Lundi 30 mai 2016 1 30 /05 /Mai /2016 07:13

Eros Comos 2 - Novassa par Nicolas Solovionni

1 - Les exilées de Novassa suivi de la Secte de Saint-Pétersbourg

Solo

Résumé du tome précédent.

Sur la planète Katelya, deux amies, Kéni et Malvina, miraculeusement rescapées d'un raid meurtrier perpétré par une communauté d'amazones fanatiques, décident de venger leurs proches : Kéni en essayant de susciter une intervention de la garde fédérale et Malvina en tentant de s'infiltrer dans les rangs des "agresseuses". Elles échoueront l'une et l'autre. Après plusieurs péripéties, Kéni se retrouvera dans un bordel sur la planète Vargala, puis en deviendra quelques années plus tard la tenancière. Malvina immédiatement repérée sera envoyée en exil sur Novassa, la planète mère des amazones.

 

Parallèlement nous avons suivi les aventures de Leiris Misdas, cadet de la marine spatiale civile, embarqué pour son premier poste sur un vaisseau corsaire commandé par le capitaine Jerko. Leiris se liera d'amitié avec Palinsky le navigateur, qui garde jalousement le secret d'étranges logiciels permettant de déjouer la plupart des contrôles de sécurité planétaires. Leiris, avec la complicité de Palinsky fomente une mutinerie à bord du vaisseau qui tournera court, mais Jerko cherchera à se venger en envoyant un tueur à ses trousses une fois débarqué sur Vargala. Palinsky disparaît après avoir légué ses logiciels à Leiris qui trouve refuge dans une communauté d'exclus, tandis que, Murenko, le médecin du bord, joue sa carte personnelle en essayant de neutraliser le tueur, afin de récupérer les logiciels pour son compte.

 

Kéni qui a un vieux compte à régler avec Jerko finit par s'immiscer dans l'affaire, et offre sa protection à Leiris ainsi que le commandement d'un vaisseau. (Un peu embrouillé quand même tout ça...)

 

Les exilées de Novassa

 

Comme beaucoup de planètes habitables, Novassa ne l'est pas complètement, elle est trop chaude et si la vie s'y est adaptée comme elle a pu, des conditions acceptables pour les humains ne se rencontrent que dans les zones les plus septentrionales, et encore faut-il supporter ce climat gorgé de vapeur d'eau où il pleut les trois quarts du temps.

 

C'est ici qu'un jour Artémise Baal dite "Tigrane" débarqua à la tête d'une colonie entière de femmes avec l'intention de créer une gynarchie pure et dure. L'homme était pour ces dames, un parasite social, dont on pouvait se passer à partir du moment où la population pouvait se reproduire par clonage... Tout marcha très bien pendant quelques années, l'implantation faisait figure d'exemple aux yeux de certaines féministes terriennes qui s'empressèrent de les rejoindre et la population s'accrut assez vite... Puis virent les premières rivalités, problèmes de personnes exacerbés par des points de vue différents sur la gestion. Certaines eurent alors l'outrecuidance de se demander si n'aurait pas fallu quelques hommes... oh juste quelques-uns... et de toute façon maintenus en esclavage afin d'effectuer à la place des femmes un certain nombre de travaux pénibles et peu enrichissant. On avait touché là au crime de lèse-majesté ! Artémise le prit très mal et fit arrêter les hérétiques. S'en suivit une confrontation majeure entre les tenants d'une évolution et ceux de l'orthodoxie. Les partisans de Mademoiselle Tigrane l'emportèrent au prix d'un affrontement impitoyable et sanglant. L'ordre fut rétabli, mais la colonie devint affaiblie et dubitative. Artémise tomba alors un temps dans la mélancolie, l'affaire ne l'amusait plus, d'autant qu'elle avait découvert que son amie intime avait sympathisé avec ses adversaires. Elle eut alors un coup de génie. Elle confia le pouvoir à pire qu'elle, puis instrumentalisa sa propre déification, puis son départ vers la planète Simac3 entourée d'une poignée de fidèles. Elle déclara alors à qui voulait l'entendre qu'elle était devenue immortelle, du moins son âme, qui par les siècles et les siècles se réincarnerait dans les corps d'autres femmes. Elle se chargerait sur sa planète lointaine de l'expansion de sa pensée dans la galaxie, Novassa n'étant plus qu'une infime partie de ces préoccupations. Mais bien sûr, elle se tenait à la disposition de toutes celles qui viendrait la rencontrer afin de recueillir les fruits de sa sagesse infinie...

 

Elle avait donc pété un câble, mais celle qui lui succéda prit, (ou du moins fit très bien semblant de la prendre) tout cela au sérieux. On organisa de grandes messes pour célébrer la déification d'Artémise Tigrane qui devint Sainte Artémise. La religion Tigrane était née. Mais cette pitrerie et les événements sanglants l'ayant précédés firent que du coup, la colonie n'attirait plus grand monde !

 

La toute nouvelle dirigeante de Novassa s'attribua pompeusement le titre de papesse et le nom d'Artémise II. Butée et imbue de la confiance que lui avait accordée la "déesse", elle se crut tout permis, y compris de rendre encore plus difficile la vie de ses concitoyennes en interdisant tout ce qui pouvait ressembler à de l'informatique, de l'électronique, ou même à de la téléphonie à l'ancienne... Faute d'être correctement entretenus, les quelques vaisseaux de la flotte novasséenne rendirent, eux l'âme les uns après les autres, on ne les renouvela pas. L'astroport continua cependant de fonctionner tant bien que mal, assurant d'une part le trafic intérieur, ainsi que l'apport de matière première ou de matériel divers que la planète commandait en effectuant des appels d'offre intersidéraux. Les vaisseaux de livraison ne souhaitant pas repartir à vide, la planète exportait un bois exotique d'assez bonne qualité. Le trafic passagers interplanétaire réservé aux échanges entre communautés était des plus restreints et s'effectuait de la même façon.

 

Suite à ces décisions, les ravages sur l'économie de la colonie ne se firent pas attendre, et une vraie pagaille s'installa favorisant tous les marchés noirs. Artémise II finit par démissionner, l'hostilité à son égard ayant gagné jusqu'à son cercle le plus rapproché et fut remplacée par Perrine, une réformatrice affirmée, que son habileté à ramer entre les courants avait sauvé de la répression.

 

Celle-ci ramena l'interdiction de l'informatique aux seuls particuliers, on importa (clandestinement bien sûr) quelques milliers de bonhommes kidnappés par des trafiquants d'humains. On les mit tout de suite au travail, comme esclaves, dans les champs et sur les chantiers, et on prépara leur clonage afin d'avoir de bonnes réserves de muscles vingt années terrestres plus tard. La seconde réforme était plus pernicieuse. Se méfiant de tout le monde, la nouvelle papesse (elle avait conservé le titre) voulait se mettre à l'abri d'une éventuelle conspiration, elle inventa donc un système où chacune écoutait chacune. Ainsi chaque responsable pouvant un jour accéder aux plus hautes fonctions ou à ses échelons inférieurs se voyait flanquée de deux "suivantes" qui étaient encouragées à rapporter tous les faits et gestes qui ne leur semblaient pas orthodoxes. Imaginez l'ambiance !

 

Perrine II qui lui succéda, rompit les relations déjà plus que symboliques avec la Terre et proclama l'indépendance de la colonie. La Terre qui avait d'autres chats à fouetter ne fit qu'une protestation formelle. La gestion de l'esclavage s'avérant lourde, la nouvelle papesse eut l'idée de rendre les hommes autonomes partout où cela était possible, on créa ainsi des enclaves mâles, dont la principale jouxtait l'astrodrome de Novassa. Elles avaient leurs propres lois, leurs propres juridictions mais restaient en dernier ressort sous l'autorité des Tigranes... L'éducation des habitants des enclaves restait réduite au minimum nécessaire, et la propagande religieuse y allait bon train afin qu'ils se satisfassent de leur oppression. Quant aux mélanges des sexes... n'y pensez même pas !

 

Après ce nécessaire préambule, reportons nous à présent trois années en arrière avant de commencer à narrer les événements qui feront l'objet de ce présent tome...

 

Afda, la souveraine de la communauté Tigrane de Kateylia avait envoyé dans le cadre des échanges avec la planète fondatrice de cette religion féministe, Malvina Cooper, espionne capturée, et Graana ancienne milicienne et geôlière de cette dernière, considérée comme trop intrigante. (voir le premier tome)

 

La haine qui opposait les deux femmes avait fini par quasiment disparaître, et elles avaient convenues entre elles d'une sorte de pacte de solidarité.

 

Pendant toute leur période de formation, Malvina et Graana s'étaient efforcées, comme elles l'avaient convenu de "jouer le jeu". Ce n'était pas toujours évident, ainsi, on reprochait à Malvina son manque de ferveur malgré ses efforts pour la simuler. Quant à Graana, il lui arrivait de péter les plombs et de manifester au grand jour son incompréhension de se voir traiter comme une gamine, elle qui malgré son jeune âge avait un passé de milicienne accomplie. Les punitions tombaient, coups de badines sur les fesses dénudées et longues heures d'isolement en prières semblaient pour les pédagogues tigranes des outils universels.

 

Mais les deux femmes se soutenaient en s'empêchant mutuellement de sombrer dans une révolte qui n'aurait mené nulle part. Pour le reste, elles étaient bien notées, remarquablement bien notées.

 

Le scénario était souvent le même, c'était Malvina qui commençait les hostilités, mais si Graana ne se sentait pas prête, elle n'insistait pas outre mesure...

 

- J'ai envie de te fouetter le cul, Graana !

- Encore !

- Je ne m'en lasserais jamais, c'est ma façon de me venger de ce que tu m'as fait, et de ce que tu as failli me faire...

- Il faudrait peut-être que tu tournes la page un jour, personne n'est parfait, je ne le suis pas, mais toi non plus !

- A poil, espèce chienne, et arrête de me raconter ta vie !

-Tu sais ce qu'elle te dit, la petite chienne ?

 

A ces mots Malvina gifla sa camarade, sans brutalité excessive, par jeu... Graana encaissa sans broncher.

 

- C'est ça que tu cherchais, hein, t'aimes ça que je te dérouille ?

- Vas-y continue !

- A te gifler, sûrement pas, ça ne m'amuse qu'au début, si tu veux que je continue à frapper, il faut me montrer tes fesses... tes grosses fesses de salope !

- Elles ne sont pas grosses !

- Pour moi elles le sont !

- Tu exagères !

- Bon... Tu te fous à poil ou tu me fais un discours ?

- Je me fous à poil !

- Elles sont bien blanches, dis donc, il y a combien de temps que je ne te les ai pas rougies ?

- Il y a trop longtemps !

- T'as vraiment envie de l'avoir ta frottée ?

- Oui !

- Et si je te la donnais pas... ça, ce serait du vrai sadisme...

- Tu en serais capable ?

- Oui ! Répondit Malvina sans se démonter et en étant sans doute très sincère.

- Mais peut-être pas aujourd'hui...

- Mais tu vas la fermer ! Répondit alors la jeune femme en claquant par pur réflexe le cul de sa partenaire.

- J'avais raison !

- Oui, parfois ça t'arrive... maintenant tu te tais, le tarif c'est cinquante !

- Et bien allons-y pour cinquante !

 

A ces mots, Graana, finit de se déshabiller et s'installa fesses à l'air sur sa couchette attendant placidement le châtiment promis. C'est cela qui énervait Malvina, sa collègue d'infortune était capable d'attitudes masochistes qui allaient très loin. Or Malvina n'avait pas envie de rapports si consensuels, sans être sadique, ce qui l'intéressait c'était de faire souffrir Graana sans que celle-ci y trouve trop sa part... C'est pour cela que le premier coup fut très dur !

 

- Hé, Ho, déconne pas quand même, cinquante comme ça, et je me retrouve à l'hosto ! Tu veux jouer ou tu veux me démolir ?

 

Graana s'était retournée, signifiant par-là que le jeu était sinon terminé, du moins suspendu. Malvina comprit alors qu'elle devait absolument reprendre l'ascendant, si la soumise dictait sa conduite à la dominatrice, c'était le monde à l'envers.

 

- Remets-toi en position, je ne vais pas te tuer, je sais très bien ce que je fais !

- Je me demande !

- Graana, soit tu te remets en position, soit tu te casses !

- Bien joué, Malvina, répondit l'ancienne milicienne en se recouchant sur le ventre, fesses offertes.

 

Mais Malvina enrageât d'être obligé de taper moins fort... L'autre poussait des petits soupirs de douleurs à chaque coup, mais était-ce uniquement de la douleur ? Pour s'en assurer la fouetteuse, passa une main entre les cuisses de sa soumise, et la ressortit trempée comme une soupe.

 

- T'aimes ça, hein ?

- J'aime beaucoup de choses !

kas 0135  

Malvina partagée entre un désir évident de donner des coups plus durs, mais qui mettrait rapidement fin à la séance, et celui de continuer au rythme imposé par la soumise, avec le risque de voir se prolonger le jeu à son désavantage, choisit cependant cette dernière solution et elle aurait été bien incapable de dire pourquoi !

 

Il fallut bien que les cinquante coups se terminent, et même si trois ou quatre supplémentaires lui tombèrent sur les fesses, il n'était pas question de prolonger la mise inconsidérément. Et si le cul de Graana avait viré au violet, l'humidité de son entre cuisse ne s'était pas tarie. Comme une possédée, elle se rua alors vers Malvina, la dominant physiquement, sa partenaire fut immobilisée à terre avec une facilité déconcertante. Elle approcha alors sa langue de sa victime, en quémandant l'ouverture de sa bouche. Malvina ne résista pas longtemps, entrouvrit ses lèvres et laissa passer l'instrument d'un baiser fougueux, Graana savait pertinemment ce qu'elle faisait, elle ne se faisait dominer que parce qu'elle le voulait bien, estimant que son message était passée, elle se coucha sur le sol, de nouveau soumise, la bouche ouverte sachant que sa complice lui pisserait dessus. Mais ce ne serait pas une corvée, ce n'était jamais une corvée. Et quelques instants plus tard les deux jeunes femmes se retrouvèrent, chattes contre lèvres se gamahuchant mutuellement dans un accès de folie sauvage, dont seules leurs jouissances réciproques put y mettre fin. Elles se couchèrent alors l'une contre l'autre, épuisées, repues et en proie à des sentiments contradictoires.

 

Au terme d'une première année de bourrage de crâne, la directrice de l'établissement commenta les résultats en présence de Sœur Asseb, la représentante de l'assemblée des grandes prêtresses.

 

- Ces échanges avec la communauté de Nova-Tigra sont très décevants, seules deux filles sortent du lot, je me demande très franchement si nous devons continuer... Ou alors il faudrait poser des conditions...

- Parlez-moi de ces deux filles ! La coupa Asseb.

- Celle-ci ! Reprit la directrice en ouvrant le dossier, c'est Malvina, une nouvelle convertie, intelligente, des idées sur un tas de sujets, très pertinente, dotée d'une envie de discuter, de persuader, vraiment quelqu'un d'assez exceptionnel. Nous manquons de jeunes femmes comme elle. Je vous aurais sans soute suggéré de la récompenser et de lui attribuer un poste qui lui permettrait de nous être utile, mais il y a un petit détail qui me chagrine...

- Et bien dites-le, vous en mourrez d'envie !

- Disons que sa foi est assez superficielle !

- Je n'en fais pas un obstacle ! Déclara la représentante ! Elle avait une qualification sur sa planète ?

- Elle a fait des études d'architecte...

- Super ! Elle sera architecte à mi-temps, Le reste du temps elle ira aux cours réservés aux prêtresses. Nous la nommerons dès demain... Et l'autre ?

- Très différente, les résultats sont très bons, mais cette fille était milicienne dans sa communauté, elle considère sa présence ici comme le résultat d'un règlement de compte. Quand on essaie de la faire parler, ça tourne à la paranoïa, elle voit des complots partout, y compris au somment de sa hiérarchie... elle à l'âme d'une intrigante, ses nombreuses qualités n'arrivent pas à masquer ses défauts.

- Encore une fille pour laquelle nous nous sommes investies pour rien, donc ?

- Oui et non ! Je vous suggère de l'incorporer dans la filière des "suivantes". Avec son esprit retord, elle devrait être très bien dans ce rôle. Par contre je vous conseille de n'envisager pour elle aucun poste de prêtresse même à moyen terme.

- Ni à long terme ! Vos analyses et vos suggestions sont toujours aussi pertinentes, ma sœur directrice ! Considérez qu'elles sont d'ors et déjà entérinées par le conseil...

 

La directrice sourit... tout s'était passé exactement comme elle l'avait voulu... comme d'habitude !

 

Encore une année plus tard...

 

Malvina et une quinzaine d'autres jeunes femmes attendaient dans la grande salle d'honneur du palais papal. Elle saurait dans quelques heures si son accession au titre de grande prêtresse proposée par ses pairs avait été acceptée par le conseil. Cette échéance était une aubaine, plus elle se rapprocherait des cercles du pouvoir plus la possibilité de pouvoir quitter cette planète se rapprochait également... Mais elle ignorait encore comment... Ce poste lui permettrait de tisser des relations, de former peut-être un groupe de pression incontournable dans cette société en crise permanente. Déjà, ses idées sur la gestion et la transformation nécessaire de l'organisation de cette planète gagnaient du terrain. Souvent après les cours en fin d'après-midi plusieurs filles se réunissaient spontanément autour d'elle afin de débattre des sujets les plus brûlants de la société novasséenne, mais parfois la conversation prenait un tour plus badin, qu'importe... elle s'attirait des sympathies, des complicités, des amitiés. Certaines parmi les professeurs s'en mêlaient et souvent favorablement. On l'invitait parfois à exposer ses idées chez certaines des dignitaires de la planète et si on ne l'approuvait que parfois, on l'écoutait toujours avec intérêt et on ne la désapprouvait que fort rarement.

 

Malvina avait gardé contact avec Graana qui faisait fonction de suivante auprès d'une vielle prêtresse acariâtre... L'emploi était à plein temps, mais elle avait des jours de repos et donc les deux femmes se voyaient. Pas facile au début en absence de tout moyen de télécommunication, mais quand on veut se voir, on se voit et ces gens avaient réinventé la poste, les messagers et les visites impromptues. Graana était bloquée, elle avait ressentie comme une profonde injustice ce poste qui ne lui apportait aucune perspective, quant à ses dons d'intrigante, elle aurait été bien en peine de s'en servir. Elle en venait à espérer qu'un jour Malvina ait assez de pouvoir pour la sortir de là ! Mais ce sentiment de ne pouvoir prendre seule en main son destin l'exaspérait.

 

Bien sûr, se disait Malvina, le poste de grande prêtresse avait aussi ses inconvénients, et notamment le fait d'être en quasi permanence flanquée de deux suivantes qui avait le libre pouvoir de reporter tous faits et gestes considérés comme non orthodoxes aux yeux des autorités... Mais cela ne l'inquiétait pas trop... Ces rapports étaient peu consultés, encore moins utilisés, l'administration avait trop à faire pour se permettre de sanctionner à tout bout de champs ses meilleurs éléments. Cette pratique n'était donc qu'un garde-fou, et elle saurait faire avec...

 

Cette cérémonie aurait dû se dérouler la veille, mais elle avait été décalée d'une journée au dernier moment. Cette entorse au protocole faisait courir les plus folles rumeurs. L'état de santé de la Papesse, des désaccords au plus haut sommet de la communauté... Malvina était loin de se douter que c'était elle la cause de ce report...

 

La veille...

 

Artémise III, l'actuelle papesse de Novassa tenait à entériner en personne les propositions de ses conseillères. Le dossier de Sœur Malvina, lui posait problème, à priori favorable, elle savait cependant que ce choix pouvait être dangereux.

 

- Il va être l'heure, votre sainteté, murmura Sœur Asseb, devenue la deuxième haute dignitaire de la communauté.

- Et, alors, on peut commencer en retard, non ? Pour cette Malvina, tu en penses quoi, toi ?

- Sœur Malvina est soutenue par la quasi-totalité de ses professeurs...

- Oui je sais...

- Un refus serait décourageant pour les filles qui travaillent, elles pourraient penser que d'autres critères sont plus importants que l'effort...

- Je sais aussi ! Cette fille propose des solutions à nos problèmes. Mais on a l'air de quoi nous ? On est dans une situation difficile, on ne sait pas trop comment s'en sortir et mademoiselle débarque avec ses idées et sa petite gueule d'amour ! C'est quelque part très frustrant. Si tu as une idée géniale c'est le moment, je t'écoute !

- Mettons là au pied du mur, toutes ses théories ne sont que des vues de l'esprit, nous allons lui confier une mission, c'est de nous mettre tout ça noir sur blanc, de le chiffrer, de réfléchir aux conséquences, éventuellement de le mettre en œuvre à titre expérimental dans certains domaines non prioritaire... Un vrai travail d'études qui devrait bien prendre une année... elle va peut-être rencontrer des difficultés imprévues, des résistances dans certains secteurs. Pour l'instant elle a eu de la chance, elle ne propose que du rêve, quand on sera dans le concret ce sera autre chose.

- Elle n'a pas que des mauvaises idées !

- Je sais bien, mais ses bonnes idées, on lui piquera... Répondit Sœur Asseb

- Mais quels contrôles auront nous sur elle ?

- Ses suivantes...

- Sœur Asseb, je vous en prie, pas à moi...

- J'ai peut-être quand même une idée là-dessus si vous permettez !

- Oui... répondit simplement la papesse invitant son interlocutrice à en dire davantage.

- Elle est très liée avec une fille de sa promotion, une dénommée Graana qui est suivante de la vielle Ouchi ! On attribue l'un de ces deux postes de suivante à cette Graana...

- ...Qu'on aura auparavant soudoyée... je n'aime pas trop ces méthodes, les gens qui se laissent acheter sont toujours capables de faire double jeu...

- Non, votre sainteté, c'est bien plus simple que ça, Graana et Malvina ne pourront s'empêcher de parler malgré toutes les précautions qu'elles prendront, il suffit de nommer comme seconde suivante une fille particulièrement futée qui pourra les mettre en confiance... et qui nous racontera tout...

- Tu as quelqu'un ?

- Oui !

- Tu es géniale Asseb ! Fais immédiatement chercher Graana et l'autre, ça peut prendre combien de temps ?

- Elles sont peut-être sorties, elles sont peut-être en repos...

- Débrouille-toi pour me les trouver ! Et annonce que la cérémonie est reportée à demain pour des raisons que tu sauras bien inventer...

 

Graana attendait un messager. Il avait été convenu que Malvina la ferait prévenir du résultat de la cérémonie. Mais le messager lui apportait une toute autre nouvelle : On lui indiquait qu'elle serait choisie par le sort comme suivante d'une des nouvelles grandes prêtresses qui seraient désignées demain, elle en fut satisfaite, sans doute avec une femme plus jeune pourrait-elle s'affirmer autrement qu'en compagnie de la prêtresse sénile qu'elle était chargée de "suivre". Et puis ce qui la faisait sourire c'est qu'à cette cérémonie il y aurait Malvina. Alors elle se mit à fantasmer, Malvina ordonnée grande prêtresse, et elle comme suivante... pourquoi pas... ? Cela n'expliquait pas pourquoi la cérémonie avait été retardée, pourquoi on venait la solliciter comme suivante alors que les nominations auraient dû être faites depuis longtemps... Quelque chose de grave et de complexe devait se passer au sommet de l'état...

 

La grande salle était pleine ! Au premier rang face à la scène, se tenaient les quinze postulantes à genoux. Sur la scène, assise sur son trône, Artémise III attirait tous les regards des spectateurs, ceux-ci ne comprenaient évidemment pas la raison du report de la cérémonie, d'autant que la papesse semblait en excellente santé. Sur le côté, les postulantes aux postes de suivante attendaient en robes grises. Quand la lumière éclaira la scène, Malvina découvrit alors la présence de Graana, les deux femmes se sourirent de façon un peu crispée.

 

La papesse fit signe à Sœur Asseb de venir à ses côtés :

 

- Commence par elle, ça va désamorcer le suspense ! Chuchota-t-elle.

 

Sœur Asseb débita quelques paroles rituelles sans grand intérêt avant de lire de façon solennelle son texte qu'elle connaissait de toute façon par cœur :

 

- Notre Papesse vénérée, Artémise III, sur proposition du conseil suprême de Novassa désigne aujourd'hui comme grande prêtresse de l'ordre gynarchique Tigrane...

 

Un moment de silence, puis elle se reprend se souvenant des conseils de la Papesse.

 

...Sœur Steya Malvina Cooper...

 

Malvina ne cacha pas sa joie, mais l'assemblée non plus qui se livra à une ovation majeure qui ne fut pas du goût de la Papesse. Sœur Asseb imposa le silence. Puis Malvina vint recevoir de la part d'Artémise III elle-même, les insignes de sa charge.

 

- Le sort va maintenant désigner tes deux suivantes qui te devront obéissance et fidélité...

 

Sœur Asseb piocha dans l'urne, repéra le premier papier préparé :

 

- Zarouny !

 

Une jolie petite "fouine" rousse avança, vint lui baiser la main de Malvina et s'agenouilla derrière elle. Sœur Asseb répéta l'opération.

 

- Graana !

 

Malvina eut du mal à retenir un cri de surprise, tandis que l'ancienne milicienne les larmes aux yeux vint à son tour embrasser la main de son ex prisonnière...

 

Et encore un an après...

 

Malvina a fini ce qu'on lui a demandé, son énorme rapport a été lu par la plupart des dignitaires du régime, elle l'a défendu et commenté avec conviction devant plusieurs aréopages. Elle attend, on lui a accordé des vacances, alors elle écrit, des histoires avec des fées, des ogres, des monstres, les fait lire à Graana qui ne comprend pas bien et à Zarouny qui comprend encore moins...

 

La papesse Artémise III a convoqué sa fidèle Sœur Asseb.

 

- Bon, on va mettre en place la presque totalité des mesures que propose Sœur Steya Malvina.

- Toutes, votre sainteté ?

- Nous pas toutes, il n'est pas question de laïciser la communauté par exemple... Ce qui est bien avec son rapport c'est que non seulement elle propose des solutions mais qu'elle nous dit comment les mettre en place...

- Il faudra réunir le...

- Nous ne sommes pas à un mois près ! Nous ne prendrons ces mesures que quand nous serons débarrassées de cette femme...

- Vous pensez que...

- On est obligée ! Si on ne le fait pas, on mettra en place les réformes, tout le bénéfice de ce qui fonctionne lui reviendra, et pour ce qui ne marche pas on dira que c'est parce que nous n'avons pas été assez loin dans les changements... ce genre de situation possède une dynamique et au bout du compte, elle sera poussée vers le pouvoir, si elle ne veut pas du poste de Papesse, elle installera une république ou je ne sais pas quoi , mais moi dans tout ça et vous, on passe à la trappe ! Il n'en est pas question.

- Comment allons-nous faire ? J'ai consulté les rapports que nous a envoyé Zarouny, la suivante, il n'y a pas grand-chose qui puisse servir à une machination, mais on peut toujours en fabriquer une !

- Certainement pas ! Ces moyens ne sont plus adaptés. Malvina a pris trop d'importance... Quoi qu'on fasse contre elle, elle sera considérée comme une martyre ! Et ceux qui prendront sa place n'auront ni son intelligence ni sa patience ! Merci !

- Je vais réfléchir !

- Pas la peine, il faut qu'elle se saborde elle-même... voilà mon plan....

- Hum... pas mal, Génial même !

- Qu'est-ce que tu crois ! Ne suis-je point la papesse ?

- Oui votre sainteté, mais on pourrait peut-être y ajouter quelques petites choses... par exemple...

- Excellent... On fait une belle paire de salopes toutes les deux, Sœur Asseb... Venez donc fêter ça dans ma chambre, il y a longtemps que je ne vous ai pas brouté le minou !

- Alors je reviens tout de suite, le temps de me faire quelques ablutions...

- Dois-je comprendre que vous ne vous lavez pas tous les jours, Sœur Asseb ?

- Parfois j'oublie, les obligations de ma charge me débordent.

- Ben voyons...

 

La secte de Saint-Pétersbourg

 

La comtesse Fédora Ivanova consulta discrètement sa montre. Encore dix minutes à attendre puisqu'on lui avait expliqué que la séance ne commencerait qu'à minuit. Elle jeta un regard circulaire dans cette longue salle rectangulaire aux murs de laquelle les tableaux avaient été dissimulés par d'insolites teintures jaunes. Une vingtaine de chaises étaient installées, toutes dirigées vers une sorte d'estrade au milieu de laquelle trônait un fauteuil d'aspect ancien. Fédora compta quatre femmes et onze hommes. Les plus jeunes avaient sans doute une vingtaine d'années, les plus anciens, la soixantaine. Fédora se situait donc dans la juste moyenne d'âge, mais était loin de paraître ses quarante ans. Très brune, très mate, mais aussi très grande, elle faisait plus italienne que russe, mais cela ne l'empêchait pas de revendiquer ses origines avec force. Fédora n'était d'ailleurs même pas comtesse. Son grand-père avait fait fortune, elle ne savait pas trop comment, et avait acheté, puisque tout s'achète et tout se vend, un titre héréditaire de comte. Ce grand père là avait eu un fils, le père de Fédora, donc, qui avait dilapidé l'immense fortune dont il était devenu l'héritier, finissant par vendre le titre avant d'être victime d'un mystérieux règlement de compte. Il avait malgré tout eu le temps de payer à sa fille des cours de violon, activité dans laquelle elle excellait. Les tribulations de son géniteur eurent tôt faut de lui barrer la route des emplois artistiques prestigieux auxquels elle aurait pu prétendre. Du coup après pas mal de péripéties, elle avait rassemblé un petit quatuor qui jouait des arrangements classiques ou folkloriques. Elle sillonnait la vieille Europe, allant de cabaret en cabaret avec un certain succès. Il lui arrivait au cours de ces prestations de rencontrer de riches admirateurs. Peut-être, s'était-elle dit, que ce sera ainsi qu'elle rencontrera un jour son prince charmant, mais pour l'instant tous ces Don Juan à la petite nuit ne pensaient qu'à tirer un coup sans lendemain. Fédora les prévenait alors que l'affaire restait possible mais moyennant finances. Cela ne décourageait que fort rarement ces messieurs, et c'est ainsi que notre ex comtesse acquérait au fil de ses voyages une réputation d'escort de luxe jumelée à celle d'une virtuose du violon. Elle disait d'ailleurs d'elle même qu'elle était autant experte dans l'art de l'archet que dans celui de la turlutte !

 

C'est à Bratislava qu'elle avait rencontré Dietrich, beau gosse, maniéré, riche, intelligent et monté comme un mulet, il l'avait payé pour la nuit, mais avait demandé le lendemain matin une prolongation de service. Fédora commença à se demander si cette attitude accro ne ressemblait pas au syndrome de l'oiseau rare, d'autant que de son côté elle était loin de se montrer insensible aux charmes multiformes de ce galant homme. Le midi, ils étaient encore ensemble, et c'est à ce moment-là que Dietrich évoqua les "précurseurs", autrement dit cette civilisation qui avait il y a très longtemps précédé la Terre dans l'exploration de notre coin de galaxie et dont la seule preuve tangible était constituée par une étrange colonne de 80 m de haut sur une planète depuis black-outée par les autorités ! Le sujet passionnait Fédora autant que son interlocuteur. Elle commençait à rêver assez lourdement, non seulement l'attirance réciproque s'installait, mais si en plus, ils se passionnaient pour les mêmes sujets. Fédora se dit là qu'elle tenait sans doute un bon poisson ! Encore fallait-il ne pas le lâcher !

 

Et puis il y a des fois comme ça, une situation qui a connu d'intéressants crescendos dont on pouvait un moment croire ne jamais redescendre, se met soudain à tanguer, à devenir instable ! Et on se dit alors, OK, ça tangue, mais il ne faudrait pas que ça vacille !

 

Et c'est exactement ce qui se passait pour le moment, Dietrich jusqu'ici brillant et illustrant son sujet d'anecdotes intéressantes se livrait maintenant à un véritable discours paranoïaque du genre "on nous cache tout, on nous dit rien" développant des théories complètements loufoques du genre "les précurseurs sont parmi nous, c'est eux qui veillent à ce qu'on ne découvre pas leur secret parce qu'en gros "les terriens sont vraiment trop cons et ne méritent pas de savoir tout ça". Fédora, à ce stade se retint d'éclater de rire et se dit que décidément même les hommes les plus intelligents étaient capables de disjoncter à plein pots sur certains sujets ! Mais elle n'avait encore pas tout entendu : voilà que Dietrich lui accordait comme une importante confidence en lui apprenant qu'il pensait intuitivement savoir ce que les précurseurs attendaient du genre humain, et qu'il avait regroupé autour de lui un certain nombre de disciples. "Nous pouvons rassembler des informations les concernant, si notre comportement leur plaît, il nous laisserons aller à la rencontre de leur savoir ! Il faut leur montrer qu'une société dans laquelle il y ait à la fois plus de justice, plus de respect et plus de sexe est possible !"

 

Le pire c'est que sur cette dernière partie, Fédora n'était pas loin d'être d'accord !

 

- Le maître sera un petit peu en retard, mais je crois savoir que c'est pour la bonne cause, je vous remercie de patienter un petit peu ! Annonça un grand escogriffe.

