Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 09:00

Professeur Martinov 4 – Professeur Martinov et le grimoire magique par Maud-Anne Amaro

 

bisou1719

Cette 4ème aventure du professeur Martinov et de son assistante Béatrice ne nécessite pas la (re)lecture des trois chapitres précédents et peut se lire seule.

 

Prologue

 

Le rendez-vous avait eu lieu dans une brasserie du 6ème arrondissement. Un petit bonhomme replet s’assit en face de Gérard Petit-Couture.

 

– Voilà ! Je vais vous remettre le rapport complet, mais je vous ai préparé trois fiches de synthèses.

– Trois ?

– Oui, Martinov, son assistante et Madame Michel. Souhaitez-vous que je vous les commente ? Proposa l’homme, d’un ton quelque peu obséquieux.

– Commentez, commentez !

– Marianne Michel : Veuve et retraitée, maîtresse affichée du Professeur Martinov. Ils se voient trois ou quatre fois par mois, chez elle, il y passe la nuit…

– Ah ! Il a une maîtresse ! Intéressant ! Voyons la fiche suivante ?

 

– Martinov Andrej : en fait André Martin, se fait appeler professeur, mais n’a aucun diplôme de ce type. Bricole des petites inventions en tout genre avec l’aide d’une assistante. Il vit de ses activités, il n’est pas très riche mais n’a pas vraiment de problème d’argent. Son plus beau coup commercial semble être la diffusion d’un mélange appelé le « lapin dur » et qui est vendu comme aphrodisiaque et stimulant sexuel…. Il est toujours resté célibataire, et on lui prête dans le passé un grand nombre d’aventures féminines (et peut-être pas que féminines) Il est assez peu sociable, parle peu aux gens et ne fréquente pas grand monde, même pas ce qui reste de sa famille. Actuellement il a une liaison régulière avec Marianne Michel. Mais ses liens avec son assistance semblent avoir de très loin dépassé le simple cadre professionnel. Il arrive à son assistante de rester tard le soir et nous avons ainsi pu prouver qu’ils dormaient parfois dans la même chambre…

– Oh ! Oh ! Mais c’est super intéressant ! Et la fiche de l’assistante ?

 

– Béatrice Clerc-Fontaine. : un certain nombre d’informations sont redondantes avec la fiche précédente…. Mais attendez, cela peut vous intéresser…

 

 » Au cours de ses soirées et de ces week-ends, nous ne l’avons jamais vu pendant les 15 jours de filature rencontrer d’hommes, par contre, elle semble avoir plaisir en la compagnie de diverses femmes. Au moins une fois, une femme a passé la totalité de la nuit chez elle ! « 

 

– C’est quoi le post-it à côté du paragraphe ?

– Non ce n’est rien, une note de l’agent qui a fait la filature, c’est purement anecdotique…

– Je ne peux pas savoir !

– C’est assez trivial.

– Ça peut m’intéresser !

– En gros ça explique que lors d’une sortie en boite, une jeune femme a laissé la porte des toilettes ouverte pendant que mademoiselle Clerc-Fontaine l’observait…

 

Gérard Petit-Couture jubilait littéralement !

 

– Excellent ! Excellent !

– Ah ! Vous trouvez ?

– Et c’était quel genre de femme sa copine ?

– On a pris une photo mais le cliché est flou, c’était une grande blonde à cheveux longs, assez canon, si j’ose dire !

– Super ! Vraiment Super !

– Ah, vous trouvez ? Répéta bêtement le  » fin limier  »

– Voici vos honoraires, je suis content de votre travail et je suis un homme heureux !

– Et bien, je ne m’imaginais pas que notre enquête vous mettrait dans un tel état !

– Ah ! Ah ! Non seulement je vais pouvoir les utiliser, mais je n’aurais besoin ni de chantage, ni de contrainte, rien du tout ! Je n’aurai pas aimé de toute façon ! Non l’appât ne sera que le sexe. Que le sexe et rien que le sexe ! Vous avez découvert deux joyeux obsédés sexuels ! Ils sont les bienvenus au club !

– Pardon !

– Laissez tomber !

 

Action

 

La vente du  » lapin dur  » s’était un peu stabilisée, après l’engouement, la demande retombait, les chiffres furent donc revus à la baisse et le professeur Martinov qui déjà envisageait de s’arrêter de travailler, se dit que pour assurer ses arrières, une activité certes ralentie, mais bien réelle serait sans doute la meilleure solution. Les commandes ne se bousculaient pas trop en ce moment, aussi, passa-t-il quelques annonces dans la presse.

 

« Vous avez une idée d’invention, mais vous ne savez pas la réaliser ! Vous voudriez voir moderniser une invention ancienne tombée dans l’oubli ! Le professeur Andrej Martinov peut vous aider « 

 

Notre histoire débute donc en ce frais mois de novembre, dominé par la pluie et le vent, les feuilles mortes sont ramassées, les arbres sont nus, les gens sont tristes. Nous sommes Jeudi et Martinov a passé la nuit chez Marianne, sa maîtresse, il s’est couché tard, il a mal dormi, il a mal au dos, pas la forme !

 

Rentré chez lui, il se dirige tout de suite vers le laboratoire d’où il entendit du bruit !

 

– Béatrice ! Déjà là ?

– Ben oui, il est 10 heures mon petit professeur ! Répondit sa blonde et jeune assistante.

– Déjà !

– Je m’inquiétais un peu, tu aurais pu me laisser un mot !

– J’étais chez Marianne !

– Tu me la présenteras ?

 

Martinov s’amusait des tendances bisexuelles de plus en plus marquées de la jeune laborantine.

 

– Elle ne te plairait pas !

– Qu’est-ce que tu en sais ?

– Et puis elle n’aime pas les femmes !

– Bon, ben garde-là !

– Y a du courrier ?

– Ouais mais j’ai pas ouvert !

 

Le professeur tria la pile de courrier, envoya directement à la corbeille les envois publicitaires, restaient quatre lettres ! Toujours pareil ! On lui demandait des trucs impossibles, bizarres, voire dangereux ou suspects auxquels il ne donnait aucune suite. Et depuis que l’annonce était parue, à part l’élaboration assez difficile d’une peinture anti-tag vraiment efficace, il n’avait pas grand-chose à se mettre sous la main.

 

– Et cette peinture, ça vaut le coup qu’on continue ?

– Pour l’instant ça va coûter une fortune à la fabrication, ça peut éventuellement intéresser l’état pour les édifices publics…

 

Raclement de gorge ! Martinov et Béatrice se retournent ! Un homme en costume cravate ! Qui c’est celui-là ?

 

– Vous savez ? Je peux peut-être vous aider à passer un contrat avec l’état ? Indiqua l’inconnu, tout sourire.

– Mais qui êtes-vous ? Vous êtes rentré comment ?

– Par la porte, elle n’était pas fermée, j’ai bien sonné, mais la sonnette n’a pas l’air de fonctionner, j’ai frappé, pas de réponse, alors je suis entré !

– Oui, bon, ben je n’ai besoin de rien ! Vous partez tout seul ou je vous raccompagne ?

– Non, c’est moi qui ai besoin de quelque chose ! Reprit l’inconnu sans se démonter !

– Bon écoutez, soyez bref !

 

Béatrice était restée en arrière, elle dégota sur une étagère une fiole de liquide lacrymogène. Si l’individu devenait menaçant, elle n’aurait qu’à lui en jeter le contenu à la face.

 

– Je vous ai écrit deux fois, suite à votre annonce mais vous ne m’avez pas répondu ! Alors on est venu vous expliquer !

 

Ni Béatrice, ni Martinov n’apprécièrent trop ce  » on « , ils étaient combien avec lui ?

 

– Mais comment avez-vous trouvé mon adresse ?

– J’ai quelques amis bien placés ! Au fait je ne me suis pas présenté : Gérard Petit-Couture, ancien ministre ! Ça vous dit quelque chose ? Demanda le type en exhibant une superbe carte de visite aux caractères rehaussés d’or.

– Non, rien du tout ! Ce que je veux savoir c’est ce que vous me voulez !

– Pourriez-vous me recevoir, disons, normalement, ne serait-ce que dix minutes ?

– Bon cinq, parce que je n’ai pas que ça à faire et après vous me promettez de déguerpir ?

– Alors d’accord ! Permettez ! Je vais chercher mon épouse, elle m’attend dans la voiture !

 

Le type sorti, Martinov chuchota à son assistante ?

 

– Tu en as entendu parler, de ce mec ?

– Non !

 

Le choc ! 1 m 75, tailleur gris très chic, un visage ravissant, sans doute à peine la quarantaine, brune aux cheveux longs, des formes, du sourire, de la grâce et même des lunettes !

 

– Euh ma femme, Florentine Petit-Couture.

– Enchanté ! Répondit le professeur, scotché ! Euh passez dans la salle à manger, en fait, je n’ai que ça pour recevoir !

 

L’attitude du professeur avait soudain changé du tout au tout ! Cette femme magnifique le subjuguait tout simplement ! Quelle classe, Quelle merveille ! Quelle femme ! C’est bien simple il n’en pouvait plus ! Ils s’assirent autour de la table ovale. Gérard précisa alors que la présence de la collaboratrice de Martinov à cet entretien ne serait pas inutile. On appela donc Béatrice, on refit les présentations, et une sorte de courant électrique passa alors entre les deux femmes.

 

– Monsieur Martinov, voilà ce qui m’amène ! Je ne cherche pas à me faire du fric, j’ai ce qui faut et je touche mon salaire de ministre à vie… Donc je m’amuse ! Nous avons acheté un modeste château dans la Somme, en farfouillant j’y ai trouvé un vieux grimoire…

– Ah c’est vous l’homme au grimoire ?

– Oui, sans doute me suis-je mal expliqué dans mes lettres, il y a dans ce grimoire des recettes un peu magiques, mais quand on y regarde de près ce n’est peut-être pas si idiot que ça, j’aimerais en savoir plus, savoir ce que sont ces recettes et s’il y a quelque chose de vrai là-dedans !

 

Le professeur fut soudain déçu de ne pouvoir faire affaire ? La mystérieuse et troublante créature allait donc repartir dans cinq minutes, mais qui pouvait-il ? Il n’allait quand même pas se mettre à jouer les charlatans !

 

– Je suis désolé ! Dit-il en esquissant déjà le geste de se lever. Mais je ne fais pas ce genre de choses !

– J’insiste… Vous serez payés très largement. Très largement ! Répéta-t-il !

 

– Ecoutez, je connais ce genre de trucs, ces potions sont non reconstituables, c’est plein de conneries du genre « recueillez de la bave de crapaud un jour de pleine lune ! »

– Non, ce n’est pas un grimoire de sorcellerie, Monsieur Martinov !

– Professeur ! Rectifia-t-il par réflexe !

 

Même s’il disait qu’il s’en fichait Martinov avait sa petite fierté et en imposer à un ancien ministre l’amusait terriblement !

 

– Je vous prie de bien vouloir m’excuser, professeur !

– Vous l’avez apporté votre bouquin magique ?

– Il est intransportable !

– Vous auriez pu faire des photos !

– Je n’y ai pas pensé !

– Faites des photos et envoyez-les-moi !

– Professeur, je vous embauche 15 jours chez moi, tout frais payé ! Je vous propose 10 000 euros ! Je viens vous chercher quand ? Demain ? Après demain ?

– Les photos d’abord !

 

Les deux femmes assistaient à la joute, un moment leurs regards se croisèrent Florentine sourit, Béatrice répondit gênée et troublée ! Puis la visiteuse se leva, vint chuchoter à l’oreille de Béa, lui demanda de lui indiquer les toilettes.

 

– Au fond, à gauche !

– Si vous pouviez m’accompagnez, j’ai autre chose à vous demander…

 

Le procédé est aussi classique qu’efficace, car Béatrice se leva alors précédant la belle visiteuse sur le chemin des toilettes

 

– Nous ne nous sommes pas déjà rencontrées quelque part ? Demande alors la grande brune.

– Je ne crois pas non…

– Moi je crois bien que si, souvenez-vous c’était il y a trois ou quatre mois au Kyoto-club !

– Au quoi ? Je ne connais pas cet endroit, vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre…

– Peut-être connaissez-vous cette boite sous un autre nom ? C’est un club réservé aux femmes qui recherchent la compagnie d’autres femmes !

 

Béatrice pique son fard ! Elle ne comprend pas comment cette nana a fait pour deviner ses forts penchants homosexuels, seule effectivement une confusion convaincue pouvait expliquer une telle assurance.

 

– Non ce n’était pas moi ! Répond la jeune laborantine, presque avec regret !

– Alors c’était dans mes rêves, où dans NOS rêves, quelque fois on ne s’en souvient pas toujours !

 

Béa ne répond pas, embarrassée par cette situation délirante, mais en même temps troublée par le charme insensé de son interlocutrice qui s’est rapprochée d’elle, qui s’est extrêmement rapprochée.

 

– Pour se rappeler de ses rêves, reprend-elle, il suffit parfois de savoir réveiller quelques souvenirs.

 

Elle se rapproche encore !

 

– Peut-être le goût de mes lèvres fera resurgir vos souvenirs ?

– Non…

– Si !

 

Florentine colle sa bouche contre celle de Béa. La résistance de celle-ci n’excédera pas quelques secondes, bientôt elle sent la langue de cette étrange visiteuse venir jouer avec la sienne, tandis qu’instantanément sa culotte s’humidifie. Le baiser fut bref !

 

– Voilà, effectivement je me suis trompée, ce n’était pas vous… Reprend Florentine. Mais c’est bien dommage, j’aurais volontiers prolongé cette rencontre… Quand je pense qu’il y a toutes les chances du monde pour que l’on ne se revoie jamais… Mais enfin c’est la vie… Indiquez-moi les toilettes, il faut bien donner le change, ils ne vont rien comprendre s’ils n’entendent pas un bruit de chasse d’eau…

 

Béa, complètement chamboulée, lui ouvre la porte. Florentine entre, mais ne ferme pas laissant Béa interdite tandis que l’autre soulève sa jupe puis descend son string dégageant un sexe glabre.

 

– Ah ! Ah ! Ça te fait envie, hein ?

– Je ne sais pas !

– Tu restes là ? Tu veux me regarder pisser ?

– Non, euh !

– Ce n’est pas un problème ! Regarde comme il est mignon mon pipi !

 

Florentine se soulève un peu afin que son petit jet doré soit bien visible. Puis elle prend du papier toilette pour s’essuyer, et au lieu de le jeter à la cuvette, elle le tend à Béa qui bêtement accepte le cadeau et le glisse dans sa poche de blouse.

 

Dans le salon les deux hommes concluaient leur entretien à défaut de conclure un accord.

 

– Voilà réfléchissez, professeur, il n’y a aucun piège, financièrement vous n’êtes pas perdant, et je ne vous demande même aucune obligation de résultat, s’il n’y a rien à trouver, ce sera tant pis pour moi, j’aurais joué et j’aurais perdu, je suis très joueur. Je vous passe un coup de fil demain en fin de matinée !

 

Gérard se leva, salua Martinov et gratifia son assistante d’un baise main très mondain. Quant à Florentine après avoir serré la main du professeur, elle attrapa celle que lui tendait Béa, mais ce fut pour la lui caresser délicatement tout en ajoutant :

 

– Je vous trouve extrêmement charmante et sympathique, permettez-moi de vous dire au revoir en vous embrassant !

 

Béa crut alors qu’elle allait fondre.

 

– Peuvent aller se brosser avec leur grimoire de merde ! Grogna le professeur qui n’usait de vulgarité que dans ses moments d’extrême perplexité.

 

– J’irais bien, moi ! Minauda alors Béatrice.

– C’est une question de principe, je ne fais pas ce genre de choses.

– Mais quelles choses ? On nous demande d’examiner un manuscrit, si ce sont des conneries on consignera tout ça noir sur blanc dans un rapport, tu n’auras rien à te reprocher et on sera bien payé ! Au fait comment ça se passerait pour moi ?

– Et bien, je te donnerais la moitié de la prime !

– Ça me va, donc on y va !

– Tu me saoules, Béatrice, je n’ai pas envie !

– Et Florentine, tu n’as pas envie de la voir !

– Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse de Florentine, elle n’est pas de mon âge !

– Et moi non plus je ne suis pas de ton âge, ça ne m’empêche pas de te faire une pipe de temps en temps.

 

Martinov se mit à rougir, ils ne se considéraient absolument pas comme amants mais ils leur arrivaient de s’amuser ensemble, par contre ils évitaient d’évoquer ce genre de chose pendant le reste du temps.

 

– Bon je vais voir, je ne dis pas non, on se décidera demain matin.

 

Béatrice ne put réprimer un petit sourire de victoire, elle savait que Martinov avait cédé.

 

Le lendemain, en fin d’après-midi, Gérard Petit-Couture, toujours accompagné de Florentine proposa au professeur de préparer une sorte de contrat…

 

– Je ne m’engage pas, je verrais quand j’aurais vu le truc sur lequel je dois travailler.

 

– Si vous ne souhaitez rien signer, ce n’est pas un problème, je vous paierais en liquide et l’affaire restera sans trace.

 

– Nous verrons…

 

L’ancien ministre n’insista pas. Les affaires du professeur et de son assistante étaient prêtes, ils partirent alors tous les quatre vers la Somme et arrivèrent un peu après 18 heures.

 

– Nous voici arrivé, Beth vous montrera vos chambres tout à l’heure, si vous le voulez bien, nous allons nous rendre au salon où nous allons vous expliquer la façon dont nous allons organiser votre séjour ici afin que vous puissiez travailler dans les meilleures conditions.

– Au risque de passer pour un casse-pieds, je souhaite voir ce grimoire avant tout autre chose ! Intervint Martinov.

– Ecoutez, professeur à partir de demain, vous ne verrez que lui, nous avons un petit problème de timing, le traiteur doit nous livrer un peu avant 19 heures, nous nous mettrons alors à table, afin de fêter notre collaboration. Si vous commencez à travailler dès maintenant, et bien ça ne va pas le faire du tout…

 

Le professeur allait répondre, mais un coup de coude discret de son assistante l’en dissuada. Ils prirent donc place tous les quatre dans le salon. Florentine s’assit sur un canapé à côté de Béatrice et croisa ses jambes, dévoilant ainsi le haut de ses cuisses. L’assistante du professeur ne pouvait s’empêcher de lorgner sur ces jambes magnifiques, regrettant simplement que l’on ne soit pas en été afin que les escarpins en soient plus ouverts et que le pied soit nu. Beth, la soubrette de ces lieux servait l’apéritif. Une véritable servante d’opérette avec la petite coiffe sur la tête, un petit ensemble noir dont la partie inférieure était très mini et la partie supérieure décolletée sur une généreuse poitrine. Le petit tablier blanc était là aussi, l’œil coquin également. Mais si Martinov et Béatrice n’étaient pas insensibles à cette jeune personne, l’un et l’autre avaient bien conscience qu’elle ne pouvait rivaliser avec la majestueuse beauté de Florentine.

 

– Voilà, à partir de demain je vous laisserais travailler. Nous avons mon épouse et moi nos occupations, nous ne serons pas toujours là, sauf le soir. Beth s’occupera de vos repas et du reste des commodités, le linge, etc… Si vous avez besoin de vous rendre à Paris pour les besoins de vos travaux, je mettrai un chauffeur à votre disposition et s’il vous faut du matériel, des fournitures, que sais-je encore ? Passez par Beth, elle vous fera parvenir tout cela…

 

Et tandis que Petit-Couture nous parle de Beth, cette dernière revient dans le salon, un téléphone dans la main…

 

– C’est si important ? Chuchote le maître des lieux.

– C’est Monsieur Georges !

– Oui, et bien dites-lui que je le rappellerai.

– Il m’a dit de vous dire qu’il partait en avion dans trois heures !

– Hein ? Passez le moi !

 

S’ensuit alors une incompréhensible conversation, où Petit-Couture énervé, engueule proprement son interlocuteur, mais conclue en précisant qu’il arrive.

 

– Je suis vraiment désolé, j’ai une affaire urgente à régler, j’en ai pour disons deux heures maximum. Florentine soit gentille, arrange-toi avec le traiteur pour qu’il ne nous livre qu’à 21 heures ! Et Beth, tu n’as qu’à montrer leurs chambres à nos invités, ils pourront comme cela s’installer et se reposer un peu avant le dîner. Je vous renouvelle mes excuses, Mademoiselle, Professeur, un malheureux concours de circonstances, je suis confus…

 

Et il disparaît.

 

FLORENTINE

 

Beth ne s’attarda pas à montrer les chambres aux hôtes de ses patrons, celles-ci paraissaient fort confortables et avaient été équipées de télévisions et d’ordinateurs avec Internet. Il ne lésinait pas sur les moyens le Petit-Couture ! Martinov était un peu désappointé de constater que la chambre de son assistante était assez éloignée de la sienne. Il rongeait son frein, il sentait mal cette histoire dans lequel il s’était embarqué trop précipitamment. Ce grimoire qui ne lui disait rien que vaille, il ne le verrait que demain, et comment réagirait l’ancien ministre s’il s’avérait que tout cela ne rimait à rien ? De plus, l’obligation de se farcir un repas avec des inconnus lui prenait la tête, et ces deux heures de contre temps l’achevaient. La seule consolation serait le sourire de Florentine. Ah Florentine !

 

– Toc, toc, toc !

 

Il s’attendait à voir entrer Béatrice, non c’était Florentine en chair et en os qui était là devant lui, arborant son sourire le plus désarmant, Martinov se sentit soudain très vulnérable !

 

– Professeur, je voudrais être très franche avec vous, il y a un problème, je voulais trouver un prétexte pour que nous soyons quelques instants en tête à tête ce soir, l’absence de mon mari est une aubaine. Il faut que je mette les choses au point.

– Mais je vous écoute ! Répondit Martinov le nez dans le haut du chemisier de Florentine.

– Alors venez avec, moi, je vais vous le montrer, moi, ce grimoire magique…

 

« L’affaire se complique bougrement » pensa le professeur, « si le mari et la femme ne sont pas au diapason dans cette affaire… », mais il ne posa aucune question pour le moment et poussé par la curiosité suivit son hôtesse dans les couloirs et les escaliers.

 

Ils se retrouvèrent bientôt dans les caves de la demeure. Florentine ouvrit une porte découvrant un local peu encombré, et meublé d’une petite table et d’un tabouret, ainsi que dans un coin un petit canapé recouvert d’une house en plastique. Sur la table y était ouvert une sorte de grand bouquin en mauvais état dégageant une odeur d’humidité. Martinov y jeta un coup d’œil, l’écriture utilisait une police scripte assez primaire et la langue était incompréhensible. Il ne fallait pas être un grand clerc pour deviner que ce machin n’avait rien de moyenâgeux !

 

– Ce grimoire n’a aucune valeur ! Déclara alors Florentine. Je ne sais pas d’où sort cette plaisanterie, mais sur une page il a un tampon  » studios de Boulogne Billancourt  » Pour un grimoire du moyen-âge, avouez que ça fait désordre ! Ça a peut-être une valeur symbolique s’il a été utilisé pour le tournage d’un film connu mais c’est tout !

– Mais alors qu’est qu’on fabrique ici ?

– Je vais vous demander ne pas révéler cet état de fait à Gérard, il est suivi par un psychiatre qui m’a demandé de ne rien lui dire. Mon mari est obsédé par ce grimoire depuis le premier jour où il l’a vu. Il s’est mis des idées fixes en tête, il faudra qu’il se les retire mais on peut le faire brutalement, vous allez donc être payé pendant 15 jours à faire semblant de travailler… mais de temps à autre il faudra lancer des petites phrases pour le faire douter, pour qu’à la fin il convienne lui-même qu’il s’agit d’une supercherie.

– Il faut que je prévienne mon assistante !

– Vous la préviendrez, mais je veux d’abord que vous me promettiez de faire comme j’ai dit !

– Déontologiquement ce n’est pas terrible !

– On s’en fout, professeur. Dites-moi oui ! Et je crois que je vous embrasserai de joie !

– Laissez-moi réfléchir ! Et, il faut que j’en parle avec Béatrice !

 

Florentine s’approcha alors très près du pauvre professeur, son parfum embaumait l’atmosphère, il avait maintenant pratiquement son décolleté sous le nez !

 

– Savez-vous qui je suis réellement, Professeur ?

– L’épouse de… de votre mari, je suppose ?

– Non, nous ne sommes pas mariés, j’ai été son épouse que le temps d’un reportage photo… Ça nous a apporté les pires ennuis…

 

Elle lui raconta alors…

 

Aparté : Les pérégrinations de Gérard Petit Couture

 

A l’origine Gérard, fils de bonne famille fit fortune dans l’immobilier, il a ensuite essayé de se faire remarquer en écrivant ses mémoires (ou plutôt en se les faisant écrire) ce qui n’intéressa pas grand monde, puis en se lançant dans la peinture où il fit preuve d’un certain anticonformisme lié à un talent certain. Développant quelques amitiés politiques, apprécié pour son humour, invité sur les plateaux de télévision, son nom sortit de l’anonymat. La DGST l’intégra un moment dans ses services afin de confondre un armateur qui se disait son ami, soupçonné de renseigner une puissance étrangère. Et un jour à la faveur d’un remaniement gouvernemental, il fut nommé ministre, la mode étant d’intégrer dans les gouvernements des membres de ce qu’il est convenu d’appeler la société civile.

 

Ce que le premier ministre ignorait, c’est que Gérard avait une vie complètement dissolue, collectionnant les aventures féminines (et pas que féminines prétendait les rumeurs) et que cela risquait de faire un peu désordre si cela s’apprenait… Et justement ça commençait à se savoir… Une bonne âme lui conseilla afin de stopper les rumeurs de se faire photographier avec une personne de connivence à son domicile. Le reportage et les photos montrèrent ainsi Gérard en compagnie d’une femme, d’un gros toutou, d’un ou deux marmots. Histoire de dire qu’il avait une vie bien normale, quoi ! Une agence de casting s’occupa de tout et la personne choisie pour jouer l’épouse dans cette mascarade était une escort-girl qui vu les émoluments qu’on lui proposait, ne s’opposa pas à ce projet… Elle répondait au doux pseudonyme de Florentine.

 

Avouons que tout cela est un peu ridicule, mais sans qu’il y ait besoin d’en faire un plat. Pourtant apprenant la supercherie, un journal satirique ne trouva rien de mieux que de l’ébruiter et de ridiculiser le pauvre Gérard. Ce journal coincé dans sa psycho rigidité « morale » titra avec sa finesse habituelle « Petit-Couture se fait photographier au bras d’une pute ! » Ses tentatives d’explications ne furent pas entendues, la bêtise fut mutée en faute gravissime et le ministre prié de démissionner « pour convenance personnelle », ce qu’il refusa de faire, mais on fit comme si !

 

A partir de ce moment-là, Gérard cultiva une haine inexorable envers ceux qui l’avaient si vite condamné, et envers l’hypocrisie ambiante. Il constata aussi qu’en politique l’amitié est une donnée bien aléatoire.

 

– Alors disons que cette affaire nous a rapproché, on s’est mis à vivre ensemble sans presque sans rendre compte ! Reprit Florentine en riant. Mais voyez-vous des hommes j’en ai connu des tas, et j’aime les hommes, pas les playboys, pas les chippendales, pas les  » monsieur-muscles « , non, vous savez ce que c’est mon genre d’homme ?

– Non, mais cela nous éloigne de…

– Mais non, mon genre d’homme ce sont ceux qui ne dissimulent pas leur obsession sexuelle, je les sens ces mecs-là, ils sont sincères, n’ont aucune honte dans leur rapport, ce sont souvent des êtres sensibles, intelligents, intéressants. Gérard fait partie de ces hommes-là et…

 

Elle marqua une pause

 

– … vous aussi, professeur !

– Je…

– J’aime la façon dont vous regardez mon décolleté ! Abandonnez vos scrupules, Professeur, je n’ai jamais recherché les étalons, je préfère un homme capable de s’occuper de moi pendant une demi-heure, capable de ne penser qu’à mon propre plaisir, un homme qui ne pense pas qu’à sa bite ! Ça vous dirait un tel programme professeur, l’occasion est trop bonne, personne ne nous dérangera pendant un bon bout de temps, laissez-moi verrouiller la porte.

 

Elle le fait ! Martinov n’a pas le temps de dire quoi que ce soit que Florentine lui pose la main sur la braguette. Le vert professeur bande comme la colonne Vendôme, il est paralysé, la situation lui échappe, il est assez intelligent pour comprendre que tout ceci n’est quand même pas très clair, mais il y a des moments où l’appel de la chair l’emporte sur tout autre considération. La fille lui met son autre main derrière la nuque et lui pousse le visage vers son décolleté. Martinov se retrouve alors bouche contre peau. Instinctivement il embrasse la chair offerte. Se sentant autorisé à aller plus loin il enlace en même temps la belle, lui agrippant les fesses. Il se régale de leurs formes, puis ose soulever la robe pour passer en dessous, il croit d’abord qu’elle n’a pas de culotte mais constate qu’elle porte en fait un minuscule string, il caresse et pelote de ses mains. Florentine dézipe sa robe qui tombe à terre. La vue de ses seins à peine masqués par le soutien-gorge en fine dentelle le rend fou, il promène ses lèvres sur la peau, échange un regard implorant à la femme qui comprend immédiatement.

