Pr Martinov

Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:25

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 7 par Maud Anne Amaro

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7 - Linda la gouvernante

 

Lundi 7 novembre

 

- Béatrice, c'est Linda, je t'avais promis de te rappeler quand toute cette affaire serait terminée, alors je tiens parole. Peux-tu passer à la maison demain soir ?… et amène donc ce Monsieur Martinov, j'ai hâte de faire sa connaissance.

- Attends !

 

Béatrice camoufle le micro et chuchote à Martinov :

 

- C'est Linda Gobert, on est invités demain soir, on va enfin savoir le fin mot de cette histoire !

- C'est qui, Linda Gobert ?

 

Béa lui rafraîchit la mémoire.

 

- Bof, ça ne m'intéresse plus, vas-y seule ! Répondit le professeur.

- Tu sais qu'elle est super canon, la Linda !

- Tu m'as déjà fait ce coup-là, l'autre fois !

- Sauf que cette fois, c'est vrai !

- Dans ce cas, on va faire un effort ! Mais ça m'embête un peu ensuite pour rentrer à cette heure-là !

- Tu coucheras chez moi !

 

Mardi 8 novembre

 

Béatrice et Martinov furent accueillis par Linda, très en beauté avec un haut bien décolleté qui ne laissa pas (vous pensez bien) le professeur indifférent, et une petite jupe noire. Ils furent néanmoins surpris de constater qu'ils n'étaient pas les seuls invités.

 

- Je ne vous présente pas Annette Grandbillard, vous la connaissez, je crois. Voilà Christian Roisson, mon parrain, et Jérémie Quélange, artiste peintre !

 

Roisson devait avoir la soixantaine, très élégant dans son costume gris clair, chemise parme, sans cravate. Il serra la main du professeur et se crut obligé d'embrasser Béatrice. Quant au dénommé Jérémie, il était plutôt bel homme dans le genre biquet, mais son visage semblait maquillé. Son physique ambigu provoqua un certain trouble chez Martinov, qui voyait ressurgir de vieux et troubles démons (qu'il ne cherchait d'ailleurs pas à combattre).

 

- Allez asseyez-vous, on va vous raconter tout ça ! Mais avant on va boire un petit verre… Champagne ?

 

C'est Christian Roisson qui fit le service, sans que beaucoup de mots fussent échangés, puis Linda prit la parole.

 

- A notre rencontre !

- Tchin !

- C'est donc une histoire un peu longue, et je vais essayer de vous raconter tout ça de façon chronologique.

- Oui, continua Roisson, je ne vous connais pas. Linda connaît un peu mademoiselle, un tout petit peu, mais maintenant qu'elle est terminée, nous ne pouvons garder cette histoire pour nous, il faut que nous la partagions. Un peu comme dans ces films où l'on voit des types raconter leur vie au premier inconnu dans un coin de bistrot, sauf que vous n'êtes pas tout à fait des inconnus et que nous ne sommes pas dans un bistrot !

- Je n'ai jamais connu mon père, et ma mère est décédée alors que j'avais 19 ans, reprit Linda. C'est en fouillant dans ses papiers que j'ai découvert qu'on m'avait baptisée et que j'avais donc un parrain et une marraine. Je ne connaissais pas ces gens, ils ne s'étaient jamais occupés de moi et comme je n'avais aucune famille, je me suis mise à les rechercher. La marraine je ne l'ai pas retrouvée, mais j'ai retrouvé le parrain. Ça tombait bien, il était à Paris, je l'ai donc invité au restaurant.

- J'avais complètement oublié que j'avais une filleule ! Continua Christian, la mère de Linda n'était pas croyante et a simplement fait baptiser sa fille pour faire plaisir à sa propre mère. Je n'étais que son voisin de palier, et j'ai déménagé quelques mois plus tard. Ce baptême n'était qu'une formalité et ne m'engageait d'aucune façon. J'ai donc accepté l'invitation de Linda uniquement par politesse. Nous n'avions rien à nous dire !

- Mais justement le courant est passé entre-nous !

- Eh oui ! Nous nous sommes découverts mutuellement, à ce point que pour la première fois de ma vie, j'ai osé raconter ce qui m'était arrivé il y a 45 ans…

 

"J'étais inscrit à l'école de chimie, j'étais envahi d'acné et j'étais la risée des filles, j'en avais plus ou moins pris mon parti, quand un jour une fille m'a fait des avances ! Elle était aussi moche que moi, mais je me suis dit que vu la tronche que je me payais, seule une fille comme ça pouvait s'intéresser à moi. Et puis je me suis fait mon cinéma : Le physique, ça peut toujours s'arranger, et peut-être qu'à poil, elle n'est pas si moche que ça. La mentalité : elle traînait autour d'une bande de petits fachos et en répétait les idées et les slogans à qui voulait l'écouter. Elle était aux antipodes de mes propres convictions, mais je me disais que tout le monde peut se tromper, que tout le monde peut changer d'avis, et que ce serait à moi de lui démontrer ses erreurs. Bref, je me suis fait embobiner, d'autant qu'elle avait une technique de drague assez rapprochée qui me mettait dans un état où je ne réfléchissais plus beaucoup. Elle m'a chauffé, puis m'a proposé de conclure chez elle. J'y suis allé. C'était un piège, on m'a immobilisé. Il y avait là Laurillac et sa bande d'abrutis au grand complet. La dernière chose dont je me souviens c'est le visage haineux de cette femme me disant "On t'a bien eu connard !". Cette femme c'était Geneviève Baur.

J'ignore ce qu'on m'a fait, mais je me suis réveillé dans une voiture de police, revêtu d'une simple couverture. Je me suis fait insulter et humilier par les flics. Il parait que quand ils m'ont arrêté, je leur aurais dit que je cherchais un concombre ! Je n'ai balancé personne, j'avais trop la trouille. Mais je me suis juré de me venger un jour."

 

Christian Roisson avala un peu de whisky avant de reprendre :

 

- Je n'ai jamais remis les pieds à l'école de chimie. J'ai compris rapidement que Geneviève Baur avait détruit ma vie sexuelle, j'ai eu beau faire soigner mon acné, j'étais impuissant avec les femmes. J'ai connu un premier échec, puis un second, je n'osais plus draguer par peur du fiasco au lit, alors j'ai essayé les hommes, mais ça me laissait comme un goût amer. J'ai pris des cours de dessin et je me suis mis à peindre. Puis j'ai rencontré un homme adorable, il s'est amouraché de moi et s'est occupé de la promotion de mes tableaux. On a vécu 20 ans ensemble et un jour il est mort subitement.

 

Il s'interrompit, essuyant une larme.

 

- J'ai très mal vécu cette période, mes angoisses sont réapparues, mon désir de vengeance aussi. J'ai pu retrouver les coordonnées de mes tortionnaires. Ça n'a pas été très compliqué : l'école de chimie tient un fichier des anciens élèves à peu près à jour. Puis les années ont passé, je me suis trouvé un nouveau compagnon, et tous les ans, en janvier, je vérifiais si les adresses de Geneviève Baur et de sa bande était toujours valides... Sans savoir quoi en faire... Quand j'ai reçu un courrier de Linda, j'ai accepté son invitation...

 

Flash-back : février de la même année.

 

Les clients du restaurant quittent l'établissement les uns après les autres. Linda et Christian Roisson ont terminé leur repas, bu leur café et réglé l'addition mais sont toujours attablés et n'ont pas vu la soirée passer.

 

- Vous êtes une sorcière, Linda !

- Une sorcière, moi ? Une gentille sorcière, alors ? Mais pourquoi serais-je donc une sorcière ?

- Parce que mon histoire, vous êtes la seule à qui j'ai osé la raconter en entier, répondit Christian Roisson, même mes compagnons n'en ont jamais rien su !

- J'ai peut-être le don de mettre les gens en confiance, à moins que ce soit l'ambiance de ce restaurant... ce n'est pas le vin en tout cas, vous n'en avez presque pas bu, c'est dommage d'ailleurs, il est excellent, je vous ressers ?

- Volontiers !

- Et après toutes ces confidences, on pourrait peut-être se tutoyer, non ?

- D'accord !

- Et cette vengeance ? Si je t'aidais à trouver ?

- Tu as une idée ?

- Pas du tout, mais admettons que je trouve le moyen d'entrer dans la vie de ces gens, on trouvera quelque chose j'en suis sûre.

- Ça me parait utopique !

- Non, je m'en crois capable ! Tu veux parier ?

- Et pourquoi ferais-tu ça ?

- Par jeu, par empathie, par sympathie... Un peu de tout ça mélangé !

- Tu es une drôle de fille l

- On me le dit souvent !

- Et si tu me parlais de toi ?

 

Elle le fit, mais si elle aussi avait ses petits secrets, elle n'en avait aucun à partager. Elle évoqua sa jeunesse à Montpellier, ses études à Toulouse, son master en histoire de l'art, son grand amour qui s'était transformé en une profonde déception, puis son refus de toute liaison durable avec les mecs, son penchant pour les filles. Sa montée à Paris, les contrats à durée déterminés, les petits boulots, le chômage... Elle n'évoqua cependant pas son expérience de strip-teaseuse et les relations clients qui vont avec !

 

- Il faudra que je voie tes tableaux !

- Ils sont à la maison, mais il y a mon compagnon.

 

Elle avait lancé l'idée par simple politesse, elle s'en foutait de ses tableaux, mais c'était une façon de prolonger ce contact qui allait bientôt prendre fin.

 

- On va peut-être s'en aller, il est minuit passé, c'est dommage, j'ai passé une excellente soirée et nos échanges ont été passionnants. Mais bon, tout à une fin !

- Tu ne veux pas qu'on se revoit ?

- Si, mais ce ne sera pas pareil !

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Il n'y aura plus le charme de la découverte !

 

Ils quittèrent l'établissement.

 

- Je t'offre un dernier café ? Proposa Roisson.

- C'est moi qui paye, tu as déjà payé le restau alors que c'est moi qui t'invitais. On va là… Ah, on dirait qu'ils ferment… Remarque : tu peux venir le prendre chez moi, c'est à 10 minutes de métro.

 

Elle avait lancé ça également par politesse, persuadée qu'il refuserait, et d'ailleurs elle se sentait un peu fatiguée.

 

- Juste cinq minutes alors !

 

Une fois dans les lieux, Roisson s'intéressa assez peu à l'appartement. Linda lui proposa un whisky qu'il ne trouva pas bon, mais il n'en fit rien paraitre.

 

- Tu sais que t'es trop belle, toi, tu ne serais pas ma filleule, je te draguerais !

- Filleule, parrain, tout ça ce sont des liens artificiels ! Répondit Linda.

- Il faut que je me calme, je ne sais pas ce qui m'arrive, c'est la première fois de ma vie depuis 40 ans que j'ai envie de coucher avec une fille. Je crois qu'il vaut mieux que je m'en aille.

 

Il se leva, s'approcha de Linda pour lui dire au-revoir.

 

La main de Linda s'égara sur la braguette de Christian.

 

- Laisse-toi faire ! Si tu ne le fais pas, tu regretteras de ne pas avoir tenté ta chance.

- Non, Linda, ce jeu est dangereux !

- Dangereux pourquoi ? Ça n'aura aucune conséquence, on a chacun notre vie, ce ne sera qu'une parenthèse, et si ça ne marche pas ça restera juste entre nous.

- Mais pourquoi cette envie, tout d'un coup ?

- Parce que je viens de comprendre que c'est toi qui a envie, mais que tu ne feras jamais le premier pas, tu as trop peur de l'échec. Alors j'ai envie de faire une bonne action. Laisse-toi faire, je m'occupe de tout !

 

Roisson est au pied du mur ! Il peut encore partir.

 

- Linda, on a trente ans d'écart !

- Et alors, on ne va pas se marier, on va juste tirer un coup, et puis on s'en fout de la différence d'âge, t'es sympa et t'as une bonne bouille. Déshabille-toi, Christian !

- Peut-être que ce serait mieux si… non rien.

- Se serait mieux si quoi ?

- Si tu te déshabillais d'abord, toi !

- Non ! Tant que tu resteras habillé, tu pourras trouver un prétexte pour te dégonfler et partir. Je suis en train de te donner une chance, je ne veux pas que tu la rates !

- Mais !

- Silence, on ne discute plus !

 

Le ton de Linda a changé ! Roisson la regarde bêtement.

 

- A poil ! Christian !

 

Encore, un regard, encore une hésitation.

 

- A poil j'ai dit !

 

Alors enfin, il se déshabille, enfin pas complètement, il garde son slip et ses chaussettes.

 

- Le slip aussi !

- Tu te rends compte que...

- Christian, s'il te plaît, en ce moment j'essaie de t'aider, alors mets-y du tiens !

 

Alors il le fait, et le voilà la bite à l'air.

 

- A moi de me déshabiller ! Regarde bien, il parait que c'est pas trop mal.

 

Linda a mis aujourd'hui un ensemble string et soutien-gorge noir en dentelle, et c'est revêtue de ces seuls atours qu'elle s'amuse à virevolter devant son parrain.

 

- Alors, ça te plaît ?

- Tu es très belle !

- Tu veux m'enlever tout ça ?

- Je… Ah, oui !

 

Alors évidemment comme tous les hommes, c'est par le soutien-gorge qu'il commence et bien évidemment il s'emberlificote dans les agrafes, ce doit être la première fois de sa vie qu'il fait ça. Linda n'est pas sotte et ne souhaite pas le mettre dans l'embarras.

 

- Attends, c'est vrai que celui-ci n'est pas facile à dégrafer, je vais le faire et après tu me l'enlèveras !

 

Christian est subjugué par la beauté des seins de sa filleule.

 

- Tu peux les toucher, les embrasser, tout ce que tu veux, je te les prête !

 

C'est qu'il ne se le fait pas dire deux fois le Christian : il caresse, il bécote, il lèche, il ose gober les jolis tétons bruns… et il bande.

 

- Eh bien, je te fais de l'effet, on dirait !

- Linda, il faut que je te dise, mon problème, ce n'est pas l'érection, c'est… c'est…

- L'éjaculation, j'ai compris ! Enlève-moi ma culotte.

 

Il le fait, il lui embrasse les fesses, mais s'abstient de tripoter sa chatte, se rendant compte que son manque d'expérience est abyssal.

 

Linda s'assoit et demande à Christian de s'approcher. Elle le branle un peu, son érection est désormais très dure. La bite est jolie, bien droite, bien nervurée, une jolie peau et surtout un joli gland.

 

Puis d'un coup d'un seul, elle embouche tout ça, elle joue la partition de fellation allegro, jouant des lèvres et la langue dans toutes les combinaisons possibles, s'attardant sur le méat, ce qui provoque des râles satisfaits de l'heureux homme.

 

- Viens, mon gâté !

 

Elle l'entraîne dans la chambre.

 

- Couche-toi sur le lit, sur le dos, j'arrive !

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Un petit tour dans le tiroir pour prendre une capote. Celle-ci est posée avec art et manière sur la bite du Monsieur afin qu'il ne débandât point.

 

Et hop ! Linda s'empale sur la queue du parrain et commence une série de va-et-vient verticaux. Elle aurait bien voulu le regarder dans les yeux pendant l'effort, mais Christian a choisi de fermer les paupières, il est parti dans ses fantasmes, on ne saura jamais lesquels.

 

Linda sent comme un raidissement chez l'homme, le sang afflue sur les épaules, sur la poitrine, sur le visage aussi.

 

- Laisse-toi aller Christian

- Ça vient... ça vient !

- Oui, laisse toi aller !

- Humpf !

- Et bien voilà !

 

Crise de larmes ! Il sanglote comme un robinet, le Christian. C'est l'émotion ! Ah, ces hommes !

 

Linda veut éviter que maintenant, on tombe dans une phase trop intime, aussi, après avoir fait un chaste bisou à son parrain, (sur le bord des lèvres quand même), se lève-t-elle et enfile-t-elle une robe de chambre.

 

- Merci, merci ! Annone-il ! Quel cadeau tu m'as fait !

- Ça m'a fait plaisir ! Je te laisse te rhabiller, on va se resservir un verre, tu me rejoins ?

 

Linda, elle, n'avait pas joui, mais ce n'était pas "le but de l'opération".

 

- Tu es où en ce moment ? Lui demanda Linda.

- Je réfléchis !

 

Effectivement, il semblait parti fort loin et n'avait pas touché à son verre.

 

- Je ne mesure pas encore les conséquences de ce qui vient d'arriver, reprit-il. Je suis d'abord devenu homosexuel par défaut, et puis j'ai eu la chance de trouver deux compagnons qui m'ont aidé à aimer les hommes. Je ne l'ai pas regretté et je crois que si j'ai réussi à jouir ce soir, c'est justement parce que je suis bien dans ma peau. En fait je me définissais comme bisexuel dans ma tête à défaut de l'être dans la pratique. Depuis tout à l'heure je suis un vrai bisexuel ! On trinque !

- Tchin ! Tu sais, ce que je t'ai proposé hier, pour te venger, j'ai super envie de le faire.

- Pourquoi pas ? Admettons que je te montre où habite Geneviève Baur, on l'identifie, et après tu fais quoi ?

- Non, ce ne sera pas cette Geneviève ! Cibler un homme, ce sera bien plus facile. Il y en a qui sont célibataires dans cette bande ?

- Attends ! Grandbillard est marié, Enguebert je ne sais pas, reste Tilleul qui est curé et Laurillac.

- On va laisser le curé de côté. Alors ce sera Laurillac. Comment es-tu sûr qu'il est célibataire ?

- Sa boite aux lettres : c'est juste indiqué "Jean Laurillac".

- Admettons !

 

Deux jours plus tard :

 

Depuis 8 heures, Linda et Roisson, installés dans la voiture de ce dernier guettaient les allées et venues devant l'immeuble de Jean Laurillac, rue de Babylone. A 10 heures un sexagénaire bien habillé et chapeauté sortit dans la rue :

 

- Non, c'est pas lui ! Quoi que... Attends un peu, mais si c'est lui ! Putain, qu'est-ce qu'il a changé ! Mais pas de doute, c'est bien lui.

- Bon, je me lance, je te tiens au courant.

 

Linda sortit de la voiture, et suivit l'homme. Celui-ci entra faire quelques courses chez un crémier, puis acheta un journal avant de se diriger en direction du square Boucicaut. Linda se demande bien comment l'aborder de façon intelligente, mais l'idée ne vient pas.

 

Laurillac pénètre dans le square et s'installe à l'extrémité d'un banc public. Linda s'assoit sur le même banc, à l'autre bout, bien entendu !

 

Coup d'œil peu discret de Laurillac en direction de la belle. L'aventure peut démarrer.

 

Laurillac feuillette "le Figaro" assez rapidement, puis sort de sa poche un sachet d'où il extrait des graines qu'il éparpille devant lui. Moineaux et pigeons ne tardent pas à venir en nombre picorer cette manne !

 

"Complément surréaliste !" se dit Linda "le vieux facho qui apporte à manger aux petits oiseaux ! Mais il est vrai qu'on dit aussi que personne n'est jamais tout blanc ni tout noir."

 

L'un des moineaux semblait plus malin que les autres, et tandis que ses congénères se disputaient les mêmes graines, celui-ci suivait le mouvement d'un pigeon en lui subtilisant systématiquement les graines qu'il convoitait. Linda se mit à rire, se forçant un petit peu quand même :

 

- Il est malin celui-ci ! S'écria-t-elle.

- C'est un vrai spectacle, ils n'en finissent plus de m'étonner ! Répondit Laurillac.

 

Et voilà, la glace est déjà rompue.

 

- Je ne vous ai jamais vu dans ce square !

- Je ne suis pas du quartier, je sors d'un entretien d'embauche ! Ça n'a pas marché !

- Vous êtes dans quelle branche ?

- Histoire de l'art.

- Ah, oui ? J'ai écrit un petit opuscule il y a fort longtemps sur les vitraux de la cathédrale de Chartres.

 

Voilà qui tombait à pic : Linda l'avait justement visitée quelques semaines auparavant. Elle put donc lui en mettre plein la vue avec ses connaissances.

 

- Jusqu'en 2006, je faisais le pèlerinage tous les ans, précisa Laurillac, maintenant je ne peux plus, je suis trop vieux, trop fatigué. La vieillesse est un naufrage, savez-vous ?

- Oui, c'est De Gaulle qui disait ça !

- Ce con !

 

"Incapable de cacher ses opinions politiques, ce type !"

 

- Un jour je n'aurai plus la force de me faire à manger, mais je n'irai pas en maison de retraite, je me laisserai mourir.

- Vous vivez seul ?

- Ça fait 15 ans que ma femme est partie... Avec le facteur ! Un antillais en plus !

 

"Ça nourrit les petits oiseaux, mais c'est raciste !"

 

- J'ai essayé de me remettre avec quelqu'un, mais ça n'a pas marché, on ne refait pas sa vie à 50 ans, je dois être trop difficile à vivre !

- Il vous faudrait une sorte de gouvernante.

- J'y ai bien pensé, mais on ne me propose que des arabes ou des noires ! Merci !

 

"Et remets-nous en encore une couche, pépère !"

 

- Je connais peut-être quelqu'un qui serait intéressé.

- Française ?

- Oui, moi !

- Vous ?

- Faut bien que je vive, mon diplôme ne m'ouvre aucune porte et ce serait moins monotone que d'être caissière à Carrefour !

 

Laurillac la dévisagea d'une étrange façon.

 

- Vous avez des références ?

- Oui mais pas sur moi !

- Vous aviez un entretien d'embauche et vous n'avez pas pris vos références ?

 

"Oups ! Vite, rattraper la gaffe !"

 

- Ben, oui, c'est bien pour ça que ça n'a duré que 30 secondes.

- Il vous faut combien de temps pour aller les chercher ?

- On va dire une heure !

- Et bien, allez-y, je ne bouge pas, je vous attends jusqu'à midi. S'il pleut, je serai au café là-bas !

 

Bref, l'affaire se fit.

 

- Pour la tenue, je n'aurais qu'une seule exigence : que vous soyez en jupe... j'ai horreur des femmes en pantalon...

 

Le salaire proposé à Linda était correct, mais sans plus. Et comme Laurillac avait décidé qu'hormis les petites courses qu'il effectuait quotidiennement entre 10 heures et midi, il n'en flanquerait plus une ramée, Linda se farcissait la cuisine, la vaisselle, le ménage, le linge... Tout quoi !

 

Leurs rapports restèrent strictement professionnels pendant les huit jours d'essai, puis...

 

8 jours plus tard

 

Ce jour-là à midi trente, Linda servit le cabillaud de Laurillac accompagné d'une purée.

 

- Merci Linda ! Vous avez mangé ?

- Oui monsieur !

- Asseyez-vous Linda, là devant moi, c'est bien. Linda, votre période d'essai prend fin.

- Oui, monsieur, j'allais vous en parler.

- Je n'ai que des compliments à vous faire, donc je vous garde. Nous avons juste deux ou trois choses à redéfinir... Au fait, verriez-vous un inconvénient à prendre désormais vos repas en ma compagnie ?

- Mais pas du tout, monsieur, ce sera un plaisir.

 

"Tu parles d'un plaisir ! Mais ça signifie qu'il a envie de parler, et ça, ça m'intéresse !"

 

Linda travaillait 5 jours par semaine, pas toujours les mêmes, en principe de 9 h 30 à 14 heures puis de 17 heures à 20 h 30.

 

Laurillac était un phraseur et comme Linda l'avait pressenti, les repas pris en duo lui permettaient de se livrer à de longs soliloques. Ce n'était pas toujours intéressant et Linda devait parfois prendre sur elle pour supporter de longues diatribes politiques, n'ayant rien de commun avec ses propres opinions. Malgré tout, petit à petit le bonhomme se dévoilait :

 

- En fait, j'ai raté ma vie. Ma femme a été incapable de me faire des gosses, puis elle m'a quitté. J'avais deux passions : la politique et la chimie. Faire de la politique, c'est pénétrer dans un panier à crabes, il faut arriver au bon moment et être le plus fort. Il faut croire que je ne me suis pas lancé au bon moment. La chimie ? Je me voyais déjà un théoricien ou un inventeur génial : le prix Nobel, l'académie des sciences, les bouquins, les plateaux télé, la gloire, la renommée. Pfff, j'ai seulement fini cadre supérieur dans une boite sans aucune originalité. Et je n'ai rien inventé ! J'aurais pu pourtant ! Savez-vous qu'un jour quand j'étais jeune, j'ai trouvé un bouquin qui décrivait une méthode pour priver les gens de volonté ? Un gaz de soumission...

 

"Tiens, tiens !"

 

- Avec des camarades de classe on s'est amusés à le tester !

- Oh, mais c'est passionnant ça, racontez-moi !

- Ça a failli tourner mal, on a pris un cobaye. Je ne me rappelle plus pourquoi on l'a fait se déshabiller, puis on lui a donné un ordre qu'il a mal interprété, il s'est retrouvé tout nu dans la rue et s'est fait embarquer par la police.

 

"Nous y voilà !"

 

- On n'a repris nos expérimentations que bien plus tard. Ça marchait, mais c'était difficilement maniable, et surtout, l'effet restait limité dans le temps. Alors on s'est tous juré solennellement que ce produit resterait un secret entre nous. Je leur ai dit que le jour où on arriverait à améliorer la formule, nous pourrions devenir les maîtres du monde ! Sans aller jusque-là, ça nous permettait de rêver. On se prenait pour des dieux prêts à régner sur une populace de zombies. Puis la vie nous a séparés, jusqu'au jour où nous nous sommes retrouvés. Depuis que nous sommes tous en retraite, on se voit toutes les semaines. Ces cornichons croient toujours que je vais trouver la bonne formule. Moi ça m'amuse, je continue à faire des expériences, mais je n'y crois plus vraiment…

 

Ces fameux amis de Laurillac, Linda eut l'occasion de les rencontrer. Depuis qu'il avait une excellente cuisinière sous la main, Laurillac s'amusait (car c'est bien le mot qu'il faut employer) à les inviter. Il ne se gênait aucunement après leur départ pour les critiquer vertement : "Tilleul, ce pédé hypocrite, qui se figure avoir raison contre tout le monde", y compris contre le Pape, Enguebert, ce "monument de niaiserie", mais c'est surtout envers Geneviève Baur qu'il laissait aller sa hargne : "Cinglée méchante et cruelle, elle aurait pu faire carrière dans la Gestapo". Etonnante réflexion tout de même de la part de ce vieux facho !

 

Il n'y avait qu'avec Grandbillard que les relations étaient à peu près "saines", mais avant de les aborder car elles auront leur importance, il faut auparavant évoquer un autre stade des relations entre Jean Laurillac et Linda Gobert.

 

Un mois avait passé, Linda en avait appris beaucoup mais quand elle rapporta tout ça à Christian Roisson, ni l'un ni l'autre n'y virent de quoi fomenter une quelconque vengeance.

 

- Que faire ?

- On va attendre, répondit Linda, il se produira bien un déclic, et puis en attendant, ça me fait des sous !

 

Ce midi-là, Jean Laurillac semblait bizarre, préoccupé, le repas se déroula beaucoup plus rapidement qu'à l'ordinaire et - fait rarissime - peu de mots furent échangés. C'est au moment du café que le sexagénaire prit une profonde inspiration avant de commencer.

 

- Linda, j'aimerais vous parler d'un sujet un peu délicat !

 

"Parle pépère, parle !"

 

- Oui ?

- En fait c'est une proposition, mais je vais faire un préalable : il est possible que ce que je vais vous dire vous choque. Si c'est le cas, soyez assurée que, d'une part je ne vous en tiendrai pas rigueur, et que d'autre part, je vous fais promesse de ne plus jamais évoquer cette proposition. D'accord ?

 

"Pourvu qu'il ne me demande pas de jouer les cobayes pour son gaz à la con !"

 

- OK !

- Avec tous les médicaments que je prends, je ne peux plus avoir une sexualité normale, vous comprenez ?

- Continuez, je vous en prie !

- En revanche, ma libido est toujours présente ! Aussi je me débrouille tout seul, alors qu'une assistance féminine me ferait un bien énorme.

- Allez droit au but, Monsieur Laurillac !

- Consentiriez-vous à devenir mon assistante sexuelle ? Que je me fasse bien comprendre : je ne peux plus faire l'amour, je souhaite juste quelques caresses mutuelles qui n'excéderaient pas un quart d'heure. Bien évidemment, cette fonction sera considérée comme un extra par rapport à votre emploi actuel et vous serez rémunérée en conséquence.

 

"Quand même gonflé, ce mec !"

 

- Je peux réfléchir 24 heures ? Vous aurez une réponse demain midi.

 

Linda était bien embêtée. Elle n'avait aucun blocage envers les métiers du sexe puisqu'elle avait été un moment strip-teaseuse et qu'elle avait accepté d'aller "plus loin" avec les clients qui le souhaitaient. Mais une fois l'affaire terminée, le client s'en allait continuer à vivre sa vie. Ici ce serait différent, bien sûr. Si elle acceptait, le degré d'intimité avec Laurillac s'élèverait considérablement (comme il baisserait sans doute en cas de refus) mais la vengeance de ce parrain, qu'après tout elle ne connaissait qu'à peine, valait-elle ce prix ? Une envie de laisser tomber tout ça l'envahit soudain.

 

Le lendemain

 

- Je vous devais une réponse, Monsieur Laurillac.

- Je vous écoute, Linda, et je respecterai votre décision.

- C'est oui !

- Non ?

- Si !

 

Laurillac en avait presque les larmes aux yeux.

 

- Il vous reste à me dire quels seront mes émoluments ?

- Est-ce que 100 euros par séance vous conviendraient ?

- Ce sera parfait !

 

La nuit avait portée conseil. Linda ne s'était encombrée d'aucune considération pseudo morale et avait décidé qu'elle serait bien bête de passer à côté d'argent aussi facile. Après tout elle ne faisait aucun mal à personne !

 

- Et de façon concrète, vous désirez quoi ?

- Que vous me stimuliez !

- Certes, j'entends bien, mais de quelle façon ?

- Eh bien, il y en a plusieurs... déjà il me serait agréable de vous caresser, ensuite peut-être pourriez-vous m'aider à me masturber ?

- Et vous voulez faire ça quand ?

- Pourquoi pas maintenant ?

- Je suis à votre disposition, monsieur

 

Ils se rendirent dans le salon et Laurillac s'installa dans son fauteuil préféré.

 

- Un petit strip-tease, ça vous dirait ? Proposa Linda.

- C'est une bonne idée, sauf que je présume que vous portez un collant. Avec des bas c'eut été mieux, je pense !

