Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:30

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 8 par Maud-Anne Amaro

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8 - Fondue finale

 

Jeudi 29 septembre

 

"Etat stable", comme on dit quand il n'y a aucune amélioration. Linda décide de prévenir Christian Roisson.

 

- Tu crois qu'il ne va pas s'en remettre ?

- Ça m'étonnerait.

- Alors je vais lui rendre une petite visite !

- Tu vas faire quoi ?

- Rien. Me rappeler à son bon souvenir, ça suffira !

 

Une heure après, Roisson était là. Pendant tout le trajet, il avait peaufiné ce qu'il allait dire à Laurillac. Il tenait sa vengeance : lui balancer sa haine et ses quatre vérités au seuil de la mort, comme dans les mauvais westerns.

 

- C'est où ?

- Au fond à gauche !

 

Il entra. Le visage de Laurillac, amaigri et livide lui fit une drôle d'impression.

 

- Qui êtes-vous Monsieur ?

- Je m'appelle Christian Roisson !

- Ah ? Et vous venez pour quoi ?

 

Manifestement, non seulement Laurillac ne le remettait pas, mais l'annonce de son nom ne lui évoquait aucun souvenir particulier.

 

- Je viens pour les compteurs d'eau, je me suis trompé de porte.

 

Dissimulée dans le couloir, Linda avait assisté à la scène.

 

- Je me suis dégonflé ! Confia-t-il à Linda, je n'ai pas le cœur à tirer sur une ambulance.

- Merci !

- Merci de quoi ?

- Je te dirai ça plus tard.

- Je peux voir ces fameux cahiers ?

 

Il les feuilleta. Rien n'avait été écrit depuis dimanche. Le vague plan qu'il avait échafaudé lui sembla alors parfaitement réalisable.

 

- Je prends le dernier cahier, je vais bricoler un truc. J'ai une journée assez chargée, je le rapporterai vers 19 heures !

- Non, non ! Imagine qu'il aille mieux et qu'il demande après !

- D'accord, je vais faire autrement !

 

A l'aide de son téléphone portable, il prit plusieurs photos des dernières pages, puis écarta les agrafes du cahier afin d'en subtiliser une double feuille vierge.

 

Vers 16 heures

 

Christian Roisson s'exerça pendant une demi-heure à imiter la façon d'écrire de Laurillac sur un petit carnet. Quand il se sentit prêt, il rédigea au brouillon un texte dans lequel il était question de remplacer le composant "B" par de l'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate, puis il recopia tout ça sur la feuille du cahier en falsifiant consciencieusement l'écriture de Jean Laurillac.

 

19 heures

 

- Voilà, dit-il en revenant, et en expliquant ce qu'il avait fait. Si je n'ai pas fait d'erreur, quand ils découvriront les cahiers et qu'ils voudront expérimenter ce que j'ai écrit, ils vont tous se retrouver à l'hôpital ! J'ai remis la feuille dans le dernier cahier. Au cas où il le réclamerait, il te suffira d'enlever la feuille et de la remettre après.

- Et cette nuit ?

- Tu ne restes pas le veiller ?

- Mwais ! Pt'etre !

 

Cette histoire de feuille ajoutée au cahier ne plaisait guère à Linda. Comment concilier la mission qu'elle s'était elle-même choisie et qui devenait de plus en plus illusoire - assurer la vengeance de son parrain - avec ce que lui avait demandé Annette - assurer la sécurité de son mari - ? Le plan de Christian Roisson lui paraissant dangereux, elle décida d'enlever ces feuilles du cahier.

 

Et elle s'apprêtait à le faire quand Laurillac l'appela :

 

- Linda, j'ai entendu la porte, c'est qui encore ?

- C'est le gars des compteurs. Il était bloqué, il est revenu le débloquer.

- Pfff ! Plus rien ne fonctionne de nos jours. Approchez-vous Linda, j'ai des choses à vous dire. C'est la fin...

- Monsieur...

- Tss, tss. A ma mort je veux que vous fassiez plusieurs choses. D'abord vous préviendrez l'abbé Tilleul en premier. Même si ça ne sert à rien, ça ne pourra pas me faire de mal ! Maintenant fouillez dans la poche de mon pantalon, il est pendu là-bas. Cherchez mon porte-monnaie et apportez le moi !

 

Linda s'exécuta comme demandé.

 

- Voilà ! dit-il en extrayant un petit objet du porte-monnaie : avec cette chose vous ouvrirez le petit placard qui est dans mon labo en vous en servant comme d'un levier. Il y a là-dedans un certain nombre de trucs inavouables que j'avais la faiblesse de regarder les soirs de grande solitude. Vous ferez disparaître tout ça !

- Bien monsieur !

- Vous trouverez aussi une vieille boite à cigares. Elle contient de l'argent liquide, vous le prendrez. La maison ne contient aucun objet précieux, sauf peut-être quelques livres, mais si quelque-chose vous tente, ne vous gênez pas ! Encore deux choses : j'ai préparé une lettre sur le buffet pour le notaire. Ne la postez pas mais déposez-là dans sa boite aux lettres dès ce soir.

- Bien monsieur.

- Il y a une autre lettre à côté, à votre attention. Rien d'important mais ça pourra vous servir si on vous casse les pieds.

- D'accord !

- Linda, savez-vous quel fut la dernière volonté de Louis XV ?

- Ah, non !

- Il demanda à Madame du Barry de lui caresser le sein une dernière fois ! Linda, je voudrais faire la même chose !

- Mais, Monsieur, ne soyez pas si pessimiste, vous allez vous en sortir !

- Votre sein, Linda !

- Le voilà, monsieur !

 

Laurillac lui caressa le sein quelques secondes, puis perdit soudain connaissance.

 

- Monsieur, monsieur !

 

Mais rien n'y fit. Laurillac respirait encore faiblement, de plus en plus faiblement, puis plus du tout. Linda s'écroula en larmes. Elle n'aurait jamais imaginé que la mort de son patron lui provoquerait une telle peine.

 

Que de choses à faire ! Par quoi commencer ? Le placard secret : elle l'ouvrit sans difficultés, la boite à cigares était dissimulée tout au fond derrière un tas de revues et de DVD pornos. Elle contenait une jolie somme bien rondelette qui lui permettrait de vivre tranquille (et même plus pendant plusieurs mois) et qu'elle empocha. Elle lut ensuite le texte contenu dans l'enveloppe à son nom, il contenait différentes instructions concernant les obsèques et se terminait par cette phrase soulignée :

 

Je souhaite que ce soit Mademoiselle Linda Gobert qui s'occupe des formalités après mon décès. Uniquement elle et personne d'autre.

 

Voilà une corvée dont elle se serait volontiers passée, mais elle n'allait pas non plus faire la difficile après ce qu'il lui avait laissé.

 

Elle remit au lendemain les formalités, mais déposa l'enveloppe à destination du notaire dans la boite aux lettres de l'étude. Elle ne prévient pas Christian Roisson de la mort de Jean Laurillac. Elle n'en avait pas envie... Pas ce soir...

 

Vendredi 30 septembre

 

Linda a mal dormi. La journée d'hier l'a chamboulée et celle qui s'annonce risque d'être difficile, quoique dans un autre registre. Elle arrive au domicile de Jean Laurillac à la même heure que les autres jours. Elle appelle un docteur qui constate le décès, mais ne délivre pas le permis d'inhumer. Il faudra prévenir le médecin traitant, et... la police (pourquoi la police ?) afin d'obtenir ce permis. Deux heures de perdues. Linda peut passer à la suite :

 

L'abbé Tilleul y va de sa crise de larmes qui dure plusieurs minutes. Il s'agenouille et se lance ensuite dans une série de prières qui elles aussi durent un certain temps.

 

- Vous ne pouviez pas me prévenir plus tôt ? Lance-t-il à Linda en se relevant, droit comme un piquet.

- Hier soir, il était vivant et n'a pas demandé après vous.

 

Le curé haussa les épaules.

 

- Vous avez prévenu qui ?

- Je m'occupe des formalités ! C'était ça la question ?

- Mais les obsèques...

- Je m'occupe de tout, Monsieur Tilleul.

- Apparemment vous ignorez qu'on ne dit pas "Monsieur" à un prêtre, mais passons, je tiens à m'occuper personnellement des obsèques, je vais voir avec les pompes funèbres...

- Monsieur Tilleul, intervint Linda avec force, c'est moi qui m'occupe de ça ! Et c'est écrit ici ! Précisa-t-elle en lui flanquant sous le nez la lettre que lui avait laissée Jean Laurillac.

 

Tilleul devint blanc comme un linge :

 

- Je préfère ignorer quelles turpitudes vous avez employées pour extorquer ce papier !

- La seule chose que Monsieur Jean m'a demandé de vous dire, c'est de prévenir ses autres amis. Sinon, la sortie c'est là-bas...

 

Tilleul se dirigea alors dans la direction opposée.

 

- Vous vous trompez, la sortie c'est de l'autre côté !

- Je vais aux toilettes !

 

Cinq minutes plus tard, il n'en est toujours pas sorti. La porte des toilettes est restée entrouverte. En revanche, celle du labo est grande ouverte et le père Tilleul est en train de fouiller dans les cahiers de Jean Laurillac, qu'il a éparpillés sur le plan de travail.

 

- Faut peut-être pas vous gêner, Monsieur Tilleul, en voilà une drôle de façon de respecter les morts !

- Je jetais juste un coup d'œil !

- Cette fois je vais vous raccompagner jusqu'à la porte, je vois que vous avez tendance à vous perdre.

- Vous n'êtes qu'une... qu'une... qu'une pécheresse de la pire espèce, vous finirez en enfer !

- Tant mieux, je me chaufferai le cul et si vous ne disparaissez pas d'ici, je m'en vais chercher une bombe lacrymogène !

 

Ce bluff fut efficace : Tilleul s'en alla et Linda put alors téléphoner aux pompes funèbres, qui lui demandèrent de passer. Une heure plus tard, elle enfila son manteau, prépara un mot pour afficher à la porte, quand on sonna :

 

Geneviève Baur tomba en larmes dans les bras de Linda, plutôt surprise de ce geste. La visiteuse resta bien vingt minutes au chevet du défunt pendant que Linda rongeait son frein.

 

- Bon, je vais partir, annonça-t-elle enfin. Je fais un saut dans la salle de bain, je ne suis plus très présentable. Je connais le chemin, ne vous dérangez pas.

 

Saisie d'une intuition, Linda suivit du regard Geneviève qui entra dans la salle de bains, ouvrit un robinet d'eau à grand jet, le laissa ainsi et ressortit aussitôt, puis se dirigea vers le laboratoire.

 

"Décidément, c'est une manie !"

 

La jeune femme laissa passer deux minutes avant d'y pénétrer à son tour. Geneviève Baur feuilletait fébrilement les cahiers de notes de Laurillac.

 

- On peut savoir ce que vous fabriquez ?

- Je n'ai pas l'intention de vous répondre.

- Sortez d'ici, s'il vous plaît !

- Et qu'est-ce qui vous permet de croire que vous pouvez me donner des ordres ?

- Ceci ! Répondit Linda en exhibant une nouvelle fois la lettre de Laurillac.

- Elle est bien bonne, celle-là ! Pauvre Jean ! Finir sa vie ensorcelé par une pute !

 

Geneviève Baur ne vit pas arriver la gifle.

 

- N'employez pas des mots dont vous ignorez la signification ! Et foutez-moi le camp !

- Un jour tu vas la regretter ta gifle, tu ne sais pas de quoi je suis capable quand j'en ai après quelqu'un !

- Dégage !

 

En voilà deux qui étaient bien parties pour se haïr à mort.

 

Linda remet son manteau pour se rendre enfin aux pompes funèbres. Mais une idée lui trotte dans la tête : ces cahiers qui ont l'air d'intéresser tout le monde, pourquoi ne pas s'en servir pour monter tous les membres du cercle de Laurillac les uns contre les autres ? Voici une belle vengeance qu'elle pourrait offrir à son parrain. Et une vengeance plus intelligente, moins aléatoire et surtout moins dangereuse que cette histoire de formule chimique sur la dernière page des cahiers !

 

Donc première chose : arracher cette fausse dernière page et deuxième chose : planquer les cahiers !

 

Avec stupeur, Linda constate alors que cette fameuse dernière page a été arrachée ! Elle est alors persuadée que c'est le père Tilleul qui s'en est emparé.

 

"Tant pis pour lui, ça lui apprendra à vivre !"

 

Elle prend alors soin de dissimuler les plus récents cahiers dans la cache de Laurillac.

 

Et voilà qu'on sonne ! C'est Enguebert ! Après s'être incliné sur la dépouille mortelle de Jean Laurillac, il revient dans le salon, semble vouloir dire quelque chose, hésite puis se lance :

 

- C'est le père Tilleul qui m'a prévenu ! Euh, Jean Laurillac n'a pas laissé quelque chose pour moi ?

- Ah, non !

- Je pensais à une enveloppe. C'est peut-être dans son laboratoire ?

- Et bien, allez voir. C'est étrange, l'abbé Tilleul et Mademoiselle Baur semblaient aussi très intéressés par le laboratoire !

- Ah ?

 

Il revient dix minutes après :

 

- Vous ne savez pas si l'abbé Tilleul ou Geneviève Baur ont emporté quelque chose ?

- Mon pauvre monsieur, je n'ai pas fait attention !

- Les vautours ! Les hyènes ! Les salopards !

- Pardon ?

- Non rien.

 

Linda peut enfin passer aux pompes funèbres qui firent emporter le corps à la morgue dans l'après-midi.

 

Mario Grandbillard n'est arrivé qu'après 20 heures (mais cet épisode a été raconté au début de ce récit)

 

Ce n'est que le lendemain que Linda raconta tout ça à Christian. Il pensait au départ que la dangereuse expérience ajoutée dans le cahier s'effectuerait avec l'ensemble du groupe réuni. Il avait mésestimé les animosités qui existaient entre eux. Seul donc l'abbé Tilleul ferait les frais du mélange toxique. Pour les autres il fallait trouver autre chose et l'idée de Linda de se servir des cahiers pour monter les membres du groupe les uns contre les autres tombait donc à pic.

 

Néanmoins, Linda et Christian décidèrent d'attendre quelques jours, le temps que Tilleul fasse son expérience. Linda restait en contact avec Annette Grandbillard, ils seraient donc prévenus.

 

Mercredi 5 octobre

 

Linda n'assista pas aux obsèques de Jean Laurillac qui, selon ses dernières volontés, furent célébrées dans la plus stricte intimité. Mais elle eut une pensée émue pour ce personnage bien plus complexe qu'elle ne l'aurait de prime abord imaginé.

 

Lundi 17 octobre

 

Linda et Annette Grandbillard continuaient de se voir une fois par semaine pour une séance de pause. Son mari n'avait plus aucun contact avec les autres membres de son cercle. Impossible donc de savoir si l'abbé Tilleul avait tenté l'expérience décrite sur les fausses pages des cahiers de Jean Laurillac. Roisson rongeait son frein, il avait envie de savoir ! L'idée de monter un canular téléphonique pour joindre l'abbé le tenta un moment, mais il y renonça, cela risquait de lui éveiller des soupçons.

 

- S'il s'était passé quelque chose, l'information serait remontée jusqu'à Grandbillard, non ? Demanda Roisson, assez énervé.

- En principe ! Mais ce n'est même pas sûr ! lui répondit Linda.

- Il s'est dégonflé ou alors il attend de trouver quelqu'un qui lui améliorera le matériel !

- Il y a malheureusement une autre hypothèse : imagine qu'il ait fait l'expérience sur un cobaye. Si c'est ça, à l'heure qu'il est, c'est le cobaye qui est à l'hôpital !

 

Roisson, à cette évocation devint soudan tout pâle.

 

- J'avoue que je n'y avais pas pensé ! Ne parle pas de malheur ! On fait quoi ?

- On passe au plan B !

 

Celui-ci était simple : vendre les cahiers à Grandbillard ou à Enguebert ou encore à Geneviève Baur. Puis une fois l'acheteur sorti de l'immeuble, les lui faire voler par un complice en mobylette. Puis s'arranger pour que la victime soupçonne ses anciens "amis".

 

Le premier à être contacté aurait dû être Enguebert mais la messagerie de son téléphone fixe indiquait qu'il était en déplacement en province. Le choix se reporta donc sur Mario Grandbillard. Linda sans en référer à Christian Roisson, prévint Annette, lui précisant que le contenu des cahiers restait inoffensif, que le chèque demandé ne serait pas encaissé et que le but de l'opération n'était que de semer la zizanie. Annette, pas fâchée de ce plan qui ne pouvait qu'éloigner son mari de ces anciens amis, ne fit aucune objection.

 

Mais l'affaire tourna court (et même assez mal) avec Grandbillard. Ils contactèrent alors Geneviève Baur qui, à leur grande surprise ne se déclara pas intéressée. Ils en conclurent donc que c'était elle qui avait subtilisé les feuilles factices. Ils tentèrent alors de vendre les cahiers à l'abbé Tilleul, qui sembla dans un premier temps séduit avant de rechigner sur le prix. Restait Enguebert, qui fut contacté à son retour le lendemain. Ce dernier accepta… et se fit comme prévu subtiliser son achat en pleine rue quelques minutes plus tard.

 

Mercredi 26 Octobre

 

Annette Grandbillard est dans la rue, avec ses deux valises à roulettes et son sac de voyage sur l'épaule.

 

"Et maintenant, je fais quoi ? Et maintenant je vais où ?"

 

C'est bien beau de quitter le domicile conjugal, comme ça sur un coup de tête, après une dispute, mais il faut assumer ensuite !

 

"Faire le point ! Faire le point ! Ne pas rester comme ça !"

 

"On ne fait pas le point en tirant des valises" (fausse citation de Lao-Tseu), aussi Annette s'installe-t-elle dans un café.

 

La pression est redescendue, elle se mentait à elle-même en se disant qu'elle allait quitter Mario. Non, elle avait trop à perdre, mais il n'était pas non plus question de rentrer et de perdre ainsi la face. Il lui fallait marquer le coup, alors deux ou trois jours ? Une semaine ? Quinze jours ? Elle verrait bien.

 

"Déjà, me faire héberger !"

 

Pas de bol, tous ses amants sont mariés. Elle pense alors à Linda, mais son portable est en répondeur. Reste l'hôtel, mais l'hôtel où ça ? Pas dans ce quartier de toute façon. Elle règle sa consommation et attend un taxi.

 

Le chauffeur descend, ouvre le coffre afin d'y entreposer les bagages :

 

- C'est quelle gare ?

- Saint-Lazare ! Répond-elle au hasard.

 

Après tout, pourquoi ne pas passer quelques jours à Deauville ?

 

"La dernière fois que j'ai pris cette gare... Tiens, pourquoi pas ? "

 

Et c'est ainsi que Madame Grandbillard n'alla pas à Deauville !

 

C'est en sortant du cinéma que Linda découvrit un message d'Annette :

 

"Violente dispute avec mon mari, je suis partie de la maison, j'ai essayé de te joindre, mais je tombe toujours sur le répondeur. Je rappellerais. Bisous"

 

Elle en fit part à Christian Roisson.

 

- Laurillac mort, la mère Grandbillard dans la nature ! Autrement dit on ne saura jamais la suite ! Si toutefois il y a une suite, se lamenta ce dernier.

- Bien sûr qu'il va y avoir une suite, ils vont se chamailler à propos des cahiers !

- On n'en saura rien.

- Pas si sûr, rétorqua Linda

- C'est quoi ton idée ?

- Une idée comme ça !

 

Jeudi 27 octobre

 

Il est 9 heures, Linda finit de se préparer. Son téléphone portable sonne. Elle reconnait le numéro qui s'affiche : c'est celui d'Enguebert. Elle s'attendait plus ou moins à ce qu'il appelle. Elle ne répond pas, partant du principe qu'on manipule bien plus efficacement les gens quand on les rencontre de visu, plutôt qu'au téléphone. Enguebert laisse un message, elle le lit. Sans surprise, il l'informe qu'on lui a volé son sac contentant les cahiers qu'il venait d'acheter et il demande qu'on le rappelle.

 

"Un peu dur à la détente le mec ! Il a quand même laissé passer une journée entière avant d'essayer de me joindre !"

 

Vers 10 heures, Linda Gobert sonne à l'interphone au pied de l'immeuble de Jacques-Marie Enguebert, avenue des Ternes, dans le 17ème.

 

- C'est Linda, l'ex-gouvernante de Monsieur Laurillac, est-ce que je peux vous déranger juste cinq minutes ?

- Revenez dans 20 minutes, je finis de me préparer.

 

Enguebert s'interroge. Linda aurait mal compris le message qu'il lui a envoyé, où il lui demandait de le rappeler, pas de passer ? Il ne peut pas la recevoir déguisé comme il l'est, il faut d'abord qu'il se démaquille, puis qu'il troque ses vêtements féminins contre une tenue classique. Malgré tout, il garde les bas résilles autofixants, enfilant son pantalon par-dessus. Sa séance de masturbation devant le miroir de l'armoire de la chambre, au cours de laquelle il s'excite de sa propre image, sera donc retardée. Pas trop grave.

 

Vingt minutes plus tard, il accueille Linda. En lui serrant la main, il réalise avec horreur qu'il a oublié de retirer le vernis rouge cerise qu'il s'est appliqué sur les ongles. Linda ne peut échapper à ce détail mais n'en souffle mot, bien évidemment. Il la fait entrer dans son salon et la fait asseoir.

 

- Voilà, commence Linda, dans les cahiers que je vous ai vendus, je me suis rappelé qu'il y a un passage qui me concerne, c'est très personnel et un peu gênant, j'aimerais récupérer cette page. Juste cette page.

- Mais… Mais… vous n'avez pas reçu mon message ?

- Un message, vous m'avez envoyé un message ? feint de s'étonner Linda

 

Linda sort alors son portable de son sac.

 

- Ah, oui, il y a un message, je n'ai pas entendu la sonnerie, ça devait être dans le métro. Faut que je l'écoute ou vous me dites ?

- Je vous disais qu'on m'avait volé le sac avec les cahiers quelques minutes après que je sois sorti de chez vous !

- Non ? S'exclame-t-elle en mimant la surprise.

- Ben si ! Deux types en mobylette.

- Vous avez porté plainte ?

- Oui, pour la forme, mais je ne me fais aucune illusion, la police ne fera rien ! Ils m'ont demandé si c'était des objets de valeur, j'ai répondu que c'était des manuscrits, ils avaient l'air de s'en foutre.

- Des petits voyous ? Répondit Linda innocemment, quand ils vont ouvrir le sac, ils vont faire une drôle de tronche !

- A moins que ce ne soient pas des petits voyous !

- Des gros voyous alors ?

- Non, je pensais à autre chose, c'est d'ailleurs pour cela que je voulais vous joindre. Ces cahiers, est-ce que vous pouvez me dire si vous les avez proposés à d'autres personnes avant moi ?

 

"Et hop en plein dans le panneau, l'Enguebert !"

 

- Oui, à l'abbé Tilleul, il m'a dit que c'était beaucoup trop cher pour lui, et il m'a suggéré de vous contacter ! C'est lui qui m'a donné votre numéro de téléphone !

- Je vois, il ne vous a rien dit d'autre sur moi ? Essayez de vous rappeler, c'est important !

- Non, enfin, si. Il m'a précisé que vous étiez souvent absent, mais que là, vous seriez sans doute présent et qu'il fallait sauter sur l'occasion.

- Il a dit ça ! Le salopard ! C'est curieux, j'avais un pressentiment, je savais que c'était lui.

- Ah, bon ? Vous pensez que c'est lui ?

- Evidemment que c'est lui, je ne crois pas aux coïncidences !

- Et vous allez essayer de les récupérer ?

- Et comment donc ! Figurez-vous que ce soir Tilleul organise une réunion de l'ancien cercle de Laurillac. Je ne sais pas trop comment mais je vais lui foutre la honte devant tout le monde et l'obliger à me les rendre.

- O.K. Je vous téléphonerai demain, j'aimerais bien récupérer la page dont je vous ai parlé !

- D'accord.

 

Linda était satisfaite, demain elle aurait des nouvelles des amis de Laurillac car avec l'huile sur le feu qu'elle venait de jeter, l'ambiance promettait d'être chaude. Elle s'apprêta à repartir…

 

Au début de la conversation, Enguebert s'était efforcé de cacher ses ongles en maintenant ses poings serrés. Son attention s'étant ensuite détournée, il avait de nouveau ouvert les mains. Et il venait de constater que Linda lorgnait dessus.

 

- Il y avait un échantillon de vernis à ongles dans ma boite aux lettres, je me suis amusé à m'en mettre, une idée comme ça qui m'est passée par la tête... , se crut-il obligé de justifier, en rougissant comme un gamin pris en faute.

 

Linda sourit. Enguebert croisait les jambes dans le fauteuil face au sien, et on pouvait à présent distinguer les bas résilles entre le bas du pantalon et les charentaises.

 

- On a tous à des moments donnés des idées bizarres qui nous passent par la tête, c'est normal, un doigt de délire dans la vie, ça ne peut pas faire de mal ! indiqua Linda, amusée.

- C'est ce que je me dis aussi, et puis ça ne fait de mal à personne.

- Vous faites ça souvent ?

- Non, à vrai dire c'est la première fois !

- Ah ! Pardon ! Je croyais quand j'ai vu vos bas sous votre pantalon que vous travestissiez de temps en temps.

 

Instinctivement, Enguebert décroisa les jambes. Il était devenu rouge comme une tomate.

 

- J'ai voulu m'amuser et...

- Et vous avez appliqué le vernis comme un pro, pour une première fois, c'est vraiment réussi ! Chapeau !

- Mais qu'est-ce que ça peut vous faire ? D'abord !

 

Il devient agressif ! Vite ! Rattraper le coup !

 

- J'ai un frère auquel je suis très attachée, il se travestissait assez souvent, il vit à l'étranger maintenant, il me manque, le milieu du travestissement me fascine.

- Ah ? C'est vrai ?

- Puisque je vous le dis !

 

Du coup Enguebert se sent tout émoustillé et invente une histoire débile qu'il débite à Linda :

 

- Bon, je vais vous dire la vérité. C'est une vieille passion. Etant jeune j'étais fasciné par les maquillages et les costumes au cinéma, il y avait des gens qui étaient capables de faire des trucs extraordinaires, de vous transformer un acteur. Je voulais devenir maquilleur. Mais mes parents ne voulaient pas entendre parler de ça. J'ai fait de la chimie, c'est pas mal non plus, mais ça n'a rien à voir. Je m'étais dit "quand je serai majeur, je ferai ce que je voudrai", et puis il y a eu l'engrenage de la vie, le manque de temps. Aujourd'hui je suis en retraite, je ne vais pas aller proposer mes talents aux studios de cinéma, surtout que maintenant tout est numérisé ! Alors je me maquille et je me déguise moi-même ; je suis le maquilleur et le maquillé. Idem pour les vêtements… les plus beaux vêtements ce sont les vêtements de femmes, alors je m'amuse avec, les sous-vêtements aussi.

- Je comprends !

- Vous voyez, il n'y a rien de sexuel là-dedans, se crut-il obligé de préciser.

- J'essaye de vous imaginer, travesti en femme, ce doit être intéressant.

- Ça l'a été, mais je n'ai plus 20 ans, le physique ne suit plus, je suis vieux et j'ai un peu de ventre.

 

"Un peu de ventre ! Il en a dix fois trop, oui…"

 

- Mais je peux vous montrer des photos qui datent de plusieurs années si ça vous intéresse. Continua-t-il.

- Mais bien sûr que ça m'intéresse !

- Vous ne bougez pas, je reviens dans cinq minutes.

 

Enguebert revint avec un album photo et l'ouvre !

 

- C'est vous ça ?

 

Le fait est qu'il était méconnaissable !

 

- Ben, oui, j'avais du succès à l'époque, une double vie : ingénieur chimiste le jour et travesti la nuit.

 

Plus il parlait, plus il se dévoilait. Il avouait maintenant avoir eu une double vie, ce qui n'avait plus rien à voir avec la version débitée dix minutes auparavant.

 

- Mais ne vous méprenez pas, je ne suis pas homo. Au contraire, j'aime tellement les femmes que parfois je joue à en devenir une !

- Je comprends parfaitement.

- Depuis plusieurs années, je ne sors plus, je me contente de faire le guignol devant la glace, ça ne fait de mal à personne. Je suis mon propre public !

- Je suppose que c'est ce que vous faisiez juste avant que j'arrive !

- On ne peut rien vous cacher !

- Je peux vous faire une proposition un peu spéciale ?

- Dites toujours !

- Votre petit numéro interrompu, reprenez le devant moi !

- Vous plaisantez ?

- Pas du tout ! Il y a des années que je n'ai pas eu l'occasion de voir un travesti à l'œuvre, ce serait pour moi l'occasion.

- Et pourquoi ferais-je ça devant vous, après tout je ne vous connais pas ?

 

Linda sourit mais ne répondit pas, préférant d'abord biaiser :

 

- Je suppose que quand vous vous travestissez, vous changez de prénom ?

- Je me faisais appeler Jackie !

- Alors dites-moi, Jackie, il y a combien de temps que vous n'avez pas eu un nouveau public ?

 

L'argument fit mouche. Certes Enguebert continuait à fréquenter quelques hommes de sa génération qui eux aussi se travestissaient, mais ces rencontres avaient tout du pis-aller et lui laissaient désormais un goût amer.

 

- J'ai un peu honte quand même ! Tenta-t-il de temporiser.

- Laissez votre honte de côté et tamisez la lumière, et ça ira très bien !

- Bon, je reviens. Vous voulez également que je me maquille ? Ça risque d'être un petit peu long.

- Faites donc un maquillage minimum !

- Vous voulez boire quelque chose en attendant ? C'est presque l'heure de l'apéro ! Un Martini ?

- Vous avez du whisky ?

- Non, j'évite les produits étrangers !

- Ah ! Alors un Martini !

 

Pendant qu'Enguebert s'affairait, Linda arpenta la pièce. C'était propre et maniaquement organisé. Une reproduction d'un portrait de la reine Marie-Antoinette ornait un pan de mur, un autre étant occupé par une bibliothèque peuplée de livres-club, d'ouvrages ostensiblement royalistes, de biographies de quelques gens peu recommandables, mais aussi et de façon inattendue de littérature automobile.

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Lorsqu'Enguebert, devenu Jackie refit son apparition, Linda se retint de pouffer de rire : le bonhomme avait revêtu une guêpière rouge qui n'arrivait absolument pas à cacher son embonpoint. Sa perruque blonde était digne d'un carnaval de sous-préfecture, et ne parlons pas du rouge à lèvres couleur tomate, du soutien-gorge rembourré à la ouate ou des escarpins taille 44 ! Sachant qu'il avait passé autour du cou un horrible boa rouge, vous aurez une idée du tableau !

 

"Tout le monde a le droit de se travestir, même les gros et les plus tous jeunes" mais comme dirait quelqu'un "Quand c'est pas beau, c'est moche !" Se dit Linda.

 

Mais le plus insolite, dans ce travestissement raté était encore le string dont la taille ridicule, ne parvenait pas à cacher la bite de son propriétaire. Linda se demanda si cette exhibition n'était pas volontaire.

 

Mais ce n'était pas sa seule interrogation et elle devait gagner sa confiance, afin qu'il puisse être celui qui lui raconterait les mésaventures des anciens amis de Laurillac. Mais avait-elle besoin d'aller si loin ? Sans doute non ! Mais comment reculer maintenant ? Difficile ! Alors autant prendre tout ça pour un jeu !

