Chanette

Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:10

Chanette 19 - Trafic 12

Spanking

12 - Nadia et Paulino (la suite)

 

Le donjon

 

J'aurais préféré attendre un peu pour initier Nadia au petit monde de la domination, mais l'occasion est intéressante, le client est sympa, l'ambiance de la soirée est joyeuse. Que des bonnes conditions !

 

Les gens de mon immeuble ne sont pas habitués à me voir à cette heure-là, je croise la professeur de piano du premier étage qui nous regarde avec un tel mépris que j'en éclate de rire.

 

N'empêche que la découverte du donjon, lui a fait un choc à Nadia !

 

- C'est quoi tout ce bazar ?

 

Je lui explique en deux mots que certains hommes ont besoin d'être dominés physiquement ou humiliés (voire les deux) pendant le temps d'une séance…

 

- Des masos, quoi ! Répond-elle en me regardant bizarrement.

 

J'ai tout d'un coup très peur ! J'ai été trop vite. J'ai soudain peur de la perdre ! Elle secoue la tête, soupire.

 

- Finalement je découvre un mode de dingues.

- Non ce ne sont pas des dingues. Dans mes clients je dois avoir trois ou quatre mecs pas très clairs, mais c'est une minorité, la plupart sont des gens très corrects, et probablement assez bien dans leur peau.

- Mais quelle idée...

- C'est un jeu, un jeu pour les grands ! Pourquoi les grands n'auraient-ils pas le droit de jouer ?

- Je n'sais pas, parce que il y un âge pour chaque chose, non ?

- Alors pourquoi les gens jouent aux cartes ou aux boules ou au scrabble ?

- Ce sont des jeux inoffensifs, on ne se fait pas mal !

- Qu'est-ce que tu en sais ? Quand on joue aux cartes, on prend le risque de perdre et quand on perd ça fait mal.

- Mwais, on va dire que c'est une façon de voir les choses… et tu vas lui faire quoi à Monsieur Paulino ?

- C'est une bonne question ? Mais on va lui demander. Tu voudrais quoi, Bertrand ?

 

Il me regarde bizarrement comme gêné, puis m'entraine un peu à part afin que Nadia ne puisse pas entendre :

 

- J'aurais voulu que Nadia me fouette, mais j'ai l'impression qu'elle est en train de se bloquer !

- Laisse-moi faire, je vais arranger ça !

 

On revient vers Nadia.

 

- A poil, Bertrand, tout de suite ! Ordonnai-je alors.

 

Puis une fois qu'il fut déshabillé :

 

- Répète-moi maintenant tout fort ce que tu viens de me dire en douce :

- J'aurais voulu que Nadia me fouette !

- Je suis désolée, mais je n'ai pas envie de faire du mal à qui que ce soit ! Répond l'intéressée.

 

Je lui tends une cravache.

 

- Nadia, tu ne vas pas lui faire du mal, tu vas lui faire du bien. Essaie, ça ne va pas te tuer. Tourne-toi, Bertrand, et place-toi contre la croix, je vais t'attacher et elle va essayer.

- Vas-y, Nadia, essaie ! Ajoute ce dernier.

 

Nadia prend la cravache et lui cingle le cul. Elle n'y a pas été très doucement et Paulino se retient de crier.

 

- Comme ça ?

- Un peu moins fort peut-être ! Précisai-je.

 

Je prends une autre cravache et lui montre.

 

- Comme ça ! Vas-y !

- Shlafff !

- Bravo, maintenant tu essaies de monter en puissance, un peu à chaque coup, un moment ça va être trop fort, il va crier, à ce moment-là tu baisses d'intensité, tu auras trouvé la bonne force de frappe et tu continues.

- Bon, je veux bien essayer, mais je crois que je vais me spécialiser dans les douceurs !

 

N'empêche qu'elle le fouette pas si mal que ça !

 

- Donne-lui en trente !

- Ça fait beaucoup ! Objecte-t-elle.

- Commence, je te relaierai. Toi l'esclave, tu comptes à voix haute et ne te trompes pas, sinon on recommence à zéro.

 

Elle y va, elle se prend au jeu et cingle durement ce "pauvre" Paulino" qui ne demande que ça.

 

A ce petit amusement, j'en a vu se tromper exprès. Mais justement tricher n'est pas jouer et dans ce cas la punition n'est jamais celle qu'ils attendent.

 

Paulino compte : 28, Shlafff, 29, Shlafff, 30.

 

- Continue ! J'ai l'habitude de toujours donner deux ou trois coups supplémentaires et le dernier je le frappe plus fort, pour que l'esclave puisse gueuler pour quelque chose !

 

Pas contrariante, elle fait comme j'ai dit, faisant hurler Bertrand Paulino sur le dernier coup.

 

- Maintenant détache-le, il va se retourner et tu vas l'attacher face à nous.

- Qu'est-ce qu'on va lui faire ? Demande-t-elle tout en effectuant ce que je lui demandais.

- Ah ! Ah !

 

Il bande joliment, Paulino.

 

- Il faut que je le suce ? Demande-t-elle.

- Non, ça ne fait pas partie du programme ordinaire !

 

Elle me regarde avec des yeux tous ronds, je remets les explications nécessaires à plus tard.

 

Je caresse le torse de Bertrand, puis avec un air complétement détaché et au moment où il s'y attend le moins, je lui attrape les tétons et les tortille. Inutile de lui demander s'il aime ça, je le sais déjà et ça se voit tout de suite, il se pâme.

 

- Vas-y prend le relais, Nadia, tu faisais ça très bien hier soir !

- Vous avez fait quoi hier soir ?

 

La question peut paraître incongrue, ne serait-ce que parce que ça ne le regarde pas, mais certains clients adorent qu'on leur raconte des histoires un peu salaces pendant la séance. Quand on connait bien le client, ou plutôt quand on connait bien ses fantasmes, cette petite pratique possède un pouvoir bandulatoire très efficace. Parfois j'en invente, d'autre fois ce n'est pas la même pas la peine. Mais bon, je ne vais pas aller lui raconter que la veille on a baisé avec un flic !

 

- "Hier on a fait une partouze avec deux mecs, il y en avait un qui aime bien sucer des bites, l'autre était d'accord, alors je lui ai demandé de le faire. Ils se sont régalés.

- Quelle chance, j'aurais bien voulu être là !

- Gros coquin ! Tu y as déjà eu droit, si j'ai bonne mémoire, je vois que tu en gardes un bon souvenir.

- Oui, j'ai hâte de recommencer. Ils se sont juste sucés alors ?

- Ah ! Ah ! Tu voudrais bien savoir la suite, hein ?

- J'avoue !

- Celui qui suçait a demandé à l'autre s'il était d'accord pour l'enculer, il voulait bien, alors il s'est tourné, nous a montré son joli petit cul et il s'est fait prendre comme une salope.

- L'heureux homme !

 

Un peu de liquide séminal perle sur sa bite ! L'efficacité des mots, c'est quand même quelque chose !

 

- Et Nadia lui pinçait les seins pendant qu'il se faisait prendre ?

- Tout à fait, vas-y Nadia montre lui comment tu faisais !

- Aïe ! Ouille !

- Ben quoi, ça fait mal ?

- Non c'est bon !

- Je me disais aussi… Si je te mettais des pinces ?

- Ah, Non, non, non !

- Mais dis donc, toi, tu as fini de faire ta jeune fille ! On peut essayer, non ?

- Une autre fois !

- Dis donc Bertrand, qui c'est qui commande ici ?

- C'est vous Maîtresse.

 

C'est bizarre, avec Nadia à côté de moi, je ne me sens pas entièrement libre de mes mouvements, si elle n'avait pas été là, il y a longtemps que j'e l'aurais giflé le Paulino et que je lui aurais craché dessus, puisque ça fait partie du rite. Mais là je n'ose pas, j'ai peur de la choquer.

 

J'attrape deux pinces à faible pression et j'accroche la première. Il me rend une mauvaise grimace. Je n'en tiens pas compte et accroche la seconde. Il ne dit rien pour le moment mais je vois bien que ça l'insupporte, je tente de les placer différemment pour baisser un peu la pression. Il ne dit plus rien, mais du coup ça ne lui les serre pas assez, il faut que je superpose me doigts pour le faire réagir. Je laisse tomber, et les enlève. Je farfouille dans mon attirail, j'ai une paire de pinces dont je ne me sers pratiquement jamais, ce sont des pinces à visses, et donc à pression réglable, je les essaie en les réglant de telle façon que la douleur puisse être sublimée. Cette fois ça marche, mais me voilà bloquée un peu pour la suite, ces pinces ne se prêtant pas trop ni à l'ajout de poids, ni au détachement brutal à coups de cravache.

 

On va passer à autre chose !

 Chanette19L1.jpg

Je décroche un gode ceinture de sa patère et le tends à Nadia.

 

- Enfile ce truc ! Tu vas le prendre avec, je vais te guider.

- Par-dessus mon jeans ?

- Non, enlève-le.

 

Il est vrai que cette séance de domination en tenue de ville dans mon donjon a quelque chose d'insolite, mais je n'ai pas envie de me déguiser en domina ce soir, j'ai la flemme...

 

J'ai attaché Paulino sur un chevalet, ses jambes sont écartées. Je me mouille le majeur de la main droite et je le lui fous dans le cul.

 

- Aaaah !

- T'aimes ça, hein qu'on te mette un doigt dans le cul !

- Oui !

- Enculé, va !

- Oui !

 

J'effectue quelques va-et-vient, il se pâme de plaisir.

 

- Allez maintenant on passe aux choses sérieuses. Nadia, tu mets une capote sur le gode, c'est pour le maintenir propre, prend ça, c'est du gel, tu lui en tartines un peu sur le trou du cul et après tu pousses pour rentrer, tu fais ça doucement, on n'entre pas dans un cul comme dans un bistrot.

 

Nadia suit mes conseils, réussit à placer la capote du premier coup et entre progressivement.

 

- Voilà, et maintenant tu fais des va-et-vient. Comme ça, un peu plus vite !

 

Paulino paraît tout à fait apprécier ce traitement et nous le signifie en émettant des grognements de plaisir.

 

Au bout de dix minutes, elle fatigue un peu.

 

- Tiens voilà du sopalin, tu retires la capote avec et tu la jettes dans la petite corbeille, là-bas.

 

Je ne vais pas aller lui raconter que je fais sucer le gode qui sort de leur cul à certains soumis !

 

- Tu veux jouir comment, Bertrand ?

- Avec Nadia !

- Comment ça avec Nadia ? Et que veux tu qu'elle te fasse ?

- Qu'elle vienne sur moi !

 

Ce n'est pas de la domination, ça…, mais qu'importe ! La situation est particulière et puis il ne faut jamais se laisser enfermer dans des schémas.

 

- Y'a pas de plumard, vous allez faire ça par terre…

 

J'ai détaché Paulino qui s'est couché sur le sol.

 

- Mets-lui une capote !

 

La pose en est rendue facile vu l'érection qu'il se tape.

 

- Et maintenant tu t'empale sur sa bite…

- Un petite pipe avant ? Quémande-t-il.

 

Décidément, c'est de moins en moins de la domination.

 

- Suce-le, mais juste un peu, c'est pas Noël !

- J'enlève la capote ?

- Mais non !

 

C'est vrai qu'il faut s'habituer à sucer du latex ! En ce qui me concerne je ne fais pas ça très souvent, cette prestation ne faisant pas partie de mon catalogue ordinaire, mais de mes rares extras.

 

La pipe a été brève, elle chevauche maintenant Bertrand qui ferme les yeux et respire fortement.

 

Trois minutes plus tard, il jouissait en poussant des cris comme un malade !

 

Journal télévisé de 23 heures

 

"Enorme coup de filet dans les milieux des trafiquants de stupéfiants à Paris cet après-midi, la police a procédé à plusieurs arrestations dont celle de René Zimmerman l'un des parrains de la drogue, propriétaire de plusieurs restaurants. Sylvio Tedesco, un artiste peintre qui dissimulait de la drogue à l'intérieur de ses tableaux a également été appréhendé. Ces personnes seraient également impliquées dans l'assassinat particulièrement crapuleux de l'abbé Laroche Garaudy…"

 

Rebecca verse une larme. Elle a un moment l'idée de demander à Mattéo s'il est au courant mais y renonce, craignant que l'un ou l'autre de leurs téléphones soit sur écoute.

 

Jeudi 4 Octobre

 

Mattéo avait passé la soirée de la veille dans un bar des Champs-Elysées et était rentré à moitié torché. Il se réveilla avec un mal de cheveux conséquent, qu'il tenta de soulager en prenant une douche et un Alka-Seltzeir. Il descendit ensuite au café du coin où il avait ses habitudes, commanda un café américain et s'empara d'un des journaux mis à la disposition des consommateurs.

 

Le choc !

 

Le "Parisien" titrait sur cinq colonnes à la une : "Le caïd de la drogue sous les verrous"

 

Mattéo savait comment à partir d'un dépêche laconique, les journalistes savaient broder, extrapoler voire carrément déformer les faits.

 

L'arrestation de Zimmerman était en elle-même une surprise, du moins ne l'attendait-il pas si tôt. Paradoxalement il ne considérait pas l'information comme une mauvaise nouvelle. D'abord cela éliminait l'hypothèse peu rassurante de la menace d'une bande rivale, ensuite parce que si les preuves existaient pour confondre Barbizier probablement piégé avec un tableau sous le bras, il ne voyait pas quels éléments étaient susceptibles de charger Zimmerman. Il était donc fort probable qu'il soit relâché au plus tard après les quatre jours de garde à vue autorisés dans ce genre d'affaire. Quant au peintre, sa bonne foi devrait se révéler rapidement évidente aux enquêteurs. Pas de soucis, donc ? Si quand même, cette histoire de curé assassiné pour laquelle il ignorait tout. Il imaginait mal Zimmerman en assassin, en revanche Barbizier...

 

Toujours est-il qu'il décida de ne rien changer à ses projets immédiats, ce soir il retournerait chez cette Christine d'Esde… Il demanderait l'adresse du peintre afin e pouvoir aller le solliciter à la fin de sa garde à vue.

 

Anna-Gaële

 

Anna s'en veut à mort d'avoir "trahi" sa meilleure amie, d'une façon stupide en plus. Elle n'arrive pas à la joindre ni sur son téléphone professionnel, ni sur le privé. Au remords qui la ronge, s'ajoute désormais l'inquiétude.

 

Nadia et Paulino

 

A 11 heures Nadia sonne chez Paulino, sa robe de chambre n'est pas fermée et il n'a aucun sous-vêtement. Nadia a un regard amusé en direction de ce pénis en état de veille.

 

- Merci d'être à l'heure, Nadia, j'attache une grande importance à la ponctualité ! Ma tenue ne vous choque pas j'espère ?

- Vous savez : après la séance que nous avons vécue hier soir, je ne vois pas comment je pourrais être choquée.

- Est-ce que je peux vous offrir une coupe de champagne ?

- A cette heure ?

- Pourquoi pas, nous dirons que c'est l'heure de l'apéritif !

 

Il remplit deux coupes, ils trinquent.

 

- Nadia, j'aimerai vous voir nue !

- Maintenant ?

- S'il vous plaît ! Gardez juste vos chaussures !

 

Voilà une situation qui sied fort bien à Nadia, se retrouver à la merci d'un homme qui l'a payée  et qui la commande. Son fantasme !

 

Paulino la fait tournicoter devant lui, se ravissant du spectacle. Il avait des plans en pagaille pour cette première rencontre privée. Trop peut-être ? Ou trop compliqués ? En fait il est désemparé, il n'a jamais été à l'aise avec les femmes, elles le paralysent, lui ôtent toutes initiatives. Difficile de draguer dans ces conditions et pourtant les postulantes ne manquent pas dans son milieu. Les aventures avortées ne se comptant plus, il a d'abord acquis une réputation d'homosexuel, puis ces messieurs n'arrivant pas non plus à se placer, une réputation d'asexuel. Pourtant il n'est pas le dernier à regarder une belle femme, une belle poitrine, une jolie croupe. Un article dans un journal people se demandait s'il ne faisait pas partie d'une secte religieuse à laquelle il aurait adhéré en faisant vœu d'abstinence.

 

Depuis cette publication, les tentatives de rapprochements étaient devenues rarissimes. Il passait pour un cul béni dont la seule permissivité était celle du regard.

 

En payant les femmes dont c'était la profession, Paulino avait trouvé la solution à ses angoisses, et il s'en satisfaisait.

 

N'empêche qu'aujourd'hui, il ne savait trop quoi faire !

 

- Là, maintenant j'ai envie ! Déclara-t-il.

- Oui ! Mais précisément ?

- Ben je ne sais pas trop ! Que suggérez-vous ?

- Vous voulez des trucs comme hier soir ou plutôt des douceurs ?

- Je ne sais pas trop ce que je veux.

- Vos fesses sont-elles remises de cette séance ?

- Dites-le-moi ! Répondit-il en retirant sa robe de chambre et en exhibant son cul.

- Pas de marques ! Enfin presque pas !

- Vous le trouvez comment, mon cul ?

- Il ne me déplaît pas !

- Ça ne vaudra jamais un cul de femme.

- Sans doute !

- Tournez-vous, j'ai envie de m'occuper du vôtre.

- Vos désirs sont des ordres, cher monsieur !

 

Et voilà Paulino qui se met à peloter et à malaxer compulsivement les jolies fesses de Nadia... Au bout d'un moment il s'agenouille, lui écarte les globes et se met à lui sucer la rosette. Cette langue agile sur son anus commence à émoustiller Nadia qui trouve la chose bien agréable et le lui fait savoir par quelques onomatopées fort expressives.

 

Il finit par se relever :

 

- J'aimerais bien que vous me donniez une fessée ! Suggère-t-il

- Avec la main ?

- Oui !

- Je ne sais pas si je vais bien faire ?

- Essayez !

 

Il se cambre légèrement en arrière, Nadia lui claque la main droite sur sa fesse gauche.

 

- Parfait, continuez !

 

Un deuxième, un troisième… toujours sur la même fesse.

 

- Si vous changiez de côté !

- J'allais le faire !

 

Elle découvre ainsi que l'on n'a nullement besoin d'être gauchère pour bien appliquer une fessée de sa main gauche. En revanche l'exercice lui fait mal aux mains.

 

- Vous n'avez pas de cravache ?

- Ni cravache, ni martinet, il va falloir que j'investisse !

- Votre ceinture peut-être ?

- Hummm, j'en ai justement une très belle, je vais aller chercher ça de suite !

 

Paulino met un temps fou à dégoter l'objet en question. Elle aimerait bien inverser les rôles, que ce soit Bertrand qui la fesse, mais elle a peur que ce ne soit pas vraiment son truc. Elle se dit qu'elle essaiera malgré tout de lui demander.

 

Il revient enfin avec trois belles ceintures de cuir.

 

- Je vous laisse le choix !

- Celle-ci !

- Je l'aurais parié ! Allez-y, pas trop fort au début !

- Shlack !

- Un peu plus fort quand même !

- Shlack !

- Ouiiiii !

- Shlack !

- Oui, c'est bon !

 

Nadia se prend au jeu et lui assène des coups de ceinture à la volée. Paulino encaisse jusqu'à ce qu'il se retourne brusquement !

 

- On arrête, me voilà dans un drôle d'état ! S'exclame-t-il en exhibant sa bite bandée comme un point d'exclamation ! Maintenant, il faut que je baise. Vous avez apporté des capotes ?

- Euh, non, parce que vous n'en n'avez pas ?

- Non, je n'en ai pas ici, c'est vraiment malin de les avoir oubliées !

- C'est à dire, je ne pensais pas...

- Je me fous de vos explications, vous avez tout fait rater, je n'ai plus qu'à me branler maintenant. Foutez-moi le camp, vous m'énervez !

 

C'est qu'il est réellement en colère, Paulino ! Nadia sent les larmes lui monter aux yeux.

 

- Je vais descendre en chercher ! Propose-t-elle en se rhabillant à la hâte.

 

Elle sanglote dans la rue, se demande si cette expérience chez Paulino n'est pas déjà mort-née. Elle cherche une pharmacie, n'en voit pas, demande à un passant, s'y rend.

 

Elle est morte de honte, une pharmacie n'est pas une sex-shop et jamais dans ses fantasmes, elle ne s'est imaginée "obligée" d'acheter des préservatifs. Elle beau se dire qu'acheter ce genre de produit aujourd'hui est un geste d'une banalité confondante, elle n'arrive pas à dominer sa gêne. Que voulez-vous faire contre l'irrationnel ?

 

Elle pénètre dans la boutique, il y a deux clients dont on s'occupe, le premier servi par un homme, le second par une femme. Elle attend, espérant que personne d'autre ne va entrer. Peine perdue, une bourgeoise mère de famille entre avec ses deux mouflets.

 

Elle va pour s'en aller, se dit qu'elle pourrait attendre qu'il n'y ait plus de clients, mais se ravise, Paulino ne va pas l'attendre trois heures !

 

Le premier guichet se libère, celui tenu par un homme.

 

- Madame ?

- Je voudrais de l'aspirine ! Balbutie Nadia.

- Effervescente ?

- Oui !

- Voilà !

- Et est-ce que vous avez des pré... pré.. préservatifs ? Bafouille-t-elle.

- Bien sûr, ils sont sur le présentoir là-bas.

 

Là-bas ? Où ça là-bas, elle a complètement perdu ses moyens et ne remarque pas les boites qui sont devant son nez. Un homme âgé entre dans la pharmacie ajoutant à sa panique.

 

- Juste devant vous ! Précise le pharmacien.

 

"Ah ! C'est ces trucs-là !"

 

Elle prend une boite au hasard et l'apporte au comptoir."

 

- 15 euros 30 ! Vois voulez un sac ?

- Oui, oui, oui, oui ! Répond-elle. Un sac.

 

Elle va pour s'en aller ! La corvée est terminée !

 

- Votre monnaie !

 

Elle revient la chercher, pale comme un verre de lait, manque de se tamponner un client en sortant. L'air libre lui fait un bien énorme, elle est groggy, elle transpire. Elle est obligée de demander son chemin pour retrouver l'adresse de Paulino.

 

Il n'a pas verrouillé sa porte, elle entre.

 

- Tiens, vous revoilà ? Fait mine de s'étonner Bertrand Paulino de nouveau en robe de chambre et qui de façon tout à fait inattendue a retrouvé son sourire.

- Je peux rentrer ? Ou vous préférez ne plus me revoir ?

- Rentrez donc, sinon vous allez me faire de la peine.

