Chanette 28 – Magazines littéraires – 5 – Masseuse occasionnelle par Chanette
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Samedi 27 janvier
Le lendemain avant de venir au studio j’ai acheté des huiles de massage, quelques serviettes ainsi qu’une blouse blanche « qui fait masseuse ».
Je dois être folle, si ça se trouve, elle ne viendra même pas !
J’ai installé la table de massage dans le salon, je me suis mise à poil sous ma toute nouvelle blouse, j’ai préparé les serviettes et les produits, je n’ai plus qu’à attendre. J’ai fermé la porte du donjon n’ayant pas envie qu’elle s’enfuît en courant.
Je suis complètement à poil sous ma blouse soigneusement boutonnée pour le moment.
Je me suis quand même demandé si elle viendrait, mais elle était là, et à l’heure. Bon soyons clair cette fille m’a tapé dans l’œil, et je vais essayer de concrétiser, et ensuite on se dira adieu. Mais je ne me fais aucune illusion, les coups de foudre réciproques et simultanés, c’est bon pour la collection Harlequin, dans la vraie vie, ça ne fonctionne pas comme ça. A tous les coups elle veut savoir des choses sur Beauregard et elle est sans doute prête à payer de son corps pour cela. A moi de gérer ça comme il convient…
– Voilà ! Déshabillez-vous et installez-vous sur la table de massage, sur le ventre pour commencer. Ah, je n’ai pas retenu votre prénom…
– Je ne crois pas vous l’avoir dit, c’est Janice.
La nana se déshabille, mais conserve son ensemble culotte et soutien-gorge, il est bien joli de la fine dentelle couleur vert amande.
Masser ne me pose aucun problème, je me suis souvent « exercée » sur Anne-Gaëlle. Avec d’autres femmes cela a souvent servi de prélude à des jeux plus intimes. J’ai même fort rarement massé des bonhommes, mais ça c’était du business. (voir Chanette 19 – Trafics)
Il paraît que je masse bien ! Je n’ai pourtant aucune formation, je fais ça au feeling, privilégiant les mouvements du bout des doigts aux massages plus énergiques.
Bon, je commence de façon classique, les épaules, la nuque, le haut du dos, les bras….
– Je peux dégrafer votre soutien-gorge, ce sera plus commode ?
– Faites donc.
Me voilà donc avec toute latitude pour masser son dos, un joli dos, mais en ce moment c’est son cul qui m’attire, j’y aventurerais bien mes mains, mais j’ai peur du râteau.
Je tente une diversion, je déboutonne les deux boutons supérieurs de ma blouse et me positionne face à elle pour lui masser de nouveau le dos. J’attends une éventuelle réaction.
Je me tortille un peu de façon à ce qu’elle entrevoit les contours de mes seins.
Coup d’œil amusée de la nana.
– Il fait chaud, hein ? Finit-elle par dire.
– Un peu oui !
– Vous massez toujours dans cette tenue ?
– Ah ! La question piège !
– Je ne voulais pas vous piéger, mais je suis un peu curieuse.
– C’est tout simple, imaginez que je masse un bonhomme…
– Beauregard par exemple ?
– Par exemple… Au bout d’un moment le mec va être excité comme un pou, je lui demande de se retourner et je lui propose une finition manuelle ou buccale…
– Comme c’est joliment dit ! Moyennant supplément je suppose ?
– Cela va de soi !
– Et avec les femmes ?
– C’est moins évident, mais si je sens un feeling j’embraye.
– Et là, maintenant, tout de suite, vous voudriez faire quoi ?
– Je vous masserais volontiers les fesses… avec votre permission bien entendu.
– Allez-y !
Et voilà, je fais glisser sa culotte et lui malaxe le joufflu. Je fais en sorte à chaque mouvement de bien écarter les globes fessiers afin de préparer la suite.
– T’es lesbienne ? Me demande-t-elle.
– Non, bisexuelle mais avec un petite préférence pour les femmes.
– Moi ce serait plutôt le contraire, hétéro, mais ça ne me déplait pas d’avoir à l’occasion des rapports avec des femmes.
Au moins les choses sont claires.
Du coup, je m’enhardis, je lui maintiens les fesses écartées. Oh quelle est jolie cette rosette qui m’attire comme un aimant. J’approche ma langue et joue à l’abeille, le goût de l’endroit est exquis à souhait.
– Tu ne serais pas un peu cochonne, toi ? M’apostrophe-t-elle.
– Tu n’aimes pas ?
– Mais si j’aime, continue !
Je prolonge quelques instants cette délicieuse feuille de rose, puis je mouille mon doigt que je lui introduit dans le trou du cul avant de le faire aller et venir en cadence.
