Pr Martinov

Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 08:45

Professeur Martinov et la maison de Cendrillon par Maud-Anne Amaro

 

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Préambule : cette histoire fait suite à « Professeur Martinov et le lapin dur » et à « Professeur Martinov et le mont de Vénus » mais peut se lire seule. 

 

LUNDI

 

Nous retrouvons le professeur Andrej Martinov et sa charmante et blonde assistante Béatrice, dans la salle de restaurant d’un hôtel de voyageurs des environs de Besançon dans le Doubs !

 

Mais que font-ils là ces deux-là ? Me demanderez-vous ?

 

Oh, c’est très simple, vous savez que nos deux complices ont fait fortune (un peu, juste un peu !) en commercialisant le  » lapin dur  » produit aphrodisiaque découvert par hasard (voir ce récit). Mais ayant appris que l’usine chargée de sa fabrication ne respectait pas la posologie et lui substituait un mélange sans doute plus rentable pour elle mais à l’efficacité nulle pour les utilisateurs, Martinov fut donc, après avoir rompu avec ces indélicats, obligé de chercher ailleurs. Et cette petite usine dégotée par petite annonce et qui cherchait de l’ouvrage ferait parfaitement l’affaire. Le marché s’était conclu. Et voici donc nos deux héros en train de trinquer au succès de ce petit déplacement !

 

– Tu connaissais cette région ? Demande le professeur ?

 

– Non, pas du tout, c’est vraiment très joli !

 

– J’ai bien envie de m’y attarder deux ou trois jours, ça me ferait peut-être du bien de changer un peu d’air ! J’en ai marre d’avoir des douleurs partout !

 

– On peut rester deux trois jours, et on repartirait avant le week-end ? Suggéra Béatrice.

 

– Pourquoi pas ? Mais j’ai rien amené pour me changer !

 

– Ce n’est pas un problème, ça s’achète ce genre de choses… Remarque, je ne sais pas s’il y a grand-chose à voir dans le coin ?

 

– Il doit y avoir des belles balades à faire, non ?

 

– Alors, d’accord pour les balades, je vais me renseigner à la réception.

 

Béatrice se dirigea alors vers la caisse où officiait une imposante gérante. Martinov ne se lassait pas d’admirer les formes de son assistante, elle s’était vêtue aujourd’hui d’un pantalon jaune qui lui moulait joliment ses globes fessiers et il n’en perdait pas une miette. Devinant qu’il la regardait, elle se retourna brusquement et lui lança un petit sourire complice qui eut pour effet de le faire fondre. Martinov avait toujours été sentimental ! Il continua à l’observer pendant qu’elle s’éternisait à bavarder avec la patronne ! Que pouvaient-elles bien se raconter se demandait-il ?

 

Enfin elle revint !

 

– Ben alors ?

 

– Ça marche ! J’ai pris deux chambres jusqu’à jeudi et on pourra même prolonger si on a envie !

 

– On aurait pu prendre une chambre pour deux ? Lança Martinov, soudain égrillard.

 

– Mais non mon petit professeur, je t’aime bien, mais tu ronfles de trop ! Et puis de toute façon ça aurait été des lits jumeaux, tu n’aurais pas pu t’endormir dans mes bras !

 

– Cruelle !

 

– Mais non !

 

– Tu en as mis un temps à négocier ça ?

 

– La patronne est curieuse comme une pissotière, elle voulait, l’air de rien, absolument savoir ce qu’on fabriquait par ici, alors je lui ai dit qu’on était journalistes, qu’on était sur une drôle d’affaire et que je ne pouvais pas lui en dire plus, because le secret professionnel, elle n’a pas insisté !

 

– Sacrée Béatrice ! A la tienne !

 

– A la tienne mon petit professeur !

 

C’est à la fin du repas alors que Martinov dégustait une excellente crème brûlée que surgit un étrange personnage :

 

– Excusez-moi de vous déranger ! Je ne souhaite vous dire qu’un seul mot !

 

– Pardon ? Répondit le professeur se composant instantanément le masque de celui qui a horreur qu’on le dérange !

 

– Euh ! Jean-Claude C… conseiller municipal.

 

Le type tend une main au professeur que Martinov ignora superbement !

 

– Si vous pouviez faire vite !

 

L’intrus est décontenancé, vexé même, à ce point que Béatrice trouve que quand même il exagère, et croit diplomatique d’intervenir.

 

– Excusez mon ami, nous avons quelques soucis en ce moment ! Mais nous aimerions terminer ce repas sans être dérangé !

 

Elle lui dit cela avec son plus beau sourire. L’autre ne sait plus trop quoi faire, il se recule, semble hésiter, puis s’adressant à l’assistante du professeur !

 

– Je pourrais vous dire un mot tout à l’heure ?

 

– Juste un, alors !

 

– Ok, je reste dans le coin !

 

– Pas moyen d’être tranquille… Commença Martinov, sur la défensive !

 

– T’es un vrai sauvage !

 

Ils oublièrent l’incident et se mirent à parler de tout et de rien. Une demi-heure plus tard, ils se levèrent de table, Béatrice découvrit alors le conseiller municipal, quelques tables plus loin qui se levait à son tour et qui venait à leur rencontre.

 

– Bon, chuchota Béa, je vais voir ce qu’il veut ! On se retrouve dans ta chambre !

 

Cette perspective eut pour effet de dérider complètement le vert professeur qui du coup monta les escaliers, gai comme un pinson ! Martinov retira sa veste, s’assit sur le lit et entreprit de jeter un coup d’œil aux nouvelles du jour, plus tellement fraîches déjà !

 

– Toc !

 

Il se releva en maugréant, prêt à éconduire l’intrus !

 

– Béatrice déjà ! S’étonna-t-il.

 

– Ce fut rapide !

 

– Qu’est-ce qu’il voulait ?

 

– Me refiler un dépliant !

 

– Hein ! Et c’est pour ça qu’il est venu nous casser les pieds ?

 

– Attend, tu vas rire, il nous prend pour des journalistes…

 

– Ben oui, c’est normal, c’est la caissière qui a dû lui répéter !

 

– Ça j’avais compris ! Mais il voulait qu’on fasse de la promotion pour un musée du coin !

 

– Un musée de quoi ?

 

– La maison de Cendrillon ! déclara Béatrice avec emphase.

 

– N’importe quoi ?

 

– Alors comme je lui ai fait comprendre que j’en avais rien à foutre, il m’a dit qu’on devrait y aller, que ça valait le coup de faire un article, et même qu’il devait s’y passer des drôles de choses !

 

– Fais voir !

 

Martinov, lu, amusé, le dépliant publicitaire. Il y était indiqué que la réalisation et le fonctionnement de ce musée n’avaient été possibles qu’avec le soutien financier du département du Doubs et de la région de Franche-Comté. Ça, c’était l’alibi culturel, sinon c’était plutôt gonflé, On y expliquait qu’on avait retrouvé un vieux manuscrit d’une certaine Cendrine Lion, qui prétendait ni plus ni moins avoir été la maîtresse de Charles Perrault et qui lui aurait inspiré le conte en prose bien connu. Le manuscrit donnait parait-il moult détails sur son environnement mobilier de l’époque à ce point qu’on avait pu le reconstituer. Il était également précisé que cette jeune femme était une grande collectionneuse de chaussures, qu’elle éprouvait un plaisir irrationnel à mettre en valeur ses pieds, lesquels étaient parait-il si jolis que c’est en les regardant que Perrault devint amoureux de la jeune femme !

 

– Hein ? Questionna la jeune femme que cette phrase venait d’interpeller.

 

– Ils disent que  » ses pieds étaient si jolis que c’est en les regardant que Perrault devint amoureux de la jeune femme !  »

 

– Perrault était fétichiste du pied ?

 

– Je ne me suis jamais penché sur la question !

 

– Ça peut être une grille amusante pour relire Cendrillon, tiens, il faudra que j’essaie !

 

Béatrice se déplaça jusqu’à la fenêtre, elle donnait sur la rue et on découvrait au loin les vertes collines de la région baignant dans le soleil du couchant !

 

– Belle région ! Dit-elle simplement !

 

Martinov ne répondit pas, une immense complicité les unissait depuis la découverte du  » lapin dur « , mais ils étaient loin d’être amant et maîtresse. Pourtant parfois ils se laissaient aller à de grands élans de tendresse où le sexe n’était guère absent. Mais la chose était rare, et c’était toujours Béa qui prenait l’initiative. Cette invitation dans sa chambre pouvait être l’une d’elle, mais ça pouvait être aussi n’importe quoi d’autre, simplement le plaisir de continuer à bavarder ensemble ! Elle revint vers lui !

 

– Je croyais que c’était de Grimm, Cendrillon ?

 

– Non tu confonds avec la Belle au Bois Dormant ou avec Peau d’âne, je n’en sais rien, tout ça, ça se ressemble !

 

– Tu te rappelles cet été quand tu as joué avec mes pieds ?

 

– Oh ! Oui !

 

– Tu crois que Cendrillon, elle jouait aussi comme ça avec Perrault ?

 

– Finalement je ne me rappelle plus bien, il faudrait qu’on y rejoue pour que je me le remémore !

 

– Cochon ! Lança Béatrice en minaudant.

 

– Voyou !

 

– Comment on dit voyou au féminin ?

 

– On dit voyou !

 

– Et bien le voyou il a envie de se faire embrasser les pieds par mon petit professeur !

 

– Donne ! répondit le professeur, sautant alors sur l’occasion

 

– Ils ont peut-être un peu sales ?

 

– Mais non !

 

– Mais si !

 

– Donne, je te dirais !

 

Alors Béatrice lui tendit son pied gauche, un joli pied bien dessiné, aux ongles vernis d’un joli rouge, il mit son nez au-dessus de la naissance des orteils !

 

– Ce n’est pas désagréable !

 

– Je te dis que tu es un cochon !

 

– N’exagère pas ! Tu puerais des pieds, je ne le ferais pas !

 

– Tu n’aurais pas dû dire ça !

 

– Et pourquoi donc !

 

– Parce que je voulais me les laver !

 

– Et alors ?

 

– Et alors c’est toi qui vas me les nettoyer avec ta langue !

 

– Juste un peu alors ?

 

– Allez, lèche !

 

– C’est vraiment ton truc, ça, hein ?

 

– Lèche donc ! Tu ne vas pas perdre au change, je te le promets !

 

– Oh, je te fais confiance !

 

– Comment tu les trouves mes petits petons ? Hein qu’ils sont adorables ? Je n’arrive pas à comprendre qu’il y ait des gens qui n’aiment pas les pieds. Tiens, c’est comme les mecs qui ne retirent pas leurs chaussettes pour faire l’amour, tu crois que c’est joli toi une chaussette ? Et je te dis pas quand tu as un gros orteil avec un ongle mal entretenu qui sort bêtement de son trou !

 

Martinov, ne releva pas, se demandant combien de types Béatrice pouvait avoir connu pour avoir une telle connaissance de ce genre de choses. Mais il était vrai qu’elle lui avait confié avoir eu une période assez agitée dans sa vie, il continua donc à lui faire plaisir, léchant, embrassant, caressant et massant le pied, sachant qu’en retour, il finirait par avoir sa petite récompense. Ça ne tarda pas !

 

– Alors, tu voudrais que je m’occupe de ta quéquette ?

 

– Ben…

 

– Elle doit être en pleine forme, hein ? Attend, je vais me rendre compte ! Rajouta-t-elle.

 

Et sans lui laisser le temps de répliquer, elle posa son pied nu sur la braguette du professeur, qui béat de contentement se laissait faire, se sentant envahir par une douce excitation.

 

– Allez baisse-moi ton bénouse, on va innover !

 

– Tu vas faire quoi ?

 

– Fais-moi confiance, mon petit professeur !

 

Martinov, comme demandé, dégrafa son pantalon et le fit descendre sur ses chevilles. Son slip parcourut le même chemin quelques courts instants après, le laissant la pine à l’air et bien raide devant sa coquine d’assistante.

 

– Elle est mignonne ! Tu sais ?

 

– Bof, y a mieux !

 

– Y a toujours mieux, mais la question n’est pas là, je l’aime bien ta bite !

 

A ces mots, le petit macho caché dans tous les bonhommes se gonfla la poitrine de satisfaction, mais il n’eut guère le loisir de méditer davantage sur la profondeur de ces étranges propos car Béatrice entreprit de coincer le sexe du savant homme entre ses deux pieds, puis d’entamer ainsi une étrange masturbation.

 

Ce jeu dura quelques minutes. L’excitation montait, montait et rendait le professeur plus hardi :

 

– Si tu te mettais à l’aise ? Demanda-t-il alors à son assistante.

 

– T’as envie de voir mes nénés, c’est ça ?

 

– Ben, oui…

 

– T’as raison, on va se foutre à poil !

 

Et joignant le geste à la parole, Béatrice dégrafa son pantalon. Du coup Martinov se dépêcha d’enlever ses chaussures, se débarrassant de tout ce qui dégringolait sur ses chaussettes.

 

– Quand je vais être à poil, tu vas me sauter dessus ? Demanda la jeune femme.

 

– Je vais essayer de me tenir !

 

– Non, je veux que tu me saute dessus, j’ai vraiment envie que tu fasses ça ! Tu te fous une capote et tu fonces !

 

Le professeur regarda sa partenaire, incrédule, l’excitation lui rosissait le visage, il décida alors de faire comme elle voulait. Il finit prestement de se déshabiller, se protégea. Béatrice pour sa part eut tôt fait de libérer ses petits trésors, elle se jeta alors sur le lit, s’y installa sur le dos, écarta ses jambes.

 

– Viens !

 

Martinov se dit alors qu’avant de la pénétrer, il aurait été bien agréable d’aller lui sucer le sexe, mais non, elle voulait jouer les sauvages !

 

– Viens, viens vite, j’ai envie !

 

Alors le professeur, la pénétra, la besogna, et à sa grande surprise la découvrit très vite en train de pousser des séries de petits cris de jouissance en balbutiant des :  » C’est bon ! Continue ! Continue ! C’est bon ! » (air connu). Puis tout d’un coup elle le supplia :

 

– Dans mon cul ! Viens dans mon cul !

 

Martinov ne se le fit pas dire deux fois, sodomisa la belle en cadence er finit par décharger dans un grand râle, il était complètement crevé, il se fatiguait vite, mais le regard radieux que lui lança alors Béatrice fut la plus belle de ses récompenses, ils s’enlacèrent tendrement et restèrent ainsi un long moment.

 

C’est quelques minutes plus tard, alors que le professeur se demandait ce qui avait bien pu mettre la jeune femme dans un état pareil, que celle-ci se relevant signifia à ce dernier qu’elle irait bien maintenant prendre une douche, et qu’après direction dodo. Autrement dit, elle lui disait de la laisser. Martinov en eut le cœur un peu pincé, mais après tout se dit-il « Ne demandons pas l’impossible ! » Il lui fit un chaste bisou, entrepris de se rhabiller, et c’est alors qu’il franchissait le pas de la porte qu’elle lui demanda :

 

– On ira demain voir le truc de Cendrillon ?

 

MARDI

 

Le lendemain matin, ils décidèrent de faire une grande virée dans le secteur. Il finirait l’après-midi au musée de Cendrillon puisque celui-ci n’ouvrait ses portes qu’à 16 heures. Ils durent demander quelques conseils à la gérante de l’hôtel qui s’empressa de leur donner, en glissant toutefois un certain nombre de questions insidieuses propre à satisfaire sa curiosité maladive, mais sur ce point elle fit chou blanc.

 

Ne nous attardons pas plus sur cette magnifique journée aussi bucolique qu’ensoleillé et rendons-nous un peu avant 16 heures devant ce mystérieux musée. Quelques personnes attendaient l’ouverture en flânant aux alentours.

 

– Regarde la plaque ! Lança Martinov, à l’adresse de son assistante, ça n’a pas l’air de marcher très fort !

 

La jeune femme s’approcha. Effectivement la plaque indiquant les heures d’ouvertures avait connu plusieurs modifications. La mention visite guidée à 14 heures et à 17 heures avait été remplacée par un seul horaire. Mais il y avait encore plus intriguant, une seconde plaque, en dessous de la première avait vu ses inscriptions masquées par un ruban adhésif de piètre qualité qui à moitié enlevé laissait pour qui s’en donnait la peine deviner cette ahurissante information :

 

Visite spéciale pour adulte, tous les vendredis à 21 heures !