- J'ai acheté ça ! J'espère que ça ira ! Dit-elle en exhibant sa boite de capotes tel un trophée.

- C'est bien ! Répond-il laconique.

- Vous vous êtes peut-être terminé tout seul ?

- Je n'ai pas pu, mon téléphone a sonné. Nous aurions été tous les deux, je n'aurais pas répondu, mais là… Remarquez, j'ai bien fait, c'était une bonne nouvelle.

- Ah !

- Oui, ma société de production vient de conclure un contrat qui va être juteux, je n'ai plus qu'à y apposer ma signature. Je boirais bien une coupe de champagne pour fêter ça. Je peux vous demander d'aller en acheter une bouteille ?

- Mais, vous avez entamé une bouteille tout à l'heure !

- Oui, mais je ne l'ai pas remis au frais !

- Si je sors en acheter, il ne sera pas frais non plus !

 

Il retire alors sa robe de chambre.

 

- Alors, nous irons alors le boire où il sera frais. En attendant essaie de me faire rebander. Suce-moi !

 

Nadia lui tripote la bite, elle ne sait pas trop comment le masturber efficacement, elle se penche donc pour engloutir tout ça dans sa bouche.

 

Une certaine excitation la gagne alors. Normal, elle est dans son fantasme, elle suce des bites et on la paie pour ça. Elle veut se racheter de sa "bévue" de tout à l'heure. Et à défaut d'avoir une technique irréprochable, elle apporte à ce qu'elle fait une énorme bonne volonté qui a tôt fait de faire rebander correctement Bertrand Paulino.

 

Elle se dégage, se recule, admire le résultat de son travail.

 

- On baise ? Propose-t-elle.

- Bien sûr.

 

Avec soulagement, elle constate qu'il se pose tout seul le préservatif.

 

- Je peux t'enculer ?

 

Elle ne s'attendait pas à ça, mais pourquoi pas, ce sera une première mais elle ne lui dira pas. Il la conduit dans la chambre, ils grimpent sur le lit.

 

- Je me mets comme ça ? Demande Nadia en se mettant en levrette.

- Oui, mais relève un peu ton cul. Putain, qu'est-ce que c'est beau un cul de femme qui va se faire enculer !

 

L'introduction s'avère difficile et douloureuse.

 Chanette19L2.jpg

- Pas habituée ?

- Non, mais ça fait rien.

 

Ça finit par entrer. Drôle de sensation que la présence de ce corps étranger dont les sphincters cherchent à se débarrasser, normal, ils sont faits pour ça. Ça avance et ça recule en cadence, de plus en plus vite, sollicitant son autre intimité qui s'humidifie. Ses lèvres gonflent, son clitoris se dresse. Son plaisir monte maintenant lui faisant complétement oublier la gêne du début. Elle halète, elle gémit, elle est en phase plafond, le moment de la jouissance n'est plus qu'à quelques secondes. Elle s'agrippe nerveusement au couvre-lit.

 

Elle jouit maintenant, elle hurle, elle dégouline, elle est partie dans la stratosphère, ne se rendant alors compte que Paulino vient de la suivre dans son orgasme que quand celui-ci, épuisé s'affale sur elle, la faisant basculer sur le côté.

 

Ils se regardent, Bertrand sourit aux anges, il s'apprête à dire quelque chose mais semble renoncer, il approche son visage pour l'embrasser. Nadia fait semblant de ne pas comprendre et se lève.

 

"Une pute, ça n'embrasse pas !" Lui a dit Chanette.

 

- Je peux prendre une douche ?

- Au fond du couloir, la porte à droite.

 

Paulino a emmené Nadia dans un restaurant de fruits de mer, non loin de son domicile.

 

- Tu aimes les huitres ?

- Oui !

- Ça tombe bien, moi aussi ! Léon-Paul Fargue disait "Quand on mange des huitres on a l'impression d'embrasser la mer sur la bouche."

- Quelle culture !

- Non, j'ai quelques citations comme ça que j'aime bien placer. Ce sera donc huitres et champagne. A 15 heures, il faut que je sois au studio...

 

Nadia ne sait pas trop quoi dire, se sentant mal à l'aise dans ce restaurant pour rupins. Mais Paulino a des choses à lui confier :

 

- Je t'ai fait une proposition hier soir !

- Oui !

- C'était débile !

 

Geste d'incompréhension de Nadia.

 

- Débile, parce que trop compliqué pour moi ! Et quelque part trop contraignant. Quand on a des fantasmes trop compliqués, on les concrétise mal, peut-être parce qu'inconsciemment, on ne souhaite pas les réaliser.

- On laisse tomber, alors ?

- Disons qu'on va faire autrement !

- Et on va faire comment ?

- Tu seras ma danseuse !

- Ta danseuse ?

- Oui ! Je subviens à tous tes besoins ordinaires, en contrepartie tu me réserves disons deux ou trois journées par semaine pour moi tout seul, tu m'accompagneras au restaurant, au théâtre, au cinéma, dans les expositions, peut-être même en voyage...

- Rechercherais-tu une maitresse ?

- Oh ! Non ! Avoir une maitresse est une source d'emmerdes, très peu pour moi ! Non, je te laisse libre, tu pourras faire ce que tu veux de ta vie, ça ne me regarde pas !

- Et pour le sexe ?

- J'allais y venir ! Ce sera en plus ! Tu seras payée pour cela, à chaque fois ! Les jours où nous serons ensemble, tu seras à la fois ma dame de compagnie et ma... Comment dire...

- Ta pute ? Suggère-t-elle avec un grand sourire malicieux.

- Je cherchais un autre mot, mais si tu ne le trouve pas péjoratif, allons-y pour celui-là.

- Humm ! Humm !

- Alors, t'en dit quoi ?

- Réponse au dessert

 

En fait sa décision était prise. La proposition de Bertrand Paulino, lui convenait parfaitement, mais allez donc savoir pourquoi, elle choisit de le faire lanterner.

 

En sortant et alors qu'elle avait donné son accord, ils passèrent devant une maroquinerie plutôt chic.

 

- Viens, je vais te payer un sac ! Lui dit-il.

- En quel honneur ?

- Parce que le tien ne me plaît pas !

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:05

Chanette 19 - Trafic 11

bisou1719

11 - Nadia et Paulino

 

Rebecca de nouveau

 

- Rebecca ! Ton numéro ne mène nulle part, Bouyon est à Honolulu.

- Et tu veux que j'aille chercher le renseignement à Honolulu ? C'est ça ?

- Non, je veux que tu retournes à la galerie.

- Pour quoi faire ?

- Une autre personne connaît peut-être cette adresse ?

- Bon, tu sais ce que j'ai été obligée de faire pour avoir ton renseignement ?

- Non, raconte !

- J'ai roulé une pelle à la nana de la galerie !

- Et ça t'as traumatisée ?

- Non mais cette nana, ce n'est pas du tout mon genre, et une pelle par jour ça suffit !

- Faut mieux entendre ça qu'être sourd !

- Je ne vois pas pourquoi ?

- Parce que avec le métier que tu fais, t'entendre faire la chochotte, c'est plutôt risible.

- Dans mon métier, je suis libre d'accepter ou de refuser un client, dans mon métier, je suis libre d'accepter ou de refuser une pratique et dans mon métier je n'embrasse pas sur la bouche ! Connard !

- Te mets pas en colère, ma bibiche, je te demande juste d'essayer !

- C'est bien parce que c'est toi !

 

Anna pensait ne plus jamais revoir cette magnifique créature. Aussi quand un peu avant onze heures, elle pénétra de nouveau dans la galerie avec un grand sourire, elle se mit à gamberger. Peut-être revenait-elle l'inviter à passer un moment avec elle ?

 

Elle lui explique que Bouyon est sur répondeur.

 

- Je suis vraiment très contrariée, je me faisais une telle joie d'acquérir un de ces tableaux, il aurait fait joli dans ma chambre, juste au-dessus du lit.

 

A l'évocation de la chambre, Anna se met à fantasmer, le lit, les deux femmes enlacées dessus se donnant du plaisir…

 

- Je crois, reprend-elle, que je ferais n'importe quoi pour retrouver ce peintre. Si vous pouviez m'aider ?

- Laissez-moi réfléchir.

 

"Si je lui donne les coordonnées de Chanette, quelles peuvent-être les conséquences ? La fille veut juste l'adresse du peintre, ça ne prête pas à conséquences. Mais ma copine va me reprocher d'avoir donné ses coordonnées à une inconnue. Bof, on est déjà un peu en froid, alors un peu plus, un peu moins. Et puis la fille n'est pas obligée non plus de lui dire que ça vient de moi."

 

- Il y a peut-être quelqu'un, mais c'est un peu délicat.

- Je serai très discrète.

- Ça m'embête un peu !

- Dites-moi où est le problème ?

 

"Elle avait dit qu'elle ferait n'importe quoi pour avoir ce renseignement ? Qu'est-ce qu'elle attend pour me faire une proposition ?"

 

En fait, Rebecca ne s'attendait pas à ce qu'il existe une seconde personne possédant le renseignement recherché. Elle ne s'attendait pas non plus aux réticences exprimées par Anna. Cela veut dire qu'il lui faudrait cette fois aller plus loin que le gros bisou !

 

- Ce numéro que vous me donnerez peut-être ou peut-être pas, nous verrons bien, ce numéro donc, j'espère que ce n'est pas celui d'une personne injoignable.

- Elle sera joignable aux heures que je vous indiquerai, mais je ne sais pas si je vais vous donner son numéro. En fait cette personne ne souhaite pas qu'on divulgue ses coordonnées.

- Je ne citerai pas ma source.

- Elle le déduira ! Je suis désolée, on va en rester là !

 

Anna joue à quitte ou double. D'un côté, elle espère que l'inconnue ne va pas insister, mais elle sait aussi que si elle emploie certains moyens, elle va craquer.

 

Rebecca pourrait ne pas insister, après tout Mattéo n'ira pas vérifier… Mais l'idée de montrer à ce dernier ce qu'elle est capable de faire la titille.

 

- Y'a quoi en bas ? Demande-t-elle.

- Une autre salle, on s'en sert pour les vernissages, on peut y organiser un buffet, et il y a même un canapé pour s'assoir.

- Un canapé, mais c'est génial, ça, tu ne veux pas qu'on descende un moment.

 

Elle dit ça en papillonnant des yeux et en se passant sa langue sur les lèvres. Anna ne résiste pas.

 

- Si on va en bas, je suis obligée de fermer la porte et de mettre un panneau.

- Bien sûr, je comprends.

 

Rebecca s'assoit sur le canapé.

 

- Viens donc à côté de moi, que je te bisouille !

 

Le french-kiss ! Le même que tout à l'heure, sauf que cette fois, les deux femmes se pelotent par-dessus leur vêtements.

 

Rebecca a déjà eu l'occasion de "faire des choses " avec une femme, mais ce n'est pas trop son truc, et puis, elle n'aime pas les blondes, elle n'aime pas les filles aux cheveux courts, ni celles à la peau trop claire. Mais bon se dit-elle, en pensant à autre chose, ce ne devrait quand même pas être une corvée.

 

Elle se dégage de l'étreinte d'Anna, se met debout.

 

- J'enlève ma robe ! Se croit-elle obligée de préciser.

 

Elle ne fait pas un strip-tease, non elle l'enlève à toute vitesse mais en regardant Anna dans les yeux, laquelle n'en peut plus. Il faut dire que ses dessous féminins sont particulièrement affriolants. Le soutif est d'un noir intense, ornementé de jolies broderies, transparent sur la partie haute des bonnets, il laisse apparaître la partie supérieure des aréoles. Le string assorti n'est transparent que sur les côtés mais produit un joli petit effet.

 

Anna croit l'espace d'un moment que la belle inconnue va se déshabiller complétement. Mais non, elle se rassoit.

 

- Comment tu t'appelles ?

- C'est vrai qu'on ne s'est même pas présentées. Je m'appelle Rebecca.

- Moi c'est Anna-Gaëlle ou simplement Anna, c'est comme on veut.

- Alors bonjour Anna !

 

Et hop ! Nouvelle embrassade baveuse. Les mains d'Anna caressent les seins de Rebecca par-dessus le soutien-gorge, elles passent dans le dos, cherchent l'attache, exercent une pression sans rencontrer l'objection. Les bretelles sont descendues, les seins sont libres, elle approche son visage.

 

- Déshabille-toi d'abord ! Ordonne Rebecca

 

Il ne déplait pas à Anna de se laisser dominer par ses partenaires. Elle se lève et retire tout, les yeux fixés sur la poitrine de la brune qui elle, la regarde dans les yeux...

 

Une fois nue, Anna fond sur sa complice du moment dont les seins la provoquent et l'attirent tel un aimant. De jolis seins bien ronds aux tétons sombres et arrogants.

 

- Tu me les aspire pas !

 

Ça lui a échappé !

 

- Mais tu peux les embrasser et les lécher, j'adore ça ! Rectifie-t-elle dans la foulée.

 

Alors Anna les embrasse et les lèche, les barbouillant abondamment de sa salive. Rebecca se laisse faire jusqu'au moment où elle décide de conduire la danse. A son tour de sucer les tétons de sa partenaire, la passion est totalement absente, mais elle est bonne comédienne.

 

Il lui est arrivé plusieurs fois de devoir simuler des scènes de lesbianisme, mais à chaque fois c'était à la demande d'un homme qui payait pour voir deux filles ensemble. Dans ce cas, on peut truquer, par exemple on pose ses doigts tout près de la chatte de la partenaire, on se penche de tel façon que l'angle de vue du voyeur soit un peu difficile, puis on suce… ses propres doigts !

 

Certaines filles ont même le toupet (n'ayons pas peur des mots) de pratiquer cette méthode pendant des séances de photos, le résultat est bien évidemment ridicule.

 

Il lui est aussi arrivée d'être passive, de se laisser faire et même d'admettre que certaines femmes pouvaient l'amener au bord de la jouissance.

 

Mais aujourd'hui la configuration est différente, il faut aussi être active et sans possibilité de trucage. Une corvée, direz-vous ? Non, un défi qu'elle s'est lancé à elle-même mais aussi à Mattéo.

 Chanette19k1.jpg

Rebecca se débrouille pour se mettre en soixante-neuf avec sa partenaire. Cette position est avantageuse pour les simulatrices puisqu'on ne voit pas le visage de l'autre, la comédie devient de ce fait plus crédible.

 

Et tandis que Rebecca "prend sur elle" pour lécher convenablement le petit minou d'Anne-Gaëlle, cette dernière, qui elle, est experte en la matière se déchaine à grand coups de langue, un peu étonnée malgré tout que ce sexe ne soit pas trop humide. Plusieurs fois sa langue a frôlé le clitoris de Rebecca, il est à présent érigée et décapuchonné. Elle s'apprête à…

 

… Non, elle va attendre un peu, son propre plaisir monte. Ce n'est pas que Rebecca la lèche bien, elle serait même limite gourdasse en la matière, mais Anna est tellement excitée qu'il ne lui en faut pas beaucoup pour la faire jouir.

 

Pour Rebecca c'est une première et aussi une satisfaction, c'est la première fois qu'elle procure un orgasme à une femme. La satisfaction n'a rien de sexuel, elle est fière d'elle tout simplement.

 

Les deux femmes restent en place, Rebecca sait que l'autre va reprendre ses léchouilles.

 

Effectivement la langue d'Anna repart en conquête, tourbillonnant autour du petit berlingot, l'envahissant du plat de la langue puis l'aspirant comme une friandise.

 

- Noooon ! Crie Rebecca, Arrête ! Oooooh, continue, oui vas-y ! Ouuuuuui

 

Finalement pour Rebecca, ça s'est plutôt bien passé, puisque contre toute attente, elle a pris son plaisir. Elle regarde le visage d'Anna avec curiosité.

 

"Dommage ces cheveux courts !"

 

Anna écrit le numéro de téléphone sur un petit carton, elle précise "après 18 heures"

 

- T'as pas l'adresse ?

- Je ne pense pas que tu en auras besoin, elle te donnera le renseignement par téléphone.

- C'est quelqu'un qui connaît bien le peintre ?

- Elle le connaît, elle l'a rencontré.

- Elle sait donc comment il fonctionne, comment il réagit ?

- Je ne veux pas m'avancer sur ce point !

- Alors admettons ! En fait j'aimerais que cet artiste me peigne quelque chose spécialement pour moi. Pour aborder ce point avec lui, l'avis d'une personne qui l'a côtoyé peut m'être utile.

- Et bien, tu lui demanderas par téléphone si elle souhaite te recevoir ?

- Je vais t'expliquer un truc, avant d'avoir de l'argent, je travaillais dans la vente, j'ai fait plusieurs boites, et je me suis rendu compte qu'on obtenait les meilleurs résultats quand on se déplaçait chez les gens. Avec un peu de bagout on peut vendre une encyclopédie à une personne qui ne l'ouvrira jamais, mais pour cela, il faut se déplacer, par téléphone c'est impossible. Je veux ce tableau, je ne veux pas pendre le risque qu'on me raccroche au nez, je ne dérangerai pas ton amie plus de dix minutes et tu pourras même la prévenir !

 

Joli coup d'échecs ! Rebecca sait qu'Anna ne la préviendra très probablement pas, mais cette répartie permet de la mettre en confiance.

 

- Bon voilà l'adresse ! Mais on ne se connaît pas, je ne le te l'ai jamais donnée !

- T'inquiète pas ma biche !

- On ne se reverra pas, je suppose ?

- C'est l'occasion qui a fait le larron, ou plutôt les larronnes ! Adieu ma belle ! Un dernier bisou ?

 

Sur la bouche, mais avec un goût d'amertume.

 

Ce n'est qu'un peu plus tard qu'Anna fut saisie (il était peut-être temps !) d'un énorme doute : Et si cette nana cherchait simplement l'adresse de Chanette pour lui nuire ?

 

En y réfléchissant, elle se dit qu'elle devenait sans doute parano, une personne recherchant l'adresse de Chanette aurait sans doute trouvé un moyen plus simple que ce plan tordu...

 

Mais quand même, un horrible doute subsistait…Elle m'appelle au studio sur mon téléphone professionnel, je suis occupée, elle me laisse un message…

 

Lafontaine

 

C'est à l'inspecteur Lafontaine que l'on remit dans la matinée, la lettre anonyme postée par Escabèche. C'est incroyable le nombre de lettres anonymes qui parviennent dans les locaux de police. Des dénonciations en tous genres, on dénonce surtout les voisins et les collègues, par jalousie, par bêtise, par haine viscérale…et plus rarement par civisme. La police ne jette rien, on ne sait jamais… Une légende veut qu'il reste encore aux archives des sacs non ouverts datant de l'occupation et remplis de lettres où les gens dénonçaient des juifs ou des supposés résistants.

 

Mais il y aussi ceux qui croient en toute bonne foi savoir quelque chose sur une affaire en cours. Dans la majorité des cas, ils se plantent !

 

Lafontaine lit la lettre, les indications sont trop précises, l'auteur connait donc au moins une partie des faits. Ce n'est pas pour cela que la personne dénoncée sera forcément coupable, mais ça demande vérification.

 

"Ça a été posté de Vierzon… Vierzon voyons voir..."

 

Il se déplace jusqu'à la grande carte de France murale affiche au fond du bureau.

 

" Pas très loin d'Orléans, là où on perdu la trace d'Escabèche. Se pourrait-il…

 

Il appelle son adjoint qui, une demi-heure plus tard faisait déjà son rapport.

 

- René Zimmerman, né le 12 avril 1956 à Toulon, ingénieur du son à la télévision jusqu'en 1998. Possède actuellement trois restaurants et plusieurs biens immobiliers. Je n'ai pas recherché comment il a réussi à faire fortune.

- Ensuite ?

- L'enveloppe montre des empreintes qui ne sont pas celles d'Escabèche, la lettre ne montre absolument aucune empreinte, comme si elle avait été manipulée avec des gants.

- Malin le mec !

- Non, chef c'est un con, il se sert de sa carte bleue à Vierzon.

- T'as trouvé ça en une demi-heure, sans commission rogatoire, t'es fort toi !

- Non j'ai des relations.

- Téléphone aux collègues de Vierzon, il ne doit pas être difficile à trouver. Qu'il le foute en garde à vue ! Et après passe me chercher, on file sur place.

 

Escabèche aurait pu choisir d'aller dans un de ces hôtels modernes où le client est pratiquement anonyme. Mais non il a fallu qu'il opte pour un bon petit hôtel-restaurant à l'ancienne où le personnel d'accueil se fait un plaisir de collaborer avec la police.

 

Son hôtel est donc repéré à 11 heures. Il est sorti, il suffit d'attendre qu'il rentre pour l'appréhender. A midi, après une promenade de santé, il rentre pour déjeuner. On l'embarque et on le met en cellule en attendant l'arrivée de Lafontaine.

 

L'objectif est de lui faire avouer qu'il est l'auteur de la lettre anonyme. Evidemment il commence par nier.

 

- Vous êtes la dernière personne à qui Laroche-Garaudy a téléphoné avant de se faire découper en tranches. Vous êtes à Vierzon et c'est de Vierzon qu'on reçoit une lettre anonyme.

- C'est une coïncidence !

- Et qu'est-ce que tu fous à Vierzon ?

- J'y suis pour affaire !

- Quelle affaire ? T'as un nom à nous donner.

- En fait je fais du tourisme, j'ai toujours voulu voir Vierzon.

- Tu te fous de notre gueule !

 

Il reçoit un pain !

 

- Vous n'avez pas le droit ! Je vais prévenir l'IGS.

- Qu'est-ce que tu sais sur Zimmerman ?

- Je ne connais pas de Zimmerman !

- Laroche-Garaudy le connaissait ?

- J'en sais rien, je vous dis que je ne connais pas de Zimmerman.

- Bon, on va te relâcher, faute de preuves ! Bluffe Lafontaine, mais avant on va téléphoner à Zimmerman pour savoir si lui, il te connaît.

 

Escabèche devient blême.

 

- Ben qu'est-ce qu'il t'arrive mon grand ?

- Rien, rien !

- Bon passez-moi le numéro de Zimmerman, on va mettre l'ampli.

- Non, non, ne faites pas ça, je vais vous expliquer.

- Ben voilà !

 

Il se met à table et présente d'abord une version édulcorée des faits : il ne trafique plus depuis des années, Laroche Garaudy désirait qu'il lui donne le nom d'une personne susceptible de lui acheter sa camelote. Le nom de Zimmerman n'a été qu'une suggestion lancée en l'air etc...

 

- Et comment le curé a-t-il contacté Zimmerman ?

- Aucune idée ?