– Arf !
– Ça va ?
– Tu m’excites ! Répond-elle
– Retourne toi, je vais te brouter la pelouse.
– Bonne idée !
– Mais je vais te demander quelque chose en échange.
– Des sous ?
– Mais non ! Mais quand je t’aurais bien envoyé en l’air, j’aimerais que tu me fasses pareil.
– Mais avec grand plaisir !
Du coup, mademoiselle se retourne et moi j’en profite pour retirer ma blouse moche.
Janice a une jolie poitrine pas trop grosse mais bien ronde avec des tétons charmants. Elle fait partie de femmes qui sont plus en fesses qu’en nénés !
Cela ne m’empêche pas de m’en emparer et d’en sucer les bouts avec gourmandise.
– J’aime qu’on me tripote les seins ! Me dit-elle.
Tant mieux les plaisirs partagés ne sont-ils pas toujours les meilleurs ?
Je me rends compte, que nous ne nous sommes pas encore embrassées, on ne peut pas tout faire en même temps. Je quémande sa bouche, elle ne la refuse pas, bien au contraire et c’est parti pour une fricassé de museau bien baveuse.
Et après cet entremet je descends entre ses jolies cuisses, et lui écarte ses lèvres vaginales. L’endroit est aussi trempé que les marécages du Poitou. Voilà qui n’est pas pour me déplaire, j’aime me régaler des sucs intimes de ces dames. Et ne m’en prive pas, balayant l’endroit de grands coups de langue et faisant haleter ma partenaire du moment.
Je la sens partir, ma langue s’enroule autour de son clitoris érigé comme une petite bite, quelques petits mouvements, pas la peine de forcer et la miss grimpe aux rideaux.
Petits moments calmes, le temps de douces caresses et de de gentils baisers, puis je lui fais comprendre que moi aussi j’aimerais bien ma part de plaisir.
Inversion des rôles, c’est maintenant elle qui est entre mes cuisses. Je m’étonne un peu qu’une femme qui se dit lesbienne d’occasion soit si douée, mais je ne saurais m’en plaindre.
J’ai joui assez rapidement et très intensément, nous nous sommes ensuite tendrement caressées, moment magique, mais que je n’ai pas souhaité prolonger outre mesure.
– Tu m’as épuisée mais qu’est-ce que c’était bon ! Me confie-t-elle.
– T’es adorable !
– Je ne t’ai pas payé, je te dois combien ?
Faut-il que je sois dans la lune ? Je n’y ai même pas pensé.
– Ce n’était pas du business, c’était du plaisir, alors tu me dois rien du tout.
– Alors je t’invite au restaurant. Ce soir ?
– Si tu veux !
– A 19 heures au métro Etienne Marcel, ça te convient !
– O.K. ma belle !
Et si j’ai accepté, c’est que je ne sais toujours pas ce qu’elle recherche, mais mon petit doigt me dit que je ne devrais pas tarder à le savoir.
Effectivement, au restaurant sa langue s’est déliée et Janice m’a expliqué ce qu’elle cherchait.
… en fait on voudrait savoir pourquoi il fait la promotion d’un mec qui ne le mérite pas. Quand on le saura on pourra intervenir en expliquant que son esprit critique est complètement bancal.
– Mais dans quel but ?
– Ma patronne le déteste !
– C’est un but, ça ?
– Ben, oui !
Quand je pense que j’ai la réponse à sa question, mais je ne vais pas le lui dire, pas la peine de me mettre dans les embrouilles.
– Mais dis-moi, tu lui fais quoi à Beauregard ?
– Oh, juste des massages ! Mentis-je effrontément.
– Pas de trucs spéciaux ?
– Non, non !
Si elle savait !
– Et rien d’érotique ?
– Juste une finition manuelle.
– Ah, oui une branlette !
– C’est cela !
– Donc tu ne sais rien d’autre qui pourrait me servir ?
– Ben non !
Je la sens un peu déçue sur ce coup-là !
Lundi 29 janvier
Du côté de chez Guillaume Beauregard, ça ne se passait pas si bien que ça, il ne s’attendait pas à ce que son article soit vilipendé par des lecteurs furieux qui dans des courriers vengeurs et anonymes ainsi que sur les réseaux dits sociaux, n’hésitaient pas à brandir l’insulte gratuite et l’anathème facile.
