Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 07:00

Professeur Martinov 8 – Professeur Martinov et la soucoupe volante par Maud Anne Amaro

1 – Scène de ménage à Troyes

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Toutes les aventures du Professeur Martinov peuvent se lire indépendamment les unes des autres, mais pour ceux qui commenceraient par celle-ci, juste une petite mise dans l’ambiance : Andrej Martinov n’a aucun titre de professeur, c’est un quasi sexagénaire barbichu et binoclard, habillé avec une certaine ringardise. Inventeur génial de choses aussi inutiles que futiles, il se trouva un jour débordé et engagea Béatrice, une jolie blonde peu farouche qui galérait un peu après ses études de chimie. Par hasard, ils découvrirent ensemble le « lapin dur », (voir Pr Martinov et le lapin dur) un produit prétendant concurrencer le viagra. Cela leur apporta une certaine renommée. Quand plusieurs mois plus tard, ils se partagèrent un trésor oublié (voir Pr Martinov et le manoir hanté), Béatrice troqua sa position d’assistante pour celle d’associée à part entière.

 

Le professeur Martinov regarda distraitement la fiche de la personne qui attendait dans le petit local faisant office de salle d’attente. Il y avait juste son nom, Benjamin Laforge, la date du contact téléphonique et l’objet de la requête : « traces inexplicables dans le jardin ».

 

– Bof ! On verra bien ! Confia-t-il à Béatrice, sa blonde et pulpeuse associée, qui avait pris place à ses côtés.

 

Il fit entrer l’homme, qui s’assit devant le bureau en reluquant Béatrice avec une concupiscence à peine masquée. Elle s’en foutait, si les mecs étaient assez idiots pour motiver la signature de leur contrat au seul titre qu’ils avaient pu plonger dans un beau décolleté, eh bien tant mieux.

 

– Nous vous écoutons ! Débuta Martinov.

– Si je vous dis qu’une soucoupe volante a atterri sur ma propriété, je suppose que vous allez me rire au nez ?

– Je ne me permettrais pas !

– Mais vous ne me croiriez pas !

– On ne peut jamais dire d’avance ! Répondit Martinov, jouant la carte de la diplomatie.

– Alors donc, une soucoupe s’est posée chez moi. Et avant de publier le récit de tout ça, je voudrais faire valider les preuves par un scientifique indépendant.

 

Martinov s’efforça de dissimuler son agacement. D’ordinaire, ce genre d’hurluberlu était filtré et éliminé dès le contact téléphonique. Là, le gars avait été malin et s’était bien gardé de parler de soucoupes volantes au téléphone.

 

– C’est la gendarmerie qui s’occupe de ce genre de choses, ils font ensuite remonter tout ça au GEIPAN… Reprit le professeur.

– Je sais, mais cette démarche est prématurée, ils vont se croire obligés de faire un communiqué de presse, il va y avoir tout un tapage médiatique. Admettons que je sois victime d’un canular, je vais alors passer pour un con !

– Et dans le cas contraire ?

– Et bien si vous validez les preuves, je pourrais alors prévenir la gendarmerie, je surferai sur la vague médiatique, j’écrirai un bouquin, bref ce truc peut me rapporter pas mal.

– Vous êtes bien conscient que vous prenez le risque que je puisse conclure que vous avez été victime d’une supercherie ?

– Absolument !

 

Martinov avait un moment espéré que l’argument serait de nature à décourager l’individu… Mais non !

 

– Et si vous me racontiez ce qui s’est passé ?

– Il faisait nuit. On dort la fenêtre ouverte. Vers trois heures du matin, il y a eu une sorte d’énorme flash, ça m’a réveillé, pas ma femme. Je vais à la fenêtre, je n’en croyais pas mes yeux. Il y avait une soucoupe sur mon terrain, un engin de vingt mètres de diamètre, il était d’abord complètement illuminé puis la lumière a baissé progressivement et seuls les hublots sont restés allumés. C’est alors que j’ai eu l’idée de prendre une photo avec mon téléphone portable.

– Vous l’avez là ? Demanda Martinov, tout heureux de trouver un prétexte pour interrompre ce délire verbal.

– Oui, je l’ai recopié sur une clé USB, vous voulez voir ?

– Oui, bien sûr !

 

L’individu qui manifestement attendait cette occasion, sortit l’objet de sa poche. Martinov le prit et le tendit à son associée, qui se leva et l’embarqua dans le petit local de réception contigu.

– Vous faites quoi dans la vie ? Demanda Martinov, à seule fin de combler l’absence de Béatrice.

– Cadre d’assurance ! Annonça Laforge avec beaucoup… d’assurance, mais je suis en longue maladie, j’ai de gros problèmes cardiaques et je toucherai ma retraite bientôt.

 

Martinov, qui s’en fichait bien, laissa passer un ange et examina son interlocuteur : petit, rond, binoclard, très binoclard même, l’expression du visage lui semblait bouffie de suffisance et n’avait pas grand-chose de sympathique. Le professeur attendait le retour de son associée pour lui clouer le bec et s’en débarrasser.

 

Elle revint, une feuille imprimée dans la main, qu’elle tendit au professeur. Celui-ci l’examina. Il s’agissait d’une photo représentant une soucoupe volante, telles qu’elles sont représentées dans les illustrations accompagnant les récits d’Ovnis. L’engin posé au sol et sans doute photographié au flash était net : deux hublots, l’un entier, l’autre à demi masqué ne laissaient voir qu’une intense lumière jaune. Béa avait collé dans le coin supérieur gauche un petit post-it sur lequel était indiqué « pas de trucage apparent » ! La supercherie était donc ailleurs ! Du coup Martinov se révéla intéressé par l’affaire, l’accepta et convint de se rendre sur place dès que possible.

 

– Encore une affaire à la con ! Proclama Béatrice

– Oui ! Je pensais qu’il voulait nous bluffer, en fait, c’est pas ça. C’est quelqu’un qui le bluffe, ce ne devrait pas être trop difficile à détricoter. On ira jeudi matin.

– C’est où ? On y va comment ?

– C’est à côté de Troyes, on ira en train et on prendra un hôtel là-bas. Tu connais la ville ? Demanda le professeur.

– Ben oui, on y est passé il y a un an ou deux ! (voir Martinov et le manoir hanté)

– C’est vrai qu’on avait dégusté une excellente andouillette, d’ailleurs Troyes c’est la capitale de l’andouillette, ça devrait te plaire !

– A quoi tu penses encore, petit cochon ? Minauda la jolie blonde.

– A mon andouillette à moi !

– Et qu’est-ce qu’elle a ton andouillette ?

 

Béatrice n’est pas la maîtresse du professeur, de plus ses préférences s’orientent plutôt vers les femmes, mais elle a pour son associé beaucoup de tendresse et de complicité et ils leur arrivent de faire des bêtises ensemble.

 

– Elle s’ennuie !

– Ah ! T’as envie ?

– Ben oui !

– Ben pas moi, je suis désolée, mon petit professeur. Pas fâché ?

– Bien sûr que non ! Mais qu’est ce qui te fait sourire comme ça ?

– Tu verrais ta tête, un vrai Calinéro !

– Mais non !

– Tu nous fais quoi, là, et d’abord tu ne bandes même pas !

 

Et pour s’en assurer, elle plaqua sa main sur la braguette du sexagénaire et du coup se ravisa :

 

– Oh ! Mais si, ça bande !

– Si tu y touches, ça ne va rien arranger.

– Mais je n’y touche pas, mentit Béa, en accentuant sa pression sur le renflement du pantalon.

– Laisse, tu m’as dit que tu n’avais pas envie !

– Non, j’ai pas envie !

– Ben alors, enlève ta main !

– J’ai pas envie, mais je peux avoir envie de te faire plaisir… Tu es tellement gentil avec moi !

– Je me laisse faire alors ?

– Oui, c’est ça, laisse toi faire !

 

Alors, Béatrice entreprit de déziper la braguette du vert professeur.

 

– J’aime bien fouiller dans les braguettes, c’est rigolo.

– Ah, oui ?

