Annabelle, la reine des mutants par Anne-Abigail Lemeunier du Chesne – 9 – Bérénice, puis Rosalio
Et après avoir recueilli quelques renseignements sur Internet je reprenais le cours de ma mission…
J’ai d’abord pensé à me faire passer pour la secrétaire de Rosalio ou quelque chose dans le genre, mais si la fille est toujours en relation avec lui je vais aller dans le mur, il me faut trouver autre chose.
Le traiteur possède son siège social à Darmou, à trente kilomètres de là. Je m’y rends donc, repère l’endroit et attends l’heure de la fermeture pour agir.
Entre temps, je suis entrée dans une maison temporairement inoccupée. Il restait du rosbeef dans le frigo, il y avait aussi du camembert (du camembert au frigo ! Ça devrait être interdit !) Quelques fruits et du coca-cola. La maison possédait un grenier, j’y suis allée dormir, ça fait du bien.
Et à 19 heures, c’est transformée en petit nuage que je m’introduisais dans les locaux du traiteur. C’est en fait un simple bureau avec des chiottes (ben oui !) des classeurs métalliques, un ordinateur, un téléphone fixe. Tant mieux, moins il y a d’endroits à fouiller plus ça ira vite.
Je me matérialise et trouve facilement une chemise intitulée « personnel actif ». Je feuillette, il y a dix fiches avec photos mais aucune Tatiana. J’avais envisagé la chose, Tatiana devait être un « nom de guerre ». Je continue ma fouille et tombe sur une chemise intitulée « anciens salariés », aucune Tatiana là-dedans non plus.
Alors maintenant, l’ordinateur ! Je l’ouvre on me demande un mot de passe ! Merde ça se complique, j’essaie 1111, ça ne marche pas, j’essaie 1234, ça marche ! C’est beau la sécurité !
Je scanne les fiches du personnel actif, ainsi que celle des ruptures de contrats récentes, puis j’envoie tout ça sur le téléphone de Roland assorti d’un commentaire.
– Reconnaîtrais-tu cette Tatiana parmi toutes ces nanas, ou du moins la fille qui avait un ticket avec Rosalio ?
Et par sécurité, j’envoie copie de tout ça sur mon cloud.
Il ne me reste plus qu’à attendre la réponse de Roland.
Un quart d’heure plus tard, il m’envoyait un mail.
– C’est celle qui est indiqué « Bérénice Brachet »… mais vérifie quand même.
O.K. je mémorise son adresse, mais avant je lui téléphone.
– Allo, Tatiana !
– C’est qui ?
– Tu es bien Tatiana ?
– Peut-être mais toi t’es qui ?
– Gigi !
– Connais pas de Gigi…
– Normal, j’ai quitté la boite au moment où tu te faisais embaucher. Maintenant je travaille en free-lance.
– Tu veux quoi ?
– J’ai un client qui voudrait faire un doublé et comme tu as le profil, j’ai pensé à toi.
– Hum, et c’est payé combien ?
Merde, j’ai aucune idée des tarifs en vigueur.
– Il m’a pas dit ?
– Non mais je rêve ? Tu sais pas ! Tu me rappelleras quand tu sauras, allez ciao !
Bon j’en sais pas plus, sinon que la demoiselle n’a rien contre les amours tarifés, ce qui me fait une belle jambe.
Maintenant ça ne va pas être de la tarte. Je ne suis même pas sûr que ce soit elle. Et puis si c’est le cas : voit-elle encore Rosalio ? Sinon il faudra continuer le jeu de piste…
Je fais disparaitre toutes les traces de mon passage, je me dématérialise et quitte les lieux.
Et maintenant direction l’appartement de cette Bérénice Brachet alias Tatiana.
J’entre en nuage, puis me matérialise. La première chose à faire est de vérifier si l’adresse est bonne. Après tout, la donzelle a pu donner une ancienne adresse, peut très bien habiter chez une copine ou un copain… les hypothèses ne manquent pas.
Le frigo est plein de produits à consommer dans la semaine, donc c’est habité. Mais par qui ? Un petit classeur mural en bois contient des enveloppes, en fait des factures au nom de Bérénice Brachet.
Bingo, je suis bien chez la fille, je n’ai plus qu’à attendre en sachant bien que ça risque de durer des heures, voire davantage.
Mon plan est tout simple, dès que la fille sera rentrée, je prendrais possession de son cerveau, avec un peu de chance cela me mènera peut-être jusqu’à Rosalio.
Il est presque minuit, je me suis installée dans la cuisine et ayant une petite faim, j’ai grignoté du fromage et des fruits en écoutant la radio.
Un bruit dans la serrure, j’espère qu’elle est seule… des rires… deux voix féminines, ça va se compliquer… et cette odeur, cette très légère odeur bizarre… on dirait que mes sens olfactifs s’améliorent de jour en jour.
