelote les seins. Bon, concentrons-nous sur l’objet de ma fellation. Ne jamais paraître gloutonne ! Des petits bisous un peu partout, en haut, en bas, sur le côté… Jouer un peu avec les testicules. Ils adorent cela qu’on leur flatte leurs coucouilles, et puis pour finir… le gland ! Ce que j’aime bien faire, justement, c’est prolonger ce bisou sur le gland, je le commence sec, puis imperceptiblement je fais passer un petit bout de langue qui va devenir de plus en plus insistant. Par contact, les lèvres vont se mouiller à leur tour. Alors à ce moment-là je commence mes mouvements de succion. Je m’aide ou je ne m’aide pas de mes doigts. Tout dépend comment la bestiole réagit ! Ici la raideur est maximale et la liqueur séminale est depuis longtemps sortie de chez elle. Mais Max n’en peut plus !

 

– Vas-y ! Vas-y !

 

Bon, alors j’y vais, ma langue se déchaîne effectuant des pirouettes autour de la verge, passant sur le prépuce, sur le méat. Un soubresaut caractéristique ! J’enfonce la bite au maximum de ma capacité buccale et je laisse cracher sa jouissance.

 

J’avale tout cela, ça lui fait tellement plaisir, puis le libère doucement, le rinçant de ma salive.

 

– Merci Chanette !

– Ne me remercie pas, ce n’était pas une corvée !

 

Les deux tourtereaux se sont rapprochés de nous

 

– Je vois que vous vous amusez bien tous les deux ! Nous interpelle Jean-Luc.

– Oh ! Je ne faisais que goûter la bite de Max ! Elle est excellente savez-vous ?

– Non, je ne sais pas, mais je n’en doute pas un seul instant. Voyez-vous à présent notre amie Anna-Gaëlle va réaliser sa promesse. Mais nous nous demandions qui allait officier. Je ne suis moi-même que voyeur et Max me paraît fatigué. Alors ?

– Alors ?

– Alors, pourquoi pas vous ?

– Ma foi, cela me paraît une excellente idée, mais pourquoi ne pas plutôt officier ensemble, comme vous dites ?

 

On a accroché Anna-Gaëlle après une chaîne suspendue, il s’agît en fait d’une sorte de barre aux extrémités de laquelle se trouvent des bracelets en cuir permettant d’attacher les poignets. Pour les pieds, une simple barre d’écartement avait fait l’affaire. J’ai toujours préféré ce système aux croix de Saint-André et autres poteaux pour la simple raison que le soumis offre simultanément toute la surface de son corps.

 

– Hum ! Qu’est-ce qu’elle est belle, attachée ! Clame Gautier-Normand, admiratif.

– Ouais, remarquez, détachée, elle n’est pas mal non plus !

– Qu’allons-nous lui faire subir à cette pauvre enfant ? C’est le moment de nous dire vos limites, ma chère Anna.

– Faites-moi ce qui vous fera plaisir, aujourd’hui je crois que me sens capable de supporter un tas de choses.

– C’est noté, on commence par quoi ?

– Le fouet ! Je veux qu’on me fouette ! Intervient Anna-Gaëlle.

– Non, mais quelle impertinence ! Depuis quand les soumis choisissent-ils leurs punitions ? Soupira notre hôte.

– Drôle d’époque !

– On va commencer par les pinces !

– Trop classique ! Pourquoi pas la bougie ? Proposais-je alors.

– Ah ! Non ! Rouspéta Anna-Gaëlle.

– Tss, tss, Nous allons être contraints de la bâillonner !

– Je le crains !

 

On la bâillonna ! Ses protestations furent vite étouffées sous les humpff, humpff. La position debout est assez mal adaptée aux jeux de bougies. On pratique d’ordinaire sur un sujet couché. Mais, bon, il faut parfois innover. On allume quatre bougies, deux pour moi et deux pour Jean-Luc. Je teste moi-même la cire sur le dos de ma main. Ça va ! On peut bien sûr travailler la cire progressivement, cela a son charme. On éteint toutes les lumières et on fait danser les cierges tandis que la cire chaude tombe sur les corps. C’est très joli et très excitant. Mais j’ai bien l’impression qu’Anna-Gaëlle est plus partante pour une séance d’émotions fortes que pour une séance de romantisme !

 

Alors d’emblée je luis fais couler la cire sur ses tétons !

 

Mais auparavant, je lui retire son bâillon ! Je n’ai jamais trop aimé ces trucs-là ! J’estime que le soumis doit pouvoir s’exprimer, ensuite le dominateur sait ce qu’il y a à faire…

 

– Whaah ! whowhaho !

– Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?

– Je ne sais pas !

– Encore ! Encore ! C’est trop bon, ce truc !

 

On a continué à faire couler la cire sur ses tétons, puis à mon signal, direction le sexe. Hurlement d’Anna-Gaëlle, mais tandis que ses yeux s’embrument, ses cuisses se mouillèrent, l’un de ses cris se prolonge en un long râle tandis que son corps se tétanisait. La journaliste venait de jouir sous la chaleur de la coulée de cire !

 

D’un commun et tacite accord, avec Jean-Luc, nous avons proposé à Anna d’arrêter la séance, nous activant à l’ingrate tâche consistant à retirer les plaques de cires solidifiées.

 

– Non, j’en veux encore, je vous ai promis que j’accepterais tout, je veux que vous me fouettiez et que vous me chiez dessus ! Implore-t-elle.

 

Elle est devenue folle ! Je l’interroge du regard !

 

– Ne t’inquiètes pas ! Me dit-elle simplement avec le plus beau de ses sourires.

 

Alors après l’avoir attaché après les chaines à bracelets, Jean-Luc et moi avons brandi les cravaches et avons strié son joli corps de zébrures rougeâtres sur son ventre, ses seins, ses cuisses, ses fesses, son dos. On s’est arrêté quand ça devenait vraiment trop cramoisi.

 

Nous l’avons détaché, elle s’est allongée par terre, attendant le final. Le souci c’est que ni Jean-Luc, ni moi n’avions envie. On lui a dit.

 

– Demandez à Mathilde ! Insiste Anna.

 

Mathilde est donc venue s’acquitter de cette tâche très spéciale tandis que le visage d’Anna s’emplissait d’une expression de félicité au fur et à mesure que la matière lui maculait son beau visage..

 

La séance était finie. Elle avait dû durer moins d’une demi-heure. Je me posais quand même des questions. Comment un mec dépensant des fortunes à acheter des esclaves patentés pouvait se contenter de sessions aussi courtes ? A moins que pour lui, justement la domination soit autre chose, un état permanent, une situation psychologique, une façon de vivre, loin de mon monde !

 

Anna-Gaëlle, libérée et nettoyée se remettait à rigoler avec notre hôte !

 

– Je crois que je vais vous demander la permission de rester couchée, là ! On rentrera tous demain matin ! Déclarais-je en baillant.

– Je vais vous faire préparer la chambre mauve ! Proposa alors Jean-Luc.

– Ne vous donnez pas cette peine, je crois que la verte me conviendra très bien ! Indiquez-moi simplement comment la trouver ?

 

Et tandis qu’Anna-Gaëlle et Jean-Luc s’en allèrent, bras dessus, bras dessous vers ce qui, je l’espérais pour eux sera une folle nuit d’amour, je me couchais au côté de Pho. Evitant de la réveiller, je lui fis un chaste bisou sur le bord des lèvres et attendis le sommeil. Elle eut alors ce geste magnifique de venir poursuivre sa nuit en posant son visage sur mon sein.

 

Epilogue

 

Le lendemain matin en fin de matinée, nous avons pris congé de notre hôte. Il en a manifestement gros sur la patate de se séparer d’Anna-Gaëlle.

 

– J’aurais aimé vous garder !

– Comme esclave ?

– Je ne sais pas ! Mes relations avec les femmes sont compliquées. Trop compliquées !

– Oui ! On a joué ! On a bien joué hier soir mais justement pour moi le SM est un jeu, pas une façon de vivre !

– Je sais, c’est ce qui nous sépare !

– Je garderais un bon souvenir de vous ! Adieu Jean-Luc !

– Adieu Anna-Gaëlle !

 

Max déposa la journaliste, Pho et moi devant la gare de Massy-Palaiseau.

 

Bisous ! Bisous !

 

– Au revoir Pho, vous avez des projets.

– Chanette m’a promis d’essayer de régulariser ma situation quand ça sera fait je retournerai au pays.

– Au revoir Chanette, et encore merci pour tout ! Me dit Max

– C’est toi qui nous remercie, c’est le monde à l’envers !

– Allez adieu !

– Au fait tu pourrais passer chez moi dans la semaine ?

– Passer chez vous… chez toi ? Heu…

– Ben oui, pour me réparer la serrure que tu m’as flingué !

 

FIN

 

© Chanette (Christine d’Esde) 8/2001

Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001, révisé et corrigé plusieurs fois.

Ce texte a obtenu le 1er prix Vassilia du « meilleur récit publié sur notre site en 2001.

 

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Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Vendredi 20 mai 2016 5 20 /05 /Mai /2016 18:00

Chanette 7 - Pho, la cambodgienne par Chanette – 1 – Gauthier-Normand

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Introduction

Et soudain, Pho, fit irruption dans ma vie ! Je n’avais rien de spécial à faire ce matin-là, c’était la période où j’avais commencé à espacer mes rendez-vous avant mon éventuelle « retraite ». Je n’étais pas au studio, j’étais chez moi. Et voilà qu’arrive un petit bout de femme avec des yeux malicieux attifée n’importe comment d’un short d’homme et d’un tee-shirt quatre fois trop large, mais aussi gracieuse que peuvent l’être parfois les Asiatiques (pas tout le temps, pas tout le temps…)

 

– Mais enfin que voulez-vous ?

– Je viens solliciter votre protection me répondit-elle, les yeux implorants.

– La protection de quoi ?

– On me poursuit ! On veut me tuer !

– Mais qui ?

– Hua et son frère, mais aussi Guido et Max le dur.

– Hein ? Quoi ? Mais qui sont tous ces gens ?

 

Le nom de Hua m’évoquait vaguement quelque chose, mais les autres…

 

– Des tueurs ! Des sales tueurs !

– Bon, reprenons, on ne va pas y arriver sinon ! Déjà, qui vous a envoyé chez moi ?

– Monsieur Henry !

– Quel Monsieur Henry ? Celui qui habite rue de Chaville ?

– Oui !

– Bon, je l’appelle !

– Non !

– Quoi, non ?

– Il est parti !

– Il est parti où ça ? Il a son téléphone, non ?

– Non, il a pris l’avion !

– Ecoutez, il faudrait peut-être vous calmer, on ne tue pas les gens comme ça à ce que je sache, alors vous allez gentiment me raconter votre histoire et après on avisera…

 

C’est à ce moment-là que pour tout simplifier, Pho choisit d’éclater en sanglots.

 

– Je vais vous chercher un verre de flotte, à moins que vous ne préfériez de l’alcool ?

– Non de l’eau !

– Bon, et puis arrête de chialer, t’es moche quand tu pleures !

– Je n’ai rien apporté, je n’ai rien pour me changer, je suis venue comme ça… c’est terrible !

 

Les gens sont extraordinaires ! Il y a cinq minutes, elle me racontait qu’elle avait une demi-douzaine de tueurs à ses trousses, et maintenant elle pleure parce qu’elle n’a pas de culotte de rechange !

 

– Ecoute ma grande, t’as beaucoup de chance, je suis de très bon poil ce matin, sinon je t’aurais déjà jeté. Alors tu vas me raconter très calmement ce qui t’es arrivé et en commençant par le commencement !

– Je me suis évadée de chez Franceschetti ! C’est la deuxième fois, la première fois Guido m’a rattrapé, et ils m’ont à moitié déglingué. Ils m’ont dit que si je recommençais, ils me tueraient, alors…

– Stop ! On ne va pas y arriver ! Qui c’est, Franceschetti ?

– C’est le mec qui m’a racheté quand Gautier-Normand m’a revendu aux frères Hua !

– Qui c’est Gautier-Normand ? Ecoute pour la dernière fois, je veux que tu commences par le début. Tu comprends cela, le début ? Tu me fais un récit chronologique et à chaque fois tu m’expliques qui sont les gens dont il est question ! D’accord ?

– Je vais essayer !

 

Le récit de Pho

 

Raconter mon histoire, elle en a de bonnes, Chanette, comme si c’était facile, comme si c’était nécessaire, on me poursuit, on en veut à ma peau. L’urgence c’est qu’elle essaie de me protéger, le reste n’a pas beaucoup d’importance. Mais puisqu’il le faut…

 

Je m’appelle Pho et le reste de mon nom importe peu. Je suis de nationalité cambodgienne, mais d’origine chinoise, je parle parfaitement le Français, l’Anglais et bien sûr le Mandarin.

 

J’étais un bébé quand mon pays fut traversé par l’une des plus dramatiques tragédies que le monde ait connues. Les Khmers rouges débarquèrent un beau jour et furent accueillis en libérateurs, ils tuèrent de sang froid quelques semaines plus tard 3 millions et demi de personnes (plus du tiers de la population), photographiant sadiquement chaque victime avant de l’abattre comme un chien. Et tout cela sans réaction trop virulente de ce qu’il est convenu d’appeler l’opinion publique internationale. Toujours est-il, que les trois quarts de ma famille furent décimés au cours de cet insoutenable drame. Une tante réussit à nous faire passer en Thaïlande, c’est là que j’ai poursuivi mes études et que j’ai obtenu un diplôme d’histoire de l’art.

 

Après la chute des Khmers rouges, et la destruction du mur que ces tarés avait construit à la frontière, nous avons souhaité retourner dans notre pays. Mais nous sommes arrivées dans un pays dévasté où malgré l’accord de paix ça se battait dans tous les coins entre factions rivales et nous avons été capturées. Nous avons eu la chance inouïe d’être libérées par un maquisard qui nous a indiqué qu’il pourrait nous faire passer de nouveau en Thaïlande. Nous ignorions que le prix à payer pour cette évasion serait celui de nos corps. Nous n’avions plus aucun papier et la police locale n’avait pas l’intention de faire quoique ce soit. Légalement nous n’existions plus. Nous avions, certes, la vie sauve, mais nous n’étions plus que du bétail. Nous avons été dispersées dans différents bordels de Bangkok.

 

J’ai failli déprimer… Mais je me suis reprise ! Ce n’était pas mon genre. J’ai vite compris que ma seule chance d’en sortir était de faire semblant d’accepter le système, d’endormir la vigilance de mes exploiteurs, d’attendre l’occasion. Sinon j’ai tout accepté ou presque, mais j’ai eu la force de caractère de refuser toutes relations non protégées.

 

Quant à l’occasion attendue, elle ne s’est jamais présentée !

 

Très rapidement j’ai eu la révélation de ma nature profondément masochiste. Je fus donc vite « réservée » aux clients qui recherchaient des relations carrément sadiques. Ça allait parfois assez loin, et n’avait pas grand-chose à voir avec le SM. Le confort et la sécurité de la fille, les clients n’en avaient rien à foutre et sa souffrance non plus. Ça devenait extrêmement dangereux. Les accidents étaient relativement fréquents, parfois très graves et quelquefois mortels. C’est alors que j’ai pensé à m’enfuir.

 

Je n’en ai pas eu le temps !

 

Un homme avait repéré ma « paraît-il » énorme faculté à encaisser les coups et à supporter les situations contraignantes Il s’agissait du cadet des frères Hua, le pire sans doute, un infâme salopard ! Il m’a fait subir une séance au cours de laquelle il a fait semblant de me respecter, et m’a dit que je ne pouvais rester ici. Et il m’a proposé de me faire venir en France ! Ça m’embêtait de laisser tomber mes sœurs qui étaient je ne sais trop où, mais il me persuada qu’une fois ma situation régularisée, je pourrais justement revenir en toute quiétude m’en occuper. Alors j’ai sauté sur l’occasion ! Conne que j’étais ! J’ignorais à ce moment-là que je n’étais que l’objet d’une transaction. De toute façon j’aurais refusé, il m’aurait embarqué quand même !

 

Il est relativement facile d’entrer en France sous une fausse identité. Le problème c’est qu’une fois entrée vous n’êtes plus rien, une fois de plus.

 

Ça veut dire que si un jour quelqu’un vous crève, l’affaire sera vite classée ! Vous comprenez cela ?

 

Comme une fêlée, je m’étais figurée que le cadet des Hua était tombé amoureux de moi. Tu parles d’un amoureux, Il faisait son marché, il faisait ses courses.

 

« Ou vas-tu cadet ? » « Je reviens, Maman, je vais juste à Bangkok faire quelques achats ! » Pourriture ! Va !

 

Il m’a juste foutu la paix deux ou trois jours pour que je reprenne un peu de poids, que je me détende un peu, que je finisse aussi de cicatriser quelques bobos… oui ça aussi ! Et il m’a revendu à monsieur Jean-Luc Gautier-Normand.