 

" Le maître, le maître ! " Soupira Fédora, Dietrich se faisait appeler le maître ! Elle commençait à se demander ce qu'elle faisait parmi tous ces farfelus. Elle n'avait accepté de venir à cette réunion que par curiosité... Non ce n'était même pas ça... curiosité, oui, mais aussi l'espoir de conquérir ce beau Dietrich qui lui faisait chavirer le cœur.

 

L'ambiance est feutrée, peu de gens parlent entre eux, la plupart offrant un visage vide de pensée mais exaspéré par cette attente imprévue qui n'en finit pas de se prolonger.

 

- Le maître arrive ! Veuillez-vous lever ! Finit par déclamer d'un air morgue le même escogriffe que tout à l'heure.

 

"Se lever !" et puis quoi encore ! Soupira la comtesse qui obtempéra néanmoins. Tandis que Dietrich fier comme Artaban et drapé dans une longue cape aux couleurs verte et argent faisait son entrée. Très grand seigneur il fit signe à la petite assemblée qu'elle pouvait maintenant s'asseoir. Il parcourut d'un bref coup d'œil l'assistance, Quand son regard croisa celui de Fédora, celle-ci lui offrit un de ses sourires enjôleurs comme elle savait parfois si bien le faire, mais le gourou se garda bien de lui rendre faisant s'envoler les derniers espoirs de notre belle aventurière qui désabusée se demandait désormais comment s'enfuir de cette mascarade.

 

Dietrich désigna d'un geste qui se voulait solennel mais qui n'était que ridicule, un des participants, puis un second. Les deux hommes, visiblement habitués à ce rituel, s'empressèrent de se déshabiller intégralement devant tout le monde avant de revêtir le même genre de cape que leur guide spirituel...

 

- Mes frères, mes sœurs, je regrette que nous ne soyons pas plus nombreux ce soir, car ce jour marquera sans doute le début d'une nouvelle phase dans notre recherche du contact avec les précurseurs, je vous ferais à ce propos une très importante déclaration dans quelques minutes, mais auparavant, je vais symboliquement avec le concours de deux d'entre vous offrir ma semence à ceux qui, il y a plusieurs milliers d'années nous ont précédé sur la route des étoiles ! Je vais vous demander de vous lever pendant le rituel.

 

Dietrich d'un geste théâtral, ouvrit alors sa cape, dévoilant son corps à la musculature de grand sportif et son sexe surdimensionné bandé comme un bâton ! Fédora sentit monter en elle une bouffée de désir, cet homme était fou, mais il était si beau !

 

Puis l'incident survint !

 

Le gourou désigna du doigt une jeune femme blonde au second rang. Elle sembla d'abord tout à fait ravie de ce choix, mais le fut rapidement beaucoup moins quand les deux assesseurs s'emparèrent d'elle sans aucun ménagement et commencèrent à essayer de la déshabiller !

 

- Mais, arrêtez de me tripoter, espèces de cinglés ! S'il faut que je me foute à poil, je n'ai rien contre, mais je sais le faire toute seule.

 

Les deux officiants ne prêtaient guère d'importance aux protestations de la malheureuse, jusqu'à ce que cette dernière, arrivant à dégager sa main droite asséna une gifle magistrale à l'un d'entre eux, qui décontenancé se tourna vers le maître afin de savoir quelle attitude adopter, tandis que le second ceinturait la taille de la femme.

 

- Je vous préviens tout de suite que si vous ne me lâchez pas, quoi qu'il arrive, je porte plainte pour viol et complicité de viol, j'étais venue ici pour m'amuser, pas pour me faire brutaliser.

- Lâchez donc cette imbécile ! Dit alors Dietrich. Quand vous vous êtes renseignée pour savoir comment les choses se passaient ici, je vous ai demandé d'avoir en tout moment confiance en moi. Je confirme que si vous étiez restée parmi nous, il ne vous serait rien arrivé de fâcheux, mais puisque vous n'avez pas eu la confiance que j'attendais de votre part, disparaissez immédiatement d'ici ! Ces rites sont aussi des tests, ceux qui ne les supportent pas n'ont rien à faire avec nous !

 

- Bande de cinglés ! Répondit simplement la femme, qui déjà se dirigeait vers la sortie en réajustant sa tenue.

- Je crains que moi aussi... Commença la comtesse.

- Fédora ! La coupa le gourou ! Il est normal que vous vous posiez des questions ! J'ai songé à vous ce soir pour un grand dessein ! Dans vingt minutes vous saurez tout, vous pourrez alors partir rejoindre cette... cette créature, si cela vous chante, mais en attendant ce moment, je vous implore de rester !

 

Fédora fut bien incapable de dire pourquoi, alors que l'occasion de quitter les lieux était là, devant elle, pourquoi elle se rassit alors sans rien dire !

 

Dietrich désigna alors successivement les deux seules femmes restantes dans l'assemblée hormis la comtesse. Celles-ci furent déshabillées sans presque aucune protestation nonobstant quelques gestes d'énervement consécutif à l'attitude inutilement rudes des apprentis assesseurs.

 

Fédora, dubitative, ressentait une incontrôlable jalousie. Quatre femmes dans l'assistance ce soir, et elle se retrouvait la dernière dans les choix de Dietrich. C'est vrai qu'elle était la plus vieille, la plus pute aussi, mais était-ce des raisons ? Alors bien sûr, il y avait ces étranges paroles, cette mystérieuse proposition ! Mais c'était quoi ?

 

Le spectacle qui se déroulait maintenant devant ses yeux interrompit ses réflexions : on avait demandé aux deux femmes, désormais complètement nues de se placer latéralement de part et d'autre de la verge du gourou. Ces deux-là avait une physique très contrasté, la première, nerveuse, musclée, transpirant le dynamisme, sous une belle chevelure aux reflets d'or, tandis que l'autre plutôt grande, blonde naturelle, affichait une peau très claire et de gros seins laiteux terminés par des bourgeons rosés. Bien sûr, elles ne purent s'empêcher de caresser ce fier pénis dressé tel un étendard et ses testicules extraordinairement gonflés. La première femme poussa même la privauté à l'aide d'une habile jeu de doigt sur la fesse jusqu'à aller s'aventurer du côté de l'anus du maître, par mais son projet lubrique fut interrompu par un ordre sec de l'officiant :

 

- Sucez !

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Alors elles y allèrent de leur langue balayant de leur salive la hauteur de la verge, remontant, redescendant et ainsi plusieurs fois de suite, jusqu'à ce que la plus intrépide, toujours la même, ose porter en bouche le gros gland violacé. Elle commença à pomper, se régalant de ce doux membre, tandis que la blonde les yeux pleins de convoitise implorait sa part. Ce fut alors bientôt son tour, et elles s'échangèrent ainsi plusieurs fois l'objet de leurs désirs. Dietrich fit un signe à l'un des officiants. Celui-ci tira par les cheveux la femme à la peau dorée alors qu'elle suçait gloutonnement. Elle jeta un regard assassin à celui qui venait de la déranger dans une si agréable tâche, puis se mit en levrette comme on lui ordonnait de le faire. L'autre femme se plaça dans la même position à côté de l'autre. Elles furent alors invitées à se rafraîchir la langue. Devant leur incompréhension, l'officiant entrepris de rapprocher leurs visages. Cette fois elles comprirent et s'embrassèrent gloutonnement pendant plusieurs minutes.

 

Le second assistant de Dietrich revint alors avec une sorte de compotier transparent rempli d'une substance jaunâtre que l'assistance n'identifia pas de suite, en fait, il s'agissait de miel liquide ! On en badigeonna copieusement le cul des deux femmes en insistant longuement sur la région anale afin qu'elle soit tout à fait imprégnée par cette substance. Quand elles furent convenablement badigeonnées, le gourou se plaça alors derrière la grande blonde et sans autre formalité lui introduisit son dard dans l'anus, provoquant un léger cri de l'intéressée, puis commerça un énergique mouvement de va-et-vient. Les officiants s'étaient eux, placés de l'autre côté, devant les femmes et offraient leur membres à sucer. La blonde avait du mal à coordonner ses mouvements, déstabilisée qu'elle était par les coups de bélier de Dietrich. L'autre, la petite bronzée s'appliquait du mieux qu'elle pouvait mais ce fut bientôt son tour de subir les assauts sodomites du maître. Dans la salle l'excitation était à son comble, plusieurs hommes se tripotait la braguette qu'on devinait bosselée, quant à Fédora, sa bouche s'était desséchée, sa respiration devenait haletante et sa culotte humide. Dietrich alternait les entrées-sorties en changeant de femme fréquemment. Malgré tout, on sentait bien qu'il avait une certaine préférence pour la blonde à la peau pâle. La comtesse en ressentit comme une sorte de jalousie. Les deux officiants éjaculèrent assez rapidement dans les bouches de leurs fellatrices, et se retrouvèrent là, un peu ridicule, le sexe à l'air sans savoir trop quoi faire tandis que le maître de cérémonie semblait infatigable. Mais tout a une fin, et alors que l'affaire semblait devoir s'éterniser, il décula de la blonde et vint présenter son vit maculé à la bouche des femmes. La petite bronzée eut un petit mouvement de recul, qui ne persista pas, au contraire de la blonde qui se jeta sur la pine avec convoitise. Dietrich finit par éjaculer pour la seconde fois de la soirée

 

Il soupira un grand coup, renvoya tous les acteurs de la bacchanale à leur place, se livra à quelques gesticulations théâtrales qui eurent le don d'exaspérer Fédora, se drapa dans sa cape, demanda le silence et se lança dans un discours que nous résumerons ainsi :

 

- "Quand le capitaine Kékolo découvrit la grande colonne construite par les précurseurs, on sait que la flotte impériale plaça la planète en quarantaine. Officiellement les recherches entreprises pour en savoir plus échouèrent, la tour s'avéra vide et l'étude de l'environnement immédiat ne révéla rien. Le gouvernement impérial de l'époque entreprit une prospection systématique afin de tenter de découvrir d'autres vestiges de ce type. Peu de choses intéressantes ont filtré de ces explorations que le gouvernement suivant poursuivit mais de façon nettement moins ambitieuse. Il y eut les rapports officiels, on rendit public ce qu'on voulut bien rendre public, et puis il y a la publication des mémoires de Zakhia Aram, la seconde de Kékolo. On s'empressa de déclarer que ces souvenirs n'étaient que des affabulations et même que Zakhia n'en était pas l'auteure ! Or nous avons réussi à nous procurer la version originale de ces mémoires, nous nous sommes aussi procuré les plans de la navette dans laquelle naviguaient ceux qui ont découvert la colonne ! Tous les détails techniques et topologiques coïncident. Ce rapport n'est pas apocryphe. Alors pourquoi gène-t-il ? Et bien parce que Zakhia raconte comment les précurseurs leur ont envoyés des ondes sexuelles sous forme de mirage finissant par plonger les trois explorateurs dans une partouze absolument non programmée. Or la situation devenait dangereuse. Kékolo voulait se précipiter à l'extérieur sans aucune protection subjugué qu'il était par les mirages, c'est alors que Zakhia s'est empressée de le faire jouir pour le faire revenir à la réalité. Sachant que je considère ces faits comme exacts, que faut-il en tirer ?"

 

Silence solennel du gourou, qui pose certes une question mais à laquelle personne n'ose répondre.

 

- Et bien continue-t-il, première observation, on nous ment quand on nous dit que la colonne était vide ou quand on nous dit qu'on a rien trouvé autour ! Ces hallucinations sexuelles venaient bien de quelque part, non ? Probablement déclenché par un système automatique allez-vous me dire ? Mais ça ne tient pas debout, comment voulez-vous qu'une civilisation dont nous ne connaissons même pas la forme puisse anticiper les fantasmes de gens d'une autre espèce ? Pour que le mirage fonctionne il fallait qu'ils nous connaissent déjà secrètement ! Et quand on a compris ça on comprend tout le reste ! Ils pouvaient sans doute éliminer l'expédition de Kékolo sans avoir recours à des mirages. Ils se sont donc dévoilés intentionnellement. Et ils nous ont dit deux choses : que le sexe était pour eux ce qu'il y avait de plus important puisque leur message n'est que ça, et que le sexe pouvait nous sauver. Je prétends moi que pendant la partie, les trois personnes étaient entièrement instrumentalisées.

 

- Il y a gros à parier que les précurseurs aient été déçus que nous n'ayons pas analysé correctement leur message. C'est à nous de leur faire savoir que nous sommes quelques-uns à l'avoir aujourd'hui compris ! Encore faut-il trouver les moyens de les rencontrer, le contact ne se fera probablement pas sur Terre.

 

- Or mes amis, j'ai pu retrouver la trace d'une des personnes qui a participé aux expéditions qui ont suivis la découverte de Kékolo. Cette personne a eu aussi quelques ennuis avec la justice après avoir publié ses mémoires. Il coule actuellement une retraite paisible sous une fausse identité sur la planète Simac3.

 

- J'ai donc désigné Fédora Ivanova…

 

Du coup la comtesse qui n'avait écouté que distraitement les élucubrations du gourou qu'elle connaissait déjà pour les avoir entendues en privé, releva la tête, de surprise.

 

- … elle est la femme idéale pour faire parler ce vieux débris. Un navire de croisière de luxe part dans quinze jours pour cette destination, sa place est déjà réservée… Grâce à elle, nous allons faire bientôt un grand pas vers la rencontre avec les précurseurs ! Gloire aux Précurseurs ! Conclut-il provisoirement avec emphase.

 

- Gloire aux précurseurs ! Répéta l'assemblée à l'unisson.

 

à suivre

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 19:30

Eros Cosmos 1 - Vargala Station 10  – Retour à Vargala par Nicolas Solovionni

Résumé des chapitres précédents : Le récit a commencé avec l’attaque des tigranes contre la communauté Kom sur la planète Novassa. Kéni et Malvina, deux rescapées ont pour le moment échoué dans leur tentative de vengeance. Par ailleurs Leiris Misdas, jeune cadet de la marine civile embarqué sur un vaisseau corsaire provoque une mutinerie à bord qui échoue. Pour échapper aux griffes d’un tueur payé par son ancien capitaine, il doit se réfugier dans une communauté d’exclus… tandis que Murenko, l’ancien médecin du bord tente de le retrouver… mais pour d’autres raisons… Et voici que Kéni le recherche aussi… Pas simple, mais c’est le dernier chapitre de cette première partie…

 

10 – Retour à Vargala

 

Solo

L’évasion de Morgan

 

Morgan, après s’être frotté plutôt maladroitement aux diverses taches de réparations qu’on lui avait confiées, avait été affecté à l’étable collective. Il devait donc s’occuper de quelques pauvres vaches qui fournissaient la communauté en produits laitiers mais dont on pouvait se demander comment elles avaient atterri ici. L’apprentissage avait été sommaire, mais tout cela l’agaçait au plus haut point, il avait beau se répéter qu’il n’y avait pas de sots métiers, se farcir cinq années de laborieuses études de navigation spatiale pour se retrouver en train de traire des bovidés dans une communauté de malfrats avait quelque chose de pathétique.

 

Il évitait volontairement ses compagnons, mais avait conscience des inconvénients de cette rupture. Déjà la solitude commençait à lui peser, il aurait eu besoin de parler, de se confier, mais à qui ? Et puis les hommes du lieu, le voyant à présent détaché de ses camarades, pensaient en conséquence que la protection de Doria devenait moins évidente. Il ne passait plus un jour sans qu’on lui fasse des propositions sexuelles, et elles devenaient de plus en plus explicites. Certains s’autorisaient des gestes qu’il ne supportait pas… Il savait aussi que cette situation ne pouvait qu’empirer. Alors que faire ? Revenir vers Leiris et Enzo. Quelque chose chez lui ne le voulait pas. Pourtant quand il y réfléchissait, il se disait qu’il n’avait rien d’un homophobe, au contraire il avait toujours défendu les homosexuels dans les discussions sur ce sujet, comme d’ailleurs toutes les autres minorités sexuelles. Oui, mais de là à payer de sa personne, il ne pouvait l’admettre… En fait il lui faudrait du recul, repenser à tout cela calmement, ce n’est pas ici qu’il pourrait le faire…

 

Alors il prit sa décision, il ne moisirait pas ici, et il agirait seul, son objectif était simple, il lui faudrait regagner l’astrodrome et se mettre sous la protection des autorités portuaires, Jerko n’ayant probablement pas déposé de plainte, non seulement, il ne risquait rien, mais aurait sans doute la possibilité de se faire embaucher sur un vaisseau en partance. Par sécurité, il décida d’attendre quelques jours avant d’agir, préférant le faire en étant sûr que le vaisseau de Jerko soit reparti… Il avait maintenant la conviction qu’il n’existait pas de barrière continue empêchant les entrées et les sorties autour du camp. Personne n’avait intérêt à sortir, donc pourquoi se creuser la tête pour empêcher de le faire ? Par contre, il devait y avoir des systèmes sophistiqués aux accès d’entrées les plus évidentes. Il opéra, quelques jours avant la date de départ qu’il s’était fixé, une reconnaissance du terrain, il s’aperçut alors que passer ailleurs que par les entrées « protégées » étaient assez problématique, il y avait bien un passage, mais qui demandait une petite escalade, puis la traversée de buissons touffus et dangereusement épineux. C’est donc ici qu’il tenterait sa chance, et le jour dit, il enferma quelques fromages et du lait dans un sac à provision, emporta quelques couvertures pour se prévenir des ronces, et commença son évasion. L’escalade fut relativement facile, la traversé des épineux laborieuse mais réussie. Aucun signal ne s’était déclenché, il était donc sorti du camp. Le reste n’était pas évident, la presqu’île était grande et il n’avait aucun point de repère. Il tourna ainsi pendant trois jours épuisant ses provisions, exténué de fatigue et c’est presque par hasard qu’il parvint sur la côte, mais là, déception : au lieu d’avoir en face de lui la cité de Vargala, il n’y avait que l’immensité de la mer, il fallait donc longer en sachant que le relief la rendait souvent inaccessible et qu’il devrait faire de longs crochets par l’intérieur, et puis dans quelle direction aller, vers l’Est ou vers l’Ouest ?

 

Le découragement commençait à l’envahir, refaire le chemin en sens inverse n’était même pas envisageable, il avait pu jusqu’ici résoudre ses problèmes d’alimentation en eau grâce à la présence de petits rus qui courraient vers la mer, mais la faim était un tout autre problème. Il perdit un temps considérable en essayant d’attraper du poisson à l’aide de ses seules mains découvrant avec horreur que certains de ces animaux aquatiques avaient des nageoires acérées. Les mains ensanglantées, il confectionna alors un filet improvisé à l’aide de sa chemise, ne réussissant qu’à à la déchirer. Finalement il se servit de son pantalon dont il avait noué les extrémités comme d’un piège, et qu’il sorti de l’eau avant que le poisson ait le temps de l’entailler. Mais ensuite comment faire cuire la bestiole ? Il essaya de faire du feu, ne comprenant décidément pas comment avaient pu se débrouiller avant lui, il y a des millions d’années des gens à la technologie rudimentaire. Il se résolut à le manger cru, sa faim lui faisant oublier le goût assez insipide du produit de sa pèche… S’il avait besoin à nouveau de pécher, l’idée lui vint de confectionner un filet moins rudimentaire avec des plantes souples, mais, il avait pour l’instant d’autres urgences, se souvenant de ses cours de survie, il urina longuement sur ses plaies et après quelques instants de réflexion, il choisit de se diriger vers l’Est. Pour arranger le tout, la pluie se mit de la partie retardant encore sa progression.

 

C’est le soir qu’un vrombissement attira son attention, une fusée décollait de l’astroport, il reprit un peu espoir, il n’était donc pas si loin que ça, mais sa position et le ciel couvert l’empêchèrent de vérifier s’il cheminait du bon côté de la presqu’île. Il s’abrita tant bien que mal, essaya de dormir, et le lendemain matin constatant le ciel dégagé, il attendit patiemment qu’un vaisseau veuille bien soit décoller ou atterrir de l’astrodrome. L’événement ne se produisit que quelques heures plus tard, un lourd vaisseau arrivait sur la planète, de l’autre côté des collines, il s’était donc trompé de direction, et repartit en sens inverse.

 

Trois jours après, il était devant l’arrière des murs de Vargala, de loin, il reconnut la petite porte par laquelle, ils étaient sortis du bar du destin. Il en aurait presque pleuré de joie. Il lui faudrait attendre maintenant la marée basse pour traverser. Il prit son mal en patience, dans quelques heures son odyssée ne serait plus désormais qu’un mauvais souvenir.

 

Morgan fut d’abord surpris que la porte soit verrouillée, il tambourina, vociféra mais rien n’y fit, c’était comme si personne ne l’entendait. Il jugea cependant la situation peu grave, il passerait ailleurs, il longea donc le mur de falaises sur sa droite, constatant avec rage qu’il était infranchissable et que le passage en bout était bloqué par des récifs, il alla dans l’autre sens sans plus de résultat, plus loin au-delà d’un petit bras de mer on pouvait entrer dans la ville sans problème, mais l’accès était uniquement maritime. Morgan fut atteint par une crise de désespoir, il sut cependant la surmonter, alors momentanément vaincu, il repassa le guet, puis regarda la mer le recouvrir. Il n’avait que deux solutions à présent, l’une d’entre-elles, celle de la dernière extrémité, consistait à regagner le camp, il fut heureux de l’évacuer d’emblée au titre qu’il ne saurait pas le retrouver. L’autre consistait à trouver le moyen de gagner Vargala par la mer, il lui faudrait donc construire non pas un bateau, faute d’outils et de savoir-faire, mais un radeau. Il se rendit vite compte que l’affaire était complexe qu’il lui faudrait un certain temps pour mener à bien ce projet. Il décida alors d’utiliser les matériaux qu’il avait recueillis afin de se bricoler une pauvre cabane.

 

On lui avait expliqué que les rares échanges entre le camp et la ville se faisaient par la mer… Bon sang, mais elle était là la solution, plutôt que se lancer dans la construction d’une embarcation qui se disloquerait peut être au premier récif, pourquoi ne pas en voler une… Bien sûr, ce n’était pas si simple, il faudrait trouver un embarcadère sans savoir de quel côté le chercher… Et faire le tour de la presqu’île lui paraissait bien illusoire, sa taille pouvait être considérable !

 

Un bruit dans le ciel attira son attention, cela ne venait pas cette fois de l’astrodrome, c’était beaucoup plus près : une navette survolait la presqu’île ! Que venait-elle faire ici ? C’était la première fois qu’il en entendait une au-dessus de la presqu’île, si seulement, il pouvait faire quelque chose pour qu’on le repère, mais le véhicule volant était pour l’instant trop loin, néanmoins, il courut détacher une branche assez feuillue et commença à l’agiter en poussant de grands cris. Il cessa brusquement, réalisant que l’hypothèse où ce serait les tueurs de Jerko qui piloteraient cet engin n’avait rien de stupide. Décidément rien n’était simple, la tentation de courir malgré le risque le tenailla un instant, puis se reprenant, il jugea plus sérieux de ne compter que sur lui-même, il se réfugia donc dans sa cabane improvisée. Le moteur de la navette se rapprochait, paniqué, il s’élança dans la forêt dont la végétation entremêlée le protègerait des yeux importuns.

 

Il était probablement repéré, et s’ils avaient décidé de s’en prendre à lui, il n’avait aucune chance… Au bout de quelques minutes, l’idée lui vint, lumineuse… il bifurqua sur la gauche, puis fonça en direction du véhicule volant, si seulement ces andouilles pouvaient ne pas avoir coupé le contact. Il s’approche, tout va bien, les autres sont suffisamment loin, la porte s’ouvre sans problème, mais c’est après que ça ne va plus, ce cadran lui est inconnu mais il constate qu’un code chiffré est nécessaire pour l’actionner. Ça se bricole, mais il manque de temps pour le faire. Ça va mal, il ressort de l’engin, les autres lui coupent la retraite et devant ça ne mène nulle part. Que faire, combattre ? Avec quoi ? Il retourne à nouveau dans l’engin, recherche une arme ou quelque chose qui pourrait en faire office. Peine perdue, les autres sont là, le tiennent en respect.

 

– On ne vous veut aucun mal, du moins en principe !

 

Morgan lève les mains, ses jambes flageolent, les deux hommes se rapprochent. Il distingue mieux l’un d’entre eux, n’en croit pas ses yeux.

 

– Murenko ! C’est donc vous le tueur de Jerko ?

– Hein ! Qu’est-ce tu racontes ? Mais… Morgan ! Tu es Morgan…

 

Morgan ne répond pas, il est abattu moralement.

 

– J’ai eu du mal à te reconnaître, t’es dans un drôle d’état, allez, baisse tes mains, je t’ai dit qu’on ne te voulait pas de mal !

– Jerko n’est pas reparti ?

– Si, mais sans moi ! Rappelle-toi ce que j’avais dit à tes copains sur le vaisseau, c’est qu’en intervenant pendant la réunion où vous avez failli vous faire lyncher, je jouais ma carte personnelle, ben justement je suis en train de la jouer.

– J’y comprends plus grand chose.

– Bon, tu sais pas, on va te ramener à la maison, tu vas pouvoir te laver, manger correctement et après on parle de tout ça, on n’est pas à une journée près, maintenant…

 

<b

 

– C’est qui lui, c’est Robinson Crusoé ? S’esclaffa Poupette.

– Non, c’est un ami, il a eu quelques ennuis, alors on va lui offrir un peu de détente.

– Je vois ! Viens mon Bichon, je vais t’aider à prendre une bonne douche !

 

Morgan regardait avec curiosité cette jolie prostituée, grande blonde aux yeux bleus et à la poitrine considérable.

 

– Ben, reste pas comme ça ! Retire tes loques, c’est dégueulasse ce que tu portes sur le dos !

– C’est que j’aurais bien mangé un petit morceau avant !

– Ben bravo, les mecs, vous ne pouviez pas le nourrir avant de me l’emmenez ?

– Tu ne mangeras que mieux après ! Répondit Murenko.

– Allez, à poil ! Enlève ton déguisement !

 

Morgan retira ses hardes.

 

– Allez hop ! Directos dans l’incinérateur ! Et maintenant c’est moi qui me déshabille, alors attention les yeux ! J’espère que tu aimes les gros nichons !

– Je t’ai dit que j’avais faim, je risque te les manger ! Tenta de plaisanter Morgan.

 

La jolie blonde mit d’abord ses seins sous le nez du jeune homme, avant de reculer d’un pas, puis s’amusa à faire de petits mouvements de haut en bas destinés à animer sa poitrine. La bite de ce pauvre Morgan commençait à se redresser de façon irrésistible…

 

– Allez touche, c’est quelque chose, hein ? Vous pouvez toucher aussi, Monsieur Murenko !

– Humm, pas mal en effet, mais chacun son tour, cette séance est offerte à Morgan !

– Morgan, on ne sait même pas si c’est ton prénom ou ton nom !

– C’est mon prénom !

– Et ça c’est quoi ? Demanda-t-elle ingénue en tripotant la verge de son interlocuteur.

– D’après toi ?

– On dirait une quéquette !

 

Elle approcha sa bouche !

 

– Bon je ne suis pas bégueule, mais là il va falloir passer à la douche, c’est o-bli-ga-toire !

 

Une fois dans l’endroit, Poupette passa du produit sur le corps de Morgan et le frictionna en insistant bien sûr sur toutes les parties sensibles, tant et si bien que celui-ci arborait à présent une érection maximale.

 

– Oh ! La jolie bibite toute raide ! Je vais bien te la sucer, et après je vais me la fourrer dans le cul ! T’aimerais bien ça m’enculer hein, mon salaud ?

– Euh, ce que j’aimerais bien c’est jouir entre tes seins !

– Tous les mêmes ! Mes seins, mes seins, toujours mes seins, bon c’est toi le client on va faire comme tu as envie !

 

Elle frictionna à son tour son propre corps qui sous l’effet combiné de l’eau et de la mousse devenait encore plus désirable. Puis, elle s’empara de la douchette et commença à rincer son drôle de client !

 

– Mais c’est qu’il est maintenant tout propre le monsieur !

 

Elle se rinça à son tour

 

– Le problème c’est que j’ai une de ces envies de pisser…

 

Elle guetta la réaction… un petit sourire en coin, c’était suffisant…

 

– Accroupis-toi un peu je vais te pisser dessus !

– C’est que…

– C’est que tu en meurs d’envie, et puis, je connais mon métier… allez fait comme j’ai dit…

 

Morgan s’accroupit légèrement tandis que déjà les premières gouttes dégringolaient sur son torse, prélude à un jet bien plus puissant.

 

– Tu peux ouvrir la bouche, ça ne va pas te tuer !

 

Mais il hésita !

 

– Ah la, la, tu ne sais pas ce que tu perds, la bonne pisse de Poupette c’est quelque chose ! Allez, relève-toi, on va te sucer ce gros nœud !

 

La blonde approche sa langue de la verge tendue et commence classiquement par donner quelques coups de langues sur le gland, cela a pour effet de faire sursauter l’organe gonflé de plaisir, comprenant que l’affaire risque d’être rapide, elle engouffre ensuite le tout dans sa bouche, se livre à plusieurs allers et retours, puis descend vers les testicules qu’elle gobe pendant quelques instants, puis elle présente ses seins devant le sexe, le coince et commence à coulisser. Morgan transpire, halète, n’en peux plus et finit par décharger de longues giclées qui atterrissent jusque dans les cheveux de la belle.

 

– Ça c’est bien passé ? Demande Murenko

– Super ! Mais quand même je me demande pourquoi tu fais tout ça pour moi ?

– Tu ne devines pas ?

– Ben, non !

– Alors passons à table, Winah nous a préparé un bon petit truc !

 

Après quelques minutes de silence…

 

– Tu vas faire quoi maintenant ? Questionna Murenko.

– Je voulais aller voir à l’astroport comment faire pour me faire embaucher sur un vaisseau.

– Te faire embaucher ! Ben justement, je vais acheter un vaisseau et recruter, j’ai besoin d’un bon mécanicien, je te prends.

– Non ? C’est vrai ?

– Ah moins que tu préfères un autre poste !

– Je rêve ? C’est vrai que je préférerais la navigation !

– Pas de problème, tu seras navigateur…

– Tu joues à quoi, Murenko ?

– Je t’ai probablement sauvé la vie, je ne sais pas ce qui te serait arrivé, si je ne t’avais pas récupéré. De plus je te propose un bon poste dans mon futur équipage… Alors évidemment c’est pas gratuit.

 

L’anxiété commençait à gagner le pauvre Morgan qui commençait à redouter une nouvelle proposition à caractère sexuel

 

– Et tu veux quoi ?

– Les logiciels de Palinsky !

 

Soulagement de Morgan parce que ce n’était que ça, mais retour de l’angoisse parce que les logiciels il ne les a pas et il ne sait pas où ils sont. Il essaie d’expliquer à Murenko qui du coup devient de moins en moins jovial.

 

– Bon, si tu ne veux pas que ça se passe gentiment, je peux demander à Schlumberg de t’aider à répondre !

– Si tu veux, tu peux même me faire massacrer, ça ne servira à rien, je ne sais pas où ils sont.

– Bon reprenons ! Question un : Est-ce que Palinsky vous a donné une copie de ses logiciels ? Demanda Murenko, soudain inquiet.

– Non, mais il a donné une adresse à Leiris Misdas, c’est lui qui l’a mémorisé, lui seul !

– Tu te fous de ma gueule ?

– On peut cogner ? Intervint Schlumberg.

– Non ! Dis-moi Morgan, est-ce qu’il y a moyen de sortir Misdas de la presqu’ile ?

– J’en sais rien… Ou plutôt si, il fait partie d’une petite équipe de pécheurs, ils s’éloignent tous les jours du camp sur un petit bateau…

– Ok, j’ai compris, demain on ira faire une reconnaissance, et on verra ce qu’on peut faire. Bon on finit de bouffer peinard et on parle d’autres choses.

– J’ai plus très faim…

– Et bien ne mange pas, mais pour l’instant tu restes ici, on va te préparer une chambre.

 

– J’ai un peu de mal à suivre ! Lui confia Winah, une fois Morgan sorti de la salle.

– Mon plan d’origine était simple, simpliste même, on s’arrangeait pour les sortir des griffes du tueur de Jerko, ensuite c’était un marché honnête, ils avaient les logiciels, moi j’avais les moyens de m’acheter un petit vaisseau et je les avais sauvé ! On s’associait, tout le monde s’y retrouvait… On a paumé un temps considérable, mais rien n’est perdu, mais il nous faut ces putains de logiciels !

 

Le lendemain, Murenko, Schlumberg et Morgan survolèrent l’île des exclus, ils finirent par trouver la petite crique où opéraient les pécheurs. Techniquement on pouvait intervenir au moment soit de l’embarquement soit du débarquement, mais les problèmes étaient énormes. Les autorités du camp sauraient identifier l’appareil volant et pourrait faire remonter la filière… Ça devenait dangereux et compliqué. Il fallait trouver autre chose. Mais les logiciels de Palinsky étaient accessibles c’était déjà ça ! Restait à savoir quand et comment ?

 

– Bon, on plus besoin de toi, on te libère !

