Martinov 24 – L’énigme du hangar – 7 – Béatrice aux mains de deux lesbiennes par Maud-Anne
Amaro
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Béatrice
Ça se bouscule dans la tête de notre pauvre chimiste qui a du mal à comprendre ce qui lui arrive.
Elle réalise néanmoins deux choses, la première c’est qu’elle a du sang partout, elle se palpe, ne décèle rien qui semble gravissime sinon que son cuir chevelu est poisseux. La seconde c’est qu’elle est enfermée dans le coffre arrière d’une bagnole, ce qui n’a vraiment rien de rassurant.
« J’ai déjà connue des situations difficiles, mais là, ça peut très mal se terminer, la bagnole peut finir dans un étang, débouler dans un ravin, exploser… On peut aussi se débarrasser de moi sans endommager la voiture, les lieux propices à la disparition des corps ne manquent pas en France. »
Elle commence par faire comme tout le monde, elle tambourine, avant de réaliser que cela ne sert à rien du tout, c’est même contreproductif, si on veut se débarrasser d’elle sans endommager la voiture, il faut mieux jouer zombie que résistante !
Combien de temps s’est-il déroulé depuis son enlèvement ? Elle n’a plus son sac, ni son téléphone portable, ni sa montre bracelet qui lui a été retirée.
Un quart d’heure ? Une heure ? Quatre heures ? Allez savoir ?
Et voilà que la voiture s’arrête, moment de panique ! Le coffre s’ouvre !
– Tourne-toi et ne regarde pas l’extérieur ! Lui balance Pemberton.
Elle s’exécute le temps que Chapuis lui bande les yeux.
– Et maintenant avance !
– Avec les yeux bandés, c’est super pratique !
– Donne-moi le bras !
– Quel honneur !
– Conasse !
On lui fait monter un petit escalier, traverser un couloir, entrer dans une pièce.
– Madame Chidaine, c’est nous ! Gueule Pemberton.
– Elle n’est pas là, elle ne revient que demain ! Répond Amélie la jolie blackette.
– On a une prisonnière, on en fait quoi ?
– C’était prévu, ça ?
– Pas vraiment, si vous pouviez téléphonez à Madame Chidaine !
– Non, je ne peux pas la joindre.
– Alors on fait quoi ?
– J’en sais rien mais il vaudrait mieux que vous soyez-là demain à 10 heures, Madame Chidaine vous demandera probablement des explications.
Amélie découvre la blessure de Béatrice.
– Eh bien, vous l’avez soigné, vous ! Enfermez-la dans la cave du fond, celle qui est vide ! Foutez-lui un peu de Bétadine sur le crâne et une bande Velpeau, faudrait pas non plus qu’elle nous
fasse une infection. enlevez-lui ses liens, mais posez un cadenas de sécurité sur la porte.
– Non mais…
– Ta gueule !
– Et c’est ainsi que Béatrice se retrouva dans une cave humide et froide.
– J’ai soif et j’ai envie de pisser ! Protesta-t-elle.
Les deux malfrats ne daignèrent pas répondre et la laissèrent dans cette sombre cave.
« Bizarre cette cave, d’ordinaire ce genre d’endroit est par nature encombré d’un tas d’objets ». Se dit-elle. « L’emménagement dans cette maison est peut-être récent ? »
En fait il y a juste une vieille table de cuisine dont l’un des pieds branlant semble irréparable du moins sur place, et quelques cartons vides. Rien pour s’assoir, rien pour faire ses besoins.
La cave est faiblement éclairée par un soupirail baraudé situé à deux mètres du sol et donc théoriquement inaccessible.
La porte ne semblait pas d’une solidité à toute épreuves, constituée de planches verticales espacées maintenues par une autre en oblique.
« En théorie je pourrais la défoncer avec l’un des pieds de la table, mais ça va faire un bruit d’enfer… et puis après je fais quoi ? Mais qui sont ces cinglés ? Et que me veulent-ils ? »
Elle s’assoit dans un coin, incapable de mettre de l’ordre dans ses pensées.
Au bout d’une heure si tant est qu’on puisse avoir une notion du temps valide en de telles circonstances, la porte s’ouvre laissant entrer Amélie
– Voilà ! Je vous ai apporté un gros sandwich, une bouteille de flotte et deux couvertures pour la nuit…
– Parce que je vais passer la nuit ici ?
– Je le crains !
– On ne peut pas s’arranger ?
– Non !
– Et je pisse où ?
– Je vais vous apporter une cuvette !
– C’est trop gentil !