 

- Alors, vos impressions ?

- Vous êtes bien dans votre peau, vous allez jusqu'au bout de vos fantasmes, n'est-ce pas ça qui est important ? Important, que dis-je ? Extraordinaire !

- Merci !

- Ah ! Je vois quelque chose qui dépasse !

- Ah, oui ? Ça ne devrait pas !

 

Il tenta gauchement de mieux ranger son sexe, mais l'état semi-bandé de l'organe ne le lui permettait pas.

 

- Laissez là donc comme ça votre quéquette, elle ne me dérange pas !

- C'est un peu gênant, tout de même !

- Mais non, en plus elle est mignonne votre quéquette, je peux la toucher ?

- La toucher ? Vous voulez la toucher ?

- Je peux ?

 

Il n'en revient pas, le déguisé !

 

- Je ne sais pas !

- Vous n'aimez peut-être pas qu'une femme vous touche ?

- Si, si, au contraire !

- Ben alors ?

- Comme je vous l'ai dit, j'adore les femmes, j'aurais voulu en être une. Quand j'étais petit, je jouais avec les poupées de ma sœur, parfois je lui empruntais ses vêtements. En fait je n'aime pas les hommes, si j'avais été une femme j'aurais été lesbienne, je sais que ce n'est pas bien...

- Et pourquoi ce n'est pas bien ?

- Mais, c'est contre-nature ! Mais que voulez-vous, je suis comme ça ! Quand j'ai eu l'âge d'avoir des relations sexuelles, je pensais trouver facilement une femme qui accepterait mon fantasme, qui me considérerait comme une femme. J'ai vite déchanté et je suis resté célibataire.

- Alors je peux toucher ?

- Ce sera une première, les seules personnes qui m'ont touché le sexe jusqu'à présent ce sont d'autres travestis ou des transsexuelles.

 

Un vrai moulin à paroles ! Une seule façon de le faire taire : Linda s'empare de sa bite et se met à la branler. Quelques secondes plus tard, elle est raide comme un piquet. Elle renonce à le faire jouir par crainte d'une réaction post-jouissive négative.

 

- On va peut-être en rester là !

- Vous allez me laisser comme ça ?

- Pour aujourd'hui oui, mais je reviendrai.

- Permettez-moi de me branler devant vous.

- Pas cette fois ! Je vous téléphone demain matin pour avoir des nouvelles des cahiers et je passerai vous voir !

- Demain promis ?

- Promis, au revoir... Jackie !

 

Vendredi 28 octobre

 

Voilà trois fois que Linda essaye de joindre Enguebert sans succès. Evidemment elle ignore tout de la scène qui a eu lieu la veille au soir et au cours de laquelle l'abbé Tilleul a failli perdre la vie. Elle ignore qu'Enguebert est à Roissy, prêt à s'envoler pour l'Amérique du Sud.

 

L'après-midi elle reçoit un coup de fil anonyme (en fait une personne payée par Mario Grandbillard) lui annonçant la visite à 19 heures de Damien de la Tournelle et de Geneviève Baur. En fait, ils cherchaient à savoir si elle avait parlé à quelqu'un de la transaction faite avec Enguebert.

 

Elle réussira à manipuler Damien et à le faire se fâcher contre Geneviève (voir plus avant) et en est très fière !

 

Lundi 31 Octobre

 

Linda tente de joindre Enguebert pendant le week-end. Manifestement, son portable est fermé. Et il ne répond pas aux messages. Elle ne sait que faire. Il lui semble hors de question de se rapprocher de Mario Grandbillard ou de Geneviève Baur, étant donné ce que sont devenues leur relations. Tilleul qui réside dans un presbytère lui semble une cible compliquée. Reste Damien de la Tournelle, mais elle ne voit pas sous quel prétexte l'aborder ! Linda a soudain envie de tout laisser tomber !

 

La surprise fut énorme quand elle reçut vers 10 heures une communication de Mario Grandbillard. Il s'en suivit un léger quiproquo car elle pensait d'abord qu'il revenait à la charge pour les cahiers. Non, il souhaitait que quelqu'un s'occupe de ses tâches ménagères suite au départ de sa femme.

 

A 10 heures, elle commençait ; à midi son nouveau patron l'invitait au restaurant et commençait les confidences, lui narrant notamment l'incident du dernier vendredi au cours duquel Enguebert avait gravement blessé l'abbé Tilleul avant de disparaître dans la nature.

 

Linda en fut effrayée mais n'en fit rien paraître. Pour elle cette affaire allait trop loin, beaucoup trop loin !

 

Le soir elle en informa Christian Roisson par téléphone :

 

- On arrête tout ! Déclara-t-elle.

- C'était ton idée, tu disais que c'était moins dangereux que ma substitution de produit !

- C'était peut-être mon idée, mais c'était une mauvaise idée !

- Et quand tu dis qu'on arrête, tu veux qu'on arrête quoi au juste ?

- On ne fait plus rien !

- Je ne suis pas vengé !

- Ah ! Oui ! Voir l'abbé Machin complètement paralysé, ça ne te suffit pas ?

- Non, d'abord cette ordure n'a eu que ce qu'il méritait, ensuite Geneviève Baur n'a pas l'air de vouloir se servir des feuilles qu'elle a arrachées et Grandbillard est épargné !

- Il n'est pas épargné, sa femme est partie !

- Ça n'a rien à voir !

- Je m'en fous. C'est fini ! J'ai cru m'amuser en t'aidant et on se retrouve avec un drame.

- Tu ne peux pas me laisser tomber !

- Si, je ne te dois rien !

- Bon, ce n'est pas grave, je me débrouillerai tout seul.

 

Et il raccrocha brusquement, laissant Linda désemparée. Elle espéra qu'il la rappellerait, il ne le fit pas.

 

Linda n'avait pas l'intention de quitter son emploi chez Grandbillard. Certes elle avait l'argent que lui avait légué Laurillac, mais elle avait décidé de le mettre de côté. Avoir un emploi par les temps qui courent était une chance à ne pas négliger, et puis contre toute attente, elle avait envie de protéger Mario contre les éventuelles folies que pourrait tenter Christian Roisson ! Grandbillard avait beau être con, c'était un être humain et la perspective de le voir finir comme Tilleul la rendait mal à l'aise.

 

Jeudi 3 Novembre

 

Ce jour-là, Linda eu l'occasion de lire le courrier que Geneviève Baur venait d'adresser à Mario Grandbillard, accompagné de la fameuse fausse feuille des cahiers. Après avoir mis en garde ce dernier et pressentant qu'il s'était passé quelque chose, elle s'en fut au domicile de Geneviève. De deux choses l'une : ou bien la formule de Roisson était loupée et tout pouvait continuer, ou bien elle fonctionnait et il fallait qu'elle se rende compte de l'ampleur des dégâts. C'était pire que ce qu'elle avait imaginé, d'autant qu'au cours des rares mots échangés avec Geneviève Baur, Linda avait appris qu'une victime innocente avait également été gazée. Elle revint chez Grandbillard empêchant ce dernier in-extremis d'accomplir des bêtises, puis tenta de joindre Christian Roisson.

 

Ce dernier faisait la gueule et s'abstenait de répondre depuis leur dernière conversation. Cette fois encore, il ne répondit pas. Alors Linda lui envoya un message, accompagné de photos

 

"Geneviève Baur a fini par faire l'expérience suggérée sur ta feuille, je t'envoie les photos du résultat ! Je suppose que tu es enchanté, ravi ? Tu dois te demander quel est ce jeune homme qui lui aussi a reçu plein de gaz en pleine poire ? C'est un cobaye embauché par Geneviève sous un prétexte quelconque. Ce type n'a rien à voir avec ton histoire, il risque néanmoins d'être handicapé à vie ! Tu es content, connard ?"

 

Une demi-heure plus tard, Roisson appelait :

- On peut se voir ce soir ?

- Si tu veux, passe à la maison !

 

A 20 heures, il était là, la mine défaite.

 

- Linda, j'ai agi comme un salopard, je ne me suis pas rendu compte des conséquences de mes conneries. Tu étais dans le vrai quand on s'est téléphoné l'autre jour.

- Donc on arrête le cirque ?

- Oui, mais ce pauvre type qui est amoché, comment je pourrais faire quelque chose ?

- Tiens regarde ça ! Lui répondit-elle en déballant la toile qu'elle avait achetée l'autre jour. Tu trouves ça comment ?

- Quel rapport...

- Tu vas voir ! Dis-moi ce que tu en penses.

- Rien, c'est un peu au-dessus de la moyenne de ce qu'on peut voir dans les galeries. Ce n'est pas pire que ce que je peins moi-même. Et c'est quoi ?

- L'auteur s'appelle Jérémie Quélange, c'est lui qui s'est fait gazer à cause de Geneviève Baur. Je vais te donner ses coordonnées, tu peux sans doute te débrouiller pour lui organiser une expo quelque part.

- En voilà une bonne idée, si j'arrive à lancer le mec, je pourrai ensuite snober la Geneviève : "Tu vois, le pauvre mec que tu as failli handicaper à vie à cause de tes expériences de merde, et bien aujourd'hui il est célèbre, et devine qui l'a lancé ? Christian Roisson !" Quelle belle, quelle très belle vengeance !

- Tu ne changeras jamais, toi !

- Bisous ?

- Bisous !

 

Fin du flash-back (récit de Linda)

 

- Quelle histoire compliquée et abracadabrante ! commenta le professeur, mais en même temps, c'est une belle histoire !

- Allez Christian, ressers nous du Champagne, c'est la fête !

 

Ils en étaient quand même à la troisième coupe, autant dire que les esprits s'échauffaient et si les hommes restaient sages, Béatrice et Annette étaient devenues très gaies.

 

Christian tente de canaliser tout ça en parlant peinture et en présentant quelques toiles de Jérémie Quélange. Celles-ci furent accueillies avec le sourire.

 

- Au moins, ça ne se prend pas au sérieux ! Tenta Annette. Mais je ne sais pas si j'aurais ça chez moi !

- J'en ai vendu des bien pires et fort chères ! précisa Roisson.

- Si on se mettait à table, proposa Linda que le sujet barbait. C'est une fondue, il me faut du monde pour apporter tout le bazar.

- Ah ! Une fondue ! Génial ! On va pouvoir se donner des gages ! Intervint Annette.

- Des gages coquins, alors ! Renchérit Béatrice.

 

Personne ne protesta mais tout le monde fit bien attention de ne pas faire tomber son petit bout de viande dans le bain d'huile bouillante. Christian Roisson et Jérémie commençaient à leur tour à déconner grave.

 

Et puis au bout de peut-être un quart d'heure, il arriva ce qu'il devait arriver : Linda sortit du bain d'huile sa fourchette à fondue auquel aucun bout de viande n'était plus accroché.

 

- Un gage ! Un gage !

- Allons-y pour le gage, concéda Linda, bonne joueuse, en espérant néanmoins que ça n'aille pas (déjà) trop loin !

 

Annette qui avait une idée derrière la tête, s'empressa de parler avant les autres :

 

- Linda, le gage, ça va être de nous montrer le gode que tu as piqué chez Geneviève Baur !

 

De bonne grâce elle s'en alla chercher l'objet qui fut accueilli avec "Ah !" de satisfaction.

 

- Voilà, elle ne s'ennuyait pas la Geneviève ! Ajouta-t-elle en le passant à Roisson afin qu'il le fasse "tourner" parmi l'assistance.

- Mais c'est le mien ! S'écria alors Martinov !

 

A ces propos spontanés, l'assemblée s'esclaffa.

 

Moment de flottement, Martinov réalise sa bévue ! Béatrice vient à son secours en faisant exprès de faire tomber sa viande.

 

- Un gage ! Un gage !

- Béatrice montre-nous tes fesses !

 

De bonne grâce, Béa se lève, défait son pantalon et se tourne ! Elle n'a pas retiré son string mais tout le monde applaudit.

 

Ça chauffe !

 

Martinov n'ose plus lâcher sa fourchette à fondue, qui croise celle de Jérémie. Ce dernier la retire, le bout de viande s'en est détaché.

 

- Un gage ! Un gage !

 

Martinov en profite pour retirer la sienne… vide également…

 

- Un gage ! Un gage !

- Quelqu'un a une idée ?

- Oui, moi ! Intervint Annette, en pleine forme. Jérémie tu vas venir devant Monsieur Martinov et il va t'ouvrir ta braguette.

 

Martinov parait un moment tétanisé. Il semble hésiter, chercher un prétexte pour quitter ces gens avant de se dire qu'il sera bien temps de le faire si les choses se compliquent de trop. (On se ment toujours à soi-même.) N'empêche que Jérémie, pour ce qui le concerne ne s'est posé aucune question métaphysique. Il est maintenant planté devant le professeur et attend.

 

Martinov ouvre la fermeture d'un geste sec. Il se demande si le gage est accompli. Il lui semble que oui. Ce n'était pas si méchant.

 

- Heu, c'est fait ? Demande-t-il.

- Oui c'est fait ! Mais du coup, tu as droit à une récompense ! Répond Annette ménageant le suspense

- C'est quoi la récompense ? Finit pas demander quelqu'un

- Et bien on va dire que Monsieur Martinov a maintenant le droit de fouiller à l'intérieur de la braguette.

- Que je fouille… balbutie l'intéressé.

- Ben quoi, vous n'allez pas refuser ce cadeau ! Reprend Annette.

- Mais j'ignore si Monsieur est d'accord ?

- Vous avez ma permission ! Le rassure Jérémie. J'adore qu'on vienne farfouiller dans ma braguette !

 

Martinov n'est plus sur terre, sa main entre dans la braguette, trouve la bite semi bandée du jeune homme et la caresse. Jérémie déboutonne carrément son pantalon qui glisse sur ses chevilles. Il est encouragé par l'assistance. Du coup le caleçon ne tarde pas à prendre le même chemin. Et voilà notre vert professeur avec une splendide bite maintenant bien raide, devant son nez.

 

Il la prend, la masturbe quelques instants. Cette queue le nargue, elle est trop belle, bien droite, d'une jolie couleur, parcourue par une veine friponne et terminée par un gland arrogant. Il en a l'eau à la bouche.

 

- Suce ! Propose Jérémie.

 

Martinov hésite, Annette et Linda l'encouragent.

 

- Je peux ? demande le professeur incrédule.

- Vas-y suce ! Répète le jeune homme.

 

Et hop, la bite de Jérémie est engloutie par la bouche du professeur, qui la fait aller et venir dans son palais.

 

Christian Roisson paraît infiniment troublé par cette scène et s'approche des deux protagonistes pour mieux voir.

 

Jérémie profite d'une pause dans la pipe que lui prodigue Martinov pour se déshabiller complétement.

 

Ce jeune homme est troublant de chez troublant, peu musclé, complétement imberbe à l'exception du pubis, les tétons sont hyper développés et leur teinte brune tranche avec la pâleur de sa peau.

 

Martinov bande en le regardant.

 

- Si tu veux, je te prends ! Propose le jeune homme ! J'adore enculer les séniors.

 

Bref regard circulaire de Martinov :

 

Annette a entrepris Béatrice et les deux femmes se pelotent et s'embrassent "en veux-tu, en voilà," complétement déchaînées.

 

Seule Linda reste sage. Parions que cela ne va pas durer !

 

- Tu ne veux pas la sentir dans ton cul ? Insiste Jérémie. Je fais ça très bien, tu sais !

- D'accord ! Finit par répondre Martinov dans un souffle, avant de se déshabiller.

 

Roisson fait la tronche d'être mis à l'écart, Jérémie s'en aperçoit.

 

- Toi aussi, t'aimerais qu'on te prenne ? Viens, je vais vous prendre tous les deux.

 

Du coup lui aussi se déshabille à toute vitesse. Les trois hommes se dirigent vers le canapé.

 

- Je commence par toi, mets-toi en levrette ! Demande Jérémie. Christian, place-toi devant lui, il va te sucer pendant que je l'encule.

 

Il n'entrait pas dans les intentions de Martinov de pratiquer une fellation sur Christian Roisson, mais comme c'était demandé gentiment… et puis la situation était somme toute, très excitante, le cul rempli, la bouche aussi ! Et c'était vrai que Jérémie était un spécialiste de la sodomie. Il allait et venait dans son cul avec une technique d'enfer, sans aucune brutalité. Des ondes de plaisir parcouraient le vieux professeur, à ce point qu'il en avait du mal à sucer la bite du troisième larron.

 

- Allez, on permute ! Indiqua Jérémie en se retirant.

 

Martinov aurait bien continué, mais que voulez-vous, une partouze est aussi un partage, on n'y est jamais le seul centre d'intérêt !

 

Il se positionna donc à son tour devant Roisson, pendant que ce dernier se faisait sodomiser. Se faire sucer par un homme n'intéressait pas trop Martinov dont la bisexualité était principalement passive. Mais il était vrai que Christian se débrouillait très bien du moins au début, parce qu'ensuite, le plaisir de la pénétration devenant intense, il fut incapable de continuer à sucer correctement.

 

Un râle ! Jérémie a joui dans le fondement de Roisson, il se retire, enlève sa capote et invite ses deux partenaires à venir s'assoir à ses côtés sur le canapé. Il attrape alors les deux bites et commence à les masturber.

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Devant eux, il y du spectacle : Les filles se sont débarrassées de leurs vêtements. Linda s'est saisie du godemichet et a rejoint Béatrice et Annette. C'est cette dernière qui a l'honneur, le plaisir et l'avantage d'avoir le gode introduit en elle, d'abord dans sa chatte, puis dans son cul ! Elle pousse des cris de damnée, et pendant ce temps-là, Béatrice lui bouffe les seins.

 

Roisson jouit le premier entre les doigts experts de Jérémie. Martinov ne tarda pas à faire de même. Tout cela l'avait quelque peu épuisé mais il s'en alla chercher de suite une petite pilule miracle dans la poche de son veston. On n'est jamais trop prudent ! Car si parfois Linda consentait à quelques fantaisies avec lui... On peut toujours rêver…

 

On avait du mal à suivre ce qui se passait en face, les trois nanas étant si sévèrement emmêlées qu'on ne savait dire qui léchait qui ? Toujours est-il qu'à un moment Annette poussa un cri de folie, provoquant le rire des deux autres. Elle se leva, la chatte et les cuisses dégoulinantes avant de s'affaler sur une chaise.

 

- Je souffle cinq minutes ! Précisa-t-elle pour ceux qui n'auraient pas compris.

- Me permettez-vous de vous embrasser les nichons ? Lui demanda alors Jérémie.

- Oui, mais doucement, faut que je récupère.

- Je vais te laisser récupérer cinq minutes et après je t'encule !

- En voilà une façon de draguer, jeune homme ! On ne vous a donc jamais appris les bonnes manières ?

- Les circonstances sont exceptionnelles, chère madame ! Je ne vous aurais jamais proposé une telle chose en vous abordant dans la rue.

- Manquerait plus que ça !

 

Jérémie sans répondre se mit à lui lécher les tétons avec avidité passant de l'un à l'autre et de l'autre à l'un. Annette se laissa faire, après tout, pour ce genre de choses, elle avait accordé sa permission !

 

- Tu me la suces un peu avant que je te la foute dans le cul ?

- Tu sais que tu n'es pas du tout mon genre d'homme, moi je les aime virils, poilus...

- Tout comme moi, je les aime aussi virils et poilus et de préférence d'âge mûr ! Mais de temps en temps on peut changer ! Tiens par exemple moi j'adore la cuisine française, c'est la meilleure du monde, ça ne m'empêche pas de temps en temps de me régaler dans un bon restaurant chinois !

- Si tu m'avais laissée finir au lieu de me faire un cours !

- Je t'écoute !

- Je disais que tu n'étais pas mon genre, mais tu as une belle bite et tu es rigolo.

- Alors ?

- Ben alors je vais te la sucer et après tu vas m'enculer comme une salope !

- Alors allons-y !

 

Plus loin Béatrice et Linda étaient parties dans un soixante-neuf qui semblait interminable. Martinov pour sa part jouissait du spectacle en attendant que la petite pilule miracle fasse son effet. Quant à Roisson, il ronflait.

 

- Humm ! Quelle technique ! Tu as dû en sucer des bites, toi ? Commenta Jérémie pendant que la sienne était dans la bouche de la belle mature.

 

Cette dernière avait été bien éduquée par sa maman, qui lui avait appris qu'on ne parle pas la bouche pleine, aussi, s'abstint-elle de répondre. N'empêche que le jeune homme retrouva fort vite sa vigueur. Le sentant, la belle lâcha l'affaire et se retourna, prête à recevoir l'assaut !

 

Il ne tarda pas ! Il y avait fort longtemps que le chemin avait été banalisé. Il appuya son pilonnage donnant des coups de béliers bien plus secs que ceux qu'il avait prodigué aux hommes en les ponctuant de "han", "han".

 

- Si vous pouviez m'enculer en évitant de pousser des cris de chevaux ! Plaisanta-t-elle.

- Mais Madame, rien n'arrête la cavalerie !

- "Han", "han".

- Oupf, Oooh, c'est bon !

- "Han", "han".

- Oooh !

- "Han", "han".

 

Et c'est sur ces onomatopées très peu littéraires que ce couple atypique prit son pied de façon quasi simultanée.

 

Si le bruit de leur jouissance ne réveilla pas Christian Roisson qui ronflait comme un bateau à vapeur remontant le Mississipi, il fit sortir de leur torpeur les deux jeunes femmes qui étaient tombées dans un demi sommeil après s'être brouté mutuellement la minouche.

 

Un moment de folie avait soufflé sur la petite assemblée, personne ne s'en plaignit.

 

- On n'a pas fini la fondue ! Indiqua Linda qui n'arrivait pas à retrouver ses vêtements, mais ne les recherchait peut-être pas dans le bon tas.

 

Le professeur Martinov se dit alors que l'opportunité de faire quelque chose avec Linda allait sans doute lui passer sous le nez. Alors, lui qui n'avait jamais rien eu d'un dragueur fou lui lança :

 

- Vous êtes magnifique, Linda ! Vous regarder est un véritable plaisir !

- Merci, c'est gentil, un compliment, ça fait toujours plaisir.

 

Mais ce fut tout ! Martinov savait se tenir et n'insisterait pas. Alors ce fut Béatrice qui malicieusement vint à son secours en s'adressant à Linda.

 

- Et si on s'occupait de lui toutes les deux, juste cinq minutes ?

- Si tu veux !

 

Non Martinov ne rêvait pas ! Quelques instants après, les deux jeunes femmes, la brune et la blonde lui prodiguaient une pipe en doublette. Les langues couraient sur sa bite, dans un ballet infernal, allaient partout, du méat jusqu'aux couilles, et dès que l'une des deux bouches se libérait, l'autre prenait le relais.

 

Bien sûr le professeur était aux anges, mais il regrettait de ne pouvoir caresser Linda, ce qui était impossible pour le moment. Il osa donc lui demander de façon toute simple.

 

- Linda, j'aimerais vous caresser un petit peu !

 

Les filles cessèrent alors leur fellation. Linda se fit alors peloter de bonne grâce par Martinov qui, conscient du fait que cela ne plaisait peut-être que moyennement à sa partenaire, eut le tact de ne pas trop s'attarder à ce petit jeu.

 

- Merci, vous avez la peau trop douce, c'était un enchantement.

- Je vais te faire jouir ! Vieux coquin !

 

Elle reprit la bite en bouche, seule cette fois.

 

Et c'est alors que Jérémie, qui ce soir pétait la forme, s'approcha d'eux.

 

- Alors professeur ! C'est la fête ! Tu es la vedette de la soirée. Je te trouve sexy, tiens ! Je peux te faire un bisou ?

 

Martinov se demanda si le jeune homme allait bien, de le déranger ainsi en pleine pipe, mais d'un autre côté, il ne pouvait pas non plus l'envoyer promener pour une simple bise sur la joue.

 

- Alors je peux ?

- Si tu veux !

 

Et Martinov ne sut jamais comment la langue de Jérémie lui atterrit dans la bouche. Le bel éphèbe lui roulait un patin pendant que Linda lui suçait la queue. L'excitation atteignit son paroxysme. Le professeur déchargea dans la bouche de Linda tandis que les deux hommes continuaient à s'embrasser tendrement.

 

- Ça te dirait qu'on passe la nuit ensemble ? Chuchota Jérémie à l'oreille du professeur.

- Oui, bien sûr !

- Tu vas voir, ça va être génial, on va se sucer, on va s'enculer…

 

Excité par cette proposition Martinov se surprit à rechercher lui-même le contact de la bouche de son partenaire, pour un baiser aussi fougueux que passionné.

 

Annette se mit alors à applaudir avec force, imitée par Béatrice, mais aussi par Linda, dont la bouche dégoulinait de sperme.

 

Tout ce bruit finit par réveiller Christian Roisson :

 

- J'ai raté quelque chose ? Demanda-t-il, provoquant l'hilarité de l'ensemble de la petite assemblée.

 

Epilogue

 

Annette était venue avec un "scoop". Elle avait attendu vainement l'occasion de le "placer" dans la conversation. Un message était parvenu sur le portable de Geneviève Baur, désormais conservé par Mario Grandbillard, qui rechignait à s'en servir. Il émanait d'un avocat de Montevideo et indiquait que Damien de la Tournelle était emprisonné dans l'attente de son procès pour tentative d'homicide.

 

Cette information, Annette décida de la garder pour elle. Inutile de gâcher la fête !

 

- Ça m'a donné faim tout ça ! On est obligés se rhabiller pour finir la fondue ? Demanda-t-elle simplement.

 

La soirée ne faisait que commencer.

 

Fin de l'épisode

 

La Rochelle - Printemps 2012

© Maud Anne Amaro

Maud_Anne@hotmail.fr

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:25

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 7 par Maud Anne Amaro

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7 - Linda la gouvernante

 

Lundi 7 novembre

 

- Béatrice, c'est Linda, je t'avais promis de te rappeler quand toute cette affaire serait terminée, alors je tiens parole. Peux-tu passer à la maison demain soir ?… et amène donc ce Monsieur Martinov, j'ai hâte de faire sa connaissance.

- Attends !

 

Béatrice camoufle le micro et chuchote à Martinov :

 

- C'est Linda Gobert, on est invités demain soir, on va enfin savoir le fin mot de cette histoire !

- C'est qui, Linda Gobert ?

 

Béa lui rafraîchit la mémoire.

 

- Bof, ça ne m'intéresse plus, vas-y seule ! Répondit le professeur.

- Tu sais qu'elle est super canon, la Linda !

- Tu m'as déjà fait ce coup-là, l'autre fois !

- Sauf que cette fois, c'est vrai !

- Dans ce cas, on va faire un effort ! Mais ça m'embête un peu ensuite pour rentrer à cette heure-là !

- Tu coucheras chez moi !

 

Mardi 8 novembre

 

Béatrice et Martinov furent accueillis par Linda, très en beauté avec un haut bien décolleté qui ne laissa pas (vous pensez bien) le professeur indifférent, et une petite jupe noire. Ils furent néanmoins surpris de constater qu'ils n'étaient pas les seuls invités.

 

- Je ne vous présente pas Annette Grandbillard, vous la connaissez, je crois. Voilà Christian Roisson, mon parrain, et Jérémie Quélange, artiste peintre !

 

Roisson devait avoir la soixantaine, très élégant dans son costume gris clair, chemise parme, sans cravate. Il serra la main du professeur et se crut obligé d'embrasser Béatrice. Quant au dénommé Jérémie, il était plutôt bel homme dans le genre biquet, mais son visage semblait maquillé. Son physique ambigu provoqua un certain trouble chez Martinov, qui voyait ressurgir de vieux et troubles démons (qu'il ne cherchait d'ailleurs pas à combattre).

 

- Allez asseyez-vous, on va vous raconter tout ça ! Mais avant on va boire un petit verre… Champagne ?

 

C'est Christian Roisson qui fit le service, sans que beaucoup de mots fussent échangés, puis Linda prit la parole.

 

- A notre rencontre !

- Tchin !

- C'est donc une histoire un peu longue, et je vais essayer de vous raconter tout ça de façon chronologique.

- Oui, continua Roisson, je ne vous connais pas. Linda connaît un peu mademoiselle, un tout petit peu, mais maintenant qu'elle est terminée, nous ne pouvons garder cette histoire pour nous, il faut que nous la partagions. Un peu comme dans ces films où l'on voit des types raconter leur vie au premier inconnu dans un coin de bistrot, sauf que vous n'êtes pas tout à fait des inconnus et que nous ne sommes pas dans un bistrot !

- Je n'ai jamais connu mon père, et ma mère est décédée alors que j'avais 19 ans, reprit Linda. C'est en fouillant dans ses papiers que j'ai découvert qu'on m'avait baptisée et que j'avais donc un parrain et une marraine. Je ne connaissais pas ces gens, ils ne s'étaient jamais occupés de moi et comme je n'avais aucune famille, je me suis mise à les rechercher. La marraine je ne l'ai pas retrouvée, mais j'ai retrouvé le parrain. Ça tombait bien, il était à Paris, je l'ai donc invité au restaurant.

- J'avais complètement oublié que j'avais une filleule ! Continua Christian, la mère de Linda n'était pas croyante et a simplement fait baptiser sa fille pour faire plaisir à sa propre mère. Je n'étais que son voisin de palier, et j'ai déménagé quelques mois plus tard. Ce baptême n'était qu'une formalité et ne m'engageait d'aucune façon. J'ai donc accepté l'invitation de Linda uniquement par politesse. Nous n'avions rien à nous dire !

- Mais justement le courant est passé entre-nous !

- Eh oui ! Nous nous sommes découverts mutuellement, à ce point que pour la première fois de ma vie, j'ai osé raconter ce qui m'était arrivé il y a 45 ans…

 

"J'étais inscrit à l'école de chimie, j'étais envahi d'acné et j'étais la risée des filles, j'en avais plus ou moins pris mon parti, quand un jour une fille m'a fait des avances ! Elle était aussi moche que moi, mais je me suis dit que vu la tronche que je me payais, seule une fille comme ça pouvait s'intéresser à moi. Et puis je me suis fait mon cinéma : Le physique, ça peut toujours s'arranger, et peut-être qu'à poil, elle n'est pas si moche que ça. La mentalité : elle traînait autour d'une bande de petits fachos et en répétait les idées et les slogans à qui voulait l'écouter. Elle était aux antipodes de mes propres convictions, mais je me disais que tout le monde peut se tromper, que tout le monde peut changer d'avis, et que ce serait à moi de lui démontrer ses erreurs. Bref, je me suis fait embobiner, d'autant qu'elle avait une technique de drague assez rapprochée qui me mettait dans un état où je ne réfléchissais plus beaucoup. Elle m'a chauffé, puis m'a proposé de conclure chez elle. J'y suis allé. C'était un piège, on m'a immobilisé. Il y avait là Laurillac et sa bande d'abrutis au grand complet. La dernière chose dont je me souviens c'est le visage haineux de cette femme me disant "On t'a bien eu connard !". Cette femme c'était Geneviève Baur.

J'ignore ce qu'on m'a fait, mais je me suis réveillé dans une voiture de police, revêtu d'une simple couverture. Je me suis fait insulter et humilier par les flics. Il parait que quand ils m'ont arrêté, je leur aurais dit que je cherchais un concombre ! Je n'ai balancé personne, j'avais trop la trouille. Mais je me suis juré de me venger un jour."

