Pr Martinov

Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:25

Professeur Martinov 13 - Professeur Martinov et le gaz de soumission par Maud-Anne Amaro

Spanking


 

1 - Des cahiers très convoités

 

Mario Grandbillard était plutôt grand, d'allure sportive, la soixantaine, les cheveux blancs coiffés en brosse, une fine moustache, costume gris clair, chemise blanche, cravate discrète. Tout à fait le genre de bonhomme à ne quitter son costard que pour faire un tennis ou pour aller se coucher.

 

Prologue : Vendredi 30 septembre

 

A 20 heures 15, Mario Grandbillard pénétra au Compostelle. Sa hanche, pourrie d'arthrose lui fait aujourd'hui atrocement mal, il y a des jours comme ça ! Sans doute à cause du temps. Il faudra qu'il se décide à se faire opérer.

 

Comme tous les vendredis soir il a rendez-vous avec les membres de son "cercle" dans ce petit restaurant près de la place Saint-Sulpice. Il salue la patronne, une impressionnante bonne femme coiffée en choucroute et se dirige vers la table du fond. Leur table !

 

"Tiens, Laurillac n'est pas arrivé ! S'étonne-t-il."

 

Il salue deux des trois hommes : Damien de la Tournelle, le plus jeune avec ses lunettes de myope, son teint trop pâle, son front bas, sa suffisance et sa morgue, et le père Tilleul toujours en soutane, le cheveu blanc et rare, droit comme un manche à balai, et maigre comme un sandwich de chômeur. Il embrasse (on devrait écrire, il se force à embrasser) Geneviève, la seule femme du groupe, parée de sa collection portative de bijoux et affublée de repoussantes grappes de verrues au visage. Il s'abstient de saluer Jacques-Marie Enguebert, gros patapouf dégarni, rempli de tics et sentant perpétuellement la sueur, les deux hommes ne s'adressant plus la parole depuis bien longtemps. Il s'assoit, l'ambiance est glaciale, les attablés se regardent les uns les autres sans se risquer à prononcer un seul mot, alors il ose demander :

 

- Jean Laurillac n'est pas là ?

- Attends-toi à un choc ! Répond le père Tilleul avec des trémolos dans la voix. Jean est mort ce matin.

- Oh ! Non !

- Hélas, si !

- Paix à son âme ! Répond-il machinalement.

- Triste nouvelle ! Reprit le curé.

- Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

- C'est sa gouvernante qui a découvert le corps, il y avait une enveloppe d'urgence sur sa table de chevet avec mon numéro, quand je suis arrivé, le docteur état déjà là, mais il était trop tard, il est mort pendant son sommeil. Le cœur a lâché. Nous n'avons pas réussi à te joindre...

 

Et pour cause... Grandbillard développait une allergie de principe au téléphone portable, son fixe ne possédait pas de répondeur, et il avait été absent de son domicile quasiment toute la journée ainsi que son épouse.

 

Ceci dit Grandbillard avait déjà l'esprit ailleurs...

 

- Je ne crois pas que je vais rester ! Dit-il.

- C'est dommage ! Lança Geneviève.

- Si vous avez envie de vous empiffrez, ne vous gênez surtout pas...

- Voyons, Mario ! S'offusqua le père Tilleul. Je mets ces propos sur le compte de ton émotion. Nous nous reverrons la semaine prochaine.

 

Il s'apprêtait à faire une répartie cinglante, afin de leur dire que sans Laurillac ces bâfreries hebdomadaires n'avaient plus de sens. Mais il se ravisa, il n'avait pas à se justifier devant cette bande d'aigris ! Il ne leur devait rien.

 

Grandbillard tourna les talons et rentra chez lui.

 

- Tu rentres déjà ? S'étonna son épouse.

 

Annette Grandbillard, qui avait quinze ans de moins que son époux, avait été une très belle femme. "Trop belle, même !" se disait le mari, qui se savait cocu mais le lui rendait bien. Elle s'était un peu empâtée mais restait toujours désirable.

 

- Je t'expliquerai, je prends un truc et je ressors.

 

Il descendit dans sa cave, y dénicha un pied-de-biche qu'il enveloppa dans un grand plastique et prit à pied la direction de la rue de Babylone, là où était l'appartement de Jean Laurillac.

 

À 21 heures 45, Grandbillard composa le digicode de l'immeuble, puis il appela l'ascenseur qui le conduisit au cinquième étage. Le risque était les voisins d'en face, mais Grandbillard savait aussi que dans ces vieilles maisons bourgeoises personne n'entend ce qui se passe sur les paliers.

 

Avant d'opérer, il poussa la porte de l'appartement, par pur réflexe. Surprise ! Elle s'ouvrit aussitôt, et il y avait de la lumière ! Peu rassuré, il pénétra dans l'entrée à pas feutrés. Se dissimulant au mieux, il s'approcha de l'encoignure de la porte du salon où un spectacle insolite l'intrigua :

 

Linda, l'accorte gouvernante de feu Jean Laurillac, était occupée à déposer un tas d'objets ayant appartenu au défunt, dans de grands sacs poubelles en plastique.

 

- Hum, hum ! (ça c'est Grandbillard qui se gratte la gorge)

- Oh ! (ça c'est Linda qui pousse une exclamation de surprise)

- Ne vous gênez surtout pas, continuez à piller les affaires de Monsieur Laurillac !

- Je ne pille rien du tout et d'abord vous êtes qui ? Rétorqua la jolie soubrette.

 

Jolie ? Oui, jolie brune aux yeux bleus et au sourire mutin ! La trentaine. Un physique qui ne laissa pas Grandbillard indifférent !

 

- Ah, non ? Et ce que vous entassez dans tous ces sacs, c'est pourquoi faire ? C'est pour donner à manger aux oiseaux ?

- Mais, je vous en pose des questions, moi ? Et d'abord de quoi je me mêle ? Et puis vous êtes qui, vous ? Et qu'est-ce que vous foutez ici ? Et vous êtes rentré comment d'abord ?

- Et bien pour quelqu'un qui ne pose pas de questions vous êtes forte, vous !

 

Grandbillard pensa alors qu'il était tout de même assez mal placé pour jouer les redresseurs de tort. De plus cette fille pouvait devenir un témoin gênant. Sans doute valait-il mieux essayer de composer avec elle ?

 

- J'étais l'ami de Monsieur Laurillac, et je m'étonne que vous ne vous souveniez pas de moi. Je lui avais prêté un livre de grande valeur, j'aimerais le récupérer. Mentit Grandbillard avec aplomb.

- Et bien allez-y !

 

Grandbillard se dirigea vers la bibliothèque, il passa pour ce faire devant l'un des grands sacs en plastique dont la gueule béait. Un D.V.D. à la couverture fort explicite attira son regard, il s'en empara :

 

- J'ignorais que Laurillac possédait ce genre de choses !

- Et bien, vous aurez appris quelque chose. Le sac en est rempli !

 

Grandbillard vérifia : c'était vrai : revues et vidéos pornographiques s'y accumulaient à qui-mieux-mieux.

 

- Ben oui ! Monsieur Laurillac était un vieux coquin !

- On en apprend tous les jours !

- Ça vous choque ?

- Même pas, nous vivons dans la décadence, personne n'y échappe vraiment.

- Monsieur Laurillac m'avait demandé de faire disparaître tout ça, s'il lui arrivait quelque chose.

- Je vois !

 

Grandbillard s'approcha d'un deuxième sac d'où dépassait un petit bronze genre XVIIIème siècle représentant une Diane chasseresse.

 

- C'est pas porno, ça ? Et je suppose que ce n'est pas pour la poubelle ?

- Et qu'est-ce que ça peut bien vous faire ?

- Je disais ça comme ça !

- Monsieur Laurillac m'avait dit qu'en cas de décès, je pourrais me servir.

- Ben, voyons, mais dites-moi, vous ne devriez pas avoir fini votre journée à cette heure-ci ?

- Hé, ho ! Vous êtes de la police ou quoi ? Je n'ai pas arrêté de la journée, l'état civil, les pompes funèbres... J'ai fait tout le ménage dans son laboratoire, il ne voulait jamais que je le fasse, vous auriez vu le bordel ! Et puis il y eu le défilé, tous ses amis, enfin ses soi-disant amis... Je me suis juste arrêtée un quart d'heure pour descendre acheter un sandwich, il n'y avait plus de pain frais ici.

- Je vais peut-être embarquer un ou deux D.V.D.

- Servez-vous !

 

Il plongea dans le sac, Laurillac semblait surtout intéressé par les femmes à l'hypertrophie mammaire. Ce n'était pas son truc, Il y avait aussi des revues de lingeries et des catalogues de marques de bas, ce qui ne l'intéressait pas davantage. Une autre vidéo montrait sur sa jaquette de couverture une blonde à la poitrine considérable sodomisant un homme à l'aide d'un gode ceinture. Amusé, il s'imagina Laurillac ainsi dominé ! Et puis, il découvrit une pochette genre trousse de maquillage, il l'ouvrit et y découvrit un joli gode fort réaliste.

 

- C'est quoi ? Fit-il mine de demander.

- Vous voulez que je vous fasse un dessin ou vous préférez une démonstration ?

- Vous m'avez l'air bien délurée !

- Délurée ! Vous en avez de ces mots, vous ! Mais bon, vous devez avoir raison, Monsieur Laurillac m'avait aussi embauchée pour ça !

- Pour ça ? Balbutia Grandbillard. Vous étiez sa maîtresse ?

- Qu'est-ce que ça peut bien vous foutre ? Sa maîtresse ! Non, mais, vous m'avez regardée ?

- J'ai dit une bêtise ?

- Sa maîtresse ! Non mais, je vous jure ! Vous me faites rire, tiens !

- J'avais cru entendre que Monsieur Laurillac vous avait embauchée pour votre côté… délurée.

- Mais vous êtes décidément curieux comme un pot de chambre ! Il faut vraiment tout vous expliquer : j'étais non seulement la gouvernante de Monsieur Laurillac, mais aussi son assistante sexuelle.

- Son assistante sexuelle ?

- Oui c'est le mot qu'il employait, quand ça le démangeait, je l'accompagnais dans ses délires sexuels.

- Quel dévouement !

- Ce n'était pas du dévouement, c'était du business. A chaque fois j'avais droit à une petite prime, et je ne suis pas prête de retrouver une place comme celle-ci, conclut-elle avec une pointe d'amertume dans la voix.

- C'était quoi ses délires sexuels ?

- Si on vous le demande…

- Je demandais ça comme ça.

- Et les vôtres ? Rétorqua la soubrette

- Oh, les miens !

- Vous n'allez pas me dire que vous n'en avez pas ! Ne mentez pas, vous me regardez d'une drôle de façon depuis cinq minutes, auriez-vous envie d'une petite fantaisie ?

- J'avoue que je vous flanquerais volontiers une fessée, pour vous faire passer votre impertinence... Je plaisante bien sûr !

- Chiche !

- Vous me laisseriez faire ?

- Du moment que vous ne me brutalisez pas.

- Dans ce cas pourquoi pas ?

- C'est 100 euros !

- Pardon ?

- C'est 100 euros, et pour le prix vous aurez même droit à une pipe. J'accepte les chèques mais pas la carte bleue.

- Ça porte un nom ce que vous faites !

- Oui, je sais et j'assume totalement ! Alors ces 100 euros, ça vient ?

- En principe, je ne paye pas pour faire l'amour !

- Moi, non plus, mais là il ne s'agit que d'une fessée avec un pipe en cadeau ! Vous me les donnez, ces 100 euros ?

- Vous avez réponse à tout !

- Non, pas à tout ! Rétorqua-t-elle en enlevant son pantalon. Je garde la culotte ou pas ?

- Enlevez-là ! Répondit-il en extirpant de son portefeuille la somme demandée.

 

Mario à la vue de ce joli pubis dont les poils abondaient quelque peu devenait de plus en plus excité.

 

- On fait ça comment ? Vous, assis et je me couche sur vos cuisses. Proposa-t-elle

- D'accord, vous n'enlevez pas le haut ?

- Je l'enlèverai pour le final. Ne tapez pas trop fort !

 Martinov131a.jpg

Et c'est ainsi que Mario Grandbillard se retrouva avec la belle soubrette couchée sur ses cuisses, le cul à l'air.

 

- Vous avez de très jolies fesses ! Remarqua l'homme en leur imprimant une caresse. Vous avez la peau douce !

- Mais, c'est pour mieux vous exciter, mon cher monsieur !

 

La main droite ouverte s'éleva et retomba aussi sec, claquant joliment sur sa fesse gauche. Linda étouffa un cri. Deuxième coup, cette fois ci sur la fesse droite afin qu'elle ne fût point jalouse.

 

- Houpfff !

 

Et la fessée continua sur un rythme bien cadencé (normal pour un ancien militaire). Le cul de la belle d'abord devenu rose, puis rougeâtre tournait désormais au cramoisi.

 

- Houpff ! Whooh !

- Ça va ? Je ne vous fais pas trop mal ?

- Non, mais c'est gentil de vous renseigner, je me demandais si vous alliez le faire ?

- Incorrigible bavarde !

- Houpff ! Whooh ! En fait, ça me plaît bien ! Continue ! Houpff ! Whooh !

- Mais vous faites quoi, ma cuisse est trempée ? C'est... C'est de la pisse ! S'affola soudain Mario Grandbillard.

- C'est pas de la pisse, c'est de la mouille ! Moi aussi, j'ai bien le droit d'être excitée, non ? Répondit-elle en se dégageant, puis en caressant la braguette de l'homme, gonflée et durcie par l'érection.

- Mais mon pantalon ?

- On verra ça après, trois minutes de séchoir à cheveux, et on n'en parlera plus ! Bon retirez le donc ce pantalon, pour la pipe c'est plus pratique.

 

Grandbillard s'exécuta, et se retrouva la queue à l'air. Linda craignait quelque peu que le sexe qu'elle avait promis de sucer ne soit pas bien net, auquel cas il lui aurait fallu fournir un prétexte pour s'y dérober.

 

- Humm ! Que voilà une bien belle chose ! Félicitations ! S'exclama-t-elle en découvrant cette jolie bite, bien raide et au gland appétissant.

 

Linda fut rassurée, le monsieur était bien propre sur lui. Elle le masturba quelques instants.

 

- Vous m'aviez promis d'enlever le haut !

- Mais je tiens toujours mes promesses, cher monsieur ! Répondit Linda en enlevant ce qui était demandé.

- Humm ! Jolie poitrine !

- Je ne m'en plains pas !

 

Mario esquissa une caresse sur le sein droit de la belle.

 

- Vous ne m'avez pas demandé la permission !

- Désolé ! Je peux ?

- Ben non, ça ne fait pas parti du programme du jour, rasseyez-vous, ce sera plus pratique !

 

Linda masturba de nouveau la bite de Mario, et dès qu'elle fut bien raide emboucha le gland en le serrant de ses lèvres tout en faisant tourbillonner sa langue sur le méat. Le bonhomme qui ne s'attendait pas à une attaque aussi soudaine se pâme de plaisir et une goutte de liqueur pré-séminale ne tarde pas à darder de son membre.

 

Si elle voulait, Linda pourrait conclure l'affaire en moins de deux minutes. Mais elle n'a aucune intention de bâcler sa fellation, la création d'une certaine intimité avec Mario ne peut que lui profiter. Elle abandonne donc ses titillements diaboliques pour prodiguer à l'homme de grandes léchouilles le long de la verge, puis descend jusqu'aux testicules qu'elle s'amuse à engloutir.

 

- Qu'est-ce qui vous fait rire ? Demande soudain Mario.

- J'ai un poil de couille dans la bouche ! Mais ne vous laissez pas distraire.

 

Elle continue son petit manège quelque temps puis entreprend de faire coulisser la verge entre ses lèvres de façon classique, en débutant très lentement pour ensuite accélérer. Mario se crispe, le sexe soubresaute légèrement : la jouissance est toute proche, Linda stoppe sa fellation et termine avec la main droite tandis que la gauche posée en corolle sur le gland recueille le sperme qui s'échappe.

 

- Alors, ça va ?

- Vous êtes douée !

- N'est-ce pas ! Mais je suis dans un drôle d'état, vous savez ?

- Ah ?

- Ben oui, je ne peux pas rester comme ça. Vous voulez bien me lécher ?

- Vous lécher ? Ah ? Vous voulez que je vous lèche alors ?

- Ben oui, si j'ai une langue à ma disposition, autant que j'en profite.

 

Le broute-minou n'était vraiment pas la spécialité de Mario, mais il ne se voyait pas refuser. Aussi il s'immisça entre les cuisses de la soubrette qui s'était allongée sur le canapé. Linda mouillait comme une éponge, l'homme alla directement au but, ciblant de la langue le clitoris érigé, pendant que la belle gémissait à qui-mieux-mieux.

 

Elle eut la jouissance hurlante, à ce point que Grandbillard eut l'idée incongrue de se demander si l'appartement était correctement insonorisé.

 

Mario s'en alla se rincer la zigounette dans la salle de bain, tandis que Linda se rhabillait avant d'entreprendre de sécher le pantalon de Mario à l'aide d'un sèche-cheveux.

 

- Il va rester une tache ! Se désola l'homme.

- Personne ne la verra, vous vous changerez en rentrant chez vous... Sinon, vous l'avez toujours pas trouvé votre livre rare ? L'interpella-t-elle.

- Ah oui ! C'est vrai !

- Je ne pensais pas que je vous ferais perdre la tête à ce point ! Se moqua-t-elle.

 

Il s'approcha de la bibliothèque qui était beaucoup moins intéressante que ce qu'il imaginait. Des bouquins de chimie, d'occultisme et d'histoire y tenaient bonnes places ainsi que quelques livres anciens. Mais Grandbillard ne trouva pas celui qu'il cherchait : "La chimie du Diable".

 

"Quelqu'un s'est servi, à moins qu'il soit ailleurs !" constata-t-il avec agacement, "Bah, j'irais le consulter à la Bibliothèque Nationale".

 

Il fit semblant de chercher un volume, fixa son choix sur une édition originale d'un Jules Verne qui devait valoir son pesant de roros, et l'enfouit dans sa sacoche.

 

- Mauvaise pioche ! Se moqua Linda.

- Pardon ?

- Ce bouquin n'était pas à vous, Monsieur Laurillac l'a acheté il y a deux ou trois mois, et il n'a pas arrêté de m'en parler pendant près d'une semaine, mais je comprends qu'il puisse vous intéresser.

 

Grandbillard se mit à rougir comme un gamin. Il ressortit le bouquin de sa sacoche et le replaça dans le rayon. Il le regretta aussitôt, Linda qui semblait connaître son prix se chargerait de le négocier pour son propre compte.

 

- Non, à vrai dire, c'est autre chose qui m'intéresse ! Lâcha-t-il avant de se diriger vers le laboratoire.

 

Il savait que Laurillac n'était pas équipé d'ordinateur et qu'il prenait des quantités de notes sur des tas de cahiers. Il ouvrit les tiroirs d'un petit bureau sans rien trouver d'intéressant. Son regard fut ensuite attiré par ce qui avait dû être un vieux buffet de cuisine, manifestement il avait bénéficié du ménage de Linda et il ne subsistait à l'intérieur qu'une série de cahiers d'écolier. Ça tombait très bien, c'était principalement pour ça qu'il était venu !

 

Chaque cahier portait une étiquette indiquant l'année et un numéro d'ordre. Ça commençait en 1981 et ça se terminait en 2005. Mais où était donc la suite ?

 

Il fouilla dans les coins et les recoins : en vain, et en profita pour rechercher (en vain) le "grand mélangeur", une invention de Laurillac. Il revint dans le salon.

 

- Il manque toute la collection de ses cahiers de 2006 jusqu'à aujourd'hui !

- Ben, c'est qu'ils sont ailleurs !

- Et vous ne savez pas où ?

- Ben non !

- Vous avez jeté des trucs ?

- J'ai jeté des trucs, mais rien qui ressemble à des cahiers.

- Ça ne pourrait pas être dans les sacs en plastique ?

- Non, mais si vous avez envie de vérifier, ne vous gênez surtout pas.

 

Coup de bluff ou pas ? Il n'avait aucune raison d'avoir confiance en cette femme. Il commença à vider de son contenu le premier sac.

 

- Vous remettrez tout en ordre, après, n'est-ce pas ?

- Mais oui, mais oui !

 

Il ne trouva rien.

 

- Il avait une cachette, Laurillac ?

- Pas que je sache.

- Une cave, un grenier, un garage ?

- Pas de grenier, ni voiture ni garage, mais une bonne cave.

- On peut y aller ?

- Si ça vous amuse.

 

La cave bien agencée contenait une jolie collection de bons crus millésimés, et plusieurs sacs de pommes de terre. Rien n'était susceptible de constituer une cachette. Ils remontèrent.

 

- Il avait une résidence secondaire, Laurillac ?

- Non !

- Un coffre à la banque ?

- J'en sais rien.

- Il sentait sa fin proche ?

- Oui !

 

Il refit un tour complet, pièce par pièce, les tiroirs, les placards, les armoires, les boites, les valises... Mais toujours aucune trace des cahiers manquants, ni du "grand mélangeur".

 

- Il les tenait toujours à jour ses cahiers ?

- Oui, parfois le matin, je retrouvais celui en cours sur la table du salon ou ailleurs, alors j'allais le ranger avec les autres.

- Alors quelqu'un les a piqués ! Les amis de Laurillac quand ils sont venus se recueillir vous les avez vu aller dans le laboratoire ?

- Oui, ça m'a un peu choquée d'ailleurs, on aurait dit qu'ils avaient tous la bougeotte, ils se baladaient dans l'appartement apparemment sans raison, mais j'ai bien deviné qu'ils cherchaient quelque chose.

- Et vous les avez vus emporter quelque chose ?

- J'avoue que je n'ai pas fait attention.

- O.K. J'ai compris, on échange nos coordonnées ?

- Si vous voulez, au bout de dix pipes, vous en aurez une gratuite !

 

L'un des quatre connards m'a précédé, mais lequel ? Il n'imaginait pas Geneviève capable de ce genre de choses quoiqu'elle puisse avoir un complice ? Enguebert, ce gros con ? Tilleul et son inévitable filleul ?"

 

Il ne se voyait tout de même pas aller cambrioler chez eux. Il faudrait donc qu'il se débrouille tout seul.

 

Le même jour, un peu avant minuit

 

L'abbé Tilleul possédait depuis trois ans les clés de l'appartement de Jean Laurillac. Ce dernier les lui avait confiées avant un séjour au Japon, et il n'avait pas hésité à en faire des copies, se disant "que ça pourrait servir un jour". Au cours de la conversation au restaurant, personne n'avait évoqué les cahiers de Jean Laurillac, l'ambiance était restée lourde et le repas s'était terminé bien plus tôt que les fois précédentes.

 

- Je n'y crois pas une seconde ! Quel imbécile j'ai été de ne pas avoir fait le forcing ce matin pour embarquer les cahiers. Tout ça à cause de cette pute qu'il avait pris pour gouvernante ! Grommela l'abbé avant de s'engouffrer dans l'ascenseur en compagnie de Damien de la Tournelle.

 

Mais les clés refusèrent d'entrer dans la serrure !

 

- Bordel de pute ! Jura l'ecclésiastique, la serrure a été changée !

- On fait quoi ?

- On s'en va ! On ne va pas forcer la porte !

- Mais les cahiers ?

- Il va falloir qu'on voie avec cette Linda, je suppose qu'il lui reste des choses à faire dans l'appartement, on va la guetter demain !

- Et si elle ne vient pas ?

- On reviendra lundi !

 

 Samedi 1er octobre

 

L'abbé Tilleul et Damien de la Tournelle font le pied de grue devant l'immeuble de Jean Laurillac (ou plus précisément sur le trottoir d'en face) depuis 8 heures. Ils commencent à fatiguer et à désespérer. Vers 13 heures Damien partit acheter des sandwichs. Cinq minutes plus tard, Linda composait le code digital et pénétrait les lieux.

 

- Allo Damien, rejoins-moi, elle vient d'arriver.

- Il y a une de ces queues chez le boulanger...

- On s'en fout, rejoins-moi !

- On n'est pas à 5 minutes !

- Rejoins-moi je te dis !

- J'achète les sandwichs et j'arrive !

- Mais, bon sang ! Bon je monte tu me rejoindras la haut.

 

Linda ouvre la porte et découvre Tilleul.

 

- Encore vous ! Vois n'avez plus rien à faire ici !

 

Elle va pour lui fermer la porte au nez, mais Tilleul l'en empêche, la bouscule sans ménagement et rentre en force, puis se précipite vers le laboratoire de Laurillac.

 

Linda cherche son sac à main, en extrait une bombe lacrymogène et va pour rejoindre son agresseur, lequel ressort du laboratoire en vociférant :

 

- Il manque la moitié des cahiers, ils sont où ?

- C'est quelqu'un s'est servi, connard, et maintenant dehors !

- Juste une question !

- Dehors ou j'te brûle les yeux !

- Savez-vous qui les a embarqués ?

- Tu régleras tes problèmes toi-même avec tes acolytes ! Je compte jusqu'à cinq : un, deux...

 

Tilleul n'insista pas. En bas de l'immeuble il retrouva Damien qui revenait de la boulangerie.

 

- Alors ?

- Alors quelqu'un nous a doublé !

- J'ai un sandwich au gruyère et un autre aux rillettes, tu veux lequel ?

- J'ai pas faim !

 

Les jours suivants

 

Mario Grandbillard occupa sa semaine, après avoir photocopié les pages de "La chimie du diable" qui l'intéressait à la Bibliothèque Nationale, à réunir les éléments nécessaires à la production du "gaz de soumission". La chose n'était pas si difficile, en tout cas bien plus aisée qu'elle ne devait l'être à l'époque de la publication du bouquin.

 

Le problème était de trouver l'équivalent du "grand mélangeur". Piètre bricoleur, il se savait incapable d'en réaliser une copie. Il consulta les pages jaunes, tomba sur les coordonnées d'un certain professeur Martinov qu'il contacta et avec lequel il prit rendez-vous. Il découvrit du coup qu'il travaillait avec une assistante chimiste ! Super, elle l'aiderait à améliorer le produit, dont l'inconvénient majeur était son instabilité, ce qui en réduisait considérablement le potentiel. Il ferait ainsi d'une pierre deux coups.

 

Il eut ensuite l'idée de confondre celui qui avait eu la mauvaise idée d'avoir la même que lui en piquant les cahiers de notes de Laurillac.

 

Vendredi suivant (le 7 octobre)

 

Vendredi c'est le jour de la réunion du cercle. Tilleul est particulièrement remonté, il a préparé une tirade vengeresse dans laquelle, il rappellerait aux autres que les cahiers de Laurillac devaient constituer un héritage collectif du groupe, et que celui qui s'est autorisé à se les approprier vient de commettre une faute grave etc... etc... Celui-ci serait bien évidemment pardonné s'il les restituait etc... etc...

 

A 19 h 30, Mario Grandbillard et Geneviève Baur n'étaient toujours pas arrivés. Tilleul énervé sait qu'il ne peut joindre Mario Grandbillard. En revanche Geneviève…

 

- Ça ne répond pas ! J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.

 

Il tente de nouveau de la joindre dix minutes plus tard, puis plusieurs fois de suite, toujours sans résultat.

 

La sonnerie du portable de Geneviève Baur retentit une nouvelle fois.

 

- Putain ! Mais qui c'est ce con qui n'est pas capable de comprendre que je n'ai pas envie de répondre ! Je ne vais jamais arriver à prendre mon pied dans ces conditions. Allez, continuez à me bourrer les mecs !

 

C'est qu'elle est, vous venez de le comprendre, dans une drôle de situation, la Geneviève, elle chevauche un gigolo empalée sur sa bite tandis qu'un second larron la sodomise hardiment. Pas vraiment une position propice aux échanges téléphoniques. Les trois protagonistes parviennent à coordonner de nouveau leurs mouvements. Geneviève sent son plaisir monter… et ça sonne de nouveau !

 

- Bon c'est peut-être grave ! Je vais quand même aller voir, je reviens.

 

Elle rejoint le salon, le téléphone est sur la table.

 

"Tilleul ! Mais qu'est-ce qu'il me veut Tilleul ? Ah ! Oui ! Sa réunion du vendredi ! Mais j'en ai plus rien à foutre de ses réunions à la con maintenant !"

 

Elle décroche malgré tout, se disant qu'il se passe peut-être autre chose…

 

- Allo !

- Ah ! Geneviève, Dieu soit loué, j'avais peur qu'il vous soit arrivé quelque chose !

- Je vais bien merci ! Répliqua-t-elle très sèchement.

- Nous vous attendions pour la réunion…

- J'ai d'autres préoccupations en ce moment…

- Rien de grave !

- Sauf que j'ai été cambriolée cette nuit… alors votre réunion…

- Excusez-moi !

- Non, je vous laisse, je suis débordée.

- Excusez-moi !

 

Elle revint dans la chambre, se demanda pourquoi elle avait inventé un mensonge aussi farfelu. Elle se regarda un moment dans le miroir de l'armoire, elle s'était revêtue d'une guêpière noire, de bas résilles et d'escarpins vertigineux. Elle avait tout d'une caricature de vieille cocotte, mais ne se trouvait pas si mal que ça !

 

- Bon ! Alors les hommes, on débande ?

- Ça va repartir dit le premier.

- Excusez-moi ! Intervint le second, j'ai entendu malgré moi, vous avez été cambriolée cette nuit.

- Mais pas du tout ! J'ai dit ça pour… Et puis dis donc, ça ne te regarde pas… donne-moi donc ta bite.

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L'étalon ferma les yeux s'imaginant une toute autre partenaire pendant que Geneviève le suçait. Avec l'âge et l'expérience la vieille bourgeoise était devenue une experte en pipe. Elle aimait les bites et elle aimait les sucer, longuement patiemment, goulument, mais ce plaisir pervers était pour elle surtout psychologique, alors que la baise et la sodomie…

 

- Bon ça y est on peut repartir. On va changer je me mets sur toi et toi tu viens derrière !

 

La pyramide se mit en place, mais Geneviève beaucoup plus perturbée qu'elle ne voulait se le dire par toutes ses interruptions téléphoniques finit par déclarer forfait et libérer ses deux prestataires de services sexuels.

 

- On fait une pause ! Déclara-t-elle.

 

L'un des deux gigolos prit alors le chemin de la salle de bain :

 

- Tu vas où, toi ?

- Ben je vais pisser !

- Non ! Attends !

 

Geneviève, débarrassée de sa guêpière rejoignit le bellâtre et s'assit sur le vieux bidet.

 

- Pisse-moi dessus !

- Non je ne veux pas faire ça ! Protesta le premier gigolo qui répondait au nom de Steve

- Je te signale que je te paie !

- Oui, mais ça je ne fais pas !

- Tu as tort, c'est rigolo ! Intervint alors le second gigolo qui lui se faisait appeler Enrique

- Vas-y !

 

Quelques secondes de concentration et le jet de son pipi fut dirigé vers le corps de Geneviève, qui s'en badigeonnait les seins, le ventre, les cuisses. Puis, elle ouvrit la bouche afin de recueillir les dernière gouttes et de les avaler en se pourléchant les babines.

 

- Bon les gars, j'aimerais bien un petit spectacle, ça va peut-être me décoincer. Est-ce vous êtes bi ?

- Bi ? Bisexuel ? demanda Steve !

- Ben, oui, bisexuel, pas bissextile !

- Ça m'arrive, mais dans ce cas je suis uniquement passif !

- Et toi Enrique !

- Non pas du tout, mais ça ne me pose pas de problème d'enculer un homme, je l'ai déjà fait !

- Alors dans ce cas, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Steve commence par lui sucer la bite !

 

Le Steve ne se le fit pas dire deux fois ! Pour lui, si faire l'amour avec Geneviève avait été une corvée, (certes rémunérée mais néanmoins une corvée) sucer une bite n'en était pas une, d'autant que la grosse queue d'Enrique était tout à fait à son goût. Un joli cylindre plutôt mat parcouru d'une veine insolente et terminé d'un gland mauve foncé. Les circonvolutions savantes de la langue et des lèvres sur la bite de son complice eurent tôt fait de faire apparaitre à la sortie du méat une goutte de pré-jouissance visqueuse et salée. Aussi ensacha-t-il la queue d'un condom, non pas pour continuer à la sucer, mais pour la recevoir dans son troufignon dans lequel elle s'enfonça avec une facilité déconcertante.

 

Le spectacle captivait Geneviève qui s'excitait de la main, mais cela ne lui suffisait pas.

 

- Steve tu vas m'enculer pendant qu'il t'encule ! On va faire le petit train.

 

Le petit train en question eut quelques problèmes pour se mettre en place, et l'essai en position couché fut un échec. Enrique s'assit alors sur le fauteuil, Steve s'assit sur Enrique et Geneviève s'assit sur Steve. Et miracle de la nature, en dirigeant ainsi elle-même sa propre sodomie, elle ne tarda pas à jouir comme une folle, bien avant ses petits camarades de jeu, qu'elle laissa carrément en plan.

 

Tilleul se posait des tas de questions mais n'eut pas trop le temps de les creuser. Grandbillard arrivant volontairement une demi-heure après l'heure habituelle du rendez-vous était devant lui. Il se leva pour le saluer, mais Mario refusa la main tendue.

 

- Je vous serrerai la main quand je connaîtrais le nom du salopard qui a piqué les cahiers de Laurillac. Déclara-t-il

- Ah ! Vous êtes au courant ? Rétorqua l'abbé.

- Vous savez qui c'est ?

- Fichtre non, je pensais les emprunter pour que nous en parlions ensemble, mais quand j'ai voulu les récupérer, ils avaient disparus.

- Ben voyons ! A ce que je sache vous avez été le premier à vous rendre au chevet de Laurillac et les cahiers avaient disparus ! Vous vous foutez de ma gueule !

- Changez de ton, Grandbillard, quand je suis venu la première fois, je me suis contenté de faire mon devoir de prêtre. C'est en revenant le lendemain que j'ai constaté que les cahiers avaient disparus.

- C'est forcément l'un d'entre vous. A moins que ce soit Geneviève, et d'ailleurs, elle est où, Geneviève ?

- Elle n'avait pas envie de venir, son appartement a été cambriolé l'autre nuit.

- D'accord, je me casse, vous me donnez envie de gerber !

- Connard ! Ne put s'empêcher de rétorquer Enguebert

 

Le sang de Grandbillard ne fit qu'un tour, il écrasa son poing sur le nez de l'insulteur qui se mit à pisser le sang. Puis il quitta les lieux prestement.

 

Pour Grandbillard, satisfait de son esclandre, il ne faisait aucun doute que le cambriolage chez Geneviève était lié à la disparition des cahiers de Laurillac. Mais quel imbroglio ! Pour Mario le suspect n°1 était Tilleul, dans ce cas seul Enguebert pouvait avoir cambriolé Geneviève, mais pour rien ! En revanche si Geneviève était la voleuse des cahiers, Tilleul pouvait alors avoir fait le coup ! Pas très simple tout ça !

 

Lundi 10 octobre

 

Lundi matin, boulevard Montparnasse à Paris. Il fait beau, mais le fond de l'air est frais.

 

Il était rare que le professeur Martinov et Béatrice se déplacent chez le client, mais celui-ci avait déclaré avoir du mal à se déplacer à cause de son arthrose.

 

- Ça m'étonnerait qu'on fasse affaire, avait indiqué Martinov à sa collaboratrice, mais j'aimerais bien voir ses travaux.

 

Ils furent accueillis par une femme légèrement potelée, une fausse blonde avec - comme on dit - de "beaux restes" qui les conduisit au salon du maître des lieux.

 

- Asseyez-vous, je vous offre un café ? Un thé ?