Retour au samedi
Béatrice parvint contre toute attente à trouver le sommeil. Vers 10 heures, Amélie vint la chercher
– Passez devant, je vais vous bander les yeux et vous guider et ne tentez rien d’inconsidéré, je suis armée.
« Bon, ils vont me torturer ? Qu’est-ce que ce je vais pouvoir leur raconter qu’ils ne sachent pas déjà ? »
On la conduit jusqu’au salon où sont déjà présents les deux malfrats. La dénommée Chidaine ne tarde pas à se pointer.
– Mais c’est quoi ce cirque, c’est qui cette pétasse. ? Demande-t-elle en découvrant Béatrice.
– On a eu quelques complications…
– Bon, allez me chercher une cagoule et que ça saute !
Et une fois la dame encagoulée, elle retire le bandeau de Béatrice
– Attachez là sur la chaise et racontez-moi ce qui s’est passé !
– Le dénommé Martinov s’est foutu de notre gueule, alors on l’a un peu bousculé, et puis comme on s’est aperçu qu’on en tirerait rien, Chapuis a eu l’idée d’embarquer sa collaboratrice.
– C’est pas moi qui a eu cette idée, c’est toi ! Proteste l’intéressé.
– Que ce soit l’un ou l’autre, c’est une idée de merde ! Réplique Madame Chidaine.
– On a cru bien faire, Madame !
– On en fait quoi, maintenant ?
Les deux abrutis se regardent, incapables de répondre.
– Bon à nous ! Dit-elle en s’adressant à Béatrice, qu’est-ce qui vous intéressait dans ce hangar ?
– Nous avons été le visiter dans le cadre d’une enquête commandité par un client. Nous exerçons notre métier comme nous l’entendons et n’avons enfreint aucune loi. Alors je vous propose un deal :
vous allez gentiment me relâcher et moi je ne dirais rien à la police.
Une réflexion qui fait mourir de rire la petite assistance.
– Sauf que votre copain Martinov a déjà dû le faire ! Vous pourriez nous donner des précisions sur ce fameux client ?
– Non ! Répondit Béatrice qui était toutefois consciente du fait que si on commençait à la violenter, elle serait obligée de lâcher le morceau.
– Pas grave ! Je vois qui ça peut être. Autrement dit la personne vous a payé pour effectuer une violation de propriété privée.
– Il est possible que nous ayons été abusés par ses arguments.
– Que vous a-t-il demandé exactement ?
Béatrice ne répond pas
– Et après votre visite vous lui avez dit quoi, à votre client ?
Encore une fois Béatrice garde le silence.
– Et le mec qui était avec vous, vous ne me direz pas qui c’est, bien sûr ?
– Je suis astreinte au secret professionnel.
– Le gars s’est présenté à la porte du hangar comme un agent secret.
– Pourquoi vous me demandez puisque vous savez ?
– Je peux vous laisser aux mains de ces messieurs et cinq minutes plus tard vous aurez perdu votre arrogance et j’aurais la réponse à toutes mes questions.
– J’en suis totalement consciente.
– Je résume, un client vous demande d’aller fouiner dans un hangar, non seulement vous acceptez, mais vous vous faites accompagner par un faux flic…
– Pardon ?
– J’ai dit un « faux flic » ! Parce que résumons-nous : pour pouvoir pénétrer dans le hangar, vous avez téléphoné à un agent secret et vous lui avez dit « Bonjour, monsieur l’agent
secret, pouvez-vous nous accompagner, on a un client qui voudrait visiter un hangar ? » Et lui il vous a répondu « Je mets mon blouson et j’arrive ! » Tu te fouterais pas un peu de
nos gueules dès fois ?
– Croyez ce que vous voulez ! Répond Béatrice désormais blanche comme une craie. Nous sommes dans notre droit.
– Tu ne comprends décidément rien ! Si fournir certains renseignements à un connard, n’a strictement aucune importance aux yeux de la lo, accepter d’aller fouiner dans un hangar privé en
compagnie d’un faux agent secret, tout ça pour gagner de l’argent facile, c’est illégal, ça s’appelle violation de propriété, faux et usage de faux, et c’est puni par la loi. Alors je te
conseille de t’écraser.
– Et qu’attendez-vous de moi ?
– Que tu répondes à nos questions !.
– Et si je n’ai pas envie de répondre, qu’allez-vous faire de moi ?
– Pour l’instant pas grand-chose ! Mais on va y réfléchir…
– Je vous signale qu’enlèvement, coups et blessures, c’est autrement plus grave qu’une violation de propriété…
– Ça dépend ma chère ! Ça dépend des circonstances, quant aux réponses que tu ne veux pas me donner, je te garantis que je les aurais dans une heure. Reconduisez-moi moi cette pétasse dans la
cave !
