Chanette 31 – La clairière secrète – 11 – En pleine confusion
Revenue au gîte, Noémie fut abordée par Jacques.
– Alors on revient de balade ?
– Ben oui .
– Ma compagnie ne vous intéresse plus ?
– La question n’est pas là…
– On aurait pu faire un tour aux rochers de Maroisan cet après-midi ?
– Désolée, je m’en vais, mais si vous êtes véhiculé, je veux bien que vous m’accompagniez jusqu’à la gare de Rodez
– Non, désolé .
– Pas grave, je vais appeler un taxi.
A Paris Gare de Lyon, elle prit de nouveau un taxi afin de se rendre à l’adresse indiquée.
– Je suis porteuse d’un message pour votre responsable.
– C’est moi le responsable. Répondit Idriss.
Ce dernier découvre le message et affiche une mine stupéfaite.
– Euh attendez un Instant, je reviens.
Idriss interpelle Moussa, l’un de ses collaborateurs,
– C’est quoi ce cirque, on a deux fois le même message ?
– Il doit y avoir un piège là-dessous. Répond Moussa
– Quel piège ?
– L’une des deux filles n’est pas claire, reste à savoir laquelle ?
– Je pense pouvoir démêler ça.
Idriss revient vers Noémie,
– Nous avons quelques soucis, pouvez-vous nous dire en quelles circonstances on vous a demandé d’être porteuse d’un message.
– Ecoutez, je ne suis pas là pour répondre à un interrogatoire, le deal c’était la transmission du message contre 45 000 euros et point barre.
– Qui est-ce qui vous a contacté pour effectuer cette mission ?
– Mais bon dieu, j’ai fait le boulot qu’on m’avait demandé, maintenant je veux mon fric.
– On ne l’a pas ici, faudra repasser dans une semaine.
– Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?
– Je ne peux pas vous donner ce que je n’ai pas.
– Non mais je rêve j’ai bousillé ma moto, je le suis fait ficeler par des neuneus, enfermée dans un cabinet noir et tout ça pour que dalle ! Et vous croyez que je vais me laisser faire ?
– Soyez plus claire, qui vous a ficelé ?
– Vos copains de la secte de je ne sais pas quoi.
– Vous les avez rencontrés ?
– Evidemment, puisqu’ils m’ont ficelé. Je ne me suis pas ficelée toute seule !
– Alors c’est vous la bonne ? Mais c’est qui l’autre ?
– Mais qu’est-ce que vous racontez ?
– Rien, repassez dans huit jours
– Escroc !
– Mais non. Allez du balais !
Et comme elle ne bouge pas, on la pousse un peu virilement vers la sortie.
Noémie est dépitée, mais ne perd pas tout espoir.
– Si vraiment c’était foutu il ne m’aurait pas proposé de revenir dans huit jours !
Idris a beau retourner le problème en tous sens, cette situation lui paraît incompréhensible, il revient vers Moussa,
– J’aurais bien envoyer Kiko fouiner chez la première fille, mais il est reparti au pays ..
– Tu veux que je m’en occupe ?
– J’allais te le demander. Il faudrait que tu lui foutes la trouille… si on pouvait récupérer le fric qu’on lui a filé…
– Compte sur moi !
Je suis tranquillou à la maison avec mon matou qui se tape une crise d’affection, et voilà qu’on sonne à la porte.
C’est qui encore ?
L’œilleton me fait découvrir un grand black très baraqué.
– C’est pourquoi ? Vous devez vous tromper…
– C’est à propos du message.
– Quel message ?
– Celui que vous avez transmis à Afrique 3000.
– Je ne suis pas au courant.
– Ouvrez-moi, vous n’avez rien à craindre, on va juste discuter.
– Foutez moi le camp !
Cette histoire à la con va me poursuivre jusqu’à quand ?
– Si vous ne m’ouvrez pas, je vais tambouriner jusqu’à ce que vous deveniez raisonnable.
– Je vais ouvrir… juste une seconde.
Le temps de planquer mon flingue et ma bombe au poivre dans la poche de ma robe de chambre…
J’ouvre, le mec entre en me déshabillant des yeux. Je n’aime pas son regard.
– C’est très simple, vous vous êtes servie d’un message qui ne vous était pas destinée, tout ça pour nous piquer 45 000 euros.
– Mais pas du tout…
– Bon ça suffit. Un, vous me rendez le fric. Deux, je veux savoir qui sont vos complices.
Je rêve !
– Ecoutez, vous êtes en train de vous tromper de personne, alors vous allez être gentil de débarrasser le plancher.
