Pr Martinov

Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 09:59

2 – Machination

Rosemonde


Vendredi


Dès le lendemain matin, Martinov demanda à Inès si elle pouvait le conduire à la gare afin qu’il se rende muni de l’échantillon recueilli, dans le laboratoire parisien d’une de ses connaissances. Cet établissement était spécialisé dans les analyses en milieu sportif et savait détecter dans les urines tout produit « stimulant ». Madame d’Endolmer fit mieux que ce qu’il lui demandait, l’accompagnant carrément à Paris. Sur place on leur indiqua que les résultats leur seraient communiqués par téléphone dans l’après-midi.


Béa n’ayant pas trouvé utile de faire le voyage avait demandé la permission d’utiliser la piscine privée. Elle n’avait pas emporté de maillot de bain, mais une simple culotte ferait bien l’affaire. Un moment Célia vint lui apporter des rafraîchissements et lui proposa un massage « relaxant », ce que la jeune chimiste accepta volontiers.


– Vous massez très bien !

– Disons que j’ai une petite expérience.

– Etudes de kiné ?

– Pas du tout, j’ai fait du massage érotique. Répondit la petite bonne

– Ah, oui !

– Pas longtemps juste des remplacements… j’ai pas mal roulé ma bosse dans les métiers du sexe, j’ai même fait du peep-show, mais j’étais en bisbille avec le patron, je cherchais autre chose, un jour j’ai vu une annonce, une fille qui cherchait une place de bonne à tout faire sur un site de cul… elle précisait qu’elle n’était pas farouche… j’ai passé le même genre d’annonce, trois jours après j’avais une place…

– Pas si fort, Célia vous allez me démantibuler !

– Un massage c’est un massage, mais je sais aussi faire des caresses relaxantes.

– Alors allons-y pour les caresses relaxantes !

– Vous voulez que je me mette toute nue ! Proposa la soubrette.


Béatrice voulut d’abord répondre que ce n’était pas nécessaire mais cru comprendre qu’une réponse positive plairait à Célia, aussi elle le lui demanda.


La soubrette promenait maintenant les extrémités de ses doigts sur tous les endroits du corps de la chimiste blonde y compris les plus incongrus, comme par exemple le derrière des oreilles. Tout cela provoquait des petites décharges agréables et Béatrice se demandait comment elle gérerait la situation quand Célia lui demanderait de se retourner. Mais pour l’instant après avoir fait glisser la culotte, c’est sur les fesses que se concentrait l’action, coquinement les doigts se baladaient de très courts instants juste entre les cuisses puis revenaient sur les fesses où là c’est la paume entière qui pétrissait les chairs.


– Continue comme ça, j’adore qu’on me tripote les fesses !

– Ah, vous aussi ! Beaucoup de femmes aiment ça, ma patronne en raffole…


Célia se livra donc à un « spécial fesses » pendant plusieurs minutes, n’hésitant pas à écarter les globes fessiers et à approcher son doigt de l’anus de la belle. Elle finit par se mouiller l’index et par pratiquer un massage du bout des doigt sur le petit œillet.


– Vous aimez ça !


– Pour l’instant tu fais, – vous faites, pardon – ça très bien…

– Continuez à me tutoyer, ça ne me dérange pas ! Je peux mettre ma langue !

– Pourquoi pas ?


La petite antillaise se lit donc en devoir de prodiguer un anulingus en règle sur sa patiente. Béatrice en frissonnait de plaisir et elle commençait à sentir son sexe se lubrifier. L’anus finit par s’entrouvrir devant tant de sollicitation et Célia put faire aller sa langue plus loin encore et procurer encore plus de plaisir à la jeune chimiste. Puis elle rejoua avec son doigt, le faisant passer et repasser sur l’anus humecté, au bout de quelques passages, l’index s’enfonça tout seul.

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– Tu fais quoi là ? Tu m’encules avec ton doigt, c’est plus du massage ça…

– Vous n’aimez pas ?

– Si, si… La rassura la jeune chimiste.


Célia fit aller et venir le doigt en un mouvement infernal, un moment elle le ressortit et sans trop s’occuper de son état, le lécha avant de repartir pour un tour.


– Humm ! Il est trop bon, le jus de ton cul !


Après quelques minutes de ce traitement, Célia demanda à sa patiente de se retourner


– Qu’est-ce que tu vas me faire ? Plaisanta Béa.

– Ah ! Ah !


Mais déjà ses doigts effleuraient les tétons, déjà bien excités, puis la bouche remplaça les doigts, léchant et aspirant les petits bouts de chair. La jeune chimiste avait du mal à ne pas se tripoter le sexe, sachant que ce serait la prochaine cible de sa « masseuse ». Célia fit une petite pause pendant laquelle elle s’enduit la poitrine d’huile parfumée puis s’amusa à s’en servir comme objet de caresse sur tout le cops de Béatrice. De temps en temps un téton effronté s’en allait fureter sur la vulve ouverte de la blonde, puis remontait tout le corps pour finir sans sa bouche.


– Je peux vous faire un massage du sexe avec le sexe !

– Ah oui ? Et bien vas-y, j’aime bien découvrir des nouveaux trucs.

– Sur une table de massage c’est pas pratique, soit on pas assez de place soit il faut se contorsionner, mais ici ça va…


Célia demanda à sa patiente de s’asseoir sur le sol face à elle et de faire entrecroiser leurs cuisses jusqu’à ce que les deux sexes se touchent. Cet objectif étant atteint, la soubrette imprima des mouvements de va et vient comme si elle possédait un sexe extérieur. Le frottement et ses répercussions sur le clitoris eurent tôt fait d’emmener Béatrice près de l’extase. Voyant cela la soubrette quitta la position, et vint butiner de la langue le petit bourgeon érigé. Béatrice cria son plaisir sans discrétion et enlaça la belle blackette afin de lui prodiguer un tendre et profond baiser, juste quelques instants, parce que Béa aimait autant prendre que donner. Et bientôt les rôles furent inversés, après lui avoir caressé son corps soyeux, s’être juste un moment égaré sur ses curieux seins, et en avoir pincé les tétons, elle lui lapa le sexe jusqu’à ce qu’elle orgasme à son tour.


Célia refaisant surface proposa alors :


– On plonge ?


Et un hypothétique voyeur aurait alors aperçu ce charmant spectacle d’une belle plongée en black and white et nu intégral… Les deux femmes s’amusèrent un peu dans l’eau, puis Célia annonça qu’il fallait qu’elle fasse aussi son travail. Ils sortirent de l’eau, se séchèrent, puis pendant plusieurs minutes papotèrent comme des pies. Leurs rapports n’étaient à ce moment-là plus ceux d’une bonne vis-à-vis de l’invitée de ses patrons, mais ceux de vieilles copines complices. La conversation était intéressante et Célia se révéla une personne cultivée, sensible et intelligente.


Martinov rêvassait en se promenant dans le grand jardin de la propriété quand vers 16 heures le laboratoire l’appela !


– Alors, il n’y a rien, je suppose ? Dit ce dernier.

– Si, il y a quelque chose, il y a trois molécules associées, je vais vous dire lesquelles, en fait c’est un stimulant sexuel, un aphrodisiaque assez puissant, bien que les doses trouvées ne m’ont pas l’air très fortes…


Martinov n’eut pas besoin de noter la composition du produit, il la connaissait par cœur… il s’agissait du « lapin dur », produit dont il était l’inventeur et qui était commercialisé par correspondance et en sex-shop. Il en connaissait parfaitement les effets puisqu’il l’avait même expérimenté en collaboration avec Béatrice au cours de quelques séances mémorables (voir Professeur Martinov et le lapin dur).


Sa mission touchait donc à sa fin, ce qui l’embêtait un peu, il aurait bien continué un ou deux jours à faire des coquineries avec Inès ou avec sa bonne… Il récupéra Béatrice qui bouquinait en terrasse, la mit au courant, et ils se dirigèrent vers le salon où Madame d’Endolmer regardait la télévision sur un gigantesque écran plat.


– Nous venons d’avoir les résultats, vous saviez que je n’y croyais pas, mais effectivement, votre mari prend un produit, il s’agit d’un aphrodisiaque sans danger s’il est absorbé sans excès. (il lui expliqua alors non sans une certaine pointe de fierté qu’il en était l’inventeur)

– Et il fait quoi exactement ?

– La libido est multipliée, le sujet éprouve un besoin irrésistible soit de se masturber soit de pratiquer l’acte sexuel.

– OK et l’effet dure combien de temps ?

– Il y a environ une heure d’effet intense, ensuite le sujet reste en bonne forme pour la journée mais de façon moins spectaculaire.

– Parce que c’est spectaculaire ?

– Oui (il lui raconta) de plus pendant la première période le sujet se déshydrate et a une soif aussi forte que sa libido

– Je vois c’est tout à fait ce qui s’est passé l’autre jour… commenta Inès. Il était en rut et il s’est envoyé la bonne à 8 heures du matin.

– Ça veut dire qu’il avait absorbé le produit entre 20 et 30 minutes avant les effets. Ne cherchez pas de coupables, Les gélules, il les prend tout seul.


Madame d’Endolmer ne s’attendait pas à cette explication qui ne la satisfaisait pas.


– Et il aurait fait ça, juste avant de partir pour prendre l’avion, ça n’a pas de sens ! Objecta-t-elle

– Il venait sans doute de les acheter, il n’a peut-être pas bien lu l’étiquette… Il voulait être en forme pour rencontrer quelqu’un et il n’a pas réalisé que l’effet était si rapide…

– Non, votre explication ne colle pas, j’avais découvert son petit fichier d’escorts bien avant cette scène…

– Il ne s’est peut-être rendu compte qu’après coup qu’il avait besoin de produit pour assurer toutes ses rencontres…

– Ça reste combien de temps dans les urines ? Demanda-t-elle

– Je n’en sais rien, mais très peu de temps probablement.

– Donc il en a pris hier…

– Il y a des chances, oui !

– Putain, où ce qu’il a été fourré sa bite encore ? Mais il y a quand même quelque chose de bizarre, c’est que quand il a eu cette crise, il m’a dit lui-même qu’il avait peut-être été drogué…

– Il fallait bien qu’il donne le change ! S’il était en rut à 8 heures c’est qu’il a avalé la gélule vers 7 h 30. Il l’a donc pris tout seul…


Inès réfléchit quelques instants, quelque chose clochait, mais elle ne savait pas dire quoi !


– Dites-moi, il y a des contre-indications à ce produit ?

– Ce n’est pas très conseillé pour les gens qui ont des problèmes cardiaques.

– Et c’est marqué sur la notice ?

– Oui de façon très visible ! Affirma Martinov.

– Alors ça ne colle, pas. Mon mari prend des bêtabloquants, il fait très attention à sa santé, ce n’est pas le genre à prendre un truc sans lire toutes les précautions d’emplois.

– On ne lui a peut-être pas vendu le vrai flacon, mon produit a été contrefait plusieurs fois !

– Non, ce n’est pas genre à absorber n’importe quoi… il y une chose que vous semblez oublier c’est qu’avant cette fameuse crise, deux autres personnes ont très bien pu faire dissoudre cette saloperie dans son café.


Martinov n’appréciât que modérément le fait que l’on traita son produit de saloperie mais n’en fit rien paraître.


– Deux personnes ?

– Oui, moi et la bonne ! Et comme ce n’est pas moi…. Restez avec moi, dans un quart d’heure nous sauront tout.


Inès d’Endolmer actionna l’interphone.


– Célia, ma fille, tu vas descendre dans la petite cave, tu te mets à poil et tu nous attends.

– Bien madame !


La petite cave était un endroit spécialement aménagé pour donner un cadre aux quelques fantaisies sado masochistes auxquelles se livraient parfois les patrons de Célia. Oh, n’imaginez pas un donjon sophistiqué, non tout cela restait très simple, une croix de St André, quelques martinets et cravaches accrochés au mur, une étagère avec des pinces diverses, des poids, des godes… Cela les prenait de temps en temps quand ils avaient décrété que la bonne avait fait une bêtise, souvent imaginaire. Ça n’allait jamais bien loin, ce n’était qu’un jeu et puis Célia était tout de même un peu maso, donc tout cela ne l’embêtait d’ordinaire pas trop… Sauf qu’aujourd’hui elle avait autre chose à faire, mais bon, il ne fallait pas qu’elle se plaigne, la place était bonne et bien payée.


Inès, Béatrice et Martinov pénètrent dans la petite cave ou Célia attendait nue et à genoux. Madame d’Endolmer attacha la soubrette à la croix, s’empara d’une cravache, et sans préambule cingla les fesses de la petite antillaise.


– Aïe, mais c’est trop fort, madame, ça fait mal !


Inès ne tint aucun compte de ses protestations, et balança un second coup suivi très vite d’un troisième.


– Mais vous êtes folle, vous me faites mal, arrêtez ça, qu’est-ce qui vous arrive ?


Quatrième coup !


– Mais monsieur, mademoiselle dites-lui d’arrêter, elle ne tape pas si fort d’habit… aïe, aïe…


Martinov et Béatrice échangèrent un regard, ils se tinrent prêt à intervenir mais ne le firent pas.


– J’arrêterais quand tu m’auras dit ce que tu fous dans le café de Monsieur. !

– Mais qu’est-ce que vous racontez, je … aïe, aïe…

– Qu’est-ce que tu mets dans le café, Célia ? Tu nous racontes tout ça, ou alors je te fous dix coups de cravache sans interruption.

– Mais je…


La cravache se leva, elle se rendit compte que sa patronne ne plaisantait pas…


– Non… non… Détachez-moi, je vais tout vous dire, mais ne me frappez plus !


Inès détacha la soubrette qui se met alors à sangloter comme une fontaine.


– Bon tu arrêtes de chialer et tu nous racontes ! S’énerva Madame d’Endolmer en retournant deux claques à la pauvre bonne.

– Je ne pensais pas faire mal.

– Tu nous racontes, oui ou non ?

– Oui… oui ! Balbutia-t-elle en s’essuyant les yeux


Flash-back – 1 – La rencontre de Célia


C’est dimanche en fin d’après-midi, Célia quitte l’appartement parisien des d’Endolmer pour prendre ses deux jours de repos. La grande femme en noir la repère enfin ! Depuis le temps qu’elle attendait… Allez, il fallait l’accoster à présent et le plus difficile restait à faire !


– Vous êtes Célia ?


Celle-ci eut un mouvement de recul se demandant bien qui était cette inconnue qui l’accostait en l’interpellant de son prénom.


– On se connaît ?

– Non pas directement, mais j’ai une petite proposition à vous faire : c’est très simple, inoffensif, et ça peut rapporter gros.


Célia regarda son étrange interlocutrice sans répondre.


– Venez, je vous paie un café, je ne vais pas vous expliquer ça en pleine rue… De toute façon, ça ne vous engage à rien !


Il y avait justement un bistrot tout près.


– Voilà, je vous propose de gagner 10 000 euros en ne faisant pratiquement rien ! Commença l’inconnue une fois installée


– Dites toujours !

– Il faut simplement que tous les jours de la semaine, vous versiez le contenu d’une de ces petites gélules dans le petit déjeuner de votre patron !


Nerveusement, Célia chercha un billet dans son portefeuille, en trouva un qu’elle jeta sur la table afin de régler la consommation, puis se leva sans un mot.


– C’est inoffensif, lança l’inconnue en retenant la soubrette par le bras. Je ne suis pas une empoisonneuse, vous savez ! Regardez, je vais vous montrer quelque chose.


La petite soubrette tomba dans le piège, et au lieu de se dégager, pila en plein élan afin, par simple curiosité d’observer son interlocutrice. Celle-ci sortit alors un flacon.


– Voilà, ce sont ces gélules-là, je secoue pour bien les mélanger, je retire le couvercle, je prends une gélule et hop je l’avale ! Vous voyez bien que je ne veux empoisonner personne !

– Vous avez peut-être pris un antidote !

– Je n’y avais pas pensé à celle-ci… Mais regardez donc l’étiquette, c’est un simple aphrodisiaque !

– Le flacon était ouvert, vous avez très bien pu échanger les gélules

– Si vous voulez vraiment être convaincue on peut aller jusqu’à acheter un flacon neuf ensemble.

– Admettons ! Et pourquoi voulez-vous je fasse ça ?

– Je ne souhaite pas tout vous dire, mais disons qu’il m’arrangerait que de temps à autre Henri d’Endolmer se transforme en bête en rut. Alors d’accord ?

– Si vraiment il n’a pas de risque…

– Puisque je vois le dit !


Célia expliqua ensuite quelle ne pourrait pas faire ce genre de choses tous les jours, à cause de ses jours de repos, mais, cela ne posait pas de problème à la femme mystérieuse


– Je vous verse un acompte, le second sera après l’analyse de l’urine de monsieur, je ne tiens pas à me faire doubler.

– Une analyse d’urine ?

– Oui, voici un petit flacon qui ferme hermétiquement, il vous suffira d’y placer un petit tampon d’ouate imprégnée de son urine, vous me donnerez ça la semaine prochaine, même endroit, même heure.

– Mais attendez, je vais la trouver où son urine ?

– Sur la cuvette des toilettes, cette question ! Vous savez bien que tous les hommes pissent à côté !


Célia était dubitative ! Elle gagnait bien sa vie chez les d’Endolmer, beaucoup plus qu’une femme de ménage ordinaire, à cause des fameux extras plus ou moins coquins pour lesquels ses patrons la sollicitait de temps à autres ! Mais elle était dépensière et cette somme inespérée ne pouvait être que la bienvenue.


Elle n’était pas malheureuse chez ses employeurs, ceux-ci étaient certes fantaisistes et imprévisibles, mais toujours corrects ! Elle n’aurait donc sans doute pas accepté de faire chose quelque chose qui aurait pu leur porter atteinte ! Mais puisqu’il ne s’agissait que d’aphrodisiaque ! Restait à comprendre pourquoi cette démarche incongrue ? L’idée lui vint assez rapidement qu’il s’agissait d’une sorte d’innocent pari entre libertins. Sans doute le plan final était-il de jeter Henri d’Endolmer dans les bras d’une nana ? C’était cher payé pour une tocade, mais elle savait aussi que ces grands bourgeois avaient parfois des comportements complètements farfelus où la place de l’argent n’était pas vraiment un problème


Fin de ce flashback


– T’es vraiment la reine des connes !

– Je sais, je vous demande pardon madame, j’ai agi comme une imbécile… cette femme m’a ensorcelée avec ses paroles, je ne me suis pas rendu compte de ce que je faisais.

– D’autant qu’elle t’a grassement payée, ça aide parfois à mettre ses principes dans la poche.

– Je sais, je ne suis pas parfaite madame, mais je n’avais pas vraiment l’impression de faire mal… Répondit-elle en réprimant un sanglot.

– Tu as commencé quand ?

– Début avril, je ne sais plus la date exacte.

– Tu mens ! C’est au moins un mois avant que j’ai découvert que mon mari baisait dans tous les coins.


– Non c’est bien début Avril : Pourquoi est-ce que je mentirais sur la date ?

– C’est justement la question que je me pose ! Et le jour où il t’a sauté un matin pendant son petit déjeuner, t’avais fait quoi, t’avais doublé la dose ?

– Non, en fait c’était première fois…


Flash-back – 2 – première prise


Il n’était pas dans les intentions de Célia de faire ingurgiter tous les jours ces curieuses gélules à sa victime ! Mais il fallait bien qu’elle commence, ne serait-ce que pour les besoins de l’analyse ! Ce mercredi matin elle dissout donc le produit dans le café au lait d’Henri et le lui servit comme d’habitude dans la salle à manger où il l’attendait en robe de chambre à la sortie de sa douche


D’ordinaire, après son petit déjeuner, Henri d’Endolmer s’habillait, et partait aussitôt assumer ses responsabilités de haut fonctionnaire. Mais aujourd’hui il n’était pas pressé, il avait un avion à 10 heures, une réunion à Bordeaux précédée d’un probable restaurant ennuyeux. Journée sans beaucoup d’intérêt, mais heureusement, il avait rendez-vous en fin d’après-midi à Paris avec Katia, une de ses escorts préférée, il traîna donc dans la salle à manger s’occupant à consulter ses messages sur son portable quand il se surprit à bander comme un collégien ! Serait-ce le fait de penser à Katia qui le mettait dans un état pareil ? Il n’avait plus 20 ans depuis longtemps et une telle érection était exceptionnelle, d’autant que ça ne s’arrêtait pas. Il éprouvait maintenant une envie quasi irrésistible de se servir de son sexe, il se mit donc à le tripoter et aurait sans doute continué si une étrange soif ne s’était pas faite jour :


– Célia !


La petite bonne s’inquiétait, monsieur Henri à cette heure-là ne devrait plus se trouver dans la salle à manger ! Aurait-il détecté un goût particulier dans son café au lait ?


– Célia, apportez-moi un autre café au lait et un grand verre d’eau gazeuse, je meurs de soif, j’espère que je n’ai pas de fièvre !


Elle trouva effectivement son patron un peu bizarre, il la regardait en ce moment avec des yeux qui transpirait la concupiscence ! Elle apporta ce qu’on lui demandait, Henri avala son verre d’eau d’un trait.


– Restez ici, Célia ! Figurez-vous Célia que je ne sais pas ce qui m’arrive, mais je suis dans un drôle d’état, regardez donc ! Lança-t-il en entrouvrant sa robe de chambre dévoilant un braquemard au garde-à-vous !

– Oh oh ! Monsieur est en forme !

– Suce-moi Célia !

– En cachette de madame ?

– On pourra toujours lui dire, ce n’est pas un problème !

– Alors dans ce cas… Commenta-t-elle en se positionnant !


Elle commença par un petit bisou « de bienvenue » sur le gland. Ce simple contact électrisa Henri. Puis quand la belle se mit à coulisser ses lèvres, il sut qu’il ne pourrait pas se retenir longtemps.


– Je vais… Je vais…


Même pas le temps de finir sa phrase, Célia avait déjà la bouche pleine de sperme. Elle le recracha dans la serviette de table de son patron. Voilà donc quel était l’effet de ces mystérieuses pilules… Mais quel plan se cachait derrière tout ça ? Elle savait que Monsieur Henri avait de légers problèmes cardiaques… Du coup la chose s’avérait sans doute moins anodine que ce qu’on lui avait présenté.


– J’ai encore envie ! s’exclama l’homme, déshabille toi je vais te prendre !

– Ici ?

– Oui, allez, je ne sais pas ce qui m’arrive, je suis en rut… Voilà cambre-toi sur la table, je vais t’enculer !


Il la besognait depuis quelques minutes avec une sauvagerie dont il n’était pas coutumier, quand Madame d’Endolmer fit son apparition dans la salle à manger !


– Ben, Henri ? Faut pas te gêner !

– J’ai une crise de priapisme et comme je ne voulais pas te réveiller…

– Ben voyons ! J’ai l’air de quoi, moi dans tout ça !

– Je viens, je viens ! Fut la seule réponse d’Henri qui se retira en sueur en réclamant un nouveau verre d’eau gazeuse !

– Il va falloir qu’on discute, Henri !

– J’ai encore envie, viens ! Dit-il en s’approchant de sa femme.

– Ne me touche pas !


Mais déjà il l’enlaçait, elle ne se défendit pas, leur étreinte les envoya au sol où Monsieur d’Endolmer commença à prendre son épouse dans une classique position du missionnaire. Du coup et devant tant de vigueur dans l’action, Inès se piqua au jeu, l’excitation monta et elle poussa son partenaire sur le côté, le fit mettre sur le dos et le termina dans une jolie mais trop brève chevauchée à la « Duc d’Aumale ». Et pendant ce temps-là Célia ébahie, contemplait le résultat de l’action pour laquelle on l’avait payé.


– Pouuuh ! Qu’est ce qui m’est arrivé ?

– Tu dois le savoir mieux que moi !

– On a dû me faire avaler un truc, mais pourquoi ? Et quand ? Peut-être hier soir au cocktail du ministère de l’agriculture ? Il y avait deux trois nanas qui m’avaient pas l’air très nettes, il est possible qu’elles s’amusaient à faire prendre des substances aux invités…

– Peut-être !

– Mais je t’aime, Inès, ce n’est pas parce que je me suis envoyé…

– Laisse tomber, moi aussi je t’aime, c’est bien ça le problème. Mais jusqu’à présent on ne faisait rien en cachette de l’autre.

– Ça n’aura pas de conséquences !

– Dis-moi franchement, tu vas parfois avec d’autres femmes sans me le dire !

– Tu sais bien que je te dis toujours tout !


« Menteur ! » Se dit alors Inès !


– Dépêche-toi, tu vas rater ton avion…

– Et toi, tu m’as déjà trompé sans me le dire ?

– Tu sais bien que non, mon chéri !


« Menteuse ! » Se dit alors Henri.


Célia prit alors une première décision, elle arrêterait d’administrer ces petites gélules qui s’avéraient sans doute dangereuses… Mais d’une part elle perdait l’argent qu’elle avait déjà commencé à incorporer dans ces projets à court terme, et puis fallait-il en parler à Madame ? Ou alors truander sa commanditaire, mais comment faire si celle-ci réclamait d’autres analyses d’urines, celle de ce soir serait sans problèmes, mais les autres… Après s’être bien torturées les méninges, elle trouva ce qui lui semblait une bonne solution, elle continuerait à administrer le produit mais dans des proportions moindres, par exemple une demi-gélule, ou moins encore…


Fin de ce flashback


– OK ! On a compris ! Reste à savoir qui est la pétasse qui est derrière cette affaire ? Et pourquoi ce contact au mois d’Avril alors que mon mari baisait déjà tout ce qui bouge plusieurs semaines avant.

– Avant, c’était peut-être quelqu’un du ministère, cette personne a très bien pu faire faux bond un moment donné et on a choisi Célia pour la remplacer ! Suggéra Martinov !

– C’est pas idiot ce que vous dites ! Quand à toi, Célia, grosse salope ! Je te donne un quart d’heure pour faire ta valise et foutre le camp d’ici. Avant de partir tu passeras à l’office, je vais te préparer ton chèque et te faire ton certificat de travail ! Je suis déçue, Célia profondément déçue.

– Pardon, madame, pardon… sanglotait-elle.

– Dégage !


Martinov et Béa échangèrent un regard gêné tandis que Célia quittait la petite cave en larmes. Cette tragédie domestique leur semblait lourde et surtout loin de leurs préoccupations habituelles. De toute façon leur mission était terminée, on leur avait demandé d’identifier un produit et d’en expliquer les conséquences. De ce point de vue la mission était accomplie.


– Si je peux me permettre une suggestion… commença Béatrice à la surprise générale…

– Bien sûr, je vous en prie…

– Ne la virez pas ! Si vous voulez vraiment remonter la filière, seul un détective pourra le faire, il faut pour cela que Célia revoit son contact. Mieux, maintenant qu’elle est grillée, elle pourra peut-être recueillir des tas d’indices…

– Humm….

– Et puis vous aurez peut-être du mal à trouver une autre bonne aussi… disponible ! Ajouta Martinov.

– Oh, ne croyez pas ça ! Le premier argument mérite qu’on y réfléchisse, mais le second, non… il y a une demande pour ce genre de travail… Bon venez, on va boire un coup en haut… et puis je vais vous payer, vous avez fait du bon boulot !

– Ouais, surtout moi ! Intervint Béatrice pour essayer de détendre un peu l’atmosphère… Parce que qui c’est qui a été tenir la quéquette de monsieur Henri pendant qu’il pissait…


Un quart d’heure plus tard, Célia sa valise à la main et d’autres sous les yeux se demanda si cela servait vraiment à quelque chose de passer par l’office avant de disparaître, après tout sa paie et son certificat, Madame d’Endolmer pouvait très bien les lui envoyer par la poste ! Elle préféra donc aller directement vers la sortie plutôt que d’affronter une nouvelle fois le regard de sa patronne.


Béa l’attendait sur les marches, et la fixa dans les yeux, Célia détourna son regard.


– Célia, juste un mot !

– Laissez-moi ! Murmura la soubrette.

– Non, écoutez-moi c’est dans votre intérêt, Madame d’Endolmer à l’intention de vous faire un procès.

– Un procès ! Et bien qu’elle me fasse un procès !

– Elle ne le fera pas si vous répondez à ces dernières questions, elle me l’a promis.

– Je m’en fous !

– Célia, vous allez déjà vous trouvez dans une situation difficile, n’aggravez pas votre cas. Il est normal que votre patronne ait réagi comme elle l’a fait. Mais maintenant la colère est passée, vous pourrez peut-être trouver un arrangement…

– Quel arrangement ?

– Allez la voir, Célia…

– Bon, on va aller la voir…


Béatrice après coup, se demandait de quoi elle se mêlait… d’autant qu’elle venait de mentir effrontément en parlant de procès et de promesses… Peut-être que Inès le lui reprocherait, mais tant pis, certes Célia avait fait une connerie, une grosse connerie mais qui est parfait en ce monde pour se permettre de condamner les autres… S’il y avait une chance que Madame d’Endolmer revienne sur sa décision de la renvoyer, il fallait au moins qu’elles se parlent…


– Je t’avais dit un quart d’heure, pas vingt minutes ! Maugréa Inès

– J’ai fait le plus vite possible…

– Donc, voilà ton chèque, voilà le certificat…

– Merci madame, je suis consciente d’avoir fait une bêtise, je m’en voudrais toute ma vie…

– Tu vas avoir du mal à retrouver une place comme celle-ci, tu vas faire quoi maintenant ? Retourner dans ton peep-show pourri…

– Je ne sais pas…

– Evidement tu as l’argent que t’as filé l’autre pétasse, tu pourras tenir quelques mois…

– Je vous laisse madame, merci pour le certificat…

– Célia, cette nana, tu l’a vu combien de fois ?

– Deux fois !

– Et dans ce qu’elle a dit, tu n’aurais pas un indice qui permettrait de savoir pour le compte de qui elle agissait…

– Et si je vous le dis, vous ne porterez pas plainte contre moi ?

– Portez plainte ? Qu’est-ce que tu racontes, on en est pas là… alors c’est quoi ton indice ?

– J’ai son numéro de portable. C’est aussi pour ça que pour moi cette affaire ne me paraissait pas dangereuse. Un assassin ne laisse pas son numéro de portable.

– Passe… s’il n’a pas été acheté aux puces, je connais quelqu’un qui saura remonter la filière


Célia sortit son propre portable, elle l’avait inscrit ce numéro dans son répertoire avec la mention « inconnue »


– Voilà c’est le 06…

– Tiens ça ressemble à… bouges pas d’ici je vais chercher le mien… ou plutôt non… tu sais masquer ton numéro là-dessus ?

– Oui, je crois !

– Fais-le !

– Voilà

– Maintenant appelle ce numéro et passe-moi ton portable

– Voilà ! Répéta Célia.

– Allo, allo ! fit la voix au bout du fil…


Inès raccrocha ! Elle était blanche….


– Tu… tu peux me la décrire la fille ? Demanda-t-elle

– Une grande eurasienne…

– Mais tu ne pouvais pas le dire tout de suite, non ?

– Je ne savais pas…

– Elle t’a dit son prénom ?

– Non !

– Et bien moi je vais te le dire… elle s’appelle Suzy… mais pourquoi, pourquoi ? S’écria Inès se prenant la tête dans ses mains.


Flash-back 3 – Suzy


Inès et Suzy sont sur le grand lit dans l’appartement de cette dernière. Epuisées, ruisselantes de sueur, l’entrejambe imbibé de leurs sucs intimes. Depuis trois heures elles se sont aimées dans toutes les positions possibles. Inès ne se lasse pas de cette grande Eurasienne rencontrée un jour de vernissage.


– C’est moi le sculpteur ! Avait-elle dit ! Mais je fais aussi de la peinture sur corps… ça parait facile mais la première chose est le choix d’un modèle, vous feriez je crois un très bon modèle.

– Vous voudriez m’essayer ?

– Ça me plairait bien, oui !


Au moins c’était direct, et quand Inès s’était retrouvée à poil devant Suzy, celle-ci à défaut de peinture et de pinceaux, avait utilisé sa bouche, sa langue, ses doigts…


Et voilà sept mois que ça durait ! Les premières semaines furent idylliques, elles se donnaient du plaisir mutuel, puis se séparaient, quittes sans rien se devoir…


Avec le temps, Suzy devint plus possessive, plus exclusive ! Plus chiante en un mot !


– Je te veux à moi, pour moi toute seule !

– Ne rêve pas, Suzy, ce n’est pas du tout dans mes intentions.


Et puis ce soir-là, ça avait été le grand jeu :


– Ça te dirait de vivre avec moi !

– Non, Suzy, ce n’est pas parce qu’on est bien au lit ensemble que je vais quitter mon mari !

– Tu ne serais pas perdante, si tu te débrouilles pour gagner le divorce il te paiera une bonne pension alimentaire, et puis moi avec mes petites sculptures, je gagne très confortablement ma vie !

– Laisse tomber Suzy !

– Un jour je te demanderais de choisir !

– Alors demande le moi !

– Non il est trop tôt !

– Bon on parle d’autre chose tu es en train de tout gâcher…

– D’accord on parle d’autre chose ! On en reparlera le jour où tu verras ton mari autrement, je ne vois pas pourquoi tu l’idéalises à ce point, c’est un bonhomme comme tous les bonhommes qui te fais cocu à tout de bras !

– Je t’ai déjà expliqué comment fonctionnait notre couple ! Soupira Inès.

– D’accord, je me tais, je disais des bêtises, viens me lécher…


Final


– Je peux y aller, madame ? Demanda timidement Célia.

– Non, tu restes là ! Je te garde !

– Vous ne… vous ne me renvoyez plus… après ce que j’ai fait…

– Non… je te pardonne Célia, effectivement la femme que tu as rencontrée est une vraie sorcière, ça ne m’étonne pas que tu sois tombée dans ses griffes… C’est elle la vraie responsable. Je ne vais pas te briser ta vie alors que contre elle, à part ne plus jamais la voir, je ne vois pas bien comment me venger…

– Oh ! Madame, merci madame, je ne le mérite pas, je ferais tout ce que je peux pour vous faire oublier ça… Mais vous pleurez madame…

– Laisse tomber… j’aurais besoin de toi plus tard, reprends ton service comme si de rien n’était. Et surtout pas un mot à Monsieur de toute cette histoire !


En sortant de l’office Célia prit le chemin de sa chambre, Béatrice qui n’était pas bien loin comprit qu’Inès était revenue sur sa décision et son visage s’éclaira d’un joli sourire de satisfaction.


– Alors elle vous garde ? L’interpella-t-elle.

– Oui, mais elle n’a pas l’air d’aller très fort…

– C’est normal, c’est le choc nerveux… Elle va te conserver jusqu’à ce qu’on trouve qui est derrière cette affaire, c’est à toi de faire en sorte qu’elle veuille te garder après…

– Elle a déjà trouvé qui c’est ! Apparemment, c’est quelqu’un qu’elle connaît, mais je n’en sais pas plus.


Sur le cul, Béatrice ! Sur le cul mais contente !


