Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 17:46

Pr Martinov 15 - Le chronoscope de Télius 4 par Maud-Anne Amaro

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4 - A la poursuite du cadran

 

- Ben alors Béa ? Demanda le professeur.

- Figure-toi qu'en revenant de la Poste, je me suis arrêtée au bistrot pour pisser, et je suis tombée sur une nana qui cherchait des renseignements sur toi !

- Sur moi ?

- Oui ! En fait elle voulait récupérer un colis qu'on devrait recevoir demain...

- Hein ?

- Je vais t'expliquer...

 

Béatrice raconta alors l'histoire mais totalement expurgée de son contenu érotique et de son jeu de séduction. On comprendra alors aisément que le professeur Martinov ne fut guère passionné par cette version du récit.

 

Amanda est d'humeur joyeuse après avoir garé sa voiture dans le parking de son immeuble. Elle a toujours les 200 euros que lui a confié Tristan, elle décide alors qu'elle ne lui rendra pas, du moins pas de suite. Elle ressort s'acheter un sandwich et passe l'après-midi à faire du shopping en s'offrant au passage un joli petit top dans une boutique de fringues, puis vers 19 heures, elle s'achète une bouteille de champagne et se fait livrer une pizza avec plein de champignons. Avant de manger elle décide de prendre une douche.

 

Elle aime s'éterniser sous la douche, adorant la sensation de l'eau glissant sur son corps. Elle se savonne, se rince, l'eau qui coule réveille son envie de pipi, les images de sa rencontre charnelle avec Béatrice lui remontent alors en mémoire et font monter son excitation.

 

La voici qui commence à se tripoter, mais elle s'arrête rapidement. Il y a plus urgent…

 

Elle se met à pisser d'abondance debout sous la douche, mais au lieu d'adopter la position traditionnelle pour ce faire, elle serre ses cuisses s'amusant à y voir s'écouler l'urine.

 

Puis saisie d'une pulsion incontrôlable, elle place un doigt en plein milieu du jet avant de le porter à sa bouche. Deux fois, elle recommence, pas plus, la source est tarie.

 

Elle s'adosse contre la paroi, puis se masturbe énergiquement, le plaisir monte vite tandis que son esprit fantasme sur le doux visage de Béatrice.

 

Elle jouit !

 

"Béatrice, salope ! Est-ce qu'au moins je te reverrai un jour ?"

 

Elle se rince de nouveau et sort de la douche... apaisée.

 

Le téléphone sonne, c'est Tristan, elle ne répond pas. Il laisse un message en demandant à ce qu'on le rappelle. Elle ne donne pas suite, fait réchauffer sa pizza, se passe un bon vieux C.D. de jazz et se sert une coupe de champagne. Le téléphone sonne de nouveau.

 

"Il va me lâcher cet emmerdeur ?"

 

Quatre fois ! Cela fait quatre fois que Tristan tente de la joindre. Excédée, elle lui envoie un message :

 

"Ne cherche plus à me joindre, j'ai passé un bon moment avec toi, mais je ne souhaite pas aller plus loin. Je n'ai pas pu récupérer ce que tu m'as demandé, je te rendrai tes 200 euros la semaine prochaine dans ta boite aux lettres. Je n'attends aucune réponse".

 

Dépité, Tristan a évidemment le geste dérisoire et inutile de l'appeler. En vain.

 

Tristan essaye de gagner sa vie en écrivant des bouquins, il a d'abord essayé le polar, la science-fiction et même les romans sentimentaux à l'eau de rose, tout cela avec des succès mitigés. La fréquentation de la bande à Grégorio lui a donné l'idée de se lancer dans la rédaction d'ouvrages ésotériques, qui eux se vendent relativement bien. Il ne croit pas un mot de ce qu'il écrit, mais s'amuse comme un fou sur les plateaux de télévision en s'opposant à ses contradicteurs rationalistes avec des arguments péremptoires et une mauvaise foi assumée alors qu'en fait il est d'accord avec eux.

 

Sa lubie serait d'ouvrir un cabinet ésotérique où il donnerait des consultations aux angoissés du paranormal. Il a déjà pensé au décor : des livres anciens, des boules en cristal, d'inquiétantes reproductions de tarots anciens au format "affiche", une chouette empaillée. Et puis ses instruments de travail : la plus belle des boules, des pendules (des pendules, pas des horloges), des amulettes, des tarots, des élucubrations zodiacales...

 

Le chronoscope de Télius ferait très joli dans cet environnement. Il avait lu un aperçu de son fonctionnement dans une revue britannique. En gros, ça simulait le mouvement des planètes, mais comme tout était réglable, on pouvait tricher impunément et raconter n'importe quoi à son interlocuteur pourvu qu'il ne soit pas informé de la réalité des "choses du ciel".

 

Bien sûr, on pouvait faire toutes ces singeries sur ordinateur, mais l'amateur d'ésotérisme est d'abord une personne irrationnelle, autant il se méfiera d'un ordinateur autant il aura confiance dans un vieux cadran auquel il manque des pièces !

 

Car bien sûr il ne pouvait qu'être gravement démantibulé, sinon, qu'aurait il fait dans une poubelle ?

 

Ah ! S'il parvenait à le faire réparer ! Après tout pourquoi pas ? Celui qu'il avait vu sur la revue anglaise s'était vendu l'équivalent de 78.000 euros chez Christy. Voilà qui pouvait changer la donne !

 

Mais tout, cela semblait bien mal parti parce que Grégorio ne lâcherait pas l'affaire et parce qu'Amanda refusait désormais de l'aider. Il faudrait qu'il s'investisse pour la faire revenir sur cette décision.

 

Vendredi 7 décembre

 

5 heures du matin : Kévin Duchemin pénètre dans l'immeuble d'Amanda. Il monte directement au 4ème étage puis à l'aide d'une sorte de seringue, il introduit de la colle extra forte dans les serrures. L'opération lui prend moins de trois minutes, il redescend l'escalier avec la satisfaction du bon soldat qui a parfaitement accompli sa mission. Le temps qu'Amanda se dépatouille de tout ça, appelle un serrurier, l'attende, et le temps qu'il effectue la réparation, elle ne sera pas sortie de chez elle avant midi ! Il rédige un simple message à l'attention de Grégorio : "Tourterelle coincée dans sa cage". Il ne l'enverra que plus tard, il ne va tout de même pas réveiller Grégorio non plus !

 

Karen est venue en mobylette, elle est là à califourchon sur son engin garé non loin du domicile du professeur Martinov, de l'autre côté de la rue. Quelques morceaux de sparadrap blanc ont astucieusement transformé un E en F et un 8 en 3 sur les plaques d'immatriculation.

 

A 9 heures, une jeune femme blonde se présente à l'entrée du domicile du professeur Martinov. Elle ouvre la porte avec ses propres clés.

 

"Qui c'est, celle-là ?"

 

A 9 heures et quart : un vieux monsieur très élégant sort de la maison !

 

"Martinov ?"

 

A 10 h 15, le facteur gare son vélo à côté de l'entrée, sort de sa sacoche plusieurs lettres ainsi qu'un paquet dont l'adresse est rédigée en gros caractères au feutre violet.

 

"Bingo, c'est le bon paquet !"

 

Elle fonce, mais son élan est aussitôt stoppé par un camion qui a la mauvaise idée de passer par là au même moment ! Pendant ces quelques secondes de perdues la blonde a ouvert la porte au facteur et l'a fait entrer. Karen est furieuse mais, heureusement elle a un plan B.

 

10 h 30, le facteur n'est toujours pas sorti.

 

"Mais qu'est-ce qu'il fabrique ?"

 

10 h 45. Le facteur sort enfin.

 

"Une demi-heure ! Il est resté une demi-heure ! Qu'est-ce qu'ils ont foutu pendant une demi-heure ?".

 

Deux commères discutent à quelques pas de la porte, elle attend qu'elles en aient terminé, puis traverse la rue avec sa mobylette, la gare sur le trottoir, laisse passer cinq minutes, puis sonne. Béatrice ouvre.

 

- Bonjour, Monsieur Martinov m'a dit qu'il était sorti, mais que vous pourriez me restituer le colis !

- Pardon ? Quel colis ?

- J'ai la lettre de Monsieur Macherot, je vais vous la montrer, je peux entrer une seconde ?

- Oui, bien sûr !

 

Karen lui tend la lettre :

 

"Je soussigné Macherot Désiré, autorise Mademoiselle Karen Brady à prendre possession d'un paquet recommandé adressé au professeur Martinov contenant un dispositif à cadrans en laiton"

 

Béatrice qui a en mémoire ce que lui a raconté Amanda flaire évidemment le coup fourré mais est prise au dépourvu et cherche à gagner du temps :

 

- Je ne crois pas avoir reçu ce genre d'objet !

- C'est sans doute dans le courrier de ce matin ?

- Non, non, le facteur vient de passer, j'ai ouvert le courrier.

 

Karen se rend compte alors que son interlocutrice se méfie et ment effrontément.

 

"Si le plan B, ne marche pas, allons-y pour le plan C, pas de temps à perdre !"

 

Elle sort le flingue de son sac et braque carrément Béatrice.

 

- Bon, j'ai pas le temps de discuter, tu me l'apportes ce paquet ?

- Tu crois que tu me fais peur ? Tenta Béatrice sans grande conviction.

- Parce que tu te figures que je n'oserais pas tirer, retourne toi et conduis moi jusqu'à l'endroit où t'as laissé ce paquet.

 

Béa n'ayant pas envie de se faire trouer la peau par cette dingue, la conduisit jusqu'au labo. Karen s'empara du cadran, revint vers la porte d'entrée toujours en tenant la jeune chimiste en respect, puis son butin sous le bras, elle se dirigea vers sa mobylette, déposa le cadran dans une des deux sacoches porte-bagages et démarra en trombe.

 

Sans illusion, Béatrice releva le numéro de la mobylette. Puis elle rentra et s'affala saisie de tremblements, dans le premier fauteuil venu. C'est qu'on ne se fait braquer sans que cela ne provoque des troubles. Même si on reste serein pendant l'acte, c'est après qu'on se met à dérailler, quand on se rejoue le film. Elle reste prostrée pendant plusieurs minutes. Et puis soudain elle se relève saisie d'une envie de pisser incontrôlable, sans doute un effet collatéral de l'agression, elle n'a pas le temps d'arriver aux toilettes que les vannes s'ouvrent toutes seules...

 

Elle porte ses mains à son entre-jambe dans un geste dérisoire, comme si celles-ci avaient le pouvoir de stopper le flot. Elle ne lutte pas, reste sur place laissant sa vessie se vider, sa culotte est trempée comme une soupe, sa blouse de travail est bonne pour la machine à laver. Le sol est trempé. Elle éponge tout ça, puis prend une douche rapide.

 

Elle remet sa tenue de ville, passe devant un miroir, se trouve méconnaissable. Alors saisie d'une étrange détermination, elle retourne au labo comme pour constater d'un regard dérisoire, qu'elle n'a pas rêvé, que le cadran dont il ne reste que l'emballage déchiqueté a bel et bien disparu.

 

- Je vais te faire payer ça, conasse ! Et la traque va commencer ! Tout de suite.

 

Elle appelle un taxi. Elle l'attend devant la porte et se fait conduire à la gare, puis se ravise :

 

- Emmenez-moi à Paris !

- A Paris ! Où ça à Paris ?

- Je passe un coup de fil, je vais vous dire.

 

Par où commencer ? Martinov ou Amanda ?

 

- Allô, mon petit professeur ? Tu es toujours à Paris ?

- Ben oui, il n'est que 11 heures et quart ! Y'a un problème ?

 

Béatrice se rend alors compte que le chauffeur n'a pas besoin d'entendre les détails de cette affaire.

 

- Oui je te rappelle tout de suite !

- Allô ? Allô ?

- Vous allez vous arrêter un peu plus loin, je laisse mon sac sur la banquette.

- Vous savez, vous pouvez téléphoner de votre place, je n'écoute pas les conversations des gens.

- Peut-être, mais on va faire comme ça quand même !

- Moi, je m'en fous, mais je n'arrête pas le compteur.

 

Béa, une fois descendue, explique en deux mots le braquage dont elle a été l'objet.

 

- J'ai une piste, je vais me renseigner et je te rappelle, mais j'aurais peut-être besoin de toi.

- Bon, écoute Béa, tu es sous le choc, c'est parfaitement normal. Rentre chez toi te détendre, si tu veux je te rejoins et on avisera. Et ne te tracasse pas pour ce machin, on ira porter plainte demain.

- Tu crois vraiment que la police va se bouger le cul pour le vol d'un vieux cadran ?

- Non, mais ça empêchera l'expéditeur de nous faire des histoires. De toute façon on l'indemnisera.

- Je VEUX retrouver cette nana !

- Béatrice, calme-toi.

- Je te rappelle.

 

Elle raccrocha et composa dans la foulée le numéro d'Amanda.

 

- Béatrice ! Quelle surprise, je ne pensais pas que tu me rappellerais, et surtout si rapidement.

- J'aurais préféré que ce soit en d'autres circonstances. On nous a piqué le cadran. La fille qui a fait le coup m'a exhibé une lettre (fausse évidemment) signée Macherot, ça te dit quelque chose ?

- Oui, c'est le type dont je t'ai parlé, celui qui a trouvé le machin à côté d'une poubelle.

- On peut se voir pour qu'on en cause ?

- Pas de problème !

- Je t'invite au restaurant.

- Pourquoi pas ? Tu passes me prendre à la maison ? Proposa Amanda qui avait quelques arrières pensées.

 

Elle lui donna l'adresse, quai de Valmy au bord du canal Saint-Martin.

 

- Je passe te prendre à midi !

 

Martinov essayait de la rappeler, elle ne répondit pas mais lui envoya un message lui demandant de la rejoindre à l'adresse indiquée par Amanda à midi.

 

Tristan a passé une nuit épouvantable, il ne se remet pas de la volte-face d'Amanda qui lui parait incompréhensible. Il imagine plusieurs scénarios différents mais avec un point commun : il se persuade que Grégorio a réussi à lui remettre le grappin dessus d'une façon ou d'une autre, peut-être en utilisant la menace, le chantage…. Reste à savoir les vraies motivations de Grégorio, s'il a récupéré la fille, est-ce pour elle-même ou uniquement pour le cadran ?

 

Comme elle ne répond pas au téléphone, il décide d'aller voir chez elle et prend la direction du quai de Valmy.

 

A 11 heures 30, il sonne chez elle. Amanda a mis la radio en marche et ne peut dissimuler sa présence, néanmoins après avoir découvert l'identité de son visiteur grâce à l'œilleton de la porte d'entrée, elle fait la "morte".

 

- Amanda, je sais que tu es là, ouvre-moi, je veux juste te parler cinq minutes et après je m'en irai.

 

Pas de réponse ! Il insiste, il tambourine ! La situation commence à devenir gênante, tous les voisins vont entendre...

 

Amanda commence à stresser, elle est encore en peignoir de bain, absolument pas prête. Elle finit par se résigner à ouvrir afin de le faire entrer quelques instants, mais elle n'a cependant aucunement l'intention de changer d'attitude envers lui.

 

Elle va pour actionner le bouton du verrou du haut. Impossible de le tourner.

 

"Merde, mon verrou est bloqué !"

 

Elle s'acharne, l'autre continue son vacarme.

 

- Calme-toi, je vais t'ouvrir, mais pour l'instant, j'ai un problème de verrou.

 

Elle essaie de tourner le bouton du verrou avec une pince multiprise… sans résultat. Alors elle prend un tournevis afin de le démonter. Ce n'est pas si facile, mais au bout de cinq minutes, elle y parvient néanmoins. Elle va maintenant pour tourner le verrou du bas… Horreur ! Lui non plus ne veut pas se tourner ! Ce n'est donc pas un simple accident mécanique, c'est du sabotage en règle.

 

"Qui ? La bande à Grégorio évidemment ? Et pourquoi ? Pour m'empêcher de me procurer le cadran ? Mais comment a-t-il appris qu'il pouvait encore m'intéresser ? Bon on verra ça plus tard, d'abord ce verrou…."

 

Cinq nouvelles longues minutes plus tard, le verrou inférieur était démonté à son tour. Elle actionna la poignée de la serrure centrale…. bloquée elle aussi.

 

A midi, très énervée, elle ouvrit enfin la porte et fit entrer Tristan.

 

- T'as vu le travail ? C'est du Grégorio tout craché ! Tout ça pour m'empêcher d'aller chercher un cadran dont je me fous comme de ma première culotte ! Qui a bien pu lui dire que ça m'intéressait encore ? Tu en as parlé à quelqu'un ?

- Mais non, voyons ?

- C'est qui alors ? Les petits lutins ?

- Je ne sais pas, mais je te jure que ça ne vient pas de moi !

- En attendant je suis dans la merde, j'ai deux verrous et une serrure à changer et je n'ai pas de fric.

- Je t'avais passé 200 euros.

- Mwais, bon, passons à la suite ! T'es venu pour quoi ?

- Ben, j'étais inquiet. Je m'étais dit que Grégorio te faisait peut-être des ennuis, mais je ne m'imaginais pas ça…

- Bon, ben alors, ça va, tu n'es plus inquiet ! Tu vas pouvoir me laisser !

- Je suis vraiment peiné de ton comportement !

- Les peines de cœur, ça passe.

- J'aimerais tout de même comprendre les raisons de ce changement d'attitude. Tu paraissais si amoureuse l'autre jour ! Et puis tu m'avais promis pour le cadran.

- Je ne t'ai rien promis du tout, je me suis investie dans cette affaire et ça à foiré !

- Raconte-moi !

 

Amanda dévisagea Tristan qui affichait une figure pathétique. C'est vrai qu'il était trop mignon !

 

"Il essaie de s'incruster, ne pas le suivre sur ce terrain, ne pas craquer, surtout ne pas craquer !"

 

- Tu ne me connais pas, tu ne sais pas quelle genre de fille je suis. Je ne veux plus m'attacher, je veux rester libre.

- Qu'est-ce qui nous empêche de nous voir, si je te laisse ta liberté ?

- Je veux sortir et coucher avec qui je veux et quand je veux ! Tu comprends ça ?

- A ce moment-là, ce n'était pas la peine de me faire une grande déclaration d'amour !

- J'étais sincère quand je l'ai fait, j'ai évolué depuis. C'est tout !

- Un peu rapide comme évolution, non ? T'as rencontré quelqu'un d'autre ?

 

"Ah, il veut savoir ? Et bien il va être servi !"

 

- Oui, une fille, on a fait l'amour comme des vraies salopes !

- Je ne te crois pas, tu dis ça pour essayer de me choquer, mais ça ne me choque même pas !

- Tu veux vraiment essayer de recoucher avec une gouine ?

- Tu n'es pas gouine, tu es peut-être bisexuelle ! Et alors ? Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Je le suis bien, moi !

- Tu es bien quoi ? Lui fit-elle répéter.

- Bisexuel !

- Ah, bon, tu suces des bites ?

- Ça m'est arrivé oui, même si je préfère le contraire.

- J'aimerais bien regarder ça !

- A ta disposition, je t'emmène au sauna quand tu veux !

- Bon on arrête de délirer, je veux bien qu'on reste copains, éventuellement on pourra même recoucher, mais n'espère rien d'autre.

- Et bien d'accord ! concéda Tristan par pure tactique. Pour le cadran, c'est définitivement foutu ?

- Le cadran, le cadran, tu me les lâches un peu avec ton cadran. Je vais te donner l'adresse du bonhomme, tu n'auras qu'à voir directement avec lui quand il l'aura récupéré… s'il le récupère un jour…

 

Elle griffonna le nom et l'adresse de Macherot au dos d'un vieux ticket de supermarché et lui refila. Tristan l'enfouit négligemment dans sa poche, se demandant bien comment il pourrait réussir là où Amanda avait échoué.

 

- Tiens, reprit-elle, si tu veux me rendre service, tu n'as qu'à aller chez un quincaillier m'acheter deux verrous et une poignée !

- Tout de suite ?

- Ben oui, je ne peux pas rester comme ça !

 

Tristan s'exécuta, pour lui la moitié de la reconquête était effectuée, Amanda ne le jetait plus, mieux, elle envisageait même qu'ils puissent recoucher ensemble : voilà qui valait bien l'achat de deux verrous et d'une poignée de porte avec serrure ! Restait le cadran... Et ce n'était pas gagné !

 

Amanda, pour sa part était circonspecte, elle avait fait preuve de faiblesse vis à vis de Tristan. A son retour, il faudrait qu'il dégage afin qu'elle puisse être seule quand Béatrice arriverait. Plus facile à dire qu'à faire !

 

Béatrice a donné rendez-vous au professeur Martinov au pied des marches de la station du métro aérien "Jaurès". Ils sont en désaccord complet sur la conduite à tenir :

 

- Bon ! A la limite je veux bien t'accompagner chez cette Amanda, concède-t-il, on verra bien ce qu'elle a à nous dire, mais c'est tout ! Après on rentre !

- Alors allons-y !

 

Amanda s'est habillée à la hâte d'un jeans et d'un pull de couleur jaune, et s'est maquillée sommairement.

 

- Bonjour Amanda, je te présente le professeur Martinov...

- Enchantée

 

Enchantée ? Non pas vraiment car elle qui s'imaginait déjà une nouvelle partie de jambes en l'air avec Béatrice, elle est plutôt contrariée de constater que celle-ci est accompagnée. Quant à Martinov, c'est bien simple, il la dévore des yeux.

 

Amanda habite un minuscule deux-pièces avec coin cuisine comprenant un cabinet de toilettes exigu.

 

- Je suis désolée, mais ce n'est pas le grand luxe ici. Et je viens de m'apercevoir qu'on m'a bousillé toutes mes serrures pendant la nuit. Y'a un copain qui est parti m'en acheter d'autres. Le temps de les poser, on ne pourra pas aller au restau avant 13 heures 30. Ça n'fait rien ?

- Non, ça n'fait rien ! Répond Béatrice.

- Asseyez-vous, on va prendre l'apéro, j'ai du Martini ou du Whisky et même quelques cacahuètes.

 

Martinov accepta un fond de Martini et Béatrice opta pour un whisky sans glace, qu'elle avala presque cul sec.

 

- Tu me la décris la fille qui t'a piqué le truc ?

- Plutôt grande, sportive, sur une mobylette, c'est tout ce que je sais, pour le reste elle portait des lunettes noires et probablement une perruque.

- Ce ne peut être que Karen ! Elle avait déjà essayé de piquer le truc chez Macherot, mais ça n'avait pas marché.

- Tu as ses coordonnées ?

- Non ! Mais ce cadran, elle ne va pas le garder pour elle, elle va le remettre à Grégorio, et en ce qui le concerne j'ai ses coordonnées.

- Je m'en fous du cadran, je veux juste me venger de cette salope.

- Ça passe AUSSI par Grégorio.

- Embêtant ! Et je suppose que la journée, il travaille.

- Oui, en principe ! Il habite rue du Temple, près de République, je peux te donner son numéro de téléphone portable...

 

Raclement de gorge ! C'est Tristan qui revient avec sa quincaillerie dans un sac en plastique.

 

- Ah, tu as trouvé ! Pose ça là, je vais m'en occuper. Je te présente mes amis, le professeur Martinov et Béatrice, la jeune femme à laquelle je faisais allusion tout à l'heure !

- Allusion ? Quelles allusions ? S'étonne l'intéressée.

- Je t'expliquerai.

- Hum je comprends que tu ais craqué ! Commente Tristan qui ne reste pas insensible devant le charme de la jeune chimiste.

 

Béatrice est gênée mais attend que l'importun soit parti pour réagir. Le problème c'est qu'il ne donne pas du tout l'intention de vouloir s'en aller.

 

- Si tu veux, je vais te les poser tes verrous.

- Non, je vais le faire, il y a juste des vis à remettre.

- Pas sûr, il y a des différences d'un modèle à l'autre, il va peut-être falloir percer, attends, je regarde.

 

Et le voilà qui déballe la marchandise, qui tente d'ajuster le nouveau verrou :

 

- C'est bien ce que je craignais, faut faire des trous, t'as une perceuse ?

- Non !

- Bon, ben, il va falloir faire ça "à l'ancienne" en vissant comme un malade. Tu me laisses faire !

- Ça va prendre combien de temps ?

- J'en sais rien ! Une heure sans doute.

- Bon vas-y ! Répondit Amanda qui ne s'attendait pas à ce que la pose soit si fastidieuse.

 

Et Tristan commença à s'acharner à visser dans ce bois extrêmement dur.

 

- Au fait, lança Amanda, tu n'aurais pas l'adresse de Karen ?

- La rousse ?

- Oui !

- Qu'est-ce que tu lui veux à cette pétasse ?

- Elle vient de piquer le cadran à ces messieurs dames et s'apprête à le remettre à Grégorio, à moins que ce soit déjà fait !

 

Du coup l'attention de Tristan monta d'un cran !

 

- Je n'ai pas noté l'adresse mais je sais y aller...

- C'est loin ? Demande Béatrice.

- A l'autre bout de Paris, à Montparnasse.

- Vous pourriez m'accompagner ?

- Euh, je peux vous montrer où c'est !

 

C'est ce qui s'appelle avoir le sens des nuances !

 

- Alors, on y va ?

- Dès que j'en aurai terminé avec cette porte.

 

Béatrice trépignait d'impatience, la piste de sa voleuse était là, toute proche, et elle ne pouvait pas y accéder à cause d'un verrou incapable de s'adapter aux anciennes fixations. Et ça n'avançait pas, ce Tristan avait l'air aussi bricoleur qu'un nain de jardin.

 

- Si vous faisiez des avant-trous, ce serait peut-être plus facile, non ? Lança-t-elle.

- Avec quoi ?

- Ben un marteau et quelque chose de pointu. Tu as ça, Amanda !

- Un marteau, oui, mais je n'ai rien de pointu !

- Une vieille fourchette ? Proposa Martinov.

- Ah, voilà une fourchette !

- Non, ça ne va pas, il en faudrait une entièrement métallique.

 

Martinov prit la nouvelle fourchette, et en replia trois des dents.

 

- Et voilà, vous allez pouvoir faire des avant-trous avec ça, vous allez gagner un temps considérable.

 

Du coup Béatrice a une idée.

 

- Dis-moi, mon petit professeur, il faut que tu me rendes service… Si tu pouvais t'occuper des verrous, et moi je vais filer avec ce Monsieur à l'adresse qu'il connaît. On fait l'aller-retour et on se retrouve ici.

- Mais pourquoi être si pressée ?

- Ce matin, j'ai reçu un choc. Quand je connaîtrai cette adresse, ça ira mieux.

- Bon, mais ne commets pas d'imprudence, tu relèves le nom et l'adresse et tu reviens, on filera ça à la police.

- Ne t'inquiète pas ! Bon on y va, Monsieur Tristan ?

- Euh, oui !

- On va prendre un taxi !

- On ira aussi vite en métro !

 

Resté seul avec Amanda, le professeur Martinov parvint à poser le premier verrou en moins d'un quart d'heure. Et miracle le second ainsi que la poignée s'adaptèrent parfaitement aux anciennes perforations.

 

- Et voilà !

- Ça c'est du bon travail, vous êtes vraiment un amour ! Je vous fais la bise.

 

Vous pensez bien que notre vert professeur n'allait pas refuser. Il en est même tout émoustillé.

 

- Heureusement que vous étiez là, reprend-elle, car ce pauvre Tristan, il est aussi bricoleur que moi, bonne sœur !

- Qu'est-ce que vous voulez, on ne peut pas tout avoir ?

- Pardon ?

- Il est bel homme, c'est déjà ça !

- Humm, c'est vrai qu'il est super mignon ! Euh, vous vous intéressez aux hommes, Monsieur Martinov ? Heu, c'est juste une question comme ça, je suis très tolérante !

- Non, je m'intéresse aux femmes, mais il m'est arrivé de… de comment dire...

- De vous intéresser à certains hommes ?

- Disons ça comme ça !

- Et vous avez été jusqu'au bout ?

- Jusqu'au bout ? Humm. Vous allez me gêner !

- C'est donc oui ! Vous êtes donc bisexuel ?

- Oh, très légèrement, vraiment très légèrement !

- Et si je vous disais que Tristan l'est aussi ?

- Ah oui ?

 

Du coup Martinov laissa un moment vagabonder son esprit !

 

- Mais où êtes-vous parti ? Restez avec moi !

- J'étais dans mes pensées !

- Des pensées coquines !

- Oh ! Voyons !

- Ne mentez pas, vous bandez, Monsieur Martinov

- Mais pas du tout… En voilà des idées !

 

Amanda, amusée, lui mit alors la main sur sa braguette.

 

- Mais voulez-vous retirer votre main de là !

- Vous le souhaitez vraiment ? Minauda la belle brune.

 

Non seulement, elle ne la retira pas, mais elle la fit se balader, alors que la braguette enflait sous l'effet d'une érection subite.

 

- Croyez-vous que ce soit raisonnable ? Finit par répondre le professeur sans réelle conviction.

- C'est absolument déraisonnable ! Mais qu'est-ce que ça peut faire après tout ? On peut s'amuser, non ?

 

Amanda fit glisser la fermeture éclair de la braguette, et sa main s'en alla farfouiller à l'intérieur. Martinov portait des slips à l'ancienne, et la fille n'eut aucun mal à accéder à sa bite, qu'elle sortit de sa niche.

 

- Mais que voici une charmante chose !

- Plus toute jeune !

- Mais aucune ride !

 

Elle lui masturba le zizi quelques instants afin de lui donner meilleure vigueur.

 

- Hum, elle me plait bien cette bite, je crois bien que je vais la sucer.

  Martinov15d1.jpg

Et sans attendre de réponse, elle passa à l'action, engloutissant le membre viril de Martinov dans la profondeur de ses joues, jouant de la langue et des lèvres, léchant, pourléchant, suçant, embrassant, câlinant.

 

Martinov se tenait au rebord de la table, la tête dans les nuages, appréciant l'impressionnant savoir-faire de sa fellatrice.

 

- J'aimerais vous demander quelque chose ! Parvint-il à murmurer au bout de quelques minutes.

 

Pour pouvoir répondre, il fallut bien qu'Amanda lui lâche la bite.

 

- Demandez, je vous écoute…

- Puisque nous en sommes à ce degré d'intimité, il me serait bien agréable de vous voir en tenue plus légère.

- Mais vos désirs sont des ordres, cher monsieur ! Répond-elle en retirant son pull jaune. Cela vous convient-il ?

- Humm, c'est très prometteur !

- Je ne vous le fais pas dire ! Répondit-elle en se débarrassant de son jeans. Mais je vous en prie, vous avez le droit de vous déshabiller aussi !

- Je risque de vous décevoir, je n'ai jamais rien eu d'un play-boy, et ça ne va pas en s'arrangeant.

- Je m'en tape, vous avez une bonne bouille et l'œil coquin, c'est le principal !

- L'œil coquin, moi ?

- Ben oui ! Allez à poil, c'est comment votre petit nom ?

- André !

- Je peux vous appeler Dédé ?

- Oui ! Je pose mes affaires là ?

- Si tu veux ! Et après tu auras le droit de me retirer mon soustingue. Répondit-elle en se retournant.