- Je veux bien un thé ! Répondit Béatrice.

- Pareil pour moi, ajouta Martinov. Nous avons lu attentivement votre documentation, vous ne donnez pas vos références mais vos connaissances en chimie sont véritablement remarquables. Nous avons quand même remarqué que vos démonstrations sont incomplètes...

- Je ne vais pas vous dévoiler tous mes secrets avant que nous ayons fait affaire, coupa Grandbillard.

- Certes, mais qu'attendez-vous de nous ?

- Comme je l'ai précisé dans mon rapport, mon produit que j'ai modestement surnommé le Grandbillardium, est instable, sa durée de vie n'excède pas 50 secondes, il est composé de trois composants A, B et C. Il faut mélanger A et B, chauffer à 80°, attendre quarante secondes puis ajouter C. Vous comprendrez qu'avec de telles contraintes je ne peux aller plus loin. J'ai donc besoin d'un bricolage, d'un appareil qui contiendrait les trois composants séparément et qui les mélangerait à la demande pour une utilisation immédiate. Euh, cet appareil devrait être portatif et d'un encombrement minimum. Sachant que...

- Oui, j'ai compris intervint Martinov, jusque-là, c'est dans mes cordes et je saurais faire, mais votre machinium...

- Grandbillardium, si vous permettez !

- Je ne souvenais plus du nom. Vous avez trouvé ça comment ?

- Par hasard ! Mentit-il.

- Mais ça sert à quoi ?

- C'est un neutralisateur de conscience.

- Oui, c'est ce que vous indiquez dans votre rapport, mais donnez-moi un exemple d'utilisation.

 

Grandbillard leva les yeux au ciel, écarta les mains dans un geste théâtral avant de répondre :

 

- Mais enfin professeur, ne me dites pas que vous ne comprenez pas ce que je veux en faire !

- Nous ne sommes pas là pour jouer aux devinettes. J'aimerais que vous me répondiez clairement.

- Admettons que vous m'ayez bricolé un système sous forme de pulvérisateur, je vois une belle fille dans la rue, au lieu de perdre mon temps avec l'invitation à boire un verre, puis le restaurant, puis un dernier verre, là une petite pulvérisation de Grandbillardium et hop dans mon lit. Plus de formalités, plus de refus.

- Ça s'appelle du viol ! Intervint Béatrice, je m'en voudrais de me rendre complice de ce genre de choses.

- Il ne lui sera fait aucun mal, et elle n'en gardera aucun souvenir. Rétorqua Grandbillard.

- Même si elle se réveille le lendemain au fond de la cale d'un bateau pour Tanger. Je suis désolée mais tout cela ne me parait pas vraiment honnête.

 

Elle se lève, invitant du geste Martinov à l'imiter.

 

L'homme s'énerve :

 

- Je ne vois pas ce qu'il y a de malhonnête là-dedans ! Mon exemple n'était qu'une boutade. Vous savez comment se prennent parfois les décisions en affaires lorsqu'il y a un appel d'offres ? On sort le client au restau ou au cabaret, on lui paie une fille. Avec mon produit on ne fait que gagner du temps.

- C'est une façon de voir les choses, répondit le professeur Martinov, ce n'est pas la notre

- Et puis imaginez ce qu'on peut faire avec ça sur le plan politique ou militaire. Celui qui utiliserait ce produit avec intelligence pourrait devenir le maître du monde !

- Et c'est votre ambition ?

- Et bien pourquoi pas ?

- Vous avez raison, il faut viser haut dans la vie ! Répondit le professeur sans que Grandbillard ne perçoive le second degré de cette réplique. Et, vous l'avez expérimenté, votre produit ?

- Absolument, les résultats sont spectaculaires, mais l'effet reste, hélas limité dans le temps. C'est aussi sur ce point que je compte, Mademoiselle, sur vos talents de chimiste, ajouta-t-il à l'attention de Béatrice.

- Et l'expérimentation s'est faite comment ?

- Vous saurez tout si vous acceptez de collaborer, professeur, mais vous ne m'avez toujours pas répondu sur ce point.

 

C'est à ce stade de la conversation qu'Annette Grandbillard fit son entrée en apportant sur un plateau une théière et des tasses qu'elle remplit avec cérémonie. En passant devant Martinov, elle exhiba discrètement la paume de sa main gauche sur laquelle étaient inscrits au feutre noir ces quelques mots :

 

"Faites semblant d'accepter, je vous expliquerai"

 

Martinov, surpris engrangea l'information puis l'air de rien reprit la conversation :

 

- Certes, mais il faut que nous nous concertions. Répondit Martinov en se levant. Vous aurez une réponse d'ici une demi-heure. Si c'est un refus je vous téléphone, si nous acceptons, nous revenons. Humm, excellent ce thé !

- Oui nous le faisons venir directement du Sri Lanka !

 

Dès qu'ils furent dans la rue, Béatrice manifesta son agacement :

 

- Je ne comprends pas tes atermoiements ! On pouvait refuser de suite, non ? Protesta Béatrice.

 

Martinov lui expliqua alors la "manœuvre" de Madame Grandbillard.

 

- On perd notre temps, cette affaire est louche et elle ne nous rapportera rien du tout.

- Si on refuse, il ira voir ailleurs, il finira par trouver un mec qui lui fera son bricolage...

- Pfff, ça ne marchera jamais son truc !

- Justement ! On pourrait prendre le contrat, le faire poireauter et à la fin, lui dire que ça ne fonctionne pas.

- Et s'il refuse de payer ?

- On va lui demander de payer d'avance. De toute façon, s'il y a quelque chose de dangereux là-dessous il n'ira pas attaquer le contrat.

- Mwais ! Fit-elle manifestement peu emballée.

- Et puis on verra ce qu'il a dans le ventre, ou bien c'est un doux dingue inoffensif, ou bien il est réellement dangereux, dans ce cas on avisera.

- Mwais !

- Mais si tu n'es pas d'accord, on laisse tomber.

- Non, si tu sens bien cette affaire, on va prendre, tu as toujours eu de bonnes intuitions. On verra bien !

 

Bien sûr, Grandbillard fut ravi et le paiement d'avance ne lui posait aucun problème :

 

- Je vais vois confier une copie du guide de fabrication de chaque produit, vous verrez, ce n'est pas si compliqué, et je pense que vous n'aurez aucun souci pour trouver les éléments de base...

- Oui, mais reprenons cette conversation sur l'expérimentation.

- J'ai d'abord essayé sur des animaux uniquement pour savoir si le produit était nocif, et puis je l'ai testé sur ma femme.

- Ah ! Et vous lui avez fait faire quoi à votre épouse ?

- C'est que je crains de choquer Mademoiselle.

- Pfoou, ne vous gênez surtout pas pour moi, je sors de l'école de chimie, pas du couvent des oiseaux. Je suis prête à parier que vous vous êtes livré à des fantaisies à caractère sexuel. Alors trêve de fausse pudeur, racontez-nous, on vous écoute.

 

Grandbillard parait soudain gêné, il appelle sa femme :

 

- Annette, est-ce que je peux expliquer à ces messieurs-dames ce que je t'ai fait faire quand tu as respiré le gaz ?

- A condition que tu restes évasif et que tu évites les détails scabreux.

- Alors disons que j'ai fait faire à ma femme une fantaisie qu'elle m'avait toujours refusée en trente-cinq ans de mariage. L'effet a duré 20 minutes pas plus.

- Je vois, et bien évidemment, Madame, vous ne vous souvenez de rien.

- De rien du tout, mais mon mari avait pris soin de filmer la scène...

- Mais vous comprendrez que je ne vous la montre pas ! Reprit Grandbillard.

- Bon on a un contrat type, on va le compléter et le signer...

 

Martinov et Béatrice rejoignirent la gare Saint-Lazare, en prenant la ligne 28 du Bus, d'où ils prirent le train pour cette petite ville de banlieue, siège de leur laboratoire.

 

- Bon on n'a plus qu'à attendre les explications de la mère Grandbillard ! Soupira le professeur.

- Elle va faire comment ? Elle a nos coordonnées ?

- Je n'en sais rien ! On verra bien !

- Je ne la sens vraiment pas cette affaire-là ! Ronchonna Béatrice.

- J'avais compris !

- Et puis il ne m'avait pas l'air trop handicapé, ce mec ! Remarqua Béatrice.

- Ouais, je me suis fait la remarque, pas bien grave, tu lui as facturé notre déplacement ?

- Ah, zut, j'ai dû oublier, je regarde.

 

Et c'est en ouvrant son sac qu'elle découvrit cette feuille pliée en quatre : une simple phrase y était inscrite : "téléphonez-moi d'urgence, Annette Grandbillard", suivait un numéro de portable.

 

- Attention les complications commencent ! Commenta-t-elle en montrant le papelard à Martinov qui s'empressa de composer le numéro sur son téléphone portable.

 

En fait la dame ne désirait pas s'expliquer au téléphone mais sollicitait un rendez-vous. Elle aurait souhaité que cela ait lieu dans un bistrot parisien, mais le professeur ne souhaitant pas perdre une nouvelle demi-journée lui proposa de la rencontrer au laboratoire en fin d'après midi

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 08:45

Professeur Martinov 12 – Professeur Martinov et la grillade mystérieuse 2 – Tante Nathalie par Maud Anne Amaro

StampBea

 

2 – Tante Nathalie

 

Le lundi, affublée de sa perruque brune et de ses lunettes noires, elle se mit en faction devant l’immeuble de Cynthia. Vers 11 heures, la « tante Nathalie » en sortit. Béatrice fonça et lui barra la route :

 

– Dis donc toi, espèce de salope, je t’avais prévenue que si tu me donnais des coordonnées bidon, j’irais à la police, ben c’est fait !

 

Face à cette agression verbale, Nathalie conserve son sang-froid et se garde d’élever la voix :

 

– Merci de m’en informer. Je suppose que vous avez déposé une main courante ?

– Non, une vraie plainte ! Répondit Béatrice, un peu désarçonnée.

– Je vous propose que nous en parlions. Venez, je vous paie le café mais promettez moi de ne pas faire de scandale.

– Je suis quelqu’un de bien élevé mais je n’aime pas qu’on se foute de ma gueule.

– O.K., on va parler de tout ça… Retournons chez moi, je ferai mes courses plus tard.

 

Béatrice emboîte le pas à Nathalie. Aucun mot n’est prononcé, ni dans l’ascenseur, ni sur le palier.

 

– Asseyez-vous ! Vous voulez un verre de quelque chose ?

– Non merci !

– Bien, alors on va essayer de discuter comme des grandes personnes raisonnables, vous voulez bien ? Commença Nathalie.

– Je vous remercie de cette intention de bonne volonté. J’ose donc espérer que vous allez me communiquer les vraies coordonnées de votre nièce ?

– Qu’on se comprenne bien : si je vous ai donné une adresse bidon, c’est tout simplement parce que j’ignorais qui vous étiez et que j’entendais protéger ma nièce. Maintenant la situation a changé, je sais qui vous êtes, et je pense avoir eu raison de ne pas vous fournir cette adresse, mais peut-être…

– Vous savez qui je suis ? S’exclama Béatrice, stupéfaite…

– Ben, oui, Pauline m’a tout raconté !

– C’est qui Pauline ?

– Ben ma nièce !

– Elle vous a tout raconté ?

– Tout !

– Et bien bravo la discrétion ! C’est la meilleure, celle-là ! Et c’est parce qu’on s’est donné du bon temps que vous ne voulez pas me donner son adresse ?

 

Du coup, Nathalie ne comprenait plus.

 

– Je peux vous demander à quel « bon temps » vous faites allusion ?

 

Béa se dit alors que « Pauline » n’avait peut-être pas TOUT raconté. Mais comment savoir ?

 

– Vous le savez bien, puisque votre nièce vous a tout raconté… répondit-elle après quelques secondes de silence.

– Vous voulez parler de Robert ?

– Robert ? C’est qui Robert ?

– Ben, votre ancien amant, non ? Vous ne l’appeliez pas Robert ?

 

– Ecoutez, ma petite dame, je ne connais pas de Robert dans mes relations proches. Le professeur Martinov n’est pas mon amant, son prénom n’est pas Robert et d’ailleurs je n’ai pas d’amant.

– Martinov avez-vous dit ?

– Ben, oui, Martinov !

– Pourriez-vous me le décrire ?

– La soixantaine, barbichette, lunettes, toujours bien habillé.

– La soixantaine ? Ce n’est donc pas Robert ! Mais quel est le rôle de ce monsieur dans cette affaire ?

– Je crois qu’en fait votre nièce ne vous a pas tout raconté… Si vous me disiez ce qu’elle vous a confié, on y verrait peut-être plus clair.

– Elle m’a simplement dit que vous étiez l’ancienne maîtresse de Robert, que vous n’aviez pas digéré la rupture avec lui et que vous le harceliez.

 

Béatrice n’en croit pas ses oreilles. On nageait en plein quiproquo. Mais pourquoi Cynthia (Pauline) a-t-elle inventé cette histoire d’ancienne maîtresse ? Une mythomane ? Probablement ! Mais pas si folle que ça quand il s’est agi d’aller substituer des bouts de viande !

 

Que faire à présent ? Cette femme était peut-être partie prenante dans une manigance compliquée… Jouer la carte de la franchise sans non plus dévoiler ce qu’elle n’avait pas besoin de savoir ? Pourquoi pas ?

 

– Nathalie, je vous dois un aveu !

– Je vous écoute !

– Je n’ai pas porté plainte !

– Je m’en doutais un peu.

– Que savez-vous de moi ?

– Je vous l’ai dit.

– Nathalie, écoutez-moi ! Mercredi dernier, j’étais au restaurant « l’Ortolan du midi » avec un ami. Les tables sont assez serrées et notre voisine de table est intervenue courtoisement dans notre conversation. Cette voisine c’était Cynthia, Pauline pardon, qui s’est présentée comme une habituée des lieux…

– Pauline ne mange jamais au restaurant le midi, que me racontez-vous là ?

– Eh bien ce jour-là, elle y était. Nous avons sympathisé. Ensuite il y a eu une embrouille dans le restaurant pour des motifs qui ne concernent que moi et la personne qui m’accompagnait. On est sortis, Pauline nous a emboîté le pas et nous a proposé d’aller boire un café. Comme toutes les terrasses étaient pleines, elle nous a proposé de monter ici ! J’avais dans mon sac un échantillon, quelque chose qui n’a aucune valeur mais qui est pour moi important professionnellement. Quand j’ai quitté ce studio, l’échantillon n’était plus dans mon sac… et quand je suis revenue le chercher, celui que Pauline m’a prétendument rendu n’était pas le bon. Je veux savoir pourquoi Cynthia a fait ça !

– Vous êtes très persuasive, mais je ne suis pas entièrement convaincue. Vous pensez que l’objet qu’on vous a subtilisé pourrait encore être ici ?

 

Béatrice éclata de rire en imaginant la viande pourrie, puis… un déclic :

 

– Vous avez un congélateur ?

– Non, juste un compartiment conservateur dans le frigo, mais pourquoi cette question ?

– Mon échantillon, il était périssable !

– Périssable ?

 

La tête de Nathalie !

 

– Ça vous dérangerait de regarder s’il n’y a rien d’anormal dedans ?

– Vous êtes bizarre, vous !

 

Elle se leva et se dirigea vers le coin cuisine :

 

Il y a un bac à glaçons et un reste de glace à la pistache, ça vous intéresse ?

 

– Non merci !

– Alors on va peut-être en rester là. Je ne demande qu’à vous croire, mais pour le moment je ne suis pas convaincue. Je téléphonerai à Pauline et je verrai bien. Je vous appelle demain en fin de matinée.

 

Il était évident pour Béatrice que Pauline nierait tout en bloc. La situation était bloquée. Il y avait pourtant une solution pour prouver à son interlocutrice qu’elle ne mentait pas. Mais les conséquences pouvaient être catastrophiques : Comment allait réagir Nathalie quand elle saurait qu’une partouze s’était déroulée chez elle ? Mais après tout qu’importe, on avait abusé de sa confiance, on ne la croyait pas. On allait la croire désormais !

 

– Juste un mot, Nathalie, et après je vous laisse !

– Dites.

– Nous nous sommes servis quand nous sommes venus d’une grande serviette bleue avec des bateaux. Après usage, nous l’avons mise au sale.

– Oui et alors ?

– Il ne vous vient pas à l’esprit, ce que nous avons fait avec… ou plutôt dessus ?

 

Nathalie ne relève pas, elle attend la suite, le visage fermé.

 

Je peux aussi vous décrire les objets enfouis au fond du tiroir là-bas. Ah, au fait les piles dans celui qui est de couleur rose sont à plat, et votre nièce ne semblait pas savoir où étaient les piles de rechange, il faudra les changer.

 

Nathalie est livide, Béatrice est prête à la mettre K.O.

 

– Je pourrais aussi vous parler du petit tatouage en forme de papillon que votre nièce a sur la fesse gauche, quoi que je suppose que vous ne l’avez jamais vue à poil, mais vous pourrez toujours lui demander. Bon alors vous me le donnez son numéro de téléphone ?

– Mais vous avez fait quoi chez moi ?

– Une partie de jambes en l’air, madame ! Alors ce numéro de téléphone ?

– Vous avez baisé l’une après l’autre avec ce Monsieur Molotov ?

– Martinov, pas Molotov, mais je ne vais pas entrer dans les détails.

– Vous étiez tous les trois sur le lit ?

– Ecoutez, je pense que vous êtes convaincue que je n’ai rien à voir avec l’ex petite copine de ce Monsieur Robert ! Donnez-moi son numéro et je vous laisse ! Quant aux détails, vous demanderez à votre nièce.

– Pauline n’est pas ma nièce !

 

Béatrice prit en compte la réponse, se demandant son importance dans cette affaire.

 

– C’est votre fille ?

– Pas du tout ! Vous ne pouvez pas comprendre.

 

Nathalie inspira profondément. Elle sortit de son sac son téléphone portable. Béatrice pensa alors qu’elle allait appeler Pauline, ce qui n’était sans doute pas très opportun. Mais, non, elle le posa près d’elle.

 

– Voilà, je suis prête à vous donner son numéro de téléphone, mais juste le téléphone, pas l’adresse. Le numéro sera bon, je vais vous le faire copier d’après mon répertoire. Mais avant je veux que vous répondiez a une unique question !

– Posez !

– Y a-t-il eu un moment ou pendant votre… votre…

– Notre partouze ?

– Vos ébats… disons. Un moment où vous étiez seule avec Pauline, je veux dire où vous vous occupiez uniquement d’elle, ou le contraire…

– Vous voulez savoir si j’ai fait l’amour avec Pauline, c’est ça ?

– Et si je ne réponds pas ?

– Vous n’aurez pas son numéro.

– Alors c’est oui !

– Vous avez fait l’amour ensemble devant le vieux cochon qui vous regardait.

– On peut dire ça comme ça en effet.

 

Nathalie se mit alors la tête dans ses mains, et se mit à sangloter.

 

– La salope, la salope, la pute.

– Faut pas vous mettre dans des états pareils…

– Vous, foutez-moi la paix ! Je savais bien que ça arriverait un jour… j’ai été naïve, trop naïve.

– Si vous avez envie de parler, ne vous gênez pas.

– Vous parlez à vous ? Vous êtes comme elle, une salope, une pute ! Et votre copain c’est quoi ? Un pervers, un maquereau, peut-être les deux à la fois…

– Quand je vous ai insultée tout à l’heure vous m’avez très justement suggéré de nous parler entre personnes raisonnables. Vous vous souvenez ?

– Oui, excusez-moi, je ne sais plus ce que je dis. Je lui avais pourtant interdit de ramener des gens chez moi autres que Robert. Bon, je vais changer ma serrure. Comme ça la page sera tournée, tournée…

 

Et nouvelle crise de larmes.

 

– On fait quoi ? Je prends le numéro de téléphone et je vous laisse ou vous avez envie de parler ?

– Pfff ! Et d’abord qu’est-ce que vous avez de plus que moi ? J’ai peut-être 20 ans de plus que vous, mais moi, je sais me tenir. J’ai de la classe et de l’éducation, je ne baise pas avec des gens que je rencontre au restaurant.

 

Béatrice venait de comprendre.

 

– Pauline était votre amante ?

– Ben, oui ! Et vous avez raison de dire « était » parce que je ne suis pas prête de la revoir. La salope, la pute…

 

Et nouvelle crise de larmes.

 

– Je viens d’avoir 45 ans, on a fêté ça toutes les deux il y a quinze jours. Et puis voilà, je me sens vieille, mais vieille ! Je vais vous raconter : j’ai été mariée deux fois. Le premier était un petit con, le second a cru trouver mieux alors que notre couple ne marchait pas si mal que ça. Alors j’ai voulu me venger des hommes, je couchais, je leur promettais la lune et après je disparaissais, mais bon ça m’a lassée. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu une courte relation avec une femme, j’en ai gardé un bon souvenir. Alors comme ça, par pulsion, je me suis précipitée sur Internet, j’ai mis ma photo sur un site de rencontres. J’ai eu plein de réponses, des féministes à œillères, des camionneuses, et puis au milieu de tout ça : Pauline ! Il faut que je boive un coup, j’ai soif. Je vous sers aussi ?

 

Sans attendre la réponse, Nathalie sortit du frigo des glaçons qu’elle répartit dans deux verres avant de les remplir de whisky.

 

– Allez, à la vôtre, c’est moi qui régale. Je me retrouve à nouveau seule comme une conne ! Bon j’en étais où ? Donc on se rencontre, la fille était correcte, cultivée et en plus c’était un petit canon.

– C’était quand ?

– Il y a deux ans. Alors on s’est tout de suite branchées, le soir même on a fait l’amour, là chez moi. Mais j’ai voulu mettre les choses au point : Je ne voulais pas de liaison, on se voyait deux ou trois fois par semaine en moyenne. Chacune sa liberté. Quelques semaines après, elle m’a avoué sa liaison avec Robert, elle le bluffait, il était amoureux d’elle mais Pauline n’était pas amoureuse de lui. Le fric qu’il lui filait lui suffisait pour vivre. Ils se voyaient à l’hôtel une ou deux fois par semaine. Un jour elle m’a demandé si elle pouvait le recevoir chez moi, par souci de simplicité et de commodité. J’ai accepté. Je ne sais pas ce exactement qu’il fait ce Robert, il a du fric, il est courtier en antiquités ou quelque chose comme ça… Voilà !

– Je suis désolée, je n’avais l’intention de dévoiler ce que nous avions fait, mais c’était la seule solution pour que vous ne mettiez plus ma parole en doute.

– C’est un mal pour un bien. De toute façon, il se serait passé quelque chose un jour. Je ne lui reproche pas d’avoir couché avec vous et avec votre ami, je lui reproche d’avoir amené du monde à la maison alors que je lui avais interdit. Je lui reproche de m’avoir raconté une histoire abracadabrante. Et en plus si j’ai bien compris, elle vous a raconté qu’ici c’était chez elle ! J’ai horreur des gens qui mentent. Et puis je dis des bêtises, je dois être un peu jalouse quand même… Je ne devrais pas, mais c’est plus fort que moi.

 

Nathalie se mit à tripoter son téléphone avant de le tendre à Béatrice.

 

– Tenez, voilà son numéro.

 

Enfin ! se dit Béatrice.

 

– Je vais peut-être vous laisser, Nathalie.

– Finissez votre whisky.

– Peut-être pas, il y en avait beaucoup dans le verre.

– Bon, c’est comme vous voulez. On n’est plus fâchées, on se fait la bise ?

 

Bisous, bisous, très chastes. Les deux femmes sont face à face, Béa va partir.

 

– Vous êtes très belle, Béatrice.

– N’exagérons rien, il y a tellement mieux !

– Moi aussi j’ai été belle !

– Vous l’êtes encore, Nathalie !

– Si on n’est plus désirable, c’est qu’on n’est plus belle.

– Qui vous dit que vous n’êtes plus désirable ?

– Soyez gentille, serrez-moi fort dans vos bras, juste quelques instants. Ça me fera du bien.

– Comme ça ?

– Oui, vous devez me prendre pour une folle ! Humm, vous sentez bon !

– Bon, je vous laisse, Nathalie !

 

Le visage de Nathalie, les yeux encore mouillés de larmes, avaient quelque chose de pathétique. C’est vrai, se dit Béatrice que cette femme avait dû être très belle, mais elle l’était toujours, la maturité possède un charme différent de la jeunesse. Et puis ces petites taches de rousseur un peu partout ne manquaient pas de charme. Quant aux lèvres parfaitement ourlées, n’en parlons pas… Mais le trouble s’était installé. Béatrice n’aurait jamais dû la regarder comme ça, elle était désormais à deux doigts de s’embarquer dans une aventure qui ne la mènerait nulle part.

 

– Dernier bisou ? proposa Nathalie.

 

Béatrice approcha son visage

 

– Non pas comme ça, sur les lèvres, juste sur les lèvres ! Reprit Nathalie.

 

Le piège !

 

Mais Béatrice y tomba de plein gré. Elle entrouvrit la bouche, Nathalie l’imita par réflexe et quelques secondes après, les deux femmes se roulaient un patin d’anthologie, parfumé au whisky.

 

– On est en train de faire des bêtises ! Prévint Béatrice.

– Du moment qu’on en est conscientes ! Tu restes un peu ?

 

Béatrice posa ses mains sur les fesses de Nathalie et se mit à les caresser par-dessus son jeans.

 

– Continue, j’adore qu’on me pelote les fesses.

 

Du coup Nathalie lui rendit la politesse. Elles restèrent un long moment comme cela, se bécotant en se pelotant le cul, sans oser aller plus loin, chacune se demandant si l’autre oserait une nouvelle initiative.

 

Ce fut Nathalie ! Elle tenta de ses mains de pénétrer par l’arrière de l’intérieur du jeans. C’était toutefois un peu serré, aussi, Béatrice lui facilita la tâche en dégrafant le pantalon, puis en jouant de ses reins, à le faire tomber sur ses chevilles.

 

Se sentant ainsi encouragée, Nathalie se jette aux genoux de Béatrice, lui embrasse le pubis, descend légèrement le string, tout cela sans rencontrer de réticences. Puis elle se reprend, se relève :

 

– Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Je deviens folle ?

– Mais non, tu n’es pas folle, continue !

 

Nathalie ne répond pas, se recule un peu, prend une profonde inspiration, puis entreprend de se débarrasser de ses vêtements, mais garde ses dessous. Elle a un très joli ensemble noir : soutien-gorge et culotte. La poitrine est moyenne mais semble prometteuse.

 

– Dis-moi franchement : Est-ce que je suis encore « consommable » ?

– J’aurais plutôt dit : « désirable », mais la réponse est « oui ».

– Tu veux voir le reste ?

– C’est comme tu veux, mais moi je veux bien !

 

Martinov12d

 

Elle enlève son soutif, dévoilant des seins de bonne tenue, terminés par de très gros tétons.

 

– C’est pas vraiment « top model » !, commente-t-elle.

– Tu es belle, Nathalie, arrête de te foutre des complexes… et puis ces bouts de seins… humm, ils me plaisent bien, je peux les sucer ?

– Bien sûr ! Tu peux me faire tout ce que tu as envie.

– Tout ce que j’ai envie, tu n’as pas peur, toi ?

– Non… Si tu savais les cochonneries qu’on faisait avec… avec l’autre salope…

 

Béatrice ne répondit pas, pour l’instant elle se régalait des jolis tétons de sa partenaire, passant de l’un à l’autre (des fois que les goûts en soient différents)

 

– Tu peux les mordiller si tu veux !

 

Elle le fit un petit peu, mais n’insista pas, cela ne lui apportait rien, et puis si vraiment Nathalie était maso des seins, il y avait sans doute mieux à faire. Elle se dégage et finit de se déshabiller.

 

– Qu’est-ce qu’ils sont beaux ! S’extasie Nathalie en découvrant les seins de la jeune chimiste.

– Si tu as envie de jouer avec, ne te gênes pas.

– Je crois qu’effectivement, je ne vais pas me gêner.

 

Nathalie s’emploie alors à les caresser, à les peloter, puis à les embrasser et les sucer. Béatrice commence à mouiller, mais l’autre se redresse et se met à jouer avec les pointes. Béatrice a compris ce qu’elle voulait, et voilà maintenant nos deux coquines en train de s’agacer les bouts de seins mutuellement, en poussant de petits râles de plaisir !

 

– Plus fort ! Demande Nathalie.

 

O.K., elle fait plus fort. Ceci s’ajoute à ce qu’elle disait il y a quelques instants. Les relations sexuelles entre Nathalie et Pauline étaient donc basées sur des jeux sadomasochistes dans lesquelles Nathalie était la soumise.

 

– Toi aussi, pince plus fort ! Demanda-t-elle.

– Tu ne serais pas un peu soumise, toi comme moi ?

– Je suis plus maso que soumise, en fait je suis autoreverse !

 

Nathalie éclata de rire !

 

– Autoreverse ? C’est quoi ce machin-là ? Jamais entendu parler !

– Ça veut dire que je peux aussi bien être dominatrice que soumise, ou les deux, ou rien du tout.

– Ah ? Ben moi, je suis plutôt soumise, je veux dire quand on fait du sexe, juste quand on fait du sexe, sinon dans la vie, je ne m’laisse pas faire.

– Tu aimerais que je te domine ?

– Oh, oui, ça me ferait du bien !

– O.K.

– Mais lâche-toi, n’aies pas peur de me faire mal. Tu peux aussi me traiter de tous les noms. La seule chose, je n’aime pas qu’on m’attache, sinon tu me fais ce que tu veux !

– Alors, on y va, tu vas déguster, ma salope ! Retire-moi cette culotte ridicule et allonge-toi par terre.

 

Nathalie obtempère et s’étale sur le sol.

 

– Non pas comme ça ! Sur le ventre ! Waaah, quel cul tu te paies, ça va être un plaisir de le martyriser ! Bon, pour commencer tu vas me lécher les pieds. Allez, exécution !

 

Nathalie fait ce qu’elle peut, elle balaie de la langue le dessus du pied et gobe les gros orteils qu’elle s’efforce d’enduire de sa salive.

 

– Allez lèche les bien, imagine que ce sont des bites. D’ailleurs ça me donne une idée : je vais t’emmener au bois de Boulogne et tu vas lécher des bites pour moi ! Tu n’es bonne qu’à ça, hein salope ?

– Chtchtoupfff…

– Suce et tais-toi, on ne parle pas la bouche pleine.

 

Au bout de quelques minutes, Béatrice décida de changer de jeu. Elle vint à côté de sa victime consentante et commença d’abord à pétrir puis à frapper les jolies fesses rebondies.

 

– T’as des bougies ? Demanda-t-elle.

– Des bougies ? Je n’ai que des grosses…

– C’est où ?

– Dans le placard de la bibliothèque en bas.

 

Effectivement, Béatrice découvre deux bougies parfumées dans des verres, elle s’en empare. Nathalie pensait que sa maitresse du moment cherchait ce genre de choses pour servir de godes, les verres étant dans ce cas inappropriés. Là elle ne comprend plus, elle ne peut voir ce que fait Béa mais l’entend craquer une allumette.

 

La jeune chimiste attend qu’un peu de cire fonde, puis s’en verse sur le dos de la main pour en tester la température. Elle est bonne.

 

Pour Nathalie, c’est plus fort qu’elle, elle finit par se retourner alors que Béa s’approche.

 

– Tu veux faire quoi ?

– Je vais te chauffer les fesses !

– T’es pas bien, tu vas me brûler ! Dit-elle en se relevant brusquement.

– Regarde ce que je fais, lui répond simplement Béatrice en faisant à nouveau couler de la cire sur le dos de sa main. Ça ne m’a pas tuée et ça ne laisse pas de trace. Allez remets-toi en position. Ou plutôt non, mets-toi debout face à moi !

 

Béatrice la toise quelques instants puis la gifle deux fois de suite.

 

– Qu’est-ce qu’on dit ?

– Pardon maîtresse, merci maîtresse.

– Je te trouve bien doudouille pour une soumise !

– Pardon maîtresse.

– Accroupis-toi un petit peu et ouvre grand la bouche, je vais te cracher dedans !

 

Elle se fait cracher dessus sans problème. Béatrice sait aussi qu’il ne faudrait pas qu’elle aille trop loin. Tout cela doit rester un jeu.

 

– Redresse-toi… Hum tu es trop belle comme ça, viens ici que je t’embrasse !

 

Surprise mais pas mécontente du tout, Nathalie se laisse embrasser dans un long et sensuel french-kiss pendant que les corps se collent l’un contre l’autre.

 

– Tu veux continuer ?

– Oui !

– Alors, remets-toi par terre, salope !

 

Les premières gouttes de cire qu’elle reçoit sur les fesses la font sursauter, puis elle s’habitue à cette étrange sensation proche de la brûlure. En refroidissant la cire a formé d’étranges trainées blanches sur la peau.

 

– Tu as une cravache, un martinet ?

– Non mais j’ai une ceinture qu’est pas mal !

– Tu vas aller la chercher, à genoux et tu reviendras avec en la tenant entre les dents, et après tu reprendras la position. Compris salope ?

– Oui, maitresse.

 

Quelques instants plus tard.

 

– Tu es une bonne chienne, tu as bien rapporté la ceinture à ta maîtresse.

 

Béatrice frappe avec la ceinture. Elle cherche à bien ajuster ses coups, qui doivent être assez forts pour ne pas faire dans la simulation mais pas trop pour que ça reste du sadomasochisme et non pas du sadisme pur…

 

– Plus fort ! Demande Nathalie, je veux que tu me marques.

 

Béatrice est gênée, elle veut bien jouer, mais n’a rien d’une brute. Pour le moment les coups de ceinture font se décoller les croutes de cire, qui bientôt finissent par disparaître. Le cul de Nathalie est désormais rouge comme une tomate. Béa abandonne un moment sa victime et se dirige vers le frigo.

 

– J’espère que tu as des glaçons ?

 

Elle en a : Béatrice en démoule deux et s’amuse à lui passer sur les fesses.

 

– Après le chaud, le froid ! Tu aimes ça ma grosse pute ?

– J’aime tout ce que tu me fais !

 

Pas chiante la Nathalie !

 

– Rampe vers la salle de bains, je vais te pisser sur les fesses, ça leur fera du bien !

– Tu peux me pisser dans la bouche si tu veux ! Répond la soumise.

– Dans la bouche, j’ai l’impression que ce serait plus une gourmandise qu’une punition !

– Alors donne-moi une gourmandise !

– On arrête les petites misères, alors ?

– Oui, ça va, c’était bon, ça m’a fait du bien, dit-elle en se relevant… Mais je veux bien ma gourmandise !

 

La domination était donc terminée, voilà qui arrangeait bien Béatrice qui n’avait rien contre mais devenait mal à l’aise quand ça s’éternisait. Elles se dirigèrent vers la salle de bains et Béatrice s’assit sur le rebord extérieur de la cuvette des toilettes et écarta les lèvres de sa chatte.

 

– Que c’est beau ! S’enthousiasma Nathalie

– Approche toi et ouvre bien la bouche, je m’en vais faire une pissette !

 

Béatrice n’eut aucune difficulté à ouvrir les vannes et Nathalie s’empressa de boire tout ce qu’elle pouvait de cette bonne pisse chaude. Le trop plein dégoulinait sur son menton, sur ses seins, un peu partout.

 

– Viens m’embrasser !

– J’ai encore le goût du pipi dans la bouche.

– Justement ! Ce sera encore meilleur.

 

Après ce long baiser, Béatrice demanda à sa complice du moment de lui nettoyer la chatte avec la langue. Nathalie n’étant point sotte, compris parfaitement le message : Béa voulait jouir. Nathalie savait faire. Aussi, après avoir pourléché consciencieusement l’humidité de son intimité et s’en être régalée, elle attaqua le petit bourgeon d’amour effrontément érigé, en se livrant à un mouvement d’aspiration du bout de sa langue qui se révéla d’une efficacité redoutable.