Inès était en pleine crise. Trop de choses à la fois. Sa bonne qui fait des conneries dans son dos et pire manipulée par sa maîtresse ! Tout était clair à présent, cette imbécile poussait Henri à la faute jusqu’à ce que la situation devienne ingérable et devienne une cause de divorce. « Pauvre cloche ! » pensa-t-elle qui ne comprend rien aux relations entre les êtres et qui n’est capable de penser l’amour qu’en termes d’exclusivité !


– Je vais vous payer comme convenu dit Inès à ses « invités », mais faites-moi l’amabilité de rester au moins jusqu’à ce soir. Je viens de recevoir deux chocs de suite, ça fait mal, ça fait très mal et je crois que j’aurais besoin de compagnie… j’ai pris un somnifère, je vais aller ronfler deux, trois heures… soyez gentil demandez à Célia de préparer le repas pour quatre personnes ce soir, et si vous avez envie de quelque chose de particulier demandez-lui, ne vous gênez pas, elle fera les courses… elle va même courir les faire après ce qui s’est passé…


Le soir après que Monsieur Henri fut rentré, Madame d’Endolmer ordonna à Célia d’aller chercher le meilleur champagne à la cave ! Monsieur, étonné, demanda quelle fête on souhaitait, et à cela Inès répondit que ce n’était pas une fête mais une cérémonie expiatoire. Il n’insista pas, trouvant son épouse un peu bizarre.


C’est après qu’ils eurent trinqués qu’Inès prit la parole :


– Bon juste deux mots ! Ce que j’ai à dire ne concerne que mon mari et moi… j’aurais donc pu le faire en privé, mais je sors ce soir d’une crise et je préfère dire ce que j’ai à dire devant tous les acteurs de la crise… Restez aussi, Célia ! Enfin quand je dis tous, il en manque un ou plutôt une…

– Inès, ma chérie, tu es sûre que ça va ? L’interrompit Henri.

– Oui très bien ! Tout le monde a quelque chose à se reprocher ici ce soir, je ne parle évidemment pas de vous Professeur ni de vous Béatrice…

– Ecoute chérie, je ne sais pas où tu veux en venir, mais…

– Ce ne sera pas long. Henri, quand nous nous sommes mis ensemble on s’était promis de tout se dire et ça a marché comme ça pendant des années. Puis un jour je suis tombée sur une femme qui m’a ensorcelée, je suis devenue… non… il faut parler au passé… j’étais devenue sa maîtresse et cette liaison a duré presque un an. Je suis désolée Henri de te dire ça mais ça ne t’a jamais rien retirée…

– Ne sois pas désolée, ma chérie, je le savais déjà !

– Hein ?

– Ben oui, mais on pourrait peut-être parler de tout cela tous les deux après le repas, je ne pense pas que nos problèmes de coucheries intéressent tes cousins.

– Justement ce ne sont pas des cousins, ces messieurs dames m’avaient été conseillé par Florentine Petit-Couture, qui est une de mes amies et auprès de laquelle vous aviez été brillants (voir professeur Martinov et le grimoire magique)


Alors Inès expliqua tout, la découverte du carnet d’adresses, la demande d’aide faite au professeur Martinov, le prélèvement d’urine, puis la confession de Célia et ce que lui faisait faire Suzy.


– Et ben… dit Henri ! Quelle histoire, Mais il y a une petite erreur dans le puzzle que tu as reconstitué, En fait j’ai reçu au tout début de l’année une lettre anonyme qui me précisait que tu avais une maîtresse attitrée et que j’étais bien con de rester avec toi… Te connaissant, je me suis dit que ça ne durerais pas longtemps, et je n’en ai pas fait une affaire, par contre je me suis dit « puisqu’elle me trompe sans me le dire, je ne vais pas me gêner, je vais faire pareil ! » Donc personne avant Célia ne m’a fait prendre des substances. Simplement quand ta copine a compris que je n’avais pas l’intention de provoquer une séparation, elle a changé de tactique, elle voulait probablement me rendre odieux à tes yeux… Je suppose que le stade suivant aurait été de t’envoyer des photos censées me compromettre. Son plan n’a pas marché… Grâce à toi ! Je t’en suis reconnaissant ! Je t’aime Inès.


Les deux époux s’enlacèrent réprimant assez mal pour Henri et vraiment très mal pour Inès les sanglots qui leur noyaient les paupières. Scène si touchante que Célia et Béatrice se mirent à leur tour à mouiller les yeux. Martinov se dit à ce moment-là qu’il devait avoir un cœur de pierre… Non lui aussi était ému, à sa façon !


– Bon allez, on se ressert et on retrinque ! Lança Henri, Prenons les choses du bon côté puisqu’elles s’arrangent ! Célia tu vas aller te changer et te mettre en tenue C et tu nous mets de la musique gaie, de l’Offenbach par exemple ! Tu vas nous commander cinq menus chez le traiteur, on te laisse choisir. Ce soir c’est la super teuf chez les d’Endolmer ! Objection mon cher cousin ?

– Mais pas du tout, faisons la fête mon cher cousin ! Répondit le professeur, hilare !

– Super ! Et vous aurez même le droit de baiser la cousine ! Ajouta Henri.

– A condition que j’y consente ! Tint à préciser l’intéressée.

– Cela va de soi, admit Martinov.


Et tandis que la petite bonne s’affairait déjà au téléphone, Ines prit la main du professeur et l’emmena vers le canapé.


– Tu vas m’enculer, je te dois bien ça !


L’enthousiasme d’Henri retomba d’un cran quand il comprit qu’il risquait encore de faire banquette, alors Béatrice s’avança vers lui.


– Vous savez ce qu’on va faire ! On va les regarder, et quand ils auront fini, on prendra leur place et vous pourrez me baiser devant votre femme !

– Vous êtes merveilleuse, mais je croyais que…


Béatrice se souvint alors de son mensonge de Mercredi.


– Non c’est fini, mais si vous préférez m’enculer, je n’ai rien contre… bien au contraire !


Maud Anne Amaro


La Rochelle – Décembre 2005


 

Cette nouvelle a obtenu le 1er Prix de la meilleure nouvelle pour l’année 2005

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 09:29

Professeur Martinov 6 - Professeur Martinov et l'épouse de l'homme en rut par Maud Anne Amaro

 bisou1719

 

1 – Un couple accueillant

Voici donc le sixième épisode des aventures du Professeur Martinov et de Béatrice, sa blonde assistante. Tous les chapitres peuvent se lire indépendamment les uns des autres, aussi ferons-nous juste un petit rappel : Andreïev Martinov, de son vrai nom André Martin est une espèce d’inventeur-bricoleur à l’ancienne, comme on n’en fait plus. Il approche maintenant la soixantaine. Débordé par des sollicitations de toute sorte, il se résolut un jour à embaucher une assistante : c’est Béatrice, elle n’a pas trente ans, elle est blonde, intelligente, décontractée et pleine de fantaisie. Ses rapports avec le professeur sont assez ambigus. Ils s’estiment beaucoup et aucun lien passionnel ne les relie, mais il leur arrive de temps à autre de « ‘faire du sexe » ensemble, et tout ça parce qu’un jour en cherchant des vitamines de croissances pour les lapins, ils découvrirent un produit miracle, capable de concurrencer le viagra, il fallait l’expérimenter, ils le firent… Les produits de cette découverte qu’ils baptisèrent le « lapin-dur » leur apportèrent des revenus substantiels.


Martinov se disait ce lundi en début d’après-midi que, Béatrice son assistance avait eu une drôle d’idée ! La notoriété venant, les demandes d’interventions se multipliaient et il était incapable d’y faire face. D’autant qu’il fallait trier tout ça et que cela prenait un temps considérable. Les gens écrivaient pour n’importe quoi : cela allait d’inventions prétendues révolutionnaires mais auxquelles manquait un petit quelque chose, jusqu’à des demandes de désenvoûtements en passant par des potions magiques diverses et variées. C’était pénible, c’était usant et la gestion de ces requêtes était une incroyable perte de temps.


– Tu devrais refuser toutes les demandes par courrier, et à la place faire des consultations que tu ferais payer !

– N’importe quoi ! Je suis chercheur, je suis inventeur, je ne suis pas consultant ! Avait d’abord répondu Martinov.


Mais l’idée avait fait son chemin… Et donc, deux fois par semaine, le professeur consultait, il avait dû pour cela aménager quelque peu l’agencement de sa petite maison bourgeoise celle-ci étant peu adaptée à ce genre de prestation.


Un seul rendez-vous avait été pris pour cet après-midi et après avoir partagé un repas léger avec son assistante, il partit se changer, maugréant contre ces conventions qui l’obligeaient à jouer les professeurs bien propres sur lui alors que ses vieux habits lui allaient si bien….


Action


– Bonjour, professeur, je suis Inès d’Endolmer…

– Asseyez-vous, Madame Dromadaire.

– D’Endolmer, professeur, d’Endolmer.

– Pardonnez-moi ! Ecorcher les noms propres est hélas un de mes gros défauts. Mais je vous écoute, chère madame…


Béatrice qui avait du travail laissa le professeur en tête à tête avec sa cliente potentielle


Inès pris une profonde inspiration et récita ce qu’elle avait sans doute répété en silence des dizaines de fois :


– Nous sommes mariés, Henri et moi depuis vingt ans, sans souci apparent. Mon mari est haut fonctionnaire et occupe un poste important au ministère de l’équipement… Notre couple allait bien et puis j’ai fait récemment des découvertes qui m’ont intriguée.


Elle marqua une pause, tandis que le professeur Martinov la détaillait : elle devait avoir juste quarante ans, cheveux blonds décolorés coupés au carré, très légèrement forte, le visage jovial, et un fort accent du midi, ensemble tailleur pantalon marron assez terne et un chemisier jaune dont les boutons supérieurs défaits laissant entrevoir l’échancrure du soutien-gorge. Une tenue d’automne en quelque sorte mais un automne bien sympathique.


– D’accord, parlez-moi de ces découvertes… Reprit-il

– Voilà : Je cherchais les coordonnées d’une relation et ne la trouvant pas, j’ai eu l’idée de regarder dans le carnet d’adresses de mon mari sur son ordinateur. Et là, je trouve en pagaye une dizaine de prénoms féminins, la plupart du temps avec des numéros de portable. J’ai trouvé ça tellement bizarre que j’ai recopié tout ça sur une clé. Puis j’ai demandé à mon époux ce que c’était, il m’a répondu que souvent pendant des séminaires, il sympathisait avec des gens et qu’ils s’échangeaient leur numéro de téléphone, mais que la plupart du temps il n’y avait pas de suite…


Martinov commençait à se demander sérieusement ce que cette affaire de numéros de téléphones avait à voir avec son activité…


– On aurait pu en rester là, continuait Madame d’Endolmer, mais je ne sais pas, une sorte d’intuition féminine, je suis retournée quelques jours plus tard voir si ce fichier avait évolué, et je me suis aperçue qu’il avait enlevé tous les numéros suspects. J’aurais pu me dire que cet acte était en effet la preuve que ces coordonnées n’avaient aucune espèce d’importance, mais je voulais en avoir le cœur net. J’ai donc téléphoné à quelques-unes ces demoiselles.

– Ah ! Ah !

– Comme vous dites ! Toutes ne répondaient pas, deux m’ont dit que c’était une probablement une erreur… et puis je suis tombée sur un répondeur très explicite, une fille qui disait qu’elle était absente ce jour mais qu’elle se ferait un plaisir de recevoir le lendemain… c’était donc un escort, un call girl, une pute, appelez ça comme vous voulez… j’ai passé quelques autres coups de fil avant d’avoir la conviction que mon mari s’était constitué un fichier de professionnelles du sexe.

– Je vous avouerais, chère madame, que pour l’instant je ne perçois pas bien mon rôle dans cette affaire…

– J’y viens, professeur, j’y viens !

– Voyez-vous, nous formons, mon mari et moi un couple très libre, et très libéré sexuellement, l’amour réciproque que nous nous portons est au-dessus de nos fantaisies sexuelles. Nos écarts ne sont que physiques, et nous nous les disons tous. Pourquoi donc du jour au lendemain mon mari s’est-il transformé en client compulsif de professionnelles tarifées ?

– C’est un pléonasme !

– Non c’est une question ! Répondit la bourgeoise qui n’avait pas tout compris !


Martinov, reste dubitatif, comment dire à cette charmante personne qu’elle se trompait de crémerie, qu’ici elle était chez un scientifique, un inventeur, et non pas chez un conseiller conjugal ou un sexologue ?


– Professeur, permettez-vous que je continue ? Demanda-t-elle interrompant ses pensées.

– Je réfléchis, madame, je réfléchis…

– Vous réfléchissez ou vous regardez dans mon décolleté ?

– Les deux, madame !


Inès éclata de rire devant l’innocence feinte du professeur.


– Vous alors, vous êtes nature !

– Comme les yaourts, madame.

– Les yaourts ? Et vous le trouvez comment, mon décolleté ?

– Charmant !

– Vous aimeriez en voir plus, sans doute ?

– Les hommes aiment toujours en voir plus, et je suis un homme…

– Je vais vous faire une proposition !


Martinov alléché subodora que celle-ci serait en rapport avec les seins de la dame et ne pensait plus trop dans l’instant à sa requête et à son histoire de mari volage, qui de toute façon s’avérait hors sa compétence.


– Je vous écoute !

– Connaissez-vous Buc ?

– Je ne vois pas, non !

– C’est une petite localité à proximité de Versailles, nous y habitons dans une grande propriété. Je vous y invite avec votre assistante, disons cinq ou six jours, à mes frais. Comme je suis passionnée de généalogie, je dirais à mon mari que j’ai retrouvé des cousins…

– Avec pour mission de comprendre pourquoi votre mari couche avec des escorts ? Mais, madame, je suis désolé, mais je ne suis ni conseiller conjugal ni détective privé…

– Ce n’est pas tout à fait cela ! Coupa la femme.

– Alors ?

– Il n’a pas pu me faire ça de son plein gré ! Quelqu’un le manipule… Affirma-t-elle avec force.

– Ce n’est toujours pas dans mes compétences…


Mais poussé par la curiosité, il ajouta :


– Mais qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

– Henri est sous influence chimique, il est envoûté par un produit. C’est ce que je vous demande de trouver ! Quel est ce produit ? Comment agit-il ? Quelles peuvent être les motivations d’une personne qui fait prendre ce produit à une tierce personne ? Combien de temps s’écoule-t-il entre son absorption et son effet ? Quelle est la durée de l’effet ? Ce sont celles-là mes questions !


Bon, il fallait qu’il s’en sorte, manifestement cette belle personne se trompait d’adresse. Cette affaire d’envoûtement ou de produit n’avait aucun sens, si tous les maris volages ne l’étaient que parce qu’on leur faisait absorber des produits cela se saurait ! Restait à éconduire la dame avec tact… Pourtant, il n’avait pas envie de la brusquer, sans doute à cause de la vision de ce décolleté diabolique !


– Si vraiment votre réponse dépend de mon décolleté, je peux faire un effort… suggéra Inès.


Martinov se surprit à rougir ! Il préféra ignorer l’allusion, sachant que certains arguments risqueraient de l’entraîner vers une décision qu’il ne souhaitait pas !


– Avez-vous, Madame Dagobert, essayé de parler avec votre mari ?

– D’Endolmer, professeur, d’Endolmer, mais appelez-moi donc Inès ce sera plus simple ! Oui, je lui ai parlé, il a d’abord essayé de continuer à mentir, mais comme ce n’est pas son genre et qu’il se coupait, il a préféré tout avouer. Mais quand je lui ai demandé pourquoi il faisait ça, il a été incapable de répondre, lui-même me dit ne pas comprendre son attitude, il refuse de voir un psy, me dit que c’est un passage, que ça va s’arrêter tout seul. Bref je n’y comprends rien, si c’était une liaison avec une maîtresse, je comprendrais mieux, sans l’approuver, mais tout le monde peut tomber amoureux d’un autre ou d’une autre, mais là ce besoin compulsif de voir des putes me dépasse !

– Engagez un détective privé, madame… euh Inès…

– Et il va faire quoi le détective privé ? Me fournir les preuves que mon mari fréquente des putes ! Je n’en ai pas besoin, je ne suis pas en procédure de divorce, bien au contraire… Me dire qui lui fait prendre ça ? Il en sera bien incapable, si ça se passe à l’intérieur du ministère, comment pourrait-il s’y prendre…


Le professeur Martinov fit l’énorme effort de se lever de son siège, voulant par-là signifier à son interlocutrice que l’entretien était terminé. Celle-ci suivant les règles de la politesse se leva aussi à regret.


– Madame, il y a 95 % de chances que votre mari n’absorbe aucune substance. Je sais, il vous est probablement difficile d’admettre que personne n’influence sa conduite, mais il faut parfois voir la réalité en face. Restons en là, vous n’êtes pas à la bonne adresse, je ne peux prendre cette affaire. Vous réglerez la consultation à mon assistante en sortant…

– Professeur, un dernier mot, c’est mon mari qui m’a suggéré que quelqu’un pouvait l’envoûter, ce n’est pas moi qui l’ai inventé ! D’ailleurs un matin, je l’ai vu de mes yeux vus, il a carrément sauté sur notre femme de ménage… Vous auriez vu ses yeux, on aurait dit une bête en rut…


Martinov ne poussa pas l’indécence jusqu’à demander à sa visiteuse si elle avait eu l’occasion d’observer beaucoup de bêtes en rut, et préféra essayer de conclure l’entretien de façon conventionnelle.


– Je suis désolé !


Martinov ouvrit la porte, et tendit la main à sa cliente afin de prendre congé. Mais, celle-ci au lieu de la prendre, se mit à fouiller dans son sac…


– Je vais vous laisser mes coordonnées, si parfois vous changiez d’avis.


Le professeur se garda bien de lui répliquer que ses coordonnées, il les avait déjà, la laissant chercher avec cette fois une vue très rapprochée de son décolleté… Et puis son parfum… Quelle odeur délicieuse !


– Ah ! Voici ma carte, j’ai toujours un de ces bazar dans mon sac… Mais vous n’êtes pas bien professeur, vous êtes tout blanc…

– Si, si… ça va, au revoir Madame…euh… Inès…

– Au revoir professeur ! Quel dommage, nous ne nous reverrons sans doute pas, je ne pense pas que vous me recontacterez… Puis-je me permettre une toute dernière question avant de disparaître ?

– Je vous en prie…


C’est alors que de façon complètement inattendue, Inès posa la main sur la braguette de notre vert professeur :


– Pourquoi bandez-vous professeur ?

– Retirez votre main, chère madame, sinon nous allons faire des bêtises.

– Deux adultes ne peuvent pas faire de bêtises s’ils sont consentants. Vous me plaisez professeur, et je pense que la réciproque est vraie. Humm… qu’est-ce qu’elle est raide !


Le professeur fit un immense effort pour articuler :


– Vous savez, la chair est faible, et je ne suis pas insensible à vos charmes, mais je ne suis pas idiot non plus, je sais très bien que vous êtes en train de vous en servir pour obtenir ma collaboration…

– Je vous félicite pour votre lucidité, mais je remarque aussi que vous ne m’avez pas demandé de retirer ma main !

– Inès je vous répète que je ne suis pas compétent pour la mission que vous me proposez !

– Moi je crois que si…


La femme d’un geste très précis et délicat avait à présent dézipé la fermeture éclair de notre professeur et caressait sa masculinité à travers l’étoffe en coton d’un slip démodé. Martinov se sentait pris dans un engrenage, il se mentait à lui-même, prétendant qu’il pourrait arrêter ce manège quand il le voudrait…


– C’est que ça devient tout dur cette affaire-là !

– Et oui, parfois les affaires sont dures !

– On va lui faire prendre un peu l’air !


Et joignant le geste à la parole, la belle Inès sortit le braquemard bandé du professeur, et le masturba quelques instants afin de parfaire sa rigidité.


– Elle ne demande plus qu’à être sucée ! Commenta la belle aventurière, en s’accroupissant pour le faire !


Elle commença par un savant balayage lingual du gland qui eut pour effet d’électriser Martinov, puis se mit à coulisser ses lèvres sur la verge passant alternativement d’un rythme « allegro non troppo » au « presto prestissimo ». Et pendant ce temps, un doigt inquisiteur préalablement humecté de salive allait s’aventurer dans le troufignon


Le professeur, du coup, se disait qu’il aurait bien aimé déshabiller sa cliente et la pénétrer dans une levrette infernale. Mais notre homme était réaliste, cette femme n’allait quand même pas tout donner pour rien. Il ferma les yeux et laissa alors monter son plaisir qui explosa dans la bouche d’Inès, laquelle recracha tout sans aucun romantisme dans un vulgaire kleenex.


– Avez-vous changé d’avis, Professeur ?

– Je suis toujours persuadé que je ne trouverais rien, mais vous avez employé de tels arguments pour m’inciter à accepter cette affaire que j’aurais mauvaise grâce de refuser !

– Ben voilà !


Martinov rencontra quelques difficultés à convaincre son assistante.


– Mais enfin c’est débile ! Ce n’est pas notre boulot ! Protesta-t-elle

– Madame Camembert prétend que son mari serait sous influence chimique…

– N’importe quoi !

– C’est bien payé, à nous de lui prouver que cette influence n’existe pas… et si parfois elle existait quand même, ben ce pourrait être intéressant.

– Bon, ben quand faut y aller, faut y aller ! alors on va y aller !


Le grand enthousiasme, comme vous le voyez !


Mercredi soir


Célia, la petite soubrette au service des d’Endolmer reprend justement son service. C’est une antillaise aux cheveux coupés très courts, à la peau très noire et aux courbes harmonieuses. Moyennant quelques substantiels suppléments sur ses appointements, elle participe quand on le lui demande aux fantaisies sexuelles de ses employeurs sans que cela lui pose trop de problème.


Inès était allée chercher le professeur Martinov et son assistante à la gare routière de Versailles-Rive-gauche, et après quelques minutes de route sans histoires au cours desquelles la conversation fut rare et banale, ils arrivèrent dans la luxueuse propriété.


Célia dont le visage affichait le plus délicieux des sourires s’empressa de débarrasser les invités de leurs vêtements et bagages…


– Elle va vous montrer vos chambres, je vous ai fait préparer des chambres séparées, j’ignorais si…

– Ce sera très bien ! La coupa Béatrice, à la grande déception du professeur.


La soubrette ne travaillant pas en début en semaine n’était arrivée chez ses patrons qu’une heure avant à bord de sa petite mobylette.


– Tu te mettras en tenue B ! Avait précisé Inès. Et on passera peut-être rapidement à la C. Je veux que ces gens-là aient envie de rester quelques jours parmi nous et tout doit être bon pour ça !

– Pas de problèmes, madame ! Avait-elle acquiescé.


La tenue B c’était la jupe ultra courte et le décolleté maximum, celui qui ne s’arrête qu’à la naissance des aréoles. Quant à la C, c’était topless et sans culotte.


Henri avait également été prévenu.


– C’est un cousin très éloigné, une espèce d’inventeur un peu farfelu, tu sais, il a des tas d’anecdotes à raconter, mais surtout c’est un vieux cochon, il travaille avec une assistante qui a au moins 30 ans de moins que lui, mais ça ne l’empêche pas de coucher avec… A mon avis, elle devrait te plaire…

– Mais comment tu peux savoir ça ? Coupa son mari.

– Parce que je connais tes goûts, c’est une grande blonde aux yeux bleus…

– Non, je voulais savoir comment tu pouvais savoir qu’ils couchaient ensemble ?

– Disons que c’est mon petit secret, mais rassure-toi tu le sauras bientôt… Je vais faire porter la tenue B à Célia, on verra bien leurs réactions, si on sent qu’ils sont intéressés, on suit, sinon, ce n’est pas grave, ça ne nous empêchera pas, d’avoir des conversations passionnantes.

– C’est un cousin tu m’as dit…

– Oui mais tellement éloigné qu’évoquer les histoires de familles n’aurait aucun intérêt, je ne les ai pas fait venir pour ça mais parce qu’ils me paraissent intéressants et coquins.

– Une soirée, je veux bien, mais plusieurs jours, ça fait peut-être beaucoup non ?

– On verra bien…


Les chambres d’amis étaient spacieuses, dignes d’un grand hôtel avec vue sur le grand parc, télévision, interphone et salle de bain particulière


– Je vais vous demander de patienter un petit quart d’heure, le temps que Madame se change, que Monsieur arrive et que moi je prépare l’apéritif, venez, je vous accompagne au salon… déclara Célia aux deux invités.


Ce salon de luxe était richement décoré, à ce point que Martinov et son assistante se sentaient peu à l’aise. C’est Henri qui arriva le premier, il flasha tout de suite sur Béatrice et la trouva charmante. Elle n’avait pourtant fait aucun frais de toilette et cet ensemble tailleur pantalon beige en toile légère n’avait rien de bien sexy, en revanche les courbes mal dissimulées sous le chemisier et son petit sourire en coin le comblaient d’aise, son épouse ne lui avait donc pas menti. Puis Célia qui venait juste de se changer entreprit de poser sur la table basse tout le petit nécessaire à apéritif, en se penchant plus qu’il ne fallait, et de façon très suggestive. Martinov en rougit de confusion tandis que son assistante commençait à se demander dans quel endroit ils avaient atterris.


Et Inès fit son apparition, pantalon et chemisier, mais quel chemisier ! Celui-ci en voile transparente recouvert de motifs abstraits ne cachait pas grand-chose de la poitrine sans soutien-gorge. Martinov se surpris à bander !


– Quelle tenue, chère Inès ! N’est-ce pas un peu osée ! Demanda Henri jouant le jeu que sa femme lui avait demandé.

– Mais c’est pour honorer nos invités, je suis sûre qu’ils apprécient ! Dites-moi franchement professeur ?

– C’est très… comment dire, c’est très… enfin ne changez rien pour moi… c’est très…

– C’est très quoi ? Insista Inès

– Je crois qu’il veut dire que c’est très bien ! Intervint Béatrice.


Inès d’Endolmer fit alors faire à ses hôtes le traditionnel tour du propriétaire, protocole obligé dont Béatrice se fichait éperdument, mais qui permit à Martinov de se régaler des courbes arrière de leur hôtesse.


Célia remplit les verres, laissant le professeur dans un état d’érection permanente. S’il n’y avait que lui la fête pouvait commencer, mais Inès ne savait pas trop dans quelles dispositions d’esprit se trouvait Béatrice. Car si Henri flashait sur elle, la réciproque n’était pas vraie du tout, elle le regardait à peine. Madame d’Endolmer résolut donc d’employer Célia pour la suite, et commença par la rappeler sous un prétexte fallacieux.


– Comment trouvez-vous notre soubrette, charmante, non ? Lança-t-elle alors.

– C’est le mot, absolument charmante ! Ne put s’empêcher de s’exclamer le vert professeur.

– Vous savez, il nous arrive de recevoir des amis, disons très coquins… nous demandons alors à Célia de servir dans une tenue encore plus légère !

– Ha ! Ha ! Ces amis-là ont donc bien de la chance !

– Mais il suffit de demander, vous seriez intéressés ?

– Et bien, ma foi…

– Et vous mademoiselle, cela ne vous dérange pas, j’espère !

– Non, non pas du tout, faites comme chez vous ! Ironisa Béatrice, se demandant d’ailleurs ce qu’elle aurait bien pu répondre d’autre.

– Et bien allez donc vous changer, Célia, vous voyez, vous allez être la vedette de la soirée, ces messieurs dames vous plébiscitent !


Martinov n’était pas fou… tout cela allait probablement finir en partouze. Restait à savoir comment Béa allait réagir. Elle paraissait pour l’instant peu concernée et pas du tout attirée par le maître de maison…


Célia réapparut rapidement, quasi nue, vêtue simplement d’un mini tablier blanc !


– Voilà ! Dit-elle en tournoyant sur elle-même avec un grand sourire ! Quelqu’un souhaite-il être resservi ? Professeur ? Proposa-t-elle s’approchant très près de Martinov.


Ce dernier admirait ce corps bien fait malgré quelques petites rondeurs, les seins bien ronds possédaient une aréole très large et très sombre et les tétons étaient très développés. Mais c’est surtout vu de dos qu’elle faisait son effet, une cambrure exceptionnelle sur des fesses joufflues et rondes, un dos très creux où apparaissaient de façon bien visible les petites fossettes d’amour…


– Non, je n’ai pas fini mon verre ! Finit par dire Martinov, sortant de sa contemplation

– Vous avez la permission de caresser, Professeur, cela fait partie du service !


Il ne se le fit pas dire deux fois et mis sa main sur la cuisse de la belle, puis la remonta jusqu’aux fesses, qu’il pelota outrageusement.


– Je peux caresser les seins aussi !

– Bien sûr, mais soyez doux !


Il les prit dans ses mains, les caressa du bout des doigts, passant sur le téton qui du coup se mit à grossir. Célia s’apprêta à passer à la suite logique mais attendit un signe d’assentiment de sa maîtresse. Celui-ci ne vint pas, Béatrice n’étant manifestement pas prête. Inès se résolut à constater que cette dernière ne développait aucun atome crochu avec Henri, il fallait donc abattre une autre carte. Elle changea de place et vint s’asseoir à côté de l’assistante du professeur.


– Je vous ressers, Béatrice ?

– Pas tout de suite, ou alors un jus de fruit !

– Henri, sois gentil, va chercher un jus de fruit pour mademoiselle, on ne va pas déranger Célia, elle est trop occupée… heu, Béatrice… je peux vous appeler Béatrice ?

– Si vous voulez !

– J’espère que ce qui se passe ne vous choque pas, si c’était le cas, je peux arrêter tout cela, et nous pourrions continuer cet appétitif de façon plus classique.

– Je suis un peu surprise, mais je ne suis pas choquée !

– Je m’en doutais ! Permettez que je vous enlève cette petite poussière que vous avez sur la joue.


La main d’Inès se posa sur la joue de Béatrice qu’elle effleura des doigts afin d’enlever cette imaginaire poussière.


– Vous avez la peau très douce !

– Merci !


Béatrice lorgna vers le chemisier transparent de son hôtesse, elle la voyait désormais différemment, jusqu’à présent elle avait cru les rôles bien répartis, Inès pour Martinov, Henri pour elle… elle changeait donc de prédateur. Cette femme avait du charme, ce n’était certes pas une de ces créatures qui provoque le coup de foudre comme certaines qu’elle avait croisées dans sa vie, mais elle était agréable, elle sentait bon, elle était probablement très douce… et puis surtout ce contact lui évitait de trouver un prétexte pour échapper à Henri. Elle décida donc d’être un peu plus participative, et prenant alors un air qui se voulait canaille elle lança à la bourgeoise :


– Plus je regarde votre chemisier, plus il me fascine…

– C’est vrai ? Voudriez-vous que je l’ouvre un petit peu ?

– Ça me parait une excellente idée !


Inès, tout sourire déboutonna un, deux, trois boutons…


– Je continue ?


Béatrice répondit d’un petit signe de tête. Madame d’Endolmer termina donc son petit déboutonnage…


– Et voilà ! Dit-elle. Ça vaut un petit bisou…


Le visage d’Inès était à présent à dix centimètres de celui de la jeune chimiste. Madame d’Endolmer passa sa langue sur ses lèvres. Béatrice ouvrit la bouche, elles se rapprochèrent encore, se collèrent et sans plus de préambule se mirent à s’embrasser profondément.


De l’autre côté de la table, Célia estima que ce qui se passait entre les deux femmes avait valeur de signal et se mit à tripoter la verge bandée du professeur à travers son pantalon. La petite soubrette avait par rapport au sexe un comportement tout à fait décontracté, et faire ces petits extras ne lui posaient aucun problème de moralité, elle ne faisait de mal à personne et y trouvait pécuniairement son compte. Par contre elle était parfois tombée sur des gens très bien, mais qui une fois à poil ne respirait pas trop l’hygiène. Elle savait comment résoudre le problème mais cela n’enlevait pas l’appréhension. Elle s’empressa de libérer la bite du professeur, son état la rassura ! Mais comment devait-elle agir à présent ? Faire durer le plaisir ou au contraire faire rapidement jouir ce sexe excité ? Elle se dit que puisque Madame ne paraissait pas pressée, il ne fallait pas l’être non plus. Elle masturba donc quelques instants le professeur avant de lui demander de se mettre à l’aise. Mais, que faire quand on veut prolonger le contact avec un homme sans grand danger qu’il ne jouisse ? Célia avait la réponse :


– Hummm, je suis sûr que vous avez une bonne langue, vous, une bonne langue de lécheur ! L’aguicha-t-elle.

– Tu aimerais que je te lèche !

– Bien sûr, j’adore qu’on me lèche !


Henri, lui, en était réduit au rôle de spectateur. Bizarre cette invitation, la partie aurait sans doute été plus équilibré en invitant un autre couple ? Mais apparemment Inès n’était même pas persuadée au départ que cela tournerait ainsi ! Tant pis pour lui, Béatrice ne voulait pas de lui, et bien il se vengerait sur Célia ou sur sa femme ou il se masturberait… Pas bien grave ! Et puis du sexe il pouvait en avoir tant ailleurs…


Les deux femmes continuaient à se rouler des pelles qu’elles alternaient à présent avec de tendres baisers sur les seins puisque les chemisiers avaient valsés depuis plusieurs minutes. La réserve de Béa n’était plus qu’un souvenir et sa langue dessinait de savantes circonvolutions sur le mamelon de la belle bourgeoise qui commençait à apprécier à ce point qu’elle finit par proposer à sa partenaire de quitter le reste de leurs vêtements. Tout en retirant pantalon et culotte, elle jeta un regard amusé au professeur qui gnougoutait avec application le minou de la petite blackette.


Et c’est vrai qu’il était enchanté ravi, André Martinov, de promener sa langue dans ce petit écrin rose. Après un léchage un peu désordonné, il se concentra sur le clitoris, en principe il faisait plutôt bien ce genre de chose, mais là la soubrette semblait bien longue à venir. Elle finit cependant par émettre quelques gémissements caractéristiques au bout de plusieurs minutes, gémissements qui se rapprochèrent, s’amplifièrent. Martinov, encouragé se fit plus pressant, plus rapide. Célia poussait maintenant des petits cris, ses cuisses se crispèrent semblant vouloir s’élever du canapé, elle s’agrippa nerveusement aux épaules de son partenaire avant d’hurler sa jouissance, puis de retomber comme une poupée de chiffon. L’abondante mouille qui humectait alors sa chatte prouvait que la belle n’avait pas simulé et le professeur en vit son ego flatté.


– Je ne m’étais pas trompée, tu es un bon lécheur, attends je vais aller m’essuyer et je reviens pour la suite.


Voilà donc notre vert professeur en « quéquette et en chaussettes » un moment seul, il échange un vague regard de connivence avec Henri qui se console de faire banquette en sirotant son whisky pur malt.


Les deux femmes sont déchaînées et ne cessent de s’échanger baisers et caresses sur tout le corps. Béatrice passe un bon moment, Inès est de ces femmes qui gagnent à être découvertes, sa peau est soyeuse, ses gestes sont doux, ses doigts sont magiques, et sa langue un régal. Un moment Béa lui attrape un pied, le lèche, lui barbouille de salive les orteils, l’autre se laisse faire un moment mais finit par attraper un fou rire :


– Arrêtes, tu me chatouilles !


