Vendredi 16 juillet 2021 5 16 /07 /Juil /2021 16:46

Les loups-garous de Paris – 6 – Le chimiste par Boris Vasslan

soubrette stamp

 

Au poste de police, on cuisina tant et si bien le père Bérault que celui-ci fini par péter un câble et débiter une version édulcorée de la réalité :

 

– Gondard était à moitié fou, un jour, il a trouvé un bouquin débile qui parlait de loups-garous…

– C’est pas un peu fini les conneries ?

– Vous voulez que je vous raconte ou pas ?

– Vous l’avez rencontré où, Gondard ?

– A un mariage ! Je continue ou pas ?

– Oui, mais sans raconter n’importe quoi.

– Gondard m’a demandé de reconstituer la potion du livre.

– Quelle potion ?

– La potion qui transforme les gens en loups-garous.

– Ben voyons !

– Au début j’ai pris ça comme un jeu, je lui ai filé n’importe quoi mais il s’est aperçu que je me foutais de lui. Il m’a engueulé très violemment, bref il m’a conseillé de rencontrer un vétérinaire du zoo pour qu’il me fournisse le sang et l’urine d’un loup. Il m’a donné de l’argent pour le soudoyer, en fait je gardais la plus grosse partie pour moi.

– Vous étiez vraiment obligé d’aller au zoo ?

– Evidemment, ce con me faisait suivre.

– Et pourquoi entreposer l’argent dans un coffre ?

– Gondard ne souhaitait pas qu’il y ait des traces, il était un peu parano mais je lui obéissais, il me terrorisait ce mec !

 

Bourdalou et son adjoint échangèrent un regard dubitatif, puis firent reconduire Bérault en cellule.

 

– C’est n’importe quoi, mais c’est plausible, après tout ! Dit l’inspecteur.

– On fait quoi ?

– On lui fait faire ses 24 heures de garde à vue, ça lui apprendra à nous énerver, ensuite si on a rien de neuf on le relâchera. En attendant, on va creuser la personnalité de ce Gondard on verra bien s’il était frappadingue ou pas, on commence par ses secrétaires. Allez en route !

 

Et voilà nous deux fins limiers dans les locaux de feu l’avocat, ils se présentent, demandent à voir les secrétaires :

 

– Nous sommes deux et je suis la plus moche, ma collègue est avec des clients…

– Alors on commence par vous, on peut aller dans un coin tranquille ?

– Suivez-moi !

– Eh bien voilà… on essaie de cerner un peu la personnalité de maître Gondard.

– Ben je vous souhaite bien du courage, moi il me supportait parce que pour ce qui concerne le droit, je suis incollable mais sinon… que voulez-vous, je ne suis pas son genre de femme, je sais bien que je suis en surpoids mais je ne suis pas un laideron pour autant, je suis mariée, j’ai eu des gosses, et j’ai même eu des amants…

– Nous sortons un peu du sujet, là.

– Qu’est-ce que vous voulez que je vous raconte ?

– Maître Gondard, pour vous c’était un homme équilibré ?

– Pas trop, non, plutôt le genre bipolaire.

– Est-ce qu’il émettait parfois des propos bizarres ?

– Bizarre de quoi ?

– Des trucs sur les vampires, les martiens, les loups-garous ?

– Non pas ça, mais parfois il se lançait dans des tirades mégalos, il en avait après tout le monde, rêvait d’une dictature, il était un peu facho dans son genre.

– Il faisait partie d’une organisation politique ?

– Il ne me faisait pas ce genre de confidence, mais je repense à votre question précédente, c’est curieux que vous me demandiez ça, un jour il est revenu de je ne sais pas où, j’étais là, il a été dérangé et il a laissé sur son bureau trois ou quatre bouquins sur les loups-garous. Des bouquins tout neufs !

– Bien, bien, on vous remercie, appelez-nous votre collègue. Eventuellement faites la sortir de sa réunion, on n’en aura pas pour longtemps

 

L’imposante secrétaire toque à la porte de la salle de réunion, puis vient chuchoter à l’oreille de sa collègue :

 

– Les flics, ils veulent te causer.

– Tu leur dis que je suis occupée.

– Ils s’en foutent…

– Bon, tu leur dis que j’arrive dans une minute chrono, ferme la porte derrière toi !