- Qu'à ne cela tienne, je vais descendre en acheter une paire ! Vous préférez quelle couleur ?

- Noir !

- J'y vais.

- Parfait, vous me rejoindrez dans le salon.

 

Voilà une prestation qui ne posait aucun problème à Linda. N'avait-elle pas exercé quelque temps le métier d'effeuilleuse ?

 

- Ah ! Il faudrait de la musique ! Demanda la soubrette à son retour, vous avez quelque chose ?

- Le Boléro de Ravel, peut-être ?

- Bonne idée.

 

Linda esquissa quelques pas de danse afin de "rentrer dans le rythme", puis se débarrassa assez rapidement de son haut et de sa jupe. C'est donc en sous-vêtements et ses jolies jambes gainées de bas qu'elle se mit à tournoyer en aguichant Laurillac. Elle s'approchait de lui, puis s'éloignait pour se rapprocher de nouveau, tantôt se penchant pour lui fourrer sa poitrine contre le nez, tantôt se retournant pour lui faire admirer ses fesses dont l'arrière du string ne dissimulait rien.

 

Après quelques minutes de ce manège, elle fit signe à son unique spectateur de rapprocher ses cuisses afin qu'elle puisse s'assoir dessus. Ainsi assise sur lui et devant lui, elle continuait de se trémousser au rythme de Boléro de l'éternel Maurice. Laurillac en profitait pour la peloter frénétiquement. Linda décida que le moment était venu de vérifier si tout ce manège faisait de l'effet à l'homme. Le toucher de braguette fut à cet effet concluant : le bonhomme bandait plutôt bien ! Du coup elle en dézippa la fermeture éclair avant de se relever.

 

Encore quelques mesures de danse et Linda exécuta l'ultra-classique cérémonial de retrait du soutien-gorge : dos tourné pour le lent dégrafage, puis retournement avec les mains sur les seins qu'elle finit par enlever. Elle se rapproche alors de Laurillac, lui colle ses seins contre son visage, s'arrange pour que son téton soit juste devant sa bouche qu'il ouvre afin d'honorer l'offrande.

 

De nouveau, elle recule, danse un petit peu, puis envoie valser son string en direction de Laurillac qui l'intercepte et le hume avec insistance.

 

Linda se met à quatre pattes, cambre son cul et ouvre sa chatte qu'elle se met à tripoter frénétiquement. En se retournant, elle constate que Laurillac s'est débraguetté et masturbe son sexe érigé. Elle vient vers lui et approche sa main de la bite, lui faisant lâcher la sienne. Elle le branle maintenant, une main recouvrant et découvrant le gland pendant que l'autre serre la base de la verge.

 

- Ça vient, ça vient ! A la grande bonté de prévenir l'homme !

 

Linda n'interrompt pas le mouvement de sa main droite, mais pose la gauche en corolle au-dessus du gland. Il ne tarda pas à éjaculer dans sa main en émettant un râle de plaisir.

 

- C'était très bien Linda ! Merci beaucoup ! Vous avez été parfaite. J'ai un petit coup de pompe, je crois que je vais m'assoupir, réveillez-moi dans vingt minutes.

 

Mais Laurillac n'avait pas ce jour-là avoué tous ses secrets et c'est ainsi que le lendemain, il précisa :

 

- Linda, j'aimerais que vous portiez des bas en permanence, ça vous pose un problème ?

- Non, pas trop !

- Et puis j'aimerais que ce soit des bas un peu chics !

- A la vitesse où je les file, ça va me couter une fortune !

- Ne vous inquiétez pas pour ça, c'est moi qui paye.

- Dans ce cas...

 

Une semaine plus tard

 

C'est après le repas de midi, au moment du café que Jean Laurillac manifesta son désir de "faire comme la semaine dernière".

 

- Exactement pareil ?

 

- Nous apporterons quelques variantes, surtout pour la conclusion, sinon oui, commençons de la même façon ! Attendez-moi dans le salon, je vais me mettre à l'aise.

 

Cinq minutes plus tard, Laurillac revint en robe de chambre, mit de la musique et Linda opéra donc de la même façon que la fois précédente jusqu'à ce que... alors qu'elle n'avait plus sur elle que ses bas et sa culotte...

 

- Vos bas... Linda ! Vos bas !

- Oui ! Et que souhaitez-vous que je fasse avec mes bas ? Minauda-t-elle.

- Retirez-les et passez-les-moi !

 

Elle le fit sans se presser, d'abord la jambe droite. Elle fit une boule avec le bas et le lança vers Laurillac qui l'attrapa et se mit à le humer avec frénésie. En même temps, il dénoua sa robe de chambre, dégageant sa queue qui cherchait à indiquer midi !

 

Après s'être enivré du parfum du second bas et que son sexe fut cette fois convenablement bandé, il exhiba une trousse que Linda n'avait pas encore remarquée.

 

- Tenez, ouvrez-la !

 

La trousse contenait un godemichet très réaliste et un tube de gel intime.

 

- Vous voulez que je me serve de ça ?

- Oui, s'il vous plait !

- Euh, il me faudrait un préservatif... C'est pour l'hygiène...

- Peu importe, il n'y a que moi qui m'en sers !

- ???

- Linda, ce que je voudrais, c'est que vous me l'introduisiez dans mon... Dans mon...

- Dans votre anus, peut-être ?

- Vous voulez bien ?

- Je n'ai rien contre !

- Alors on va faire comme ça : vous allez me l'introduire et pendant ce temps, je veux que vous me traitiez de tous les noms, que vous soyez la plus vulgaire possible. Mais uniquement pendant l'introduction, ce sera comme un jeu de rôle, après chacun reprendra sa vraie place.

- D'accord !

 

Linda n'avait rien contre les jeux de godes, mais n'avait jamais eu l'occasion d'en pratiquer avec un homme. Il y a un début à tout ! Cela dit ce n'était pas le grand enthousiasme mais bon, "business is business."

 

Laurillac se mit en position, le cul relevé, les mains écartant les fesses. Linda lui tartina l'orifice anal avec une noisette de gel, puis commença à introduire l'olisbos, lequel entra plutôt facilement. Elle imprima à l'objet des mouvements de va-et-vient !

 

- T'aime ça qu'on t'encule ? Hein ma salope ! Commentait Linda comme l'avait souhaité son partenaire.

- Oui ! Oui !

- Je te le défonce bien, ton cul de vieille pédale, là ?

- Oui ! Oui !

- Je suis sûr que si je t'amenais une vraie bite, tu te la serais foutue dans le cul ! Hein, enculé ?

- Oui, Oui !

- Et tu l'aurais bien sucée avant !

- Oui ! Oui !

- Tu aimes ça, sucer des bites ?

- Oui ! Oui ! Répétait Laurillac qui semblait décidemment en panne de vocabulaire.

- Tu en as déjà sucé des bites ?

- Non, hélas ! Oh, c'est bon ! Continuez, mais masturbez-moi avec votre autre main !

 

Linda obtempéra. Laurillac finit par jouir cinq minutes plus tard, sans le spasme, mais il se retourna apparemment satisfait avant de disparaître faire sa petite toilette intime dans la salle de bains.

 

De façon tout à fait inattendue, Linda était désormais excitée. Elle ne souhaita pas que Laurillac s'en aperçoive et partit se soulager en s'enfermant dans les toilettes.

 

L'appartement de Jean Laurillac était ancien et comprenait une particularité : une trappe à mi-hauteur, destinée à passer les plats avait été aménagée entre la cuisine et la salle à manger. Elle ne servait plus et n'avait été condamnée que d'un simple rideau. Résultat : de la cuisine on entendait tout ce qui se disait à côté. Et justement, Linda en entendait de toutes les couleurs !

 

- Tu vas me trouver parano, commença l'abbé Tilleul, mais j'ai en tête de nombreux cas où des personnes se sont fait gruger par leur personnel de maison. Mais, bon, je suppose que cette Linda possède des références sérieuses.

- Oui, pourquoi ? Et puis que veux-tu qu'elle me vole, il n'y a rien à voler !

- Tes cahiers, Jean ! Tes cahiers où tu consignes les progrès de tes recherches sur le gaz de soumission.

- Laurillac éclata de rire.

- Tu lis trop de romans d'espionnage, l'abbé !

- Et puis ne crois-tu pas qu'une créature aussi... Aussi... Comment dire ?

- Sexy ?

- Je cherchais un autre mot, mais allons-y pour sexy, ne te provoque pas des tentations...

- Et bien si je succombe à la tentation, j'irai me confesser, la religion catholique est sur ce point fort pratique.

- Ce n'est pas comme ça qu'il faut raisonner...

- Je raisonne comme je veux, Tilleul !

- Perdrais-tu la foi ?

- La foi en Dieu est une chose, la foi en l'église en est une autre.

- T'éloignerais-tu de nos idées ?

- La question n'est pas là ! S'il suffisait simplement de mélanger la religion à la politique pour avoir raison, ça se saurait. Et puis, nous avons déjà eu ce genre de discussions, ce n'est pas l'abbé que je reçois chez moi, c'est l'ami. L'abbé, je n'en aurai besoin qu'une seule fois : pour m'administrer les derniers sacrements. On ne sait jamais, ça peut toujours servir.

 

Avec Geneviève Baur, ce fut pire et plus expéditif.

 

- Cette fille, je ne la sens pas, elle produit des ondes négatives ! Déclara-t-elle. Tu devrais te méfier !

- Sa cuisine n'est pas bonne peut-être ?

- Si, c'est excellent, mais tu sais que je sens ces choses-là, cette fille émet des ondes de stupre.

- Et bien si ces prétendues ondes te gênent à ce point, rien ne t'oblige à rester... C'est dommage, il va rester à manger, mais je peux dire à Linda de te préparer un Tupperware. Linda !

- Non ! Jean, je suis désolée, je te présente mes excuses !

- Monsieur désire ? Demande Linda innocemment.

- Je voulais juste vous féliciter pour ce canard à l'orange, nous nous régalons.

- Merci, monsieur.

 

Mario Grandbillard était venu dîner avec son épouse, Annette, une très jolie femme, mature mais fort bien conservée. Le genre à dépenser une fortune entre soins esthétiques et club de remise en forme. C'est après le repas qu'il se passa quelque chose d'imprévu. Linda avait servi le café dans le salon-bibliothèque, elle terminait la vaisselle et partirait ensuite. Annette la rejoignit alors dans la cuisine :

 

- Jean Laurillac a bien de chance de s'être déniché un aussi ravissant cordon bleu ! Dit-elle.

- Merci !

- On vous a peut-être dit que j'étais artiste photographe à mes heures ?

- Euh, non !

- Vous avez déjà posé pour des photographes ?

- Oui, une fois, il y a bien longtemps !

- Vous accepteriez de poser pour moi ?

- Je sais pas... Vous faites quel genre de photos ?

- Des nus, des nus romantiques, vous serez rétribuée fort correctement, rassurez-vous !

 

Bref l'affaire se fit. Linda trouvait là, à la fois l'occasion de se faire des sous et d'infiltrer un peu plus la "bande" de Laurillac.

 

Les séances avaient lieu dans le studio d'un ami photographe d'Annette. Elle lui présenta le propriétaire des lieux.

 

- Voici Pierre, c'est un vieux cochon. S'il te fait des avances, envoie le promener ! Plaisanta-t-elle.

- Je ne suis pas un vieux cochon, j'aime les bonnes choses de la vie, c'est tout, rassurez-vous, je suis très discret, je vous laisse entre filles, je vais aller faire un tour...

- C'est ça et n'oublie pas ton parapluie, il pleut comme vache qui pisse ! Bon, Linda je vais vous demander de vous déshabiller tout de suite, c'est à cause des marques de sous-vêtements, il faut plusieurs minutes avant qu'elles ne s'estompent.

 

Linda se débarrassa de ses vêtements sans aucun problème, après tout, elle était là pour ça !

 

- Humm ! Pas mal, vraiment pas mal ! Estima Annette. Tourne-toi un peu, oui, oui vraiment pas mal ! Il n'y a rien à jeter ! Ah, il faudrait que je teste la texture de peau, je peux toucher ?

 

Linda ne comprenait pas bien pourquoi quelqu'un qui prend des photos aurait besoin de toucher, mais n'alla pas jusqu'à lui refuser cette autorisation. D'autant qu'elle se limita à une vague caresse sur l'avant-bras.

 

- Humm, tu as la peau douce ! C'est doux comme ça partout ?

 

"Oh, les gros sabots !" Se dit Linda qui venait de comprendre que les intentions d'Annette n'étaient pas exclusivement photographiques. Elle entra néanmoins dans son jeu.

 

- Je crois que c'est doux comme ça partout, mais si vous voulez constater par vous-même, ça ne me dérange pas plus que ça !

 

Annette cependant n'avait pas compris que Linda avait saisi ses intentions, aussi balada-t-elle ses mains sur les épaules, sur la nuque et sur les cuisses, mais aussi sur les pieds où elle s'attarda longuement.

 

- Ils sont vraiment mignons tes petits pieds !

 

"Si elle me tutoie, ben moi aussi !"

 

- Tu trouves ?

- Tu te mets tout le temps du vernis ?

- Non, mais je me suis dit que pour la séance de photo, ce serait plus classe.

- T'as bien fait.

 

Elle reprit ses caresses.

 

- Effectivement, c'est doux partout !

- Tu ne m'as pas caressée partout ! Fais-le donc, tu en meurs d'envie ! Lui Lança Linda avec un regard de défi.

- Lirais-tu dans mes pensées ?

- Dans tes pensées non, mais dans tes yeux, oui !

- Que veux-tu, je suis très nature et j'ai du mal à cacher mes…

 

La phrase reste en suspens.

 

- Tes quoi ?

- Je n'trouve pas le mot !

- Tes pulsions peut-être ?

- Disons ça comme ça ! Répondit Annette en osant caresser le sein droit de Linda.

- Humm tu as les mains douces ! Commenta-t-elle.

 

Linda entrait dans son jeu mais sans bluffer car effectivement Annette avait les mains bien douces !

 

- Quels beaux nénés tu te payes, Linda, je les embrasserais bien si je ne me retenais pas !

- Ne te retiens pas !

 

Annette se mit alors à gober les jolis tétons bruns qui du coup, se mirent à pointer fièrement.

 

- Et ça te ne dérange pas de me peloter en restant habillée ?

- Hum, d'habitude c'est le modèle qui se déshabille, pas le photographe. Fit-elle semblant de temporiser.

- C'est comme tu veux, c'est toi la cliente, le client est roi.

- Tu ne penses pas que la différence d'âge...

- Ecoute, Annette, répondit Linda, agacée, on va peut-être arrêter de tourner autour du pot. T'as envie de coucher avec moi, c'est gros comme une maison, il se trouve que ça ne me dérange pas, dans le genre mature tu serais plutôt sexy.

- Dans ce cas, je crois que je n'ai plus qu'à me déshabiller, j'espère que tu ne seras pas déçue !

 

Elle retira donc ses vêtements, assez rapidement.

 

- Alors ? Demanda-t-elle.

- Alors j'espère que je serai aussi bien à ton âge !

- Assieds-toi sur le machin là-bas, j'arrive.

 

Annette la rejoignit et se baissa. Linda écarta les jambes, pensant que sa partenaire allait s'attaquer de suite à son minou. Aussi fut-elle surprise quand au lieu de ça, elle se saisit délicatement de son pied et se mit d'abord à l'embrasser, puis à le lécher.

 

- T'es pas chatouilleuse au moins ?

- Si un peu ! Evite de les tripoter en-dessous.

 

Annette léchait à présent les orteils, avec une nette préférence pour le gros orteil qu'elle engloutit dans sa bouche et se mit à le suçailler comme s'il s'agissait d'une courte bite.

 

Linda se surprit à s'exciter de cette pratique peu courante.

Martinov137b.jpg

Avec un petit coup d'œil complice, Annette rapprocha son visage de celui de Linda. Cette dernière accepta le contact et les deux femmes ne tardèrent pas à se déchaîner dans un déluge de baisers et de caresses de plus en plus osées. Néanmoins c'était Annette la plus entreprenante, ses mains allaient partout, ses doigts entraient partout, et Linda doigtée dans la chatte et dans l'anus se laissait faire avec ravissement.

 

Bientôt les deux amantes se retrouvèrent en position de soixante-neuf, Linda avait du mal à se concentrer tant l'autre semblait experte à lui donner du plaisir. Il vint plutôt rapidement et Linda eut un orgasme intense qu'elle manifesta bruyamment, sa bouche remplie des sucs de sa partenaire. Il lui fallut après quelques instants de récupération rendre la politesse.

 

- Doigte-moi le cul en même temps ! Lui suggéra la belle mature dont le sexe dégoulinait.

 

Linda entreprit de lécher ce jus de chatte au goût si particulier, tandis que son doigt allait et venait dans son petit trou.

 

- Vas-y, le clito, maintenant, le clito !

 

Message bien reçu : clitoris activé ! Et quelques secondes plus tard Annette montait à son tour au septième ciel.

 

Les deux femmes étaient dans un drôle d'état : en sueur, le maquillage destroyé mais satisfaites. On le serait à moins !

 

- Pour les photos, on pourrait revoir ça dans huit jours si tu es d'accord ? Parce que là, je suis un peu H.S., tu vois ?

- Je vois !

- Mais je te paye quand même !

- Je ne te l'aurais pas demandé ! Rétorque Linda très hypocritement.

- Tu sais, tu t'es trompé tout à l'heure !

- Je me suis trompée de quoi ?

- Je n'avais jamais eu l'intention d'aller si loin, je voulais te juste te caresser et m'occuper de tes pieds… mais comme tu semblais prête à en accepter plus, je suis entrée dans ton jeu !

 

La pluie n'avait pas cessé et tombait dru sur les vasistas du studio de photo. On frappa à la porte.

 

- C'est Pierre ! Je peux entrer ?

- Une seconde !

 

Les deux femmes remirent leurs sous-vêtements avant d'indiquer au casse-pied qu'il pouvait entrer. Et le voilà qui arrive, qui revient de son petit tour sous la pluie.

 

- C'était bien ta petite balade ? lui demande Annette.

- Bof, la pluie n'arrête pas, j'ai été boire un café au bistrot d'en face.

- Le bistrot d'en face il est quand même à 200 mètres, et tu n'es même pas mouillé.

- J'ai un bon parapluie !

- Même tes chaussures ne sont pas mouillées ! Tu es trop fort toi ? En fait tu n'es pas sorti ! Je me demande si tu n'étais pas en train de nous mater ? Déjà la dernière fois, je me demandais… Voyons voir, si ça se trouve il y a un truc pour mater, un système de glace sans tain ?

 

Et Annette s'en va décrocher l'un des deux miroirs accrochés au mur sans rien déceler de suspect. En revanche en retirant le second, elle tombe sur un joli trou donnant dans une sorte de cagibi !

 

- Et bien bravo, Pierre ! Belle mentalité ! Je comprends pourquoi tu me louais le studio gratuitement, gros dégueulasse.

- Je ne fais rien de mal…

- On ne mate pas les gens sans leur accord ! C'est une question de principe ! Et maintenant je peux savoir ce que tu voulais nous dire en faisant semblant de revenir de ta balade ?

- Je pensais qu'une prestation avec vous deux… je vous aurais payées, bien sûr !

 

Les deux femmes éclatèrent de rire. Pierre vexé se retira en rouspétant.

 

- Bon alors, on se dit "dans huit jours". Indiqua Annette. Quoiqu'on fasse, on commencera cette fois par les photos. Je préfère faire plusieurs séances espacées assez courtes plutôt qu'une seule, longue. C'est meilleur pour l'inspiration. Alors d'accord ma biche ?

 

La biche était d'accord !

 

Puis vint le moment des confidences :

 

- J'ai la chance d'avoir un mari qui n'est pas jaloux, du moins, c'est ce qu'il se plaît à me dire ! J'aime faire l'amour aussi bien avec les femmes qu'avec les hommes. Je ne lui ai jamais dit, mais je sais qu'il le sait. En fait, il s'agit d'un gentleman agreement, il en profite pour me tromper à tour de bras. Je serais donc bien mal placée pour lui reprocher quoi que ce soit et vice versa ! Nous ne sommes pas un couple libertin, mais un couple de cocus consentants. Cela ne m'empêche pas d'aimer mon mari, je ne le quitterais pour rien au monde, d'autant qu'il me permet de vivre confortablement.

 

Et après les confidences, cette étrange proposition :

 

- Tu dois te demander pourquoi je te raconte tout ça ? Eh bien, j'aimerais que tu me rendes un service, oh, ce n'est pas bien compliqué et je te rétribuerais aussi pour ça, voilà : Mon mari s'est embrigadé dans une sorte de cercle d'hurluberlus dont Laurillac est le leader, et tu sais ce qu'ils recherchent, ces andouilles, je te le donne en mille ?

- Non, pas du tout !

- Un gaz magique qui leur permettrait de devenir maîtres du monde ! C'est te dire qu'ils sont complètement timbrés !

- Un jeu, non ?

- Justement, je ne suis pas sûre qu'il ne s'agisse que d'un jeu ! Ce truc me parait dangereux, doublement dangereux. D'abord parce que ça manipule des produits chimiques et qu'ensuite si par malheur ils arrivaient à un résultat, je n'ose en envisager les conséquences.

- Et tu voudrais que je fasse quoi ?

- Que tu fouines un peu. Mon mari m'a raconté que Laurillac notait tout ça sur des cahiers, une espèce de journal. Mon mari me raconte beaucoup de choses, mais j'ai comme l'impression que Laurillac manipule tout le monde, je ne sais pas tout. Si tu pouvais les consulter régulièrement ces cahiers, et me dire.

- C'est tout ?

- C'est tout !

 

Linda se mit donc à feuilleter régulièrement les derniers cahiers de Jean Laurillac. Elle faisait ça en fin de matinée, pendant que son patron effectuait sa promenade journalière.

 

Sur ces cahiers, Laurillac ne se contentait pas de relater les résultats de ses expériences, il commentait l'actualité d'un ton désabusé, résumait les réunions avec les membres de son cercle, assortis parfois de notes acides sur ses participants. Il parlait même de Linda en notes sibyllines mais élogieuses : "une fille intelligente, efficace, pas compliquée". Quant aux expériences, c'était assez compliqué à suivre, Linda n'ayant jamais fait d'études de chimie, mais on pouvait comprendre que Laurillac cherchait à augmenter la période de stabilité de son mélange. Des notes récentes précisaient qu'il avait réussi à doubler ce temps. "C'est encourageant, mais ce n'est pas encore assez" avait-t-il mentionné".

 

Et puis cette note surprenante : "J'ai essayé d'arrêter les médicaments, la douleur est pire qu'avant". Plus loin "J'ai été voir ce fameux spécialiste, c'est un con, je sais très bien que je vais crever".

 

Linda fit part à Annette de sa difficulté de contextualiser les notes de Laurillac. Aussi cette dernière lui apprenait de son côté tout ce qu'elle savait, c'est-à-dire tout ce que son mari lui confiait.

 

- Oui, mon mari doit être le seul à le savoir : Laurillac est atteint d'une maladie orpheline qu'on ne sait pas soigner. Les toubibs se contentent de lui filer des anti-inflammatoires.

 

Mercredi 28 septembre

 

Linda a pris ses deux jours de repos hebdomadaire la veille et l'avant-veille. Dimanche soir Jean Laurillac était en petite forme, mais ça lui arrive souvent, de plus en plus souvent même. Linda ouvre avec ses clés. Elle cherche son patron, le découvre dans le lit

 

- Vous n'êtes pas bien, monsieur ?

- Non, pas bien du tout !

- Voulez-vous que j'appelle un médecin ?

- Ça ne servira à rien, c'est la fin !

 

Il lui raconta alors ce qu'elle savait déjà sur son état de santé. Et lui fit un certain nombre de recommandations au cas où… Il demanda qu'on lui serve son repas au lit mais y toucha à peine. Il se leva un peu l'après-midi mais ce fut pour s'affaler dans le fauteuil avant de retourner se coucher.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:20

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 6 Maud-Anne Amaro

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6 - L'expérience interdite

 

Il est 17 heures, Geneviève Baur est fébrile. Son plan est prêt. Elle va gagner car elle sait que c'est elle la meilleure du groupe, même si Jean Laurillac ne l'a jamais admis.

 

"Ces abrutis sont toujours en train de se bagarrer pour ces satanés cahiers" se dit-elle "alors que la seule chose intéressante qu'ils contiennent, ce sont ces deux dernières pages que j'ai arrachées quand je suis venue m'incliner devant la dépouille de Laurillac."

 

Ensuite, elle s'était bien amusée, allant même raconter qu'elle avait été victime d'un cambriolage, alors qu'on la dérangeait en pleine séance de baise. Puis elle avait sollicité le concours du professeur Martinov, qui avait refusé de l'aider. Elle devrait donc se passer des améliorations techniques qu'elle aurait souhaitées.

 

Flash-back (samedi 29 octobre)

 

Geneviève au volant de sa voiture se demande si elle a fait le bon choix en proposant à ce gigolo de l'assister dans cette opération hasardeuse et le soupçonne de n'avoir accepté qu'en raison de la belle enveloppe promise.

 

Sur la route, un jeune homme en sac à dos fait du stop, le genre biquet, très fin, petit polo rose, cheveux dans le cou.

 

- Encore une tantouze ! Ne put s'empêcher de commenter Geneviève dont l'esprit était loin d'être aussi large que sa chatte.

- Il est mignon, je trouve ! Réplica, le gigolo qui se prénommait Gaétan.

- Il fait quoi ? Il fait du stop ou il tapine ?

- Ce n'est pas incompatible ! Fit remarquer Gaétan, qui avait l'air de bien connaître la question.

- Il t'intéresse ?

- Je suis en mains avec vous, je ne peux pas être partout !

- Donc il t'intéresse ! On est en avance, on peut s'amuser !

 

Geneviève tourna à droite, puis encore deux fois à droite, elle se retrouva de nouveau derrière le biquet et stoppa à sa hauteur.

 

- Vous allez où ?

- Saint Germain !

- Je peux vous rapprocher.

 

Le jeune homme jeta un air circonspect dans la voiture. Gaétan lui fit un clin d'œil fort explicite.

 

- D'accord, j'adore les rapprochements ! Dit-il en montant à l'arrière.

- Vous proposez quoi ? demanda Geneviève.

- Je peux être passif ou actif, je vais avec les hommes, les femmes, les couples, j'accepte beaucoup de choses sauf la violence.

- Au moins c'est clair ! Vous connaissez un coin ?

- Oui, mais il est d'usage de payer avant.

- Qu'est-ce qu'on perd comme temps en formalités, râla Geneviève en lui tendant quelques billets. C'est assez ?

- C'est même fort généreux. !

 

Un coin ? Il en connaissait un et les y guida. Norbert, puisqu'il s'appelait ainsi, sortit de son sac un drap, qu'il étendit sur le sol.

 

- Voilà, je suis à votre disposition ! Je me déshabille, je suppose ?

- Tu supposes très bien ! Montre-nous comment tu es foutu !

 

Ce n'est pas le corps frêle et peu musclé de Norbert qui excitait Geneviève. Le physique de ce gars-là était aux antipodes de ses choix masculins, plus axés vers le genre chippendale. Non ! Ce qui l'émoustillait c'est la perspective de voir les deux garçons faire des trucs ensemble. Elle adorait regarder faire ce genre de choses.

 

- Vas-y Gaétan suce-le, suce lui sa bonne bite !

- Elle est belle !

- Je ne t'ai pas demandé de me dire si elle était belle, je t'ai demande de la sucer !

- Oh, pardon ! Gloup ! Dit-il en engloutissant la queue de Norbert.

 Martinov136a.jpg

Le fait est que Gaétan se régalait de cette fellation champêtre, faisant coulisser la bite, devenue rapidement bien raide et bien grosse, en d'incessants va-et-vient. Il finit par lâcher prise un moment et se recula. Ce joli gland couleur de framboise où perlaient quelques impertinentes gouttelettes le narguait.

 

- Voulez-vous goûter, Geneviève ? Elle est délicieuse.

 

Geneviève assise sur une souche, pantalon et culotte baissés, se paluchait la minouche en regardant le spectacle. Elle décida de rester passive, du moins pour l'instant.

 

- Maintenant que tu l'as bien sucé, j'aimerais bien te voir en train de te faire enculer !

- Ce n'est pas un problème, j'adore ça ! Répondit Gaétan en se débarrassant de ses vêtements.

 

Norbert s'encapota et fit se positionner Gaétan dans la posture adéquate avant de le pénétrer et de le positionner comme il se doit. Quelques minutes après, Norbert jouissait dans sa capote, après avoir fait hurler son giton. Geneviève ne tarda pas à le suivre au septième ciel et resta sur sa souche un bon moment, épuisée.

 

Les deux garçons se demandaient si une suite était prévue. Ils virent alors non sans une certaine inquiétude, Geneviève couper quelques badines souples et les réunir en faisceau.

 

- Amène ton cul, Gaétan !

- Pas trop fort !

 

Elle ne répond pas et lui cingle les fesses.

 

- Tiens, enculé, tiens pédé, tu n'es bon qu'à sucer des bites !

- C'est un peu fort !

- C'est peut-être fort, mais ce n'est pas fini !

 

Le jeune homme prit sur lui pour encaisser quelques coups supplémentaires, puis Geneviève estimant que les fesses du gigolo étaient assez rouges, et surtout qu'elle était de nouveau prête pour un tour gratuit, jeta ses badines au sol, se coucha sur le drap, cuisses écartées.

 

- Viens me prendre ! Vite !

 

Gaétan accepta l'invitation, malgré l'absence totale d'attirance sexuelle qu'il éprouvait à l'égard de Geneviève, mais que voulez-vous c'était son métier. Il la besogna énergiquement, puis quand elle se retourna afin qu'il puisse l'enculer, il redoubla d'énergie.

 

Geneviève jouit de nouveau mais moins bruyamment. Un coup d'œil à sa montre, il est temps de passer à d'autres divertissements mais avant il lui faut satisfaire une grosse envie de pipi.

 

Sans aucune pudeur, elle se met à pisser devant les garçons !

 

- Oh, que c'est beau, croit devoir affirmer Norbert !

- Espèce de pervers !

- Pervers ? Mais absolument !

 

A 18 heures 30, Geneviève Baur mal à l'aise avec ses lunettes provisoires, gare sa voiture à une vingtaine de mètres de la maison bourgeoise du professeur Martinov.

 

- C'est là, il y a de la lumière. J'espère qu'il est seul ! Tu as bien les instructions dans la tête, Gaétan ?

