Chanette

Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:40

Chanette 20 - La clé 3

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3 - Didier Remiremont, détective privé

 

Suite du Flash-back - Jeudi 21 février

 

Albert était furieux contre lui-même, il eut été si simple de dire à Sonia qu'il n'avait qu'un accès limité au réseau ne lui permettant pas d'aller fouiller dans les petits secrets de sa boite. Là il s'était mis tout seul au pied du mur. D'un autre côté, s'il trouvait quelque chose, il passerait pour un héros aux yeux de cette fille qu'il avait dans la peau.

 

Il n'avait rien d'urgent à faire ce jour-là, et commença à farfouiller à distance dans l'ordinateur du responsable de la production. Après avoir ouvert une centaine de lettres et plusieurs tableaux sans intérêt, il changea de cible et se mit à ausculter la machine de la chef comptable. Toutes les factures y étaient archivées après avoir été scannées. Il fut alors saisi par l'ampleur de la tâche : il ne connaissait rien aux processus de fabrication et était donc incapable d'effectuer une analyse critique des factures si celles-ci recelaient des anomalies. Evidemment, il pouvait toujours recopier tout ça sur une clé et la refiler à Sonia, ses patrons seraient peut-être capables d'en tirer quelque chose. Alors il copia, c'était si facile.

 

Cela avait été rapide, pourtant cela ne le satisfaisait pas. Si l'analyse des factures ne donnait rien, Sonia n'aurait pas sa promotion. Il faudrait chercher ailleurs mais l'idée ne venait pas. Il décida d'attendre 18 heures, heure à laquelle il avait rendez-vous avec sa dulcinée. Il en parlerait avec elle.

 

Sonia estimait que l'essentiel de cette mission était terminée. Elle n'avait plus qu'à attendre le résultat des investigations d'Albert. Coucher avec lui aujourd'hui, ou même simplement le revoir était pour elle absolument inenvisageable. Comment pourrait-elle maintenant le regarder dans les yeux après une telle honteuse comédie. Elle lui envoya un message :

 

"Contretemps pour ce soir. On se voit demain. Je t'aime !"

 

"Je viens de faire une belle connerie, il va récupérer mon numéro ! Merde de merde et mille fois merde !"

 

Certes, Albert était dépité, mais elle avait écrit "Je t'aime !". N'était-ce pas l'essentiel ?

 

La nuit porte conseil, et peut-être que demain il aurait une idée géniale. Qui sait ?

 

Suite du Flash-back - Vendredi 22 février

 

On ne pense pas toujours aux choses les plus évidentes car, se dit Albert : "Qui dans la hiérarchie de Choser & Ruppert était mieux placé que le responsable de la sécurité pour gérer les petits secrets de la maison ?"

 

Il farfouilla donc à distance dans l'ordinateur du responsable de la sécurité, et fut rapidement intéressé par un petit tableau intitulé simplement "licenciements".

 

Il l'ouvrit. Le tableau était très bien fait, il comprenait la liste - peu importante mais chronologique - des personnes licenciées ou révoquées avec dates, motifs, et un ou plusieurs liens menant aux documents annexés.

 

Albert parcourut la liste rapidement et fut étonné d'y voir figurer le nom de Gérard Molay, l'ancien responsable de la production. En effet le départ de Molay avait fait jaser l'an dernier dans l'entreprise mais pour tout le monde il s'agissait d'une démission et non pas d'un licenciement. Il consulta les pièces annexées, et tomba sur une note qui retint son attention.

 

"Note confidentielle aux cadres de production, copie à ….

 

Dans l'intérêt de la sécurité de l'entreprise, nous avons été contraints de nous séparer à l'amiable de notre collaborateur Gérard Molay. Il est demandé à tous les destinataires de cette note de contester fermement les différentes rumeurs fantaisistes qui commencent à circuler au sujet de ce départ en affirmant de façon claire et définitive et sans commentaire inutiles que l'intéressé a donné sa démission pour raisons personnelles.

 

Par ailleurs, la direction tient à préciser que les allégations circulant dans certaines sphères au sujet de manipulations douteuses au niveau de la chaine de production doivent être considérées comme nulles et non avenues. Prière à ce sujet de se référer aux rapports de contrôles sanitaires des 26 juin et 14 janvier derniers, en libre consultation sur l'intranet aux pages...

 

"Intéressant !" se dit Albert, qui effectivement se souvenait de ces "bruits", "Il y a rarement de fumée sans feu, et puis un contrôleur sanitaire, ça doit pouvoir s'acheter, il suffit d'en payer le prix !"

 

Il recopia la note et le tableau sur sa clé et récupéra également l'adresse de ce Gérard Molay.

 

Philippe Darousse, ancien militaire qui cumulait les fonctions de DRH et de responsable de la sécurité chez Choser & Ruppert était réglé comme du papier à musique. Tous les matins à 9 heures 30, il consultait sur son ordinateur un certain nombre de fichiers log. En fait il faisait de l'espionite, mais n'en avait pas tiré grand-chose jusqu'ici, sinon le fait d'avoir pu faire distribuer blâmes et avertissements à quelques gradés subalternes s'étant un moment égarés sur des sites cochons. Lors de la dernière mission d'audit commandée par l'entreprise, le consultant avait eu un entretien avec Darousse.

 

"Il faut toujours se méfier des gens qui sont responsables de l'informatique, ils se croient incontrôlables, ce sont souvent des feignants, et de plus ils peuvent être dangereux, ils savent tout de l'entreprise. Je vais vous faire cadeau d'un petit utilitaire, chaque matin vous aurez une idée de ce qu'il fabrique."…

 

Et ce matin, le "journal d'administration" indiquait :

 

"09:20 : 8812 a recopié le répertoire "factures" du disque 1029 sur le périphérique K."

 

En clair Albert Leberger a recopié sur une clé USB le répertoire "factures" de la chef comptable à 9 heures 20 !

 

"A quoi joue ce con ? Lui demander ? Bon ce n'est pas une bonne idée, s'il mijote quelque chose, il va continuer… je vais imprimer ce rapport et en parler au patron…"

 

C'est alors que l'imprimante se bloqua en plein travail. Darousse incapable de la réparer appela donc Albert puisque c'était son boulot.

 

Pour ce dernier le dépannage fut facile, un simple bourrage, il dégagea la feuille de papier coincée, en fit une boule et allez donc savoir pourquoi, ne voyant pas la corbeille où la jeter, l'enfouit dans une de ses poches.

 

Darousse attendit qu'Albert soit sorti de son bureau pour relancer l'impression.

 

De nouveau dans son bureau, Albert s'installa pour continuer ses recherches. Cherchant quelque chose dans sa poche, il en sortit la feuille froissée qu'il avait dégagée de l'imprimante de Darousse.

 

Il la défroissa… c'est toujours intéressant de savoir ce que s'amuse à imprimer un responsable de la sécurité.

 

Il n'en crut pas ses yeux ! Darousse l'espionnait ! Il devint tout pâle avant de se ressaisir.

 

"De deux choses l'une : ou bien il est tellement con qu'il a dû prendre ce que j'ai recopié pour un simple travail de routine, ou bien il se doute de quelque chose. Voyons, s'il l'a imprimé ce n'est pas par hasard, mais pourquoi ne m'a-t-il rien dit ? Sans doute veut-il savoir si je vais continuer ? Putain, sur le prochain rapport il y aura l'indication de ce que j'ai fait ce matin !" Me voilà dans de beaux draps…"

 

L'angoisse le prit, si on l'interrogeait sur la raison de ces copies, il faudrait qu'il réponde quelque chose qui tienne la route. Il eut alors une idée : noyer le poisson !

 

Il se mit alors à recopier des tas de fichiers choisis parce qu'apparemment anodins, attendit une heure puis les recopia de nouveau mais cette fois, depuis la clé jusqu'à leurs emplacements d'origine. Ainsi si on le questionnait, il pourrait raconter qu'il avait tout simplement traité une attaque virale.

 

Le midi, il ne mangea pas, et il occupa son après-midi à faire des tâches de routine qui ne parvinrent pas à calmer ses angoisses. Le week-end risquait d'être bien long. Heureusement ce soir, il y aurait Sonia.

 

Darousse était impatient de savoir ce qu'Albert avait fait de sa journée, il n'était pas question qu'il attende lundi matin. Et à 15 heures, il afficha le journal d'administration.

 

Incroyable ! Albert avait recopié plus d'une centaine de fichiers, puis les avait ensuite réinjectés dans leurs ordinateurs respectifs. Cela n'avait apparemment aucun sens. Sauf que le premier fichier concerné était le tableau des licenciements, et ce, bien avant tous les autres.

 

Et ça changeait tout !

 

Pas question pour lui de convoquer Albert, pas avant que le fruit soit mûr, pas avant de savoir ce qu'il mijotait.

 

- Allô, monsieur Remiremont, ici Darousse responsable de la sécurité de chez Choser & Ruppert. Vous vous souvenez de moi ?

- Euh, vous savez nous traitons beaucoup d'affaires...

- C'était l'année dernière, je vous avais demandé de suivre un type que nous venions de virer.

- Ah ! Oui, je me souviens maintenant ! Mentit effrontément Remiremont. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

- J'aimerais que vous me filiez l'un de nos employés... Disons pendant huit jours, y compris ce week-end. C'est notre responsable informatique, je l'ai surpris à fouiner dans nos archives et à recopier des trucs sur des supports personnels. Je veux savoir pour qui il roule ?

- Il est en voiture ?

- Non, vous ne m'avez pas compris, je veux savoir quels sont les gens qui sont derrière lui, il me parait impossible qu'il agisse en free-lance.

- J'avais parfaitement compris, mais je vous demandais si aujourd'hui il était en voiture

- Non à pied ! Pourquoi !

- Ben pour le suivre ! Vous allez me le montrer comment votre bonhomme ?

- Je vais vous expliquer...

 

Remiremont était ravi, l'affaire n'était pas trop compliquée et ne nécessitait que peu de moyens. Par pure curiosité, il rechercha qu'elle était cette précédente affaire qu'évoquait Darousse.

 

Didier Remiremont se voulait moderne, tout était archivé sur l'ordinateur y compris documents et photos qui y étaient scannés et/ou transférés.

 

"Darousse... Darousse : c'est ici, affaire Gérard Molay, Vélizy !"

 

Flash-back dans le flash-back

 

La mémoire lui revint aussitôt. Il rechercha la note de commentaires. Elle ne contenait que quelques mots : "client suffisant, antipathique et chiant". Evidemment il n'avait pas noté le reste.

 

Il s'était à l'époque occupé lui-même de l'affaire. Pendant trois jours, il ne s'était rien passé. Molay allait le matin faire quelques courses, puis ressortait en début d'après-midi, faire une longue promenade avec le chien, il allait vers le lac, se posait sur un banc en faisant des mots fléchés, puis rentrait. La surveillance continuait jusqu'à 21 heures sans qu'il ne se passe rien. Passionnant.

 

Le quatrième jour, Gina Molay sortit de chez elle vers 9 heures. Remiremont se souvint que c'est son sourire qui le fit craquer. Du coup, il s'intéressa au reste, une jolie femme brune aux formes agréables. Il se mit à fantasmer : Pourquoi ne pas aller sonner chez elle cet après-midi quand son mari sera parti faire ses mots fléchés ?

 

Un appel de Darousse sur son portable interrompit sa rêverie.

 

- Je voulais savoir si vous aviez trouvé quelque chose ?

- Non, rien, il se balade, tranquille, peinard !

- Ce n'est pas normal ! Commentât-il d'un ton sec qui agaça le détective.

- Je ne sais pas si c'est normal ou pas, mais c'est comme ça.

- Vous pouvez continuer la surveillance, on se donne deux semaines maxi, ça va ? Vous me faites un forfait ?

- Pas de problème !

- Si vous trouvez quelque chose, vous m'appelez de suite !

- D'accord ! Répondit Remiremont s'efforçant de ne pas soupirer d'exaspération.

- Il y a autre chose, je suis persuadé que si vous ne trouvez rien, c'est qu'il agit autrement !

- C'est à dire ?

- Par téléphone, par internet.

- Oui mais là je ne peux rien faire !

- Allons, Remiremont, je ne vais pas vous apprendre votre métier.

- Dites-moi donc carrément ce que vous avez en tête !

- Un ordinateur ça se pique !

- Vous vous trompez d'adresse, monsieur, je suis détective privé, j'ai une charte à respecter.

- Si c'est une question de prix...

- J'ai dit : "non"

- Vous pourriez sous-traiter !

- Je vais raccrocher Monsieur Darousse.

- Alors, trouvez un moyen d'avoir accès à son ordinateur sans le voler !

- Est-ce qu'au moins vous vous rendez compte du côté aléatoire de la chose, un mail ça s'efface, il peut avoir plusieurs ordis sans compter son Smartphone...

- Je m'en fous, je vous demande de le faire, c'est moi le client après tout !

- Ce sera facturé "hors forfait" !

- Je m'en fous !

- Bien je vais vous faire faxer un devis par ma secrétaire !

- Je n'ai pas fini, Remiremont !

- "Monsieur Remiremont", je préfère.

- Désolé ! Si vous ne trouvez rien de suspect, je veux que vous lui foutiez la trouille de sa vie...

- Pardon ?

- Je vais vous précisez ce qu'il faudra lui dire, vous avez de quoi noter ?

 

Remiremont fut à deux doigts de lui répondre qu'il n'entrait pas dans ses attributions d'aller proférer des menaces physiques ou morales à l'encontre de personnes désignés par ses clients. Mais il s'en abstient. Il venait d'avoir une idée géniale, aussi nota-t-il ce que lui dicta Darousse sur son petit calepin.

 

Quelques nuages obscurcissaient le ciel et Remiremont pria le dieu de la météo afin qu'il fasse beau cet après-midi. Il fallait absolument que Gérard Molay aille faire sa petite promenade.

 

Le temps se leva et à 14 heures Gérard Molay et son chien quittèrent le pavillon. Remiremont ne les suivit pas ce jour-là, il attendit quelques minutes puis sonna à la porte du pavillon.

 

- Daniel Douglas, détective privé, pourrais-je vous parler cinq minutes ?

- C'est à dire, mon mari, n'est pas là…

- Je le sais il est parti promener le chien comme tous les autres jours. Mais c'est à vous que je veux parler. Ce ne sera pas très long.

- Et bien parlez-moi !

- Vous ne me faites pas rentrer ?

- On devient méfiant par les temps qui courent.

- C'est comme vous voulez ! Voilà, je vous disais donc que je suis détective privé, dans notre profession il y a des choses que nous faisons et d'autres que nous ne faisons pas.

 

Gina Molay ouvrait de grands yeux d'incompréhension.

 

- J'ai été engagé par l'ex patron de votre mari. Il est persuadé qu'il va se venger d'avoir été viré de sa boite. Dans un premier temps il m'a demandé de le suivre afin de savoir quel genre de vengeance il préparait.

- C'est complétement dingue ça !

- Comme vous dites ! Mais ce n'est pas cela le pire…

- Bon, entrez cinq minutes.

 

Gina le fit assoir dans un fauteuil du salon.

 

- Il y a des choses qu'on me demande faire, mais qui ne me plaisent pas trop, alors je les fais ou je ne les fais pas, ça dépend d'un tas de trucs…

- Vous ne pourriez pas être un peu plus clair ?

- On m'a demandé par exemple de fouiller dans votre ordinateur…

- Et vous pensez vous y prendre comment ?

- Aucune idée, je dirais que je n'ai rien trouvé, il n'ira pas vérifier !

- Vous me parliez de quelque chose de pire…

- Darousse m'a demandé, je cite ses paroles, de flanquer à votre mari, la trouille de sa vie, cela afin d'étouffer dans l'œuf toute velléité de vengeance. Il a été très loin, il voulait que je dise à Monsieur Molay que s'il passait outre les menaces, non seulement son intégrité physique serait menacée, mais qu'on pourrait s'en prendre à vous, à votre famille, à votre maison, votre voiture, votre chien…

- Comment soit-il que j'ai un chien ?

- J'n'en sais rien !

- Et donc vous n'allez pas le faire !

- Non !

- Et vous vouliez me prévenir, c'est ça ?

- C'est exactement ça !

- C'est assez habile votre truc, les menaces restent sans qu'il y a eu de violence.

- Ce ne sont pas MES menaces, chère madame !

- Dans ce cas, je suppose que dois vous remercier de votre attitude, même si je présume que vous faites ça parce que ça vous arrange !

- Bien sûr que ça m'arrange ! Ma surveillance devait continuer pendant 15 jours, je la laisse tomber aujourd'hui, j'enverrai des rapports bidons à mon client. Mais je me permettrai de vous téléphoner avant pour ne pas qu'on se coupe !

- D'accord ! Répondit-elle dubitative.

 

Remiremont avait fantasmé sur une suite éventuelle qu'il ne voyait pas venir… Elle aurait pu par exemple le remercier de son attitude en couchant avec lui… Mais les rêves ont une fin, il s'apprêta à prendre congé.

 

- Je vous offre un café ?

- Ah ! Volontiers !

 

Gina s'en alla dans la cuisine et poussa un juron.

 

- Un problème ?, S'inquiéta Remiremont

- Non c'est pas grave, mais je me suis toute dégueulassée, je reviens, je vais changer mon tee-shirt.

 

Il ne la vit de face que lorsqu'elle revint avec le café, elle avait effectivement changé de tee-shirt, et celui-ci était outrageusement décolleté.

 

Un signe, ce ne pouvait être qu'un signe. Notre société fonctionne par codes. On ne dit pas "Venez donc me sauter !" On envoie un code et on ne passera à la suite que si le destinataire suit. Alors évidemment Remiremont à les yeux rivés sur ce décolleté !

 

- J'aurais pu mettre quelque chose de plus discret, mais j'ai pris le premier qui venait, je ne vais pas foutre en l'air toute l'armoire !

- Il vous va très bien ! Balbutia Didier.

- Oui, alors qu'est-ce qu'on disait ? Ah vous voulez peut-être du sucre ?

- Non, pas pour moi !

 

Gina attendait un signe de l'homme, mais ça ne venait pas. Elle décida donc d'en remettre une couche.

 

- Je regardais l'autre jour un vieux film avec Ugo Tognazzi quand il était plus jeune, c'est fou ce que vous lui ressemblez !

 

Remiremont n'en pouvait plus et se mit à bander. Il devait passer à l'initiative, si ça ratait, il s'en sortirait avec une bonne baffe, ce ne serait pas la première…

 

- Vous avez comme une poussière sur votre tee-shirt !

- Ah ? Tiens donc ! Et je suppose que vous espérez que je vous invite à l'enlever.

- Ma foi…

- Alors d'accord enlevez la, mais sans me toucher les seins.

- Je crains que ce soit impossible ! répondit Didier dépité.

- Alors essayez, si vous me touchez le sein, je ne vous en voudrais pas !

 

Remiremont se leva, enleva une poussière imaginaire sur la partie inférieure du sein gauche, puis resta planté là, comme une andouille.

 

- Il y a une autre… là ! Dit-elle en se pinçant le téton à travers le tee-shirt.