- Il ne l'a peut-être pas contacté ?

- Euh...

- La lettre anonyme est très précise. Elle dit que Zimmerman a fait supprimer le curé. Ça veut bien dire qu'ils se sont rencontrés, non ?

- Pfff.

- Tu nous fais perdre notre temps...

 

Pas de réponse.

 

- Hé on te parle !

- Je ne sais plus où j'en suis !

- On veut que tu nous confirmes que c'est bien toi qui a mis en rapport le curé avec Zimmerman.

- Ben oui !

- Et de quelle façon ?

 

Escabèche, épuisé et coincé, raconte tout. Lafontaine sort de son porte-documents une photo de Barbizier :

 

- Celui-là tu le connais ?

- Zimmerman me l'a présenté comme son garde du corps.

 

On le laisse en garde à vue en attendant une inculpation pour complicité de trafic de drogue.

 

Lafontaine téléphone à ses collègues.

 

- Procédez à l'arrestation de Zimmerman. C'est bien Escabèche qui l'a mis en contact avec le curé. Par contre on ignore le mobile du crime. Je l'interrogerai personnellement, je rentre.

 

Moi

 

A midi, après avoir terminé un client, je consulte mes messages sur mon téléphone. Paulino me propose sur un ton peu aimable de le rappeler. Je le ferai, mais j'ai aussi un autre message qui provient d'Anna-Gaëlle laquelle me supplie de la rappeler d'urgence ! Qu'est-ce qu'elle nous a encore fait ?

 

- C'est pour des excuses, je suppose ?

- Chanette, je viens de commettre une énorme bêtise !

- Ah, oui ? Raconte !

- Je suis tombée sur une nana qui est venue à la galerie, elle voulait l'adresse de Tedesco, elle m'a ensorcelée…

 

Bref, elle me raconte et m'indique qu'elle lui a fourni ma propre adresse.

 

- Et bien bravo !

- Je voulais te prévenir !

- Et bien merci de m'avoir prévenue !

 

Et je raccroche brutalement. C'est en effet très bizarre, mais je n'ai pas envie de me prendre la tête avec ça en ce moment. Bon, et maintenant Paulino

 

- Je suppose que vous avez des choses à me dire ? Me dit-il.

- Oui...

- De mon côté ça me fera du bien de parler à quelqu'un. Pour le moment je suis occupé...

 

Le ton est très sec. Bizarre ce mec !

 

Bref on s'est donné rendez-vous dans une brasserie, place de la Trinité à 18 h 30. Le problème, c'est que j'avais aussi rendez-vous au même endroit avec Nadia à 18 h 15, on devait aller faire des courses ensemble ! Bof, je saurais gérer.

 

Course contre la montre : Je finis mon dernier client à 18 heures tapantes, c'est "crane d'œuf", un antiquaire plutôt sympathique et intéressant. Il prend exprès le dernier rendez-vous de la journée de façon à pouvoir faire dix minutes de causette avec moi. Le problème c'est qu'aujourd'hui je n'ai pas le temps.

 

- Je suis super pressée, aujourd'hui, je vais être obligé de te laisser ! Tu n'es pas fâché, j'espère, mon gros biquet ?

 

Bien sûr qu'il n'est pas fâché, juste un peu contrarié, je suis sûre qu'il avait plein de trucs à me raconter. Pas toujours simple les "publics relations" !

 

Je me démaquille un petit peu (en fait je gomme ce qui est "outrancier"), je me change en vitesse, et zou : direction : la Trinité !

 

Nadia est déjà là, sirotant un chocolat. Elle se maquille maintenant plutôt bien, mais quelque chose ne colle pas, elle me fait penser à ces adolescentes qui sortent maquillées pour la première fois sans en avoir véritablement l'habitude…

 

- Qu'est-ce que tu as fait de beau aujourd'hui ? Demandai-je en m'asseyant devant elle.

- J'ai voulu essayer toute seule, mais je n'y suis pas arrivée !

- T'as voulu essayer quoi ?

- De faire la pute !

- Hein ?

- Je me suis posée sur un banc aux Tuileries. Un type est venu me draguer, je l'ai laissé faire, et quand il a voulu m'embrasser, je lui ai dit que c'était payant !

- Et alors !

- Il est parti et m'a traité de sale pute !

 

Un peu givrée, la Nadia !

 

- Si tu persistes à vouloir faire ce métier-là, faudra que tu t'y fasses, à ce genre d'insulte.

- Pff, ça ne m'a fait ni chaud, ni froid ! J'ai attendu qu'un autre mec vienne s'assoir à côté de moi, ça n'a pas trainé, j'ai commencé à lui faire des effets de jambes, il a rigolé et il est parti. J'ai laissé tomber.

- Je vois, il faudra qu'on reparle de tout ça ! Là, j'ai rendez-vous avec Bertrand Paulino…

 

Je lui explique et lui demande de m'attendre à une autre table un peu plus loin. C'est ce qu'elle s'apprêtait à faire quand survint Paulino, légèrement en avance.

 

Il a l'air complétement remonté, il a dû boire un petit coup ou sniffer un rail !

 

- Ah ! Vous êtes venue avec une amie !

- Disons que nous nous sommes rencontrées par hasard, le monde est petit… Je vous présente Nadia. Elle est au courant pour mes activités !

 

Il n'a pas besoin de savoir son vrai prénom, mais cela dit, il semble flasher sur elle. Il lui serre la main et s'assied à côté de moi.

 

- C'est vous qui avez demandé à me rencontrer, je vous écoute ! Déclara-t-il, le visage fermé.

- Je vais vous laisser... Commença Nadia.

- Ce serait dommage ! Répondit Paulino, à moins que le tête à tête soit réellement indispensable !

 

C'est comme il veut !

 

- Mon amie Anna la directrice de la Galerie, "la feuille à l'envers" a porté plainte !

- Contre moi ?

- Bien sûr que non, elle n'a même pas cité votre nom !

- Z'êtes sûre ?

- Quasiment !

- La police m'a pourtant retrouvé !

- Ils ont aussi retrouvé Nancini, ce peut être lui…

 

Quelque chose m'échappe ! Mais il est sans doute tout à fait possible que Barbizier ait parlé, malgré la réputation de dur à cuire de ce milieu.…

 

- Hier j'ai passé une journée épouvantable. J'ai d'abord reçu un coup de fil des flics qui souhaitaient me rencontrer à mon domicile, j'ai voulu temporiser mais ils m'ont dit qu'ils étaient en possession d'un mandat de perquisition. Imaginez ma stupéfaction ! S'est donc pointé chez moi un jeune merdeux avec une équipe de poulets, il m'a montré le mandat et m'a précisé qu'ils ne feraient aucune perquisition si j'acceptais de leur remettre le sachet de poudre d'Albina qu'il manquait dans le tableau que j'ai rendu ! Ce qui m'a fait mal ce n'est pas tellement l'humiliation de la situation, ni le fait de devoir faire mon deuil de ce foutu sachet, non ce qui m'a fait mal, c'est de me sentir trahi !

 

Il pousse un grand soupir avant de conclure :

 

- Alors, quand vous me dites que mon nom n'a pas été prononcé soit par vous-même soit par votre amie, autant vous l'avouer franchement je ne vous crois pas !

 

Et voilà ! Moi qui voulais rencontrer Paulino pour essayer d'y voir clair, l'entretien me retombe sur le dos !

 

- Et je pourrais savoir ce qui a précipité ce dépôt de plainte ? Ajoute-t-il.

- Ça !

 

Et je sors de mon sac, un article de journal relatant le meurtre du curé, et je lui mets sous le nez. Il le parcourt en diagonale.

 

- Qui c'est ce type ? Et quel est le rapport ?

- Le rapport c'est que le curé en question était aussi en possession d'un des tableaux de Tedesco !

- Et bin !

 

Il est blême, Paulino !

 

- Je comprends, elle n'avait pas d'autre choix que de porter plainte ! J'aurais fait pareil à sa place ! Il n'était peut-être pas nécessaire de m'impliquer dans cette affaire, mais bon c'est comme ça ! Vous vouliez savoir autre chose ?

- Les policiers vont ont-ils informé qu'ils avaient arrêté l'un des trafiquants ?

- Ma foi non, ils ne m'ont pas fait de confidences.

- Et je vais vous dire en quelles circonstances : les flics étaient prévenus qu'il passerait lundi matin à la galerie ! Je ne comprends d'ailleurs pas comment ils ont pu avoir eu ce tuyau !

 

Et pour la première fois de la soirée, Bertrand Paulino se met à sourire :

 

- C'est moi qui leur ai dit !

- Hein ?

- Attendez, je vous explique ! Vendredi, j'ai reçu un coup de fil d'un type, déjà il me téléphone sur un numéro que peu de personnes connaissent, ensuite, il s'est présenté comme étant le nouvel agent de Tedesco et m'a demandé de bien vouloir faire restituer le tableau prêté en le faisant livrer à la galerie. Ensuite j'ai trouvé bizarre qu'un agent du peintre ne soit pas au courant que le tableau était déjà rendu. Et puis manipuler sans en avoir l'air les gens avec qui je parle, c'est aussi mon métier, j'étais certain d'avoir affaire au moins à un usurpateur au pire à un trafiquant. Alors je lui ai promis que le tableau serait rapporté comme il le souhaitait, en étant bien conscient que je faisais sans doute courir un risque énorme à votre amie qui dirige la galerie. Alors l'infâme salaud que je suis a prévenu anonymement la police pour la protéger ! Et voilà comment je suis remercié !

 

Je crois avoir compris !

 

- Et bien sûr vous avez prévenu les flics en appelant d'une cabine.

- Pourquoi d'une cab… Putain !

 

Ça y est, il a compris à son tour !

 

- Laissez les putains tranquilles ! La police peut retrouver n'importe qui à partir d'un appel de son téléphone portable, même si l'appel est masqué !

- Quelle andouille, je suis ! Ah, garçon, un double scotch, sans glace pour moi, vous aussi mesdames ?

- Non, non, je me contenterai d'un café !

- Ben, moi, je veux bien un scotch aussi ! Nous annonce Nadia.

- Je suis vraiment confus, j'ai douté de votre loyauté, je suis le roi des cons, je ne sais pas quoi faire pour me faire pardonner !

- Vous vous faites du mal, en ce moment !

- Si vous en êtes d'accord, je vous emmène toutes les deux au restaurant, que diriez-vous d'une bonne choucroute ?

- Oh, oui, une choucroute, moi, je suis partante ! Répond Nadia avec un enthousiasme étonnant.

 

Je n'ai plus qu'à suivre ces deux comiques, à moins de les laisser en tête à tête. C'est d'ailleurs ce que je m'apprêtais à faire, et puis, je ne sais pas, un remords, ou plutôt la crainte que Nadia ne dise ou ne fasse des bêtises. Ce doit être mon côté mère-poule !

 

On est allé à pied vers Saint-Lazare, bras dessus, bras dessous, Paulino au milieu, comme trois larrons en foire.

 

Lafontaine

 

A peu près à la même heure, le policier épuisé par sa journée de travail sonne à la porte de mon appartement. Ça ne répond évidemment pas. L'inquiétude le gagne. Il sonne une seconde fois, puis décide de revenir une heure plus tard, il tue le temps en cheminant dans le quartier et en allant boire un café. L'heure passée, il revient, sonne et repart, inquiet et contrarié. Sa journée est gâchée malgré l'arrestation de Zimmerman.

 

Mattéo

 

Mattéo n'a pas réussi à convaincre Rebecca de se rendre chez moi.

 

- Non, non et non, j'ai déjà donné suffisamment et je t'ai démontré ce que j'étais capable de faire. Alors ton adresse, tu vas aller te la chercher tout seul comme un grand.

- Et si elle ne veut pas me la donner ?

- Et si je te disais que ce n'est pas mon problème ?

- Bon, ben je vais me débrouiller !

 

Il s'est habillé en costume cravate avant de se rendre à mon appartement. Dans l'escalier (ironie du sort) il croise Lafontaine mais les deux hommes ne se connaissent pas ! Devant l'absence de réponse, il reporte sa visite au lendemain.

 

Paulino

 

Aux questions de Paulino sur le métier de Nadia, celle-ci répond simplement qu'elle est au chômage, mais qu'elle possède un diplôme de journaliste. Ils parlent peinture et se sont trouvé une passion commune pour Modigliani. Comme je n'apprécie que modérément, je n'interviens pas et je m'emmerde.

 

Un moment, Nadia se lève pour se rendre aux toilettes.

 

- Elle est amusante votre amie !

- Hi ! Hi !

- Fait-elle le même métier que vous ?

- Non ! Mais, elle voudrait bien, c'est son fantasme !

- Son fantasme ?

- Et oui ! Certaines femmes se disent "Je suis si désirable que les hommes vont jusqu'à me payent pour coucher !"

- J'ignorais que ce fut un fantasme féminin !

- C'est parait-il assez courant, mais les féministes se gardent bien de le crier sur les toits. C'est plus un fantasme psychologique qu'un fantasme sexuel !

- Mais son fantasme implique-t-il des situations particulières ?

- Hein ?

- Par exemple le fait de tapiner sur le trottoir, de s'habiller de façon spéciale…

- Pas vraiment, c'est plus basique que ça, c'est juste l'idée d'échanger du sexe contre de l'argent.

- Si je lui fais une proposition devant vous, ça vous choque ?

- Pas du tout ! Chut la voilà !

 

Nadia se rassoit, elle pique une saucisse dans son assiette avec sa fourchette et la porte à sa bouche sans la couper !

 

- Humm, j'aimerais bien être à la place de la saucisse ! Plaisante Paulino.

 

Elle rigole !

 

- C'est bien la première fois qu'on me sort une bêtise pareille !

 

C'est sûr que ce n'est pas avec les constipés avec qui elle sortait avant de me rencontrer qu'elle risquait d'entendre ce genre de choses.

 

- Qu'est-ce vous avez à me regarder comme ça ? Reprend-elle.

- Je vous l'ai dit, je m'imagine en saucisse.

 

Elle se demande ce qu'elle doit répondre, reste un moment bouche bée avant de lui demander (quand même) :

 

- Serait-ce une sorte de proposition ?

- Non, ce n'était que l'évocation d'un fantasme, mais si vous y voyez là une proposition et que vous avez l'intention d'y répondre favorablement, tout le plaisir sera pour moi.

 

Ça lui coupe un peu le sifflet, elle me regarde, je lui fais signe qu'elle peut se lâcher.

 

- Et si ce n'était pas gratuit, monsieur Paulino ?

- Et bien, pourquoi pas, mais disons que ce serait une autre proposition ! Mais disons que pour cela, j'aimerais en préalable vous voir sous le linge !

- Me voir sous quoi ?

- Vous voir nue !

- En sortant, nous pourrions faire un tour au studio, si vous le souhaitez ! Suggérai-je.

- Pourquoi ne pas faire ça maintenant ? Rétorque Paulino.

- Parce qu'on n'a pas fini de manger !

- J'entends bien, Reprit-il, Mademoiselle Nadia, voici un petit billet que je vous donne, en échange, je vais vous demander de me suivre aux toilettes. Avec un peu de chance, il n'y aura personne. Je veux juste vous voir nue et après nous remonterons. Alors d'accord ?

- D'accord !

- Attendez vingt secondes et suivez-moi !

 

Il est décidemment bizarre, ce Paulino. En attendant leur retour, je termine ma choucroute, je guette les allées et venues vers les toilettes, rien à signaler sauf un bonhomme qui y descend.

 

- Entrons-là, je suis déjà venu, c'est assez spacieux

 

Et les voilà dans la cabine des hommes, Paulino verrouille.

 

- Et vous voudriez que je fasse quoi ? Demande-t-elle mutine.

- Montrez- moi vos petits trésors !

- Vos désirs sont des ordres, cher monsieur !

 

Prestement elle commence par retirer son pantalon.

 

- Je vais en profiter pour faire pipi, ça ne vous dérange pas ? Demande Paulino en se débraguettant.

- Voulez-vous que je vous la tienne ?

- Que vous me la tenassiez ?

- Non c'est incorrect !

- Mais c'est vous qui me le proposez !

- Certes mais on doit dire "que vous me la teniez", tenassiez, ça n'existe pas !

- Dommage, je trouvais ça joli ! Je vois que vous avez la science des lettres.

- Taisez-vous donc grand sot ! Hummm, elle est bien douce cette bite.

- Vous êtes en train de la faire grandir.

- C'est émouvant !

- Oh, mais c'est vrai que vous bandez vite, monsieur !

- C'est malin !

- Y aurait-il un problème !

- Le problème c'est que ce n'est pas très pratique pour pisser.

- Alors permettez-moi d'y porter les lèvres et je n'y touche plus.

 

Il y a des propositions qu'on ne saurait refuser, mais Nadia n'abuse pas de la situation, elle se contente de donner un bref coup de langue sur le gland de Paulino et d'en apprécier le goût légèrement salé.

 

Elle se recule, enlève son haut, puis son soutien-gorge et enfin sa culotte.

 

- La marchandise convient-elle à Monsieur ? Demande-t-elle en effectuant un léger mouvement tournant.

- Vous êtes formidable, vite rhabillez-vous on va remonter.

 

Pendant ce temps Bertrand Paulino s'est retourné et s'efforce de pisser… en vain.

 

- Concentrez-vous !

- J'essaie !

 

Ça y est, il parvient à uriner tandis que son sexe entame sa détumescence.

 

- Quand vous aurez fini, ne la rangez pas !

- Plait-il ?

- Je désire juste lui dire au-revoir !

- Mais Nadia, nous n'avons pas le temps, nous reprendrons les hostilités tout à heure chez votre amie !

- Dix secondes, pas une de plus ! Ça y est ?

- Je crois oui,

 Chanette19k2.jpg

 Nadia se penche et lèche de nouveau le gland de Bertrand, imbibé de son urine. Il recommence à bander mais Nadia s'est redressée.

 

- On sort !

 

Un type attend devant le lavabo et grogne en les voyant sortir tous deux de la cabine.

 

- Ce sont des toilettes, pas un bordel !

- Chut, nous sommes incognito ! Lui répond Nadia en clignant de l'œil de façon outrancière.

 

L'importun ne sait que répondre et s'en va faire ses petits besoins…

 

Enfin, les revoilà !

 

- C'était très excitant, savez-vous ? Mademoiselle Nadia s'est déshabillée sommairement dans la cabine, elle est ravissante et bien faite. D'ailleurs je bande comme un cerf en ce moment.

- Pensez à autre chose !

- Certainement pas, je ne pense qu'à ça, et j'assume ! Il y avait un type qui se lavait les mains quand nous sommes sortis de la cabine, je ne vous dis pas sa tête !

- Alors cette proposition ? Demande Nadia qui piaffe d'impatience.

 

Paulino prit une profonde aspiration, se mit à lorgner son assiette, constata qu'il ne restait plus de saucisse et en commanda deux en supplément au garçon.

 

La conversation fut ensuite un moment interrompue par la sonnerie de mon téléphone, c'était Anna.

 

- Qu'est-ce que tu veux ? (je sais très bien être volontairement très mal aimable)

- Rien, je voulais juste…

- Si tu n'as rien à me dire, faut pas m'appeler !

 

Et je raccroche ! En fait elle doit se sentir péteuse après toutes ses conneries. Et bien qu'elle se sente péteuse, ça lui apprendra !

 

Le temps de reposer le téléphone, les saucisses supplémentaires de Paulino étaient servies. Il en piqua une entière avec sa fourchette et la porta à sa bouche en mettant ses lèvres en cul de poule, puis la fit aller et venir comme il l'aurait fait d'un sexe en érection, tout en regardant fixement Nadia.

 

- A vous de jouer ?

- Mais que dois-je faire ?

- La même chose que moi !

- Vous êtes drôle, vous !

- S'il vous plaît !

 

Nadia se prêta au jeu bien qu'elle trouvait cette pitrerie absolument stupide.

 

Paulino éclata de rire :

 

- Vous faites ça avec une décontraction, un naturel… C'est tout à fait étonnant.

- Et votre proposition ?

- Ah ! J'y arrive ! Savez-vous cuisiner ?

- Oui, assez bien, même, mais où voulez-vous en venir ?

- Je vous embauche !

- Comme cuisinière ? Non merci !

- Ce n'est pas tout à fait cela, laissez-moi vous expliquer : Je suis célibataire par choix. Je suis trop compliqué pour vivre en couple, j'ai d'ailleurs essayé, ce fut une catastrophe. J'habite un appartement trop grand, je n'y rentre que pour dormir, je prends tous mes repas au restaurant, je ne reçois personne. Une société m'envoie une personne faire le lit, le ménage et m'occuper de mon linge tous les jours. Alors j'aimerais bien changer tout ça…

 

Le serveur, qui devait débuter dans le métier s'approcha :

 

- Ces messieurs dames prendront des desserts ?

- Oui, apportez nous la carte. Ah ! Votre saucisse est excellente.

- Je suis content qu'elle plaise à Monsieur.

- Mademoiselle l'a aussi particulièrement apprécié.

- Merci répondit le garçon en rougissant jusqu'aux oreilles.

- Monsieur Paulino, votre proposition c'est quoi ?

- Vous venez chez moi, vous remplacez la société de service, vous faites la cuisine…

- Vous plaisantez, j'espère…

- Non, non, mais soyez gentille de me laisser terminer, donc vous faites tout ça...

- Non !

- ...et quand j'ai envie de sexe, je vous paie pour que nous le fassions.

- Vous risquez d'être déçu ! Ma soif d'apprendre est grande mais mon expérience est quasi inexistante.

- Mais c'est justement ça qui m'excite !

- Alors faisons un essai, mais pas question de faire le ménage, en revanche la cuisine, ça peut se faire mais de façon occasionnelle.

- O.K, Vous commencez demain ?

 

Elle me regarde, semble solliciter mon avis, je lui fais un petit signe d'acquiescement.

 

On s'est mis à parler d'autres choses, il va bientôt être 22 heures. Paulino a payé et nous nous apprêtons à quitter le restaurant.

 

- Je suis excité comme un pou, nous confie Paulino, votre studio n'est pas très loin, si nous y allions tous les trois ?

- A cette heure-là, je suis fermée, objectai-je mollement.

- Mais toute règle a ses exceptions, n'est-ce pas ?

- Je le sais bien puisque c'est moi qui vous l'ai suggéré.

- Alors on y va ?

- Certes mais souhaitez-vous quelque chose de précis ?

- Je cherche surtout à calmer mon excitation.

- Vous voulez du classique ou de la domination ?

- Un peu de domination ne me déplairait pas !