 

Morgan poussa un ouf de soulagement.

 

– Tu ne me prends plus comme navigateur ? Plaisanta-t-il.

– Quand j’aurais mon vaisseau, pourquoi pas ? Mais en attendant, tu vas faire quoi ? Je ne vais pas te nourrir à l’œil !

– Ok j’y vais, je n’ai pas un rond, tu ne peux pas me faire une avance sur ma future solde !

– T’es un peu gonflé comme mec, je trouve ! Essaie de te débrouiller, si vraiment tu es à la rue, on verra ce qu’on peut faire, allez file !

 

Winah en pleine action

 

– Tu es trop bon ! Soupira Winah une fois le jeune homme parti…

– Je sais, ça me perdra ! Il faut que je trouve une idée pour enlever discrètement Misdas ! T’en a pas une, d’idée, toi ?

– Non, mais je peux te faire une petite séance, ça te fera peut-être travailler les neurones.

 

Murenko trouva la proposition intéressante.

 

– Va prendre une douche et attends-moi sur le lit dans la petite chambre, j’arrive !

 

En fait de lit, il s’agissait d’une sorte de sommier métallique assez inconfortable, mais cela faisait partie du jeu, il se sangla lui-même les chevilles aux deux extrémités et attendit l’arrivée de Winah. Murenko n’avait rien contre le fait de se faire dominer, mais uniquement par certaines femmes, Winah et sa stature impressionnante était de celle-là.

 

– T’aimes ça que je m’occupe de toi, hein mon salaud ! Proclamât-elle en guise d’introduction.

 

Elle lui attacha les poignets, il se retrouvait donc en croix, offert à ses fantaisies, elle alla chercher deux pinces qu’elle fixa sur les tétons de l’homme sans aucun ménagement, puis elle entreprit de se déshabiller très lentement. Quand elle libera ses seins, gros globes d’ébènes aux aréoles immenses, il fut pris d’une irrésistible érection.

 

– Ça te fait bander, hein, cochon ? Tiens pour la peine !

 

Elle s’approcha de son visage et lui cracha dessus.

 

– Tu es prié de rester la bouche ouverte quand je te crache dessus !

– Pardon maîtresse ! Répondit-il, entrant dans le trip.

– Tiens !

– Merci maîtresse !

– Voilà, j’aime bien que tu sois obéissant, tout ce qui vient de moi est un cadeau, tu le sais, ça ?

– Oui, maîtresse !

– Tout à l’heure je t’offrirais ma pisse.

– Avec plaisir maîtresse !

– Et peut-être même plus !

– Non…

– Tais-toi, moi aussi j’ai bien le droit d’avoir mes fantasmes…

 

Elle barbouilla le corps de l’homme avec une sorte d’huile parfumée, puis fit de même sur sa propre peau, alors elle se coucha sur lui, les globes de ses seins roulaient pratiquement sur l’homme qui s’en délectait, même et y compris quand ils heurtaient ses pinces, réveillant ainsi la douleur de ses chairs. Après quelques minutes de ce traitement, Murenko était aux anges. De temps en temps elle touchait à son sexe mais pas plus de quelques secondes, voilà qui était bien frustrant… Il savait qu’avant de libérer son plaisir, Winah prenait son temps, c’était sa façon à elle s’assumer sa conscience professionnelle. Sans aucune précaution particulière, elle retira les pinces de ses tétons, provoquant un cri de douleur de la victime consentante… Du coup Poupette pénétra dans la pièce en feignant la surprise :

 

– Qu’est-ce que tu lui as fait pour qu’il gueule comme ça !

– Rien, je lui ai juste retiré ses pinces !

– Je ne te crois pas !

– Mais si, je vais te montrer !

– Non… tenta de protester Murenko.

 

Mais déjà elle refixait les pinces, il essaya d’étouffer ses cris, mais la pose se révéla moins douloureuse que le retrait.

 

– On va attendre un peu ! Commenta Winah, en attendant, je vais lui donner à boire !

 

Elle s’accroupit au-dessus de son corps, positionnant sa chatte à quelques centimètres de la bouche de Murenko !

 

– Allez ouvres ta bouche, gros porc ! Et bois la bonne pisse de ta maîtresse.

 

C’est qu’il aimait ça le Murenko, il avala goulûment le bon pipi bien tiède et tout parfumé de sa coquine préférée, manquant de s’étrangler faute de pouvoir avaler au même rythme que s’écoulait son puissant jet doré.

 

C’est alors qu’il lapait les dernières gouttes maculant les poils de sa chatte, que Winah se releva, se retourna et s’accroupit de nouveau, lui présentant cette fois son petit trou.

 

– Allez, lèche-moi le cul, sale porc !

 

Murenko, peu rassuré, avança sa langue vers l’anus de belle dominatrice, il rencontra une odeur assez forte, et un goût plutôt âcre, mais, cela restait supportable, il décida de faire preuve de bonne volonté et se mit à lécher consciencieusement en faisant en sorte de pénétrer sa langue le profondément possible !

 

Winah10a

 

– Mais c’est qu’il me nettoie bien mon trou, ce petit vicieux. Je peux te le dire maintenant, tout à l’heure j’ai été faire caca et comme j’espérais bien qu’on ferait une séance, je ne me suis pas essuyée ! Tu m’as servi de papier à cul !

Il lui était impossible de savoir si elle bluffait… Quelle importance, de toute façon !

 

– C’est vraiment un gros cochon ! Conclut Poupette ! Dis donc, tu peux peut-être lui enlever ses pinces maintenant.

 

Elle le fit, encore une fois sans aucune préparation et Murenko poussa à nouveau un cri strident !

 

– Tu es folle !

– Ah, je suis folle ? La prochaine fois je te prépare une belle surprise ! Dis donc Poupette, la récréation est finie, si tu allais travailler !

– Je travaille, j’ai un client qui est enfermée pour une demi-heure dans une cage !

– Et alors ? Tu ne peux pas aller en draguer un autre ?

– Oh, là là, il n’y a pas que le travail dans la vie… répondit-elle en se dirigeant vers la porte.

– Allez, je rigole, regarde un peu l’artiste !

 

Winah enduit d’une huile différente le sexe de son soumis ainsi que son anus, puis, elle se mit à le branler en baissant ses seins de telle façon que le mouvement de masturbation vienne de temps à autre heurter ses tétons. Pendant ce temps, l’autre main s’était saisie d’un petit godemiché qu’elle lui avait planté dans le cul et qu’elle faisait aller et venir.

 

– C’est bon, ça, hein ?

– Oh, oui !

– Ça te plait d’avoir un gode dans le cul ?

– Oui c’est bon !

– J’aime ça, enculer les hommes ! La prochaine fois je te ferais enculer par une vraie bite ! D’accord ?

– Une transsexuelle, alors ?

– Bonne idée on arrangera ça, maintenant ne parle plus et laisse toi aller !

 

Quelques secondes plus tard, un geyser de sperme jaillissait de la pine de Murenko.

 

– Alors, elle n’est pas efficace la petite Winah ?

– Elle est merveilleuse ! Par contre elle n’est pas vraiment petite !

– Seulement, maintenant il va falloir que tu trouves une solution pour récupérer ton zigue sur l’île des exclus, parce que tous les frais que tu m’as fait engager, j’aimerais bien les récupérer…

– T’inquiète pas, beauté !

 

Morgan et Kéni

 

Dans les bureaux de l’astroport, Jimmy s’occupait à des tâches routinières, il consultait machinalement les dernières mises à jours, les demandes d’embarquements en tant que passagers, les demandes d’emploi comme membre d’équipages… les…

 

– Putain, l’un des mecs que recherchent Zacharie et Kéni !

 

Il commença par bloquer la demande afin que personne ne l’embauche, c’était d’une facilité déconcertante. Ensuite il fallait la jouer fine, prévenir qui en premier ? Il pensa que contacter le plus dangereux en premier serait une bonne chose, mais il n’arriva pas à joindre Zacharie, il appela donc Kéni !

 

– Et il est tout seul ? Bizarre ?

– Oui, il est seul !

– Et il est où en ce moment ?

– Dans un hall, il attend !

– Tu lui files mon adresse, tu lui expliques qu’on lui proposera du travail ! Et je te fais virer le tiers de la prime !

– Comment ça le tiers ?

– T’auras le reste quand tu auras repéré les autres.

 

Morgan rongeait son frein ! Il n’y avait pas tant que ça de vaisseaux en partance mais comme à chaque escale, certains ne rembarquaient pas, on recherchait toujours des volontaires, comme il avait fait une demande multi postes, logiquement il devrait trouver. Sinon à la nuit tombée, il irait chez Winah, il avait l’impression de quémander la charité, ça ne lui plaisait pas trop…

 

Un type était venu lui donner une adresse, « la Maison Parme »… ça ne lui disait trop rien, il continua d’attendre… puis comme rien ne venait, il finit par s’y rendre. Il constata alors qu’il s’agissait d’un bordel. Le sexe, toujours le sexe ! Quelle proposition foireuse allait-on lui faire ? Il finit par entrer, se fit reconnaître et on le conduisit au bureau de Kéni.

 

Morgan était subjugué. D’où sortait cette femme magnifique, la Poupette à côté ne tenait pas la comparaison tellement de grâce et de beauté émanait de cette apparition.

 

– Arrête de me regarder comme ça, je sais bien que tu dois être en manque de femmes, mais on arrangera ça tout à l’heure. Donc faisons simple ! J’ai donc appris qu’il y avait trois mecs qui s’étaient mutinées sur le vaisseau de Jerko. Il se trouve que j’ai un compte à régler avec ce type et que ça m’amuse de protéger les gens qu’il veut faire exécuter. Actuellement, il n’y a plus de danger, le mec qui vous pourchassait est hors circuit. On va donc pouvoir discuter tranquillement. Mais où sont donc tes deux camarades ?

 

Morgan se demandait s’il ne s’agissait pas d’un piège tellement ce discours lui paraissait incongru. Il préféra ne pas répondre.

 

– Je suis désolé, j’ai donné ma parole de garder le silence sur ce point.

– Dis-moi simplement si tes deux camarades sont encore en vie.

– Ils sont vivants !

– Tu es resté caché où avant de réapparaître comme ça ?

– Je suis désolé, je pensais qu’il s’agissait d’une demande d’embauche, je vous laisse, je ne souhaite répondre à aucune question.

 

Vite ! Elle n’avait pas Arthur sous la main. Il lui fallait tergiverser.

 

– Alors, ne réponds pas, mais je peux toujours trouver le moyen de t’embaucher quelques jours ! Tu vas m’expliquer ce que tu sais faire et pendant ce temps-là, on va boire un verre !

– Non, je m’en vais, excusez-moi.

 

Il se demandait si on allait le laisser sortir, et ne fut rassuré que le pas de la porte du bordel franchit. Il décida de revenir à l’astroport, afin de vérifier si une réponse à sa demande s’était affichée, dans la négative, il retournerait chez Winah. « Bizarre quand même cette Kéni ! » se dit-il, s’il s’était agi d’un piège pourquoi l’avoir laissé ressortir, à moins qu’il ne s’agisse d’un piège à retardement.

 

Ne pas perdre sa piste…. Kéni n’avait personne dans l’instant à sa disposition pour le filer, il lui faudrait donc le faire elle-même. Elle revêtit précipitamment un grand manteau muni d’une capeline, et suivit Morgan jusqu’à l’astroport, là elle patienta une heure. Il ressortit et s’engagea dans la partie Nord de la ville. Elle le vit entrer dans un petit établissement auquel elle n’avait jamais prêté attention « Chez Winah ».

 

Une heure plus tard, il n’en était toujours pas ressorti, sans doute avait-t-il ses quartiers ici ! Elle hésita à entrer, sachant qu’elle attirerait immanquablement l’attention. Elle s’accorda donc un quart d’heure supplémentaire avant d’abandonner et de repartir… Demain Arthur pourrait prendre le relais.

 

C’est alors que quelqu’un sortit du bistrot ! Cette fois elle flasha, le type était un des sept membres de l’équipage qui n’avait pas repris sa place quand le Fly28 avait redécollé. Et puis elle le reconnaissait maintenant, c’était l’homme qui l’avait soigné après que Jerko l’ait violé avec ses acolytes ! Que faisait donc Murenko qui n’avait pas fait partie du groupe des mutins avec Morgan qui lui en était ? Et où étaient donc les deux autres ? Quelque chose n’était pas clair. Elle décida d’y aller au flan.

 

Elle lui entra carrément dedans, lui barrant la route.

 

– Oh, pardon !

– Ben alors on rêve ? S’exclama Murenko dévisageant la jeune femme et se demandant où il avait déjà rencontré cette rare beauté.

– Je vous reconnais ! Dit alors Kéni.

– Moi aussi, il me semble vous avoir vu quelque part.

– Sur le vaisseau de Jerko, vous m’aviez soigné quand il m’a prise de force.

– Ah ! Oui, c’est cela !

 

Petit moment d’émotion et les deux protagonistes se jettent dans les bras l’un de l’autre.

 

– Vous ne travaillez plus avec cette brute, alors ?

– Non, j’en ai eu marre, il me payait bien, mais il devenait de plus en plus dangereux.

– Oui ! J’ai entendu dire qu’il y avait eu une mutinerie à bord…

 

Elle jetait des coups d’œil inquiets vers la porte de l’établissement ne souhaitant pas que Morgan ne la découvre…

 

– Vous allez par-là ?

– Je vais au centre-ville ! Répondit-il

– Allons y ensemble ! Oui donc, une mutinerie, c’est la première fois que j’entends une chose pareille !

– Ce n’était pas très sérieux !

– J’ai aussi entendu dire qu’il avait fait trucider les responsables.

– Il aurait bien voulu !

– Il ne l’a pas fait ?

– Les mecs ont eu le temps de se planquer.

– Ça a l’air de vous contrarier !

– Oui parce que je voulais me mettre à mon compte, et que ces mecs là, ce sont des bons techniciens qui sortent d’une grande école sur la terre, j’aurais bien voulu les récupérer. Répondit Murenko se surprenant lui-même d’un tel art dans l’improvisation mensongère.

– Attendez, vous savez qu’ils ont eu le temps de se planquer, vous savez donc où ils se trouvent ?

– Et vous ? Vous avez réussi à vous en sortir ? demanda-t-il oubliant volontairement ainsi de répondre à la question de Kéni.

– Oh ! Moi, je gère la Maison Parme !

– Rien que ça !

– Vous n’y êtes jamais venu !

– Si ! Mais vous ne deviez pas y être ce jour-là….

 

Il hésita un moment puis…

 

– Mais dites donc, comme gérante de la maison Parme, vous devez connaître du monde, je veux dire des gens qui ont le vrai pouvoir ici…

– Peut-être !

– Je vous propose un marché, je n’ai pas été vache avec vous sur le vaisseau je vous ai soigné et j’ai fait en sorte qu’on vous foute la paix, peut-être que vous pourriez m’aider à récupérer les deux lascars que je voudrais embaucher…

– Il n’y en a pas trois ?

– Il y en a un qui s’est échappé…

– Ils sont où ?

– Dans l’île des exclus !

 

Kéni ne put réprimer un large sourire.

 

– Je vais voir…

– Faites gaffe, Jerko a lâché un tueur à leurs trousses, il est peut-être toujours actif.

– Je vais voir, je ne vous promets rien ! Je vous tiendrais au courant….

 

Facile, trop facile ! Kéni se mit à rire nerveusement toute seule dès que Murenko eut le dos tourné. Elle allait « doubler » Murenko en ce qui concerne l’embauche des deux derniers prisonniers, cela l’embêtait un peu, mais après tout était-ce si grave ? Se disait-elle, ignorant les véritables motivations de Murenko, celui-ci trouverait d’autres techniciens, et le cas échéant elle pourrait même le dédommager.

 

Leiris, le retour

 

Leiris attendait, la porte métallique, la porte arrière du bar des adieux allait s’ouvrir dans quelques instants, s’ouvrir dans l’autre sens… Il n’avait pas tout compris… Convoqué le matin par Doria, il pensait qu’il allait lui donner des nouvelles de Morgan qui avait disparu depuis plusieurs jours, mais ce n’était pas ça :

 

– Bon, votre séjour ici est fini, je vous regretterai, vous nous avez apporté une note de fantaisie et de jeunesse, mais que voulez-vous c’est la vie, votre tueur est neutralisé, vous ne risquez apparemment plus rien, tu vas te rendre à la « Maison Parme », c’est la patronne qui t’as fait délivrer, me demande pas pourquoi, j’en sais rien, elle t’expliquera, elle, c’est une personne en qui tu peux avoir toute confiance. Je vais te donner un peu d’argent de poche et des fringues présentables. Si tu as des souvenirs à embarquer va les chercher, on va t’accompagner jusqu’au guet…

– Mais, et Enzo ?

– Brenda tu veux dire ? Ah oui on a négocié, la rupture aurait été trop brutale pour moi, qu’est-ce que tu veux c’est ma petite chouchoute, alors je la garde encore un mois, et après elle te rejoindra, tu la retrouveras ta petite femme ? Ne t’inquiète pas !

– Bon, alors au revoir !

– Fais-moi un bisou !

 

Leiris faillit alors éclater de rire, mais embrassa néanmoins le gros lard.

 

…Enfin la porte s’ouvrit.

 

– Soyez discret, quittez le bar l’air de rien comme si vous reveniez des toilettes… c’est assez rare que l’on franchisse cette porte dans ce sens…

 

Il se surprit à siffloter dans la rue, ému d’être libre et sans doute en sécurité, d’un pas alerte il demanda le chemin de la  » maison Parme »

 

Il dévisageait maintenant Kéni, il y avait si longtemps qu’il n’avait pas vu une « vraie » femme, et celle-ci était magnifique. Il se présenta et expliqua pourquoi Enzo n’était pas avec lui.

 

– Tu te demandes ce que tu fais ici, non ? Demanda la femme.

– Un peu, oui !

– Les nouvelles vont vite ici, et j’ai appris qu’il s’était passé des choses sur le vaisseau de Jerko… j’ai moi-même un compte à régler avec ce type…

 

Elle lui expliqua tout, Leiris se demandait ce que cette femme possédait de plus que ce lui avait apporté des dernières semaines son ami devenu transsexuelle. Il comprit que c’était sa voix, une voix mélodieuse, suave, enchanteresse qui le berçait de ses milles tons.

 

Kéni s’était posé la question de savoir si Leiris avait la trempe nécessaire pour mener à bien son projet. A l’écouter parler avec une telle passion dans la voix, elle eut le conviction que oui.

 

– Tu sais que ton ami a réussi à revenir ici…

– Morgan ? Il s’en est sorti ?

– Oui, je peux même te dire où il reste.

– On s’est un peu fâché, mais je suis content de savoir qu’il va bien….

– Revenons à nos affaires, déjà de savoir que Jerko va piquer une crise quand il va vous savoir en vie ça me réjouit, mais on va faire encore mieux que ça. Tu voulais être capitaine de vaisseau, c’est cela…

– Enfin…

– Tss, tss, j’ai de l’argent. Il y a justement un vaisseau à vendre à l’astroport, je vais l’acheter et tu vas t’occuper du reste…

– Je rêve !

– Non !

 

Mais déjà l’esprit de Leiris vagabondait… Cette femme au nom d’une vengeance dont il n’avait pas bien saisi tous les détails lui proposait tout simplement le commandement d’un navire de l’espace. Or il lui suffisait de se rendre maintenant à l’adresse que lui avait fournie Palinsky pour prendre possession de ses logiciels. S’il ne faisait pas d’erreur, il deviendrait vite le plus renommé des capitaines de l’espace ! Fallait-il le dire à Kéni ? Non, ça lui ferait une surprise, elle serait fière de lui. Déjà il énumérait les échéances, prendre possession du vaisseau, recruter l’équipage, attendre la « libération » de Brenda, pardon d’Enzo… ainsi son navigateur serait transsexuel, après tout pourquoi pas, ça gênerait qui ? Essayer de raisonner Morgan… Mais avant, récupérer les logiciels et les installer…

 

– Oh, t’es parti où ? Demanda Kéni…

– Excusez-moi !

– Tu m’as pas dit si tu acceptais ?

– Je crois que je vais accepter ! Je vous remercie, je crois d’ailleurs que je ne vous remercierais jamais assez…

– On va trinquer à notre association, je vais faire venir du champagne, tu aimes j’espère… et puis tu es dans un bordel je peux même t’offrir une heure avec une fille, ça te dit ?

– Je n’ose pas refuser ! Répondit-il sur le ton de la plaisanterie.

– Tiens, choisis, dit-elle en, lui tendant un catalogue électronique.

 

Leiris excité comme un pou consulta le catalogue, il fit une première sélection, mais une question lui brûlait la langue.

 

– Vous… vous n’êtes pas dessus ?

– Ben, non, je n’exerce plus !

– Comme c’est dommage, j’aurais pris beaucoup de plaisir à me faire dominer par une femme comme vous !

– Flatteur !

– Non, c’est sincère.

 

Kéni ne sut pourquoi elle eut soudain envie d’entrer dans le jeu de l’homme :

 

– Il m’arrive, mais très rarement de faire des exceptions, de reprendre du service juste le temps d’une prestation avec quelqu’un qui me plait bien !

– N’allez pas me faire croire que je vous plais, je n’ai rien d’un Apollon.

– Je ne parlais pas du physique.

– Ah ?

– Allez viens, dis-moi ce qui te plait, on va se payer un petit délire tous les deux.

– Euh, c’est vrai je peux dire tout ce que j’aimerais bien…

– Dis toujours on fera le tri !

– Vous pourriez vous mettre toute nue ?

– Jusque-là, ça va, je sais faire !

– J’aimerais bien vous caresser les seins, les embrasser.

– Ça va toujours

– Après une petite domination.

– Oui…

– Et j’aimerais bien finir en jouissant entre vos seins…

 

Une image furtive traversa l’esprit de Kéni, son premier client chez Madame Georges qui lui aussi voulait une cravate de notaire. On se souvient toujours de son premier client, disait-elle… Nostalgie, nostalgie…

 

– Bon on va faire tout ça, viens suis-moi, mais avant tu vas prendre une douche !

 

Il se lava, se demandant par quel miracle la chance avait ainsi tourné ces derniers temps, après le stress de cette mutinerie ratée, la fuite de la ville la peur au ventre, la séance d’initiation sadique de Doria… Voilà que tout allait bien, la transformation d’Enzo, la sortie de l’île, puis la rencontre de cette femme magnifique qui serait dans ses bras dans quelques minutes…

 

– Bon tu es prêt !

– C’est à dire, je ne vais pas remettre mes affaires sales…

– On verra ça plus tard, Qu’est-ce que tu regardes là, petit coquin ?

 

Kéni après s’être déshabillée avait revêtu une petite nuisette rose semi transparente au travers de laquelle le galbe de ses seins devenait une véritable provocation.

 

– C’est pas mal, hein ? Il n’y a rien à jeter plaisanta-t-elle !

– Je peux toucher ?

– Un instant, on ne va pas faire ça ici !

 

Ils se dirigèrent vers une chambre à l’étage, Kéni rigolarde envoya bouler la nuisette par-dessus corps, puis se caressa les seins devant le jeune homme pétrifié.

 

– Ben alors ! C’est quand même pas la première fois ?

– Non, mais il avait longtemps que je n’avais pas vu une vraie femme.

– Il n’y en a pas dans l’île ?

– Non, il y a juste des transsexuelles !

– Mais c’est très bien les transsexuelles, pourquoi tu n’as pas essayé !

– J’ai essayé, j’adore ! Mais une vraie femme c’est autre chose !

– Tu as raison, il faut aimer la variété et la diversité ! Alors tu me les touches mes seins ou tu attends le photographe ?

 

Leiris posa enfin ses mains !

 

– Qu’est-ce qu’ils sont doux !

– Vas-y régale toi, ce n’est pas tous les jours la fête !

 

Leiris palpait, caressait, soulevait, bref il n’en pouvait plus, sans demander il avança ses lèvres et commença à embrasser cette peau satinée et fraîche, s’approchant du téton il osa sortir sa langue et commença à lécher puis il en aspira le bout, il bandait alors comme un bout ce bois.

 

– Bon on se calme ! Tu voulais une petite domination, non ?

– Oui, mais une petite !

 

En fait il aurait bien demandé autre chose qu’une petite, il ne lui aurait pas déplu de retrouver les sensations qu’avait su lui prodiguer Pétra Van Yaguen, mais ne connaissant pas Kéni, il avait peur de se faire « massacrer » il se rendit compte qu’il avait beau avoir été un mutin de l’espace, il était toujours resté un « grand timide » !

 

– Mets-toi à genoux, espèce de chien !

– Oui, maîtresse !

– Lèche-moi les pieds !

– Avec grand plaisir !

– Et que ce soit bien fait, sinon tu vas voir ton cul !

 

Leiris passa sa langue amoureusement sur le pied ainsi offert, le barbouillant de sa salive, puis suça les orteils comme s’il s’agissait de mini bites. Il passa ensuite à l’autre pied.

 

– Remonte maintenant, lèche mes mollets, puis mes cuisses. Non, tu vas trop vite, je vais être obligé de te corriger.

 

Kéni réalisa alors que cette chambre ne possédait pas d’accessoires sado-maso, elle s’empara alors d’une simple brosse à cheveux et après avoir fait coucher le jeune homme en travers de ses genoux, elle lui administra une volée de coups sur ses fesses !

 

– Tu sais que tu as de belles fesses pour un mec, il faudra que je te fasse enculer un de ses jours !

– Je l’ai déjà fait ! Répondit fièrement Leiris.

– C’est ce que je dis toujours, tous les hommes sont des pédés ! Tiens, pour la peine !

 

Kéni avait retourné la brosse et frappait maintenant côté piquants, Leiris commençait à avoir le cul rouge et chaud, mais c’était bon, il bandait bien, il était en train de se faire corriger par la plus belle femme du monde, pourquoi irait-il se plaindre…

 

– Si je te trouve une bite, là tout de suite, tu la sucerais ?

– Oui !

– T’es vraiment une trainée ! Je vais t’arranger ça !

 

Keni s’éloigna quelques secondes pour actionner son messcom.

 

On ne tarda pas à frapper, Kéni ouvrit et fit entrer deux hommes d’âge mur, l’un des deux était chauve comme un œuf, l’autre arborait une magnifique moustache un peu retro..

 

– Messieurs, leur dit-elle, je vous présente un de mes amis, c’est une petite morue qui aime bien sucer des bites et se faire enculer.

 

Leiris ignorait si les deux hommes étaient des clients du bordel, habitué à ce genre du pratique ou des pensionnaires attitrés, mais il s’en moquait.

 

– Toi, la morue, tu vas t’approcher de lui, tu vas lui ouvrir la braguette, fouiller dedans lui sortir la bite et la sucer jusqu’à temps que je te dise de faire la même chose avec l’autre.

 

Leiris complétement dans on trop ne discuta pas, et fit ce que lui ordonnait la jolie maquerelle. Il s’approcha du moustachu et se retrouva bientôt avec une fort jolie bite dans la main. Il l’agaça un peu de sa langue avant de la faire coulisser dans sa bouche.

 

– Ça va, il te suce bien ?

– Il est très doué !

– Bon à l’autre maintenant, et toi, Moustache tu te mets à poil.

 

Leiris recommença son petit manège avec le grand chauve et mit à l’air une très joli bête bien bandée au gland d’un joli mauve.

 

– Oh quel est belle ! Ne put s’empêcher de s’exclamer le jeune homme.

– Tu aimes ça les belle bites, hein morue ?

– Oui !

– Dis le mieux que ça !

– Je suis une morue qui aime bien les bites..

– Suce-là ! Et puisque tu l’aimes tant que ça, après il te la foutra dans le cul.

 

Leiris se régala quelques minutes, suçant et léchant dans tous les sens et sous toutes les coutures ce joli sexe à la forme parfaite dont la verge s’ornait d’une insolente veine bleue..

 

– Bon tu l’a assez sucer, retourne t’occuper de Moustache !

 

Kéni fit signe à « Crâne d’œuf » de se déshabiller à son tour puis ordonna à Leiris de se mettre en levrette tout en continuant à sucer le moustachu.

 

– Tu as vu ce cul ! Commenta Kéni ! Il est fabuleux, non, ce serait dommage de ne pas l’enculer ! Allez vas-y

 

Le chauve badigeonna un peu le trou du cul de Leiris avec de la salive, puis vint y blottir sa bite. Un coup de rein, et son sexe s’y enfonça. Le jeune homme émit un cri de protestation, la pénétration ayant oublié d’être douce, mais la douleur d’effaça rapidement au rythme des coups de boutoir qui ne tardèrent pas à envahir son conduits d’ondes de plaisirs. Une bite dans la bouche, une autre dans les fesses. Leiris était comblé.

 

Bientôt une giclé de sperme lui remplit la bouche. Peu friand de ce genre de pratiques, il avala cependant tout ça, l’excitation aidant. Derrière son enculeur était passé à la vitesse supérieur et ne tarda pas à jouir dans ses entrailles avec un cri de bête sauvage.

 

– Merci les gars, prenez vos affaires, vous vous rhabillerez dans le couloir !

– Merci ! Ajouta également Leiris qui était un garçon poli.

– Tu as soif ? Demanda Kéni après qu’ils furent de nouveau seuls.

– Ah, oui, je veux bien !

– Ben ça tombe bien, j’ai une grosse envie de faire pipi. C’est un cadeau, tu ne vas pas le refuser.

– Non, je l’accepte bien volontiers !

– Quel vicelard tu fais !

 

Leiris cru alors que Kéni allait le chevaucher pour lui uriner dans la bouche, mais la chose se passa légèrement différemment. La belle maquerelle se saisit d’un grand verre qu’elle plaça entre ses jambes avant de le remplir de son nectar doré.

 

– Et maintenant cul sec !

 

Un peu déçu que cela se passe ainsi, Leiris fit néanmoins honneur au breuvage qu’on lui offrait de si bon cœur, il n’en gâcha pas une goutte.

 

– Bon la fête va bientôt finir, il va falloir jouir, relève-toi, j’ai l’habitude, voilà je me mets à genoux sur le lit, toi tu restes debout, comme ça, oui, amène ta bite que je te la coince, et allons-y ! On est bien comme ça dans les nichons de Kéni. Hein, gros cochon ?

– Super bien !

– Tu ne bouges pas, c’est moi qui branle, OK !

 

Keni10bKéni fit coulisser la verge plusieurs fois de suite entre ses mamelles, la queue disparaissait un moment pratiquement entière pour réapparaître aussitôt fière et le gland triomphant !

 

– Ça vient, ça vient ! prévint le jeune homme !

– On essaie de ne pas en mettre partout !

 

Mais cet aspect des choses fut raté le sperme giclant jusque dans les cheveux de la belle qui ne lui en tint pas rigueur.

 

– Et maintenant tu vas t’occuper de moi, toutes des émotions m’ont bien excité, viens me lécher la moule, tu ne seras pas déçu, il doit rester quelques gouttes de pipi.

 

Bien évidemment le jeune homme ne se fit pas prier et s’appliqua à envoyer sa belle bienfaitrice au septième ciel tout en se régalant de ses sucs.

 

– Et bien voilà, je vais te faire livrer des vêtements, tu vas attendre sagement ici en attendant. Après et le temps que l’on organise les préparatifs de départ, tu logeras dans un hôtel à deux pas d’ici à mes frais, idem pour la bouffe ! Mais c’est une avance, tu me rendras tout cela quand tu auras eu ta première solde. Ok bébé ? Ah, au fait, j’ai croisé un gars qui aimerait bien te rencontrer. Il faisait aussi partie de l’équipage de Jerko et il n’a pas réembarqué.

– Ah ! C’est qui !

– Il s’appelle Yassaka Murenko.

– Murenko est resté sur Vargala ! Ça alors ! Mais en fait je n’ai pas trop envie de le voir.

– Tu n’avais pas de bons rapports avec lui ?

– Pas trop non, c’est un type que j’ai toujours eu du mal à cerner.

– Quand j’étais sur le vaisseau de Jerko, Murenko s’est occupé de moi, sans me demander la moindre contrepartie, rien que pour ça je lui dois une reconnaissance éternelle. Par ailleurs, c’est lui qui m’a indiqué que tu étais sur l’île des exclus, moi je l’ignorais !

– Et, lui le savait ? J’avoue avoir du mal à suivre.

– Il t’expliquera peut-être. Il m’a dit qu’il désirait t’embaucher, mais bien sûr pas comme capitaine, je suppose que tu refuseras, je t’offre tellement mieux ?

– Murenko qui veut m’embaucher ? Je rêve !

 

Et tout à coup, ce fut le déclic, si Murenko voulait le récupérer, c’est qu’il voulait profiter des logiciels de Palinsky ! Mais comment avait-il su qu’il en était le dépositaire ? Par simple déduction sans doute ?

 

– Tu as quoi contre lui ? reprit Kéni

– Rien, on ne s’entendait pas, c’est tout, et cette proposition me surprend.

– O.K. mais en attendant je veux que tu me promettes de le rencontrer.

– Demandé comme ça, j’aurais mauvaise grâce à refuser…

 

Il le ferait donc mais ce n’était pas dans ses priorités, car pour le moment Leiris était aux anges, il avait déjà programmé la suite de sa journée, après avoir pris possession de sa chambre d’hôtel la première chose à faire serait donc de se rendre à l’adresse que lui avait donné Palinsky afin de récupérer ses logiciels.

