Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 08:30

Chanette 20 - La clé 4

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4 - Vélizy aussi

 

Albert

 

17 heures 30, Albert est encore au bureau. Son téléphone portable se met à sonner. C'est Sonia. Il décroche avec appréhension.

 

Sonia est mal à l'aise, elle aurait préféré que cette affaire tourne autrement, elle ne pensait pas qu'Albert s'enticherait autant d'elle… pourtant elle aurait dû le savoir : c'était la condition pour qu'il réalise ce qu'elle devait lui demander. Normalement aujourd'hui sa mission était terminée et il devait lui remettre les documents qu'il avait trouvés. Mais elle n'a pas le courage de l'affronter, elle va trouver un gros mensonge pour expliquer son absence et faire remettre les documents à une copine.

 

- Je suis obligée de descendre à Périgueux. C'est ma mère, ça ne va pas du tout, je crois que c'est la fin. Je te tiens au courant.

- Je suis désolé, je suis de tout cœur avec toi ! Balbutie-t-il.

 

Ils échangent encore quelques mots, il attend qu'elle lui parle des documents compromettants, ça ne vient pas, "elle a sans doute d'autres choses à penser" se dit-il et n'aborde pas non plus le sujet.

 

- Je pense que j'en ai bien pour huit jours, je te tiens au courant. Je t'embrasse. Ajoute-t-elle.

- Moi aussi je t'embrasse, je suis de tout cœur avec toi. Répète-t-il tel un perroquet.

 

Albert était dépité, frustré, mal à l'aise.

 

Un quart d'heure passe. Son portable sonne : c'est un message de Sonia.

 

"Pour le petit service que je t'ai demandé, merci de remettre ce que tu as trouvé à ma collègue Faby, à l'endroit et à l'heure de notre RV. Je t'embrasse."

 

"Mais je n'ai rien à lui donner !" Se désole Albert.

 

Il tente plusieurs fois de joindre Sonia, en vain, elle ne répond pas. Il lui faudra donc rencontrer cette Faby et lui expliquer.

 

Faby est une femme très élégante, grande (très grande même !) brune, cheveux courts et yeux bleus.

 

- Vous êtes Faby ?

- Eh oui, c'est bien moi !

- J'ai essayé de joindre Sonia mais ça ne répond pas. Ce qu'elle m'a demandé n'est pas prêt, si vous arrivez à la joindre, dites-lui que ce sera prêt pour son retour. Désolé de vous avoir dérangée pour rien.

- Ce n'est pas bien grave, je vous laisse alors...

 

Evidemment, une fois Albert hors de vue, Faby prévient Sonia, qui dans tous ses états, appelle Madame Juliette à l'agence.

 

- Le client va être furieux ! T'as bien fait tout ce qu'il fallait ?

- Bien sûr ! Ce n'est pas de ma faute s'il lui faut du temps supplémentaire. De toute façon il a promis qu'il aurait tout ça pour mon "retour".

- Je vois avec le client et je te rappelle.

 

Effectivement, Madame Juliette la rappela un peu plus tard.

 

- Voilà ce que tu vas faire, invente-toi un prétexte pour ne pas le voir pendant quelques jours...

 

"C'est déjà fait, mais elle n'a pas besoin de le savoir !" se dit Sonia

 

- Et, continua Juliette, annonce lui ton retour pour vendredi. Je te bloque un rendez-vous ce jour-là à 19 heures. Tu récupéreras ce qu'il a à te donner et dans la foulée tu apporteras ça à l'agence. Tu n'es pas obligée de coucher avec lui, tu as même le droit de le larguer.

 

Ce plan tout simple convenait très bien à Sonia, à ceci près qu'elle demanderait à Faby de récupérer les documents à sa place, elle ne se sentait pas assez salope pour affronter le regard d'Albert après lui avoir donné de faux espoirs.

 

Albert se persuada que Gérard Molay pouvait sinon le renseigner du moins le mettre sur une piste au sujet de la gestion trouble de Choser & Ruppert. Il avait son adresse, il faudrait qu'il se déplace. Pas question ce week-end, ce serait donc lundi soir après le boulot.

 

Suite du Flash-back - Lundi 25 Février

 

Extrait du rapport de filature :

 

Vendredi 18 heures : Albert Leberger attend une personne à l'entrée du pont de Grenelle. Contact 5 minutes après avec une femme qu'il ne semble pas connaître, (photo jointe) Bref échange verbal (3 minutes), aucun échange de documents. Rien de particulier à signaler ce week-end.

 

Darousse furibard décroche son téléphone et appelle Remiremont.

 

- Si je comprends bien, vous n'avez pas cherché à savoir quelle est cette personne qu'Albert Leberger a rencontré ?

- Vous nous avez demandé de filer Leberger, on a filé Leberger, pas les gens qu'il pouvait rencontrer.

- Mais enfin, ça tombe sous le sens qu'il fallait savoir qui est cette personne !

- Je ne suis pas de cet avis, notre agent ne pouvait pas se couper en deux !

- Il fallait laisser tomber Leberger et suivre la fille.

- Encore une fois, ce n'est pas ce que vous nous aviez demandé.

- Je suis très déçu...

- La prochaine fois, formulez mieux vos demandes, mais ne vous faites pas d'illusions, si un type que l'on file rencontre douze personnes, on fait comment ?

 

Albert est angoissé en arrivant au travail, il s'attend à une convocation de la part de Darousse... qui ne vient pas. Il entreprend alors de rédiger un rapport dans lequel, il explique qu'après avoir décelé une attaque virale "à retardement", il a recopié les fichiers infectés sur une clé afin de les désinfecter. Ça vaudra ce que ça vaudra, mais ce sera sa ligne de défense si on l'enquiquine.

 

La journée de travail se déroula sans incident. Le calme avant la tempête ?

 

A 18 heures, toujours au bureau, il téléphone chez Gérard Molay, tombe sur son épouse qui l'informe qu'il n'est pas là mais qu'il devrait rentrer dans une demi-heure. Il ne demande pas son numéro de portable, laisse passer 40 minutes, refait une tentative.

 

- Albert Leberger, responsable informatique de chez Choser & Ruppert, vous vous souvenez de moi ?

- Oui, vaguement, c'est à quel sujet ?

- Est-ce que je peux passer vous voir cinq minutes, je suis un peu sur la touche et comme je suis un peu au courant des circonstances de votre départ de l'entreprise, je...

- C'est du passé tout ça, je n'ai pas envie d'en parler, je suis désolé. Au-revoir monsieur.

 

Et il raccrocha ! Le plan d'Albert s'écroulait, il ne voyait pas bien ce qu'il pourrait faire maintenant ? Engager la conversation avec des collègues qu'il fréquentait ? Peut-être ?

 

Et son téléphone sonna.

 

- C'est Molay, finalement, j'ai changé d'avis, on peut se voir quand ?

- Le temps d'arriver, vers 19 heures 30, ça va ?

 

Ça allait. Albert rangea ses affaires, sortit et se dirigea vers une station de taxi proche.

 

Starsky (appelons-le ainsi), le prit aussitôt en filature. Il devint blême quand il le vit se diriger vers la file de taxi et emprunter l'un deux. Sans hésiter il monta lui aussi dans un véhicule, exhiba une vague carte barré de tricolore :

 

- Police ! Suivez le taxi qui vient de démarrer !

- Comme dans les films ? Y'a pas de risque au moins ?

- Aucun, c'est juste un petit escroc de merde sans aucune envergure.

- C'est parti ! Mais je n'ai jamais fait ça, moi !

- Y'a toujours une première fois !

 

C'est ainsi que les deux voitures se retrouvèrent quarante minutes plus tard dans un quartier pavillonnaire de Vélizy.

 

- Il s'arrête, je fais quoi ? Demande le chauffeur de Starsky.

- On attend, garez-vous là !

- C'est un bateau !

- Ça ne sera pas long.

 

Le taxi d'Albert redémarre après que son passager soit descendu. Starsky descend à son tour et renvoie son propre taxi, il voit Albert sonner au n° 36. Il ne lui sera pas bien difficile de connaître l'identité des occupants, et en attendant… il attend.

 

Albert entre, Gérard Molay accepte la main tendue sans enthousiasme.

 

- Gina, ma femme, je souhaite qu'elle assiste à l'entretien, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.

- Aucun !

 

Gina est un petit bout de femme brune au visage d'ange et au regard coquin. Albert se dit que Gérard à bien de la chance d'avoir une telle compagne.

 

- Asseyez-vous, nous vous écoutons.

- C'est très simple, la direction de Choser & Ruppert est en train de me pousser vers la sortie, j'aimerais leur faire disons, un "cadeau empoisonné". Il est de notoriété publique que la société n'est pas trop clean au niveau de la chaine de fabrication. J'ai appris aussi que votre départ de l'entreprise n'était pas sans rapport avec cette situation. Alors je cherche à en savoir davantage. Il est bien entendu que ma discrétion vous est totalement assurée.

 

Gina fait un énigmatique sourire en direction d'Albert, que ce dernier ne sait comment interpréter.

 

- Vous cherchez donc à en savoir davantage ? Répond Gérard, le problème c'est que je n'ai rien d'intéressant à vous apprendre. Contrairement à ce que vous affirmez, la chaine de production a toujours fonctionné sans aucune faille sanitaire.

- Ah ! Mais peut-être que ce que vous me direz m'intéressera quand même.

- Vous ne m'avez pas compris, je n'ai rien à vous dire.

- Rien du tout ?

- Rien ! Et l'entretien est par conséquent terminé, ajoute Gérard en se levant de son fauteuil.

 

Albert ne comprend plus.

 

- Mais pourquoi avoir accepté cette rencontre, alors ?

- Ah ! Ah ! Bonne question. J'ai une certaine habitude des gens qui téléphonent pour ceci ou pour cela, on a beau leur dire "non", et leur répéter cent fois, ils reviennent toujours à la charge. C'est, ce que vous auriez fait aussi, n'est-ce pas ?

- Mais…

- Alors ces gens-là, il suffit de les rencontrer, de leur dire "non" bien en face et après, en principe, on a la paix. Excusez-moi d'être si direct. Je ne vous retiens plus Monsieur Leberger.

 

Albert se lève, mal à l'aise, il ouvre néanmoins sa sacoche et en extrait la note de service confidentielle qu'il a trouvé dans l'ordinateur de Darousse. Mais, il ne la tend pas de suite à Molay, espérant que ce geste éveillera sa curiosité.

 

- Je pensais que vous saisiriez l'opportunité que je vous offrais de vous venger d'une certaine façon de la façon dont Choser & Ruppert s'est débarrassé de vous. Mais bon votre décision vous regarde.

- Bon, je vais mettre les points sur les i, puisque manifestement vous faites semblant de ne pas comprendre. Et après on en restera là, d'accord ?

- Je ne demande qu'à comprendre…

- Je suis parti de la boite avec mon petit secret. Ce petit secret je le garde pour moi et pour deux raisons : la première c'est qu'on a acheté mon silence, ça c'était la carotte, mais la carotte n'est jamais sûre, quelqu'un peut toujours renchérir, alors j'ai eu droit aussi à des menaces et il se trouve que je les ai prises au sérieux, je n'ai aucune envie qu'on s'en prenne à ma maison, à ma voiture, à mon chien ou pire à mes gosses ou à ma femme ! Ça y est vous avez compris ?

- Oui !

- On a tenu à me préciser que mon silence ne devait souffrir d'aucune date de péremption, c'est à vie ! Et qu'à la limite, ils se permettraient de m'envoyer du monde pour vérifier. Qu'est ce qui me dit d'ailleurs que vous n'êtes pas l'un de ces envoyés spéciaux ?

 

Albert tendit la feuille

 

- Je suppose que vous n'avez pas eu connaissance de ce document, lisez-le et dites-moi si un envoyé spécial comme vous dites, vous aurait rapporté ça ? Après je m'en vais.

- Pas mal en effet, répondit Gérard après avoir lu la note, mais ça ne prouve rien.

- J'ai aussi recopié toute une année de facturation, mais je n'y connais rien, il faudrait croiser les factures avec les bons de commandes, comparer les prix avec ceux du marché, voir si les quantités commandées et livrées sont cohérentes, je ne sais pas faire ça...

- Stop ! Stop ! On en reste là ! Monsieur Leberger !

- Bien je vous laisse.

- Laissez-nous vos coordonnées intervint alors, Gina, on ne sait jamais.

 

Albert griffonna son numéro de portable sur un bout de papier et prit congé. Il repartait bredouille et en était moralement anéanti.

 

- Pourquoi tu lui as demandé ses coordonnées ? Demande Molay à son épouse. On les a sur le téléphone.

- Sur le téléphone, ça va s'effacer. C'est juste au cas où ?

- Au cas où, quoi ?

- Il est sincère, ce mec, ça se sent, dit alors Gina à son mari.

- Oui, je crois aussi, mais je ne veux prendre aucun risque.

- Quand on t'a viré, tu t'es écrasé, et maintenant que tu avais l'occasion de les emmerder, tu t'écrases encore !

- Le fric qu'ils m'ont filé, tu as été bien contente de le trouver non ? Quant aux menaces, si tu ne les a jamais prises au sérieux, moi si !

- Dégonflé ! T'es qu'un dégonflé !

- On sonne !

- Je vais voir !

 

C'est Albert qui une fois dehors, s'est demandé comment il allait faire pour rentrer. Il aurait bien demandé à quelqu'un mais la rue était déserte hormis un type planté sur place et occupé à téléphoner.

 

- Excusez-moi, vous pourrez m'indiquez la direction d'une station de taxi ?

- Des taxis ? Peut-être à la gare ! Alors pour aller à la gare…

 

Il n'est pas sûr de retenir tout ce qu'elle a dit, mais au moins sera-t-il dans la bonne direction.

 

- Appelez-moi demain vers 10 heures ! lui murmure-t-elle avec un coup d'œil complice.

 

Du coup le moral d'Albert remonte de plusieurs niveaux, il sifflote comme un pinson dans la rue déserte. Déserte, non pas tout à fait, il y a toujours ce mec avec son téléphone. Albert se dirige dans sa direction, l'inconnu traverse et disparaît du paysage.

 

Evidemment, Albert dont le sens de l'orientation n'est pas le point fort ne tarde pas à se perdre. Il cherche un passant qui puisse le renseigner, se retourne et aperçoit de nouveau le bonhomme au téléphone.

 

"Encore lui, mais comment est-ce possible ? J'ai dû revenir sur mes pas ! Bizarre !"

 

Et soudain, il est pris d'un horrible doute :

 

"Ce mec me suit !"

 

Il continue à errer et se retrouve à un carrefour où un panneau indique le chemin de la gare. Il y va, tombe sur une rue commerçante, il prend prétexte d'être intéressé par une vitrine afin de vérifier si son suiveur est toujours là. Mais il ne l'aperçoit pas.

 

Il y a bien une station de taxi à la gare, mais point de taxi ! Il se met donc à en attendre un en jetant un regard circulaire sur la place.

 

"Non, pas de suiveur, je dois devenir parano, et d'abord, il aurait fait comment pour me suivre en taxi ? En moto ? Et il l'aurait abandonné provisoirement ? Mwais... Pas évident !"

 

Un quart d'heure plus tard, aucun taxi n'ayant daigné se présenter à la station, Albert se résolut à prendre le train. Arrivé à la station Javel, la place devant lui se libère, il la prend afin d'être dans le sens de la marche du train. L'image furtive d'un type se planquant derrière son journal le stupéfie. C'est l'homme au téléphone qui le suivait dans les rues des Vélizy ! L'angoisse l'envahit de nouveau.

 

A Austerlitz, il descend et emprunte la longue correspondance. Il profite de la présence d'un distributeur automatique de trompe-faim pour examiner le reflet que lui renvoie la vitre. Cette fois le doute n'est plus permis, il est bel et bien suivi. Qu'on le suive en ce moment n'a en soit plus aucune importance. Le mal est fait, on l'a vu entrer chez Molay. Et demain Darousse le saura.

 

Il en est malade, Albert, à ce point qu'il décide de ne pas rentrer de suite. Il est 20 heures 30, le voici dehors, boulevard de l'Hôpital, il entre dans un bistrot, s'assoit et commande un demi, appelle sa femme, lui dit de ne pas l'attendre pour dîner.

 

"Mais après tout, que peut-on me reprocher ? Je suis quand même libre de faire ce que je veux après mes heures de travail ! Si on m'interroge là-dessus, je dirais que ça ne les regarde pas. Je n'ai pas à me justifier..."

 

Bref, il gamberge.

 

"Si seulement je pouvais parler à quelqu'un..."

 

Le doux visage de Sonia apparaît alors dans son esprit.

 

"Sonia ! Merveilleuse Sonia ! Tout cela à cause d'elle ! Pourquoi avoir accepté le service qu'elle lui demandait, alors qu'il ne la connaissait que depuis trois jours ? Il avait voulu jouer au plus fin, avait négligé les dangers, avait joué de malchance. Et tout ça pour rien ! Son emploi était désormais en jeu, on ne le renverrait peut-être pas, mais on pouvait le muter on ne sait où de façon humiliante. En attendant, il fallait qu'il se tienne tranquille, il ne téléphonerait donc pas à Gina Molay demain matin. Quant à Sonia il lui avouerait son échec, comment allait-elle prendre ça ? Il verrait bien, au pire il la perdrait, ce serait dur mais contrairement à ce que dit la chanson "chagrin d'amour ne dure pas toute la vie".

 

Il décide de lui téléphoner. Ça ne répond pas.

 

Sonia est en ce moment au restaurant avec un bon client pour lequel elle n'est pas passée par les services de l'agence. Le client l'a bookée pour la nuit, après le restaurant ce sera donc la partie de jambes en l'air, puis dodo et rebelote le lendemain matin. Pour l'instant elle s'emmerde, le mec lui parle politique et économie et ça ne l'intéresse absolument pas. Ses tentatives pour réorienter la conversation n'aboutissent pas. Que voulez-vous, tous les métiers ont leurs inconvénients !

 

Elle a posé son portable à côté de son assiette, il est en mode silencieux, le numéro d'Albert s'affiche, elle l'ignore.

 

Albert laisse passer dix minutes et refait une tentative de nouveau infructueuse. Il laisse donc un message, règle sa consommation et décide de rentrer à pied jusqu'à son domicile, près des Gobelins.

 

Le portable de Sonia annonce un message d'Albert. Elle le consultera plus tard.

 

Il est 21 heures passées, Albert est rentré chez lui, il refuse le reste de spaghettis bolognaise que lui propose son épouse, il n'a pas faim.

 

- Humm, toi, tu as des soucis.

- Je me suis engueulé avec Darousse, c'était assez violent.

- Y'aura des conséquences ?

- J'espère que non !

- Tu verras bien ! Ça ne sert à rien d'angoisser !

- T'as raison, ça ne sert à rien.

 

Il s'assoit sur le canapé aux côtés de son épouse et se met à regarder une émission à la con à la télévision, tout en ayant l'esprit ailleurs.

 

Sonia profite du fait que son client soit descendu aux toilettes pour prendre connaissance de ses messages :

 

"Bonjour Sonia, j'essayais de te joindre pour avoir des nouvelles de ta maman, je pense bien à toi. Je voulais te dire aussi, pour le petit service que tu m'as demandé, c'est malheureusement très compromis, je me suis fait repérer bêtement et on me suit dans la rue. Je suis donc obligé de laisser tomber. C'est con, parce que j'étais sur le point d'apprendre des trucs super intéressants. Je t'embrasse très fort, bon courage."

 

"Merde !"

 

Pour elle cette situation peut devenir catastrophique. Juliette lui reprochera d'avoir mal géré la situation. Si elle la vire, elle n'a pas assez de clients "hors agence" pour s'en sortir convenablement. Le client remonte.

 

- A mon tour ! Dit-elle en descendant aux toilettes.

 

- Allo, Juliette ! On a un problème...

 

Elle lui raconte.

 

- Prend un taxi et viens chez moi, on va prévenir mon client

- Peux pas, je suis au restau avec mon oncle qui est monté à Paris.

- Débrouille-toi !

- Mon oncle a 87 ans, je ne peux pas le laisser comme ça !

- Tu fais chier ! Je te rappelle.

 

"Son oncle de 87 ans ! Tu parles !"

 

Juliette est furieuse. Si cette affaire échoue, c'est un coup à remettre en cause les relations entre l'agence et Olivier Carette. Or ce dernier est son plus gros client, elle l'approvisionne régulièrement en escort-girls de luxe pour agrémenter et pimenter les réunions commerciales de sa boite. Il n'est pas question qu'elle perde cette manne à cause de l'incompétence de cette pétasse de Sonia.

 

- Allo, Olivier, c'est Juliette, je sais qu'il est tard mais... (Elle raconte à son tour ce qu'elle sait)

- Merde ! Faut agir vite avant qu'ils le virent, elle est où Sonia ?

- Au restaurant ! Soi-disant avec son oncle.

- Je l'appelle !

- Il n'est pas certain qu'elle vous réponde !

- Et à vous, elle répondra ?

- Oui !