 

– Mais bien sûr que je vais le retirer !

 

Il avait devant ses yeux deux magnifiques seins tout ronds au galbe parfait, terminés par de magnifiques aréoles brunes parsemées comme chez la plupart des femmes d’insolites petites excroissances… Et puis ces petits tétons tout érigés…

 

– Je peux les embrasser ? Demanda le professeur à la façon d’un enfant qui réclame sa récompense.

– Mais bien sûr, euh, c’est quoi ton prénom !

– André !

 

Personne ne l’appelait par son prénom, même pas sa maîtresse qui parfois l’appelait Dédé, d’autres fois « Prof », diminutif quelque peu ridicule, faisant penser à « Blanche Neige et les 7 nains » !

 

– Suce-moi bien les bouts, André, vas-y !

 

Ça pour sucer, il suçait, il se servait de tout, de la langue, des lèvres, il léchait, suçait, aspirait, mordillait.

 

– On se déshabille ! Dit alors Florentine, enlevant son petit string rouge devant le professeur subjugué qui à son tour entreprit de quitter ses vêtements.

– Vous me faite beaucoup d’honneur… commença Martinov…

– Non, je te ne te fais aucun honneur, je fais ce que je fais parce que ça me plait, je ne fais que des choses qui me plaisent. ! J’aimerais que quand cette affaire sera terminée que tu te rappelles de ce que je viens de te dire, que tu t’en rappelles toujours !

– Pardon ?

 

Martinov ne comprenait pas le pourquoi de cet intermède empreint de gravité en plein milieu de ce batifolage.

 

– On en reparlera, pour l’instant on a autre chose à faire ! Oh, mais quelle jolie quéquette, elle est bien raide dis donc, c’est moi qui lui fait un effet pareil ?

– Je crois bien, oui !

 

Florentine s’empara du sexe de Martinov et exécuta quelques gestes de masturbation, puis s’agenouillant, entreprit de l’engloutir dans sa bouche et de la sucer avec application !

 

– C’est trop bon, ce que tu me fais ! S’exclama Martinov passant à son tour au tutoiement.

 

Florentine suça le membre du professeur pendant plusieurs minutes. Ses mains ne restaient pas inactives, soit elles caressaient les testicules, soit elles venaient serrer la base de la verge. Puis les doigts s’égarèrent passant sur les fesses, puis se rapprochant de l’anus. D’une seule main experte, elle écarta de son index le sillon fessier afin d’approcher le majeur du petit trou qu’elle frôla plusieurs fois, elle porta ensuite son doigt à la bouche afin de l’humecter et recommença, le travail devint plus facile et c’est presque sans effort que cette fois le doigt s’enfonça. Abandonnant sa fellation, Florentine se plaça derrière son partenaire, c’était plus facile, et puis elle pouvait lui parler.

 

– Penche-toi un peu ! Tu aimes ça, hein !

– Tu me rends folle !

– Décidément on est fait pour s’entendre, la prochaine fois je te mettrais un petit gode, tu voudras bien ?

– Pourquoi pas ?

– Hum, tu es un gros cochon, toi, je suis sûre que tu t’es déjà fait enculer !

 

Martinov préféra ne pas répondre, mais le souvenir de quelques galipettes de jeunesse notamment avec des transsexuelles lui revint aussitôt en mémoire… le temps avait passé et des occasions de ce genre ne s’étaient jamais encore représentés. Il aurait bien rendu la politesse à Florentine en la doigtant à son tour. Mais il faut croire que celle-ci avait une autre idée en tête car, se redressant, elle attrapa la main du professeur et l’entraîna vers le canapé.

 

– Tu vas me prendre, maintenant ! Ah ! Je suppose que tu n’as pas de préservatif !

– Euh, non !

– Ce n’est pas un problème c’est l’affaire d’une minute.

 

Martinov assista alors à ce spectacle incroyable : actionnant un interphone mural qu’il n’avait pas remarqué, Florentine demanda à Beth de lui apporter une boite de préservatif.

 

– Mais il faut que je me cache ! S’exclama le professeur, se rendant aussi compte de la naïveté de son propos, dépassé qu’il était par la situation.

– Penses-tu ! Elle en a vu d’autres dans cette maison !

 

Effectivement, deux minutes plus tard, Beth entra dans la petite cave, apparemment pas gênée du tout par la nudité du couple, remit la boite à sa maîtresse et retourna à ses activités comme si rien n’était en tortillant du popotin.

 

– Ben, ça alors !

– Et oui tu va-t’en souvenir de ton petit séjour chez nous, j’ai été bête, j’aurais dû en profiter pour lui demander de nous descendre un gode, je te l’aurais mis dans ton cul, j’adore préparer un petit cul avec ma langue, je le fais souvent avec Gérard…

– Ah ! Commenta bêtement le professeur que ces évocations excitaient terriblement.

– Oui, Gérard a de grosses tendances bisexuelles, parfois, il aime bien sucer des bites, il aime bien se faire mettre aussi, et moi ça m’excite de voir une bonne queue lui entrer dans son cul. Ben dis donc, on dirait que ça te met en forme ce que je te raconte, petit cochon, va ! Ne bouge pas que je te mettre la capote, voilà ! Prends ton plaisir, je suis à toi, mais quand tu auras joui je veux que tu t’occupes encore de moi, d’accord ?

– Oui, oui ! Répondit notre homme qui se demandait d’ailleurs comment on pourrait ne pas être d’accord.

– Allez viens, tu veux qu’on se mette dans quelle position ?

– Euh, si tu pouvais me chevaucher !

– Ah ! Ah ! D’accord je vais te chevaucher, mais prends moi d’abord comme ça !

 

Et elle se coucha  » comme ça  » sur le canapé c’est-à-dire de façon ultra classique sur le dos, Martinov eu un sentiment de fierté en la pénétrant, cela faisait des années qu’il n’avait pas fait l’amour (sinon en payant) avec une femme aussi belle. La pauvre Marianne ne jouait pas dans la même division, quand à Béatrice, il lui manquait une certaine sensualité dont débordait par contre cette merveilleuse Florentine. Cette dernière ondula du bassin tandis que Martinov allait et venait, il se força un instant à ne pas se coucher sur elle mais à rester un peu au-dessus en s’aidant de la force de ses bras, ceci afin qu’il puisse avoir une vue sur ces seins dont il ne se lassait pas, mais notre homme finit par fatiguer et bientôt il s’affala sur elle tout en continuant à la besogner. Il l’aurait bien prise un peu en levrette mais n’osait pas trop quémander. Se trouver là en train de faire l’amour avec cette perle était déjà par trop inespéré !

 

– Viens, on change !

 

Le professeur se retrouva alors en dessous d’elle, et il ne s’agissait pas seulement d’un changement de position, mais d’un changement d’orifice.

 

– J’adore avoir une bite dans mon cul ! Commenta-t-elle.

 

Le professeur se retrouva alors en dessous d’elle.

 

Le rêve, le bonheur, elle était là, en sueur allant et descendant sur sa verge, le corps se couvrant de gouttelettes de sueur, les seins qui ballottaient, le corps qui vibrait, une vision paradisiaque… Il sentit bientôt son sexe gonflé de plaisir.

 

– Ça vient, ça vient !

 

Alors, de façon complètement imprévue, Florentine cessa sa chevauché, précipita son visage vers la verge tendue, en ôta prestement le préservatif, fit quelques mouvements masturbatoires, approcha sa bouche et le fit jouir ainsi.

 

– C’est pas possible ! C’est pas possible ! Balbutiait notre professeur se demandant si tout cela était bien réel !

– Mais si c’est possible ! Viens me sucer un peu !

 

Cela n’était pas un problème pour le professeur qui avait découvert un peu tard le plaisir d’effectuer des cunnilingus mais qui à présent s’en délectait. Le sexe de Florentine était en ébullition, les lèvres gonflées, le clitoris redressé et surtout il dégoulinait de partout, Martinov plongea la langue dans ce brasier et se mis à laper. La femme s’abandonnait, les yeux mis clos, la respiration haletante, elle se laissait faire, se passant en de larges mouvements, les mains sur le corps, sur les cuisses, sur les ventre, et surtout sur les seins dont elle agaçait un peu les tétons au passage.

 

– Attends, maintenant tu vas me caresser le corps partout, du bout des doigts sans appuyer !

 

Sans trop comprendre il s’exécuta, un peu déçu d’abandonner son broutage de minette, et tandis qu’il la caressait, Florentine se masturbait de toute son énergie à ce point que qu’à peine deux minutes plus tard, elle criait son plaisir. Elle resta à demi consciente quelques secondes, puis se releva ! Elle était satisfaite de la façon dont c’était passé cette petite séance, elle pensait devoir simuler, cela n’avait pas été nécessaire, c’est l’insolite de la situation qui l’avait excité.

 

– C’était super, André ! J’espère que nous aurons l’occasion de recommencer et dans un meilleur lit que celui-ci !

– C’est quand vous voulez ! Répondit Martinov, reprenant le vouvoiement.

– Bon il faut que j’y aille, je vais prendre une petite douche, et il faut que je téléphone au traiteur. Bon, alors c’est d’accord pour ce que je vous ai demandé, à moins que je vous donne d’autres instructions, vous faites semblant de travailler, vous ne le contrariez pas !

– C’est d’accord, mais je voudrais vous poser une question, euh Florentine, je peux vous appeler Florentine.

– Mais bien sûr !

– Je n’ai pas compris pourquoi Monsieur Petit-Couture n’a pas voulu que je voie le manuscrit ce soir ?

– Il est superstitieux, il s’est mis dans la tête qu’on ne devait pas regarder ce manuscrit le vendredi, il ne voulait pas prendre le risque de se ridiculiser à vos yeux en l’avouant. D’ailleurs vendredi prochain je me demande comment il va gérer ça !

 

Et elle se mit à rire comme si ce détail n’avait strictement aucune importance.

 

Martinov sur les conseils de Florentine remonta alors dans sa chambre, au passage il frappa à la porte de celle de Béatrice mais elle n’y était pas. Il se dit que ce n’était pas bien grave et qu’il trouverait bien le moyen de la prévenir après le repas. Il se manigançait quelque chose dans cette maison, mais il n’avait pas assez d’éléments en main, la version de Florentine n’était pas forcement la bonne, et celle-ci venait de commettre sa première erreur : Il était près de huit heures, donc le traiteur aurait dû être là si personne ne l’avait prévenu du contre temps ! Alors pourquoi prétendait-elle qu’elle devait lui téléphoner, maintenant, ça ne tenait pas debout ? Par contre il était satisfait de sa partie de jambes en l’air. Même si cela faisait partie d’un plan, c’était toujours bon à prendre, elle l’avait fait jouir, il avait contribué à la faire jouir, c’était toujours ça !

 

BEATRICE

 

Béatrice après avoir pris possession de sa chambre avait voulu rejoindre Martinov, histoire de faire la causette mais le professeur n’y était pas, ou alors il s’y était endormi. Beth s’était pointé quelques minutes plus tard.

 

– Monsieur et madame m’ont donné des instructions pour vous faire patienter, vous et monsieur le professeur, mais je crois bien que Monsieur Martinov s’est assoupi, nous allons le laisser, mais si vous voulez bien me suivre.

 

C’est ainsi que Béatrice s’était retrouvée au beau milieu d’une immense salle de home cinéma avec une quantité incroyable de DVD, la soubrette lui expliqua comment se servir des appareils et rapidement elle trouva un thriller plus ou moins dans ses goûts. C’est donc là que Florentine la retrouva, après qu’elle ait pris une douche fort sommaire ! Tout fonctionnait donc comme convenu !

 

– Béatrice ! Je vous retrouve enfin ! Stoppez donc ce film, vous regarderez la suite demain si vous le souhaitez, je crois qu’il y a une autre suite que nous souhaiterions découvrir toutes les deux !

– A quel jeu jouez-vous, Florentine ?

– Au jeu que vous avez accepté de jouer, puisque vous êtes venus ici, vous et le professeur.

– A vrai dire je vous attendais, mais le temps passait, et je ne voyais rien venir… Répondit Béatrice se levant de son siège.

– Il fallait que je voie avec le traiteur, j’ai eu aussi une conversation très intéressante avec le professeur Martinov !

 

Avec Martinov, alors qu’il était censé dormir ? Laquelle des deux femmes mentait ? Et Béatrice se demanda quel était l’intérêt de ce mensonge, mais ne lui accorda pas davantage d’importance.

 

Florentine caressa doucement la joue de Béatrice.

 

– J’adore les filles comme toi !

– Qu’est-ce que j’ai de spécial ?

– Je n’en sais rien, il y des choses qui ne s’expliquent pas ! Par contre ce que je sais c’est que Gérard ne sera pas là avant une heure, que Martinov dort, et que Beth se fiche pas mal de ce je fabrique… autrement dit…

– Autrement dit ?

– Nous avons le champ libre, ma belle !

– Nous avons eu un coup de folie toutes les deux l’autre fois à cause de la confusion que vous aviez faite, est-il raisonnable de continuer ?

– Tu en meurs d’envie !

– Qu’est-ce que tu en sais !

– Essaie de m’empêcher de te sauter ! Lui répondit alors Florentine en s’avançant vers elle !

– Carrément ! Tu n’es pas très romantique ce soir !

 

Béatrice se recula, Florentine s’avança au même rythme, elles s’amusaient !

 

– Tu vas reculer jusqu’où comme ça ?

– Jusqu’au mur !

– Et après le mur !

– Je ne reculerai plus !

– Alors allons-y !

 

Quand Béatrice fut adossée au mur, elle tendit les deux mains en avant, « empêchant » la femme d’avancer davantage !

 

– Stop !

– D’accord, je stoppe ! Mais si tu me disais à quoi tu joues ?

– C’est le meilleur moment, tu t’excites à l’idée de coucher avec moi, alors je fais durer le plaisir !

– Et tu crois vraiment qu’on va faire durer le plaisir en restant comme ça, à un mètre l’une de l’autre ?

– C’est à toi de jouer, Florentine !

– Baisse donc tes bras que j’approche !

– Non !

– Bon, on va faire autre chose !

 

Alors Florentine se déshabilla promptement, la robe d’abord, la culotte ensuite !

 

– J’enlève le soutif aussi ?

– Tant qu’à faire !

 

Elle le fait, puis avance, Béatrice repositionne ses mains pour retenir la brune au niveau des épaules, mais ses yeux lorgnent déjà sur les pointes de ses seins qui la narguent, alors doucement elle change ses mains de position et celles-ci viennent se poser sur la poitrine offerte !

 

– Sorcière ! Lui lance Béatrice.

– Je sais !

– Tu sais, ton papier à cul d’hier avec ton pipi, je ne l’ai pas jeté, le l’ai gardé en souvenir !

– Cochonne !

– Je voudrais que tu pisses à nouveau pour moi !

– Quand tu veux !

– Tout de suite !

– Te voilà bien autoritaire, aurais-tu des tendances dominatrices.

– Dans mes fantasmes seulement.

– Je peux t’aider à les réaliser si tu veux ! On a tout ce qu’il faut ici, un coup de fil à Beth et elle m’apporte une cravache, si tu veux me dominer je te laisse faire… enfin du moment que tu fais quand même attention à ce que tu fais !

– Je te fouetterais un autre jour, je n’ai plus envie de jouer, tu me fais trop mouiller, viens m’embrasser.

 

Béatrice avait eu le temps pendant qu’elle regardait distraitement ce médiocre thriller de se demander si elle saurait résister aux assauts de Florentine. La réponse était là, oui, mais pas bien longtemps, par contre il était intéressant de savoir que l’autre n’avait rien contre le fait de se faire dominer, voilà qui pouvait préjuger de rapports intéressants.

 

A nouveau la bouche pulpeuse de la brune, s’approcha de l’assistante du professeur Martinov, avant que le baiser naisse, cette dernière l’espace d’un instant remarqua un très léger duvet au-dessus de lèvres de Florentine. Curieusement cette petite imperfection la rassura, elle aussi avait donc ses défauts… Les deux femmes à présent enlacées, collées l’une contre l’autre n’avaient aucune raison de se retenir, le baiser était passionné, humide, profond, violent !

 

– Ça ne te dérange pas de rester habillée ! Lui dit Florentine se dégageant !

– Je sais, faut bien que j’y passe, mais je vais avoir du mal à soutenir la comparaison !

– T’inquiète pas pour ça ! Tu me plais c’est le principal !

– Qu’est-ce que tu en sais ? Demanda Béatrice se débarrassant rapidement de ses vêtements.

 

Béatrice croyait que sa partenaire se jetterait sur elle dès qu’elle serait déshabillée, mais non toujours aussi imprévisible elle se mit alors à déambuler dans la grande pièce et s’arrêta devant une sorte de compotier en cristal, le débarrassa de la bibeloterie qui l’encombrait et revint avec…

 

– Je ne vais quand même pas pisser sur le parquet ! Précisa alors la belle brune. Allez, profite du spectacle !

 

Florentine s’accroupit devant l’autre femme, écarta ses lèvres intimes dévoilant des chairs rosées et humides, puis elle se laissa aller, le petit jet alla mourir sur le bord cristallin en une bien insolite symphonie.

 

– Dommage qu’il y en ait pas plus, j’ai pissé tout à l’heure en prenant ma douche… tiens tu veux que je te montre comment on est pervers dans cette maison, regarde je vais appeler Beth.

– Ce n’est peut-être pas la peine, on est très bien toutes les deux, non ?

– Juste un instant.

 

Elle actionna l’interphone et demanda à la soubrette de venir les rejoindre

 

– Madame m’a appelé ? Demanda cette dernière stoïque devant la nudité des deux femmes.

– Oui, je viens de pisser ! Bois !

– Bien madame !

 

Et devant les yeux subjugués de Béatrice, Beth porta le saladier à la bouche et engloutit son contenant en quelques franches gorgées.

 

– Et évidement tu n’as pas pensé à apporter du papier pour m’essuyer !

– Je ne pouvais pas savoir, madame

– Et bien il fallait deviner ! Tu vas donc me servir de papier, estime toi heureuse que je n’ai fait que pipi ! Allez dépêche-toi !

– Non ! Dit alors fermement Béatrice.

– Quelque chose te gêne ? Je pensais que le spectacle te plairait !

– C’est moi qui vais le faire, le nettoyage ! Répondit alors la laborantine d’une voix assurée.

– Bon, d’accord, nous libérons Beth alors ?

– Nous la libérons !

 

Déjà Béatrice était entre les cuisses de sa partenaire et lui lapait la vulve, engloutissant les perles d’urine qui y étaient restées.

 

– Hum ta langue !

– Hum ta chatte !

– Tu as la peau douce !

– Pas autant que la tienne.

– Viens dans ma chambre on sera mieux.

– Et si ton mari se pointe ?

– Ce n’est pas mon mari !

– Oui mais c’est pareil !

– Non je joue un rôle ici un double rôle, il faut que je t’explique, j’ai déjà prévenu Martinov !

 

Alors Florentine raconta, comme elle l’avait fait avec le professeur, l’histoire de Gérard Petit-Couture

 

– …Quand Gérard est parti du gouvernement, il est parti avec un secret, un truc énorme, je n’en peux pas en dire plus, mais si ça se savait ce serait un chambardement politique. Il a donc projeté d’écrire un livre dans lequel il ferait des révélations. Il en a parlé à ce qui lui restait d’amitiés politiques. L’une de ces personnes, un dénommé Duval l’a dissuadé de le faire, lui a expliqué que c’était dangereux, etc… Et puis un jour, ce type lui a offert ce fameux grimoire… Oui c’est un cadeau, on ne l’a pas trouvé ici ! Ce type n’est pas très clair, il a des relations dans les milieux occultistes et tout ça ! Il lui a dit que c’était un truc du moyen-âge et qu’il y avait dedans des formules pour permettre à une personne de prendre le contrôle mental de quelqu’un d’autre, mais qu’il fallait un spécialiste pour le déchiffrer et expérimenter les trucs ! C’est évidement n’importe quoi ! Mais Gérard y a cru dur comme fer. ! Je me suis tout de suite aperçu que c’était un faux. Quant à Duval, l’autre rigolo, j’ignore s’il était sincère ou pas, dans ce milieu ils sont tous un peu frappés !

– Mais pourquoi ne pas lui avoir dit ? Et qu’est-ce qu’on fout là, alors ?

– Attends, il faut d’abord que je t’explique mes relations avec Gérard : On s’est lié d’amitié tous les deux… au départ après l’histoire du faux reportage, je venais le voir de temps en temps, mais c’était purement… professionnel. Puis on s’est découvert des affinités, on est sorti ensemble sans qu’il soit question d’argent, comme ça pour le fun, on s’est habitués l’un à l’autre et on a fini par se mettre quasiment en ménage. Ce n’est peut-être pas l’amour avec un grand A, mais quelque part je l’aime quand même…

 

Béatrice s’était assise en tailleur sur le lit écoutant son interlocutrice, ne comprenant toujours pas son rôle dans cette histoire qui n’avait strictement rien à voir avec ses activités de chimiste. Florentine reprit :

 

– Gérard s’est donc mis à la recherche de quelqu’un qui pourrait déchiffrer ce délire. Il lui fallait un certain profil, un chercheur indépendant, quelqu’un qui soit assez discret pour ne pas ébruiter ses travaux. Il a d’abord cherché dans les milieux de l’occultisme, il a demandé des adresses à Duval, mais tous se sont défilés… En même temps son désir de vengeance devenait obsédant, ça tournait à la paranoïa, je ne savais pas comment lui dire que son truc était un faux, je ne voulais pas casser son jouet, mais j’ai réussi à le persuader de se faire suivre par un psychiatre. Et celui-ci a réussi à le convaincre que les occultistes étaient des charlatans et il a cru trouver une idée géniale pour le grimoire. Il lui a conseillé de dégoter un chercheur indépendant mais qui soit un peu plus classique. Le psy espérait par-là que le chercheur en question lui démontrerait de façon incontestable que son grimoire est une fumisterie !

– C’est donc ça notre vrai rôle !

– Pour moi, oui, il faut le guérir ! Donc jusqu’à nouvel ordre, il vous faut entrez dans son jeu. Ensuite par petites touches il faudra le faire évoluer, on verra ça ensemble et en contact avec le psy aussi !

– Mais pourquoi, tu parles de double rôle !

– Parce qu’il a bien fallu moi aussi que je rentre dans son jeu, il a demandé à un détective privé de lui trouver un chercheur sur lequel il pourrait exercer une certaine pression, son but était d’attirer quelqu’un avec le grimoire, il était persuadé qu’il y avait dedans la recette d’un produit qui permettrait d’influencer les propos et les décisions de quelqu’un… Une fois traduit, il fallait passer aux stades de réalisation et d’expérimentation quels que soit les dangers encourus…. On vous a trouvé, vous, on a rien trouvé qui puisse servir à faire pression sur vous… Mais l’enquête indiquait que vous étiez assez obsédés par le sexe. Ce serait donc le sexe qui vous ferait venir ! C’est là que je suis intervenue !

– Et ben chapeau !

 

Béatrice se leva du lit et se mit à rassembler ses affaires pour se rhabiller.

 

– Bon aller, je me casse ! Il y a une gare dans le coin ?

 

Déjà elle avait remis son soutien-gorge, hésitait à continuer comme si elle attendait de pouvoir se raccrocher à quelque chose.

 

– Si tu veux vraiment partir, je te raccompagnerais jusqu’à Amiens. Mais tu n’es pas à cinq minutes ! Je pourrais te jouer une grande scène, dire que je ne suis pas fière de ce que j’ai fait ! Même pas ! J’ai accompli tout ça pour aider Gérard à s’en sortir, mais il se trouve aussi que ce que j’ai fait n’a rien d’une corvée, pas du tout même ! Il faut qu’il s’en sorte, qu’il oublie toute idée de vengeance, qu’il oublie la politique, qu’il reste tranquille qu’il fasse d’autres projets, qu’il se remette à peindre ou à écrire, c’est la seule solution.

– Autrement dit, je résume, on nous fait faire un boulot qui n’a rien à voir avec notre métier… Tout cela me paraît absurde ! Je me demande même comment tu as pu penser qu’on allait rester dans des conditions pareilles… Et Martinov, il a dit quoi ? Qu’il resterait ?

– Oui !

– Parce que tu l’excites avec tes gros seins ! Parce qu’il espère coucher avec toi ?

– Sans doute !

 

Florentine ne jugea pas nécessaire de lui dévoiler que c’était déjà chose faite.

 

– Maintenant, tu sais tout, quand je t’ai dit que te séduire n’a pas été une corvée, tu n’es pas obligée de me croire. Tu n’es pas obligée de me croire non plus si je te dis que j’ai très envie de continuer ce que nous avions commencé tout à l’heure !

– Salope ! Répondit simplement Béatrice, sans que ce mot exprime cependant une réelle colère !

– Non, pute sans aucun doute, mais pas salope ! Je n’ai jamais accepté des trucs qui pouvaient faire du tort à quelqu’un. Un jour on m’a demandé d’extorquer auprès d’un industriel le nom d’un ingénieur, je ne me rappelle plus des détails mais j’ai refusé. J’ai toujours fais mon métier honnêtement. Pour moi cette mascarade avec prise de photos ça n’avait rien de méchant, c’était ridicule au plus haut point mais ça ne faisait de tort à personne. Et ce que j’ai fait pour l’aider je ne le regrette pas, du moins je ne le regretterai pas si je réussis à le débarrasser de ses chimères et de ses histoires de vengeances. Mais ça, ça dépend aussi de toi et de Martinov !

– Quelle salade !

– Ne me juge pas trop vite, c’est si facile de juger les autres.

– Je sais !

 

Béatrice s’était assise sur le bord du lit sans poursuivre son rhabillage. En fait elle ne savait plus trop quoi faire. Florentine lui caressa alors négligemment le bras, Béa se laissait faire sans réagir, le regard dans le vague. Et puis sans doute machinalement son regard rencontra le visage de Florentine. Elle avait les larmes aux yeux.

 

– Tu ne vas pas craquer ? Lui lança Béa

– Non, mais prends-moi dans tes bras !

 

Béatrice pris le risque de l’enlacer le corps nu de la brune afin de la réconforter. Elle se demandait si elle serait assez forte pour ne pas succomber.

 

– La vie est courte Béatrice, on n’a que le bon temps qu’on se donne !

 

Les mains de Florentine parcouraient le dos de la laborantine, lui provoquant de bien agréables frissons. Béa décida alors de ne pas lutter, peut-être qu’après tout, ce contact les rapprocherait et qu’elles pourraient après parler ensemble de façon plus constructive. Elle ne dit rien quand ses mains vinrent dégrafer l’impertinent soutien-gorge, elle ne dit rien quand sa bouche s’approcha doucement de ses seins pour imprégner de salive le petit téton rose, mais quand sa bouche attaqua le second téton pour l’aspirer entre ses lèvres, elle poussa un soupir de plaisir, elle en poussa un autre quand Florentine se mit à lui mordiller doucement, tout en pinçant l’autre entre son pouce et son index.

 

– Sorcière !

– Tu l’as déjà dit ! Répondis la brune remplaçant alors sa bouche par son autre main sur le téton droit qui ne demandait que ça !

– Tu as déjà rencontré des gens qui t’ont résisté !

– Des hommes, assez peu, mais des femmes pas mal, et pour certaines je le regrette !

– Ça prouve bien ma faiblesse !

– Mais ce n’est pas de la faiblesse, ma chère, c’est de l’appétence !

 

Florentine lâcha les seins de sa partenaire et fit descendre en un long ballet sa main vers son sexe !

 

– Mais tu mouilles, on dirait !

– Ben, oui c’est de la chimie organique ! Tout ça peut s’expliquer par des équations… Plaisanta Béa.

– Ça aussi !

 

L’index et le majeur de Florentine pénètrent dans le vagin trempé de la jeune chimiste, provoquant un floc floc assez désopilant !

 

– C’est bon ?

– Continue !

 

Elle continuait, mais pendant que les doigts collés l’un à l’autre allait et venait dans le canal d’amour, son pouce frottait simultanément sur son clitoris. Déjà la respiration de Béa devenait irrégulière !

 

– Vas-y, vas-y fais-moi jouir !

 

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Trois minutes après c’était chose faite. Béa enlaça alors sa partenaire, et se mit à son tour à la caresser, un petit câlin sur les cuisses se prolongea alors vers le mollet, et de là elle se saisit de son pied qu’elle se mit à embrasser comme une folle, le léchant, l’embrassant, gobant les orteils comme s’il s’agissait de petits pénis.

– Qu’est-ce qu’ils sont beaux tes pieds ? Pourquoi tu ne les vernis pas !

– Je le fais l’été, en ce moment ça ne sert à rien, personne ne les voit.

– Mais tes clients !