Les deux femmes rigolent de conserve, Inès aperçoit son mari :


– Alors mon chéri, tu ne participes pas ?

– Personne ne veut de moi, alors je regarde, je suis au spectacle !

– Comment ça personne ne veut de toi ? Vous voulez qu’on s’occupe un peu de lui, Béatrice ?

– Tout à l’heure peut-être, pour l’instant je préfère qu’on reste toutes les deux !


Inès est assez intelligente pour ne pas insister ! Elle se couche sur la banquette !


– On se met comme ça ? Propose-t-elle en faisant un geste signifiant qu’elle invite sa partenaire à se positionner en soixante-neuf.


Célia est revenue, elle propose un nouveau whisky à son patron, puis s’approche de Martinov, et s’accroupit entre ses jambes ! Elle lui tripote le sexe, le fait rapidement rebander, puis sans transition, l’engloutit dans sa bouche et entame une série d’aller et retour sans l’aide de ses mains. Le professeur sent son plaisir monter, la soubrette s’en aperçoit, relâche sa pression !


– Je vous fais jouir comme ça ?

– C’est vous qui voyez, mais une petite pénétration ne m’aurait pas déplu…

– Coquin ! Vous aimez les bonnes choses, hein… Ne bougez pas, je vais chercher une petite capote…

Chatte et Langue2

Et pour la seconde fois de la soirée, la belle laisse notre professeur en plan… Il évite de croiser le regard d’Henri d’autant qu’il y a beaucoup plus intéressant à regarder, les deux femmes sont en train de se brouter mutuellement le minou, et l’affaire et loin d’être silencieuse, gémissements, cris et chuchotement entrecoupent cette fusion charnelle où chacune y va à qui mieux mieux de sa langue agile. Il sait de quelle façon peu discrète Béatrice prend son pied, et là encore elle ne fait pas exception, un véritable hurlement de sorcière qui provoque un sourire amusé de Monsieur d’Endolmer un moment sorti de sa torpeur. Son épouse aura la jouissance plus discrète.


Célia revient, chapeaute le professeur, le branlotte quelques instants puis s’installe en levrette offrant tous ses trésors à la vue de son partenaire. Le spectacle l’excite à ce point qu’il en a mal à la bite tellement elle est raide ! L’œillet d’un brun plus foncé que le reste de la peau l’attire irrésistiblement et il ose approcher son doigt.


– Enfonce-le si tu veux, et si tu veux m’enculer ne te gêne pas ! J’aime bien ça !


Qu’auriez-vous fait à sa place ? Il sodomisa donc la belle, mais ne parvint pas à tenir la distance. Peu importe les choses peuvent être brèves et bonnes !


– Ça vous a plu ? Demanda Célia revenant au vouvoiement.

– Super !

– Alors c’est bien !


Martinov aurait souhaité un petit bisou, mais ça n’avait pas l’air de faire partie du programme. Tant pis.


Les deux femmes sont presque redevenues sages, elles se caressent et s’embrassent toujours mais le rythme est passé de la frénésie à la tendresse…


– On va finir de prendre l’apéro et après on passera à table finit par dire Madame d’Endolmer.


Tout le monde se rhabille, y compris Célia, mais Inès volontairement n’a pas boutonné son chemisier. Pendant tous le repas elle lancera des sourires équivoques à Martinov placé à sa droite autour de la table ronde. Henri, pour sa part tenta de briser la glace avec Béatrice, celle-ci finit par être agréablement surprise du bon niveau de conversation qu’il pratiquait ainsi que de son humour… et la glace fut donc brisée… Le canard à l’orange fut excellent et le vin exceptionnel.


Après le repas, Henri flirta avec Béatrice qui se laissa faire mais sans volonté de conclure. Elle estimait qu’après ses galipettes de tout à l’heure avec madame d’Endolmer, celles que pouvaient lui prodiguer Monsieur ne pourraient être qu’inférieures. Martinov lui ne se posait pas de problèmes, ses mains avaient vite été attirées par la poitrine de son hôtesse, et les lèvres avaient eu tôt fait de venir en renfort. Il suçait et léchait les tétons d’Inès, insatiable, il passait du gauche au droit et du droit au gauche ne semblant jamais vouloir s’arrêter. Un peu fatiguée, Inès d’Endolmer offrit alors sa bouche au professeur, et simultanément porta sa main sur la braguette gonflée de désir. Il ne restait plus qu’à libérer tout cela une fois de plus et de pratiquer la dernière fellation de la soirée…


Béatrice s’était retrouvée assez vite torse nu dans les bras de son hôte. Et celui-ci s’enhardissait. La jeune chimiste n’avait cependant aucunement l’intention de faire l’amour avec ce monsieur, il avait certes gagné dans son estime, mais pas assez. Et de voir la maîtresse des lieux faire turlutte au professeur lui donna l’idée. Elle ferait pareil. Elle prit donc l’initiative de s’attaquer à la virilité de monsieur Henri, lui-même surpris de cette initiative qu’il n’attendait pas si tôt.


Quant à Célia, elle faisait la vaisselle… et quand elle revint afin de desservir le café, elle put découvrir les deux couples qui s’étaient ainsi formés, les femmes suçant les hommes, chacune à sa façon, Inès de manière très experte, et Béatrice de façon plus désinvolte. Un moment Henri manifesta son désir de conclure différemment.


– Ce n’est pas possible aujourd’hui ! Mentit la blonde chimiste en interrompant un moment sa fellation.


Monsieur d’Endolmer se disait que proposer une sodomie à une personne qu’il connaissait à peine et qui avait malgré tout fait preuve d’un bon souci de coopération, n’était peut-être pas très correct, et se laissa donc terminer ainsi. Martinov de son côté avait quelque mal à venir, deux éjaculations en moins de deux heures à son âge, voilà qui n’est peut-être pas bien raisonnable, mais Inès alternant puis combinant la main, la langue et les lèvres finit par en venir à bout, tandis que sur l’autre banquette, Béatrice sentant son partenaire monter, s’empressa de lui relâcher son membre mais lui offrit sa poitrine comme réceptacle à son sperme.


Les deux femmes se lancèrent alors un tendre regard complice, puis délaissant leurs partenaires masculins se rejoignirent pour s’enlacer !


– Elles exagèrent ! Plaisanta Henri !

– Elles sont en pleine forme ! Constata Martinov


Les deux femmes s’embrassèrent d’un baiser profond, mais quand Béatrice entreprit de glisser une main insidieuse vers la chatte de sa partenaire celle-ci confia :


– Attends, il faut que je fasse pipi !

– Moi aussi, on y va ensemble ? Répondit Béa !


Les deux femmes se dirigèrent vers les toilettes.


– Vas-y d’abord ! Proposa Inès.

– Non, vas-y toi… en fait j’aimerais bien te regarder faire !

– Tiens, tiens, tu es une sacrée cochonne toi !

– Disons que c’est un truc que j’aime bien…

– Je vois, je vois… Ben moi c’est pas vraiment mon truc, mais ça ne me dérange pas du tout… Bon, je vais me mettre comme ça pour que tu puisses bien voir…


Inès se positionna à moitié accroupie au-dessus de la cuvette et écarta ses lèvres, puis se concentra, attendant que « ça vienne ». Impatiente, Béatrice précipita sa bouche sur cet écrin offert et y déposa un tendre baiser immédiatement suivi d’un petit coup de langue.


– Sois sage, je ne vais jamais y arriver comme ça !


Béa recula sa bouche mais resta très proche…


– Ah, je comprends, tu veux me boire ?

– Oui, j’ai envie de te boire !

– Alors ne bouge pas, ne fais rien, je vais te donner à boire !


Quelques gouttes tombèrent dans le gosier de la chimiste, bientôt suivi d’un long, puissant et odorant filet d’urine qu’elle eut bien du mal à avaler sans s’étouffer !


– C’était bon ?

– Délicieux, je t’embrasserais bien pour te remercier, mais peut-être que tu n’aimes pas ça ?

– J’en ai vu d’autres, allez, viens !


Une nouvelle fois les deux femmes s’enlacèrent avec beaucoup de tendresse…


– Tu fais juste de l’uro ou t’as été plus loin ? Questionna Inès, curieuse.

– Parfois dans mes fantasmes, je vais plus loin, mais dans la réalité, non ! Du moins pas encore.

– C’est dommage, je t’aurais bien demandé de m’essuyer le cul avec ta langue ? Tu ne veux pas ?

– Non !

– On fait quoi, alors ?

– Euh, ton cul, il est… je peux peut-être essayer juste un peu ?

– O.K, je me retourne ! Ma dernière douche c’était ce matin, si tu veux je me passe un gant…

– Non, on va essayer comme ça…


Béatrice approcha sa langue, c’était âcre et légèrement odorant mais sans exagération, elle farfouilla le sombre œillet qui finit par s’entrouvrir très légèrement sous cette douce poussée.


– C’est bon, ça te plait ?

– Humm ! C’est excitant…

– Mets-moi un doigt si tu veux.


Beatrice mouilla alors son index et le fit pénétrer .puis coulisser dans l’anus de la belle bourgeoise.


– C’est bon, ce que tu me fais, tu voudrais aller plus loin ?

– Je suis un peu crevée…

– Tu as raison, moi aussi… répondit Inès en se retournant.


Elle attrapa alors les tétons de la jeune chimiste et les serra sans ménagement.


– Vas-y serre !

– Gardons en pour demain ! Répondit Inès en relâchant sa pression.


Jeudi


Célia vint apporter le petit déjeuner aux invités le lendemain matin sur le coup de 9 heures. Sa tenue était redevenue classique au grand dam de Martinov qui aurait bien commencé la journée par quelques fantaisies. Il déjeuna très vite, se doucha et s’habilla avant de rejoindre la chambre de son assistante. Celle-ci était encore dans la salle de bain et il se résolut à l’attendre maugréant contre les femmes qui passent dix fois plus de temps en ablutions que les hommes. Elle finit par sortir dix minutes plus tard… à poil !


– Ben alors, mon petit professeur, qu’est-ce que tu fabriques dans ma chambre, tu viens te rincer l’œil, tu n’en as pas eu assez hier soir ?

– On ne se lasse pas des belles plantes ! Mais je venais parler boulot ! Il me parait évident qu’on ne trouvera rien, mais bon, on est payé pour faire une enquête scientifique, alors on va la faire… La première chose c’est de recueillir un peu d’urine d’Henri d’Endolmer et de la faire analyser… On va se partager le travail, je m’occupe de la seconde phase. Je vais donc te demander te t’occuper de la première !

– Non, mais dis donc mon petit professeur, tu m’as embauché comme assistante de laboratoire, pas comme dame pipi !

– Tu sauras faire ou pas ?

– J’ai une petite idée….


Mais l’idée ne put être mise à exécution que le soir. Henri d’Endolmer avait une réunion à Rome l’obligeant à se lever beaucoup plus tôt que d’habitude afin d’attraper l’avion. Par contre il serait là pour le dîner qui serait simplement légèrement retardé…


La journée était donc neutralisée et Martinov et son assistante en profitèrent pour aller faire un tour dans les allées du château de Versailles, là où ne vont pas les touristes et pour aller déguster quelques crêpes autour de la Place du Marché.


Le soir, quand Henri rentra enfin, Béatrice était en guet-apens. L’homme se dirigea vers les toilettes… le plan était simple, il suffisait de capturer l’inévitable goutte qu’il aurait laissé à côté. Pas bien difficile, mais pas complètement sûr, si monsieur d’Endolmer faisait partie des rares hommes qui n’urinaient jamais à côté, il faudrait un plan un peu plus compliqué, et cela ne l’enchantait pas… Mais les choses ne se passent que rarement comme on les prévoit. Ainsi, Henri à peine entré dans les toilettes se mit à pisser gaillardement sans même penser à fermer la porte… Du coup Béa mit à contribution ses grandes qualités d’improvisatrice.


– Oh, oh, que vois-je ! Voudriez-vous que je vous la tienne ?

– Chiche ! Répondit le gaillard.


En toute décontraction, l’assistante du professeur s’empare de la quéquette du maître de maison et s’amuse à faire bouger le jet. Opération amusante car le sexe de monsieur a de ce fait tendance à grossir, mais dans des proportions raisonnables. Une fois la miction accomplie, elle prend un peu de papier toilette et lui tamponne le gland avec.


– Voilà, monsieur est tout propre !

– Ah, ben vous alors…

– Ben, je suis très joueuse, voyez-vous !…

– Et vous ne voulez pas me faire autre chose ?

– Vous auriez aimé quoi ? Une petite pipe ? Je vous en ai déjà fait une hier soir !

– Une petite pipe, un petit câlin…

– Ben, non j’avais juste envie de vous tenir la quéquette…


Et elle le planta là ! L’affaire avait été trop facile.

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 09:26

Professeur Martinov 6 - Professeur Martinov et le manoir hanté par Maud Anne Amaro

bisou1719

 

Il vaut mieux habiter une maison en L qu'un manoir hanté (Pierre Dac)

 

Nous allons dans cette histoire retrouver Béatrice, la charmante et blonde assistante du Professeur Martinov un mardi matin ! Et pourquoi donc ? Parce que ce lundi elle ne travaillait point !

 

- Bonjour Mon petit Professeur ! Lança-t-elle toute guillerette !

- Bonjour Béa, tu m'as l'air en pleine forme, tu t'es bien reposée ce week-end ?

- Faut pas se plaindre, faut pas se plaindre !

- Je suis sur un coup ! Reprit le professeur !

- Ah ! Oui, raconte... mais viens donc dans la cuisine je vais me faire un café...

 

Pas gênée du tout, Béatrice se dirigea vers la cuisine du professeur. Ce dernier la suivait, amusé. Décidemment il ne regrettait pas d'avoir embauché cette jeune blondinette complètement déjantée. Ensemble ils avaient découvert " le lapin dur " qui leur avait apporté sinon la fortune, du moins pas mal d'argent. Il y avait entre eux une certaine intimité mais qui n'était jamais permanente, c'était, quand cela arrivait, toujours Béatrice qui en prenait l'initiative. Elle s'assit sur un tabouret et écarta ses longues jambes dans un geste assez peu féminin, puis son visage s'éclaira d'un beau sourire. Martinov comprit que c'est lui qui allait se taper le café, mais cela ne le dérangeait pas.

 

- Oui, reprit-il, un truc dingue ! C'est un mec d'une agence immobilière, il n'arrive pas à vendre un manoir en Champagne, les anciens occupants ont truffés la baraque de gadgets pour faire croire qu'elle est hantée !

- Hein ? Sérieux, et qu'est-ce qu'on vient faire là-dedans ?

- Ben on va débrancher les gadgets !

- Il peut pas le faire lui-même le mec de l'agence !

- Il parait que c'est pas si simple que ça, et puis c'est très bien payé...

- Et on ferait ça quand ?

- Ça peut se faire à partir de demain, mais faut que je téléphone au mec, pour qu'il vienne nous chercher ! Heu, il est possible qu'on soit obligé de coucher sur place, ça t'embête ? Si tu as quelque chose de prévu on peut s'organiser autrement...

- Non, ça colle ! Mais dis donc, mon petit professeur, tu ne serais pas un peu fatigué ce matin ?

 

Martinov ne comprit pas cette soudaine allusion, mais il était vrai que son assistante était parfois tellement surprenante !

 

- Non, pourquoi ?

- Tu n'as pas remarqué quelque chose de nouveau... sur moi ?

 

Martinov n'aimait pas ce genre de situation, il trouvait ce petit jeu déstabilisant au possible, il regarda Béatrice, la coiffure blonde était toujours la même, le petit piercing sur le bord du nez semblait bien être le même, son regard descendit alors beaucoup plus bas ! Il poussa un ouf de soulagement !

 

- Les chaussures !

- Ben quand même !

 

De jolis escarpins qui devaient valoir leur prix, mais Martinov n'y connaissait rien !

 

- Alors ? Insista l'assistante !

- Elles sont très jolies !

- Tu dis ça pour me faire plaisir !

- Si elles sont jolies, mais bon, les chaussures, ce n'est pas trop mon truc !

- Approche toi je vais te faire changer d'avis.

 

Le professeur s'avança machinalement, tandis que Béatrice levait la jambe à la hauteur de sa ceinture. Il crut alors qu'elle lui tendait le pied pour qu'il s'empare, mais elle l'en empêcha !

 

- Non, laisse-moi faire !

 

La chaussure se trouva alors collé sur la braguette de l'homme, tout surpris de ce contact inattendu. Mais il ne se dégagea pas, d'autant que le pied se livrait maintenant à un petit mouvement de caresse insolite à l'endroit où se trouvait sa verge. Laquelle verge se mettait à grossir ostensiblement.

 

- Tu vois, c'est des chaussures magiques, je te fais bander avec....

 

Martinov ne répondit pas ! Il avait chaud ! Le manège dura bien cinq minutes, de temps à autres, elle changeait de pied, mais le rythme et la méthode restaient eux bien les mêmes !

 

- On fait quoi maintenant ? Finit-il par demander

- On ne fait rien, je vais te faire jouir comme ça !

- Tu ne préfères pas que je retire mon pantalon ?

 

La jeune chimiste ne répondit pas de suite se contentant de regarder son patron avec des yeux magnifiquement malicieux. Elle baissa alors ses jambes, retira ses escarpins,

 

- Vas-y baisse-moi tout ça ! dit-elle alors

 

Le professeur, comme dans un rêve déboucla sa ceinture entraînant la chute de son pantalon sur ses chevilles, le slip suivit le même parcours l'instant d'après libérant sa verge gonflée de désir, le gland déjà humide de liquide pré-séminal.

 

- Mais c'est qu'il est en pleine forme ! Commenta Béatrice relevant ses jambes afin de coincer le sexe de son partenaire entre ses deux pieds gainés de noirs.

- Et si tu me faisais une petite pipe ! Proposa Martinov ?

- Te voilà bien gourmand ! Hummm, allez, je vais te faire plaisir, tu sais je suis excitée comme une folle, j'ai vue deux nanas se rouler une pelle dans le train ce matin, tu ne peux pas savoir dans quel état ça m'a mis !

 

Béa s'agenouilla alors devant le professeur et lui engloutit tout de go sa verge dans la bouche, elle y allait d'une belle ardeur s'aidant de sa main pour faire monter l'excitation. Elle réalisa soudain que l'affaire risquait de se terminer trop vite. Aussi elle se dégagea !

 

- Tes préservatifs, ils sont où ?

- Dans la chambre !

- Allez, on y va !

 

Elle prit la main de Martinov afin de l'entraîner, mais celui-ci protestait !

 

- Mais attends un peu, que je remonte mon pantalon !

- Mais laisse le là, ton pantalon, personne ne va te le piquer....

 

Les deux amants se déshabillèrent à la vitesse de l'éclair et une fois sur les lieux, Béatrice sauta sur le lit, se positionna en levrette dans une pose volontairement obscène, le cul tendu.

 

- Mouille moi un peu le cul, et après tu m'encules !

 

Le vert professeur ne se le fit pas dire deux fois, approchant sa langue du petit œillet brun il se mit en devoir de l'humecter n'hésitant pas à pousser afin que celui-ci consente à s'ouvrir !

 

- Hummm qu'il est bon ton cul ?

- Vas-y défonce moi !

- On arrive !

 

Le sexe pénétra dans l'anus de la blonde avec une facilité déconcertante, il adorait la sodomie alors quand il lui arrivait de la pratiquer il était aux anges, il coulissa dans l'étroit conduit le temps de quelques va-et-vient puis augmenta brutalement la cadence, faisant hurler de plaisir l'assistante du professeur. Cinq minutes après ils s'écroulèrent l'un sur l'autre. Comme d'habitude dans ces moments-là, Béatrice ne souhaita pas prolonger leur intimité, elle fit un petit bisou coquin sur le bord des lèvres de Martinov et s'en fut dans la salle de bain. Elle laissa malgré tout la porte ouverte afin que ce dernier puisse au moins entendre le joli petit bruit de son pipi. Pour le voir il faudrait qu'il se lève...

 

- Tu vas me prendre pour une folle ! Dit-elle en revenant et en ramassant ses vêtements

- Non, pas du tout !

- Avec ça je n'ai même pas bu mon café !

- Je vais te le faire réchauffer.

- Ajoute moi une tartine, alors, ça creuse tout ça !

 

Le manoir des Ormes

 

Le type de l'agence vint les chercher en début de matinée comme convenu et ils prirent la route de Troyes.

 

- Je vous résume un peu l'histoire, je ne vous ai peut-être pas tout dit l'autre jour. Donc c'est un vieux propriétaire qui louait un manoir pas trop bien entretenu à son ancienne maîtresse. Cette personne y vivait avec deux nièces, des jumelles et un neveu qu'elle avait recueillis tous petits, après que leurs parents se soient tués en voiture. Il y a trois mois, la vielle dame est morte, et le vieux a mis en vente. Le problème c'est que quelqu'un a placé des gadgets partout, des trucs qui font vraiment peur. On pense à une vengeance... Résultat personne achète, même en baissant le prix. Voilà, je pense qu'il faut nettoyer tout ça et après nous ferons changer toutes les serrures...

- Et ils sont où maintenant les neveux et nièces ?

- Ils sont partis au Québec ! La vieille avait des sous et elle s'est arrangée pour qu'ils puissent poursuivre leurs études là-bas !

 

Ils arrivèrent vers 11 heures !

 

- Voilà, je vous accompagne jusqu'à la porte, mais je ne vais pas m'attarder, j'ai un rendez-vous avant midi, il faut que j'y aille. Tenez dans cette enveloppe vous trouverez le plan du manoir, les horaires du car, il y en a un qui passe toutes les heures pour Troyes, l'arrêt est à cinquante mètres. Je vous ai mis aussi l'adresse d'un hôtel, si vous en aviez pour plusieurs jours. Je suppose que ce soir vous mangerez au restaurant, pour midi vous pouvez trouver à manger il y a une supérette au deuxième arrêt de bus... à pied ce n'est pas très loin....

 

Une vielle plaque annonce : " le manoir des ormes " Le type actionna la serrure du grillage, traversa avec ses deux compagnons une petite courette, monta quelques marches, ouvrit la porte d'entrée, activa l'interrupteur, puis prit brutalement congé :

 

- il faut vraiment que j'y aille, s'il y a quoi que ce soit n'hésitez pas à me téléphoner... Bon courage....

 

Le type partit alors comme un voleur !

 

Martinov et Béatrice pénétrèrent alors dans le manoir, ils n'avaient apporté que quelques outils basiques, s'il le fallait ils retourneraient au laboratoire prendre ce qui s'avérerait indispensable.

 

- Bon pour l'instant, il ne passe pas grand-chose ! Déclara Martinov !

- Non mais par contre ça pue !

- C'est vrai que ça ne sent pas bon ! Convint-il

- Berck, mais c'est de pire en pire, c'est quoi ce truc !

- C'est qui la chimiste ici ? On dirait de l'anhydride sulfureux !

- Mais ça ne sentait pas quand on est rentré, je ne rêve pas ! Repris Béatrice

- Ça doit faire partie des gadgets, le fait d'ouvrir la porte doit libérer un truc qui fait tomber un œuf pourri quelque part, l'odeur se repend... Ah ! Je comprends la réaction des gens qui viennent visiter !

- Mais dis- moi, le mec de l'agence il ne nous a pas parlé d'odeur !

- Non, et puis j'ai comme l'impression qu'il avait la trouille !

- Je commence à ne pas trop aimer cette affaire. C'est quoi ton plan ! Demanda la blonde assistante.

- On va attendre un peu de façon à ce que plusieurs phénomènes se manifestent, après on verra, mais j'ai pas grand-chose j'ai apporté un détecteur de métaux mais si les gadgets sont près des fils électriques on trouvera rien ! Sinon j'ai aussi un détecteur de chaleur, mais bon... je crois en fait qu'il faudra surtout de la jugeote on va peut-être essayer de trouver d'où vient cet odeur dégueulasse.

 

Ils n'y parvinrent pas, il semblait impossible de déterminer d'où cela pouvait bien provenir. Puisqu'il ne pouvait en déterminer la source, il pouvait toujours la chasser, aussi, se résolurent-ils à ouvrir les fenêtres. Ils constatèrent alors que la chose était quasi impossible, elles étaient toutes bloquées à l'exception d'un petit vasistas dans la cuisine.

 

- En faisant courant d'air avec la porte d'entrée, ça va finir par partir !

 

Effectivement l'odeur finit par s'atténuer. Une rapide inspection des lieux ne leur permit pas de découvrir de trace d'œufs pourris

 

- C'est peut-être plus compliqué, le gaz est peut-être sous pression et il se libère comme sur une bombe de déodorant !

- Drôle de déodorant !

 

Ils décidèrent de s'asseoir dans le salon quelques minutes. Ils attendirent, attentifs au moindre bruit, mais seul le vent de l'extérieur se faisait entendre. Le salon était désespérément vide, les meubles ne contenaient plus rien et les fauteuils étaient recouverts de draps. Sur un buffet une photo couleur représentait trois portraits, les jumelles et leur frère cadet. Martinov la regarda avec amusement, ces jumelles étaient charmantes, par contre leur pauvre frère n'était pas spécialement gâté par la nature, ce sont de chose qui arrive.... Leurs prénoms étaient indiqués, Katia, Karen et Xavier.

 

- Si on allait se chercher à manger ! proposa Béatrice !

- Tu as beaucoup faim ?

- Non mais, je mangerais bien un truc.

- On va y aller ensemble, mais d'abord on va jeter un coup d'œil dans la cuisine pour voir s'il y a de la vaisselle et si on peut se faire chauffer des trucs.

- On y va ! Attends, c'est quoi ce bruit ?

 

Des bruits de pas venaient du premier étage, des bruits très clairs, ceux d'une personne avançant lentement et s'aidant d'une canne !

 

- Oh ! Il y a quelqu'un ? cria l'assistante du professeur

- Mais non il n'y a personne, ça doit faire partie de la collection de gadget, c'est un enregistrement, c'est super bien fait d'ailleurs, ce que je me demande c'est ce qui le déclenche... Viens, on va aller voir !

- Ecoute, c'est intéressant on a une piste, on va pouvoir l'étudier cet après-midi, mais là tout de suite je te propose qu'on s'occupe de la bouffe ! Et puis avant il faut que je fasse un petit pipi ! J'ai beau me dire que tout ça c'est truqué, mais ça fait drôle quand même, j'ai un peu les boules ! Tu m'accompagnes ?

- Où ça ?

- Ben faire pipi !

 

Ils ouvrirent plusieurs portes avant de dénicher celles des toilettes. Manifestement l'endroit n'avait pas servi depuis un bail. Machinalement elle actionna la chasse d'eau qui fonctionna, mais son déclenchement fut alors suivi d'un rire caverneux sans doute censé chasser les occupants à grande vitesse.

 

- N'importe quoi ? C'est des attractions de train fantôme, leurs trucs ! Commenta Béatrice en s'asseyant sur la cuvette.

- Ce machin là, il ne devrait pas être trop dur à débrancher....

- Dis donc mon petit professeur, qu'est-ce que tu es en train de regarder comme ça ?

- Ben, toi !

- Oui, je t'ai demandé de m'accompagner aux toilettes, je ne t'ai pas demandé de me regarder pisser.

- Tu veux que je me tourne ?

- Mais non voyons, je plaisante, allez régale toi !

 

Il ne se le fit pas dire deux fois et s'accroupit afin d'avoir une meilleure vue. Le petit jet doré finit par jaillir de sa source blonde, pour mourir dans l'eau stagnante en un délicieux clapotis. Quant à la verge du professeur, elle grossissait à vue d'œil !

 

- Tu as vue, il n'y a pas de papier ! Fit remarque Béatrice.

- Tu n'as pas des kleenex dans ton sac, je peux aller les chercher !

- Hypocrite ! Plaisanta-t-elle ! Passe-moi donc ta langue !

 

Martinov ravi de la proposition s'appliqua alors à nettoyer la petite chatte de son assistante. Elle avait l'air en super forme, si elle persistait de cette façon pendant toute leur mission, voilà qui promettait. Il continuait à lécher alors qu'il n'y avait plus rien à nettoyer, mais il avait découvert un peu tardivement, les joies du cunnilingus et ne demandait pas mieux que de rattraper le temps perdu... et comme Béatrice se laissait faire...

 

Un étrange bruit les fit sursauter et stopper leurs fantaisies !

 

- C'est quoi, ça encore ?

 

On aurait dit un animal qui jouait avec une boule munie de grelots ! Bien que sachant qu'il s'agissait d'un enregistrement la première écoute surprenait, dérangeait.... Déjà le professeur et son assistante étaient dans le couloir...puis ils se dirigèrent vers la cuisine. Comme dans beaucoup de battisses anciennes, elle paraissait surdimensionnée, mais c'est dans la cuisine que des familles de parfois vingt personnes prenaient en commun leur repas, la salle à manger n'étant réservé qu'aux réceptions...

 

- Des plaques électriques, j'espère qu'elles ne sont pas H.S commenta Béatrice en actionnant les boutons. Bon ça à l'air de marcher... Est-ce qu'il reste un peu de vaisselle là-dedans ?

 

Tout en disant cela elle ouvrait les portes d'un immense buffet de cuisine....

 

- Il n'y a plus rien là-dedans, ça a dû être vendu aux enchères... c'est bizarre qu'ils aient laissé les meubles... ou alors ils ont tout embarqué, mais ça m'étonnerai que ses neveux aient emporté la vaisselle au Québec... Bon et cette porte là, elle ne veut pas s'ouvrir ? Tu me donnes un coup de main, mon petit professeur !

 

Il s'avança de bonne grâce...

 

- Attend, c'est pas la peine, je sens que ça vient... mais...

 

Ce qui suivit ne dura que le temps d'un instant : La porte qui s'ouvre avec une brutalité inouïe, une assiette blanche qui en sort comme propulsée et qui va se fracasser sur le mur d'en face !

 

- Mais c'est quoi ce délire ?

- Ça va ? interrogea Martinov, ne sachant trop quoi dire et beaucoup plus préoccupé qu'il ne laissait paraître.

- Non, mais attends, on ne va pas rester là, c'est des dingues qui ont fait, ça ! Le mec de l'agence il s'est trompé d'adresse ! Qu'il aille chercher un détective privé, ou un flic à la retraite, nous ce n'est pas notre branche. Allez, Martinov on prend nos affaires et on fout le camp d'ici !

- Attends, calme-toi ! Je comprends que ça foute la trouille...

- La trouille, la trouille, mais tu te rends compte si j'avais été sur la trajectoire de l'assiette, je risquais d'y passer. Le mec de l'agence il nous a parlé de gadgets sonores, il n'a jamais parlé de projectiles !

 

Le professeur n'était pas loin de penser que son assistante avait raison, mais avant de prendre une décision sa curiosité naturelle reprit le dessus ! Avec précaution il inspecta la partie du buffet d'où était sortie l'assiette ! Un simple système de ressort qu'on débloquait tout simplement en forçant sur l'ouverture de la porte ! Débile, primaire et dangereux, mais non renouvelable, aucune autre assiette n'attendait son envol.

 

- Bon on se casse, des pièges à la con comme celui-là, si ça se trouve il y en a plein et des encore plus dangereux, alors moi je ne risque pas ma vie pour une histoire de propriétaire et de gérant d'agence !

- Bon d'accord ! Je téléphone au type, concéda Martinov.

- Ça peut attendre, pour l'instant on sort de là-dedans....

 

Ils se dirigèrent alors vers la sortie de la cuisine, chacun passant par un côté différent de la grande table en bois !

 

Un cri, un effroyable cri ! La voix de Béatrice, Martinov ne comprend pas ! Il lui a d'abord semblé qu'elle était tombée, mais il ne la voit pas. Puis un claquement quelque chose qui se referme ! Ça y est, il vient de comprendre : son assistante est tombée dans une trappe !

 

Cette fois, ça ne va plus du tout ! Il s'en veut d'avoir entraîné sa collaboratrice dans ce traquenard, il en a aussi après cet abruti de l'agence... mais le plus urgent n'est pas là !

 

- Béatrice tu m'entends ?

 

Pas de réponse, il repère l'endroit de la trappe, les joints étant très légèrement plus larges qu'entre les autres dalles ! Il crie ! Elle ne répond pas, mais il lui semble entendre hurler ! Il crie encore plus fort ! Il ne peut savoir que ses cris vont déclencher l'ouverture d'une autre trappe, dans le plafond, celle-ci ! Une épaisse poussière de charbon lui dégringole dessus, le voilà tout noir, il tousse, il peste... Ne pas craquer ! Il s'enfuit de la pièce espérant qu'un nouveau piège ne va pas avoir raison de lui, il revient avec sa trousse à outil, avec l'aide d'un tournevis et d'un marteau il essaie de faire levier pour libérer la trappe. Il n'y arrive pas ! Il colle son oreille sur le plancher ! Il entend maintenant son assistante crier, elle est en pleine crise. Il lui faut faire vite, en espérant qu'elle ne soit pas blessée ! L'idée d'appeler la police ou les pompiers ne lui vient même pas à l'esprit et il vient de perdre cinq minutes !

 

Et puis la solution lui apparaît toute bête, il suffit qu'il descende dans les sous-sols. Le plan ! Se repérer, il compte les pas à partir de la fenêtre, il voit où c'est ! Trouver l'escalier ! Le plan ne l'indique pas, il court dans tous les sens avant de se rendre compte qu'en toute logique il se trouve dans la continuité de celui qui mène au premier étage. Effectivement, mais il y a une porte, une porte minable avec des écarts entre les planches dans lesquels on peut passer les bras, n'empêche qu'elle est cadenassée !

 

Vite retourner chercher les outils ....

 

Béa

 

Béa a dégringolé sur un vieux matelas. Dans un état normal, mais comment peut-on être dans un état normal après que l'on se soit fait agresser par une assiette volante et trois minutes après avalé par une trappe... Dans un état normal Béatrice aurait conclu que la présence de ce matelas voulait dire que les auteurs de ces sordides bricolages n'avaient pas l'intention de tuer.... La trappe se referme très vite. Elle n'y voit rien, il faut que ses yeux s'habituent maintenant à l'obscurité, elle crie ! Il lui semble entendre la voix de Martinov, elle répond mais ne semble pas l'entendre ! Son cœur bat la chamade... Il règne ici une odeur à la limite de l'insoutenable, une odeur de charogne...Et puis les bruits surgissent !

 

- Non !

 

Comme des bruits de rats qui courent avec leurs petites pattes, et comme si ça ne suffisait pas des sifflements de serpents ! Elle va crever là, dévorée par des sales bêtes...

 

- Non pas ça !

 

Faire quelque chose prendre un objet, un truc pour se défendre, mais elle ne voit pas encore assez bien .... Et puis qu'est-ce que ça pue ! Ça lui monte aux tripes !