- Alors demandez-lui de me rappeler d'urgence.

 

Sonia est toujours dans les toilettes, pendant qu'elle y est autant profiter des commodités. Elle attend donc que la cabine se libère et prend connaissance d'un texto envoyé par Juliette.

 

"Apelle immédiatement Olivier à ce numéro… et quand je dis immédiatement c'est immédiatement."

 

Quand faut y aller, faut y aller !

 

- Sonia ! Vous êtes où en ce moment ?

- Au restaurant !

- Mais où ?

- Mais pourquoi…

- Je vous en prie, il faut que je vous rejoigne d'urgence. Vous allez téléphoner devant moi à Albert Leberger, ça vous prendra dix minutes, je trouverai un prétexte pour vous faire sortir un moment.

- Je suis "au pied de cochon"…

- OK, ce n'est pas très loin, je suis là dans un quart d'heure, débrouillez-vous pour y être encore.

- Bon, d'accord.

- Vous êtes avec qui ?

- M'enfin…

- C'est important, c'est pour le petit scénario qui vous fera sortir du restaurant.

- Un ami ! Je l'appelle mon oncle, mais c'est un ami

- Est-ce qu'il connait votre nom de famille ?

- Non !

- Sûre !

- Certaine

- Ça tombe bien, moi non plus ! A tout de suite.

 

Elle remonte, se demandant comment Olivier va gérer, ça. C'est qu'elle n'a pas envie de perdre son client ! Et d'ailleurs il était inquiet le client.

 

- Je commençais à me demander s'il vous était arrivé quelque chose.

- Non, il avait juste un peu d'affluence, y'a des bonnes femmes, on se demande ce qu'elles foutent enfermées dans une cabine.

- Elles se tripotent peut-être !

 

Sonia fait semblant d'être très amusée par cette réplique.

 

Il est 21 heures 40, Olivier rentre dans le restaurant, repère Sonia et se dirige vers sa table.

 

- Ah ! Mademoiselle Sanders ! J'essaie de vous joindre depuis tout à l'heure, heureusement que vous aviez signalé à la gardienne où vous étiez…

 

"La gardienne ! Est-ce que ce con se rend compte que cette "trouvaille" est complètement tordue ?"

 

- Qu'est-ce qui se passe ! Balbutie Sonia.

- C'est au sujet de votre mère, elle s'est encore échappée de la maison de retraite…

- Encore ! Répète Sonia, entrant dans le jeu.

- Oui, nous l'avons retrouvée, mais elle a commis quelques bêtises, il faut absolument que vous nous signiez un avenant limitant ses libertés de mouvement… Oh ! Mais je suis désolé, Monsieur, ce sont des affaires privées, voyez-vous un inconvénient à ce que je vous soustraie mademoiselle le temps que je lui fasse signer un imprimé qui est dans ma voiture, c'est juste l'affaire de dix minutes, pas plus.

- Non bien sûr, faites ! Répond le client complètement largué, mais que pouvait-il répondre d'autre ?

 

- Je suis désolée, Jean-Marc, je reviens de suite.

- Je vous en prie, prenez votre temps, je vais demander la carte des desserts.

- Venez Madame Sanders, laissez votre sac, mais prenez votre portable on ne sait jamais ! Reprend Olivier.

 

Olivier indique à Sonia que sa voiture est à cinquante mètres et demande à écouter le message d'Albert.

 

- Je suppose que votre mère va très bien ?

- Oui, merci !

- OK ! On n'a pas beaucoup de temps, précisa Olivier une fois installé dans son véhicule, vous allez l'appeler en branchant le haut-parleur, je vous donnerai des instructions en écrivant sur ce bloc. Vous ferez comme si la communication était difficile, n'hésitez pas à le faire répéter.

- Oui !

- Commencez par le remercier de son coup de fil, dites que votre mère va mieux et que vous allez rentrer bientôt et compatissez pour ses ennuis au boulot… Je compte sur vous. Tenez, voici une enveloppe pour le service, allez-y.

 

Sonia jeta un coup d'œil dans l'enveloppe, c'était bien payé pour un coup de fil.

 

Le portable d'Albert sonna dans la poche de son pantalon. Il reconnut le numéro de Sonia.

 

- Qu'est-ce qu'il me veut cet emmerdeur ? Dit-il assez fort pour que sa femme entende bien, puis il se dirigea vers la cuisine.

 

- Allo ! Albert mon chéri ! J'ai bien eu ton message, ça m'a touchée tu sais. Ma mère a l'air d'aller mieux, je suis super contente, je vais pouvoir rentrer bientôt…

- Quand ?

 

Olivier traça un point d'interrogation sur son bloc.

 

- Je ne sais pas encore, faut que je règle des trucs avec ma sœur. Mais dis-moi, tu me parle d'ennuis à ton travail, j'espère que tu n'as pas pris des risques inutiles.

- Mes activités étaient tracées, je ne le savais pas, je me suis fait repérer et on me suit dans la rue, je ne sais pas du tout ce que ça va donner.

 

Sonia jette un coup d'œil sur le bloc d'Olivier

 

"Faite répéter"

 

- Je n'ai pas bien entendu…

 

Albert répète, Olivier écrit.

 

- Ça leur sert à rien de te suivre, ne t'inquiètes pas pour ça !

- Ben si justement…

 

Et Albert raconte brièvement, comment il en est venu à se déplacer chez Gérard Molay, la proposition de sa femme et la découverte de sa filature…

 

- Coupez ! Fais signe Olivier.

- Allo, allo, tu m'entends,

 

Elle coupe.

 

- Merde ! Comment trouver un plan en cinq minutes ? Voyons, il faut le persuader de retourner chez cette nana, casser la filature, leur donner une fausse piste. Tout ça. (Il s'énerve trace des flèches sur son bloc.) Bon on va essayer un truc, voilà ce que vous allez lui proposer….

 

- Allo ! Albert, on a été coupés ! Dis, j'ai une idée, le mec qui te suit, on va le mettre sur une fausse piste et on ne pourra plus rien te reprocher. Est-ce que tu peux prendre une journée de vacances demain ?

 

"Après-demain" rectifie Olivier sur son bloc"

 

- Après-demain, pas demain.

- Oui !

- Alors écoute-moi bien... (Elle lui expliqua le plan)

- Ça me parait bien tordu.

- Justement, c'est pour ça que ça va marcher.

- Je ne suis pas trop convaincu.

- Essaye ! (elle jette un coup d'œil sur le bloc d'Olivier) Et le mercredi soir j'aurai une grosse surprise pour toi !

- Une surprise ?

- Tu ne devines pas ?

- Je vais m'arranger pour rentrer en fin d'après-midi, tu peux déjà réserver l'hôtel.

 

Du coup Albert abandonne toute hésitation, il revient près de sa femme, joyeux comme un pinson.

 

- J'ai un petit creux, je vais me faire réchauffer les spaghettis bolognaise.

 

Sonia ne s'est absentée que vingt minutes. Elle retrouve son client.

 

- Bon, c'est réglé, je suis désolée, des problèmes familiaux dont je ne préfère pas parler.

- Je comprends très bien, rassurez-vous. Euh, je peux vous poser une question indiscrète ?

- Essayez !

- Comment votre gardienne pouvait savoir...

- Où j'étais ? Je lui ai envoyé un texto.

- Je crains de ne pas comprendre.

- Je fais un métier qui peut être dangereux, c'est une simple précaution.

- Vous allez faire la même chose pour l'hôtel ?

 

"En voilà une question à la con !"

 

- Bien sûr que non, cher Monsieur. Franchement, aller donner une adresse d'hôtel à ma gardienne, ça ne me serait jamais venu à l'idée. Bon ils ont quoi comme dessert ?

 

Le client n'est pas sûr d'avoir tout compris, mais n'insiste pas.

 

- Une omelette norvégienne, ça vous dirait ? Répond-il simplement.

- Allez !

 

Suite du Flash-back - Mardi 26 février

 

"Extrait du rapport de filature

 

Avons suivi Albert Leberger en taxi jusqu'au domicile de Monsieur et Madame Gérard Molay à Vélizy. Il est y resté de 19 h 30 à 19 45. RAS ensuite."

 

Darousse étouffa un juron et contacta Marchetti, le directeur-adjoint et véritable patron de l'entreprise…

 

- On le vire ?

- Ne soyez pas impulsif, Darousse, on va effectivement s'en débarrasser, ne serait-ce que par principe, mais avant il nous faut savoir à qui sont destinées les informations que recherche Leberger. Tenez-moi au courant dès que vous aurez du nouveau.

 

Darousse ne répondit pas et se montrait visiblement déçu de la position trop attentiste de son supérieur hiérarchique.

 

- Que craignez-vous, Darousse ? Reprit Marchetti. Nous ne sommes pas vulnérables, nous n'avons pas de "secrets de fabrications", les factures qu'il a copiées n'apprendront rien à personne. Quant à Molay, à part colporter des conneries invérifiables, que voulez-vous qu'il raconte ?

- Oui, bien sûr, vu comme ça vous avez raison, Monsieur Marchetti.

- Bien sûr que j'ai raison !

 

Sauf que Darousse ne partageait pas du tout le point de vue de son supérieur hiérarchique...

 

A 9 h 30 Darousse est informé qu'Albert Leberger a posé une journée de vacances pour le lendemain.

 

"Ça veut sans doute dire que c'est demain qu'il va livrer ses renseignements, mais ça veut dire aussi que Molay a peut-être parlé. Et il a dit quoi ?"

 

Il décide alors de se déplacer chez les Molay.

 

A 10 heures, Albert joint Gina Molay sur son téléphone portable :

 

- Bonjour, je vous rappelle comme prévu.

- Il faut qu'on se voit, je vous dirai un petit truc qui devrait vous intéresser, quelle heure vous arrange ?

- Après le boulot...

- Non, non, mon mari doit rester en dehors de tout ça.

- Demain je serais libre à partir de midi.

- Demain, c'est mercredi, mais cette semaine on n'a pas les gosses, je vous retrouve à Paris ?

- A midi, place Saint-Michel, devant la fontaine, on mangera ensemble si vous voulez ?

- D'accord.

 

Il est presque onze heures. Un inconnu sonne au domicile des Molay, Gina va ouvrir.

 

- Darousse, responsable de la sécurité chez Choser & Ruppert, je peux vous voir cinq minutes ?

- Je vous écoute ! Répond Gina sur ses gardes.

- Vous ne me faites pas entrer ?

- Non !

- J'ai des choses à vous dire et je ne peux pas vous les dire sur le pas de la porte.

 

Gina le fait entrer en soupirant. Darousse s'affale d'autorité dans un fauteuil.

 

- Je ne vous ai pas autorisé à vous assoir !

- Je me passerai de votre autorisation. Je vais faire vite. Hier à 19 h 30, un individu répondant au nom d'Albert Leberger, mais cachant peut-être son identité, s'est présenté à votre domicile. Je tiens absolument à savoir l'objet de cette visite.

- C'est tout ?

- Ce sera tout, oui !

- Vous êtes de la police ?

- Je vous ai dit qui j'étais.

- Alors sortez, je n'ai rien à vous dire !

- Je ne sortirai pas d'ici avant de savoir ce que ton mari a raconté à Leberger ! T'as compris conasse ? Hurle Darousse qui devient vulgaire.

 

Et il accompagne sa réplique d'une gifle magistrale qui fait tomber Gina. Le chien dissimulé derrière un fauteuil et qui jusqu'ici dormait d'un œil, se jette sur lui, rapide comme l'éclair et le renverse à son tour. Il se débat par réflexe et se fait mordre au bras. Les dents parviennent à blesser la chair malgré la veste et la parka. Il hurle tandis que Gina se relève.

 

- Couché Brutus ! Et vous, dégagez de chez moi ! Et ne vous avisez pas à revenir.

- Il m'a mordu, je vais porter plainte !

- C'est ça, porte plainte, connard !

- Mais je saigne !

- Moi aussi, tous les mois ! Allez dehors !

 

Et tandis que Darousse, humilié s'enfuit, Gina choquée et incrédule se pose dans un fauteuil. La main a été très lourde, elle à la moitié du visage tuméfiée et une sacrée migraine.

 

Darousse achète de quoi se faire un pansement dans une pharmacie, il se rachète aussi une parka, une veste et une chemise. Il a horreur de l'échec et cherche un plan de substitution mais s'aperçoit assez vite qu'il est incapable de réfléchir, l'image de l'attaque du chien lui revenant sans cesse de manière obsessionnelle.

 

"Et si elle porte plainte, cette pétasse ?"

 

Il lui faut un alibi, une fois au bureau, il appelle Evelyne Roche, la chef comptable.

 

- A onze heures tu faisais quoi ?

- Je bossais dans mon bureau pourquoi ?

- Je t'expliquerai. J'ai besoin d'un alibi. Tu n'as vu personne entre onze heures et midi ?

- Non, je suis en plein dans les prévisions budgétaires.

- Alors si on te demande, on était tous les deux dans ton bureau disons de 10 h 30 à 11 h 30 et on a travaillé sur la masse salariale.

- Pas de soucis !

 

A midi, Albert se rend comme il en a l'habitude "chez Marcel", le petit bistrot du coin dont il préfère l'ambiance et les plats à ceux du restaurant inter-entreprises. Il y possède sa place, la table 4. Un type rentre et s'installe à la table juste derrière lui.

 

"Mon ange gardien, le même qu'hier !"

 

Le plan peut se mettre en place, il a programmé l'alarme de son téléphone pour midi et quart.

 

A l'heure dite l'appareil sonne, Albert n'a plus qu'à mimer comme convenu une conversation téléphonique.

 

- Allo, je ne vous entends pas bien, essayez de parler plus fort (il hausse lui-même le son de sa voix). Oui demain, j'ai pris une journée de congé, allo, allo, vous pouvez répéter... Oui tout tient sur une clé USB. Dans le musée, oui, je connais le musée d'Orsay... un peu plus tôt, ça m'arrangerait... 10 heures c'est bon... Comment je fais pour vous reconnaître ? Ah d'accord ! D'accord... Pas de soucis.

 

Derrière, Starsky boit du petit lait, il se hâte de retranscrire tout sur ça sur un carnet puis descend aux toilettes en informer son patron par téléphone.

 

La sonnerie du téléphone de Darousse retentit, il sort de sa torpeur et décroche.

 

- Allo, c'est Remiremont, on vient de surprendre une conversation téléphonique de Leberger, il serait en vacances demain. Il doit remettre une clé USB demain matin à 10 heures à une personne qu'il ne connait manifestement pas…

- Bravo !

- J'attends vos instructions !

- Vous laissez la transaction se dérouler, mais essayez de la photographier. Après nous voulons deux choses : récupérer cette clé, et savoir pour qui travaille ce mystérieux contact. Employez tous les moyens nécessaires.

- Pas de soucis !

 

Il raccroche, heureux comme un pape. Il téléphone à Marchetti, le directeur-adjoint de l'entreprise sur son portable privé. Ce dernier le félicite.

 

- Préparez une lettre de révocation pour faute grave, elle lui sera communiquée jeudi dès son arrivée. Mercredi je veux que son bureau soit mis sous scellés. Nous l'aurons quand, cette clé USB ?

- Mercredi midi, je pense.

- Donc réunion demain à 14 heures avec le service juridique, nous engagerons des plaintes contre Leberger, contre son contact et contre les gens pour qui il travaille. Je vous laisse organiser tout ça !

- Bien patron ! Euh… et Gérard Molay ?

- Quoi, Gérard Molay ? Il est dans le coup, finalement ?

- Je ne suis pas sûr.

- Eh bien, on avisera quand on sera sûr !

 

Il n'a pas la pêche, Darousse, pas vraiment ! Il aurait pourtant dû être content, mais il n'arrive pas à se débarrasser de cette image du chien…

 

Remiremont, le patron du cabinet de détective privé se demande comment il va gérer ça ! Darousse lui a demandé de mettre le paquet et il en paiera le prix. Certes, mais ses moyens humains sont limités, il a d'autres affaires en cours, d'autres clients.

 

Il a donc demandé à "Starsky" de rentrer, la filature de Leberger devenant désormais inutile, puis un peu plus tard il organise un rapide briefing avec trois de ses collaborateurs.

 

- Vous deux, vous vous pointerez demain un peu avant onze heures au musée d'Orsay, vous prenez quelques photos de la rencontre, vous vous débrouillez pour récupérer la clé USB et vous rentrez, je vous veux ici avant midi...

- Pourquoi deux personnes sur ce coup ?

- Pour doubler les chances de réussite et pour parer à toute éventualité. Je ne veux pas que ça foire ! Martela-t-il. N'hésitez pas à employer la provocation et si vous vous dévoilez ce n'est pas grave, au contraire, une fois la clé récupérée, la personne ne pourra pas soupçonner qu'on est en train de la suivre.

- C'est trop génial, chef ! S'extasia Starsky.

- Toi Tanya, tu files la personne en question, et tu nous préviens au fur et à mesure que tu auras trouvé des choses, on avisera selon ce que tu nous diras...

 

A 15 heures, Albert reçoit un coup de fil de Gina, sa voix est devenue étonnamment calme.

 

- Personne ne vous écoute ?

- Non, je suis dans mon bureau.

- J'ai eu la visite du dénommé Darousse, le DRH de votre boite, il savait que vous étiez passé à la maison. Il voulait savoir si on vous avait renseigné, je l'ai foutu à la porte. Mais prenez garde à vous, on vous surveille.

 

Le fait de savoir qu'il était surveillé n'avait rien d'un scoop. En revanche le fait que Darousse se soit déplacé signifiait qu'il tenait une bonne piste.

 

- Merci de m'avoir prévenu ! Euh, on se voit toujours demain ?

- Et comment ! Mais veillez à semer les gens qui vous surveillent.

 

A 19 heures 30, Gérard Molay rentre chez lui.

 

- Ça va chérie, ta petite journée s'est bien passée ? Lui demande-t-il, sans même lui lancer un regard.

- Non pas du tout, Darousse est venu me faire chier, il voulait savoir ce qu'on avait raconté au mec qui est passé hier soir.

- Quoi ?

- Il m'a giflée !

- Non ?

- Ben si, ça se voit non ? Et si le chien n'était pas intervenu, je crois que j'étais partie pour passer un sale moment !

- Le salaud !

- Oui comme tu dis ! Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Qu'est-ce que je vais faire ? Je sais pas !

- On vient gifler et menacer ta femme et toi tu ne sais pas quoi faire ?

- Ben, non ! Je devrais faire quoi d'après toi ? Soupire-t-il.

 

Gina poussa un grand soupir de lassitude.

 

- Quelle connerie tu as fait quand tu as accepté leur fric…

- On a bien été contents de le trouver ! Je n'arrête pas de te le répéter !

- Il fallait les affronter, refuser toutes négociations avec eux, chercher à en savoir plus, je sais pas moi, se bouger !

- Tu dis n'importe quoi ! Et on a déjà eu cette discussion cent fois !

- O.K rappelle cet Albert Machin et balance-lui tout ce que tu sais. Il va ébruiter l'affaire et les autres arrêterons leurs conneries, c'est la seule façon d'avoir la paix.

- Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis !

- Les salauds, il faut les affronter, ne pas courber l'échine devant eux… sinon ils reviennent toujours t'écraser.

- Bon, tu te calmes un peu là…

- Finalement ne t'as pas de couilles au cul ! Tu n'en as jamais eu ! Tu crois avoir des couilles, ce ne sont que des roudoudous.

- Tu commences à m'emmerder !

- Et en plus je t'emmerde, ben, je ne vais pas t'emmerder plus longtemps !

 

Elle enfile son manteau et ses chaussures devant son mari incrédule, s'empare d'une valise préalablement préparée et prend le chemin de la porte.

 

- Tu vas où ?

- Si on te demande, tu diras que tu n'en sais rien.

 

Après le repas pris avec son épouse, Albert s'était réservé une séance de travaux pratiques.

 

Il rechercha sur Internet une actrice X française retirée du circuit, puis sélectionna une quarantaine de photos dans des positions très explicites.

 Chanette20d1.jpg

La fille avait une très belle poitrine et suçait une bite avec une expression de bonheur qui faisait plaisir à regarder. Quant à cette bite, Albert la trouvait très belle, bien droite avec un joli gland très brillant, ce n'était pas la première fois qu'il fantasmait sur les sexes des hommes, ça le prenait de temps en temps. Il se toucha la braguette, fit monter légèrement son sexe, se pinça un petit peu les tétons par-dessus sa chemise, puis décida de se débraguetter et se masturba rapidement en fermant les yeux. Dans ses fantasmes se mélangeaient les images de l'actrice X, de Sonia et de cette jolie bite. Son épouse qui avait besoin de passer par là, tomba en arrêt devant ce spectacle. Elle s'en amusa quelques instants et repartit sans qu'Albert ne la vit et avant qu'il ne jouisse dans un kleenex...

 

A l'aide d'un logiciel de traitement d'image, Albert recadra chaque photo de façon à couper le visage de la femme et de ses partenaires. Puis il les fit pivoter de 10° sur la gauche, en inversa les sens, modifia la lumière et les contrastes. Enfin il les renomma et effaça les métadonnées. Puis il plaça tout ça sur une clé USB toute neuve.