 

– Je n’ai plus de clients, j’en ai bien profité, j’ai gagné de l’argent, je ne regrette rien, mais ce que je veux maintenant c’est me caser avec Gérard. Si on n’arrive pas à le soigner, il va finir chez les dingues. Et je n’y arriverai pas si on ne m’aide pas, tu comprends ça, Béatrice ?

 

Béatrice comprit alors qu’elle était sincère, à ce moment précis elle décida donc de rester… De nouveau les deux femmes se regardèrent, s’enlacèrent, s’unirent dans un mouvement d’une infinie tendresse, puis les caresses reprirent. Quelques minutes plus tard, elles étaient toutes deux tête-bêche, en soixante-neuf sur le lit, chacune la langue dans la chatte de l’autre.

 

Beth montait l’escalier quand elle entendit le cri d’orgasme de Florentine, elle s’approcha de la porte, hésita, elle fit bien car un second cri retentit à ce moment-là, elle attendit une minute entière, avant de frapper !

 

– Mesdames, c’est pour vous informer que le traiteur vient d’arriver…

 

La voiture de Gérard Petit-Couture pénétra à son tour dans la cour de la demeure et le repas put avoir lieu. Il fut fin, copieux, excellent, bien arrosé et bénéficiant du service tout aussi efficace que décontracté de Beth.

 

GERARD

 

Le lendemain, samedi, Gérard présenta le grimoire à Martinov et à son assistante. Ceux-ci déclarent alors qu’ils allaient immédiatement se mettre au travail.

 

Pas facile de faire semblant de travailler, ils avaient néanmoins pu grâce à Internet préparer quelques leurres en éditant quelques absurdités trouvé sur des sites de sorcelleries (si, si ça existe, c’est fou le nombre de conneries qu’on peut trouver sur la toile !)

 

Le lendemain eut lieu un événement étrange et qui n’eut pas de conséquences sur la suite de cette histoire mais qui influença l’orientation sexuelle future du professeur Martinov.

 

Le professeur et Gérard se promenaient tranquillement dans le parc, quand ce dernier pila brusquement, annonça qu’il allait pisser et sans se retourner entrepris d’ouvrir sa braguette et de déballer sa marchandise.

 

Gêné, Martinov se tourna.

 

– Vous pouvez regarder, d’habitude on la trouve assez jolie !

 

– Je n’en ferais rien !

 

– Mon épouse m’aurait donc menti en me disant que vous n’étiez pas insensible à ce genre de choses.

 

Martinov devient rouge comme une pivoine, mais ne bouge pas.

 

– C’est fini, vous pouvez vous retourner !

 

C’était un gros mensonge ! Non seulement la bite de Gérard est toujours « de sortie » mais celui-ci la masturbe et elle ne tarde pas à montrer une très jolie raideur.

 

– Alors ?

 

Le professeur est troublé, paniqué, désorienté.

 

– Vous la trouvez comment ?

 

Malgré lui Martinov ne peut détacher son regard de cette jolie bite d’autant que Gérard l’a maintenant complétement dégagé, testicules compris. La peau de la verge est fine et claire laissant courir une grosse veine violacé, le gland est brillant. Le professeur en avale sa salive.

 

– Si vous voulez toucher !

 

Le professeur hésite, mais finalement quelques-uns de ses doigts effleurent la verge offerte. La caresse n’a duré qu’un instant. Il retire sa main.

 

– Tu veux me sucer ?

 

C’est le moment de vérité. Ou il se lance ou il rate une occasion qui ne répétera peut-être pas de sitôt.

 

– Je vais être très franc, Gérard, je sais que je le ferais un jour, car c’est un fantasme, non ce n’est même pas un fantasme, je l’ai déjà fait, il, y a très longtemps. Un jour je recommencerai, mais pas aujourd’hui, quelque chose me bloque. Auriez-vous la bonté de ne pas insister.

 

– N’en parlons plus, il ne s’est rien passé… mais je reste à votre disposition. Vous me parliez des satellites de Jupiter, c’est bien ça ?

 

Sinon nos deux complices tuaient le temps comme ils le pouvaient, Béatrice apprenait à Martinov à se familiariser avec l’ordinateur, et celui-ci jusqu’alors plutôt réticent découvrait la richesse du Web.

 

C’est le mercredi en milieu de matinée que Gérard Petit-Couture passa les voir !

 

– Alors, comment ça va ? Vous avancez un peu ?

– Oui, on a déchiffré quelques trucs mais pour l’instant ça nous paraît assez obscur !

– Hein, vous avez déchiffré des trucs ?

– Oui enfin on a essayé !

 

Il paraissait ne plus rien comprendre ! Et nos deux chercheurs, eux ne comprenaient pas bien son attitude !

 

– En fait je me demandais si ce grimoire était un vrai ! Et vous vous me dites que vous avez fait des traductions ! Mais c’est incroyable !

 

Sans attendre de réponse, il quitta la pièce, apparemment en proie à une grande confusion, laissant Martinov et sa collaboratrice, interloqués.

 

– Il sait que c’est un faux ! Je n’y comprends plus rien ! A quel jeu, elle joue la Florentine ? S’exclama Béatrice ?

– On va aller la voir ! Proposa immédiatement Martinov

 

Ils la cherchèrent, espérant la trouver seule ! Mais non, ils l’aperçurent à travers les baies vitrées du salon, mais Gérard était avec elle et la discussion avait l’air animée. Ils renoncèrent et décidèrent d’attendre une heure. Au bout de ce temps, il était alors pas loin de midi, le couple était encore dans le salon mais quelque chose avait changé : l’homme était dans un fauteuil, l’air complètement abattu et Beth était occupée à lui appliquer une compresse sur le front ! Ils entrèrent.

 

– Je crois qu’on s’est mal coordonné ! Commença Martinov, il n’était pas dans nos intentions de rendre Monsieur Petit-Couture dans cet état… Pouvons-nous nous parler deux minutes, madame ?

– Mais qu’est-ce que vous racontez ? Vous n’avez rien à vous reprocher, du moins j’espère ! Mais regardez un peu ça !

 

Elle leur tendit alors le dernier numéro tout frais, tout chaud du  » Calamar Coincé  » C’était carrément l’hallali ! L’ancien ministre en prenait plein les gencives sur cinq colonnes à la une :  » Petit-Couture se prend pour la fée Carabosse «  était-il indiqué en titre.

 

 » Gérard Petit-Couture ex sous ministre et grand consommateur de péripatéticiennes des deux sexes, non content de payer très cher des séances de mystification pour le dissimuler, s’est mis désormais en tête de se venger de ses ex collègues et du monde politique en général. Il a donc acquit un livre qu’on lui a vendu comme étant du Moyen-âge bien que tout droit sorti des ateliers d’un faussaire… et afin de jeter des sorts à l’ensemble de la classe politique il s’est attaché les services d’un couple de charlatans…. on se demande vraiment s’il ne faudrait pas faire passer un examen psychiatrique à tous les postulants ministres…. « 

 

Et tout le reste était sur le même ton, le véritable nom de Martinov et l’identité de son assistante étaient révélés, et le tout était illustré d’une photo du grimoire.

 

– Charlatan, moi, c’est la première fois qu’on me traite de charlatan ! Je vais leur foutre un procès au cul à ces cons ! S’emporta le professeur pourtant peu familier des propos vulgaires.

– Vous le perdriez ! Dit alors Gérard Petit-Couture avec une détermination étonnante pour quelqu’un qui vient d’encaisser un tel choc ! Ce que vous faites depuis quatre jours est bien de la charlatanerie, vous inventez des traductions de trucs intraduisibles !

– Mais tu le savais alors ? S’écria Florentine !

– Bien sûr que je le savais, je ne suis pas idiot ! Je voulais me venger, écrire un livre et puis Duval m’a offert ce truc, je n’ai pas compris parce que si c’était un vrai document il me semblait que sa valeur devait être inestimable, mais ce pouvait être une copie, alors j’ai voulu savoir, j’ai été consulter un commissaire-priseur, il m’a presque rit au nez !

– Mais alors pourquoi chercher quelqu’un pour travailler dessus ! S’étonna Florentine

– Ce devait être un prétexte, ce manuscrit est pourri, mais l’idée de Duval de chercher un produit pour influencer les décisions de quelqu’un ça m’a paru génial et réalisable. Avec des phéromones, des hormones on doit pouvoir faire ça… et il ne s’agit plus de sorcellerie. Il me fallait dans un premier temps attirer quelqu’un dans la place qui aurait vite conclu à la fausseté du grimoire mais auquel j’aurais demandé de rechercher une potion miracle et que j’aurais gardé jusqu’à ce qu’il la trouve ! Je n’ai pas voulu recourir à des gens que je pouvais faire chanter, j’ai préféré que l’argent et le sexe puissent servir d’appât !

 

Petit-Couture se leva, pris une profonde inspiration et continua :

 

– Je viens de prendre un sacré coup dans la tronche avec cet article infect, mais finalement il me rend service ! Et vous n’avez pas besoin de savoir pourquoi ! Je perdais mon temps avec vous, Martinov, je ne m’imaginais pas que vous seriez capable de faire semblant de travailler ? Ce con de détective ne s’est pas trompé, n’êtes que le dernier des charlatans. Je n’ai qu’une parole, vous serez payés, mais je vous méprise profondément !

– Mais… Tenta de répliquer Martinov en proie à une montée d’adrénaline qui n’allait pas tarder à devenir incontrôlable.

 

Florentine lui coupa la parole !

 

– Je ne te permets pas d’insulter Monsieur Martinov, C’est moi qui lui ai donné instruction de faire semblant de travailler comme tu dis, j’ignorais que tu savais que c’était un faux, et je pensais que le savoir te causerait un choc, c’était aussi l’avis de ton psychiatre ! Pourquoi tu me n’en as pas parlé, tu n’avais donc pas confiance en moi ?

 

Gérard accusa le coup, assimila ce que venait de lui dire sa compagne, il se rassit alors dans le fauteuil !

 

– J’ai du mal à y voir clair, non je ne t’ai rien dit, parce qu’après  » l’affaire  » je n’avais plus confiance en personne. J’ai sans doute eu tort ! Je suis désolé professeur, je retire mes propos. Florentine, explique-leur tout maintenant. On ne va pas les retenir, mais autant qu’ils sachent…

– Je leur ai déjà expliqué pas mal de choses (elle détailla) j’ai joué un double jeu, Gérard craignait que le premier contact avec le grimoire soit décourageant, il fallait donc trouver des arguments pour vous faire rester, d’où le stratagème du faux rendez-vous, d’où mon travail de séduction. Pour Gérard c’était le début d’un engrenage qui irait jusqu’à la découverte du produit et en ce qui me concerne je vous demandais de faire semblant de travailler dessus, je ne souhaitais pas que l’on rentre dans la seconde phase que je jugeais dangereuse pour tout le monde d’ailleurs ! Ça va tout le monde suit ?

– Tu es merveilleuse, Florentine, j’aurais dû avoir confiance en toi, on aurait dû se parler davantage, ça nous aurait évité de patauger…

– Mais l’article ! Demanda Béatrice, il sort d’où ?

– Il sort de chez Duval ! C’est lui qui a tout manigancé dès le départ ! Je comprends tout maintenant. C’est lui qui m’a conseillé la mise en scène et les photos quand j’étais encore au gouvernement. C’est lui qui s’est occupé de tout ! Il a fait jouer le rôle de l’épouse par Florentine pour que le scandale éclate. C’est comme ça que je me suis fait virer ! Mais ce n’était pas terminé, il fallait ensuite m’empêcher d’écrire mon bouquin, Duval m’a déconseillé de le faire, et naïvement je l’ai écouté. Il m’a offert son grimoire ridicule, il suffisait ensuite d’ébruiter le fait que je voulais le faire traduire pour me ridiculiser complètement ! Maintenant si j’écris mon livre, tout le monde croira que ce ne sont que des inventions. La politique m’a tué définitivement, ces gens-là sont trop forts pour moi… Mais je ne vais pas renoncer à me venger. Non… ma vengeance sera terrible, terrible !

 

A ces mots, Florentine devint blanche, craignant que Gérard lui fasse part d’un autre projet insensé !

 

– Je vais faire le mort, le silence est le plus grand des mépris. Je vais me remettre à peindre, j’ai déjà quelques idées, c’est avec ma haine que je vais peindre et je suis sûr que cela donnera des chefs d’œuvres, je vais devenir un grand peintre, je serais respecté, adulé, et un jour tous ceux qui m’ont ridiculisé viendront me lécher les bottes ! Beth, prépare-nous du champagne ! Nous allons fêter mon abandon définitif de la politique et mon enracinement dans le monde des arts, de la fête et du sexe !

– Mon Dieu, il est guéri ! Dit alors Florentine s’écroulant en larmes sous l’émotion.

 

Alors, Béatrice s’approcha d’elle, non pas pour la consoler, puisqu’elle n’était pas triste, mais pour lui témoigner de son amitié, les deux femmes se regardèrent avec des yeux de biches.

 

– Vous êtes nos invités, Professeur et Béatrice ! Beth, peux-tu nous préparer quelque chose pour, disons 13 heures !

– Pas de problème Monsieur ! Mais je vais déjà m’occuper du champagne.

– Si vous le voulez bien nous ne vous raccompagnerons que ce soir ou demain. Je crois en effet que ces femmes ont des choses à se dire cet après-midi, nous les laisserons, pour ma part je me remets à peindre dès le repas terminé, mais savez-vous professeur que Beth vous trouve absolument charmant…

– Non ?

– Si !

– Et elle suce admirablement bien.

 

Maud-Anne Amaro décembre 2003 (légèrement révisé en juillet 2009)

 

Maud-anne@hotmail.fr

 

Ce texte a eu l’honneur d’être désigné comme 2ème prix du meilleur récit pour l’année 2004.

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 08:45

Professeur Martinov et la maison de Cendrillon par Maud-Anne Amaro

 

bisou1719

 

Préambule : cette histoire fait suite à « Professeur Martinov et le lapin dur » et à « Professeur Martinov et le mont de Vénus » mais peut se lire seule. 

 

LUNDI

 

Nous retrouvons le professeur Andrej Martinov et sa charmante et blonde assistante Béatrice, dans la salle de restaurant d’un hôtel de voyageurs des environs de Besançon dans le Doubs !

 

Mais que font-ils là ces deux-là ? Me demanderez-vous ?

 

Oh, c’est très simple, vous savez que nos deux complices ont fait fortune (un peu, juste un peu !) en commercialisant le  » lapin dur  » produit aphrodisiaque découvert par hasard (voir ce récit). Mais ayant appris que l’usine chargée de sa fabrication ne respectait pas la posologie et lui substituait un mélange sans doute plus rentable pour elle mais à l’efficacité nulle pour les utilisateurs, Martinov fut donc, après avoir rompu avec ces indélicats, obligé de chercher ailleurs. Et cette petite usine dégotée par petite annonce et qui cherchait de l’ouvrage ferait parfaitement l’affaire. Le marché s’était conclu. Et voici donc nos deux héros en train de trinquer au succès de ce petit déplacement !

 

– Tu connaissais cette région ? Demande le professeur ?

 

– Non, pas du tout, c’est vraiment très joli !

 

– J’ai bien envie de m’y attarder deux ou trois jours, ça me ferait peut-être du bien de changer un peu d’air ! J’en ai marre d’avoir des douleurs partout !

 

– On peut rester deux trois jours, et on repartirait avant le week-end ? Suggéra Béatrice.

 

– Pourquoi pas ? Mais j’ai rien amené pour me changer !

 

– Ce n’est pas un problème, ça s’achète ce genre de choses… Remarque, je ne sais pas s’il y a grand-chose à voir dans le coin ?

 

– Il doit y avoir des belles balades à faire, non ?

 

– Alors, d’accord pour les balades, je vais me renseigner à la réception.

 

Béatrice se dirigea alors vers la caisse où officiait une imposante gérante. Martinov ne se lassait pas d’admirer les formes de son assistante, elle s’était vêtue aujourd’hui d’un pantalon jaune qui lui moulait joliment ses globes fessiers et il n’en perdait pas une miette. Devinant qu’il la regardait, elle se retourna brusquement et lui lança un petit sourire complice qui eut pour effet de le faire fondre. Martinov avait toujours été sentimental ! Il continua à l’observer pendant qu’elle s’éternisait à bavarder avec la patronne ! Que pouvaient-elles bien se raconter se demandait-il ?

 

Enfin elle revint !

 

– Ben alors ?

 

– Ça marche ! J’ai pris deux chambres jusqu’à jeudi et on pourra même prolonger si on a envie !

 

– On aurait pu prendre une chambre pour deux ? Lança Martinov, soudain égrillard.

 

– Mais non mon petit professeur, je t’aime bien, mais tu ronfles de trop ! Et puis de toute façon ça aurait été des lits jumeaux, tu n’aurais pas pu t’endormir dans mes bras !

 

– Cruelle !

 

– Mais non !

 

– Tu en as mis un temps à négocier ça ?

 

– La patronne est curieuse comme une pissotière, elle voulait, l’air de rien, absolument savoir ce qu’on fabriquait par ici, alors je lui ai dit qu’on était journalistes, qu’on était sur une drôle d’affaire et que je ne pouvais pas lui en dire plus, because le secret professionnel, elle n’a pas insisté !

 

– Sacrée Béatrice ! A la tienne !

 

– A la tienne mon petit professeur !

 

C’est à la fin du repas alors que Martinov dégustait une excellente crème brûlée que surgit un étrange personnage :

 

– Excusez-moi de vous déranger ! Je ne souhaite vous dire qu’un seul mot !

 

– Pardon ? Répondit le professeur se composant instantanément le masque de celui qui a horreur qu’on le dérange !

 

– Euh ! Jean-Claude C… conseiller municipal.

 

Le type tend une main au professeur que Martinov ignora superbement !

 

– Si vous pouviez faire vite !

 

L’intrus est décontenancé, vexé même, à ce point que Béatrice trouve que quand même il exagère, et croit diplomatique d’intervenir.

 

– Excusez mon ami, nous avons quelques soucis en ce moment ! Mais nous aimerions terminer ce repas sans être dérangé !

 

Elle lui dit cela avec son plus beau sourire. L’autre ne sait plus trop quoi faire, il se recule, semble hésiter, puis s’adressant à l’assistante du professeur !

 

– Je pourrais vous dire un mot tout à l’heure ?

 

– Juste un, alors !

 

– Ok, je reste dans le coin !

 

– Pas moyen d’être tranquille… Commença Martinov, sur la défensive !

 

– T’es un vrai sauvage !

 

Ils oublièrent l’incident et se mirent à parler de tout et de rien. Une demi-heure plus tard, ils se levèrent de table, Béatrice découvrit alors le conseiller municipal, quelques tables plus loin qui se levait à son tour et qui venait à leur rencontre.

 

– Bon, chuchota Béa, je vais voir ce qu’il veut ! On se retrouve dans ta chambre !

 

Cette perspective eut pour effet de dérider complètement le vert professeur qui du coup monta les escaliers, gai comme un pinson ! Martinov retira sa veste, s’assit sur le lit et entreprit de jeter un coup d’œil aux nouvelles du jour, plus tellement fraîches déjà !

 

– Toc !

 

Il se releva en maugréant, prêt à éconduire l’intrus !

 

– Béatrice déjà ! S’étonna-t-il.

 

– Ce fut rapide !

 

– Qu’est-ce qu’il voulait ?

 

– Me refiler un dépliant !

 

– Hein ! Et c’est pour ça qu’il est venu nous casser les pieds ?

 

– Attend, tu vas rire, il nous prend pour des journalistes…

 

– Ben oui, c’est normal, c’est la caissière qui a dû lui répéter !

 

– Ça j’avais compris ! Mais il voulait qu’on fasse de la promotion pour un musée du coin !

 

– Un musée de quoi ?

 

– La maison de Cendrillon ! déclara Béatrice avec emphase.

 

– N’importe quoi ?

 

– Alors comme je lui ai fait comprendre que j’en avais rien à foutre, il m’a dit qu’on devrait y aller, que ça valait le coup de faire un article, et même qu’il devait s’y passer des drôles de choses !

 

– Fais voir !

 

Martinov, lu, amusé, le dépliant publicitaire. Il y était indiqué que la réalisation et le fonctionnement de ce musée n’avaient été possibles qu’avec le soutien financier du département du Doubs et de la région de Franche-Comté. Ça, c’était l’alibi culturel, sinon c’était plutôt gonflé, On y expliquait qu’on avait retrouvé un vieux manuscrit d’une certaine Cendrine Lion, qui prétendait ni plus ni moins avoir été la maîtresse de Charles Perrault et qui lui aurait inspiré le conte en prose bien connu. Le manuscrit donnait parait-il moult détails sur son environnement mobilier de l’époque à ce point qu’on avait pu le reconstituer. Il était également précisé que cette jeune femme était une grande collectionneuse de chaussures, qu’elle éprouvait un plaisir irrationnel à mettre en valeur ses pieds, lesquels étaient parait-il si jolis que c’est en les regardant que Perrault devint amoureux de la jeune femme !

 

– Hein ? Questionna la jeune femme que cette phrase venait d’interpeller.

 

– Ils disent que  » ses pieds étaient si jolis que c’est en les regardant que Perrault devint amoureux de la jeune femme !  »

 

– Perrault était fétichiste du pied ?

 

– Je ne me suis jamais penché sur la question !

 

– Ça peut être une grille amusante pour relire Cendrillon, tiens, il faudra que j’essaie !

 

Béatrice se déplaça jusqu’à la fenêtre, elle donnait sur la rue et on découvrait au loin les vertes collines de la région baignant dans le soleil du couchant !

 

– Belle région ! Dit-elle simplement !

 

Martinov ne répondit pas, une immense complicité les unissait depuis la découverte du  » lapin dur « , mais ils étaient loin d’être amant et maîtresse. Pourtant parfois ils se laissaient aller à de grands élans de tendresse où le sexe n’était guère absent. Mais la chose était rare, et c’était toujours Béa qui prenait l’initiative. Cette invitation dans sa chambre pouvait être l’une d’elle, mais ça pouvait être aussi n’importe quoi d’autre, simplement le plaisir de continuer à bavarder ensemble ! Elle revint vers lui !

 

– Je croyais que c’était de Grimm, Cendrillon ?

 

– Non tu confonds avec la Belle au Bois Dormant ou avec Peau d’âne, je n’en sais rien, tout ça, ça se ressemble !

 

– Tu te rappelles cet été quand tu as joué avec mes pieds ?

 

– Oh ! Oui !

 

– Tu crois que Cendrillon, elle jouait aussi comme ça avec Perrault ?

 

– Finalement je ne me rappelle plus bien, il faudrait qu’on y rejoue pour que je me le remémore !

 

– Cochon ! Lança Béatrice en minaudant.

 

– Voyou !

 

– Comment on dit voyou au féminin ?

 

– On dit voyou !

 

– Et bien le voyou il a envie de se faire embrasser les pieds par mon petit professeur !

 

– Donne ! répondit le professeur, sautant alors sur l’occasion

 

– Ils ont peut-être un peu sales ?

 

– Mais non !

 

– Mais si !

 

– Donne, je te dirais !

 

Alors Béatrice lui tendit son pied gauche, un joli pied bien dessiné, aux ongles vernis d’un joli rouge, il mit son nez au-dessus de la naissance des orteils !

 

– Ce n’est pas désagréable !

 

– Je te dis que tu es un cochon !

 

– N’exagère pas ! Tu puerais des pieds, je ne le ferais pas !

 

– Tu n’aurais pas dû dire ça !

 

– Et pourquoi donc !

 

– Parce que je voulais me les laver !

 

– Et alors ?

 

– Et alors c’est toi qui vas me les nettoyer avec ta langue !

 

– Juste un peu alors ?

 

– Allez, lèche !

 

– C’est vraiment ton truc, ça, hein ?

 

– Lèche donc ! Tu ne vas pas perdre au change, je te le promets !

 

– Oh, je te fais confiance !

 

– Comment tu les trouves mes petits petons ? Hein qu’ils sont adorables ? Je n’arrive pas à comprendre qu’il y ait des gens qui n’aiment pas les pieds. Tiens, c’est comme les mecs qui ne retirent pas leurs chaussettes pour faire l’amour, tu crois que c’est joli toi une chaussette ? Et je te dis pas quand tu as un gros orteil avec un ongle mal entretenu qui sort bêtement de son trou !

 

Martinov, ne releva pas, se demandant combien de types Béatrice pouvait avoir connu pour avoir une telle connaissance de ce genre de choses. Mais il était vrai qu’elle lui avait confié avoir eu une période assez agitée dans sa vie, il continua donc à lui faire plaisir, léchant, embrassant, caressant et massant le pied, sachant qu’en retour, il finirait par avoir sa petite récompense. Ça ne tarda pas !

 

– Alors, tu voudrais que je m’occupe de ta quéquette ?

 

– Ben…

 

– Elle doit être en pleine forme, hein ? Attend, je vais me rendre compte ! Rajouta-t-elle.

 

Et sans lui laisser le temps de répliquer, elle posa son pied nu sur la braguette du professeur, qui béat de contentement se laissait faire, se sentant envahir par une douce excitation.

 

– Allez baisse-moi ton bénouse, on va innover !

 

– Tu vas faire quoi ?

 

– Fais-moi confiance, mon petit professeur !

 

Martinov, comme demandé, dégrafa son pantalon et le fit descendre sur ses chevilles. Son slip parcourut le même chemin quelques courts instants après, le laissant la pine à l’air et bien raide devant sa coquine d’assistante.

 

– Elle est mignonne ! Tu sais ?

 

– Bof, y a mieux !

 

– Y a toujours mieux, mais la question n’est pas là, je l’aime bien ta bite !

 

A ces mots, le petit macho caché dans tous les bonhommes se gonfla la poitrine de satisfaction, mais il n’eut guère le loisir de méditer davantage sur la profondeur de ces étranges propos car Béatrice entreprit de coincer le sexe du savant homme entre ses deux pieds, puis d’entamer ainsi une étrange masturbation.

 

Ce jeu dura quelques minutes. L’excitation montait, montait et rendait le professeur plus hardi :

 

– Si tu te mettais à l’aise ? Demanda-t-il alors à son assistante.

 

– T’as envie de voir mes nénés, c’est ça ?

 

– Ben, oui…

 

– T’as raison, on va se foutre à poil !

 

Et joignant le geste à la parole, Béatrice dégrafa son pantalon. Du coup Martinov se dépêcha d’enlever ses chaussures, se débarrassant de tout ce qui dégringolait sur ses chaussettes.

 

– Quand je vais être à poil, tu vas me sauter dessus ? Demanda la jeune femme.

 

– Je vais essayer de me tenir !

 

– Non, je veux que tu me saute dessus, j’ai vraiment envie que tu fasses ça ! Tu te fous une capote et tu fonces !

 

Le professeur regarda sa partenaire, incrédule, l’excitation lui rosissait le visage, il décida alors de faire comme elle voulait. Il finit prestement de se déshabiller, se protégea. Béatrice pour sa part eut tôt fait de libérer ses petits trésors, elle se jeta alors sur le lit, s’y installa sur le dos, écarta ses jambes.

 

– Viens !

 

Martinov se dit alors qu’avant de la pénétrer, il aurait été bien agréable d’aller lui sucer le sexe, mais non, elle voulait jouer les sauvages !

 

– Viens, viens vite, j’ai envie !

 

Alors le professeur, la pénétra, la besogna, et à sa grande surprise la découvrit très vite en train de pousser des séries de petits cris de jouissance en balbutiant des :  » C’est bon ! Continue ! Continue ! C’est bon ! » (air connu). Puis tout d’un coup elle le supplia :

 

– Dans mon cul ! Viens dans mon cul !

 

Martinov ne se le fit pas dire deux fois, sodomisa la belle en cadence er finit par décharger dans un grand râle, il était complètement crevé, il se fatiguait vite, mais le regard radieux que lui lança alors Béatrice fut la plus belle de ses récompenses, ils s’enlacèrent tendrement et restèrent ainsi un long moment.

 

C’est quelques minutes plus tard, alors que le professeur se demandait ce qui avait bien pu mettre la jeune femme dans un état pareil, que celle-ci se relevant signifia à ce dernier qu’elle irait bien maintenant prendre une douche, et qu’après direction dodo. Autrement dit, elle lui disait de la laisser. Martinov en eut le cœur un peu pincé, mais après tout se dit-il « Ne demandons pas l’impossible ! » Il lui fit un chaste bisou, entrepris de se rhabiller, et c’est alors qu’il franchissait le pas de la porte qu’elle lui demanda :

 

– On ira demain voir le truc de Cendrillon ?

 

MARDI

 

Le lendemain matin, ils décidèrent de faire une grande virée dans le secteur. Il finirait l’après-midi au musée de Cendrillon puisque celui-ci n’ouvrait ses portes qu’à 16 heures. Ils durent demander quelques conseils à la gérante de l’hôtel qui s’empressa de leur donner, en glissant toutefois un certain nombre de questions insidieuses propre à satisfaire sa curiosité maladive, mais sur ce point elle fit chou blanc.