 

Cette fois l'invitation était claire, il lui pinça le téton offert, puis elle l'entraina rapidement dans la chambre où ils se déshabillèrent à toute vitesse.

 

- Tu as une belle bite ! Lui fit-elle remarquer.

 

Didier ne répondit que d'un sourire mais fut flatté dans son ego masculin. Il n'en revenait pas d'avoir la chance d'avoir devant lui cette femme magnifique aux formes parfaitement appétissantes. Gina s'approcha de lui, s'empara de sa bite qu'elle branla doucement.

 

- J'adore sucer les belles queues ! Pas toi ?

- Moi ? Ah ben non, je ne suce pas des queues, je suis hétéro ! Se défendit-il.

- Et alors, on peut être hétéro et sucer des bites !

 

Didier ne trouva rien d'intelligent à répondre.

 

- Moi aussi je suis hétéro, ça ne m'a pas empêchée de m'envoyer quelques nanas.

- C'est pas pareil !

- Et pourquoi ce ne serait pas pareil ? Pour un mec, deux nanas qui se tripotent : c'est un fantasme érotique, deux mecs qui se tripotent, c'est limite anormal.

- J'ai pas dit ça !

- Tu sais, une fois, je suis allée dans une boite échangiste...

- Avec ton mari ?

- Non pas avec mon mari ! Il y avait deux mecs qui se faisaient des trucs entre eux devant leurs femmes, un attroupement s'est formé, ça m'a fascinée et terriblement excitée !

- Ils faisaient quoi ?

- Un soixante-neuf ! Après je n'ai pas vu la suite, ils ont été s'enfermer dans une cabine avec leurs nanas.

- Ils se sont peut-être enculés ! Commenta Didier que cette évocation troublait bien davantage qu'il ne le laissait paraitre.

- Sans doute ! Mais je n'ai jamais eu d'autres occasions comme celle-ci.

- On dirait que vous le regrettez ?

- Un peu ! J'ai un mari que j'adore, mais pour ce qui est du sexe, son manque de curiosité est abyssal. Mais c'est normal, remarquez bien !

- Normal ?

- Oui, j'ai eu l'occasion de coucher avec pas mal de mecs, j'ai remarqué que les mecs puissants, sexuellement parlant, n'ont généralement aucune curiosité sexuelle. Ils liment, ils tiennent le rythme et ils sont contents avec ça, ils aiment les pipes parce que ça fait partie de la procédure - et encore pas tous - , mais les autres préliminaires les emmerdent et ils considèrent les petites fantaisies un peu déviantes comme des trucs de détraqués. En fait ils ne comprennent pas que d'autres ont des besoins qui ne sont pas les leurs.

- Nous voilà en pleine philosophie… Mais ce n'est pas idiot.

- Tu aimes ça, qu'on te fasse des pipes, toi ?

- J'adore !

- Je vais t'en faire une quatre étoiles !

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C'est qu'elle était douée, la Gina, sa langue virevoltait à une vitesse incroyable sur le gland du détective privé qui s'abandonnait complétement. Bientôt une goutte perla sur le méat. Gina en ressentit le goût salé et cessa sa fellation.

 

- T'as des capotes ?

- Heu… Non…

- Alors on baise pas ! J'en ai pas non plus. T'es en voiture ?

- Oui, elle est garée pas très loin !

- File à la gare, en voiture tu en as pour cinq minutes aller-retour, il y a une pharmacie.

- OK, je fonce !

 

C'est ce qu'il fit, tout en se demandant si cette interruption n'allait pas tout casser.

 

Elle s'était revêtue d'un peignoir pour lui ouvrir mais s'en débarrassa aussitôt, et c'est complétement nue qu'elle le précéda dans la chambre, où Didier ne tarda pas rebander fort correctement sous les coups de langue de cette très belle femme.

 

Gina s'assit sur le bord du lit et croisa les jambes. Didier ne compris pas ce geste qui lui cachait le minou de la belle. Elle tendit son pied gauche, impeccable avec ses ongles vernis d'un joli rouge.

 

- Tu aimes mes pieds ?

- Oui, ils sont très jolis ! Répondit Didier dont ce n'était absolument pas le truc mais qui pour rien au monde ne souhaitait contrarier sa partenaire.

- Embrasse-les

 

Il commença par faire de chastes bisous sur le plat du pied mais Gina le recadra.

 

- Non lèche mes orteils !

 

Didier n'était pas fétichiste du pied, mais avait quelques fantasmes de soumission, du coup il exécuta l'ordre avec une évidente bonne volonté.

 

- Suce bien le gros orteil, mets le bien dans ta bouche.

- Hummpf, humpf

- Suce-le comme si c'était une petite bite.

 

"Décidemment, c'est son obsession" se dit Didier, mais l'image suggérée s'imprima dans son cerveau et le troubla profondément. Après avoir bien léché et sucé cet orteil, il se recula un peu et bredouilla :

 

- Tu veux que je fasse pareil avec l'autre pied ?

- Mais bien sûr, cher ami…

 

Cinq minutes plus tard, Gina se coucha sur le dos, jambes écartées et porta sa main à sa chatte.

 

- Viens me lécher !

 

Didier ne se le fit pas dire deux fois, il adorait le parfum et le goût des sexes féminins. Il commença à lécher cette chatte légèrement humide dont l'odeur l'intriguait.

 

- Quand tu es parti aux capotes, j'ai été pisser, et je ne me suis pas essuyée. J'espère que tu apprécies ?

- J'adore ! Balbutia-t-il.

- T'aimerais que j'essaie de t'en faire encore une petite goutte,

- Pourquoi pas ?

- Alors attends, ne me touche pas, je me concentre… je te dirais…

 

Elle ferme les yeux, elle sait qu'elle va y arriver, on n'a jamais vraiment finit de faire pipi, il y a toujours une petite goutte qui traîne… encore faut-il que les sphincters veuillent bien la laisser passer. Elle fait un geste faisant comprendre à Didier, que ça va venir, incessamment, sous peu... Encore quelques secondes, puis elle ouvre les yeux lui fait signe de venir.

 

Didier se penche sur le sexe de Gina, entrouvre la bouche. Quelques petites gouttes arrivent dans son gosier. Il avale. Ce geste terriblement pervers le fait bander comme un cerf.

 

- C'était bon, hein ? Lèche ma chatte ! Lèche ma bonne chatte pleine de pisse !

 

Déjà elle haletait, Didier se demanda s'il fallait faire durer le plaisir ou lui porter l'estocade. Il choisit de temporiser, mais dut admettre qu'il n'était pas maître de la conduite des ébats.

 

- Fais-moi jouir !

 

La langue de Didier se pose sur le clitoris de Gina, commence à tourbillonner, tandis que les lèvres opèrent un mouvement de succion. Le corps de Gina se raidit, elle pousse un cri fulgurant à ce point que Didier dans un regard incongru s'assure que la fenêtre est bien fermée.

 

Il est à peine revenu de sa petite fierté masculine d'avoir envoyé en l'air la petite dame que celle-ci, après avoir assuré de nouveau la bandaison maximum de sa bite à l'aide de sa bouche, lui demande de se poser une capote, puis se positionne en levrette et écarte ses fesses à l'aide de ses mains !

 

- Ça va, la vue est intéressante ?

- Superbe, j'y passerais bien mes vacances ! Plaisante-t-il.

- Viens me mettre ta bite dans le cul !

 

Il est des propositions qu'un homme ne saurait refuser. Aussi sodomise-t-il la belle à tour de bite. Elle y est serrée dans cet étroit conduit et Didier, sentant la jouissance proche se met à ralentir, mais encore une fois ce n'est, pas lui qui commande.

 

- Ne t'arrête pas, continue !

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Il n'a plus le choix, il lime comme un damné et finit par jouir dans un spasme, il grogne pendant l'éjaculation, tandis que Gina se remet à hurler. Il décule, retire sa capote dont il ne sait pas quoi faire. La femme se retourne. Ils s'enlacent et s'embrassent.

 

- T'as une cigarette, demande Gina ?

- Oui, dans ma poche ! Répond-il en allant en chercher deux.

- Ça t'a plu ?

- Tu m'étonnes !

- Tu vas écrire dans ton journal intime, "Aujourd'hui, j'ai enculé Gina Molay !"

- Je n'ai pas de journal intime !

- Si tu en as un, comme tout le monde… Dans ta tête ! Tu pourras écrire aussi : "Cette salope a l'air excitée par l'image de deux mecs qui se font des pipes, même qu'elle a voulu me convertir à son fantasme !" et elle éclata de rire.

 

- T'es vraiment unique, toi !

- Je ne sais pas si je suis unique, mais faut que je te dise quelque chose : autant que les choses soient claires, ce que je viens de faire, je ne l'ai pas fait gratuitement…

- Pardon ?

- Laisse-moi finir, mon kiki ! Mais rassure toi ça n'avait rien d'une corvée, c'était même très agréable. Le prix c'est ma sécurité et celle de ma famille. Est-ce que je peux compter sur toi ?

- Je t'ai dit en entrant que je n'avais aucunement l'intention d'exécuter les instructions de Darousse, donc il n'y a aucun problème. Et nous n'aurions pas couché ensemble, le résultat aurait été le même.

- Peut-être, peut-être, mais en l'ayant fait je me sens plus rassurée. Ah, au fait, si tu en veux encore, ça reste possible, tu me passes un coup de fil avant. Evidemment faudrait pas que ça devienne une habitude, mais je ne me fais pas de soucis, tu es un gentleman.

 

Délicieuse façon de le cadrer tout en ne fermant pas toutes les portes…

 

- Tu veux boire quelque chose !

- Volontiers, ça m'a donné soif tout ça, mais je ne vais pas m'éterniser…

- La vie est courte et elle passe trop vite, quand on a des occasions, il faut en profiter… des occasions de rencontres mais aussi des occasions d'essayer des choses. Allez, je vais te laisser rentrer, j'ai du ménage à faire. Bisous…

 

Didier Remiremont a abandonné sa surveillance, a rédigé de faux rapports de filature et a facturé deux semaines de travail à Darousse. Il lui a fait un compte rendu oral d'une soi-disant séance d'intimidation sous-traitée auprès de deux malfrats et pour laquelle il lui a demandé un règlement occulte.

 

Didier s'est acheté un cahier pour écrire son journal intime, suivant ainsi les conseils de Gina Molay, mais il est resté vierge, et n'a jamais revu Gina, ce n'est pourtant pas l'envie qui lui manquait, mais la vie d'un détective privé ne laisse que peu de temps de libre et puis il avait embauché Tanya…

 

N'empêche ! Depuis cette aventure Didier Remiremont garde toujours un préservatif de prêt dans son portefeuille

 

Fin du flash-back dans le flash-back

 

A 16 heures 30 "Starsky" se présentait au bureau de Philippe Darousse.

 

- Il ne part jamais avant 17 h 30. Retrouvons nous dans le hall à cette heure-là et je vous montrerai qui c'est…

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:33

Chanette 20 - La clé 2

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2 - Sonia l'intrigante

 

Flash-back - Début février

 

Henri Winstone vient d'être nommé directeur de la branche France de Food House International. De suite il a réuni les membres de son staff et leur tient un discours bien carré :

 

- Messieurs, le monde des affaires est une jungle, pour réussir, il faut mettre à terre ses concurrents, nous allons donc nous y employer. Nous allons faire un brainstorming, vous allez me dire quels sont parmi nos concurrents ceux qui vous semblent le plus vulnérables.

 

Plusieurs noms fusent dans l'assistance et vont s'inscrire sur le paper-board.

 

- OK, maintenant vous nous expliquez pourquoi ils vous semblent vulnérables.

 

Le tableau se remplit d'appréciations diverses. Winstone entoura alors le motif de vulnérabilité de la société Choser et Ruppert.

 

"Anomalies supposées dans la chaine de production"

 

- Il faut que nous en sachions plus, que nous ayons des éléments tangibles, nous ne trouverons peut-être ces informations qu'en fouillant chez eux, mais nous allons nous donner les moyens de le faire. Y-a-t-il un volontaire pour s'en occuper ?

- Moi je veux bien ! Déclara Olivier Carette.

- OK, la réunion est terminée, Carette venez avec moi dans mon bureau, on va mettre ça au point...

 

Le travail préparatoire n'avait duré qu'une semaine : identifier le responsable informatique de chez Choser & Ruppert avait été un jeu d'enfant, son adresse fut récupérée en cinq minutes en se faisant passer pour la Sécurité Sociale. Restait à prendre une photo : un faux démarcheur se présenterait à son domicile uniquement pour identifier son visage, il fallait ensuite le suivre pour prendre un cliché. Il se rendait à son travail par les transports en commun, le photographier à l'aide d'un téléphone portable fut d'une facilité déconcertante.

 

Flash-back - Lundi 18 février

 

La phase 2 pouvait commencer. Olivier Carette et Sonia (nous l'appellerons ainsi pour le moment) attendaient depuis une heure devant l'entrée du siège social de chez Choser & Ruppert.

 

- On l'a raté ou quoi, votre type ? S'impatientait Sonia.

- Si on l'a raté, on reviendra demain. Pour vous, ce n'est pas grave, vous êtes payée pour la semaine !

- Et si j'échoue ?

- Avec vos arguments, ça m'étonnerait ! Rétorqua-t-il en lorgnant sur sa poitrine.

 

C'est vrai que d'arguments, cette jeune et superbe brune n'en manquait pas : un minois charmant et sans aucun défaut, un nez et une bouche bien ciselés, une poitrine de bonne taille, mais sans exagération non plus. Bref, un canon !

 

- Et s'il est homo ?

- On vous remplacera par un escort-boy, mais on ne vous reprendra pas l'enveloppe. Mais il n'est pas homo, il est marié.

- Pfff ! Ça ne prouve rien.

- Chut le voilà ! C'est le moustachu avec une sacoche noire. A vous de jouer maintenant ! Bonne chance !

 

Sonia avait prévu "de l'attaquer" dans le métro, son petit scénario était déjà tout prêt avec ses variantes possibles.

 

Le problème, c'est qu'Albert ne se dirigeait pas du tout vers le métro. Elle entreprit de le suivre, elle verrait bien.

 

Sonia sentait mal cette prestation. Madame Juliette l'avait embobinée pour qu'elle accepte.

 

"- Tu seras à la disposition d'une boite pendant cinq jours à temps plein. Il te faudra juste draguer un type, faire semblant d'en tomber amoureux..." "Faudra l'embrasser ?" avait-elle objecté. "Evidemment qu'il faudra l'embrasser, pour le prix qu'on te paie, tu ne vas pas faire ta jeune fille ! Quand le poisson sera bien ferré, tu lui demanderas de te sortir un document confidentiel de sa boite. Tu t'appelles Sonia Lambert, tu es comptable chez "Losange bleu", c'est un holding agro-alimentaire qui regroupe plusieurs marques, tu ne connais rien de la partie production de l'entreprise, mais tu es amenée à faire parfois des déplacements en province avec un responsable qui voudrait bien te muter au service commercial... Tu devras t'habiller de façon élégante mais sans avoir l'air "pute" et il te faudra porter un bandage au poignet droit. Mon client m'a pondu une note détaillée, lis-la très attentivement... Il y a des passages qu'il faudrait mieux que tu apprennes par cœur."

 

Albert pénétra dans un bistrot où il avait ses habitudes.

 

"Super ! Mais pourvu qu'il ne vienne pas rejoindre une bande de soiffards !"

 

Non, il s'installe au bar et commande un demi. Sonia se place près de lui, demande un chocolat. L'aventure peut commencer. Elle le dévisage ostensiblement. Albert, gêné lui adresse un sourire.

 

- Ça alors ! Quelle surprise ! S'exclame-t-elle au bout de quelques instants.

- Pardon ?

- Ne me fais pas croire que tu ne te souviens pas de moi ?

- Je crois que vous faites une confusion de personne.

- Vous n'êtes pas Louis Richard ?

- Eh non !

- Vous me faites marcher !

- C'est impossible, une ressemblance pareille. Vous avez un frère qui vous ressemble ? Un jumeau ?

- Non, non !

 

Albert en pleine perplexité détaillait l'inconnue.

 

" D'où sort ce canon ? Une professionnelle qui racole ? Mais pourquoi cette histoire absurde ?"

 

- Ça alors, c'est dingue ! Et plus je vous regarde... Je suis sûre que vous ne me croyez pas...

- Si ! On dit que toute personne a un sosie quelque part !

- J'ai peut-être une photo, attendez.

 

Elle farfouille dans son sac, en extrait une pochette plastique remplie de photos qu'elle feuillette sans les lui montrer.

 

- Ah la voilà !

 

Un coup d'œil sur la photo, un coup d'œil sur Albert. Sonia s'amuse comme une folle !

 

- C'est dingue ! S'exclame-t-elle en lui tendant la photo.

 

Albert est sur le cul ! La photo le représente dans des vêtements qu'il n'a jamais portés, un bouquet de roses à la main. Il est pris de trois-quarts dans un endroit non identifiable. La photo porte la mention manuscrite au feutre noir "Pour ma Sonia, bonne Saint-Valentin."

 

- Ça alors ! Balbutie-t-il. C'est vrai que ça me ressemble, mais ce n'est pas mon écriture…

- Vous savez ce que je pense ? Le coupe-t-elle.

- Non !

- Ben, je vais vous le dire, mais vous n'êtes pas pressé au moins ?

- Pas trop, non !

- Prenons une table, on sera mieux !

- Vous nous resservez la même chose, on va s'asseoir là-bas ! Demande Albert au garçon.

 

"Je lui sors une dernière connerie et après, c'est à lui de jouer, il faut qu'il me drague ! Vu la façon dont il me déshabille, ça devrait le faire !"

 

- Une supposition ! Vous êtes bien Louis Richard, mais vous ne voulez pas remuer votre passé.

- Vous voulez que je vous montre ma carte d'identité ?

- Ça ne prouvera rien, je n'ai jamais vu la sienne. Mais... Montrez-moi vos mains ! Oui, vos mains ! Ah ! Non, ce ne sont pas les siennes. Elles sont jolies mais les siennes étaient moins fines. Bon ben, faut que je me rende à l'évidence, vous n'êtes pas Louis Richard !

- Vous m'en voyez désolé !

- Je suis confuse de vous avoir fait perdre votre temps.

 

"Allez, à toi, coco, drague-moi, je me laisse faire !"

 

- Ce n'est pas grave, le quiproquo était intéressant... Et si j'étais entré dans votre jeu en vous faisant croire que j'étais ce Louis Richard ?

- J'aurais fini par regarder vos mains, je suppose ! Remarquez, la question m'intéresse. Allez-y, on rejoue la scène.

- Vous voulez vraiment ?

- Oui !

 

Albert était dubitatif. S'il était fasciné, pour ne pas dire obsédé par la gent féminine, il ne draguait pas. Non pas que ça ne l'intéressait pas, mais il redoutait l'échec sexuel. Profondément masochiste, il ne parvenait à jouir correctement que dans la souffrance. Son épouse avait longtemps fait avec, lui administrant des fessées rituelles. Aujourd'hui elle ne faisait plus rien et le trompait à tour de bites. Il s'en foutait, il avait renoncé aux relations extraconjugales classiques et trouvait son bonheur chez les professionnelles. Aller vers une relation avec cette femme le mènerait à l'impasse. D'un autre côté cette créature était un véritable canon, elle avait un sourire magnifique et n'avait pas vraiment l'air coincée.