 

Eh oui, une branche « bâtarde » de l’une des plus grosses fortunes de France.

 

Ce mec est un peu bizarre ! Depuis la mort accidentelle de sa femme, ses instincts sadiques se sont réveillés. Il possède à demeure un cheptel d’esclaves qu’il passe son temps à humilier et à maltraiter. On m’a expliqué que les filles étaient consentantes, mais je ne sais pas si vrai.

 

Mais je vais vous dire deux choses qui vont vous faire hurler :

 

La première c’est que malgré la souffrance et la contrainte, j’ai connu l’apaisement chez Gautier-Normand. Je n’avais plus peur. Malgré son sadisme, il ne dépassait pas certaines limites et ma vie n’était plus en danger. Du moins c’est l’impression que j’en retirais !

 

Et la deuxième, c’est que, j’ai peine à le dire, j’étais… tombée amoureuse de ce type, un amour impossible, un amour sans retour, une véritable expression de mon masochisme morbide.

 

J’ai même commis la folie d’essayer de lui faire comprendre quels étaient les sentiments que j’éprouvais à son égard, je me suis ridiculisée et n’en parlerais pas davantage.

 

J’ai une certaine philosophie de la vie et je sais que les choses ne sont jamais statiques :

 

– Un jour, il se passera forcément quelque chose ! Me disais-je.

 

Le problème c’est que ces « choses qui arrivent » ne sont pas forcément celles auxquelles on pense.

 

J’ai longtemps été la « favorite » de Gautier-Normand. J’en éprouvais une certaine fierté, même si physiquement la chose était pénible.

 

Parfois, mon maître me trimbalait dans des espèces de soirées parisiennes, où l’espace d’un soir, on s’échangeait des esclaves. J’y ai vite rencontré un certain succès, sans doute grâce à mes exceptionnelles qualités d’endurance. C’est au cours de l’une de ces parties que j’ai rencontré Monsieur Henry. On s’est amusé tous les deux de façon très décontractée.

 

– C’est qui ton maître ?

– Maître Jean-Luc Gautier-Normand !

– Ma pauvre fille !

– Je ne suis pas une pauvre fille ! Je suis fière d’être son esclave ! Très fière même !

– Oui, bon ! Crois ce que tu veux, mais si un jour tu es vraiment dans la merde, et que tu ne sais pas où aller, retiens mon adresse, elle est facile à apprendre.

– Je n’en aurais pas besoin ! Au revoir Monsieur !

 

Je l’avais néanmoins retenu, presque malgré moi !

 

Un jour, une nouvelle fille est arrivée, une petite Ethiopienne très fine. Elle m’a remplacée dans les préférences de mon maître. J’en ai été profondément humiliée. Et là, pour le coup, mon masochisme cérébral ne fonctionnait plus. L’Ethiopienne à chaque fois que j’avais l’occasion de lui balancer une vacherie, je n’hésitais pas. Je ne me reconnaissais plus, moi qui cultivais des valeurs de partages, d’écoute de l’autre, de solidarité, je devenais une véritable teigne !

 

Cela a précipité ma chute !

 

Gautier-Normand m’a revendu aux frères Hua, j’ai eu droit à quelques corrections d’usages, mais je m’en fous, je les emmerde !

 

Et puis ils m’ont revendu à Franceschetti.

 

Alors, chez celui-là c’est l’enfer ! C’est pire qu’à Bangkok ! C’est un ancien truand ou un ancien militaire, à moins que ce soit un mélange des deux. Il est à la retraite. C’est un sadique malsain, violent, alcoolique, incontrôlable, avec des colères terribles.

 

Ce cinglé allait trop loin. Non seulement les séances étaient à la limite du supportable, mais il trouvait malin d’aller jusqu’à des simulacres d’exécution par noyade, par pendaison ou par électrocution. Mais le plus terrible c’est quand il s’amusait à jouer avec les chiens… Il vivait entouré de clébards. Je n’aime pas les chiens, j’en ai peur. C’est viscéral. Je préfère ne pas épiloguer sur ce point. Un fou vous dis-je ! Un cinglé ! Un psychopathe en liberté !

 

Je me suis évadée. Je me suis demandé d’ailleurs si ce salopard n’a pas tout fait pour que je m’évade, histoire de me rattraper tellement ça a été facile. Oh ! Je ne suis pas allé bien loin ! Je n’ai même pas réussi à franchir la grille d’entrée de la propriété. J’ai été rattrapée par les clébards. Ce connard a dressé ces molosses à immobiliser pendant des heures les victimes qu’ils reprennent. Jamais je n’ai eu aussi peur. Je croyais qu’ils allaient me bouffer. Ils étaient énervés. Je sentais leur haleine dégueulasse sur moi. Ça a duré, ça a duré, je croyais que j’allais devenir folle. Ce que m’a fait subir Franceschetti après, a été terrible, mais sans doute pas autant que la présence de ses infectes bestioles !

 

La deuxième fois, j’ai foncé sans réfléchir, j’avais pris l’habitude quand les fantaisies de l’autre cinglé allaient trop loin de faire semblant de tomber dans les pommes. J’étais dans le parc, personne à côté de moi ! Une bagnole à quelques mètres, portière ouverte d’où venait de descendre je ne sais qui ! J’ai foncé, la grille n’était pas refermée. Une chance ! Je me suis retrouvé avec Guido, son garde du corps à mes trousses.

 

J’ai foncé comme une dingue, à poil au volant. Arrivée à la gare de Massy Palaiseau, je me suis enveloppée dans une couverture de voiture, et j’ai foncé les pieds nus dans un train qui allait partir, je me foutais de sa direction. Je suis monté dedans. Au moment du départ, j’ai aperçu Guido qui réussissait à grimper mais pas dans la même voiture. Les gens me regardaient, devait se dire que j’étais une folle évadée d’un asile. Je m’en foutais ! Pourquoi se permettraient-ils de me juger sans savoir ce que j’avais subi ? J’ai réussi à feinter Guido en descendant au dernier moment de l’avant dernière station. Puis, je me suis fait prendre en stop par un routier, il croyait que j’étais une pute, je lui ai expliqué brièvement que j’étais séquestrée et que je m’évadais sans rentrer dans les détails. Il a été très correct, ne m’a pas touché, ne m’a fait aucune proposition salace et c’est lui qui m’a refilé les fringues que je porte. Ça m’a fait du bien de trouver quelqu’un d’un peu humain… Il rentrait chez lui, habitait seul et m’a proposé de m’héberger pour la nuit ! J’ai accepté ! J’étais en sécurité, personne ne pouvait me dégotter. Il m’a abrité une journée entière. Il n’osait pas me toucher, je me serais pourtant laisser faire, ça ne m’aurait pas déplu de me faire chouchouter, mais je n’ai jamais été habitué à faire le premier pas…

 

Je ne voulais pas abuser de son hospitalité, et lui il fallait qu’il reprenne son travail, alors, le lendemain il m’a conduit chez monsieur Henry.

 

Mais les choses ne peuvent décidément pas être simples, Monsieur Henry avait entre-temps reçu de la visite et craignais pour ma sécurité.

 

On a supposé, (on est sûr de rien) que les choses se sont passées comme cela : Guido se demandant chez qui je pouvais bien trouver refuge demanda dans un premier temps aux frères Hua, qui n’en savaient fichtre rien, mais trouvèrent intéressant de se mêler à la curée, et balancèrent les coordonnées de Gautier-Normand. Il se trouve que ce dernier était au courant de la proposition de protection que m’avait fait Monsieur Henry (sans doute était-il non loin de moi, à cette soirée lorsqu’elle avait été formulée ?). Ce dernier envoya donc Max, le dur, son homme de main à mes trousses.

 

On peut bien sûr supposer que le temps passant, le Guido deviendra de plus en plus pressant auprès des frères Hua et de Gautier-Normand afin de leur arracher à sa manière tout renseignement susceptible de le remettre sur ma piste !

 

J’avais donc eu la chance incroyable de ne pas arriver trop tôt chez Monsieur Henry. Max le dur s’était simplement livré à une visite des lieux, ne s’était montré ni incorrect, ni vraiment menaçant mais avait demandé à Henry de le prévenir si je me pointais, en précisant que si les autres olibrius arrivaient à faire parler son patron, les évènements pourraient alors très mal tourner.

 

Du coup, me voyant arriver, Monsieur Henry prit deux décisions pour sa sécurité et la mienne. Il prit un billet d’avion pour aller se mettre au vert quelques temps chez un ami québécois, et pour ce qui me concerne, n’arrivant pas à joindre quelqu’un susceptible de m’abriter, il choisit de me flanquer à l’hôtel pour la nuit en m’indiquant une adresse sûre où je pourrais me rendre dès le lendemain.

 

Voilà !

 

Fin du récit de Pho

 

Consolation

 

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J’étais passablement abasourdie par ce récit dingue. Mais c’est quoi ces gens ? Malheureusement je savais que Pho n’exagérait pas ! Les bordels soi-disant SM de Bangkok, ça existe ! De toute façon à Bangkok, tout existe ! Et puis les Gautier-Normand et les Franceschetti ça existe aussi !

 

Oh ! N’exagérons rien, ne mettons pas tout le monde dans le même sac, et nous aurons l’occasion de l’évoquer à nouveau. Mais que les choses soient au moins claires ! Le Sadomasochisme n’a rien à voir avec les pratiques de certains personnages. Le SM souffre en fait de l’existence de quelques individus qui en offre une image répugnante, dégradante, et fausse !

 

J’ai baigné ma vie plus de quinze ans dans le SM, le vrai ! Je l’ai fait avec passion, avec plaisir, avec volupté. J’ai toujours respecté les limites de mes soumises et de mes soumis.

 

Et puis, je n’ai jamais pratiqué le SM permanent. Une domination peut être longue, voire très longue, comprendre des périodes d’immobilisation par attachement, où même de mise en cage, mais putain comme dirait quelqu’un « Quand on a fini de jouer, on passe à autre chose ! » Le SM n’a rien à gagner à s’installer dans la durée.

 

Fin de la digression !

 

– Bon je vais te préparer à manger, ça te fera du bien et cet après-midi on ira te chercher des fringues. Je ne sais pas trop comment on va faire pour régulariser ta situation. Peut-être qu’on ne pourra pas ! On va se renseigner au consulat du Cambodge… Pho ? Ça va ?

 

La pauvre fille pleure à chaudes larmes. J’en fais quoi ? Je laisse passer le premier jet, le gros chagrin, celui contre lequel on ne peut rien, je vais chercher des kleenex (je sais, on doit dire des mouchoirs en papier). Je lui essuie le visage, du moins j’essaie, parce que je vous jure que ça coule un maximum, ça n’arrête pas, c’est pire que la fontaine de Trevie ! Son visage est beau, il est tout rond, la peau foncée, les yeux très sombres, bridés bien sûr. Ces filles-là ont un charme inné, le problème c’est qu’elles ne savent pas toutes le mettre en valeur. Elle, elle n’a même pas besoin, c’est naturel. Enfin elle me fait un sourire. Et quel sourire ! Avez-vous remarqué comme parfois un sourire pouvait éclairer un visage au-delà de l’imaginable ? Avez-vous remarqué comme parfois un sourire savait nous parler ?

 

La protection qu’elle me demandait, la souhaitait-elle si rapprochée que cela ? Il me revint alors ces paroles à propos du routier qui l’avait pris en stop. Elle avait dit qu’elle aurait aimé se faire chouchouter ! Et moi, jusqu’où étais-je prête à aller ? Je n’en savais rien ! Ou plutôt c’est mon esprit qui n’en savait rien. Ma chatte, elle, elle savait et venait brusquement de se réveiller à la simple contemplation du visage de Pho !

 

– Tu n’as rien à craindre, je vais te protéger !

 

Et voilà, c’était lâché ! Tout Chanette, ça ! La décision était prise. Sans calculer ! Sans prendre en compte l’incompressible dose d’emmerdes qui inéluctablement allaient me tomber dessus ! On verrait bien !

 

J’avais donc pour l’instant deux choses à faire, la mettre en confiance, et gérer mon excitation qui ne se calmait, mais alors pas du tout !

 

Mais voilà donc deux tâches qui peuvent parfaitement se concilier, il suffisait que Pho accepte mon baiser ! Je ne me suis en la matière que très rarement trompée. Après quelques regards échangés je sais en principe si la femme acceptera ou non !

 

A ce stade du récit, peut-être faut-il en deux phrases faire le point sur ma sexualité. Ma réputation de lesbienne fatale est complètement stupide. Je suis en fait bisexuelle, mais je ne me suis pas dans ma vie envoyé tant de femmes que ça, et j’ai sans doute couché avec plus de messieurs que de dames. Mais que voulez-vous, à chaque fois ces dernières ont été les sources de si délicieux plaisirs, de si merveilleux délires, et parfois de si étranges aventures… Sinon j’ai été mariée avec un homme adorable, compréhensif et doux. On s’est séparé ensuite pour des conneries.

 

A mon tout je souris à Pho. Nos visages sont très près l’un de l’autre. Nous nous regardons. Je m’humecte légèrement les lèvres en accentuant mon propre sourire. Son visage rayonne, sa bouche s’entrouvre. Mouvement de la tête de Pho…Et c’est raté ! La voilà qui vient se blottir au creux de mon épaule. C’est le gros câlin fraternel qu’elle cherchait, pas la fricassé de museau. Pas grave ! On n’en fera pas une maladie. Je joue son jeu, je lui caresse les cheveux, puis les joues, ce que je peux, quoi ! Elle se sent très bien comme ça ! Elle ne décolle plus de sa position. J’attends, je ne suis pas pressée, je vous l’ai déjà dit, je n’ai rien de spécial à faire ce matin. Mais, bon, on ne va pas non plus passer toute la matinée comme ça. Je décide d’être un peu directive.

 

– Pho ?

– Oui !

 

Elle me répond « oui », sans me regarder ! Elle exagère tout de même !

 

– Regarde-moi !

 

Elle le fait, elle s’efforce de me sourire, y parvient, mais on la sent agitée de sentiments contradictoires. Bon sang, c’est probablement d’une thérapie que cette fille a besoin et non pas d’une nymphomane bisexuelle en chaleur. Je sais pourtant comme l’acte d’amour peut être apaisant. A moins que je ne dise cela que pour me donner bonne conscience !

 

– Embrasse-moi !

 

Elle le fait… sur la joue… pas un instant, elle n’a semblé penser à autre chose ! Ben ça alors ! Voici mon intuition prise en défaut. Et puis, je me dis qu’il faudrait sans doute que j’arrête de faire le zouave ! Sur ce coup-là, je suis quand même un peu salope d’essayer de m’envoyer une nana qui n’est pas vraiment venue pour cela. Et puis, ça a été plus fort que moi, je n’ai tout simplement pas pu m’en empêcher !

 

– Embrasse-moi mieux que ça !

 

Oh ! Que je m’en suis voulu, l’espace d’une seconde, mais l’instant d’après nos bouches étaient collées ! La conviction de ma partenaire me paraissait bien faiblarde et je m’apprêtais à abandonner cette joute quand je la sentis s’enhardir. Sa langue prenait du poil de la bête et s’agitait en tous sens jouant avec la mienne. Elle s’abandonnait maintenant dans ce long baiser dont j’avais cru qu’elle ne voudrait pas. C’est elle qui se retira la première. Elle eut alors ce geste sublime de se contenter de me regarder d’un air malicieux avant de m’offrir une seconde fois ses lèvres.

 

Nous étions cette fois dans le vif du sujet, mes mains se faisaient baladeuses, les siennes aussi mais moins, comme si elle n’osait pas trop. Après tout, si je savais maintenant le résumé de sa vie récente, je ne connaissais pas pour autant le personnage ! Et peut-être était-ce la première fois qu’elle se collait ainsi à une autre femme en dehors de toute contrainte ? Je lui demandais. Parfois j’aime bien savoir ! Mais l’imprécision de sa réponse ne me renseigna guère.

 

Son tee-shirt m’emmerdait, je passais la main dessous, lui pelotais les seins que les circonstances avaient laissés libres et dont les pointes étaient d’ors et déjà érigées, à moins qu’elles l’étaient en permanence, allez savoir ? Mais manifestement, mademoiselle ne comprenait pas que je voulais lui retirer ce foutu vêtement. Tant pis, on change de tactique ! Je dégrafe son short, ne pouvant m’empêcher au passage de sourire à l’incongruité de cette fringue. Zlouf ! Il glisse tout seul, il n’y a rien en dessous. Je lui pelote les fesses, je lui malaxe. J’attends un peu pour tripoter la chatte. Je ne voudrais pas passer à ses yeux pour une obsédée ou pour une sauvage ! Quoique sur cet aspect des choses, il est peut-être déjà trop tard ? Elle ne cherche pas à me déshabiller, elle me fait des caresses qui pour elle sont sans doute très osées, mais par-dessus le vêtement et passé le plaisir de la suggestion, ce n’est pas terrible, terrible ! Elle ne veut donc pas me foutre à poil ! Bon ! Qu’à cela ne tienne ! Je sais le faire toute seule ! Elle me regarde, me découvre :

 

– Tu es belle !