 

Ne nous attardons pas plus sur cette magnifique journée aussi bucolique qu’ensoleillé et rendons-nous un peu avant 16 heures devant ce mystérieux musée. Quelques personnes attendaient l’ouverture en flânant aux alentours.

 

– Regarde la plaque ! Lança Martinov, à l’adresse de son assistante, ça n’a pas l’air de marcher très fort !

 

La jeune femme s’approcha. Effectivement la plaque indiquant les heures d’ouvertures avait connu plusieurs modifications. La mention visite guidée à 14 heures et à 17 heures avait été remplacée par un seul horaire. Mais il y avait encore plus intriguant, une seconde plaque, en dessous de la première avait vu ses inscriptions masquées par un ruban adhésif de piètre qualité qui à moitié enlevé laissait pour qui s’en donnait la peine deviner cette ahurissante information :

 

Visite spéciale pour adulte, tous les vendredis à 21 heures !

 

Nos deux héros se regardèrent circonspects, puis renoncèrent à comprendre. L’heure approchait maintenant et quelqu’un vint prévenir de l’ouverture imminente des portes. Du coup une file d’attente se constitua. Oh, ce n’était pas la grande foule, un couple de germanophile assez quelconque, un couple avec trois gosses qui manifestement n’avaient aucune envie particulière de pénétrer en ces lieux, un type tout seul, rouquin avec de grosses moustaches, et puis… … et puis, ils s’aperçurent que le type n’était pas vraiment seul, il appela en direction d’une voiture

 

– Carole ! Ça ouvre !

 

Et voici que Carole, ouvre sa portière et s’avance vers le petit groupe. Martinov la regarde comme le loup de Tex Avery. Il faut dire qu’il y a de quoi, une grande brune, au visage parfait et souriant, de longs cheveux bruns, la peau mate, une robe noire très simple et décolletée juste ce qu’il faut ! Une petite merveille !

 

Nous ne raconterons pas ici toute la visite, très genre « on n’a pas grand-chose mais on vous montre tout » ! Des objets, vêtements et meubles d’époque, le soi-disant manuscrit signé Cendrine Lyon. Un petit montage vidéo, des panneaux explicatifs qui répétaient trente-six fois la même chose. Bref tout cela n’avait que peu d’intérêt. C’est à la fin que le guide fit asseoir tout le petit groupe de visiteurs dans une petite salle munie d’une mini-scène.

 

– Mesdames Messieurs, le mythe de Cendrillon n’est pas mort, et nous allons essayer de le faire revivre devant vous ! Je vais avoir besoin de deux volontaires, à moins que les volontaires je ne les choisisse moi-même !

 

Il devait bien sûr répéter la même chose à chaque séance… Il jeta un regard circulaire à la salle, puis s’adressant à Carole lui demanda :

 

– Voudriez-vous chère madame, être notre Cendrillon de ce soir ?

 

Carole ne se fit pas prier, répondit par un très gracieux et approbateur sourire et se prit la main que lui tendait le guide. Il la fit asseoir quelques instants dans un fauteuil soi-disant d’époque, et l’affubla d’abord d’une sorte de coiffe assez ridicule, puis d’un châle sans beaucoup de classe. Les spectateurs commençaient à se demander quelle était cette mascarade, quand ils comprirent qu’effectivement cela n’avait aucune importance sinon celle d’introduire la suite. Le guide se tourna alors vers le public et d’un air rigolard lança sa tirade :

 

– Voyez, vous mesdames et messieurs, je n’arriverais jamais à transformer cette charmante personne, au fait c’est comment votre prénom, chère Madame ?

 

– Carole !

 

– Donc je n’arriverais jamais à transformer Carole en Cendrillon ! Parce qu’il manque un élément essentiel ! Essentiel, que dis-je ? Fondamental, pour que cette transformation ait lieu ! Et savez-vous justement ce qu’il manque ? Quelqu’un dans le public le sait sans doute ?

 

Après un silence révélateur, Béatrice ne put s’empêcher de donner la réponse :

 

– Les chaussures !

 

– Bien sûr ce sont les chaussures, mais admettez, que des chaussures, ne s’essaient pas comme des chapeaux, et encore moins comme un châle, mais nous avons une collection de chaussures de toutes tailles, et si vous le voulez bien, Carole va m’accompagner derrière ce rideau, nous allons choisir ses chaussures ensemble et après… Mais pour vous faire patienter, nous allons vous passer une petite vidéo, elle ne dure que cinq minutes et après nous revenons !

 

Carole et le guide disparurent derrière la tenture. La vidéo de patience n’était qu’un machin expliquant par quels fonds le musée avait été créé. On y apprenait qu’il s’agissait d’une initiative personnelle suite à la découverte du fameux manuscrit, et que l’affaire avait été jugée suffisamment culturelle pour être ensuite subventionné par le conseil général (ou régional, je ne sais plus) Et voici Carole de retour. Non elle n’a pas ses nouvelles chaussures, elle a toujours ses pompes d’origine ! Mais les souliers de cendrillon, (des souliers en verre) sont portés à bout de bras par le guide sur un coussin de velours rouge. Celui-ci fait alors rasseoir Carole.

 

– Et voilà ! Nous allons à présent avoir besoin d’un prince charmant ! Mais avant nous allons débarrasser Cendrillon, pardon, Carole de ses chaussures du 21ème siècle !

 

Alors le guide prit délicatement en main le pied droit de Carole, défit la lanière avec une lenteur toute calculée, retira la chaussure et entrepris de lui masser légèrement le pied ! A ce spectacle Béatrice commença par se réveiller de son apathie et lançait des yeux étonnés vers ce pied que les grosses mains du guide étaient en train de polluer. Comme elle aurait bien aimé être en ce moment à la place de ce rustre ! Soudain elle eut envie, envie de toucher ses pieds, de les masser, de les caresser, de les embrasser… Le guide la fit sortir de sa rêverie, il regarda alors le professeur Martinov, et lui lança :

 

– Si Monsieur veut bien être le prince charmant qui chaussera Cendrillon ?

 

Martinov commença par refuser, il était venu uniquement pour faire plaisir à Béatrice et n’entendait pas à priori jouer à ce qui lui semblait la dernière des bouffonneries. Pourtant le sourire d’invitation que lui lança Carole le faisait hésiter ! Il allait se jeter à l’eau quand une force impulsive poussa Béatrice à intervenir !

 

– Moi je veux bien !

 

– Mais non il faut un homme ! Dit quelqu’un !

 

Il se passa alors quelque chose de trouble, les deux femmes se regardèrent !

 

– J’aimerais bien que ce soit Mademoiselle ! Finit par dire Carole !

 

– Alors pourquoi pas, tout cela n’est qu’un jeu n’est-ce pas !

 

– Oui, mais pour la photo, ça ne va pas aller ! Reprit le râleur !

 

– Nous ferons un deuxième essayage pour la photo, ce n’est pas un problème ! Concilia le guide !

 

C’est ainsi que Béatrice se retrouva sur la scène dans un étrange état, mais elle en avait conscience. Elle ne souhaitait pas revenir en arrière, mais savait parfaitement le jeu dangereux. Carole tendit son pied gauche, et Béatrice se baissa alors, à l’instar d’une vendeuse de chaussures, regrettant à cet instant de s’être vêtue d’un pantalon. Elle aurait sinon pris un plaisir pervers, pensait-elle à provoquer de furtifs effets de culotte. Elle prit le pied offert dans sa main, un pied qu’elle jugeait parfait, elle le caressa négligemment, en testant l’infinie douceur de sa peau. Un frisson de plaisir envahit le corps de l’assistance du professeur Martinov, à ce point qu’un épanchement humide ne tarda pas à se manifester quelque part entre ses jambes. Son regard devenait trouble, presque vitreux, il rencontre celui de la fausse Cendrillon. Les deux femmes échangèrent un sourire, oh combien signifiant !

 

– On se verra tout à l’heure ! Chuchota Carole.

 

Le contact était donc réalisé, et déjà le désir de Béatrice se projetait vers cet avenir proche. Elle ne put s’empêcher de conclure par un chaste et bref baiser sur le dessus de ce pied si sensuel, puis elle se reprit, et lui enfila ses chaussures de verres.

 

A la sortie, alors que les visiteurs allaient rejoindre leur véhicule, Béatrice anxieuse attendait un signe de sa Cendrillon. Il vint très vite, celle-ci s’approcha d’elle, et s’adressant au professeur :

 

– Je vous l’enlève juste une minute, vous permettez ?

 

– Faites comme chez-vous ! Répondit simplement le professeur, un peu désabusé

 

Le  » musée  » était jouxté par une sorte de petit chemin conduisant vers, semble-t-il des jardins privatifs situés un peu plus loin, une fois dans ce chemin, on était théoriquement à l’abri de tous regards. C’est là que Carole entraîna Béatrice en lui prenant la main. Les choses se passèrent à la vitesse de l’éclair. Un bref regard de Carole pour s’assurer de l’absence de tout voyeur involontaire, puis elle enlaça carrément Béatrice avec une fougue telle qu’elle plaqua cette dernière contre le mur en vieilles briques roses. Les visages se rapprochèrent avec un volontarisme aussi simultané que partagé. Les bouches s’ouvrirent, les langues se rencontrèrent. Et pendant ce temps-là les mains s’agitaient, parcouraient les corps, pelotaient, caressaient.

 

Carole finit par se dégager :

 

– Toi, je te veux ! Dit-elle simplement.

 

– Quand tu veux ! Répondit Carole !

 

Cette dernière lui tendit alors une carte qu’elle avait sans doute déjà préparée.

 

– Téléphone-moi dans une heure, Tchao !

 

Et elle disparut…

 

– Vous vous êtes donné rendez-vous ? Demanda innocemment Martinov.

 

– On ne peut décidément rien te cacher, mon petit professeur !

 

– Tu sais que j’allais y aller, lui mettre ses chaussures, tu m’as brûlé la politesse !

 

– Oh, je suis désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher ! Lui dit-elle avant de lui faire un petit bisou affectueux sur le bout du nez.

 

– C’est vrai qu’elle est impressionnante ! Surenchérit le professeur.

 

– Tu l’as dit ! Tu as vu ses pieds ?

 

– Ses pieds, ses pieds ! Ça t’obsède décidément !

 

– Ben quoi, c’est joli un pied !

 

– Ouais, mais bon, pour moi un pied c’est fait pour marcher !

 

– Et un cul c’est fait pour s’asseoir ?

 

– Martinov renonça à continuer la conversation se sachant vaincu d’avance sur ce genre de sujet.

 

MERCREDI

 

Béatrice avait rendez-vous le lendemain matin avec Carole, cette dernière lui avait indiqué ne pas être libre l’après-midi, mais qu’un 10 à 12 la comblerait d’aise. Restait à déterminer où ! Or pour des raisons qu’elle ne savait pas trop expliquer, notre héroïne préférée n’avait nulle envie de s’envoyer en l’air avec Miss Carole à quelques pas de couloir de la chambre du professeur Martinov. Elle ne lui devait rien, elle ne se considérait absolument pas comme sa maîtresse, non ça l’embêtait, c’est tout ! C’est donc à Besançon que les deux femmes décidèrent de se voir, à l’hôtel ou Carole était descendue. Apparemment donc elle y avait réservé une chambre pour une personne seule. La présence de son chevalier servant d’hier restait donc un mystère, mais de peu d’importance. C’est néanmoins avec une certaine nervosité que Béatrice s’y rendit, elle regrettait de ne pouvoir mieux soigner sa toilette, mais elle n’avait pas apporté grand-chose pour ce voyage qui à l’origine ne devait être qu’un simple aller-retour. Elle n’était pas lesbienne, bisexuelle certes car il faut bien employer le mot, mais ses expériences en ce domaine restaient malgré tout assez limitées.

 

– Bonjour toi ! L’accueillit Carole en abordant un sourire très chatte.

 

Elle embrassa très brièvement sa visiteuse sur les lèvres et se recula !

 

– Je te plais comme ça ?

 

Béatrice restait sans voix ! Subjugué par le spectacle de cette sculpture vivante planté là devant elle. Imaginez le tableau : La Carole revêtue uniquement d’une petite nuisette rose quasi transparente dont le tissu frôlait de façon impudique deux gros tétons bruns coquinement érigés et surplombant deux magnifiques globes un peu lourds mais au galbe parfait. Un string dont on se demandait bien quel pouvait en être l’utilité complétait et finissait de parachever la panoplie de son hôtesse qui se laissant dévisager sans aucune pudeur arborait un sourire désarmant. Béatrice se demandait quelle était la bonne conduite à adopter. Ou bien se jeter dans ses bras et passer tout de suite aux choses sérieuses, ou alors la complimenter pour cette vision de rêve ! Mais ce qu’elle ne savait pas, justement, c’est comment on faisait pour complimenter une telle apparition. Supputant néanmoins que la féliciter lui ferait plaisir elle sortit une phrase dont la profondeur lui paraissait abyssale :

 

– T’es vraiment top, toi !

 

– L’essentiel c’est que je te plaise ! Répondit la brune Carole

 

Juste un instant, un très bref instant, Béa se demanda le pourquoi de tels artifices, plus adaptés, selon elle, à séduire un homme qu’une femme, mais cette réflexion ne perdura pas. Béatrice se rapprocha, prête à enlacer enfin son hôtesse, celle-ci se recula, alors, le visage hilare, l’assistante s’avance de nouveau provoquant un nouveau recul de la brune qui la regardait dans les yeux.

 

– Tu ne veux pas que je te touche ? Demanda Béa, quelque peu surprise.

 

– Oh ! Si !

 

– Ben pourquoi tu te recules, alors ?

 

– Je profite du spectacle !

 

Béatrice interloquée se demanda de quel genre de spectacle il pouvait bien s’agir, sa toilette était d’un quelconque et son look ne pouvait en aucune manière soutenir la comparaison avec celui de Carole.

 

– Quel spectacle ?

 

– Tes yeux !

 

– Et qu’est-ce qu’ils ont mes yeux ?

 

– Ils sont remplis de désir !

 

– C’est bien la première fois qu’on me dit une chose pareille !

 

Béatrice avança de nouveau, et cette fois, Carole la laissa s’approcher, et tandis que leurs bouches communiaient, les mains de notre espiègle laborantine s’aventuraient sous la nuisette, caressant en une élégante courbe le dessin du sein, récidivant vers le ventre puis s’enhardissant à remonter là où elle avait commencé, tentant un contact appuyé du flanc du doigt sur le téton, testant les réactions, puis rassuré recommençant, plus rapide, plus nette, plus précise. Les doigts s’écartèrent afin que le contact de la main avec la peau soit la plus prenante possible, le téton restant en contact avec le creux de la paume. Béa sentis son pantalon tomber sur ses chevilles, la petite culotte prit le même chemin mais s’arrêta à mi-cuisse, l’humidité dont elle s’était imprégnée provoquant un frôlement de froid sur son corps. La position des deux femmes rendait pour Carole mal aisé le contact frontal, aussi préféra-t-elle pétrir les fesses de sa partenaire. Ça tombait très bien, elle adorait ça, Béa n’en pouvait plus, le contact de sa main avec les pointes de la brune l’électrisait, elle tenta de pincer, légèrement mais carrément.

 

– Arrête !

 

Instantanément, Béa stoppa son geste, un peu contrariée

 

– Tu n’aimes pas ?

 

– Si ! Fais comme si je n’avais rien dit, continue !

 

– Comme ça ?

 

– Ouiiiii !

 

– Plus fort ?

 

– Arrête !

 

Il n’y a rien de plus frustrant que de se poser des questions techniques en pleine excitation et Béa ne comprenait plus très bien en ce moment ce que souhaitait vraiment Carole. Elle décida de jouer la carte de  » l’humilité  » :

 

– Dis-le-moi, s’il y a quelque chose que je ne fais pas bien ! En fait j’ai beaucoup de choses à apprendre…

 

– Il faut qu’on apprenne à se connaître ! On se met à poil ?

 

Et joignant le geste à la parole, elle retira sa nuisette et son string dans la foulée. Béatrice fut bien obligée de se décider à en faire autant

 

– Tu vas être déçue ! Prévint-elle.

 

– Ça m’étonnerait !

 

– Je suis pourtant d’un quelconque !

 

– T’inquiète !

 

Béa finit de se déshabiller, elle n’aime pas ce moment, mignonne, plaisante, certes, mais elle se disait ne pouvoir soutenir la comparaison avec sa peau trop blanche, ses marques de sous-vêtements sur la peau, ses seins communs.

 

– Tu veux me faire plaisir ? Demanda Carole.

 

Bien sûr que Béa voulait lui faire plaisir ! N’était-elle pas là aussi pour ça ? Elle le lui dit !

 

– Je voudrais qu’on redémarre comme au musée ! Demanda la grande brune.

 

– Elle s’assit alors dans un fauteuil et demanda à l’assistante du professeur Martinov de venir s’occuper de ses pieds. Du coup Béa jubilait, elle avait cru que le fétichisme de cette rencontre n’allait que dans un sens, elle découvrait à présent que leurs fantasmes se rejoignaient. C’était inespéré ! Elle se mit à genoux devant Carole et baissant la tête entreprit de lui lécher le pied après l’avoir caressé. Puis se rendant compte que la position n’était guère pratique, elle s’allongea au sol, sur le dos et s’empara des orteils offerts, les léchant les uns après les autres, en gardant le plus gros pour la fin, l’humectant de salive et le suçant comme elle l’aurait fait avec une courte bite. L’excitation était à son comble, son entre-jambes coulait. Mais Carole lui renvoyait la réciprocité de son désir, elle se masturbait tandis que l’on s’occupait de son pied, puis n’y tenant plus, elle appela sa complice à finir le travail

 

– Viens !

 

Comme une furie, Béa se jeta alors sur la chatte de sa partenaire, lapa la mouille dégoulinante, se régala de son jus légèrement sucré, puis attaqua de ses doigts le clitoris érigé et décapuchonné. Quelques mouvements furent suffisants pour la faire jouir, elle s’affala alors comme un chiffon dans son fauteuil. Béa était sur le point de jouir à son tour, elle attendit quelques instants que Carole se remette de ses émotions, puis impatiente, réattaqua ses seins quelques instants, avant dans un grand élan de tendresse lui embrasser la bouche.

 

– Attends, faut que j’aille pisser ! Finit par murmurer Carole.

 

Béa se demanda alors s’il fallait qu’elle lui dise que ce genre de chose l’intéressait aussi bougrement, mais elle ne savait pas comment l’autre réagirait, elle ne voulait pas non plus prendre le risque de rompre le charme. Puis dans un souffle, elle trouva la formule qui lui permettait de prendre un moindre risque :

 

Carole

 

– Je peux regarder ?

– Coquine ! Dit simplement Carole. Elle ne l’encourageait pas, elle ne la décourageait pas non plus.

 

Elle laissa pourtant la porte de la salle de bain ouverte. Béatrice ne bougea pas, tendit l’oreille et entendit le bruit des premiers clapotis qui soudain s’arrêtèrent.

 

– Ben alors ! Tu viens regarder ou pas ?

 

Non ! Béa n’y croyait pas ! Comment cette femme pouvait à ce point calquer ses propres fantasmes ? Elle s’approcha, contemplant Carole, qui pour l’instant se retenait !

 

– Vas-y, mate !

 

– C’est beau ! Heu… Tu ne voudrais pas te relever un petit peu ?

 

Carole n’est pas choquée, mais elle est surprise et cela se voit, elle accède néanmoins au désir de Béa et se relève un peu rendant ainsi beaucoup plus visible la chute de son petit pipi doré ! L’excitation brûle maintenant le corps de Béa, entrée dans une spirale de désir, elle en veut encore, ne se contrôle plus, et alors que Carole allait s’emparer d’une feuille de papier toilette afin d’essuyer son intimité, elle lui crie :

 

– Non, laisse !

 

Carole suspend son geste, incrédule, permettant alors à Béa de s’agripper à son corps et de mettre sa bouche en contact avec sa chatte afin d’y laper les dernières gouttes.

 

– T’es vraiment une cochonne ! lui lance Carole

 

Ça lui a échappé, elle le regrette déjà. Mais Béa s’est reculée, contrariée, se rendant compte qu’elle a commis l’erreur d’imposer trop vite son fantasme à sa partenaire.

 

– Continue ! Tente de rectifier Carole.

 

– Tu dois me trouver complètement folle ?

 

– Mais non ! Simplement je n’ai pas l’habitude, mais ça ne me choque pas ! Allez, continue !

 

C’est limite rattrapage diplomatique, mais cela suffit à sauver les apparences, et Béa se remet en position, plus par principe que pour autre chose car il n’y plus de pipi à y laper. Reste le goût capiteux de ce sexe offert dont elle se délecte en lui aspirant les nymphes avec gourmandise ! Carole se laisse faire, d’abord passive, puis s’abandonne, carrément affalée, assise sur la cuvette, les jambes écartées, puis l’excitation renaît vite, sa respiration se fait haletante, et la langue de Béa recueille de nouveau l’humidité de son plaisir. Elle ne tarde pas à jouir de nouveau !

 

– T’es une vraie sorcière ! Parvint-elle à lui dire dans un souffle en affichant un sourire ravi.

 

Béatrice ne répond pas, elle est déchaînée, elle a envie à présent que l’on s’occupe d’elle, elle se relève, se penche, cherche la bouche de sa partenaire, l’embrasse avec passion et s’arrange pour qu’en même temps les pointes de ses seins frôlent le corps de la grande brune. Ce contact l’électrise. Un soupir ! Encore un autre ! Elle n’en peut plus, se redresse et finit par coller sa chatte sur la bouche de Carole, toujours assise. Ce duel d’amour commencé sous la direction de la brune est maintenant entièrement contrôlé par Béatrice. C’est elle qui conduit, c’est elle qui dirige, c’est elle qui opère. La langue de Carole s’immisce dans son sexe, le fouille, tandis que ses mains lui agrippent les fesses, allant jusqu’à en lui écarter les hémisphères. Des doigts s’approchent de son anus. D’instinct elle s’ouvre, goûtant volontiers cette pratique. Mais la montée incontrôlable de la jouissance l’empêche de disperser ses attentions, elle ne se concentre plus que sur ça, laissant tomber ce qui se passe derrière et laissant ses muscles accepter ce doigt qui la fouille et qui commence à remuer de façon impertinente. Ses soupirs et son halètement deviennent de plus en plus rauques, de plus en plus rapprochés, de plus en plus violents, et soudain son corps se tétanise un instant, puis se relâche au milieu d’une bruyante explosion de jouissance. Elle reprend un peu son souffle. Les deux femmes se regardent, un même sourire éclaire leur visage. Béa rit, c’est nerveux. Et c’est communicatif, Carole en fait autant. Elles s’enlacent de nouveau

 

– Ça va ? Demande la brune.

 

– Yes !

 

– Tu veux prendre une douche ?

 

– Je ne sais pas, j’ai surtout soif !

 

– Je vais faire monter quelque chose, tu veux quoi ?

 

– Rien ! Je vais boire un peu de flotte !

 

– Comme tu veux ! Répond Carole. C’est dingue d’avoir fait ça, on se connaît à peine ! T’es en vacances ici ?

 

– Oui !

 

– Tu fais quoi comme boulot ?

 

– Je bricole, disons que je fais de la recherche !

 

– De la recherche ? Ah ! Tiens j’aurais parié que tu étais journaliste !

 

Béa s’étonne de cette coïncidence. Qui a pu lui souffler ce genre de chose ? L’hôtelière qui l’aurait dit au responsable du musée qui lui aurait répété ? Mais dans quel but ? Mais elle ne voit pas pourquoi elle irait mentir à Carole ? Pourquoi faire ?

 

– Non, je ne suis pas journaliste !

 

Carole paraît un moment contrarié par cette réponse, elle regarde fixement Béatrice, semble réfléchir, puis se met à rire.

 

– Ah ! Tu n’es pas journaliste, alors ? Mais ça n’a aucune importance ! Hein ?

 

Elles papotèrent quelques instants. Carole restait très évasive sur elle-même. Elle expliqua néanmoins qu’elle était pour quelques jours dans la région pour affaire de famille, qu’elle en avait profité pour rendre visite à son cousin, lequel ne pouvait l’héberger en raison de la petitesse de son appartement. Par contre Carole était intarissable sur les beautés de la région qu’elle décrivait avec un enthousiasme tout communicatif. C’est alors qu’elles allaient se séparer que la brune lui proposa de se revoir dès le lendemain

 

– Je ne voudrais pas qu’il y ait de quiproquo, demain après-midi, je dois partir à Angers, j’ai un tournage. On ne se reverra sans doute jamais. Alors demain on pourrait aller prendre un bon petit déjeuner ensemble dans un bistrot, et puis si on est en forme, pour la suite, on improvisera.

 

Béa engrangea l’information sur les activités professionnelles de son amante. Ce rendez-vous contrariait les plans de balade qu’elle avait échafaudés avec le professeur Martinov, mais bien sûr qu’elle s’arrangerait, bien sûr qu’il n’y avait aucun problème. Cette séparation là, ce matin, n’était donc plus un adieu et pour elle, c’était formidable.

 

JEUDI

 

Elles avaient rendez-vous quai de Strasbourg à 10 heures. Toute pimpante, Béa était arrivé en avance. A dix heures ¼ Carole n’était pas là ! A 10 h 30 Béa manifesta des signes d’impatience et se résolut à l’appeler sur son portable. Elle n’obtint que son répondeur, celui-ci ânonna qu’on était bien sur la messagerie de Carole Perrier, laquelle ne pouvait répondre pour le moment. A onze heures Béa téléphona à l’hôtel. Personne n’était enregistré à ce nom, mais on lui indiqua que l’occupant de la chambre 37 avait réglé sa note tôt dans la matinée. Non, elle n’avait laissé de message pour personne… Et voilà ! Béa fit ce que tout le monde fait dans ces circonstances, elle attendit encore, puis finit par rentrer, se faisant une raison. Carole avait dû avoir un impondérable. Resterait un souvenir ! Inoubliable !

 

Ce n’est que le soir qu’elle retrouva le professeur Martinov, il allait pour rentrer à l’hôtel, elle le rattrapa :

 

– Alors mon petit professeur, on s’est bien baladé ?

 

– Super, mais j’en ai plein les pattes, et toi tu t’es bien éclatée avec ta nouvelle copine ?

 

On sentait bizarrement comme une pointe de jalousie dans le ton de Martinov.

 

– Tu parles ! Elle m’a posé un lapin, je suis rentrée, j’ai lu sur ton petit mot que tu étais parti en virée, alors du coup, j’ai fait pareil…

 

En allant récupérer leurs clés, la grosse gérante de l’hôtel les interpella.

 

– Un monsieur a laissé un message pour vous, mademoiselle !

 

Le cœur de Béa ne fit qu’un bond ! Ce ne pouvait être que Carole ! Elle ouvrit la petite enveloppe, fébrile…

 

–  » Pouvez-vous m’appeler de toute urgence ? C’est au sujet de Carole.

 

– Pierre  »

 

Surprise de s’angoisser pour ce qui n’était après tout qu’une tocade, elle contacta immédiatement cet inconnu, celui-ci s’obstina à, ne rien vouloir dire au téléphone, et précisa qu’il arrivait et qu’il serait là dans dix minutes.

 

Béa laissa Martinov monter prendre une douche et s’attabla, attendant ce mystérieux personnage ! Quelle ne fut pas sa surprise de voir arriver un homme, la quarantaine, dégarni, arborant une grosse moustache rousse ! Où avait-elle déjà vu ce type ? Et puis le déclic ! Le gars qui était avec Carole au musée ! C’est quoi ce bled où tout le monde croise tout le monde sans arrêt comme dans une comédie de boulevard ? Elle se leva d’un bond, se précipita vers lui.

 

– Vous avez des nouvelles de Carole ?

 

– Non, elle a disparu ? Et c’est pour ça que je viens vous voir !

 

– Attendez, j’ai rendez-vous avec un type qui …

 

Elle réalisa soudain et se reprit.

 

– C’est avec vous que j’ai rendez-vous ?

 

– Ben oui !

 

Ça se bousculait un maximum dans la tête de la pauvre Béa

 

– J’avais rendez-vous à 10 heures avec elle et elle n’est pas venue, c’est tout ce que je sais, je ne vois malheureusement pas comment je pourrais vous aider…

 

– Mais si ! Je vais vous expliquer…

 

– Attendez, comment avez-vous fait pour me trouver ? Coupa Béatrice.

 

– Ecoutez, laisser moi parler, sinon on ne va jamais y arriver !

 

– Dites-moi simplement comment vous m’avez trouvé et après je vous écouterais ?

 

– Carole m’avait confié qu’elle avait rendez-vous avec une journaliste qui était descendu à P… Ce n’était pas trop difficile, et puis j’avais votre description…

 

– Sauf que je ne suis pas journaliste !

 

Et elle allait rajouter  » et que je ne me souviens pas avoir dit à Carole que j’étais descendu à P…. « , mais elle n’en était plus si certaine.

 

Pierre marqua un temps d’arrêt puis reprit :

 

– Pourquoi dites-vous que vous n’êtes pas journaliste, je comprends que vous vouliez garder l’incognito, mais c’est raté, tout le monde le sait.