 

Christian Roisson avala un peu de whisky avant de reprendre :

 

- Je n'ai jamais remis les pieds à l'école de chimie. J'ai compris rapidement que Geneviève Baur avait détruit ma vie sexuelle, j'ai eu beau faire soigner mon acné, j'étais impuissant avec les femmes. J'ai connu un premier échec, puis un second, je n'osais plus draguer par peur du fiasco au lit, alors j'ai essayé les hommes, mais ça me laissait comme un goût amer. J'ai pris des cours de dessin et je me suis mis à peindre. Puis j'ai rencontré un homme adorable, il s'est amouraché de moi et s'est occupé de la promotion de mes tableaux. On a vécu 20 ans ensemble et un jour il est mort subitement.

 

Il s'interrompit, essuyant une larme.

 

- J'ai très mal vécu cette période, mes angoisses sont réapparues, mon désir de vengeance aussi. J'ai pu retrouver les coordonnées de mes tortionnaires. Ça n'a pas été très compliqué : l'école de chimie tient un fichier des anciens élèves à peu près à jour. Puis les années ont passé, je me suis trouvé un nouveau compagnon, et tous les ans, en janvier, je vérifiais si les adresses de Geneviève Baur et de sa bande était toujours valides... Sans savoir quoi en faire... Quand j'ai reçu un courrier de Linda, j'ai accepté son invitation...

 

Flash-back : février de la même année.

 

Les clients du restaurant quittent l'établissement les uns après les autres. Linda et Christian Roisson ont terminé leur repas, bu leur café et réglé l'addition mais sont toujours attablés et n'ont pas vu la soirée passer.

 

- Vous êtes une sorcière, Linda !

- Une sorcière, moi ? Une gentille sorcière, alors ? Mais pourquoi serais-je donc une sorcière ?

- Parce que mon histoire, vous êtes la seule à qui j'ai osé la raconter en entier, répondit Christian Roisson, même mes compagnons n'en ont jamais rien su !

- J'ai peut-être le don de mettre les gens en confiance, à moins que ce soit l'ambiance de ce restaurant... ce n'est pas le vin en tout cas, vous n'en avez presque pas bu, c'est dommage d'ailleurs, il est excellent, je vous ressers ?

- Volontiers !

- Et après toutes ces confidences, on pourrait peut-être se tutoyer, non ?

- D'accord !

- Et cette vengeance ? Si je t'aidais à trouver ?

- Tu as une idée ?

- Pas du tout, mais admettons que je trouve le moyen d'entrer dans la vie de ces gens, on trouvera quelque chose j'en suis sûre.

- Ça me parait utopique !

- Non, je m'en crois capable ! Tu veux parier ?

- Et pourquoi ferais-tu ça ?

- Par jeu, par empathie, par sympathie... Un peu de tout ça mélangé !

- Tu es une drôle de fille l

- On me le dit souvent !

- Et si tu me parlais de toi ?

 

Elle le fit, mais si elle aussi avait ses petits secrets, elle n'en avait aucun à partager. Elle évoqua sa jeunesse à Montpellier, ses études à Toulouse, son master en histoire de l'art, son grand amour qui s'était transformé en une profonde déception, puis son refus de toute liaison durable avec les mecs, son penchant pour les filles. Sa montée à Paris, les contrats à durée déterminés, les petits boulots, le chômage... Elle n'évoqua cependant pas son expérience de strip-teaseuse et les relations clients qui vont avec !

 

- Il faudra que je voie tes tableaux !

- Ils sont à la maison, mais il y a mon compagnon.

 

Elle avait lancé l'idée par simple politesse, elle s'en foutait de ses tableaux, mais c'était une façon de prolonger ce contact qui allait bientôt prendre fin.

 

- On va peut-être s'en aller, il est minuit passé, c'est dommage, j'ai passé une excellente soirée et nos échanges ont été passionnants. Mais bon, tout à une fin !

- Tu ne veux pas qu'on se revoit ?

- Si, mais ce ne sera pas pareil !

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Il n'y aura plus le charme de la découverte !

 

Ils quittèrent l'établissement.

 

- Je t'offre un dernier café ? Proposa Roisson.

- C'est moi qui paye, tu as déjà payé le restau alors que c'est moi qui t'invitais. On va là… Ah, on dirait qu'ils ferment… Remarque : tu peux venir le prendre chez moi, c'est à 10 minutes de métro.

 

Elle avait lancé ça également par politesse, persuadée qu'il refuserait, et d'ailleurs elle se sentait un peu fatiguée.

 

- Juste cinq minutes alors !

 

Une fois dans les lieux, Roisson s'intéressa assez peu à l'appartement. Linda lui proposa un whisky qu'il ne trouva pas bon, mais il n'en fit rien paraitre.

 

- Tu sais que t'es trop belle, toi, tu ne serais pas ma filleule, je te draguerais !

- Filleule, parrain, tout ça ce sont des liens artificiels ! Répondit Linda.

- Il faut que je me calme, je ne sais pas ce qui m'arrive, c'est la première fois de ma vie depuis 40 ans que j'ai envie de coucher avec une fille. Je crois qu'il vaut mieux que je m'en aille.

 

Il se leva, s'approcha de Linda pour lui dire au-revoir.

 

La main de Linda s'égara sur la braguette de Christian.

 

- Laisse-toi faire ! Si tu ne le fais pas, tu regretteras de ne pas avoir tenté ta chance.

- Non, Linda, ce jeu est dangereux !

- Dangereux pourquoi ? Ça n'aura aucune conséquence, on a chacun notre vie, ce ne sera qu'une parenthèse, et si ça ne marche pas ça restera juste entre nous.

- Mais pourquoi cette envie, tout d'un coup ?

- Parce que je viens de comprendre que c'est toi qui a envie, mais que tu ne feras jamais le premier pas, tu as trop peur de l'échec. Alors j'ai envie de faire une bonne action. Laisse-toi faire, je m'occupe de tout !

 

Roisson est au pied du mur ! Il peut encore partir.

 

- Linda, on a trente ans d'écart !

- Et alors, on ne va pas se marier, on va juste tirer un coup, et puis on s'en fout de la différence d'âge, t'es sympa et t'as une bonne bouille. Déshabille-toi, Christian !

- Peut-être que ce serait mieux si… non rien.

- Se serait mieux si quoi ?

- Si tu te déshabillais d'abord, toi !

- Non ! Tant que tu resteras habillé, tu pourras trouver un prétexte pour te dégonfler et partir. Je suis en train de te donner une chance, je ne veux pas que tu la rates !

- Mais !

- Silence, on ne discute plus !

 

Le ton de Linda a changé ! Roisson la regarde bêtement.

 

- A poil ! Christian !

 

Encore, un regard, encore une hésitation.

 

- A poil j'ai dit !

 

Alors enfin, il se déshabille, enfin pas complètement, il garde son slip et ses chaussettes.

 

- Le slip aussi !

- Tu te rends compte que...

- Christian, s'il te plaît, en ce moment j'essaie de t'aider, alors mets-y du tiens !

 

Alors il le fait, et le voilà la bite à l'air.

 

- A moi de me déshabiller ! Regarde bien, il parait que c'est pas trop mal.

 

Linda a mis aujourd'hui un ensemble string et soutien-gorge noir en dentelle, et c'est revêtue de ces seuls atours qu'elle s'amuse à virevolter devant son parrain.

 

- Alors, ça te plaît ?

- Tu es très belle !

- Tu veux m'enlever tout ça ?

- Je… Ah, oui !

 

Alors évidemment comme tous les hommes, c'est par le soutien-gorge qu'il commence et bien évidemment il s'emberlificote dans les agrafes, ce doit être la première fois de sa vie qu'il fait ça. Linda n'est pas sotte et ne souhaite pas le mettre dans l'embarras.

 

- Attends, c'est vrai que celui-ci n'est pas facile à dégrafer, je vais le faire et après tu me l'enlèveras !

 

Christian est subjugué par la beauté des seins de sa filleule.

 

- Tu peux les toucher, les embrasser, tout ce que tu veux, je te les prête !

 

C'est qu'il ne se le fait pas dire deux fois le Christian : il caresse, il bécote, il lèche, il ose gober les jolis tétons bruns… et il bande.

 

- Eh bien, je te fais de l'effet, on dirait !

- Linda, il faut que je te dise, mon problème, ce n'est pas l'érection, c'est… c'est…

- L'éjaculation, j'ai compris ! Enlève-moi ma culotte.

 

Il le fait, il lui embrasse les fesses, mais s'abstient de tripoter sa chatte, se rendant compte que son manque d'expérience est abyssal.

 

Linda s'assoit et demande à Christian de s'approcher. Elle le branle un peu, son érection est désormais très dure. La bite est jolie, bien droite, bien nervurée, une jolie peau et surtout un joli gland.

 

Puis d'un coup d'un seul, elle embouche tout ça, elle joue la partition de fellation allegro, jouant des lèvres et la langue dans toutes les combinaisons possibles, s'attardant sur le méat, ce qui provoque des râles satisfaits de l'heureux homme.

 

- Viens, mon gâté !

 

Elle l'entraîne dans la chambre.

 

- Couche-toi sur le lit, sur le dos, j'arrive !

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Un petit tour dans le tiroir pour prendre une capote. Celle-ci est posée avec art et manière sur la bite du Monsieur afin qu'il ne débandât point.

 

Et hop ! Linda s'empale sur la queue du parrain et commence une série de va-et-vient verticaux. Elle aurait bien voulu le regarder dans les yeux pendant l'effort, mais Christian a choisi de fermer les paupières, il est parti dans ses fantasmes, on ne saura jamais lesquels.

 

Linda sent comme un raidissement chez l'homme, le sang afflue sur les épaules, sur la poitrine, sur le visage aussi.

 

- Laisse-toi aller Christian

- Ça vient... ça vient !

- Oui, laisse toi aller !

- Humpf !

- Et bien voilà !

 

Crise de larmes ! Il sanglote comme un robinet, le Christian. C'est l'émotion ! Ah, ces hommes !

 

Linda veut éviter que maintenant, on tombe dans une phase trop intime, aussi, après avoir fait un chaste bisou à son parrain, (sur le bord des lèvres quand même), se lève-t-elle et enfile-t-elle une robe de chambre.

 

- Merci, merci ! Annone-il ! Quel cadeau tu m'as fait !

- Ça m'a fait plaisir ! Je te laisse te rhabiller, on va se resservir un verre, tu me rejoins ?

 

Linda, elle, n'avait pas joui, mais ce n'était pas "le but de l'opération".

 

- Tu es où en ce moment ? Lui demanda Linda.

- Je réfléchis !

 

Effectivement, il semblait parti fort loin et n'avait pas touché à son verre.

 

- Je ne mesure pas encore les conséquences de ce qui vient d'arriver, reprit-il. Je suis d'abord devenu homosexuel par défaut, et puis j'ai eu la chance de trouver deux compagnons qui m'ont aidé à aimer les hommes. Je ne l'ai pas regretté et je crois que si j'ai réussi à jouir ce soir, c'est justement parce que je suis bien dans ma peau. En fait je me définissais comme bisexuel dans ma tête à défaut de l'être dans la pratique. Depuis tout à l'heure je suis un vrai bisexuel ! On trinque !

- Tchin ! Tu sais, ce que je t'ai proposé hier, pour te venger, j'ai super envie de le faire.

- Pourquoi pas ? Admettons que je te montre où habite Geneviève Baur, on l'identifie, et après tu fais quoi ?

- Non, ce ne sera pas cette Geneviève ! Cibler un homme, ce sera bien plus facile. Il y en a qui sont célibataires dans cette bande ?

- Attends ! Grandbillard est marié, Enguebert je ne sais pas, reste Tilleul qui est curé et Laurillac.

- On va laisser le curé de côté. Alors ce sera Laurillac. Comment es-tu sûr qu'il est célibataire ?

- Sa boite aux lettres : c'est juste indiqué "Jean Laurillac".

- Admettons !

 

Deux jours plus tard :

 

Depuis 8 heures, Linda et Roisson, installés dans la voiture de ce dernier guettaient les allées et venues devant l'immeuble de Jean Laurillac, rue de Babylone. A 10 heures un sexagénaire bien habillé et chapeauté sortit dans la rue :

 

- Non, c'est pas lui ! Quoi que... Attends un peu, mais si c'est lui ! Putain, qu'est-ce qu'il a changé ! Mais pas de doute, c'est bien lui.

- Bon, je me lance, je te tiens au courant.

 

Linda sortit de la voiture, et suivit l'homme. Celui-ci entra faire quelques courses chez un crémier, puis acheta un journal avant de se diriger en direction du square Boucicaut. Linda se demande bien comment l'aborder de façon intelligente, mais l'idée ne vient pas.

 

Laurillac pénètre dans le square et s'installe à l'extrémité d'un banc public. Linda s'assoit sur le même banc, à l'autre bout, bien entendu !

 

Coup d'œil peu discret de Laurillac en direction de la belle. L'aventure peut démarrer.

 

Laurillac feuillette "le Figaro" assez rapidement, puis sort de sa poche un sachet d'où il extrait des graines qu'il éparpille devant lui. Moineaux et pigeons ne tardent pas à venir en nombre picorer cette manne !

 

"Complément surréaliste !" se dit Linda "le vieux facho qui apporte à manger aux petits oiseaux ! Mais il est vrai qu'on dit aussi que personne n'est jamais tout blanc ni tout noir."

 

L'un des moineaux semblait plus malin que les autres, et tandis que ses congénères se disputaient les mêmes graines, celui-ci suivait le mouvement d'un pigeon en lui subtilisant systématiquement les graines qu'il convoitait. Linda se mit à rire, se forçant un petit peu quand même :

 

- Il est malin celui-ci ! S'écria-t-elle.

- C'est un vrai spectacle, ils n'en finissent plus de m'étonner ! Répondit Laurillac.

 

Et voilà, la glace est déjà rompue.

 

- Je ne vous ai jamais vu dans ce square !

- Je ne suis pas du quartier, je sors d'un entretien d'embauche ! Ça n'a pas marché !

- Vous êtes dans quelle branche ?

- Histoire de l'art.

- Ah, oui ? J'ai écrit un petit opuscule il y a fort longtemps sur les vitraux de la cathédrale de Chartres.

 

Voilà qui tombait à pic : Linda l'avait justement visitée quelques semaines auparavant. Elle put donc lui en mettre plein la vue avec ses connaissances.

 

- Jusqu'en 2006, je faisais le pèlerinage tous les ans, précisa Laurillac, maintenant je ne peux plus, je suis trop vieux, trop fatigué. La vieillesse est un naufrage, savez-vous ?

- Oui, c'est De Gaulle qui disait ça !

- Ce con !

 

"Incapable de cacher ses opinions politiques, ce type !"

 

- Un jour je n'aurai plus la force de me faire à manger, mais je n'irai pas en maison de retraite, je me laisserai mourir.

- Vous vivez seul ?

- Ça fait 15 ans que ma femme est partie... Avec le facteur ! Un antillais en plus !

 

"Ça nourrit les petits oiseaux, mais c'est raciste !"

 

- J'ai essayé de me remettre avec quelqu'un, mais ça n'a pas marché, on ne refait pas sa vie à 50 ans, je dois être trop difficile à vivre !

- Il vous faudrait une sorte de gouvernante.

- J'y ai bien pensé, mais on ne me propose que des arabes ou des noires ! Merci !

 

"Et remets-nous en encore une couche, pépère !"

 

- Je connais peut-être quelqu'un qui serait intéressé.

- Française ?

- Oui, moi !

- Vous ?

- Faut bien que je vive, mon diplôme ne m'ouvre aucune porte et ce serait moins monotone que d'être caissière à Carrefour !

 

Laurillac la dévisagea d'une étrange façon.

 

- Vous avez des références ?

- Oui mais pas sur moi !

- Vous aviez un entretien d'embauche et vous n'avez pas pris vos références ?

 

"Oups ! Vite, rattraper la gaffe !"

 

- Ben, oui, c'est bien pour ça que ça n'a duré que 30 secondes.

- Il vous faut combien de temps pour aller les chercher ?

- On va dire une heure !

- Et bien, allez-y, je ne bouge pas, je vous attends jusqu'à midi. S'il pleut, je serai au café là-bas !

 

Bref, l'affaire se fit.

 

- Pour la tenue, je n'aurais qu'une seule exigence : que vous soyez en jupe... j'ai horreur des femmes en pantalon...

 

Le salaire proposé à Linda était correct, mais sans plus. Et comme Laurillac avait décidé qu'hormis les petites courses qu'il effectuait quotidiennement entre 10 heures et midi, il n'en flanquerait plus une ramée, Linda se farcissait la cuisine, la vaisselle, le ménage, le linge... Tout quoi !

 

Leurs rapports restèrent strictement professionnels pendant les huit jours d'essai, puis...

 

8 jours plus tard

 

Ce jour-là à midi trente, Linda servit le cabillaud de Laurillac accompagné d'une purée.

 

- Merci Linda ! Vous avez mangé ?

- Oui monsieur !

- Asseyez-vous Linda, là devant moi, c'est bien. Linda, votre période d'essai prend fin.

- Oui, monsieur, j'allais vous en parler.

- Je n'ai que des compliments à vous faire, donc je vous garde. Nous avons juste deux ou trois choses à redéfinir... Au fait, verriez-vous un inconvénient à prendre désormais vos repas en ma compagnie ?

- Mais pas du tout, monsieur, ce sera un plaisir.

 

"Tu parles d'un plaisir ! Mais ça signifie qu'il a envie de parler, et ça, ça m'intéresse !"

 

Linda travaillait 5 jours par semaine, pas toujours les mêmes, en principe de 9 h 30 à 14 heures puis de 17 heures à 20 h 30.

 

Laurillac était un phraseur et comme Linda l'avait pressenti, les repas pris en duo lui permettaient de se livrer à de longs soliloques. Ce n'était pas toujours intéressant et Linda devait parfois prendre sur elle pour supporter de longues diatribes politiques, n'ayant rien de commun avec ses propres opinions. Malgré tout, petit à petit le bonhomme se dévoilait :

 

- En fait, j'ai raté ma vie. Ma femme a été incapable de me faire des gosses, puis elle m'a quitté. J'avais deux passions : la politique et la chimie. Faire de la politique, c'est pénétrer dans un panier à crabes, il faut arriver au bon moment et être le plus fort. Il faut croire que je ne me suis pas lancé au bon moment. La chimie ? Je me voyais déjà un théoricien ou un inventeur génial : le prix Nobel, l'académie des sciences, les bouquins, les plateaux télé, la gloire, la renommée. Pfff, j'ai seulement fini cadre supérieur dans une boite sans aucune originalité. Et je n'ai rien inventé ! J'aurais pu pourtant ! Savez-vous qu'un jour quand j'étais jeune, j'ai trouvé un bouquin qui décrivait une méthode pour priver les gens de volonté ? Un gaz de soumission...

 

"Tiens, tiens !"

 

- Avec des camarades de classe on s'est amusés à le tester !

- Oh, mais c'est passionnant ça, racontez-moi !

- Ça a failli tourner mal, on a pris un cobaye. Je ne me rappelle plus pourquoi on l'a fait se déshabiller, puis on lui a donné un ordre qu'il a mal interprété, il s'est retrouvé tout nu dans la rue et s'est fait embarquer par la police.

 

"Nous y voilà !"

 

- On n'a repris nos expérimentations que bien plus tard. Ça marchait, mais c'était difficilement maniable, et surtout, l'effet restait limité dans le temps. Alors on s'est tous juré solennellement que ce produit resterait un secret entre nous. Je leur ai dit que le jour où on arriverait à améliorer la formule, nous pourrions devenir les maîtres du monde ! Sans aller jusque-là, ça nous permettait de rêver. On se prenait pour des dieux prêts à régner sur une populace de zombies. Puis la vie nous a séparés, jusqu'au jour où nous nous sommes retrouvés. Depuis que nous sommes tous en retraite, on se voit toutes les semaines. Ces cornichons croient toujours que je vais trouver la bonne formule. Moi ça m'amuse, je continue à faire des expériences, mais je n'y crois plus vraiment…

 

Ces fameux amis de Laurillac, Linda eut l'occasion de les rencontrer. Depuis qu'il avait une excellente cuisinière sous la main, Laurillac s'amusait (car c'est bien le mot qu'il faut employer) à les inviter. Il ne se gênait aucunement après leur départ pour les critiquer vertement : "Tilleul, ce pédé hypocrite, qui se figure avoir raison contre tout le monde", y compris contre le Pape, Enguebert, ce "monument de niaiserie", mais c'est surtout envers Geneviève Baur qu'il laissait aller sa hargne : "Cinglée méchante et cruelle, elle aurait pu faire carrière dans la Gestapo". Etonnante réflexion tout de même de la part de ce vieux facho !

 

Il n'y avait qu'avec Grandbillard que les relations étaient à peu près "saines", mais avant de les aborder car elles auront leur importance, il faut auparavant évoquer un autre stade des relations entre Jean Laurillac et Linda Gobert.

 

Un mois avait passé, Linda en avait appris beaucoup mais quand elle rapporta tout ça à Christian Roisson, ni l'un ni l'autre n'y virent de quoi fomenter une quelconque vengeance.

 

- Que faire ?

- On va attendre, répondit Linda, il se produira bien un déclic, et puis en attendant, ça me fait des sous !

 

Ce midi-là, Jean Laurillac semblait bizarre, préoccupé, le repas se déroula beaucoup plus rapidement qu'à l'ordinaire et - fait rarissime - peu de mots furent échangés. C'est au moment du café que le sexagénaire prit une profonde inspiration avant de commencer.

 

- Linda, j'aimerais vous parler d'un sujet un peu délicat !

 

"Parle pépère, parle !"

 

- Oui ?

- En fait c'est une proposition, mais je vais faire un préalable : il est possible que ce que je vais vous dire vous choque. Si c'est le cas, soyez assurée que, d'une part je ne vous en tiendrai pas rigueur, et que d'autre part, je vous fais promesse de ne plus jamais évoquer cette proposition. D'accord ?

 

"Pourvu qu'il ne me demande pas de jouer les cobayes pour son gaz à la con !"

 

- OK !

- Avec tous les médicaments que je prends, je ne peux plus avoir une sexualité normale, vous comprenez ?

- Continuez, je vous en prie !

- En revanche, ma libido est toujours présente ! Aussi je me débrouille tout seul, alors qu'une assistance féminine me ferait un bien énorme.

- Allez droit au but, Monsieur Laurillac !

- Consentiriez-vous à devenir mon assistante sexuelle ? Que je me fasse bien comprendre : je ne peux plus faire l'amour, je souhaite juste quelques caresses mutuelles qui n'excéderaient pas un quart d'heure. Bien évidemment, cette fonction sera considérée comme un extra par rapport à votre emploi actuel et vous serez rémunérée en conséquence.

 

"Quand même gonflé, ce mec !"

 

- Je peux réfléchir 24 heures ? Vous aurez une réponse demain midi.

 

Linda était bien embêtée. Elle n'avait aucun blocage envers les métiers du sexe puisqu'elle avait été un moment strip-teaseuse et qu'elle avait accepté d'aller "plus loin" avec les clients qui le souhaitaient. Mais une fois l'affaire terminée, le client s'en allait continuer à vivre sa vie. Ici ce serait différent, bien sûr. Si elle acceptait, le degré d'intimité avec Laurillac s'élèverait considérablement (comme il baisserait sans doute en cas de refus) mais la vengeance de ce parrain, qu'après tout elle ne connaissait qu'à peine, valait-elle ce prix ? Une envie de laisser tomber tout ça l'envahit soudain.

 

Le lendemain

 

- Je vous devais une réponse, Monsieur Laurillac.

- Je vous écoute, Linda, et je respecterai votre décision.

- C'est oui !

- Non ?

- Si !

 

Laurillac en avait presque les larmes aux yeux.

 

- Il vous reste à me dire quels seront mes émoluments ?

- Est-ce que 100 euros par séance vous conviendraient ?

- Ce sera parfait !

 

La nuit avait portée conseil. Linda ne s'était encombrée d'aucune considération pseudo morale et avait décidé qu'elle serait bien bête de passer à côté d'argent aussi facile. Après tout elle ne faisait aucun mal à personne !

 

- Et de façon concrète, vous désirez quoi ?

- Que vous me stimuliez !

- Certes, j'entends bien, mais de quelle façon ?

- Eh bien, il y en a plusieurs... déjà il me serait agréable de vous caresser, ensuite peut-être pourriez-vous m'aider à me masturber ?

- Et vous voulez faire ça quand ?

- Pourquoi pas maintenant ?

- Je suis à votre disposition, monsieur

 

Ils se rendirent dans le salon et Laurillac s'installa dans son fauteuil préféré.

 

- Un petit strip-tease, ça vous dirait ? Proposa Linda.

- C'est une bonne idée, sauf que je présume que vous portez un collant. Avec des bas c'eut été mieux, je pense !

- Qu'à ne cela tienne, je vais descendre en acheter une paire ! Vous préférez quelle couleur ?

- Noir !

- J'y vais.

- Parfait, vous me rejoindrez dans le salon.

 

Voilà une prestation qui ne posait aucun problème à Linda. N'avait-elle pas exercé quelque temps le métier d'effeuilleuse ?

 

- Ah ! Il faudrait de la musique ! Demanda la soubrette à son retour, vous avez quelque chose ?

- Le Boléro de Ravel, peut-être ?

- Bonne idée.

 

Linda esquissa quelques pas de danse afin de "rentrer dans le rythme", puis se débarrassa assez rapidement de son haut et de sa jupe. C'est donc en sous-vêtements et ses jolies jambes gainées de bas qu'elle se mit à tournoyer en aguichant Laurillac. Elle s'approchait de lui, puis s'éloignait pour se rapprocher de nouveau, tantôt se penchant pour lui fourrer sa poitrine contre le nez, tantôt se retournant pour lui faire admirer ses fesses dont l'arrière du string ne dissimulait rien.

 

Après quelques minutes de ce manège, elle fit signe à son unique spectateur de rapprocher ses cuisses afin qu'elle puisse s'assoir dessus. Ainsi assise sur lui et devant lui, elle continuait de se trémousser au rythme de Boléro de l'éternel Maurice. Laurillac en profitait pour la peloter frénétiquement. Linda décida que le moment était venu de vérifier si tout ce manège faisait de l'effet à l'homme. Le toucher de braguette fut à cet effet concluant : le bonhomme bandait plutôt bien ! Du coup elle en dézippa la fermeture éclair avant de se relever.

 

Encore quelques mesures de danse et Linda exécuta l'ultra-classique cérémonial de retrait du soutien-gorge : dos tourné pour le lent dégrafage, puis retournement avec les mains sur les seins qu'elle finit par enlever. Elle se rapproche alors de Laurillac, lui colle ses seins contre son visage, s'arrange pour que son téton soit juste devant sa bouche qu'il ouvre afin d'honorer l'offrande.

 

De nouveau, elle recule, danse un petit peu, puis envoie valser son string en direction de Laurillac qui l'intercepte et le hume avec insistance.

 

Linda se met à quatre pattes, cambre son cul et ouvre sa chatte qu'elle se met à tripoter frénétiquement. En se retournant, elle constate que Laurillac s'est débraguetté et masturbe son sexe érigé. Elle vient vers lui et approche sa main de la bite, lui faisant lâcher la sienne. Elle le branle maintenant, une main recouvrant et découvrant le gland pendant que l'autre serre la base de la verge.

 

- Ça vient, ça vient ! A la grande bonté de prévenir l'homme !

 

Linda n'interrompt pas le mouvement de sa main droite, mais pose la gauche en corolle au-dessus du gland. Il ne tarda pas à éjaculer dans sa main en émettant un râle de plaisir.

 

- C'était très bien Linda ! Merci beaucoup ! Vous avez été parfaite. J'ai un petit coup de pompe, je crois que je vais m'assoupir, réveillez-moi dans vingt minutes.

 

Mais Laurillac n'avait pas ce jour-là avoué tous ses secrets et c'est ainsi que le lendemain, il précisa :

 

- Linda, j'aimerais que vous portiez des bas en permanence, ça vous pose un problème ?

- Non, pas trop !

- Et puis j'aimerais que ce soit des bas un peu chics !

- A la vitesse où je les file, ça va me couter une fortune !

- Ne vous inquiétez pas pour ça, c'est moi qui paye.

- Dans ce cas...

 

Une semaine plus tard

 

C'est après le repas de midi, au moment du café que Jean Laurillac manifesta son désir de "faire comme la semaine dernière".

 

- Exactement pareil ?

 

- Nous apporterons quelques variantes, surtout pour la conclusion, sinon oui, commençons de la même façon ! Attendez-moi dans le salon, je vais me mettre à l'aise.

 

Cinq minutes plus tard, Laurillac revint en robe de chambre, mit de la musique et Linda opéra donc de la même façon que la fois précédente jusqu'à ce que... alors qu'elle n'avait plus sur elle que ses bas et sa culotte...

 

- Vos bas... Linda ! Vos bas !

- Oui ! Et que souhaitez-vous que je fasse avec mes bas ? Minauda-t-elle.

- Retirez-les et passez-les-moi !

 

Elle le fit sans se presser, d'abord la jambe droite. Elle fit une boule avec le bas et le lança vers Laurillac qui l'attrapa et se mit à le humer avec frénésie. En même temps, il dénoua sa robe de chambre, dégageant sa queue qui cherchait à indiquer midi !

 

Après s'être enivré du parfum du second bas et que son sexe fut cette fois convenablement bandé, il exhiba une trousse que Linda n'avait pas encore remarquée.

 

- Tenez, ouvrez-la !

 

La trousse contenait un godemichet très réaliste et un tube de gel intime.

 

- Vous voulez que je me serve de ça ?

- Oui, s'il vous plait !

- Euh, il me faudrait un préservatif... C'est pour l'hygiène...

- Peu importe, il n'y a que moi qui m'en sers !

- ???

- Linda, ce que je voudrais, c'est que vous me l'introduisiez dans mon... Dans mon...

- Dans votre anus, peut-être ?

- Vous voulez bien ?

- Je n'ai rien contre !

- Alors on va faire comme ça : vous allez me l'introduire et pendant ce temps, je veux que vous me traitiez de tous les noms, que vous soyez la plus vulgaire possible. Mais uniquement pendant l'introduction, ce sera comme un jeu de rôle, après chacun reprendra sa vraie place.

- D'accord !

 

Linda n'avait rien contre les jeux de godes, mais n'avait jamais eu l'occasion d'en pratiquer avec un homme. Il y a un début à tout ! Cela dit ce n'était pas le grand enthousiasme mais bon, "business is business."

 

Laurillac se mit en position, le cul relevé, les mains écartant les fesses. Linda lui tartina l'orifice anal avec une noisette de gel, puis commença à introduire l'olisbos, lequel entra plutôt facilement. Elle imprima à l'objet des mouvements de va-et-vient !

 

- T'aime ça qu'on t'encule ? Hein ma salope ! Commentait Linda comme l'avait souhaité son partenaire.

- Oui ! Oui !

- Je te le défonce bien, ton cul de vieille pédale, là ?

- Oui ! Oui !

- Je suis sûr que si je t'amenais une vraie bite, tu te la serais foutue dans le cul ! Hein, enculé ?

- Oui, Oui !

- Et tu l'aurais bien sucée avant !

- Oui ! Oui !

- Tu aimes ça, sucer des bites ?

- Oui ! Oui ! Répétait Laurillac qui semblait décidemment en panne de vocabulaire.

- Tu en as déjà sucé des bites ?