 

Sandy nous tint alors cet étrange discours :

 

– Les flics sont là, je suppose que c’est en rapport avec l’assassinat de Maître Gondard, ils veulent m’interroger, il est possible qu’ils vous questionnent aussi, on ne sait jamais, mais quoi qu’il en soit et quelles que soient nos divergences, rien ne doit filtrer à propos de notre condition de lycanthrope, il y va de notre sécurité et notre survie à tous ! Est-ce que je peux compter sur vous ?

– Pas de problème ! Répondit Hélène.

– Alors soyez sages, je vais essayer de revenir vite.

 

On se regarde tous les trois, se demandant si on n’est pas en train d’aller dans le mur.

 

– On fait quoi ? Demandais-je

– On va déjà attendre qu’elle revienne, à mon avis elle était dans les petits papiers de Gondard, elle doit bien avoir un point faible ! Rétorqua Andréa.

– Déjà elle a peur des flics, reprit Hélène, mais comment exploiter ça ?

 

Bourdalou a fait asseoir Sandy, il est étonné de l’aisance de la femme.

 

– Nous voudrions cerner la personnalité de maître Gondard, cela nous amènera peut-être à une piste nous permettant trouver l’assassin.

– Parce que la piste des frères Ladrome…

– Ça ne mène nulle part. Etiez-vous proche du défunt ?

– Comment ça proche ? Nos relations étaient strictement professionnelles, je n’étais ni sa confidente ni sa maîtresse !

– Allons, allons pas de fausse pudeur, madame, il s’agit d’une enquête sur un meurtre, ça vous avance à quoi de nous cacher des trucs ?

– Vous commencez à m’énerver, comment voudriez-vous que je sois sa maîtresse, Gondard était homo !

– Bizarre votre collègue ne m’en a pas parlé.

– Il ne le criait pas sur les toits, moi je l’ai appris par hasard.

– Je peux vous demander en quelles circonstances ?

– Non.

– C’est pas gentil !

– En effet !.

– Est-ce que maître Gondard avait des hobbies, est-ce qu’il faisait du sport ?

– Du tennis, du golf…

– Et ses hobbies ?

– J’en sais trop rien.

– Ses lectures ?

– Il aimait bien les albums des Schtroumpfs, ça va faire avancer l’enquête ?

– Il n’avait pas des passions ésotériques ?

– Des quoi ?

– Des trucs sur les vampires, les fantômes, les loups-garous ?

 

« Oh, les gros sabots ! La situation devient grave ! Ce con sait quelque chose ! »

 

– Non pas que je sache !

– Je reviens sur ce que vous me disiez tout à l’heure. Vous m’avez indiqué qu’il était homo, je suppose que vous ne connaissez pas le nom de ses amants.

– Vous supposez très bien,

– L’avez-vous senti préoccupé avant qu’il ne fasse assassiner ?

– Non.

– En deux mots quel genre d’homme était-ce ?

– Beaucoup de charisme, à ce point qu’il arrivait à fasciner même quand on était en désaccord !

– Et ces désaccords, c’était quoi ?

– Des trucs politiques, plus à droite que lui, il n’y a que le mur, parfois il exagérait.

– Il faisait partie d’une organisation politique ?

– Pas le genre, pour cela il aurait fallu qu’il en soit le chef !

– Finalement vous le connaissiez pas si mal que ça !

– Ce n’est pas mon avis.

– O.K., je vous libère.

 

Bourdalou se tourne vers son adjoint :

 

– Un : la piste loup-garou est bonne, reste à savoir si ça a un rapport avec le crime, mais j’ai l’impression qu’oui. Deux : cette Sandy nous cache des trucs. Donc on va la faire suivre. Trois on va demander au juge d’instruction la permission d’aller fouiller chez Gondard, la totale : tiroirs, bibliothèque, ordi, téléphone, compte en banque.

 

Sandy revient vers nous, soucieuse :

 

– Autant vous prévenir tout de suite, la situation est grave, le flic a fait une allusion à peine voilée aux loups-garous ! S’il creuse encore on est mal, imaginez que les poulets se pointent chez nous en pleine lune montante alors qu’on commence à être recouvertes de poils !

 

Andréa sent l’ouverture :

 

– Mais d’où peut venir la fuite ?

– Ce ne peut être un loup garou, aucun d’entre nous ne serait assez fou pour se mettre en danger en allant raconter n’importe quoi à n’importe qui !

