Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 20 – Orgie maritime
Le capitaine nous reçoit dans sa cabine, il est flanqué de deux de ses acolytes, l’un est le second du vaisseau, l’autre le maître d’équipage…
– Mesdames, je n’irais pas par quatre chemins, des femmes qui ne sont pas accompagnées, à bord d’un vaisseau, ça porte malheur. Je ne suis pas superstitieux, mais ça j’y crois.
N’importe quoi !
– Je n’ai donc pas l’intention de laisser le mauvais sort s’emparer de mon navire. Parce que ce mauvais sort on peut le conjurer… Reprit le capitaine
Bon alors tout va bien ?
– Et il n’y a pas quarante façons de conjurer ce mauvais sort, il va vous falloir accepter nos assauts ! Conclut-il avec un sourire salace.
– Vos assauts ? Demandais-je, peu certaine de comprendre.
– Il va vous falloir payer de votre personne. Précisa le capitaine.
– Et si nous refusons ? Demande Pauline.
– Cela constituerai un affront à notre égard…
Gonflé le bonhomme !
– Et vous feriez quoi dans ce cas ?
– Nous nous passerions de votre assentiment.
– On s’en serait douté, mais puisqu’il n’existe aucune alternative, je vous en prie, faites comme chez vous… un détail d’importance cependant, nos bouches et nos culs sont à votre disposition,
mais pas le reste !
– Vous êtes drôles !
– De vraies boute-en-train en effet !
La cabine du capitaine étant étroite, nous nous déplaçons vers la salle à manger du navire.
Je pensais que nous serions six, mais non six ou sept matelots, je ne sais plus, emboitent le pas de leurs officiers et pénètrent dans la salle à manger, l’œil égrillard.
Ce n’est pas vrai ! Ils ne vont quand même pas tous nous passer sur le corps ?
Tout le monde se déshabille à la diable. Les couples se forment, me voilà avec le capitaine, Pauline avec le second et ma mère avec je ne sais plus qui…
Il faut croire que ces officiers manquent d’imagination. Pas de caresse, pas de pipe, pas de broute-minou, pas de baise… Mais le capitaine a prévenu l’assistance.
– J’ai passé un accord ave ces trainées, on ne les baise pas, mais on peut les enculer, elles aiment ça ces chiennes.
On nage en pleine poésie…
Les matelots nous regardent. Je suppose qu’ils attendent leurs tours, Mais il faut croire que l’attente est insoutenable, leurs mains se font baladeuses. Et que je te caresse le voisin, et que je te malaxe la fesse, et que je te t’empoigne la bite et que je te la branle…
Cette fine équipe me semble complétement invertis. Certains se baissent pour mieux sucer la queue de leurs congénères. Mais quels cochons !
L’un des matelots, une sorte de géant bâti comme le David de Michel-Ange vient peloter le cul du capitaine pendant que celui-ci me besogne l’anus
Il ne va tout de même pas… Ben si ! Il encule le capitaine qui a l’air ravi et qui du coup décharge dans mon fondement en poussant des cris étouffes.
Il se retire, un autre arrive… je vous dis ils vont tous nous passer dessus. Je ne sais plus où j’en suis, je suis une chiffe molle,. Autour de moi ça baise, ça s’encule, ça décharge…. La salle à manger s’emplit d’une odeur de stupre.
Et l’orgie se termina quand toutes les couilles de ces messieurs furent vidées.
Je rejoins ma mère, un peu groggy, un chenapan lui a éjaculé sur le visage et sur la poitrine, elle en a partout et ne pense même pas à s’essuyer.. Pauline cherche à boire mais il n’y a pas la moindre bouteille dans cette salle !
Je pensais qu’après cette entrée en matière (si j’ose dire) nous serions bonnes pour l’abattage, en fait non, on nous a foutu la paix pendant le reste du voyage…
Et un jour, Pauline nous a présenté un matelot (qui n’était pas présent lors de l’orgie) :
– C’est Edouard, il va vous raconter son histoire, vous allez voir, c’est passionnant
Effectivement, c’est intéressant d’autant que l’homme s’avère un excellent conteur ponctuant son récit d’anecdotes surprenantes er d’un sens de l’autodérision.
