Pr Martinov

Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 06:52

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 12 – Marcel et les femmes par Maud-Anne Amaro

 

Massage3

Marcel et Thérèse

 

C’est dans un café (encore un !) que Thérèse avait donné rendez-vous au Mage Marcel. La première entrevue en présence de Rosemonde n’avait pour but que de « voir à qui on avait affaire » et de s’échanger les coordonnées. Elle fut très courte mais suffit cependant à Thérèse pour ressentir à la fois le charme et l’étrange magnétisme du personnage.

 

Mais aujourd’hui ils étaient l’un en face de l’autre, et elle se sentait envahi par l’aura que dégageait le magicien. Elle dû prendre sur elle pour se recadrer :

 

– J’ai voulu vous rencontrer car nous allons passer à l’action. Commença-t-elle.

– Chic, alors !

– Est-ce que Madame Mornay-Sauvignac vous a contacté ?

– Oui, mais comme je n’avais pas encore de feu vert, je lui ai demandé de rappeler dans une semaine.

– J’espère qu’elle va le faire !

– A mon avis, oui, elle a même noté la date, mais sinon c’est moi qui rappellerait.

– Faites-le un samedi alors, elle a un secrétaire qui filtre les communications, j’aimerais éviter !

– O.K.

– Je vous ai préparé un petit mémoire avec des anecdotes qui concerne chacun des neveux y compris moi-même, S’il elle aborde un autre sujet…

– Je saurais faire !

– J’insiste, la première séance doit la persuader que ce n’est pas bidon, je vous ai souligné des détails qui ne sont jamais sortis de la famille. Commencer par la noyade de mon frère Pierre serait une bonne idée.

– Comptez sur moi !

– Il y a une question qui m’intrigue, mais vous n’êtes pas obligé de répondre ?

– Posez !

– Avec tout le talent que l’on vous prête et votre facilité pour embobiner les gens, vous auriez dû faire fortune. Je ne pense pas que ce soit le cas !

– Hum. Je suppose que cette question est destinée à créer entre nous un climat de confiance, je me sens donc un peu obligé de vous répondre.

– Je vous remercie de votre tact.

– Etant jeune j’ai appris la prestidigitation. J’en ai fait mon métier, pas de suite, j’ai d’abord été magnétiseur, mais passons, j’étais inscrit dans une agence, on m’envoyait dans des cirques, dans des cabarets, dans des théâtres, à Paris un peu et surtout en province. J’ai fait ça 20 ans, je faisais des tours de plus en plus compliqués, mais je n’avais personne à escroquer, c’était du spectacle, rien que du spectacle. Un jour j’ai créé un numéro de table tournante, c’était complètement bidon, avec des comparses que je payais avec des queues de cerises, mais c’était spectaculaire. Un jour une bonne femme m’a sollicité pour une séance privée, j’avais la table dans ma camionnette, on a fait ça chez moi, elle voulait communiquer avec son mari qui était mort depuis 10 ans et lui demander s’il avait été toujours fidèle.

 

Thérèse ne put s’empêcher de rire.

 

– C’est vrai que c’est amusant, mais la séance a été éprouvante, je lui ai raconté ce qu’elle souhaitait entendre, je n’étais pas vraiment fier de moi mais elle a tout gobé et elle m’a fait un gros chèque. Après ça j’ai décidé de ne plus renouveler l’expérience, ça m’a paru trop aléatoire.

– C’est tout ? S’étonna Thérèse.

– Non, un jour, une bonne femme m’a demandé si je soignais les douleurs, je me suis dit qu’avec mon magnétisme et pas mal de suggestion je pourrais peut-être essayer, je lui ai répondu que je ne garantissais pas le résultat. Mais ça a marché, la table tournante n’était là que pour le fun. J’avais inventé un nouveau truc : la table tournante antidouleur ! Ça marchait quatre fois sur cinq, je n’escroquais personne, je me faisais payer qu’en cas de réussite, mais on me payait bien.

– Donc vous n’avez jamais fait quelque chose qui ressemble à ce qu’on va faire ?

– Si justement ! Un jour un type m’a abordé en me disant carrément, « je sais que vous êtes un charlatan, j’ai un truc juteux à vous proposer ». En fait il s’agissait d’une histoire assez complexe, un gars qui voulait obtenir un prêt sans intérêt de sa grand-mère pour une grosse opération immobilière. La mémé s’était mise en tête, ou plutôt on lui avait mis dans la tête que par-delà le royaume des morts son mari décédé pourrait lui donner son avis. Je devais donc travailler là-dessus. Je passe les détails, mais on avait fignolé tout ça aux petits oignons. La séance c’est super bien passée, j’ai été grassement rétribué et une semaine après j’étais convoqué chez les flics et mis en examen pour abus de confiance. Un trou du cul m’avait filmé à mon insu, j’ai dû avouer le trucage, j’ai été condamné, mon agent n’a plus voulu de moi et je me suis retrouvé gardien d’immeuble je ne vous dis pas comment.

– Et là vous vous relancez ? Comme ça ?

– Non, le gros coup je l’attends depuis longtemps, mais ce n’est pas évident, la conjonction : mémé crédule et paquet de fric à gagner n’est pas toujours évidente. Alors j’ai depuis tout refusé, mais ce coup-là me tente bien d’autant que je ne referai pas la même erreur. D’autres questions ?

– C’est quoi le trucage !

– Permettez-moi ne pas répondre à cette question.

– Je vous le permets !

– Je vous en remercie, vous êtes une femme fort charmante.

– Merci

– Donnez-moi votre main !

– Pourquoi faire ?

– Comme ça ! Pour éprouver mon magnétisme

 

C’est magique ! Thérèse en a des frissons.

 

– Ben, vous alors !

– Et il n’y a que vos mains qui soient comme ça ? Demande-t-elle avant de se rendre que ce lapsus vient d’ouvrir la voie à des sollicitions peu innocentes.

– Non c’est tout mon corps !

 

Thérèse rougit.

 

– Autrefois je faisais des massages, en principe ça plaisait bien.

– Avec les mains ?

– Pas seulement. Avec tout le corps, on appelle ça : un body-body

– Ah ?

 

« Dans trente secondes il va me demander si ça m’intéresse, je répondrais : non »

 

– Ça vous dirait d’essayer ?

– Il faudrait que je me déshabille ?

– Oui, bien sûr ! Mais pas complétement.

– C’est gratuit ?

– Je m’en voudrais de vous faire payer.

– Ça ne risque pas de finir en galipette, votre truc ?

– Non, non, je sais me tenir, on fera ça en tout bien, tout honneur.

 

Thérèse éclate de rire !

 

– Vous voulez que je vous dise quelque chose ?

– Je vous en prie !

– J’ai bien envie d’essayer

– Je n’habite pas très loin…

 

Alors ils y allèrent.

 

– Je m’excuse pour le bordel, je suis célibataire, et je manque de place. Vous voulez boire quelque chose, je n’ai que de la bière.

– Si vous avez soif, je vous accompagne, sinon, je suis plutôt impatiente de découvrir vos talents de masseur.

– D’accord ! Déshabillez-vous, mettez vos affaires ici.

 

Thérèse se déshabille mais garde sa culotte et son soutien-gorge.

 

– Pour le body-body, il faudrait mieux vous mettre complètement nue !

– Vous m’aviez dit… C’est gênant, comprenez-le.

– Hum ! Oui bien sûr, Donc je ne vais pas me déshabiller complètement non plus. Je vais garder mon caleçon.

– Je préfère oui !

– Mettez-vous sur le ventre.

 

Les mains, non pas les mains, l’extrémité des doigts du mage Marcel effleurent les épaules de Thérèse. La sensation est immédiate, quelque chose d’indéfinissable, un chatouillis mais très léger, une décharge électrique qui ferait du bien, un picotement qui provoque un bien énorme…

 

– Waouh !

 

Et ce n’est que le début ! Les doigts redescendent, se promènent dans le dos. Thérèse n’en peut plus et mouille sa culotte.

 

– Je peux vous défaire l’agrafe du soutien-gorge, juste défaire l’agrafe !

 

Elle veut bien, elle sait déjà qu’elle s’est piégée elle-même et comment ça finira, elle ne tient plus en place attendant qu’il la sollicite de façon explicite.

 

Marcel la sent prête à s’abandonner, mais ne souhaite pas brusquer les événements. C’est qu’il a une image de marque à défendre !

 

Il continue ses palpations, le dos, les cuisses, les bras.

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« Qu’est-ce qu’il attend pour me masser le cul ? Est-ce qu’il faut que ce soit moi qui lui demande ? »

 

Marcel laissa passer environ cinq minutes, puis ses doigts « s’égarèrent » sur les côtés au niveau des seins. Par réflexe, Thérèse souleva son corps afin qu’il puisse passer ses mains sous le soutien-gorge. Il empoigna ses seins et les malaxa sans brutalité mais en irradiant le corps de la jeune femme d’ondes de plaisir.

 

– Faites-moi tout ce que vous voulez ! Je me laisse faire, ça me fait trop de bien.

 

Marcel ne se le fit pas dire deux fois, et fit glisser la culotte de Thérèse hors de son corps. Il lui « massa » les fesses avec douceur, puis entreprit de savantes circonvolutions qui à chaque passage rapprochaient ses doigts du trou du cul de Thérèse.

 

Quand il ne fut plus qu’à un demi-centimètre de son but, il lui introduit délicatement son doigt préalablement humecté de sa salive dans l’anus.

 

– Vous aimez ?

– Oh ! Ça m’électrise !

– Je continue ?

– Oui, plus profond !

 

Marcel entama une série d’entrées-sorties avec son doigt, provoquant des râles de plaisir de la petite nonne défroquée. Il y eu bientôt deux doigts, puis trois.

 

– C’est bon, c’est trop bon !

– Voulez-vous autre chose que mes doigts ?

– Un gode ?

– Je n’en ai pas, je voulais vous proposer quelque chose de plus naturel.

– Oui ! Enculez-moi !

 

C’est ce qui s’appelle être directe !

 

– Puisque c’est demandé si gentiment ! Répondit-il en retirant son boxer, exhibant ainsi une bite demi-molle.

– Z’avez des capotes ? Demanda Thérèse retrouvant le sens des réalités.

 

Depuis la visite de Rosemonde, il s’en était acheté !

 

– Bien sûr, mais je ne suis pas encore bien raide. Accepteriez-vous de me sucer un peu ?

 

Thérèse lui signifie d’un hochement de tête que ce n’était pas un problème et se déplaça de telle façon qu’elle puisse emboucher le sexe de l’homme.

 

Les images de ses premiers jours de galère après avoir quitté le couvent lui reviennent en mémoire. Elle s’était envoyé des mecs pour survivre. Si écarter les cuisses ou dodeliner du croupion est à la portée de la première venue, sucer des bites ne l’est pas (contrairement à une idée reçue) et certains ne s’étaient pas privés de lui dire et parfois de façon humiliante. Lucien avait été correct, en quelques mots, il lui avait expliqué comme mieux s’y prendre. Désormais elle savait bien faire.

 

Elle savait bien faire, mais aujourd’hui n’entendait pas s’attarder sur ce genre de chose. Cette bite, elle s’impatientait de l’avoir au fond de son petit cul.

 

Aussi après que sa langue et ses lèvres eurent donné bonne vigueur au membre de l’homme., elle stoppa l’affaire, se mit en levrette, en redressant bien son popotin qui dégoulinait de mouille en son centre et attendit l’assaut.

 

Marcel, excité à la fois par l’étrange beauté de la fille et par son comportement atypique se mit à la pilonner en cadence.

 

Bientôt la nonne défroquée se mit à gémir de plaisir, puis ce fut des miaulements et ensuite des ululements. Sa jouissance fut stupéfiante. Surpris par ce vacarme, Marcel se retira et resta quelques instants prostré. La belle, elle, s’était retournée et à la vision de sa jolie poitrine aux tétons redressées, Marcel retira sa capote et se branla ostensiblement arrosant copieusement de son foutre la poitrine de Thérèse.

 

– Eh bien ! Vous alors ! commenta Marcel.

– J’allais le dire. Je peux me faire une rincette ?

– Je vous en prie c’est au fond là-bas !

 

Marcel à la vue du cul de Thérèse présuma de ses capacités.

 

– Votre cul est magnifique !

– Merci !

– Je suis désolé, je vous l’ai un peu pollué.

– Pas grave !

– Ça m’aurait amusé de vous le nettoyer !

– N’abusons pas des bonnes choses, Monsieur Marcel, nous aurons peut-être de nouveau l’occasion de nous amuser, et je vous autoriserai peut-être à satisfaire ce fantasme

 

Le mage Marcel

 

A la date prévue, Madeleine Mornay-Sauvignac s’enferma dans son cabinet particulier afin de téléphoner tranquillement au mage Marcel.

 

– On m’a confié vous étiez très brillant.

– J’ai simplement la chance d’avoir quelques dons.

– Vous pourriez me les préciser ?

– Je peux entrer en contact avec des âmes qui lisent dans les pensées, vous connaîtrez leur état d’esprit, leur disposition à votre égard et leurs pensées les plus secrètes.

– Ça m’intéresse. Quelles sont vos conditions ?

– Je ne cherche pas à gagner de l’argent, vous me donnerez ce que vous voudrez si vous estimez que mes résultats vous donnent satisfaction.

– Et bien…

– Pardonnez-moi, je n’ai pas terminé, il y a des conditions matérielles et un protocole à respecter.

– Un protocole ?

– Je vais vous expliquer : il faut vous procurer une table de Fürstenberg.

– Pardon ?

– En fait, il s’agit d’un guéridon dont les proportions respectent le nombre d’or.

– Parce que vous n’avez pas de matériel ?

– Je n’en ai jamais eu, on ne peut pratiquer ma méthode que chez la personne consultante, là où les murs et les objets ont de la mémoire.

– Il faudrait que j’achète une table ?

– Oui, c’est indispensable.

– Et j’en fais quoi après, de votre table de Machin truc ?

– Fürstenberg madame, Fürstenberg, ça se revend fort bien sur EBay, mais c’est aussi un très bel objet…

– Vous pourriez vous occuper de m’en dénicher une et de me la faire livrer ?

– J’allais vous le proposer !

– Et ça coûte combien cette merveille ?

– 10.000 euro mais je peux en avoir une à 4 500 une très belle occasion en acajou style Louis XVI.

 

Madeleine réfléchit quelques instants.

 

– J’hésite un peu.

– Je vous propose ceci : je vous apporte la table sans engagement, nous ferons une première séance sans forcer les choses, si ça ne vous convient pas je repartirais avec la table, sinon vous m’en réglerez le montant après cette séance.

– Ça me semble correct.

– Deux petites choses pour finir, vous vivez seule chez vous ?

– Ce sont là des choses qui ne vous regardent pas !

– Que je me fasse bien comprendre, la table n’a aucune vie propre, elle n’est qu’un lieu de conjonction spirituelle. Cette conjonction va se manifester par une aura permanente dès que je l’aurai réinitialisé.

– Je ne comprends rien à ce charabia.

– La présence de personnes trop rationalistes est susceptible de parasiter le processus, c’est pour cela que je vous demandais…

– D’accord ! J’ai une bonne et un secrétaire.

– O.K. ! Avez-vous une pièce qui ferme à clé ?

– Mon cabinet particulier, là où nous sommes !

– Votre secrétaire travaille le samedi ?

– Non !

– Alors j’assurerais la livraison samedi à 10 heures.

– La bonne sera là !

– Les gens de maison ne perturbent pas les esprits, ils peuvent même se laisser mettre à leurs services.

– On en apprend tous les jours !

