Chanette 23 – La mallette noire par Chanette – 18 – Maîtresse Gabrielle
– Oh ! Vous êtes partie où ?
– Nulle part ! Répond Jacques Pradier, sortant de sa rêverie.
– Menteur ! Répond Gabrielle en pouffant de rire.
– Menteur, moi ?
– Vous êtes amusant !
– Je n’y peux rien.
– Une question ? Dites-moi, vous avez bien une vilaine cicatrice au bras gauche ?
– Alors c’était bien moi !
– Vous jouez toujours à ces petits jeux ?
– Pourquoi cette question ?
– D’après vous ?
– On est sur un terrain glissant.
– La vie est courte, il faut profiter des occasions. Je suis toujours pratiquante, mais on finit par se lasser, toujours les mêmes gens, les mêmes scènes, les mêmes gestes. Ce qui m’excite c’est la nouveauté, les nouvelles rencontres, les surprises. Je suis assez claire où il faut que je vous fasse un dessin ?
Pradier est pris à son propre jeu, parce qu’il ne draguait pas, activité qu’il avait cessé de pratiquer depuis des lustres, mais avait joué à ce petit jeu par pure curiosité.
– Non, non, c’est clair, au moins vous êtes directe ! Répondit-il
– Alors, on laisse tomber le restau, on file à l’hôtel, il y a en a un juste en face, on le voit d’ici, et à 14 heures, je serais au boulot et-vous à votre rendez-vous.
– Ben…
– A moins que vous ne me trouviez trop moche ?
– Mais pas du tout, voyons !
– Alors on y va.
– Juste une bonne heure, on ne va pas avoir le temps de faire grand-chose, et puis je n’ai pas ma tenue, mes accessoires, tout ça… mais bon c’est une prise de contact, si ça marche on refera ça mieux !
– Il n’est pas question d’argent ?
– Non, nous paierons l’hôtel à deux !
– Laissez-moi ce plaisir !
– Monsieur est un gentleman !
« Oui, parfois ! »
Et bien sûr une fois en chambre, Gabrielle posa la question qu’il ne fallait pas :
– Tu te faisais faire quoi au Cap ?
– Pas grand-chose, je regardais surtout !
– Ah ! Répond Gabrielle, soudain embarrassée, Mais tu n’as aucune expérience, alors ?
– Si, je vais voir régulièrement une domina qui me fait des trucs…
– Ah ! Je préfère ! Bon, tu te mets à poil ?
– Oui ! Et toi ? Demande-t-il en commençant de se déshabiller
– Moi, je ne sais pas, je vais voir. Toi, t’aimerais bien voir, bien sûr ! Tous les hommes sont pareils… bon allez, on n’a pas toute la journée, oh, mais ils sont bien sortis tes tétons, toi, tu dois avoir l’habitude de te les faire pincer ?
– Je t’ai dit : je vais voir régulièrement une copine que je paie.
– Mwais ! Je vais regarder si tu pourrais être mon petit esclave !
– Hein ?
– Cherche pas à comprendre, bonhomme ! Tu aimes quand je te les pince comme ça ? Pas la peine de me répondre je vois bien que tu aimes, t’as déjà la bite qui se redresse.
Après quelques minutes de ce traitement, Gaby fait se retourner l’homme. Elle n’a pas d’objet contondant et n’en cherche pas, c’est donc avec les mains qu’elle entreprend de faire rougir les fesses de Pradier.
Il se laisse faire, excité et surpris de s’être laisser entrainer dans cette relation. C’est sans doute la première fois qu’il se fait fesser à mains nues, et la chose n’est pas pour lui déplaire.
– Maintenant tu vas te mettre à quatre pattes et te promener devant moi.
Pradier la regarde avec un air ahuri.
– Ben oui j’aurais un collier et une laisse, c’aurait été plus facile, je t’aurais baladé comme un toutou. Mais là faute de matériel, le gentil toutou à sa mémère il va se balader tout seul !