– Alors voyons voir ! Ah ! Il va falloir que je t’offre des caleçons pour ton anniversaire, parce que je te dis pas… tes slips de grand-père, c’est pas le top !

– J’aime pas les caleçons !

– Alors à l’avenir : pas de caleçon, pas de fellation !

– Méchante fille !

 

Béa avait à présent sorti de sa cachette le pénis vaillamment raidi de Martinov !

 

– Et bien, quelle forme ! Tu voudrais quoi, une branlette ? Une sucette ?

– Fais pour le mieux !

– O.K., baisse-moi donc ce pantalon, il y a quelque chose qui accroche.

– Normal, j’ai mis des bretelles !

– Des bretelles et des slips ! N’importe quoi ! Quand je vais dire à mes copines que je fais des pipes avec un mec en bretelles et en slip, elles vont être éclatées de rire !

– Parce que tu parles de ce qu’on fait à tes copines !

– Mais, non, je rigoleeeee !

 

Martinov retira son gilet, afin de dégager ses bretelles, il put alors retirer son pantalon. Béatrice contourna son associé et lui fit une tape amicale sur le cul.

 

– J’aime bien tes fesses ! Tiens, je vais leur faire un bisou. Ecarte un peu tout ça je vais te lécher le troufignon.

– Ce n’est peut-être pas nécessaire !

– Ah ! Silence, si tu veux que je m’occupe de toi, je fais ce que je veux !

 

La langue de Béatrice fit naître des frissons dans le corps du vieux professeur. Elle s’en rendit compte !

 

– Tu aimes ça, hein, ma petite langue sur ton trou, mon petit professeur ?

– J’avoue !

– Ouvre-toi bien, je vais te mettre un doigt !

– Mais tu vas laisser mon cul tranquille !

– Chut ! C’est moi qui commande !

– Dans ce cas…

– Tu le sens mon petit doigt ?

– Ben oui, je le sens bien !

– Tu devrais acheter un gode ! Ou plutôt on devrait bricoler un prototype avec télécommande, petites vibrations, grosses vibrations, mouvement tournant, va-et-vient…

– Bonne idée !

– Ben oui et puis pour l’expérimentation, ce ne sera pas trop compliqué !

– Ben voyons !

– On marquerait sur l’emballage : « Testé dans le cul du professeur Martinov ».

 

Béatrice revint du côté face, constata que le membre, loin d’avoir débandé, s’humectait d’une goutte de pré-jouissance et commença à le sucer de façon aussi sérieuse que classique, en opérant des petits mouvements saccadés de ses lèvres tandis que sa langue tournoyait autour du gland. Puis soudain elle stoppa tout au grand dam du professeur qui n’avait pas encore joui.

 

– J’ai changé d’avis, ça m’excite toutes ces bêtises, tu vas me prendre.

 

Elle s’arc-bouta alors contre une petite table après avoir baissé son pantalon et sa culotte. La vue de ces jolies petites fesses bien rebondies ne risquait pas de mollir la virilité du professeur, qui s’approcha de sa collaboratrice.

 

– Non, pas là, mon petit professeur, j’ai mes trucs. Prends-moi le cul, vas-y encule-moi bien.

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Il ne se le fit pas dire deux fois et s’empressa de pilonner la belle blonde, un peu vite peut-être… mais elle ne s’en offusqua pas.

 

– Ahhhhhh ! Tu m’as bien défoncée, mon petit professeur ! Ce doit être nouveau, avant j’étais clitoridienne, je le suis toujours, mais maintenant en plus je jouis du cul…

 

Martinov et Béatrice examinèrent la photo plus attentivement : on n’y décelait aucune surimpression, l’éclairage de l’engin laissait deviner la partie supérieure d’une maison voisine, on pouvait donc estimer la taille de l’objet entre 15 et 20 mètres de diamètre.

 

– Un hologramme ? Proposa Martinov

– Non, un hologramme ne fait pas d’ombre, je pense plutôt à un travail de dingue sur la photo, pixel par pixel. Il faudra trouver un spécialiste des trucages numériques et solliciter son avis, mais bon avant on va s’occuper du reste.

 

Jeudi

 

Laforge est venu les accueillir à la gare de Troyes, il s’est occupé de la réservation de l’hôtel :

 

– Vous prendrez possession de vos chambres en fin d’après-midi ! Déclare-t-il, sans leur demander leur avis. A midi vous êtes nos invités, il est grand temps de déjeuner, il va être 13 h 30 !

 

Arrivés au pavillon, dès la porte ouverte, un grand chien beige leur fait la fête :

 

– C’est Coyote, notre labrador, il est gentil mais parfois un peu collant.

 

Il leur présente son épouse Laurette, une grande et jolie brune à lunettes d’une quarantaine d’années au sourire carnassier. Une jolie robe noire très chaste dévoilait de jolies épaules qui ne laissèrent pas notre sympathique professeur indifférent.

 

– Et, voici Romuald, mon collaborateur.

 

Martinov ne comprit pas très bien ce que pouvait fabriquer le collaborateur d’un cadre en assurance, en indisponibilité, chez ce dernier à l’heure du déjeuner mais ne demanda pas d’explications… Ce Romuald semblait avoir tout du bellâtre se croyant irrésistible.

 

Il fallut ensuite sacrifier aux convenances bourgeoises, l’apéritif interminable et ses échanges de banalités convenues. Tout ce petit monde, Laurette comprise, ne cessait de lorgner vers Béatrice, qui avait eu l’idée incongrue de se vêtir d’une sorte de cache-cœur évidemment très (trop) décolleté.

 

– Vous croyez aux Ovnis ? Finit par demander Laurette à l’attention du professeur Martinov.

– Un objet volant non identifié, c’est un objet volant non identifié, il y en a forcément, donc, ce n’est pas une question de croire ou pas. Mais de là à dire que tous les phénomènes inexpliqués sont d’origine extraterrestre, voilà un pas que je ne franchis pas.

– Pourtant nous ne sommes pas seuls dans l’univers ! Répliqua Laurette.

– Bien sûr que non ! Se contenta de répondre Martinov, espérant fermer la discussion.

– Alors pourquoi ce ne serait pas eux qui conduisent les Ovnis ? Répliqua Laurette.

– Pourquoi pas ? Fit semblant d’admettre Martinov.

– Mais si ce sont des êtres intelligents, c’est quand même une drôle d’idée d’aller atterrir dans un petit jardin privé, alors qu’il y a tant d’autres endroits bien plus pratiques pour le faire. Reprit Laurette

– Leur logique nous échappe, c’est aussi simple que ça ! Intervint Benjamin.

 

Le professeur jugea aussi inutile que diplomatique de ne pas relancer une discussion où il serait question des distances interstellaires, de la vitesse de la lumière et autres données que tous les participants ne semblaient pas posséder.

 

Un moment le chien vint s’aventurer autour de la table basse, puis remuant la queue, il vint poser son mufle sur l’entrejambe de Béatrice, qui eut un mouvement de recul, puis essaya de virer la bête, décidément très collante.

 

– Coyote, couché ! Intervint Laurette. Veuillez nous excusez, il ne fait jamais ça d’habitude, il doit être en chaleur, il faudra que j’en parle au vétérinaire.

 

Ils passèrent à table. Une plantureuse quinquagénaire, fausse blonde à lunettes, équipée d’une tenue très décolletée fit le service.

 

– C’est ma tante Madeleine, précisa Laurette, elle était au chômage, alors on lui fait faire quelques heures de service… Dites-moi Madeleine, vous vous croyez où, exactement ?

– Je ne comprends pas madame ?

– Vous ne croyez pas que votre machin est un peu trop décolleté, par hasard ? On ne voit que vos nichons !

– Mais je croyais que…

– Madeleine ! Coupa brusquement sa nièce, nous verrons ça plus tard.

– Madame souhaite-t-elle que je me change ?

– Mais non c’est fait, c’est fait, on fera avec.