 

Andrej Martinov s'acquitta de cette tâche avec une facilité qui déconcerta la jolie brune.

 

- Et bien dis-moi tu as dû en connaître des femmes toi !

- Pas tant que ça en fait !

- Je ne te crois pas, mais enlève ma culotte.

 

Aussitôt dit, aussitôt fait, Amanda se remit à sucer la bite du professeur pendant quelques instants, avant de se redresser et de demander d'un air ingénu :

 

- Dis-moi, je suis curieuse : quand tu vas avec des hommes, tu es plutôt passif ou plutôt actif ?

- Mais pourquoi cette question ?

- Tu ne veux pas me répondre ?

- Plutôt passif disons !

- Tu aimes les bites, alors ?

- Non, mais disons que je peux les apprécier en certaines circonstances.

- Et tu aimes bien te faire prendre ?

- Quand c'est bien fait, ce n'est pas désagréable, et puis comme disait quelqu'un "je ne vois pas pourquoi le plaisir anal devrait n'être réservé qu'aux femmes"

- Si en plus tu es philosophe… Ne bouge pas, je vais chercher un truc.

 

Martinov ne fut même pas surpris de la voir revenir avec un joli godemiché très réaliste, qu'elle recouvrit d'un préservatif, et d'un tube de gel intime.

 

- Tourne-toi Dédé, je vais t'enculer !

- Mais en voilà des façons ! Fit-il mine de protester.

- Mmmm, mais peut-être que tu as envie de le sucer avant, hein ? Ouvre ta bouche en grand !

 

Et voilà que notre vert professeur se retrouve en train de sucer une bite en plastique.

 

- Allez suce-la bien, imagine que c'est une vraie...

 

"Pourquoi pas ?" Se dit le professeur qui ferma les yeux pour mieux fantasmer, s'imaginant au milieu d'un groupe de superbes transsexuelles dont il suçait les bites bien bandées à tour de rôle.

 

- Et ben dis donc, qu'est-ce que tu bandes ! Allez, demi-tour Dédé. Penche-toi un peu, écarte les jambes, voilà.

 

Elle lui malaxa les fesses de façon à lui dégager l'œillet, qu'elle se mit à lécher du bout de la langue. Quand elle estima l'endroit convenablement humecté, elle introduisit un doigt, puis un deuxième qu'elle fit aller et venir dans l'étroit conduit, tout en lui imprimant un mouvement semi-rotatif.

 

- C'est bon ! Ne put s'empêcher de s'exclamer le professeur.

- Et attends, tu n'as rien vu, suis-moi on va faire un truc.

 

Amanda précéda Martinov dans sa chambre.

 

- Excuse-moi, avec toutes ces péripéties, je n'ai pas eu le temps de faire le ménage !

 

Rapidement, elle remit en place couette et oreillers, tira le couvre-lit, puis sortit de son armoire une grande serviette de bain, qu'elle étala sur le lit.

 

- Voilà ! Tu t'installes là-dessus, sur le dos, et tu lèves bien les jambes.

 

Après avoir badigeonné le trou du cul professoral avec une noisette de gel, elle introduisit délicatement le gode dans l'orifice.

 

- C'est bon ?

- Oui, oui !

- Alors c'est toi qui va le tenir et faire joujou avec et pendant ce temps-là...

 

Elle ne finit pas sa phrase et plaça une capote sur la bite toujours bien bandée du professeur, avant de venir s'empaler dessus.

 

Elle s'agita ainsi sur le pal de chair pendant quelques minutes, tandis que Martinov faisait aller et venir le godemiché dans son troufignon.

 

Mais l'intention finale d'Amanda était ailleurs, pas bien loin d'ailleurs, car elle finit par se retirer, fit très légèrement basculer son corps, de façon à ce que ce soit cette fois son anus qui soit pénétré.

 

Commença alors une danse infernale, au cours de laquelle l'homme et à la femme conjuguèrent leur plaisir anal. Quand Amanda commença à brailler, Martinov se laissa aller et jouit à son tour, complétement exténué malgré le fait que l'essentiel du travail avait été accompli par sa partenaire.

 

Quant au godemiché qu'aucune main ne maintenait désormais plus, il s'échappa du cul de Martinov ce qui provoqua une franche hilarité chez Amanda.

 

Karen

 

Karen fonce vers Paris, elle est mal, elle était prête à aller très loin pour Grégorio, mais là, elle est consciente d'avoir franchi une ligne jaune. Elle, l'attachée commerciale modèle, brillante, bien notée, s'était retrouvée en train de menacer une personne avec un revolver ! Ça ne lui ressemblait pas, pas du tout même ! Et elle était effrayée de ce qu'un simple enchainement de circonstances avait pu provoquer !

 

"Et ça aurait pu être pire ! S'il avait été chargé ? Mais il l'était ou pas ?"

 

Angoissée, elle tourna sur la droite et s'engagea dans un chemin forestier. Deux cent mètres plus loin, elle s'arrêta, et après s'être assurée d'être seule dans le voisinage, elle récupéra le révolver et visa un gros tronc d'arbre !

 

"Pourvu que..."

 

Elle tire, le bruit est assourdissant. Elle s'approche de l'arbre et constate avec effroi les dégâts causés par l'impact de la balle.

 

"Chargé ! Il m'a refilé un flingue chargé ! Il est trop grave ce mec ! Si j'avais tiré sur la fille ? C'est donc si facile de tuer quelqu'un !"

 

D'un geste de rage elle se débarrassa de l'arme en la jetant dans un fourré.

 

Les évènements de la journée n'avaient sans doute pas fini de venir hanter ses cauchemars ! Mais au moins, n'avait-elle pas fait tout cela pour rien, elle aurait sa récompense, la plus belle des récompenses, mais cette récompense aurait un goût amer, un peu comme celle que le diable avait offerte au Docteur Faust.

 

Elle sortit son téléphone portable.

 

- Grégorio ? Ça y est j'ai récupéré ton cadran.

- Super, tu es où ?

- Près de Louveciennes, je rentre à Paris, là !

- Tu peux être à midi Place du Chatelet, devant la fontaine ?

- Oui ! Allo, allo !

 

"Même pas un mot de remerciement ! Quel mufle ! Bon mettons ça sur le compte de l'émotion ! En route !"

 

Elle a le temps, elle évite l'autoroute et prend le temps d'aller boire une verveine dans un bistrot.

 

"Il parait que ça calme !"

 

Un peu avant midi, elle gare sa mobylette Place du Chatelet près de la sortie du métro et va s'asseoir sur le rebord du bassin.

 

A midi et quart, il n'est pas encore arrivé. A midi vingt-cinq, il arrive comme une fleur, se pointe devant elle et oublie de dire bonjour. Amanda est tendue, de plus en plus tendue.

 

- C'est où ?

- Dans la pochette de ma mobylette.

- Quoi ? Et tu laisses ça sans surveillance ?

 

Le ton est cassant. Elle ne répond pas, estomaquée par cette réplique déplacée. Ils se dirigent vers la mobylette.

 

- Tu me rends le révolver, attention fais ça discrètement.

- Je l'ai...

- Tu l'as quoi ?

- Perdu !

- Quoi ?

- Désolée !

- Et bien, débrouille-toi pour le retrouver, je peux en avoir besoin.

 

Une nouvelle fois, à deux doigts de péter un câble, elle parvient à prendre sur elle pour ne pas répondre.

 

Elle ouvre la sacoche de sa mobylette et lui tend le cadran. Il hésite à le prendre et Karen le lui flanque carrément dans les bras.

 

- T'aurais peut-être pu l'envelopper, je ne vais pas rentrer au bureau comme ça...

 

Cette fois elle craque !

 

- Mais bordel tu fais chier ! J'ai pris des risques énormes pour récupérer ce merdier.

- Mais

- Ferme ta gueule, espèce de connard ! Pas un mot de gentillesse ou de remerciement, que des reproches à la con, fous moi le camp avec ton gadget de merde, je ne veux plus jamais te voir, tu m'entends ! Jamais. Et si tu ne veux pas rentrer au bureau avec t'as qu'à te le foutre dans le cul.

- Rends-moi l'argent que je t'ai prêté ! Parvint-il à articuler !

- Pauvre type !

 

Quelques personnes s'attroupent. Grégorio lève la main ! Karen s'écarte et lui crache au visage.

L'attroupement gagne en importance, il bat en retraite, son cadran sous le bras. Un peu plus loin il achète un journal pour l'envelopper. Tandis que Karen a déjà enfourché sa mobylette et quitté les lieux.

 

Tristan

 

Pendant tout le trajet en métro, Tristan ne cessa pas de poser des questions sur le cadran. "Est-ce qu'il n'est pas trop abimé ? Est-ce qu'il fonctionne ? Est-ce que ça peut se restaurer ?"

 

- Ecoutez, je l'ai à peine vu ! Je l'ai juste déballé et l'autre tarée s'est tout de suite pointée.

- Oui, mais vous avez pu voir son aspect général...

- Vous comprendrez aisément que je garde de cette matinée d'autres souvenirs que les détails de cette foutue machine.

- Certes ! Admit-il.

- Et je peux vous demander la raison de votre intérêt pour ce machin ?

- Disons que je me passionne pour les mécanismes anciens...

- Alors c'est bien simple, on essaie de récupérer le truc, quand on l'aura expertisé on le renverra à son propriétaire. A ce moment-là je vous communiquerai ses coordonnées, vous pourrez toujours lui faire une offre d'achat.

- Je vous en remercie. Répondit Tristan se gardant bien d'indiquer qu'il les possédait déjà !

 

En sortant de la bouche du métro, Tristan conduisit Beatrice jusqu'à une petite rue jouxtant l'Avenue du Maine. Ils pénétrèrent dans le hall non verrouillé d'un immeuble de construction moderne. L'homme examina les boites aux lettres :

 

- Voilà, c'est elle ! Karen Brady, 2ème gauche !

- On monte voir ?

- Ça ne me parait pas très prudent ! Temporise Tristan. Et puis elle travaille, elle n'est sûrement pas là en ce moment.

- Ce matin, elle ne travaillait pas !

- Mwais

- Elle vit seule ?

- Aux dernières nouvelles, oui !

- Alors on est deux, elle est seule ! Venez !

- Vous ne savez pas où vous mettez les pieds ! Vous ne connaissez pas Grégorio, il y aura des représailles.

- Vous avez des couilles, oui ou non ? S'énerva Béatrice en lui touchant la braguette.

- Mais, enfin !

- Allez, on monte !

 

Ne souhaitant pas perdre la face, il se résolut à la suivre, regrettant de s'être fait entrainer jusque-ici.

 

Karen ouvre, elle est d'abord surprise, mais se reprend de suite !

 

- Vous ? Ah, je vois ! Mais... Bon, j'ai compris, entrez, on va causer.

 

Interloqués par cet accueil pour le moins inattendu, Béatrice et Tristan pénètrent dans l'appartement coquettement décoré.

 

- Je suppose que c'est pour le cadran que je vous ai piqué ce matin ? Je vous l'aurais rendu avec grand plaisir, mais je ne l'ai plus ! J'ai fait la connerie de le refiler à Grégorio ! Vous ne connaissez pas Grégorio, mademoiselle, mais Tristan connaît, il vous expliquera.

 

Béatrice s'était préparée à faire un scandale mais elle est totalement décontenancée par les propos de leur interlocutrice.

 

- On dirait que tu regrettes de lui avoir donné ? Intervient Tristan.

- Un peu que je regrette ! Ce mec est un vrai salaud. Il s'est servi de moi pour récupérer ce machin, j'ai pris des risques énormes, je dis bien énormes, des trucs que je n'avais jamais fait, et résultat : même pas un mot de remerciement, il a même trouvé le moyen de m'engueuler parce que...

- Des risques énormes ! Et moi alors, tu ne m'en as pas fait prendre des risques énormes ? Espèce de salope ! Eclate Béatrice.

- Je suis désolée, je ne pouvais pas deviner qu'il était chargé !

- Pauvre conne !

 

Karen a l'intelligence de ne pas répondre aux insultes. Elle comprend dans quel état d'esprit de sa trouve sa victime de la matinée. A qui bon répliquer, puisque c'est elle qui a raison ? Mais sa présence peut éventuellement l'aider à se venger de l'affront que lui a fait subir Grégorio.

 

- Je sais comment récupérer ce cadran, si on y va en force, ce ne sera pas bien difficile. Propose Karen.

- Tu n'as rien compris ! Je me fous de ce cadran comme de ma première culotte, je ne suis pas venue à Paris pour le récupérer mais pour te donner une leçon, mais maintenant que je t'ai vu, j'en ai même plus envie, tu me dégoutes !

 

Touchée par la haine de Béatrice qui ne faiblit pas, Karen sent des larmes lui monter aux yeux, elle tente de se retenir de sangloter, mais en vain, bientôt ce sont les grandes eaux.

 

- C'est ça, pleure, tu pisseras moins !

 

Quant à Tristan, l'éventualité d'une récupération du cadran sans trop de risque serait susceptible de l'intéresser... Il intervient donc en ce sens

 

- Karen a agi sur un coup de folie. Je crois qu'elle regrette sincèrement son geste. Si elle nous propose de reprendre ce cadran à Grégorio pourquoi ne pas le faire ? C'était quoi ton idée, Karen ?

- Je suppose qu'il l'a emporté au bureau, il va donc forcément rentrer avec en fin d'après-midi, il suffit de l'attendre en bas de chez lui.

- On fait comme ça, Béatrice ?

- Mais je m'en tape de votre cadran ! S'écria-t-elle.

- Ecoutez, Béatrice, vous souhaitez vous venger de l'agression de ce matin. Il vous faut comprendre que Karen n'a été qu'un instrument, le vrai coupable, c'est le commanditaire, donc Grégorio. Je vous garantis que si on lui pique son joujou, il va être mal, très mal !

- Ouais, peut-être... Je sais plus...

 

La motivation n'était plus vraiment présente, mais que faire d'autre ?

 

- Vous pourriez faire la paix, maintenant toutes les deux ? Faites-vous la bise !

 

Karen est partante, Béatrice d'abord hésitante, puis elle se laisse faire, sans grande conviction.

 

- Je m'en souviendrai longtemps de tes conneries ! Commente-t-elle histoire de dire quelque chose.

- Moi aussi, tu sais.

 

Moment d'émotion, les deux femmes s'étreignent en sanglotant

 

- T'as la peau douce ! Lance Béa de façon fort incongrue.

- Oui partout !

- Comment ça partout ?

- Ben partout !

 

Elle rit ! Son premier rire de la journée !

 

- Hein, Tristan que c'est vrai que c'est doux partout ?

- Je pourrais difficilement dire le contraire. Répond-il assez sèchement.

- Tristan et moi, on a été très copains pendant un moment ! se crut-elle obligée de préciser !

- Juste un moment, on s'est brouillés assez vite !

- Ça aurait pu durer ! Si tu étais moins exclusif ! Bon, on se donne rendez-vous pour tout à l'heure ? Ou sinon on peut manger un morceau ici, j'ai de la pizza au congélateur.

- Oui, ça me ferait du bien de manger un morceau, mais j'ai un coup de fil à passer avant...

 

Elle pensa d'abord téléphoner à Amanda, puis se ravisa de crainte que Martinov veuille lui parler et pose trop de questions. Elle se contenta donc d'un bref SMS :

 

"Tout se passe très bien, on reporte le restau à ce soir, je rappellerai plus tard, bisous à tous les deux !"

 

- J'ai bien aimé quand vous vous êtes embrassées tout à l'heure ! Lance Tristan en s'asseyant devant son assiette.

- Pourquoi ? Ça te donne des idées ? Rétorque sèchement Karen.

- Peut-être bien...

- Toujours aussi obsédé ! Faut pas faire attention, un de ses fantasmes c'est de faire un trio cul avec deux femmes, comme si s'était vraiment le moment !

 

Béatrice était soudain ailleurs, le contrecoup du choc de son agression s'installait sournoisement. Tristan respecta son silence. Mais quand Karen eut distribué les parts de pizza, Béatrice n'arriva pas à avaler.

 

- Je croyais que j'avais faim, mais ça ne passe pas, j'ai l'estomac noué !

- Je m'en veux terriblement ! Dit Karen.

- Je veux bien te croire, mais ça n'arrangera pas mon état.

- Si vous preniez une douche ?

- Non, ça finira par passer !

- Et un petit massage décontractant ? Intervint Tristan.

- Arrête, tu es lourd ! Reprit Karen.

- Ouais, peut-être un massage ! Commenta Béatrice à voix basse.

- Vous avez raison, ça va vous faire énormément de bien ! S'empressa de répondre Tristan. On peut aller faire ça où, Karen ?

- Non ! Dit simplement Béatrice.

- Vous ne voulez plus ?

- Je n'ai pas envie de me faire masser par un homme !

 

Tristan en est tout dépité.

 

- Vous voulez que j'essaie ? Propose Karen.

- Oui, mais juste cinq minutes.

- On va se mettre sur le canapé, allongez-vous, retirez peut-être votre haut.

 

Béatrice retira son tee-shirt et s'installa comme indiqué. Karen commença un massage improvisé qui se voulait assez énergique sur la nuque et sur les épaules, tandis que Tristan était allé s'asseoir un peu plus loin.

 

- Ça vous fait du bien ?

- Oui, mais c'est un peu fort !

- Je vais faire plus doucement ! Comme ça ?

- Oui comme ça, c'est mieux !

- Je peux dégrafer le soutien-gorge ? Ce sera mieux pour masser le dos.

- Non !

- C'est juste pour le côté pratique !

- Alors, allez-y !

 

Le massage n'avait rien de spécialement érotique, mais le contact des douces mains de Karen commençait à provoquer chez Béatrice quelques picotements de plaisir.

 

"Après tout, se dit-elle, s'envoyer en l'air pourrait constituer un excellent anti-stress. Mais il faudrait qu'elle veuille. Et il faudrait aussi que l'autre bellâtre sur sa chaise aille faire un tour ailleurs ! Improvisons, on verra bien !"

 

- Vous avez les mains douces !

- Ce serait plutôt vous qui avez la peau douce, non ?

- Peut-être les deux !

 

"Raté ! On essaie autre chose !"

 

- Si vous pouviez me massez un peu au niveau des lombaires !

- D'accord, mais faut retirer votre pantalon.

 

Béatrice se lève et entreprend un étrange jeu. Résumons-nous : son soutien-gorge est juste dégrafé, mais il est bien en place, il suffit cependant d'un léger mouvement d'épaule pour en faire glisser les bretelles et libérer les bonnets. C'est exactement ce qu'elle fait tout en s'arrangeant pour que Karen puisse découvrir sa poitrine sans que Tristan puisse la voir !

 

- Oh, là là ! J'en perds mon soutif ! Bof, c'est pas bien grave ! Commenta-t-elle fort hypocritement.

- Ils sont très jolis ! Répondit Karen avec un petit sourire approbateur.

 

"C'est bon, le poisson commence à mordre à l'hameçon !"

 

- Tu voudrais me les masser ?

- Pourquoi pas ?

- Mais pas devant Monsieur !

- Tristan, sois gentil, laisse-nous entre femmes, tu n'as qu'à aller dans la cuisine.

- Si vous avez besoin de moi, n'hésitez surtout pas ! Marmonna-t-il en quittant sa chaise.

 Martinov15d2.jpg

Les deux femmes le regardèrent sortir, amusées. En fait Tristan n'alla pas bien loin, il referma la porte derrière lui, mais incomplètement, la laissant très légèrement entrebâillée, lui permettant ainsi d'observer ce qui se passait sur le canapé. Karen comprit son manège mais n'en souffla mot.

 

- Il va s'imaginer de ces choses ! Plaisanta Karen.

- Qu'est-ce que ça peut faire ? Répondit Béatrice avec un sourire malicieux, tout en s'asseyant sur le bord du canapé.

- Tu veux vraiment que je te masse les seins ?

- Je disais ça comme ça, je dois être folle, mais en fait, oui j'aimerais bien...

- Dans ce cas...

 

Karen se mit alors à caresser les seins de Béa avec beaucoup de délicatesse. Placée comme l'était, elle bouchait la vue à Tristan qui en était fort marri.

 

- Je peux les embrasser ?

- Bien sûr !

 

Karen ne s'en priva pas, d'abord quelques innocents bisous à droite et à gauche du mamelon avant de s'en rapprocher, d'en placer la pointe entre les lèvres, de les rapprocher, de tendre la langue, de sucer. Une fois l'un, une fois l'autre, et Béatrice se pâmait d'aise.

 

- Tu aimes les femmes ? Demanda la jeune chimiste pendant un temps calme.

- Disons que je n'ai rien contre ! Mais en ce moment j'ai tellement envie de te faire plaisir, tellement envie de me faire pardonner mes conneries... Oh mais j'ai une idée…

 

Et la voilà qui sans crier gare, s'en va farfouiller dans une sorte de placard, laissant Béatrice presque nue aux regards indiscrets de Tristan. Celui-ci flashe sur la beauté de la jeune femme, et ne tarde pas, à sortir sa bite de sa braguette et à se masturber ! Pourquoi se gêner ?

 

Karen a trouvé ce qu'elle cherchait : un joli martinet de sex-shop. Les lanières sont noires, le manche est rose et épouse la forme d'un pénis en érection.

 

- Qu'est-ce que tu penses de ça ? demanda-t-elle en lui confiant l'objet

- Bel objet ! Mais tu veux qu'on fasse quoi avec ?

- Que tu me punisses ?

 

L'idée séduisit Béatrice.

 

- Tu voudrais que je te domine ?

- Oui, venge-toi, fais-moi ce que tu veux…. Euh… mais ne m'esquinte pas quand même !

 

Béa hoche la tête en souriant, décidemment ce scénario ne lui déplait pas.

 

- A poil, salope !

 

Elle le fut rapidement exposant à sa partenaire son corps de vraie rousse à la peau laiteuse parsemée de taches de rousseurs.

 

"Quel canon, elle aussi ! Pensa alors Béatrice. Mais pourquoi tous les protagonistes liés à cette affaire ont-ils l'air de sortir tous d'une agence de casting ? Karen, Amanda, Tristan ?"

 

Mais quelque chose lui dit qu'elle aurait bientôt la clé de cette l'énigme.

 

- Allonge-toi sur le canapé ! Sur le ventre ! Je vais te faire rougir le cul !

 

Le premier coup cingla et Karen encaissa d'un petit bruit étouffé. Béatrice se retint de lui demander si c'était trop fort. Après tout, elle savait parler, et n'allait pas non plus se laisser massacrer sans broncher !

 

Béa frappait à la volée sans compter. Le cul de la rousse se marquait à une vitesse hallucinante. Bientôt il ne fut que rougeur ! Elle n'avait pourtant rien d'une sadique, mais la situation l'excitait terriblement. Entre deux coups de martinet, elle se débarrassa de son string et porta la main à sa chatte... trempée. La suite s'imposait donc d'elle-même :

 

- Relève-toi ! Et viens me lécher la chatte !

 

Karen s'extirpa du canapé :

 

- Oh, mes pauvres fesses !

- Je ne veux pas t'entendre te plaindre !

- Ce sont mes fesses que je plains !

- Ah ! Bon !

- Je voudrais tant que tu me pardonnes. Tu vas me pardonner, dis ?

- Occupe-toi de me lécher ! On discutera après.

 

Tristan qui s'était excité comme un fou avec la veuve poignet pendant la séance de martinet rageait de nouveau, il ne pouvait voir que le dos de Karen agenouillée entre les cuisses de Béatrice, avachie sur le canapé, les jambes pendantes.

 

La langue de Karen était agile et tourbillonnait dans la chatte de Béatrice à la vitesse d'une brosse à dents électrique. Simultanément ses doigts pinçaient les tétons de la jeune chimiste, laquelle ne résista pas longtemps à ce genre de traitement. Elle jouit bruyamment avant d'attirer sa compagne de jeu et de l'étreindre dans ses bras avant de l'embrasser fougueusement.

 

- Alors, ça y est ? Tu m'as pardonné ?

- Oui, je crois !

- Tu crois, t'es pas sûre ?

- On n'est jamais sûr de rien !

- Tu sauras quand ?

- Bientôt, ne t'inquiète pas !

- Bon, tu t'occupes de moi un petit peu ?

- Ha, ha ! T'es excitée, hein, ma toute belle ?

- Ben oui !

- Et si justement je ne m'occupais pas de toi ? Ce serait amusant comme punition, non ?

- T'as raison, c'est tout ce que je mérite, je ne suis qu'une salope !

- Ecoute, je vais te dire un truc, je ne te connais pas, commença Béatrice en prenant un ton sérieux, je ne sais donc pas si tu es une salope, bien que ce terme puisse vouloir dire plusieurs choses...

- Je voulais...

- Sois gentille, laisse-moi finir ! Mais si tu fais allusion à ce qui s'est passé ce matin...

- Justement...

- Alors, j'ai sur ce genre d'actes une certaine philosophie : je ne crois pas à la sainteté, pire : je pense qu'on a tous un côté un peu voyou ! Alors forcément, il peut nous arriver de déraper, et personne n'est à l'abri, mais dans ce cas-là si on en tire les leçons, et qu'on passe à autre chose, on va dire que l'erreur a été formatrice.

- Ça veut dire...

- Oui, ça veut dire que je te pardonne, qu'on tire un trait là-dessus. Promets-moi simplement que je n'aurais pas à le regretter !

- Oh ! Tu...

 

Elle fut incapable de continuer sa phrase et éclata en sanglots.

 

Et pendant que derrière sa porte, Tristan débandait, Béatrice se releva et approcha ses lèvres de celles de Karen et les deux femmes se roulèrent un patin infernal.

 

Quelques instants plus tard, Béatrice reprit en main le gode-martinet :

 

- Tu t'es déjà servi du manche ?

- Oui, oui ! C'est un ex qui me l'avait acheté, il s'amusait à me le foutre dans le cul et à me faire marcher à quatre pattes avec. Une vraie queue de cheval, quoi !

- Non !

- Si, je te jure !

- Le problème, c'est que ça a du mal à rester en place. C'est mieux quand c'est quelqu'un qui le maintient. Mais bon ce n'est pas vraiment fait pour ça. Sinon j'ai aussi un gode ceinture, il est comme neuf je ne m'en suis servi qu'une seule fois, enfin deux fois en fait, une fois je l'ai pris, et une autre fois j'ai enculé un mec avec.

 

Tristan à cette évocation rebande comme un cerf derrière sa porte.

 

- Tiens, tiens, toi aussi ! Reprend Béatrice. Moi aussi j'aime bien prendre le cul des mecs quand j'en ai l'occasion.

- Si ça te branche, on a un amateur pas très loin ! Répond Karen en désignant la porte derrière laquelle se camoufle Tristan.

- Ah, bon, il aime ça ?

- Il est complétement bisexuel, tu veux qu'on l'appelle ? Chuchota la rousse

- J'aurais préféré rester en tête à tête avec toi, mais on peut se payer un petit entracte !

- Tristan ! Je te vois, tu es derrière la porte, espèce de sale voyeur ! Viens nous voir, on va s'amuser avec ton cul !

 

Le Tristan ne se le fit pas dire deux fois et s'amena comme une fleur, pas gêné du tout !

 

- Pourquoi tu as rangé ta bite ? Tu étais bien en train de te branler, non ?

- Euh…

- Bon, mets-toi à poil, je vais chercher le matériel.

 

Karen revint avec une boite de préservatifs et le gode-ceinture, elle proposa à Béatrice de se le harnacher

 

- On va faire un truc de folie. Tristan tu t'allonges sur le canapé ! Non pas comme ça ! Sur le dos et les cuisses relevées. Ne bouge plus ! Vas-y Béatrice prends-le.

- Faudrait un peu de gel !

- J'n'en ai pas ! Attends je vais bien sucer le gode, ça devrait le lubrifier.

 

Karen se mit à sucer l'olisbos revêtu d'une capote comme s'il s'agissait d'une vraie bite.

 

- Ça devrait aller, vas-y encule-le ! Tristan tu débandes, ça ne va pas du tout, branle-toi, je te veux tout raide.

 

Le gode entra relativement facilement et tandis que Béatrice allait et venait dans le conduit rectal de Tristan, celui-ci se masturbait.

 

- Attention, j'arrive ! Prévint Karen qui enfourcha Tristan et s'empala sur sa bite. Avant d'entamer une série de "je monte et je redescends".

 

Que voilà un trio des plus insolites. Mais trop c'était trop pour ce pauvre Tristan, incapable de tenir la distance et qui se mit à jouir prématurément.

 

- Ben alors ?

- Ça arrive ! Répondit-il comme pour s'excuser.

 

Les deux femmes se retirèrent et Tristan penaud, récupéra son paquet de vêtements avant de quitter la pièce.

 

- T'inquiète pas, je vais te finir ! Proposa Béatrice.

- Tu me prends le cul avec le gode ? Suggéra Karen

- Je change la capote et j'arrive.

 

A l'instar de Tristan, Karen se positionna sur le dos, les cuisses en l'air.

 

- Tu ne préfères pas te mettre en levrette ?

- Non, je veux te voir !

 

Que voulez-vous répondre à ça ? C'est donc les yeux dans les yeux que Béatrice sodomisa la jolie rousse en de vigoureux coups de reins. Les signes annonciateurs de sa jouissance trop longtemps retardée, ne tardèrent pas à se manifester : le sang qui afflue à la peau, la respiration qui s'accélère, la voix qui halète, et puis l'explosion…

 

- Bon j'ai un petit creux, je prendrais bien un petit dessert, maintenant. Tristan où es-tu ? On a besoin de toi ! Descends à la boulangerie nous acheter des petits gâteaux !

- A la crème ?

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 17:35

Pr Martinov 15 - Le chronoscope de Télius 3 par Maud Anne Amaro

bisou1719

3 - Partie de campagne

 

Jenny alias Karen n'était pourtant pas bien loin, elle avait traversé le boulevard et était entrée dans un café pour s'y attabler. Son pigeon n'irait pas la chercher si près... Elle était presque sûre d'avoir pris le bon paquet mais voulait être complètement rassurée. Elle déchira le carton et se mit à pester de rage et de dépit en en découvrant le contenu.

 

- Raté ! Raté ! Je fais quoi maintenant ?

 

Perdue dans ses réflexions, elle se brûla la langue avec le café bouillant, qu'elle reposa rageusement sur sa soucoupe.

 

Mais si ! Il y avait une solution ! Elle jeta une pièce de deux euros sur la table et quitta l'établissement sans avoir terminé de boire son café. Il y avait juste à côté un magasin de chaussures. Elle y acheta une paire de baskets qu'elle enfila, rangeant ses escarpins dans la boite. Quand Désiré sortirait pour aller à la poste, elle lui subtiliserait le paquet à l'arraché puis piquerait un sprint.

 

Il n'y avait plus qu'à attendre… elle chaussa ses lunettes noires et s'assit, remerciant la Ville de Paris d'avoir installé autant de bancs sur le boulevard Voltaire.

 

Midi, 13 heures, 14 heures... Karen commençait à trouver le temps long et en plus elle n'avait rien mangé. Elle téléphona à son employeur, prétexta une gastro-entérite qui l'empêchait de venir. On la croirait, elle ne manquait jamais.