 

– Qu’est-ce que tu es trempée ! Constata Nathalie.

– Ben oui, quand on s’occupe bien de moi, je mouille come une éponge. A moi de m’occuper de ton minou ! Proposa-t-elle en se relevant…

 

Nathalie fit signe à la jeune chimiste de venir sur le canapé. Mais auparavant elle sortit d’un tiroir le fameux petit gode rose que Béatrice connaissait déjà.

 

– J’aime bien m’enfoncer un gode dans le cul, surtout à la fin.

 

Béatrice n’osa pas lui demander si elle avait changé les piles.

 

Nathalie, couchée sur le dos releva son arrière-train de façon à ce que Béatrice puisse se glisser entre ses jambes pour la lécher, tout en faisant aller et venir le gode dans son anus.

 

Béa besogna sa complice pendant que celle-ci se triturait le bout des seins sans ménagement. Cela dura plusieurs minutes au terme desquelles Nathalie se mit à pousser des cris de jouissance de plus en plus rapprochés et de plus en plus démonstratifs.

 

– Le gode, le gode, je veux le sucer ! Réclama-t-elle dans un souffle.

 

Elle le porta en bouche sans vérifier son état et se mit à le lécher comme elle l’aurait fait avec un pénis bien bandé. Quelques secondes plus tard, elle explosa sa jouissance.

 

Les deux femmes se blottirent l’une contre l’autre pendant de longues minutes. Nathalie étant bien consciente que selon toute vraisemblance cette séance de folie ne se renouvellerait pas.

 

Puis ce fut la douche, les vêtements qu’on remet en se disant que le plaisir qu’elles avaient partagé passait déjà du domaine du présent à celui des souvenirs !

 

– Je ne pourrais pas avoir son adresse à Pauline ?

– Essaie de lui parler par téléphone, si ça ne marche pas, je te donnerai l’adresse. Tu peux même téléphoner d’ici.

 

Ce n’était pas une bonne idée, ça pouvait créer des problèmes.

 

– Non, faut que je prépare bien mon coup.

– Je suppose qu’on se reverra plus ?

– Je ne peux pas dire… tant que cette affaire n’est pas terminée. De toute façon, je t’appelle pour te dire comment ça s’est passé avec Pauline.

– D’accord, merci pour ce délicieux moment, j’espère que tu y as pris autant de plaisir que moi ?

– Ben, ça s’est vu non ? Ça s’est même entendu !

– T’es une belle coquine !

– Une coquine qui aime les coquines !

– Alors un dernier bisou ?

 

Il fut bref, mais néanmoins aussi profond que baveux.

 

16 Heures

 

Béatrice se prépare à téléphoner à Pauline. Ça n’allait pas être évident ! Déjà il fallait qu’elle réponde, puis qu’elle ne raccroche pas brutalement, puis qu’elle accepte de parler. Cela faisait beaucoup de choses, d’autant que l’idéal aurait été de la rencontrer en chair et en os. Autrement dit : mission impossible. Elle composa le numéro. Miracle : elle répond !

 

– Allô !

– Allô Cynthia, c’est Béatrice !

 

Raccrochera, Raccrochera pas !

 

– Béatrice ! Que je suis contente d’entendre ta voix ! Je vois qu’on t’a donné mon numéro.

– Oui…

– Tu veux qu’on se voie, je crois qu’il y a un petit quiproquo entre nous. Gaby m’en a parlé, autant mettre les choses au point, n’est-ce pas chérie ?

 

Béatrice est sur le cul : rien ne se passe comme prévu. Et qui est donc cette Gaby qu’elle évoque ?

 

– On pourrait se voir où ça ? Et quand ? Demande Béatrice.

– Euh, chez moi demain en milieu d’après-midi, 15 heures ?

– Oui tu me donnes l’adresse ?

– Ben, tu la connais : rue de Rennes… Je vais te donner le code digital.

 

Qui habitait donc vraiment à cette adresse : Nathalie ou Cynthia-Pauline ?

 

17 heures : Nathalie envoie un texto à Pauline : « J’ai eu un dégât des eaux cette nuit, le studio est inhabitable et j’ai dû changer la serrure. Je te rappellerai. » C’est sec, très sec, pas de « bisous » ou de « je t’embrasse » à la fin. Pauline appelle Nathalie, elle ne répond pas. Alors elle appelle Béatrice puisqu’elle a mémorisé son numéro.

 

– Je ne pourrai pas te recevoir chez moi, on vient de me prévenir qu’il y a eu un dégât des eaux. Si tu veux on se retrouve à la même heure dans un petit bistrot rue de Rennes, au « Goulot »…

 

Bizarre ! Se dit Béatrice, peu rassurée. Elle a dû parler à ses complices de notre rendez-vous et on lui a fait changer ses plans. Elle a une idée :

 

– Allô ! Comment va mon petit professeur ?

– Ah ! Béa, ma petite biche, c’est gentil de m’appeler, tu me téléphones d’où ? De dessous les palmiers ?

– Non, je suis restée à Paris, et… (Elle lui raconte tout), tu peux venir avec moi à ce rendez-vous ?

 

Il accepta, et le lendemain à 15 heures 10, Martinov entra dans l’établissement, précédant Béatrice

 

– Hou, hou ! Leur cria Pauline, manifestant bruyamment sa présence.

 

Elle se lève. Elle est radieuse, habillée sous son lourd manteau, d’une petite robe imprimée très décolletée. Elle embrasse les arrivants, (qui ne s’attendaient pas à un tel enthousiasme) puis tout le monde s’assoit. Béatrice lance un œil circulaire dans la salle, elle ne remarque rien de suspect. Le garçon prend les commandes, et Pauline prend la parole :

 

– J’ai pas bien compris pourquoi tu t’étais embrouillée avec Gaby ?

– Gaby, qui c’est Gaby ?

– Ben, ma coloc, rue de Rennes.

 

« Gaby ? Une colocation ? Mais qu’est-ce que c’est que cette salade ? » se demanda Béatrice avant de mettre tout ça sur le compte de la mythomanie.

 

– Je croyais qu’elle s’appelait Nathalie ?

– C’est en effet son vrai prénom, euh, tu peux répondre à ma question ?

– Je cherchais à te joindre, je lui ai demandé tes coordonnées, et elle ne voulait pas me les donner.

– Oui, mais la question n’est pas là. Tu lui aurais dit que je t’aurais subtilisé quelque chose. C’est quoi cette histoire ?

– Cynthia, arrête s’il te plaît ! Je sais que tu as échangé la viande qui était dans mon Tupperware, je veux simplement savoir pourquoi !

– Mais, je n’ai rien échangé du tout ! Qu’est-ce que tu racontes ?

– Si tu continues à faire l’andouille, on va peut-être en rester là !

 

La conversation fut un moment interrompue par l’arrivée d’un second garçon, plateau en main, qui jeta un regard de concupiscence dans le décolleté de Cynthia.

 

– Et j’aurais fait ça dans quel but ?

– C’est justement ce que je cherche à savoir !

– Et qu’est-ce qui te permet d’affirmer que j’aurais fait une chose pareille ?

– Au restaurant, j’ai fait une marque sur ma tranche de viande.

 

Cynthia éclata de rire :

 

– T’avais déjà peur qu’on te la pique ?

– Non, il y avait une nervure en forme d’arc de cercle, ça pouvait faire une bouche. J’ai fait deux yeux avec ma fourchette, ça pouvait représenter un smiley.

– Et quand t’as donné la viande à ton chien, il n’y avait plus le smiley, c’est ça qui te perturbes à ce point ?

– Ces morceaux de viandes étaient destinés à être analysés, et tu le sais très bien. Le fait qu’ils aient été échangés rend l’analyse inutile.

 

Cynthia a vraiment l’air de tomber du placard !

 

– Ah ! C’est donc ça ? Tu voulais faire analyser des bouts de viandes et on te les a remplacés ! Le problème c’est que c’est pas moi qui a fait ça !

 

– Ah, oui et c’est qui alors ?

– Ce n’est pas comme ça qu’il faut raisonner ! Comment aurais-je pu faire ? Réfléchis un peu, pourtant vous ne m’avez pas l’air con, tous les deux ! Il fallait déjà que je vous emmène chez moi ! Comme si c’était évident ! Il y avait une chance sur combien pour que ça se produise ? Une sur cent ? Une sur mille ? Après il fallait qu’on baise, que toi, Béatrice tu sois portée vers les femmes, que vous, André Martinov acceptiez d’être attaché, que je présente la viande comme vous l’aviez fait vous-même, et que je trouve le temps de faire ce remplacement.

– Justement tu n’as pas eu le temps…

– Mais qui irait imaginer un plan aussi impossible ?

– Effectivement, quelque chose nous échappe ! Mais si ce n’est pas toi, qui cela peut-être ?

– Je n’en sais rien, il y a eu une bousculade quand vous êtes sortis, l’échange a pu se faire à ce moment-là ?

– Ça voudrait dire que le gars a dû ouvrir mon sac, récupérer le Tupperware, l’ouvrir, retirer la viande, la remplacer, refermer la boite, la remettre dans le sac, le refermer ! Je sais qu’il y a des prestidigitateurs géniaux, mais là quand même !

– Effectivement ! Alors il ne reste qu’une seule solution.

 

Et Cynthia s’arrêta net de parler. Elle venait de trouver simultanément la clé de l’énigme et la signification de sa mission « anodine ». Mais elle ne pouvait le dire à Béatrice, du moins pas encore, pas avant d’en avoir référé à Robert. Le problème pour elle, c’était que cette dernière pouvait probablement trouver toute seule, maintenant que son raisonnement n’était plus bloqué sur la certitude d’un échange de viande au studio.

 

– Alors ? S’impatienta Béatrice.

– Alors, je sais ! Je viens de trouver qui a fait l’échange mais je n’en comprends pas le but :

– Dis !

– Ben, je ne peux pas ! Moi aussi, je suis liée par le secret professionnel !

 

Martinov s’agaçait :

 

– Si de notre côté, nous laissons tomber le secret professionnel, vous êtes d’accord pour faire de même ?

– Attendez, je donne un coup de fil, je sors, je reviens. Je ne m’enfuis pas, je reste devant le bistrot !

 

– Qui a pu toucher à cette viande à part nous ? demande Martinov, une fois Cynthia sortie, essayons d’être méthodiques ! Elle aurait pu être échangée après l’avoir mise dans ton sac pendant qu’on mangeait le dessert ?

– Impossible, il était coincé contre ma cuisse, côté mur !

– Après la patronne est venue nous apporter le Tupperware, tu lui as donné la viande…

– Elle a commencé à hurler, Cynthia lui a dit de se calmer…

– Et elle a subtilisé la viande à ce moment-là ! Conclut Martinov.

– Ça veut dire qu’on était repérés dès le départ !

– Impossible !

– Sauf si Laboinet joue double jeu ! Donc Laboinet, la patronne et Cynthia sont tous complices ! Quelle salade ! Résuma Béatrice.

– Mais pourquoi ?

– Si on était repérés dès le départ, il suffisait à la patronne de nous servir de la viande « normale ». Pourquoi cet échange ? Il y a encore quelque chose qui nous échappe !

 

Cynthia (Pauline) téléphone à Robert :

 

– Robert, je suis dans la merde.

– Attends, je suis en réunion, je m’éloigne un moment… Oui je t’écoute, ma chérie.

– Ce que tu m’as fait faire au restaurant l’autre jour, ça prend des proportions inquiétantes…

– Résume, je n’ai pas beaucoup de temps.

– Je suis avec des gens qui ne sont pas du tout contents de ce qui s’est passé ensuite.

– Ils te cherchent des ennuis ?

– Je suis embêtée, je ne sais pas si je dois leur dire ce que tu m’as demandé de faire !

– Je ne veux pas que tu aies d’ennuis à cause de moi, je regrette de t’avoir entraîné dans cette affaire, j’étais loin d’imaginer que ça t’attirerait des soucis.

– Je peux leur dire ce que tu m’as demandé de faire ?

– On va faire mieux que ça, explique-leur que je veux bien les rencontrer avec toi, tu es où ?

 

Cynthia revint dans le bistrot à sa table, mais ne se rassit pas.

 

– A 17 heures, vous saurez tout. S vous voulez, on se retrouve ici je serais avec un ami !

 

Une bonne heure à attendre, voilà un contretemps qui contrariait les plans de ce bon professeur Martinov.

 

– Plus tôt, ce n’est pas possible ?

– J’ai dérangé mon ami en pleine réunion, je ne pourrai pas le faire une seconde fois. D’accord, on se retrouve tout à l’heure ?

– O.K. répondit Béa, tandis que Cynthia les laissait plantés là.

 

– On fait quoi, on boit un coup ? Proposa Martinov.

– Pas trop soif, attendons d’avoir vu ce mystérieux personnage, à mon avis ça ne va pas durer bien longtemps, et après je t’offre le restau.

– En espérant que son copain à la Cynthia ce ne soit pas un chercheur de bagarre !

– Ben, oui ! Allez, viens on va faire un peu de lèche-vitrines en attendant l’heure fatidique !

– Béatrice ! Tu te rends compte de ce que tu me demandes de faire : du lèche vitrine

– Ben oui ! Je suis gentille avec toi, non ? Alors tu peux bien me faire un petit plaisir ?

– J’aurais tout fait dans ma vie !

 

A 17 heures 05, ils entrent à nouveau dans le bistrot. Cynthia n’y est pas. Un lapin ? Non, elle arrive trois minutes après, précédée d’un grand chauve à lunettes, très élégamment vêtu.

 

– Voilà, c’est Robert !

 

Il n’a rien d’un play-boy ce Robert. Non pas qu’il soit laid, il est simplement quelconque, pas vraiment le genre d’hommes qu’on imaginerait en couple avec Cynthia (Pauline)

 

Cette dernière lui présente Martinov et Béatrice. Aucune poignée de main n’est échangée.

 

– Bon, je vais commencer, déclare Robert. Mon intention n’a jamais été de porter préjudice à Pauline. S’il faut vous en prendre à quelqu’un, c’est moi le responsable.

– Mais en clair ? Le coupe Martinov

– C’est un service que m’a demandé un ami. Sarah devait me placer à la table 4 et vous à la 3, juste à côté.

– Sarah ?

– Oui la fille du restaurant, elle s’appelle Sarah ! Ma mission, et c’est là un bien grand mot, consistait à faire semblant de téléphoner en attendant une altercation entre Sarah et vous ! A ce moment-là je devais interpeller Sarah en lui disant de baisser le ton. C’est tout ! Il se trouve que ce jour-là j’ai eu un contretemps de dernière minute…

– Donc Pauline vous a remplacé !

– Absolument, comme le service qu’on me demandait me paraissait complètement anodin, j’ai fait sous-traiter l’affaire par Pauline. Voilà, à vous de me dire maintenant quels sont vos soucis.

– Donc si j’ai bien compris, résuma Béatrice, l’altercation était programmée, et toi, Pauline, tu devais faire diversion. Et c’est pendant cette diversion que la viande a été échangée.

– Oui ! Même si je ne l’ai pas vu faire.

 

Martinov poussa un long soupir !

 

– Bien ! Nous avions envisagé cette hypothèse ! Elle ne tient pas debout. Si nous étions repérés dès le départ (ce que vous venez de nous confirmer) il suffisait de nous faire servir de la viande sans problème. Pourquoi cet échange ?

– Cynthia m’a raconté cette histoire d’échange de viande, je n’étais pas au courant des détails. La viande qu’on vous a servi à table était (je suppose) tout à fait normale. Sarah l’a donc volontairement échangée contre une viande bizarre !

– Il y a une chose que vous ne savez peut-être pas, reprit Martinov, c’est que j’étais sous contrat avec un type qui souhaitait une analyse des grillades servies dans ce restaurant et qu’il soupçonnait effectivement l’établissement de servir des viandes « bizarres ». Ça ne colle pas avec votre scénario, je ne vois pas la patronne de l’établissement nous refiler de la viande qui, après analyse pourrait porter préjudice à son restaurant. !

– Mais, Monsieur Martinov, Sarah n’est pas la patronne de l’établissement, c’est une serveuse, et c’est aussi la petite amie de la personne qui m’a demandé le service qu’on vous a raconté. Elle est en conflit avec son patron, une histoire d’heures supplémentaires assez compliquée, bref elle cherchait à se venger. J’imagine bien la suite : le rapport d’analyses publié dans le journal, un joli scandale ! Et si une plainte est déposée, c’est vous qui écoperez, car je suppose que mon ami ne vous a pas fourni sa véritable identité et qu’il vous a payé en liquide ?

– Tout à fait, il va m’entendre celui-là ! Quoique je suppose que vous allez le mettre au courant de notre rencontre ?

– C’est un ami, il est amoureux, il a eu une mauvaise idée… A combien estimez-vous le préjudice de cette rupture de contrat ? J’en fais mon affaire ! Reprit Robert en sortant son carnet de chèques.

– A rien du tout. Dès que cette affaire nous a parue louche, c’est nous qui avions l’intention de rompre ! Répondit Martinov.

– On a juste perdu quelques heures de travail, on s’en remettra ! Ajouta Béatrice.

– Et bien cette affaire est terminée ! Voulut conclure le professeur.

– Accepteriez-vous que je vous paie le restaurant ? Proposa Robert.

– Attendez, reprit Béatrice, l’affaire est certes terminée, mais on a un gros dégât collatéral, il faut que je m’entretienne quelques minutes avec Pauline en tête à tête, tu viens ? On sort cinq minutes !

 

Les deux femmes sortirent de l’établissement, Béatrice, blanche comme un linge et Pauline dubitative.

 

– Pauline, on aurait pu déjeuner tous ensemble et se quitter, et ce n’est qu’après que tu aurais eu connaissance de la catastrophe ! Mais je ne suis pas si salope…

– Quelle catastrophe ? Dis ?

– Nathalie est fâchée avec toi ! Très fâchée même, elle ne veut plus entendre parler de toi !

– Ben, en quel honneur ?

– A cause de moi !

– Je ne comprends pas, explique-moi, t’as fait quoi ?

– Nathalie ne voulait pas me donner tes coordonnées, elle pensait que j’étais quelqu’un qui te cherchait des noises, (tu l’as d’ailleurs confortée dans cette idée en lui racontant que j’étais une « ex » de Robert). Elle voulait te protéger.

– Elle t’a raconté que…

– Oui, laisse-moi finir, pour lui prouver ma bonne foi, j’ai été obligée de lui décrire le petit tatouage que tu as sur la fesse gauche..

– Salope ! T’es vraiment la reine des connes. Pourquoi tu as fait ça ?

– Je t’ai expliqué pourquoi j’ai été obligée de dire ça !

– Obligée, obligée, on n’est jamais obligeé ! Conasse. Qu’est-ce que vais devenir, maintenant ? Mais bien sûr, t’en a rien à foutre !

– Ben, si justement …

– Et d’abord, elle me reproche quoi ? Tu lui as dit ce qu’on avait fait ?

– Elle est un peu jalouse, mais ce qu’elle te reproche, c’est d’avoir emmené du monde dans le studio, alors qu’elle te l’avait interdit.

– Et puis ?

– C’est tout !

– C’est pour ça qu’elle est fâchée ? Elle est quand même gonflée, je lui paie presque la moitié de son loyer, c’est comme si s’était une coloc !

– C’était grave dans le contexte !

– Quel contexte ?

– Et, bien on pensait que tu étais salement impliquée dans cette affaire, on s’est trompées !

– Et maintenant je suis dans la merde !

 

S’en suivit un déluge d’injures et d’invectives que Béatrice laissa diplomatiquement passer. Après ce fut la crise de larmes.

 

– Bon, ma grosse, tu te calmes ! Je vais essayer d’arranger ça, je devais justement…

– Je ne suis pas grosse !

– Je devais justement téléphoner à Nathalie !

– Pfff, elle est injoignable, elle a eu un dégât des eaux et elle est partie habiter chez sa mère !

– On verra bien.

 

Nathalie décrocha :

 

– Bonjour toi, je croyais que tu m’avais oubliée !

– Pas du tout, mais disons qu’on vient d’avoir le fin mot de l’histoire, il y a à peine dix minutes.

– Raconte !

– En fait, Pauline n’a rien fait de mal, elle a été manipulée par un ami de Robert qui…

 

Elle lui raconta alors toute l’histoire et conclut :

 

– Je me suis trompée à propos de Pauline, c’est une chic fille et à part le fait de t’avoir caché la partouze, elle n’a rien fait de mal.

– OK, merci de m’avoir prévenue, je vais essayer de l’appeler.

– Si tu veux, je te la passe, elle est à côté de moi !

 

Béatrice lui passa son portable. Elle n’entendit pas ce que lui disait Nathalie, mais à la fin de la conversation, Pauline rayonnait de bonheur. Elle se jeta au cou de Béa :

 

– Putain, quel soulagement, je t’ai traitée de tous les noms, je m’en veux, pardonne-moi !

– Ne te fais pas de soucis, moi aussi, je suis parfois un peu impulsive !

– N’empêche, tu es quand même une sacrée salope.

– On s’embrasse ? Gloups !

 

Martinov et Robert levèrent de grands yeux étonnés en voyant revenir les deux femmes. Le rimmel de Pauline avait dégouliné.

 

– Qu’est ce qui t’est arrivé ? demanda Robert.

– Il fallait qu’on s’explique. Maintenant c’est fait et tout baigne, faut juste que je me remaquille un peu.

– Alors ce restau, ça vous dit ? Reprit Robert

– Euh ! C’est que je suis invitée chez Gaby (Nathalie, si vous préférez). D’ailleurs on est tous invités.

– Pourquoi pas, cela me permettra de faire connaissance ?

 

Nathalie n’avait pas eu le temps de faire de la cuisine, elle était descendue en vitesse faire quelques courses et proposait de la charcuterie, du riz en salade et du fromage, Martinov avait apporté une bonne bouteille de vin, Béatrice un gros gâteau, Robert du champagne et Pauline un gros bouquet de fleurs.

 

On parla bien sûr de l’affaire de la viande bizarre, chacun apprenant aux autres un peu de ce qu’ils en ignoraient.

 

– Mais ce restaurant, tu le connaissais ou pas ? Demanda Béatrice à Pauline.

– Pas du tout, en principe le midi, je me contente d’un yaourt et d’un fruit. Je me suis fait passer pour une habituée du restaurant pour essayer de vous brancher sur votre rôle dans cette histoire, parce que tout ça m’intriguait, je voulais en savoir plus… La curiosité féminine, tu sais ce que c’est…

 

Il fallut bien afin que le récit fut cohérent, évoquer ne serait-ce que brièvement la partouze.

 

Le récit avait sérieusement émoustillé Robert, qui plus il regardait Béatrice, plus il avait envie de la sauter. L’obstacle était Nathalie, mais rien ne l’empêchait de tâter le terrain :

 

– Si je comprends bien, nous sommes nous tous une belle bande de joyeux débauchés… Il n’y a que vous qui êtes sage, chère Nathalie !

– Me prendriez-vous pour une dame patronnesse ? Répliqua l’intéressée.

– Draguer une dame patronnesse aussi charmante que vous, doit être une expérience passionnante !

– Pour vous sans doute, mais en ce qui me concerne, je n’ai pas envie de me faire draguer.

 

Voilà qui refroidit les ardeurs de Robert, qui était donc sur le point de renoncer, mais Nathalie fit « l’erreur » de relancer :

 

– Et puis que dirait Pauline ?

– Mais Pauline n’est pas jalouse, n’est-ce pas, Pauline ?

– Pas du tout jalouse ! Confirma l’intéressée.

– L’obstacle est-il levé, Nathalie ? Reprit Robert.

– Ne soyez pas lourd, Robert, vous n’avez aucune chance.

– D’accord, je renonce à vous draguer, mais seriez-vous contre un contact exclusivement physique ?

– Montrez-moi votre bite, je vous dirai ! Répondit-elle par pure provocation.

 

Robert n’était pas homme à se dégonfler, il dégrafa sa ceinture, baissa son pantalon, puis sortit de son caleçon sa bite déjà bandée et décalottée.

 

– Pas mal ! Admit Nathalie. Mais je manque d’éléments de comparaison, je n’en ai pas vu tant que ça.

– Souhaitez-vous la goûter ?

– Je ne le souhaite pas, mais je ne suis pas contre non plus. Approchez-vous, je vais essayer de m’occuper de votre cas.

 

C’est ainsi que Nathalie se mit à sucer la bite de Robert, situation qu’elle aurait jugée inimaginable quelques minutes auparavant. Elle s’y prenait d’ailleurs assez gauchement, que voulez-vous, les pipes, ça s’apprend.

Aussi quand elle cessa, Robert n’insista pas, la partouze pouvait à présent démarrer et déjà il s’apprêtait à solliciter Béatrice. Il n’en eut pas le temps.

 

– Votre engin n’est pas désagréable, mais quelque chose me dit que celui de Monsieur Molotov doit être meilleur !

– Martinov ! Rectifia l’intéressé qui avait horreur que l’on écorche son nom d’emprunt.

 

Le professeur était assez excité par ces derniers événements, mais tardait à se lever de son siège. Ce fut donc Nathalie qui vint le trouver, se mit à ses genoux, lui dézipa la braguette, en extirpa la queue qu’elle s’employa à raidir, avant de l’emboucher goulûment.

 

De son côté, Robert, toujours la bite à l’air s’était approché de Béatrice. Cette dernière n’était pas trop attirée par le bonhomme. Mais maintenant que Martinov était entré dans la partie, elle n’allait pas faire sa mijaurée.

 

Elle masturba quelques instants la verge offerte avant de se livrer à quelques gouzis-gouzis du bout des doigts, ce qui eut pour effet de combler d’aise son propriétaire.

 

Ne voulant pas faire banquette, Pauline rejoignit Nathalie, et les deux femmes se mirent à exécuter une fellation à deux langues sur la bienheureuse biroute du vert professeur.

 

– Me feriez-vous l’honneur de retirer un peu tout cela ? Demanda Robert en désignant les vêtements de Béatrice.

– Il n’y a pas le feu…

– Si ! Il y a le feu dans mon sexe !

– Et vous croyez que de me voir à poil va arranger votre état ?

– Ne dit-on pas qu’il faut soigner le mal par le mal ?

– Dans ce cas je vais me sacrifier, il faut soigner votre mal !

 

Et Béatrice commença à se déshabiller tandis que Robert se rinçait l’œil.

 

– Ça ne vous dérange pas de rester habillé pendant que moi je me fous à poil ?

– Je vois que vous aimez les hommes nus, je vais vous faire plaisir.

– La question n’est pas là, c’est juste une question de principe.

 

Quand il fut nu, Béatrice lui demanda de se tourner.

 

– Me tourner ?

– Ben, oui, j’aime bien regarder les fesses des hommes !

– Et bien voilà, qu’en pensez-vous ?

– Hum, c’est pas mal, joliment cambré, bien rebondi, vous avez presque un cul de gonzesse. Ecartez-moi tout ça, que je reluque votre trou du cul !

– Mais vous m’avez l’air d’une sacrée cochonne, vous !

– Pas mal en effet ! Commenta-t-elle, en découvrant l’œillet brun. Je crois bien que je vais vous le lécher.

– Avec plaisir, mais peut-être faudrait-il que je le rafraîchisse un peu dans la salle de bains.

– Je vous dirai. Pour l’instant restez ici et baissez-vous légèrement.

 

Elle goûta et le trouva bon. Sans être scato, elle n’était pas indifférente au goût parfois un peu âcre que diffusait cet endroit si intime. Sous l’action de sa langue, l’anus réagissait et commençait à s’entrouvrir. Béatrice prit alors l’initiative d’approcher son doigt de l’entrée, puis comme Robert ne protestait pas, elle l’enfonça en le faisant légèrement pivoter

 

– Vous aimez qu’on vous doigte le cul, dirait-on !

– J’aime plein de choses, voyez-vous, du moment que c’est bon.

– Je vois !

– Et si je vous mettais un gode à la place du doigt ?

– Je crois que je me laisserais faire.

– Chiche ?

– Chiche.

 

Le petit gode rose était revenu à sa place dans le tiroir. Elle le prit, s’intéressant au passage au spectacle des trois autres acolytes, qui n’avaient pas l’air de s’ennuyer. Les deux femmes s’étaient assises côte à côte sur le canapé, nues et les jambes écartées, elles s’embrassaient et se câlinaient tandis que le professeur Martinov, la queue fièrement dressée comme un étendard les suçait et les doigtait alternativement.

 

– Hum, ça rentrerait mieux avec une capote et avec du gel ! Dit alors Béa.

– J’ai toujours un préservatif dans mon portefeuille, mais je crains que ce soit insuffisant pour la suite des opérations. Répondit Robert.

– C’est très embêtant !

– En effet ! Quelqu’un a des capotes ? Se mit à crier Robert, provoquant l’hilarité de l’assistance.

 

Ben, non, personne n’en avait.

 

– Je vais descendre à la pharmacie ! Proposa Robert, qui déjà se rhabillait à toute vitesse.

 

Pendant ce temps, Béatrice ne rejoignit pas les autres, elle s’en alla chercher l’autre gode dans le tiroir, le plus grand, de couleur noire, et s’installa dans le fauteuil où elle joua à se l’enfoncer dans sa petite chatte. Et en plus celui-là avait des piles en état de marche !

 

Martinov en super forme réussit l’exploit de faire jouir d’abord Pauline, puis Nathalie quelques instants plus tard.

 

– Dès qu’on aura les capotes, je veux que tu m’encules ! Suggéra Pauline.

– Mais ce sera avec le plus grand plaisir ! Répondit le vert professeur.

 

Robert ne tarda pas à revenir. Tout guilleret, il balança la boite de préservatifs et le gel sur la table basse et se redéshabilla à grande vitesse. Le spectacle de ces trois femmes entièrement nues affalées devant lui, eut tôt fait d’exacerber sa libido et il se mit à se masturber afin de présenter une belle bite bien dressée.

 

Si notre trio féminin connaissait déjà ce vigoureux appendice, ce n’était pas le cas du professeur qui, sans aucune gêne lorgnait sur la belle bite ainsi exhibée. Robert s’en aperçut.

 

– Elle n’est pas mal, hein ? Lui lança-t-il.

– Elle est belle, j’avoue.

 

Robert s’amusait du trouble de Martinov.

 

– Vous aimez les belles bites ? Demanda-t-il.

– J’aime tout ce qui est beau !

 

Mais cet étrange dialogue s’arrêta là suite à l’intervention de Pauline, qui se rappela à son souvenir en se mettant en levrette, les fesses relevées et l’anus offert.

 

Martinov n’avait aucune raison de refuser cet appel. Il s’encapota, barbouilla le troufignon de la belle d’une noisette de gel et s’y enfonça gaillardement, avant d’entamer une séance de « j’y vais, je reviens ».

 

Du coup, Béatrice interpella Robert, en abandonnant le vouvoiement peu adapté en ces circonstances :

 

– Et bien, Robert, je ne te plais plus ?

– J’arrive, chère amie j’arrive, et je vous offre mon cul. Sodomisez-moi avec votre engin, ça me rappellera des souvenirs.

– De souvenirs croustillants ?

– Vous voulez savoir ?

– Bien sûr, et t’as même la permission de me tutoyer.

– J’avais eu quelques expériences homosexuelles dans ma jeunesse, j’étais dans un pensionnat de garçons, nous étions quelques-uns à nous sucer et à nous enculer à tour de bras (je devrais dire à tour de bites), j’en étais. J’ai ensuite refoulé tout ça en sortant de l’adolescence. Puis un jour à une partie, une très belle femme provoquait les hommes en s’exhibant avec un gode-ceinture. Je flashais sur elle et quand elle a demandé un volontaire pour se faire sodomiser, je me suis proposé de suite, sachant que ce serait le prix à payer si je voulais la baiser. Je ne l’ai pas regretté.

– Et depuis ce jour-là, pas d’autres godes ?

– Si de temps en temps. Un jour qu’une femme me prenait de cette façon, un beau jeune homme m’a proposé de remplacer le gode par son propre sexe, j’ai accepté, un cercle s’est formé autour de nous et un type s’est mis à tortiller du cul devant nous. J’ai compris qu’il voulait que je l’encule. Ça me rappelait un mec à la pension, qui avait un cul d’enfer…

 

Toute cette évocation était prononcée à haute et intelligible voix, de telle façon que Martinov puisse entendre. Et il avait beau être fort occupé à besogner Nathalie, il n’en avait pas moins reçu le message 5 sur 5.

 

– Depuis, ça me prend de temps en temps, continuait Robert. Ainsi il y a deux semaines, j’ai eu affaire à un négociant libanais, un mec beau comme un dieu. Au restaurant, il m’a confié que les femmes l’intéressaient peu et qu’il était homo passif. J’ai tenté ma chance, ça a marché, c’était divin. J’ai tout raconté à Pauline, ça l’a terriblement excitée, elle m’a dit qu’elle aurait bien aimé regarder ! C’est une drôle de coquine, Pauline !

 

Martinov continuait à limer en cadence la belle Pauline. Mais quand celle-ci se mit à crier de plaisir, il ne prolongea pas, voulant se réserver pour la suite.

 

Et tandis que Pauline se jetait dans les bras de Nathalie avec une telle fougue que les deux femmes se retrouvèrent rapidement sur le tapis en train d’exécuter un soixante-neuf de compétition, le professeur, l’air de rien s’approcha de Robert qui se faisait toujours goder le cul par Béatrice. Cette dernière comprit parfaitement la manœuvre en sortant le gode de son orifice. Du coup Robert se redressa et de quelques mouvements de masturbation redonna bonne vigueur à son chibre.

 

Martinov se demandait comment aborder le « problème ». Ne trouvant rien de très original, il résolut de faire simple, attrapa la bite de Robert et demanda :

 

– Je peux me permettre ?

– Avec grand plaisir !

 

Martinov admirait l’engin bandé au maximum, le superbe gland décalotté et brillant d’excitation. Une goutte de pré-jouissance ne tarda pas à perler sur le méat, semblant dire au professeur « qu’est-ce que tu attends pour me sucer ? »

 

Alors il se mit à sucer la bite offerte, des lèvres et de langue. Amusée mais surtout excitée Béatrice vient s’agenouiller auprès du professeur, offrant ainsi à Robert une insolite fellation bisexuelle à deux langues.

 

Martinov n’avait qu’une crainte, c’est que Robert, jouisse. Hé, c’est qu’il la voulait dans son cul, cette bite, ce bon professeur !

 

– Hum, qu’elle est bonne, je la verrais bien dans mon cul !

– Et bien tournez-vous, vos vœux vont être exaucés.

 

Bonne fille, Béatrice tartina un petit peu le mâle orifice, tandis que Robert s’encapotait.

 

– On se met comment ? demanda ce dernier.

– Asseyez-vous, je vais m’empaler sur vous.

Martinov préférait contrôler l’introduction. Dès que la chose fut entrée, il se mit à faire des mouvements de haut en bas (et vice-versa). La chose lui était agréable mais physiquement éprouvante, ce genre d’exercice n’étant plus vraiment de son âge.

Martinov12e

– On va changer je vais me mettre en levrette ! Finit-il par proposer.

 

Et c’est donc dans cette position que Robert finit d’enculer le professeur en jouissant violemment. Tandis qu’à quelques centimètres, Nathalie et Pauline prenaient aussi leur pied comme des furies.

 

Martinov n’avait pas joui, il aurait bien aimé demander à l’une ou l’autre des jouisseuses de s’occuper de lui, mais elles étaient en ce moment en plein câlin amoureux et il estima qu’il serait déplacé de les déranger.