- Oui, madame !

- Alors répète !

- Pas de soucis, vous pouvez avoir confiance.

- J'ai dit : "répète" !

- Bon, je sonne, on entre en force, j'attache le type sur une chaise pendant que vous le tenez en respect, on le bâillonne. Vous faites ce que vous avez à faire, puis je libère les mains du type, mais juste les mains et on se casse !

- Et pourquoi juste les mains ?

- Hé, hé, le temps qu'il se libère les pieds, on sera loin, vous pouvez avoir confiance, je m'y connais en nœuds !

- Bon, essaye d'écouter s'il est seul. Il n'y a qu'une lumière d'allumée mais il y a peut-être d'autres pièces derrière, regarde si on peut contourner la baraque. Vas-y, moi je prépare ma cagoule et je te rejoins.

 

- L'arrière de la maison n'a pas l'air accessible, sinon je n'entends aucun bruit ! Indiqua Gaétan quelques minutes plus tard.

- Rien du tout ! Même pas la télé ?

- Non j'entends rien !

- Bon, on prend le risque, je n'ai pas envie de revenir demain. Si toutefois il n'est pas seul, tu sais ce qu'il faut faire ?

- Oui : s'ils sont deux, on fait avec, s'ils sont plus on bat en retraite...

- Allez, on y va ! Oh, une lumière qui s'allume ! Ah, une autre qui s'éteint ! Et tout est éteint maintenant ! Qu'est-ce qu'il fabrique ? Il ne va pas se coucher quand même ?

 

A 18 h 45, le professeur Martinov sort de chez lui. Il tient à main un sac en plastique. Il tourne à droite et disparaît.

 

- Voilà une situation qui n'a pas été prévue ! Remarqua Geneviève. Il est sorti avec un sac en plastique, il doit être invité chez quelqu'un. On change de plan, on fracture la porte !

- Fracturer la porte... Avec quoi ?

- Avec quoi on fracture une porte, d'après toi ?

- Un pied de biche, une perceuse ? On n'a rien de tout ça !

- On va l'acheter et on revient !

- Mais où ça ?

- Tss ! Tss ! Il y a un grand centre commercial à côté de Versailles, on y sera en 5 minutes. Allez, en voiture !

- Vous voulez vraiment qu'on fracture la porte ?

- Oui !

- Mais si on se fait repérer ? Et puis sa porte est peut-être blindée ?

 

Geneviève s'en alla examiner la porte.

 

- M'étonnerait qu'elle soit blindée, c'est une serrure à l'ancienne. En trois minutes ça va s'ouvrir !

 

Effectivement l'ouverture fut rapide et l'aurait sans doute été davantage si le Gaétan n'avait pas été vert de trouille pendant l'opération. Mais toujours est-il qu'à 19 heures 30, ils étaient dans la place.

 

- On commence par le haut ! Indiqua-t-elle en découvrant l'escalier de bois.

 

Le premier étage est occupé par deux pièces : un débarras que Geneviève Baur referme aussitôt (ce qu'elle cherche n'ayant aucune raison d'être là) ; L'autre c'est la chambre à coucher. Elle ouvre le tiroir du chevet, y découvre un godemichet très réaliste, le genre d'objet qu'elle n'a jamais osé acheter, même par correspondance. Allez hop, dans le sac ! Ce soir elle s'amusera avec !

 

Ils redescendent et Geneviève localisa facilement le laboratoire, où un coin semblait spécialement dédié aux travaux de chimie ; a priori il n'y avait qu'une expérience en cours : une sorte de mousse, qui ne l'inspira pas. Elle farfouilla dans les bocaux, les examina un par un sans les remettre en place, mais ne trouva rien qui pouvait ressembler aux produits nécessaires à la fabrication du produit miracle de Jean Laurillac. La seconde partie du labo ressemblait de loin à un établi de bricolage. Elle se demanda quelles pouvaient bien être les fonctions de certains dispositifs bizarres, mais ne trouva rien qui pouvait ressembler à un mélangeur portatif.

 

Restait l'armoire, où au milieu d'une multitude d'objets hétéroclites s'empilait les dossiers des clients. Elle les consulta et tomba sur celui de Grandbillard ! Il était composé de plusieurs pages, toutes écrites par ce dernier et accompagnées de schémas et de croquis.

 

"Voilà pourquoi Martinov n'a pas voulu faire affaire avec moi ! Mario m'a devancé, mais pourquoi sa commande n'a même pas été entamée ?"

 

Persuadée alors qu'elle ne trouverait rien de plus, elle donna à Gaétan le signal du départ en embarquant le dossier.

 

Fin du flash-back

 

Son initiative permettrait-elle de retarder l'exécution du contrat de Mario Grandbillard ? Elle n'en était nullement persuadée. Que faire alors ? Il n'était pas question de revisiter le laboratoire de Martinov une seconde fois. Aller récupérer le dispositif chez Mario, une fois qu'il serait en sa possession ? Pourquoi pas ? Mais la situation s'était compliquée... Tilleul et Enguebert étant éliminés, Damien ayant (heureusement pour elle) d'autres priorités, Mario restait son unique rival. Il finirait bien par se procurer ces fameux cahiers et s'apercevrait qu'il manquait des pages au dernier opus. Mais elle avait l'énorme et décisif avantage sur lui de les avoir en sa possession, ces fameuses dernières feuilles !

 

"Jean Laurillac exagérait, bien sûr !" se dit-elle "quand il clamait devant sa bande d'admirateurs béats que son produit, pour peu qu'il soit amélioré, lui permettrait de devenir maître du monde. Mais les autres prenaient ça au premier degré, s'imaginant qu'on pouvait d'un coup de brumisateur se diriger tout droit vers un coup d'état victorieux.

 

Non, Geneviève Baur n'avait pas ce genre d'ambition. Mais un cobaye bien dressé, intoxiqué au gaz de soumission et interchangeable pourrait lui permettre de réaliser ses rêves les plus inavouables, comme par exemple faire assassiner un certain nombre de personnalités qu'elle avait en horreur, mettre une panique monstrueuse dans le pays, créer un climat trouble et propice à l'arrivée au pouvoir de gens pour qui la démocratie n'avait rien d'une priorité !

 

"Pourquoi pas moi, après tout ? " se dit-elle en pleine crise de mégalomanie.

 

Une nouvelle fois, Geneviève Baur relut les pages arrachées au dernier cahier de Jean Laurillac :

 

" 5 septembre 2011 : Il m'est venu une idée : au lieu de m'acharner à améliorer le composant "C", pourquoi ne pas essayer d'améliorer le composant "B" ? Pourquoi ne pas essayer de l'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate (2A2P) ? Je vais acheter ce qu'il faut demain.

 

6 septembre 2011 :

Test de stabilité du mélange composant A + 10 grammes de 2A2P dilué dans de l'eau distillée : stabilité 90 minutes.

Test avec 20 grammes de 2A2P : résultat identique.

Test avec 10 grammes sur souris : 10 heures 07 : exposition au gaz : 2 secondes, la souris parait groggy

15 heures : la souris ne s'est pas alimentée

22 heures : la souris ne s'est pas alimentée

 

7 septembre, 6 heures 15 : la souris s'est alimentée dans la nuit - pas d'effets secondaires visibles. L'effet a donc duré de 10 h 07, jusqu'à une partie de de la nuit.

15 heures : je refais la même expérience avec une autre souris (exposition = 3 secondes)

 

8 septembre : 6 heures 15 : la souris ne s'est pas alimentée de la nuit. 7 heures : rien à signaler, 8 heures RAS.

10 heures 30, la souris se met brusquement à tourner sur elle-même avant de se précipiter vers la mangeoire. L'effet a duré 19 heures. La solution est proche.

 A midi, je gaze pendant 5 secondes l'un des chats de gouttière que nourrit Linda en plein milieu de son repas. Il a l'air abruti et arpente la pièce sans but précis. Je lui ordonne de manger : aucune réaction, même en lui mettant sa pâtée sous le nez. Je demande à Linda de lui ordonner de manger, il le fait. Elle lui ordonne après de grimper sur différents meubles : succès complet.

Linda me reproche de me servir d'un chat pour mes expériences. Le ton monte, elle ne m'a jamais parlé comme ça, j'aurais dû la renvoyer, mais j'y suis attaché !

 

"Attaché ! Bien sûr, cette salope l'a ensorcelé !"

 

Je lui propose d'être mon prochain cobaye : elle accepte en échange de (un montant en euros est rendu illisible à cet endroit)

 

9 septembre, 9 heures 10, je gaze Linda 10 secondes, je lui ordonne de s'asseoir au bureau et de m'écrire 25 000 fois le mot "nervure".

10 heures : Linda n'arrête pas d'écrire, elle m'a rempli une quinzaine de pages. Je lui demande combien de fois elle a écrit le mot, elle me répond immédiatement "998" ! Je place un repère sur la page, je vérifierai ultérieurement.

12 heures : Linda me dit en être à 3281 mots ! Cette capacité de mémoire imprévue est stupéfiante et pleine de promesses. Le plancher est mouillé sous sa chaise : Linda s'est uriné sur elle. Je lui ordonne de nettoyer tout ça ! Elle s'arrête d'écrire mais n'exécute pas l'ordre. J'ai compris : je ne suis pas assez précis dans mes ordres. "Arrête d'écrire, nettoie ton urine et vas te changer, et ensuite remets-toi à écrire". Elle exécute la série d'ordres intégralement mais elle s'est changée complètement, ce qui n'était pas nécessaire. Encore un problème de précision des ordres.

13 heures : 4370 mots. Je lui demande de s'arrêter et de me rejoindre pour déjeuner. Elle ne prend aucune initiative, je la sers et lui dis de manger pour chaque plat, idem pour la boisson. Il faudra gérer tout ça.

14 heures : Arrêt des pages d'écriture. Ça ne sert plus à rien et elle va avoir des crampes.

 

"Et alors ? Ça aurait été intéressant de savoir comment elle aurait géré ses crampes !"

 

J'ai demandé à Linda de se mettre en stand-by dans un fauteuil, je lui ai précisé qu'en cas d'envie de pipi, elle devrait aller aux toilettes, puis revenir.

 

17 heures 20 : Linda se lève, va aux toilettes et revient.

20 heures : Dîner comme à midi, puis stand-by.

 

10 septembre, 1 heure du matin, Linda s'est assoupie. Embêtant !

Je lutte contre le sommeil, je bois café sur café.

4 heures 27 : Linda se réveille en sursaut, elle se demande ce qu'elle fait ici, ne se souvient de rien.

Fin de l'expérience. Succès total !

 

"A moi de jouer maintenant ! Tiens, l'un de mes premiers jeux sera de démolir cette Linda ! Et après ce sera le tour de Damien de la Tournelle, ce petit con qui m'a humiliée en pleine rue !

 

A 18 heures tout est prêt, le produit "A" chauffé à 80° C, le produit "C" dans une petite bouteille et la dose nécessaire d'acétylaminopharoxyde de phénilarsilate dans une seringue. Le tout est déposé sur la table de chevet, recouvert d'une étoffe discrète.

 

- Allô, c'est Jérémie, je suis en bas de chez vous.

 

Un nouveau gigolo, recruté sur Internet, qu'elle n'a jamais vu, celui-ci, mais ce qu'il ignore c'est qu'il ne vient pas pour faire l'amour mais pour servir de cobaye…

 

- 2ème étage droite, la porte de l'appartement sera ouverte, mais comptez 5 minutes avant de monter, je ne suis pas tout à fait prête, le code pour en bas c'est le...

 

Geneviève a adopté ce "truc" de la porte d'appartement ouverte par discrétion. Ainsi les voisins n'entendent-ils ni sonner, ni frapper, ni surtout les premiers échanges de courtoisies qui pourraient être révélateurs.

 

Geneviève soulève l'étoffe, découvre les produits, ouvre la bouteille thermos contenant le produit "A" et, le cœur battant d'excitation y libère tout le contenu de la seringue de 2A2P.

 

Le mélange se met à bouillonner, Geneviève s'apprête à reboucher la bouteille thermos quand soudain...

 

Pchfouuuuuu !

 

Une épaisse fumée s'extrait du mélange et envahit la chambre, Geneviève n'y voit plus rien, elle tousse, et puis la voilà saisie de démangeaisons qui deviennent vite insupportables. Elle se gratte, se tortille, hurle de rage et de douleur.

 

Elle parvient à ouvrir la fenêtre de la chambre, mais il n'y voit toujours pas mieux !

 

Jérémie est entré. Intrigué par les cris et la fumée, il se dirige vers la chambre. Il a juste le temps d'apercevoir Geneviève Baur qui semble prise de convulsions.

 

- Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il bêtement.

- Fous le camp, connard !

 

Il se recule en toussant, sort sur le palier, va pour appeler les secours avec son portable, mais y renonce ne souhaitant pas être identifié. Il tambourine à la porte d'en face et demande à la voisine d'appeler les secours avant de disparaître. Ces derniers furent diligents.

 

- Laurillac ! Ordure ! Tu savais que tu allais crever et t'as voulu nous supprimer tous, c'est cette putain de Linda qui t'as ensorcelé ! T'étais bien comme tous les mecs, incapable de réfléchir et de bander en même temps.

- Calmez-vous, madame on va vous faire une piqûre.

- Ne me touchez pas, foutez-moi le camp, je n'ai pas besoin de vous !

 

Finalement, et avec beaucoup de mal, elle eut sa piqûre, les démangeaisons devinrent supportables.

 

- On vous emmène aux urgences.

- C'est hors de question, j'ai encore le droit de crever toute seule chez moi si j'en ai envie !

 

On essaie de la raisonner. Peine perdue, elle ne veut rien savoir. Finalement on lui fait signer une décharge en lui conseillant vivement de se rendre le plus rapidement possible chez son médecin traitant.

 

Elle est de nouveau seule, anéantie physiquement et moralement. La fumée s'est évidemment dissipée, mais elle n'y voit presque plus. "Ça va passer !" tente-t-elle de se rassurer.

 

Elle gagne un fauteuil et s'y affale. Tout son univers vient de s'écrouler d'un seul coup. Elle ne cesse de maudire Laurillac et Linda, imaginant mille et une manières de détruire cette dernière.

 

A 22 heures les démangeaisons reprennent. Elle se gratte de partout, se roule par terre de douleur et de rage. Elle se dit qu'elle a peut-être eu tort de ne pas aller aux urgences, d'autant que le lendemain est un jour férié. Elle cherche des anti-inflammatoires dans son armoire à pharmacie. Il n'y en a pas ou alors elle ne les voit pas. Reste l'alcool et repérer la bouteille de whisky n'est pas si difficile. Et hop, une bonne rasade à même le goulot ! Puis une seconde, puis une troisième. Elle finit par s'écrouler dans un fauteuil, ivre morte.

 

Mardi 1er novembre

 

Geneviève Baur émerge de son ivresse. Elle a passé la nuit dans le fauteuil. Les événements de la veille lui reviennent en mémoire. Les démangeaisons semblent avoir baissé d'intensité mais sa vue est toujours aussi déficiente. Elle se débarrasse des produits, vide les flacons puis les enfouit dans un sac poubelle. Elle cherche les feuilles du cahier de Jean Laurillac, elle va pour les déchirer en mille morceaux, mais se ravise au dernier moment !

 

Pourquoi Grandbillard serait-il le seul à sortir indemne de cette affaire ? Elle griffonne maladroitement un mot qu'elle joint aux feuilles du cahier, rédige une enveloppe à l'adresse de Mario Grandbillard, dégote non sans difficultés un timbre-poste puis s'habille. Dehors, tout est trouble, elle a un mal de chien à traverser la rue, à ce point qu'on lui propose de l'aide. Elle poste sa lettre puis se rend chez l'épicier du coin, où elle demande qu'on lui livre douze bouteilles de whisky.

 

Mercredi 2 novembre

 

Damien de la Tournelle attendit quelques jours pour consulter un nouveau relevé des factures carte bleue d'Enguebert. Celui-ci lui permit de localiser ce dernier à Montevideo ! Il se souvint qu'effectivement, il lui était arrivé d'évoquer la présence d'un cousin ou d'un beau-frère en Uruguay. Une nouvelle petite visite à l'appartement lui permit d'en découvrir l'adresse précise.

 

Damien envoya alors un message à Geneviève lui demandant de transmettre l'information à Mario Grandbillard...

... Ce qu'elle ne fit pas, étant incapable de le lire.

 

Jeudi 3 Novembre

 

A 10 heures, Linda est descendue relever le courrier de Mario Grandbillard. Il n'y a qu'une lettre dont l'enveloppe est écrite de travers, avec le timbre à l'envers.

 

Grandbillard décachette le pli, il ouvre !

 

- C'est pas possible ! C'est pas possible ! Balbutie-t-il.

- Une mauvaise nouvelle ?

- Non, une bonne, une très bonne, mais je n'arrive pas à y croire !

 

Et c'est à ce moment que le téléphone se met à sonner ! Oh, rien d'important, mais cela permet à Linda de jeter un coup d'œil indiscret au contenu du courrier que Mario a laissé sur la table.

 

Elle reconnaît les feuilles. Un mot est joint et semble avoir été écrit avec difficultés :

 

J'avais arraché les dernières feuilles du dernier cahier de Laurillac. Je n'en ai plus rien à foutre… si ça vous amuse… Geneviève Baur.

 

Laurillac revient rapidement.

 

- Monsieur Laurillac, détruisez cette lettre !

- Et pourquoi donc ? Et puis ne vous gênez surtout pas, lisez mon courrier…

- Je ne peux rien vous expliquer pour le moment, il faut d'abord que je vérifie quelque chose. Je vais le faire tout de suite mais promettez moi de ne pas tenir compte de cette lettre, du moins tant que je ne serais pas revenue.

- Non, mais je ne comprends rien à ce que vous dites, et vous allez où ? Rien n'est prêt pour midi !

- Il reste des lasagnes, vous les réchaufferez au micro-ondes si je ne suis pas rentrée à temps.

- C'est extraordinaire, ça ! Les domestiques font ce qu'ils veulent à présent !

 

Un peu avant 11 heures, Linda sonne en bas de l'immeuble de Geneviève Baur. Ça ne répond pas ! Mauvais signe, ça ! Elle sonne chez une voisine :

 

- Je vais chez Geneviève Baur ! Son interphone a l'air en panne.

- Je vous ouvre.

 

Arrivée au deuxième étage, une bourgeoise l'attend sur le palier.

 

- C'est vous qui allez chez Mademoiselle Baur ? Vous êtes de la famille ?

- Pourquoi cette question ?

- Parce qu'on commence à en avoir assez. Voilà trois nuits qu'elle se met à pousser des hurlements. On dirait qu'elle est devenue folle. Si ça continue on est décidé à appeler la police !

- Faites ce que vous voulez, ce n'est pas mon problème.

- Vous êtes qui, alors ?

- Si on vous le demande…

 

Linda tambourine à la porte de Geneviève. Au bout de cinq minutes, celle-ci finit par ouvrir. Ses yeux sont congestionnés, le visage est envahi de pustules dont la plupart ont été grattées jusqu'au sang. Vision de cauchemar. Linda en sait assez, elle peut repartir, mais semble paralysée par l'horreur.

 

- Vous voulez quoi ? Hurle Geneviève.

- Vous ne me reconnaissez pas ?

- Non, je vois plus rien !

 

Machinalement Linda est entrée dans l'appartement où règne un désordre inimaginable.

 

- Linda Gobert ! Vous êtes Linda Gobert ! La pute de Jean Laurillac ! Eructe soudain Geneviève ! Vous voyez que je ne suis pas bourrée !

- Vous devriez peut-être aller à l'hôpital ! Finit par dire Linda, histoire de dire quelque chose.

- A l'hôpital ? Pour quoi faire ? Et toi qu'est-ce que tu es venu foutre ici ? Espèce de grosse pute ! Tu l'as bien ensorcelé le père Laurillac, hein, c'est toi qui lui a dit de nous supprimer tous ?

- Bon, je vous laisse !

- Et Jérémie, qu'est-ce qu'il est devenu celui-là ?

- Je ne connais pas de Jérémie !

- Ce n'est pas ton complice ?

- Je ne connais pas de Jérémie !

- Lui aussi il a respiré du gaz, ce con !

- Hein, quelqu'un d'autre a respiré cette merde ?

- Un peu, oui !

- Donnez-moi ses coordonnées à ce type !

- Ça va pas, non ? Ce con, il croyait pouvoir me faire sauter au plafond, pas du tout mon genre. Il m'a téléphoné, je lui ai demandé d'attendre cinq minutes, le temps que je prépare le gaz. Quand il est monté, il y avait de la fumée partout.

- C'est arrivé quand ?

- La veille de la Toussaint !

- Il est où votre portable ?

- Qu'est-ce ça peut te foutre ?

- Bon, je vais chercher.

 

En principe un téléphone portable, si ce n'est pas dans une poche, c'est posé quelque part, donc facile à trouver. Rien dans le salon, elle se rend dans la cuisine, où un vrai fouillis d'objets s'amoncelle sur la table. Elle le trouva sur la table de la cuisine, au côté d'un joli godemichet très réaliste (qu'est- ce qu'il faisait-dans la cuisine ce machin ?) Le téléphone était déchargé, elle le mit dans son sac, (et le gode aussi par la même occasion) puis avec son propre portable, elle prit plusieurs photos du visage de Geneviève sans que d'ailleurs celle-ci s'en aperçoive, ainsi que d'autres du bordel ambiant, puis abandonna Mademoiselle Baur à son whisky et à sa folie.

 

Elle achète un chargeur, puis passe chez elle recharger le téléphone de Geneviève. Elle découvre les messages récents dont celui-ci provenant de Damien de la Tournelle :

 

J'ai retrouvé la trace d'Enguebert, il est à Montevideo, j'y vais et je m'en charge personnellement. Pas un mot à l'abbé Tilleul, qui n'aurait peut-être pas approuvé mon geste, mais je vous demande de veiller sur lui. Merci de prévenir Mario.

 

Très intéressant, mais ce n'est pas cela qu'elle cherche ! Le portable a enregistré trois appels la veille de la Toussaint, dont deux émanant de la même personne. Elle essaye :

 

- Jérémie ?

- Euh, oui !

- Je vous appelle au sujet de l'incident du 31 octobre chez Geneviève Baur.

- Vous êtes qui ?

- L'assurance, j'ai juste besoin de votre adresse pour vous faire signer l'attestation.

 

Machinalement, il donne son adresse, le regrette aussitôt, mais il est trop tard. Linda est déjà dans le métro direction : Porte de Montreuil.

 

Jérémie est bisexuel. Il est subjugué par la beauté de Linda, il sait aussi qu'il n'a aucune chance. Physiquement il ne fait pas le poids et son personnage ne "passe" que quand il s'effémine. Il a le visage recouvert d'une épaisse crème ne parvenant pas à dissimuler une importante éruption cutanée. Ses paupières sont enflées.

 

Linda se sent terriblement mal à l'aise. Elle pourrait repartir de suite, elle a déjà la réponse à ses angoisses mais elle reste là, scotchée sur le pas de la porte.

 

- C'est cette Geneviève qui vous a donné mon numéro ?

- D'une certaine façon, oui !

- Ecoutez, j'ignore ce qu'elle fabrique et je ne veux pas le savoir, mais je ne souhaite pas être mêlé ni de près ni de loin à cette affaire. Et je refuse de vous signer quoi que ce soit.

- Je peux entrer cinq minutes ?

- Pour quoi faire ? Je n'ai rien à vous dire de plus.

- Parce que j'ai froid et que je ne pense quand même pas que vous allez refuser un café à une femme qui a froid.

 

Il la fit alors entrer.

 

- Vous avez consulté ?

- Bien obligé ! Les urgences, le labo, l'ophtalmo...

- Et le diagnostic ?

- Je n'ai pas encore tous les résultats, mais c'est un empoisonnement du sang. J'ai perdu la moitié de mes capacités oculaires, j'ai horriblement mal aux yeux et je suis obligé de m'envoyer toute une collection de collyres. Et c'est sans doute irréversible. Quant aux boutons, il parait que ça va passer... Mais on ne m'a pas dit quand.

- Je suppose qu'on vous a demandé dans quelles circonstances...

- J'ai dit qu'une bouteille était tombée d'une camionnette et s'était cassée à mes pieds.

- On vous a cru ?

- Je ne pense pas, mais on n'a pas insisté !

- Bon je vais vous laisser.

- Je croyais que vous vouliez un café ?

- Je n'ai plus froid !

 

En se retournant, Linda remarqua alors une toile inachevée dans un coin de la pièce. Assez confuse, elle semblait représenter un réverbère doté d'un mat tordu.

 

- Vous êtes peintre ?

- J'aurais bien voulu, ça se vend mal, le milieu de l'art est pourri, si on n'est pas le copain d'un directeur de galerie on ne vend rien.

- Vous le vendez combien celui-là ?

- Je ne le vends pas, il n'est pas fini et vu mon état je ne suis pas prêt de le finir.

- Vous en avez d'autres en stock qui soient à vendre ?

- Oui !

 

- Je peux voir ?

- Si vous voulez, venez !

 

Linda suivit Jérémie dans une toute petite pièce qui lui servait d'atelier, une dizaine de toiles gisaient par terre contre le mur. L'une d'elle représentait une gargouille de Notre-Dame de Paris s'apprêtant à quitter sa stèle dans un style très "ligne claire".

 

- Combien ?

- Vous voulez l'acheter ?

- Oui !

- Normalement c'est 500 euros !

- 500 euros ?

- Je peux vous le faire à 400 !

- Ça vaut plus, je vous fais un chèque de 1000 euros et je l'embarque !

- Je ne vais pas dire non, mais j'aimerais savoir ce que cache cette surprenante générosité.

- J'espère pouvoir vous le dire très prochainement.

- Je ne crois pas que vous travailliez dans l'assurance ! Vous êtes qui ? Vous cherchez quoi ?

- Je travaille dans un cabinet de détectives privé. Un client nous a demandé d'enquêter sur les activités, disons "chimiques' de Mademoiselle Baur. Il y a eu un problème le 31 Octobre et ce jour-là, vous lui avez rendu visite. Vous n'êtes pas obligé de me dire pourquoi, mais ça m'arrangerait. Quant au tableau, je le prends de toute façon et si vous préférez du liquide, je peux descendre en chercher !

- Je suis escort-boy occasionnel, ça m'arrondit mes fins de mois ! Désolé si je vous choque.

- Ah ! Ben ça alors ! Et... Euh... Vous n'êtes pas obligé de me répondre. Mais mademoiselle Baur utilisait vos services de façon régulière ?

- Je ne l'avais jamais vue !

- O.K. Confidence pour confidence, il m'arrive aussi parfois d'être un peu pute, donc je ne suis pas choquée ! Mais bon, tout est clair à présent : Geneviève Baur voulait se servir de vous comme cobaye pour une expérience dangereuse. Quelque chose a déconné et c'est elle qui a reçu le maximum de fumée toxique. Ne vous découragez surtout pas, vous faites de très belles peintures, il faut vendre vos toiles plus chères. Continuez à peindre ne serait-ce que quelques minutes par jour...

- Avec mes yeux ?

- Je suppose que vous allez avoir des verres correcteurs, non ?

- Pas avant que ma vue soit stabilisée.

- Faites avec, ne vous laissez pas vaincre par l'adversité. Quand Matisse n'a plus été capable de tenir un pinceau, il a fait du découpage ! Et puis je connais quelqu'un dans ce milieu. Si on peut vous organiser une petite expo, ce serait pas mal non ? Ah ! Je vais peut-être prendre quelques photos de vos toiles, vous permettez ?

 

Il permit. Linda fit quelques clichés, puis dans la foulée parvint à photographier son visage, il ne s'en rendit même pas compte.

 

- Allez, je vous laisse !

 

Jérémie ne réalise pas bien cette visite inattendue, il prend la toile inachevée, la porte sur un chevalet, sort sa palette et ses pinceaux et se met à peindre.

 

Pas longtemps. Il continuera tout à l'heure, mais il faut d'abord qu'il se calme. L'érotisme dégagé par cette visiteuse inattendue, lié à la tournure inespérée des événements l'a profondément excité.

 

Il faut qu'il se calme. En d'autres circonstances, il aurait sans doute été hanter les lieux de drague qu'il connaissait bien, mais il ne faut pas rêver : il n'était pas encore présentable. Le plan serait donc solitaire. Après tout, cela faisait longtemps…

 

Il se déshabille puis choisit une culotte en satin rose, surmontée d'une bande de satin noir brodée. Il la passe puis ainsi vêtu (si l'on peut dire) se dirige vers la salle de bains, enjambe la baignoire vide et, sans enlever la culotte, se pisse sur lui. (Oh, le cochon !). L'urine qui mouille tout son bas ventre et qui coule sur ses cuisses lui procure une sensation de plaisir qu'il n'avait pas éprouvée depuis fort longtemps.

 

Il sort de la salle de bains, ouvre un placard dont il sort une courte cravache. Il resserre sa culotte derrière en faisant glisser les côtés du tissu vers la raie des fesses, de façon à ce que celles-ci soient bien dégagées, puis il commence à se cravacher.

 

Il ne tarde pas à bander de façon tout à fait convenable. Alors il sort sa bite par le côté et tout en continuant à se rougir le fessier, il se masturbe lentement au début pour faire durer le plaisir, puis n'y tenant plus, il accélère jusqu'à la jouissance.

 

Un coup à boire maintenant, et vite : direction cette toile qu'il convient de finir.

 

Mario Grandbillard est depuis la réception du courrier de Geneviève Baur dans un état d'excitation singulier, à ce point que sa hanche ne le fait plus souffrir. Mais il ne comprend évidemment pas ce que signifient les mises en garde de Linda. Il sait que cette fille cache quelque chose, mais quoi ? Il se dit qu'il peut néanmoins préparer l'expérience. Il lui manque le 2A2P, mais il croit se souvenir qu'il est employé en pharmacie dans un collyre. Il descend en acheter puis se réfugie dans le cagibi qui lui sert parfois de laboratoire. Il a soudain une idée : pourquoi ne pas faire respirer à Linda non pas la formule rectifiée mais l'ancienne formule, puis la faire parler ?

 

Linda rentre chez Mario Grandbillard, ne le voit pas.

 

- Y'a quelqu'un ?

- Ici dans le cagibi !

- Mais vous faites quoi ? Demande-t-elle inquiète en voyant l'homme s'agiter au milieu de ses flacons.

- Des expériences.

- Arrêtez ça ! Je vous avais pourtant mis en garde !