– Mon collègue vous a suivi jusqu’à votre porte après que vous ayez quitté notre permanence.
– Vous devriez cesser de raconter n’importe quoi…
– Aboule le fric, grosse pouffe.
– Des insultes maintenant ? Dégage connard.
– Le fric ou je vais m’énerver.
– Des menaces ? Je t’ai demandé de dégager.
Et de façon tout à fait inattendue, ce gros con m’envoie une gifle en pleine poire, et pas la petite gifle, c’est qu’il a la main lourde cet abruti !
Puis tout alla très vite, ma main rentre dans ma poche, je vais pour saisir la bombe au poivre, le type m’envoie un coup de manchette, sur le poignet, je hurle de douleur. Je suis mal.
Il y a des circonstances où le cerveau fonctionne à cent à l’heure. Ce type ne va pas arrêter de me faire chier, la solution c’est peut-être de temporiser en entrant dans son jeu.
– Bon, je vais t’expliquer, le fric, je l’ai déposé à la banque, il me faut deux ou trois jours pour le récupérer…
– Et bien voilà, on devient raisonnable, je repasse dans trois jours.
Je n’en reviens pas qu’il soit parti si vite… j’ai la joue toute rouge, le poignet en compote… Je téléphone à Max… pourvu qu’il soit libre !
Moussa est tout content et narre son « exploit » à Idriss.
– Elle ne m’a pas résisté longtemps, Comment je te l’ai dompté ! On aura le fric dans trois jours.
– Et pour le reste ?
– Elle me racontera tout, je te dis, je l’ai dompté !
– Super !
Max a pu se libérer et le jour fatal nous attendions de pied ferme le gros lard qui avait omis de se présenter.
Il arrive, je le fais entrer, Max est dans la cuisine.
– Z’avez le fric ?
– Oui, mais on dit bonjour quand on est gentleman.
– Bonjour.
– Je vais vous chercher ça…
– Pas d’embrouille, hein ?
Et soudain Max surgit, pistolet au poing.
– Tu bouges plus, tu lèves les mains en l’air, Chanette tu le tiens en respect pendant que je le fouille, s’il fait le con tu lui tires dans les cuisses.
Moussa n’avait aucune arme sur lui, mais une paire de menottes.
– Super on va s’en servir ! Indiqua Max avant de menotter l’individu. Et maintenant tu t’assois, je vais te raconter des choses.
Max commença par lui balancer une gifle.
– Ça c’est parce que tu as été vilain avec Chanette. Mais je peux être moi aussi très vilain, tu sais qui je suis ?
– Non… balbutia Moussa
– On m’appelle Jojo la crème, ça ne te parle pas non plus, je suppose ?
– Non.
– T’es vraiment un cave ! Tu vois je suis le protecteur de cette charmante personne, tu piges ou faut te faire un dessin ?
– Bon ça va…
– Donc je suis comme dirait les poulets, une figure du milieu, et le milieu, je vais t’expliquer ce que c’est, des truands, des voyous, des trafiquants, et des tueurs professionnels. Donc si tu
continues à emmerder ma petite protégée, tu sais à quoi tu t’exposes, t’as pigé ducon ?
– Oui
Quel baratineur, ce Max, il est beau dans ses moments-là !
– Donc on va te laisser partir mais tu n’as pas intérêt à te repointer ici, je vais veiller au grain. Reprend-il
Moussa s’en alla sans demander son reste et rendit compte à Idriss, la queue basse.
– La nana est une pute liée au grand banditisme, je suis tombé sur son maquereau…
– Bon on laisse tomber…
En revanche Noémie ne lâcha pas l’affaire et se pointa comme prévu le jour dit à la permanence d’Afrique 3000.
– Bonjour, on m’avait dit de repasser, je viens chercher mon fric.
– On ne l’a pas, on se l’ai fait voler.
– De quoi, on m’avait promis…
– Moi je vous ai rien promis.
– C’est dégueulasse. !
– Vous n’avez qu’à porter plainte !
– N’importe quoi, vous pourriez le regretter j’ai des amis bien placés, bluffa-t-elle
Idriss eût alors une idée machiavélique.
– On a l’adresse de la voleuse, si vous voulez vous arranger avec elle… mais c’est tout ce que je peux faire pour vous.
– Pfff
Mais elle la nota quand même…
Et donc voilà que l’on sonne à ma porte, je commence à en avoir marre de toutes ces visites vespérales.
– C’est quoi ?
– C’est Noémie !