 

La gueule que ferait Darousse et ses sbires en découvrant que l'objet de leur filature était un fichier porno ! Il en éclata de rire.

 

Suite du Flash-back - Mercredi 27 février

 

Albert n'a pas dit à sa femme qu'il avait pris une journée de congé. Il part donc à la même heure que d'habitude. Il tente de joindre Sonia qui ne répond pas. Il a du temps à perdre, il hésite entre aller se faire couper les cheveux ou s'offrir un bon petit déjeuner avec des bonnes tartines beurrées et de la confiture. Il prend un autobus un peu au hasard, il adore prendre l'autobus. Il ne voit pas son suiveur, mais il se dit qu'aujourd'hui ce n'est peut-être pas le même qui opère. Arrivé dans le quartier Montparnasse, il aperçoit les sex-shops. Ça lui donne une idée. Il descend, pénètre dans une première boutique, mais elle ne lui convient pas. Dans la seconde un panneau indique "cabines au sous-sol".

 

Parfait, il choisit au hasard un film à projeter et descend.

 

- Cabine 8 ! Lui indique le gérant.

 

Le gars qui le suit va donc être obligé de descendre aussi…

 

Il entre dans la cabine, ne la ferme pas et attend. Personne ne descend derrière lui ! Il attend encore, non ce n'est plus possible, il serait déjà là. Il en conclut que personne ne le suivait.

 

"Ou ils ont lâché l'affaire, ou ils se concentrent pour le rendez-vous de 10 heures"

 

Une des cabines est entrouverte, il a la curiosité de regarder à l'intérieur et découvre avec surprise un homme complétement nu, un petit brun, en train de se faire sucer la bite par un deuxième. Il reste là, tétanisé par ce spectacle inattendu. Et il se met à bander tel un mulet.

 

Celui qui se fait sucer invite d'un signe Albert à venir les rejoindre. La cabine est assez grande pour contenir trois personnes et il entre tel un zombie.

 

Il reste un moment planté, incapable de faire un geste, puis celui qui suçait se redresse brusquement et disparaît sans un mot, Albert se demande ce qu'il fait là, mais est fasciné par la jolie bite bien bandée de l'inconnu qui semble le narguer.

 

- Elle te plait, ma bite ? L'apostrophe le type.

- Elle est belle ! S'entend répondre Albert.

- Touche là !

 

La tête lui tourne, s'en aller ou toucher ? That is the question ! Il regarde derrière lui.

 

- Tu veux fermer la cabine ? C'est comme tu veux, mais moi j'aime bien m'exhiber.

- Comme…. Comme vous voulez…

 

Et en voilà un autre qui se pointe ! Costume gris, petite serviette, lunettes, la cinquantaine, genre cadre en mission et habitué des lieux, il sort sa bite joliment bandée. Sans aucune hésitation le petit brun se la met dans la bouche et commence à la sucer avec application.

 

"Voilà ce que c'est d'hésiter, ce connard a pris ma place !" se surprend à penser Albert.

 

Il réalise alors qu'il était prêt à franchir le pas et que l'occasion va être ratée.

 

- Ne me fais pas jouir ! Dit soudain le cadre à lunettes. Du coup le petit brun abandonne et s'en va ailleurs (où ?).

 

Alors Albert tend sa main vers la bite de l'inconnu et la tripote, la caresse, s'amuse et s'excite de ce contact.

 

- Suce !

 

Comme dans un rêve, il se baisse, l'instant d'après la queue du mec est dans sa bouche. Il aime ce contact, puis réalise que la chose n'est peut-être pas prudente sans capote. Il se relève, va pour partir.

 

- T'étais jamais venu ici ? Demande l'inconnu à lunettes.

- Non, je suis rentré par hasard.

- Y'a parfois de sacrés orgies, ici, le gérant ferme les yeux.

 Chanette20d2.jpg

Et tout en disant ça, le type lui tripote la braguette. Albert se laisse faire. Il se laisse faire aussi quand il défait la fermeture éclair puis quand sa main part à la recherche de son zizi tout raide qu'il finit par déloger de sa cachette. Puis l'homme s'en prend à sa ceinture qu'il dégrafe.

 

- Attends !

- Ben quoi, tu ne veux pas me montrer tes fesses ?

 

Albert se retrouve le pantalon baissé, la bite et les fesses à l'air, il est pris dans un étau, d'un côté sa présence ici lui semble complétement inopportune et il cherche à fuir, d'un autre côté il est excité par la situation.

 

L'autre lui pelote les fesses, les lui écarte et finit par lui introduire un doigt dans le cul.

 

- Tu veux que je t'encule ? Demande l'inconnu.

- Pas aujourd'hui…

- Tu as tort, je suis en forme, ça ne te plairait vraiment pas, ma bonne bite dans ton cul ?

 

Albert regarde de nouveau l'organe du type, et saisi d'une pulsion irrésistible, il se baisse pour la sucer de nouveau, il l'engloutit dans sa bouche, la fait coulisser, s'en régale et il aurait sans doute continué s'il n'avait pas senti un autre bonhomme tenter de forcer son fondement.

 

Du coup il se redresse, jette un regard assassin à l'importun puis sort de la cabine, il est tout débraillé, il se souvient alors qu'on lui a attribué une cabine, la numéro 8, il y retourne et se rhabille correctement. Il bande toujours.

 

Il sort, va pour descendre, repasse devant la cabine, grande ouverte où se tient le cadre à lunettes et sa jolie bite. Le type est en train d'enculer un asiatique qui se pâme de plaisir. La tentation de se débraguetter pour se masturber devant ce spectacle est forte, mais il ne le fait pas, la peur de l'engrenage prenant le dessus.

 

Il quitte le lieu, l'esprit assez confus. Quelques regrets, déjà il aurait dû se masturber, cela l'aurait calmé, et puis il aurait aimé pouvoir rester seul avec ce bel inconnu, peut-être aller plus loin…

 

Il se dit alors qu'il reviendra peut-être assez vite. Il aurait aimé se renseigner sur ce lieu, est-ce que c'est toujours comme ça ou est-ce que cette matinée était exceptionnelle ? Mais les rapports entre les mecs qui fréquentent ce lieu lui semblent bizarres.

 

Et puis il a une autre idée, bien meilleure, quoique plus chère : Quand il se rend chez les dominatrices qu'il a l'habitude de fréquenter, on lui avait plus ou moins déjà proposé d'avoir des rapports avec d'autres hommes, il avait jusqu'ici refusé avec une telle fermeté que ces dames n'insistaient pas. Désormais il serait demandeur !

 

Fin de ce long et nécessaire flash-back.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:40

Chanette 20 - La clé 3

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3 - Didier Remiremont, détective privé

 

Suite du Flash-back - Jeudi 21 février

 

Albert était furieux contre lui-même, il eut été si simple de dire à Sonia qu'il n'avait qu'un accès limité au réseau ne lui permettant pas d'aller fouiller dans les petits secrets de sa boite. Là il s'était mis tout seul au pied du mur. D'un autre côté, s'il trouvait quelque chose, il passerait pour un héros aux yeux de cette fille qu'il avait dans la peau.

 

Il n'avait rien d'urgent à faire ce jour-là, et commença à farfouiller à distance dans l'ordinateur du responsable de la production. Après avoir ouvert une centaine de lettres et plusieurs tableaux sans intérêt, il changea de cible et se mit à ausculter la machine de la chef comptable. Toutes les factures y étaient archivées après avoir été scannées. Il fut alors saisi par l'ampleur de la tâche : il ne connaissait rien aux processus de fabrication et était donc incapable d'effectuer une analyse critique des factures si celles-ci recelaient des anomalies. Evidemment, il pouvait toujours recopier tout ça sur une clé et la refiler à Sonia, ses patrons seraient peut-être capables d'en tirer quelque chose. Alors il copia, c'était si facile.

 

Cela avait été rapide, pourtant cela ne le satisfaisait pas. Si l'analyse des factures ne donnait rien, Sonia n'aurait pas sa promotion. Il faudrait chercher ailleurs mais l'idée ne venait pas. Il décida d'attendre 18 heures, heure à laquelle il avait rendez-vous avec sa dulcinée. Il en parlerait avec elle.

 

Sonia estimait que l'essentiel de cette mission était terminée. Elle n'avait plus qu'à attendre le résultat des investigations d'Albert. Coucher avec lui aujourd'hui, ou même simplement le revoir était pour elle absolument inenvisageable. Comment pourrait-elle maintenant le regarder dans les yeux après une telle honteuse comédie. Elle lui envoya un message :

 

"Contretemps pour ce soir. On se voit demain. Je t'aime !"

 

"Je viens de faire une belle connerie, il va récupérer mon numéro ! Merde de merde et mille fois merde !"

 

Certes, Albert était dépité, mais elle avait écrit "Je t'aime !". N'était-ce pas l'essentiel ?

 

La nuit porte conseil, et peut-être que demain il aurait une idée géniale. Qui sait ?

 

Suite du Flash-back - Vendredi 22 février

 

On ne pense pas toujours aux choses les plus évidentes car, se dit Albert : "Qui dans la hiérarchie de Choser & Ruppert était mieux placé que le responsable de la sécurité pour gérer les petits secrets de la maison ?"

 

Il farfouilla donc à distance dans l'ordinateur du responsable de la sécurité, et fut rapidement intéressé par un petit tableau intitulé simplement "licenciements".

 

Il l'ouvrit. Le tableau était très bien fait, il comprenait la liste - peu importante mais chronologique - des personnes licenciées ou révoquées avec dates, motifs, et un ou plusieurs liens menant aux documents annexés.

 

Albert parcourut la liste rapidement et fut étonné d'y voir figurer le nom de Gérard Molay, l'ancien responsable de la production. En effet le départ de Molay avait fait jaser l'an dernier dans l'entreprise mais pour tout le monde il s'agissait d'une démission et non pas d'un licenciement. Il consulta les pièces annexées, et tomba sur une note qui retint son attention.

 

"Note confidentielle aux cadres de production, copie à ….

 

Dans l'intérêt de la sécurité de l'entreprise, nous avons été contraints de nous séparer à l'amiable de notre collaborateur Gérard Molay. Il est demandé à tous les destinataires de cette note de contester fermement les différentes rumeurs fantaisistes qui commencent à circuler au sujet de ce départ en affirmant de façon claire et définitive et sans commentaire inutiles que l'intéressé a donné sa démission pour raisons personnelles.

 

Par ailleurs, la direction tient à préciser que les allégations circulant dans certaines sphères au sujet de manipulations douteuses au niveau de la chaine de production doivent être considérées comme nulles et non avenues. Prière à ce sujet de se référer aux rapports de contrôles sanitaires des 26 juin et 14 janvier derniers, en libre consultation sur l'intranet aux pages...

 

"Intéressant !" se dit Albert, qui effectivement se souvenait de ces "bruits", "Il y a rarement de fumée sans feu, et puis un contrôleur sanitaire, ça doit pouvoir s'acheter, il suffit d'en payer le prix !"

 

Il recopia la note et le tableau sur sa clé et récupéra également l'adresse de ce Gérard Molay.

 

Philippe Darousse, ancien militaire qui cumulait les fonctions de DRH et de responsable de la sécurité chez Choser & Ruppert était réglé comme du papier à musique. Tous les matins à 9 heures 30, il consultait sur son ordinateur un certain nombre de fichiers log. En fait il faisait de l'espionite, mais n'en avait pas tiré grand-chose jusqu'ici, sinon le fait d'avoir pu faire distribuer blâmes et avertissements à quelques gradés subalternes s'étant un moment égarés sur des sites cochons. Lors de la dernière mission d'audit commandée par l'entreprise, le consultant avait eu un entretien avec Darousse.

 

"Il faut toujours se méfier des gens qui sont responsables de l'informatique, ils se croient incontrôlables, ce sont souvent des feignants, et de plus ils peuvent être dangereux, ils savent tout de l'entreprise. Je vais vous faire cadeau d'un petit utilitaire, chaque matin vous aurez une idée de ce qu'il fabrique."…

 

Et ce matin, le "journal d'administration" indiquait :

 

"09:20 : 8812 a recopié le répertoire "factures" du disque 1029 sur le périphérique K."

 

En clair Albert Leberger a recopié sur une clé USB le répertoire "factures" de la chef comptable à 9 heures 20 !

 

"A quoi joue ce con ? Lui demander ? Bon ce n'est pas une bonne idée, s'il mijote quelque chose, il va continuer… je vais imprimer ce rapport et en parler au patron…"

 

C'est alors que l'imprimante se bloqua en plein travail. Darousse incapable de la réparer appela donc Albert puisque c'était son boulot.

 

Pour ce dernier le dépannage fut facile, un simple bourrage, il dégagea la feuille de papier coincée, en fit une boule et allez donc savoir pourquoi, ne voyant pas la corbeille où la jeter, l'enfouit dans une de ses poches.

 

Darousse attendit qu'Albert soit sorti de son bureau pour relancer l'impression.

 

De nouveau dans son bureau, Albert s'installa pour continuer ses recherches. Cherchant quelque chose dans sa poche, il en sortit la feuille froissée qu'il avait dégagée de l'imprimante de Darousse.

 

Il la défroissa… c'est toujours intéressant de savoir ce que s'amuse à imprimer un responsable de la sécurité.

 

Il n'en crut pas ses yeux ! Darousse l'espionnait ! Il devint tout pâle avant de se ressaisir.

 

"De deux choses l'une : ou bien il est tellement con qu'il a dû prendre ce que j'ai recopié pour un simple travail de routine, ou bien il se doute de quelque chose. Voyons, s'il l'a imprimé ce n'est pas par hasard, mais pourquoi ne m'a-t-il rien dit ? Sans doute veut-il savoir si je vais continuer ? Putain, sur le prochain rapport il y aura l'indication de ce que j'ai fait ce matin !" Me voilà dans de beaux draps…"

 

L'angoisse le prit, si on l'interrogeait sur la raison de ces copies, il faudrait qu'il réponde quelque chose qui tienne la route. Il eut alors une idée : noyer le poisson !

 

Il se mit alors à recopier des tas de fichiers choisis parce qu'apparemment anodins, attendit une heure puis les recopia de nouveau mais cette fois, depuis la clé jusqu'à leurs emplacements d'origine. Ainsi si on le questionnait, il pourrait raconter qu'il avait tout simplement traité une attaque virale.

 

Le midi, il ne mangea pas, et il occupa son après-midi à faire des tâches de routine qui ne parvinrent pas à calmer ses angoisses. Le week-end risquait d'être bien long. Heureusement ce soir, il y aurait Sonia.

 

Darousse était impatient de savoir ce qu'Albert avait fait de sa journée, il n'était pas question qu'il attende lundi matin. Et à 15 heures, il afficha le journal d'administration.

 

Incroyable ! Albert avait recopié plus d'une centaine de fichiers, puis les avait ensuite réinjectés dans leurs ordinateurs respectifs. Cela n'avait apparemment aucun sens. Sauf que le premier fichier concerné était le tableau des licenciements, et ce, bien avant tous les autres.

 

Et ça changeait tout !

 

Pas question pour lui de convoquer Albert, pas avant que le fruit soit mûr, pas avant de savoir ce qu'il mijotait.

 

- Allô, monsieur Remiremont, ici Darousse responsable de la sécurité de chez Choser & Ruppert. Vous vous souvenez de moi ?

- Euh, vous savez nous traitons beaucoup d'affaires...

- C'était l'année dernière, je vous avais demandé de suivre un type que nous venions de virer.

- Ah ! Oui, je me souviens maintenant ! Mentit effrontément Remiremont. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

- J'aimerais que vous me filiez l'un de nos employés... Disons pendant huit jours, y compris ce week-end. C'est notre responsable informatique, je l'ai surpris à fouiner dans nos archives et à recopier des trucs sur des supports personnels. Je veux savoir pour qui il roule ?

- Il est en voiture ?

- Non, vous ne m'avez pas compris, je veux savoir quels sont les gens qui sont derrière lui, il me parait impossible qu'il agisse en free-lance.

- J'avais parfaitement compris, mais je vous demandais si aujourd'hui il était en voiture

- Non à pied ! Pourquoi !

- Ben pour le suivre ! Vous allez me le montrer comment votre bonhomme ?

- Je vais vous expliquer...

 

Remiremont était ravi, l'affaire n'était pas trop compliquée et ne nécessitait que peu de moyens. Par pure curiosité, il rechercha qu'elle était cette précédente affaire qu'évoquait Darousse.

 

Didier Remiremont se voulait moderne, tout était archivé sur l'ordinateur y compris documents et photos qui y étaient scannés et/ou transférés.

 

"Darousse... Darousse : c'est ici, affaire Gérard Molay, Vélizy !"

 

Flash-back dans le flash-back

 

La mémoire lui revint aussitôt. Il rechercha la note de commentaires. Elle ne contenait que quelques mots : "client suffisant, antipathique et chiant". Evidemment il n'avait pas noté le reste.

 

Il s'était à l'époque occupé lui-même de l'affaire. Pendant trois jours, il ne s'était rien passé. Molay allait le matin faire quelques courses, puis ressortait en début d'après-midi, faire une longue promenade avec le chien, il allait vers le lac, se posait sur un banc en faisant des mots fléchés, puis rentrait. La surveillance continuait jusqu'à 21 heures sans qu'il ne se passe rien. Passionnant.

 

Le quatrième jour, Gina Molay sortit de chez elle vers 9 heures. Remiremont se souvint que c'est son sourire qui le fit craquer. Du coup, il s'intéressa au reste, une jolie femme brune aux formes agréables. Il se mit à fantasmer : Pourquoi ne pas aller sonner chez elle cet après-midi quand son mari sera parti faire ses mots fléchés ?

 

Un appel de Darousse sur son portable interrompit sa rêverie.

 

- Je voulais savoir si vous aviez trouvé quelque chose ?

- Non, rien, il se balade, tranquille, peinard !

- Ce n'est pas normal ! Commentât-il d'un ton sec qui agaça le détective.

- Je ne sais pas si c'est normal ou pas, mais c'est comme ça.

- Vous pouvez continuer la surveillance, on se donne deux semaines maxi, ça va ? Vous me faites un forfait ?

- Pas de problème !

- Si vous trouvez quelque chose, vous m'appelez de suite !

- D'accord ! Répondit Remiremont s'efforçant de ne pas soupirer d'exaspération.

- Il y a autre chose, je suis persuadé que si vous ne trouvez rien, c'est qu'il agit autrement !

- C'est à dire ?

- Par téléphone, par internet.

- Oui mais là je ne peux rien faire !

- Allons, Remiremont, je ne vais pas vous apprendre votre métier.

- Dites-moi donc carrément ce que vous avez en tête !

- Un ordinateur ça se pique !

- Vous vous trompez d'adresse, monsieur, je suis détective privé, j'ai une charte à respecter.

- Si c'est une question de prix...

- J'ai dit : "non"

- Vous pourriez sous-traiter !

- Je vais raccrocher Monsieur Darousse.

- Alors, trouvez un moyen d'avoir accès à son ordinateur sans le voler !

- Est-ce qu'au moins vous vous rendez compte du côté aléatoire de la chose, un mail ça s'efface, il peut avoir plusieurs ordis sans compter son Smartphone...

- Je m'en fous, je vous demande de le faire, c'est moi le client après tout !

- Ce sera facturé "hors forfait" !

- Je m'en fous !

- Bien je vais vous faire faxer un devis par ma secrétaire !

- Je n'ai pas fini, Remiremont !

- "Monsieur Remiremont", je préfère.

- Désolé ! Si vous ne trouvez rien de suspect, je veux que vous lui foutiez la trouille de sa vie...

- Pardon ?

- Je vais vous précisez ce qu'il faudra lui dire, vous avez de quoi noter ?

 

Remiremont fut à deux doigts de lui répondre qu'il n'entrait pas dans ses attributions d'aller proférer des menaces physiques ou morales à l'encontre de personnes désignés par ses clients. Mais il s'en abstient. Il venait d'avoir une idée géniale, aussi nota-t-il ce que lui dicta Darousse sur son petit calepin.

 

Quelques nuages obscurcissaient le ciel et Remiremont pria le dieu de la météo afin qu'il fasse beau cet après-midi. Il fallait absolument que Gérard Molay aille faire sa petite promenade.

 

Le temps se leva et à 14 heures Gérard Molay et son chien quittèrent le pavillon. Remiremont ne les suivit pas ce jour-là, il attendit quelques minutes puis sonna à la porte du pavillon.

 

- Daniel Douglas, détective privé, pourrais-je vous parler cinq minutes ?

- C'est à dire, mon mari, n'est pas là…

- Je le sais il est parti promener le chien comme tous les autres jours. Mais c'est à vous que je veux parler. Ce ne sera pas très long.

- Et bien parlez-moi !

- Vous ne me faites pas rentrer ?

- On devient méfiant par les temps qui courent.