 

Béa ne répliqua pas. A quoi bon lui expliquer tout cela ! Et puis étais-ce après tout si important ?

 

– Croyez ce que vous voulez, après tout… Je vous écoute…

 

Le dénommé Pierre prit une profonde inspiration voulant sans doute signifier par-là qu’il en aurait pour un certain temps :

 

– La maison de Cendrillon existe depuis environ deux ans, son fondateur était un certain Charles B… , il venait de Lyon. Il s’est pointé en demandant carrément une subvention municipale, il avait dû faire du lobbying car son projet a été aussitôt accepté. Pour le maire cela devait amener les touristes et faire connaître la ville, c’était un bon coup de pub. Moi je trouvais au contraire que ça nous… Au vote du conseil municipal, j’ai voté contre, j’étais le seul, mais ceci dit, je ne me suis pas acharné non plus…

 

– Parce que vous aussi, vous êtes conseiller municipal ?

 

– Oui, mais bon, laissez-moi continuer…

 

– Vous êtes agriculteur ?

 

– Certainement pas !

 

Béa s’étonna de la soudaine vigueur de sa réplique, mais essaya de ne pas le montrer.

 

– Je peux savoir ?

 

– Oui, mais tout à l’heure ! Bon, je continue, un jour je déjeunais avec le garde champêtre, c’est un ami, un type s’est pointé, affolé, un allemand et il nous a raconté une histoire bizarre. Il avait visité le musée avec sa femme, puis le lendemain celle-ci avait prétexté devoir faire une course urgente à P…, elle avait pris leur voiture et elle n’était pas réapparue. Le garde champêtre se voulut d’abord rassurant et précisa à son interlocuteur qu’on ne lui avait signalé aucun accident grave ces dernières heures. Puis abandonnant son repas, il demanda à l’inconnu de venir avec lui. Je les suivis également. Sans hésiter nous nous sommes dirigés vers le musée. La voiture du type était garée juste devant, pas même caché, ni même en retrait, non elle était là ! On sonne au musée, Charles nous répond, et quand on lui demande s’il n’a pas vu la dame que l’on recherche, il l’appelle, va la chercher, elle arrive… Et voilà que les deux époux se mettent à s’engueuler en Allemand, puis le type qui envoie un direct à la figure de Charles qui se retrouve le nez en sang. On les a séparés, le type s’est barré avec la bagnole, et nous on est reparti aussi, ça ne nous regardait plus, ce n’était qu’une affaire conjugale.

 

– Il est très fort votre copain, il se pointe comme ça au feeling au musée, et il trouve tout de suite… Ironisa Béatrice.

 

– Figurez-vous que j’ai eu exactement la même réflexion, et devant mon étonnement le garde champêtre m’a raconté le reste de l’histoire, il m’a expliqué que des cas comme ça il y en avait déjà eu plusieurs depuis deux ans. La première fois il avait simplement retrouvé la voiture de ‘épouse disparue en patrouillant… Et c’est à chaque fois pareil, des femmes qui apparemment de leur plein gré vont passer un jour ou deux avec Charles. Vous avouerez que c’est bizarre, ce type a un charme fou mais quand même…

 

– Moi je ne trouve pas…

 

– Justement, ce qu’on peut se demander c’est si pendant qu’il fait essayer des chaussures aux femmes dans la petite pièce à côté, il n’en profite pas pour les hypnotiser ou leur administrer une espèce de philtre d’amour…

 

– Et Carole dans tout ça ?

 

– Et bien justement, Carole, en ce moment, elle est avec lui…

 

– Mais comment en être sûre ?

 

– Sa voiture est garée devant le musée !

 

– Mais, écoutez, je ne comprends rien à votre démarche. Portez plainte pour séquestration, prévenez la gendarmerie, ou alors allez voir vous-même, mais pourquoi voulez que j’intervienne là-dedans…

 

– La gendarmerie ne veut plus entendre parler du musée, ils ne se déplacent plus.

 

– Ecoutez, je suis désolé, mais je ne pense pas pouvoir être d’une quelconque utilité dans ce méli-mélo !

 

– Si, il y a une personne qui abuse sexuellement de victimes que l’on ne déclare qu’abusivement comme consentantes !

 

– Montez un dossier, un dossier solide, puis prenez un avocat.

 

– Trop long, et trop aléatoire, ce qu’il me faut c’est un article de journal, un truc qui fera du bruit, qui sera reprit dans les journaux régionaux, qui obligera Charles à se mettre sur la défensive, jusqu’à ce qu’on cesse de subventionner son musée de merde !

 

Béatrice comprenait où Pierre voulait en venir, elle faillit redire une nouvelle fois qu’elle n’était pas journaliste, mais se dit que c’était peine perdue, la rumeur était plus forte qu’elle, elle se résolut à laisser le type délirer, après tout demain, ils ne seraient plus là…

 

– Et vous voudriez que je fasse un article !

 

– Oui, je ne vous le demande pas pour elle, mais faites-le pour Carole, c’est une brave fille ! Ça m’embête un peu de l’imaginer dans les grosses pattes de ce conard !

 

– Bon d’accord !

 

– Je vous ai apporté un peu de documentation, voilà, il y a un petit topo sur trois cas relevés par le garde champêtre avec les photos des victimes, on va appeler ça des victimes… un petit récit avec les circonstances et tout ça. Je vous rajoute une grande photo de Carole, celle-là faudrait la publier ! Et puis un petit curriculum de Charles, j’ai mis aussi son adresse, en fait, il n’habite pas au musée, peut-être qu’il serait intéressant de l’interviewer.

 

– Bon ok !

 

Le type finit par disparaître ! Elle parcourut un petit peu le dossier et le commenta avec Martinov qui venait de redescendre !

 

– Il est évident qu’il y a un problème entre ce type et le gars du musée.

 

– Et Carole ? Demanda Martinov.

 

– Probablement manipulée d’une façon ou d’une autre, ça me rend un peu mauvaise, décidément la race humaine est bien étrange…

 

– Et le dossier, il est intéressant ?

 

– Des conneries, où serait-il procuré les photos des nanas ? Ça ne tient pas debout. Allez ! On jette !

 

Et en un geste rageur, Béatrice déchira le petit paquet de photocopies et alla en déposer les débris dans la petite corbeille située près de la fenêtre de la salle à manger du restaurant.

 

VENDREDI

 

– Ça va ? Mon petit professeur a bien dormi ?

 

– Ça va ! Par contre toi, ça n’a pas l’air d’aller très fort !

 

– Si ! Si ! Mais je n’ai pas dormi beaucoup ! J’ai pensé à un truc, ce type est peut-être en train de nous endormir exprès et si ça se trouve Carole est réellement en danger. Je me demande si on ne pourrait pas se renseigner un petit peu ?

 

– Béatrice, on n’est pas des flics !

 

– Je voudrais simplement qu’on fasse deux choses, vérifier si la voiture est bien là où il nous a dit, et puis j’aimerais bien rendre visite à ce Monsieur Charles.

 

– Mais enfin, on n’est pas Tintin et Milou !

 

– Allez, tu peux me faire plaisir, on y va tout de suite, d’abord au musée, ensuite…

 

Elle réalisa que l’adresse était dans la liasse de feuilles jetée à la poubelle, hier soir. Elle prétexta la disparition d’un bracelet pour pouvoir aller inspecter les ordures de la veille, elles n’avaient pas encore été ramassées, mais évidemment elle y renonça assez vite…

 

– Bon on va rester une journée de plus et je vais te la trouver l’adresse, moi !

 

– Comment tu vas faire ?

 

– Si le musée est réellement subventionné, il doit y avoir un dossier à la préfecture, je prends le car pour Besançon et je te téléphonerai l’adresse sur ton portable. Pendant ce temps-là tu n’as qu’à aller voir pour la bagnole. !

 

Aucune voiture n’était stationnée devant le musée de Cendrillon, et manifestement celui-ci était à cette heure vide de tout occupant. Carole revint à pied vers le village sans se presser, puis une fois avoir eu connaissance de l’adresse elle se dirigea vers les lieux. Le professeur lui avait donné comme nom Patrick Dulac ! Pourquoi l’autre avait-il parlé d’un prénommé Charles ? Cela rendait encore un peu plus mytho l’étrange récit de ce curieux personnage.

 

Les Dulac habitaient dans une grande ferme restaurée qui servait aussi de gîte rural. Martine Dulac était une femme d’une quarantaine d’année, très agréable d’aspect, petite brune tout sourire, les cheveux mi-long et vêtue d’une petite robe noire à manches très courtes qui lui allait fort bien !

 

– Non, mon mari n’est pas là, mais entrez donc, il ne devrait pas tarder, il est allé chercher la presse, il ne s’attarde jamais…

 

Béatrice s’installa dans un fauteuil, et lui précisa qu’elle était journaliste et qu’elle souhaitait écrire un article pour parler un peu de cette fameuse maison de Cendrillon.

 

– C’est mon mari qui va être content, vous savez ça ne marche pas très fort en ce moment !

 

Béa soupira, au moins l’adresse était bonne, et comme la dame semblait disposée à faire la causette, elle décida d’en profiter !

 

– C’était pourtant une excellente idée !

 

– Oui, au départ, c’était une idée très ambitieuse, on voulait faire un truc plus axé spectacle que musée, cela devait s’agrandir avec le temps, on pensait qu’avec la subvention de la région et du département ça prendrait des proportions gigantesques.

 

– Gigantesques ?

 

– Pourquoi pas ! Des imbéciles ont bien réussi à faire un truc énorme au Puy du Fou avec des idées et des arrières pensées politiques douteuses.

 

– Certes ! Admis Béatrice !

 

– Dans Cendrillon, il n’y a aucun message politique, le seul message, il est symbolique, sexuel même ! Faut croire que c’est pas le bon créneau !

 

– Oui, j’ai vu que vous aviez organisé des séances pour adultes ?

 

– On a failli, on a failli, on s’est dégonflé, on a eu peur de perdre la subvention ! Mais c’est dommage on aurait pu rigoler ! Je vous offre quelque chose, un café, un thé ?

 

– Oui un thé, si ça ne vous dérange pas !

 

– Et hop ! Tandis que Madame Dulac s’en allait en cuisine, Béatrice en profita pour faire très vite le tour de la pièce, peu de photos, mais il y en avait quand même, l’une l’intrigua particulièrement. On y reconnaissait Martine Dulac plus jeune avec un homme à ces côtés, or cet homme n’avait rien à voir avec celui qu’elle avait vu officier sur la scène du musée, non pas du tout et à la limite il ressemblait plutôt à Pierre, le mythomane qui lui avait cassé les pieds la veille. Un frère ? Elle flairait derrière tout ce cirque une sombre histoire de famille extrêmement compliquée à démêler comme seules savent le faire certains habitants de nos campagnes ! Elle se rassit, prudente !

 

– Voilà, c’est du thé au Jasmin ! On me l’a rapporté du Japon.

 

– Merci ! Il sent très bon, en tous les cas !

 

– Je suppose que vous n’êtes pas venu spécialement pour le musée, ce n’est pas trop indiscret de vous demander ce qui nous vaut votre présence dans la région ?

 

Martine se faisait soudain très chatte.

 

– En fait, je suis en vacances !

 

– Ah ! C’est une très jolie région, savez-vous ? Par contre les gens, c’est pas évident ! Ici on nous a accepté parce que notre truc était censé faire de la publicité au village, mais sinon ce sont des rustres, ils nous méprisent profondément… par contre à Besançon, il y a plein de gens très intéressant, heureusement !

 

Béa ne savait trop quoi répondre à ces considérations qui arrivaient comme un cheveu sur la soupe, puis réalisa que son interlocutrice éloignait volontairement la conversation du musée.

 

– Est-ce qu’il y a des gens qui se sont opposé de façon agressive à cette idée de musée !

 

– Oui, mais c’est de l’anecdote, quelques lettres anonymes, un tag et un type qui nous a pris la tête au téléphone, mais ça n’a pas eu de suite…

 

Tout en disant cela, Martine eu un curieux geste, faisant manifestement semblant de se gratter elle dégagea son épaule, une bien ravissante épaule que le léger bronzage faisait refléter à la lumière. Béatrice en ressentit un léger trouble, mais se ressaisit en choisissant comme diversion toute simple d’avaler une gorgée de thé.

 

Un bruit de moteur !

 

– Ah ! Voici Patrick, mon mari !

 

Tout le monde connaît ce phénomène, parfois on cherche la solution de quelque chose, on se dit que tout est décidément trop embrouillé, puis survient le petit déclic, et alors, à une vitesse fulgurante notre cerveau nous aide à reclasser tout ce qui était obscur et qui devient tout d’un coup limpide, lumineux, simple, évident !

 

Et nous assistons à cette scène étonnante, Pierre rentre, Pierre le  » mythomane  » aux moustaches rousses ! Béa comprend alors que non seulement c’est lui, le mari, mais qu’il est aussi le responsable du musée. Sa démarche de la veille était donc une machination ! Ça c’est clair ! Ce qui l’est moins c’est le jeu auquel il se livre ! Et ce qui l’est autant c’est le rôle et le sort de Carole dans tout ce micmac !

 

– Vous !

 

Et oui, le « vous » désigne l’imposteur démasqué, mais ce dernier est aussi surpris que Béatrice, ne s’attendant vraiment pas à la trouver ici, l’adresse qu’il lui avait communiquée étant celle d’un comparse. Comme tout bon mâle pris en faute, il pense d’abord s’en sortir en haussant le ton !

 

– Qu’est-ce que vous fabriquez ici ? Voulez-vous me foutre le camp d’ici et en vitesse !

 

Martine, elle ne comprend plus rien, et regarde les deux protagonistes avec des yeux tout ronds…

 

– Ok ! Je me tire ! Avise Béatrice, heureuse d’avoir trouvé la bonne réplique. Mais je vous préviens, il ne va pas être triste mon article !

 

Elle se dirige vers la porte ! Pierre (mais nous allons l’appeler de son vrai prénom désormais) donc Patrick commence par émettre quelques incompréhensibles borborygmes, puis se rendant compte que la situation lui échappe :

 

– Attendez, revenez, on va s’arranger !

 

– Ah je savais bien ! Répond Béatrice, qui du coup revient sur ses pas.

 

– Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ? Essaye d’intervenir Martine, mais personne ne lui répond.

 

– Bon, je vous avais sous-estimé ! Reprend Patrick, voilà, venez dans mon bureau on va s’arranger.

 

– Je peux venir aussi demande Martine !

 

– Mais bien sûr ma chérie, je n’ai rien à cacher !

 

Du coup Béatrice qui hésitait un peu emboîte le pas du moustachu et tous se retrouvent dans son espace personnel et réservé. Il prend une clé, ouvre un petit coffre mural, sort une enveloppe !

 

– Je vous donne 20 000 ça ira ?

 

– Vous voulez m’acheter ? Répond Béa !

 

– Tout de suite les grands mots, je veux simplement que vous écriviez cet article et comme vous allez l’arranger un peu à ma façon, je vous donne une petite compensation !

 

– Ah ! Oui ! Ce sont de francs ou des euros !

 

Patrick réalise que Béa se moque de lui, il ne sait plus comment s’en sortir. Quant à cette dernière elle comprend qu’elle a intérêt à rentrer dans son jeu au maximum.

 

– Combien vous voulez alors ?

 

– Un tout petit peu plus !

 

– 30 000 ?

 

– Ça ira, mais je veux savoir où est Carole, et je veux que vous m’expliquiez pour quelles raisons vous avez monté tout ce cirque.

 

– Quelle Carole ? Carole Perrier ? Demande Martine.

 

– Ah ! Vous la connaissez ? S’étonne Béa.

 

Patrick n’arrive plus à dominer la situation, il demande à son épouse de se taire, et regardant Béa, se veut implorant :

 

– Et vous me ferez l’article ? Demande-t-il.

 

– Ouais !

 

– Vous me le montrerez avant ?

 

– Ouais ! Alors, elle est où Carole ?

 

– A Besançon, elle tient une galerie d’art, tenez voici sa carte, vous pourrez l’appeler, elle n’a jamais disparu !

 

Une bouffée de colère envers cette fille qui s’était moquée d’elle envahit un moment Béatrice, mais elle se ressaisit :

 

– Bon, alors maintenant je veux comprendre toute l’histoire !

 

– C’est tout bête, la gérante de votre hôtel m’a prévenu que des journalistes y étaient descendus. Je me suis dit qu’il serait intéressant qu’ils écrivent un article. Mon plan était simple, d’abord vous faire venir, ensuite créer des conditions pour que vous soyez d’accord pour le rédiger ! Cet article pour moi devait faire un peu dans le sensationnel, j’ai donc rédigé ces petites feuilles avec ces histoires d’enlèvements. Il faut dire qu’au début vous m’avez facilité la tâche ! Pour vous faire venir, j’avais demandé à un copain, un simple prospectus et quelques phrases anodines, et ça vous a intéressé tout de suite !

 

– Et si ça ne nous avait pas intéressé ?

 

– Carole devait faire du charme à votre collègue !

 

– Tous les râteliers ! Décidément !

 

– Pardon !

 

– Rien, continuez !

 

– Ensuite on a eu de la chance, vous avez prévenu la gérante de la date de votre visite. Du coup je me suis empressé d’aller chercher Carole à Besançon et j’ai demandé à Charles, un ami qui me remplace parfois d’assurer le spectacle. Notre objectif était toujours de séduire votre collègue et de l’amener à écrire un article. Puis après les choses ont un peu dérapé ! C’est vous qui êtes monté sur scène… Mais quand j’ai vu comment vous regardiez Carole, je me suis dit  » on laisse filer « . On a loué une chambre d’hôtel au cas où… Malheureusement Carole après, elle a un peu déconné ! Quand vous lui avez dit que vous n’étiez pas journaliste, elle vous a cru ! Et elle n’a pas insisté !

 

Béatrice ne put s’empêcher de ricaner

 

– Après elle m’a appelé, je me suis dit que c’était foutu ! Repris Patrick. J’ai failli laisser tomber, et c’est quand Carole m’a appris qu’elle avait un nouveau rendez-vous le lendemain avec vous que l’idée m’est venue ! Je lui ai alors demandé de ne pas y aller ! Et c’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée de mettre en scène la disparition de Carole ! Il me semblait qu’avec cette nouvelle, ma visite ma petite doc et les fausses pistes que je vous donnais, l’affaire serait empaquetée !

 

– Vous m’avez pris pour une conne, oui ! Et vous espériez quoi !

 

– Que l’article soit repris par plusieurs médias, qu’on monte l’affaire en épingle ! Le directeur du musée qui hypnotise ses belles visiteuses pour se les envoyer en l’air, en voilà un bon sujet, en voilà de la pub ! Il y aurait ensuite une enquête, une contre-enquête, on s’apercevait que tout l’article était bidonné, mais ça ne fait rien la pub était faite !

 

– Et ma carrière était foutue !

 

– Mais pas du tout, vous auriez été abusé  » à l’insu de votre plein gré  » !

 

– Bon, je vous laisse, je vous recontacterais. Je ne recompte pas les sous, j’espère qu’il y a le compte… Quant à vous, Madame, vous êtes charmante, vous avez de bien jolies épaules, et j’aurais bien aimé vous connaître davantage, mais que voulez-vous, on ne fait pas toujours ce qu’on veut !

 

Une fois à l’extérieur, elle sortit la petite carte de l’atelier de Carole Perrier. Elle composa le numéro, un peu fébrile. Une voix féminine répondait. Béatrice ne prononça pas un seul mot, laissant son interlocutrice répéter plusieurs  » Allô !  » avant de finir par raccrocher. Elle était dépitée, plus sûre de rien. Elle composa le numéro de portable de Martinov.

 

– Allô ! Mon petit professeur ! Tu es toujours à Besançon ?

 

– Plus pour longtemps, j’attends le car…

 

– J’ai un petit service à te demander…

 

Une demi-heure plus tard Martinov rappelait, et précisait à Béatrice qu’il avait bien aperçu Carole en personne dans la galerie en question. Notre héroïne prit alors de nouveau la carte, la déchira en petits morceaux qu’elle éparpilla au vent…

 

– Salope !

 

SAMEDI

 

Le lendemain matin, un taxi qu’ils avaient commandé, les attendait devant l’hôtel pour les conduire à la gare de Besançon. La grosse gérante sembla surprise de ce départ mais remit une enveloppe à Béatrice

 

– Voilà c’est une personne qui m’a demandé de vous remettre ça, mais seulement le jour de votre départ !

 

En partant, elle se retourna, la gérante téléphonait… sans doute à Patrick… C’est dans le véhicule qu’elle ouvrit l’enveloppe : Elle reconnut la carte de Carole qui y était jointe et commença à lire :

 

Bonjour Béatrice, Je ne voudrais passer pour ce que je ne suis pas, et je ne te ferais pas de grands discours ni de grandes déclarations, mais il faut que tu sache que : La relation que nous avons eu ensemble était sincère, même si au départ il s’agissait de comme on dit joindre l’utile à l’agréable… J’ai adoré ce que nous avons fait toutes les deux et crois-moi, je ne suis pas près de l’oublier. Je souhaitais sincèrement te revoir le lendemain, mais j’en ai été empêchée ! Quand je dis  » empêchée  » je n’ai subi aucune contrainte ni physique ni morale, j’ai simplement accepté à contre cœur de ne pas y aller afin de ne pas contrecarrer les plans d’un ami. Si je t’ai fait de la peine, je te demande de me pardonner, je suis peut-être un peu spéciale, mais je ne suis pas une salope ! On peut si tu le veux, se revoir pour parler de tout ça et plus si tu le souhaites, mais en ce qui me concerne, je ne demande que ça ! Je t’embrasse. Tendrement ! Carole.

 

Alors Béatrice prit la petite carte et la rangea délicatement dans son portefeuille. Elle afficha un large sourire, ça allait soudain beaucoup mieux !

 

– Des bonnes nouvelles ?

 

– Ça va, oui ? Il est à quelle heure notre train ?

 

– A 11 heures 25

 

– Hummm, je crois que je vais en prendre un peu plus tard, ça ne te dérange pas, mon petit professeur…

 

Fin

 

Précisions  » culturelles  » La version de Perrault n’est qu’une des nombreuses versions de Cendrillon, on ignore trop souvent que les frères Grimm en ont fait une aussi L’histoire reproduit volontairement la même erreur que toutes les adaptations modernes, Perrault a commis une faute d’orthographe dans son texte écrivant  » verre  » au lieu de  » vair « , le vair étant la fourrure du petit gris (sorte d’écureuil de Sibérie au pelage gris) Le conseil général du Doubs et le conseil régional de Franche-Comté n’ont évidemment jamais subventionné un quelconque musée Cendrillon… mais bon…

 

Maud-Anne Amaro

 

– Avril 2002 maud_anne@hotmail.fr

 

Ce texte a obtenu le 3ème prix Vassilia du « meilleur récit publié sur notre site en 2002

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 08:42

Professeur Martinov et le mont de Vénus par Maude-Anne Amaro

 

bisou1719

 

Préambule : cette histoire fait suite à "Professeur Martinov et le lapin dur" mais peut se lire seule. Pour ceux qui ont lu ce dernier une petite transition est néanmoins nécessaire.

 

Rappelons que le "lapin dur" est un produit découvert par le professeur Martinov et son assistante et qu'il est censé (ni plus ni moins) concurrencer le viagra ! Passé l'enthousiasme de la découverte, il fallut bien réfléchir à la suite. La voie royale consistant en un protocole d'expérimentation agrée suivi d'un dépôt de brevet et d'une mise en production fut d'emblée écarté. On ne concurrence pas impunément les grands laboratoires et Andrej Martinov savait ce chemin par trop parsemé d'embûches.

 

Restait donc la diffusion masquée. On commercialiserait un vague machin qualifié "à base de plantes" contenant évidement du Ginseng et d'autres bricoles, la molécule miracle y étant introduite d'anonyme façon.

 

Oui, mais ? Comme gérer tout cela ?

 

Cela voulait dire : démarchages des éventuels grossistes et commerçants acceptant de commercialiser la chose, campagne publicitaire, contacts divers, secrétariat, et puis aussi création d'une infrastructure permettant de préparer les produits, autrement dit une chaîne de production. Cela posait trop de problèmes d'organisation ! Par où commencer ? Fallait-il embaucher une secrétaire ? Fallait-il faire sous-traiter la chaîne de fabrication ?

 

Tant et si bien que Martinov finit par édicter cette décision pleine de bon sens :

 

- On verra à la rentrée ! 

 

Fin du prologue et début de l'histoire.

 

- Je vais y réfléchir au calme et au vert, et on prendra des décisions en revenant !

- Vous partez en vacances, alors ? Demanda Béatrice, son adorable assistante de laboratoire.

- Oui, j'ai un ami qui possède un petit chalet dans les Alpes, une résidence secondaire, il me le prête.

- Veinard !

- Ben, oui ! Et vous, vous faites quoi ?

- Rien, je devais partir en Grèce avec mon petit ami, mais je n'ai plus de petit ami !

 

Un souffle de mélancolie passa dans les yeux de Béatrice. Cette jolie blonde aux yeux bleus avait su égayer si bien la vie du vieux professeur pendant leurs recherches ! 

 

Elle lui raconta alors très brièvement son histoire, banale à souhait, le grand amour, celui qu'on ne rencontre qu'une seule fois, les projets d'avenir à la pelle, l'impression que l'on a toujours été fait l'un pour l'autre, et puis un jour tout s'écroule, et quand on croit que tout s'est écroulé, ça continue encore, jusqu'à découvrir qu'on a perdu son temps. Elle avait bourlingué un peu, sorti en boite plus que de raison, rencontré un tas de gens dont certains pas très clairs, mené une vie de patachon, tant et si bien qu'elle avait fini par se faire virer de son premier emploi chez un grand laboratoire.

 

Certaines décisions sont salutaires. Elle s'était dite à ce moment-là qu'il fallait sans doute mettre un terme à la stérilité de ces gesticulations. C'est ainsi qu'elle était tombée sur l'annonce de Martinov qui recherchait une assistante.

 

Et c'est ainsi qu'ils découvrirent ensemble le "lapin du "

 

Mais c'est ainsi qu'en l'expérimentant, ils vécurent ensemble quelques séances de frénésie sexuelle d'une intensité inouïe…

 

Bien sûr, cela avait considérablement rapproché le vert professeur et sa jeune assistante. Mais si un surcroît d'intimité était né de cette expérience, ils avaient implicitement préféré en rester là en bannissant toute allusion sexuelle.

 

- Jusqu'à quand ? Se disait Martinov in petto.

 

- Professeur, j'aimerais vous demander quelque chose ?

- Bien sûr !

- Mais, vous ne serez pas fâché ?

- Mais non !

- Il y a de la place pour deux dans la baraque de votre ami ? 

- Oui, il y a une chambre d'amis, je crois !

- Vous m'emmenez ?

- Bien sûr !

- Mais je voudrais être claire ! On part au même endroit, mais on n'est pas forcément ensemble, chacun organisera ses journées comme il lui plaira. Je vous paierais ma part ; et on restera indépendants, ça ne nous empêchera pas de nous faire une petite bouffe de temps en temps.

- Pas de problème !

 

Après avoir envisagé différentes solutions, c'est en chemin de fer qu'ils gagnèrent le massif alpin, jusqu'à Modane. De là, il fallut prendre un car, se rendre compte ensuite que le car en question n'allait pas jusqu'au trou perdu de l'ami du professeur.

 

- C'est un taxi qu'il aurait fallu emprunter !

 

Malin de dire cela lorsqu'on est en pleine nature et qu'il reste dix kilomètres de routes en lacets à se farcir à pieds avec les bagages !

 

- On nous prendra peut-être en stop ?

 

Bien sûr, peut-être ! En fait pas une bagnole ne se manifesta. Sauf à la fin quand ça ne servait plus à rien:

 

La conductrice était une brune aux cheveux courts, dans la trentaine, les yeux masqués par de grosses lunettes de soleil. 

 

S'en suivit alors ce dialogue absolument surréaliste :

 

- Vous allez au Mont de Vénus ? demanda-t-elle avec un fort accent probablement espagnol 

- Non à la Vernetta, chez Monsieur C…

- Alors vous êtes arrivés, c'est à trois cent mètres, je vous prends quand même ?

- Merci ! Pour trois cent mètres, ce n'est pas la peine !

- C'est comme vous voulez ! Vous restez longtemps ici ?

- On ne sait pas trop, un mois peut-être !

- On sera amené à se revoir, j'espère que nous aurons des relations de bon voisinage, c'est tellement plus pratique et plus sympa !

- Il n'y a pas de raison !

- C'est que les gens n'aiment pas trop les Vénusiens par ici !

- Les Vénusiens ? S'étonna Béatrice

- Oui, les Vénusiens !

- Bonne fin de journée ! Conclut le professeur, n'ayant manifestement pas envie de s'engager dans une conversation avec celle qu'il considérait d'ors et déjà comme la farfelue du coin.