 

Nos deux héros se regardèrent circonspects, puis renoncèrent à comprendre. L’heure approchait maintenant et quelqu’un vint prévenir de l’ouverture imminente des portes. Du coup une file d’attente se constitua. Oh, ce n’était pas la grande foule, un couple de germanophile assez quelconque, un couple avec trois gosses qui manifestement n’avaient aucune envie particulière de pénétrer en ces lieux, un type tout seul, rouquin avec de grosses moustaches, et puis… … et puis, ils s’aperçurent que le type n’était pas vraiment seul, il appela en direction d’une voiture

 

– Carole ! Ça ouvre !

 

Et voici que Carole, ouvre sa portière et s’avance vers le petit groupe. Martinov la regarde comme le loup de Tex Avery. Il faut dire qu’il y a de quoi, une grande brune, au visage parfait et souriant, de longs cheveux bruns, la peau mate, une robe noire très simple et décolletée juste ce qu’il faut ! Une petite merveille !

 

Nous ne raconterons pas ici toute la visite, très genre « on n’a pas grand-chose mais on vous montre tout » ! Des objets, vêtements et meubles d’époque, le soi-disant manuscrit signé Cendrine Lyon. Un petit montage vidéo, des panneaux explicatifs qui répétaient trente-six fois la même chose. Bref tout cela n’avait que peu d’intérêt. C’est à la fin que le guide fit asseoir tout le petit groupe de visiteurs dans une petite salle munie d’une mini-scène.

 

– Mesdames Messieurs, le mythe de Cendrillon n’est pas mort, et nous allons essayer de le faire revivre devant vous ! Je vais avoir besoin de deux volontaires, à moins que les volontaires je ne les choisisse moi-même !

 

Il devait bien sûr répéter la même chose à chaque séance… Il jeta un regard circulaire à la salle, puis s’adressant à Carole lui demanda :

 

– Voudriez-vous chère madame, être notre Cendrillon de ce soir ?

 

Carole ne se fit pas prier, répondit par un très gracieux et approbateur sourire et se prit la main que lui tendait le guide. Il la fit asseoir quelques instants dans un fauteuil soi-disant d’époque, et l’affubla d’abord d’une sorte de coiffe assez ridicule, puis d’un châle sans beaucoup de classe. Les spectateurs commençaient à se demander quelle était cette mascarade, quand ils comprirent qu’effectivement cela n’avait aucune importance sinon celle d’introduire la suite. Le guide se tourna alors vers le public et d’un air rigolard lança sa tirade :

 

– Voyez, vous mesdames et messieurs, je n’arriverais jamais à transformer cette charmante personne, au fait c’est comment votre prénom, chère Madame ?

 

– Carole !

 

– Donc je n’arriverais jamais à transformer Carole en Cendrillon ! Parce qu’il manque un élément essentiel ! Essentiel, que dis-je ? Fondamental, pour que cette transformation ait lieu ! Et savez-vous justement ce qu’il manque ? Quelqu’un dans le public le sait sans doute ?

 

Après un silence révélateur, Béatrice ne put s’empêcher de donner la réponse :

 

– Les chaussures !

 

– Bien sûr ce sont les chaussures, mais admettez, que des chaussures, ne s’essaient pas comme des chapeaux, et encore moins comme un châle, mais nous avons une collection de chaussures de toutes tailles, et si vous le voulez bien, Carole va m’accompagner derrière ce rideau, nous allons choisir ses chaussures ensemble et après… Mais pour vous faire patienter, nous allons vous passer une petite vidéo, elle ne dure que cinq minutes et après nous revenons !

 

Carole et le guide disparurent derrière la tenture. La vidéo de patience n’était qu’un machin expliquant par quels fonds le musée avait été créé. On y apprenait qu’il s’agissait d’une initiative personnelle suite à la découverte du fameux manuscrit, et que l’affaire avait été jugée suffisamment culturelle pour être ensuite subventionné par le conseil général (ou régional, je ne sais plus) Et voici Carole de retour. Non elle n’a pas ses nouvelles chaussures, elle a toujours ses pompes d’origine ! Mais les souliers de cendrillon, (des souliers en verre) sont portés à bout de bras par le guide sur un coussin de velours rouge. Celui-ci fait alors rasseoir Carole.

 

– Et voilà ! Nous allons à présent avoir besoin d’un prince charmant ! Mais avant nous allons débarrasser Cendrillon, pardon, Carole de ses chaussures du 21ème siècle !

 

Alors le guide prit délicatement en main le pied droit de Carole, défit la lanière avec une lenteur toute calculée, retira la chaussure et entrepris de lui masser légèrement le pied ! A ce spectacle Béatrice commença par se réveiller de son apathie et lançait des yeux étonnés vers ce pied que les grosses mains du guide étaient en train de polluer. Comme elle aurait bien aimé être en ce moment à la place de ce rustre ! Soudain elle eut envie, envie de toucher ses pieds, de les masser, de les caresser, de les embrasser… Le guide la fit sortir de sa rêverie, il regarda alors le professeur Martinov, et lui lança :

 

– Si Monsieur veut bien être le prince charmant qui chaussera Cendrillon ?

 

Martinov commença par refuser, il était venu uniquement pour faire plaisir à Béatrice et n’entendait pas à priori jouer à ce qui lui semblait la dernière des bouffonneries. Pourtant le sourire d’invitation que lui lança Carole le faisait hésiter ! Il allait se jeter à l’eau quand une force impulsive poussa Béatrice à intervenir !

 

– Moi je veux bien !

 

– Mais non il faut un homme ! Dit quelqu’un !

 

Il se passa alors quelque chose de trouble, les deux femmes se regardèrent !

 

– J’aimerais bien que ce soit Mademoiselle ! Finit par dire Carole !

 

– Alors pourquoi pas, tout cela n’est qu’un jeu n’est-ce pas !

 

– Oui, mais pour la photo, ça ne va pas aller ! Reprit le râleur !

 

– Nous ferons un deuxième essayage pour la photo, ce n’est pas un problème ! Concilia le guide !

 

C’est ainsi que Béatrice se retrouva sur la scène dans un étrange état, mais elle en avait conscience. Elle ne souhaitait pas revenir en arrière, mais savait parfaitement le jeu dangereux. Carole tendit son pied gauche, et Béatrice se baissa alors, à l’instar d’une vendeuse de chaussures, regrettant à cet instant de s’être vêtue d’un pantalon. Elle aurait sinon pris un plaisir pervers, pensait-elle à provoquer de furtifs effets de culotte. Elle prit le pied offert dans sa main, un pied qu’elle jugeait parfait, elle le caressa négligemment, en testant l’infinie douceur de sa peau. Un frisson de plaisir envahit le corps de l’assistance du professeur Martinov, à ce point qu’un épanchement humide ne tarda pas à se manifester quelque part entre ses jambes. Son regard devenait trouble, presque vitreux, il rencontre celui de la fausse Cendrillon. Les deux femmes échangèrent un sourire, oh combien signifiant !

 

– On se verra tout à l’heure ! Chuchota Carole.

 

Le contact était donc réalisé, et déjà le désir de Béatrice se projetait vers cet avenir proche. Elle ne put s’empêcher de conclure par un chaste et bref baiser sur le dessus de ce pied si sensuel, puis elle se reprit, et lui enfila ses chaussures de verres.

 

A la sortie, alors que les visiteurs allaient rejoindre leur véhicule, Béatrice anxieuse attendait un signe de sa Cendrillon. Il vint très vite, celle-ci s’approcha d’elle, et s’adressant au professeur :

 

– Je vous l’enlève juste une minute, vous permettez ?

 

– Faites comme chez-vous ! Répondit simplement le professeur, un peu désabusé

 

Le  » musée  » était jouxté par une sorte de petit chemin conduisant vers, semble-t-il des jardins privatifs situés un peu plus loin, une fois dans ce chemin, on était théoriquement à l’abri de tous regards. C’est là que Carole entraîna Béatrice en lui prenant la main. Les choses se passèrent à la vitesse de l’éclair. Un bref regard de Carole pour s’assurer de l’absence de tout voyeur involontaire, puis elle enlaça carrément Béatrice avec une fougue telle qu’elle plaqua cette dernière contre le mur en vieilles briques roses. Les visages se rapprochèrent avec un volontarisme aussi simultané que partagé. Les bouches s’ouvrirent, les langues se rencontrèrent. Et pendant ce temps-là les mains s’agitaient, parcouraient les corps, pelotaient, caressaient.

 

Carole finit par se dégager :

 

– Toi, je te veux ! Dit-elle simplement.

 

– Quand tu veux ! Répondit Carole !

 

Cette dernière lui tendit alors une carte qu’elle avait sans doute déjà préparée.

 

– Téléphone-moi dans une heure, Tchao !

 

Et elle disparut…

 

– Vous vous êtes donné rendez-vous ? Demanda innocemment Martinov.

 

– On ne peut décidément rien te cacher, mon petit professeur !

 

– Tu sais que j’allais y aller, lui mettre ses chaussures, tu m’as brûlé la politesse !

 

– Oh, je suis désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher ! Lui dit-elle avant de lui faire un petit bisou affectueux sur le bout du nez.

 

– C’est vrai qu’elle est impressionnante ! Surenchérit le professeur.

 

– Tu l’as dit ! Tu as vu ses pieds ?

 

– Ses pieds, ses pieds ! Ça t’obsède décidément !

 

– Ben quoi, c’est joli un pied !

 

– Ouais, mais bon, pour moi un pied c’est fait pour marcher !

 

– Et un cul c’est fait pour s’asseoir ?

 

– Martinov renonça à continuer la conversation se sachant vaincu d’avance sur ce genre de sujet.

 

MERCREDI

 

Béatrice avait rendez-vous le lendemain matin avec Carole, cette dernière lui avait indiqué ne pas être libre l’après-midi, mais qu’un 10 à 12 la comblerait d’aise. Restait à déterminer où ! Or pour des raisons qu’elle ne savait pas trop expliquer, notre héroïne préférée n’avait nulle envie de s’envoyer en l’air avec Miss Carole à quelques pas de couloir de la chambre du professeur Martinov. Elle ne lui devait rien, elle ne se considérait absolument pas comme sa maîtresse, non ça l’embêtait, c’est tout ! C’est donc à Besançon que les deux femmes décidèrent de se voir, à l’hôtel ou Carole était descendue. Apparemment donc elle y avait réservé une chambre pour une personne seule. La présence de son chevalier servant d’hier restait donc un mystère, mais de peu d’importance. C’est néanmoins avec une certaine nervosité que Béatrice s’y rendit, elle regrettait de ne pouvoir mieux soigner sa toilette, mais elle n’avait pas apporté grand-chose pour ce voyage qui à l’origine ne devait être qu’un simple aller-retour. Elle n’était pas lesbienne, bisexuelle certes car il faut bien employer le mot, mais ses expériences en ce domaine restaient malgré tout assez limitées.

 

– Bonjour toi ! L’accueillit Carole en abordant un sourire très chatte.

 

Elle embrassa très brièvement sa visiteuse sur les lèvres et se recula !

 

– Je te plais comme ça ?

 

Béatrice restait sans voix ! Subjugué par le spectacle de cette sculpture vivante planté là devant elle. Imaginez le tableau : La Carole revêtue uniquement d’une petite nuisette rose quasi transparente dont le tissu frôlait de façon impudique deux gros tétons bruns coquinement érigés et surplombant deux magnifiques globes un peu lourds mais au galbe parfait. Un string dont on se demandait bien quel pouvait en être l’utilité complétait et finissait de parachever la panoplie de son hôtesse qui se laissant dévisager sans aucune pudeur arborait un sourire désarmant. Béatrice se demandait quelle était la bonne conduite à adopter. Ou bien se jeter dans ses bras et passer tout de suite aux choses sérieuses, ou alors la complimenter pour cette vision de rêve ! Mais ce qu’elle ne savait pas, justement, c’est comment on faisait pour complimenter une telle apparition. Supputant néanmoins que la féliciter lui ferait plaisir elle sortit une phrase dont la profondeur lui paraissait abyssale :

 

– T’es vraiment top, toi !

 

– L’essentiel c’est que je te plaise ! Répondit la brune Carole

 

Juste un instant, un très bref instant, Béa se demanda le pourquoi de tels artifices, plus adaptés, selon elle, à séduire un homme qu’une femme, mais cette réflexion ne perdura pas. Béatrice se rapprocha, prête à enlacer enfin son hôtesse, celle-ci se recula, alors, le visage hilare, l’assistante s’avance de nouveau provoquant un nouveau recul de la brune qui la regardait dans les yeux.

 

– Tu ne veux pas que je te touche ? Demanda Béa, quelque peu surprise.

 

– Oh ! Si !

 

– Ben pourquoi tu te recules, alors ?

 

– Je profite du spectacle !

 

Béatrice interloquée se demanda de quel genre de spectacle il pouvait bien s’agir, sa toilette était d’un quelconque et son look ne pouvait en aucune manière soutenir la comparaison avec celui de Carole.

 

– Quel spectacle ?

 

– Tes yeux !

 

– Et qu’est-ce qu’ils ont mes yeux ?

 

– Ils sont remplis de désir !

 

– C’est bien la première fois qu’on me dit une chose pareille !

 

Béatrice avança de nouveau, et cette fois, Carole la laissa s’approcher, et tandis que leurs bouches communiaient, les mains de notre espiègle laborantine s’aventuraient sous la nuisette, caressant en une élégante courbe le dessin du sein, récidivant vers le ventre puis s’enhardissant à remonter là où elle avait commencé, tentant un contact appuyé du flanc du doigt sur le téton, testant les réactions, puis rassuré recommençant, plus rapide, plus nette, plus précise. Les doigts s’écartèrent afin que le contact de la main avec la peau soit la plus prenante possible, le téton restant en contact avec le creux de la paume. Béa sentis son pantalon tomber sur ses chevilles, la petite culotte prit le même chemin mais s’arrêta à mi-cuisse, l’humidité dont elle s’était imprégnée provoquant un frôlement de froid sur son corps. La position des deux femmes rendait pour Carole mal aisé le contact frontal, aussi préféra-t-elle pétrir les fesses de sa partenaire. Ça tombait très bien, elle adorait ça, Béa n’en pouvait plus, le contact de sa main avec les pointes de la brune l’électrisait, elle tenta de pincer, légèrement mais carrément.

 

– Arrête !

 

Instantanément, Béa stoppa son geste, un peu contrariée

 

– Tu n’aimes pas ?

 

– Si ! Fais comme si je n’avais rien dit, continue !

 

– Comme ça ?

 

– Ouiiiii !

 

– Plus fort ?

 

– Arrête !

 

Il n’y a rien de plus frustrant que de se poser des questions techniques en pleine excitation et Béa ne comprenait plus très bien en ce moment ce que souhaitait vraiment Carole. Elle décida de jouer la carte de  » l’humilité  » :

 

– Dis-le-moi, s’il y a quelque chose que je ne fais pas bien ! En fait j’ai beaucoup de choses à apprendre…

 

– Il faut qu’on apprenne à se connaître ! On se met à poil ?

 

Et joignant le geste à la parole, elle retira sa nuisette et son string dans la foulée. Béatrice fut bien obligée de se décider à en faire autant

 

– Tu vas être déçue ! Prévint-elle.

 

– Ça m’étonnerait !

 

– Je suis pourtant d’un quelconque !

 

– T’inquiète !

 

Béa finit de se déshabiller, elle n’aime pas ce moment, mignonne, plaisante, certes, mais elle se disait ne pouvoir soutenir la comparaison avec sa peau trop blanche, ses marques de sous-vêtements sur la peau, ses seins communs.

 

– Tu veux me faire plaisir ? Demanda Carole.

 

Bien sûr que Béa voulait lui faire plaisir ! N’était-elle pas là aussi pour ça ? Elle le lui dit !

 

– Je voudrais qu’on redémarre comme au musée ! Demanda la grande brune.