- Alors allons-y !

- On va où ? Se fait préciser Nadia.

- On va faire du sexe avec ce charmant Monsieur et je vais en profiter pour te faire visiter mon studio 

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 07:00

Chanette 19 - Trafic 10

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10 - L'inspecteur Lafontaine

 

Mattéo

 

Mattéo ne tarda pas à venir rendre les clés de la voiture de son patron.

 

- Je vais faire le mort pendant quinze jours, l'avertit ce dernier. Passé ce délai n'essaie pas de me contacter, c'est moi qui le ferai. Mon acheteur s'impatiente, je l'ai fait prévenir qu'il manquera 7 kilos, j'ai jusqu'à fin novembre pour les remplacer, mais il veut la came en notre possession avant la Toussaint. C'est en Russie, la feuille de route est consultable sur Internet sur un compte de messagerie. Je t'ai noté le login et le passe sur ce papelard, tu apprends ça par cœur et tu le détruis.

- D'accord patron !

- On est le 2 Octobre, si tu n'as pas de nouvelles de moi le 20, tu fonces là-bas avec la marchandise.

- Je la planque comment ?

- Débrouille-toi pour retrouver le peintre, ou trouves en un autre.

- Ça va faire juste !

- Ne me déçois pas Mattéo ! Tiens, ajouta-t-il en retirant une liasse de billets d'un tiroir, c'est pour tes faux frais.

 

Mattéo commença par se rendre à Longjumeau. Il se gara à 200 mètres du hangar et surveilla les allées et venues des gens. N'observant rien de particulier, il s'en alla retirer la clé de sa cachette et ouvrit le hangar. Rien n'avait été touché, il embarqua donc tous les tableaux mutilés.

 

Retrouver le peintre constituait une autre paire de manches. La piste passait par la galerie "la feuille à l'envers", mais à moins d'employer les grands moyens, et il n'en était pas là, il ne pouvait se permettre d'y retourner. Mais Rebecca pouvait sans doute l'aider…

 

- Allo Rebecca, tu peux me rendre un petit service ?

- Un service : oui, une embrouille : non !

- Rassure-toi, c'est facile comme tout, sans risque et rémunéré.

- Explique !

- Voilà ce que je voudrais que tu fasses...

 

Couillard et Lafontaine

 

Il va être 20 heures et je suis dans la cuisine avec Nadia en train de préparer à manger, quand on sonne à la porte.

 

Je regarde par l'œilleton, je reconnais l'andouille, j'ouvre, je fais entrer

 

Couillard m'exhibe sa carte de police, (comme si je ne savais pas qu'il était flic !) et me présente son acolyte.

 

- Voici Laurent Lafontaine de la brigade criminelle.

 

Autant Couillard est laid avec son visage tout rond encombrée de verrues disgracieuses et sa gosse bidoche, autant Lafontaine est bel homme, la quarantaine, d'allure sportive, les cheveux bruns peignés en arrière, la moustache droite, les yeux clairs et même une fossette au menton à la Cary Grant. Bel homme, mais pas mon genre.

 

- Nous avons quelques questions à vous poser !

 

"Non, sans blague !"

 

- Et bien posez !

- Vous ne m'avez pas tout dit la dernière fois !

- Je vous ai dit ce qu'il me semblait utile de vous dire.

 

Couillard se met alors à gueuler :

 

- Parce que vous savez peut-être mieux que moi ce qui peut être ou non utile à une enquête de police ! Nous faisons un métier difficile, si les témoins commencent à nous cacher des choses, on perd un temps précieux et pendant ce temps-là, des criminels restent en liberté !

- C'est pas la peine de vous énerver, est-ce que je m'énerve moi ?

- Vous nous avez caché la scène qui a eu lieu le 17 septembre en fin de matinée, chez Trempon, l'artiste peintre.

- Je n'y ai pas pensé, et je ne vois pas ce que ça vous aurait appris ?

- Ce n'est pas à vous de me dire ça ! Hurle-t-il. Et maintenant je veux que vous me racontiez ce qui s'est passé ce jour-là, je veux VOTRE version.

 

Bon, j'ai compris, ils ont déjà retrouvé Nancini. Reste à savoir s'il a parlé de Bouyon ? On verra bien.

 

- Ça risque d'être un peu long, venez, on va s'assoir à côté, vous voulez du café ?

 

La tête qu'il fait !

 

- Non pas pour moi, merci ! Ou peut-être que si, finalement !

- Nadia, tu peux préparer des cafés pour ces messieurs ?

- Je peux vous demander qui est cette jeune personne ?

- C'est Nadia, une amie !

- Bon, alors votre version des faits ?

 

Le téléphone sonne, c'est Anna ! Je ne réponds pas, je ne peux pas me couper en deux, si c'est urgent elle enverra un message.

 

Je raconte, mais en faisant semblant d'avoir oublié l'identité de Louis Bouyon. Mais apparemment cet élément ne les intéresse absolument pas :

 

- Donc en gros, vous avez joué à Superwoman, vous avez réussi à mettre en fuite un type classé comme dangereux, qui a un passé militaire et qui était armé ?

- J'ai pas trop calculé, en fait !

- Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer qu'il pourrait s'agir d'une mise en scène, vous auriez pu simuler une attaque en plein accord avec Barbizier afin de donner le change.

 

Il est givré, ce flic !

 

- Et dans quel but ?

- Justement, c'est ce que je cherche à découvrir.

- Ecoutez, si j'étais la complice de Barbizier, il n'aurait pas eu besoin de venir emmerder le peintre, la liste je l'avais, et je lui donnais.

- Nancini vous avait confié cette liste ?

- Il ne m'a rien confié du tout, j'avais les récépissés de prêt avec les noms et les adresses des gens. Je crois vous l'avoir déjà dit…

 

A ce moment, Couillard fit un étrange sourire, comme celui d'un forcené sadique s'acharnant sur sa proie et s'apprêtant à lui porter le coup de grâce,

 

- Avez-vous rencontré personnellement les personnes à qui Nancini a prêté les tableaux ?

 

Tiens, pourquoi ce brusque changement de sujet ?

 

- Oui !

- Tous !

- Oui !

- Dans quelles circonstances ?

- Nancini invitait au restaurant les gens susceptibles d'être intéressés par les tableaux. Moi je l'accompagnais.

- Et quel était votre rôle ?

- Mon rôle c'est comme les hôtesses du salon de l'auto, c'est de l'aide à la vente.

- Et vous alliez jusqu'où ?

- Jusqu'à nulle part, je me contentais d'être présente.

- Mwais !

 

Il est sceptique, mais je suppose que Nancini n'a pas été assez stupide pour aller dire qu'il m'avait fortement incitée à aller coucher avec ces messieurs et à risquer ainsi une inculpation de proxénétisme. De plus quand j'ai couché, Nancini n'en a rien su !

 

- Je me demande si je ne vais pas vous faire embarquer ! Reprend-il avec le même sourire salace. Vous n'arrêtez pas de mentir, et je vais vous le prouver !

 

Je ne dis rien attendant de savoir ce qui va sortir de son esprit tordu !

 

- Vous avez menti quand vous avez déclaré que vous aviez la liste complète des gens à qui Nancini a prêté les tableaux.

- Je n'ai jamais employé l'expression "liste complète", j'avais quatre récépissés, pas cinq.

- Et donc le cinquième ?

- Le cinquième, c'est une personne dont je ne me souviens pas du nom. Nancini lui a remis directement un tableau sans récépissé. Pour retrouver cette personne il faut demander à Nancini...

- Et c'est la personne qui est venue vous retrouver dans votre lupanar ?

- Dans mon quoi ?

- Vous voulez que je vous fasse un dessin ?

- Ça pourrait être amusant !

- Ça vous fait peut-être rigoler, moi pas ! Parce qu'il a autre chose ! Vous me prenez pour un imbécile, mais je vous garantis que si vous ne me fournissez pas une réponse qui tienne la route à la question que je vais vous posez maintenant, je vous embarque.

- Je crois que vous en mourrez tellement d'envie que vous allez le faire de toute façon quoiqu'il arrive !

- Vous n'avez pas déjeuné avec les cinq personnes à qui on a prêté des tableaux.

- Je n'ai jamais dit le contraire.

- Si, ne m'interrompez pas ! Il est vrai que dans ce cas votre présence sulfureuse à la table du restaurant ne servait à rien puisqu'il s'agit d'une femme. Elle se nomme Bernadette Harnoncourt, elle a disparu de son travail et de son domicile, et nous avons de bonnes raisons de penser que cette personne dont nous ignorons le sort est victime d'une usurpation d'identité.

 

Nadia s'apprête à intervenir ! Je lui fais signe d'attendre.

 

- Donc vous nous cachez quelque chose et à moins que vous ayez une révélation à nous faire, je vous invite à nous suivre, nous continuerons cette conversation Quai des orfèvres.

 

- Maintenant, dis-leur ! Soufflai-je à Nadia.

- Bernadette Harnoncourt, c'est moi ! Dit-elle.

- Pardon ?

- Je vais vous chercher ma carte d'identité !

- Bonne idée ! Elle est loin ?

- Elle est dans mon sac à main !

 

Couillard examine la carte d'identité !

 

- Ben, on peut dire que vous avez changé de look, vous !

 

Il s'amuse, il doit être persuadé qu'on se fout de lui, il tend la carte à son collègue qui l'examine sous toutes les coutures.

 

- C'est une vraie ! Dit-ce dernier en la lui rendant.

- La carte est peut-être vraie, mais peut-être pas son propriétaire. D'ailleurs je croyais que vous vous appeliez Nadia ?

- Nadia est un diminutif de Bernadette.

- Et bien mademoiselle Nadia, consentiriez-vous à me donner l'empreinte de votre index.

- Bien sûr !

- Allez nous chercher du cirage à chaussures. Vous avez bien du cirage noir ?

 

Et après que Nadia nous ai fait une belle empreinte, Couillard téléphone à son bureau, décline le numéro de carte d'identité de Nadia et demande qu'on lui retransmette la photo de son empreinte digitale conservée en fichier, sur son téléphone portable.

 

Dix minutes plus tard, tout doute était levé, et Couillard s'en trouvait fort contrarié, alors que Lafontaine semblait s'amuser de la situation.

 

- Je peux vous demander pour quelle raison vous n'avez plus donné signe de vie à votre entourage ? Demande néanmoins Couillard.

- Je suis obligée de vous répondre ? Demande Nadia avec une belle assurance.

- Non !

- Je peux quand même vous dire que je n'ai pas trop envie de subir le même sort que l'abbé Laroche-Garaudy. Alors je me planque !

- Logique ! Commente Lafontaine

- Bon on vous laisse, j'espère que vous ne nous cachez rien d'autre ! Grogna-t-il.

- Vous ne reprenez pas un café ?

- Non, merci !

- Moi, j'en aurais bien repris un ! Intervient Lafontaine.

- Faut qu'on y aille, je suis déjà en retard ! Rétorque Couillard.

- Vas-y, je rentrerai en taxi.

- Comme tu veux !

 

J'ai compris ! Comment allons-nous nous débarrasser de cette andouille à présent ? Nadia repart en cuisine

 

- J'en réchauffe ou j'en refais ?

- Réchauffez-en, ça me conviendra très bien !

 

Lafontaine me déshabille des yeux sans aucune gêne.

 

- Vous êtes prostituée, si je ne m'amuse ? Finit-il par me dire.

- Je n'ai pas envie d'aborder ce sujet, votre collègue semblait satisfait de mes réponses, maintenant si vous vous pouviez boire votre café et nous laisser.

 

Et justement voilà le café qui arrive. Nadia a dû le réchauffer au micro-ondes ! Pouah, c'est pas bon !

 

- Je vais vous confier un truc. Couillard était persuadé que vous étiez de mèche avec Barbizier et que vous étiez impliquée dans une affaire d'usurpation d'identité de Mademoiselle Harnoncourt. Moi je n'y croyais pas, alors nous avons parié. Il a perdu. Il me doit 200 euros.

- Et bien tant mieux pour vous !

- Je me disais que je pourrais les dépenser en faisant une petite fantaisie avec vous !

- Téléphonez-moi demain au studio, nous prendrons rendez-vous, mais attention, je ne fais que de la domination.

- Il doit bien vous arriver de faire autre chose, non ?

- Non ! Mentis-je. J'ai une bonne clientèle qui recherche ma spécialité, et je me porte très bien comme ça !

- Dans les témoignages que nous avons recueillis, nous avons celui de Monsieur Casey, qui nous a affirmé que vous avez fait bénéficier monsieur Bouyon d'une prestation sexuelle. A aucun moment il nous a indiqué qu'il s'agissait de domination.

- Qui c'est celui-là ?

- Anthony Casey, son valet de chambre.

 

Bravo la discrétion !

 

- La prestation en question n'était ni professionnelle ni rémunérée.

- J'ai du mal à le croire !

- Croyez ce que vous voulez !

- C'est vrai que je n'ai pas les moyens de Monsieur Bouyon, ceci explique peut-être cela.

- Monsieur Lafontaine, buvez votre café et laissez-nous, vous perdez votre temps.

- C'est dommage, vous me plaisez beaucoup. Tenez, j'ai une idée, je vous donne 100 euros, vous vous mettez à poil et je me masturbe devant vous, je vous promets de ne pas vous toucher ! Vous n'allez pas refuser quand même !

- Ma journée de travail est terminée, je ne prends plus de clients à cette heure-là.

- Vous êtes cruelle !

 

Il boit enfin son café et se lève. Ouf ! Il s'apprête à partir. Il échange un regard avec Nadia, et cette andouille ne trouve rien de mieux que de lui faire un magnifique sourire.

 

- Vous avez un très beau sourire ! lui dit-il.

- Merci ! Répond-elle. Vous aussi vous avez un beau sourire ! Il faut comprendre ma copine, elle est fatiguée de sa journée ! Se croit-elle obligé d'ajouter.

 

De quoi elle se mêle ?

 

- Si j'osais…Reprend le flic.

- Pardon ?

- Si j'osais, je vous ferais bien la même proposition qu'à votre amie !

- Ah ! Pourquoi pas ?

 

Non, je rêve !

 

- Tu n'es pas chez toi, Nadia ! Protestai-je.

- Oui, bien sûr, mais nous pourrions aller à l'hôtel ?

 

Je suis certaine que Lafontaine n'avait lancé à Nadia cette proposition incongrue que par jeu, ne s'attendant pas du tout à ce qu'elle accepte. Le voilà pris à son propre piège. Pas difficile de s'en tirer, mais le veut-il vraiment ? Pour l'instant il ne dit plus rien.

 

- Alors d'accord on y va ? Insiste-t-elle.

 

Echange de regards, échange de sourires.

 

- On va y aller ! Finit-il par dire.

 

Elle enfile son blouson. Je la laisse partir ou pas ?

 

- Nadia, reste là. Allez faire ça dans ma chambre !

- Hummm, c'est sympa, ça, allez viens, c'est comment votre prénom déjà.

- Laurent !

 

Récapitulons, Nadia est en plein dans son fantasme. Après tout, c'est ce qu'elle voulait, non ? Et ils vont faire quoi maintenant, elle est complétement inexpérimentée, sauf si Lafontaine est du genre à dominer les débats, elle court à la catastrophe.

 

Et puis il a autre chose, je me rends compte que je suis devenue accro à cette fille. La savoir seule avec un mec qui est assez bel homme, me rend malade.

 

Alors j'y vais, j'y vais pas ?

 

Trois minutes passent, pas plus…

 

J'y vais !

 

J'essaie de regarder par le trou de la serrure, mais je ne vois rien. J'écoute

 

- Oui comme ça ! Plus doucement, que je sente ta langue !

 

Elle va lui mordre la bite, c'est sûr !

 

Je rentre. Ils sont nus tous les deux, Lafontaine a juste conservé ses chaussettes. Nadia stoppe sa turlutte.

 

- Continuez, ne vous occupez pas de moi. Faite comme si je n'étais pas là !

 

Lafontaine cherche ses mots, ils ne viennent pas. Nadia reprend sa pipe, mais j'ai l'impression que mon irruption a fait débander le flic. Il ne manquait plus que ça.

 

Alors je m'approche, je me place à côté de Nadia.

 

- On va le sucer à deux !

 

"Bonjour ! C'est moi qui suis la fée clochette, Un coup de langue sur le gland pour raidir la quéquette !"

 

Lafontaine a tout de même un étrange moment de lucidité.

 

- Je n'ai pas le budget pour vous payer toutes les deux.

- On te demandera pas plus que ce que tu voulais nous donner ! Et maintenant on ne parle plus d'argent.

 

Je fais aller et venir sa bite dans ma bouche. Il bande maintenant comme un cerf, j'évite un peu de toucher le gland et lui lèche la verge pendant que Nadia s'amuse à lui gober les couilles. Retour au gland où une goutte de pré-jouissance vient d'apparaître. Cette affaire va se terminer plus vite que prévu. Deux solutions, je le laisse pénétrer Nadia, ou je le suce à fond, dans les deux cas, il faut lui mettre une capote… Mais j'ai soudain une idée bien meilleure. Si ça se termine trop vite, j'ai peur que ce type nous cherche des emmerdes, et je n'ai pas envie que Nadia ait des emmerdes, pas du tout envie ! Ah ! Mais ! Alors voilà….

 

- On fait une petite pause coquine ! Déclarai-je en me relevant et en faisant en sorte que Nadia en fasse autant.

 

Et regardant Lafontaine droit dans les mirettes, j'entreprends de me déshabiller. D'abord le pantalon, ensuite le haut. Le pauvre bonhomme ne comprend plus rien au film mais reste scotché sur l'échancrure de mon soutif. Je retire la culotte, je me retourne.

 

- Tu aimes mes fesses ? Lui demandai-je parodiant Brigitte Bardot dans le Mépris.

- Superbes !

 

Sans me retourner, je retire le soutif, je cache mes seins avec mes mains, je fais un demi-tour, je fais durer un peu le suspense. Il est là devant moi les yeux hagards, comme le gosse qui attend pour dévorer sa glace au chocolat que le serveur ait terminé de remplir le cornet. Allez hop, j'écarte les bras.

 

- Qu'ils sont beaux !

- Juste un peu lourds

- Non, j'aime beaucoup !

 

Comme tous les mecs ! Enfin presque !

 

- Vas t'assoir sur la petite chaise, là-bas.

- Poupoupou… pourquoi ? Balbutie-t-il

- Ça te dirait de me voir faire un gros câlin à ma copine ?

- Oui, bien sûr…

 

Au moins n'est-il pas contrariant !

 

J'entraîne Nadia sur le lit et je l'enlace.

 

- Tu ne veux pas que je continue avec lui ? Me demande-t-elle en chuchotant.

- Si, mais laisse le mijoter un peu, pour l'instant j'ai envie de toi !

 

Et je l'empêche de me répondre en l'embrassant à pleine bouche.

 

En y repensant, ma conduite était à ce moment-là complétement irrationnelle. Mais la jalousie n'est-elle pas par nature complétement irrationnelle ?

 

Ce n'est pas sur Nadia que Lafontaine flashait, mais sur moi. Il n'a accepté d'aller avec elle que parce qu'il était excité comme un pou, par substitution en quelque sorte, il n'y a donc logiquement aucune raison d'être jalouse. Et puis bon Nadia ne m'appartient pas, ce n'est pas ma chose.

 

N'empêche que… n'empêche que...

 

Ça été plus fort que moi, plus fort que mes principes, il a fallu que je lui dise, et en ce moment pendant que l'autre flic est en train de nous mater, la bite à l'air droite comme un étendard.

 

- Je t'aime ! Lui confiai-je dans un souffle presque inaudible.

 

Stupeur de Nadia ! Le visage de Nadia s'écarte du mien ! Juste l'espace d'un instant, je me demande si je ne viens pas de faire une terrible bévue. Ses yeux se mouillent. Merde, elle ne va pas se mettre à chialer ? Pas devant l'autre zouave !

 

- Moi aussi, je t'aime ! Parvient-elle à me dire entre deux sanglots.

 

Lafontaine a dû entendre. Ce n'est pas bien grave. On reprend la fricassée de museau. On se caresse partout, on se lèche les seins.

 

Je suis dans un état bizarre, je ne sais pas si je suis excitée, mais j'ai envie de la faire jouir. Alors me voilà entre ses cuisses, le nez contre son sexe, Je lui lèche le minou, il est tout baveux, elle mouille. J'espère qu'elle mouille de mes caresses et non pas de la présence de l'autre abruti… ça y est la jalousie me reprend, il va falloir que je me soigne !

 

Je lèche tout ça ! L'image d'Anne-Gaëlle me vient un moment à l'esprit, comme elle me semble loin, mais ce n'est pas pour ça qu'elle ne m'intéresse plus, j'estime qu'on peut parfaitement aimer plusieurs personnes en même temps, mais en ce moment ma préoccupation première c'est Nadia, rien que Nadia ! Ma Nadia ! Ma Nadia à moi toute seule !

 

Nadia se tord le bout de seins pendant que je la lèche, ses paupières sont fermées, elle est partie dans je ne sais quel fantasme tordu.

 

Et la voilà qui jouit, la voilà qui hurle et la voilà qui m'embrasse comme une vraie sangsue. Un immense moment de bonheur !

 

Quant à l'autre zigoto sur sa chaise, il s'en est foutu plein les mirettes, il n'a pas perdu un instant du spectacle. L'idée de se branler tout seul dans son coin ne semble pas l'avoir effleuré, non, cela aurait été trop simple !

 

Difficile de faire autre chose que de lui demander de venir. Je lui fais signe. Il arrive à une telle vitesse qu'il manque de se casser la figure, il atterrit sur le lit avec la discrétion d'un hippopotame faisant du trampoline !

 

A voix basse, je propose à Nadia de quitter le lit.

 

- Non, non !

 

Je n'insiste pas, mais ça m'énerve.

 

Bon, j'en fais quoi du Laurent Lafontaine, je n'ai pas envie de lui demander ses fantasmes, s'il veut quelque chose de particulier, il n'a qu'à s'exprimer. Par défaut ce sera la prestation classique : la pipe et deux positions, et même que les positions il peut les choisir, elle n'est pas belle la vie ?

 

Je reprends sa bite en bouche. Il a déjà été sucé tout à l'heure, mais je suis responsable de la modification du programme, donc je suce de nouveau. Je me suis positionnée de telle façon que Nadia ne puisse me rejoindre. Elle m'interroge du regard avec l'air de me demander ce qu'elle doit faire, je lui fais signe de patienter.