 

Martinov et Béatrice ne comprenaient pas bien ce dialogue surréaliste n’ayant rien à voir avec celui que devraient avoir une tante avec sa nièce, et se trouvaient quelque peu gênés de la situation. Ils le furent encore davantage quand, et alors que Madeleine était toujours là, Laurette s’adressa à eux :

 

– Je me demande si j’ai bien fait, le jour où je lui ai proposé de l’aider. Elle est gentille mais elle est un peu exhibitionniste, un peu nymphomane aussi… mais bon ça doit être de famille… sa tenue ne vous gêne pas au moins ?

– Non, non ! Pas du tout ! Annonça le professeur.

– Ah, ces hommes, tous les mêmes ! Et vous mademoiselle ?

– Moi, non plus… Cela dit, si vous êtes allergique aux décolletés, je peux aussi vous dispenser de la vue du mien en me retirant, sinon, passons à autre chose, s’il vous plaît ! Répliqua Béatrice.

– Le vôtre n’est pas provoquant du tout ! Se défendit Laurette, piquée au vif.

– Bon Laurette, ça suffit, tu es en train de mettre nos invités mal à l’aise avec tes conneries ! Intervint sèchement Benjamin Laforge. Si Madeleine a envie de nous montrer ses nichons, ce n’est pas un problème, ça ne gêne personne !

– Calmez-vous Benjamin, intervint Romuald.

– Toi, ta gueule ! C’est encore moi qui commande ici, jusqu’à nouvel ordre.

 

Plus personne ne répliqua, mais l’ambiance était électrique. Martinov et Béatrice se demandaient vraiment ce qui se passait ici !

 

Pendant que tout ce petit monde commençait à manger une assiette de crudités aussi pauvre en imagination qu’en quantité, Béatrice sentit une présence entre ses cuisses. Le chien était revenu.

 

– Pffff, écoutez, si vous pouviez enlevez ce chien… soupira la jeune chimiste.

– Madeleine, foutez moi ce clébard dehors ! Nous aurons une explication tout à l’heure.

 

Pas terrible, l’ambiance ! Heureusement le roastbeef aux pommes de terre fut excellent, les fromages savoureux et le vin de fort bonne facture. La conversation devint banale, ponctuée de lourds silence. Laurette faisait la gueule et Béatrice n’intervenait que par monosyllabes. Après avoir bu un café, tout ce petit monde quitta la table vers 16 heures.

 

– Alors, comment allez-vous procéder ? Demanda Laforge.

– On va examiner les traces d’atterrissage, faire des prélèvements de végétaux et de terre…

– Et vous commencez quand ?

– Eh bien, le plus tôt possible. Plus il pleuvra, plus les analyses risquent d’être difficiles, donc on s’y met tout de suite, si vous nous le permettez.

 

Laforge leur montra les traces d’atterrissage, en fait trois cercles de cinquante centimètres de diamètre disposés en équilatéral. Le sol y avait été enfoncé de moins de deux centimètres et le gazon écrasé. Au centre de chacune des traces apparaissait comme une toute petite surélévation.

 

Martinov demanda à récupérer le matériel laissé dans le coffre de la voiture de Benjamin, puis déballa tout cela avec l’aide de Béa. Laforge et Romuald restaient là, plantés. Martinov ne pouvait envisager de continuer en étant « surveillé » de la sorte, il prit alors un ton qui se voulait professionnel :

 

– Euh, nous allons nous livrer à une première expérience, qui est à la fois assez dangereuse quand on ne sait pas de quoi il s’agit et qui est pour l’instant un de mes secrets de fabrication. Je vais donc vous demander l’autorisation de nous laisser seuls !

 

Du coup les deux zouaves rentrèrent dans le pavillon sans prononcer un seul mot.

 

– Ils vont nous regarder de la fenêtre ! Indiqua Béatrice.

– On s’en fout, sort le compteur Geiger et fait semblant de t’en servir en prenant des notes. D’ailleurs tu peux t’en servir pour de vrai, il ne manquerait plus qu’il y ait de la radioactivité.

– OK ! Qu’est-ce que tu en penses de ces gens-là ? Je n’ai pas trop envie de m’éterniser. Je n’ai vraiment pas aimé l’incident avec la bonne.

– On peut avoir fini ce soir, on couchera à l’hôtel, on reviendra leur faire un rapport et on essaiera de prendra le train tout de suite après.

 

Ils examinèrent la première trace, prirent des mesures, des photos et réservèrent des échantillons d’herbe et de terre.

 

– C’est bizarre, l’herbe n’est pas entièrement couchée du même côté ! remarqua Béatrice

– En fait si quelque chose arrive verticalement l’herbe ne devrait même pas être couchée mais écrasée sur elle-même. Ça sent de plus en plus la mise en scène…

– Pourquoi ? Tu croyais que c’était une vraie soucoupe qui s’était posée là ? Ironisa Béa.

– Non, mais je pensais la mise en scène plus astucieuse, intellectuellement, c’est presque frustrant.

 

Les deux autres traces révélaient la même anomalie.

 

– Bizarre ! J’aimerais bien une photo qui montre une vue générale des trois traces, une photo vue d’en haut.

– En la prenant du toit, ça devrait le faire ? Suggéra Béatrice.

– On fera ça à la fin, mais là je ne vois pas bien ce qu’on peut faire d’autre, on a des échantillons, des photos, on va faire semblant de s’occuper pendant une heure et après on va arrêter ce cirque. Et puis non, on va arrêter tout de suite, on va leur dire qu’on doit préparer les échantillons pour les labos… allez, on range tout ça !

– Non, c’est pas vrai, revoilà le clébard, je vais faire une crise de nerf ! T’as raison, on rentre.

 

Benjamin Laforge leur indiqua qu’il était possible de prendre une photo panoramique du site d’atterrissage à partir de la fenêtre d’un petit débarras situé dans les combles.

 

– Bon, on prend la photo et on arrête pour aujourd’hui !

– Je vous accompagne, dit alors Laforge.

 

Martinov laissa son associée suivre le maître de maison. Du premier étage, il fallait ensuite monter sur une échelle afin d’attendre les combles par une trappe.

 

– Allez-y, je vous suis, proposa Benjamin.

– Dans ces cas-là, je crois me souvenir que c’est l’homme qui passe devant, rétorqua Béatrice, qui n’avait aucune envie que l’autre se mette à fantasmer sur son cul !

 

On débouchait dans un couloir sur lequel s’ouvraient plusieurs portes.

 

– Voilà, il y a un tas de bordels là-dedans, on va déplacer les trucs du fond pour que vous ayez accès au vasistas… Oh mais j’y pense, c’est plein de poussière, vous allez vous salir, comment faire ?

– Il y a un deuxième vasistas plus loin, non ?

– Oui, dans le local contigu, mais celui-là il est vraiment inaccessible.

– Bon alors, il faut bâcher ! Proposa Béa.

– Bonne idée, je vais chercher des draps, ne bougez pas j’en ai pour une minute.

 

Béatrice ne pas bouger ? C’est bien mal la connaître. Un regard circulaire sur tout ce fouillis la décourage d’y fouiner, il y en a de trop. Elle sort du local, la deuxième porte est juste poussée, par réflexe elle jette un coup d’œil.

 

Elle aperçoit un cheval d’arçon, sans doute une salle de sport, se dit-elle, le Romuald doit entretenir son body-buildage, mais pourquoi ces chaînes qui descendent d’une poutre ?

 

Un raclement de gorge ! Une femme ! Il y a quelqu’un à l’intérieur ! Avec mille précautions, Béatrice élargit l’ouverture de la porte et par là-même son champ de vision.

 

– Oh !

 

Le choc ! Sur une croix de Saint-André, Madeleine, la bonne, est attachée complètement nue.

 

– Ne restez pas là, je ne suis pas en danger, on s’amuse ! Dit la supplicié d’une voix très posée, et avec le sourire.

– Ah, bon, excusez-moi.

 

Elle referme la porte, dubitative. Ainsi c’était cela, la salle au vasistas inaccessible.

 

Il est 18 heures. La photo est prise

 

– Bon on va intégrer notre hôtel, prévint Martinov, on a en principe fait tout ce qu’il fallait, mais on va faire le point. Je vous passerai un coup de fil demain matin avant de vous faire un premier rapport oral… disons vers 11 h 30.