 

– Viens à côté de moi mon petit professeur ! Dit alors Béatrice qui avait gagné le canapé. Robert, viens par ici ! Tu vas me faire jouir avec ta langue et en même temps tu vas branler mon ami.

 

Robert aurait sans doute préféré se reposer mais il ne voulut pas se dégonfler et fit ce que la jeune chimiste lui proposait. Sa main eut tôt fait de faire gicler la bite du professeur qui s’écroula, un moment épuisé. Du coup Béatrice se retourna en levrette dans la largeur du canapé. Dans cette position, Robert passa sous elle afin de parachever de lécher sa minette, tandis que Martinov passé derrière la belle, lui agaçait le troufignon de sa langue.

 

Quand Béatrice eut enfin joui, Robert demanda à Pauline si ce qu’il avait fait avec le professeur l’avait excité :

 

– Mais Robert, je n’ai rien vu du tout, j’étais tellement occupée avec Nathalie.

– Dommage, ce genre de chose ne se reproduira sans doute pas de si tôt !

– Sauf si nous invitons prochainement ce cher professeur Martinov ! Qu’en penses-tu toi ?

– Ma fois, je crois que voilà une excellente idée !

 

Tout ce petit monde finit par se rhabiller. Béatrice et Martinov s’apprêtaient à prendre congé, quand Nathalie proposa une nouvelle coupe de champagne :

 

– Il ne sera pas aussi bon que celui de Monsieur Robert, mais autant se quitter sur quelques bulles…

 

Et c’est juste après avoir trinqué que le téléphone portable de Béatrice sonna :

 

– Allô ! Mademoiselle Clerc-Fontaine.

– Oui !

– C’est le laboratoire ! Vos résultats sont disponibles.

– Oui, ah, déjà ?

– Vous pensez venir les chercher quand ?

– Ben quand j’aurais cinq minutes, mais pourquoi cette question ? Demanda Béatrice qui n’avait aucune intention d’aller chercher ces résultats désormais inutiles.

– Euh…

– Finalement, détruisez-les je n’en ai plus besoin !

– Vous avez tort, les résultats sont très surprenants.

– Ah ? Et bien dites-moi !

– Nous ne communiquons aucun résultat par téléphone !

– Envoyez-les chez moi !

– On n’a pas votre adresse !

– Et bien, détruisez-les !

– Vous ne voulez vraiment pas savoir ?

– Vous commencez à me fatiguer !

– Votre viande…

– Quoi ma viande ?

– C’est de la chauve-souris avariée !

– De la chauve-souris avariée ! Répéta-t-elle devant les autres convives médusés avant de réaliser que son interlocuteur se moquait d’elle.

 

– Il a failli me bluffer, ce con, conclut Béatrice avant d’entraîner la joyeuse compagnie dans un fou rire communicatif.

 

Fin de l’épisode

La Rochelle, Septembre 2011

©2011 Maud Anne Amaro

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 08:40

Professeur Martinov 12 – Professeur Martinov et la grillade mystérieuse 1 – L’Ortolan du midi par Maud Anne Amaro

StampBea

1 – L’Ortolan du midi

 

Prélude

 

Et nous revoici dans cette grande banlieue parisienne, où le professeur Martinov exerce son activité d’inventeur à tout faire et de démêleur d’énigmes tordues. Il n’est pas plus professeur que vous et moi (quoi que…) mais le titre fait si joli sur un en-tête de lettre ! Il pourrait jouir tranquille d’une heureuse retraite, d’autant que l’invention et la commercialisation du « lapin dur », (voir cet épisode) lui a apporté une certaine aisance, mais non, il continue. Son activité le passionne.

 

Il ne passe pas inaperçu quand il sort en ville : costume un peu étriqué, chemise blanche aux poignets élimés et au col lustré, et nœud papillon, (toujours le même). La barbichette grisonnante, les cheveux poivre et sel et la paire de lorgnons lui font un look de savant du 19ème siècle égaré dans notre temps.

 

Célibataire, mais non sans charme, il a une maîtresse en ville, la Marianne, une brave fille comme on dit. Il recourt aussi aux services tarifés de quelques professionnelles, dont certaines sont devenues ses amies (forcement, depuis le temps). Il a peu de tabous, ainsi dans sa jeunesse il prit plaisir à pratiquer quelques coquineries avec des partenaires du même sexe, et le hasard de ses aventures l’a fait parfois renouer avec ces fantaisies. (Depuis Pr. Martinov et la vierge de Cardillac)

 

Il n’était pas seul quand il découvrit le « lapin dur ». Béatrice, la jeune chimiste qu’il avait consenti à embaucher en cette période où il était complètement débordé, l’avait considérablement aidé, notamment en expérimentant le produit sur elle-même.

 

Depuis, une grande complicité les unit, sans qu’ils ne soient amant et maîtresse. D’ailleurs Béa, depuis ses déconvenues sentimentales, est plus portée sur les femmes que sur les hommes. Non : ils s’amusent ensemble sans trop d’arrière-pensées et se trouvent très bien comme ça !

 

Jour d’hiver

 

Il a neigé toute la nuit, et la ville se réveille dans le blanc, le froid et le ralenti. Béatrice est arrivée en retard en maugréant contre ce pays où dix malheureux centimètres de neige parviennent à créer une innommable pagaille.

 

– Coucou ! Je suis là, mon petit professeur, tu peux me faire un café bien chaud ?

 

Elle pose son chapeau, son manteau, troque ses bottes contre des jolis escarpins et se précipite dans la cuisine.

 

– Et bien, Béatrice, tu es frigorifiée, tu veux que je te réchauffe ?

– Rien ne peut me réchauffer aujourd’hui !

– On dit ça, on dit ça…

 

Leur conversation fut interrompue par le bruit de la sonnette de la porte d’entrée. Leur visiteur du jour était déjà là, ponctuel malgré les intempéries.

 

L’homme qui se présente aujourd’hui dans le bureau du professeur Martinov est un grand dégingandé d’une cinquantaine d’années, jovial.

 

– Armand Laboinet, se présenta-t-il, négociant en art.

 

Le professeur Martinov lui présenta Béatrice Clerc-Fontaine, sa jeune et pulpeuse collaboratrice blonde, puis ouvrit le dossier du client.

 

– Un détecteur de conservateurs alimentaire ? C’est ça qui vous intéresse alors ?

– Non, pas du tout !

– Ah, je me serais trompé de dossier, alors ? Répondit Martinov.

– Non, mais si je vous avais dit avant l’entretien, l’objet de ma requête, je crains bien que vous n’auriez pas donné suite.

– Vous me permettrez de trouver le procédé quelque peu cavalier.

– Je vous le concède. Savez-vous professeur, analyser la viande ?

– C’est à dire ?

– Et bien, reconnaître l’animal qui est dans votre assiette !

 

Martinov regarda avec étonnement son interlocuteur : « encore un farfelu » se dit-il, ce genre de situation arrivait de temps en temps, hélas.

 

– Cher, monsieur, je crois encore pouvoir distinguer une côte de porc d’une côte de bœuf sans avoir besoin de faire des analyses.

– Oui mais entre une antilope et un zèbre ?

– Vous voudriez un analyseur de viandes exotiques ?

– En fait, ce que j’aimerais c’est que vous vous rendiez dans un restaurant que je vais vous indiquer. Je vous y retrouverai devant l’entrée et vous indiquerai ce qu’il faut commander. Vous subtiliserez un bout de viande, vous l’analyserez et vous me direz.

 

Martinov se tourna vers Béatrice, qui lui fit un petit signe approbateur de la tête.

 

– C’est où ?

– A Paris, vers Saint Germain des Prés.

– O.K. mais je vous facture une double journée de travail, en plus du reste.

– Ce n’est pas un problème ! Vous voulez des arrhes ?

– Oui ! On peut faire ça mercredi prochain ?

– D’accord, mais il faut quand même que je vous dise autre chose…

– Dites !

– Je soupçonne ce restaurateur de servir de la viande non autorisée.

– Dans ce cas, pourquoi ne faites-vous pas une réclamation auprès des services d’hygiène ?

– Je le ferai quand je serai sûr, et c’est pourquoi j’ai besoin de votre aide. Mais quand nous connaîtrons le résultat, ce ne sera pas les services d’hygiène que je préviendrai, mais la police.

– Ah, et pourquoi ?

– Parce que je soupçonne ce restaurant de servir de la viande humaine.

 

Gloups !

 

Martinov jeta de nouveau un regard vers Béatrice, qui levait les yeux au ciel. Le professeur griffonna un bref devis et le tendit à Laboinet :

 

– Bon, et bien cher Monsieur je vous laisse faire un chèque pour la moitié de la somme indiquée, et nous nous retrouverons mercredi devant le restaurant… ah, il nous faudrait l’adresse.

– Je peux vous payer en liquide ?

– Si vous voulez !

 

Une fois l’hurluberlu parti, Béatrice déclara :

 

– Bof, un allumé de plus, on ira manger dans son restau, et on se fera confirmer la nature de la viande par le labo. C’est ce qui s’appelle de l’argent facile !

 

Le téléphone de Martinov sonna. Après quelques minutes de conversation, il raccrocha, visiblement contrarié.

 

– Ben mon petit professeur, qu’est-ce qu’il t’arrive ?

– Bof rien, je devais dîner chez Marianne ce soir, et elle n’est plus libre : quelqu’un de sa famille qui est monté à Paris.

– Ah ! Marianne, depuis le temps que tu m’en parles, je ne la connais toujours pas ! C’est ton plan baise qui est foutu, alors ?

– Oui, mais ce n’est pas seulement de la baise, j’aime bien sa compagnie. Quand je la vois on passe de bonnes soirées.

– Tu vas faire quoi alors ?

– J’en sais rien, peut-être une virée à Paris.

– Tu voudrais que je te fasse un câlin ?

– Je ne vais pas dire non !

– Un petit câlin ou un gros câlin ?

– C’est comme tu le sens !

– En fait, j’ai envie de me faire lécher la chatte.

– Maintenant ?

– Maintenant !

– On se déshabille, alors ?

– Ben oui, on ne va pas rester habillés.

 

Ils gagnèrent la chambre du professeur et se dévêtirent chacun dans leur coin, Martinov ne conservant que ses chaussettes.

 

– Et bien qu’est-ce qui t’arrive, mon petit professeur, je ne te fais plus bander ?

– Ce doit être la fatigue, mais tu vas m’arranger ça !

– On va voir, attends-moi, j’arrive.

 

Béatrice s’assit sur le siège des toilettes, elle n’avait pas vraiment envie d’uriner, mais réussit à faire quelques gouttes, elle ne s’essuya pas. Son regard fut ensuite attiré vers quelques pinces à linges posées négligemment sur une tablette.

 

« Tiens, pourquoi pas ? » se dit-elle.

 

Elle en prit une, d’une belle couleur rouge et l’accrocha à son téton gauche. Ça faisait un peu mal, mais ça restait très supportable, et puis c’était tellement excitant. Elle fixa la seconde, puis regagna la chambre, où elle s’étendit sur le lit, les jambes écartées.

 

« Avec les pinces et le pipi, ça ne devrait pas être long » se dit-elle.

 

– Allez au boulot, professeur !

– Hum ! Quelle odeur ! Commenta-t-il en s’approchant de la moule offerte

– Je sais que t’aimes bien quand je sens le pipi !

 

C’est qu’il se régalait Martinov, et c’est qu’il bandait maintenant vaillamment. Béatrice ne tarda pas à mouiller d’abondance et le mélange de ses sucs intimes rendait fou son partenaire.

 

– Fais-moi jouir ! Réclama-t-elle.

 

Le professeur se concentra alors sur le clitoris érigé de la belle et ne tarda pas à l’expédier bruyamment au septième ciel.

 

Trempée, momentanément à bout de forces elle poussa un long soupir :

 

– Quel pied !

 

Martinov craint un moment qu’elle s’endorme et se mit en stand-by en s’allongeant à ses côtés, hésitant à la caresser. Il ferma les yeux quelques instants et les rouvrit quand il sentit la main de Béatrice sur sa bite. Il se laissa faire. De nouveau il bandait fort, grâce aux doigts experts de sa complice. Secrètement il espérait qu’elle ne le ferait pas jouir de cette façon, non pas parce que cela lui déplaisait, mais parce qu’il était gourmand et en souhaitait toujours davantage.

 

Béatrice changea de position et approcha son visage de la bite, mais sans qu’il y ait contact. Elle jouait avec les nerfs du professeur, ça l’amusait. Maintenant que le sexe de Martinov était bien raide, elle avait opté pour une masturbation très lente, décalottant et recalottant le gland tout en échangeant des regards coquins. Une goutte de pré-jouissance finit par apparaître au sommet du gland. Gourmande elle la lapa, mais se dit aussi, qu’il lui faudrait passer à autre chose.

 

Elle farfouilla dans la table de chevet. Martinov avait compris et spontanément se mit en levrette.

 

– Ben tu fais quoi ? Demanda Béa, faussement candide.

– Je me prépare !

– T’aimes ça, que je te foute le gode dans le cul, hein mon cochon ?

– J’adore !

Martinov12a

Elle approcha le sex-toy de l’anus du professeur.

 

– A sec, ça ne marchera jamais ! Prévint-il. Prends un peu de gel.

– Tss ! Tss ! Rien ne vaut le naturel ! Ecarte-moi bien tout ça, j’arrive.

 

Béatrice se mit alors à lécher l’anus de Martinov à grands coups de langue. L’œillet brun consentit alors à s’entrouvrir, elle cessa alors sa feuille de rose et glissa un doigt, qui entra tout seul. Un second doigt, un troisième doigt, le gode devrait maintenant entrer. Il entre, et la belle blonde le fait vibrer, avant de lui imprimer des mouvements d’aller et retour qui pâment d’aise notre vert professeur.

 

Béatrice est de nouveau bien excitée, elle retire le gode puis se met en levrette.

 

-Allez, mon petit professeur, je t’offre mon petit cul !

 

La jolie croupe bien tendue, l’œillet brun bien dégagé par la position adoptée par Béatrice alliaient l’obscène et le sublime. Martinov ne put s’empêcher de manifester son émerveillement devant tant de beautés perverses.

 

– Mon Dieu que c’est beau !

– Tu ne le connais pas encore par cœur, mon cul ?

– Je ne m’en lasse pas !

– Tu es gentil : lubrifie-moi le trou de balle et vas-y

 

Quelques larges coups de langues, quelques doigts fureteurs, puis la bite s’enfonce sans difficultés excessives.

 

– Fais durer, retiens-toi !

 

Ça va le faire, notre professeur n’a rien d’un éjaculateur précoce, et il s’emploie à limer l’étroit conduit pendant une bonne dizaine de minutes au terme desquelles il se met à accélérer, accentuant par-là même, les râles de plaisir de sa complice. Puis c’est le déchaînement : la bite de Martinov se prend pour un marteau piqueur. Incapable désormais de surseoir à la montée de la jouissance, il éjacule sans déculer en poussant un grognement fort peu distingué, auquel répond en écho, l’orgasme de sa camarade de jeu.

 

Le professeur s’interrogeait toujours sur la faculté qu’ont certaines femmes à jouir ainsi du cul. Ce fut sa dernière pensée avant de s’endormir, complètement épuisé.

 

Béatrice amusée, lui retira son préservatif, lui nettoya le kiki avec une lingette et s’en alla prendre une douche.

 

Mercredi – Paris 6ème devant l’Ortolan du Midi

 

– Voilà, choisissez la grillade aux petits légumes et subtilisez-en un morceau. Je vous laisse, j’attends les résultats avec impatience, leur dit Laboinet avant de s’éclipser rapidement.

 

Il s’agissait d’une petite salle d’environ quarante couverts avec une autre salle au premier étage, sans doute d’égale capacité.

 

Martinov et Béatrice s’attablèrent au fond de l’établissement. Ils déclinèrent l’apéritif et une serveuse, sans doute la patronne, une belle et plantureuse brune à l’accent méridional leur conseilla l’entrée du jour : un excellent avocat aux crevettes agrémenté d’une délicieuse sauce cocktail. Le plat fut donc la grillade aux petits légumes, le tout accompagné d’un « vin d’un petit récoltant du terroir », lequel se révéla fort correct, mais sans plus.

 

A la table voisine, et située en regard de Béatrice, déjeunait seule une très jolie femme très souriante d’une trentaine d’années, dont l’abondante chevelure brune tombait en cascade. Elle portait un tee-shirt mauve décolleté en V, sur lequel était dessinée une tête de Mickey, déformée par une avantageuse poitrine.

 

– Tiens, ça me fait penser que je ne retrouve plus ma petite culotte avec Mickey, je ne l’aurais pas laissée chez toi ? Demanda Béatrice au professeur.

– J’en sais rien, il y a deux ou trois affaires à toi dans un sac en plastique en bas de l’étagère de la chambre, mais je ne sais pas ce qu’il y a dedans.

– Hum, t’es vraiment sûr de ça ? Tu ne t’amuses pas parfois à renifler mes petites culottes ? Répondit-elle en minaudant.

 

Tout cela était échangé sur un ton très bas, mais la voisine de table avait l’ouïe très fine et s’amusait comme une folle.

 

– Renifler une culotte propre n’a pas grand intérêt ! Reprit le professeur.

– Ou alors je l’ai oubliée chez Myriam ?

– Myriam ? C’est qui Myriam ?

– Une nana que j’ai rencontrée le mois dernier, on s’est amusées ensemble une première fois, la fois d’après c’était moins bien… Ah oui, ça doit être ça, ma culotte était foutue, je ne pouvais pas la remettre, je l’ai mis dans un plastique et j’ai dû l’oublier. Tant pis je m’en remettrai.

– Si ça te fait plaisir, je te rachèterai la même !

– En voilà une bonne idée, mon petit professeur.

– Mais, il faudra l’essayer devant moi !

– Alors ce sera deux culottes !

– D’accord pour deux culottes, on va y aller en sortant ! Tu sais où ça s’achète ?

 

La voisine n’était pas à cette place par hasard, mais elle commençait par envisager de transformer un petit peu la mission qu’on lui avait confiée, afin de joindre l’utile à l’agréable. Après avoir vérifié que les autres clients ne pouvaient l’entendre, elle décida d’y aller au culot, et le visage paré du plus merveilleux sourire, dévoilant une denture éclatante, elle s’adressa à Béatrice :

 

– Mademoiselle, je suis désolée d’avoir entendu, bien malgré moi quelques bribes de votre conversation, mais c’est avec grand plaisir que je pourrais donner à votre… ami, et à vous-même l’adresse de cette boutique où l’on vend des tas de petites choses à l’effigie de Mickey.

 

Pour Béa, il n’y a pas trente-six solutions : ou elle renvoie la belle inconnue dans ses cordes, ou elle entre dans son jeu.

 

– Dois-je comprendre qu’il n’y a pas que votre tee-shirt qui soit à l’effigie de Mickey ? Choisit-elle de répondre.

– En ce moment, si ! Il n’y a que le tee-shirt ! J’ai aussi un pyjama, mais je ne le mets pas pour venir au restaurant. Répondit-elle en riant. Vous la voulez, cette adresse ?

 

En ajoutant cela, la belle brune faisait pétiller ses yeux.

 

– Pourquoi pas ? Mais je me demande si cette proposition ne cache pas quelque chose ?

– Non, non, c’était totalement désintéressé.

 

Elle hésita puis se reprit :

 

– Quoi que ? Pourquoi pas ? Mais je ne vous dirai pas quoi, du moins pas maintenant.

– Je peux essayer de deviner ?

– Essayez !

– Peut-être voudriez-vous assister vous aussi à l’essayage ?

 

La brune fut surprise. A ce jeu du chat et de la souris, elle ne pensait pas que Béatrice serait si vite réactive.

 

– Je n’y pensais pas, mais si cette opportunité m’était offerte, je l’accepterais bien volontiers. Finit-elle par dire.

– La vie est trop courte pour perdre du temps en formalités quand on peut les éviter, je vais me rendre aux toilettes. Me rejoindrez-vous ? Proposa Béa.

 

Et sur ces mots, elle se leva, laissant son interlocutrice stupéfaite, Martinov aussi d’ailleurs, et elle se dirigea vers le sous-sol en empruntant un escalier en colimaçon à hautes marches. L’endroit était exigu, deux cabines, un lavabo. Elle entra dans une cabine, « oublia » de verrouiller la porte et se mit à pisser. Elle attendit deux minutes avant d’entendre des pas descendre. C’était bien la brune. Elle s’essuya et se renfroqua à toute vitesse avant de se précipiter à sa rencontre.

 

– Alors, ma jolie, minauda alors Béatrice, on est en chasse ?

– Pas du tout ! Mais c’est l’occasion qui fait le larron ! Et toi on peut dire que tu démarres au quart de tour. Humpfch !

 

La conversation s’arrêta là, car ensuite les bouches des deux femmes se collèrent l’une dans l’autre dans une symphonie de lèvres et de langues abondamment mouillées de salive.

 

– J’ai envie de toi ! Déclara la brune.

– J’avais compris, mais que ce soit bien clair, on passe une heure ensemble, et après on s’oublie.

– Ça me convient parfaitement, et on fait ça quand ?

– En sortant du restau ?

– Et ton… ami ? Tu vas lui dire quoi ?

– Il n’est pas jaloux !

– Peut-être qu’il aimerait nous regarder ?

 

Béatrice éclata de rire tellement cette proposition, ou du moins les conditions dans lesquelles elle était formulée, étaient abracadabrantes.

 

– Non ? L’idée ne te dit rien ? Reprit l’inconnue.

– Je préférerais qu’on ne soit que toutes les deux.

– Mais nous ne serons que toutes les deux : lui il ne fera que regarder, il aura interdiction de nous toucher, au besoin on l’attachera.

 

En visualisant mentalement la scène, Béatrice commença à trouver l’idée amusante.

 

– Après tout, pourquoi pas ?

– Ne lui dis rien, on va lui faire la surprise ! Rétorqua la brune.

– Il ne voudra peut-être pas ! Objecta Béatrice.

– Mais si ! C’est un super fantasme de mec ça, de regarder deux filles ensemble ! Je m’appelle Cynthia, et toi ?

– Béatrice. Reste à trouver un endroit…

– Je n’habite pas bien loin ! Remonte la première, je vais pisser pour de vrai.

 

Elle le fit d’abondance, sachant secrètement que ces quelques minutes en sous-sol n’iraient pas contrarier sa modeste mission.

 

Elle ne s’essuya que très sommairement, avant de se dire que c’était peut-être une erreur, sa partenaire de tout à l’heure n’étant pas forcement adepte de saveurs particulières, malgré l’allusion faite à son compagnon sur les odeurs de petites culottes.

 

Revenue à sa place, Cynthia reçut une communication sur son téléphone portable et ne se mêla par conséquent plus de la conversation de ses voisins de table.

 

Après avoir dégusté l’avocat, on leur servit la grillade aux petits légumes. Béatrice observa son morceau de viande. Ça ressemblait à de l’escalope de veau. Une insolite nervure courbe la parcourait en son milieu et en faisant deux petits trous à l’aide de sa fourchette, on obtenait avec un peu d’imagination le dessin d’un smiley. Cela l’amusa mais elle laissa le morceau dans son assiette, se contentant de manger les légumes. Intriguée, elle observa Martinov qui faisait exactement la même chose.

 

– Tu ne manges pas ta viande ? Lui demanda-t-elle.

– Ben, ça ne me dit pas grand-chose !

– Ça a l’air appétissant, pourtant ?

– Alors pourquoi tu ne manges pas non plus ?

– On ne sait jamais… Imagine que Laboinet ait dit vrai !

– De la viande humaine… n’importe quoi !

– Alors mange !

– Non, comme tu dis, on ne sait jamais, ce pourrait être du rat, du chat, du chien, du singe…

– Du percepteur, de la dame patronnesse, du boy-scout ?

 

Il refila discrètement sa grillade à Béatrice qui enveloppa les deux morceaux dans une feuille d’aluminium qu’elle entreposa dans un plastique au fond de son sac.

 

Le tiramisu était fort correct, le café plutôt moyen. C’est au moment de régler l’addition que la patronne vint les voir, en déposant sur la table sans aucune discrétion, un Tupperware vide.

 

– Je vous offre cette boite, ce sera plus pratique pour emporter la viande. Cela fait partie de notre métier d’avoir les yeux un peu partout. Je vous ai vu envelopper la viande dans du papier d’alu. Donnez-la-moi : je vais la mettre dans la boite. Je suppose que vous allez donner ça à votre chien, c’est vraiment dommage de ne pas y avoir goûté…

 

Ni Martinov, ni Béatrice ne s’attendaient à ce qu’ils soient découverts, ni a fortiori qu’on vienne leur faire des réflexions. La patronne attendit que Béatrice lui ait donné la viande pour hausser le ton.

 

– A moins, que vous ne soyez mandatés par je ne sais quel organisme de merde pour faire des analyses bactériologiques ! Et vous espérez trouver quoi ? De la viande atomique ? Tenez, on va faire mieux que ça, suivez-moi en cuisine, vous pourrez prélever tout ce que vous voulez et remplir votre congélateur, c’est la maison qui régale.

 

Martinov et Béatrice, qui bien évidemment restèrent scotchés à leur place, étaient désormais dans la ligne de mire de l’ensemble des consommateurs, y compris de Cynthia qui intervint :

 

– Si vous pouviez cesser de hurler, je suis en communication téléphonique !

– Pardon ? S’étonna la restauratrice en pivotant d’un demi-cercle sa viande à la main.

– Je suis en communication ! Répéta Cynthia !

– Oh, je suis désolée, mademoiselle.

 

Elle reprit sa position initiale, plaça la viande dans le Tupperware

 

– Vous n’auriez rien à vous reprocher, vous auriez eu le bon goût de faire semblant de n’avoir rien remarqué. Commenta alors le professeur d’un ton résolu.

 

Il régla la note en liquide, se leva, Béa lui emboîta le pas et ils se dirigèrent vers la sortie sans un mot et sous les quolibets et les insultes de la patronne. Un client genre fort en gueule et sans doute quelque peu éméché eut l’idée d’intervenir, et provoqua une bousculade au cours de laquelle Béatrice fit tomber son sac.

 

C’est abasourdis qu’ils se retrouvèrent sur le trottoir.

 

– Attendez-moi, je vous rejoins !

 

C’était Cynthia.

 

Emmitouflée dans un grand manteau noir à col de fourrure dont elle avait passé la capuche, elle trouvait le moyen de continuer de diffuser, malgré cet accoutrement, une sensualité hors du commun.

 

– Je suis romancière, du moins je voudrais bien. J’ai compris que vous n’étiez pas des inspecteurs de l’hygiène, vous êtes donc autre chose. Si ça vous intéresse de parler ensemble de tout ça, je vous propose d’aller prendre un verre. Et si vous ne souhaitez pas en parler, acceptez tout de même, ça vous changera les idées.

– Ce que nous faisons est couvert par le secret professionnel… commença Martinov.

– Mon petit professeur, je suis entièrement d’accord avec toi, mais ce n’est pas une raison pour refuser une invitation aussi… délicieuse ! Intervint Béatrice.

– Nous y serons dans cinq minutes ! Précisa Cynthia.

 

Martinov ne comprenait pas bien ce besoin de « marcher 5 minutes », alors que l’endroit regorgeait de bistrots. Béatrice elle, savait. Il fut encore plus surpris quand il vit Cynthia piler rue de Rennes, devant une porte d’immeuble et en composer le code digital.

 

– Mais, Béa, on va où ? Demanda-t-il complètement largué.

– Chez cette charmante dame qui nous offre le café ! Pourquoi ?

– Pour rien, j’avais compris qu’on allait dans un café. Répondit-il en emboîtant le pas aux femmes vers l’ascenseur.

 

Béatrice remarqua avec amusement la présence sur la porte d’entrée, dénuée de toute indication d’occupant, d’un canard autocollant que quelqu’un avait en vain essayé de décoller. (Quand la colle est bonne, c’est qu’elle colle bien disait mon grand-père). Cynthia habitait un studio de taille moyenne, avec un coin cuisine, au sixième étage d’un immeuble ancien. L’endroit était décoré avec goût et la bibliothèque abondamment fournie. Ainsi, les livres qui traînaient çà et là, classaient d’emblée son occupant comme « intellectuel ». Un très joli canapé, probablement convertible invitait pour sa part à l’insouciance.

 

– Asseyez-vous, mettez-vous à l’aise, je vais vous faire un café d’enfer. Ah, au fait, je ne me suis pas présentée à vous cher monsieur, je suis Cynthia Berger, et vous ?

– Professeur Martinov.

– Professeur ! Oh, là, là ! Enchantée monsieur le professeur, mais vous avez peut-être un prénom ? Minauda-t-elle en papillonnant des yeux.

 

Martinov n’avait d’yeux que pour Cynthia. Il n’avait jusqu’ici pas eu l’occasion de la dévisager et là il était subjugué, un peu à la façon du loup de Tex Avery.

 

– Andrej… Ou André si vous préférez. Répondit le professeur (qui en fait se prénommait Alain)

– Bien sûr que je préfère ! Dommage, cet incident au restaurant, d’habitude ils sont plutôt cools. Là manifestement, la fille a pété les plombs. Enfin, bref je suppose que vous avez dû en voir d’autres ?

 

Ni Martinov ni Béatrice n’ayant envie d’épiloguer sur ce point, ils se contentèrent de répondre d’un sourire poli.

 

– Moi, ça fait des années que j’y vais, souvent deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi. Je n’ai jamais eu de soucis, il y a un bon rapport qualité-prix et le service est impeccable. Mais bon, je disais ça comme ça, n’en parlons plus et passons à autre chose.

 

– Bon par quoi on commence ? Ah ! Je vais déjà enlever ce tee-shirt qui me gratte la peau.

 

Et sans davantage de cérémonie, Cynthia enleva ce vêtement prétendument gratteur, dévoilant son buste aux avantages à peine cachés par un superbe soutien-gorge en jolie dentelle bleue.

 

Martinov est agité de sentiments contradictoires, car d’un côté, il a bien conscience d’avoir été embarqué dans un traquenard avec la complicité (passive ?) de Béatrice, de l’autre la beauté provocante de Cynthia le scotche, et sa braguette s’agite sous la pression d’un pénis qui, en ce qui le concerne, a décidé de participer.

 

– Et bien André, ne me regardez pas comme ça, vous allez nous faire une attaque. Ça vous plaît, on dirait ?

– Que voulez-vous, vous êtes très belle et je suis un homme !

– Tenez, dit-elle en s’approchant et en montrant son dos, dégrafez-moi ce soutien-gorge !

– Que je dégrafe votre soutien-gorge ?

– Oui, André, dégrafez mon soutien-gorge s’il vous plaît !

 

Martinov ne raisonne plus avec son cerveau mais avec sa bite, et c’est dans cet état qu’il entreprend de dégrafer le soutien-gorge de la belle brune. Lui, si méthodique, si rationnel, a beaucoup de mal avec les agrafes de ce soutif diabolique, il s’y reprend à deux fois, à trois fois, à plein de fois. Les deux femmes rigolent. Martinov refait un essai : Miracle, ça le fait !

 

Ne se tenant plus, il va pour caresser de ses mains les seins libérés mais toujours invisibles, mais Cynthia se recule d’un mètre, fait volte-face en dévoilant ses magnifiques globes en forme de poire au professeur Martinov qui transpire à grosses gouttes.

 

– On fait un deal ! Prévient-elle, Nous allons Béatrice et moi nous livrer à quelques coquineries. Toi tu n’interviens pas, tu n’interviens surtout pas, tu restes collé sur ta chaise, tu t’en fous plein la vue mais tu ne bouges pas. Et comme on n’est pas vaches, je viendrai te soulager à la fin. On fait comme ça ?

– Ça va être dur, mais d’accord, on fait comme ça.

– Si tu préfères, on t’attache, comme ça tu ne seras pas tenté de faire des bêtises

 

Il préférait en effet. Non pas que libre de ses gestes il aurait commis des impairs (non, Martinov savait se contrôler) mais être ainsi attaché participait à un fantasme de soumission, qui ne le laissait pas indifférent. Elles lui demandèrent toutefois de se déshabiller, au prétexte qu’attacher un homme nu, c’est quand même plus rigolo que d’attacher un homme habillé, ce dont il convint parfaitement.

 

– Ben dis donc qu’est-ce que tu bandes ! S’enthousiasma Cynthia. Et elle est bien jolie cette bite. Tu vois Béatrice, en fait je suis assez peu bisexuelle : je préfère les hommes… mais j’aime bien faire des exceptions, surtout quand je rencontre un canon comme toi.

– Ben moi, je préfère les femmes, rétorqua Béatrice, n’empêche qu’André est un excellent complice de mes jeux érotiques. Mais dis-moi, si tu aimes attacher les hommes, c’est que tu as un petit côté dominatrice ?

– Un petit côté, oui ! Et toi tu as un petit côté soumise ?

– Je peux être soumise ou dominatrice, j’ai beaucoup de facultés d’adaptation.

– Tu veux qu’on joue ?

– Je suis très joueuse !

– Alors mets-toi à poil et à genoux devant ta maîtresse !

– Mais bien sûr, maîtresse ! répondit Béa en s’exécutant.

 

Curieusement, Cynthia ne regarda pas Béa se déshabiller et entreprit de ficeler Martinov sur une chaise. Elle le fit se mettre à l’envers, le torse contre le dossier et la bite dépassant dans le vide.

 

Comme ça, par réflexe, elle lui envoya une pichenette sur le gland. Martinov encaissa sans protester et en émettant ce qui ressemblait à un grognement de satisfaction.

 

– Tu ne serais pas un peu maso, toi ?

– Juste un peu, juste un peu !

– Bon, alors tu vas rester bien sage, et peut-être que tout à l’heure tu auras une récompense… Si tu es sage !

 

Cynthia retira ce qui lui restait de vêtements et de sous-vêtements, puis elle disparut dans la salle de bains, pour revenir avec une large serviette qu’elle étala sur le canapé. Alors, elle s’approcha de Béatrice, la contemplant enfin :

 

– Dis donc, c’est pas mal tout ça !

– T’as vu ça, il n’y a rien à jeter, hein ! Mais à côté de toi, j’ai l’air d’un boudin !

– Allez, suce-moi ma petite chatte au lieu de dire des grosses bêtises !

– Ben dis donc, tu mouilles, toi !

– Ben oui, c’est toi qui me fais mouiller, à moins que ce soit la situation, ce doit être les deux en fait.

 

Béatrice approcha sa petite langue de cette chatte au-dessus de laquelle subsistait un petit alignement de poils en ticket de métro, et se mit à lécher consciencieusement, nullement gênée par l’odeur un peu forte de l’endroit. Pour l’instant elle agissait en faisant de grands mouvements de langue sur sa vulve baveuse aux lèvres gonflées de désir. Quand elle le voudrait, elle attaquerait le clitoris, et elle se doutait qu’alors Cynthia jouirait rapidement et intensément. Si faire jouir une femme était pour elle une satisfaction toujours renouvelée, elle n’envisageait cependant pas les rapports lesbiens comme uniquement une histoire de chattes. Non, ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était le contact d’une peau, de longs baisers, de savantes caresses, l’échange de sourires, le fait d’être bien ensemble ne serait-ce que l’espace de quelques instants. Il lui faudrait donc sans doute reprendre l’initiative si ce rôle de soumise qu’elle avait accepté devenait trop restrictif.

 

Cynthia mouillait d’abondance et Béatrice s’en régalait. Le corps de la brune ne tarda pas à se tétaniser, prélude à une explosion de jouissance d’une rare intensité.

 

– Ben dis donc, t’es douée, toi ! Commenta-t-elle en réémergeant.

– Tu me fais la même chose ?

– Pressée ?

– Non !

– Si je commençais par te faire des petites misères ?