- Non, hélas ! Oh, c'est bon ! Continuez, mais masturbez-moi avec votre autre main !

 

Linda obtempéra. Laurillac finit par jouir cinq minutes plus tard, sans le spasme, mais il se retourna apparemment satisfait avant de disparaître faire sa petite toilette intime dans la salle de bains.

 

De façon tout à fait inattendue, Linda était désormais excitée. Elle ne souhaita pas que Laurillac s'en aperçoive et partit se soulager en s'enfermant dans les toilettes.

 

L'appartement de Jean Laurillac était ancien et comprenait une particularité : une trappe à mi-hauteur, destinée à passer les plats avait été aménagée entre la cuisine et la salle à manger. Elle ne servait plus et n'avait été condamnée que d'un simple rideau. Résultat : de la cuisine on entendait tout ce qui se disait à côté. Et justement, Linda en entendait de toutes les couleurs !

 

- Tu vas me trouver parano, commença l'abbé Tilleul, mais j'ai en tête de nombreux cas où des personnes se sont fait gruger par leur personnel de maison. Mais, bon, je suppose que cette Linda possède des références sérieuses.

- Oui, pourquoi ? Et puis que veux-tu qu'elle me vole, il n'y a rien à voler !

- Tes cahiers, Jean ! Tes cahiers où tu consignes les progrès de tes recherches sur le gaz de soumission.

- Laurillac éclata de rire.

- Tu lis trop de romans d'espionnage, l'abbé !

- Et puis ne crois-tu pas qu'une créature aussi... Aussi... Comment dire ?

- Sexy ?

- Je cherchais un autre mot, mais allons-y pour sexy, ne te provoque pas des tentations...

- Et bien si je succombe à la tentation, j'irai me confesser, la religion catholique est sur ce point fort pratique.

- Ce n'est pas comme ça qu'il faut raisonner...

- Je raisonne comme je veux, Tilleul !

- Perdrais-tu la foi ?

- La foi en Dieu est une chose, la foi en l'église en est une autre.

- T'éloignerais-tu de nos idées ?

- La question n'est pas là ! S'il suffisait simplement de mélanger la religion à la politique pour avoir raison, ça se saurait. Et puis, nous avons déjà eu ce genre de discussions, ce n'est pas l'abbé que je reçois chez moi, c'est l'ami. L'abbé, je n'en aurai besoin qu'une seule fois : pour m'administrer les derniers sacrements. On ne sait jamais, ça peut toujours servir.

 

Avec Geneviève Baur, ce fut pire et plus expéditif.

 

- Cette fille, je ne la sens pas, elle produit des ondes négatives ! Déclara-t-elle. Tu devrais te méfier !

- Sa cuisine n'est pas bonne peut-être ?

- Si, c'est excellent, mais tu sais que je sens ces choses-là, cette fille émet des ondes de stupre.

- Et bien si ces prétendues ondes te gênent à ce point, rien ne t'oblige à rester... C'est dommage, il va rester à manger, mais je peux dire à Linda de te préparer un Tupperware. Linda !

- Non ! Jean, je suis désolée, je te présente mes excuses !

- Monsieur désire ? Demande Linda innocemment.

- Je voulais juste vous féliciter pour ce canard à l'orange, nous nous régalons.

- Merci, monsieur.

 

Mario Grandbillard était venu dîner avec son épouse, Annette, une très jolie femme, mature mais fort bien conservée. Le genre à dépenser une fortune entre soins esthétiques et club de remise en forme. C'est après le repas qu'il se passa quelque chose d'imprévu. Linda avait servi le café dans le salon-bibliothèque, elle terminait la vaisselle et partirait ensuite. Annette la rejoignit alors dans la cuisine :

 

- Jean Laurillac a bien de chance de s'être déniché un aussi ravissant cordon bleu ! Dit-elle.

- Merci !

- On vous a peut-être dit que j'étais artiste photographe à mes heures ?

- Euh, non !

- Vous avez déjà posé pour des photographes ?

- Oui, une fois, il y a bien longtemps !

- Vous accepteriez de poser pour moi ?

- Je sais pas... Vous faites quel genre de photos ?

- Des nus, des nus romantiques, vous serez rétribuée fort correctement, rassurez-vous !

 

Bref l'affaire se fit. Linda trouvait là, à la fois l'occasion de se faire des sous et d'infiltrer un peu plus la "bande" de Laurillac.

 

Les séances avaient lieu dans le studio d'un ami photographe d'Annette. Elle lui présenta le propriétaire des lieux.

 

- Voici Pierre, c'est un vieux cochon. S'il te fait des avances, envoie le promener ! Plaisanta-t-elle.

- Je ne suis pas un vieux cochon, j'aime les bonnes choses de la vie, c'est tout, rassurez-vous, je suis très discret, je vous laisse entre filles, je vais aller faire un tour...

- C'est ça et n'oublie pas ton parapluie, il pleut comme vache qui pisse ! Bon, Linda je vais vous demander de vous déshabiller tout de suite, c'est à cause des marques de sous-vêtements, il faut plusieurs minutes avant qu'elles ne s'estompent.

 

Linda se débarrassa de ses vêtements sans aucun problème, après tout, elle était là pour ça !

 

- Humm ! Pas mal, vraiment pas mal ! Estima Annette. Tourne-toi un peu, oui, oui vraiment pas mal ! Il n'y a rien à jeter ! Ah, il faudrait que je teste la texture de peau, je peux toucher ?

 

Linda ne comprenait pas bien pourquoi quelqu'un qui prend des photos aurait besoin de toucher, mais n'alla pas jusqu'à lui refuser cette autorisation. D'autant qu'elle se limita à une vague caresse sur l'avant-bras.

 

- Humm, tu as la peau douce ! C'est doux comme ça partout ?

 

"Oh, les gros sabots !" Se dit Linda qui venait de comprendre que les intentions d'Annette n'étaient pas exclusivement photographiques. Elle entra néanmoins dans son jeu.

 

- Je crois que c'est doux comme ça partout, mais si vous voulez constater par vous-même, ça ne me dérange pas plus que ça !

 

Annette cependant n'avait pas compris que Linda avait saisi ses intentions, aussi balada-t-elle ses mains sur les épaules, sur la nuque et sur les cuisses, mais aussi sur les pieds où elle s'attarda longuement.

 

- Ils sont vraiment mignons tes petits pieds !

 

"Si elle me tutoie, ben moi aussi !"

 

- Tu trouves ?

- Tu te mets tout le temps du vernis ?

- Non, mais je me suis dit que pour la séance de photo, ce serait plus classe.

- T'as bien fait.

 

Elle reprit ses caresses.

 

- Effectivement, c'est doux partout !

- Tu ne m'as pas caressée partout ! Fais-le donc, tu en meurs d'envie ! Lui Lança Linda avec un regard de défi.

- Lirais-tu dans mes pensées ?

- Dans tes pensées non, mais dans tes yeux, oui !

- Que veux-tu, je suis très nature et j'ai du mal à cacher mes…

 

La phrase reste en suspens.

 

- Tes quoi ?

- Je n'trouve pas le mot !

- Tes pulsions peut-être ?

- Disons ça comme ça ! Répondit Annette en osant caresser le sein droit de Linda.

- Humm tu as les mains douces ! Commenta-t-elle.

 

Linda entrait dans son jeu mais sans bluffer car effectivement Annette avait les mains bien douces !

 

- Quels beaux nénés tu te payes, Linda, je les embrasserais bien si je ne me retenais pas !

- Ne te retiens pas !

 

Annette se mit alors à gober les jolis tétons bruns qui du coup, se mirent à pointer fièrement.

 

- Et ça te ne dérange pas de me peloter en restant habillée ?

- Hum, d'habitude c'est le modèle qui se déshabille, pas le photographe. Fit-elle semblant de temporiser.

- C'est comme tu veux, c'est toi la cliente, le client est roi.

- Tu ne penses pas que la différence d'âge...

- Ecoute, Annette, répondit Linda, agacée, on va peut-être arrêter de tourner autour du pot. T'as envie de coucher avec moi, c'est gros comme une maison, il se trouve que ça ne me dérange pas, dans le genre mature tu serais plutôt sexy.

- Dans ce cas, je crois que je n'ai plus qu'à me déshabiller, j'espère que tu ne seras pas déçue !

 

Elle retira donc ses vêtements, assez rapidement.

 

- Alors ? Demanda-t-elle.

- Alors j'espère que je serai aussi bien à ton âge !

- Assieds-toi sur le machin là-bas, j'arrive.

 

Annette la rejoignit et se baissa. Linda écarta les jambes, pensant que sa partenaire allait s'attaquer de suite à son minou. Aussi fut-elle surprise quand au lieu de ça, elle se saisit délicatement de son pied et se mit d'abord à l'embrasser, puis à le lécher.

 

- T'es pas chatouilleuse au moins ?

- Si un peu ! Evite de les tripoter en-dessous.

 

Annette léchait à présent les orteils, avec une nette préférence pour le gros orteil qu'elle engloutit dans sa bouche et se mit à le suçailler comme s'il s'agissait d'une courte bite.

 

Linda se surprit à s'exciter de cette pratique peu courante.

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Avec un petit coup d'œil complice, Annette rapprocha son visage de celui de Linda. Cette dernière accepta le contact et les deux femmes ne tardèrent pas à se déchaîner dans un déluge de baisers et de caresses de plus en plus osées. Néanmoins c'était Annette la plus entreprenante, ses mains allaient partout, ses doigts entraient partout, et Linda doigtée dans la chatte et dans l'anus se laissait faire avec ravissement.

 

Bientôt les deux amantes se retrouvèrent en position de soixante-neuf, Linda avait du mal à se concentrer tant l'autre semblait experte à lui donner du plaisir. Il vint plutôt rapidement et Linda eut un orgasme intense qu'elle manifesta bruyamment, sa bouche remplie des sucs de sa partenaire. Il lui fallut après quelques instants de récupération rendre la politesse.

 

- Doigte-moi le cul en même temps ! Lui suggéra la belle mature dont le sexe dégoulinait.

 

Linda entreprit de lécher ce jus de chatte au goût si particulier, tandis que son doigt allait et venait dans son petit trou.

 

- Vas-y, le clito, maintenant, le clito !

 

Message bien reçu : clitoris activé ! Et quelques secondes plus tard Annette montait à son tour au septième ciel.

 

Les deux femmes étaient dans un drôle d'état : en sueur, le maquillage destroyé mais satisfaites. On le serait à moins !

 

- Pour les photos, on pourrait revoir ça dans huit jours si tu es d'accord ? Parce que là, je suis un peu H.S., tu vois ?

- Je vois !

- Mais je te paye quand même !

- Je ne te l'aurais pas demandé ! Rétorque Linda très hypocritement.

- Tu sais, tu t'es trompé tout à l'heure !

- Je me suis trompée de quoi ?

- Je n'avais jamais eu l'intention d'aller si loin, je voulais te juste te caresser et m'occuper de tes pieds… mais comme tu semblais prête à en accepter plus, je suis entrée dans ton jeu !

 

La pluie n'avait pas cessé et tombait dru sur les vasistas du studio de photo. On frappa à la porte.

 

- C'est Pierre ! Je peux entrer ?

- Une seconde !

 

Les deux femmes remirent leurs sous-vêtements avant d'indiquer au casse-pied qu'il pouvait entrer. Et le voilà qui arrive, qui revient de son petit tour sous la pluie.

 

- C'était bien ta petite balade ? lui demande Annette.

- Bof, la pluie n'arrête pas, j'ai été boire un café au bistrot d'en face.

- Le bistrot d'en face il est quand même à 200 mètres, et tu n'es même pas mouillé.

- J'ai un bon parapluie !

- Même tes chaussures ne sont pas mouillées ! Tu es trop fort toi ? En fait tu n'es pas sorti ! Je me demande si tu n'étais pas en train de nous mater ? Déjà la dernière fois, je me demandais… Voyons voir, si ça se trouve il y a un truc pour mater, un système de glace sans tain ?

 

Et Annette s'en va décrocher l'un des deux miroirs accrochés au mur sans rien déceler de suspect. En revanche en retirant le second, elle tombe sur un joli trou donnant dans une sorte de cagibi !

 

- Et bien bravo, Pierre ! Belle mentalité ! Je comprends pourquoi tu me louais le studio gratuitement, gros dégueulasse.

- Je ne fais rien de mal…

- On ne mate pas les gens sans leur accord ! C'est une question de principe ! Et maintenant je peux savoir ce que tu voulais nous dire en faisant semblant de revenir de ta balade ?

- Je pensais qu'une prestation avec vous deux… je vous aurais payées, bien sûr !

 

Les deux femmes éclatèrent de rire. Pierre vexé se retira en rouspétant.

 

- Bon alors, on se dit "dans huit jours". Indiqua Annette. Quoiqu'on fasse, on commencera cette fois par les photos. Je préfère faire plusieurs séances espacées assez courtes plutôt qu'une seule, longue. C'est meilleur pour l'inspiration. Alors d'accord ma biche ?

 

La biche était d'accord !

 

Puis vint le moment des confidences :

 

- J'ai la chance d'avoir un mari qui n'est pas jaloux, du moins, c'est ce qu'il se plaît à me dire ! J'aime faire l'amour aussi bien avec les femmes qu'avec les hommes. Je ne lui ai jamais dit, mais je sais qu'il le sait. En fait, il s'agit d'un gentleman agreement, il en profite pour me tromper à tour de bras. Je serais donc bien mal placée pour lui reprocher quoi que ce soit et vice versa ! Nous ne sommes pas un couple libertin, mais un couple de cocus consentants. Cela ne m'empêche pas d'aimer mon mari, je ne le quitterais pour rien au monde, d'autant qu'il me permet de vivre confortablement.

 

Et après les confidences, cette étrange proposition :

 

- Tu dois te demander pourquoi je te raconte tout ça ? Eh bien, j'aimerais que tu me rendes un service, oh, ce n'est pas bien compliqué et je te rétribuerais aussi pour ça, voilà : Mon mari s'est embrigadé dans une sorte de cercle d'hurluberlus dont Laurillac est le leader, et tu sais ce qu'ils recherchent, ces andouilles, je te le donne en mille ?

- Non, pas du tout !

- Un gaz magique qui leur permettrait de devenir maîtres du monde ! C'est te dire qu'ils sont complètement timbrés !

- Un jeu, non ?

- Justement, je ne suis pas sûre qu'il ne s'agisse que d'un jeu ! Ce truc me parait dangereux, doublement dangereux. D'abord parce que ça manipule des produits chimiques et qu'ensuite si par malheur ils arrivaient à un résultat, je n'ose en envisager les conséquences.

- Et tu voudrais que je fasse quoi ?

- Que tu fouines un peu. Mon mari m'a raconté que Laurillac notait tout ça sur des cahiers, une espèce de journal. Mon mari me raconte beaucoup de choses, mais j'ai comme l'impression que Laurillac manipule tout le monde, je ne sais pas tout. Si tu pouvais les consulter régulièrement ces cahiers, et me dire.

- C'est tout ?

- C'est tout !

 

Linda se mit donc à feuilleter régulièrement les derniers cahiers de Jean Laurillac. Elle faisait ça en fin de matinée, pendant que son patron effectuait sa promenade journalière.

 

Sur ces cahiers, Laurillac ne se contentait pas de relater les résultats de ses expériences, il commentait l'actualité d'un ton désabusé, résumait les réunions avec les membres de son cercle, assortis parfois de notes acides sur ses participants. Il parlait même de Linda en notes sibyllines mais élogieuses : "une fille intelligente, efficace, pas compliquée". Quant aux expériences, c'était assez compliqué à suivre, Linda n'ayant jamais fait d'études de chimie, mais on pouvait comprendre que Laurillac cherchait à augmenter la période de stabilité de son mélange. Des notes récentes précisaient qu'il avait réussi à doubler ce temps. "C'est encourageant, mais ce n'est pas encore assez" avait-t-il mentionné".

 

Et puis cette note surprenante : "J'ai essayé d'arrêter les médicaments, la douleur est pire qu'avant". Plus loin "J'ai été voir ce fameux spécialiste, c'est un con, je sais très bien que je vais crever".

 

Linda fit part à Annette de sa difficulté de contextualiser les notes de Laurillac. Aussi cette dernière lui apprenait de son côté tout ce qu'elle savait, c'est-à-dire tout ce que son mari lui confiait.

 

- Oui, mon mari doit être le seul à le savoir : Laurillac est atteint d'une maladie orpheline qu'on ne sait pas soigner. Les toubibs se contentent de lui filer des anti-inflammatoires.

 

Mercredi 28 septembre

 

Linda a pris ses deux jours de repos hebdomadaire la veille et l'avant-veille. Dimanche soir Jean Laurillac était en petite forme, mais ça lui arrive souvent, de plus en plus souvent même. Linda ouvre avec ses clés. Elle cherche son patron, le découvre dans le lit

 

- Vous n'êtes pas bien, monsieur ?

- Non, pas bien du tout !

- Voulez-vous que j'appelle un médecin ?

- Ça ne servira à rien, c'est la fin !

 

Il lui raconta alors ce qu'elle savait déjà sur son état de santé. Et lui fit un certain nombre de recommandations au cas où… Il demanda qu'on lui serve son repas au lit mais y toucha à peine. Il se leva un peu l'après-midi mais ce fut pour s'affaler dans le fauteuil avant de retourner se coucher.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:20

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 6 Maud-Anne Amaro

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6 - L'expérience interdite

 

Il est 17 heures, Geneviève Baur est fébrile. Son plan est prêt. Elle va gagner car elle sait que c'est elle la meilleure du groupe, même si Jean Laurillac ne l'a jamais admis.

 

"Ces abrutis sont toujours en train de se bagarrer pour ces satanés cahiers" se dit-elle "alors que la seule chose intéressante qu'ils contiennent, ce sont ces deux dernières pages que j'ai arrachées quand je suis venue m'incliner devant la dépouille de Laurillac."

 

Ensuite, elle s'était bien amusée, allant même raconter qu'elle avait été victime d'un cambriolage, alors qu'on la dérangeait en pleine séance de baise. Puis elle avait sollicité le concours du professeur Martinov, qui avait refusé de l'aider. Elle devrait donc se passer des améliorations techniques qu'elle aurait souhaitées.

 

Flash-back (samedi 29 octobre)

 

Geneviève au volant de sa voiture se demande si elle a fait le bon choix en proposant à ce gigolo de l'assister dans cette opération hasardeuse et le soupçonne de n'avoir accepté qu'en raison de la belle enveloppe promise.

 

Sur la route, un jeune homme en sac à dos fait du stop, le genre biquet, très fin, petit polo rose, cheveux dans le cou.

 

- Encore une tantouze ! Ne put s'empêcher de commenter Geneviève dont l'esprit était loin d'être aussi large que sa chatte.

- Il est mignon, je trouve ! Réplica, le gigolo qui se prénommait Gaétan.

- Il fait quoi ? Il fait du stop ou il tapine ?

- Ce n'est pas incompatible ! Fit remarquer Gaétan, qui avait l'air de bien connaître la question.

- Il t'intéresse ?

- Je suis en mains avec vous, je ne peux pas être partout !

- Donc il t'intéresse ! On est en avance, on peut s'amuser !

 

Geneviève tourna à droite, puis encore deux fois à droite, elle se retrouva de nouveau derrière le biquet et stoppa à sa hauteur.

 

- Vous allez où ?

- Saint Germain !

- Je peux vous rapprocher.

 

Le jeune homme jeta un air circonspect dans la voiture. Gaétan lui fit un clin d'œil fort explicite.

 

- D'accord, j'adore les rapprochements ! Dit-il en montant à l'arrière.

- Vous proposez quoi ? demanda Geneviève.

- Je peux être passif ou actif, je vais avec les hommes, les femmes, les couples, j'accepte beaucoup de choses sauf la violence.

- Au moins c'est clair ! Vous connaissez un coin ?

- Oui, mais il est d'usage de payer avant.

- Qu'est-ce qu'on perd comme temps en formalités, râla Geneviève en lui tendant quelques billets. C'est assez ?

- C'est même fort généreux. !

 

Un coin ? Il en connaissait un et les y guida. Norbert, puisqu'il s'appelait ainsi, sortit de son sac un drap, qu'il étendit sur le sol.

 

- Voilà, je suis à votre disposition ! Je me déshabille, je suppose ?

- Tu supposes très bien ! Montre-nous comment tu es foutu !

 

Ce n'est pas le corps frêle et peu musclé de Norbert qui excitait Geneviève. Le physique de ce gars-là était aux antipodes de ses choix masculins, plus axés vers le genre chippendale. Non ! Ce qui l'émoustillait c'est la perspective de voir les deux garçons faire des trucs ensemble. Elle adorait regarder faire ce genre de choses.

 

- Vas-y Gaétan suce-le, suce lui sa bonne bite !

- Elle est belle !

- Je ne t'ai pas demandé de me dire si elle était belle, je t'ai demande de la sucer !

- Oh, pardon ! Gloup ! Dit-il en engloutissant la queue de Norbert.

 Martinov136a.jpg

Le fait est que Gaétan se régalait de cette fellation champêtre, faisant coulisser la bite, devenue rapidement bien raide et bien grosse, en d'incessants va-et-vient. Il finit par lâcher prise un moment et se recula. Ce joli gland couleur de framboise où perlaient quelques impertinentes gouttelettes le narguait.

 

- Voulez-vous goûter, Geneviève ? Elle est délicieuse.

 

Geneviève assise sur une souche, pantalon et culotte baissés, se paluchait la minouche en regardant le spectacle. Elle décida de rester passive, du moins pour l'instant.

 

- Maintenant que tu l'as bien sucé, j'aimerais bien te voir en train de te faire enculer !

- Ce n'est pas un problème, j'adore ça ! Répondit Gaétan en se débarrassant de ses vêtements.

 

Norbert s'encapota et fit se positionner Gaétan dans la posture adéquate avant de le pénétrer et de le positionner comme il se doit. Quelques minutes après, Norbert jouissait dans sa capote, après avoir fait hurler son giton. Geneviève ne tarda pas à le suivre au septième ciel et resta sur sa souche un bon moment, épuisée.

 

Les deux garçons se demandaient si une suite était prévue. Ils virent alors non sans une certaine inquiétude, Geneviève couper quelques badines souples et les réunir en faisceau.

 

- Amène ton cul, Gaétan !

- Pas trop fort !

 

Elle ne répond pas et lui cingle les fesses.

 

- Tiens, enculé, tiens pédé, tu n'es bon qu'à sucer des bites !

- C'est un peu fort !

- C'est peut-être fort, mais ce n'est pas fini !

 

Le jeune homme prit sur lui pour encaisser quelques coups supplémentaires, puis Geneviève estimant que les fesses du gigolo étaient assez rouges, et surtout qu'elle était de nouveau prête pour un tour gratuit, jeta ses badines au sol, se coucha sur le drap, cuisses écartées.

 

- Viens me prendre ! Vite !

 

Gaétan accepta l'invitation, malgré l'absence totale d'attirance sexuelle qu'il éprouvait à l'égard de Geneviève, mais que voulez-vous c'était son métier. Il la besogna énergiquement, puis quand elle se retourna afin qu'il puisse l'enculer, il redoubla d'énergie.

 

Geneviève jouit de nouveau mais moins bruyamment. Un coup d'œil à sa montre, il est temps de passer à d'autres divertissements mais avant il lui faut satisfaire une grosse envie de pipi.

 

Sans aucune pudeur, elle se met à pisser devant les garçons !

 

- Oh, que c'est beau, croit devoir affirmer Norbert !

- Espèce de pervers !

- Pervers ? Mais absolument !

 

A 18 heures 30, Geneviève Baur mal à l'aise avec ses lunettes provisoires, gare sa voiture à une vingtaine de mètres de la maison bourgeoise du professeur Martinov.

 

- C'est là, il y a de la lumière. J'espère qu'il est seul ! Tu as bien les instructions dans la tête, Gaétan ?

- Oui, madame !

- Alors répète !

- Pas de soucis, vous pouvez avoir confiance.

- J'ai dit : "répète" !

- Bon, je sonne, on entre en force, j'attache le type sur une chaise pendant que vous le tenez en respect, on le bâillonne. Vous faites ce que vous avez à faire, puis je libère les mains du type, mais juste les mains et on se casse !

- Et pourquoi juste les mains ?

- Hé, hé, le temps qu'il se libère les pieds, on sera loin, vous pouvez avoir confiance, je m'y connais en nœuds !

- Bon, essaye d'écouter s'il est seul. Il n'y a qu'une lumière d'allumée mais il y a peut-être d'autres pièces derrière, regarde si on peut contourner la baraque. Vas-y, moi je prépare ma cagoule et je te rejoins.

 

- L'arrière de la maison n'a pas l'air accessible, sinon je n'entends aucun bruit ! Indiqua Gaétan quelques minutes plus tard.

- Rien du tout ! Même pas la télé ?

- Non j'entends rien !

- Bon, on prend le risque, je n'ai pas envie de revenir demain. Si toutefois il n'est pas seul, tu sais ce qu'il faut faire ?

- Oui : s'ils sont deux, on fait avec, s'ils sont plus on bat en retraite...

- Allez, on y va ! Oh, une lumière qui s'allume ! Ah, une autre qui s'éteint ! Et tout est éteint maintenant ! Qu'est-ce qu'il fabrique ? Il ne va pas se coucher quand même ?

 

A 18 h 45, le professeur Martinov sort de chez lui. Il tient à main un sac en plastique. Il tourne à droite et disparaît.

 

- Voilà une situation qui n'a pas été prévue ! Remarqua Geneviève. Il est sorti avec un sac en plastique, il doit être invité chez quelqu'un. On change de plan, on fracture la porte !

- Fracturer la porte... Avec quoi ?

- Avec quoi on fracture une porte, d'après toi ?

- Un pied de biche, une perceuse ? On n'a rien de tout ça !

- On va l'acheter et on revient !

- Mais où ça ?

- Tss ! Tss ! Il y a un grand centre commercial à côté de Versailles, on y sera en 5 minutes. Allez, en voiture !

- Vous voulez vraiment qu'on fracture la porte ?

- Oui !

- Mais si on se fait repérer ? Et puis sa porte est peut-être blindée ?

 

Geneviève s'en alla examiner la porte.

 

- M'étonnerait qu'elle soit blindée, c'est une serrure à l'ancienne. En trois minutes ça va s'ouvrir !

 

Effectivement l'ouverture fut rapide et l'aurait sans doute été davantage si le Gaétan n'avait pas été vert de trouille pendant l'opération. Mais toujours est-il qu'à 19 heures 30, ils étaient dans la place.

 

- On commence par le haut ! Indiqua-t-elle en découvrant l'escalier de bois.

 

Le premier étage est occupé par deux pièces : un débarras que Geneviève Baur referme aussitôt (ce qu'elle cherche n'ayant aucune raison d'être là) ; L'autre c'est la chambre à coucher. Elle ouvre le tiroir du chevet, y découvre un godemichet très réaliste, le genre d'objet qu'elle n'a jamais osé acheter, même par correspondance. Allez hop, dans le sac ! Ce soir elle s'amusera avec !

 

Ils redescendent et Geneviève localisa facilement le laboratoire, où un coin semblait spécialement dédié aux travaux de chimie ; a priori il n'y avait qu'une expérience en cours : une sorte de mousse, qui ne l'inspira pas. Elle farfouilla dans les bocaux, les examina un par un sans les remettre en place, mais ne trouva rien qui pouvait ressembler aux produits nécessaires à la fabrication du produit miracle de Jean Laurillac. La seconde partie du labo ressemblait de loin à un établi de bricolage. Elle se demanda quelles pouvaient bien être les fonctions de certains dispositifs bizarres, mais ne trouva rien qui pouvait ressembler à un mélangeur portatif.

 

Restait l'armoire, où au milieu d'une multitude d'objets hétéroclites s'empilait les dossiers des clients. Elle les consulta et tomba sur celui de Grandbillard ! Il était composé de plusieurs pages, toutes écrites par ce dernier et accompagnées de schémas et de croquis.

 

"Voilà pourquoi Martinov n'a pas voulu faire affaire avec moi ! Mario m'a devancé, mais pourquoi sa commande n'a même pas été entamée ?"

 

Persuadée alors qu'elle ne trouverait rien de plus, elle donna à Gaétan le signal du départ en embarquant le dossier.

 

Fin du flash-back

 

Son initiative permettrait-elle de retarder l'exécution du contrat de Mario Grandbillard ? Elle n'en était nullement persuadée. Que faire alors ? Il n'était pas question de revisiter le laboratoire de Martinov une seconde fois. Aller récupérer le dispositif chez Mario, une fois qu'il serait en sa possession ? Pourquoi pas ? Mais la situation s'était compliquée... Tilleul et Enguebert étant éliminés, Damien ayant (heureusement pour elle) d'autres priorités, Mario restait son unique rival. Il finirait bien par se procurer ces fameux cahiers et s'apercevrait qu'il manquait des pages au dernier opus. Mais elle avait l'énorme et décisif avantage sur lui de les avoir en sa possession, ces fameuses dernières feuilles !

 

"Jean Laurillac exagérait, bien sûr !" se dit-elle "quand il clamait devant sa bande d'admirateurs béats que son produit, pour peu qu'il soit amélioré, lui permettrait de devenir maître du monde. Mais les autres prenaient ça au premier degré, s'imaginant qu'on pouvait d'un coup de brumisateur se diriger tout droit vers un coup d'état victorieux.

 

Non, Geneviève Baur n'avait pas ce genre d'ambition. Mais un cobaye bien dressé, intoxiqué au gaz de soumission et interchangeable pourrait lui permettre de réaliser ses rêves les plus inavouables, comme par exemple faire assassiner un certain nombre de personnalités qu'elle avait en horreur, mettre une panique monstrueuse dans le pays, créer un climat trouble et propice à l'arrivée au pouvoir de gens pour qui la démocratie n'avait rien d'une priorité !

 

"Pourquoi pas moi, après tout ? " se dit-elle en pleine crise de mégalomanie.

 

Une nouvelle fois, Geneviève Baur relut les pages arrachées au dernier cahier de Jean Laurillac :

 

" 5 septembre 2011 : Il m'est venu une idée : au lieu de m'acharner à améliorer le composant "C", pourquoi ne pas essayer d'améliorer le composant "B" ? Pourquoi ne pas essayer de l'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate (2A2P) ? Je vais acheter ce qu'il faut demain.

 

6 septembre 2011 :

Test de stabilité du mélange composant A + 10 grammes de 2A2P dilué dans de l'eau distillée : stabilité 90 minutes.

Test avec 20 grammes de 2A2P : résultat identique.

Test avec 10 grammes sur souris : 10 heures 07 : exposition au gaz : 2 secondes, la souris parait groggy

15 heures : la souris ne s'est pas alimentée

22 heures : la souris ne s'est pas alimentée

 

7 septembre, 6 heures 15 : la souris s'est alimentée dans la nuit - pas d'effets secondaires visibles. L'effet a donc duré de 10 h 07, jusqu'à une partie de de la nuit.

15 heures : je refais la même expérience avec une autre souris (exposition = 3 secondes)

 

8 septembre : 6 heures 15 : la souris ne s'est pas alimentée de la nuit. 7 heures : rien à signaler, 8 heures RAS.

10 heures 30, la souris se met brusquement à tourner sur elle-même avant de se précipiter vers la mangeoire. L'effet a duré 19 heures. La solution est proche.