 

Leiris parti, Kéni contacta Murenko.

 

– Allo ! J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous ! Dit-elle.

– Et bien j’écoute.

– La bonne, c’est que j’ai récupéré l’un des mutins.

– Ah ! Un seul c’est lequel !

– Leiris Misdas !

– Ah ! Soupira, Murenko, rassuré, c’est le meilleur de la bande.

– Je lui ai demandé de vous rencontrer, il devrait le faire aujourd’hui ou demain.

– Super !

– La mauvaise nouvelle, c’est qu’il ne semble pas du tout décidé à travailler pour vous. A vous d’être persuasif, mais c’est mal parti.

– Je crois que je saurais le persuader. Reprit Murenko. J’ai en réserve quelques arguments que je lui ferais valoir.

– Je vais vous dire, ce jeune homme m’a fait part de ces projets, je passe sur les détails, mais il rêve d’être capitaine de vaisseau. Je suis en train de me demander si je ne vais pas lui offrir cette possibilité. C’est une idée folle, mais j’adore les idées folle… et puis rien que d’imaginer la tête de Jerko quand il va apprendre ça, j’en suis toute émoustillée.

– Mais enfin, ce type n’a aucune expérience !

– S’il n’a aucune expérience, pourquoi teniez-vous donc tant que cela à l’embaucher ?

 

Murenko, cherche sa réponse mais se trouve pris au dépourvu.

 

– Murenko, écoutez-moi, reprit Kéni, je n’oublie jamais ceux qui m’ont aidé, je ne pense pas que le fait de vous piquer un technicien débutant soit bien grave, vous en trouverez d’autres. Mais en revanche si vous avez besoin de moi pour quoique ce soit d’autre, vous pouvez compter sur moi, je vous en donne ma parole. Ah, je vous laisse on m’appelle ailleurs.

 

Murenko était soudain très mal. Sa dernière chance serait l’entretien qu’il aurait avec Leiris, mais il n’y croyait plus trop.

 

Enfer et Damnation

 

C’est avec une petite appréhension que Leiris pénétra dans ce petit établissement qui sentait la graisse et la cuisine bon marché. Une pulpeuse blonde l’accueillit :

 

– Alors mon grand, tu as faim de quoi ?

– Je voudrais parler à Madame Winah.

– Et pourquoi ? Moi, je te plais pas ?

– C’est personnel !

– Bon, on va la chercher.

 

La grande black dévisagea Leiris d’un air peu amène

 

– C’est pour quoi ?

– Je viens de la part de Monsieur Hermann, c’est pour récupérer ses affaires…

 

Le cœur qui bat à toute vitesse !

 

– Ah, oui, Monsieur Hermann, mais il faut un code.

 

La respiration devient difficile, Leiris débite le code, il s’agit d’un vers extrait d’une pièce de théâtre antique.

 

– Ça colle, je vais aller chercher ça !

 

La voici partie, on ne sait où, Leiris est tout pâle, les logiciels vont peut-être être à lui dans quelques secondes si toutefois il ne se produit pas d’impondérable… Son cœur bat la chamade, elle met trop de temps à revenir, il a l’impression que l’un des consommateurs le regarde d‘un air bizarre. Il s’éponge le front mouillé de sueur. Qu’est-ce qu’elle fout ? Poupette s’approche de nouveau !

 

– Vous voulez boire quelque chose ?

– Une bière, je veux bien !

 

Il n’en boit jamais d’habitude, il l’écluse d’un trait, la sueur revient, il n’est pas bien, la porte du fond qui s’ouvre Winah qui revient avec une petite pochette.

 

– Voilà ! Mon cher ami ! Vous ne voulez pas profitez de la maison, on peut vous servir à manger, et puis il y a Poupette et il y a moi…

– Je reviendrais, je vous remercie….

 

Ça y est, il est sorti, il a les logiciels avec lui, il ne lui restera qu’à tester les copies, il se dirige d’un pas décidé vers l’hôtel dans lequel Kéni lui a réservé une chambre… Tout à ses pensées il n’a pas remarqué que Murenko revenant de promenade l’avait de loin aperçu sortir du bar.

 

Il était donc venu pour le contacter, mais pourquoi n’était-il pas resté à l’attendre. Il cria « Leiris ! » Mais ce dernier était déjà loin, il courut mais fut incapable de dire dans quelle direction il avait bien pu se diriger. Qu’importe il reviendrait ? Et même s’il ne revenait pas maintenant qu’il était en ville le retrouver ne serait plus un problème. Mais pourquoi Winah ne lui avait-elle pas demandé de patienter, elle savait bien qu’il ne tarderait pas à revenir ?

 

– Je viens de croiser Leiris de loin, le temps que je réalise, il avait disparu. Mais pourquoi tu ne lui as pas demandé de m’attendre ?

– C’est qui Leiris ?

– Le mec qui vient de sortir d’ici.

– Attends, tu crois que je me rappelle tous les mecs qui viennent ici ?

– Mais, c’est le mec qui a demandé après moi !

– Mais personne n’a demandé après toi ?

– Mais alors il est venu pour quoi ?

– Qui ?

 

Murenko avait l’impression de péter un câble !

 

– Si tu me le décrivais ce type ? demanda Winah.

 

Il le fit.

 

– Ah, oui ! C’est un mec qui voulait récupérer des affaires qu’un type m’avait laissé en dépôt, j’étais assez contente parce que depuis le temps que c’était là ça finissait par m’encombrer…

– Il est venu chercher des affaires ?

– Oui !

– Des affaires de qui ?

– Mais ça ne te regarde pas !

– Winah, pas à moi, tu sais bien que tu peux avoir confiance !

– Mais je ne le connais pas plus que ça, c’était un client de la boite, un client à Schlumberg, en fait. Il m’a donné un pseudo, ça peut être n’importe quoi !

– Il t’a donné quoi comme pseudo ?

– Monsieur Hermann !

 

Le prénom de Palinsky ! Murenko devint pâle comme un linge !

 

– Winah, les logiciels qu’on a cherchés partout, ils étaient dans ta cave !

– Oh, là, là c’est si grave que ça ton truc ?

– Ce n’est pas grave c’est dramatique !

– On peut envoyer Schlumberg les récupérer !

– Mais tu ne comprends pas, je ne veux pas les piquer, ces trucs ! Et même si je voulais, on n’est pas de taille, lutter contre la patronne de la Maison Parme, c’est foutu d’avance !

– Tu peux toujours leur proposer de t’associer avec toi !

– Et qu’est-ce que je vais leur donner comme raison ? On s’est complètement planté… Dans ta cave, quand je pense que c’était dans ta cave… Oin, oin

– Mais il ne va pas pleurer mon gros bébé, Winah va essayer de t’arranger tout ça, en attendant viens, je vais te faire un gros câlin…

– Tu es sûre que tu n’as pas un deuxième paquet comme ça à la cave ?

– Non, je n’ai rien d’autre à la cave !

– Oin Oin !

– Et Héka, comment je vais lui annoncer ça ?

– Qui c’est Héka ?

 

En guise de fin

 

Murenko va-t-il vraiment laisser tomber ? Comment va réagir Héka ? Que va devenir Morgan ? Enzo va-t-il embarquer en transsexuelle sur le vaisseau que Kéni a confié à Leiris ? Comment va réagir Jerko quand il apprendra l’échec de son homme de main ? Où est passé Palinsky ? Kéni pourra-t-elle retrouver Malvina ? Et que devient cette dernière sur Novassa, où en sont ses rapports avec Graana ? Que de questions, de quoi faire un deuxième tome ! Pourquoi pas ?

 

Fin du premier tome

 

Annexe 1 : Plan partiel de Vargala -Station

Plan Vargala

Annexe 2 : principaux personnages

1. Afda, grande prêtresse des Tigranes

2. Alice, serveuse à Katelya-city, prostituée occasionnelle

3 Arthur, homme à tout faire, au service de Kéni

4. Curiaces (les 3 Curiaces sont le surnom du groupe formé par Shlumberg et ses deux frères)

5. Doria : Chef de la communauté des exclus sur Vargala

6 Enzo Antonelli, cadet de la marine spatiale civile

7 Georges (Madame), maquerelle sur Katelya

8. Graana, milicienne Tigrane

9. Héka maîtresse de Murenko sur le Fly28

10. Herzu, responsable de la sécurité des Tigranes de Katelya

11. Hormer, responsable de l’accueil des réfugiés, à Katelya-city

12. Iréna Sanchez, sergent de la garnison de Katelya-city, maîtresse du général Mériap

13. Jimmy : Employé à l’astroport de Vargala Station

14. Kéni Nigelson, fille du bourgmestre d’Olvène sur Katelya,

15. Leiris Misdas, cadet de la marine spatiale civile

16. Malvina, amie de Kéni sur Katelya

17. Mériap, général de la garnison de Katelya

18. Morgan Spencer, cadet de la marine spatiale civile

19. Murenko (Yassaka), médecin de l’équipage du Fly28

20. Palinsky (Hermann) navigateur à bord du Fly28

21. Paola, première propriétaire de la Maison Parme, bordel haut de gamme sur Vargala

22. Pétra Van Yaguen, subrécargue à bord du Fly28

23. Poupette, prostituée travaillant chez Winah à Vargala-station

24. Rachel, cadette de la marine spatiale civile

25. Ramon Jerko, capitaine du Fly 28

26. Robert, proxénète sur Katelya

27. Shlumberg : homme de main de Winah

28. Steve Wilcox, second du capitaine du Fly 28

29. Tina, l’une des pensionnaires de la Maison Parme

30. Winah, tenancière sur Vargala, amie de Murenko

31. Zacharie : tueur à gages sur Vargala

 

Et retrouvons la plupart de ces personnages dans de nouvelles aventures. Le second tome s’intitule Novassa

 

nikosolo@hotmail.com

 

Première publication Janvier 2005. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net

 

Cette série a eu l’honneur d’être désignée comme meilleure saga (ex-aequo) pour l’année 2004

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 19:16

Eros Cosmos 1 - Vargala Station par Nicolas Solovionni

Solo

9 - Le banquet des anges

 

Enzo et Leiris

 

La presqu'île vivait de culture, surtout des racines, et de l'élevage de poulets. Chacun cultivait un petit bout de terrain et devait contribuer à l'alimentation de la garde rapprochée de Doria qui avait en charge : la sécurité, la maintenance générale, mais aussi la pêche.

 

On leur expliqua les règles de vie dans cette communauté dans laquelle il n'y avait que des hommes. La présence de femmes n'y était pas prohibée, mais celles-ci d'ailleurs fort peu nombreuses parmi les exclues avaient préféré se regrouper… ailleurs. Personne ici ne devait essayer de sortir de la zone, ni chercher à savoir pourquoi quelqu'un était dans le camp. Les bagarres étaient mal venues et la garde composée d'une vingtaine d'hommes étant là pour résoudre les éventuels conflits…

 

On laissa les nouveaux venus se reposer une journée entière, et on leur attribua un cylindre inoccupé, mais crasseux, ils en nettoyèrent une partie, se réservant le reste pour plus tard. L'ambiance était morose dans le petit groupe, personne ne se parlait, mais c'était surtout Morgan qui semblait abattu. Un moment il abandonna ce qu'il était en train de faire et alla s'asseoir à l'extérieur. Enzo et Leiris ne firent aucun commentaire se disant qu'après tout, qu'il avait le droit d'avoir un coup de blues… sauf qu'une heure après il était toujours à la même place.

 

- Tu pourrais peut-être nous aider un petit peu ! Finit par lancer Enzo.

- Toi, le pédé, tu ne m'adresses pas la parole !

- Bon, il y a quelque chose que tu n'as pas bien compris, il faut qu'on t'explique à nouveau…

- Je t'ai dit de ne pas me parler !

- On n'aurait pas fait les zouaves hier soir, on serait sans doute mort. Il faudrait peut-être que tu l'assimiles, ça !

- Pfff… c'est même pas ça !

- C'est quoi ?

- A la limite je ne te reproche pas de m'avoir touché, je te reproche d'y avoir pris du plaisir.

- Bon, tu m'énerves, rien ne t'oblige à rester avec nous.

- Si vous arrêtiez de vous engueulez, intervint Leiris.

- Toi, Ta gueule ! Quand je pense que tu as osé sucer ce gros dégueulasse…

 

Toute discussion était impossible pour l'instant, ce qui avait été accompli choquait son sens des valeurs, peut-être qu'avec le temps il finirait par comprendre… Peut-être...

 

- Je vais faire un tour, pendant ce temps-là vous allez pouvoir vous enculer ! Lança-t-il avec mépris.

- Excellente idée ! Répondit Enzo du tac au tac. Justement j'en ai envie !

 

Et tandis que Morgan s'éloignait, Leiris se perdait en supputations sur l'attitude assez nouvelle d'Enzo depuis la veille.

 

- Je voulais te dire un truc ! Lança ce dernier quelques minutes après.

- C'est grave ?

- Pas du tout, mais on peut enfin parler ! Je voulais te dire que j'ai apprécié ton attitude d'hier soir, quand tu t'es précipité pour aller à côté de Doria. C'était toi ou moi, moi je l'aurais fait quand même, mais franchement ça m'aurait coûté.

- Ça m'a couté aussi, crois-moi. J'ai fait ça spontanément, n'en parlons plus, Morgan ne pouvait pas y aller, j'ai cru le protéger.

- Non ce n'est pas pour cela que tu l'as fait… mais tu ne t'en es peut-être pas rendu compte.

- ?

- En fait, tu ne voulais pas qu'on fasse un truc tous les deux ensemble et pour la première fois dans ces conditions.

- Ah ! Tu crois ?

- J'aimerais bien te remercier, mais comment ?

- Tu viens de le faire…

- Mieux que ça… Morgan vient de nous faire une intéressante suggestion, non ?

 

Et tandis que Leiris cherchait comment répondre à cette remarque incongrue, Enzo lui mis la main sur la braguette. Il se laissa faire, remettant à des instants plus calmes la nécessaire analyse de la situation. Il se laissa faire aussi quand la main se fit plus audacieuse et imprima quelques pressions propres à augmenter la taille du pénis ainsi mis en contact…

 

- Enzo, j'espère que tu sais ce que tu fais ?

- Oh ! Oui !

 

La main continuait son travail et bientôt la bite de Leiris devint toute dure. Ce dernier dézipa la braguette, vint farfouiller quelques instants par-dessus le slip, puis finit par extraire la verge raide et triomphante !

 

- Depuis le temps que je voulais la voir de près, celle-ci ! Humm qu'est-ce qu'elle est belle ! J'ai une de ces envies que tu me la foutes dans le cul, mais pour l'instant je vais bien te la sucer.

 

Enzo s'agenouilla, et goba d'un seul coup la bite de son camarade, il fit quelques mouvements de lèvres pour faire coulisser le sexe, puis soudain s'arrêta.

 

- On se met à poil ?

 

Leiris approuva d'un hochement de tête. Quand ils furent tous les deux entièrement nus, Enzo se rapprocha de son camarade, les visages furent à quelques centimètres l'un de l'autre. Leiris réalisa ce que voulait son partenaire !

 

- Non !

- Laisse-toi faire !

- Je ne peux pas faire ça, ça me bloque !

- D'accord, je m'en doutais ! Mais ce n'est pas grave ! Les choses peuvent toujours évoluer…

 

Leiris sentit alors une contrariété chez Enzo, il s'en voulut un peu, mais non décidément, il ne pouvait pas faire ça ! Sans insister, Enzo s'accroupit de nouveau et reprit sa fellation. Il s'y prenait terriblement bien, sa bouche était un écrin de tiédeur dans laquelle une langue agile tournoyait avec savoir autour de sa proie de désir. Quand il sentit que l'excitation risquait de le faire jouir de cette façon, il cessa.

 

- Tu veux me prendre ?

 

Il n'attendit pas la réponse, il se mit à quatre pattes, le cul redressé, attendant. Leiris s'approcha et se surpris à caresser les belles petites fesses du jeune homme !

 

- C'est pas mal de ce côté- là, on dirait un cul de femme, hein ? Lança Enzo.

- C'est vrai que tu as un joli petit cul !

- Enfin une parole gentille !

 

Leiris ne répondit pas, ne sachant pas bien à quel jeu précis jouait son camarade. Il continua de lui peloter les fesses, puis les embrassa.

 

- Met moi un doigt, si tu veux !

 

Bizarrement, il n'était pas non plus prêt à ça, ni le doigt, ni la langue, par contre le sodomiser, oui pourquoi pas, il approcha son gland lubrifié de liqueur pré séminale.

 

- Ouvres bien, je ne voudrais pas te faire mal !

- Ça devrait aller, je ne suis plus vierge !

 

Il poussa, ça rentrait bien, il réalisa qu'il était en train d'enculer son ami, ça lui faisait tout bizarre.

 

- Vas-y défonce-moi bien !

- Je voudrais bien, mais je ne vais pas me retenir longtemps, j'ai les couilles pleines !

- C'est pas grave, maintenant qu'on l'a fait une fois, on recommencera, Ne te retiens pas !

- Ça vient, ça vient, putain, je vais jouir dans ton cul ! Aaaaah !

 

Il jouit dans une dernière poussée, faisant s'écrouler son ami sur le sol !

 

- Whaah, t'es trop lourd ! Ça fait du bien ! Ça va, toi !

- Oui….

- Ça fait drôle, hein !

- C'est assez inattendu, en effet !

- Je sais, mais on va traiter les problèmes dans l'ordre ! Déjà j'aimerais bien jouir, parce qu'avec tout ça je suis excité comme un pou. Tu t'occupes de moi ?

- Tu veux que je te branle ?

- Tu me branles ou tu me suces, ou alors je peux t'enculer à mon tour !

- Quel programme, voyons un peu cette jolie biroute ! Elle est plus belle que la mienne, dis donc !

- Imagine-la dans ton trou de balle !

- Attends, pour l'instant, je vais bien te la sucer.

 

Leiris s'acharna à montrer que s'il ne pouvait rivaliser avec les talents de suceur de son camarade, il pouvait néanmoins fournir une excellente prestation, il s'acharna donc à bien lécher la hampe, à insister sur la base du prépuce, à aspirer la verge en refermant au maximum les lèvres.

 

- Allez tourne-toi, je vais te la mettre, l'interrompit Enzo

- Mais là où il attendait la bite de son camarade, ce fut d'abord un petit bout de langue qui vint lui farfouiller l'intérieur de l'anus, puis un doigt inquisiteur. Ce doigt lui faisait un effet bizarre, il appuyait sur le conduit anal, provoquant des frissons inconnus jusqu'alors, il réalisa alors que ses précédentes expériences sodomites avaient surtout été destinées à donner du plaisir aux autres alors qu'aujourd'hui Enzo savait aussi donner !

 

Puis le pénis lui entra presque par surprise dans l'anus ! Il ne ressentit pas cette gêne du début comme les fois précédentes. Son partenaire s'efforçait de tout lui rentrer puis lentement faisait ressortir l'intégralité de la verge, ne laissant que le gland enfoncé dans l'anus, puis nouveau coup en avant… Quelle impression ! Coup en arrière ! Et ça n'arrêtait pas, sauf que le mouvement s'accélérait. Enzo ne jouit pas dans son cul. Il décula, et tenta d'offrir sa semence à Leiris, mais celui-ci déclina l'offre.

 

Fourbus mais contents, les deux jeunes hommes se serrèrent quelques instants dans les bras, Enzo refit une nouvelle, mais très timide tentative de baiser buccal, mais n'insistât pas devant le peu d'empressement de Leiris…

 

- Maintenant faut qu'on parle, dit très vite Enzo. Ou plutôt que je te parle ! Il y a longtemps que j'attendais ce moment, j'avais déjà fait une tentative à l'école des cadets, tu te souviens ? Comme tu ne semblais pas donner suite je n'ai pas insisté ! Et puis dans le vaisseau Morgan m'a raconté ce que tu avais fait chez Rachel, qu'elle t'avait vu sucer un mec, mais aussi que tu t'étais envoyé Rachel elle-même. Je me suis dit alors que tout n'était pas foutu... que tu devais être bi… Et puis il y eut Palinsky, je n'ai rien voulu faire avec lui, il était trop collant et puis ses logiciels, je m'en foutais, mais ça tu ne l'as jamais compris. Comme j'ai eu du mal à comprendre dans quel bordel on s'est laissé entraîner les uns les autres, mais bon…. J'ai soif il n'y a rien à boire ici ?

- Il y a de la flotte !

- Donne ! Bon allez, je vais aller droit au but, parce que plus je brode plus c'est dur. J'ai été amoureux de toi !

 

Soupir d'Enzo qui n'a pas fini ! Stupéfaction de Leiris.

 

- J'ai bien dis j'étais, j'ai cru tout à l'heure que le moment était venu de relancer l'affaire, on s'était sorti brillamment d'une sale épreuve de sexe en faisant preuve de décontraction, ça rapproche… Je cherchais un prétexte, la réflexion stupide de Morgan m'a aidé, et tu t'es laissé faire. J'ai cru que c'était gagné mais quand tu as refusé ma bouche j'ai déchanté… j'ai déchanté mais je ne perds pas espoir. Je sais que tu n'es pas homo, que tu es bi, mais un bi qui est surtout intéressé par les femmes, les hommes c'est une petite perversion annexe, parce que tu aimes bien essayer plein de trucs ! C'est bien ça, hein ?

- Je… je…

- Ne dis rien, si tu es d'accord on pourra recommencer à s'amuser, jusqu'au jour où je rencontrerais quelqu'un d'autre, ou jusqu'au jour où ce sera toi qui rencontrera quelqu'un d'autre… C'est la vie… mais ce que ça peut être con, la vie…

 

Et Enzo se mit à sangloter, une véritable crise nerveuse. Leiris dut le consoler, mais ne franchit aucun pas supplémentaire.

 

Jerko avant le départ

 

Jerko aurait souhaité se débarrasser de Palinsky, par principe d'abord, mais aussi pour ne pas se faire "reprocher" par ses équipages de faire deux poids et deux mesures. Mais il en avait besoin, la solution peu facile à mettre en œuvre consistait sans doute à l'obliger à former un autre navigateur sur ses logiciels "secrets". En attendant que le vaisseau reparte, Palinsky avait été proprement séquestré à bord dans une cabine qui n'était pas la sienne, avec suffisamment d'eau et de plaquettes nutritives pour ne pas dépérir.

 

Jerko n'eut pas beaucoup de mal à dégoter un navigateur au chômage. Il lui restait à imaginer comment s'organiserait la formation...

 

Il n'eut pas le loisir de creuser davantage le problème : reprenant possession du vaisseau à la veille de la date de son départ, il constata avec stupéfaction que Palinsky avait disparu. Impossible, impossible ! Mais comment avait-il fait ? Certes, il pouvait se passer de ses services pour ce voyage qui ne serait que de simple routine, mais pas pour la suite. Il fallait donc le retrouver ! Contacter Zacharie ? Jerko fut soudain saisi d'un horrible doute : Et si Palinsky avait décidé de disparaître "à jamais" ? Et si... Affolé, il contacta les autorités portuaires :

 

- Palinsky ? Oui il s'est présenté au contrôle de sortie le 8... Et il a rembarqué le 11…

- Hein, quoi, sur quel vaisseau ?

- Le Narvik, comme simple passager.

- Quelle destination ?

- Mais, capitaine Jerko, vous n'allez pas me faire croire que vous ignorez que les destinations enregistrées par les vaisseaux indépendants sont n'importe quoi ?

 

Jerko raccrocha, il y a quelques années, il aurait trouvé la bonne réplique pour répondre à ce freluquet, il vieillissait... Il avait eu le projet depuis longtemps de trouver un successeur à Palinsky, mais n'avait jamais concrétisé. Comment le retrouver à présent ? Toutes les copies logicielles devaient être effacées à présent. Mais, avec ses grandes idées humanistes, Palinsky devait bien avoir planqué une sauvegarde quelque part. N'avait-il pas toujours dit qu'il léguerait un jour son savoir à... Mais bien sûr, les trois idiots pistés par Zacharie ! La donne changeait, il ne fallait donc pas les liquider, par contre, il ne fallait pas les perdre de vue. Il embarquerait l'un des trois à son prochain atterrissage sur la planète, et les deux autres... Et bien il verrait bien, il aurait le temps d'y réfléchir.

 

Voici qui ennuyait bien Zacharie, cette nouvelle version de sa mission était moins dangereuse que la précédente, mais plus difficile, plus longue et beaucoup moins amusante, et de plus, il ne pourrait pas tricher comme aller raconter qu'il avait fait bouffer ses proies par les poissons carnivores. Non, il fallait vraiment qu'il les retrouve, et ça ne l'enchantait pas vraiment.

 

Pétra et Jerko

 

Quelques heures avant le départ, se souvenant de l'incroyable requête de Petra van Yaguen, Jerko eut soudain envie de s'offrir un petit plaisir en convoquant sa subrécargue :

 

- Finalement, j'ai réfléchi, les trois imbéciles, j'ai décidé de leur laisser la vie sauve !

- T'es un chou, Ramon !

- Et qu'est-ce qu'on fait pour remercier son capitaine, lieutenant Van Yaguen ? Demanda-t-il en se débraguettant et en exhibant un pénis déjà en cours d'érection.

- On va lui faire une petite pipe, alors ?

- Et que ça saute ! Mais fous-toi à poil d'abord que je mate tes gros nichons !

 

Pétra obtempéra, se laissa peloter quelques instants, le temps que la verge devienne bien raide, puis la mit dans sa bouche. Elle s'appliqua alors à le pomper en de hardis allers et retours accompagnés de mouvements de langues, tandis que sa main lui malaxait les testicules. Avec un autre elle aurait aventuré un doigt vers l'anus, mais elle savait les goûts désespérément classiques de son capitaine… Elle sentit la pré-jouissance perler au bout du gland et accéléra ses mouvements. Jerko affalé dans son fauteuil se laissait faire en essayant d'étouffer ses gémissements. Assez rapidement il éjacula dans la bouche de sa subrécargue qui mit un point d'honneur à tout avaler…

 

Et Pétra quitta son capitaine, le cœur en fête, se disant que décidément, ce dernier n'était pas si méchant que ça. Quant à Jerko tout content de son coup, il se dit qu'il était véritablement plein de ressources et qu'avec un esprit aussi tordu, il aurait sans doute brillé en politique. Il regretta néanmoins sa toquade un peu plus tard, constatant qu'en rendant publique sa décision, il lui serait dorénavant plus difficile de revenir dessus.

 

Murenko et Héka

 

- Allô, Murenko ! Alors ton vaisseau, tu l'as acheté ?

- Disons que j'ai eu un contre temps, mais c'est toujours dans mes projets immédiats. Les trois lascars nous ont filés dans les pattes, mais il n'y a pas de raison qu'on ne les retrouve pas !

- Et je serais toujours ta seconde sur ce vaisseau, tu n'as pas changé d'idée ?

- Mais non, une promesse c'est une promesse.

- Seulement voilà, Jerko repart demain, alors je fais quoi ?

- Ne réembarque pas ! C'est l'affaire de quelques jours.

- Je prends des risques, pendant ce temps-là je ne serais pas payée…

- Si c'est ça le problème, c'est pas grave, on va faire comme si tu étais déjà engagée, je m'occupe de tout !

- Tu es un amour ! Frappe à ma chambre un de ces soirs, j'ai les fesses toutes chaudes, tu sais !

- Je ne vais pas tarder alors !

 

En coupant la communication, Murenko envisagea pour la première fois un échec total de son plan. L'argent investi serait irrémédiablement perdu, mais comment réagiraient alors Héka et Winah ?

 

Le banquet

 

Le lendemain, nos trois "héros" furent intégrés chacun à l'une des équipes du camp.

 

Morgan fut d'abord affecté à la maintenance de différentes machines installées dans le camp, nous le retrouverons plus avant.

 

Leiris, lui se retrouva à travailler avec une équipe de pécheurs. Il apprit plus tard que cette équipe, l'une des rares autorisées à sortir de l'enceinte protégée, était constituée d'hommes en qui Doria plaçait toute sa confiance. Cette intégration devait donc être interprétée par les autres comme un message fort, plaçant réellement Leiris sous sa protection, en allant bien plus loin qu'avec de simples paroles.

 

Quant à Enzo, il fut affecté à la suite rapprochée de Doria, en fait il lui servait de larbin, s'occupait parfois de la cuisine, du ménage et d'autres taches assez domestiques.

 

Ensemble, ils partagèrent le même abri-cylindre durant une dizaine de jours, pendant lesquels il ne se passa rien de particulier... Morgan s'était enfermé dans un quasi mur de silence, et il finit par se débrouiller pour se faire loger ailleurs dans le camp. Un autre type vint s'installer à sa place, il devint alors peu évident pour Enzo et Leiris de reprendre leurs galipettes. Ils devaient pour cela attendre la nuit tombée et que l'intrus se mette à ronfler. Puis un matin Enzo annonça :

 

- Je ne coucherais plus là, Doria a réorganisé sa "cour" je vais rester dans son domaine la plupart du temps maintenant, mais ça nous empêchera pas de nous revoir.

 

C'est quelque temps après que se déroula une scène quasi incroyable :

 

- Leiris, lui dit un type, tu es invité demain soir ce soir chez Doria, il fête son anniversaire, ça va être chaud. Il m'a dit de te dire que demain tu serais dispensé de travail, c'est pour que tu sois frais pour la fête !

 

Ben voyons…

 

Une grande table avait été dressée avec une certaine recherche décoratrice dans l'antre de Doria, Des plats fins et des bonnes bouteilles attendaient qu'on vienne leur faire un sort ! Par quels étranges circuits ces victuailles arrivaient à parvenir dans cet endroit ? Leiris se posait la question, il eut le "privilège" de devoir s'asseoir à la gauche de Doria, il ne l'avait pratiquement plus revu depuis leurs "rituel initiatique". Il chercha des visages connus, il s'agissait des hommes de confiance du chef, de son premier cercle. Et s'il ne fut pas étonné de n'y point voir Morgan, l'absence d'Enzo l'interpella.

 

Une musique assez tonitruante donna le signe de départ des festivités et chacun se servît à boire tandis que Doria débitait quelques plaisanteries assez absconses. L'ambiance était joyeuse et bien débridée. Quand les apéritifs furent consommés, trois serveuses aux jambes interminables virent changer les plats !

 

- Ça alors, il y donc des femmes dans le camp ! S'exclama Leiris incrédule.

- Ah ! Ah ! Surpris, hein ? De voir ces créatures superbes ! Tiens, Graziella, viens à côté de nous, mon ami Leiris voudrait te regarder de près.

 

La fille, une femme immense, vint très près de lui, tout sourire et en se dandinant !

 

- Allez montre-lui ce que tu as sous ta jupette ! Repris Doria.

 

A ces mots Graziella souleva sa courte jupe à quelques centimètres du nez de Leiris, dévoilant une superbe quéquette qui ne demandait que l'on s'occupe que d'elle ! Eclat de rire général dans l'assistance. Mais Leiris le prit bien.

 

- Maintenant tu vas la sucer, ça t'apprendra à dire des bêtises ! Relança Doria goguenard…

 

Voilà qui n'était pas une corvée pour Leiris, qui subjugué par ce personnage qui alliait un charme féminin incontestable avec une virilité provocante, ouvrit la bouche et y introduisit gloutonnement cette belle verge à laquelle il commença à prodiguer une fellation en règle. A quelques places de là, il put apercevoir un autre convive qui lui aussi suçait une autre de ces troublantes et très spéciales soubrettes.

 

- C'est bien beau de sucer les serveuses, mais pendant ce temps-là qui c'est qui fait le service ? Plaisanta quelqu'un.

- Ouais, sous la table, les suceurs de bites ! Ajouta un autre.

 

La transsexuelle s'extirpa de l'étreinte buccale de Leiris en rigolant.

 

- Sous la table, sous la table ! Scandait un petit groupe !

- Je crois que tu es obligé d'y aller ! Précisa Doria.

 

Leiris pâlit, il ne comprenait pas bien, il n'y avait aucune raison que ce banquet à peine commencé tourne au bizutage… En la matière il avait déjà donné… Doria lui redemanda de se prêter au jeu, et déjà l'autre suceur disparaissait sous la nappe.

 

Une fois là- dessous, il constata que quelques convives, mais seulement quelques-uns avaient sorti leur sexe et attendait. La chose ne plaisait que modérément à Leiris craignant de rencontrer des verges pas trop nettes. Son compagnon d'infortune lui était déjà occupé à en gober une, et il semblait mettre tout son cœur dans cet ouvrage ! Il se dirigea vers l'une des bites offertes et l'emboucha, elle était bien moins belle que celle de la transsexuelle, mais une fois dans la bouche, ça passait, il s'efforça de pomper au mieux, à un moment le voisin immédiat de celui qui se faisait sucer, sortit à son tour sa pine. Leiris avait le choix de changer, mais il préféra continuer sur la même tout en tendant la main pour masturber la nouvelle. Soudain un jet de sperme lui envahit le palais, il le recracha, et se dirigea vers la pine mitoyenne afin de lui faire subir un sort identique, mais il dut s'interrompre…

 

- On remonte ! Ordonna Doria !