– Une dernière chose qu’il faut que vous sachiez…

– Vous devenez compliqué !

– Pas du tout. J’étais assez connu il y a quelques années, une personne de mauvaise foi m’a intenté un procès et a brisé ma carrière en m’accusant d’être un charlatan, en gros de faire tourner les tables en pratiquant de la prestidigitation. C’était évidemment archi faux, mais allez expliquer ça aux juges, vous ?

– Oui, et alors ?

– Ben alors, maintenant je travaille sous caméra. S’il y a une contestation on peut repasser le film au ralenti, on verra qu’il n’y pas de prestidigitation !

– Ça devient vraiment compliqué votre affaire !

– Pas du tout on trouve des caméras pas chères.

– J’en ai déjà une dans mon cabinet particulier.

– Oh ! Mais alors, c’est parfait.

– Je ne sais pas si elle enregistre ?

– Je regarderais.

– Et la caméra, ça ne les perturbe pas, les esprits ! Demanda Madeleine, sarcastique.

– Et bien non, pas du tout, une caméra n’a pas d’âme; n’est-ce pas ?

– En effet !

– Je vais vous indiquer les dimensions de la table, faut qu’elle puisse rentrer.

– C’est cela, indiquez-moi les dimensions…

 

La vielle Madeleine était loin d’être convaincue, ce mystérieux mage lui semblait travailler de façon abracadabrante. Et puis elle se souvint des propos de Myriam, sa masseuse, elle lui avait bien dit qu’elle avait été chez le mage, or celui-ci venait de lui dire qu’il ne travaillait que chez la personne consultante. Quelque chose clochait. Elle faillit alors laisser tomber, puis se dit que puisque la première séance ne lui couterait rien, pourquoi ne pas essayer, juste pour voir…

 

Livraison

 

La table dite de Fürstenberg est un faux Louis XVI très bien imité, un dispositif est incorporé dans le pied amovible, il permet grâce à un mécanisme de roulement à billes de faire tourner la partie supérieure de façon chaotique à la manière d’une toupie en fin de rotation. Le procédé est ancien et fonctionnait jadis grâce à un remontoir dissimulé sous le socle et que le « magicien » débloquait par manipulation. Depuis on a perfectionné la chose, c’est maintenant électrique et fonctionne avec une simple pile de 1,5 volt et on ne manipule plus rien, un complice caché dans un placard ou derrière un miroir sans tain télécommande ce qu’il faut quand il le faut, aidé éventuellement par un écran de contrôle, c’est beau le progrès !

 

Marcel l’a acheté 3 000 euros dans une boite qu’il connaît bien et qui fournit en accessoires cirques et fêtes foraines. Il est content Marcel, il a d’ores et déjà gagné 1 500 euros.

 

Après avoir placé une pile neuve dans le dispositif et l’avoir testé, il l’a apporté lui-même dans le coffre de sa voiture protégé par une simple couverture. Il commence par monter le plateau, puis le pied articulé.

 

C’est Ninotchka qui lui a ouvert la porte, il la trouve jolie, elle ne le trouve pas mal.

 

Madeleine lui indique où installer la table. La vieille Madeleine n’est pas insensible aux charmes de Marcel, mais n’en laisse rien paraître.

 

– Ah pendant que j’y pense, je vais regarder pour la caméra.

– Elle est au plafond sur la gauche…

– Oui, j’ai vu, mais c’est l’écran qui m’intéresse.

– Dans la bibliothèque, suivez-moi.

 

Le modèle est classique et peut enregistrer les mouvements sur une carte mémoire. Madame Mornay-Sauvignac ne semble pas être au courant de ce détail.

 

« J’espère qu’il reste de la place sur la carte ? »

 

– il y a un petit problème avec la fonction « enregistrement », je peux arranger ça, vous avez un ordinateur ?

– Mon secrétaire en a un, venez.

 

« Veuillez entrer votre mot de passe »

 

« Merde ! Pas grave j’achèterai une carte vierge. »

 

Il en réfère néanmoins à Madeleine :

 

– Ah ! Le code, je l’ai inscrit quelque part, je vais vous le donner !

 

« Ah, l’émouvante naïveté des personnes âgées ! »

 

Il reste de la place sur la carte, mais allez savoir pourquoi, Marcel a la curiosité de visionner en vitesse rapide ce qui y est enregistré.

 

« Putain, c’est pas vrai ! »

 

Du coup, il met la carte dans sa poche, il en achètera une autre, mais celle-ci, il va se la garder précieusement.

 

Il revient dans le salon, éteint la caméra et déclare qu’il va s’isoler vingt minutes pour réinitialiser la table.

 

– J’aurais besoin de quelques accessoires : un objet en argent, une pincée de sel dans une petite soucoupe et de l’eau minérale dans un verre à pied.

– Ninotchka va vous apporter tout ça, vous avez entendu Ninotchka ?

– Oui ! L’objet en argent, une cuillère ça conviendra ?

– Ce sera très bien, j’aurais aussi besoin de l’assistance de mademoiselle pour officier.

– Moi ?

– Oui, rassurez-vous, c’est juste pour répéter quelques incantations, rien d’autre.

– Je fais quoi, madame ?

– Et bien vous faites comme il dit, il ne va pas vous manger.

– Dès que j’aurais préparé tout ça, nous serons prêts pour procéder à la première séance. Nous devrons faire ça la nuit tombée, vous me proposez une date.

– Ce soir ?

– Non, lundi soir si vous voulez !

 

Une fois enfermée avec Marcel dans le cabinet particulier Ninotchka se montra curieuse :

 

– C’est pourquoi faire tous ces machins ?

– L’eau je vais la boire puisque cette vieille rombière ne m’a même pas proposé un verre. Le reste c’est pour le fun.

 

Elle ne comprend pas bien ce qui se passe, Ninotchka et fait des yeux tous ronds.

 

– Vous y croyez, vous aux tables tournantes ? Lui demande Marcel.

– Ben je sais pas, je ne comprends pas bien.

– Ecoutez-moi bien on n’a pas beaucoup de temps : les tables qui tournent toutes seules ça n’existe pas, votre patronne y croit, je ne vais pas la décevoir et je vais lui dire ce qu’elle souhaite entendre. Dans cette affaire tout le monde est gagnant, la mémère sera heureuse, et moi je me fais de l’argent de poche.

– Et vous me dites ça comme ça ! Vous n’avez pas peur que je vous dénonce.

– Non, parce qu’elle ne vous croira pas. Et puis figurez-vous que j’ai besoin de votre complicité, tenez voilà 1 000 euros dans cette enveloppe. Ne la décachetez pas tout de suite, s’il vous plaît.

– Faudrait que je fasse quoi ?

 

Il expliqua très sommairement.

 

– Compris ?

– Ben oui, c’est pas trop difficile.

– Au fait, vous saviez que la caméra enregistrait tout ?

– Elle enregistre ?

– Et oui ! J’ai un peu regardé ce qui était filmé, j’ai vu des choses que je n’aurais peut-être pas dû voir.

 

Ninotchka ne put s’empêcher de piquer son fard

 

– Et en clair ?

– En clair, rien, on va dire que je n’ai rien vu, mais je compte sur votre loyauté. Euh, au fait vous terminez votre service à quelle heure ?

– Parce que ?

– Pare que je vous paie le restau, et cela nous permettra de discuter tranquillement de notre collaboration.

 

Ninotchka n’a pas hésité un seul instant, elle sait très bien que ce restaurant risque de se terminer dans un plumard, mais cela ne la dérange d’autant moins qu’elle trouve un je ne sais quoi de complétement irrésistible chez ce mage Marcel.

 

Elle se dit aussi qu’un évènement comme celui-ci devrait être rapporté immédiatement à Louis, d’ailleurs n’est-elle pas missionnée et payée pour ça ? Mais non, demain il fera jour, se dit-elle d’ailleurs il fait jour tous les lendemains, non ?

 

– Une pizza ça vous dit ?

 

Elle aurait préféré autre chose mais n’eut pas envie de le contrarier.

 

Au moment de commander, Marcel s’étonna :

 

– Mais vous n’avez plus votre accent ?

– Non, c’est comme mon tablier, je ne le garde que pendant le service.

– Comprenez mon étonnement !

– Je le comprend aisément, mais je ne vous dois aucune explication ! Tant pis pour votre curiosité. On parle d’autre chose ?

 

Pendant le repas, ils jouèrent au jeu du chat et de la souris, chacun essayant d’en savoir plus sur l’autre.

 

Marcel n’avait pas trop besoin de bluffer et racontait sa vie à peu près comme elle l’était vraiment : magicien de music-hall au chômage, il s’était vu fermer les portes suite à une sombre affaire de table tournante où il avait été pris les mains dans le sac par un redresseur de tort. Il avait trouvé un poste de gardien d’immeuble, mais continuait de « bricoler » de façon très occasionnelle.

 

Ninotchka était officiellement modèle pour peintres, sculpteurs et photographes, activité très aléatoire mais qui offrait parfois des perspectives financières que l’on devine facilement. C’est dans le cadre de cette activité qu’elle avait rencontré Louis, ils n’avaient pas couché ensemble étant donné les orientations sexuelles de l’homme, mais avaient néanmoins sympathisés. En principe elle ne parlait jamais de ça préférant évoquer son très court passé de monitrice de voyages organisés, ce qui lui permettait de nourrir la conversation d’anecdotes diverses et variées.

 

Bref le diner se passa correctement et au moment du café, Marcel expliqua cette fois-ci en détail ce qu’il attendait précisément d’elle.

 

– Ça va, ce n’est pas trop compliqué ! Commenta-t-elle.

– Il y a quand même un truc, je ferais mes séances vers 21 heures. A cette heure-là vous n’êtes plus en service ?

– En principe, non !

– Il y a un endroit où vous cacher ?

– Il y a une espèce de placard à balais, mais je ne vais pas rester trois heures dans un placard.

– Ben, si ! Plaisanta-t-il.

– Ben non !

– Tu y resterais combien de temps ?

– Une heure maxi !

– Un quart d’heure suffira ! Je suppose que tu as un jeu de clé ?

– Oui !

– Euh, il est d’usage quand un homme dine avec une dame de lui proposer un dernier verre chez lui…

– Et ça se termine dans le plumard ?

– Oh ! Ninotchka ! Répondit Marcel imitant pour plaisanter le ton d’un homme choqué.

– Si vous êtes aussi sympa au lit qu’à table, ça devrait le faire.

– Vous êtes très directe, vous !

– Au diable les formalités, vous me plaisez, alors si je vous plais aussi… Vous habitez loin ?

– Dans le Marais, il y a un bus direct…

 

Marcel était d’excellent humeur, se disant que si la fille s’amourachait de lui, sa complicité n’en serait que davantage assurée.

 

Arrivés chez lui, les deux coquins s’embrassèrent. Puis Marcel s’éclipsa quelques instants afin de procéder à quelques ablutions.

 

Par « déformation professionnelle » Ninotchka avait l’habitude de dominer ces partenaires, c’est elle qui menait la barque. Ici elle ne pouvait se le permettre, enfin pas trop, et cela ne l’enchantait guère.

 

Marcel revint à poil de la salle de bain, uniquement ceint d’une petite serviette blanche qu’il s’empressa de faire tomber dévoilant ainsi sa virilité.

 

– Oh ! la jolie bite ! S’exclama la belle.

 

Certes, elle pouvait plaire mais était en fait fort quelconque, mais que voulez-vous les mâles aiment tellement qu’on les complimente sur leur bite !

 

– On fait ce qu’on peut ! Répondit Marcel.

 

« Heureusement qu’il possède cet étrange magnétisme, parce que sinon c’est vraiment le beauf de base ! »

 

– Tu ne te déshabilles pas ? S’étonna-t-il.

– J’ignorais que les choses iraient si vites !

– A quoi bon le protocole ? Nous en avons envie tous les deux, non ?

– Certes, mais nous ne sommes pas des bêtes en rut, et puis d’abord j’ai soif !

– Je manque à tous mes devoirs, mais je n’ai rien, à part de la bière !

– Eh bien, donnez-moi un verre d’eau.

– C’est « du robinet »

– Ça ne fait rien, vous me mettrez un glaçon !

– Je crains de ne pas en avoir !

 

« Il est trop nul ce mec »

 

Elle trempa à peine ses lèvres dans ce verre exhumant une outrancière odeur chlorée.

 

– Bon, je suppose que vous aimeriez que je vous suce !

– Vous supposez très bien.

 

La jeune femme se baissa mais Marcel intervint.

 

– J’aurais aimé vous voir toute nue !

– Après !

– Non, maintenant ! S’il vous plaît ! Votre poitrine me semble si prometteuse.

 

Ninotchka se plia à ses exigences sans se presser.

 

– Vous êtes très belle !

– Merci !

– Euh les seins ?

– Quoi « les seins » ?

– Je peux toucher !

– Je vous en prie !

 

La sensation est fabuleuse, le contact des mains du mage sur sa poitrine l’électrise mais positivement. Elle en frisonne de bonheur et quand il entreprend de lui tripoter les tétons (sans demander la permission), c’est encore meilleur.

 

– Vous êtes un vrai magicien, vous alors !

– C’est juste un don ! Mais ça ne le sert à rien pour faire tourner les tables.

 

Fatalement, après les mains, ce fut la bouche. La jeune femme le regretta, la sensation « magnétique » n’était plus là ou du moins beaucoup plus faible.

 

Elle décida dons d’abréger la chose en se baissant pour entamer sa fellation. A l’instar de ce qui s’était passé avec Rosemonde, sa bite sentait la savonnette, elle ne put s’empêcher de lui faire remarquer, c’était son côté « chieuse ».

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« Qu’il se lave avec un savon à quatre sous passe encore, mais il aurait pu se rincer ! »

 

– Ben, oui autant être propre ! se justifia-t-il.

– Oui bien sûr, mais j’aime bien les odeurs naturelles, quand ça sent un tout petit peu le pipi, ça ne me dérange pas, bien au contraire ! »

– Ben fallait le dire !

 

Elle ne répondit pas à s’évertua à lui prodiguer une pipe de professionnelle, titillant le gland de sa langue agile avant de pomper tout ça avec vigueur.

 

– Stop ! Crie-t-il !

– Un problème ?

– Non, c’est trop bon, mais je préférais jouir autrement.

– Je vois, monsieur est gourmand, monsieur aimerait me baiser.

– Si vous y consentez !

– Si vous avez les protections d’usage, je veux bien consentir.

 

Marcel s’encapote !

 

– Vous avez une position préférée ? Demanda Ninotchka.

– Euh…

– Parce que moi j’aime bien la levrette.

– Ben…

– Alors on fait ça en levrette !

– Je…

– Ben quoi, tu verras mon cul ! Il n’est pas beau mon cul ?

– Si, si !

– Allez viens, bourre-moi !

 

Marcel ignorait que la levrette est une position très prisée par les « professionnelles », les regards ne se croisent pas et la fille peut attendre que ça se passe en faisant évader son esprit.

 

Ce que Ninotchka n’avait pas calculé c’est que pour la pénétrer dans cette position, le mage devrait lui poser les mains sur les fesses. Ses mains et leurs pouvoirs magnétiques !

 

Aussi ce contact associé à la pénétration eut tôt fait de la faire jouir en des délais record.

 

Marcel en fut surpris, se demandant un court instant ce qu’il convenait de faire…

 

– Continue ! Cria la jeune femme.

– Plus haut, je peux ? Demanda l’homme.

– Quoi « plus haut » ?

– Ben…

– Oui vas-y ! Encule-moi ! Répondit Ninotchka qui venait de comprendre.