 

Et pendant que j'engloutis sa bite, puis la fais aller et venir entre mes lèvres, je déchire l'emballage d'un préservatif, profite d'une pause dans ma pipe pour le glisser dans ma bouche, puis reprend les opérations. Miracle de la technique, je viens de lui poser le préservatif avec la bouche et il ne s'est aperçu de rien.

 

Quelque part ce classicisme prostitutionnel, m'exaspère. Il a forcément un petit truc particulier qu'il aime bien. Ce ne sont pas mes pieds, il ne le regarde pas, alors peut-être son cul, tout en continuant à sucer j'approche mon doigt de son anus.

 

J'y vais t'y, j'y vais t'y pas ?

 

Je tente le coup ! Je mouille mon doigt, je m'approche, je m'approche encore plus, j'effectue de savantes circonvolutions. Je force l'entrée mais sans pénétrer. Normalement à ce stade, si ça lui déplait, il devrait réagir. J'enfonce légèrement mon doigt.

 

- Oui ! Chuchote-t-il.

 

Et voilà ! Dans mon studio, il y en a un paquet avec qui j'ai commencé par un doigt dans le cul, qui sont ensuite passés par la case "gode" et qui se sont retrouvés un beau jour avec une vraie bite dans le cul ! Mais si les soumis ont bien souvent des dispositions anales, le contraire n'est pas vrai, on peut très bien aimer un doigt dans le cul, voire un gode sans être de nature soumise.

 

- T'aimes ça, hein ?

- Oui !

- Tu veux un gode ?

- Un petit, alors ! Gémit-il

- Nadia tu peux m'attraper le petit gode ?

- C'est que je suis occupée !

 

Occupée à quoi faire ? Elle est en train de lui caresser le torse, elle peut bien s'interrompre quelques secondes ? Je me redresse par réflexe !

 

Ça alors !

 

Nadia est en train de tortiller les tétons du policier ! Elle est bonne celle-là ! Je fouille dans le tiroir du chevet et je m'empare du gode.

 

Pas le temps de chercher si j'ai du gel, le préservatif avec lequel je vais le recouvrir est suffisamment lubrifié. Je lui enfonce dans le fondement, il est aux anges.

 

Bon, ça ne va pas durer toute la soirée non plus, après quelques minutes de va-et-vient, je pose la question d'usage :

 

- Tu viens sur moi ou le contraire ?

- En levrette, c'est possible !

- Pas de soucis !

 

L'inconvénient c'est que la pénétration est plus profonde et peut même être douloureuse. L'avantage c'est que nos regards ne se croisent pas, je peux fermer les yeux et m'évader comme je veux. J'avais lu un récit d'une collègue qui racontait avec humour que pendant la levrette avec ses clients elle préparait mentalement la liste des courses à faire de la semaine !

 

Je me positionne de façon bien salace, les fesses cambrées, les jambes légèrement écartées. Je lui offre une vue d'enfer.

 

- Oh ! Que c'est beau ! S'exclame Lafontaine.

 

Un compliment ça fait toujours plaisir d'autant qu'on me compliment fort rarement à propos de mon cul !

 

- Je peux lécher un peu ?

- C'est plus cher !

 

Il n'insiste pas, me pénètre et commence ses va-et-vient. Ça me fait tout drôle parce que cela doit faire un bon bout de temps que je ne me suis pas fait baiser par un mec.

 Chanette19j1.jpg

Quand je pense que j'ai accepté uniquement par jalousie… Je déraille un peu en ce moment, mais c'est de la faute de Nadia. Quel besoin avait-elle de rentrer dans ma vie, celle-ci ? Nadia qui en ce moment nous regarde, d'un regard presque anatomique !

 

L'autre derrière s'énerve et va de plus en plus vite. Je suis obligée de me cramponner aux draps. Mais je sens que ça va finir. Je fais quoi, je simule ou je ne simule pas. Il sait que je suis une pute, doit savoir que les putes ne jouissent pas avec leurs clients (sauf situations exceptionnelles). Donc inutile de faire du cinéma !

 

Un rugissement sauvage ! Aucun lion n'est entré dans ma chambre, c'est Laurent Lafontaine qui vient de lâcher sa semence !

 

Il se lève sans un mot, un amant, un vrai aurait essayé de m'embrasser, pas lui, il connaît très bien les arcanes du tapin, mais je ne lui fais aucun commentaire à ce sujet, ce serait déplacé de ma part.

 

Mais manifestement, il est content, le poulet ! C'est le principal.

 

- Merci les filles, c'était chouette !

 

Il se rhabille, je me passe un kimono, Nadia reste à poil, ça doit l'amuser.

 

- J'ai pas d'argent sur moi : Je passe vous payer demain.

 

Oups ! Elle est bonne celle-là. C'est bien la première fois qu'un client me demande de lui faire crédit.

 

- Ou si vous préférez, je prends de l'argent au distributeur et je reviens ?

- Comme vous voulez !

- Alors d'accord je repasse demain à la même heure.

 

Il nous fait la bise et disparaît.

 

La question me brûle les lèvres :

 

- Pour les tétons, tu as trouvé ça toute seule ?

- C'est-à-dire, il était en train de se les tortiller pendant que tu le suçais, alors je me suis dite "pourquoi ne pas lui donner un coup de main ?"

 

Et oui, les choses deviennent parfois fort simples quand on les explique !

 

J'avais plus ou moins prévu de recadrer un peu Nadia, son attitude envers Lafontaine m'ayant passablement agacée quand elle avait accepté sa sollicitation sans l'ombre d'une hésitation. Mais je me dis : "à quoi bon, on en discutera à froid, éventuellement". Alors je lui parle d'autre chose :

 

- Il y a une chose qu'il te faut savoir, il n'y a que dans les mauvais films que le client part sans payer. La règle c'est que le client paye d'avance, on pose l'argent, mais on ne le range pas avant qu'il ne soit parti, ça évite ainsi toute embrouille et toute contestation. Le fait de payer après est un privilège réservé aux clients habitués.

- C'est noté ! Qu'est-ce qu'on mange ?

 

Mercredi 3 Octobre

 

9 heures et demi, je sors de la douche, le téléphone sonne, c'est Anna.

 

- Hier, un mec m'a livré trois tableaux signé Tedesco, ça te dit quelque chose ?

- Ben oui, je voulais te faire une surprise.

- C'est pas très beau !

- C'est du Tedesco.

- Tu crois que ça va valoir quelque chose après toute cette histoire ?

- Comment veux-tu que je sache ?

- Moi je crois pas !

- Et ben, si tu n'en veux pas, vends-le pendant que le peintre a encore la cote. De toute façon, c'est bien ce que tu voulais faire avec celui de Paulino, non ?

- Oui mais la situation a changé !

 

Elle m'énerve, elle m'énerve.

 

- Bon tu en fais ce que tu veux, et quand tu auras cinq minutes tu penseras à me remercier.

- Merci, fallait pas ! Ça va comme ça ?

- Anna…

- Au fait il y en a un pour toi et un pour ta pétasse, tu passeras les chercher.

- Un pour ma quoi ?

- Ta pétasse !

- Anna, tu dépasses les bornes !

- Je dépasse peut-être les bornes mais depuis que tu fricotes avec cette nana, moi je compte plus que pour du beurre.

- Anna, je ne pense pas avoir passé un contrat d'exclusivité sexuelle avec toi !

- Qu'est-ce qu'elle te fait de plus que moi ?

- Merde !

 

La jalousie rend les gens complétement cons décidemment.

 

Rebecca

 

Rebecca s'est habillée en bourgeoise excentrique et s'est parée de bijoux, elle fait à 10 heures une entrée remarquée dans la galerie "la feuille à l'envers", jette un coup d'œil aux tableaux exposés, fait semblant d'être surprise, puis se dirige vers Anne-Gaëlle en affichant un sourire conquérant.

 

- Excusez-moi !

 

Anna a toujours flashé sur les jolies femmes, et celle-ci est une véritable boutique à fantasmes. Un joli visage de brune avec une pointe d'exotisme. Peut-être des origines maghrébines ?

 

"Des cheveux de jais, une bouche à déguster des steaks saignants et à faire des pipes baveuses". Ah ! Dommage qu'elle ne soit probablement pas bisexuelle ! Une heure avec elle, ça doit être quelque-chose !"

 

Anna est en plein fantasme

 

"Qu'est-ce qu'elle a à me regarder comme ça ? Une gouine peut-être ?" Se dit Rebecca.

 

- Excusez-moi ! Répète la visiteuse

- Désolée, j'étais dans mes rêves !

- C'est moi, votre rêve ?

- Pardon ?

- Vous me regardiez avec une telle insistance ! Précise-t-elle sans se départir de son merveilleux sourire.

- Vous êtes une belle femme !

- Certains me le disent parfois, en effet.

- Vous vouliez me demander quelque chose ?

- Je ne vois pas l'expo Tedesco.

- Elle s'est terminée un peu plus tôt que prévu.

 

Rebecca simule alors la contrariété

 

- Ah ! Comment je vais faire pour voir ses toiles ?

- Malheureusement, je n'en sais rien !

- Comme c'est dommage, j'étais passée en vitesse l'autre jour et j'avais été subjuguée par ces tableaux, j'étais malheureusement un peu pressée. Vous avez peut-être les coordonnées de l'artiste ou celles de son agent ?

- J'ai les coordonnées de l'agent mais je crois qu'il est parti en déplacement.

- Je vais les prendre quand même. Et celles de l'artiste ?

- Aucune idée !

- Mais c'est affreux, j'étais prête à payer très cher pour acquérir l'un de ces tableaux.

- Je suis désolée.

 

Rebecca commença à désespérer, la mission facile que lui avait confiée Mattéo n'était finalement pas si évidente que ça.

 

- Peut-être connaitriez-vous quelqu'un qui aurait ce renseignement ?

- Euh ! Non !

 

Mais Rebecca est fine mouche ! Son interlocutrice a hésité avant de dénier. Elle ne va pas lui reprocher, mais elle sait maintenant qu'elle peut avoir son renseignement.

 

- Si vous me le dites, je trouverai sûrement le moyen de vous remercier. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Laissez-moi deviner : des chocolats, des macarons, ou préférez-vous que je vous embrasse de façon un peu osée ?

 

Anna la regarde, fascinée, il lui suffit de lâcher un nom et cette créature de rêve va lui rouler un patin.

 

- Louis Bouyon, je vais vous donner ses coordonnées.

- Approche-toi !

 Chanette19j2.jpg

Rebecca lui colle sa bouche contre la sienne, les langues s'agitent, Anna en mouille sa culotte, elle voudrait que ça dure des heures, elle tente d'enlacer sa partenaire qui se laisse d'abord faire avant de reculer.

 

- Tu as aimé ?

- Vous êtes une sorcière !

- Je suis hétéro, mais parfois, il m'arrive d'être ouvert à la discussion. Alors ces coordonnées ?

 

Retour à la réalité. Anna les lui confie.

 

- Et qui est ce monsieur ?

- Le directeur d'une revue d'art moderne assez influente !

- Oh ! Je vois ! Bon, tchao, ma belle, passe une bonne journée.

- Au revoir !

 

Mission terminée, elle s'en va boire un café en terrasse non loin de là et communique les coordonnées à Mattéo…

 

Louis Bouyon

 

On l'a relâché à 8 heures sans rien retenir contre lui. Il n'a pas dormi de la nuit, enfermé dans une cellule puante, sans ceinture, sans lacets, sans lunettes. Il est choqué, humilié, dégoûté, pas rasé, pas lavé. Trempon n'a pas été libéré. Anthony, le majordome interrogé comme témoin n'a rien trouvé de mieux que de raconter le détail de ses coucheries. Bouyon va boire un café près du Chatelet, puis il rentre à son appartement qui est devenu un vrai souk après la perquisition,

 

- Anthony, vous êtes viré, il est inutile de faire votre mois de préavis. Foutez-moi le camp, vous recevrez ce que je vous dois dans les huit jours !

- Mais enfin, monsieur !

- Dégage connard !

 

Il prit une douche, décida de ne pas se raser, demanda à son comptable de lui dégoter un billet d'avion pour Honolulu, enregistra un message sur son portable professionnel pour signifier son absence et partit faire sa valise.

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mercredi 25 mai 2016 3 25 /05 /Mai /2016 06:53

Chanette 19 - Trafic 9

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9 - Mattéo

 

Mattéo

 

Après avoir diné d'une excellente pizza aux fruits de mer arrosée d'un petit rosé pas mal du tout, Mattéo sonne chez Maîtresse Rita à 21 heures précises

 

- Rentre esclave ! Et paye-moi !

 

Elle le toise pendant qu'il sort les billets

 

- On fait comme d'habitude ?

- Oui !

- Oui qui ?

- Oui ! Maitresse !

- Je suis sûre que tu l'as fait exprès, afin que je te punisse. Et bien, c'est raté, ce n'est pas comme ça que ça se passe, c'est moi qui commande, c'est moi qui organise.

- Oui, Maitresse !

- Tu n'es pas encore à poil !

 

Il retire son pantalon et laisse apparaître ses bas autofixants et une petite culotte en coton, puis enlève son gros pull-over sous lequel il s'est affublé d'un soutien-gorge rembourré à la ouate.

 

- Tu ne crois pas que tu es un peu ridicule comme ça !

- Si Maîtresse !

- On va arrange ça ! Assieds-toi là !

 

Rita s'empare d'un tube de rouge à lèvres et en peint les lèvres de Mattéo, puis elle lui recouvre le crâne d'une perruque blonde.

 

- C'est quoi ta pointure déjà ?

- 42 !

- Allez enfile ça !

 

Il essaye de marcher avec les escarpins qu'il vient d'enfiler, mais c'est pénible et difficile.

 

- Ben alors ! Je t'avais dit de t'entraîner !

- J'n'ai pas eu trop le temps ces deniers temps.

- Je ne t'ai pas demandé de me raconter ta vie ! Enlève ta culotte, approche-toi de la table et pose tes mains dessus. Maintenant présente-moi bien ton cul. Non pas comme ça, plie un peu les genoux. Voilà !

 

Elle se saisit d'une canne anglaise et commence à rougir le cul de Mattéo qui ne demande que ça. Au bout de quelque temps, les fesses virent vers un rouge violacé assez peu esthétique. Rita s'est gantée de latex et approche maintenant son doigt de l'anus de son esclave puis s'y enfonce avec un mouvement semi-circulaire.

 

- T'aimes ça qu'on te foute un doigt dans le cul !

- Oui maîtresse.

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Bientôt un deuxième, puis un troisième doigt viennent assister le premier.

 

- Un petit gode, maintenant !

- Avec plaisir maîtresse !

- Je ne te demandais pas ton avis, je t'informais de ce que j'allais faire.

 

Le gode est très réaliste et de bonne taille !

 

- Il n'est pas mal, n'est-ce pas ?

- Très joli ! Répond Mattéo !

- Tu vas le sucer avant de l'avoir dans le cul !

 

Mattéo sans répondre gobe le gode qu'elle lui présente.

 

- Non pas comme ça ! Je veux voir ce que tu sais faire avec ta langue !

 

Mattéo se met alors à léchouiller le gland de la bite factice.

 

- Passe bien ta langue sur le filet ! Comme ça, oui ! On dirait que tu as fait ça toute ta vie ! Dommage que tu ne sois pas venu tout à l'heure, j'avais deux esclaves, en même temps, ils se sont bien sucé la bite.

- Ah oui ! Quel dommage !

- Et après il y en a un qui a enculé l'autre ! C'était très excitant… Humm ça te fait bander ce que je te raconte, hein, esclave ?

- Oui, Maîtresse !

- Bon allez, fini de rigoler ! Ouvre-moi bien ce cul de salope.

 

Un peu de gel pour faire rentrer le machin. Rita l'enfonce dans le fondement du malfrat qui se pâme d'aise et qui psalmodie des c'est bon, c'est bon à qui mieux mieux !

 

Quelques minutes de va-et-vient, à ce rythme les frottements sur sa prostate vont le faire jouir rapidement, aussi Maîtresse Rita retire l'objet de son cul le laissant béer.

 

- Prêt pour le final ?

- Prêt !

 

Rita qui ne s'était pas déshabillée, enlève son pantalon de vinyle. Mattéo flashe sur sa chatte rasée de près.

 

- Viens !

 

Elle s'empare de la petite culotte de Mattéo, emmène ce dernier aux toilettes, s'assoit sur le siège, commence à pisser, puis fait jaillir son pipi sur la petite culotte qui ne tarde pas à devenir intégralement mouillée.

 

- Allez zou !

 

Mattéo, prend la culotte, s'imbibe la bite de la pisse de la dominatrice et se masturbe ainsi jusqu''à la jouissance.

 

- La culote, je la jette ?

- Non j'ai apporté un sac en plastique !

- Ah ? C'est bien de penser à tout !

 

Bonne soirée, la pizza était bonne, la séance chez Maîtresse Rita était bonne aussi… Et maintenant le travail !

 

A 23 heures Mattéo, casque de mobylette sur la tête fait des grands signes au vigile qui garde les locaux de Radio-Tradition en agitant une grande enveloppe.

 

Le vigile fait des signes de dénégation, Mattéo insiste. Le vigile finit par lui entrouvrir la porte.

 

- C'est un pli urgent et confidentiel que je dois remettre d'urgence à Mademoiselle Harnoncourt.

- Y'a plus personne à cette heure-là !

- C'est vraiment embêtant. Il y a 1000 euros là-dedans ! Dit-il en montrant ostensiblement l'enveloppe. C'est pour vous si vous me laissez entrer, j'en ai juste pour cinq minutes, un truc à récupérer.

 

Le mec fait des yeux tout ronds.

 

- C'est impossible, il y a des caméras de vidéosurveillance.

- O.K., je rajoute 1 000 euros de plus, voilà ce que vous allez faire…

 

23 heures 15 : le vigile se rend aux toilettes, pisse, tire la chasse en secouant négligemment son sexe, puis repère la tuyauterie. Il éteint la lumière et arrache un tuyau d'arrivée, puis s'en va regagner son poste, l'air de rien.

 

23 heures 30 : Le vigile entame sa ronde, feint d'être surpris de voir de l'eau s'écouler du sol des toilettes, et appelle un service de dépannage d'urgence.

 

23 heures 40 : Mattéo revêtu d'un masque en latex, d'une casquette, et muni d'une trousse de dépannage entre de nouveau dans les locaux, comme convenu avec le vigile. Il demande à ce dernier de l'accompagner afin qu'il lui ouvre toutes les portes.

 

Le tableau n'est nulle part, les locaux sont bien tenus, et il n'y a aucun désordre. Une pièce semble servir de remise, mais le tableau n'y est pas non plus.

 

23 heures 55 : Mattéo quitte les locaux, bredouille et circonspect. Il croise en sortant la véritable équipe de dépannage d'urgence.

 

Lundi 1er octobre.

 

A 9 heures, Mattéo téléphone au secrétariat de Radio-Tradition, se fait passer pour un amateur d'art qui a entendu parler des tableaux de Tedesco.

 

- Non, je ne vois pas de quoi vous voulez parler, souhaitez-vous un rendez-vous ?

- Un tableau bleu avec des bosses et une ligne rouge au milieu ! Ça ne vous dit vraiment rien ?

- Ah ! Oui ! Mademoiselle Harnoncourt l'avait mis dans le studio de réception. Mais il n'y est plus.

- Vous pouvez peut-être me passer cette personne ?

- Nous sommes sans nouvelles d'elle depuis quelques jours, elle doit être souffrante, si vous pouviez rappeler ultérieurement…

- C'est peut-être elle qui a emporté le tableau ailleurs !

- Ça m'étonnerait !

- Pourquoi donc ?

- Quand elle est arrivée l'autre matin et qu'elle constaté qu'il n'était plus là, elle nous a fait une crise. Remarquez, je la comprends, il paraît qu'elle l'avait acheté assez cher.

- Il y a eu un dépôt de plainte pour vol ?

- Je n'en sais rien, il n'y a que Mademoiselle Harnoncourt qui pourrait vous répondre.

 

Mattéo était ravi de la tournure des événements…. La tronche qu'allait faire Zimmerman… mais il attendrait un peu pour lui en parler, afin de voir si ses soupçons se confirmaient.

 

Anna

 

Anna ouvre la galerie à 9 heures. Inquiète elle cherche du regard le policier qui devait la rejoindre.

 

- Y'a du nouveau, l'informe l'inspecteur Couillard ! Un type devrait passer dans la matinée pour récupérer le tableau !

- Le tableau ? Mais je vous l'ai apporté hier soir !

- On sait bien, prenez ce truc, dès que vous vous estimerez en danger ou dès que vous apercevrez un type suspect vous bipez.

- Vous êtes seul ?

- Non, on est quatre. Vous avez une toile des mêmes dimensions que le tableau suspect ?

- Là-bas !

- Vous la décrochez, vous la mettez contre le mur, à l'envers, voilà, comme ça !

 

A 10 heures, Barbizier, inconscient du piège, pénètre dans la galerie

 

- Bonjour ma petite dame ! Vous m'avez mis un tableau de côté, on m'a dit ?

- La bas, contre le mur !

 

Il se dirige vers le tableau, très décontracté, l'air de rien, il va pour retourner le tableau, il pressent à ce moment un danger, il fait volte-face, trois flics le tiennent en joue. Il lève les bras en l'air.

 

- Bon, ça va ! J'suis même pas armé !

 

Il est menotté et embarqué sans ménagement.

 

Couillard est resté sur place avec un autre policier :

 

- Le tableau, vous ne savez vraiment pas qui vous l'a rapporté ici ?

- Non, je l'ai déjà expliqué à vos collègues. C'est un coursier qui me l'a livré.

- Et comme ça ? Sans échange de documents ?

- Je lui ai juste signé un papelard !

- Qui ne comportait aucune indication d'expéditeur, je suppose ? Autre question, pour les tableaux prêtés, vous avez des reçus ?

- Oui, je crois bien !

- On peut voir ?

 

Anna sortit d'un tiroir quatre reçus.

 

- Il en manque un !

- J'en n'ai pas d'autres, mais je crois bien avoir entendu ma collègue me dire que pour l'un des prêts, Monsieur Nancini s'en était occupé tout seul.

- Bien, donc ces quatre reçus concerne les tableaux n° 3, 4, 8, et 11, le tableau qu'on vous a livré porte le n° 9. C'est donc soit l'un des sept tableaux embarqués par Barbizier, ou plus vraisemblablement celui du cinquième prêt. C'est donc ?

- La personne avec qui Monsieur Nancini a traité directement ! J'ignore son nom !