Ne voulant surtout pas contrarier cette charmante personne, notre Pradier obtempère et se met à cheminer d’un coin à l’autre de la modeste chambre.
« Encore heureux, qu’elle ne me demande pas d’aboyer ! Est-ce que je l’aurais fait ? Pourquoi pas, ça ne mange pas de pain ! »
Et pendant ce temps-là, Gabrielle Vorimore qui a dégrafé son pantalon sans le retirer, se paluche allègrement.
« Où y’a de la gêne, il n’y a pas de plaisir »
– Tu sais que t’as un beau cul, pour un mec ! Finit-elle par lui dire.
– C’est possible, on me l’a déjà dit !
– Et je peux savoir qui donc t’as complimenté sur ton cul ?
– Cette nana que je vais voir de temps en temps…
– Elle te mets un gode dans le cul ?
– Oui !
– Tu aimes ça ?
Pradier est embêté, Gaby le teste, il ne faut pas que la réponse qu’il va faire soit différente de celle qu’elle attend. Mais d’un autre côté pourquoi tricher, s’ils sont amenés à se revoir autant que les choses soient franches et claires.
– Oui, j’aime bien ça !
– Elle te le fais sucer avant ?
– Oui !
– T’es vraiment un petit cochon, toi ! Et une vraie bite, tu as essayé ?
– Oui ! Murmure-t-il
– Souvent ?
– Non pas souvent ! Juste une fois, enfin deux fois, mais la première fois ça ne compte pas, c’était il y a très longtemps.
– T’as fait quoi ? T’as touché ? T’as sucé ?
– J’ai sucé !
– T’as aimé ?
– Oui, beaucoup ! Tu vas me trouver spécial.
– Pas du tout ! Tu recommenceras, alors ?
– Si j’ai l’occasion, pourquoi pas ?
– Qui sait ? Je pourrais peut-être t’arranger ça ! Dis-moi, t’as juste sucé ou t’as fait autre chose ?
– Disons que ça a été l’engrenage, je me suis fait sodomiser, je n’en suis pas mort, j’ai même trouvé ça agréable.
– Chez ta domina ?
– Non avec un travesti.
– Bien, bien, bien, tu commences à me plaire, toi ! Reste comme tu es, attends-moi.
Alors Gaby retire ses chaussures puis son pantalon, mais conserve son string, un joli string gris perlé plutôt chic. Elle enlève ensuite ses fines chaussettes et la voilà toute fière d’exhiber à la vue de Jacques Pradier ses jolis petons.
– Ils te plaisent mes petits pieds ?
– Sont mignons ! Répond l’homme.
Le fétichisme du pied ne fait pas partie du catalogue des fantasmes de Pradier, cela dit, il n’a rien contre non plus, il devine qu’elle va lui demander de les lui lécher, il sait qu’il le fera.
– Lèche, lèche les pieds de ta maîtresse.
Et voilà notre homme dans la situation d’une poule qui vient de trouver un couteau.
« On fait ça comment ? »
Il balaye alors de la langue le dessus du pied avant que Gaby lui fasse corriger le tir.
– Les orteils ! Suce mes orteils ! Voilà comme ça, le gros orteil, mets le bien dans ta bouche, tu le suces comme si c’était une petite bite.
Du coup, l’idée lui plait bien, il se met à suçailler alternativement les deux gros orteils de la femme, tout en espérant que la chose ne s’éternisera pas.
Gaby finit par ôter sa culotte, dévoilant une chatte relativement poilue.
– Viens sentir ma chatte, attention, juste sentir, tu ne touches pas.
Pradier hume les effluves que dégagent le sexe de la secrétaire de direction, mélange de transpiration, de mouille, peut-être d’urine aussi.
– Tu aimes l’odeur de ma chatte ?
– Oui, bien sûr !
Gaby relève un peu ses fesses afin de dégager son anus.
– Maintenant renifle mon trou du cul !
Odeur légèrement âcre, mais non désagréable.
– Celui-là, tu as le droit de le lécher !