 A midi, je gaze pendant 5 secondes l'un des chats de gouttière que nourrit Linda en plein milieu de son repas. Il a l'air abruti et arpente la pièce sans but précis. Je lui ordonne de manger : aucune réaction, même en lui mettant sa pâtée sous le nez. Je demande à Linda de lui ordonner de manger, il le fait. Elle lui ordonne après de grimper sur différents meubles : succès complet.

Linda me reproche de me servir d'un chat pour mes expériences. Le ton monte, elle ne m'a jamais parlé comme ça, j'aurais dû la renvoyer, mais j'y suis attaché !

 

"Attaché ! Bien sûr, cette salope l'a ensorcelé !"

 

Je lui propose d'être mon prochain cobaye : elle accepte en échange de (un montant en euros est rendu illisible à cet endroit)

 

9 septembre, 9 heures 10, je gaze Linda 10 secondes, je lui ordonne de s'asseoir au bureau et de m'écrire 25 000 fois le mot "nervure".

10 heures : Linda n'arrête pas d'écrire, elle m'a rempli une quinzaine de pages. Je lui demande combien de fois elle a écrit le mot, elle me répond immédiatement "998" ! Je place un repère sur la page, je vérifierai ultérieurement.

12 heures : Linda me dit en être à 3281 mots ! Cette capacité de mémoire imprévue est stupéfiante et pleine de promesses. Le plancher est mouillé sous sa chaise : Linda s'est uriné sur elle. Je lui ordonne de nettoyer tout ça ! Elle s'arrête d'écrire mais n'exécute pas l'ordre. J'ai compris : je ne suis pas assez précis dans mes ordres. "Arrête d'écrire, nettoie ton urine et vas te changer, et ensuite remets-toi à écrire". Elle exécute la série d'ordres intégralement mais elle s'est changée complètement, ce qui n'était pas nécessaire. Encore un problème de précision des ordres.

13 heures : 4370 mots. Je lui demande de s'arrêter et de me rejoindre pour déjeuner. Elle ne prend aucune initiative, je la sers et lui dis de manger pour chaque plat, idem pour la boisson. Il faudra gérer tout ça.

14 heures : Arrêt des pages d'écriture. Ça ne sert plus à rien et elle va avoir des crampes.

 

"Et alors ? Ça aurait été intéressant de savoir comment elle aurait géré ses crampes !"

 

J'ai demandé à Linda de se mettre en stand-by dans un fauteuil, je lui ai précisé qu'en cas d'envie de pipi, elle devrait aller aux toilettes, puis revenir.

 

17 heures 20 : Linda se lève, va aux toilettes et revient.

20 heures : Dîner comme à midi, puis stand-by.

 

10 septembre, 1 heure du matin, Linda s'est assoupie. Embêtant !

Je lutte contre le sommeil, je bois café sur café.

4 heures 27 : Linda se réveille en sursaut, elle se demande ce qu'elle fait ici, ne se souvient de rien.

Fin de l'expérience. Succès total !

 

"A moi de jouer maintenant ! Tiens, l'un de mes premiers jeux sera de démolir cette Linda ! Et après ce sera le tour de Damien de la Tournelle, ce petit con qui m'a humiliée en pleine rue !

 

A 18 heures tout est prêt, le produit "A" chauffé à 80° C, le produit "C" dans une petite bouteille et la dose nécessaire d'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate dans une seringue. Le tout est déposé sur la table de chevet, recouvert d'une étoffe discrète.

 

- Allô, c'est Jérémie, je suis en bas de chez vous.

 

Un nouveau gigolo, recruté sur Internet, qu'elle n'a jamais vu, celui-ci, mais ce qu'il ignore c'est qu'il ne vient pas pour faire l'amour mais pour servir de cobaye…

 

- 2ème étage droite, la porte de l'appartement sera ouverte, mais comptez 5 minutes avant de monter, je ne suis pas tout à fait prête, le code pour en bas c'est le...

 

Geneviève a adopté ce "truc" de la porte d'appartement ouverte par discrétion. Ainsi les voisins n'entendent-ils ni sonner, ni frapper, ni surtout les premiers échanges de courtoisies qui pourraient être révélateurs.

 

Geneviève soulève l'étoffe, découvre les produits, ouvre la bouteille thermos contenant le produit "A" et, le cœur battant d'excitation y libère tout le contenu de la seringue de 2A2P.

 

Le mélange se met à bouillonner, Geneviève s'apprête à reboucher la bouteille thermos quand soudain...

 

Pchfouuuuuu !

 

Une épaisse fumée s'extrait du mélange et envahit la chambre, Geneviève n'y voit plus rien, elle tousse, et puis la voilà saisie de démangeaisons qui deviennent vite insupportables. Elle se gratte, se tortille, hurle de rage et de douleur.

 

Elle parvient à ouvrir la fenêtre de la chambre, mais il n'y voit toujours pas mieux !

 

Jérémie est entré. Intrigué par les cris et la fumée, il se dirige vers la chambre. Il a juste le temps d'apercevoir Geneviève Baur qui semble prise de convulsions.

 

- Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il bêtement.

- Fous le camp, connard !

 

Il se recule en toussant, sort sur le palier, va pour appeler les secours avec son portable, mais y renonce ne souhaitant pas être identifié. Il tambourine à la porte d'en face et demande à la voisine d'appeler les secours avant de disparaître. Ces derniers furent diligents.

 

- Laurillac ! Ordure ! Tu savais que tu allais crever et t'as voulu nous supprimer tous, c'est cette putain de Linda qui t'as ensorcelé ! T'étais bien comme tous les mecs, incapable de réfléchir et de bander en même temps.

- Calmez-vous, madame on va vous faire une piqûre.

- Ne me touchez pas, foutez-moi le camp, je n'ai pas besoin de vous !

 

Finalement, et avec beaucoup de mal, elle eut sa piqûre, les démangeaisons devinrent supportables.

 

- On vous emmène aux urgences.

- C'est hors de question, j'ai encore le droit de crever toute seule chez moi si j'en ai envie !

 

On essaie de la raisonner. Peine perdue, elle ne veut rien savoir. Finalement on lui fait signer une décharge en lui conseillant vivement de se rendre le plus rapidement possible chez son médecin traitant.

 

Elle est de nouveau seule, anéantie physiquement et moralement. La fumée s'est évidemment dissipée, mais elle n'y voit presque plus. "Ça va passer !" tente-t-elle de se rassurer.

 

Elle gagne un fauteuil et s'y affale. Tout son univers vient de s'écrouler d'un seul coup. Elle ne cesse de maudire Laurillac et Linda, imaginant mille et une manières de détruire cette dernière.

 

A 22 heures les démangeaisons reprennent. Elle se gratte de partout, se roule par terre de douleur et de rage. Elle se dit qu'elle a peut-être eu tort de ne pas aller aux urgences, d'autant que le lendemain est un jour férié. Elle cherche des anti-inflammatoires dans son armoire à pharmacie. Il n'y en a pas ou alors elle ne les voit pas. Reste l'alcool et repérer la bouteille de whisky n'est pas si difficile. Et hop, une bonne rasade à même le goulot ! Puis une seconde, puis une troisième. Elle finit par s'écrouler dans un fauteuil, ivre morte.

 

Mardi 1er novembre

 

Geneviève Baur émerge de son ivresse. Elle a passé la nuit dans le fauteuil. Les événements de la veille lui reviennent en mémoire. Les démangeaisons semblent avoir baissé d'intensité mais sa vue est toujours aussi déficiente. Elle se débarrasse des produits, vide les flacons puis les enfouit dans un sac poubelle. Elle cherche les feuilles du cahier de Jean Laurillac, elle va pour les déchirer en mille morceaux, mais se ravise au dernier moment !

 

Pourquoi Grandbillard serait-il le seul à sortir indemne de cette affaire ? Elle griffonne maladroitement un mot qu'elle joint aux feuilles du cahier, rédige une enveloppe à l'adresse de Mario Grandbillard, dégote non sans difficultés un timbre-poste puis s'habille. Dehors, tout est trouble, elle a un mal de chien à traverser la rue, à ce point qu'on lui propose de l'aide. Elle poste sa lettre puis se rend chez l'épicier du coin, où elle demande qu'on lui livre douze bouteilles de whisky.

 

Mercredi 2 novembre

 

Damien de la Tournelle attendit quelques jours pour consulter un nouveau relevé des factures carte bleue d'Enguebert. Celui-ci lui permit de localiser ce dernier à Montevideo ! Il se souvint qu'effectivement, il lui était arrivé d'évoquer la présence d'un cousin ou d'un beau-frère en Uruguay. Une nouvelle petite visite à l'appartement lui permit d'en découvrir l'adresse précise.

 

Damien envoya alors un message à Geneviève lui demandant de transmettre l'information à Mario Grandbillard...

... Ce qu'elle ne fit pas, étant incapable de le lire.

 

Jeudi 3 Novembre

 

A 10 heures, Linda est descendue relever le courrier de Mario Grandbillard. Il n'y a qu'une lettre dont l'enveloppe est écrite de travers, avec le timbre à l'envers.

 

Grandbillard décachette le pli, il ouvre !

 

- C'est pas possible ! C'est pas possible ! Balbutie-t-il.

- Une mauvaise nouvelle ?

- Non, une bonne, une très bonne, mais je n'arrive pas à y croire !

 

Et c'est à ce moment que le téléphone se met à sonner ! Oh, rien d'important, mais cela permet à Linda de jeter un coup d'œil indiscret au contenu du courrier que Mario a laissé sur la table.

 

Elle reconnaît les feuilles. Un mot est joint et semble avoir été écrit avec difficultés :

 

J'avais arraché les dernières feuilles du dernier cahier de Laurillac. Je n'en ai plus rien à foutre… si ça vous amuse… Geneviève Baur.

 

Laurillac revient rapidement.

 

- Monsieur Laurillac, détruisez cette lettre !

- Et pourquoi donc ? Et puis ne vous gênez surtout pas, lisez mon courrier…

- Je ne peux rien vous expliquer pour le moment, il faut d'abord que je vérifie quelque chose. Je vais le faire tout de suite mais promettez moi de ne pas tenir compte de cette lettre, du moins tant que je ne serais pas revenue.

- Non, mais je ne comprends rien à ce que vous dites, et vous allez où ? Rien n'est prêt pour midi !

- Il reste des lasagnes, vous les réchaufferez au micro-ondes si je ne suis pas rentrée à temps.

- C'est extraordinaire, ça ! Les domestiques font ce qu'ils veulent à présent !

 

Un peu avant 11 heures, Linda sonne en bas de l'immeuble de Geneviève Baur. Ça ne répond pas ! Mauvais signe, ça ! Elle sonne chez une voisine :

 

- Je vais chez Geneviève Baur ! Son interphone a l'air en panne.

- Je vous ouvre.

 

Arrivée au deuxième étage, une bourgeoise l'attend sur le palier.

 

- C'est vous qui allez chez Mademoiselle Baur ? Vous êtes de la famille ?

- Pourquoi cette question ?

- Parce qu'on commence à en avoir assez. Voilà trois nuits qu'elle se met à pousser des hurlements. On dirait qu'elle est devenue folle. Si ça continue on est décidé à appeler la police !

- Faites ce que vous voulez, ce n'est pas mon problème.

- Vous êtes qui, alors ?

- Si on vous le demande…

 

Linda tambourine à la porte de Geneviève. Au bout de cinq minutes, celle-ci finit par ouvrir. Ses yeux sont congestionnés, le visage est envahi de pustules dont la plupart ont été grattées jusqu'au sang. Vision de cauchemar. Linda en sait assez, elle peut repartir, mais semble paralysée par l'horreur.

 

- Vous voulez quoi ? Hurle Geneviève.

- Vous ne me reconnaissez pas ?

- Non, je vois plus rien !

 

Machinalement Linda est entrée dans l'appartement où règne un désordre inimaginable.

 

- Linda Gobert ! Vous êtes Linda Gobert ! La pute de Jean Laurillac ! Eructe soudain Geneviève ! Vous voyez que je ne suis pas bourrée !

- Vous devriez peut-être aller à l'hôpital ! Finit par dire Linda, histoire de dire quelque chose.

- A l'hôpital ? Pour quoi faire ? Et toi qu'est-ce que tu es venu foutre ici ? Espèce de grosse pute ! Tu l'as bien ensorcelé le père Laurillac, hein, c'est toi qui lui a dit de nous supprimer tous ?

- Bon, je vous laisse !

- Et Jérémie, qu'est-ce qu'il est devenu celui-là ?

- Je ne connais pas de Jérémie !

- Ce n'est pas ton complice ?

- Je ne connais pas de Jérémie !

- Lui aussi il a respiré du gaz, ce con !

- Hein, quelqu'un d'autre a respiré cette merde ?

- Un peu, oui !

- Donnez-moi ses coordonnées à ce type !

- Ça va pas, non ? Ce con, il croyait pouvoir me faire sauter au plafond, pas du tout mon genre. Il m'a téléphoné, je lui ai demandé d'attendre cinq minutes, le temps que je prépare le gaz. Quand il est monté, il y avait de la fumée partout.

- C'est arrivé quand ?

- La veille de la Toussaint !

- Il est où votre portable ?

- Qu'est-ce ça peut te foutre ?

- Bon, je vais chercher.

 

En principe un téléphone portable, si ce n'est pas dans une poche, c'est posé quelque part, donc facile à trouver. Rien dans le salon, elle se rend dans la cuisine, où un vrai fouillis d'objets s'amoncelle sur la table. Elle le trouva sur la table de la cuisine, au côté d'un joli godemichet très réaliste (qu'est- ce qu'il faisait-dans la cuisine ce machin ?) Le téléphone était déchargé, elle le mit dans son sac, (et le gode aussi par la même occasion) puis avec son propre portable, elle prit plusieurs photos du visage de Geneviève sans que d'ailleurs celle-ci s'en aperçoive, ainsi que d'autres du bordel ambiant, puis abandonna Mademoiselle Baur à son whisky et à sa folie.

 

Elle achète un chargeur, puis passe chez elle recharger le téléphone de Geneviève. Elle découvre les messages récents dont celui-ci provenant de Damien de la Tournelle :

 

J'ai retrouvé la trace d'Enguebert, il est à Montevideo, j'y vais et je m'en charge personnellement. Pas un mot à l'abbé Tilleul, qui n'aurait peut-être pas approuvé mon geste, mais je vous demande de veiller sur lui. Merci de prévenir Mario.

 

Très intéressant, mais ce n'est pas cela qu'elle cherche ! Le portable a enregistré trois appels la veille de la Toussaint, dont deux émanant de la même personne. Elle essaye :

 

- Jérémie ?

- Euh, oui !

- Je vous appelle au sujet de l'incident du 31 octobre chez Geneviève Baur.

- Vous êtes qui ?

- L'assurance, j'ai juste besoin de votre adresse pour vous faire signer l'attestation.

 

Machinalement, il donne son adresse, le regrette aussitôt, mais il est trop tard. Linda est déjà dans le métro direction : Porte de Montreuil.

 

Jérémie est bisexuel. Il est subjugué par la beauté de Linda, il sait aussi qu'il n'a aucune chance. Physiquement il ne fait pas le poids et son personnage ne "passe" que quand il s'effémine. Il a le visage recouvert d'une épaisse crème ne parvenant pas à dissimuler une importante éruption cutanée. Ses paupières sont enflées.

 

Linda se sent terriblement mal à l'aise. Elle pourrait repartir de suite, elle a déjà la réponse à ses angoisses mais elle reste là, scotchée sur le pas de la porte.

 

- C'est cette Geneviève qui vous a donné mon numéro ?

- D'une certaine façon, oui !

- Ecoutez, j'ignore ce qu'elle fabrique et je ne veux pas le savoir, mais je ne souhaite pas être mêlé ni de près ni de loin à cette affaire. Et je refuse de vous signer quoi que ce soit.

- Je peux entrer cinq minutes ?

- Pour quoi faire ? Je n'ai rien à vous dire de plus.

- Parce que j'ai froid et que je ne pense quand même pas que vous allez refuser un café à une femme qui a froid.

 

Il la fit alors entrer.

 

- Vous avez consulté ?

- Bien obligé ! Les urgences, le labo, l'ophtalmo...

- Et le diagnostic ?

- Je n'ai pas encore tous les résultats, mais c'est un empoisonnement du sang. J'ai perdu la moitié de mes capacités oculaires, j'ai horriblement mal aux yeux et je suis obligé de m'envoyer toute une collection de collyres. Et c'est sans doute irréversible. Quant aux boutons, il parait que ça va passer... Mais on ne m'a pas dit quand.

- Je suppose qu'on vous a demandé dans quelles circonstances...

- J'ai dit qu'une bouteille était tombée d'une camionnette et s'était cassée à mes pieds.

- On vous a cru ?

- Je ne pense pas, mais on n'a pas insisté !

- Bon je vais vous laisser.

- Je croyais que vous vouliez un café ?

- Je n'ai plus froid !

 

En se retournant, Linda remarqua alors une toile inachevée dans un coin de la pièce. Assez confuse, elle semblait représenter un réverbère doté d'un mat tordu.

 

- Vous êtes peintre ?

- J'aurais bien voulu, ça se vend mal, le milieu de l'art est pourri, si on n'est pas le copain d'un directeur de galerie on ne vend rien.

- Vous le vendez combien celui-là ?

- Je ne le vends pas, il n'est pas fini et vu mon état je ne suis pas prêt de le finir.

- Vous en avez d'autres en stock qui soient à vendre ?

- Oui !

 

- Je peux voir ?

- Si vous voulez, venez !

 

Linda suivit Jérémie dans une toute petite pièce qui lui servait d'atelier, une dizaine de toiles gisaient par terre contre le mur. L'une d'elle représentait une gargouille de Notre-Dame de Paris s'apprêtant à quitter sa stèle dans un style très "ligne claire".

 

- Combien ?

- Vous voulez l'acheter ?

- Oui !

- Normalement c'est 500 euros !

- 500 euros ?

- Je peux vous le faire à 400 !

- Ça vaut plus, je vous fais un chèque de 1000 euros et je l'embarque !

- Je ne vais pas dire non, mais j'aimerais savoir ce que cache cette surprenante générosité.

- J'espère pouvoir vous le dire très prochainement.

- Je ne crois pas que vous travailliez dans l'assurance ! Vous êtes qui ? Vous cherchez quoi ?

- Je travaille dans un cabinet de détectives privé. Un client nous a demandé d'enquêter sur les activités, disons "chimiques' de Mademoiselle Baur. Il y a eu un problème le 31 Octobre et ce jour-là, vous lui avez rendu visite. Vous n'êtes pas obligé de me dire pourquoi, mais ça m'arrangerait. Quant au tableau, je le prends de toute façon et si vous préférez du liquide, je peux descendre en chercher !

- Je suis escort-boy occasionnel, ça m'arrondit mes fins de mois ! Désolé si je vous choque.

- Ah ! Ben ça alors ! Et... Euh... Vous n'êtes pas obligé de me répondre. Mais mademoiselle Baur utilisait vos services de façon régulière ?

- Je ne l'avais jamais vue !

- O.K. Confidence pour confidence, il m'arrive aussi parfois d'être un peu pute, donc je ne suis pas choquée ! Mais bon, tout est clair à présent : Geneviève Baur voulait se servir de vous comme cobaye pour une expérience dangereuse. Quelque chose a déconné et c'est elle qui a reçu le maximum de fumée toxique. Ne vous découragez surtout pas, vous faites de très belles peintures, il faut vendre vos toiles plus chères. Continuez à peindre ne serait-ce que quelques minutes par jour...

- Avec mes yeux ?

- Je suppose que vous allez avoir des verres correcteurs, non ?

- Pas avant que ma vue soit stabilisée.

- Faites avec, ne vous laissez pas vaincre par l'adversité. Quand Matisse n'a plus été capable de tenir un pinceau, il a fait du découpage ! Et puis je connais quelqu'un dans ce milieu. Si on peut vous organiser une petite expo, ce serait pas mal non ? Ah ! Je vais peut-être prendre quelques photos de vos toiles, vous permettez ?

 

Il permit. Linda fit quelques clichés, puis dans la foulée parvint à photographier son visage, il ne s'en rendit même pas compte.

 

- Allez, je vous laisse !

 

Jérémie ne réalise pas bien cette visite inattendue, il prend la toile inachevée, la porte sur un chevalet, sort sa palette et ses pinceaux et se met à peindre.

 

Pas longtemps. Il continuera tout à l'heure, mais il faut d'abord qu'il se calme. L'érotisme dégagé par cette visiteuse inattendue, lié à la tournure inespérée des événements l'a profondément excité.

 

Il faut qu'il se calme. En d'autres circonstances, il aurait sans doute été hanter les lieux de drague qu'il connaissait bien, mais il ne faut pas rêver : il n'était pas encore présentable. Le plan serait donc solitaire. Après tout, cela faisait longtemps…

 

Il se déshabille puis choisit une culotte en satin rose, surmontée d'une bande de satin noir brodée. Il la passe puis ainsi vêtu (si l'on peut dire) se dirige vers la salle de bains, enjambe la baignoire vide et, sans enlever la culotte, se pisse sur lui. (Oh, le cochon !). L'urine qui mouille tout son bas ventre et qui coule sur ses cuisses lui procure une sensation de plaisir qu'il n'avait pas éprouvée depuis fort longtemps.

 

Il sort de la salle de bains, ouvre un placard dont il sort une courte cravache. Il resserre sa culotte derrière en faisant glisser les côtés du tissu vers la raie des fesses, de façon à ce que celles-ci soient bien dégagées, puis il commence à se cravacher.

 

Il ne tarde pas à bander de façon tout à fait convenable. Alors il sort sa bite par le côté et tout en continuant à se rougir le fessier, il se masturbe lentement au début pour faire durer le plaisir, puis n'y tenant plus, il accélère jusqu'à la jouissance.

 

Un coup à boire maintenant, et vite : direction cette toile qu'il convient de finir.

 

Mario Grandbillard est depuis la réception du courrier de Geneviève Baur dans un état d'excitation singulier, à ce point que sa hanche ne le fait plus souffrir. Mais il ne comprend évidemment pas ce que signifient les mises en garde de Linda. Il sait que cette fille cache quelque chose, mais quoi ? Il se dit qu'il peut néanmoins préparer l'expérience. Il lui manque le 2A2P, mais il croit se souvenir qu'il est employé en pharmacie dans un collyre. Il descend en acheter puis se réfugie dans le cagibi qui lui sert parfois de laboratoire. Il a soudain une idée : pourquoi ne pas faire respirer à Linda non pas la formule rectifiée mais l'ancienne formule, puis la faire parler ?

 

Linda rentre chez Mario Grandbillard, ne le voit pas.

 

- Y'a quelqu'un ?

- Ici dans le cagibi !

- Mais vous faites quoi ? Demande-t-elle inquiète en voyant l'homme s'agiter au milieu de ses flacons.

- Des expériences.

- Arrêtez ça ! Je vous avais pourtant mis en garde !

- C'est une autre expérience, regardez, vous allez voir.

 

Linda pressent le danger, se recule, sort précipitamment son portable, trouve la photo de Geneviève Baur et la lui met sous les yeux !

 

- Regardez donc ça avant de faire des conneries !

- Geneviève ! Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?

- Elle a fait l'expérience décrite sur les feuilles, elle a le sang empoisonnée, elle a quasiment perdu la vue, elle souffre atrocement, elle boit comme un trou et est probablement devenue à moitié folle !

- Qu'est-ce que vous me racontez ? Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

- Moi, rien ! Il y a d'autres photos, regardez son petit intérieur comme il est mignon : un vrai foutoir avec des litrons de whisky partout !

- Ecoutez, Linda, j'en ai plus que marre de vos cachoteries et de vos petits secrets. Une fois pour toute : à quoi jouez-vous ?

- Mon cher Mario, réalisez-vous que si je n'avais pas été indiscrète en lisant votre courrier, vous seriez en ce moment à moitié aveugle et couvert de pustules ? Vous devriez plutôt me remercier au lieu d'élever la voix !

 

Grandbillard qui n'avait pas envisagé les choses sous cet aspect, ne sut quoi rétorquer.

 

- Bon alors maintenant je vais tout vous expliquer en détail, mais on va faire ça dans le salon si vous le voulez bien ! Reprit Linda.

 

Mario ne protesta même pas et ils s'installèrent face à face dans deux moelleux fauteuils en cuir.

 

- Attendez-vous à un choc, Mario, la vérité est parfois difficile à admettre.

- Trêve de préambule ! Parlez, bon sang !

- Jean Laurillac savait qu'il allait mourir, il passait de plus en plus de temps à dormir et s'alimentait de moins en moins. Il me parlait aussi, il me disait tout. Il m'a notamment confié qu'il n'avait plus confiance dans son cercle d'amis et qu'il ne souhaitait pas que les recherches sur son "gaz de soumission" continuent après sa mort. Le pauvre devenait complètement parano. Il m'a dit ensuite avoir rédigé à la fin de son dernier cahier, une formule très dangereuse. "Je les imagine tous les cinq préparant l'expérience et tomber malades comme des chiens dans les instants suivants".

- Non ? Il a dit ça ?

- Ben, oui ! Et puis, il est mort. Comme il le souhaitait, j'ai prévenu le père Tilleul en premier. Il est arrivé et très vite m'a demandé où étaient les cahiers. Je le lui ai indiqué, à ce moment-là je ne pensais plus du tout à sa formule ajoutée à la fin, j'avais d'autres préoccupations. Quand Geneviève Baur est arrivée, elle m'a fait la même demande. C'est quand elle est partie que m'est revenue en mémoire cette histoire de formule ! Par précaution, j'ai planqué les cahiers. Enguebert est arrivé ensuite, lui aussi voulait savoir où étaient les cahiers ! Une véritable obsession ! Je lui ai dit que je n'en savais rien mais que Geneviève et Tilleul m'avaient posé la même question. Ensuite, ça a été votre tour !

- Mais comment Geneviève...

- J'y viens. Je me suis dit ensuite dans ma petite tête que si ces cahiers intéressaient tant de monde, je pourrais peut-être les négocier, après avoir enlevé les dernières feuilles. C'est à ce moment-là que je me suis aperçue qu'on les avait déjà arrachées. J'ai évidemment pensé à Tilleul. Je l'ai appelé, il était en messagerie, je lui ai donc envoyé un message, il ne m'a jamais répondu. Quand j'ai commencé à vouloir vendre les cahiers, j'ai commencé par vous appeler vous, mais on ne va pas revenir là-dessus, ensuite j'ai appelé Geneviève Baur...

- Pourquoi elle ?

- Comme ça, l'inspiration du moment. A ma grande surprise, elle s'est déclarée non intéressée, puis elle m'a rappelée et est venue me voir. J'ai pas trop compris pourquoi, d'ailleurs. Ça s'est terminé en engueulade et j'ai eu alors la conviction que c'était elle et non pas Tilleul qui avait arraché les dernières pages. Mais je n'ai rien pu lui dire, je ne pouvais pas en placer une. Une vraie furie !

- Et pourquoi vous me racontez tout ça maintenant, alors que vous auriez pu le faire ce matin ?

- Ce matin, je n'avais aucune preuve. En fait, je voulais en savoir plus, j'ignorais si Geneviève s'était réellement servi du produit, et j'ignorais quels en étaient les effets, maintenant je sais.

- Bien ! Bien ! Dit simplement Mario.

- Contrarié ?

- Pire ! Je suis comme un gosse à qui on vient de casser ses plus beaux jouets. Voilà plus de 45 ans que je poursuis une chimère, elle faisait partie de ma vie, et maintenant ? Ben maintenant : plus rien ! Reste le souvenir de Laurillac, je m'efforce de croire que cette attitude stupide n'est qu'une folie de fin de vie, je ne lui en veux pas et lui conserve mon admiration. Mais dites-moi, puisque nous en sommes aux confidences : J'ai appris de bonne source que vous aviez vendu les cahiers à Enguebert et qu'ensuite l'abbé Tilleul les lui avait volés ! Comment dans ces conditions pouvez-vous les avoir chez vous ?

 

Linda attendait cette question et s'y était préparée. Ces derniers jours, Mario Grandbillard lui avait beaucoup parlé et elle était notamment au courant de l'altercation tragique (et de son motif) entre Tilleul et Enguebert. Elle savait ce qu'il savait mais peut-être pas tout. Il fallait donc adapter son mensonge avec le moins de risques possibles.

 

- On lui a donc volé les cahiers que je lui ai vendus ? Ça alors ! Figurez-vous que je les ai retrouvés sur mon palier le lendemain soir. Sans aucune explication. Quoique maintenant je comprends peut-être pourquoi ?

 

Ça passe ou ça casse ? Ça a l'air de passer !

 

- Et pourquoi donc ?

- Tilleul n'y a pas trouvé ce qu'il cherchait. En me les restituant, il me donnait l'occasion de les proposer de nouveau aux autres.

- Et alors ?

- Vous ne comprenez pas ! Le but de Tilleul en provoquant cette réunion était d'essayer de savoir qui était encore intéressé par les cahiers, étant entendu que celui qui ne le serait pas se dévoilerait comme celui qui avait arrachés les bonnes feuilles !

- Mais Tilleul ne pouvait pas savoir pour les dernières feuilles ?

- Il faut croire que si. Il a été le premier à les voir, il a fait l'erreur de ne pas les subtiliser à ce moment-là, il devait penser que personne n'oserait vu les circonstances, et qu'il pourrait les récupérer plus tard ! Geneviève n'a pas eu ce genre de scrupules et elle a arraché les pages ! Ça ne lui a pas porté chance ! Quant à Enguebert, il m'a acheté les cahiers en toute bonne foi, il ne les avait jamais vus !

- Je comprends ! Je comprends tout maintenant. Voilà pourquoi Damien a tant insisté pour qu'on l'accompagne à l'appartement d'Enguebert, il voulait en profiter pour essayer de nous faire parler !

 

Mario s'épongea le front ! Tout se tenait, le secret de Linda n'en était plus, ses rêves étaient cette fois définitivement anéantis.

 

- Servez-moi un whisky, Linda !

- Tout de suite, monsieur, mais j'ai encore deux choses à vous dire. La première c'est que j'ai piqué le téléphone portable de Geneviève Baur (j'en avais besoin pour vérifier quelque chose) et qu'il y avait un message pour vous de la part de Damien de la Tournelle, qu'elle devait vous faire suivre… mais comme vous n'avez pas de portable… Voilà lisez…

 

Il le fit.

 

- Il est donc parti en Uruguay pour venger Tilleul. Je serais curieux de savoir ce qu'il va lui faire à Enguebert ?

- Gardez le téléphone, vous le saurez au prochain message… Tenez, j'ai même apporté le chargeur.

- Mwais, vous m'expliquerez comment on se sert de ça !… et la deuxième chose ?

 

Mais le bruit d'une clé dans la serrure interrompit leur conversation. C'était Annette Grandbillard qui regagnait le bercail, aussi chargée qu'au moment de son départ, ses deux valises à la main et son grand sac en bandoulière.

 

- Me voilà de retour ! Ah ! Linda ? Quelle surprise ? Mais que faites-vous donc ici ? Bisous d'abord !

 

Elle embrasse rapidement Linda avant de se tourner vers Mario.

 

- J'espère que je suis la bienvenue ?

- Mais bien sûr ! Répond le mari, visiblement ému, avant d'étreindre tendrement son épouse.

 

Annette et Mario se roulent à présent une gamelle comme deux jeunes amoureux un soir de bal. Linda en est presque gênée.