 

Mini déception à l'arrivée ! Le chalet était minuscule : une petite pièce principale dans laquelle on accède directement et qui comporte un minuscule coin-cuisine ainsi qu'une cheminée qui n'avait sans doute jamais fonctionnée, une chambre y était attenante avec un lit de deux personnes. 

 

- Et, elle est où, la chambre d'ami ?

- A l'étage, je suppose !

 

Ben, oui, à l'étage, le problème c'est qu'elle était inhabitable. Y trônait un invraisemblable bric-à-brac de meubles divers, de caisses et de cartons empilées, issus de l'emménagement jamais réellement terminé.

 

- Ben, bravo, mon petit professeur ! Et elle dort où, la petite Béatrice ?

- Je vais vous laisser le lit, je vais demander que l'on nous livre un lit pliant pour une personne !

- Pfff ! Et tu crois qu'ils vont nous le livrer pour ce soir ?

(Les deux personnages n'étaient jamais parvenus à savoir s'il fallait qu'ils se tutoient ou qu'ils se vouvoient et mélangeaient allégrement les deux modes.)

- Je suis confus ! J'aurais mal compris ce que m'a expliqué mon ami !

- Bon, laisse tomber, on se partagera le plumard. J'espère que vous ne ronflez pas, mon petit professeur ?

- Je ferais des efforts ! Répondit Martinov, que la suggestion de son assistante rendit soudain primesautier comme un pinson !

 

Le chalet était bâti tout près d'une source et l'alimentation en eau potable était donc assurée. Une petite remise contiguë leur permit de découvrir la présence d'un vélomoteur en état de fonctionner. Il leur permettrait de se déplacer commodément jusqu'au bourg en cas de besoin.

 

- Bon, je prends une douche, et après un bain de pieds, ou le contraire, je ne sais pas, j'ai les pieds en compote ! Déclara Béatrice.

 

Finalement, elle prit sa douche d'abord, Martinov cru diplomatique d'en prendre une également. Quand il eut terminé, il s'entoura d'une serviette et retrouva Béatrice trônant au milieu de la pièce, le corps recouvert de l'unique peignoir qu'elle avait dégotté, les pieds dans une cuvette d'eau savonneuse.

 

- Mon ami m'a laissé un message près du miroir de la salle de bain, je vais vous le lire :

<i>" Je pensais terminer l'installation avant ta venue, mais j'ai manqué de temps. Pour le ravitaillement, voici les coordonnées du commerçant qui vous livrera… Sinon, toi qui aimes confondre les charlatans et les faux scientifiques, il te faut savoir qu'un cinglé s'est installé un peu plus haut vers Luzère, dans une ancienne ferme abandonnée qu'il a rachetée. Il a rebaptisé cela " le mont de Vénus ". Il y abrite une communauté de cinglés, une espèce de secte… La gendarmerie conseille aux randonneurs d'éviter tous contacts avec ces gens-là, mais rien ne t'empêches de t'amuser si l'envie t'en prend"</i>

 

Martinov rangea le papier d'un air distrait. Le contact des sectes ne lui disait rien qui vaille et il ne voyait pas bien l'amusement qu'il pourrait en tirer. Quant à Béatrice elle avait, en fait l'esprit ailleurs.

 

- Mes pauvres pieds ! Tu crois qu'il y aurait une pharmacie d'ouverte au village ?

- Oui, probablement !

- Parce que j'ai intérêt à les soigner tout de suite, sinon je vais être handicapée pour faire de la rando !

- Et tu voudrais que j'aille à la pharmacie en vélomoteur, c'est ça ? 

- Mais, pas du tout, je peux y aller toute seule !

- Mais non, je te dois bien ça, je t'ai emmené dans un traquenard malgré moi !

- Mais c'est qu'il serait galant, mon petit professeur !

- Qu'est-ce que tu crois, j'ai de l'éducation, chère amie !

 

Elle lui tendit alors ses pieds :

 

- Non, mais regarde, dans quel état ils sont !

- N'exagérons rien, il y a juste deux petites cloques !

- J'aime pas me niquer les pieds !

- Oui, ça j'avais compris ! Bon, avant de partir au bourg, je vais regarder dans l'armoire à pharmacie, si ça se trouve, il y a tout ce qu'il faut !

 

Martinov se précipita jusqu'à cet endroit béni et revint enthousiaste avec une boite de pansements "spécial petits petons abîmés"

 

- C'est un peu primaire, mais ça fera l'affaire ! Tu me les mets ?

- Mais volontiers, chère princesse, répondit le professeur, c'est un honneur pour moi de m'occuper de ces délicieuses petites choses !

- Ben quoi ? C'est vrai ! Ils sont pas mal mes pieds !

- Ils sont ravissants, reprit Martinov, après avoir réussi à coller péniblement ces satanés pansements qui n'étaient sans doute plus complètement adhésifs depuis plusieurs années !

- Tu peux me les masser un petit peu ?

- Te les masser ?

- Oui, ça me fera du bien !

- Mais, je n'ai jamais fait cela !

- Il y a toujours un commencement à tout, mon petit professeur !

- Je masse où, exactement ?

- Pose donc tes mains, elles vont te guider !

- Ah bon ?

 

Martinov se mit donc à masser le pied de son assistante, massant tantôt les chevilles, tantôt le dessus, tantôt la base.

 

- Tu masses très bien !

 

Leurs regards se croisèrent à ce moment-là. Martinov ne pût s'empêcher de déceler une lueur bizarre dans les yeux de Béatrice. Et puis soudain, il comprit, une barrière avait été franchie, le massage avait désormais dépassé sa fonction relaxante de base pour entrer dans une phase beaucoup plus trouble. Un frétillement agitait maintenant non pas la braguette du professeur, vêtu à ce moment là d'une simple serviette de bains, mais l'endroit où elle aurait dû se trouver !

 

- Professeur ?

- Oui, Béatrice !

- J'aimerais bien que mes pieds sente le contact de ta petite moustache !

- Tu exagères ! Répondit Martinov, avec infiniment d'hypocrisie.

 

Il avança alors son visage vers le pied de Béatrice.

 

- Tu me chatouille, andouille ! Rigola-t-elle.

- Faudrait savoir ?

- Non, continue ! Fais-leur des petits bisous !

 

Alors le professeur se mit à bécoter le pied avec frénésie. Et puis l'ordre vint. Oh ! Sans autorité, ni sécheresse excessive, mais c'était bien d'un ordre dont il s'agissait, il n'y avait aucun doute là-dessus !

 

- Lèche !

 

Plus troublé qu'il ne l'aurait cru, il était en plein dans le trip de sa collaboratrice et entreprit de lui lécher les pieds passant de l'un à l'autre.

 

Le peignoir de Béatrice s'était alors ouvert de façon quasi naturelle, sa main droite caressait maintenant sa chatte, l'autre câlinait ses seins. Martinov n'avait de son côté rien fait pour empêcher sa serviette de glisser à terre et exhibait sans état d'âme particulier sa virilité redressée. Le pied de la jeune chimiste était à présent humecté de salive, il ouvrit la bouche et goba le gros orteil, lui imprimant un mouvement des lèvres en un curieux aller et retour, un peu à la manière d'une fellation. Cette initiative spontanée accéléra l'état de Béatrice qui n'en pouvant plus agitait frénétiquement ses doigts dans son sexe de plus en plus humide.

 

- Mords ! Mordille ! Pas trop fort mais mordille !

 

Martinov ne discuta même pas, imprima quelques mouvement de dents sur cet orteil offert et Béatrice éclata. Il s'attendait à un cri fulgurant. Non, ce ne fût pas cela. Un immense soupir. Son corps qui s'affaisse. Le sourire immense. L'apaisement. La paix. La sérénité.

 

- Et moi ? Faillit dire le professeur.

 

Il n'en eut pas le temps. A peine remise de ses émotions, Béatrice s'empara de la verge raidie de Martinov, la masturba quelques instants avant de se l'introduire en bouche où de quelques mouvements combinés des lèvres et de la langue, elle le fit cracher de plaisir.

 

- Ça va, mon petit professeur ?

- Je suis aux anges !

- C'était un coup de folie ! Rien qu'un coup de folie ! D'accord ?

- Je sais bien !

- Mais je ne regrette rien !

- Ça, moi non plus !

 

C'est le surlendemain, au retour d'une belle balade en montagne accomplie ensemble qu'ils rencontrèrent de nouveau la "vénusienne". Ils étaient non loin de cette étrange bâtisse baptisée dérisoirement le "Mont de Vénus". On sentait chez l'architecte fou qui avait pondu ce truc une volonté de faire futuriste comme si cela avait été un but en soi. Des murs renflés, aucun angle, tout en rondeur, des fenêtres en forme de hublots. Et au sommet un assortiment complet d'antennes de toutes sortes, des droites, des inclinées, des paraboliques, des zigzageuses et des "n'importe quoi".

 

- Hello !

 

Martinov répondit d'un petit bonjour assez peu aimable signifiant qu'il comptait bien en rester là, mais Béatrice fut plus avenante et répondit d'un sourire.

 

- Ça se passe bien, vos petites vacances ? reprit l'inconnue

- C'est un peu paumé comme coin, mais c'est magnifique !

- Vous venez d'où ?

- Région parisienne !

- Ah, oui ? Je ne connais pas ! Moi je viens de Vénus !

- Allez, viens Béa ! Coupa Martinov.

 

Il ne rajouta pas "laisse tomber cette folle" mais le pensait fortement. Autant le professeur pouvait se montrer l'esprit ouvert, curieux, tolérant, autant il se fermait devant l'aberration. Mais Béatrice, elle, s'amusait, elle voulait savoir jusqu'où irait cette pauvre fille.

 

La pauvre fille en question avait d'ailleurs l'air terriblement bien dans sa peau, ce qui en fait rajoutait à l'absurdité de la situation. Un corps assez grand, un certain charme que d'aucuns auraient pu trouver rustique, une coiffure brune "au carré" savamment entretenue, un maquillage discret mais bien réel.

 

"Depuis quand va-t-on chez le coiffeur et se maquille-t-on dans les sectes ?" se demanda Béatrice avant d'attaquer :

 

- Vous venez de Vénus ? C'est quoi ça Vénus ? C'est un canton suisse ?

- Non, c'est une planète !

- Et elle est où, votre planète ?

 

La tronche de la fille ! Incapable de répondre ! C'en était affligeant !

 

- Je ne suis pas doué en géographie !

- En géographie ?

- En astrologie !

- En astrologie ?

- Bon, vous ne me croyez pas ! Personne ne nous croit de toute façon !

- Ecoute ma cocotte, intervint alors Martinov, presque malgré lui. La planète Vénus est un machin où il fait 400° C à la surface, c'est rempli de gaz carbonique, la pression est insupportable et je ne parle même pas de l'activité volcanique. Personne ne peut vivre là-dedans. Eventuellement des micros organismes simplifiés, mais rien qui ressemble à un être humain ! Etes-vous un micro-organisme simplifié, mademoiselle ?

- Je ne comprends rien à ce que vous racontez. Les Vénusiens ont tendu un écran autour de leur planète afin que les observateurs terriens ne puissent pas voir la réalité.

 

La phrase était ânonnée, comme apprise par cœur.

 

- Ma pauvre fille ! On vous a complètement lavé le cerveau ! C'est bien triste ! Allez viens Béa, on perd notre temps !

- Alors je vous laisse, répondit l'inconnue ! C'est dommage, reprit-elle à l'adresse exclusive de Béatrice, t'es mignonne, j'aurais bien discuté avec toi, tu m'as l'air plus ouverte que l'autre grognon. 

 

L'incident fut assimilé de façon très différente par nos deux joyeux vacanciers.

 

- J'essaierais bien de discuter avec elle ! De la sortir de là !

- Arrête ! C'est impossible ! Répondit le professeur. Ces gens-là ne s'en sortent qu'avec des thérapies de longues durées et très lourdes.

- Ça dépend ! On ne sait jamais ? Un déclic ?

- Je n'y crois pas ! Mais il y a peut-être plus amusant à faire !

- Oui ? Quoi ?

- Par exemple, bricoler un petit truc qui leur rendrait la vie impossible ! Il n'y a rien de pire pour le membre d'une secte de voir son gourou incapable de surmonter l'adversité.

- Ah ! Ah ! Je retrouve le vrai Martinov ! Et tu penses à quoi ?

- Je ne sais pas, mais pourquoi pas un machin qui parasiterait toutes leurs communications radios et téléphoniques, c'est assez facile, il me faut un peu de matériel, mais on a le vélomoteur... Oh ! Oh ! Je le sens très bien ce truc-là ! Je vais m'y mettre de suite.

 

Pourquoi, mais pourquoi donc Béatrice s'était-elle mis cette "mission" en tête ? Elle avait avant de se "calmer" rencontré un tas de gens bizarres, la plupart d'ailleurs peu intéressants, se contentant de les écouter dans une attitude d'extrême passivité. Elle voulait sans doute se prouver qu'elle pouvait servir à quelque chose, humainement parlant.

 

Elle s'était persuadée qu'en traînant de façon un peu trop voyante auprès du "Mont de Vénus", l'inconnue réapparaîtrait. Cela ne loupa pas !

 

- Hello !

- Salut !

- Je savais que tu reviendrais !

- Ne te fais pas trop d'illusions ! Au fait tu as un prénom, ou faut-il t'appeler par ton numéro de série ? Ironisa Béatrice

- J'ai un numéro, répondit sans rire la fille, c'est le numéro sept, suivi d'autres indications. Mais tu peux prononcer le chiffre sept en langage vénusien, ce sera plus... intime !

- Et c'est ?

- Siem !

 

Béatrice faillit s'esclaffer de rire. Ah ! Il ne se fatiguait pas trop le gourou. Effectivement "siem" signifie sept… non pas en "vénusien" mais en russe ! Morte de rire ! Elle ne releva pas, gardant l'argument en réserve.

 

- Moi, c'est Béatrice !

- Je sais !

 

Comment pouvait-elle savoir ? Ah ! Oui ! Tout simplement parce qu'elle avait entendu Martinov l'interpeller.

 

- Pourquoi es-tu revenue ? reprit Siem

 

La bonne question ! Mais comment répondre ?

 

- Parfois, il y a des choses que l'on fait comme ça, sans vraiment trop se les expliquer !

- Le gars qui est avec toi, c'est indiscret de te demander...

- Oui, c'est indiscret coupa la jeune chimiste. Du moins à ce stade de nos relations !

- C'est déjà un élément de réponse

- Je sais bien !

- L'important c'est que tu sois bien dans ta peau !

 

Mais pourquoi disait-elle cela ? De la part de ce qu'elle était supposée être, ça n'avait aucun sens !

 

- T'inquiète pas pour moi !

- Tu veux qu'on marche un peu ensemble ? Je connais un petit chemin qui débouche sur une petite source, c'est hyper sympa. Tu viens Béatrice ?

 

Et les voilà parties. Elles marchèrent l'une derrière l'autre sans se parler. Béa se préparait. Ça ne se passait pas du tout comme elle l'avait imaginé. Ce serait un combat, un combat de mots, de phrases, d'arguments... et elle pouvait perdre... l'idée venait seulement de l'effleurer. Mais la situation l'excitait. Elle voulait vivre cet affrontement...

 

Elles se désaltérèrent en arrivant à la source qui dégringolait d'une roche d'environ deux mètres de haut. L'eau était délicieuse, très légèrement pétillante.

 

- Tu as vu ? C'est super ! Dès fois, je viens prendre une douche ici ! Ça te dit ?

- C'est pas spécialement chaud ! Objecta Béa.

- Faut le faire juste quelques instants, ça revigore ! Alors ? On le fait ?

- Je... C'est à dire... Il aurait fallu un maillot de bain... ou... je ne sais pas...

 

Béatrice avait vraiment conscience d'être en ce moment un peu ridicule.

 

- Ah ! C'est vrai, vous les terriens, vous avez de la "pudeur". Ça ne sert pas à grand-chose ce truc-là, sinon à se compliquer la vie !

 

Que dire ? Et l'autre qui attaquait dans les pires conditions. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Putain ! Ne pas lui laisser l'initiative à cette garce, lui laisser le minimum de marge. Et si cette stratégie passait par le fait de devoir se mettre à poil sous une source glacée à 3000 mètres d'altitude, après tout pourquoi pas ?

 

- D'accord on le fait !

 

Les deux femmes se déshabillèrent ensemble. Béatrice ne manqua pas de remarquer le regard appuyé de Siem sur son corps, mais elle laissa faire, c'était de bonne guerre. Siem était comme on dit bien balancée, avec des seins un peu lourds, aux aréoles larges et brunes. L'assistante de Martinov eu soudain envie de toucher la peau de la "Vénusienne" Leur regard se croisèrent. Béatrice ne comprenait plus rien, ou plutôt comprenait de trop. Le sourire de Siem devenait de plus en plus explicite et elle approcha sa main du bras de Béa et le caressa.

 

- Tu as la peau douce !

- Oui, je sais, c'est une spécialité terrienne, répondit Béa émergeant l'espace d'un instant de cet état semi-second.

 

C'était donc ça sa tactique à "l'embrigadée" ! La séduire sexuellement ! C'était trop drôle ! Et qu'est ce qui lui permettait de penser qu'elle serait sensible à l'appât ? D'abord, les femmes attirées par les autres femmes ne sont pas si nombreuses que ça ! Mais c'était vrai aussi que cette créature ne la laissait pas indifférente ! Contre-attaquer ! Vite ! Et comme aux échecs, jouer le coup qui nous fait mal, celui qu'on n'a vraiment pas envie de faire, mais que l'on est obligé d'accomplir… pour gagner…

 

Béatrice se pinça alors les lèvres et très calmement lança sa réplique assassine :

 

- Et bien sûr, vous êtes toutes gouines, sur Vénus ?

 

Touchée !

 

Instantanément Siem retira ses mains, elle rougit un tout petit peu, mais se reprit avec une maîtrise de soi assez remarquable.

 

- Non ! On n'est pas toutes gouines ! Mais on n'est pas non plus envahies par les tabous !

 

Béatrice ne répondit pas. L'autre enfonça le clou !

 

- Et maintenant je vais te dire quelque chose ! J'aurais beaucoup de plaisir à remettre mes mains d'où je viens de les retirer. Mais tu peux me demander de ne pas le faire !

 

Trop forte ! Elle était trop forte ! C'est maintenant qu'il fallait jouer un autre gros coup ! Répondre "non" ! Ou alors tergiverser ! Facile à dire quand le trouble pénètre à ce point qu'une humidité suspecte commençait à pointer à un endroit sexuellement stratégique !

 

Siem reprit sa caresse. Elle sortait renforcée du coup joué par sa rivale. Elle rejoua de son sourire. Elle avait à présent plusieurs façons d'assurer sa probable victoire. Mais il serait si bon de "faire venir" Béatrice, afin de ne pas lui laisser l'impression même suggérée qu'elle aurait été forcée !

 

- Tu vois, je ne profite pas de la situation ! Lui dit-elle.

- Oui !

- Tu ne dis plus grand chose !

- Je suis dans un drôle d'état !

- Ce n'est pas seulement de ma faute !

- Je sais bien !

 

Et puis tout alla très vite... Siem fixa à nouveau Béatrice en se passant la langue sur les lèvres. Les bouches se rapprochèrent, les corps s'abordèrent. Les mains caressèrent les peaux. Les langues se combattirent. Les corps roulèrent dans la nature dans un grand élan de tendresse. Le baiser fut long, très long, interminable. Puis les visages allèrent à la rencontre des chairs. Qui un sein, qui une cuisse, qui un pied, qui un ventre et bien sûr qui un sexe ! Jusqu'à ce que le bruit de leur orgasme couvre celui du jaillissement de la source !

 

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Il y eut une éternité de silence, les deux femmes nues assises dans l'herbe se tenaient par la main. Béatrice redoutait le moment ou Siem se mettrait à parler. Elle allait à coup sûr lui proposer un contact avec sa secte. Il lui faudrait répondre sèchement. Cela signifiait aussi qu'il lui faudrait éviter de fréquenter ce secteur pour tout le reste de ses vacances !

 

Elle était venue sortir une pauvre nana de sa secte d'allumés et elle allait rentrer en se l'étant envoyé en l'air ! Morte de rire !

 

- Bon on la prend cette douche ?

 

Elles la prirent, l'eau n'était pas si froide que ça, elles s'amusaient à s'éclabousser d'abord, puis à caresser leur corps mouillé. Le froid et l'écoulement de la source réveillèrent quelques envies bien naturelles. Siem se mit à pisser d'abondance. 

 

- Attention, recule-toi sinon, je vais te pisser dessus, prévint-elle.

- Ça ne me dérange pas, c'est rigolo. Répondit Béatrice en se baissant à la hauteur du pubis de sa camarade de jeu.

- Alors tiens ! Fit l'autre en lui aspergeant le torse.

- Plus haut !

- Sur le visage ?

- Oui, vas-y !

- T'es une sacrée, cochonne toi, commenta Siem en constatant que Béa ne rechignait pas à avaler quelque gouttes du liquide doré.

 

La "vénusienne" s'écarta promptement de la source en entrainant la jeune chimiste.

 

- Viens me nettoyer, puisque tu aimes la pisse !

 

Béatrice ne se le fit pas dire deux fois et collant sa bouche contre la chatte offerte, entreprit de la nettoyer de ce qui restait de son urine. Ce qui fut fait rapidement, mais appliquant le principe "J'y suis, j'y reste", elle entreprit de lécher intégralement pour la seconde fois ce sexe qui la narguait d'où s'écoula bientôt un tout autre liquide. 

 

- Attends, je vais me mettre mieux.

 

Siem s'assit alors dans l'herbe, les cuisses écartées et relevées, elle se tortillait le bout des seins pendant que Béatrice la conduisait de nouveau vers l'orgasme.

 

Après quelques instants de répit, Béatrice manifesta à son tour son besoin d'uriner et en prévint sa camarade.

 

- Fait dans l'herbe, je vais te regarder !

 

Elle s'accroupit à quelques centimètres de Siem et ouvrit les vannes.

 

La "vénusienne" regardait, médusée. Elle avança sa main et la plaça un moment sous le jet d'urine, puis timidement, alors que Béa en finissait, elle porta un doigt à sa bouche.

 

- Hum, c'est pas mauvais, la prochaine fois, j'en boirais un peu.

- Tu sais qu'on appelle ça du champagne ?

- Du champagne ? Tiens comme c'est curieux !

- Tu veux me nettoyer, faire comme je t'ai fais

- Non, je ne suis pas prête, la prochaine fois, je te dis… s'il y a une prochaine fois. 

 

Elles se rhabillèrent, puis descendirent ensemble en silence jusqu'au petit chemin qui menait à l'entrée du "Mont de Vénus". Ce fût comme prévu, Siem qui parla alors la première :

 

- Voilà ! Je n'aurais peut-être pas dû aller aussi loin avec toi, Béa. Tu es une sentimentale ! On a passé un super moment ensemble ! Ce truc là on s'en rappellera jusqu'à la fin de nos jours ! Peut-être qu'on se reverra ? Peut-être qu'on se reverra pas ? La vie est drôle parfois ! Mais ne nous promettons rien... Et puis on ne sait jamais... tes vacances ne sont pas finies... Bisous Béatrice ?

 

Les deux femmes s'embrassèrent !

 

Béa était abasourdie ! Etait-ce là l'attitude d'un membre militant d'une secte ? Assurément non ! Ou alors le piège était lointain, à retardement ! Peut-être que sa stratégie consistait à présenter justement les membres de la secte sous un jour favorable dans un premier temps, pour mieux ensuite faire fonctionner les appâts ?

 

- Alors Béa ? Demanda le professeur

- Béa, elle s'est plantée ! Répondit cette dernière. Je ne réessaye plus, c'est trop dangereux !

- Tu vois, je te le disais ! Tu as perdu ton temps alors ?

- Non pas du tout ! 

- Je ne comprends pas bien !

- Je t'expliquerais, mais pas maintenant, je suis crevée ! Et toi ton bricolage ?

- C'est quasiment prêt, il reste juste quelques réglages. D'ici une heure ils n'auront plus ni radio, ni télé, ni téléphone, même les portables vont déconner !

- Oui, et qu'est-ce qu'ils vont faire ?

- Le gourou va se trouver devant un problème et les gens de la secte vont s'apercevoir qu'il ne sait pas faire face, et son autorité va être entamée !

- Si les choses pouvaient être aussi simples !

- Je sais bien ! Mais bof ! On a bien le droit de s'amuser ! Des Vénusiens ! Des Vénusiens ! Je t'en foutrais, moi des Vénusiens !

- Oui ! Moi aussi !

- Pardon ?

- Ou plutôt des Vénusiennes !

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?

- Fais pas attention !

 

Le lendemain vers 10 h du matin.

 

Martinov bouquine, Béatrice s'applique à se vernir les ongles de ses doigts de pieds.

 

- On a frappé non ?

 

Le professeur ouvrit la porte !

 

- Siem ! S'écria Béatrice qui venait de reconnaître cette dernière dans l'entrebâillement de la porte.

- Heuh ! Désolé de vous déranger ! Bonjour toi ma puce ! Ça vous amuse de foutre le bordel dans nos lignes ?

- Je ne vois pas de quoi vous parlez ! Répondit Martinov.

- Ecoutez ! Arrêtez ! On vous a vu bricoler du matos sur votre toit, ça ne peut être que vous ! Depuis tout à l'heure on n'a plus d'internet, plus de télé, plus de téléphones ! Alors je vous écoute ! Qu'est-ce qu'il faut que nous fassions pour que vous nous remettiez tout cela en ordre ? Je ne vais tout de même pas vous envoyer des "gros bras" surtout après ce que j'ai fait avec votre copine !

 

Le professeur était devenu blanc comme un morceau de calcaire et soudain conscient des risques encourus choisit une solution qui à défaut d'être très courageuse s'avérait néanmoins raisonnable.

 

- Ne nous énervons pas, je faisais des tests. Mais rassurez-vous, je n'ai qu'un truc à débrancher, j'en ai pour une seconde !

- Ben voilà, et vous essayiez de faire quoi au juste ?

- Oh ! C'est très compliqué, j'expérimente un truc, je suis désolé, je n'imaginais pas qu'il y aurait des effets secondaires chez vous.

- Vous n'allez pas recommencer, j'espère ?

- Euh, non, enfin pas ici…

- Alors n'en parlons plus, mais ça devient de plus en plus compliqué de faire du tournage à la montagne de nos jours !

- Du tournage ?

- Ben, oui du tournage, on tourne un film !

- Un film ?

- Oui ! Vous n'allez pas me dire que vous pensiez réellement que nous étions des Vénusiens, non ?

- Certes, mais alors pourquoi cette comédie ?

- Quand nous sommes arrivés au bourg et que nous centralisions le matériel avant de le monter, les gens sont venus nous voir et nous ont posé plein de questions. Histoire d'avoir la paix, on leur a répondu "Chut nous sommes des Vénusiens". Et puis c'est devenu un jeu... Le tournage a pris du retard, il reste juste une petite équipe sur place en attendant que ça reprenne. Pendant ce temps-là la rumeur publique a fonctionné à fond, mais faut dire qu'on s'est amusé à l'entretenir...

- Alors tu peux me dire ton vrai nom ? Demanda Béatrice.

- Bien sûr ma puce, je suis Vera Pacheco, actrice et productrice de cinéma, répondit-elle en proposant sa carte.

- Oh ! Madame Pacheco, oserais-je vous proposer afin de me faire pardonner mes bévues de vous offrir un verre ?

- Mais bien volontiers, Monsieur le Professeur, répondit-elle, trinquer avec deux personnages aussi hors du commun ne peut être que le prélude à des échanges des plus intéressants !

- Du champagne peut-être ? Suggéra Béatrice.

- Du champagne, nous n'en avons pas… commença Martinov

- Mais si !

 

Et alors que le professeur restait interloqué, Béatrice et Vera partirent dans un long fou rire!

 

FIN

 

© Maud-Anne Amaro - Ibiza - août 2001/mai 2011.

Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001

 

<i> Cette histoire a été révisée et restituée dans son esprit d'origine, la partie uro, censurée par un site aujourd'hui disparu a été réécrite</i>

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 07:55

Professeur Martinov et le lapin dur par Maude-Anne Amaro

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Histoire de lapins ? Histoire de lapins ? Il veut que je lui écrive une histoire de lapin ? Et une histoire érotique en plus ! Comme si c'était évident ! A moins que je vous raconte l'histoire du Professeur Andrej Martinov ? Vous voulez bien ? On y va :


Nous sommes dans la rue principale d'une petite commune bourgeoise des Yvelines. Au 21 bis très exactement. C'est ici qu'habite Alain Martin. Intelligent et cultivé, il a néanmoins échoué à tous ses diplômes. Cela ne l'a pas empêché de fixer une plaque près de sa porte d'entrée ou il est indiqué Professeur Andrej Martinov.


Il se qualifie lui-même de chercheur, mais le qualificatif de savant fou lui irait aussi bien. Un prototype en voie de disparition. Un Tournesol égaré au 21ème siècle.