– Si tu veux, mais tu ne m’attaches pas !

– Tu as peur ?

– Je suis terrorisée ! Répondit-elle sur le ton de la plaisanterie.

 

Cynthia demanda à Béatrice de se placer en face d’elle, elle entreprit de la caresser un peu partout, puis s’attarda sur ses seins, puis sur le mamelon et brusquement, sans crier gare elle les pinça de toutes ses forces. Béa cria.

 

– Tu aimes ?

– Oui, mais trop fort quand même !

 

Trop fort ou pas trop fort, l’essentiel était qu’elle aimait ça, alors elle recommença.

 

– Si je te mettais des pinces ?

Cynthia s’en alla dans la salle de bains et revint avec une nouvelle serviette de bain et deux pinces à linge couleur bleu ciel, qu’elle accrocha sur les tétons meurtris de sa belle victime consentante. Béatrice fit une vilaine grimace, la pression était forte sur ses chairs, elle faillit dire à sa partenaire de les enlever, mais supporta par pur masochisme.

 

– J’ai envie de pisser ! Déclara Cynthia. Et si je te pissais dessus ?

 

Béatrice ne répondit pas, elle s’était mise à lorgner les pieds de sa complice avec concupiscence.

 

– Tu n’aimes pas ? Je te proposais ça comme ça ?

– Si j’aime bien, mais je regardais tes pieds !

– Mes pieds, qu’est-ce qu’ils ont mes pieds ?

– Ils sont magnifiques !

– Bof, ce sont des pieds !

– Allonge-toi par terre, tiens, prends la serviette, mets là sous toi.

– Si tu veux, mais il y a un truc que j’aimerais bien, c’est que tu te pisses sur les pieds, et après, tu me les feras lécher.

 

Cynthia rit de bon cœur.

 

– Tu en a des drôles d’idées, toi ! On me l’avait jamais fait celle-là. On va essayer.

 

Elle se met debout sur la serviette, commence à pisser et vise ses pieds, mais ne les atteint pas, malgré plusieurs contorsions. Alors elle a l’idée de lever un pied, mais ce n’est pas évident, elle le lève davantage, perd l’équilibre et tombe sur les fesses tout en continuant de pisser…

 

Les deux femmes éclatent de rire. Martinov également.

 

– Tu ne t’es pas fait mal, au moins ?

– Non ça va, mais c’est impossible ton truc !

– T’as encore envie ?

– Un tout petit peu !

– Ben, tu recueilles ton pipi dans le creux de tes mains et après tu te badigeonnes le pied.

– Tu n’pouvais pas le dire tout de suite !

 

Cynthia fait donc comme indiqué puis s’assoit sur le canapé, tendant ses pieds à sa complice.

 

Béatrice n’a évidemment pas la bouche assez grande pour s’occuper de deux pieds en même temps. Elle ne choisit pas, prend celui qui est le plus facilement à sa portée, commence à lécher le dessus, lapant au passage l’urine dont il est imprégné. Elle change ensuite de pied, répétant les mêmes gestes, puis elle attrape les orteils, à l’exception du pouce qu’elle fait glisser dans sa bouche.

 

– Arrête, tu me chatouilles !

 

C’est en fait la main posée en-dessous qui provoquait la chatouille. Elle la retire donc mais continue son étrange dégustation de petits petons. Elle se garde le pouce pour la fin, l’introduisant dans la bouche avec des mouvements de langue et de lèvres appliqués comme s’il s’agissait d’une petite bite.

 

Elle ne prolongea pas outre mesure cette petite fantaisie, Cynthia n’étant que moyennement motivée.

 

– Viens donc sur le canapé ! Proposa cette dernière avant de jeter un coup d’œil au professeur Martinov, toujours ligoté nu à l’envers sur sa chaise et la bite droite comme un mât ! « Ben dis donc toi, le spectacle à l’air de te plaire ! » Lui lança-t-elle comme par défi.

 

– Faudrait être difficile ! Répondit ce dernier.

– Et si on lui bandait les yeux ! Proposa Cynthia.

– Ah, non, ce serait trop cruel ! Protesta l’intéressé.

– Ben justement ! Tu sais que quand on est privé d’un sens, les autres sont stimulés davantage. Ce doit être intéressant comme expérience. Et ne t’inquiètes pas, on ne va pas te boucher les oreilles, tu entendras tout.

 

Martinov12bDu coup le professeur se laissa bander les yeux. Puis Cynthia rejoignit Béatrice, qui l’attendait sur le canapé couchée sur le dos, les jambes légèrement écartées.

 

– Mets-toi plutôt en levrette, j’ai envie de voir ton cul !

– C’est comme tu veux ! Répondit-elle en rectifiant la position.

– Oh, que c’est beau ! S’extasia Cynthia devant le spectacle du cul écarté de Béatrice offert à ses yeux.

– Allez, profites-en !

– Humm, ce petit trou, comme il est mignon, je crois bien que je vais le lécher !

– Vas-y, fais comme chez toi !

– Tu aimes ça au moins ?

– Oui, oui.

 

La langue de Cynthia se mit à danser en de savantes circonvolutions, que Béatrice appréciait comme il se doit. Mais même les meilleures langues finissent par se fatiguer, aussi un doigt inquisiteur vint bientôt à la rescousse. Dans un premier temps Cynthia se contenta de frôler l’œillet de son index mouillé de salive, puis elle l’enfonça lentement dans la cavité rectale avant de le faire bouger d’avant en arrière.

 

– T’aimes ça, hein petite salope ?

– T’as remarqué ?

– Tu te fais enculer ?

– Ça m’arrive.

– Et lui, il t’encule aussi ? Demanda Cynthia en désignant Martinov.

– Oui, il fait ça très bien, je te le recommande… Continue, c’est bon !

– Reste comme tu es, je vais apporter des outils.

 

Elle retira son doigt, et s’en alla chercher dans un tiroir deux godes :

Martinov12c

– Le grand noir c’est pour ta chatte, le petit rose, c’est pour ton cul.

Elle enfonça d’abord le noir et actionna le vibrateur en position maximum, puis elle fit pénétrer le rose dans l’étroit conduit.

 

– Merde les piles sont à plat !

 

Qu’importe, elle le fait bouger vigoureusement avec la main. Béatrice remplie de partout est secouée de spasmes de plaisir au rythme infernal des sex-toys. Elle s’agite, se mord les lèvres, se pince les seins, s’agrippe à la serviette, se met à hurler comme une furie, puis s’affale momentanément épuisée. Elle est en sueur, son entrejambe dégouline.

 

Elle finit par se retourner, la brune se jette dans ses bras, elles s’embrasent fougueusement, s’enlacent tendrement, se caressent partout, elles sont heureuses, radieuses, et au bout d’une dizaine de minutes, Cynthia demande :

 

– Viens me bouffer la chatte !

 

Alors Béatrice approcha sa bouche du sexe de sa partenaire, commença par la lécher, puis suça le clito érigé, ne tardant pas à la faire jouir pour la deuxième fois.

 

– Et ben, quel pied ! Commenta-t-elle, une fois qu’elle eut repris ses esprits.

 

Martinov avait dans un premier temps essayé de suivre ce qui se passait à quelques mètres de la chaise sur laquelle il était ficelé. Mais les deux filles étaient avares de paroles et il n’entendait que des frôlements et des chuchotements. Aussi ces derniers lui servaient de bruits de fond à ses fantasmes. Et de fantasmes, il n’en manquait pas, le professeur et il bandait comme un mulet.

 

Il perçut qu’on se rapprochait, une main s’empara de son pénis et lui imprima quelques mouvements de masturbation bien classiques. Puis les bouts des doigts vinrent t butiner le gland, lui provoquant de merveilleux frissons avant de retourner sur la verge. Le mouvement est judicieusement ajusté, ni trop lent ni trop rapide. Seuls trois doigts opèrent, puis quand la jouissance s’annonce, les deux doigts restants viennent en renfort, pouvant à présent accélérer le rythme et accompagner Martinov vers l’orgasme.

 

La partie est finie, Béatrice a souhaité prendre une douche, elles ont un peu tardé à libérer le professeur de ses liens et de son bandeau. Il s’essuie avec du sopalin. On se rhabille, on s’échange quelques banalités, on se fait des bisous d’adieu et on s’en va…

 

Cynthia disparait-elle ainsi de la vie de Martinov et de Béatrice dans cette curieuse aventure ? Vous pensez bien que non, mais attendez la suite !

 

– Alors mon petit professeur, tu ne regrettes pas ce petit moment de folie ?

– Ben non, on ne vit qu’une fois !

– Je vais aller au labo porter la bidoche, tu m’accompagnes ou tu rentres ?

– Déjà 17 heures, je vais rentrer.

 

Ils se firent un chaste bisou et se séparèrent.

 

Le laboratoire où se rendit Béatrice avait, lui avait-on précisé bonne réputation.

 

– J’ai de la viande cuisinée, j’aimerais une analyse bactérienne et savoir de quel animal il s’agit, c’est possible ?

– Oui, on l’enverra où il faut pour ça, répondit le préposé au guichet, faudra verser des arrhes et vous aurez les résultats dans une dizaine de jours.

– Parfait ! Répondit Béa en ouvrant son sac et en constatant que le Tupperware n’y était plus. Ah, je crois bien que j’ai oublié l’échantillon, je reviendrai plus tard ! Balbutia-t-elle en sortant de l’établissement.

 

– C’était quoi ? demanda un collègue du guichetier.

– Une cinglée, dommage, elle est bien roulée !

– Oui mais elle est blonde !

 

– Allô mon petit professeur, la bidoche n’est plus dans mon sac, ce n’est pas toi qui l’aurait, par hasard ?

– Ben non, et puis je l’aurais mise où ?

– On me l’a piquée !

– Bizarre ça ! Ce ne serait pas un coup de la brune ?

– Allons, allons, elle aurait organisé tout ce délire chez elle pour nous piquer la boite, ça n’a aucun sens.

– C’est embêtant, mais bon, on en reparlera demain. Au besoin, on lui rendra son fric à Laboinet en lui disant qu’on a échoué. Ce n’est pas si grave !

 

Béatrice essaya de se remémorer ce qui s’était passé ces dernières heures. Elle se souvenait avoir placé le Tupperware dans son grand sac, puis en avoir fermé la glissière. Elle ne l’avait rouvert que chez Cynthia à la fin de la partie afin d’accéder à sa trousse de maquillage. Elle avait refermé le sac cinq minutes plus tard, ne le rouvrant dans le métro que pour chercher un kleenex.

 

Donc de deux choses l’une : ou un habile pickpocket lui avait dérobé la boite dans le métro… elle vérifia, le portefeuille était là, les clés aussi… Un voleur n’aurait assurément pas fait ce choix… à moins qu’un complice du restaurateur ait eu la patience de les attendre deux heures au pied de l’immeuble de Cynthia ? Ou alors la disparition avait eu lieu chez Cynthia, et cette disparition ne pouvait être qu’accidentelle, bien qu’elle ne voyait pas très bien comment la boite aurait pu sortir de son sac.

 

Elle décida donc de retourner chez la jolie brune. Et n’ayant pas mémorisé le digicode, elle dût poireauter une demi-heure avant que quelqu’un ait la bonne idée de sortir de l’immeuble.

 

Et miracle, ce quelqu’un était justement Cynthia :

 

– Tiens, tiens te revoilà, je parie que tu as oublié quelque chose ? S’exclama la belle brune !

– Bingo ! Tu l’as retrouvé ? Demanda Béatrice un peu étonnée tout de même.

– Viens, on remonte cinq minutes, mais juste cinq minutes, je dois m’en aller après.

 

– Je vais te chercher ton parapluie ! Reprit Cynthia une fois revenue dans l’appartement

– Mon parapluie ?

 

Mais elle ne l’entendit pas, disparut un moment pour revenir avec un mini-parapluie gainé dans son étui. Incrédule Béatrice ouvrit son sac, constata que son parapluie n’y était plus et que celui que lui tendait Cynthia ne pouvait donc qu’être le sien !

 

– Mais comment est-ce possible ?

– Avant d’aller dans la salle de bain, tu as ouvert ton sac et tu l’as laissé comme ça sur la chaise, il est tombé, je l’ai ramassé, mais je ne me suis rendue compte qu’une fois que tu étais partie que ton parapluie s’était échappé. Je ne pouvais pas te rappeler, nous n’avons pas échangé nos numéros, et puis ce n’est qu’un parapluie.

 

Béatrice était abasourdie.

 

– Il n’y avait rien d’autre ?

– Si, le Tupperware avec la viande.

– Ah, et je peux le récupérer ?

– Le Tupperware, oui, je l’ai lavé.

– Et ce qu’il y avait à l’intérieur ?

– Je l’ai jeté !

– Quoi ?

– Ben, oui, je ne pensais pas que tu reviendrais, j’allais pas garder ça !

– Bon tant pis, mais j’en avais besoin, je ne peux pas t’expliquer…. Tu l’as jeté dans ta poubelle ?

– Ben, oui !

– Et tu l’as descendue ?

– Non, mais tu ne vas pas me dire que tu veux fouiller ma poubelle ?

– Si ! Sauf si tu y vois un inconvénient !

– Eh bien, c’est dans la cuisine, je vais te donner des sacs plastiques…

 

Béatrice n’eut pas à fouiller, les deux morceaux de viande emballés dans leur papier d’alu étaient au-dessus des autres déchets, elle les récupéra et les remit dans le Tupperware.

 

Les deux femmes s’embrassèrent rapidement et la jeune chimiste, toute heureuse d’avoir récupéré « l’objet du délit », reprit en métro le chemin du laboratoire.

 

Tout était donc très simple : le sac ouvert qui dégringole, Cynthia qui le ramasse mais qui ne s’aperçoit pas de suite que des objets en sont sortis et sont allés glisser sous la table… Elle jette ensuite logiquement le contenu du Tupperware à la poubelle, qu’en aurait-elle fait ?

 

Et pourtant quelque chose clochait, lui semblait bizarre, elle fit un effort de concentration pour essayer de préciser ses doutes, mais décidément ça ne venait pas…

 

Le gars du labo fut surpris de la voir revenir, « Tiens revoilà Miss Foldingue ! » chuchota-t-il à son collègue.

 

– Ah, rebonjour, j’ai retrouvé les échantillons, dit-elle en sortant le Tupperware de son sac.

 

Elle le déposa sur le comptoir, l’ouvrit… Déballa la viande de son aluminium… La retourna… Et là…

 

Le déclic !

 

Elle referma la boite, la remit dans son sac.

 

– Y’a un petit problème, j’ai dû me tromper d’échantillons…

 

Elle ressortit prestement.

 

– Complètement maboule ! Commenta le guichetier.

– Dommage, elle est bien roulée !

– Oui mais elle est blonde !

 

Béatrice, quelque peu déboussolée marchait sous une petite pluie froide qui commençait à tomber. Elle entra dans un bistrot, choisit un place discrète puis après avoir commandé un thé au citron, sortit son Tupperware, en retira le couvercle…

 

– Je suis désolé mademoiselle, annonça le garçon déjà de retour avec sa théière, nous n’autorisons pas la clientèle à consommer des produits venant de l’extérieur.

– Je ne consomme pas, je regarde, répondit-elle énervée par la réflexion du type.

– Vous rangez cette boite, ou alors je vais être obligé de vous demander de payer et de quitter les lieux.

– Je vais vous faire plaisir, je vais ranger ma bouffe ET partir d’ici, répondit-elle en rangeant le Tupperware et en se levant brusquement.

– Il faut payer votre consommation !

– Je ne l’ai pas bu, vous êtes aveugle !

– Bu ou pas bu, si c’est servi c’est dû ! Anonna-t-il.

– Oh, mais vous commencez à m’énerver ! Hurla-t-elle, appelez-moi le patron, si vous n’êtes pas content !

 

Ce con lui barrait la route. Rageusement, elle sortit un billet de 5 euros et le jeta sur une table.

 

– Tiens, torche-toi avec, débris humain !

– Et tu n’as pas intérêt à revenir ici, clocharde ! Se crut-il obligé de répliquer.

 

Elle sortit sans répondre, folle de rage, se demandant ce qui lui arrivait. Elle eut alors l’idée de chercher un porche où elle pourrait tranquillement examiner ses morceaux de viande, mais une envie de pipi commençait à se faire urgente. Elle se choisit donc un nouveau bistrot, dans lequel elle attendit cette fois d’avoir bu et payé son thé avant de se diriger vers les toilettes. Elle commença par dégager ses vêtements afin de s’asseoir confortablement sur le siège, puis se soulagea d’abondance. Le papier-toilettes distribué par un engin dérouleur disproportionné, restait ostensiblement coincé malgré tous ses efforts pour tenter de le dégager. Elle prit donc (bien obligée) le parti de ne pas s’essuyer, ce qui de toute façon, ne la gênait pas plus que ça.

 

Elle se leva, se rhabilla et sortit le Tupperware dont elle dégagea le couvercle : le premier morceau de viande ne montrait pas le sourire de smiley qu’elle avait complété à l’aide de sa fourchette au restaurant. Elle dégagea le second morceau, tout aussi anodin que le premier. La viande provenant de la poubelle de Cynthia n’était donc pas celle qui avait été stockée à l’origine dans le Tupperware !

 

Mais que signifiait ce scénario de folie ?

 

Elle rangea tout ça et décida de retourner de nouveau chez Cynthia. Mais cette fois, il n’y avait plus personne.

 

Le lendemain, jeudi.

 

Béatrice prévint Martinov qu’elle arriverait en retard et le mit au courant de ses dernières péripéties, puis elle se rendit rue de Rennes au pied de l’immeuble de Cynthia et attendit patiemment que quelqu’un lui ouvre la porte. Elle emprunta l’ascenseur, puis sonna :

 

Une belle femme rousse d’au moins une bonne quarantaine d’années, en peignoir de bain et au visage non maquillé ouvrit la porte :

 

– Euh, bonjour, je voulais voir Cynthia !

– Vous vous trompez, ce n’est pas ici !

– Ah ? Excusez-moi !

 

Et voilà Béatrice toute seule comme une andouille sur le palier. Elle se dirige vers l’autre porte, va pour frapper, hésite, se retourne, regarde de nouveau la première porte, y reconnaît le canard autocollant déchiré.

 

« C’était donc bien là, je ne sais pas qui est cette bonne femme mais elle se fout de ma gueule ! » se dit-elle

 

Elle frappe de nouveau.

 

– Encore vous ! Vous avez l’intention de me déranger combien de fois ?

 

La rouquine va pour refermer la porte mais Béatrice la bloque avec son pied.

 

– Dégagez d’ici ! Hurle la furie.

– Ecoutez ma petite dame, je suis venue ici hier, et c’était bien ici, si vous ne me croyez pas, je peux même vous décrire vos chiottes ! La personne qui m’a emmenée ici m’a subtilisé un objet auquel je tiens beaucoup. Alors ou vous me laissez entrer ou bien j’appelle les flics, et je vous fais coffrer pour recel de malfaiteur.

 

Cette diatribe improvisée semble porter ses fruits, la rousse parait troublée.

 

– Je ne comprends rien, entrez cinq minutes !

– C’est très simple, reprit Béatrice, vous m’expliquez comment joindre Cynthia et je vous laisse.

– Je ne connais pas de Cynthia !

– Vous n’allez pas recommencer ?

– Décrivez-moi cette personne !

– Très belle brune, abondante chevelure bouclée, la trentaine, très souriante.

– Je vois, mais elle ne s’appelle pas Cynthia. Euh, disons qu’elle a les clés de mon studio.

– Ah ? Et je peux la contacter comment ?

– Elle n’a pas de portable, elle est contre !

– Tellement contre que je l’ai vu s’en servir pendant plus d’une demi-heure au restaurant !

– Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? On lui en a peut-être prêté un.

– Je suppose qu’elle est aussi contre les téléphones fixes ? Mais elle a sans doute une adresse ?

– 154 rue de Vaugirard.

– Et son vrai nom ?

– Tavernier. Odile Tavernier.

– Bon, j’espère que vous ne me baratinez pas, sinon je porte plainte.

 

La rousse paraissait troublée, après un moment d’hésitation, elle demanda :

 

– Je pourrais avoir votre numéro ? Je me prénomme Nathalie.

 

Béatrice le lui communiqua et quitta les lieux. Elle ne croyait pas un mot de ce que lui avait raconté cette femme. L’adresse et le nom devaient être bidon, le fait que Cynthia n’ait pas de portable était un mensonge. Mais que pouvait-elle faire ? Elle avait assez perdu de temps !

 

Le téléphone portable (car elle en possédait bien un) de celle qui s’était fait appeler Cynthia sonne. C’est Nathalie :

 

– Pauline, je ne sais pas ce que tu as fabriqué hier dans mon studio, mais ça ne me plaît pas du tout !

– Pardon ? Répliqua la brune, se demandant comment Nathalie pouvait être au courant de la folle partie qui s’y était déroulée.

 

La tante lui relata alors par le détail la visite de Béatrice et ses menaces de plainte.

 

– Je ne vois pas qui c’est, décris la moi !

– Une belle blonde qui serait venue au studio hier après-midi.

– Béatrice ?

– Elle ne s’est pas présentée.

 

Pauline ne comprend pas ce qui a pu déclencher un tel énervement chez celle qui était hier la si douce complice de ses ébats érotiques.

 

– Elle m’a dit que tu lui aurais piqué quelque chose qui lui appartenait.

– N’importe quoi ! Avec tout ce que me donne Robert, je ne vois pas pourquoi je me mettrais à voler !

– Elle m’a dit qu’elle envisageait de porter plainte.

– Une plainte, mais c’est invraisemblable ! Je ne comprends rien. Elle bluffe, je ne vois pas quelle genre de plainte elle pourrait déposer ?

– Mais c’est qui cette nana ?

– Je t’expliquerai plus tard !

– Non, j’ai besoin de savoir, je ne te prête pas le studio pour que ça m’apporte des ennuis. Si tu ne me dis pas, je fais changer ma serrure.

 

Alors Pauline (Cynthia) se mit à inventer gros mensonge :

 

– Cette fille, c’est l’ancienne maîtresse de mon copain, elle me cherche des noises, elle m’a suivie. Manque de bol pour elle, Robert s’est décommandé au dernier moment, elle voulait me faire chanter, ça n’a pas marché. Je suppose qu’elle a dû trouver un autre truc pour m’emmerder ! Mais ne crains rien, s’il elle revient mets-la au défi de porter plainte, elle ne le fera pas.

– D’accord, j’espère que tu ne me racontes pas du baratin !

– Mais non, voyons !

 

Pauline ne comprenait pas. Elle avait beau tourner et retourner le problème dans sa tête, la réaction de Béatrice lui paraissait inexplicable. La contacter ? Oui mais comment ? Elle rappela Nathalie :

 

– Elle t’a laissé son numéro ?

– Non ! Mentit Nathalie.

 

Quand à Béatrice, bien évidemment, elle ne trouva aucune Odile Tavernier à l’adresse indiquée.

 

Vendredi

 

Le lendemain, Béatrice et Martinov tentèrent de faire le point.

 

– Cette fille voulait nous mettre en confiance, mais quand même : aller jusqu’à partouzer pour ça ! Je sais que de tels comportements existent, mais là ça me parait vraiment aberrant, commença Martinov.

– D’autant que je ne comprends pas la manœuvre. Pour intervertir les morceaux de viande, elle avait le temps de le faire quand j’étais dans la salle de bains. Pourquoi a-t-elle préféré me faire revenir

– Pour que ce soit plus plausible.

– Non personne n’irait imaginer un plan aussi tordu, quelque chose nous échappe.

– Elle n’a simplement pas eu le temps de faire la substitution, elle t’a entendu revenir et n’a pas pu glisser le Tupperware dans ton sac. Mais elle savait que tu reviendrais.

– Et je retrouve la nana en bas de chez elle ? Et la viande dans la poubelle ? Non, décidément ça ne colle pas !

 

Le professeur était de plus en plus perplexe :

 

– Et puis c’est quoi cette substitution : de la viande saine contre de la mauvaise ? Ou le contraire ? Ajouta-t-il.

– On fait quoi ? Demanda Béatrice.

– On se retire de cette histoire, je vais essayer de joindre Laboinet. Il va m’entendre celui-là !

 

Mais Laboinet s’avéra injoignable !

 

– Je te rappelle que j’ai une semaine de vacances, mon petit professeur.

– Et tu vas où ?

– Je devais partir en Tunisie, mais j’ai annulé, je vais improviser.

 

En fait d’improvisation, Béatrice avait le désir d’y voir clair dans cette histoire absurde. Le lendemain matin (samedi donc), elle s’acheta une perruque brune, se maquilla les lèvres en rouge tomate et chaussa une paire de grosses lunettes noires. Ainsi déguisée, elle se rendit à l’Ortolan du Midi, commanda une grillade aux petits légumes et une carafe d’eau, découpa un morceau de viande qu’elle rangea rapidement dans son sac après l’avoir enveloppé dans du papier d’alu. Elle déposa ensuite sur la table le montant de l’addition et quitta l’établissement sous le regard ébahi de la serveuse, puis porta son échantillon au laboratoire.

 

– Je veux savoir deux choses : la nature de la viande et son état bactériologique.

– Je vais vous demander des arrhes et de me renseigner cette petite fiche : nom, numéro de portable…

 

Béatrice s’exécuta

 

– Avez-vous besoin également de savoir le sexe de la bête ? Ironisa grassement le guichetier.

– J’aurai les résultats quand ? Répondit Béa en foudroyant l’impertinent du regard.

– Si je peux me permettre un avis, vous étiez bien plus sexy en blonde…

– Je vous ai posé une question !

– Dans 10 jours, on vous appellera, mais revenez nous voir quand vous voulez, c’est toujours un plaisir.

– Connard !

 

Vexé, le guichetier ne répondit pas, il attendit courageusement que Béatrice ait quitté les lieux pour se tourner vers son collègue.

 

– Elle ne perd rien pour attendre, cette salope, je vais la soigner ! Dit-il.

– Qu’est-ce que tu vas lui faire ?

– Déjà ça ! Répondit-il en jetant à la poubelle l’échantillon de viande.

– T’est fou, qu’est-ce qu’on va lui dire quand elle reviendra !

– Qu’on a perdu l’échantillon. Ou alors j’ai une meilleure idée, on va lui bricoler les résultats, on va faire un rapport en expliquant que sa bidoche c’est de la chauve-souris avariée.

 

Les deux idiots éclatèrent de rire à l’idée de cette plaisanterie douteuse.

 

– Et puis on va lui facturer et on empochera le pognon, en cachette de la direction. Elle n’est pas belle la vie ?

 

Et se trouvant vraiment très fort, le guichetier se mit de suite à taper son rapport sur l’ordinateur en poussant des ricanements débiles.

 

Quand à Béatrice, elle passa son week-end à faire le ménage, quelques courses et à se reposer.

 

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Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 08:35

Professeur Martinov 11 – Professeur Martinov et la secte de l’étoile bleue 2 – Au coeur de la secte par Maud Anne Amaro

stamp partouz

2 – Au cœur de la secte

 

Peggy

 

Gérald après avoir raccompagné ses visiteurs jusqu’à la grille, appela Peggy.

 

– Alors c’est la fin de nos ennuis, Monsieur ?

– La machination de Galoupier a failli réussir, quelle chance qu’on m’ait prévenu que ces deux pieds nickelés étaient en pleine enquête !

– La fille est très belle !

– Tu te la sauterais bien, hein ma salope !

– Oh, oui, je lui ferais plein de choses cochonnes.

– Penche-toi Peggy, je vais te mettre un doigt dans le cul.

– Mais, bien sûr, Monsieur.

 

Le doigt de Gérald humecté de sa salive s’introduit dans le fondement de Peggy et commença quelques allers et retours.

 

– Hum, c’est bon ce que vous me faites !

– Et il va ressortir comment mon doigt ?

– Ça je ne sais pas, Monsieur, ce sera la surprise.

– Tu sais que tu vas être punie, si tu m’as sali le doigt ?

– Bien sûr Monsieur, pas de problème !

– Alors voyons !

 

Gérald ressorti son doigt et l’examina, il était pollué, ce qui ne l’empêcha pas de le porter à sa bouche.

 

– Hum ! Ce que tu as dans le cul est délicieux !

– Je suis très fière que le goût de mon caca convienne à Monsieur.

– N’empêche que ton cul n’est pas propre !

– Je suis une cochonne, Monsieur. Punissez-moi comme il convient !

– A poil !

– Oui, monsieur !

 

Peggy se déshabilla, tandis que Gérald sortait sa queue de sa braguette.

 

– Oh, Monsieur bande joliment !

– Tu aimerais bien la sucer, hein ?

– Je crois malheureusement que je n’y aurais pas droit puisque je suis punie.

– Bien vu, oh, tourne-toi… ah, tu as encore des traces de la dernière fois, je ne vais pas pouvoir te fouetter, je ne tiens pas à t’abîmer.

– Des traces, quelles traces ? Répondit Peggy qui ne comprenait plus.

 

Peggy était profondément masochiste, et Gérald venait d’avoir l’idée, uniquement par jeu, de ne pas la faire fouetter,

 

– Si je te dis qu’il y a des traces, c’est qu’il a des traces, je sais encore ce que je dis !

– Oui, Monsieur, bien sûr Monsieur.

– Je vais donc faire fouetter quelqu’un d’autre. Tu vas me ramener Melissa, toute nue, en laisse et à quatre pattes. Demande aussi à Vincent de venir, tu lui demanderas de venir tout nu et tu t’arrangeras pour qu’il bande en arrivant ici.

 

Quelques minutes plus tard, Peggy revenait tenant en laisse une belle et plantureuse blackette. Vincent, une espèce de pâtre grec les suivait, exhibant fièrement une jolie bite bien dressée.

 

– Melissa, Peggy n’a pas été sage et comme j’ai décidé de ne pas la punir, c’est toi qui va être punie à sa place.

– Comme il vous plaira, Monsieur, je suis votre esclave soumise et obéissante.

– J’entends bien.

 

Il la contourna et ne put s’empêcher de caresser son magnifique fessier d’ébène puis d’y mettre un doigt, qu’il fit aller et venir quelques instants, avant de le porter à sa bouche.

 

Il se dirigea ensuite vers une petite commande murale, qu’il activa. Une double porte s’ouvrit alors : celle du donjon où se rendit le petit groupe.

 

– Vous deux, attachez Mélissa sur la croix de Saint-André, nous la fouetterons par devant.

 

Une fois attachée, Gérald s’approche d’elle, et la gifle, plusieurs fois.

 

– Nous t’écoutons, Melissa. Dis-nous pourquoi tu es là !

– Je vais être punie parce que je n’ai rien fait, c’est Peggy qui a fait des bêtises, et comme monsieur ne souhaite pas la punir, c’est moi qui vais subir la punition à sa place.

– Et qu’en penses-tu ?

– Que c’est profondément injuste, mais ça m’excite encore plus !

– Brave fille !

 

C’est alors que Vidia, la compagne de Gérald entra dans la salle. Les longs cheveux bruns et bouclés tombaient sur les épaules de cette grande femme à la peau couleur de caramel et au visage un peu typé, habillée d’une longue robe noire. Aussitôt, Peggy et Vincent, le pâtre grec, inclinèrent la tête en signe de soumission.

 

– Relevez-vous ! Je ne voudrais surtout pas interrompre cette petite fête improvisée. C’est nouveau de faire des petites séances à cette heure-ci ?

– Une envie subite ! Répondit Gérald.

– Je vois, et qu’a donc fait de si grave cette petite salope ? Demanda-t-elle en désignant Melissa.

– Rien !

– Comment ça rien ?

– Ben non : rien !

 

Vidia s’avança vers Melissa et pinça fortement les bouts de seins de la suppliciée consentante, lui arrachant un cri de douleur.

 

– Qu’est-ce qu’on dit ? Demanda Vidia, augmentant sa pression

– Merci madame, Aïe, aïe.

– Tu voulais la fouetter ?

– Vincent va s’en occuper.

– Humm, mais c’est qu’il bande joliment ce Vincent-là. Voyons voir ça de plus près, il faut absolument que j’y goûte ! Je perds la mémoire… Vincent, est-ce que je vous ai déjà sucé la bite ?

– Oui, madame !

– Il me semblait bien en effet, mais j’avais comme un doute !

 

Elle se pencha alors pour engloutir la queue de Vincent.

 

– Je ne voudrais rien dire, mais tu es en train de bouleverser tout mon protocole ! Intervint Gérald.

– Ech’chi grave ? Répondit l’intéressée sans lâcher sa proie.

– Non, ce n’est pas grave, tu peux sucer toutes les bites que tu veux, mais si tu pouvais attendre un peu.

– D’accord j’attendrai. Euh, je peux me mettre à poil, ça ne dérangera pas le protocole ?

– Non, ça ne dérangera pas ! Allez Vincent, cravache-la ! Tu lui marques les seins, le ventre et les cuisses. Des objections, Melissa ?

– Non, Monsieur, je suis prête.

 

Gérald fit signe à Vincent, qui choisit pour le premier coup de viser les cuisses. Le coup assez fort lui zébra les chairs, Melissa se contenta de se mordre les lèvres. Au cinquième ou au sixième coup, toujours porté au même endroit, elle poussa un petit cri tandis que des larmes se mirent à couler de ses yeux. Sur un signe de son maître, Vincent visa à présent le ventre en des coups plus mesurés, puis remonta vers les seins. Cette fois la fille hurla, mais ne demanda pas d’arrêter. Le bourreau continua, mais en espaçant la fréquence de ses coups.

 

– C’est bon, détachez-là ! Et couchez-la par terre, que ceux qui ont envie de pisser lui fassent dessus.

 

Peggy s’accroupit alors sur le visage de la jolie blackette, qui ouvrit sans problème la bouche pour recueillir le pipi de sa camarade. Puis ce fut au tour de Vidia de s’accroupir.

– Merci, madame, votre urine est délicieuse !

– Allez, vas te reposer, dit alors Gérald, Vincent, tu vas rester là. Que dirais-tu Vidia si nous sucions à deux cette jolie bite ?

– Ça me paraît pas mal comme apéritif !

 

Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà nos deux étranges personnages en train de sucer la jolie queue du « pâtre grec ». Ils jouent avec, tantôt la léchant, tantôt la suçant à tour de rôle.

 

– Je la verrais bien dans mon cul ! Décréta Gérald.

– Et bien, Vincent, vous êtes sourd, on vous demande d’enculer Monsieur, qu’attendez-vous ?

 

Gérald se met sur le dos, lève ses jambes, écarte ses fesses et attend.

 

– Tu lèches bien d’abord !

– Oui, Monsieur.

 

Vincent fit durer l’anulingus plusieurs minutes, tandis que Vidia, qui s’était assise se paluchait la minette avec frénésie. Puis il approcha sa bite du trou de Gérald et s’y enfonça gaillardement avant d’y coulisser joyeusement.

 

– Peggy, ne reste pas comme ça à ne rien faire, suce donc la bite de monsieur pendant qu’il se fait enculer.

– Avec grand plaisir, Madame !

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Bientôt le sang afflua dans le corps de l’assaillant, qui ne put se retenir d’éjaculer. Il décula, se retrouvant un peu stupide avec sa bite maculée de sperme et d’autres petites choses.

 

Vidia se précipita alors vers la queue qui déjà débandait, et entreprit de la nettoyer avec gourmandise, tandis que Gérald se finissait à la main.

 

– Viens Peggy, je vais te jouir sur les seins !

– Avec grand plaisir, monsieur.

 

La blondinette en reçut plusieurs giclés, qu’elle étala sur sa poitrine. Vidia vint ensuite lécher tout ça en s’attardant comme il se doit sur ses tétons

 

Une petite rousse, chevelure abondante, visage finement ciselé et poitrine bien fournie osa enfin s’avancer :

 

– Madame et Monsieur sont servis ! Déclara-t-elle.