 

Alors il ne sait que faire, adopte la philosophie british du "wait and see".

 

- Alors vous rêvez ? Dit-elle

- Je me disais que ce petit jeu risque de nous emmener loin !

- Vous avez peur ? Lui répond-elle en riant franchement.

- Non ! Mentit-il

- On y va ?

 

Il acquiesça d'un signe de tête.

 

- Bon je commence, proposa-t-elle : "Oh, mais monsieur votre visage ne m'est pas inconnu !"

- Le vôtre me rappelle quelqu'un.

- Ne seriez-vous pas Louis Richard ?

- Eh oui, c'est moi !

- Tu avais disparu ?

- J'ai beaucoup voyagé !

- Tu es content de me revoir ?

- Bien sûr !

- Alors embrasse-moi !

- Faut vraiment le faire ? Demanda Albert en sortant du jeu.

- Bien sûr !

- Faisons comme si je l'avais fait !

- Je ne vous interdis pas de le faire pour de vrai !

- Ecoutez, nous jouons un jeu dangereux, croyez que je comprends très bien votre état d'esprit. Vous avez envie d'avoir une aventure avec moi parce que je ressemble à l'un de vos ex, c'est bien ça ?

- C'est à peu près ça, sauf que je n'avais pas l'intention d'être aussi directe, répondit Sonia, quelque peu déstabilisée.

 

Elle s'efforça néanmoins de lui offrir son plus beau et son plus envoûtant sourire.

 

"Ça va foirer, je le sens !"

 

Les choses avaient été trop vite pour Albert, il se sentait obligé d'abattre ses cartes, de bien mauvaises cartes.

 

- Autant être franc, vous seriez déçue, je suis un traitement médical (oh le mensonge !) et j'ai beaucoup de difficultés à satisfaire une femme.

- Ne me dites pas que vous ne savez pas vous servir de votre langue ?

 

"Oups !"

 

- Vous êtes pressé ? Reprit-elle.

- Pas trop.

- Je m'appelle Sonia.

- Enchanté, moi c'est Albert.

- Vous connaissez un hôtel dans le coin ?

- Non !

- Venez, on en trouvera bien un... euh vous avez des préservatifs sur vous ?

- Euh, non !

- Eh bien, on va s'en acheter une boite…

 

Une fois dans la chambre, Sonia lui offrit ses lèvres. Moment pénible pour elle car elle n'aimait pas prodiguer ce genre d'intimité à de parfaits inconnus. Elle y était cependant parfois obligée comme aujourd'hui. Business in business.

 

- On se déshabille ? Proposa-t-elle.

 

Et Sonia s'arrange pour lui en jeter plein la vue, non pas qu'elle exécute un striptease, mais elle le regarde constamment et fixement avec des yeux coquins, s'amuse à faire une pirouette pour bien lui montrer ses fesses.

 

"J'espère que je n'en fais pas trop !" S'inquiète-t-elle.

 

Albert est déjà nu.

 

"Pas trop mal, mais pas mon genre ! Mais qu'est-ce qu'il bande !"

 

Sonia quant à elle a presque tout retiré, mais a conservé son soutien-gorge. Elle s'assoit sur le bord du lit, invite l'homme à la rejoindre.

 

Il s'approche mais les réflexes conditionnés étant ce qu'ils sont, il ne peut s'empêcher de demander :

 

- Tu n'enlèves pas ton...

 

Il lui désigne son soutien-gorge.

 

- J'ai pensé que ça te ferait plaisir de me le retirer toi-même !

 

Albert est rassuré et tire sur les agrafes. Sonia l'est beaucoup moins, autant pendant le contact au bistrot, elle avait su jouer son rôle à la perfection et s'en était amusée, autant en chambre, elle accumulait les erreurs. Le coup du soutien-gorge était avec ses variantes un truc de prostituée : faire croire au client qu'on lui accordait une faveur alors qu'on ne lui offrait que ce qu'il aurait eu de toute façon. Mais justement, son rôle en ce moment était de jouer le rôle d'une fille en quête d'une aventure sexuelle et non pas d'une "pute". Elle se rendait compte qu'elle avait mal préparé cet aspect des choses. Et en plus le type lui avait confié avoir des problèmes sexuels. Ce n'était pas gagné d'avance cette affaire !

 

Heureusement (façon de parler) Albert monopolise l'initiative : et que je te caresse et que je te pelote et que je te mette les doigts partout (et sans s'être lavé les mains !) et ça dure et ça dure à ce point que Sonia finit par se demander si elle n'est pas sur le lit avec un poulpe.

 

Et s'il n'y avait que les mains ! Il y a la bouche aussi ! Ce n'est même plus une bouche c'est une compagnie de sangsues ! Et évidemment les seins sont une cible privilégiée. Sonia finit par s'agacer :

 

- Pas trop les tétons, je crains un peu.

 Chanette20b1

Du coup, l'orage se calme, et Sonia en profite pour s'occuper de la bite d'Albert. Là ça devient de la technique à l'état pur et elle y met tout savoir-faire. Au moins ne risque-t-elle pas de faire d'erreur de comportement pendant cette phase. Quoique ? L'objectif est double ! Rendre Albert fou d'elle ! Elle y œuvre ! Mais aussi lui donner l'image d'une femme satisfaite de cette rencontre sexuelle afin que la suite ne paraisse pas factice. Or personne ne l'a prévenue qu'il lui faudrait obtenir tout ça de la part d'un type s'avouant impuissant.

 

D'ordinaire, elle se protège y compris pendant cette phase, mais on peut tricher, éviter le gland et surtout le méat, surtout dès que ça mouille.

 

Mais voilà que malgré toute la conscience professionnelle que Sonia applique à la pipe qu'elle est en train de prodiguer, la queue d'Albert débande dans sa bouche !

 

"Idée !"

 

Sonia rectifie la position de façon à fourrer sa chatte sous le nez d'Albert. Une invitation au soixante-neuf qui lui convient parfaitement. En théorie ! Parce que pour ce qui est de la pratique, c'est une autre paire de manches : pour faire accéder sa langue là où il conviendrait qu'elle le soit, il est obligé de se contorsionner d'un douloureux mouvement du cou. Ce qui devait être une partie de plaisir devient un supplice

 

Sonia se rend bien compte que rien ne va plus : non seulement Albert ne parvient pas à la sucer, mais en plus, il ne bande plus du tout.

 

- On va changer, je vais me mettre en-dessous ! Propose Sonia qui commence à se demander sérieusement si cette affaire ne va pas tourner au fiasco pur et simple.

 

Et c'est alors que le miracle se produit. Albert veut prouver qu'il sait donner du plaisir à une femme et se met à léchouiller le clitoris, maintenant à sa portée sans difficulté, avec un volontarisme forcené. Et quand il se rend compte que la belle n'est pas insensible à ses coups de langue, il acquière une satisfaction psychologique qui le fait rebander.

 

Retourner les acteurs d'un soixante-neuf et vous obtiendrez un retournement de situation disait le poète…

 

En tout cas, Sonia n'en croit pas sa chatte !

 

"Mais il va me faire jouir, ce con !"

 

Elle pensait simuler son plaisir, elle n'aura pas cette peine. Ce n'est pas la première fois qu'elle jouit dans l'exercice de son activité mais ce genre de choses reste rarissime !

 

Quelques instants de répit, ils s'embrassent, ils se caressent. Reste le problème de la jouissance d'Albert, qui de nouveau bande mou.

 

C'eut été un client "ordinaire", elle lui aurait demandé s'il n'avait pas un petit jardin secret (bien rares ceux qui n'en n'ont pas, mais il est vrai que certains sont réellement inavouables)

 

"Que faire, que faire ? "se demande Sonia tout en lui tripotant sa verge flasque,

 

Sa main s'attarde vers les testicules, ça ne lui fait pas grand-chose. Elle essaie de lui pincer les tétons, ça ne le stimule pas non plus. Le cul peut-être, encore faudrait-il qu'elle puisse y accéder.

 

- Montre-moi tes fesses !

- Mes fesses ?

- Oui, j'aime bien voir le cul des hommes !

 

Il se retourne !

 

- Elles sont jolies ! Commente-t-elle en les caressant.

 

Il se laisse faire. De chauds souvenirs lui reviennent en mémoire :

 

Ce salon de massage dans lequel une jeune chinoise qui se faisait appeler Alice, s'était débrouillée pour lui mettre un doigt dans le cul. Cela l'avait terriblement excité. D'autant qu'elle faisait bouger son doigt à une cadence infernale. La fille lui avait alors proposé une finition buccale en échange d'un petit billet supplémentaire. Il avait accepté mais ça ne marchait pas. Alice eut alors l'idée de remettre son index et miracle, il se mit à bander fermement et se masturba tout seul comme un grand pendant que la fille lui doigtait le cul.

 

Il revint rapidement dans le même établissement, redemanda la même fille. Elle lui massa les fesses mais tardait à exécuter la caresse qu'il était venu chercher alors il écarta les cuisses et se cambra légèrement. La fille compris de suite le message.

 

Il n'y eut pas de troisième fois, le salon fut fermé. Albert en essaya d'autres mais fut déçu, il se tourna alors vers les dominatrices professionnelles. Il y était déjà allé afin de faire fesser le cul, mais maintenant il demandait un petit gode en plus et s'en trouvait fort satisfait.

 

Alors aujourd'hui, Albert produit la même attitude qu'au salon de massage : il écarte les jambes et se cambre légèrement.

 

Sonia subodore qu'il se passe quelque chose :

 

"Il veut quoi ? Une feuille de rose ou un doigt ?" Elle refuse la première pratique dans l'exercice de son métier, le seul cul qu'elle a eu plaisir à lécher fut celui d'une copine, quant au doigt, oui, il lui arrive d'avoir quelques demandes… Ce n'est pas sa tasse de thé, mais business is business ! Elle aventure son index par-dessus l'anus. Albert pousse un soupir d'aise. Elle mouille son doigt et le fait entrer. Bingo !

 

Et notre Albert rebande.

 

Sonia ne perd pas de temps, elle prend la boite de préservatifs placée sur la table de chevet, est à deux doigts de le poser elle-même avant de réaliser que dans une prestation entre vrais amants, c'est l'homme qui le fait tout seul.

 

Sonia s'empale sur la bite d'Albert, face à lui, puis se penche et l'oblige à rouler sur le côté, elle a ainsi accès à son cul qu'elle peut doigter pendant qu'il la besogne. L'érection est correcte au début, mais elle ne sait si ça durera. Alors elle simule son plaisir. Albert est fier de l'avoir fait jouir, cela lui redonne un coup de fouet, il accélère la cadence et contre toute attente, se met à jouir à son tour.

 

Les deux tourtereaux tombent dans les bras l'un de l'autre et s'embrassent comme des ados après leur première baise.

 

- Tu es formidable !  Lui dit Albert.

 

"Un compliment, ça fait toujours plaisir, mais qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour gagner sa croûte !" Se dit Sonia

 

- On peut se revoir demain ? Minauda Sonia en sortant de l'hôtel.

 

Inespéré ! Il avait cru à une toquade, c'était donc plus que ça ! Il était sur un nuage. Une nana qui non seulement s'était entichée de lui, mais qui acceptait d'entrer dans ses fantasmes.

 

- Tu ne me réponds pas ?

- Si, si, bien sûr ! Quand tu veux !

- Demain à 18 heures devant le pont Mirabeau, on ira faire une balade dans l'île des cygnes... En amoureux !

 

Une balade ! Il aurait préféré l'hôtel, mais bon, l'un n'empêche pas l'autre.

 

- Tu me donnes ton numéro de portable... Au cas où...

 

Il le lui communiqua mais n'osa pas lui demander le sien.

 

Suite du Flash-back - Mardi 19 février

 

Le lendemain, à 18 heures précises, Albert était au rendez-vous. Pas Sonia ! Il attendit donc impatiemment, scrutant l'horizon, regardant sans cesse son téléphone portable. A 18 heures 15, l'angoisse du lapin le prit, à 18 heures 20, son château de cartes s'écroulait sous l'effet de la pesanteur.

 

"Si à 30, elle n'est pas là je me casse."

 

À 18 heures 25, elle arriva essoufflée.

 

- Je suis désolée, un petit contretemps et en plus mon portable est déchargé...

 

Ils s'enlacent, ils s'embrassent. Sonia n'est pas arrivée en retard par hasard. Elle possède quelques clients réguliers qu'elle rencontre sans passer par l'agence. Son retard lui permit de tester dans quelles dispositions se trouvait Albert. Il lui fut facile de constater que celui-ci venait de passer du désespoir au soulagement. Le fruit était mûr.

 

- On remettra l'île des cygnes à demain, j'ai envie de toi, tout de suite...

 

Albert n'allait pas dire non !

 

Cette fois, ce serait beaucoup plus facile pour Sonia, elle serait en terrain de connaissance. Du moins techniquement, car pour le reste, elle ne savait pas trop.

 

Le déshabillage est rapide et nos deux tourtereaux se retrouvent tout de suite sur le plumard où ils s'échangent baisers et caresses.

 

Sonia tripote la bite d'Albert qu'il a demi-molle tandis que ce dernier ne se lasse pas d'embrasser les seins de la belle.

 

Le doigt de Sonia s'approche du trou du cul d'Albert, elle l'a préalablement mouillé dans sa bouche et l'enfonce maintenant, puis effectue quelques mouvements de va-et-vient qui comble d'aise l'homme.

 

Mais la fantaisie prend vite fin, Sonia farfouille dans son sac à main qu'elle a laissé sur la table de chevet et en extrait un petit sac en plastique.

 

- Regarde ce qu'il y a là-dedans !

- Un gode !

- Oui ! C'était un cadeau, un gag de quelques collègues, elles sont assez connes, parfois ! Je m'en suis servi deux trois fois, je l'ai retrouvé ce matin en cherchant de l'aspirine. Du coup j'ai pensé à toi, je me suis dit que ça pourrait être marrant. Qu'est-ce que t'en penses ?

- Je sais pas, on peut essayer ! Répondit Albert qui en mourait d'envie.

- On va mettre lui mettre une capote, ça glissera mieux et ça évitera de le salir ! Allez mets-toi en levrette, je vais te l'enfoncer.

- T'es...t'es... Balbutia-t-il

- Tu ne veux plus ?

- Si mais je voulais te dire : t'es vraiment formidable !

- Qu'est-ce que j'ai de si formidable ?

- Ben, y'a des filles, tu leur parles de godes, elles se sauvent en courant, toi c'est le contraire, ça t'amuse !

- C'est parce que je suis coquine !

- Une belle coquine !

- TA coquine !

 

Albert se pâmait sous les coups de boutoir du gode de Sonia. Un moment, elle lui attrapa les couilles par l'arrière et les serra, mais manifestement il appréciait assez peu ce genre de choses, elle décida donc de le masturber. Ça bandait mou, mais l'action de la main réussit à redresser quelque peu les choses... Mais pas suffisamment pour assurer une pénétration correcte.

 

Il fallait maintenant pour Sonia continuer la comédie.

 

- J'ai envie que tu me suces.

 

Voilà une proposition qui arrange bien Albert, cela lui évitait une pénétration par trop aléatoire. Et puis ne l'avait-il pas fait jouir lors de cette première rencontre ? Après que sa langue eut été fouiller dans tous les recoins de la chatte de la belle brune et s'en être régalé jusqu'à plus soif, Albert entreprit de concentrer ses efforts sur le clito. Probable que Sonia n'attendait que ça et devait bouillir d'impatience pendant qu'il la faisait poireauter.

 

Mais Sonia cette fois ne réagissait pas, ce que lui prodiguait Albert lui faisait autant d'effet qu'un courant d'air dans une boite de sardines. Elle eut beau se laisser aller, faire dans la zénitude ou invoquer ses fantasmes les plus secrets, rien n'y faisait. Elle se résolut donc à simuler. D'ordinaire elle se barbouillait la chatte de gel afin de faire illusion, elle regretta de ne pas l'avoir fait, puis se raisonna. Albert n'avait absolument aucune raison de la soupçonner de simuler. Alors Sonia se mit à gémir, à haleter, à gémir encore plus fort, puis à crier en raidissant son corps.

 

Sans laisser à Albert le temps de réagir, elle se jeta à son cou, l'embrassa en simulant une passion immodérée qui le transporta de bonheur à un tel point qu'il rebanda.

 

Prestement, il se saisit d'un préservatif et s'encapota avant de la pénétrer et de s'agiter en elle tel un forcené. L'érection ne se maintint pas, il simula un orgasme et se retira en cachant son sexe de la sa main. Sonia ne fut pas dupe mais n'en fit rien savoir, bien évidemment Elle lui présenta son visage éclairé par le plus beau des sourires et ils s'embrassèrent de nouveau avec fougue.

 

- Tu fais quoi comme boulot ?

 

Il lui expliqua alors ce qu'elle savait déjà pertinemment : qu'il était responsable informatique chez Choser & Ruppert.

 

- Ah, comme c'est curieux ?

- Pourquoi donc ?

- Mon patron les déteste !

- Ah ?

- Figure-toi que je travaille pour la concurrence, je suis comptable chez "Losange bleu" et je vais peut-être passer auxiliaire commerciale

- Le monde est petit.

 

Puis intrigué :

 

- J'ignorais qu'ils avaient des bureaux dans le coin

- Ils ne sont pas dans le coin ! Quand on s'est rencontrés, je sortais de chez le rhumatologue, je suis en arrêt de travail, je me suis niqué le poignet en jouant au tennis.

- Ah !

- T'es marié ?

- Oui !

- Et ça se passe bien !

- Ça se passe moyen, et toi ?

- En ce moment, je ne suis pas libre, mais c'est une situation qui est susceptible d'évoluer. On se retrouve demain, je te promets d'être à l'heure. Quand même Choser & Ruppert, tu crois qu'ils méritent vraiment leur si mauvaise réputation ?

 

Albert fut un peu intrigué par ce brutal changement de sujet. A quoi rimait cette question ?

 

- J'ignorais que la boite avait mauvaise réputation.

- Ben chez nous, si ! Il se chuchote même que tout ne serait pas clair au niveau de la chaine de fabrication !

 

Voilà qui évoquait de vagues souvenirs chez Albert.

 

- Ce sont des ragots !

- Et si c'était pas des ragots ?

- Je sais pas, moi !

- Juste une supposition comme ça : tu trouves la preuve que ce ne sont pas des ragots et tu me refiles le tuyau, je refile ça à mon chef, je te dis pas la promotion que ça me ferait.

- On peut toujours rêver !

- Tu ne peux pas essayer de te renseigner ?

- Non, je ne vois pas comment !

- Bon, je disais juste ça comme ça ! On s'en va ?

 

Le poisson n'avait donc pas mordu, il faudrait que Sonia aille plus loin. Et plus loin, c'était le chantage au sentiment et elle n'aimait pas ça du tout !

 

Suite du Flash-back - Mercredi 20 février

 

Effectivement, elle fut ce jour-là ponctuelle.