 

Elle attendait la bite de Marcel, mais c’est sa langue qui venait lui lutiner le troufignon.

 

Quand il estima l’endroit suffisamment lubrifié, il introduisit sa queue dans ce petit orifice et la pilonna à un bon rythme, provoquant chez la belle brune un nouvel orgasme fulgurant.

 

Cette fois il ne s’arrêta pas, au contraire, trop proche de la jouissance, il s’emballa et finit par jouir dans un râle avant de déculer.

 

– Vois m’avez bien baisé ! Le complimenta Ninotchka.

– Merci, tout le plaisir était pour moi.

 

Vient rapidement le moment où l’oreiller du lit de plaisir se prête aux confidences.

 

– Elle t’a trouvé de quelle façon, la vieille ?

– Quelqu’un m’a recommandé. Sa masseuse, mais elle doit confondre, à priori, je ne connais pas de masseuse et il y a un bout de temps que je n’ai pas fait tourner des tables.

– Et tu vas lui dire quoi pendant les séances ?

– Ce qu’elle souhaite entendre !

– Oui, mais comment tu fais ? Dis-moi, ça m’intéresse ?

 

C’est à ce moment-là que Marcel trouva que Ninotchka était décidément fort curieuse. Il n’allait tout de même pas tout lui raconter.

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 06:47

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 11 – Magouilles en série par Maud-Anne Amaro

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Le lendemain

 

A 10 heures, Romuald descend dans le hall relever le courrier dans la boite aux lettres comme il le fait quotidiennement. Il remonte également sa propre enveloppe qu’il avait déposée en arrivant. Il trie tout ça, puis s’en va porter le pli contenant les photos à son employeuse.

 

– C’était comme ça dans la boite aux lettres !

– Et bien, ouvrez-là, ce n’est pas mentionné « personnel » à ce que je sache !

 

Romuald, livide ouvre, fait semblant de découvrir les photos et pousse un « oh ! » de surprise simulée. Il est mauvais comédien mais comme Madeleine est myope…

 

– C’est… On dirait…

– Bon c’est quoi ? Soupire-t-elle.

– Tenez ! Lui dit-il en lui tendant la première photo.

– Qu’est-ce que c’est que ces horreurs ? Flanquez-moi ça à la poubelle.

 

Romuald réalise que sa patronne n’a pas chaussé ses lunettes de lecture.

 

– Humm. Je crois que c’est quelqu’un que vous connaissez !

– Quelqu’un que je connais ? Mais comment pouvez-vous savoir ? S’énerve Madeleine qui croit avoir affaire à une nouvelle série de photos de son gigolo, mais plus hards.

 

Ce en quoi, elle ne se trompe pas de beaucoup, admettons-le ! Mais elle est loin de se douter qu’effectivement son gigolo est bien sur les photos mais qu’il ne montre pas son visage.

 

– Vous devriez chausser vos lunettes, Madame !

– Je n’ai pas besoin de regarder ces horreurs, j’ai déjà eu ma dose, croyez-moi ! Jetez-moi ces saloperies !

– Madame, je crains que ce soit des photos du Père Crochicourt !

– Qu’est-ce que le Père Crochicourt vient faire là-dedans ?

– Il vient faire là-dedans, Madame, que c’est lui sur les photos.

– Mais vous êtes complètement malade, mon pauvre ami, passez-moi mes lunettes.

 

Et quelques secondes après les avoir chaussées, Madeleine Mornay-Sauvignac tombait dans les pommes.

 

Carrément !

 

Romuald a le réflexe de la retenir afin de lui éviter de chuter brutalement, n’empêche qu’elle est inconsciente.

 

– Ninotchka ! Venez vite !

 

Elle accoure.

 

– Qu’est-ce qu’elle nous fait ?

– Elle s’est évanouie en regardant des photos porno.

– Hein ? Je fais quoi, j’appelle un docteur, les pompiers ?

– Faites-lui respirer des sels.

– Des sels ? Quels sels !

– Mais je n’en sais rien, dans les films, quand quelqu’un tombe dans les pommes, on lui fait respirer des sels.

 

Elle revient avec une poignée de gros sel et lui flanque sous le nez. Evidemment ça ne produit aucun effet.

 

– Une compresse d’eau froide peut-être ? Je vais en chercher une.

 

Romuald prend le pouls de la vieille, ça le rassure, elle est vivante.

 

Ninotchka lui passe de l’eau froide sur le visage, ça ne lui fait pas grand-chose.

 

– Quelques baffes peut-être ! On voit ça aussi au cinéma ! Suggère-t-elle.

– Allez-y doucement.

– C’est des baffes, pas des caresses.

– Qu’est ce qui se passe ! Finit par murmurer la vieille.

– Vous avez fait un malaise !

– Appelez le docteur Martin !

– On s’en occupe ! répondit Ninotchka en s’emparant du téléphone.

– Les photos ! Crochicourt ! Le dévergondé ! Aaahh !

– Non, vous n’allez pas recommencer !

– Aidez-moi, je vais aller m’allonger un peu dans ma chambre.

 

Ils la couchèrent et fermèrent les doubles-rideaux.

 

– J’espère qu’elle ne va pas nous claquer dans les doigts ! S’inquiéta Romuald.

– Vous avez peur de perdre votre emploi ? Ironisa Ninotchka.

 

Romuald haussa les épaules. Cette « pétasse » ne pouvait pas comprendre.

 

Ninotchka s’en alla regarder de plus près ces fameuses photos.

 

« Putain ! Crochicourt qui suce des bites ! Louis va se marrer en apprenant ça ! »

 

Elle a alors la curiosité de fouiller dans la corbeille à papier pour dénicher l’enveloppe.

 

« Pas de timbres, ça a été déposé tel que dans la boite aux lettres ! Comme c’est bizarre !’

 

Romuald resta à la veiller tandis que Ninotchka s’en retourna dans la cuisine, elle en revint cinq minutes plus tard avec une tisane.

 

– Buvez, ça va vous faire du bien.

– Remportez-moi ça, je ne vous ai rien demandé.

 

« La forme lui revient, on dirait ! » Se dit Romuald.

 

– Et le docteur ?

– Il arrive, madame !

 

Le pouvoir de l’argent est tel que le médecin d’une personne fortunée est capable d’accourir dans la demi-heure pour une peccadille, tandis que d’autres moins chanceux feront le pied de grue une demi-journée aux urgences de l’hôpital pour des choses bien plus graves.

 

Le docteur ne diagnostiqua rien d’alarmant et lui prescrivit quelques placébos. Madeleine demanda à Ninotchka d’aller les chercher à la pharmacie, séance tenante.

 

– Je ne veux qu’on ne me dérange sous aucun prétexte. Si j’ai besoin de vous, j’appellerais. Fermez la porte !

 

Madeleine se lève, ouvre le coffre et récupère la copie du testament, elle la déchire en mille morceaux, tire les doubles-rideaux, ouvre la porte-fenêtre, sort sur le balcon et disperse tout cela au vent.

 

« Reste celui qui est chez le notaire ! »

 

Elle sonne Romuald.

 

– Appelez-moi Maitre Chambon de toute urgence et passez-le-moi.

– C’est sa clerc ! Précise Romuald au bout de quelques instants en lui tendant le téléphone

– Allo, j’avais demandé le notaire !

– Il est à l’extérieur, je suis Rosemonde de la Roche Limée, vous vous souvenez de moi ?

– Oui, bien sûr ! Sortez, Romuald je vous prie ! Oui, allô, je voudrais prendre rendez-vous pour récupérer mon testament.

– Vous souhaitez faire un codicille ?

– Un quoi ?

– Une modification

– Non, je veux l’annuler !

– Ah, euh, je peux passer chez vous avec le notaire, si ça vous arrange. Ne quittez pas, je vois avec lui.

 

Une annulation de testament pour être valide doit se faire en présence du notaire et de deux témoins.

 

– Encore cette emmerdeuse ! S’écria Maître Chambon. Ecoute, Rosemonde, occupe-toi de tout, je signerais après.

– Ce n’est pas la procédure ! Se moqua-t-elle.

– Rosemonde, je t’en prie !

 

Le notaire avait réagi exactement comme le souhaitait Rosemonde, elle rappela donc Madame Mornay-Sauvignac en lui proposant un rendez-vous à domicile pour le lendemain.

 

– Non, ça urge !

– Alors tout à l’heure à midi et demi ?

– Parfait.

 

Il est midi 20, le père Crochicourt attend depuis dix minutes sur le trottoir d’en face. Il a un plan, sachant qu’on lui a demandé de déposer l’argent entre midi et midi 30, la récupération se fera donc dans la foulée étant donné que personne ne prendra le risque de laisser dormir cette somme sous un paillasson toute un après-midi. Après avoir déposé l’enveloppe, il compte se poster à l’étage du dessus afin d’identifier le récupérateur.

 

A midi 25, il traverse la rue, une femme est en train de composer le digicode de l’immeuble.

 

« Aucune importance ! »

 

Il la suit. Elle appelle l’ascenseur, il attend avec elle, bref échange de vagues sourires de politesse. L’ascenseur arrive. Crochicourt énonce le traditionnel « quel étage ? »

 

– Quatrième !

 

C’est l’étage de Madame Mornay-Sauvignac. Arrivé à destination Crochicourt la laisse passer devant comme le veulent les convenances. Il a alors la surprise de la voir se diriger vers la porte d’entrée de l’appartement de Madeleine.

 

« Merde, c’est qui celle-là ? »

 

Il se retrouve idiot, et balbutie qu’il a dû se tromper d’étage, ce qui indiffère totalement Rosemonde comme vous vous en doutez bien.

 

Il monte à pied jusqu’au cinquième, attend que la femme soit entrée, puis redescend déposer l’enveloppe sous le paillasson et remonte se mettre en planque.

 

Madeleine qui s’est relevée depuis une demi-heure prévient Romuald qu’elle va s’entretenir de choses importantes avec sa visiteuse dans son cabinet particulier et qu’elle entend qu’on ne la dérange pas.

 

A midi 30, Maria-Ines téléphone à Romuald.

 

– Tu peux parler ?

– Oui, elle s’est enfermée avec une fille de l’étude du notaire.

– Déjà ! Ça s’est bien passé alors ?

– Elle nous a quand même fait un petit malaise.

– Il doit y avoir une enveloppe sous le paillasson de la vieille, c’est pour moi, il faudrait que tu me la récupères, tu la gardes par-devers toi et tu me la donneras quand on se verra.

– Ah ?

– Je t’expliquerai. Salut !

 

Rosemonde s’est installée dans un fauteuil peu confortable dans ce petit cabinet particulier qui ne sert pratiquement jamais et qui dégage une désagréable odeur de camphre et de renfermé.

 

– Je vous ai rapporté votre testament, vous allez devoir me signer ce récépissé… Voilà, vous marquez « lu et approuvé », vous datez, une signature ici et la même chose sur votre exemplaire. Pour les frais de dossier, je vous enverrai une note.

– Non vous n’envoyez rien, je passerais régler ça à l’étude la semaine prochaine.

– Comme vous voulez. Euh, vous comptez en rédiger un autre ?

– Un autre quoi ?

– Un autre testament.

– J’ai besoin de réfléchir, trop de gens m’ont déçu !

 

Rosemonde se garda bien d’attirer l’attention de Madeleine sur le fait que s’il lui arrivait quelque chose maintenant, sa fortune serait partagée entre ses neveux, faute de testament.

 

La clerc de notaire ignorait bien évidemment ce qui s’était réellement passé, mais elle pensait avoir fichu une telle pagaille en intervenant au niveau des neveux de la vieille, que le plan avait fonctionné plus tôt que prévu. Il lui restait donc à prévenir Thérèse Gringola, mais aussi le mage Marcel dont le rôle devenait désormais inutile.

 

Sauf que les choses ne se passent jamais comme on croit qu’elles vont se passer, mais n’anticipons pas et revenons dans l’immeuble de Madeleine Mornay-Sauvignac.

 

A 13 heures, Rosemonde quitte l’appartement d’excellente humeur. Crochicourt l’espionne. Aucun mouvement de paillasson.

 

Quelques minutes plus tard, Romuald quitte à son tour l’appartement afin de prendre son heure de pose méridienne. Il soulève le tapis, prend l’enveloppe et appelle l’ascenseur.

 

« Le secrétaire, son homme de confiance, eh bien, ça alors ! Il sort, l’occasion est trop belle… »

 

Et il descend d’un air décidé, sonner à la porte de Madeleine afin de lui rapporter ce qu’il a vu.

 

C’est Ninotchka qui lui ouvre.

 

– Bonjour !

– On ne vous a jamais appris qu’il convenait de dire « Bonjour mon père » ?

 

Sachant qu’aujourd’hui elle ne risquera pas grand-chose à lui répondre, elle le fait.

 

– Vous n’êtes pas mon père à ce que je sache ! Entrez, je vais vous annoncez.

 

Madeleine Mornay-Sauvignac redevient toute pâle, mais trouve le moyen de se maîtriser :

 

– Quoi, il ose revenir ici, ce suppôt de Satan ! Restez avec moi, ma fille, je vais le recevoir comme il convient.

 

Le curé n’a pas attendu qu’on le prie d’entrer pour pénétrer dans le salon.

 

– Ah, mon père, vous ici, je ne vous attendais pas, mais je ne suis pas mécontente de vous voir ! Commence Madeleine avec une voix bizarre.

– Il fallait que je vous voie d’urgence.

– Vous vouliez me voir, et bien regardez-moi bien parce que ce sera la dernière fois.

 

Et Crochicourt se prend une double gifle magistrale dans la tronche avec une telle violence que son nez se met à saigner d’abondance.

 

– Mais que…

– Dehors, charlatan, vomissure infecte, suppôt de Satan !

– Pardon ?

– J’ai dit dehors ! Grosse merde ! Et si vous ne décampez pas de suite, je vais chercher ma carabine !

– Mais vous êtes malade ! Vous avez de la fièvre.

– Ninotchka, ma carabine !

– Où ça madame ?

– Sous mon lit, vous trouverez aussi des cartouches pour la charger.

 

Mais Crochicourt s’est déjà enfui sans demander son reste.

 

Le curé se trouve en état de confusion mentale, en fait il ne comprend rien et s’obstine à tenter de trouver un lien direct entre l’enveloppe des billets et la grosse fureur de Madeleine. De plus il n’a pas assez de kleenex pour stopper son hémorragie nasale et il doit en acheter.

 

Mais il n’est pas homme à se laisser faire, ni à laisser une situation lui échapper et jure son grand dieu que ceux qui sont à l’origine de ces derniers évènements verront bientôt de quel bois il se chauffe… si toutefois il arrive à y comprendre quelque chose

 

Pendant deux heures il rumine, il longe les quais de Seine jusqu’au Pont de Grenelle, traverse l’iles aux Cygnes, passe sur la rive gauche et la remonte…

 

Il est persuadé que c’est Romuald qui non seulement le fait chanter mais a monté Madeleine Mornay-Sauvignac contre lui. Trouver les coordonnées de ce salopard ne lui semble pas insurmontable. Il connait par ailleurs quelques jeunes gens qui fréquente le restaurant où il se rend parfois, qui ne serait pas contre le fait de lui casser la gueule et de de lui faire rendre l’argent qu’il lui extirpé.

 

« Mais à moins de le tuer, il portera plainte, la police voudra alors connaitre l’objet du chantage, et cela pourrait nuire à mes petites affaires… Donc ça ne va pas… »

 

Donc la mort dans l’âme, notre curé ripoux décida de tirer un trait sur Madeleine Mornay-Sauvignac et ses proches. Après tout, des petites vieilles à escroquer, il y en avait plein d’autres….