 

– Elle s’assit alors dans un fauteuil et demanda à l’assistante du professeur Martinov de venir s’occuper de ses pieds. Du coup Béa jubilait, elle avait cru que le fétichisme de cette rencontre n’allait que dans un sens, elle découvrait à présent que leurs fantasmes se rejoignaient. C’était inespéré ! Elle se mit à genoux devant Carole et baissant la tête entreprit de lui lécher le pied après l’avoir caressé. Puis se rendant compte que la position n’était guère pratique, elle s’allongea au sol, sur le dos et s’empara des orteils offerts, les léchant les uns après les autres, en gardant le plus gros pour la fin, l’humectant de salive et le suçant comme elle l’aurait fait avec une courte bite. L’excitation était à son comble, son entre-jambes coulait. Mais Carole lui renvoyait la réciprocité de son désir, elle se masturbait tandis que l’on s’occupait de son pied, puis n’y tenant plus, elle appela sa complice à finir le travail

 

– Viens !

 

Comme une furie, Béa se jeta alors sur la chatte de sa partenaire, lapa la mouille dégoulinante, se régala de son jus légèrement sucré, puis attaqua de ses doigts le clitoris érigé et décapuchonné. Quelques mouvements furent suffisants pour la faire jouir, elle s’affala alors comme un chiffon dans son fauteuil. Béa était sur le point de jouir à son tour, elle attendit quelques instants que Carole se remette de ses émotions, puis impatiente, réattaqua ses seins quelques instants, avant dans un grand élan de tendresse lui embrasser la bouche.

 

– Attends, faut que j’aille pisser ! Finit par murmurer Carole.

 

Béa se demanda alors s’il fallait qu’elle lui dise que ce genre de chose l’intéressait aussi bougrement, mais elle ne savait pas comment l’autre réagirait, elle ne voulait pas non plus prendre le risque de rompre le charme. Puis dans un souffle, elle trouva la formule qui lui permettait de prendre un moindre risque :

 

Carole

 

– Je peux regarder ?

– Coquine ! Dit simplement Carole. Elle ne l’encourageait pas, elle ne la décourageait pas non plus.

 

Elle laissa pourtant la porte de la salle de bain ouverte. Béatrice ne bougea pas, tendit l’oreille et entendit le bruit des premiers clapotis qui soudain s’arrêtèrent.

 

– Ben alors ! Tu viens regarder ou pas ?

 

Non ! Béa n’y croyait pas ! Comment cette femme pouvait à ce point calquer ses propres fantasmes ? Elle s’approcha, contemplant Carole, qui pour l’instant se retenait !

 

– Vas-y, mate !

 

– C’est beau ! Heu… Tu ne voudrais pas te relever un petit peu ?

 

Carole n’est pas choquée, mais elle est surprise et cela se voit, elle accède néanmoins au désir de Béa et se relève un peu rendant ainsi beaucoup plus visible la chute de son petit pipi doré ! L’excitation brûle maintenant le corps de Béa, entrée dans une spirale de désir, elle en veut encore, ne se contrôle plus, et alors que Carole allait s’emparer d’une feuille de papier toilette afin d’essuyer son intimité, elle lui crie :

 

– Non, laisse !

 

Carole suspend son geste, incrédule, permettant alors à Béa de s’agripper à son corps et de mettre sa bouche en contact avec sa chatte afin d’y laper les dernières gouttes.

 

– T’es vraiment une cochonne ! lui lance Carole

 

Ça lui a échappé, elle le regrette déjà. Mais Béa s’est reculée, contrariée, se rendant compte qu’elle a commis l’erreur d’imposer trop vite son fantasme à sa partenaire.

 

– Continue ! Tente de rectifier Carole.

 

– Tu dois me trouver complètement folle ?

 

– Mais non ! Simplement je n’ai pas l’habitude, mais ça ne me choque pas ! Allez, continue !

 

C’est limite rattrapage diplomatique, mais cela suffit à sauver les apparences, et Béa se remet en position, plus par principe que pour autre chose car il n’y plus de pipi à y laper. Reste le goût capiteux de ce sexe offert dont elle se délecte en lui aspirant les nymphes avec gourmandise ! Carole se laisse faire, d’abord passive, puis s’abandonne, carrément affalée, assise sur la cuvette, les jambes écartées, puis l’excitation renaît vite, sa respiration se fait haletante, et la langue de Béa recueille de nouveau l’humidité de son plaisir. Elle ne tarde pas à jouir de nouveau !

 

– T’es une vraie sorcière ! Parvint-elle à lui dire dans un souffle en affichant un sourire ravi.

 

Béatrice ne répond pas, elle est déchaînée, elle a envie à présent que l’on s’occupe d’elle, elle se relève, se penche, cherche la bouche de sa partenaire, l’embrasse avec passion et s’arrange pour qu’en même temps les pointes de ses seins frôlent le corps de la grande brune. Ce contact l’électrise. Un soupir ! Encore un autre ! Elle n’en peut plus, se redresse et finit par coller sa chatte sur la bouche de Carole, toujours assise. Ce duel d’amour commencé sous la direction de la brune est maintenant entièrement contrôlé par Béatrice. C’est elle qui conduit, c’est elle qui dirige, c’est elle qui opère. La langue de Carole s’immisce dans son sexe, le fouille, tandis que ses mains lui agrippent les fesses, allant jusqu’à en lui écarter les hémisphères. Des doigts s’approchent de son anus. D’instinct elle s’ouvre, goûtant volontiers cette pratique. Mais la montée incontrôlable de la jouissance l’empêche de disperser ses attentions, elle ne se concentre plus que sur ça, laissant tomber ce qui se passe derrière et laissant ses muscles accepter ce doigt qui la fouille et qui commence à remuer de façon impertinente. Ses soupirs et son halètement deviennent de plus en plus rauques, de plus en plus rapprochés, de plus en plus violents, et soudain son corps se tétanise un instant, puis se relâche au milieu d’une bruyante explosion de jouissance. Elle reprend un peu son souffle. Les deux femmes se regardent, un même sourire éclaire leur visage. Béa rit, c’est nerveux. Et c’est communicatif, Carole en fait autant. Elles s’enlacent de nouveau

 

– Ça va ? Demande la brune.

 

– Yes !

 

– Tu veux prendre une douche ?

 

– Je ne sais pas, j’ai surtout soif !

 

– Je vais faire monter quelque chose, tu veux quoi ?

 

– Rien ! Je vais boire un peu de flotte !

 

– Comme tu veux ! Répond Carole. C’est dingue d’avoir fait ça, on se connaît à peine ! T’es en vacances ici ?

 

– Oui !

 

– Tu fais quoi comme boulot ?

 

– Je bricole, disons que je fais de la recherche !

 

– De la recherche ? Ah ! Tiens j’aurais parié que tu étais journaliste !

 

Béa s’étonne de cette coïncidence. Qui a pu lui souffler ce genre de chose ? L’hôtelière qui l’aurait dit au responsable du musée qui lui aurait répété ? Mais dans quel but ? Mais elle ne voit pas pourquoi elle irait mentir à Carole ? Pourquoi faire ?

 

– Non, je ne suis pas journaliste !

 

Carole paraît un moment contrarié par cette réponse, elle regarde fixement Béatrice, semble réfléchir, puis se met à rire.

 

– Ah ! Tu n’es pas journaliste, alors ? Mais ça n’a aucune importance ! Hein ?

 

Elles papotèrent quelques instants. Carole restait très évasive sur elle-même. Elle expliqua néanmoins qu’elle était pour quelques jours dans la région pour affaire de famille, qu’elle en avait profité pour rendre visite à son cousin, lequel ne pouvait l’héberger en raison de la petitesse de son appartement. Par contre Carole était intarissable sur les beautés de la région qu’elle décrivait avec un enthousiasme tout communicatif. C’est alors qu’elles allaient se séparer que la brune lui proposa de se revoir dès le lendemain

 

– Je ne voudrais pas qu’il y ait de quiproquo, demain après-midi, je dois partir à Angers, j’ai un tournage. On ne se reverra sans doute jamais. Alors demain on pourrait aller prendre un bon petit déjeuner ensemble dans un bistrot, et puis si on est en forme, pour la suite, on improvisera.

 

Béa engrangea l’information sur les activités professionnelles de son amante. Ce rendez-vous contrariait les plans de balade qu’elle avait échafaudés avec le professeur Martinov, mais bien sûr qu’elle s’arrangerait, bien sûr qu’il n’y avait aucun problème. Cette séparation là, ce matin, n’était donc plus un adieu et pour elle, c’était formidable.

 

JEUDI

 

Elles avaient rendez-vous quai de Strasbourg à 10 heures. Toute pimpante, Béa était arrivé en avance. A dix heures ¼ Carole n’était pas là ! A 10 h 30 Béa manifesta des signes d’impatience et se résolut à l’appeler sur son portable. Elle n’obtint que son répondeur, celui-ci ânonna qu’on était bien sur la messagerie de Carole Perrier, laquelle ne pouvait répondre pour le moment. A onze heures Béa téléphona à l’hôtel. Personne n’était enregistré à ce nom, mais on lui indiqua que l’occupant de la chambre 37 avait réglé sa note tôt dans la matinée. Non, elle n’avait laissé de message pour personne… Et voilà ! Béa fit ce que tout le monde fait dans ces circonstances, elle attendit encore, puis finit par rentrer, se faisant une raison. Carole avait dû avoir un impondérable. Resterait un souvenir ! Inoubliable !

 

Ce n’est que le soir qu’elle retrouva le professeur Martinov, il allait pour rentrer à l’hôtel, elle le rattrapa :

 

– Alors mon petit professeur, on s’est bien baladé ?

 

– Super, mais j’en ai plein les pattes, et toi tu t’es bien éclatée avec ta nouvelle copine ?

 

On sentait bizarrement comme une pointe de jalousie dans le ton de Martinov.

 

– Tu parles ! Elle m’a posé un lapin, je suis rentrée, j’ai lu sur ton petit mot que tu étais parti en virée, alors du coup, j’ai fait pareil…

 

En allant récupérer leurs clés, la grosse gérante de l’hôtel les interpella.

 

– Un monsieur a laissé un message pour vous, mademoiselle !

 

Le cœur de Béa ne fit qu’un bond ! Ce ne pouvait être que Carole ! Elle ouvrit la petite enveloppe, fébrile…

 

–  » Pouvez-vous m’appeler de toute urgence ? C’est au sujet de Carole.

 

– Pierre  »

 

Surprise de s’angoisser pour ce qui n’était après tout qu’une tocade, elle contacta immédiatement cet inconnu, celui-ci s’obstina à, ne rien vouloir dire au téléphone, et précisa qu’il arrivait et qu’il serait là dans dix minutes.

 

Béa laissa Martinov monter prendre une douche et s’attabla, attendant ce mystérieux personnage ! Quelle ne fut pas sa surprise de voir arriver un homme, la quarantaine, dégarni, arborant une grosse moustache rousse ! Où avait-elle déjà vu ce type ? Et puis le déclic ! Le gars qui était avec Carole au musée ! C’est quoi ce bled où tout le monde croise tout le monde sans arrêt comme dans une comédie de boulevard ? Elle se leva d’un bond, se précipita vers lui.

 

– Vous avez des nouvelles de Carole ?

 

– Non, elle a disparu ? Et c’est pour ça que je viens vous voir !

 

– Attendez, j’ai rendez-vous avec un type qui …

 

Elle réalisa soudain et se reprit.

 

– C’est avec vous que j’ai rendez-vous ?

 

– Ben oui !

 

Ça se bousculait un maximum dans la tête de la pauvre Béa

 

– J’avais rendez-vous à 10 heures avec elle et elle n’est pas venue, c’est tout ce que je sais, je ne vois malheureusement pas comment je pourrais vous aider…

 

– Mais si ! Je vais vous expliquer…

 

– Attendez, comment avez-vous fait pour me trouver ? Coupa Béatrice.

 

– Ecoutez, laisser moi parler, sinon on ne va jamais y arriver !

 

– Dites-moi simplement comment vous m’avez trouvé et après je vous écouterais ?

 

– Carole m’avait confié qu’elle avait rendez-vous avec une journaliste qui était descendu à P… Ce n’était pas trop difficile, et puis j’avais votre description…

 

– Sauf que je ne suis pas journaliste !

 

Et elle allait rajouter  » et que je ne me souviens pas avoir dit à Carole que j’étais descendu à P…. « , mais elle n’en était plus si certaine.

 

Pierre marqua un temps d’arrêt puis reprit :

 

– Pourquoi dites-vous que vous n’êtes pas journaliste, je comprends que vous vouliez garder l’incognito, mais c’est raté, tout le monde le sait.

 

Béa ne répliqua pas. A quoi bon lui expliquer tout cela ! Et puis étais-ce après tout si important ?

 

– Croyez ce que vous voulez, après tout… Je vous écoute…

 

Le dénommé Pierre prit une profonde inspiration voulant sans doute signifier par-là qu’il en aurait pour un certain temps :

 

– La maison de Cendrillon existe depuis environ deux ans, son fondateur était un certain Charles B… , il venait de Lyon. Il s’est pointé en demandant carrément une subvention municipale, il avait dû faire du lobbying car son projet a été aussitôt accepté. Pour le maire cela devait amener les touristes et faire connaître la ville, c’était un bon coup de pub. Moi je trouvais au contraire que ça nous… Au vote du conseil municipal, j’ai voté contre, j’étais le seul, mais ceci dit, je ne me suis pas acharné non plus…

 

– Parce que vous aussi, vous êtes conseiller municipal ?

 

– Oui, mais bon, laissez-moi continuer…

 

– Vous êtes agriculteur ?

 

– Certainement pas !

 

Béa s’étonna de la soudaine vigueur de sa réplique, mais essaya de ne pas le montrer.

 

– Je peux savoir ?

 

– Oui, mais tout à l’heure ! Bon, je continue, un jour je déjeunais avec le garde champêtre, c’est un ami, un type s’est pointé, affolé, un allemand et il nous a raconté une histoire bizarre. Il avait visité le musée avec sa femme, puis le lendemain celle-ci avait prétexté devoir faire une course urgente à P…, elle avait pris leur voiture et elle n’était pas réapparue. Le garde champêtre se voulut d’abord rassurant et précisa à son interlocuteur qu’on ne lui avait signalé aucun accident grave ces dernières heures. Puis abandonnant son repas, il demanda à l’inconnu de venir avec lui. Je les suivis également. Sans hésiter nous nous sommes dirigés vers le musée. La voiture du type était garée juste devant, pas même caché, ni même en retrait, non elle était là ! On sonne au musée, Charles nous répond, et quand on lui demande s’il n’a pas vu la dame que l’on recherche, il l’appelle, va la chercher, elle arrive… Et voilà que les deux époux se mettent à s’engueuler en Allemand, puis le type qui envoie un direct à la figure de Charles qui se retrouve le nez en sang. On les a séparés, le type s’est barré avec la bagnole, et nous on est reparti aussi, ça ne nous regardait plus, ce n’était qu’une affaire conjugale.

 

– Il est très fort votre copain, il se pointe comme ça au feeling au musée, et il trouve tout de suite… Ironisa Béatrice.

 

– Figurez-vous que j’ai eu exactement la même réflexion, et devant mon étonnement le garde champêtre m’a raconté le reste de l’histoire, il m’a expliqué que des cas comme ça il y en avait déjà eu plusieurs depuis deux ans. La première fois il avait simplement retrouvé la voiture de ‘épouse disparue en patrouillant… Et c’est à chaque fois pareil, des femmes qui apparemment de leur plein gré vont passer un jour ou deux avec Charles. Vous avouerez que c’est bizarre, ce type a un charme fou mais quand même…

 

– Moi je ne trouve pas…

 

– Justement, ce qu’on peut se demander c’est si pendant qu’il fait essayer des chaussures aux femmes dans la petite pièce à côté, il n’en profite pas pour les hypnotiser ou leur administrer une espèce de philtre d’amour…

 

– Et Carole dans tout ça ?

 

– Et bien justement, Carole, en ce moment, elle est avec lui…

 

– Mais comment en être sûre ?

 

– Sa voiture est garée devant le musée !

 

– Mais, écoutez, je ne comprends rien à votre démarche. Portez plainte pour séquestration, prévenez la gendarmerie, ou alors allez voir vous-même, mais pourquoi voulez que j’intervienne là-dedans…

 

– La gendarmerie ne veut plus entendre parler du musée, ils ne se déplacent plus.

 

– Ecoutez, je suis désolé, mais je ne pense pas pouvoir être d’une quelconque utilité dans ce méli-mélo !

 

– Si, il y a une personne qui abuse sexuellement de victimes que l’on ne déclare qu’abusivement comme consentantes !