– Ça tombe bien, je meurs de faim, répondit Gérald, mais dis-moi, Honey (car elle s’appelait ainsi)… il y a un moment que tu es là, devant le donjon ?

– Une dizaine de minutes, Monsieur.

– Et tu as vu quoi ?

– J’ai vu Monsieur et Madame sucer la bite de Vincent, et après j’ai vu Vincent enculer Monsieur.

– Et ça t’a excitée ?

– Oui Monsieur, je le confesse !

– Tu devrais être punie pour ça !

– C’est comme il vous plaira, Monsieur !

– Bon ça va ! Coupa Vidia, je croyais que tu avais faim, allez, on va bouffer…

 

A table, Gérald mit au courant sa compagne de la visite de Martinov et de la proposition qu’il lui avait fait.

 

– Mais pourquoi les inviter à bouffer ?

– Sa collaboratrice, elle est canon, non ?

– Et alors, tu espères te l’envoyer devant son collègue.

– On peut toujours rêver. J’ignore quel est son comportement mais en ce qui concerne Martinov, j’ai un eu petit coup de fil de Claudette…

 

Le professeur Martinov et Béatrice

 

Martinov et Béatrice s’en allèrent déguster une assiette de moules-frites dans une brasserie locale.

 

– Quel cirque ! Commenta Martinov, c’est bien la dernière fois que je me laisse embarquer dans un truc pareil ! On n’aurait pas dû accepter l’argent de Vandenbrooke ! On disait à Galoupier que les deux zozos simulaient et on rentrait à Paris.

– On peut toujours faire comme ça et lui rendre son fric ! Répondit Béatrice, dubitative.

– C’est pas très correct… mais bon entre un maire dont on ignore tout, sauf les ragots, et le gourou d’une secte d’allumés… Ce n’est pas notre boulot de démêler tout ça ! Il faudrait vérifier ce que nous a dit Vandenbrooke : le tract, le procès, le fait de savoir si les deux zigotos ont vraiment approché la secte…

– Ce n’est pas notre boulot, mais on aimerait quand même savoir ! Conclut Béatrice.

– Ah, la curiosité féminine !

 

Louis Galoupier

 

Ce n’est donc pas avant le début de l’après-midi qu’ils annoncèrent leur venue à Galoupier, qui les reçut dans sa mairie.

 

– Ah ! Je vous croyais disparus… entama-t-il, je me proposais de vous payer le restaurant à midi mais je n’ai pas réussi à vous joindre.

 

Martinov négligea la réflexion et commença d’un ton docte, en pesant chaque mot.

 

– Les premiers tests que nous avons effectués auprès des deux cas de retombées en enfance, nous ont convaincus que nous sommes en présence d’un comportement inconnu et non simulé.

 

Le visage de Galoupier s’éclaira.

 

– Etes-vous prêts à soutenir cette thèse devant les journalistes.

– Non. Nous sommes chercheurs indépendants, mais ni la médecine, ni la biologie ne sont nos domaines. Je ne tiens pas à me faire ridiculiser si par la suite quelqu’un mettait effectivement à jour une supercherie. Répondit Martinov.

– Si vous acceptiez de nous dire quel est l’élément qui a emporté votre décision, la discussion serait plus simple.

– Nous ne pouvons pas, c’est secret professionnel.

 

Galoupier soupira. Ce qui était important c’était la conférence de presse, avec l’annonce qu’il n’y avait aucune supercherie dans ces retombées en enfance. Comment obliger Martinov…

 

– Vous a-t-on rapporté que les époux Malliez ainsi que Corentin Dufour avaient fait partie de la secte de l’étoile bleue, avant de s’en faire virer, parce ce que ce sont des gens honnêtes et qu’ils ne supportaient plus d’avoir été embrigadés dans un bordel où l’on ne trouve que des putes, des pédés et même des travelos ?

– Ah, non. On ne nous a pas rapporté ça, mais je ne vois pas…

 

Voilà donc une version bien différente que celle de Vandenbrooke, mais qui confirmait que les deux zigotos avaient effectivement fréquenté la secte.

 

– Vous ne voyez pas ? Mais ça veut dire que c’est une vengeance, pardi ! La secte se venge des honnêtes gens qui l’ont quittée, ça me paraît clair. Sinon nous aurions d’autres cas. Vous savez, le chef de la secte, c’est un ancien professeur de chimie. Ces gens-là, ils connaissent parfois des substances couvertes par le secret militaire… Bon alors d’accord, je convoque les journalistes pour 18 heures ?

– Non !

– Mais bon sang, je ne comprends plus rien, comment pouvez-vous douter avec la preuve que vous avez eue, Monsieur Martinov ?

– Vous ignorez qu’elle est cette preuve et encore une fois, elle est couverte par le secret professionnel.

– Arrêtez avec ça, Monsieur Martinov ! Je ne croyais pas nécessaire d’en arriver là, mais j’ai eu Karine Malliez au téléphone. Elle m’a raconté ce qui s’est passé dans sa chambre conjugale. Et croyez-moi, ce qu’elle a fait afin d’être certaine de ne pas être victime d’une supercherie, lui a coûté énormément. Elle m’avait parlé de ce projet insensé, je l’ai dissuadée de le réaliser. Elle n’a pas voulu m’écouter. Cette femme s’est sacrifiée pour faire éclater la vérité, c’est une sainte !

– Une sainte qui m’a bousillé ma braguette ! Marmonna Martinov.

– Pardon ?

– Rien !

 

Puis pris d’une inspiration subite, Martinov déclara :

 

– Bon on arrête de discuter, ça ne sert plus à rien. On ne rentre pas à Paris ce soir, on va coucher dans le coin, la nuit porte conseil. Convoquez si vous voulez une conférence de presse pour demain après-midi…

 

Galoupier se satisfit de cette proposition inespérée.

 

– Qui ment ? Galoupier, ça me parait évident : son histoire de Karine qui se serait « sacrifiée » pour faire réagir son mari, je n’y crois pas une seconde ! Elle m’a plus fait l’effet d’une nymphomane qu’autre chose… Déclara Martinov.

– Elle a peut-être pris une substance pour pouvoir le faire ?

– Avec des si… Tiens justement ! Si on retournait les voir ? Notre visite n’est pas annoncée, ils ne pourront pas se préparer.

 

Deuxièmes visites

 

Cette fois, c’est Béatrice qui irait chez les époux Malliez et Martinov chez la mère Dufour.

 

Martinov y alla au culot.

 

– Bonjour madame, c’est pour la mise à jour des données d’urbanisme.

– Pardon ?

– Oui, ça va être très rapide : je fais le tour de l’appartement, je vérifie juste les plinthes, j’en ai pour trois minutes.

– On aurait aimé être prévenus.

– Mais on vous a prévenu, chère madame, je peux entrer ?

 

Décontenancée, madame Dufour laissa entrer Martinov, qui fit le tour de l’appartement, fit semblant de s’intéresser aux plinthes, prit des notes imaginaires et au bout de quelques minutes entra finalement dans la chambre de Corentin, qui se mit à hurler.

 

– On ne peut pas me laisser jouer tranquille ?

 

Un drap était noué autour de ses épaules et figurait une cape, un autre autour de sa taille. Son visage était peinturluré à la façon des peintures de guerre des indiens du Far-West.

 

Martinov ne s’attendait pas à ça. Que Corentin ait eu le temps de se préparer après avoir entendu son coup de sonnette n’avait rien d’évident. Il était aussi possible que Galoupier ait prévenu ces zigotos d’une éventuelle seconde visite… Ou alors ce n’était pas de la simulation. Il quitta les lieux, décontenancé.

 

Béatrice sonne à la porte des Malliez. Karine est sortie depuis près d’une heure et Damien, qui vient de prendre une douche, tout propre sur lui et rasé de près est persuadé que c’est cette dernière qui revient. Il ouvre donc la porte et se retrouve donc nez à nez avec l’assistante du professeur Martinov. Il la dévisage ou plutôt il la déshabille du regard, tel le loup de Tex Avery.

 

– Bonjour, c’est pour les termites !

– Les termites ?

– On nous a signalé des termites dans l’immeuble, il faut que nous contrôlions tous les appartements…

– Entrez !

– Vous êtes Monsieur Malliez ?

– Oui ! C’est chez qui qu’il y a des termites ?

– A vrai dire, je n’en sais rien, on m’a simplement demandé de contrôler tout l’immeuble.

 

Béatrice entra. La télévision était allumée sur une retransmission sportive, sur une table basse près du canapé gisait le cadavre d’une petite bouteille de bière et le cendrier était plein. Elle fit semblant de s’intéresser à la frisette décorant le mur puis fit le tour de l’appartement : la chambre conjugale ne montrait rien d’anormal ni d’insolite, sinon la présence dans un coin d’une grosse caisse de plastique dans laquelle elle put apercevoir un empilement de petites voitures et de jouets divers.

 

L’attitude et les occupations de ce Monsieur ne montraient rien de puéril. Mais était-ce bien Damien Malliez ?

 

– Bon apparemment les termites ne sont pas montées jusqu’ici. Ah, il faut que je note le nom des occupants, vous êtes donc Monsieur Malliez, votre prénom ?

– Damien ! Répondit-il, je peux vous offrir un verre ?

 

D’un côté elle aurait aimé l’étudier davantage, mais d’un autre le temps jouait contre elle et son stratagème pouvait s’écrouler.

 

– Très vite alors !

– Jus de fruit, bière, eau gazeuse ? J’ai du coca !

– Eau gazeuse.

– Votre société emploie de fortes agréables personnes.

– Vous me flattez !

– Non vous êtes très belle !

– Vous n’êtes pas mal non plus, je dois dire ! Répondit Béatrice jouant avec le feu.

– Alors quand une femme et un homme se plaisent réciproquement, qu’est-ce qu’ils font ?

– En l’occurrence, rien du tout, je suis surbookée.

– Laissez-vous faire ! Dit-il en approchant son visage de celui de Béatrice.

 

Elle recula.

 

– Voyons, si votre femme rentrait.

– Elle n’est pas jalouse !

 

Béatrice recula encore et se retrouva coincée contre le mur. L’autre avançait. L’une des solutions était de se laisser faire, une autre de lui envoyer un coup de genou dans les couilles. Mais entre ces solutions extrêmes, il y a aussi la négociation.

 

– Monsieur Malliez, ce n’est parce que je vous ai dit que vous n’étiez pas mal que j’ai pour ça envie de m’envoyer en l’air avec vous. Alors je vous prie de reculer et de me laisser sortir.

– Juste un bisou ?

– Dois-je hurler ?

– Vous avez envie, vous mourrez d’envie !

– Vous prenez vos désirs pour des réalités.

– Peut-être, mais rassurez-vous, je n’ai pas l’intention d’abusez de vous…

– Ouf !

 

C’est à ce moment que la sonnette retentit. Damien ouvrit à Karine.

 

– Cette charmante personne venait pour vérifier s’il y a des termites ! Expliqua le mari.

 

Karine n’est pas du tout étonnée de voir son mari s’exprimer comme un adulte. Elle était donc partie prenante dans cette comédie.

 

– Les termites ! Ah, les termites, quelles sales bestioles ! Se moqua-t-elle, vous avez bien sûr une carte professionnelle ?

– Bien sûr, je l’ai montrée à votre mari, je vous laisse.

 

Elle se sauva, contente de s’être tiré des pattes de ce comédien libidineux.

 

Les époux Malliez

 

– Tu l’as vue sa carte professionnelle, toi ?

– Non, elle m’a embrouillée !

– J’espère que ce n’est pas l’enquêtrice de Paris.

– Mais non, après ce qu’on lui a joué, à l’autre, ils n’ont aucune raison de revenir.

– Elle t’a laissé un papier, un truc, quelque chose, la fille ?

– Rien du tout !

– Comment savoir ? Bon retourne jouer, on ne sait jamais…

 

Karine sort en trombe de chez elle, descend les escaliers quatre à quatre. La fille n’est partie que depuis moins d’une minute, elle ne doit pas être bien loin. Effectivement elle est là, sur le trottoir à droite. Elle rejoint une voiture, se met au volant, mais ne démarre pas, semblant attendre quelqu’un. Karine a les clés de sa propre voiture, elle s’y installe. Un homme rejoint le véhicule de Béatrice cinq minutes plus tard, c’est Martinov ! Le visage de Karine se décompose ! Elle regarde la voiture s’éloigner puis démarre à son tour, les suit jusqu’à la sortie de la ville, jusqu’à ce que Béatrice tourne à droite. Cette voie ne mène nulle part, sauf si on désire se rendre au « Pré au chêne », chez Vandenbrooke. Décomposée, elle rejoint son mari et lui dit :

 

– C’était bien l’enquêtrice ! Tu ne pouvais pas faire attention ? Tu es con, mais con ! Ce n’est pas possible d’être aussi con ! Galoupier va être furieux !

– Il faut lui dire tout de suite ! S’il l’apprend après, ce sera encore pire. Suggéra Damien. Fais lui une opération charme.

– Mais pour quoi faire ? Ça ne servira à rien. Les enquêteurs vont conclure qu’il y avait simulation. Tout le plan de Galoupier s’écroule.

– Suggère-lui de tout recommencer avec de nouveaux enquêteurs qu’on bernera… Le seul risque c’est si Vandenbrooke s’en mêle.

– Il va s’en mêler. J’ai un peu suivi la voiture des deux enquêteurs, ils allaient chez lui !

– Alors on est foutus !

– Et si on allait voir Vandenbrooke ?

– Après ce qu’on lui a fait, on va se faire jeter.

 

Ils s’en allèrent vaquer à leurs occupations respectives, l’avenir s’annonçait sombre. Galoupier et son secrétaire de mairie contournaient allègrement le code du travail en faisant signer à certains employés une lettre de démission non datée. Le chômage leur pendait au nez dans cette région déjà sinistrée.

 

Retrouvailles

 

Martinov et Béatrice s’échangèrent alors les résultats de leurs visites. Si celle de Béatrice dévoilait la supercherie de façon définitive… alors que ce passait-il alors avec Corentin Dufour ?

 

– J’en sais rien, j’en ai un peu marre. On va téléphoner à Vandenbrooke pour essayer de le voir en fin d’après-midi. Ça nous évitera son invitation à dîner… et ensuite on va rentrer.

 

La partie

 

– Je vous présente ma compagne Vidia.

– Enchantée.

 

Nos deux héros firent part au châtelain du Pré au chêne de leur entrevue avec Galoupier, de leurs dernières visites et de leurs conclusions, tandis que l’inévitable Peggy se chargeait des rafraichissements

 

– Bizarre pour le fils Dufour, très bizarre… il n’a pas été prévenu par Galoupier, dans ce cas les Malliez auraient été prévenus de leur côté. Vous dites qu’il avait des peintures de guerre, vous pourriez les décrire ?

– Deux barres parallèles au front, deux autres sur chaque joue.

– Toutes de la même couleur ?

– Si je me souviens bien, oui : des barres oranges.

– Peggy tu as entendu ? Tu te débrouilles pour te maquiller comme nous l’a expliqué monsieur, tu te mets un drap en cape et un autre à la ceinture. Je veux savoir en combien de temps on peut faire ça, il faut que tu chronomètres.

– Bien Monsieur !

 

Un petit temps mort s’écoula, au cours duquel le professeur Martinov lorgna sur la jolie Vidia et sa quarantaine éblouissante, en se remémorant les paroles du maire.

 

– Entre trente et quarante secondes, Monsieur.

– Il ne faut que ce temps-là ? S’étonna Gérald

– Si on a la peinture sous la main, oui ! répondit Peggy

– Je suppose cher professeur, qu’il s’est écoulé plus de quarante secondes entre votre coup de sonnette et votre entrée dans la chambre de Corentin ?

– Forcément ! Sauf que je n’ai pas eu l’impression d’avoir affaire à quelqu’un qui venait d’improviser, mais bon, j’avoue que votre explication est la plus plausible.

– Vous allez faire quoi, maintenant ?

– Rentrer. Nous téléphonerons demain à Galoupier pour lui expliquer que nous avons rencontré Damien Malliez et qu’il se comportait comme un adulte…

– Malheureux, ne faites pas ça ! Intervint Vidia.

 

Gérald sembla alors étonné de l’intervention de sa compagne.

 

– Et pourquoi donc ? Demanda-t-il

– Les époux Malliez travaillent à la mairie. Cette comédie leur a été imposée par le maire. S’il apprend ça, ils vont être licenciés.

– Et alors ? Ils n’avaient qu’à refuser cette comédie… Répondit Gérald.

– S’ils sont au chômage, ils n’auront aucune aide de la mairie, ils quitteront la région… Il y a assez de chômeurs comme ça dans le Nord !

– Et alors ?

– Et alors je n’ai aucune envie de voir s’éloigner les époux Malliez.

– Je croyais que tu ne les voyais plus ?

– Je ne les vois plus, mais justement j’ai envie de les revoir.

– Eh bien si Galoupier les met au chômage, on leur fera passer le message qu’ils sont toujours les bienvenus ici ! Et quand j’aurais gagné les prochaines élections, on les reprendra à la mairie !

– Ah ! Gérald ! Que je t’aime dans ces moments-là ! Dit-elle en se levant.

– Tu vas où ?

– Les voir et leur faire part de ta proposition.

– Il n’y a pas le feu !

– Si, ils doivent être angoissés, et puis je vais les inviter ici ce soir, puisque Monsieur Martinov et Mademoiselle ont décliné notre invitation.

 

Martinov et Béatrice, puisqu’on en parle écoutaient cet étrange échange avec amusement.

 

– Monsieur Martinov, reprit Gérald, la situation est en train d’évoluer à très grande vitesse. Vous vous rendez bien compte que si vous fournissez cette conclusion à Galoupier, il demandera à un autre de reprendre l’enquête… et on ne va jamais en finir.

– Mais Monsieur Vandenbrooke, la suite ne me regarde pas. J’avais pour mission de renseigner Galoupier, j’ai compris quelle conclusion il voulait entendre, mais je ne pourrai pas lui fournir. En ce qui vous concerne, vous m’avez payé pour avoir des renseignements complémentaires et c’est vrai que je ne vous en pas apporté beaucoup. Mais quoi qu’il en soit, pour nous cette affaire est terminée.

– J’entends bien. J’allais donc solliciter votre concours pour vous demander de rédiger une sorte de communiqué… Ce ne sera pas la peine, il y aura bien un communiqué mais il sera signé des époux Malliez. Donc je ne vous demande plus rien, nous sommes quittes. Que diriez-vous d’une coupe de champagne ?

– Je conduis ! Déclina Martinov.

– Alors une demi coupe !

 

Ils acceptèrent et l’affaire des zigotos retombés en enfance dévia en considérations météorologiques, avant que Gérald lâche :

 

– Mais je suis sûr que vous voudriez en savoir davantage sur notre communauté.

– Certes !

– La communauté ne se tient pas au manoir, mais dans le corps de ferme situé quatre cent mètres plus loin. Elle est autonome. Les personnes qui y participent font de l’élevage : des poulets, des lapins, des canards, des cochons aussi. Ils vendent tout ça sur les marchés mais pas ici, plus loin, vers Armentières. J’exige en contrepartie de l’hébergement gratuit que ces personnes soient à mon service. C’est mon côté un peu dominateur, mais je n’en abuse pas et personne ne s’en plaint.

 

– Et il n’y a jamais de problème ?

– Si hélas, et sur cet aspect, nous ne sommes pas au top, il y a en effet des frictions, des rivalités, des prises d’ascendance. Nous nous réunissons tous en séminaire tous les lundis et nous abordons beaucoup de thèmes sur la vie en société. La résolution des conflits y est souvent abordée, on progresse, mais la nature humaine étant ce qu’elle est…

 

Et sur ces entrefaites, le téléphone portable de Gérald se mit à résonner d’une étrange mélopée. Il répondit, en faisant comprendre à ses hôtes qu’il s’agissait de sa compagne. Il entrecoupa son interlocutrice de « Ah ? », de « Ah, bon »…puis « Et bien dépêchez-vous d’arriver », je fais passer le message au professeur Martinov ». En raccrochant il était hilare.

 

– Mais cher professeur, vous nous aviez caché la partie la plus intéressante de votre visite chez les Malliez…

– Qu’ont-ils été raconter à votre compagne ?

– Voyons, professeur… Et figurez-vous qu’apparemment Karine Malliez était tellement enchantée de vous avoir rencontré, qu’elle a insisté auprès de ma compagne pour que vous soyez des nôtres ce soir… Hé, c’est qu’elle a du tempérament cette petite !

 

Gérald jette un regard vers Béatrice, qui arbore un malicieux sourire, qui l’incite à enfoncer le clou.

 

– Allez professeur, on ne vit qu’une fois… On s’amuse bien chez les Vandenbrooke et l’ambiance reste bon enfant. Et puis vous n’allez tout de même pas refuser les avances d’une si belle femme ? Restez vous amuser avec nous !

– C’est que je ne suis pas seul et…

 

Il s’arrêta de parler. Peggy s’était lancée dans une opération charme envers Martinov en jouant des paupières et des lèvres. Elle s’aperçut que ce petit manège ne laissait pas non plus Béatrice indifférente, du coup elle n’eut plus d’yeux que pour elle.

 

– On reste un peu ? Lui demanda le professeur.

– Si, tu restes, je reste ! Minauda-t-elle.

– Alors on va peut-être rester !

– Je vous en remercie. Et vous Peggy, soyez sage.

– Je suis très sage, Monsieur. Je voulais simplement faire un bisou à Mademoiselle.

 

Et tout en parlant, Peggy approche ses lèvres de celles de Béatrice, qui comme sur un nuage accepte ce baiser d’abord assez chaste, puis entrouvre la bouche afin que la suite soit brûlante.

 

Néanmoins, Béatrice est toute rouge de confusion de s’être ainsi laissée aller dans le salon d’un inconnu.

 

– Excusez-moi, un moment de folie… Bredouille-t-elle.

– Peggy, si vous pouviez arrêter vos conneries, ça nous arrangerait, disparaissez un instant et revenez donc avec Honey.

 

Béatrice échange un regard fataliste, voulant sans doute par-là signifier que la partouze commençait décidément fort tôt, mais qu’après tout qu’importe. Le professeur prend tout de même la précaution de prendre une petite gélule de son produit miracle, le fameux « lapin dur ». On n’est jamais trop prudent !

 

– Voici donc Honey, je me demande toujours laquelle des deux est la plus belle ! Commente Gérald.

 

Il faut dire qu’elles sont adorables comme ça, l’une près de l’autre : la blonde Peggy et la rousse Honey, avec leur petite tenue de soubrette, petite robe noire (très) décolletée en carré au-dessus, évasée en dessous et n’allant pas plus bas que le haut des bas auto-fixants. Petite coiffe traditionnelle et escarpins complétaient ce charmant tableau. Martinov se demanda avec malice si ces demoiselles portaient culotte, et se dit qu’il aurait bientôt la réponse.

 

– Béatrice, (permettez-moi de vous appeler Béatrice), dois-je interdire à Peggy de vous approcher, ou au contraire dois-je lui suggérer d’être de nouveau très gentille avec vous ?

– Vous êtes décidemment très joueur, Monsieur Vandenbrooke !

– Je vous en prie, appelez-moi Gérald !

– Eh bien Gérald, c’est vous le maître de cérémonie, me semble-t-il, alors faites comme il vous plaira !

– Alors d’accord, elle sera gentille avec vous, mais peut-être que Monsieur le professeur Martinov aimerait de son côté mieux voir ce joli petit lot.

 

Martinov se contenta de sourire un peu bêtement, tout en opinant du chef.

 

– Honey, déshabille Peggy, s’il te plaît.

– Bien, monsieur.

 

Ce fut vite fait car à part la petite robe de soubrette, il n’y avait qu’un minuscule soutien-gorge-présentoir à seins qu’Honey alla ranger précautionneusement sur une chaise. Peggy resta immobile, se contentant de jeter des regards coquins à nos deux visiteurs. Honey se pencha alors vers la poitrine offerte et lui en lécha brièvement les tétons.

 

– Me permettez-vous une parenthèse afin que je puisse utiliser vos toilettes ? demanda alors Béatrice, qui n’avait pas pissé depuis un certain temps.

– Bien sûr ! Honey va vous accompagner. Si vous le désirez, elle pourra même vous essuyer…

 

Gérald dut remarquer le trouble dans le regard de Béatrice.

 

– J’espère que mes propos ne vous choquent pas ? Reprit ce dernier.

– Non, non, pas du tout.

– Seriez-vous adepte de ces jeux particuliers ?

– Adepte est un grand mot, disons que ce sont des choses qui ne me déplaisent pas et qui peuvent parfois m’amuser.

– Je comprends. Honey tu accompagneras donc Béatrice à la salle de bains. Elle aura le droit de te pisser dessus de la façon qu’il lui plaira.

 

En chemin, Béatrice dit à Honey :

 

– On va faire ça de façon classique !

– C’est comme vous voulez, mais pourquoi voulez-vous me priver de ce plaisir ? J’aime bien qu’on me pisse dessus, je trouve ça rigolo.

– Alors dans ce cas… Dis-moi, il y a longtemps que tu es là ?

– Bientôt deux ans !

– Et ça te plait ?

– Bien sûr que ça me plait, sinon, je ne resterais pas !

– Pendant deux ans tu es restée ici, tu n’es jamais sortie ?

– Mais on n’est pas prisonnières ! Déjà on sort pour faire les marchés, et si j’ai envie de faire un break, je préviens. Cet été, j’ai été faire un tour à Barcelone.

– Et Monsieur Gérald, il… il n’exagère pas des fois ?

– Monsieur Gérald, c’est un amour ! Il est d’une gentillesse et d’un respect ! Jouer avec lui est un plaisir ! T’en poses des drôles de questions, toi ! Répondit-elle en se déshabillant, puis en se couchant sur le carrelage de la salle de bains.

– Allez, vas-y arrose-moi avec ta bonne pisse, tu peux aussi m’en faire boire, j’adore ça.

 

Béatrice retira son pantalon et sa culotte, puis s’accroupit au-dessus du ventre de Honey. Malgré sa grosse envie, elle dut faire un effort de concentration pour pouvoir se lâcher et tandis que son jet doré tombait dru sur le corps de la petite soubrette, cette dernière opérait un savant mouvement de reptation de façon à se mouiller les seins avec l’urine ainsi offerte. Puis elle continua, offrant désormais son visage. Alors elle avala tout ce qu’elle put avec une gourmandise non feinte.

 

– Il n’y en a plus ?

– Attends, peut-être encore une petite goutte.

 

Béa se concentra à nouveau et finit par lâcher un petit filet supplémentaire, qui combla d’aise la jeune Honey.

 

– Je vais nettoyer, maintenant, assieds-toi sur le bidet.

 

C’est qu’elle savait se servir de sa langue, cette Honey là ! Car elle ne se limita pas à nettoyer les dernières gouttes d’urine, mais se mit à effectuer un léchage en règle de cette jolie chatte offerte. Tout cela fut malgré tout assez rapide, elle termina en agaçant quelques instants le clitoris, provoquant un raidissement de Béa, qui attendit une suite qui ne vint pas.

 

– Humm, j’adore lécher les chattes, les bites, les culs ! Dit-elle en se relevant

– Tu ne continues pas ?

– Il faut qu’on rejoigne les autres. Ne t’inquiètes pas, on va te gâter ! Je sens que ça va être chaud ce soir !

 

Béatrice se saisit de sa culotte et de son pantalon afin de les remettre.

 

– Je ne sais pas si c’est bien nécessaire… Lui fit remarquer Honey.

 

Certes elle avait raison, mais la perspective de se pointer la chatte à l’air devant ce Gérald qu’elle ne connaissait pas, ne lui disait rien qui vaille. Elle opta pour une solution intermédiaire : elle remit la culotte mais garda son pantalon sous le bras.

 

Dans le salon, un charmant spectacle les attendait : Gérald se faisait sucer la queue par Melissa, la blackette que les lecteurs ont déjà rencontrée un peu plus avant mais que Béatrice ne connaissait pas. Quant à la blonde Peggy, elle pompait la bite du professeur Martinov avec un entrain qui faisait plaisir à voir.

 

Gérald fit un imperceptible signe à Honey, qui rejoignit Peggy. Chanceux professeur ! Deux langues pour sa bite.

 

– Suce-moi le cul ! Ordonna Gérald à sa fellatrice.

 

Obéissante, elle fit alors glisser le pantalon de son gourou, le caleçon dut venir avec car personne ne le vit. Elle lui fit dégager les chevilles et, comme sa collègue tout à l’heure, alla poser délicatement le vêtement sur une chaise. Elle revint, s’accroupit, et écarta les globes fessiers de Gérald afin que sa langue puisse lui flatter le trou du cul. Dans cette position, le maître de maison affichait une jolie bite bien bandée et toute humide de salive.

 

Béatrice larguée, lorgnait cette bite qui n’était point laide. N’étant point idiote, elle se doutait de la suite mais avait décidé de ne pas prendre d’initiative. Gérald se mit à se branler en lui envoyant un sourire qui se voulait de connivence, et auquel elle répondit par réflexe.

 

– Si ça vous tente, mais seulement si ça vous tente… lui lança-t-il.

 

Il était bien évident pour Béatrice que Gérald en rêvait. Plus branchée sur les femmes que sur les hommes, cela ne l’empêchait pas d’apprécier de temps à autre une jolie queue. Et puis, se dit-elle, s’attirer les bonnes grâces du gourou lui permettrait sans doute d’être ensuite libre de s’amuser comme elle l’entendait. Martinov lui avait « piqué » Peggy et elle entendait bien la « récupérer » tout à l’heure !

 

Alors elle s’approcha de Gérald, lui mit la main sur sa bite en même temps qu’elle se passait vicieusement la langue sur les lèvres. Puis en le regardant dans les yeux, elle enleva successivement sa culotte, son haut et son soutien-gorge. Il approcha ses mains de ses seins. Elle se laissa faire, elles étaient douces et délicates comme des mains de femme. Ses doigts parvinrent jusqu’aux tétons, il les pressa mais sans forcer, attendant une réaction. Béatrice lui sourit, il serra alors plus fort.

 

– Tu aimes ?

– Oui !

 

Alors il les tira vers lui, déformant la chair, les tordit. Béatrice excitée depuis tout à l’heure, se mit à mouiller d’abondance.

 

– Je vais te sucer ! Dit-elle.

 

Il n’y a pas de raison, il la tutoie, elle fait de même ! Elle se met à genoux et d’un coup d’un seul introduit le gland luisant dans sa bouche, et le fait aller et venir en de savants coulissages, s’amusant ainsi à faire passer la couronne du gland de l’intérieur à l’extérieur de la bouche.

 

Gérald ne tient plus en place.

 

– Ne vas pas trop vite !

 

Elle n’en a cure, elle est en train de lui faire une pipe royale, celle-ci sera à son rythme.

 

– Et bien, on ne s’emmerde pas, ici !

 

C’est la voix de Vidia, la compagne de Gérald qui vient d’entrer, précédant Karine et Damien Malliez.

 

Béa s’arrête un moment, puis constatant que Honey et Peggy continuent de s’occuper du professeur comme si de rien n’était, elle reprend sa fellation.

 

– Je ne pensais pas que ce genre de choses arriverait si vite, commente Vidia, mais puisqu’il en est ainsi, je vous propose de nous joindre à cette bande d’obsédés.

 

Et sans autre préambule, la jolie Vidia entreprend de se déshabiller, dévoilant un corps que le temps n’a guère outragé. Les époux Malliez après s’être concertés du regard (mais pas trop longtemps) enlèvent leurs vêtements à leur tour.

 

Gérald se tétanise :

 

– Ça vient, ça vient, je vais jouiiiir !

 

Béa continue, y compris quand le jet de sperme se projette au fond de sa bouche. Elle ne stoppe que quand la jouissance de Gérald a pris fin.

 

– Vous êtes très douée ! La complimente-t-il.

– Disons que j’aime le travail bien fait !

 

Gerald vient alors saluer les époux Malliez. Karine se pointe fièrement devant Béatrice.

 

– Alors toi, tu nous as bien eus… mais je ne t’en veux pas… On s’embrasse ?

– Volontiers, mais ma bouche a encore le gout du sperme de ce monsieur !

– Raison de plus !

 

Les deux filles s’embrassent goulûment tandis que Martinov, trop occupé oublie les civilités.

 

– Bienvenue chez nous, il y a bien longtemps que vous n’étiez pas venus ici. La dernière fois, c’était avant votre mariage, c’est bien ça ? Déclare Gérald.

– Nous serions bien revenus, mais nous avions peur de nous faire rabrouer. Répond Damien.

– C’est vrai que le départ de Karine m’a peiné, mais que voulez-vous c’est la vie. Quel rôle vous a donc fait jouer Galoupier ?

– C’était tout simple : je devais simuler un type qui retombe en enfance à chaque fois qu’un journaliste ou un enquêteur se pointait. C’était rigolo et pas trop fatiguant. Je devais aussi éviter de sortir et je me déguisais pour le faire. Répondit Damien.

– Chapeau, vous avez même réussi à tromper le docteur !

– Le docteur ? Mais, je ne l’ai jamais vu ! Il est de mèche avec Galoupier ?

 

– Et je peux vous demander combien Galoupier vous a offert pour cette pitrerie ?

– Une enveloppe, disons une bonne prime… ça nous a permis d’éponger un peu nos dettes, mais c’est tout. Il nous a donné une seconde enveloppe quand ces messieurs-dames de Paris sont arrivés. Il souhaitait que Karine s’envoie l’enquêteur en ma présence… Ça ne m’a pas gêné, j’adore quand ma femme se fait sauter devant moi par un autre homme. La seule chose c’est que je ne pouvais pas me masturber…

– Bof ! Ça n’a été une corvée pour personne ! Coupa Karine en envoyant un petit bisou de connivence à l’attention du Professeur Martinov. En revanche, il nous a précisé à plusieurs reprises que si nous « déconions », notre emploi à la mairie pourrait être remis en cause.

– Quel salaud ! Il nous faut trouver le moyen de mettre un terme définitif à cette affaire. Vidia, peux-tu rédiger un projet de communiqué ? Quelque chose de très court qu’on enverra à la presse et par lequel les époux Malliez indiqueront qu’ils entendent mettre fin à la comédie qu’on leur a fait jouer !

– Tu ne vois pas que je suis à poil, non ?

– Et alors, ça ne t’empêche pas d’écrire !

 

Et tandis que Vidia se dirigeait vers un petit secrétaire en faisant onduler son magnifique fessier, Gerald Vandenbrooke changea complétement de conversation :

 

– Vous savez que vous avoir tous les deux devant moi, complétement nus, me trouble infiniment.

– En ce qui me concerne, je suis toute disposée à profiter de votre trouble, ça me rappellera des souvenirs ! Répondit Karine.

– Je crois qu’effectivement, je vais en profiter… et toi Damien, quelle jolie bite tu as !

– N’est-ce pas ? Je ne pense pas que vous ayez eu l’occasion de la goûter. Si cela vous tente, ne vous gênez surtout pas. J’ai les idées larges.

– Eh bien, justement, ça me tente ! Répondit-il en se baissant…

 

C’est alors que Vidia revint comme un cheveu sur la soupe :

 

– Voilà le communiqué : « Nous soussignons, Karine et Damien Malliez, déclarons mettre fin à la supercherie selon laquelle Damien serait retombé subitement en enfance. Nous n’entendons cependant pas dévoiler le nom de la personne qui est à l’origine de cette affaire. »

– Super ! Tu ajoutes les numéros de portable de ces messieurs dames : je pense que les journalistes voudront vérifier.