Pemberton se tourne vers Madame Chidaine.
– Si je peux me permettre, vous nous la laissiez cinq minutes et elle crachait tout ce qu’elle savait.
– J’ai d’autres méthodes… et sans menaces de plainte au bout. Je vous libère messieurs, si j’ai besoin de vous je vous ferais signe.
« Pourquoi ce délai d’une heure ? » Se demande Béatrice. « Pour que je sois en plein stress ? Dans une heure je vais être obligée de lui répondre, le souci c’est de savoir ce qu’ils ont l’intention de faire de moi après. Faut que je trouve le moyen de sortir d’ici, je vais devoir prendre des risques, mais je ne peux pas faire autrement… »
Elle eut alors idée de se servir de la table cassée en l’inclinant sous le petit soupirail.
« Je vais essayer de ne pas me casser la gueule ! »
Elle s’accrocha au barreau du soupirail, mais le mouvement de son pied fit chuter la table.
« Bon, je fais quoi maintenant, si par chance, le ciment autour du soupirail était friable… »
Mais il ne l’était pas, ou alors il aurait fallu taper avec un outil, peut-être avec le pied cassé de la table.
« Ça devient bien compliquée cette affaire, il faut que je trouve autre chose. »
Et la porte s’ouvrit.
– Vous faites quoi ? Vous vous prenez pour un ouistiti ? Se gaussa Amélie.
– Aidez-moi à descendre !
– Non, sautez, ce n’est pas si haut que ça !
Béa avait pensé naïvement que les deux femmes se retrouvant en corps à corps, elle pouvait avoir une petite chance de s’en sortir, c’était foutu !
– Olivia veut vous causer, venez !
– C’est qui Olivia ?
– Madame Chidaine, allez en route !
– Vous me bandez pas les yeux cette fois !
– Non, mais je suis ceinture noire de karaté !
La table de la salle à manger était déjà occupée par Madame Chidaine dont elle reconnut la voix, elle n’était pas masquée et arborait une joli visage ovale de vraie brune.
– Asseyez-vous, Amélie a fait cuire des raviolis chinois, vous en voulez ?
– Pas faim, mais je veux bien un peu d’eau !
– Je vais vous servir, je suis Olivia Chidaine mais vous vous doutez bien qu’il s’agit d’un pseudo ! Et vous ?
– Béatrice Clerc-Fontaine, ingénieur chimiste, et je n’ai toujours pas compris ce que je foutais ici ?
– Sans blague ? Est-ce la fonction d’une ingénieur chimiste d’aller fournir des renseignements sur le propriétaire et le contenu d’un hangar ?
– Et qu’est-ce qui vous autorise à juger mes actes ?
– Ce n’était qu’une question ?
– Eh bien, elle restera sans réponse .
– Alors autre question : Est-ce que je pourrais savoir comment vous vous situez politiquement ?
– De quoi ? Certainement pas !
« C’est quoi cette question ? Ça ne présume rien de bon, un groupuscule d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, des fanatiques… Brrr ! »
– Pardon ? Je n’ai pas bien entendu.
– Ce genre de choses ne vous regarde pas !
– Bon on va faire autrement ! Vous avez lu « L’oreille Cassée » ?
– Connais pas !
– Vous avez bien tort, c’est une aventure de Tintin écrite dans les années 1930. Ça raconte comment des marchands d’armes provoquent des incidents de frontières entre deux pays afin de créer un
climat de tension. Du coup les trafiquants d’armes vendent leurs saloperies aux deux parties et s’en foutent plein les poches. Intéressant, non ?
– Puisque vous le dites ? Se gaussa Béatrice.
– Depuis cette période la situation n’a pas évolué, il y a toujours des fabricants d’armes, des trafiquants d’armes et des mercenaires formés à créer des incidents aux frontières afin de pouvoir
écouler leur matériel !
– Et je peux savoir pourquoi vous me parlez de ça ?
– J’aimerais déjà savoir si vous approuvez ce genre de pratiques ? Vous allez me dire non, bien entendu, mais admettons que des circonstances vous en rendent plus ou moins complices… hein ?
– Je ne comprends pas !
Olivia esquissa un sourire énigmatique.
– Vous allez comprendre ! Du moins j’aimerais bien que vous compreniez ! Vous êtes certaine que vous ne voulez pas manger un bout, il ne faut jamais rester avec le ventre vide ? Du fromage, une
poire ?
– Tout à l’heure peut-être !