– Le chimiste, il est loup-garou ou pas ? Demande Andréa.

– Non ! Ce serait donc lui ? Mais oui, j’ai compris : ça ne peut être que lui, c’est Bérault

– Bérault ? Fit semblant de s’étonner Andréa.

– Mais oui, le chimiste, il a forcément été interrogé par les flics, puisque maître Gondard lui rendait visite régulièrement, ils ont dû le cuisiner et il a lâché des trucs. Il est devenu un danger, il faut qu’on s’en débarrasse d’urgence ! Bon vous vouliez ces coordonnées, si je vous les donne vous en faites quoi ?

– Vous avez bien dit qu’il fallait l’éliminer, nous on est pas contre.

– Mais en venant ici, c’était quoi votre plan ?

– Justement, retrouver ce Bérault et l’éliminer, vous allez me demander pour quelles raisons, c’est une longue histoire, mais il y va de notre survie, et croyez-nous nous ne sommes pas des dissidents.

– Alors allez-y, mais tâchez de savoir ce qu’il a dit aux flics avant de le butter. Je pense qu’on ne vous permettra pas de le voir dans son labo, mais vous pourrez toujours dégoter son adresse perso…

 

On allait sortir mais Sandy nous rappelle :

 

– Votre histoire de la dame qui veut porter plainte… c’était juste un prétexte, j’espère ?

– Evidemment !

 

Bérault est dans un état de confusion extrême, il a eu le temps de réfléchir pendant son humiliante garde à vue. C’est au cours de l’interrogatoire qu’on lui a appris que les assassins de Gondard lui avaient tranché la tête. Il est donc désormais persuadé que cet attentat est l’œuvre de loups-garous « dissidents ». Des tueurs « ordinaires » n’ayant nul intérêt à prendre des risques supplémentaires en allant le décapiter !

 

Mais pourquoi ? N’étant pas lui-même loup garou, il ignorait la nature des dissensions existantes au sein du groupe qui se manifestaient notamment au cours des réunions de pleine lune. Mais la chose n’avait à priori rien d’étonnante, Gondard étant un personnage clivant et psychorigide. Alors l’éliminer, pourquoi ? Des modérés trouvant qu’il allait trop loin ou bien des extrémistes estimant au contraire qu’il n’allait pas assez loin ? Comment savoir ? De la communauté des loups-garous, il ne connaissait que Gondard et Sandy sa secrétaire qui l’avait remplacé une fois dans ses visites régulières. Alors, allez la voir ? Pour lui dire quoi ?

 

Une autre inquiétude lui traversa l’esprit, ces derniers temps, Gondard lui avait plus ou moins reproché son manque d’enthousiasme à effectuer les préparations qu’il lui demandait. Or aujourd’hui il ne se considérait plus comme un pion irremplaçable dans le projet loup-garou à grande échelle. Gondard avait la copie de ses notes et un biologiste de bon niveau pouvait maintenant prendre sa place. Dans cette hypothèse il deviendrait gênant et on n’hésiterait pas à l’éliminer

 

« Oh, mais c’est que ça ne va pas du tout ! »

 

Que faire ? Prendre la poudre d’escampette ? Mais avant, Il voulait en avoir le cœur net, il irait donc voir Sandy et savait à présent ce qu’il lui demanderait !

 

Je me suis pointé avec Hélène et Andréa aux laboratoires Ladrome. Evidemment le planton, obtus comme une vieille mule nous refusa l’entrée, exigeant une lettre de procuration de Gondard que nous aurions été bien en peine de lui fournir.

 

On peut toujours avec un peu de culot obtenir l’adresse de quelqu’un, aussi le soir débarquions-nous chez lui comme trois fleurs.

 

Le bonhomme refuse de nous laisser entrer mais Hélène prononce la phrase magique :

 

– Nous sommes des gentils loups-garous, nous voulons juste parler cinq minutes et on ne vous veut aucun mal.

– Et si je n’ouvre pas ?

– On attendra dehors ! Nous sommes trois, on se relaiera, il faudra bien que vous sortiez de chez vous ! Alors gagnons du temps !

 

Coincé, Bérault ouvrit, le visage blanc comme un linge. Il dévisagea ses trois visiteurs qu’il n’avait jamais vu, on s’est assis autour d’une table ronde.

 

– Je vous écoute ! Dit-il en tremblant.