 

– Montez un dossier, un dossier solide, puis prenez un avocat.

 

– Trop long, et trop aléatoire, ce qu’il me faut c’est un article de journal, un truc qui fera du bruit, qui sera reprit dans les journaux régionaux, qui obligera Charles à se mettre sur la défensive, jusqu’à ce qu’on cesse de subventionner son musée de merde !

 

Béatrice comprenait où Pierre voulait en venir, elle faillit redire une nouvelle fois qu’elle n’était pas journaliste, mais se dit que c’était peine perdue, la rumeur était plus forte qu’elle, elle se résolut à laisser le type délirer, après tout demain, ils ne seraient plus là…

 

– Et vous voudriez que je fasse un article !

 

– Oui, je ne vous le demande pas pour elle, mais faites-le pour Carole, c’est une brave fille ! Ça m’embête un peu de l’imaginer dans les grosses pattes de ce conard !

 

– Bon d’accord !

 

– Je vous ai apporté un peu de documentation, voilà, il y a un petit topo sur trois cas relevés par le garde champêtre avec les photos des victimes, on va appeler ça des victimes… un petit récit avec les circonstances et tout ça. Je vous rajoute une grande photo de Carole, celle-là faudrait la publier ! Et puis un petit curriculum de Charles, j’ai mis aussi son adresse, en fait, il n’habite pas au musée, peut-être qu’il serait intéressant de l’interviewer.

 

– Bon ok !

 

Le type finit par disparaître ! Elle parcourut un petit peu le dossier et le commenta avec Martinov qui venait de redescendre !

 

– Il est évident qu’il y a un problème entre ce type et le gars du musée.

 

– Et Carole ? Demanda Martinov.

 

– Probablement manipulée d’une façon ou d’une autre, ça me rend un peu mauvaise, décidément la race humaine est bien étrange…

 

– Et le dossier, il est intéressant ?

 

– Des conneries, où serait-il procuré les photos des nanas ? Ça ne tient pas debout. Allez ! On jette !

 

Et en un geste rageur, Béatrice déchira le petit paquet de photocopies et alla en déposer les débris dans la petite corbeille située près de la fenêtre de la salle à manger du restaurant.

 

VENDREDI

 

– Ça va ? Mon petit professeur a bien dormi ?

 

– Ça va ! Par contre toi, ça n’a pas l’air d’aller très fort !

 

– Si ! Si ! Mais je n’ai pas dormi beaucoup ! J’ai pensé à un truc, ce type est peut-être en train de nous endormir exprès et si ça se trouve Carole est réellement en danger. Je me demande si on ne pourrait pas se renseigner un petit peu ?

 

– Béatrice, on n’est pas des flics !

 

– Je voudrais simplement qu’on fasse deux choses, vérifier si la voiture est bien là où il nous a dit, et puis j’aimerais bien rendre visite à ce Monsieur Charles.

 

– Mais enfin, on n’est pas Tintin et Milou !

 

– Allez, tu peux me faire plaisir, on y va tout de suite, d’abord au musée, ensuite…

 

Elle réalisa que l’adresse était dans la liasse de feuilles jetée à la poubelle, hier soir. Elle prétexta la disparition d’un bracelet pour pouvoir aller inspecter les ordures de la veille, elles n’avaient pas encore été ramassées, mais évidemment elle y renonça assez vite…

 

– Bon on va rester une journée de plus et je vais te la trouver l’adresse, moi !

 

– Comment tu vas faire ?

 

– Si le musée est réellement subventionné, il doit y avoir un dossier à la préfecture, je prends le car pour Besançon et je te téléphonerai l’adresse sur ton portable. Pendant ce temps-là tu n’as qu’à aller voir pour la bagnole. !

 

Aucune voiture n’était stationnée devant le musée de Cendrillon, et manifestement celui-ci était à cette heure vide de tout occupant. Carole revint à pied vers le village sans se presser, puis une fois avoir eu connaissance de l’adresse elle se dirigea vers les lieux. Le professeur lui avait donné comme nom Patrick Dulac ! Pourquoi l’autre avait-il parlé d’un prénommé Charles ? Cela rendait encore un peu plus mytho l’étrange récit de ce curieux personnage.

 

Les Dulac habitaient dans une grande ferme restaurée qui servait aussi de gîte rural. Martine Dulac était une femme d’une quarantaine d’année, très agréable d’aspect, petite brune tout sourire, les cheveux mi-long et vêtue d’une petite robe noire à manches très courtes qui lui allait fort bien !

 

– Non, mon mari n’est pas là, mais entrez donc, il ne devrait pas tarder, il est allé chercher la presse, il ne s’attarde jamais…

 

Béatrice s’installa dans un fauteuil, et lui précisa qu’elle était journaliste et qu’elle souhaitait écrire un article pour parler un peu de cette fameuse maison de Cendrillon.

 

– C’est mon mari qui va être content, vous savez ça ne marche pas très fort en ce moment !

 

Béa soupira, au moins l’adresse était bonne, et comme la dame semblait disposée à faire la causette, elle décida d’en profiter !

 

– C’était pourtant une excellente idée !

 

– Oui, au départ, c’était une idée très ambitieuse, on voulait faire un truc plus axé spectacle que musée, cela devait s’agrandir avec le temps, on pensait qu’avec la subvention de la région et du département ça prendrait des proportions gigantesques.

 

– Gigantesques ?

 

– Pourquoi pas ! Des imbéciles ont bien réussi à faire un truc énorme au Puy du Fou avec des idées et des arrières pensées politiques douteuses.

 

– Certes ! Admis Béatrice !

 

– Dans Cendrillon, il n’y a aucun message politique, le seul message, il est symbolique, sexuel même ! Faut croire que c’est pas le bon créneau !

 

– Oui, j’ai vu que vous aviez organisé des séances pour adultes ?

 

– On a failli, on a failli, on s’est dégonflé, on a eu peur de perdre la subvention ! Mais c’est dommage on aurait pu rigoler ! Je vous offre quelque chose, un café, un thé ?

 

– Oui un thé, si ça ne vous dérange pas !

 

– Et hop ! Tandis que Madame Dulac s’en allait en cuisine, Béatrice en profita pour faire très vite le tour de la pièce, peu de photos, mais il y en avait quand même, l’une l’intrigua particulièrement. On y reconnaissait Martine Dulac plus jeune avec un homme à ces côtés, or cet homme n’avait rien à voir avec celui qu’elle avait vu officier sur la scène du musée, non pas du tout et à la limite il ressemblait plutôt à Pierre, le mythomane qui lui avait cassé les pieds la veille. Un frère ? Elle flairait derrière tout ce cirque une sombre histoire de famille extrêmement compliquée à démêler comme seules savent le faire certains habitants de nos campagnes ! Elle se rassit, prudente !

 

– Voilà, c’est du thé au Jasmin ! On me l’a rapporté du Japon.

 

– Merci ! Il sent très bon, en tous les cas !

 

– Je suppose que vous n’êtes pas venu spécialement pour le musée, ce n’est pas trop indiscret de vous demander ce qui nous vaut votre présence dans la région ?

 

Martine se faisait soudain très chatte.

 

– En fait, je suis en vacances !

 

– Ah ! C’est une très jolie région, savez-vous ? Par contre les gens, c’est pas évident ! Ici on nous a accepté parce que notre truc était censé faire de la publicité au village, mais sinon ce sont des rustres, ils nous méprisent profondément… par contre à Besançon, il y a plein de gens très intéressant, heureusement !

 

Béa ne savait trop quoi répondre à ces considérations qui arrivaient comme un cheveu sur la soupe, puis réalisa que son interlocutrice éloignait volontairement la conversation du musée.

 

– Est-ce qu’il y a des gens qui se sont opposé de façon agressive à cette idée de musée !

 

– Oui, mais c’est de l’anecdote, quelques lettres anonymes, un tag et un type qui nous a pris la tête au téléphone, mais ça n’a pas eu de suite…

 

Tout en disant cela, Martine eu un curieux geste, faisant manifestement semblant de se gratter elle dégagea son épaule, une bien ravissante épaule que le léger bronzage faisait refléter à la lumière. Béatrice en ressentit un léger trouble, mais se ressaisit en choisissant comme diversion toute simple d’avaler une gorgée de thé.

 

Un bruit de moteur !

 

– Ah ! Voici Patrick, mon mari !

 

Tout le monde connaît ce phénomène, parfois on cherche la solution de quelque chose, on se dit que tout est décidément trop embrouillé, puis survient le petit déclic, et alors, à une vitesse fulgurante notre cerveau nous aide à reclasser tout ce qui était obscur et qui devient tout d’un coup limpide, lumineux, simple, évident !

 

Et nous assistons à cette scène étonnante, Pierre rentre, Pierre le  » mythomane  » aux moustaches rousses ! Béa comprend alors que non seulement c’est lui, le mari, mais qu’il est aussi le responsable du musée. Sa démarche de la veille était donc une machination ! Ça c’est clair ! Ce qui l’est moins c’est le jeu auquel il se livre ! Et ce qui l’est autant c’est le rôle et le sort de Carole dans tout ce micmac !

 

– Vous !

 

Et oui, le « vous » désigne l’imposteur démasqué, mais ce dernier est aussi surpris que Béatrice, ne s’attendant vraiment pas à la trouver ici, l’adresse qu’il lui avait communiquée étant celle d’un comparse. Comme tout bon mâle pris en faute, il pense d’abord s’en sortir en haussant le ton !

 

– Qu’est-ce que vous fabriquez ici ? Voulez-vous me foutre le camp d’ici et en vitesse !

 

Martine, elle ne comprend plus rien, et regarde les deux protagonistes avec des yeux tout ronds…

 

– Ok ! Je me tire ! Avise Béatrice, heureuse d’avoir trouvé la bonne réplique. Mais je vous préviens, il ne va pas être triste mon article !

 

Elle se dirige vers la porte ! Pierre (mais nous allons l’appeler de son vrai prénom désormais) donc Patrick commence par émettre quelques incompréhensibles borborygmes, puis se rendant compte que la situation lui échappe :

 

– Attendez, revenez, on va s’arranger !

 

– Ah je savais bien ! Répond Béatrice, qui du coup revient sur ses pas.

 

– Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ? Essaye d’intervenir Martine, mais personne ne lui répond.

 

– Bon, je vous avais sous-estimé ! Reprend Patrick, voilà, venez dans mon bureau on va s’arranger.

 

– Je peux venir aussi demande Martine !

 

– Mais bien sûr ma chérie, je n’ai rien à cacher !

 

Du coup Béatrice qui hésitait un peu emboîte le pas du moustachu et tous se retrouvent dans son espace personnel et réservé. Il prend une clé, ouvre un petit coffre mural, sort une enveloppe !

 

– Je vous donne 20 000 ça ira ?

 

– Vous voulez m’acheter ? Répond Béa !

 

– Tout de suite les grands mots, je veux simplement que vous écriviez cet article et comme vous allez l’arranger un peu à ma façon, je vous donne une petite compensation !

 

– Ah ! Oui ! Ce sont de francs ou des euros !

 

Patrick réalise que Béa se moque de lui, il ne sait plus comment s’en sortir. Quant à cette dernière elle comprend qu’elle a intérêt à rentrer dans son jeu au maximum.

 

– Combien vous voulez alors ?

 

– Un tout petit peu plus !

 

– 30 000 ?

 

– Ça ira, mais je veux savoir où est Carole, et je veux que vous m’expliquiez pour quelles raisons vous avez monté tout ce cirque.

 

– Quelle Carole ? Carole Perrier ? Demande Martine.

 

– Ah ! Vous la connaissez ? S’étonne Béa.

 

Patrick n’arrive plus à dominer la situation, il demande à son épouse de se taire, et regardant Béa, se veut implorant :

 

– Et vous me ferez l’article ? Demande-t-il.

 

– Ouais !

 

– Vous me le montrerez avant ?

 

– Ouais ! Alors, elle est où Carole ?

 

– A Besançon, elle tient une galerie d’art, tenez voici sa carte, vous pourrez l’appeler, elle n’a jamais disparu !

 

Une bouffée de colère envers cette fille qui s’était moquée d’elle envahit un moment Béatrice, mais elle se ressaisit :

 

– Bon, alors maintenant je veux comprendre toute l’histoire !

 

– C’est tout bête, la gérante de votre hôtel m’a prévenu que des journalistes y étaient descendus. Je me suis dit qu’il serait intéressant qu’ils écrivent un article. Mon plan était simple, d’abord vous faire venir, ensuite créer des conditions pour que vous soyez d’accord pour le rédiger ! Cet article pour moi devait faire un peu dans le sensationnel, j’ai donc rédigé ces petites feuilles avec ces histoires d’enlèvements. Il faut dire qu’au début vous m’avez facilité la tâche ! Pour vous faire venir, j’avais demandé à un copain, un simple prospectus et quelques phrases anodines, et ça vous a intéressé tout de suite !

 

– Et si ça ne nous avait pas intéressé ?

 

– Carole devait faire du charme à votre collègue !

 

– Tous les râteliers ! Décidément !

 

– Pardon !

 

– Rien, continuez !

 

– Ensuite on a eu de la chance, vous avez prévenu la gérante de la date de votre visite. Du coup je me suis empressé d’aller chercher Carole à Besançon et j’ai demandé à Charles, un ami qui me remplace parfois d’assurer le spectacle. Notre objectif était toujours de séduire votre collègue et de l’amener à écrire un article. Puis après les choses ont un peu dérapé ! C’est vous qui êtes monté sur scène… Mais quand j’ai vu comment vous regardiez Carole, je me suis dit  » on laisse filer « . On a loué une chambre d’hôtel au cas où… Malheureusement Carole après, elle a un peu déconné ! Quand vous lui avez dit que vous n’étiez pas journaliste, elle vous a cru ! Et elle n’a pas insisté !

 

Béatrice ne put s’empêcher de ricaner

 

– Après elle m’a appelé, je me suis dit que c’était foutu ! Repris Patrick. J’ai failli laisser tomber, et c’est quand Carole m’a appris qu’elle avait un nouveau rendez-vous le lendemain avec vous que l’idée m’est venue ! Je lui ai alors demandé de ne pas y aller ! Et c’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée de mettre en scène la disparition de Carole ! Il me semblait qu’avec cette nouvelle, ma visite ma petite doc et les fausses pistes que je vous donnais, l’affaire serait empaquetée !

 

– Vous m’avez pris pour une conne, oui ! Et vous espériez quoi !

 

– Que l’article soit repris par plusieurs médias, qu’on monte l’affaire en épingle ! Le directeur du musée qui hypnotise ses belles visiteuses pour se les envoyer en l’air, en voilà un bon sujet, en voilà de la pub ! Il y aurait ensuite une enquête, une contre-enquête, on s’apercevait que tout l’article était bidonné, mais ça ne fait rien la pub était faite !

 

– Et ma carrière était foutue !

 

– Mais pas du tout, vous auriez été abusé  » à l’insu de votre plein gré  » !

 

– Bon, je vous laisse, je vous recontacterais. Je ne recompte pas les sous, j’espère qu’il y a le compte… Quant à vous, Madame, vous êtes charmante, vous avez de bien jolies épaules, et j’aurais bien aimé vous connaître davantage, mais que voulez-vous, on ne fait pas toujours ce qu’on veut !

 

Une fois à l’extérieur, elle sortit la petite carte de l’atelier de Carole Perrier. Elle composa le numéro, un peu fébrile. Une voix féminine répondait. Béatrice ne prononça pas un seul mot, laissant son interlocutrice répéter plusieurs  » Allô !  » avant de finir par raccrocher. Elle était dépitée, plus sûre de rien. Elle composa le numéro de portable de Martinov.

 

– Allô ! Mon petit professeur ! Tu es toujours à Besançon ?

 

– Plus pour longtemps, j’attends le car…

 

– J’ai un petit service à te demander…

 

Une demi-heure plus tard Martinov rappelait, et précisait à Béatrice qu’il avait bien aperçu Carole en personne dans la galerie en question. Notre héroïne prit alors de nouveau la carte, la déchira en petits morceaux qu’elle éparpilla au vent…

 

– Salope !

 

SAMEDI

 

Le lendemain matin, un taxi qu’ils avaient commandé, les attendait devant l’hôtel pour les conduire à la gare de Besançon. La grosse gérante sembla surprise de ce départ mais remit une enveloppe à Béatrice

 

– Voilà c’est une personne qui m’a demandé de vous remettre ça, mais seulement le jour de votre départ !