 

"Il va y aller quand, à la poste, ce connard ?"

 

14 heures 30... 14 heures 45... Elle commençait à se demander sérieusement si Désiré n'avait pas décidé de reporter sa sortie au lendemain par sécurité...

 

Vers 15 heures, stupéfaite, elle aperçut Amanda devant l'entrée de l'immeuble, attendant manifestement qu'une personne ouvre la porte.

 

"C'est quoi ce cirque ? Ça n'a aucun sens ! Ou alors Grégorio m'a caché un truc !"

 

Lui téléphoner ou attendre ? Elle préféra attendre.

 

Cela faisait près de quatre heures que Désiré tournait et retournait la situation dans sa tête. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait.

 

Il était allé sonner chez la voisine d'en face, lui avait demandé si elle avait elle aussi, reçu la visite d'une personne se réclamant d'une société spécialisée dans l'extermination des termites.

 

- Oui, avant-hier, je crois, une personne très aimable et très élégante, mais je ne comprends pas, le syndic aurait pu nous prévenir... D'ailleurs je devais l'appeler, ça m'était sorti de l'idée. Je vais le faire maintenant, je vous dirai...

 

Désiré n'était donc pas ciblé spécialement ? Voilà qui compliquait encore les choses. Il eut la curiosité de rechercher le reçu que lui avait laissé Amanda afin de téléphoner à cette société, mais ne le retrouva pas.

 

Cette "Jenny" avait eu largement le temps de constater son erreur de paquet. Elle n'oserait sans doute pas revenir mais pouvait envoyer un complice. Et puis il y avait ce mystère "Amanda". Si les deux femmes étaient complices, pourquoi envoyer "Jenny" aujourd'hui, alors qu'il aurait probablement abandonné le cadran à la première, la veille ? Et pourquoi n'était-elle pas revenue hier ?

 

C'était à n'y rien comprendre, mais il se fit la réflexion que si ces filles étaient prêtes à coucher avec lui pour acquérir ce cadran, elles étaient sans doute prêtes à pire ! Désiré n'avait aucune envie de se mettre en danger pour un vieux cadran, et si elles revenaient lui casser les pieds, il finirait (mais à contre cœur) par leur donner l'objet. Après tout, il n'était pas en retraite pour se retrouver dans d'incompréhensibles embrouilles.

 

Un peu énervé, un peu fatigué, il regarda la pendule du salon qui indiquait 15 heures. Le chien s'agitait, il allait être temps de le sortir.

 

Il allait se préparer quand on sonna à la porte. Le chien grogna.

 

- Couché le chien !

 

Il ouvrit découvrant avec stupéfaction, la femme de chez Termites-killers !

 

"Elle vient pour le cadran ! Je n'y comprends rien, mais si elle insiste trop je lui refile et basta..."

 

- Bonjour ! Dit-elle avec un merveilleux sourire, je peux entrer ?

 

"Temporiser mais comment ?"

 

- Euh, c'est à dire, j'allais sortir le chien !

- Hum, il peut peut-être attendre un peu, non ?

- Ben justement, je ne crois pas.

- Je repasse dans un quart d'heure si vous voulez !

- Non dans un quart d'heure, je ne serais pas revenu, il faut que je passe à la poste.

 

Amanda est décontenancée, elle qui pensait que ce serait facile.

 

Et voilà la voisine d'en face qui ouvre sa porte, très remontée (la voisine pas la porte) :

 

- Ne la faites pas entrer, Monsieur Macherot, cette personne est une menteuse : le syndic n'a jamais mandaté personne pour s'occuper des termites. Foutez le camp ou j'appelle la police.

 

Amanda ne se laisse pas démonter.

 

- Je ne vous ais jamais dit que je venais de la part du syndic...

- Ben alors qu'est-ce que faites-là ?

- Si vous me laissiez parler... Je vends des produits aux gens qui ont des nids de termites, j'ai été chez vous, il n'y avait pas de termites et je ne vous ai rien vendu. Alors il est où le problème ?

- Le problème c'est que vous n'avez rien à faire ici !

- Vous vous répétez. Je suis en affaire avec Monsieur Macherot et cela ne vous regarde pas. Je peux entrer cinq minutes, Monsieur Macherot ?

 

Désiré eut soudain la crainte que sa visiteuse fasse consciemment ou pas une allusion à ce qui s'était passé entre eux et la fit entrer promptement.

 

- Je vous expliquerai, Madame Crochet.

 

- Ne me dites pas que vous n'êtes plus intéressé par ma proposition, je ne vous croirais pas ! Dit-elle en s'efforçant de parler à voix basse.

- Vous seriez venue hier, cela aurait été parfait, mais je vous ai attendue toute la journée pour rien. Aujourd'hui j'ai changé mes projets et mon cadran, je le garde. Sinon votre proposition de prestation spéciale peut toujours m'intéresser, mais ce ne sera pas aujourd'hui et ce ne sera pas contre le cadran. Voulez-vous mon numéro de téléphone ?

 

"On verra bien s'il n'y a que ce fichu cadran qui l'intéresse", pensa-t-il

 

Amanda se dit alors que tout n'était peut-être pas foutu, elle avait des atouts : son charme et ses facultés d'improvisation !

 

- Bien sûr que je veux votre numéro de téléphone !

- Ah, au fait se souvint Désiré, vous m'aviez dit que vous regarderiez si ce cadran vous disait quelque chose.

 

Amanda improvisa une explication.

 

- Je pense que c'est une pièce qui devait faire partie d'un mécanisme plus complexe, peut-être un automate ?

- Ah ?

- Dans ce cas, ça ne vaut pas grand-chose, sauf pour ceux qui s'intéressent à tous les mécanismes d'horlogerie qu'il doit y avoir à l'intérieur, moi ça me passionne ces trucs-là.

- Ah ! Je verrais bien, j'ai trouvé un type qui est d'accord pour me l'expertiser, je lui ai posté ce matin.

 

"Merde c'est foutu, je n'ai plus qu'à repartir !" se dit Amanda

 

Et machinalement, son regard s'égara sur un colis postal prêt à l'envoi.

 

"Il a été à la poste ce matin et il y retourne cet après-midi ? Bizarre quand même !"

 

Amanda s'approcha du paquet poste et l'air de rien mémorisa l'adresse du destinataire.

 

- Vous le faites expertiser chez Gobert à Lyon, je suppose ?

- Gobert ? Non je ne connais pas, je l'ai envoyé à Louveciennes chez un type avec un nom russe.

 

Piégé sans même s'en rendre compte, Macherot ! Le paquet prêt à partir est donc bien celui contenant le cadran

 

Elle réfléchit à toute vitesse et élabora deux plans qui pourraient lui permettre de récupérer ce cadran à l'extérieur, mais auparavant elle ferait une dernière tentative ici.

 

- Bon, je vais vous laisser, mais vous vous imaginez bien que j'avais bu beaucoup d'eau avant de venir au cas où vous auriez été intéressé par une petite fantaisie. Maintenant il faut que j'élimine tout cela, me permettez-vous d'utiliser vos toilettes ?

- Bien sûr ! Vous connaissez le chemin.

 

Amanda déçue de ne remarquer aucune lueur d'intérêt chez Désiré à l'évocation de ce gros pipi à évacuer, se rendit aux toilettes et laissa la porte grande ouverte. Elle espéra un moment que Désiré vienne la rejoindre, mais en vain, elle ouvrit donc les vannes et pissa d'abondance en soupirant.

 

- Je ne vous dis pas ce que vous avez raté ! J'en ai pissé au moins un litre.

- Tant pis ! Répondit Désiré qui n'avait pas envie de s'appesantir mais que le démon de la curiosité tourmentait. Ah, au fait, il y a des coïncidences étranges parfois. Figurez-vous que ce matin une jeune femme est venue sonner à ma porte, elle avait l'air très intéressée par ce cadran.

- Ah ! Bizarre en effet !

 

Amanda comprit de suite que Grégorio avait envoyé une autre nana. Mais apparemment elle avait échoué.

 

- Vous pourriez me la décrire ?

- Pourquoi ? Vous seriez susceptible de la connaître ?

- Disons que j'ai un pressentiment !

 

Il lui fit une rapide description. Karen bien sûr ! Elle détestait cette nana qui le lui rendait bien, jolie, cultivée mais intrigante et sans doute dangereuse.

 

Vite un gros mensonge... Amanda n'était pas obligée d'inventer une explication, elle le fit cependant.

 

- C'est Karen, c'est ma colocataire ! Quelle salope celle-là !

- Elle ne m'a pas donné ce nom-là !

- Logique, mais c'est pourtant bien sa description.

- Si vous m'expliquiez un peu, parce que là, je suis un peu largué.

- C'est très simple. Hier, non, avant-hier on discutait en dînant. Faut bien parler de quelque chose ! Je lui ai donc expliqué qu'au cours de ma tournée j'avais repéré chez quelqu'un un joli cadran et qu'il m'aurait bien plu. Je ne lui ai pas raconté les détails, évidemment ! Je lui ai juste montré la photo et expliqué que je devais y retourner… Alors elle m'a dit qu'elle se faisait fort de subtiliser ce cadran. Elle prenait ça comme un jeu, comme une espèce de défi...

- Et vous l'avez laissée faire...

- Mais non, justement, je lui ai interdit de faire ça ! Et puis on a parlé d'autres choses. Mais voilà, Mademoiselle n'en fait toujours qu'à sa tête. Elle va m'entendre ce soir, je vais lui passer un de ces savons ! Enfin, heureusement qu'elle ne vous l'a pas volé !

- Elle a failli, je n'étais pas encore allé à la poste, et elle s'est tout simplement trompée de paquet. Dans celui qu'elle a embarqué, il y avait un réveille-matin à l'effigie de Mickey ! C'était pour l'un de mes correspondants à Toulouse...

 

Amanda rigola intérieurement. La gueule qu'allait faire Grégorio !

 

- Je vais vous dédommager, il coûtait combien ce réveille-matin ?

- Laissez tomber ! Dites-moi plutôt comment votre colocataire a eu mon adresse ?

- Ah ! C'est une bonne question ! Répondit Amanda, un instant déstabilisée. Alors là mystère ! Mais non je suis bête, Karen m'a demandé de l'accompagner hier pour une affaire de famille assez pénible, c'est d'ailleurs pour cette raison que je ne suis revenue qu'aujourd'hui. J'ai téléphoné à ma boite pour les prévenir et j'ai sorti mon agenda pour déplacer les rendez-vous, j'avais noté : "retourner chez D. Macherot" avec l'adresse. Et comme j'ai laissé traîner l'agenda...

- D'accord ! Admit Désiré qui ne pouvait quand même pas se permettre de lui demander de lui montrer l'agenda pour vérifier.

 

Car tout cela lui paraissait aussi étrange que farfelu, mais néanmoins plausible.

 

Amanda prit congé. En mettant la main dans sa poche, elle sentit la présence d'un papier (celui où elle avait noté le numéro de Désiré), elle le froissa, se disant qu'il ne lui servirait à rien, puis se ravisa. Si un jour elle avait besoin d'argent, ça pourrait toujours lui servir. Bon, le colis maintenant ! Ah, s'il n'y avait pas le chien, comment qu'elle lui aurait déjà piqué ce maudit cadran !

 

Il est 16 h 25. Karen voit Amanda sortir de l'immeuble. Elle n'a pas le cadran. Bizarre, bizarre ! Elle la voit aussitôt se dissimuler derrière un kiosque à journaux. Elle a donc, elle aussi probablement l'intention de piquer le paquet de Désiré quand celui-ci se rendra à la poste. Ça va être chaud ! Il faudra donc qu'elle agisse avant elle.

 

Désiré Macherot ne tarda pas à sortir en tenant le chien en laisse de sa main droite et son paquet sous le bras gauche.

 

- Merde ! Il est avec le chien ! Se désespéra Karen.

 

L'attaque directe devenait impossible, elle changea son plan : Elle laisserait Amanda agir. Il serait inutile de la courser, elle savait où elle habitait, elle irait le récupérer chez elle. Mais encore fallait-il s'assurer qu'elle réussirait.

 

Désiré prolongea sa promenade durant une heure, au grand désespoir d'Amanda qui commençait à bouillir d'impatience.

 

Quant à Karen, elle les suivait en troisième position et se demandait quand et comment sa rivale se déciderait à agir.

 

Enfin Macherot, après avoir muselé son chien, entra à la poste, située à l'angle des boulevards Voltaire et Richard Lenoir. Amanda se contenta de repérer le guichet puis ressortit, attendant que Désiré quitte les lieux.

 

Restée à l'extérieur, Karen crut d'abord qu'Amanda avait un plan pour lui subtiliser le paquet à l'intérieur de la Poste. Aussi ne comprit-elle pas quand elle la vit ressortir presqu'aussitôt après être entrée, puis attendre en se dissimulant derrière un journal grand ouvert. Karen se dit qu'elle avait une chance inouïe de ne pas se faire démasquer et alla se dissimuler légèrement plus loin.

 

Ce fut long, forcément long ! Une poste sans file d'attente, vous avez déjà connu ça, vous ?

 

Quand Désiré fut sorti, délesté de son colis, Amanda pénétra de nouveau dans les locaux de la poste et intégra la file d'attente. Karen entra à son tour et se plaça sur le côté.

 

- J'ai compris, se dit-elle Karen, Amanda va essayer de récupérer le colis au guichet. Surtout ne pas la lâcher d'une semelle.

 

Elle intégra la queue à son tour, après que trois personnes se soient alignées derrière Amanda.

 

Et c'est passablement énervée qu'après tout ce temps, cette dernière parvint devant une guichetière revêche.

 

- Mon père vient de déposer un colis, je voudrais le récupérer, j'ai oublié de mettre quelque chose dedans !

- Quel colis ?

- Un colis à destination du professeur Martinov à Louveciennes.

- Un colis recommandé ?

- Je crois…

- Vous croyez ou vous n'êtes pas sûre ?

- C'est-à-dire, c'est mon père qui est venu…

- Ce n'est donc pas vous qui avez déposé ce colis ?

- Je vous l'ai dit au début !

- Ce n'est pas possible, je regrette.

- Mais enfin, je ne vous demande pas la lune, je veux juste récupérer ce colis pour le refaire, on a oublié de mettre quelque chose à l'intérieur.

- N'insistez pas ! Ce n'est pas possible.

- Ça ne vous arrive jamais de vous mettre à la place des gens, de manifester un peu d'empathie, mais vous ne devez pas connaître ce mot-clé. Appelez-moi un responsable !

- Le responsable, il vous dira la même chose que moi !

- Appelez-moi un responsable ou je fais un scandale !

- Ecoutez, mademoiselle, vous nous faites perdre notre temps à nous et aux personnes qui sont derrière vous.

 

Amanda, théâtrale se tourna vers la file d'attente prenant les gens à témoins !

 

- Je rêve, je viens de déposer un colis, j'ai juste oublié de mettre quelque chose dedans et on ne veut pas me le rendre !

- Moins ils en font, mieux ils se portent ! Commenta un client.

- Des fonctionnaires, c'est des fonctionnaires ! Ajouta un autre apprenti philosophe.

 

La guichetière furieuse s'en alla chuchoter quelques mots à son chef installé quelques mètres derrière, il revint avec elle au guichet.

 

Amanda entreprit de lui faire des yeux de biche, mais cette stratégie ne fonctionne pas à tous les coups.

 

- Mademoiselle, il est inutile de faire un scandale, si vous avez oublié de mettre quelque chose dans votre colis, il vous suffit de faire un colis supplémentaire !

 

"Astucieux !"

 

- Mais j'ai aussi quelque chose à retirer, on a fait une confusion.

 

La guichetière chuchota quelque chose à son chef.

 

- On me dit que ce n'est pas vous qui avez déposé ce colis !

- C'est mon père ! Répondit la jolie brune, se faisant de nouveau charmeuse.

- Heu... Je vais voir ce que je peux faire, avez-vous une carte d'identité ?

 

"Pas si con, le chef ! Cette fois c'est vraiment foutu !"

 

- Et puis quoi encore ! Laissez tomber ! Je me plaindrai à qui de droit !

 

Karen s'amusa du visage dépité d'Amanda, qui quitta la poste en grommelant. Karen, elle, resta dans la queue et demanda à quel moment un colis déposé il y a une demi-heure parviendrait à son destinataire.

 

Amanda fulminait : deux échecs de suite, l'après-midi perdue. Grrr !

 

Restait le plan B ! Ah, elle avait oublié quelque chose. Elle demanda le numéro de la poste aux renseignements puis téléphona.

 

- J'ai déposé un colis recommandé à 16 heures pour Louveciennes, pouvez-vous me dire quand il sera remis à son destinataire ?

- Vendredi en principe !

 

Demain, elle irait reconnaître les lieux.

 

Sortie de la Poste, Karen pensa d'abord à téléphoner à Grégorio, puis elle se ravisa. Elle voulait auparavant vérifier quelque chose : Elle entra de nouveau dans l'établissement et rechercha les "pages jaunes" des Yvelines. Elle avait visualisé le nom de la ville, quant au nom, elle se souvenait qu'il était à consonance russe, quelque chose comme Molotov, Maximov... Elle ne trouva rien parmi les antiquaires et les brocanteurs ni chez les horlogers. Rien non plus dans la rubrique dépannage. Elle entreprit alors de consulter l'ensemble des rubriques de la ville. Elle commençait à désespérer quand elle tomba sur la rubrique divers : Professeur Martinov, solutions et conception pour inventeurs. "Eurêka !" comme disait Archimède. Maintenant elle pouvait téléphoner à Grégorio.

 

- Alors ? Ça a marché ?

- Pas vraiment, il a envoyé le truc à un mec par la poste.

- Merde ! La tuile ! Il faudrait te débrouiller pour savoir où il l'a envoyé !

- Je le sais !

- T'es merveilleuse, je savais que je pouvais compter sur toi !

- C'est pas trop loin, c'est à Louveciennes, en banlieue Ouest. Le paquet arrivera après-demain matin, je le récupérerai à ce moment-là.

- Super !

- Il y a juste un petit problème : Amanda est toujours sur le coup !

- Hein ! Mais ça n'a aucun sens !

- Elle a même essayé de récupérer le colis à la poste !

- Qu'est-ce qu'elle est en train de nous faire, cette conasse ?

- J'ignore si elle a l'adresse, mais si elle l'avait, il faudrait absolument que j'arrive avant elle.

- Bon, je m'occupe de ce détail.

 

Grégorio convoqua aussitôt Kévin Duchemin en lui demandant de le rejoindre illico à la terrasse des Deux Magots.

 

- J'ai une mission pour toi ! Amanda a quitté notre groupe, c'est son droit. Par contre elle n'a pas le droit de continuer à nous emmerder.

- Ah ?

- Voici son adresse, tu te débrouilles pour que Vendredi matin, elle ne puisse pas sortir de chez elle, ou du moins qu'elle y reste bloquée pendant plusieurs heures.

- Ah ?

- Tu n'agiras pas toi-même, il ne faut pas qu'elle puisse soupçonner d'où ça vient. Donc tu sous-traites l'affaire, un contrat comme ça, ce ne doit pas être bien cher, 200 euros devraient suffire. Attention, je ne veux aucun acte qui puisse déboucher sur un dépôt de plainte.

- Ah ? Dit-il en empochant les quatre billets de 50 euros que Grégorio venait de poser sur la table.

- Et arrête de dire "Ah". Il y a quelque chose que tu n'as pas compris ?

- J'ai compris mais je me demande comment je vais faire !

- Tu te débrouilles, il te reste plus de 24 heures pour y réfléchir.

- Ah ?

- Et paye-moi mon chocolat, j'ai pas de liquide.

 

Ce que Duchemin s'empressa de faire. L'idée de contrarier son gourou ne pouvant lui venir à l'idée.

 

Jeudi 6 décembre

 

Amanda vient de garer sa voiture. Elle s'est habillée d'un très élégant tailleur vert pomme dont elle a laissé la veste ouverte. Elle eut tôt fait de repérer la maison bourgeoise où réside le professeur Martinov. Il est très probablement propriétaire des lieux, donc impossible de lui faire le coup des termites. Il faudra donc trouver autre chose.

 

Son plan est simple : essayer de corrompre le professeur pour récupérer le cadran. En cas d'échec, le plan B sera la récupération par la force. Et comment corrompre un homme ? L'argent, le pouvoir, le sexe ! Eliminons les deux premiers, reste le sexe, toujours le sexe ! Encore faut-il que la personne flashe sur elle et encore faut-il qu'il n'y ait pas d'obstacle, genre petite famille, associés, employés ou domestiques. Il faut donc qu'elle se renseigne un tout petit peu sur le personnage. Elle porte en bandoulière un magnétophone, avec son tailleur cela lui fait un vrai look de journaliste. Elle aperçoit un bistrot. C'est tout à fait ce qu'il lui faut, elle s'y dirige d'une allure décidée.

 

Béatrice, la jeune et délurée assistante du professeur Martinov revient du bureau de poste locale, où elle a été déposé un colis. Elle a une envie de pisser qu'elle tente de contenir depuis tout à l'heure, c'était sans compter sur un emmerdeur juste avant elle dans la file d'attente de la poste, qui n'arrivait pas à déloger du guichet. Elle ne tient plus et si elle ne trouve pas rapidement un endroit pour se soulager, ce sera le pipi-culotte assuré ! Heureusement le café est sur son chemin.

 

Prestement, elle commande un café noisette au comptoir et se faufile aux toilettes.

 

Elle entre, elle a un mal fou à se retenir, elle veut verrouiller la porte, il y a trois verrous, elle ne sait lequel fonctionne. Elle perd du temps, une goutte s'échappe de son méat, elle défait son pantalon à toute vitesse, baisse la culotte !

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"Ouf"

 

Moment magique ! L'angoisse est tombée et elle pisse d'abondance. Enfin, le flot s'arrête. Sentiment d'un immense soulagement. Quelques gouttes encore ? Oui quelques gouttes ! Négligemment elle se touche le sexe que l'urine a humidifié, elle porte son doigt à la bouche, lèche une goutte de pisse. Moment solitaire délicieusement pervers. Elle joue un instant avec son clitoris.

 

Puis elle se dit qu'elle a sans doute mieux à faire que de se masturber dans les chiottes d'un bistrot. Il lui suffira d'exciter un peu le professeur Martinov dès qu'elle sera rentrée. Il est vraiment rare qu'il ne se laisse pas faire.

 

Elle revient soulagée, mais le café est encore trop chaud. Pas grave, elle n'est pas à cinq minutes, et se met à le touiller machinalement tout en pensant à autre chose.

 

Amanda fait une entrée volontairement remarquée dans le bistrot en se raclant bruyamment la gorge, se dirige vers le comptoir et demande d'une voix forte et assurée un scotch avec de la glace. Les consommateurs ont tous le regard tourné vers elle. Béatrice est amusée par l'arrivée de ce personnage excentrique, mais en même temps fascinée par son étrange beauté.

 

- Bonjour m'sieurs-dames ! Commence Amanda en se tournant vers la salle. Je suis journaliste à Paris-Stop, je fais une enquête sur les personnages pittoresques du coin.

 

Réaction ahurie de l'assistance.

 

- On m'a parlé d'un certain professeur Martinov, ça dit quelque chose à quelqu'un ?

 

Béatrice, par prudence instinctive choisit de ne pas réagir. Elle est fort surprise. Certes, le professeur Martinov possède quelques côtés plutôt excentriques, mais n'est pas si connu que ça, n'est pas extraverti et il n'a rien qui puisse intéresser une journaliste en mal de papier.

 

- Jamais entendu parler ! Dit quelqu'un.

- Mais si, c'est le vieux barbu toujours en nœud-papillon ! Répond un autre.

- Ah ! Le copain à Marianne !

- Marianne ?

- Ben, oui, la veuve du grainetier !

- Parce que Marianne a un copain ?

- Ah, oui je vois qui c'est ! Pas très causant ce type ! Ajouta un troisième.

- Vous ne pourriez pas m'indiquer une personne qui pourrait m'en dire plus ? Demanda Amanda.

- Ben, si, y a Marianne ! Répondit l'un des piliers de comptoir, provoquant le rire gras de ses comparses.

 

Excédée, Béatrice se décida à intervenir, elle interpella la "journaliste".

 

- Venez vous asseoir avec moi. Le professeur Martinov, je le connais plutôt bien.

 

Béatrice ignorant les chuchotements qui naissaient dans son dos, choisit la table la plus discrète possible.

 

- Je suis sa kiné, mentit-elle, que désirez-vous savoir ?

- C'est quoi comme genre d'homme ?

- Vous allez écrire un article sur quelqu'un sans lui demander la permission ?

- Pas du tout ! On modifiera son nom et celui de la ville.

- Le personnage sera donc fictif ! Pourquoi alors mener une enquête, vous n'avez qu'à tout inventer.

- Inventer ! Vous pensez bien qu'on ne s'en prive pas, mais l'imagination a ses limites. Rien ne vaut le vécu, je recueille comme ça des anecdotes qui ne me seraient jamais venues à l'idée.

 

Béatrice n'en pouvait plus de dévisager son étrange interlocutrice. Un désir trouble montait en elle. Elle tenta de le réprimer. Quand on est porté sur les personnes de son sexe, la drague est toujours problématique, sauf à fréquenter les lieux spécialisés. Si seulement l'autre pouvait lui envoyer un signe... Mais elle ne rêvait pas, quelles étaient ses chances ? Peut-être une sur dix ? Elle détourna son regard de l'inconnue, mais y revint aussitôt. Que manigançait cette femme ? Cette histoire d'enquête journalistique lui paraissait complètement farfelue.

 

- C'est quel genre d'homme, alors ce Martinov ? Répéta-elle.

- Sympathique, cultivé, intéressant, plein d'humour.

- Excentrique ?

- Non, il a un petit côté original, mais il n'a rien d'extraverti.

- Marié ?

- Non, célibataire ?

- Il l'a toujours été ?

 

"Qu'est-ce que ça peut lui foutre ?"

 

- Je n'en sais rien, nous n'avons jamais abordé le sujet ! Mentit Béa.

- Les gens au comptoir parlaient d'une certaine Marianne...

- Ecoutez, j'ignore tout de sa vie privée.

- Vous me disiez le connaître...

- Il nous arrive de parler très longuement ensemble, nous parlons cinéma, littérature, musique, peinture et d'un tas d'autres choses aussi.

- Je vois, vous le voyez tous les jours ?

- Sauf le week-end !

 

"OK, se dit Amanda. Il me faudra donc agir après le départ de cette kiné, ou le week-end, s'il n'est pas avec cette mystérieuse maîtresse... Mais qu'est-ce qu'elle a à me regarder comme ça, cette pétasse ? Une gouine ? J'en ai croisé des plus moches. Je n'aurais rien d'autre à faire, je me serais bien laissée tenter, mais je ne suis pas là pour ça."

 

- Il lui faut des massages tous les jours, alors ?

- Cinq fois par semaine.

- Il a quoi ?

- Secret médical.

- Je peux vous poser une question indiscrète ?

- Posez, mais je ne vous promets pas d'y répondre.

- Masser un homme, quand on est une belle femme comme vous, ça ne crée pas des situations... euh... embarrassantes ?

 

Amanda a fait mouche. La question est inattendue, Béatrice se force à rire, mais elle a piqué son fard. La fausse journaliste estime en savoir assez… Demain elle attendra que la kiné soit partie… Il lui faut maintenant prendre congé. Mais Béatrice n'est pas décidée à en rester là, elle veut savoir ce que l'autre manigance…

 

- Vous vous imaginiez que je pratiquais des massages érotiques ? Reprend-elle en la regardant droit dans les yeux et avec le plus désarmant des sourires.

- Je n'ai pas dit ça ?

- Mais vous avez raison, des situations embarrassantes, comme vous dites, j'en ai vécues quelques-unes avec des hommes… et même avec des femmes.

 

"Qu'elle arrête de me regarder comme ça, la blondasse ! Je vais craquer. Elle est trop canon cette fille. Il faut que je déguerpisse vite."

 

Béatrice a senti le trouble de la fausse journaliste. De deux choses l'une : ou elle la prend dans ses filets, ou elle s'explique avec elle dehors, jusqu'à ce qu'elle dévoile son manège.

 

- Je vais vous dire un truc qui pourrait intéresser votre journal : il m'arrive de faire quelques extras.

- Des extras ?

- Oui des massages érotiques ! Ça t'intéresse ?

- Non merci !

- Tu as tort, j'ai les mains très douces ! Regarde ! Répond Béa en lui caressant la main.

- Arrête tes conneries !

- C'est dommage, il y a des voyeurs dans ce bistrot, sinon je t'aurais bien roulé une pelle.

- T'es folle !

- Viens, on sort !

 

Béatrice laisse un billet de 10 euros sur la table.

 

- Attends, je vais te payer ton whisky…

- Tu me rembourseras tout à l'heure.

 

Elles sortent

 

- T'es en voiture ?

- Oui, mais on va peut-être se quitter là !

- Je te raccompagne juste jusqu'à ta voiture.

 

Une petite rue adjacente, déserte. La voiture est là.

 

- Je vais te donner 10 euros.

- Regarde-moi, il faut que je dise quelque chose !

 

Amanda tombe dans le piège, les visages des deux femmes sont maintenant très proches l'un de l'autre. Béatrice avance le sien. Amanda ne lutte pas. Les lèvres se collent. Amanda s'abandonne.

 

Elle finit par se reculer, le cœur battant !

 

- Salope ! Dit alors Amanda, en éclairant son visage d'un magnifique sourire.

- Hi, hi !

- Et maintenant on fait quoi ?

- Tu m'emmènes faire un tour.

- Monte ! On va où ?

- Prends la route de Saint-Germain, il y a plein de coins tranquilles

- C'est parti !

 

Elles roulèrent en silence pendant moins de cinq minutes. Béatrice en profita pour envoyer un très court SMS à Martinov.

 

"Petit contretemps, rien de grave, ne t'inquiètes pas, à tout à l'heure, bisous."

 

- Engage-toi dans le petit chemin de terre à droite. Voilà, on peut s'arrêter là !

- On descend ? Demande Amanda.

- Fait pas très chaud ! On pourrait aller sur la banquette arrière ?

 

Manifestement Amanda attend que ce soit Béatrice qui prenne les initiatives. Qu'à cela ne tienne ! Cette dernière lui roule un patin magistral, tout en lui pelotant la poitrine d'abord au travers de son haut, puis en glissant ses mains sous le tissu.

 

- Humm, j'adore qu'on me caresse !

- Alors retire ce truc !

 

Elle se débarrassa de son top, mais conserva son joli soutien-gorge en fine dentelle noire.

 

- Ça aussi !

- Tu es sûre que personne ne va nous voir ?

- On est jeudi, les enfants sont à l'école.

- Mwais...

- Et puis le risque d'être vue, ça ajoute du piment non ?

- Je ne veux pas qu'on nous voit !

- On ne te verra pas.

- Alors allons-y ! Dit-elle en dégrafant le soutif.

 

Béatrice avait maintenant la poitrine de la brune sous le nez, une merveille ! Elle ne put s'empêcher de manifester son admiration !

 

- Superbe !