– Le client qui est venu vous voir, on ne voit pas trop qui c’est, vous ne voulez toujours pas me le décrire ?
– Je ne suis pas prête à répondre à ce genre de question.
– Vous êtes chiante ! Ce ne serait pas Krypton par hasard ?
– Connais pas !
– Habillé en rupin, nez écrasé, grosses lunettes à la Scorsese
Béatrice pique son fard.
– Ben voilà ! Bon je vous explique, Krypton est en fait un courtier travaillant pour la société Radson et Fidji, son truc c’est de trouver et de provoquer des sources de conflits entre nations,
les livraisons d’armes ne sont qu’une suite logique de ces agissements, mais ce n’est pas lui qui s’occupe de ça. Vous suivez ?
– Non !
– Ça ne vous dérange pas de traiter avec un trafiquant d’armes ?
– Ce n’était pas marqué sur sa figure ?
– Vous ne vous renseignez pas sur vos clients ?
– Ne soyez pas naïve ! Ceux qui ont quelque chose à cacher savent très bien le faire. Répliqua la jeune chimiste.
– Vous l’auriez su, vous auriez fait quoi ?
– Vous commencez à m’emmerder ! Répondit Béatrice. Arrêtez de tourner autour du pot et dites-moi franchement ce que vous attendez de moi !
– Que tu répondes à mes questions ! Parce qu’on a assez perdu de temps. Tu réponds maintenant ou je demande à Amélie de te foutre trois baffes.
Béatrice se sentait coincée. En continuant de refuser de répondre elle savait qu’elle serait violentée et obligée de dire ce qu’elle savait. Alors elle lâche le morceau.
– Le client voulait savoir deux choses, le nom du propriétaire et l’origine d’un bruit dans le hangar.
– Un bruit ?
– Quand on est entré on n’a pas entendu de bruit et pour ce qui est du propriétaire on n’a pas su dire, on sait juste qu’il se trouve à Panama. Bon, vous me libérez maintenant ?
– Non, on a encore quelques points à éclaircir.
– Je vous ai dit tout ce que vous vouliez savoir !
– Je ne penses pas, non ! Au fait le monde dans lequel nous vivons, il te plait ?
– C’est quoi cette question ?
– Tu n’as jamais rêvé à un monde meilleur avec moins de pauvreté, moins d’inégalité ?
– Pourquoi ? Vous voulez m’enrôler dans une organisation gauchiste ?
– Pas du tout ! J’ai juste posé une question.
– Je ne crois pas aux mondes meilleurs, l’être humain n’est pas naturellement bon, ceux qui ont déclaré vouloir faire le bonheur des autres n’ont réussi qu’à provoquer des bains de sang :
Robespierre, Lénine, Mao, Pol-Pot… Ça vous va comme réponse ?
– Si tu avais l’occasion d’éviter une guerre meurtrière provoquée par des trafiquants d’armes, tu le ferais ?
– Je ne suis qu’une petite chimiste… Je n’ai pas pour vocation de changer le monde et je ne vois toujours pas…
– Je vais t’expliquer…
Olivia s’interrompit et demanda à Amélie d’apporter deux cafés.
– Tu ne vas quand même pas refuser de le boire avec moi ?
– Je vous trouve amusante, vous envoyez deux connards dans notre laboratoire, vous amochez mon associé, vous me kidnappez, vous m’enfermez une nuit entière dans une cave dégueulasse et maintenant
vous voudriez que je vous fasse des risettes ?
– Ecoute-moi donc cinq minutes et tu comprendras mieux.
– Ça va faire une demi-heure que vous tournez autour du pot…
– Tu veux du lait dans ton café ?
– Non !
– Alors un préalable ! Tu ne sauras jamais qui je suis réellement et j’ai mes raisons pour ça ! Sache simplement que je suis l’héritière potentielle d’une très grosse fortune et que j’ai donc
beaucoup de moyens. Ça c’est une chose, mais ce n’est pas le plus important. Quand j’étais gosse, je devais avoir 8 ans, j’ai été le témoin oculaire d’un massacre de frontière. Et quand je dis
massacre, c’était un vrai massacre, tout le monde y est passé…
– Pas vous ?