 

- J'ai engagé Linda pour m'aider dans les tâches ménagères ! Crut devoir préciser Mario.

- Tiens donc ! Et ça se passe bien, Linda ?

- Je ne me plains pas.

- Linda, reprit elle, j'ai envie de prendre un bain vous pouvez me le préparer ?

- Mais bien sûr, madame !

 

Et tandis que Linda s'en allait dans la salle de bains, Mario finalement tout content de retrouver sa "régulière" se fondit en repentance.

 

- Je suis vraiment désolé pour l'autre jour, je t'ai dit des choses que je ne pensais pas.

- Et moi, je n'aurais pas dû partir, on est quitte ! On n'en parle plus ! Juste une chose quand même ! Tu m'as reproché de te faire cocu. C'est un sujet que nous n'avions jamais abordé parce que chacun savait très bien qu'il trompait l'autre. Désormais on va dire les choses clairement : oui je couche à droite et à gauche et je sais que tu fais pareil. Mais je t'aime ! Tu comprends ça, Mario, je t'aime !

- D'accord, on marche comme ça, moi aussi je t'aime ! Répondit-il au bord des larmes.

- Ne pleure pas mon Mario, tiens si tu veux on va se distraire. Punis-moi !

- Te punir, mais pourquoi, on a des torts tous les deux.

- Mais enfin Mario, c'est un jeu que je te propose, tu ne veux pas jouer ? Jouer à me punir !

 

Ça y est, l'idée a fait son chemin et elle excite Mario, qui tout de suite entre dans le jeu.

 

- A poil, chienne, je vais te corriger les fesses !

- Tu ne vas pas me corriger devant la bonne ! Fit-elle semblant de protester.

- Je vais me gêner, tiens ! Linda ! Revenez donc par ici !

 

Linda et Annette s'échangent un regard interrogateur et complice. Mario ignore que les deux femmes se sont déjà rencontrées charnellement.

 

- Asseyez-vous Linda, je vais vous offrir un petit spectacle : Je vais corriger cette salope devant vous, elle mérite une bonne leçon ! Qu'en pensez-vous ?

- Humm ! Je crois que ça va bien m'exciter !

 

Cette réponse n'est pas vraiment celle que Mario attendait, mais elle lui plaît, et lui fournit quelques idées pour la suite.

 

- J'ai dit : à poil, salope ! Et mets-toi à quatre pattes !

 

Annette s'exécute de bonne grâce.

 

- Ah ! Tu as l'air intelligente comme ça, une vraie chienne, dommage que je n'aie pas de laisse, je t'aurais baladée dans l'appartement comme un toutou !

- Je vais vous en bricoler une, si vous voulez ! Propose Linda.

 

Il veut bien. A l'aide d'un torchon tressé, Linda confectionne une sorte de boucle qu'elle referme autour du cou d'Annette, en prenant du mou pour éviter tout danger strangulatoire. Il ne reste plus qu'à y attacher une ficelle. C'est ce qui s'appelle se débrouiller avec les moyens du bord.

 

Mario s'amuse à la promener en la traitant de tous les noms :

 

- Allez avance, grosse vache, pas comme ça, fais tortiller ton gros cul de salope ! Voilà... Tu n'es bonne qu'à ça, à tortiller du cul comme une grosse pute ! C'est ça qui leur plaît, à tous tes amants, c'est ton gros cul ? Réponds-moi, salope !

- Bien sûr que ça leur plaît ! Qu'est-ce que tu crois !

- Tu entends ça, Linda ? Quelle impertinence !

 

Il défait sa ceinture et la tend à Linda !

 

- Vas-y Linda, frappe-lui le cul à cette traînée, je veux qu'il soit tout rouge, je veux qu'elle ne puisse plus s'asseoir pendant huit jours !

 

Linda après avoir échangé un nouveau regard complice avec Annette, se met à lui cingler les fesses en cadence. La victime consentante ponctue les coups qu'elle reçoit d'ânonnements tout à fait expressifs. Mario excité comme une puce se débarrasse de son pantalon et de son slip kangourou. Il exhibe une bite bandée comme un pylône électrique.

 

- T'as vu ? T'arrives encore à me faire bander, ma salope avec ton gros cul ! Mais aujourd'hui ma bite ce n'est pas pour toi, ce sera pour Linda, elle va me sucer à fond devant toi, n'est-ce pas Linda ?

- Si tel est votre désir, Monsieur, répondit Linda, entrant dans le jeu de Mario, ce sera avec plaisir que je vous sucerai la bite devant cette poufiasse.

 

- Continuez de la frapper, Linda, je reviens.

 

Et le voilà parti dans la cuisine.

 

- Attends, on va rigoler ! Chuchote Annette en faisant un clin d'œil à Linda.

 

Mario revient avec deux carottes, il n'est pas trop difficile de comprendre ce qu'il a l'intention d'en faire, et sa femme se prête de bonne grâce à ces introductions salaces.

 

- Allez, refais nous une balade avec tes carottes !

- Ça ne va pas tenir !

 

Effectivement, ça ne tient pas et Mario qui pensait avoir eu une bonne idée se retrouve fort déçu.

 

- Stop ! Dit alors Annette en se relevant !

- Comment stop ? Tu ne veux plus jouer ?

- Si, si ! Mais maintenant on pourrait invertir les rôles !

- Hein ?

- C'est moi qui vais te punir !

- Hé, mais c'est que je ne suis pas maso, moi !

- Rassures-toi ! Je n'ai pas l'intention de te frapper, j'ai pensé à un tout autre genre de punition !

- Dis toujours !

- Eh bien, la pipe que tu espérais de la part de Linda, et bien elle ne te la fera pas !

 

Mario est décontenancé et ne sait quoi répondre.

 

- Viens Linda, il faut maintenant que je prenne mon bain, tu vas m'aider !

 

Une fois dans les lieux, Annette se met à rire :

 

- Ah, la tête qu'il nous a fait, Mario, c'est trop drôle ! Dit alors Annette une fois dans la salle de bain. Déshabille-toi et rejoins-moi dans la baignoire, tu vas me lécher la chatte ! Oh ! L'eau a refroidi, on va faire couler un peu d'eau chaude.

 

Et pendant que l'eau coulait, les deux femmes, maintenant nues toutes les deux se pelotaient et s'embrassaient comme de vieilles copines.

 

- Mario sait que nous nous connaissons ? Demanda Annette.

- Je ne crois pas, non !

- Euh, dis-moi franchement, ce qu'il voulait faire avec toi, tu l'aurais vraiment fait ?

- La fellation ?

- Oui !

- Disons que c'est une prestation payante !

- Ah oui ! Voilà qui me surprend un peu de sa part, mais je suis assez mal placée pour le critiquer. Bon l'eau est bonne, on y va ?

 Martinov136b.jpg

Annette commença à s'installer dans la baignoire, s'immergea quelques instants, puis se redressa et s'assit sur le rebord. Linda put alors la rejoindre et s'installa entre ses cuisses, prête à lui prodiguer la gâterie qu'elle avait sollicitée.

 

- Attends un peu ! Dit Annette alors que Linda avait déjà commencé ses mouvements de langue. J'ai envie de pipi !

- Et alors ? Vas-y, soulage-toi !

- T'es vraiment une grosse cochonne, toi !

- Pourquoi grosse ?

 

Mais déjà le jet doré d'Annette venait s'écraser sur son corps recouvert de mousse. Elle ouvrit alors la bouche, tâchant d'en absorber quelques précieuses gouttes.

 

La miction terminée, Linda reprit son travail sur la chatte de la mature qu'elle balaya de la langue en de savantes circonvolutions. Annette mouillait sous l'assaut et Linda se régalait de ce suc au goût de miel. Elle se dit au bout d'un moment qu'Annette était prête pour grimper aux rideaux. Aussi attaqua-t-elle le gros clito érigé de la belle mature, l'aspirant de ses lèvres. Ce fut fulgurant, Annette se tétanisa, se mit à crier comme une folle, ses fesses glissèrent, elle n'avait rien pour se cramponner et se retrouva le cul dans l'eau, dans un jet d'éclaboussures tandis que Linda n'en pouvait plus tellement elle riait.

 

Alerté par le bruit, Mario accourut !

 

- C'est quoi ce bordel ?

- On vérifiait le théorème d'Archimède ! Plaisanta Linda.

- Débraguette-toi, Mario, Linda va te sucer !

- Trop tard ! Je me suis débrouillé tout seul !

- Bon ! Conclut alors Linda, en prenant un faux air désolé, et qui c'est qui va éponger tout ça ? C'est encore la pauvre Linda !

- Je vais vous aider, Linda proposa Annette.

 

Ah ! Mais c'est qu'il en avait un très insolite spectacle à regarder, Mario Grandbillard ! Pensez ! Deux ravissantes créatures le cul à l'air en train d'éponger la salle de bains en rigolant comme des bossues !

 

- Notre conversation a été interrompue tout à l'heure ! Dit Linda quelques temps plus tard, je voulais vous dire que je quitte votre service. Je partirai ce soir, après avoir terminé ce qui est en cours. Et puis, Madame étant rentrée, vous ne devriez plus avoir de soucis ménagers à présent.

- Linda, je ne vous chasse pas… commença Annette.

- Je le sais bien !

- Restez donc, punir ma bonne quand elle fait des bêtises a toujours été un fantasme, mais comme je n'avais pas de bonne…

- Ça demande réflexion…

- Enoncez-moi vos conditions…

 

Bref l'affaire fut conclue. Probablement ne serait-elle pas restée si Mario était resté seul, mais le retour d'Annette changeait la donne. Une place de bonne avec option sexe quand on est bardée de diplômes, c'est assez cocasse. Mais en ces temps de crise…

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:17

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 5 par Maud-Anne Amaro

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5 - Chaude Annette

 

Jeudi 27 octobre

 

A 9 heures comme tous les matins, Béatrice sonne à l'entrée du domicile du professeur Martinov. Ça ne répond pas ! Elle a la clé, elle entre !

 

- Mon petit professeur ? Où es-tu ? Hou ? Hou ?

 

La table de la salle à manger dressée pour deux personnes n'est pas débarrassée, la cuisine est en désordre… Martinov n'est pas au labo, ni dans la salle de bain. Folle d'inquiétude elle gravit l'escalier de bois, ouvre la porte de la chambre et découvre Martinov et Annette Grandbillard ronflant côte à côte comme des bienheureux.

 

Elle referma la porte avec précaution et descendit travailler !

 

"Sacré professeur, j'espère simplement que cette bonne femme ne va pas l'embobiner !" se dit-elle.

 

A l'âge de Martinov on a le sommeil léger, et malgré ses précautions Béatrice l'a réveillé. Il a un gourdin d'enfer et la présence d'Annette à ses côtés est une véritable provocation. Aussi en guise d'abordage, approche-t-il sa main de sa chatte.

 

- Gros coquin ! Répond la belle mature qui ne dormait plus que d'un œil.

 

Se sentant encouragé, il se met à la peloter de façon compulsive. La dame se laisse faire un moment avant d'avouer qu'un petit pipi préalable serait sans doute indispensable.

 

- Pisse-moi dessus ! Suggère Martinov, prêt ce matin à toutes les fantaisies.

- Tu es fou, j'ai une trop grosse envie, je vais niquer toute ta literie. Mais comme je suis bonne fille, je vais faire quelque chose qui te fera plaisir.

 

La salle de bain est toute proche et l'excitation du professeur s'amplifie en entendant le gentil clapotis du pipi de sa complice de la nuit.

 

- Voilà, dit-elle en revenant, j'en ai gardé quelques gouttes, j'espère que tu apprécies le cadeau que je te fais.

- Hum, j'en ai l'eau à la bouche !

 

Sa bouche ! Justement Annette vint s'accroupir dessus à quelques centimètres, et relâcha son "sphincter du pipi". Inutile de vous préciser que Martinov dégusta ces quelques gouttes avec délectation !

 

- On nettoie ! Ordonna gentiment Annette.

- Pas de soucis ! Répondit notre coquin d'homme en y allant vaillamment de sa langue.

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La coquine se dégagea de sa position pour s'installer en levrette, ses bonnes fesses tendues et ouvertes, laissant découvrir un bel œillet brun. Par cet appât attiré, le professeur Martinov y plaça le nez, les lèvres, la langue, quelques doigts. Annette crut devoir lui préciser qu'elle y verrait bien sa bite. C'était justement dans les intentions de l'homme, qui se mit à ramoner la belle de fort belle façon, à ce point qu'elle se mit à mouiller et à crier. Quant à Martinov qui avait oublié de s'encapoter (ce n'est pas bien !) il se retira et ne sachant que faire de sa semence il s'en mit plein les doigts.

 

A 10 heures, Martinov et Annette qui venaient de prendre leur petit-déjeuner vinrent saluer Béatrice. Bisous. Le professeur avait revêtu une robe de chambre, mais Annette n'avait pour seul habit qu'une chemise de nuit à ce point mal boutonnée qu'il fallait vraiment être un saint pour ne pas voir ses seins.

 

- Je me suis fait héberger pour quelques jours ! L'informa Mme Grandbillard, ça n'excédera pas une semaine, je ne vous gênerai pas dans votre travail, je disparaîtrai après mon petit déjeuner et je ne reviendrai qu'à l'heure du dîner !

- Je vous ai entendus, tous les deux ! Votre réveil a été démonstratif ! S'amusa Béatrice

- Que voulez-vous, je ne sais pas jouir sans faire du bruit !

- C'est très mignon, votre néné qui dépasse !

- Vous trouvez ?

- Oui, j'y ferais un bien un petit bisou sur le bout !

- Vous avez ma permission !

 

Béatrice se mit alors à sucer le joli téton droit de la mature avant de passer au gauche.

 

- Arrêtes, tu vas me faire mouiller !

- Et alors, c'est grave ?

- Non, pas du tout !

- Et d'ailleurs contrôlons l'état des lieux ! Ajouta Béa en mettant sa main là où il le faut.

- Humm, ta main… c'est bon !

- Assieds-toi sur le plan de travail, je vais te faire une léchouille.

 

Béatrice avait une vraie passion pour le léchage de chatte et avait l'avantage d'avoir une langue longue et agile. Après avoir écarté de ses doigts l'abricot d'amour, elle lécha tant qu'elle put, faisant haleter de plaisir sa partenaire du moment. Le clitoris érigé et décapuchonné attendait patiemment qu'on veuille bien venir le calmer, ce que ne tarda pas à faire notre gentille chimiste, provoquant le deuxième orgasme de la matinée de Madame Annette Grandbillard.

 

Béa n'avait pas joui. Elle aurait pu demander bien sûr à Annette de lui rendre la politesse et cette dernière n'aurait pas refusé. Mais donner du plaisir aux autres était pour elle en soi une satisfaction intellectuelle dont elle pouvait (parfois) se contenter… et puis, elle avait du travail

 

Un peu avant 19 heures, Damien de la Tournelle attendait Mario Grandbillard devant l'entrée du Compostelle, les deux hommes se saluèrent mollement.

 

- Il y a un petit changement, indiqua Damien, nous nous sommes installés au café d'en face.

 

Façon très diplomatique de dire qu'après son esclandre de l'autre jour, le groupe était devenu indésirable au "Compostelle". Voilà quinze ans qu'il fréquentait ce restaurant, et du jour au lendemain il était devenu un pestiféré. Ça l'énerve, Grandbillard, ça l'énerve !

 

Ils sont tous là, même Geneviève ! Mario Grandbillard lance un discret "bonjour" à la cantonade, et s'assoit.

 

Rapidement, l'abbé Tilleul, après un raclement de gorge protocolaire, prit la parole :

 

- Je vous remercie d'être tous là, je serai bref : je voulais déjà vous informer que Damien a été cambriolé avant-hier. Et hier ma cellule au presbytère a été perquisitionnée par de faux flics. Est-ce que quelqu'un a d'autres informations à apporter ? Parce que sinon, moi j'ai encore des choses à vous dire !

 

Silence de l'auditoire. Enguebert qui s'est assis juste à côté de l'abbé, semble en proie à un grand trouble intérieur et Mario Grandbillard ne comprend absolument rien au sens de la démarche de Tilleul. Quant à Geneviève, tout ça à l'air de bien l'amuser.

 

- Les cahiers étaient il y a encore quelques jours entre les mains de Linda Gobert, l'ex gouvernante de Laurillac… reprend l'abbé.

 

Le visage d'Enguebert tourne au violet, Grandbillard est de plus en plus largué, Geneviève ricane en son for intérieur. Tilleul reprend :

 

- Je suppose qu'elle a essayé de les vendre à l'un d'entre-vous, apparemment elle possède la liste de notre cercle. J'ai pour ma part été approché, j'ai décliné, car non seulement le prix demandé était exorbitant, mais...

 

Tilleul ne peut pas finir sa phrase. Fou de rage, Enguebert se lève de son siège tel un diable qui sortirait de sa boite et se jette sur l'abbé, qui dégringole de son siège.

 

- Ordure ! Bien sûr que c'est hors de prix, c'est pour ça que tu me les as piqué, avec ton pédé !

 

Les deux hommes sont à terre et se battent comme des chiffonniers. Damien intervient, fait lâcher prise à Enguebert, mais celui-ci se dégage, sort un cran d'arrêt de sa poche et poignarde l'abbé. Carrément !

 

Le personnel intervient, Tilleul pisse le sang, Damien est en pleine crise de nerfs, la police et les pompiers sont prévenus. Enguebert profite de la confusion pour disparaitre.

 

Les pompiers arrivent les premiers, ils examinent le blessé.

 

- Il devrait s'en sortir, indique le médecin, mais c'était moins une : l'arme a frôlé le cœur de moins d'un centimètre !

 

Geneviève tente de calmer Damien :

 

- Tilleul, va s'en sortir. Il faut qu'on règle cette affaire nous-mêmes ! On ne sait rien sur l'agresseur, d'accord ?

- Mais pourquoi ?

- Au nom du ciel, faites ce que je vous dis, on entrera dans les détails plus tard. On ne sait pas qui c'est, il est entré, s'est approché de Tilleul, l'a pris à partie et point barre.

- D'accord avec toi ! Ajoute Grandbillard, qui a tout entendu.

 

On emmène Tilleul aux urgences. La police entend Geneviève, Grandbillard et Damien comme témoins. Les dépositions ne sont pas entièrement concordantes sur les points de détail mais s'accordent sur le point qu'ils ne connaissent pas l'identité de l'agresseur, présenté comme une personne ayant un contentieux non précisé avec la victime.

 

Enguebert est hagard, choqué, il est persuadé qu'il a tué Tilleul. Il ne rentre pas chez lui, convaincu que les autres l'ont balancé et que la police l'y attend. Après avoir erré dans les rues de Paris, il s'en va louer une chambre dans un hôtel, sans parvenir à trouver le sommeil.

 

Ce soir-là, Annette Grandbillard n'arriva chez Martinov qu'à 20 heures.

 

- Ce soir c'est pizzas. Elles vont arriver dans 20 minutes, j'ai apporté du Chianti. Ah, je vous avais promis un petit cadeau : le voici, dit-elle en lui tendant un paquet entouré d'une petite ficelle dorée.

- Il est très joli, concéda, Martinov, un peu confus malgré tout de découvrit un très joli godemiché très réaliste.

.- Je l'ai pris de la même taille que l'autre, enfin je suppose !

- Oui, ce doit être la même taille !

- Vous allez l'essayer ?

- Pardon !

- J'aimerais que vous l'essayiez !

- M'enfin !

 

Quand il est question de sexe et que les hommes hésitent, c'est que leur cerveau travaille trop. La solution c'est de les brancher sur le cerveau du bas ! Et pour ce faire rien ne vaut une main qui vient coquinement caresser la braguette.

 

Et il fait comme tout le monde, le professeur Martinov, il se laisse faire. Il se laisse faire aussi quand Annette lui baisse le pantalon et le slip, il se laisse faire quand elle s'empare de sa bite et la branle quelques instants avant de l'engloutir dans sa bouche.

 

Quelques minutes de ce traitement et les hésitations de Martinov ne sont plus qu'un souvenir.

 

- Tourne-toi !

 

La langue d'Annette vient lui chatouiller l'œillet !

 

- J'aime préparer un petit cul ! Mais d'habitude c'est avec les femmes que je m'amuse à ça ! Tiens, tu sens mon doigt ?

- Oui !

- C'est bon, un doigt dans le cul, hein ?

- Oui, c'est bon !

- Mais ce n'est pas assez gros ! Il y en a deux maintenant, c'est mieux ?

- C'est bon !

- Bouge pas, on va mettre le gode, maintenant !

 

Il ne bougea pas ! Annette avait pris la précaution d'acheter un peu de gel lubrifiant avec lequel elle tartina le trou du cul professoral. Puis elle présenta l'engin, préalablement enveloppé d'une capote, à l'entrée.

 

- Allez ouvre-toi bien !

 

Entré complétement dans le trip, Martinov s'écarta les fesses afin de faciliter la pénétration du godemichet qui ne tarda pas à s'enfoncer dans ses entrailles. Annette fit quelques mouvements d'aller-retour avant d'activer le vibro-masseur intégré... qui refusa de démarrer !

 

Annette actionna de nouveau l'interrupteur, plusieurs fois et toujours sans résultat.

 

- Saloperie d'appareil ! Au prix que ça coûte ! Demain je vais faire un scandale !

- Il manque peut-être les piles ? Suggéra le professeur

- Ils n'ont pas mis de piles ! Ils exagèrent tout de même !

- Dans le placard de la cuisine, vers le bas à gauche…

- J'y vais ! Retiens le machin, pour ne pas qu'il sorte !

 

Et c'est juste au moment où Martinov maintenait le gode avec main, que la sonnette de l'entrée retentit.

 

- J'y vais ! Ne bouge pas ! Crie Annette.

 

Elle revient avec les pizzas.

 

- Ah, j'ai les piles, j'espère que c'est le bon format, mais tu as maintenu le truc pour rien : pour placer les piles, il faut enlever le truc.

 

Annette craint un peu que tous ces contretemps fasse retomber l'excitation du professeur. Aussi se presse-t-elle...

 

- On les place dans quel sens ? Rien n'est indiqué.

- Une chance sur deux ! Bingo ça fonctionne ! On se remet en position ! C'est reparti ! Moteur !

 

Ça vibre et notre professeur est aux anges.

 

- C'est bon de se faire enculer par un bon gode ? Hein Martinov ?

- C'est bon !

- C'est bon ! C'est bon ! Tu ne sais dire que ça, tu ne peux pas être plus explicite !

- C'est bon, C'est trop bon !

- Ah, il y a déjà du progrès !

- Et avec une vraie bite, tu as déjà essayé ?

 

Martinov n'était pas fou, il savait bien qu'il était là, le fantasme d'Annette, et que cette question devait être la seule qui l'intéressait ce soir.

 

- Tu ne veux pas me répondre ? Insista-t-elle.

- Si, j'ai essayé !

- Et tu as aimé !

- Ce n'était pas désagréable, mais maintenant j'ai passé l'âge !

- Tu ne le fais plus, alors ? Mais pourquoi ? Il n'y a pas d'âge pour se faire plaisir !

 

Elle stoppa le vibro, souhaitant qu'il lui réponde.

 

- Disons que c'est l'occasion qui fait le larron et que des occasions, ben j'en ai bien peu.

- Et si je te présentais à un de mes amis.

- Rien ne presse !

- Il a une belle bite, je suis sûre que tu aimerais la sucer. Tu aimes ça, sucer des bites ?

- Mais Annette, rien ne m'oblige à te répondre !

- Si parce que ta réponse va m'exciter ! Alors je t'écoute !

- Alors d'accord, j'aime bien sucer une belle bite de temps en temps.

 

Elle remit le vibro en marche en position maximum.

 

- Arrête, arrête, non continue c'est trop bon !

 

Annette retira le gode d'un coup sec !

 

- Ha !

 

Elle changea le préservatif, mit l'objet verticalement sur le plancher puis s'empala dessus. En même temps, elle engoba la bite de Martinov, qui rapidement redevint bien dure. Deux minutes après, le professeur explosait dans sa bouche. Trois minutes après Annette Grandbillard hurlait sa jouissance.

 

- Evidemment tout ce que je t'ai dit, ce n'est pas vrai, c'était pour délirer… commença Martinov.

- Je l'ai bien compris, n'empêche que je rêve du jour où je te ferai sucer une bonne bite ! Bon, à table !

 

Vendredi 28 octobre

 

Le lendemain, vers 5 heures du matin, Enguebert file chez lui, croisant les doigts afin qu'il n'y ait pas un flic en embuscade sur son palier, récupère son passeport, entasse dans une valise quelques affaires de première nécessité puis file à l'aéroport de Roissy où il achète un vol pour Montevideo en Uruguay avec escale à Buenos Aires.

 

Le même jour, Damien de la Tournelle se rend au chevet de Tilleul où on lui confirme que le pronostic vital n'est pas engagé, mais que le couteau ayant touché la moelle épinière, le blessé très faible, risque de rester tétraplégique. Il n'a rien dit aux policiers et ne dira rien. Damien rentre chez lui, se "déguise" en serrurier et se rend ensuite Avenue des Ternes où il a rendez-vous à 15 heures avec Mario Grandbillard en bas de l'immeuble où habite Enguebert.

 

- Il est probablement en planque, avait dit Damien, la police ne s'acharnera pas, j'aimerais faire un tour chez lui, je trouverai peut-être un indice pour le retrouver. Vous pourriez m'accompagner ? Geneviève viendra aussi.

 

Grandbillard avait accepté, non pas pour rendre service à ce jeune freluquet pour lequel il n'éprouvait aucune sympathie particulière, mais parce qu'il ne lui déplaisait pas de contribuer à ce qu'Enguebert se fasse coincer... et aussi parce que (on peut toujours rêver) apprendrait-il incidemment quelque chose de nouveau sur ces foutus cahiers.

 

Arrivés sur le pallier, Damien repère la porte :

 

- Bizarre ! Pour quelqu'un qui a été cambriolé, il n'y a pas de traces d'effraction ! Remarque Damien.

- Il a eu le temps de faire changer la serrure, non ? Répond Geneviève.

- Parce qu'il a été cambriolé ? S'étonne Mario.

- Ben oui ! Si j'ai bien compris, il acheté les cahiers à cette Linda puis se les ait fait voler. Je ne sais pas qui lui a mis dans la tête que c'était l'abbé Tilleul !

 

Mario Grandbillard ne comprend plus rien !

 

Ils sonnent mais n'obtiennent aucune réponse. Le contraire eut été surprenant. La serrure de son appartement n'a rien de sophistiqué et quelques coups de perceuse en viennent rapidement à bout.

 

Ils font le "tour du propriétaire". L'appartement est coquet et bien tenu. Dans la chambre, le grand lit ne possède qu'un seul oreiller, preuve s'il en fallait que celui qui y dormait est célibataire. Des vêtements propres gisent sur le lit, l'armoire est restée ouverte.

 

- Il est passé, il a emporté des affaires ! Constate Damien avant d'ouvrir un tiroir assez profond dont le contenu le fait réagir :

 

- C'est quoi, ça ?

 

"Ça" c'est des bas, des strings, des soutiens-gorge, des nuisettes... Ailleurs dans l'armoire, ils découvrent des robes, des perruques, des boas...

 

- Il faisait du théâtre, Enguebert ? Demande naïvement Damien.

- Sans doute appréciait-il particulièrement le rôle du Chevalier d'Eon ! Répond malicieusement Mario.

- Pardon ?

- Laissez tomber !

- Bon tout ça ne nous avance guère, je vais jeter un coup d'œil sur l'ordinateur, indique Damien.

 

Damien y découvre la domiciliation bancaire d'Enguebert, la Société Générale, mais ne peut évidemment accéder à son compte ! Qu'importe, voilà qui tombe fort bien, il y connaît du monde.

 

Il passe un coup de fil dans la foulée, et demande communication des dernières opérations et des dernières factures cartes bleues.

 

- Je les aurai ce soir, on saura peut-être où il est passé ! Précise-t-il en raccrochant. On s'en va, je vais remettre une serrure, comme ça les voisins ne pourront pas dire qu'il y a eu effraction ! Et s'il nous faut revenir, un petit tour de clé suffira.

 

Geneviève qui se demandait ce qu'elle faisait là, poussa un soupir de soulagement. C'est à ce moment-là que Damien déclara à brûle-pourpoint :

 

- Je me pose tout de même une question : pour qu'on ait volé les cahiers chez Enguebert, il aurait déjà fallu qu'on soit au courant qu'il les avait achetés ?

 

Geneviève ne répond pas, elle s'en fiche. Quant à Grandbillard, il ne comprend pas le but de ce "mensonge" et reste de marbre.

 

- Ce serait donc cette Linda qui aurait renseigné le voleur ? Et ce voleur pourrait être n'importe quel membre de notre cercle...  mais pourquoi Enguebert a-t-il accusé précisément Tilleul ?

- On le saura quand on l'aura retrouvé ! Répond Grandbillard. Je vous laisse, on m'attend.

- Je me demande si on ne devrait pas faire une expédition chez cette Linda ! Si seulement on avait son adresse !

- Moi je l'ai ! Répondit Geneviève. Je vous accompagne quand vous voulez !

- Ce soir ? Proposa Damien.

 

"A quoi jouait De la Tournelle" depuis tout à l'heure ? Se demandait Grandbillard, quand soudain l'explication lui parut évidente ! Tilleul avait doublé son filleul ! Ce n'est pas avec lui qu'il avait volé les cahiers mais avec un autre comparse. Et c'est bien sûr ce comparse qui avait mis les cahiers à l'abri ! Tout se tenait ! Sauf peut-être cette réunion qu'avait provoquée Tilleul, où il avait fait comme s'il n'avait pas les cahiers à sa disposition (mais pouvait-il faire autrement ?) et où il s'apprêtait à dire quelque chose d'important, juste au moment où Enguebert s'était jeté sur lui. Dans ces conditions retourner chez Linda n'avait aucun sens. Par contre une petite visite au chevet de l'abbé Tilleul ...

 

- Ce soir, impossible ! Finit par répondre Mario, je suis pris.

- Demain ?

- Ce week-end, je suis à la campagne, désolé

- Tant pis, allons-y tous les deux ce soir ! Proposa Geneviève.

 

Ils se donnèrent donc rendez-vous place des fêtes à 19 h 30.

 

Bien sûr Mario ignorait la véritable motivation de Geneviève. Elle ne cherchait pas les cahiers (on les lui avait proposés, elle n'en avait pas voulu) mais toutes les occasions pour pourrir la vie de cette Linda lui semblaient bonnes à prendre !

 

Si Damien et Geneviève ne trouvaient rien chez Linda, ils chercheraient ailleurs, se dit Mario. Et dans ce cas Damien réaliserait peut-être enfin qu'il s'était fait doubler ! Il chercha donc une astuce…

 

L'astuce il la trouva une en découvrant une femme âgée, probablement SDF, qui faisait la manche non loin de chez lui. Grand seigneur, il lui refila 5 euros.

 

- Oh merci ! Mon Prince !

- C'est bien naturel ! Je vous donnerais bien 20 euros, mais il faudrait que vous me rendiez un petit service.

- Une embrouille ?

- Non, un coup de fil à donner, il vous suffira de lire un texte.

- 30 euros alors

- Ce sera 25 et on n'en parle plus. Ne bougez pas, je reviens dans 10 minutes.

 

Mario monta chez lui et rédigea un texte très court, il redescendit ensuite avec son papier.

 

- Voilà, on fait un essai. Lisez ça, mais de façon naturelle !