 

En partant, elle se retourna, la gérante téléphonait… sans doute à Patrick… C’est dans le véhicule qu’elle ouvrit l’enveloppe : Elle reconnut la carte de Carole qui y était jointe et commença à lire :

 

Bonjour Béatrice, Je ne voudrais passer pour ce que je ne suis pas, et je ne te ferais pas de grands discours ni de grandes déclarations, mais il faut que tu sache que : La relation que nous avons eu ensemble était sincère, même si au départ il s’agissait de comme on dit joindre l’utile à l’agréable… J’ai adoré ce que nous avons fait toutes les deux et crois-moi, je ne suis pas près de l’oublier. Je souhaitais sincèrement te revoir le lendemain, mais j’en ai été empêchée ! Quand je dis  » empêchée  » je n’ai subi aucune contrainte ni physique ni morale, j’ai simplement accepté à contre cœur de ne pas y aller afin de ne pas contrecarrer les plans d’un ami. Si je t’ai fait de la peine, je te demande de me pardonner, je suis peut-être un peu spéciale, mais je ne suis pas une salope ! On peut si tu le veux, se revoir pour parler de tout ça et plus si tu le souhaites, mais en ce qui me concerne, je ne demande que ça ! Je t’embrasse. Tendrement ! Carole.

 

Alors Béatrice prit la petite carte et la rangea délicatement dans son portefeuille. Elle afficha un large sourire, ça allait soudain beaucoup mieux !

 

– Des bonnes nouvelles ?

 

– Ça va, oui ? Il est à quelle heure notre train ?

 

– A 11 heures 25

 

– Hummm, je crois que je vais en prendre un peu plus tard, ça ne te dérange pas, mon petit professeur…

 

Fin

 

Précisions  » culturelles  » La version de Perrault n’est qu’une des nombreuses versions de Cendrillon, on ignore trop souvent que les frères Grimm en ont fait une aussi L’histoire reproduit volontairement la même erreur que toutes les adaptations modernes, Perrault a commis une faute d’orthographe dans son texte écrivant  » verre  » au lieu de  » vair « , le vair étant la fourrure du petit gris (sorte d’écureuil de Sibérie au pelage gris) Le conseil général du Doubs et le conseil régional de Franche-Comté n’ont évidemment jamais subventionné un quelconque musée Cendrillon… mais bon…

 

Maud-Anne Amaro

 

– Avril 2002 maud_anne@hotmail.fr

 

Ce texte a obtenu le 3ème prix Vassilia du « meilleur récit publié sur notre site en 2002

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 08:42

Professeur Martinov et le mont de Vénus par Maude-Anne Amaro

 

bisou1719

 

Préambule : cette histoire fait suite à "Professeur Martinov et le lapin dur" mais peut se lire seule. Pour ceux qui ont lu ce dernier une petite transition est néanmoins nécessaire.

 

Rappelons que le "lapin dur" est un produit découvert par le professeur Martinov et son assistante et qu'il est censé (ni plus ni moins) concurrencer le viagra ! Passé l'enthousiasme de la découverte, il fallut bien réfléchir à la suite. La voie royale consistant en un protocole d'expérimentation agrée suivi d'un dépôt de brevet et d'une mise en production fut d'emblée écarté. On ne concurrence pas impunément les grands laboratoires et Andrej Martinov savait ce chemin par trop parsemé d'embûches.

 

Restait donc la diffusion masquée. On commercialiserait un vague machin qualifié "à base de plantes" contenant évidement du Ginseng et d'autres bricoles, la molécule miracle y étant introduite d'anonyme façon.

 

Oui, mais ? Comme gérer tout cela ?

 

Cela voulait dire : démarchages des éventuels grossistes et commerçants acceptant de commercialiser la chose, campagne publicitaire, contacts divers, secrétariat, et puis aussi création d'une infrastructure permettant de préparer les produits, autrement dit une chaîne de production. Cela posait trop de problèmes d'organisation ! Par où commencer ? Fallait-il embaucher une secrétaire ? Fallait-il faire sous-traiter la chaîne de fabrication ?

 

Tant et si bien que Martinov finit par édicter cette décision pleine de bon sens :

 

- On verra à la rentrée ! 

 

Fin du prologue et début de l'histoire.

 

- Je vais y réfléchir au calme et au vert, et on prendra des décisions en revenant !

- Vous partez en vacances, alors ? Demanda Béatrice, son adorable assistante de laboratoire.

- Oui, j'ai un ami qui possède un petit chalet dans les Alpes, une résidence secondaire, il me le prête.

- Veinard !

- Ben, oui ! Et vous, vous faites quoi ?

- Rien, je devais partir en Grèce avec mon petit ami, mais je n'ai plus de petit ami !

 

Un souffle de mélancolie passa dans les yeux de Béatrice. Cette jolie blonde aux yeux bleus avait su égayer si bien la vie du vieux professeur pendant leurs recherches ! 

 

Elle lui raconta alors très brièvement son histoire, banale à souhait, le grand amour, celui qu'on ne rencontre qu'une seule fois, les projets d'avenir à la pelle, l'impression que l'on a toujours été fait l'un pour l'autre, et puis un jour tout s'écroule, et quand on croit que tout s'est écroulé, ça continue encore, jusqu'à découvrir qu'on a perdu son temps. Elle avait bourlingué un peu, sorti en boite plus que de raison, rencontré un tas de gens dont certains pas très clairs, mené une vie de patachon, tant et si bien qu'elle avait fini par se faire virer de son premier emploi chez un grand laboratoire.

 

Certaines décisions sont salutaires. Elle s'était dite à ce moment-là qu'il fallait sans doute mettre un terme à la stérilité de ces gesticulations. C'est ainsi qu'elle était tombée sur l'annonce de Martinov qui recherchait une assistante.

 

Et c'est ainsi qu'ils découvrirent ensemble le "lapin du "

 

Mais c'est ainsi qu'en l'expérimentant, ils vécurent ensemble quelques séances de frénésie sexuelle d'une intensité inouïe…

 

Bien sûr, cela avait considérablement rapproché le vert professeur et sa jeune assistante. Mais si un surcroît d'intimité était né de cette expérience, ils avaient implicitement préféré en rester là en bannissant toute allusion sexuelle.

 

- Jusqu'à quand ? Se disait Martinov in petto.

 

- Professeur, j'aimerais vous demander quelque chose ?

- Bien sûr !

- Mais, vous ne serez pas fâché ?

- Mais non !

- Il y a de la place pour deux dans la baraque de votre ami ? 

- Oui, il y a une chambre d'amis, je crois !

- Vous m'emmenez ?

- Bien sûr !

- Mais je voudrais être claire ! On part au même endroit, mais on n'est pas forcément ensemble, chacun organisera ses journées comme il lui plaira. Je vous paierais ma part ; et on restera indépendants, ça ne nous empêchera pas de nous faire une petite bouffe de temps en temps.

- Pas de problème !

 

Après avoir envisagé différentes solutions, c'est en chemin de fer qu'ils gagnèrent le massif alpin, jusqu'à Modane. De là, il fallut prendre un car, se rendre compte ensuite que le car en question n'allait pas jusqu'au trou perdu de l'ami du professeur.

 

- C'est un taxi qu'il aurait fallu emprunter !

 

Malin de dire cela lorsqu'on est en pleine nature et qu'il reste dix kilomètres de routes en lacets à se farcir à pieds avec les bagages !

 

- On nous prendra peut-être en stop ?

 

Bien sûr, peut-être ! En fait pas une bagnole ne se manifesta. Sauf à la fin quand ça ne servait plus à rien:

 

La conductrice était une brune aux cheveux courts, dans la trentaine, les yeux masqués par de grosses lunettes de soleil. 

 

S'en suivit alors ce dialogue absolument surréaliste :

 

- Vous allez au Mont de Vénus ? demanda-t-elle avec un fort accent probablement espagnol 

- Non à la Vernetta, chez Monsieur C…

- Alors vous êtes arrivés, c'est à trois cent mètres, je vous prends quand même ?

- Merci ! Pour trois cent mètres, ce n'est pas la peine !

- C'est comme vous voulez ! Vous restez longtemps ici ?

- On ne sait pas trop, un mois peut-être !

- On sera amené à se revoir, j'espère que nous aurons des relations de bon voisinage, c'est tellement plus pratique et plus sympa !

- Il n'y a pas de raison !

- C'est que les gens n'aiment pas trop les Vénusiens par ici !

- Les Vénusiens ? S'étonna Béatrice

- Oui, les Vénusiens !

- Bonne fin de journée ! Conclut le professeur, n'ayant manifestement pas envie de s'engager dans une conversation avec celle qu'il considérait d'ors et déjà comme la farfelue du coin.

 

Mini déception à l'arrivée ! Le chalet était minuscule : une petite pièce principale dans laquelle on accède directement et qui comporte un minuscule coin-cuisine ainsi qu'une cheminée qui n'avait sans doute jamais fonctionnée, une chambre y était attenante avec un lit de deux personnes. 

 

- Et, elle est où, la chambre d'ami ?

- A l'étage, je suppose !

 

Ben, oui, à l'étage, le problème c'est qu'elle était inhabitable. Y trônait un invraisemblable bric-à-brac de meubles divers, de caisses et de cartons empilées, issus de l'emménagement jamais réellement terminé.

 

- Ben, bravo, mon petit professeur ! Et elle dort où, la petite Béatrice ?

- Je vais vous laisser le lit, je vais demander que l'on nous livre un lit pliant pour une personne !

- Pfff ! Et tu crois qu'ils vont nous le livrer pour ce soir ?

(Les deux personnages n'étaient jamais parvenus à savoir s'il fallait qu'ils se tutoient ou qu'ils se vouvoient et mélangeaient allégrement les deux modes.)

- Je suis confus ! J'aurais mal compris ce que m'a expliqué mon ami !

- Bon, laisse tomber, on se partagera le plumard. J'espère que vous ne ronflez pas, mon petit professeur ?

- Je ferais des efforts ! Répondit Martinov, que la suggestion de son assistante rendit soudain primesautier comme un pinson !

 

Le chalet était bâti tout près d'une source et l'alimentation en eau potable était donc assurée. Une petite remise contiguë leur permit de découvrir la présence d'un vélomoteur en état de fonctionner. Il leur permettrait de se déplacer commodément jusqu'au bourg en cas de besoin.

 

- Bon, je prends une douche, et après un bain de pieds, ou le contraire, je ne sais pas, j'ai les pieds en compote ! Déclara Béatrice.

 

Finalement, elle prit sa douche d'abord, Martinov cru diplomatique d'en prendre une également. Quand il eut terminé, il s'entoura d'une serviette et retrouva Béatrice trônant au milieu de la pièce, le corps recouvert de l'unique peignoir qu'elle avait dégotté, les pieds dans une cuvette d'eau savonneuse.

 

- Mon ami m'a laissé un message près du miroir de la salle de bain, je vais vous le lire :

<i>" Je pensais terminer l'installation avant ta venue, mais j'ai manqué de temps. Pour le ravitaillement, voici les coordonnées du commerçant qui vous livrera… Sinon, toi qui aimes confondre les charlatans et les faux scientifiques, il te faut savoir qu'un cinglé s'est installé un peu plus haut vers Luzère, dans une ancienne ferme abandonnée qu'il a rachetée. Il a rebaptisé cela " le mont de Vénus ". Il y abrite une communauté de cinglés, une espèce de secte… La gendarmerie conseille aux randonneurs d'éviter tous contacts avec ces gens-là, mais rien ne t'empêches de t'amuser si l'envie t'en prend"</i>

 

Martinov rangea le papier d'un air distrait. Le contact des sectes ne lui disait rien qui vaille et il ne voyait pas bien l'amusement qu'il pourrait en tirer. Quant à Béatrice elle avait, en fait l'esprit ailleurs.

 

- Mes pauvres pieds ! Tu crois qu'il y aurait une pharmacie d'ouverte au village ?

- Oui, probablement !

- Parce que j'ai intérêt à les soigner tout de suite, sinon je vais être handicapée pour faire de la rando !

- Et tu voudrais que j'aille à la pharmacie en vélomoteur, c'est ça ? 

- Mais, pas du tout, je peux y aller toute seule !

- Mais non, je te dois bien ça, je t'ai emmené dans un traquenard malgré moi !

- Mais c'est qu'il serait galant, mon petit professeur !

- Qu'est-ce que tu crois, j'ai de l'éducation, chère amie !

 

Elle lui tendit alors ses pieds :

 

- Non, mais regarde, dans quel état ils sont !

- N'exagérons rien, il y a juste deux petites cloques !

- J'aime pas me niquer les pieds !

- Oui, ça j'avais compris ! Bon, avant de partir au bourg, je vais regarder dans l'armoire à pharmacie, si ça se trouve, il y a tout ce qu'il faut !

 

Martinov se précipita jusqu'à cet endroit béni et revint enthousiaste avec une boite de pansements "spécial petits petons abîmés"

 

- C'est un peu primaire, mais ça fera l'affaire ! Tu me les mets ?

- Mais volontiers, chère princesse, répondit le professeur, c'est un honneur pour moi de m'occuper de ces délicieuses petites choses !

- Ben quoi ? C'est vrai ! Ils sont pas mal mes pieds !

- Ils sont ravissants, reprit Martinov, après avoir réussi à coller péniblement ces satanés pansements qui n'étaient sans doute plus complètement adhésifs depuis plusieurs années !

- Tu peux me les masser un petit peu ?

- Te les masser ?

- Oui, ça me fera du bien !

- Mais, je n'ai jamais fait cela !

- Il y a toujours un commencement à tout, mon petit professeur !

- Je masse où, exactement ?

- Pose donc tes mains, elles vont te guider !

- Ah bon ?

 

Martinov se mit donc à masser le pied de son assistante, massant tantôt les chevilles, tantôt le dessus, tantôt la base.

 

- Tu masses très bien !

 

Leurs regards se croisèrent à ce moment-là. Martinov ne pût s'empêcher de déceler une lueur bizarre dans les yeux de Béatrice. Et puis soudain, il comprit, une barrière avait été franchie, le massage avait désormais dépassé sa fonction relaxante de base pour entrer dans une phase beaucoup plus trouble. Un frétillement agitait maintenant non pas la braguette du professeur, vêtu à ce moment là d'une simple serviette de bains, mais l'endroit où elle aurait dû se trouver !

 

- Professeur ?

- Oui, Béatrice !

- J'aimerais bien que mes pieds sente le contact de ta petite moustache !

- Tu exagères ! Répondit Martinov, avec infiniment d'hypocrisie.

 

Il avança alors son visage vers le pied de Béatrice.

 

- Tu me chatouille, andouille ! Rigola-t-elle.

- Faudrait savoir ?

- Non, continue ! Fais-leur des petits bisous !

 

Alors le professeur se mit à bécoter le pied avec frénésie. Et puis l'ordre vint. Oh ! Sans autorité, ni sécheresse excessive, mais c'était bien d'un ordre dont il s'agissait, il n'y avait aucun doute là-dessus !

 

- Lèche !

 

Plus troublé qu'il ne l'aurait cru, il était en plein dans le trip de sa collaboratrice et entreprit de lui lécher les pieds passant de l'un à l'autre.

 

Le peignoir de Béatrice s'était alors ouvert de façon quasi naturelle, sa main droite caressait maintenant sa chatte, l'autre câlinait ses seins. Martinov n'avait de son côté rien fait pour empêcher sa serviette de glisser à terre et exhibait sans état d'âme particulier sa virilité redressée. Le pied de la jeune chimiste était à présent humecté de salive, il ouvrit la bouche et goba le gros orteil, lui imprimant un mouvement des lèvres en un curieux aller et retour, un peu à la manière d'une fellation. Cette initiative spontanée accéléra l'état de Béatrice qui n'en pouvant plus agitait frénétiquement ses doigts dans son sexe de plus en plus humide.

 

- Mords ! Mordille ! Pas trop fort mais mordille !

 

Martinov ne discuta même pas, imprima quelques mouvement de dents sur cet orteil offert et Béatrice éclata. Il s'attendait à un cri fulgurant. Non, ce ne fût pas cela. Un immense soupir. Son corps qui s'affaisse. Le sourire immense. L'apaisement. La paix. La sérénité.