- C'est comme vous voulez ! Voilà, je vous disais donc que je suis détective privé, dans notre profession il y a des choses que nous faisons et d'autres que nous ne faisons pas.

 

Gina Molay ouvrait de grands yeux d'incompréhension.

 

- J'ai été engagé par l'ex patron de votre mari. Il est persuadé qu'il va se venger d'avoir été viré de sa boite. Dans un premier temps il m'a demandé de le suivre afin de savoir quel genre de vengeance il préparait.

- C'est complétement dingue ça !

- Comme vous dites ! Mais ce n'est pas cela le pire…

- Bon, entrez cinq minutes.

 

Gina le fit assoir dans un fauteuil du salon.

 

- Il y a des choses qu'on me demande faire, mais qui ne me plaisent pas trop, alors je les fais ou je ne les fais pas, ça dépend d'un tas de trucs…

- Vous ne pourriez pas être un peu plus clair ?

- On m'a demandé par exemple de fouiller dans votre ordinateur…

- Et vous pensez vous y prendre comment ?

- Aucune idée, je dirais que je n'ai rien trouvé, il n'ira pas vérifier !

- Vous me parliez de quelque chose de pire…

- Darousse m'a demandé, je cite ses paroles, de flanquer à votre mari, la trouille de sa vie, cela afin d'étouffer dans l'œuf toute velléité de vengeance. Il a été très loin, il voulait que je dise à Monsieur Molay que s'il passait outre les menaces, non seulement son intégrité physique serait menacée, mais qu'on pourrait s'en prendre à vous, à votre famille, à votre maison, votre voiture, votre chien…

- Comment soit-il que j'ai un chien ?

- J'n'en sais rien !

- Et donc vous n'allez pas le faire !

- Non !

- Et vous vouliez me prévenir, c'est ça ?

- C'est exactement ça !

- C'est assez habile votre truc, les menaces restent sans qu'il y a eu de violence.

- Ce ne sont pas MES menaces, chère madame !

- Dans ce cas, je suppose que dois vous remercier de votre attitude, même si je présume que vous faites ça parce que ça vous arrange !

- Bien sûr que ça m'arrange ! Ma surveillance devait continuer pendant 15 jours, je la laisse tomber aujourd'hui, j'enverrai des rapports bidons à mon client. Mais je me permettrai de vous téléphoner avant pour ne pas qu'on se coupe !

- D'accord ! Répondit-elle dubitative.

 

Remiremont avait fantasmé sur une suite éventuelle qu'il ne voyait pas venir… Elle aurait pu par exemple le remercier de son attitude en couchant avec lui… Mais les rêves ont une fin, il s'apprêta à prendre congé.

 

- Je vous offre un café ?

- Ah ! Volontiers !

 

Gina s'en alla dans la cuisine et poussa un juron.

 

- Un problème ?, S'inquiéta Remiremont

- Non c'est pas grave, mais je me suis toute dégueulassée, je reviens, je vais changer mon tee-shirt.

 

Il ne la vit de face que lorsqu'elle revint avec le café, elle avait effectivement changé de tee-shirt, et celui-ci était outrageusement décolleté.

 

Un signe, ce ne pouvait être qu'un signe. Notre société fonctionne par codes. On ne dit pas "Venez donc me sauter !" On envoie un code et on ne passera à la suite que si le destinataire suit. Alors évidemment Remiremont à les yeux rivés sur ce décolleté !

 

- J'aurais pu mettre quelque chose de plus discret, mais j'ai pris le premier qui venait, je ne vais pas foutre en l'air toute l'armoire !

- Il vous va très bien ! Balbutia Didier.

- Oui, alors qu'est-ce qu'on disait ? Ah vous voulez peut-être du sucre ?

- Non, pas pour moi !

 

Gina attendait un signe de l'homme, mais ça ne venait pas. Elle décida donc d'en remettre une couche.

 

- Je regardais l'autre jour un vieux film avec Ugo Tognazzi quand il était plus jeune, c'est fou ce que vous lui ressemblez !

 

Remiremont n'en pouvait plus et se mit à bander. Il devait passer à l'initiative, si ça ratait, il s'en sortirait avec une bonne baffe, ce ne serait pas la première…

 

- Vous avez comme une poussière sur votre tee-shirt !

- Ah ? Tiens donc ! Et je suppose que vous espérez que je vous invite à l'enlever.

- Ma foi…

- Alors d'accord enlevez la, mais sans me toucher les seins.

- Je crains que ce soit impossible ! répondit Didier dépité.

- Alors essayez, si vous me touchez le sein, je ne vous en voudrais pas !

 

Remiremont se leva, enleva une poussière imaginaire sur la partie inférieure du sein gauche, puis resta planté là, comme une andouille.

 

- Il y a une autre… là ! Dit-elle en se pinçant le téton à travers le tee-shirt.

 

Cette fois l'invitation était claire, il lui pinça le téton offert, puis elle l'entraina rapidement dans la chambre où ils se déshabillèrent à toute vitesse.

 

- Tu as une belle bite ! Lui fit-elle remarquer.

 

Didier ne répondit que d'un sourire mais fut flatté dans son ego masculin. Il n'en revenait pas d'avoir la chance d'avoir devant lui cette femme magnifique aux formes parfaitement appétissantes. Gina s'approcha de lui, s'empara de sa bite qu'elle branla doucement.

 

- J'adore sucer les belles queues ! Pas toi ?

- Moi ? Ah ben non, je ne suce pas des queues, je suis hétéro ! Se défendit-il.

- Et alors, on peut être hétéro et sucer des bites !

 

Didier ne trouva rien d'intelligent à répondre.

 

- Moi aussi je suis hétéro, ça ne m'a pas empêchée de m'envoyer quelques nanas.

- C'est pas pareil !

- Et pourquoi ce ne serait pas pareil ? Pour un mec, deux nanas qui se tripotent : c'est un fantasme érotique, deux mecs qui se tripotent, c'est limite anormal.

- J'ai pas dit ça !

- Tu sais, une fois, je suis allée dans une boite échangiste...

- Avec ton mari ?

- Non pas avec mon mari ! Il y avait deux mecs qui se faisaient des trucs entre eux devant leurs femmes, un attroupement s'est formé, ça m'a fascinée et terriblement excitée !

- Ils faisaient quoi ?

- Un soixante-neuf ! Après je n'ai pas vu la suite, ils ont été s'enfermer dans une cabine avec leurs nanas.

- Ils se sont peut-être enculés ! Commenta Didier que cette évocation troublait bien davantage qu'il ne le laissait paraitre.

- Sans doute ! Mais je n'ai jamais eu d'autres occasions comme celle-ci.

- On dirait que vous le regrettez ?

- Un peu ! J'ai un mari que j'adore, mais pour ce qui est du sexe, son manque de curiosité est abyssal. Mais c'est normal, remarquez bien !

- Normal ?

- Oui, j'ai eu l'occasion de coucher avec pas mal de mecs, j'ai remarqué que les mecs puissants, sexuellement parlant, n'ont généralement aucune curiosité sexuelle. Ils liment, ils tiennent le rythme et ils sont contents avec ça, ils aiment les pipes parce que ça fait partie de la procédure - et encore pas tous - , mais les autres préliminaires les emmerdent et ils considèrent les petites fantaisies un peu déviantes comme des trucs de détraqués. En fait ils ne comprennent pas que d'autres ont des besoins qui ne sont pas les leurs.

- Nous voilà en pleine philosophie… Mais ce n'est pas idiot.

- Tu aimes ça, qu'on te fasse des pipes, toi ?

- J'adore !

- Je vais t'en faire une quatre étoiles !

 Chanette20c1.jpg

C'est qu'elle était douée, la Gina, sa langue virevoltait à une vitesse incroyable sur le gland du détective privé qui s'abandonnait complétement. Bientôt une goutte perla sur le méat. Gina en ressentit le goût salé et cessa sa fellation.

 

- T'as des capotes ?

- Heu… Non…

- Alors on baise pas ! J'en ai pas non plus. T'es en voiture ?

- Oui, elle est garée pas très loin !

- File à la gare, en voiture tu en as pour cinq minutes aller-retour, il y a une pharmacie.

- OK, je fonce !

 

C'est ce qu'il fit, tout en se demandant si cette interruption n'allait pas tout casser.

 

Elle s'était revêtue d'un peignoir pour lui ouvrir mais s'en débarrassa aussitôt, et c'est complétement nue qu'elle le précéda dans la chambre, où Didier ne tarda pas rebander fort correctement sous les coups de langue de cette très belle femme.

 

Gina s'assit sur le bord du lit et croisa les jambes. Didier ne compris pas ce geste qui lui cachait le minou de la belle. Elle tendit son pied gauche, impeccable avec ses ongles vernis d'un joli rouge.

 

- Tu aimes mes pieds ?

- Oui, ils sont très jolis ! Répondit Didier dont ce n'était absolument pas le truc mais qui pour rien au monde ne souhaitait contrarier sa partenaire.

- Embrasse-les

 

Il commença par faire de chastes bisous sur le plat du pied mais Gina le recadra.

 

- Non lèche mes orteils !

 

Didier n'était pas fétichiste du pied, mais avait quelques fantasmes de soumission, du coup il exécuta l'ordre avec une évidente bonne volonté.

 

- Suce bien le gros orteil, mets le bien dans ta bouche.

- Hummpf, humpf

- Suce-le comme si c'était une petite bite.

 

"Décidemment, c'est son obsession" se dit Didier, mais l'image suggérée s'imprima dans son cerveau et le troubla profondément. Après avoir bien léché et sucé cet orteil, il se recula un peu et bredouilla :

 

- Tu veux que je fasse pareil avec l'autre pied ?

- Mais bien sûr, cher ami…

 

Cinq minutes plus tard, Gina se coucha sur le dos, jambes écartées et porta sa main à sa chatte.

 

- Viens me lécher !

 

Didier ne se le fit pas dire deux fois, il adorait le parfum et le goût des sexes féminins. Il commença à lécher cette chatte légèrement humide dont l'odeur l'intriguait.

 

- Quand tu es parti aux capotes, j'ai été pisser, et je ne me suis pas essuyée. J'espère que tu apprécies ?

- J'adore ! Balbutia-t-il.

- T'aimerais que j'essaie de t'en faire encore une petite goutte,

- Pourquoi pas ?

- Alors attends, ne me touche pas, je me concentre… je te dirais…

 

Elle ferme les yeux, elle sait qu'elle va y arriver, on n'a jamais vraiment finit de faire pipi, il y a toujours une petite goutte qui traîne… encore faut-il que les sphincters veuillent bien la laisser passer. Elle fait un geste faisant comprendre à Didier, que ça va venir, incessamment, sous peu... Encore quelques secondes, puis elle ouvre les yeux lui fait signe de venir.

 

Didier se penche sur le sexe de Gina, entrouvre la bouche. Quelques petites gouttes arrivent dans son gosier. Il avale. Ce geste terriblement pervers le fait bander comme un cerf.

 

- C'était bon, hein ? Lèche ma chatte ! Lèche ma bonne chatte pleine de pisse !

 

Déjà elle haletait, Didier se demanda s'il fallait faire durer le plaisir ou lui porter l'estocade. Il choisit de temporiser, mais dut admettre qu'il n'était pas maître de la conduite des ébats.

 

- Fais-moi jouir !

 

La langue de Didier se pose sur le clitoris de Gina, commence à tourbillonner, tandis que les lèvres opèrent un mouvement de succion. Le corps de Gina se raidit, elle pousse un cri fulgurant à ce point que Didier dans un regard incongru s'assure que la fenêtre est bien fermée.

 

Il est à peine revenu de sa petite fierté masculine d'avoir envoyé en l'air la petite dame que celle-ci, après avoir assuré de nouveau la bandaison maximum de sa bite à l'aide de sa bouche, lui demande de se poser une capote, puis se positionne en levrette et écarte ses fesses à l'aide de ses mains !

 

- Ça va, la vue est intéressante ?

- Superbe, j'y passerais bien mes vacances ! Plaisante-t-il.

- Viens me mettre ta bite dans le cul !

 

Il est des propositions qu'un homme ne saurait refuser. Aussi sodomise-t-il la belle à tour de bite. Elle y est serrée dans cet étroit conduit et Didier, sentant la jouissance proche se met à ralentir, mais encore une fois ce n'est, pas lui qui commande.

 

- Ne t'arrête pas, continue !

 Chanette20c2.jpg

Il n'a plus le choix, il lime comme un damné et finit par jouir dans un spasme, il grogne pendant l'éjaculation, tandis que Gina se remet à hurler. Il décule, retire sa capote dont il ne sait pas quoi faire. La femme se retourne. Ils s'enlacent et s'embrassent.

 

- T'as une cigarette, demande Gina ?

- Oui, dans ma poche ! Répond-il en allant en chercher deux.

- Ça t'a plu ?

- Tu m'étonnes !

- Tu vas écrire dans ton journal intime, "Aujourd'hui, j'ai enculé Gina Molay !"

- Je n'ai pas de journal intime !

- Si tu en as un, comme tout le monde… Dans ta tête ! Tu pourras écrire aussi : "Cette salope a l'air excitée par l'image de deux mecs qui se font des pipes, même qu'elle a voulu me convertir à son fantasme !" et elle éclata de rire.

 

- T'es vraiment unique, toi !

- Je ne sais pas si je suis unique, mais faut que je te dise quelque chose : autant que les choses soient claires, ce que je viens de faire, je ne l'ai pas fait gratuitement…

- Pardon ?

- Laisse-moi finir, mon kiki ! Mais rassure toi ça n'avait rien d'une corvée, c'était même très agréable. Le prix c'est ma sécurité et celle de ma famille. Est-ce que je peux compter sur toi ?

- Je t'ai dit en entrant que je n'avais aucunement l'intention d'exécuter les instructions de Darousse, donc il n'y a aucun problème. Et nous n'aurions pas couché ensemble, le résultat aurait été le même.

- Peut-être, peut-être, mais en l'ayant fait je me sens plus rassurée. Ah, au fait, si tu en veux encore, ça reste possible, tu me passes un coup de fil avant. Evidemment faudrait pas que ça devienne une habitude, mais je ne me fais pas de soucis, tu es un gentleman.

 

Délicieuse façon de le cadrer tout en ne fermant pas toutes les portes…

 

- Tu veux boire quelque chose !

- Volontiers, ça m'a donné soif tout ça, mais je ne vais pas m'éterniser…

- La vie est courte et elle passe trop vite, quand on a des occasions, il faut en profiter… des occasions de rencontres mais aussi des occasions d'essayer des choses. Allez, je vais te laisser rentrer, j'ai du ménage à faire. Bisous…

 

Didier Remiremont a abandonné sa surveillance, a rédigé de faux rapports de filature et a facturé deux semaines de travail à Darousse. Il lui a fait un compte rendu oral d'une soi-disant séance d'intimidation sous-traitée auprès de deux malfrats et pour laquelle il lui a demandé un règlement occulte.

 

Didier s'est acheté un cahier pour écrire son journal intime, suivant ainsi les conseils de Gina Molay, mais il est resté vierge, et n'a jamais revu Gina, ce n'est pourtant pas l'envie qui lui manquait, mais la vie d'un détective privé ne laisse que peu de temps de libre et puis il avait embauché Tanya…

 

N'empêche ! Depuis cette aventure Didier Remiremont garde toujours un préservatif de prêt dans son portefeuille

 

Fin du flash-back dans le flash-back

 

A 16 heures 30 "Starsky" se présentait au bureau de Philippe Darousse.

 

- Il ne part jamais avant 17 h 30. Retrouvons nous dans le hall à cette heure-là et je vous montrerai qui c'est…

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:33

Chanette 20 - La clé 2

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2 - Sonia l'intrigante

 

Flash-back - Début février

 

Henri Winstone vient d'être nommé directeur de la branche France de Food House International. De suite il a réuni les membres de son staff et leur tient un discours bien carré :

 

- Messieurs, le monde des affaires est une jungle, pour réussir, il faut mettre à terre ses concurrents, nous allons donc nous y employer. Nous allons faire un brainstorming, vous allez me dire quels sont parmi nos concurrents ceux qui vous semblent le plus vulnérables.

 

Plusieurs noms fusent dans l'assistance et vont s'inscrire sur le paper-board.

 

- OK, maintenant vous nous expliquez pourquoi ils vous semblent vulnérables.

 

Le tableau se remplit d'appréciations diverses. Winstone entoura alors le motif de vulnérabilité de la société Choser et Ruppert.

 

"Anomalies supposées dans la chaine de production"

 

- Il faut que nous en sachions plus, que nous ayons des éléments tangibles, nous ne trouverons peut-être ces informations qu'en fouillant chez eux, mais nous allons nous donner les moyens de le faire. Y-a-t-il un volontaire pour s'en occuper ?

- Moi je veux bien ! Déclara Olivier Carette.

- OK, la réunion est terminée, Carette venez avec moi dans mon bureau, on va mettre ça au point...

 

Le travail préparatoire n'avait duré qu'une semaine : identifier le responsable informatique de chez Choser & Ruppert avait été un jeu d'enfant, son adresse fut récupérée en cinq minutes en se faisant passer pour la Sécurité Sociale. Restait à prendre une photo : un faux démarcheur se présenterait à son domicile uniquement pour identifier son visage, il fallait ensuite le suivre pour prendre un cliché. Il se rendait à son travail par les transports en commun, le photographier à l'aide d'un téléphone portable fut d'une facilité déconcertante.

 

Flash-back - Lundi 18 février

 

La phase 2 pouvait commencer. Olivier Carette et Sonia (nous l'appellerons ainsi pour le moment) attendaient depuis une heure devant l'entrée du siège social de chez Choser & Ruppert.

 

- On l'a raté ou quoi, votre type ? S'impatientait Sonia.

- Si on l'a raté, on reviendra demain. Pour vous, ce n'est pas grave, vous êtes payée pour la semaine !

- Et si j'échoue ?

- Avec vos arguments, ça m'étonnerait ! Rétorqua-t-il en lorgnant sur sa poitrine.

 

C'est vrai que d'arguments, cette jeune et superbe brune n'en manquait pas : un minois charmant et sans aucun défaut, un nez et une bouche bien ciselés, une poitrine de bonne taille, mais sans exagération non plus. Bref, un canon !

 

- Et s'il est homo ?

- On vous remplacera par un escort-boy, mais on ne vous reprendra pas l'enveloppe. Mais il n'est pas homo, il est marié.

- Pfff ! Ça ne prouve rien.

- Chut le voilà ! C'est le moustachu avec une sacoche noire. A vous de jouer maintenant ! Bonne chance !

 

Sonia avait prévu "de l'attaquer" dans le métro, son petit scénario était déjà tout prêt avec ses variantes possibles.

 

Le problème, c'est qu'Albert ne se dirigeait pas du tout vers le métro. Elle entreprit de le suivre, elle verrait bien.

 

Sonia sentait mal cette prestation. Madame Juliette l'avait embobinée pour qu'elle accepte.

 

"- Tu seras à la disposition d'une boite pendant cinq jours à temps plein. Il te faudra juste draguer un type, faire semblant d'en tomber amoureux..." "Faudra l'embrasser ?" avait-elle objecté. "Evidemment qu'il faudra l'embrasser, pour le prix qu'on te paie, tu ne vas pas faire ta jeune fille ! Quand le poisson sera bien ferré, tu lui demanderas de te sortir un document confidentiel de sa boite. Tu t'appelles Sonia Lambert, tu es comptable chez "Losange bleu", c'est un holding agro-alimentaire qui regroupe plusieurs marques, tu ne connais rien de la partie production de l'entreprise, mais tu es amenée à faire parfois des déplacements en province avec un responsable qui voudrait bien te muter au service commercial... Tu devras t'habiller de façon élégante mais sans avoir l'air "pute" et il te faudra porter un bandage au poignet droit. Mon client m'a pondu une note détaillée, lis-la très attentivement... Il y a des passages qu'il faudrait mieux que tu apprennes par cœur."

 

Albert pénétra dans un bistrot où il avait ses habitudes.

 

"Super ! Mais pourvu qu'il ne vienne pas rejoindre une bande de soiffards !"

 

Non, il s'installe au bar et commande un demi. Sonia se place près de lui, demande un chocolat. L'aventure peut commencer. Elle le dévisage ostensiblement. Albert, gêné lui adresse un sourire.

 

- Ça alors ! Quelle surprise ! S'exclame-t-elle au bout de quelques instants.

- Pardon ?

- Ne me fais pas croire que tu ne te souviens pas de moi ?

- Je crois que vous faites une confusion de personne.

- Vous n'êtes pas Louis Richard ?

- Eh non !

- Vous me faites marcher !

- C'est impossible, une ressemblance pareille. Vous avez un frère qui vous ressemble ? Un jumeau ?

- Non, non !

 

Albert en pleine perplexité détaillait l'inconnue.

 

" D'où sort ce canon ? Une professionnelle qui racole ? Mais pourquoi cette histoire absurde ?"

 

- Ça alors, c'est dingue ! Et plus je vous regarde... Je suis sûre que vous ne me croyez pas...

- Si ! On dit que toute personne a un sosie quelque part !