 

On avait rien à perdre et le rapport de force était en notre faveur, on pouvait donc y aller cartes sur table.

 

– Nous sommes responsables de la mort de Gondard ! Annonçais-je simplement.

– Et pourquoi l’avoir tué ?

– Un dictateur en herbe, pire qu’Hitler ou Staline !

 

« Ou ils bluffent ou ils disent la vérité ! Comment savoir ? Il faut que je joue la bonne carte ! »

 

– Bon débarras ! Lâcha-t-il pour tout commentaire.

– On peut savoir pourquoi vous dites ça ?

– Gondard était un mégalo ! Il comptait sur moi pour trouver une solution permettant de multiplier beaucoup plus rapidement la population des loups-garous.

– Et vous avez fait quoi ?

– Je l’ai fait lanterner !

– Sinon, c’était possible ?

– J’en sais rien je n’ai pas essayé

 

On est un peu interloqué, on ne s’attendait pas à ce genre de propos.

 

– L’idée de prendre la place de Gondard ne vous a jamais effleurée ?

– N’importe quoi ? Je ne suis pas un loup-garou, moi ! Et je n’ai pas l’intention de le devenir ! J’ai les pieds sur terre, enfin, j’espère !

 

Oups !

 

– Il est curieux que Gondard n’ait jamais pensé à vous transformer en loup-garou…

– Ça n’a rien de curieux, comment voulez-vous que je bosse dans un labo en étant recouvert de poils tous les quinze jours ?

– Oui, bien sûr ! Et d’après vous, il va se passer quoi maintenant ?

– Allez savoir, je suppose qu’il va y avoir une belle bagarre pour qu’un nouveau chef de meute émerge ! Mais à mon avis on peut s’attendre au pire !

– C’est-à-dire ?

– Le problème c’est que dans ces cas-là, la dynamique de groupe animale fonctionne de façon à favoriser la survie de l’espèce, c’est donc le plus fort qui l’emporte. Mais le plus fort c’est souvent le plus dangereux pour ne pas dire le plus con !

– Et la solution ?

– Trouver un leader charismatique qui ait d’autres projets que ceux de Gondard et qui puisse triompher au combat des chefs de meute. Allez trouver ça, vous !

– Donc à part décapiter le nouveau chef qui sera remplacé à la nouvelle lune par un autre idiot on ne peut rien faire ?

– Je ne vois pas non !

 

Vachement encourageant ces propos !

 

– Et un antidote, je veux dire redevenir un humain normal, c’est possible , Demandais-je

– Je n’en sais rien, je me suis jamais penché sur le problème, il faudrait que je potasse les bouquins qui parlent de ça en sachant que ce genre de littérature est pourrie à 99 %. Donc ne comptez pas trop là-dessus.

– Et pour allonger la longévité ! Demande Hélène.

 

Aïe, la gaffe ! On avait pas anticipé ça puisqu’on on était resté sur l’hypothèse d’un Bérault hostile.

 

– Quelle longévité ? Demande l’homme.

– Ben celle des loups-garous !

– Je ne comprends pas !

 

Andréa donne un coup de coude à Hélène, qui ne comprend pas, mais ne relance pas le sujet.

 

– Est-ce qu’on peut échapper à l’appel de la pleine lune ? Demandais-je histoire de détourner la conversation.

– Non car à l’approche de la pleine lune, vous n’aurez plus la volonté psychique ni d’avaler un somnifère, ni de vous immobiliser.

– Et partir en province huit jours avant ?

– Vous aurez vite une envie incontrôlable de revenir.

– Est-ce que vous considérez la situation actuelle dangereuse pour vous ? Demande Andréa.

– Bien sûr, le connard qui va remplacer Gondard, va me mettre la pression, je vais me retrouver coincé, il est aussi possible qu’il demande à un autre chimiste de me remplacer, dans ce cas, je deviendrais inutile et j’en saurais trop.

– Donc vous avez intérêt à trouver une solution ou aller vous cacher à l’étranger.

– Et vivre dans la trouille, vous savez on retrouve toujours les gens, non faut que je trouve une solution, je vous tiendrais au courant. Je peux vous joindre quelque par ?

– Ce ne serait pas très prudent, c’est nous qui vous appelleront tous les jours…

 

Après avoir quitté l’établissement, Hélène demanda des explications :

 

– Quelque chose m’a échappé. Il ne vous a pas reconnu ?