 

- Et moi ? Faillit dire le professeur.

 

Il n'en eut pas le temps. A peine remise de ses émotions, Béatrice s'empara de la verge raidie de Martinov, la masturba quelques instants avant de se l'introduire en bouche où de quelques mouvements combinés des lèvres et de la langue, elle le fit cracher de plaisir.

 

- Ça va, mon petit professeur ?

- Je suis aux anges !

- C'était un coup de folie ! Rien qu'un coup de folie ! D'accord ?

- Je sais bien !

- Mais je ne regrette rien !

- Ça, moi non plus !

 

C'est le surlendemain, au retour d'une belle balade en montagne accomplie ensemble qu'ils rencontrèrent de nouveau la "vénusienne". Ils étaient non loin de cette étrange bâtisse baptisée dérisoirement le "Mont de Vénus". On sentait chez l'architecte fou qui avait pondu ce truc une volonté de faire futuriste comme si cela avait été un but en soi. Des murs renflés, aucun angle, tout en rondeur, des fenêtres en forme de hublots. Et au sommet un assortiment complet d'antennes de toutes sortes, des droites, des inclinées, des paraboliques, des zigzageuses et des "n'importe quoi".

 

- Hello !

 

Martinov répondit d'un petit bonjour assez peu aimable signifiant qu'il comptait bien en rester là, mais Béatrice fut plus avenante et répondit d'un sourire.

 

- Ça se passe bien, vos petites vacances ? reprit l'inconnue

- C'est un peu paumé comme coin, mais c'est magnifique !

- Vous venez d'où ?

- Région parisienne !

- Ah, oui ? Je ne connais pas ! Moi je viens de Vénus !

- Allez, viens Béa ! Coupa Martinov.

 

Il ne rajouta pas "laisse tomber cette folle" mais le pensait fortement. Autant le professeur pouvait se montrer l'esprit ouvert, curieux, tolérant, autant il se fermait devant l'aberration. Mais Béatrice, elle, s'amusait, elle voulait savoir jusqu'où irait cette pauvre fille.

 

La pauvre fille en question avait d'ailleurs l'air terriblement bien dans sa peau, ce qui en fait rajoutait à l'absurdité de la situation. Un corps assez grand, un certain charme que d'aucuns auraient pu trouver rustique, une coiffure brune "au carré" savamment entretenue, un maquillage discret mais bien réel.

 

"Depuis quand va-t-on chez le coiffeur et se maquille-t-on dans les sectes ?" se demanda Béatrice avant d'attaquer :

 

- Vous venez de Vénus ? C'est quoi ça Vénus ? C'est un canton suisse ?

- Non, c'est une planète !

- Et elle est où, votre planète ?

 

La tronche de la fille ! Incapable de répondre ! C'en était affligeant !

 

- Je ne suis pas doué en géographie !

- En géographie ?

- En astrologie !

- En astrologie ?

- Bon, vous ne me croyez pas ! Personne ne nous croit de toute façon !

- Ecoute ma cocotte, intervint alors Martinov, presque malgré lui. La planète Vénus est un machin où il fait 400° C à la surface, c'est rempli de gaz carbonique, la pression est insupportable et je ne parle même pas de l'activité volcanique. Personne ne peut vivre là-dedans. Eventuellement des micros organismes simplifiés, mais rien qui ressemble à un être humain ! Etes-vous un micro-organisme simplifié, mademoiselle ?

- Je ne comprends rien à ce que vous racontez. Les Vénusiens ont tendu un écran autour de leur planète afin que les observateurs terriens ne puissent pas voir la réalité.

 

La phrase était ânonnée, comme apprise par cœur.

 

- Ma pauvre fille ! On vous a complètement lavé le cerveau ! C'est bien triste ! Allez viens Béa, on perd notre temps !

- Alors je vous laisse, répondit l'inconnue ! C'est dommage, reprit-elle à l'adresse exclusive de Béatrice, t'es mignonne, j'aurais bien discuté avec toi, tu m'as l'air plus ouverte que l'autre grognon. 

 

L'incident fut assimilé de façon très différente par nos deux joyeux vacanciers.

 

- J'essaierais bien de discuter avec elle ! De la sortir de là !

- Arrête ! C'est impossible ! Répondit le professeur. Ces gens-là ne s'en sortent qu'avec des thérapies de longues durées et très lourdes.

- Ça dépend ! On ne sait jamais ? Un déclic ?

- Je n'y crois pas ! Mais il y a peut-être plus amusant à faire !

- Oui ? Quoi ?

- Par exemple, bricoler un petit truc qui leur rendrait la vie impossible ! Il n'y a rien de pire pour le membre d'une secte de voir son gourou incapable de surmonter l'adversité.

- Ah ! Ah ! Je retrouve le vrai Martinov ! Et tu penses à quoi ?

- Je ne sais pas, mais pourquoi pas un machin qui parasiterait toutes leurs communications radios et téléphoniques, c'est assez facile, il me faut un peu de matériel, mais on a le vélomoteur... Oh ! Oh ! Je le sens très bien ce truc-là ! Je vais m'y mettre de suite.

 

Pourquoi, mais pourquoi donc Béatrice s'était-elle mis cette "mission" en tête ? Elle avait avant de se "calmer" rencontré un tas de gens bizarres, la plupart d'ailleurs peu intéressants, se contentant de les écouter dans une attitude d'extrême passivité. Elle voulait sans doute se prouver qu'elle pouvait servir à quelque chose, humainement parlant.

 

Elle s'était persuadée qu'en traînant de façon un peu trop voyante auprès du "Mont de Vénus", l'inconnue réapparaîtrait. Cela ne loupa pas !

 

- Hello !

- Salut !

- Je savais que tu reviendrais !

- Ne te fais pas trop d'illusions ! Au fait tu as un prénom, ou faut-il t'appeler par ton numéro de série ? Ironisa Béatrice

- J'ai un numéro, répondit sans rire la fille, c'est le numéro sept, suivi d'autres indications. Mais tu peux prononcer le chiffre sept en langage vénusien, ce sera plus... intime !

- Et c'est ?

- Siem !

 

Béatrice faillit s'esclaffer de rire. Ah ! Il ne se fatiguait pas trop le gourou. Effectivement "siem" signifie sept… non pas en "vénusien" mais en russe ! Morte de rire ! Elle ne releva pas, gardant l'argument en réserve.

 

- Moi, c'est Béatrice !

- Je sais !

 

Comment pouvait-elle savoir ? Ah ! Oui ! Tout simplement parce qu'elle avait entendu Martinov l'interpeller.

 

- Pourquoi es-tu revenue ? reprit Siem

 

La bonne question ! Mais comment répondre ?

 

- Parfois, il y a des choses que l'on fait comme ça, sans vraiment trop se les expliquer !

- Le gars qui est avec toi, c'est indiscret de te demander...

- Oui, c'est indiscret coupa la jeune chimiste. Du moins à ce stade de nos relations !

- C'est déjà un élément de réponse

- Je sais bien !

- L'important c'est que tu sois bien dans ta peau !

 

Mais pourquoi disait-elle cela ? De la part de ce qu'elle était supposée être, ça n'avait aucun sens !

 

- T'inquiète pas pour moi !

- Tu veux qu'on marche un peu ensemble ? Je connais un petit chemin qui débouche sur une petite source, c'est hyper sympa. Tu viens Béatrice ?

 

Et les voilà parties. Elles marchèrent l'une derrière l'autre sans se parler. Béa se préparait. Ça ne se passait pas du tout comme elle l'avait imaginé. Ce serait un combat, un combat de mots, de phrases, d'arguments... et elle pouvait perdre... l'idée venait seulement de l'effleurer. Mais la situation l'excitait. Elle voulait vivre cet affrontement...

 

Elles se désaltérèrent en arrivant à la source qui dégringolait d'une roche d'environ deux mètres de haut. L'eau était délicieuse, très légèrement pétillante.

 

- Tu as vu ? C'est super ! Dès fois, je viens prendre une douche ici ! Ça te dit ?

- C'est pas spécialement chaud ! Objecta Béa.

- Faut le faire juste quelques instants, ça revigore ! Alors ? On le fait ?

- Je... C'est à dire... Il aurait fallu un maillot de bain... ou... je ne sais pas...

 

Béatrice avait vraiment conscience d'être en ce moment un peu ridicule.

 

- Ah ! C'est vrai, vous les terriens, vous avez de la "pudeur". Ça ne sert pas à grand-chose ce truc-là, sinon à se compliquer la vie !

 

Que dire ? Et l'autre qui attaquait dans les pires conditions. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Putain ! Ne pas lui laisser l'initiative à cette garce, lui laisser le minimum de marge. Et si cette stratégie passait par le fait de devoir se mettre à poil sous une source glacée à 3000 mètres d'altitude, après tout pourquoi pas ?

 

- D'accord on le fait !

 

Les deux femmes se déshabillèrent ensemble. Béatrice ne manqua pas de remarquer le regard appuyé de Siem sur son corps, mais elle laissa faire, c'était de bonne guerre. Siem était comme on dit bien balancée, avec des seins un peu lourds, aux aréoles larges et brunes. L'assistante de Martinov eu soudain envie de toucher la peau de la "Vénusienne" Leur regard se croisèrent. Béatrice ne comprenait plus rien, ou plutôt comprenait de trop. Le sourire de Siem devenait de plus en plus explicite et elle approcha sa main du bras de Béa et le caressa.

 

- Tu as la peau douce !

- Oui, je sais, c'est une spécialité terrienne, répondit Béa émergeant l'espace d'un instant de cet état semi-second.

 

C'était donc ça sa tactique à "l'embrigadée" ! La séduire sexuellement ! C'était trop drôle ! Et qu'est ce qui lui permettait de penser qu'elle serait sensible à l'appât ? D'abord, les femmes attirées par les autres femmes ne sont pas si nombreuses que ça ! Mais c'était vrai aussi que cette créature ne la laissait pas indifférente ! Contre-attaquer ! Vite ! Et comme aux échecs, jouer le coup qui nous fait mal, celui qu'on n'a vraiment pas envie de faire, mais que l'on est obligé d'accomplir… pour gagner…

 

Béatrice se pinça alors les lèvres et très calmement lança sa réplique assassine :

 

- Et bien sûr, vous êtes toutes gouines, sur Vénus ?

 

Touchée !

 

Instantanément Siem retira ses mains, elle rougit un tout petit peu, mais se reprit avec une maîtrise de soi assez remarquable.

 

- Non ! On n'est pas toutes gouines ! Mais on n'est pas non plus envahies par les tabous !

 

Béatrice ne répondit pas. L'autre enfonça le clou !

 

- Et maintenant je vais te dire quelque chose ! J'aurais beaucoup de plaisir à remettre mes mains d'où je viens de les retirer. Mais tu peux me demander de ne pas le faire !

 

Trop forte ! Elle était trop forte ! C'est maintenant qu'il fallait jouer un autre gros coup ! Répondre "non" ! Ou alors tergiverser ! Facile à dire quand le trouble pénètre à ce point qu'une humidité suspecte commençait à pointer à un endroit sexuellement stratégique !

 

Siem reprit sa caresse. Elle sortait renforcée du coup joué par sa rivale. Elle rejoua de son sourire. Elle avait à présent plusieurs façons d'assurer sa probable victoire. Mais il serait si bon de "faire venir" Béatrice, afin de ne pas lui laisser l'impression même suggérée qu'elle aurait été forcée !

 

- Tu vois, je ne profite pas de la situation ! Lui dit-elle.

- Oui !

- Tu ne dis plus grand chose !

- Je suis dans un drôle d'état !

- Ce n'est pas seulement de ma faute !

- Je sais bien !

 

Et puis tout alla très vite... Siem fixa à nouveau Béatrice en se passant la langue sur les lèvres. Les bouches se rapprochèrent, les corps s'abordèrent. Les mains caressèrent les peaux. Les langues se combattirent. Les corps roulèrent dans la nature dans un grand élan de tendresse. Le baiser fut long, très long, interminable. Puis les visages allèrent à la rencontre des chairs. Qui un sein, qui une cuisse, qui un pied, qui un ventre et bien sûr qui un sexe ! Jusqu'à ce que le bruit de leur orgasme couvre celui du jaillissement de la source !

 

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Il y eut une éternité de silence, les deux femmes nues assises dans l'herbe se tenaient par la main. Béatrice redoutait le moment ou Siem se mettrait à parler. Elle allait à coup sûr lui proposer un contact avec sa secte. Il lui faudrait répondre sèchement. Cela signifiait aussi qu'il lui faudrait éviter de fréquenter ce secteur pour tout le reste de ses vacances !

 

Elle était venue sortir une pauvre nana de sa secte d'allumés et elle allait rentrer en se l'étant envoyé en l'air ! Morte de rire !

 

- Bon on la prend cette douche ?

 

Elles la prirent, l'eau n'était pas si froide que ça, elles s'amusaient à s'éclabousser d'abord, puis à caresser leur corps mouillé. Le froid et l'écoulement de la source réveillèrent quelques envies bien naturelles. Siem se mit à pisser d'abondance. 

 

- Attention, recule-toi sinon, je vais te pisser dessus, prévint-elle.

- Ça ne me dérange pas, c'est rigolo. Répondit Béatrice en se baissant à la hauteur du pubis de sa camarade de jeu.

- Alors tiens ! Fit l'autre en lui aspergeant le torse.

- Plus haut !

- Sur le visage ?

- Oui, vas-y !

- T'es une sacrée, cochonne toi, commenta Siem en constatant que Béa ne rechignait pas à avaler quelque gouttes du liquide doré.

 

La "vénusienne" s'écarta promptement de la source en entrainant la jeune chimiste.

 

- Viens me nettoyer, puisque tu aimes la pisse !

 

Béatrice ne se le fit pas dire deux fois et collant sa bouche contre la chatte offerte, entreprit de la nettoyer de ce qui restait de son urine. Ce qui fut fait rapidement, mais appliquant le principe "J'y suis, j'y reste", elle entreprit de lécher intégralement pour la seconde fois ce sexe qui la narguait d'où s'écoula bientôt un tout autre liquide. 

 

- Attends, je vais me mettre mieux.

 

Siem s'assit alors dans l'herbe, les cuisses écartées et relevées, elle se tortillait le bout des seins pendant que Béatrice la conduisait de nouveau vers l'orgasme.

 

Après quelques instants de répit, Béatrice manifesta à son tour son besoin d'uriner et en prévint sa camarade.

 

- Fait dans l'herbe, je vais te regarder !

 

Elle s'accroupit à quelques centimètres de Siem et ouvrit les vannes.

 

La "vénusienne" regardait, médusée. Elle avança sa main et la plaça un moment sous le jet d'urine, puis timidement, alors que Béa en finissait, elle porta un doigt à sa bouche.

 

- Hum, c'est pas mauvais, la prochaine fois, j'en boirais un peu.

- Tu sais qu'on appelle ça du champagne ?

- Du champagne ? Tiens comme c'est curieux !

- Tu veux me nettoyer, faire comme je t'ai fais

- Non, je ne suis pas prête, la prochaine fois, je te dis… s'il y a une prochaine fois. 

 

Elles se rhabillèrent, puis descendirent ensemble en silence jusqu'au petit chemin qui menait à l'entrée du "Mont de Vénus". Ce fût comme prévu, Siem qui parla alors la première :

 

- Voilà ! Je n'aurais peut-être pas dû aller aussi loin avec toi, Béa. Tu es une sentimentale ! On a passé un super moment ensemble ! Ce truc là on s'en rappellera jusqu'à la fin de nos jours ! Peut-être qu'on se reverra ? Peut-être qu'on se reverra pas ? La vie est drôle parfois ! Mais ne nous promettons rien... Et puis on ne sait jamais... tes vacances ne sont pas finies... Bisous Béatrice ?

 

Les deux femmes s'embrassèrent !

 

Béa était abasourdie ! Etait-ce là l'attitude d'un membre militant d'une secte ? Assurément non ! Ou alors le piège était lointain, à retardement ! Peut-être que sa stratégie consistait à présenter justement les membres de la secte sous un jour favorable dans un premier temps, pour mieux ensuite faire fonctionner les appâts ?

 

- Alors Béa ? Demanda le professeur

- Béa, elle s'est plantée ! Répondit cette dernière. Je ne réessaye plus, c'est trop dangereux !

- Tu vois, je te le disais ! Tu as perdu ton temps alors ?