– Connais pas, l’immeuble est interdit aux démarcheurs…
– Je n’ai rien à vendre, c’est juste pour causer.
– Foutez-moi la paix.
– C’est à propos du message ..
Oh, non, ce n’est pas vrai ! Ça va s’arrêter quand ce cirque ? J’ouvre ou je n’ouvre pas ? J’ai la faiblesse de la faire entrer.
– Voilà, vous allez trouver ma démarche singulière…
– Abrégez je vous prie.
– Il y a plusieurs semaines j’ai été abordé par une bonne femme qui m’a proposé une mission bien payée et qui m’a semblé anodine. En fait je devais acheminer un message manuscrit… Or, et je ne
cherche pas à savoir pourquoi, le message vous a été remis à vous et par conséquent c’est vous qui avez touché la prime.
– Quelle prime ?
– Ben la prime, quoi !
– Y’avait une prime ?
– Ben évidemment, je n’allais pas faire ça gratuitement… mais pourquoi vous me demandez ça ? C’est bien vous qui l’avez touché, non ?
– Je n’ai rien touché du tout, c’est indiscret de vous demander de quel montant il s’agit ?
– Mais vous bluffez ou quoi ?
– C’est quoi le montant ? Répète-je
– Ben 45 000, vous jouez à quoi, là ?
Je ne sais pas quelle mine j’abordais en ce moment, mais manifestement mon interlocutrice ne comprenait plus rien.
– Putain 45 000, si j’avais su, j’y serais allée moi-même !
Mais pourquoi les deux barbouzes ne se sont pas servis de cet argument pour m’y faire déplacer ? Parce qu’ils devaient ignorer les modalités financières du truc ! Et ça veut donc dire qu’Anne
Marie a empoché les sous ! Elle en a fait quoi ? Confié à ses supérieurs ? Ça m’étonnerait ! Versé à une association caritative ? Je n’y crois pas une seconde. Elle a dû garder ça pour elle sans
en parler à personne. C’est de bonne guerre, j’aurais sans doute fait la même chose.
– C’est bien vous qui avez porté le message ?
– Qui vous a dit ça ?
– Les gens de chez Afrique 3000, c’est eux qui m’ont communiqué votre adresse.
– Ben. non, ça ne s’est pas passé comme ça.
Je lui résume la situation.
– Mais pourquoi m’ont-ils dit que c’était vous ?
– Ils se sont mélangé les crayons, la barbouze est venue chez moi après avoir porté le message, elle voulait me voir.
– Et pourquoi ? c’est indiscret ?
– Non, elle m’a raconté des conneries, en fait elle essayait de justifier son rôle.
– Pour le fric ?
– Non, elle ne m’a jamais parlé du fric, elle a voulu me faire croire qu’elle luttait contre les trafiquants d’armes, si elle savait comme j’en ai rien à foutre. En fait c’était un prétexte, elle
voulait coucher avec moi !
– Oh !
– Je voulais pas vous choquer.
– Il n’y a pas grand-chose qui me choque. Eventuellement on ne peut pas négocier avec cette fille ?
– Négocier avec des agents secrets, faut peut-être pas rêver, et de toute façon j’ignore ses coordonnées.
– Bon ben tant pis, je n’en mourrai pas… je comprends qu’ils aient pu nous confondre, on se ressemble un peu.
– Avec 10 ans de différence !
– Je peux être indiscrète ?
– T’as le droit d’essayer.
– Elle a réussi à coucher avec toi ?
– Et ça va t’avancer à quoi de savoir ça ?
– Juste de la curiosité.
– Ben oui on a baisé.
– Tu vas avec les femmes ?
– Mais tu vas m’interroger longtemps comme ça ?
– Excuse-moi. Je m’égare.
– Remarque si ça t’intéresse, on peut s’arranger.
– Non, non, je vais te laisser…
Et alors je ne sais pas ce qui me prend, envie de m’amuser peut-être mais je trouve que cette fille possède un charme qui ne me laisse pas indifférente.
– T’as mangé ?
– Non, pourquoi ?
– Parce que je n’ai pas encore diné non plus, si tu veux je peux faire une omelette pour deux, c’est moi la reine de l’omelette.
– Ah ? Je veux bien.
Je la laisse parler, elle me raconte un peu sa vie, j’avoue ne pas en avoir grand-chose à cirer. Etudes de sociologie qui ne mène pratiquement nulle part, chômage après une expérience malheureuse
en entreprise, vie sentimentale chaotique, grosse déception après que sa meilleure amie se soit marié avec un jeune loup de la finance…
– Une déception ? Pourquoi ? Avec ton amie, les rapports c’était quoi ?