 

Pourquoi cette remarque ? Ah oui l’histoire des cobayes qu’Andréa a inventé.

 

– Il a fait semblant de ne pas nous reconnaitre ! Avançais-je.

– Et pourquoi ce coup de coude ?

– Parce qu’on avait d’autres questions ! Répond Andréa.

– Finalement on a rencontré un bonhomme qui ne correspond pas à la description que vous m’en aviez faites. Vous êtes sûr que c’est le même ?

– Ecoute Hélène, reprend Andréa. On voulait juste retrouver ce chimiste qui nous paraissait dangereux. Comme tu avais l’air de nous prendre pour des paranos, j’ai inventé cette histoire de labo dans l’Oise pour te foutre la trouille. Maintenant on a trouvé notre bonhomme, je suis désolé de t’avoir menti, mais c’était pour la bonne cause.

– Salope ! Répondit simplement Hélène en giflant Andréa avant de se diriger vers un arrêt d’autobus.

– Manquait plus que ça ! Commentais-je. Tu crois qu’elle peut devenir dangereuse ?

– Ne t’inquiètes pas, je la récupèrerai.

 

Bérault avait une idée farfelue, mais ne dit-on pas que c’est parfois les projets les plus fous qui fonctionnent le mieux ?

 

Pourquoi Elizabeth Chinchard ne deviendrait-elle pas la reine des loups-garous ?

 

Après avoir annoncé sa venue par téléphone, il se rend chez Elizabeth, celle-ci l’accueille avec un grand sourire, elle est simplement vêtue d’une nuisette rose transparente qui dissimule bien mal sa jolie et ferme poitrine dont les tétons dardent au contact du tissus. Alors évidemment notre homme est troublé, mais il parvient à se maîtriser.

 

– Faut qu’on parle d’abord !

– Non, tu vas me lécher la chatte et m’enculer, on parlera ensuite.

– Non, Elizabeth, il faut vraiment qu’on parle.

– Qu’on parle de quoi, mon gros loulou ? C’est grave ?

– Assez oui !

– Tu ne vas pas m’annoncer une catastrophe ?

– Viens, on va s’asseoir !

– Oh, la, la !

 

Bérault s’assoit mais pas Elizabeth.

 

– Ben où tu vas ?

– Faire un café ! Corinne est partie en courses.

 

Bérault devint nerveux d’autant que manifestement la femme ne se pressait vraiment pas.

 

– Ce que je t’ai raconté l’autre fois au sujet des loups-garous, ben je ne t’ai pas tout dit…

– Et c’est ça qui est grave ?

– Oui.

– Allons bon ! Je t’écoute !

 

Et Bérault balança toute l’histoire provoquant des réactions amusées de son interlocutrice.

 

Mon pauvre vieux, t’es en plein délire ! Viens donc me lécher le minou, ça te changera les idées. Il est tout humide.

 

– Et si je te prouvais que je ne fabule pas ?

– Bon on passe à autre chose et bois ton café, il va être froid.

– Et si je te transformais en louve-garou ?

– Mon dieu ! Il devient complètement fou.

 

Conscient qu’il s’y était mal prit, Bérault abandonna le sujet pour passer à des choses plus charnelles.

 

– Tu ne veux pas une petite domination aujourd’hui ? Proposa-t-il

– Non, tu arrives pratiquement à l’improviste, je ne me suis pas préparée psychologiquement ! Mais je veux bien que tu me fasses minette.

– On fait ça où ?

– Ici, je vais chercher une serviette.

 

Elle revient, s’installe les jambes pendantes, la nuisette juste relevée. Elle ne dévoile pas ses seins, rien que pour embêter Bérault qui adore les regarder.

 

– Attends, je vais faire pipi d’abord ! Prévient l’homme.

– Tu crois que je ne te vois pas venir ? Tu espères me proposer de me pisser dessus, c’est ça ?

– Ben…

– Mais puisque je te dis que ne suis pas en condition psychologique !

– Bon, bon, je vais me retenir.

– C’est ça, retiens-toi et lèche moi l’abricot!

 

Bérault n’a jamais été un fan du cunnilingus, en fait ce n’est pas son truc, mais il fait contre mauvaise fortune, bon cœur et lèche la cramouille de la bourgeoise comme il le sent.

 

– Ton doigt !

– Mon doigt ?