– J’étais en hélicoptère… Le lendemain le Bungala déclarait la guerre au Kimala, bilan officiel, 600.000 victimes, j’aurais été plus vieille, je me serais amusée à calculer la hausse du chiffre
d’affaires des marchands d’armes. J’ai vécu toute mon adolescence avec ce traumatisme, puis une fois étudiante et rentrée en France j’ai cherché à sympathiser avec des gens qui partageraient ma
révolte. Je passe, c’est assez compliqué, mais je suis allée de désillusions en désillusions. Ah, des gens qui voulaient changer le monde, ce n’est pas ça qui manquait ! Mais la lutte contre le
trafic d’armes ne faisait partie que de leur projet global, ce n’était jamais une priorité. Bref j’ai un peu milité dans des organisations utopistes avant de laisser tomber tout ça. Je me suis
fait simplement la réflexion que les trafiquants d’armes on ne les supprimera jamais, en revanche montrer à la population ce que font ces gens-là, c’est possible, et c’est ça que je veux faire.
Est-ce que c’est plus clair maintenant ?
– Pas du tout, quel est le rapport avec un hangar rempli d’éponges métalliques racheté par une société offshore ?
– J’y viens ! Dans le hangar, tu n’as pas remarqué une caisse beaucoup plus grande que les autres ?
– Si !
– Et bien je vais te montrer ce qu’il y a à l’intérieur. Amélie, le classeur bleu, s’il te plait .
Amélie apporte le document demandé, Olivia déplie une large feuille. Il s’agit d’une statuette africaine traditionnelle, complètement nue à l’exception d’un pagne, le visage disproportionné, les lèvres serrées, les paupières baissées, les traits agressifs et coiffée d’une sorte de bonnet insolite.
– Comme ça, sur le papier, ça ne ressemble pas à grand-chose, mais en fait ça fait 4 mètres de haut, c’est creux et complètement articulé, un homme peut se cacher à l’intérieur faire bouger ses
bras, ses jambes et sa mâchoire, le faire rugir et surtout lui faire balancer de billes de M14 ! C’est ça qu’il y a dans la grande caisse !
– Ah ? Et pourquoi venir nous emmerder et me kidnapper. ?
– On voulait savoir ce que vous aviez découvert et ce que vous aviez dit à votre client. Tu ne me l’a pas encore dit, mais ce n’est qu’une question de minutes. Et puis on voulait vous empêcher de
fouiner davantage, alors on a décidé de vous faire un peu peur… Et comme le vigile avait relevé l’adresse du professeur…
– Vous avez des amis très sympathiques…
– Non ce sont des cons, mais parfois j’ai des choses un peu délicates à effectuer, alors je fais appel à des gens un peu limites… La sous-traitance ce n’est pas toujours facile.
– C’est le moins que l’on puisse dire !
– Donc je vais te proposer un deal…
– Il serait peut-être temps.
– Je prends un risque énorme, Rien ne m’assure que vous n’êtes pas, toi et ton Martinov, complices de Krypton. Ce type est blindé de fric et rien ne me dit qu’il ne vous a pas soudoyé jusqu’au
trognon…
– Mais…
– Laisse-moi finir ! Si c’est une histoire de fric, j’en ai autant que lui, vous ne serez pas perdants.
– Et admettons qu’on laisse tout tomber, comme si cette histoire n’avait jamais existé ?
– Et tu crois peut-être qu’il va vous lâcher comme ça ? Il faut qu’il puisse entrer dans le hangar et il croit que vous êtes les seuls à pouvoir l’aider.
– Et alors ?
– Si vous l’aidez c’est la guerre entre deux pays africains, si vous refusez de l’aider, je me donnerais les moyens d’expliquer les méthodes des fabricants d’armes. Le choix est clair.
– C’est ça le deal ? Qu’on refuse d’aider ce mec ? Si ce n’est que ça, je vous dis « oui » tout de suite.
– Sans garantie ?
– Ben oui, sans garantie.
– Maintenant tu vas me parler du troisième bonhomme.
– Non !
– Tu remarqueras que mes « gros bras » ne sont plus là, je n’aime pas qu’ils soient là quand je négocie, mais cela-dit Amélie adore distribuer des baffes ! Alors on fait comment ?
– Vous n’oseriez pas !
– Amélie, tu peux oser s’il te plait !
Béatrice espérait que les deux femmes bluffaient, mais elle reçut bel et bien deux grandes tartes qui lui rougirent les joues.
– Je m’en veux de recourir à de telles extrémités, mais je n’ai pas que ça à faire.
– Je continue ? Demande Amélie.
– Mais non, maintenant Mademoiselle va être très gentille.
– Bon, je vais vous dire ce que vous soulez savoir, parce que je ne suis pas si courageuse que ça, mais si je m’en sors je laisserais pas ces gifles impunies…
– C’est de bonne guerre, mais ça ne répond pas à la question.
– Sachez, commence Béatrice que cette personne a des relations et des appuis un peu partout et qu’avec lui vous ne serez jamais gagnante.
– Ensuite ?