– Ah ! Laurette ne vous a pas prévenus ? Répliqua Benjamin.

– Pardon ?

– Il y eu un malentendu avec la réservation de l’hôtel : vos chambres ne sont pas libres…

– Ce n’est pas grave, il n’y a pas qu’un seul hôtel à Troyes.

– Non, bien sûr, mais puis-je vous suggérer de vous héberger ? Nous avons deux chambres d’amis très confortables.

 

Le professeur ne vit que le côté pratique de la solution et accepta. On leur montra donc les deux chambres, ils s’installèrent puis se rejoignirent dans celle de Martinov.

 

– Tu n’aurais pas dû accepter, j’en ai marre de leurs tronches et de leur chien vicelard ! Rouspéta Béatrice

– On ne va plus les voir beaucoup, on va trouver un prétexte pour éviter le repas du soir et on va aller se balader tous les deux. On trouvera bien un bistrot pour manger un sandwich.

 

C’est ce qu’ils firent. « On a quelqu’un à voir à Troyes » indiqua simplement Martinov à ses hôtes qui eurent la bonté de leur indiquer l’arrêt des cars pour s’y rendre.

 

– T’as raison, ça nous fait perdre du temps, mais bon c’est fait, c’est fait ! Soupira le professeur.

– Tu ne devineras jamais ce que j’ai vu dans le grenier pendant que Laforge allait chercher des bâches ?

– Je ne sais pas moi, un martien congelé ?

– Non dans le local d’à côté, il avait la bonne complètement à poil attachée sur un machin, elle m’a dit qu’elle s’amusait, elle avait l’air cool !

– Et après ?

– Ben rien, Laforge allait revenir, j’ai refermé la porte mais ça m’a fait tout bizarre.

– Ça ne t’a pas excitée quand même ?

– Troublée on va dire !

 

En ville, ils purent déguster une délicieuse andouillette dans un restaurant local. Ils parlèrent un peu de leurs hôtes, des gens étranges, aussi étranges que le cas pour lequel ils étaient venus enquêter. Ils convinrent de faire le point demain matin, puis parlèrent d’autres choses. Ils ne revinrent que vers 23 heures chez les Laforge.

 

– Je vais me coucher, je suis crevée ! Prévint Béatrice.

 

Le professeur était moins pressé. Il entreprit de transférer les photos prises en fin d’après-midi sur son ordinateur portable lorsqu’on frappa à la porte.

 

– Oui !

– Je peux entrer ?

– Oui ! répondit Martinov sans trop réfléchir.

 

C’était Madeleine, dans une tenue aussi décolletée que le midi…

 

– Monsieur m’a demandé de veiller à ce que vous n’ayez besoin de rien !

– Ben, non, je n’ai besoin de rien, je vous remercie.

– Je peux vous poser une question ?

– Bien sûr !

– Très franchement ce qu’a dit de moi madame à midi, vous ne trouvez pas que c’est un peu exagéré, mon décolleté n’est pas si provoquant que ça ?

– Personnellement, ça ne me gêne pas, mais c’est vrai qu’elle aurait sans doute pu vous parler autrement.

 

Martinov avait du mal à ne pas regarder autre chose que cette opulente poitrine, qui le narguait à deux mètres de lui.

 

– Je comprends d’autant moins Madame, que d’ordinaire ce n’est pas une personne coincée… remarquez, moi non plus je ne suis pas coincée !

– Oui, ça se voit ! Répondit le professeur, de façon un peu mécanique.

– Pourquoi dites-vous ça ?

– Ecoutez Madeleine, nous sommes adultes, jouons cartes sur table, vous êtes en train de m’exhiber vos seins sous mon nez et moi, je ne n’y suis pas insensible. Vous vous en rendez bien compte ?

– Pas trop, non, mais je ne demande qu’à vérifier.

 

Et alors sans crier gare, Madeleine porta sa main à la braguette du professeur. La chair est faible, il choisit de se laisser faire et lui mit les mains sur les seins.

 

Quelques secondes après, Martinov se retrouvait la bite à l’air et Madeleine complètement dépoitraillée.

 

– Hummmm, quelle poitrine !

– Vas-y régale-toi !

 

Martinov excité comme un jeune étudiant à la vue de ces gros seins, se mit à les caresser, à les peloter, à les malaxer, à les embrasser, à en sucer et à en lécher les tétons. A la hâte il se déshabilla avant de replonger, insatiable, vers les nichons de la bonne.

 

– Qu’est-ce que tu bandes ! Remarqua cette dernière, allonge-toi, je vais te sucer un peu.

 

Madeleine se positionna de façon légèrement oblique afin de permettre à Martinov de lui peloter un sein pendant qu’elle prodiguait sa fellation. Puis l’index de la soubrette vint s’aventurer près de l’anus du professeur, d’abord timidement, puis de façon plus directe.

 

– Tu aimes ? demanda-t-elle, en parlant la bouche pleine.

– Vas-y !

 

Elle y alla cette fois carrément, le professeur se demanda s’il allait pouvoir résister longtemps, tous ses sens étant en feu.

 

– Hummm, elle est bonne ta bite ! Tu veux jouir comme ça, ou tu préfères me prendre ?

– Heuh, tu viens sur moi ?

– Tu veux que je coulisse sur ta bite ?

– Oui si tu veux !

– Dans quel sens ?

– Devant moi, je veux continuer à profiter de ta belle poitrine.

– Elle n’est pas belle, elle est grosse !

– Elle me plaît bien à moi !

 

Madeleine s’empala donc sur la bite du professeur dans la position d’Andromaque. Elle effectuait ses va-et-vient en poussant des cris étouffés, que Martinov pensa simulés. Un moment elle se dégagea, avança légèrement son bassin et s’introduisit la verge du professeur dans l’anus.

 

– J’adore me faire enculer ! Se crût-elle obligé de commenter.

 

Elle finit par quitter cette position qui devait la fatiguer. Elle reprit un moment en bouche la queue de Martinov.

 

– Hummm, j’adore sucer les bites qui sortent de mon cul ! Dis-moi, ça te plairait de jouir entre mes nichons !

 

Mais sans attendre la réponse, Madeleine coinça la bite du professeur entre ses deux grosses mamelles en faisant coulisser le membre. Le professeur aux anges finit par jouir et les visages des deux amants se réunirent en un long baiser baveux.

 

– Et ben, mon salaud, quelle forme ! Finit par énoncer Madeleine… tu es aussi en forme pour les soucoupes volantes ?

– Pardon ?

– C’est une vraie soucoupe qui s’est posée dans notre jardin ?

– Je ne crois pas non !

– Ah ! Qu’est ce qui te fait dire ça ?

– Je ne crois pas aux soucoupes volantes, c’est donc autre chose !

– Mais quoi ?

– Ça, je ne sais pas !

– C’est ce que tu vas dire à Benjamin ?

– On va voir !

– Si ce n’est pas une vraie soucoupe, il va être profondément déçu !

– Je n’y peux rien.

– Tu ne pourrais pas t’arranger pour qu’il continue à croire que c’est une vraie soucoupe ? Ça lui ferait tellement plaisir.

– Ce ne serait pas très déontologique.

– Fais le pour moi, pour me remercier de ce qu’on vient de faire tous les deux, et même qu’on pourra recommencer…

 

La tournure de la conversation commençait à déplaire profondément au professeur, il biaisa.

 

– Bon écoute, pour l’instant j’ai sommeil !

– Je peux rester là ?

– Si tu veux.

 

Vendredi

 

A 6 heures, Béatrice qui avait fort mal dormi, se leva pour pisser. L’idée de ne pas s’essuyer et d’offrir son sexe humide à Martinov l’amusa. Elle enfila une robe de chambre qu’on avait mise à sa disposition, se dirigea vers la porte du professeur, l’ouvrit précautionneusement et resta stupéfaite : la lumière du couloir pénétrait faiblement dans la pièce mais on apercevait nettement le sexagénaire qui ronflait comme un bienheureux dans les doux bras de Madeleine !