 

Bon dieu ! Qu’elle me fait plaisir en disant cela ! D’abord parce que c’était pratiquement les premières paroles qu’elle prononçait depuis la fin de son histoire, mais surtout parce que par ses simples mots, elle cessait (oh ! bien légèrement, je le conçois) d’être complètement passive. Du coup, je la remerciais d’un très furtif baiser sur la bouche, puis lui ôtais enfin son tee-shirt.

 

Et là, le choc !

 

Oh certes, ils étaient ravissants ses petits seins (pas si petits d’ailleurs, de jolies pommes !) biens galbés, la pointe un peu large et très sombre. Hummm ! Mais le choc était ailleurs, son torse et son ventre étaient zébrés de marques de flagellation. Je la fis se retourner pressentant que ce serait pire de l’autre côté. Je ne me trompais, hélas, pas, certains coups avaient entamé la peau, elle avait été fouettée au sang ! Quels sont donc ces malades qui frappent aussi fort ?

 

– Les salauds !

 

Et puis je voulus savoir :

 

– Gautier-Normand, il te frappait aussi fort ?

– Non, lui il ne m’a jamais blessé, du moins intentionnellement !

– Faudrait peut-être que l’on soigne un peu tout cela ?

– C’est toi qui vas me le faire ?

 

Et à nouveau ce sourire si doux !

 

– – Bien sûr !

 

J’étais soudain envahie d’une immense compassion pour cette pauvre gosse. Il y avait tant à faire ! Tant mieux, ça m’occuperait intelligemment. Et puis faire une bonne action dans de telles conditions ça n’a rien d’une corvée. Je m’accroupis devant elle, carrément face à son sexe.

 

– Tu ne vas rien dire ?

– Je ne vais rien dire pourquoi ?

– Si je te lèche le sexe ?

– Tu es une drôle de fille !

– Ah oui ? Tu as vu ? Hein ! Mais ça ne répond pas à la question ! Alors ?

– J’ai confiance !

 

Etait-ce ça aussi une réponse ? J’osais un baiser sur son mont de Vénus, elle ne protestait pas, sa peau était douce. Et puis alors que je ne m’y attendais absolument pas, elle me demanda d’une voix faussement ingénue :

 

– Tu veux me bouffer la chatte ?

 

Enfin, elle se déniaisait !

 

– Si tu n’y vois pas d’inconvénients !

 

Et alors que je me demandais quelle phrase bizarre et plus ou moins décalée, elle allait me répondre, la voici qui se met à écarter les lèvres de son vagin et qu’en un geste sublime, elle offre son sexe à ma bouche. Mon dieu que c’est beau ! J’en aurais chialé. Je colle les lèvres de mon visage contre sa chatte, et je lape. L’odeur y est assez forte. Manifestement Pho n’a pas de fait de trop grandes toilettes depuis sa fuite. Qu’importe ! Cette odeur musquée ne me dérange absolument pas, au contraire, cela réveille quelques pensées très fantasmatiques… mais n’anticipons pas, il y a un temps pour chaque chose !

 

Je la besogne à genoux en lui caressant les fesses. Il y a plus confortable comme position, et puis surtout j’aimerais bien qu’elle s’occupe aussi de moi !

 

– Allonge-toi par terre, sur la moquette, on va se mettre en soixante-neuf, où plutôt non, viens avec moi, les plumards, ce n’est pas fait que pour dormir !

 

Je lui prends la main, sa jolie petite main, et je l’entraîne, je la pousse carrément sur le lit. Elle rigole un tout petit peu, c’est la première fois. Elle se met sur le dos, je l’enjambe à l’envers dans cette position hyper classique et je reprends mes léchages. Rien de l’autre côté ? Je l’interpelle !

 

– Ben alors ? Il n’y a pas de retour ?

 

Bon, l’allusion technique tombe à plat ! Il va falloir que je lui fasse un dessin à la petite cambodgienne ! Je reformule donc :

 

– Tu ne veux pas t’occuper de moi ?

– Si, excuse-moi, je suis un peu gourde, j’ai peur de prendre des initiatives !

– Allez lèche, ma grande, lèche !

 

A ce moment un horrible doute sur ses capacités de bien faire la chose m’assaille. Pas longtemps ! Telle une anguille, la langue de l’Asiatique furète ma chatte, la lape, la lèche, la caresse. Je mouille comme pas possible. Mon clito est aussi raide que ma rampe d’escalier. Sa langue passe une fois dessus, deux fois, trois fois, ses lèvres l’enserrent, ses dents s’en approchent, le mordillent… moi qui ai failli la prendre pour une godiche. Je hurle, je gueule, je donne des grands coups de poings dans la literie pour ponctuer ma jouissance. Je suis en sueur, j’ai les cuisses trempées et les draps du lit sont bons pour être changés. Je me force un peu à récupérer, j’ai du plaisir à lui rendre, moi, à ma « chinoise ». Elle est longue à venir. Pourtant elle est réceptive. Alors je modifie ma position, je change de sens et tandis que je m’occupe de son sexe, de mes bras tendus, je lui pince le bout des seins. C’était la bonne formule, elle pousse des petits soupirs rauques, de plus en plus rapprochés, ses yeux se ferment et elle finit par venir à son tour concluant sa jouissance d’un curieux soulèvement des fesses qui retombèrent aussitôt après s’être immobilisées quelques instants. Bizarre ce truc ! J’éclate de rire !

 

Elle se retourne pour se relever m’exhibant son joli petit postérieur, je ne peux m’empêcher d’aller l’embrasser et pratiquement par réflexe je lui écarte les fesses afin d’accéder à son petit trou, j’y pointe mon nez et ma langue, j’aime l’odeur d’un petit cul, je savoure. Je lui mets un doigt, je pilonne, ça la fait rire, j’accélère, et la voilà qui joui une nouvelle fois ! Dingue !

 

Elle est rayonnante, ma Pho ! Elle se jette dans mes bras. Elle pleure, c’est l’émotion ! Comme tout à l’heure elle veut son gros câlin ! Je ne vais tout de même pas lui refuser cela ! Elle est là sur mon sein, repue, apaisée, calme. Je ne bouge pas ! Ça m’a un peu crevé tout cela. Elle finit par s’endormir et je l’imite quelques instants plus tard.

 

Merde, on a ronflé ! Il est quelle heure ? Je regarde : presque midi ! J’ai faim ! Très faim ! Toutes ces petites choses amusantes m’ont bien creusé l’estomac. Et elle, est-ce qu’elle a faim ? Oui, elle a faim ! Est-ce qu’un gros plat de pâtes à la sauce tomate ? Oui, ça lui dit ! Je regarde, j’ai tout ce qu’il faut ! Est-ce que j’ai assez de pain ? Non ! Qu’à cela ne tienne, je vais aller en chercher, la boulangerie est à 300 mètres, il me faut cinq minutes pour faire l’aller-retour s’il n’y a pas la queue ! Je me rhabille en vitesse. Et hop je file ! Evidemment il y a la queue ! Et si j’en profitais pour acheter des gâteaux ? Tiens, je vais prendre une amandine et une religieuse au chocolat, ça me rappellera des souvenirs (voir l’épisode : Pâtisseries, SM et Spaghettis). Elle sera contente la petite Pho ! Et je rentre !

 

C’est quoi ce bordel ? J’aurais oublié de refermer la porte ? Je deviens fêlée ou quoi ? Mais ! Mais ! Ce n’est pas cela, on a crocheté ma serrure ! A cette vitesse ? A cette heure-là ? Gonflés, les mecs ! Puis mon sang ne fait qu’un tour :

 

– Pho ?

 

Elle n’est nulle part, ses vêtements sont restés par terre, seule trace de son passage ici ! Les salopards à ses trousses l’ont proprement embarquée.

 

– Non !

 

Putain, les salauds ! Les salauds ! Pho est maintenant en danger, en grave danger, peut-être même en danger de mort. Je fais quoi ? Les flics ? Je ne sais pas pourquoi, je n’y crois pas, c’est trop aléatoire ! Est-ce qu’ils vont lever leur cul pour une fille sans papier ? Non, il doit y avoir moyen de se débrouiller et je crois que j’ai la solution.

 

La journaliste !

 

Anna-Gaëlle ! C’est elle la solution ! Pourvu qu’elle ne soit pas barrée dans un des quatre coins du monde ! J’en ai besoin ! Non, elle est là. Je lui explique, je lui raconte, je sollicite son aide.

 

– Tu aimes ça te foutre dans des coups tordus ? Chanette ?

– Je ne le fais pas exprès, figure-toi ! Alors tu es d’accord pour m’aider ou pas ?

– Je prends tout ce qu’il faut et j’arrive, on va te la retrouver ta chinoise !

 

Il y a combien de temps que je connais Anna-Gaëlle ? Dix ans peut-être ? A l’époque elle était journaliste à Globo, elle était venue m’interviewer (c’était tellement rigolo de faire un reportage sur les dominatrices !) Cela avait tourné très bizarre, elle était en fait fascinée par mon monde, cela ne l’avait pas empêché de laisser publier un article assez immonde sur mes activités (voir les deux épisodes de Chanette et la journaliste) Mais on s’était expliqué entre femmes et depuis on est devenu copines en restant parfois de longues périodes sans se voir.

 

Anna-Gaëlle est de taille moyenne, les cheveux assez courts, toujours décolorés en blond platiné, de beaux yeux bleus, une peau assez claire et toujours un maquillage savant (trop).

 

Après ma rencontre, elle s’est fâchée avec sa rédaction et s’est trouvé embringuée dans une rocambolesque histoire de coup de foudre amoureux avec un type du show-biz qu’elle avait jadis interrogé (tous les détails dans l’épisode Mariage d’argent-tourments) Anna-Gaëlle se laissa faire. Le client se révéla plutôt fortuné. Il se révéla aussi fort imprudent après leur mariage au point d’aller périr en mer à bord de son yacht. L’assurance vie était coquette et mon ex-journaliste ouvrit pour s’occuper une galerie d’art rue de Seine. Ça faisait très chic ! Madame avait donc des loisirs…

 

– Bon, voilà, j’ai apporté ma carte de journaliste, je ne l’ai jamais rendu. J’en ai pas pour toi, mais en principe les gens ne regardent pas ces choses de bien près. Tu seras censée être ma photographe, prend toi un appareil, par contre je vais te prêter cela !

– Un flingue ? Non, mais ça ne va pas ? Je ne veux pas me servir de ça !

– On ne te demande pas de t’en servir, on te demande de le montrer !

– Putain ! Où on s’embarque ?

– N’ai pas peur ! Si vraiment l’affaire se limite à Gautier-Normand, ça n’ira pas bien loin !

– C’est là qu’on va aller en premier ?

– Tout à fait, il y a toutes les chances pour qu’elle soit chez lui. Il est le seul à connaître l’épisode de Monsieur Henry. Je suppose qu’ils ont épluché ses carnets d’adresses !

– Il n’aurait pas pu l’embarquer, ce con !

– On n’embarque jamais tout !

– Je trouve quand même qu’ils ont été bien rapides !

– Qu’est-ce que tu veux, ce sont des « pros » !

– Justement tu as l’air de dire que ce n’est pas dangereux…

– Il y a toujours moins de danger avec les gens qui savent ce qu’ils font !

– Bon, on fait quoi ?

– Je vais solliciter une interview de Gautier-Normand. J’ai son numéro, ce con est sur liste rouge, mais il est dans le bottin mondain. Faut vraiment qu’il soit barge ! J’ai essayé de glaner quelques renseignements sur le personnage, je n’ai pas grand-chose, mais je sais qu’il collectionne les voitures anciennes. Ça suffira amplement comme approche !

 

– Allô ! Non, non ! On aurait tellement souhaité incorporer l’article dans le prochain numéro. La semaine prochaine, ça fera trop tard… et blablabla…

 

Quatre jours à attendre, à se morfondre. Anna-Gaëlle, elle essayait de me rassurer.

 

– Ils ne vont rien lui faire ! Rien d’irrémédiable, il n’y a aucune raison !

– J’aime ton optimisme ! Et puis pourquoi a-t-il cherché à la récupérer ? Dans le code de ces gens-là, elle n’est plus à lui !

– Ça je n’en sais rien, mais ce n’est pas le plus important !

– Bon, allons-y ! Répondis-je résignée, en réglant pour l’énième fois cette ridicule perruque brune censée empêcher l’homme de main de me reconnaître.

 

Gautier-Normand

 

Ah ! Ça, on ne peut pas dire que le Jean-Luc Gautier-Normand soit un modèle de décontraction. Un visage trop ovale, un nez minuscule, des lèvres trop fines, une coiffure très courte lui faisant ressembler la tronche à une sorte de Pierrot lunaire. Et la tenue ? Le blazer bleu marine, boutonné bien sûr, le pantalon de flanelle grise, on s’attendait presque à le voir en cravate au milieu de sa propriété. Non ! Monsieur trouvait comme le sommet de l’élégance de s’affubler d’un foulard au cou dont une partie disparaissait dans sa chemise blanche.

 

Une soubrette nous apporta des rafraîchissements. Je la dévisageais. Elle était tout à fait ordinaire. Enfin, je veux dire que rien ne laissait deviner le véritable statut de cette femme, mais après tout, il n’était même pas évident qu’elle fasse partie de son « cheptel » d’esclaves !

 

Anna-Gaëlle posait les questions avec une rigueur toute journalistique, l’entretien s’enregistrait sur son magnétophone, mais elle prenait aussi des notes sur un calepin. J’étais, moi, censé prendre des photos et c’est avec le sentiment de gâcher doublement de la carte mémoire que je m’obligeais à tirer le portrait du maître des lieux.

 

– Allons donc visiter mon petit musée ! J’espère que vous ferez partager à vos lecteurs ma passion pour l’automobile !

 

Tu parles ! La corvée, oui ! S’il y a un truc qui me fait aucun effet, c’est bien les bagnoles qu’elles soient modernes, anciennes, de sport, de luxe ou de tout ce que l’on voudra !

 

Le but du jeu était de faire passer un « courant » entre Anna-Gaëlle et le Gautier-Machin. Elle était très douée ! Et que je m’intéresse à tous ces trucs, et que je rigole à toutes les anecdotes, et que je trouve monsieur très spirituel.

 

– Regardez-moi ces jantes ! S’exclama le Jean-Luc.

– Oh ! Quelles merveilles ! S’enthousiasma ma journaliste préférée !

 

Holà ! Faudrait peut-être arrêter ! Qu’est-ce qu’elles ont ces jantes ? Ce sont des jantes ! Point final ! Il n’y a rien là-dedans qui soit de nature à me faire mouiller ma culotte !

 

– Prends une photo ! Me demande-t-elle

 

Je prends donc les jantes en photos, j’aurais décidément tout fait dans ma vie ! Et l’autre qui continue, il sort complètement de sa réserve, c’est devenu un véritable débit à paroles…

 

– Tenez, à propos de ce modèle, j’ai une anecdote assez cocasse, figurez-vous que…

 

Et il raconte ses salades, et Anna-Gaëlle qui s’esclaffe, qui le trouve très drôle. Deux vrais larrons en foire. Je fais semblant de rire à mon tour, mais putain, que c’est dur. Enfin l’objectif est atteint, la glace est rompue, il faudra maintenant donner juste un petit coup de pouce. Peut-être même pas d’ailleurs, car notre homme rentre carrément dans notre jeu.

 

– Vous êtes décidément très sympathique ! Il est simplement dommage que vous n’ayez pas plus de temps, je vous aurais parlé de mes autres passions.

 

Ça mord, ça mord !

 

– Oh ! Vous savez, nous organisons notre emploi du temps assez librement. Vous nous faites tellement bien partager vos hobbies que c’est un vrai plaisir aussi pour nous. Qu’avez-vous donc d’autre à nous montrer ? Ah ! C’est embêtant, je vais être en panne de cassette.

– Ah ? Vous savez, il y a de tout ici, je vais vous en faire dégotter une !

– Laissez donc, j’écrirais, et puis comme cela tout ce que vous nous direz sera off-line, c’est quand même plus naturel !

– Comme vous voulez !

– Alors cette seconde passion ?

 

Alors ? Alors ? Comment va-t-il nous sortir ça ? Tout cela me paraît presque trop facile.

 

– Ce sont les armes anciennes !

 

Merde, merde et re-merde, ça veut dire une nouvelle heure de perdue !

 

C’est quand même plus intéressant que les bagnoles son truc, mais bon, une heure parmi les arbalètes, les frondes, les boucliers et les morceaux d’armures… bof ! Le seul intérêt de tout cela c’est que le degré de convivialité entre le Jean-Luc et la journaliste est désormais à son maximum.