 

« Allez, je m’en vais boire une mousse ! »

 

Thérèse

 

Rosemonde a invité Thérèse au restaurant. Quand cette dernière arrive, elles s’embrassent comme des vieilles copines.

 

– Choisis ce que tu veux, c’est moi qui paye, lui dit Rosemonde, et on va commander du champagne, et du bon, pas de la piquette.

– On fête quoi ?

– Notre victoire !

 

Rosemonde lui explique.

 

– Tu n’as pas de détails ?

– Non, mais on peut imaginer que ton frère ou ton neveu ont retrouvé la trace de Crochicourt – j’ignore comment, d’ailleurs, puisque je ne leur ai jamais donné ce nom – et l’ont confondu.

– Comment ?

– Ça, je voudrais bien le savoir, mais le principal c’est qu’il n’hérite plus.

– Dommage quelque part, le Crochicourt je me le serais bien réservé, cela aurait été ma petite vengeance à moi !

– On peut toujours tirer sur les ambulances…

– Oui, mais ce n’est pas mon genre !

– Tu auras donc une belle part !

– Mwais…

– Quelque chose ne va pas ?

– Faut que je réfléchisse à quelque chose, on peut se voir demain… chez moi ? Ou plutôt après demain. Demain je serais occupée.

 

Retrouvailles acte 1

 

Rosemonde ayant récupéré comme on le sait les numéros de portables de Louis et de Maria-Ines, elle les communiqua à sa demande à Thérèse Gringola.

 

Le portable de Louis étant constamment occupé, Thérèse se résigna à appeler son neveu, Herman. Evidement le numéro étant celui de Maria-Ines, ce fut elle qui répondit.

 

– Allo ?

– Bonjour ! Je suis bien chez Monsieur Herman Gringola ?

– Oui, c’est pourquoi !

– Pourrais-je lui parler ?

– Vous vendez quoi, des fenêtres ? Des mutuelles ? Des téléphones qui lavent la vaisselle ?

– Je suis sa tante, madame !

 

Maria-Ines pense qu’il s’agit de la Tante Madeleine, n’en revient pas qu’elle ait une voix aussi jeune, mais s’empresse de passer le portable à Herman.

 

– C’est la vieille ! Chuchote-t-elle.

 

Herman ne comprend pas bien.

 

– Allo ma tante !

– Oui, bien voilà, j’ai quitté le couvent et…

– Ah, vous n’êtes pas… Euh vous êtes la sœur de mon père ?

– Oui, je suis votre tante Thérèse.

– Et que me vaut ce plaisir ?

– J’aimerais renouer le contact, nous nous connaissons à peine. Nous nous sommes juste entrevus aux obsèques de votre père…

– Ah ? Je vous demande une seconde.

 

Herman se tourne vers Maria-Ines et chuchote :

 

– C’est pas Madeleine, c’est la bonne-sœur !

– La bonne-sœur ? Ah, oui, qu’est-ce qu’elle veut ?

– Me voir !

– Envoie-la chier.

 

Herman reprend le téléphone :

 

– Excusez-moi, nous étions en plein courant d’air, vous disiez donc ?

– Que j’aimerais renouer contact.

– C’eut été avec plaisir, mais nous n’habitons pas Paris.

 

« Autrement dit, il n’a aucune envie de me voir ! »

 

Mais Thérèse voulut savoir jusqu’où pouvait aller ce refus.

 

– Vous êtes en province ?

– Grande banlieue, Chantilly. Répondit Herman par reflexe.

– Oh ! Mais ce n’est pas si loin que ça, je peux me déplacer vous savez, je pourrais passer quand ?

– Ecoutez, je vais être très direct : épargnez-vous cette peine, nous allons nous rencontrer alors que nous n’avons rien à nous dire.

 

Maria-Ines est en train de lui faire des sémaphores, mais il n’en tient pas compte.

 

– Qu’en savez-vous ?

– Peu importe, un jour peut-être, mais pour le moment je ne vois aucun intérêt à cette rencontre.

– Intérêt ! Intérêt ! Il n’y a pas que ça dans la vie, et l’esprit de famille alors ?

– Bon, je ne voudrais pas passer pour impoli en vous raccrochant au nez, au revoir ma tante.

– Petit con ! Conclut-elle sans savoir si Herman avait entendu cette verte répartie.

 

Maria-Ines interpella le jeune homme :

 

– Tu n’as pas vu que je te faisais des signes ?

– Si, mais bon, j’ai fait comme tu m’as dit !

– Oui mais, j’ai changé d’avis, tu aurais pu la rencontrer brièvement, juste pour savoir si elle était en contact avec la veille.

– Pfff, Romuald nous l’aurait dit !

– J’en sais rien, je me demande s’il nous dit tout ?

– Maintenant, on a son numéro, on pourra toujours la rappeler en s’excusant platement, mais pas maintenant, ça va faire louche.

 

Thérèse n’était pas vraiment déçue de ce contact raté, elle n’en attendait rien, elle était simplement irritée de ce qu’elle considérait comme de l’indélicatesse de la part de son neveu.

 

Elle aurait pourtant aimé évoquer la mémoire de son frère Pierre. La différence d’âge les avait empêchés de jouer ensemble, mais elle fut tout de même en de rares moments et avant son mariage précipité, sa petite sœur adorée qu’il faisait sauter sur ses genoux…

 

« Toi mon salaud, tu n’auras rien de l’héritage de la tante Madeleine, rien du tout, pas une miette, je ferais ce qu’il faut pour ça ! »

 

Retrouvailles acte 2

 

Avec Louis, les choses se passèrent bien différemment. Elle l’informa par téléphone avoir quitté les ordres, ils se donnèrent rendez-vous dans une brasserie parisienne en fin d’après-midi et s’embrassèrent fraternellement (forcement) quand ils se revirent.

 

Moment de silence, aucun des deux ne sait trop comment démarrer la conversation.

 

– On te croyait disparu !

– Non, la veille de mes 18 ans j’ai essayé de discuter avec mon père pour le préparer à ce qu’il accepte ma liaison avec Olivier.

– Olivier ?

– Ben oui, Olivier ! Ça te choque ?

– J’étais plus ou moins au courant, Maman me l’avait écrit dans une de ses lettres. Donc je ne suis pas surprise et je serais mal placée pour être choquée.

– Pourquoi mal placée ?

– Je te raconterais, je crois qu’on n’a pas mal de choses à se dire. Mais tu n’avais pas terminé.

– Le paternel m’a sommé de choisir, ou j’arrêtais cette liaison ou je foutais le camp.

– Oui, je sais, tu as foutu le camp…

– On est parti à Bordeaux, j’ai essayé de vendre mes toiles et j’ai été remarqué par un vieux libidineux, il m’a fait connaître dans les milieux de l’art et pratiquement du jour au lendemain, je me suis retrouvé riche, je ne savais même pas quoi faire de mon fric. Alors j’ai créé une fondation pour venir en aide aux jeunes artistes. Ça a été vite la dégringolade, je me suis fait gruger et j’ai perdu tout mon argent, mon protecteur est devenu jaloux et m’a cassé et pour couronner le tout Olivier m’a quitté, alors j’ai sombré dans l’alcool, la drogue, jusqu’au jour où un mec m’a aidé à m’en sortir. Je suis revenu à Paris avec lui. Maintenant il est mort…

– Tu sais pour Pierre ?

– Non ! Quoi ? Je n’ai aucune nouvelle de la famille.

– Disparu en mer il y a deux ans.

 

Le visage de Louis se fige puis :

 

– On ne s’estimait pas beaucoup, mais bon, c’était mon frère. Il est peut-être mort comme il l’aurait souhaité, excuse-moi je suis en train de dire n’importe quoi. On aurait pu me prévenir, pour mes parents, ils m’ont bien retrouvé, c’était le notaire, mais l’enterrement avait déjà eu lieu. Mais toi tu m’as retrouvé comment ?

– J’ai demandé à un détective privé ! Mentit-elle.

– Tu tenais vraiment à me revoir ?

– Je voulais revoir tout le monde, mais faut croire que je suis pestiférée, la tante Madeleine m’a jeté et le fils de Pierre m’a envoyé promener…

 

Elle lui raconte.

 

– Et le couvent, il s’est passé quoi ?

– J’ai vite été de désillusions en désillusions, mais je restais quand même, par lâcheté, par paresse, et puis un jour une goutte d’eau a fait déborder le vase, mais je ne préfère pas en parler pour l’instant.

– Ça fait longtemps ?

– Presque deux ans !

– Et tu fais quoi maintenant ?

– De la peinture sur soie.

– Ah ! Tu peins ! C’est quoi comme style ?

 

Louis est tout content d’avoir trouvé un centre d’intérêt commun.

 

– Un peu n’importe quoi. Je fais des faux foulards tibétains, ça marche pas mal.

– C’est pas bien !

 

Cette réflexion pourtant prononcée sans méchanceté agaça Thérèse

 

– Je ne suis pas parfaite. Il faut bien que je vive. Et toi tu fais quoi ?

– Je peins toujours. Des conneries, quelques nus féminins, mais ça se vend pas trop mal, je ne me plains pas. Quand j’ai touché la part de l’héritage du paternel, il n’y avait pas grand-chose mais en ajoutant un prêt bancaire j’ai pu ouvrir ma galerie à moi, ça a été un fiasco, je me suis ruiné une fois de plus, mais bon, j’ai bien remonté la pente et je te dis : dans l’ensemble ça va !

 

Thérèse se demanda si son frère lui disait toute la vérité. Se ruiner deux fois de suite, il faut le faire quand même ! Peut-être jouait-il ?

 

– On mange ensemble ?

– Ce soir je suis pris. Répondit Louis.

– On peut fixer une date ?

– Je n’ai pas mon agenda, redonne-moi ton téléphone je t’appelle en rentrant.

 

Thérèse n’était pas folle, elle connaissait ce genre de réponse, ce soir il « oublierait » de la rappeler.

 

Et c’est exactement ce qui se passa.

 

Louis était partagé, il était content d’avoir revu sa sœur, mais ne souhaitait pas qu’elle lui « casse les pieds », ils étaient trop différents, elle ne lui apporterait rien, alors d’accord il la reverrait… peut-être… Pas de suite.

 

« Elle ne m’a même pas demandé de voir les photos de mes tableaux, elle n’en a rien à foutre ! Et puis, rester dix ans chez les bonnes sœurs et ressortir pour vendre des faux foulards tibétains, faut vraiment qu’elle soit givrée ! »

 

Thérèse aussi était dubitative, l’enthousiasme du début de cette rencontre s’était rapidement dilué, Louis lui avait même lancé une vanne qui lui restait en travers de la gorge. En fait ils n’avaient rien à se dire, leurs mondes étaient trop différents, trop éloignés. Décidément, depuis sa sortie du couvent tout le monde l’évitait !

 

Mais, elle n’abandonnerait pas son frère, s’il ne la recontactait pas, elle lui enverrait un message pour lui dire qu’en cas de besoin, il pourrait toujours compter sur elle.

 

Et le lendemain :

 

Rosemonde débarqua chez Thérèse avec une bonne bouteille et gros gâteau.

 

– Je te sers un Martini ?

– Oui ! tu m’avais dit que tu avais besoin de réfléchir …

– En effet ! Qu’est-ce qui te fait croire que la tante Madeleine ne va pas refaire un testament en faveur de je ne sais qui ? Demanda Thérèse.

– Je ferais ce qu’il faut pour ne pas que ça se fasse ! Répondit Rosemonde.

– Tu es sûre de ton coup ?

– A 90 %

– Mwais ! Cette situation ne me satisfait pas vraiment !

– Faudra faire avec !

– Je veux tout !

– Pardon ?

– Je veux TOUT l’héritage !

– Tu n’exagères pas un peu non ?

– Pas du tout, j’ai contacté Herman, mon neveu, c’est un con fini, il ne mérite pas d’hériter, même d’une petite part, quant à mon frère Louis, c’est un panier percé, il a la sale manie de dilapider tout l’argent qu’il possède, c’est mon frère et je ne le laisserais pas tomber, mais c’est moi, et moi seule qui l’aiderais et à ma façon.

– C’est une façon de voir les choses, mais j’estime avoir rempli ma part de contrat.

– Admettons ! Ma reconnaissance de dette conditionnelle est toujours valable ?

– Evidemment !

– Et comme c’est du pourcentage, si la vieille changeait d’avis et que je ne récolte rien, et bien tu n’auras rien non plus.

– C’est clair !

– Sauf que tu perds l’argent que tu as investi dans le projet.

– Le risque est minime… Mentit Rosemonde qui avait effectivement investi pas mal.

– Ce n’est que ton point de vue ! Ce serait donc une perte sèche pour toi, uniquement pour toi, on est bien d’accord ?

– Mais où veux-tu en venir ?

– Je veux que les choses soient claires. En te retirant du projet tu prends un risque que tu t’évertues à minimiser, en revanche en y restant tu fais plus que doubler ton gain ! Ça mérite réflexion non ? Qu’est-ce que t’en dis ?

 

Rosemonde ne dit rien, fascinée par l’opiniâtreté de Thérèse. Sa réponse est quasiment prête, elle va accepter, mais il lui semble inutile de le faire savoir si vite.

 

Thérèse sent son interlocutrice troublée mais se méprend sur ses raisons. Cependant quand elle rapproche sa bouche de celle de sa partenaire, cette dernière se laisse faire et bientôt le baiser devient fougueux.

 

Elle se pelotent, se débraillent, s’embrassent et se caressent.

 

Une petite pause pour se calmer et se déshabiller correctement et les deux femmes ne tardent pas à se retrouver sur le plumard.

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« Mais enfin, qu’est-ce qu’il me prend ? Je n’étais pas venue pour ça ! » Réalise Rosemonde qui est bien obligée de s’avouer que cette Thérèse ne la laisse pas indifférente.

 

« Si elle veut du cul pour se décider, ce ne sera pas une corvée ! » Se dit pour sa part Thérèse.

 

– Je vais bien te lécher ! Lui annonce cette dernière.

 

Son intention première était de faire court, Faire prendre à Rosemonde un joli pied afin de la mettre dans de bonnes dispositions.

 

Mais très vite, elle se prend au jeu, se régalant du goût de miel de la jolie chatte de la clerc de notaire.

 

Par pure fantaisie (à moins que ce soit par pulsion, allez savoir ?), sa langue s’égare vers le trou du cul de Rosemonde. Celle-ci panique un tout petit peu.

 

« J’ai fait caca après ma douche, j’espère que je me suis bien essuyée ! »

 

Effectivement la propreté du lieu n’est pas tout à fait nickel mais Thérèse n’en a cure, elle adore cette odeur qui lui provoque des réminiscences collégiennes. Des culs elle en avait connu de bien plus sales, et les avaient léchés avec beaucoup d’excitation.

 

La nonne défroquée après s’être enivrée de l’odeur du troufignon de Rosemonde, revient vers la minouche.

 

« Personne ne lui a expliqué qu’on ne revenait pas vers une chatte après avoir léché un cul ! Question d’hygiène ! Ou alors faut se désinfecter la bouche…  »

 

Rosemonde se dit alors qu’il lui faudra lui expliquer la prochaine fois…

 

« Pourquoi je pense déjà à une prochaine fois ? Je deviens dingue ! Je ne vais tout de même pas entamer une liaison avec une ex-nonne à demi-givrée ! »

 

Elle se laisse faire néanmoins, d’autant que la langue de Thérèse se fait de plus en plus insistante au niveau de son clitoris.