 

– Il se passe décidément de drôles de choses dans cette maison !

 

Elle hésita à prendre sa douche de suite, et eut soudain l’idée d’aller voir en cuisine si elle pouvait se faire du café ou du thé. Elle descendit et se retrouva devant la bibliothèque. La bonne bibliothèque du bourgeois qui veut épater la galerie : une rangée d’albums de la Pléiade qui n’avaient sans doute jamais été ouverts, Balzac, Zola, des livres club, des prix littéraires, des auteurs à la mode, des livres de voyage.

 

– On va dire que c’est la bibliothèque de ma femme ! Dit une voix masculine.

 

Béatrice sursauta, Benjamin était là, près d’elle, en robe de chambre.

 

– Bonjour mademoiselle, avez-vous bien dormi ? Reprit-il.

– Bonjour ! J’ai dormi moyen, on va dire.

– Ma bibliothèque à moi, elle n’est pas là, si ça vous intéresse, c’est par là.

 

Béatrice suivit l’homme machinalement, ils entrèrent dans une pièce où régnait un joyeux bordel. Le bureau sur lequel se tenait un ordinateur était encombré d’un tas de papiers, de journaux et d’objets divers. La bibliothèque était sur la gauche. Effectivement ce n’était pas le même style que dans le salon !

 

– C’est mon petit univers ! Annonça Benjamin d’un ton satisfait.

 

Béatrice parcourut les rayons. Il y avait deux centres d’intérêts immédiatement visibles : des bouquins sur l’aviation, d’autres sur les ovnis. En levant son nez, elle aperçut un troisième centre d’intérêt beaucoup plus trivial : des bouquins érotiques. Elle laissa échapper un sourire.

 

– Que voulez-vous, je suis un homme, enfin j’étais !

 

Béatrice ne répondit pas à cette étrange remarque et biaisa :

 

– Pourquoi vous justifier ? Chacun fait ce qu’il veut, cette littérature ne fait de mal à personne.

– Regardez-ça ! Dit-il en choisissant un bouquin et en l’ouvrant au hasard sur une page, dévoilant une photo noir et blanc d’une femme nue dans une position très ouverte, qu’on ne me dise pas que c’est pas beau !

– C’est une très belle femme ! Concéda Béatrice.

– Une femme c’est beau, un homme ce n’est pas beau !

– C’est un peu mon avis aussi !

– Dois-je comprendre que vous appréciez les charmes des femmes ?

– Je les apprécie en effet !

– Est-il indiscret de vous demander jusqu’où ?

– C’est en effet indiscret, et puis la réponse vous apporterait quoi ?

 

Béatrice réalisa alors que sa non-réponse en était tout de même une, mais Benjamin eut le tact apparent de ne pas insister.

 

– J’ai toujours aimé les femmes, c’est une passion, mais une passion que la société tolère mal. Les ovnis, c’est mieux vu ! Reprit-il croyant faire de l’humour.

– La société est bien hypocrite, répondit la jeune chimiste histoire de répondre quelque chose d’un peu sensé.

– Mais bon je ne me plains pas, j’ai eu des aventures avec de très belles femmes, j’ai même payé parfois pour ça, j’espère que vous n’avez rien contre la prostitution ?

– Les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent du moment que personne ne les force.

– Votre ouverture d’esprit vous honore, Béatrice. J’aimerais vous faire une proposition, une proposition très osée. Bien sûr si vous refusez, je n’insisterai pas mais promettez moi de ne pas le prendre mal.

– Je vous voir venir, Monsieur Laforge, laissez tomber !

– 100 euros pour avoir la permission de vous caresser une demi-heure !

– Bon ça suffit, ce n’est parce que je respecte les prostituées que j’en suis une, chacun son métier, moi je suis ingénieur chimiste.

– Ce n’est qu’un simple échange : de l’argent contre des caresses, je ne vous toucherai même pas le sexe !

– Bon, j’aimerais bien un café ou un thé ! Vous pouvez m’offrir ça au lieu de dire des grosses bêtises ?

– 200 euros ?

 

Béatrice se dirigea vers la cuisine, Benjamin la suivit.

 

– 500 euros !

– Vous commencez à être pénible, je n’ai pas besoin d’argent, je gagne très bien ma vie ! Et je n’ai rien de plus que les autres.

– Si, l’attrait de la nouveauté ! Café ou thé ? Vous avez une préférence ?

– Café !

– Ecoutez, l’argent n’est pas un problème pour moi, je peux aller jusqu’à 1000 euros !

– 1000 euros pour me caresser une demi-heure ? Bon d’accord, mais à une condition.

– Tout ce que vous voulez !

– Une fois que ce sera fini, je ne veux aucune allusion, aucune relance, rien. On fera comme s’il ne s’était jamais rien passé.

– Je vous le promets

– Alors OK

– Venez dans ma chambre

– Le fric d’abord !

 

Une fois dans sa chambre, Laforge se crut obligé de confier à Béatrice qu’il faisait chambre à part avec Madame.

 

– Ce sont des choses qui ne me regardent pas, Monsieur Laforge.

– Permettez-moi quand même de m’expliquer, je suis aussi un être humain !

– Je me déshabille tout de suite ?

– Comme vous voulez, il est 6 heure 45, à 7 heures un quart, je vous libère, promis, juré !

 

Béatrice se dit qu’on n’empêche pas quelqu’un qui a envie de parler de le faire, et puis ça lui ferait toujours du temps de tripotage en moins.

 

– Je vous écoute.

– Il y a quatre ans, je suis devenu impuissant. J’ai des problèmes de cœur et je ne peux pas prendre de viagra. Ma femme est très portée sur la chose, je l’ai autorisé à prendre un amant, que j’ai même autorisé à vivre chez nous. Je ne peux plus rien faire mais dans ma tête, j’ai toujours envie ! Voilà, je ne pouvais pas résumer plus vite.

 

Béatrice ne sut pas quoi répondre, et se contenta d’un hochement de tête, mais son interlocuteur lui semblait maintenant différent. Elle enleva sa robe de chambre, provoquant un regard concupiscent de Benjamin. Elle eut un regard amusé en se souvenant qu’elle ne s’était pas essuyé la foufoune.

 

– Ça vous plaît ?

– Vous êtes très belle !

 

Elle se dirigea vers le lit !

 

– On commence par l’endroit ou par l’envers ?

– Si vous pouviez rester un peu debout !

 

L’homme s’empara alors de ses seins et les caressa avec frénésie, il hésita à lui tripoter les tétons et lui en demanda la permission. Béatrice apprécia cette marque de tact.

 

– Juste un peu !

– Je peux les embrasser aussi ?

 

La blonde chimiste faillit lui dire qu’il n’avait pas payé pour ça, mais ne fut pas si cruelle, et le laissa faire.

 

– Co chez-vous sur le ventre, maintenant, s’il vous plaît.

 

Sa main caressait le dos, les bras, les cuisses, mais c’est bien sûr sur le galbe des fesses qu’il attardait le plus sa main, ponctuant de temps à autres ses caresses par un chaste baiser.

 

– Si vous pouviez vous retourner à présent !

 

Béatrice accéda à sa demande, pestant intérieurement qu’il allait encore lui caresser les nénés pendant un quart d’heure, mais ce n’est pas du tout ce qui se passa : ses mains se posèrent sur ses cuisses, en testèrent le galbe, puis redescendirent, évitèrent les genoux qui ne l’intéressaient pas, pour s’arrêter longuement sur les chevilles.

 

– Oh ! Que vous avez des jolis pieds ! S’exclama Benjamin

– Hé, hé ! Vous avez de la chance, je les ai vernis hier, je ne le fais pas toujours !

– Quelles merveilles ! Me permettez-vous de les embrasser ? Demanda-t-il tout en palpant à qui mieux-mieux les objets de son désir.

– Oui, si vous voulez, mais évitez de me chatouiller, vous seriez gentil !