 

– Ça m’a fait plaisir de vous rencontrer, vous savez, je ne fréquente pas grand monde. J’ai encore plein de choses à vous raconter si cela vous intéresse

– Bien sûr !

– Me ferez-vous l’honneur de rester dîner en ma compagnie ?

– Mais bien volontiers ! Répondit ma complice. Auriez-vous un troisième musée ?

– Non, mais j’ai dans ma bibliothèque un certain nombre de pièces qui pourrait vous intéresser !

 

Non ! Ça ne va pas recommencer ! Il faut désormais précipiter les choses. J’échange un petit regard avec Anna-Gaëlle, on s’est compris. Elle se lance, raconte je ne sais plus quelle connerie. L’autre rigole comme un âne, on est tous en train de se bidonner et soudain Anna-Gaëlle lâche son trait :

 

– Je vais vous faire une confidence, Jean-Luc ! Je peux vous appeler Jean-Luc ?

– Mais, certainement !

– Nous nous sommes déjà rencontrés !

– Ah ! Oui ? Répond l’homme pas plus étonné que cela pour le moment.

– Dans des circonstances très particulières !

– Etes-vous sûre de ne pas confondre ?

– Non ! Non ! Je suis sûre !

– Alors je donne ma langue au chat !

 

Attention pour le missile !

 

– A une soirée du SM 27 !

 

Moment de stupeur sur le visage de notre interlocuteur, puis dans la foulée, il bredouille presque :

 

– Je ne vois pas de quoi vous parlez ?

 

Son visage vire au coquelicot ! La phase est difficile, s’il persiste dans son refus d’aller plus loin, nous serons obligées d’agir tout de suite et dans de mauvaises conditions…

 

– Ne niez pas, Jean-Luc, nous partageons la même passion et je ne trahirais pas votre secret, notre secret. Ceci n’a plus rien à voir avec l’interview…

 

Gautier hésita un instant sur la conduite à tenir. On avait théoriquement tout prévu et il faudrait bien que l’on s’adapte à la situation. Son visage se détend ! Tout va bien donc !

 

– Dont acte, alors ! Le monde est décidément bien petit !

 

Ouf !

 

– Je ne vous le fais pas dire ! Maintenez-vous votre invitation, Jean-Luc ?

– Bien évidemment, nous aurons un sujet de conversation supplémentaire, un sujet passionnant ! Ainsi vous êtes intéressée par le petit monde du SM ?

– Hummm ! J’adore !

– Et vous seriez plutôt soumise ou plutôt dominatrice ?

– Ni l’un, ni l’autre. Je suis voyeuse, simplement voyeuse… J’adore regarder ce genre de choses… et je vous laisse deviner l’effet que cela me fait…

– Je vois ! Hum… Et si je vous offrais une petite surprise, un petit spectacle SM, rien que pour vos yeux, en votre honneur ?

– Grand coquin ! Tentateur !

– Ça vous dit, alors ?

– Mais où voulez-vous nous emmener ?

– Nulle part, ça se passe ici, mais répondez-moi Anna ?

– Ça me convient parfaitement !

– Peut-être pourriez-vous libérer votre photographe ? La soirée n’en serait que plus intime !

 

Ça y est, ce con s’aperçoit maintenant que j’existe et il veut me virer…

 

– Vous n’y pensez pas, Jean-Luc, Christine n’est pas seulement ma photographe, nous sommes… disons… très liées, voyez-vous ?

– Ah ! Je vois ! Coquine !

 

Tout de même ça le contrariait un peu, le pauvre biquet. Il nous demande si nous préférons ce petit spectacle avant ou après le dîner.

 

– Hum, je n’aurais sans doute pas la patience d’attendre la fin du repas, je suis déjà toute excitée ! Répondit Anna-Gaëlle.

– Excitée ?

– Excitée d’impatience, ne vous méprenez pas, grand coquin !

– Bon, je vais donner quelques instructions, et nous allons vous offrir cela tout de suite. Me laissez-vous le choix de la soumise, où avez-vous une préférence ?

 

Il nous laisse choisir ! Le con ! C’est inespéré !

 

– Vous n’avez que des soumises ? Pas de soumis ? Demanda Anna-Gaëlle.

 

Pourquoi cette digression ? Pour donner le change ?

 

– Non ! J’ai essayé, mais ce n’est vraiment pas mon truc ! Si c’était cela votre préférence j’en suis franchement désolé !

– Pas du tout ! Que nous proposez-vous ?

– Et bien, j’ai une ravissante petite Ethiopienne, c’est ma préférée, ma chouchoute en quelque sorte, je vous la conseille bien sûr. Sinon j’ai aussi une asiatique, une petite blonde, et aussi Mathilde, la fille qui nous a servi tout à l’heure !

 

Hé ! Hé ! Le dénouement est donc tout proche !

 

– Hum ! Une asiatique me conviendrait très bien !

– Ah bon ! Répondit notre hôte, quelque peu étonné que nous contrariions ainsi son choix. Vos désirs sont des ordres, ma chère, je vous laisse quelques instants.

 

Mon cœur battait la chamade ! Parce que le moment inéluctable approchait. Dans quelques instants, « finita la comédia », ce serait une action de commando avec tous les risques. L’avantage de la surprise, l’avantage de la sortie des armes, mais l’inconvénient, l’énorme inconvénient de l’inexpérience la plus totale.

 

– Venez ! Notre jeune esclave est prête !

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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Vendredi 20 mai 2016 5 20 /05 /Mai /2016 10:00

Chanette 6 - Le prince charmant

(Un récit d’aventures érotique par Chanette)

bisou1719

Paris

Le type est dans la salle d’attente. Il ne m’avait guère inspiré quand je lui avais ouvert, il y a dix minutes. Je peux le voir par le petit judas aménagé, pas vraiment le genre boute en train. Me forçant à sourire, je pénètre dans la pièce, il y est seul, il ne fait rien, il attend !

 

– C’est à vous, cher ami ! Veuillez me suivre !

 

Phrase traditionnelle, je sais parfois être plus aimable, plus chatte, mais pour lui je sais déjà que ce sera le service minimum.

 

– C’est inutile, je ne viens pas pour moi !

 

Je manifeste mon incompréhension la plus totale.

 

– Je suis le secrétaire du prince Zorglob (le Zorglob en question étant en fait le prince héritier du Cheik machin truc chouette de je ne sais pas trop quoi)

 

Un mytho, me dis-je ! J’ai toujours eu du mal à gérer ces gens-là !

 

– Et il ne sait pas faire les courses lui-même votre patron ? (le mot patron étant prononcé de façon volontairement dédaigneuse)

 

Je n’avais de toute façon à ce stade de la négociation, pas envie de faire affaire… je fais sans doute un métier bien particulier, mais je peux me permettre de refuser un client, l’argent n’est pas tout ! J’ai été dans la misère, cela ne m’a pas empêché de garder ma dignité et de marcher la tête haute. Et cette dignité j’entends la garder, et si je l’ai perdu de par mes activités aux yeux d’un certain nombre de gens, je l’ai gardé pour ceux qui me sont chers, et bien sûr pour moi-même !

 

Mais Chanette, quelle est cette digression inaccoutumée ? Diront les habitués de mes délires internautiques !

 

C’est que dans mon code moral (et oui, j’ai cela aussi !) je respecte l’argent ! Cela veut dire que je sais quel mal ont certains à le gagner, cela veut dire que je sais la valeur de ce qu’on m’offre parfois ! Cela veut dire que dans mes valeurs, le mot fauché ne sera jamais une insulte et que je conchie grassement ceux pour qui c’en est une ! Et quel rapport, direz-vous ? J’y viens, j’y viens ! Je hais les gens trop riches, ceux qui ouvrent leur portefeuille comme d’autre le robinet de flotte. Eux n’ont pas le sens de la valeur de l’argent, eux ne savent pas ce que c’est que d’en manquer, et surtout eux croient que tout s’achète et que tout se vend, et qu’il suffit d’y mettre le prix ! Et le pire c’est qu’ils n’ont pas tort ! Mais voyez-vous, la petite Chanette, la petite pute dominatrice et bisexuelle à l’âme sensible, et bien elle ne bouffe pas de ce pain-là ! Na !

 

Allez, on reprend le récit :

 

– Mon prince (je ne sais plus s’il disait mon prince, mon maître, mon patron et de toute façon on s’en glande !) pourra être excessivement généreux, mais il faut auparavant que je vous fasse passer une sorte de test !

 

Et au lieu de couper là, et de foutre à la porte l’olibrius qui commençait à m’agacer sérieusement, je lui demandais ce qu’était ce test. C’est tout à fait moi, ça, curieuse de chez curieuse, combien de fois cela a failli me perdre, et cette fois encore… mais n’anticipons pas…

 

– Mon maître souhaite que je vous examine de très près pendant disons dix minutes maximum, il faudra pour cela bien sûr que vous vous mettiez complètement nue. Et même si l’affaire ne se fait pas, vous serez rétribuée pour cela !

 

Je lui ris carrément au nez au  » secrétaire de monsieur  » et l’invite fermement cette fois à dégager les lieux !

 

– Mon maître me punira de ne pas avoir réussi ma mission !

– Ce n’est pas mon problème !

– Je vais vous laisser ! Etre puni m’indiffère, mais mon maître sera profondément déçu !

– J’en ai rien à foutre ! Alors écoute paillasson mytho de mes deux, tu vas t’arrêter de parler et te diriger gentiment vers la sortie là-bas au fond du couloir, la porte à droite, et tu ne remets plus les pieds ici !

– Je…

– Et si tu insistes, j’appelle le videur (je bluffais, je n’ai jamais eu de videur, mais je connais par contre quelques petits trucs assez simples…)

– Je pars, mais prenez quand même connaissance de ceci !

 

Il me tend une enveloppe, elle reste dans mes doigts quelques secondes puis, je l’envoi valdinguer, je n’en veux pas de sa « doc », l’enveloppe atterrit sur le palier par la porte d’entrée qui est à présent ouverte, et que je m’empresse de fermer et de barricader sitôt le zigoto dehors.

 

Je regarde par le judas, il est parti ! Ce genre de situation est rare, heureusement ! J’ouvre la porte, voulant vérifier s’il a ramassé sa doc. Non l’enveloppe est à terre. Je la ramasse, je ne vais pas la laisser traîner dans l’escalier tout de même !

 

J’aurais dû foutre ce satané pli directo presto dans la poubelle, mais encore une fois mon insatiable curiosité… Je l’ouvre, il y a là-dedans un long texte mais surtout deux photos, les photos du « patron du monsieur », je suppose !

 

Et là, je craque ! C’est qu’il est super mignon l’abruti ! La première photo est celle d’un homme d’à peine trente ans dans un costume sombre impeccable, un beau brun basané avec une légère barbiche, un regard de braise, un sourire ensorceleur, des yeux, je ne vous dis pas les yeux ! Mignon comme tout le prince charmant. La deuxième photo est censée montrer le personnage dans un contexte un peu  » humain « , il est photographié sur le pont d’un bateau à côté d’un énorme poisson que l’on vient de capturer, il est en maillot de bain, foutu comme j’aime les hommes, ni gringalet, ni montagne à muscles ! Il est poilu sans exagération (j’ai beaucoup de sympathie pour les singes, mais je ne fais pas dans la primatophilie) Il a une barbe de plusieurs jours et surtout il a l’air de s’amuser comme un petit fou ! Ce sont des photos d’hommes ça ! Pas des photos de richman ! Bien sûr tout cela peut n’être qu’un montage de mythomane, certains savent aller très loin dans leurs délires….

 

Mais si la chose est vraie, alors mince, pour un zozor pareil, j’aurais pu quand même faire la part des choses, il peut me demander des extras ce ne sera pas une corvée ! Je regarde la doc, c’est un scénario, je lis en diagonale, rien de trop extravagant mais il faudra que je relise plus attentivement, pour l’instant j’y cherche un numéro de téléphone, je le trouve facilement ! Et alors je le fais ou je ne le fais pas ?

 

D’après vous ?

 

Le secrétaire se radine dix minutes plus tard, il n’était pas trop loin, les portables n’étaient pas encore popularisés, mais il avait un téléphone de voiture (c’était horriblement cher ces trucs-là !). En attendant, je lis attentivement son scénario, on ne sait jamais, en fait il veut une séance en trois parties. D’abord assister à une domination que j’officierais (pas de problème), ensuite me dominer (il me précise que ça restera assez soft, mais il faudra que je pose mes conditions) et pour finir radada avec le monsieur, chose que je ne fais en principe jamais, du moins dans le cadre de mes activités professionnelles, mais là je suis partante, et je me dis que cela ne sera pas une corvée. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas trop !

 

Une question me taraudait, néanmoins, pourquoi un type aussi riche ne tapait-il pas plutôt dans sa « catégorie » ? Il existe des escorts de haut vol, de véritables canons à côté desquelles je me sens d’un quelconque, mais d’un quelconque…

 

Il faut donc à ce stade que je me présente un peu, pour ceux qui n’ont pas lu mes autres aventures (palpitantes)

 

Je suis de taille moyenne, assez fine, plutôt mate de peaux, châtain foncée mais souvent teinte en blonde, et souvent aussi tressée à la mode afro. Mes seins ? Quoi mes seins ? J’ai fait la connerie de me les faire refaire et je les trouve maintenant trop gros et surtout trop lourds. Par contre, je ne suis pas mécontente de mes petits anneaux que je porte sur les tétons, j’adore ça ! Et comme j’aime à le rappeler, je n’ai pas de piercing ailleurs, je n’ai pas de tatouage. Je ne me rase plus les poils du pubis (je veux dire intégralement) m’étant aperçue que ces messieurs n’étaient pas insensibles au pouvoir de captation de certaines odeurs attachées à ce coin de pilosité.

 

– Alors pourquoi moi ? Demandais-je

– C’est très simple, mon maître recherche un certain type de femmes, aussi bien physiquement que du point de vue des pratiques. Il se trouve qu’un de ses collaborateurs a bénéficié de vos prestations, il lui en a parlé. Je suis chargé de vérifier et éventuellement de conclure l’affaire !

 

Conclure l’affaire ! Comment il parle, l’autre ? Il me demande de me déshabiller entièrement.

 

– Je ne fais jamais ça !

– Vous serez payée en conséquence, je vous l’ai déjà dit !

– Ici on paye d’abord !

– Vous n’avez pas confiance ?

– Non !

 

Il ne répond pas, il doit avoir l’habitude d’avaler toutes sortes de couleuvres, et ne sera pas facile à déstabiliser. Il sort une enveloppe de sa mallette. Je l’ouvre, et peu importe combien il y avait dedans les lecteurs s’en foutent, mais j’avais désormais quasiment la preuve de ne pas avoir affaire à un mytho. Parce qu’en fait, il y avait beaucoup trop ! Je le lui fais remarquer.

 

– Ça n’a aucune importance ! Gardez tout !

– Certainement pas !

 

Je prends les billets  » en trop  » et je les lui tends.

 

– Mais, non ! Je vous ai dit de les garder !

– Ecoute, pépère, si je te les rends ce n’est pas politesse, mais j’ai d’excellentes raisons pour le faire, alors tu prends ce fric ou alors je ne fais rien du tout !

 

A ce moment je bluffais un peu, le rendez-vous avec le prince charmant, je le voulais, mais cet avorton m’énervait. Il ne prend pas les billets, du coup je les balance par terre et j’explose !

 

– Ecoute ducon ! Tu ramasse ça, ce n’est pas toi qui va me fixer mes conditions, personne ne l’a jamais fait. Et ce n’est pas toi qui va commencer, ni toi, ni ton patron !

 

J’espère simplement ne pas avoir été trop loin, le type est cramoisi, son comportement est prisonnier de la réussite de sa mission et il ne peut pas décharger toute l’adrénaline qu’il secrète. Mais je n’aime pas son regard, il y a de la haine dans ses prunelles. Je le toise, l’obligeant à baisser les yeux. Il ramasse les billets, quelle que soit sa décision il faut bien, qu’il les récupère, il ne va pas me les laisser si comme il dirait « on ne fait pas affaire ». Il prend terriblement sur lui. Je me marre intérieurement.

 

– Je vous prie de pardonner ma maladresse, j’ai sans doute heurté votre sens des valeurs !

 

Je me déshabille, apparemment je lui fais de l’effet au petit monsieur, ses yeux sont complètement écarquillés, il s’avance, approche la main.

 

– Bas les pattes !

– Juste une caresse, c’est pour appréhender la texture de votre peau, cela fait partie des choses que mon maître m’a demandé de vérifier.

– Alors, juste le bras !

– Mais la texture de la peau n’est pas la même partout…

– Juste le bras, je ne te le répéterais pas une troisième fois.