Puisqu’elle lui en donne le droit, il le prend et se plait à butiner ce petit œillet brun.
– Bon le temps passe ! Tu vas m’aider à jouir, mais avant il faut que je fasse un petit pipi ! Amateur ?
– Pardon ?
– Le pipi, ça te branche un peu !
– Oui !
– Au moins t’es pas contrariant, toi ! Viens !
Gaby s’assoit sur la cuvette des toilettes et se met à pisser en fermant les yeux. Un moment, elle place ses doigts sur la trajectoire du jet, puis tend sa main ainsi imbibée de son urine à Jacques.
– Lèche ! Lèche ma bonne pisse !
Il le fait trouvant à ce curieux breuvage un insolite arrière-gout de café.
– Maintenant tu me nettoies la chatte, tu me lèches bien et tu te débrouilles pour me faire jouir.
Lui qui n’est pas trop amateur de cunnilingus, voilà la deuxième fois qu’on le sollicite. Mais il se dit que s’il a réussi à faire jouir Anna-Gaëlle, pourquoi ne pourrait-il pas faire jouir Gabrielle Vorimore ?
Cette dernière ferme les yeux, partie dans on ne sait quels fantasmes secrets, elle se pince les tétons tandis que la langue de Jacques Pradier virevolte autour de son clitoris érigé.
Gaby gémit de plus en plus fort avant d’exploser tandis qu’un torrent de mouille inonde ses cuisses.
– Tu m’as bien fais jouir, mon salaud !
Jacques ne répond pas, mais est flatté dans son égo.
– T’es marié ?
– Célibataire !
– A part le sexe, t’aimes quoi dans la vie ?
– La bouffe, le bon pinard.
– Mais les loisirs ?
– Promenade, lecture
– Musique ?
– J’aime bien le jazz
– Pas le classique !
– Si, aussi !
– Et le théâtre ?
– Il y a une éternité que je n’y ai pas mis les pieds, sinon j’aime bien
– Il y a un bout de temps que je cherche un partenaire un peu comme toi. Ça te dirait qu’on fasse un bout de chemin ensemble ?
Il a du mal à réaliser, Pradier !
– Ben, c’est-à-dire ?
– Oui ou non ?
– Je veux bien, mais concrètement…
– Concrètement on improvisera, on ne va pas se mettre en ménage, mais on peut passer de longs moments ensemble, on jouera à la maitresse et à l’esclave, on ira au restaurant et au théâtre. Ça te dirait comme programme.
« Je rêve ! »
– Bien sûr que ça me dirait !
– Alors voilà mon adresse et mon téléphone, tu me retrouves demain soir, chez moi j’ai un peu de matériel pour mieux jouer.
La perspective fait bander Pradier.
– Il va falloir qu’on y aille, mais tu voudrais peut-être jouir ? Tu veux que je te suce ?
– Je peux te demander de me montrer tes seins, je vais me branler en les regardant.
Ils sont bien jolis les nichons de Gabrielle Vorimore, assez gros, laiteux et fermes, terminés par de larges aréoles brunes.
En d’autres circonstances il lui aurait demandé la permission de les lécher, mais il a déjà son lot de bonheur, alors il se masturbe avec frénésie.
– Jouis dans ta main, ne m’arrose pas, on est un peu juste en temps, chez moi tu pourras le faire.
Pradier se lave les mains, se rhabille, ils sortent de l’hôtel se séparent avec un bisou sur les lèvres mais chaste.
Quelques instants plus tard Pradier se surprenait à siffloter comme un pinson.
Une quinzaine de gendarmes accompagnés de chiens sont mobilisés pour battre le bois des Gonards. On retrouve l’endroit où la voiture de Jiménez s’est arrêtée, Les chiens reniflent les traces de pas, parviennent à la clairière où il se mettent à tourner en rond. On investit la cabane de Napoléon sans rien trouver, on repère l’endroit où la terre a été remué, mais on ne trouve rien. Un maitre-chien crie :
– Un cadavre ici !