- Non pas du tout ! 

- Je ne comprends pas bien !

- Je t'expliquerais, mais pas maintenant, je suis crevée ! Et toi ton bricolage ?

- C'est quasiment prêt, il reste juste quelques réglages. D'ici une heure ils n'auront plus ni radio, ni télé, ni téléphone, même les portables vont déconner !

- Oui, et qu'est-ce qu'ils vont faire ?

- Le gourou va se trouver devant un problème et les gens de la secte vont s'apercevoir qu'il ne sait pas faire face, et son autorité va être entamée !

- Si les choses pouvaient être aussi simples !

- Je sais bien ! Mais bof ! On a bien le droit de s'amuser ! Des Vénusiens ! Des Vénusiens ! Je t'en foutrais, moi des Vénusiens !

- Oui ! Moi aussi !

- Pardon ?

- Ou plutôt des Vénusiennes !

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?

- Fais pas attention !

 

Le lendemain vers 10 h du matin.

 

Martinov bouquine, Béatrice s'applique à se vernir les ongles de ses doigts de pieds.

 

- On a frappé non ?

 

Le professeur ouvrit la porte !

 

- Siem ! S'écria Béatrice qui venait de reconnaître cette dernière dans l'entrebâillement de la porte.

- Heuh ! Désolé de vous déranger ! Bonjour toi ma puce ! Ça vous amuse de foutre le bordel dans nos lignes ?

- Je ne vois pas de quoi vous parlez ! Répondit Martinov.

- Ecoutez ! Arrêtez ! On vous a vu bricoler du matos sur votre toit, ça ne peut être que vous ! Depuis tout à l'heure on n'a plus d'internet, plus de télé, plus de téléphones ! Alors je vous écoute ! Qu'est-ce qu'il faut que nous fassions pour que vous nous remettiez tout cela en ordre ? Je ne vais tout de même pas vous envoyer des "gros bras" surtout après ce que j'ai fait avec votre copine !

 

Le professeur était devenu blanc comme un morceau de calcaire et soudain conscient des risques encourus choisit une solution qui à défaut d'être très courageuse s'avérait néanmoins raisonnable.

 

- Ne nous énervons pas, je faisais des tests. Mais rassurez-vous, je n'ai qu'un truc à débrancher, j'en ai pour une seconde !

- Ben voilà, et vous essayiez de faire quoi au juste ?

- Oh ! C'est très compliqué, j'expérimente un truc, je suis désolé, je n'imaginais pas qu'il y aurait des effets secondaires chez vous.

- Vous n'allez pas recommencer, j'espère ?

- Euh, non, enfin pas ici…

- Alors n'en parlons plus, mais ça devient de plus en plus compliqué de faire du tournage à la montagne de nos jours !

- Du tournage ?

- Ben, oui du tournage, on tourne un film !

- Un film ?

- Oui ! Vous n'allez pas me dire que vous pensiez réellement que nous étions des Vénusiens, non ?

- Certes, mais alors pourquoi cette comédie ?

- Quand nous sommes arrivés au bourg et que nous centralisions le matériel avant de le monter, les gens sont venus nous voir et nous ont posé plein de questions. Histoire d'avoir la paix, on leur a répondu "Chut nous sommes des Vénusiens". Et puis c'est devenu un jeu... Le tournage a pris du retard, il reste juste une petite équipe sur place en attendant que ça reprenne. Pendant ce temps-là la rumeur publique a fonctionné à fond, mais faut dire qu'on s'est amusé à l'entretenir...

- Alors tu peux me dire ton vrai nom ? Demanda Béatrice.

- Bien sûr ma puce, je suis Vera Pacheco, actrice et productrice de cinéma, répondit-elle en proposant sa carte.

- Oh ! Madame Pacheco, oserais-je vous proposer afin de me faire pardonner mes bévues de vous offrir un verre ?

- Mais bien volontiers, Monsieur le Professeur, répondit-elle, trinquer avec deux personnages aussi hors du commun ne peut être que le prélude à des échanges des plus intéressants !

- Du champagne peut-être ? Suggéra Béatrice.

- Du champagne, nous n'en avons pas… commença Martinov

- Mais si !

 

Et alors que le professeur restait interloqué, Béatrice et Vera partirent dans un long fou rire!

 

FIN

 

© Maud-Anne Amaro - Ibiza - août 2001/mai 2011.

Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001

 

<i> Cette histoire a été révisée et restituée dans son esprit d'origine, la partie uro, censurée par un site aujourd'hui disparu a été réécrite</i>

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Jeudi 26 mai 2016 4 26 /05 /Mai /2016 07:55

Professeur Martinov et le lapin dur par Maude-Anne Amaro

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Histoire de lapins ? Histoire de lapins ? Il veut que je lui écrive une histoire de lapin ? Et une histoire érotique en plus ! Comme si c'était évident ! A moins que je vous raconte l'histoire du Professeur Andrej Martinov ? Vous voulez bien ? On y va :


Nous sommes dans la rue principale d'une petite commune bourgeoise des Yvelines. Au 21 bis très exactement. C'est ici qu'habite Alain Martin. Intelligent et cultivé, il a néanmoins échoué à tous ses diplômes. Cela ne l'a pas empêché de fixer une plaque près de sa porte d'entrée ou il est indiqué Professeur Andrej Martinov.


Il se qualifie lui-même de chercheur, mais le qualificatif de savant fou lui irait aussi bien. Un prototype en voie de disparition. Un Tournesol égaré au 21ème siècle.


Regardez sa dégaine savamment calculée lorsque Monsieur va faire un tour en ville, un costume un peu étriqué, la chemise blanche aux poignets élimées et au col lustré, et son éternel nœud papillon, son image de marque ! La barbichette grisonnante, les cheveux poivre et sel et la paire de lorgnons lui donnent un look à la Pasteur. Il approche bientôt de la soixantaine notre professeur, mais il affiche une belle prestance. Un beau vieux, quoi !


Il vit de ses inventions, du moins, il essaie, il s'est fait gruger bien des fois, des brevets achetés, puis plus ou moins copiés par des filous qui firent fortune à sa place. Il s'est vite aperçu que le temps des chercheurs isolés était révolu, du moins pour ce qui concernait les grandes découvertes. Ce que d'aucuns ont appelé le syndrome de Moreno (l'inventeur de la carte à puce) !


Restait donc les inventions pour bonimenteurs de foires. Les petits articles tape-à-l'œil, qui vous faisaient briller un vieux machin en cuivre en trente-huit secondes et 4 dixièmes. Et tant pis si le produit une fois ouvert ne se conservait pas !


Il avait malgré tout à son actif quelques belles réussites, notamment une poudre détergente, et un spray pour teinter les pétales des fleurs. Tout cela trouvé par hasard, en cherchant autre chose. Mais après tout pourquoi pas, l'histoire de la recherche est parsemée de ce genre d'anecdotes. Timonier n'inventa-t-il pas la machine à coudre en cherchant le mouvement perpétuel ?


On lui faisait parfois des commandes. Les fonctionnaires de Bruxelles n'arrêtaient pas de déclarer que tels ou tels produits ne remplissaient pas telles et telles normes ! Il fallait donc les reprendre. Il travaillait donc actuellement à modifier la composition d'un mélange pour vélomoteur, ainsi qu'à un produit guérissant verrues et corps au pied.


Mais il y avait aussi un troisième "chantier" plus compliqué, on lui avait demandé d'essayer de trouver une "vitamine" permettant d'optimiser la croissance et la reproduction des lapins...


Tout cela débordait notre professeur qui n'y arrivait plus...


Ah ! Oui ! Vous auriez voulu que nous parlions un peu de la sexualité du bonhomme, obsédés que vous êtes ?


Martinov est célibataire ! Qui irait partager la vie de cet homme sans horaires ? Mais ne croyez pas que les choses du sexe l'indiffèrent ! Non, il serait même un peu obsédé ! Quand il ne peut plus tenir, il se masturbe vaillamment, et puis il y a la Marianne, la veuve du grainetier. Elle est restée plantureuse, mais surtout disponible. Alors parfois notre professeur passe un coup de fil.


- Je m'invite à dîner ce soir !


Il est rare qu'elle refuse, elle lui mijote un bon petit plat, ils boivent le vin qu'il a apporté et tout cela se termine dans le plumard.


Son grand regret c'est le viagra, il se disait capable d'en inventer l'équivalent ! Peut-être qu'un jour trouverait-il un produit qui le concurrencerait...


Mais pas maintenant, car comme on vous l'a dit, notre homme était débordé. Débordé et fatigué, et puis avec l'âge il commençait à avoir des douleurs. Il ne faudrait jamais vieillir ! Il fallut bien qu'un jour il fasse le constat, il ne pourrait pas y arriver seul. Il songea d'abord à prendre les services d'une femme de ménage qui l'allégerait des tâches ménagères, mais cela choquait son sens de la tranquillité. Non ce qu'il lui fallait c'est un assistant de laboratoire !


Il passa donc quelques annonces, en retint cinq, quatre jeunes gens et une jeune fille, tous fraîchement et brillamment sortis de leurs écoles de chimie.


Il convoqua donc ses messieurs-dames, il n'avait jamais réalisé d'entretien d'embauche, il improvisa, rejeta un dossier, au prétexte que le postulant manquait décidément d'humour, et n'arrivait pas à se décider entre les quatre autres, ce ne serait sûrement pas cette jeune fille ! Une femme dans son esprit ne pouvait être qu'une emmerdeuse et refuserait probablement de se plier aux horaires fantaisistes de ses expériences. Restait les trois garçons, le choix serait donc physique, il trouva que l'un de ses candidats était très mignon. Voilà qui réveillait la polymorphie sexuelle de notre chercheur fou ! Oui ce serait celui-là. Il se dirigea vers la salle à manger qui avait fait office de salle d'attente pendant les entretiens.


- Bien, j'ai donc retenu un dossier, ce n'était pas facile les quatre étaient bons, ce sera...


Il s'interrompit, se racla la gorge, la fille le regardait avec des yeux de biche égarée, elle souriait, mon dieu quel sourire. Il se reprit


- Ce sera donc mademoiselle !


Et oui la chair est faible ! Et parfois un sourire peut être le prélude à de forts étranges événements.


Béatrice est plutôt grande, fausse blonde, les cheveux tirés en arrière, un beau visage, un petit piercing brillant sur la narine, des yeux bleus, et un sourire... un sourire... Quant aux formes, elles sont bien là, sans exagération mais elles sont bien là !


Le lendemain elle avait revêtu une blouse blanche et était déjà au travail.


- Le mieux serait qu'on se partage les travaux en cours, je vais vous refiler le dossier de cette crème pour les corps aux pieds. 

- C'est comme vous voulez, personnellement j'aurais préféré les lapins !


Et voilà ! Se dit, Martinov. Elle commence à discutailler, j'aurais dû choisir le biquet !


Béatrice se révéla d'une efficacité redoutable, la première journée lui suffit pour trouver comment remplacer le produit non conforme par un qu'il l'était. Le dossier corps aux pieds qui traînait depuis de nombreuses semaines était donc clôturé. Ah ! Les yeux neufs de la jeunesse. Il lui refila donc le dossier du mélange pour vélomoteur, c'était certes plus difficile ! N'empêche qu'elle le résolût au bout d'une semaine.


Du coup, il ne savait plus trop comment l'occuper, n'ayant plus de commandes en cours, ils travaillèrent donc ensemble sur les lapins.


Le courant passait bien entre Martinov et Béatrice. Les rapports étaient devenus très simples. Il l'aurait bien sauté, mais ce sont des choses qui ne se font pas, il l'aurait bien dragué, mais il était tout de même assez lucide pour se rendre compte que le pari était insensé, près de quarante ans les séparait !


Nous voici trois semaines plus tard, le lundi matin. Béatrice revient de week-end et entame sa journée de travail :


- Ça va ? Mon petit professeur a passé un bon week-end ? 

- Faut pas se plaindre ! 

- J'ai pensé à un truc pour les lapins, je vais préparer ça tout de suite...


Elle s'embarqua ensuite dans des détails techniques tels que notre professeur avait du mal à suivre. Vers midi le mélange était prêt, ils en incorporèrent quelques gouttes dans la nourriture et dans l'eau des lapins de la première cage puis partirent déjeuner.


A leur retour, ils jetèrent un coup d'œil vers la cage, les lapins avaient l'air mal en point !


- Qu'est-ce qu'ils ont ? On dirait qu'ils sont exténués ! 

- J'espère que je n'ai pas fait une connerie ? Ils ont l'air vraiment très mal ! 

- Ils ont bu toute leur flotte, ils ont peut-être de la fièvre ?


Béatrice pris l'écuelle de la première cage et l'emplit d'eau. Les lapins s'y précipitèrent, du moins autant que l'état d'épuisement le leur permettait. Ils burent tout, on dut remplir à nouveau le récipient !


- Ils étaient complètement déshydratés, les pauvres bestioles ! 

- Je ne comprends pas ! Mon idée paraissait bonne !

 - C'est la vie, j'en ai tous les jours des idées qui paraissent bonnes, vous vous habituerez !


Les lapins allaient mieux, maintenant !


- Au moins le phénomène ne dure pas ! C'est déjà ça ! 

- De toute façon vous avez droit à l'erreur, j'en ai perdu pas mal de lapins depuis le début des expériences. 

- Et si on recommençait l'expérience avec la deuxième cage ? Mais en restant à observer cette fois ! 

- Je ne vois pas l'intérêt, mais si vous le sentez faites-le ! En matière de recherche il faut parfois laisser agir ses impulsions !


Il ne se passa rien pendant près d'une heure, quand soudain l'un des males se mit à besogner une femelle. Rien d'exceptionnel, me direz-vous ! Sauf que quelques instants plus tard, la seconde femelle relevait son cul invitant à la sailli. Le premier male ayant fini de travailler la première s'en fut pénétrer la seconde, tandis que le second mâle se mettait à son tour en action et pointait vers la première femelle. Ca n'arrêtait pas. Les lapins étaient pris d'une frénésie sexuelle époustouflante. Ça leur donnait soif et entre deux coïts ils se ruaient vers l'écuelle. Il fallut la renouveler à plusieurs reprises. Au bout d'une heure ils se calmèrent un petit peu, puis tout redevint normal.


- Whaou ! On l'a trouvé le produit qui va concurrencer le viagra ! Non ? 

- On s'en partagera les profits ! Répondit Martinov, pouvait-il répondre autrement !


Ils refirent d'autres expériences en variant les dosages, le comportement des lapins ne laissait percevoir aucun effet secondaire sauf cette curieuse déshydratation. Martinov était excité par la situation, concurrencer le viagra, c'était la fortune assurée, mais les choses ne se passent pas comme ça, s'il faisait déposer son produit, il serait obligé préalablement de respecter un long protocole expérimental, ce ne serait qu'ensuite qu'interviendraient les premières expériences humaines. Il savait aussi d'autres grands laboratoires sur les rangs. De la part de ces milieux-là, il n'attendrait aucun cadeau. Pour imposer le produit il fallait une voie détournée, présenter cela comme un simple stimulant à base de plantes, rajouter quelques inoffensifs extraits de salsepareilles ou de gingembre et le tour serait joué.


- Il faudrait un nom qui frappe, un nom un peu comme Bois Bandé ! 

- Dur-Lapin ! proposa Béatrice

 - Pas terrible !

 - Alors Lapin Dur ! 

- Je préfère ! Ça sonne mieux !


Restait le problème de l'expérimentation humaine, la tentation de le faire sur lui-même était forte, mais Martinov n'était pas un impulsif. S'il ne se contrôlait plus et se jetait sur Béatrice, la suite devenait carrément ingérable ! Le mieux était encore d'en parler ensemble.


- On passe une annonce, on demande un couple de volontaires ! Proposa benoîtement la petite chimiste ! 

- Et si ça se passe mal, on fait comment ? 

- On leur fera auparavant, signer des lettres de décharge ! 

- De décharge ! Hmmmmmm ! Hi ! Hi ! Hi ! Non ! Je vais vous faire un aveu, j'ai une amie, je la vois de temps en temps, je... 

- Non, ce n'est pas la bonne solution, il n'y aura pas qu'une seule expérimentation, il nous faudrait des sujets qui soient à notre disposition. L'annonce est la meilleure solution j'insiste ! 