 

Elle se relève ! Pour aller où ? Il y a un minuscule soupirail, mais sa disposition, les obstacles placés de part et d'autre de son ouverture fait qu'il n'éclaire pratiquement rien. Mais ce doit être instinctif, la lumière attire l'être humain ! Béa tente de s'en approcher en tremblant, mais ne peut pas avancer très loin. Elle bifurque, butte dans quelque chose, perd l'équilibre et par réflexe met ses mains en avant. Sa main droite a heurté une aspérité, elle sent comme une coupure, machinalement elle y porte l'autre main, ça saigne, elle s'essuie d'un geste rageur, quelque chose semble s'être accroché, elle tire puis comprend !

 

- Merde ma bague !

 

Mais pour l'instant elle a d'autres préoccupations, il y a toujours ces bruits... Elle appelle "au secours" en direction de l'ouverture. En vain...

Et puis encore une fois tout alla très vite. Béatrice qui sent un souffle dans son cou ! Elle hurle ! Puis une main qui lui frôle les fesses !

 

- Salaud, vous êtes qui ? Ne me touchez pas !

- Foutez le camp d'ici ! Répond alors une voix nasillarde au sexe indéterminable

 

Foutre, le camp, bien sûr qu'il faut foutre le camp, mais on fait comment quand on est prisonnière dans une cave obscure et dégueulasse ?

 

- Je veux sortir ! Hurle Béatrice !

 

Elle perçoit alors dans la quasi pénombre une sorte de forme blanchâtre qui se faufile à l'autre bout de la cave. Les gonds d'une porte qui s'ouvre, une faible lueur, la forme a passé la porte, elle l'a laissé ouverte ! Miracle elle n'est plus prisonnière !

 

Il y a de la lumière électrique dans ce petit couloir, elle s'y précipite. Elle entend des bruits sourds qui semble venir d'en haut, comme des coups de marteau, ça ne lui dit trop rien... elle ne sait si elle doit aller à gauche ou à droite ? Ce sera à droite, du côté opposé aux bruits... mais ça ne mène nulle part. Elle file à gauche, découvre un escalier qui mène au rez-de-chaussée. Elle hésite à s'y engager, toujours à cause des bruits.

 

"C'est Martinov ou c'est encore une manifestation de ces dégénérés du cerveau qui ont transformé cette baraque en piège à rats ?"

 

Elle tente :

 

- Professeur !

- Béa ! Tu n'as rien, tu n'es pas blessée ?

- Non ça va !

- Monte, je finis de libérer le cadenas !

- Ça y est, je suis là

 

Ils se voient à travers la porte à claire-voie.

 

- Mais qu'est-ce qu'il t'es arrivé, toi aussi t'es tombé ?

- Non, j'ai reçu toute cette saloperie sur moi, c'est descendu du plafond.

- Ça y est passe, c'est ouvert !

 

Béa tombe dans les bras de Martinov, malgré son état

 

- Bon, on se casse d'ici, d'accord ?

- Ok, je prends mes affaires et on y va :

 

Evidemment quand ils tentèrent d'ouvrir la porte d'entrée, celle-ci ne voulut rien savoir !

 

- Je l'aurais parié ! Soupira le professeur !

- Mais j'en ai marre, marre trop marre, de cette baraque de merde !

 

Le professeur ouvre sa mallette et ressort son marteau, se demandant comment il allait attaquer cette lourde porte dont la facture n'avait évidemment rien à voir avec celle qu'il venait de forcer en haut de l'escalier des caves. D'autant que la serrure ne semblait pas bloquée, il s'agissait plutôt de quelque chose qui la retenait de l'extérieur. Rageur, Martinov envoya un violent coup dans le chambranle....

 

C'est alors qu'une nouvelle fois une trappe s'ouvrit dans le plafond, faisant dégringoler sur eux une bonne dizaine de litre de mazout !

 

- Mais merde ! Hurla Béatrice !

- Saloperie de baraque ! Renchérit le professeur qui machinalement actionna la serrure....

 

...et la porte s'ouvrit ! Très vite ils furent dans la cour. La grille s'ouvrit elle normalement et ils furent enfin hors de ces lieux de cinglés... mais dans quel état !

 

- Le car ne va jamais nous accepter dans un état pareil !

- On va essayer de joindre le mec de l'agence pour qu'il vienne nous chercher ! Proposa Martinov. Tu as ton portable ?

- Il faudrait que je me lave les mains avant ! Putain mon sac à main, il est foutu ! Et puis je ne sais pas si c'est une bonne idée, il n'est pas clair ce mec ! On n'a qu'à appeler la police ! Après tout on peut porter plainte, non ?

- Faut quand même qu'on téléphone...

 

Le professeur chercha alors une solution pour pouvoir attraper le portable de son assistante sans rien salir de plus et commença par essayer de rassembler quelques débris de papier jonchés au sol, mais cela s'avéra vite insuffisant...

 

- Viens on va avancer ! Finit-il par proposer.

 

C'est alors qu'une voiture s'arrêta à leur niveau. Une femme en descendit, belle blonde décolorée, assez grande, au moins la trentaine, chaussée de lunettes très mode.

 

Chantal

 

- Et, bien vous êtes dans un drôle d'état tous les deux : Je parie que vous sortez du manoir des ormes !

- Comment pouvez-vous savoir ?

- Je vais vous raconter, mais avant je vous offre mon aide, j'ai une bâche dans le coffre, je vais l'installer sur le siège arrière, et puis on va mettre des journaux sur le plancher... Je vous emmène chez moi, vous aller pouvoir prendre une douche et vous changer !

- Et bien on peut dire que vous tombez bien ! S'étonna Béatrice

- En fait ce n'est pas tout à fait un hasard, mais attendez un petit peu, je vais vous dire tout ça !

 

Quand ils furent tous les trois dans la voiture, la conductrice se présenta

 

- Je suis Chantal Ronay, la nièce de madame Simon, l'ancienne locataire de ce manoir.

- Ah, oui on nous a parlé de vous, vous avez une jumelle ?

- Non pas du tout, les jumelles sont mes sœurs, elles ont dix ans de moins que moi. A la mort de mes parents, on n'a pas eu besoin de me placer, j'étais majeure.

 

Chantal les emmène chez elle, Martinov et Béatrice ne savent même pas où ils sont ! A Troyes ? Dans une autre ville ? Ils sont à moitié choqués par ces événements, ils n'ont qu'une hâte, redevenir présentables et quitter cet endroit !

 

L'appartement de leur hôtesse est au deuxième étage d'un immeuble bourgeois, il faut afin de ne rien salir faire précéder leur montée d'un tapis de drap et de vieux journaux...

 

- Bon déshabillez-vous, mettez vos vêtements sur ce drap-là, et vous allez prendre une douche, ensuite je vous accompagnerais acheter des fringues propres et après on avisera.... Je vais chercher un autre drap pour mettre les affaires qui étaient dans vos poches, tout ça...

 

Martinov se retrouve en slip, son assistante en sous-vêtements...

 

- Venez Mademoiselle, je vais vous conduire à la douche.... Voilà, je vous conseille de vous laver avec de la lessive pour le linge, pour vous débarrasser de tout ça, et ensuite vous pourrez vous doucher normalement avec des produits plus... classiques...

- Ok, merci encore, ça devrait aller !

- Si vous voulez je peux rester avec vous, je suis masseur kinésithérapeute, donc il n'y a pas d'ambiguïté.

- Non je crois que ça va aller !

- Par contre après je vous proposerais peut-être un petit massage, ça vous fera du bien, aussi bien physiquement que moralement ! Mais oh, vous vous êtes blessée....

 

Béatrice regarde son doigt, réalise soudain qu'elle n'a plus sa bague, un vieux bijou de famille auquel elle tenait, mais elle n'en parle pas et se laisse désinfecter par Chantal.

 

Béatrice arrive à se débarrasser de toutes les saloperies qui lui collent à la peau. Elle à présent toute propre, machinalement elle cherche un peignoir ! Mais leur protectrice a semble-t-il oublié d'en prévoir un ?

 

- Madame Ronay ? Appelle-t-elle ?

 

Elle arrive ! Elle ouvre ! Par réflexe l'assistante du professeur Martinov s'est recouverte le corps d'une serviette !

 

- Vous n'auriez pas un peignoir !

- Ah si ! Mais ne vous gênez pas, je vous dis des femmes nues j'en vois des dizaines par semaines, et tant qu'à faire je préfère en voir des belles... Mais je vais vous en chercher un...

 

C'est au tour de Martinov, d'aller prendre sa douche !

 

- Si vous ne nous trouvez pas en sortant, on est à côté, je vais faire un petit massage à votre collaboratrice !

- Mais... proteste Béa !

- Ayez confiance, ça va vous faire un bien énorme ! Allez venez !

 

Les deux femmes pénètrent dans la chambre de l'appartement.

 

- Installez-vous sur le lit, sur le ventre, vous allez voir dans un quart d'heure vous serez extraordinairement détendue...

 

Béatrice a alors la surprise de voir Chantal se déshabiller... enfin se déshabiller, n'exagérons rien, elle reste en culotte et soutien-gorge, mais ça fait quand même bizarre !

 

- C'est pour le confort ! Précisa la masseuse !

 

Béa ne put s'empêcher de détailler le corps harmonieux de Chantal. Les cuisses étaient fermes, le mollet bien dessiné, le dos accusait de petits reliefs tout à fait troublants et la poitrine sans être exceptionnelle était bien mise en valeur dans ce petit soutien-gorge en dentelle parme. " Belle femme ! Se dit-elle in petto " Elle savait aussi que ce regard un peu appuyé serait probablement passé inaperçu, sauf si la kiné avait elle aussi des penchant pour la gent féminine.

 

Les mains officièrent d'abord sur la nuque, puis sur les épaules, c'est vrai que cela lui faisait un bien fou !

 

Puis la masseuse entreprit de larges circonvolutions sur le haut du dos, faisant frissonner sa patiente.

 

- Ça va, ça vous fait du bien ?

- Vous faites ça très bien !

- J'adore masser !

- Pourtant vous devez en voir des pas drôles, non ?

- Les avantages l'emportent sur les inconvénients, il y a des hommes que je prends beaucoup de plaisir à masser, mais c'est avec les femmes que je m'éclate le plus ! Précisât-elle.

 

Béatrice ne répondit pas ! Que répondre ? Comment se débrouillait-elle pour rencontrer toujours des femmes bisexuelles ou lesbiennes, ce n'était pourtant pas marqué sur son visage. Au contraire de certaines, Béatrice faisait tout son possible pour masquer toute trace de masculinité dans son comportement... Alors pourquoi ? La vision furtive des deux nanas dans le train s'embrassant à pleine bouche lui revint en mémoire... Et alors que Chantal lui caressait les bras du bout de ses doigts, elle eut soudain une envie irrésistible de faire l'amour. Pas de l'amour pour du sexe, non de l'amour-tendresse, celui qui unit deux corps qui savent passer un temps infinis en caresses...

 

- Je vais me tourner ! dit-elle

- Attendez !

- Attendez quoi ? Je ne sais pas exactement quelle idée vous avez derrière la tête, mais si vous voulez me faire un massage un peu moins conventionnel, je crois que je vais me laisser faire !

- Ben vous alors !

- Enlève ton soutif et continue ! Insista Béatrice.

 Chantal_Bea5.jpg

Alors Chantal après s'être débarrassée de ses sous-vêtements s'allongea sur lit, la tête sur la poitrine de l'assistante du professeur et commença par lui sucer les seins avec une avidité étonnante !

 

- Humm, il y a longtemps que tu n'avais pas fait ça, on dirait....

- C'est très rare que ça aille aussi loin, je me contente souvent d'un regard, d'une caresse, je ne prends jamais d'initiative... que ce soit avec les femmes ou avec les hommes, après tout j'ai une réputation à préserver, il y en a qui ont si vite fait de raconter des salades à tout le monde.

- Lèche moi encore, non lèche moi l'autre, il est jaloux !

 

Chantal n'arrêtait pas de gober les seins de sa patiente, la bouche rivée comme une ventouse.

 

- J'aimerai bien goûter les tiens ! Dit soudain Béatrice, se dégageant un peu.... Humm j'adore ça les gros tétons comme ça, tu peux pas savoir ce que ça fait sous la langue....

 

Puis les visages des deux femmes se rapprochèrent, les bouches légèrement entrouvertes se collèrent et leurs langues se mélangèrent en un long et baveux baiser. Elle aurait volontiers trouvé un moyen pour prolonger très longtemps ce doux contact, mais elle pensa à Martinov qui attendait à côté. Deux solutions, tout arrêter ou finir en beauté... La main de Béatrice descendit au niveau de l'entre jambe de sa partenaire, c'était trempé, elle osa un doigt qu'elle actionna quelques instants dans un étrange bruit de floc floc !

 

- On se met en.... (Béatrice fit alors un curieux geste des doigts expliquant qu'elle ne serait pas contre un petit soixante-neuf)

- D'accord !

 

Béatrice écarta des mains les chairs humides afin de contempler les bijoux que sa complice offrait à sa vue, puis elle commença à laper, ramassant de sa langue une mouille abondante. Elle s'enivrait de ses odeurs et de ses saveurs. De l'autre côté Chantal avait déjà attaqué le clitoris, lui provoquant des frissons électriques. Elle sut le plaisir proche, étouffa un cri de jouissance et stoppa son mouvement de cunnilingus quelques temps avant de reprendre, afin de rendre à Chantal le plaisir qu'elle venait de lui donner !

 

- Je vais te prêter un jogging en attendant de te trouver des fringues.

 

Le professeur en slip et parfaitement récuré attendait patiemment dans le salon en lisant une revue. On s'aperçut bientôt que Chantal n'avait rien dans sa garde-robe pour habiller provisoirement notre homme. Aussi il fut convenu qu'on prendrait ses mesures et qu'on le laisserait ici en attendant que les deux femmes fassent leurs emplettes.

 

- Avant de partir, il faut que je vous explique un peu pourquoi je suis apparue à la porte du manoir ! Je ne vous dirais pas tout, mais il faut que vous sachiez que je tiens absolument à acheter cette maison (ou à la limite, la louer) Mais le prix demandé par le vendeur n'est pas dans mes moyens. Il faut que ce prix baisse. J'ai une copine qui travaille à l'agence où le manoir a été mis en vente, quand il y a des acheteurs potentiels, elle me prévient,

- Mais les pièges... coupa Martinov.

- Je vais vous expliquer, quand Mme Simon est décédée, ses neveux pensaient reprendre la location, on se demande bien avec quel argent d'ailleurs... Et quand le propriétaire a mis en vente ils se sont juré de rendre le manoir invendable. Mon frère cadet est un petit génie de l'électronique, c'est lui qui s'amuse à tous ces petits jeux....

- Attendez, je croyais qu'ils étaient au Québec !

- C'est ce qu'ils ont fait croire à tout le monde, en fait, ils rodent tous les trois dans le secteur... Quand un piège n'est plus opérationnel, ils viennent le réactiver. A l'agence ils se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient pas continuer à le mettre en vente comme ça ! Et comme le vieux proprio ne veut pas baisser le prix, il a demandé à l'agence de faire " déminer " le manoir à ses frais... Ils ont fait appel d'abord à un détective privé qui s'est enfui en courant, puis à vous.... Mais ça ne sert à rien, on ne peut pas désactiver leurs pièges.

- On doit quand même pouvoir ! Coupa Martinov

- Mais non, un moment l'agence a fait placer une caméra vidéo pour surveiller les entrées, personne ne rentrait, pourtant certaines nuits la lumière s'allume, et on voit des formes passer devant les fenêtres... Vous savez ce manoir date du 18ème siècle et il parait qu'on y pratiquait des messes noires, ces gens avaient de l'argent et pour leur sécurité ils avaient fait construire un réseau souterrain de passages secrets. Il n'en reste plus grand-chose, mais suffisamment pour qu'ils passent par là !

 

A ce moment-là Béatrice se rémora cet effrayant contact avec cet inconnu dans la cave et réprima un frisson.

 

- Donc, repris Chantal, quand on m'a prévenu que vous arriviez, j'ai foncé, mon but était d'arriver le plus vite possible et de vous expliquer les dangers, mais disons que je suis arrivé un peu trop tard. Quelque part tous ces pièges m'arrangent, si ça peut faire baisser le prix, autant être très franche !

 

Chantal s'arrêta de parler un instant, pris une profonde inspiration puis continua !

 

- Je ne sais pas quelles sont vos intentions mais moi, à votre place je laisserais tomber, faites un rapport oral à l'agence dans lequel vous expliquerez que c'est trop dangereux d'opérer là-dedans, que les pièges se renouvellent au fur et à mesure qu'on les désamorce, et voilà ! Il faudra bien que le vieux grigou baisse ses prix !

- On va voir ! Répondit simplement Martinov !

- Au fait Monsieur Martinov, ça vous dirait un petit massage ?

 

Béa faillit pouffer de rire, se disant que leur hôtesse n'allait tout de même pas faire ça !

 

- Vous croyez que ça me ferait du bien ? Demande le vert professeur.

- Demandez donc à votre assistante elle va vous dire !

- C'est pas mal du tout en effet ! Concéda Béatrice ! Se disant en elle-même que décidément cette Chantal était en train de surjouer son rôle dans cette affaire

 

C'est donc au tour de Martinov d'être sur le lit entre les mains expertes de Chantal, revêtu d'un simple slip qui doit être passé de mode depuis pas mal de temps il ignore bien sûr ce que se sont fait les deux femmes auparavant. Pour l'instant il se laisse malaxer le haut du dos....

 

- Je me mets à l'aise, c'est plus facile ! Dit soudain la masseuse, toutes mes blouses sont au nettoyage, je devais les récupérer ce matin et ils ont pris du retard....

 

La voici donc en sous-vêtement, ce n'est pas pour déplaire au professeur, qui la regarde d'un air égrillard, le jeu l'amuse. Mais il ne dit rien, il a décidé de rester passif !

 

- Je vais vous finir le massage à l'huile, ce sera mieux ! Mais je vais vous demander de vous tourner.

 

Pas de problème, notre sympathique professeur se retourne, Chantal verse quelques gouttes d'huile parfumée sur son torse et commence à l'étaler, tout en faisant de larges cercles, ses mains passent sur les tétons de l'homme qui du coup se met à réagir, le sexe enfermé dans le slip se met à grandir ostensiblement.

 

- Oh, là, là, je vous fais un drôle d'effet on dirait ! Commente la kiné !

- C'est qu'il est un peu spécial votre massage !

- C'est vrai, parfois je me laisse aller ! Mais ça ne vous dérange pas, je suis sûre, la vie est courte, autant profiter des bonnes choses !

- OK, je me laisse faire !

- Vous n'allez pas le regretter !

 

Et déjà elle a sa main sur son sexe, celui-ci déjà bien bandé en devient raide comme un bâton. Aussi fait-elle glisser le slip et voici notre professeur à poil avec la bite dressée comme un obélisque. Elle reprend sa bouteille d'huile et verse quelques gouttes sur la verge, puis la masturbe dans cet état quelques instants. Avant de se consacrer aux testicules qu'elle malaxe avec passion. La main descend encore, s'approche de l'anus, un doigt inquisiteur cherche à pénétrer !

 

- Laisse-toi faire !

 

Mais Martinov n'avait nulle intention de ne pas se laisser faire, et quand le doigt, cette fois-ci entré se mit à fureter avec insistance il se mit à pousser de curieux petits cris de plaisir !

 

- C'est que tu aimes ça, toi !

- Vous vous débrouillez très bien !

- O.K. on va finir en beauté !

 

Elle se munit alors d'une lingette afin d'ôter l'huile répandue sur la verge, puis l'introduisit dans sa bouche, maintenant le pénis décalotté en appuyant sur sa base et pratiquant une sorte de mouvement d'aspiration au niveau du gland tandis que sa langue titillait le méat. Vous pensez bien qu'à ce régime Martinov ne résista pas longtemps, il finit par éjaculer dans la bouche de sa bienfaitrice, laquelle recracha tout cela dans un mouchoir de façon bien inélégante. Martinov regretta à ce moment-là de ne pas lui avoir demandé de se mettre nue afin de lui tripoter les seins, il était persuadé qu'elle l'aurait fait !

 

- C'était un coup de folie ! Conclut Chantal comme pour s'excuser !

- Je l'ai bien compris comme ça ! Mais je vous en remercie quand même.

 

Chantal et Béatrice sont donc allés faire les achats, laissant Martinov en stand bye elles ont fait simples : des joggings, des basquets.

 

- Vraiment si je pouvais acheter ce truc, ça m'arrangerait bien.... Dit soudain la kiné tout en conduisant.... C'est là que vous avez sans doute un rôle à jouer, si vous faites un rapport à l'agence comme je vous l'ai dit, le vieux baissera le prix, ça ne peut pas être autrement... Et puis vous vous en foutez, de toute façon il vous a payé....

 

" Elle devient lourde !" se dit Béatrice.

 

- C'est Martinov qui décide, je ne suis que son assistante ! Répondit-elle néanmoins

- Oui, mais je suis sûre que vous avez une grosse influence sur lui !

- On va voir !

 

Elles rentrèrent ! Le professeur s'amusa de se retrouver dans un jogging, ce devait être la première fois de sa vie qu'il se retrouvait ainsi accoutré.

 

- On va se faire rembourser tout ça par le mec de l'agence ! Commenta-t-il simplement

- Vous avez raison, en fait c'est le proprio qui paiera. Bon on prend la voiture je vous raccompagne !

 

Curieusement, Chantal resta plusieurs minutes silencieuses et ce n'est qu'à l'entrée de Troyes qu'elle proposa :

 

- Je vous dépose à la gare ?

- Non pas à la gare ! Intervint Martinov, on va aller voir le mec de l'agence !

- Je ne vous le conseille pas, il faut qu'ils soient persuadés que vous êtes restés plusieurs jours pour arriver à vos conclusions. Ce que je vous propose c'est que vous me donniez les clés, et je leur rendrais dans deux ou trois jours sous enveloppe, à ce moment là je vous ferais signe et vous ferez votre rapport au téléphone. OK ?

 

Martinov et son assistante se regardent furtivement, Mais c'est Béatrice qui s'empresse de répondre !

 

- On n'a pas encore pris de décision, mais pour l'instant on garde les clés, donnez-nous votre téléphone si on a besoin. On va descendre ici, il y une épicerie faut que je m'achète une bouteille d'eau... On vous laisse, mais on tient à vous remercier pour votre aide, elle nous a été vraiment précieuse !

 

Chantal se gare ! Elle est tout d'un coup très bizarre ! Elle cherche à dire quelque chose, finalement, elle se lance, rageuse !

 

- Vous n'allez pas me dire que vous allez retourner là-bas, tout de même !

- Je vous ai dit, on a rien décidé et on pas eu le temps de se concerter.

- Mais enfin après tout ce que j'ai fait pour vous, vous pourriez au moins être un peu compréhensifs à mon égard !

- Bon, restons en-là ! Conclue Martinov, on a pas dit qu'on était contre votre scénario, on a dit qu'on avait besoin de nous concerter. Si nous pouvions avoir votre numéro...

- Vous me voyez profondément déçue ! Répondit-elle et sans donner sa carte !

 

Puis sa voiture démarra !

 

Un peu de calme

 

- On peut enfin parler tous les deux ! Soupira Martinov !

- Je crois qu'on pense la même chose, non ?

- C'est clair, pour des raisons qui ne nous regardent pas, elle veut absolument cette baraque et elle est prête à tout pour l'avoir... quant aux pièges c'est elle qui les pose, elle ou un complice... Tout cela est gros comme une maison. Par contre pour les clés tu n'as pas compris ?

- Je n'ai pas compris quoi ?

- Elle n'a pas besoin des clés, elle a un double, donc insister pour les garder ne servait à rien... C'est vrai que par curiosité j'aimerais bien en savoir plus mais d'un autre côté, c'est pas notre boulot, et que je n'ai pas trop envie de retourner là-bas... Donc finalement son plan, pourquoi pas ?

- Ecoute mon petit professeur, tu vas me prendre pour une vraie folle, mais figure toi que quand je suis tombée dans la cave j'ai perdu une bague, je veux essayer de la retrouver, c'est un bijou de famille, ça me ferait chier de l'avoir perdu !

 

Ils décidèrent donc de rester à Troyes cette nuit, et après avoir été dégusté une excellente andouillette locale au restaurant, ils louèrent une chambre d'hôtel

 

- Je vous donne deux chambres ou une chambre avec des lits jumeaux ?

- Une chambre avec un grand lit pas jumeau ! Répondit Béatrice !

 

Voilà comment on se fait une réputation !

 

Ils dormirent chastement mais assez mal, et se réveillèrent assez tard ! Ils achetèrent deux grosses torches électriques. Ils remirent donc leur visite au manoir des ormes à l'après midi, en attendant l'heure de déjeuner Béatrice manifesta le désir de faire quelques achats

 

- Je vais me trouver un petit truc, ce jogging commence à me gonfler

 

Martinov pendant ce temps pénétra dans un cyber café. Il commença par rechercher toutes les kinésithérapeutes de Troyes et des environs, il n'existait aucune Chantal Ronay exerçant cette profession, les pages blanches étaient muettes elles aussi.... Puis pris d'une intuition subite, il rechercha l'annuaire du Québec, il se souvenait du prénom du garçon, Xavier, et miracle il trouva son numéro.

 

- Monsieur Xavier Ronay !

- Oui, fit une voix mal réveillée

- Je suis le notaire de votre tante, c'est au sujet de l'héritage, improvisa Martinov

- Non, mais vous savez quelle heure il est ici ? On ne réveille pas les gens à 5 heures du matin !

- Bon, bon, je vous laisse dormir, je vous rappellerais plus tard, vous pourriez me communiquez les numéros de vos sœurs et je vous laisse.

- Ok ! Mais appelez les plutôt vers 19 heures, heure d'ici...

- Et votre troisième sœur ?

- Mais je n'ai pas de troisième sœur....

 

Martinov le remercia et raccrocha, ainsi, Chantal était bien une aventurière, et les neveux québécois étaient bien au Québec ! Tout cela était bien bizarre, mais il décida de ne pas aller plus loin, chacun son métier et il n'avait vraiment ni l'âme ni la mentalité d'un détective privé.

 

Vers 15 heures le car les déposa non loin de l'entrée du manoir des Ormes.

 

Retour dans les caves

 

- C'était vraiment pas la peine de prendre les clés, on a rien fermé en partant hier ! Plaisanta Martinov...

- Grrrr !

- On va faire le minimum de bruit, on sait maintenant que la plupart des trappes s'ouvrent quand il y a trop de son !

- Tu crois que c'est électrique tous ces bidules !

- Partiellement oui !

- Et bien pourquoi on ne coupe pas tout simplement l'électricité au compteur ! Proposa Béatrice !

- Tu sais où il est toi le compteur ? En plus ce peut très bien être des systèmes sur batterie....

- En tout cas personne n'a nettoyé l'entrée !

- Ben, non Chantal n'a pas eu le temps de passer Répondit Martinov, rigolard.

 

Ils pénétrèrent dans le salon... et là le choc ! Trois personnes étaient là ! Mais quand on dit trois personnes ! Attendez plutôt qu'on vous les décrive : Les deux jumelles, grandes blondes et pulpeuses, revêtues simplement d'une petite nuisette transparente mettant en valeur l'arrondi de leurs seins, ainsi que d'une minuscule culotte. Elles agitent chacune un éventail, on se demande bien pourquoi d'ailleurs car il ne fait pas particulièrement chaud... Quant au garçon, il est dans le même accoutrement, outrageusement maquillé avec un rouge à lèvres assez ridicule, il tient en main une flûte traversière. Béatrice et Martinov ne comprennent pas ! On ne peut pas être à la fois au Québec et en Champagne !

 

- Bonjour ! Dit simplement Martinov.

 

Pas de réponse. Pire les trois énergumènes ne semblent pas avoir conscience de la présence du professeur et de sa blonde assistante. Xavier se saisit de sa flûte et commence à jouer, les deux filles applaudissent.

 

- Bon on vous félicite pour la mise en scène, mais nous on pas que ça à faire, on va faire un tour à la cave !

 

Pas de réponse ! Mais voilà que Katia a soulevé la nuisette de Karen et lui gobe le bout du sein. Martinov devient écarlate. Béatrice le traîne.

 

- Allez vient, c'est du cinéma !

 

Sans plus s'occuper de ces trois zigotos, ils descendent à la cave, Béa repère assez facilement celle dans laquelle elle chuta l'autre fois, ils installent les torches.

 

- Voilà, j'ai dû tomber sur ce matelas, et ensuite je me suis retrouvée par ici, c'est quoi ? C'est un tas de charbon de bois ?

 

Elle touche le charbon pour s'assurer.

 

- Oui c'est bien ça je reconnais bien le contact, c'est pas très agréable...

- Donc ta bague, elle a dégringolé dans le tas de charbon...

- J'en ai bien peur !

- Bon on va le déplacer, morceau par morceau, on en a pour une heure !

 

Et alors qu'ils commençaient ce fastidieux travail, les trois personnages vinrent les rejoindre à la cave !

 

- Bon, écoutez, je ne sais pas à quoi vous jouez, mais vous perdez votre temps, leur cria Martinov.

 

Ils ne répondirent toujours pas, et si quelqu'un de non prévenu était alors passé par là il serait tombé sur ce spectacle incongru d'un mûr professeur déplaçant à la main des bouts de charbon de bois avec sa jeune assistante tandis que deux lascives créatures se tortillaient au son d'un morceau de flûte traversière joué par un apprenti travesti !

 

- Ah, la voilà, on dirait !

- Super, mon petit professeur, tu es un amour ! dit-elle en l'embrassant !

- Tiens c'est quoi ça ? Une valise ! Pourquoi aller mettre une valise sous un tas de charbon ?

- On s'en fout, allez on s'en va !

- Oui, on s'en va, mais je regarde juste ce que c'est, je ne sais pas c'est peut-être un trésor ! Dit-il en plaisantant.

- Ou un piège !

- Mais non.... Aide-moi juste à la dégager !

 

Ils tirèrent la valise, l'ouvrirent facilement ! A l'intérieur des liasses de billets, des vieux billets en Francs français !

 

- Putain, il y a combien là-dedans ? Demande Martinov

- J'en sais rien mais ça pue le moisi !

- Je croyais que l'argent n'avait pas d'odeur !

- Ils sont encore valables ?

- Oui ça peut s'échanger à la Banque de France, mais ils risquent de poser des tas de questions.

- On fait quoi ?

- Je ne sais pas, tiens nos zigotos sont remontés !

 

Des bruits de pas rapides, dans l'escalier ! Martinov inquiet se saisit d'une grande pelle. Et voilà Chantal qui déboule !

 

- C'était donc là ! Si j'avais su ! C'était vraiment pas la peine que je m'acharne à essayer d'acheter la baraque, moi qui croyais que c'était enterré dans le jardin ou sous la cave sous des tonnes de terre !

 

Elle regarde les billets, semble ne pas réaliser !

 

- C'est malin d'être revenus fouiner ici, maintenant on fait comment, on est six autour d'un trésor ?

- C'est qui ces messieurs-dames ? Demandent à brûle-pourpoint Béatrice !

- Eux, des comédiens, comme j'avais le sentiment que je ne vous avais pas totalement convaincu avec mes explications je voulais vous faire rencontrer les québécois, je n'avais pas compris que vous n'étiez revenu ici que pour rechercher un bijou... je pensais que vous... bon on fait comment, on partage ? Une part pour moi, une pour vous deux... Quant aux acteurs, ils n'ont rien trouvé, eux mais on va leur en donner un petit bout ! Ça colle comme ça !

 

Béatrice a pris machinalement une liasse dans ses mains !

 

- Euh, je ne voudrais pas jouer les rabats joie, mais c'est normal que tous les billets, ils aient le même numéro ?

- Quoi ! crie Chantal

 

Elle se précipite dans la valise, regarde partout, contrôle, vérifie, il n'y a pas de doute, toutes les numérotations sont identiques....

 

- Des faux billets !

- Mais, ce n'est pas possible ! Je vais vous expliquer, il y a dix ans je donnais des cours aux jumelles. Un jour il y a eu un casse sanglant à Paris chez un diamantaire, les journaux avait publié la photo du mec qui avait fait le coup, je ne sais pas comment ils l'avaient identifié, mais bref... et ce jour-là, le type je le vois devant moi en train de discuter avec la mère Simon, apparemment ils se connaissaient bien. J'ai fait semblant de rien, puis un moment en allant aux toilettes j'ai surpris une conversation, il disait, quelque chose comme " t'inquiètes pas personne n'ira chercher le magot chez toi, mais prends ça pour ton argent de poche... " Quelques jours plus tard, le mec a été repéré à un barrage de police, il a forcé et s'est fait descendre. J'ai continué à donner des cours pendant deux ans, il a avait dû lui donner pas mal parce que c'est avec cet argent qu'elle a envoyé ses neveux au Québec quand elle a commencé à se sentir trop vieille. Mais j'avais la conviction que personne n'avait touché le gros du magot. En plus à cette époque, des ouvriers avaient fait un énorme trou dans le jardin, en fait le manoir des ormes avait abrité des réunions sataniques au 18ème siècle, ces gens ont ensuite été arrêtés, mais on recherchait un éventuel trésor ! J'étais persuadée qu'on avait profité du chantier pour planquer le magot ! Mais bon, le casse chez le diamantaire, ce ne peut pas être des faux billets, il n'y a pas de faux billets chez un diamantaire, ça veut dire que le trésor n'est pas là, il est ailleurs....

- Ce sont des leurres, alors, des fausses liasses toute prêtes pour que les voleurs les embarquent... Regardez en bas en tout petit c'est indiqué " fac-similé "

- Mais non, ce n'est pas possible.... Bon mais en attendant il n'y a plus rien à se partager ! Vous, dit-elle s'adressant aux comédiens, vous pouvez disposer... et vous professeur, vous aller faire quoi ?

- Rentrer chez nous, cette affaire me gonfle ! Regardez la réalité en face, Chantal, il n'y a pas d'autre trésor ! Si vous ne vous en persuadez pas vous allez sombrer dans la folie... Allez, je n'ai rien contre vous, on vous paie le restaurant ce soir avant de rentrer d'accord ?

 

A table, ils eurent droit à tous les détails, ce n'était pas quelqu'un de l'agence qui la renseignait, puisque elle y travaillait elle-même ! Donc placée aux premières loges pour savoir qui venait la visiter, et sans doute aussi à la première place pour acheter si le prix venait à baisser. Elle leur expliqua qu'un petit tunnel sortait d'une des caves et débouchait dans une petite cabane de jardin un peu plus loin, permettant d'entrer et de sortir sans se faire remarquer. Quant aux stratagèmes ils avaient, eux, été bricolés par un artisan de ses amis qui excellait dans ce genre de gadget....

 

- Toute une partie de ma vie, pour courir après ce trésor, et puis voilà !

- Mais vous n'avez peut-être pas tout perdu ! Retournez voir la valise, il y a dans un coin un petit plastique avec dedans quelques jolis diamants... Regardez celui-là comme il est beau !