On se précipite, on prend des photos et à la surprise générale un autre chien découvre rapidement un second corps sans vie. On fouille encore dès fois qu’il y en ait un troisième.
Dès le transfert des corps à Paris, Grondin est identifié immédiatement grâce à sa photo, Jimenez un peu plus tard avec ses empreintes digitales.
Tout va ensuite très vite, la caméra de surveillance située devant l’hôtel de l’Aiglon permet d’identifier Pablo, le comparse de Jimenez, on trouve son numéro de portable dans la liste de contact du téléphone de ce dernier et on le géolocalise en Belgique. Mais on n’en saura jamais davantage sur son sort.
L’enquête est rapidement refermée. On laisse fuiter dans la presse le fait que Grondin a été victime d’un règlement de compte entre partisans et opposants du général Diaz. Cela étant la conséquence de la violation des recommandations du quai d’Orsay relatives aux transfert de fonds en provenance du Nueva-Costa.
Pradier est revenu me rendre visite pour me narrer les derniers développements de l’affaire
– Je n’en sais pas plus ! Me dit-il et je pense que je n’en saurais jamais plus.
– L’essentiel c’est que ces abrutis ne viendront plus m’emmerder !
– Ça, ça ne risque pas !
– Je ne sais pas comment te remercier ?
En fait, si, je le sais, mais je lui proposerai après
– Bof, ça n’a pas été une corvée, ça m’a amusé, sauf que j’ai quand même tué un mec.
– Quand tu étais flic, tu n’as jamais tué personne.
– Juste une fois, une poursuite qui s’est mal passée, j’aurais dû tirer dans les jambes d’un type, un voleur qui s’enfuyait, j’ai visé trop haut, j’ai été disculpé, mais j’ai trainé cette scène comme un boulet toute ma vie, toute ma carrière. Je ne suis pas un assassin, et là j’ai tué pour toi !
Et le voilà qui sanglote ! Manquait plus que ça !
– Bon on se calme, c’était lui ou toi, non ?
– Je sais bien, mais ça fait drôle quand même !
– T’es vraiment un brave type ! J’aimerais bien te récompenser…
– Tu l’as déjà fait !
C’est vrai qu’il a eu droit à une séance gratuite chez moi, mais la récompense est faible eu égard au service rendu.
– Ce n’était pas grand-chose.
– Laisse tomber, si j’ai fait tout ça, c’est parce que ça me faisait plaisir et que ça m’amusait.
– Ça me quand même plaisir de t’offrir quelque chose !
En fait je crois que ce qui lui ferait vraiment plaisir, c’est qu’il devienne mon amant ! Mais cela, il n’en est pas question ! Mais je le crois assez intelligent pour ne pas solliciter une demande aussi incongrue
– Alors ?
– Laisse tomber !
– Même pas une grande table ou une autre séance à l’œil ? Une plus longue… très longue… avec quelques participants en plus…
– Si j’osais…
Qu’est-ce qu’il va me sortir ?
– J’ai rencontré une drôle de nana chez les flics, c’était la secrétaire de Grondin…
– Oui ?
– Elle est assez délurée et aime bien les jeux SM mais comme domina…
– Er tu voudrais l’inviter à une partouze dans mon studio ?
– Avec un autre soumis ce serait envisageable ?
– Bien sûr que c’est envisageable !
Du coup me voici d’excellente humeur, déjà parce que cette historie sordide est arrivée à sa conclusion, mais aussi parce que Jacques s’étant dégoté une copine, le risque de le voir me coller aux basques s’éloigne considérablement.
Furet
Revenons à Nicolas et Pauline Furet qui quittent ensemble les locaux de la police dans un silence de mort.
– Bon, ça se termine bien ! Finit par lâcher Nicolas, juste histoire de briser le silence oppressant.
– Et tu te figures que je vais rester avec toi avec un coup pareil.
– Quel coup ? Ils se sont trompés sur notre compte, on est libre, on n’est inculpés de rien du tout, encore heureux.