– Oui, fous-moi un doigt dans le cul ! Lèche le bien avant.

 

Encore une pratique que le vieux chercheur ne goûte pas trop, mais il obtempère, pilonnant le trou de balle de la businesswoman.

 

Celle-ci commence à s’exciter… Un bruit de serrure, c’est Corinne, la soubrette qui revient des courses.

 

– Oh ! J’ignorais que Madame était occupée !

– Pas grave ! As-tu acheté des carottes ?

– Des carottes ? Non, Madame ne m’a pas dit d’acheter des carottes, mais il doit en rester dans le bas du frigo.

– Alors tu vas en éplucher une belle, et revenir avec, j’ai envie d’avoir une carotte dans le cul !

– Mais bien sûr, madame !

 

Bérault, amusé par la situation, cesse un moment ce qu’il faisait.

 

– Je ne t’ai pas dit d’arrêter !

– Tu es vraiment imprévisible ! Une carotte ? A-t-on idée ?

– Oh ! Si j’ai envie de me foutre une carotte dans le cul, je me fous une carotte dans le cul, je suis bien libre, non ?

– Mais absolument !

– Rappelle-toi, c’est moi qui commande ici, toujours, même quand tu me fais des petites misères ! Toi tu n’es rien du tout, juste une petite salope !

– Oui, Elisabeth.

– Tu t’es sucé le doigt, j’espère ?

– Le doigt ?

– Ben oui, le doigt que tu m’a foutu dans le cul, je te demande si tu l’as sucé quand tu l’as sorti.

– Non, mais je ne comprends pas…

– Tu es bien d’accord sur le fait que tu es une petite salope ?

– Certes.

– Eh bien, normalement les petites salopes, ça suce leurs doigts quand ils les sortent d’un trou du cul.

– On va peut-être en rester là aujourd’hui…

– Alors que je n’ai même pas pris mon pied ! Non mais ça ne va pas, non ? Lèche ton doigt, si ça trouve il n’y a rien du tout, c’est le geste qui m’excite !

 

Bérault regarda son doigt, constata qu’il était très légèrement pollué.

 

– Je t’ai demandé de lécher !

 

Alors il fit ce qu’on lui ordonnait, puis se demanda pourquoi avoir fait tout ce cinéma pour si peu de choses.

 

– Fais voir ton doigt, c’est bien, tu as tout léché, elle était bonne ma merde ?

– Ecoute, Elisabeth…

– Non c’est toi qui va m’écouter, tu vas répéter, après moi, « votre merde était délicieuse, maîtresse » !

 

Bérault répéta la phrase comme un perroquet, très mal à l’aise, en d’autres circonstances il aurait sans doute trouvé un prétexte pour s’en aller, mais n’avait-il pas une mission à assumer.

Loup06

– Madame veut-elle que j’introduise la carotte dans son anus ? Demanda la soubrette.

– Introduit Corinne, introduit et fais-moi jouir du cul !

 

La petite bonne fit aller et venir la carotte avec frénésie, tant et si bien qu’Elisabeth finit par jouir intensément devant les yeux éberlués du chimiste

 

– Va chercher une capote pour Monsieur, maintenant j’ai envie qu’il m’encule !

– C’est qu’il ne bande plus tellement.

– Et bien fais le bander, suce-lui la bite.

– Puis-je exercer mon droit de retrait, Madame ?

– T’es chiante ! Et si je double la prime ?

– Alors je vais lui sucer la queue.

– Qu’est qu’on perd comme temps en formalités !

 

La jolie blackette prit donc la bite de Bérault en bouche, cela réveilla la libido de l’homme ! Depuis le temps qu’il rêvait d’avoir ses douces lèvres sur son membre viril. Quand le dard fut redevenu rigide, il sodomisa sauvagement sa maîtresse qui se tapa un deuxième orgasme en moins d’un quart d’heure. Il se retira et se finit à la main avant de se les passer au robinet.

 

– Pouh ! Ça fait du bien ! Dis-moi tu as toujours envie de pisser ?

– Je crois bien oui ! Répondit l’homme.

– Alors donne-moi à boire !

– Ici ?

– Mais non pas ici.

 

Elisabeth entraina son amant dans les toilettes et s’accroupit à côté de la toilette en inclinant son visage sur la lunette. Puis ouvrant la bouche elle fit signe à Bérault de se soulager.

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Boris
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