 

La femme devait avoir des dons de comédienne : l'essai parut satisfaisant à Mario. Ils s'enfermèrent dans une cabine téléphonique, où la promiscuité faisait ressortir l'odeur de saleté de la clocharde. Mario composa le numéro.

 

- Allez-y !

- Bonjour ! Ici c'est Monique.

- Monique ?

- Oui, attendez… Ce soir à 19 heures Damien de la Tournelle et Geneviève Baur vont venir chez vous. Leurs intentions ne sont pas pacifiques, soyez sur vos gardes.

- Mais qui êtes-vous ?

- Répétez ! Chuchota Mario

 

Elle répéta le message et raccrocha. Elle avait gagné 25 euros.

 

Linda était perplexe. Il pouvait s'agir d'un piège mais elle avait du mal à s'imaginer ce qu'il pourrait être. Première chose à faire : ne pas rester seule. Cet aspect fut vite résolu.

 

Il est 19 heures. Damien de la Tournelle et Geneviève Baur sonnent à l'interphone de Linda.

 

- Ne dites pas que je suis là, faites comme si vous étiez seul, elle aura la surprise quand elle ouvrira la porte. Précise Geneviève

- Mais pourquoi ?

- Je vous dirai !

- Oui, Mlle Linda Gobert, je ne sais pas si mon nom vous dit quelque chose, j'étais un ami de Jean Laurillac. Pourrais-je vous parler cinq minutes, c'est assez important.

- Je vais vous ouvrir mais vous allez monter seul, je n'ai aucune envie de recevoir la visite de la personne qui vous accompagne.

 

Moment d'hésitation de Damien qui n'avait pas prévu ça. Il regarde en l'air, cherche en vain une caméra.

 

- Cette personne a également des choses importantes à vous dire, il faut que nous vous rencontrions tous les deux.

- Vous montez seul, sinon je n'ouvre pas. Si on a besoin de Madame Baur, eh bien on pourra toujours l'appeler.

- Refusez ! Dites-lui qu'on monte tous les deux ! Chuchote Geneviève.

- Elle ne nous ouvrira pas.

- Alors on laisse tomber !

- Non je vais y aller, attendez-moi, je trouverai peut-être un truc pour qu'elle accepte de vous faire monter.

- C'est à quel étage ?

- Au troisième, ma porte sera ouverte.

 

Linda fait entrer Damien mais l'empêche de progresser dans l'appartement. Ils ne se sont jamais rencontrés mais ils se détestent déjà. C'est physique. Derrière la porte du salon, un homme se tient prêt à toute éventualité dans le cas où l'entrevue tournerait mal.

 

- Je vous écoute. Dit simplement la jeune femme.

- Pourriez-vous me confirmer que vous auriez vendu les cahiers de Jean Laurillac à Monsieur Enguebert ?

- C'est cela votre "chose importante" ?

- La suite va l'être !

- Il n'entre pas dans mes intentions de vous fournir des détails sur mes affaires privées.

- Sauf que ce n'est pas une affaire privée, ces cahiers ne vous appartenaient pas !

- Dans ce cas portez plainte ! Mais ça n'ira pas loin, j'ai ici une copie d'un document déposé chez le notaire prouvant que ces documents m'ont été légués par Monsieur Laurillac.

 

Damien en avale sa salive de travers ! Toute une partie de sa stratégie s'écroule. Il n'a pas de Plan B.

 

- On en reste là ? Propose Linda.

 

Alors Damien tente un coup désespéré avant de partir :

 

- Je vais m'exprimer autrement. Pour des raisons graves et personnelles, j'aimerais que vous ayiez la… la… la gentillesse (manifestement dire ça lui écorche la bouche) de me dire si vous avez informé un autre éventuel acquéreur potentiel du fait que vous auriez vendu ces cahiers à Monsieur Enguebert ?

 

"Oh, mais voilà qui change tout ! Se dit alors Linda".

 

- Donnez-moi une bonne raison de vous répondre.

- J'ai de bonnes raisons de penser que Monsieur Enguebert s'est fait cambrioler après son achat, les cahiers ont disparus.

 

"Nous y voilà !"

 

- Monsieur Enguebert a porté une accusation grave contre un de mes amis, le soupçonnant de ce vol. Je pense que maintenant vous comprenez mieux le sens de ma démarche !

 

"L'idée ! L'idée géniale !"

 

- Mon pauvre Monsieur, vous allez tomber de haut !

- Pardon ?

- Vous voulez vraiment savoir ? Avant de contacter Monsieur Enguebert, j'avais contacté une autre personne. Celle-ci s'est dite intéressée, je lui ai donné mon adresse et on a pris rendez-vous. Le problème c'est qu'elle n'est pas venue. Je l'ai attendue une heure, je l'ai rappelée, ça n'a pas décroché. J'ai laissé un message lui indiquant que je m'octroyais la possibilité de négocier avec quelqu'un d'autre. C'est ce que j'ai fait et j'ai vendu les cahiers à Monsieur Enguebert. Une heure après, la première personne me rappelait, me racontait une sombre histoire d'empêchement… je lui dis alors que les cahiers étaient vendus. Elle a voulu me voir quand même. Elle s'est fait mielleuse, m'a embobinée, bref elle voulait savoir à qui je les avais vendus. J'ai eu la faiblesse de lui dire !

- Et cette personne c'est qui ?

- Attendez. Quand elle a eu le renseignement, le ton a changé : elle a commencé à me traiter de tous les noms et j'ai été obligée de la mettre à la porte manu militari. Vous comprenez donc pourquoi je n'avais aucune envie de voir cette personne ressurgir dans mon appartement.

- Vous voulez dire… C'est Geneviève Baur ?

- Eh oui !

- Et je suis obligé de vous croire ?

- Vous faites ce que vous voulez à partir du moment où vous ne me casserez plus les pieds… Quoi que si vous voulez une preuve, je peux vous en fournir une.

- J'aimerais bien, oui !

- Vous avez remarqué qu'aucune indication précise ne figure sur l'interphone. Sur le palier, il y a quatre portes, aucune n'est étiquetée. Vous allez donc téléphoner à Miss Baur et lui demander de venir vous rejoindre. De deux choses l'une : ou elle ne connait pas le chemin de mon appartement et elle le demandera, ou elle le connait et vous en tirerez les conclusions que vous voudrez. Allez, téléphonez-lui et regardez en silence derrière l'œilleton !

 

"Pourvu que ça marche !"

 

Geneviève Baur arrive à l'étage, sans l'ombre d'une hésitation elle se dirige vers la bonne porte et frappe. Damien est blanc comme un linge.

 

- La salope ! Murmure-t-il. C'est pour ça qu'elle ne voulait pas qu'on parle à la police, je comprends mieux maintenant !

- Pardon ?

- Non rien ! Je fais quoi ?

- Ce que vous voulez, mais ne la laissez pas entrer. Ah ! Pas de scandale dans mon immeuble, ça m'arrangerait !

- Bon je vous laisse, désolé pour le dérangement et merci de m'avoir renseigné.

- Je pense que nous ne nous reverrons plus, adieu Monsieur !

 

- J'ai mon renseignement ! Dit Damien à Geneviève, on s'en va !

- Pourquoi m'avoir fait monter ?

- Vous le saurez dès que nous serons dehors.

 

Alors Damien ouvre la porte d'entrée de l'immeuble, il laisse sortir Geneviève devant lui, puis sans aucun préambule il la gifle deux fois de suite, faisant valser ses lunettes.

 

- Tiens Salope !

- Mais vous êtes cinglé !

 

Linda observe de son balcon cette charmante scène et se marre comme une bossue. Ils sont d'ailleurs deux à se marrer.

 

C'est à ce moment-là que retentit la sonnerie du téléphone portable de Damien. Geneviève en profite pour filer, elle est choquée, incrédule, elle a la rage au cœur, elle en oublie même ses lunettes.

 

Damien venait de recevoir le relevé des dernières opérations de la carte bancaire d'Enguebert. Il indiquait l'achat d'un vol à Roissy. Il suffirait d'attendre quelques jours de plus pour savoir où l'oiseau s'était envolé ! Quant à Geneviève, il s'occuperait de son cas plus tard. Il lui tardait d'avoir des nouvelles fraiches de l'abbé Tilleul.

 

Samedi 29 octobre.

 

L'esprit d'escalier ayant fait son travail et la nuit ayant porté conseil, Damien de la Tournelle se dit qu'il s'était peut-être emballé un peu vite en giflant en pleine rue Geneviève Baur. Les arguments de Linda paraissaient convaincants mais pas assez pour établir avec certitude le rôle de Geneviève dans cette affaire. Il aurait dû au lieu de s'énerver, lui demander une franche explication. Cela allait devenir difficile maintenant. Néanmoins il lui adressa via son portable un message lui demandant d'accepter ses excuses, lui indiquant ce que lui avait dit Linda en lui précisant qu'il était possible que cette dernière l'ait manipulé, et sollicitant un rencontre "amicale" afin de parler de tout ça.

 

- Peut se la foutre au cul, sa réunion amicale, ce pédé ! S'écria-t-elle en recevant le message.

 

Pour Geneviève la semaine avait été éprouvante. D'abord cette rencontre surréaliste avec cette pute de Linda, puis la visite de la pétasse travaillant chez Martinov, susceptible de revenir lui casser les pieds, "l'obligation" d'aller à cette rencontre de l'ancien cercle de Laurillac qui s'était terminée en pugilat et où elle a été obligé de faire preuve d'improvisation pour que la police ne découvre pas ce qu'elle n'a pas besoin de connaître, la visite de folie au domicile d'Enguebert, et pour couronner le tout cette volte-face de Damien de la Tournelle, qui lui avait flanqué deux baffes en sortant de chez Linda ! Et en plus elle a perdu ses lunettes !

 

Au moins est-elle rassurée sur un point : personne ne semble posséder la formule améliorée de Jean Laurillac. Par ailleurs, malgré ses démarches, elle n'a trouvé personne capable de lui fabriquer le petit appareil qui lui aurait grandement facilité la tâche. Estimant qu'elle a perdu assez de temps comme ça, elle décide de passer à l'action dès le lundi. Mais il lui faut un cobaye. Dégoter un gigolo sur Internet n'est pas bien difficile, mais il lui faut en trouver un qui soit un peu frêle. Elle n'a pas envie de tomber sur un "monsieur muscle" qui pourrait se rebiffer. Elle agirait juste après le coït, pendant ce moment où tous les hommes sont si vulnérables.

 

Elle finit par dégoter l'oiseau rare, un éphèbe assez ambigu, avec un visage d'ange, mais le genre de mec qui a dû sécher tous les cours de gymnastique de sa scolarité. Pas du tout son genre, à Geneviève, mais peu lui importe !

 

Lundi 31 octobre

 

Mario Grandbillard est sur le point de péter un câble. Voilà seulement quatre jours qu'il est célibataire et l'appartement est devenu un foutoir : la vaisselle s'accumule dans l'évier, le bac à linge déborde, le ménage n'est pas fait. Et puis pas de nouvelles d'Annette ! Il s'était persuadé qu'elle n'était partie que sur un coup de tête et qu'elle reviendrait rapidement, il en était beaucoup moins persuadé maintenant. Il fallait qu'il sorte faire des courses, qu'allait il acheter à manger ? Il manquait terriblement d'habitude, en quatre jours, il avait déjà eu droit aux spaghettis trop cuits, aux œufs sur le plat ratés et à la salade immangeable à cause de la sauce trop vinaigrée ! A moins qu'il aille au restau ? Il passa dans la salle de bain où rien n'était rangé, lui qui avait le désordre en horreur ! Non, il n'était pas fait pour cette vie.

 

On sait depuis Archimède combien la toilette du matin est propice aux idées géniales. C'est en prenant sa douche et en s'amusant à se faire bander la bite à coup d'eau tiède qu'il eut une idée.

 

Encore revêtu de son peignoir de bain, il composa le numéro de Linda Gobert :

 

- Allô, Bonjour, c'est Mario Grandbillard, je voulais vous présentez mes excuses pour mon attitude inqualifiable de l'autre jour.

- Bien, bien. Vous savez je suis très pragmatique, personne n'est parfait en ce monde. Mais…

- Une attitude inqualifiable, n'ayons pas peur des mots, mais j'ai voulu me racheter en vous faisant prévenir par une amie des intentions malveillantes de Geneviève Baur et de Damien de la Tournelle à votre égard.

- C'était donc vous !

- Et oui ! Et ils sont venus ?

- Oui ! Merci donc de m'avoir prévenue, ça m'a permis de me préparer et de me protéger

- Vous les avez reçus ?

- J'ai refusé de recevoir la mère Baur et j'ai fini par virer l'autre. En partant ils se sont chamaillés entre eux. Mais mon petit doigt me dit que vous ne m'appelez pas juste pour ça !

- Effectivement !

- Je vous écoute, vous êtes toujours intéressé par les cahiers, n'est-ce pas ?

- Non... je veux dire oui... Mais bon je suppose qu'ils me sont passés sous le nez !

- Pas forcement. Si vous vous décidez à y mettre le prix, ils sont à vous !

 

Grandbillard qui n'appelait pas pour ça, ne comprend plus ! Il se dit qu'elle bluffe, il "sait" fort bien que l'abbé Tilleul les a planqués quelque part.

 

- Je croyais que...

- Que quoi ?

- Rien... Je pensais que quelqu'un d'autre aurait été intéressé.

- Il y a effectivement plein de gens qui sont intéressés, mais si vous y mettez le prix...

 

Grandbillard choisit alors de ne pas creuser cette situation incompréhensible, il se dit que si Linda acceptait ce qu'il voulait lui proposer, il aurait ensuite toute facilité pour percer ce mystère.

 

- En fait, je voulais vous faire une proposition tout à fait différente. Je suppose que vous êtes au chômage ?

- En quelque sorte, pourquoi cette question ?

- Et qu'à moins d'une chance extraordinaire vous ne retrouverez jamais une place aussi juteuse que celle que vous aviez chez Laurillac ?

- Sans doute ! Mais qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- Ça peut me faire que je vous propose de vous embaucher un mois à l'essai aux mêmes conditions que chez Laurillac !

- Quoi ?

- Voulez-vous que je répète ?

- Vous plaisantez, je suppose !

- Pas du tout, vous seriez libre quand ?

- Tout de suite si vous voulez !

- Tout de suite ?

- Ben, oui, tout de suite !

 

- Notez : je vous donne l'adresse et le code digital.

 

Et à 11 heures, elle était là. Mario Grandbillard ne s'était toujours pas habillé et reçut la jeune femme en peignoir.

 

- Voilà, ma femme est partie. Depuis c'est le bordel, il y a tout à faire.

- D'accord, vous m'avez préparé un contrat de travail ?

- Un contrat, il faut un contrat ?

- Ben oui, il faut un contrat.

- Non !

- Sans contrat, je ne travaille pas, à moins que vous ne me payiez la journée d'avance.

- O.K. On va faire comme ça ! Et sinon, j'aimerais bien un petit extra un peu coquin.

- Comme ça, là tout de suite ? Vous vous figurez que je suis à votre disposition ?

- Ça vous pose un problème !

- Non, pas trop, mais je boirais bien un café avant !

- Je ne sais pas bien le faire.

- Je vais me débrouiller, vous en voulez un aussi ? Dites-moi où est la cafetière... et le reste.

 

Linda avait hâte de trouver le moyen de faire parler Grandbillard. Quand elle saurait, elle déciderait si elle devait rester davantage. Il fallait qu'elle soit sur ses gardes, l'homme ne se confierait pas forcément facilement. Peut-être tout à l'heure, quand il aurait eu ce qu'il voulait. Ne dit-on pas que l'oreiller du lit d'amour est un magnifique déclencheur de confidences ?

 

- Vous voulez qu'on fasse quoi ?

- La petite séance de l'autre fois m'avait bien plus, mais elle avait un petit goût de trop peu ! Indiqua Mario.

- Tiens donc, vous voudriez qu'on fasse le grand jeu ?

- Le grand jeu ! Qu'appelez-vous le grand jeu ?

- Le grand jeu, c'est de faire tout ce que vous avez envie de faire !

- Vous acceptez tout ? Vous n'avez pas de tabous ?

- Si j'ai quelques tabous, je vous dirai ! Alors on fait quoi ? On commence par une fessée comme l'autre jour ?

- Et après, on peut faire l'amour ?

- Mais bien sûr, mon petit lapin !

- Voilà que je suis un petit lapin, à présent ! Vous croyez vraiment que c'est une façon pour une gouvernante de prénommer son employeur ?

- Mon cher monsieur, les fois où il vous prendra l'envie de me baiser, je ne serai ni votre gouvernante, ni votre domestique, ni votre soubrette, mais votre putain et vous vous cesserez d'être mon employeur pour devenir mon client. Et une pute a parfaitement le droit d'appeler son client "mon lapin" ! D'accord, mon lapin ?

- Vous avez réponse à tout !

- Vous me l'aviez déjà sortie celle-ci

- Quelle mémoire ! Vous voulez combien ?

- Pour cette fois ce sera à votre convenance, mais ne vous dérangez pas, nous verrons cela après ! Je me mets à poil, je suppose ?

- Vous n'avez pas des bas ?

- Non, mais achetez en pour la prochaine fois, taille 2, vous vous souviendrez ?

 

Linda, sans cérémonie particulière se débarrassa de tout le bas et d'une partie du haut, ne conservant que son soutien-gorge.

 

- Je le garde ou pas ?

- J'aimerais bien voir vos seins !

- O.K. Vous voulez me le dégrafer ou je le fais moi-même ?

- Faites vous-même, j'aurais peur de le déglinguer.

- Voilà une attention délicate ! Répondit Linda.

 

Mario ne perçut pas l'ironie moqueuse de cette réflexion, fasciné qu'il était par la vision de cette magnifique poitrine, qui n'aurait pas permis à Isaac Newton de découvrir la loi de la gravité.

 

- Vous pouvez toucher, c'est compris dans le forfait, cher monsieur.

 

Il ne s'en priva pas, les malaxant sans finesse, mais sans brutalité non plus, s'amusant à agacer les tétons bruns

 

- J'aimerais un petit scénario : je vais vous attacher sur le lit et...

- Non ! L'interrompit Linda.

- Pardon ?

- Je ne me laisse pas attacher, et ce point n'est pas négociable.

- Vous pouvez avoir confiance...

- Laissons la confiance de côté, la question n'est pas là, personne n'est à l'abri d'un coup de folie ! Mais dites-moi avez-vous lu "Jessie" ?

- Jessie ? Non, c'est de qui ?

- Stephen King !

- Non, ce n'est pas mon genre de lecture.

- C'est bien dommage, parce que c'est très bien, ça raconte l'histoire d'un couple illégitime. Ils sont dans une baraque isolée et ils sont partis pour s'amuser dans un scénario érotique, la fille est d'accord pour se laisser attacher. Donc le gars l'attache bien comme il faut à poil sur le lit et juste au moment de passer à la suite, le type nous fait une crise cardiaque mortelle et définitive.

- Ce n'est qu'un livre...

- Sans doute, alors si vous voulez, faites semblant de m'attacher, il suffit de faire des liens très lâches dont je peux me débarrasser comme je veux !

- Bon d'accord, si je comprends bien, c'est toujours vous qui menez la barque ?

- Souvent, oui ! On y va ?

 

Linda dut lui expliquer comment faire des faux liens, en fait des bracelets bricolés à chacune des extrémités d'une corde légèrement plus longue que la largeur du lit et passée sous le matelas. Elle n'avait plus qu'à glisser ses poignets dans les bracelets, la procédure étant similaire pour les chevilles. Ce qu'elle fit après s'être entièrement déshabillée.

 

- Vous allez frapper avec quoi ? Parce que dans cette position, avec la main, ce n'est pas évident.

- Une ceinture ?

- Je veux bien, mais allez-y mollo !

  Martinov135b.jpg

Mario était resté habillé. Il défit la ceinture de son pantalon ce qui l'obligea à le retenir de la main gauche afin qu'il ne tomba point. Puis il commença à frapper de façon plutôt faible. La personnalité de cette femme l'impressionnait et il avait peur de la blesser.

 

- Vous pouvez taper juste un tout petit peu plus fort ?

- Comme ça ?

- Oupff ! Oui comme ça, ça va !

 

Le pauvre derrière devint vite rouge tomate. Mario commençait à s'exciter et en oublia de retenir son pantalon, lequel dégringola brutalement à ses chevilles. Linda éclata de rire !

 

- Je vais t'apprendre à rigoler ! Rugit-il, augmentant la cadence de ses coups.

 

Il va pour avancer, oubliant que son pantalon l'entrave, trébuche et tombe en travers du lit. Linda est écroulée de rire !

 

- Il fallait me le dire, que vous vouliez une séance burlesque, j'aurais apporté un nez rouge !

- Tu vas voir ! Répond-il faussement menaçant.

 

Et le voilà qui remonte son pantalon ! Geste à contre-emploi dans la situation présente !

 

- Tu ne bouges pas, je descends chercher des préservatifs, je reviens de suite.

- Pas la peine, j'en ai dans mon sac à main, je vous autorise à l'ouvrir ! Répondit Linda qui avait prévu le coup.

 

Du coup, Mario se déshabille (enfin), s'encapote, puis libère les chevilles de Linda, lui laissant ses poignets faussement entravés, puis la fait se mettre en levrette.

 

Le spectacle de ce cul offert dans une position obscène l'excite au plus haut point, cette magnifique chatte exposant ses subites nuances rosées, ce petit trou du cul sans défaut couleur de café au lait, et le tout mis en valeur par des fesses aux courbes enchanteresses ! Notre homme bande comme un dingue. Il approche sa bite et sans aucun préliminaire s'enfonce dans le sexe béant, avant d'entamer une série de va-et-vient énergiques. Mais Mario à une idée en tête, il se rend compte qu'il fait preuve de timidité en hésitant à demander. Timidité ! Lui l'ancien militaire admirateur de Napoléon ! Mais que lui arrive-t-il ? Et puis n'a-t-elle pas indiqué, cette Linda qu'elle n'avait que peu de tabous ? Elle n'a probablement pas celui-ci ! Et quand bien même, ça ne coûte rien de demander ! Alors entre un hi et un han, il ose !

 

- Par derrière je peux ?

- Mais tu es déjà derrière, mon lapin ! Répond Linda qui fait semblant de ne pas comprendre.

 

Mario est dépité, il n'ose pas relancer, mais alors qu'il n'y croyait plus, Linda vient à son secours :

 

- Mais, oui, mon petit lapin, je te fais marcher, si tu as envie de m'enculer, ne te gênes pas, fais comme chez toi !

 

A ces mots, Mario, ne sait pas hésiter, sa bite bien lubrifiée sort de la chatte et vient se présenter à l'entrée de l'œillet. Ça passe, ça glisse, ça pistonne, il y met toute son énergie et ne tarde pas à jouir dans un râle.

 

Linda mime l'orgasme, au cas où sa propre jouissance intéresserait son partenaire, puis se relève pour se rhabiller !

 

- Ça va ?

- Très bien, vraiment très bien, Répond Mario.

- Bon, il est presque midi, vous voulez que je vous prépare à manger ?

- Je ne sais pas, accepteriez-vous que je vous paie le restaurant ?

- Pourquoi pas ?

 

"Drôle de bonhomme !" se dit Linda.

 

- Vous fréquentez toujours les autres amis de Laurillac ? Attaqua-t-elle en dégustant ses escargots

- Bof ! C'est une bande de cinglés ! Vous savez la dernière ? Enguebert a violemment agressé Tilleul... Avec un poignard !

- Ha ? Et pour quelle raison ?

- A propos des cahiers !

- Non ?

- Si ! Enguebert est un caractériel, déjà il y a plusieurs jours, j'ai été obligé de lui allonger un pain pour lui apprendre à vivre !

- Et bien ! Quelle ambiance !

 

Voilà qui complétait les rares informations que lui avaient lâchées Damien. Linda jubilait mais n'en montra rien à son interlocuteur.

 

- Tilleul, il n'est pas sérieusement blessé tout de même ?

- Si, aux dernières nouvelles, il resterait tétraplégique.

 

Oups

 

- Oh ! Enguebert a été arrêté par la police, alors ?

- Non, il est en fuite, on sait qu'il a pris l'avion à Roissy. Damien de la Tournelle s'est juré d'aller venger son parrain jusqu'au bout du monde. Ça va barder !

- Je vois !

 

Un étrange malaise envahit alors Linda, jusqu'ici plutôt satisfaite de la tournure des événements, les anciens amis de Laurillac n'étaient plus en train de se chamailler, mais tout simplement en train de s'entre-tuer. Cette affaire commençait à aller trop loin.

 

- Et Geneviève ?

- Il me semble que vous l'ayez vue après moi.

- Juste entrevue, elle n'est pas entrée chez moi !

- Vendredi elle allait bien, mais elle manigance quelque chose, elle nous a demandé de ne pas dévoiler à la police l'identité d'Enguebert.

- Bizarre en effet !

 

Après un court silence, Mario Grandbillard attaqua à son tour.

 

- Les cahiers, vous les avez toujours ?

- Oui, je vous l'ai dit !

- Pourquoi mentez-vous ?

- Et pourquoi mentirais-je ? Si vous ne me croyez pas, je vous invite à me suivre chez moi, vous les verrez "en chair et en os" si j'ose dire !

- Alors chiche ! J'aimerais avoir confiance en vous. Pour ce faire, il me faut lever ce doute !

- Pas de soucis, mais qu'est-ce qui vous fait penser que je ne les ai plus ?

- Je pensais réellement que les autres seraient intéressés. Mentit-il.

- Ils le sont, mais c'est parait-il trop cher !

 

Fin joueur de poker, Grandbillard savait en principe déceler le bluff. Il eut alors la certitude que Linda ne mentait pas sur ce point. Mais pourtant il avait de ses yeux vu Enguebert sortir de chez Linda avec un gros sac de voyage ! Puis se le faire subtiliser ! Et d'ailleurs Enguebert avait bel et bien accusé Tilleul de les lui avoir volés avec les conséquences que l'on sait ! Y aurait-il deux différents jeux de cahiers ? Tilleul était-il de mèche avec Linda ? Etonnant mais après tout pourquoi pas ? N'avait-il pas hésité à doubler Damien, son protégé de filleul ? Mario savait qu'il n'aurait pas la réponse de suite ! Les femmes sont bavardes et Linda finirait bien par se couper, il suffirait d'attendre.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:52

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 4 par Maud-Anne Amaro

bisou1719

4 - Mystérieuse Linda

 

A 18 heures Béatrice quitta le laboratoire et reprit alors le train pour Paris. Un peu avant 19 heures, elle était Place des fêtes, au pied de l'immeuble de Linda, sans véritable plan. Elle improviserait.

 

- Je suis Béatrice Clerc-Fontaine, c'est au sujet de la succession de Monsieur Bergerac.

- Ah ? Montez !

 

La scène de ce matin chez Geneviève Baur va-t-elle se rejouer à l'exact ? Non, car la première chose qui surprend Béatrice, c'est l'étrange beauté de cette jolie brune aux cheveux mi-longs, dont les yeux bleus pétillent de malice et dont le sourire semble exprimer une gentillesse coutumière.

 

- Je suis chargée de la succession de Monsieur Bergerac et nous avons reçu une réclamation...

- Attendez, vous avez bien dit "Bergerac" ? Vous devez faire erreur, Bergerac, ça ne me dit rien du tout.

- Ah ! On m'a pourtant dit que vous aviez travaillé à son service comme gouvernante.

- C'est Laurillac, pas Bergerac !

 

Béatrice s'en voulut de cette bévue, qui risquait de tout faire rater.

 

- Oui, bien sûr, Laurillac.

- J'ignorais que les clercs de notaire se déplaçaient chez les gens à 19 heures !

- Que voulez-vous ? Les temps sont durs, on manque de personnel.

- Ah ! Ma pauvre dame ! Montrez-moi donc votre carte professionnelle, ça m'intéresse.

- C'est que...

 

Béatrice est très mal.

 

- C'est que vous n'êtes pas plus clerc de notaire que moi, pilote d'hélicoptère !

- Bon, alors on va jouer cartes sur table, voici justement... ma carte :

 

Professeur Andrej Martinov

Béatrice Clerc-Fontaine

Chercheurs indépendants associés.

Elaboration de composés chimiques, Conception de dispositifs et mécanismes.

Solutions pour inventeurs

 

- Oui, bon ! Mais pourquoi avoir menti ? Mais après tout je m'en fous, vous allez me répondre n'importe quoi ! Allons droit au but : vous voulez quoi ? Attention vous n'avez que trois minutes.

- On m'a suggéré que vous pourriez me donner des renseignements à propos du cambriolage de notre laboratoire !

- Hein ? Un cambriolage ? De qui ? De quoi ? Et c'est qui "on" ?

 

La Linda semblait réellement tomber du placard ou alors elle était une comédienne hors pair.

 

- "On" c'est Madame Geneviève Baur !

- Attendez ! C'est la mère Baur qui vous a dit que j'aurais soi-disant cambriolé vos locaux ?

- Elle n'a pas vraiment dit ça ! Temporisa Béatrice.

- Mais elle l'a laissé entendre ?

- Absolument !

- C'est une amie à vous ?

- Pas du tout !

- Alors dans quelles circonstances a-t-elle pu vous sortir une telle énormité ?

- Geneviève Baur s'est présentée chez nous il y a quelques jours. Elle souhaitait que nous l'aidions à réaliser un petit dispositif, qui permettrait de mélanger trois produits d'une certaine façon. Nous n'avons pas donné suite. Elle est repartie très fâchée. Je la soupçonnais du vol, mais sans être sûre. Je suis allée la voir, elle m'a aiguillée vers vous.

- Quelle salope celle-ci ! Et on vous a volé quoi ?

- Apparemment juste un dossier : le dossier d'un autre client qui nous a demandé pratiquement la même chose que Madame Baur quelques jours avant.

- Excusez-moi, mais c'est si important que ça, le vol d'un dossier ?

- En soi non, mais la question n'est pas là ! Cette affaire nous gâche la vie. Dans un premier temps on se déplace à Paris chez un mec qui nous propose une affaire qui, non seulement ne nous intéresse pas, mais qui est potentiellement dangereuse. Il se trouve que sa femme nous a pour ainsi dire forcé la main pour qu'on prenne le contrat. Elle est ensuite revenue nous casser les pieds pour qu'on fournisse un rapport truqué. Après c'est la mère Baur qui se pointe et qu'on est obligés d'éconduire et encore après on est cambriolés ! Alors y'en a marre ! J'ai envie de dire à tous ces gens : Foutez nous la paix, de toute façon, vos expériences à la con n'aboutirons pas et nous refusons d'y participer, de près ou de loin !

- Hum ! C'est un petit peu compliqué votre affaire ! Pour que ce soit moi la cambrioleuse... (ça se dit "cambrioleuse" ?)

- Je ne sais pas.

- ... Donc, pour que ce soit moi, il aurait déjà fallu que je connaisse votre existence. Ensuite que j'aie un mobile.

- Madame Baur m'a dit que nos coordonnées figuraient sur des cahiers, une sorte de journal que tenait Monsieur Armagnac et qui serait en votre possession !

- Laurillac, pas Armagnac. Ce n'est pas impossible, il y a tellement de choses sur ces cahiers ! Mais ça ne fournit pas le mobile ! Vous voulez les voir, les cahiers ?

- Si ça ne vous dérange pas ?