- Un tout petit peu trop gros !

- Meu non !

 

Et sans transition, la jeune chimiste jeta ses lèvres sur les fruits offerts. Toutes les femmes ne supportent pas les caresses sur les tétons, et à fortiori les mouvements de bouche, et Béatrice se dit après coup qu'il eut été bienséant de lui demander si elle pouvait se permettre cette privauté. Mais heureusement pour elle, Amanda appréciait et s'abandonnait à cette délicate caresse. Béatrice commença par lécher le téton de l'extrémité mutine de sa langue agile, puis s'enhardit en l'aspirant entre ses lèvres. Une fois l'un, une fois l'autre et après on recommence.

 

Elle finit par desserrer son étreinte. Les deux femmes se sourient. A son tour Béatrice se dépoitraille.

 

- On ne joue pas dans la même catégorie ! Commente cette dernière comme pour s'excuser.

- Pourquoi dire une chose pareille, ils sont superbes !

 

C'est bien connu : aucune femme n'est jamais contente de ses propres seins…

 

Et c'est au tour d'Amanda de butiner les tétés de Béatrice, qui s'abandonne à cette envoutante étreinte.

 

- Je te lécherais bien la foufoune ! Annonce cette dernière.

- T'es sûre qu'il n'y a personne ?

- Mais non, arrête de paniquer !

 

Amanda se contorsionne sur le siège arrière de la voiture pour enlever la jupe de son tailleur, puis sans transition baisse son collant, un joli collant à gousset qui se porte donc sans slip et qui ne doit pas être donné. Elle défait une seule jambe, et enfouit la partie retirée dans l'autre jambe, restée gainée.

 

- Original ! Commente Béatrice qui de son côté s'est débarrassée de son pantalon et de sa culotte.

- Vas-y, elle est à toi ! Dit alors Amanda, offrant sa chatte en écartant ses nymphes et en dévoilant par là même son petit clitoris déjà prêt au plaisir.

 

Béatrice se pencha langue en avant et balaya le fruit offert, se régalant de son goût légèrement mielleux.

 

- J'aurais peut-être dû faire pipi avant ! Indiqua Amanda.

- Ben vas-y, fais pipi !

- T'es folle, je n'vais pas sortir à poil ! Mais, il doit y avoir une bouteille en plastique de ton côté. Attrape-la moi, je vais me débrouiller.

 

Béatrice repéra la bouteille mais se garda bien de le lui dire.

 

- Non, je ne vois pas de bouteille !

- Tant pis ! Je vais pisser par la portière !

- T'as déjà pissé sur quelqu'un ?

- Non pourquoi ? Enfin si ! Pourquoi tu me demandes ça ?

- Ça m'arrive quelquefois de m'amuser à des jeux de pipi, mais je disais ça comme ça ! Fais pas attention !

- Toi, tu aimes ça qu'on te pisse dessus ?

- Ça m'amuse, je trouve ça rigolo !

- Et tu bois ?

- Devine !

- Décidément, c'est la loi des séries !

- Pardon ?

 

- Figure-toi que dernièrement je me suis tapé un bonhomme qui m'a demandé la même chose. Ça ne m'a pas choquée !

- Tu te tapes des bonhommes, alors ? Releva Béatrice en rigolant.

- Je fais un métier où l'on fait beaucoup de rencontres.

- Je vois ! Répondit la jeune chimiste, qui en fait ne "voyait" pas trop...

- Alors si tu veux, je vais être très coquine, je vais te pisser dans la bouche. Seulement on risque d'en mettre partout, tu ne vas pas pouvoir tout boire ! Je vais commencer par la portière et tu auras la fin ! Ça te convient ?

- Super !

 

Amanda ouvrit la portière et après s'être assurée que personne ne l'observait, elle se mit à pisser d'un jet dru, qui forma d'étranges bulles sur la terre détrempée. Puis elle se retourna offrant de nouveau sa chatte à sa complice.

 

- Tu peux y aller, maintenant !

 

Il en restait suffisamment pour que Béatrice s'en régale. Le goût en était étonnamment parfumé, sans doute sa pisseuse avait-elle déjeuné d'un excellent thé au jasmin...

 

Evidemment elle but jusqu'à la dernière goutte, et ensuite nettoya tout cela comme il se doit avant de s'attaquer au clito de la belle. Mais curieusement Amanda se dégagea.

 

- Attends, je voudrais m'occuper un peu de toi !

- D'accord !

 

Béatrice crut qu'elle allait plonger vers sa chatte, mais elle ne le fit pas de suite, collant d'abord sa bouche sur la sienne afin de s'échanger le plus doux des baisers. Doux mais pervers, car Amanda avait omis un détail.

 

- Ça sent le pipi ! Constata-t-elle

- Ben, oui, forcément ! Mais ça ne t'a pas gênée, on dirait.

- Ben non, quand on est cochonne, on est cochonne.

 

Les deux femmes éclatèrent de rire.

 

- Et toi, tu voudrais gouter à mon pipi ? Proposa Béa.

- Ça va pas, non ?

- N'en parlons plus.

- Ou alors juste une goutte, une toute petite goutte.

- D'accord, je vais te faire une toute petite goutte.

 

Et tandis qu'Amanda se mettait en position, Béatrice se concentra.

 

- Voilà ! Tu en veux un peu plus ?

- C'est que je n'ai pas eu grand-chose !

- Je recommence !

 

Elle en avala cette fois quelques gouttes et se recula.

 

- Ouais c'est bizarre… c'est ni bon, ni mauvais, c'est... c'est bizarre, voilà. Fais-moi encore deux ou trois gouttes, je vais faire un truc…

  Martinov15c2.jpg

Béatrice réussit, mais cela lui devenait de plus en plus difficile de fermer les vannes. De nouveau la bouche d'Amanda vint se coller sur celle de la jeune chimiste. Juste retour des choses, puisque la brune avait pris soin de ne pas avaler l'urine de sa partenaire.

 

- Alors ? Minauda cette dernière

- Alors, tu es une petite salope !

- Hi, hi !

- Mais j'adore !

- Non c'est moi qui t'adore ! Finis de pisser dans ma bouche, je vais tout te boire !

 

Curieuse réaction, sans doute une sorte de coup de foudre accompagné d'un syndrome d'appartenance ou de soumission. Mais nous ne sommes pas là pour faire de la psychanalyse.

 

- Et si on en met partout ?

- Je nettoierai, après tout c'est ma bagnole !

- Bon, je vais essayer de faire doucement, mais quand ça coule, ça coule !

- Allez, si je lève la main, ça veut dire que tu essaies de t'arrêter, d'accord ?

- On y va !

 

Béatrice se lâcha de nouveau, la bouche d'Amanda se remplit rapidement d'urine, elle déglutit, leva la main.

 

- Stop ! C'est bon !

 

Béatrice ouvrit la deuxième portière pour terminer son pipi.

 

- Tu veux que je m'essuie ?

- Non, c'est bon !

 

La langue d'Amanda explora la chatte de l'assistante du professeur Martinov. Cette dernière comprit que sa partenaire n'en était pas à sa première expérience féminine. Sa langue allait exactement là où il le fallait car après un minutieux léchage préliminaire, elle sut parfaitement titiller le clitoris emmenant rapidement sa propriétaire au-delà des nuages.

 

Amanda se redressa tout sourire, et fière de ce qu'elle venait d'accomplir, elle embrassa sa partenaire, mais très rapidement cette fois car elle désirait jouir à son tour, ce que Béatrice comprit aisément.

 

Ce ne fut pas long, dès les premiers contacts de la langue avec le clitoris, Amanda devint électrique, le sang afflua à sa peau. Quelques secondes après, son corps se secouait de spasmes avant de se raidir en criant sa jouissance.

 

Longtemps les deux femmes restèrent enlacées, s'échangeant baisers et caresses sur leur corps dénudés... Puis il fallut bien se rhabiller.

 

- T'es une drôle de nana, toi ! Quel pied tu m'as fait prendre ! Commenta Amanda.

- Faut profiter des occasions, la vie est si courte.

- Je suppose qu'on ne se reverra pas ?

- Je n'aime pas m'attacher.

- Moi non plus, mais on peut se revoir quand même. Mais bon, c'est toi qui vois.

 

Béatrice la regarda alors droit dans les yeux :

 

- Il faudrait déjà qu'on joue cartes sur tables. Je ne crois pas que tu sois journaliste, mais bon, ce n'est pas mon problème, ça ne me regarde pas.

 

Amanda esquissa un sourire étrange et préféra poser une autre question plutôt que de répondre :

 

- Dis-moi, tu es vraiment très intime avec ce professeur Martinov ?

- Pourquoi cette question ?

- Rien, laisse tomber !

 

"Le fruit est mûr, prêt à tomber, portons l'estocade." se dit Béatrice :

 

- Embrasse-moi encore une fois !

 

Amanda ne refusa pas cette proposition, et les deux femmes se collèrent une nouvelle fois leur bouche dans une étreinte violente et passionnée.

 

- Dis-moi ce que tu lui veux à Martinov, je pourrais peut-être t'aider.

- Réponds à ma question et je répondrai à la tienne !

- Joueuse, hein ? J'ai beaucoup de sympathie et beaucoup de respect pour Martinov, mais c'est tout !

- Mwais !

- Je t'ai répondu ! A toi de jouer !

- Justement, j'ai l'impression de jouer très gros.

 

Amanda se demandait si elle ne s'était pas fait piéger. D'un autre côté cette femme pouvait peut-être lui permettre d'arriver à ses fins ! Que dire ? Coup de poker ? Ça passera ou ça cassera !

 

- On m'a piqué un objet. Je t'explique : en rentrant chez moi l'autre soir, j'ai trouvé dans la rue, près d'une poubelle, un objet bizarre avec des tas de cadrans, un truc assez joli, mais je ne sais pas à quoi ça peut servir. Il se trouve que le lendemain je donnais une petite fête à la maison, il y avait là un de mes anciens collègues, Désiré Macherot, quand il a vu le cadran, il m'a demandé de le lui donner. J'ai refusé, mais il a insisté plusieurs fois et de plus en plus lourdement. A la fin de la soirée, j'étais un peu pompette, toujours est-il que le lendemain matin quand je me suis levée, le truc à cadrans avait disparu.

- Je ne vois pas ce que vient faire Martinov dans cette histoire ?

- Attends ! J'ai évidemment tout de suite pensé à Macherot, je l'ai appelé, il a nié et a été grossier. J'ai téléphoné à plusieurs de mes invités jusqu'à ce que je tombe sur une copine qui me dit avoir vu Macherot emporter l'objet, soit disant que je lui aurais donné. J'ai donc été chez lui, il a nié de façon très maladroite et on s'est engueulés très violemment, mais ça n'a servi à rien. Je suis revenue avec un copain qui fait du sport de combat, on lui a foutu la trouille, mais il nous a dit "fouillez si vous voulez, vous ne trouverez rien". Effectivement on n'a rien trouvé. Alors on l'a un peu secoué, et il a fini par nous avouer qu'il l'avait envoyé chez un certain professeur Martinov pour le faire expertiser. Voilà !

- Et alors ton enquête bidon ?

- Mets-toi à ma place, je ne pouvais pas me pointer comme ça chez Martinov et lui demander de me restituer le cadran ! Qu'est-ce qui l'obligeait à me croire ?

- Et alors ?

- Ben, il me fallait employer la ruse, je n'avais pas de plan précis, mais il me fallait des renseignements : Quel genre d'homme c'est ? Est-ce qu'il vit seul, tout ça !

- Et ensuite ?

- Ben, suivant ce qu'on m'aurait dit sur lui, j'aurais agi. J'ai eu un véritable coup de cœur pour cet objet. Je suis prête à faire beaucoup pour le récupérer...

- Par exemple ?

- S'il est célibataire, je pourrais lui faire du charme, ça aurait été plus compliqué s'il y avait eu mémère !

 

Moment de silence.

 

- Tu fais fausse route, on n'a jamais reçu un truc qui ressemble à ce que tu m'as décrit.

 

La gaffe !

 

- Parce que tu es au courant de tout ce que reçoit Martinov ? Tu es sûre que tu n'es que sa kiné ? Je croyais qu'on jouait cartes sur table ? Tu m'as bien manipulée, espèce de salope !

 

Ces derniers mots furent prononcés sans colère mais avec une étrange mimique de dépit

 

- Je lui sers aussi de secrétaire ! On n'a jamais reçu un truc pareil.

- Evidemment, il a été posté hier de Paris, il sera distribué demain matin.

- D'accord, et tu aimerais que je mette le paquet de côté et que je te le refile, c'est ça ?

- C'est le coup que tu m'as poussé à jouer. A toi de me dire si j'ai gagné ou perdu.

 

Amanda s'était semble-t-il résignée à perdre.

 

- J'n'en sais rien ! Répondit Béatrice. Prouve-moi que tu dis la vérité et je te rendrais peut-être ton machin.

- Comment veux-tu que je fasse ? C'est ma parole contre celle de Macherot ? Soupira-t-elle.

- Il doit bien y avoir un moyen...

- Attends ! Je réfléchis.

 

Non ! Son mensonge improvisé était trop fragile pour le consolider valablement avec des fausses preuves ou des faux témoignages. Amanda avait échoué, mais alors qu'elle aurait dû avoir la rage, elle se sentait comme soulagée sans encore en comprendre les raisons. Cette rencontre avec Béatrice l'avait apaisée. Elle dirait à Tristan qu'elle n'avait pas su faire, et s'il faisait la gueule, et bien tant pis pour lui, elle irait voir ailleurs. Curieuse réflexion ? Non car cet intense contact charnel avec Béatrice avait agi comme une sorte de catharsis. Tristan lui semblait loin désormais, il était beau, mais c'était tout. Désormais elle se sentait libre ! Le temps des liaisons qui l'enchaînaient à un homme était terminé.

 

Et par conséquent la quête du cadran devenait totalement vaine ! Elle abandonna ses réflexions le sourire aux lèvres dans l'expression d'un immense soulagement.

 

- Alors ?

- Tu m'as ouvert les yeux ?

- Les yeux ou les cuisses ?

- Non, je suis sérieuse, je n'en veux plus du cadran.

- ???

- Je t'ai raconté des conneries. C'est un copain qui m'avait confié une sorte de mission...

 

Elle lui raconta une version édulcorée des faits.

 

- Je ne suis plus motivée. Ce Tristan ne vaut sans doute pas mieux que Grégorio. J'ai décidé de reprendre ma liberté ! Conclut-elle.

 

Béatrice fut quelque peu troublée par les révélations de la jeune femme.

 

- Moi aussi, je t'ai menti, je ne suis pas sa kiné.

- Je le sais bien !

- Comment ça "tu le sais bien" ?

- Une kiné sans sa mallette, c'est un peu comme une pute sans porte-jarretelles !

- Mwais ! Concéda Béatrice !

- T'es quoi, en fait ? Un peu sa gouvernante, peut-être un peu sa maîtresse ? J'ai bon !

- Non, je suis son associée, et je ne me considère pas comme sa maîtresse.

- Associée ! Tiens donc ! Ce doit être passionnant comme boulot ?

- Je ne m'en plains pas !

- Dis donc, ça veut dire que c'est peut-être toi qui examineras le cadran ?

- Ce n'est pas trop ma partie, je suis plutôt chimiste.

- Oui, mais bon quand tu sauras ce que c'est, si tu pouvais me donner un coup de fil, tu notes mon numéro ?

- Je croyais que maintenant, tu t'en foutais de ce cadran ?

- Je m'en tape, mais j'aurais voulu savoir pourquoi Grégorio et Tristan tenaient tellement à mettre la main dessus.

 

Elles échangèrent leurs numéros de téléphone. Amanda reconduisit Béatrice jusqu'au domicile de Martinov et elles se séparèrent après un dernier baiser. Béatrice en descendant de voiture, mémorisa le numéro minéralogique, au cas où...

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 17:29

Pr Martinov 15 - Le chronoscope de Télius 2 par Maud-Anne Amaro

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2 - Amanda, puis Karen

 

Mardi 4 décembre

 

A son réveil Amanda constata que Grégorio avait tenté de la joindre plusieurs fois. Il avait laissé un message sibyllin : "T'attends quoi pour m'appeler ?" Elle ne répondit pas et ne le fit pas davantage à ses nouveaux appels.

 

A 11 heures, Grégorio se rendit chez Amanda et tambourina à la porte, elle ne put faire autrement que de lui ouvrir.

 

Pas bonjour, pas aimable.

 

- T'as décidé de ne plus me répondre ?

- Mon portable était en silencieux, j'ai rien entendu !

 

La gifle de trop !

 

Elle fut si violente qu'Amanda en fut déséquilibrée et se retrouva sur le parquet.

 

- Le cadran, il est où ? Demanda-t-il, se faisant menaçant.

- Ton cadran de merde, tu peux te le foutre au cul !

- Il est où ?

- T'as qu'à aller le chercher toi-même, si toutefois t'as assez de couilles pour le faire !

 

Grégorio fut un moment déstabilisé par l'attitude inhabituelle de la jeune femme. Il n'avait pas pour habitude de la voir se rebiffer et il renonça à la frapper de nouveau.

 

- Bon, tu te calmes et tu me causes gentiment.

- T'as rien compris, connard, je ne veux plus te voir, toi et ta bande de cinglés. Dégage et oublie-moi !

 

Grégorio se rendit alors compte qu'il avait été trop loin, il lui fallait à tout prix rattraper le coup !

 

- Bon, arrête de dire des conneries ! Je me suis un peu énervé, on fait la paix ?

- Dégage !

- T'as été chez le mec ?

- Si on te demande...

- Donne-moi l'adresse du mec !

 

Présumant qu'il la harcèlerait si elle ne lui communiquait pas, elle le fit. De toute façon, elle n'en n'avait plus rien à foutre du vieux Macherot et de son cadran.

 

Grégorio se dirigea vers la porte, puis demanda :

 

- Rends-moi mes 1000 euros et les clés de mon appart.

 

La rage au cœur, elle lui restitua ce qu'il demandait, puis fondit en larmes une fois qu'il fut parti.

 

"Petit con ! Si tu savais que j'ai fait faire un double de toutes tes clés !"

 

Amanda les avait fait reproduire sans aucune malice, mais elle était une véritable tête en l'air, elle égarait tout, et c'est uniquement par crainte de se faire incendier par son amant en cas de perte qu'elle avait agi ainsi.

 

Cinq minutes après le départ de Grégorio, sa décision était prise. Si elle ne le faisait pas maintenant, elle ne le ferait jamais. Elle sortit son téléphone :

 

- Allô Tristan !

- Amanda ?

- Figurez-vous que tout d'un coup, je me trouve beaucoup moins débordée, je peux donc accepter votre invitation.

- Ce soir ?

- Pourquoi pas ?

- Alors je vous paie le restaurant...

 

Grégorio n'était pas du genre à rester sur un échec, mais il n'était pas non plus du genre à accomplir des taches dont d'autres pouvaient se charger à sa place. Il s'attabla dans un bistrot et entreprit de réfléchir.

 

"Karen ! Pourquoi pas Karen ?"

 

- Allô Karen !

- Allô, je suis au boulot, là, je te rappelle !

- C'est urgent !

- Je te rappelle à midi.

 

En fait elle ne le rappela qu'à 13 heures alors qu'il bouillait d'impatience.

 

- J'ai une mission à te confier, il faut récupérer un objet chez un type... Un cadran

 

Il lui fit une description sommaire.

 

- J'avais mis Amanda sur le coup, mais cette gourdasse n'a pas su faire, toi je suis sûre que tu sauras.

- Et en échange ?

- Devine ?

- Non !

- Si !

 

La perspective de devenir la favorite de Grégorio lui réchauffa le cœur, elle accepterait donc cette mission.

 

- Je suis en province aujourd'hui, je rentre à Paris tard dans la soirée, mais je pourrais m'en occuper demain matin.

- Ce sera parfait ! Je te mettrai une enveloppe avec un dessin du cadran et l'adresse du bonhomme dans ta boite aux lettres, et aussi 1000 euros en liquide, au cas où tu serais obligée de négocier, mais tu peux aussi lui piquer ou l'embobiner avec ton cul, tu as carte blanche.

- Compte sur moi !

 

La nuit porte conseil, elle réveille aussi la libido. Aussi, ce matin-là, les résolutions formulées la veille par Désiré n'étaient déjà plus aussi solides. Il avait là l'occasion de concrétiser son fantasme. Son épouse l'avait vertement éconduit lorsqu'il avait tenté une timide approche en ce sens, et une lointaine expérience avec une prostituée ne lui avait pas apporté ce qu'il était venu chercher. Il n'allait donc pas sacrifier cette opportunité pour un cadran qui cesserait probablement de l'intéresser dans quelques semaines. Après s'être menti à lui-même en prétendant qu'il prendrait sa décision au dernier moment, il finit par se dire qu'il accepterait. Après tout on ne vit qu'une fois !

 

Il sortit le chien, avala un café, et sauta le déjeuner, décrétant qu'il mangerait mieux ce soir.

 

Du coup, il devient anxieux, l'attendant avec impatience et fébrilité. A 15 heures, le chien réclama sa petite sortie hygiénique, il prit le soin de placarder sur sa porte une feuille de papier sur laquelle il indiqua le traditionnel "Je reviens de suite". La promenade canine fut réduite au minimum syndical.

 

Et l'attente reprit. 16 heures, 17 heures... A 18 heures, il commença à se demander si elle viendrait. Il avait dû se passer quelque chose ! Ou alors, elle était passée en début de matinée, alors qu'il dormait encore ou qu'il effectuait sa promenade matinale avec le chien, à moins que ce soit quand il avait pris sa douche. Peut-être avait-elle laissé un mot dans la boite aux lettres ? Tout perturbé qu'il était, il avait complètement oublié de la relever. Il descendit en toute hâte n'y recueillant que des prospectus. Il remonta, totalement dépité.

 

"Elle ne viendra pas, il est trop tard, cette salope s'est foutue de moi."

 

Il attendit tout de même jusqu'à 20 heures, puis s'apprêta à descendre au bistrot où il lui arrivait de dîner, le plat du jour y était très correct et la cuvée du patron pas si mauvaise. Il prit malgré tout le soin de placarder à nouveau sa porte "en cas d'urgence, je suis aux Deux Piliers". L'espoir fait vivre.

 

- Toi le chien, tu m'attends, je vais revenir.

 

Il faisait la gueule, le chien. Il n'aimait pas que son maître le laisse seul.

 

Amanda et Tristan s'étaient retrouvés dans un bar à huîtres du Quartier Latin.

 

- J'ai rompu avec Grégorio ! Lui annonça-t-elle tout de go après quelques brefs échanges d'usage.

- Ah ! Commenta-t-il, manifestement ravi de la nouvelle. Il s'est passé quelque chose ?

- Il m'a battue !

- Comme ça ? Sans raison ?

- Il m'a confié une espèce de mission à la con, je pensais réussir mais il me fallait du temps. Et Monsieur trouvait que ça n'allait pas assez vite.

- Une mission ? Quel genre de mission ?

- Il fallait que je récupère une espèce de cadran pourri chez un vieux schnock qui l'avait ramassé dans une poubelle.

- Qu'est-ce qu'il avait de spécial ce cadran ?

- J'en sais rien, je l'ai pris en photo sur mon téléphone, vous voulez voir ?

- Oui, je veux bien, mais tutoyons nous.

 

Amanda lui présenta la photo de l'objet. Tristan l'examina, intrigué.

 

- Ça me dit quelque chose, il faudrait que je l'agrandisse. Transfère-moi l'image, je regarderai ça à la maison sur mon ordinateur.

 

Plus tard vint la question rituelle et convenue.

 

- Je t'emmène chez moi prendre un dernier verre ?

- Le dernier verre avant le plumard ?

- Oh ! Amanda !

- Je prends le risque, allons-y !

 

Amanda fut déçue que Tristan lui fasse prendre le métro, elle qui l'imaginait au volant d'une somptueuse voiture de sport. Elle fut aussi déçue de l'appartement, au lieu d'un duplex de standing dans un quartier branché, il l'emmena dans un modeste deux pièces au sixième étage d'un immeuble sans âme de la Porte d'Orléans. Tristan n'était donc pas l'homme fortuné qu'il prétendait être ! Restait son charme et sa beauté, elle s'en contenterait... Peut-être ou peut-être pas...

 

- Whisky, vodka, tequila ?

- Badoit !

 

Il apporta deux verres.

 

- Je te demande cinq minutes, ta photo m'intrigue de trop.

- T'as raison, faut savoir où sont les priorités, dans la vie ! Commenta-t-elle, un brin désabusée.

- Juste cinq minutes, pas une de plus !

 

Tristan eut tôt fait de transférer la photo prise par Amanda sur son ordinateur, il l'agrandit, l'examina.

 

- Ça ressemble au chronoscope de Télius.

- Au quoi ?

- Au chronoscope de Télius. Télius était une sorte de mage du 18ème siècle, à moitié illuminé, à moitié escroc.

- Ah ! Fit Amanda qui s'en foutait totalement.

- Je ne pense pas que ce soit l'original, ce doit être une copie. Intéressant en tous cas, très intéressant même ! Il faudrait que je fasse quelques recherches, mais on verra ça plus tard, j'avais dit cinq minutes, je tiendrai parole.

 

Et il mit son ordinateur en pause.

 

- On fait quoi ? Demanda-t-il, en s'approchant très près d'Amanda.

- On fait ce que tu brûles d'impatience de me faire !

- Quelque chose de coquin je suppose ?

- Embrasse-moi donc au lieu de causer. Conclue-t-elle avant d'approcher sa bouche de celle de Tristan.

 

Ils s'embrassèrent ainsi, goulument pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'Amanda, impatiente de passer à autre chose, se recule et commence à se déshabiller.

 

- Tu restes habillé ? S'étonne-t-elle.

- Non, non, mais je profite du spectacle.

- Et bien profite ! Après on va faire un triple A !

- Un triple A, c'est quoi ?

- A l'aise, à poil et au plumard !

 

Amanda est déjà nue et Tristan n'en peut plus d'admirer son corps parfait, ses seins, sa chute de rein, ses jambes… Il s'approche pour l'enlacer, Elle se recule.

 

- A poil, Tristan !

 

Jamais sans doute il ne s'était déshabillé aussi vite, lui d'ordinaire si méticuleux, envoie bouler ses vêtements dans un coin avant de rejoindre la femme qui cette fois accepte l'étreinte.

 

Tristan est comme fou et se met à embrasser son amante partout où il le peut… mais surtout sur la poitrine. Les tétons, il les bise, il les lèche, il les suce, il les aspire… Il n'en peut plus.

 

- On se calme !

- Je ne peux pas, tu me rends fou !

- Alors change de sein, j'en ai deux !

 

Il le fait, puis retourne au premier, puis saisi d'une impulsion, il s'accroupit brusquement afin que son visage soit en face du pubis glabre de la jeune femme et y introduit la langue. Amanda se laisse faire quelques instants avant de l'inviter à continuer ce genre de choses sur le lit.

 

Une fois sur place, Tristan a envie de continuer ce qu'il venait d'entreprendre, alors qu'Amanda s'impatientait d'avoir sa bite dans la bouche. Pour mettre tout le monde d'accord, vous l'aurez deviné, la position qu'ils adoptèrent sans même se concerter, fut le soixante-neuf.

 

Alors tandis que Tristan s'amusait à titiller le petit clitoris déjà érigé, Amanda gobait avec avidité cette jolie bite bien raide dont elle apprécie la douce texture et l'odeur légèrement musquée. Tristan de son côté, égarait sa langue dans le fouillis des chairs de cette chatte au gout d'herbe coupée, au grand dam de sa partenaire qui aurait préféré qu'il continue à s'occuper de son clito. Que faire, le guider ? Le guider ou sucer, on ne peut pas tout faire à la fois ! Alors elle suce ! Pour le reste, elle verra après, n'ont-ils pas toute la nuit pour eux ?

 

Après ces quelques fantaisies buccales, les mains se font caresses tandis que les chairs se joignent. Amanda souhaite être pénétrée, elle se retourne, offrant ses fesses en levrette à son amant. Elle se cabre, dévoilant la magnificence de ses orifices.

 

Tristan n'en peut plus. La pénétrer illico ou la lécher dans cette position de rêve ? Il hésite, puis saisi d'une pulsion incontrôlable il lui frappe la fesse du plat de sa main.

 

- Quel cul !

- Ben alors, faut pas te gêner ! Dit-elle pour le taquiner.

- Oh ! Excuse-moi !

- Mais non, continue, ça ne me dérange pas !

 

Tristan ne se le fait pas dire deux fois, et lui distribue des claques sur les fesses à tour de bras.

 

- Continue, j'aime ça !

- Un peu maso, hein ?

- Juste un peu. Aïe ! Pas trop fort quand même !

 

Qui lui avait confié cette étrange réflexion selon laquelle tous les beaux gosses seraient tous un peu sadiques ?

 

Les fesses d'Amanda ne tardent pas à devenir rouges comme des tomates. Elle juge alors que la fantaisie a assez duré et se retourne sur le dos. La levrette attendra un peu !

 

Les seins en position couchée ne sont pas à leurs vrais avantages, mais Tristan prend les tétons dans ses doigts et les serre, doucement d'abord... Amanda se pâme !

 

- Tu aimes !

- Plus fort !

- Comme ça !

- Oui ! Lèche-moi en même temps !

 

Il semble avoir du mal à trouver la bonne position pour ce faire. Ce n'est pourtant pas bien difficile, il suffit d'allonger les bras !

 

Sa langue se perd une nouvelle fois dans les méandres charnus.

 

- Le clito ! Ta langue sur le clito !

 

Il a compris cette fois et s'acharne sur le petit bouton de rose. Amanda sait qu'elle va jouir, elle retire les doigts de Tristan de ses bouts de seins et le remplace par les siens, elle peut ainsi mieux se contrôler.

 

Ça y est ! Amanda part. Son sang affleure sa peau, sa respiration devient haletante, le cœur s'accélère. Elle hurle, son corps se raidit, s'arcboute, avant de retomber comme une chiffe molle et en nage.

 

- Ça va ? Demande bêtement Tristan.

- Ça va ! Tu m'as bien léchée !

 

Tristan en est flatté dans son ego, et voyant Amanda se positionner de nouveau en levrette, il s'encapote prestement et la pénètre assurément.

 

Après quelques va-et-vient énergiques, Amanda susurre à son partenaire que son cul serait fort flatté d'accueillir cette bite en pleine forme.

 Martinov15b1.jpg

Vous pensez bien que Tristan n'a rien contre. Son problème, c'est le timing, il n'aura pas de le temps de se dégager et d'entamer l'introduction anale, il se sent trop près de la jouissance. Alors il fait comme s'il n'avait rien entendu et jouit en rugissant.

 

Amanda faillit lui dire : "déjà ?", mais elle n'en fit rien, elle n'a pas un mauvais fond et n'aime pas vexer les gens.

 

Un temps calme, quelques caresses, quelques bisous. Amanda aurait volontiers remis le couvert, Tristan ne semblait pas prêt, sa bite non plus !

 

Ils dormirent ensemble cette nuit-là.