- J'ai peut-être une photo, attendez.

 

Elle farfouille dans son sac, en extrait une pochette plastique remplie de photos qu'elle feuillette sans les lui montrer.

 

- Ah la voilà !

 

Un coup d'œil sur la photo, un coup d'œil sur Albert. Sonia s'amuse comme une folle !

 

- C'est dingue ! S'exclame-t-elle en lui tendant la photo.

 

Albert est sur le cul ! La photo le représente dans des vêtements qu'il n'a jamais portés, un bouquet de roses à la main. Il est pris de trois-quarts dans un endroit non identifiable. La photo porte la mention manuscrite au feutre noir "Pour ma Sonia, bonne Saint-Valentin."

 

- Ça alors ! Balbutie-t-il. C'est vrai que ça me ressemble, mais ce n'est pas mon écriture…

- Vous savez ce que je pense ? Le coupe-t-elle.

- Non !

- Ben, je vais vous le dire, mais vous n'êtes pas pressé au moins ?

- Pas trop, non !

- Prenons une table, on sera mieux !

- Vous nous resservez la même chose, on va s'asseoir là-bas ! Demande Albert au garçon.

 

"Je lui sors une dernière connerie et après, c'est à lui de jouer, il faut qu'il me drague ! Vu la façon dont il me déshabille, ça devrait le faire !"

 

- Une supposition ! Vous êtes bien Louis Richard, mais vous ne voulez pas remuer votre passé.

- Vous voulez que je vous montre ma carte d'identité ?

- Ça ne prouvera rien, je n'ai jamais vu la sienne. Mais... Montrez-moi vos mains ! Oui, vos mains ! Ah ! Non, ce ne sont pas les siennes. Elles sont jolies mais les siennes étaient moins fines. Bon ben, faut que je me rende à l'évidence, vous n'êtes pas Louis Richard !

- Vous m'en voyez désolé !

- Je suis confuse de vous avoir fait perdre votre temps.

 

"Allez, à toi, coco, drague-moi, je me laisse faire !"

 

- Ce n'est pas grave, le quiproquo était intéressant... Et si j'étais entré dans votre jeu en vous faisant croire que j'étais ce Louis Richard ?

- J'aurais fini par regarder vos mains, je suppose ! Remarquez, la question m'intéresse. Allez-y, on rejoue la scène.

- Vous voulez vraiment ?

- Oui !

 

Albert était dubitatif. S'il était fasciné, pour ne pas dire obsédé par la gent féminine, il ne draguait pas. Non pas que ça ne l'intéressait pas, mais il redoutait l'échec sexuel. Profondément masochiste, il ne parvenait à jouir correctement que dans la souffrance. Son épouse avait longtemps fait avec, lui administrant des fessées rituelles. Aujourd'hui elle ne faisait plus rien et le trompait à tour de bites. Il s'en foutait, il avait renoncé aux relations extraconjugales classiques et trouvait son bonheur chez les professionnelles. Aller vers une relation avec cette femme le mènerait à l'impasse. D'un autre côté cette créature était un véritable canon, elle avait un sourire magnifique et n'avait pas vraiment l'air coincée.

 

Alors il ne sait que faire, adopte la philosophie british du "wait and see".

 

- Alors vous rêvez ? Dit-elle

- Je me disais que ce petit jeu risque de nous emmener loin !

- Vous avez peur ? Lui répond-elle en riant franchement.

- Non ! Mentit-il

- On y va ?

 

Il acquiesça d'un signe de tête.

 

- Bon je commence, proposa-t-elle : "Oh, mais monsieur votre visage ne m'est pas inconnu !"

- Le vôtre me rappelle quelqu'un.

- Ne seriez-vous pas Louis Richard ?

- Eh oui, c'est moi !

- Tu avais disparu ?

- J'ai beaucoup voyagé !

- Tu es content de me revoir ?

- Bien sûr !

- Alors embrasse-moi !

- Faut vraiment le faire ? Demanda Albert en sortant du jeu.

- Bien sûr !

- Faisons comme si je l'avais fait !

- Je ne vous interdis pas de le faire pour de vrai !

- Ecoutez, nous jouons un jeu dangereux, croyez que je comprends très bien votre état d'esprit. Vous avez envie d'avoir une aventure avec moi parce que je ressemble à l'un de vos ex, c'est bien ça ?

- C'est à peu près ça, sauf que je n'avais pas l'intention d'être aussi directe, répondit Sonia, quelque peu déstabilisée.

 

Elle s'efforça néanmoins de lui offrir son plus beau et son plus envoûtant sourire.

 

"Ça va foirer, je le sens !"

 

Les choses avaient été trop vite pour Albert, il se sentait obligé d'abattre ses cartes, de bien mauvaises cartes.

 

- Autant être franc, vous seriez déçue, je suis un traitement médical (oh le mensonge !) et j'ai beaucoup de difficultés à satisfaire une femme.

- Ne me dites pas que vous ne savez pas vous servir de votre langue ?

 

"Oups !"

 

- Vous êtes pressé ? Reprit-elle.

- Pas trop.

- Je m'appelle Sonia.

- Enchanté, moi c'est Albert.

- Vous connaissez un hôtel dans le coin ?

- Non !

- Venez, on en trouvera bien un... euh vous avez des préservatifs sur vous ?

- Euh, non !

- Eh bien, on va s'en acheter une boite…

 

Une fois dans la chambre, Sonia lui offrit ses lèvres. Moment pénible pour elle car elle n'aimait pas prodiguer ce genre d'intimité à de parfaits inconnus. Elle y était cependant parfois obligée comme aujourd'hui. Business in business.

 

- On se déshabille ? Proposa-t-elle.

 

Et Sonia s'arrange pour lui en jeter plein la vue, non pas qu'elle exécute un striptease, mais elle le regarde constamment et fixement avec des yeux coquins, s'amuse à faire une pirouette pour bien lui montrer ses fesses.

 

"J'espère que je n'en fais pas trop !" S'inquiète-t-elle.

 

Albert est déjà nu.

 

"Pas trop mal, mais pas mon genre ! Mais qu'est-ce qu'il bande !"

 

Sonia quant à elle a presque tout retiré, mais a conservé son soutien-gorge. Elle s'assoit sur le bord du lit, invite l'homme à la rejoindre.

 

Il s'approche mais les réflexes conditionnés étant ce qu'ils sont, il ne peut s'empêcher de demander :

 

- Tu n'enlèves pas ton...

 

Il lui désigne son soutien-gorge.

 

- J'ai pensé que ça te ferait plaisir de me le retirer toi-même !

 

Albert est rassuré et tire sur les agrafes. Sonia l'est beaucoup moins, autant pendant le contact au bistrot, elle avait su jouer son rôle à la perfection et s'en était amusée, autant en chambre, elle accumulait les erreurs. Le coup du soutien-gorge était avec ses variantes un truc de prostituée : faire croire au client qu'on lui accordait une faveur alors qu'on ne lui offrait que ce qu'il aurait eu de toute façon. Mais justement, son rôle en ce moment était de jouer le rôle d'une fille en quête d'une aventure sexuelle et non pas d'une "pute". Elle se rendait compte qu'elle avait mal préparé cet aspect des choses. Et en plus le type lui avait confié avoir des problèmes sexuels. Ce n'était pas gagné d'avance cette affaire !

 

Heureusement (façon de parler) Albert monopolise l'initiative : et que je te caresse et que je te pelote et que je te mette les doigts partout (et sans s'être lavé les mains !) et ça dure et ça dure à ce point que Sonia finit par se demander si elle n'est pas sur le lit avec un poulpe.

 

Et s'il n'y avait que les mains ! Il y a la bouche aussi ! Ce n'est même plus une bouche c'est une compagnie de sangsues ! Et évidemment les seins sont une cible privilégiée. Sonia finit par s'agacer :

 

- Pas trop les tétons, je crains un peu.

 Chanette20b1

Du coup, l'orage se calme, et Sonia en profite pour s'occuper de la bite d'Albert. Là ça devient de la technique à l'état pur et elle y met tout savoir-faire. Au moins ne risque-t-elle pas de faire d'erreur de comportement pendant cette phase. Quoique ? L'objectif est double ! Rendre Albert fou d'elle ! Elle y œuvre ! Mais aussi lui donner l'image d'une femme satisfaite de cette rencontre sexuelle afin que la suite ne paraisse pas factice. Or personne ne l'a prévenue qu'il lui faudrait obtenir tout ça de la part d'un type s'avouant impuissant.

 

D'ordinaire, elle se protège y compris pendant cette phase, mais on peut tricher, éviter le gland et surtout le méat, surtout dès que ça mouille.

 

Mais voilà que malgré toute la conscience professionnelle que Sonia applique à la pipe qu'elle est en train de prodiguer, la queue d'Albert débande dans sa bouche !

 

"Idée !"

 

Sonia rectifie la position de façon à fourrer sa chatte sous le nez d'Albert. Une invitation au soixante-neuf qui lui convient parfaitement. En théorie ! Parce que pour ce qui est de la pratique, c'est une autre paire de manches : pour faire accéder sa langue là où il conviendrait qu'elle le soit, il est obligé de se contorsionner d'un douloureux mouvement du cou. Ce qui devait être une partie de plaisir devient un supplice

 

Sonia se rend bien compte que rien ne va plus : non seulement Albert ne parvient pas à la sucer, mais en plus, il ne bande plus du tout.

 

- On va changer, je vais me mettre en-dessous ! Propose Sonia qui commence à se demander sérieusement si cette affaire ne va pas tourner au fiasco pur et simple.

 

Et c'est alors que le miracle se produit. Albert veut prouver qu'il sait donner du plaisir à une femme et se met à léchouiller le clitoris, maintenant à sa portée sans difficulté, avec un volontarisme forcené. Et quand il se rend compte que la belle n'est pas insensible à ses coups de langue, il acquière une satisfaction psychologique qui le fait rebander.

 

Retourner les acteurs d'un soixante-neuf et vous obtiendrez un retournement de situation disait le poète…

 

En tout cas, Sonia n'en croit pas sa chatte !

 

"Mais il va me faire jouir, ce con !"

 

Elle pensait simuler son plaisir, elle n'aura pas cette peine. Ce n'est pas la première fois qu'elle jouit dans l'exercice de son activité mais ce genre de choses reste rarissime !

 

Quelques instants de répit, ils s'embrassent, ils se caressent. Reste le problème de la jouissance d'Albert, qui de nouveau bande mou.

 

C'eut été un client "ordinaire", elle lui aurait demandé s'il n'avait pas un petit jardin secret (bien rares ceux qui n'en n'ont pas, mais il est vrai que certains sont réellement inavouables)

 

"Que faire, que faire ? "se demande Sonia tout en lui tripotant sa verge flasque,

 

Sa main s'attarde vers les testicules, ça ne lui fait pas grand-chose. Elle essaie de lui pincer les tétons, ça ne le stimule pas non plus. Le cul peut-être, encore faudrait-il qu'elle puisse y accéder.

 

- Montre-moi tes fesses !

- Mes fesses ?

- Oui, j'aime bien voir le cul des hommes !

 

Il se retourne !

 

- Elles sont jolies ! Commente-t-elle en les caressant.

 

Il se laisse faire. De chauds souvenirs lui reviennent en mémoire :

 

Ce salon de massage dans lequel une jeune chinoise qui se faisait appeler Alice, s'était débrouillée pour lui mettre un doigt dans le cul. Cela l'avait terriblement excité. D'autant qu'elle faisait bouger son doigt à une cadence infernale. La fille lui avait alors proposé une finition buccale en échange d'un petit billet supplémentaire. Il avait accepté mais ça ne marchait pas. Alice eut alors l'idée de remettre son index et miracle, il se mit à bander fermement et se masturba tout seul comme un grand pendant que la fille lui doigtait le cul.

 

Il revint rapidement dans le même établissement, redemanda la même fille. Elle lui massa les fesses mais tardait à exécuter la caresse qu'il était venu chercher alors il écarta les cuisses et se cambra légèrement. La fille compris de suite le message.

 

Il n'y eut pas de troisième fois, le salon fut fermé. Albert en essaya d'autres mais fut déçu, il se tourna alors vers les dominatrices professionnelles. Il y était déjà allé afin de faire fesser le cul, mais maintenant il demandait un petit gode en plus et s'en trouvait fort satisfait.

 

Alors aujourd'hui, Albert produit la même attitude qu'au salon de massage : il écarte les jambes et se cambre légèrement.

 

Sonia subodore qu'il se passe quelque chose :

 

"Il veut quoi ? Une feuille de rose ou un doigt ?" Elle refuse la première pratique dans l'exercice de son métier, le seul cul qu'elle a eu plaisir à lécher fut celui d'une copine, quant au doigt, oui, il lui arrive d'avoir quelques demandes… Ce n'est pas sa tasse de thé, mais business is business ! Elle aventure son index par-dessus l'anus. Albert pousse un soupir d'aise. Elle mouille son doigt et le fait entrer. Bingo !

 

Et notre Albert rebande.

 

Sonia ne perd pas de temps, elle prend la boite de préservatifs placée sur la table de chevet, est à deux doigts de le poser elle-même avant de réaliser que dans une prestation entre vrais amants, c'est l'homme qui le fait tout seul.

 

Sonia s'empale sur la bite d'Albert, face à lui, puis se penche et l'oblige à rouler sur le côté, elle a ainsi accès à son cul qu'elle peut doigter pendant qu'il la besogne. L'érection est correcte au début, mais elle ne sait si ça durera. Alors elle simule son plaisir. Albert est fier de l'avoir fait jouir, cela lui redonne un coup de fouet, il accélère la cadence et contre toute attente, se met à jouir à son tour.

 

Les deux tourtereaux tombent dans les bras l'un de l'autre et s'embrassent comme des ados après leur première baise.

 

- Tu es formidable !  Lui dit Albert.

 

"Un compliment, ça fait toujours plaisir, mais qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa croûte !" Se dit Sonia

 

- On peut se revoir demain ? Minauda Sonia en sortant de l'hôtel.

 

Inespéré ! Il avait cru à une toquade, c'était donc plus que ça ! Il était sur un nuage. Une nana qui non seulement s'était entichée de lui, mais qui acceptait d'entrer dans ses fantasmes.

 

- Tu ne me réponds pas ?

- Si, si, bien sûr ! Quand tu veux !

- Demain à 18 heures devant le pont Mirabeau, on ira faire une balade dans l'île des cygnes... En amoureux !

 

Une balade ! Il aurait préféré l'hôtel, mais bon, l'un n'empêche pas l'autre.

 

- Tu me donnes ton numéro de portable... Au cas où...

 

Il le lui communiqua mais n'osa pas lui demander le sien.

 

Suite du Flash-back - Mardi 19 février

 

Le lendemain, à 18 heures précises, Albert était au rendez-vous. Pas Sonia ! Il attendit donc impatiemment, scrutant l'horizon, regardant sans cesse son téléphone portable. A 18 heures 15, l'angoisse du lapin le prit, à 18 heures 20, son château de cartes s'écroulait sous l'effet de la pesanteur.

 

"Si à 30, elle n'est pas là je me casse."

 

À 18 heures 25, elle arriva essoufflée.

 

- Je suis désolée, un petit contretemps et en plus mon portable est déchargé...

 

Ils s'enlacent, ils s'embrassent. Sonia n'est pas arrivée en retard par hasard. Elle possède quelques clients réguliers qu'elle rencontre sans passer par l'agence. Son retard lui permit de tester dans quelles dispositions se trouvait Albert. Il lui fut facile de constater que celui-ci venait de passer du désespoir au soulagement. Le fruit était mûr.

 

- On remettra l'île des cygnes à demain, j'ai envie de toi, tout de suite...

 

Albert n'allait pas dire non !

 

Cette fois, ce serait beaucoup plus facile pour Sonia, elle serait en terrain de connaissance. Du moins techniquement, car pour le reste, elle ne savait pas trop.

 

Le déshabillage est rapide et nos deux tourtereaux se retrouvent tout de suite sur le plumard où ils s'échangent baisers et caresses.

 

Sonia tripote la bite d'Albert qu'il a demi-molle tandis que ce dernier ne se lasse pas d'embrasser les seins de la belle.

 

Le doigt de Sonia s'approche du trou du cul d'Albert, elle l'a préalablement mouillé dans sa bouche et l'enfonce maintenant, puis effectue quelques mouvements de va-et-vient qui comble d'aise l'homme.

 

Mais la fantaisie prend vite fin, Sonia farfouille dans son sac à main qu'elle a laissé sur la table de chevet et en extrait un petit sac en plastique.

 

- Regarde ce qu'il y a là-dedans !

- Un gode !

- Oui ! C'était un cadeau, un gag de quelques collègues, elles sont assez connes, parfois ! Je m'en suis servi deux trois fois, je l'ai retrouvé ce matin en cherchant de l'aspirine. Du coup j'ai pensé à toi, je me suis dit que ça pourrait être marrant. Qu'est-ce que t'en penses ?

- Je sais pas, on peut essayer ! Répondit Albert qui en mourait d'envie.

- On va mettre lui mettre une capote, ça glissera mieux et ça évitera de le salir ! Allez mets-toi en levrette, je vais te l'enfoncer.

- T'es...t'es... Balbutia-t-il

- Tu ne veux plus ?

- Si mais je voulais te dire : t'es vraiment formidable !

- Qu'est-ce que j'ai de si formidable ?

- Ben, y'a des filles, tu leur parles de godes, elles se sauvent en courant, toi c'est le contraire, ça t'amuse !

- C'est parce que je suis coquine !

- Une belle coquine !

- TA coquine !

 

Albert se pâmait sous les coups de boutoir du gode de Sonia. Un moment, elle lui attrapa les couilles par l'arrière et les serra, mais manifestement il appréciait assez peu ce genre de choses, elle décida donc de le masturber. Ça bandait mou, mais l'action de la main réussit à redresser quelque peu les choses... Mais pas suffisamment pour assurer une pénétration correcte.

 

Il fallait maintenant pour Sonia continuer la comédie.

 

- J'ai envie que tu me suces.

 

Voilà une proposition qui arrange bien Albert, cela lui évitait une pénétration par trop aléatoire. Et puis ne l'avait-il pas fait jouir lors de cette première rencontre ? Après que sa langue eut été fouiller dans tous les recoins de la chatte de la belle brune et s'en être régalé jusqu'à plus soif, Albert entreprit de concentrer ses efforts sur le clito. Probable que Sonia n'attendait que ça et devait bouillir d'impatience pendant qu'il la faisait poireauter.

 

Mais Sonia cette fois ne réagissait pas, ce que lui prodiguait Albert lui faisait autant d'effet qu'un courant d'air dans une boite de sardines. Elle eut beau se laisser aller, faire dans la zénitude ou invoquer ses fantasmes les plus secrets, rien n'y faisait. Elle se résolut donc à simuler. D'ordinaire elle se barbouillait la chatte de gel afin de faire illusion, elle regretta de ne pas l'avoir fait, puis se raisonna. Albert n'avait absolument aucune raison de la soupçonner de simuler. Alors Sonia se mit à gémir, à haleter, à gémir encore plus fort, puis à crier en raidissant son corps.

 

Sans laisser à Albert le temps de réagir, elle se jeta à son cou, l'embrassa en simulant une passion immodérée qui le transporta de bonheur à un tel point qu'il rebanda.

 

Prestement, il se saisit d'un préservatif et s'encapota avant de la pénétrer et de s'agiter en elle tel un forcené. L'érection ne se maintint pas, il simula un orgasme et se retira en cachant son sexe de la sa main. Sonia ne fut pas dupe mais n'en fit rien savoir, bien évidemment Elle lui présenta son visage éclairé par le plus beau des sourires et ils s'embrassèrent de nouveau avec fougue.

 

- Tu fais quoi comme boulot ?

 

Il lui expliqua alors ce qu'elle savait déjà pertinemment : qu'il était responsable informatique chez Choser & Ruppert.

 

- Ah, comme c'est curieux ?

- Pourquoi donc ?

- Mon patron les déteste !

- Ah ?

- Figure-toi que je travaille pour la concurrence, je suis comptable chez "Losange bleu" et je vais peut-être passer auxiliaire commerciale

- Le monde est petit.

 

Puis intrigué :

 

- J'ignorais qu'ils avaient des bureaux dans le coin

- Ils ne sont pas dans le coin ! Quand on s'est rencontrés, je sortais de chez le rhumatologue, je suis en arrêt de travail, je me suis niqué le poignet en jouant au tennis.

- Ah !

- T'es marié ?

- Oui !

- Et ça se passe bien !

- Ça se passe moyen, et toi ?

- En ce moment, je ne suis pas libre, mais c'est une situation qui est susceptible d'évoluer. On se retrouve demain, je te promets d'être à l'heure. Quand même Choser & Ruppert, tu crois qu'ils méritent vraiment leur si mauvaise réputation ?

 

Albert fut un peu intrigué par ce brutal changement de sujet. A quoi rimait cette question ?

 

- J'ignorais que la boite avait mauvaise réputation.

- Ben chez nous, si ! Il se chuchote même que tout ne serait pas clair au niveau de la chaine de fabrication !