– Et concrètement tu vas faire quoi, une fois à quai ?
– Tenter de retrouver trace de ma sœur, en espérant qu’elle ait survécu au voyage.
– Mais comment vas-tu t’y prendre.
– Je ne sais pas trop, je vais enquêter… et puis Pauline a promis de m’aider .
– Eh bien, je te souhaite beaucoup de courage. Sinon la vie de matelot, c’est comment ?
– Bof, on me fait faire des trucs complètement nuls, mais bon, je prends mon mal en patience. Les quartiers-maîtres sont antipathiques, quant aux autres.. vous savez quand on est un peu beau
gosse sur un bateau, on est forcément sollicité. Si on refuse c’est la foire à la brimade, alors bien obligé de faire avec
– Mon pauvre biquet ! Lui dit Pauline, viens donc dans la cabine, je vais t’offrir une consolation comme je sais bien les faire
– Cela aurai été avec plaisir, mais je dois y aller, en principe je n’ai rien à faire ici
– D’accord, si on ne se revoit pas avant, on se retrouve sur le quai de débarquement.
On a fait comme ça, du port on a emprunté une diligence qui nous a conduit à la Nouvelle Orléans.
Le gouverneur loge dans un palace, un très beau palace ! On demande à Edouard de nous attendre et on présente notre lettre d’introduction au planton qui ne nous fait pas rentrer disparaît à l’intérieur avec notre papelard.
Il revient quelques minutes plus tard avec un bonhomme qui nous conduit dans un petit bureau .
– Enchanté, mesdames, je suis Camille Hurlevent, se présente-t-il. Qu’est-il arrivé au baron de Longdard ?
– Il a été provoqué en duel et en redoutait l’issue.
– Et vous n’avez pas d’autres nouvelles ?
– Hélas, non.
– Bon, je vais m’occuper de vous, j’ai pour mission auprès du gouverneur de favoriser la prospérité de cette ville. Pour cela il faut du monde et pour attirer du monde, il faut que l’on puisse
s’amuser et qu’il y ait des jeux d’argents et des jolies filles. Donc je peux vous céder une belle maison en plein centre-ville, il s’agit d’un hôtel que son propriétaire n’a pas su gérer et que
nous avons préempté. Avec un minimum d’aménagements, vous allez pouvoir vous y installer. Évidemment il vous faudra des pensionnaires, mais je vais m’en occuper.
– Parfait, nous allons pouvoir prendre possession de ces locaux quand ?
– Mais de suite, je vais vous y faire conduire. Évidemment il faudra petit à petit nous rembourser le prix de cet hôtel.
Je me disais aussi…
– J’ai une question ! Intervient Pauline
– Je vous en prie.
– En ce qui concerne les femmes qui ont été envoyé ici contre leur gré, leurs présences sont-elles enregistrées quelque part ??
– Absolument. Elles sont enregistrées au moment du débarquement, mais pourquoi cette question ?
– On recherche quelqu’un !
– Il vous faudra retourner au port pour consulter les registres, je vais vous faire un mot à l’attention de la capitainerie pour ne pas qu’on vous embête.
On a donc pris possession des locaux. On s’est attribué chacune une jolie chambre. Pauline a demandé à ma mère d’en attribuer une à Edouard ne serait-ce que provisoirement. Il a donc hérité de la plus pourrie, dans les combles. Elle est bizarre parfois ma mère !
Sinon je ne vous raconte pas la poussière ni l’état des literies. De plus il nous faut décorer un peu tout cela afin de l’adapter à la nouvelle fonction du lieu. Au moins deux jours de boulot !
Pendant ce temps, Pauline et Edouard se sont rendus à la capitainerie du port.
– C’est confidentiel ce genre de choses, mais si c’est Hurlevent quoi vous envoie… vous avez une idée de la date ?
– Il y a plusieurs mois…
– Bon asseyez-vous, j’en ai pour un moment…
Puis vingt minutes plus tard :
– Blandine Carette, oui on a enregistré ça, religieuse défroquée, débarquée en bonne santé de la frégate Tempesta….