– Des rapports d’amitiés, mais un jour où on avait pas mal picolé, ça a dérapé.
– Et ça a dérapé comment ?
– On s’est envoyé en l’air, moi j’ai bien aimé, je croyais qu’elle aussi mais en fait j’ai eu l’impression qu’elle culpabilisait.
– T’as eu d’autres expériences avec les femmes ?
– Non, enfin si, juste un petit truc… une soirée chez des copains, il y avait une nana qui voulait que je lui embrasse les seins.
– Et tu l’a fait ?
– Ou, ce n’était pas désagréable.
– Et avec moi, tu le ferais ?
– En voilà une proposition ? T’es gonflé de me demander ça !
– C’était juste une question !
Du coup elle me regarde différemment.
– On peut essayer, mais ne m’en veut pas si je suis un peu gourdasse…
Et voilà !
– Approche-toi qu’on se bisouille.
On s’embrasse, et cela ne la répugne pas du tout, bien au contraire, mes mains se baladent sur ses seins que je malaxe à travers le tissu.
– On se met à poil ?
Aussitôt dit, aussitôt fait et nous voilà de nouveau l’une devant l’autre mais débarrassées de nos fringues.
Nouvel épisode de pelotages, elle a l’air l’apprécier mes seins et en lèche les pointes. Bien sûr je lui rends la pareille, et après ces petits préliminaires mammaires je la prends par la main et
l’entraine dans ma chambre
On continue à se caresser et à se tripoter sur le plumard… Et puis j’ai eu envie de m’occuper de son petit cul…
Après l’avoir fait se mettre en levrette,
je l’ai gratifié d’une feuille de rose comme j’aime bien les faire.
– Un gode dans le cul, tu aimerais ?
– S’il n’est pas trop gros !
Il n’est pas gros, il est moyen, je l’ai fait aller et venir dans son fondement en mode vibrateur, elle avait l’air d’apprécier mais pas moyen de la faire jouir de cette façon.
Qu’importe, je ne suis pas avare de moyens, on a laissé tomber le gode et je lui ai doigté la zézette et là elle a commencé à bien mouiller. Ma langue a remplacé mon doigt et après un bon léchage
j’ai fait ce qu’il fallait pour l’envoyer au ciel.
Elle est pantelante, elle souffle comme un bœuf et me sourit bêtement.
– A ton tour de t’occuper de moi !
Elle l’a fait, ce ne fut pas la plus douée de mes partenaires mais je voulais jouir, j’ai joui !
Moment calme ! On se fume une cigarette, faudra que je m’arrête un ce ces jours…
– Tu vas faire quoi maintenant ?
– Rien , je me suis fait avoir, je n’en mourrais pas, j’ai quand même empoché 5 000 euros, mais j’espérais bien mieux.
– Et sinon, tu vas chercher du boulot ?
– Oui, mais c’est la galère, on me propose que des stages idiots. Je me demande si je ne vais pas faire la pute.
Je ne réponds pas, je n’ai pas envie de lui dire quel est mon métier, non pas que j’en ai honte, mais ça ne la regarde pas.
– Je l’ai déjà fait très occasionnellement ! Reprend-elle. Mais je en sais pas si je suis si douée que ça !
– Bon, on la bouffe cette omelette ?
On a discuté comme de vielles copines en mangeant et en descendant une bouteille de rosé. Elle m’a ensuite quitté avec un gros bisou baveux.
– Je te dis adieu ! Me dit-elle car je ne pense pas qu’on se reverra.
Effectivement c’est très bien comme ça !
L’aventure s’est terminée là, du moins en ce qui me concerne,
Quelques temps plus tard un article paressait dans la presse « de gauche » signé d’un certain Klakmuf racontant toute l’histoire mais sans faire allusion à ma modeste personne (encore
heureux !) et stigmatisant le rôle des services secrets dans cette affaire.
On apprit aussi que la rébellion Tsumila avait été écrasée, l’armée gouvernementale ayant été lourdement armée par du matériel américain. Quant à la permanence d’Afrique 3000, elle a
mystérieusement brûlé… que voulez-vous il y a des gens qui jettent leurs mégots n’importe où !
Je n’ai jamais revue Noémie, quant à Anne Marie elle m’a envoyé un message sibyllin.
« Je passerai un de ces jours te faire un bisou… si tu le veux bien… »
Ok, c’est quand elle voudra ! L’odeur de sa chatte ma manque !
Fin
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