- Pas question. C'est une source d'emmerdes ! - Alors il ne reste qu'une seule solution ! 


Croyant pressentir sa réponse, il l'anticipa : 


- Nous ! 

- Non pas nous ! Moi ou vous, inutile de prendre des risques à deux ! 

- Vous seriez prête à... 

- Mais oui, mon petit professeur, je serais prête comme vous dites, et puis j'ai l'impression que ce ne sera pas une corvée !


Martinov devient blême, jamais il n'aurait osé lui demander une chose pareille !


- Et on fait ça quand ? 

- Tout de suite ! Vous avez des préservatifs ?

 - Non ! 

- Bon je vais en chercher à la pharmacie, le temps de faire l'aller et retour le truc devra avoir agi ! 

- Mais lequel des deux va prendre le produit ? On tire au sort ? 

- Non c'est moi répondit Béatrice ! C'est la solution la moins risquée. Il n'est pas impossible que le produit rende violent ou décuple les forces musculaires. Je vous ferais certainement moins de mal que si c'était le contraire !


Et déjà Béatrice empoignait le flacon, y introduisit le compte-goutte, puis se saisit d'un verre :


- Voilà 20 gouttes, ça devrait aller !


Il était trop tard pour dire quoi que ce soit, la chose était bue ! Martinov rongeait son frein pendant son absence. Il imaginait le pire, une furie sexuelle qui allait le violer, la bave écumant au coin de lèvres. Par précaution il s'en alla chercher un maillet en caoutchouc, cela servirait à l'assommer si vraiment elle devenait trop furieuse.


Une demi-heure après Béatrice revint, ses yeux brillaient d'excitation !


- J'espère que ça va bien se passer, je ne suis pas dans un état très normal, vous vous en rendez compte ! 

- Pas trop ! 

- Bon écoutez, on était d'accord pour faire cette expérience, je ne vois pas comment on pourrait reculer. Sauf en me ligotant. Je vous autorise à le faire si vraiment vous le souhaitez. 

- Vous sentez-vous devenir agressive ? 

- Non pas du tout ! 

- Alors ça devrait aller ! 

- Une dernière chose, pour l'instant je me contrôle encore, mais vous risquez d'en entendre et d'en voir de toutes les couleurs, faudra pas m'en vouloir ! 

- Je suis prêt ! Puisque c'est pour la science ! Plaisanta le professeur !

 - La science mon cul oui ! On doit être tous les deux complètement fadas ! Mets-toi le préservatif tout de suite, avant que je te saute dessus, mon petit professeur.


Alors Martinov se retourna et entreprit après avoir sorti son engin de sa braguette de se l'encapuchonner..


- Pourquoi tu te tournes ? 

- Je sais pas, c'est un dernier réflexe de pudeur ! 

- J'ai soif ! 

- Je vais chercher des bouteilles d'eau !


Ainsi la déshydratation constatée chez les lapins existait aussi chez les humains, c'était embêtant, il leur faudrait essayer de régler ce problème. Ce petit répit lui fit du bien, mais il était bien court. Il s'attendait à ce qu'elle lui saute carrément dessus à son retour.


Elle s'était entièrement déshabillée, elle transpirait à grosses gouttes.


- Je n'ai pas pu m'en empêcher ! Tu vas quand même pas me dire que ça te choque ? Passe-moi une bouteille !


Choqué ? Non ! Béatrice était belle dans sa nudité, les gouttes de transpiration qui perlaient sur sa peau la rendaient luisante. Le petit bout rose de ses seins était incroyablement érigé. Et ses cuisses étaient trempées, mais ce n'était pas à cet endroit, de la transpiration ! Elle attrapa la bouteille, la déboucha rapidement s'aspergea le visage d'eau, en bu une bonne lampée, puis sans aucune transition se la fourra dans le vagin, où elle la fit aller et revenir avec une incroyable frénésie. Elle émettait des espèces de grognements rauques entremêlés de soupirs. Puis soudain elle cria, elle jouissait, le sang affluait à la surface de sa peau, son corps se mit en arc de cercle, la quantité de mouille inondant ses cuisses devenait phénoménale. Elle se reposa pantelante. Martinov cru la crise terminée. Il avait donc échappé à la furie.


- A boire !


Il n'avait apporté que deux bouteilles, ce serait insuffisant.


- J'ai envie de toi !


Cette fois, ça y est, il allait passer à la casserole. Il n'avait aucune envie de résister et il se déshabilla devant ses yeux, son sexe bandait un peu mou dans le préservatif, elle l'enleva.


- Ne l'enlève pas ! 

- T'inquiètes pas, je suis consciente, on en remettra un s'il le faut, mais pour l'instant j'ai envie de te sucer !


Elle engloutit le membre du professeur et se mit à le faire coulisser dans sa bouche avec une incroyable énergie. C'était un déluge de sensations, jamais il n'avait connu quelqu'un qui se servait à la fois de ses lèvres et de sa langue à une telle cadence. Il finit par éjaculer. Mais la gourmande en voulait encore, après avoir avalé le sperme, elle se rua sur ses lèvres et l'embrasa d'un baiser fougueux ou le goût de foutre dominait encore. Déjà sa main tentait de faire rebander la bite d'Andrej Martinov.


- Hé doucement ! Je n'ai plus 18 ans ! 

- T'inquiète pas ! Je suis en pleine crise, mais je suis consciente de mes actes, si on allait dans le plumard, ce serait plus confortable ! 

- Alors d'accord pour le plumard !


Il la conduisit à sa chambre, le lit n'était pas fait, il était rarement fait, un bordel inimaginable y régnait !


- Une vraie chambre de célibataire ! Va chercher de l'eau, j'ai soif !


Il ramena cette fois quatre bouteilles, il se demanda comment elle réagirait s'il prenait l'initiative. Alors doucement il lui caressa le corps, lui embrassa les tétons. Elle se laissait faire, il se rendit compte que la moindre caresse exacerbait son désir, elle roucoulait carrément sous les frôlements de la main de Martinov. L'humidité de ses cuisses restait étonnante. Les draps seraient bons à changer, pour cette nuit, à moins que, à moins que, se dit le professeur, un véritable amour naisse de cette liaison purement charnelle et qu'elle accepte de dormir avec lui. Mais il savait que là, il rêvait ! Plaçant sa tête sur son sexe il entreprit de la sucer, lapant la mouille qui ne cessait de couler, il finit par donner quelques coups de langues sur son clito tout gonflé de plaisir, justes quelques coups parce que cela suffit à la faire de nouveau éclater de plaisir.


Oil99.jpgAprès s'être de nouveau désaltérée, elle revint vers sa bite, la recouvrit d'un condom, elle rebandait bien cette fois, elle s'empala sur elle et telle une cavalière en délire, elle le chevaucha. Le spectacle était fascinant, sa bite disparaissait et réapparaissait tandis que la mouille s'échappait toujours de cette source décidément intarissable. Il lui dit qu'il allait jouir. Alors elle accéléra encore la cadence, et rapidement leurs cris de jouissances se mêlèrent. Elle reprenait son souffle quand elle se tint soudain le ventre, en faisant une drôle de grimace ! Andrej eut un instant de panique. Un effet secondaire imprévu ? Mais ce qui se passa ensuite le rassura, malgré l'insolite de la chose : Une partie de toute cette eau ingurgitée pesait sur la vessie de Béatrice qui momentanément incapable de se déplacer inondait d'urine la literie du professeur. Après tout cela n'était guère grave et Martinov prit le parti d'en rire !


- Ça va ? 

- Oui ça va ! Je suis désolée !

- Ça n'a aucune importance, ça fait partie de l'expérience ! 

- Je vais t'aider à défaire tout cela ! 

- Et sinon ? demanda-t-il tandis qu'ils remisaient les draps 

- Ca se calme un peu on dirait, elle est où ta salle de bain, j'irais bien prendre une douche !


Martinov se posait plein de questions ! Comment devait-il réagir à présent ? Il avait soudain envie d'être sentimental, romantique, de l'emmener au restaurant dîner aux chandelles en écoutant de la musique classique. Mais elle ? Il regagna son laboratoire, se rhabilla et l'attendit. Elle ne tarda pas, elle s'était emmitouflée dans un peignoir. Elle avait le sourire !


- J'ai encore soif !


Elle but !


- Je vais me rhabiller, heu... vous pouvez vous retourner ?


Elle le vouvoyait à nouveau, et lui demandait de se tourner après ce qu'ils avaient fait, il ne comprenait plus, il se tourna néanmoins. Ses pauvres illusions s'envolaient donc déjà !


- On peut continuer à se tutoyer, peut-être ? 

- D'accord pour le tutoiement, mais c'est tout, pour l'instant je tiens à ce que l'on conserve une certaine distance.

 - Comme tu veux ! 

- Ca y est, tu peux te retourner !


Elle n'avait manifestement pas tout remis mais sa blouse blanche cachait ses trésors.


- Bon ! Ce qui est intéressant c'est qu'on reste conscient de ce qu'on fait, je pense même que l'on pourrait arriver à se contrôler complètement ! Par contre ce problème de déshydratation m'embête ! Il faudra qu'on s'y mette dès demain ! Aujourd'hui je suis crevée ! Tu m'autorises à partir maintenant ! 

- Oui ! Répondit-il dépité !


Le lendemain matin, elle le saluât gentiment comme à son habitude, mais sans plus, pas même le petit grain de complicité qu'on serait en droit d'attendre après ces moments de folie.


- Bonjour mon petit professeur ! 

- Bonjour Béatrice ! 

- J'ai réfléchi pour notre produit, ce qu'il faut c'est maintenir l'hydratation de la peau ! 

- Et on fait comment ? 

- On va essayer de faire ça dans la baignoire !

 - Dans la baignoire ? 

- Ben oui, là au moins on sera hydraté ! On fait cela maintenant ! 

- Pourquoi pas ? Mais qui est-ce qui va prendre du produit ? 

- Tous les deux ! On sait qu'il n'y a pas de risque !


Ils dosèrent malgré tout, quelques gouttes de moins, emportèrent six bouteilles dans la salle de bain et remplirent la baignoire d'eau tiède. Ils se déshabillèrent chacun de leur côté en évitant de se regarder, puis cachèrent leur nudité, Béatrice dans sa blouse, et Martinov dans sa robe de chambre.


- On fait quoi en attendant ?

- Je sais pas ? On va boire un café ?


Ils discutèrent de choses et d'autres mais le sujet revint vite sur le tapis.


- On ne va tout de même pas vendre un produit qui va obliger les gens à faire l'amour dans la baignoire ? 

- Non, mais il faut comprendre ce phénomène de déshydratation, quand on l'aura compris, on le réglera ! Répondit-elle ! Mais en attendant, je commence à avoir très chaud !


Et ce disant elle ouvrit sa blouse dégageant son corps et s'approcha du professeur lui offrant ses deux globes laiteux !


- Tiens ! Bouffe mes seins, je te les offre !


L'érection du professeur fut fulgurante, à son tour il fut nu, il se déchaîna sur les seins ainsi offerts, les suçant, les palpant, les pelotant, les mordillant, les léchant, puis n'en pouvant plus, il fit signe à son assistante de se baisser, plaça sa bite entre ses seins et y jouit rapidement.


- Ben ça fait longtemps que je n'avais pas fait une petite cravate de notaire ! 

- Viens dans l'eau ! Proposa Béatrice !


Martinov s'étonna que son sexe rebandasse aussitôt, mais après tout c'était bien là le but de ce produit, le lapin dur ! Ils pénétrèrent dans la baignoire, non sans auparavant avoir éclusé un grand coup de flotte.


Voilà qui n'est pas d'une évidence folle, la position qui vient tout de suite à l'esprit dans ce genre d'endroit c'est l'homme face à la femme, les jambes emmêlées. Chacun put y aller de son mouvement. C'est donc ce qu'ils firent mais avec une telle fougue que l'eau éclaboussait de partout. Notre professeur éjacula trois fois de suite avant que l'effet lapin dur ne se calme ! Puis comme la veille ils ne purent combattre la fulgurante envie d'uriner et pissèrent de conserve dans l'eau de la baignoire s'accompagnant d'une crise de fou rire. Ils passèrent ensuite un bon moment à éponger cette pauvre salle de bain qui n'avait jamais été aussi mouillée !


- Ouais ! Dit-elle en remettant sa blouse, on a eu moins soif qu'hier, c'est donc bien par la peau qu'il faut réhydrater ! Mais j'ai une petite idée ! Laisse-moi le laboratoire pour moi toute seule cette après-midi, je crois que ce ne sera pas difficile !


- Ah ! Et moi qu'est-ce que je vais faire ! 

- Repose-toi, mon petit professeur, tu en as besoin !


Et ce disant elle lui fit un petit bisou sur le bout du nez qui le rendit tout chose. Il s'en alla donc faire une petite sieste. Dont il ne réveilla qu'à 18 heures !


- Bon sang déjà cette heure-là ! Ce truc m'a crevé !


Mais Béatrice doit être partie ! Non elle travaillait encore !


- Il me faut encore deux bonnes heures, si tu veux, je te propose quelque chose, je vais rester ce soir, prépare-nous à manger et après on expérimentera mon truc


Vous pensez bien qu'il fut d'accord ! N'ayant pas tout ce qu'il fallait sous la main pour concocter un petit repas de fête et ayant la flemme de faire les courses, il commanda un repas chinois chez le traiteur, en espérant qu'elle aimait cela. Elle le rassura. Les mets étaient délicieux et le vin gouleyant, ils mélangèrent quelques gouttes de lapin dur à leur boisson juste après le plat principal et tandis qu'ils dégustaient leur dessert, elle se fit coquine :


- Je ne pensais pas que tu nous ferais un petit repas comme ça, je voyais plutôt des sandwichs ! 

- Il faut bien que je gâte ma future associée dans notre affaire ! 

- J'aurais dû m'habiller pour la circonstance ! 

- Pourquoi pas, mais avec quoi ? 

- Un petit repas topless, aurait-il fait l'affaire ? 

- Non, sérieusement tu l'aurais fait ! 

- Bien sûr !


Et joignant le geste à la parole elle exposa une nouvelle fois ses seins de déesse.


- Ils te plaisent, hein mon gros salaud ! 

- Encore plus que tu le crois, petite pute ! 

- Tu ne crois pas qu'on devrait quitter ce registre, ça fait un peu film X 

- Bof, on s'amuse ! 

- Bon, viens m'aider, à préparer l'expérience !


Elle avait dégoté une grande bâche en plastique, ils l'installèrent sur le sol. Puis elle sortit une bouteille remplis d'un liquide jaune paille


- C'est quoi ? 

- De l'huile ! On va s'en enduire le corps ! 

- C'est ça ta surprise ? 

- Ne t'inquiète pas !


Les deux complices se répandirent l'huile préparée par Béatrice sur le corps puis s'installèrent sur la bâche ! La bite de Martinov était déjà dressée comme un obélisque et après avoir fait jouir notre chimiste en lui suçant son clitounet, il la pénétra carrément. L'affaire tourna vite en partie de rigolade, l'huile faisait glisser tout leur membre, et rien ne leur permettait de s'accrocher sinon à le faire ensemble. Comme ce matin le professeur eut plusieurs orgasmes de suite ! Mais l'homme était gourmand, et depuis quelques minutes il louchait vers l'anus de la donzelle, qui ne demanda pas mieux que de l'accueillir en cet endroit. Ce fut le bouquet final, il explosa en elle tandis qu'elle jouissait du cul en hululant de plaisir !


- Tu as vu, on pas eu soif et l'envie d'uriner est contrôlable, c'est cela la solution !

 - Non mais attends, on ne va pas dire aux gens de faire l'amour dans une bâche pleine d'huile !

 - Mais si, tout n'est qu'une question de publicité, de marketing, et j'ai déjà le slogan de lancement ! 

- Ah oui ?


C'est ainsi que quelques mois plus tard, on put voir sur les affiches cette étrange publicité :


- Lapin dur à l'huile c'est plus difficile, mais c'est bien plus beau que lapin dur à l'eau


Fin !


La Rochelle - Juin 2001 - Copyright Maud-Anne Amaro Première publication sur Vassilia, le 18/06/2001


Ce texte a obtenu le 3ème prix ex aequo du "concours des lapins" organisé par notre site au printemps 2001 Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le 2ème prix du concours des histoires érotiques décerné par Revebebe pour Novembre 2001

 

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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