Beauregard est doté d’une mémoire d’éléphant, d’une érudition impressionnante et d’un Q.I. au-dessus de la moyenne, il développe le syndrome du premier de la classe : Brillant dans son domaine, il en arrive à considérer que les avis qu’il donne sur des sujets qu’il ne maîtrise pas sont forcément pertinents. Cantonné d’abord dans la critique littéraire, il met de plus en avant son titre de docteur en philosophie pour exprimer son avis sur tout et n’importe quoi. Il est toujours debout sur ses certitudes et considère ceux qui ne partagent pas ses avis comme de parfaits crétins…
D’ordinaires les critiques ne le touchent pas puisque émanant forcément d’ignares. Mais en ce moment la situation est différente, l’article qu’il a pondu sur Patrice Colombani n’était pas sincère. Il s’était d’abord dit que personne ne lui en porterait rigueur et même que tous les snobinards iraient dans son sens sans trop réfléchir. Ce fut le cas, mais seulement partiellement, trop partiellement, Il ne méritait pas de se faire engueuler par l’amicale des scribouillards du dimanche et les lâches du clavier. Il avait eu une faiblesse, ce sont des choses qui arrivent.
« Ils se croient sans doute parfaits, eux, tous ces râleurs ? »
N’empêche que ça le minait, quand on n’est pas habitué à se faire rembarrer, ça fait mal, un peu comme l’enfant gâté à qui on ne reproche jamais rien et qui contre toute attente se fait réprimander à la maternelle.
« Alors, que faire ? » Se demandait-il. Faire son autocritique lui semblait impossible, plaider le « plaisir coupable », peu sérieux. Non il lui faudrait assumer, lasser passer l’orage et le mois suivant, il écrirait un article sur Marcel Proust, afin de se réconcilier avec son lectorat.
Mais même cette perspective n’atténuait pas son ressentiment.. Pourquoi, s’interrogeait-il, ais-je écris cette connerie ? J’étais en position de faiblesse… Je me suis laissé aller et je n’en ai pas mesuré les conséquences.
En quittant la petite partie organisée chez moi, Beauregard pensait qu’il s’agissait juste d’une manœuvre assez gonflée de Colombani pour lui éviter d’être descendu en flamme. Mais maintenant il commençait à voir les choses autrement.:
« On a voulu me ridiculiser ! Mais pourquoi ? Quel intérêt Colombani aurait-il à faire ça ? A moins que ça vienne d’ailleurs ? Evidemment que ça vient d’ailleurs, je ne vois pas Colombani organiser un truc avec deux putes et une lopette. Mais alors qui et pourquoi ? »
Il faut que je sache ! S’écria-t-il en tapant violemment du poing sur la table.
Il cherche d’abord à contacter Colombani, mais il ne trouve nulle part, son éditeur ne divulgue ni son adresse ni sa véritable identité puisque son nom de plume n’est qu’un pseudo. En désespoir de cause il ne lui reste à contacter que ma modeste personne.
Et le voilà qui vient tambouriner à ma porte. Je suis en pleine séance, je revêts un joli kimono et m’en vais voir qu’elle est l’importun qui ose interrompre mes activités.
– Je peux entrer ?
– D’abord on dit « bonjour », ensuite, vous n’avez pas rendez-vous !
– Je sais mais il faut que je vous parle.
– Ah ! En ce moment je suis occupée, alors ou vous revenez dans vingt minutes ou vous patientez dans la petite salle ici.
Il est parti prendre l’air, et vingt minutes plus tard, pas une de plus, il était revenu.
– La petite sauterie avec Colombani, je peux savoir qui a organisé ça ? Me demande-t-il sans autre préambule.
– Pourquoi ? Vous faites une enquête ?
– C’est cela, oui, je fais une enquête.
– Rien ne m’oblige à vous répondre.
– Vous voulez combien ?
– La question n’est pas là, je ne donne jamais aucun renseignement sur mes clients, il y va de ma sécurité, cher monsieur.
– Pourquoi ? C’est une histoire de barbouzes ?
– Nous allons en rester là, si vous le voulez bien ! Vous ne saurez rien de plus.
– Je peux être très généreux…
– Vous m’avez déjà proposé de l’argent, j’ai refusé, vous allez me refaire cette proposition combien de fois ?
– Vous êtes vraiment une pute !
– Mais parfaitement, monsieur !
Mardi 30 janvier
J’ignorais qu’en partant Beauregard filerait directement chez un détective privé et que dès le lendemain il serait en possession de mon adresse personnelle.
J’étais donc chez moi, tranquillou avec mon chat quand on sonna à la porte d’entrée.
Je vais voir ! C’est Beauregard ! Comment ce type a-t-il obtenu mon adresse ? Si je refuse de le laisser entrer, il va me harceler. Autant en finir, le souci c’est que je ne sais comment faire ? Je m’empare d’une bombe au poivre et ouvre à l’olibrius.