 

Alors, Benjamin se mit à lui tripatouiller les pieds pendant plus de dix minutes. Il mit fin lui-même à sa séance de fétichisme quand la demi-heure pour laquelle il avait payé se fut écoulée.

 

– Merci Béatrice, je respecterai ma parole.

– Je vous en suis reconnaissante.

– Et l’enquête, vous en venez à bout ?

– Il faut que je me concerte avec Monsieur Martinov, mais les conclusions ne devraient pas tarder.

– Et la tendance ?

– C’est un peu prématuré !

– J’aimerais tellement ne pas avoir eu affaire à un canular ! Pensez-vous que je puisse garder espoir ?

– Je ne sais pas, Monsieur Laforge, je ne sais pas. Mais si vous voulez me faire plaisir faites-moi enfin ce café et après j’irai me préparer.

 

Le professeur se réveilla, se demanda d’abord où il était mais le corps nu de Madeleine à ses côtés lui fit se remémorer les événements de la veille.

 

La soubrette mature ne dormait plus vraiment, elle se rapprocha du professeur et lui mit la main sur la bite !

 

– Alors, on a bien dormi ? Oh ! Mais c’est tout raide cette chose-là !

– C’est tout raide, mais ça a envie de pisser !

– Vas-y vite, je t’attends et je vais m’occuper de toi !

 

Dans le couloir une porte était entrouverte et laissait à présent passer les rayons du soleil levant, le professeur y jeta un coup d’œil par pur réflexe. Il eut ainsi la surprise de voir Laurette et Romuald finir leur nuit dans le même lit.

 

Martinov revint des toilettes avec la ferme intention de ne pas céder aux nouvelles avances de Madeleine. Mais que voulez-vous, la chair est faible et quand il la découvrit positionnée en levrette, le cul tendu, il se remit à bander, puis s’approcha des fesses offertes afin de les caresser.

 

– C’est quoi ces marques ? Demanda-t-il innocemment.

– Rien, on s’est un peu amusés hier après-midi avec Laurette, elle était énervée, elle m’a fouettée un peu fort.

– Elle t’a fait mal ?

– Un peu, mais je m’en fous, j’aime trop ça !

– T’es un peu maso, alors ?

– Un petit peu, j’aime bien qu’on me fasse des petites misères, qu’on m’attache, tout ça Là si tu veux, tu peux me donner une petite fessée.

 

Martinov plus par jeu que par passion, se mit alors à gifler les fesses de la soubrette. Il finit par s’arrêter, conscient que la chose n’était pas très silencieuse.

 

– Allez encule-moi, Professeur !

 

Il eut avant l’envie de lui lécher un peu l’endroit convoité.

 

– C’est bon, hein l’odeur de mon cul, au petit matin ?

– Ça change un peu des croissants chauds, c’est autre chose !

 

Martinov se positionna derrière la coquine et sa virilité entra alors comme dans du beurre dans son cul. Quelques mouvements de pilonnage plus tard, il jouissait…

 

– Bon il faut que je me prépare… Finit-il par dire après qu’il eut repris ses esprits.

– Au fait, tu as réfléchi à ce que je t’ai dit hier soir ?

– Ce que tu m’as dit ?

– Oui, pour Benjamin !

– Ben, non j’ai dormi !

– Réfléchis-y alors ! Conclut-elle en se levant pour ramasser ses affaires.

 

– Alors mon petit professeur, on a bien dormi ? Demanda Béatrice.

– Pas mal, oui !

– C’était bien avec Madeleine ?

– Comment tu peux savoir ça ?

– Ben je t’ai vu, vous dormiez enlacés comme deux gentils nounours.

– Pas triste, la nénette, mais j’ai eu l’impression qu’elle était en service commandé, elle voulait savoir où on en était dans l’enquête, et m’a dit que Benjamin Laforge serait très déçu si on concluait qu’il ne s’agissait pas de soucoupe volante.

– Allons bon ! Et bien moi, je me le suis farcie, le Benjamin !

– Non ?

– Ben si, en fait il voulait juste me caresser, il m’a tripoté les pieds pendant un quart d’heure.

– Et ça t’a plu ?

– Non, mais je m’en fous, il m’a payée !

– Il t’a payée ?

– Ben oui, j’ai fait la pute, en fait c’était un de mes vieux fantasmes, je n’ai aucun regret.

– Ils m’ont l’air tous un peu obsédés dans cette baraque !

– On l’est bien, nous !

– Par contre, il y a un truc que je n’ai pas compris, Laforge nous a présenté Laurette comme sa femme, en fait c’est la femme de Romuald, dit le professeur.

 

Béatrice éclata de rire et lui expliqua ce qu’elle avait appris.

 

– Bon, parlons boulot, j’ai pensé à un truc cette nuit.

 

Elle ouvrit son ordinateur portable.

 

– Voilà, ça c’est la photo que j’ai prise hier soir d’en haut. Les traces d’atterrissage sont là. En faisant une projection au pif à partir de la photo qu’il nous a donnée, on peut reconstituer la place que prend la soucoupe entière.

– Mwais ! Répondit Martinov, qui ne voyait pas bien où son associée voulait en venir.

– Tu ne vois pas l’anomalie ?

– Ah ! Parce qu’il y a une anomalie ? Voyons voir… Oh, putain le rosier !

– Ben oui, le rosier ! Il fait deux mètres de haut, or entre le plancher de la soucoupe et le sol on a un environ un mètre.

– Donc le rosier aurait dû être écrasé.

– Ben oui !

– Tu es sûre de tes calculs ?

– Oui, mais on ne sait jamais, si tu pouvais vérifier tout ça ! Et puis je voudrais contrôler l’inclinaison de l’herbe qui a été écrasée.

– On va prolonger notre séjour alors ?

– Obligé ! Mais je pense qu’une seule journée suffira. Si vraiment j’ai raison pour cette histoire de rosier, ça veut dire que rien ne s’est posé ici, et que les traces sont bidons, et ça je vais essayer de le prouver.

 

A 11 heures 30, Martinov et Béa informèrent leurs hôtes qu’ils prolongeaient l’enquête d’au moins une journée.

 

– Ah ! C’est embêtant, comme je pensais que vous auriez fini le travail dans le jardin, nous avons invité mon neveu et ses copains à passer la journée. Ils ont l’habitude de venir se faire bronzer.

– Je serai discret et rapide ! Affirma Martinov.

– Et puis ce soir, on ne pourra pas vous héberger, on a une petite réception, il y a des gens qui viennent d’assez loin et il y en a qui resteront dormir.

– Ce n’est pas un problème. Je vous propose de faire le point vers 18 heures, et après on disparaît, ça vous va ?

– Faisons comme ça ! Répondit Benjamin

 

Quelques minutes après, Madeleine faisait son apparition dans une tenue toujours aussi décolletée :

 

– Je viens demander à ces messieurs-dames quelles sont leurs intentions pour midi. Madame Laurette ne sera pas là, mais Monsieur sera là et n’a rien contre le fait de partager son repas avec vous Sinon je peux vous porter des plateaux repas ou vous faire des sandwichs.

– Un plateau repas me conviendrait très bien ! répondit Martinov

– Et moi rien du tout, il faut que j’aille à Troyes chercher une bricole. Si vous aviez les horaires du car ? Demanda la jeune chimiste.

 

Dix minutes plus tard, la soubrette revenait avec un plateau copieusement garni à l’attention du professeur Martinov.

 

– Voilà pour monsieur ! Nous n’avons malheureusement pas les horaires des cars pour se rendre à Troyes mais madame Laurette me prie de vous indiquer qu’elle doit s’y rendre incessamment et qu’elle se propose de vous y conduire.

– Eh bien, volontiers.

 

Du coup, Béatrice descendit au salon rejoindre la maîtresse des lieux.

 

– Je vous demande cinq minutes, je me change.

 

Quelques minutes plus tard, Laurette était transformée : elle avait troqué sa tenue décontractée pour une petite robe noire assez décolletée, qui lui allait à ravir.

 

– Je vous dépose où ?

– Près de la cathédrale.