- OK, je vous veux dans mon bureau, demain à 9 heures avec votre collègue ! Ordonna sèchement l'inspecteur

 

Zimmerman

 

Il est 15 heures, Barbizier devait venir le prendre à 14 heures, il ne l'a pas fait, il s'est donc passé quelque chose d'imprévu. Il tente de l'appeler d'une cabine, sans résultat. Il décide alors de contacter Mattéo, son autre homme de main.

 

- Tu passeras à la galerie demain, je veux savoir si Barbizier y est allé et s'il n'y a pas eu de problèmes. Si besoin, va aussi faire un tour chez lui. Je te contacterai demain à la même heure. N'utilise la procédure d'urgence que si c'est nécessaire.

 

Zimmerman ne "travaillait" qu'avec deux hommes de main. Il préférait de loin Barbizier, qui lui avait toujours donné satisfaction. Cette situation irritait Mattéo qui avait fini par développer une haine tenace et une jalousie maladive envers son collègue. A Barbizier les missions "intéressantes" et les primes qui vont avec, à Mattéo les tâches ingrates comme le portage de paquets ou la conduite de véhicules. Mattéo se dit que l'évolution de la situation lui permettrait peut-être de montrer ses réelles capacités.

 

Zimmerman se fit conduire en taxi jusqu'au hangar, il était sans doute trop tard, mais il voulait en voir le cœur net. Première surprise : la clé était toujours dans sa cachette, deuxième surprise, les neufs tableaux étaient toujours là ainsi que les sacs du curé ! En revanche Barbizier n'y avait pas apporté le tableau qu'il était censé avoir récupéré le matin à la galerie. A quel jeu jouait ce type ? Il dégota dans le coin un loueur de véhicules et embarqua toute la camelote chez lui.

 

Lafontaine

 

Lui, il travaille à la brigade criminelle et il est chargé de l'enquête sur l'assassinat de l'abbé Laroche-Garaudy. La routine, le relevé cartes bancaires pour l'emploi du temps, les derniers témoins, les derniers appels téléphoniques. Le dernier appel sortant concerne un dénommé Escabèche, marchand de meubles dans le faubourg Saint-Antoine.

 

- Il est venu essayer de me soutirer de l'argent pour son organisation à la con, je l'ai envoyé paître.

 

L'inspecteur se contenta pour le moment de cette explication. L'avant dernier interlocuteur, un ancien flic de la brigade des stups s'avéra autrement intéressant.

 

- Il est venu me faire expertiser une drogue qu'il avait soi-disant trouvée dans une veste abandonné par un SDF. C'est de la poudre d'Albina, une drogue très dure ! Je lui ai proposé de la porter à la brigade des stups, ça m'aurait permis de dire bonjour aux collègues, mais il m'a dit qu'il s'en chargerait lui-même.

 

Quelques vérifications démontrèrent que personne dans le cercle rapproché de l'abbé n'avait entendu parler de ce SDF, que personne n'était au courant d'une démarche concernant une aide financière auprès d'Escabèche. Quant à la brigade des stups, elle n'avait enregistré aucun dépôt de produits illicites.

 

Bref, à ce stade Lafontaine était convaincu de deux choses : l'abbé mentait comme un arracheur de dents, et sa mort avait un rapport avec la drogue ou avec l'argent de la drogue.

 

Il chercha à savoir si Escabèche était connu des services de police. Il l'était : Dirigeant d'un groupuscule extrêmement violent aux relents néo-nazis, il avait fait l'objet de plusieurs condamnations : incitation à la haine raciale, homophobie, injures publiques, coups et blessures en bande organisée, diffamation... Il avait été aussi soupçonné dans une affaire de trafic de cocaïne, mais s'en était tiré par un non-lieu faute de preuve. Lafontaine était persuadé de tenir une piste. Escabèche fut placé sur écoute et filé.

 

Escabèche

 

Escabèche ne tient pas en place, la police a déjà fait le lien entre l'abbé Laroche-Garaudy et lui, et tout ça parce que ce crétin a pris rendez-vous avec lui sur son téléphone portable. Si Zimmerman venait à apprendre ce détail, il ne donnait pas cher de sa peau. Une seule solution lui vint d'abord à l'esprit : la fuite ! Il allait donc se payer quelques semaines de vacances à Bilbao au Pays Basque espagnol en attendant que la police fasse son travail. Il rassembla quelques affaires dans une petite valise, prévint son adjoint au magasin qu'il partait quelques jours en Suisse.

 

La Gare d'Austerlitz n'est pas si loin de la rue du Faubourg Saint Antoine, et il s'y rendit à pied. C'est en traversant la Seine qu'il s'aperçut alors qu'on le suivait. Qui était ce type ? Un flic ou un type de la bande à Zimmerman ? Si la première hypothèse était à la limite acceptable, la seconde ne l'était pas du tout.

 

A la gare il demande un billet pour Blois et monte dans le train. Un quart d'heure après le départ, il fait semblant de passer un coup de téléphone de façon peu discrète :

 

- C'est moi, je suis dans le train ! Tu peux venir me chercher à la gare de Blois ? Allo, tu m'entends, oui, je disais : est-ce tu peux venir me chercher à la gare de Blois ? D'accord ! A tout à l'heure !

- Normalement, il y a un endroit réservé pour téléphoner ! Intervient un petit monsieur à lunettes.

- Ta gueule, minable !

- Quelle argumentation remarquable.

- Je t'emmerde et si tu fermes pas ta sale gueule je te fais une tête au carré en arrivant à Blois !

 

Le petit monsieur à lunettes se tait, personne n'est venu à sa rescousse et les passagers sont manifestement déçus que le spectacle soit déjà terminé.

 

Quelques minutes avant l'arrivée à Orléans, Escabèche quitte sa place, laissant sa veste dont il a vidé discrètement les poches et se rend aux toilettes. Quand le train freine, il s'approche de la sortie du train et fait comme s'il avait rendez-vous avec quelqu'un qui devait monter.

 

- Attention à la fermeture des portes ! Entend-on dans le haut-parleur.

 

Au coup de sifflet, Escabèche saute du train et fonce vers la sortie de la gare. La filature est cassée. Il s'achète un nouveau veston, une nouvelle valise, quelques affaires de rechange et revient à la gare. Le prochain train est pour Vierzon. Pourquoi pas ? Il y dormira.

 

Mardi 2 octobre

 

Escabèche n'a pas fermé l'œil de la nuit. Il a changé d'avis, il n'ira pas au Pays Basque. Cette affaire lui prend trop la tête. Il quitte l'hôtel à 9 heures après avoir pris son petit déjeuner et s'achète une paire de gants, un paquet d'enveloppes pré-timbrées, un stylo bille et un feutre rouge. Il se rend ensuite dans un cyber café et rédige la lettre suivante :

 

"J'ignore qui a tué l'abbé Laroche-Garaudy, mais je sais qui a commandité le crime. Il s'agit de Roland Zimmerman, xx rue de Longchamp, Paris 16ème. L'abbé venait négocier 7 kilos de poudre d'Albina auprès de ce monsieur"

 

Escabèche noie ensuite son texte à l'aide d'un copier-coller au beau milieu d'un long article historique sur la vie de Jeanne d'Arc. Il demande ensuite qu'on lui imprime les trente-trois pages du texte et, s'en empare après les avoir payés et s'être ganté.

 

Dans un café, il sélectionne la feuille contenant la dénonciation, entoure le texte au feutre rouge, la plie et l'introduit dans une enveloppe. Il regarde autour de lui, avise un individu apparemment un peu paumé, genre SDF, et l'aborde.

 

- 20 euros pour vous si vous me rendez un petit service.

- Ça dépend ce que c'est

- Oh, c'est juste une enveloppe qu'il faut écrire.

- C'est louche !

- Voilà 20 euros !

- Il est où le piège ?

- Nulle part, écrivez : "Police judiciaire, quai des orfèvres, Paris."

- Quel arrondissement ?

- J'en sais rien, On s'en fout.

 

Escabèche n'a plus qu'à fermer l'enveloppe autocollante et la poster. La police pourra toujours essayer de trouver des traces d'ADN sur son courrier, il n'y en a pas, en tout cas pas les siennes !

 

Selon toutes probabilités, se dit-il, Zimmerman devrait être appréhendé demain dans la journée. Il décide donc de ne revenir à Paris que jeudi.

 

Mattéo

 

Il est 10 heures, Mattéo se "casse le nez" en arrivant à la galerie où un écriteau "ouverture à 14 heures" a été apposé. Il décide donc de se rendre au domicile de Barbizier à Montparnasse. Ça ne répond pas. Evidemment, il aurait pu crocheter la serrure, ce qu'il sait parfaitement faire, mais il n'en voit pas la nécessité, s'épargnant par là le spectacle de l'appartement saccagé par la police pendant la perquisition de la veille. Il retourne chez lui et se fait cuire une omelette en regardant les "Feux de l'amour" à la télévision en attendant l'heure de réouverture de la galerie.

 

Quai des orfèvres

 

Et nous voici donc, Anna et moi, quai des Orfèvres à la brigade des stups. On s'est concertées un peu avant : on ne dira pas où se trouve le peintre et on limitera les récits de nos coucheries au strict nécessaire. Couillard, le flic chargé du dossier est un bonhomme agressif qui commence à engueuler copieusement Anna en guise de préalable. En gros on lui reproche d'avoir tardé à porter plainte.

 

- Vos atermoiements ont tout simplement coûté la vie d'un homme ! Aboiera le fin renard !

 

On lui pose des tas de questions ! Les flics semblent se polariser sur deux personnes, le peintre et Nancini.

 

C'est mon tour !

 

- Si je comprends bien, quand vous ne faites pas la pute, vous faites des remplacements dans les galeries d'art ?

 

Soupir !

 

Je lui explique calmement. Il me fait raconter par le détail la visite de Barbizier à la galerie, le jour où il a embarqué sept tableaux dans une camionnette.

 

- C'est ce à ce moment-là qu'il fallait porter plainte.

- Barbizier avait une autorisation d'enlèvement en bonne et due forme. De plus, les tableaux n'appartenaient pas à la galerie, je ne vois pas pourquoi j'aurais porté plainte !

- Vous êtes vraiment conne !

- Merci !

- Et après, vous avez fait quoi ?

- J'ai prévenu Nancini, l'agent du peintre. Il m'a dit qu'il pensait que c'était le peintre lui-même qui avait monté l'opération, et il m'a dit vouloir régler ça avec lui.

 

Je n'ai pas envie de lui raconter, ce qui s'est passé chez le peintre, il ne me croira pas et va me demander le nom des témoins. Ça va tout compliquer pour rien.

 

- Et après ?

- Après, plus de nouvelles !

 

Couillard passe un coup de fil. On lui amène Barbizier, hirsute et menotté. Il me jette un regard de haine qui me laisse de marbre.

 

- Est-ce bien la personne qui a dévalisé la galerie ?

- Oui !

- Vous reconnaissez les faits, Barbizier ?

- Je ne connais pas cette dame ! Je ne l'avais jamais vue avant aujourd'hui.

- Vous l'avez peut-être rencontrée en d'autres circonstances ?

- Jamais vue !

- Alors pourquoi lui avez-vous lancé ce regard de haine ?

- Parce que je n'aime pas les menteuses !

- Bon, remmenez-le !

 

Couillard écrit des trucs sur un grand cahier, puis demande :

 

- A quel moment avez-vous su que les tableaux contenaient de la drogue ?

 

J'appréhendais cette question. Mais je ne suis pas obligée de mouiller Paulino. Je raconte l'histoire convenue avec Anna en expliquant ignorer tout de la véritable identité de mon client et en donne une description imprécise.

 

- Il voulait me revoir, il m'a appelée d'une cabine, je l'ai reçu et il m'a expliqué.

- Il fait déposer le tableau dans la galerie, ne prévient pas votre amie de ce qu'il contient, puis il vous rencontre et le dit à vous ! Vous croyez que je vais gober ça ?

- Pourquoi est-ce que je vous raconterais ça, sinon ?

 

Le visage du fonctionnaire reste de marbre.

 

Le téléphone sonne, il décroche et en écoutant son interlocuteur fait faire de drôles d'acrobaties à ses sourcils :

 

- On aurait pu s'en apercevoir plus tôt ! Bon, tu te procures un mandat de perquisition et tu t'occupes de ça ! Tu ne commences la "perq" que si tu ne peux pas faire autrement. Attention, on marche sur des œufs, la presse ne doit rien savoir. Tu me préviens s'il y a des complications.

 

Couillard repose le téléphone en soupirant :

 

- Aux Etats-Unis, ils sont moins cons que nous, qu'on soit riche ou pauvre c'est la même façon de faire !

 

Encore une belle idée reçue, mais je ne vais pas la ramener sur ce sujet.

 

- On en était où ? Reprend-il.

- J'avais fini de répondre à votre question… Euh, est-ce que je peux, moi, vous poser une question ?

- Non ! Ici c'est moi qui pose les questions. Vous pouvez disposer, on aura probablement encore besoin de vous, on vous convoquera.

 

Je ne comprends rien à leur démarche, ni à leur façon de faire. Il me semble que si moi j'étais flic, je n'aurais pas serré Barbizier dans la galerie, mais je l'aurais fait suivre, jusqu'à ce que sa piste nous conduise au chef du réseau…

 

Et puisque je n'ai pas le droit de poser des questions, je ne saurais pas comment ils ont su que Barbizier passerait à la galerie. Peut-être grâce à une écoute téléphonique ? A moins que…

 

Je propose à Anna qui m'a attendue, de me charger d'essayer d'approcher Paulino, car j'ai bien l'impression que c'est de son côté qu'on pourra peut-être éclaircir les éléments obscurs de cette affaire. Mon intention est d'essayer d'utiliser ce qu'on a pour l'instant caché à la police, afin de faire arrêter au plus vite cette bande de malfrats. ! Je ne me sentirai pas tranquille tant que l'ensemble de la bande dont Barbizier n'est qu'un exécutant, ne sera pas sous les verrous. Anna n'a rien contre ma démarche, je téléphone de suite.

 

Ça ne répond pas ! Je laisse un message. Wait and see ! On a été manger un croque-monsieur sur le pouce, puis on a été vaquer chacune à nos activités respectives

 

A 14 heures 15, Mattéo pénètre, très décontracté dans la galerie "La feuille à l'envers". Il n'y a personne sinon Anna.

 

- Bonjour, je viens récupérer le tableau de Tedesco, comme convenu !

- Pardon ?

 

Anna est stupéfaite ! Qui c'est celui-là ? Les flics n'auraient-ils appréhendé qu'un usurpateur ? Les flics qui ont repris le bipper et abandonné leur protection. Que faire sinon improviser ?

 

- Mais ce doit être une erreur, ce tableau a déjà été repris hier matin.

- Ah !

- Oui, la personne m'a même signé un reçu, il doit être par là… Répond Anna, mentant effrontément.

 

Et Anna fait semblant de fouiller dans ses tiroirs et de ne pas trouver.

 

- Bon laissez tomber, vous vous souvenez du nom de la personne ?

- Barbizier, un nom comme ça, je crois !

- D'accord, je connais, je vais voir avec lui, bonne journée, vous êtes charmante, mademoiselle, j'aurais le temps je vous aurais draguée…

- Au revoir, monsieur ! Répond sèchement Anna, toute heureuse de s'en être tirée à si bon compte, avant de prévenir Couillard.

 

Et voilà qu'une demi-heure plus tard, un coursier arriva.

 

- Madame Anna-Gaëlle de Chabreuil ?

- Oui.

- J'ai trois tableaux à vous livrer, je les mets où ?

- Des tableaux, mais qui les envoie ?

 

Le type regarde son papelard

 

- Louis Bouyon !

- Ah ?

 

Elle déballe les tableaux, ce sont trois toiles abstraites de Tedesco, en dominante grise avec un triangle jaune et quelques boursouflures discrètes. Chacun des tableaux porte une dédicace toute simple à l'arrière : Pour Anna, pour Christine, pour Nadia.

 

Des cadeaux donc ? Etrange ! Elle téléphone à Bouyon, mais ça ne répond pas, quant à Chanette, elle est occupée à cette heure-ci. Elle entrepose tout ça au sous-sol en espérant qu'il ne s'agisse pas d'une autre embrouille.

 

Couillard

 

"Je fais que des conneries en ce moment !" Grommelait-il

 

Il est furieux, l'inspecteur principal Couillard, déjà l'arrestation de Barbizier dans la galerie était une erreur de précipitation, il aurait mieux valu le filer une journée entière. Le fait d'abandonner la surveillance de la galerie après l'arrestation en était une autre. Il était pourtant évident que les autres membres du réseau chercheraient à savoir pourquoi Barbizier s'était évaporé. Barbizier ! Justement celui-là donnait du fil à retordre à Couillard, celui-ci était un dur à cuire. Il avait beau utiliser toutes les techniques policières les plus éprouvées, Barbizier restait de marbre. Couillard le fit inculper de trafic de drogue, puis l'une de ses premières tâches fut de s'enquérir du sort des autres tableaux prêtés. Et justement l'inspecteur Jambiez venait rendre son rapport.

 

- Merlov, journaliste : cambriolé le 21 septembre à Bordeaux, plainte déposée le même jour. Van Ruppert, citoyen belge, journaliste : cambriolé le 19 septembre, à son domicile parisien, plainte déposée le même jour. Bernadette Harnoncourt, journaliste : tableau déposé dans les locaux de son lieu de travail, cambriolée dans la nuit du 24 au 25 Septembre. Pas de dépôt de plainte. La personne n'a pas repris son travail depuis le 26 septembre et n'a donné aucune nouvelle, situation qui a fortement intrigué ses collègues. En revanche, elle semble avoir été aperçue à son domicile du moins jusqu'au 30 septembre, mais ce sont des témoignages de voisinage, imprécis et peu fiables.

- Intéressant…

- Mais attendez la suite : Laroche-Garaudy, ecclésiastique, tableau déposé dans l'appartement de sa mère, cambriolé dans la nuit du 22 au 23 septembre , récupéré le 24, mutilé et amputé des poches susceptibles de contenir des produits illicites. Pas de dépôt de plainte.

- Quel bordel ! Vous avez rapporté le tableau ?

- Oui, mais ce n'est pas tout, le curé a été assassiné le 29 et découpé en morceaux. C'est Lafontaine à la crim' qui s'occupe de l'affaire…

- Lafontaine ! Ça tombe bien, c'est un copain !

 

Copain… c'est peut-être aller vite en besogne, mais il est vrai que les deux flics se connaissaient un peu. Ils souhaitèrent chacun conserver leur "affaire", mais furent d'accord pour collaborer.

 

- On a trois personnes dans la nature : Trempon le peintre, Nancini le marchand d'arts et Bernadette Harnoncourt la journaliste. Jambiez vous me faites les vérifications habituelles !

 

Ça ne traina pas :

 

- Nancini : localisé grâce à sa carte bancaire, il est à Tarbes avec son épouse dans un gite rural, il ne dissimule pas son identité et a l'air d'être tout simplement en vacances.

- OK ! On va demander aux collègues de Tarbes d'aller lui dire bonjour !

- Bernadette Harnoncourt est à Paris, elle se sert beaucoup de sa carte bleue, encore hier. Impossible d'en savoir plus. Ce qui est curieux c'est que ces plus récents achats ne correspondent pas du tout avec son profil antérieur.

- Bizarre ça ! Il faudra creuser, ça sent l'usurpation d'identité ! Et Trempon ?

- C'est plus compliqué, il n'a pas de compte en banque...

 

Les policiers de Tarbes interrogèrent Nancini qui raconta tout ce qu'il savait y compris l'altercation ayant eu lieu chez Serge Trempon le 17 septembre, sans oublier de mentionner l'arrivée intempestive de Bouyon et la mise en fuite de Barbizier par votre nouvelliste préférée.

 

- Un tableau qui est revenu anonymement dans la galerie n'a fait l'objet d'aucun reçu. On croit savoir que vous vous étiez occupé personnellement du prêt. On peut avoir l'identité de la personne à qui vous l'aviez confié ?

- Non ! Rien ne m'oblige à répondre à cela. Répondit fermement Nancini qui n'avait aucune envie de voir ses relations, déjà difficiles, devenir définitivement compromises avec Paulino.

 

Du coup une équipe se rendit chez Louis Bouyon, y retrouva le peintre, ne crut pas une seconde à sa version de "poudre de diamant" et embarquèrent les deux hommes, qui se retrouvèrent en garde à vue. Leurs appartements respectifs furent perquisitionnés, sans que cela fasse avancer l'enquête !

 

Zimmerman

 

Mattéo avait demandé s'il pouvait passer, prétextant que son rapport téléphonique risquait d'être un peu compliqué. Mattéo ne faisait jamais rien comme tout le monde.

 

- Bon alors ?

- Ben alors, le tableau a bien été retiré à la galerie par Barbizier lundi matin, il lui a même signé un reçu !

- T'as été voir chez lui ?

- Oui, mais je ne suis pas rentré, il y avait du monde, Mentit-il.

- Tu as reconnu sa voix ?

- Non, je ne suis pas sûr…

- Il va falloir y retourner…

- Peut-être chef, mais il y a plus grave ! Le tableau qui était chez Radio-Machin, il a été embarqué par un type qui nous a doublés !

- Qui pourrait nous doubler de cette façon ?

- Il n'y a qu'une seule personne, chef !

- Le salaud !

- Que dois-je faire, chef ?

- Rien, je réfléchis !

- Bien chef !

 

Zimmerman resta bien une dizaine de minutes comme prostré. Cette histoire incompréhensible lui pesait sur les nerfs et le fatiguait. Que faire maintenant ? Faire analyser les sacs ou essayer de retrouver Barbizier. En homme d'action il choisit la seconde solution.

 

- Allez, on prend le métro, direction, Montparnasse !

- Bien chef !

 

Evidemment, il n'y avait personne, Mattéo crocheta la serrure. Le bordel à l'intérieur était inimaginable. Les placards et les tiroirs étaient vidés, leur contenu gisait sur le sol, le matelas avait été éventré, tout ce qui pouvait constituer une cachette avait été ouvert, y compris les étuis des DVD, y compris les paquets de farine tamisée et de sucre en poudre…

 

- Qui a pu faire ça ? Demanda bêtement Mattéo.

- Les flics ou une bande rivale qui essaie de nous doubler… allez viens on se casse ! Mais tu restes avec moi !

 

Ils prirent un taxi pour retourner rue de Longchamp dans le 16ème, firent patienter le chauffeur et pénétrèrent dans la cave, où les sacs de poudre d'Albina avaient été entreposés

 

- Mattéo, réponds-moi franchement, est-ce qu'on peut déplomber et replomber un sac sans laisser de traces ?