- C'est une autre expérience, regardez, vous allez voir.

 

Linda pressent le danger, se recule, sort précipitamment son portable, trouve la photo de Geneviève Baur et la lui met sous les yeux !

 

- Regardez donc ça avant de faire des conneries !

- Geneviève ! Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?

- Elle a fait l'expérience décrite sur les feuilles, elle a le sang empoisonnée, elle a quasiment perdu la vue, elle souffre atrocement, elle boit comme un trou et est probablement devenue à moitié folle !

- Qu'est-ce que vous me racontez ? Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

- Moi, rien ! Il y a d'autres photos, regardez son petit intérieur comme il est mignon : un vrai foutoir avec des litrons de whisky partout !

- Ecoutez, Linda, j'en ai plus que marre de vos cachoteries et de vos petits secrets. Une fois pour toute : à quoi jouez-vous ?

- Mon cher Mario, réalisez-vous que si je n'avais pas été indiscrète en lisant votre courrier, vous seriez en ce moment à moitié aveugle et couvert de pustules ? Vous devriez plutôt me remercier au lieu d'élever la voix !

 

Grandbillard qui n'avait pas envisagé les choses sous cet aspect, ne sut quoi rétorquer.

 

- Bon alors maintenant je vais tout vous expliquer en détail, mais on va faire ça dans le salon si vous le voulez bien ! Reprit Linda.

 

Mario ne protesta même pas et ils s'installèrent face à face dans deux moelleux fauteuils en cuir.

 

- Attendez-vous à un choc, Mario, la vérité est parfois difficile à admettre.

- Trêve de préambule ! Parlez, bon sang !

- Jean Laurillac savait qu'il allait mourir, il passait de plus en plus de temps à dormir et s'alimentait de moins en moins. Il me parlait aussi, il me disait tout. Il m'a notamment confié qu'il n'avait plus confiance dans son cercle d'amis et qu'il ne souhaitait pas que les recherches sur son "gaz de soumission" continuent après sa mort. Le pauvre devenait complètement parano. Il m'a dit ensuite avoir rédigé à la fin de son dernier cahier, une formule très dangereuse. "Je les imagine tous les cinq préparant l'expérience et tomber malades comme des chiens dans les instants suivants".

- Non ? Il a dit ça ?

- Ben, oui ! Et puis, il est mort. Comme il le souhaitait, j'ai prévenu le père Tilleul en premier. Il est arrivé et très vite m'a demandé où étaient les cahiers. Je le lui ai indiqué, à ce moment-là je ne pensais plus du tout à sa formule ajoutée à la fin, j'avais d'autres préoccupations. Quand Geneviève Baur est arrivée, elle m'a fait la même demande. C'est quand elle est partie que m'est revenue en mémoire cette histoire de formule ! Par précaution, j'ai planqué les cahiers. Enguebert est arrivé ensuite, lui aussi voulait savoir où étaient les cahiers ! Une véritable obsession ! Je lui ai dit que je n'en savais rien mais que Geneviève et Tilleul m'avaient posé la même question. Ensuite, ça a été votre tour !

- Mais comment Geneviève...

- J'y viens. Je me suis dit ensuite dans ma petite tête que si ces cahiers intéressaient tant de monde, je pourrais peut-être les négocier, après avoir enlevé les dernières feuilles. C'est à ce moment-là que je me suis aperçue qu'on les avait déjà arrachées. J'ai évidemment pensé à Tilleul. Je l'ai appelé, il était en messagerie, je lui ai donc envoyé un message, il ne m'a jamais répondu. Quand j'ai commencé à vouloir vendre les cahiers, j'ai commencé par vous appeler vous, mais on ne va pas revenir là-dessus, ensuite j'ai appelé Geneviève Baur...

- Pourquoi elle ?

- Comme ça, l'inspiration du moment. A ma grande surprise, elle s'est déclarée non intéressée, puis elle m'a rappelée et est venue me voir. J'ai pas trop compris pourquoi, d'ailleurs. Ça s'est terminé en engueulade et j'ai eu alors la conviction que c'était elle et non pas Tilleul qui avait arraché les dernières pages. Mais je n'ai rien pu lui dire, je ne pouvais pas en placer une. Une vraie furie !

- Et pourquoi vous me racontez tout ça maintenant, alors que vous auriez pu le faire ce matin ?

- Ce matin, je n'avais aucune preuve. En fait, je voulais en savoir plus, j'ignorais si Geneviève s'était réellement servi du produit, et j'ignorais quels en étaient les effets, maintenant je sais.

- Bien ! Bien ! Dit simplement Mario.

- Contrarié ?

- Pire ! Je suis comme un gosse à qui on vient de casser ses plus beaux jouets. Voilà plus de 45 ans que je poursuis une chimère, elle faisait partie de ma vie, et maintenant ? Ben maintenant : plus rien ! Reste le souvenir de Laurillac, je m'efforce de croire que cette attitude stupide n'est qu'une folie de fin de vie, je ne lui en veux pas et lui conserve mon admiration. Mais dites-moi, puisque nous en sommes aux confidences : J'ai appris de bonne source que vous aviez vendu les cahiers à Enguebert et qu'ensuite l'abbé Tilleul les lui avait volés ! Comment dans ces conditions pouvez-vous les avoir chez vous ?

 

Linda attendait cette question et s'y était préparée. Ces derniers jours, Mario Grandbillard lui avait beaucoup parlé et elle était notamment au courant de l'altercation tragique (et de son motif) entre Tilleul et Enguebert. Elle savait ce qu'il savait mais peut-être pas tout. Il fallait donc adapter son mensonge avec le moins de risques possibles.

 

- On lui a donc volé les cahiers que je lui ai vendus ? Ça alors ! Figurez-vous que je les ai retrouvés sur mon palier le lendemain soir. Sans aucune explication. Quoique maintenant je comprends peut-être pourquoi ?

 

Ça passe ou ça casse ? Ça a l'air de passer !

 

- Et pourquoi donc ?

- Tilleul n'y a pas trouvé ce qu'il cherchait. En me les restituant, il me donnait l'occasion de les proposer de nouveau aux autres.

- Et alors ?

- Vous ne comprenez pas ! Le but de Tilleul en provoquant cette réunion était d'essayer de savoir qui était encore intéressé par les cahiers, étant entendu que celui qui ne le serait pas se dévoilerait comme celui qui avait arrachés les bonnes feuilles !

- Mais Tilleul ne pouvait pas savoir pour les dernières feuilles ?

- Il faut croire que si. Il a été le premier à les voir, il a fait l'erreur de ne pas les subtiliser à ce moment-là, il devait penser que personne n'oserait vu les circonstances, et qu'il pourrait les récupérer plus tard ! Geneviève n'a pas eu ce genre de scrupules et elle a arraché les pages ! Ça ne lui a pas porté chance ! Quant à Enguebert, il m'a acheté les cahiers en toute bonne foi, il ne les avait jamais vus !

- Je comprends ! Je comprends tout maintenant. Voilà pourquoi Damien a tant insisté pour qu'on l'accompagne à l'appartement d'Enguebert, il voulait en profiter pour essayer de nous faire parler !

 

Mario s'épongea le front ! Tout se tenait, le secret de Linda n'en était plus, ses rêves étaient cette fois définitivement anéantis.

 

- Servez-moi un whisky, Linda !

- Tout de suite, monsieur, mais j'ai encore deux choses à vous dire. La première c'est que j'ai piqué le téléphone portable de Geneviève Baur (j'en avais besoin pour vérifier quelque chose) et qu'il y avait un message pour vous de la part de Damien de la Tournelle, qu'elle devait vous faire suivre… mais comme vous n'avez pas de portable… Voilà lisez…

 

Il le fit.

 

- Il est donc parti en Uruguay pour venger Tilleul. Je serais curieux de savoir ce qu'il va lui faire à Enguebert ?

- Gardez le téléphone, vous le saurez au prochain message… Tenez, j'ai même apporté le chargeur.

- Mwais, vous m'expliquerez comment on se sert de ça !… et la deuxième chose ?

 

Mais le bruit d'une clé dans la serrure interrompit leur conversation. C'était Annette Grandbillard qui regagnait le bercail, aussi chargée qu'au moment de son départ, ses deux valises à la main et son grand sac en bandoulière.

 

- Me voilà de retour ! Ah ! Linda ? Quelle surprise ? Mais que faites-vous donc ici ? Bisous d'abord !

 

Elle embrasse rapidement Linda avant de se tourner vers Mario.

 

- J'espère que je suis la bienvenue ?

- Mais bien sûr ! Répond le mari, visiblement ému, avant d'étreindre tendrement son épouse.

 

Annette et Mario se roulent à présent une gamelle comme deux jeunes amoureux un soir de bal. Linda en est presque gênée.

 

- J'ai engagé Linda pour m'aider dans les tâches ménagères ! Crut devoir préciser Mario.

- Tiens donc ! Et ça se passe bien, Linda ?

- Je ne me plains pas.

- Linda, reprit elle, j'ai envie de prendre un bain vous pouvez me le préparer ?

- Mais bien sûr, madame !

 

Et tandis que Linda s'en allait dans la salle de bains, Mario finalement tout content de retrouver sa "régulière" se fondit en repentance.

 

- Je suis vraiment désolé pour l'autre jour, je t'ai dit des choses que je ne pensais pas.

- Et moi, je n'aurais pas dû partir, on est quitte ! On n'en parle plus ! Juste une chose quand même ! Tu m'as reproché de te faire cocu. C'est un sujet que nous n'avions jamais abordé parce que chacun savait très bien qu'il trompait l'autre. Désormais on va dire les choses clairement : oui je couche à droite et à gauche et je sais que tu fais pareil. Mais je t'aime ! Tu comprends ça, Mario, je t'aime !

- D'accord, on marche comme ça, moi aussi je t'aime ! Répondit-il au bord des larmes.

- Ne pleure pas mon Mario, tiens si tu veux on va se distraire. Punis-moi !

- Te punir, mais pourquoi, on a des torts tous les deux.

- Mais enfin Mario, c'est un jeu que je te propose, tu ne veux pas jouer ? Jouer à me punir !

 

Ça y est, l'idée a fait son chemin et elle excite Mario, qui tout de suite entre dans le jeu.

 

- A poil, chienne, je vais te corriger les fesses !

- Tu ne vas pas me corriger devant la bonne ! Fit-elle semblant de protester.

- Je vais me gêner, tiens ! Linda ! Revenez donc par ici !

 

Linda et Annette s'échangent un regard interrogateur et complice. Mario ignore que les deux femmes se sont déjà rencontrées charnellement.

 

- Asseyez-vous Linda, je vais vous offrir un petit spectacle : Je vais corriger cette salope devant vous, elle mérite une bonne leçon ! Qu'en pensez-vous ?

- Humm ! Je crois que ça va bien m'exciter !

 

Cette réponse n'est pas vraiment celle que Mario attendait, mais elle lui plaît, et lui fournit quelques idées pour la suite.

 

- J'ai dit : à poil, salope ! Et mets-toi à quatre pattes !

 

Annette s'exécute de bonne grâce.

 

- Ah ! Tu as l'air intelligente comme ça, une vraie chienne, dommage que je n'aie pas de laisse, je t'aurais baladée dans l'appartement comme un toutou !

- Je vais vous en bricoler une, si vous voulez ! Propose Linda.

 

Il veut bien. A l'aide d'un torchon tressé, Linda confectionne une sorte de boucle qu'elle referme autour du cou d'Annette, en prenant du mou pour éviter tout danger strangulatoire. Il ne reste plus qu'à y attacher une ficelle. C'est ce qui s'appelle se débrouiller avec les moyens du bord.

 

Mario s'amuse à la promener en la traitant de tous les noms :

 

- Allez avance, grosse vache, pas comme ça, fais tortiller ton gros cul de salope ! Voilà... Tu n'es bonne qu'à ça, à tortiller du cul comme une grosse pute ! C'est ça qui leur plaît, à tous tes amants, c'est ton gros cul ? Réponds-moi, salope !

- Bien sûr que ça leur plaît ! Qu'est-ce que tu crois !

- Tu entends ça, Linda ? Quelle impertinence !

 

Il défait sa ceinture et la tend à Linda !

 

- Vas-y Linda, frappe-lui le cul à cette traînée, je veux qu'il soit tout rouge, je veux qu'elle ne puisse plus s'asseoir pendant huit jours !

 

Linda après avoir échangé un nouveau regard complice avec Annette, se met à lui cingler les fesses en cadence. La victime consentante ponctue les coups qu'elle reçoit d'ânonnements tout à fait expressifs. Mario excité comme une puce se débarrasse de son pantalon et de son slip kangourou. Il exhibe une bite bandée comme un pylône électrique.

 

- T'as vu ? T'arrives encore à me faire bander, ma salope avec ton gros cul ! Mais aujourd'hui ma bite ce n'est pas pour toi, ce sera pour Linda, elle va me sucer à fond devant toi, n'est-ce pas Linda ?

- Si tel est votre désir, Monsieur, répondit Linda, entrant dans le jeu de Mario, ce sera avec plaisir que je vous sucerai la bite devant cette poufiasse.

 

- Continuez de la frapper, Linda, je reviens.

 

Et le voilà parti dans la cuisine.

 

- Attends, on va rigoler ! Chuchote Annette en faisant un clin d'œil à Linda.

 

Mario revient avec deux carottes, il n'est pas trop difficile de comprendre ce qu'il a l'intention d'en faire, et sa femme se prête de bonne grâce à ces introductions salaces.

 

- Allez, refais nous une balade avec tes carottes !

- Ça ne va pas tenir !

 

Effectivement, ça ne tient pas et Mario qui pensait avoir eu une bonne idée se retrouve fort déçu.

 

- Stop ! Dit alors Annette en se relevant !

- Comment stop ? Tu ne veux plus jouer ?

- Si, si ! Mais maintenant on pourrait invertir les rôles !

- Hein ?

- C'est moi qui vais te punir !

- Hé, mais c'est que je ne suis pas maso, moi !

- Rassures-toi ! Je n'ai pas l'intention de te frapper, j'ai pensé à un tout autre genre de punition !

- Dis toujours !

- Eh bien, la pipe que tu espérais de la part de Linda, et bien elle ne te la fera pas !

 

Mario est décontenancé et ne sait quoi répondre.

 

- Viens Linda, il faut maintenant que je prenne mon bain, tu vas m'aider !

 

Une fois dans les lieux, Annette se met à rire :

 

- Ah, la tête qu'il nous a fait, Mario, c'est trop drôle ! Dit alors Annette une fois dans la salle de bain. Déshabille-toi et rejoins-moi dans la baignoire, tu vas me lécher la chatte ! Oh ! L'eau a refroidi, on va faire couler un peu d'eau chaude.

 

Et pendant que l'eau coulait, les deux femmes, maintenant nues toutes les deux se pelotaient et s'embrassaient comme de vieilles copines.

 

- Mario sait que nous nous connaissons ? Demanda Annette.

- Je ne crois pas, non !

- Euh, dis-moi franchement, ce qu'il voulait faire avec toi, tu l'aurais vraiment fait ?

- La fellation ?

- Oui !

- Disons que c'est une prestation payante !

- Ah oui ! Voilà qui me surprend un peu de sa part, mais je suis assez mal placée pour le critiquer. Bon l'eau est bonne, on y va ?

 Martinov136b.jpg

Annette commença à s'installer dans la baignoire, s'immergea quelques instants, puis se redressa et s'assit sur le rebord. Linda put alors la rejoindre et s'installa entre ses cuisses, prête à lui prodiguer la gâterie qu'elle avait sollicitée.

 

- Attends un peu ! Dit Annette alors que Linda avait déjà commencé ses mouvements de langue. J'ai envie de pipi !

- Et alors ? Vas-y, soulage-toi !

- T'es vraiment une grosse cochonne, toi !

- Pourquoi grosse ?

 

Mais déjà le jet doré d'Annette venait s'écraser sur son corps recouvert de mousse. Elle ouvrit alors la bouche, tâchant d'en absorber quelques précieuses gouttes.

 

La miction terminée, Linda reprit son travail sur la chatte de la mature qu'elle balaya de la langue en de savantes circonvolutions. Annette mouillait sous l'assaut et Linda se régalait de ce suc au goût de miel. Elle se dit au bout d'un moment qu'Annette était prête pour grimper aux rideaux. Aussi attaqua-t-elle le gros clito érigé de la belle mature, l'aspirant de ses lèvres. Ce fut fulgurant, Annette se tétanisa, se mit à crier comme une folle, ses fesses glissèrent, elle n'avait rien pour se cramponner et se retrouva le cul dans l'eau, dans un jet d'éclaboussures tandis que Linda n'en pouvait plus tellement elle riait.

 

Alerté par le bruit, Mario accourut !

 

- C'est quoi ce bordel ?

- On vérifiait le théorème d'Archimède ! Plaisanta Linda.

- Débraguette-toi, Mario, Linda va te sucer !

- Trop tard ! Je me suis débrouillé tout seul !

- Bon ! Conclut alors Linda, en prenant un faux air désolé, et qui c'est qui va éponger tout ça ? C'est encore la pauvre Linda !

- Je vais vous aider, Linda proposa Annette.

 

Ah ! Mais c'est qu'il en avait un très insolite spectacle à regarder, Mario Grandbillard ! Pensez ! Deux ravissantes créatures le cul à l'air en train d'éponger la salle de bains en rigolant comme des bossues !

 

- Notre conversation a été interrompue tout à l'heure ! Dit Linda quelques temps plus tard, je voulais vous dire que je quitte votre service. Je partirai ce soir, après avoir terminé ce qui est en cours. Et puis, Madame étant rentrée, vous ne devriez plus avoir de soucis ménagers à présent.

- Linda, je ne vous chasse pas… commença Annette.

- Je le sais bien !

- Restez donc, punir ma bonne quand elle fait des bêtises a toujours été un fantasme, mais comme je n'avais pas de bonne…

- Ça demande réflexion…

- Enoncez-moi vos conditions…

 

Bref l'affaire fut conclue. Probablement ne serait-elle pas restée si Mario était resté seul, mais le retour d'Annette changeait la donne. Une place de bonne avec option sexe quand on est bardée de diplômes, c'est assez cocasse. Mais en ces temps de crise…

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 10:17

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 5 par Maud-Anne Amaro

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5 - Chaude Annette

 

Jeudi 27 octobre

 

A 9 heures comme tous les matins, Béatrice sonne à l'entrée du domicile du professeur Martinov. Ça ne répond pas ! Elle a la clé, elle entre !

 

- Mon petit professeur ? Où es-tu ? Hou ? Hou ?

 

La table de la salle à manger dressée pour deux personnes n'est pas débarrassée, la cuisine est en désordre… Martinov n'est pas au labo, ni dans la salle de bain. Folle d'inquiétude elle gravit l'escalier de bois, ouvre la porte de la chambre et découvre Martinov et Annette Grandbillard ronflant côte à côte comme des bienheureux.

 

Elle referma la porte avec précaution et descendit travailler !

 

"Sacré professeur, j'espère simplement que cette bonne femme ne va pas l'embobiner !" se dit-elle.

 

A l'âge de Martinov on a le sommeil léger, et malgré ses précautions Béatrice l'a réveillé. Il a un gourdin d'enfer et la présence d'Annette à ses côtés est une véritable provocation. Aussi en guise d'abordage, approche-t-il sa main de sa chatte.

 

- Gros coquin ! Répond la belle mature qui ne dormait plus que d'un œil.

 

Se sentant encouragé, il se met à la peloter de façon compulsive. La dame se laisse faire un moment avant d'avouer qu'un petit pipi préalable serait sans doute indispensable.

 

- Pisse-moi dessus ! Suggère Martinov, prêt ce matin à toutes les fantaisies.

- Tu es fou, j'ai une trop grosse envie, je vais niquer toute ta literie. Mais comme je suis bonne fille, je vais faire quelque chose qui te fera plaisir.

 

La salle de bain est toute proche et l'excitation du professeur s'amplifie en entendant le gentil clapotis du pipi de sa complice de la nuit.

 

- Voilà, dit-elle en revenant, j'en ai gardé quelques gouttes, j'espère que tu apprécies le cadeau que je te fais.

- Hum, j'en ai l'eau à la bouche !

 

Sa bouche ! Justement Annette vint s'accroupir dessus à quelques centimètres, et relâcha son "sphincter du pipi". Inutile de vous préciser que Martinov dégusta ces quelques gouttes avec délectation !

 

- On nettoie ! Ordonna gentiment Annette.

- Pas de soucis ! Répondit notre coquin d'homme en y allant vaillamment de sa langue.

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La coquine se dégagea de sa position pour s'installer en levrette, ses bonnes fesses tendues et ouvertes, laissant découvrir un bel œillet brun. Par cet appât attiré, le professeur Martinov y plaça le nez, les lèvres, la langue, quelques doigts. Annette crut devoir lui préciser qu'elle y verrait bien sa bite. C'était justement dans les intentions de l'homme, qui se mit à ramoner la belle de fort belle façon, à ce point qu'elle se mit à mouiller et à crier. Quant à Martinov qui avait oublié de s'encapoter (ce n'est pas bien !) il se retira et ne sachant que faire de sa semence il s'en mit plein les doigts.

 

A 10 heures, Martinov et Annette qui venaient de prendre leur petit-déjeuner vinrent saluer Béatrice. Bisous. Le professeur avait revêtu une robe de chambre, mais Annette n'avait pour seul habit qu'une chemise de nuit à ce point mal boutonnée qu'il fallait vraiment être un saint pour ne pas voir ses seins.

 

- Je me suis fait héberger pour quelques jours ! L'informa Mme Grandbillard, ça n'excédera pas une semaine, je ne vous gênerai pas dans votre travail, je disparaîtrai après mon petit déjeuner et je ne reviendrai qu'à l'heure du dîner !

- Je vous ai entendus, tous les deux ! Votre réveil a été démonstratif ! S'amusa Béatrice

- Que voulez-vous, je ne sais pas jouir sans faire du bruit !

- C'est très mignon, votre néné qui dépasse !

- Vous trouvez ?

- Oui, j'y ferais un bien un petit bisou sur le bout !

- Vous avez ma permission !

 

Béatrice se mit alors à sucer le joli téton droit de la mature avant de passer au gauche.

 

- Arrêtes, tu vas me faire mouiller !

- Et alors, c'est grave ?

- Non, pas du tout !

- Et d'ailleurs contrôlons l'état des lieux ! Ajouta Béa en mettant sa main là où il le faut.

- Humm, ta main… c'est bon !

- Assieds-toi sur le plan de travail, je vais te faire une léchouille.

 

Béatrice avait une vraie passion pour le léchage de chatte et avait l'avantage d'avoir une langue longue et agile. Après avoir écarté de ses doigts l'abricot d'amour, elle lécha tant qu'elle put, faisant haleter de plaisir sa partenaire du moment. Le clitoris érigé et décapuchonné attendait patiemment qu'on veuille bien venir le calmer, ce que ne tarda pas à faire notre gentille chimiste, provoquant le deuxième orgasme de la matinée de Madame Annette Grandbillard.

 

Béa n'avait pas joui. Elle aurait pu demander bien sûr à Annette de lui rendre la politesse et cette dernière n'aurait pas refusé. Mais donner du plaisir aux autres était pour elle en soi une satisfaction intellectuelle dont elle pouvait (parfois) se contenter… et puis, elle avait du travail

 

Un peu avant 19 heures, Damien de la Tournelle attendait Mario Grandbillard devant l'entrée du Compostelle, les deux hommes se saluèrent mollement.

 

- Il y a un petit changement, indiqua Damien, nous nous sommes installés au café d'en face.

 

Façon très diplomatique de dire qu'après son esclandre de l'autre jour, le groupe était devenu indésirable au "Compostelle". Voilà quinze ans qu'il fréquentait ce restaurant, et du jour au lendemain il était devenu un pestiféré. Ça l'énerve, Grandbillard, ça l'énerve !

 

Ils sont tous là, même Geneviève ! Mario Grandbillard lance un discret "bonjour" à la cantonade, et s'assoit.

 

Rapidement, l'abbé Tilleul, après un raclement de gorge protocolaire, prit la parole :

 

- Je vous remercie d'être tous là, je serai bref : je voulais déjà vous informer que Damien a été cambriolé avant-hier. Et hier ma cellule au presbytère a été perquisitionnée par de faux flics. Est-ce que quelqu'un a d'autres informations à apporter ? Parce que sinon, moi j'ai encore des choses à vous dire !

 

Silence de l'auditoire. Enguebert qui s'est assis juste à côté de l'abbé, semble en proie à un grand trouble intérieur et Mario Grandbillard ne comprend absolument rien au sens de la démarche de Tilleul. Quant à Geneviève, tout ça à l'air de bien l'amuser.

 

- Les cahiers étaient il y a encore quelques jours entre les mains de Linda Gobert, l'ex gouvernante de Laurillac… reprend l'abbé.

 

Le visage d'Enguebert tourne au violet, Grandbillard est de plus en plus largué, Geneviève ricane en son for intérieur. Tilleul reprend :

 

- Je suppose qu'elle a essayé de les vendre à l'un d'entre-vous, apparemment elle possède la liste de notre cercle. J'ai pour ma part été approché, j'ai décliné, car non seulement le prix demandé était exorbitant, mais...

 

Tilleul ne peut pas finir sa phrase. Fou de rage, Enguebert se lève de son siège tel un diable qui sortirait de sa boite et se jette sur l'abbé, qui dégringole de son siège.

 

- Ordure ! Bien sûr que c'est hors de prix, c'est pour ça que tu me les as piqué, avec ton pédé !

 

Les deux hommes sont à terre et se battent comme des chiffonniers. Damien intervient, fait lâcher prise à Enguebert, mais celui-ci se dégage, sort un cran d'arrêt de sa poche et poignarde l'abbé. Carrément !

 

Le personnel intervient, Tilleul pisse le sang, Damien est en pleine crise de nerfs, la police et les pompiers sont prévenus. Enguebert profite de la confusion pour disparaitre.

 

Les pompiers arrivent les premiers, ils examinent le blessé.

 

- Il devrait s'en sortir, indique le médecin, mais c'était moins une : l'arme a frôlé le cœur de moins d'un centimètre !

 

Geneviève tente de calmer Damien :

 

- Tilleul, va s'en sortir. Il faut qu'on règle cette affaire nous-mêmes ! On ne sait rien sur l'agresseur, d'accord ?

- Mais pourquoi ?

- Au nom du ciel, faites ce que je vous dis, on entrera dans les détails plus tard. On ne sait pas qui c'est, il est entré, s'est approché de Tilleul, l'a pris à partie et point barre.

- D'accord avec toi ! Ajoute Grandbillard, qui a tout entendu.

 

On emmène Tilleul aux urgences. La police entend Geneviève, Grandbillard et Damien comme témoins. Les dépositions ne sont pas entièrement concordantes sur les points de détail mais s'accordent sur le point qu'ils ne connaissent pas l'identité de l'agresseur, présenté comme une personne ayant un contentieux non précisé avec la victime.

 

Enguebert est hagard, choqué, il est persuadé qu'il a tué Tilleul. Il ne rentre pas chez lui, convaincu que les autres l'ont balancé et que la police l'y attend. Après avoir erré dans les rues de Paris, il s'en va louer une chambre dans un hôtel, sans parvenir à trouver le sommeil.

 

Ce soir-là, Annette Grandbillard n'arriva chez Martinov qu'à 20 heures.

 

- Ce soir c'est pizzas. Elles vont arriver dans 20 minutes, j'ai apporté du Chianti. Ah, je vous avais promis un petit cadeau : le voici, dit-elle en lui tendant un paquet entouré d'une petite ficelle dorée.

- Il est très joli, concéda, Martinov, un peu confus malgré tout de découvrit un très joli godemiché très réaliste.

.- Je l'ai pris de la même taille que l'autre, enfin je suppose !

- Oui, ce doit être la même taille !

- Vous allez l'essayer ?

- Pardon !

- J'aimerais que vous l'essayiez !

- M'enfin !

 

Quand il est question de sexe et que les hommes hésitent, c'est que leur cerveau travaille trop. La solution c'est de les brancher sur le cerveau du bas ! Et pour ce faire rien ne vaut une main qui vient coquinement caresser la braguette.

 

Et il fait comme tout le monde, le professeur Martinov, il se laisse faire. Il se laisse faire aussi quand Annette lui baisse le pantalon et le slip, il se laisse faire quand elle s'empare de sa bite et la branle quelques instants avant de l'engloutir dans sa bouche.

 

Quelques minutes de ce traitement et les hésitations de Martinov ne sont plus qu'un souvenir.

 

- Tourne-toi !

 

La langue d'Annette vient lui chatouiller l'œillet !

 

- J'aime préparer un petit cul ! Mais d'habitude c'est avec les femmes que je m'amuse à ça ! Tiens, tu sens mon doigt ?

- Oui !

- C'est bon, un doigt dans le cul, hein ?

- Oui, c'est bon !

- Mais ce n'est pas assez gros ! Il y en a deux maintenant, c'est mieux ?

- C'est bon !

- Bouge pas, on va mettre le gode, maintenant !

 

Il ne bougea pas ! Annette avait pris la précaution d'acheter un peu de gel lubrifiant avec lequel elle tartina le trou du cul professoral. Puis elle présenta l'engin, préalablement enveloppé d'une capote, à l'entrée.

 

- Allez ouvre-toi bien !

 

Entré complétement dans le trip, Martinov s'écarta les fesses afin de faciliter la pénétration du godemichet qui ne tarda pas à s'enfoncer dans ses entrailles. Annette fit quelques mouvements d'aller-retour avant d'activer le vibro-masseur intégré... qui refusa de démarrer !

 

Annette actionna de nouveau l'interrupteur, plusieurs fois et toujours sans résultat.

 

- Saloperie d'appareil ! Au prix que ça coûte ! Demain je vais faire un scandale !

- Il manque peut-être les piles ? Suggéra le professeur

- Ils n'ont pas mis de piles ! Ils exagèrent tout de même !

- Dans le placard de la cuisine, vers le bas à gauche…

- J'y vais ! Retiens le machin, pour ne pas qu'il sorte !

 

Et c'est juste au moment où Martinov maintenait le gode avec main, que la sonnette de l'entrée retentit.

 

- J'y vais ! Ne bouge pas ! Crie Annette.

 

Elle revient avec les pizzas.

 

- Ah, j'ai les piles, j'espère que c'est le bon format, mais tu as maintenu le truc pour rien : pour placer les piles, il faut enlever le truc.