– Je vais être très franche, je n’arrive pas à comprendre qu’il vous faille une deuxième journée pour conclure que tout ça c’est des conneries, alors que c’est l’évidence même !

– On nous a payés pour faire un rapport complet, pas pour émettre un avis au pif, chère madame !

– Je crois aux Ovnis, mais là c’est autre chose, je me demande si ces traces n’ont pas été faites la nuit par des sales farceurs.

– C’est sans doute l’une des hypothèses, mais il nous faudra la prouver ! Répondit Béa.

– Parce que si une soucoupe volante s’était posée dans notre jardin, on l’aurait vue, non ?

 

Glups !

 

Benjamin n’avait donc rien dit à sa femme ? En tout cas, elle n’était pas au courant pour la photo prise par ce dernier. Devait-elle le lui dire ? Ne sachant pas, elle choisit de temporiser.

 

– Il vous reste quoi à faire ? Reprit Laurette

– Des trucs sur les traces ! Répondit Béa, voulant rester vague

– Je m’en doute bien, mais de façon plus précise ?

– On va faire des relevés, certains échantillons seront envoyés en laboratoires, le temps que les analyses se fassent et reviennent il faudra bien une quinzaine de jours. Nous publierons notre rapport définitif à ce moment-là.

– Quand vous ne voulez pas parler, vous ne voulez pas parler, vous !

– Oui, c’est un peu ça !

– Aucune soucoupe ne s’est posée chez nous, mademoiselle.

– Je le sais ! Lâcha Béatrice, de guerre lasse

– Alors pourquoi ces prolongations ?

– Je vous ai déjà répondu.

– Votre rapport laissera-t-il une possibilité d’explication extraterrestre ?

 

La question fit éclater de rire la jeune chimiste.

 

– Bien sûr, nous écrirons qu’il n’est pas exclu que des trafiquants martiens soit venus afin d’enlever la très belle Laurette Laforge mais que leur tentative a échoué parce qu’elle ne dormait pas dans la bonne chambre !

– Vous vous croyez drôle ? Répliqua sèchement Laurette.

– Oui, mais je n’oblige personne à partager mon humour. Vous pouvez me laisser là, je crois que je vais pouvoir trouver ce que je cherche dans ce magasin à droite.

– O.K., quand vous aurez fini, vous pourrez m’appeler pour que je repasse vous prendre, j’ai juste un rendez-vous à annuler chez ma pédicure.

 

Béatrice descendit et acheta une boussole chez un marchand d’articles de précision. Elle consulta ensuite les horaires des cars. Le prochain pour se rendre chez les Laforge était dans une heure. Elle avait donc le choix : ou trouver un moyen de passer le temps ou prévenir Laurette… La Laurette de plus en plus insupportable, la Laurette qui prenait sa voiture pour décommander un rendez-vous de pédicure… N’importe quoi, il n’avait pas le téléphone son pédicure ? Elle choisit malgré tout cette seconde solution malgré le peu de sympathie qu’elle éprouvait pour cette femme.

 

– Ça y est vous avez fait affaire ? Demanda Laurette.

– Oui, ça a été rapide !

– Les rapports humains sont parfois curieux. Nous ne nous estimons pas trop, il faut bien être réaliste ! Continua-t-elle.

– Nous sommes vous et moi dans un rapport strictement professionnel et ce que je pense de vous ne regarde que moi ! Répliqua Béatrice.

– Détrompez-vous, le budget de mon époux n’est pas le mien, ce n’est pas moi qui vous paie, c’est lui !

– Je crois effectivement avoir compris que vous n’approuviez pas le fait qu’il ait fait appel à nos services.

 

Laurette ne répondit pas, les deux femmes s’enfermèrent dans le silence. Quelques minutes après, l’automobile longeait un petit bois sur une route très peu fréquentée.

 

– On n’est pas passé par là, tout à l’heure ! Remarqua Béatrice.

– Je sais, ce n’est pas le chemin.

– Expliquez-moi !

– Je vais vous larguer là, vous n’aurez que 15 kilomètres à faire à pied. Je ne vous conseille pas de faire du stop, ce coin est rempli de voyeurs et de satyres. Ça vous apprendra à me balancer des vannes au sujet de la chambre où je couche… Pour ouvrir la portière c’est ici. Bonne balade !

– Salope !

 

Béatrice se retrouva sur le chemin de terre, furieuse. Bon 15 kilomètres, ça fait au moins trois heures de marche, mais bon, dès que le bois serait franchi, elle ferait du stop. Allez en avant…

 

Cinq minutes plus tard, un bruit de moteur qui s’arrête à sa hauteur. Béa peu rassurée jette un regard sur la voiture.

 

– Allez, remontez, je ne suis pas si méchante que ça ! Lui cria Laurette

– Vous n’êtes pas méchante, vous êtes folle à lier !

– Montez, vous m’engueulerez après !

 

Elle hésita, elle aurait pu, par fierté, refuser, mais à quoi bon ? Elle remonta.

 

– Bon alors maintenant que je vous ai montré de quoi j’étais capable, on va changer de registre. Commença Laurette.

– Vous ne démarrez pas ?

– Il n’y a pas le feu. Ce que j’ai à vous dire, je veux vous le dire en vous regardant. Je ne peux pas vous regarder et regarder la route en même temps.

 

Béatrice soupira de lassitude. Qu’allait encore lui sortir cette dingue ?

 

– Vous avez une dent contre moi depuis que j’ai rabroué Madeleine devant tout le monde, c’est bien ça ?

– Peut-être bien, mais je n’ai pas envie d’en discuter.

– Et bien n’en discutez pas, mais je vais quand même continuer.

– Si ça vous fait plaisir.

– Ensuite quand vous avez appris que je dormais avec Romuald, vous vous êtes dit que j’étais la reine des salopes de faire cocu mon mari sous son toit… le tout doublé d’une belle hypocrite. Alors, je vais vous expliquer tout ça : mon mari est devenu impuissant, ce n’est pas pour ça que j’ai cessé de l’aimer. Nous n’avons plus de rapports mais je garde énormément de tendresse envers lui, c’est un homme charmant. Nous étions un couple libre mais uni, c’est lui qui m’a suggéré de faire venir Romuald à la maison. J’ai d’abord refusé mais il a insisté. Il l’a fait pour moi, c’est une immense preuve d’amour et ne serait-ce que pour ça, je ne supporte pas qu’on puisse manquer de respect à Benjamin.

 

Cette version des faits correspondait à celle que l’intéressé avait fournie à Béatrice. Mais le discours de Laurette l’éclairait d’un jour nouveau. Curieusement cette dernière lui apparaissait différente. Elle se dit néanmoins que tout cela ne la regardait pas, le rapport entre les problèmes sexuels du couple Laforge et la soucoupe volante n’étant vraiment pas évident.

 

– Quand votre arrivée a été annoncée, c’est Romuald qui a eu l’idée de vous inviter à notre table. Ce n’est qu’une heure avant que j’ai compris pourquoi. Il m’avait demandé de m’habiller sexy afin de séduire Martinov, le but de l’opération étant d’influencer son rapport dans le sens souhaité par Benjamin.

– Parce que vous croyez qu’il aurait fait ça ?

– En partant du principe que tout le monde est corruptible, oui ! Et très franchement je crois que j’aurais su faire ! Seulement je n’ai pas voulu. Imaginez, un rapport faussé, ensuite Benjamin prévient les autorités, écrit un article, des contre-experts se pointent, les gendarmes, la presse, et ils découvrent que c’est du bidon. Mon mari serait alors ridiculisé et ça je ne peux pas l’admettre.

 

Lentement l’affaire prenait une autre tournure, Béatrice commençait à rassembler les pièces du puzzle, mais il en manquait. Quant à Laurette, elle n’avait peut-être pas tout compris non plus.

 

– Mais quelle était la motivation finale de Romuald alors ?

– Pour lui, le principal était de faire plaisir à Benjamin, il ne croit pas aux contre expertises, il considère que les spécialistes des soucoupes volantes sont tous des ignares qui gobent tout.

– Les gendarmes aussi ?