 

Et devant Martinov ahuri, Béatrice sort un magnifique rubis !

 

- Je me suis permis d'en garder un !

 

Chantal regarde le diamant sur toutes ses coutures !

 

- Il n'est pas faux j'espère !

- Faites voir ! Intervient Martinov.... Non ça ressemble à du vrai...

- Ah ! Mais comment j'ai fait pour ne pas les voir !

- Vous étiez tellement obnubilée par les numéros de billets que vous ne faisiez pas attention au reste !

- Bon, OK ! Garçon apportez nous du champagne ! Commanda Chantal

 

Epilogue

 

Après avoir pris congé le professeur apostropha son assistante :

 

- Béatrice je ne te comprends pas, c'est nous qui avons trouvé ce truc, donc les diamants nous appartiennent !

- Je sais bien, il y avait deux sacs, un gros et un petit, je lui ai laissé le petit !

- Bon, ben c'est pour toi, puisque je n'ai rien vu !

- Mais non, on partage... et puis maintenant que j'ai des sous je vais pouvoir redéfinir mon contrat, je ne veux plus être ton assistante...

- Tu ne vas pas me faire ça, Béatrice tu ne vas pas me quitter ?

- Mais, non, mais j'aimerais bien être ton associée !

- Ouf !

 

© Maud Anne Amaro - La Rochelle décembre 2004

 

maud_anne@hotmail.fr 

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 09:00

Professeur Martinov 4 – Professeur Martinov et le grimoire magique par Maud-Anne Amaro

 

bisou1719

Cette 4ème aventure du professeur Martinov et de son assistante Béatrice ne nécessite pas la (re)lecture des trois chapitres précédents et peut se lire seule.

 

Prologue

 

Le rendez-vous avait eu lieu dans une brasserie du 6ème arrondissement. Un petit bonhomme replet s’assit en face de Gérard Petit-Couture.

 

– Voilà ! Je vais vous remettre le rapport complet, mais je vous ai préparé trois fiches de synthèses.

– Trois ?

– Oui, Martinov, son assistante et Madame Michel. Souhaitez-vous que je vous les commente ? Proposa l’homme, d’un ton quelque peu obséquieux.

– Commentez, commentez !

– Marianne Michel : Veuve et retraitée, maîtresse affichée du Professeur Martinov. Ils se voient trois ou quatre fois par mois, chez elle, il y passe la nuit…

– Ah ! Il a une maîtresse ! Intéressant ! Voyons la fiche suivante ?

 

– Martinov Andrej : en fait André Martin, se fait appeler professeur, mais n’a aucun diplôme de ce type. Bricole des petites inventions en tout genre avec l’aide d’une assistante. Il vit de ses activités, il n’est pas très riche mais n’a pas vraiment de problème d’argent. Son plus beau coup commercial semble être la diffusion d’un mélange appelé le « lapin dur » et qui est vendu comme aphrodisiaque et stimulant sexuel…. Il est toujours resté célibataire, et on lui prête dans le passé un grand nombre d’aventures féminines (et peut-être pas que féminines) Il est assez peu sociable, parle peu aux gens et ne fréquente pas grand monde, même pas ce qui reste de sa famille. Actuellement il a une liaison régulière avec Marianne Michel. Mais ses liens avec son assistance semblent avoir de très loin dépassé le simple cadre professionnel. Il arrive à son assistante de rester tard le soir et nous avons ainsi pu prouver qu’ils dormaient parfois dans la même chambre…

– Oh ! Oh ! Mais c’est super intéressant ! Et la fiche de l’assistante ?

 

– Béatrice Clerc-Fontaine. : un certain nombre d’informations sont redondantes avec la fiche précédente…. Mais attendez, cela peut vous intéresser…

 

 » Au cours de ses soirées et de ces week-ends, nous ne l’avons jamais vu pendant les 15 jours de filature rencontrer d’hommes, par contre, elle semble avoir plaisir en la compagnie de diverses femmes. Au moins une fois, une femme a passé la totalité de la nuit chez elle ! « 

 

– C’est quoi le post-it à côté du paragraphe ?

– Non ce n’est rien, une note de l’agent qui a fait la filature, c’est purement anecdotique…

– Je ne peux pas savoir !

– C’est assez trivial.

– Ça peut m’intéresser !

– En gros ça explique que lors d’une sortie en boite, une jeune femme a laissé la porte des toilettes ouverte pendant que mademoiselle Clerc-Fontaine l’observait…

 

Gérard Petit-Couture jubilait littéralement !

 

– Excellent ! Excellent !

– Ah ! Vous trouvez ?

– Et c’était quel genre de femme sa copine ?

– On a pris une photo mais le cliché est flou, c’était une grande blonde à cheveux longs, assez canon, si j’ose dire !

– Super ! Vraiment Super !

– Ah, vous trouvez ? Répéta bêtement le  » fin limier  »

– Voici vos honoraires, je suis content de votre travail et je suis un homme heureux !

– Et bien, je ne m’imaginais pas que notre enquête vous mettrait dans un tel état !

– Ah ! Ah ! Non seulement je vais pouvoir les utiliser, mais je n’aurais besoin ni de chantage, ni de contrainte, rien du tout ! Je n’aurai pas aimé de toute façon ! Non l’appât ne sera que le sexe. Que le sexe et rien que le sexe ! Vous avez découvert deux joyeux obsédés sexuels ! Ils sont les bienvenus au club !

– Pardon !

– Laissez tomber !

 

Action

 

La vente du  » lapin dur  » s’était un peu stabilisée, après l’engouement, la demande retombait, les chiffres furent donc revus à la baisse et le professeur Martinov qui déjà envisageait de s’arrêter de travailler, se dit que pour assurer ses arrières, une activité certes ralentie, mais bien réelle serait sans doute la meilleure solution. Les commandes ne se bousculaient pas trop en ce moment, aussi, passa-t-il quelques annonces dans la presse.

 

« Vous avez une idée d’invention, mais vous ne savez pas la réaliser ! Vous voudriez voir moderniser une invention ancienne tombée dans l’oubli ! Le professeur Andrej Martinov peut vous aider « 

 

Notre histoire débute donc en ce frais mois de novembre, dominé par la pluie et le vent, les feuilles mortes sont ramassées, les arbres sont nus, les gens sont tristes. Nous sommes Jeudi et Martinov a passé la nuit chez Marianne, sa maîtresse, il s’est couché tard, il a mal dormi, il a mal au dos, pas la forme !

 

Rentré chez lui, il se dirige tout de suite vers le laboratoire d’où il entendit du bruit !

 

– Béatrice ! Déjà là ?

– Ben oui, il est 10 heures mon petit professeur ! Répondit sa blonde et jeune assistante.

– Déjà !

– Je m’inquiétais un peu, tu aurais pu me laisser un mot !

– J’étais chez Marianne !

– Tu me la présenteras ?

 

Martinov s’amusait des tendances bisexuelles de plus en plus marquées de la jeune laborantine.

 

– Elle ne te plairait pas !

– Qu’est-ce que tu en sais ?

– Et puis elle n’aime pas les femmes !

– Bon, ben garde-là !

– Y a du courrier ?

– Ouais mais j’ai pas ouvert !

 

Le professeur tria la pile de courrier, envoya directement à la corbeille les envois publicitaires, restaient quatre lettres ! Toujours pareil ! On lui demandait des trucs impossibles, bizarres, voire dangereux ou suspects auxquels il ne donnait aucune suite. Et depuis que l’annonce était parue, à part l’élaboration assez difficile d’une peinture anti-tag vraiment efficace, il n’avait pas grand-chose à se mettre sous la main.

 

– Et cette peinture, ça vaut le coup qu’on continue ?

– Pour l’instant ça va coûter une fortune à la fabrication, ça peut éventuellement intéresser l’état pour les édifices publics…

 

Raclement de gorge ! Martinov et Béatrice se retournent ! Un homme en costume cravate ! Qui c’est celui-là ?

 

– Vous savez ? Je peux peut-être vous aider à passer un contrat avec l’état ? Indiqua l’inconnu, tout sourire.

– Mais qui êtes-vous ? Vous êtes rentré comment ?

– Par la porte, elle n’était pas fermée, j’ai bien sonné, mais la sonnette n’a pas l’air de fonctionner, j’ai frappé, pas de réponse, alors je suis entré !

– Oui, bon, ben je n’ai besoin de rien ! Vous partez tout seul ou je vous raccompagne ?

– Non, c’est moi qui ai besoin de quelque chose ! Reprit l’inconnu sans se démonter !

– Bon écoutez, soyez bref !

 

Béatrice était restée en arrière, elle dégota sur une étagère une fiole de liquide lacrymogène. Si l’individu devenait menaçant, elle n’aurait qu’à lui en jeter le contenu à la face.

 

– Je vous ai écrit deux fois, suite à votre annonce mais vous ne m’avez pas répondu ! Alors on est venu vous expliquer !

 

Ni Béatrice, ni Martinov n’apprécièrent trop ce  » on « , ils étaient combien avec lui ?

 

– Mais comment avez-vous trouvé mon adresse ?

– J’ai quelques amis bien placés ! Au fait je ne me suis pas présenté : Gérard Petit-Couture, ancien ministre ! Ça vous dit quelque chose ? Demanda le type en exhibant une superbe carte de visite aux caractères rehaussés d’or.

– Non, rien du tout ! Ce que je veux savoir c’est ce que vous me voulez !

– Pourriez-vous me recevoir, disons, normalement, ne serait-ce que dix minutes ?

– Bon cinq, parce que je n’ai pas que ça à faire et après vous me promettez de déguerpir ?

– Alors d’accord ! Permettez ! Je vais chercher mon épouse, elle m’attend dans la voiture !

 

Le type sorti, Martinov chuchota à son assistante ?

 

– Tu en as entendu parler, de ce mec ?

– Non !

 

Le choc ! 1 m 75, tailleur gris très chic, un visage ravissant, sans doute à peine la quarantaine, brune aux cheveux longs, des formes, du sourire, de la grâce et même des lunettes !

 

– Euh ma femme, Florentine Petit-Couture.

– Enchanté ! Répondit le professeur, scotché ! Euh passez dans la salle à manger, en fait, je n’ai que ça pour recevoir !

 

L’attitude du professeur avait soudain changé du tout au tout ! Cette femme magnifique le subjuguait tout simplement ! Quelle classe, Quelle merveille ! Quelle femme ! C’est bien simple il n’en pouvait plus ! Ils s’assirent autour de la table ovale. Gérard précisa alors que la présence de la collaboratrice de Martinov à cet entretien ne serait pas inutile. On appela donc Béatrice, on refit les présentations, et une sorte de courant électrique passa alors entre les deux femmes.

 

– Monsieur Martinov, voilà ce qui m’amène ! Je ne cherche pas à me faire du fric, j’ai ce qui faut et je touche mon salaire de ministre à vie… Donc je m’amuse ! Nous avons acheté un modeste château dans la Somme, en farfouillant j’y ai trouvé un vieux grimoire…

– Ah c’est vous l’homme au grimoire ?

– Oui, sans doute me suis-je mal expliqué dans mes lettres, il y a dans ce grimoire des recettes un peu magiques, mais quand on y regarde de près ce n’est peut-être pas si idiot que ça, j’aimerais en savoir plus, savoir ce que sont ces recettes et s’il y a quelque chose de vrai là-dedans !

 

Le professeur fut soudain déçu de ne pouvoir faire affaire ? La mystérieuse et troublante créature allait donc repartir dans cinq minutes, mais qui pouvait-il ? Il n’allait quand même pas se mettre à jouer les charlatans !

 

– Je suis désolé ! Dit-il en esquissant déjà le geste de se lever. Mais je ne fais pas ce genre de choses !

– J’insiste… Vous serez payés très largement. Très largement ! Répéta-t-il !

 

– Ecoutez, je connais ce genre de trucs, ces potions sont non reconstituables, c’est plein de conneries du genre « recueillez de la bave de crapaud un jour de pleine lune ! »

– Non, ce n’est pas un grimoire de sorcellerie, Monsieur Martinov !

– Professeur ! Rectifia-t-il par réflexe !

 

Même s’il disait qu’il s’en fichait Martinov avait sa petite fierté et en imposer à un ancien ministre l’amusait terriblement !

 

– Je vous prie de bien vouloir m’excuser, professeur !

– Vous l’avez apporté votre bouquin magique ?

– Il est intransportable !

– Vous auriez pu faire des photos !

– Je n’y ai pas pensé !

– Faites des photos et envoyez-les-moi !

– Professeur, je vous embauche 15 jours chez moi, tout frais payé ! Je vous propose 10 000 euros ! Je viens vous chercher quand ? Demain ? Après demain ?

– Les photos d’abord !

 

Les deux femmes assistaient à la joute, un moment leurs regards se croisèrent Florentine sourit, Béatrice répondit gênée et troublée ! Puis la visiteuse se leva, vint chuchoter à l’oreille de Béa, lui demanda de lui indiquer les toilettes.

 

– Au fond, à gauche !

– Si vous pouviez m’accompagnez, j’ai autre chose à vous demander…

 

Le procédé est aussi classique qu’efficace, car Béatrice se leva alors précédant la belle visiteuse sur le chemin des toilettes

 

– Nous ne nous sommes pas déjà rencontrées quelque part ? Demande alors la grande brune.

– Je ne crois pas non…

– Moi je crois bien que si, souvenez-vous c’était il y a trois ou quatre mois au Kyoto-club !

– Au quoi ? Je ne connais pas cet endroit, vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre…

– Peut-être connaissez-vous cette boite sous un autre nom ? C’est un club réservé aux femmes qui recherchent la compagnie d’autres femmes !

 

Béatrice pique son fard ! Elle ne comprend pas comment cette nana a fait pour deviner ses forts penchants homosexuels, seule effectivement une confusion convaincue pouvait expliquer une telle assurance.

 

– Non ce n’était pas moi ! Répond la jeune laborantine, presque avec regret !

– Alors c’était dans mes rêves, où dans NOS rêves, quelque fois on ne s’en souvient pas toujours !

 

Béa ne répond pas, embarrassée par cette situation délirante, mais en même temps troublée par le charme insensé de son interlocutrice qui s’est rapprochée d’elle, qui s’est extrêmement rapprochée.

 

– Pour se rappeler de ses rêves, reprend-elle, il suffit parfois de savoir réveiller quelques souvenirs.

 

Elle se rapproche encore !

 

– Peut-être le goût de mes lèvres fera resurgir vos souvenirs ?

– Non…

– Si !

 

Florentine colle sa bouche contre celle de Béa. La résistance de celle-ci n’excédera pas quelques secondes, bientôt elle sent la langue de cette étrange visiteuse venir jouer avec la sienne, tandis qu’instantanément sa culotte s’humidifie. Le baiser fut bref !

 

– Voilà, effectivement je me suis trompée, ce n’était pas vous… Reprend Florentine. Mais c’est bien dommage, j’aurais volontiers prolongé cette rencontre… Quand je pense qu’il y a toutes les chances du monde pour que l’on ne se revoie jamais… Mais enfin c’est la vie… Indiquez-moi les toilettes, il faut bien donner le change, ils ne vont rien comprendre s’ils n’entendent pas un bruit de chasse d’eau…

 

Béa, complètement chamboulée, lui ouvre la porte. Florentine entre, mais ne ferme pas laissant Béa interdite tandis que l’autre soulève sa jupe puis descend son string dégageant un sexe glabre.

 

– Ah ! Ah ! Ça te fait envie, hein ?

– Je ne sais pas !

– Tu restes là ? Tu veux me regarder pisser ?

– Non, euh !

– Ce n’est pas un problème ! Regarde comme il est mignon mon pipi !

 

Florentine se soulève un peu afin que son petit jet doré soit bien visible. Puis elle prend du papier toilette pour s’essuyer, et au lieu de le jeter à la cuvette, elle le tend à Béa qui bêtement accepte le cadeau et le glisse dans sa poche de blouse.

 

Dans le salon les deux hommes concluaient leur entretien à défaut de conclure un accord.

 

– Voilà réfléchissez, professeur, il n’y a aucun piège, financièrement vous n’êtes pas perdant, et je ne vous demande même aucune obligation de résultat, s’il n’y a rien à trouver, ce sera tant pis pour moi, j’aurais joué et j’aurais perdu, je suis très joueur. Je vous passe un coup de fil demain en fin de matinée !

 

Gérard se leva, salua Martinov et gratifia son assistante d’un baise main très mondain. Quant à Florentine après avoir serré la main du professeur, elle attrapa celle que lui tendait Béa, mais ce fut pour la lui caresser délicatement tout en ajoutant :

 

– Je vous trouve extrêmement charmante et sympathique, permettez-moi de vous dire au revoir en vous embrassant !

 

Béa crut alors qu’elle allait fondre.

 

– Peuvent aller se brosser avec leur grimoire de merde ! Grogna le professeur qui n’usait de vulgarité que dans ses moments d’extrême perplexité.

 

– J’irais bien, moi ! Minauda alors Béatrice.

– C’est une question de principe, je ne fais pas ce genre de choses.

– Mais quelles choses ? On nous demande d’examiner un manuscrit, si ce sont des conneries on consignera tout ça noir sur blanc dans un rapport, tu n’auras rien à te reprocher et on sera bien payé ! Au fait comment ça se passerait pour moi ?

– Et bien, je te donnerais la moitié de la prime !

– Ça me va, donc on y va !

– Tu me saoules, Béatrice, je n’ai pas envie !

– Et Florentine, tu n’as pas envie de la voir !

– Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse de Florentine, elle n’est pas de mon âge !

– Et moi non plus je ne suis pas de ton âge, ça ne m’empêche pas de te faire une pipe de temps en temps.

 

Martinov se mit à rougir, ils ne se considéraient absolument pas comme amants mais ils leur arrivaient de s’amuser ensemble, par contre ils évitaient d’évoquer ce genre de chose pendant le reste du temps.

 

– Bon je vais voir, je ne dis pas non, on se décidera demain matin.

 

Béatrice ne put réprimer un petit sourire de victoire, elle savait que Martinov avait cédé.

 

Le lendemain, en fin d’après-midi, Gérard Petit-Couture, toujours accompagné de Florentine proposa au professeur de préparer une sorte de contrat…

 

– Je ne m’engage pas, je verrais quand j’aurais vu le truc sur lequel je dois travailler.

 

– Si vous ne souhaitez rien signer, ce n’est pas un problème, je vous paierais en liquide et l’affaire restera sans trace.

 

– Nous verrons…

 

L’ancien ministre n’insista pas. Les affaires du professeur et de son assistante étaient prêtes, ils partirent alors tous les quatre vers la Somme et arrivèrent un peu après 18 heures.

 

– Nous voici arrivé, Beth vous montrera vos chambres tout à l’heure, si vous le voulez bien, nous allons nous rendre au salon où nous allons vous expliquer la façon dont nous allons organiser votre séjour ici afin que vous puissiez travailler dans les meilleures conditions.

– Au risque de passer pour un casse-pieds, je souhaite voir ce grimoire avant tout autre chose ! Intervint Martinov.

– Ecoutez, professeur à partir de demain, vous ne verrez que lui, nous avons un petit problème de timing, le traiteur doit nous livrer un peu avant 19 heures, nous nous mettrons alors à table, afin de fêter notre collaboration. Si vous commencez à travailler dès maintenant, et bien ça ne va pas le faire du tout…

 

Le professeur allait répondre, mais un coup de coude discret de son assistante l’en dissuada. Ils prirent donc place tous les quatre dans le salon. Florentine s’assit sur un canapé à côté de Béatrice et croisa ses jambes, dévoilant ainsi le haut de ses cuisses. L’assistante du professeur ne pouvait s’empêcher de lorgner sur ces jambes magnifiques, regrettant simplement que l’on ne soit pas en été afin que les escarpins en soient plus ouverts et que le pied soit nu. Beth, la soubrette de ces lieux servait l’apéritif. Une véritable servante d’opérette avec la petite coiffe sur la tête, un petit ensemble noir dont la partie inférieure était très mini et la partie supérieure décolletée sur une généreuse poitrine. Le petit tablier blanc était là aussi, l’œil coquin également. Mais si Martinov et Béatrice n’étaient pas insensibles à cette jeune personne, l’un et l’autre avaient bien conscience qu’elle ne pouvait rivaliser avec la majestueuse beauté de Florentine.

 

– Voilà, à partir de demain je vous laisserais travailler. Nous avons mon épouse et moi nos occupations, nous ne serons pas toujours là, sauf le soir. Beth s’occupera de vos repas et du reste des commodités, le linge, etc… Si vous avez besoin de vous rendre à Paris pour les besoins de vos travaux, je mettrai un chauffeur à votre disposition et s’il vous faut du matériel, des fournitures, que sais-je encore ? Passez par Beth, elle vous fera parvenir tout cela…

 

Et tandis que Petit-Couture nous parle de Beth, cette dernière revient dans le salon, un téléphone dans la main…

 

– C’est si important ? Chuchote le maître des lieux.

– C’est Monsieur Georges !

– Oui, et bien dites-lui que je le rappellerai.

– Il m’a dit de vous dire qu’il partait en avion dans trois heures !

– Hein ? Passez le moi !

 

S’ensuit alors une incompréhensible conversation, où Petit-Couture énervé, engueule proprement son interlocuteur, mais conclue en précisant qu’il arrive.

 

– Je suis vraiment désolé, j’ai une affaire urgente à régler, j’en ai pour disons deux heures maximum. Florentine soit gentille, arrange-toi avec le traiteur pour qu’il ne nous livre qu’à 21 heures ! Et Beth, tu n’as qu’à montrer leurs chambres à nos invités, ils pourront comme cela s’installer et se reposer un peu avant le dîner. Je vous renouvelle mes excuses, Mademoiselle, Professeur, un malheureux concours de circonstances, je suis confus…

 

Et il disparaît.

 

FLORENTINE

 

Beth ne s’attarda pas à montrer les chambres aux hôtes de ses patrons, celles-ci paraissaient fort confortables et avaient été équipées de télévisions et d’ordinateurs avec Internet. Il ne lésinait pas sur les moyens le Petit-Couture ! Martinov était un peu désappointé de constater que la chambre de son assistante était assez éloignée de la sienne. Il rongeait son frein, il sentait mal cette histoire dans lequel il s’était embarqué trop précipitamment. Ce grimoire qui ne lui disait rien que vaille, il ne le verrait que demain, et comment réagirait l’ancien ministre s’il s’avérait que tout cela ne rimait à rien ? De plus, l’obligation de se farcir un repas avec des inconnus lui prenait la tête, et ces deux heures de contre temps l’achevaient. La seule consolation serait le sourire de Florentine. Ah Florentine !

 

– Toc, toc, toc !

 

Il s’attendait à voir entrer Béatrice, non c’était Florentine en chair et en os qui était là devant lui, arborant son sourire le plus désarmant, Martinov se sentit soudain très vulnérable !

 

– Professeur, je voudrais être très franche avec vous, il y a un problème, je voulais trouver un prétexte pour que nous soyons quelques instants en tête à tête ce soir, l’absence de mon mari est une aubaine. Il faut que je mette les choses au point.

– Mais je vous écoute ! Répondit Martinov le nez dans le haut du chemisier de Florentine.

– Alors venez avec, moi, je vais vous le montrer, moi, ce grimoire magique…

 

« L’affaire se complique bougrement » pensa le professeur, « si le mari et la femme ne sont pas au diapason dans cette affaire… », mais il ne posa aucune question pour le moment et poussé par la curiosité suivit son hôtesse dans les couloirs et les escaliers.

 

Ils se retrouvèrent bientôt dans les caves de la demeure. Florentine ouvrit une porte découvrant un local peu encombré, et meublé d’une petite table et d’un tabouret, ainsi que dans un coin un petit canapé recouvert d’une house en plastique. Sur la table y était ouvert une sorte de grand bouquin en mauvais état dégageant une odeur d’humidité. Martinov y jeta un coup d’œil, l’écriture utilisait une police scripte assez primaire et la langue était incompréhensible. Il ne fallait pas être un grand clerc pour deviner que ce machin n’avait rien de moyenâgeux !

 

– Ce grimoire n’a aucune valeur ! Déclara alors Florentine. Je ne sais pas d’où sort cette plaisanterie, mais sur une page il a un tampon  » studios de Boulogne Billancourt  » Pour un grimoire du moyen-âge, avouez que ça fait désordre ! Ça a peut-être une valeur symbolique s’il a été utilisé pour le tournage d’un film connu mais c’est tout !

– Mais alors qu’est qu’on fabrique ici ?

– Je vais vous demander ne pas révéler cet état de fait à Gérard, il est suivi par un psychiatre qui m’a demandé de ne rien lui dire. Mon mari est obsédé par ce grimoire depuis le premier jour où il l’a vu. Il s’est mis des idées fixes en tête, il faudra qu’il se les retire mais on peut le faire brutalement, vous allez donc être payé pendant 15 jours à faire semblant de travailler… mais de temps à autre il faudra lancer des petites phrases pour le faire douter, pour qu’à la fin il convienne lui-même qu’il s’agit d’une supercherie.

– Il faut que je prévienne mon assistante !

– Vous la préviendrez, mais je veux d’abord que vous me promettiez de faire comme j’ai dit !

– Déontologiquement ce n’est pas terrible !

– On s’en fout, professeur. Dites-moi oui ! Et je crois que je vous embrasserai de joie !

– Laissez-moi réfléchir ! Et, il faut que j’en parle avec Béatrice !

 

Florentine s’approcha alors très près du pauvre professeur, son parfum embaumait l’atmosphère, il avait maintenant pratiquement son décolleté sous le nez !

 

– Savez-vous qui je suis réellement, Professeur ?

– L’épouse de… de votre mari, je suppose ?

– Non, nous ne sommes pas mariés, j’ai été son épouse que le temps d’un reportage photo… Ça nous a apporté les pires ennuis…

 

Elle lui raconta alors…

 

Aparté : Les pérégrinations de Gérard Petit Couture

 

A l’origine Gérard, fils de bonne famille fit fortune dans l’immobilier, il a ensuite essayé de se faire remarquer en écrivant ses mémoires (ou plutôt en se les faisant écrire) ce qui n’intéressa pas grand monde, puis en se lançant dans la peinture où il fit preuve d’un certain anticonformisme lié à un talent certain. Développant quelques amitiés politiques, apprécié pour son humour, invité sur les plateaux de télévision, son nom sortit de l’anonymat. La DGST l’intégra un moment dans ses services afin de confondre un armateur qui se disait son ami, soupçonné de renseigner une puissance étrangère. Et un jour à la faveur d’un remaniement gouvernemental, il fut nommé ministre, la mode étant d’intégrer dans les gouvernements des membres de ce qu’il est convenu d’appeler la société civile.

 

Ce que le premier ministre ignorait, c’est que Gérard avait une vie complètement dissolue, collectionnant les aventures féminines (et pas que féminines prétendait les rumeurs) et que cela risquait de faire un peu désordre si cela s’apprenait… Et justement ça commençait à se savoir… Une bonne âme lui conseilla afin de stopper les rumeurs de se faire photographier avec une personne de connivence à son domicile. Le reportage et les photos montrèrent ainsi Gérard en compagnie d’une femme, d’un gros toutou, d’un ou deux marmots. Histoire de dire qu’il avait une vie bien normale, quoi ! Une agence de casting s’occupa de tout et la personne choisie pour jouer l’épouse dans cette mascarade était une escort-girl qui vu les émoluments qu’on lui proposait, ne s’opposa pas à ce projet… Elle répondait au doux pseudonyme de Florentine.

 

Avouons que tout cela est un peu ridicule, mais sans qu’il y ait besoin d’en faire un plat. Pourtant apprenant la supercherie, un journal satirique ne trouva rien de mieux que de l’ébruiter et de ridiculiser le pauvre Gérard. Ce journal coincé dans sa psycho rigidité « morale » titra avec sa finesse habituelle « Petit-Couture se fait photographier au bras d’une pute ! » Ses tentatives d’explications ne furent pas entendues, la bêtise fut mutée en faute gravissime et le ministre prié de démissionner « pour convenance personnelle », ce qu’il refusa de faire, mais on fit comme si !

 

A partir de ce moment-là, Gérard cultiva une haine inexorable envers ceux qui l’avaient si vite condamné, et envers l’hypocrisie ambiante. Il constata aussi qu’en politique l’amitié est une donnée bien aléatoire.

 

– Alors disons que cette affaire nous a rapproché, on s’est mis à vivre ensemble sans presque sans rendre compte ! Reprit Florentine en riant. Mais voyez-vous des hommes j’en ai connu des tas, et j’aime les hommes, pas les playboys, pas les chippendales, pas les  » monsieur-muscles « , non, vous savez ce que c’est mon genre d’homme ?

– Non, mais cela nous éloigne de…

– Mais non, mon genre d’homme ce sont ceux qui ne dissimulent pas leur obsession sexuelle, je les sens ces mecs-là, ils sont sincères, n’ont aucune honte dans leur rapport, ce sont souvent des êtres sensibles, intelligents, intéressants. Gérard fait partie de ces hommes-là et…

 

Elle marqua une pause

 

– … vous aussi, professeur !

– Je…

– J’aime la façon dont vous regardez mon décolleté ! Abandonnez vos scrupules, Professeur, je n’ai jamais recherché les étalons, je préfère un homme capable de s’occuper de moi pendant une demi-heure, capable de ne penser qu’à mon propre plaisir, un homme qui ne pense pas qu’à sa bite ! Ça vous dirait un tel programme professeur, l’occasion est trop bonne, personne ne nous dérangera pendant un bon bout de temps, laissez-moi verrouiller la porte.

 

Elle le fait ! Martinov n’a pas le temps de dire quoi que ce soit que Florentine lui pose la main sur la braguette. Le vert professeur bande comme la colonne Vendôme, il est paralysé, la situation lui échappe, il est assez intelligent pour comprendre que tout ceci n’est quand même pas très clair, mais il y a des moments où l’appel de la chair l’emporte sur tout autre considération. La fille lui met son autre main derrière la nuque et lui pousse le visage vers son décolleté. Martinov se retrouve alors bouche contre peau. Instinctivement il embrasse la chair offerte. Se sentant autorisé à aller plus loin il enlace en même temps la belle, lui agrippant les fesses. Il se régale de leurs formes, puis ose soulever la robe pour passer en dessous, il croit d’abord qu’elle n’a pas de culotte mais constate qu’elle porte en fait un minuscule string, il caresse et pelote de ses mains. Florentine dézipe sa robe qui tombe à terre. La vue de ses seins à peine masqués par le soutien-gorge en fine dentelle le rend fou, il promène ses lèvres sur la peau, échange un regard implorant à la femme qui comprend immédiatement.

 

– Mais bien sûr que je vais le retirer !

 

Il avait devant ses yeux deux magnifiques seins tout ronds au galbe parfait, terminés par de magnifiques aréoles brunes parsemées comme chez la plupart des femmes d’insolites petites excroissances… Et puis ces petits tétons tout érigés…

 

– Je peux les embrasser ? Demanda le professeur à la façon d’un enfant qui réclame sa récompense.

– Mais bien sûr, euh, c’est quoi ton prénom !

– André !

 

Personne ne l’appelait par son prénom, même pas sa maîtresse qui parfois l’appelait Dédé, d’autres fois « Prof », diminutif quelque peu ridicule, faisant penser à « Blanche Neige et les 7 nains » !

 

– Suce-moi bien les bouts, André, vas-y !

 

Ça pour sucer, il suçait, il se servait de tout, de la langue, des lèvres, il léchait, suçait, aspirait, mordillait.

 

– On se déshabille ! Dit alors Florentine, enlevant son petit string rouge devant le professeur subjugué qui à son tour entreprit de quitter ses vêtements.

– Vous me faite beaucoup d’honneur… commença Martinov…

– Non, je te ne te fais aucun honneur, je fais ce que je fais parce que ça me plait, je ne fais que des choses qui me plaisent. ! J’aimerais que quand cette affaire sera terminée que tu te rappelles de ce que je viens de te dire, que tu t’en rappelles toujours !

– Pardon ?

 

Martinov ne comprenait pas le pourquoi de cet intermède empreint de gravité en plein milieu de ce batifolage.

 

– On en reparlera, pour l’instant on a autre chose à faire ! Oh, mais quelle jolie quéquette, elle est bien raide dis donc, c’est moi qui lui fait un effet pareil ?

– Je crois bien, oui !

 

Florentine s’empara du sexe de Martinov et exécuta quelques gestes de masturbation, puis s’agenouillant, entreprit de l’engloutir dans sa bouche et de la sucer avec application !

 

– C’est trop bon, ce que tu me fais ! S’exclama Martinov passant à son tour au tutoiement.

 

Florentine suça le membre du professeur pendant plusieurs minutes. Ses mains ne restaient pas inactives, soit elles caressaient les testicules, soit elles venaient serrer la base de la verge. Puis les doigts s’égarèrent passant sur les fesses, puis se rapprochant de l’anus. D’une seule main experte, elle écarta de son index le sillon fessier afin d’approcher le majeur du petit trou qu’elle frôla plusieurs fois, elle porta ensuite son doigt à la bouche afin de l’humecter et recommença, le travail devint plus facile et c’est presque sans effort que cette fois le doigt s’enfonça. Abandonnant sa fellation, Florentine se plaça derrière son partenaire, c’était plus facile, et puis elle pouvait lui parler.

 

– Penche-toi un peu ! Tu aimes ça, hein !

– Tu me rends folle !

– Décidément on est fait pour s’entendre, la prochaine fois je te mettrais un petit gode, tu voudras bien ?

– Pourquoi pas ?

– Hum, tu es un gros cochon, toi, je suis sûre que tu t’es déjà fait enculer !

 

Martinov préféra ne pas répondre, mais le souvenir de quelques galipettes de jeunesse notamment avec des transsexuelles lui revint aussitôt en mémoire… le temps avait passé et des occasions de ce genre ne s’étaient jamais encore représentés. Il aurait bien rendu la politesse à Florentine en la doigtant à son tour. Mais il faut croire que celle-ci avait une autre idée en tête car, se redressant, elle attrapa la main du professeur et l’entraîna vers le canapé.

 

– Tu vas me prendre, maintenant ! Ah ! Je suppose que tu n’as pas de préservatif !

– Euh, non !

– Ce n’est pas un problème c’est l’affaire d’une minute.

 

Martinov assista alors à ce spectacle incroyable : actionnant un interphone mural qu’il n’avait pas remarqué, Florentine demanda à Beth de lui apporter une boite de préservatif.

 

– Mais il faut que je me cache ! S’exclama le professeur, se rendant aussi compte de la naïveté de son propos, dépassé qu’il était par la situation.

– Penses-tu ! Elle en a vu d’autres dans cette maison !

 

Effectivement, deux minutes plus tard, Beth entra dans la petite cave, apparemment pas gênée du tout par la nudité du couple, remit la boite à sa maîtresse et retourna à ses activités comme si rien n’était en tortillant du popotin.

 

– Ben, ça alors !