 

Folle de plaisir et de passion, la clerc de notaire se colle sur sa partenaire, sa bouche se change en sangsue butinant les seins, phagocytant les tétons. Thérèse n’est pas en reste et enchantée de voir sa camarade de jeu réagir aussi bien lui rend la politesse en un ballet infernal où les deux corps en sueur se glissent l’un sur l’autre.

 

Cela jusqu’à ce que la chatte de Rosemonde se retrouve devant la bouche gourmande de Thérèse.

 

C’est tout mouillé, tout excité et le clito de Rosemonde n’attendait que quelques agiles coups de langue pour l’emmener au ciel.

 

Un moment calme, des petits câlins, des petits bisous, une gorgée d’eau puisqu’une bouteille en plastique traînait tout près.

 

-Tu veux une cigarette ? Lui propose Thérèse.

– Oui ! Tu fumais au couvent ?

– Non. ! On peut peut-être se rincer un peu avant ? Et puis j’ai une grosse envie de pipi !

 

« Ça y est, on va rejouer la scène de la dernière fois ! »

 

Mais le jeu ne lui avait pas déplu, elle avait trouvé ça, pervers, décalé, hors normes, une sorte de plaisir à faire ce que les autres hésitent à faire, le plaisir de l’interdit en quelque sorte !

 

– Tu vas m’en donner quelques gouttes ? Demande-t-elle, toute étonnée d’une telle audace.

– Hum, il t’avait plu tant que ça, la dernière fois mon petit pipi.

– Disons que c’est rigolo !

– Tu sais avec ma copine au pensionnat on était des vraies cochonnes.

– Ça n’a rien de cochon !

– Sauf que je ne t’ai pas tout dit !

 

« Qu’est-ce qu’elle va me sortir ? »

 

– Tu ne vas peut-être pas me raconter ça aujourd’hui !

– T’as peur d’être choquée ?

– Ce n’est pas vraiment ça, mais si on ne devait pas se revoir, ça ne sert à rien mais si on doit se revoir je préfère te découvrir petit à petit.

 

« Je lui dis ça comme si j’avais l’intention de la revoir ! Mon inconscient me joue des tours »

 

– Ça y est, je pisse ! S’exclame Thérèse, sortant Rosemonde de ses réflexions.

 

Elle place sa main dans la trajectoire du pipi, puis porte ses doigts en bouche avec un sourire de défi qui signifie quelque chose comme : « Tu vois je ne me dégonfle plus ! ». Elle trouve d’ailleurs que la pisse de Thérèse a un meilleur goût que la fois précédente, plus de bouquet sans doute. Du coup elle s’en reprend une rasade.

 

– T’aimes bien maintenant ?

– J’y prends goût !

– La prochaine fois je te pisserai directement dans la bouche.

– Si tu veux !

– Tu m’en donnes, toi ?

– Je vais essayer !

 

Rosemonde se concentre quelques instants avant de libérer sa vessie, Thérèse se place en dessus, ouvre une large bouche et avale tout ce qu’elle peut.

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Les deux femmes s’embrassent ensuite, mélangeant langues et salives imprégnées du goût de l’urine.

 

« Cette nana est en train de me rendre dingue ! » Se dit Rosemonde Mais je veux pas me laisser entraîner dans n’importe quoi. ! Inutile d’attendre je veux savoir »

 

– J’ai changé d’avis !

– Sur quoi ?

– Raconte-moi ce que tu faisais avec ta copine du pensionnat.

– Des cochonneries !

– Ça j’avais compris mais précisément ?

– On aimait bien faire des trucs un peu sales.

– Quoi par exemple ?

 

« Elle me teste » se dit Thérèse, je n’ai peut-être pas besoin de tout lui dire ! »

 

– On se reniflait nos culottes sales !

– Ah, c’est tout ?

– On s’amusait aussi à se regarder quand on faisait caca !

 

« Je n’irais pas plus loin, j’en ai peut-être même déjà dit de trop. »

 

– Et puis ?

– C’est tout ?

– Le reste, c’est des bricoles, quand on se léchait le cul, c’était pas toujours très propre, mais ça, tout le monde le fait !

 

« Ben voyons, si elle le dit ! »

 

Bizarrement, Rosemonde se veut rassurée par les confidences de Thérèse.

 

« Se regarder chier ! N’importe quoi ? Mais si ça se limite à ça, y’a pas de quoi en faire un psychodrame ! »

 

– Et ça t’es resté ?

– J’en garde un bon souvenir, c’est tout, je n’en fais pas une fixation….

 

« Et puis merde (c’est le cas de le dire), autant mettre les points sur les « i »

 

– Rien d’autre ?

– Ben non, mais autant que tu saches deux choses : oui, j’ai de légères tendances scatos même s’ils ne m’obsèdent pas, et puis il se trouve que pour des raisons que j’ignore mais dont je me fiche, le caca ne m’a jamais dégouté. Je suis comme ça et il faut me prendre comme je suis ou alors me laisser.

 

Elle ne sait interpréter l’étrange sourire de Rosemonde.

 

« J’ai été trop loin, j’aurais dû me contrôler, ce que je viens de dire ne sert à rien ! »

 

– Viens m’embrasser, ma belle cochonne ! Lui dit Rosemonde.

 

En acceptant le baiser Thérèse laissa couler des larmes de bonheur.

 

Ce n’est qu’après qu’elles se soient rhabillées que Thérèse interpella Rosemonde, comme ça l’air de rien :

 

– Alors on continue à marcher ensemble ?

– Mais oui, t’as gagné, ma jolie !

 

 à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 06:42

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 10 – Le curé et le gigolo par Maud-Anne Amaro

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Le lendemain

 

Myriam

 

Myriam, la jolie kiné asiatique se demandait si elle serait capable de mener à bien cette « mission », Madame Mornay-Sauvignac pouvant se montrer tellement imprévisible.

 

Après dix minutes de massage, elle osa se lancer :

 

– Je regardais l’autre fois votre bibliothèque, vous êtes passionnée de sciences occultes ?

– J’ai horreur du matérialisme. Répondit sèchement la vieille bourgeoise.

– Moi je n’y croyais pas, mais je me suis retrouvé l’autre jour chez un type qui faisait tourner les tables…

– Pff ! Il a plein de charlatans dans ce milieu.

– Celui-là m’a relaté un évènement tellement personnel que je n’en avais jamais parlé à personne.

 

Pas de réponse. Un silence s’installe.

 

– Il m’a aussi mis en garde contre quelqu’un que je considérais comme une amie, en me fournissant des détails troublants…

– Un peu plus haut, s’il vous plait.

 

« Bon, ça ne mord pas ! Je ne vois pas comment relancer sans paraitre lourde. »

 

Le massage se poursuivit et se termina dans un quasi-silence.

 

– Voilà, c’est fini pour aujourd’hui, j’espère que je ne vous ai pas trop ennuyé avec mes histoires de tables qui tournent ?

 

Pas de réponse.

 

« Qu’est-ce que ça peut être pénible ces gens qui ne répondent pas ! »

 

Myriam rangea ses affaires sans se presser, tandis que la vieille semblait perdue dans ses pensées.

 

« J’ai complétement foiré mon truc ! Tant pis, ce n’est pas bien grave, quand ce n’est pas possible ce n’est pas possible ! »

 

– Bon, on se revoit mardi prochain ?

– Votre bonhomme, on peut le joindre comment ? Demanda alors Madeleine.

 

« Putain, ce n’est pas vrai ! »

 

– Je dois avoir sa carte, attendez.

 

« Et voilà !

 

Maria-Ines

 

Pendant l’heure du déjeuner, Maria-Ines appela Rosemonde :

 

– Je vais accepter vos propositions. Même endroit que l’autre fois ?

– Non, soyez à 18 heures à la brasserie « le Tartare », demandez Honoré, vous lui remettrez une enveloppe soigneusement cachetée avec l’argent, en échange il vous remettra ma propre enveloppe avec le plan.

– Ce ne serait pas mieux qu’on discute ?

– Il n’y a rien à discuter, le plan proposé sera clair et précis.

– Ce serait quand même plus convivial…

– C’est à prendre ou à laisser.

– Et qui vous dit que mon enveloppe ne sera pas vide.

– Amusez-vous à cela, s’il manque un centime, j’enverrais à Madame Mornay-Sauvignac l’enregistrement de notre conversation de l’autre fois, elle sera ravie !

– Salope !

– Je sais !

– Et si je laisse tomber ?

– Vous voulez vraiment que l’héritage vous passe sous le nez ?

– Un instant je vous prie.

 

Maria-Ines réfléchit. La situation devenait compliquée, car elle ignorait évidement à quel moment sa correspondante récupérerait l’enveloppe. En principe on ne laisse pas trainer une telle somme, mais viendra-t-elle la récupérer le jour même, le lendemain, le surlendemain ? Les deux lascars qui devaient suivre cette mystérieuse Nadine avait accepté ce rôle pour un prix modique parce que cela leur paraissait facile rapide et amusant. Accepteraient-ils de faire le pied de grue pendant des heures dans un bistrot plusieurs jours de suite ? Et puis rien ne permettait d’affirmer que la récupération aurait lieu dans ce bistrot, ni qu’elle ne se ferait pas par un intermédiaire. Autrement dit sans plan de diversion, les chances de remonter la piste de l’inconnue étaient quasi nulles. Mais déjà une vague idée germait dans son cerveau fertile.

 

– Bien, on va faire comme vous avez dit, je remettrai l’enveloppe à 18 heures.

 

Maria-Ines avait préparé deux enveloppes, l’éventualité d’un plan foireux ne pouvant être complétement écartée, l’un d’elles contenaient des billets de 50 euros coincée entre deux petits cartons, l’autre rembourrée avec des feuilles de papier journal contenait un simple petit mot :

 

« Je n’ai aucune confiance dans ce garçon de café, j’ai gardé l’argent à votre disposition, appelez-moi pour prendre un autre rendez-vous. »

 

A 18 heures elle s’installa en terrasse au « Tartare ». Honoré en a vu des canons, mais là il est subjugué :

 

– Bonjour, qu’est-ce que je vous sers ?

– Un thé au citron, mais je voudrais voir Honoré.

– C’est moi !

– Nadine a dû vous remettre une enveloppe ?

– Je vais la chercher, mais avant vous devez m’en donner une autre !

 

Maria-Ines lui donne l’enveloppe sans argent, elle garde l’autre dans le sac au cas où… Honoré revient avec la consommation et l’enveloppe de Rosemonde. Elle l’ouvre :

 

« Après être revenu dans les bonnes grâces de sa tante, Herman devra fonder une association caritative, par exemple « SOS enfants du Tibet » ou quelque chose dans le genre si c’est déjà pris, pour fonder une association, il suffit de… (Suivent des détails techniques dont le lecteur n’a que faire). Toute l’astuce consiste ensuite à faire comprendre à la tante qu’une indiscrétion a permis de savoir qu’elle léguait sa fortune à une association inconnue, puis de la convaincre que ce legs serait en meilleures mains s’il s’agissait d’une œuvre gérée par un membre de la famille. »

 

« En soi ce n’est pas con, même si je m’attendais à nettement mieux. Seulement, il y a quelque chose qui cloche, il faut absolument que je sache d’où sort cette bonne femme, mais peut-être que le garçon sait des choses ? »

 

Elle l’appela.

 

Les cafés, restaurants et brasseries ont toujours été des lieux où se nouent et se dénouent des trafics de toutes sortes. Le personnel le sait, certains font mine de ne rien voir, d’autres conservent les informations au cas où ils pourraient en retirer quelque chose. Honoré appartenait plutôt à la première catégorie estimant que moins on n’en sait, moins on n’a de chances d’être emmerdé.

 

– Je peux vous poser une question ?

– Posez toujours.

 

Un instant Honoré eut l’espoir que cette beauté brune s’égare dans des propos coquins. Mais il déchanta :

 

– Nadine, vous la connaissez bien ?

– Non !

– C’est une cliente régulière ?

– Je m’excuse, Madame mais je ne souhaite pas répondre à ce genre de questions.

– Même avec un petit billet ?

– Vous auriez voulu savoir quoi ?

– Les clients finissent toujours par se dévoiler un peu, n’est-ce pas ? Alors les deux ou trois choses que vous savez d’elle j’aimerais juste les savoir aussi. Tenez, voilà 50 euros pour le renseignement.

 

Elle le tendit mais ne le donna pas.

 

– Laissez-moi réfléchir, je vais voir si je peux me souvenir de quelque chose.

 

Honoré était embarrassé. Récemment un de ses collègues s’était fait salement amoché par des voyous pour ne pas avoir été suffisamment discret. Un autre il y a quelque temps avait fait 48 heures de garde à vue uniquement pour avoir servi d’intermédiaire entre deux trafiquants.

 

Si son intention première était de ne rien dire, cela ne l’empêchait pas de se demander à quoi jouaient ces deux bonnes femmes. L’image de Rosemonde alias Nadine se forma dans son esprit. Il avait apprécié la correction et le tact de cette belle femme mature. Elle au moins, l’avait respecté et non pas traité comme un gode à pattes à l’instar de certaines de ses clientes.

 

Du coup il se remémora l’étrange comportement dont avait fait preuve Rosemonde juste avant de prendre congé. Et l’évidence s’imposa à lui : si elle avait tenu ces propos c’était pour qu’ils soient répétés. L’avait-elle considérée alors comme un mouchard potentiel ? Non on ne moucharde pas quand on rapporte ce qui est clamé haut et fort – et qui est probablement faux, mais qu’importe -. Honoré eut alors envie de rendre service à Rosemonde.

 

– Je me rappelle juste quelques propos où elle parlait de son métier, je doute que ça vous intéresse ? Dit-il en revenant vers Maria-Ines.

– Si, si, ça m’intéresse ! Répondit-elle en lui tendant ostensiblement le billet.

– Laissez-ça, je vais vous dire ce que je sais et vous verrez si ça le mérite.

– Vous êtes drôle, vous ! Alors c’est quoi son métier ?

– D’après ce que j’ai compris, elle travaille chez un préteur sur gages.

– Pardon ? S’écria Maria-Ines incrédule.

– Il y a un problème ?

– Non, non, et c’est tout ?

– Elle n’avait pas l’air d’apprécier son métier.

– Elle vous a dit ça comment ?

– Que cela lui faisait de la peine de gager des objets appartenant à des personnes âgées.

– Une personne sensible donc ?

– C’est l’impression qu’elle donne.

– Et quoi d’autre ?

– Rien. Vous ne m’avez jamais posé de questions et je ne vous ai pas répondu.

– Tenez ! Dit-elle en tendant une nouvelle fois le billet.

– Non puisque je ne vous ai rien dit.

– Tenez ! Répéta-t-elle, puisque je ne vous ai rien donné.

 

Honoré empocha le billet et s’éloigna.

 

Conseil de guerre

 

– Prêteuse sur gages ? S’étonnait Herman.

– C’est plausible, c’est le genre de personne à laquelle on peut raconter sa vie.

– Mais toi, Romuald tu n’en saurais rien ? Reprit le jeune homme.

 

Romuald s’amusait : ainsi la clerc de notaire avait-elle réussi à faire gober un gros mensonge à Maria-Ines. Il décida d’entrer dans ce jeu sans trop se mouiller.

 

– Elle peut la rencontrer le samedi, je ne suis pas là.

– Mais tu tiens sa comptabilité, non ?

– Elle a un compte personnel auquel je n’ai pas accès. Elle me demande parfois d’y virer de l’argent.

– Des grosses sommes ?

– Moyennes

– C’est quoi « moyenne » ?

– 1000, 2000.