 

Annette craint un peu que tous ces contretemps fasse retomber l'excitation du professeur. Aussi se presse-t-elle...

 

- On les place dans quel sens ? Rien n'est indiqué.

- Une chance sur deux ! Bingo ça fonctionne ! On se remet en position ! C'est reparti ! Moteur !

 

Ça vibre et notre professeur est aux anges.

 

- C'est bon de se faire enculer par un bon gode ? Hein Martinov ?

- C'est bon !

- C'est bon ! C'est bon ! Tu ne sais dire que ça, tu ne peux pas être plus explicite !

- C'est bon, C'est trop bon !

- Ah, il y a déjà du progrès !

- Et avec une vraie bite, tu as déjà essayé ?

 

Martinov n'était pas fou, il savait bien qu'il était là, le fantasme d'Annette, et que cette question devait être la seule qui l'intéressait ce soir.

 

- Tu ne veux pas me répondre ? Insista-t-elle.

- Si, j'ai essayé !

- Et tu as aimé !

- Ce n'était pas désagréable, mais maintenant j'ai passé l'âge !

- Tu ne le fais plus, alors ? Mais pourquoi ? Il n'y a pas d'âge pour se faire plaisir !

 

Elle stoppa le vibro, souhaitant qu'il lui réponde.

 

- Disons que c'est l'occasion qui fait le larron et que des occasions, ben j'en ai bien peu.

- Et si je te présentais à un de mes amis.

- Rien ne presse !

- Il a une belle bite, je suis sûre que tu aimerais la sucer. Tu aimes ça, sucer des bites ?

- Mais Annette, rien ne m'oblige à te répondre !

- Si parce que ta réponse va m'exciter ! Alors je t'écoute !

- Alors d'accord, j'aime bien sucer une belle bite de temps en temps.

 

Elle remit le vibro en marche en position maximum.

 

- Arrête, arrête, non continue c'est trop bon !

 

Annette retira le gode d'un coup sec !

 

- Ha !

 

Elle changea le préservatif, mit l'objet verticalement sur le plancher puis s'empala dessus. En même temps, elle engoba la bite de Martinov, qui rapidement redevint bien dure. Deux minutes après, le professeur explosait dans sa bouche. Trois minutes après Annette Grandbillard hurlait sa jouissance.

 

- Evidemment tout ce que je t'ai dit, ce n'est pas vrai, c'était pour délirer… commença Martinov.

- Je l'ai bien compris, n'empêche que je rêve du jour où je te ferai sucer une bonne bite ! Bon, à table !

 

Vendredi 28 octobre

 

Le lendemain, vers 5 heures du matin, Enguebert file chez lui, croisant les doigts afin qu'il n'y ait pas un flic en embuscade sur son palier, récupère son passeport, entasse dans une valise quelques affaires de première nécessité puis file à l'aéroport de Roissy où il achète un vol pour Montevideo en Uruguay avec escale à Buenos Aires.

 

Le même jour, Damien de la Tournelle se rend au chevet de Tilleul où on lui confirme que le pronostic vital n'est pas engagé, mais que le couteau ayant touché la moelle épinière, le blessé très faible, risque de rester tétraplégique. Il n'a rien dit aux policiers et ne dira rien. Damien rentre chez lui, se "déguise" en serrurier et se rend ensuite Avenue des Ternes où il a rendez-vous à 15 heures avec Mario Grandbillard en bas de l'immeuble où habite Enguebert.

 

- Il est probablement en planque, avait dit Damien, la police ne s'acharnera pas, j'aimerais faire un tour chez lui, je trouverai peut-être un indice pour le retrouver. Vous pourriez m'accompagner ? Geneviève viendra aussi.

 

Grandbillard avait accepté, non pas pour rendre service à ce jeune freluquet pour lequel il n'éprouvait aucune sympathie particulière, mais parce qu'il ne lui déplaisait pas de contribuer à ce qu'Enguebert se fasse coincer... et aussi parce que (on peut toujours rêver) apprendrait-il incidemment quelque chose de nouveau sur ces foutus cahiers.

 

Arrivés sur le pallier, Damien repère la porte :

 

- Bizarre ! Pour quelqu'un qui a été cambriolé, il n'y a pas de traces d'effraction ! Remarque Damien.

- Il a eu le temps de faire changer la serrure, non ? Répond Geneviève.

- Parce qu'il a été cambriolé ? S'étonne Mario.

- Ben oui ! Si j'ai bien compris, il acheté les cahiers à cette Linda puis se les ait fait voler. Je ne sais pas qui lui a mis dans la tête que c'était l'abbé Tilleul !

 

Mario Grandbillard ne comprend plus rien !

 

Ils sonnent mais n'obtiennent aucune réponse. Le contraire eut été surprenant. La serrure de son appartement n'a rien de sophistiqué et quelques coups de perceuse en viennent rapidement à bout.

 

Ils font le "tour du propriétaire". L'appartement est coquet et bien tenu. Dans la chambre, le grand lit ne possède qu'un seul oreiller, preuve s'il en fallait que celui qui y dormait est célibataire. Des vêtements propres gisent sur le lit, l'armoire est restée ouverte.

 

- Il est passé, il a emporté des affaires ! Constate Damien avant d'ouvrir un tiroir assez profond dont le contenu le fait réagir :

 

- C'est quoi, ça ?

 

"Ça" c'est des bas, des strings, des soutiens-gorge, des nuisettes... Ailleurs dans l'armoire, ils découvrent des robes, des perruques, des boas...

 

- Il faisait du théâtre, Enguebert ? Demande naïvement Damien.

- Sans doute appréciait-il particulièrement le rôle du Chevalier d'Eon ! Répond malicieusement Mario.

- Pardon ?

- Laissez tomber !

- Bon tout ça ne nous avance guère, je vais jeter un coup d'œil sur l'ordinateur, indique Damien.

 

Damien y découvre la domiciliation bancaire d'Enguebert, la Société Générale, mais ne peut évidemment accéder à son compte ! Qu'importe, voilà qui tombe fort bien, il y connaît du monde.

 

Il passe un coup de fil dans la foulée, et demande communication des dernières opérations et des dernières factures cartes bleues.

 

- Je les aurai ce soir, on saura peut-être où il est passé ! Précise-t-il en raccrochant. On s'en va, je vais remettre une serrure, comme ça les voisins ne pourront pas dire qu'il y a eu effraction ! Et s'il nous faut revenir, un petit tour de clé suffira.

 

Geneviève qui se demandait ce qu'elle faisait là, poussa un soupir de soulagement. C'est à ce moment-là que Damien déclara à brûle-pourpoint :

 

- Je me pose tout de même une question : pour qu'on ait volé les cahiers chez Enguebert, il aurait déjà fallu qu'on soit au courant qu'il les avait achetés ?

 

Geneviève ne répond pas, elle s'en fiche. Quant à Grandbillard, il ne comprend pas le but de ce "mensonge" et reste de marbre.

 

- Ce serait donc cette Linda qui aurait renseigné le voleur ? Et ce voleur pourrait être n'importe quel membre de notre cercle...  mais pourquoi Enguebert a-t-il accusé précisément Tilleul ?

- On le saura quand on l'aura retrouvé ! Répond Grandbillard. Je vous laisse, on m'attend.

- Je me demande si on ne devrait pas faire une expédition chez cette Linda ! Si seulement on avait son adresse !

- Moi je l'ai ! Répondit Geneviève. Je vous accompagne quand vous voulez !

- Ce soir ? Proposa Damien.

 

"A quoi jouait De la Tournelle" depuis tout à l'heure ? Se demandait Grandbillard, quand soudain l'explication lui parut évidente ! Tilleul avait doublé son filleul ! Ce n'est pas avec lui qu'il avait volé les cahiers mais avec un autre comparse. Et c'est bien sûr ce comparse qui avait mis les cahiers à l'abri ! Tout se tenait ! Sauf peut-être cette réunion qu'avait provoquée Tilleul, où il avait fait comme s'il n'avait pas les cahiers à sa disposition (mais pouvait-il faire autrement ?) et où il s'apprêtait à dire quelque chose d'important, juste au moment où Enguebert s'était jeté sur lui. Dans ces conditions retourner chez Linda n'avait aucun sens. Par contre une petite visite au chevet de l'abbé Tilleul ...

 

- Ce soir, impossible ! Finit par répondre Mario, je suis pris.

- Demain ?

- Ce week-end, je suis à la campagne, désolé

- Tant pis, allons-y tous les deux ce soir ! Proposa Geneviève.

 

Ils se donnèrent donc rendez-vous place des fêtes à 19 h 30.

 

Bien sûr Mario ignorait la véritable motivation de Geneviève. Elle ne cherchait pas les cahiers (on les lui avait proposés, elle n'en avait pas voulu) mais toutes les occasions pour pourrir la vie de cette Linda lui semblaient bonnes à prendre !

 

Si Damien et Geneviève ne trouvaient rien chez Linda, ils chercheraient ailleurs, se dit Mario. Et dans ce cas Damien réaliserait peut-être enfin qu'il s'était fait doubler ! Il chercha donc une astuce…

 

L'astuce il la trouva une en découvrant une femme âgée, probablement SDF, qui faisait la manche non loin de chez lui. Grand seigneur, il lui refila 5 euros.

 

- Oh merci ! Mon Prince !

- C'est bien naturel ! Je vous donnerais bien 20 euros, mais il faudrait que vous me rendiez un petit service.

- Une embrouille ?

- Non, un coup de fil à donner, il vous suffira de lire un texte.

- 30 euros alors

- Ce sera 25 et on n'en parle plus. Ne bougez pas, je reviens dans 10 minutes.

 

Mario monta chez lui et rédigea un texte très court, il redescendit ensuite avec son papier.

 

- Voilà, on fait un essai. Lisez ça, mais de façon naturelle !

 

La femme devait avoir des dons de comédienne : l'essai parut satisfaisant à Mario. Ils s'enfermèrent dans une cabine téléphonique, où la promiscuité faisait ressortir l'odeur de saleté de la clocharde. Mario composa le numéro.

 

- Allez-y !

- Bonjour ! Ici c'est Monique.

- Monique ?

- Oui, attendez… Ce soir à 19 heures Damien de la Tournelle et Geneviève Baur vont venir chez vous. Leurs intentions ne sont pas pacifiques, soyez sur vos gardes.

- Mais qui êtes-vous ?

- Répétez ! Chuchota Mario

 

Elle répéta le message et raccrocha. Elle avait gagné 25 euros.

 

Linda était perplexe. Il pouvait s'agir d'un piège mais elle avait du mal à s'imaginer ce qu'il pourrait être. Première chose à faire : ne pas rester seule. Cet aspect fut vite résolu.

 

Il est 19 heures. Damien de la Tournelle et Geneviève Baur sonnent à l'interphone de Linda.

 

- Ne dites pas que je suis là, faites comme si vous étiez seul, elle aura la surprise quand elle ouvrira la porte. Précise Geneviève

- Mais pourquoi ?

- Je vous dirai !

- Oui, Mlle Linda Gobert, je ne sais pas si mon nom vous dit quelque chose, j'étais un ami de Jean Laurillac. Pourrais-je vous parler cinq minutes, c'est assez important.

- Je vais vous ouvrir mais vous allez monter seul, je n'ai aucune envie de recevoir la visite de la personne qui vous accompagne.

 

Moment d'hésitation de Damien qui n'avait pas prévu ça. Il regarde en l'air, cherche en vain une caméra.

 

- Cette personne a également des choses importantes à vous dire, il faut que nous vous rencontrions tous les deux.

- Vous montez seul, sinon je n'ouvre pas. Si on a besoin de Madame Baur, eh bien on pourra toujours l'appeler.

- Refusez ! Dites-lui qu'on monte tous les deux ! Chuchote Geneviève.

- Elle ne nous ouvrira pas.

- Alors on laisse tomber !

- Non je vais y aller, attendez-moi, je trouverai peut-être un truc pour qu'elle accepte de vous faire monter.

- C'est à quel étage ?

- Au troisième, ma porte sera ouverte.

 

Linda fait entrer Damien mais l'empêche de progresser dans l'appartement. Ils ne se sont jamais rencontrés mais ils se détestent déjà. C'est physique. Derrière la porte du salon, un homme se tient prêt à toute éventualité dans le cas où l'entrevue tournerait mal.

 

- Je vous écoute. Dit simplement la jeune femme.

- Pourriez-vous me confirmer que vous auriez vendu les cahiers de Jean Laurillac à Monsieur Enguebert ?

- C'est cela votre "chose importante" ?

- La suite va l'être !

- Il n'entre pas dans mes intentions de vous fournir des détails sur mes affaires privées.

- Sauf que ce n'est pas une affaire privée, ces cahiers ne vous appartenaient pas !

- Dans ce cas portez plainte ! Mais ça n'ira pas loin, j'ai ici une copie d'un document déposé chez le notaire prouvant que ces documents m'ont été légués par Monsieur Laurillac.

 

Damien en avale sa salive de travers ! Toute une partie de sa stratégie s'écroule. Il n'a pas de Plan B.

 

- On en reste là ? Propose Linda.

 

Alors Damien tente un coup désespéré avant de partir :

 

- Je vais m'exprimer autrement. Pour des raisons graves et personnelles, j'aimerais que vous ayiez la… la… la gentillesse (manifestement dire ça lui écorche la bouche) de me dire si vous avez informé un autre éventuel acquéreur potentiel du fait que vous auriez vendu ces cahiers à Monsieur Enguebert ?

 

"Oh, mais voilà qui change tout ! Se dit alors Linda".

 

- Donnez-moi une bonne raison de vous répondre.

- J'ai de bonnes raisons de penser que Monsieur Enguebert s'est fait cambrioler après son achat, les cahiers ont disparus.

 

"Nous y voilà !"

 

- Monsieur Enguebert a porté une accusation grave contre un de mes amis, le soupçonnant de ce vol. Je pense que maintenant vous comprenez mieux le sens de ma démarche !

 

"L'idée ! L'idée géniale !"

 

- Mon pauvre Monsieur, vous allez tomber de haut !

- Pardon ?

- Vous voulez vraiment savoir ? Avant de contacter Monsieur Enguebert, j'avais contacté une autre personne. Celle-ci s'est dite intéressée, je lui ai donné mon adresse et on a pris rendez-vous. Le problème c'est qu'elle n'est pas venue. Je l'ai attendue une heure, je l'ai rappelée, ça n'a pas décroché. J'ai laissé un message lui indiquant que je m'octroyais la possibilité de négocier avec quelqu'un d'autre. C'est ce que j'ai fait et j'ai vendu les cahiers à Monsieur Enguebert. Une heure après, la première personne me rappelait, me racontait une sombre histoire d'empêchement… je lui dis alors que les cahiers étaient vendus. Elle a voulu me voir quand même. Elle s'est fait mielleuse, m'a embobinée, bref elle voulait savoir à qui je les avais vendus. J'ai eu la faiblesse de lui dire !

- Et cette personne c'est qui ?

- Attendez. Quand elle a eu le renseignement, le ton a changé : elle a commencé à me traiter de tous les noms et j'ai été obligée de la mettre à la porte manu militari. Vous comprenez donc pourquoi je n'avais aucune envie de voir cette personne ressurgir dans mon appartement.

- Vous voulez dire… C'est Geneviève Baur ?

- Eh oui !

- Et je suis obligé de vous croire ?

- Vous faites ce que vous voulez à partir du moment où vous ne me casserez plus les pieds… Quoi que si vous voulez une preuve, je peux vous en fournir une.

- J'aimerais bien, oui !

- Vous avez remarqué qu'aucune indication précise ne figure sur l'interphone. Sur le palier, il y a quatre portes, aucune n'est étiquetée. Vous allez donc téléphoner à Miss Baur et lui demander de venir vous rejoindre. De deux choses l'une : ou elle ne connait pas le chemin de mon appartement et elle le demandera, ou elle le connait et vous en tirerez les conclusions que vous voudrez. Allez, téléphonez-lui et regardez en silence derrière l'œilleton !

 

"Pourvu que ça marche !"

 

Geneviève Baur arrive à l'étage, sans l'ombre d'une hésitation elle se dirige vers la bonne porte et frappe. Damien est blanc comme un linge.

 

- La salope ! Murmure-t-il. C'est pour ça qu'elle ne voulait pas qu'on parle à la police, je comprends mieux maintenant !

- Pardon ?

- Non rien ! Je fais quoi ?

- Ce que vous voulez, mais ne la laissez pas entrer. Ah ! Pas de scandale dans mon immeuble, ça m'arrangerait !

- Bon je vous laisse, désolé pour le dérangement et merci de m'avoir renseigné.

- Je pense que nous ne nous reverrons plus, adieu Monsieur !

 

- J'ai mon renseignement ! Dit Damien à Geneviève, on s'en va !

- Pourquoi m'avoir fait monter ?

- Vous le saurez dès que nous serons dehors.

 

Alors Damien ouvre la porte d'entrée de l'immeuble, il laisse sortir Geneviève devant lui, puis sans aucun préambule il la gifle deux fois de suite, faisant valser ses lunettes.

 

- Tiens Salope !

- Mais vous êtes cinglé !

 

Linda observe de son balcon cette charmante scène et se marre comme une bossue. Ils sont d'ailleurs deux à se marrer.

 

C'est à ce moment-là que retentit la sonnerie du téléphone portable de Damien. Geneviève en profite pour filer, elle est choquée, incrédule, elle a la rage au cœur, elle en oublie même ses lunettes.

 

Damien venait de recevoir le relevé des dernières opérations de la carte bancaire d'Enguebert. Il indiquait l'achat d'un vol à Roissy. Il suffirait d'attendre quelques jours de plus pour savoir où l'oiseau s'était envolé ! Quant à Geneviève, il s'occuperait de son cas plus tard. Il lui tardait d'avoir des nouvelles fraiches de l'abbé Tilleul.

 

Samedi 29 octobre.

 

L'esprit d'escalier ayant fait son travail et la nuit ayant porté conseil, Damien de la Tournelle se dit qu'il s'était peut-être emballé un peu vite en giflant en pleine rue Geneviève Baur. Les arguments de Linda paraissaient convaincants mais pas assez pour établir avec certitude le rôle de Geneviève dans cette affaire. Il aurait dû au lieu de s'énerver, lui demander une franche explication. Cela allait devenir difficile maintenant. Néanmoins il lui adressa via son portable un message lui demandant d'accepter ses excuses, lui indiquant ce que lui avait dit Linda en lui précisant qu'il était possible que cette dernière l'ait manipulé, et sollicitant un rencontre "amicale" afin de parler de tout ça.

 

- Peut se la foutre au cul, sa réunion amicale, ce pédé ! S'écria-t-elle en recevant le message.

 

Pour Geneviève la semaine avait été éprouvante. D'abord cette rencontre surréaliste avec cette pute de Linda, puis la visite de la pétasse travaillant chez Martinov, susceptible de revenir lui casser les pieds, "l'obligation" d'aller à cette rencontre de l'ancien cercle de Laurillac qui s'était terminée en pugilat et où elle a été obligé de faire preuve d'improvisation pour que la police ne découvre pas ce qu'elle n'a pas besoin de connaître, la visite de folie au domicile d'Enguebert, et pour couronner le tout cette volte-face de Damien de la Tournelle, qui lui avait flanqué deux baffes en sortant de chez Linda ! Et en plus elle a perdu ses lunettes !

 

Au moins est-elle rassurée sur un point : personne ne semble posséder la formule améliorée de Jean Laurillac. Par ailleurs, malgré ses démarches, elle n'a trouvé personne capable de lui fabriquer le petit appareil qui lui aurait grandement facilité la tâche. Estimant qu'elle a perdu assez de temps comme ça, elle décide de passer à l'action dès le lundi. Mais il lui faut un cobaye. Dégoter un gigolo sur Internet n'est pas bien difficile, mais il lui faut en trouver un qui soit un peu frêle. Elle n'a pas envie de tomber sur un "monsieur muscle" qui pourrait se rebiffer. Elle agirait juste après le coït, pendant ce moment où tous les hommes sont si vulnérables.

 

Elle finit par dégoter l'oiseau rare, un éphèbe assez ambigu, avec un visage d'ange, mais le genre de mec qui a dû sécher tous les cours de gymnastique de sa scolarité. Pas du tout son genre, à Geneviève, mais peu lui importe !

 

Lundi 31 octobre

 

Mario Grandbillard est sur le point de péter un câble. Voilà seulement quatre jours qu'il est célibataire et l'appartement est devenu un foutoir : la vaisselle s'accumule dans l'évier, le bac à linge déborde, le ménage n'est pas fait. Et puis pas de nouvelles d'Annette ! Il s'était persuadé qu'elle n'était partie que sur un coup de tête et qu'elle reviendrait rapidement, il en était beaucoup moins persuadé maintenant. Il fallait qu'il sorte faire des courses, qu'allait il acheter à manger ? Il manquait terriblement d'habitude, en quatre jours, il avait déjà eu droit aux spaghettis trop cuits, aux œufs sur le plat ratés et à la salade immangeable à cause de la sauce trop vinaigrée ! A moins qu'il aille au restau ? Il passa dans la salle de bain où rien n'était rangé, lui qui avait le désordre en horreur ! Non, il n'était pas fait pour cette vie.

 

On sait depuis Archimède combien la toilette du matin est propice aux idées géniales. C'est en prenant sa douche et en s'amusant à se faire bander la bite à coup d'eau tiède qu'il eut une idée.

 

Encore revêtu de son peignoir de bain, il composa le numéro de Linda Gobert :

 

- Allô, Bonjour, c'est Mario Grandbillard, je voulais vous présentez mes excuses pour mon attitude inqualifiable de l'autre jour.

- Bien, bien. Vous savez je suis très pragmatique, personne n'est parfait en ce monde. Mais…

- Une attitude inqualifiable, n'ayons pas peur des mots, mais j'ai voulu me racheter en vous faisant prévenir par une amie des intentions malveillantes de Geneviève Baur et de Damien de la Tournelle à votre égard.

- C'était donc vous !

- Et oui ! Et ils sont venus ?

- Oui ! Merci donc de m'avoir prévenue, ça m'a permis de me préparer et de me protéger

- Vous les avez reçus ?

- J'ai refusé de recevoir la mère Baur et j'ai fini par virer l'autre. En partant ils se sont chamaillés entre eux. Mais mon petit doigt me dit que vous ne m'appelez pas juste pour ça !

- Effectivement !

- Je vous écoute, vous êtes toujours intéressé par les cahiers, n'est-ce pas ?

- Non... je veux dire oui... Mais bon je suppose qu'ils me sont passés sous le nez !

- Pas forcement. Si vous vous décidez à y mettre le prix, ils sont à vous !

 

Grandbillard qui n'appelait pas pour ça, ne comprend plus ! Il se dit qu'elle bluffe, il "sait" fort bien que l'abbé Tilleul les a planqués quelque part.

 

- Je croyais que...

- Que quoi ?

- Rien... Je pensais que quelqu'un d'autre aurait été intéressé.

- Il y a effectivement plein de gens qui sont intéressés, mais si vous y mettez le prix...

 

Grandbillard choisit alors de ne pas creuser cette situation incompréhensible, il se dit que si Linda acceptait ce qu'il voulait lui proposer, il aurait ensuite toute facilité pour percer ce mystère.

 

- En fait, je voulais vous faire une proposition tout à fait différente. Je suppose que vous êtes au chômage ?

- En quelque sorte, pourquoi cette question ?

- Et qu'à moins d'une chance extraordinaire vous ne retrouverez jamais une place aussi juteuse que celle que vous aviez chez Laurillac ?

- Sans doute ! Mais qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- Ça peut me faire que je vous propose de vous embaucher un mois à l'essai aux mêmes conditions que chez Laurillac !

- Quoi ?

- Voulez-vous que je répète ?

- Vous plaisantez, je suppose !

- Pas du tout, vous seriez libre quand ?

- Tout de suite si vous voulez !

- Tout de suite ?

- Ben, oui, tout de suite !

 

- Notez : je vous donne l'adresse et le code digital.

 

Et à 11 heures, elle était là. Mario Grandbillard ne s'était toujours pas habillé et reçut la jeune femme en peignoir.

 

- Voilà, ma femme est partie. Depuis c'est le bordel, il y a tout à faire.

- D'accord, vous m'avez préparé un contrat de travail ?

- Un contrat, il faut un contrat ?

- Ben oui, il faut un contrat.

- Non !

- Sans contrat, je ne travaille pas, à moins que vous ne me payiez la journée d'avance.

- O.K. On va faire comme ça ! Et sinon, j'aimerais bien un petit extra un peu coquin.

- Comme ça, là tout de suite ? Vous vous figurez que je suis à votre disposition ?

- Ça vous pose un problème !

- Non, pas trop, mais je boirais bien un café avant !

- Je ne sais pas bien le faire.

- Je vais me débrouiller, vous en voulez un aussi ? Dites-moi où est la cafetière... et le reste.

 

Linda avait hâte de trouver le moyen de faire parler Grandbillard. Quand elle saurait, elle déciderait si elle devait rester davantage. Il fallait qu'elle soit sur ses gardes, l'homme ne se confierait pas forcément facilement. Peut-être tout à l'heure, quand il aurait eu ce qu'il voulait. Ne dit-on pas que l'oreiller du lit d'amour est un magnifique déclencheur de confidences ?

 

- Vous voulez qu'on fasse quoi ?

- La petite séance de l'autre fois m'avait bien plus, mais elle avait un petit goût de trop peu ! Indiqua Mario.

- Tiens donc, vous voudriez qu'on fasse le grand jeu ?

- Le grand jeu ! Qu'appelez-vous le grand jeu ?

- Le grand jeu, c'est de faire tout ce que vous avez envie de faire !

- Vous acceptez tout ? Vous n'avez pas de tabous ?

- Si j'ai quelques tabous, je vous dirai ! Alors on fait quoi ? On commence par une fessée comme l'autre jour ?

- Et après, on peut faire l'amour ?

- Mais bien sûr, mon petit lapin !

- Voilà que je suis un petit lapin, à présent ! Vous croyez vraiment que c'est une façon pour une gouvernante de prénommer son employeur ?

- Mon cher monsieur, les fois où il vous prendra l'envie de me baiser, je ne serai ni votre gouvernante, ni votre domestique, ni votre soubrette, mais votre putain et vous vous cesserez d'être mon employeur pour devenir mon client. Et une pute a parfaitement le droit d'appeler son client "mon lapin" ! D'accord, mon lapin ?

- Vous avez réponse à tout !

- Vous me l'aviez déjà sortie celle-ci

- Quelle mémoire ! Vous voulez combien ?

- Pour cette fois ce sera à votre convenance, mais ne vous dérangez pas, nous verrons cela après ! Je me mets à poil, je suppose ?

- Vous n'avez pas des bas ?

- Non, mais achetez en pour la prochaine fois, taille 2, vous vous souviendrez ?

 

Linda, sans cérémonie particulière se débarrassa de tout le bas et d'une partie du haut, ne conservant que son soutien-gorge.

 

- Je le garde ou pas ?

- J'aimerais bien voir vos seins !

- O.K. Vous voulez me le dégrafer ou je le fais moi-même ?

- Faites vous-même, j'aurais peur de le déglinguer.

- Voilà une attention délicate ! Répondit Linda.

 

Mario ne perçut pas l'ironie moqueuse de cette réflexion, fasciné qu'il était par la vision de cette magnifique poitrine, qui n'aurait pas permis à Isaac Newton de découvrir la loi de la gravité.

 

- Vous pouvez toucher, c'est compris dans le forfait, cher monsieur.

 

Il ne s'en priva pas, les malaxant sans finesse, mais sans brutalité non plus, s'amusant à agacer les tétons bruns

 

- J'aimerais un petit scénario : je vais vous attacher sur le lit et...

- Non ! L'interrompit Linda.

- Pardon ?

- Je ne me laisse pas attacher, et ce point n'est pas négociable.

- Vous pouvez avoir confiance...

- Laissons la confiance de côté, la question n'est pas là, personne n'est à l'abri d'un coup de folie ! Mais dites-moi avez-vous lu "Jessie" ?

- Jessie ? Non, c'est de qui ?

- Stephen King !

- Non, ce n'est pas mon genre de lecture.

- C'est bien dommage, parce que c'est très bien, ça raconte l'histoire d'un couple illégitime. Ils sont dans une baraque isolée et ils sont partis pour s'amuser dans un scénario érotique, la fille est d'accord pour se laisser attacher. Donc le gars l'attache bien comme il faut à poil sur le lit et juste au moment de passer à la suite, le type nous fait une crise cardiaque mortelle et définitive.

- Ce n'est qu'un livre...

- Sans doute, alors si vous voulez, faites semblant de m'attacher, il suffit de faire des liens très lâches dont je peux me débarrasser comme je veux !

- Bon d'accord, si je comprends bien, c'est toujours vous qui menez la barque ?

- Souvent, oui ! On y va ?

 

Linda dut lui expliquer comment faire des faux liens, en fait des bracelets bricolés à chacune des extrémités d'une corde légèrement plus longue que la largeur du lit et passée sous le matelas. Elle n'avait plus qu'à glisser ses poignets dans les bracelets, la procédure étant similaire pour les chevilles. Ce qu'elle fit après s'être entièrement déshabillée.

 

- Vous allez frapper avec quoi ? Parce que dans cette position, avec la main, ce n'est pas évident.

- Une ceinture ?

- Je veux bien, mais allez-y mollo !

  Martinov135b.jpg

Mario était resté habillé. Il défit la ceinture de son pantalon ce qui l'obligea à le retenir de la main gauche afin qu'il ne tomba point. Puis il commença à frapper de façon plutôt faible. La personnalité de cette femme l'impressionnait et il avait peur de la blesser.

 

- Vous pouvez taper juste un tout petit peu plus fort ?

- Comme ça ?

- Oupff ! Oui comme ça, ça va !

 

Le pauvre derrière devint vite rouge tomate. Mario commençait à s'exciter et en oublia de retenir son pantalon, lequel dégringola brutalement à ses chevilles. Linda éclata de rire !

 

- Je vais t'apprendre à rigoler ! Rugit-il, augmentant la cadence de ses coups.

 

Il va pour avancer, oubliant que son pantalon l'entrave, trébuche et tombe en travers du lit. Linda est écroulée de rire !

 

- Il fallait me le dire, que vous vouliez une séance burlesque, j'aurais apporté un nez rouge !

- Tu vas voir ! Répond-il faussement menaçant.

 

Et le voilà qui remonte son pantalon ! Geste à contre-emploi dans la situation présente !

 

- Tu ne bouges pas, je descends chercher des préservatifs, je reviens de suite.