 

Il fait le tour de mon corps, j’ai vraiment l’impression d’être une bestiole au salon de l’agriculture. Il a l’air d’avoir des choses à me demander mais il n’est plus trop à l’aise, pépère.

 

– Euh, si vous pouviez ouvrir la bouche, c’est pour regarder les dents !

 

Qu’est-ce que je vous disais, il me prend pour une jument, je lui ouvre ma bouche en faisant une belle grimace !

 

– Euh ! Si vous pouviez ouvrir votre sexe ?

– Non, mais c’est tout, oui ?

– Oui, mon maître m’a demandé de regarder le sexe, et aussi…

– Et quoi ?

– Euh… l’anus !

 

Du coup, son « patron » commence à me paraître beaucoup moins sympathique ! C’est quoi cette mentalité d’aller envoyer son valet inspecter les trous de la personne avec qui il veut s’envoyer en l’air ?

 

– Il n’en est pas question !

– Mais je…

– Je quoi, tu m’as payé pour un déshabillage, pas pour une exhibition !

 

Le type ne comprend plus rien.

 

– Mais c’est bien pour cela que je vous ai proposé un prix supérieur !

– Tu as peut-être proposé, mais moi je n’ai pas accepté !

– Mais qu’est-ce que je vais dire à mon maître ?

– Je m’en fous, ce n’est pas mon problème, tu n’as qu’à lui dire qu’une fois déshabillée, j’ai des vergetures partout et que je ressemble à une carte routière !

 

Ça ne le fait pas rire, d’ailleurs rien ne le fait rire ! Et sans se démonter, alors que je pensais qu’il aurait détalé, le voici qui tire doctement ses conclusions :

 

– Donc pour les deux derniers points évoqués, je prends le risque de vous faire confiance ? Confirmez-moi simplement que vous n’avez ni boutons disgracieux à ces emplacements, ni hémorroïdes !

– Décampes !

– Je ne vous demande qu’une minute…

– Je t’ai dit de foutre le camp !

 

Il devient rouge. Il hésite, ne sait pas trop quelle attitude adopter, puis explose :

 

– Sale pute !

 

Je ne réponds pas à la provocation, je décroche une robe de chambre, l’enfile et le plus calmement du monde je lui dis :

 

– La sortie est au fond !

 

Je déchirais en mille morceaux les photos et les autres documents du prince charmant, puis quelques jours passèrent. Ce mardi j’avais un rendez-vous en fin d’après-midi à 16 heures, ce serait le dernier de la journée, après j’aurais des courses à faire. On sonne, j’ouvre, et qui était-là sur le palier, un sourire impossible accroché aux lèvres ? Le prince charmant ! Je fonds, j’oublie tout ce je peux indirectement lui reprocher et lui propose d’entrer !

 

Je fais là une parenthèse. Ceux qui m’ont déjà lu savent que je m’affirme comme bisexuelle. Ce qui en soit ne veut pas dire grand-chose, chacun vivant cela à sa manière. En ce qui me concerne j’ai choisi de vivre avec un homme et m’en porte bien. En dehors de mon couple c’est quasi-exclusivement avec les femmes que je m’amuse et que je m’éclate (je ne parle pas ici de mon « travail » !). La raison en est simple, je suis de celles qui considèrent le corps féminin comme une beauté en soi ! Le corps masculin n’a pas cette qualité (je sais, tout le monde n’est pas d’accord, mais ce n’est que mon point de vue.)

 

Mais justement, les exceptions sont là pour confirmer les règles. Ce type est trop craquant ! Il est encore mieux que sur la photo. Un look, comment vous dire ? Pas du tout le genre chippendale (berck !) Non, plutôt beau ténébreux, imaginez un André Agassi qui sourirait continuellement et cela vous donne une vague idée du personnage !

 

– Je viens pour vous présenter mes excuses, je vous ai envoyé un personnage qui s’est révélé n’être qu’un goujat. Il ne fait plus actuellement partie de mon personnel.

 

Comment le sait-il, d’abord, qu’il s’est conduit comme un goujat ? Mais qu’importe ! Le prince charmant est chez moi ! Cela n’arrivera pas tous les jours, et j’ai bien l’intention de me l’envoyer ! Et oui ! Une pulsion c’est une pulsion et celle-ci était aussi irrésistible qu’incontrôlable ! Le fils du Cheik je le voulais dans mon plumard !

 

– Je ne peux que les accepter, mais, entrez-donc !

– Avez-vous lu le petit scénario que je vous propose ?

 

Son scénario me revint en mémoire ! Trop compliqué, trop long ! On pourrait toujours le faire ! Mais l’amour avec lui, ce serait avant, pas après ! A moi d’être capable d’arranger tout cela, et je faisais confiance à mes qualités d’organisatrice.

 

– Vous le souhaitez véritablement dans cet ordre ?

– Que voulez-vous dire ?

 

Il m’était difficile d’aller plus loin, s’il n’était pas capable de comprendre l’allusion !

 

– Rien ! Je disais cela comme ça !

– J’ai bien fait de me déplacer moi-même, vous êtes ravissante, non pas ravissante, le mot n’est pas assez fort, votre beauté me fascine !

 

Du bon baratin de mâle, je me connais assez pour savoir qu’il exagère volontairement, mais allez donc savoir pourquoi, je pique mon fard !

 

– N’exagérons rien, voulez-vous !

– Non, non c’est sincère, vous êtes tout à fait mon type de femme !

 

S’il savait comme ça tombe bien ! Du coup j’essaie une petite relance :

 

– Mais c’est réciproque, vous possédez un charme naturel qui ne me laisse pas indifférent !

 

Ça lui fait plaisir au kiki !

 

– Je vous propose de discuter quelques instants de ce scénario pour en régler les détails matériels, mais avant permettez-moi d’oser vous demander une formalité !

– Osez, je vous en prie ?

 

Je le vois farfouiller dans ses poches, il en sort quelques billets, une belle petite somme, je n’aime pas trop cela !

 

– Je souhaite vous voir entièrement nue ! Et je vous prie d’accepter à l’avance ce petit dédommagement !

 

Non, mais ce n’est pas vrai, c’est une manie ! Me voici partagée, d’un côté, me voici exactement dans une situation par rapport à l’argent qui me hérisse le poil, mais de l’autre côté, le fait de me montrer nue à mon prince charmant est tellement susceptible de précipiter les choses dans le sens que je souhaite, que foldingue que je suis, je n’hésite même plus, et après avoir par principe refusé les sous, je me déshabille, assez excitée de la situation, avouons-le !

 

– Et voilà ! Lui lançais-je avec mon sourire le plus aguicheur, une fois débarrassée de mes vêtements !

– Superbe ! Absolument superbe ! Tournez-vous un petit peu ! Oui comme ça ! Ah oui ! Superbe ! Je suis persuadé que votre peau est d’une douceur incomparable !

– Mais, constatez-le par vous-même mon ami !

 

Il me fiche la main au cul, me caresse mollement et brièvement les fesses. Sans passion ! Ça me contrarie un peu ! Je lorgne vers sa braguette, calme plat !

 

– Quelque chose ne va pas ?

– Non, c’est parfait ! Si vous pouviez vous ouvrir un petit peu !

Prince1

 

Non, mais c’est tout, oui ? C’est quoi ces procédures ? Il a rencontré combien de femmes qui acceptent ces singeries, cet olibrius ? Mais c’est vrai qu’il a l’habitude d’envoyer ses sbires préparer le terrain ! Maintenant s’il veut que la séance tourne à l’exhibition genre peep-show, ce n’est pas trop mon truc, mais je veux bien consentir un effort mais du coup je vais regretter d’avoir refusé l’argent ! Et puis me dis-je soudain, n’est pas l’occasion d’attaquer ?

 

– Je peux peut-être vous proposer autre chose ? Déshabillez-vous à votre tour, et venez donc « m’ouvrir » comme vous dites, sur ce canapé !

 

S’il ne comprend pas, je vais avoir du mal à être plus directe ! Il fait une drôle de tête, je me rends compte qu’il se contrarie à l’idée que son scénario puisse être chamboulé ! Et alors, si ça me plait de le bousculer, moi son truc ! J’ai pourtant des arguments, non ?

 

– La tentation est diabolique, mais je préfère m’en tenir à mon plan initial !

– Tout plan n’est-il pas fait pour être changé ?

– Ça dépend pour qui ! J’ai horreur de changer les miens !

 

Le ton devient sec !

 

– Et ne serait-ce qu’une fois ?

– Même si je le désirais, je ne pourrais pas, mon temps est précieux, et il va falloir que je vous quitte, mais donnons-nous rendez-vous pour ce soir, je vous invite au restaurant et nous réglerons toutes ces modalités ! Je passe vous prendre à 20 heures ?

 

Il ne s’embarrasse pas trop, le prince du désert ! Ce qu’il ne semble pas savoir c’est qu’à 18 heures 30, et bien Chanette, elle est fermée. Elle redevient Christine, elle fait ses courses et rentre à la maison pour dîner avec son petit mari ! Je me suis fait une règle de ne pas déroger à mes horaires.

 

– Vous êtes d’accord bien sûr ?

– Je ne me laisse jamais emmener au restaurant le soir, à moins que vous acceptiez la présence de mon mari ? Trouvons une autre solution !

– Vous êtes mariée ?

 

Ça a comme l’air de l’embêter !

 

– Ben, oui ! Ce sont des choses qui arrivent !

– Une fois n’est pas coutume, vous trouverez bien un prétexte !

 

J’hésite, j’hésite ! Ce n’est pas une question de prétexte, je n’en ai pas besoin, c’est une question de principe ! Et puis, je me lance !

 

– D’accord !

– Alors accomplissez la petite formalité que je vous ai demandée et je vous laisserais pour l’instant !

– Quelle formalité ?

– Vous ouvrir !

– Ah ! Non foutez-moi la paix avec ça ! Si vous insistez, je laisse tout tomber !

– Non, c’est moi qui laisserais tomber ! Puisque vous me refusez cette faveur, il ne me reste qu’à vous rétribuer le bref temps que nous avons passé ensemble. Adieu madame ! C’est dommage, j’aurais tant aimé vous faire l’amour !

 

Et moi donc ! Et patatrac, mon ange des sables va sortir de ma vie parce que je refuse de lui ouvrir mon minou !

 

– Bon, ne vous fâchez pas, je vais tout à fait exceptionnellement faire ce que vous désirez !

 

Je crois me souvenir que je n’ai pas aimé le sourire qu’il me fit en guise de réponse, je n’ai pas aimé non plus quand il m’a demandé d’écarter mon cul. J’ai failli de nouveau tout laisser choir. N’empêche qu’à 20 heures, je l’attendais, mon prince !

 

Monsieur m’emmène dans un super restaurant, je n’aime pas trop les ambiances guindées et le rituel de ce genre d’endroit.

 

Dans un premier temps je partais avec un plan, qui était encore de bousculer le sien. Avant de me rendre compte que le gaillard était têtu comme une bourrique, qu’il n’en démordrait pas et qu’il faudrait donc faire avec ! En regroupant toutes les petites observations de son comportement j’en étais donc arrivé à me persuader que le cérémonial sado-maso était pour lui la pièce maîtresse de ses rites amoureux ! Si c’était le cas, ce devait être un « compliqué ». Quelque chose clochait. Je savais très bien faire de la domination sans quincaillerie et je ne comprenais pas qu’il n’essaie même pas de se laisser faire ! Mais, bon, me consolais-je, la nuit d’amour avec lui était à ce prix, il n’y avait rien d’insupportable là-dedans hormis l’attente !

 

Il serait faux de dire que ce repas en tête-à-tête renforça l’impression somme toute positive que j’avais du personnage. J’en sortis même avec un état d’esprit assez circonspect. L’individu était fort économe en parole et se révélait le roi de l’évasif. Je faisais donc les frais de la conversation à ce point que je me demandais s’il n’employait pas la vieille méthode de drague masculine consistant à se forcer à laisser parler la dame, lui laissant alors l’impression d’un être qui s’intéresse à ses propos ou pour le moins qui sait l’écouter ! Mais pourquoi cette attitude puisque nos relations étaient d’ores et déjà définies. ? Par contre, les compliments, ça y allait. J’étais merveilleuse, splendide, désirable, et même féerique (on ne me l’avait pas encore fait celle-ci !). Ce genre d’exagération grotesque a d’ordinaire tendance à m’agacer, mais je me laissais faire, amusée !

 

Je finis par me faire une raison, me dire que ce mec était prisonnier de son éducation, qu’il ne faudrait sans doute pas en attendre des merveilles sur les plans extra sexuels. Et en ce qui concerne le sexuel, justement je faisais confiance à mon expérience pour le placer dans un climat où il accepterait mes initiatives. Finalement toute cette attirance n’était que physique, bassement et matériellement physique, mais que voulez-vous parfois le physique tenaille !

 

Il fut convenu que le rendez-vous aurait lieu le surlendemain en début d’après-midi en son hôtel. J’aurais quelques rendez-vous à déplacer, je saurais faire ! Pourquoi le surlendemain, me demanderez-vous ? Parce que le lendemain, je devais acheter une robe, bleue et très décolletée, avait-il précisé, des escarpins assortis, et me farcir le coiffeur, la manucure et la pédicure, tout cela la même journée. J’avais pour ce faire accepté cette fois une coquette enveloppe.

 

Le jour J et à l’heure convenue je me rends donc dans ce luxueux hôtel parisien et me présente à la réception.

 

– C’est de la part ?

– Chanette !

– Ah ! Madame Chanette ! Nous vous attendions, Monsieur Karim a quitté l’hôtel ce matin, il a laissé cette lettre pour vous.

 

Dépitée par cette situation inattendue, je prends connaissance de la missive !

 

Chère et tendre Chanette

 

Je n’ai donc pas réussi à vous joindre ! Quand vous viendrez à ce rendez-vous j’aurais quitté les lieux ! De très graves problèmes politiques dans mon pays m’obligent à ce départ précipité ! J’ai cependant deux choses importantes à vous faire savoir :

 

La première est que je suis tombé amoureux de vous, follement amoureux. Je sais aussi que ce n’est pas raisonnable, nous avons chacun notre destin, et ils ne peuvent se croiser longtemps ! Mais, le sachant rien ne nous empêche de vivre cet amour ne serait-ce que quelques jours

 

La deuxième est que je crois qu’il ne faut pas tarder à réaliser cette rencontre. Il est possible que l’évolution des évènements fasse qu’ils m’accaparent de trop dans de brefs délais. Rejoignez-moi vite. Pour le faire…

 

J’étais chavirée, le zig était ainsi tombé amoureux de moi, la lettre se terminait par l’adresse d’un type à Athènes

 

…ayez toute confiance en lui, obéissez-lui comme vous m’obéiriez, et il vous conduira vers moi

 

Là, ça commençait à déconner, je n’avais vraiment pas, mais alors vraiment pas l’intention d’obéir à qui que ce soit fut-il le prince charmant ou le seigneur du désert.

 

Je rentrais à la maison, préparait une petite valise dans laquelle j’emportais notamment du change pour trois nuits. Je me fixais ainsi volontairement cette limite qu’il ne serait pas sérieux d’outrepasser. Je rédigeai ensuite un petit mot pour Phil, mon mari !

 

Je te laisse quelques jours, ne t’inquiètes pas, il ne se passe rien de grave, je serais de retour lundi ou mardi ! Je t’aime ! Christine.

 

Je soulignais trois fois et j’entourais le « Je t’aime » pour bien me signifier que je savais pertinemment ce que je faisais. Ce coup de folie, je saurais le gérer, sans qu’il n’entache l’amour que je portais à celui qui partageait ma vie.

 

Athènes

Je me suis habillée d’un petit ensemble tailleur pantalon beige, d’un joli chemisier rose, et me suis chaussée d’une énorme paire de lunettes de soleil. Ça fait un peu starlette de caricature, mais je l’en fous, je mettrais ma belle robe toute neuve quand je serais devant mon prince. Les formalités des bagages étant terminées j’allais me diriger vers la station de taxi, quand une jeune femme m’aborde.

 

– Vous êtes mademoiselle Chanette ?

 

Mademoiselle Chanette, qu’elle m’appelle ! N’importe quoi !

 

– Ben oui !

– Appelez-moi Fusiah, je vais vous conduire chez votre contact !

– Ah ! Bon !

 

Elle parle français sans aucun accent. Je la dévisage : Troublante la nana ! Une grande brune aux cheveux fous, très bronzé, le type oriental, le visage très ovale, des yeux magnifiques, des lèvres magnifiquement ourlées, un nez parfaitement dessiné. Tout est dans le visage, finalement ! Elle est vêtue d’une petite robe noire très simple et assez décolletée, mais côté poitrine ce serait plutôt le genre Birkin ! Mais enfin on ne peut pas tout avoir… Je ne serais pas plus ou moins amoureuse de mon prince, en voilà une qui m’aurait peut-être fait craquer. Mais deux coups de foudre en quinze jours, cela me parait difficile à gérer.