 

Leiris compris que la partie s'arrêtait quand l'un des convives venait de jouir.

 

- C'est donc Leiris qui a gagné ! Reprit Doria, je vous propose de l'applaudir.

 

N'importe quoi ! Voilà qu'il se faisait ovationner par une bande de malfrats parce qu'il avait fait jouir un type plus vite qu'un autre !

 

Le reste du repas se déroula dans une ambiance de plus en plus débridée, quelques autres prétextes permirent d'envoyer d'autres participants sous la table, puis on arriva au dessert.

 

- Messieurs, je vous ai préparé une surprise, je vais vous présenter ma nouvelle petite protégée, elle s'appelle Brenda, la voici :

 

Des applaudissements saluèrent l'arrivée de cette nouvelle transsexuelle toute de bleue vêtue. Elle portait une perruque bouclée de couleur rousse et le haut de son visage était masqué par un large loup. Elle se mit à danser autour de la table, tandis que les serveuses amenaient des matelas à quelques mètres de là… Tout cela promettait donc d'être très chaud. Brenda passait derrière chaque convive, lui passait les mains sur le corps sans négliger l'endroit du sexe. Elle s'éloigna un peu, fit virevolter sa robe, puis finit par l'enlever. Elle n'avait en dessous qu'un ensemble culotte et soutien-gorge, bleus également. Elle refit un tour de table dans cette tenue se faisant pâmer d'aise les participants quand elle leur touchait la bite. Leiris était fasciné par cette créature. Déjà Graziella c'était pas mal, mais alors celle-ci. Il affichait une érection diabolique, se demandant bien comment il allait pouvoir la calmer. Alors imaginez, quand Brenda montra ses seins, refit un tour de table, se fit lécher quelques instants les tétons par quelques privilégiés dont il fut ! C'était bien simple, il ne tenait plus en place, attendant le moment magique où elle allait dévoiler sa bite, une bite qui lui gonflait perversement son slip ajouré. Mais, non ce slip elle ne l'enlevait pas. Elle fit un nouveau tour et vint à la hauteur de Leiris, se fit caresser les seins, sa bouche se colla contre la sienne, il l'embrassa, trop peu de temps hélas. Encore une fois, elle s'éloigna, le slip ne se décidait pas à disparaître mais elle le tirait de façon à faire admirer ses jolies fesses bien rebondies…

 

C'est à ce moment que Leiris commença à se douter de quelque chose, mais il n'eut pas le temps d'approfondir ses pensées, Brenda venait de lui prendre la main. Elle le fit le suivre jusqu'à l'un des matelas, sous les encouragements et les propos grivois de l'assistance. Une fois sur place la transsexuelle lui fit signe par geste d'enlever ses vêtements. Pourquoi par geste ? Peut-être était-elle muette ? Ou parlait-elle une langue étrangère ? Puis encore une fois elle approcha son visage, le baiser cette fois fut plus long, plus profond, plus humide, bien sûr… En même temps Brenda dirigea la main de Leiris sur son sexe, toujours enfermé dans ce petit slip bleu... Quand le baiser pris fin, elle fit signe qu'on pouvait cette fois baisser ce dernier sous-vêtement. Alors Leiris le fit, libérant la superbe verge ! Stupeur ! Elle ressemblait trop à celle d'Enzo. Incrédule il leva les yeux sur son visage, la transsexuelle se débarrassa alors d'un geste nerveux de son loup.

 

- Enzo !

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Ça passe ou ça casse pensa alors ce dernier, anxieux ! Leiris n'en pouvait plus, le corps du jeune homme s'était transformé, les seins, le corps méticuleusement épilé, le visage maquillé avec recherche, la bouche, les lèvres, les lèvres…. Les lèvres vers lesquelles il replongea, cherchant la langue de son ami qui sous le coup de l'émotion avait un mal fou à se retenir de pleurer des larmes de bonheur. Ils roulèrent alors sur le matelas…

 

- Je t'expliquerais tout à l'heure, mais pour l'instant on n'est pas tout seul, ils veulent du spectacle…. Lui dit Enzo-Brenda.

 

Le poids de la surprise ne parvint pas à faire débander Leiris, mais dépassé par les événements, il se laissait faire, c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tous les deux en position de soixante-neuf. Et tandis qu'il léchait la bonne bite de celle qui s'appelait désormais Brenda, tout en se faisant pomper la sienne, il essayait de mettre de l'ordre dans ses pensées. Au lieu d'être là devant tous ces soiffards assez louches, comme il aurait aimé faire la même chose dans l'intimité, une bouffé de tendresse l'envahit, cette femme à bite était magnifique, elle résumait tout ce qu'il recherchait : la féminité et une perversion si troublante…. Ne pas débander, ne pas débander…. Heureusement la technique linguale de "sa" partenaire était fort efficace… Et Brenda attendit que l'excitation soit maximale pour quitter sa position, alors "elle" se mit en levrette, cul offert et Leiris la pénétra, cherchant à faire durer la chose, mais l'excitation était trop forte, deux ou trois minutes après il explosait dans son cul. Ils se relevèrent alors et saluèrent le public qui les applaudissait.

 

Ce fut le signal de l'orgie ! Chaque serveuse emmenait deux, voire trois convives vers les matelas où tout le monde entreprit de se masturber, de se sucer, se lécher, de se doigter, de s'enculer… mais cela ne concernait plus Leiris ni Brenda !

 

Cette dernière avait emmené son ami à l'écart, les yeux embués commençaient à dégrader son maquillage, mais sans en altérer la beauté.

 

- Alors ? Dit-elle ?

- Explique-moi !

- Après, je veux d'abord t'entendre !

- Je crois que je t'aime, Brenda !

- Oh ! Mon dieu !

 

Encore une fois ils s'embrassèrent, longuement passionnément, puis leurs corps fous de désir se rencontrèrent de nouveau sans se préoccuper de savoir si on les regardait encore ou pas. C'est plus tard, alors qu'ils étaient épuisés que Brenda expliqua.

 

- T'as vu ma poitrine, elle est chouette, hein ?

- Comment ils ont pu te faire ça si vite ! Répondit Leiris en précipitant ses lèvres dessus et en y aspirant le téton avec gourmandise.

- C'est de l'injection temporaire ! Tu vois, je suis devenu la favorite de Doria, il n'est finalement pas trop exigeant, et puis on s'habitue au bonhomme, il n'a pas que des défauts. Avant le banquet il m'a demandé ce qui me ferait plaisir, je lui ai répondu que j'aimerais bien faire un numéro avec toi et uniquement avec toi. Il a bien voulu, c'est aussi simple que ça !

- Je n'en reviens pas ! Tu es beau.... Tu es belle... Je ne sais plus quoi dire...

- Parle-moi au féminin c'est mieux ! Répondit Brenda avec un petit sourire malicieux.

- Si tu savais ce que tu me fais, si tu savais comme je suis heureux....

- Moi aussi, mais il faut rester lucide ! Pour l'instant on s'aime, il faut en profiter, rien ne dit que ça durera, mais il faut vivre les instants présents, les vivre intensément.

 

Retrouvons Kéni

 

Kéni ne changea pas grand-chose à l'organisation de la maison Parme, elle continua de la diriger dans le même esprit que Paola, gérant au mieux son personnel. Par contre elle se refusa à participer aux marchés aux filles, non pas par principe mais elle ne tenait pas à rencontrer Jerko dans ce genre de circonstances, ignorant que ce dernier avait entre-temps embauché Palinsky avec ses logiciels "magiques" ce qui lui permettait de se livrer à des expéditions autrement plus lucratives que le trafic de filles... Elle apprit aussi l'existence d'une face plus sombre des activités ayant pied sur Vargala, l'omniprésence de la mafia, de ses rackets et ses idées psychorigides... Mais il ne lui fut pas très difficile de cerner qui possédait le vrai pouvoir dans cette ville. Son charisme, à moins que ce soit son charme fit le reste, et on lui foutait la paix.

 

Kéni avait demandé à ses filles de la prévenir spécialement le jour où Jerko ferait escale sur la planète, elle avait toujours le projet de se venger de ce qu'il lui avait fait subir pendant son transfert ici. Elle n'avait pas encore trouvé l'occasion de le faire.

 

- C'était un membre de son équipage, un mécanicien, assez rigolo, d'ailleurs... Lui expliqua la fille.

- Tu as pu le faire causer ?

- Oui, mais rien de spécial, ils ont eu plein d'emmerdes ces temps-ci, il y a même eu une mutinerie à bord...

- Une mutinerie ?

- Oui, ça a foiré...

- C'est bien dommage ! Je plains les pauvres types qui ont fait ça, ils ont dû passer un sale quart d'heure...

- En fait, tu sais ce qu'il leur réserve ? Il les a lâché ici, un tueur doit les zigouiller et il n'y a que lui qui sait à quel moment.

- Tiens, tiens, repris Kéni, ça serait sympa qu'on les aide à s'en sortir... Ton client, il a dit qu'il reviendrait te voir ?

- Oui, mais ils disent tous ça...

- On va tenter quelque chose... Bouge pas, je donne un coup de fil.

 

Kéni entra alors en contact avec l'un des responsables subalternes de l'astroport.

 

- Hello, Jimmy, il y a une éternité qu'on ne t'a pas vu !

- Je suis un peu débordé, commença le dénommé Jimmy

- Pas au point de refuser de me rendre un tout petit service ?

- Ça dépend ce que c'est !

- Juste toutes les photos des mecs qui sont descendus du vaisseau de Jerko l'autre jour.

- Je t'envoie ça dans une heure.

- Tu es un amour !

 

Kéni expliqua alors à sa "pensionnaire" que si le client revenait, il faudrait lui faire désigner ces intrépides mutins.

 

Mais le client ne revint pas, puis on apprit que Jerko et son vaisseau étaient repartis. Alors Kéni se fit cette fois communiquer les photos des gens qui avaient réembarqué. En comparant les deux listes, elle constata que sept personnes dont une femme étaient restées sur Vargala, l'un de ces visages lui rappelait vaguement quelque chose, sans doute l'avait-elle simplement croisé sur le vaisseau du pirate... Toujours est-il que les mutins étaient forcement parmi ceux-ci. Elle n'avait pas non plus l'intention de s'acharner outre mesure, mais les retrouver lui paraissait facile. Déjà, elle demanda à son contact à l'astroport de la prévenir si l'un d'eux cherchait à repartir de la planète, puis elle embaucha donc une de ses connaissances, un dénommé Arthur pour cette tâche, il eut de la chance de rencontrer l'un de ces sept personnages dans un état éthylique assez avancé. Celui-ci jura les grands dieux du cosmos qu'il n'avait rien d'un mutin, mais désigna les trois bonnes cibles. Il était content, Arthur, ça commençait très bien... Sauf qu'au bout de huit jours, il restait bredouille...

 

Jimmy

 

Zacharie avait attendu l'annonce du départ du vaisseau pour se remettre en chasse, il ne souhaitait pas attirer l'attention, et se contenterait de croiser le maximum de monde en une journée, en variant les itinéraires, et les horaires, il finirait bien par les rencontrer, sauf s'ils se planquaient dans un trou. Au bout de huit jours son optimisme naturel commença à lui faire défaut. Peut-être se terraient-t-ils dans une cachette ? A moins qu'ils ne soient tout simplement sortis de la ville ? Mais pour aller où ? Dans la jungle, dans les fermes environnantes, sur l'île des exclus ? Tout cela lui paraissait bien farfelu ! Ou alors ils avaient réussi à quitter la planète ! Il lui serait facile d'éliminer cette hypothèse-là.

 

- Salut Jimmy ! Tu pourrais me dire si ces trois lascars ont embarqué dernièrement sur un vaisseau ?

- C'est payant ce genre de service ! Normalement je n'ai pas le droit !

- C'est prévu !

- Bon, je regarde !

- Tu savoir quoi, leurs noms ?

- Non juste savoir leurs mouvements

- Voyons voir, celui-là, il est arrivé avec le vaisseau de Jerko et il n'est jamais reparti, celui-là pareil et celui-là aussi !

 

Jimmy réfléchit, c'était la deuxième personne qui s'intéressait à l'équipage de Jerko en très peu de temps. Il y avait là une carte à jouer, mais laquelle ? Dire à Zacharie que Kéni était intéressée ne l'emballait pas, jouer sur deux tableaux n'était jamais sans risque, par contre…

 

- Si parfois, ils se pointaient, tu me préviendrais ? Demanda Zacharie interrompant les pensées de l'employé du port

- Tout à un prix !

- Et tu pourrais aussi t'arranger pour qu'ils ne puissent pas partir, un truc genre tracas administratif…

- C'est encore plus cher !

- Ce que tu peux être vénal !

- Faux bien vivre !

 

- Allô, Kéni !

- Jimmy ! Je parie que tu as des nouvelles des types que je cherche ?

- Ben oui ! Enfin indirectement ! J'ai la photo d'un type qui m'a demandé des renseignements sur eux.

- Envoie !

 

- Arthur, tu connais ce type ?

- J'ai déjà vu cette tête, là, oui !

- C'est peut-être le tueur de Jerko, tu t'en assures, tu essaie de recueillir le maximum de renseignements, je te demanderais peut-être de le neutraliser mais préviens-moi avant !

- Bien, madame !

 

Schlumberg

 

Schlumberg et ses frères se relayaient depuis bientôt un mois pour effectuer la filature de Zacharie qui ne leur apportait rien du tout. Murenko essayant de prendre son mal en patience. Mais ce matin Winah était monté sans sa chambre, très remontée et l'avait vertement apostrophé.

 

- Il faut changer de méthode, on ne trouvera rien en le filant tous les jours, il faut le coincer dans son appart et lui faire cracher ce qu'il sait.

- Non, on finira par trouver !

- Tu n'as pas compris, c'est un ultimatum, si tu ne changes pas de tactique, je demande à Schlumberg de tout arrêter.

- Bon, bon. Je réfléchis on en recause dans une heure !

 

A peine Winah sortie, c'est Héka qui frappait à la porte.

 

- Winah, nous fait une grosse colère ? J'ai tout entendu.

- Ça lui passera !

- Je ne sais pas si ça lui passera. Mais c'est elle qui a raison, si la situation ne se débloque pas dans les deux jours qui viennent, je te largue et je vais voir ailleurs.

- Tu ne veux plus être seconde de vaisseau

- Si mais sur un vrai vaisseau, pas dans tes rêves !

 

Ce qui s'appelle être au pied du mur. Il attendit un moment puis descendit au bar.

 

- J'ai donné de nouvelles instructions à Schlumberg, dit-il simplement avant d'aller faire un tour.

 

Le lendemain après que Zacharie fut sorti de chez lui, ce fut un jeu d'enfant de localiser l'appartement du tueur dans l'immeuble, de venir à bout de ses protections. Il ne restait plus qu'à attendre le gibier dans son antre.

 

Arthur pour sa part avait eu tôt fait de repérer Zacharie, il le filait depuis deux jours et s'amusait de le voir errer de tripot en tripot, exhibant les photographies de ses trois "proies". Et puis il s'aperçut qu'il n'était pas le seul à le suivre, il en référa à Kéni.

 

- Tu les connais ?

- Ils sont déguisés.

- Je ne pense pas qu'il y ait un rapport avec l'affaire qui nous intéresse. Essaie quand même de te renseigner, mais s'ils ont décidé de neutraliser le tueur, laisse les faire.

 

Le problème c'est qu'il ne pouvait pas suivre deux personnes à la fois. Le lendemain matin les trois lascars étaient en faction devant l'immeuble de Zacharie. Arthur fut assez surpris de constater qu'une fois le tueur sorti de chez lui, ils ne filèrent pas mais pénétrèrent dans son immeuble. Ils n'en ressortirent pas. Pas difficile de deviner qu'ils avaient transformé son appartement en souricière.

 

En rentrant chez lui, à une heure avancée de la nuit le tueur eut bien une vague impression qu'il y avait quelque chose qui clochait, mais la fatigue et la lassitude l'empêchèrent de réagir comme il aurait dû. Dès qu'il se fut éloigné de la porte, les Curiaces, convenablement déguisés, lui sautèrent dessus, l'immobilisèrent et lui ligotèrent chevilles et poignets

 

La sécurité vidéo n'avait donc pas fonctionné ! Incrédule, Zacharie se remémora alors les paroles de son "mentor" : "Si tu es foutu, accepte-le, mais évite deux choses : de te faire torturer et de donner satisfaction à ses adversaires" puis il se souvint, sur Vargala, on ne tuait pas, du moins dans l'enceinte de la ville, mais était-ce si rassurant ? Ces mecs-là pouvaient aussi bien le mutiler atrocement.

 

- Autant vous prévenir que tout l'appart est sous vidéo et que j'ignore comment l'arrêter, buttez-moi si ça vous chante, mais vous ne me survivrez pas longtemps, à moins de vous carapater vite fait et de finir vos jours en zone interdite,

- On sait ce qu'on fait, répondit Schlumberg, très calme. Est-ce que ta mission est terminée ou non ?

- Quelle mission ?

 

Toujours pareil, quand il y avait une embrouille, les mecs se figuraient être le centre du monde. La corpulence de deux de ses agresseurs l'interpella néanmoins, il fit le rapprochement avec les deux hurluberlus qu'il avait bloqué au drugstore ! Ainsi il s'agissait, fort probablement, des anges gardiens de ses proies. Le renseignement valait son importance, cela voulait donc dire que les fuyards erraient toujours quelque part, mais où ? Il aurait donc fini par les retrouver s'il n'y avait pas eu cette catastrophe ce soir. On ne venait donc pas se livrer à une expédition punitive mais pour le faire parler, pas vraiment plus réjouissant...

 

- Celle de Jerko !

 

Zacharie ne répondit pas. On le fouilla sans trouver beaucoup plus de choses que la première fois.

 

- Où est l'émetteur ?

 

Assez étonné de savoir qu'ils connaissaient ce - o combien - important détail, il livra la réponse, tergiverser n'aurait servi à rien, il l'aurait trouvé de toute façon. Schlumberg s'empara de l'objet, l'alluma, sans résultat.

 

- Le canal 6 ! Précisa Zacharie

- On ne les entend pas, il y a juste un bruit de fond.

- Le mec qui portait la godasse s'est aperçu de quelque chose, il l'a abandonné. J'ai perdu leur trace, heu, ça vous embêterait de me détacher ?

- Tu les as liquidés, oui, salopard ! Rétorqua Schlumberg en envoyant une manchette dans le visage du tueur qui se mit à saigner.

- Dourakine ! Grommela ce dernier

- Qu'est-ce qu'il raconte ?

- Rien, j'invoque mon dieu protecteur !

 

Une seconde manchette lui fit éclater l'arcade sourcilière.

 

- Ecoutez, si je les avais tués, je n'aurais pas conservé la liaison !

 

L'argument n'était pas idiot... Soudain une voix sortit du mur :

 

" Ici sécurité vidéo, veuillez mettre fin immédiatement à cette intrusion, faute de quoi nous interviendrons dans trois minutes "

 

Ce message diffusait en boucle, on ne s'entendait plus. Schlumberg pâlît, il avait donc oublié de déconnecter un circuit, paniqué, il empocha le récepteur, distribua une nouvelle manchette à Zacharie, en lui promettant de revenir puis détala avec ses deux frères.

 

Le tueur soupira, il revenait de loin, il avait réussi à bluffer ces types qui savaient sans doute déconnecter "proprement" un circuit d'alarme très sophistiqué, mais qui avaient pris peur suite à un simple leurre actionné par un mot clé. En se contorsionnant, il parviendrait assez vite à appeler des secours, ensuite il essaierait de dormir et après, et bien il verrait bien, cette affaire commençait à l'agacer sérieusement.

 

Arthur désespérait de voir sortir quelqu'un de l'immeuble et commençait à envisager d'aller dormir quand il vit les trois types sortir précipitamment. Quasiment par réflexe, Arthur fonça, empêchant la porte de se verrouiller. Il monta jusque chez Zacharie, se mit à rire en entendant le leurre et découvrit le tueur saucissonné.

 

- Arrête-ce truc où je t'envoie ma godasse dans la tronche !

- T'es qui toi ?

- Arrête ce truc, je ne te le répéterai pas une troisième fois !

- Dourakine !

- Ouf, ça fait du bien quand ça s'arrête !

 

Arthur se mit en retrait pour mettre au courant Kéni et demander des instructions.

 

- Tu essaie d'avoir le plus de renseignements possibles et après tu le neutralises.

 

Arthur bâillonna Zacharie, il lui envoya un coup de pied dans l'estomac pour vérifier si le son de sa voix était bien bloqué, puis s'en alla chercher un sérum de vérité et quelques autres gadgets. Quand il revint, une mauvaise surprise l'attendait, Zacharie était mort, étouffé par son vomi auquel le bâillon avait empêché le passage. Une rapide fouille de l'appartement ne lui apprit rien de pertinent. Il coupa les liens qui emprisonnaient le tueur, et les plaça dans l'incinérateur ainsi que le bâillon, puis il déshabilla le bonhomme avant de le placer dans son lit. Quand on découvrirait le cadavre on conclurait à une mort naturelle… à moins qu'il y ait une enquête… mais il n'y aura pas d'enquête…

 

Le lendemain, Schlumberg revint au domicile de Zacharie. Les sécurités n'avaient pas été réactivées ce qui était bon signe, mais il poussa un cri horrifié en découvrant que le tueur n'était pas là où il aurait dû être. Il fut ensuite rassuré de le voir inanimé dans son lit. Le corps ne présentait aucune autre trace de coup que celles infligés la veille. Lui aussi fouilla l'appartement, en vain.

 

- Il y avait quelqu'un d'autre sur le coup !

- Quand on joue au tueur on s'attire forcement des ennuis, conclut Murenko, qui ne voyait pas bien comment le crime pouvait être lié à l'affaire qui l'intéressait.

 

Schlumberg et Murenko entreprirent d'analyser le récepteur. Les conversations enregistrées étaient d'une banalité confondante, un peu comme s'ils évitaient volontairement certains sujets. La fin n'était qu'une suite de bruits assez peu identifiable par contre la localisation était claire, c'était le "bar du destin". Ils s'y rendirent et aboutirent au même constat que Zacharie, la chaussure et son émetteur gisait bien là dans cette courette, ils comptèrent trois paires de chaussures, mais aucun autre vêtement ne semblait avoir été abandonné. Ils s'étaient donc rechaussés tous les trois en cachette (mais pourquoi donc en cachette ?) avec les chaussures de marche qu'ils avaient achetées au drugstore, ce détail qui devait avoir son importance n'était pas semble-t-il connu de Zacharie. Ce dernier ignorait aussi qu'ils n'étaient jamais ressortis du bar, du moins par la porte d'entrée ! Si l'on écartait l'hypothèse d'une peu probable sortie déguisée, il fallait bien admettre que Vardel, le maître des lieux, les avait aidés. Un gros obstacle, car les liens entre Vardel et la mafia locale était un secret de polichinelle. Mais il ne les cachait pas, sinon les chaussures n'auraient pas été abandonnées dans ces conditions... Il y avait donc une sortie cachée, peut-être à l'arrière.

 

Schlumberg et Murenko entreprirent de vérifier. Ce n'était pas évident, un bon nombre de bâtiments étaient collés les uns aux autres, il fallait aller jusqu'au bout de la rue, mais là ça devenait infranchissable, l'arrière des habitations était aligné sur des petites falaises, et en bas au milieu des vagues de l'océan se mélangeaient récifs d'origines et vestiges de la construction de la ville et de l'astroport. Ils tentèrent de passer par l'autre extrémité de la rue, en vain. Par contre, la visibilité était meilleure, la côte n'était absolument pas navigable du moins pour l'instant.

 

Mais peut-être qu'à marée haute... Mais qui leur avait dit que nous étions à marée basse, Et y avait-il des marées importantes ici ? Ils purent apercevoir le long d'une des falaises des sortes de paliers sculptés dans la pierre, sous une porte métallique. Ils comptèrent les habitations, il s'agissait bien de l'arrière du "bar du destin" ! Donc la piste était bonne, les trois oiseaux avaient probablement emprunté ce chemin, mais par où étaient-ils remontés ?

 

- La mer se retire, c'est peut-être praticable à marée basse ?

- Possible, mais c'est pas ça qui a pu les aider à remonter...

 

Ils attendirent néanmoins, se perdant en hypothèses. Au bout d'une heure Murenko poussa un cri de surprise :

 

- Regarde ça !

 

Une étroite bande de sable avançant vers la mer se dégageait progressivement et semblait se diriger tout droit vers une grosse île en face !

- Voilà la clé du mystère, ils sont partis là-bas, on file chercher une navette et on va les retrouver ! S'exclama Murenko

- Pas si simple ! En face c'est l'île des exclus, est-ce que Palinsky aurait été fou pour les "recommander", on ne va pas là-bas comme ça, il y a plein de systèmes de sécurité et ceux qui y sont ne peuvent plus en sortir, il n'y a pas beaucoup de navette ici, leur utilisation en ville est réglementé, et de toutes façons si on en trouve une et qu'on l'emprunte, une fois au-dessus de l'île on va se faire canarder.

- A moins qu'ils aient tout simplement longé la côte et qu'ils se planquent en ville ?

- Non je n'y crois pas, pourquoi avoir acheté des chaussures de marche, alors ?

- Et s'ils avaient rejoint la jungle de l'autre côté de la ville ?

- Ça pose pas mal de problèmes pratiques, ce n'est pas impossible mais je n'y crois pas, il y a très peu d'ermites dans la grande forêt, par contre plus loin, il y a des fermiers, il faudra vérifier tout ça... Allez, on rentre se mettre au chaud.

 

Le lendemain Schlumberg annonça tout joyeux :

 

- J'ai pu me procurer une navette, j'ai pensé à un truc, ils ne peuvent être que dans l'île, on ne se pointe pas devant une bande de terre à marée basse, pour foutre le camp ailleurs. On doit pouvoir survivre en restant près de la côte, en se faisant un abri, en péchant des poissons et en faisant pousser des trucs...

- J'ai compris, on va faire le tour de l'île, en se limitant aux rivages, il ne nous arrivera rien...

- Si on ne se goure pas on trouvera forcément des traces d'activités... et après il n'y aura plus qu'à les cueillir.

- Schlumberg tu es génial.

- Je sais !

 

Au bar de Winah

 

Il n'y avait pas grand monde ce soir-là au bar de Winah, Deux clients venaient de partir après avoir grignoté trois fois rien et il ne restait qu'un grand escogriffe qui mettait une éternité à finir son escalope !

 

- T'as vu comment il me regarde le mec ?

- Et bien vas-y branche-le qu'est-ce que t'attends ? Lui répondit sa patronne !

- Il me plait pas !

- Bon, on peut y aller toutes les deux si tu veux...

 

Les deux femmes s'approchèrent de l'individu :

 

- Alors jeune homme, elle est bonne l'escalope ?

- Moyenne ! Répondit le type !

- Et un peu de sexe ça vous dirait ? Attaqua Winah !

- Non, merci !

- Attends, avant de dire "non", regarde donc les seins de Poupette, tu vas voir c'est grandiose !

 

Poupette souleva alors son haut, dévoilant au type deux énormes globes laiteux !

 

- C'est trop gros !

- Bon laisse tomber ! Conclut Winah ! Vous pendrez un dessert ?

- Une salade de fruit !

 

Poupette alla chercher le dessert du type, lui posa sur la table avec le minimum d'égard, puis s'approcha de sa patronne qui avait regagné sa place habituelle !

 

- Il est con ce mec, ma poitrine elle est grosse, mais elle est belle !

- Personne n'a dit le contraire, Poupette.

- Ben pourquoi ça ne l'intéresse pas, ce connard ?

- Mais tout le monde n'aime pas les grosses poitrines !

- C'est pas normal !

- Mais si ! Ce n'est quand même pas la première fois qu'un client refuse tes services, tu ne vas pas nous en faire un fromage !

- C'est parce que je suis fatiguée, depuis que Schlumberg est en mission, je me tape un tas de truc, la cuisine, le service, en principe je suis juste là allumer les mecs et les faire coucher, je veux bien rendre service, mais là ça commence à durer et d'abord qu'est-ce qu'il fout Schlumberg ? Demanda Poupette.

- Il est sur un coup ! Un vieux pote m'avait prévenu que trois gars qu'on devait héberger étaient filés par un tueur, et je l'ai envoyé avec ses frangins casser la filature ! Expliqua Winah.

- C'est si long que ça !

- M'en parle pas, ça se passe très mal, c'est une catastrophe, mais c'est pas grave, le mec il doit m'indemniser...

- T'as qu'à embaucher quelqu'un à la journée, moi je craque...

 

Leur dialogue fut interrompu par le client qui voulait payer, il avait à peine touché à son dessert.

 

- Bon on va fermer !

- Je vais me faire refaire les seins puisqu'ils sont trop gros !

- N'importe quoi ! Fais-moi voir ça !

 

Winah actionna la télécommande de la fermeture de l'établissement, puis souleva alors le haut de sa petite protégée !

 

- Allez enlève, moi tout ! Les seins ça se montre avec les épaules découvertes !

- Et d'abord ils sont lourds !

- Je ne sais pas s'ils sont lourds, mais qu'est-ce qu'ils sont doux...

- Veux-tu pas toucher !

- Je ne touche pas, je pelote !

- Mais arrête, ça me fait des trucs....

- J'espère bien ! Laisse toi faire !

- Tu n'as pas le droit de profiter d'une pauvre fille ! dit-elle en plaisantant.

- Tiens regarde je ne pelote plus.

 

Winah avait alors attrapé les deux tétons de la blonde et les serraient dans ses mains, assez fortement ! Poupette se laissa faire se mordant les lèvres.

 Poupette09b.jpg

- Encore !

 

Winah augmenta encore sa pression, puis abandonnant ses doigts, elle approcha sa bouche afin de gober d'abord doucement la magnifique fraise offerte, puis les dents se resserrèrent lentement et elle s'amusa ainsi à la mordiller, provoquant des frémissements chez sa consentante victime !

 

- Allez retire tout, je vais te lécher, ça va te détendre !

- Ah ! Tu sais y faire, toi ! Répondit Poupette retirant tout le bas !

- Humm, ça c'est de la bonne chatte, tu mouilles déjà, cochonne

- Il n'y a que toi qui me fais mouiller ! Mais dis donc ça ne te dérange pas de rester habillée alors que moi je suis à poil ?

- Non, non ! Tiens, regarde je passe trois doigts !

- Oh, oui vas-y remplis-moi !

 

La grande black opéra un mouvement rotatif de la main, puis réunissant le pouce aux autres doigts, les fit tous rentrer dans le sexe gluant de la blonde !

 

- Ça va ?

- Continue !

 

Encore un petit mouvement, la main entière entra, elle commença alors de légers mouvements de va-et-vient. Poupette n'en pouvant plus transpirait à grandes gouttes et mouillait comme une éponge, des frissons de jouissance lui parcouraient le corps, de ses doigts elle intensifiait encore le plaisir en tirant violement sur ses tétons. Finalement elle fut prise d'un orgasme frénétique qui la laissa groggy quelques instants

 

- On va au dodo toutes les deux cette nuit ? Proposa Winah.

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 19:09

Eros Cosmos 1 - Vargala Station par Nicolas Solovionni

Solo
8 - La presqu'île des exclus

 

Petra et Jerko

 

Jerko fut assez surpris de la requête de Petra.

 

- Ce ne sont que des doux rêveurs, laisse leur une chance ! Avait-elle demandée.

- C'est quoi cette crise subite d'humanisme, lieutenant van Yaguen ?

 

Il la nommait par son grade signifiant par-là que les intimités qu'ils avaient pu partager ne comptaient plus en ce moment.

 

- Disons que c'est une faveur que je te demande.

- Et ben, c'est non !

- Fout leur la trouille, mais laisse les en vie...

- Tu m'emmerdes, Petra, je ne veux pas savoir pourquoi tu me demandes ça, mais il n'en est pas question !

- Tu ne veux pas me faire plaisir...

- Je suis le seul maître à bord, la discussion est close.

- Quelle tête de mule !

- Pardon ?

- Non rien !

- Et ne t'avises sur surtout pas de les aider, mes réactions risqueraient alors de devenir incontrôlables.

 

La subrécargue n'insista pas. Elle se demanda à ce moment-là si ses bons sentiments iraient jusqu'à se mettre elle-même en danger.

 

Murenko

 

Bien que rien ne l'obligeait, Murenko avait présenté sa démission à Jerko dès les formalités d'atterrissages effectuées, celui-ci l'avait accepté sans broncher et sans demander l'ombre d'une explication. A la main tendue que lui tendit alors le médecin du bord, le capitaine ne répondit que par un "allez au diable" et se désintéressa de son visiteur. "Quel con !" Maugréât intérieurement le toubib, plus vexé que ce qu'il voulait bien admettre. La suite dirait s'il avait fait le bon choix. Il pensait malgré tout l'avoir joué "fine". Dans le cas contraire, il ne perdait pas grand-chose, avec ses références, il pourrait retrouver facilement du travail. Mais si le coup était bon, alors là...

 

Mais d'abord tout mettre en place : Jerko semblait prendre son temps pour ordonner l'ouverture du sas. Sans doute utilisait-il ce délai pour organiser la chasse à l'homme dès le débarquement. Cela arrangeait notre homme qui avait lui aussi des dispositions à prendre :

 

- Allô Winah !