- Y paraît ! Répondit-il alors qu'il n'en savait strictement rien.

- Bon j'en choisis deux au hasard plus un de ceux du curé et on repart !

 

Ali le chimique rendit rapidement son verdict, contre toute attente, la poudre n'était pas coupée.

 

- Ça se complique ! commenta Mattéo

- Oui, ça veut dire que seuls certains sacs sont coupés, on ne sait pas lesquels, on se sait pas où est Barbizier, il a peut-être été torturé, il a peut-être parlé. Et comment je vais faire pour assurer la livraison ? Même en ajoutant les sacs du curé il me manque sept sachets. Et puis merde, j'en ai marre ! Marre ! Marre !

- Ne craquez pas, chef !

- Si j'ai envie de craquer, je craque, c'est mon droit après tout ! Et puis, toi d'abord, t'as pas une idée au lieu de me regarder bêtement ? Toi qui a toujours des idées, c'est le moment de briller !

- Si les flics ont coincé Barbizier, et si par malheur il balance, on est cuits !

- C'est ça ton idée ? Rugit Zimmerman.

- Mon idée, c'est que s'ils trouvent la camelote ici, vous êtes cuit, par contre s'ils ne trouvent rien...

- J'ai compris, rapporte toute la camelote au hangar !

- Chef, si Barbizier balance, c'est la dernière chose à faire !

- Qu'est-ce que je suis con ! Stocke tout ça dans ta cachette… la tienne. Exécution !

- Vous me prêtez votre bagnole, ça devrait tenir dans le coffre !

- Tiens, magne-toi ! Répondit-il en lui jetant les clés de sa voiture.

 

Mattéo parti, il chercha Rebecca et la retrouva dans la cuisine.

 

- Tu veux manger à quelle heure, mon biquet ? Oh ! Mais ça n'a pas l'air d'aller !

- Non, ça n'va pas fort !

- Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? Tu as faim ?

- Non !

- Tu veux quoi ? Un câlin, une pipe, un massage ?

- Je sais pas, j'ai les nerfs à vif, j'ai envie de cogner !

- Tu veux me battre ?

- Ça me ferait peut-être du bien !

- On va arranger ça, attend moi dans la chambre, j'arrive.

 

Cinq minutes plus tard, elle le rejoignait, compétemment nue, avec une cravache dans la main. Elle la posa sur le lit, puis se dirigea contre le mur, agrippant ses mains après deux patères qui servaient à y accrocher leurs robes de chambre.

 

- Vas-y défoule-toi, mon biquet !

 

La lumière de la chambre dessinait des jeux d'ombres, mettant en valeur la chute de reins de Rebecca. Zimmerman sentit le désir l'envahir, il s'empara de la cravache et arma son premier coup.

 

L'impact zébra la fesse droite de la jolie brune, et Rebecca étouffa un cri. Il avait tapé fort, plus fort que les autres fois, mais ça restait supportable.

 

- Tiens, salope ! Dit-il en donnant le deuxième coup.

- Aaaah !

- T'aimes, ça, salope ! Tiens !

- Aaaah !

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 Il frappa, frappa pendant plusieurs minutes. Le cul de Rebecca était désormais strié de marques rouges violacées, Il bandait maintenant comme un âne et s'interrompit pour se déshabiller. Il regarda avec satisfaction sa bite magnifiquement bandée, puis repris la cravache.

 

Il frappa sa victime consentante encore trois fois, puis décida qu'il fallait en terminer.

 

- En levrette, salope !

- Bien sûr que ta salope va se mettre en levrette, bien sûr que tu vas enculer ta salope !

 

Non, elle ne le narguait pas, elle savait les mots qui l'excitaient.

 

La cravache lui avait fait mal, mais elle aimait cette situation autant psychologiquement que physiquement, et d'ailleurs elle était toute mouillée.

 

Il la sodomisa sans ménagement, prodiguant de tels coups de boutoir qu'ils avançaient tous les deux vers la tête du lit.

 

Rebecca ne tarda pas à jouir, mais savait que son amant avait parfois des difficultés à conclure, aujourd'hui entre le stress et la séance de flagellation, ça pouvait donner n'importe quoi : la grosse éjaculation ou la panne sèche. Dans ce dernier cas, toute cette petite séance n'aurait pas servi à grand-chose. Mais Rebecca était, rappelons-le, une professionnelle.

 

Aussi voyant qu'il s'acharnait sans résultat, elle lui proposa :

 

- Hummm ! Tu m'encules bien, dommage que tu ne m'as pas fait sucer ta bonne bite !

 

Zimmerman sauta (si l'on peut dire) sur l'occasion et se dégagea. Rebecca retira le préservatif et commença à jouer de la langue et de la bouche, faisant aller et venir rapidement la bite dans sa bouche, puis faisant de courtes pauses pour titiller le méat.

 

Sans que l'homme ne s'en rende compte, elle avait préparé une deuxième capote qu'elle lui enfila à l'aide de sa bouche, elle le sentait désormais prêt. Du moins fallait-il essayer.

 

Souple comme une liane, elle se remit en levrette !

 

- Viens vite !

 

Ce qu'il fit. Dès que l'étroit conduit lui enserra la couronne de sa bite, il sentit qu'il allait jouir et se livra alors à quelques va-et-vient, avant de lâcher son foutre. Quant à Rebecca, elle simula son plaisir… comme d'habitude.

 

Cette petite séance lui avait fait du bien, les ennuis étaient toujours là, mais une bonne dose de stress s'était néanmoins envolée.

 

- Rebecca faut qu'on cause !

- Et bin, cause, mon biquet !

- Je risque d'avoir de gros ennuis sous peu, je ne voudrais pas que tu sois mêlée à ça ! Alors tu vas prendre tes affaires et rentrer chez toi !

- Quand ?

- Tout de suite ! Je vais te donner de l'argent pour que tu sois tranquille un mois ou deux ! Ce n'est pas une séparation, juste un principe de précaution.

- Comme tu veux ! Dit-elle simplement.

 

Un quart d'heure plus tard Rebecca était habillée, une valise dans la main gauche, un gros sac dans la main droite et un autre sac en bandoulière.

 

- Bon alors j'y vais !

- Au revoir ma chérie !

- Sois prudent, mon biquet.

- On se téléphone ! Ajouta Zimmerman en versant une larme.

 

On peut être un sale voyou et garder un côté sentimental. Les deux amants s'embrassèrent et elle disparut.

 

Une fois seule, Rebecca se mit à pleurer à son tour

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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Mardi 24 mai 2016 2 24 /05 /Mai /2016 07:44

Chanette 19 - Trafic 8

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8 - Rebecca

 

Samedi 29 septembre

 

Depuis mardi l'abbé Laroche-Garaudy avait beaucoup réfléchi. Les sachets dissimulés dans le tableau subtilisé à Bernadette, représentaient une manne financière inespérée pour ses "bonnes œuvres". Encore faudrait-il qu'il puisse les négocier.

 

La solution s'appelait peut-être Jean-Louis Escabèche, mais il répugnait à rencontrer ce personnage. Ce dernier était un fanatique ultra-catholique à la tête d'une petite organisation paramilitaire, spécialisée notamment dans la dénonciation de l'homosexualité. Il était arrivé à Laroche-Garaudy de faire appel à ses services lors de campagnes d'affiches vengeresses contre la pornographie ou le blasphème. L'organisation d'Escabèche bénéficiait d'un budget qui n'avait rien à voir avec son audience et il se chuchotait avec insistance que ce dernier n'hésitait pas à trafiquer de la drogue afin de financer son officine.

 

Il estima prudent de prendre la précaution de transférer chaque contenu des sachets dans des plastiques de supermarché et les referma d'un simple nœud, puis les entreposa dans sa cave.

 

C'est avec une certaine appréhension que l'abbé pénétra dans ce magasin de meubles du faubourg St Antoine qui tenait lieu de couverture au sieur Escabèche.

 

Ce dernier prévenu de son arrivé le reçut dans un petit bureau discret situé dans l'arrière-boutique. Escabèche était une force de la nature, il avait été pilier de rugby, parachutiste et même champion d'Europe de poids et haltères. Crâne rasé et mâchoires imposantes, il impressionnait ses interlocuteurs.

 

- Vous savez sans doute qu'il circule certains bruits sur le financement de votre organisation. Attaqua d'emblée l'abbé après les échanges de politesse d'usage.

- C'est pour me dire ça que vous avez souhaité me rencontrer ?

- Jouons cartes sur table ! J'ai en ma possession, suite à un concours de circonstances des sachets contenant une substance illicite. J'ai d'abord pensé apporter ça à la police, puis je me suis dit qu'en essayant de les revendre je pourrais faire une opération financière intéressante. Ma démarche est sans doute condamnable mais nous avons besoin d'argent…

 

L'abbé transpirait à grosses gouttes en guettant la réaction d'Escabèche.

 

- Vous me prenez pour un trafiquant de drogues si je comprends bien ?

- Je n'ai pas dit ça !

- Alors qu'attendez-vous de moi ?

- Je me suis dit que vous connaissiez peut-être une personne qui…

- Vous vous trompez d'adresse, mais montrez-moi quand même la marchandise.

 

L'abbé lui tendit la boite d'allumettes remplie de poudre.

 

Le visage du mastodonte changea d'expression en découvrant le produit.

 

- Ce n'est pas possible ! Cette merde revient sur le marché !

 

Moment d'hésitation, puis il ajoute, l'air de rien !

 

- Vous n'avez que ça ? Que le contenu de la boite d'allumettes ?

- J'ai sept sachets d'un kilo !

- Sept sach…

 

Il faillit s'en étouffer !

 

- Et vous en auriez voulu combien ?

- 700.000 euros !

- Vous plaisantez ?

- Je me suis renseigné sur les prix, ça représente la moitié de la valeur.

- 100.000 euros et je vous reprends tout !

- Non, faites un effort !

 

Escabèche réfléchit, il n'était pas disposé à avancer plus ! Il lui vint alors une idée…

 

Ecoutez l'abbé ! On va arrêter de rêver, je ne suis pas trafiquant de drogue. Mais donnez-moi votre numéro de portable, j'ai une relation qui pourra probablement vous reprendre tout ça, ça sera probablement supérieur à 100.000 mais ça ne sera pas 700.000 non plus, faut être réaliste !

- C'est quelqu'un de sûr ?

- Il n'y a pas plus sûr, mais vous ne le rencontrerez pas. L'affaire se passera avec son courtier.

 

Presqu'au même moment, rue de Longchamp dans le 16ème

 

- Alors, Barbizier ? On en est où ?

 

Le type qui parlait était un individu ectomorphe d'une soixantaine d'année, coiffé en brosse et chaussé de grosses lunettes en écailles. Il devait être myope comme une taupe. Il fumait un énorme barreau de chaise qui devait couter une petite fortune. Barbizier toussa, il détestait l'odeur du cigare.

 

- Rien de mieux que ce que je vous ai dit au téléphone, Monsieur Zimmermann, on a récupéré dix tableaux sur les douze. Pour les deux qui restent y'a un problème.

- J'écoute !

- Les deux cas sont différents, Mattéo a localisé l'un des tableaux dans les locaux d'une radio, c'est gardé par un vigile et il y a de la vidéo-surveillance !

- Tu ne sais pas neutraliser un vigile ?

- Si, mais le temps de tout fouiller, les alarmes vont se déclencher, on aura peu de temps, il me faut du monde.

- Mais pourquoi se compliquer la vie ? Demande à la personne de restituer le tableau qu'on lui a prêté et l'affaire sera réglée !

- Euh, il a été acheté !

- Faut vraiment être malade ! Dans ce cas, donne le feu vert à Mattéo pour qu'il s'en occupe ! Qu'il emploie tous les moyens qu'il faut ! Et l'autre ?

- Il a été prêté à Bertrand Paulino, le gars de la télé, mais on ne sait pas où il l'a foutu ? On a visité son appartement mais on a rien trouvé !

- Sommez-le de le restituer si vous ne pouvez pas faire autrement. Attention avec celui-ci, pas de bavure, il est connu, occupe-toi en personnellement !

 

L'un des portables de Zimmerman sonna, celui réservé aux communications "ultra privées".

 

- Allo, c'est Escabèche, je peux passer vous voir !

- Escabèche ! Il avait longtemps ! Je suis occupé, c'est important ?

- TRES important.

- Vous pouvez être là dans combien de temps !

- Cinq minutes, je suis dans votre rue !

 

- Barbizier, quand il va sonner, t'ira lui ouvrir et tu me l'amèneras ici. Et tu ne me le quitte pas de l'œil, j'ai pas trop confiance !

- Bien patron !

 

- J'aimerais vous parler seul à seul ! Annonça Escabèche en entrant dans le bureau.

- C'est impossible, j'ai décidé que je ne me séparerais jamais plus de mon garde du corps !

- Bon ! Alors voilà : je viens de tomber tombé sur un gars qui cherche à écouler 7 kilos de poudre d'Albina !

- Hein ?

 

Escabèche réitéra devant les regards ahuris de Zimmerman et de Barbizier.

 

- Et ensuite ?

- Je lui aurais bien acheté son lot, mais les temps sont durs je manque de liquidité !

- Il en veut combien ?

- 500.000 !

- Ça sera 300.000, pas un centime de plus.

- Vous verrez avec lui, je pense que ça ira !

- On le contacte comment !

- Voilà son numéro de portable, c'est un curé, il s'appelle Laroche-Garaudy.

 

Barbizier réussit à masquer sa surprise.

 

- OK, on va négocier avec ce monsieur ! Je suppose que vous voulez une petite récompense. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Souhaitez- vous que Rebecca vous fasse une pipe ?

- Non, non, merci !

- Pourquoi ? C'est un canon vous savez ?

- Je ne suis pas trop porté là-dessus

 

Zimmerman s'amusait, il savait pertinemment qu'Escabèche préférait prendre son pied avec des scouts aux mollets bien galbés.

 

- Tant pis pour vous, alors dites-moi ?

- J'avais pensé à une petite quantité pour mon compte. Euh, 250 grammes ?

- Vous ne perdez pas le nord, vous ? Mais c'est impossible, et je ne peux pas vous dire pourquoi ! Mais rassurez-vous, vous me faite réaliser une belle opération, je saurais être généreux. Dès que nous aurons fait l'opération je vous ferais apporter une petite enveloppe.

 

- Patron, c'est louche ! S'empressa de commenter Barbizier, dès qu'Escabèche fut parti.

- T'as trouvé ça tout seul ? Si quelqu'un d'autre que moi avait fait rentrer de la poudre en France, je crois que je l'aurais su avant qu'elle se retrouve chez un curé !

- Patron, il faut que je vous dise, le curé était sur la liste…

- Quelle liste ?

- La liste des gens à qui le client du peintre avait prêté ou vendu des tableaux.

- Hein ?

- Oui ! Mais son tableau est censé avoir été récupéré par Mattéo ! Je ne comprends rien !

- Ha ! Ha ! On est en train de me doubler, je n'aime pas ça du tout et ça m'énerve ! Alors on va éclaircir ça d'urgence ! Tu vas t'occuper de rapatrier la marchandise, et après tu fais un massacre ! Mission prioritaire. Reviens me voir quand ça sera fait ! Tiens, voilà le numéro pour contacter le connard, ajouta-t-il en lui tendant le numéro de portable de Laroche-Garaudy.

- Pas de soucis, patron !

- Quant à Mattéo, je m'en occupe en personne !

 

Pas de soucis ! Pas de soucis ! Soupira Zimmerman. Cette mission était en train de partir en sucette et il allait falloir qu'il s'y investisse s'il ne voulait pas qu'elle tourne carrément en catastrophe. Tout avait pourtant si bien commencé :

 

Barbizier sur ordre de Zimmerman avait réussi à soudoyer un marin pécheur afin qu'il prenne en charge une caisse de 84 kilos qui avait traversé l'Atlantique depuis Surinam. Dès son arrivée à Concarneau, le colis avait pris place dans une camionnette aux plaques maquillées. Il prit sans attendre le chemin de Paris, puis fut entreposé à Longjumeau dans le garage d'une vieille dame à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession et qui avait trouvé là un moyen pas trop compliqué d'améliorer sa retraite.

 

La marchandise devait être livrée en Russie de façon camouflée en traversant, le nord de l'Italie, la Slovénie, la Hongrie, puis l'Ukraine. Barbizier ignorait la finalité de la mission mais avait été chargé du camouflage.

 

L'idée de dissimuler les sachets dans les décors en relief d'une série de toiles abstraites lui était apparue comme géniale.

 

Pius tout avait commencé par aller mal :

 

D'abord ce coup de fil du patron pêcheur dénoncé par on ne sait qui, appréhendé, gardé à vue, puis relâché. Certes Barbizier avait reçu la communication sur un portable acheté à l'aide de faux papiers, mais la police pouvait géolocaliser son propriétaire. Par précaution Zimmerman avait imposé deux quinzaines de quarantaine à son homme de main.

 

Cela n'aurait pas été trop grave si le peintre croyant alors son commanditaire disparu n'avait pas refilé les tableaux à ce Nancini qui non seulement les fit exposer dans une galerie mais en prêta cinq à droite et à gauche !

 

Et maintenant, c'était le bordel. Si le curé Machin proposait aujourd'hui des sacs de poudre d'Albina, c'est que par accident il avait abimé le tableau qu'on lui avait prêté et qu'il avait été fouiné dans les boursouflures. Dans ces conditions, à quoi jouait Mattéo lorsqu'il affirmait il y a de ça une semaine que les sacs du curé avaient été récupérés ?

 

Zimmerman en aurait le cœur net, il n'était pas du genre à se laisser doubler ! Il gagna le salon où sa maîtresse était occupée à lire un roman policier. Rebecca était une grande brune à la coiffure opulente et aux yeux de chatte, habillée aujourd'hui très sexy dans une petite robe noire toute simple.

 

- Rebecca, j'ai besoin de toi !

- C'est urgent ?

- Plutôt oui !

- Tu te débrouilles pour me trouver Mattéo et voilà ce que tu vas faire…

 

Rebecca

 

Après l'avoir prévenu de son arrivée, Rebecca se rendit au domicile de Mattéo, porte de Champerret.

 

- J'espère que ma venue ne contrarie pas tes projets.

- Je n'avais pas de projets !

- Alors c'est très bien, on va pouvoir passer un petit moment ensemble, minauda-t-elle.

- Tu ne vas pas me faire croire que le patron t'envoie chez moi juste pour qu'on couche ensemble ?

- Non, mais on serait vraiment con de ne pas en profiter.

 

Mattéo sentit le désir monter en lui.

 

- J'aimerais quand même savoir...

- Le patron voudrait connaître l'endroit où t'as planqué des sachets que tu as piqué à un curé ?

- La confiance règne, à ce que je vois ! Et pourquoi donc ?

- Je ne sais rien d'autre.

- Ils sont dans un box, en sécurité, son propriétaire est un vieux gâteux qui ne s'en sert plus, je lui loue pour entreposer des bricoles.

- C'est loin ?

- Cinq minutes à pied !

- On y va maintenant ou après le petit câlin ?

- Attends, tu veux y aller pourquoi faire ?

- Les voir, les prendre en photos et relever les numéros des plombs.

- Je rêve !

- Alors on fait quoi ?

 

Ils y allèrent et Rebecca fit ce qu'elle avait dit, puis envoya un texto à Zimmerman, juste deux lettres : OK.

 

- Et voilà, mission accomplie !

 

Elle alla pour ranger son portable puis se ravisa.

 

- Je rentrerais vers minuit, ne t'inquiètes pas. Ta Rebecca.

 

Mattéo se promit d'avoir une petite explication avec son patron, cette manque de confiance subite devait avoir une raison, encore faudrait-il qu'il la connaisse !

 

Ils passèrent devant une pizzeria.

 

- J'ai un petit creux, tu ne veux pas qu'on se tape une pizza ?

- Je connais un meilleur endroit, ils me connaissent, et ils me servent bien !

- Alors on y va !

 

Sitôt revenu chez Mattéo, Rebecca ne perdit pas une seconde et tout en embrassant son amant occasionnel d'un baiser fougueux, elle lui dégrafa ceinture et braguette, faisant tomber le pantalon sur ses chevilles. Il portait un collant sous son pantalon, Rebecca ne fut pas surprise, elle était au courant de ses petites manies mais l'aiguillonna cependant :

 

- Dis-moi, tu te mets toujours des collants, même quand tu es tout seul ?

- Ben, oui, c'est mon truc !

- Hum, fais-moi voir, ça m'excite !

- T'es une vraie cochonne, toi, les filles qui apprécient ce genre de choses sont quand même assez rares.

- J'aime bien ce qui sort de l'ordinaire.

- Je me souviendrais toujours de mon premier flirt, quand j'étais jeune, ça s'est terminé en râteau, je n'avais pas mis de collants mais juste une petite culotte très féminine, je croyais qu'elle allait rigoler, en fait elle m'a traité de tous les noms et elle est partie. J'ai trouvé ça injuste, je ne faisais de mal à personne !

- C'est très bien qu'elle ait réagi comme ça !

- Quoi ? Tu lui donne raison ?

- Mais pas du tout, ça t'a évité de prolonger une liaison avec une connasse !

- Peut-être mais j'en étais amoureux, ça m'a brisé le cœur !

- Ma pauvre bibiche ! Et t'as fait quoi après ?

- J'ai essayé les mecs !

- Et ça t'a plu ?

- Ça m'a plus moyen, ce qui m'intéressait c'était leur bite. Ah, une bonne bite à sucer ! C'était quelque chose.

- Tu ne faisais que sucer ?

- Non, il m'est arrivé d'aller plus loin, mais ça m'a pas laissé un grand souvenir, quitte à me faire enculer je préfère que ce soit par un gode, c'est moins sauvage.

- Et tu arrives à trouver des copines avec une sexualité pareille ?

- Avec Internet, on trouve tout, aujourd'hui !

- Bon si tu me dégageais tout ça au lieu de me raconter ta vie.

 

Et tout en parlant, elle lui mit la main à l'emplacement de sa bite, qui grossissait à vue d'œil.

 

Mais Mattéo ne retira pas le collant, d'un coup d'ongle, il le déchira devant, puis libéra sa bite, désormais joliment bandée, de son petit string féminin.

Chanette19h1.jpg

Rebecca l'attrapa de sa main et la caressa quelques instants avant de s'accroupir pour venir la sucer.