– Bon Damien, dès que vous aurez fourni votre numéro de portable à ma compagne, je pourrais commencer à vous sucer la bite ! Ah ! Laissez votre portable pas trop loin. Si ces messieurs désirent vous rencontrer, vous leur direz que vous êtes ici et vous pourrez les recevoir brièvement dans le petit bureau !

 

Et sur ces bonnes paroles, Gérald se baissa et se mit avec une rare gloutonnerie à lécher la très belle queue de Damien. Il faut dire que le châtelain du Pré au chêne ne se contente pas d’être un fin consommateur de jolies jeunes filles aux formes épanouies, mais qu’il est bisexuel et que la compagnie des beaux jeunes hommes le passionne ; dans ce cas, il est parfois actif mais plus souvent passif.

 

Et puis, il lui plait bien le Damien : les traits et le corps fins, pas un poil sur sa peau exceptionnellement douce… Alors pour l’instant il suce, s’emplissant la bouche de ce sexe magnifique qu’il s’acharne à faire coulisser entre ses lèvres, tout en le titillant de sa langue agile.

 

Martinov lui, est dégringolé sur la moquette, il est couché sur Peggy et ils se prodiguent un 69 (forcément mutuel) avec beaucoup de conviction. La position laisse le fondement du professeur très accessible et Honey, ne souhaitant pas rester inoccupée en profite pour y alterner les feuilles de roses et les doigtages de l’anus. Il est tout content notre vert professeur !

 

Karine s’est de nouveau approchée de Béatrice :

 

– Il était bien ton bisou tout à l’heure, je peux en avoir un autre ? Demande-t-elle

– Mais sans aucun problème. Dis donc tu as une chouette poitrine, toi !

– Et bien embrasse là !

 

Elle l’aurait sans doute fait de toute façon, mais puisqu’en plus Karine le souhaitait, Béatrice se fit un plaisir après quelques brèves caresses, de porter sa bouche sur ce gentil téton rose, qui se permettait de la narguer. Au bout de deux minutes, elle fit comme tout le monde, elle changea de sein (des fois que le contact y soit différent). Elles s’embrassèrent ensuite.

 

– Dommage que tu n’aies plus de sperme dans la bouche ! Remarqua Karine avec malice.

– Tu aimerais que j’aille t’en chercher ?

 

La réponse de Béa ne contenait aucun défi, mais Karine le prit comme tel :

 

– Chiche ! lui lança-t-elle.

 

La jeune chimiste aurait bien voulu relever ce défi insolite mais l’assemblée manquait d’hommes : Martinov étaient trop occupé avec ses deux filoutes, Gérald venait de jouir et s’activait comme un forcené sur la bite de Damien.

 

Vidia se rendit compte que Béa avait l’air de chercher quelque chose et s’approcha de cette dernière.

 

– Je peux peut-être t’aider ?

– Je sais pas, je cherchais une bite, mais je n’en vois pas de disponible.

– J’ai pourtant cru comprendre que tu ne t’intéressais pas qu’aux bites.

– Certes, mais cette jeune personne, répondit-elle en désignant Karine, m’a mise au défi de lui rapporter du sperme dans ma bouche.

– Je vais t’arranger ça, viens avec moi !

 

Béa suivit alors Vidia jusqu’en cuisine où Vincent, le pâtre grec et Melissa la petite antillaise s’affairaient à préparer le buffet.

 

– Alors ça avance ? demanda la maîtresse de maison.

– On termine, ce sera prêt dans 10 minutes, Madame. Répondit Vincent avec déférence.

– Baisse ton pantalon, je veux voir ta bite, et débrouille toi pour la faire bander.

 

Le ton était devenu sec, autoritaire.

 

– Bien Madame !

 

Malgré la présence de ces deux belles femmes complètement nues, Vincent bandait mou.

 

– Ben alors ? S’impatienta Vidia.

– Je suis désolé, madame !

– On va être obligé de te punir !

– C’est comme il vous plaira, madame !

– Encore heureux que je puisse faire comme il me plait. Suce le un peu, Melissa.

– Oui, madame !

 

Et pendant que Melissa usait de tout son savoir-faire pour tenter de faire bander Vincent, Vidia s’empara d’une cuillère en bois avec laquelle elle entreprit dans un premier temps de lui taper les fesses, puis ensuite de lui enfoncer l’extrémité du manche dans le trou du cul et faire ainsi aller et venir l’objet.

 

– Voyons voir ! Dit Vidia au bout de quelques minutes de ce traitement et en faisant se dégager Melissa.

– Il bande bien comme il faut maintenant, constata Béa.

– Humm, il peut encore faire mieux ! Tu vas enculer Melissa en fermant les yeux, tu n’as qu’à t’imaginer que tu es en train de baiser un beau jeune homme.

 

Melissa dégage le bas de sa tenue et se met en position sur le plan de travail. Vincent la pénètre facilement et entame des va-et-vient de plus en plus vigoureux.

 

– Surtout ne jouis pas ! Ton sperme c’est pour la bouche de Béatrice.

 

Vincent essaie de dire quelque chose mais les mots ne viennent pas de suite. Ses mouvements s’arrêtent : il a joui dans le cul de la blackette.

 

– Connard ! s’écrie Vidia en giflant le jeune homme sans brutalité excessive.

– Pardon Madame, je suis désolé, punissez-moi, je le mérite !

– Une punition ? Pour un bon à rien de ton espèce, ce serait perdre mon temps. File à la ferme et fais-toi remplacer ici. Je t’ai assez vu pour ce soir, connard !

 

Vincent se rhabille sommairement et quitte la cuisine sans un mot.

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– Je suis désolée, mais tu as perdu ton pari, Béatrice. C’était quoi le gage ?

– Mais non, je ne l’ai pas perdu…

 

Alors la blonde s’accroupit, lève le visage et demande à Melissa de venir poser son anus sur sa bouche.

 

– Maintenant pousse, son sperme devrait sortir !

 

Béa recueillit ainsi la semence de Vincent. Elle fit un clin d’œil à Vidia et elles regagnèrent le salon.

 

L’ambiance y était chaude : Honey et Peggy avaient abandonné Martinov qui avait joui et qui récupérait ; elles s’occupaient maintenant de Karine. Allongée sur le sol, les yeux clos et la respiration haletante, elle supportait les allers et retours de deux godemichets qui lui limaient la chatte et l’anus en cadence.

 

Gérald lui se faisait enculer par Damien à quelques coudées du professeur.

 

– Ah, qu’est-ce qu’il fait ça bien ! commentait le maître des lieux. Dites-moi Martinov, je me suis laissé dire que vous n’étiez pas, vous non plus insensible à ce genre de plaisir.

– Vos amis sont décidemment bien bavards.

– Personne n’est parfait, mais si la bite de Damien vous tente, c’est bien volontiers que je vous la céderai quelques instants.

 

Le professeur devient troublé.

 

– Vous voulez bien, Damien ? Vous me reviendrez ensuite. Demande Gérald

 

Le Damien veut bien, se décapote et présente sa bite au professeur, qui se met à la sucer goulument.

 

– Vous avez un superbe engin ! Commente le professeur entre deux coups de langue.

– Merci pour le compliment… En ce qui vous concerne, vous sucez très bien. Vous devez avoir une longue expérience.

– Ben non, pas tant que ça ! Répond-il en engouffrant l’objet de sa convoitise dans sa bouche.

 

Gérald s’approche alors :

 

– Et si vous goutiez la mienne pendant que Damien vous prendra ?

– Bonne idée.

 

Le trio se met en place, le cul de Martinov est vite rempli de la bonne bite de Damien, qui va et qui vient. Quand à celle de Gérald, elle se met à regrossir dans la bouche du professeur, qui se régale aussi de ce côté-là.

 

Un cri ! Une série de cris ! C’est Karine Malliez qui jouit comme une damnée.

 

Béatrice attend un peu que celle-ci ait récupéré, puis s’approche

 

– J’ai une surprise pour toi ! Dit-elle en approchant ses lèvres.

– Humm ! Salope !

– Je sais, on est faites pour s’entendre.

 

Les deux jeunes femmes se roulent un patin d’enfer, tout en se pelotant hardiment. Pendant ce temps Vidia a entrepris de fesser sans raison apparente le cul de Peggy. Quant à Gérald et à Honey, ils viennent de s’échanger on ne sait quelle plaisanterie et rigolent comme des bossus.

 

Gérald quitte la bouche de Martinov pour aller s’occuper du cul de Damien. Tout ce petit monde roule à terre afin d’effectuer un curieux petit train d’où tout ce petit monde sort plutôt épuisé.

 

– Alors, mon cher professeur, c’était comment ? Demande Vidia s’approchant et en arborant un sourire carnassier.

– Pas mal du tout, pas mal du tout.

– C’est bon de se faire enculer, n’est-ce pas ?

– C’est un plaisir de fin gourmet, ma chère.

– Me permettez-vous de vous sucer la bite ?

– Mais elle est à votre disposition !

– Vous m’enculerez, après ?

– Avec grand plaisir !

 

Un claquement de mains : C’est Melissa :

 

Il y a deux messieurs qui attendent dans le petit bureau. Ils voudraient parler à Monsieur et à Madame Malliez.

 

Ces derniers comme prévu, se rhabillent en hâte. Ça casse un peu l’ambiance, d’autant que Melissa chuchote à présent quelque chose à l’oreille de Vidia, qui prend ensuite la parole.

 

– Mes amis, il est temps de passer à table. Nous pourrons évidemment reprendre tout ça après le dessert. La salle à manger est par là, vous n’êtes pas obligés de vous rhabiller : la pièce est très bien chauffée.

 

Le professeur est dépité, mais Vidia le rassure :

 

– Ne t’inquiètes pas, tu l’auras ta pipe !

 

Epilogues

 

Le lendemain, Galoupier cru devoir publier un communiqué précisant que « si la malédiction s’étant abattue sur la personne de Damien Malliez avait été levée par la secte de l’étoile bleue, c’était uniquement à fin de manipulation » et que, celle concernant Corentin Dufour perdurait, « preuve de la malfaisance de la secte… etc. »

 

Le professeur Martinov et Béatrice rentrèrent en Ile de France après avoir passé la nuit au Pré aux chênes, sans passer par la case Galoupier, à qui ils adressèrent un bref compte-rendu de mission. Le solde du règlement ne leur parvint jamais mais Gérald leur avaient glissé une enveloppe au moment de leur départ, qui compensait largement ce prévisible manque à gagner.

 

Gérald Vandenbrooke se débrouilla pour que Corentin Dufour puisse être examiné par des experts. Ceux-ci-confirmèrent, s’il en était besoin, la supercherie mais mirent en évidence que ce jeune homme cultivait un fantasme de régression enfantine. La mise en scène que lui avait proposée Galoupier lui permettait de vivre son fantasme, alors qu’il le croyait irréalisable. Dans son esprit son retour à l’enfance était donc irréversible et sa mère ne fit rien pour l’en décourager.

 

Aux élections municipales Galoupier se prit une gamelle, mais Vandenbrooke n’emporta pas la mairie, battu de quelques voix par un troisième larron.

 

Fin de l’épisode

 

Maud-Anne Amaro © mai 2011

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 08:30

Professeur Martinov 11 – Professeur Martinov et la secte de l’étoile bleue 1 – Les envoûtés de Villefranche par Maud Anne Amaro

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1 – Les envoûtes de Villefranche

 

Prologue et croustilleries

 

La température est brutalement descendue, le ciel est couvert, le vent souffle en de violentes rafales en ce mois de novembre, faisant voltiger les dernières feuilles mortes encore accrochées aux arbres… Un temps pourri, quoi !

 

L’homme est grand, mince, distingué, la soixantaine. Il tend la main au vieux professeur puis se débarrasse de son manteau chic, de son foulard en soie et de son chapeau, dévoilant un crâne quasiment dégarni.

 

– Louis Galoupier ! Se présente-t-il, maire de Villefranche d’Avesnois et conseiller général.

– Professeur Andrej Martinov, chercheur indépendant, précisa ce dernier. Et voici Béatrice Clerc-Fontaine, ma collaboratrice. Qu’est-ce qui vous amène ?

 

Galoupier jeta un regard concupiscent vers la naissance de la poitrine de la jeune et jolie blonde dégagée par un très joli décolleté, avant de continuer.

 

– Je vous ai apporté ce numéro de « la Voix du Nord », si vous voulez prendre connaissance de cet article-là, je l’ai entouré en rouge.

 

Sorcellerie en Avesnois

Les habitants de Villefranche d’Avesnois ne cachent plus leur inquiétude. Au moins deux d’entre eux semblent avoir été victimes d’envoûtement et depuis se conduisent de façon puérile. Le docteur M. qui les a examinés est stupéfait « Ces gens-là sont littéralement retombés en enfance, les analyses de sang et les électroencéphalogrammes n’ont rien décelé d’anormal. » Sans que personne ne puisse prouver quoi que ce soit, les soupçons de la population se portent sur la sulfureuse « secte de l’Etoile bleue », qui défraya la chronique l’an dernier.

 

– Il est fait allusion à quoi à la fin de l’article ? demanda le professeur.

– Toute une histoire : Une jeune femme avait rejoint cette secte, les parents ont fait un procès à leur gourou, mais l’ont perdu. Cet imbécile de juge a estimé que la femme était consentante. Pratiquement toute la population a manifesté pour protester contre ce jugement, mais il a, hélas, été confirmé en appel. La justice laisse de plus en plus à désirer dans ce pays.

– Et vous les avez rencontrés, ces gens qui sont retombés en enfance ? Coupa Martinov

– Bien sûr, le premier est un jeune homme de 23 ans, il habite chez sa mère, j’ai bien connu son père, qui était conseiller municipal et qui est décédé l’an dernier. Quand je lui ai rendu visite, il jouait à la marelle ! L’autre, c’est un homme de moins de trente ans, marié depuis peu de temps mais sans enfant. Il passe son temps à jouer avec des petites voitures et toute conversation « adulte » est désormais impossible. Sa pauvre femme est désespérée !

– Et au point de vue sexuel ?

– Je ne me suis pas intéressé à cet aspect du problème ! Enonça le visiteur, sur un ton amusé, mais c’est un point qu’il faudra sans doute approfondir (si je peux me permettre).

– Et bien, nous approfondirons s’il le faut, mais, qu’attendez-vous de nous, très exactement, Monsieur Galoupier ?

– Dans un premier temps, que vous enquêtiez là-dessus, que vous démêliez le vrai des rumeurs… Ça ne devrait pas vous prendre trop de temps. Sans doute une simple visite à ces gens suffira. Et après nous ferons une conférence de presse pour dire ce qu’il en est…

 

Martinov prit alors une longue inspiration :

 

– Depuis plusieurs années je passe la moitié de mon temps à démystifier des machinations, des canulars et des trucages, ce n’est pas vraiment mon métier, vous savez ? Rétorqua-il.

– Comme ça, sans connaître le dossier, vous pensez que ces retombées en enfance ne peuvent être que des canulars ? Répondit Galoupier.

– Je ne vois pas quelle substance pourrait produire cet effet, et je ne crois pas aux envoûtements. Vous vous êtes entretenu avec le médecin qui les a examinés ?

– Absolument, il n’a vu aucune supercherie, et moi non plus. Mais j’aimerais un avis indépendant. Ces personnes sont probablement sous une influence chimique, physique ou autre chose. A vous d’essayer de le déterminer, ce serait la seconde partie de votre mission. Vous accepteriez de vous en occuper ?

– J’en sais rien, je vous donnerai une réponse ce soir au téléphone.

– Et quels seraient vos honoraires ?

 

Ils discutèrent « gros sous ». Les tarifs proposés par Martinov convenaient parfaitement à Galoupier.

 

– Je suis prêt à majorer ces tarifs de 50 % si vous me donnez votre accord immédiat.

– Je demande toujours un délai de réflexion, mentit le professeur !

– C’est embêtant parce que si vous refusez, il faut que je continue mes démarches.

 

Martinov eut un geste d’agacement.

 

– C’est peut-être embêtant, mais c’est comme ça !

– Bon, ben j’attends votre coup de fil, alors ! Soupira-t-il en se levant et en prenant congé.

 

– N’importe quoi ! Commenta Béatrice.

– Oui, soit c’est une fable intégrale, soit ce sont des gens qui jouent la comédie. Une simple visite et l’affaire sera démontée. Mais bon, ce n’est pas notre métier !

– On ne prend pas l’affaire ?

– Je me tâte, ça a l’air facile et ç’est bien payé, mais il est vraiment lourd, ce Galoupier, il est probablement victime d’un canular qui aurait abusé les journalistes et les toubibs, et il n’a même pas réfléchi aux conséquences sur le plan sexuel.

– Ah, le sexe, toujours, le sexe, tu ne serais pas un peu obsédé, mon petit professeur ?

– Si !

– Tu as raison, il faut la maintenir en forme cette petite chose-là ! Répondit Béa en tripotant ostensiblement la braguette du professeur.

 

Martinov ne tarda pas à bander bien raide sous le tissu de don pantalon.

 

– Béa, tu exagères, on a du travail !

– Moi, mais je n’ai rien fait !- Et on peut savoir ce qui t’as excitée comme ça ?

– J’en sais rien, mais tu as vu comme ce mec est hypocrite, t’as vu comment il me matait mes nichons ? Et après dès qu’on lui parle comportement sexuel, il fait le mec qui débarque ! J’aurais dû les lui foutre sous le nez, mes nénés, on aurait rigolé ! Bon, tu me dégages un peu tout ça si tu veux que je te fasse des bonnes choses !

 

Martinov se contenta d’ouvrir sa braguette et d’en sortir un fier pénis bien raide.

 

– Non, pas comme ça, baisse ton pantalon !

– Mais pourquoi ?

– Parce que, ça me permettra de te mettre un doigt dans le cul.

 

Il y a des arguments auxquels le professeur ne peut résister. Béa mouille son doigt et l’introduit dans le fondement du professeur, qui se pâme d’aise sous l’effet de cette caresse.

 

– T’aime ça, hein que je te doigte le cul ?

– Ben, oui !

 

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La bouche de la jeune assistante s’approcha de la bite du professeur. Elle commença par un petit bisou affectif sur le bout du gland avant de décalotter tout ça de sa main.

 

– Tu ne te déshabilles pas ? Demanda Martinov.

– Pourquoi faire, tu me connais par cœur !

– Peut-être mais je ne m’en lasse pas !

– Devant un tel compliment je n’ai d’autre choix que de m’exécuter, très cher professeur, plaisanta-t-elle.

 

Elle prit son temps, s’amusant à chauffer le professeur au rythme de son effeuillage.

 

Elle retira sa culotte, écartant vicieusement sa chatte pour l’exhiber aux yeux de Martinov, mais conserva son soutien-gorge. Et elle s’agenouilla à nouveau devant lui :

 

– Et le soutien-gorge, tu ne l’enlèves pas ?

– Non !

– Et pourquoi donc !

– Pas envie !

– Méchante !

– Je ne suis pas méchante, je te laisse le soin de me l’enlever toi-même !

– OK, je vais essayer !

– Tu as droit à trois essais.

– Et sinon ?

– Sinon, pas de nénés !

 

Mais Martinov réussit du premier coup, Du coup, il se mit à peloter les seins de sa collaboratrice avec frénésie, puis il les embrassa, les lécha, les suça !

 

– C’est bon, hein ? Mais, on se calme, à moi de jouer ! Humm, elle est belle ta bite quand tu bandes comme ça !

 

Cette fois elle l’engloutit dans sa bouche gourmande et commença à imprimer de lents mouvements de va-et-vient. En même temps sa main droite contourna le postérieur du professeur et son majeur vint s’insérer dans son anus, où il se mit à remuer ostensiblement. Le professeur se pâmait d’aise et une goutte de liqueur séminale vint perler à l’extrémité du méat.

 

– Hum, ché bon, ché salé ! Commenta rapidement Béatrice.

– Continue ! Implora Martinov.

– Bordel, je mouille, il faut que je retire tout ça ! Rétorqua-t-elle en guise de réponse.

 

Effectivement, le jean commençait à s’humidifier, quant au string, il était trempé.

 

– Zut alors, il va falloir que je sorte en acheter un autre ! Viens me lécher, mon petit professeur, viens te régaler.

 

Bien sûr Martinov n’avait rien contre, simplement il se demandait quelle position adopter. Il proposa donc à son assistante de continuer ce genre de choses dans la chambre, ce qu’elle accepta, bien entendu…

 

– Attends on va mettre une serviette.

 

Béatrice, qui connaissait bien la maison, sortit une serviette de toilette de l’armoire et l’étala sur le lit, avant de s’installer dessus cuisses ouvertes.

 

– Allez, viens me lécher la chatte !

 

Effectivement, c’était mouillé de chez mouillé, mais ça ne gênait nullement le professeur, qui se mit à laper tout ça avec l’avidité d’un chaton se régalant d’une écuelle de lait entier.

 

– Dring, dring !

– C’est quoi ? S’interrompit le professeur, on n’attend personne !

– Ce doit être le facteur !

– Il repassera !

– Attends, je vais voir ! Proposa-t-elle.

 

C’est que Béatrice venait d’avoir une idée particulièrement coquine. Le facteur était un nouveau sur cette tournée, un jeune antillais, beau comme un dieu. La blonde assistante du professeur était surtout portée sur les femmes, sa relation assez spéciale avec Martinov étant une sorte d’exception. N’empêche qu’avec ce préposé à la distribution du courrier (comme on dit au ministère) elle aurait volontiers fait un petit extra. Encore fallait-il le provoquer cet extra, et ce matin le fait qu’elle soit nue lui donna une idée.

 

Elle enfila à toute vitesse la robe de chambre du professeur, noua la ceinture, puis arrangea savamment l’échancrure afin que son petit téton droit s’en échappe. Et toute fière de ce stratagème, elle s’en alla ouvrir la porte en arborant le plus coquin de ses sourires.

 

– Vous ! S’écria-t-elle, rectifiant immédiatement et instinctivement sa tenue.

– J’ai semble-t-il, oublié de reprendre mon foulard… et comme il ne fait pas très chaud… balbutia Galoupier, manifestement surpris de voir Béatrice en robe de chambre.

– Votre foulard ! Ah oui, votre foulard, ne bougez pas, je vais vous le chercher.

 

Effectivement l’objet avait glissé sur le parquet, au pied du fauteuil dans lequel il s’était installé. Elle le ramassa et lui rapporta après avoir rectifié sa tenue.

 

– Je vous remercie, excusez-moi et bonne… bonne… bonne continuation.

– Merci, au revoir !

 

Galoupier reprit le chemin de la gare : « La salope, la salope ! » marmonnait-il, « elle devait être en train de se faire sauter par le vieux ! »

 

– C’était un paquet ? Demanda Martinov.

– Non, c’était Galoupier, qui avait oublié son cache-nez ! Je ne l’aime pas ce mec, il a des yeux de cochon.

– Tu n’aimes pas les cochons ?

– Si, les gentils cochons comme toi ! Allez, on reprend !

 

Béatrice ferma les yeux pendant que Martinov se régalait de son sexe.

 

– Mets bien ta langue sur mon clito !

 

Elle ferma les yeux, s’imaginant que c’était le facteur qui la léchait ainsi. Miracle des fantasmes, à peine trente secondes plus tard, elle jouissait comme une folle.

 

– Pfouuu ! Quel pied ! Ah, mon petit professeur, tu voudrais bien jouir aussi, ne t’inquiète pas, la gentille Béa va t’arranger ça… Mais c’est qu’elle bande toujours bien cette jolie bibitte.

 

Elle commença à la sucer de nouveau, puis s’interrompit.

 

– Hummm, j’ai comme une envie de faire pipi, allez viens dans la salle de bains, mon petit cochon, je vais te faire plaisir.

 

Martinov commença à s’installer par terre comme il en avait l’habitude.

 

– Non, non, aujourd’hui on innove. Tu vas voir c’est une surprise.

 

Béa se place dans la baignoire après en avoir bouché l’évacuation, puis debout, elle commença de pisser. Une petite marre jaune ne tarda pas à se former, et notre coquine se mit à bien patauger dedans afin que ses petits pieds soient bien imprégnés par l’urine. Une fois sa miction terminée, elle s’assit sur le bord de la baignoire, puis pivota afin de permettre à Martinov d’accéder à ses pieds. Ce dernier avait compris, mais il attendit néanmoins qu’elle le lui ordonne :

 

– Lèche !

 

Martinov prit le pied droit dans sa main. Joli, bien dessiné, sans défaut et les ongles impeccablement vernis, il ne manquait pas de charme. Il déposa un chaste (mais un peu mouillé tout de même) baiser sur le dessus, avant que sa langue vienne lécher l’urine qui s’y trouvait, puis il lécha les orteils, les suçant les uns après les autres, se réservant le pouce pour la fin, le serrant entre ses lèvres, le balayant de sa langue et lui imprimant des mouvements d’aller et retour à la manière d’une fellation.

 

Le second pied commençait à sécher. Qu’importe ! Il suffisait à Béa de lui faire faire trempette dans le fond de la baignoire et Martinov pouvait repartir pour un tour.

 

Ce que lui faisait Martinov était loin de la laisser indifférente, et si elle avait pendant le premier léchage résisté à la tentation de se masturber, elle se lâchait à présent et frottait énergiquement sur son petit bouton. Elle jouit intensément pour la seconde fois de la matinée.

 

– Je suis toute mouillée, j’en ai plein les cuisses !

– Je vois ça !

– Tu veux nettoyer ?

– Bien sûr

 

Martinov ne se fit pas prier, il lapa tout ça de grands mouvements de langue. Et bien sûr, il bandait comme un malade.

 

– Tu veux jouir comment ? Tu veux m’arroser les nénés ?

– Tu ne veux pas qu’on retourne dans la chambre ?

– Tu es bien gourmand, toi aujourd’hui !

 

Martinov fit un geste des mains, signifiant par là qu’il ferait comme le souhaiterait sa complice.

 

– Allez viens ! Après tout, tu m’as bien fait jouir, tu as bien droit à une petite récompense !

 

Revenue dans la chambre, Béa se mit à fouiller dans le tiroir de la table de chevet du professeur…

 

– Tu fais quoi ?

– Je cherche ton gode !

– Ben, il devrait être là !

 

Il était là en effet ! Un joli gode composé de deux parties : une bite creuse en latex très réaliste dans laquelle on incérait un vibro à vitesse réglable. Béa se mit à sucer l’objet vicieusement au nez et à la barbe du professeur, faisant des effets de langue tout à fait suggestifs.

 

– A ton tour de le sucer ! Lui dit-elle

 

Martinov dont les tendances bisexuelles s’affirmaient de plus en plus avec l’âge, ne se fit pas prier et prit le gadget à pleine bouche.

 

– Voilà, suce bien, imagine que c’est une bonne bite que tu suces.

– Hummmm !

– Comme tu dis ! Bon allez je vais te le foutre dans le cul.

 

Martinov qui n’attendait que ça, se tourna pour se positionner en levrette.

 

– Non, non, reste couché, et lève tes jambes, on va faire autrement.

 

C’est donc dans cette position qu’elle lui introduisit le sex-toy dans le fondement.

 

– Arrange-toi pour qu’il ne sorte pas ! Non, pas comme ça : passe ta main sous ta cuisse, voilà, et moi je vais m’empaler sur toi ! On va se faire enculer tous les deux ensemble ! Elle n’est pas belle la vie ?

 

De nouveau, Béa ferma les yeux, s’imaginant chevaucher son facteur et sa queue (forcément) démesurée. Elle ne tarda pas à jouir pour la troisième fois de la matinée, tandis que Martinov la rejoignit quelques instants plus tard au septième ciel !

 

– Alors, on fait quoi avec ce Galoupier ? Demanda la jolie blonde

– On va peut-être y aller, je suppose qu’un aller-retour suffira. Quelque part cette histoire m’intrigue, et puis ça nous changera les idées ! Suggéra Martinov

– OK, je vais rappeler Galoupier.

 

Villefranche

 

De fort bonne heure, Martinov et Béatrice sont venus en TGV jusqu’à Lille et de là ont loué une voiture pour effectuer les 60 kilomètres les séparant de Villefranche. C’est une très petite ville, typique de la région, Monsieur Galoupier, le maire les attendait à 9 heures 30.

 

– Pour gagner du temps, déclara ce dernier, je vous suggère de vous séparer pour rendre visite à nos deux cas : Les époux Maillez habitent dans le centre-ville, peut-être professeur, pourriez-vous vous en occuper ? Le cas de Corentin Dufour est plus compliqué, sa mère refuse toute visite, mais si je vous accompagne, mademoiselle, il ne devrait pas y avoir de problème.

 

Evidemment, se dit Béatrice, il préfère que ce soit moi qui l’accompagne plutôt que le professeur, mais il va être déçu… aujourd’hui, je n’ai rien de décolleté ni de moulant !

 

Karine et Damien Malliez

 

La venue du professeur avait été annoncée et Karine Malliez l’accueillit avec un sourire de politesse. Jeune, environ 25 ans, sa peau de rousse naturelle était parsemée de taches de rousseur, les cheveux courts et bouclés, des yeux d’un joli bleu… Ajoutons à cela une poitrine dont le sweat infâme n’arrivait pas à masquer le volume… Une belle femme, quoi !

 

– Je vais vous montrer Damien, il en train de jouer dans la chambre. Dit-elle d’un ton contrit.

 

Elle ouvrit la porte de la chambre conjugale et Martinov découvrit Damien, hirsute mais souriant, en train de jouer à ce qui devait être une course de petites voitures miniatures. L’homme ainsi retombé en enfance devait avoir la trentaine et n’était pas sans charme.

 

– Dis « bonjour » au Monsieur ! Demanda Karine.

– Salut ! Vroum, vroum !

– Tu peux m’expliquer à quoi tu joues ? Demanda le professeur.

– C’est le grand prix de Monaco ! Je me suis fait dépasser par Schumacher, il faut que le rattrape, vroum, vroum !

 

C’était grotesque, absolument grotesque.

 

– Et tu joues toujours aux petites voitures ? Demanda le professeur.

– J’aime bien !

– Tu n’as pas d’autres jeux ?

– Ben si, j’ai ma Gameboy

– Et tu as toujours été un enfant ?

– Non, avant j’ai été adulte, c’était pas bien, maintenant c’est bien !

– Et toutes ces petites voitures, elles viennent d’où ?

– Ben c’est Karine qui me les a offertes.

– Karine c’est ta femme ?

– Oui mais elle ne veut pas jouer avec moi !

– Elle est méchante alors ?

– Elle est méchante de ne pas jouer avec moi, mais elle gentille de m’acheter des jouets.

 

Bon, ça tournait au ridicule.

 

– Et le sexe, ça ne t’intéresse plus ?

– Non ! C’est un truc de grand !

 

Aberrant, c’était aberrant ! Il y aurait eu un problème hormonal bloquant la production de testostérone, il n’arborerait sans doute pas une barbiche aussi fournie.

 

Martinov était circonspect, il subodorait que Damien simulait cette retombée en enfance mais ne pouvait le prouver de façon nette.

 

– C’est un vrai calvaire, intervint Karine !

– Vous voulez parler du problème que je viens d’aborder ?

– Bien sûr, j’ai toujours eu de gros besoins, comment voulez-vous que je fasse ? Je me débrouille toute seule, mais ça ne me suffit pas.

– Il n’a plus envie du tout ?

– Si, mais il préfère jouer tout seul avec sa quéquette que de faire l’amour avec moi !

 

Habile cette façon de présenter les choses !

 

– Parce que, continua Karine, me débrouiller avec quelqu’un de la ville, c’est impossible, voyez-vous. Si je fais ça, le lendemain toute la ville est au courant ! Les gens ici sont hypocrites, ils sont capables d’accourir au sprint pour me baiser et le lendemain de me faire une réputation de pute. Remarquez, je devrais peut-être faire ça : leur demander de l’argent. Peut-être qu’alors ils n’iraient pas le raconter à tout le monde, qu’en pensez-vous ?

– Euh !

– Mais dites-moi franchement, vous me trouvez comment ?

– Vous êtes une très belle femme !

– Baisez-moi !

– Pardon !

– Prenez-moi comme une chienne !

– Plaît-il ?

– Ah, tu veux peut-être voir la marchandise ?

 

Et voilà la Karine qui se met à retirer son gros haut molletonné, dévoilant un joli soutien-gorge noir semi-transparent. Cette vision rend le professeur un moment muet.

 

– Madame, votre mari… parvient-il néanmoins à bafouiller.

– Ça ne l’intéresse plus ! Et c’est bien mon problème. Vous n’êtes pas de la région, vous êtes plutôt bel homme pour votre âge et si nous baisons ensemble personne n’en saura rien… Alors on se laisse faire ? Demanda Karine en laissant traîner sa main sur la braguette du « pauvre » professeur. Oh je sens quelque chose de dur !

 

Ben, oui, que voulez-vous, Martinov est un homme et il réagit comme un homme. En principe une main féminine sur une braguette, ça fait bander ! Et voilà que Karine tire comme une malade sur la fermeture éclair du professeur, qui se coince quelque part. Elle l’ouvre en force à ce point que la tirette lui reste entre les mains. Mais la fermeture est débloquée, la main de Karine peut aller chercher le sexe convoité et le sortir à l’air frais.

 

– Il y a si longtemps que je n’ai pas sucé une autre bite que celle de mon mari ! Commente-t-elle avant de gober gloutonnement le pénis tout raide qui la narguait.

 

Un moment le regard du professeur Martinov s’égara au fond de la chambre où Damien continuait à jouer aux petites voitures, sans un regard vers son épouse en pleine fellation. Un peu gêné, il se concentra alors sur ce qu’on était en train de lui faire.

 

claudetteLa succion de Karine était aussi baveuse que dynamique et entrecoupée d’étranges « gloups-gloups »

 

– Viens sur le lit ! Proposa la belle.

– Mais votre mari ! Réitéra mollement Martinov !

– Il s’en fout, il ne nous voit même pas !

 

Karine finit de se déshabiller à la hâte, Martinov restait scotché sur les gros seins laiteux de la rousse, qui semblaient narguer les lois de la pesanteur. Un 105 E se dit-il, mais il n’avait à ce petit jeu des mensurations que rarement la bonne réponse.

 

Gentiment elle effectua une pirouette, afin qu’il puisse admirer le verso. Il eut ainsi la confirmation que belles poitrines ne riment que fort rarement avec belles fesses chez les femmes à la peau blanche. Mais bon, elles étaient tout de même fort sympathiques et ce petit dos très creusé était bien agréable à regarder.

 

– Ben et toi ?

 

Ben oui, l’insolite de la situation (et ce n’est rien de la dire) s’ajoutant à la beauté de la dame, fit que le professeur Martinov en avait oublié de se déshabiller, retard qu’il entreprit immédiatement de résorber.

 

– Ah, toi aussi, tu gardes tes chaussettes ?

 

Martinov se demanda à qui elle pouvait bien faire allusion avant de se dire qu’après tout ce genre de détail ne le regardait pas. Mais ne voulant pas contrarier cette jolie nymphomane, il retira ses chaussettes.

 

Les aréoles de Karine étaient larges, le téton petit, rose, et rentré, mais les coups de langue du professeur eurent tôt fait de les faire se durcir.

 

– On se met comme ça ? Proposa la belle en faisant tourner son index droit autour du gauche (et réciproquement)

 

Martinov devina qu’il s’agissait d’une proposition de soixante-neuf, proposition qu’il ne saurait refuser. La politesse en ces circonstances voulant que l’homme, plus lourd, se mette en dessous pour ne pas écrabouiller de son poids la dame, il s’allongea donc sur le lit conjugal, attendant que Karine vienne prendre place !