 

Voilà qui évoquait de vagues souvenirs chez Albert.

 

- Ce sont des ragots !

- Et si c'était pas des ragots ?

- Je sais pas, moi !

- Juste une supposition comme ça : tu trouves la preuve que ce ne sont pas des ragots et tu me refiles le tuyau, je refile ça à mon chef, je te dis pas la promotion que ça me ferait.

- On peut toujours rêver !

- Tu ne peux pas essayer de te renseigner ?

- Non, je ne vois pas comment !

- Bon, je disais juste ça comme ça ! On s'en va ?

 

Le poisson n'avait donc pas mordu, il faudrait que Sonia aille plus loin. Et plus loin, c'était le chantage au sentiment et elle n'aimait pas ça du tout !

 

Suite du Flash-back - Mercredi 20 février

 

Effectivement, elle fut ce jour-là ponctuelle.

 

Elle savait qu'il lui faudrait sortir le grand jeu, jouer une comédie malsaine dont elle s'efforçait mentalement de minimiser les conséquences.

 

- Qu'est-ce que je suis bien avec toi ! Lui dit-elle en guise de bienvenue.

 

Petite phrase d'une banalité confondante mais qui mit le cœur d'Albert en joie.

 

Ils cheminèrent main dans la main le long de l'étroite allée des cygnes, puis revinrent sur les quais pour retrouver l'hôtel.

 

Quand Sandra se déshabilla, il la regarda d'une curieuse façon, les yeux de l'amour rejoignaient désormais ceux du désir. Cette femme était formidable, non seulement elle était canon, mais elle faisait preuve d'une décontraction sexuelle assez étonnante. Et en plus, il la faisait jouir ! Que demander de plus ?

 

Du coup, il banda !

 

- Humm, ça m'a l'air en forme tout ça ! Plaisanta-t-elle.

- C'est toi qui me mets en forme !

 

Elle se rapprocha de lui, ils s'embrassèrent goulument, profondément, baveusement et elle en profita pour lui tripoter la bite de ses doigts experts. Elle finit par se pencher pour sucer avec application cette verge arrogante. Si la fellation faisait, vous vous en doutez bien, partie de son business, il lui arrivait d'y trouver un certain plaisir, peut-être plus esthétique que sexuel d'ailleurs. Elle aimait les belles bites comme d'autres aiment les toiles de Renoir ! Encore fallait-il qu'elles soient dans ses goûts, elle les aimait bien cylindriques, bien calibrées, le gland bien rose et décalotté franchement, la veine bleue bien assortie. Et les couilles me direz-vous ? Elle s'en foutait des couilles !

 

Elle léchait la hampe avec application. Pour cette séquence, la capote n'était pas indispensable. Elle était cachée dans sa bouche et au moment opportun, un mouvement de ses lèvres recouvrirait le gland. Un autre mouvement dans la foulée ferait se dérouler le préservatif le long de la verge.

 

Et c'est ce qui se passa. En principe l'homme ne s'aperçoit de rien sur le coup et Albert ne fit pas exception. C'est quand elle retire la bite de sa bouche que l'homme se retrouve tout étonné d'être déjà encapoté !

 

Eh oui ! Un truc de professionnelle ! Mais justement qu'est-ce qui lui a pris de faire ça ? La gaffe ! La grosse gaffe l La terrible gaffe ! Peut-être même une catastrophe ! Et comment rattraper le coup à présent ? Impossible, Tout simplement impossible.

 

Elle se redresse, lui sourit, retardant l'inéluctable. Albert regarde sa queue, ne comprend pas !

 

- C'est quoi ce tour de magie ?

- J'ai travaillé trois mois dans un bar à putes, il y a quelques années. J'y ai appris deux ou trois bricoles. Ça te choque mon Bébert ?

 

Ça passe ou ça casse !

 

- Non pas du tout !

 

A défaut de pouvoir pousser un grand soupir de soulagement, elle ne le fit que mentalement. Albert cru comprendre alors l'origine de la grande décontraction sexuelle de Sonia.

 

- Tu dois en avoir des trucs à raconter !

- Euh... Faut que tu saches un truc : J'ai vécu ça. Je n'ai aucun regret, aucun remords, mais j'ai tourné la page, je ne souhaite pas en parler en détail.

 

Sonia n'était pas mécontente de cette "sortie" improvisée.

 

- Oui, je comprends, répondit Albert histoire de dire quelque chose.

 

Il ne bandait plus et la capote qui pendouillait par-dessus sa bite flaccide avait quelque chose de grotesque.

 

Sonia alla trifouiller dans son sac.

 

- Ah ! Merde ! Jura-t-elle.

- Un problème ?

- J'ai oublié le gode !

- C'est pas grave !

- J'ai changé de sac ce matin, j'ai pas fait attention... Y'a rien dans cet hôtel qui pourrait faire l'affaire ?

 

Elle se déplaça jusqu'à la salle de bains, revint évidemment bredouille, se maudissant d'avoir accepté cette mission à la con, qui ne lui faisait faire que des bêtises.

 

- Que dalle !

- Mais ce n'est pas grave !

- Je voulais te faire plaisir...

- Mon plus grand plaisir c'est que tu sois avec moi en ce moment.

- T'es un amour !

 

"Pour l'instant tout va bien !" se rassura Sonia.

 

- Tourne-toi un peu !

 

Elle lui doigta le cul tandis que l'autre main s'efforçait de le faire bander. La technique fut plutôt efficace, du moins pendant un temps, parce qu'ensuite...

 

"Pas moyen de rester bandée plus de cinq minutes, cette queue !"

 

Sonia eut alors une idée. Elle s'empara d'un préservatif, y glissa trois de ses doigts et ainsi équipée, elle travailla à nouveau la rondelle d'Albert.

 

Dès qu'il rebanda, elle se mit en levrette.

 

- Viens vite ! Non pas là ! Dans le cul ! Vas-y encule-moi !

 Chanette20b2.jpg

L'invitation dut avoir des conséquences psychologiques qui raffermirent bien comme il faut la bite d'Armand, qui se mit à labourer la belle.

 

Cette fois, Albert sentait qu'il allait jouir mais ce moment favorable ne durerait pas une éternité. Il accéléra autant qu'il le pouvait. Sonia comprenant ce qui se passait se prépara à simuler.

 

Albert cria sa jouissance, mêlant ses cris à ceux de Sonia en pleine comédie.

 

"Et maintenant la grande scène, acte III, scène 2 !"

 

Sonia s'est rapidement mouillé les yeux avec ses doigts, elle se retourne, se mord les lèvres.

 

- Albert ! Je, je...

- Oui ?

- Je t'aime, Albert !

- Moi aussi je t'aime, Sonia, parvint-il à articuler, les yeux embués.

 

Albert sanglote de bonheur !

 

"Je suis vraiment une salope !" se dit alors Sonia

 

Après quelques minutes de temps calme, Sonia osa passer à la suite :

 

- J'aimerais te demander un petit service !

- Oui ! Répondit Albert en espérant qu'il ne soit pas question d'argent.

- Comme responsable informatique chez Choser & Ruppert, tu dois avoir accès à tous leurs ordinateurs ?

- Oui, pourquoi ?

- J'ai repensé à notre conversation d'hier sur les choses pas très claires au niveau de la chaîne de fabrication de ta boite. D'après ce que j'ai entendu, ce ne sont pas que des rumeurs !

- Tu en sais plus que moi, alors ! Répondit Albert, se demandant où elle voulait en venir.

- Alors admettons, c'est juste une supposition, que tu puisses dégotter un truc compromettant, c'est possible ?

- Si la boite à quelque chose à se reprocher, ils ne vont pas laisser des traces sur les ordinateurs.

- Tu peux regarder quand même ? Juste jeter un coup d'œil, je suis sûre que tu peux trouver quelque chose !

- Je sais pas !

- Tu fais ça discrètement, je file ça à mon patron, et je me retrouve avec une promotion d'enfer. Tu peux faire ça pour moi ? Dis ! Mon Bébert !

- Je vais voir !

- Et puis qu'est-ce que tu risques ?

- Je veux bien essayer, mais je ne te promets rien ! Répondit-il, se demandant déjà comment il allait gérer ça.

- T'es super !

 

Quand ils se quittèrent à grands coups de "Je t'aime", Sonia avait décidé qu'elle ne reverrait plus Albert. Ce qu'elle avait fait ne lui inspirait que de la honte.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:26

Chanette 20 - La clé

Fetish2  

1- Embrouilles dans le métro

 

Prologue

 

Je suis dans un petit restaurant avec Nœud-Pap. Ceux qui ont déjà lu mes autres récits savent combien j'évite les sorties de ce genre avec mes clients. Mais toute règle a ses exceptions... D'ailleurs ce soir, c'est moi qui invite. Je lui devais bien ça !

 

Le serveur nous apporte deux coupes de champagne. On trinque !

 

- A la fin de cette histoire !

- Tchin !

 

Mais quelle histoire ? Et bien justement, je m'en vais vous la narrer :

 

Lundi 25 février

 Chanette20a

Nœud-Pap fait partie des clients que j'aime bien, il n'est pas con, il a de l'humour, il assume complètement les petites fantaisies qu'il vient chercher en ma compagnie. Quand il vient c'est parfois pour l'après-midi entière. Son truc c'est que je l'oblige à sucer des bites, je l'encage donc en attendant l'occasion, il m'arrive aussi parfois d'organiser mes rendez-vous de façon à provoquer ce genre de rencontres.

 

Il est 17 heures et justement le voilà ! Il devait venir à 14 heures mais il a eu un contretemps, ce sont des choses qui arrivent…

 

Il a la cinquantaine, taille moyenne, lunettes, barbichette, habillé avec élégance et toujours flanqué d'un nœud papillon (d'où le sobriquet que je lui attribue). Cela fait plusieurs années que je le compte parmi mes clients réguliers. Je sais donc exactement comment il fonctionne, les mots qu'il veut entendre et les gestes qu'il attend de moi. Ce genre de prestation est donc beaucoup plus facile que lorsque je suis en présence d'un nouveau venu dont je dois jauger en permanence les attentes et mes capacités à les réaliser.

 

- Bonjour Maitresse ! Balbutie-t-il

- A poil, salope !

- Oui, maîtresse.

 

Je retire mon kimono et apparaît en tenue de travail. Comme assez souvent, j'ai opté pour un bustier de cuir noir à jarretelles et un string assorti. Je suis chaussée de bottines et mes jambes sont gainées de résilles noires.

 

Une fois mon client déshabillé, je lui attache un collier de chien autour du cou et y accroche une laisse. Je le fais se promener à quatre pattes dans le salon, j'ai décidé que je ne l'emmènerai au donjon qu'au dernier moment, car je lui ai réservé une surprise qu'il appréciera.

 

- Dis donc esclave, tu n'aurais pas oublié quelque chose ?

- Je ne vois pas, maîtresse…

- Ah tu ne vois pas, tu veux que je te rafraichisse la mémoire.

- Pardon maîtresse, je ne sais plus.

- Relève toi, mets-toi là là-bas les mains sur la table, je vais te rougir le cul, ça t'apprendra. Eloigne un peu tes jambes de la table, écarte les un peu plus, Voilà comme ça, cambre bien tes fesses, ton cul de pédé ! Ça t'excite que je te dise que t'as un cul de pédé ?

- Oui maîtresse !

- Un pédé qui aime bien se faire enculer !

- Oui maîtresse.

- Par une grosse bite que tu aurais bien sucée avant.

- Oui maîtresse.

 

Je lui passe la main sous l'entre-jambe, il bande comme un âne.

 

- Ça te fait bander ce que je te dis ?

- Oui maîtresse.

- "Oui maîtresse", "Oui maîtresse"… tu ne connais pas une autre chanson ?

 

Il me regarde d'un air ahuri, il est rigolo Nœud-Pap !

 

Je me saisis du martinet et lui assène un premier coup, assez fort, sachant très bien ce qu'il peut supporter.

 

- Qu'est-ce qu'on dit ?

- Merci Maîtresse !

 

Je frappe un nouveau coup, la marque des lanières vient se superposer à celles laissées par le premier coup.

 

- Alors, t'as retrouvé la mémoire ?

- Je suis désolé, maitresse, je ne vois pas ce que j'ai oublié.

- Alors ce sera vingt coups !

 

Je fouette en prenant mon temps et en faisant en sorte que mes coups soient imprévisibles, ainsi je peux attendre une longue minute entre deux frappes, comme je peux en asséner deux dans la même foulée. Je lui en avais promis vingt, il en eut un peu plus.

 

- Alors ?

- Je dois avoir un trou de mémoire, Maîtresse.

 

Le pire c'est que c'est que ça semble vrai.

 

- Tourne-toi !

 

Je le gifle (pas trop fort, sinon ça peut provoquer la migraine), puis lui demande d'ouvrir la bouche et lui crache dedans plusieurs fois. Il n'aime pas trop, mais ne proteste pas.

 

- Alors ?

- Je sais pas…

- Ça devient grave, il va falloir que tu fasses une cure de phosphore !

 

Je lui attrape les pointes de ses seins et les lui pince assez fortement. Comme nombre de soumis, il est particulièrement réceptif à ce genre de petites misères.

 

Je les serre, je les tourne, je les tire, je lui accrocherai des pinces tout à l'heure. Pas tout tout de suite, il faut toujours se garder des divertissements en réserve. Sa bite montre fièrement le chemin des cieux, je m'amuse à lui balancer une pichenette sur le gland.

 

- Aïe ! Rouspète-t-il.

- Douillet !

- Oh !

- Quoi, oh ?

- J'ai oublié de vous payer ! Je suis confus ! Je vais le faire de suite !

- Reste là, tu me régleras tout à l'heure. Tu en as mis un temps à retrouver la mémoire !

- Pardon, maitresse pardon !

- Silence ! Mets-toi à quatre pattes et suis moi !

 

J'emmène mon soumis dans le donjon. Il y a déjà du monde : Un homme d'une vingtaine d'années, assez frêle, le visage masqué est attaché de face sur une croix de Saint André. Je m'approche de lui et lui pince violement le bout des seins. Cela le fait bander quasi instantanément.

 

- Alors tu la trouves comment cette queue ? Demandai-je à Nœud-Pap.

- Oh ! Elle est belle, maîtresse !

- Tu aimerais bien la sucer ? Hein salope !

- Oui, maîtresse, j'aimerais bien la sucer !

- Vieux vicelard ! Mais, je ne sais pas si tu l'as mérité.

 

Je m'éloigne un peu, me dirige vers la cage, dont je retire la bâche qui la recouvrait. Il y a un homme à l'intérieur, un monsieur à l'expression très calme, la quarantaine, celui-ci ne m'a pas demandé de le masquer. J'ouvre la cage et le libère.

 

- Ces deux esclaves se sont sucés la bite tout à l'heure, mais je t'attendais pour passer à la suite ! Commentai-je.

 

Puis me tournant vers le soumis que je venais de libérer.

 

- Qu'est-ce qui va t'arriver maintenant ?

- Je vais me faire enculer, maîtresse. Je vais me faire enculer pour vous !

 

J'attache l'esclave, couché sur un chevalet, les jambes écartées. Il a eu droit à un bon gode dans le cul tout à l'heure, mais un peu de gel ne lui fera pas de mal. Je demande à Nœud-Pap de le faire. Il m'obéit, mais manifestement il trouve ça bizarre, ce doit bien être la première fois qu'il tartine le cul d'un autre homme avec du gel. Il y a toujours un début à tout !

 

Je libère ensuite le jeune homme masqué, je le branle un peu pour maintenir son érection puis je l'encapote.

 

- Allez, maintenant, encule-le !

 

Le jeune le pénètre facilement et commence une série de va-et-vient assez énergiques. L'autre pousse de hi et des han de plaisir. Mon intention était de diriger une longue sodomie sans éjaculation de telle façon que Nœud-Pap puisse ensuite profiter des services du jeune homme. Mais ce dernier va trop vite et s'excite de trop.

 

- Stop !

 

Mais il est trop tard ! Il jouit comme un malade, puis décule. Inutile de l'engueuler, ce serait contre-productif. Il considère lui-même que l'affaire est terminée, puisqu'il sort du donjon pour aller se rhabiller.

 

Et voilà ! Les choses ne se passent pas toujours comme on l'aurait souhaité : me voilà donc avec deux bonhommes plein de fantasmes bisexuels, mais passifs tous les deux. On va faire avec.

 

- Ne bougez pas, vous deux, je reviens !

 

Je m'en vais tenir compagnie quelques instants au jeune homme, j'ignore s'il reviendra mais je souhaite qu'il garde au moins comme souvenir de cette rencontre son aspect convivial.

 Chanette20b.jpg

En revenant, je libère l'esclave de son chevalet !

 

- Alors il t'a bien enculé ?

- Un peu rapide, mais c'était bien !

- Tu veux jouir ?

- Oui, maîtresse !

- Et bien Nœud-Pap va te faire une pipe !

 

Je suis sûr qu'il aurait préféré se branler en me regardant mes nichons… Pas facile de faire plaisir à tout le monde. Mais Nœud-Pap met énormément de cœur à l'ouvrage et l'autre apprécie la fellation qu'il lui pratique. C'est qu'il commence à en avoir l'habitude ! Je lui en ai fait sucer des bites à Nœud- Pap !

 

Ça s'éternise quand même un peu. Je fais stopper la pipe et demande au type de se branler. Il le fait et jouit en ayant la présence d'esprit de recueillir le sperme dans le creux de ses mains afin de ne pas en mettre partout. Cet homme a de l'éducation. Il me fait savoir avec déférence qu'il va maintenant se rhabiller et prendre congé.

 

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai seule avec Nœud-Pap.

 

- Je suppose que ça t'a donné soif, cette petite pipe.

- Oui, maitresse ! Répond-il en sachant pertinemment où je veux en venir.

- Finalement, toutes les misères que je te fais subir, tu t'éclates avec !

- Ça dépend lesquelles !

- Il faudra qu'on en discute un jour, en attendant couche-toi par terre et ouvre ta bouche en grand, ma salope !

 

Il s'exécute, je m'accroupis plaçant mon pubis à 30 centimètres au-dessus de son visage et lui offre une vue imprenable. J'avais une grosse envie, sans doute l'excellent thé au jasmin que j'ai bu ce midi. Je lâche les vannes, Nœud-Pap avale ce qu'il peut avec beaucoup de conviction, mais en fout plein à côté. Comme d'habitude quoi !

 

- Alors c'était bon ?

- Délicieux, maîtresse !

- Tu vas me nettoyer les saletés que tu as fait par terre et après tu iras t'enfermer dans la cage. On ne sait jamais : tu auras peut-être une autre bonne queue à sucer !

 

Je n'avais pas d'autre rendez-vous, mais quelqu'un peut toujours venir au débotté. J'ai attendu jusqu'à 18 h 15, puis j'ai sodomisé Nœud-Pap avec un gode-ceinture, ensuite il s'est branlé, les yeux fermés, perdu dans des fantasmes qui ne me regardent pas.

 

Ma journée est finie. Nœud-Pap se rhabille. Il veut me donner un petit billet supplémentaire pour se faire pardonner son incroyable oubli de tout à l'heure, ce que je refuse. Puis comme à l'habitude nous échangeons quelques mots, souvent des banalités, moi, il faut que je me démaquille un peu et que je troque ma tenue de dominatrice professionnelle contre celle de Madame tout le monde.

 

- Tu ne m'as jamais déjà dit ton prénom ?

- Vraiment ? C'est Marcel !

- Tu te rappelles, je t'avais expliqué il y a quelque temps que je voulais refaire ma salle de bain ?

- Oui !

- Ben, je me suis décidée, tu pourrais passer me faire un devis ? Mercredi je suis libre toute la journée, je ne travaillerai pas.

- Oui, bien sûr ! Mercredi vers 14 heures 30 ?

- Impeccable ! Je vais t'indiquer mon adresse et mon vrai nom. Je te fais confiance, tu gardes ça pour toi !

- Vous pouvez avoir confiance. Est-ce que vous avez un ordinateur chez vous ?

- Oui, pourquoi ?

- Mon ordinateur portable est en panne, je ne sais pas si ça sera réparé pour mercredi. J'apporterai une clé USB pour faire une simulation, vous verrez, c'est magique !

- Chic alors, j'adore la magie !

 

Mercredi 27 février

 

C'est dans le métro que je rencontrai Albert ce matin-là. A vrai dire, je le connaissais déjà, puisqu'il était l'un de mes clients. Régulier, même si ses visites étaient plutôt espacées, peu compliqué, très correct et même charmant, ce qui ne gâche rien, bien au contraire.

 

D'une façon générale, ce genre de rencontres inopinées hors du cadre de mon travail, se déroule entre gens intelligents et bien éduqués, c'est à dire qu'on fait comme si on ne se connaissait pas, un imperceptible sourire complice étant éventuellement toléré. Mais il est aussi vrai qu'il y eut dans ma vie quelques exceptions malencontreuses (voir "Les sources bleues" et "Trafics").