 

Désiré Macherot rentra à 21 heures, et ses illusions s'étant cette fois définitivement évanouies, il déplaça le mécanisme à cadrans pour le poser sur la table. Il ne comprenait rien à ces cadrans bizarres, l'un des petits était très certainement une horloge, mais les autres ? Ses yeux restaient maintenant fixés sur le gros cadran, ses sept aiguilles et ses sept cercles. Qu'est ce qui va par sept et qui se reproduit en cycle ? Les planètes, ça ne fait pas le compte. Un cycle ésotérique, un calendrier exotique ? Il possédait Internet mais ne savait pas bien s'en servir, il avait néanmoins déjà manipulé le moteur de recherche de Google et tapa "réparation mécanismes anciens"

 

Le résultat était surréaliste ! Réparateurs de carillons, de chasse-d'eau et même d'essuie-glace ! (essayez, vous verrez !)

 

L'attention de Macherot fut néanmoins éveillée par l'un des résultats enfoui au-delà de la dixième page : un certain professeur Martinov qui s'annonçait comme inventeur et réparateur de dispositifs. Il irait le voir demain matin. En recherchant ses coordonnées, il fut déçu de constater que le type n'exerçait pas sur Paris mais à Louveciennes, une banlieue huppée des Yvelines. Il sortit le chien, puis rentra se coucher, dépité par cette journée "perdue".

 

Karen ne rentra chez elle que fort tard. Elle était passablement énervée. Attachée commerciale d'une importante société de distribution, on l'avait envoyé négocier la signature d'un contrat à Bordeaux. Elle avait vite compris que la réussite de sa mission passait par une partie de jambes en l'air avec son interlocuteur. Ce genre de situation n'était pas si rare, et elle les assumait d'ordinaire avec philosophie. Sauf que cette fois le type était à la fois adipeux, gluant et lourdingue, ce qui fait beaucoup pour un seul homme ! Et comme si ça ne suffisait pas, il avait beau s'y reprendre un nombre incalculable de fois, il n'y arrivait pas, à ce point qu'il s'énerva, l'accusant de ne pas coopérer complètement. Karen ne releva pas et tenta de le calmer. Peine perdue : le bonhomme se releva, se rhabilla en la traitant de tous les noms et en lui précisant que "ses" contrats, elle pouvait se les foutre au cul ! Carrément !

 

Karen admettait l'échec, elle admettait moins l'humiliation. Elle fut néanmoins obligée de la subir sans broncher afin qu'on ne puisse lui reprocher d'avoir définitivement brisé toutes possibilités de contacts entre les deux sociétés.

 

Elle releva son courrier. Montée chez elle, elle déballa le contenu de la grosse enveloppe kraft que Grégorio lui avait préparé, il contenait comme prévu l'argent ainsi qu'un dessin s'essayant à représenter le dispositif à cadrans. Mais la surprise était la présence d'un revolver.

 

"Qu'est-ce qu'il veut que je fasse avec un revolver ? Je n'ai pas besoin de ce truc et je ne m'en servirai pas !"

 

Dans sa main, ça lui faisait bizarre, c'était la première fois qu'elle en tenait un. Il y a toujours une première fois ! Elle l'enfouit au fond de son grand sac à main.

 

Demain elle informerait son employeur de son échec et expliquerait qu'ayant raté le dernier train, elle ne rejoindrait son poste que dans l'après-midi. Elle pourrait ainsi se consacrer le matin à la mission que lui avait confiée Grégorio.

 

Mercredi 5 décembre

 

Amanda fut réveillée par Tristan qui lui apporta un plateau avec café, croissant, confiture et tartines. Elle apprécia le geste et déjeuna de fort bon appétit.

 

- Je voudrais te dire quelque chose... Commença Tristan après avoir avalé la dernière bouchée de son croissant.

- Vas-y, je t'écoute répondit Amanda avec une certaine appréhension.

- Un bisou d'abord !

 

Elle ne le refusa pas, mais quand elle sentit Tristan bandant comme un mulet et prêt à "remettre le couvert du matin", elle se dégagea brusquement.

 

- Mais... Protesta le jeune homme.

- Dis-moi d'abord ce que tu voulais me dire !

- Je voulais te dire que j'ai passé avec toi une soirée merveilleuse, sans doute l'une des plus belles de ma vie...

 

Amanda à cette évocation eut un frisson de joie.

 

- Oui, peut-être même LA plus belle !

 

Les yeux d'Amanda se mouillèrent de bonheur.

 

- J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir ! Je t'aime, Amanda !

 

Alors Amanda craqua et se mit à pleurer d'abondance. Son rêve se réalisait !

 

- Viens ! Je t'aime, Tristan !

 

Le baiser est long, excitant, bientôt les deux amants rejouent la symphonie de la veille, la pipe, le cuni, le soixante-neuf, l'exhibition en levrette et bien sûr la fessée !

 

- Tu n'as plus de traces !

- Manquerait plus que ça !

 

Une claque atterrit sur la fesse gauche de la femme.

 

- Je peux ?

- C'est avant qu'il faut demander, pas après !

- Excuse-moi, c'est de ta faute, tu m'excites de trop !

- Ben voyons !

- Je peux ou pas ?

- Bien sûr que tu peux !

- Et si j'essayais avec autre chose que les mains ?

- Les pieds ?

- Mais non ! Un petit martinet par exemple !

- On verra ça ! Achète-en un pour une prochaine fois, mais je ne te promets pas que ça va me plaire.

- En fait j'en ai déjà un !

- Ah ? Ah, bon ! Ben va le chercher !

 

Il revint quelques instants plus tard avec un martinet de sex-shop, tout noir avec l'extrémité du manche en forme de gode.

 

- Je voudrais t'attacher ! Demande-t-il.

- Moi, je veux bien, mais si tu m'attaches, je ne serais plus en levrette.

- Si ! C'est possible, les japonais le font, mais c'est assez compliqué et il me faudrait un modèle. Mais j'ai une idée, je vais juste t'attacher les mains avec des liens courts, et pour les chevilles je vais mettre des liens plus longs, et comme ça, ça va le faire.

 

Tristan alla chercher de la cordelette et commença à attacher Amanda de la façon qu'il avait décrite. Tous ces préparatifs saoulaient Amanda, mais la perspective d'être dominée dans la souffrance l'excitait.

 

- Attention on y va !

 

Amanda étouffa un cri de douleur.

 

- Ça va ?

- Vas-y fouette-moi !

- T'en veux combien ?

- Comme tu voudras ! Aïe !

 

Il se mit alors à frapper à la volée, son excitation était à son paroxysme, il lui faudrait à un moment cesser et la prendre dans cette position, violement sans autres préliminaires.

 

- J'ai peur de laisser des marques !

- On s'en fout, continue, fais-moi mal !

 

Il aurait dû compter, comme ça, pour le fun ! Le fessier de la victime consentante virait maintenant du rouge au violacé. Il ajusta un dernier coup et balança le martinet à l'autre bout de la pièce, s'encapota, et l'encula sans rémission.

 

- Oui, vas-y encule-moi comme une chienne !

 

"Trop vite, il va trop vite, il va prendre son pied avant que je… merde, quel con !"

 

Elle simula la jouissance, mais restait sur sa faim. Ils s'embrassèrent, se caressèrent, mais à l'instar de la veille, Tristan n'eut manifestement pas l'intention de remettre le couvert.

 

- Je t'ai fait mal ?

- Il n'y a pas de mal à se faire du bien.

 

Il s'inquiétait pour les coups de martinet, mais ne doutait pas une seconde de la jouissance d'Amanda. Celle-ci décida néanmoins d'être un peu plus didactique la fois prochaine.

 

Après sa douche, Tristan s'habilla en sifflotant. Il avait informé Amanda qu'il avait un rendez-vous dans le cadre de son travail. Au débotté, il lui demanda :

 

- Ce cadran, il n'est vraiment pas récupérable ?

- Si ! Si je voulais ! Pourquoi ? Répondit-elle sans réfléchir.

- Tu pourrais le faire ?

- En travaillant un peu le bonhomme, ça me parait tout à fait faisable.

- Tu pourrais me le récupérer... Pour moi ?

- Mais bien sûr mon amour !

- Euh, le type n'a pas besoin de savoir qu'il s'agit du chronoscope de Télius.

- Ne t'inquiète pas pour ça !

 

Amanda se sentait merveilleusement bien, elle récupérerait ce cadran, apportant ainsi à Tristan une superbe preuve d'amour... Et en plus cela lui permettait de se venger de Gregorio.

 

Après avoir sacrifié à ses rites matinaux (la douche, le petit déjeuner, le chien). Désiré composa le numéro de Martinov. Ce dernier se révéla fort aimable et lui proposa qu'on lui envoie l'objet en colis recommandé afin qu'il puisse l'examiner. Le cout de l'expertise était tout à fait raisonnable. Tout allait bien.

 

Désiré a toujours quelques emballages postaux d'avance. Ils lui servent pour ses échanges. Il confectionne donc le colis, calant l'objet avec des chutes de polypropylène, le scotche et l'étiquette. Dans la foulée il en profite pour préparer un second colis à l'attention cette fois, de son correspondant amateur de réveille-matins à Toulouse. Il ne lui reste plus qu'à se rendre à la Poste, ce qu'il fera dans l'après-midi en sortant le chien.

 

C'est alors qu'on sonna à sa porte. Il devait être 10 heures du matin.

 

Une apparition ! Une superbe rousse, savamment maquillée, le ciré noir ouvert sur un petit bustier vert outrageusement décolleté, la jupe mini de chez mini.

 

- Bonjour, vous êtes bien Monsieur Désiré Macherot ?

- Oui ! C'est pourquoi ?

- C'est une surprise ! Je vais vous expliquer, mais permettez-moi d'entrer, je ne peux pas vous raconter ça sur le pas de la porte.

- Ecoutez, je n'ai besoin de rien...

- Rassurez-vous, je n'ai rien à vous vendre, je ne fais partie d'aucune secte ou organisation, je ne fais pas signer de pétition, c'est beaucoup plus simple que ça ! Je peux entrer ?

- Et vous ne pouvez pas me le dire là !

- Non je ne peux pas vous le dire là ! Répondit-elle avec un tel sourire désarmant qu'il la laissa entrer.

 

Le chien aboya par réflexe, mais sans agressivité excessive.

 

- Couché le chien ! Il n'est pas méchant, mais c'est un bon chien de garde.

- Il ne va pas me manger, alors, répondit Karen peu rassurée.

- N'ayez pas peur !

- Donc je vous apporte une surprise ! En fait c'est moi la surprise ! Je suis escort-girl et des amis à vous se sont cotisés pour vous offrir mes services : Elle n'est pas belle la vie ?

- C'est une erreur !

- Désiré Macherot, boulevard Voltaire, c'est bien vous, non ?

- Je ne comprends pas, c'est qui, ces amis dont vous me parlez ?

- J'n'en sais rien moi, l'agence m'a demandé de venir ici, alors je suis là ! C'est un cadeau, c'est gratuit ! Profitez-en !

- Il y a une erreur quelque part, je ne vois pas…

- Je ne sais pas moi, c'est peut-être votre anniversaire, votre fête…

- Mais non !

- Alors c'est une vraie surprise ! Vous savez, généralement les gens qui offrent ce genre de cadeau se manifestent tout de suite après… je crois que vous saurez bientôt… Bon on fait ça dans votre chambre ou sur le canapé ?

 

Désiré ne répondit pas. Il devait y avait un piège, mais il ne le comprenait pas, cette histoire de cadeau lui paraissait trop farfelue. Mais d'un autre côté cette créature de rêve en face de lui ne le laissait pas insensible.

 

- Je me déshabille normalement ou vous préférez un vrai strip-tease ?

 

Désiré était sur le point de craquer.

 

- On va rester là, mon lit n'est pas fait. Attendez-moi, je reviens. Le chien, couché, pas bouger !

 

Il commença par verrouiller la porte d'entrée au cas où la fille aurait un quelconque complice, puis cherchant un objet contondant il sortit un maillet d'un placard, qu'il plaça pour le moment dans la poche arrière de son pantalon. Il se cacha ensuite pour voir ce que faisait la fille. Rien de spécial, si ce n'est qu'elle paraissait intéressée par son fouillis. Il vint la rejoindre.

 

- On y va ? Je suis à vous pendant une heure, mais rassurez-vous, je ne regarderai pas ma montre. En préliminaire, je peux vous faire un strip ou alors un petit massage, un bon petit massage relaxant, ça vous dirait, ça ?

- Ma foi !

- Déshabille-toi mon petit chéri, je vais bien m'occuper de toi ! Dit-elle en enlevant son haut libérant une magnifique poitrine dont les tétons dardés semblaient le défier.

- Au fait je m'appelle Jenny ! Dit Karen.

- Enchanté !

 

Désiré ne réfléchissait plus à ce moment-là qu'avec son sexe (c'était bien là le but de la manœuvre) et se déshabilla à la hâte.

 

- Alors on y va pour un massage, étendez-vous sur le ventre pendant que je me mets à l'aise. Vous avez le droit de vous en mettre plein la vue, c'est votre jour de chance !

 

Plein la vue ! Oui, c'était le mot ! Une vraie rousse à la peau laiteuse constellée de taches de rousseurs. Des seins piriformes d'un bon volume et très probablement naturels.

 

"Le deuxième canon de la semaine ! La loi des séries ?"

 

Elle virevolta afin de lui montrer son cul.

 

"Un peu plat ! On ne peut pas tout avoir !"

 

- Alors ça te plait ?

- Super !

- Tu as vu ça ? Y'a rien à jeter !

 

Les mains de la fille font quelques mouvements sur les épaules de Désiré. Puis elles se baladent un peu partout, le dos, les bras, les cuisses... Les fesses ? Non pas encore ! Tout cela ressemble plus à des caresses qu'à du massage, mais qu'importe !

 

Karen prenait son temps, il lui faudrait bien occuper l'heure promise. Sans doute, malgré tout la prestation ne durerait peut-être pas soixante minutes, mais elle ne pouvait se permettre de la bâcler, surtout pas !

 

Les mains vinrent sur les fesses et les malaxèrent comme il se doit. Karen lui écarta les globes et ses doigts s'approchèrent de l'anus mais sans insister. Pour le moment, elle resterait dans le "basique".

 

- Soulève-toi très légèrement !

 

Désiré ne comprend pas.

 

- C'est pour que je puisse te caresser les couilles !

 

Evidemment, dit comme ça, il comprend mieux et obtempère. Au contact de la main de Karen, la bite se met à bander "pour de vrai". Elle la masturbe quelques instants, puis lui demande de se retourner. .

 

- Humm ! Monsieur est en pleine forme ! On dirait !

- Hé !

- Quelle jolie queue ! Je crois que je vais me régaler !

 

Elle le caresse d'abord sur tout le corps, pour calmer un peu le jeu. Ses mains passent sur ses tétons.

 

- Ah, Oui ! Lance Macherot.

 

Ça lui a échappé.

 

- Sensible des tétons, hein ?

- Oui !

- T'aimes quoi ? Qu'on te les pinces ?

- Oui, oui !

- Comme ça ?

- Oui, même un peu plus fort ! Oui ! C'est bon !

- Un peu maso, hein ?

- Un tout petit peu !

- Un tout petit peu ? Voyons voir ça, tu voudras que je sois ta maîtresse ?

 

Il n'est pas certain de comprendre.

 

- Moi la maîtresse et toi l'esclave !

- Je ne sais pas !

- On ne t'a jamais fait de domination.

- J'ai juste vu des films, je ne suis pas assez maso !

- Justement, les films, c'est du cinéma, et le cinéma ce n'est pas la réalité…. T'aime ça, hein ? Ajouta-t-elle en augmentant la pression de ses doigts.

- C'est bon !

- Qu'est-ce que tu aimes d'autre encore ?

- Je ne sais pas !

- Tu peux tout me dire, j'ai les idées larges… et puis je ne serais pas toujours là, profites-en !

 

Désiré n'a nullement l'intention d'aller révéler ses fantasmes de travestissement et d'introduction anale, en revanche pour ce qui est du pipi : pourquoi pas ? Il lui dit.

 

- Oh ! Mais tu es un vrai coquin, toi ! Là je n'ai pas envie, mais peut-être que tout à l'heure ?

 

Si Karen n'a rien contre ces pratiques en soi, elle n'en est pas non plus accro et n'a pas envie de se prendre la tête avec ce genre de choses. Elle n'a pas envie maintenant, elle n'aurait donc pas non plus envie tout à l'heure.

 

- Je vais te faire une de mes spécialités ! C'est le body-body, tu connais ?

- Non ?

- Tu devrais sortir davantage, toi ! Tu apprendrais des tas de choses. Je ne t'explique pas, je vais le faire, tu vas aimer ! Tu vas forcement aimer !

 

Elle lui grimpa dessus, en s'arcboutant légèrement de telle façon que les pointes de ses seins soient en affleurement constant avec le corps de l'homme.

 

- Ça s'appelle un body-body ! Normalement ça se pratique avec des huiles de massage, mais moi je fais le body-body sec !

 

Ses tétons se baladaient partout en une infernale danse libidineuse. Partout, en fait pas vraiment, car si le sexe avait sa part, Désirée se demandait si la jeune femme oserait comme l'avait fait Amanda, lui glisser son téton entre les lèvres.

 

En fait, elle ne le fit pas !

 

"Moins professionnelle que l'autre !" Ne put-il s'empêcher de penser.

 

- Tu peux me caresser un peu si tu veux ! Proposa-t-elle.

 

Il n'allait pas refuser, vous le pensez bien, et si ses mains s'enivrèrent du contact de ses bras, de son ventre, de ses cuisses, ce furent les seins qui furent bien sûr, l'objet de toutes ses attentions. Celles-ci d'abord timides, devinrent rapidement hardies.

 

- Doucement, doucement !

- Excusez-moi !

 

Il retira ses mains. Karen lorgna vers la pendule. Les arts du lit ont ceci en commun avec ceux de la table qu'ils ont la propriété de contracter le temps. Plus d'une demi-heure s'était écoulée, le temps de finir avec une petite pipe et de se rhabiller sans se presser on arriverait à une séance d'environ trois quarts d'heure, ce qui serait, jugea-t-elle bien suffisant.

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- Tu veux que je te suce ?

 

Voilà encore une proposition que Désiré ne saurait refuser ! La dernière pipe à laquelle il avait eu droit datait du temps où son épouse était encore à la maison, autant dire une éternité. De plus ses pipes étaient sans passion ni talent !

 

Aucune comparaison avec ce que lui prodiguait en ce moment même cette jolie rousse, qui alternait les va-et-vient vigoureux avec des légers mais irrésistibles mouvements de la pointe de la langue sur le méat, des lèchements de la verge et même des gobages de testicules !

 

Bientôt notre homme se sentit partir, il crut bon d'en informer sa pipeuse qui n'en eut cure et continua sa besogne. Il se laissa alors aller et jouit dans un râle.

 

Karen savait, pour avoir été confrontée au phénomène, que certains hommes développent un stress post éjaculatoire aux conséquences parfois inattendues. Aussi se fit-elle chatte, elle lui caressa tendrement la joue et le torse, puis déposa un chaste baiser sur son front. Notre homme en fut tout chose.

 

- T'es sympa, toi ! Ce n'est pas le cas de tous les clients !

 

Alors, Karen se releva. Désiré découvrit alors que sa bite était recouverte d'un préservatif, maintenant rempli de son sperme ! Comment ne l'avait-il pas "senti" ? Et surtout comment avait-elle opéré pour le lui poser sans qu'il ne s'en aperçoive ? Cette femme devait être une sorcière !

 

- C'était bon ?

- Très bien merci !

 

Globalement et malgré la qualité de la pipe, c'était un peu moins bien qu'avec Amanda, et puis il n'avait pas eu son pipi, Mais bon, Il n'allait quand même pas faire le difficile. A cheval donné on ne regarde pas les dents !

 

- Je vais vous laisser, vous voyez tout c'est bien passé.

- Je suis quand même curieux de savoir qui est à l'origine de ce… de ce…

- De ce cadeau ? Vous devriez le savoir bientôt. Dites donc vous en avez des babioles !

- Oui, ce sont des trucs que je dégotte à droite et à gauche, ça occupe ma retraite.

- Vous êtes collectionneur ?

- Non pas vraiment.

- C'est quoi vos plus belles pièces ?

- Ben j'ai le petit tableau qui est là, je l'ai ramassé près d'une poubelle.

 

Karen jeta un regard distrait au tableau en question, représentant une rue de Paris

 

- Une rue de Montmartre ?

- Non, du 5ème, ce n'est pas le Sacré Cœur au loin, c'est le Panthéon !

- Ah !

- Sinon, j'ai ça ! Continua-t-il en montrant une grosse horloge. Je l'ai récupérée en province dans une gare, elle allait partir à la décharge, il faudrait que je la fasse réparer un de ces jours.

 

Chic, se dit Karen, voilà qui amenait miraculeusement la conversation, là où elle voulait en venir.

 

- Oh ! C'est superbe ! Moi j'aime bien aussi tout ce qui est horloges, pendules, cadrans un peu bizarres !

 

"Tiens, elle aussi !" Ne manqua pas de s'étonner Désiré, sans toutefois pousser plus loin sa réflexion.

 

- Dans le genre vous avez quoi d'autres ? Reprit-elle.

- Ben, les pendules, je ne garde que celles pour lesquelles j'ai un coup de cœur, sinon je les envoie à un de mes correspondants en province. J'ai d'ailleurs un paquet qui est là, prêt à partir.

 

Et il d'un geste, il indiqua l'endroit où était posé deux paquets-poste dont les adresses étaient libellées en gros caractères au feutre violet.

 

- Et en cadran, vous n'avez que des pendules.

- Non, je dois avoir des boussoles, et aussi un baromètre, et puis l'autre jour j'ai trouvé un truc bizarre avec trois cadrans, je ne sais pas trop ce que c'est, je ne peux pas vous le monter, il est aussi emballé et prêt à partir, je vais le faire expertiser.

 

Le plan de Karen s'écroulait, il lui fallait réfléchir à une autre solution, et vite, mais d'abord gagner du temps.

 

- Vous n'auriez pas un café à m'offrir avant que je m'en aille ?

- Du thé ?

- Oui !

- Asseyez-vous. Euh, je pourrais avoir le numéro de votre agence, ils me diront peut-être qui sont ces mystérieux amis ?

- Je n'en ai pas le droit !

 

Le plan initial de Karen était simple et avait déjà prouvé son efficacité quand il lui avait fallu récupérer un vieil ouvrage ésotérique chez un vieux libraire qui ne voulait pas de prime abord s'en débarrasser. Elle avait couché avec lui, toujours en prétextant le cadeau-surprise, puis dans la foulée l'avait travaillé avec les mots qu'il fallait (toi tu es super sympa, ce n'est pas comme les autres... ça n'a pas été une corvée... je reviendrais volontiers... Je te ferai un prix... On pourrait même se voir comme ça, en copain...) à tel point que le type avait accepté de lui prêter (prêter, n'est-ce pas, pas donner) à condition qu'elle vienne lui restituer dans quinze jours. Elle lui avait alors donné sa carte de visite pour le rassurer, une carte complètement bidon bien entendu. Le libraire n'avait bien évidemment jamais revu ni la fille, ni le livre.

 

Là, l'affaire se compliquait, Karen était assez intelligente pour comprendre qu'elle pourrait charmer Désiré tant qu'elle voudrait, il n'irait probablement pas jusqu'à défaire son paquet-poste pour ses beaux yeux. Elle tenta quand même le coup, si ça ratait, elle avait une solution de secours.

 

- C'est vraiment dommage qu'il soit emballé, j'aurais bien aimé le voir !

 

Désiré répondit par un geste d'impuissance. Elle n'insista pas.

 

- C'est le premier paquet ?

- Oui. Répondit Désiré sans ni réfléchir, ni vérifier.

- J'ai un peu mal à la tête, vous n'auriez pas de l'aspirine ?

- Si, je vais vous en chercher.

 

Alors, très vite, elle s'empara du premier paquet, tout en visualisant (inconsciemment ? Au cas où...) l'adresse de destination du second, déverrouille la porte d'entrée et s'enfuit avec son larcin sous le bras !

 

Désiré a entendu le bruit de la porte, il revient, constate que la belle a disparu. Au lieu de lui courir après, il ouvre par réflexe le tiroir au fond duquel il conserve un peu d'argent liquide et son carnet de chèques. Elle n'a rien pris ! Il jette un regard circulaire sur ses étagères ou apparemment rien ne manque. Et puis l'évidence… l'un des paquets postaux manque. Il s'approche ! Celui destiné au Professeur Martinov est toujours là ! Quelle mouche a piqué cette fille d'aller se sauver en embarquant un paquet contenant un réveille-matin à l'effigie de Mickey Mouse ?

 

Et puis le déclic ! Elle s'est trompé de paquet, c'est l'autre quelle voulait ! C'était donc la deuxième nana à s'intéresser à ce mystérieux cadran. Quelque chose lui échappait, cette seconde fille était sans doute complice de la première… Mais au lieu de rester planté là, s'il lui courait après ? Ses chaussures, sa veste. Elle avait combien d'avance sur lui ?

 

- Couché le chien, non, je ne te sors pas, attends un peu !

 

Il dévala l'escalier à toute vitesse. Dehors il regarda à droite, à gauche, devant, partout… "Jenny" avait disparu !

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 16:52

Martinov 15 - Professeur Martinov et le chronoscope de Télius par Maud Anne Amaro

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1 - Le "ramassophile"

 

Prologue

Vendredi 7 décembre

 

Ce jour-là, il pleuvait à torrents dans cette petite localité huppée de l'ouest parisien. Garée le long du trottoir d'en face du domicile du professeur Martinov, une jeune femme tout de cuir vêtue, attendait impatiemment sur sa mobylette que le facteur vienne y déposer le courrier.

 

A 10 heures 15, celui-ci gare son vélo contre le mur en meulière et sonne à la porte. Il est trempé comme une soupe, malgré son ciré jaune.

 

La jeune femme s'apprête à foncer, mais son élan est aussitôt stoppé par un camion qui a la mauvaise idée de passer par là au même moment ! Pendant ces quelques secondes de perdues la porte s'est ouverte et le facteur s'apprête à remettre son courrier. La jeune femme est furieuse mais, heureusement elle a un plan B.

 

- J'ai un colis recommandé... indique le facteur.

- Entrez cinq minutes, vous voulez une boisson chaude ? Un café ? Proposa Béatrice, la jeune et blonde assistante du professeur Martinov.

- Ce n'est pas de refus ! Quel temps pourri !

 

La femme en face fulmine :

 

"Il rentre ! Mais pourquoi donc ? Et il va rester combien de temps ?"

 

Pour Béatrice, l'occasion était trop bonne, le professeur Martinov étant allé faire une course à Paris. Depuis le temps qu'elle fantasmait sur ce jeune et charmant antillais, il fallait à présent qu'il soit sensible à ses charmes, ce qui ne lui semblait pas gagné d'avance, ce facteur lui paraissait trop mignon et trop efféminé pour s'intéresser aux femmes. Mais sait-on jamais ? Il n'est jamais défendu d'essayer !

 

Très vite, le jeune homme se mit à lorgner dans l'échancrure de la blouse de travail de la jeune femme, laquelle avait été volontairement déboutonnée, juste ce qu'il faut dans les secondes précédentes.

 

- Alors, on se rince l'œil ?

- C'est involontaire ! Veuillez me pardonner. Mais disons que ce n'est pas désagréable à regarder ! Répondit-il, très décontracté.

- Bof, je ne suis pourtant pas terrible.

- Je vous trouve bien difficile ! Moi je vous trouve plutôt canon, pourtant je ne suis pas trop porté sur les femmes.

- Homo ?

- Et oui ! Mais je ne dis pas ça à tout le monde, là ça m'a échappé, c'est dire à quel point vous me troublez.

- Vous n'avez jamais essayé avec les femmes ?

- Disons que je préfère les hommes, et puis je suis plutôt passif, mais je ne suis pas non plus fermé à la discussion.

- Et une discussion avec moi, ça vous dirait ?

- Bien sûr que ça me dirait ! Répond-il en riant.

- Alors ne perdons pas de temps...

- Parce que vous parliez sérieusement ?

- Est-ce que j'ai l'air de rigoler ?

 

Béatrice s'accroupit devant le facteur.

 

- Voyons ce qu'il y a dans cette braguette !

- Je vous préviens, vous risquez d'être déçue !

 

Déçue, elle le fut légèrement, mais non pas à cause de la dimension de sa bite, qui, il est vrai n'avait rien d'exceptionnelle, mais restait néanmoins fort correcte, mais à cause du fait qu'il bandait vraiment mou.

 

Béatrice prit alors son courage à deux mains et la bite de l'antillais dans sa bouche et se mit à exécuter des mouvements de langue divers et variés afin de donner vigueur à ce membre paresseux.

 

Il serait faux d'affirmer que les efforts de notre belle blonde furent vains, mais les résultats ne furent cependant pas à la hauteur de son espérance. Le facteur fermait les yeux, invoquant on ne sait quels fantasmes, mais que voulez-vous... quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

 

- Peut-être que si vous me montriez vos seins… balbutia-t-il.

 

Qu'à cela ne tienne, notre jeune chimiste ouvre toute grande sa blouse et envoie valser son soutien-gorge. Sa jolie poitrine piriforme aux tétons arrogants nargue à présent l'antillais. Son sexe frémit, mais ne fait que frémir.

 

Mais Béatrice a plus d'un tour dans son sac.

 

- Ne bouge pas, je reviens !

 

Elle fonce au premier étage dans la chambre à coucher du professeur Martinov, ouvre la table de nuit et s'empare d'un joli godemiché et de deux préservatifs avant de redescendre.

 

- Regarde ce que j'ai trouvé !

- Humm ! Intéressant ! Vous êtes bien équipée...

- Tourne-toi et montre-moi tes fesses.

 

Le jeune homme obtempère. Béatrice lui écarte les globes et s'apprête à lui glisser un doigt dans l'œillet, elle réalise à ce moment-là qu'un peu de gel intime eut été sans doute pratique, mais qu'à défaut il faudra faire avec les moyens du bord.

 

Elle mouille son index et le lui rentre dans le troufignon. Double bonne réaction du jeune homme qui pousse un assez peu discret râle de satisfaction et qui frétille de la queue.

 

Un deuxième doigt vient à la rescousse afin d'intensifier le plaisir, quelques mouvements de va-et-vient avec pression rotative s'exécutent et notre facteur bande désormais comme un mulet. Le gode n'était donc pas nécessaire, mais bon, il est là, autant qu'il serve !

 

Béatrice encapote l'objet et le lui enfonce progressivement, l'antillais se pâme.

 

- Maintiens-le, je te suce un peu et après tu vas me prendre.

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Pas d'objection, et Béatrice peut enfin sucer et taquiner de la langue cette bonne bite bien noire et bien raide ! Elle adore ça... Enfin quand ça la prend, et ça ne la prend pas si souvent que ça ! Elle ne se considère pas comme nymphomane et serait d'ordinaire plus attirée par les femmes que par les hommes… Mais que voulez-vous une pulsion, c'est une pulsion !