– Tu n’aurais pas fait le con, on ne se serait pas tapé une garde à vue : Tu te rends compte : une garde à vue ! Dans une cellule pourrie avec une cinglée qui sentait le vomi.
– J’ai fait une connerie, tout le monde a le droit à l’erreur.
– Ben, voyons !
– On est encore sous le choc, il ne faut jamais prendre de décisions précipitées. On fait quoi ? On prend un taxi ? On va manger quelque part ?
– J’ai besoin d’être seule, de réfléchir.
– Bon, ben à ce soir ! Je vais marcher un peu.
– C’est ça !
Et en rentrant à la maison, Pauline monta directement dans la chambre conjugale et se mit à remplir une valise.
Furet adopta une attitude philosophe, se disant qu’elle finirait probablement par revenir, et que la dernière chose à faire serait d’envenimer les choses à moins que…
« A moins qu’elle ait un amant, un vrai, pas une passade, et qu’elle foute le camp avec lui… »
Il la laissa donc partir, avec l’impression qu’une partie de son monde s’écroulait…
Mercredi 20 janvier
La banque
Mourillon sait qu’il a une carte à jouer avant la réunion du conseil d’administration qui devra choisir un successeur au président Grondin. Il commence par envoyer un communiqué aux agences de presse.
« Tout le personnel de la Banque de l’Atlantique Sud salue la mémoire du président Jean-Michel Grondin, lâchement assassiné parce qu’il avait refusé de céder aux exigences des ennemis de la démocratie… etc etc… »
Dans la foulée, il fait procéder à la révocation pour faute grave de Nicolas Furet et de Daisy Rollin, estimant qu’ils ont trahis la confiance que l’entreprise mettait en eux. Et pour faire bonne mesure, il licencie également Blondberger qu’il n’a jamais pu blairer, pour « incompétence ». Il se livre ensuite à un lobbying téléphonique intensif auprès des membres influents du conseil d’administration en leur certifiant qu’il maitrise la situation, etc etc…
Mais personne ne relaie son communiqué dont tout le monde se fiche. La presse n’aime que le glauque et le croustillant et le lendemain livrait un tout autre son de cloche.
« Le corps de Grondin retrouvé : Les corps dénudés, torturés, violés et assassinés de deux hommes dont celui de Jean Michel Grondin, PDG de la Banque pour l’Atlantique Nord ont été retrouvé dans le bois des Gonards près de Versailles. Affaire de mœurs ou règlement de compte lié à des transferts de fond frauduleux en provenance d’Amérique centrale ? Sans doute les deux puisque l’enquête en cours met en lumière le rôle d’une mystérieuse call-girl ainsi que plusieurs complicités au sein de la banque… »
Euh ! C’est moi la mystérieuse call-girl ? J’espère qu’un connard ne va pas se mettre à dévoiler mon identité ! Je m’en inquiété auprès de Pradier qui me promet de se renseigner au plus vite.
Pradier réussit à joindre Furet au téléphone
– Excusez-moi de vous déranger, je suis Monsieur Pradier, on s’est vu chez les flics et…
– Foutez-moi la paix, je en veux plus entendre parler de cette affaire.
– Ça tombe bien, moi non plus, j’ai juste une question et vous n’entendrez plus parler de moi.
– Vous me faites chier !
– Je veux juste savoir si vous avez communiqué les coordonnées de Madame D’Esde aux enquêteurs ?
– Qui c’est celle-là ?
– Chanette !
– Et en quoi ça vous regarde ?
– Je suis l’ami de Chanette
– Alors la réponse est « non » !
– On ne vous les a pas demandés !
– Non !
– J’ai votre parole, j’espère ? Parce qui si vous mentez, je le saurais ! Et les conséquences seraient ennuyeuses.