– J’en ai pour deux minutes ! Me précise-t-il. C’est gentil chez vous.
– Vous ne savez toujours pas dire bonjour ! Vous voulez quoi ?
– Je vous propose un deal, où bien vous me fournissez le renseignement dont j’ai absolument besoin, et admettez que je ne vous demande pas la lune…
– Ou bien quoi ?
– Ou bien j’ai imprimé des petits flyers avec votre photo, l’adresse de votre studio et des précisions sur l’activité que vous y exercez, et je distribue tout ça dans toutes les boites aux
lettres de l’immeuble.
– Vous bluffez !
– Et ça c’est du bluff ? Répond-il en me mettant l’un de ses flyers sous le nez.
Oups ! Me voici coincée. Je peux toujours le menacer des représailles d’un souteneur imaginaire, mais cela l’empêchera-t-il de distribuer ses saloperies de flyers ? Je ne peux pas prendre ce risque, je tiens à ma réputation même si je n’ai aucune honte de l’activité que j’exerce.
– L’hypocrise ne vous étouffe pas !
– Le marché est entre vos mains !
– Tu parles d’un marché ! Je vais vous donner votre renseignement, mais croyez-moi, vous ne l’emporterez pas au paradis.
– Encore une fois, je ne vous demande pas la Lune.
– L’initiative vient de l’éditeur de monsieur Colombani et vous vous doutez bien que je vais le prévenir.
– Ça je m’en fous royalement !
Il est parti, il a oublié son flyers, je vais le conserver, ça pourra peut-être me servir ?
Mercredi 31 janvier
Le lendemain j’ai eu un mal fou à contacter Stan Baker, l’éditeur… Quand j’ai pu le joindre, il ne pouvait manifestement pas me parler, mais il a eu la courtoisie de me rappeler.
– Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas grave, il va donc essayer de me rencontrer, je vais d’abord le faire lanterner, je ne suis pas à sa disposition, ensuite, je saurais le calmer. Il ne me fait
pas peur et de toute façon, je ne le vois pas se livrer à des actes inconsidérés.
– Vous n’avez pas peur qu’il vous envoie des « gros bras » ?
– Il ne va pas lui-même se mettre dans de sales draps, en cas de coups et blessures, je porterais plainte et il sait que votre témoignage l’accablerait.
– Il va faire quoi alors ?
– Il va essayer d’en savoir plus, pour l’instant il est forcément dans le flou. Je saurais gérer ça !
– Je peux vous demander de me tenir au courant ?
– Mais avec grand plaisir !
Donc de ce côté-là pas de souci en perspective. Sauf que je n’aime pas qu’on vienne m’emmerder et que si je pouvais lui pourrir la vie au Beauregard, ce ne serait pas mal !
Et justement il y a quelqu’un qui peut sans doute m’aider.
J’ai donné rendez-vous à Janice à 18 heures au métro Trinité.
– J’ai des éléments nouveaux et très intéressants à propos de Guillaume Beauregard.
Elle est surprise mais elle saute sur l’occasion :
– OK, on se voit tout à l’heure, ma chérie !
Elle m’appelle, « ma chérie », elle est trop craquante !
Bref on s’est retrouvée comme prévu, mademoiselle est super intéressée quand je lui résume la situation…
– Il faudrait qu’on voie ça avec ma redac’chef ! Me dit-elle après qu’elle ait couché quelques notes sur le papier. Ce qui serait bien c’est que tu viennes avec moi…
– Pourquoi faire ?
– Ce serait mieux qu’on en parle tous les trois ensemble, on va marcher sur des œufs en faisant un article sur Beauregard, il faut qu’on soit inattaquable du point de vue juridique et puis il ne
faudrait pas que ça te retombe sur la gueule, ma chérie !
Me voilà avec un rendez-vous avec la directrice d’un magazine littéraire ! J’aurais tout fait dans ma vie !
– Tu verras, c’est une personne très attachante, elle est un peu autoritaire, parfois je joue avec elle, je fais l’esclave et elle fait la maitresse, elle me fait de ces choses, elle me torture, elle m’humilie, elle est géniale, je l’adore !
Ben v’la autre chose ! Comme si elle ne pouvait pas me dire ça avant ? Mais au moins je serais en terrain connu.
– Et tu lui as raconté ce qu’on a fait ensemble tous les deux ?
– Non, mais on pourrait le faire, ça pourrait être intéressant !
Eh bien, je crois que je ne suis pas au bout de mes surprises !
A suivre
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