– Ça n’a aucun sens, et elle le dépense comment ce fric ?

– Son gigolo !

– Elle ne n’a plus !

– Elle en aura trouvé un autre.

– Ah, je vois ! Intervint Maria-Ines. Elle fait des virements pour payer ses passes et elle gage des objets pour lui faire des gros cadeaux.

– Ça se tient ! Admit Herman. Et le rôle de cette Nadine dans cette affaire ?

– Elle aurait juste voulu nous soutirer 1000 euros ? C’est gagne-petit, je trouve. Répond Maria-Ines

– Et son plan ?

– Je croyais qu’elle n’aimait pas les pauvres ? S’étonne-t-elle en interpellant Romuald.

 

Ce dernier empêtré dans son double jeu répond dans le vague.

 

– Caritatif, c’est pas forcément les pauvres !

– Autrement dit, on n’en sait rien, on ne sait pas quel est le bon testament. C’est le bordel.

– On va attendre que cette Nadine réagisse, quand elle va découvrir l’enveloppe vide, elle va appeler. En attendant, je vais m’occuper de ce Crochicourt.

 

Crochicourt

 

Afin de connaître l’adresse de l’abbé Crochicourt, Maria-Ines imagina un plan simpliste. Romuald lui ayant précisé que le curé avait souvent un ridicule béret noir sur la tête, elle lui demanda de le cacher et… mais lisez plutôt :

 

Au moment de partir, Crochicourt fut surpris de ne point retrouver son béret.

 

– Mais ça alors, j’avais bien un béret sur la tête quand je suis arrivé ?

– Vous savez, je ne vois pas toujours bien ! Répondit la vieille Madeleine. Romuald, est-ce que le père Crochicourt avait son béret quand il est arrivé ?

– Je n’ai pas fait attention, madame !

– Vous ne faites jamais attention à rien ! Et vous Ninotchka ?

– Il me semble qu’il avait un béret, mais je ne suis pas sûre !

– Bon ce n’est pas bien grave ! J’ai dû le poser machinalement dans un endroit impossible.

– Si on le retrouve, je vous le ferais porter !

– C’est gentil, vous avez mon adresse ?

– Au presbytère des cerceaux !

– Non ! des cerneaux ! Comme des cerneaux de noix.

 

Romuald est content, cela a été plus facile que prévu. Munie de l’adresse, Maria-Ines peut maintenant lui faire porter un message.

 

« Si vous pouviez être au café « Le rossignol », boulevard Montmartre à 14 heures, c’est extrêmement important, c’est au sujet d’une vieille dame que nous connaissons tous les deux. J’aurais le « chasseur français » à la main. Ayez « Spirou » à la vôtre.

 

« Une vieille dame ! » Voilà qui avait de quoi inquiéter Crochicourt qui se posait plein de questions : laquelle ? Pourquoi ? Quelqu’un aurait découvert quelque chose ? Un maitre chanteur ? Toujours est-il qu’il s’empressa d’annuler le rendez-vous qu’il avait à cette heure-là afin de pouvoir se rendre au café en question.

 

Le « Rossignol » est un tout petit bistrot disposé en « couloir ». Il y a au mieux une quinzaine de places assises devant le bar. Maria-Ines y est installée depuis dix minutes quand elle voit un homme tenant « Spirou » à la main, Herman attend au fond d’une brasserie voisine sur le même trottoir.

 

Crochicourt jette un regard circulaire sur les consommateurs, ne voit personne avec « le chasseur Français », déplie ostensiblement son Spirou afin d’attirer l’attention, et s’installe au comptoir.

 

– C’est avec moi que vous avez rendez-vous !

 

Maria-Ines a ouvert son imperméable dévoilant un décolleté aussi vertigineux qu’avantageux. Mais le curé ne semble pas intéressé, mais alors pas du tout.

 

« Ça se présente mal », se dit Maria-Ines, » cet abruti souhaite peut-être respecter son vœu de chasteté, mais il pourrait pour le moins être troublé, c’est vexant cette situation ! »

 

– Vous deviez avoir un journal ?

– Qu’importe ! Par contre, il y a un problème, notre entretien se doit d’être discret, je vous propose de nous rendre à la brasserie juste à côté.

– Comme vous voulez.

 

La ‘brasserie du Prince » offre quelques coins discrets, très discrets même où parfois des couples souvent illégitimes viennent échanger baisers passionnés et tripotages de braguettes.

 

Maria-Ines se débrouille pour que Crochicourt soit adossé contre le mur, elle, se plaçant devant lui.

 

– Nous allons attendre nos consommations.

 

Un silence s’installe, il dure bien dix minutes pendant lesquelles Crochicourt s’occupe en tripotant son portable.

 

« Je cours tout droit au râteau ! » Se dit Maria-Ines. « Je vais quand même essayer, ce n’est peut-être qu’un grand timide. »

 

Enfin le barman apporta les cafés, les laissant seuls.

 

– Comment vous me trouvez ? Lui demande alors la jeune femme.

– Si vous en veniez au fait ?

– Mais nous y sommes, non ?

– Excusez-moi, je n’y comprends rien !

– Donnez-moi 20 euros je vais vous montrer quelque chose.

– 20 euros ?

– Ben oui, 20 euros !

– Ecoutez, dites-moi ce que vous avez à me dire et qu’on en finisse !

– C’est 20 euros !

 

Il est complétement largué, Crochicourt, il cherche le piège, persuadé qu’il y en a un.

 

– Ben alors, vous vous décidez ?

– Bon, je veux bien vous donner 20 euros, mais vous n’aurez rien d’autre !

– Attendez de voir l

– Bon, voilà, je vous écoute ! Se résigna-t-il en plaçant un billet bleu sur la table.

– Faut pas m’écouter, faut regarder ! Répond Maria-Ines qui après avoir vérifié si personne ne reluquait dans leur direction, se dépoitraille et flanque sa poitrine sous le nez du curé.

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Discrètement Herman a pris une première photo.

 

– Vous êtes complétement folle ! S’égosille Crochicourt.

– 150 euros pour une heure, tarif d’amis !

 

Mais Maria-Ines sait déjà que le plan est en train d’échouer, mais elle a de la ressource et de l’expérience et sait déjà comment rattraper le coup.

 

– Si c’est pour ce genre de choses que vous m’avez écrit, sachez que je ne mange pas de ce pain-là ! S’égosille Crochicourt.

– Je ne crois pas vous avoir écrit, par contre, vous, vous ne manquez pas de toupet, Monsieur Christophe. Répond Maria-Ines sans élever la voix.

– Je ne m’appelle pas Christophe et je ne fréquente pas les putes !

– Attendez, ce n’est pas avec vous que j’avais rendez-vous ?

– C’est évident que ce n’est pas avec moi !

– Evident ! Évident ! Moi, je ne trouve pas, ce n’est pas marqué sur votre visage que vous êtes coincé de la braguette.

– Sale pute !

– Pourquoi sale ?

 

Crochicourt se dit alors qu’il avait été « victime » d’un quiproquo, que son « vrai » correspondant devait l’attendre au « Rossignol » avec le « Chasseur français » dans la main et y retourna en vitesse. Maria-Ines se devant de donner le change s’y rendit également tout en restant derrière le curé en civil.

 

Herman la rejoignit :

 

– La photo a donné quelque chose ?

– Non, c’est flou, on ne pourra rien faire avec ça !

– OK ! Donc plan B ! Tu m’appelles !

 

Au Rossignol, Crochicourt s’étonnant que personne ne l’attende, réalisa qu’il n’avait plus son « Spirou ».

 

« J’ai dû l’oublier à la brasserie, peut être que c’était indispensable pour le contact ? Mais qui ça peut être ? Le mec en costard là-bas ? Non surement pas ! J’attends cinq minutes et je m’en vais. Si ce correspondant bizarre veut vraiment me contacter, il m’enverra un autre message. »

 

Maria-Ines fait semblant de téléphoner et quitte l’établissement en dodelinant du croupion sous le regard courroucé du curé.

 

Ce dernier s’en va à son tour après avoir éclusé un demi-panaché. Herman le suit et le rattrape cinq minutes plus tard.

 

– Mon père, mon père, vous me reconnaissez ?

 

Crochicourt est gêné ! Comment ce type a-t-il pu le reconnaitre avec ses habits civils, ses grosses lunettes et sa perruque ?

 

– Euh, c’est à dire, je vois tellement de monde !

– Il faut m’aider, mon père, j’ai besoin de me confesser.

– C’est à dire…

 

Herman joue les énervés, agrippe le curé par le veston et le secoue comme un prunier.

 

– Mais vous devez m’aider. C’est votre rôle…

– Mais enfin, calmez-vous, lâchez-moi !

– Vous ne voulez pas m’aider ?

– Je n’ai pas dit ça !

– Parce que vous n’en n’avez pas le courage ! Mais ça ne va pas se passer comme ça ! Vous allez voir !

 

Et après avoir pointé un doigt accusateur en direction du curé, Herman traverse le boulevard et s’engouffre dans le métro.

 

– Qu’est-ce qu’il peut y avoir comme cinglés ! Commente un courageux témoin.

 

Herman prend n’importe quelle ligne de métro au hasard, ressort en surface après seulement deux stations, s’engouffre dans un bistrot, commande une bière, puis se rend aux toilettes, s’y enferme et peut enfin feuilleter le portefeuille qu’il vient de subtiliser au père Crochicourt pendant qu’il lui secouait le paletot.

 

« Voyons voir ! Des cartes de visites, un ticket de pressing, des vieilles photos sans intérêt, une liste de bouquins aux titres presque illisibles, bon je ne vais rien trouver, et là-dessous… »

 

Bingo !

 

Herman tenait dans sa main une carte de fidélité au trois quarts pleine. L’insolite de la trouvaille était que la carte était à l’enseigne du « diable d’or, club gay », en fouillant plus minutieusement, il dénicha la photo d’un jeune homme très « biquet » en caleçon de bain bien moulant.

 

Il appela Maria-Ines et lui demanda de la rejoindre.

 

– Voilà pourquoi, il n’en avait rien à branler de mes nichons !

– C’est le cas de le dire.

 

La réalité était en fait un peu plus complexe, certes, l’orientation sexuelle dominante du père Crochicourt était homosexuelle. Mais il se trouve que le personnage était quelque peu schizophrène, et si le curé non revêtu des insignes de sa fonction était un habitué des backrooms gays, le curé en exercice fantasmait sur tout ce qui pouvait être transgressif et à ce compte-là que sa proie soit un jeune moinillon ou une nonne « innocente » lui importait guère.

 

– Bon, on sait avec quoi le piéger, reste à échafauder quelque chose qui tienne la route !

– Montini ? Suggéra Herman

– Quoi, Montini ?

– Le gigolo de tata Madeleine.

– Tu déconnes… Quoi que… T’as raison, t’es génial quand tu veux !

– Hé !

 

Fausto Montini

 

Maria-Ines avait conservé ses coordonnées et le contacta par téléphone.

 

– Allo bonjour, une question préalable, vous « faites » aussi les hommes.

– Les hommes, les femmes, les couples, vous n’avez pas été sur mon blog ?

– En fait, non ! J’ai une affaire à vous proposer en rapport avec Madame Mornay-Sauvignac.

– Connais pas !

– Vous ne connaissez pas Madeleine ?

– Ah, cette vieille cinglée ! Je n’ai aucune envie de la revoir.

– Je suppose que vous avez de bonnes raisons de vous venger d’elle !

– Me venger de quoi ? Elle est folle, ce n’est pas de sa faute.

 

« Il n’a pas l’air au courant pour le testament, ça ne va pas être évident. »

 

– On se rencontre pour en parler ? Propose Maria-Ines.

– Pour parler de quoi ? Et d’abord qui a bien pu vous confier que je la fréquentais ?

– Son coffre-fort : Il avait à l’intérieur un poème d’amour signé de votre prénom et votre adresse figurait sur son testament avant qu’elle ne le modifie.

 

Ce dernier détail était faux mais qu’importe.

 

– Le testament ? C’est quoi cette histoire ?

– Rencontrons-nous, je vous en dirais plus.

– Si vous avez l’intention de me faire chanter, vous pouvez toujours courir.

– Je n’ai aucunement cette intention, et je ne vous ferais pas perdre votre temps non plus. On se rencontre une heure dans un bistrot et je vous règlerai le prix d’une passe.

– Rappelez-moi dans dix minutes.

 

Fausto n’était pas tranquille, il flairait le piège, on allait, craignait-il, le suivre et le passer à tabac dans un coin sombre. Pourtant en y réfléchissant, il trouva ses craintes absurdes : si on avait son adresse et qu’on lui voulait querelle, l’entretien téléphonique préalable et le rendez-vous extérieur étaient inutiles à moins que la personne ne bluffe. Il attendît qu’elle le rappelle :

 

– Vous m’aviez dit connaître mon adresse.

– Oui, rue d’Amsterdam, c’est ça ? J’ai aussi votre date de naissance.

– Et bien si vous tenez tant à me voir passez donc chez moi.

– Pourquoi pas ? Dans une heure ?

 

C’est ainsi qu’ils ne se retrouvèrent pas au bistrot (il y a décidément beaucoup trop de bistrots dans cette histoire, et ce n’est pas fini) mais dans l’appartement « petit mais chic » de Fausto Montini.

 

Maria-Ines avait pour la circonstance revêtue une tenue de femme d’affaire, tailleur pied de poule, chemisier en soie et faux carré de soie Hermès.

 

Vu de près Fausto Montini était un homme relativement jeune et réellement très séduisant, grand, fin, le cheveu blond décoloré, les yeux bleus comme la mer un jour de grand calme, le sourire charmeur, mais sans cette désagréable sensation de « m’as-tu-vu ? », si courante chez les play-boys. Maria-Ines en d’autres circonstances aurait bien tenté sa chance, mais elle n’était pas venue pour ça.

 

– Je suis la conseillère financière de Madame Mornay-Sauvignac, elle est amenée à me faire des confidences, c’est ainsi que j’ai appris votre existence…

– Bravo la discrétion !

– Elle m’a parlé de vous en termes très flatteurs, du moins la première fois.

– Je ne sais pas ce que je lui ai fait, on se voyait presque toutes les semaines, et puis un jour plus de nouvelles, je pensais qu’il lui était arrivé quelque chose, j’ai téléphoné. Elle m’a traité de tous les noms, je n’ai pas pu en placer une. Je n’ai pas compris, j’avoue. Elle m’a même demandé de lui rendre les cadeaux qu’elle m’avait faits. Pour ça, elle peut toujours se brosser.

– Elle a demandé une enquête de moralité… Quand je dis, « elle a demandé », disons qu’elle a été fortement influencée par un curé de son entourage.

– Une enquête sur moi ?

– Oui !

– Mais ça n’a pas de sens, elle savait très bien ce que je faisais, c’était une cliente, rien d’autre !

– Je crois qu’elle se figurait que vous aviez fini par lui réserver l’exclusivité de vos prestations.

– Quelle naïveté ! Et c’est qui ce curé ?

– Un dénommé Crochicourt, je vais y revenir. Vous saviez qu’elle avait rédigé son testament en vous désignant comme légataire universel ?

– N’exagérons pas, elle m’a juste dit que j’aurais un petit quelque chose de son héritage.

– Je l’ai vu, son testament ! Vous étiez bien son légataire universel.

– Je rêve !

– Ne rêvez pas trop ! Elle l’a refait, son testament !

– C’est la vie !

 

Montini essayait de se donner bonne contenance, mais intérieurement il bouillait et se serait bien vu en train d’écrabouiller la vieille Madeleine comme une vulgaire punaise.