 

Elle savait qu'il lui faudrait sortir le grand jeu, jouer une comédie malsaine dont elle s'efforçait mentalement de minimiser les conséquences.

 

- Qu'est-ce que je suis bien avec toi ! Lui dit-elle en guise de bienvenue.

 

Petite phrase d'une banalité confondante mais qui mit le cœur d'Albert en joie.

 

Ils cheminèrent main dans la main le long de l'étroite allée des cygnes, puis revinrent sur les quais pour retrouver l'hôtel.

 

Quand Sandra se déshabilla, il la regarda d'une curieuse façon, les yeux de l'amour rejoignaient désormais ceux du désir. Cette femme était formidable, non seulement elle était canon, mais elle faisait preuve d'une décontraction sexuelle assez étonnante. Et en plus, il la faisait jouir ! Que demander de plus ?

 

Du coup, il banda !

 

- Humm, ça m'a l'air en forme tout ça ! Plaisanta-t-elle.

- C'est toi qui me mets en forme !

 

Elle se rapprocha de lui, ils s'embrassèrent goulument, profondément, baveusement et elle en profita pour lui tripoter la bite de ses doigts experts. Elle finit par se pencher pour sucer avec application cette verge arrogante. Si la fellation faisait, vous vous en doutez bien, partie de son business, il lui arrivait d'y trouver un certain plaisir, peut-être plus esthétique que sexuel d'ailleurs. Elle aimait les belles bites comme d'autres aiment les toiles de Renoir ! Encore fallait-il qu'elles soient dans ses goûts, elle les aimait bien cylindriques, bien calibrées, le gland bien rose et décalotté franchement, la veine bleue bien assortie. Et les couilles me direz-vous ? Elle s'en foutait des couilles !

 

Elle léchait la hampe avec application. Pour cette séquence, la capote n'était pas indispensable. Elle était cachée dans sa bouche et au moment opportun, un mouvement de ses lèvres recouvrirait le gland. Un autre mouvement dans la foulée ferait se dérouler le préservatif le long de la verge.

 

Et c'est ce qui se passa. En principe l'homme ne s'aperçoit de rien sur le coup et Albert ne fit pas exception. C'est quand elle retire la bite de sa bouche que l'homme se retrouve tout étonné d'être déjà encapoté !

 

Eh oui ! Un truc de professionnelle ! Mais justement qu'est-ce qui lui a pris de faire ça ? La gaffe ! La grosse gaffe l La terrible gaffe ! Peut-être même une catastrophe ! Et comment rattraper le coup à présent ? Impossible, Tout simplement impossible.

 

Elle se redresse, lui sourit, retardant l'inéluctable. Albert regarde sa queue, ne comprend pas !

 

- C'est quoi ce tour de magie ?

- J'ai travaillé trois mois dans un bar à putes, il y a quelques années. J'y ai appris deux ou trois bricoles. Ça te choque mon Bébert ?

 

Ça passe ou ça casse !

 

- Non pas du tout !

 

A défaut de pouvoir pousser un grand soupir de soulagement, elle ne le fit que mentalement. Albert cru comprendre alors l'origine de la grande décontraction sexuelle de Sonia.

 

- Tu dois en avoir des trucs à raconter !

- Euh... Faut que tu saches un truc : J'ai vécu ça. Je n'ai aucun regret, aucun remords, mais j'ai tourné la page, je ne souhaite pas en parler en détail.

 

Sonia n'était pas mécontente de cette "sortie" improvisée.

 

- Oui, je comprends, répondit Albert histoire de dire quelque chose.

 

Il ne bandait plus et la capote qui pendouillait par-dessus sa bite flaccide avait quelque chose de grotesque.

 

Sonia alla trifouiller dans son sac.

 

- Ah ! Merde ! Jura-t-elle.

- Un problème ?

- J'ai oublié le gode !

- C'est pas grave !

- J'ai changé de sac ce matin, j'ai pas fait attention... Y'a rien dans cet hôtel qui pourrait faire l'affaire ?

 

Elle se déplaça jusqu'à la salle de bains, revint évidemment bredouille, se maudissant d'avoir accepté cette mission à la con, qui ne lui faisait faire que des bêtises.

 

- Que dalle !

- Mais ce n'est pas grave !

- Je voulais te faire plaisir...

- Mon plus grand plaisir c'est que tu sois avec moi en ce moment.

- T'es un amour !

 

"Pour l'instant tout va bien !" se rassura Sonia.

 

- Tourne-toi un peu !

 

Elle lui doigta le cul tandis que l'autre main s'efforçait de le faire bander. La technique fut plutôt efficace, du moins pendant un temps, parce qu'ensuite...

 

"Pas moyen de rester bandée plus de cinq minutes, cette queue !"

 

Sonia eut alors une idée. Elle s'empara d'un préservatif, y glissa trois de ses doigts et ainsi équipée, elle travailla à nouveau la rondelle d'Albert.

 

Dès qu'il rebanda, elle se mit en levrette.

 

- Viens vite ! Non pas là ! Dans le cul ! Vas-y encule-moi !

 Chanette20b2.jpg

L'invitation dut avoir des conséquences psychologiques qui raffermirent bien comme il faut la bite d'Armand, qui se mit à labourer la belle.

 

Cette fois, Albert sentait qu'il allait jouir mais ce moment favorable ne durerait pas une éternité. Il accéléra autant qu'il le pouvait. Sonia comprenant ce qui se passait se prépara à simuler.

 

Albert cria sa jouissance, mêlant ses cris à ceux de Sonia en pleine comédie.

 

"Et maintenant la grande scène, acte III, scène 2 !"

 

Sonia s'est rapidement mouillé les yeux avec ses doigts, elle se retourne, se mord les lèvres.

 

- Albert ! Je, je...

- Oui ?

- Je t'aime, Albert !

- Moi aussi je t'aime, Sonia, parvint-il à articuler, les yeux embués.

 

Albert sanglote de bonheur !

 

"Je suis vraiment une salope !" se dit alors Sonia

 

Après quelques minutes de temps calme, Sonia osa passer à la suite :

 

- J'aimerais te demander un petit service !

- Oui ! Répondit Albert en espérant qu'il ne soit pas question d'argent.

- Comme responsable informatique chez Choser & Ruppert, tu dois avoir accès à tous leurs ordinateurs ?

- Oui, pourquoi ?

- J'ai repensé à notre conversation d'hier sur les choses pas très claires au niveau de la chaîne de fabrication de ta boite. D'après ce que j'ai entendu, ce ne sont pas que des rumeurs !

- Tu en sais plus que moi, alors ! Répondit Albert, se demandant où elle voulait en venir.

- Alors admettons, c'est juste une supposition, que tu puisses dégotter un truc compromettant, c'est possible ?

- Si la boite à quelque chose à se reprocher, ils ne vont pas laisser des traces sur les ordinateurs.

- Tu peux regarder quand même ? Juste jeter un coup d'œil, je suis sûre que tu peux trouver quelque chose !

- Je sais pas !

- Tu fais ça discrètement, je file ça à mon patron, et je me retrouve avec une promotion d'enfer. Tu peux faire ça pour moi ? Dis ! Mon Bébert !

- Je vais voir !

- Et puis qu'est-ce que tu risques ?

- Je veux bien essayer, mais je ne te promets rien ! Répondit-il, se demandant déjà comment il allait gérer ça.

- T'es super !

 

Quand ils se quittèrent à grands coups de "Je t'aime", Sonia avait décidé qu'elle ne reverrait plus Albert. Ce qu'elle avait fait ne lui inspirait que de la honte.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:26

Chanette 20 - La clé

Fetish2  

1- Embrouilles dans le métro

 

Prologue

 

Je suis dans un petit restaurant avec Nœud-Pap. Ceux qui ont déjà lu mes autres récits savent combien j'évite les sorties de ce genre avec mes clients. Mais toute règle a ses exceptions... D'ailleurs ce soir, c'est moi qui invite. Je lui devais bien ça !

 

Le serveur nous apporte deux coupes de champagne. On trinque !

 

- A la fin de cette histoire !

- Tchin !

 

Mais quelle histoire ? Et bien justement, je m'en vais vous la narrer :

 

Lundi 25 février

 Chanette20a

Nœud-Pap fait partie des clients que j'aime bien, il n'est pas con, il a de l'humour, il assume complètement les petites fantaisies qu'il vient chercher en ma compagnie. Quand il vient c'est parfois pour l'après-midi entière. Son truc c'est que je l'oblige à sucer des bites, je l'encage donc en attendant l'occasion, il m'arrive aussi parfois d'organiser mes rendez-vous de façon à provoquer ce genre de rencontres.

 

Il est 17 heures et justement le voilà ! Il devait venir à 14 heures mais il a eu un contretemps, ce sont des choses qui arrivent…

 

Il a la cinquantaine, taille moyenne, lunettes, barbichette, habillé avec élégance et toujours flanqué d'un nœud papillon (d'où le sobriquet que je lui attribue). Cela fait plusieurs années que je le compte parmi mes clients réguliers. Je sais donc exactement comment il fonctionne, les mots qu'il veut entendre et les gestes qu'il attend de moi. Ce genre de prestation est donc beaucoup plus facile que lorsque je suis en présence d'un nouveau venu dont je dois jauger en permanence les attentes et mes capacités à les réaliser.

 

- Bonjour Maitresse ! Balbutie-t-il

- A poil, salope !

- Oui, maîtresse.

 

Je retire mon kimono et apparaît en tenue de travail. Comme assez souvent, j'ai opté pour un bustier de cuir noir à jarretelles et un string assorti. Je suis chaussée de bottines et mes jambes sont gainées de résilles noires.

 

Une fois mon client déshabillé, je lui attache un collier de chien autour du cou et y accroche une laisse. Je le fais se promener à quatre pattes dans le salon, j'ai décidé que je ne l'emmènerai au donjon qu'au dernier moment, car je lui ai réservé une surprise qu'il appréciera.

 

- Dis donc esclave, tu n'aurais pas oublié quelque chose ?

- Je ne vois pas, maîtresse…

- Ah tu ne vois pas, tu veux que je te rafraichisse la mémoire.

- Pardon maîtresse, je ne sais plus.

- Relève toi, mets-toi là là-bas les mains sur la table, je vais te rougir le cul, ça t'apprendra. Eloigne un peu tes jambes de la table, écarte les un peu plus, Voilà comme ça, cambre bien tes fesses, ton cul de pédé ! Ça t'excite que je te dise que t'as un cul de pédé ?

- Oui maîtresse !

- Un pédé qui aime bien se faire enculer !

- Oui maîtresse.

- Par une grosse bite que tu aurais bien sucée avant.

- Oui maîtresse.

 

Je lui passe la main sous l'entre-jambe, il bande comme un âne.

 

- Ça te fait bander ce que je te dis ?

- Oui maîtresse.

- "Oui maîtresse", "Oui maîtresse"… tu ne connais pas une autre chanson ?

 

Il me regarde d'un air ahuri, il est rigolo Nœud-Pap !

 

Je me saisis du martinet et lui assène un premier coup, assez fort, sachant très bien ce qu'il peut supporter.

 

- Qu'est-ce qu'on dit ?

- Merci Maîtresse !

 

Je frappe un nouveau coup, la marque des lanières vient se superposer à celles laissées par le premier coup.

 

- Alors, t'as retrouvé la mémoire ?

- Je suis désolé, maitresse, je ne vois pas ce que j'ai oublié.

- Alors ce sera vingt coups !

 

Je fouette en prenant mon temps et en faisant en sorte que mes coups soient imprévisibles, ainsi je peux attendre une longue minute entre deux frappes, comme je peux en asséner deux dans la même foulée. Je lui en avais promis vingt, il en eut un peu plus.

 

- Alors ?

- Je dois avoir un trou de mémoire, Maîtresse.

 

Le pire c'est que c'est que ça semble vrai.

 

- Tourne-toi !

 

Je le gifle (pas trop fort, sinon ça peut provoquer la migraine), puis lui demande d'ouvrir la bouche et lui crache dedans plusieurs fois. Il n'aime pas trop, mais ne proteste pas.

 

- Alors ?

- Je sais pas…

- Ça devient grave, il va falloir que tu fasses une cure de phosphore !

 

Je lui attrape les pointes de ses seins et les lui pince assez fortement. Comme nombre de soumis, il est particulièrement réceptif à ce genre de petites misères.

 

Je les serre, je les tourne, je les tire, je lui accrocherai des pinces tout à l'heure. Pas tout tout de suite, il faut toujours se garder des divertissements en réserve. Sa bite montre fièrement le chemin des cieux, je m'amuse à lui balancer une pichenette sur le gland.

 

- Aïe ! Rouspète-t-il.

- Douillet !

- Oh !

- Quoi, oh ?

- J'ai oublié de vous payer ! Je suis confus ! Je vais le faire de suite !

- Reste là, tu me régleras tout à l'heure. Tu en as mis un temps à retrouver la mémoire !

- Pardon, maitresse pardon !

- Silence ! Mets-toi à quatre pattes et suis moi !

 

J'emmène mon soumis dans le donjon. Il y a déjà du monde : Un homme d'une vingtaine d'années, assez frêle, le visage masqué est attaché de face sur une croix de Saint André. Je m'approche de lui et lui pince violement le bout des seins. Cela le fait bander quasi instantanément.

 

- Alors tu la trouves comment cette queue ? Demandai-je à Nœud-Pap.

- Oh ! Elle est belle, maîtresse !

- Tu aimerais bien la sucer ? Hein salope !

- Oui, maîtresse, j'aimerais bien la sucer !

- Vieux vicelard ! Mais, je ne sais pas si tu l'as mérité.

 

Je m'éloigne un peu, me dirige vers la cage, dont je retire la bâche qui la recouvrait. Il y a un homme à l'intérieur, un monsieur à l'expression très calme, la quarantaine, celui-ci ne m'a pas demandé de le masquer. J'ouvre la cage et le libère.

 

- Ces deux esclaves se sont sucés la bite tout à l'heure, mais je t'attendais pour passer à la suite ! Commentai-je.

 

Puis me tournant vers le soumis que je venais de libérer.

 

- Qu'est-ce qui va t'arriver maintenant ?

- Je vais me faire enculer, maîtresse. Je vais me faire enculer pour vous !

 

J'attache l'esclave, couché sur un chevalet, les jambes écartées. Il a eu droit à un bon gode dans le cul tout à l'heure, mais un peu de gel ne lui fera pas de mal. Je demande à Nœud-Pap de le faire. Il m'obéit, mais manifestement il trouve ça bizarre, ce doit bien être la première fois qu'il tartine le cul d'un autre homme avec du gel. Il y a toujours un début à tout !

 

Je libère ensuite le jeune homme masqué, je le branle un peu pour maintenir son érection puis je l'encapote.

 

- Allez, maintenant, encule-le !

 

Le jeune le pénètre facilement et commence une série de va-et-vient assez énergiques. L'autre pousse de hi et des han de plaisir. Mon intention était de diriger une longue sodomie sans éjaculation de telle façon que Nœud-Pap puisse ensuite profiter des services du jeune homme. Mais ce dernier va trop vite et s'excite de trop.

 

- Stop !

 

Mais il est trop tard ! Il jouit comme un malade, puis décule. Inutile de l'engueuler, ce serait contre-productif. Il considère lui-même que l'affaire est terminée, puisqu'il sort du donjon pour aller se rhabiller.

 

Et voilà ! Les choses ne se passent pas toujours comme on l'aurait souhaité : me voilà donc avec deux bonhommes plein de fantasmes bisexuels, mais passifs tous les deux. On va faire avec.

 

- Ne bougez pas, vous deux, je reviens !

 

Je m'en vais tenir compagnie quelques instants au jeune homme, j'ignore s'il reviendra mais je souhaite qu'il garde au moins comme souvenir de cette rencontre son aspect convivial.

 Chanette20b.jpg

En revenant, je libère l'esclave de son chevalet !

 

- Alors il t'a bien enculé ?

- Un peu rapide, mais c'était bien !

- Tu veux jouir ?

- Oui, maîtresse !

- Et bien Nœud-Pap va te faire une pipe !

 

Je suis sûr qu'il aurait préféré se branler en me regardant mes nichons… Pas facile de faire plaisir à tout le monde. Mais Nœud-Pap met énormément de cœur à l'ouvrage et l'autre apprécie la fellation qu'il lui pratique. C'est qu'il commence à en avoir l'habitude ! Je lui en ai fait sucer des bites à Nœud- Pap !

 

Ça s'éternise quand même un peu. Je fais stopper la pipe et demande au type de se branler. Il le fait et jouit en ayant la présence d'esprit de recueillir le sperme dans le creux de ses mains afin de ne pas en mettre partout. Cet homme a de l'éducation. Il me fait savoir avec déférence qu'il va maintenant se rhabiller et prendre congé.

 

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai seule avec Nœud-Pap.

 

- Je suppose que ça t'a donné soif, cette petite pipe.

- Oui, maitresse ! Répond-il en sachant pertinemment où je veux en venir.

- Finalement, toutes les misères que je te fais subir, tu t'éclates avec !

- Ça dépend lesquelles !

- Il faudra qu'on en discute un jour, en attendant couche-toi par terre et ouvre ta bouche en grand, ma salope !

 

Il s'exécute, je m'accroupis plaçant mon pubis à 30 centimètres au-dessus de son visage et lui offre une vue imprenable. J'avais une grosse envie, sans doute l'excellent thé au jasmin que j'ai bu ce midi. Je lâche les vannes, Nœud-Pap avale ce qu'il peut avec beaucoup de conviction, mais en fout plein à côté. Comme d'habitude quoi !

 

- Alors c'était bon ?

- Délicieux, maîtresse !

- Tu vas me nettoyer les saletés que tu as fait par terre et après tu iras t'enfermer dans la cage. On ne sait jamais : tu auras peut-être une autre bonne queue à sucer !

 

Je n'avais pas d'autre rendez-vous, mais quelqu'un peut toujours venir au débotté. J'ai attendu jusqu'à 18 h 15, puis j'ai sodomisé Nœud-Pap avec un gode-ceinture, ensuite il s'est branlé, les yeux fermés, perdu dans des fantasmes qui ne me regardent pas.

 

Ma journée est finie. Nœud-Pap se rhabille. Il veut me donner un petit billet supplémentaire pour se faire pardonner son incroyable oubli de tout à l'heure, ce que je refuse. Puis comme à l'habitude nous échangeons quelques mots, souvent des banalités, moi, il faut que je me démaquille un peu et que je troque ma tenue de dominatrice professionnelle contre celle de Madame tout le monde.

 

- Tu ne m'as jamais déjà dit ton prénom ?

- Vraiment ? C'est Marcel !

- Tu te rappelles, je t'avais expliqué il y a quelque temps que je voulais refaire ma salle de bain ?

- Oui !

- Ben, je me suis décidée, tu pourrais passer me faire un devis ? Mercredi je suis libre toute la journée, je ne travaillerai pas.

- Oui, bien sûr ! Mercredi vers 14 heures 30 ?

- Impeccable ! Je vais t'indiquer mon adresse et mon vrai nom. Je te fais confiance, tu gardes ça pour toi !