Il en pleure de joie, Edouard.
– Et pour savoir ce qu’elle est devenue ?
– Ça dieu seul le sait, d’autant que souvent ici les filles changent de nom, allez savoir pourquoi ?
J’ignore comment les choses se passaient en sous-main mais on a vite vu arriver une dizaine de filles dans notre nouvelle maison. Se sentant peu à l’aise dans les établissements dans lesquels elles travaillaient, elles cherchaient une meilleure maison. Bizarre ces attitudes puisque pour l’instant nous n’avions rien démontré !
Edouard ne sachant comment mener son enquête, Pauline lui suggéra de dessiner un portrait du visage de sa sœur. Il y parvient tant bien que mal et se mit à débouler dans la ville, questionnant les tavernes, les drugstores, les laveries, les bordels… et même les congrégations de bonnes sœurs.
– Blandine, mais elle a peut-être changé de nom…
Et à chaque fois, il faisait chou blanc. On lui expliqua alors que certaines filles avaient gagné Bâton Rouge, que d’autres travaillaient dans des ranchs… bref sa quête semblait de plus en plus illusoire.
Un mois passa, peut-être un peu plus. Edouard pris la décision d’abandonner. Après tout elle avait débarquée vivante, n’était-ce pas l’essentiel ?
Quant à sa liaison avec Pauline, elle s’effilochait, ma sœur lui reprochait ses absences incessantes, absences pendant lesquelles elle filait le parfait amour avec Georgia, une de nos pulpeuses pensionnaires. Cette situation rendait Edouard jaloux, alors qu’il ne l’était pas quand elle fricotait avec sœur sainte Lucie. Allez donc comprendre les hommes, vous !
Il envisagea donc de revenir en France, mais ne se pressait pas trop, il avait trouvé un emploi chez un tanneur, il faisait avec.
Ma mère finit par l’interpeller.
– Maintenant que tu gagnes ta vie, je vais te demander un loyer. Mais le mieux ce serait que tu trouves à te loger en ville, j’aimerais bien disposer de ta chambre…
– Pour ce qu’elle est belle !.
– Et alors, les clients ne viennent pas ici pour la beauté des chambres.
– Bon je me barre, je vais faire mon baluchon et m’en retourner au port
– D’accord, prends ton temps, tu ne veux pas profiter d’une nos filles ? Je t’offre la passe.
– Non, merci.
– Tu as tort, on a reçu trois nouvelles ce matin, il y en a une qui te ressemble.
– Qui me ressemble ? Comment elle s’appelle ?
– Véronique ?
– Quoi ? Je veux la voir ?
Le cœur d’Edouard palpite comme un métronome.
– Se pourrait-il que ce soit elle ?
Ils descendent au salon, ma mère s’enquiert de la présence de Véronique, on lui répond qu’elle est occupée.
– Assieds-toi dans ce fauteuil et attends-la !
L’attente ne fut pas si longue. Au bout de cinq minutes une jolie blonde aux longs cheveux blonds et bouclés vêtue d’une robe bleue outrageusement décolletée descendait l’escalier.
Il n’en croit pas ses yeux, Edouard.
– Blandine ! C’est bien toi ?
– Edouard ! Mais que fait ce tu ici ?
– C’est plutôt à toi qu’il faut demander ça ?
– C’est une longue histoire…
J’étais dans le hall à ce moment-là et ces retrouvailles émouvantes m’arrachèrent une larme. Je leur conseillais de continuer leur conversation en chambre afin qu’ils soient plus tranquilles
– J’étais très inquiet après le procès des religieuses de Ture, je voulais te retrouver, te libérer, j’ai mené mon enquête et je suis arrivé en Louisiane. Mais je ne pensais pas te retrouver dans
un bordel…
– Pourquoi, ça te choque ?
– Non, mais ça me surprend, tu avais tellement la foi…
– Je l’ai perdu, mon pucelage aussi. Tu veux que je te raconte ?
A suivre
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