 

Hé ! C’est que ce n’est pas si évident que ça ! Si la belle retrouva sans problème le chemin de sa bite, il se retrouva quant à lui un peu bas. Il pouvait certes la lécher, mais atteindre le clitoris lui demandait un mouvement de nuque qu’il avait du mal à maintenir sans se fatiguer. Il lui aurait fallu soit lui dire, soit dégotter un coussin pour se le mettre sous la tête. Ah, c’eut été Béatrice il n’aurait pas hésité, mais avec une dame qu’il ne connaissait pas il y a 20 minutes, c’était plus délicat.

 

Après quelques essais infructueux, il se dit que puisque la situation le lui permettait, à défaut de lécher la chatte, il lui lécherait le trou du cul. En homme bien élevé, il demanda néanmoins :

 

– Là, je peux ?

– Ouich ! répondit la gourmande sans lâcher sa proie.

 

Il pouvait, il le fît, en trouva le goût quelque peu acre, mais point déplaisant, et commençait à se passionner sérieusement pour la chose, d’autant que la fellation exécutée de l’autre côté de la figure de style était pour le moins efficace.

 

Mais il était dit qu’aujourd’hui, c’était la femme qui menait les ébats. Changeant complétement de position, elle s’installa sur le dos.

 

– Viens me prendre, vieux coquin !

 

C’était demandé si gentiment… c’est donc dans la classique position du missionnaire que le vert professeur s’acquitta de sa tâche. Et il le fit si bien, que la belle se mit à orgasmer plusieurs fois de suite. Alors n’y tenant plus et voulant réaliser un fantasme à portée de bite, il quitta son chaud écrin pour venir s’installer entre ses seins qu’elle resserra. La cravate de notaire fut parfaite, et le collier de neige qu’il ne tarda pas à décharger du plus haut intérêt artistique.

 

Karine ne se contentait pas d’être nymphomane, elle était aussi sentimentale et remercia d’un baiser langoureux le mûr professeur.

 

Après quelques minutes de récupération, il s’en alla récupérer ses vêtements éparpillés, ne réussissant pas à croiser son regard avec celui de Damien qui, bizarrement jouait encore aux petites voitures mais sans accompagner son jeu de ses bruyants « vroum-vroum ».

 

En remettant son pantalon, la fermeture éclair étant cassée, il eut un mal de diable à en faire bouger le curseur afin de fermer convenablement sa braguette.

 

Il quitta Karine, infiniment troublé, et se posant mille questions au sujet du comportement de ce décidément bien étrange Damien.

 

Corentin Dufour

 

Béatrice n’appréciait que modérément le fait d’être accompagnée de Galoupier. Celui-ci la prévint :

 

– La mère Dufour est une personne assez pudibonde, ne la braquez pas… mais il serait intéressant de brancher son fils sur la question des filles, du sexe… pour voir ses réactions.

– On verra si c’est nécessaire, et à ce moment-là je demanderai à la mère de me laisser seule avec lui. Répondit Béa.

 

Arrivant chez madame Dufour, celle-ci les accueillit d’un air las et leur proposa une tasse de café, qu’ils acceptèrent d’autant plus volontiers qu’il faisait un temps glacial.

 

– C’est arrivé comment ? Demanda Béa.

– Brusquement ! Un jour, Corentin rentrait du travail (il est magasinier au supermarché) et il avait l’air bizarre. Il s’est mis à dévorer une plaque entière de chocolat et il est allé sauter à la corde dans le jardin ; à table, il m’a raconté qu’il voulait s’acheter une panoplie de Dark Vador. Je me suis demandé s’il n’avait pas bu ! Le soir il a exigé un nounours pour dormir et comme je l’ai envoyé promener, il m’a fait une grosse colère comme un gosse ! A ce point que j’ai été obligée de dénicher une vieille peluche à la cave ! Le lendemain il a refusé d’aller travailler, il s’amusait dans le jardin à courir après un ennemi invisible en simulant des tirs de revolver avec ses doigts, comme ça : pan, pan, pan !

– Je vois, je vois… Commenta Béatrice, qui n’en croyait pas un mot.

– Alors j’ai appelé le docteur, il a examiné mon fils avec bien du mal, mais n’a rien trouvé de spécial, pour lui, il est en bonne santé, il lui a quand même fait faire une analyse de sang. Je ne vous dis pas le cirque quand l’infirmière est venue. Des hurlements, qu’il poussait, mais, il n’y avait rien d’anormal dans les résultats. Le docteur m’a alors conseillé de lui faire passer un électroencéphalogramme. Il a fait un scandale à l’hôpital, il se roulait par terre, criait, trépignait, je ne vous dis pas la honte que je me suis prise. Mais rien d’anormal non plus dans le résultat. J’ai renoncé à lui faire passer d’autres examens.

– Bien, on peut le voir ? S’impatienta la jeune chimiste.

– Si vous voulez, mais ne vous étonnez pas s’il vous envoie promener !

– On verra bien ! Soupira Béa.

 

Béa et Galoupier suivirent donc Madame Dufour jusque dans la chambre de Corentin. Il y régnait un indescriptible fouillis : des feuilles d’albums à colorier gisaient déchirées sur la moquette, mêlées aux crayons de couleurs dont la plupart avaient été cassés en deux. Corentin en pyjama et la tête coiffé d’une taie d’oreiller tirebouchonnée tenait des propos quasi incompréhensibles mais semblant faire référence à une série télévisée pour adolescents.

 

– Tu vas me ranger tout ça ! Commença Madame Dufour !

– Pour l’instant je joue ! Déclara Corentin avant de reprendre son monologue.

 

Bizarre, ce Corentin, blond, légèrement frisé, le teint très pâle, grassouillet, portant lunettes, le visage barré par une mimique de mépris. Béatrice décida de précipiter les choses :

 

– M’autorisez-vous à rester cinq minutes seule avec lui ? demanda Béa.

– Mais, il ne voudra jamais ! Protesta la mère.

– Ne répondez pas à sa place, sortez tous les deux discrètement de la pièce, et surtout promettez-moi de ne pas rester près de la porte. Chuchota Béatrice.

– Mais qu’allez-vous faire ?

– Je vous le dirai après !

– Qu’en pensez-vous, Monsieur le maire ? Biaisa la mère.

– Faisons confiance à cette personne ! Trancha-t-il.

 

Sans un bruit Galoupier et la mère sortirent de la chambre. Béatrice referma derrière eux.

 

– Corentin ?

– Je ne suis pas là ! Et d’abord vous me gênez !

– Tu devrais cesser cette simulation ridicule, tu as peut-être réussi à tromper ta mère, les gens du coin et même le docteur, mais avec moi ça ne prend pas !

– Vous me laissez jouer ou je hurle !

– Tu n’as qu’à hurler puisque c’est ta seule défense, mais ça ne marchera pas, je resterai.

– Maman, maman…

 

La mère se radine !

 

– S’il vous plait, Madame Dufour, laissez-moi faire, je vous en conjure. N’intervenez plus, c’est l’affaire de cinq minutes, je ne l’ai pas touché et je n’ai pas l’intention de le faire. S’il hurle, laissez le hurler.

 

La mère Dufour échange un regard avec Galoupier qui l’a rejoint, puis se retire.

 

– Tu as entendu, si tu hurles encore, ils ne viendront plus.

– Maman, maman…

 

Mais cette fois ses appels restèrent sans réponse.

 

– Bon alors, ou tu avoues que tu simules, ou sinon, je connais un moyen infaillible pour démontrer ta supercherie.

– Nous sommes attaqués par une sorcière de l’espace, ordre à tous les vaisseaux d’utiliser les rayons laser. Je répète…

– Et tu as remarqué comme elle était belle, la sorcière de l’espace, tu n’aimerais pas la voir toute nue ? Minauda Béatrice.

– Je répète une dernière fois…

– Regarde ce qu’elle va faire la sorcière :

 

Béa retire son pullover, Corentin la regarde avec indifférence. Elle retire son soutien-gorge et lui met ses seins sous le nez, manifestement Corentin s’en fout royalement. Alors elle lui met la main sur la braguette, comme ça, pour être vraiment sûre… et ne rencontre rien de dur !

 

Décontenancée, elle se rhabille, ne comprend plus et sort de la pièce.

 

– Alors ? Demande Galoupier, fébrile.

– Si vraiment il simule, il est très fort !

 

Cette fois Galoupier sourit de façon inexplicable.

 

– Monsieur Galoupier, j’ai une dernière vérification à faire, mais il faut me laisser seule avec madame Dufour.

– Je vous attends dehors, au revoir madame Dufour, répond ce dernier.

 

– Madame Dufour, quel âge a votre fils ?

– 23 ans !

– Il n’a pas de petite amie ?

– Euh, si bien sûr, enfin disons apparemment, il m’a toujours dit avoir eu des copines, mais il n’arrive pas à s’attacher.

– Pourquoi apparemment ?

– Parce que je ne les ai-jamais vues.

– Avez-vous eu l’occasion de trouver dans sa chambre des revues ou des D.V.D. pornographiques.

– Hein ? Mais pourquoi cette question ?

– Je vous le dirai après !

– Je refuse de répondre à ce genre de questions

 

– Si la réponse avait été non, vous m’auriez dit « non », j’en conclus donc que la réponse est « oui » !

– Je viens de vous dire que je refusais de répondre à ces bêtises.

– Dois-je appeler Monsieur Galoupier pour qu’il vous conseille de répondre ?

– Ben oui, quand il était plus jeune, j’ai trouvé des cochonneries, et je les ai mises à la poubelle. Aujourd’hui il est majeur, je n’inspecte plus sa chambre !

– Merci Madame, je vous laisse. Bon courage.

 

La réponse de la mère Dufour n’était pas du tout la réponse que Béatrice attendait.

 

– Alors ? L’interpella Galoupier !

– Il est vraiment retombé en enfance, je crois !

– Je vais convoquer la presse pour 18 heures, ça vous va ? On fera chacun une courte déclaration.

– Non, c’est prématuré. D’une part je veux me concerter avec Monsieur Martinov, et d’autre part la méthode que j’ai utilisée pour tenter de le confondre n’est pas vraiment racontable lors d’une conférence de presse.

– Me direz-vous…

– Oui, mais pas tout de suite, si vous le permettez, je vais vous laisser et aller attendre mon collègue.

 

Béatrice s’impatientait, se demandait pourquoi Martinov était si long à la rejoindre dans ce petit café du centre de la vieille ville. Elle était la seule cliente féminine et elle avait l’impression que tous les regards étaient braqués sur elle.

 

Après avoir consommé, elle envoya un bref message à Martinov sur son portable : « Rejoins-moi dans la voiture ! ». Elle sort du bistrot, au bout de quelques mètres, un type l’interpelle :

 

– Mademoiselle, vous perdez quelque chose !

 

Béatrice se retourne, le bonhomme est en train de ramasser ce qui ressemble à une carte de visite plié en deux.

 

– Ce n’est pas à moi…

– Si, téléphonez au numéro indiqué, c’est important. Chuchote-t-il.

 

Et Ludo (puisque c’est son nom) la laisse plantée là. La carte ne comportait outre le numéro de téléphone qu’un nom : Gérald Vandenbrooke.

 

Une fois installée dans l’automobile, elle en composa le numéro.

 

– Bonjour, je vous rappelle comme convenu.

– Euh, à qui ais-je l’honneur ?

– Ecoutez, c’est bien vous qui m’avez refilé votre carte dans la rue ?

– Ah ! Seriez-vous la personne qui était avec le maire ce matin !

– Oui !

– J’aimerais vous rencontrer au sujet de l’affaire pour laquelle vous avez été sollicitée. Vous pourriez venir maintenant ?

– J’attends mon collègue !

– Rappelez-moi à ce moment-là, mais je vous en prie faites-le, ce que j’ai à vous dire est très important.

 

Claudette, la mercière

 

Il fallait donc, se disait Martinov que Damien soit réellement retombé en enfance pour n’avoir aucune réaction au spectacle de son épouse se faisant tringler sous ses yeux dans le lit conjugal ! A moins que ce soit des acteurs, qu’ils ne soient pas plus mari et femme que Betty Boop et Naf-Naf ! L’idée méritait d’être creusée, mais comment faire, en parler avec les habitants ? Pas si évident… mais rien ne l’empêchait d’essayer. Il arpenta les rues de la vielle ville, cherchant un commerce peu fréquenté. Il se souvint alors de sa braguette cassée et pénétra dans une mercerie.

 

Claudette, la mercière n’était pas toute jeune, cinquante ans, peut-être plus, mais le visage était resté lisse et doux.

 

– Bonjour Monsieur ! Dit-elle avec des yeux tout ronds d’étonnement.

 

Ce n’était pas tous les jours qu’un homme entrait dans la boutique, et qui plus est un homme étranger à la ville.

 

– J’ai cassé ma braguette… commença Martinov.

– Ah, voilà qui est fâcheux ! Vous avez l’ancienne ?

– Ben, je l’ai sur moi ! Répondit-il en montrant l’endroit du désagrément.

– Ah, il va falloir que je la mesure, ça risque d’être un peu… un peu…

– Un peu ?

– Un peu gênant ! Reprit Claudette

– Que me proposez-vous alors ?

– Tout dépend si ça vous gêne ou pas !

– Alors disons que ça ne me gêne pas.

– Alors dans ce cas, je vais vous demander d’ouvrir votre pantalon !

– C’est que je crains bien que je ne puisse pas le faire !

– Alors mettez vos mains derrière votre dos et je m’occupe de tout !

 

Ce qu’il fit !

 

Claudette ouvrit alors le bouton du haut et constata la nature des dégâts.

 

– Mais c’est juste un problème de tirette !

– Sans doute !

– Nul besoin de changer la fermeture, je vais vous donner une épingle à nourrice, cela fera office de tirette !

– Ma foi, si vous le dites !

– Vous ferez remplacer la fermeture plus tard, quand vous changerez de pantalon, mais cette solution provisoire sera très bien et en plus c’est gratuit !

 

Tout en commentant cela, elle choisit une épingle à nourrice de petite dimension dans une boite en carton et l’adapta sur le curseur de la fermeture.

 

– Voilà, normalement ça devrait descendre et remonter sans problème !

 

Et zip et rezip ! Claudette s’amuse à ouvrir et à descendre la fermeture. A ce moment-là, ses mains sont si proches de son sexe qu’elle peut le sentir sous le tissu. Et notre Martinov qui vient de jouir, il n’y a même pas une demi-heure se met à rebander.

 

– Vous me semblez en pleine forme, vous, n’est-ce pas ?

– Je… je… bafouille-t-il.

 

Claudette s’amuse encore avec la fermeture, puis n’y tenant plus elle glisse sa main à l’intérieur et caresse la bite dressée.

 

– Une petite pipe ? Propose-t-elle.

– Comment refuser !

– 20 euros !

– Ah !

– Ben, oui ce n’est pas gratuit, vous croyez que peux gagner ma vie en ne vendant que des épingles à nourrice ?

– Certes ! Admit-il en sortant un billet de son portefeuille.

 

Mais elle y fait à peine attention, elle sort la bite du professeur et la masturbe ostensiblement.

 

– Hummm, elle est belle, je me la mettrais bien dans mon cul, ça me changera de la bite de Ludo.

– Ludo ? C’est votre mari, votre amant ?

– En fait c’est mon fils. Il habite avec moi, et il m’aide un peu au magasin, il fait la compta, la paperasse, tout ça.

– Ah, et vous couchez avec votre fils ?

– Ben quoi, il est majeur ! Disons que ça nous arrive, mais ce n’est pas si souvent, en fait il préfère les hommes. Oh ! Mais il faut que je ferme la boutique.

 

Claudette s’en alla verrouiller la porte, en baisser le store, et posa le panneau traditionnel : « Je reviens de suite ».

 

– Venez dans l’arrière-boutique, nous serons mieux.

 

Le problème c’est qu’elle est occupée, l’arrière-boutique. Ludo y est occupé à inventorier on ne sait quoi.

 

– Ah, Ludo, j’ai besoin du local un petit moment, tu peux nous laisser ?

– Bonjour ! Répond ce dernier.

 

Le Ludo est assez efféminé, les cheveux sont décolorés en blond et la coiffure méchée n’a pas grand-chose de masculine, il affiche un très beau sourire, assez malicieux. Claudette qui n’est pas folle, a senti comme un trouble chez Martinov.

 

– Il est mignon, n’est-ce pas ?

– J’avoue !

– Vous ne seriez pas un peu à voile et à vapeur, vous, grand coquin ?

– Parfois, j’aime bien varier les plaisirs.

– Alors on se fait un truc à trois ?

– Je vais me ruiner !

– Mais non voyons, nous sommes très bon marché et notre rapport qualité prix est irréprochable ! Ludo, mets-toi donc tout nu, on va voir si ça excite Monsieur.

 

Très androgyne, Ludo a un corps très fin, la peau très blanche. La poitrine est plate sans pectoraux, les tétons sont très bruns et bien ressortis, la bite de taille normale ne bande pas encore.

 

Martinov après avoir ajouté quelque argent, approche sa main de la bite de Ludo qui se laisse faire. Encouragé, il se met à la masturber et elle commence à se raidir. Mais c’est dans sa bouche qu’il la veut ! Il se penche !

 

– Je peux sucer ?

– Bien sûr !

 

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Martinov a une pensée pour Béatrice, elle doit l’attendre et s’inquiéter.

 

– Excusez-moi, un coup de fil urgent… Allo Béatrice, c’est un peu plus long que prévu, je te rejoins dans une demi-heure.

 

Après cette très courte interruption, il reprend sa fellation et sent la bite de Ludo grossir dans sa bouche. Il la dégage pour admirer le résultat : une très jolie bite avec un gland bien dessiné. Humm, il la remet dans la bouche et s’en régale en lui faisant faire des mouvements de va-et-vient.

 

– Hummm, c’est qu’il me suce bien ce vieux satyre ! Commente Ludo. Vous pourriez me lécher le trou ?

– Je n’ai rien contre, mais si vous pouviez me faire une petite sodo !

– Vous voulez que je mette ma bite dans votre cul ?

– On peut effectivement résumer ça comme ça !

– Encule-le et après c’est lui qui va m’enculer ! Propose Claudette.

 

Martinov se déshabille, se met en levrette et attend l’assaut. L’autre se prépare, se positionne et ne tarde pas à entrer dans le cul du professeur. Claudette s’est également déshabillée et donne ses gros seins laiteux à téter au professeur, décidément comblé.

 

L’affaire dure plus de dix minutes au bout desquelles Ludo finit par jouir. Il se retire et va s’assoir sur une chaise un peu plus loin. C’est qu’il ne veut pas rater le spectacle de sa mère en train de se faire sodomiser. Mais on n’en est pas encore là ! Martinov qui s’est assis sur un emballage de carton, se fait pour l’instant sucer par Claudette afin que sa rigueur soit optimale. Il a quelques craintes sur le résultat du challenge : deux coups si rapprochés à son âge, alors qu’il n’a pris aucun produit est sans doute un pari prétentieux. Et puis, ses testicules commencent à lui faire mal.

 

Dès que Claudette est parvenue à faire rebander correctement son client (appelons les choses par leur nom) elle se met à son tour en levrette, le cul relevé, les fesses écartées. Jolie vue bien obscène qui ne laisse pas le professeur indifférent. Martinov se demande s’il doit ou non passer les préliminaires, il vérifie l’état des lieux. Les lieux sont trempés, alors il s’introduit dans l’étroit conduit de la Claudette et commence à la ramoner en cadence. Il craint la panne, mais fermant les yeux, il s’imagine alors au milieu d’une partouze de transsexuelles déchainés dont l’un lui fouette le cul avec une branche de céleri. L’effet est immédiat, la rigueur se maintient, le rythme s’accélère, Claudette pousse des petits cris et l’aide en remuant du popotin. Elle jouit en s’écroulant sur le sol. Martinov entrainé dans sa chute décule brutalement.

 

– Juste au moment où j’allais y arriver ! Se désespère-t-il.

– Arrose-moi ! Suggère-t-elle

 

Cela lui parait une excellente idée, il masturbe comme un malade sa queue douloureuse et sent monter la jouissance. Claudette place son visage sur la trajectoire du foutre et reçoit tout en pleine poire.

 

– Il parait que c’est bon pour le teint, plaisante-t-elle en s’essuyant avec un kleenex obligeamment tendu par son fils. J’ai la chatte trempée, si tu veux me lécher, Ludo, ce ne sera pas de refus.

 

Le professeur se rhabille, cherchant ses mots.

 

– Je vous rends l’argent, propose Claudette, vous m’avez fait prendre un de ces pieds !

– Non, non, je vous en prie, tout le plaisir est pour moi !

 

Elle n’insista cependant pas.

 

– Je ne me suis pas présenté, je me prénomme André, et je fais une espèce d’enquête sur les bizarreries qui ont eu lieu ici !

– Ah, les gens qui soi-disant retombent en enfance ?

– Oui, j’en ai rencontré un tout à l’heure, il vit en couple, pour sa femme ce doit être un enfer !

– Karine Malliez ?

– Vous la connaissez ?

– C’est ma nièce !

– Ah ? Ma visite chez elle m’a laissé une drôle d’impression, j’avoue que j’ai eu parfois l’impression d’avoir affaire à des acteurs qui jouaient un rôle !

– Ah, c’est vrai que son mari a fait du théâtre à Lille !

 

Martinov engrangea l’information.

 

– Mais peut-être que les gens que j’ai vu n’étaient pas les bons !

– Vous voulez dire que vous n’auriez pas vu les bonnes personnes, que des acteurs auraient usurpé leur identité ?

– Quelque chose comme ça, oui !

– Venez ! Répondit-elle.

 

Martinov la suivit dans l’escalier menant aux appartements privés. Dans sa salle à manger, elle ouvrit l’une des portes du buffet, en sortit une grosse enveloppe qu’elle déposa puis vida sur la table. Il s’agissait d’un amoncellement de photos souvenir : naissances, baptêmes, communions et bien sûr, mariages. Après avoir farfouillé un bon moment, elle finit par extraire de tout ça une très jolie photo en couleur prise à l’extérieur sous un beau soleil.

 

– Voilà la photo de leur mariage !

 

Martinov, stupéfait constata alors qu’aucun acteur n’avait pris la place des époux Malliez : les gens qu’il avait rencontrés étaient bien les mêmes que sur cette photo.

 

– Mais, personne n’est retombé en enfance, tout ça c’est des comédies. Ce sont des manigances. Ajouta Claudette.

 

Martinov ne répondit pas, il n’allait tout de même pas lui dire qu’il avait fait l’amour avec Karine sous les yeux indifférents de Damien, ce qui rendait l’hypothèse de la manigance difficile à admettre.

 

– OK, merci, je vais vous laisser, il faut que je rejoigne ma collègue.

– Vous êtes policier, alors ?

– Non, je suis chercheur indépendant.

– Ah ! Vous menez cette enquête de votre propre initiative ?

– Non, c’est le maire qui nous a sollicités, répondit Martinov réalisant après coup qu’il aurait aussi bien fait de ne pas répondre.

– Alors au revoir, mais si vous vous attardez dans le secteur et que vous avez envie d’une petite fantaisie, vous serez le bienvenu… et ce sera gratuit cette fois. Je compte aussi sur votre discrétion, bien entendu.

 

Dès le professeur parti, Claudette se précipite vers son téléphone et joignit un correspondant.

 

– Merci, Claudette, nous sommes déjà au courant : Ludo m’a déjà prévenu. Je vais m’arranger pour le faire venir.

– Alors planquez vos femmes, ce type est un chaud lapin, pas qu’avec les femmes d’ailleurs !

– Ah, oui ? Je sens que vous avez envie de me raconter….

 

Concertation

 

– Et bien tu en as mis du temps, mon petit professeur !

– Ah, si tu savais ! Je vais te raconter tout ça. J’ai donc vu le couple, je n’ai d’abord pas cru un mot de ce que me racontait la femme, elle m’a montré son mari en train de jouer comme un gamin, ça m’a paru grotesque. Alors figure-toi que la nana qui doit être un peu nympho, m’a fait toute une tirade en m’exprimant sa misère sexuelle.

– Devant le mari ?

– Devant le mari ! Et elle ne s’est pas limitée aux paroles !

– Elle t’a violé ? S’amusa Béatrice.

– Disons que je me suis laissé faire… Une vraie furie, regarde ma braguette, elle m’a arraché la tirette.

– Oui mais je vois qu’elle t’a fait une réparation !

– Non la réparation, ce n’est pas elle, c’est une autre.

– Hein ?

– Bon écoute, c’est très compliqué, mais ce qui est important c’est de savoir que je me suis envoyé en l’air avec la nana. Et ça s’est passé en présence du mari, qui avait l’air s’en foutre complétement !

– C’est dingue !

– Comme tu dis ! A ce point que je me suis demandé si ce n’étaient pas deux acteurs qui jouaient la comédie. Alors j’ai été aux renseignements et j’ai rencontré une personne qui avait chez elle, une photo de leur mariage. L’hypothèse du couple d’acteurs tombe donc à l’eau. Et pourtant j’ai appris, mais c’est sans doute une coïncidence, que le mari avait fait du théâtre.

– Conclusion ?

– Je crois que ce mec est réellement tombé en enfance, mais ça me dépasse, c’est un cas pour la médecine, pour la biologie, pas pour nous !

– Tu exclus complétement qu’il puisse s’agir d’une mise en scène ?

– Je ne l’exclus pas complétement, mais je n’y crois pas !

– Intéressant, parce que vois-tu, mon petit professeur, je suis dans la même disposition d’esprit que toi !

– Ah ?

– Oui, on m’a présenté Corentin Dufour, l’autre cas. J’ai d’ailleurs trouvé qu’il ne jouait pas si bien que ça la comédie, il me semblait faire plus du cabotinage qu’autre chose. J’ai demandé qu’on me laisse seule avec lui et j’ai voulu le chauffer avec mes nichons !

– Tu as fait ça ?

– Ben, oui, c’est pour la science, n’est-ce pas ?

– Dans ce cas !

– Et puis, je fais ce que je veux de mon corps, mon petit professeur !

– Certes ! Et alors ?

– Aucune réaction, rien ! Je lui ai tâté la braguette pour vérifier si ça bandait, ben ça ne bandait pas. J’ai rejoint la mère et je lui ai demandé s’il s’intéressait au sexe avant de retomber en enfance, elle m’a dit oui !

– Il est peut-être tout simplement homo ton Corentin !

– Oui, c’est le petit doute qui me restait. On reste tous les deux avec un petit doute, mais si on cumule nos deux cas, la probabilité d’un bidonnage devient bien basse !

– En effet !

 

Béatrice lui fit ensuite part de son étrange contact téléphonique.

 

– On peut toujours voir !

 

Gérald Vandenbrooke

 

Au téléphone, Vandenbrooke leur indiqua son adresse :

 

– Ça s’appelle le Pré au chêne, c’est un vieux manoir que j’ai la chance d’habiter. Essayez d’être discrets et si vous vous perdez, ne demandez pas votre chemin, téléphonez moi…

 

Le Pré au chêne était une vieille bâtisse tarabiscotée envahie par le lierre, et qui aurait eu besoin d’un bon ravalement.

 

Ils franchirent la grille, qui avait été ouverte avant leur arrivée et furent accueillis par Gérald Vandenbrooke.

 

Celui-ci, la soixantaine, ne faisait rien pour masquer son look de grand bourgeois. Blaser bleu-marine et pantalon de flanelle grise, un foulard de soie bordeaux s’engouffrait dans l’encolure de sa chemise. Les cheveux pas encore complétement blanchis étaient plaqués sur son crâne.

 

– Soyez les bienvenus, j’en aurais pour un quart d’heure, mais je serai ensuite à votre disposition si vous avez des questions à me poser. Venez, c’est par là.

 

Béatrice s’attendait à pénétrer dans un bordel immonde, elle fut donc surprise de constater que les lieux étaient savamment entretenus. Vandenbrooke les fit assoir dans le salon et après les présentations d’usage, leur proposa un rafraichissement.

 

Une soubrette blonde en tenue d’opérette, petite coiffe, décolleté vertigineux et mini jupette, d’une tout juste vingtaine d’années, visage d’un ovale parfait avec de très beaux yeux bleus, s’en alla chercher tout ça et revint rapidement. Martinov qui rappelons-le, avait déjà forniqué deux fois dans la journée, avait malgré tout le regard concupiscent.

 

– Ces messieurs-dames désirent autre chose ? Demanda-t-elle.

– Non, laissez-nous pour l’instant, Peggy, mais ne vous éloignez pas trop… Répondit Gérald Vandenbrooke (nous l’appellerons désormais par son seul prénom). Elle est charmante, c’est ma chouchoute, se crut-il obligé d’ajouter.

 

Gérald prit alors une longue inspiration, comme quand on s’apprête à dire quelque chose d’important, de long, de difficile.

 

– Nous ne nous connaissons pas et j’aurais mauvaise grâce à vous demander l’objet exact de la mission que vous a confié Galoupier. J’ai néanmoins appris que vous aviez visité les deux zigotos qui font croire à tout le monde qu’ils sont retournés en enfance.

 

Il s’arrêta, espérant une réaction de ses interlocuteurs qui ne se produisit pas. Il leur tendit une coupure de journal.

 

– Tenez, lisez ceci !

 

L’article était le même que celui que leur avait apporté Galoupier.

 

– Nous connaissons, Répondit simplement Martinov.

– Ah ! Cette façon de faire du journalisme est honteuse, on ne vérifie rien, on entend qu’un seul son de cloche et on accuse une secte qui n’existe pas ! Je vais vous expliquer deux ou trois choses, je ne veux pas abuser de votre temps mais j’aimerais que vous soyez au courant. Je suis l’adversaire de Galoupier aux élections municipales, la dernière fois, j’ai failli gagner à quelques dizaines de voix près. J’ai depuis acquis la preuve que cet individu pratiquait ce qu’il est convenu d’appeler l’abus de biens sociaux. La population en a été avertie par tract. Cela veut dire qu’aux prochaines élections je devrais passer haut la main. Sauf si Galoupier tente de ternir ma réputation, et c’est exactement ce qu’il essaie de faire.

– Je ne vois pas bien le rapport avec le reste… le coupa Martinov.

– J’y viens ! L’étoile bleue, c’est moi, sauf que ce n’est pas une secte. C’est une communauté qui est basée sur des notions d’amour libre, de désacralisation de la sexualité et de consentement mutuel.

– Joli programme, concéda, Martinov dans le seul but de mettre à l’aise son interlocuteur.

– Cette idée m’est venue avec quelques-uns de mes étudiants à l’université de Lille, où j’étais professeur de physique. Puis le mouvement s’est étendu et il comprend aujourd’hui 13 jeunes hommes et 9 jeunes filles, tous majeurs (est-il besoin de le préciser !) et qui sont là en permanence.

 

– Autrement-dit, aucun vieux, sauf le gourou ! Et à part ça ce n’est pas une secte, pensa Béatrice.

 

– A cela s’ajoute une quinzaine de personnes qui nous rejoignent quand elles en ont envie, souvent le week-end, parfois le soir.

 

– Des fantômes sans doute ! pensa Béatrice

 

– Et puis, il y a eu un scandale : les parents de l’une des jeunes filles ont porté plainte. J’aurais embrigadé une fille dans la communauté contre son gré. Les déclarations de la fille, qui a affirmé haut et fort qu’elle était majeure, consentante et libre de faire ce qu’elle voulait, n’y ont rien fait : la majorité de la population, fanatisée par le maire s’est retournée contre moi. Il y a eu des pétitions, des affiches, des manifs, des menaces, on s’en est pris à ma voiture, à mes proches. Un procès a eu lieu, on l’a gagné facilement et ça a été confirmé en appel. Ça va, je ne vous saoule pas ?

– Non, non !

– J’ai ensuite fait une petite erreur : voulant contrer la propagande du maire qui ne cherchait qu’à me salir et voulant rebondir sur le procès gagné, j’ai organisé une journée « portes ouvertes ». Je proposais à tous ceux qui le souhaitaient de venir tester notre communauté. La seule chose que je leur demandais c’est d’avoir un entretien préalable avec moi. Ça a été l’horreur : les gens croyaient que j’avais ouvert un baisodrome, que les filles de la communauté étaient toutes nymphomanes et étaient prêtes à baiser n’importe quand avec n’importe qui. Quand j’avais expliqué lors de ma conférence de presse que la liberté sexuelle, c’était aussi la liberté de dire « non », ils ne m’avaient pas entendu. La plupart des visiteurs ne sont pas restés très longtemps. Nous avons quand même eu trois adhésions, mais aussi une démission… et je crois que le nom de cette personne vous intéressera… mais vous êtes au courant n’est-ce pas ?

– Mais pas du tout ? Répondit le professeur.

– Karine Malliez ne vous a pas dit qu’elle avait fait partie de notre communauté ?

– Absolument pas !

– Tiens, c’est bizarre, ça…

– Elle n'était pas mariée à l'époque... L’un des visiteurs de la journée porte ouverte l’a draguée et l’a embarquée. Faut dire qu’il était beau gosse ! Ce visiteur c’était Damien Malliez !

– Etonnant que sa femme ne nous ait pas parlé de ça !

– Oui ! Dans l’entretien que j’ai eu avec lui, je n’ai cerné aucune tendance particulière, mais j’ai constaté ensuite qu’il était essentiellement voyeur. Il a dragué Karine, n’avait d’yeux que pour elle, mais apparemment il s’excitait de la voir de faire sauter par d’autres.

– Quoi ? Sursauta le professeur.

– Pardon ? demanda Gérald.

 

Martinov se tourna alors vers Béatrice !

 

– Tu as compris ce que ça signifie ?

– Oui ! Et Dites-moi, Monsieur Vandenbrooke, Corentin Dufour, vous connaissez aussi ?

– L’autre « cas » ? Oui, lui aussi a participé à la journée « portes ouvertes ». Il m’a pris pour un sexologue, il m’a expliqué qu’il n’était attiré ni par les femmes ni par les hommes, ni par rien du tout, que la porno ne l’excitait pas et qu’il ne se masturbait que par hygiène. Il était très déçu que je ne puisse pas l’aider, il s’est baladé chez nous pendant un moment puis il est reparti. Son cas est connu, il est sans doute asexuel, problème d’hormones, je suppose, c’est bien triste… A moins qu’il n’ait que des fantasmes inavouables.

 

– Et bien, Monsieur Vandenbrooke, on vous remercie, on vous doit une fière chandelle, on a bien failli se faire avoir. On a donc bien là, la preuve que ces deux personnes simulent.

– Expliquez-moi !

– Non c’est un peu gênant, ou du moins prématuré ! Répondit Béatrice.

– D’accord, mais serait-il également indiscret de vous demander vos intentions, maintenant que vous en savez plus ?

– Et bien nous allons rendre compte à Galoupier, puisque c’est notre contrat, mais je ne crois pas que ce nous allons lui dire est ce qu’il attendait.

– Si vous pouvez me permettre un conseil, ne lui faites pas part de votre conclusion tout de suite, dites-lui que vous être troublés, que vous ne savez pas trop… Il devrait se mettre à parler, ça peut être intéressant…

– Non, je suis désolée, répondit Béatrice, je vais voir avec mon collègue, mais on ne va pas s’éterniser ici, on va lui dire que ces gens-là simulent, on se fait payer et on rentre à Paris.

– Effectivement, nous ne nous connaissons pas et je ne vois pas pourquoi vous me rendriez un service gratuit. Mais je peux en revanche vous proposer une contribution financière.

 

Gérald se leva pour sortir d’un tiroir quelques gros billets, qu’il tendit à Béatrice. Elle les accepta après avoir recueilli l’acquiescement silencieux de Martinov.

 

– Je vous demande simplement de faire comme proposé et de venir me raconter tout ça… Revenez donc pour le dîner, vous êtes mes invités.

 

La suite (au cœur de la secte) se trouve sur une deuxième page

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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