- Vous pouvez avoir confiance. Est-ce que vous avez un ordinateur chez vous ?

- Oui, pourquoi ?

- Mon ordinateur portable est en panne, je ne sais pas si ça sera réparé pour mercredi. J'apporterai une clé USB pour faire une simulation, vous verrez, c'est magique !

- Chic alors, j'adore la magie !

 

Mercredi 27 février

 

C'est dans le métro que je rencontrai Albert ce matin-là. A vrai dire, je le connaissais déjà, puisqu'il était l'un de mes clients. Régulier, même si ses visites étaient plutôt espacées, peu compliqué, très correct et même charmant, ce qui ne gâche rien, bien au contraire.

 

D'une façon générale, ce genre de rencontres inopinées hors du cadre de mon travail, se déroule entre gens intelligents et bien éduqués, c'est à dire qu'on fait comme si on ne se connaissait pas, un imperceptible sourire complice étant éventuellement toléré. Mais il est aussi vrai qu'il y eut dans ma vie quelques exceptions malencontreuses (voir "Les sources bleues" et "Trafics").

 

Mais ce jour-là, les circonstances étaient quelques peu particulières : j'étais assise dans le métro et perdue dans mes pensées. A la station Montparnasse, le type s'assied devant moi. Je le reconnais mais restais de marbre. Lui ne me remet pas de suite et me lance des regards furtifs, que j'essaie de ne pas croiser. Il faut dire que dans le "civil", j'ai un tout autre look qu'au studio. La domina au maquillage outrancier en tenue de cuir fait alors place à une petite bonne femme à lunettes comme il y en a des milliers et personne ne peut soupçonner mes activités.

 

Ça y est, il a trouvé qui j'étais, il ne peut s'empêcher de me faire un sourire idiot que je lui rends discrètement.

 

- Le monde est petit ! Me dit-il à voix basse.

- Comme vous dites !

 

La conversation se ferme, il a l'intelligence de ne pas la relancer. Je n'ai rien à lire et je me mets à trifouiller mon téléphone portable.

 

Je n'ai pas pris de rendez-vous pour ce mercredi, je reçois Nœud-Pap chez moi en début d'après-midi, qui doit me faire un devis pour ma salle de bains. Du coup, je me suis offerte comme cela m'arrive de temps à autre, une journée de congés. J'ai aujourd'hui eu envie de me rendre au Musée d'Orsay où je n'avais pas mis les pieds depuis une éternité.

 

Un peu avant la station Solferino, Albert se lève.

 

- Bonne journée ! Me murmure-t-il.

 

Je le gratifie d'un sourire, et me lève à mon tour : c'est aussi à cette station que je descends. Albert est au milieu du quai, semble hésiter sur la sortie à emprunter, en choisit une, je prends l'autre : la bonne.

 

Me voici rue de Bellechasse, je chemine sans me presser, arrive sur l'esplanade du musée et me dirige vers les caisses.

 

- Décidément ! me lance Albert.

- Eh oui !

 

Cet olibrius se rend donc également au musée. J'espère qu'il ne va pas me proposer de m'accompagner, j'ai envie d'être tranquille. Mais non, il a la politesse de rester derrière moi et farfouille dans sa sacoche.

 

Me voici dans le hall où je ne me lasse pas d'admirer "la femme piquée par un serpent" une sculpture magnifique diffusant un érotisme trouble. Elle est signée Jean-Baptiste Clésinger et le modèle était une "collègue" du 19ème siècle, Apollonie Sabatier dite "la Présidente" et copine de Guy de Maupassant. Heureux temps où les putes étaient adulées par les plus grands artistes !

 

- Magnifique, n'est-ce pas ?

 

Merde revoilà Albert, comment vais-je m'en débarrasser ? Et le voilà qui se baisse et qui ramasse quelque chose : une clé USB.

 

- Vous avez fait tomber quelque chose, on dirait ! Dit-il en ramassant l'objet et en me le montrant.

- Non, non, ce n'est pas à moi !

- Ah ! Eh bien gardez-là, ça peut toujours servir ! Je vous laisse, j'ai rendez-vous avec un ami.

 

J'enfouis machinalement la clé dans mon sac à main, puis profitai d'une bonne heure de visite. Pas plus, après je sature ! Mais je reviendrai.

 

J'avais bien remarqué, mais sans y prêter une attention particulière, ces deux individus qu'on aurait probablement davantage croisés dans les buildings de la Défense que dans un temple de l'art : la trentaine, costumes sombres, regards de loups affamés.

 

Je m'engouffre dans les couloirs déserts du métro. Sur le quai il n'y a pas grand monde, mais les deux golden boys sont là et trouvent le moyen de rentrer dans la même rame que moi.

 

Je vais pour m'asseoir et c'est à ce moment-là que le cauchemar commença :

 

L'un des deux types me bouscule et aussitôt me prend à partie :

 

- Dites-donc vous pourriez faire attention ! Commence-t-il.

- Attendez, c'est vous qui me bousculez... Protestai-je.

- On le connaît votre truc, mais nous le faire deux fois de suite, je trouve ça lamentable !

 

Mais c'est qui ces connards ?

 

- Quel truc ? Comment ça deux fois de suite ? Qu'est-ce que vous racontez ?

- Vérifie tes poches ! Crie alors le plus grand au plus petit !

- Putain ! Ma clé USB ? Elle a disparu ! Répond l'autre après avoir sommairement "vérifié" ses poches.

- C'est elle ! Elle a dû te la piquer au Musée !

 

Ah ! Je crois comprendre !

 

- Rends-nous cette clé ! Hurle le premier connard.

 

Il n'y a pas grand monde dans cette voiture de métro, mais tout le monde nous regarde. J'ai horreur de ça, mais j'éclate :

 

- Oh ! Vous allez-vous calmez tous les deux ! Si c'est une clé que vous recherchez...

- On s'en fout de tes histoires ! Rends nous cette clé, sale voleuse !

 

Je ne comprendrai qu'un peu plus tard qu'ils utilisaient sciemment cette tactique pourrie visant à empêcher la "partie adverse" de s'exprimer.

 

Je hurle :

 

- Si je suis une voleuse, on va ensemble à la police !

 

Un court silence que je suis incapable d'interpréter. Puis le plus petit des deux reprend du poil de la bête :

 

- Elle bluffe ! Rends-nous cette clé !

 

Je cherche le signal d'alarme, je ne trouve pas. Le métro arrive à la station "Rue du bac", je me précipite vers la portière mais le plus grand m'en empêche en mettant ses bras en croix.

 

Qu'à cela ne tienne ! Je lui balance un bon coup de genou dans les couilles !

 

- Salope !

 

Me voilà sur le quai ! Il n'y a qu'une seule sortie, je fonce. Les deux tarés trouvent le moyen de me barrer le chemin. Quelques badauds descendus du métro, sont restés sur le quai comme des glands et semblent s'amuser du spectacle. Bande de tarés !

 

- Rends-nous cette clé, ou ça va mal finir !

 

Je panique, je plonge la main dans mon sac, je cherche ma bombe lacrymo, ne la trouve pas ! L'aurais-je oubliée à maison ! Ben oui, puisque j'ai changé de sac ce matin, et que je ne pensais vraiment pas en avoir besoin aujourd'hui. Je trouve la clé USB. Et d'un geste rageur je l'envoie atterrir entre les rails du métro.

 

Je laisse les deux cons à leur stupeur. Le temps qu'ils réalisent, qu'ils préviennent le chef de station, qu'on fasse éventuellement stopper le trafic pour récupérer la clé, (si elle n'est pas écrabouillée avant), j'ai largement le temps de disparaître.

 

Me voici dehors et débarrassée de ces deux andouilles. Ils ont réussi à me gâcher ma journée.

 

Je file dans le premier bistrot venu boire un grand verre d'eau gazeuse. J'en avais besoin.

 

Je pense un moment prendre un taxi pour rentrer à la maison (j'aurais sans doute dû !) mais décide finalement qu'une bonne marche à pied me fera peut-être disparaître le stress lié à ces péripéties débiles.

 

Starsky et Hutch

 

Starsky et Hutch (appelons ainsi les deux crétins qui m'ont agressée) montent les marches du métro jusqu'au guichet. Ils vocifèrent, parlent en même temps, s'énervent, demande un responsable.

 

- C'est moi la chef de station ! Martèle cette dernière qui est habituée aux récriminations tous azimuts des râleurs compulsifs.

- Et bien alors, prenez vos responsabilités !

- Est-ce que vous vous rendez compte que si on arrêtait le trafic à chaque fois qu'une personne fait tomber un objet sur la voie, il n'y aurait pas souvent de métro ?

- Mais est-ce que vous vous rendez compte que les informations qu'il y a sur cette clé sont inestimables ?

- N'insistez pas, ça ne sert à rien !

 

Starsky sort alors son portefeuille.

 

- On peut peut-être s'arranger, vous voulez combien ? 200 ? 300 ?

- Même pour un million, je n'ai pas le pouvoir de faire ça !

- Ah, vous êtes bien des fonctionnaires ! Feignants et incapables !

- Foutez-moi le camp où j'appelle la sécurité !

- Connasse !

- Grosse connasse l Ne peut s'empêcher d'ajouter son comparse.

 

Retour

 

J'ai fait un grand circuit pour rentrer, avec une halte dans un autre troquet pour pisser, il parait que ça aussi, ça élimine le stress ! Un peu de shopping, je me suis acheté un petit haut sympa qui me va super bien, et en solde en plus.

 

J'arrive en bas de mon immeuble, je compose le digicode, une jeune et élégante blackette que je n'avais jamais vue m'emboîte le pas. Je relève mon courrier pendant que l'inconnue semble chercher quelque chose sur les boites aux lettres. J'appelle l'ascenseur, il s'ouvre, la blackette me suit à l'intérieur.

 

J'appuie sur le bouton de l'étage et sacrifie à la politesse d'usage.

 

- Quel étage ?

- C'est fait, merci.

 

Je quitte l'ascenseur, me dirige vers ma porte pendant que la blackette semble hésiter à sonner à la porte de ma voisine d'en face. Je rentre chez moi et me déshabille pour aller prendre une bonne douche.

 

Remiremont

 

Didier Remiremont est le patron d'une petite officine de détective privé. Il était occupé à présenter un compte rendu difficile à l'un de ses clients. L'affaire avait été beaucoup plus compliquée que prévu en entraînant des frais supplémentaires. Il avait précisé à sa secrétaire de ne lui passer aucune communication téléphonique. Le client avait signé un contrat forfaitaire. Il s'agissait donc de l'embobiner afin de lui faire accepter un dépassement d'honoraires. Mais celui-ci rechignait - à juste titre -. Bref un entretien difficile !

 

Et voilà qu'un importun frappa à la porte.

 

- Occupé ! S'exclame Remiremont.

 

Hutch n'en a cure et entre dans le bureau, Starsky à sa suite.

 

- Je ne vous ai pas autorisés à entrer, Messieurs, veuillez sortir et attendre !

- C'est très important, patron !

- Je n'en doute pas un instant, mais cet entretien aussi est très important, laissez-nous s'il vous plaît.

 

Les deux andouilles quittèrent le bureau la queue basse.

 

- Après tout, c'est pas nos oignons ! Grommela Starsky en s'asseyant sur l'une des deux banquettes du couloir.

 

Ce n'est qu'une demi-heure plus tard que la porte de Remiremont se rouvrit, laissant sortir son client totalement inexpressif.

 

- Allez venez ! cria le boss.

- Patron, on a foiré le coup !

- Pardon ?

- La fille a balancé sa clé USB sur les rails du métro !

- Hein ! Mais c'est impossible, ça ! Et vous ne pouviez pas me le dire plus tôt ? Espèces de crétins !

- On a essayé, mais vous nous nous avez demandé de sortir !

- Et bien il fallait insister ! Fulmina-t-il. Vous en avez parlé aux agents du métro ?

- Z'ont rien voulu savoir !

- Mais pourquoi aurait-elle fait ça ? C'est peut-être un leurre qu'elle a jeté ?

- Ben...

- Ben quoi ? Ça ne vous est pas venu à l'esprit ? Je vous paie aussi pour être intelligents, mais là c'est raté !

 

Remiremont décrocha le téléphone qui venait de sonner :

 

- Oui, Tanya, je t'écoute ! Super ! Excellent travail ! Je te félicite ! Vas-y, je note... C'est terminé pour toi sur ce coup-là... Euh... Tu repasses au bureau ? (il regarde sa montre). O.K. À tout de suite !

 

Il raccrocha.

 

- Tanya a récupéré le nom et l'adresse de l'intermédiaire. C'est déjà ça ! Elle travaille bien elle ! Pas comme certains. Mais tout ça ne nous rendra pas la clé USB ! Qu'est-ce que je vais raconter à mon client, maintenant ? Vous avez pris des photos de la fille, j'imagine ?

- Oui chef !

- Je m'appelle pas chef, je m'appelle Monsieur Remiremont.

- Oui Monsieur Remiremont, voilà les photos.

 

Remiremont fit défiler les photos sur le téléphone portable que venait de lui tendre Starsky.

 

- C'est flou ! Y'en a pas d'autres ?

- On a fait ce qu'on a pu !

- Elle a l'air mignonne !

- Pas canon, mais mignonne !

- Bon j'ai besoin de réfléchir, foutez-moi le camp, allez manger, je n'ai plus besoin de vous pour le moment.

 

Le plan initial de son client s'écroulait. Le scénario avait été minutieusement minuté. Dès le lendemain matin, la société Choser & Ruppert devait préparer les éléments nécessaires afin de porter plainte avec preuve à l'appui pour espionnage industriel contre un concurrent dont ils ignoraient le nom pour l'instant. Simultanément, la taupe Albert Leberger ferait l'objet d'une procédure de révocation immédiate.

 

Remiremont devait donc rendre compte à Philippe Darousse, le responsable de la sécurité et DRH de la société Choser & Ruppert. Il détestait ce type bouffi de suffisance, dont le seul titre de gloire dont il pouvait se prévaloir était d'être un ancien militaire. Il n'était évidemment pas question de lui avouer que la récupération de la clé avait été un fiasco. Il décrocha son téléphone.

 

- On a un contretemps ! Albert Leberger a bien rencontré quelqu'un, une femme, mais il ne semble pas lui avoir remis quoi que ce soit...

- Bizarre ! Très bizarre ! Il faut que je réexamine la situation et que j'avise ma hiérarchie. Je vous rappelle !

- Bien !

- Vous continuez à filer ces deux individus ?

- Evidemment ! Mentit-il avec aplomb.

 

Comme il avait pris l'habitude de le faire en cas de situation compliquée, Remiremont s'empara d'une feuille vierge et d'un stylo.

 

Première chose : s'assurer que la clé était réellement irrécupérable. Il expliqua la situation à Jamet, son adjoint.

 

- Tu te débrouilles avec la RATP et tu me tiens au courant...

 

Mais il n'y croyait pas une seconde. Il se retrouvait devant deux hypothèses :

 

Si la clé jetée sur la voie était la bonne, l'opération n'était que reportée. Albert devait posséder une sauvegarde. Il rencontrerait de nouveau la fille. Problème : ni elle ni Albert n'était plus filés et il était peut-être déjà trop tard !

 

Si la clé était un leurre, la situation était plus compliquée, car là encore il y avait deux cas de figure : ou bien le fichier n'avait pas encore été transmis à la concurrence (et on se retrouvait comme dans l'hypothèse précédente) ou bien le fichier avait déjà été transmis à l'insu des enquêteurs... Ce qui constituait le pire scénario.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:20

Chanette 19 - Trafic 14

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14 - Chassé-croisé


Vendredi 5 Octobre


Mal dormi, la perspective de savoir que Nadia va me quitter m'a rendue malade. Elle est partie de bonne heure, il n'était même pas 9 heures. Nous n'avons pas prolongé les adieux, j'étais mal, et apparemment ça se voyait. Nadia avait l'air normale… ben voyons !


Je suis allée au studio et me suis concentrée sur mon travail, je ne suis même pas sortie le midi pour manger un morceau comme j'ai l'habitude de le faire.


Mais ce soir en rentrant chez moi, je me retrouve avec une boule dans l'estomac.


Un douche vite fait, et voilà qu'on sonne ! Non ça ne va pas recommencer comme hier ! Et je me remémore que Nancini et sa compagne devaient passer me chercher pour m'emmener au restaurant. J'avais complètement zappé ce truc ! Je vais trouver quoi comme excuse ? Dire que je n'ai pas la pêche devrait suffire, du moins j'espère !


Mais ce n'est pas Nancini, c'est Lafontaine. Je le fais entrer.


- Bonsoir Christine, vous êtes seule ?

- Pour l'instant, on doit venir passer me prendre pour aller au restaurant, mais ça ne me dit pas grand-chose.

- Ah ?


Il me regarde bizarrement : Il doit se demander s'il a le temps de me draguer !


- Je voulais vous mettre au courant des derniers développements de l'enquête…


Ben, oui c'était le prétexte pour revenir !


- L'alibi de Mattéo tient la route. On a aussi retrouvé sa fameuse copine qui en fait est aussi la maîtresse de Zimmerman. Elle ne sait rien, je l'ai rencontrée et je l'ai laissée en liberté. L'ennui c'est si Couillard la retrouve…


Je ne comprends pas bien, même si je m'en fiche un petit peu.


- Ça fait quoi si Couillard la retrouve ?

- On fait un métier où on a des tentations. Ce que m'a dit Mattéo, hier soir, je l'ai gardé pour moi. Couillard et les stups n'en savent rien. La tentation de garder toute la came pour moi est forte…


Ça, je l'avais à peu près compris.


- Vous vous rendez compte, le paquet de fric, mais je ne peux pas m'en servir, c'est trop dangereux. Le minimum que je puisse faire, c'est de laisser dormir la camelote pendant un an ou deux en attendant que ceux qui sont sur l'affaire considèrent tout ça comme définitivement perdu. Je pourrais en vendre juste un petit peu, à une personne sûre, une personne qui se came toute seule et qui n'en parle pas aux autres… Vous ne connaissez personne ?


Ce n'est quand même pas pour me poser cette question débile qu'il est passé me voir ? Je ne connais personne et je le lui dis. La conversation commence à prendre une tournure qui me déplaît profondément. J'en suis à espérer que Nancini se ramène au plus vite pour y mettre fin.


- Ça ne vous plairait pas une vie de rêve, les palmiers, les cocotiers, le farniente… Je pourrais vous en faire profiter !

- Arrêtez de rêver, Monsieur Lafontaine.

- Vous pourrez toujours réfléchir !

- C'est tout réfléchi.

- Vous ne connaîtriez pas un endroit où je pourrais conseiller à l'amie de Zimmerman de se planquer. Vous comprenez, si Couillard l'arrête, elle risque de parler de la cache de Mattéo…

- Je croyais qu'elle ne savait rien ?

- Elle ne sait rien, mais elle sait juste ça !

- Planquez là chez vous !

- Je suis marié !

- Louez une garçonnière.

- Vous croyez qu'un fonctionnaire de police a les moyens de se payer une chose pareille ?


Dring !