- Tiens, tiens, Yassaka Murenko est de retour, j'espère qu'on va pouvoir s'amuser !

- On aura pas mal de temps, je ne compte pas repartir de suite, mais j'ai deux services à te demander

- Explique, je te dirais si c'est dans mes possibilités

- D'abord il faut héberger quelques temps trois jeunes hommes et les planquer.

- Ça peut se faire, mais combien de temps ?

- Le temps que tu fasses liquider la personne qui les file.

 

Il expliqua l'affaire, à sa façon bien sûr.

 

- L'hébergement c'est d'accord, pour le reste, c'est trop dangereux, je ne fais pas ça, enfin disons qu'il faudra qu'on en reparle... Par contre je peux te proposer de casser la filature.

- Bon ça colle, je t'envoie les photos des trois types. Fais vite, le sas va ouvrir d'un moment à l'autre

- On démarre de suite. Bye !

 

Winah estimait bien Murenko, une complicité s'était établie entre eux au fil des escales, dépassant le simple cadre de leurs premiers ébats érotiques tarifés. Il faut savoir que Winah, une immense femme à la peau noire et au corps parfait gérait un tout petit établissement qui cumulait les fonctions de bistrot, de restaurant (si on ne se montrait pas trop exigeant) et de mini bordel. Ils n'étaient que trois à y travailler de façon permanente, il y avait donc en plus de la gérante, Poupette, une ravissante blondinette, et Schlumberg.

 

Schlumberg faisait office de cuisinier, de garde du corps et d'homme de main, mais il ne dédaignait pas se mêler aux jeux érotiques de ces dames quand leurs clients le souhaitaient. Il gagnait ainsi très correctement sa vie, ce qui lui permettait de nourrir ses deux frères cadets, ceux-là pas très malins ne trouvaient que des petits boulots occasionnels, il faut dire qu'ils ne savaient pas faire grand-chose, sauf taper... Et ils tapaient très fort.

 

Physiquement, ils se ressemblaient, quand on les voyait ensemble, les gens se moquaient, on les avait surnommé les "Curiaces". Aussi Schlumberg leur avait appris à se déguiser. Ce jeu les amusait, c'est ce qui fallait faire avec les cadets des Curiaces, les amuser, et ça fonctionnait !

 

Winah expliqua brièvement à Schlumberg de quoi il retournait et lui ordonna donc de quitter ses fourneaux et de se diriger sans délai vers le cosmodrome.

 

- Attention, ce ne sera pas si simple que ça, Jerko a les moyens de se payer un vrai spécialiste, il ne faut absolument pas qu'il puisse savoir que les types vont venir ici, sinon c'est la catastrophe. Maintenant file, je contacte tes frères pour qu'ils te rejoignent.

 

Zacharie

 

Zacharie était joyeux, sans job d'envergure ces derniers temps, la mission que lui avait proposé le capitaine Jerko allait lui permettre de se refaire ! Et avec quelle facilité ! Suivre trois types puis les supprimer seraient un jeu d'enfant. Il aurait voulu faire du perfectionnisme, il aurait engagé deux comparses, un fileur pour chaque filé. Inutile pour l'homme de main qui pensait qu'une seule cible suffirait en la menant de façon inéluctable aux deux autres. Et puis la filature, il n'allait pas se la coltiner "à la main". Il existait des moyens beaucoup plus sophistiqués et beaucoup plus efficaces.

 

Zacharie attendit patiemment à la sortie de l'astroport que l'équipage de Jerko veuille bien se décider à goûter l'air de la planète. Son œil exercé scruta les quelques individus qui comme lui, mais pour de multiples raisons étaient postés là, il tenta de les mémoriser, un par un, au cas où... Il n'était pas impossible qu'on cherche à le doubler, il faudrait qu'il soit vigilant et surtout qu'il agisse vite. Il repéra facilement les trois jeunes hommes et commença par opérer une filature "à l'ancienne", attendant le meilleur moment pour passer à la suite.

 

Il ne distingua pas les Curiaces, qui eux, étaient un peu plus loin.

 

Ceux-ci eurent tôt fait de repérer le tueur à gages et le suivaient de loin avec une méthode bien particulière, se relayant dans la filature tout en restant en contact radio. La mission était facile, dès que les trois gars s'engageraient dans les rues peu fréquentées menant au bar de Winah, ils se contenteraient de neutraliser le tueur d'un bon coup sur la tête et l'affaire serait terminée. Mais ne dit-on pas que les choses ne se passent jamais comme on se les imagine ? C'est ainsi qu'ils virent les jeunes gens demander leur chemin, mais s'engager dans une toute autre direction que prévue…

 

Zacharie dut patienter un temps qui lui parut interminable au "bar des adieux" un tripot dans lequel le petit groupe s'en était allé boire un coup en jacassant comme de vraies pies. Il fut rassuré de constater qu'aucune des personnes présentes à la sortie de l'astroport ne l'avaient rejoint. La filature ne reprit que deux heures plus tard quand Leiris et ses deux camarades se décidèrent enfin à sortir et se digèrent vers un hôtel. Et voilà, c'était trop facile, leur nid était déjà repéré. Il faillit rentrer chez lui pour réfléchir à la suite du programme, mais se dit qu'il ne pouvait écarter l'hypothèse selon laquelle nos trois hommes n'auraient fait qu'une location de courte durée avant de s'installer ailleurs… Il décida donc de guetter leur éventuelle sortie et de respecter le plan initial. Il s'installa donc et patienta… Il détestait cela attendre, mais le prix en valait la peine…

 

En revanche, Schlumberg ne comprenait pas. Pourquoi aller à l'hôtel alors qu'ils avaient une adresse à rejoindre ? Peut-être s'étaient-ils aperçus de quelque chose ? Mais pour casser une filature, il faut bouger, pas se planquer ! Il ne comprenait pas non plus pourquoi Zacharie restait là. Il lui faudrait donc surveiller ce dernier. Mais en se relayant à trois les choses seraient moins monotones…

 

Tout ce petit monde n'eut pas à attendre bien longtemps, les trois jeunes gens sortirent de l'hôtel quelques trente minutes plus tard et se dirigèrent vers le drugstore de Matit. L'incroyable fouillis d'objets neufs ou d'occasion s'empilait partout où il avait de la place, laissant aux chalands que d'étroits couloirs de passage. Schlumberg se dit que c'était peut-être ici l'occasion de casser la filature. Si les trois jeunes gens avaient loué une chambre d'hôtel, cela voulait sans doute dire qu'ils n'avaient pas l'intention de se rendre de suite au bar de Winah, le plan initial pour neutraliser Zacharie devaient donc être revu.

 

Les Curiaces se concertent, l'endroit est propice, deux pour bloquer Zacharie, le troisième pour prévenir le trio de jeunes gens de quitter l'établissement au plus vite et de se rendre chez Winah. Mais ils se coordonnent mal. Zacharie contourne une allée afin de se retrouver en face des jeunes astronautes, il s'immobilise devant un rayon où s'empile des boites rectangulaires, puis en fait volontairement tomber une, des objets bizarres, sans doute des composants informatiques s'éparpillent sur le sol, l'individu se baisse alors pour les ramasser, bloquant le passage aux trois jeunes hommes. Il est à présent à quelques centimètres de leurs chaussures, une seule suffira, il déclenche un minuscule propulseur et un émetteur radio se niche alors dans la matière synthétique de la semelle de la chaussure d'Enzo.

 

Schlumberg comprit tout de suite la manœuvre. Pas ses deux idiots de frères dont l'un bloquait maintenant le passage à Zacharie, tandis que l'autre arrivant par l'arrière et après avoir croisé Enzo lui interdisait toute retraite.

 

- Je travaille ! Finit par lancer Zacharie au frère Curiace.

 

Mais celui-ci restant sourd à ses protestations, il résolut de prendre sa situation en patience, mais pas trop longtemps non plus.

 

"Les cons ! A quoi ça sert maintenant ?, se dit Schlumberg.

 

La situation devenait compliquée, désormais, il fallait d'urgence empêcher Enzo et ses camarades d'aller au rendez-vous chez Winah, ensuite se débrouiller pour que celui-ci comprenne qu'il lui fallait abandonner sa chaussure, puis après... non après ce serait facile, mais le premier point posait de gros problème. Pas question d'une intervention orale, sa voix serait enregistrée et pourrait donc être identifié. Lui faire lire un message ? Oui pourquoi pas, mais comment éviter que ces interlocuteurs pensent à un possible piège. Non, il fallait autre chose... Et puis soudain l'idée fut là, simple lumineuse, il fallait simuler une attaque contre les trois cosmonautes, les dépouiller sans les maltraiter, et évidement s'emparer des chaussures d'Enzo. Le bar de Winah était un peu excentré, et pour y aller, on devait passer par des endroits peu fréquentés, il faudrait néanmoins faire vite, mais les frères Curiaces savaient faire.

 

Zacharie ne comprenait pas pourquoi ces deux imbéciles le coinçaient, il ne comprit pas non plus pourquoi subitement ils finirent par céder le passage. Des gens qui cherchaient à protéger les poursuivis ? Mais dans ce cas ils s'y prenaient d'une façon absurde, non, on avait dû le prendre pour quelqu'un d'autre ! Cependant son professionnalisme lui soufflait que dans ce genre d'affaire tout détail en apparence insignifiant pouvait se révéler important, il décida de les suivre un moment.

 

Héka

 

Winah se jeta au cou de Murenko et le gratifia d'une véritable pelle, sous les yeux amusés d'Héka qui l'accompagnait.

 

- Quelle fougue ! Je te présente Héka. Il faudrait nous héberger.

- Enchanté, mademoiselle, une chambre pour deux.

- Non, deux chambres séparées répondit Héka.

 

Winah conduisit Murenko d'abord à sa chambre, puis Héka.

 

- Ah ! Zut la chambre n'est pas faite, et mon assistante est occupée, je vais faire le nécessaire.

 

Héka s'affala dans un fauteuil, tandis que la grande black mettait un peu d'ordre dans la chambre. Un moment elle ouvrit le tiroir du chevet.

 

- Le client a oublié un joujou ! Commenta-t-elle en exhibant un magnifique godemichet très réaliste.

- C'est rigolo, ça faite voir !

- Tenez ! Si vous le voulez, je vous l'offre ! Répondit Winah en plaisantant.

- Pourquoi pas, ça me fera de la compagnie !

- Hi ! Hi !

- C'est très bien les godes, ça ne tombe pas amoureux, ce n'est pas collant.

- Vous avez raison

 

En fait, Héka était tout émoustillée par la vue de ce sex-toy, elle avait hâte de l'essayer, mais il fallait attendre que Winah ait fini son ménage. Alors elle porta le gland factice à sa bouche et se mit à le léchouiller.

 

- Si vous continuez, vous allez m'exciter ! Lui dit Winah

- Il faut que j'arrête alors ?

- Je n'ai pas dit ça !

 

Alors puisque la blackette le prenait comme ça, Héka continua à jouer avec l'objet imitant cette fois une vraie fellation.

 

- Vous vous rendez compte ! Ça y est je suis toute excitée maintenant ! Reprit Winah en portant sa main sur sa chatte. Je ne comprends pas, pourtant j'en ai vu et j'en ai fait des trucs, mais là, ce doit être l'insolite de la situation… et en plus vous êtes très belle.

- Vous n'êtes pas mal non plus !

- Bof, j'ai été mieux.

- Je suis sûr qu'à poil vous devez être magnifique ?

- Vous voudriez voir ?

- Bien sûr que je voudrais voir !

 

Winah se déshabilla en vitesse, son excitation était bien réelle elle mouillait.

 

- Quel beau cul ! S'enthousiasma Héka, en y portant la main pour le caresser.

 

Rapidement les mains s'approchèrent du sillon pour écarter les globes, un doigt s'approcha de l'anus et le pénétra.

 

- Continue, c'est bon !

- T'aimes ça qu'on te doigte ton gros cul, hein salope ?

- Oui, mais toi, ça ne te gêne pas de rester habillée ?

 

A son tour, Héka se déshabilla, s'exhiba crânement devant Winah puis lui tendit le gode.

 

- Tu me le mets ?

 

Winah s'approcha et Héka l'enlaça afin de lui lécher ses gros tétons, les deux femmes se caressaient et se pelotaient mutuellement à qui mieux-mieux. L'une et l'autre finirent par promener la main dans la chatte humide de l'autre. Puis comme demandé, la blackette introduisit le gode dans le vagin trempé d'Héka et le fit aller et venir en d'énergiques va-et-vient

 

- Tu continues un peu comme ça et après tu me le fous dans le cul !

 

C'est donc à l'anus d'Héka d'être pilonné à son tour. Alors pendant que le gode la sodomise, elle s'astique le clitoris et finit par jouir bruyamment.

 

- Et maintenant tu t'occupes de moi ?

- Bien sûr, tu veux le gode ?

- Je préférerais ta langue !

- Ce n'est pas un souci.

 

Héka écarta les nymphes de la sculpturale blackette et se régala de ses sucs avant de prendre entre ses lèvres le gros clitoris érigé et de le balayer de la langue jusqu'à ce qu'elle jouisse. Les deux femmes s'embrassèrent ensuite très tendrement.

 

- T'es portée sur les femmes ? Demanda Winah !

- Non, je suis plutôt porté sur les hommes, mais je ne déteste pas le changement.

 

Une demi-heure plus tard, alors qu'elle était seule dans sa chambre, on frappa à sa porte, elle ouvrit à un type qu'elle n'avait jamais vu.

 

- J'étais l'occupant de cette chambre, je me suis rendu compte que j'ai oublié quelque chose ? J'ai demandé à la réception, mais on ne leur a rien signalé.

- Ah, oui, et c'est quoi ?

- Euh, quelque chose de très intime…

- Très intime ? Ben non je suis désolé.

- On me l'a volé, les gens deviennent de plus en plus malhonnêtes !

- Ah, ça je ne vous le fais pas dire ! Au revoir Monsieur.

 

Schlumberg

 

Schlumberg demanda à ses deux frères de filer les trois jeunes gens pendant que lui s'occuperait de Zacharie, il voulait savoir où cet individu avait ses quartiers s'il était ensuite nécessaire de le retrouver, il eut donc la surprise de constater que Zacharie reprenait sa filature, l'idée qu'il suivait en fait ses propres frères ne l'effleura pas. Cela n'avait aucun sens ! Pourquoi continuer une filature classique alors qu'ils se baladaient avec un émetteur sur eux ? A moins que sa tentative au drugstore ait échoué ? Cela commençait par faire trop de questions pour une affaire aussi simple. Schlumberg prit alors contact avec Winah :

 

- Pas d'intervention physique sur les trois gars tant que le tueur est en action. Essayez de le mettre H.S. pour une heure ou deux, profitez-en pour récupérer son émetteur, puis continuez le plan ! Répondit l'immense gérante noire, on essaiera de comprendre après !

 

Un ordre par radio aux deux Curiaces. Ça ne traîne pas. A la première rue à droite, ils se postent en embuscade, tombent à bras raccourcis par derrière sur Zacharie qui perd quelques instants à moitié connaissance. Le second Curiace se carapate tandis que le troisième dépouille sa victime en quelques secondes avant de disparaître à son tour. C'est donc Schlumberg qui changeant de cible et tout en restant en liaison radio avec ses frères reprend alors la filature du groupe des trois.

 

Un petit attroupement se forme, deux ou trois personnes réconfortent Zacharie qui se demande ce qui lui est arrivé. Ce genre d'agression est rare, ici, du moins sous cette forme… Est-ce que quelqu'un les a reconnus ? Non personne ne semble les connaître ! Il constate qu'on lui a fait les poches, qu'importe, il n'y avait rien de très important, le récepteur lui permettant de rester en contact avec sa cible étant resté chez lui. Il est persuadé désormais que les deux incidents sont liés et qu'ils sont en rapport avec la traque, dans ce cas ces individus se figurent donc avoir cassé la filature, et c'est très bien ainsi. Il s'éloigne du lieu, sa tête lui fait mal, horriblement mal…

 

Schlumberg voit entrer les astronautes au bar du destin. Il ne comprend toujours pas leur attitude, mais d'un autre côté, tant qu'ils ne s'approchent pas du bar de Winah avec leur émetteur il n'y a aucun péril. Il fait alors l'erreur de se poster au bar d'en face plutôt que de pénétrer dans l'établissement reportant son intervention pour plus tard. Il prend contact avec ses frères, ceux-ci l'informent qu'ils n'ont trouvé en dépouillant Zacharie ni le récepteur, ni quoi que ce soit permettant de localiser l'endroit où il habitait. Ils demandent à ses frères de continuer à le suivre. Deux heures plus tard, Leiris, Enzo et Morgan n'étaient toujours pas sortis. Schlumberg décida alors de se livrer à une petite visite au bar "par sécurité". Horrifié, il constata alors que les oiseaux s'étaient envolés ! Impossible pourtant ! S'abritant derrière le frêle espoir qu'ils soient partis aux toilettes ensemble (quelle idée ?), il s'assit, attendit... En vain bien sûr. Donc deux solutions : ou bien ils connaissaient le patron qui les cachait, ne serait-ce que provisoirement ou alors ils avaient réussi à sortir sous un déguisement. Sa mission était donc un échec l'émetteur n'était pas récupéré, et la filature n'était pas coupée. Il appela Winah qui lui passa un savon.

 

Le bar du destin

 

Leiris et ses compagnons eurent quelques craintes pendant le débarquement, mais il ne se passa rien.

 

En d'autres circonstances, il aurait sans doute tiré un profond plaisir de fouler le sol d'une planète située si loin de la Terre, mais pour l'instant c'est l'angoisse qui dominait. Les formalités de débarquement effectuées, ils se retrouvèrent vite en ville. La ville des plaisirs semblait faire honneur à sa réputation du moins dans son apparence extérieure. Immenses panneaux vidéos ventant de façon suggestive les mérites des établissements locaux, délires lumineux en tout genre, bordels, restaurants, bistrots, salles de jeu et de spectacle divers, clubs en tous genres, entrepôts où on trouve de tout, déluge de couleur, dans l'enchevêtrement de rues construites par une association d'architectes fous…

 

Ils se rendirent assez vite compte qu'ils étaient suivis, cela voulait dire que le tueur était déjà sur leur piste. Voilà qui faisait froid dans le dos. Mais conformément aux instructions de Palinsky, ils ne tentèrent rien pour le semer. Ils se rendirent donc au "bar du destin", puisqu'il s'appelait comme cela et qu'une tradition bien ancrée voulait que l'on y boive le premier verre de la terre ferme après le débarquement du vaisseau. L'établissement était enfumé et mal éclairé, Leiris fit ce que lui avait conseillé Palinsky, un séjour très décontracté vers les toilettes afin de récupérer les billes, puis passer par les appartements privés afin de repérer les lieux et de tester la porte, si quelqu'un s'étonnait de sa présence, il lui fallait dire qu'il connaissait Vardel, le tenancier.

 

Le bar du destin n'était pas précisément un bordel mais il embauchait quelques gagneuses. Elles se contentaient de faire un strip-tease qui n'allait d'ailleurs pas jusqu'au bout, puis se branchaient un client, le cas échéant l'affaire se terminait dans l'arrière salle. Voilà qui faisait du spectacle pour nos trois paumés. Une jolie blonde était en train de virevolter au son d'une musique peu discrète. Elle eut tôt fait de se retrouver la poitrine à l'air exhibant des seins de dimensions moyennes mais dotés de tétons bien dessinés. Après quelques mouvements lascifs, elle tenta sa chance auprès d'un homme qui l'envoya bouler de façon fort peu aimable. L'un des gorilles de l'établissement s'avança alors vers le râleur qui se confondit en excuses, il n'y eut pas d'incident. La belle blonde cherchant alors un autre client potentiel ne trouva rien de mieux que de venir à la table de nos trois "héros".

 

- Alors les gars, on vient d'atterrir ?

- Ben oui !

- Ça fait du bien d'être sur la terre ferme, hein, ça doit vous manquer le sexe là-haut ?

 

Leiris ne répondit que d'un sourire. Que répondre sinon ? La fille s'assit carrément sur ses genoux.

 

- Hum tu m'as l'air fatigué, je peux te proposer quelque chose de très relaxant tu sais ! D'accord ?

- Merci !

- Je fais un prix pour les trois si vous voulez, allez venez, on va bien s'amuser !

 

Devant l'absence de réponse, la fille se redressa de façon à approcher son téton de quelques centimètres de la bouche du jeune homme.

 

- Tu peux l'embrasser, je me laisse faire !

 

Leiris esquissa un timide baiser sur le téton ainsi offert.

 

- Ouvre la bouche !

 

La danseuse lui mettait maintenant carrément son téton dans la bouche.

 

- Lèche ! Hum, oui comme ça c'est bon !

 

Elle se releva.

 

- Bon, tu viens c'est juste derrière !

- J'ai pas d'argent !

- Déconne pas, tu viens d'arriver, tu viens de toucher ta solde.

 

Si la fille devenait collante, cela pouvait poser des problèmes, pourtant la réalité était bien là, les quelques crédits que leur avait laissés Palinsky s'étaient envolés dans l'achat des godasses, la location des chambres. Il restait bien de quoi boire quelques verres, mais pas de quoi faire l'amour avec une professionnelle.

 

- Ecoutez, je ne vais pas vous raconter ma vie, mais je vous assure qu'on n'a pas d'argent.

- Vous allez faire comment pour vivre pendant l'escale alors ?

- On sait pas, on va voir !

- Vous ne savez pas mentir, regarde c'est tout dur tout ça ! Ajouta-t-elle en portant sa main sur la braguette gonflée d'excitation du jeune homme. Allez, je vous laisse, mais je reviendrais tout à l'heure, je suis sûr que vous aurez changé d'avis !

 

Ouf ! Et la voilà parti, nous sans avoir fait un petit bisou sur le coin des lèvres de Leiris. Elle jeta un regard circulaire sur les consommateurs. Non loin de là un type l'appela, il avait sorti son sexe et se masturbait. Mutine, elle remit son soutien-gorge, s'approcha de l'homme, empocha l'argent qu'on lui tendait, puis s'accroupit en face de lui pour lui coincer sa verge quelques instants entre ses seins, avant de lui passer un petit coup de langue sur le gland. Un autre type se pointa derrière et commença par lui peloter les fesses, elle se laissa faire, mais que quelques instants avant de l'envoyer promener. Puis elle entraîna son client hilare en lui tenant le sexe de sa main jusqu'à l'arrière salle…

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- Bon on va se rafraîchir ! Proposa Morgan se levant pour quitter l'établissement.

 

Ils se rendirent ensuite dans un hôtel afin d'y louer des chambres, cela simplement afin de brouiller les pistes, le suiveur croirait ainsi avoir leur adresse et devrait (peut-être) par conséquent lâcher la filature…

 

Pourtant en sortant, on les filait encore, voilà qui ne présageait rien de bon pour la suite. Le plan de Palinsky était-il si bon que ça ? Quant à celui de Murenko ils n'y pensaient même pas. Ils achetèrent comme prévu des chaussures de marches au drugstore. Ils ne firent pas le rapprochement entre la petite bousculade entre les rayons et le tueur… mais toujours est-il qu'en sortant, celui-ci ne les suivait plus ! Incompréhensible ! Par précaution, ils décidèrent malgré tout de faire des tas de détours.

 

Ils n'avaient rien d'autre à faire avant l'heure de cette fameuse marée basse... Revenant au bar, ils acquirent la quasi-confirmation que le tueur à gages ne les avait plus suivis, mais ils restèrent sur leurs gardes, meublant la conversation des pires banalités afin de se garder de renseigner quelqu'un qui enregistrerait à distance leur propos.

 

Le moment venu, Leiris se dirigea vers les toilettes, changea ses chaussures et ne sachant que faire des anciennes s'en débarrassa en les balançant par une petite lucarne, puis il traversa un couloir, abaissa le levier d'ouverture de cette porte qui ne pouvait s'ouvrir que dans ce sens et se retrouva dehors... Ses deux compagnons le rejoignent l'un après l'autre dans les minutes qui suivirent après avoir procédé de la même façon.

 

Le chemin de l'exil

 

La marée basse provoquée le petit satellite de la planète avait devant eux avait dégagé une étroite bande de terre menant à l'île des exclus. Ils s'y engagèrent le cœur battant redoutant qu'on leur tire dessus d'une des lucarnes donnant de ce côté... Ils furent rassurés en atteignant l'île, la suite était simple, il fallait se diriger vers les pentes de la forêt et monter, ils montèrent donc. La tombée de la nuit les surpris rapidement. Ils décidèrent donc de se reposer auprès du tronc d'un arbre gigantesque. Palinsky leur avait dit qu'ils n'avaient rien à craindre de la faune locale, hormis des espèces de lézards insolents qui s'amusaient à vous sucer le sang, mais qui détalaient à toute vitesse à la moindre réaction. Malgré tout, ils instituèrent des tours de gardes, et c'est très mal reposés, et le ventre creux que le lendemain matin, ils reprirent leur exode.

 

Auparavant Leiris s'isola, mit en contact l'une après l'autres les trois billes magnétiques que lui avait confié le navigateur du vaisseau avec le mini lecteur et en pris connaissance : la première donnait quelques sommaires indications sur la façon dont il faudrait qu'ils progressent dans cette improbable forêt. La deuxième était partiellement codée, elle était destinée à la personne qui devait les accueillir, quant à la troisième elle contenait notamment une adresse sur Vargala, où on était censé lui délivrer un certain nombre d'objets et de documents ayant appartenus à Palinsky contre un code. Il était précisé qu'il ne faudrait s'y rendre que lorsque tout danger serait écarté. Leiris se posa des questions en ce qui concerne cette troisième bille, car enfin, Palinsky n'était ni mort ni en danger de l'être. Malgré tout il en apprit seul par cœur le contenu avant de la briser entre deux cailloux, tout en se disant que ce n'était jamais que la seconde adresse qu'on lui demandait de mémoriser. Fouillant dans sa poche, il ressortit alors le papier que lui avait confié Murenko, sans en regarder le contenu, il en fit une boulette et l'abandonna, n'ayant pas suffisamment confiance en ce dernier.

 

Zacharie (2)

 

Zacharie est sonné, il a terriblement mal à sa tête, aussi la première chose qu'il fit fut de s'enquérir d'un médicament. Une fois la chose faite, il lui fallait faire le point. Il était donc clair que les trois zigotos étaient protégés et qu'on avait essayé de casser la filature. Il ricana en repensant à ses poches vides, ce qu'on lui avait volé n'avait strictement aucune importante. Son peigne ! On lui avait même piqué son peigne ! N'importe quoi ! Des amateurs ! Des amateurs qui pensaient avoir réussi leur mission mais qui allaient vite déchanter... il décida néanmoins par précaution d'effectuer un immense détour avant de rentrer chez lui. Demain il prendrait contact avec l'émetteur, toutes les conversations du groupe seraient enregistrées, et s'ils changeaient d'hôtel, il le saurait aussi. Quand il en aurait appris assez sur eux, il les piégerait, les entraîneraient à l'extérieur de la ville (puisque à l'intérieur le droit de vie ou de mort n'appartenait qu'à la mafia locale), puis là, il terminerait le travail. Il n'entendait pas suivre vraiment à la lettre les instructions de Jerko qui souhaitait pour les victimes une longue et angoissante traque, non, il se débarrasserait de la "corvée" dès son commanditaire reparti dans les espaces intersidéraux.

 

Le lendemain en fin de matinée, Zacharie brancha l'émetteur, il localisa facilement son emplacement, le "bar du destin". Il augmenta le volume sonore, mais n'obtint qu'un curieux bruit de fond, comme une sorte de ventilation mécanique. Bizarre ! Il fit un retour arrière, il n'y avait aucune parole d'enregistrée, et la localisation était toujours la même. Voilà qui était intrigant, ils étaient donc restés toute la nuit dans ce troquet, celui-ci ne possédait pas de chambre d'hôtel, il fallait donc supposer qu'ils étaient ronds comme des queues de pelles et qu'ils n'avaient pas fini de cuver. Il ne refit une tentative qu'en début de soirée, la localisation n'avait pas changée et restait toujours aussi silencieuse. Voilà qui commençait à être troublant. Qui étaient donc ces types ? Il envisageait toutes sortes d'hypothèses, un contrat parallèle exécuté par la mafia à moins qu'ils soient simplement des amis de Vardel, le gérant de ce bar. Il se rendit donc sur les lieux. Un rapide regard circulaire dans la salle ne lui apprit rien, il se renseigna pour savoir si des événements bizarres avaient eu lieu la veille, et devant la réponse négative entreprit de s'enfermer dans les toilettes pour actionner l'émetteur. Ils se cachaient donc ici, mais cela n'expliquait pas leur silence. Dans la cabine, l'appareil repéra sa cible à moins de deux mètres. Moins de deux mètres ? Ils étaient donc dans un local mitoyen... Mais dans quel état ? Fort ennuyé, agacé même, sa curiosité fut attirée par une petite fenêtre assez haute perchée et très légèrement entrouverte. Se hissant sur la cuvette, il se pencha vers l'extérieur... Et y découvrit alors complètement stupéfait, trois paires de chaussures gisant par-dessus un tas d'objets hétéroclites. Zacharie se perdait en conjectures, changer de chaussures ne présentait aucun inconvénient pour son plan, à condition toutefois que son propriétaire ne les abandonne pas ! Que fallait-il en déduire ? Qu'ils l'avaient repéré quand il avait planté l'émetteur ? Impossible, sauf à avoir affaire à des individus d'une intelligence supérieure ! Oh, ça devenait compliqué cette affaire-là, mais la situation n'avait rien d'irréparable, certes, il y avait du monde sur Vargala, mais il était toujours possible d'y retrouver quelqu'un ! Zacharie fit un nouveau retour arrière sur l'appareil dans l'espoir que les conversations enregistrées lui apprendraient quelque chose…

 

Au drugstore, ils avaient acheté des chaussures ainsi que d'autres objets, cela levait donc l'hypothèse d'un incident quelconque, mais pourquoi cet achat ? Les trois jeunes gens avaient cherché leur chemin pour se rendre au bar des adieux, ils avaient donc rendez-vous avec quelqu'un ! Mais l'enregistreur n'en avait aucune trace ! Le rendez-vous avait donc eu lieu après qu'ils aient abandonné leurs chaussures ! C'était quoi cette histoire ?

 

- Alors mon grand, tu m'as l'air d'avoir de soucis ! Dit la belle blonde en s'approchant !

- Oui je recherche trois copains qui viennent de débarquer et je n'arrive pas à les retrouver !

- Ah ! C'est embattant ça ! Mais tu vas finir par les retrouver, il n'y a pas de raison, tu ne veux pas que je te fasse un petit truc en attendant ?

- T'aurais pas vu trois mecs... attend je vais te montrer les photos....

- Mais mon chéri, je ne vois jamais personne, et je n'ai aucune mémoire !

- Et si je te donne un peu d'argent !

- Si tu me donne de l'argent je te suce, tu me baises, mais je ne bave pas...

- Et si je te donne beaucoup d'argent ?

- Plus c'est cher plus c'est dangereux... et puis ça ne sert à rien je n'ai pas de mémoire...

 

Et elle tourna les talons.

 

Il maudit la fille, elle aurait pu lui permettre par ses renseignements d'écarter certaines hypothèses... mais il n'insista pas ! Il réfléchît encore : soit il y avait une autre sortie, soit ils étaient sortis déguisés, soit ils étaient cachés chez Vardel le propriétaire. La dernière hypothèse était ennuyeuse, d'autant que Vardel semblait lié à la mafia locale. Il pouvait y avoir ici des caves, ou autres pièces bien camouflées. Il ne voyait pour le moment aucun plan pour exploiter cette piste. Quant aux autres… Il ne lui restait plus qu'à se mettre en chasse, à effectuer une enquête, classique et fastidieuse, lui qui pensait être peinard ! De plus il lui faudrait attendre le départ de Jerko, il ne tenait pas à ce que celui-ci apprenne que son gibier l'avait semé.

 

Le camps des exclus

 

Arrivé en haut de la colline, il fallait en repérer une autre beaucoup plus grande, "la colline grise" et se diriger dans sa direction, c'est ce qu'ils firent, le chemin qu'ils avaient pris était tout sauf un raccourci. Ils passaient leur temps à monter et à descendre des reliefs, remplis de végétations touffues et ils arrivèrent au soir de la seconde journée sans avoir atteint leur but, mais les vêtements déchirés par les ronces, la peau attaquée par des plantes mettant à mal leur épiderme non habitué. C'est après une deuxième mauvaise nuit dans cette forêt qu'ils se dirent que quelque part la chance ne les avaient peut-être pas tout à fait abandonné, il se mit à pleuvoir des torrents d'eau à leur réveil, ils s'abritèrent auprès d'un tronc d'arbre, retrouvant les gestes ancestraux quand les éclairs se faisant menaçants, en se couchant par terre, dans la boue dégoulinante, mais ils purent enfin boire. Ce déchaînement climatique dura plus de neuf heures, sans manger, et les nerfs à vifs.

 

- Dans quelle merde tu nous as foutu ! Finis par lancer Morgan à l'adresse de Leiris.

- Et alors, t'étais d'accord, non ?