– Il s’appelle Philibert, Inventa-t-elle, c’est un pseudo, c’est un ancien agent de la DGSE, il a été notre client et comme nous l’avons sorti d’une mauvaise passe, il est devenu un ami.
– Un ami comment ?
– Il nous aide quand les missions sont un peu compliquées, et puis avec sa carte d’agent secret, il peut se permettre des choses.
– C’est une vraie carte alors ?
– Oui, personne ne lui a demandé de la rendre.
Olivia réfléchit quelques instants.
– Que ce soit vrai ou pas je suppose que c’est une sorte d’aventurier ?
– Si on veut !
– Il accepterait d’accomplir une mission pour moi ?
– Ça m’étonnerait !
– Et pourquoi donc ?
– Je ne le vois pas traiter avec des gens qui m’ont malmené.
– T’en es pas morte !
– C’est le principe !
– Alors je te prie d’accepter mes excuses.
– Pfff !
– Mais dis-moi, tes proches doivent s’inquiéter, ton petit ami a peut-être essayé de t’appeler…
– Je n’ai pas de petit ami !
– T’en a jamais eu ?
– Qu’est que ça peut vous foutre ?
– Oh, j’ai touché un sujet sensible ! Tu veux que je t’étonne ?
– C’est ça, étonne-moi !
– Tu avais une façon de regarder mon visage tout à l’heure, je me demandais si tu n’étais pas à moitié goudou ?
– On ne s’éloignerait pas du sujet, là ?
– Pas forcément ! On pourrait faire la paix toute les deux. Je ne suis pas méchante. Viens m’embrasser.
– Je rêve !
– Alors c’est non ?
– Ben sûr que c’est non !
– Laisse-moi juste faire un truc.
Olivia se lève et s’avance vers Béatrice.
– Ça va durer quelques secondes, je ne vais pas te violer, ne m’oblige pas à demander à Amélie de te tenir les bras.
Et le bouche d’Olivia se colla contre celle de la jeune chimiste.
– Vous êtes vraiment frappée, vous !
– Crois-tu ?
Olivia reste à quelques centimètres de sa prisonnière et lui porte ses mains sur sa poitrine.. Elle s’enhardit et cherche les tétons, les trouve et les pince sans brutalité.
Un léger trouble gagne Béatrice envahie par l’odeur du parfum subtil de sa tortionnaire.
– Tu veux faire quoi ? Se rebiffe-t-elle. Me violer ? Fais-le si ça t’amuse, mais je te préviens je serais passive comme un bout de bois. Alors qu’est-ce que t’attends ?
– J’attends la musique ! Répondit Olivia.
A ces mots Amélie s’en alla mettre un morceau de musique plus ou moins latino au rythme sauvage.
– Approche toi, Amélie, nous allons offrir un spectacle gratuit à la petite dame… Non, non inutile de regarder vers la sortie, il y a trois portes à franchir et elles sont toutes fermées à clé.
Et voici qu’Olivia et Amélie se mettent à danser frénétiquement. Tout en se trémoussant la brune enlève son haut, l’antillaise l’imite, puis offre son dos à sa complice afin qu’elle lui retire son soutien-gorge.
Béa essaie d’évacuer le trouble qui commence à la gagner. Mais comment faire quand une magnifique paire de seins couleurs de café au lait et terminé par des aréoles très sombres vous nargue de cette manière ?
Et comme si ça ne suffisait pas, c’est au tour d’Olivia de se dépoitrailler et d’exhiber une jolie poitrine au tétons rosés.
Les deux femmes s’embrassent, se caressent, s’agacent les tétons qui durcissent .
Olivia revient vers Béatrice.
– Mets-toi à l’aise !
– Non !
– On va t’aider un petit peu !
– Foutez-moi la paix !
Mais sa protestation manque cruellement de conviction, à ce point que quand les deux aventurières lui enlèvent son haut et lui mettent les seins à l’air, elle ne rouspète que par principe :
– C’est ça, rincez-vous l’œil, pauvres tarées.
Les mains d’Olivia et d’Amélie viennent sur les seins de la chimiste.
– Laissez mes nichons tranquilles !
– On ne leur fait pas de mal !
Olivia s’assoit sur les genoux de sa prisonnière en position de lap-dance, son sein gauche s’approche de la bouche de Béatrice jusqu’à ce que le téton soit en contact avec ses lèvres.
Béa entrouvre la bouche, permettant au téton de s’avancer de quelques millimètres, elle craque et lèche quelques instants ce fruit offert avant de de reculer.
– Qu’est-ce que tu me fais faire ? C’est du viol !