– Et oui tu va-t’en souvenir de ton petit séjour chez nous, j’ai été bête, j’aurais dû en profiter pour lui demander de nous descendre un gode, je te l’aurais mis dans ton cul, j’adore préparer un petit cul avec ma langue, je le fais souvent avec Gérard…

– Ah ! Commenta bêtement le professeur que ces évocations excitaient terriblement.

– Oui, Gérard a de grosses tendances bisexuelles, parfois, il aime bien sucer des bites, il aime bien se faire mettre aussi, et moi ça m’excite de voir une bonne queue lui entrer dans son cul. Ben dis donc, on dirait que ça te met en forme ce que je te raconte, petit cochon, va ! Ne bouge pas que je te mettre la capote, voilà ! Prends ton plaisir, je suis à toi, mais quand tu auras joui je veux que tu t’occupes encore de moi, d’accord ?

– Oui, oui ! Répondit notre homme qui se demandait d’ailleurs comment on pourrait ne pas être d’accord.

– Allez viens, tu veux qu’on se mette dans quelle position ?

– Euh, si tu pouvais me chevaucher !

– Ah ! Ah ! D’accord je vais te chevaucher, mais prends moi d’abord comme ça !

 

Et elle se coucha  » comme ça  » sur le canapé c’est-à-dire de façon ultra classique sur le dos, Martinov eu un sentiment de fierté en la pénétrant, cela faisait des années qu’il n’avait pas fait l’amour (sinon en payant) avec une femme aussi belle. La pauvre Marianne ne jouait pas dans la même division, quand à Béatrice, il lui manquait une certaine sensualité dont débordait par contre cette merveilleuse Florentine. Cette dernière ondula du bassin tandis que Martinov allait et venait, il se força un instant à ne pas se coucher sur elle mais à rester un peu au-dessus en s’aidant de la force de ses bras, ceci afin qu’il puisse avoir une vue sur ces seins dont il ne se lassait pas, mais notre homme finit par fatiguer et bientôt il s’affala sur elle tout en continuant à la besogner. Il l’aurait bien prise un peu en levrette mais n’osait pas trop quémander. Se trouver là en train de faire l’amour avec cette perle était déjà par trop inespéré !

 

– Viens, on change !

 

Le professeur se retrouva alors en dessous d’elle, et il ne s’agissait pas seulement d’un changement de position, mais d’un changement d’orifice.

 

– J’adore avoir une bite dans mon cul ! Commenta-t-elle.

 

Le professeur se retrouva alors en dessous d’elle.

 

Le rêve, le bonheur, elle était là, en sueur allant et descendant sur sa verge, le corps se couvrant de gouttelettes de sueur, les seins qui ballottaient, le corps qui vibrait, une vision paradisiaque… Il sentit bientôt son sexe gonflé de plaisir.

 

– Ça vient, ça vient !

 

Alors, de façon complètement imprévue, Florentine cessa sa chevauché, précipita son visage vers la verge tendue, en ôta prestement le préservatif, fit quelques mouvements masturbatoires, approcha sa bouche et le fit jouir ainsi.

 

– C’est pas possible ! C’est pas possible ! Balbutiait notre professeur se demandant si tout cela était bien réel !

– Mais si c’est possible ! Viens me sucer un peu !

 

Cela n’était pas un problème pour le professeur qui avait découvert un peu tard le plaisir d’effectuer des cunnilingus mais qui à présent s’en délectait. Le sexe de Florentine était en ébullition, les lèvres gonflées, le clitoris redressé et surtout il dégoulinait de partout, Martinov plongea la langue dans ce brasier et se mis à laper. La femme s’abandonnait, les yeux mis clos, la respiration haletante, elle se laissait faire, se passant en de larges mouvements, les mains sur le corps, sur les cuisses, sur les ventre, et surtout sur les seins dont elle agaçait un peu les tétons au passage.

 

– Attends, maintenant tu vas me caresser le corps partout, du bout des doigts sans appuyer !

 

Sans trop comprendre il s’exécuta, un peu déçu d’abandonner son broutage de minette, et tandis qu’il la caressait, Florentine se masturbait de toute son énergie à ce point que qu’à peine deux minutes plus tard, elle criait son plaisir. Elle resta à demi consciente quelques secondes, puis se releva ! Elle était satisfaite de la façon dont c’était passé cette petite séance, elle pensait devoir simuler, cela n’avait pas été nécessaire, c’est l’insolite de la situation qui l’avait excité.

 

– C’était super, André ! J’espère que nous aurons l’occasion de recommencer et dans un meilleur lit que celui-ci !

– C’est quand vous voulez ! Répondit Martinov, reprenant le vouvoiement.

– Bon il faut que j’y aille, je vais prendre une petite douche, et il faut que je téléphone au traiteur. Bon, alors c’est d’accord pour ce que je vous ai demandé, à moins que je vous donne d’autres instructions, vous faites semblant de travailler, vous ne le contrariez pas !

– C’est d’accord, mais je voudrais vous poser une question, euh Florentine, je peux vous appeler Florentine.

– Mais bien sûr !

– Je n’ai pas compris pourquoi Monsieur Petit-Couture n’a pas voulu que je voie le manuscrit ce soir ?

– Il est superstitieux, il s’est mis dans la tête qu’on ne devait pas regarder ce manuscrit le vendredi, il ne voulait pas prendre le risque de se ridiculiser à vos yeux en l’avouant. D’ailleurs vendredi prochain je me demande comment il va gérer ça !

 

Et elle se mit à rire comme si ce détail n’avait strictement aucune importance.

 

Martinov sur les conseils de Florentine remonta alors dans sa chambre, au passage il frappa à la porte de celle de Béatrice mais elle n’y était pas. Il se dit que ce n’était pas bien grave et qu’il trouverait bien le moyen de la prévenir après le repas. Il se manigançait quelque chose dans cette maison, mais il n’avait pas assez d’éléments en main, la version de Florentine n’était pas forcement la bonne, et celle-ci venait de commettre sa première erreur : Il était près de huit heures, donc le traiteur aurait dû être là si personne ne l’avait prévenu du contre temps ! Alors pourquoi prétendait-elle qu’elle devait lui téléphoner, maintenant, ça ne tenait pas debout ? Par contre il était satisfait de sa partie de jambes en l’air. Même si cela faisait partie d’un plan, c’était toujours bon à prendre, elle l’avait fait jouir, il avait contribué à la faire jouir, c’était toujours ça !

 

BEATRICE

 

Béatrice après avoir pris possession de sa chambre avait voulu rejoindre Martinov, histoire de faire la causette mais le professeur n’y était pas, ou alors il s’y était endormi. Beth s’était pointé quelques minutes plus tard.

 

– Monsieur et madame m’ont donné des instructions pour vous faire patienter, vous et monsieur le professeur, mais je crois bien que Monsieur Martinov s’est assoupi, nous allons le laisser, mais si vous voulez bien me suivre.

 

C’est ainsi que Béatrice s’était retrouvée au beau milieu d’une immense salle de home cinéma avec une quantité incroyable de DVD, la soubrette lui expliqua comment se servir des appareils et rapidement elle trouva un thriller plus ou moins dans ses goûts. C’est donc là que Florentine la retrouva, après qu’elle ait pris une douche fort sommaire ! Tout fonctionnait donc comme convenu !

 

– Béatrice ! Je vous retrouve enfin ! Stoppez donc ce film, vous regarderez la suite demain si vous le souhaitez, je crois qu’il y a une autre suite que nous souhaiterions découvrir toutes les deux !

– A quel jeu jouez-vous, Florentine ?

– Au jeu que vous avez accepté de jouer, puisque vous êtes venus ici, vous et le professeur.

– A vrai dire je vous attendais, mais le temps passait, et je ne voyais rien venir… Répondit Béatrice se levant de son siège.

– Il fallait que je voie avec le traiteur, j’ai eu aussi une conversation très intéressante avec le professeur Martinov !

 

Avec Martinov, alors qu’il était censé dormir ? Laquelle des deux femmes mentait ? Et Béatrice se demanda quel était l’intérêt de ce mensonge, mais ne lui accorda pas davantage d’importance.

 

Florentine caressa doucement la joue de Béatrice.

 

– J’adore les filles comme toi !

– Qu’est-ce que j’ai de spécial ?

– Je n’en sais rien, il y des choses qui ne s’expliquent pas ! Par contre ce que je sais c’est que Gérard ne sera pas là avant une heure, que Martinov dort, et que Beth se fiche pas mal de ce je fabrique… autrement dit…

– Autrement dit ?

– Nous avons le champ libre, ma belle !

– Nous avons eu un coup de folie toutes les deux l’autre fois à cause de la confusion que vous aviez faite, est-il raisonnable de continuer ?

– Tu en meurs d’envie !

– Qu’est-ce que tu en sais !

– Essaie de m’empêcher de te sauter ! Lui répondit alors Florentine en s’avançant vers elle !

– Carrément ! Tu n’es pas très romantique ce soir !

 

Béatrice se recula, Florentine s’avança au même rythme, elles s’amusaient !

 

– Tu vas reculer jusqu’où comme ça ?

– Jusqu’au mur !

– Et après le mur !

– Je ne reculerai plus !

– Alors allons-y !

 

Quand Béatrice fut adossée au mur, elle tendit les deux mains en avant, « empêchant » la femme d’avancer davantage !

 

– Stop !

– D’accord, je stoppe ! Mais si tu me disais à quoi tu joues ?

– C’est le meilleur moment, tu t’excites à l’idée de coucher avec moi, alors je fais durer le plaisir !

– Et tu crois vraiment qu’on va faire durer le plaisir en restant comme ça, à un mètre l’une de l’autre ?

– C’est à toi de jouer, Florentine !

– Baisse donc tes bras que j’approche !

– Non !

– Bon, on va faire autre chose !

 

Alors Florentine se déshabilla promptement, la robe d’abord, la culotte ensuite !

 

– J’enlève le soutif aussi ?

– Tant qu’à faire !

 

Elle le fait, puis avance, Béatrice repositionne ses mains pour retenir la brune au niveau des épaules, mais ses yeux lorgnent déjà sur les pointes de ses seins qui la narguent, alors doucement elle change ses mains de position et celles-ci viennent se poser sur la poitrine offerte !

 

– Sorcière ! Lui lance Béatrice.

– Je sais !

– Tu sais, ton papier à cul d’hier avec ton pipi, je ne l’ai pas jeté, le l’ai gardé en souvenir !

– Cochonne !

– Je voudrais que tu pisses à nouveau pour moi !

– Quand tu veux !

– Tout de suite !

– Te voilà bien autoritaire, aurais-tu des tendances dominatrices.

– Dans mes fantasmes seulement.

– Je peux t’aider à les réaliser si tu veux ! On a tout ce qu’il faut ici, un coup de fil à Beth et elle m’apporte une cravache, si tu veux me dominer je te laisse faire… enfin du moment que tu fais quand même attention à ce que tu fais !

– Je te fouetterais un autre jour, je n’ai plus envie de jouer, tu me fais trop mouiller, viens m’embrasser.

 

Béatrice avait eu le temps pendant qu’elle regardait distraitement ce médiocre thriller de se demander si elle saurait résister aux assauts de Florentine. La réponse était là, oui, mais pas bien longtemps, par contre il était intéressant de savoir que l’autre n’avait rien contre le fait de se faire dominer, voilà qui pouvait préjuger de rapports intéressants.

 

A nouveau la bouche pulpeuse de la brune, s’approcha de l’assistante du professeur Martinov, avant que le baiser naisse, cette dernière l’espace d’un instant remarqua un très léger duvet au-dessus de lèvres de Florentine. Curieusement cette petite imperfection la rassura, elle aussi avait donc ses défauts… Les deux femmes à présent enlacées, collées l’une contre l’autre n’avaient aucune raison de se retenir, le baiser était passionné, humide, profond, violent !

 

– Ça ne te dérange pas de rester habillée ! Lui dit Florentine se dégageant !

– Je sais, faut bien que j’y passe, mais je vais avoir du mal à soutenir la comparaison !

– T’inquiète pas pour ça ! Tu me plais c’est le principal !

– Qu’est-ce que tu en sais ? Demanda Béatrice se débarrassant rapidement de ses vêtements.

 

Béatrice croyait que sa partenaire se jetterait sur elle dès qu’elle serait déshabillée, mais non toujours aussi imprévisible elle se mit alors à déambuler dans la grande pièce et s’arrêta devant une sorte de compotier en cristal, le débarrassa de la bibeloterie qui l’encombrait et revint avec…

 

– Je ne vais quand même pas pisser sur le parquet ! Précisa alors la belle brune. Allez, profite du spectacle !

 

Florentine s’accroupit devant l’autre femme, écarta ses lèvres intimes dévoilant des chairs rosées et humides, puis elle se laissa aller, le petit jet alla mourir sur le bord cristallin en une bien insolite symphonie.

 

– Dommage qu’il y en ait pas plus, j’ai pissé tout à l’heure en prenant ma douche… tiens tu veux que je te montre comment on est pervers dans cette maison, regarde je vais appeler Beth.

– Ce n’est peut-être pas la peine, on est très bien toutes les deux, non ?

– Juste un instant.

 

Elle actionna l’interphone et demanda à la soubrette de venir les rejoindre

 

– Madame m’a appelé ? Demanda cette dernière stoïque devant la nudité des deux femmes.

– Oui, je viens de pisser ! Bois !

– Bien madame !

 

Et devant les yeux subjugués de Béatrice, Beth porta le saladier à la bouche et engloutit son contenant en quelques franches gorgées.

 

– Et évidement tu n’as pas pensé à apporter du papier pour m’essuyer !

– Je ne pouvais pas savoir, madame

– Et bien il fallait deviner ! Tu vas donc me servir de papier, estime toi heureuse que je n’ai fait que pipi ! Allez dépêche-toi !

– Non ! Dit alors fermement Béatrice.

– Quelque chose te gêne ? Je pensais que le spectacle te plairait !

– C’est moi qui vais le faire, le nettoyage ! Répondit alors la laborantine d’une voix assurée.

– Bon, d’accord, nous libérons Beth alors ?

– Nous la libérons !

 

Déjà Béatrice était entre les cuisses de sa partenaire et lui lapait la vulve, engloutissant les perles d’urine qui y étaient restées.

 

– Hum ta langue !

– Hum ta chatte !

– Tu as la peau douce !

– Pas autant que la tienne.

– Viens dans ma chambre on sera mieux.

– Et si ton mari se pointe ?

– Ce n’est pas mon mari !

– Oui mais c’est pareil !

– Non je joue un rôle ici un double rôle, il faut que je t’explique, j’ai déjà prévenu Martinov !

 

Alors Florentine raconta, comme elle l’avait fait avec le professeur, l’histoire de Gérard Petit-Couture

 

– …Quand Gérard est parti du gouvernement, il est parti avec un secret, un truc énorme, je n’en peux pas en dire plus, mais si ça se savait ce serait un chambardement politique. Il a donc projeté d’écrire un livre dans lequel il ferait des révélations. Il en a parlé à ce qui lui restait d’amitiés politiques. L’une de ces personnes, un dénommé Duval l’a dissuadé de le faire, lui a expliqué que c’était dangereux, etc… Et puis un jour, ce type lui a offert ce fameux grimoire… Oui c’est un cadeau, on ne l’a pas trouvé ici ! Ce type n’est pas très clair, il a des relations dans les milieux occultistes et tout ça ! Il lui a dit que c’était un truc du moyen-âge et qu’il y avait dedans des formules pour permettre à une personne de prendre le contrôle mental de quelqu’un d’autre, mais qu’il fallait un spécialiste pour le déchiffrer et expérimenter les trucs ! C’est évidement n’importe quoi ! Mais Gérard y a cru dur comme fer. ! Je me suis tout de suite aperçu que c’était un faux. Quant à Duval, l’autre rigolo, j’ignore s’il était sincère ou pas, dans ce milieu ils sont tous un peu frappés !

– Mais pourquoi ne pas lui avoir dit ? Et qu’est-ce qu’on fout là, alors ?

– Attends, il faut d’abord que je t’explique mes relations avec Gérard : On s’est lié d’amitié tous les deux… au départ après l’histoire du faux reportage, je venais le voir de temps en temps, mais c’était purement… professionnel. Puis on s’est découvert des affinités, on est sorti ensemble sans qu’il soit question d’argent, comme ça pour le fun, on s’est habitués l’un à l’autre et on a fini par se mettre quasiment en ménage. Ce n’est peut-être pas l’amour avec un grand A, mais quelque part je l’aime quand même…

 

Béatrice s’était assise en tailleur sur le lit écoutant son interlocutrice, ne comprenant toujours pas son rôle dans cette histoire qui n’avait strictement rien à voir avec ses activités de chimiste. Florentine reprit :

 

– Gérard s’est donc mis à la recherche de quelqu’un qui pourrait déchiffrer ce délire. Il lui fallait un certain profil, un chercheur indépendant, quelqu’un qui soit assez discret pour ne pas ébruiter ses travaux. Il a d’abord cherché dans les milieux de l’occultisme, il a demandé des adresses à Duval, mais tous se sont défilés… En même temps son désir de vengeance devenait obsédant, ça tournait à la paranoïa, je ne savais pas comment lui dire que son truc était un faux, je ne voulais pas casser son jouet, mais j’ai réussi à le persuader de se faire suivre par un psychiatre. Et celui-ci a réussi à le convaincre que les occultistes étaient des charlatans et il a cru trouver une idée géniale pour le grimoire. Il lui a conseillé de dégoter un chercheur indépendant mais qui soit un peu plus classique. Le psy espérait par-là que le chercheur en question lui démontrerait de façon incontestable que son grimoire est une fumisterie !

– C’est donc ça notre vrai rôle !

– Pour moi, oui, il faut le guérir ! Donc jusqu’à nouvel ordre, il vous faut entrez dans son jeu. Ensuite par petites touches il faudra le faire évoluer, on verra ça ensemble et en contact avec le psy aussi !

– Mais pourquoi, tu parles de double rôle !

– Parce qu’il a bien fallu moi aussi que je rentre dans son jeu, il a demandé à un détective privé de lui trouver un chercheur sur lequel il pourrait exercer une certaine pression, son but était d’attirer quelqu’un avec le grimoire, il était persuadé qu’il y avait dedans la recette d’un produit qui permettrait d’influencer les propos et les décisions de quelqu’un… Une fois traduit, il fallait passer aux stades de réalisation et d’expérimentation quels que soit les dangers encourus…. On vous a trouvé, vous, on a rien trouvé qui puisse servir à faire pression sur vous… Mais l’enquête indiquait que vous étiez assez obsédés par le sexe. Ce serait donc le sexe qui vous ferait venir ! C’est là que je suis intervenue !

– Et ben chapeau !

 

Béatrice se leva du lit et se mit à rassembler ses affaires pour se rhabiller.

 

– Bon aller, je me casse ! Il y a une gare dans le coin ?

 

Déjà elle avait remis son soutien-gorge, hésitait à continuer comme si elle attendait de pouvoir se raccrocher à quelque chose.

 

– Si tu veux vraiment partir, je te raccompagnerais jusqu’à Amiens. Mais tu n’es pas à cinq minutes ! Je pourrais te jouer une grande scène, dire que je ne suis pas fière de ce que j’ai fait ! Même pas ! J’ai accompli tout ça pour aider Gérard à s’en sortir, mais il se trouve aussi que ce que j’ai fait n’a rien d’une corvée, pas du tout même ! Il faut qu’il s’en sorte, qu’il oublie toute idée de vengeance, qu’il oublie la politique, qu’il reste tranquille qu’il fasse d’autres projets, qu’il se remette à peindre ou à écrire, c’est la seule solution.

– Autrement dit, je résume, on nous fait faire un boulot qui n’a rien à voir avec notre métier… Tout cela me paraît absurde ! Je me demande même comment tu as pu penser qu’on allait rester dans des conditions pareilles… Et Martinov, il a dit quoi ? Qu’il resterait ?

– Oui !

– Parce que tu l’excites avec tes gros seins ! Parce qu’il espère coucher avec toi ?

– Sans doute !

 

Florentine ne jugea pas nécessaire de lui dévoiler que c’était déjà chose faite.

 

– Maintenant, tu sais tout, quand je t’ai dit que te séduire n’a pas été une corvée, tu n’es pas obligée de me croire. Tu n’es pas obligée de me croire non plus si je te dis que j’ai très envie de continuer ce que nous avions commencé tout à l’heure !

– Salope ! Répondit simplement Béatrice, sans que ce mot exprime cependant une réelle colère !

– Non, pute sans aucun doute, mais pas salope ! Je n’ai jamais accepté des trucs qui pouvaient faire du tort à quelqu’un. Un jour on m’a demandé d’extorquer auprès d’un industriel le nom d’un ingénieur, je ne me rappelle plus des détails mais j’ai refusé. J’ai toujours fais mon métier honnêtement. Pour moi cette mascarade avec prise de photos ça n’avait rien de méchant, c’était ridicule au plus haut point mais ça ne faisait de tort à personne. Et ce que j’ai fait pour l’aider je ne le regrette pas, du moins je ne le regretterai pas si je réussis à le débarrasser de ses chimères et de ses histoires de vengeances. Mais ça, ça dépend aussi de toi et de Martinov !

– Quelle salade !

– Ne me juge pas trop vite, c’est si facile de juger les autres.

– Je sais !

 

Béatrice s’était assise sur le bord du lit sans poursuivre son rhabillage. En fait elle ne savait plus trop quoi faire. Florentine lui caressa alors négligemment le bras, Béa se laissait faire sans réagir, le regard dans le vague. Et puis sans doute machinalement son regard rencontra le visage de Florentine. Elle avait les larmes aux yeux.

 

– Tu ne vas pas craquer ? Lui lança Béa

– Non, mais prends-moi dans tes bras !

 

Béatrice pris le risque de l’enlacer le corps nu de la brune afin de la réconforter. Elle se demandait si elle serait assez forte pour ne pas succomber.

 

– La vie est courte Béatrice, on n’a que le bon temps qu’on se donne !

 

Les mains de Florentine parcouraient le dos de la laborantine, lui provoquant de bien agréables frissons. Béa décida alors de ne pas lutter, peut-être qu’après tout, ce contact les rapprocherait et qu’elles pourraient après parler ensemble de façon plus constructive. Elle ne dit rien quand ses mains vinrent dégrafer l’impertinent soutien-gorge, elle ne dit rien quand sa bouche s’approcha doucement de ses seins pour imprégner de salive le petit téton rose, mais quand sa bouche attaqua le second téton pour l’aspirer entre ses lèvres, elle poussa un soupir de plaisir, elle en poussa un autre quand Florentine se mit à lui mordiller doucement, tout en pinçant l’autre entre son pouce et son index.

 

– Sorcière !

– Tu l’as déjà dit ! Répondis la brune remplaçant alors sa bouche par son autre main sur le téton droit qui ne demandait que ça !

– Tu as déjà rencontré des gens qui t’ont résisté !

– Des hommes, assez peu, mais des femmes pas mal, et pour certaines je le regrette !

– Ça prouve bien ma faiblesse !

– Mais ce n’est pas de la faiblesse, ma chère, c’est de l’appétence !

 

Florentine lâcha les seins de sa partenaire et fit descendre en un long ballet sa main vers son sexe !

 

– Mais tu mouilles, on dirait !

– Ben, oui c’est de la chimie organique ! Tout ça peut s’expliquer par des équations… Plaisanta Béa.

– Ça aussi !

 

L’index et le majeur de Florentine pénètrent dans le vagin trempé de la jeune chimiste, provoquant un floc floc assez désopilant !

 

– C’est bon ?

– Continue !

 

Elle continuait, mais pendant que les doigts collés l’un à l’autre allait et venait dans le canal d’amour, son pouce frottait simultanément sur son clitoris. Déjà la respiration de Béa devenait irrégulière !

 

– Vas-y, vas-y fais-moi jouir !

 

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Trois minutes après c’était chose faite. Béa enlaça alors sa partenaire, et se mit à son tour à la caresser, un petit câlin sur les cuisses se prolongea alors vers le mollet, et de là elle se saisit de son pied qu’elle se mit à embrasser comme une folle, le léchant, l’embrassant, gobant les orteils comme s’il s’agissait de petits pénis.

– Qu’est-ce qu’ils sont beaux tes pieds ? Pourquoi tu ne les vernis pas !

– Je le fais l’été, en ce moment ça ne sert à rien, personne ne les voit.

– Mais tes clients !

 

– Je n’ai plus de clients, j’en ai bien profité, j’ai gagné de l’argent, je ne regrette rien, mais ce que je veux maintenant c’est me caser avec Gérard. Si on n’arrive pas à le soigner, il va finir chez les dingues. Et je n’y arriverai pas si on ne m’aide pas, tu comprends ça, Béatrice ?

 

Béatrice comprit alors qu’elle était sincère, à ce moment précis elle décida donc de rester… De nouveau les deux femmes se regardèrent, s’enlacèrent, s’unirent dans un mouvement d’une infinie tendresse, puis les caresses reprirent. Quelques minutes plus tard, elles étaient toutes deux tête-bêche, en soixante-neuf sur le lit, chacune la langue dans la chatte de l’autre.

 

Beth montait l’escalier quand elle entendit le cri d’orgasme de Florentine, elle s’approcha de la porte, hésita, elle fit bien car un second cri retentit à ce moment-là, elle attendit une minute entière, avant de frapper !

 

– Mesdames, c’est pour vous informer que le traiteur vient d’arriver…

 

La voiture de Gérard Petit-Couture pénétra à son tour dans la cour de la demeure et le repas put avoir lieu. Il fut fin, copieux, excellent, bien arrosé et bénéficiant du service tout aussi efficace que décontracté de Beth.

 

GERARD

 

Le lendemain, samedi, Gérard présenta le grimoire à Martinov et à son assistante. Ceux-ci déclarent alors qu’ils allaient immédiatement se mettre au travail.

 

Pas facile de faire semblant de travailler, ils avaient néanmoins pu grâce à Internet préparer quelques leurres en éditant quelques absurdités trouvé sur des sites de sorcelleries (si, si ça existe, c’est fou le nombre de conneries qu’on peut trouver sur la toile !)

 

Le lendemain eut lieu un événement étrange et qui n’eut pas de conséquences sur la suite de cette histoire mais qui influença l’orientation sexuelle future du professeur Martinov.

 

Le professeur et Gérard se promenaient tranquillement dans le parc, quand ce dernier pila brusquement, annonça qu’il allait pisser et sans se retourner entrepris d’ouvrir sa braguette et de déballer sa marchandise.

 

Gêné, Martinov se tourna.

 

– Vous pouvez regarder, d’habitude on la trouve assez jolie !

 

– Je n’en ferais rien !

 

– Mon épouse m’aurait donc menti en me disant que vous n’étiez pas insensible à ce genre de choses.

 

Martinov devient rouge comme une pivoine, mais ne bouge pas.

 

– C’est fini, vous pouvez vous retourner !

 

C’était un gros mensonge ! Non seulement la bite de Gérard est toujours « de sortie » mais celui-ci la masturbe et elle ne tarde pas à montrer une très jolie raideur.

 

– Alors ?

 

Le professeur est troublé, paniqué, désorienté.

 

– Vous la trouvez comment ?

 

Malgré lui Martinov ne peut détacher son regard de cette jolie bite d’autant que Gérard l’a maintenant complétement dégagé, testicules compris. La peau de la verge est fine et claire laissant courir une grosse veine violacé, le gland est brillant. Le professeur en avale sa salive.

 

– Si vous voulez toucher !

 

Le professeur hésite, mais finalement quelques-uns de ses doigts effleurent la verge offerte. La caresse n’a duré qu’un instant. Il retire sa main.

 

– Tu veux me sucer ?

 

C’est le moment de vérité. Ou il se lance ou il rate une occasion qui ne répétera peut-être pas de sitôt.

 

– Je vais être très franc, Gérard, je sais que je le ferais un jour, car c’est un fantasme, non ce n’est même pas un fantasme, je l’ai déjà fait, il, y a très longtemps. Un jour je recommencerai, mais pas aujourd’hui, quelque chose me bloque. Auriez-vous la bonté de ne pas insister.

 

– N’en parlons plus, il ne s’est rien passé… mais je reste à votre disposition. Vous me parliez des satellites de Jupiter, c’est bien ça ?

 

Sinon nos deux complices tuaient le temps comme ils le pouvaient, Béatrice apprenait à Martinov à se familiariser avec l’ordinateur, et celui-ci jusqu’alors plutôt réticent découvrait la richesse du Web.

 

C’est le mercredi en milieu de matinée que Gérard Petit-Couture passa les voir !

 

– Alors, comment ça va ? Vous avancez un peu ?

– Oui, on a déchiffré quelques trucs mais pour l’instant ça nous paraît assez obscur !

– Hein, vous avez déchiffré des trucs ?

– Oui enfin on a essayé !

 

Il paraissait ne plus rien comprendre ! Et nos deux chercheurs, eux ne comprenaient pas bien son attitude !

 

– En fait je me demandais si ce grimoire était un vrai ! Et vous vous me dites que vous avez fait des traductions ! Mais c’est incroyable !

 

Sans attendre de réponse, il quitta la pièce, apparemment en proie à une grande confusion, laissant Martinov et sa collaboratrice, interloqués.

 

– Il sait que c’est un faux ! Je n’y comprends plus rien ! A quel jeu, elle joue la Florentine ? S’exclama Béatrice ?

– On va aller la voir ! Proposa immédiatement Martinov

 

Ils la cherchèrent, espérant la trouver seule ! Mais non, ils l’aperçurent à travers les baies vitrées du salon, mais Gérard était avec elle et la discussion avait l’air animée. Ils renoncèrent et décidèrent d’attendre une heure. Au bout de ce temps, il était alors pas loin de midi, le couple était encore dans le salon mais quelque chose avait changé : l’homme était dans un fauteuil, l’air complètement abattu et Beth était occupée à lui appliquer une compresse sur le front ! Ils entrèrent.

 

– Je crois qu’on s’est mal coordonné ! Commença Martinov, il n’était pas dans nos intentions de rendre Monsieur Petit-Couture dans cet état… Pouvons-nous nous parler deux minutes, madame ?

– Mais qu’est-ce que vous racontez ? Vous n’avez rien à vous reprocher, du moins j’espère ! Mais regardez un peu ça !

 

Elle leur tendit alors le dernier numéro tout frais, tout chaud du  » Calamar Coincé  » C’était carrément l’hallali ! L’ancien ministre en prenait plein les gencives sur cinq colonnes à la une :  » Petit-Couture se prend pour la fée Carabosse «  était-il indiqué en titre.

 

 » Gérard Petit-Couture ex sous ministre et grand consommateur de péripatéticiennes des deux sexes, non content de payer très cher des séances de mystification pour le dissimuler, s’est mis désormais en tête de se venger de ses ex collègues et du monde politique en général. Il a donc acquit un livre qu’on lui a vendu comme étant du Moyen-âge bien que tout droit sorti des ateliers d’un faussaire… et afin de jeter des sorts à l’ensemble de la classe politique il s’est attaché les services d’un couple de charlatans…. on se demande vraiment s’il ne faudrait pas faire passer un examen psychiatrique à tous les postulants ministres…. « 

 

Et tout le reste était sur le même ton, le véritable nom de Martinov et l’identité de son assistante étaient révélés, et le tout était illustré d’une photo du grimoire.

 

– Charlatan, moi, c’est la première fois qu’on me traite de charlatan ! Je vais leur foutre un procès au cul à ces cons ! S’emporta le professeur pourtant peu familier des propos vulgaires.

– Vous le perdriez ! Dit alors Gérard Petit-Couture avec une détermination étonnante pour quelqu’un qui vient d’encaisser un tel choc ! Ce que vous faites depuis quatre jours est bien de la charlatanerie, vous inventez des traductions de trucs intraduisibles !

– Mais tu le savais alors ? S’écria Florentine !

– Bien sûr que je le savais, je ne suis pas idiot ! Je voulais me venger, écrire un livre et puis Duval m’a offert ce truc, je n’ai pas compris parce que si c’était un vrai document il me semblait que sa valeur devait être inestimable, mais ce pouvait être une copie, alors j’ai voulu savoir, j’ai été consulter un commissaire-priseur, il m’a presque rit au nez !

– Mais alors pourquoi chercher quelqu’un pour travailler dessus ! S’étonna Florentine

– Ce devait être un prétexte, ce manuscrit est pourri, mais l’idée de Duval de chercher un produit pour influencer les décisions de quelqu’un ça m’a paru génial et réalisable. Avec des phéromones, des hormones on doit pouvoir faire ça… et il ne s’agit plus de sorcellerie. Il me fallait dans un premier temps attirer quelqu’un dans la place qui aurait vite conclu à la fausseté du grimoire mais auquel j’aurais demandé de rechercher une potion miracle et que j’aurais gardé jusqu’à ce qu’il la trouve ! Je n’ai pas voulu recourir à des gens que je pouvais faire chanter, j’ai préféré que l’argent et le sexe puissent servir d’appât !

 

Petit-Couture se leva, pris une profonde inspiration et continua :

 

– Je viens de prendre un sacré coup dans la tronche avec cet article infect, mais finalement il me rend service ! Et vous n’avez pas besoin de savoir pourquoi ! Je perdais mon temps avec vous, Martinov, je ne m’imaginais pas que vous seriez capable de faire semblant de travailler ? Ce con de détective ne s’est pas trompé, n’êtes que le dernier des charlatans. Je n’ai qu’une parole, vous serez payés, mais je vous méprise profondément !

– Mais… Tenta de répliquer Martinov en proie à une montée d’adrénaline qui n’allait pas tarder à devenir incontrôlable.

 

Florentine lui coupa la parole !

 

– Je ne te permets pas d’insulter Monsieur Martinov, C’est moi qui lui ai donné instruction de faire semblant de travailler comme tu dis, j’ignorais que tu savais que c’était un faux, et je pensais que le savoir te causerait un choc, c’était aussi l’avis de ton psychiatre ! Pourquoi tu me n’en as pas parlé, tu n’avais donc pas confiance en moi ?

 

Gérard accusa le coup, assimila ce que venait de lui dire sa compagne, il se rassit alors dans le fauteuil !

 

– J’ai du mal à y voir clair, non je ne t’ai rien dit, parce qu’après  » l’affaire  » je n’avais plus confiance en personne. J’ai sans doute eu tort ! Je suis désolé professeur, je retire mes propos. Florentine, explique-leur tout maintenant. On ne va pas les retenir, mais autant qu’ils sachent…

– Je leur ai déjà expliqué pas mal de choses (elle détailla) j’ai joué un double jeu, Gérard craignait que le premier contact avec le grimoire soit décourageant, il fallait donc trouver des arguments pour vous faire rester, d’où le stratagème du faux rendez-vous, d’où mon travail de séduction. Pour Gérard c’était le début d’un engrenage qui irait jusqu’à la découverte du produit et en ce qui me concerne je vous demandais de faire semblant de travailler dessus, je ne souhaitais pas que l’on rentre dans la seconde phase que je jugeais dangereuse pour tout le monde d’ailleurs ! Ça va tout le monde suit ?

– Tu es merveilleuse, Florentine, j’aurais dû avoir confiance en toi, on aurait dû se parler davantage, ça nous aurait évité de patauger…

– Mais l’article ! Demanda Béatrice, il sort d’où ?