Ouf ! Sauvé par le gong ! C'est bien Nancini et Félicia. Je les fais entrer.


- Bonjour ! Je ne suis pas prête, j'ai eu la visite inopinée de Laurent, un de mes cousins.

- Laurent Dupont, voyageur de commerce ! Se présente alors Lafontaine.

- Alessandro Nancini, négociant en art, et voici ma compagne Félicia.


Et là il se passe quelque chose. Les regards de Félicia et de Lafontaine se croisent comme si Cupidon venait de leur décocher une flèche d'amour.


- Félicitations, cher Monsieur, votre compagne est absolument charmante.

- Merci vous êtes un gentleman, répond Félicia en pétillant des yeux.


Les règles de politesses voudraient que Lafontaine prenne maintenant congé, rompant ainsi brutalement le charme de sa trop brève rencontre avec Félicia. Mais comment peut-il faire autrement ? Quant à Félicia je la vois farfouiller dans son sac et sortir un stylo et un bout de papier, sans doute va-t-elle rédiger un petit mot à l'attention de Laurent ou lui indiquer son numéro de portable, dans l'hypothèse où il partirait maintenant.


Elle cache le bout de papier sans sa main, frôle celle de Laurent qui a compris et qui le glisse dans sa poche.


Du coup, il se décide à partir.


- Je vais vous laisser...


Et demain il reviendra m'emmerder… et ce couple de ringards, j'en fais quoi ?


Et puis soudain l'idée…


- Restez un moment en notre compagnie, je suis un peu fatiguée, je vous propose de prendre l'apéro ici, ensuite on verra bien.

- Juste cinq minutes, alors dit-il (oh, le gros mensonge !)


Il m'est venu à l'instant à l'esprit un plan machiavélique : pousser Lafontaine dans les bras de Félicia, et vu les prédispositions qu'ils affichent l'un envers l'autre ce ne devrait pas être trop difficile. Si ça marche, Lafontaine me fichera la paix avec ses plans aussi farfelus que dangereux ! L'inconnue réside principalement dans l'attitude de Nancini : il forme avec Félicia un couple "libre", mais jusqu'à quel point ?


- Monsieur Nancini, soyez gentil j'ai besoin de quelqu'un pour attraper le paquet de cacahuètes qui doit être tout en haut.


Puis m'adressant à Lafontaine et à Félicia :


- Je vous en prie, ne restez pas debout, mettez-vous à l'aise et installez-vous sur le canapé.


Et voilà, c'était le but de l'opération : les deux postulants tourtereaux sont l'un à côté de l'autre. Félicia a retiré son ciré vert pomme, elle est habillée d'un petit débardeur jaune pâle mettant en valeur ses belles épaules et d'un pantalon blanc.


- Je ne vois pas de cacahuètes, se désole Nancini en explorant le haut du placard.

- Pourtant, il me semblait bien ! Ah, effectivement, elles sont là !


Bon maintenant : phase 2 : chauffer tout ce petit monde. Pas de plan, on va improviser !


Je sers les apéros, un ange passe, personne ne prend l'initiative de la conversation, il va falloir que je m'y colle :


- Comment s'est passée votre soirée avec Anna hier soir ?

- Fort bien ! Répond Félicia, le restau était bien et nous avons prolongé tout ça à la maison.


Intéressant ! Elle ne donne pas de détails. C'est normal, elle ne veut pas prendre le risque de choquer Lafontaine. A moi de jouer !


- Une prolongation coquine, je suppose ? Suggérais-je innocemment

- Un petit peu !

- Il faut que je vous dise, Laurent peut tout entendre, c'est une personne très... Comment dire ?

- Très libérée ? suggère Félicia.


Lafontaine rougit comme un bifteck.


- Vous aimez le sexe alors si je comprends bien ? reprend-elle, vous avez raison, la vie est si courte, autant profiter de ses plaisirs.

- Tout à fait ! approuve-t-il.

- Alors, vous avez fait quoi avec Anna ? Insistais-je.

- Ah ! Vous voulez du croustillant ? Je ne suis malheureusement pas trop douée pour raconter ce genre de choses. Mais tu peux peut-être te lancer, toi, Sandro ? Ajoute-t-elle à l'adresse de son compagnon.

- Euh ! Ben on a fait l'amour à trois !


Vachement originale sa description !


- En fait, pas complètement, reprend Félicia, on s'est d'abord câlinées, Anna et moi, pendant que Sandro regardait, il n'en perdait pas une miette, ce vieux cochon, pas vrai Sandro ?

- Regarder deux femmes ensemble, c'est toujours un émerveillement !

- Ben voyons ! Continue sa compagne, c'est l'un des fantasmes préférés des hommes, par contre pour l'inverse on n'a pas fait ça souvent !

- L'inverse comment ? demande Lafontaine qui ne suit plus très bien.

- Et bien, explique-t-elle, un fantasme féminin assez courant, me semble-t-il est de regarder deux mecs se faire des trucs !

- Ah, oui ! Ça doit être rare ! commente laconiquement Lafontaine.

- Plutôt, oui, ça nous est arrivé… euh… trois fois.

- Même pas ! Rectifie Nancini, la troisième fois le mec s'est dégonflé.

- Tu l'as pourtant sucé !

- Ouais, juste trente secondes.


La conversation prend une tournure inattendue et les yeux de Lafontaine se transforment en hublots de bathyscaphe. Nancini et sa copine vont trop loin et risquent de foutre tout mon plan en l'air avec leurs conneries, il faut que je trouve le moyen de recadrer la conversation :


- Si on revenait à cette soirée avec Anna !

- On y reviendra, répond Félicia, mais vous qu'en pensez-vous ?

- C'est quoi la question ?

- Voir deux hommes se faire des trucs !

- C'est un fantasme parmi d'autres ! Répondis-je.

- Mais vous ne l'avez jamais réalisé.

- Non ! Mentis-je.


Si elle savait ! L'image de Nœud-Pap sodomisant Paulino me traverse un instant l'esprit.


- Et vous par exemple ? reprend Félicia s'adressant à Lafontaine.

- Ah, non, voir deux hommes ensemble ça ne me branche pas du tout !

- Certes mais faire des choses avec un homme devant une femme qui regarderait et que vous pourriez baiser après ?


Mais elle va arrêter ou pas ?


- Faudrait que je sois vachement excité alors ! Répond-il


Je note qu'il n'a pas dit non, et par expérience, je sais que tenir ce genre de réponse, c'est être prêt à franchir le pas. Ah, s'il était soumis, si cette conversation avait lieu dans mon studio, sûr qu'il passerait à la casserole le poulet !


Dring


C'est mon portable, cette intéressante et surprenante conversation s'arrête. Je regarde qui c'est :


Nadia !


Mon cœur en palpite de bonheur. Je pourrais me mettre à l'écart pour répondre, mais je ne le fais pas, je n'ai pas envie que la discussion reprenne sans moi.


- Allô, c'est moi !

- Nadia, quel bonheur d'entendre ta voix ! Tout va bien !

- Oui, oui ! Je peux passer te faire un petit coucou ? Tu vois je m'ennuie déjà de toi !


Fabuleux !


- Bien sûr !

- A tout de suite ! Bisous !


Mon visage devait rayonner après ce coup de fil, car non seulement je vais revoir Nadia, mais sa visite va me fournir un prétexte pour éviter la sortie restau. Et si Nancini et Félicia y emmenaient Lafontaine à ma place ce serait parfait.


Apparemment, Félicia a grande hâte de reprendre la discussion interrompue.


- Et imaginons que vous le fassiez, Laurent, dans ce cas vous seriez plutôt actif, plutôt passif, ou peu vous importe.

- Actif, bien sûr !


"Pourquoi "Bien sûr" ?


- Ça tombe bien, Sandro serait plutôt passif, n'est-ce pas mon chéri ?

- C'est vrai !


Voilà (déjà !) Lafontaine au pied du mur, son regard devient vague, à quoi pense-t-il ?


Dring


La sonnette d'entrée ! Je vous dis que ça va recommencer comme hier !


- Nadia ! Déjà toi ! Comment tu as fait ? Tu t'es téléportée ?

- Je t'ai téléphoné d'en bas de l'immeuble !

- Je ne suis pas seule, mais ils vont dégager. Chuchotai-je.


Elle rentre, embrasse tout le monde, mais je sens bien que sa présence contrarie Nancini et Félicia. Je vais arranger ça !


- Vous pouvez reprendre votre conversation, Nadia en a entendu d'autres et je crois bien que le sujet l'intéressera.


- Décidément vous cachiez bien votre jeu ! Ne peut s'empêcher de s'exclamer Nancini !

- Je ne cachais rien du tout ! C'est un peu plus compliqué que ça, mais bon, nous aurons peut-être l'occasion d'en reparler. Alors cette conversation, c'était quoi ?

- J'expliquais que l'un de mes fantasmes était de voir deux hommes se faire des trucs ! Répond Félicia, et je demandais à Laurent, si les circonstances s'y prêtaient s'il serait d'accord pour me permettre de le réaliser.

- Ah ! Et alors, votre réponse ?

- Disons que je ne suis pas complétement contre, mais c'est de la théorie tout ça, il faudrait une ambiance spéciale, une excitation particulière….

- Vous permettez qu'on joue à un petit jeu ? Intervient Félicia en se levant.


Je permets (comment faire autrement ?) et je devine, mais je m'imaginais pas que ça se passerait ici et si tôt. Et puis mon objectif n'était pas de tester l'éventuelle bisexualité de Laurent Lafontaine mais de l'envoyer dans les bras de Félicia ! Ce n'est pas gagné !


- Si vous pouviez mettre un peu de musique ?


Ben voyons, pourquoi pas 100 balles et un Mars ? Mais je joue le jeu et je passe un C.D. jazzy.


Félicia se dandine les fesses en effectuant quelques pas de danse, elle s'approche de Laurent en le regardant droit dans les yeux. Il est scotché. Elle soulève son débardeur, l'enlève, continue de se tortiller au rythme de la musique, elle dégrafe son jeans et le fait glisser sur ses cuisses, le retire, mais remets ses chaussures à talon. Elle a un très bel ensemble string et soutien-gorge rouge foncé qui lui va à ravir.


L'érection de Lafontaine est visible à travers son pantalon. Félicia continue à tournicoter puis se dirige vers lui et s'assoit à cheval sur ses cuisses, elle s'approche au plus près, plaquant son entrejambe sur sa braguette. Elle se penche vers lui, approche ses lèvres des siennes. Il ne les refuse pas. Elle enlève son soutien-gorge, lui fout les seins sous le nez, et le téton dans la bouche. Elle se laisse un peu peloter, puis se dégage, s'éloigne de quelques mètres, enlève son slip et l'envoie valser je ne sais où.


Elle se positionne ensuite en levrette à ses pieds, le cul tendu vers lui, exhibant tous ses orifices. Laurent transpire tellement qu'il retire sa veste puis s'éponge le front à l'aide d'un kleenex.


La main de Nancini se pose sur ma cuisse, je la dégage avec un sourire.


- Pas tout de suite !


Il n'insiste pas, change de cible en effectuant un mouvement d'approche du côté de Nadia.


- Tss, tss, pas tout de suite !


La voilà qui m'imite à présent ! Une réaction plutôt inattendue de sa part !


Félicia se met à genoux et avance dans cette position jusqu'aux cuisses de Lafontaine. Elle les écarte, s'approche encore plus près, lui pose la main sur la braguette sans rencontrer d'opposition, puis, d'un coup sec descend la fermeture éclair avant d'aller farfouiller dans le caleçon et d'en extraire sa bite érigée comme l'obélisque de la Place de la Concorde.


Elle le branle un petit peu très lentement tout en le regardant fixement dans les yeux. De son côté, Nancini, ne voulant pas être en reste exhibe lui aussi sa queue, puis sur une imperceptible invite de Félicia, il s'approche du duo qu'elle forme avec Laurent.


Merde ! Il est en train de participer au trip de son épouse sur son fantasme de bisexualité masculine. Et il le fait par dépit parce que je l'ai envoyé bouler, Nadia aussi. Quelle conne j'ai été, j'aurais dû le laisser me peloter, on n'en serait pas là !


Le truc de Félicia va foirer dans les grandes largeurs et Lafontaine va recommencer à m'emmerder. Comment rattraper le coup ? Je n'en sais strictement rien du tout !

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La queue de Nancini est désormais à tente centimètres du visage de Laurent, peut-être moins et je n'ai vraiment pas l'impression que ce dernier ait l'intention de faire quelque chose avec.


Félicia fait un geste avec le doigt que je ne comprends pas. Nancini, lui, comprend et s'accroupit aux côtés de sa compagne.


Elle lui tend la bite de Laurent, il la prend dans sa bouche, la suce. Félicia se relève et se pelote les nichons, s'étirant vicieusement les pointes.


- Alors, il te suce bien ?

- Ça, ça….ça…. ça va !

- Si tu l'encules, je serai à toi, toute à toi !

- Je sais pas… Je sais pas…

- Alors Sandro, elle est comment sa bite ?

- Délichieuse ! Viens la goûter.

- Je n'y gouterai que quand il t'aura enculé ! Euh, quelqu'un a une capote ?


J'allais répondre non, afin d'éviter l'irréparable, mais Nadia qui sait où elles se trouvent s'en va les chercher.


La situation est de plus en plus surréaliste, c'est du funambulisme, ça va se casser la gueule.


Nancini se déshabille à la hâte, puis pose la capote sur le sexe de Lafontaine sans rencontrer d'objection, il se place de dos contre lui en position assise et s'empale sur sa bite. C'est lui qui fait tout le travail, en faisant coulisser ses fesses de haut en bas puis de bas en haut.


- Quel spectacle magnifique ! S'extasie Félicia, vous ne trouvez pas Mesdames ?


Je hoche mollement la tête, j'ai vu mieux, mais elle n'a pas besoin de savoir en quelles circonstances.


- Si vous pouviez changer de position, un petit peu ? Demande Félicia aux deux hommes emboités.


Nancini se dégage et s'arcboute contre la table basse.


Lafontaine semble hésiter !


- Vas-y, mais ne jouis pas, ta jouissance tu la gardes pour moi !


L'argument porte, et sans autre hésitation, il encule le compagnon de Félicia. La table basse vibre. On a le réflexe, Nadia et moi de virer les bouteilles. Ce n'est tout de même pas la peine de tout casser !


- Ne jouis pas, surtout, répète Félicia.


Elle n'est pas folle, elle craint la réaction d'après jouissance.


Mais Lafontaine pris au jeu s'excite de plus en plus !


- Stop ! Viens avec moi ! Lui dit Félicia.


Il décule.


- Viens ! Lui dit-elle, on va faire ça, euh… tu peux me prêter ton lit… me demande-t-elle.


La chance ! Lafontaine ne s'est pas rebellé contre la condition probablement excitante mais absurde qu'elle exigeait de lui. Alors d'accord que je vais leur prêter mon plumard et surtout qu'ils ne se pressent pas. Je leur montre le chemin, leur rapporte la boite de préservatifs, pose une grande serviette sur le lit et les laisse. Nancini qui nous a suivi comme un toutou est prié par sa compagne d'aller voir ailleurs.


Et nous voici Nadia et moi seules avec Nancini. On fait quoi ?


- Il m'a bien enculé ce salaud, mais j'aurais bien aimé jouir. On pourrait peut-être s'amuser tous les trois ? Propose-t-il en se tenant la bite à la main.


Je n'ai pas envie de baiser, mais d'un autre côté s'il ne jouit pas, il va devenir chiant.


- On lui fait une pipe à deux ? Proposais-je à Nadia.


Elle est d'accord, lui aussi, mais il veut un petit truc en plus.


- Si vous pouviez vous déshabiller ?


Et puis quoi encore ? Mais j'enlève le haut, juste le haut, Nadia fait de même. Il nous tripote un peu les nénés, je m'accroupis, engloutis de suite le membre super bandé. Le goût en est un peu fort, et légèrement salé ce qui est normal à cette heure. Je le fais coulisser entre mes lèvres et je joue de la langue afin de pimenter la chose. Je passe un instant le relais à Nadia, puis je repars à l'attaque. Je le sens prêt à venir, je me dégage, le finis à la main. Il décharge sur mes seins, ce cochon !


- Ils en mettent du temps ! commente Nancini en se rhabillant.


Je ne réponds pas ! Tant mieux si Lafontaine et Félicia prennent leur temps, plus ça durera plus les chances qu'ils s'amourachent l'un de l'autre seront grandes.


- On fait quoi ? Maintenant ? reprend-il.

- On va se resservir à boire, sinon j'ai un scrabble si vous voulez ?


Et oui ! On a joué tous les trois au scrabble durant trois quarts d'heure pendant que les deux tourtereaux prenaient du bon temps dans ma chambre.


Après, ils ont voulu prendre une douche puis Félicia a souhaité se remaquiller. Tout cela est interminable et je commence à en avoir marre du scrabble.


- On vous emmène tous au restaurant ? propose Nancini.


Il faut voir comment Félicia et Laurent Lafontaine se regardent. C'en est touchant, on dirait deux ados dans un teen's movie ! Je n'y croyais pas, j'avais tort, Félicia se serait probablement envoyé Laurent même si celui-ci avait refusé d'effectuer sa petite séance de galipettes avec Nancini.


"Pauvre" Nancini qui pour l'instant est en plein dans le fantasme du cocu joyeux, ne se rendant pas compte que la relation entre sa compagne et Laurent est sans doute en train de dépasser le stade du "purement physique" !


Au restaurant, il va s'en rendre compte, il n'est tout de même pas si con que ça, sauf si...


Je chuchote quelques mots à Nadia. Je m'apprêtais à refuser poliment l'invitation de Nancini, ce n'est plus possible. A trois, je ne sais pas ce que ça peut donner, mais c'est la configuration de tous les risques, à cinq, on isole Sandro Nancini, ce qui permettra à la fois à Félicia et à Laurent de continuer leur flirt sans que le brave cocu ne se pose trop de questions.


Arrivé dans l'établissement, et au mépris de toutes les règles de politesse, je m'arrange pour isoler Nancini en bout de table, je me mets devant lui, Nadia à côté, les tourtereaux sont à l'autre bout. Il a fallu qu'on fasse la conversation, Nadia et moi avec Nancini, ça m'a gonflée au début puis il s'est branché sur les arts plastiques, du coup la conversation est devenue intéressante. Je suis loin d'être une spécialiste de ce genre de choses mais je m'intéresse et suis curieuse, et ce soir j'ai appris plein de choses.


J'ai un peu honte de ce que j'ai fait, mais j'ai assuré ma sécurité : Lafontaine ne me sollicitera plus. Mais je sais aussi qu'avec sa prestance et son physique, Nancini ne restera pas longtemps célibataire.


Vendredi 19 octobre


Nancini m'a invitée au restaurant. J'ai accepté à contre cœur (on ne peut pas toujours refuser) parce qu'il m'a a dit avoir envie de parler. Il m'a présenté sa nouvelle compagne, une superbe brune qui disait se prénommer Jolanda (en voilà un joli nom d'emprunt !)