 

Leiris, mais aussi Enzo, aussi su à ce moment-là que très vite Morgan se détacherait du groupe que formaient les trois hommes... La pluie cessa enfin, laissant le sol de la forêt boueux et dangereux, sans doute à certains endroits, cette boue devait être mouvante et engloutir les malheureux qui s'y aventuraient sans précautions.

 

Bizarrement, la chaleur devint vite torride, des volutes de fumée se créaient au sol de la forêt, pour partir en tornade blanchâtre dans l'atmosphère de la planète. Faute d'expérience, ils ne trouvèrent rien à manger, et leur soif ne fut apaisée qu'en léchant les feuilles gorgées d'eau. La pénible progression vers la colline grise reprit quand soudain venue de nulle part une voix aboya :

 

- Vous tentez de pénétrer en zone interdite : éloignez-vous immédiatement de ce lieu sauf si vous souhaitez que l'on vienne vous chercher, auquel cas, débrouillez-vous pour actionner une nouvelle fois le système de sécurité.

 

C'est ce qu'ils firent provoquant un nouveau message :

 

- Attention si vous réactivez une nouvelle fois le système de sécurité, il pourrait devenir extrêmement dangereux pour vous, ne touchez donc à rien, et attendez notre venue, cela pourra prendre plusieurs heures suivant l'endroit où vous vous trouvez !

 

Ils attendirent donc et ce n'est qu'à la tombée de la nuit, que trois hommes armés de matériel lourd firent leur apparition.

 

- Vous êtes combien ? D'habitude on a affaire à des mecs seuls !

- Trois.

 

Le type dirigeant le commando eut l'air ennuyé.

 

- Et pourquoi cette soudaine envie de venir chez vous ?

- On a une recommandation ! Répondit Leiris en tendant la bille magnétique. S'il vous plait, vous n'auriez pas un truc à manger ?

 

Le responsable du commando cessa de discuter et actionnant ses appareils, les fit d'abord passer en zone interdite, puis consentit à leur donner quelques insuffisantes tablettes nutritives.

 

Deux heures de marches plus tard, ils arrivèrent en haut d'une colline clairsemée. En guise d'habitation on trouvait des blocs en plastiques cylindriques renversées sur leurs champs, ceux-ci avaient longtemps servi à des transporteurs à véhiculer de la viande congelée ; depuis peu ces contenants avaient été abandonnés et remplacés par des matériaux autodégradables.

 

Ils furent présentés à Doria le chef de la communauté. Celui-ci devait peser ses 150 kilos de graisse, son visage déformé par l'obésité se caractérisait par une calvitie bien astiquée.

 

- Alors qu'est-ce que vous avez fait comme connerie ?

- Mutinerie !

- Rien que ça ! Et vous en êtes sortis ? C'était qui votre capitaine ?

- Jerko

- Hein ! Et puis d'abord j'ai un copain à son bord, Hermann Palinsky ! J'espère que vous ne l'avez pas touché ?

- Non, au contraire, c'est notre ami et justement je vous apporte de ses nouvelles ! Répondit Leiris lui tendant alors la bille magnétique.

 

A ces mots Doria introduisit la bille au-dessus d'un lecteur approprié.

 

- Attention fichier protégé, veuillez-vous isoler et répondre à la question d'identification...

 

Doria marmonna quelque chose fit un effort pour se lever de son siège et disparu dans un local voisin, pour réapparaître 5 minutes plus tard.

 

- Ainsi Palinsky se prétend mon ami, c'est un scoop ! Il faut pas exagérer, un copain certes, mais pas un ami, je ne lui dois rien !

 

Leiris sentit sa gorge s'assécher, que cherchait ce type ?

 

- Enfin quelque fois on a des "amis surprises" ! Continua le gros homme.

- Pourtant il vous estime beaucoup, bluffa Leiris !

- Ne mentez donc pas, il n'a pas pu vous parler de moi, on se connaît à peine, il m'a un jour rendu un petit service, et je lui ai rendu la pareille, nous sommes quittes, je vous ai dit, je ne lui dois rien !

- Mais alors…

- Alors, je peux avoir pitié de vous, après tout, affronter Jerko n'est pas à la portée du premier venu, vous avez fait quelque chose d'étonnant. Aussi je veux bien vous protéger, mais il faut payer le droit d'entrée.

- On n'a rien !

- Si vous avez quelque chose, votre sexe, jeunesse et le fait que vous soyez nouveau ici.

 

Leiris et ses compagnons commençaient à sentir le roussi de la situation.

 

- Enfin, d'abord on est complètement crevé et on a plus envie de dormir qu'autre chose, ensuite un type vous demande de nous protéger au nom d'une amitié ancienne, vous n'en avez rien à foutre et vous aller nous imposer quoi au juste...

 

Le visage de Doria devint l'espace d'un instant blanc comme de la craie, ses narines se rapprochèrent de l'arête du nez, et Leiris cru bien avoir dit la connerie à ne pas dire.

 

- Hé, mec, si t'es pas content, je te fais reconduire, toi et tes lascars, à la sortie de MON territoire, non seulement on va t'escorter à notre façon, mais après je ne vous donne pas trois jours avant de tomber dans les pattes des tueurs de Jerko, C'est comme vous voulez ! Alors on accepte mes conditions, oui ou non ?

 

Leiris vaincu ne releva pas mais ne répondit pas non plus...

 

- OK je vois que ces messieurs sont récalcitrants, on va vous faire un brin de reconduite...

- Non arrêtez, je vous en supplie...

- Ça veut dire que vous êtes d'accord, je suppose ?

 

Leiris se tourna rapidement vers ses compagnons d'infortune. Enzo fit une sorte de geste exprimant par là qu'ils ne pourraient pas faire autrement tandis que Morgan restait sans voix.

 

- D'accord on accepte, on est bien obligé !

- Vous êtes trois, deux d'entre vous vont me donner un petit spectacle spécial, je vous laisse improviser, mais ce sera du sexe bien sûr... et le troisième viendra à côté de moi pour me câliner un peu.

 

Blêmissement général des trois hommes.

 

- Je vous laisse vous concerter trois minutes !

 

Doria disparu pour la deuxième fois derrière une teinture qui ne devait rien dissimuler de leurs propos, ils en furent donc réduits à chuchoter.

 

- Marre de leurs conneries, je me tire ! S'exclama Morgan au bord de la crise de nerf.

- Et tu vas aller où ?

- Je m'en fous j'en ai marre de tous ces pédés...

- Mais tu n'iras nulle part !

- J'm'en fous.

 

C'est Enzo qui essaya de calmer le jeu

 

- Ecoute Morgan ! Tu fais ce que tu veux de ta vie, mais tu ne mets pas la nôtre en danger d'accord !

- Je ne veux pas jouer les pédés, j'en ai marre.

- On ne va pas te tuer à ce que je sache, fait comme si c'était un bizutage... Tu considères que c'est un mauvais moment à passer et tu fais avec...

- Je ne veux pas...

- Au bout il y a notre vie et notre tranquillité, alors arrête de sublimer ton trou du cul, de toute façon cela m'étonnerait qu'on y touche.

- Non !

- Alors dis-le ! Assume-le fait que dans quelques heures on va nous foutre dehors et que l'on en aura plus pour longtemps

- Je n'ai pas dit ça !

- Mais merde, on n'a pas le choix !

- Bon, mais je veux qu'après on n'y fasse jamais aucune allusion, jurez le tous les deux et je veux de l'alcool ça m'aidera !

- Bon d'accord on jure !

 

Doria revint, rigolard

 

- En principe la consommation d'alcool est contingentée, mais bon ! Buvez cela !

 

Seul Morgan accepta le breuvage et s'en enfila une longue rasade.

 

- Bon, je suis impatient de m'amuser, vous avez une demi-heure pour vous préparer, allez prendre une douche, vous puez la charogne...

 

Doria demanda ensuite à l'un de ses acolytes d'assister les trois jeunes gens dans cette tâche. Leiris faillit dire qu'ils étaient assez grands pour savoir prendre une douche tout seul, mais se ravisa.

 

On leur demanda de se raser, non seulement le visage mais aussi tout le reste, une crème dépilatoire ultra rapide eu raison en quelques minutes de leur pilosité. Ensuite après la douche, on leur mit une perruque sur la tête, on les maquilla sommairement avec du rouge à lèvres couleur "cerise", du fard à joue, du bleu à paupière... Enzo et Leiris se laissaient faire, peu rassuré sur la suite mais surtout inquiet des éventuelles réactions de Morgan qui pouvait péter les plombs d'un moment à l'autre. Puis pour finir on les parfuma et on les habilla de petite jupettes d'un blanc diaphane, censées probablement donner un cachet "grec antique"...

 

C'est dans cet accoutrement qu'on les reconduisit auprès de Doria. Leiris se rendit compte à ce moment-là qu'ils n'avaient pas eu le temps de se répartir les rôles. C'est donc à toute vitesse qu'il se précipita auprès du gros lard, s'évitant ainsi un contact qu'il appréhendait avec Enzo.

 

- Pas de bol, je récolte le moins mignon !

 

Leiris négligea la vanne, et pour preuve de bonne volonté plaça d'emblée sa main à l'endroit où devait se trouver le sexe du gros porc.

 

- Ben voilà ! Ne te presse pas, on a tout notre temps ! Bon alors tous les deux vous démarrez où il faut que j'appelle du monde pour vous aider ?

 

Enzo s'acharnait à essayer de dégager les mains de Morgan qu'il avait placées en coquille devant son sexe.

 

- Calme-toi ! Bon sang ! Ou alors je t'assomme et je te viole ! Menaça Enzo. Tu étais d'accord, tu ne vas pas revenir en arrière ! Allez hop enlève-moi ces mains !

 

Morgan finit tout de même par se retrouver la quéquette à l'air, se demandant ce qu'il fabriquait ici. Enzo se mit donc à le masturber, mais à moitié assommée par un trop forte rasade d'alcool comme il l'était, il ne produisait aucune réaction. Comme Doria commençait à grogner, le jeune homme changea de tactique, retirant sa jupette, il entreprit de se masturber lui-même en entamant une sorte de danse lascive où il exhibait ses fesses et son anus de façon obscène. A ce point que Leiris en était gêné. Par contre ce dernier sentait le sexe de Doria grossir de façon significative sous ses doigts tant et si bien qu'il décida de lui faire prendre l'air de façon à le masturber de façon plus naturelle. Enzo craint un moment qu'on puisse faire payer à Morgan sa mauvaise prestation, aussi il revint vers lui, le fit se coucher sur le sol, et devant l'échec de sa nouvelle tentative de masturbation, il approcha sa bouche et se mit à le sucer. L'autre grogna.

 

- Ta gueule ! Je suis en train de te rendre service, connard, alors tu fermes les yeux tu t'imagines que c'est une femme qui te suces, tu ne la ramènes pas, et tu essaies de bander, d'accord ?

 

Pendant ce temps, Leiris continuait de branler le gros Doria, son sexe avait maintenant une belle apparence. Quand il sentit qu'on poussait sa tête vers le gland offert, il ne résista pas, le prit dans sa bouche, et commença à le lécher…

 

A force de savoir-faire, la bite de Morgan avait, elle aussi, finit par bander. Pressé d'en finir, Enzo pompait tant qu'il pouvait. Le spectacle de cette jolie fellation ajouté à celle que Leiris lui prodiguait finit par faire jouir Doria qui lâcha quelques gouttes de sperme dans la bouche du jeune homme. Du coup Enzo arrêta la sienne, puis saisit d'un mouvement d'humeur il reprît la bite de son compagnon dans la main et la masturba jusqu'à ce qu'elle crache à son tour.

 

Doria affichait une mine satisfaite, il se dit qu'il était vraiment le roi des salopards. Il savait Palinsky, homme de parole, et la récompense que lui promettait ce dernier pour s'occuper de ses petits protégés était loin d'être négligeable, encore fallait-il respecter le contrat. A aucun moment il n'avait donc envisagé sérieusement de reconduire les jeunes gens, s'ils s'étaient obstinés dans leur refus de se plier à ses fantaisies, il s'en serait sorti par une pirouette du genre "allez, je suis bon prince, je vous fais une fleur, c'est mon jour de bonté, on va vous garder quand même."

 

Héka au club des trois cercles

 

Héka n'aimait pas cette planète, le port de Vargala Station avait été conçu par des hommes et pour des hommes. Certes il y avait désormais des endroits pour les femmes, mais ça n'allait pas bien loin, piscines, clubs mais aussi quelques boites très spéciales. Elle aurait pu partager la chambre de Murenko, mais ce n'était pas son genre, trop indépendante pour supporter un homme à longueur de journée même si celui-ci lui avait formellement promis d'en faire la seconde de son vaisseau.... Mais il lui manquait la compagnie des hommes. Elle aimait se sentir désirable, aimait qu'on bande pour elle, qu'on la sollicite, qu'on devienne fou de son corps. C'était son truc et elle pouvait difficilement s'en passer...

 

Au bout de quatre jours dans la ville, elle n'y tenait plus ! Elle revêtit une combinaison vert fluo extrêmement moulante, se drapa dans une cape afin de ne pas provoquer une émeute dans la rue puis se dirigea vers le club des trois Cercles.

 

La conception de cet établissement lui convenait très bien. Il s'agissait d'une immense salle dans laquelle trônait en son milieu un bar circulaire où l'on distribuait des boissons. Un second cercle délimité au sol par un revêtement bleu était une zone de danse et de drague, quant au troisième cercle, le plus excentrique, des matelas y étaient disposés pour conclure les rencontres qu'on y faisait.

 

Héka déposa sa cape au vestiaire, puis elle ouvrit la fermeture de sa combinaison jusqu'au nombril afin que l'on puisse bien voir ses seins. Elle se dirigea vers le bar, et commanda un mélange épicé qu'elle commença à siroter en attendant la suite. Ça ne tarda pas, un premier bellâtre au visage de jeune premier avec une musculature d'enfer vint lui faire un sourire qui se voulait d'invitation.

 

- Dégage !

 

Le mec disparut après avoir haussé les épaules. Un second tenta à son tour sa chance, elle l'éconduit de la même façon, le jeu commençait à lui plaire, Elle détestait les "hommes objets". La seule chose qui l'intéressait c'était leur bite, et pour cela elle n'avait nul besoin qu'on lui exhibe des biceps, des pectoraux et autres tablettes de chocolats, elle n'avait nul besoin de regard ténébreux ou de sourires aux dents trop blanches.... Elle s'amusa à humilier ainsi une bonne douzaine de mecs qui se prenaient pour des dieux du stade. La faune finit par se calmer, elle pouvait maintenant passer à la seconde phase de l'opération.

 

Elle parcourut le cercle bleu s'amusant à dévisager les mâles qu'elle croisait, elle en cherchait des quelconques, des ordinaires, car c'est cela qu'il lui fallait, des mecs qui n'en pouvaient plus, qui se demanderaient quelle chance ils avaient aujourd'hui de tomber sur une telle femme et qui pour elle, étaient prêt à faire (ou du moins à essayer) n'importe quoi !

 

Elle en trouva un premier, lui adressa un sourire, le type lui rendit un peu surpris, Héka lui mit alors la main sur la braguette !

 

- Tu me plais bien, toi !

- Moi ?

- Ben oui, toi ! Suis moi à distance, je recherche encore quelques mecs, mais toi tu vas pouvoir me baiser

 

Elle continua son petit tour, se ramassa ainsi six paumés qui étaient entrés ici surtout pour regarder et en payant assez cher.... Un petit malin tenta sa chance :

 

- Je peux venir aussi ?

- Non, c'est moi qui choisis, tu aurais fermé ta bouche tu aurais eu ta chance, tant pis pour toi !

 

Sur le passage du groupe ainsi formé quelques chippendales se désolaient qu'une aussi belle femme puisse préférer la compagnie d'hommes ordinaires à la leur....

 

"Allez un septième, c'est mon chiffre porte-bonheur !", se dit-elle !

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Quand elle l'eut trouvé, ils allèrent tous dans la zone matelassée. Là, elle fit aligner les sept hommes en cercle autour d'elle, et leur ordonna de se dégager le sexe. Elle commença à sucer le premier avec application, elle n'était pas pressée, mais il ne fallait pas non plus qu'ils jouissent, il était encore trop tôt pour ça ! Puis au bout de cinq minutes elle passa au deuxième, et ainsi de suite... elle s'amusait à chercher leurs points sensibles, leurs zones érogènes, et exploraient leurs corps, tantôt pinçant un téton, tantôt pressant les testicules, tantôt introduisant un doigt dans un anus. Puis elle choisit la plus grosses des sept bites, demanda à son propriétaire de se coucher sur le dos et s'empala sur lui, elle fit signe à un autre de lui pénétrer en même temps l'anus ! Elle assura quelques instants la double pénétration et demanda aux cinq autres de se placer en arc de cercle devant elle. Et tandis qu'elle s'activait et qu'on la sodomisait, de ses deux mains elle parvenait à masturber les deux types placés aux extrémités de l'arc tandis que les trois du milieu de faisaient sucer alternativement. Le jeu dura un bon moment, puis, elle se dégagea, se coucha sur le dos demanda à l'un des hommes de la sodomiser mais par devant et sans lui recouvrir le corps. Et tandis qu'elle se faisait ainsi défoncer, elle donna ordre au reste du groupe de se masturber et d'arroser son corps de leur sperme, puis de leur pisse... Elle finit pas jouir dans un impossible vacarme... complètement exténuée. Certains des sept hommes la remercièrent alors pour la prestation, elle leur adressa alors le plus beau des sourires. Elle leur avait fabriqué un souvenir inoubliable, elle n'eut par contre aucun un mot pour ceux qui n'en eurent pas. Elle partit se doucher, récupéra sa cape et regagna le bar de Winah, elle passerait une bonne nuit !

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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Dimanche 29 mai 2016 7 29 /05 /Mai /2016 19:03

Eros Cosmos 1 - Vargala Station Par Nicolas Solovionni
7 - Les mutins du cosmos

Solo

 

Yassaka Murenko

 

Leiris quitta le poste de pilotage, laissant Palinsky seul avec Enzo et entreprit de rejoindre la machinerie, là tout le monde s'activait, Morgan avait pris en charge la direction des opérations conjointement avec Stotz, le chef mécanicien en titre. Les réparations seraient longues, mais complètement assistées par les messages de l'ordinateur de bord. Sa présence n'étant plus nécessaire, il se mit à la recherche de Murenko !

 

Qu'avait-il eu besoin d'intervenir, celui-là ! Leiris n'avait jamais eu de contact particulier avec ce personnage, hormis lors de la traditionnelle, obligatoire, et ultrarapide visite médicale d'admission. Néanmoins, c'est essentiellement l'attitude de l'équipage qui lui restait en travers de la gorge. Enfin, quoi ! On veut redonner aux gens un peu de leur dignité et on obtient une assemblée de zombies dont la seule réaction humaine sera de rigoler aux propos démagogiques du dénommé Murenko ! Leiris eu une montée de haine envers ce dernier. Mais il savait aussi qu'il devait le rencontrer, que cela était comme un passage obligé pour la suite. Suite qu'il n'envisageait que de façon fort confuse.

 

- Je vous attendais ! Dit Murenko en ouvrant sa cabine.

 

Leiris sourit à ce mensonge éculé.

 

- J'avais plutôt tendance à penser que vous nous soutiendriez, ou du moins que vous observeriez une bienveillante neutralité, au lieu de ça, vous nous avez cassés !

- Vous ne comprenez vraiment rien (il ne faisait volontairement aucun effort de diplomatie), je ne vous ai pas cassé, je vous ai peut-être sauvé la vie !

 

Leiris ne put s'empêcher de pouffer !

 

- Elle vous intéresse tellement que ça ma vie ? Je suis désolé de ne pas m'en être rendu compte !

- Bon sang ! Mais essayez donc de réfléchir cinq minutes ! Vous sortez de vos écoles et vous ne connaissez rien aux gens qui vivent dans l'espace. Dans la culture de l'équipage, vous n'êtes qu'un mutin, et pour eux un mutin c'est une aberration, ça n'existe pas, on ne se révolte pas contre son capitaine, sauf en cas de force majeure, mais à ce moment-là ce n'est pas une mutinerie. Quelle raison pensiez-vous leur donner, assez valable, pour qu'ils puissent envisager de se rallier ?

- Je ne vois toujours pas le rapport avec le fait que vous m'auriez sauvé la vie ?

- Si j'ai pris délibérément la parole le premier, c'est pour empêcher d'autres de le faire à ma place de façon beaucoup plus violente, et qui auraient pu donner le signal du lynchage. Jamais, ils n'auraient pu imaginer que vous pourriez vous servir de vos armes...

- On n'était pas armés ! Tint à préciser Leiris.

- Ils ne le savaient pas, et ça n'aurait rien changé. D'ailleurs mon intervention n'était pas gagnée d'avance, elle me donnait des points, mais j'aurais pu aussi bien ne pas être entendu. D'ailleurs, Palinsky ne s'y est pas trompé puisqu'il a pris la fuite...

 

Leiris s'amusa de cette erreur d'analyse, pas un instant Murenko n'imaginait que la retraite de Palinsky n'avait pour but que de provoquer une panne -oh combien providentielle - mais le reste le fit blêmir, jamais il n'avait envisagé que les choses auraient pu se passer ainsi.

 

- Alors pourquoi êtes-vous intervenu ?

- J'espère très sincèrement que vous aurez l'occasion de le savoir un jour... Mais pas aujourd'hui, il est beaucoup trop tôt. Disons que je joue une carte personnelle... Vous ne saurez rien de plus.

 

Ainsi, c'était donc ça, il avait cru un moment que Murenko comprenait même d'assez loin ses motivations, et qu'il faisait preuve d'humanité, même pas, Môssieu jouait sa carte "à lui tout seul". L'envie de lui envoyer son poing dans la figure l'effleura un moment, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas la bonne solution.

 

- Et alors qu'allez-vous faire maintenant ? Demanda encore Leiris

- Vous me permettrez de le garder pour moi, et au cas où vous ne l'auriez pas compris, je ne reconnais nullement votre autorité et je ne me sentirais aucunement concerné par les ordres que vous pourriez me donner...

- J'en avais nullement l'intention !

- Cessez cette comédie et allez négocier votre reddition, chaque minute compte contre vous à présent.

- Négocier ?

- Vous avez bien entendu !

 

Sans répondre, Leiris tourna les talons, ne comprenant rien au jeu que jouait Murenko... Et puis qu'aurait-il fallu négocier ? Et pourquoi donc ?

 

- Un dernier conseil, Misdas !

- Oui !

- La prochaine fois que vous organiserez une mutinerie, évitez de rassembler le personnel aussitôt après !

 

Ce connard se foutait carrément de sa gueule à présent. Il s'engagea dans la coursive, se demandant comment il allait pouvoir sortir de ce coup tordu. L'un des chats du bord traînait sur son chemin, le plus beau, une superbe bête aux poils roux, il voulut le caresser, mais ne s'attira qu'un feulement de mauvaise humeur du félin !

 

- Décidément ce n'est pas mon jour !

 

Murenko en tant qu'officier avait droit à une double cabine, amusé par son entretien avec Leiris, il rejoint la partie qui lui servait de chambre.

 

- Je m'inquiète pour Wilcox, tu crois qu'ils sont capables de lui faire du mal ? Demanda alors Héka.

 

Il regarda d'un air amusé cette petite rousse toute bronzée aux yeux malicieux. Héka était l'une des rares femmes du bord, ses fonctions étaient d'ailleurs fort imprécises, mais elle adorait se donner aux hommes et plus partiellement aux officiers.

 

- Je ne crois pas non ! Tu sais que tu es mignonne à poil ?

- Il fallait bien que je fasse quelque chose en t'attendant, alors je me suis déshabillée. Répondit-elle malicieusement.

- Mais c'est une excellente idée !

- Pourquoi on les laisse faire, ces mecs ?

- Je ne serais pas intervenu, et il n'y aurait pas eu une alarme, ils seraient sans doute déjà morts !

- Je ne souhaite la mort de personne, mais pourquoi tu es intervenu ?

- Parce que ce cela aurait été du lynchage en règle et que dans l'opération Palinsky aussi y aurait laissé sa peau. Hors Jerko ne peut pas se priver des services de Palinsky.

- Il n'y aurait pas eu la panne ?

- J'aurais fait valoir ma condition d'officier pour ordonner à l'équipage de quitter la salle...

- Et qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?

- Les mecs finiront par se rendre, ils vont se rendre compte qu'ils ont fait une connerie…

- Jerko va peut-être te donner une promotion pour ce que tu as fait ?

- Ben j'espère bien, après tout j'ai pris des risques ! répondit Murenko

 

En fait son intervention avait une toute autre raison, mais ça, il n'allait pas lui dire !

 

- Si tu te déshabillais ? Demanda Héka.

- J'arrive !

 

Mais au lieu de se déshabiller, Murenko commençait à peloter la petite rousse.

 

- Arrête, je n'aime pas qu'un homme habillé me tripote !

- Bon, bon !

 

Il envoya valser ses vêtements à l'autre coin de la pièce d'un geste nerveux.

 

- Ben alors tu ne bandes même pas, je ne t'excite pas ?

- Ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses ! Si tu t'occupes de moi, je vais bander !

- Tous les mêmes les mecs… Ça m'aurait fait plaisir de te voir bander en t'occupant de moi…

- Je vais m'occuper de toi, mais viens d'abord me sucer.

- Bon, alors voyons, voir, mais ça bande toujours mou tout ça !

Heka07a.jpg  

Elle effectua alors quelques mouvements de masturbation qui eurent pour effet de raffermir considérablement la verge du médecin du bord. Après quoi elle mit l'organe en bouche et s'acharna à essayer de l'y introduire le plus profondément possible. Le résultat ne se fit pas attendre. Murenko aux anges se laissait faire, bandant à présent comme un arc. Au bout de quelques minutes de ce traitement Héka finit par se libérer la mâchoire qui commençait à fatiguer !

 

- Tu ne veux pas me finir comme ça ?

- Non !

 

Déçu par la réponse, mais excité comme un fou, il la renversa sur le lit et commença à la couvrir de baiser sur tout le corps, en insistant évidemment sur ses seins.

 

- T'es déchaîné, toi on dirait ?

- Complètement déchaîné !

- Je veux bien que tu m'encules, mais vas-y doucement !

 

Voilà le genre de chose qu'il ne faut pas répéter deux fois à Yassaka Murenko, il retourne la fille qui se met en levrette et vient positionner son gland dans l'entrée de service. Mais ça ne marche pas !

 

- Mouille l'entrée !

 

Il lèche son doigt, se surprend à rêver devant l'anus exposé de la petite rousse :

 

- Tu sais qu'il est super beau, ton trou du cul ?

- Il n'a rien de spécial ! Un trou du cul, c'est un trou du cul !

- Alors, là je ne suis pas d'accord, il y en a qui sont mal dessinés, qui ne font pas accueillants, là ça fait un joli petit cratère tout brun !

- Voilà que j'ai un cratère à présent, et bien occupe-toi en au lieu de délirer !

 

Il introduit alors son doigt dans le petit trou, le ressort, se demande si tout cela est assez lubrifié, décide que non, et se met alors à lécher de sa langue ce petit endroit, provoquant des petits frissons tout à fait inattendus de la part de Miss Héka ! Après quelques courtes minutes de ce traitement, il refit une tentative, le trou s'élargit devant la poussée, ça entrait, il poussa encore, entra mieux et commença à coulisser en de joyeux va-et-vient tandis que la fille émettait des petits cris de satisfaction !

 

- Humm que c'est bon de se faire enculer ! Commenta-t-elle

- T'es en pleine forme on dirait ?

- Traite moi d'enculée, ça va m'exciter encore plus !

- Tu es une enculée, Héka... et j'adore ton sens de la poésie !

 

Il finit par jouir sans se retirer de son derrière, s'écroulant carrément sur elle. Ils restèrent ainsi un moment. Quand Héka voulu lui demander qu'il s'occupe un peu d'elle, il ronflait déjà comme un bienheureux !

 

La crise

 

C'est quasi spontanément que les quatre mutins se réunirent rapidement. Palinsky ne réalisait pas bien, et les informa qu'il en avait encore pour deux jours pour réparer l'avarie qu'il avait provoquée, puis ne prononçât plus un seul mot. Il fut néanmoins convenu qu'il fallait au plus vite soit se rendre sans trop savoir comment, soit renverser la tendance actuelle, ce qui semblait impossible. Peut-être, se dirent-ils, que si Murenko avait décidé de jouer une carte personnelle, sans doute trouverait-il un certain intérêt à jouer les médiateurs. Mais ce dernier était devenu introuvable, il ne répondait pas à la sonnerie de sa cabine, il n'était évidemment pas question de rétablir les canaux de communications. Il pouvait être n'importe où. Rapidement, ils se répartirent le vaisseau pour une inspection éclair, il était peut-être quelque part en train de rassembler un commando de contre mutinerie.

 

Mais partout où il avait du monde, point de Murenko, peut-être simplement cette andouille se cachait-il pour échapper à une éventuelle arrestation ? En attendant la situation était bloquée, il ne se voyait pas aller négocier quoique ce soit avec Jerko avant d'y voir plus clair. Ne pouvant compter sur Palinsky, ils se partagèrent les heures de guet de l'artificielle nuit du vaisseau où de toute façon nul ne parvint à dormir.

 

A l'aube, Leiris se rendit de nouveau devant la porte de la cabine de Murenko, à sa grande surprise une voix lui répondit :

 

- Repassez dans une demi-heure, je ne suis pas prêt !

 

Il avait donc passé tranquillement sa nuit dans sa cabine, n'estimant pas nécessaire la veille de recevoir qui que ce soit, et ce matin il le faisait poireauter...

 

Il poireauta donc. Plus les événements s'accumulaient, plus il avait la conviction qu'il était en train de subir la plus humiliante défaite de sa courte vie.

 

- Entrez monsieur Misdas, vous partagerez bien mon petit déjeunez, j'espère !

- Dans le cas où on se rend, qu'est ce qui se passe ?

- Ca y est, on devient raisonnable ?

- Ecoutez Murenko ! J'ai la sensation d'avoir fait une connerie, même s'il n'était pas dans mes intentions d'en faire une ! Je cherche à m'en sortir. Vous ne m'êtes pas particulièrement sympathique mais j'ai besoin de votre aide, vous avez peut-être là aussi une carte à jouer... C'est tout ce que je vous demande. Ou bien vous êtes d'accord là-dessus et vous rangez vos sarcasmes. Ou sinon je me tire et j'essaierais d'improviser...

- Calmez-vous et asseyez-vous donc ! Café, thé, chocolat ?

- Un café bien fort, mais vous n'êtes pas obligé.

- Mais c'est un plaisir... Bon je suppose qu'on n'a pas de temps à perdre, il fallait une bonne nuit pour que tout le monde mijote un petit peu, Jerko et ses lieutenants, vous et vos acolytes et rassurez-vous... Même moi...

- Alors les solutions ? Reprit Leiris, anxieux.

- Il n'y en a pas beaucoup. Vous êtes probablement foutus !

- Ah ! Oui, et je croyais que vous m'aviez sauvé la vie

- Les gens à qui on sauve la vie finissent toujours par mourir un jour. En l'occurrence je vous ai sauvé d'un lynchage immédiat (par intérêt personnel, je le conviens), mais autant mettre les choses clairement sur la table Monsieur Leiris, n'est-ce pas ?

- Continuez donc !

- Vous avez deux solutions, la première est de vous installer dans la mutinerie. Que croyez-vous qu'il arrivera ? Vous ne pourrez atterrir sur aucune planète contrôlée par l'armée spatiale. Admettons qu'en vous posant je ne sais où, vous inventiez un baratin du genre : " Jerko est mort naturellement, j'ai pris sa place etc..." L'armée ne sera pas dupe une demi-heure, leurs gens sont formés pour cela. Tout le monde sera interrogé, et vous plongerez, ça vaut dans les trente ans d'emprisonnement, vous échapperez peut-être aux closes aggravantes, sinon ce sera les camps de rééducation, où en principe on meurt avant d'être rééduqué.

- Qu'à cela ne tienne, on pourrait éviter les planètes de la fédération ?

- Mais ou irez-vous ? Il n'existe aucune base de mutins, et même s'il en existait une, que pourrait-elle vous offrir ? L'équipage à ses habitudes. Il aime retrouver sur les planètes d'escales, des gens, des endroits... et des occasions de dépenser leurs soldes. Certains ont même des familles. Ils ne supporteront pas longtemps de devoir abandonner tout cela. Alors, vous vous baladerez de planètes en planètes, additionnant les mauvais coups avec un équipage de moins en moins coopératif, et puis au fil des escales, vous perdrez du personnel, ils finiront par parler, on fera des recoupements, et quand la police de l'espace estimera avoir assez d'éléments pour vous retrouver, elle donnera le signal de la curée. Et croyez-moi ce ne sont pas des tendres !

- Charmant portrait, et sinon...

- Sinon vous vous rendez !

 

C'est à ce moment que Leiris perçut distinctement du bruit dans la pièce contiguë.

 

- Nous ne sommes pas seuls ? S'étonna-t-il, affolé !

- Vous ne craignez, rien, c'est une vieille complice que j'ai hébergé pour la nuit.

- Mais...