 

Elle s'amuse un petit moment avec ce joli cylindre charnu au goût légèrement musqué en tentant de l'engloutir complétement dans sa bouche, puis de le faire ressortir avant de recommencer.

 

Mais la bouche fatigue et le facteur n'a pas fini sa tournée. Béatrice l'entraîne sur le canapé, lui tend une capote. Et se positionne en levrette.

 

- Viens m'enculer !

- T'aimes ça ? Salope !

 

Faut toujours qu'il y en ait qui fassent des commentaires raffinés !

 

Le jeune homme écarte les fesses de la jeune chimiste et semble estimer que la lubrification de la capote suffira à faciliter l'introduction. Effectivement, après un premier dérapage, le gland pénètre dans l'étroit conduit, le reste aussi. Après ça va, ça vient, il la besogne très vite et plutôt violement afin de maintenir son érection, à ce point que le canapé finit par avancer de quelques centimètres avant de rester calé contre le mur.

 

Béatrice est saisie de spasmes, elle hurle ! Encouragé par ses cris, le facteur accélère encore, et jouit avec un grognement peu esthétique.

 

- Merci Mademoiselle, ça réchauffe mieux que le café !

 

Le facteur repart rapidement. En face la femme en mobylette pousse un soupir de soulagement :

 

"Enfin ! Mais qu'est-ce qu'ils ont foutus ?"

 

Elle s'apprête à traverser la rue, mais préfère attendre que les deux commères qui viennent de se croiser aient terminé leurs échanges de cancans matinaux. De toute façon, il n'est plus nécessaire de courir à présent.

 

Béatrice après s'être réajustée, déballa le colis recommandé savamment empaqueté. Il contenait un mécanisme en laiton d'environ 60 centimètres de long sur 40 de large et 25 de haut. Un cadran autrefois protégé par une plaque de verre était constitué de sept cercles concentriques. Sept aiguilles analogues à celles d'une horloge et de longueurs différentes rejoignaient chacune leur circonférence respective. Le cadran était vierge de toute indication à l'exception d'un trait vertical marquant la position "midi". Sur le côté droit étaient placés deux petits cadrans secondaires, l'un étant manifestement une horloge classique dont les deux aiguilles manquaient, le second, également sans aiguille était gradué de 0 à 90 dans le sens anti-horaire. Sur le côté on pouvait apercevoir neuf entrées de clés, creuses et dotées d'un embout mâle en leur centre.

 

- Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

 

Une lettre succincte est jointe à l'envoi, Béatrice en prend connaissance :

 

"Suite à notre entretien téléphonique, je vous joins l'objet en question pour expertise. Je suis joignable au numéro suivant... Dans cette attente... Désiré Macherot."

 

"C'est donc ça, ce fameux cadran ? Je verrai ça avec Martinov, tout à l'heure" se dit-elle "mais pour l'instant, une bonne douche, et après au boulot !"

 

- Dring !

 

"Ah ! On sonne ! Allons voir !"

 

Et alors, les complications commencèrent... Mais pour bien les comprendre, il nous faut revenir un peu en arrière !

 

Quelques jours auparavant, le lundi 3 décembre

 

Désiré Macherot est retraité depuis six mois. A quelques mois de la retraite il avait plein de projets : refaire l'appartement, partir en voyage avec son épouse, organiser et classer ses fouillis. Rien ne s'est passé comme prévu, l'appartement n'a pas été refait, il n'a rien classé de ses fouillis et sa femme lui a imposé la présence d'un chien bâtard hargneux mitigé de malinois. Ce quadrupède ne tarda pas à devenir une nouvelle source de discorde puis de violentes disputes avec son épouse, à ce point que Madame finit par quitter le domicile conjugal pour aller vivre avec l'un de ses anciens collègues, mais en lui laissant le chien. Désorienté au début, il s'accommoda assez rapidement à sa nouvelle vie de célibataire, mangeant et dormant à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et trimballant son chien en laisse comme un fardeau.

 

Sa femme avait affublé le quadrupède d'un nom ridicule, il avait décidé qu'il ne l'utiliserait pas. Le nom du chien était alors simplement devenu "le chien".

 

Macherot est "ramassophile", c'est à dire qu'il s'amuse à ramasser tout un tas d'objets abandonnés dans la rue, soit parce qu'ils peuvent un jour lui être utiles soit parce qu'il les trouve jolis, insolites ou curieux. Il lui arrive aussi de ramasser pour échanger, et cela le réconforte de savoir que d'autres que lui partagent sa passion, de savoir qu'il fait partie d'une "communauté". Cette passion n'est pas nouvelle, mais il ne pouvait pas l'exprimer comme il l'aurait souhaité quand il vivait en couple, sa femme jetant à la poubelle les neuf dixièmes de ses trouvailles. Désormais, il amassait.

 

Il est deux heures du matin. Désiré promène son chien et ses pas l'ont porté par hasard dans une petite rue derrière la place de la République à Paris. Il y découvre à même le trottoir, un amoncellement d'objets destinés au ramassage des "encombrants". Son cœur palpite de joie, il fait s'asseoir le chien et commence à fouiller...

 

Il met de côté un porte-vase en cuivre, un couteau de trappeur, un jeu de cartes encore dans sa cellophane d'origine, des cartes postales en pagaille qu'il triera (peut-être) à la maison, deux cendriers publicitaires... Désiré a toujours sur lui plusieurs sacs "réutilisables" en fine matière synthétique dans ses poches. Le premier sac est vite rempli.

 

Il continue de trier, néglige un missel romain et une boite à bijoux incrustée de coquillages, met de côté pour un échange un réveille-matin à l'effigie de Mickey Mouse, puis découvre sous un abat-jour démantibulé, un étrange mécanisme en cuivre jaune. Il ne voit pas du tout ce que cela peut être mais il s'apprête à l'entreposer dans son deuxième sac...

 

- Laissez-le-moi ! Vous serez sympa !

 

Instant de peur, le chien aboie.

 

- Couché, le chien !

 

Odeur d'alcool ! Un clochard ?

 

Désiré se retourne, découvre l'individu, un homme, la trentaine maximum, grand, ectomorphe, plutôt beau gosse, revêtu d'un grand manteau noir qui lui descend presque jusqu'aux chevilles. Une femme est à ses côtés, maquillée en gothique, fond de teint pâleur de mort, et rouge à lèvres noir. Elle est attifée du même genre de manteau que son compagnon.

 

"Des partouzeurs qui reviennent d'une soirée à thème ?"

 

- Vous me le laissez ? Réitère l'homme

- Non, désolé !

- Vous ramassez tout ça pour le vendre ?

 

Désiré choisit de ne pas répondre.

 

- Vous aller en faire quoi ?

- Ecoutez, j'étais là avant vous, c'est moi qui l'ai trouvé, je le garde.

- Je vous le rachète 20 euros.

- Laissez-moi tranquille !

- 50 euros !

 

L'inconnu ne pouvait pas savoir que cette proposition était contre-productive. Désiré n'avait pas besoin d'argent, mais sa curiosité s'aiguisait devant la convoitise du mystérieux noctambule.

 

- Je peux aller jusqu'à 100 euros ! Insista le Dracula d'opérette en réponse au silence de Désiré.

- Je-le-garde ! Martela ce dernier avec détermination.

 

Sans la présence de chien, l'inconnu se serait probablement emparé de l'objet par la force.

 

- Mais enfin, soyez raisonnable, cet objet ne vous servira à rien, alors que moi je collectionne ce genre d'instrument.

- Vois devenez pénible ! Et à votre place, je ferais attention, le chien commence à s'énerver, n'est-ce pas, le chien ?

 

Il n'aboya pas, il grogna.

 

La compagne de l'inconnu tira celui-ci par la manche.

 

- Allez, viens Grégorio !

 

Ils s'éloignèrent tous les deux.

 

- Quel casse-pieds ! Commenta Désiré, pas fâché de les voir disparaître.

 

Grégorio se dissimula dans un renfoncement, fit face à sa compagne et la gifla. Deux fois ! Elle ne se rebiffa pas, demandant simplement :

 

- Pourquoi ?

- Je t'interdis de me tirer par la manche ! Et je t'interdis de m'appeler par mon prénom devant un inconnu ! Ne recommence jamais ça !

- Je voulais te protéger du chien !

 

Elle ne vit pas arriver la nouvelle gifle qui lui déclencha une crise de larmes.

 

- Et tu essaies de te justifier à présent, sale pute !

- Ouin ! Snif !

- Ecoute-moi bien pétasse ! Et arrête de chialer !

- Snif !

- Tu vas me suivre ce type jusque chez lui et tu me relèves l'adresse. Je ne veux pas te revoir avant ! Compris, sale chienne ?

- Oui, maître ! Euh, juste l'adresse ?

- Juste l'adresse... pour l'instant.

 

Grégorio disparut, la laissant seule. Amanda se dissimula derrière une camionnette en attendant que Désiré ait terminé sa récolte d'objets. Elle commençait à en avoir sérieusement marre des accès d'autorité et de brutalité de son compagnon. Bizarrement elle avait accepté la première paire de gifles, estimant qu'elle l'avait méritée non pas parce qu'elle l'avait poussé à s'éloigner mais parce qu'elle avait prononcé son prénom devant un étranger. En revanche la seconde lui paraissait comme une injustice et un abus d'autorité. Un jour, elle quittera ce dingue et sa bande de fêlés. Ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait cette réflexion, mais elle n'avait jamais osé franchir le pas. Elle l'avait encore dans la peau son Grégorio, malgré les coups et les humiliations.

 

Elle dut attendre presque vingt minutes avant que Désiré, deux sacs remplis à la main quitte les lieux avec son chien. Elle le suivit jusqu'en bas de chez lui, Boulevard Voltaire, elle nota l'adresse, puis regagna à pied le domicile de son compagnon.

 

Grégorio après une nuit trop courte s'était réveillé avec un terrible mal de tête qui le mit de forte méchante humeur. Après avoir avalé un cachet effervescent, il réveilla brutalement Amanda qui ronflait.

 

- Debout, faignasse, t'as assez dormi.

 

La jeune femme se leva en baillant, plutôt vaseuse.

 

- T'as l'adresse ? Demanda Grégorio

- Dans ma poche !

- Ta poche de quoi ?

- Je vais te la donner, dit-elle en s'extirpant du lit.

- Donc, on passe à la phase 2 : récupération.

- On fait comment ?

- C'est toi qui va-t'en occuper, toi toute seule.

 

Elle n'osa pas protester, mais tenta de temporiser.

 

- D'accord, je m'en occupe dès demain. Le temps de réfléchir à la façon dont je vais m'y prendre.

- Non tu vas faire ça aujourd'hui. Tu vas lui proposer 1.000 euros. Si ça marche pas tu lui piques ou tu lui fais une opération charme et tu couches avec ! Habilles-toi en pute !

- Oui !

- Tu ne remets pas les pieds ici avant d'avoir récupéré l'objet ! T'as bien compris ? Ajouta-t-il, l'index menaçant. Qu'est-ce qu'on dit ?

- Oui, Maitre !

 

Ici, chez Grégorio, Amanda n'avait pas tout ce qu'il fallait pour se changer, aussi fit-elle un détour jusque chez elle, où elle commença par prendre une douche. Elle avait la manie compulsive de se regarder nue dans tous les miroirs qui encombraient son appartement. Elle traquait les traces de vieillissement et sombrait dans des crises d'angoisse quand elle croyait en découvrir. Le miroir lui renvoya l'image d'une superbe femme de 25 ans, aux formes parfaites, le visage était superbe, de belles lèvres bien ourlées, un joli nez très légèrement retroussé, des pommettes un peu relevées, des yeux verts, bref un canon !

 

Elle s'habilla non pas de la façon que son compagnon lui avait suggéré, mais en "femme d'affaires", tailleur pied de poule chic, imperméable blanc cassé, faux sac Vuitton, escarpins vernis et chemisier en voile légèrement transparent. Elle imprima ensuite trois feuilles de papier à l'en-tête d'une société Termites-Killer, tout droit sortie de son imagination, puis deux étiquettes en papier glacé, qu'elle colla l'une par-dessus un atomiseur d'insecticide, l'autre sur une mini bombe lacrymogène. Elle emporta aussi les 1.000 euros, mais ce ne serait que son arme ultime, elle pensait bien réussir sans en avoir besoin et ainsi se les garder pour elle. Couverte de dettes, elle en avait bien besoin... Et ainsi préparée, elle prit la direction du Boulevard Voltaire.

 

En chemin son téléphone portable sonna.

 

- Bonjour Amanda, c'est Tristan, je ne vous dérange pas ? Vous pouvez parler ?

- Non, non vous ne me dérangez pas du tout, je suis dans la rue, je fais une course.

 

Tristan ! Le beau Tristan ! Il l'avait draguée l'autre soir à la soirée chez les Van Der Velde. Elle s'était laissé faire mais jusqu'à un certain point seulement, ne souhaitant pas s'attirer les foudres de Grégorio, qui la considérait comme sa chasse gardée.

 

- Je voulais vous inviter à prendre un verre !

- Je ne suis pas contre le principe, mais en ce moment je suis un peu débordée.

- On ne s'attardera pas, c'était juste pour le plaisir de vous voir cinq minutes.

- Cinq minutes ? On dit ça ! Non, Tristan, téléphonez-moi la semaine prochaine, d'accord ?

- D'accord ! Bisous !

- Bisous !

 

En raccrochant, elle se traita de conne, Tristan était beau, il était gentil (mais en général les mecs sont toujours gentils au début, s'ils commençaient par nous frapper, ce serait trop simple, se dit-elle), il avait de l'argent (à vérifier quand même). Et surtout il pouvait la sortir des griffes de Grégorio. Et c'est là qu'il y avait problème ! Tristan avait-il juste envie de tirer un coup ou souhaitait-il s'engager dans une liaison plus durable ? Le seul moyen de le savoir était d'accepter cette rencontre autour d'un verre ! Mais pourquoi alors avait-elle temporisé ? Par lâcheté, par bêtise ou tout simplement parce que le cordon qui la reliait à Grégorio n'était pas encore complètement rompu ?

 

Arrivée Boulevard Voltaire, Amanda attend patiemment qu'une personne daigne se servir du digicode et elle entre à sa suite. Il y a au moins deux escaliers et pas de gardien. Pas bien grave, elle sonne à une porte du rez-de-chaussée, au hasard.

 

- Ah ! Je me suis peut-être trompée, j'avais rendez-vous avec un monsieur qui a un gros chien, genre malinois...

- Ce doit être Monsieur Macherot au quatrième.

 

Trop facile !

 

C'est le chien qui désirant sortir, avait réveillé Macherot en début d'après-midi. Celui-ci s'était habillé à la hâte et s'était contenté de faire le tour du pâté de maison. En fait, Désiré était pressé de déballer ses trouvailles de la nuit, ce qu'il fit aussitôt rentré. La vision de ces objets accumulés au cours de cette cueillette miraculeuse lui provoqua une curieuse excitation. Curieuse et particulièrement incongrue, puisqu'un afflux de sang au niveau de son entrejambe lui fit naître une érection tout à fait inattendue.

 

Il se dit alors qu'une petite séance de masturbation en solo ne pourrait que lui faire du bien.

 

Sexologiquement parlant, nous classerions (ah, cette manie de vouloir tout classer et tout étiqueter !) Désiré Macherot dans la catégorie des "pervers polymorphes". Derrière ce terme à connotation plutôt négative, se cache une personne qui abrite de nombreux et différents fantasmes. Ainsi Macherot est légèrement maso, apprécie les introductions anales, mais surtout les jeux de pipi. Il lui arrive aussi de porter des petites culottes de femmes et des bas autofixants.

 

Ses fantasmes sont restés des fantasmes jusqu'au départ de son épouse. Bien sûr, comme tout un chacun, il avait trompé sa femme, mais ce ne furent que des expériences fortuites de courte durés, dont les ébats ne sortirent pas des sentiers battus. Il avait aussi dans sa jeunesse rendu visite à une prostituée sans en retirer le résultat escompté.

 

Alors maintenant, ses fantasmes, il les assumait mais en solitaire.

 

Il commença par se déshabiller complétement, il enfila une paire de bas et une petite culotte, puis se fixa des pinces aux seins. Il conserva le godemiché près de lui, il s'en servirait plus tard. Il sortit un DVD d'un tiroir et l'inséra dans le lecteur, brancha le téléviseur et fit avancer le film jusqu'au moment où il montrait une superbe blonde au visage de déesse et au corps parfait en train d'uriner sur un homme en position extatique.

 

Désiré sortit sa bite par le côté droit de la petite culotte et commença à se masturber. Une fois son sexe devenu bien raide, il s'introduisit le gode dans l'anus en le faisant aller et venir. Ces séances étaient toujours trop courtes et il se répétait sans cesse qu'il lui faudrait les rallonger, mais prisonnier de la montée de son désir, il jouissait toujours trop vite. Et là, il savait que le résultat de tous ces méticuleux préparatifs finirait d'une seconde à l'autre dans un malheureux kleenex ! Il accéléra la cadence devant et derrière...

 

La sonnette d'entrée émit son carillon au pire moment. Prestement, il enfila sa robe de chambre et alla ouvrir.

 

Amanda s'était auparavant dégrafé stratégiquement les boutons de son chemisier jusqu'à la naissance de ses seins après avoir laissé son imperméable ouvert.

 

Oups !

 

Désiré Macherot n'est pas, vous le pensez bien, insensible aux charmes de la demoiselle et reste bouche bée.

 

- Bonjour Monsieur Macherot. C'est pour les termites !

- Pardon ?

 

Elle exhibe une lettre à en-tête protégé par une pochette de plastique, que l'homme ne regarde qu'à peine. Le problème c'est qu'il ne peut pas la faire entrer, les traces de ses frasques sont trop visibles.

 

- C'est possible que vous repassiez dans un quart d'heure ?

 

Bien sûr que c'était possible, sauf qu'il n'était pas question pour Amanda de sortir de l'immeuble sans en connaître le code, aussi resta-t-elle dans un coin du pallier en faisant semblant de téléphoner.

 

La voisine d'en face dut s'apercevoir de sa présence car elle ouvrit sa porte et demanda d'un ton très sec :

 

- Vous cherchez quelque chose ?

- Ben oui, j'ai sonné et ça ne répondait pas, je passe pour les termites ! Répondit-elle sans se démonter le moins du monde et en extirpant ses faux papiers de sa sacoche.

- Les termites ? Mais on n'a pas été prévenus !

- Oui, on m'a dit ça ! Mais rassurez-vous ça ne dure que cinq minutes !

- Ah ben entrez !

 

Amanda se livra donc à quelques pulvérisations fantaisistes, la voisine ne la quittant pas d'un pouce...

 

Un quart d'heure plus tard, Désiré rhabillé, et l'appartement présentable, il ouvrit à la belle inconnue avec un grand sourire quand elle sonna à nouveau et la fit entrer.

 

Il ne pouvait reconnaître la jeune femme qui accompagnait l'hurluberlu qui l'avait dérangé l'autre nuit en pleine rue devant ce fouillis d'objets à l'abandon. Le look était trop différent et puis il ne l'avait pas non plus spécialement dévisagée.

 

Le chien lui, avait un autre avis, cette odeur lui rappelait quelque chose. Quelque chose qui avait été agressif avec son maître. Quelque chose qui l'avait fait grogner. Alors, il grogna, montra les crocs.

 

- Couché le chien ! Qu'est-ce qui te prend ? J'ai dit : "couché" !

 

Le chien obéit de mauvaise grâce mais garda un œil sur l'inconnue, au cas où...

 

Voilà qui n'arrangeait pas les affaires d'Amanda, qui déjà enterrait l'un de ses plans, celui consistant à neutraliser Désiré soit en le gazant soit en l'assommant.

 

- Ca va prendre un quart d'heure, prévint-elle. Est-ce que vous avez déjà eu des problèmes de termites ?

- Jamais de la vie.

- On va faire un test sur trois endroits différents de votre appartement, une plinthe, un meuble et une porte, si au bout de dix minutes, aucune termite n'est sortie de son trou, c'est qu'il n'y en a pas.

 

Elle se débarrassa de son imperméable et se livra ensuite à quelques pulvérisations.

 

- Y'a plus qu'à attendre, fais pas chaud ce matin, z'auriez pas du café ?

- J'en ai pas de fait, j'ai du thé si vous voulez ?

- Volontiers.

- Asseyez-vous, j'arrive.

 

Le salon-bibliothèque est un véritable bric-à-brac. Des objets les plus divers sont exposés devant des bouquins de toute taille : voitures miniatures, chopes elle mêmes encombrées de stylos et de coupe-papiers, statuettes à quatre sous, cendriers publicitaires. Des caisses en cartons attendent probablement que l'on daigne trier le fouillis qu'elles contiennent. Elle n'aperçut pas de suite cette planche basse sur laquelle étaient posés des objets un peu plus volumineux ou un peu plus lourds. Le cadran mystérieux y était, la narguant.

 

- Vous regardez mon bazar ? J'accumule des objets que je trouve à droite et à gauche, ça me passe le temps.

- Je vois, fit-elle !

 

Elle se lève, et fait semblant de s'intéresser...

 

- Il est rigolo ce petit robot.

- Oui, c'est Robby, un jouet des années soixante, il se remonte avec une clé, vous voulez voir ?

- Bien sûr, répondit-elle hypocritement.

 

Elle se retint de pousser un soupir d'exaspération en s'imposant le spectacle de ce robot ridicule avançant d'une démarche chaotique rythmée d'un bruit de vieilles casseroles.

 

- C'est rigolo ! Et ça c'est quoi ? Demanda-t-elle en désignant le cadran que son compagnon convoitait.

- Ben justement, je n'en sais trop rien, c'est une trouvaille récente et je n'ai pas eu le temps de me pencher dessus.

 

Amanda n'insista pas, porta le thé à ses lèvres.

 

- Hum, c'est chaud !

- Voulez-vous un peu d'eau froide ?

 

"Ras le bol, j'attaque !" se dit la fille.

 

- Non, merci ! Mais dites donc vous, soyez un petit peu plus discret ! Enonça-t-elle le sourire aux lèvres.

- Pardon ? S'exclame Désiré, ne comprenant pas.

- Vous croyez que je ne vous vois pas en train de loucher dans mon décolleté ?

 

Elle prononce ces mots en rigolant à moitié.

 

- Je suis désolé, je suis un homme...

- Ce n'est pas grave, cela ne me dérange pas quand un homme me regarde. Reprit-elle, toujours souriante.

- Ah ! Répondit Désiré, qui n'avait pas trouvé de réponse plus intelligente.

- Oui, j'ai l'habitude, j'ai travaillé dans un cabaret.

- Ah, oui ?

- Drôle de métier, fallait chauffer les mecs, et parfois conclure. J'ai rencontré des drôles de bonhommes, pas vraiment cool, c'est pour ça que j'ai arrêté. Mais j'ai aussi rencontré des types très sympas, avec eux ce n'était pas une corvée, heureusement qu'ils étaient là ! Bon, je ne suis pas là pour vous raconter ma vie, je vais aller voir si les termites sont sorties du bois.

 

Désiré qui était loin d'être complètement idiot, se demandait à quel jeu jouait vraiment cette fille. Elle cherchait peut-être à l'allumer ? Pas pour ses beaux yeux, mais sans doute en échange d'argent ? A moins qu'il ne s'agisse d'une arnaque ? N'aurait-il pas dû, d'ailleurs, recevoir un courrier du syndic annonçant cette visite ?

 

- Bon, apparemment vous n'avez pas de termites, je vais vous demander une petite signature...

 

Elle sort un papelard et le pose sur la table en se penchant. Désiré a une vue imprenable sur son décolleté. Il signe. Elle récupère le reçu, reprend son imperméable, l'enfile. Désiré est soulagé, il n'y avait donc pas de piège, mais il est un peu contrarié de la voir partir si vite.

 

- Je vous laisse.

 

Elle s'en va. Désiré referme la porte derrière elle et décide alors de reprendre sa séance de masturbation solitaire, et retire son pantalon.

 

Dring

 

La sonnette de l'entrée.

 

"Fichtre, qui est-ce encore ?"

 

- Un instant !

 

Il remet son pantalon et va ouvrir ! C'est "mademoiselle Termite" qui revient.

 

- Désolée, j'ai oublié ma bombe anti-termites.

- Ah ? Ne bougez pas, je vais vous la chercher.

- Euh, si vous le permettez, j'ai une envie pressante, je peux utiliser vos toilettes ?

- Ah, oui, au fond du couloir, la porte au fond.

 

Elle s'y engouffre, mais ne verrouille pas. Désiré poussé par on ne sait quel démon comme on dit dans la littérature classique, ne peut s'empêcher de coller son oreille à la porte. Il entend le clapotis de son pipi, il est comme fou et bande comme un hussard de la garde. Il doit énormément prendre sur lui pour quitter l'endroit et partir à la recherche de la bombe insecticide. Il entend la chasse d'eau, elle sort.

 

- Pour me laver les mains ?

- Là ! Je vais vous chercher une serviette propre.

- Je suis désolée, mais je ne pouvais plus me retenir.

- Je comprends !

- Mais arrêtez de mater mon décolleté, vous allez faire une attaque ! Plaisante-t-elle.

- Pardonnez-moi, ce n'est pas si souvent qu'une aussi jolie femme vient dans mon appartement.

- Vous me flattez ! Je vais vous dire un truc, j'ai quitté le milieu du sexe, mais il m'arrive de façon très exceptionnelle de faire des extras.

- Des extras ?

- Ça vous intéresse ?

- Non merci !

 

Désiré a répondu par réflexe de méfiance, le regrettant aussitôt, il se reprend alors.

 

- Je veux dire, je ne paye pas pour faire l'amour.

- Faire l'amour ? N'allons pas jusque-là, je voulais juste vous proposer un petit strip-tease privé !

 

Du coup Désiré hésite, ne sait que répondre.

 

- Ne me dites pas que vous n'aimeriez pas en voir davantage ! Susurre-t-elle en passant sensuellement ses mains sur ses seins.

- J'avoue que c'est tentant !

- Alors ? Oui ? Non ?

- Vous voudriez combien ?

- 40 euros.

- Bon, allez, c'est d'accord !

 

Amanda attend qu'il lui donne l'argent, mais il ne le fait pas. Elle comprend qu'il ignore que pour ce genre de prestation il est d'usage de payer d'avance. Pas bien grave, et en la circonstance, ça l'arrange.

 

- Mettez un peu de musique et installez-vous sur la chaise, là !

 

Désiré choisit au hasard un C.D. de Miles Davis.

 

- On se donne dix minutes, ça vous va ?

- Oui, oui ! Répond-il en s'essayant

- Ne vous gênez pas, mettez-vous à l'aise :

- A l'aise ?

 

"Ce n'est pas vrai, il va falloir que je lui fasse un dessin !" s'exaspéra Amanda.

 

- Ben oui, si vous voulez vous caresser en me regardant, ça ne me dérange pas du tout.

 

Désiré répondit par un petit geste du visage accompagné d'une esquisse de sourire, signifiant par-là qu'il avait compris.

 

L'une des ficelles, pas toujours respectée, du métier d'effeuilleuse est de commercer par se dandiner et se déhancher pendant quelques minutes sans rien montrer. En soi, cela n'a aucun intérêt mais permet aux spectateurs de fantasmer sur ce qu'ils vont voir après.

 

- Allez caressez-vous ! Ça m'excite de voir les hommes se donner du plaisir.

 

Désiré se caresse mais par-dessus sa braguette.

 

- Ouvrez-moi tout ça !

- J'attends un peu !

 

Il est excité, Désiré, mais il est un peu timide.

 

Amanda retire sa jupe, puis son chemisier, elle s'approche de son unique spectateur et lui expose l'échancrure de son soutien-gorge sous le nez.

 

- Rapprochez vos genoux !

 

Il ne comprend pas.

 

- C'est pour m'assoir ! Doit-elle préciser.

 Martinov15a2.jpg

Ce "malheureux Désiré", n'a jamais entendu parler de lap-dance de sa vie. Et bien justement, Amanda va lui faire une démonstration. Elle monte sur ses cuisses et se dandine en tous sens, son pubis faisant pression sur l'entrejambe de l'homme. Elle se relève au bout d'une ou deux minutes mais c'est pour s'assoir de nouveau mais dans l'autre sens cette fois.

 

- Dégrafe mon soutien-gorge !

 

Il est obligé de s'y reprendre à plusieurs fois : émotion ou inexpérience ?

 

Revoilà Amanda debout, sa magnifique poitrine libre que ses déhanchements font sautiller. Elle se rassoit sur lui en face à face et approche l'un de ses seins du visage de Désiré, se débrouille pour placer la pointe de son téton entre ses lèvres. Par réflexe, il avance sa langue et lèche quelques instants l'offrande avant qu'elle ne n'éloigne. Il bande comme un cheval.

 

Amanda s'est relevée, mais est restée très proche de lui, elle retire promptement sa culotte, puis se penche, pose sa main sur la braguette enflée, en fait coulisser la fermeture éclair.

 

Désiré prend conscience qu'elle va être sur le point de découvrir qu'il porte une culotte de femme, il panique :

 

- Non laissez, je vais le faire.

 

Elle ne cherche pas à comprendre et se recule légèrement pendant que Désiré sort enfin sa bite de sa prison de tissu et se la branle.

 

La chatte d'Amanda est entièrement épilée, non pas par mode ni par préférence, mais parce que c'était la volonté de Grégorio. Elle écarte ses grandes lèvres laissant apparaitre les chairs roses, elle se touche le clitoris semi érigé, Désiré est en train de craquer.

 

Amanda se demanda s'il était nécessaire qu'elle aille plus loin, mais admit que cela augmenterait ses chances d'arriver à ses fins.

 

- Je peux vous aider à conclure si vous voulez !

 

Désiré ne répondit pas de suite, mais en mourrait d'envie.

 

- C'est plus cher, non ?

- Pas beaucoup, 15 euros avec la main, 30 euros avec la bouche, et si vous souhaitez quelque chose de spécial, on peut en discuter.

 

"Quelque chose de spécial ! Elle a dit "quelque chose de spécial" ! Va-t-il oser ? Il prend une profonde inspiration ! Après tout qu'a-t-il à perdre ?

 

- Vous n'avez plus envie de faire pipi ?

- Non, pourquoi ? Ah, oui ! Je peux essayer de faire une petite goutte mais je ne garantis rien.

- Vous me pisseriez dans la bouche ? Demanda-t-il s'étonnant de cette soudaine audace.

- Et bien dis donc, t'es un gros coquin, toi ! Allonge-toi par terre on va essayer.

 

Désiré excité comme un pou, va pour se déshabiller, mais se souvient de nouveau qu'il a toujours ses sous-vêtements féminins sous son pantalon.

 

- Euh, je vais chercher un tapis de bain et je reviens ! Indique-il en disparaissant dans sa salle de bain.

 

Il revient quelques instants plus tard, complétement nu et le sexe toujours dressé tel un étendard, et s'installe sur le tapis de bain posé sur le parquet. Pour lui c'est une première. Son cœur palpite, il est comme un gosse en train de déballer le jouet dont il avait toujours rêvé.

 

Amanda s'accroupit au-dessus de sa bouche.