Regardez sa dégaine savamment calculée lorsque Monsieur va faire un tour en ville, un costume un peu étriqué, la chemise blanche aux poignets élimées et au col lustré, et son éternel nœud papillon, son image de marque ! La barbichette grisonnante, les cheveux poivre et sel et la paire de lorgnons lui donnent un look à la Pasteur. Il approche bientôt de la soixantaine notre professeur, mais il affiche une belle prestance. Un beau vieux, quoi !


Il vit de ses inventions, du moins, il essaie, il s'est fait gruger bien des fois, des brevets achetés, puis plus ou moins copiés par des filous qui firent fortune à sa place. Il s'est vite aperçu que le temps des chercheurs isolés était révolu, du moins pour ce qui concernait les grandes découvertes. Ce que d'aucuns ont appelé le syndrome de Moreno (l'inventeur de la carte à puce) !


Restait donc les inventions pour bonimenteurs de foires. Les petits articles tape-à-l'œil, qui vous faisaient briller un vieux machin en cuivre en trente-huit secondes et 4 dixièmes. Et tant pis si le produit une fois ouvert ne se conservait pas !


Il avait malgré tout à son actif quelques belles réussites, notamment une poudre détergente, et un spray pour teinter les pétales des fleurs. Tout cela trouvé par hasard, en cherchant autre chose. Mais après tout pourquoi pas, l'histoire de la recherche est parsemée de ce genre d'anecdotes. Timonier n'inventa-t-il pas la machine à coudre en cherchant le mouvement perpétuel ?


On lui faisait parfois des commandes. Les fonctionnaires de Bruxelles n'arrêtaient pas de déclarer que tels ou tels produits ne remplissaient pas telles et telles normes ! Il fallait donc les reprendre. Il travaillait donc actuellement à modifier la composition d'un mélange pour vélomoteur, ainsi qu'à un produit guérissant verrues et corps au pied.


Mais il y avait aussi un troisième "chantier" plus compliqué, on lui avait demandé d'essayer de trouver une "vitamine" permettant d'optimiser la croissance et la reproduction des lapins...


Tout cela débordait notre professeur qui n'y arrivait plus...


Ah ! Oui ! Vous auriez voulu que nous parlions un peu de la sexualité du bonhomme, obsédés que vous êtes ?


Martinov est célibataire ! Qui irait partager la vie de cet homme sans horaires ? Mais ne croyez pas que les choses du sexe l'indiffèrent ! Non, il serait même un peu obsédé ! Quand il ne peut plus tenir, il se masturbe vaillamment, et puis il y a la Marianne, la veuve du grainetier. Elle est restée plantureuse, mais surtout disponible. Alors parfois notre professeur passe un coup de fil.


- Je m'invite à dîner ce soir !


Il est rare qu'elle refuse, elle lui mijote un bon petit plat, ils boivent le vin qu'il a apporté et tout cela se termine dans le plumard.


Son grand regret c'est le viagra, il se disait capable d'en inventer l'équivalent ! Peut-être qu'un jour trouverait-il un produit qui le concurrencerait...


Mais pas maintenant, car comme on vous l'a dit, notre homme était débordé. Débordé et fatigué, et puis avec l'âge il commençait à avoir des douleurs. Il ne faudrait jamais vieillir ! Il fallut bien qu'un jour il fasse le constat, il ne pourrait pas y arriver seul. Il songea d'abord à prendre les services d'une femme de ménage qui l'allégerait des tâches ménagères, mais cela choquait son sens de la tranquillité. Non ce qu'il lui fallait c'est un assistant de laboratoire !


Il passa donc quelques annonces, en retint cinq, quatre jeunes gens et une jeune fille, tous fraîchement et brillamment sortis de leurs écoles de chimie.


Il convoqua donc ses messieurs-dames, il n'avait jamais réalisé d'entretien d'embauche, il improvisa, rejeta un dossier, au prétexte que le postulant manquait décidément d'humour, et n'arrivait pas à se décider entre les quatre autres, ce ne serait sûrement pas cette jeune fille ! Une femme dans son esprit ne pouvait être qu'une emmerdeuse et refuserait probablement de se plier aux horaires fantaisistes de ses expériences. Restait les trois garçons, le choix serait donc physique, il trouva que l'un de ses candidats était très mignon. Voilà qui réveillait la polymorphie sexuelle de notre chercheur fou ! Oui ce serait celui-là. Il se dirigea vers la salle à manger qui avait fait office de salle d'attente pendant les entretiens.


- Bien, j'ai donc retenu un dossier, ce n'était pas facile les quatre étaient bons, ce sera...


Il s'interrompit, se racla la gorge, la fille le regardait avec des yeux de biche égarée, elle souriait, mon dieu quel sourire. Il se reprit


- Ce sera donc mademoiselle !


Et oui la chair est faible ! Et parfois un sourire peut être le prélude à de forts étranges événements.


Béatrice est plutôt grande, fausse blonde, les cheveux tirés en arrière, un beau visage, un petit piercing brillant sur la narine, des yeux bleus, et un sourire... un sourire... Quant aux formes, elles sont bien là, sans exagération mais elles sont bien là !


Le lendemain elle avait revêtu une blouse blanche et était déjà au travail.


- Le mieux serait qu'on se partage les travaux en cours, je vais vous refiler le dossier de cette crème pour les corps aux pieds. 

- C'est comme vous voulez, personnellement j'aurais préféré les lapins !


Et voilà ! Se dit, Martinov. Elle commence à discutailler, j'aurais dû choisir le biquet !


Béatrice se révéla d'une efficacité redoutable, la première journée lui suffit pour trouver comment remplacer le produit non conforme par un qu'il l'était. Le dossier corps aux pieds qui traînait depuis de nombreuses semaines était donc clôturé. Ah ! Les yeux neufs de la jeunesse. Il lui refila donc le dossier du mélange pour vélomoteur, c'était certes plus difficile ! N'empêche qu'elle le résolût au bout d'une semaine.


Du coup, il ne savait plus trop comment l'occuper, n'ayant plus de commandes en cours, ils travaillèrent donc ensemble sur les lapins.


Le courant passait bien entre Martinov et Béatrice. Les rapports étaient devenus très simples. Il l'aurait bien sauté, mais ce sont des choses qui ne se font pas, il l'aurait bien dragué, mais il était tout de même assez lucide pour se rendre compte que le pari était insensé, près de quarante ans les séparait !


Nous voici trois semaines plus tard, le lundi matin. Béatrice revient de week-end et entame sa journée de travail :


- Ça va ? Mon petit professeur a passé un bon week-end ? 

- Faut pas se plaindre ! 

- J'ai pensé à un truc pour les lapins, je vais préparer ça tout de suite...


Elle s'embarqua ensuite dans des détails techniques tels que notre professeur avait du mal à suivre. Vers midi le mélange était prêt, ils en incorporèrent quelques gouttes dans la nourriture et dans l'eau des lapins de la première cage puis partirent déjeuner.


A leur retour, ils jetèrent un coup d'œil vers la cage, les lapins avaient l'air mal en point !


- Qu'est-ce qu'ils ont ? On dirait qu'ils sont exténués ! 

- J'espère que je n'ai pas fait une connerie ? Ils ont l'air vraiment très mal ! 

- Ils ont bu toute leur flotte, ils ont peut-être de la fièvre ?


Béatrice pris l'écuelle de la première cage et l'emplit d'eau. Les lapins s'y précipitèrent, du moins autant que l'état d'épuisement le leur permettait. Ils burent tout, on dut remplir à nouveau le récipient !


- Ils étaient complètement déshydratés, les pauvres bestioles ! 

- Je ne comprends pas ! Mon idée paraissait bonne !

 - C'est la vie, j'en ai tous les jours des idées qui paraissent bonnes, vous vous habituerez !


Les lapins allaient mieux, maintenant !


- Au moins le phénomène ne dure pas ! C'est déjà ça ! 

- De toute façon vous avez droit à l'erreur, j'en ai perdu pas mal de lapins depuis le début des expériences. 

- Et si on recommençait l'expérience avec la deuxième cage ? Mais en restant à observer cette fois ! 

- Je ne vois pas l'intérêt, mais si vous le sentez faites-le ! En matière de recherche il faut parfois laisser agir ses impulsions !


Il ne se passa rien pendant près d'une heure, quand soudain l'un des males se mit à besogner une femelle. Rien d'exceptionnel, me direz-vous ! Sauf que quelques instants plus tard, la seconde femelle relevait son cul invitant à la sailli. Le premier male ayant fini de travailler la première s'en fut pénétrer la seconde, tandis que le second mâle se mettait à son tour en action et pointait vers la première femelle. Ca n'arrêtait pas. Les lapins étaient pris d'une frénésie sexuelle époustouflante. Ça leur donnait soif et entre deux coïts ils se ruaient vers l'écuelle. Il fallut la renouveler à plusieurs reprises. Au bout d'une heure ils se calmèrent un petit peu, puis tout redevint normal.


- Whaou ! On l'a trouvé le produit qui va concurrencer le viagra ! Non ? 

- On s'en partagera les profits ! Répondit Martinov, pouvait-il répondre autrement !


Ils refirent d'autres expériences en variant les dosages, le comportement des lapins ne laissait percevoir aucun effet secondaire sauf cette curieuse déshydratation. Martinov était excité par la situation, concurrencer le viagra, c'était la fortune assurée, mais les choses ne se passent pas comme ça, s'il faisait déposer son produit, il serait obligé préalablement de respecter un long protocole expérimental, ce ne serait qu'ensuite qu'interviendraient les premières expériences humaines. Il savait aussi d'autres grands laboratoires sur les rangs. De la part de ces milieux-là, il n'attendrait aucun cadeau. Pour imposer le produit il fallait une voie détournée, présenter cela comme un simple stimulant à base de plantes, rajouter quelques inoffensifs extraits de salsepareilles ou de gingembre et le tour serait joué.


- Il faudrait un nom qui frappe, un nom un peu comme Bois Bandé ! 

- Dur-Lapin ! proposa Béatrice

 - Pas terrible !

 - Alors Lapin Dur ! 

- Je préfère ! Ça sonne mieux !


Restait le problème de l'expérimentation humaine, la tentation de le faire sur lui-même était forte, mais Martinov n'était pas un impulsif. S'il ne se contrôlait plus et se jetait sur Béatrice, la suite devenait carrément ingérable ! Le mieux était encore d'en parler ensemble.


- On passe une annonce, on demande un couple de volontaires ! Proposa benoîtement la petite chimiste ! 

- Et si ça se passe mal, on fait comment ? 

- On leur fera auparavant, signer des lettres de décharge ! 

- De décharge ! Hmmmmmm ! Hi ! Hi ! Hi ! Non ! Je vais vous faire un aveu, j'ai une amie, je la vois de temps en temps, je... 

- Non, ce n'est pas la bonne solution, il n'y aura pas qu'une seule expérimentation, il nous faudrait des sujets qui soient à notre disposition. L'annonce est la meilleure solution j'insiste ! 

- Pas question. C'est une source d'emmerdes ! - Alors il ne reste qu'une seule solution ! 


Croyant pressentir sa réponse, il l'anticipa : 


- Nous ! 

- Non pas nous ! Moi ou vous, inutile de prendre des risques à deux ! 

- Vous seriez prête à... 

- Mais oui, mon petit professeur, je serais prête comme vous dites, et puis j'ai l'impression que ce ne sera pas une corvée !


Martinov devient blême, jamais il n'aurait osé lui demander une chose pareille !


- Et on fait ça quand ? 

- Tout de suite ! Vous avez des préservatifs ?

 - Non ! 

- Bon je vais en chercher à la pharmacie, le temps de faire l'aller et retour le truc devra avoir agi ! 

- Mais lequel des deux va prendre le produit ? On tire au sort ? 

- Non c'est moi répondit Béatrice ! C'est la solution la moins risquée. Il n'est pas impossible que le produit rende violent ou décuple les forces musculaires. Je vous ferais certainement moins de mal que si c'était le contraire !


Et déjà Béatrice empoignait le flacon, y introduisit le compte-goutte, puis se saisit d'un verre :


- Voilà 20 gouttes, ça devrait aller !


Il était trop tard pour dire quoi que ce soit, la chose était bue ! Martinov rongeait son frein pendant son absence. Il imaginait le pire, une furie sexuelle qui allait le violer, la bave écumant au coin de lèvres. Par précaution il s'en alla chercher un maillet en caoutchouc, cela servirait à l'assommer si vraiment elle devenait trop furieuse.


Une demi-heure après Béatrice revint, ses yeux brillaient d'excitation !


- J'espère que ça va bien se passer, je ne suis pas dans un état très normal, vous vous en rendez compte ! 

- Pas trop ! 

- Bon écoutez, on était d'accord pour faire cette expérience, je ne vois pas comment on pourrait reculer. Sauf en me ligotant. Je vous autorise à le faire si vraiment vous le souhaitez. 

- Vous sentez-vous devenir agressive ? 

- Non pas du tout ! 

- Alors ça devrait aller ! 

- Une dernière chose, pour l'instant je me contrôle encore, mais vous risquez d'en entendre et d'en voir de toutes les couleurs, faudra pas m'en vouloir ! 

- Je suis prêt ! Puisque c'est pour la science ! Plaisanta le professeur !

 - La science mon cul oui ! On doit être tous les deux complètement fadas ! Mets-toi le préservatif tout de suite, avant que je te saute dessus, mon petit professeur.


Alors Martinov se retourna et entreprit après avoir sorti son engin de sa braguette de se l'encapuchonner..


- Pourquoi tu te tournes ? 

- Je sais pas, c'est un dernier réflexe de pudeur ! 

- J'ai soif ! 

- Je vais chercher des bouteilles d'eau !


Ainsi la déshydratation constatée chez les lapins existait aussi chez les humains, c'était embêtant, il leur faudrait essayer de régler ce problème. Ce petit répit lui fit du bien, mais il était bien court. Il s'attendait à ce qu'elle lui saute carrément dessus à son retour.


Elle s'était entièrement déshabillée, elle transpirait à grosses gouttes.


- Je n'ai pas pu m'en empêcher ! Tu vas quand même pas me dire que ça te choque ? Passe-moi une bouteille !


Choqué ? Non ! Béatrice était belle dans sa nudité, les gouttes de transpiration qui perlaient sur sa peau la rendaient luisante. Le petit bout rose de ses seins était incroyablement érigé. Et ses cuisses étaient trempées, mais ce n'était pas à cet endroit, de la transpiration ! Elle attrapa la bouteille, la déboucha rapidement s'aspergea le visage d'eau, en bu une bonne lampée, puis sans aucune transition se la fourra dans le vagin, où elle la fit aller et revenir avec une incroyable frénésie. Elle émettait des espèces de grognements rauques entremêlés de soupirs. Puis soudain elle cria, elle jouissait, le sang affluait à la surface de sa peau, son corps se mit en arc de cercle, la quantité de mouille inondant ses cuisses devenait phénoménale. Elle se reposa pantelante. Martinov cru la crise terminée. Il avait donc échappé à la furie.


- A boire !


Il n'avait apporté que deux bouteilles, ce serait insuffisant.


- J'ai envie de toi !


Cette fois, ça y est, il allait passer à la casserole. Il n'avait aucune envie de résister et il se déshabilla devant ses yeux, son sexe bandait un peu mou dans le préservatif, elle l'enleva.


- Ne l'enlève pas ! 

- T'inquiètes pas, je suis consciente, on en remettra un s'il le faut, mais pour l'instant j'ai envie de te sucer !


Elle engloutit le membre du professeur et se mit à le faire coulisser dans sa bouche avec une incroyable énergie. C'était un déluge de sensations, jamais il n'avait connu quelqu'un qui se servait à la fois de ses lèvres et de sa langue à une telle cadence. Il finit par éjaculer. Mais la gourmande en voulait encore, après avoir avalé le sperme, elle se rua sur ses lèvres et l'embrasa d'un baiser fougueux ou le goût de foutre dominait encore. Déjà sa main tentait de faire rebander la bite d'Andrej Martinov.


- Hé doucement ! Je n'ai plus 18 ans ! 

- T'inquiète pas ! Je suis en pleine crise, mais je suis consciente de mes actes, si on allait dans le plumard, ce serait plus confortable ! 

- Alors d'accord pour le plumard !


Il la conduisit à sa chambre, le lit n'était pas fait, il était rarement fait, un bordel inimaginable y régnait !


- Une vraie chambre de célibataire ! Va chercher de l'eau, j'ai soif !


Il ramena cette fois quatre bouteilles, il se demanda comment elle réagirait s'il prenait l'initiative. Alors doucement il lui caressa le corps, lui embrassa les tétons. Elle se laissait faire, il se rendit compte que la moindre caresse exacerbait son désir, elle roucoulait carrément sous les frôlements de la main de Martinov. L'humidité de ses cuisses restait étonnante. Les draps seraient bons à changer, pour cette nuit, à moins que, à moins que, se dit le professeur, un véritable amour naisse de cette liaison purement charnelle et qu'elle accepte de dormir avec lui. Mais il savait que là, il rêvait ! Plaçant sa tête sur son sexe il entreprit de la sucer, lapant la mouille qui ne cessait de couler, il finit par donner quelques coups de langues sur son clito tout gonflé de plaisir, justes quelques coups parce que cela suffit à la faire de nouveau éclater de plaisir.


Oil99.jpgAprès s'être de nouveau désaltérée, elle revint vers sa bite, la recouvrit d'un condom, elle rebandait bien cette fois, elle s'empala sur elle et telle une cavalière en délire, elle le chevaucha. Le spectacle était fascinant, sa bite disparaissait et réapparaissait tandis que la mouille s'échappait toujours de cette source décidément intarissable. Il lui dit qu'il allait jouir. Alors elle accéléra encore la cadence, et rapidement leurs cris de jouissances se mêlèrent. Elle reprenait son souffle quand elle se tint soudain le ventre, en faisant une drôle de grimace ! Andrej eut un instant de panique. Un effet secondaire imprévu ? Mais ce qui se passa ensuite le rassura, malgré l'insolite de la chose : Une partie de toute cette eau ingurgitée pesait sur la vessie de Béatrice qui momentanément incapable de se déplacer inondait d'urine la literie du professeur. Après tout cela n'était guère grave et Martinov prit le parti d'en rire !


- Ça va ? 

- Oui ça va ! Je suis désolée !

- Ça n'a aucune importance, ça fait partie de l'expérience ! 

- Je vais t'aider à défaire tout cela ! 

- Et sinon ? demanda-t-il tandis qu'ils remisaient les draps 

- Ca se calme un peu on dirait, elle est où ta salle de bain, j'irais bien prendre une douche !


Martinov se posait plein de questions ! Comment devait-il réagir à présent ? Il avait soudain envie d'être sentimental, romantique, de l'emmener au restaurant dîner aux chandelles en écoutant de la musique classique. Mais elle ? Il regagna son laboratoire, se rhabilla et l'attendit. Elle ne tarda pas, elle s'était emmitouflée dans un peignoir. Elle avait le sourire !


- J'ai encore soif !


Elle but !


- Je vais me rhabiller, heu... vous pouvez vous retourner ?


Elle le vouvoyait à nouveau, et lui demandait de se tourner après ce qu'ils avaient fait, il ne comprenait plus, il se tourna néanmoins. Ses pauvres illusions s'envolaient donc déjà !


- On peut continuer à se tutoyer, peut-être ? 

- D'accord pour le tutoiement, mais c'est tout, pour l'instant je tiens à ce que l'on conserve une certaine distance.

 - Comme tu veux ! 

- Ca y est, tu peux te retourner !


Elle n'avait manifestement pas tout remis mais sa blouse blanche cachait ses trésors.


- Bon ! Ce qui est intéressant c'est qu'on reste conscient de ce qu'on fait, je pense même que l'on pourrait arriver à se contrôler complètement ! Par contre ce problème de déshydratation m'embête ! Il faudra qu'on s'y mette dès demain ! Aujourd'hui je suis crevée ! Tu m'autorises à partir maintenant ! 

- Oui ! Répondit-il dépité !


Le lendemain matin, elle le saluât gentiment comme à son habitude, mais sans plus, pas même le petit grain de complicité qu'on serait en droit d'attendre après ces moments de folie.


- Bonjour mon petit professeur ! 

- Bonjour Béatrice ! 

- J'ai réfléchi pour notre produit, ce qu'il faut c'est maintenir l'hydratation de la peau ! 

- Et on fait comment ? 

- On va essayer de faire ça dans la baignoire !

 - Dans la baignoire ? 

- Ben oui, là au moins on sera hydraté ! On fait cela maintenant ! 

- Pourquoi pas ? Mais qui est-ce qui va prendre du produit ? 

- Tous les deux ! On sait qu'il n'y a pas de risque !


Ils dosèrent malgré tout, quelques gouttes de moins, emportèrent six bouteilles dans la salle de bain et remplirent la baignoire d'eau tiède. Ils se déshabillèrent chacun de leur côté en évitant de se regarder, puis cachèrent leur nudité, Béatrice dans sa blouse, et Martinov dans sa robe de chambre.


- On fait quoi en attendant ?

- Je sais pas ? On va boire un café ?


Ils discutèrent de choses et d'autres mais le sujet revint vite sur le tapis.


- On ne va tout de même pas vendre un produit qui va obliger les gens à faire l'amour dans la baignoire ? 

- Non, mais il faut comprendre ce phénomène de déshydratation, quand on l'aura compris, on le réglera ! Répondit-elle ! Mais en attendant, je commence à avoir très chaud !


Et ce disant elle ouvrit sa blouse dégageant son corps et s'approcha du professeur lui offrant ses deux globes laiteux !


- Tiens ! Bouffe mes seins, je te les offre !


L'érection du professeur fut fulgurante, à son tour il fut nu, il se déchaîna sur les seins ainsi offerts, les suçant, les palpant, les pelotant, les mordillant, les léchant, puis n'en pouvant plus, il fit signe à son assistante de se baisser, plaça sa bite entre ses seins et y jouit rapidement.


- Ben ça fait longtemps que je n'avais pas fait une petite cravate de notaire ! 

- Viens dans l'eau ! Proposa Béatrice !


Martinov s'étonna que son sexe rebandasse aussitôt, mais après tout c'était bien là le but de ce produit, le lapin dur ! Ils pénétrèrent dans la baignoire, non sans auparavant avoir éclusé un grand coup de flotte.


Voilà qui n'est pas d'une évidence folle, la position qui vient tout de suite à l'esprit dans ce genre d'endroit c'est l'homme face à la femme, les jambes emmêlées. Chacun put y aller de son mouvement. C'est donc ce qu'ils firent mais avec une telle fougue que l'eau éclaboussait de partout. Notre professeur éjacula trois fois de suite avant que l'effet lapin dur ne se calme ! Puis comme la veille ils ne purent combattre la fulgurante envie d'uriner et pissèrent de conserve dans l'eau de la baignoire s'accompagnant d'une crise de fou rire. Ils passèrent ensuite un bon moment à éponger cette pauvre salle de bain qui n'avait jamais été aussi mouillée !


- Ouais ! Dit-elle en remettant sa blouse, on a eu moins soif qu'hier, c'est donc bien par la peau qu'il faut réhydrater ! Mais j'ai une petite idée ! Laisse-moi le laboratoire pour moi toute seule cette après-midi, je crois que ce ne sera pas difficile !


- Ah ! Et moi qu'est-ce que je vais faire ! 

- Repose-toi, mon petit professeur, tu en as besoin !


Et ce disant elle lui fit un petit bisou sur le bout du nez qui le rendit tout chose. Il s'en alla donc faire une petite sieste. Dont il ne réveilla qu'à 18 heures !


- Bon sang déjà cette heure-là ! Ce truc m'a crevé !


Mais Béatrice doit être partie ! Non elle travaillait encore !


- Il me faut encore deux bonnes heures, si tu veux, je te propose quelque chose, je vais rester ce soir, prépare-nous à manger et après on expérimentera mon truc


Vous pensez bien qu'il fut d'accord ! N'ayant pas tout ce qu'il fallait sous la main pour concocter un petit repas de fête et ayant la flemme de faire les courses, il commanda un repas chinois chez le traiteur, en espérant qu'elle aimait cela. Elle le rassura. Les mets étaient délicieux et le vin gouleyant, ils mélangèrent quelques gouttes de lapin dur à leur boisson juste après le plat principal et tandis qu'ils dégustaient leur dessert, elle se fit coquine :


- Je ne pensais pas que tu nous ferais un petit repas comme ça, je voyais plutôt des sandwichs ! 

- Il faut bien que je gâte ma future associée dans notre affaire ! 

- J'aurais dû m'habiller pour la circonstance ! 

- Pourquoi pas, mais avec quoi ? 

- Un petit repas topless, aurait-il fait l'affaire ? 

- Non, sérieusement tu l'aurais fait ! 

- Bien sûr !


Et joignant le geste à la parole elle exposa une nouvelle fois ses seins de déesse.


- Ils te plaisent, hein mon gros salaud ! 

- Encore plus que tu le crois, petite pute ! 

- Tu ne crois pas qu'on devrait quitter ce registre, ça fait un peu film X 

- Bof, on s'amuse ! 

- Bon, viens m'aider, à préparer l'expérience !


Elle avait dégoté une grande bâche en plastique, ils l'installèrent sur le sol. Puis elle sortit une bouteille remplis d'un liquide jaune paille


- C'est quoi ? 

- De l'huile ! On va s'en enduire le corps ! 

- C'est ça ta surprise ? 

- Ne t'inquiète pas !


Les deux complices se répandirent l'huile préparée par Béatrice sur le corps puis s'installèrent sur la bâche ! La bite de Martinov était déjà dressée comme un obélisque et après avoir fait jouir notre chimiste en lui suçant son clitounet, il la pénétra carrément. L'affaire tourna vite en partie de rigolade, l'huile faisait glisser tout leur membre, et rien ne leur permettait de s'accrocher sinon à le faire ensemble. Comme ce matin le professeur eut plusieurs orgasmes de suite ! Mais l'homme était gourmand, et depuis quelques minutes il louchait vers l'anus de la donzelle, qui ne demanda pas mieux que de l'accueillir en cet endroit. Ce fut le bouquet final, il explosa en elle tandis qu'elle jouissait du cul en hululant de plaisir !


- Tu as vu, on pas eu soif et l'envie d'uriner est contrôlable, c'est cela la solution !

 - Non mais attends, on ne va pas dire aux gens de faire l'amour dans une bâche pleine d'huile !

 - Mais si, tout n'est qu'une question de publicité, de marketing, et j'ai déjà le slogan de lancement ! 

- Ah oui ?


C'est ainsi que quelques mois plus tard, on put voir sur les affiches cette étrange publicité :


- Lapin dur à l'huile c'est plus difficile, mais c'est bien plus beau que lapin dur à l'eau


Fin !


La Rochelle - Juin 2001 - Copyright Maud-Anne Amaro Première publication sur Vassilia, le 18/06/2001


Ce texte a obtenu le 3ème prix ex aequo du "concours des lapins" organisé par notre site au printemps 2001 Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le 2ème prix du concours des histoires érotiques décerné par Revebebe pour Novembre 2001

 

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 07:49

Chanette 21 - L'alibi de Frédo 6

Chanette2.jpg

6 - Erika Keller

 

- Maintenant si vous voulez ! Proposais-je

- On aurait pu… temporise Erika

- Non, ça y est c'est décidé !

 

Et j'enlève mon kimono. La tronche qu'elle fait, la fliquette en voyant mon gode ceinture.

 

- C'est pourquoi faire, ça ?

- Vous voulez vraiment que je vous explique ? Je suppose que j'enlève tout ça ?

- Non, dégagez juste vos seins ! Attendez, on est bien d'accord, je ne vous paie pas, mais après vous pourrez compter sur moi pour influencer mon rapport.

- J'avais compris.

- Je donne un coup de fil…

 

J'entends Erika Keller Salvadori et lui expliquer qu'elle ne sera peut-être pas là avant deux heures.

 

J'ai failli lui demander si elle avait envie de quelque chose en particulier, mais je me suis rendu compte de l'incongruité de la chose. Elle n'est pas une cliente, et si elle veut du "spécial" elle ne manquera pas de me le demander. 

 

Elle ne se déshabille pas. J'ai libéré mes seins, ça a l'air de l'intéresser, elle s'approche mais c'est ma bouche qu'elle cherche. Putain elle sent le tabac, elle clope combien de cigarettes par jour la fliquette ? Bien obligé de faire avec, en revanche elle embrasse bien. Et après m'avoir roulé une pelle magistrale, elle s'intéresse désormais aux, pointes de mes seins. J'avais un peu peur d'être tombée sur le genre ventouse, mais en fait elle fait ça délicatement du bout de la langue, comme quoi il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

 

Elle parât insatiable, quand elle en a marre de s'occuper d'un téton, elle vient sur l'autre. Je me laisse faire, contre toute attente, elle me déstresse…

 

Elle finit par se reculer, me laissant les seins tout baveux.

 

- Qu'est-ce que tu m'excites, toi ! Tu te mets à poil ?