– D’une certaine façon ! Mais écoutez la suite. Devant mon refus persistant, Romuald m’a dit que puisque je ne voulais pas tenir ce rôle, Madeleine le ferait à ma place. Je lui ai répondu qu’il n’en était pas question. Seulement quand je l’ai vue arriver faire le service affublée comme elle l’était, j’ai compris que Romuald avait outrepassé ma décision et j’ai pété les plombs. Je ne pouvais décemment faire éclater une scène de ménage devant vous, c’est donc Madeleine qui a pris. Alors, est-ce que je suis toujours aussi méchante ?

 

Béatrice était toute retournée. Comment avait-elle pu se tromper sur cette femme à ce point ? Mais c’est vrai que quand des éléments essentiels manquent, le jugement devient faux ! Mentait-elle en lui racontant tout ça ? Probablement pas, tout se recoupait. Et puis dans quel but ? Alors elle répondit par un magnifique sourire.

 

– On fait la paix, alors ? Minauda Laurette.

– On fait la paix ! Répondit Béatrice

– Embrasse-moi !

 

Le jeu est dangereux, Béatrice le sait bien. La tension est montée très haut puis retombée à un point d’apaisement susceptible de tous les rapprochements, de tous les glissements… Et à propos de glissement, c’est le baiser qui glisse vers le coin des lèvres, les bouches qui s’ouvrent, les langues qui se mélangent, les mains qui caressent l’autre. L’étreinte devient brûlante, folle, passionnée.

 

Laurette profite d’un moment de répit pour se reprendre :

 

– Je savais bien que tu aimais les femmes…

– Qui te l’a dit ?

– Mon petit doigt… Si tu n’es pas trop pressée, il y a des coins tranquilles un peu plus loin…

– Est-ce bien raisonnable ? Minauda Béatrice.

– T’es trop belle, j’ai trop envie de toi !

– Belle moi ? Tu l’es bien plus que moi !

 

Laurette fit avancer la voiture dans un petit chemin de terre, puis les deux femmes descendirent après avoir retiré une couverture du coffre. Elles marchèrent jusqu’à une petite clairière.

 

– Voilà, on va se mettre ici, j’espère qu’il n’y aura pas de voyeurs, et puis s’il y en a tant pis.

– Tu es sûre qu’il n’y a pas de dangers ?

– Mais non, les voyeurs ne sont jamais agressifs !

 

L’excitation de Béatrice s’était un peu atténuée, mais l’autre était une diablesse. La couverture déployée, les deux femmes s’y assirent et Laurette colla à nouveau son visage sur celui de sa partenaire en un long baiser aussi fougueux que baveux.

 

– Allez, on se met à l’aise ! Proposa Laurette en retirant sa robe. Le string était minuscule mais le soutien-gorge bien rempli. Elle le retira dans la foulée.

– Quelle belle poitrine ! S’exclama Béatrice.

– Ils sont trop gros !

– Mais, non !

 

En fait la chimiste avait hâte d’y goûter, mais elle devait d’abord se déshabiller à son tour, ce qu’elle fit à une vitesse impressionnante.

 

– Voilà, c’est des seins comme les tiens que j’aimerais ! Déclara Laurette.

– On échange ? Plaisanta Béa

– Je vais d’abord goûter ! Répondit Laurette s’emparant avec la bouche du téton droit de sa partenaire.

 

Cette caresse lui donne des frissons.

 

– L’autre sein va être jaloux ! Dit Béatrice essayant de ne pas perdre l’initiative.

 

Mais l’autre fait ce qu’elle veut, elle n’abandonne pas de suite le téton droit et quand elle se décide à le faire, c’est pour retrouver la bouche de sa partenaire. Les deux femmes finissent par rouler sur la couverture, s’échangeant des symphonies de caresses, des concertos de voluptés.

 

Béatrice se retrouve un moment couchée sur le dos, les jambes écartées, la langue de Laurette plonge vers son sexe, elle se laisse aller, déjà le plaisir monte, ses mains se cramponnent à la couverture.

 

– C’est bon, c’est bon continue comme çaaaaa !

 

L’orgasme a été fulgurant, la cime des arbres semble danser dans les yeux de la jeune chimiste, qui l’espace d’un instant semble avoir quitté la Terre. Quand ses esprits reviennent c’est pour apercevoir le visage de Laurette qui lui fait un superbe sourire. Elle s’attendait à ce que cette dernière prenne la position qu’elle avait prise elle-même afin de quémander à son tour la jouissance, mais non, elle se met en levrette. Béatrice lui caresse et lui embrasse les fesses que l’autre cambre de façon quasi obscène dégageant son œillet brun. Sa langue virevolte dessus, cherche à l’entrouvrir, y pénètre très légèrement. Puis elle descend lécher son sexe dégoulinant de ses sucs.

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Elle se dit que décidément cette position n’est guère pratique pour brouter un minou, ou du moins le faire jusqu’à la jouissance. Alors elle s’assoit, rampe sur les fesses entre les jambes de Laurette et peut cette fois reprendre son léchage sans se tordre le cou. La chatte de la troyenne exhale un goût de miel, que Béatrice lape et relape encore jusqu’à plus soif, avant d’attaquer le gros clitoris érigé, qui a l’air de quémander ce contact. Laurette part aussi vite que Béa tout à l’heure, les deux femmes s’enlacent et s’embrassent de nouveau.

 

– Faut que je fasse un petit pipi ! Déclare Béatrice.

– Ben vas-y ! Ne te gêne pas !

 

Béa va pour s’accroupir, se demande si elle doit se tourner ou pas, mais comme Laurette reste plantée devant elle, elle choisit de lui faire face, puis tente en vain de libérer son vessie. Elle bloque.

 

– Ben alors ?

– J’y arrive pas !

– Ah ! Je vais essayer, ça va te décoincer !

 

Laurette s’accroupit un mètre devant elle et se mit à pisser sans aucun complexe. Cela débloqua quasi instantanément Béatrice qui se mit à arroser la verdure à grand jet.

 

Les deux femmes se mirent à rigoler de bon cœur, mais quand Laurette fit le geste de rechercher quelque chose pour s’essuyer, Béa intervint :

 

– Je peux t’essuyer si tu veux !

– T’as un kleenex ?

– Non mais j’ai une langue !

– T’es drôlement coquine, toi, dis-donc ! Allez vas-y !

 

Laurette s’allonge de nouveau sur la couverture en écartant les cuisses, laissant Béa se régaler des gouttes d’urine fraiche restées sur sa chatte. Evidemment la troyenne est réceptive, elle se tend, invitant sa complice à continuer à lécher. La chimiste l’a bien compris et pour la seconde fois caresse de sa langue le petit bourgeon, et pour la seconde fois fait jouir sa partenaire.

 

– C’est un truc que j’ai jamais fait, confia alors Laurette, alors je vais essayer. Tu veux bien ?

– Bien sûr !

 

La brune se mit donc à lécher le sexe de Béa.

 

– Hummm ! Mais c’est pas mauvais, tout ça !

– Vas-y régale toi ! Tu veux que je te fasse deux ou trois gouttes ?

– Si tu veux !

 

Laurette se recula.

 

– Tu ne veux pas essayer de laisser ta bouche sur ma minette ?

– Tu voudrais me pisser dans la bouche ?

– Ben, oui, ce serait mieux, non ?

– Allez, on essaie !

 

La belle troyenne avala sans problèmes le tout petit jet résiduel, puis elle fit comme Béatrice lui avait fait… la laissant quelques instants pantelante.

 

– Pouuuuuh, ça fait du bien tout ça ! Commente Béatrice, mais va falloir que je rentre.

– On y va, ma cocotte, répond Laurette soudain bien familière.

 

Les deux femmes se rhabillent. Un bruit dans les feuillages, un type en sort, et pas gêné du tout, se masturbe comme un malade.

 

– Oh ! Il nous a vues ! S’exclame Béatrice.

– On s’en fout, allez viens, tout ça m’a donné faim et soif, on va se poser dans un café et après on rentre.

 

A suivre 

© Maud Anne Amaro, La Rochelle Octobre 2009

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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