Il avait l'air joyeux, il m'a expliqué ce qui s'était passé près le repas. Lafontaine et Félicia étaient réellement tombés amoureux. Une situation ambiguë qui ne dura que quelques jours. Lafontaine joua alors les grands seigneurs en expliquant qu'il n'entrait pas dans ses intentions de briser un ménage et que sa passion pour Félicia n'était qu'une tocade.


Rassuré et reconnaissant de l'attitude de son rival, quand ce dernier lui demanda un petit service, il accepta sans problème, d'autant que Rebecca en était d'accord. :


- C'est une jeune femme qui est recherchée par mes collègues, elle n'a pas fait grand-chose mais est mêlée à une histoire qui peut lui provoquer des ennuis. Pour l'instant elle se cache à l'hôtel… si vous pouviez l'héberger quelques jours… Pour elle se serait plus simple…


Quand il la vit débarquer, il ne le regretta pas. Le lendemain midi quand il rentra d'un rendez-vous en ville, Félicia avait disparu en lui laissant un petit mot.


"Je m'en vais avec Laurent, je n'ai rien à te reprocher, mais que veux-tu la vie est parfois pleine d'imprévus. J'espère que tu seras heureux avec Jolanda. Bises"


Epilogue


Je me suis mise en ménage avec Nadia, ça a quand même duré trois mois, nous avons partagé des moments inoubliables, avant qu'interviennent les premières chamailleries, les premières discordes. Nous nous efforcions au début de mettre entre parenthèses nos divergences, mais sur le long terme ce ne fut pas possible. Nous nous sommes donc séparées, bonnes copines comme on dit, puis nos rencontres se sont de plus en plus espacées. Mais je n'ai pas perdu le contact. Et je me suis réconcilié avec Anna-Gaëlle.


Désormais je regarde quand j'y pense les émissions de Bertrand Paulino à la télévision. Je sais qu'il entretient toujours Nadia.


Roland Zimmerman et Frank Barbizier ont été officiellement mis en examen pour assassinat sur la personne de Jean-Marie Laroche-Garaudy et trafic de stupéfiants. Jean-Louis Escabèche et le peintre Serge Trempon sont mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants. Pour ce dernier, je considère qu'il s'agit d'une erreur judiciaire. L'inculpation du peintre aurait pu avoir une influence sur la cote de ses toiles, mais quelle importance puisqu'elles avaient toutes été saisies par la police… sauf les trois qu'il a peintes pour Anna, Nadia et moi juste avant d'être appréhendé.


Si la mienne ne prend pas de valeur, je la garderai quand même, en souvenir, mais je ne l'exposerai pas, pour l'instant elle reste au fond d'un placard.

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Louis Bouyon m'a contactée. Il souhaitait un massage à domicile, j'ai hésité mais il m'a confié avoir obtenu des indiscrétions sur les derniers développements de l'affaire. Alors j'ai accepté. Et oui, c'est ça la curiosité féminine !


Et c'est ainsi que, revêtue d'une simple blouse ouverte je massai son tas de bidoche, il m'apprit (sans dévoiler ses sources) que Laurent Lafontaine avait disparu. Et qu'il avait profité d'un week-end de congé pour prendre l'avion vers l'Uruguay en compagnie d'une femme. L'Inspection générale des polices le soupçonne de s'être mis de côté la camelote dissimulée dans la cache de Mattéo. Ce dernier ainsi que Rebecca, l'ex compagne de Zimmerman.


Il m'expliqua aussi que Nancini avait changé de compagne et que la nouvelle aussi charmante que la précédente n'était point farouche.


J'ai compris alors (mais je m'en doutais un peu) que la Jolanda que m'avait présenté Nancini n'était autre que Rebecca.


Sur ces bonnes paroles, son nouveau majordome au physique de pâtre grec s'est pointé complétement à poil dans la chambre et s'est fait sucer la bite par Bouyon.


Une bien belle chose que cette bite, je dois l'avouer, elle m'a troublée et mis l'eau à la bouche et quand mon hôte m'a demandé par politesse si je voulais partager sa fellation j'ai (une fois n'étant pas coutume) accepté avec plaisir et sans l'ombre d'une hésitation.


Bouyon m'a ensuite fait comprendre qu'il aimerait bien assister à des choses plus "profondes" si l'on peut dire. Etant fort excitée par cette jolie queue, je n'ai pas dit non.


Et c'est ainsi que le pâtre m'encula fort correctement tandis que Bouyon se ravissait le troufignon avec un godemiché.


Je n'avais donc pas appris grand-chose de plus, mais avais passé un bon petit moment et avais été bien payée ! Que demande le peuple ?


La vie continue, j'arrive au studio comme d'habitude et jette un coup d'œil sur mon planning : Chic, il y aura Nœud-Pap, mon petit suceur de bites préféré, voilà qui va me distraire, je me demande si je ne vais pas me débrouiller pour qu'il m'invite à dîner.


FIN


Et figurez-vous que cette petite séance avec Nœud-Pap déboucha sur une nouvelle aventure rocambolesque que dont le titre est "La clé"…


A bientôt !


© Vassilia.net et Chanette (Christine D'Esde) mars 2013. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:16

Chanette 19 - Trafic 13


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13 - Soirée mouvementée

 

Chez moi

 

Nadia ne m'a pas appelée, je suppose que sa journée avec Paulino ne lui en a pas laissé le temps. Tout de même un coup de fil, ce n'est que trois minutes, ça m'agace un peu. En revanche Anna me bombarde de messages. Je n'ai pas envie de répondre, du moins pour l'instant, elle a trop déconné et j'ai besoin de prendre du recul vis à vis de cette nana.

 

Il est 19 heures, on sonne. Qui ça peut-être ? Lafontaine qui revient me payer ? L'emmerdeuse annoncée par Anna ?

 

Œilleton.

 

C'est Nadia. Je ne l'attendais pas si tôt ! Elle a le sourire ! Bisous, bisous.

 

- Tu t'es acheté un sac ?

- C'est un cadeau de Paulino !

- Hé bé ! Je suppose que ça a été, alors ?

- Oui, mais il a renoncé au plan soubrette !

- Parce que ?

- Parce qu'il voulait m'acheter une tenue, mais il ne savait pas quelle taille prendre.

 

On rigole de bon cœur

 

- Et sérieusement ?

- Il va m'entretenir !

- C'est une toquade, quand il en aura marre de toi, il te jettera comme une vieille chaussette !

- Peut-être mais je suis tranquille pour une année, il m'a embauché fictivement dans sa société de production.

- Et en échange ?

- En échange, je suis à sa disposition pour les sorties au restau, les spectacles, les voyages et le cul bien sûr !

- A sa disposition ! Et si un jour tu n'as pas envie de faire ce qu'il te demande.

- Nous avons abordé ce problème, ce type me parait assez compréhensif et plutôt arrangeant.

- "Te parait" ! En fait tu n'es pas trop sûre ?

- Je ne suis pas enchaînée, s'il me prend la tête, je lâche l'affaire ! En fait ce n'est pas vraiment ce que je cherchais mais j'ai accepté pour le côté pratique de la situation, mais ça ne m'empêchera pas de racoler des mecs quand ça me toquera !

- Mwais !

- En tous cas, je te dois une fière chandelle, tu m'as bien déniaisée !

 

Tu parles ! D'une part elle n'est pas si déniaisée que ça, et d'autre part je reste persuadée qu'elle n'est pas faite pour ce métier et qu'elle court après de graves désillusions.

 

- Sinon tu as appris la nouvelle ? M'interroge-t-elle.

- Quelle nouvelle ?

- Les voleurs de tableaux sont tous arrêtés, je vais pouvoir rentrer chez moi !

 

Elle va rentrer chez elle et elle est contente ! Ben, moi pas ! Une boule d'angoisse m'envahit la gorge.

 

- Mais je voulais quand même passer une dernière soirée avec toi ! Ajoute-t-elle.

 

Une dernière soirée ! Elle a bien dit une dernière ? J'ai soudain envie de chialer, je ne veux pas qu'elle le voit, trop tard, ça coule !

 

- Ben qu'est-ce qui t'arrive ?

- Rien ! Laisse tomber !

- Dis-moi !

- C'est rien !

- C'est parce que tu as peur qu'on ne se revoit plus ?

 

Elle a oublié d'être conne, la nana ! Mais qu'est-ce que vous voulez que je réponde ? M'attacher à cette fille comme je l'ai fait au point de devenir jalouse ne me ressemble pas, mais qu'est-ce que j'y peux, moi ?

 

- Je ne regrette rien, c'était une belle aventure ! Soupirai-je.

 

Et nous voilà dans les bras l'une de l'autre. Il faut que je chiale, je me laisse aller. Et ce doit être communicatif, la voilà qui s'y met à son tour. Deux madeleines ensemble, et d'ailleurs pourquoi dit-on "pleurer comme une madeleine" ? C'est idiot.

 

On est là comme deux connes, à se passer les mains mutuellement sur nos visages pour empêcher nos larmes de couler.

 

Nos bouches se rapprochent, on s'embrasse avec passion. A tous les coups dans cinq minutes, on va se retrouver sur le plumard.

 

- Dring !

 

Ben non, c'est raté pour le plumard. Voilà qu'on sonne ! Alors cette fois ci, Lafontaine ou la mystérieuse emmerdeuse ?

 

Œilleton.

 

Anna-Gaëlle ! Qu'est-ce qu'elle vient me casser les pieds ? Je ne vais quand même pas la laisser dehors, je la fais entrer, oubliant que Nadia et moi ne sommes pas trop présentables.

 

- J'en ai juste pour cinq minutes ! Précise-t-elle !

 

Elle entre, adresse un bonjour quasi inaudible à Nadia qui se demande ce qui se passe et la voilà qui me débite un véritable éditorial :

 

- Ça fait vingt fois que j'essaie de te joindre. Je voudrais bien savoir pourquoi tu ne me réponds pas, parce que figure-toi que j'étais folle d'inquiétude. Je t'imaginais déjà entre les mains de je n'sais quelle bande ! En fait si je comprends bien tu es en pleine lune de miel avec cette jeune personne pendant que je me fais du souci. Et moi dans tout ça je suis quoi ? De la merde ?

 

Ça, elle est énervée de chez énervée ! Difficile d'essayer de discuter tant qu'elle est dans cet état ! Mais je peux quand même essayer de faire une mise au point.

 

- Tu n'avais pas à divulguer mon adresse !

- Et alors, j'ai fait une connerie, ça arrive ! Tu n'en fais jamais, toi ?

- Je ne pense pas avoir déjà communiqué des coordonnées confidentielles à des parfaits inconnus.

- Forcement, tu es parfaite, toi ! J'ai fait une connerie, ça arrive, qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu arrêtes de me faire la gueule, que je mette à genoux, que tu me cravache le cul !

- Tu serais trop contente !

- Bon, j'avais dit cinq minutes, je ne voudrais surtout pas vous déranger. Je voulais savoir si tu étais vivante et en bonne santé, me voilà rassurée, je vous laisse…

 

Elle se dirige vers la porte et reprend.

 

- Au fait, elle est passée te voir ?

- Qui ça ?

- Ben la nana à qui j'ai eu le malheur de donner tes coordonnées.

- Non ! Je suis rentrée assez tard hier soir.

- Pas de message ?

- Non !

- Bizarre ! Sois prudente ! Et appelle-moi un de ces jours si tu n'as rien d'autre à faire.

 

- Dring !

 

- Tiens la voilà ! Ironisai-je en me dirigeant pour la troisième fois de la soirée vers l'œilleton.

 

Ben non, ce n'est pas la mystérieuse inconnue, c'est Laurent Lafontaine, le flic !

 

- Je ne rentre pas, je vous ai apporté la petite enveloppe promise.

- Si, entrez cinq minutes, vous avez l'air frigorifié, on va vous faire un truc chaud.

 

Il entre, me fait la bise ainsi qu'à Nadia, il tend la main à Anna, je ne sais pas trop comment les présenter.

 

- Laurent, un ami, Anna directrice de la galerie "la feuille à l'envers"

- Ah ! Intéressant, je suis Laurent Lafontaine de la brigade criminelle ! Nous n'avions pas eu l'occasion de nous rencontrer.

 

Anna est visiblement larguée. Un flic, gradé de surcroît, qui se pointe tout seul au domicile de sa copine, qui lui remet une enveloppe et qui attend qu'on lui serve un café !

 

- J'ai dû attraper froid, reprend-il. Hier j'ai eu une journée de folie, vous avez dû écouter les informations je pense. J'ai dû faire un aller-retour jusqu'à Vierzon pour interroger un connard qui était en contact avec le réseau. On n'a pas retrouvé la came et il y a au moins un type qui est toujours dans la nature, ce sont des durs, ils ne sont pas vraiment coopératifs, sauf le peintre, mais lui, son cas est réglé…

- Il va être relâché ? Demandai-je.

- Non ! Apparemment il savait très bien ce qu'il cachait dans les tableaux, il jouait au con en faisant semblant de ne pas savoir mais il n'est pas si con que ça ! Mais bon, il s'agit juste d'un complice occasionnel.

 

Anna se pince, se demande si elle rêve en écoutant le policier faire le point de l'enquête avec moi !

 

Nadia apporte un café, un seul, juste pour Lafontaine.

 

Dring !

 

Cette fois, ça ne peut être que l'emmerdeuse.

 

- Planquez-vous tous dans la cuisine, pas le temps de vous raconter. Laurent vous êtes armé ?

- Oui !

- Soyez prêt à intervenir, on ne sait jamais.

 

Et tout ce petit monde se cache tandis que je me dirige vers l'œilleton.

 

Ben non ce n'est pas la mystérieuse inconnue, c'est un bonhomme. Je m'empare de la bombe lacrymo que je garde toujours près de la porte et j'ouvre !

 

- Toi ! M'écriai-je mais qu'est-ce que tu viens faire ici, et qui t'as donné mon adresse ?

 

Je viens de reconnaître un de mes anciens clients, un mec qui se ballade toujours avec des sous-vêtements féminins sous ses fringues. Il s'appelle Antonio ou Mattéo, un nom comme ça…

 

- C'est une coïncidence, je viens pour tout à fait autre chose. Je peux entrer cinq minutes ?

- Juste cinq minutes, j'attends des invités.

- Ça ne prendra même pas cinq minutes, mais dites voir : quelle coïncidence, le monde est petit quand même. Figurez-vous que je suis amateur d'art, et qu'à moins qu'on ne m'ait donné un mauvais renseignement, je me suis laissé dire que vous connaissiez l'adresse d'un peintre.

- L'adresse d'un peintre ?

- Oui Tedesco, ça vous dit quelque chose ?

- Tedesco, oui bien sûr !

 

Je vais me débarrasser de ce cornichon.

 

- Vous avez son adresse ? Reprend-il.

- Disons que je sais où il habite, mais pour le moment il est en prison.

- Je sais mais, il va être libéré !

- Il faut vous rendre Place de Clichy…

 

Pas le temps de finir ! Lafontaine fait irruption dans la pièce son arme de service au poing.

 

- Police ! Les mains en l'air, vous êtes en état d'arrestation.

- Mais attendez, je n'ai rien fait !

- Les mains en l'air ! J'ai dit, et je ne rigole pas !

- Mais, mais… c'est une erreur…

- Vous êtes sûre que c'est lui ? Demande Lafontaine à Anna-Gaëlle.

 

A mon tour d'être larguée !

 

- Il faut que vous m'aidiez à le tenir en respect, je n'ai pas de menottes sur moi, je vais appeler une voiture… mais le temps qu'ils arrivent. Vous avez peut-être une corde, ou du fil électrique, on va l'attacher sur une chaise.

- Je vais hurler, vous n'avez pas le droit, je parie que vous n'êtes même pas en service.

- Ta gueule ! Répond Lafontaine en lui balançant un coup de crosse dans la mâchoire qui l'expédie au sol à moitié sonné.

 

C'est quand même méchant, s'il n'a pas une dent cassée sur ce coupla, il aura beaucoup de chance, Mattéo. C'est que ce n'est pas un rigolo, Lafontaine :

 

- Essayez de le relever et installez-le sur une chaise !

 

Anna y met beaucoup d'ardeur, Nadia et moi on l'aide sans comprendre.

 

- Un verre d'eau ! Demande Lafontaine.

 

Un moment, j'ai cru que dans un geste d'humanité, il allait donner à boire à son prisonnier, mais non, il lui balance le contenu du verre en pleine poire.

 

Mais c'est une brute ce mec ! Et maintenant j'ai plein de flotte sur ma moquette.

 

- Je pourrais peut-être savoir ce qui se passe ? Demandai-je.

- On va t'expliquer ! Me répond Anna désormais particulièrement remontée

 

Mais pour l'instant on ne m'explique rien du tout. Lafontaine fait les poches de Mattéo, découvre un petit cran d'arrêt, puis fouille son portefeuille, découvre son identité.

 

- Je vais à côté passer un coup de fil, surveillez-le bien.

 

Il revient très vite.

 

- Putain, j'ai trop mal aux dents, vous n'êtes pas bien de taper comme ça ! Proteste notre prisonnier.

- Vous auriez un analgésique ? me demande Lafontaine.

- Je dois avoir ça !

- On t'en donnera un si t'es sage, mais avant tu vas me dire…

- Dring (c'est le portable de Lafontaine)

- Allô ! Ah, déjà ! Donc connu mais non recherché, d'accord merci ! (il raccroche) Je disais donc je veux savoir ce que tu fabriquais le samedi 29 octobre entre 21 heures et minuit.

- Je peux savoir de quoi on m'accuse !

- Du meurtre de l'abbé Laroche Garaudy

 

Oups !

 

Et si moi, je ne saisis toujours pas, Mattéo lui, comprend qu'il est embarqué dans une sale affaire… Mais il va lui faire une sacrée surprise au flic !

 

- J'ai été bouffé une pizza avec une nana chez Raoul, avenue de la Porte de Champerret.

- T'as payé comment ?

- En espèces, mais le patron me connaît, il pourra vous confirmer.

- On vérifiera ! Et ensuite ?

- Ensuite on est allé chez moi !

- Et évidement le seul témoin c'est cette fameuse nana.

- Non, on a croisé une vieille voisine dans l'escalier, c'est une fouine, toujours à regarder ce que font les autres.

- Elle est repartie quand ta copine ?

- Vers minuit, une heure, je ne sais plus.

- On va vérifier tout ça ! T'as intérêt à ce que ton alibi tienne, parce que je vais te proposer un marché.

- Un marché de quoi ? Vous vérifiez l'alibi, vous verrez qu'il est bon et vous me libérez !

- Depuis quand libère-t-on les trafiquants de drogue ?

- C'est quoi ce délire, je ne trafique rien du tout !

- Bon, alors on va mettre les points sur les i ! C'était, quel jour déjà, madame ?

- Le 2 octobre, un mardi, répond Anna !

- Poursuivez, dites ce qui s'est passé.

- Ce jour-là, ce monsieur s'est présenté dans ma galerie et a demandé après un tableau. Le même tableau que celui que Monsieur Barbizier était venu chercher la veille avant de se faire embarquer. Ce monsieur m'a dit aussi qu'il connaissait Barbizier. Ces faits ont aussitôt été signalés auprès de l'inspecteur Couillard, de la brigade des stupéfiants.