– Il sort de chez Duval ! C’est lui qui a tout manigancé dès le départ ! Je comprends tout maintenant. C’est lui qui m’a conseillé la mise en scène et les photos quand j’étais encore au gouvernement. C’est lui qui s’est occupé de tout ! Il a fait jouer le rôle de l’épouse par Florentine pour que le scandale éclate. C’est comme ça que je me suis fait virer ! Mais ce n’était pas terminé, il fallait ensuite m’empêcher d’écrire mon bouquin, Duval m’a déconseillé de le faire, et naïvement je l’ai écouté. Il m’a offert son grimoire ridicule, il suffisait ensuite d’ébruiter le fait que je voulais le faire traduire pour me ridiculiser complètement ! Maintenant si j’écris mon livre, tout le monde croira que ce ne sont que des inventions. La politique m’a tué définitivement, ces gens-là sont trop forts pour moi… Mais je ne vais pas renoncer à me venger. Non… ma vengeance sera terrible, terrible !

 

A ces mots, Florentine devint blanche, craignant que Gérard lui fasse part d’un autre projet insensé !

 

– Je vais faire le mort, le silence est le plus grand des mépris. Je vais me remettre à peindre, j’ai déjà quelques idées, c’est avec ma haine que je vais peindre et je suis sûr que cela donnera des chefs d’œuvres, je vais devenir un grand peintre, je serais respecté, adulé, et un jour tous ceux qui m’ont ridiculisé viendront me lécher les bottes ! Beth, prépare-nous du champagne ! Nous allons fêter mon abandon définitif de la politique et mon enracinement dans le monde des arts, de la fête et du sexe !

– Mon Dieu, il est guéri ! Dit alors Florentine s’écroulant en larmes sous l’émotion.

 

Alors, Béatrice s’approcha d’elle, non pas pour la consoler, puisqu’elle n’était pas triste, mais pour lui témoigner de son amitié, les deux femmes se regardèrent avec des yeux de biches.

 

– Vous êtes nos invités, Professeur et Béatrice ! Beth, peux-tu nous préparer quelque chose pour, disons 13 heures !

– Pas de problème Monsieur ! Mais je vais déjà m’occuper du champagne.

– Si vous le voulez bien nous ne vous raccompagnerons que ce soir ou demain. Je crois en effet que ces femmes ont des choses à se dire cet après-midi, nous les laisserons, pour ma part je me remets à peindre dès le repas terminé, mais savez-vous professeur que Beth vous trouve absolument charmant…

– Non ?

– Si !

– Et elle suce admirablement bien.

 

Maud-Anne Amaro décembre 2003 (légèrement révisé en juillet 2009)

 

Maud-anne@hotmail.fr

 

Ce texte a eu l’honneur d’être désigné comme 2ème prix du meilleur récit pour l’année 2004.

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 08:45

Professeur Martinov et la maison de Cendrillon par Maud-Anne Amaro

 

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Préambule : cette histoire fait suite à « Professeur Martinov et le lapin dur » et à « Professeur Martinov et le mont de Vénus » mais peut se lire seule. 

 

LUNDI

 

Nous retrouvons le professeur Andrej Martinov et sa charmante et blonde assistante Béatrice, dans la salle de restaurant d’un hôtel de voyageurs des environs de Besançon dans le Doubs !

 

Mais que font-ils là ces deux-là ? Me demanderez-vous ?

 

Oh, c’est très simple, vous savez que nos deux complices ont fait fortune (un peu, juste un peu !) en commercialisant le  » lapin dur  » produit aphrodisiaque découvert par hasard (voir ce récit). Mais ayant appris que l’usine chargée de sa fabrication ne respectait pas la posologie et lui substituait un mélange sans doute plus rentable pour elle mais à l’efficacité nulle pour les utilisateurs, Martinov fut donc, après avoir rompu avec ces indélicats, obligé de chercher ailleurs. Et cette petite usine dégotée par petite annonce et qui cherchait de l’ouvrage ferait parfaitement l’affaire. Le marché s’était conclu. Et voici donc nos deux héros en train de trinquer au succès de ce petit déplacement !

 

– Tu connaissais cette région ? Demande le professeur ?

 

– Non, pas du tout, c’est vraiment très joli !

 

– J’ai bien envie de m’y attarder deux ou trois jours, ça me ferait peut-être du bien de changer un peu d’air ! J’en ai marre d’avoir des douleurs partout !

 

– On peut rester deux trois jours, et on repartirait avant le week-end ? Suggéra Béatrice.

 

– Pourquoi pas ? Mais j’ai rien amené pour me changer !

 

– Ce n’est pas un problème, ça s’achète ce genre de choses… Remarque, je ne sais pas s’il y a grand-chose à voir dans le coin ?

 

– Il doit y avoir des belles balades à faire, non ?

 

– Alors, d’accord pour les balades, je vais me renseigner à la réception.

 

Béatrice se dirigea alors vers la caisse où officiait une imposante gérante. Martinov ne se lassait pas d’admirer les formes de son assistante, elle s’était vêtue aujourd’hui d’un pantalon jaune qui lui moulait joliment ses globes fessiers et il n’en perdait pas une miette. Devinant qu’il la regardait, elle se retourna brusquement et lui lança un petit sourire complice qui eut pour effet de le faire fondre. Martinov avait toujours été sentimental ! Il continua à l’observer pendant qu’elle s’éternisait à bavarder avec la patronne ! Que pouvaient-elles bien se raconter se demandait-il ?

 

Enfin elle revint !

 

– Ben alors ?

 

– Ça marche ! J’ai pris deux chambres jusqu’à jeudi et on pourra même prolonger si on a envie !

 

– On aurait pu prendre une chambre pour deux ? Lança Martinov, soudain égrillard.

 

– Mais non mon petit professeur, je t’aime bien, mais tu ronfles de trop ! Et puis de toute façon ça aurait été des lits jumeaux, tu n’aurais pas pu t’endormir dans mes bras !

 

– Cruelle !

 

– Mais non !

 

– Tu en as mis un temps à négocier ça ?

 

– La patronne est curieuse comme une pissotière, elle voulait, l’air de rien, absolument savoir ce qu’on fabriquait par ici, alors je lui ai dit qu’on était journalistes, qu’on était sur une drôle d’affaire et que je ne pouvais pas lui en dire plus, because le secret professionnel, elle n’a pas insisté !

 

– Sacrée Béatrice ! A la tienne !

 

– A la tienne mon petit professeur !

 

C’est à la fin du repas alors que Martinov dégustait une excellente crème brûlée que surgit un étrange personnage :

 

– Excusez-moi de vous déranger ! Je ne souhaite vous dire qu’un seul mot !

 

– Pardon ? Répondit le professeur se composant instantanément le masque de celui qui a horreur qu’on le dérange !

 

– Euh ! Jean-Claude C… conseiller municipal.

 

Le type tend une main au professeur que Martinov ignora superbement !

 

– Si vous pouviez faire vite !

 

L’intrus est décontenancé, vexé même, à ce point que Béatrice trouve que quand même il exagère, et croit diplomatique d’intervenir.

 

– Excusez mon ami, nous avons quelques soucis en ce moment ! Mais nous aimerions terminer ce repas sans être dérangé !

 

Elle lui dit cela avec son plus beau sourire. L’autre ne sait plus trop quoi faire, il se recule, semble hésiter, puis s’adressant à l’assistante du professeur !

 

– Je pourrais vous dire un mot tout à l’heure ?

 

– Juste un, alors !

 

– Ok, je reste dans le coin !

 

– Pas moyen d’être tranquille… Commença Martinov, sur la défensive !

 

– T’es un vrai sauvage !

 

Ils oublièrent l’incident et se mirent à parler de tout et de rien. Une demi-heure plus tard, ils se levèrent de table, Béatrice découvrit alors le conseiller municipal, quelques tables plus loin qui se levait à son tour et qui venait à leur rencontre.

 

– Bon, chuchota Béa, je vais voir ce qu’il veut ! On se retrouve dans ta chambre !

 

Cette perspective eut pour effet de dérider complètement le vert professeur qui du coup monta les escaliers, gai comme un pinson ! Martinov retira sa veste, s’assit sur le lit et entreprit de jeter un coup d’œil aux nouvelles du jour, plus tellement fraîches déjà !

 

– Toc !

 

Il se releva en maugréant, prêt à éconduire l’intrus !

 

– Béatrice déjà ! S’étonna-t-il.

 

– Ce fut rapide !

 

– Qu’est-ce qu’il voulait ?

 

– Me refiler un dépliant !

 

– Hein ! Et c’est pour ça qu’il est venu nous casser les pieds ?

 

– Attend, tu vas rire, il nous prend pour des journalistes…

 

– Ben oui, c’est normal, c’est la caissière qui a dû lui répéter !

 

– Ça j’avais compris ! Mais il voulait qu’on fasse de la promotion pour un musée du coin !

 

– Un musée de quoi ?

 

– La maison de Cendrillon ! déclara Béatrice avec emphase.

 

– N’importe quoi ?

 

– Alors comme je lui ai fait comprendre que j’en avais rien à foutre, il m’a dit qu’on devrait y aller, que ça valait le coup de faire un article, et même qu’il devait s’y passer des drôles de choses !

 

– Fais voir !

 

Martinov, lu, amusé, le dépliant publicitaire. Il y était indiqué que la réalisation et le fonctionnement de ce musée n’avaient été possibles qu’avec le soutien financier du département du Doubs et de la région de Franche-Comté. Ça, c’était l’alibi culturel, sinon c’était plutôt gonflé, On y expliquait qu’on avait retrouvé un vieux manuscrit d’une certaine Cendrine Lion, qui prétendait ni plus ni moins avoir été la maîtresse de Charles Perrault et qui lui aurait inspiré le conte en prose bien connu. Le manuscrit donnait parait-il moult détails sur son environnement mobilier de l’époque à ce point qu’on avait pu le reconstituer. Il était également précisé que cette jeune femme était une grande collectionneuse de chaussures, qu’elle éprouvait un plaisir irrationnel à mettre en valeur ses pieds, lesquels étaient parait-il si jolis que c’est en les regardant que Perrault devint amoureux de la jeune femme !

 

– Hein ? Questionna la jeune femme que cette phrase venait d’interpeller.

 

– Ils disent que  » ses pieds étaient si jolis que c’est en les regardant que Perrault devint amoureux de la jeune femme !  »

 

– Perrault était fétichiste du pied ?

 

– Je ne me suis jamais penché sur la question !

 

– Ça peut être une grille amusante pour relire Cendrillon, tiens, il faudra que j’essaie !

 

Béatrice se déplaça jusqu’à la fenêtre, elle donnait sur la rue et on découvrait au loin les vertes collines de la région baignant dans le soleil du couchant !

 

– Belle région ! Dit-elle simplement !

 

Martinov ne répondit pas, une immense complicité les unissait depuis la découverte du  » lapin dur « , mais ils étaient loin d’être amant et maîtresse. Pourtant parfois ils se laissaient aller à de grands élans de tendresse où le sexe n’était guère absent. Mais la chose était rare, et c’était toujours Béa qui prenait l’initiative. Cette invitation dans sa chambre pouvait être l’une d’elle, mais ça pouvait être aussi n’importe quoi d’autre, simplement le plaisir de continuer à bavarder ensemble ! Elle revint vers lui !

 

– Je croyais que c’était de Grimm, Cendrillon ?

 

– Non tu confonds avec la Belle au Bois Dormant ou avec Peau d’âne, je n’en sais rien, tout ça, ça se ressemble !

 

– Tu te rappelles cet été quand tu as joué avec mes pieds ?

 

– Oh ! Oui !

 

– Tu crois que Cendrillon, elle jouait aussi comme ça avec Perrault ?

 

– Finalement je ne me rappelle plus bien, il faudrait qu’on y rejoue pour que je me le remémore !

 

– Cochon ! Lança Béatrice en minaudant.

 

– Voyou !

 

– Comment on dit voyou au féminin ?

 

– On dit voyou !

 

– Et bien le voyou il a envie de se faire embrasser les pieds par mon petit professeur !

 

– Donne ! répondit le professeur, sautant alors sur l’occasion

 

– Ils ont peut-être un peu sales ?

 

– Mais non !

 

– Mais si !

 

– Donne, je te dirais !

 

Alors Béatrice lui tendit son pied gauche, un joli pied bien dessiné, aux ongles vernis d’un joli rouge, il mit son nez au-dessus de la naissance des orteils !

 

– Ce n’est pas désagréable !

 

– Je te dis que tu es un cochon !

 

– N’exagère pas ! Tu puerais des pieds, je ne le ferais pas !

 

– Tu n’aurais pas dû dire ça !

 

– Et pourquoi donc !

 

– Parce que je voulais me les laver !

 

– Et alors ?

 

– Et alors c’est toi qui vas me les nettoyer avec ta langue !

 

– Juste un peu alors ?

 

– Allez, lèche !

 

– C’est vraiment ton truc, ça, hein ?

 

– Lèche donc ! Tu ne vas pas perdre au change, je te le promets !

 

– Oh, je te fais confiance !

 

– Comment tu les trouves mes petits petons ? Hein qu’ils sont adorables ? Je n’arrive pas à comprendre qu’il y ait des gens qui n’aiment pas les pieds. Tiens, c’est comme les mecs qui ne retirent pas leurs chaussettes pour faire l’amour, tu crois que c’est joli toi une chaussette ? Et je te dis pas quand tu as un gros orteil avec un ongle mal entretenu qui sort bêtement de son trou !

 

Martinov, ne releva pas, se demandant combien de types Béatrice pouvait avoir connu pour avoir une telle connaissance de ce genre de choses. Mais il était vrai qu’elle lui avait confié avoir eu une période assez agitée dans sa vie, il continua donc à lui faire plaisir, léchant, embrassant, caressant et massant le pied, sachant qu’en retour, il finirait par avoir sa petite récompense. Ça ne tarda pas !

 

– Alors, tu voudrais que je m’occupe de ta quéquette ?

 

– Ben…

 

– Elle doit être en pleine forme, hein ? Attend, je vais me rendre compte ! Rajouta-t-elle.

 

Et sans lui laisser le temps de répliquer, elle posa son pied nu sur la braguette du professeur, qui béat de contentement se laissait faire, se sentant envahir par une douce excitation.

 

– Allez baisse-moi ton bénouse, on va innover !

 

– Tu vas faire quoi ?

 

– Fais-moi confiance, mon petit professeur !

 

Martinov, comme demandé, dégrafa son pantalon et le fit descendre sur ses chevilles. Son slip parcourut le même chemin quelques courts instants après, le laissant la pine à l’air et bien raide devant sa coquine d’assistante.

 

– Elle est mignonne ! Tu sais ?

 

– Bof, y a mieux !

 

– Y a toujours mieux, mais la question n’est pas là, je l’aime bien ta bite !

 

A ces mots, le petit macho caché dans tous les bonhommes se gonfla la poitrine de satisfaction, mais il n’eut guère le loisir de méditer davantage sur la profondeur de ces étranges propos car Béatrice entreprit de coincer le sexe du savant homme entre ses deux pieds, puis d’entamer ainsi une étrange masturbation.

 

Ce jeu dura quelques minutes. L’excitation montait, montait et rendait le professeur plus hardi :

 

– Si tu te mettais à l’aise ? Demanda-t-il alors à son assistante.

 

– T’as envie de voir mes nénés, c’est ça ?

 

– Ben, oui…

 

– T’as raison, on va se foutre à poil !

 

Et joignant le geste à la parole, Béatrice dégrafa son pantalon. Du coup Martinov se dépêcha d’enlever ses chaussures, se débarrassant de tout ce qui dégringolait sur ses chaussettes.

 

– Quand je vais être à poil, tu vas me sauter dessus ? Demanda la jeune femme.

 

– Je vais essayer de me tenir !

 

– Non, je veux que tu me saute dessus, j’ai vraiment envie que tu fasses ça ! Tu te fous une capote et tu fonces !

 

Le professeur regarda sa partenaire, incrédule, l’excitation lui rosissait le visage, il décida alors de faire comme elle voulait. Il finit prestement de se déshabiller, se protégea. Béatrice pour sa part eut tôt fait de libérer ses petits trésors, elle se jeta alors sur le lit, s’y installa sur le dos, écarta ses jambes.

 

– Viens !

 

Martinov se dit alors qu’avant de la pénétrer, il aurait été bien agréable d’aller lui sucer le sexe, mais non, elle voulait jouer les sauvages !

 

– Viens, viens vite, j’ai envie !

 

Alors le professeur, la pénétra, la besogna, et à sa grande surprise la découvrit très vite en train de pousser des séries de petits cris de jouissance en balbutiant des :  » C’est bon ! Continue ! Continue ! C’est bon ! » (air connu). Puis tout d’un coup elle le supplia :

 

– Dans mon cul ! Viens dans mon cul !

 

Martinov ne se le fit pas dire deux fois, sodomisa la belle en cadence er finit par décharger dans un grand râle, il était complètement crevé, il se fatiguait vite, mais le regard radieux que lui lança alors Béatrice fut la plus belle de ses récompenses, ils s’enlacèrent tendrement et restèrent ainsi un long moment.

 

C’est quelques minutes plus tard, alors que le professeur se demandait ce qui avait bien pu mettre la jeune femme dans un état pareil, que celle-ci se relevant signifia à ce dernier qu’elle irait bien maintenant prendre une douche, et qu’après direction dodo. Autrement dit, elle lui disait de la laisser. Martinov en eut le cœur un peu pincé, mais après tout se dit-il « Ne demandons pas l’impossible ! » Il lui fit un chaste bisou, entrepris de se rhabiller, et c’est alors qu’il franchissait le pas de la porte qu’elle lui demanda :

 

– On ira demain voir le truc de Cendrillon ?

 

MARDI

 

Le lendemain matin, ils décidèrent de faire une grande virée dans le secteur. Il finirait l’après-midi au musée de Cendrillon puisque celui-ci n’ouvrait ses portes qu’à 16 heures. Ils durent demander quelques conseils à la gérante de l’hôtel qui s’empressa de leur donner, en glissant toutefois un certain nombre de questions insidieuses propre à satisfaire sa curiosité maladive, mais sur ce point elle fit chou blanc.

 

Ne nous attardons pas plus sur cette magnifique journée aussi bucolique qu’ensoleillé et rendons-nous un peu avant 16 heures devant ce mystérieux musée. Quelques personnes attendaient l’ouverture en flânant aux alentours.

 

– Regarde la plaque ! Lança Martinov, à l’adresse de son assistante, ça n’a pas l’air de marcher très fort !

 

La jeune femme s’approcha. Effectivement la plaque indiquant les heures d’ouvertures avait connu plusieurs modifications. La mention visite guidée à 14 heures et à 17 heures avait été remplacée par un seul horaire. Mais il y avait encore plus intriguant, une seconde plaque, en dessous de la première avait vu ses inscriptions masquées par un ruban adhésif de piètre qualité qui à moitié enlevé laissait pour qui s’en donnait la peine deviner cette ahurissante information :

 

Visite spéciale pour adulte, tous les vendredis à 21 heures !

 

Nos deux héros se regardèrent circonspects, puis renoncèrent à comprendre. L’heure approchait maintenant et quelqu’un vint prévenir de l’ouverture imminente des portes. Du coup une file d’attente se constitua. Oh, ce n’était pas la grande foule, un couple de germanophile assez quelconque, un couple avec trois gosses qui manifestement n’avaient aucune envie particulière de pénétrer en ces lieux, un type tout seul, rouquin avec de grosses moustaches, et puis… … et puis, ils s’aperçurent que le type n’était pas vraiment seul, il appela en direction d’une voiture

 

– Carole ! Ça ouvre !

 

Et voici que Carole, ouvre sa portière et s’avance vers le petit groupe. Martinov la regarde comme le loup de Tex Avery. Il faut dire qu’il y a de quoi, une grande brune, au visage parfait et souriant, de longs cheveux bruns, la peau mate, une robe noire très simple et décolletée juste ce qu’il faut ! Une petite merveille !

 

Nous ne raconterons pas ici toute la visite, très genre « on n’a pas grand-chose mais on vous montre tout » ! Des objets, vêtements et meubles d’époque, le soi-disant manuscrit signé Cendrine Lyon. Un petit montage vidéo, des panneaux explicatifs qui répétaient trente-six fois la même chose. Bref tout cela n’avait que peu d’intérêt. C’est à la fin que le guide fit asseoir tout le petit groupe de visiteurs dans une petite salle munie d’une mini-scène.

 

– Mesdames Messieurs, le mythe de Cendrillon n’est pas mort, et nous allons essayer de le faire revivre devant vous ! Je vais avoir besoin de deux volontaires, à moins que les volontaires je ne les choisisse moi-même !

 

Il devait bien sûr répéter la même chose à chaque séance… Il jeta un regard circulaire à la salle, puis s’adressant à Carole lui demanda :

 

– Voudriez-vous chère madame, être notre Cendrillon de ce soir ?

 

Carole ne se fit pas prier, répondit par un très gracieux et approbateur sourire et se prit la main que lui tendait le guide. Il la fit asseoir quelques instants dans un fauteuil soi-disant d’époque, et l’affubla d’abord d’une sorte de coiffe assez ridicule, puis d’un châle sans beaucoup de classe. Les spectateurs commençaient à se demander quelle était cette mascarade, quand ils comprirent qu’effectivement cela n’avait aucune importance sinon celle d’introduire la suite. Le guide se tourna alors vers le public et d’un air rigolard lança sa tirade :

 

– Voyez, vous mesdames et messieurs, je n’arriverais jamais à transformer cette charmante personne, au fait c’est comment votre prénom, chère Madame ?

 

– Carole !

 

– Donc je n’arriverais jamais à transformer Carole en Cendrillon ! Parce qu’il manque un élément essentiel ! Essentiel, que dis-je ? Fondamental, pour que cette transformation ait lieu ! Et savez-vous justement ce qu’il manque ? Quelqu’un dans le public le sait sans doute ?

 

Après un silence révélateur, Béatrice ne put s’empêcher de donner la réponse :

 

– Les chaussures !

 

– Bien sûr ce sont les chaussures, mais admettez, que des chaussures, ne s’essaient pas comme des chapeaux, et encore moins comme un châle, mais nous avons une collection de chaussures de toutes tailles, et si vous le voulez bien, Carole va m’accompagner derrière ce rideau, nous allons choisir ses chaussures ensemble et après… Mais pour vous faire patienter, nous allons vous passer une petite vidéo, elle ne dure que cinq minutes et après nous revenons !

 

Carole et le guide disparurent derrière la tenture. La vidéo de patience n’était qu’un machin expliquant par quels fonds le musée avait été créé. On y apprenait qu’il s’agissait d’une initiative personnelle suite à la découverte du fameux manuscrit, et que l’affaire avait été jugée suffisamment culturelle pour être ensuite subventionné par le conseil général (ou régional, je ne sais plus) Et voici Carole de retour. Non elle n’a pas ses nouvelles chaussures, elle a toujours ses pompes d’origine ! Mais les souliers de cendrillon, (des souliers en verre) sont portés à bout de bras par le guide sur un coussin de velours rouge. Celui-ci fait alors rasseoir Carole.

 

– Et voilà ! Nous allons à présent avoir besoin d’un prince charmant ! Mais avant nous allons débarrasser Cendrillon, pardon, Carole de ses chaussures du 21ème siècle !

 

Alors le guide prit délicatement en main le pied droit de Carole, défit la lanière avec une lenteur toute calculée, retira la chaussure et entrepris de lui masser légèrement le pied ! A ce spectacle Béatrice commença par se réveiller de son apathie et lançait des yeux étonnés vers ce pied que les grosses mains du guide étaient en train de polluer. Comme elle aurait bien aimé être en ce moment à la place de ce rustre ! Soudain elle eut envie, envie de toucher ses pieds, de les masser, de les caresser, de les embrasser… Le guide la fit sortir de sa rêverie, il regarda alors le professeur Martinov, et lui lança :

 

– Si Monsieur veut bien être le prince charmant qui chaussera Cendrillon ?

 

Martinov commença par refuser, il était venu uniquement pour faire plaisir à Béatrice et n’entendait pas à priori jouer à ce qui lui semblait la dernière des bouffonneries. Pourtant le sourire d’invitation que lui lança Carole le faisait hésiter ! Il allait se jeter à l’eau quand une force impulsive poussa Béatrice à intervenir !

 

– Moi je veux bien !

 

– Mais non il faut un homme ! Dit quelqu’un !

 

Il se passa alors quelque chose de trouble, les deux femmes se regardèrent !

 

– J’aimerais bien que ce soit Mademoiselle ! Finit par dire Carole !

 

– Alors pourquoi pas, tout cela n’est qu’un jeu n’est-ce pas !

 

– Oui, mais pour la photo, ça ne va pas aller ! Reprit le râleur !

 

– Nous ferons un deuxième essayage pour la photo, ce n’est pas un problème ! Concilia le guide !

 

C’est ainsi que Béatrice se retrouva sur la scène dans un étrange état, mais elle en avait conscience. Elle ne souhaitait pas revenir en arrière, mais savait parfaitement le jeu dangereux. Carole tendit son pied gauche, et Béatrice se baissa alors, à l’instar d’une vendeuse de chaussures, regrettant à cet instant de s’être vêtue d’un pantalon. Elle aurait sinon pris un plaisir pervers, pensait-elle à provoquer de furtifs effets de culotte. Elle prit le pied offert dans sa main, un pied qu’elle jugeait parfait, elle le caressa négligemment, en testant l’infinie douceur de sa peau. Un frisson de plaisir envahit le corps de l’assistance du professeur Martinov, à ce point qu’un épanchement humide ne tarda pas à se manifester quelque part entre ses jambes. Son regard devenait trouble, presque vitreux, il rencontre celui de la fausse Cendrillon. Les deux femmes échangèrent un sourire, oh combien signifiant !

 

– On se verra tout à l’heure ! Chuchota Carole.

 

Le contact était donc réalisé, et déjà le désir de Béatrice se projetait vers cet avenir proche. Elle ne put s’empêcher de conclure par un chaste et bref baiser sur le dessus de ce pied si sensuel, puis elle se reprit, et lui enfila ses chaussures de verres.

 

A la sortie, alors que les visiteurs allaient rejoindre leur véhicule, Béatrice anxieuse attendait un signe de sa Cendrillon. Il vint très vite, celle-ci s’approcha d’elle, et s’adressant au professeur :

 

– Je vous l’enlève juste une minute, vous permettez ?

 

– Faites comme chez-vous ! Répondit simplement le professeur, un peu désabusé

 

Le  » musée  » était jouxté par une sorte de petit chemin conduisant vers, semble-t-il des jardins privatifs situés un peu plus loin, une fois dans ce chemin, on était théoriquement à l’abri de tous regards. C’est là que Carole entraîna Béatrice en lui prenant la main. Les choses se passèrent à la vitesse de l’éclair. Un bref regard de Carole pour s’assurer de l’absence de tout voyeur involontaire, puis elle enlaça carrément Béatrice avec une fougue telle qu’elle plaqua cette dernière contre le mur en vieilles briques roses. Les visages se rapprochèrent avec un volontarisme aussi simultané que partagé. Les bouches s’ouvrirent, les langues se rencontrèrent. Et pendant ce temps-là les mains s’agitaient, parcouraient les corps, pelotaient, caressaient.

 

Carole finit par se dégager :

 

– Toi, je te veux ! Dit-elle simplement.

 

– Quand tu veux ! Répondit Carole !

 

Cette dernière lui tendit alors une carte qu’elle avait sans doute déjà préparée.

 

– Téléphone-moi dans une heure, Tchao !

 

Et elle disparut…

 

– Vous vous êtes donné rendez-vous ? Demanda innocemment Martinov.

 

– On ne peut décidément rien te cacher, mon petit professeur !

 

– Tu sais que j’allais y aller, lui mettre ses chaussures, tu m’as brûlé la politesse !

 

– Oh, je suis désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher ! Lui dit-elle avant de lui faire un petit bisou affectueux sur le bout du nez.

 

– C’est vrai qu’elle est impressionnante ! Surenchérit le professeur.

 

– Tu l’as dit ! Tu as vu ses pieds ?

 

– Ses pieds, ses pieds ! Ça t’obsède décidément !

 

– Ben quoi, c’est joli un pied !

 

– Ouais, mais bon, pour moi un pied c’est fait pour marcher !

 

– Et un cul c’est fait pour s’asseoir ?

 

– Martinov renonça à continuer la conversation se sachant vaincu d’avance sur ce genre de sujet.

 

MERCREDI

 

Béatrice avait rendez-vous le lendemain matin avec Carole, cette dernière lui avait indiqué ne pas être libre l’après-midi, mais qu’un 10 à 12 la comblerait d’aise. Restait à déterminer où ! Or pour des raisons qu’elle ne savait pas trop expliquer, notre héroïne préférée n’avait nulle envie de s’envoyer en l’air avec Miss Carole à quelques pas de couloir de la chambre du professeur Martinov. Elle ne lui devait rien, elle ne se considérait absolument pas comme sa maîtresse, non ça l’embêtait, c’est tout ! C’est donc à Besançon que les deux femmes décidèrent de se voir, à l’hôtel ou Carole était descendue. Apparemment donc elle y avait réservé une chambre pour une personne seule. La présence de son chevalier servant d’hier restait donc un mystère, mais de peu d’importance. C’est néanmoins avec une certaine nervosité que Béatrice s’y rendit, elle regrettait de ne pouvoir mieux soigner sa toilette, mais elle n’avait pas apporté grand-chose pour ce voyage qui à l’origine ne devait être qu’un simple aller-retour. Elle n’était pas lesbienne, bisexuelle certes car il faut bien employer le mot, mais ses expériences en ce domaine restaient malgré tout assez limitées.

 

– Bonjour toi ! L’accueillit Carole en abordant un sourire très chatte.

 

Elle embrassa très brièvement sa visiteuse sur les lèvres et se recula !

 

– Je te plais comme ça ?

 

Béatrice restait sans voix ! Subjugué par le spectacle de cette sculpture vivante planté là devant elle. Imaginez le tableau : La Carole revêtue uniquement d’une petite nuisette rose quasi transparente dont le tissu frôlait de façon impudique deux gros tétons bruns coquinement érigés et surplombant deux magnifiques globes un peu lourds mais au galbe parfait. Un string dont on se demandait bien quel pouvait en être l’utilité complétait et finissait de parachever la panoplie de son hôtesse qui se laissant dévisager sans aucune pudeur arborait un sourire désarmant. Béatrice se demandait quelle était la bonne conduite à adopter. Ou bien se jeter dans ses bras et passer tout de suite aux choses sérieuses, ou alors la complimenter pour cette vision de rêve ! Mais ce qu’elle ne savait pas, justement, c’est comment on faisait pour complimenter une telle apparition. Supputant néanmoins que la féliciter lui ferait plaisir elle sortit une phrase dont la profondeur lui paraissait abyssale :

 

– T’es vraiment top, toi !

 

– L’essentiel c’est que je te plaise ! Répondit la brune Carole

 

Juste un instant, un très bref instant, Béa se demanda le pourquoi de tels artifices, plus adaptés, selon elle, à séduire un homme qu’une femme, mais cette réflexion ne perdura pas. Béatrice se rapprocha, prête à enlacer enfin son hôtesse, celle-ci se recula, alors, le visage hilare, l’assistante s’avance de nouveau provoquant un nouveau recul de la brune qui la regardait dans les yeux.

 

– Tu ne veux pas que je te touche ? Demanda Béa, quelque peu surprise.

 

– Oh ! Si !

 

– Ben pourquoi tu te recules, alors ?

 

– Je profite du spectacle !

 

Béatrice interloquée se demanda de quel genre de spectacle il pouvait bien s’agir, sa toilette était d’un quelconque et son look ne pouvait en aucune manière soutenir la comparaison avec celui de Carole.

 

– Quel spectacle ?

 

– Tes yeux !

 

– Et qu’est-ce qu’ils ont mes yeux ?

 

– Ils sont remplis de désir !

 

– C’est bien la première fois qu’on me dit une chose pareille !

 

Béatrice avança de nouveau, et cette fois, Carole la laissa s’approcher, et tandis que leurs bouches communiaient, les mains de notre espiègle laborantine s’aventuraient sous la nuisette, caressant en une élégante courbe le dessin du sein, récidivant vers le ventre puis s’enhardissant à remonter là où elle avait commencé, tentant un contact appuyé du flanc du doigt sur le téton, testant les réactions, puis rassuré recommençant, plus rapide, plus nette, plus précise. Les doigts s’écartèrent afin que le contact de la main avec la peau soit la plus prenante possible, le téton restant en contact avec le creux de la paume. Béa sentis son pantalon tomber sur ses chevilles, la petite culotte prit le même chemin mais s’arrêta à mi-cuisse, l’humidité dont elle s’était imprégnée provoquant un frôlement de froid sur son corps. La position des deux femmes rendait pour Carole mal aisé le contact frontal, aussi préféra-t-elle pétrir les fesses de sa partenaire. Ça tombait très bien, elle adorait ça, Béa n’en pouvait plus, le contact de sa main avec les pointes de la brune l’électrisait, elle tenta de pincer, légèrement mais carrément.

 

– Arrête !

 

Instantanément, Béa stoppa son geste, un peu contrariée

 

– Tu n’aimes pas ?

 

– Si ! Fais comme si je n’avais rien dit, continue !

 

– Comme ça ?

 

– Ouiiiii !

 

– Plus fort ?

 

– Arrête !

 

Il n’y a rien de plus frustrant que de se poser des questions techniques en pleine excitation et Béa ne comprenait plus très bien en ce moment ce que souhaitait vraiment Carole. Elle décida de jouer la carte de  » l’humilité  » :

 

– Dis-le-moi, s’il y a quelque chose que je ne fais pas bien ! En fait j’ai beaucoup de choses à apprendre…

 

– Il faut qu’on apprenne à se connaître ! On se met à poil ?

 

Et joignant le geste à la parole, elle retira sa nuisette et son string dans la foulée. Béatrice fut bien obligée de se décider à en faire autant

 

– Tu vas être déçue ! Prévint-elle.

 

– Ça m’étonnerait !

 

– Je suis pourtant d’un quelconque !

 

– T’inquiète !

 

Béa finit de se déshabiller, elle n’aime pas ce moment, mignonne, plaisante, certes, mais elle se disait ne pouvoir soutenir la comparaison avec sa peau trop blanche, ses marques de sous-vêtements sur la peau, ses seins communs.

 

– Tu veux me faire plaisir ? Demanda Carole.

 

Bien sûr que Béa voulait lui faire plaisir ! N’était-elle pas là aussi pour ça ? Elle le lui dit !

 

– Je voudrais qu’on redémarre comme au musée ! Demanda la grande brune.