 

En théorie, ce n'est qu'une proposition, mais vu les circonstances, je ne saurais refuser. J'enlève tout. Elle jauge la marchandise, j'ai l'air d'une vache à la foire aux bestiaux.

 

- Pas mal, vraiment pas mal ! Tourne-toi un petit peu.

 

Et après, elle va me demander quoi ? Elle va me compter les dents ?

 

- Pas mal du tout, un peu petite quand même !

 

Je ne suis pas petite, je suis de taille moyenne, 1,65 m, mais je ne vais pas la contredire si madame fantasme sur les joueuses de basket !

 

- Je peux remettre mes escarpins... Suggérais-je.

- Bonne idée !

 

Elle me regarde encore pendant une longue minute, avant de dire :

 

- Bon, on va passer aux choses sérieuses !

 

Et la voilà qui se déshabille, elle n'est pas mal à poil la fonctionnaire de police, petits seins, mais gros tétons bruns, peau blanche, ligne qui sent l'aérobic, toison pubienne un peu touffue. 

 

- J'ai pas été très sympa avec toi, jusqu'à présent.

 

Je ne réponds pas, que voudriez-vous que je réponde ? Je fais juste une espèce de geste d'impuissance.

 

- Et puis ce que je fais en ce moment, c'est pas terrible non plus ! Ajoute-t-elle.

 

"Mais à quel jeu joue cette cinglée ?"

 

- T'as un truc qui fouette ? Genre martinet ? Me demande-t-elle.

- Toute une panoplie. Parce que ?

- Va en chercher un !

 

Je ne bouge pas !

 

- Je veux bien qu'on fasse des tas de trucs ensemble mais il est hors de question que je me fasse fouetter ! Tins-je à préciser.

 

Non, mais dès fois…

 

- Chochotte ! Rassure-toi je ne vais pas te faire mal ! C'est juste pour voir.

 

Sans trop chercher à comprendre, je m'en vais dans le donjon chercher une cravache à lanière courte et large. Je lui tends.

 

- Non garde-la, fais la méchante, comme si tu me menaçais.

 

Elle est barjot ! Je prends la pose, ça a l'air de lui convenir !

 

- C'est parfait ! Maintenant frappe-moi !

- Hein ?

- Frappe-moi, je veux que tu me frappes !

- Fort ?

- C'est ton métier, non ? Je ne vais pas te l'apprendre !

 

Mais c'est qu'elle serait vexante la poulette ! Je sens que je vais m'énerver.

 

- Alors, tourne-toi !

- Non, je veux te voir en train de me frapper.

 

Et chiante en plus ! Mais puisque c'est comme ça, elle l'aura voulu. J'arme mon coup, la lanière lui arrive en plein sur les seins en laissant une belle trainée rougeâtre. Bien sûr elle a crié. Je mets de nouveau en position de frappe, le bras levé. Si elle me dit d'arrêter, j'arrêterai, mais elle ne me dit rien.

 

Deuxième coup, deuxième cri, deuxième trainée rougeâtre. Elle encaisse bien, je me demande si je dois frapper plus fort, mais préfère attendre, elle se mord les lèvres, des larmes lui coulent sur le visage.

 

- Insulte-moi ! Demande-t-elle dans un souffle.

 

Si c'est ça qu'elle souhaite, elle va être servie !

 

- Tiens, salope ! Tiens, grosse pouffe ! 

 

Je continue à la frapper mais sans augmenter l'intensité de mes coups, par contre côté insultes, je me défoule et sors tout mon répertoire, tout ça excite considérablement la policière qui commence à mouiller sévère. Je continue mon délire :

 

- Tiens, salope, je vais te faire travailler pour moi, je t'obligerais à sucer les bites de mes clients.

- Stop ! Ne frappe plus ! T'as dit quoi ?

- J'ai dû dire que j'allais te faire travailler pour moi et t'obliger à sucer les bites de mes clients. Fallait pas que je dise ça ?

- Pour de vrai, tu pourrais organiser un truc comme ça ?

 

Je rêve, ce doit être l'excitation qui l'a fait réagir ainsi !

 

- Tout est possible ! Répondis-je assez imprudemment.

- C'est vrai ? Tu pourrais appeler un de tes clients pour qu'il vienne maintenant ?

 

Oups !

 

- Euh, t'es sérieuse, là ?

- Complètement, j'ai envie d'être chienne ! J'ai envie que tu me fasses sucer des bites !

 

Mon dieu !

 

- Ben là, comme ça, tout de suite, ça me parait pas possible ! 

- Tu viens de me dire que tout était possible !

- Possible, ça veut dire faisable ! Et c'est pas parce que c'est faisable que c'est forcément simple.

- Ah ?

- D'autant que ma clientèle ne vient pas vraiment pour ce genre de choses.

- Alors pourquoi tu as dit ça.

- Je délirais, ça faisait partie du jeu !

 

Elle me regarde bizarrement, elle m'a l'air bien compliqué dans sa tête, la représentante de l'ordre public !

 

- Remarque, si tu veux de la bite, j'ai quelques godes-ceinture !

- Le machin que tu avais tout à l'heure,

- C'est ça, oui !

- Montre voir !

- Viens.

 

Je lui propose alors de venir dans le donjon. La tête quelle nous fait ! Elle pose des tas de questions : "Et ça c'est pourquoi faire ? Et ça, et ça, et ça !" Je lui réponds, j'ai l'impression d'être soudain transformée en guide touristique pour la journée du patrimoine !

 

- C'est vraiment des malades ? Commente-t-elle.

- Ce ne sont pas des malades, ce sont des gens qui ont des fantasmes ! T'as bien les tiens, toi !

 

Je n'ai pas pu m'en empêcher !

 

- C'est pas pareil !

- Ben voyons… Bon le gode ceinture, j'ai celui-là qu'est pas mal, ni trop gros, ni trop petit ! Lui proposais-je en le plaquant contre mon pubis.

- C'est pas celui que tu avais tout à l'heure ?

- Si ! 

- Fais le moi sucer !

 

Et sans attendre ma permission elle s'approche de mon gode ceinture…

 

- Tss, tss ! Je vais mettre une capote !

- Une capote au gode ?

- Ben oui parce que quand tu l'auras sucé, je vais peut-être te le foutre dans le cul !

- Oh, oui !

 

Ce que c'est que l'intuition parfois ! 

 

- Et en plus c'est meilleur, mes capotes sont parfumées à la fraise !

- N'importe quoi ! Je préfère les parfums plus…

 

Elle ne trouve pas ses mots

 

- Plus quoi ?

- Plus corporels !

- Ah, oui ! Je peux me mettre le gode dans la chatte et te le faire sucer après.

- Humm.

 

L'idée à l'air de la ravir !

 

- J'ai même un client qui aime que je pisse sur le gode avant de lui faire sucer !

- Tu fais sucer tes godes à tes clients ?

- Ben oui, ils serviraient à quoi sinon ?

- Oui bien sûr ! Tu fais ça à tous tes clients ?

- Tous, non, mais c'est quand même loin d'être une rareté !

- Le gode, ils les sucent seulement, ou ça peut aller plus loin ?

- Tu veux savoir si je les encule, bien sûr que je les encule !

- C'est des pédés, alors ?

- Mais pas du tout !

- J'ai du mal à suivre.

- Beaucoup de mecs ont des fantasmes bisexuels, mais ils ne franchissent jamais le pas. Moi je joue à les obliger à le faire.

- Ça reste du gode !

- Pas forcément, il m'arrive de dominer deux mecs en même temps. Parfois je leur fait faire des trucs.

- Ils se sucent ?

- Oui, il y en a qui adore ça !

- Ça doit être excitant ! Ils s'enculent aussi ?

- Aussi oui !

- Tu acceptes des gens qui viennent juste pour voir ?

- C'est faisable ! Ça t'intéresse ?

- Ah, oui, il faudrait que je voie ça un jour…

 

Si elle savait ce que son collègue Van Dick faisait dans mon donjon cet après-midi !

 

- Moi, ça ne m'excite plus, je suis un peu saturée, mais parfois ce n'est pas triste.

 

Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça, elle doit s'en foutre complètement.

 

- On va reprendre, tu me fais sucer le gode et après tu me le mettras dans le cul ! D'accord ?

- Pas de problème ! 

 

Je m'harnache avec le sex-toy, fanfaronne un peu devant elle avant de lancer :

 

- Allez, viens sucer, viens sucer ma grosse queue, salope.

 

Elle se déchaîne complètement, engloutissant la moitié du machin dans son palais, elle le ressort en reprenant sa respiration, s'acharne sur le gland, repart en gorge profonde... Si elle pratique de la sorte avec les mecs, je me demande s'ils apprécient une telle sauvagerie !

 

- On se calme ! Lui dis-je en me reculant. Je te prends devant ou derrière ?

- Derrière !

 

Elle me dit ça, le visage comme halluciné, je commence à craindre sa réaction quand la séance sera terminée. Je la fais s'arcbouter contre un siège, lui tartine un peu le trou du cul de gel et fais pénétrer le gode qu'elle absorbe avec un cri étouffé.

 

- Ça te plait, ça, hein, grosse pouffe !

- Encule-moi, salope !

- C'est ce que je fais ! Et tu n'as pas le droit de me traiter de salope, moi j'ai le droit !

- Vas-y continue !

 Chanette21F1.jpg

Je vais, je viens, je l'enfonce, je reviens, je me déchaîne. Elle commence à geindre de plaisir. A tous les coups, elle va se mettre à jouir du cul !

 

- Whaah ! C'est bon ! C'est booon !

 

Qu'est-ce que je disais ! Je me retire de son cul et me débarrasse discrètement de la capote qui protégeait le gode.

 

- Ça va mieux ? Demandais-je.

 

Faut toujours rester polie !

 

- Faut que j'aille pisser, je reviens !

- Ah, je vais y aller aussi, alors !

- Tu veux me regarder pisser ?

- Oui ! Répond-elle sans hésiter.

 

Je m'assois, elle s'accroupit devant moi et quand mon pipi commence à sortir, elle place sa main de façon à la mouiller avec mon urine. J'ai compris, je m'efforce de stopper ma miction.

 

- Allonge-toi par terre, je vais finir de pisser dans ta bouche.

 

Elle ne se le fait pas dire deux fois, je m'accroupis au-dessus de son visage et lui offre ce qui restait, pas grand-chose à vrai dire, mais elle avale tout.

 

- T'as aimé ?

- Toi alors ! T'es trop !

 

Trop quoi ? Elle ne me l'a pas précisé. On revient dans le salon, elle n'a pas pissé, elle m'avait juste dit qu'elle avait envie afin de me suivre.

 

La voilà devant moi, prête à se coller, je crois comprendre ce qui va se passer. C'est la tendresse après l'orage. Autant que ça finisse comme ça, je n'évite ni ses caresses, ni son baiser.

 

Elle embrasse plutôt bien, à ce point que pour la première fois de la soirée, un léger commencement d'excitation me gagne. Du coup je la caresse aussi. Sa peau est douce.

 

Je ne sais plus comment nous nous sommes retrouvées toutes les deux par terre, toujours enlacées, nous tripotant, nous embrassant… elle joue avec mes seins, je joue avec les siens, mon désir monte j'ai brusquement envie qu'elle me lèche…

 

Elle a dû lire dans mes pensées. Je me retrouve avec sa chatte sur ma bouche, je ne la refuse pas. On ajuste la position qui devient un soixante-neuf en règle, la voilà qui déjà aspire mon clito, elle va trop vite, elle ne pouvait pas faire durer, non ? Du coup je lui rends la pareille. Instant magique où notre plaisir mutuel monte à l'unisson. Je n'en peux plus, je gueule, et relâche mon étreinte.

 

- Continue, continue… me supplie-t-elle

 

Je redescends du septième ciel et ma langue se remet au travail. Pas longtemps. La voilà qui part à son tour. 

 

Nouveau petit moment de tendresse, mais vraiment petit, madame n'est pas une sentimentale, elle se relève.

 

Ah, ça, elle est jolie la fonctionnaire de police, les cheveux en pétard, à moitié démaquillée, transpirant de partout, les cuisses inondées !

 

- On peut prendre une douche ici.

- Oui on peut prendre une douche ici ! C'est là-bas, y'a tout ce qu'il faut !

 

Je réalise que j'en ai besoin d'une aussi. Les circonstances auraient été différentes, je lui aurais proposé de prendre notre douche ensemble.

 

J'attends qu'elle ait terminé, je reste à poil, je ne peux même pas me mettre un peignoir vu qu'elle va probablement l'utiliser. Pas bien grave !

 

- T'as un séchoir ?

 

C'est tout, oui !

 

Enfin elle sort, et se rhabille.

 

- C'était pas mal du tout, t'es mignonne, dommage que tu fasses ce métier ! Me dit-elle.

- Je pourrais te dire la même chose ! Répondis-je du tac au tac, la laissant un peu interloquée.

 

Non, mais c'est vrai, elle ne va pas me faire la morale !

 

- Bisous, ma biche !

 

Bisous sur la bouche, mais sans fougue. Elle est joyeuse, souriante, un peu fatigué mais probablement pas autant que moi. Elle s'en va.

 

Putain 21 heures ! Il est temps de rentrer ! Mais d'abord joindre Anna pour la rassurer. Elle a essayé de me joindre, mais là, elle est en répondeur, je laisse un message et lui demande de me rappeler.

 

Petit retour en arrière

 

Anna et Liansky sortent de l'immeuble de la rue des saulniers.

 

- Vous êtes en voiture ? Demande Justin.

- Non, je vais prendre le métro à Trinité.

- On prend un pot ?

- Vite fait alors ?

 

Ce ne sont pas les cafés qui manquent place de la Trinité, il n'y a que ça. En terrasse des femmes d'un certain âge, pour ne pas dire d'un âge certain attendent qu'un gigolo leur tombe dessus.

 

- J'ai en tête ce que vous m'avez dit tout à l'heure ? Commence Liansky.

- Que je pourrais me laisser draguer ? Cela m'aurait effectivement surpris si vous l'aviez oublié.

- Alors…

- Alors, le sexe est un excellent anti dépresseur, je vous plais et vous ne me déplaisez pas, alors on va à votre hôtel ?

- Vous êtes très directe !

- Pourquoi perdre du temps, la vie est si courte !

- Hédoniste ?

- Assez, oui ! Aussi ne vous faites aucune illusion, on passe un petit moment ensemble et après on ne se revoie plus, d'accord comme ça ?

- Je n'ai pas pris de chambre d'hôtel, je pensais rentrer à Orléans ce soir… mais je peux en louer une…

- Attendez, on va peut-être bouffer d'abord, j'ai comme un creux.

- Ah, bon !

- Venez, il y a un bon restau italien un peu plus loin…

 

Justin était un peu contrarié de ce contretemps, mais cela ne l'empêchait pas de se goinfrer de spaghettis bolognaises en déshabillant des yeux sa vis-à-vis.

 

- Votre galerie, vous exposez quoi, vous m'avez dit ? Demande-t-il histoire de lancer la conversation.

 

Il lui a déjà posé la question et elle lui a répondu, mais il ne s'en souvient plus ou alors il fait comme si il ne s'en souvenait plus.

 

- Des œuvres contemporaines, je vous donnerais ma carte.

- Je n'y connais pas grand-chose.

- Il n'y a pas besoin de s'y connaitre pour apprécier ce qui est beau !

- C'est ce que je fais en ce moment !

- Pardon ?

- Et bien je ne vous connais pas, mais j'apprécie l'image que vous me renvoyez.

- Sacré dragueur, hein ? Et vous, votre métier ?

- Photographe.

- Des femmes à poil ?

- Ça m'arrive, oui.

- Des photos d'art ?

- Je n'ai pas cette prétention.

 

Il marque un silence, son regard se perd dans le vague et puis soudain, il devient grave.

 

- Vous savez je crois qu'on va se quitter en sortant du restau.

- Je le comprendrais parfaitement.

- C'est vrai ? Vous êtes gentille ! Vous vous rendez compte, cela ne fait même pas une semaine qu'elle a été enterrée. 

 

Quelques larmes lui coulent sur son visage.

 

- D'accord on fera comme ça, ce n'est pas un souci ! Vous ne finissez pas votre assiette ?

- J'ai plus très faim.

- Prenez donc un dessert, quelque chose de bien frais, ça va faire passer les pâtes.

 

Et quelques minutes plus tard en dégustant sa glace :

 

- Vous allez me trouver versatile, mais en fait c'est vrai, en ce moment je ne sais pas ce que je veux. Peut-être que ça me ferait du bien… Et puis si on ne le fait pas, je vais regretter de ne pas l'avoir fait.

- Alors faisons-le, tout le plaisir sera pour moi, du moins je l'espère. Dites-moi elle est comment votre bite ?

 

La tronche de Liansky.

 

- Elle est normale… Pourquoi ? Répondit-il après un bon moment d'hésitation.

- Rien, je vous taquine, figurez-vous qu'un jour un mec me draguait, le type ne me branchait pas du tout, et je n'arrivais pas à m'en débarrasser, alors à un moment je lui ai posé la même question "Elle est comment ta bite ?". Le type me répond du tac au tac "j'en ai une grosse !". Je lui réponds alors "J'aime pas les grosses !"  Du coup le mec il m'a foutu la paix. Bon, j'essaie de joindre ma copine et on y va ?

- Oui, laissez-moi payer !

- Non on va faire moit-moit, par contre je vous laisserais acheter des capotes…

 

Sitôt dans la chambre d'hôtel, Justin Liansky se jette contre Anna pour l'embrasser goulument à pleine bouche.

 

Peu intéressée par ce genre de chose, elle se laisse faire un moment avant de se dégager.

 

- On va se déshabiller, n'est-ce pas ! Sinon avec votre fougue, je crains que vous soyez parti pour me froisser tous mes vêtements.

 

A poil, Anna ne le trouve pas trop mal, sportif, mais pas trop, bite standard.

 

- Vous me trouvez comment ? Demande-t-elle en effectuant une pirouette.

 

- Adorable !

 

Elle lui attrape la queue d'un air détaché.

 

- Pas très en forme ?

- Ça ne saurait tarder !

- C'est bien vrai, ça ? Laissez-moi donc m'en occuper.

 

Et voilà que Justin se jette sur le lit.

 

- Mais vous faites quoi, là ? Vous n'aimez pas qu'on vous suce debout ?

- Sur le lit, ce sera plus confortable ! Se justifie-t-il

 

Et puis soudain le voilà qui se relève.

 

- Il fallait rester…

- Ce n'est pas ça… mais on pourrait peut-être prendre une douche avant ?

- La douche, on la prendra après, j'ai horreur de bites qui sentent la savonnette !

- Je vais juste faire pipi, alors !

 

Anna n'ose pas en profiter pour évoquer ses fantasmes uro, elle a peur de le choquer. Elle le laisse uriner puis se rincer le gland avec un gant de toilette.

 

- Ça y est, Monsieur est enfin disponible ?

- Complétement !

- Alors, on ne bouge plus, voyons voir cette queue ! Dit-elle en en engloutissant l'extrémité dans sa bouche gourmande.

 

Le sexe ainsi sollicité, ne tarde pas à prendre de la dimension et de la raideur. Anna se recule pour le contempler.

 

- Et bien voilà !

 

La langue titille le méat et pourlèche le gland, provoquant des petits gémissements chez Justin. Puis, elle use de ses lèvres, se contentant de sucer l'extrémité en appuyant à chaque passage sur le gland. Quelques mouvements de fellation plus profonds suivent, juste pour le fun, puis la langue travaille seule, léchant la verge comme elle le ferait d'un esquimau bien frais. Elle néglige ses testicules, ça ne l'intéresse pas, elle en bien le droit, non ?

 

- On ne m'a jamais sucé comme ça ! Avoue Liansky.

- C'est parce que tu n'es pas sorti beaucoup !

- Si, pourtant !

 

Anna conquise par le visage agréable de l'homme avait accepté ce "plan baise" sans trop réfléchir, un peu comme un défi. Mais elle qui adorait les petites perversions sortants des sentiers ordinaires, elle craignait maintenant que la prestation s'installe dans un désespérant classicisme.

 

- T'aimes qu'on te suce derrière ? Osa-t-elle cependant demander.

- Derrière quoi ?

- Derrière toi ? Les feuilles de roses, tu n'as jamais entendu parler ?

- Je…

- Oui, ben, tu me laisses essayer ?

 

Passant derrière lui, elle lui écarta les globes fessiers afin que sa langue puisse se frayer un chemin jusqu'à l'anus.

 

- Qu'est-ce que tu me fais, là ?

- Tu n'aimes pas ?

- Pas trop, non !

- Qu'est-ce que tu en sais, j'ai à peine commencé ! Rétorque-t-elle en reprenant son ouvrage.

 

Il semble vouloir se laisser faire, mais quand Anna enfonça - o pourtant bien timidement - son doigt dans le troufignon, il choisit de faire diversion.

 Chanette21F2.jpg

- Si on allait sur le lit ? Propose-t-il

 

"Bon, on ne va pas le contrarier".

 

Evidemment, alors qu'Anna est étendue sur le dos, Justin ne peut s'empêcher de lui peloter les seins et d'en lécher les bouts. La caresse est agréable et bien pratiquée. Ce n'est pourtant pas si évident, certains mecs confondant leur bouche avec un aspirateur !

 

Et le voilà qui s'encapote ! Anna avait un moment espéré qu'il lui lèche la chatte, ce n'était donc pas dans ses intentions immédiates.

 

Du coup, elle se retourne et se met en position de levrette en tortillant du popotin.

 

- Quel beau cul ! S'exclame Justin franchement admiratif.

- Je vois que Monsieur est connaisseur !

 

Le gland s'approche...

 

- Non pas là ! Plus haut !

- Dans le...

- Ben, oui encule-moi !

 

Justin essaie de pénétrer, mais comme Anna ne s'ouvre pas, il n'y parvient pas.

 

- Attends, on va faire autrement ! Propose-t-elle, allonge-toi sur le dos, je vais m'empaler sur toi.

 

Elle aurait pu le faire face à lui, mais a préféré lui tourner le dos. Elle coulisse à présent sur la bite emmanchée dans son cul contrôlant elle-même le rythme et la profondeur de la pénétration.

 

- Non ne bouge pas, laisse-moi faire, lui suggère-t-elle quand il veut s'aider de ses reins.

 

En fait, c'est sans doute cela qu'Anna voulait ce soir : un sex-toy géant ! Ses yeux sont clos, son esprit ailleurs mais elle est la seule à savoir où ! Le plaisir monte, lui envahit tout son corps, elle hurle, elle transpire, elle mouille, elle jouit !

 

Excité par ce spectacle, Justin use à nouveau de ses reins et cette fois Anna le laisse faire jusqu'à ce qu'il jouisse à son tour.

 

Retrait, bisous, douche ! 

 

- Vous restez avec moi jusqu'à demain matin ? 

- Non, il faut que je passe chez moi ! Répondit Anna en commençant à se rhabiller.

- Bon, ben moi, je vais rester ici, bien obligé, le dernier train pour Orléans était à 20 h 30 ! Vous vous rendez compte, pas moyen d'aller à Orléans après 20 h 30 ! C'est incroyable, quand même !

 

Anna répondit par un geste d'impuissance.

 

- Et en plus je n'ai pas de vêtements de rechange, je n'ai même pas de brosse à dents.

- C'est pas grave, mon biquet, allez, fait de beaux rêves… 

 

Frédo, un peu plus tard


On est allé chercher Frédo a son domicile, et cette fois, c'est menotté qu'il arrive à la P.J. Il hésite sur la conduite à tenir, d'un côté il en a marre et est prêt à se mettre à table, de l'autre il se dit que son alibi est tellement solide qu'au pire ce sera du parole contre parole faute de preuves tangibles. On l'a enfermé en cellule en attendant le retour d'Erika Keller. Il demande comme il en a le doit d'être assisté par un avocat


- Il faudrait mieux que je sache la vérité, ce sera plus facile pour vous détendre lui conseille ce dernier.

- J'ai reine a voir dans cette histoire, à l'heure du crime j'étais à Paris et j'en ai les preuves.

- Bon, je n'ai pas le temps de voir ça en détails, mais si vraiment ce n'est pas vous, niez tout ce qu'on vous mettre sous le nez, sauf si vous avez une réponse qui n'est pas celle qu'ils attendent. Et si vous êtes embarrassé, gardez le silence, on verra après.


On les fait assoir devant Salvadori et Keller.


- Alors Constant ! Lui dit l'inspecteur, où étais-tu le 24 septembre vers 22 heures ?

- Au Charly-Bar, je vous l'ai déjà dit.

- D'accord, tu n'as rien perdu ce soir-là ?


Il ne comprend pas ! 


- Rien dont je me souvienne !

- Ton briquet par exemple !


Frédo devient blême ! Et il le devient encore davantage quand Salvadori sort le briquet et le lui met sous le nez. Un briquet à quatre sous, vert avec un as de pique.


- On a trouvé ça chez Liansky, il y a tes empreintes dessus. Qu'est-ce que tu as à dire ?

- Rien, ce doit être un vieux briquet que j'ai perdu dans le temps.

- Et comment il a fait le briquet pour se retrouver chez Liansky ?

- C'est ma femme, quand elle a fait sa valise, elle a embarqué un tas de trucs sans réfléchir.

- Elle les a faits quand ses valises !

- Deux ans, un peu plus..

- Un briquet, ça te dure combien de temps ?

- Je sais pas, disons deux mois maximum, j'ai tendance à les perdre ! 

- Et le dernier tu l'as acheté quand ?

- La semaine dernière.

- Je vais te dire un truc : on s'est renseigné sur le briquet trouvé chez Liansky, ce modèle de briquet n'est commercialisé que depuis six mois !


C'était du bluff mais Frédo accusa le coup.


- Alors ? Aboya Salvadori

- Alors, rien, j'ai rien à dire, balbutie-t-il

- Je repose la question : où étais-tu le 24 septembre vers 22 heures.


Il pousse un profond soupir !


- Vous pouvez me laisser réfléchir cinq minutes ?

- Non, je veux une réponse !

- Trois minutes !

- Je peux m'entretenir avec mon avocat.

- Non, l'entretien a déjà eu lieu.


Erika Keller fit alors signe à Salvadori de lui accorder ce délai. Il attendit que les minutes s'écoulent en rongeant son frein.


- Bon, on recommence : où étais-tu le 24 septembre vers 22 heures ?

- Au Charly-bar ! Et j'ai des preuves !

- Les preuves c'est la carte bleue et le téléphone que tu as confié au barman… quant à la fille elle s'est rétractée.


Il s'effondre.


- D'accord, j'ai fait une connerie, j'ai tiré sur mon ancienne femme et sur son copain.

- Avec l'intention de les tuer ! Ajoute Salvadori.

- Je n'étais pas dans mon état normal !

- Tu diras ça au juge ! 

- Pfff

- Et parce que pourquoi ?

- Hein ?

- Le mobile ?

- Je n'ai pas supporté qu'elle me quitte pour un autre.

- On appelle ça un crime passionnel ! C'est malheureusement assez peu puni.


Une feuille sort de l'imprimante de l'ordinateur.


- Tu vas déjà nous signer ça, Demain on rentrera dans les détails. Nous, on est fatigué, on a une vie de famille.

- Pourquoi demain, je suis prêt à tout déballer, demain, j'aurais peut-être changé d'avis.

- Bon alors on se donne une heure…


Et Frédo raconte tout, comment il a prélevé régulièrement de l'argent en liquide sur son compte en Suisse pour acheter les faux témoins, Comment il m'a soudoyé, moi et le barman, le C.D., la voiture au garage tout… il affirme n'avoir aucun complice…


Après qu'il eut signé sa déposition et qu'on l'ait emmené au dépôt, Salvadori apostropha Erika Keller.


- Bravo ! Tu as gagné, Moi je me suis fourvoyé comme un débutant… Ce sont des choses qui arrivent. Tu vas au Charly-bar voir le barman, je suppose ? 

- Pff, ça ne sert plus à rien, il n'invoque plus aucun alibi, on ne va pas s'emmerder avec ça.

- Et la pute, demain ?

- Elle n'est pas méchante, tu sais !

- Peut-être, mais tu l'as convoqué demain !

- La confrontation devient inutile, mais je la recevrai… 


Vendredi 3 octobre


J'arrive à la PJ, j'indique que j'ai rendez-vous avec l'inspecteur Keller… on me fait attendre dans un couloir.


Erika ne m'a même pas fait entrer dans le bureau, elle m'a parlé cinq minutes dans le entre deux portes.


- Tout est arrangé ! Constant a avoué et nous a tout raconté. Et comme il n'évoque plus d'alibi, on va alléger le dossier. Pas de déposition, pas de confrontation. J'ai failli t'appeler pour t'éviter le déplacement, mais je voulais voir ta petite gueule une dernière fois. Allez adieu, ma jolie, merci pour le souvenir, on ne se connait plus !

- Au revoir ! Balbutiais-je.


Voilà, c'est fini ! Quand je pense que je lui ai léché la chatte pour des prunes !


Fin de l'épisode.

 

© Chanette (Christine Desde) novembre 2015

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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