– Tout de suite les grands mots ! Tiens, goute à l’autre.
Béatrice le fait mais déclare tout de suite après :
– Vous noterez que je ne suis pas consentante, vous usez de procédés qui s’assimilent à de l’agression sexuelle.
– D’accord on va noter ! Mais maintenant tu vas retirer ton pantalon, on va t’agresser la chatte.
– Certainement pas !
N’empêche qu’elle se laisse retirer son pantalon et sa culotte.
C’est Amélie qui plonge la première entre ses cuisses, langue en avant.
– Mais c’est quelle mouille cette morue ! Fait-elle remarquer à Olivia.
– C’est bien la peine de nous faire tout un cinéma !
– C’est une réaction purement mécanique ! Tente d’expliquer Béa.
Après cet aparté Amélie reprend son cuni, tandis qu’Olivia tente de l’embrasser. Béa refuse le baiser et déplace son visage sur le côté. Qu’à cela ne tienne, elle patiente en s’occupant à nouveau de ses nichons
– Arrête, arrête, tu n’as pas le droit ! Supplie Béa qui sent le plaisir monter sous les coups de langue qu’Amélie inflige à son clitoris.
Vous pensez bien qu’Amélie n’arrête rien du tout ! Béatrice jouit en gueulant et en projetant un geyser de mouille.
Olivia en profite pour lui proposer de nouveau ses lèvres, et cette fois Béa non seulement ne les refuse pas, mais le baiser se transforme en patin baveux !
– Sorcières ! Vous êtes des sorcières ! Des putains de sorcières !
– J’aimerais bien être une sorcière ! Répond Olivia, ce doit être génial de se balader dans les airs le cul collé sur un balai.
Olivia et Amélie n’ont toujours pas retiré leurs pantalons, elles le font maintenant de conserve.
– Elle te plait ma chatte ? Demande la brune à Béatrice.
– Une chatte c’est une chatte !
– Et si je m’approche un peu et que je te la mette sous le nez.
– Ben ça va sentir la chatte !
– Et tu aimes ?
– Je vais te dire un truc : je ne sais plus trop où j’en suis !
– Alors viens on sera mieux là-bas ! Lui répond-elle en lui prenant la main.
« Là-bas », c’est un magnifique canapé en cuir, qu’Amelie prend soin de recouvrir de grandes serviettes éponges.
Béa se laisse faire.
– Mais vous êtes insatiables ! Dit-elle simplement.
– Non, mais on voudrait bien prendre notre pied, nous aussi.
– Je peux avoir à boire ?
– Bien sûr ? Eau gazeuse, jus d’orange ?
– Jus d’orange !
– Sinon on peut te proposer un liquide un peu doré ! Ça te parles ?
– Ben oui, je ne suis pas née de la dernière pluie, il m’arrive de sortir…
– Et tu aimes ?
La question embarrasse Béatrice qui n’a pas l’intention de dévoiler ses pratiques sexuelles à ces deux inconnues. Alors elle biaise :
– Ça peut être amusant, mais ça n’apaise pas la soif !
– Je vois ! Amélie, apporte-lui un jus d’orange et un autre pour moi par la même occasion.
Olivia laisse Béa boire son verre avant de reprendre :
– On a été un peu vache avec toi, parce qu’on avait mal évalué la situation, et là on avait envie de se détendre… on t’a juste un peu forcé la main, mais soyons honnêtes, on t’aurais demandé
comme ça si tu étais d’accord pour une série de câlins, tu n’aurais jamais accepté.
– Un peu limite, vos méthodes quand même !
– On ne t’as pas violé, à ce que je sache !
– Non, bien sûr !
– Alors viens me lécher la moule !
– Ben voyons !
– Tu ne veux pas !
– Je n’ai pas dit que je ne voulais pas !
Alors Olivia s’affale de tout son long sur le canapé, sa tête posée sur les douces cuisses d’Amélie, elle écarte les jambes et s’offre à la langue de Béatrice.
Celle-ci n’en revient pas de se retrouver en cette position, mais foin de réflexions métaphysiques, en ce moment elle est excitée et a envie d’avoir du plaisir, et pour elle, brouter une jolie chatte bien juteuse en est toujours un.
Elle se délecte de la mouille d’Olivia, laquelle tout en se faisant lécher, se fait pincer ses bouts de seins par la belle Amélie.
Béatrice s’apprêtait à lui porter l’estocade, mais la belle brune aime varier les plaisirs et lui demande de venir un peu humecter son trou de balle.
Voilà qui n’est pas une corvée pour Béatrice qui adore lécher derrière.