 

– Elle a donc refait son testament en faveur du père Crochicourt.

– Il couche avec ? Demande Montini.

– Je ne crois pas, il est homo, il fréquente les clubs gays et semble apprécier les hommes dans votre genre.

– Ah !

– Il se trouve que j’ai un sérieux contentieux avec ce curé. Je ne souhaite pas en parler, c’est trop personnel, mais si l’héritage pouvait lui passer sous le nez, j’en serais ravie à un point que vous n’imaginez même pas !

– Je vous vois venir ! Et ce serait quoi le plan ?

– Le compromettre.

– Faut voir, ce n’est pas forcément évident, et puis même si on y arrive, ce n’est pas pour ça qu’elle va revenir à son ancien testament.

– Elle n’y reviendra probablement pas ! Et puis je serais très franche avec vous, ce n’est pas le but de l’opération !

 

Montini réfléchit quelques instants.

 

– Je veux bien essayer, mais je ne vous promets rien. Vous me payez combien ?

– Vous voulez de l’argent ?

– Ben, oui, c’est un travail, non ?

– Je pensais que la vengeance serait une motivation suffisante.

– Vous rêvez ?

– 500 euros ?

– Pas assez !

 

Après un petit marchandage, ils parvinrent à se mettre d’accord sur un prix.

 

– Et comment je le rencontre ?

– Il sera à 14 heures demain au café le Rossignol, il aura « Spirou » à la main.

– C’est où ? C’est grand ?

– C’est un petit bistrot des Grands Boulevards.

– Vous lui avez déjà signifié le lieu de rendez-vous ?

– Pas encore, non.

– Alors donnez-lui rendez-vous au « Barbotin », c’est une brasserie de l’avenue des Ternes.

– Et pourquoi là ?

– Parce ce que je connais les urinoirs.

– ?

– Je suppose qu’il vous faudra des photos ?

– C’est le but de l’opération. J’allais vous en parler.

– Alors, c’est moi qui m’en occupe, je ne veux pas qu’on y voie mon visage, mais on verra nettement le curé avec mon sexe dans sa bouche.

– Euh, je veux bien, mais techniquement vous allez faire comment ?

– Je vis avec un compagnon, c’est lui qui prendra les photos. On se retrouve après-demain ici, même heure ?

– D’accord !

– Les sous, s’il vous plaît ?

– La moitié, l’autre moitié après-demain.

 

Le lendemain

 

Le lendemain matin, le père Crochicourt recevait deux courriers, le premier distribué par la poste contenait son portefeuille, un simple mot l’accompagnait « trouvé sur les Grands Boulevards ». Apparemment on ne lui avait rien volé. Le fait qu’il n’allait pas être obligé d’effectuer des démarches afin de refaire tous ses papiers le rendit d’humeur primesautière. Il ouvrit ensuite le second pli parvenu par porteur et libellé d’une écriture différente :

 

« Si nous nous sommes ratés avant hier, c’est qu’après réflexion, j’ai préféré préserver mon anonymat. Pourriez-vous être au « Barbotin », avenue des Ternes à 14 heures, avec Spirou dans la main. Vous vous montrerez au bar et vous demanderez s’il y a une enveloppe pour Spirou. Soyez à l’heure, il serait préférable que l’enveloppe ne traine pas. Merci de venir, m’obliger à vous relancer, ne serait qu’une inutile perte de temps. »

 

« C’est quoi encore ce cirque ? Pourquoi m’envoyer une enveloppe pour me dire d’aller chercher une enveloppe. Par discrétion ? Bon je vais aller voir ! »

 

A 13 heures 55, Fausto Montini est accoudé au comptoir du « Barbotin », en parcourant d’un œil distrait une revue automobile. A 14 heures il voit arriver un homme tenant le « journal de Spirou » à la main.

 

« Oh ! Le voilà ! C’est donc à ce mec-là que la Madeleine destine son héritage ! »

 

Crochicourt demande l’enveloppe et la lit.

 

« Une lettre de dénonciation est parvenue à l’évêché. Je suis assez bien placé pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de suite. Je ne demande que 500 euros pour le service et vous n’entendrez plus parler de moi. L’argent devra être déposé dans une enveloppe sous le paillasson de Madame Mornay-Sauvignac demain entre midi et midi et demi. »

 

Crochicourt est perplexe, d’un côté il minimise l’affaire, le maitre chanteur est gagne-petit et ne peut être qu’un familier de Madame Mornay. Quant à cette lettre de dénonciation, elle n’existe probablement pas, du moins pas encore. S’arranger pour en découvrir l’origine ne lui semble pas bien compliqué, et il forge déjà une ébauche de plan dans sa tête.

 

C’est en sirotant sa bière que son regard est irrésistiblement attiré par son voisin de comptoir.

 

« Quel beau mec ! Mais ne rêvons pas, je ne suis pas assez bien pour lui. »

 

Montini se lance :

 

– Excusez-moi, vous êtes du quartier ? Lui demande-t-il.

– Non pas du tout, vous cherchez quelque chose ?

– Le Musée du chocolat !

– Je ne vois pas du tout, désolé, je ne savais même pas que ça existait.

– Si, si, ça existe ! Mais je trouverais bien, j’ai vraiment envie de voir ça. J’adore le chocolat.

– Ah, oui, c’est bon ! Répond Crochicourt conscient de la platitude de sa réplique.

– J’aime bien tous les plaisirs de la vie, je suis un épicurien, il faut en profiter, vous savez la vie est si courte !

– Vous avez bien raison ! Balbutie Crochicourt qui se demande où l’autre veut en venir.

– Ça ne m’étonne pas que vous soyez d’accord avec moi, vous avez une physionomie de bon vivant.

– Ah, ça se voit tant que ça ?

– Oui à la façon que vous avez de me regarder !

 

Du coup Crochicourt devient rouge comme un kilo de tomates.

 

– Ne vous méprenez pas…

– Je ne me méprends pas, en plus ça tombe très bien, j’adore la compagnie des hommes mûrs.

 

Puis s’adressant au barman en lui tendant un billet

 

– Tenez ! Je paie aussi la consommation de monsieur.

 

– Je vous remercie ! Répond Crochicourt. Mais autant vous prévenir de suite, je n’ai pas d’argent sur moi !

– Mais qui vous parle d’argent ? Je descends aux toilettes, tu viens avec moi ?

– Mais…

– Tu en meurs d’envie, moi aussi et on ne vit qu’une fois, ça fait trois bonnes raisons.

 

Alors Crochicourt suivit le gigolo comme un zombie.

 

Montini s’approcha de l’urinoir et fit comprendre au curé qu’il devait se placer dans l’espace mitoyen. Il sortit ensuite de sa braguette sa queue et ses couilles qu’il présenta à son voisin accompagné d’un sourire entendu.

 

– Si ça te tente, moi je suis partant, je suis switch !

– Switch ?

– Actif ou passif, je peux être les deux, si tu aimes la bite, je suis ton homme, mais si tu veux mon cul, il n’est pas mal non plus.

 

Crochicourt ne sait plus où se mettre, Montini en ajoute une couche en lui mettant la main à la braguette.

 

– Ça bande là-dedans !

– Je…je…bredouille l’ecclésiastique

– Bon, je t’emmène chez moi ?

– Chez vous ?

– Oui, chez moi, on ne va pas aller à l’hôtel, c’est sordide, je n’habite pas très loin, c’est vers la Place Clichy.

– Crochicourt flaire un piège !

– Je vous préviens, je n’ai pas d’argent sur moi et je n’ai pas de carte bleue.

– Arrête de baliser, je m’en fous de ton argent, j’ai juste envie de passer une heure avec toi !

 

Le curé hésite encore

 

– Et puis imagine qu’il t’arrive quelque chose, il y a mon nom sur la porte, les voisins me connaissent, où est le risque ?

 

– Hummm… Vous habitez seul.

– J’ai un « coloc », mais rassure-toi, il nous laissera tranquille. Je l’enverrais faire un tour, il n’est pas jaloux.

– Sûr ?

– Mais oui !

 

Dans le métro, Montini s’efforça de faire la conversation afin d’occuper l’esprit du prélat. Il ne fallait pas que l’esprit d’escalier le fasse renoncer au dernier moment.

 

– Tu fais souvent des rencontres ?

– Parfois, je me rends dans un club.

– Ah oui, où ça ?

– Le « diable d’or ».

– Ah, je ne connais pas.

– Mais ton musée du chocolat ? S’étonne Crochicourt

– Si tu veux on ira après tous les deux !

– Je ne sais pas si j’aurais le temps.

 

Montini poussa un soupir de soulagement.

 

Devant la porte, Crochicourt à le réflexe de mémoriser les deux noms qui y sont indiqués. Il ne lui vient pas à l’esprit que ce sont deux noms fantaisistes.

 

– Voilà, c’est Gilles mon colocataire.

– Euh, bonjour, répondit Crochicourt un peu gêné.

– Je vous laisse, je reviens dans deux heures ! Dit alors Gilles. Il faut que je prenne du pain ?

– Oui, et un peu de fruits aussi.

 

Montini accompagna son compagnon jusqu’à l’entrée et lui répéta en deux mots ce qu’il attendait de lui.

 

Et tandis que Fausto Montini offrait un verre au père Crochicourt, Gilles claqua la porte comme s’il sortait. Puis il se faufila dans la chambre, ouvrit les double-rideaux pour faire entrer la lumière du jour et se dissimula dans le dressing, son smartphone à la main dont il avait pris soin de désactiver le flash et de neutraliser le son.

 

– Viens là mon kiki ! Lui dit le gigolo.

 

« Mon kiki ! Il m’appelle mon kiki ! Je rêve ? »

 

Les deux hommes se font face, Montini passe la main sous les vêtements de Crochicourt à la recherche de ses tétons qu’il pince d’abord timidement, puis plus fermement quand il s’aperçoit que son partenaire réagit favorablement à cette caresse.

 

L’abbé approche sa bouche de celle de son partenaire qui ne refuse pas ce baiser : « Business is business »

 

« Pouah ! Dégueulasse, ça sent le cachou à la réglisse ! »

 

– Bon, on se fout à poil ! Proposa Montini.

 

Crochicourt semble hésiter

 

– Je n’ai pas trop l’habitude… bafouille-t-il

– Tu fais quoi en club ?

– C’est différent, les contacts ne durent pas très longtemps, je n’ai jamais été chez les gens.

– Il y a toujours une première fois.

– Oui, mais là, je me suis laissé emporter par mes pulsions… ça va trop loin, je suis désolé, il vaut mieux en rester là.

– Tant pis, mais je trouve ça dommage ! Répond Montini.

 

Mais en fait ce dernier bluffe, il n’a aucune envie de voir s’envoler la seconde moitié de la prime promise, et vient se placer l’air de rien entre la porte d’entrée et le curé.

 

– On se dit « au revoir » gentiment ! dit-il en s’approchant.

 

Le curé ne comprend pas de suite ce que veut faire Montini. Ce dernier lui pince de nouveau et fortement les tétons à travers sa chemise, il les tire, les tortille. Crochicourt est tétanisé, la bite en érection.

 

– Reste un peu, juste un petit peu, on n’a que le bon temps qu’on se donne ! J’ai envie de toi ! Lui dit le gigolo tout en baissant son pantalon et son caleçon.

 

Le curé regarde fixement la bite de Montini en se mouillant les lèvres.

 

– Allez, montre-moi comment tu suces.

 

L’homme d’église s’agenouille (normal pour un homme d’église) et embouche la bite du gigolo avant d’entamer une fellation en règle accompagnée de savants mouvements de va-et-vient et de titillements du gland.

Martinov18j2

« C’est qu’il suce bien ce con ! »

 

– Allez viens dans ma chambre, on sera mieux !

 

Léger moment d’hésitation.

 

– Allez, je vais te faire monter au ciel !

 

Le mot amusa Crochicourt, lui qui ne croyait plus au ciel depuis des lustres.

 

Il suivit le gigolo dans la chambre et se déshabilla.

 

– Suce moi encore, tu fais ça trop bien !

 

Montini se plaça de telle façon que Gilles puisse le prendre en photo. Restant sur le bord droit du lit, le curé ne pouvait se placer que sur sa gauche et quand il reprit sa fellation il était juste devant l’objectif.

 

Gilles fit sonner le portable de Montini lui signifiant par-là que la photo était prise et réussie.

 

– Votre téléphone ? S’inquiète le curé.

– On s’en fout, ils rappelleront !

 

Le gigolo laissa passer cinq minutes puis estimant que cela suffisait demanda au curé de stopper sa turlutte.

 

Je vais quand même voir qui c’est qui m’a appelé, on ne sait jamais !

 

Il fait semblant d’appeler quelqu’un.

 

– Vois avez essayé de me joindre… Quel hôpital ? … J’arrive tout de suite.

 

– Un souci ? Demande bêtement Crochicourt

– Ma mère est encore tombée. Faut que je me rende à l’hôpital

– Je suis désolé, je vais vous laisser.

 

Les deux hommes se rhabillent en silence.

 

– Nous nous reverrons peut-être dans des circonstances moins douloureuses annonce le curé en prenant congé.

 

« Ça m’étonnerait, conard ! »

 

– Une demi-heure dans un placard ! Je commençais à avoir des crampes, rouspéta Gilles en sortant de sa cachette.

– Ça te fera un souvenir. Les photos sont bonnes ?

– Super ! Regarde !

– Joli travail, envoie-les sur mon ordi, je vais les recadrer.

– Tu aurais dû l’enculer, il ne demandait que ça !

– Je n’avais pas vraiment envie, vois-tu ?

– Pourtant du bandais bien !

– J’avais pris ce qu’il fallait et puis je pensais à quelqu’un d’autre pendant qu’il me suçait !

– Et c’est qui ce quelqu’un ?

– C’est toi ! Grand cornichon !

– Et tu n’aimerais pas me foutre ta bite dans le cul, là tout de suite ?

– Quel langage !

– Encule-moi ma bichette !

 

Montini ne répondit pas mais se débarrassa vite de son pantalon et de son caleçon, Gilles en fît de même, puis se mit en position de levrette, attendant l’assaut de son amant. La pénétration ne vint pas tout de suite Fausto adorait lécher les jolis culs et justement Gilles l’avait beau. Sa langue agile fureta autour de l’œillet brun jusqu’à ce que celui-ci s’entrouvre, il glissa alors un, puis deux doigts, puis sentant que son camarade de jeu était prêt à le recevoir, il l’encula d’un violent coup de rein avant d’entamer un pilonnage en règle.

 

– Oh ! Qu’est-ce tu m’encules bien !

– T’aime ça, hein ?

– C’est si bon une bonne bite dans le cul !

 

– Une heure après Maria-Ines recevait les photos sur son portable !

 

« Génial, mais j’imprime ça où ? Je ne vais quand même pas faire ça dans un cyber-café ! Et ça me prend la tête de faire un aller-retour jusqu’à Chantilly. »

 

– Allo, Romuald, tu as une imprimante chez toi ?

– Oui,

 

Elle lui explique.

 

– Je n’ai pas de papier photo.

– Et bien tu en achètes, bougre d’âne. Tu donnes ça demain à la mère Mornay-Sauvignac, dans une enveloppe vierge comme l’autre fois.

– Faut que j’achète une enveloppe alors ?

– Ben oui !

 

« Qu’est-ce qu’il trimbale, parfois ! »

 

– Fais tout de même attention, faudrait pas qu’elle nous fasse une crise cardiaque… Ce serait… prématuré.