Putain, je viens de comprendre ! Elle s’est fait mordre par un mutant ! Reste à savoir s’il s’agissait d’une morsure fortuite ou si elle sert de réserve d’élixir à un mutant ? Dans ce cas elle est probablement sous emprise. Ça devient compliqué de chez compliqué !
Première chose ! Me débarrasser de la copine, je file dans la chambre, me matérialise et me recouvre d’un drap comme dans les mauvais films de fantômes et vais à leur rencontre dans la pièce principale.
En même temps, j’envoie des ondes de trouille à la copine.
– Mais c’est quoi, ça ? C’est qui ? Hurle-t-elle
– C’est rien ! Une emmerdeuse qui est venue nous faire chier ! Répond Bérénice sans se démonter un instant.
Non seulement mon pauvre stratagème est en train d’échouer mais je sens que Bérénice tente de pénétrer mon esprit. Mais comment est-ce possible ? C’est moi la super mutante, ce n’est pas elle !
Contre ma volonté, je me débarrasse du drap.
– Bonjour, mademoiselle, me dit-elle ! Qu’est-ce que je vous sers ?
Elle se fout de moi, en plus !
– Dis donc, t’es drôlement bien foutue ! Me nargue-t-elle
Je suis incapable de sortir une phrase.
– Sylvette, va dans la chambre et essaie de dormir, j’ai une explication à avoir avec cette nana ! Dit-elle à sa copine qui obtempère sans bien comprendre.
Si je pouvais me dématérialiser, mais pas moyen, l’emprise de cette Bérénice est trop forte.
– J’ai compris l’essentiel ! Reprend cette dernière. Tu n’es pas méchante, tu es juste complétement timbrée. Tu voulais rencontrer Rosalia, il sera là dans une heure.
Ah, je commence à comprendre, Bérénice est sous l’emprise de Rosalio, elle s’est connectée à lui dès que la situation lui a paru bizarre, C’est donc Rosalio qui a pris possession de mon cerveau et non pas la fille, je comprends mieux ! En fait je me suis fait avoir par surprise, ça m’apprendra à manquer de vigilance.
Bérénice retourne voir sa copine.
– Ecoute, j’ai une sale affaire à démêler, il vaut mieux que tu rentres, prends un taxi, je t’appellerai demain !
– Rien de grave au moins ?
– C’est pas grave, mais c’est un peu compliqué, je ne peux pas t’en dire plus.
Exit la copine, c’est déjà ça !
– Tu m’excites à t’exhiber à poil comme ça devant, moi, tu vas me lécher la figue !
– Mais !
– C’est quoi le problème, je sais que tu es déjà allée avec des femmes et comme je pense être une belle femme, ce ne devrait pas être une corvée !
Et elle se déshabille à l’arrache. Pas mal dans le genre gretchen avec ses nattes on la croirait tout juste sortie d’une version érotique de la Fête de la Bière à Munich ! En plus elle a de ses nénés, une véritable invitation à la luxure.
– Alors t’attends quoi, poufiasse ?
Ben j’attends rien…
– On se met comment ? Demandais-je.
– Viens, poufiasse ! Me dit-elle en se dirigeant vers une chaise sur laquelle elle pose son cul puis écarte les cuisses.
Et me voilà en train de me bouffer la chatte, une bonne chatte bien juteuse.
– Tu peux faire mieux que ça, poufiasse, ne bouge pas, je reviens.
Elle m’énerve à me traiter tout le temps de poufiasse !
La voilà qui revient… avec une cravache à la main ! Ça va être ma fête !
– Mets-toi à quatre pattes et relève bien ton croupion de pute je vais te rougir le cul.
– Non, non pas la cravache, je vais te sucer mieux !
– Ta gueule, poufiasse !
Elle a un vocabulaire très limité la gretchen !
Et la voilà qui tape, elle me fait mal, je crie, je hurle, je sanglote. Qu’est-ce qu’elle me racontait la Constance dans la forêt ? Qu’il fallait essayer de sublimer la douleur pour la transformer en plaisir ! Ben j’ai beau essayer ça ne marche pas !
Elle s’arrête enfin, j’ai le cul en marmelade.
– Hum ! J’espère que tu as bien dégusté ! J’adore torturer les poufiasses, ça me fait trop mouiller. Allez viens lécher !
Si je pouvais me dégager ne serait-ce qu’un instant de cette emprise, mais non, pas moyen.
– Plus vite ta langue, lèche-moi le clito, poufiasse !
J’ai réussi à la faire jouir, j’espère qu’elle va me foutre la paix, maintenant…
Que nenni !
– Allonge toi par terre ! M’ordonne-t-elle
Elle me chevauche, s’accroupissant, ses jambes de part et d’autre de ma poitrine. Je comprends qu’elle va me pisser dessus, Si elle savait comme je m’en fous, j’ai assimilé cette pratique qui ne me dérange plus du tout.