- Pas la peine, j'en ai dans mon sac à main, je vous autorise à l'ouvrir ! Répondit Linda qui avait prévu le coup.

 

Du coup, Mario se déshabille (enfin), s'encapote, puis libère les chevilles de Linda, lui laissant ses poignets faussement entravés, puis la fait se mettre en levrette.

 

Le spectacle de ce cul offert dans une position obscène l'excite au plus haut point, cette magnifique chatte exposant ses subites nuances rosées, ce petit trou du cul sans défaut couleur de café au lait, et le tout mis en valeur par des fesses aux courbes enchanteresses ! Notre homme bande comme un dingue. Il approche sa bite et sans aucun préliminaire s'enfonce dans le sexe béant, avant d'entamer une série de va-et-vient énergiques. Mais Mario à une idée en tête, il se rend compte qu'il fait preuve de timidité en hésitant à demander. Timidité ! Lui l'ancien militaire admirateur de Napoléon ! Mais que lui arrive-t-il ? Et puis n'a-t-elle pas indiqué, cette Linda qu'elle n'avait que peu de tabous ? Elle n'a probablement pas celui-ci ! Et quand bien même, ça ne coûte rien de demander ! Alors entre un hi et un han, il ose !

 

- Par derrière je peux ?

- Mais tu es déjà derrière, mon lapin ! Répond Linda qui fait semblant de ne pas comprendre.

 

Mario est dépité, il n'ose pas relancer, mais alors qu'il n'y croyait plus, Linda vient à son secours :

 

- Mais, oui, mon petit lapin, je te fais marcher, si tu as envie de m'enculer, ne te gênes pas, fais comme chez toi !

 

A ces mots, Mario, ne sait pas hésiter, sa bite bien lubrifiée sort de la chatte et vient se présenter à l'entrée de l'œillet. Ça passe, ça glisse, ça pistonne, il y met toute son énergie et ne tarde pas à jouir dans un râle.

 

Linda mime l'orgasme, au cas où sa propre jouissance intéresserait son partenaire, puis se relève pour se rhabiller !

 

- Ça va ?

- Très bien, vraiment très bien, Répond Mario.

- Bon, il est presque midi, vous voulez que je vous prépare à manger ?

- Je ne sais pas, accepteriez-vous que je vous paie le restaurant ?

- Pourquoi pas ?

 

"Drôle de bonhomme !" se dit Linda.

 

- Vous fréquentez toujours les autres amis de Laurillac ? Attaqua-t-elle en dégustant ses escargots

- Bof ! C'est une bande de cinglés ! Vous savez la dernière ? Enguebert a violemment agressé Tilleul... Avec un poignard !

- Ha ? Et pour quelle raison ?

- A propos des cahiers !

- Non ?

- Si ! Enguebert est un caractériel, déjà il y a plusieurs jours, j'ai été obligé de lui allonger un pain pour lui apprendre à vivre !

- Et bien ! Quelle ambiance !

 

Voilà qui complétait les rares informations que lui avaient lâchées Damien. Linda jubilait mais n'en montra rien à son interlocuteur.

 

- Tilleul, il n'est pas sérieusement blessé tout de même ?

- Si, aux dernières nouvelles, il resterait tétraplégique.

 

Oups

 

- Oh ! Enguebert a été arrêté par la police, alors ?

- Non, il est en fuite, on sait qu'il a pris l'avion à Roissy. Damien de la Tournelle s'est juré d'aller venger son parrain jusqu'au bout du monde. Ça va barder !

- Je vois !

 

Un étrange malaise envahit alors Linda, jusqu'ici plutôt satisfaite de la tournure des événements, les anciens amis de Laurillac n'étaient plus en train de se chamailler, mais tout simplement en train de s'entre-tuer. Cette affaire commençait à aller trop loin.

 

- Et Geneviève ?

- Il me semble que vous l'ayez vue après moi.

- Juste entrevue, elle n'est pas entrée chez moi !

- Vendredi elle allait bien, mais elle manigance quelque chose, elle nous a demandé de ne pas dévoiler à la police l'identité d'Enguebert.

- Bizarre en effet !

 

Après un court silence, Mario Grandbillard attaqua à son tour.

 

- Les cahiers, vous les avez toujours ?

- Oui, je vous l'ai dit !

- Pourquoi mentez-vous ?

- Et pourquoi mentirais-je ? Si vous ne me croyez pas, je vous invite à me suivre chez moi, vous les verrez "en chair et en os" si j'ose dire !

- Alors chiche ! J'aimerais avoir confiance en vous. Pour ce faire, il me faut lever ce doute !

- Pas de soucis, mais qu'est-ce qui vous fait penser que je ne les ai plus ?

- Je pensais réellement que les autres seraient intéressés. Mentit-il.

- Ils le sont, mais c'est parait-il trop cher !

 

Fin joueur de poker, Grandbillard savait en principe déceler le bluff. Il eut alors la certitude que Linda ne mentait pas sur ce point. Mais pourtant il avait de ses yeux vu Enguebert sortir de chez Linda avec un gros sac de voyage ! Puis se le faire subtiliser ! Et d'ailleurs Enguebert avait bel et bien accusé Tilleul de les lui avoir volés avec les conséquences que l'on sait ! Y aurait-il deux différents jeux de cahiers ? Tilleul était-il de mèche avec Linda ? Etonnant mais après tout pourquoi pas ? N'avait-il pas hésité à doubler Damien, son protégé de filleul ? Mario savait qu'il n'aurait pas la réponse de suite ! Les femmes sont bavardes et Linda finirait bien par se couper, il suffirait d'attendre.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:52

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 4 par Maud-Anne Amaro

bisou1719

4 - Mystérieuse Linda

 

A 18 heures Béatrice quitta le laboratoire et reprit alors le train pour Paris. Un peu avant 19 heures, elle était Place des fêtes, au pied de l'immeuble de Linda, sans véritable plan. Elle improviserait.

 

- Je suis Béatrice Clerc-Fontaine, c'est au sujet de la succession de Monsieur Bergerac.

- Ah ? Montez !

 

La scène de ce matin chez Geneviève Baur va-t-elle se rejouer à l'exact ? Non, car la première chose qui surprend Béatrice, c'est l'étrange beauté de cette jolie brune aux cheveux mi-longs, dont les yeux bleus pétillent de malice et dont le sourire semble exprimer une gentillesse coutumière.

 

- Je suis chargée de la succession de Monsieur Bergerac et nous avons reçu une réclamation...

- Attendez, vous avez bien dit "Bergerac" ? Vous devez faire erreur, Bergerac, ça ne me dit rien du tout.

- Ah ! On m'a pourtant dit que vous aviez travaillé à son service comme gouvernante.

- C'est Laurillac, pas Bergerac !

 

Béatrice s'en voulut de cette bévue, qui risquait de tout faire rater.

 

- Oui, bien sûr, Laurillac.

- J'ignorais que les clercs de notaire se déplaçaient chez les gens à 19 heures !

- Que voulez-vous ? Les temps sont durs, on manque de personnel.

- Ah ! Ma pauvre dame ! Montrez-moi donc votre carte professionnelle, ça m'intéresse.

- C'est que...

 

Béatrice est très mal.

 

- C'est que vous n'êtes pas plus clerc de notaire que moi, pilote d'hélicoptère !

- Bon, alors on va jouer cartes sur table, voici justement... ma carte :

 

Professeur Andrej Martinov

Béatrice Clerc-Fontaine

Chercheurs indépendants associés.

Elaboration de composés chimiques, Conception de dispositifs et mécanismes.

Solutions pour inventeurs

 

- Oui, bon ! Mais pourquoi avoir menti ? Mais après tout je m'en fous, vous allez me répondre n'importe quoi ! Allons droit au but : vous voulez quoi ? Attention vous n'avez que trois minutes.

- On m'a suggéré que vous pourriez me donner des renseignements à propos du cambriolage de notre laboratoire !

- Hein ? Un cambriolage ? De qui ? De quoi ? Et c'est qui "on" ?

 

La Linda semblait réellement tomber du placard ou alors elle était une comédienne hors pair.

 

- "On" c'est Madame Geneviève Baur !

- Attendez ! C'est la mère Baur qui vous a dit que j'aurais soi-disant cambriolé vos locaux ?

- Elle n'a pas vraiment dit ça ! Temporisa Béatrice.

- Mais elle l'a laissé entendre ?

- Absolument !

- C'est une amie à vous ?

- Pas du tout !

- Alors dans quelles circonstances a-t-elle pu vous sortir une telle énormité ?

- Geneviève Baur s'est présentée chez nous il y a quelques jours. Elle souhaitait que nous l'aidions à réaliser un petit dispositif, qui permettrait de mélanger trois produits d'une certaine façon. Nous n'avons pas donné suite. Elle est repartie très fâchée. Je la soupçonnais du vol, mais sans être sûre. Je suis allée la voir, elle m'a aiguillée vers vous.

- Quelle salope celle-ci ! Et on vous a volé quoi ?

- Apparemment juste un dossier : le dossier d'un autre client qui nous a demandé pratiquement la même chose que Madame Baur quelques jours avant.

- Excusez-moi, mais c'est si important que ça, le vol d'un dossier ?

- En soi non, mais la question n'est pas là ! Cette affaire nous gâche la vie. Dans un premier temps on se déplace à Paris chez un mec qui nous propose une affaire qui, non seulement ne nous intéresse pas, mais qui est potentiellement dangereuse. Il se trouve que sa femme nous a pour ainsi dire forcé la main pour qu'on prenne le contrat. Elle est ensuite revenue nous casser les pieds pour qu'on fournisse un rapport truqué. Après c'est la mère Baur qui se pointe et qu'on est obligés d'éconduire et encore après on est cambriolés ! Alors y'en a marre ! J'ai envie de dire à tous ces gens : Foutez nous la paix, de toute façon, vos expériences à la con n'aboutirons pas et nous refusons d'y participer, de près ou de loin !

- Hum ! C'est un petit peu compliqué votre affaire ! Pour que ce soit moi la cambrioleuse... (ça se dit "cambrioleuse" ?)

- Je ne sais pas.

- ... Donc, pour que ce soit moi, il aurait déjà fallu que je connaisse votre existence. Ensuite que j'aie un mobile.

- Madame Baur m'a dit que nos coordonnées figuraient sur des cahiers, une sorte de journal que tenait Monsieur Armagnac et qui serait en votre possession !

- Laurillac, pas Armagnac. Ce n'est pas impossible, il y a tellement de choses sur ces cahiers ! Mais ça ne fournit pas le mobile ! Vous voulez les voir, les cahiers ?

- Si ça ne vous dérange pas ?

 

Linda ouvrit le placard où étaient entreposés les cahiers et en sortit trois.

 

- Ce doit être les trois derniers, il y en a toute une tripotée !

 

Béatrice en feuilleta un en tournant les pages un peu au hasard, effectivement on y trouvait de tout : des réflexions sur les impôts, sur le gouvernement, l'actualité, la santé, et de ci de là des annotations sur ce qui devait être une expérience en cours. Il aurait fallu des heures pour survoler tout ça ! Elle referma le cahier et le rendit à Linda.

 

- Je vais vous dire, reprit Linda, Monsieur Laurillac avait confiance en moi. Je ne sais pas pourquoi, je dois avoir une bonne tête, il me racontait sa vie, me confiait ses secrets. Il m'a expliqué qu'il cherchait depuis des années à améliorer une sorte de gaz qui briserait la volonté de celui qui en recevrait plein la poire. Un truc de fou ! Il n'y arrivait pas, d'une part le mécanisme permettant de mélanger les produits n'était pas au point, mais surtout l'effet sur les victimes ne durait pas assez longtemps. Depuis deux trois mois, il pensait avoir enfin trouvé, il était joyeux, de bonne humeur. Il a testé son truc sur une souris qui est morte aussitôt. Alors il a sombré dans la neurasthénie, il ne notait plus rien sur ses cahiers, il me disait ne plus avoir confiance dans ses amis. Il avait des médicaments à prendre tous les jours, il a arrêté de les prendre, il en est mort. Quelques jours avant, je lui avais demandé ce qu'il espérait faire avec son foutu produit. Vous savez ce qu'il m'a répondu ?

- Non, mais je ne vais pas tarder à le savoir !

- Il m'a expliqué le plus sérieusement du monde que celui qui parviendrait à améliorer le produit deviendrait le maître de monde !

- Carrément !

- Au début ce n'était qu'un jeu, du moins, je suppose, puis avec le temps c'est devenu de la névrose obsessionnelle. Donc pour revenir à vos problèmes, je ne vois pas quel pourrait être mon mobile, étant bien entendu que je n'ai aucunement l'intention de jouer à devenir le maître, enfin, la maîtresse du monde ! O.K. ?

- Je ne demande qu'à vous croire... à moins que quelque chose m'échappe ! Je ne suis donc pas plus avancée ? Se lamenta Béatrice.

- J'ai connu un peu les gens qui gravitaient autour de Laurillac : tous des cinglés ! Je suppose que le contrat que vous avez signé, c'est avec Grandbillard, c'est ça ?

- Mais comment pouvez-vous savoir ? S'écria Béatrice

- C'est le seul de la bande qui soit marié ! Donc quand vous avez refusé de faire affaire avec Geneviève Baur, elle a dû réfléchir et se dire que quelqu'un d'autre était passé avant vous. Elle a donc cherché à savoir qui c'était.

 

- Possible en effet, mais pourquoi avoir embarqué le dossier ?

- Je n'en sais rien, je ne sais pas ce qu'il y a dans vos dossiers. Elle l'a peut-être emporté tout simplement pour le lire tranquillement à la maison ? En principe quand on fait un casse on évite de s'attarder.

- Il va donc falloir que je retourne chez cette Geneviève ! Ça me saoule !

 

Linda fit un geste qui devait signifier qu'elle compatissait puis changea de registre.

 

- C'est l'heure de l'apéro, ça vous tente ?

- Pourquoi pas ? Ça me fera du bien !

- Whisky, Martini ?

- Whisky avec des glaçons si vous avez !

- Je vais en chercher.

 

Pendant que Linda s'affairait en cuisine, Béatrice jeta un regard circulaire sur la décoration du salon. Quelques croûtes sans intérêt s'exhibaient au mur mais il y avait aussi quelques photos : celle d'un homme dans la soixantaine, peut-être son père, puis une autre où on la voyait en bikini, photographiée sur une plage en compagnie d'une autre femme.

 

- Eh oui, commenta Linda en découvrant Béatrice lorgnant sur la photo, j'étais un joli petit lot à cette époque-là !

- Pourquoi dites-vous ça ? Je vous trouve aujourd'hui aussi belle que sur cette photo.

- C'était il y a dix ans, le temps passe trop vite. Vous êtes moins fanée que moi !

- Je suis juste un peu plus jeune ! Précisa Béatrice.

- Plus jeune et plus jolie ! Vous êtes une vraie blonde ?

- Peut-être !

- Ça manque à ma collection, je n'ai jamais couché avec une vraie blonde. Oh ! Excusez-moi, je dis des choses que je ne devrais pas dire.

 

Un faux lapsus ! Béatrice n'était pas dupe, mais entra dans son jeu, allez donc savoir pourquoi ?

 

- Non, non, ce n'est pas grave, il m'est, moi aussi arrivé d'avoir des aventures avec des femmes, ce sont des choses que je peux facilement comprendre.

 

Linda ne répondit pas, se contentant de sourire puis l'air de rien, se débarrassa de son gilet. Elle avait en dessous une sorte de débardeur assez peu décolleté mais qui mettait en valeur de belles épaules dorées et légèrement grainées de taches de rousseur. Béatrice les trouva très jolies et son regard s'y attarda un peu plus qu'il aurait été convenable. Linda poussa alors le vice de se les caresser légèrement, puis son sourire se fit carrément provoquant.

 

- J'ai peut-être des belles épaules mais toi tu as de belles lèvres.

 

Glissement vers le tutoiement. Un ange passe. Béatrice a toujours été très joueuse, elle joue donc. Et puisque l'autre lui parle de ses lèvres, elle ne trouve rien de mieux que de les mouiller de sa langue. A l'autre de jouer !

 

- On n'a pas trinqué ! On trinque à quoi ? Demanda Linda.

- A notre rencontre, je suppose, répondit imprudemment Béatrice !

- Bonne idée ! A notre rencontre ! Tchin !

 

Les deux femmes trinquèrent.

 

- Tu serais d'accord, je ne dirais pas non ! Reprit Linda.

- D'accord pour quoi ?

- Oh ! Juste un bisou !

- Juste un bisou ? Minauda Béatrice.

- A moins qu'il nous fasse aller plus loin, mais comment savoir ?

- Faisons-le, on verra bien !

 

Les deux femmes se levèrent alors simultanément.

 

Qui de Linda ou de Béatrice entama ce ballet charnel ? Bien présomptueux qui pourrait le dire car en fait l'attirance fut aussi réciproque que simultanée.

 

Et le bisou qu'elles s'étaient promis n'eut jamais lieu, à moins de qualifier ainsi ce french-kiss fougueux où les langues s'entremêlaient dans un tourbillon de salive et des frissons de plaisir.

 

Un moment, elles se séparèrent, il faut bien parfois respirer, leurs visages restaient proches l'un de l'autre. Les filles souriaient, chacune admirant les traits de sa vis-à-vis avant l'embrasser de nouveau.

 

Il fallut bien qu'à un moment Béatrice mit la main sur les belles épaules de sa partenaire ! Depuis le temps qu'elle les lorgnait ! La peau était douce à cet endroit, elle y porta ses lèvres, doucement, sensuellement.

 

Linda prit alors l'initiative d'enlever son débardeur. Presque par reflexe, Béa plongea ses lèvres dans l'échancrure du soutien-gorge pour y déposer de tendres baisers, puis passa ses mains derrière pour dégrafer la chose. Il ne restait plus qu'à l'enlever, ce qu'elle ne fit pas, préférant empaumer par le bas les deux superbes bijoux offerts. La bouche s'approcha assez vite du joli téton brun. Elle osa un coup de langue sans rencontrer d'objection de l'autre coquine, un autre coup de langue, puis elle le suça carrément, assez longuement avant de faire comme tout le monde, c'est-à-dire goûter à l'autre téton (des fois que le goût en soit différent !)

 

Linda profita d'une petite pause pour faire signe à Béatrice d'enlever elle aussi quelques vêtements devenus obstacles. Et c'est bientôt au tour de la brune de téter les tétons de la blonde avec un tel savoir-faire que cette dernière en a la chair de poule !

 

Ah ! C'est un beau et un curieux spectacle dont un insolent voyeur pourrait jouir ! Deux jeunes femmes debout, se faisant face, le plaisir aux lèvres, torses nus, et les pantalons gardés. Elles s'embrassent, se caressent, se cajolent, se frottent l'une contre l'autre, seins contre seins, téton brun contre téton rose.

 

Le temps n'existe plus, elles ne sont pas pressées. Le meilleur moment n'est-il pas celui de la découverte ?

 

Une nouvelle fois, ce fut Linda qui prit l'initiative de la suite.

 

- On retire tout ?

 

Et sans attendre de réponse, car elle ne pouvait être qu'évidente, elle se débarrassa du jeans et du string. Les jambes étaient jolies, les cuisses bien galbées, et le minou plus poilu que ce qui est "correctement" admis.

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Que va faire Béatrice ? Se jeter sur ces trésors offerts ou se déshabiller à son tour afin qu'elles soient égales dans la nudité ? Elle choisit cette option et après que Linda l'ait gratifiée d'un chaste baiser sur le pubis, celle-ci, la prenant par la main, l'entraîne dans sa chambre, défait le couvre-lit d'un coup sec et s'étale de tout son long sur le lit.

 

Elles s'embrassent, se caressent, se pelotent, s'enivrent de la sensualité de leurs corps et de leurs peaux. Tout cela dure une éternité.

 

Et puis, il fallait bien que cela se produise : les deux filles se retrouvent tête-bêche, bouche contre chatte. Et bientôt langue contre chatte.

 

La technique de Linda était assez fabuleuse, excitant le clitoris de la pointe de la langue et des lèvres pour ensuite venir lécher la vulve en de larges et savantes lapées, puis de nouveau le clito. Rythme infernal, plaisir montant. Béa savait son plaisir proche et s'efforçait de se montrer à la hauteur d'une partenaire aussi douée. Heureusement pour elle, elle était au-dessus, c'est plus facile ! S'y retrouver dans tout ce fouillis, laper les sucs qui s'écoulaient d'abondance, puis...

 

On ne peut pas tout faire à la fois. La montée du plaisir est trop forte : Béatrice s'abandonne à son plaisir s'affalant mollement sur sa partenaire, qui stoïquement ne bronche pas.

 

Le temps pour Béatrice de redescendre de son septième ciel et elle reprend son travail sur le sexe de Linda, elle la sent rapidement tendue. Béa se concentre sur le clitoris, jouant des lèvres et de la langue, s'efforçant de garder une bonne cadence. Linda se laisse aller. Ça monte ça monte, ça monte encore... Ça y est, elle explose sa jouissance, mouillée comme une éponge.

 

Et alors, telle une diablesse sortant de sa boite, Linda se dégage de sa position, pivote pour se retrouver dans les bras de Béatrice. Une nouvelle fois les deux femmes s'embrassent passionnément, mais à cet instant la tendresse a remplacé la fougue.

 

Elles sont heureuses !

 

- Tu fumes ? Demanda Linda.

- Rarement !

- O.K., mais la fumée ne te dérange pas ?

- Non, non !

- Tu es libre ?

 

Si Béatrice ne comprenait jamais que certains de ses partenaires sexuels, une fois la petite affaire terminée, se précipitent vers la salle de bains avant de se rhabiller en oubliant tout romantisme, elle préférait toutefois cette attitude à celles (ou ceux) qui risquaient de devenir collants. Aussi fit-elle semblant d'avoir compris de travers :

 

- Ce soir oui ! Je te paye le restau si tu veux.

 

Linda eut l'intelligence de ne pas relancer

 

- Pourquoi pas ? Mais j'ai besoin de prendre une douche.

- Moi aussi.

- Viens, on va la prendre ensemble.

 

Elles le firent, s'amusant à de petits savonnages réciproques, puis se dégottèrent un petit restaurant chinois. Béatrice pensait bien joindre l'utile à l'agréable : plus elle laisserait Linda parler, plus elle en apprendrait. En fait, le repas fut très sympathique mais peu fertile en révélations. Pourtant à plusieurs reprises, Béatrice, sans qu'elle puisse vraiment dire pourquoi, crut discerner que Linda dissimulait une sorte de secret.

 

Le vin aidant, les deux femmes se comportaient maintenant comme deux vieilles copines et quittèrent l'établissement bras dessus, bras dessous en rigolant comme des larrons en foire.

 

- On s'est fait une bouffe, on pourrait se refaire une touffe ! Plaisanta Linda, en déverrouillant sa porte d'entrée, mais avant, j'ai une de ses envies de pisser...

- Moi aussi ! Répondit Béatrice.

- Moi d'abord !

- Je vais me pisser dessus !

- Mais non, viens ! Fais comme moi !

 

Au lieu de gagner les toilettes, Linda pénétra dans la salle de bains et rapidement enleva tout le bas, puis enjamba la baignoire, dans laquelle elle se mit à pisser d'abondance en rigolant comme une folle. Béatrice l'imita, et une crise de fou rire les gagna.

 

- On patauge dans la pisse ! Remarqua Béatrice.

- Ben on va s'essuyer, je m'en suis foutu plein les cuisses.

- Tu veux que je t'essuie la foufoune proposa Béatrice ?

- Oui ! Essuie-moi la foufoune.

 

Linda avait cru que Béatrice voulait l'essuyer à l'aide d'une serviette avant sans doute de dévier vers des jeux plus osés. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise de la voir se baisser devant elle et d'offrir sa langue à sa chatte trempée d'urine.

 

- Mais t'es une vraie cochonne, toi ! Protesta-t-elle mollement.

- Je te choque !

- Y'a pas grand-chose qui me choque, tu sais ! Ce n'est pas vraiment mon truc, mais je l'ai déjà fait, je n'ai rien contre.

- Je continue alors ?

- Yes ! Humm attends !

- Oui !

- Je vais peut-être pouvoir faire encore deux ou trois gouttes, ça te dit ?

- Bien sûr que ça me dit !

 

Béatrice se positionna de façon à recevoir le cadeau et à l'instar du corbeau de la fable, ouvrit un large bec, se déformant ainsi le visage, ce qui provoqua un bel éclat de rire chez sa partenaire.

 

- Si tu me fais rire, comment veux-tu que j'y arrive ?

- Ne me regarde pas !

 

Béatrice put ainsi se régaler de quelques gouttelettes, avant de lécher consciencieusement le minou de sa camarade de jeu.

 

Cette dernière, mutine, profita d'une petite pause de sa lécheuse pour pivoter sur elle-même et lui exhiber son côté "pile".

 

- Tu fais quoi ?

- Je t'offre mon cul ! Tu n'en veux pas ?

- Si, si ! Il est trop mignon, ce petit cul ! Répondit-elle en lui malaxant les fesses.

- Lèche !

- Tu voudras que je te lèche le petit trou ?

- Oui, j'aime bien !

 

Pas de problème pour Béatrice, qui écarte les globes afin d'accéder à l'œillet brun de Linda. Il est très joli, finement dessiné, un trou du cul de compétition ! La langue de Béa furète en de petites circonvolutions, l'anus s'entrouvre, le bout de la langue tente de pénétrer, un doigt ose l'aventure.

 

- Continue c'est bon ! Commente Linda qui attrape un tube de dentifrice de forme cylindrique sur le rebord de la baignoire et le tend à Béa. "Enfonce moi ça dans le cul !"

 

Béa lèche le machin pour le lubrifier de sa salive, puis l'enfonce dans le rectum de sa camarade de jeu, qui marque son appréciation en poussant d'abord d'étranges petits cris, puis d'autres bien plus significatifs.

 

- J'adore jouir par le cul ! Finit-elle par confier quand elle eut repris ses esprits. Je ne comprends pas comment ça se passe, on n'a pourtant pas de prostate ?

- Que veux-tu ! Les mystères du trou du cul sont insondables !

- Tu me l'as pourtant bien sondé ! Bisous ?

 

Une nouvelle fois, les deux femmes s'embrassèrent, tout en se caressant tendrement. Après quelques instants, la main de Linda s'aventura sur le pubis de sa vis-à-vis. Elle n'y resta pas longtemps, bientôt un doigt vint fouiller entre ses lèvres vaginales, s'y inséra, imprima quelques va-et-vient, puis vint exciter le clitounet qui ne tarda pas à réagir comme il se doit. Béatrice explosa dans les bras de Linda qui une fois de plus lui offrit sa bouche.

 

- Tu peux rester dormir si tu veux ?

 

C'est ce qu'elle fit.

 

Tony

 

Ce même jour, Mario Grandbillard avait rendez-vous avec le dénommé Tony dans un bistrot de l'avenue Mac Mahon, près de l'Etoile.

 

- Donc, vous n'avez rien trouvé ?

- Chez de la Tournelle, rien du tout, pas de sacs de voyage, pas de cahiers et rien qui ressemble à des choses pour faire des expériences de chimie. J'ai aussi visité la cave !

- Vous avez pu la localiser ?

- Ben oui, qu'est-ce que vous croyez, c'est un métier ! Et il n'y avait rien non plus dans sa bagnole !

- Et Tilleul ?

- Son adresse c'est un presbytère, c'est plus compliqué : je peux faire mais je suis obligé de vous demander un modeste supplément.

- D'accord pour le supplément, pourvu qu'il soit vraiment modeste.

- J'ai pris des photos des curés qui entraient ou sortaient de ce machin. Dites-moi s'il est dans le lot votre Tilleul, demanda Tony en exhibant quelques feuilles imprimées.

- C'est celui-là !

- On s'en occupe !

 

Mercredi 26 octobre

 

Le lendemain matin après que Béatrice fut prête à partir, Linda lui demanda :

 

- Tu vas faire quoi, maintenant ?

- Là je vais passer chez moi me changer et après je vais au boulot.

- Oui, mais je demandais pour ton cambriolage.

- Je vais réfléchir quelques jours, je vais voir si on continue à nous casser les pieds. De toute façon, la mère Baur aura de nouveau ma visite, je ne vais pas laisser tomber l'affaire, ce n'est pas mon genre.

 

Linda prit alors une profonde inspiration avant de répondre :

 

- Je ne pourrai malheureusement pas t'en dire plus, mais sois en persuadée, ces gens-là vont bientôt cesser de t'emmerder. C'est l'affaire de quelques jours maintenant. Je te préviendrai.

- Te voilà bien mystérieuse !

- J'ai promis à un être cher de ne rien dire. Et je mets un point d'honneur à tenir ce genre de promesse.

- C'est bien ! Je n'insiste pas, j'espère simplement que je ne vais pas apprendre au bout de quinze jours que c'était toi la cambrioleuse ! J'en serais énormément déçue.

- Tu ne seras pas déçue !

- D'accord ! Bisous ? Proposa Béa en approchant ses lèvres de celles de son interlocutrice.

 

N'empêche que si le baiser fut intense, fougueux et même baveux, Béatrice restait néanmoins dubitative.

 

Tony, Grandbillard, Annette, Martinov

 

Voilà tout à fait le genre de travail qui amuse Tony. Accompagné d'un complice, il attend dès 7 heures du matin que Tilleul sorte, ce qu'il finit par faire une heure plus tard. Tony et son acolyte sonnèrent alors à la porte du presbytère où un vieux curé vint leur ouvrir.

 

- Police ! On a un mandat de perquisition ! Déclare Tony le plus sérieusement du monde en exhibant de grossiers faux papiers.

- La police ! Mais qu'est-ce qui se passe ?

- Vous allez nous montrer où loge Tilleul.

- L'abbé Tilleul ? Mais qu'est-ce qu'on lui reproche ? Ce doit être une erreur...

- Bon, on y va ? On n'a pas que ça à faire, et soyez discret si possible.

 

Mais la chambre du curé ne renfermait ni sac de voyage, ni collection de cahiers.

 

Tony téléphona à Grandbillard à 17 heures comme convenu et lui fit part de son échec.

 

Grandbillard ne comprenait rien. Et voilà qui n'arrangeait pas son humeur, lui que son arthrose faisait péniblement souffrir depuis ce matin. Où ces deux abrutis avaient-ils planqué ces foutus cahiers ? Et puis une autre chose l'intriguait : son épouse lui avait demandé si quelqu'un d'autre était au courant du contrat passé avec le professeur Martinov. Bien sûr, qu'il n'en avait parlé à personne mais pourquoi cette question ? Sur le coup, il n'avait pas trop réagi, mais en y réfléchissant, il lui apparaissait qu'elle n'avait pu lui poser cette question sans raison. Il n'avait qu'une confiance limitée envers sa compagne et décida de revenir à la charge :

 

- Je voudrais savoir pourquoi tu m'as posé cette question ?