 

Mais ce jour-là, les circonstances étaient quelques peu particulières : j'étais assise dans le métro et perdue dans mes pensées. A la station Montparnasse, le type s'assied devant moi. Je le reconnais mais restais de marbre. Lui ne me remet pas de suite et me lance des regards furtifs, que j'essaie de ne pas croiser. Il faut dire que dans le "civil", j'ai un tout autre look qu'au studio. La domina au maquillage outrancier en tenue de cuir fait alors place à une petite bonne femme à lunettes comme il y en a des milliers et personne ne peut soupçonner mes activités.

 

Ça y est, il a trouvé qui j'étais, il ne peut s'empêcher de me faire un sourire idiot que je lui rends discrètement.

 

- Le monde est petit ! Me dit-il à voix basse.

- Comme vous dites !

 

La conversation se ferme, il a l'intelligence de ne pas la relancer. Je n'ai rien à lire et je me mets à trifouiller mon téléphone portable.

 

Je n'ai pas pris de rendez-vous pour ce mercredi, je reçois Nœud-Pap chez moi en début d'après-midi, qui doit me faire un devis pour ma salle de bains. Du coup, je me suis offerte comme cela m'arrive de temps à autre, une journée de congés. J'ai aujourd'hui eu envie de me rendre au Musée d'Orsay où je n'avais pas mis les pieds depuis une éternité.

 

Un peu avant la station Solferino, Albert se lève.

 

- Bonne journée ! Me murmure-t-il.

 

Je le gratifie d'un sourire, et me lève à mon tour : c'est aussi à cette station que je descends. Albert est au milieu du quai, semble hésiter sur la sortie à emprunter, en choisit une, je prends l'autre : la bonne.

 

Me voici rue de Bellechasse, je chemine sans me presser, arrive sur l'esplanade du musée et me dirige vers les caisses.

 

- Décidément ! me lance Albert.

- Eh oui !

 

Cet olibrius se rend donc également au musée. J'espère qu'il ne va pas me proposer de m'accompagner, j'ai envie d'être tranquille. Mais non, il a la politesse de rester derrière moi et farfouille dans sa sacoche.

 

Me voici dans le hall où je ne me lasse pas d'admirer "la femme piquée par un serpent" une sculpture magnifique diffusant un érotisme trouble. Elle est signée Jean-Baptiste Clésinger et le modèle était une "collègue" du 19ème siècle, Apollonie Sabatier dite "la Présidente" et copine de Guy de Maupassant. Heureux temps où les putes étaient adulées par les plus grands artistes !

 

- Magnifique, n'est-ce pas ?

 

Merde revoilà Albert, comment vais-je m'en débarrasser ? Et le voilà qui se baisse et qui ramasse quelque chose : une clé USB.

 

- Vous avez fait tomber quelque chose, on dirait ! Dit-il en ramassant l'objet et en me le montrant.

- Non, non, ce n'est pas à moi !

- Ah ! Eh bien gardez-là, ça peut toujours servir ! Je vous laisse, j'ai rendez-vous avec un ami.

 

J'enfouis machinalement la clé dans mon sac à main, puis profitai d'une bonne heure de visite. Pas plus, après je sature ! Mais je reviendrai.

 

J'avais bien remarqué, mais sans y prêter une attention particulière, ces deux individus qu'on aurait probablement davantage croisés dans les buildings de la Défense que dans un temple de l'art : la trentaine, costumes sombres, regards de loups affamés.

 

Je m'engouffre dans les couloirs déserts du métro. Sur le quai il n'y a pas grand monde, mais les deux golden boys sont là et trouvent le moyen de rentrer dans la même rame que moi.

 

Je vais pour m'asseoir et c'est à ce moment-là que le cauchemar commença :

 

L'un des deux types me bouscule et aussitôt me prend à partie :

 

- Dites-donc vous pourriez faire attention ! Commence-t-il.

- Attendez, c'est vous qui me bousculez... Protestai-je.

- On le connaît votre truc, mais nous le faire deux fois de suite, je trouve ça lamentable !

 

Mais c'est qui ces connards ?

 

- Quel truc ? Comment ça deux fois de suite ? Qu'est-ce que vous racontez ?

- Vérifie tes poches ! Crie alors le plus grand au plus petit !

- Putain ! Ma clé USB ? Elle a disparu ! Répond l'autre après avoir sommairement "vérifié" ses poches.

- C'est elle ! Elle a dû te la piquer au Musée !

 

Ah ! Je crois comprendre !

 

- Rends-nous cette clé ! Hurle le premier connard.

 

Il n'y a pas grand monde dans cette voiture de métro, mais tout le monde nous regarde. J'ai horreur de ça, mais j'éclate :

 

- Oh ! Vous allez-vous calmez tous les deux ! Si c'est une clé que vous recherchez...

- On s'en fout de tes histoires ! Rends nous cette clé, sale voleuse !

 

Je ne comprendrai qu'un peu plus tard qu'ils utilisaient sciemment cette tactique pourrie visant à empêcher la "partie adverse" de s'exprimer.

 

Je hurle :

 

- Si je suis une voleuse, on va ensemble à la police !

 

Un court silence que je suis incapable d'interpréter. Puis le plus petit des deux reprend du poil de la bête :

 

- Elle bluffe ! Rends-nous cette clé !

 

Je cherche le signal d'alarme, je ne trouve pas. Le métro arrive à la station "Rue du bac", je me précipite vers la portière mais le plus grand m'en empêche en mettant ses bras en croix.

 

Qu'à cela ne tienne ! Je lui balance un bon coup de genou dans les couilles !

 

- Salope !

 

Me voilà sur le quai ! Il n'y a qu'une seule sortie, je fonce. Les deux tarés trouvent le moyen de me barrer le chemin. Quelques badauds descendus du métro, sont restés sur le quai comme des glands et semblent s'amuser du spectacle. Bande de tarés !

 

- Rends-nous cette clé, ou ça va mal finir !

 

Je panique, je plonge la main dans mon sac, je cherche ma bombe lacrymo, ne la trouve pas ! L'aurais-je oubliée à maison ! Ben oui, puisque j'ai changé de sac ce matin, et que je ne pensais vraiment pas en avoir besoin aujourd'hui. Je trouve la clé USB. Et d'un geste rageur je l'envoie atterrir entre les rails du métro.

 

Je laisse les deux cons à leur stupeur. Le temps qu'ils réalisent, qu'ils préviennent le chef de station, qu'on fasse éventuellement stopper le trafic pour récupérer la clé, (si elle n'est pas écrabouillée avant), j'ai largement le temps de disparaître.

 

Me voici dehors et débarrassée de ces deux andouilles. Ils ont réussi à me gâcher ma journée.

 

Je file dans le premier bistrot venu boire un grand verre d'eau gazeuse. J'en avais besoin.

 

Je pense un moment prendre un taxi pour rentrer à la maison (j'aurais sans doute dû !) mais décide finalement qu'une bonne marche à pied me fera peut-être disparaître le stress lié à ces péripéties débiles.

 

Starsky et Hutch

 

Starsky et Hutch (appelons ainsi les deux crétins qui m'ont agressée) montent les marches du métro jusqu'au guichet. Ils vocifèrent, parlent en même temps, s'énervent, demande un responsable.

 

- C'est moi la chef de station ! Martèle cette dernière qui est habituée aux récriminations tous azimuts des râleurs compulsifs.

- Et bien alors, prenez vos responsabilités !

- Est-ce que vous vous rendez compte que si on arrêtait le trafic à chaque fois qu'une personne fait tomber un objet sur la voie, il n'y aurait pas souvent de métro ?

- Mais est-ce que vous vous rendez compte que les informations qu'il y a sur cette clé sont inestimables ?

- N'insistez pas, ça ne sert à rien !

 

Starsky sort alors son portefeuille.

 

- On peut peut-être s'arranger, vous voulez combien ? 200 ? 300 ?

- Même pour un million, je n'ai pas le pouvoir de faire ça !

- Ah, vous êtes bien des fonctionnaires ! Feignants et incapables !

- Foutez-moi le camp où j'appelle la sécurité !

- Connasse !

- Grosse connasse l Ne peut s'empêcher d'ajouter son comparse.

 

Retour

 

J'ai fait un grand circuit pour rentrer, avec une halte dans un autre troquet pour pisser, il parait que ça aussi, ça élimine le stress ! Un peu de shopping, je me suis acheté un petit haut sympa qui me va super bien, et en solde en plus.

 

J'arrive en bas de mon immeuble, je compose le digicode, une jeune et élégante blackette que je n'avais jamais vue m'emboîte le pas. Je relève mon courrier pendant que l'inconnue semble chercher quelque chose sur les boites aux lettres. J'appelle l'ascenseur, il s'ouvre, la blackette me suit à l'intérieur.

 

J'appuie sur le bouton de l'étage et sacrifie à la politesse d'usage.

 

- Quel étage ?

- C'est fait, merci.

 

Je quitte l'ascenseur, me dirige vers ma porte pendant que la blackette semble hésiter à sonner à la porte de ma voisine d'en face. Je rentre chez moi et me déshabille pour aller prendre une bonne douche.

 

Remiremont

 

Didier Remiremont est le patron d'une petite officine de détective privé. Il était occupé à présenter un compte rendu difficile à l'un de ses clients. L'affaire avait été beaucoup plus compliquée que prévu en entraînant des frais supplémentaires. Il avait précisé à sa secrétaire de ne lui passer aucune communication téléphonique. Le client avait signé un contrat forfaitaire. Il s'agissait donc de l'embobiner afin de lui faire accepter un dépassement d'honoraires. Mais celui-ci rechignait - à juste titre -. Bref un entretien difficile !

 

Et voilà qu'un importun frappa à la porte.

 

- Occupé ! S'exclame Remiremont.

 

Hutch n'en a cure et entre dans le bureau, Starsky à sa suite.

 

- Je ne vous ai pas autorisés à entrer, Messieurs, veuillez sortir et attendre !

- C'est très important, patron !

- Je n'en doute pas un instant, mais cet entretien aussi est très important, laissez-nous s'il vous plaît.

 

Les deux andouilles quittèrent le bureau la queue basse.

 

- Après tout, c'est pas nos oignons ! Grommela Starsky en s'asseyant sur l'une des deux banquettes du couloir.

 

Ce n'est qu'une demi-heure plus tard que la porte de Remiremont se rouvrit, laissant sortir son client totalement inexpressif.

 

- Allez venez ! cria le boss.

- Patron, on a foiré le coup !

- Pardon ?

- La fille a balancé sa clé USB sur les rails du métro !

- Hein ! Mais c'est impossible, ça ! Et vous ne pouviez pas me le dire plus tôt ? Espèces de crétins !

- On a essayé, mais vous nous nous avez demandé de sortir !

- Et bien il fallait insister ! Fulmina-t-il. Vous en avez parlé aux agents du métro ?

- Z'ont rien voulu savoir !

- Mais pourquoi aurait-elle fait ça ? C'est peut-être un leurre qu'elle a jeté ?

- Ben...

- Ben quoi ? Ça ne vous est pas venu à l'esprit ? Je vous paie aussi pour être intelligents, mais là c'est raté !

 

Remiremont décrocha le téléphone qui venait de sonner :

 

- Oui, Tanya, je t'écoute ! Super ! Excellent travail ! Je te félicite ! Vas-y, je note... C'est terminé pour toi sur ce coup-là... Euh... Tu repasses au bureau ? (il regarde sa montre). O.K. À tout de suite !

 

Il raccrocha.

 

- Tanya a récupéré le nom et l'adresse de l'intermédiaire. C'est déjà ça ! Elle travaille bien elle ! Pas comme certains. Mais tout ça ne nous rendra pas la clé USB ! Qu'est-ce que je vais raconter à mon client, maintenant ? Vous avez pris des photos de la fille, j'imagine ?

- Oui chef !

- Je m'appelle pas chef, je m'appelle Monsieur Remiremont.

- Oui Monsieur Remiremont, voilà les photos.

 

Remiremont fit défiler les photos sur le téléphone portable que venait de lui tendre Starsky.

 

- C'est flou ! Y'en a pas d'autres ?

- On a fait ce qu'on a pu !

- Elle a l'air mignonne !

- Pas canon, mais mignonne !

- Bon j'ai besoin de réfléchir, foutez-moi le camp, allez manger, je n'ai plus besoin de vous pour le moment.

 

Le plan initial de son client s'écroulait. Le scénario avait été minutieusement minuté. Dès le lendemain matin, la société Choser & Ruppert devait préparer les éléments nécessaires afin de porter plainte avec preuve à l'appui pour espionnage industriel contre un concurrent dont ils ignoraient le nom pour l'instant. Simultanément, la taupe Albert Leberger ferait l'objet d'une procédure de révocation immédiate.

 

Remiremont devait donc rendre compte à Philippe Darousse, le responsable de la sécurité et DRH de la société Choser & Ruppert. Il détestait ce type bouffi de suffisance, dont le seul titre de gloire dont il pouvait se prévaloir était d'être un ancien militaire. Il n'était évidemment pas question de lui avouer que la récupération de la clé avait été un fiasco. Il décrocha son téléphone.

 

- On a un contretemps ! Albert Leberger a bien rencontré quelqu'un, une femme, mais il ne semble pas lui avoir remis quoi que ce soit...

- Bizarre ! Très bizarre ! Il faut que je réexamine la situation et que j'avise ma hiérarchie. Je vous rappelle !

- Bien !

- Vous continuez à filer ces deux individus ?

- Evidemment ! Mentit-il avec aplomb.

 

Comme il avait pris l'habitude de le faire en cas de situation compliquée, Remiremont s'empara d'une feuille vierge et d'un stylo.

 

Première chose : s'assurer que la clé était réellement irrécupérable. Il expliqua la situation à Jamet, son adjoint.

 

- Tu te débrouilles avec la RATP et tu me tiens au courant...

 

Mais il n'y croyait pas une seconde. Il se retrouvait devant deux hypothèses :

 

Si la clé jetée sur la voie était la bonne, l'opération n'était que reportée. Albert devait posséder une sauvegarde. Il rencontrerait de nouveau la fille. Problème : ni elle ni Albert n'était plus filés et il était peut-être déjà trop tard !

 

Si la clé était un leurre, la situation était plus compliquée, car là encore il y avait deux cas de figure : ou bien le fichier n'avait pas encore été transmis à la concurrence (et on se retrouvait comme dans l'hypothèse précédente) ou bien le fichier avait déjà été transmis à l'insu des enquêteurs... Ce qui constituait le pire scénario.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:20

Chanette 19 - Trafic 14

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14 - Chassé-croisé


Vendredi 5 Octobre


Mal dormi, la perspective de savoir que Nadia va me quitter m'a rendue malade. Elle est partie de bonne heure, il n'était même pas 9 heures. Nous n'avons pas prolongé les adieux, j'étais mal, et apparemment ça se voyait. Nadia avait l'air normale… ben voyons !


Je suis allée au studio et me suis concentrée sur mon travail, je ne suis même pas sortie le midi pour manger un morceau comme j'ai l'habitude de le faire.


Mais ce soir en rentrant chez moi, je me retrouve avec une boule dans l'estomac.


Un douche vite fait, et voilà qu'on sonne ! Non ça ne va pas recommencer comme hier ! Et je me remémore que Nancini et sa compagne devaient passer me chercher pour m'emmener au restaurant. J'avais complètement zappé ce truc ! Je vais trouver quoi comme excuse ? Dire que je n'ai pas la pêche devrait suffire, du moins j'espère !


Mais ce n'est pas Nancini, c'est Lafontaine. Je le fais entrer.


- Bonsoir Christine, vous êtes seule ?

- Pour l'instant, on doit venir passer me prendre pour aller au restaurant, mais ça ne me dit pas grand-chose.

- Ah ?


Il me regarde bizarrement : Il doit se demander s'il a le temps de me draguer !


- Je voulais vous mettre au courant des derniers développements de l'enquête…


Ben, oui c'était le prétexte pour revenir !


- L'alibi de Mattéo tient la route. On a aussi retrouvé sa fameuse copine qui en fait est aussi la maîtresse de Zimmerman. Elle ne sait rien, je l'ai rencontrée et je l'ai laissée en liberté. L'ennui c'est si Couillard la retrouve…


Je ne comprends pas bien, même si je m'en fiche un petit peu.


- Ça fait quoi si Couillard la retrouve ?

- On fait un métier où on a des tentations. Ce que m'a dit Mattéo, hier soir, je l'ai gardé pour moi. Couillard et les stups n'en savent rien. La tentation de garder toute la came pour moi est forte…


Ça, je l'avais à peu près compris.


- Vous vous rendez compte, le paquet de fric, mais je ne peux pas m'en servir, c'est trop dangereux. Le minimum que je puisse faire, c'est de laisser dormir la camelote pendant un an ou deux en attendant que ceux qui sont sur l'affaire considèrent tout ça comme définitivement perdu. Je pourrais en vendre juste un petit peu, à une personne sûre, une personne qui se came toute seule et qui n'en parle pas aux autres… Vous ne connaissez personne ?


Ce n'est quand même pas pour me poser cette question débile qu'il est passé me voir ? Je ne connais personne et je le lui dis. La conversation commence à prendre une tournure qui me déplaît profondément. J'en suis à espérer que Nancini se ramène au plus vite pour y mettre fin.


- Ça ne vous plairait pas une vie de rêve, les palmiers, les cocotiers, le farniente… Je pourrais vous en faire profiter !

- Arrêtez de rêver, Monsieur Lafontaine.

- Vous pourrez toujours réfléchir !

- C'est tout réfléchi.

- Vous ne connaîtriez pas un endroit où je pourrais conseiller à l'amie de Zimmerman de se planquer. Vous comprenez, si Couillard l'arrête, elle risque de parler de la cache de Mattéo…

- Je croyais qu'elle ne savait rien ?

- Elle ne sait rien, mais elle sait juste ça !

- Planquez là chez vous !

- Je suis marié !

- Louez une garçonnière.

- Vous croyez qu'un fonctionnaire de police a les moyens de se payer une chose pareille ?


Dring !


Ouf ! Sauvé par le gong ! C'est bien Nancini et Félicia. Je les fais entrer.


- Bonjour ! Je ne suis pas prête, j'ai eu la visite inopinée de Laurent, un de mes cousins.

- Laurent Dupont, voyageur de commerce ! Se présente alors Lafontaine.

- Alessandro Nancini, négociant en art, et voici ma compagne Félicia.


Et là il se passe quelque chose. Les regards de Félicia et de Lafontaine se croisent comme si Cupidon venait de leur décocher une flèche d'amour.


- Félicitations, cher Monsieur, votre compagne est absolument charmante.

- Merci vous êtes un gentleman, répond Félicia en pétillant des yeux.


Les règles de politesses voudraient que Lafontaine prenne maintenant congé, rompant ainsi brutalement le charme de sa trop brève rencontre avec Félicia. Mais comment peut-il faire autrement ? Quant à Félicia je la vois farfouiller dans son sac et sortir un stylo et un bout de papier, sans doute va-t-elle rédiger un petit mot à l'attention de Laurent ou lui indiquer son numéro de portable, dans l'hypothèse où il partirait maintenant.


Elle cache le bout de papier sans sa main, frôle celle de Laurent qui a compris et qui le glisse dans sa poche.


Du coup, il se décide à partir.


- Je vais vous laisser...


Et demain il reviendra m'emmerder… et ce couple de ringards, j'en fais quoi ?


Et puis soudain l'idée…


- Restez un moment en notre compagnie, je suis un peu fatiguée, je vous propose de prendre l'apéro ici, ensuite on verra bien.

- Juste cinq minutes, alors dit-il (oh, le gros mensonge !)


Il m'est venu à l'instant à l'esprit un plan machiavélique : pousser Lafontaine dans les bras de Félicia, et vu les prédispositions qu'ils affichent l'un envers l'autre ce ne devrait pas être trop difficile. Si ça marche, Lafontaine me fichera la paix avec ses plans aussi farfelus que dangereux ! L'inconnue réside principalement dans l'attitude de Nancini : il forme avec Félicia un couple "libre", mais jusqu'à quel point ?


- Monsieur Nancini, soyez gentil j'ai besoin de quelqu'un pour attraper le paquet de cacahuètes qui doit être tout en haut.


Puis m'adressant à Lafontaine et à Félicia :


- Je vous en prie, ne restez pas debout, mettez-vous à l'aise et installez-vous sur le canapé.


Et voilà, c'était le but de l'opération : les deux postulants tourtereaux sont l'un à côté de l'autre. Félicia a retiré son ciré vert pomme, elle est habillée d'un petit débardeur jaune pâle mettant en valeur ses belles épaules et d'un pantalon blanc.


- Je ne vois pas de cacahuètes, se désole Nancini en explorant le haut du placard.

- Pourtant, il me semblait bien ! Ah, effectivement, elles sont là !


Bon maintenant : phase 2 : chauffer tout ce petit monde. Pas de plan, on va improviser !


Je sers les apéros, un ange passe, personne ne prend l'initiative de la conversation, il va falloir que je m'y colle :


- Comment s'est passée votre soirée avec Anna hier soir ?