Elle pisse bien dru, m’arrose mes nichons puis avance vers mon visage, m’ordonne d’ouvrir la bouche et me demande d’avaler.
– Mais on dirait qu’elle aime ça, la pétasse, t’es vraiment une grosse vicieuse. Dommage que je n’aie pas envie de chier, je t’aurais gâté ! Debout maintenant.et tu ne bouges pas, je vais chercher de la corde.
Alors là, je balise ! De la corde ! C’est donc pour me prendre. Certes je suis immortelle, mais combien de temps peut-on rester au bout d’une corde sans dépérir ? Car je sais très bien que sans élixir je vais tomber dans une espèce d’état comateux qui peut durer des lustres. Mais suis-je bête, l’autre andouille ne va pas faire durer son emprise éternellement, il faudra bien qu’il la relâche et à ce moment-là je me transformerais en petit nuage !
J’affiche donc un visage serein (enfin presque) quand elle se ramène avec de la corde.
Eh bien, non, ce n’était pas pour me pendre ! Bérénice m’entoure le sein gauche avec la corde puis serre, elle fait de même avec le gauche, puis tire sur la corde de façon à compresser mes nénés au maximum. Me voilà bondagée, on me l’avait jamais faites encore, celle-là !
Mes nichons prennent une couleur violacée, pas très jolie, Bérénice me les gifle plusieurs fois, elle me fait mal cette folle… et comme si ça ne suffisait pas elle m’accroche des pinces reliées par une chainette sur les tétons. Je hurle parce qu’elle fait ça sans aucune délicatesse. Du coup elle me gifle le visage. J’en ai marre, mais marre. Si un jour je la retrouve sur mon chemin, celle-ci elle ne sera pas déçue de la rencontre.
Elle s’en retourne chercher sa cravache et me vise les seins tout en tirant sur la chainette qui relient les pinces sur mes tétons. Tout cela est la limite du supportable…
Et puis prise d’une véritable frénésie sadique, elle me gifle tout en tirant de toutes ses forces sur la chainette. Les pinces se détachent, je hurle, je n’en puis plus, je suis en pleurs.
Et puis, sans doute à court d’imagination, elle me fait mettre au coin et s’en va bouquiner en fumant une cigarette.
Une heure du matin et quelques bananes.
– Rosalio va arriver, je vais t’enlever les cordes…
Ça fait du bien mais maintenant faut attendre que le sang se remette à circulera normalement.
Un bonhomme se matérialise devant nous, nu comme un ver, évidemment. Il a des grosses couilles qui pendouillent.
– Bonjour, je suis Rosalio !
– ‘Jour m’sieu
– Je vais relâcher mon emprise, mais pas complétement, afin que l’on discute un peu
– Faites comme chez vous !
– Je résume, Malvina t’as envoyé en mission, la pauvre Malvina est complètement déphasé, je passe. Là où ça se complique c’est que tu t’es rendu compte que cette mission n’avait aucun sens, alors
tu t’es donné un autre but, devenir la Reine de Mutants. C’est ça ?
– C’est quand même un peu plus compliqué que ça ! Balbutiais-je.
– Oui, mais c’est ça quand même. Devenir la Reine de Mutants, non mais a-t-on idée ? Comme si nous avions besoins d’une Reine. Je fais remarquer à mademoiselle que nous nous sommes passés de
souverain ou de souveraine pendant près de 400 ans ! Et toi tu arrives comme un cheveu sur la soupe !
– Bon, bon dans ce cas, on en parle plus je vais rentrer chez moi !
– Ben voyons ! Donc en présence d’une foldingue dans ton genre, en principe la solution c’est la décapitation.
– C’est pas gentil !
– On n’a pas à être gentils avec des gens qui peuvent nous mettre en danger, même involontairement. Seulement aujourd’hui la situation est particulière, notre communauté connaît une crise qui
pour l’instant n’est pas résolue. Or je vois que Malvina a fait une pioche extraordinaire, tu as des pouvoirs prodigieux, et ces pouvoirs peuvent peut-être nous aider à sortir de cette crise.
– Donc vous ne me coupez pas la tête ?
– Disons que ce n’est pas une urgence. Donc à partir de cet instant, tu es mon esclave, je vais t’emmener dans notre cachette et on va regarder si tes pouvoirs peuvent nous aider à élaborer un
plan de sortie de crise !
Un plan de sortie de crise ? Comment il parle le mutant, il doit trop regarder les chaines d’informations.
Nous nous sommes dématérialisés, Rosalio et moi et une heure plus tard nous étions au lieu-dit, « la Grande Foune » un endroit sauvage aux reliefs chaotiques.