 

- Attends, faut que je me concentre !

 

Elle a pris un risque, et maintenant elle craint de bloquer. Certes, ce ne sera pas pour elle, la première fois, mais elle n'a pas fait ça très souvent non plus et jamais avec un parfait inconnu ! Si elle rate son coup, cela pourrait être embêtant pour la suite.

 

Elle ferme les yeux, tente de se concentrer, mais sur quoi ?

 

"J'ai envie, j'ai envie, il faut que je pisse…" se répète-t-elle.

 

- Patience, ça va venir !

 

Le spectacle sublime de cette belle chatte magnifiquement dessinée, à cinquante centimètres de son visage ne peut que le faire patienter.

 

- Ça vient, mais il y en aura pas beaucoup !

- Ça fait rien.

- Ça y est, ouvre bien la bouche !

 

Quelques gouttes lui tombent dans le gosier, le gout le surprend un peu, la seule urine qu'il n'ait jamais goûtée étant la sienne, et il y a fort longtemps. Un goût étrange, comme un bouillon d'herbes (mais quand aurait-il déjà bu un bouillon d'herbes ?), pas désagréable en fait, et puis tellement pervers.

 

Plus rien ? Goût de trop peu ?

 

- Je crois que je peux encore en faire deux trois gouttes ! Précise Amanda. Fais bien monter ta bite en même temps.

 

Il se masturbe, tentant de contrôler la montée de son plaisir. Effectivement ce serait génial s'il arrivait à coordonner…

 

Une goutte arrive, il l'avale, et en même temps accélère le mouvement de sa main, quelques autres suivent, la coordination n'a pas fonctionné. Alors Amanda se baisse légèrement et met en contact son sexe avec la bouche de Désiré.

 

- Fais-moi ma petite toilette !

 

Il ne s'attendait pas à cette "prime". Il lèche le fruit offert avec gourmandise, tandis que sa bite tressaute en déchargeant son sperme trop longtemps contenu.

 

- Alors ça vous a plu ?

- Oh, oui, je vous dois combien ?

- 60 en tout, ça va ?

- Ça va !

- Ou alors vous me faites cadeau d'une de vos babioles. Ce truc avec les cadrans me plairait bien.

- Ah ! Non, celui-là je le garde, il m'intrigue de trop, je m'en débarrasserai peut-être un jour, mais pas maintenant.

 

Amanda ne s'attendait pas du tout à ça. Elle a la rage. Tout ce cinéma pour essuyer un refus.

 

- Oh ! Allez soyez sympa ! Faites-moi plaisir !

- Je veux bien vous faire plaisir, mais ce truc je le garde.

 

A ce stade Amanda a plusieurs choix : Laisser tomber ? Ce n'est pas son genre. Employer la force ? Impossible à cause du chien. Il y a tellement plus simple.

 

- D'accord gardez-le, ça fait donc 60 euros.

 

Désiré sort trois billets de 20 euros qu'elle enfouit dans son sac. A ce moment, il s'en voulait un peu d'avoir visiblement contrarié sa visiteuse, mais qu'y pouvait-il ?

 

- Vous permettez que je prenne une photo de l'objet ?

 

Si Désiré trouva la requête étrange, il ne vit aucune raison de s'y opposer.

 

- Je dois revenir demain dans l'immeuble, si j'arrive à identifier votre truc, je passerai vous le dire. Allez, au revoir Monsieur Macherot.

 

Ils se serrèrent la main et au dernier moment, elle ajouta :

 

- Quand je reviendrai, je m'arrangerai pour ne pas avoir fait pipi avant... Juste dans le cas où ça vous intéresserait.

 

Et elle le laissa là, perplexe !

 

Désiré n'avait, nous l'avions dit, rien d'un idiot, cette nana, pour une raison qu'il ne comprenait pas, convoitait absolument cet objet. Elle était pour cela prête à l'échanger contre une séance de sexe agrémentée d'une vraie douche dorée. Le plan était tentant, mais il ne l'accepterait pas, c'est du moins ce qu'il se disait à ce moment-là.

 

Amanda ne rentrerait pas chez Grégorio. Elle était bredouille et n'avait nulle envie de se faire engueuler et encore moins celle de se faire tabasser. Grégorio, comme tous les machos ignorait complètement comment les autres hommes fonctionnaient. Ce Désiré avait mordu à l'hameçon, mais ne s'était pas laissé abuser. Mais ce n'était qu'un premier round, au second, c'est elle qui gagnerait. Elle décida de le laisser mijoter de façon à faire monter le désir à son paroxysme. Aussi décida-t-elle de ne pas revenir le lendemain, mais le surlendemain.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 15:30

Professeur Martinov 14 – Professeur Martinov et le trésor des Ourlettes 3 – La mare au Diable par Maud Anne Amaro

StampBea

3 – La Mare au Diable


8 heures du matin


C’est le réveil du téléphone d’Odile qui fit émerger Béatrice de son sommeil. Sa complice ne l’avait pas entendu et continuait à ronfler.


– Debout ma grande !


Elle tira sur les draps, dévoilant le corps gracieux d’Odile couchée sur le ventre et dont les jolies fesses constituaient une véritable provocation. Béatrice sentit une intense bouffée de désir l’envahir, mais se ressaisit vite, le moment n’étant pas à la bagatelle !


– Pas assez dormi ! Finit-elle par dire en baillant. On fait quoi ?

– Un tas de choses, on va commencer par appeler Martinov, tu me prêtes ton téléphone ?


Mais le professeur épuisé par ses péripéties nocturnes, n’entendit pas la sonnerie, il ronflait de tout son saoul aux côtés de son amant d’un soir.


Béatrice décida de réessayer plus tard, elle passa ensuite son propre téléphone au séchoir pour tenter de le faire refonctionner ! Sans succès !


– Bon, on va commencer le service, l’une à la cuisine, l’autre au ménage, tu prends quoi aujourd’hui ?

– Cuisine ! Pour changer un peu ! J’m’en vais aller préparer le petit déj’ de ces messieurs dames.


Béatrice parcourut le check-up que lui avait laissé Sylvie, et décida de commencer par faire du repassage : passionnant ! Et il y en avait une tonne !


Martinov finit par émerger de son sommeil.


Que fabriquait-il ici dans le lit d’un bellâtre endormi ? Tout cela lui revint rapidement… Un enchaînement de circonstances dont la conclusion risquait de compliquer cette hypothétique recherche au trésor ! Le trésor, justement … Cette mare d’eau n’était peut-être pas due, ne serait-ce qu’en partie, à la pluie. Il faudrait s’en assurer… cette nuit… Si le temps redevenait sec, puis suivant ce qu’ils découvraient, estimer le temps nécessaire, acheter éventuellement du matériel supplémentaire. Cela prendrait bien plus de temps que prévu ! Il faudrait bien sûr que les deux femmes acceptent de continuer à jouer aux servantes ! L’autre solution, c’était de tout avouer au propriétaire des lieux, mais accepterait-il de partager ? Compliqué tout ça ! Et puis il lui fallait résoudre son problème de pneumatiques !


Et l’autre qui continuait à ronfler comme un bienheureux ! Jusqu’à quelle heure allait-il dormir ? Il n’osait pas le réveiller franchement, alors il tenta des raclements de gorges, des bâillements peu discrets, des frôlements le long de son corps. Rien à faire, à cet âge quand on dort, on dort !


Et puis vint s’ajouter à tous ces problèmes, un autre bassement matériel et qui n’allait pas tarder à devenir pressant : le professeur Martinov avait envie de pisser. C’est fou comme une envie de pisser peut soudain vous gâcher la vie, surtout quand on ne sait pas comment y remédier.


Ça devient intenable, il se lève, enfile son slip et sort de la chambre. C’est où les toilettes ? Il se trouve incapable de se souvenir à quel endroit c’est. Il aurait dû faire attention hier quand Baptiste les lui a indiquées. A l’hôtel c’est signalé, mais ici ce n’est pas l’hôtel, toutes les portes se ressemblent. Il en ouvre une très délicatement, c’est une chambre. Il va pour en ouvrir une autre mais entend du bruit derrière lui, il se retourne.


Moment de stupeur, d’incompréhension !


– Mais qu’est-ce que tu fais là ? En slip ? Demande Béatrice !

– Je vais t’expliquer, mais je t’en prie dis-moi où sont les toilettes, j’ai trop envie de pisser, je ne tiens plus !

– La dernière porte à droite.


Il s’y précipite, Béa le suit, et s’enferme avec lui dans les toilettes.


– Mais qu’est-ce que tu fais ?

– Je veux savoir !


Le bruit de la porte a réveillé Baptiste, qui devine que son compagnon de la nuit s’est levé pour pisser. Lui aussi a envie, il sort à son tour et a le temps de le voir de ses yeux étonnés, y entrer en même temps que l’une des nouvelles bonnes ! Alors, il tend l’oreille.


– On a crevé les pneus de ma voiture, je n’ai pu joindre personne et un jeune homme qui habite cette maison et qui passait par là m’a offert l’hospitalité !

– Ah ! Baptiste ?

– Oui, c’est ça !

– Et tu vas rester combien de temps ?

– Je sais pas trop. J’attends qu’il se réveille pour lui dire au revoir, je suis vraiment tombé sur quelqu’un de très sympathique, de très respectueux ! Tout à l’heure, j’irai régler cette affaire de pneus.


Derrière la porte, Baptiste s’amuse comme un fou en entendant tout ça, mais son ego est flatté.


– Il est beau gosse en plus, non ? Remarque Béa.

– C’est vrai !

– Un peu efféminé !

– Oui peut-être !

– T’as couché avec ?

– Non !

– C’est sûr ?

– Juste un peu !

– T’as raison d’en profiter !

– Il est très doux, très sensuel !

– Bon on fait comment pour la suite ?


Il lui expliqua : la mare d’eau dont on ignorait l’état exact par temps sec, le temps supplémentaire…


– Vous seriez d’accord toutes les deux pour rester plus longtemps ?

– Moi, oui, et pour Odile, je ne vois pas pourquoi elle laisserait tomber.

– OK, on se téléphone pour la suite !

– J’ai pété mon portable, je t’envoie le numéro d’Odile. Attends n’ouvre pas, je vais pisser à mon tour, ça te fera un spectacle.


Il est des spectacles dont on ne se lasse jamais, et la vision de cette jolie blonde faisant jaillir son urine jaune et tiède ne cessait de plonger notre coquin de professeur dans le plus profond des ravissements.


Malheureusement notre blondinette n’avait plus qu’une petite envie et ce charmant tableau ne dura que l’affaire de quelques gouttelettes.


– Tu veux m’essuyer ?

– Bien sûr ! S’empressa-t-il de répondre en s’accroupissant afin de s’approcher de la minouche humide et de la laper d’une langue gourmande.


Baptiste en avait appris assez, il regagna rapidement sa chambre sans se recoucher et il attendit à poil, le retour de Martinov.


– Je reviens, je vais faire pipi ! Indiqua-t-il alors.


Du coup le professeur entreprit de se rhabiller, puis se dit qu’il serait peut-être opportun de pouvoir prendre une douche et de se raser…


– Ah ! Ça fait du bien ! T’as bien dormi ? Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu te rhabilles ?

– Ben oui, à moins que je puisse prendre une douche ?

– Bien sûr que tu vas pouvoir prendre une douche.


C’était plus fort que lui, Martinov n’arrivait pas à détacher son regard de la bite de Baptiste. Ce dernier s’en amusa.


– Elle te plaît ma bite, hein ?

– J’en garderai un bon souvenir.

– Suce-là, tu en meurs d’envie…


Le professeur n’a aucune envie de résister à une telle tentation. Pensez, cette belle verge blanche, sillonnée d’une impertinente veine violacée, ce gland luisant couleur gris-mauve ! Il en a l’eau à la bouche !


– Juste un peu, alors !

– Vas-y régale toi !


Et bien sûr qu’il se régale, il a eu beau la tripoter des doigts, des lèvres et de la langue sous toutes coutures avant de dormir, cela ne le gêne pas du tout de recommencer.


– Humm ! Mais c’est que tu me fais bien bander, toi !

– Humpff, humpf.

– Humm, je ne vais pas pouvoir rester comme ça ! Tourne-toi donc que j’encule.


Quelques instants plus tard, la bite encapotée de Baptiste avait repris le chemin du cul du professeur qui se trémoussait d’aise sous les assauts à répétitions.


– T’aimes ça, une bonne bite dans le cul ?

– Surtout quand c’est la tienne !

– Je ne vais pas pouvoir me retenir plus longtemps, le matin je suis plein de fougue ! Oooh ! Aaah ! Qu’est-ce que je disais !


Les assauts brefs n’ont que l’inconvénient d’être brefs, sinon ils ont l’avantage d’exister, disait le sage ! Cela dit, Martinov restait tout de même sur sa faim ! Il se dit que ça allait se passer. C’était sans compter sur Baptiste, qui avait envie d’une autre fantaisie :


– Couche soit sur le lit, sur le dos, et passe-toi une capote, on va faire un truc !


Quelques instants plus tard, Baptiste s’empalait sur la bite de Martinov et entamait une série de mouvements de haut en bas au terme desquels le professeur fit jaillir sa semence.


– Actif, passif, c’est dépassé tout ça, le vrai bonheur est dans la polyvalence ! Conclut le jeune homme, qui se souvenait de ses cours de philosophie.


C’est en revenant de prendre sa douche, que Baptiste entreprit le professeur en ces termes :


– Bon, on va devoir se quitter, j’ai été ravi de te rencontrer, t’es sympa, pas compliqué… mais il y a un petit truc qui me chiffonne, j’aimerais qu’on en parle !


Martinov devient perplexe.


– Ah, oui, dis-moi !

– Tu avais sans doute une bonne raison de le faire, après tout on ne se connaît pas, mais je sais que tu m’as menti !


Le professeur se sentit soudain très mal à l’aise.


– Tu m’as dit que tu n’avais pas quitté la voiture mais ce n’est pas vrai. Quand je suis rentré de chez mes amis, cette voiture m’a intrigué, elle n’avait rien à faire ici ! J’ai jeté un coup d’œil à l’intérieur, il n’y avait personne.

– Tu auras mal regardé…

– Tss, tss ! Et puis tes chaussures pleines de boues, ton bas de pantalon trempé…

– Je suis sorti un moment pour aller pisser, j’ai perdu l’équilibre avec cette nuit noire.

– André ! Ne me prends pas pour une andouille, et d’ailleurs tu ne peux pas repartir comme ça, je vais demander à la bonne ce qu’elle peut faire pour toi.

– Mais !


Et sourd à ses protestations, il sonna la bonne.


– Venez donc me voir un instant s’il vous plaît ! Ordonna-t-il dans l’interphone.


En attendant qu’elle arrive, Baptiste qui ne posait plus de questions, faisait semblant de chercher quelque chose dans un tiroir. Martinov lui, essayait de préparer une réponse mais la conviction lui manquait…


Béatrice frappe et entre, fait semblant de ne pas connaître Martinov.


– Voilà, il faudrait nettoyer un minimum le pantalon de ce monsieur, les chaussures aussi, et lui trouver une paire de chaussettes.

– Bien monsieur.

– Et arrêtez de regarder ma bite, vous seriez gentille.

– Bien monsieur !

– Vous pensez en avoir pour combien de temps ?

– Je sais pas, une demi-heure, je pense !

– Mais vous regardez encore ! Elle vous plaît ?

– Disons que c’est troublant !

– Le problème voyez-vous, c’est qu’elle est un peu fatiguée, figurez-vous que je viens d’enculer ce charmant Monsieur.

– Ah ! Intéressant !

– Vous auriez aimez assister ?

– Pourquoi pas ?

– Et bien, dans une demi-heure, quand vous reviendrez, je devrais être de nouveau en forme, nous verrons à ce moment-là.

– Avec plaisir Monsieur ! Répondit Béatrice prenant un petit air moqueur et en quittant la chambre.


– Elle est charmante, il y a longtemps que tu la connais ? Lança Baptiste.

– Pardon ?

– Un an ? Deux ans ?


Mais Martinov avait fort bien entendu. Baptiste en savait décidément trop. Il ignorait comment mais se résolut à jouer cartes sur tables.


– Quelques années ! Je crois que je vous dois une explication !

– Il ne faut pas que ça nous empêche de continuer à nous tutoyer !

– En réparant un vieil objet, j’ai trouvé un bout de papier probablement assez ancien avec des indications très précises. Ça peut éventuellement désigner l’endroit d’une cachette. On s’est rendu compte que c’était dans une propriété privée et que les occupants étaient injoignables. On est venu faire un tour et on a vu l’annonce. Au départ on voulait juste en profiter pour entrer et négocier, mais les filles se sont prises au jeu. On a décidé alors de tenter notre chance sans prévenir quiconque, il faut dire que nous redoutions un refus ou une proposition qui ne nous laisserait que des miettes.

– Je comprends, les filles sont venues t’ouvrir cette nuit, vous avez cherché le trésor et… Et… vous ne l’avez pas trouvé ?

– On a trouvé l’endroit mais on n’avait pas le matériel nécessaire pour continuer, et puis il y avait la pluie.

– Je vois ! Tu eu raison de ne pas mettre Armand et Delphine dans la confidence, ils sont sympas mais pas du tout partageurs. Mais moi je partage, ce sera fifty-fifty ! D’accord ?

– Et si je refusais ?

– Je garde tout pour moi !

– Tu ne sais pas où c’est !

– Si ! C’est du côté de la mare, je n’ai pas les coordonnées précises, mais ça fait rien, je mettrai le temps qu’il faudra !

– Mais comment…

– Comment je sais ça ? Il n’y a qu’à suivre les traces de pas, mentit Baptiste, qui n’avait pas envie d’avouer qu’il avait écouté ce qui s’était dit dans les toilettes.

– Bon, ben c’est d’accord !


On frappa à la porte ! C’était Béatrice ! Elle lorgna ostensiblement sur l’entre-jambe de Baptiste, toujours la quéquette à l’air !


– Voilà des chaussettes propres, les chaussures sont nettoyées. Pour le pantalon, j’ai fait ce que j’ai pu, mais ce n’est pas terrible, il aurait fallu le passer à la machine !

– Béa, faut que je te dise un truc : on est repérés ! Annonça alors Martinov.

– Euh ! Repérés ?


Martinov lui résuma rapidement la situation.


– Je vois ! Je suppose qu’il n’est plus nécessaire qu’on continue, Odile et moi, à jouer, les soubrettes ?

– Si ! Intervint Baptiste, Tant qu’on n’aura pas trouvé ce trésor, on peut avoir besoin de vous ! Ce n’est que l’affaire de deux ou trois jours ! Ah, au fait, ma forme est revenue, si ça vous intéresse de vous en assurer !

– En effet ça m’intéresse ! Répondit Béatrice en posant ses doigts sur la verge offerte, puis en les faisant aller et venir afin qu’elle bandât comme il convient !

– T’aimes donc aussi les femmes ! Demanda le professeur, toujours aussi curieux.

– Les femmes, les hommes et même les transsexuelles ! Je suis polysexuel et j’assume complétement. Oh ! Mais dis donc, c’est que tu me branles, bien toi ! Regarde ma bite comme elle bande !

– C’est vrai qu’elle a fière allure ! Tu as dû te régaler, mon petit professeur ?

– C’était divin ! Confirma ce dernier.

– Il faut que j’y goûte, elle est trop belle !

– Je vous en prie, mademoiselle, goutez ! Sachez toutefois que vous prenez un risque.


Du coup Béatrice marqua un temps d’hésitation.


– Oui, si vous sucez aussi bien que vous branlez, je risque de ne plus me contrôler et de vous prendre comme un vrai sauvage.

– Si c’est cela le risque, alors je le prends !


Et ce disant, elle effectua une jolie flexion des genoux afin que sa bouche se retrouve à la juste hauteur de ce splendide phallus.


Elle s’humecta les lèvres avec sa langue avant d’emboucher le gland. Elle adorait sucer « du bout » de telle façon que ses mouvements de va-et-vient viennent à chaque fois buter sur la couronne. Simultanément sa langue titillait le méat de petits coups très rapides.


Ce traitement eut tôt fait de rendre insoutenable la montée du plaisir chez Baptiste qui annonça alors sa décision de la « prendre maintenant ».


Béatrice, à cette intention se débarrassa de sa panoplie de soubrette à la vitesse de l’éclair, puis s’en alla sauter sur le lit comme un cabri, se mit en levrette, le cul cambré, les cuisses écartées dans une position volontairement obscène.


– Oh ! Que c’est beau ! s’exclama Baptiste qui était un esthète.

– Je ne vous le fait pas dire ! Répondit Béatrice qui n’aurait pour rien au monde voulu le démentir.


Baptiste hésita ! L’envie de jouir et donc de faire abstraction de tout préliminaire était forte, mais ces trésors offerts constituaient décidemment une gourmandise qu’il aurait été bien sot de négliger.


Alors il mit à lécher, d’abord la chatte baveuse en de larges lapés, puis le petit trou plissé en de petits coups de langues incisifs.


Martinov lui, se régalait du spectacle tout en regrettant d’avoir laissé son produit miracle dans la voiture. Mais ne perdant pas le nord pour autant, il eut malgré tout la délicieuse idée polissonne de se placer aux côtés de sa blonde collaboratrice de telle façon qu’il puisse lui tripoter les nénés.


Mais l’excitation parvenait à son paroxysme chez Baptiste, de plus sa langue donnait des signes de fatigue. Ce fougueux jeune homme était un adepte des pénétrations anales, il utilisa son index afin de tester si la chose ne rebutait pas cette charmante demoiselle. Il mouilla le doigt, le fit se balader par-dessus l’œillet, puis devant l’absence de protestation de la belle, le lui enfonça !


– Aaaah !

– Vous aimez, par là ?

– Ma fois ! Quand c’est bien fait, j’apprécie !


Baptiste s’encapote, se demande s’il convient de mettre un peu de gel, en étale un peu, s’enfonce et encule gaillardement la jeune chimiste.


Les coups de boutoir du jeune homme sont si intenses que Béatrice n’arrive pas à se caler et est obligée de s’agripper aux barreaux du lit.


Des ondes de plaisirs envahissent Béatrice, qui se met d’abord à gémir puis à brailler comme une damnée. Le visage de Baptiste se congestionne, il jouit à son tour. Et Beatrice se remet à brailler.


– Peuvent pas baiser en silence, ceux-là ! Se lamente Armand un étage plus bas.


C’est fini, Béatrice s’allonge sur le lit pour souffler. Baptiste lui fait un bisou sur le téton droit, Martinov un autre sur le téton gauche.


Elle se rhabille, cherche l’enveloppe promise pour ces moment-là, ne la voit pas et n’ose pas la réclamer. Il est vrai que cette séance, elle l’avait voulue… Alors !


Comme au théâtre où les gens ne cessent de rentrer et de sortir, Béa quitte la pièce, et c’est Fulbert qui rentre :


– Ah, Fulbert, vous allez vous occuper de deux urgences : il y a une voiture de location devant la porte, deux pneus ont été crevés. Monsieur va vous confier ses papiers, faites toutes les démarches nécessaires ! Après, vous irez faire un tour en ville, avec le pantalon de monsieur, dégottez-lui un modèle dans le même genre…

– Mais je ne vais pas rester sans pantalon ?

– On va te trouver un jogging, je vais en mettre un aussi et on va aller tout de suite voir cette fameuse mare ! Ah, il va nous falloir des bottes en caoutchouc, on a ça ici, Fulbert ?

– Oui, il y a quelques paires à la cave !

– Et bien, essayez de m’en trouver une en 42, et toi André, ta pointure ?

– 42 aussi.


Et ainsi vêtus et bottés, les deux hommes descendirent et passèrent par le salon où l’on entendait la valse numéro 1 (dite du petit chien) de Chopin proprement massacrée par son interprète du moment, nous avons nommé tante Delphine.


– Bonjour tante Delphine, dit alors Baptiste, je te présente André, il a eu quelques soucis d’automobile et je l’ai hébergé cette nuit. Nous avons sympathisé et il m’a fait part de son désir de visiter le domaine, nous y allons de ce pas. Ah ! Il est possible que Monsieur reste deux ou trois jours parmi nous.

– Voilà une excellente idée, nous ne voyons jamais personne ici. Soyez des nôtres ce soir, nous ferons un petit repas tout simple ! Répondit Delphine avec un sourire carnassier.


Elle était très en beauté aujourd’hui, habillée d’une petite robe noire très décolletée et laissant dénudées ses jolies épaules.


– C’est trop d’honneur, chère madame !

– Ce sera un plaisir, je fais confiance à Baptiste, il a un véritable don pour trouver des relations intéressantes. Mais dans quelle chambre as-tu logé ce sympathique monsieur ?

– Dans la mienne !

– Ah ? Et toi tu as dormi où ?

– Nous avons partagé mon lit !

– Et vous avez été sages ?

– Disons que nous nous sommes découvert certaines complémentarités.


Le professeur ne put s’empêcher de devenir à ces mots, aussi rouge qu’une tomate.


– Voilà une jolie façon d’énoncer les choses. Serait-il indiscret, Monsieur André de vous demander si vous êtes porté uniquement vers votre sexe ou s’il vous arrive d’être ouvert à la discussion ?

– Voici une question bien directe ! Disons que je me considère comme hétéro, mais que parfois de beaux jeunes hommes et leurs attributs me font craquer.

– Et, admettons-en juste l’hypothèse, craqueriez-vous pour moi ?

– Sans l’ombre d’un doute !

– Maintenant ? Sur le piano ?


Mais cette charmante scène fut remise à un peu plus tard, Baptiste intervenant :


– Ma tante ! Remettez vos galipettes à plus tard, je dois accompagner Monsieur André à l’extérieur, après je ne pourrai plus, j’ai à faire !

– Mais il n’y a rien à voir dans la partie boisée du domaine !

– C’est justement ce que nous voulons voir ! Répondit Baptiste en entraînant le professeur Martinov vers la sortie. Delphine lui courut après :


– Monsieur, promettez moi au moins qu’à votre retour vous me prendrez comme une chienne sur le piano.

– Je vous le promets, chère madame !

– Et devant mon mari, ce sera encore plus excitant !

– Comme vous voulez ! Répondit le professeur, qui en ce domaine n’était jamais contrariant.


Ils allèrent jusqu’à la cabane récupérer la boussole, la mesure étalon et le détecteur de métaux. Martinov souhaitant refaire le parcours à partir de la corniche afin d’éliminer tout risque d’erreur, ils revinrent donc à cet endroit. Il ne pleuvait plus mais le ciel restait menaçant et le sol était toujours détrempé, rendant la progression pénible. Néanmoins ils parvinrent à la mare quelques minutes plus tard, le professeur ne s’était donc pas trompé lors du premier parcours.


– Ça sent pas vraiment la rose ici ! Constata Baptiste ! Doit y’avoir j’sais pas quoi en train de pourrir !


Nonobstant ce détail, l’endroit possédait son charme : la mare était recouverte de nénuphars et des libellules se prenant pour des hélicoptères miniatures, tournoyaient dans un mouvement sans fin.


– Voilà, c’est à 3,50 m devant nous, la marge d’erreur n’est que 50 centimètres.

– Bon, je ne pense pas que ce soit très profond, je vais aller voir, je peux prendre ta réglette ?


Ils prirent une ficelle qu’ils avaient pris le soin d’emporter, en coupèrent 3,50 m puis Baptiste, une extrémité de la ficelle dans la main, avança dans l’eau, testant à chaque pas la profondeur de l’eau et la stabilité du fond. Martinov lui, tenait l’autre extrémité.


– C’est bon ! Tu peux me rejoindre, il n’y a même pas 50 centimètres et on ne s’enfonce pas trop dans la boue.


Le professeur rejoignit Baptiste et enclencha son détecteur de métaux.


Moment de vérité !


Ça clignote.


– Eureka ! S’écrie-t-il se prenant pour Archimède.

– Bravo pépère ! Le félicite Baptiste en l’embrassant de façon tellement démonstrative qu’ils glissent tous les deux et se retrouvent le cul dans l’eau.


Plus de peur que de mal mais le professeur est intrigué : Baptiste n’est pas tombé à la même profondeur que lui. Il y a comme un surplomb à cet endroit. Il en informe le jeune homme qui avait fait la même constatation.


– On va essayer de savoir ce que c’est que ce surplomb. J’ai entreposé des pelles dans la cabane… Je vais les chercher.


Ils grattèrent donc la boue accumulée sur la surélévation et rapidement tombèrent sur quelque chose de dur.


– Une roche ?

– On dirait que ce qu’on cherche a l’air d’être juste en dessous. Répondit le professeur.

– Faudrait qu’on la déplace. Je vais aller chercher deux pieds de biches, il doit bien y en avoir dans notre bazar !


Baptiste réussit à dégoter dans les caves du château deux pieds de biches, du cordage et divers autres outils susceptibles d’être utiles. Il entassa tout cela dans un vieux sac à patates et reprit le chemin de la mare, alors que le ciel devenait noir, annonciateur d’un orage imminent.


L’éclair qui se produisit à cet instant illumina le domaine d’un instant spectaculaire. Georgette s’en alla fermer sa fenêtre quand elle aperçut Baptiste s’enfoncer dans les fourrés, son sac à patates sur l’épaule !


« Qu’est-ce qu’il fabrique ce con ? »


Et saisie d’une impulsion subite, elle se chausse à toute vitesse, enfile un vêtement de pluie par-dessus son pyjama.


Le chien qui se méprend sur ses intentions, se met à remuer frénétiquement la queue.


– Non, Blizzard, je ne t’emmène pas, reste là, je vais revenir.


Le labrador visiblement contrarié s’en alla bouder dans un coin.


Il ignorait qu’il ne reverrait jamais plus sa maîtresse, mais n’anticipons pas.


Dans le salon, Delphine regarde Georgette se diriger vers la sortie :


– Vous sortez par un temps pareil ?


L’autre continue son chemin sans répondre, Delphine hausse les épaules.


« Vieille folle ! » Bougonne-t-elle.


Honorine sort doucement de sa léthargie. Le choc de sa découverte de la veille est encore là. Elle s’est droguée hier, pour éviter d’y penser. L’effet n’a duré que quelques heures, elle n’a pas voulu récidiver : trop dangereux. Mais incapable de calmer ses angoisses elle est descendue puiser une bouteille de whisky dans la réserve de son oncle et elle s’est proprement enivrée.


Ce matin les angoisses sont toujours là, elle a la gueule de bois et terriblement soif.


Elle se lève, boit une énorme gorgée de Coca-Cola.


Nouvel éclair, suivi cette fois d’un coup de tonnerre.


« Ça va dégringoler ! » Se dit Honorine qui se dirige alors vers la fenêtre afin de la fermer. C’est alors qu’elle aperçoit Georgette, qui manifestement file une silhouette qu’elle n’identifie pas.


« Elle fait quoi, cette salope ? »


Un parapluie, des chaussures et la voilà qui à son tour traverse le salon.


– Toi aussi, tu sors par ce temps-là ? S’étonne Delphine. Mais qu’est-ce que vous avez tous aujourd’hui ?


– Je reviens ! Répond simplement Honorine.