 

Je monte à ses côtés dans une petite voiture (non je ne sais pas quelle en est la marque, je n’y connais rien !) La Fusiah a une conduite nerveuse, et un joli jeu de jambes, sa jupe s’est relevée très haut sur ses cuisses. Le spectacle est ma fois charmant, mais j’essaie d’être discrète, je suis même sûre de l’être mais sans doute pas assez !

 

– Il va falloir que je me ballade avec une robe plus longue, tout le monde me matte les cuisses !

 

Elle dit cela très naturellement, en souriant, pas fâchée du tout !

 

– Excusez-moi ! Mais vous n’avez pas à vous plaindre, elles sont vraiment très jolies !

– Ah ! Vous trouvez ?

– Ben oui, je trouve !

 

Qu’est-ce que vous voulez que je rajoute ?

 

– Vous avez raison, je ne vais quand même pas me plaindre. Il paraît qu’elles sont très douces aussi ?

 

Ça si ce n’est pas un appel du pied, c’est quoi ? Je commence à me demander si je ne me suis pas laisser embarquer dans un drôle de truc, genre traite des blanches ou quelque chose comme ça ! Il n’y aucune raison pour que cette femme me fasse des avances ! Je me suis fait, il est vrai draguer plusieurs fois par des femmes, mais aujourd’hui je ne vois pas ce qui peut attirer chez moi dans la tenue que j’ai adoptée. J’ai donc le choix, ou rentrer dans son jeu pour voir jusqu’où elle veut aller, ou bien me taire, et lui rendre la tâche plus difficile. Sans doute aurais-je du me taire, mais que voulez-vous, je suis incorrigible !

 

– Il vous intéresserait de savoir si moi aussi je les trouve douces ?

– Bien sûr !

 

C’est un jeu, alors allons-y, je lui mets la main sur la cuisse, c’est effectivement très doux, mais ce n’est pas une surprise en soi !

 

– Alors ?

– Très douces en effet !

 

Je lui pelote un peu la chair de la cuisse et entreprend de remonter ma main, elle va voir de quoi je suis capable quand je me déchaîne !

 

– Retire ta main s’il te plait !

 

Hein ! Quoi ? Je ne me le fais pas redire deux fois ! Mais à quoi joue cette conne ? Une allumeuse, mais dans quel but ? N’empêche, cette volte-face me contrarie plus que je ne voudrais me l’avouer !

 

– Excusez-moi ! J’avais cru comprendre autre chose ! Murmurais-je, histoire de dire quelque chose !

– Ce n’est pas grave, mais on peut se tutoyer ! Tu as fait bon voyage ?

– Oui merci !

 

On ne s’est pas dit grand-chose d’autre, et une demi-heure plus tard nous arrivions quelque part dans Athènes. J’étais malgré tout fort circonspecte. Cette volteface n’avait aucun sens, et puis comment avait-elle devinée que je n’étais pas insensible parfois aux charmes féminins. Je ne criais pas sur les toits cet aspect de ma personnalité, et le prince n’en savait rien ! A moins d’une allusion quand nous étions au restaurant, allez savoir ?

 

– On va d’abord passer à mon hôtel, on rejoindra Papadhópoulos plus tard, à cette heure-ci, il n’est pas chez lui !

 

A l’hôtel ? Ainsi Fusiah n’habitait donc pas la ville ? Tout cela me paraissait bien bizarre ! La chambre est confortable, mais on est bien loin du luxe princier.

 

– Je ne voudrais pas que tu te méprennes pour mon attitude de tout à l’heure, j’ai parfois des coups de folie, j’ai un comportement très libéral vis à vis des choses du sexe et parfois je disjoncte un peu !

 

Qu’est-ce que vous voulez que je réponde ?

 

– C’est des choses qui arrivent

– Athènes est une ville de macho. Voir deux nanas en train de se peloter dans une bagnole, et t’as quinze mecs qui te collent au cul toute la journée ! Je voulais faire un test, mais après j’ai été un peu sèche, on me le reproche tout le temps d’être sèche ! Pas assez sentimentale, de ne pas faire attention aux gens ! Qu’est-ce que tu veux ! Je ne suis pas parfaite ?

– Un test de quoi ?

– Je voulais savoir si mon charme opérait pour toi !

– Et pourquoi ?

– T’as un visage trop craquant ! Bon, je vais me mettre à l’aise, je ne supporte pas cette chaleur !

 

Et joignant le geste à la parole, elle retire sa robe, comme ça devant moi, sans même se retourner. Elle n’est à présent vêtue que d’un ridicule petite culotte blanche à moitié transparente ! Elle est belle, comme ça, avec sa peau dorée, quel dommage que sa poitrine soit si plate, mais bon, ça change et ça lui donne un certain charme, et puis les tétons ont l’air très appétissants. Elle me regarde, avec un sourire très ambigu. Elle a senti mon trouble !

 

– Je suis mal foutu ! Pas assez de seins et trop de cul !

 

Elle se tourne pour me le montrer son cul justement, et afin que je le voie mieux, envoi bouler la fringue d’une pichenette. C’est effectivement très rebondi, mais sans exagération, en fait ce sont de très belles fesses, énormément attirantes. Elle se retourne à nouveau, m’exhibant sa toison, plutôt fournie, elle est assez poilue, un petit trait de duvet lui rejoint le nombril, elle s’est apparemment rasé les poils de ses jambes, mais pas ceux de ces avants bras. Elle est complètement hors norme cette nana, et moi je la dévore des yeux !

 

Je ne sais pas trop quelle attitude adopter, j’ai envie d’elle, mais je me demande si je dois le faire ! Je sais me maîtriser quand il le faut !

 

– Qu’est-ce que tu en pense ?

– Troublant !

– C’est vrai ? Tu es troublée ?

– Tu joues à quoi ?

– Ben, tu vois, je m’exhibe ! Tu n’as pas chaud, toi ?

 

Zut et flûte, justement ! J’allais justement le faire, elle va croire que c’est elle qui dirige tout ! Tant pis, je me rattraperais

 

– Si j’ai chaud, et je prendrais bien une douche !

 

Et sur ce, je me fous à poil. L’autre n’en perd pas une bouchée. Je m’amuse à faire durer le plaisir et retire mes fringues avec une lenteur toute calculée. Elle n’en peut plus, elle s’énerve, elle va craquer !

 

Je suis maintenant quasiment toute nue, je n’ai gardé que mon soutien-gorge, c’est exprès, je veux que ce soit elle qui me le retire. J’adore quand on me le dégrafe, et que des mains fraîches viennent les cueillir quand le soutif les libère ! Elle ne sait plus trop où regarder La voici excitée comme une puce sauvage !

 

– Tu es belle on dirait une petite fée !

– C’est ça ! Je suis la fée Clochette !

– Arrête, t’es trop ! T’as une vraie gueule d’amour !

 

Et la voici qui se met à me caresser le visage. Je rigole, ce doit être la seule défense que j’ai trouvée afin de masquer ma propre émotion. Ne pas la laisser faire ! Prendre l’initiative ! Ne pas la laisser faire ! Trop tard ! Ses lèvres sont sur les miennes, je les ouvre, laissant le passage à sa langue. Putain qu’elle est bonne sa langue ! La mienne fait ce qu’elle peut, mais je ne peux même pas lutter contre l’agilité diabolique de la sienne. Cette femme est une sorcière. Et je me souviens m’être dit que si déjà dans ma bouche, elle me produisait cet effet, celui-ci transposée ailleurs… dans des endroits plus intimes, hum ! Mais je n’allais pas tarder à le savoir. Nos mains caressent nos corps ! Un moment elle lève très haut son bras gauche m’offrant son aisselle, je lèche cet endroit rencontrant un gout de sueur qui me trouble. Il n’y avait pas que ses cuisses qui étaient douces. Une peau aussi soyeuse est un trésor, il faut en profiter, je ne l’aurais pas toujours à ma disposition, le dos, les fesses bien sûr…

 

– Tu caresses bien !

– Toi aussi !

– Encore les fesses !

 

Encore ? Mais il n’y a aucun problème, je les caresse, les malaxe, les pelote, j’y foutrais bien une fessée, j’ose lui demander !

 

– Si tu veux, mais pas trop fort !

 

Je lui claque le cul, comme ça pour rire, ce n’est même pas vraiment une fessée !

 

– Un peu plus fort !

 

Tiens, mademoiselle se laisse prendre au jeu, je claque donc plus fort !

 

– Plus fort encore !

 

Du coup, moi aussi, je me laisse prendre au jeu, et j’y vais cette fois ci carrément, son joli cul commence à prendre une couleur très rose, je finis par arrêter.

 

– Encore ! Marque-moi le cul !

 

Faut peut-être pas exagérer, je lui en fous encore quelques-unes, et le plus fort possible de façon à ce que ce soit elle qui me dise d’arrêter. Mais non, elle ne dit rien, elle crie, elle gueule mais elle encaisse. C’est donc moi qui décide de stopper, elle n’en demande plus, elle a eu sa dose, mais j’ai l’impression que j’aurais pu continuer.

 

Charmant2

Elle se tourne, me fait face, son sourire est étincelant, ses yeux brillent d’excitation, elle se jette sur moi, me déséquilibre volontairement nous voici roulant sur la moquette, en train de nous embrasser à nouveau à pleines lèvres. Je finis par quitter sa bouche pour aller explorer son téton, il est gros, érigé, très sombre, je l’aspire m’accompagnant de ma langue. Elle réagit aussitôt, elle halète de plaisir, ses paupières se ferment, sa tête se redresse en arrière, ma main s’aventure entre ses cuisses. C’est trempé ! Très trempé, délicieusement trempé. Cette humidité m’attire, je vais à sa rencontre, je lèche cette délicieuse chair trop douce située à l’endroit où les cuisses viennent se rejoindre, je lape tel un chaton son suc de plaisir et m’en régale. Elle se laisse faire, complètement abandonnée. Elle charrie quand même, elle pourrait s’occuper un peu de moi. Mais mon petit doigt me dit que cela viendra dans peu de temps, et mon petit doigt a d’ailleurs autre chose à faire, j’explore sa chatte de la main, de la bouche, c’est vraiment très poilu et tout cela a conservé quelques odeurs un peu fortes, alors que cette femme est propre. Mais qu’importe l’odeur intime du corps féminin ne m’a jamais gênée, surprise parfois, c’est vrai, gênée, non jamais ! Je lèche, je lape, je bois, j’enfonce un, puis deux doigts dans son sillon. Je n’y tiens plus, il faut que je change de position, je me retourne, l’invitant au 69. Non, mademoiselle continue de se laisser faire, ce doit être une partisane du chacun son tour. Je lui passe les mains sous les fesses, j’ai envie d’aller explorer son anus ! Le voudra-t-elle ? Toutes les femmes n’acceptent pas !

 

– Non !

 

Je ne l’écoute pas, je continue. Qui a dit qu’en amour le premier « Non » ne comptait pas ? Elle me laisse à présent faire, je lui humecte son trou le plus intime, là aussi il y a des poils, je finis par m’en coincer un entre les dents. Je stoppe un moment mon exploration.

 

– Tu fais quoi ?

– J’ai un poil de cul dans la bouche !

– C’est bien fait pour toi, il fallait pas y aller !

 

Elle se marre, c’est communicatif, la séance de jambes en l’air est en train de se transformer en franche rigolade, après tout pourquoi pas, ça fait du bien de rire ainsi, l’amour n’a pas à être sérieux, ni guindé ! Quelques instants passent et je replonge dans son sexe. J’ai encore envie d’elle, mais je veux la faire jouir à présent, son clitoris est dressé comme un minuscule sexe, je m’en approche, l’aspire de la même façon que j’ai aspiré le téton tout à l’heure. Ce ne traîne pas, les halètements reprennent à qui mieux-mieux. Son corps se raidit et voici qu’elle explose en hurlant je ne sais quoi dans je ne sais pas quelle langue. Elle est à moitié dans les vapes, la Fusiah ! Ce ne dure pas bien longtemps, elle émerge, un magnifique sourire accroché à ses lèvres, elle est rayonnante de plaisir. Ça va, c’est bien, je suis content pour elle. Mais, moi alors ?

 

On est assises toutes le deux à poil sur la moquette, elle me caresse les cuisses, je les écarte, espérant qu’elle va comprendre ce que je souhaite. Oui, bien sûr qu’elle comprend. Et la voici qui me lèche à son tour, j’avais oublié sa langue magique, un véritable phénomène, un organe qui va dans tous les sens à une vitesse extraordinaire. Je n’ai jamais vu quelqu’un avec une telle agilité linguale ! Et alors que je me croyais partie pour un bon quart d’heure de lèche-lèche, c’est au bout de trois minutes, peut-être moins qu’à mon tour j’orgasmais !

 

On n’en peut plus ! On est crevée, on est en sueur, on a soif, on est bien, on s’embrasse encore et encore, nos bouches se sont remplies de nos sucs intimes. J’ai envie de pipi, je ne la connais pas assez pour intégrer cela à nos jeux, mais sait-on jamais, je le lui dis !

 

– T’es folle !

– Je sais !

– Je n’ai rien contre, mais j’ai un blocage, à chaque fois que j’ai essayé, je n’y arrive pas !

 

Je sais, certaines personnes n’arrivent pas à pisser en présence d’autres gens. Je n’insiste pas. Elle, si !

 

– Fais-le toi, si ça te dit et on ira se doucher après !

– Non, ça a l’air de t’embêter !

– Mais pas du tout, allez viens !

 

Elle m’entraîne vers la salle de bain et entre dans la baignoire

 

– Allez fais-moi une petite douche dorée !

 

Tiens, elle connaît l’expression ! Mademoiselle a dû décidément beaucoup sortir ! Alors d’accord je vais la lui faire sa petite douche, je l’enjambe, je me lâche aussitôt, je n’avais pissé depuis l’avion, ça dégringole, c’est les chutes du Niagara, je l’asperge partout, elle me fait comprendre d’éviter le visage. Je croyais qu’elle appréhendait d’en avaler, non même pas !

 

– Ça pique les yeux ! Me dira-t-elle.

 

Du coup je m’amuse et une fois terminé, je lui fourre ma chatte sur la bouche. Elle a un premier mouvement de recul, puis comprend ce que je veux et me lèche mon sexe dégoulinant d’urine, avant de m’enlacer et m’embrasser avec une passion aussi dévorante que baveuse

 

C’est à ce moment que le téléphone sonna ! Elle s’en va dans la chambre. C’est bien d’être seule parfois, ça permet de trier un peu les évènements. Et il m’arrive un truc assez extraordinaire. Depuis un quart d’heure je n’ai plus, mais alors plus du tout envie d’aller rejoindre le prince charmant, je m’en fous à présent du prince charmant, je n’en ai plus rien à foutre ! Je suis tombée amoureuse de Fusiah. Il va falloir que je me soigne, mais en attendant, je vais devoir m’en expliquer. Du coup je change mes projets, je vais rester un jour ou deux à Athènes, avec elle si elle le souhaite, sinon je visiterais la ville, je ne connais pas. Et après retour à Paris. Au moins cette rencontre m’aura permis de redescendre de mon tapis volant. Adieux Aladin et ses illusions !

 

Mais comme l’a dit, je ne sais plus qui, les choses ne se passent jamais comme elles doivent se passer.

 

– Papadhópoulos ne sera pas là avant ce soir, peut-être même pas avant demain !

 

Tant mieux, il va falloir que je lui explique que Papadhópoulos, j’en ai maintenant rien à cirer, je ne veux même pas le voir, je repense quand même avec amusement à la phrase du prince, « il faudra lui obéir comme à moi-même ! » Macho ! Va !

 

Je demande à Fusiah de me faire découvrir un peu la ville, j’aimerais quand même voir le Parthénon avant de repartir. Alors on a vu le Parthénon et le soir on est allé dans un petit restaurant déguster quelques brochettes.

 

Je déteste les situations ambiguës, j’avale un verre de vin grec, je reprends ma respiration et je me lâche !

 

– On t’a expliqué pourquoi je devais rejoindre Papadhópoulos ?

– Ben oui, tu es tombée sous le charme du prince Karim

– Oui ! Ben justement j’ai pu tellement envie d’y aller !

 

Elle a l’air embêtée, on se demande bien pourquoi !

 

– Tu as tort, c’est une expérience unique !

– Je m’en fous ça ne m’intéresse plus !

 

Elle à ce moment précis une attitude bizarre, elle ne m’écoute plus, elle a l’air hyper concentré comme quelqu’un qui doit prendre une décision importante tout de suite mais qui hésite. Comme un joueur de poker qui sait que ce qu’il va faire va soit le faire rebondir soit l’écraser définitivement ! Elle n’est pas bien Fusiah, elle est toute blanche !

 

– Chanette ?

– Oui, je t’écoute !

– Ce n’est pas facile !