 

A ben voilà, je comprends mieux !

 

- Vous reconnaissez les faits Mattéo ?

- Pas du tout, vous confondez avec quelqu'un d'autre !

- OK. La galerie est sous vidéo surveillance ! Bluffa-t-il. Vous attendez qu'on retrouve l'enregistrement ou vous avouez tout de suite ?

- Oui, c'est possible, j'ai des pertes de mémoire en ce moment, mais je ne connais pas de Barbizier !

- Mattéo, la vidéo surveillance enregistre aussi les sons !

- Ben dans ce cas puisque vous savez tout… Mais je ne trafique pas de drogue, on m'avait juste demandé de vérifier si Barbizier était passé à la galerie, j'ignorais qu'il y avait un trafic derrière !

- Dans le cas où le tableau se serait encore trouvé à la galerie, tu devais faire quoi ?

 

Mattéo ne trouve rien d'intelligent à répondre !

 

- Le stocker avec les autres ? Je suppose ? Bon je t'ai parlé d'un marché, il est simple : je suis persuadé que ton rôle est mineur dans cette affaire, mais ça n'empêchera pas les juges de te condamner, ils ont la main lourde dans ce genre d'affaires. Alors, si tu me dis où est planquée la came, je te libère. Tout à l'heure je n'ai pas appelé de voiture de police, j'ai simplement appelé pour savoir si tu étais recherché. Je te donne cinq minutes pas une de plus, au bout de ce temps j'appelle une bagnole pour qu'on t'embarque.

- Et si c'est un marché de dupe ?

- C'est un risque à prendre ! Tu as bien vu que je n'ai pas appelé de voiture, elle serait déjà là !

- Ça ne prouve rien !

- C'est vrai !

- J'ai trop mal aux dents, comment voulez-vous que je réfléchisse.

- Donnez-lui l'analgésique !

 

Mattéo est dans le vague, Lafontaine regarde sa montre, je ne dis rien, les deux autres filles non plus, la tension est à son comble.

 

- Donnez-moi cinq minutes de plus ! Supplie Mattéo.

- Trois, ça suffira !

 

Le temps de faire cuire un œuf à la coque !

 

Mattéo est pris de vertige, s'il n'était pas tombé sur ce flic suite à une incroyable malchance et si vraiment Zimmerman et Barbizier étaient condamnés à une longue peine, il n'aurait sans doute pas touché aux sacs de poudre de d'Albina. Trop dangereux ! A partir d'un client, n'importe qui est en mesure de le retrouver et le trucider. Donc la perte de la came, il s'en fiche, ce qu'il craint c'est le piège, il ne lui reste pas assez de temps, il joue son destin à pile ou face.

 

- Vous avez gagné, c'est la clé jaune !

- Et l'adresse ?

 

Il lui donne.

 

- OK, je tiendrai parole, mais à condition que tu ne m'aies pas raconté de conneries. Je passe un coup de fil à côté et je reviens.

 

On attend. Encore le silence.

 

- Voilà, on va venir te chercher et tu vas passer la nuit au poste

- Salaud, vous m'aviez promis…

- Ta gueule, je vais tenir ma promesse. Mais il faut bien qu'on te garde sous la main pendant qu'on fait les vérifs. Demain matin, je te ferai signer une déposition dans laquelle tu confirmeras ton alibi. J'enquête uniquement sur le meurtre du curé. La drogue c'est entre nous, tu n'en parles pas, ça te retomberait sur la gueule. Mais j'irai vérifier ! Rien à ajouter ?

- Non !

- Détachez-le !

- Je peux lui poser une question ? Intervient Anna.

- Je vous en prie.

- Une nana est venue avant-hier à ma galerie, elle m'a embobiné pour avoir l'adresse du peintre. Comme je ne la connais pas, elle m'a demandé de l'orienter vers des gens qui auraient ses coordonnées. C'est votre complice ?

- Pas du tout !

- Alors qui t'a donné MON adresse ? Demandai-je à mon tour à Mattéo.

- Oui, bon, j'ai envoyé ma copine aux renseignements !

- Et pourquoi avais tu besoin de l'adresse du peintre ?

 

Mattéo se rend compte alors qu'il lui faudrait tout raconter y compris le démontage des tableaux avec Zimmerman et la crainte de ce dernier de s'être fait doubler,

 

- Zimmerman avait peur que le peintre n'aies pas planqué tous les sacs, il a donc troué tous les tableaux. Il m'avait demandé de contacter le peintre pour qu'il les restaure.

 

Lafontaine se contenta de cette explication.

 

Trois poulets (dont une poulette) ne tardent pas arriver…

 

- Voilà, vous m'embarquez ce gars-là, ne le bousculez pas, je ne crois pas qu'il ait grand-chose à se reprocher, mais je ne peux pas le remettre en liberté avant d'avoir vérifié quelques bricoles. Ne le menottez pas, c'est inutile.

 

J'aurais décidément tout vu, tout entendu !

 

- Il a pris un coup ! Remarque l'un des poulets.

- C'est moi, je lui ai balancé une baffe, j'y ai été un peu fort, si besoin accompagnez le aux urgences.

- Vous allez vraiment remettre ce mec en liberté ? S'étonne Anna.

- Zimmerman et Barbizier finiront par apprendre que la came a été retrouvée, ils comprendront facilement que Mattéo s'est mis à table. De leurs cellules, ils peuvent engager un tueur pour le supprimer. Si Mattéo n'est pas trop con, il le comprendra, et au cas où il ne le comprendrait pas, je vais me charger de lui dire. Il ne lui restera donc qu'une solution, s'expatrier quelque part en Amérique Latine. Vous n'entendrez plus parler de lui ! Pouh ! J'ai un de ces coups de barre, moi !

- Un autre café ?

- Volontiers

- Ah, Evidemment mesdames, je compte sur votre discrétion, je compte m'attribuer le bénéfice complet de cette opération, c'est moi qui ferait inculper Barbizier et Zimmerman d'assassinat. Autant laisser Couillard patauger dans la choucroute avec ses histoires de tableaux. Donc ce qui s'est passé ce soir ici n'a jamais eu lieu ! On est bien d'accord ?

 

Il nous regarde toutes les trois avec des yeux libidineux, je suis sûre qu'il rêve d'une séance comme avant-hier, mais j'ignore s'il en a le budget et la présence d'Anna qui ne se décide pas à partir le gêne.

 

- Est-ce que je peux me permettre de repasser demain soir pour vous mettre au courant des derniers développements de cette affaire ?

 

"Ben voyons !" Mais je ne vais pas lui dire non.

 

Il s'en va !

 

- Quelle histoire ! Dit alors Anna dans un grand élan d'originalité.

- Tu as tout compris ? Tu n'as pas des questions à me poser ?

- Si, mais disons que je te les poserai… en temps utile

- Autrement dit, tu me chasses ?

- Ne sois pas lourde !

 

Dring !

 

Mon téléphone à présent !

 

C'est Nancini, il est rentré à Paris, veut me livrer des fleurs et désire auparavant savoir si je suis chez moi ! Je l'avais complètement oublié celui-ci ! Des fleurs pour quoi faire ? Mais il ne poursuit pas la conversation.

 

- Bon à demain peut-être ou peut-être pas on verra bien ! Me dit Anna en partant. Elle omet, volontairement je suppose, de saluer Nadia.

 

Et bien quelle soirée ! Me voilà enfin seule avec Nadia. On se regarde, on ne sait plus trop quoi se dire ! On sonne ! Les fleurs, je suppose à moins que ce soit encore un casse-pieds !

 

Œilleton

 

Ce sont les fleurs ! J'ouvre ! Et derrière les fleurs il y a deveniez qui ? Nancini en personne, Félicia son épouse et Anna qu'ils ont dû croiser au pied de l'immeuble et qui revient ! Au secours !

 

- Puisque vous êtes chez vous, nous nous sommes dit, Félicia et moi que plutôt de faire livrer les fleurs, autant vous les apporter nous-mêmes. Et puis constatez comme le hasard fait bien les choses, nous avons rencontré Mademoiselle Anna au pied de votre immeuble, nous l'avons donc invitée à venir dîner avec nous. Cette invitation vaut pour vous également, cela va de soi. Tenez prenez les fleurs, on se fait la bise ?

 

Je lui fais un bisou de politesse ainsi qu'à Félicia. C'est quoi cette invasion ? Je n'ai pas envie de bouffer avec Nancini, ni avec Anna. J'ai envie qu'on me foute la paix et de passer la soirée tranquille avec Nadia, peut-être notre dernière soirée avant longtemps.

 

Le bruit de la chasse d'eau ! Nancini vient de comprendre que je n'étais pas seule. Il en est visiblement contrarié. Je le soupçonne fortement d'avoir, lui et sa ravissante épouse un plan partouze. Et bien tant pis pour lui, il repartira la bite sous le bras !

 

Nadia se pointe.

 

- Bonjour M'sieu'dames ! Il me semble vous avoir déjà vu quelque part ! Dit-elle à l'adresse de Nancini.

 

Me voilà obligée de faire les présentations.

 

- Ah, monsieur Nancini, mais bien sûr, nous nous sommes rencontrés une fois.

 

Ce dernier écarquille les yeux, je me marre.

 

- Bernadette Harnoncourt ! Vous ne vous souvenez pas, l'émission bidon enregistrée sur Radio-Tradition, au cours de laquelle je vous interviewais à la place de Tedesco ?

- Oui bien sûr ! Mais vous n'êtes pas Bernadette Harnoncourt !

- Vous ne reconnaissez pas ma voix ?

- Mais je ne comprends pas, vous avez complètement changé de look.

- Et même de prénom, maintenant je suis Nadia !

 

Il la regarde des pieds jusqu'à la tête !

 

- D'accord, je pense avoir compris !

 

Il a compris quoi ? J'arrive à m'immiscer dans cette très intéressante conversation car il y a des choses que j'aimerais quand même bien savoir.

 

- Monsieur Nancini, juste une question... Je ne vous ai jamais communiqué mon adresse, qui vous l'a donnée ?

 

Il rougit comme une tomate prise en faute.

 

- Je ne me souviens plus, elle était dans mon carnet d'adresses… Ce n'est pas vous, mademoiselle Anna ?

- Ah, non ! Répond-elle avec force. Vous me l'aviez demandée et j'ai refusé de vous la donner. Je ne donne pas l'adresse de mes copines à n'importe qui.

 

J'éclate d'un rire nerveux. Anna me foudroie du regard.

 

- A ben je ne vois pas, mais qu'elle importance ? Balbutie Nancini.

- L'importance c'est que j'ai une vie privée, que cette vie privée, je la protège, que j'ai de bonnes raisons de le faire et je ne supporte pas qu'on vienne fouiner dans mes affaires sans ma permission. M'emportai-je.

- Je suis désolé, mais…

- Alors puisque vous n'êtes pas foutu de répondre à une question aussi simple…

- Mais…

- Quoi "mais" ? Vous allez me répondre ?

- Je… je…

- Mais pourquoi tu ne lui dis pas ! Intervient Félicia.

- Mais je n'en sais rien ! Persiste Nancini.

- Tu dois bien te rappeler qui t'as donné cette adresse ? Insiste sa compagne.

- Non…

- Bon, alors d'accord, reprenez vos fleurs et foutez le camp de chez moi. Immédiatement.

 

Il ne bouge pas !

 

Je hurle :

 

- J'ai dit : "foutez le camp de chez moi. Immédiatement !"

- Bon viens, on y va, lui dit Félicia en le tirant par le bras.

 

Félicia ouvre la porte, toujours agrippée à la veste de Nancini. Anna s'apprête à les suivre. Ils ont l'air malins ces trois-là !

 

Et soudain Nancini se dégage, se retourne reviens vers moi et… Non, réveillez moi, je rêve, il se met à genoux devant moi !

 

Bon, fait arrêter le délire, on est dans la vrai vie en ce moment, pas dans un donjon. J'attrape ma bonde de lacrymo, me fait menaçante :

 

- Dégage ou je te gaze !

- Je vais vous dire pour l'adresse, et après je disparais.

- J'écoute ! Attends une seconde, Nadia ne laisse pas la porte ouverte. Allez vas-y, accouche !

- Quand je vous ai vue pour la première fois à la galerie, j'ai eu comme un coup de foudre, comme vous aviez repoussé mes avances, je vous ai suivie. Voilà, c'est tout, je ne pensais pas avoir commis un crime. Parfois les hommes ne contrôlent plus leurs réactions quand ils sont amoureux, j'étais amoureux de vous. Oh, je me suis vite raisonné, mais n'empêche, l'espace de quelques jours j'étais réellement amoureux.

 

Bizarrement ma colère est retombée d'un coup, je pensais avoir affaire à je ne sais quelle manigance machiavélique alors qu'il ne s'agissait que d'un stupide comportement amoureux.

 

Je ne suis pas assez vache, alors, pour le laisser partir ainsi blessé dans son amour-propre et humilié.

 

- Allez relève toi et viens t'asseoir, tu es pardonné, tu veux un whisky ?

 

Il n'en revient pas, Nancini, il se relève, m'étreint, sa voix chevrote, il a la larme à l'œil.

 

- Merci Christine, merci !

 

Il s'assoit, du coup, Félicia et Anna qui étaient toujours "dans les starting-blocks" en font de même.

 

Je sers d'office du whisky à tout le monde, tant pis pour ceux qui n'aiment pas et je ne sors pas de grignotages apéritifs. Je n'ai pas envie que ça s'éternise.

 

- Je suis ravi que ce malentendu soit dissipé, commence Nancini.

- N'en parlons plus.

- Vous avez raison, parlons d'autre chose, j'ai hâte de savoir pour la transformation de Bernadette, mais nous serons bien mieux autour d'une bonne table, mademoiselle est aussi notre invitée, cela va de soi !

- Malheureusement, mon amie et moi avions un autre plan, nous sommes invitées à une soirée d'anniversaire. Mentis-je avec assurance.

 

Le voilà contrarié, mais l'homme ne manque ni de ressources, ni de culot.

 

- Qu'à cela ne tienne, reportons à demain, nous n'avons rien de prévu, Félicia ?

- Non je ne crois pas !

 

D'ici demain, je trouverai bien un prétexte pour me défiler.

 

Nancini prend congé en me faisant un gros bisou sur la joue, Félicia m'en fait un qu'on va qualifier "de politesse". Et Anna nous gratifie d'un "tchao" à peine audible.

 

Enfin seules ?

 

- Tu reveux un whisky ?

- On va être pompette !

- Mais non !

 

Drinnng !

 

La sonnette de l'entrée ! Mais ce n'est pas vrai ! Qui ça va être cette fois ?

 

Œilleton.

 

La voisine ! Un verre vide dans la main.

 

- Vous n'auriez pas un peu de farine, c'est pour faire cuire mon poisson, je croyais en avoir un paquet d'avance...

- D'accord, d'accord !

 

Je lui refile sa farine, lui claque pratiquement la porte au nez, et reviens écluser mon whisky.

 

- J'en ai marre ! Mais marre, plus que marre ! Soupirai-je.

 

Nadia ne dit rien, elle compatit.

 

- On prend une douche ? Proposai-je.

 

La proposition n'avait en ce qui me concerne rien de forcement érotique, mais que voulez-vous, quand nous nous sommes retrouvées, à poil toutes les deux l'une devant l'autre, c'est presque par réflexe que nous sommes mutuellement savonné les seins.

 Chanette19M.jpg

On se pelote, on se caresse aussi mais c'est purement sentimental, une peau mouillée perd considérablement en douceur et la mousse est trompeuse. En revanche on ne s'embrasse pas. Il me semble bien, mais je peux me tromper avoir des vu des photos ou des films dans lesquels des gens se lèchent et se bécotent dans le bain ou sous la douche alors qu'ils sont recouvert de mousse. Je ne sais pas comment ils font, mais moi je ne peux pas, le savon a une bonne odeur, mais je n'en veux pas dans ma bouche !

 

L'eau qui coule me fait monter l'envie de pisser. J'arrête l'eau.

 

- Qu'est-ce que tu fais ? Me demande-t-elle.

- J'ai envie de pipi !

- Oui mais pourquoi arrêter l'eau ?

- Assis-toi, tu vas comprendre tout de suite !

- Tu ne vas pas m'uriner dessus quand même ! Fait-elle mine de protester !

- Pourquoi, c'est défendu ?

- Non, je ne crois pas que ce soit défendu ! Dit-elle.

 

Elle ne s'assied pas, elle préfère s'accroupir, mais se prête au jeu.

 

Je lui pisse dessus, dans la position qu'elle a adoptée, j'ai du mal à éviter le visage, mais ça n'a pas l'air de la déranger, elle rigole en fermant les yeux, c'est un jeu, ça m'amuse. J'ai toujours été très joueuse.

 

- Tu peux rouvrir les yeux c'est fini !

 

J'écarte alors ma chatte devant son nez.

 

- Un petit nettoyage, ça te dit ?

 

En guise de réponse, la voilà qui me lape, c'est amusant ce qu'elle me fait, on croirait un bon gros matou se régalant d'une écuelle de lait !

 

J'ai une furieuse envie de jouir, ça me ferait un bien énorme après toutes ces péripéties à tiroirs. Il faudrait seulement qu'elle s'y prenne un peu autrement.

 

- Plus haut la langue.

 

Ça va, elle a compris, je me plaque le dos et les fesses contre la paroi de la cabine afin de stabiliser ma position. Sa langue est sur mon clitoris, je ressens déjà des ondes de plaisir, ça risque d'être fulgurant. Ce fut fulgurant.

 

Elle se relève toute fière, on s'embrasse.

 

- On...

 

Elle finit sa phrase par un curieux geste des mains par lequel elle m'indique qu'on pourrait à présent inverser les rôles !

 

Message reçu ! Je m'accroupis.

 

- Pipi ?

 

Non, elle n'a pas envie ! Juste une goutte ? Elle essaie, n'y arrive pas. Aucune importance, à moi de lui brouter le minou. Ce n'est pas une corvée, j'ai toujours adoré lécher des chattes, surtout quand elles sont bien humides. Et en l'occurrence la sienne est trempée comme une soupe et l'eau de la douche n'y est pour rien ! La voilà qui gémit. Déjà ? J'ai le choix entre continuer crescendo et lui offrir un orgasme aussi fulgurant que le mien. Ou alors je fais durer le plaisir. J'opte pour ce second choix, et vais pour me relever afin de m'occuper un peu de ses jolis tétons.

 

- Non, ne t'arrête pas continue !

 

Dans ce cas...

 

Ma langue s'agite autour de son clitounet, le balaie, l'enveloppe, l'asticote sous ses gémissements de plus en plus bruyants. La voilà qui hurle, la voilà qui a jouit, la voilà qui se redresse, la voilà qui m'embrasse avec du bonheur dans les yeux.

 

Un partout, la balle au centre !

 

- On descend manger au restaurant ?

 

Me rhabiller, me maquiller, non franchement j'ai la flemme.

 

- Une autre fois, il y a de quoi grignoter ici !

- T'as du champagne ?

- Je crois bien qu'il ne m'en reste plus.

- Alors, je descends en chercher.

 

Brave fille !

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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