 

Leiris ne put finir sa phrase, la veille complice en question venait de surgir dans la cabine telle une diablesse sortie de sa boite, simplement vêtue d'un peignoir mal fermée, elle tenait dans sa main droite un long couteau et dans l'autre de la corde.

 

- Plus un geste connard, ou je te transperce, je sais très bien me servir d'un couteau ! Lança Héka.

 

Leiris crut l'espace de quelques secondes que tout était fini, qu'il s'était jeté lui-même dans la gueule du loup, mais l'expression d'incrédulité qu'affichait en ce moment Murenko lui redonna quelque courage.

 

- Ne faites rien d'inconsidéré, mademoiselle, je suis armé !

- Je le sais, c'est bien pour ça que tu vas lever tes mains en l'air. Tiens Murenko, passe derrière lui et attache-le !

- Non Héka, ce n'est pas la bonne solution ! Répondit calmement ce dernier :

- Mais qu'est-ce tu nous fais ? On a l'occasion de neutraliser ce connard, après on le retient en otage, on cueille les trois autres et on délivre Jerko, Wilcox et la pétasse ! Tu te rends compte, on va se ramasser une sacrée promotion...

- Héka, il y des choses que je ne peux pas te dire devant lui ! Mais je te répète que ce n'est pas la bonne solution, fais-moi confiance tu le regretteras pas. Et pose ce couteau tu vas blesser quelqu'un !

- Ok ! Je vais faire un tour. T'as intérêt à être convaincant quand je rentrerai, sinon je fais un scandale !

 

Héka réajusta la fermeture de son peignoir et sortit, sans doute pour rejoindre sa propre cabine, laissant Leiris en sueur.

 

- Pour ça aussi, il vous faudra me dire merci un jour prochain ! Commenta Murenko

- J'avoue avoir du mal à suivre !

- C'est normal, vous n'avez pas toutes les cartes... Reprenons notre conversation...

- Oui alors ; dans le cas où on se rend...

- Ah ! Ah ! Théoriquement Jerko devrait vous enfermer et porter plainte à l'atterrissage et comme je vous l'ai dit vous revoilà avec 30 ans d'emprisonnement.

- Il ne le fera pas ?

- Non ce n'est pas son genre, il vous fera exécuter tous les trois !

- On est quatre ! Rétorqua Leiris.

- Justement, c'est là qu'il y a un problème ! Mais j'y reviendrais, je dis bien il vous supprimera tous les trois, et pas gentiment, c'est complètement illégal, mais l'administration fermera les yeux, il n'y aura même pas d'enquête. Il pourrait vous faire tuer de sang-froid et raconter qu'il y avait légitime défense, ça c'est déjà vu, mais pas avec Jerko !

- Ce n'est pas assez pour lui ?

- Vous ne croyez pas si bien dire, il y a un an un mec un peu timbré a poignardé un gradé, qui en est mort ! Normalement, Jerko aurait dû le faire enfermer jusqu'à la prochaine escale, là après plainte, puis procès, le type aurait sans doute eu droit à une expertise médicale qu'y aurait conclue à la nécessité pour l'intéressé par se soigner ; Et au pire, au pire il se farcissait 30 ans d'emprisonnement. Mais il y a une coutume dans l'espace, rarement employée, mais Jerko, l'apprécie particulièrement : on réunit un soi-disant jury d'honneur, on fait signer un papier au coupable par lequel il se déclare d'accord avec cette pratique. L'administration laisse faire à partir du moment où la peine prononcée sera de toute façon inférieure à ce qu'il aurait normalement écopé. Les peines en questions sont souvent de caractères humiliants, assortis de châtiments corporels, voire de mutilation, mais souvent les mecs acceptent, se disant qu'une main coupée, c'est toujours mieux que 30 ans de taule...

- Et alors ?

- Et alors, comme vous dites si bien, pendant le procès, on s'arrange pour qu'un provocateur excite la foule, et le type s'en sort lynché. Dans le cas que je vous cite, Jerko avait donné sa parole que le type ne serait pas exécuté sur le vaisseau. Il fallait voir ce que le type a pris. Quand il a dit aux brutes d'arrêter, le type n'était pas mort. Je l'ai emmené dans la cabine sanitaire, je n'ai pas eu d'autre choix que de l'euthanasier. Jerko me l'a vertement reproché. Leiris, dites-moi franchement ? Est-ce que je vous ai fait assez peur ?

- Et Palinsky ? ...

- Et oui, c'est là tout le problème, je ne vois pas comment Jerko pourrait se passer de lui, sauf s'il prend une décision irréversible sous un coup de colère ! Mais je n'y crois pas ! Les gens qui se flattent d'avoir un caractère entier, n'ont ce caractère que quand cela les arrange.

- Alors, vous proposez quoi ?

- Je vous accompagne tous les quatre chez Jerko, je lui dirais que j'ai obtenu votre reddition en échange de la promesse que rien ne serait fait ni contre votre vie, ni contre votre intégrité physique et morale tant que vous serez sur le vaisseau, ni dans les - disons - 24 heures qui suivront. Mais auparavant je veux que vous réunissiez Jerko et ses lieutenants dans la même cellule, cela aura plus d'avantages que d'inconvénients, je veux dire que des décisions brutales pourront être temporisées...

- Et vous voulez quoi en échange ?

- Il est trop tôt pour vous le dire, je vous contacterais à l'extérieur, dès que nous serons sortis du vaisseau...

- Bon ! Laissez-moi une heure ou deux !

- Vous n'avez pas bu votre café, il est froid maintenant !

- Mettez-le de côté, vous me le réchaufferez quand je reviendrais...

 

Que complotait véritablement Murenko ? C'était quoi sa carte personnelle ? Et que voulait-il en échange de son intervention ? Non décidément tout cela manquait de clarté et il ne voyait pas comment ni pourquoi il accorderait sa confiance à ce type. Leiris n'en menait pas large et à ce moment-là, son espérance de vie n'allait pas bien loin. Bien sûr, il y avait l'inconnue "Palinsky", mais comment s'articulera-t-elle dans tout cela, il n'en savait rien... Il croisa à nouveau le chat du bord, mais n'essaya pas de le caresser bien qu'il émettait cette fois des ronronnements fort conviviaux.

 

Il souhaita se renseigner sur cette affaire de jury d'honneur qui aurait lynché un type, Palinsky n'étant pas en état de répondre, il dut se résoudre à interroger un membre de l'équipage qui lui confirma grosso modo la véracité du récit, le cadavre du type avait bel et bien été abandonné en plein espace, il en frémit d'horreur. Soudain une immense fatigue le gagna et il rejoignit sa cabine, il ne sut combien de temps il dormit, mais son repos fut troublé de cauchemars atroces !

 

Héka

 

Murenko était perplexe, son plan était simple, encore fallait-il qu'on ne vienne pas lui mettre des bâtons dans les roues. L'attitude d'Héka posait problème. Il avait fait l'erreur de recevoir Leiris alors qu'il pensait qu'elle dormait encore. Il était sans doute désormais obligé de lui expliquer son plan avec tous les risques que cela pouvait comporter. Mais sans doute était-ce la seule solution d'éviter que cette femme, une fois la crise terminée, aille le dénoncer à Jerko pour ce qu'elle prenait pour de la passivité complaisante devant les mutins. Pas simple...

 

Il lui expliqua alors une version expurgée et très optimiste de son plan.

 

- Voilà, personne ne sera perdant, pas même Jerko… mais pour moi c'est la fortune assurée, alors si tu veux te joindre à moi, je t'accueille sans problème.

- Humm, j'avoue que c'est tentant…

- Alors c'est oui  

- Je pense que c'est oui, mais je ne suis pas du genre à prendre des décisions précipitées. On pourra en reparler à la fin de l'escale !

- C'est pas un problème… tu sais qu'elles sont mignonnes tes petites fesses.

- Tu vas arrêter de me peloter quand ?

- Jamais !

- Bon alors pelote ! De toute façon, j'aime bien qu'on me tripote les fesses !

- Penche-toi un petit peu, je vais te mettre un doigt !

- Non !

- Comment ça, non ?

- Je t'ai déjà dit que j'avais horreur de faire des trucs avec un mec qui restait habillé…

- Qu'à cela ne tienne, princesse ! Allez, hop, j'enlève tout, regarde un peu comme elle bande ma quéquette !

- Humm, bel objet ! Tu es plus en forme qu'hier !

- Bon, je peux reprendre ?

- Je vous en prie cher ami, doigtez-moi donc le trou du cul ! Reprit-elle en souriant.

 

Murenko ne se le fit pas dire deux fois, et pénétra un doigt dans le rectum tout chaud de la petite rousse.

 

- Je ne sens pas grand-chose !

- Alors on va mettre deux doigts !

- Mets-en carrément trois !

 

Elle devait ce matin avoir l'anus élastique car ça rentrait sans difficulté.

 

- Suce-moi un petit peu, je vais t'enculer !

- Oui, encule-moi, mais aujourd'hui tu ne me jouis pas dans le cul !

- Comment alors ?

- Je te dirais ! Pour l'instant vas-y bourre-moi le cul !

 

Murenko approcha son sexe, aujourd'hui ça rentrait tout seul, il la pistonna quelques instants, le plaisir montait…

 

- T'aime ça qu'on t'encule, hein petite salope !

- Comment ça, salope ? Et après tu me reprocheras mon manque de poésie !

- J'adore t'enculer...

- Moi aussi j'adore, mais j'aime aussi plein d'autres trucs... Allez, tu te retires et tu te couches sur le lit on va se mettre en 69 !

 

Il accéda à sa demande, ils furent bientôt enchevêtrés l'un sur l'autre, et tandis que Murenko lui suçait l'anus, Héka engloutissait sans complexe le membre viril tout droit sorti de ses entrailles, il savait qu'il ne tarderait pas à jouir, alors ayant ce matin une excellente raison de faire plaisir à son amante, il déplaça sa langue et commença à lui lécher consciencieusement son clitoris. Quelques minutes plus tard le médecin du bord explosait dans la bouche de la rouquine mais mit pour une fois un point d'honneur à lui rendre le plaisir qu'elle venait de lui donner. Héka était ravie !

 

- Vient m'embrasser, mon beau voyou ! Minauda-t-elle ?

- Je parie que tu as encore mon sperme dans ta bouche !

- Justement...

 

Dix heures avaient passé. Dix heures de trop. Il s'en fut voir Palinsky, sans déjeuner, sans se laver, sans rien du tout. Ce dernier semblant cette fois en pleine forme, Leiris lui répéta les termes de l'entretien qu'il avait eu avec Murenko.

 

- Murenko ne dit pas tout, tu sais comment font les mecs qui n'ont plus aucune chance de s'en sortir dans le cosmos ?

- Non !

- En fait, il y a plein de trucs, certains mecs se débarrassent d'une partie de l'équipage, et vont se mêler aux colons d'une planète auxquels ils proposent leurs compétences, ça marche ou ça ne marche pas, mais si ça marche, ils finissent roitelets de colonies, peinards, tranquilles et personne ne vient théoriquement les emmerder. Mais il y a encore beaucoup plus fort, tu peux pousser le vaisseau jusqu'à ce qu'il s'approche dangereusement de la vitesse de la lumière et à ce moment-là se produit le "paradoxe de Langevin", tu vieillis normalement, bien sûr, mais par contre tout va se passer comme si l'univers allait vieillir plus rapidement que toi, et te voilà dans le futur, où personne, en principe ne viendra te rechercher. Il faut bien calculer ton coup, sauter 10 ou 20 ans on peut te rechercher encore, sauter 100 ans voire plus c'est l'inconnu, qui dit ce qui se passera, la race humaine sera peut-être victime d'un virus, d'une guerre avec une autre race intelligente, ou brimée par des moyens que l'on ne connaît pas par une impitoyable dictature ? Mais certains ont pris ce risque...

 

Leiris réfléchit, évidemment finir planqué sur une planète paumée était une perspective plus agréable que de finir massacré sur ce vaisseau, mais il n'arrivait pas à prendre une décision. Morgan commençait à péter les plombs, proposant carrément d'éliminer tous ceux qui pouvaient s'avérer dangereux, puis d'aller se poser sur une planète éloignée... Enzo cru trouver la solution

 

- On atterrit sur une planète de la fédération et on se rend tout de suite, on aura 30 ans de taule, mais on aura peut-être une remise de peine, et Jerko ne nous touchera pas.

 

Leiris n'était pas convaincu, voyant bien Jerko passer un deal avec l'armée afin d'empêcher un procès régulier. Il résolut d'aller affronter l'ennemi en face, au point où il en était...

 

C'était donc la dernière carte. La tentative d'approche avec Jerko tourna court, après avoir signifié haut et fort qu'il ne négocierait jamais avec un mutin, ce dernier incapable de se contrôler se mît à lancer une bordée d'injures à laquelle Leiris n'éprouva ni l'envie ni le besoin de répondre. Il remarqua néanmoins que Jerko se laissait tenir en respect par son arme, il envisageait donc positivement que Leiris puisse s'en servir. Heureusement se dit-il, sinon il aurait été obligé de gérer la situation provoquée par un Jerko fonçant sur lui comme un boulet Qu'aurait-il fait ? Il se surprit à se dire qu'il aurait effectivement tiré.

 

Pétra

 

Pétra Van Yaguen ne comprenait rien, alors qu'elle était dans sa cabine, on avait frappé, et Morgan s'était présenté avec un petit paquet de plaquettes nutritives :

 

- On m'a dit de vous apporter ça !

- Qui ça ? Pour quoi faire ?

 

Elle n'eut jamais de réponse, l'intrus ayant déjà déguerpi. Elle se rendit compte quelques instants plus tard qu'elle était enfermée dans sa cabine et que les communications radios étaient coupées. Il se passait quelque chose sur ce vaisseau, mais quoi ?

 

De nature fataliste et peu anxieuse, elle prit le parti d'attendre, au moins ne mourait-elle pas de faim, ni de soif, la cabine étant alimenté en eau.... Tout cela contrariait ses projets pour la journée, elle avait échafaudé durant la nuit un petit scénario de domination avec Leiris qu'elle s'apprêtait à mettre en œuvre et se retrouvait frustrée. Elle était contente d'avoir réussi à jouer à la maîtresse avec ce jeune homme, cela n'avait été ni trop facile, ni trop difficile, juste ce qu'il faut, il réagissait bien. Seulement voilà, elle était toute excitée et apparemment retenue prisonnière.

 

Ne sachant comment s'occuper et reprenant pour elle le vieil adage qui dit que la masturbation est l'un des meilleurs passe-temps, elle se déshabilla, contempla l'image de son corps que lui renvoyait le miroir et se dit qu'elle n'avait pas à se plaindre. Elle pouvait encore plaire. Elle sorti de ses tiroirs deux paires de pinces, elle s'en fixa deux au bout des seins, deux autres sur les lèvres de son vagin... C'était bon mais pas assez, elle rajouta des poids et s'amusa à marcher à quatre pattes, elle mouillait comme une éponge. Elle sortit ensuite un martinet et s'auto flagella les fesses quelques minutes. Elle n'en pouvait plus, elle tint malgré tout à s'enfoncer un plug dans l'anus avant de s'installer sur le lit. Et là, sa main s'aventura dans sa chatte incroyablement trempée, et l'emmena vers une jouissance fulgurante qui la fit hurler ! Elle s'endormit ensuite.

 

Jerko prisonnier

 

L'une des suggestions de Murenko méritait d'être retenue. Les trois hommes obligèrent Pétra Van Yaguen et Wilcox à rejoindre Jerko dans sa cabine. Le risque qu'ils se montent la tête mutuellement existait, mais il était plus probable que ce regroupement aurait des effets temporisateurs pour la suite.

 

Le capitaine fut surpris par l'arrivée de ses deux lieutenants.

 

- Ah, tiens, vous voilà, vous ! Je pensais que c'était une conspiration uniquement contre ma personne !

- Je ne comprends rien de ce qui se passe ! Lui avoua Wilcox.

- C'est Misdas, l'un des petits jeunes qu'on a embarqué sur Terre qui a foutu son bordel, je ne comprends pas comment il a fait pour obtenir la confiance de l'équipage ? Il est venu me voir, je l'ai envoyé paître !

 

La tête de Pétra !

 

- Dis donc Wilcox ! Intervint cette dernière, ce n'est pas toi qui l'as recruté ce mec ?

- Je t'en prie, je ne pouvais pas savoir ?

 

Elle se mit à rigoler comme une malade !

 

- Et qu'est-ce qu'on va devenir d'après vous ? Relança le second.

- Ils peuvent nous liquider, ils peuvent nous abandonner sur une planète, dans les deux cas je ne donne pas cher de leur peau, ils ne s'en sortiront pas, même sur les astroports les plus pourries, ils ne laisseront pas passer une mutinerie. Mais je pense qu'ils ne voudront pas perdre la face, ils ne vont pas nous libérer quand même !

- Moi je crois que si ! Intervint Pétra ! Ils ont sans doute été plus loin que ce qu'ils voulaient faire, mais il faudrait qu'on discute avec eux, et comme tout est coupé !

- Il se passera bien quelque chose... s'ils nous ont regroupés c'est qu'ils ont une idée derrière la tête...

- Alors on fait quoi en attendant ? Demanda Wilcox !

- On peut faire des jeux de société pour passer le temps, on peut aussi baiser Pétra, ça nous distraira ?

- Non, mais vous n'êtes pas bien, vous croyez vraiment que les circonstances s'y prêtent ! Protesta la subrécargue.

- Ben oui justement. ! Reprit le capitaine.

- Bon, ben pour l'instant je vais faire un somme. Reprit la femme, pensant que les deux hommes allaient ainsi la laisser tranquille.

 

Mais déjà Jerko avait sorti son sexe !

 

- Allez viens sucer !

- Non mais c'est surréaliste…

- N'emploie pas de mots compliqués, viens sucer !

- Bon, bon, j'arrive !

 

Elle engloutit alors goulûment la verge du capitaine, tandis que Wilcox s'approchait à son tour de l'action, son propre sexe tendu. Pétra prit alors ce dernier à pleines mains et sans interrompre la fellation commencée, elle branlait l'autre sexe au même rythme. Au bout de quelques minutes, elle intervertit les rôles, pour le grand bonheur du second, mais par contre le capitaine ne goûtait pas trop le doigté pourtant efficace de sa subrécargue, il passa derrière elle et commença donc à la trousser.

 

- Allez déshabille-toi, on va faire une double.

 

En fait, ils se déshabillèrent tous les trois...

 

- Voilà ! Wilcox mets-toi sur le dos, et toi Pétra chevauche-le, mais cambre-toi, j'arrive derrière !

Petra07b.jpg 

Pétra empala sa grosse chatte poilue sur le sexe érigée du second du capitaine, et se mit à coulisser de bas en haut et de haut en bas, son partenaire lui pétrissait les seins comme s'il n'en avait jamais vu de sa vie et donnait de grands coups de rein. Jerko, lui, se positionna à l'entrée du petit trou et poussa, son sexe entra sans difficulté, les deux hommes essayèrent alors de coordonner leur rythme, tandis que la subrécargue poussait de grands cris de plaisir.

 

- C'est bon, hein ? De se faire enfiler par les deux trous !

- Surtout que c'est peut-être notre dernière baise ! Renchérit le capitaine, sans rire.

 

Cinq minutes plus tard Wilcox éjaculait suivi de Jerko, ils s'affalèrent alors sur le sol de la cabine.

 

- On fait quoi à présent ? demanda la femme

- Ben, on attend, non ?

 

Négociations

 

Leiris et se compagnons demandèrent à Murenko une demi-journée supplémentaire de réflexion, ne souhaitant pas que ce dernier se lance dans une opération de diversion en comprenant que Leiris ne souhaitait pas collaborer avec lui.

 

La situation devenait explosive dans le vaisseau, la rumeur se répandait maintenant que la panne sur laquelle travaillait encore l'équipage n'était peut-être pas fortuite... La présence armée de Morgan dans la salle des machines devenait nécessaire en permanence. Il fallait maintenant jouer le va-tout. Leiris accompagné d'Enzo (Palinsky n'avait pas souhaité participer), pénétra dans la cabine de Jerko.

 

- On vous propose de nous sortir tous de façon honorable de cette situation.

- Je vous ai déjà dit qu'on ne négociait pas avec des mutins !

 

Il fallait bien que le capitaine le redise, mais déjà le timbre de sa voix sonnait faux.

 

- On n'est pas des mutins, on a fait une connerie, on va vous rendre le commandement du vaisseau, mais on veut des garanties.

 

La tête de Jerko et de ses sbires !

 

- Mais vous ne pouvez pas faire ça, maintenant que vous avez donné de faux espoirs à tous ces bons à rien, vous aller apparaître comme des traîtres !

 

Leiris et ses compagnons furent alors stupéfiés en se rendant alors compte que Jerko analysait la situation complètement de travers croyant avoir affaire à une mutinerie de masse

 

- Et comment êtes-vous si sûr qu'ils sont tous derrière nous ?

 

Il s'en voulut aussitôt de poser cette question qui était potentiellement dangereuse et qui n'apportait rien. C'est Pétra Van Yaguen qui répondit :

 

- Dans le cas contraire, il y a longtemps qu'on nous aurait délivrés !

 

Seconde erreur d'analyse, il était ahurissant de constater comme l'état-major méconnaissait l'esprit de l'équipage. Décidément les choses ne se présentaient pas vraiment comme il les avait envisagées.

 

- On s'est réuni ce matin, personne ne veut prendre la responsabilité d'être assimilé à un mutin !

- C'est pourtant ce qui s'est passé ! Répondit le Capitaine

 

Jerko parlait donc, il était évident qu'il ne pouvait passer pour un irresponsable brailleur aux yeux de ses lieutenants.

 

- Bon on veut trois choses. Une augmentation de 15 % de toutes les soldes et une demi-heure de repos supplémentaire par jour.

 

Devant Enzo, effaré, Leiris venait d'inventer des revendications syndicales que personne n'avait bien sûr exprimées.

 

- Et la troisième chose !

- En fait-il y en encore deux ?

- C'est trois ou c'est quatre ? Lança Wilcox, soudain goguenard.

 

Surtout ne pas se laisser déstabiliser !

 

- C'est trois, les revendications portant sur le travail font un tout ! La deuxième chose c'est que vous nous garantissez à tous une impunité totale, vous nous donnez votre parole qu'il ne sera pas porté atteinte à notre intégrité physique. Quant à la troisième chose, il vous faudra lire une déclaration par laquelle vous évoquerez la nécessaire réconciliation parmi l'équipage, et où vous énoncerez clairement les points précédents.

- Elle est bonne, celle-là ! S'il y a une déclaration, ce ne peut-être qu'une déclaration commune ! Répondit alors Jerko.

- Si vous voulez, vous signerez tous les trois...

- Vous ne comprenez pas, je veux que vous participiez, vous, à cette déclaration, il faut que l'équipage comprenne qu'il s'agit d'une négociation et non pas d'autre chose !

 

Décidément, la situation prenait un tour surréaliste.

 

- Et si on refuse vos conditions ? Intervint Wilcox.

- On plonge dans l'avenir ! Palinsky sait le faire. Nous ferons croire à l'équipage que c'est arrivé accidentellement. Mais nous on a rien à perdre, pas de familles, pas d'amis, pas d'attache.

- Et nous !

- Bof ! On vous laissera sur une planète et vous vous débrouillerez…

- Vous nous laissez une heure ?

- Une demi-heure devrait suffire !

- Alors trois quarts d'heures !

 

Rien ne s'était passé comme prévu. Analysant de façon complètement fausse, le rapport de force, il était pratiquement sûr que les négociations aboutiraient. Mais que se passerait-il quand Jerko se rendrait compte qu'il avait été berné ? Ce n'était vraiment pas le genre d'homme à supporter ce genre de situation sans réagir de façon extrêmement violente.

 

Trois quarts d'heures plus tard, Jerko cédait sur tout, les 15 % étaient devenus 10 % et la demi-heure s'était réduite de dix minutes, mais tout le reste collait. En outre, il fut précisé que les acteurs de la mutinerie devraient quitter le vaisseau à la première escale, à l'exception de Palinsky.

 

- Le pauvre, on ne peut pas lui en vouloir, il n'est pas bien dans sa tête ! Commenta le second du capitaine.

 

Ni Jerko, ni Leiris pour des raisons fort différentes ne souhaitant réunir l'équipage, une déclaration courte mais précise fut lue sur le canal radio.

 

Il y fut précisé que l'état-major ferait maintenant plus attention aux conditions de travail de l'équipage. Que tout cela se terminait bien dans la réconciliation totale et quand tout état de cause les mutins ne seraient pas inquiétés sur le navire et ne feraient l'objet d'aucune plainte !

 

Leiris frémit, cette déclaration, ils l'avaient esquissée grosso modo ensemble, sans prendre le soin de la mettre en phrase. Or Jerko venait de dire : "les mutins ne seraient pas inquiétés sur le navire" Il lui revint en mémoire l'histoire qu'avait narrée Murenko de ce pauvre type à qui Jerko avait promis la vie sauve. Bien sûr tout était question de mots. Leiris prit à son tour la parole, il chercha vainement comment contrer verbalement ce qui venait d'être dit mais ne trouva rien, débitant les banalités prévues du genre : "Je remercie l'état-major pour sa compréhension et son sens du dialogue..." Tu parles !

 

Le vaisseau arriverait dans trois jours sur Vargala. Trois jours c'était sans doute trop court pour que se développe une nouvelle crise dans le vaisseau. Chacun en était déjà à faire ses projets d'escale. Les occasions ne manqueraient pas de dépenser son argent sur ce repaire de briscards de l'espace : le sexe, les jeux, l'alcool, les drogues.

 

- Je tenais à vous féliciter !

- Murenko ? Désolé de ne pas être entré dans votre plan.

 

Le médecin du bord affichait curieusement une mine fort réjouie :

 

- J'ignore comment vous avez fait. Vous avez évitez le pire, N'empêche que Jerko vous a berné.

- Parce qu'il a limité ma sécurité à l'enceinte du vaisseau ?

- Ah ! Vous vous en êtes aperçu ! Il est évident que dès l'atterrissage, il lancera des tueurs à vos trousses.

- Pourquoi se donnerait-il ce mal, il peut nous tuer de sang-froid dès qu'on sera sortis du sas !

- Jerko ne fera jamais cela, il est trop sadique. Non ce sera plutôt un contrat très spécial, par exemple des types qui vont vous enlever, vous enfermer et vous torturer pendant des mois, peut-être plus, peut-être jusqu'au prochain retour de Jerko qui à ce moment-là vous tuera de ses propres mains.

- Charmant !

 

Il est vrai que Leiris n'avait pas vraiment envisagé les choses comme cela. Dans la mesure où la déclaration de Jerko était explicite, il pensait plutôt à quelque chose de rapide à la sortie du vaisseau. Palinsky lui avait indiqué une possible parade, une liaison radio serait établie à l'atterrissage avec la garde, ils s'enfermeraient tous les trois et demanderaient de pouvoir sortir sous escorte, il ne manquait que le prétexte, mais on le trouverait bien.

 

- Retenez cette adresse par cœur, une fois sur Vargala, assurez-vous que personne ne vous suive, si c'est le cas, faites des détours et semez-le, puis allez-y très vite à cet endroit, on vous aidera et on vous protégera. Ajouta Murenko.

- Merci, mais pourquoi faites-vous cela ?

- Je suis un drôle de bonhomme !

 

Et sur ce, il tourna les talons tandis que. Leiris enfouissait le bout de papier dans sa poche sans en prendre connaissance.

 

Adieux

 

Leiris se rendit auprès de Palinsky espérant qu'il serait en forme. Il l'était et lui fit part des propos du médecin du bord.

 

Palinsky ne répondit pas, puis il prit un stylo et écrivit quelque chose dans le creux de sa main en se cachant, il montre ensuite le résultat à Leiris.

 

- Cale 18 dans une heure.

 

Une heure plus tard, il se rendait à ce curieux rendez-vous, cette cale avait été rapidement préparée par Palinsky et ne possédait aucun moyen d'écoute extérieure. Là, ce dernier lui expliqua comment disparaître de Vargala-Station…

 

- Je vais t'expliquer ce qu'il faudra faire à l'atterrissage, je te laisse une carte avec un peu de crédit, mais il ne faudra pas vous attarder, il est possible que vous soyez suivi dès le début, il faudra d'abord allez au "bar du destin", puis louer une chambre d'hôtel pour donner le change, puis vous rendre au drugstore vous acheter de bonnes chaussures de marche, puis…

 

Il entra ensuite dans divers détails pratiques, puis conclut.

 

- ... Voici les horaires des trois prochaines marées basses après l'atterrissage, je préfère que tu les apprennes par cœur, quelqu'un pourrait te "faire les poches" attention c'est en heure locale. Voici trois billes et un mini lecteur, tu te fous tout ça dans le trou du cul, tu les enlèveras dans les chiottes du bar. L'une des billes est marquée "1", tu la liras et tu suivras bien les instructions... Vous resterez bloqué trois ou quatre mois à cet endroit, le temps que les tueurs de Jerko se découragent, ce ne sera pas forcément drôle mais vous serez en sécurité... Pour la suite tout est indiqué sur la bille… Quant à moi, je suis en sécurité tant que Jerko pensera ne pas pouvoir se passer de mes services, alors je me débrouillerais, j'ai déjà ma petite idée... Il est peu probable qu'on se revoie. Ma carrière est probablement terminée mais je suis content d'avoir trouvé quelqu'un qui va pouvoir poursuivre mon œuvre !

 

" Poursuivre son œuvre ", il y allait fort, Palinsky, il ne lui arrivait même pas à la cheville en navigation, mais il ne voulut pas le contrarier. Un moment, il faillit lui demander s'il en disant cela il pensait à ses logiciels secrets, mais il y renonça. Que pourrait-il bien en faire à présent ?

 

Quelques heures avant l'atterrissage, Jerko s'arrangea pour croiser Leiris, Morgan et Enzo. Le visage du capitaine était redevenu aussi dur qu'auparavant, il prit la parole d'une voix aussi dédaigneuse que théâtrale :

 

- La commedia é finité !

- J'ignorai que vous parliez italien... Tenta Leiris

- Vous vous êtes bien foutu de ma gueule ! Mais j'ai donné ma parole. Vous avez un an, un an maximum à vivre, vous tomberez sous les coups d'un tueur, pire, d'un tueur sadique qui lui saura la date à laquelle vous devrez mourir, mais pas vous. Peut-être que vous crèverez d'angoisse avant, et si par miracle l'un de vous trois en réchappe et qu'il est encore vivant après une année, je serais heureux de lui offrir un pot, j'ai toujours été beau joueur ! Bonne continuation, Messieurs !

 

De retour dans sa cabine un autre message attendait Leiris.

 

"Peux-tu passer me voir ? Bisous ! Pétra !"

 

C'est le mot bisou qui l'amusa, surtout de la part de cette dominatrice et après ce qui venait de se passer… mais quelque part, il avait une certaine affection pour elle, il décida de se rendre à cette invitation.

 

- Je voulais te voir une dernière fois avant l'atterrissage ! Parce qu'après ça m'étonnerait qu'on se croise de nouveau !

- Ben voilà tu m'as vu !

- Je voulais te dire que j'ai aucune rancune après toi, étonnant, non ?

- Je n'étais pas d'accord pour qu'on t'enferme avec les deux autres...

- T'es un chou ! Ça te dirait si on jouait à nos jeux une dernière fois !

- Je ne suis pas trop motivé, Pétra, je suis désolé, mais je ne regrette pas ce qu'on a fait, j'ai beaucoup appris.

- Même si on inverse les rôles !

- Pardon ?

- Tiens dit-elle en lui tendant un martinet ! Venge-toi ! Frappe-moi, fais-moi mal !

- Mais Pétra, je n'en ai pas envie !

- Moi, si !

- N'insiste pas Pétra !

- Et si je te montre mes beaux nichons une dernière fois ?

 

Alors elle le fit, Leiris se figea devant sa poitrine nue, hésita sur la conduite à tenir, puis se mit à lui embrasser, à lui caresser, à en mordiller les bouts tandis que sa braguette se remplissait de son érection. A nouveau elle lui tendit le martinet, il le prit cette fois, alors elle se tourna, dégagea ses fesses et Leiris frappa. Lui qui se sentait beaucoup plus maso que sado se surpris à éprouver du plaisir à strier ces jolies fesses blanches. Il finit pourtant par arrêter, ne sachant trop comment calmer son érection. Puis soudain l'idée lui vint, puisque c'était elle qui lui avait proposé d'inverser les rôles il pouvait donc faire tout ce qu'il avait envie, alors, il baissa son pantalon, approcha sa verge de son trou du cul, poussa légèrement et l'encula jusqu'à sa jouissance.

 

- Merci ! Dit-elle en se retournant quand l'affaire fut consommée.

 

Elle avait des larmes dans les yeux.

 

- Ça ne va pas Pétra ?

- Tu n'as rien compris, tu n'as jamais compris que je t'aimais, maintenant fous le camp… et fais attention à toi… Jerko se vengera, essaie de ne pas moisir sur Vargala, brouille les pistes, méfie-toi de tout le monde. Adieu, non ne m'embrasse pas, je préfère rester sur mes souvenirs…

à suivre
Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Eros Cosmos
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