– Bois un coup, ça ira mieux

– Est-ce que tu as confiance en moi ?

– Je ne peux pas réponde à cette question, je ne te connais pas assez

– Oui, mais tu as plutôt confiance ou pas ?

– Mais où veux-tu en venir ?

– Est-ce que je simulais tout à l’heure ?

– Hein ! Quoi ? Pourquoi cette question ? Bien sûr que non !

– Tu es sûre ?

 

Mais que veut-elle me dire ? J’ai déjà vu des femmes simuler, et je suis bien sûre qu’elle ne simulait pas !

 

– Oui je suis sûre !

– J’ai aimé sincèrement que tu me donnes du plaisir et j’ai aimé t’en donner. Je voudrais que ce soit très clair !

– Mais où est le problème ?

– Je suis en mission, Chanette, je t’ai séduit en service commandé, ça n’a pas été très difficile, ça n’a pas été du tout une corvée, mais c’est comme ça quand même !

 

Alors là, je tombe des nues ! Elle est folle ! Je suis tombé sur une mythomane, depuis quand les agents secrets disent-ils qu’ils le sont ?

 

– Et c’était quoi la suite ?

– Il n’y aura pas de suite, puisque tu ne veux pas rencontrer le prince !

 

Bon ! Comme tout mytho, elle rêve de me la raconter la suite, alors moi je m’amuse et je ne la relance pas. Ça ne fait rien, elle se met à jacter.

 

– Tu sais dans les services secrets, il y a deux sortes de gens, les professionnels, ceux dont c’est le métier, qui connaissent toutes les ficelles, et puis il y a les gens que l’on recrute pour des petits trucs, simplement parce qu’ils ont rencontré dans la vie des circonstances qui font qu’ils deviennent des pions efficaces, c’est mon cas.

– Il est délicieux ce petit vin !

– Ça ne t’intéresse pas !

 

Non, mais comment le lui dire ?

 

– Je préférerais qu’on parle d’autre chose !

– D’accord, alors laisse-moi te dire quelque chose cinq minutes et après c’est promis, on en parle plus !

– O.K.

– J’ai été l’épouse du prince Karim, je devrais dire je suis l’épouse, je n’ai pas été répudiée. Mais enfin, il faut dire qu’il en a pas mal. J’ai été, oh, cela n’a pas duré très longtemps sa favorite, puis quand a éclaté la première révolution il m’a fait mettre à l’abri. C’était il y a trois ans, depuis, il ne m’a jamais donné de ses nouvelles. Cet homme est un goujat mais j’ai la faiblesse de l’aimer encore !

– Ah bon, c’est un goujat ? Je croyais que c’était une expérience unique !

– Au lit il est formidable, je n’ai jamais eu un amant tel que lui, non seulement il baise bien, mais il est très délicat avec les femmes, il ne pense pas qu’à son propre plaisir. Mais il n’y a pas que le lit, c’est le personnage public qui n’est pas plaisant !

– Ah !

– Je l’aime toujours, je te l’ai dit, je n’aimerais pas qu’il lui arrive quelque chose, et si je peux faire quelque chose pour l’aider, je le ferais !

– Je comprends !

 

Il faut bien que je dise quelque chose, heureusement que ça ne dure que cinq minutes, parce qu’on est en pleine série bleue !

 

– Son palais est un vrai champ d’intrigues, tout le monde complote contre tout le monde, tout le monde est écouté, voire filmé. Il ne connaît pas ses vrais ennemis. S’il les connaissait, il pourrait tout de suite prendre les décisions qui s’imposent et la situation redeviendrait calme pour quelques années.

 

– Il suffit de lui dire, non ?

– C’est pour cela qu’on voulait t’activer dés Paris, mais son départ précipité nous en a empêchés.

– Attends, tu veux que ce soit moi qui aille dire au prince quels sont ses ennemis ?

– C’était le plan initial !

 

Bon, il est peut-être temps que j’envisage de quelle façon je vais quitter cette folle. Les mythomanes font parties des gens que je ne supporte pas !

 

– C’est fini ?

– Oui ! Ma mission était de te séduire pour te faire accepter ma mission, j’ai donc échoué, je suis une très mauvaise espionne. Et en plus tu ne veux même plus y aller !

– Tu t’en remettras ! On va peut-être demander une autre bouteille, celle-ci est presque vide ?

– S’il ne prend pas les décisions qu’il faut dans les 48 heures, il sera assassiné. Ce n’est peut-être pas un grand démocrate, mais c’est toujours mieux que le genre de régime islamique que les opposants veulent y installer.

– Je regrette, ce n’est plus mon problème !

 

Je commence à en avoir marre d’ailleurs, je sors quelques billets de mon portefeuille et m’apprête à partir et à planter là cette cinglée !

 

– Chanette !

– Oui !

– Tu crois à la morale ?

 

Manquait plus que ça !

 

– Oui, mais je n’ai pas envie d’en discuter !

– La morale au sens basique, le bien et le mal !

– Je vais te laisser, Fusiah !

– Si tu avais le pouvoir d’empêcher deux millions de femmes de tomber du jour au lendemain dans un régime de type afghan, tu t’en servirais de ce pouvoir ?

– Arrête, Fusiah !

 

A ce moment-là j’en ai franchement marre ! Je me lève et vais pour la planter là. Elle sort alors une petite enveloppe de son sac !

 

– Tiens ! Regarde ça !

 

J’aurais dû me tirer ce restau, laisser Fusiah et son enveloppe et préparer mon retour. Non, j’ouvre l’enveloppe : Ce sont des photos de très mauvaise qualité, des polaroids, prises dans un restaurant mal éclairé. Mais c’est suffisamment éloquent, Fusiah et le prince charmant mangeant en tête à tête et souriant au photographe. Il y a aussi un article de journal plié en quatre « le prince héritier de Karak et sa charmante épouse ont honoré de leur présence et patati et patata… » Du coup je me rassieds !

 

– Tu me crois maintenant ?

 

Je réponds oui, en fait, je ne sais plus quoi penser !

 

– C’est sans risque, Chanette !

– Sans risque ? Et la situation politique alors ?

– Ce ne sont que des intrigues de palais, pour l’instant, à l’extérieur les islamistes attisent le feu et espèrent empocher la mise s’il y a une révolution, mais ça c’est du moyen terme.

– Mais pourquoi moi ? N’importe qui peut faire cela !

– Parce qu’il est follement amoureux de toi, et que personne n’ira penser que tu pourrais être impliquée dans une mission. C’est aussi bête que cela !

– Je n’ai plus envie d’y aller, je ne suis plus motivée.

– Alors je vais te donner trois bonnes raisons d’y aller. Un, tu fais une bonne action ! Deux, tu sauves la vie de l’homme que j’aime ! Trois, tu vas vivre une nuit d’amour inoubliable et puis, je peux même t’en donner une autre de raison,

– Laquelle ?

– Fais-le pour moi !

 

Là elle en fait trop ! Ce n’est pas parce que j’ai une amourette avec une fille que je suis obligée d’accepter d’aller à quête du Saint-Graal.

 

– Et j’ai quoi en échange ?

 

Je tergiversais donc déjà !

 

– Rien ! Rien du tout, quelques souvenirs, je peux m’arranger pour que l’on te verse une prime sur ton compte, mais je doute que tu fasses ça pour du fric. Mais en fait de prime, je peux te promettre de te revoir, ce sera une prime « personnelle »

 

Et puis allez savoir pourquoi, je me suis décidée, comme ça tout d’un coup, par jeu !

 

– Bon, alors pas un mot de tout cela à Papadhópoulos, il est en cheville avec les mecs qui complotent contre le prince. N’accepte rien de lui et reste sur tes gardes. Tu ne m’as jamais vu, tu ne me connais pas !

 

– D’accord c’est moi James Bond !

 

Elle sort de son sac un petit flacon de verre décoré d’enluminures dorées dans un style très oriental.

 

– Ça c’est le message !

– Pardon ?

– Le prince a un don, il a une mémoire olfactive étonnante, deux parfums sont mêlés là-dedans, quand il les sentira, par association d’idées, il saura qui sont ses ennemis !

– Ce ne serait pas plus simple de le lui écrire, non ?

– Non, parce que d’abord là-bas tout est filmé, écouté et ensuite si ça tournait mal, toi tu ne sais rien !

– Si ça « tournait mal » ? Je croyais que c’était sans risque ?

– C’est juste une précaution théorique ! Ce mélange est très volatil, il ne sert qu’une fois, donc n’ouvre pas le flacon. Tu devras le lui donner le plus vite possible, plus on gagne de temps mieux ce sera.

 

Le lendemain matin après une épuisante nuit d’amour avec Fusiah, je m’apprêtais à lui faire mes adieux et à me rendre chez Papadhópoulos.

 

– Chanette, j’ai oublié de te dire deux choses ! Le flacon, tu devras lui donner dans la chambre bleue, c’est là qu’il s’enferme en général, et cette pièce est moins surveillée que les autres, elle ne l’est peut-être pas du tout, mais on ne sait jamais !

– Bon !

– Et maintenant, dis-moi les trois nombres premiers qui viennent après 13 ?

– C’est quoi ta devinette ?

– Tu le sais ou pas ?

– Ben, 17, euh 19 et 21 !

– Non pas 21 !

– 23

– Donc 13 17 19 23 rappelle-toi, on ne sait jamais, une fois sur place tu peux avoir besoin d’ouvrir quelque chose !

– C’est le code de quoi ?

– De pas mal de chose, tu te rappelleras ?

 

Bizarrement ce petit détail me chagrinait, il était encore temps de refuser, mais je ne fis pas. J’eus peu de contact avec Papadhópoulos, celui-ci me dévorait des yeux mais devait avoir des instructions précises de me laisser tranquille, il osa malgré tout me demander si je consentirais à faire un petit extra, je refusais, il eut la politesse de ne pas insister, et quelques heures plus tard il me conduisait à un petit aéroport privé où nous primes l’avion pour Karak. De là une voiture avec escorte m’emmena au palais princier situé à la périphérie de la ville.

 

Karak

Je m’étais malgré tout diplomatiquement inquiété dans l’avion (il était bien temps) de la situation politique actuelle du pays. Papadhópoulos m’avait laconiquement répondu que c’était calme pour l’instant depuis l’arrestation du leader islamique et qu’on était probablement tranquille pour plusieurs mois. Je n’apportais aucun crédit à ses propos vu ce que m’avait dit Fusiah du personnage !

 

 

chan9Je ne vis pas Karim tout de suite, on me conduisit à une chambre, dans laquelle deux créatures très genre « Mille et une nuits » me bichonnèrent, me vêtirent, me parèrent de bijoux, puis me plantèrent là où je restais deux ou trois heures à attendre le bon vouloir de Monsieur le Prince.

 

Enfin on vint me chercher. Je dissimulais le précieux flacon dans un repli de mes vêtements et enfin je fus devant mon prince.

 

Cet homme avait quelque chose d’électrique : ma passion qui s’était bien diluée depuis mon aventure avec Fusiah renaquit spontanément. J’avais tout simplement envie de lui !

 

– Quelle joie, ma chère, de vous revoir, merci d’être venue jusqu’ici !

 

Je n’osais pas trop quoi dire, ni trop quoi faire, les deux gardes qui m’avaient précédé ne se décidant pas à décamper

 

– Vous souvenez-vous de mon scénario, Chanette ?

– Le scénario ? Ah, oui ! Bien sûr !

– Et bien nous allons le réaliser tout de suite !

 

Bon, puisque l’amour avec lui était à ce prix, et puisqu’il était têtu comme une bourrique, on le fera son scénario !

 

– Je vais d’abord me délecter de vous voir pratiquer une domination sur l’un de mes sujets, ensuite vous vous livrerez à quelques innocentes misères sur ma personne, et pour finir en beauté, ma chère et tendre, nous nous aimerons comme des fous ! Ce programme vous convient-il toujours ?

– Allons-y !

– Je vais donc vous demander de passer ce petit accoutrement, je vais patienter à côté pendant que vous vous changez, vous remettrez votre robe pour le final.

 

Je fais quoi ? Je lui donne maintenant le flacon, mais il faudrait que les gardes sortent. Ah, ils sortent mais lui aussi ! On attendra ! Je me revêts de sa panoplie, des grandes bottes avec des talons impossibles, une culotte de cuir troué à l’endroit du sexe, un soutien-gorge en latex constitué de lanières et laissant le sein complètement visible, une grande cape, puis dans une longue valise, plusieurs cravaches, martinets et autres instruments fouetteurs. Je regarde la cravache, elle me paraît bien dangereuse, il ne faudra pas que je tape comme une sauvage avec. Je camoufle le flacon en haut de ma botte et j’attends le retour de mon futur amant.

 

Il revient au bout de cinq minutes et sans que j’aie le temps de dire ouf, le voici qui libère une sorte de tenture dévoilant le fond de la pièce, un type est accroché et bâillonné à une croix de saint André.

 

Mais là, stupeur ! Le type en question est en très mauvais état, barbu, hirsute, il a manifestement été torturé. Si c’est vraiment un maso, il est trop grave, mais je ne crois pas que ce soit un maso. Ça ne va plus du tout !

 

– Voici votre victime chère Chanette, soyez impitoyable !

– Attendez, ça ne va plus du tout ! Votre scénario ne précisait pas que la victime ne serait pas consentante !

– Il ne précisait pas le contraire non plus !

– Je regrette mais je ne fais pas cela, je suis dominatrice par jeu, je ne suis pas une tortionnaire, vous vous êtes trompé d’adresse !

– Soyez réaliste, si vous ne le faites pas, un autre le fera à votre place et sans doute avec beaucoup plus de sadisme, mais ce sera moins joli !

 

Berck, la justification de tous les fascismes ordinaires, à présent ! Mais où suis-je tombé ?

 

– J’ai dit non : cette rencontre est une méprise ! Faites-moi raccompagner sur-le-champ à l’aéroport !

 

Et c’est à ce moment-là qu’il me flanque une gifle, et pas une giflette, le machin qui me désarticule carrément, qui m’envoie au sol, je ne sais pas ce qui me retient de lui envoyer mon pied dans les couilles à ce salopard.

 

– Maintenant relève-toi petite pute et fais ce que je te dis !

 

Comment me sortir de là ! J’ai connu d’autres situations difficiles, la violence ne servira à rien, il faut que je le raisonne, que je l’embobine, mais il me faudrait au moins l’amorce d’un plan, et rien ne vient ! Je pense à ce moment à Fusiah ! Sans risque, qu’elle disait, la salope, elle m’a envoyé au casse-pipe, oui ! Le flacon, du coup je n’ai plus du tout envie de lui refiler. Sauf qu’il est sorti de ma cuissarde le flacon, et qu’il vient de s’en apercevoir, ce con !

 

– C’est quoi ce truc ?

– C’est à moi, c’est mon fétiche !

 

Je m’empare de l’objet !

 

– Où as-tu rencontré Fusiah ?

– Je ne connais pas de Fusiah

 

Sans risque, elle m’avait dit !

 

– Donne-moi ça, conasse !

 

Je ne lâche rien du tout, il m’attrape la main, m’oblige à lâcher prise et m’envoie rebouler au sol d’une nouvelle gifle.

 

Il dévisse alors le bouchon, l’approche de son nez, hume le parfum…

… et tombe raide sur le sol :

 

Je m’approche de lui, lui tâte le pouls, il est mort, carrément occis, le vieux truc du parfum empoisonné. Sans risque qu’elle avait dit Fusiah !

 

Et maintenant je fais quoi, si les gardes déboulent, je ne donne pas cher de ma personne ! Comment ais-je pu me faire piéger comme ça ? Les agents secrets sont décidément un ramassis de salopards pour qui les vies humaines n’ont aucune espèce d’importance

 

Je détache le zombi, il va peut-être avoir une solution, et vous savez ce qu’il ose me dire le zombi une fois détaché, pas merci, non…

 

– Rhabillez-vous ! (une fois en arabe, une fois en français)

– Connard !

 

C’est à vous dégoûter de la race humaine

 

– Rhabillez-vous !

– T’as une idée pour sortir d’ici ?

– Rhabillez-vous ! Vous ne pouvez pas rester comme ça ?

– Ecoute rigolo, il y a une priorité en ce moment c’est de s’échapper, on fait comment ?

– Nous n’avons aucune chance !

 

Voici une réponse qui fout le moral ! Je me rhabille en vitesse, je fais le tour de la pièce, il y a dans un angle ce qui semble être un énorme coffre-fort avec un digicode. La combinaison de Fusiah ! Vite 13 17 19 21 non pas 21 je recommence, ça ouvre, ça marche et maintenant je fais quoi, je vais m’enfermer dans le coffre. L’autre s’est attifé avec des fringues piquées sur le cadavre du prince.