– Nettoie bien mon trou de cul, j’ai dû oublier de m’essuyer tout à l’heure.
Une provocation ? Bien sûr ! Mais elle aurait tendance à avoir chez Béa l’effet inverse car elle répond :
– Hum, c’est encore meilleur !
– T’es vraiment une sacré cochonne, toi !
– Fallait pas venir me chercher.
– Fais-moi jouir, maintenant !
Béatrice change de nouveau d’orifice, pointe sa langue sur le clitoris tendu et fait hurler sa partenaire. Celle-ci vient alors embrasser Amélie.
« Ben et moi ? » S’étonne la jeune chimiste presque jalouse de ne pas être concernée par cet élan d’affection !
Amélie et Olivia se gamahuchent en soixante-neuf laissant pour le moment Béatrice en plan. Elle jette un coup d’œil sur la porte, elle pourrait profiter du fait que ces dames soient fort occupées pour prendre la poudre d’escampette, mais elle n’y pense même pas.
La vue des fesses rebondies d’Amélie, gigotant sous les assauts de d’Olivia l’attire inexorablement, elle y met la main, caresse, embrasse. Mais elle est interrompue par le vacarme de leur jouissance.
– Tu la voudrais ma pluie dorée ? Lui propose Olivia au bout de quelques instants.
– Volontiers !
– Alors ouvre ta petite bouche, je vais te gâter.
L’instant d’après un joli filet d’urine coulait dans le gosier de Béatrice.
– Hum ! Délicieux !
– Tu vois que je ne suis pas si méchante que ça !
– T’es pas méchante, t’es givrée ! Mais bon, ça va, je ne t’en veux plus.
– Alors tout va bien, on est copines maintenant ! Je t’ai expliqué que j’ai du fric à ne plus savoir qu’en faire. Ce serait intéressant si ton agent secret pouvait accepter ce que je vais lui
demander…
– Et concrètement ?
– Concrètement je te propose que nous nous concertions avec ce monsieur. On peut le rencontrer ?
– Ça peut éventuellement se faire. Mais il faudrait déjà que tu me libères.
– Mais tu es libre, ma chérie, mes gardes du corps sont partis et la grille n’est pas fermée.
– Alors je vais y aller !
– Tss, tss et pour cette rencontre, on fait comment ? On va chez lui ?
– Certainement pas ! Mais je peux organiser une rencontre chez le professeur Martinov. D’ailleurs il doit se faire un sang d’encre, le pauvre ! Bon tu me libères ou pas ?
– Mais bien sûr ma chère, ton café est froid, Amélie va-t’en faire un autre. Je vais te chercher ton téléphone… Quant au professeur, appelle-le, rassure-le et dis-lui que nous serons là dans
l’après-midi… Je vais te raccompagner.
Comme si c’était évident…
Béa se précipite sur son téléphone, il est déchargé, Olivia lui tend le sien.
– Allo, mon petit professeur ! Comment tu vas ?
– Ah ! Quel plaisir d’entendre ta voix ! Mais c’est à toi qu’il faut demander ça ? On te retient prisonnière ?
– En fait non ! Il semblerait que ces gens-là se soient trompés sur notre compte… On devrait me libérer et je pense être de retour cet après-midi. On va m’accompagner. Mais toi, comment tu te
sens ?
– La pharmacienne m’a fait un pensement, j’ai l’air d’une momie, mais ça va… Sinon j’ai eu des nouvelles de Gérard, mais je t’en parlerais tout à l’heure.
– Gérard a des problèmes ?
– Non, non c’est pas ça, mais il a trouvé la piste du gars qui nous surveillait.
– Le gars qui nous surveillait ?
– Oui, je t’expliquerais tout à l’heure…De toute façon il va nous rejoindre tout à l’heure.
Béatrice raccroche sans comprendre.
– Tu me faisais surveiller en plus ? S’indigne-t-elle auprès d’Olivia.
– Mais pas du tout… Je crois qu’on va avoir du démêlage à faire, je te rends ton sac, ta montre, il ne te manque rien ?
– Si, mon bracelet !
– C’est un des deux connards qui a du te le piquer ! Je vais te dédommager… Euh, je suppose que Gérard, c’est l’agent secret ?
– Ben oui, les agents secrets s’appellent tous Gérard.
– Donc, si j’ai bien compris, je devrais pouvoir le rencontrer dès cet après-midi ?
– On verra bien !
– Allez, en route !.
Petite appréhension malgré tout, mais Béatrice se rassure quand elle constate qu’elles ne sont qu’elles deux dans la voiture et qu’elles prennent bien la direction de Paris.
A suivre
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