Furet analyse de travers la démarche de Pradier. Mais quelque part il est rassuré :
« Chanette a donc un maquereau dans la police ! On en apprend tous les jours ! Heureusement que l’autre abruti de poulet ne m’a pas demandé ses coordonnées sinon c’aurait été ma fête ! Mais là ouf, je m’en sors bien ! Trop la chance ! »
– Vous avez ma parole ! C’est le genre de précisions que j’aurais pu donner au lieutenant Roland en privé, il devait d’ailleurs me recevoir pour je lui donne des détails qui ne regardent que moi. Vous avez du bien remarqué qu’il ne m’a pas fait sortir de la salle après mon intervention.
J’ai poussé un grand ouf de soulagement quand Pradier m’a rassuré en me racontant son entretien téléphonique
Le procureur de la république voulant se distinguer et affirmer son esprit d’indépendance, donne une conférence de presse dans laquelle il affirme qu’au stade où en est l’enquête, on ne peut rien affirmer. Et que ceux qui font fuiter des informations tendancieuses pour servir leur intérêt personnel en violant le secret de l’instruction, ne mérite que son profond mépris. Refrain connu.
C’est donc Mourillon qui était visé, alors qu’il n’y était pour rien. (on ne peut pas avoir tous les défauts). Les administrateurs réunis dans l’urgence lui reprocheront ce qu’ils considérèrent comme de l’indélicatesse.
Un gros patapouf en profita pour reprocher à l’inspection générale de la banque d’avoir été légère sur cette affaire. Piqué au vif, Gilbert Pottier, l’inspecteur général se leva lança simplement ce commentaire glaçant :
– Comment vouliez-vous Messieurs, que nous empêchions ce scandale quand le principal acteur en était notre propre directeur ?
Il ne s’attendait pas à ce qu’on l’applaudisse pour cette sortie, ni qu’on le congratule, ni qu’un bonhomme assez discret mais fort influent déclare tout simplement :
– Messieurs, nous recherchions l’homme de la situation, il me semble bien que nous l’ayons trouvé !
C’est ainsi que Gilbert Pottier se retrouva de façon tout à fait inattendue propulsé à la tête de Banque de l’Atlantique Sud
Quant à Mourillon, il démissionna et décida d’aller présenter son CV à qui en voudra.
Anna
Depuis Vendredi dernier, Anna-Gaëlle se demandait quel prétexte elle pourrait bien trouver pour rencontrer de nouveau Daisy Rollin, et puis elle se dit que puisque cette dernière lui avait dit qu’elle n’était pas contre une nouvelle rencontre charnelle, autant y aller « au flanc »
– Allo, c’est Anna, dis donc, je suis dans ton quartier ce matin, tu ne voudrais pas m’offrir un café ?
– Si tu veux, je te donne le code pour entrer.
Daisy s’en voulu d’avoir accepté si vite.
« Mon subconscient me joue des tours, il est évident qu’elle monte pour me sauter, bof, je pourrais toujours lui dire que j’ai ma migraine ! A moins qu’elle veuille savoir quelque chose, mais quoi ? Furet m’a dit que c’était une journaliste. Alors journaliste ou galeriste ? Il devait se renseigner… On verra bien !
Trois minutes plus tard sa disposition d’esprit avait déjà changée, il n’était plus question de migraine et Daisy avait bien l’intention de ne pas se laisser manipuler, elle alla se passer une nuisette bleue transparente afin d’attendre sa visiteuse.
« Et c’est moi qui vais mener la barque ! »
– Alors, c’est quoi ? demande Daisy avec un air canaille en ouvrant la porte, Une pulsion subite ?
– Appelons ça comme ça !
Et pour le moment le dialogue s’arrêta là, les deux femmes s’embrasèrent baveusement, pendant qu’Anna caressait les seins de Daisy sous la nuisette
– J’ai très envie d’être cochonne ! Annonça Anna
– Va te mettre à l’aise dans la chambre, on boira le café sur le lit, je vais le préparer.
Anna ne se le fit pas dire deux fois et se déshabilla entièrement avant d’être rejointe par sa partenaire
Et elles étaient là à siroter un café trop chaud quand on frappa à la porte…
A suivre
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