 

– Allez viens, on va se planquer là-dedans ! Lui dis-je

 

Ça a l’air immense, c’est une véritable petite pièce. On rentre, on referme, il y a contre la paroi un autre digicode équipé d’une faible lumière, ça doit servir à l’ouvrir dans l’autre sens, bizarre quand même, j’essaie 13 17 19 23, c’est le fond du coffre qui s’ouvre à présent, un passage secret, on s’y engouffre, merci Fusiah !

 

Le problème c’est qu’on ne voit rien du tout,

 

– T’es où toi ?

– Ici !

– Bon, ben faut avancer, j’espère que ce n’est pas plein de pièges et qu’on ne va pas déboucher dans un nid à serpent !

– Non, on va attendre de s’habituer à l’obscurité.

 

Au bout de cinq minute on distingue une mallette ! On l’ouvre, on tâtonne pour en découvrir le contenu, il y a quelques armes blanches, un revolver et un pistolet mitrailleur. Qu’est-ce que vous voulez que je foute de ça ? Je cherche une éventuelle torche électrique, mais je n’en trouve pas. On se décide donc à avancer, on rencontre assez vite un escalier que l’on descend avec d’infinies précautions, ce n’est pas évident parce que mon zombi est à moitié cassé et il a mal partout. Le boyau est assez étroit, et un moment il se sépare en deux.

 

– On va par où ?

– Je n’arrive pas à m’orienter, on essaie celui-là !

 

Au bout de vingt mètres on arrive devant un cul de sac, il semble y avoir une sorte de système d’ouverture. Des voix derrière ! Zombi écoute !

 

– C’est pas bon ! Une espèce de salle de garde, on ne peut pas entrer là-dedans, ou alors si, mais il faut attendre la nuit !

– Bon, on essaie l’autre !

 

Au bout de l’autre couloir la sortie ne laissait pas entendre de bruit, par contre l’incroyable puanteur qui s’en dégageait commençait à devenir insupportable

 

– On ouvre !

– Inch Allah !

– Comme tu dis !

 

On se retrouve dans ce qui n’est même pas une baraque, disons une guérite dans laquelle sont disposés quelques pelles et râteaux. La porte s’ouvre sans difficultés et nous nous retrouvons dans un dépôt d’ordure ! Il y a un dépôt d’ordure jouxtant le palais princier. Voilà qui est original, mais c’est bien pensé qui irait chercher une altesse royale là-dedans un jour de révolution de palais ? Nous sommes hors de l’enceinte.

 

– Tu connais quelqu’un en ville ?

– Oui, mais il n’est pas question que j’y emmène une femme vénale !

– La femme vénale, elle t’a sauvé la vie, connard !

– Non ce n’est pas vous, c’est Allah qui m’a sauvé ! Vous n’êtes qu’un instrument !

– Je parie que toi, tu m’aurais laissé crever !

– Nous ne sommes pas du même monde !

– T’es vraiment une tare ! Alors je fais quoi ?

– Débrouillez-vous !

– Mais enfin ce n’est pas possible, on se sort d’un vrai merdier, et tu me laisse choir comme ça ! Il y a une ambassade ici, un consulat, quelque chose ?

 

Il ne répond plus, le zombi, il a un coup de barre, il est manifestement au bout du rouleau.

 

– Partez ! Laissez-moi !

– Non, ce n’est pas parce que t’es borné que je dois être pareille, accroche-toi à moi et on va essayer d’avancer !

– Avec votre tenue, nous n’irons pas loin !

 

Il a raison, le zombi, habillé en costume d’Esméralda comme je suis, je vais me faire repérer au premier coin de rue…

 

– Bon écoute, on a assez perdu de temps, on reste ensemble ou pas ? Parce que si c’est vraiment chacun pour soi, tu vas le regretter !

– Allez au diable !

 

Je lui retire de forces ses fringues il n’a plus assez de force pour lutter, j’enlève ma tenue de carnaval, provoquant les quelques instants où je me retrouve les seins nus un éclair bizarre dans ces yeux, je passe ces fringues qui viennent donc de changer une troisième fois de propriétaire en moins d’une heure. Et je me fais la malle, il y a un peu plus loin une espèce de baraque, ça ne sent pas la rose, mais c’est abrité du soleil, ce machin à l’air désaffecté, il n’y a rien dedans à part une veille brouette à laquelle il manque sa roue. Je laisse entrouvert, afin de me prévenir d’une arrivé intempestive, et j’attends la nuit.

 

Après une attente interminable, réagissant au moindre murmure du vent, la nuit finit par daigner tomber, je n’ai pas de montre, d’ailleurs je n’ai plus rien, tous mes papiers et objets personnels étant restés au palais. J’attends au pif que la nuit soit avancée.

 

J’ai eu de la chance, j’ai trouvé le consulat de France assez rapidement ! Je tambourine, on finit par m’ouvrir, j’ai eu peur un moment qu’il n’y ait personne. Un petit bonhomme à lunettes vêtu d’une sorte de kimono vient m’ouvrir.

 

– Je suis française, je me suis échappée de chez un trafiquant de femmes.

– Entrez !

 

A l’intérieur il y deux femmes, on me les présente, l’une est l’épouse du consul, l’autre une sorte de secrétaire. Elles ont l’air bizarre !

 

– Vous avez eu de la chance de nous trouver, moi quand je dors, je dors ! Mais on écoutait les informations, il y a du grabuge autour du palais !

– Ah !

– Le prince héritier a été assassiné, sans doute par le leader islamiste qui lui s’est échappé, il a aussitôt lancé un appel à la guerre sainte, il va peut-être falloir qu’on rentre tous en France par sécurité, j’attends des instructions de Paris.

 

Le téléphone sonna à cet instant ! Je crus entendre le prénom Fusiah. Serait-ce possible que… Mais le consul s’éloigna de la pièce et je n’entendis plus rien ! J’en profitais pour demander à boire ! Il revint cinq ou dix minutes plus tard !

 

– Félicitations Mademoiselle Chanette, vous vous êtes remarquablement acquittée de votre mission, je demanderais au gouvernement que l’on vous accorde la décoration qui vous revient de droit…

– Non mais attendez, c’est la Fusiah qui ose vous appeler ! Après m’avoir envoyé au casse-pipe !

– Elle ne vous a pas envoyé au casse-pipe, puisque vous vous en êtes sortie !

– Avec un bol incroyable, oui !

– Ne vous énervez pas !

– Je ne m’énerve pas mais je voudrais bien savoir qu’est-ce que j’ai à voir avec toutes ces salades !

– Ces salades comme vous dites, c’est de la géopolitique. Le Cheik Farid n’en a plus pour longtemps, l’attaque cardiaque de la semaine dernière a failli être fatale. Les américains soutenaient Karim, son fils aîné. Il a des méthodes brutales mais ils estimaient que c’était le meilleur rempart contre les islamistes. Les français font une autre analyse, c’est de favoriser son jeune frère Abdallâh qui lui est partisan de plus de démocratie, je passe, c’est assez complexe, mais cela passait par l’élimination physique de Karim. Cela aurait dû se faire à Paris, vous étiez déjà impliquée dans l’affaire. Mais les américains ont flairé le truc et se sont arrangés pour qu’il se rapatrie en vitesse.

– Et, est ce qu’on va se décider à me foutre la paix, maintenant ?

– Vous devez avoir faim, Myriam va vous préparer quelque chose !

– Faites pas de chichi, juste un sandwich, vous me faites rapatrier quand ?

– Demain, si l’aéroport est praticable !

– Et sinon !

– Sinon on passe la frontière, et on comptera un jour de plus !

 

On ne s’est plus dit grand-chose pendant un bon bout de temps. On m’amène une grande assiette avec des boulettes de viandes, des fruits secs et je ne sais plus quoi. Quand je suis énervée, je m’empiffre ! Puis on m’a apporté de quoi me changer :

 

– Euh si vous voulez prendre une douche ! Me propose madame la consule.

– Ouais c’est une bonne idée !

– Voilà je vous ai mis des affaires, je pense qu’elles vous y iront. La petite culotte n’a jamais été portée, par contre je ne vous ai pas trouvé de soutien-gorge

– Ce n’est pas grave !

– Euh, sinon vous devez être fourbue, si vous souhaitez un petit massage relaxant, mon mari et moi savons très bien pratiquer ce genre de choses…

 

Elle me dit ça en minaudant, j’ai peur de ne pas bien comprendre, je joue les innocentes.

 

– A bon, vous étiez kinés avant de vous lancer dans la diplomatie ?

 

Le consul lui-même croit alors pertinent d’intervenir lui-même :

 

– Autant jouer cartes sur table, Fusiah nous a expliqué vos activités, non seulement cela ne nous choque pas, mais ma femme et moi pratiquons parfois ces jeux. Ce serait, je crois une bonne façon de nous délasser tous ensemble. Même Myriam notre secrétaire ne serait pas contre ! N’est-ce pas Myriam ?

 

Alors là j’éclate :

 

– Je ne sais pas ce que vous a raconté la Fusiah, mais je vais vous dire deux choses, la première c’est que c’est encore moi qui choisis mes partenaires ! Et la seconde c’est que vous êtes complètement déphasés. Je sors d’un truc incroyable où j’ai failli y laisser la peau, j’ai attrapé la trouille de ma vie, on m’a fait trucider un mec, il y en a un autre qui au lieu de m’aider a passé son temps à me jeter son mépris à la gueule, j’ai passé une après-midi dans un dépôt d’ordures et vous, vous me demandez de participer à une partouze ? Mais vous êtes complètement malades !

 

Ils n’insistèrent pas et je pus rentrer à Paris dès le lendemain.

 

Paris à nouveau

La réadaptation fut difficile, j’avais beau me dire que je n’avais été qu’un rouage dans cette affaire, j’avais quand même tué un mec. J’avais à la fois envie d’oublier tout cela et d’en parler, mais je ne savais pas trop à qui ! Phil ? Il était trop tôt ! Les copines ? Me comprendraient-elles ? Et puis les cauchemars commentaient à m’envahir. Karim me giflant, le zombi attaché sur sa croix, puis refusant de m’aider, le souterrain, le consul libidineux et surtout Fusiah, Fusiah, encore et toujours.

 

Je dus recourir au service d’un psy, il eut le professionnalisme de m’écouter et de faire semblant de croire à mon histoire alors que je voyais bien qu’il se la figurait inventée de toutes pièces

 

La vie reprit petit à petit jusqu’à ce jour…

 

… Le ciel était horriblement gris, l’orage menaçait, l’atmosphère était électrique. On sonna à ma porte à cette heure ou je n’attendais plus personne et m’apprêtais à ranger mes affaires pour rentrer à la maison !

 

J’y vais m’apprêtant à éconduire l’importun, la dernière fois que j’ai fait des heures supplémentaires cela m’a entraîné vous savez maintenant où ! J’ouvre ! Un coup de tonnerre ne m’aurait pas fait le même effet :

 

– Fusiah !

 

Alors c’est parti tout seul, j’ose à peine imaginer ce qui se serait passé si j’avais eu une arme dans les mains, toujours est-il que là, sur le palier, je la claque, une fois, deux fois, quatre fois, je ne sais plus. Elle ne se défend pas, le dernier coup la fait dégringoler, la voici le cul sur le paillasson, cette salope ! Je ne sais pas ce qui m’a empêché de la labourer à coups de pieds. Mais le peu de raison qui me restait dans ce moment d’overdose d’adrénaline me conseilla d’arrêter, (plus d’ailleurs par la crainte de provoquer un scandale dans l’immeuble que par celle de la massacrer) de la toiser de toute ma (relative) hauteur, de prendre mon air le plus dédaigneux, de ne rien dire et d’attendre.

 

Apparemment elle a mal la Fusiah, je n’y suis pas allée avec tendresse, elle s’apprête à me dire quelque chose, elle ferait mieux de se taire, dans mes fantasmes j’ai rêvé cette rencontre, je la croyais impossible, mais je suis prête, incroyablement et complètement prête !

 

– Merci, j’étais juste venu pour cela !

 

Hein, qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle se relève, se retourne, se dirige vers l’escalier et commence à descendre !

 

– Salope !

– Je sais !

 

Voilà elle a disparue de mon champ de vision, j’aurais voulu une vengeance plus forte, quelque chose qui lui foute autant la trouille que ce que ces manigances m’ont fait peur ! Il est encore temps, il suffit que je la rappelle !

 

– Fusiah !

– Oui !

– Reviens !

 

Elle remonte, elle est obéissante cette petite ! Je vais me la ficeler, la saucissonner, la fouetter, la marquer jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, qu’elle me supplie d’arrêter, qu’elle m’écrive son pardon en lettre de sang. ! Je deviens folle ! Je la fais rentrer !

 

– Je rentre, je ne sais pas dans quel état, ni quand je ressortirais, mais il faut que je le fasse, tu peux me faire tout ce dont tu as envie, je me laisse faire !

 

Non, ça devient trop facile ! J’hésite à commencer, à lancer des ordres, le cycle infernal ne doit pas s’enclencher, pas encore, et puis est-ce bien nécessaire ? Elle reste là, plantée ! Elle ne dit rien !

 

– Alors qu’est-ce que tu as à me dire ?

– Rien ! Je n’ai aucune excuse ! Apporte-moi donc deux aspirines tu m’as provoqué une migraine, ce n’est peut-être pas nécessaire pour la suite !

 

Et moi gentiment la petite Chanette, je vais chercher deux aspirines effervescentes pour soulager le petit bobo à la « têtête » de la nana qui m’a envoyé au casse-pipe !

 

– T’as envie de parler ou pas !

– Juste si tu souhaites m’entendre !

– Vas-y !

– J’ai effectivement été la femme de Karim. Contrairement à ce que je t’ai dit, il n’est pas le roi des baiseurs, il en est même assez loin, c’est un compliqué, c’est le roi de la mise en scène, j’en ai accepté des trucs de lui, sauf le jour où il m’a fait prendre par quarante hommes, quarante je n’invente rien, par tous les trous. Ça s’est terminé à l’hôpital avec des points de sutures, il n’est même pas venu me voir et quand je l’ai appelé ça l’a fait rigoler ! C’est ce jour-là que je me suis dit que si un jour j’avais l’occasion de le tuer… J’ai réussi à m’enfuir du pays, avec la complicité du consul de France.

– C’est pour cela qu’il te connaissait ?

– Oui mais il m’a dit que ce n’était pas gratuit, qu’un jour il faudrait que je paye ma dette, je pensais qu’il voulait tout simplement coucher avec moi, mais ce n’était pas que cela. Un jour un type m’a contacté, il m’a dit qu’il faisait partie des services secrets et me proposait un plan pour tuer Karim ! J’ai tout de suite accepté. Il m’a dit que ce plan impliquerait peut-être la mort d’innocents ! J’ai dit oui quand même. La haine me rendait salope !

– On m’a raconté la suite, ça devait se passer à Paris !

– Non tu ne sais pas tout, à Paris, le but de l’opération était de te designer comme coupable du crime, tu as échappé à la taule, Chanette, tu peux remercier les américains. Les Services secrets voulaient un meurtre glauque, pas un crime passionnel, tu faisais parfaitement l’affaire !

– Merci pour le glauque !

– Quand les américains l’ont fait revenir au pays après avoir fait circuler des bruits alarmistes, on a changé nos plans. J’ai fait ce qu’il fallait, sans aucun scrupule. Tu n’avais aucune chance de t’en sortir ! Au dernier moment je t’ai donné le code du coffre ! Je me suis demandé à ce moment-là si je ne devenais pas amoureuse de toi… mais je te supplie de croire la suite…

– Dis toujours…

– Je ne suis plus croyante, mais j’ai prié toute la nuit pour que le code ne soit pas changé, j’ai prié toute la nuit pour que tu ne te goures pas de sortie et que tu n’atterrisses pas dans la salle des gardes. Alors s’il y a un Dieu, il m’a écouté ! Il a écouté la salope que je suis et il a épargné la vie d’une innocente !

 

La crise ! Elle était en larme, des grosses larmes, une vraie fontaine, je n’en menais pas large non plus

 

– Bon ça va, je te pardonne !

– Non c’est pas vrai ? Tu me pardonnes !

 

Et la revoilà partie !

 

– Pleure, ne te retiens pas, ça te fait du bien !

– Quand j’ai su qu’il se passait des choses à Karak, j’ai tout de suite téléphonée au consul, il m’a dit alors qu’ils avaient recueilli une française, quand j’ai su que c’était toi, j’en ai pleuré de joie !

– Fusiah !

– Oui !

– Embrasse-moi !

 

Elle me fait un petit bisou sur le coin des lèvres !

 

– Non mieux que cela !

 

Alors libérée, elle jette sa bouche sur la mienne, et tandis que l’orage éclate dans le ciel de Paris, sa langue frétille à nouveau dans ma bouche, et nos corps s’enlacent, prélude à une très longue et tendre caresse.

 

FIN

 

© Chanette (Christine d’Esde) 6/2001

Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Première publication sur Vassilia, le 09/06/2001

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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