- Fort bien ! Répond Félicia, le restau était bien et nous avons prolongé tout ça à la maison.


Intéressant ! Elle ne donne pas de détails. C'est normal, elle ne veut pas prendre le risque de choquer Lafontaine. A moi de jouer !


- Une prolongation coquine, je suppose ? Suggérais-je innocemment

- Un petit peu !

- Il faut que je vous dise, Laurent peut tout entendre, c'est une personne très... Comment dire ?

- Très libérée ? suggère Félicia.


Lafontaine rougit comme un bifteck.


- Vous aimez le sexe alors si je comprends bien ? reprend-elle, vous avez raison, la vie est si courte, autant profiter de ses plaisirs.

- Tout à fait ! approuve-t-il.

- Alors, vous avez fait quoi avec Anna ? Insistais-je.

- Ah ! Vous voulez du croustillant ? Je ne suis malheureusement pas trop douée pour raconter ce genre de choses. Mais tu peux peut-être te lancer, toi, Sandro ? Ajoute-t-elle à l'adresse de son compagnon.

- Euh ! Ben on a fait l'amour à trois !


Vachement originale sa description !


- En fait, pas complètement, reprend Félicia, on s'est d'abord câlinées, Anna et moi, pendant que Sandro regardait, il n'en perdait pas une miette, ce vieux cochon, pas vrai Sandro ?

- Regarder deux femmes ensemble, c'est toujours un émerveillement !

- Ben voyons ! Continue sa compagne, c'est l'un des fantasmes préférés des hommes, par contre pour l'inverse on n'a pas fait ça souvent !

- L'inverse comment ? demande Lafontaine qui ne suit plus très bien.

- Et bien, explique-t-elle, un fantasme féminin assez courant, me semble-t-il est de regarder deux mecs se faire des trucs !

- Ah, oui ! Ça doit être rare ! commente laconiquement Lafontaine.

- Plutôt, oui, ça nous est arrivé… euh… trois fois.

- Même pas ! Rectifie Nancini, la troisième fois le mec s'est dégonflé.

- Tu l'as pourtant sucé !

- Ouais, juste trente secondes.


La conversation prend une tournure inattendue et les yeux de Lafontaine se transforment en hublots de bathyscaphe. Nancini et sa copine vont trop loin et risquent de foutre tout mon plan en l'air avec leurs conneries, il faut que je trouve le moyen de recadrer la conversation :


- Si on revenait à cette soirée avec Anna !

- On y reviendra, répond Félicia, mais vous qu'en pensez-vous ?

- C'est quoi la question ?

- Voir deux hommes se faire des trucs !

- C'est un fantasme parmi d'autres ! Répondis-je.

- Mais vous ne l'avez jamais réalisé.

- Non ! Mentis-je.


Si elle savait ! L'image de Nœud-Pap sodomisant Paulino me traverse un instant l'esprit.


- Et vous par exemple ? reprend Félicia s'adressant à Lafontaine.

- Ah, non, voir deux hommes ensemble ça ne me branche pas du tout !

- Certes mais faire des choses avec un homme devant une femme qui regarderait et que vous pourriez baiser après ?


Mais elle va arrêter ou pas ?


- Faudrait que je sois vachement excité alors ! Répond-il


Je note qu'il n'a pas dit non, et par expérience, je sais que tenir ce genre de réponse, c'est être prêt à franchir le pas. Ah, s'il était soumis, si cette conversation avait lieu dans mon studio, sûr qu'il passerait à la casserole le poulet !


Dring


C'est mon portable, cette intéressante et surprenante conversation s'arrête. Je regarde qui c'est :


Nadia !


Mon cœur en palpite de bonheur. Je pourrais me mettre à l'écart pour répondre, mais je ne le fais pas, je n'ai pas envie que la discussion reprenne sans moi.


- Allô, c'est moi !

- Nadia, quel bonheur d'entendre ta voix ! Tout va bien !

- Oui, oui ! Je peux passer te faire un petit coucou ? Tu vois je m'ennuie déjà de toi !


Fabuleux !


- Bien sûr !

- A tout de suite ! Bisous !


Mon visage devait rayonner après ce coup de fil, car non seulement je vais revoir Nadia, mais sa visite va me fournir un prétexte pour éviter la sortie restau. Et si Nancini et Félicia y emmenaient Lafontaine à ma place ce serait parfait.


Apparemment, Félicia a grande hâte de reprendre la discussion interrompue.


- Et imaginons que vous le fassiez, Laurent, dans ce cas vous seriez plutôt actif, plutôt passif, ou peu vous importe.

- Actif, bien sûr !


"Pourquoi "Bien sûr" ?


- Ça tombe bien, Sandro serait plutôt passif, n'est-ce pas mon chéri ?

- C'est vrai !


Voilà (déjà !) Lafontaine au pied du mur, son regard devient vague, à quoi pense-t-il ?


Dring


La sonnette d'entrée ! Je vous dis que ça va recommencer comme hier !


- Nadia ! Déjà toi ! Comment tu as fait ? Tu t'es téléportée ?

- Je t'ai téléphoné d'en bas de l'immeuble !

- Je ne suis pas seule, mais ils vont dégager. Chuchotai-je.


Elle rentre, embrasse tout le monde, mais je sens bien que sa présence contrarie Nancini et Félicia. Je vais arranger ça !


- Vous pouvez reprendre votre conversation, Nadia en a entendu d'autres et je crois bien que le sujet l'intéressera.


- Décidément vous cachiez bien votre jeu ! Ne peut s'empêcher de s'exclamer Nancini !

- Je ne cachais rien du tout ! C'est un peu plus compliqué que ça, mais bon, nous aurons peut-être l'occasion d'en reparler. Alors cette conversation, c'était quoi ?

- J'expliquais que l'un de mes fantasmes était de voir deux hommes se faire des trucs ! Répond Félicia, et je demandais à Laurent, si les circonstances s'y prêtaient s'il serait d'accord pour me permettre de le réaliser.

- Ah ! Et alors, votre réponse ?

- Disons que je ne suis pas complétement contre, mais c'est de la théorie tout ça, il faudrait une ambiance spéciale, une excitation particulière….

- Vous permettez qu'on joue à un petit jeu ? Intervient Félicia en se levant.


Je permets (comment faire autrement ?) et je devine, mais je m'imaginais pas que ça se passerait ici et si tôt. Et puis mon objectif n'était pas de tester l'éventuelle bisexualité de Laurent Lafontaine mais de l'envoyer dans les bras de Félicia ! Ce n'est pas gagné !


- Si vous pouviez mettre un peu de musique ?


Ben voyons, pourquoi pas 100 balles et un Mars ? Mais je joue le jeu et je passe un C.D. jazzy.


Félicia se dandine les fesses en effectuant quelques pas de danse, elle s'approche de Laurent en le regardant droit dans les yeux. Il est scotché. Elle soulève son débardeur, l'enlève, continue de se tortiller au rythme de la musique, elle dégrafe son jeans et le fait glisser sur ses cuisses, le retire, mais remets ses chaussures à talon. Elle a un très bel ensemble string et soutien-gorge rouge foncé qui lui va à ravir.


L'érection de Lafontaine est visible à travers son pantalon. Félicia continue à tournicoter puis se dirige vers lui et s'assoit à cheval sur ses cuisses, elle s'approche au plus près, plaquant son entrejambe sur sa braguette. Elle se penche vers lui, approche ses lèvres des siennes. Il ne les refuse pas. Elle enlève son soutien-gorge, lui fout les seins sous le nez, et le téton dans la bouche. Elle se laisse un peu peloter, puis se dégage, s'éloigne de quelques mètres, enlève son slip et l'envoie valser je ne sais où.


Elle se positionne ensuite en levrette à ses pieds, le cul tendu vers lui, exhibant tous ses orifices. Laurent transpire tellement qu'il retire sa veste puis s'éponge le front à l'aide d'un kleenex.


La main de Nancini se pose sur ma cuisse, je la dégage avec un sourire.


- Pas tout de suite !


Il n'insiste pas, change de cible en effectuant un mouvement d'approche du côté de Nadia.


- Tss, tss, pas tout de suite !


La voilà qui m'imite à présent ! Une réaction plutôt inattendue de sa part !


Félicia se met à genoux et avance dans cette position jusqu'aux cuisses de Lafontaine. Elle les écarte, s'approche encore plus près, lui pose la main sur la braguette sans rencontrer d'opposition, puis, d'un coup sec descend la fermeture éclair avant d'aller farfouiller dans le caleçon et d'en extraire sa bite érigée comme l'obélisque de la Place de la Concorde.


Elle le branle un petit peu très lentement tout en le regardant fixement dans les yeux. De son côté, Nancini, ne voulant pas être en reste exhibe lui aussi sa queue, puis sur une imperceptible invite de Félicia, il s'approche du duo qu'elle forme avec Laurent.


Merde ! Il est en train de participer au trip de son épouse sur son fantasme de bisexualité masculine. Et il le fait par dépit parce que je l'ai envoyé bouler, Nadia aussi. Quelle conne j'ai été, j'aurais dû le laisser me peloter, on n'en serait pas là !


Le truc de Félicia va foirer dans les grandes largeurs et Lafontaine va recommencer à m'emmerder. Comment rattraper le coup ? Je n'en sais strictement rien du tout !

Chanette19N1.jpg

La queue de Nancini est désormais à tente centimètres du visage de Laurent, peut-être moins et je n'ai vraiment pas l'impression que ce dernier ait l'intention de faire quelque chose avec.


Félicia fait un geste avec le doigt que je ne comprends pas. Nancini, lui, comprend et s'accroupit aux côtés de sa compagne.


Elle lui tend la bite de Laurent, il la prend dans sa bouche, la suce. Félicia se relève et se pelote les nichons, s'étirant vicieusement les pointes.


- Alors, il te suce bien ?

- Ça, ça….ça…. ça va !

- Si tu l'encules, je serai à toi, toute à toi !

- Je sais pas… Je sais pas…

- Alors Sandro, elle est comment sa bite ?

- Délichieuse ! Viens la goûter.

- Je n'y gouterai que quand il t'aura enculé ! Euh, quelqu'un a une capote ?


J'allais répondre non, afin d'éviter l'irréparable, mais Nadia qui sait où elles se trouvent s'en va les chercher.


La situation est de plus en plus surréaliste, c'est du funambulisme, ça va se casser la gueule.


Nancini se déshabille à la hâte, puis pose la capote sur le sexe de Lafontaine sans rencontrer d'objection, il se place de dos contre lui en position assise et s'empale sur sa bite. C'est lui qui fait tout le travail, en faisant coulisser ses fesses de haut en bas puis de bas en haut.


- Quel spectacle magnifique ! S'extasie Félicia, vous ne trouvez pas Mesdames ?


Je hoche mollement la tête, j'ai vu mieux, mais elle n'a pas besoin de savoir en quelles circonstances.


- Si vous pouviez changer de position, un petit peu ? Demande Félicia aux deux hommes emboités.


Nancini se dégage et s'arcboute contre la table basse.


Lafontaine semble hésiter !


- Vas-y, mais ne jouis pas, ta jouissance tu la gardes pour moi !


L'argument porte, et sans autre hésitation, il encule le compagnon de Félicia. La table basse vibre. On a le réflexe, Nadia et moi de virer les bouteilles. Ce n'est tout de même pas la peine de tout casser !


- Ne jouis pas, surtout, répète Félicia.


Elle n'est pas folle, elle craint la réaction d'après jouissance.


Mais Lafontaine pris au jeu s'excite de plus en plus !


- Stop ! Viens avec moi ! Lui dit Félicia.


Il décule.


- Viens ! Lui dit-elle, on va faire ça, euh… tu peux me prêter ton lit… me demande-t-elle.


La chance ! Lafontaine ne s'est pas rebellé contre la condition probablement excitante mais absurde qu'elle exigeait de lui. Alors d'accord que je vais leur prêter mon plumard et surtout qu'ils ne se pressent pas. Je leur montre le chemin, leur rapporte la boite de préservatifs, pose une grande serviette sur le lit et les laisse. Nancini qui nous a suivi comme un toutou est prié par sa compagne d'aller voir ailleurs.


Et nous voici Nadia et moi seules avec Nancini. On fait quoi ?


- Il m'a bien enculé ce salaud, mais j'aurais bien aimé jouir. On pourrait peut-être s'amuser tous les trois ? Propose-t-il en se tenant la bite à la main.


Je n'ai pas envie de baiser, mais d'un autre côté s'il ne jouit pas, il va devenir chiant.


- On lui fait une pipe à deux ? Proposais-je à Nadia.


Elle est d'accord, lui aussi, mais il veut un petit truc en plus.


- Si vous pouviez vous déshabiller ?


Et puis quoi encore ? Mais j'enlève le haut, juste le haut, Nadia fait de même. Il nous tripote un peu les nénés, je m'accroupis, engloutis de suite le membre super bandé. Le goût en est un peu fort, et légèrement salé ce qui est normal à cette heure. Je le fais coulisser entre mes lèvres et je joue de la langue afin de pimenter la chose. Je passe un instant le relais à Nadia, puis je repars à l'attaque. Je le sens prêt à venir, je me dégage, le finis à la main. Il décharge sur mes seins, ce cochon !


- Ils en mettent du temps ! commente Nancini en se rhabillant.


Je ne réponds pas ! Tant mieux si Lafontaine et Félicia prennent leur temps, plus ça durera plus les chances qu'ils s'amourachent l'un de l'autre seront grandes.


- On fait quoi ? Maintenant ? reprend-il.

- On va se resservir à boire, sinon j'ai un scrabble si vous voulez ?


Et oui ! On a joué tous les trois au scrabble durant trois quarts d'heure pendant que les deux tourtereaux prenaient du bon temps dans ma chambre.


Après, ils ont voulu prendre une douche puis Félicia a souhaité se remaquiller. Tout cela est interminable et je commence à en avoir marre du scrabble.


- On vous emmène tous au restaurant ? propose Nancini.


Il faut voir comment Félicia et Laurent Lafontaine se regardent. C'en est touchant, on dirait deux ados dans un teen's movie ! Je n'y croyais pas, j'avais tort, Félicia se serait probablement envoyé Laurent même si celui-ci avait refusé d'effectuer sa petite séance de galipettes avec Nancini.


"Pauvre" Nancini qui pour l'instant est en plein dans le fantasme du cocu joyeux, ne se rendant pas compte que la relation entre sa compagne et Laurent est sans doute en train de dépasser le stade du "purement physique" !


Au restaurant, il va s'en rendre compte, il n'est tout de même pas si con que ça, sauf si...


Je chuchote quelques mots à Nadia. Je m'apprêtais à refuser poliment l'invitation de Nancini, ce n'est plus possible. A trois, je ne sais pas ce que ça peut donner, mais c'est la configuration de tous les risques, à cinq, on isole Sandro Nancini, ce qui permettra à la fois à Félicia et à Laurent de continuer leur flirt sans que le brave cocu ne se pose trop de questions.


Arrivé dans l'établissement, et au mépris de toutes les règles de politesse, je m'arrange pour isoler Nancini en bout de table, je me mets devant lui, Nadia à côté, les tourtereaux sont à l'autre bout. Il a fallu qu'on fasse la conversation, Nadia et moi avec Nancini, ça m'a gonflée au début puis il s'est branché sur les arts plastiques, du coup la conversation est devenue intéressante. Je suis loin d'être une spécialiste de ce genre de choses mais je m'intéresse et suis curieuse, et ce soir j'ai appris plein de choses.


J'ai un peu honte de ce que j'ai fait, mais j'ai assuré ma sécurité : Lafontaine ne me sollicitera plus. Mais je sais aussi qu'avec sa prestance et son physique, Nancini ne restera pas longtemps célibataire.


Vendredi 19 octobre


Nancini m'a invitée au restaurant. J'ai accepté à contre cœur (on ne peut pas toujours refuser) parce qu'il m'a a dit avoir envie de parler. Il m'a présenté sa nouvelle compagne, une superbe brune qui disait se prénommer Jolanda (en voilà un joli nom d'emprunt !)


Il avait l'air joyeux, il m'a expliqué ce qui s'était passé près le repas. Lafontaine et Félicia étaient réellement tombés amoureux. Une situation ambiguë qui ne dura que quelques jours. Lafontaine joua alors les grands seigneurs en expliquant qu'il n'entrait pas dans ses intentions de briser un ménage et que sa passion pour Félicia n'était qu'une tocade.


Rassuré et reconnaissant de l'attitude de son rival, quand ce dernier lui demanda un petit service, il accepta sans problème, d'autant que Rebecca en était d'accord. :


- C'est une jeune femme qui est recherchée par mes collègues, elle n'a pas fait grand-chose mais est mêlée à une histoire qui peut lui provoquer des ennuis. Pour l'instant elle se cache à l'hôtel… si vous pouviez l'héberger quelques jours… Pour elle se serait plus simple…


Quand il la vit débarquer, il ne le regretta pas. Le lendemain midi quand il rentra d'un rendez-vous en ville, Félicia avait disparu en lui laissant un petit mot.


"Je m'en vais avec Laurent, je n'ai rien à te reprocher, mais que veux-tu la vie est parfois pleine d'imprévus. J'espère que tu seras heureux avec Jolanda. Bises"


Epilogue


Je me suis mise en ménage avec Nadia, ça a quand même duré trois mois, nous avons partagé des moments inoubliables, avant qu'interviennent les premières chamailleries, les premières discordes. Nous nous efforcions au début de mettre entre parenthèses nos divergences, mais sur le long terme ce ne fut pas possible. Nous nous sommes donc séparées, bonnes copines comme on dit, puis nos rencontres se sont de plus en plus espacées. Mais je n'ai pas perdu le contact. Et je me suis réconcilié avec Anna-Gaëlle.


Désormais je regarde quand j'y pense les émissions de Bertrand Paulino à la télévision. Je sais qu'il entretient toujours Nadia.


Roland Zimmerman et Frank Barbizier ont été officiellement mis en examen pour assassinat sur la personne de Jean-Marie Laroche-Garaudy et trafic de stupéfiants. Jean-Louis Escabèche et le peintre Serge Trempon sont mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants. Pour ce dernier, je considère qu'il s'agit d'une erreur judiciaire. L'inculpation du peintre aurait pu avoir une influence sur la cote de ses toiles, mais quelle importance puisqu'elles avaient toutes été saisies par la police… sauf les trois qu'il a peintes pour Anna, Nadia et moi juste avant d'être appréhendé.


Si la mienne ne prend pas de valeur, je la garderai quand même, en souvenir, mais je ne l'exposerai pas, pour l'instant elle reste au fond d'un placard.

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Louis Bouyon m'a contactée. Il souhaitait un massage à domicile, j'ai hésité mais il m'a confié avoir obtenu des indiscrétions sur les derniers développements de l'affaire. Alors j'ai accepté. Et oui, c'est ça la curiosité féminine !


Et c'est ainsi que, revêtue d'une simple blouse ouverte je massai son tas de bidoche, il m'apprit (sans dévoiler ses sources) que Laurent Lafontaine avait disparu. Et qu'il avait profité d'un week-end de congé pour prendre l'avion vers l'Uruguay en compagnie d'une femme. L'Inspection générale des polices le soupçonne de s'être mis de côté la camelote dissimulée dans la cache de Mattéo. Ce dernier ainsi que Rebecca, l'ex compagne de Zimmerman.


Il m'expliqua aussi que Nancini avait changé de compagne et que la nouvelle aussi charmante que la précédente n'était point farouche.


J'ai compris alors (mais je m'en doutais un peu) que la Jolanda que m'avait présenté Nancini n'était autre que Rebecca.


Sur ces bonnes paroles, son nouveau majordome au physique de pâtre grec s'est pointé complétement à poil dans la chambre et s'est fait sucer la bite par Bouyon.


Une bien belle chose que cette bite, je dois l'avouer, elle m'a troublée et mis l'eau à la bouche et quand mon hôte m'a demandé par politesse si je voulais partager sa fellation j'ai (une fois n'étant pas coutume) accepté avec plaisir et sans l'ombre d'une hésitation.


Bouyon m'a ensuite fait comprendre qu'il aimerait bien assister à des choses plus "profondes" si l'on peut dire. Etant fort excitée par cette jolie queue, je n'ai pas dit non.


Et c'est ainsi que le pâtre m'encula fort correctement tandis que Bouyon se ravissait le troufignon avec un godemiché.


Je n'avais donc pas appris grand-chose de plus, mais avais passé un bon petit moment et avais été bien payée ! Que demande le peuple ?


La vie continue, j'arrive au studio comme d'habitude et jette un coup d'œil sur mon planning : Chic, il y aura Nœud-Pap, mon petit suceur de bites préféré, voilà qui va me distraire, je me demande si je ne vais pas me débrouiller pour qu'il m'invite à dîner.


FIN


Et figurez-vous que cette petite séance avec Nœud-Pap déboucha sur une nouvelle aventure rocambolesque que dont le titre est "La clé"…


A bientôt !


© Vassilia.net et Chanette (Christine D'Esde) mars 2013. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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