 

Sa langue se mit en action, tournoyant autour des zones sensibles et se faisant pâmer d'aise Mattéo. C'est que c'était une bonne suceuse, Rebecca ! Dix ans de tapin en avait fait une championne de la turlutte avant que Zimmerman lui propose de l'entretenir. Un jour celui-ci se lasserait d'elle, alors elle retournerait sur son bout de trottoir, elle le savait et s'en fichait.

 

Il n'entrait pas dans les intentions de Rebecca de faire jouir Mattéo de cette façon. Non ce n'était qu'une mise en bouche (c'est le cas de le dire !) Elle voulait profiter de son corps chaud, de son endurance à l'amour, de sa façon qu'il avait de baiser. Ah ! C'était autre chose que Zimmerman et ses rapports trop classiques et sans intérêt !

 

Se redressant, elle enleva sa petite robe noire, apparaissant maintenant en soutien-gorge et culotte assortis. Elle dégrafa son soutien-gorge dégageant une paire de seins un peu lourds terminés par des larges aréoles. Mattéo en était fou et elle le savait, elle lui offrit à lécher.

 

Il s'empara de ses tétons et s'amusa à les sucer allant de l'un à l'autre, les faisant grossir puis rouler sous sa langue.

 

Il finit par lâcher ses proies, il retira le haut, elle retira le bas et ils se dirigèrent vers le lit. Autant faire les choses confortablement, n'est-ce pas ?

 

- Viens me lécher ! Ordonna Rebecca.

 

Mattéo accepta sans montrer son peu d'enthousiasme. Le cunnilingus ne l'intéressait tout simplement pas, mais puisque madame le demandait, et qu'il ne voulait pas la décevoir, non seulement il acceptait de le faire mais s'efforçait de bien le faire !

 

Il se mit donc à lécher consciencieusement, en espérant que Rebecca n'allait pas s'éterniser dans cette position pendant cent sept ans. Si au moins se disait-il, ils s'étaient positionnés en soixante-neuf, mais non, Madame partait du principe qu'un bon cuni est un cuni où est entièrement absorbé par la langue qui vient lécher, sans que l'on soit "parasité" par d'autres occupations.

 

Au bout de quelques minutes, il se dit qu'il était sans doute temps d'envoyer Madame au septième ciel, et il se concentra sur son clitoris, lequel n'attendait que ça, tout érigé et décalotté qu'il était. Quelques coups de langue en eurent raison rapidement. Madame hurla son plaisir, sembla tomber dans les vapes quelques instants avant de s'agiter de plus belle :

 

- Prends-moi, prends-moi !

 

Ce qu'il fit dans la position dite du missionnaire en commençant une série d'aller et retour au rythme soutenu, provoquant des réponses gutturales des plus expressives. Au fil des minutes, Mattéo a tout de même tendance à s'écrouler quelque peu sur sa partenaire, qui trouve la solution en le forçant à rouler sur le côté, l'action se poursuit donc en "paresseuse", et elle peut à présent jouer du bassin.

 

Puis Mattéo se retire, il n'a pas envie de jouir déjà. Elle avait bien dit : une heure ? Non ? Il se remet à lui tripoter et à lui lécher les seins. Ça, il pouvait le faire pendant des heures et des heures, d'ailleurs c'est l'un de ses fantasmes : être le sultan du harem entouré d'une dizaine de créatures de rêve auxquelles, il tripoterait et sucerait les nibards à longueur de temps.

 

Mais de fantasme, il en a un autre, il sort un godemichet du tiroir de sa table de chevet et le présente à Rebecca avec un sourire évocateur. Elle sait ce qu'il veut, mais fait l'idiote, et s'introduit l'objet dans le vagin en le faisant aller et venir. Une situation qui en exciterait sans doute plus d'un, mais pas Mattéo dont ce n'est pas du tout le truc et qui n'avait pas sorti le gode pour cet usage. Mais pour l'instant la belle brune joue avec, et semble même commencer à apprécier la chose.

 

"Elle est même capable, se dit Mattéo, de se faire jouir avec !"

 

En fait, non, elle ne se fait pas jouir, elle simule, mais très mal, Mattéo finit par comprendre qu'elle le fait marcher.

 

- Tu ne veux pas me le mettre ! Finit-il par demander

- Tu voudrais que je t'encule ?

- Ça t'embête !

- Mais non, mais, toi tu vas m'enculer d'abord, et avec ta bite, pas avec ton truc en plastique, et après je m'occuperais de ton cul !

- D'accord, alors, en levrette, ma poulette !

Chanette19h2.jpg

La poulette s'exécute, Mattéo arrive derrière, et s'enfonce dans l'étroit conduit qui n'est d'ailleurs pas si étroit que ça... Quand Rebecca louait ses charmes, elle ne pratiquait pas la sodomie, réservant cette privauté à ses amants, mais elle eut beaucoup d'amants !

 

Mattéo ne détestait pas l'introduction anale, la bite y est bien serrée, et il adorait besogner en levrette, d'autant que si Rebecca avait une jolie poitrine, elle possédait aussi un cul de princesse.

 

La princesse eut tôt fait de pousser des petits cris, qui devinrent vite fort éloquents. Bientôt, elle jouit du cul, alors que Mattéo n'avait pas terminé.

 

Ça tombait bien c'est exactement le scénario qu'il souhaitait. Il se mit alors sur le dos, releva ses jambes et se laissa mettre un doigt dans le cul par sa jolie partenaire.

 

- T'aimes ça, hein ? Pédale !

- Ouiiii ! Plus vite !

- Je vais te foutre le gode !

- Ouiii !

 

La main gauche de Rebecca fait alors aller et venir le godemiché pendant que la droite le masturbe jusqu'à ce qu'il crache son foutre. Elle n'est pas belle la vie ?

 

- La tête que ferait Zimmerman s'il savait ! S'amusa Mattéo en se rhabillant.

- Il le sait ! Répondit-elle très sèchement.

- Pardon ?

- Il le sait, et il s'en fout. Quand j'ai accepté de devenir sa maîtresse, je n'ai pas signé un contrat d'exclusivité sexuelle et il le sait très bien.

- Et dis-moi si je n'avais pas accepté de te montrer ma cachette, tu aurais quand même couché avec moi ?

- Non, je ne couche pas avec les futurs cadavres, je suis superstitieuse !

- Oups ! C'est toi qui m'aurais tué ?

- Est-ce que j'ai une tête à tuer les gens ? Mais je pense qu'il ne t'aurait pas raté !

- Tu l'aimes vraiment, Zimmerman ?

- Je ne l'aime pas d'amour, mais je l'aime bien et je le respecte ! T'as d'autres questions ?

- Non, non !

 

En rentrant Zimmerman examine les photos prise par Rebecca. Les plombs correspondent et les sacs ont l'air intact. Mattéo ne l'a donc pas doublé. Décidemment quelque chose lui échappe.

 

Barbizier

 

Il est 23 heures et Barbizier appelle Zimmerman à partir d'une cabine téléphonique.

 

- Je suis en bas, vous pouvez m'ouvrir ?

 

Zimmerman en robe de chambre le fait entrer :

 

- Alors, c'est fait ?

- Oui, patron !

- T'as les sacs ?

- Sont dans la bagnole, je vais les apporter au hangar !

- Ce n'est pas prudent.

- J'en fais quoi ?

 

Zimmerman réfléchit quelques instants avant de répondre

 

- Apporte-les quand même au hangar, on les changera de place demain, il y a combien de sac, sept ?

- Oui !

- Plombés ?

- Non, dans des sacs de chez Carrefour.

- Logique ! Tu lui as demandé d'où venait sa camelote ?

- Oui, il m'a dit qu'il a ait trouvé ça dans un tableau !

- Mais c'est impossible !

- Au début, il voulait pas le dire, j'ai dû cogner, pour qu'il me dise que ça venait de son tableau.

- je te dis que c'est impossible ! Quelque chose ne va pas ! Tu n'as pas essayé d'en savoir plus ?

- Ben non ! Pour moi tout était clair.

- Qu'est-ce que tu peux être con, parfois ! Hurle Zimmerman, Allez, file planquer ça… Je t'appelle demain matin.

 

Dimanche 30 septembre

 

Zimmerman a mal dormi ! Il a eu beau échafauder quantités d'hypothèses, il ne comprend rien à la situation, quelque chose lui échappe. Il sort plusieurs fois dans la matinée pour appeler Barbizier, mais ce dernier ne répond pas. A midi, il fait une nouvelle tentative. Miracle, ça décroche !

 

- Ça fait dix fois que je t'appelle ! Fulmine Zimmerman.

- Je dormais !

- J'ai besoin de toi, tout de suite.

- C'est que j'n'ai pas déjeuné, et que j'ai pas pris ma douche !

- Je ne veux pas le savoir, prend ta bagnole, je te veux en bas de chez moi dans une demi-heure.

 

Zimmerman se fit alors conduire jusqu'au hangar de Longjumeau. Il récupéra la clé habilement dissimulée entre trois pierres. Utile précaution, si un membre de la bande se faisait serrer par la police, celle-ci ne risquait pas de la découvrir.

 

- Maintenant on compte !

- Ben il y a les sept tableaux récupérés à la galerie, deux récupérés chez des gens, ça fait neuf, on en a deux à retrouver, et il y les sacs planqués par Mattéo, ça devrait faire le compte, sauf qu'avec les sacs du curé on se retrouve avec sept kilos de trop !

 

La première hypothèse, celle d'une entourloupe toute simple de l'un ou l'autre de ses hommes de mains ne tenait plus, mais Zimmerman était malin et il avait pensé à autre chose :

 

- Tu vas découper délicatement toutes ces sphères et sortir tous les sacs, si ça se trouve ton peintre à découvert le pot aux roses et n'a pas cachés tous les sacs.

- Mais le camouflage ?

- On trouvera bien un peintre qui nous les restaurera !

- Bien chef.

 

Ce n'était pas si facile à faire avec un couteau, le plâtre se brisait, il aurait fallu une scie sauteuse.

 

- A cette vitesse-là, on en a pour l'après-midi ! Protesta Barbizier qui en plus avait faim et soif.

- Tant pis, pète-les, prend ce truc en ferraille, ça devrait aller plus vite !

 

Effectivement, c'était beaucoup plus rapide, mais une fois l'affaire terminée ils comptèrent bien sept fois neuf, soit soixante sachets. Aucun ne manquait. Zimmerman regarda alors Barbizier droit dans les yeux :

 

- Quand les sacs de drogue de multiplient, c'est qu'il y a de la coupe ! Il ne reste qu'une explication : ces sacs ont été ouverts avant la livraison au peintre, la poudre a ensuite été coupée avec je ne sais pas quoi. Puis on a refermé les sacs avec des plombs neufs.

 

Barbizier ne broncha pas, ne montra aucun trouble, Zimmerman enfonça le clou :

 

- Manque de bol, le connard qui a fait ça a oublié une chose : la personne à qui nous devions livrer ces sacs est aussi en possession de la liste des numéros de plombs, s'ils ne correspondent pas, on est mort !

 

Barbizier restait de marbre.

 

- Seuls deux personnes ont pu faire ça reprit Zimmerman, le peintre ou toi, il est aussi possible que vous soyez complice !

- Mais enfin, chef !

- T'as une autre explication ?

- Chef, j'ai toujours été loyal envers vous...

- C'est ce que disent toujours ceux qui trahissent.

- Ecoutez chef, je ne me suis jamais rebellé contre vous, mais là, c'est trop !

 

Pour toute réponse, Zimmerman avait sorti un révolver et le pointait vers Barbizier.

 

- Vous n'allez pas m'abattre sans preuve !

- Tu peux me prouver que c'est pas toi ?

 

Barbizier suait à grosses gouttes, il eut alors une idée :

 

- Pourquoi on ne fait pas analyser la poudre ? On saurait si elle a été coupée !

 

L'idée ne sembla pas idiote à Zimmerman. De plus en faisant cette suggestion, Barbizier se disculpait... A moins qu'il ne bluffait, ou qu'il cherchait à gagner du temps.

 

- Et s'il n'y a pas eu de coupage, tu peux me dire ce qui s'est passé, toi ?

 

Barbizier, toujours sous la menace du révolver fut incapable de répondre.

 

- Peut-être qu'on peut le voir nous-même si c'est coupé ! Reprit Zimmerman.

 

Il s'empara d'un des sachets, fit sauter le plomb à l'aide d'un cutter, sortit un kleenex de sa poche en répandit quelques grammes. La poudre était très fine comme de la farine, complétement homogène dans sa structure et dans sa couleur. Si mélange il y avait, il avait dû être opéré au mixeur.

 

- On ne voit rien du tout, c'est trop mélangé, et quand c'est trop mélangé on ne peut pas démélanger. C'est comme le pastis, une fois que tu as ajouté l'eau, tu ne peux plus en extraire le pastis pur ! Ça s'appelle la loi de l'entropie !

 

Zimmerman conservait quelques souvenirs de ses études scientifiques et aimait les étaler.

 

- En fait, il faudrait un microscope ! Ajouta-t-il... Passe me chercher demain matin, on reviendra ici choisir deux ou trois sachets et on ira les faire analyser chez Ali le chimique.

 

Barbizier poussa un soupir de soulagement.

 

- Normalement, chef, j'ai un tableau à récupérer demain matin !

- D'accord, récupère-le, et passe me prendre à 14 heures.

- Oui, mais si vous pouviez ranger votre révolver, c'est dangereux ces machins-là !

 

Journal télévisé de 20 heures.

 

Un jeune homme bien propre sur lui annonce d'une voix monocorde quelques attentats au Moyen-Orient avant de continuer :

 

Mystérieux crime à Paris. L'abbé Laroche-Garaudy, l'un des responsables de la Fraternité de la Vierge a été assassiné. On a retrouvé son corps découpé en morceaux dans une benne de chantier, rue Cuvier derrière le Jardin des Plantes.

 

Je ne regarde jamais le journal télévisé, ça me donne des boutons.

 

A 20 h 30 Nadia, qui elle, regardait, m'appelle, affolée et m'informe de l'assassinat du curé.

 

Elle pleurniche, se pose mille questions "pourquoi lui avoir fait ça ?" Mais bizarrement ne fait aucun rapprochement avec l'affaire des tableaux, il va falloir que je lui explique tout, mais pas par téléphone ! Je lui propose de passer. Mais pour l'instant j'ai plus urgent à faire : prévenir Anna !

 

Ça ne répond pas. Je suis folle d'inquiétude. Je me précipite dans le métro, et demande à Nadia de m'attendre à la sortie de la station Raspail, tout près du domicile de ma meilleure amie.

 

Je récupère Nadia, il faut à la fois, que je remette les explications à plus tard (trop compliqué et pas assez de temps pour faire ça en marchant) et que je la console (elle y tenait tant que ça, à son curé magouilleur ?)

 

On monte chez Anna, on frappe on sonne. Rien ! J'essaie à nouveau le téléphone : rien ! Que faire ? Je tambourine !

 

Une bonne femme ouvre sa porte, la voisine d'en face !

 

- C'est pas bientôt fini, ce boucan ! Rouspète-t-elle avec un air bovin. Si elle vous répond pas c'est qu'elle n'est pas là !

- Vous l'avez vu quand pour la dernière fois ?

- Qu'est-ce que ça peut vous faire, j'suis pas une agence de renseignement.

 

Oh ! Que je vais me fâcher !

 

- Ecoute mémère, tu as intérêt à me répondre, sinon ça va mal se passer !

- Vous voulez vraiment savoir ? Je vous préviens, ça va vous faire mal, mais puisque vous insistez !

 

Je deviens toute pâle.

 

- Elle est sortie, il y a une heure ! Et elle avait l'air très pressée. Ben oui, mademoiselle vit sa vie, il n'y a pas qu'avec vous qu'elle fait des saloperies.

 

Je me retiens de baffer ce déchet du genre humain et on redescend. Si la tarée a dit vrai, on peut craindre le pire, par exemple qu'elle se soit rendu à un rendez-vous nocturne dans un endroit louche avec les gens de la bande à Barbizier.

 

Je demande à un passant de m'indiquer la direction du commissariat de police le plus proche et je m'y rends, j'ai une boule dans la gorge. Nadia n'ose plus m'adresser la parole.

 

On arrive, une silhouette familière sort du commissariat : c'est Anna !

 

Et nous voici dans les bras l'une de l'autre devant les yeux incompréhensifs de Nadia qui ne comprend plus rien au film.

 

- J'ai porté plainte, et j'ai demandé une protection policière...

- Tu leur as parlé des tableaux prêtés ?

- Oui, mais je n'avais pas la liste sur moi, je dois leur fournir demain.

- Si tu pouvais éviter de leur parler de Paulino, ça m'arrangerait.

- Tu m'expliqueras ?

- Je t'expliquerai !

 

On a été boire un verre toutes les trois, puis j'ai proposé à Nadia de l'héberger quelques jours, le temps que tout ça se décante. Du coup, Anna a eu l'intelligence de nous laisser toutes les deux.

 

Il est 22 heures. Une fois à la maison, Nadia me demande :

 

- Faudra quand même que je passe chez moi récupérer quelques affaires, tu pourras m'accompagner demain soir ?

- Certainement pas, si un malfrat t'attend là-bas, que tu sois accompagnée ou pas, ça ne changera pas grand-chose. Je te prêterais quelques fringues.

- Quelle soirée de merde ! Faut que je déstresse.

- Ah, oui moi aussi !

- T'essaie de me masser ?

- Mais j'ai peur de ne pas savoir bien faire !

- Tu n't'es pourtant pas si mal débrouillée que ça avec Bouyon.

- C'est pas pareil.

- Tu préfères que je commence par te masser ?

- Oui peut-être !

- Bon alors, à poil !

- Hi, hi !

 

On se précipite dans ma chambre, et on se déshabille en rigolant comme des bossues, ce sont les nerfs qui lâchent.

 

- Allez en position, dépêche-toi !

 

Elle saute sur le lit, s'y affale, cette position met bien son cul en valeur, je m'approche et le lui embrasse.

 

- Drôle de massage !

- Tu n'aimes pas que je t'embrasse les fesses.

- Si, si ! Humm, j'aurais dû aller pisser avant… attend je vais y aller.

- Non retiens-toi un peu !

- Je ne peux pas !

- Juste un peu !

 

Je lui flanque une fessée sur le cul.

 

- Qu'est-ce que c'est que cette vilaine fille qui oublie d'aller pisser avant de se faire masser.

- Oh, oui, je suis une vilaine, donne-moi la fessée, répond-elle en entrant dans le jeu.

 

Me voilà encouragée, je lui rougis les fesses, à tour de bras, elle s'est caché la tête dans l'oreiller, allez donc savoir pourquoi. Je ne tarde pas à avoir mal à la main avec tout ça, j'essaie avec la main gauche, mais ça ne le fait pas trop.

 

Nadia profite de mon répit pour se lever et se diriger à toute vitesse vers les toilettes.

 

- Non, viens dans la salle de bain !

- Pourquoi, tes chiottes sont bouchées ?

 

C'est beau l'innocence !

 

- C'est ça, oui !

 

Avant qu'elle ne comprenne quoi que ce soit, je m'allonge au fond de la baignoire.

 

- Maintenant tu viens me rejoindre et tu me pisses dessus.

- Et, ben, dis donc, t'es drôlement cochonne, toi !

- Oui, ça m'arrive !

 

Ce n'est pas si évident que ça, elle a du mal à poser ses pieds, elle en laisse un en l'air et se tient les mains aux rebords, puis s'en préambule, se lâche, j'en reçois plein le ventre, j'aime cette sensation, c'est chaud, c'est agréable et cette odeur, j'en boirais bien un peu, mais je n'arrive pas à trouver la bonne position.

 

- Garde en un petit peu !

 

Le temps de me redresser, voilà qui est fait, j'ai maintenant ma bouche devant son pubis.

 

- Vas-y !

- Cochonne !

- Tu me l'a déjà… gloup

 

Pas le temps de finir ma phrase, j'en ai plein le gosier. J'avale tout, elle me fait encore quelques gouttes, puis plus rien.

 

- Bisous ! Proposais-je

 

Elle ne refusa pas ! Etait-elle consciente que le gout de son urine était alors encore bien présent dans ma bouche ?

 

Je m'essuie, je me doucherais plus tard et on rejoint le plumard. C'est vrai qu'il s'agissait d'un massage, mais après cette petite séquence dorée, il se trouve que j'ai davantage envie de faire l'amour que de masser. Et puis ce petit cul continue de m'attirer comme un aimant, je ne vais pas recommencer à le fesser, non je mouille mon doigt et je le lui enfonce dans l'anus, bien profond avant de le faire aller et venir.

 

- Hum, c'est trop bon ! Commente-t-elle.

 

J'ai dû la doigter ainsi pendant cinq bonnes minutes, elle ne s'en lasse pas.

 

Et puis, j'en ai eu marre, je lui demande de se retourner !

 

- Tu ne veux plus me masser !

- Tais-toi donc !

 

On se pelote, on se caresse, on s'embrasse, on est bien. Elle s'amuse à me doigter le cul, ça a l'air d'être vraiment son truc et moi ça ne me dérange pas du tout.

 

J'ignore si ce sont les lois de l'attraction universelle qui ont fait qu'e nous nous sommes retrouvées en position de soixante-neuf au bout de quelques instants, mais toujours est-il que j'ai maintenant sa chatte au bout de ma langue. Et elle est humide de chez humide ! Une véritable éponge ! Inutile de vous dire que je me régale de tout ça, d'autant que je suis dans le même état et que Nadia ne se débrouille pas si mal que ça avec ma propre foufoune.

 

Le soixante-neuf (du moins pratiquée entre filles) possède cette particularité qu'on finit par ne plus faire la différence entre ce qu'on fait et ce qu'on nous fait. Et comme j'ai envie de jouir, c'est sur le clito de Nadia que je m'acharne. Mais elle tarde à comprendre le message, il faut que je lui dise en clair :

 

- Ta langue sur mon clito !

 

Ben voilà, je sens que ça monte et en même temps je m'obstine sur le sien. Une pensée m'envahit : si nous pouvions partir en même temps ! Que ce serait beau !

 

Ça y est, je pars ! Je tente de maintenir la pression mais c'est impossible. Elle part aussi ! Miracle ! Une jouissance simultanée, ce n'est pas si courant.

 

On s'embrasse, j'ai des larmes plein les yeux !

 

- Qu'est ce qui t'arrive ? Demande-t-elle

- Je t'aime !

 

On devrait jamais dire des choses pareilles, après faut gérer…

 

- Moi aussi, je t'aime !

 

Tiens, je m'en serais douté !

 

à suivre

Par Chanette - Publié dans : Chanette
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