 

Linda ouvrit le placard où étaient entreposés les cahiers et en sortit trois.

 

- Ce doit être les trois derniers, il y en a toute une tripotée !

 

Béatrice en feuilleta un en tournant les pages un peu au hasard, effectivement on y trouvait de tout : des réflexions sur les impôts, sur le gouvernement, l'actualité, la santé, et de ci de là des annotations sur ce qui devait être une expérience en cours. Il aurait fallu des heures pour survoler tout ça ! Elle referma le cahier et le rendit à Linda.

 

- Je vais vous dire, reprit Linda, Monsieur Laurillac avait confiance en moi. Je ne sais pas pourquoi, je dois avoir une bonne tête, il me racontait sa vie, me confiait ses secrets. Il m'a expliqué qu'il cherchait depuis des années à améliorer une sorte de gaz qui briserait la volonté de celui qui en recevrait plein la poire. Un truc de fou ! Il n'y arrivait pas, d'une part le mécanisme permettant de mélanger les produits n'était pas au point, mais surtout l'effet sur les victimes ne durait pas assez longtemps. Depuis deux trois mois, il pensait avoir enfin trouvé, il était joyeux, de bonne humeur. Il a testé son truc sur une souris qui est morte aussitôt. Alors il a sombré dans la neurasthénie, il ne notait plus rien sur ses cahiers, il me disait ne plus avoir confiance dans ses amis. Il avait des médicaments à prendre tous les jours, il a arrêté de les prendre, il en est mort. Quelques jours avant, je lui avais demandé ce qu'il espérait faire avec son foutu produit. Vous savez ce qu'il m'a répondu ?

- Non, mais je ne vais pas tarder à le savoir !

- Il m'a expliqué le plus sérieusement du monde que celui qui parviendrait à améliorer le produit deviendrait le maître de monde !

- Carrément !

- Au début ce n'était qu'un jeu, du moins, je suppose, puis avec le temps c'est devenu de la névrose obsessionnelle. Donc pour revenir à vos problèmes, je ne vois pas quel pourrait être mon mobile, étant bien entendu que je n'ai aucunement l'intention de jouer à devenir le maître, enfin, la maîtresse du monde ! O.K. ?

- Je ne demande qu'à vous croire... à moins que quelque chose m'échappe ! Je ne suis donc pas plus avancée ? Se lamenta Béatrice.

- J'ai connu un peu les gens qui gravitaient autour de Laurillac : tous des cinglés ! Je suppose que le contrat que vous avez signé, c'est avec Grandbillard, c'est ça ?

- Mais comment pouvez-vous savoir ? S'écria Béatrice

- C'est le seul de la bande qui soit marié ! Donc quand vous avez refusé de faire affaire avec Geneviève Baur, elle a dû réfléchir et se dire que quelqu'un d'autre était passé avant vous. Elle a donc cherché à savoir qui c'était.

 

- Possible en effet, mais pourquoi avoir embarqué le dossier ?

- Je n'en sais rien, je ne sais pas ce qu'il y a dans vos dossiers. Elle l'a peut-être emporté tout simplement pour le lire tranquillement à la maison ? En principe quand on fait un casse on évite de s'attarder.

- Il va donc falloir que je retourne chez cette Geneviève ! Ça me saoule !

 

Linda fit un geste qui devait signifier qu'elle compatissait puis changea de registre.

 

- C'est l'heure de l'apéro, ça vous tente ?

- Pourquoi pas ? Ça me fera du bien !

- Whisky, Martini ?

- Whisky avec des glaçons si vous avez !

- Je vais en chercher.

 

Pendant que Linda s'affairait en cuisine, Béatrice jeta un regard circulaire sur la décoration du salon. Quelques croûtes sans intérêt s'exhibaient au mur mais il y avait aussi quelques photos : celle d'un homme dans la soixantaine, peut-être son père, puis une autre où on la voyait en bikini, photographiée sur une plage en compagnie d'une autre femme.

 

- Eh oui, commenta Linda en découvrant Béatrice lorgnant sur la photo, j'étais un joli petit lot à cette époque-là !

- Pourquoi dites-vous ça ? Je vous trouve aujourd'hui aussi belle que sur cette photo.

- C'était il y a dix ans, le temps passe trop vite. Vous êtes moins fanée que moi !

- Je suis juste un peu plus jeune ! Précisa Béatrice.

- Plus jeune et plus jolie ! Vous êtes une vraie blonde ?

- Peut-être !

- Ça manque à ma collection, je n'ai jamais couché avec une vraie blonde. Oh ! Excusez-moi, je dis des choses que je ne devrais pas dire.

 

Un faux lapsus ! Béatrice n'était pas dupe, mais entra dans son jeu, allez donc savoir pourquoi ?

 

- Non, non, ce n'est pas grave, il m'est, moi aussi arrivé d'avoir des aventures avec des femmes, ce sont des choses que je peux facilement comprendre.

 

Linda ne répondit pas, se contentant de sourire puis l'air de rien, se débarrassa de son gilet. Elle avait en dessous une sorte de débardeur assez peu décolleté mais qui mettait en valeur de belles épaules dorées et légèrement grainées de taches de rousseur. Béatrice les trouva très jolies et son regard s'y attarda un peu plus qu'il aurait été convenable. Linda poussa alors le vice de se les caresser légèrement, puis son sourire se fit carrément provoquant.

 

- J'ai peut-être des belles épaules mais toi tu as de belles lèvres.

 

Glissement vers le tutoiement. Un ange passe. Béatrice a toujours été très joueuse, elle joue donc. Et puisque l'autre lui parle de ses lèvres, elle ne trouve rien de mieux que de les mouiller de sa langue. A l'autre de jouer !

 

- On n'a pas trinqué ! On trinque à quoi ? Demanda Linda.

- A notre rencontre, je suppose, répondit imprudemment Béatrice !

- Bonne idée ! A notre rencontre ! Tchin !

 

Les deux femmes trinquèrent.

 

- Tu serais d'accord, je ne dirais pas non ! Reprit Linda.

- D'accord pour quoi ?

- Oh ! Juste un bisou !

- Juste un bisou ? Minauda Béatrice.

- A moins qu'il nous fasse aller plus loin, mais comment savoir ?

- Faisons-le, on verra bien !

 

Les deux femmes se levèrent alors simultanément.

 

Qui de Linda ou de Béatrice entama ce ballet charnel ? Bien présomptueux qui pourrait le dire car en fait l'attirance fut aussi réciproque que simultanée.

 

Et le bisou qu'elles s'étaient promis n'eut jamais lieu, à moins de qualifier ainsi ce french-kiss fougueux où les langues s'entremêlaient dans un tourbillon de salive et des frissons de plaisir.

 

Un moment, elles se séparèrent, il faut bien parfois respirer, leurs visages restaient proches l'un de l'autre. Les filles souriaient, chacune admirant les traits de sa vis-à-vis avant l'embrasser de nouveau.

 

Il fallut bien qu'à un moment Béatrice mit la main sur les belles épaules de sa partenaire ! Depuis le temps qu'elle les lorgnait ! La peau était douce à cet endroit, elle y porta ses lèvres, doucement, sensuellement.

 

Linda prit alors l'initiative d'enlever son débardeur. Presque par reflexe, Béa plongea ses lèvres dans l'échancrure du soutien-gorge pour y déposer de tendres baisers, puis passa ses mains derrière pour dégrafer la chose. Il ne restait plus qu'à l'enlever, ce qu'elle ne fit pas, préférant empaumer par le bas les deux superbes bijoux offerts. La bouche s'approcha assez vite du joli téton brun. Elle osa un coup de langue sans rencontrer d'objection de l'autre coquine, un autre coup de langue, puis elle le suça carrément, assez longuement avant de faire comme tout le monde, c'est-à-dire goûter à l'autre téton (des fois que le goût en soit différent !)

 

Linda profita d'une petite pause pour faire signe à Béatrice d'enlever elle aussi quelques vêtements devenus obstacles. Et c'est bientôt au tour de la brune de téter les tétons de la blonde avec un tel savoir-faire que cette dernière en a la chair de poule !

 

Ah ! C'est un beau et un curieux spectacle dont un insolent voyeur pourrait jouir ! Deux jeunes femmes debout, se faisant face, le plaisir aux lèvres, torses nus, et les pantalons gardés. Elles s'embrassent, se caressent, se cajolent, se frottent l'une contre l'autre, seins contre seins, téton brun contre téton rose.

 

Le temps n'existe plus, elles ne sont pas pressées. Le meilleur moment n'est-il pas celui de la découverte ?

 

Une nouvelle fois, ce fut Linda qui prit l'initiative de la suite.

 

- On retire tout ?

 

Et sans attendre de réponse, car elle ne pouvait être qu'évidente, elle se débarrassa du jeans et du string. Les jambes étaient jolies, les cuisses bien galbées, et le minou plus poilu que ce qui est "correctement" admis.

 Martinov134a.jpg

Que va faire Béatrice ? Se jeter sur ces trésors offerts ou se déshabiller à son tour afin qu'elles soient égales dans la nudité ? Elle choisit cette option et après que Linda l'ait gratifiée d'un chaste baiser sur le pubis, celle-ci, la prenant par la main, l'entraîne dans sa chambre, défait le couvre-lit d'un coup sec et s'étale de tout son long sur le lit.

 

Elles s'embrassent, se caressent, se pelotent, s'enivrent de la sensualité de leurs corps et de leurs peaux. Tout cela dure une éternité.

 

Et puis, il fallait bien que cela se produise : les deux filles se retrouvent tête-bêche, bouche contre chatte. Et bientôt langue contre chatte.

 

La technique de Linda était assez fabuleuse, excitant le clitoris de la pointe de la langue et des lèvres pour ensuite venir lécher la vulve en de larges et savantes lapées, puis de nouveau le clito. Rythme infernal, plaisir montant. Béa savait son plaisir proche et s'efforçait de se montrer à la hauteur d'une partenaire aussi douée. Heureusement pour elle, elle était au-dessus, c'est plus facile ! S'y retrouver dans tout ce fouillis, laper les sucs qui s'écoulaient d'abondance, puis...

 

On ne peut pas tout faire à la fois. La montée du plaisir est trop forte : Béatrice s'abandonne à son plaisir s'affalant mollement sur sa partenaire, qui stoïquement ne bronche pas.

 

Le temps pour Béatrice de redescendre de son septième ciel et elle reprend son travail sur le sexe de Linda, elle la sent rapidement tendue. Béa se concentre sur le clitoris, jouant des lèvres et de la langue, s'efforçant de garder une bonne cadence. Linda se laisse aller. Ça monte ça monte, ça monte encore... Ça y est, elle explose sa jouissance, mouillée comme une éponge.

 

Et alors, telle une diablesse sortant de sa boite, Linda se dégage de sa position, pivote pour se retrouver dans les bras de Béatrice. Une nouvelle fois les deux femmes s'embrassent passionnément, mais à cet instant la tendresse a remplacé la fougue.

 

Elles sont heureuses !

 

- Tu fumes ? Demanda Linda.

- Rarement !

- O.K., mais la fumée ne te dérange pas ?

- Non, non !

- Tu es libre ?

 

Si Béatrice ne comprenait jamais que certains de ses partenaires sexuels, une fois la petite affaire terminée, se précipitent vers la salle de bains avant de se rhabiller en oubliant tout romantisme, elle préférait toutefois cette attitude à celles (ou ceux) qui risquaient de devenir collants. Aussi fit-elle semblant d'avoir compris de travers :

 

- Ce soir oui ! Je te paye le restau si tu veux.

 

Linda eut l'intelligence de ne pas relancer

 

- Pourquoi pas ? Mais j'ai besoin de prendre une douche.

- Moi aussi.

- Viens, on va la prendre ensemble.

 

Elles le firent, s'amusant à de petits savonnages réciproques, puis se dégottèrent un petit restaurant chinois. Béatrice pensait bien joindre l'utile à l'agréable : plus elle laisserait Linda parler, plus elle en apprendrait. En fait, le repas fut très sympathique mais peu fertile en révélations. Pourtant à plusieurs reprises, Béatrice, sans qu'elle puisse vraiment dire pourquoi, crut discerner que Linda dissimulait une sorte de secret.

 

Le vin aidant, les deux femmes se comportaient maintenant comme deux vieilles copines et quittèrent l'établissement bras dessus, bras dessous en rigolant comme des larrons en foire.

 

- On s'est fait une bouffe, on pourrait se refaire une touffe ! Plaisanta Linda, en déverrouillant sa porte d'entrée, mais avant, j'ai une de ses envies de pisser...

- Moi aussi ! Répondit Béatrice.

- Moi d'abord !

- Je vais me pisser dessus !

- Mais non, viens ! Fais comme moi !

 

Au lieu de gagner les toilettes, Linda pénétra dans la salle de bains et rapidement enleva tout le bas, puis enjamba la baignoire, dans laquelle elle se mit à pisser d'abondance en rigolant comme une folle. Béatrice l'imita, et une crise de fou rire les gagna.

 

- On patauge dans la pisse ! Remarqua Béatrice.

- Ben on va s'essuyer, je m'en suis foutu plein les cuisses.

- Tu veux que je t'essuie la foufoune proposa Béatrice ?

- Oui ! Essuie-moi la foufoune.

 

Linda avait cru que Béatrice voulait l'essuyer à l'aide d'une serviette avant sans doute de dévier vers des jeux plus osés. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise de la voir se baisser devant elle et d'offrir sa langue à sa chatte trempée d'urine.

 

- Mais t'es une vraie cochonne, toi ! Protesta-t-elle mollement.

- Je te choque !

- Y'a pas grand-chose qui me choque, tu sais ! Ce n'est pas vraiment mon truc, mais je l'ai déjà fait, je n'ai rien contre.

- Je continue alors ?

- Yes ! Humm attends !

- Oui !

- Je vais peut-être pouvoir faire encore deux ou trois gouttes, ça te dit ?

- Bien sûr que ça me dit !

 

Béatrice se positionna de façon à recevoir le cadeau et à l'instar du corbeau de la fable, ouvrit un large bec, se déformant ainsi le visage, ce qui provoqua un bel éclat de rire chez sa partenaire.

 

- Si tu me fais rire, comment veux-tu que j'y arrive ?

- Ne me regarde pas !

 

Béatrice put ainsi se régaler de quelques gouttelettes, avant de lécher consciencieusement le minou de sa camarade de jeu.

 

Cette dernière, mutine, profita d'une petite pause de sa lécheuse pour pivoter sur elle-même et lui exhiber son côté "pile".

 

- Tu fais quoi ?

- Je t'offre mon cul ! Tu n'en veux pas ?

- Si, si ! Il est trop mignon, ce petit cul ! Répondit-elle en lui malaxant les fesses.

- Lèche !

- Tu voudras que je te lèche le petit trou ?

- Oui, j'aime bien !

 

Pas de problème pour Béatrice, qui écarte les globes afin d'accéder à l'œillet brun de Linda. Il est très joli, finement dessiné, un trou du cul de compétition ! La langue de Béa furète en de petites circonvolutions, l'anus s'entrouvre, le bout de la langue tente de pénétrer, un doigt ose l'aventure.

 

- Continue c'est bon ! Commente Linda qui attrape un tube de dentifrice de forme cylindrique sur le rebord de la baignoire et le tend à Béa. "Enfonce moi ça dans le cul !"

 

Béa lèche le machin pour le lubrifier de sa salive, puis l'enfonce dans le rectum de sa camarade de jeu, qui marque son appréciation en poussant d'abord d'étranges petits cris, puis d'autres bien plus significatifs.

 

- J'adore jouir par le cul ! Finit-elle par confier quand elle eut repris ses esprits. Je ne comprends pas comment ça se passe, on n'a pourtant pas de prostate ?

- Que veux-tu ! Les mystères du trou du cul sont insondables !

- Tu me l'as pourtant bien sondé ! Bisous ?

 

Une nouvelle fois, les deux femmes s'embrassèrent, tout en se caressant tendrement. Après quelques instants, la main de Linda s'aventura sur le pubis de sa vis-à-vis. Elle n'y resta pas longtemps, bientôt un doigt vint fouiller entre ses lèvres vaginales, s'y inséra, imprima quelques va-et-vient, puis vint exciter le clitounet qui ne tarda pas à réagir comme il se doit. Béatrice explosa dans les bras de Linda qui une fois de plus lui offrit sa bouche.

 

- Tu peux rester dormir si tu veux ?

 

C'est ce qu'elle fit.

 

Tony

 

Ce même jour, Mario Grandbillard avait rendez-vous avec le dénommé Tony dans un bistrot de l'avenue Mac Mahon, près de l'Etoile.

 

- Donc, vous n'avez rien trouvé ?

- Chez de la Tournelle, rien du tout, pas de sacs de voyage, pas de cahiers et rien qui ressemble à des choses pour faire des expériences de chimie. J'ai aussi visité la cave !

- Vous avez pu la localiser ?

- Ben oui, qu'est-ce que vous croyez, c'est un métier ! Et il n'y avait rien non plus dans sa bagnole !

- Et Tilleul ?

- Son adresse c'est un presbytère, c'est plus compliqué : je peux faire mais je suis obligé de vous demander un modeste supplément.

- D'accord pour le supplément, pourvu qu'il soit vraiment modeste.

- J'ai pris des photos des curés qui entraient ou sortaient de ce machin. Dites-moi s'il est dans le lot votre Tilleul, demanda Tony en exhibant quelques feuilles imprimées.

- C'est celui-là !

- On s'en occupe !

 

Mercredi 26 octobre

 

Le lendemain matin après que Béatrice fut prête à partir, Linda lui demanda :

 

- Tu vas faire quoi, maintenant ?

- Là je vais passer chez moi me changer et après je vais au boulot.

- Oui, mais je demandais pour ton cambriolage.

- Je vais réfléchir quelques jours, je vais voir si on continue à nous casser les pieds. De toute façon, la mère Baur aura de nouveau ma visite, je ne vais pas laisser tomber l'affaire, ce n'est pas mon genre.

 

Linda prit alors une profonde inspiration avant de répondre :

 

- Je ne pourrai malheureusement pas t'en dire plus, mais sois en persuadée, ces gens-là vont bientôt cesser de t'emmerder. C'est l'affaire de quelques jours maintenant. Je te préviendrai.

- Te voilà bien mystérieuse !

- J'ai promis à un être cher de ne rien dire. Et je mets un point d'honneur à tenir ce genre de promesse.

- C'est bien ! Je n'insiste pas, j'espère simplement que je ne vais pas apprendre au bout de quinze jours que c'était toi la cambrioleuse ! J'en serais énormément déçue.

- Tu ne seras pas déçue !

- D'accord ! Bisous ? Proposa Béa en approchant ses lèvres de celles de son interlocutrice.

 

N'empêche que si le baiser fut intense, fougueux et même baveux, Béatrice restait néanmoins dubitative.

 

Tony, Grandbillard, Annette, Martinov

 

Voilà tout à fait le genre de travail qui amuse Tony. Accompagné d'un complice, il attend dès 7 heures du matin que Tilleul sorte, ce qu'il finit par faire une heure plus tard. Tony et son acolyte sonnèrent alors à la porte du presbytère où un vieux curé vint leur ouvrir.

 

- Police ! On a un mandat de perquisition ! Déclare Tony le plus sérieusement du monde en exhibant de grossiers faux papiers.

- La police ! Mais qu'est-ce qui se passe ?

- Vous allez nous montrer où loge Tilleul.

- L'abbé Tilleul ? Mais qu'est-ce qu'on lui reproche ? Ce doit être une erreur...

- Bon, on y va ? On n'a pas que ça à faire, et soyez discret si possible.

 

Mais la chambre du curé ne renfermait ni sac de voyage, ni collection de cahiers.

 

Tony téléphona à Grandbillard à 17 heures comme convenu et lui fit part de son échec.

 

Grandbillard ne comprenait rien. Et voilà qui n'arrangeait pas son humeur, lui que son arthrose faisait péniblement souffrir depuis ce matin. Où ces deux abrutis avaient-ils planqué ces foutus cahiers ? Et puis une autre chose l'intriguait : son épouse lui avait demandé si quelqu'un d'autre était au courant du contrat passé avec le professeur Martinov. Bien sûr, qu'il n'en avait parlé à personne mais pourquoi cette question ? Sur le coup, il n'avait pas trop réagi, mais en y réfléchissant, il lui apparaissait qu'elle n'avait pu lui poser cette question sans raison. Il n'avait qu'une confiance limitée envers sa compagne et décida de revenir à la charge :

 

- Je voudrais savoir pourquoi tu m'as posé cette question ?

- J'en sais rien, moi, je te demandais ça comme ça !

- Tu mens, Annette !

- C'est ça traite-moi de menteuse !

- Parfaitement ! Je te traite de menteuse !

- C'est tes expériences à la con qui te montent à la tête !

- Bon, je t'ai posé une question ! Hurla-t-il.

- C'est ça fais nous une grosse colère, ça ira mieux après !

- Je sais que tu me caches quelque chose.

- Mon pauvre vieux, tu deviens parano !

- Ecoute, j'en supporte pas mal avec toi, j'ai plus de cornes que toutes celles qui sont au musée de la chasse.

- Parce que toi, tu ne m'as jamais trompée peut-être ?

 

Le sang monte à la tête de Mario Grandbillard, il s'empare d'un gros vase chinois, une imitation, mais bien jolie ! Et boum, en miettes le vase !

 

- Connard !

- Grosse poufiasse !

- Bon écoute-moi bien connard, ce que je voulais te cacher pour épargner tes nerfs, c'est que Martinov s'est fait cambrioler et que la seule chose qu'on lui a piqué, c'est le contrat que vous avez signé ensemble. T'es content comme ça ?

- Mais comment tu peux être au courant et pas moi ?

 

Mais Annette Grandbillard, partie dans sa chambre, ne répond pas. Mario est abasourdi, ce qu'elle vient de lui dire n'a aucun sens ! Alors il prend le téléphone et compose le numéro de Martinov.

 

- Mais, mon cher monsieur, comme le dossier a été volé, je n'avais plus votre numéro de téléphone. En revanche ma collaboratrice avait celui de votre épouse...

- Hein ? Mais comment pouvait-elle l'avoir ?

 

- C'est une bonne question mais je ne peux pas lui demander, elle est absente.

- J'aimerais bien savoir !

- Je vous dirai !

- Sinon, vous en êtes où avec mon Grandbillardium ?

- Nous avons testé quelques pistes qui nous paraissaient intéressantes mais qui se sont révélées décevantes. Nous continuons à chercher.

- Vous pensez y arriver ou pas ?

- Il est trop tôt pour tirer des conclusions, Monsieur Grandbillard.

- Bon, j'attends de vos nouvelles.

 

Grandbillard raccrocha, au bord de la crise de nerfs :

 

"Ce connard de Martinov était en train d'échouer, il ne trouvera pas, et pourtant la solution existe puisque Laurillac était sur une piste ! Si seulement je pouvais récupérer ces foutus cahiers."

 

La sonnerie du téléphone le sortit de sa rêverie. C'était l'abbé Tilleul. Que lui voulait cet abruti ?

 

- Mario, il se passe des choses extrêmement troublantes. Je sais que la mort de Laurillac a fait éclater la cohésion de notre groupe, il existe entre nous des inimitiés qu'il serait illusoire de nier. Je propose néanmoins de nous rencontrer une dernière fois pour faire le point.

 

Manifestement le curé lisait un texte.

 

- Je ne te promets rien, ce serait où et quand ?

- Demain soir à 19 heures au Compostelle. Je précise que Jacques-Marie Enguebert m'a donné sa parole qu'il s'abstiendrait de toute agressivité à ton égard. Peux-tu m'assurer de la réciproque ? Allô, allô, je ne t'entends plus.

 

Grandbillard ébahi venait de voir sa femme traverser le salon et se diriger vers la porte, deux valises à la main et un grand sac en bandoulière.

 

- Allô, Mario, allô !

- Oui, je suis là, j'ai bien noté, j'aviserai, salut !

 

Annette partie ! Jamais il ne l'aurait crue capable d'un tel acte !

 

"Bof, elle reviendra, elles n'a aucune ressource personnelle. A moins qu'elle se soit trouvé un riche célibataire ?"

 

Il faudrait donc qu'il s'organise : la cuisine, la vaisselle, le linge à laver et à repasser, le ménage... L'horreur ! Tout s'accumule aujourd'hui ! Quant à la réunion proposée par Tilleul, il irait. Uniquement par curiosité !

 

Il est 19 heures, Béatrice vient de partir et le professeur Martinov explore son réfrigérateur, se demandant ce qu'il pourrait bien se faire à manger. On sonne ! Martinov est sur ses gardes depuis le cambriolage, il regarde par l'œilleton, et stupéfait reconnaît Annette Grandbillard. Il ouvre :

 

- Excusez cette visite tardive et non annoncée, je viens de rompre avec mon mari, j'aurais pu aller à l'hôtel mais j'ai besoin de parler à quelqu'un. Je peux entrer ?

- Euh, oui !

- Vous pouvez m'héberger pour la nuit ?

- Euh, on peut s'arranger !

- Ça ne vous dérange pas au moins ?

- Non, mais disons que c'est imprévu. Pourquoi ne pas avoir téléphoné ? J'aurais pu m'organiser !

- Mais je voulais vous faire la surprise, professeur. Pour l'organisation, faites-moi confiance, je m'occupe de tout. Déjà, je vous paye le restau. Il doit bien y avoir des bons restaurants dans votre patelin ?

- Oui, mais...

- Ou un traiteur, vous connaissez un bon traiteur ? On va se faire livrer des bons petits plats, ce soir je ne fais pas régime !

- Je connais un chinois, un japonais, une pizza...

- Fruits de mer, il n'y a pas ?

- Si ! L'écailler de la gare doit faire traiteur.

- Trouvez-moi le numéro, je vais arranger tout ça !

 

Bref ! Annette effectua sa petite commande.

 

- On sera livré à 20 h 30, ça nous laisse une heure ! Qu'est-ce qu'on pourrait faire en attendant, professeur ! Un scrabble ?

- Désolé mais je n'ai pas ce qu'il faut !

- Et pour faire du sexe, vous avez ce qu'il faut ? Minauda-t-elle en appuyant sur la braguette de Martinov

- Je dispose d'une quéquette et de deux roupettes !

- Chic alors ! Vous permettez que je leur fasse prendre l'air ?

- Je vous en prie, faites comme chez vous !

 

Annette défait carrément le pantalon du professeur et le fait glisser sur ses chevilles. Le slip complétement démodé qu'il a mis ce matin ne tarde pas à suivre le même chemin. Elle s'empare de la bite qui bande mollement et commence à la branler.

 

- Je crois qu'il faut que je règle un petit problème avant de continuer ! Indiqua Martinov.

- Un problème, auriez-vous un médicament à prendre ?

- Non, ce n'est pas ça, il faudrait, voyez-vous que je fasse pipi !

- Une grosse envie ?

- Une envie… normale !

- L'autre jour, je vous avais pissé dans la bouche, que diriez-vous d'invertir les rôles aujourd'hui ?

- Ça m'amuserait en effet, mais déshabillez-vous, je m'en voudrais de pisser sur vos vêtements.

- Tout ça pour me voir à poil ! Quel vicieux vous faites, vous alors ! Plaisanta-t-elle. Et si le traiteur arrive ?

- Il est bien trop tôt mais je vais prévoir une robe de chambre au cas où il serait en avance. Je reviens, profitez-en pour vous déshabiller.

- A vos ordres, mon cher professeur.

 

Quand il revint, une bâche en plastique dans une main, un peignoir dans l'autre, la belle mature était nue comme un modèle dans l'atelier du peintre. Spontanément, elle se mit à genoux sur la bâche et ouvrit une large bouche. Martinov s'approcha et libéra les vannes de sa vessie. Bientôt un long filet d'or envahit le gosier d'Annette qui s'efforça de tout avaler mais ne put faire face au débit trop puissant.

 

- Qu'est-ce qu'elle est bonne ta pisse, Martinov.

- Normal, je bois beaucoup de thé, ça parfume !

 

Elle prit ensuite la bite en bouche, la nettoya de ses dernières gouttes d'urine en même temps qu'elle la faisait monter.

 

- Tu m'encules ?

- Mais avec grand plaisir !

  Martinov134b.jpg

Elle se tourna. Le professeur resta admiratif devant ce fier fessier qu'il vint cajoler comme il se doit, des mains et des lèvres. Lui écartant les globes, un index inquisiteur mais néanmoins humide ne tarda pas à pénétrer dans l'anus de la mature qui gémit sous l'audace.

 

- Vas-y, mon salaud, doigte-moi le cul ! C'est trop bon !

 

Encouragé, Martinov fit pénétrer un deuxième doigt, essaya même un troisième mais décida que ce n'était point pratique. Puis s'encapotant, il passa aux choses dites sérieuses, en enfonçant sa bite dans ce dargeot si généreusement offert.

 

Dans sa précipitation (ou plutôt dans son état d'excitation) il se rendit compte qu'il avait oublié de lui butiner le trou du cul se sa langue, lui qui adorait ça ! Il perdait la tête notre vert professeur !

 

Il lima, lima tant et si bien qu'il cracha sa semence alors qu'Annette poussait des cris de damnée en déroute.

 

Le trip n'avait duré qu'une dizaine de minutes mais ils n'allèrent pas se plaindre, la soirée ne faisait que commencer !

 

- Ça ne vous dérange pas si j'utilise votre robe de chambre, je n'ai pas envie de me rhabiller

- Hummm ! Le peignoir a un inconvénient, savez-vous ?

- Je ne vois pas !

- Il a une tendance naturelle à s'entrouvrir. C'est un inconvénient mais il est propre à satisfaire celui qui est en face de la personne.

- Autrement dit, je peux utiliser le peignoir ?

- Absolument.

- Et j'ai bien compris qu'il ne fallait pas que je l'attache trop fort, ce peignoir, petit cochon !

- Absolument !

 

Contre toute attente, le repas en tête à tête que le professeur Martinov redoutait, non pas à cause des plats commandés, mais en raison des sujets de conversations, se révéla intéressant.

 

Annette Grandbillard était amatrice d'art et si elle ne suivait que modérément son interlocuteur dans sa passion pour Renoir, ils se découvrirent un goût commun pour les maîtres flamands des 16ème et 17ème siècles. Ils s'attardèrent à table et ne la quittèrent qu'après 23 heures. Ils ne la débarrassèrent pas.

 

- Je serais bien partante pour un nouveau câlin ! Suggéra à ce moment Annette.

- Je suis un peu fatigué, on a bien mangé, bien bu…

- Nous ne sommes pas obligés de nous éterniser. Je me suis laissé dire que vous aviez des petites pilules miracle.

- On ne peut rien vous cacher !

- Ecoutez, j'ai un fantasme. J'aimerais bien le réaliser avec vous, vous voulez bien ?

- Il faudrait que je sache ce que c'est ?

- L'autre jour quand nous avons joué avec Béatrice, elle m'a confié que le gode que nous avions utilisé vous appartenait.

- Ben, oui, il est à moi !

- Racontez-moi ce que vous faites avec !

- Je préfère vous laissez deviner !

- Et si vous alliez le chercher ?

- On me l'a volé !

- Vous plaisantez ?

- Non pas du tout !

- Alors permettez-moi de vous en offrir un tout neuf, je vous l'apporterai demain soir !

- C'est bien gentil !

- Mais vous me raconterez tout !...

 

Il ne répondit pas ! Ils montèrent dans la chambre, se couchèrent, puis exténués, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre après quelques tendres caresses.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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