Derrière une chute d’eau, se trouve l’entrée d’une grotte, la cachette de Rosalio se trouvait donc là.
– Il a plusieurs grottes en enfilades, nous avons un groupe électrogène, ça nous permet un confort relatif. Ah je te présente ma première femme, Philippine, et mes deux fils, Marinus et Calcas.
Elle là-bas, c’est Irma notre donneuse. Maintenant Anabelle, tu vas expliquer à ma famille comment tu as fait pour me trouver !
– Ben vous le savez déjà, non ?
– Oui mais eux ne le savent pas !
Ah bon, ils ne peuvent pas lire dans mon cerveau, ceux-là ?
– Disons que le hasard m’a aidé, en survolant la forêt de Longdard, j’ai senti la présence d’un mutant…
– Quoi ! Tu as senti la présence d’un mutant, rien qu’en survolant la forêt ? S’étonne Marinus
– Ben oui !
– Malgré toute cette végétation, ces bestioles et sa collection d’odeurs ?
– Ben oui !
– Si je l’ai amené jusqu’ici c’est qu’elle a des super pouvoirs ! Précise Rosalio. Continue de raconter.
– La personne que j’ai rencontré m’a signalé que votre Guilde se réussissait à la ferme des Burnettes, j’y suis allée et j’ai remonté la piste.
– Et tu vas nous aider comment ? Demande Calcas.
– Je peux peut-être repérer Lothaire de loin !
– Mais tu vas faire comment ?
– Ben, faudra me dire les endroits où il est susceptible de se cacher et j’irais vérifier.
– On peut la baiser ? Demande Marinus à son père.
Il n’est pas bien celui-là !
– Dis donc, c’est peut-être à moi qu’il faut demander ! Répondis-je.
– Tu n’es qu’une esclave, on n’en a rien à foutre de ton avis ! Reprend le fiston avec une suffisance à recevoir des claques.
– Si vous voulez que je collabore avec vous, il faut me respecter.
– On a les moyens de te faire obéir, que tu sois consentante ou pas ? Tu le sais ?
– Hélas !
– Mais je préfère que l’on travaille en bonne intelligence. Bon on va dormir, demain on verra comment on peut s’organiser.
Je tombais de sommeil, j’ai dormi comme un loir.
Au petit matin, je sentis une présence dans ma couche, je me réveille en sursaut.
– Tu me suces ?
– Merde
C’est ce connard de Marinus. Et le voilà qui se met à me tripoter !
– Tu vas me foutre la paix, abruti ! Criai-je.
Evidemment mes cris réveillèrent tout le monde. Dépité Marinus s’éloigna. J’ai l’impression que je me suis fait un ennemi.
Petit déjeuner, des œufs, du jambon de la confiture… Comment ils peuvent avoir tout ça ? Probablement des gens sous emprise qui leur font les courses.
Je suis allé me regarder dans un miroir, les traces des sévices que m’a infligé cette foldingue de Bérénice ont quasiment disparus. Le pouvoir de régénération des mutants est fabuleux.
– Et maintenant au boulot ! Me dit Rosalio en m’exhibant une carte de la région. S’il n’a pas quitté le coin, il devrait être là, ou là ou peut-être là… Mais c’est un peu l’aiguille dans la botte
de foin. Je t’envoi l’image de Lothaire dans ton esprit, ainsi tu sauras à quoi il ressemble.
– Bon je vais voir ce que je peux faire, le temps de faire un petit pipi et je démarre !
– Marinus va t’accompagner !
– Certainement pas !
– On ne voudrait pas que tu t’échappes ! Me précise Rosalio.
– Ecoutez, si j’ai envie de m’échapper ce n’est pas un accompagnateur qui m’empêchera de le faire, j’ai moi aussi envie de trouver ce Lothaire et je n’ai pas besoin de cet imbécile pour le faire
Marinus vexé s’avance vers moi
– Je vais t’accompagner que tu le veuilles ou pas, pétasse !
Et là je ne sais pas ce qui m’a pris, mais folle de colère je me servis de mes pouvoirs pour le coller au mur. Coller au sens propre, c’est-à-dire qu’il lui devenait impossible de décoller du mur…
– Impressionnant ! Admit Rosalio. Et tu comptes le laisser longtemps comme ça ?
– Je te laisse le décoller, lui répondis-je.
Je le sens embarrassé, en fait il craint de ne pas y arriver et de perdre la face devant ses proches. Je décolle donc le Marinus qui me retourne un regard de haine.
L’incident est intéressant, cela veut dire que mes pouvoirs dépassent probablement ceux de Rosalio. Chez Tatiana alias Bérénice, je me suis simplement fait surprendre, ce sont des choses qui arrivent.
Je ne trouvais rien dans la première zone indiquée sur la carte et rentrait bredouille. On me ficha la paix et je repartis le lendemain.
A suivre
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