Incrédule, Delphine se lève pour apercevoir par la baie vitrée sa nièce se diriger vers les taillis, cinquante mètres derrière Georgette.


« Maison de dingues ! »


Les pieds de biche s’avérèrent rapidement inutiles, il fallait se rendre à l’évidence, on ne pouvait pas déplacer cette pierre de cette façon !


Dissimulée derrière un arbre, Georgette observait les deux hommes. Tant qu’ils faisaient joujou avec les pieds de biche, aucune intervention de sa part n’était nécessaire.


En évitant de faire du bruit, Honorine s’est elle aussi rapprochée. Cachée elle derrière un buisson, elle a eu la surprise de découvrir son frère qui manifestement cherche quelque chose dans cette mare puante, en compagnie d’un bonhomme qu’elle n’a jamais vu.


– On est en train de se compliquer la vie ! Dit soudain Martinov. Peut-être qu’on peut accéder à ce qu’il y a en-dessous cette pierre sans la déplacer ?

– Je vais regarder ! répond Baptiste qui du coup s’agenouille dans la mare afin de donner le maximum d’accès à ses bras. Putain, c’est dégueulasse, là-dedans ! Oh, il y a un creux, attends je sens quelque chose ! Je crois que je vais pouvoir l’attraper… Merde ça glisse !


Cette fois c’en est trop pour Georgette qui sort de sa cachette en hurlant.


– Quittez tout de suite cet endroit ! Vous n’avez pas le droit !

– Georgette ? Mais qu’est-ce que vous foutez-là ?

– Cette mare est maudite, sortez de là-dedans pendant qu’il est encore temps !

– Mais Georgette, qu’est-ce qu’il vous arrive ? Vous avez pété un câble ou quoi ? Vous devriez rentrer, vous allez attraper froid !

– Je vous expliquerai après, mais sortez de cette mare, il y va de votre vie !


Si Baptiste ne croit pas un mot de ce que raconte Georgette, il est tout de même frappé par son étrange détermination.


– Et c’est quoi qui serait dangereux ?


Incapable de répondre, elle se contente de crier :


– Mais sortez, bon sang !

– On sortira si vous nous dites quel danger on court !

– Sortez, il faut que vous sortiez, vous ne comprenez donc pas ?


Baptiste interpelle Martinov.


– On va faire un break. Je vais la raccompagner au château, elle est devenue folle.


Mais les deux hommes n’ont pas le temps de mettre leur projet à exécution, voilà qu’un caillou de bonne taille et à la trajectoire bien avisée atterrit sur l’épaule de Martinov, qui perd l’équilibre et se retrouve le cul dans l’eau.


Un autre caillou suit le premier, il tombe dans l’eau. C’est Georgette qui à présent les bombarde, en poussant des hurlements incompréhensibles.


– Bon sang, il va falloir qu’on maîtrise cette cinglée ! Pas trop de mal ?

– Non ça va ! Attention !


Baptiste a eu juste le temps de se baisser afin d’éviter un caillou qui arrivait tout droit sur son visage.


Honorine fonce vers Georgette, et alors que celle-ci allait lancer une quatrième pierre, elle la pousse dans le dos avec le plat des mains, la faisant basculer dans la mare.


Baptiste comprend de moins en moins, il attire son compagnon sur la rive et aide Georgette à se relever.


– Mais qu’est-ce qui se passe ? Et qu’est-ce que tu fais là, toi ? Demande-t-il à sa sœur.

– Il se passe que j’ai découvert le journal intime de cette saloperie. C’est une cinglée et elle avait vraiment des intentions de meurtre. Il se trouve que j’étais à ma fenêtre et que je l’ai vu te suivre. Comme je ne comprenais pas ce qui se passait, je l’ai filée ! Et en fait je voudrais bien qu’on m’explique ! Vous faites quoi au milieu de cette mare dégueulasse ?

– Intention de meurtre ? Faut peut-être pas exagérer ! Elle devient simplement de plus en plus folle, il va falloir la faire interner, Réponds simplement Baptiste.

– Et toi, qu’est-ce que tu as été fouiller dans ma chambre ? Espèce de folle ! Ne l’écoutez pas elle, est complétement shootée ! Vocifère Georgette.

– Le problème vois-tu, c’est que j’ai des preuves : ton journal de merde j’en ai fait des photocopies.

– Cinglée ! Mythomane ! Répond Georgette en giflant avec force la jeune femme.


Celle-ci se jette sur la vieille, et les voilà qui roulent toutes les deux dans la boue en s’échangeant des coups et des injures. Baptiste et Martinov ont un mal de chien à les séparer.


– Bon, on se calme ?

– Viens, Baptiste, reprend Honorine, dégoulinante de boue, il faut que je te montre la photocopie de ce qu’elle a écrit.

– Espèce de fouille-merde, tu n’as rien compris ! Braille encore Georgette.


Alors Honorine décida que le moment était venu de lui porter le coup de grâce :


– Et puis il y en a une autre photocopie, elle date du 15 mai 2005…


Alors, Georgette devient blême.


– … le jour de l’accident de Papa et Maman… C’est elle qui en est responsable ! Reprend-elle.

– De quoi ? S’écrie Baptiste.

– Toutes les preuves sont dans ma chambre.

– Bande de cons ! Vous ne pouvez rien contre moi ! Vous ne savez pas de quoi je suis capable ! Le diable me protège ! Vous allez tous crever.


Et elle s’enfuit dans les fourrées sans que personne ne la suive.


– Elle est partie où ?

– Va savoir ? Répondit Baptiste. Bon je suis curieux de voir ces fameuses photocopies. André tu comprendras qu’il nous faut remettre la chasse au trésor à un peu plus tard ?

– Bien sûr !


Ils reprirent tous trois le chemin du château, sans qu’un seul mot soit échangé.


Delphine pousse un cri en voyant arriver le trio couvert de boue.


– Ben, vous êtes jolis, tous les trois ! Qu’est-ce que vous avez fabriqué ?

– On a glissé ! Répondit simplement Baptiste.

– Quelle idée aussi d’aller se balader par un temps pareil ! Ah ! Monsieur André, si vous voulez tenir votre promesse, je suis prête… mais prenez quand même une bonne douche avant !

– Georgette est rentrée ? Demanda le jeune homme

– Non, je l’ai vu partir tout à l’heure dans les fourrés. Il y a quoi par-là, une attraction ?

– Façon de parler !


En montant l’escalier, Baptiste demanda au professeur de l’attendre dans sa chambre, voulant rester seul avec sa sœur pour les éclaircissements qu’il attendait.


– A moins que tu ne répondes à l’appel de ma tante ?

– Pas trop motivé pour le moment !

– Trouve quelque chose pour la faire patienter, mais je la connais, elle ne va pas te lâcher.

– J’ai le temps de prendre une douche ?

– Oui !


Incrédule, Baptiste lisait et relisait les deux photocopies, visiblement choqué.


– C’est une coïncidence, je ne crois, pas à la magie ! Répéta-t-il pour la dixième fois.

– C’est peut-être une coïncidence, mais elle avait bel et bien l’intention de tuer nos parents !

– Entre les intentions et le passage à l’acte…

– Elle est passé à l’acte, elle a invoqué le diable !

– Je ne crois pas au diable.

– Oui, mais elle, y croyait !

– Tu penses qu’il faut prévenir Oncle Armand et Tante Delphine ?

– Je n’en sais rien. Ce qu’il faut c’est retrouver Georgette et l’empêcher de nuire. Je vais voir si elle a pris sa bagnole.


– Tu ressors sans avoir pris ta douche ? Mais qu’est ce qui se passe dans cette maison aujourd’hui ? S’étonna Delphine en le voyant passer.

– Toujours pas de Georgette ?

– Non, mais on s’en passe très bien.


La voiture de Georgette était toujours dans le garage et il l’immobilisa en crevant les deux roues arrière. Il se rendit ensuite à la petite porte dans l’espoir de trouver des traces, mais le gravier jonchant le sol à cet endroit l’empêcha de remarquer quoi que ce soit. Il rentra, dubitatif.


– Ah ! Te revoilà ! Si tu pouvais confirmer à ce Monsieur André que je suis à sa disposition, ça me ferait plaisir.

– Patience ma tante, il n’est pas de plaisir si intense qu’un plaisir retardé !


– Alors ? Demanda Honorine.

– Pas rentrée, pas pris sa voiture. Elle est soit sortie à pied ou alors elle est cachée quelque part dans les fourrés.

– Son chien pourrait peut-être nous aider ?

– On peut toujours essayer, tu t’en occupes ?


Une demi-heure plus tard, Martinov et Baptiste traversaient le salon afin de regagner la mare.


– Mais c’est pas vrai que vous repartez ! Monsieur André vous exagérez ! On ne fait pas poireauter une femme de la sorte !


Le professeur manifesta son désir de passer avant à sa voiture. Il voulait en fait, récupérer son remède miracle au cas où il en aurait besoin. En arrivant à la mare, ils eurent la surprise d’y voir Georgette en plein milieu, très affairée à tripoter quelque chose au fond de l’eau. Voyant arriver les deux hommes, elle détala sans un mot !


Dilemme pour Baptiste : lui courir après ou s’occuper de ce qu’il y avait dans cette mare ?


Mais la vieille était déjà trop loin…


Replongeant les mains en dessous de la grosse pierre du milieu de la mare, ils réussirent difficilement à extraire un gros pot de terre, tellement coincé qu’il fallait vraiment être deux pour le dégager.


Martinov activa le détecteur de métaux. L’objet qui le faisait sonner se trouvait bien à l’intérieur.


Il s’agissait d’un pot cylindrique d’environ 50 centimètres de haut sur 30 de diamètre avec un couvercle plat soudé à la cire.


Munis de leur trouvaille, ils regagnèrent la rive, où Honorine les attendait, en compagnie de Blizzard, le chien de Georgette.


– C’est le chien qui m’a conduit jusqu’ici, le pauvre il a l’air complétement paumé. Vous avez trouvé quoi, un pot de cornichons ?

– Non, un truc que tentait de récupérer Georgette. On va regarder ce que c’est à la maison.


Si vraiment il y avait un trésor, Baptiste se trouverait obligé de partager également avec sa sœur, mais il ne croyait plus beaucoup qu’il puisse s’agir d’un trésor


– Georgette n’est toujours pas rentrée ? demanda Baptiste à Delphine qui pianotait toujours dans le salon.

– Mais non, ça fait vingt fois que tu me demandes la même chose. Tu es amoureux d’elle ou quoi ? Et vous avez encore été dans la boue… Oh, c’est quoi ça, une antiquité gallo-romaine ?

– Qui sait ?

– Monsieur André, vous allez me faire attendre encore longtemps ?

– Un minimum de temps, chère madame !

– Alors ça va !


L’ouverture se passa dans la chambre de Baptiste. Béatrice et Odile avait rejoint Honorine et les deux hommes. A l’aide d’un manche de tournevis, Martinov brisa le joint de cire, puis souleva le couvercle.


– Qué céksa ! S’écria Odile !

– On dirait de la cendre ! Répondit Martinov.

– Une urne funéraire ?

– Peut-être

– Mais c’est vachement macabre ! Et ça vaut que dalle !

– Y’a peut-être pas que de la cendre ! Intervint Béatrice.


Alors, avec beaucoup de précaution, ils renversèrent le contenu du pot de terre sur du papier journal.


– Oh !

– Une boite !


Effectivement une petite boite heptagonale en marqueterie jaillit de la cendre écoulée. Et il n’y avait rien d’autre.


– Y’a une petite serrure ! Constata Béatrice.

– Ce n’est pas un problème répondit Odile, si quelqu’un avait un trombone ou une aiguille…


Bref on lui trouva une épingle, et deux minutes après la boite était ouverte.


– C’est quoi ?

– C’est tout ?

– Tout ça pour ça ?


Bref tout le monde était déçu ! Tout le monde sauf Honorine qui demanda.


– Je peux l’avoir ?


Concertation rapide ! Personne n’y voit d’inconvénient.


– Merci, je vous laisse. Viens Odile, je vais te montrer quelque chose.


Elle prend la main de la jeune femme et l’entraine dans sa chambre, tenant à la main le cinquième médaillon, le médaillon de Saturne.


– Et bien tant pis ! Dis alors Baptiste, pas de trésor, mais cela nous aura permis de nous connaître et de passer quelques bons moments ensemble, n’est-ce pas André, mais il est où André ?

– Il est allé se doucher, je crois, répond Béatrice.


Oui, il était allé se doucher de nouveau et il revint assez vite, ceint d’une grande serviette, se souvenant avec horreur qu’il n’avait plus de pantalon de ville. Fulbert qui était allé lui en chercher un neuf à Rodez n’étant pas encore rentré.


– Est-ce si grave ? S’enquit Baptiste.

– Pour rentrer, oui !

– Mais tu ne vas pas rentrer de suite ?

– Disons qu’on ne va peut-être pas s’attarder, mais auparavant j’aurais souhaité saluer Madame Delphine comme il convient.

– Je me disais aussi ! Je crois qu’il va te falloir descendre en robe de chambre ! Tiens voilà l’une des miennes.

– Original ! Mais si je ne puis faire autrement… Voyons voir, un peu grand, mais ça ira. Je reviens… Ah, Béatrice, il est sans doute inutile de continuer à jouer aux soubrettes. Nous partirons… disons après le déjeuner.

– Euh, si vous pouviez continuer à jouer le jeu jusqu’à votre départ, cela évitera de devoir donner des explications qui risquent d’être pénibles à Tante Delphine et à Oncle Armand !

– D’accord, mais c’est bien parce que vous me le demandez, et que vous m’êtes fort sympathique… Parce que sinon, nous on repart bredouilles.

– Bon, je vous laisse ! Indiqua le professeur.

– Euh, reprit Baptiste, j’ignore si le nécessaire a été fait pour dépanner ta voiture…


Mais Martinov ne l’écoutait plus et dévalait déjà l’escalier.


– Madame, je vous avais fait une promesse !

– Et si je n’avais plus envie ?

– Cela n’est pas grave, je sais me tenir.

– C’est pour vous déshabiller plus rapidement que vous vous trimbalez en robe de chambre.

– Disons ça comme ça !

– Alors montrez-moi !

– Vous risquez d’être déçue. Déjà jeune, je n’avais rien d’un Apollon, alors maintenant…


Delphine se leva de son tabouret de pianiste et toisa le professeur !


– A poil, j’ai dit ! Obéis ! Dit-elle d’un ton sec.


Le trip tournait à la domination ? Cela ne dérangeait pas le professeur, qui n’était pas insensible à ce genre de réjouissance.


Martinov fit tomber sa robe de chambre.


– Et bien voilà ! Tu bandes bien, dis-donc !


Eh oui, juste avant la douche le professeur avait avalé une dose de « Lapin dur », son remède miracle !


– Approche toi, que je te suce ta bite !


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En fait elle ne la suça pas mais lécha la verge de tout son long, comme s’il s’était agi d’un esquimau à la framboise.


– Qu’est-ce qu’elle est raide ! S’exclama-t-elle. Tu dois accomplir des miracles avec un machin pareil.

– Je fais ce que je peux, je n’ai plus 18 ans !

– Et bien ça tombe très bien, moi non plus ! Humm qu’est-ce qu’elle est bonne ! Ajoute-t-elle en la léchant de nouveau. Est-ce que ça vous pose un problème si je la présente à mon mari ?

– Non, répondit le professeur, qui aurait cependant préféré rester en intimité avec cette fort belle femme, mais qui ne souhaitait pas contrarier ses projets.


Delphine sonna donc la bonne et Béatrice fit son apparition rapidement.


– Ah, Bérénice, trouvez-moi Monsieur Armand et dites-lui que je suce une bonne bite et que l’invite à me rejoindre.

– Bien Madame, mais je m’appelle Béatrice.

– Tiens donc ! Béatrice ! J’aurais dû m’en souvenir ! Savez-vous qu’il existe dans le ciel une constellation qui se nomme la chevelure de Béatrice ? N’est-ce point joli ?

– Sauf qu’elle s’appelle la chevelure de Bérénice !

– Ça se complique ! Allez faire ce que je vous ai demandé. Quoique… attendez un instant…

– Oui

– Goutez-moi donc cette bite, elle est d’une vigueur étonnante.


Béatrice s’amusa donc quelques instants à sucer ce sexe, qu’elle connaissait par cœur.


– Alors, qu’en dites-vous ? Étonnant n’est-ce pas, on dirait qu’il y a un os dedans !

– Madame va se régaler !

– J’y compte bien, dites à Monsieur de nous rejoindre et revenez, nous aurons peut-être besoin de vous !


Quand Armand arriva, Delphine était toujours occupée à pomper notre brave professeur.


– Qui c’est ce monsieur ?

– Ché Monchieu André, un ami de Baptichte !

– Tu pourrais arrêter de sucer quand tu me parles !

– Viens voir comme elle est raide !


Armand s’approcha et sur l’invitation de son épouse caressa la biroute de Martinov avant qu’alléché, il se mette à la sucer avec application !


– Bon, ça va ! Protesta Delphine. Elle est pour moi cette bite ! André va me baiser et toi tu vas nous regarder, ça va bien t’exciter, hein mon chéri ?


Et tandis qu’Armand gagnait un fauteuil de cuir, Delphine se débarrassa de sa robe, puis de son soutien-gorge, exhibant une très jolie poitrine aux yeux de notre coquin de professeur.


– Vous les trouvez comment ?

– Humm ! Superbes !

– Allez-y ! J’adore qu’on me les tripote !


Tout à fait le genre de choses qu’il n’est pas nécessaire de répéter deux fois au professeur Martinov, dont les mains s’empressent de caresser ces magnifiques globes blanchâtres.


– Et c’est des vrais, garantis sans silicone ! Ajouta Dame Delphine. Pincez-moi donc les tétons, j’adore ça !

– Comme ça ?

– Non, plus fort, n’ayez pas peur de me faire mal.


Martinov augmenta sa pression, les tirant, les tordant, faisant se tortiller de plaisir la belle brune que la douleur excitait.


– Humm ! J’aime ça ! Gémissait la belle. Encore, encore !


A ce point que le professeur en avait mal aux doigts.


– Alors, Armand, le spectacle te plait ?

– Oui, mais j’attends la suite !

– Est-ce que tu bandes ?

– Je bandouille !

– Béatrice, veuillez vérifier, je vous prie, et dites-moi !

– Vous voulez que je vérifie si Monsieur bande ?

– S’il vous plait !


Amusée, Béatrice porta donc sa main à la braguette d’Armand, palpant ainsi la bandaison naissante.


– Je confirme, Madame !

– C’est très bien, mais sortez lui donc son fourbi de son pantalon, il sera plus à l’aise, et puis ce sera amusant.


Béatrice s’exécuta de bonne grâce et constata que l’insolite de la situation faisait désormais bander cette queue fort convenablement. Cette tâche étant accomplie, elle alla pour quitter le salon.


– Mais où allez-vous Béatrice ? Je ne crois pas vois avoir demandé de vous en aller !

– Je vais pisser ! Répondit Béatrice qui en avait un peu marre de se faire commander.

– Vous auriez pu me le dire avec davantage d’élégance ! Mais restez donc ici, c’est avec grand plaisir que je vous servirai de chiotte.

– Si ça peut vous faire plaisir, mais il faudrait une bâche !

– Vous avez raison ! Pas de bâche, pas de pipi. Répondit Delphine un peu dépitée.

– Pourquoi vous ne faites pas ça dans la salle de bains ! Suggéra alors Martinov.

– Mais bien sûr ! Pourquoi n’y ais-je pas pensé ! Heureusement que vous êtes là ! Allez, tout le monde dans la salle de bains, et on se dépêche, Mademoiselle à une grosse envie !


Dans la salle de bains, Delphine saute dans la baignoire et s’y allonge. Béatrice se place en équilibre au-dessus d’elle et sans préambule se met à pisser d’abondance. La brune en reçoit plein sur la poitrine et l’étale avec malice.


– Dans ma bouche ! Dit-elle.


Béatrice s’avance légèrement, Delphine se place comme il convient et le jet lui atterrit directement dans le gosier. Et il faut dire que Béatrice n’avait pas fait semblant d’avoir envie… Il dégringolait de l’urine comme s’il en pleuvait, Béa ne parvenait pas à réguler son débit et bien évidemment Delphine, qui ne pouvait tout boire, dégoulinait de partout.


– Humm, c’était délicieux…mais soyons perverses jusqu’au bout…


Et Delphine approche son visage de Béatrice, qui a deviné ses intentions, mais ne refuse pas ce baiser profond au gout de liqueur dorée.


Elle sort de la baignoire, s’arcboute après le lavabo, cambre son petit cul, écarte ses fesses avec les mains.


– Et maintenant, Monsieur André, enculez-moi !


Le professeur s’approche sans manières, après s’être encapoté et lui pénètre facilement le trou du cul. Il exécute la prestation au rythme de « je rentre, je sors, c’est l’asticot qui fait du sport ». Armand et Béatrice se masturbent chacun dans leur coin.


Quelques minutes plus tard, la salle de bains résonnait des bruits de jouissance de ce quatuor bien peu classique.


Et pendant ce temps au 1er étage…


– Georgette pratiquait la magie noire. Ce que j’ignorais, c’est qu’elle s’en servait à des fins maléfiques. Il y a sept ans, elle a porté la malédiction sur mes parents, qui en sont morts.

– Et bien en voilà une histoire ! Répondit Odile, plutôt sceptique.

– Elle est véridique, regarde, j’ai photocopié la page de son journal intime où elle en parle ! Je suppose qu’après, elle a voulu planquer ce médaillon, pour ne pas être tentée de recommencer. Faut dire que la cachette était astucieuse.

– Elle l’a simplement remis dans sa cachette d’origine !

– Ah ? Qu’est ce qui te fait dire ça ?

– Je peux te dire un secret ?

– Je crois que tu en meurs d’envie

– Je ne suis pas là par hasard. Mes amis et moi avons découvert un vieux papier. Il indiquait les coordonnées de la mare. On pensait qu’il y avait un trésor, alors on s’est infiltrés ici… Remarque, un trésor, il y en a peut-être eu un jadis…

– Et tu t’es fait embaucher comme bonne avec ta copine pour pouvoir accéder à la mare ?

– Exactement !

– Et le vieux ?

– C’est un ami de ma copine.

– Ben t’es gonflée, toi ! Et du coup, je suppose que tu ne vas pas rester.

– Ben non !

– Armand et Delphine vont être déçus ! Enfin bref, c’est la vie. Mais bon… Lis cette autre page, tu vois elle voulait recommencer, sans doute nous tuer tous !

– Ça fait froid dans le dos ! Elle est où cette Georgette à présent ?

– On ne sait pas trop, peut-être dans les fourrés, peut-être à l’extérieur. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne peut plus exercer sa magie ! Le cinquième médaillon, il est à moi maintenant ! Dans sa folie il n’est pas impossible qu’elle tente quelque chose pour le récupérer. Je l’en empêcherai et je vengerai mes parents !


Ces derniers mots furent prononcés avec une étrange détermination.


– Et tu penses faire comment ?

– Cette fois avec le cinquième médaillon, on va pouvoir accomplir le rite et cette fois, ça marchera ! Mais j’ai besoin de ton aide ! Tu ne vas pas me refuser ça !

– Je veux bien t’aider mais il y a un problème : tu ne peux pas me refaire le coup du pipi, ça ne marche qu’une fois, non ?

– Ah ! C’est vrai ! Il faut qu’on trouve autre chose ! Déshabille-toi, je vais tout préparer, on trouvera bien une idée. Caca peut-être ?

– Faudrait que j’aie envie ?

– Ben tu pousses !

– Puisque je te dis que je n’ai pas envie.

– On dit ça, on dit ça ! Ti permet que je mette un doigt ?

– Mais t’es chiante !


Honorine lui doigta profondément l’anus mais ne peut que constater qu’il n’y avait rien en préparation. Cela ne l’empêcha pas de se lécher les doigts avec gourmandise en les ressortant.


En fait d’idée, Honorine venait justement d’y penser et en avait une ! Une qu’elle trouvait assez géniale même ! Mais Odile accepterait-elle d’aller jusque-là ? Il fallait pour cela la mettre dans un état d’excitation maximum. Elle saurait faire.


– En fait, vois-tu; je ne suis pas trop motivée, là tout de suite ! On fera ça une autre fois ! Déclara Odile.

– Et si je te montre mes nénés ?

– Non, quand on n’a pas envie, on n’a pas envie.


Passant outre ses protestations, Honorine eut tôt fait de se dépoitrailler, de faire bouger ses seins en se trémoussant et de s’agacer les pointes pour les faire durcir.


Du coup, Odile se dit d’abord qu’elle allait peut-être changer d’avis, puis ce qui n’était qu’une éventualité devint vite une certitude. Et c’est ainsi que le téton d’Honorine fut bientôt gobé par la bouche gourmande de la rousse.


Odile dont les hésitations étaient désormais parties assez loin, se déshabilla intégralement, offrant à son tour son corps aux caresses de sa partenaire.


Les deux femmes s’embrassent, se tripotent, et s’excitent comme des folles.


Honorine sentit qu’elle pouvait passer à la suite de son plan. Elle fit alors semblant d’avoir entendu un bruit.


– Merde, il fait chier, ce chien à gratter comme ça. C’est vrai que la pauvre bête est enfermée dans la chambre de Georgette… ne bouge pas, je vais aller le libérer.


En revenant, Honorine s’amusa au jeu du double langage sans qu’Odile n’y trouve malice. D’un côté elle ordonna au chien de rester tranquille et de ne pas bouger, de l’autre elle lui faisait respirer et lécher sa main imbibée de ses sucs intimes.


– Quel vicelard, ce chien ! Il me lèche mes mains pleines de mouille !

– Hi ! Hi !

– Tu sais, un jour il m’a léché la chatte !

– Tu t’es laissé faire !

– Ben, ce n’était pas désagréable, de grands coups de langues comme ça !


Odile était stupéfaite !


– Tu voudrais voir ? Proposa Honorine.

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Et sans attendre de réponse, elle remit un peu de mouille dans sa main, la fit sentir au chien puis la posa sur son pubis.


– Vas-y, Blizzard, lèche-moi la chatte.


Ce fut assez rapide. Odile restait subjuguée.


– Bon couché maintenant, blizzard !


Puis comme si rien ne s’était passé, Honorine sortit son matériel : le double poster, les bougies, bref tout le fourbi. Elle demanda à sa partenaire de s’allonger sur le pentacle, disposa les cinq médaillons sertis d’émeraude enfin au complet.


– Mais qu’est-ce que tu vas me faire faire ? Finit par demander Odile ?

– Le chien va juste te faire une léchouille !

– Ça ne va pas, non ? Protesta-t-elle spontanément.

– C’est sans risque, ni pour toi, ni pour la bête, et ça ne dure que quelques secondes.

– C’est possible, mais je ne me sens pas prête !

– On a tous les éléments pour que le rite réussisse, tu ne vas pas tout faire rater en faisant ta jeune fille. Et en plus t’es capable d’aimer ça !

– Juste quelques secondes, alors !


Et tandis qu’Honorine psalmodiait son ode à Satan en langage yaourt du 14ème siècle, le chien vint donner de grands coups de langue sur la chatte d’Odile, qui ferma les yeux mais se dit que finalement ce contact n’avait rien de repoussant… Plutôt agréable même…


Au même moment, à deux kilomètres de là…


Georgette erre sur les routes, hagarde et choquée. Elle a assisté, cachée et impuissante au renflouement de la jarre. Tout est désormais perdu. Elle pensait faire appel à un quelconque malfrat pour l’aider à récupérer son bien, mais elle est partie sans rien, ni argent, ni papier. Elle a essayé de se faire prendre en stop, mais qui va accepter de prendre une clocharde boueuse ?


Elle marche au milieu de la route en lacets. Un camion déboule juste devant, l’aperçoit trop tard, n’a pas le temps de freiner…


Les pompiers arrivent et ne peuvent que constater le décès. Les gendarmes identifient la victime grâce une inscription sur le revers de la médaille qu’elle portait au cou : la vieille des Ourlettes.


Les gendarmes ne peuvent joindre personne par téléphone aux Ourlettes. Ils se déplacent et comme on tarde à leur répondre, actionnent leur sirène…


De sa fenêtre, Honorine qui a été alertée par le bruit, voit entrer deux gendarmes. A peine cinq minutes plus tard, ils les voient repartir avec l’oncle Armand.


Elle file aux nouvelles, tombe sur Delphine qui a pleuré.


– Les gendarmes ont emmené Tonton Armand…

– C’est pour reconnaitre le corps !

– Le corps ? Quel corps ?


Elle lui explique…


– Je ne l’aimais pas beaucoup, c’est vrai, mais je ne souhaitais pas sa mort à cette femme. Murmure Delphine.


Honorine s’abstint de lui répondre que la réciproque, en revanche… Mais ça, elle ne lui dira jamais. A quoi cela servirait-il désormais ?


Dans la chambre de bonne, le professeur Martinov, Béatrice et Odile attendaient que le véhicule de dépannage vienne faire son travail afin qu’ils puissent prendre congé.


Honorine frappa à la porte !


– Odile, il faut que je te parle, tu peux venir cinq minutes ?

– On ne va pas tarder à repartir…

– Juste cinq minutes ! Viens dans ma chambre.


Alors Honorine lui expliqua :


– L’invocation a fonctionné : à la minute même où je la prononçais, Georgette s’est fait écrabouiller par un camion.

– Hein ? Quoi ? Ça a marché ton truc ?

– Oui ! Tu m’as porté bonheur. Dis-moi, tu veux toujours te venger de ta productrice qui t’as foutu à la porte ?

– Mais je ne souhaite pas qu’elle meure.

– Non, mais on peut lui foutre la chiasse pendant huit jours ou inonder son appartement ou faire disparaitre ses bijoux…

– Amusant !

– Tu vas faire quoi en rentrant ?

– Je n’ai pas vraiment de projet.

– Reste ici avec moi, nous ferons de grandes choses toutes les deux.

– Pourquoi pas ? Mais j’ai une meilleure idée. J’ai acheté une baraque dans le coin, ce n’est pas très loin, c’est à côté de Villefranche de Rouergue. Je t’emmène ?

– Humm ! Nous pourrions faire une belle paire de gentilles sorcières !


A 17 heures, Béatrice et le professeur Martinov, vêtu d’un pantalon tout neuf, prirent congé de Baptiste et d’Odile.


– Tenez, Mademoiselle Béatrice dans cette enveloppe, il y a votre salaire pour les deux jours de travail que vous avez effectués au château.

– Merci Baptiste, je garderai un excellent souvenir de vous.

– Et ça c’est le chèque que je vous devais ! Ajouta Odile en le tendant au professeur.

– Qu’allez-vous dire à Monsieur Armand et à Madame Delphine ?

– Que toi, André tu étais en fait le prince charmant et que tu as trouvé ta Cendrillon. Plaisanta-t-il.


A l’autre bout de l’allée, Honorine chevauchait un balai et tentait en vain de le faire décoller.


– Mais arrête, tu vas te faire mal ! Lui cria Odile.


Fin de l’épisode

Juillet/Décembre 2012

 

© Copyright Maud-Anne Amaro et Vassilia.net.

 

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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