- J'en sais rien, moi, je te demandais ça comme ça !

- Tu mens, Annette !

- C'est ça traite-moi de menteuse !

- Parfaitement ! Je te traite de menteuse !

- C'est tes expériences à la con qui te montent à la tête !

- Bon, je t'ai posé une question ! Hurla-t-il.

- C'est ça fais nous une grosse colère, ça ira mieux après !

- Je sais que tu me caches quelque chose.

- Mon pauvre vieux, tu deviens parano !

- Ecoute, j'en supporte pas mal avec toi, j'ai plus de cornes que toutes celles qui sont au musée de la chasse.

- Parce que toi, tu ne m'as jamais trompée peut-être ?

 

Le sang monte à la tête de Mario Grandbillard, il s'empare d'un gros vase chinois, une imitation, mais bien jolie ! Et boum, en miettes le vase !

 

- Connard !

- Grosse poufiasse !

- Bon écoute-moi bien connard, ce que je voulais te cacher pour épargner tes nerfs, c'est que Martinov s'est fait cambrioler et que la seule chose qu'on lui a piqué, c'est le contrat que vous avez signé ensemble. T'es content comme ça ?

- Mais comment tu peux être au courant et pas moi ?

 

Mais Annette Grandbillard, partie dans sa chambre, ne répond pas. Mario est abasourdi, ce qu'elle vient de lui dire n'a aucun sens ! Alors il prend le téléphone et compose le numéro de Martinov.

 

- Mais, mon cher monsieur, comme le dossier a été volé, je n'avais plus votre numéro de téléphone. En revanche ma collaboratrice avait celui de votre épouse...

- Hein ? Mais comment pouvait-elle l'avoir ?

 

- C'est une bonne question mais je ne peux pas lui demander, elle est absente.

- J'aimerais bien savoir !

- Je vous dirai !

- Sinon, vous en êtes où avec mon Grandbillardium ?

- Nous avons testé quelques pistes qui nous paraissaient intéressantes mais qui se sont révélées décevantes. Nous continuons à chercher.

- Vous pensez y arriver ou pas ?

- Il est trop tôt pour tirer des conclusions, Monsieur Grandbillard.

- Bon, j'attends de vos nouvelles.

 

Grandbillard raccrocha, au bord de la crise de nerfs :

 

"Ce connard de Martinov était en train d'échouer, il ne trouvera pas, et pourtant la solution existe puisque Laurillac était sur une piste ! Si seulement je pouvais récupérer ces foutus cahiers."

 

La sonnerie du téléphone le sortit de sa rêverie. C'était l'abbé Tilleul. Que lui voulait cet abruti ?

 

- Mario, il se passe des choses extrêmement troublantes. Je sais que la mort de Laurillac a fait éclater la cohésion de notre groupe, il existe entre nous des inimitiés qu'il serait illusoire de nier. Je propose néanmoins de nous rencontrer une dernière fois pour faire le point.

 

Manifestement le curé lisait un texte.

 

- Je ne te promets rien, ce serait où et quand ?

- Demain soir à 19 heures au Compostelle. Je précise que Jacques-Marie Enguebert m'a donné sa parole qu'il s'abstiendrait de toute agressivité à ton égard. Peux-tu m'assurer de la réciproque ? Allô, allô, je ne t'entends plus.

 

Grandbillard ébahi venait de voir sa femme traverser le salon et se diriger vers la porte, deux valises à la main et un grand sac en bandoulière.

 

- Allô, Mario, allô !

- Oui, je suis là, j'ai bien noté, j'aviserai, salut !

 

Annette partie ! Jamais il ne l'aurait crue capable d'un tel acte !

 

"Bof, elle reviendra, elles n'a aucune ressource personnelle. A moins qu'elle se soit trouvé un riche célibataire ?"

 

Il faudrait donc qu'il s'organise : la cuisine, la vaisselle, le linge à laver et à repasser, le ménage... L'horreur ! Tout s'accumule aujourd'hui ! Quant à la réunion proposée par Tilleul, il irait. Uniquement par curiosité !

 

Il est 19 heures, Béatrice vient de partir et le professeur Martinov explore son réfrigérateur, se demandant ce qu'il pourrait bien se faire à manger. On sonne ! Martinov est sur ses gardes depuis le cambriolage, il regarde par l'œilleton, et stupéfait reconnaît Annette Grandbillard. Il ouvre :

 

- Excusez cette visite tardive et non annoncée, je viens de rompre avec mon mari, j'aurais pu aller à l'hôtel mais j'ai besoin de parler à quelqu'un. Je peux entrer ?

- Euh, oui !

- Vous pouvez m'héberger pour la nuit ?

- Euh, on peut s'arranger !

- Ça ne vous dérange pas au moins ?

- Non, mais disons que c'est imprévu. Pourquoi ne pas avoir téléphoné ? J'aurais pu m'organiser !

- Mais je voulais vous faire la surprise, professeur. Pour l'organisation, faites-moi confiance, je m'occupe de tout. Déjà, je vous paye le restau. Il doit bien y avoir des bons restaurants dans votre patelin ?

- Oui, mais...

- Ou un traiteur, vous connaissez un bon traiteur ? On va se faire livrer des bons petits plats, ce soir je ne fais pas régime !

- Je connais un chinois, un japonais, une pizza...

- Fruits de mer, il n'y a pas ?

- Si ! L'écailler de la gare doit faire traiteur.

- Trouvez-moi le numéro, je vais arranger tout ça !

 

Bref ! Annette effectua sa petite commande.

 

- On sera livré à 20 h 30, ça nous laisse une heure ! Qu'est-ce qu'on pourrait faire en attendant, professeur ! Un scrabble ?

- Désolé mais je n'ai pas ce qu'il faut !

- Et pour faire du sexe, vous avez ce qu'il faut ? Minauda-t-elle en appuyant sur la braguette de Martinov

- Je dispose d'une quéquette et de deux roupettes !

- Chic alors ! Vous permettez que je leur fasse prendre l'air ?

- Je vous en prie, faites comme chez vous !

 

Annette défait carrément le pantalon du professeur et le fait glisser sur ses chevilles. Le slip complétement démodé qu'il a mis ce matin ne tarde pas à suivre le même chemin. Elle s'empare de la bite qui bande mollement et commence à la branler.

 

- Je crois qu'il faut que je règle un petit problème avant de continuer ! Indiqua Martinov.

- Un problème, auriez-vous un médicament à prendre ?

- Non, ce n'est pas ça, il faudrait, voyez-vous que je fasse pipi !

- Une grosse envie ?

- Une envie… normale !

- L'autre jour, je vous avais pissé dans la bouche, que diriez-vous d'invertir les rôles aujourd'hui ?

- Ça m'amuserait en effet, mais déshabillez-vous, je m'en voudrais de pisser sur vos vêtements.

- Tout ça pour me voir à poil ! Quel vicieux vous faites, vous alors ! Plaisanta-t-elle. Et si le traiteur arrive ?

- Il est bien trop tôt mais je vais prévoir une robe de chambre au cas où il serait en avance. Je reviens, profitez-en pour vous déshabiller.

- A vos ordres, mon cher professeur.

 

Quand il revint, une bâche en plastique dans une main, un peignoir dans l'autre, la belle mature était nue comme un modèle dans l'atelier du peintre. Spontanément, elle se mit à genoux sur la bâche et ouvrit une large bouche. Martinov s'approcha et libéra les vannes de sa vessie. Bientôt un long filet d'or envahit le gosier d'Annette qui s'efforça de tout avaler mais ne put faire face au débit trop puissant.

 

- Qu'est-ce qu'elle est bonne ta pisse, Martinov.

- Normal, je bois beaucoup de thé, ça parfume !

 

Elle prit ensuite la bite en bouche, la nettoya de ses dernières gouttes d'urine en même temps qu'elle la faisait monter.

 

- Tu m'encules ?

- Mais avec grand plaisir !

  Martinov134b.jpg

Elle se tourna. Le professeur resta admiratif devant ce fier fessier qu'il vint cajoler comme il se doit, des mains et des lèvres. Lui écartant les globes, un index inquisiteur mais néanmoins humide ne tarda pas à pénétrer dans l'anus de la mature qui gémit sous l'audace.

 

- Vas-y, mon salaud, doigte-moi le cul ! C'est trop bon !

 

Encouragé, Martinov fit pénétrer un deuxième doigt, essaya même un troisième mais décida que ce n'était point pratique. Puis s'encapotant, il passa aux choses dites sérieuses, en enfonçant sa bite dans ce dargeot si généreusement offert.

 

Dans sa précipitation (ou plutôt dans son état d'excitation) il se rendit compte qu'il avait oublié de lui butiner le trou du cul se sa langue, lui qui adorait ça ! Il perdait la tête notre vert professeur !

 

Il lima, lima tant et si bien qu'il cracha sa semence alors qu'Annette poussait des cris de damnée en déroute.

 

Le trip n'avait duré qu'une dizaine de minutes mais ils n'allèrent pas se plaindre, la soirée ne faisait que commencer !

 

- Ça ne vous dérange pas si j'utilise votre robe de chambre, je n'ai pas envie de me rhabiller

- Hummm ! Le peignoir a un inconvénient, savez-vous ?

- Je ne vois pas !

- Il a une tendance naturelle à s'entrouvrir. C'est un inconvénient mais il est propre à satisfaire celui qui est en face de la personne.

- Autrement dit, je peux utiliser le peignoir ?

- Absolument.

- Et j'ai bien compris qu'il ne fallait pas que je l'attache trop fort, ce peignoir, petit cochon !

- Absolument !

 

Contre toute attente, le repas en tête à tête que le professeur Martinov redoutait, non pas à cause des plats commandés, mais en raison des sujets de conversations, se révéla intéressant.

 

Annette Grandbillard était amatrice d'art et si elle ne suivait que modérément son interlocuteur dans sa passion pour Renoir, ils se découvrirent un goût commun pour les maîtres flamands des 16ème et 17ème siècles. Ils s'attardèrent à table et ne la quittèrent qu'après 23 heures. Ils ne la débarrassèrent pas.

 

- Je serais bien partante pour un nouveau câlin ! Suggéra à ce moment Annette.

- Je suis un peu fatigué, on a bien mangé, bien bu…

- Nous ne sommes pas obligés de nous éterniser. Je me suis laissé dire que vous aviez des petites pilules miracle.

- On ne peut rien vous cacher !

- Ecoutez, j'ai un fantasme. J'aimerais bien le réaliser avec vous, vous voulez bien ?

- Il faudrait que je sache ce que c'est ?

- L'autre jour quand nous avons joué avec Béatrice, elle m'a confié que le gode que nous avions utilisé vous appartenait.

- Ben, oui, il est à moi !

- Racontez-moi ce que vous faites avec !

- Je préfère vous laissez deviner !

- Et si vous alliez le chercher ?

- On me l'a volé !

- Vous plaisantez ?

- Non pas du tout !

- Alors permettez-moi de vous en offrir un tout neuf, je vous l'apporterai demain soir !

- C'est bien gentil !

- Mais vous me raconterez tout !...

 

Il ne répondit pas ! Ils montèrent dans la chambre, se couchèrent, puis exténués, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre après quelques tendres caresses.

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 27 mai 2016 5 27 /05 /Mai /2016 09:35

Pr Martinov 13 - Le gaz de soumission 3 par Maud-Anne Amaro

StampBea

3 - Horrible Geneviève

 

Mardi 11 Octobre

 

Vers 10 heures le carillon de la porte sonna. Béatrice fit attendre la visiteuse dans ce qui servait de salle d'attente et prévint Martinov :

 

- Ton rendez-vous est arrivé, mon petit professeur. Tu devrais te donner un coup de peigne, c'est un vrai canon, cette nana !

- Non ?

- Si !

- Mais si je sors m'arranger, elle va me voir ! Objecta-t-il

- Tu veux que j'aille te chercher des trucs ?

- Je ne voudrais pas abuser !

- Allons, allons, t'as besoin de quoi ?

- Euh, un peigne, de l'eau de toilette, peut-être un nœud papillon propre, il y en a un joli rouge en bas de l'armoire ! Et puis je dois avoir du spray buccal dans le tiroir de ma table de nuit.

- OK, je t'apporte tout ça !

 

Martinov se repomponna comme il le put, se disant après coup que ces coquetteries étaient sans doute bien vaines à son âge. Mais bon il avait aussi une image de marque à tenir !

 

- Allez, fais entrer la pin-up !

 

Oups !

 

Martinov faillit en avaler son nœud-papillon : La créature qui était devant lui ressemblait plus à la fée Carabosse qu'à Pénélope Cruz. Il lança un regard assassin à Béatrice qui s'amusait intérieurement de sa grosse plaisanterie.

 

- Geneviève Jolie ! Se présenta Geneviève Baur qui pratiquait parfois l'humour décalé.

- Je viens de relire votre dossier. Vous souhaitez que je vous fabrique une sorte de vaporisateur à compartiments, si j'ai bien compris ? Demanda Martinov.

- Oui, c'est pour mes plantes. J'ai retrouvé une vieille feuille que m'avait donnée ma grand-mère, il y a bien longtemps, je croyais l'avoir perdue. Ça fait tout : ça neutralise les parasites, ça fait de l'engrais et ça dope les vitamines !

- Je vois ! Admit Martinov, qui s'en foutait complètement.

- Donc voilà, il faut trois compartiments étanches. Chacun contient trois produits qu'on va appeler A, B, et C... reprit la dame.

 

"Tiens, ça me rappelle quelque chose" ! se dit alors le professeur.

 

- Je veux pouvoir mélanger A et B, chauffer à 80°, attendre 40 secondes, puis mélanger A + B avec C et pulvériser dans la foulée.

 

"Autrement dit, exactement la même chose que ce que demandait Grandbillard !"

 

- Je vous ai apporté quelques croquis supplémentaires, si ça peut vous aider...

- Merci ! Je pourrais éventuellement vous faire ça d'ici une bonne semaine, il faudrait que je vais vous fasse un devis.

- Inutile, je paie d'avance. Je vous fais confiance, vous jouissez d'une bonne réputation.

- Qui vous a donc confié ce genre de choses ?

- Ma banque !

- Votre banque donne des renseignements sur les gens ?

- Absolument... Je peux vous régler en liquide ?

 

Raclement de gorge de Béatrice !

 

- Attendez, je n'ai pas dit que j'étais d'accord pour cette affaire. Je dois me concerter avec ma collaboratrice, ce ne sera pas long. Si vous voulez regagner la salle d'attente...

 

Dès qu'ils furent seuls, Béatrice entreprit le professeur :

 

- Bien sûr, les coïncidences ça existe mais il y a tout lieu de penser que cette bonne femme a partie liée avec Grandbillard. Il a dû apprendre que sa femme avait renégocié avec nous et il essaie autrement...

- Oui, ils emploient tous les deux la même terminologie : les produits A, B, et C... En revanche elle ne veut pas devenir "maître du monde", elle veut juste soigner ses plantes ! C'est touchant !

- Donc, qu'est-ce qu'on fait de la petite dame ? Demanda Béa.

- On va lui dire qu'on n'est pas intéressés !

- On est d'accord !

 

La "petite dame" ne s'attendait vraisemblablement pas à cette décision et se mit à protester avec véhémence.

 

- Vous n'avez pas le droit, c'est du refus de vente !

- L'entretien est terminé, madame. Si vous voulez bien suivre Béatrice, elle va vous indiquer la sortie...

- Je vais porter plainte !

- Chiche !

 

Dès Geneviève sortie, Béatrice enfila un blouson et se dirigea vers la porte d'entrée.

 

- Tu vas où ?

- Je reviens tout de suite.

 

"Pourvu qu'elle soit venue en voiture !" se dit Béa en suivant Geneviève. Mais c'était le cas, elle relève le numéro de la plaque d'immatriculation et fait demi-tour.

 

- On va demander à Gérard (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) les coordonnées du propriétaire, ça pourra nous être utile s'il y a ses suites. Dit-elle en revenant.

- Oui dis-donc, Béa, faut qu'on se cause...

- Faut qu'on se cause de quoi ?

- Tu m'as bien fait marcher avec ta pin-up !

 

Béa éclate de rire !

 

- Ah ! Ah ! Je te revois en train de t'asperger d'eau de toilette ! Tu ne m'en veux pas mon petit professeur ?

- Non, mais ça mérite une bonne fessée !

- A cul nu ?

- Tant qu'à faire !

- Ce n'est pas un problème, j'ai justement une petite envie !

- Coquine !

- Je sais ! Dit-elle en retirant son pantalon.

 

Martinov avait beau connaître sa collaboratrice par cœur, depuis le temps qu'ils s'amusaient ensemble, il ne s'en lassait pas. Et il était là à la contempler, un pull-over à col roulé gris en haut et rien en bas, ses poils pubiens de vraie blonde découpés en ticket de métro ayant l'air de le défier.

 

- Ben alors, mon petit professeur, tu ne m'a jamais vue ?

- Comme ça, avec ce pull, non pas encore !

- Bon alors, tu me fais un cul tout rouge ?

- Tu l'as bien mérité, mais je me demande si c'est vraiment une punition ?

- Ben, tu verras bien !

- La derrière fois, je me suis fait mal aux mains.

- Mon pauvre petit professeur, il s'était fait bobo à ses mimines ! Et bien prends une badine !

- Une badine ! Où veux-tu que je trouve une badine !

- Je reviens !

 

Et la voilà partie, le cul à l'air ! Martinov mesurait la chance qu'il avait eue le jour où il avait embauché cette jolie chimiste. Sa nature coquine s'était révélée quand ils avaient expérimenté ensemble le "lapin dur", un redoutable stimulant sexuel. Non seulement, elle était très compétente sur le plan professionnel, mais ses coquineries toujours très décontractées égayaient la vie du vert professeur, qui se qualifiait lui-même de vieux coquin. En plus les rapports étaient simples, ils n'étaient pas du tout dans un rapport amant-maitresse ; non ils s'amusaient parfois à délirer sexuellement ensemble sans que cela ait des conséquences.

 

Béatrice revint avec une brosse à piquants.

 

- Voilà un objet frappant original ! Mais dis-moi, ça te sert à quoi une brosse à cheveux, mon petit professeur ?

- Ça me sert à me brosser les quelques cheveux qui me restent !

- Oh ! Eh bien, la prochaine fois que tu te brosseras, tu penseras à moi, allez vas-y, frappe !

- Avec le dos, je suppose ?

- Pour commencer, oui ! Allez vas-y frappe !

- Tiens ! Dit-il accompagnant le premier coup.

- Ouille !

- Je t'ai fait mal !

- On s'en fout tant que je ne te dis pas d'arrêter, tu continues !

 

Du coup, Martinov se prit au jeu et se mit à distribuer les coups à la volée, un coup à droite, un coup à gauche de façon qu'il n'y ait pas de jaloux ! Bien que n'étant pas d'un naturel sadique ni même dominateur, cette petite fantaisie l'excitait, et bientôt sa braguette s'exaspéra de devoir retenir prisonnière sa bite tendue comme un arc. Il régla donc le problème en faisant une courte pause, qui lui permit à son tour d'enlever tout le bas.

 

- Ça t'excite, hein ? Lui lança Béatrice.

- Non, non, j'ai juste un peu chaud ! Plaisanta-t-il.

- Chaud à la bite ?

- M'en parle pas !

- Je vois ! On s'en occupera tout à l'heure, tape un peu avec l'autre côté, j'ai envie.

- Mais tu es folle, je n'ai pas envie de te blesser !

- Mais ça ne peut pas blesser ! Est-ce que tu te blesses en te brossant les cheveux ?

- D'accord, on y va !

 

La sensation n'était pas du tout la même, chaque coup provoquait une sorte de picotement multiple assez particulier.

 

- Je crois que tu es assez rouge comme ça ! Décida Martinov au bout d'un moment.

- C'est parce que tu as envie que je te suce ?

- Ça ne me déplairait pas en effet !

- Mais ce sera à ma façon à moi !

- Je te fais confiance.

Martinov133a.jpg

Martinov pensait que lui debout, Béatrice adopterait la position classique de la fellatrice agenouillée (au fait, qui était cet abruti, un publicitaire, je crois, qui clamait à qui voulait l'entendre que la fellation était une manifestation de la soumission de la femme envers l'homme ?). Eh bien, non, après avoir demandé au professeur de s'abstenir de bouger, elle le contourna, s'accroupit derrière lui, le fit s'incliner, puis entreprit de lui lécher l'anus.

 

Voilà une caresse qui ne laissait pas insensible le vert professeur qui se mit à ânonner de plaisir, d'abord timidement, puis un peu plus fort quand le doigt remplaça la langue, et encore plus fort quand un second, puis un troisième doigt virent épauler le premier.

 

- T'aimes ça, les doigts dans le cul ? Hein, mon petit professeur.

- J'adore !

- Tu sais que tu as un beau cul, pour un homme ?

- Un cul, c'est un cul !

- Ben non, il n'y en a pas deux pareils.

 

Béatrice abandonna sa caresse Son objectif n'était pas de faire jouir Martinov de cette façon. Elle lui tendit une capote qu'il enfila sur son sexe dur.

 

- Tu m'encules ? Minauda-t-elle

- Direct ?

- Oui, aujourd'hui j'ai envie d'être bousculée. Vas-y carrément, fais-moi crier !

 

Voilà qui n'était pas dans précisément dans les habitudes du professeur, dont l'une des lignes de conduite était plutôt de faire attention "aux autres", mais se dit-il "ce que femme veut, l'homme doit lui donner, s'il le peut."

 

Aussi, il n'hésite pas, s'introduit en force et la pilonne à la façon d'un piston de locomotive. Ce genre de sauvagerie possède son inconvénient, ça raccourcit considérablement le rapport. Mais il faut croire que nos deux joyeux obsédés y trouvèrent leur compte. Martinov profita du fait que Béatrice se soit mise à hurler comme la sirène des pompiers le premier mercredi du mois, pour accélérer la cadence et jouir à son tour.

 

Les voilà tous les deux épuisés, en sueur, mais satisfaits. Béatrice fait un petit bisou sur le nez du professeur, puis ils se rhabillent, étanchent leur soif et se remettent au travail.

 

Lundi 17 octobre

 

Quelques jours plus tard Grandbillard recevait un coup de fil chez lui :

 

- Bonjour, c'est Linda, l'ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, vous vous souvenez, je pense !

- Bien sûr que je me souviens !

 

Et même qu'à l'évocation des croustilleries qu'ils avaient pratiquées ensemble, il se mit à bandouiller.

 

- J'ai une information qui devrait vous intéresser.

- Dites !

- Les cahiers que vous recherchiez, je les ai retrouvés !

- Non ! C'est vrai ? Répondit Grandbillard qui n'en croyait pas ses oreilles.

- Bien sûr que c'est vrai, ça vous intéresse ?

- Evidemment !

- C'est que ce ne sera pas gratuit !

- Tiens donc ! Mais ce n'est pas un problème, vous êtes toujours chez Laurillac ?

- Ben non, je n'ai plus rien à y faire. Je suis chez moi ! Vous pouvez passer ce soir vers 18 heures, je vous donne l'adresse…

 

Bien sûr, Grandbillard qui avait pris le métro était ponctuellement au rendez-vous le soir-même, dans un immeuble moderne près de la place des Fêtes. Linda était très en beauté, petit haut décolleté rose bonbon et mini-jupe noire en vinyle.

 

- Ils étaient où ?

- Les cahiers manquants ? Dans le placard du labo, c'est moi qui les avais entassés machinalement là-dedans pour pouvoir tout nettoyer à fond, j'avais complètement oublié !

- Il y a un placard dans le labo ? Je n'ai pas vu de placard !

- Ben, oui, faut savoir qu'il existe, il n'y a pas de poignée à la porte... Bon, voilà, ils sont tous là, les cahiers, vous m'en donnez combien ?

- J'en sais rien, quel est votre prix ?

- 10.000 euros !

- Vous plaisantez, j'espère ?

- Non, non !

- C'est trop cher !

- Alors, je les garde, Monsieur Laurillac avait d'autres amis qui seront probablement intéressés.

 

A ces mots, Grandbillard sent la colère l'envahir.

 

- A 8.000, je les prends.

- Si vous pouvez lâcher 8.000 euros, vous pouvez en lâcher 10.000 !

- Vous êtes dure en affaire, vous ! Bon, marché conclu, je vais vous faire un chèque.

 

Grandbillard rédigea le chèque, que Linda rangea dans un tiroir, puis il entassa les cahiers dans le sac de voyage qu'il avait pris le soin d'emporter.

 

Et alors que l'affaire semblait conclue, Grandbillard se jeta brusquement sur Linda. Très vite il lui fit une prise au poignet pour l'immobiliser et l'entraîna malgré ses cris vers le tiroir, où il récupéra son chèque…

 

Mais…

 

- T'aurais pas dû faire ça, pépère ! Recule jusqu'à la porte et pousse ton sac de voyage vers nous avec ton pied.

 

L'homme qui vient de parler est encagoulé et tient un revolver. Il vise non pas la poitrine ou la tête, mais la cuisse. Grandbillard, ancien militaire sait se battre mais il n'a plus 20 ans et comprend que son adversaire n'hésitera pas à tirer, non pas pour le tuer mais pour lui briser la jambe. Il lève les mains bêtement en signe de soumission et pousse le sac.

 

- On te laisse le choix : ou tu nous rends le chèque et tu te casses avec les cahiers. Ou tu les laisses... Reprend l'inconnu.

 

Cette voix ! Cette voix lui rappelle quelqu'un, mais qui ? Une coïncidence dans doute ! Grandbillard hésite mais une amorce de plan germe dans son esprit.

 

- O.K. Je vais m'en aller.

- C'est ça ! Fous le camp !

 

Grandbillard cherche une réplique assassine mais l'inspiration ne vient pas. Il s'en va, dépité.

 

En descendant l'escalier, son plan prend forme. Il est simple. Il prend le métro jusqu'à son domicile, prévient sa femme qu'il a un imprévu puis repart en voiture Place des Fêtes.

 

Linda rigole avec son complice :

 

- C'est trop drôle ! On peut continuer à mettre la pression si tu veux ! Mais on devrait baisser le prix ! Propose-t-elle.

- Pas encore !

- Alors à qui le tour ?

- Enguebert !

 

De celui-ci, ils ne possédaient que son numéro de téléphone fixe, qu'il avait placé sous répondeur indiquant qu'il serait absent quelques jours de son domicile.

 

- Ce sera donc Geneviève !

- Allons-y ! J'espère qu'elle ne va pas me raccrocher au nez, on s'est engueulés assez sévèrement le jour où Laurillac a cassé sa pipe !

 

Geneviève Baur ne décroche pas, elle déteste être dérangée en plein milieu de son jeu télévisé. Ce n'est qu'après qu'il soit terminé qu'elle prend connaissance du message enregistré sur le répondeur.

 

"Bonjour, je suis Linda, l'ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, je vous propose d'oublier les mots que nous avons eu, j'ai une proposition à vous faire qui est susceptible de vous intéresser. Si vous pouviez me rappeler au ..."

 

Geneviève rappelle donc, elle a toujours été très curieuse :

 

- J'ai en ma possession la totalité des cahiers sur lesquels Monsieur Laurillac décrivait l'avancée de ses expériences, je suppose que ça doit vous intéresser ?

- Pas du tout !

 

Le ton est cassant, catégorique.

 

- Ah ! Ah bon ? Ben tant pis !

 

Linda raccroche, incrédule.

 

- Ce serait donc elle ? Commente l'homme ! Je ne la croyais pas si maline !

- Ça change les plans !

- On va adapter ! On va même adapter tout de suite ! Allez, on téléphone à Tilleul ?

- On y va !

 

Geneviève déteste Linda, non seulement parce qu'elles se sont violemment disputées le jour du décès de Laurillac mais aussi parce qu'elle possède tout ce qu'elle n'a pas : la jeunesse, le charme, la beauté et surtout (même s'il convient d'en parler au passé) la confiance de Laurillac.

 

L'esprit d'escalier fonctionnant comme on le sait, Geneviève se dit qu'elle n'en a rien à faire des cahiers de Laurillac, mais qu'il serait peut-être intéressant de savoir ce que cette Linda manigance. De plus cette fille pourrait constituer un obstacle à ses projets. Elle la rappelle donc, explique qu'elle a changé d'avis et prend rendez-vous.

 

- Aujourd'hui, ce serait possible ?

- Je crains que non, répond Linda, à moins que vous puissiez venir à 21 heures ?

- Je viendrais à 21 heures.

 

Sur place, Mario Grandbillard parvient à se garer non loin de l'immeuble de Linda. Il surveille les allées et venues jusqu'à 21 heures sans rien remarquer de particulier, puis il laisse son véhicule sur place et rentre par le métro. Le taxi transportant Geneviève Baur n'arrive, lui que dix minutes plus tard.

 

Geneviève demande de pouvoir feuilleter le dernier cahier, ce qu'elle fit d'un air négligé avant de le reposer, rassurée. Elle sait qu'il ne lui apprendra plus rien.

 

- Et vous en auriez voulu combien ?

- 10 000 euros.

- Et bien, vous n'y allez pas de main morte, vous ! Et je peux vous demander ce qui vous autorise à monnayer d'un prix aussi extravagant des documents qui ne vous appartiennent pas ?

- Vous pouvez demander mais je ne vous répondrai pas !

- Je suppose que vous êtes au courant du contenu de ces cahiers ?

- Ecoutez, je n'ai pas l'intention de vous raconter des choses que je n'ai pas envie de raconter. Je sais que ces cahiers vous intéressent. Vous les voulez ou pas ?

- Eh bien non, voyez-vous, ils ne m'intéressent pas !

- Pourquoi vous êtes-vous déplacée, alors ?

- Pour vous mettre en garde ! Vous devriez arrêter de jouer avec des choses qui vous dépassent, et qui risquent de vous retomber sur la gueule, et à ce moment-là, ça pourra vous faire très très mal !

- Continuez, vous allez me faire mourir de rire !

- Par ailleurs, je vous informe qu'une plainte sera déposée dès demain pour vol et abus de confiance.

- J'en tremble d'avance. Prenez donc la porte et allez-vous faire foutre, conasse !