 

– Elle s’assit alors dans un fauteuil et demanda à l’assistante du professeur Martinov de venir s’occuper de ses pieds. Du coup Béa jubilait, elle avait cru que le fétichisme de cette rencontre n’allait que dans un sens, elle découvrait à présent que leurs fantasmes se rejoignaient. C’était inespéré ! Elle se mit à genoux devant Carole et baissant la tête entreprit de lui lécher le pied après l’avoir caressé. Puis se rendant compte que la position n’était guère pratique, elle s’allongea au sol, sur le dos et s’empara des orteils offerts, les léchant les uns après les autres, en gardant le plus gros pour la fin, l’humectant de salive et le suçant comme elle l’aurait fait avec une courte bite. L’excitation était à son comble, son entre-jambes coulait. Mais Carole lui renvoyait la réciprocité de son désir, elle se masturbait tandis que l’on s’occupait de son pied, puis n’y tenant plus, elle appela sa complice à finir le travail

 

– Viens !

 

Comme une furie, Béa se jeta alors sur la chatte de sa partenaire, lapa la mouille dégoulinante, se régala de son jus légèrement sucré, puis attaqua de ses doigts le clitoris érigé et décapuchonné. Quelques mouvements furent suffisants pour la faire jouir, elle s’affala alors comme un chiffon dans son fauteuil. Béa était sur le point de jouir à son tour, elle attendit quelques instants que Carole se remette de ses émotions, puis impatiente, réattaqua ses seins quelques instants, avant dans un grand élan de tendresse lui embrasser la bouche.

 

– Attends, faut que j’aille pisser ! Finit par murmurer Carole.

 

Béa se demanda alors s’il fallait qu’elle lui dise que ce genre de chose l’intéressait aussi bougrement, mais elle ne savait pas comment l’autre réagirait, elle ne voulait pas non plus prendre le risque de rompre le charme. Puis dans un souffle, elle trouva la formule qui lui permettait de prendre un moindre risque :

 

Carole

 

– Je peux regarder ?

– Coquine ! Dit simplement Carole. Elle ne l’encourageait pas, elle ne la décourageait pas non plus.

 

Elle laissa pourtant la porte de la salle de bain ouverte. Béatrice ne bougea pas, tendit l’oreille et entendit le bruit des premiers clapotis qui soudain s’arrêtèrent.

 

– Ben alors ! Tu viens regarder ou pas ?

 

Non ! Béa n’y croyait pas ! Comment cette femme pouvait à ce point calquer ses propres fantasmes ? Elle s’approcha, contemplant Carole, qui pour l’instant se retenait !

 

– Vas-y, mate !

 

– C’est beau ! Heu… Tu ne voudrais pas te relever un petit peu ?

 

Carole n’est pas choquée, mais elle est surprise et cela se voit, elle accède néanmoins au désir de Béa et se relève un peu rendant ainsi beaucoup plus visible la chute de son petit pipi doré ! L’excitation brûle maintenant le corps de Béa, entrée dans une spirale de désir, elle en veut encore, ne se contrôle plus, et alors que Carole allait s’emparer d’une feuille de papier toilette afin d’essuyer son intimité, elle lui crie :

 

– Non, laisse !

 

Carole suspend son geste, incrédule, permettant alors à Béa de s’agripper à son corps et de mettre sa bouche en contact avec sa chatte afin d’y laper les dernières gouttes.

 

– T’es vraiment une cochonne ! lui lance Carole

 

Ça lui a échappé, elle le regrette déjà. Mais Béa s’est reculée, contrariée, se rendant compte qu’elle a commis l’erreur d’imposer trop vite son fantasme à sa partenaire.

 

– Continue ! Tente de rectifier Carole.

 

– Tu dois me trouver complètement folle ?

 

– Mais non ! Simplement je n’ai pas l’habitude, mais ça ne me choque pas ! Allez, continue !

 

C’est limite rattrapage diplomatique, mais cela suffit à sauver les apparences, et Béa se remet en position, plus par principe que pour autre chose car il n’y plus de pipi à y laper. Reste le goût capiteux de ce sexe offert dont elle se délecte en lui aspirant les nymphes avec gourmandise ! Carole se laisse faire, d’abord passive, puis s’abandonne, carrément affalée, assise sur la cuvette, les jambes écartées, puis l’excitation renaît vite, sa respiration se fait haletante, et la langue de Béa recueille de nouveau l’humidité de son plaisir. Elle ne tarde pas à jouir de nouveau !

 

– T’es une vraie sorcière ! Parvint-elle à lui dire dans un souffle en affichant un sourire ravi.

 

Béatrice ne répond pas, elle est déchaînée, elle a envie à présent que l’on s’occupe d’elle, elle se relève, se penche, cherche la bouche de sa partenaire, l’embrasse avec passion et s’arrange pour qu’en même temps les pointes de ses seins frôlent le corps de la grande brune. Ce contact l’électrise. Un soupir ! Encore un autre ! Elle n’en peut plus, se redresse et finit par coller sa chatte sur la bouche de Carole, toujours assise. Ce duel d’amour commencé sous la direction de la brune est maintenant entièrement contrôlé par Béatrice. C’est elle qui conduit, c’est elle qui dirige, c’est elle qui opère. La langue de Carole s’immisce dans son sexe, le fouille, tandis que ses mains lui agrippent les fesses, allant jusqu’à en lui écarter les hémisphères. Des doigts s’approchent de son anus. D’instinct elle s’ouvre, goûtant volontiers cette pratique. Mais la montée incontrôlable de la jouissance l’empêche de disperser ses attentions, elle ne se concentre plus que sur ça, laissant tomber ce qui se passe derrière et laissant ses muscles accepter ce doigt qui la fouille et qui commence à remuer de façon impertinente. Ses soupirs et son halètement deviennent de plus en plus rauques, de plus en plus rapprochés, de plus en plus violents, et soudain son corps se tétanise un instant, puis se relâche au milieu d’une bruyante explosion de jouissance. Elle reprend un peu son souffle. Les deux femmes se regardent, un même sourire éclaire leur visage. Béa rit, c’est nerveux. Et c’est communicatif, Carole en fait autant. Elles s’enlacent de nouveau

 

– Ça va ? Demande la brune.

 

– Yes !

 

– Tu veux prendre une douche ?

 

– Je ne sais pas, j’ai surtout soif !

 

– Je vais faire monter quelque chose, tu veux quoi ?

 

– Rien ! Je vais boire un peu de flotte !

 

– Comme tu veux ! Répond Carole. C’est dingue d’avoir fait ça, on se connaît à peine ! T’es en vacances ici ?

 

– Oui !

 

– Tu fais quoi comme boulot ?

 

– Je bricole, disons que je fais de la recherche !

 

– De la recherche ? Ah ! Tiens j’aurais parié que tu étais journaliste !

 

Béa s’étonne de cette coïncidence. Qui a pu lui souffler ce genre de chose ? L’hôtelière qui l’aurait dit au responsable du musée qui lui aurait répété ? Mais dans quel but ? Mais elle ne voit pas pourquoi elle irait mentir à Carole ? Pourquoi faire ?

 

– Non, je ne suis pas journaliste !

 

Carole paraît un moment contrarié par cette réponse, elle regarde fixement Béatrice, semble réfléchir, puis se met à rire.

 

– Ah ! Tu n’es pas journaliste, alors ? Mais ça n’a aucune importance ! Hein ?

 

Elles papotèrent quelques instants. Carole restait très évasive sur elle-même. Elle expliqua néanmoins qu’elle était pour quelques jours dans la région pour affaire de famille, qu’elle en avait profité pour rendre visite à son cousin, lequel ne pouvait l’héberger en raison de la petitesse de son appartement. Par contre Carole était intarissable sur les beautés de la région qu’elle décrivait avec un enthousiasme tout communicatif. C’est alors qu’elles allaient se séparer que la brune lui proposa de se revoir dès le lendemain

 

– Je ne voudrais pas qu’il y ait de quiproquo, demain après-midi, je dois partir à Angers, j’ai un tournage. On ne se reverra sans doute jamais. Alors demain on pourrait aller prendre un bon petit déjeuner ensemble dans un bistrot, et puis si on est en forme, pour la suite, on improvisera.

 

Béa engrangea l’information sur les activités professionnelles de son amante. Ce rendez-vous contrariait les plans de balade qu’elle avait échafaudés avec le professeur Martinov, mais bien sûr qu’elle s’arrangerait, bien sûr qu’il n’y avait aucun problème. Cette séparation là, ce matin, n’était donc plus un adieu et pour elle, c’était formidable.

 

JEUDI

 

Elles avaient rendez-vous quai de Strasbourg à 10 heures. Toute pimpante, Béa était arrivé en avance. A dix heures ¼ Carole n’était pas là ! A 10 h 30 Béa manifesta des signes d’impatience et se résolut à l’appeler sur son portable. Elle n’obtint que son répondeur, celui-ci ânonna qu’on était bien sur la messagerie de Carole Perrier, laquelle ne pouvait répondre pour le moment. A onze heures Béa téléphona à l’hôtel. Personne n’était enregistré à ce nom, mais on lui indiqua que l’occupant de la chambre 37 avait réglé sa note tôt dans la matinée. Non, elle n’avait laissé de message pour personne… Et voilà ! Béa fit ce que tout le monde fait dans ces circonstances, elle attendit encore, puis finit par rentrer, se faisant une raison. Carole avait dû avoir un impondérable. Resterait un souvenir ! Inoubliable !

 

Ce n’est que le soir qu’elle retrouva le professeur Martinov, il allait pour rentrer à l’hôtel, elle le rattrapa :

 

– Alors mon petit professeur, on s’est bien baladé ?

 

– Super, mais j’en ai plein les pattes, et toi tu t’es bien éclatée avec ta nouvelle copine ?

 

On sentait bizarrement comme une pointe de jalousie dans le ton de Martinov.

 

– Tu parles ! Elle m’a posé un lapin, je suis rentrée, j’ai lu sur ton petit mot que tu étais parti en virée, alors du coup, j’ai fait pareil…

 

En allant récupérer leurs clés, la grosse gérante de l’hôtel les interpella.

 

– Un monsieur a laissé un message pour vous, mademoiselle !

 

Le cœur de Béa ne fit qu’un bond ! Ce ne pouvait être que Carole ! Elle ouvrit la petite enveloppe, fébrile…

 

–  » Pouvez-vous m’appeler de toute urgence ? C’est au sujet de Carole.

 

– Pierre  »

 

Surprise de s’angoisser pour ce qui n’était après tout qu’une tocade, elle contacta immédiatement cet inconnu, celui-ci s’obstina à, ne rien vouloir dire au téléphone, et précisa qu’il arrivait et qu’il serait là dans dix minutes.

 

Béa laissa Martinov monter prendre une douche et s’attabla, attendant ce mystérieux personnage ! Quelle ne fut pas sa surprise de voir arriver un homme, la quarantaine, dégarni, arborant une grosse moustache rousse ! Où avait-elle déjà vu ce type ? Et puis le déclic ! Le gars qui était avec Carole au musée ! C’est quoi ce bled où tout le monde croise tout le monde sans arrêt comme dans une comédie de boulevard ? Elle se leva d’un bond, se précipita vers lui.

 

– Vous avez des nouvelles de Carole ?

 

– Non, elle a disparu ? Et c’est pour ça que je viens vous voir !

 

– Attendez, j’ai rendez-vous avec un type qui …

 

Elle réalisa soudain et se reprit.

 

– C’est avec vous que j’ai rendez-vous ?

 

– Ben oui !

 

Ça se bousculait un maximum dans la tête de la pauvre Béa

 

– J’avais rendez-vous à 10 heures avec elle et elle n’est pas venue, c’est tout ce que je sais, je ne vois malheureusement pas comment je pourrais vous aider…

 

– Mais si ! Je vais vous expliquer…

 

– Attendez, comment avez-vous fait pour me trouver ? Coupa Béatrice.

 

– Ecoutez, laisser moi parler, sinon on ne va jamais y arriver !

 

– Dites-moi simplement comment vous m’avez trouvé et après je vous écouterais ?

 

– Carole m’avait confié qu’elle avait rendez-vous avec une journaliste qui était descendu à P… Ce n’était pas trop difficile, et puis j’avais votre description…

 

– Sauf que je ne suis pas journaliste !

 

Et elle allait rajouter  » et que je ne me souviens pas avoir dit à Carole que j’étais descendu à P…. « , mais elle n’en était plus si certaine.

 

Pierre marqua un temps d’arrêt puis reprit :

 

– Pourquoi dites-vous que vous n’êtes pas journaliste, je comprends que vous vouliez garder l’incognito, mais c’est raté, tout le monde le sait.

 

Béa ne répliqua pas. A quoi bon lui expliquer tout cela ! Et puis étais-ce après tout si important ?

 

– Croyez ce que vous voulez, après tout… Je vous écoute…

 

Le dénommé Pierre prit une profonde inspiration voulant sans doute signifier par-là qu’il en aurait pour un certain temps :

 

– La maison de Cendrillon existe depuis environ deux ans, son fondateur était un certain Charles B… , il venait de Lyon. Il s’est pointé en demandant carrément une subvention municipale, il avait dû faire du lobbying car son projet a été aussitôt accepté. Pour le maire cela devait amener les touristes et faire connaître la ville, c’était un bon coup de pub. Moi je trouvais au contraire que ça nous… Au vote du conseil municipal, j’ai voté contre, j’étais le seul, mais ceci dit, je ne me suis pas acharné non plus…

 

– Parce que vous aussi, vous êtes conseiller municipal ?

 

– Oui, mais bon, laissez-moi continuer…

 

– Vous êtes agriculteur ?

 

– Certainement pas !

 

Béa s’étonna de la soudaine vigueur de sa réplique, mais essaya de ne pas le montrer.

 

– Je peux savoir ?

 

– Oui, mais tout à l’heure ! Bon, je continue, un jour je déjeunais avec le garde champêtre, c’est un ami, un type s’est pointé, affolé, un allemand et il nous a raconté une histoire bizarre. Il avait visité le musée avec sa femme, puis le lendemain celle-ci avait prétexté devoir faire une course urgente à P…, elle avait pris leur voiture et elle n’était pas réapparue. Le garde champêtre se voulut d’abord rassurant et précisa à son interlocuteur qu’on ne lui avait signalé aucun accident grave ces dernières heures. Puis abandonnant son repas, il demanda à l’inconnu de venir avec lui. Je les suivis également. Sans hésiter nous nous sommes dirigés vers le musée. La voiture du type était garée juste devant, pas même caché, ni même en retrait, non elle était là ! On sonne au musée, Charles nous répond, et quand on lui demande s’il n’a pas vu la dame que l’on recherche, il l’appelle, va la chercher, elle arrive… Et voilà que les deux époux se mettent à s’engueuler en Allemand, puis le type qui envoie un direct à la figure de Charles qui se retrouve le nez en sang. On les a séparés, le type s’est barré avec la bagnole, et nous on est reparti aussi, ça ne nous regardait plus, ce n’était qu’une affaire conjugale.

 

– Il est très fort votre copain, il se pointe comme ça au feeling au musée, et il trouve tout de suite… Ironisa Béatrice.

 

– Figurez-vous que j’ai eu exactement la même réflexion, et devant mon étonnement le garde champêtre m’a raconté le reste de l’histoire, il m’a expliqué que des cas comme ça il y en avait déjà eu plusieurs depuis deux ans. La première fois il avait simplement retrouvé la voiture de ‘épouse disparue en patrouillant… Et c’est à chaque fois pareil, des femmes qui apparemment de leur plein gré vont passer un jour ou deux avec Charles. Vous avouerez que c’est bizarre, ce type a un charme fou mais quand même…

 

– Moi je ne trouve pas…

 

– Justement, ce qu’on peut se demander c’est si pendant qu’il fait essayer des chaussures aux femmes dans la petite pièce à côté, il n’en profite pas pour les hypnotiser ou leur administrer une espèce de philtre d’amour…

 

– Et Carole dans tout ça ?

 

– Et bien justement, Carole, en ce moment, elle est avec lui…

 

– Mais comment en être sûre ?

 

– Sa voiture est garée devant le musée !

 

– Mais, écoutez, je ne comprends rien à votre démarche. Portez plainte pour séquestration, prévenez la gendarmerie, ou alors allez voir vous-même, mais pourquoi voulez que j’intervienne là-dedans…

 

– La gendarmerie ne veut plus entendre parler du musée, ils ne se déplacent plus.

 

– Ecoutez, je suis désolé, mais je ne pense pas pouvoir être d’une quelconque utilité dans ce méli-mélo !

 

– Si, il y a une personne qui abuse sexuellement de victimes que l’on ne déclare qu’abusivement comme consentantes !

 

– Montez un dossier, un dossier solide, puis prenez un avocat.

 

– Trop long, et trop aléatoire, ce qu’il me faut c’est un article de journal, un truc qui fera du bruit, qui sera reprit dans les journaux régionaux, qui obligera Charles à se mettre sur la défensive, jusqu’à ce qu’on cesse de subventionner son musée de merde !

 

Béatrice comprenait où Pierre voulait en venir, elle faillit redire une nouvelle fois qu’elle n’était pas journaliste, mais se dit que c’était peine perdue, la rumeur était plus forte qu’elle, elle se résolut à laisser le type délirer, après tout demain, ils ne seraient plus là…

 

– Et vous voudriez que je fasse un article !

 

– Oui, je ne vous le demande pas pour elle, mais faites-le pour Carole, c’est une brave fille ! Ça m’embête un peu de l’imaginer dans les grosses pattes de ce conard !

 

– Bon d’accord !

 

– Je vous ai apporté un peu de documentation, voilà, il y a un petit topo sur trois cas relevés par le garde champêtre avec les photos des victimes, on va appeler ça des victimes… un petit récit avec les circonstances et tout ça. Je vous rajoute une grande photo de Carole, celle-là faudrait la publier ! Et puis un petit curriculum de Charles, j’ai mis aussi son adresse, en fait, il n’habite pas au musée, peut-être qu’il serait intéressant de l’interviewer.

 

– Bon ok !

 

Le type finit par disparaître ! Elle parcourut un petit peu le dossier et le commenta avec Martinov qui venait de redescendre !

 

– Il est évident qu’il y a un problème entre ce type et le gars du musée.

 

– Et Carole ? Demanda Martinov.

 

– Probablement manipulée d’une façon ou d’une autre, ça me rend un peu mauvaise, décidément la race humaine est bien étrange…

 

– Et le dossier, il est intéressant ?

 

– Des conneries, où serait-il procuré les photos des nanas ? Ça ne tient pas debout. Allez ! On jette !

 

Et en un geste rageur, Béatrice déchira le petit paquet de photocopies et alla en déposer les débris dans la petite corbeille située près de la fenêtre de la salle à manger du restaurant.

 

VENDREDI

 

– Ça va ? Mon petit professeur a bien dormi ?

 

– Ça va ! Par contre toi, ça n’a pas l’air d’aller très fort !

 

– Si ! Si ! Mais je n’ai pas dormi beaucoup ! J’ai pensé à un truc, ce type est peut-être en train de nous endormir exprès et si ça se trouve Carole est réellement en danger. Je me demande si on ne pourrait pas se renseigner un petit peu ?

 

– Béatrice, on n’est pas des flics !

 

– Je voudrais simplement qu’on fasse deux choses, vérifier si la voiture est bien là où il nous a dit, et puis j’aimerais bien rendre visite à ce Monsieur Charles.

 

– Mais enfin, on n’est pas Tintin et Milou !

 

– Allez, tu peux me faire plaisir, on y va tout de suite, d’abord au musée, ensuite…

 

Elle réalisa que l’adresse était dans la liasse de feuilles jetée à la poubelle, hier soir. Elle prétexta la disparition d’un bracelet pour pouvoir aller inspecter les ordures de la veille, elles n’avaient pas encore été ramassées, mais évidemment elle y renonça assez vite…

 

– Bon on va rester une journée de plus et je vais te la trouver l’adresse, moi !

 

– Comment tu vas faire ?

 

– Si le musée est réellement subventionné, il doit y avoir un dossier à la préfecture, je prends le car pour Besançon et je te téléphonerai l’adresse sur ton portable. Pendant ce temps-là tu n’as qu’à aller voir pour la bagnole. !

 

Aucune voiture n’était stationnée devant le musée de Cendrillon, et manifestement celui-ci était à cette heure vide de tout occupant. Carole revint à pied vers le village sans se presser, puis une fois avoir eu connaissance de l’adresse elle se dirigea vers les lieux. Le professeur lui avait donné comme nom Patrick Dulac ! Pourquoi l’autre avait-il parlé d’un prénommé Charles ? Cela rendait encore un peu plus mytho l’étrange récit de ce curieux personnage.

 

Les Dulac habitaient dans une grande ferme restaurée qui servait aussi de gîte rural. Martine Dulac était une femme d’une quarantaine d’année, très agréable d’aspect, petite brune tout sourire, les cheveux mi-long et vêtue d’une petite robe noire à manches très courtes qui lui allait fort bien !

 

– Non, mon mari n’est pas là, mais entrez donc, il ne devrait pas tarder, il est allé chercher la presse, il ne s’attarde jamais…

 

Béatrice s’installa dans un fauteuil, et lui précisa qu’elle était journaliste et qu’elle souhaitait écrire un article pour parler un peu de cette fameuse maison de Cendrillon.

 

– C’est mon mari qui va être content, vous savez ça ne marche pas très fort en ce moment !

 

Béa soupira, au moins l’adresse était bonne, et comme la dame semblait disposée à faire la causette, elle décida d’en profiter !

 

– C’était pourtant une excellente idée !

 

– Oui, au départ, c’était une idée très ambitieuse, on voulait faire un truc plus axé spectacle que musée, cela devait s’agrandir avec le temps, on pensait qu’avec la subvention de la région et du département ça prendrait des proportions gigantesques.

 

– Gigantesques ?

 

– Pourquoi pas ! Des imbéciles ont bien réussi à faire un truc énorme au Puy du Fou avec des idées et des arrières pensées politiques douteuses.

 

– Certes ! Admis Béatrice !

 

– Dans Cendrillon, il n’y a aucun message politique, le seul message, il est symbolique, sexuel même ! Faut croire que c’est pas le bon créneau !

 

– Oui, j’ai vu que vous aviez organisé des séances pour adultes ?

 

– On a failli, on a failli, on s’est dégonflé, on a eu peur de perdre la subvention ! Mais c’est dommage on aurait pu rigoler ! Je vous offre quelque chose, un café, un thé ?

 

– Oui un thé, si ça ne vous dérange pas !

 

– Et hop ! Tandis que Madame Dulac s’en allait en cuisine, Béatrice en profita pour faire très vite le tour de la pièce, peu de photos, mais il y en avait quand même, l’une l’intrigua particulièrement. On y reconnaissait Martine Dulac plus jeune avec un homme à ces côtés, or cet homme n’avait rien à voir avec celui qu’elle avait vu officier sur la scène du musée, non pas du tout et à la limite il ressemblait plutôt à Pierre, le mythomane qui lui avait cassé les pieds la veille. Un frère ? Elle flairait derrière tout ce cirque une sombre histoire de famille extrêmement compliquée à démêler comme seules savent le faire certains habitants de nos campagnes ! Elle se rassit, prudente !

 

– Voilà, c’est du thé au Jasmin ! On me l’a rapporté du Japon.

 

– Merci ! Il sent très bon, en tous les cas !

 

– Je suppose que vous n’êtes pas venu spécialement pour le musée, ce n’est pas trop indiscret de vous demander ce qui nous vaut votre présence dans la région ?

 

Martine se faisait soudain très chatte.

 

– En fait, je suis en vacances !

 

– Ah ! C’est une très jolie région, savez-vous ? Par contre les gens, c’est pas évident ! Ici on nous a accepté parce que notre truc était censé faire de la publicité au village, mais sinon ce sont des rustres, ils nous méprisent profondément… par contre à Besançon, il y a plein de gens très intéressant, heureusement !

 

Béa ne savait trop quoi répondre à ces considérations qui arrivaient comme un cheveu sur la soupe, puis réalisa que son interlocutrice éloignait volontairement la conversation du musée.

 

– Est-ce qu’il y a des gens qui se sont opposé de façon agressive à cette idée de musée !

 

– Oui, mais c’est de l’anecdote, quelques lettres anonymes, un tag et un type qui nous a pris la tête au téléphone, mais ça n’a pas eu de suite…

 

Tout en disant cela, Martine eu un curieux geste, faisant manifestement semblant de se gratter elle dégagea son épaule, une bien ravissante épaule que le léger bronzage faisait refléter à la lumière. Béatrice en ressentit un léger trouble, mais se ressaisit en choisissant comme diversion toute simple d’avaler une gorgée de thé.

 

Un bruit de moteur !

 

– Ah ! Voici Patrick, mon mari !

 

Tout le monde connaît ce phénomène, parfois on cherche la solution de quelque chose, on se dit que tout est décidément trop embrouillé, puis survient le petit déclic, et alors, à une vitesse fulgurante notre cerveau nous aide à reclasser tout ce qui était obscur et qui devient tout d’un coup limpide, lumineux, simple, évident !

 

Et nous assistons à cette scène étonnante, Pierre rentre, Pierre le  » mythomane  » aux moustaches rousses ! Béa comprend alors que non seulement c’est lui, le mari, mais qu’il est aussi le responsable du musée. Sa démarche de la veille était donc une machination ! Ça c’est clair ! Ce qui l’est moins c’est le jeu auquel il se livre ! Et ce qui l’est autant c’est le rôle et le sort de Carole dans tout ce micmac !

 

– Vous !

 

Et oui, le « vous » désigne l’imposteur démasqué, mais ce dernier est aussi surpris que Béatrice, ne s’attendant vraiment pas à la trouver ici, l’adresse qu’il lui avait communiquée étant celle d’un comparse. Comme tout bon mâle pris en faute, il pense d’abord s’en sortir en haussant le ton !

 

– Qu’est-ce que vous fabriquez ici ? Voulez-vous me foutre le camp d’ici et en vitesse !

 

Martine, elle ne comprend plus rien, et regarde les deux protagonistes avec des yeux tout ronds…

 

– Ok ! Je me tire ! Avise Béatrice, heureuse d’avoir trouvé la bonne réplique. Mais je vous préviens, il ne va pas être triste mon article !

 

Elle se dirige vers la porte ! Pierre (mais nous allons l’appeler de son vrai prénom désormais) donc Patrick commence par émettre quelques incompréhensibles borborygmes, puis se rendant compte que la situation lui échappe :

 

– Attendez, revenez, on va s’arranger !

 

– Ah je savais bien ! Répond Béatrice, qui du coup revient sur ses pas.

 

– Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ? Essaye d’intervenir Martine, mais personne ne lui répond.

 

– Bon, je vous avais sous-estimé ! Reprend Patrick, voilà, venez dans mon bureau on va s’arranger.

 

– Je peux venir aussi demande Martine !

 

– Mais bien sûr ma chérie, je n’ai rien à cacher !

 

Du coup Béatrice qui hésitait un peu emboîte le pas du moustachu et tous se retrouvent dans son espace personnel et réservé. Il prend une clé, ouvre un petit coffre mural, sort une enveloppe !

 

– Je vous donne 20 000 ça ira ?

 

– Vous voulez m’acheter ? Répond Béa !

 

– Tout de suite les grands mots, je veux simplement que vous écriviez cet article et comme vous allez l’arranger un peu à ma façon, je vous donne une petite compensation !

 

– Ah ! Oui ! Ce sont de francs ou des euros !

 

Patrick réalise que Béa se moque de lui, il ne sait plus comment s’en sortir. Quant à cette dernière elle comprend qu’elle a intérêt à rentrer dans son jeu au maximum.

 

– Combien vous voulez alors ?

 

– Un tout petit peu plus !

 

– 30 000 ?

 

– Ça ira, mais je veux savoir où est Carole, et je veux que vous m’expliquiez pour quelles raisons vous avez monté tout ce cirque.

 

– Quelle Carole ? Carole Perrier ? Demande Martine.

 

– Ah ! Vous la connaissez ? S’étonne Béa.

 

Patrick n’arrive plus à dominer la situation, il demande à son épouse de se taire, et regardant Béa, se veut implorant :

 

– Et vous me ferez l’article ? Demande-t-il.

 

– Ouais !

 

– Vous me le montrerez avant ?

 

– Ouais ! Alors, elle est où Carole ?

 

– A Besançon, elle tient une galerie d’art, tenez voici sa carte, vous pourrez l’appeler, elle n’a jamais disparu !

 

Une bouffée de colère envers cette fille qui s’était moquée d’elle envahit un moment Béatrice, mais elle se ressaisit :

 

– Bon, alors maintenant je veux comprendre toute l’histoire !

 

– C’est tout bête, la gérante de votre hôtel m’a prévenu que des journalistes y étaient descendus. Je me suis dit qu’il serait intéressant qu’ils écrivent un article. Mon plan était simple, d’abord vous faire venir, ensuite créer des conditions pour que vous soyez d’accord pour le rédiger ! Cet article pour moi devait faire un peu dans le sensationnel, j’ai donc rédigé ces petites feuilles avec ces histoires d’enlèvements. Il faut dire qu’au début vous m’avez facilité la tâche ! Pour vous faire venir, j’avais demandé à un copain, un simple prospectus et quelques phrases anodines, et ça vous a intéressé tout de suite !

 

– Et si ça ne nous avait pas intéressé ?

 

– Carole devait faire du charme à votre collègue !

 

– Tous les râteliers ! Décidément !

 

– Pardon !

 

– Rien, continuez !

 

– Ensuite on a eu de la chance, vous avez prévenu la gérante de la date de votre visite. Du coup je me suis empressé d’aller chercher Carole à Besançon et j’ai demandé à Charles, un ami qui me remplace parfois d’assurer le spectacle. Notre objectif était toujours de séduire votre collègue et de l’amener à écrire un article. Puis après les choses ont un peu dérapé ! C’est vous qui êtes monté sur scène… Mais quand j’ai vu comment vous regardiez Carole, je me suis dit  » on laisse filer « . On a loué une chambre d’hôtel au cas où… Malheureusement Carole après, elle a un peu déconné ! Quand vous lui avez dit que vous n’étiez pas journaliste, elle vous a cru ! Et elle n’a pas insisté !

 

Béatrice ne put s’empêcher de ricaner

 

– Après elle m’a appelé, je me suis dit que c’était foutu ! Repris Patrick. J’ai failli laisser tomber, et c’est quand Carole m’a appris qu’elle avait un nouveau rendez-vous le lendemain avec vous que l’idée m’est venue ! Je lui ai alors demandé de ne pas y aller ! Et c’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée de mettre en scène la disparition de Carole ! Il me semblait qu’avec cette nouvelle, ma visite ma petite doc et les fausses pistes que je vous donnais, l’affaire serait empaquetée !

 

– Vous m’avez pris pour une conne, oui ! Et vous espériez quoi !

 

– Que l’article soit repris par plusieurs médias, qu’on monte l’affaire en épingle ! Le directeur du musée qui hypnotise ses belles visiteuses pour se les envoyer en l’air, en voilà un bon sujet, en voilà de la pub ! Il y aurait ensuite une enquête, une contre-enquête, on s’apercevait que tout l’article était bidonné, mais ça ne fait rien la pub était faite !

 

– Et ma carrière était foutue !

 

– Mais pas du tout, vous auriez été abusé  » à l’insu de votre plein gré  » !

 

– Bon, je vous laisse, je vous recontacterais. Je ne recompte pas les sous, j’espère qu’il y a le compte… Quant à vous, Madame, vous êtes charmante, vous avez de bien jolies épaules, et j’aurais bien aimé vous connaître davantage, mais que voulez-vous, on ne fait pas toujours ce qu’on veut !

 

Une fois à l’extérieur, elle sortit la petite carte de l’atelier de Carole Perrier. Elle composa le numéro, un peu fébrile. Une voix féminine répondait. Béatrice ne prononça pas un seul mot, laissant son interlocutrice répéter plusieurs  » Allô !  » avant de finir par raccrocher. Elle était dépitée, plus sûre de rien. Elle composa le numéro de portable de Martinov.

 

– Allô ! Mon petit professeur ! Tu es toujours à Besançon ?

 

– Plus pour longtemps, j’attends le car…

 

– J’ai un petit service à te demander…

 

Une demi-heure plus tard Martinov rappelait, et précisait à Béatrice qu’il avait bien aperçu Carole en personne dans la galerie en question. Notre héroïne prit alors de nouveau la carte, la déchira en petits morceaux qu’elle éparpilla au vent…

 

– Salope !

 

SAMEDI

 

Le lendemain matin, un taxi qu’ils avaient commandé, les attendait devant l’hôtel pour les conduire à la gare de Besançon. La grosse gérante sembla surprise de ce départ mais remit une enveloppe à Béatrice

 

– Voilà c’est une personne qui m’a demandé de vous remettre ça, mais seulement le jour de votre départ !

 

En partant, elle se retourna, la gérante téléphonait… sans doute à Patrick… C’est dans le véhicule qu’elle ouvrit l’enveloppe : Elle reconnut la carte de Carole qui y était jointe et commença à lire :

 

Bonjour Béatrice, Je ne voudrais passer pour ce que je ne suis pas, et je ne te ferais pas de grands discours ni de grandes déclarations, mais il faut que tu sache que : La relation que nous avons eu ensemble était sincère, même si au départ il s’agissait de comme on dit joindre l’utile à l’agréable… J’ai adoré ce que nous avons fait toutes les deux et crois-moi, je ne suis pas près de l’oublier. Je souhaitais sincèrement te revoir le lendemain, mais j’en ai été empêchée ! Quand je dis  » empêchée  » je n’ai subi aucune contrainte ni physique ni morale, j’ai simplement accepté à contre cœur de ne pas y aller afin de ne pas contrecarrer les plans d’un ami. Si je t’ai fait de la peine, je te demande de me pardonner, je suis peut-être un peu spéciale, mais je ne suis pas une salope ! On peut si tu le veux, se revoir pour parler de tout ça et plus si tu le souhaites, mais en ce qui me concerne, je ne demande que ça ! Je t’embrasse. Tendrement ! Carole.

 

Alors Béatrice prit la petite carte et la rangea délicatement dans son portefeuille. Elle afficha un large sourire, ça allait soudain beaucoup mieux !

 

– Des bonnes nouvelles ?

 

– Ça va, oui ? Il est à quelle heure notre train ?

 

– A 11 heures 25

 

– Hummm, je crois que je vais en prendre un peu plus tard, ça ne te dérange pas, mon petit professeur…

 

Fin

 

Précisions  » culturelles  » La version de Perrault n’est qu’une des nombreuses versions de Cendrillon, on ignore trop souvent que les frères Grimm en ont fait une aussi L’histoire reproduit volontairement la même erreur que toutes les adaptations modernes, Perrault a commis une faute d’orthographe dans son texte écrivant  » verre  » au lieu de  » vair « , le vair étant la fourrure du petit gris (sorte d’écureuil de Sibérie au pelage gris) Le conseil général du Doubs et le conseil régional de Franche-Comté n’ont évidemment jamais subventionné un quelconque musée Cendrillon… mais bon…

 

Maud-Anne Amaro

 

– Avril 2002 maud_anne@hotmail.fr

 

Ce texte a obtenu le 3ème prix Vassilia du « meilleur récit publié sur notre site en 2002

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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