- Ah ! Les insultes à présent, mais qu'attendre d'autre d'une poufiasse de bas étage doublée d'une voleuse...

 

Geneviève ne vit pas arriver la gifle qui fit voler ses grosses lunettes en écaille !

 

- Salope ! Si mes lunettes sont cassées, je vous fais un procès !

- C'est ça ! Et maintenant dehors, bourgeoise de carnaval. Et plus vite que ça, sinon je vais t'aider à sortir.

- Votre comportement ne restera pas impuni, vous allez entendre parler de moi !

- C'est ça, c'est ça !

 

Malgré l'humiliation subie, Geneviève était rassurée. Cette Linda était décidemment une petite gourde qui ne comprenait rien à ce qu'elle faisait. Elle n'était pas dangereuse. N'empêche qu'elle regretterait bientôt de l'avoir giflée ! Très bientôt !

 

Mardi 18 octobre

 

Le lendemain matin, dès 8 heures Grandbillard est de nouveau en poste dans sa voiture, il a apporté une cagoule, quatre sandwiches, une bouteille d'eau ainsi qu'une autre, vide pour pouvoir faire pipi ! C'est qu'il a le sens de l'organisation, Grandbillard ! Il n'a pas été militaire pour rien.

 

A 11 heures, le père Tilleul, revêtu de son indéfectible soutane se présente en bas de l'immeuble de Linda. Fébrile, Grandbillard attend qu'il en sorte, ce qu'il fait à peine un quart d'heure plus tard, mais sans les cahiers !

 

- Merde !

 

C'est seulement à 17 heures que Jacques-Marie Enguebert se pointe à son tour. Quinze minutes plus tard, il ressort, sac de voyage à la main. Grandbillard sort de sa voiture et se prépare à s'encagouler... Il ne peut pas agir de suite à cause des passants, il attend donc et le suit à 50 mètres.

 

Mais rien ne se passe comme prévu, un type portant un casque de motard bouscule violemment Enguebert, qui se retrouve le cul par terre. Son sac est alors subtilisé par l'inconnu, qui enfourche l'arrière d'une mobylette où un comparse l'attendait avant de disparaître en trombe.

 

Grandbillard est persuadé que les motards ne sont autres que le père Tilleul et son abruti de filleul. Que faire maintenant ? Les cambrioler ? Cela fera deux adresses à faire ? Il rentre chez lui, dépité. Les cahiers lui sont encore passés sous le nez !

 

Samedi 22 octobre

 

Le week-end, le professeur Martinov est seul et il lui arrive alors d'aller voir, comme ce samedi soir la Marianne, la veuve du grainetier. Elle est gentille, pleine d'humour et elle suce bien. A 18 h 45 il sort de chez lui. Il tient à main un sac en plastique contenant une bonne bouteille de Chablis et un excellent foie gras.

 

Il n'a évidemment aucune raison de prêter attention à ces deux personnages qui discutent à quelques pas de sa porte et qui semblent extrêmement surpris de le voir sortir...

 

Intermède : Marianne en 1992

 

Ah ! Cette Marianne ! La veuve du grainetier ! Combien de fois l'avons-nous évoquée dans les aventures du professeur Martinov ? Nous savons que le professeur la rencontre régulièrement mais le moment est sans doute arrivé de faire plus ample connaissance avec elle.

 

C'était il y a 20 ans. Marianne tient seule, depuis le décès accidentel de son mari, un magasin qui vend des graines, des pots et des plants de fleurs. Martinov y est client, il aime les plantes mais oublie régulièrement de s'en occuper. Alors il revient. Et puis ça lui donne l'occasion de profiter du sourire de la grainetière.

 

Nous sommes en juin et il fait très chaud. A 16 heures la boutique vient juste de rouvrir, Martinov y entre. Il est accueilli avec le sourire par Marianne, qui s'est vêtue d'un tee-shirt moulant et serré à ce point que la forme de ses tétons y est nettement visible. Le professeur a du mal à ne pas les fixer, d'autant que Marianne qui s'en est aperçue, ne trouve rien de mieux à faire que d'en sourire.

 

- Il me faudrait une grande jardinière ! Indique Martinov, celle-ci devrait me convenir.

- J'ai mieux, venez, je vais vous montrer !

 

C'est ainsi que notre professeur se retrouve dans l'arrière-boutique.

 

- Attendez-moi, je reviens.

 

Il ignore que Marianne vient de verrouiller la porte du magasin et il est surpris de ne pas remarquer de jardinière là où elle l'a mené.

 

- Alors, attaque-t-elle en revenant, on s'est rincé l'œil ?

- Pardon ?

- J'ai vu que je ne vous laissais pas indifférent. Vous avez beaucoup de charme, Monsieur Martinov. Il se trouve que je suis terriblement en manque. Mais si vous trouvez ma conduite trop osée, on n'en parle plus.

- Vous allez me faire faire une folie !

- Je sais, dit-elle en s'approchant, allez-y touchez-les.

 

Alors il toucha, ne se contrôlant plus et tripota frénétiquement ces deux globes offerts. Quand il osa passer la main en-dessous du tissu, non seulement Marianne le laissa faire, mais l'encouragea. Martinov ne se souvint pas comment le soutien-gorge valsa, mais il valsa, et tandis qu'il se régalait gloutonnement de ces jolis seins aux tétons proéminents et durcis par l'excitation, sa bite se prenait pour la colonne de Juillet.

 

- Prends-moi ! Demanda-t-elle en dégrafant son jeans.

 

Martinov ne réfléchit plus, à son tour il baisse son pantalon, puis son slip.

 

- Hum ! Que c'est beau ça ! Commente Marianne en découvrant le vit du professeur.

 

Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, voici notre grainetière accroupie et la queue de l'homme allant et glissant dans sa bouche.

 

- Elle est trop bonne ta queue !

 

Elle y revient, fait frétiller le gland avec le bout de sa langue puis se relève, sort d'on ne sait où un préservatif (serait-ce pour cela qu'elle s'était absentée quelques instants ?) qu'elle tend à son partenaire.

 

Elle retire sa culotte, dévoilant une chatte broussailleuse, puis se couche sur le bord d'une table, laissant ses jambes pendantes.

 

La vision de cette chatte offerte, ouverte, exhibée excite terriblement le professeur Martinov, qui ne peut s'empêcher d'aller y fouiner de la langue.

 

Voilà qui tombe à pic, la Marianne adore que l'on s'occupe de sa foufoune. Et la voilà qui mouille, qui coule, qui gémit et qui se retient de crier.

 

Le temps d'une courte pause pour permettre au professeur de s'encapoter et la pénétration se fait dans la foulée… Un peu sauvage, un peu rapide.

 

L'affaire terminée, en galant homme qu'il était, Martinov ne pouvait faire autrement que de l'inviter au restaurant.

 

- C'est moi qui vous invite ! Rétorqua la belle, revenez donc à 20 heures, je m'occupe de tout.

 

En fait la Marianne avait envie de parler

 

- Depuis la mort de mon mari, par deux fois j'ai essayé de refaire ma vie, ça n'a pas marché, j'ai pris trop d'habitudes et n'ai pas envie de les voir contrariées. En revanche une relation avec un homme qui me rendrait visite, disons une fois par semaine me conviendrait fort bien. Si ça vous tente ?

 

Voilà qui convenait très bien au professeur, lui-même pas vraiment fait pour la vie en couple. Bref ils firent comme elle avait proposé et ils se rencontrèrent ainsi de façon régulière depuis ce temps.

 

La Marianne avait un fantasme. Assez soumise, elle adorait être attachée pendant l'amour. Attachée, juste attachée, sans fessée, sans d'humiliation, sans scénario compliqué. Ces choses ne sont venus que plus tard. Martinov s'était adapté. Il lui avait juste une fois proposé de lui bander les yeux.

 

- Pour quoi faire ? Avait-elle répondu, si j'ai envie de m'évader, je n'ai qu'à fermer les yeux !

 

Que voulez-vous répondre à cela ?

 

Et puis l'attachement, c'était avec des cordes, uniquement avec des cordes. Le professeur avait voulu un jour innover en lui offrant de jolies menottes roses qu'il avait payées fort cher dans une sex-boutique parisienne. Elle avait refusé.

 

- Non ! Je ne veux pas de ça, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs !

 

Martinov ne chercha jamais à savoir à quoi elle avait fait illusion et remballa son cadeau.

 

Retour au Samedi 22 octobre

 

Ce soir comme elle le fait souvent, Marianne reçoit son amant en robe de chambre. Ce n'est qu'au moment de passer à table qu'elle l'enlèvera, dévoilant une jolie nuisette rose transparent ne cachant rien de sa jolie poitrine, peu abîmée par l'outrage du temps.

 

Comme d'habitude, le repas dure longtemps. Au fil des ans, leur complicité s'est transformée. Certes il y a la baise mais elle n'est même plus obligatoire. Ce qui prime c'est le plaisir de se retrouver ensemble et de discuter de choses et d'autres. Marianne, issue de milieu modeste n'a eu qu'une instruction moyenne et elle est fière d'échanger avec Martinov, dont elle admire la diversité de sa culture et cette façon qu'il a de la distiller, sans aucune cuistrerie.

 

Bref, le dessert, le café, le cigare, un autre café et voilà qu'il est déjà minuit.

 

- Un petit alcool ? Propose la Marianne.

- Une petite gâterie, plutôt ?

- Et bien, lève toi mon Dédé et viens me voir, je vais te sucer la bite.

 

Ce doit être la seule à l'appeler Dédé !

 

C'est devenu un cérémonial. Au début Martinov voulait lui faciliter la tâche en baissant son pantalon. Elle l'en avait empêché.

 

- Non, ne touche à rien, je m'occupe de tout, j'ai toujours adoré fouiller dans les braguettes.

 

Encore une allusion à un passé mystérieux dont Marianne ne parlait jamais.

 

Marianne ouvre la fermeture éclair, plonge la main, et caresse délicatement la bite à travers le sous-vêtement, la faisant durcir, puis elle cherche le contact direct.

 

- Ben qu'est-ce que tu as mis aujourd'hui, un caleçon long ?

- Non mais ça devient de plus en plus difficile de trouver des slips, alors j'ai acheté ça, c'est un boxer.

- D'accord, quand on connait l'adversaire, il est plus facile à vaincre !

 

Et joignant le geste à la parole, elle dégagea le sexe presque bandé de l'homme, avant de se le mettre en bouche sans autre forme de procès.

 

Elle suçait bien la Marianne, préférant les jeux de langues aux va-et-vient, les titillements sur le gland aux gorges profondes.

 

- Allez, on y va ?

 

Le rituel reprenait. Ils gagnèrent la chambre dans laquelle le professeur se déshabilla. Marianne recouvrit le lit de deux grandes serviettes de bain (nous verrons pourquoi dans un instant) et garda sa nuisette, Martinov la lui enlèverait quand il le déciderait.

 

Puis vint le moment du saucissonnage. La corde était déposée dans une grande boite en osier, le professeur la prit et se livra à un bondage simplifié. Il n'avait en fait à son répertoire que trois ou quatre ficelages différents. La Marianne n'avait pas de préférence mais exigeait que ses seins soient comprimés par les cordes. Quant aux jambes, elles étaient invariablement écartées.

 

Tous ces préparatifs avaient fait débander Martinov. Il contempla sa maîtresse offerte puis monta sur le lit et dirigea sa bite vers la bouche de la soumise. Celle-ci eut tôt fait de redonner vigueur au membre viril.

 

Marianne coulait beaucoup et ce soir ne faisait pas exception : ses cuisses se trempaient de son jus. Martinov (ou plutôt sa bouche) gagna alors la chatte de la dame et il lui fit minette pendant de longues minutes, au terme desquelles, alors que les serviettes n'en pouvaient plus, elle jouit dans un spasme, à peine contrariée par les cordes qui la maintenaient.

 

C'est donc dans la position classique du missionnaire que le professeur Martinov conclut cette petite séance.

 

On détache la dame, on fait pipi, on fait une petite toilette intime, puis au dodo, tendrement enlacés pour la nuit ! C'est-y pas romantique tout ça !

 

Et la table qui (comme d'habitude) n'est même pas débarrassée !

 

Dimanche 23 octobre

 

C'est vers 9 heures le lendemain matin, en rentrant chez lui, qu'il constata que sa porte d'entrée avait été fracturée. Affolé il entre. Il est d'abord très surpris de constater qu'il n'y a eu aucun saccage. Si ce n'est que quelques tiroirs et portes de meubles que le monte-en-l'air n'a pas cru bon de refermer, rien n'indique qu'il y a eu intrusion, d'autant que les rares objets de valeur qu'il possède n'ont pas été dérobés. Il fait le tour de l'appartement sans rien constater de particulier.

 

"Bizarre ! Se dit le professeur, que cherchait donc ce type ?"

 

Il termine son inspection par le laboratoire où un tout autre spectacle l'attendait : Le local assez vaste possédait un coin dédié à la manipulation des produits chimiques. Tout y avait été chamboulé : les flacons, les bocaux, les boites, les alambics, les éprouvettes. Un travail de professionnel : rien n'avait été ouvert... Et rien ne semblait avoir été dérobé ! On avait aussi fouillé dans le coin "bricolage" mais à peine quelques objets avaient été déplacés.

 

Longtemps le professeur arpenta son appartement en long, en large et en travers. Non décidément, il ne manquait rien. Le cambrioleur n'avait donc pas trouvé ce qu'il cherchait. Mais que pouvait-il bien chercher ? Il tenta en vain de joindre Béatrice et ne put la mettre au courant qu'à son arrivée le lundi matin.

 

Lundi 24 octobre

 

- Bizarre, cette histoire ! Tu as porté plainte ?

- Pour quoi faire ?

- Oui c'est vrai, les flics ne vont pas se décarcasser pour ça !

- Je te laisse travailler, je vais aller acheter une nouvelle serrure !

 

Béatrice devait conclure la réalisation d'un contrat sans grand intérêt : un produit anti-moisissure super puissant que lui avait commandé un bonimenteur. Comme souvent le produit (assez cher) serait réservé aux démonstrations et n'aurait rien à voir avec celui qui serait vendu aux gogos. Elle s'en alla chercher le dossier afin de pouvoir téléphoner au client.

 

"Tiens, il est où le dossier ? Vendredi, je l'avais posé juste au-dessus du dossier Grandbillard ! C'est encore Martinov qui a tout mélangé ! Ah, voilà mon dossier, par contre celui de Grandbillard il n'est pas là, Martinov a dû en avoir besoin ce week-end..."

 

- Alors, mon petit professeur, tu as trouvé une serrure ?

- Ben non, on ne trouve plus rien dans ce patelin ! Je vais faire un saut à Versailles, je ne peux pas laisser la maison sans serrure !

- Si tu veux je t'en apporte une de Paris demain...

- D'accord, on va faire comme ça !

- Mais dis-moi, il y a eu du nouveau dans l'affaire Grandbillard ?

- Non, rien ! Pourquoi ?

- Parce que je n'ai pas vu le dossier.

- Tu en as besoin ?

- Non, je me suis juste étonnée qu'il ne soit plus à sa place.

- Bizarre ça ! Il devrait pourtant être là !

 

Et bien non il n'y était pas ! Et il n'était non plus nulle part ailleurs.

 

- C'est donc cela que cherchait ton cambrioleur ?

- Faut croire ! Mais ça n'a aucun sens, pourquoi avoir fait ça ? Et puis qui ça peut être ? Normalement, seuls Grandbillard et sa femme sont au courant ! A moins que ce soit cette Geneviève ?

- Téléphone aux Grandbillard, on verra bien s'ils en ont parlé à quelqu'un ! Suggéra Béatrice

- Oui ! La façon dont le labo a été fouillé, ça voudrait dire que le mec cherchait à savoir où on en était sur ce dossier. Manque de bol, il n'y avait rien à voir ! Et je vais te dire un truc, il commence à me les gonfler, ce dossier !

- Et ça te gonfle quoi, au juste ? Demanda Béatrice en tripotant au passage la braguette du professeur !

- Béatrice, tu n'es pas sage !

- Non !

- J'ai envie de ta bite ! Tu veux bien me la prêter, dis ? Minauda-t-elle.

- Béatrice, pas maintenant !

- Si !

- Non !

 

Béatrice accentua sa pression sur la braguette.

 

- Je vais laisser ma main jusqu'à temps que tu changes d'avis !

- Amusant !

 

La bite de Martinov durcissait avec bonheur. Béatrice ouvrit la braguette et faufila sa main à l'intérieur, elle tripota la chose quelques instants puis d'un geste bref, défit la ceinture avant de tirer le pantalon et le caleçon vers le bas.

 

- Alors, c'est toujours non ?

- C'est toujours non !

- Bon ben tant pis, je m'en remettrai ! Répondit-elle en tournant les talons, laissant planté-là le pauvre Martinov, incrédule et la bite à l'air.

- Euh, j'ai changé d'avis ! Finit-il par lui dire.

- Trop tard, c'est moi qui ne veux plus !

 

Le professeur à ce stade, était incapable de dire si sa collaboratrice était sérieuse ou pas. Il remonta donc son pantalon.

 

- Béatrice, je n'aime pas trop que tu me manipules...

- Te manipuler ? Mais tu adores ça que je te manipule ! Seulement, sur ce coup-là, je ne te manipulais pas ! Je te fais un café ?

- Non merci !

 

Beatrice avait conscience d'avoir été un peu loin. Elle avait eu beau dénier la petite vanne du professeur, c'est lui qui était dans le vrai. Elle revint donc vers lui, se fit chatte et refit dans la caresse de braguette.

 

- Alors, elle est si méchante que ça, ta petite Béatrice ?

- Je n'ai jamais employé ce mot !

- C'est vrai !

 

De nouveau elle fait glisser le pantalon et le caleçon, la bite bande moins que tout à l'heure, mais les doigts agiles de la belle coquine blonde ont tôt fait de redonner à l'engin sa rigueur optimale.

 

S'accroupissant devant lui, elle joua un peu avec la verge tendue, s'amusant à lui lancer de légères pichenettes qui lui provoquaient d'étranges et brefs soubresauts, à ce point qu'une goutte de pré-jouissance finit par perler sur l'extrémité du gland. Désireuse de faire durer le plaisir, elle s'attaqua aux testicules professoraux qu'elle malaxa comme le font les chinois avec les boules de décontraction, puis stoppa d'un coup d'un seul et se redressa :

 

- On va dans la chambre ? Proposa-t-elle.

- Elle n'est pas faite !

- Aucune importance, on y va quand même !

 

Sur place Béatrice arrangea le lit défait à la diable et demanda à Martinov de s'y installer en levrette. Elle se mit ensuite à farfouiller frénétiquement dans le tiroir du chevet.

 

- Il est passé où, ce putain de gode ? Finit-elle par demander.

- La dernière fois, tu t'en es servi avec la mère Grandbillard !

- C'est vrai, ça ! Où est-ce que je l'ai foutu ? Il me semblait bien l'avoir remis dans ce tiroir pourtant ! Tu es sûr de ne pas t'en être servi depuis ?

- Ben, non !

- Alors c'est le cambrioleur qui l'a embarqué !

- Va savoir ? En attendant, on va faire sans ! Allez, conserve la position, je vais bien m'occuper de ton cul.

- Il est à toi !

- Ouais !

 

Béatrice vient derrière le professeur, la langue en avant, prête à l'attaque. Et la voici transformée en abeille butinant l'œillet brun, l'imprégnant de salive, s'efforçant d'en forcer l'entrée mêlant circonvolutions savantes et coups de boutoir par l'extrémité. Ça s'entre-ouvre, ça laisse pénétrer. Changement stratégique : le doigt préalablement humecté de salive remplace la langue, un coup elle enfonce, un coup elle recule et le cycle infernal est lancé. Plutôt mesuré au départ, le rythme s'emballe et le professeur gémit de plaisir. L'étape suivante devrait être le gode, mais il est où ce gode ?

 

Idée !

 

- Tu ne bouges pas, je reviens !

 

Béatrice sait où Martinov stocke les gros cigares qu'il se plait parfois à fumer. Certains sont protégés dans un étui d'aluminium, elle choisit celui qui lui semble le plus gros. Ce sera un petit gode mais un gode tout de même !

 

Elle entoure l'objet d'une capote afin de lubrifier la pénétration, et allez hop dans le cul !

 Martinov133b.jpg

- Tu l'as retrouvé ! Il était où ?

- C'est pas le même ! Il est plus petit et il n'a pas de piles. Tu le sens bien quand même ?

- Oui ! Accélère un peu !

- Oui chef ! Comme ça ?

- Ouiiiii ! C'est trop bon !

 

Le gode improvisé passe et repasse sur la prostate de notre brave professeur qui se met soudain à jouir sans jet éjaculatoire, libérant un mince filet de sperme.

 

- Ça va ? Demande-t-elle ?

- Ça va !

 

Béatrice reprend l'étui, le dévisse et en extrait le cigare qu'elle propose au professeur :

 

- Tu veux le fumer ?

- Non, pas maintenant !

- Même si je te le parfume ?

- ???

 

Béa prend alors le cigare et se l'introduit dans la chatte en le faisant aller et venir et en prenant soin de ne pas en mouiller l'extrémité. Le petit manège dure bien quelques minutes, au terme desquelles elle le replace dans l'étui.

 

- Quand tu le fumeras, tu auras mon odeur avec !

 

Martinov sourit aux anges, tandis que Béatrice commence à se branler.

 

- Allonge-toi par terre, mon petit professeur, tu vas me faire jouir avec ta petite langue.

 

Béa s'acalifourchonne au-dessus du visage de Martinov. Pour lui, la position est inconfortable, faute de coussins sous sa tête. Il est obligé de tendre le visage de façon presque douloureuse afin d'atteindre le clitoris offert. Heureusement la belle n'était pas loin de l'orgasme et ne tarda pas à jouir, fort peu discrètement comme d'habitude.

 

Martinov peut enfin reposer son cou, se demandant bien pourquoi cette fantaisie s'est déroulée sur le sol alors que sur le lit il aurait eu ses aises !

 

- Bouge pas, ouvre la bouche !

 

C'était là, la réponse à sa question : un jet de pipi bien tiède lui envahit le palais et il s'efforça d'avaler tout ce qu'il pouvait de ce nectar pour fin gourmet.

 

- Que d'émotions ! commenta le professeur ! Je ne sais plus trop où j'en suis, on voulait faire quoi ?

- On voulait téléphoner aux Grandbillard pour leur demander s'ils ont parlé à quelqu'un du contrat qu'ils ont passé avec nous.

 

Martinov jugea qu'il serait plus "diplomatique" de téléphoner à Annette Grandbillard plutôt qu'à son mari ! Béatrice avait conservé son numéro dans la mémoire de son téléphone portable.

 

- C'est tout à fait étrange ! Je vais demander à mon mari s'il a parlé de vous à quelqu'un, je vous rappellerai.

- Serait-ce indiscret de vous demander où était votre mari, disons entre samedi 19 heures et dimanche matin ?

- Parce que vous pensez que ce pourrait être lui ? Quelle drôle d'idée ! Mais pour vous répondre : samedi soir nous avons dîné chez des amis, c'était d'ailleurs d'un chiant ! Et ensuite nous sommes rentrés nous coucher.

 

Martinov réfléchit quelques instants après avoir raccroché :

 

- On n'est pas plus avancés, leur alibi est invérifiable. Et puis s'ils sont à l'origine du casse, ils ont probablement fait faire le boulot par un complice !

- On fait quoi ? Demanda Béatrice.

- Première décision : On casse le contrat de Grandbillard et on lui rend ses arrhes. On ne fera donc aucun rapport et il peut toujours aller voir ailleurs. Ça ne marchera jamais ! D'accord Béa ?

- Pourquoi perdre du fric ? Envoie tout de suite le rapport et on classera le dossier !

- D'accord, mais il ne faudrait pas que ces trois-là continuent de nous empoisonner l'existence.

- T'as une idée ? Demanda Béatrice.

- Pas vraiment ! Et toi ?

- Peut-être, l'attaque frontale ! Des trois, le maillon faible me semble bien être cette Geneviève. Je m'en vais lui astiquer les oreilles. Est-ce que tu peux me refaire un topo de tout ce que t'as raconté Annette Grandbillard ? Je ne voudrais pas me mélanger les crayons ?

 

Martinov rechercha ses notes et lui fit un résumé détaillé.

 

- Quelle salade ! Bon, je m'en occupe dès demain matin.

 

Mardi 25 octobre

 

Paris, rue de Rome, 8ème arrondissement. Il est 9 heures du matin. Geneviève Baur est surprise par la sonnerie de son interphone.

 

- C'est à quel sujet ?

- Béatrice Clerc-Fontaine, c'est au sujet de la succession de Monsieur Larmagnac.

- Laurillac, peut-être ?

- Oui, bien sûr Laurillac !

- Et bien, montez !

 

Une fois dans les lieux, Béatrice déclencha de suite les hostilités.

 

- Vous me reconnaissez ?

- Votre visage me dit quelque chose, je ne suis pas très physionomiste.

- Je suppose que si je m'étais présentée comme l'assistante du professeur Martinov, vous ne m'auriez pas ouvert ?

- Ah, c'est vous ! Et bien maintenant je vais vous demander de sortir !

- Ça m'étonnerait ! De deux choses l'une : ou on discute entre personnes intelligentes ou alors je deviens méchante !

- Des menaces à présent ? Sortez !

- Sans que vous sachiez pour quelle raison je suis venue ?

- Pour la dernière fois, sortez ! Je ne veux même pas savoir comment vous avez fait pour me retrouver, je m'en fous, sortez !

- Vous mentez, vous brûlez de le savoir, et vous voulez juste sauver les apparences. J'étais venue vous apporter des nouvelles de Monsieur Grandbillard, des mauvaises nouvelles !

- Mario Grandbillard ? Mon dieu, il lui est arrivé quelque chose ?

- Non rien du tout, je voulais savoir si vous le connaissiez, maintenant je sais, merci !

- C'est lui qui vous a donné mes coordonnées ?

- Notre laboratoire a été cambriolé juste après votre visite. On n'a volé qu'une chose, le dossier Grandbillard !

- Grandbillard avait un dossier chez vous ?

- Vous le savez très bien !

- Comment aurais-je pu le savoir ?

- Arrêtez de mentir. Dans un premier temps nous avons signé un contrat avec lui, ensuite il y a eu une embrouille avec sa femme, qui nous a demandé de casser le contrat, ce que nous nous apprêtions à faire. Non pas pour lui faire plaisir, mais parce que sa démarche ajoutait un élément trouble à un dossier qui en contenait déjà trop ! Et comme par hasard, voilà que vous arrivez comme un cheveu sur la soupe en nous réclamant exactement le même dispositif que Grandbillard ! La ficelle est un peu grosse ! Ce qu'on voudrait savoir c'est ce que signifie le casse du laboratoire ? Celui qui a fait ça voulait probablement savoir l'état d'avancement du dossier, mais ça n'explique pas sa subtilisation ! Vous cherchez quoi au juste, à part nous emmerder ?

 

Un plan germa alors dans le cerveau de Geneviève Baur : Faire d'une pierre deux coups en se débarrassant à la fois de cette "emmerdeuse" et de cette garce de Linda, mais elle laissa Béa continuer.

 

- Seules trois personnes ont pu commanditer ce casse : Grandbillard, sa femme ou vous ! A moins que l'une de ces personnes ait été raconter ça à quelqu'un ? Mais je n'y crois pas trop.

- Vous vous égarez complètement, jeune fille, il y a une autre personne qui semble s'intéresser de très près à ce genre de choses.

- Un des membres de votre groupe d'illuminés ?

- Je vois que vous êtes très bien renseignée. Je ne vous demande pas votre source, vous ne me la direz pas, sauf que la personne à qui je pense ne fait pas partie de notre cercle, et sauf que nous ne sommes pas des illuminés.

- Et je peux savoir qui cette personne ?

- L'ancienne gouvernante de Jean Laurillac. Jean Laurillac était notre guide, notre maître à penser. Il vivait seul mais il avait engagé au début de l'année une prétendue gouvernante, qui l'assistait dans ses tâches ménagères, une femme jeune, une intrigante, une pute. Laurillac est malheureusement tombé sous son emprise. Il lui confiait beaucoup de choses, y compris le secret de ses expériences. Laurillac pratiquait l'alchimie et notait tout sur un journal intime. Cette femme s'est emparée de ce journal alors que le cadavre de notre maître était encore chaud.

- Et quel rapport avec le cambriolage de notre labo ?

- Laurillac avait des difficultés à améliorer un produit alchimiste qui lui tenait à cœur depuis des années, des difficultés pour améliorer ses effets et des difficultés dans son utilisation. Il nous avait avertis avoir trouvé par relation, une personne qui pourrait éventuellement l'aider. Cette personne c'est le professeur Martinov ! Je suppose que cette indication figure également sur les cahiers qui ont été subtilisés.

- Donc votre Laurillac faisait de l'alchimie pour faire pousser les plantes ! Ironisa Béatrice

- Parfois, certaines expériences permettent de découvrir des choses qu'on ne recherchait pas forcement. Et sur ce point je ne vous en dirai pas davantage, mais on peut imaginer que ça puisse intéresser une personne peu scrupuleuse.

- Mais dans quel but ?

- Pour se faire du fric, tout simplement !

- Ben voyons ! Et vous avez les coordonnées de cette mystérieuse gouvernante ?

- Gobert. Linda Gobert. Pff, Linda c'est bien un prénom de pute, ça ! Je vais vous chercher l'adresse.

- C'est étrange, je trouve ! Tout à l'heure vous étiez prête à me jeter, et maintenant vous me fournissez un tuyau.

- Oh, ne vous méprenez pas, je n'ai aucune sympathie envers vous... mais j'en ai encore moins pour cette Gobert, que je tiens en grande détestation en raison de son attitude envers Jean Laurillac. Puissiez-vous la briser, l'anéantir, l'écraser comme une vermine, j'en serais comblée d'aise.

- C'est beau l'amour !

 

Et sur ces réflexions, l'adresse en poche, Béatrice quitta les lieux.

 

Tout cela était bizarre : bien sûr qu'il lui fallait explorer cette piste, mais Béa se demandait comment elle allait agir. Ne se sentant pas prête, elle rejoignit le laboratoire du professeur Martinov.

 

- Alors ?

- On n'est pas plus avancés. La mère Baur a d'abord voulu me jeter et ensuite elle m'a indiqué une piste, une femme de ménage.

- Ça se complique !

- Comme tu dis !

 

à suivre

Par Maud-Anne Amaro - Publié dans : Pr Martinov
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