 

 

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 06:36

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 9 – Les extras d’Honoré par Maud-Anne Amaro

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Il convenait de ne pas perdre de temps. En sortant de chez Marcel, Rosemonde sortit son portable afin de prendre rendez-vous avec Myriam, la masseuse, elle s’aperçut alors qu’elle avait oublié de le rebrancher. Il y avait plusieurs messages de son mari qui s’inquiétait.

 

« Le pauvre chéri ! Et quand c’est moi qui m’inquiètes ? A son tour maintenant ! »

 

Elle lui envoya un message sibyllin :

 

« Heures sup non prévues, oublié de rallumer mon portable, bisous ».

 

Sur le chemin du retour, son esprit déroula les événements de la fin de journée : la rencontre avec Maria-Ines, une très belle intrigante, beaucoup plus coriace et retord qu’elle ne l’aurait pensé, le satyre, la rencontre avec Marcel, son magnétisme et sa très jolie bite. Et soudain elle réalisa : le satyre n’en était pas un, mais un comparse de Maria-Ines !

 

« Logique, elle cherche à savoir qui je suis ! »

 

Et quand elle rentra, monsieur de la Roche Limée, l’époux de Rosemonde y alla de sa crise :

 

– Que tu me fasses cocu, je le savais déjà, mais que tu te foutes de ma gueule, je ne le supporte pas. Vociféra-t-il

– J’ai oublié de compter les fois où, toi, tu t’étais foutu de ma gueule ! Alors tu te calmes.

– Et tu crois que tu vas t’en tirer comme ça ! Qu’est ce que t’as foutu, d’abord ?

– J’ai couché avec un magicien qui fait tourner les tables. Il avait une très jolie bite, c’est dommage qu’elle sentait la savonnette !

 

C’est ainsi que Rosemonde se reçut une gifle en pleine poire, puis que par dépit elle envoya se fracasser au sol un vase offert par sa belle mère qui ne lui avait jamais plu, puis elle s’enferma dans sa chambre puisque les époux faisaient chambre à part.

 

Dix minutes plus tard, le mari frappait à la porte. Elle ouvrit sachant ce qui allait se passer.

 

– Ecoute ma bibiche, on ne va pas se fâcher, j’étais énervé. Ce sont des choses qui arrivent, j’étais inquiet.

– Oui, bon, on en parle plus, je descends dans la cuisine manger un morceau.

– On s’embrasse ?

 

« C’est ça, on s’embrasse, mais à la première occasion, je te largue, gros connard ! »

 

– Quand même le vase…

– Il était moche !

 

Louis Gringola

 

Lorsque le père Crochicourt revint rendre une visite de politesse à la vieille Madeleine, Ninotchka s’empressa de téléphoner à Louis. Ce dernier s’empressa de cesser immédiatement toute activité, se précipita dans sa voiture et fonça vers la rue Bonaparte dans l’intention de filer le prélat dès qu’il serait ressorti. C’était, hélas sans compter avec les embouteillages ce qui fait que quand il reçut un texto de la soubrette lui annonçant que le curé repartait, il était encore loin.

 

Après son service, Ninotchka s’en va rejoindre Louis au café des « Deux Pigeons »,

 

– Alors on fait ça y est ? Demande la fausse soubrette.

– Ben non, ça y est pas ! Je suis arrivé trop tard, ça circule de plus en plus mal dans Paris.

– Bon, alors on fait quoi ? Il est foireux ton plan, les visites du curé ne sont pas régulières, on ne sait pas quand il va revenir, et ce jour-là il aura peut-être encore des embouteillages ! Il va falloir trouver autre chose. Parce que moi j’en ai marre de faire la boniche chez cette vieille folle !

– Oui, mais quoi ?

– Pourquoi tu ne veux pas prendre un détective privé ?

– Parce que ça laisse des traces !

– Et alors ? Tu n’as pas l’intention de le tuer, Crochicourt à ce que je sache ?

– Non, mais admettons que je fasse un truc disons, pas trop légal, qu’il y ait une enquête…

– Oui, bon ! Et ta frangine, ça ne l’intéresse pas l’héritage ? Et le neveu dont tu m’as parlé ?

– Putain ! Tu as raison ! Pas la peine de se fatiguer, ils sont surement en train de combiner quelque chose, et comme la vieille peut claboter d’un moment à l’autre, ils doivent faire vite. Il va donc se passer quelque chose et comme tu vas être aux premières loges, on pourra soit leur proposer notre aide, soit les doubler…

– Autrement dit, c’est pas fini !

– Sois patiente, ça ne va pas durer cent sept ans, et puis qui c’est qui va avoir une jolie prime après tout ça ?

 

Maria-Ines

 

Maria-Ines, Herman et Romuald tiennent un « conseil de guerre » dans une brasserie de la Bastille.

 

– Je me suis fait repérer bêtement et elle m’a semé. Moi qui pensais que c’était facile de suivre les gens. Soupire Herman.

– En attendant, on ne sait pas qui c’est ! Se désole Maria-Ines.

 

Herman sort son téléphone portable et s’adresse à Romuald !

 

– J’ai pris une photo en douce, ça te dit quelque chose ?

– Vaguement, il faudrait que je fasse un effort de mémoire.

– Elle avait peut-être une perruque ! Concentre-toi sur les traits du visage, les yeux, le nez, la bouche, oublie les cheveux.

– Là tout de suite je ne vois pas.

 

Et soudain le déclic !

 

Romuald vient de reconnaitre la clerc de notaire de Maitre Chambon. Mais il décide de garder l’information pour lui, du moins pour l’instant.

 

– Mais enfin, c’est forcément quelqu’un de proche de la famille pour avoir de telles informations ! Ronchonne Maria-Ines.

– Surement pas mon oncle Louis, il est dans la nature. Et je ne crois pas non plus que ça vienne de ma tante Thérèse ! Ajoute Herman.

– Thérèse, la bonne femme m’a dit qu’elle aurait quitté le couvent.

– Cul béni comme elle est, ça m’étonnerait ! Mais ça ne change pas le problème ! A qui la vieille peut-elle confier des secrets pareils ?

– A son confesseur, peut-être ! Suggéra Romuald, histoire de faire diversion.

– Et c’est qui son confesseur ?

– Crochicourt, non ? ! Improvisa Romuald.

– Mais c’est incompréhensible ! S’écria Maria-Ines. S’il est le légataire universel pourquoi, est-ce qu’il magouillerait ?

– Peut-être qu’il n’est pas le légataire universel, dans ce cas, le testament du coffre n’est pas le bon, il est là pour tromper l’ennemi. Suggéra Herman.

– Il faudrait qu’elle se soit aperçue qu’on visite son coffre !

– Je ne vois pas comment ? Se défend Romuald qui a peur de se faire engueuler.

– Malheureusement c’est très facile, et Romuald ne peut rien y faire. Répond Maria-Ines. Une personne soupçonneuse peut très bien placer quelque part dans le coffre, un fil, un cheveu, une rognure d’ongle, un confetti, une épingle…

– Fait chier la vieille ! S’énerve Herman.

– Bon on essaie de récapituler, Propose Maria-Ines, Le gros problème c’est cette nana, d’où tient-elle tous ces renseignements ? Si ça ne vient pas de Crochicourt, ça vient d’où ? Elle fréquente des voyantes, la vieille ?

– Pas à ma connaissance mais ça reste possible, elle a pas mal de bouquins d’occultisme dans sa bibliothèque. Répondit Romuald

– Elle te dit où elle va quand elle sort ?

– Parfois elle me dit qu’elle va chez le docteur, d’autre fois, elle ne me dit rien.

– Ce pourrait être une piste… et si c’était le gigolo, elle a dû lui faire des tas de confidences sur l’oreiller, non ?

– C’est ça le gigolo perd l’héritage et il monte toute une combine pour essayer de récupérer 1000 euros, ça ne va pas, non ?

– Où alors quelqu’un de l’étude du notaire ?

 

Romuald devient soudainement blanc, mais heureusement pour lui, le mauvais éclairage du bistro n’en laisse rien paraitre.

 

– Bon, voilà ce que je propose : on accepte sa proposition, mais cette fois on va la faire suivre par un professionnel. Finit par dire Maria-Ines après un lourd silence.

– Elle va être sur ses gardes.

– Et bien on prendra DEUX professionnels. Si elle se méfie de trop on lui piquera son sac. Le temps de trouver deux lascars et je lui téléphone.

– C’est tout ?

– Non, j’ai envie d’essayer d’éliminer l’hypothèse Crochicourt. En même temps on peut essayer d’appliquer la première partie du plan de notre joyeuse inconnue, ça n’engage à rien ! Propose Maria-Ines.

– Quelle première partie ?

– Tu vas à la mairie et tu te fais changer ton prénom.

– Je l’aime bien ton prénom !

– Mais bon dieu, c’est juste un papelard qu’on te demande de remplir ! Moi je continuerais à t’appeler Herman !

– Tu ne m’appelles jamais par mon prénom.

– C’est vrai, ça, mon biquet.

 

Rosemonde

 

Rosemonde avait du pain sur la planche à ce point qu’elle dû prendre une journée de congé pour faire tout ce qu’elle devait faire : organiser un bref rendez-vous avec Thérèse Gringola et Marcel. Acheter un costume, des chaussures et une chemise pour ce même Marcel, bâtir l’ourlet de son pantalon et le porter à la retoucherie, lui acheter un téléphone, lui construire un site internet, lui imprimer des cartes de visite et en fournir une à Myriam, la masseuse !

 

Tout cela l’avait épuisé, elle pouvait maintenant s’amuser.

 

Maria-Ines ne l’avait pas rappelé.

 

« Normal, c’était trop tôt ! » se rassure Rosemonde.

 

Il n’y aurait pas de seconde entrevue, il n’était pas question que Rosemonde fournisse l’occasion à Maria-Ines de découvrir son identité et ses fonctions. Mais cela ne l’empêcherait pas de poursuivre son plan :

 

Elle se rendit dans une brasserie près des Halles, les serveuses étaient toutes des femmes. Elle changea d’établissement et s’y assit.

 

– Et pour Madame ?

– Un Vichy fraise, euh dites-moi beau blond, ça vous dirait de gagner 50 euros ?

– C’est du trafic ?

– Ce n’est pas du trafic, c’est un service.

– Faudrait faire quoi ?

 

Elle lui tendit une enveloppe.

 

– Voilà c’est tout mince, dans les prochains jours une personne va vous demander l’enveloppe de « Nadine », vous ne lui donnerez que quand elle vous en aura donné une autre en échange. Et celle-ci je viendrais la chercher la semaine prochaine.

– C’est sûr que ce n’est pas du trafic ?

– Du trafic de quoi, vous voyez bien que c’est tout fin ?

– Des microfiches ?

– Ça existe encore ces trucs-là ? Je vous rassure ce n’est rien de tout ça !

– Humm.

– Faut que vous me donniez votre prénom et vos heures de présence.

– Pourquoi ?

– Ben, pour que la personne puisse venir quand il le faut et sache à qui s’adresser.

– C’est bien compliqué !

– C’est compliqué de garder une enveloppe et de la donner à une personne qui la réclamera ?

– Ça me paraît louche !

– Bon, laissez tomber ! Dit-elle en reprenant l’enveloppe et en se levant.

– Vous ne consommez pas alors ?

– Non, j’ai pas soif !

 

« Qu’est-ce qu’il peut-y avoir comme abrutis au kilomètre carré ! »

 

Mais au bistrot suivant, le garçon de café, un jeune black jovial ne fit aucune difficulté.

 

– Je m’appelle Honoré ! Si vous avez besoin d’un autre service !

 

Il n’était pas besoin d’être grand clerc (de notaire) pour deviner à quel genre de service Honoré faisait allusion.

 

« Tiens, tiens, un gigolo amateur, voilà autre chose ! »

 

Quand le garçon partit, elle ressentit un très agréable picotement au niveau de son bas ventre.

 

« Après tout pourquoi pas ? Je peux me payer ça, ça n’engage à rien, ça va me faire du bien et en plus ça va me permettre de brouiller les pistes. »

 

– Pour l’autre service, ça peut m’intéresser. Lui dit-elle quand il revint avec la consommation.

– Vous au moins vous êtes directe !

– On ferait ça où ? Et quand ?

– Où vous voulez ! On peut aller chez moi, c’est petit mais c’est propre, je serais libre à 18 heures.

– C’est loin, chez vous ?

– Rue Saint-Martin, un petit quart d’heure à pied.

– Et le tarif ?

 

Bref l’affaire fut conclue et à 18 heures Rosemonde après avoir été chercher la somme demandée au distributeur de billets, attendait Honoré devant le bistrot. Curieusement son excitation était retombée, mais elle tenait à bavarder avec le jeune homme et lui raconter un tas de sornettes sur sa vie, destinées à envoyer Maria-Ines sur de fausses pistes. Pour le reste, elle verrait, les migraines subites ont toujours été des prétextes à la non-baise que les hommes s’abstiennent en principe de démentir.

 

– Vous ne serez pas déçue, si vous êtes déçue, je rembourse.

– C’est bien ! Vous faites ça souvent ?

– Ça dépend des semaines, j’ai quelques clientes régulières. Je ne veux pas faire ça à plein temps, il me faut un alibi pour les impôts.

– Et jamais de mauvaises surprises ?

– Non, il y a parfois des chiantes, mais je fais avec. C’est un business, je ne me plains pas.

– Et jamais de panne ?

– Je prends ce qu’il faut ! Il y a juste une fois avec un vieux…

– Un vieux ?

– J’ai aussi des clients masculins, ça ne vous choque pas j’espère ?

– Pas du tout ! Alors qu’est-ce qu’il vous est arrivé avec ce vieux ?

– Pas moyen de bander, je l’ai sodomisé avec un gode souple, il n’a pas vu la différence. Voilà c’est ici ! Dit-il en s’arrêtant devant une porte.

 

Rosemonde avait été tellement prise par la conversation qu’elle en avait oublié son plan. Elle n’avait désormais d’autre alternative que de suivre Honoré chez lui.

 

« Bof, de toute façon, ça ne sera pas une corvée !

 

Mais une surprise attendait Rosemonde derrière la porte de l’appartement d’Honoré :

 

– Sylvette, ma femme !

 

Oups !

 

Sylvette une jolie blackette très souriante tend sa main à Rosemonde qui par réflexe la lui serre. Mais dans la foulée, elle lance un regard interrogateur à Honoré.

 

– Pas de souci, ma femme est au courant !

– Je vais m’enfermer dans la cuisine pendant que vous vous amuserez, mais si vous le souhaitez je peux aussi aller faire un tour pendant une heure ! Précise cette dernière.

 

Son sourire complice est absolument désarmant, mais quelque part Rosemonde est embarrassée.

 

– Je ne m’attendais pas à… Enfin vous auriez pu me prévenir. Balbutie-t-elle.

– Je ne pensais pas que ça poserait problème. Restons-en là dans ce cas.

 

Rosemonde est soulagée que l’homme prenne la chose avec une telle philosophie.

 

– A moins que vous ne soyez intéressé par un plan à trois ? Propose ingénument Sylvette.

 

Pour Rosemonde voilà qui change tout ! Cette soudaine proposition de partouze l’interpelle sans qu’elle soit vraiment capable de dire pourquoi. Ses dernières expériences partouzardes remontent à son séjour en Suisse et cela l’avait amusé. Les rôles seront inversés, de pute elle devenait cliente et l’inversion des rôles est parfois excitante. Et puis ses deux expériences récentes avec des femmes ne lui avaient pas déplus… Alors pourquoi hésiter d’autant que Sylvette devait être beaucoup mieux expérimentée que Thérèse ou Myriam !

 

Envolé donc son projet migraineux !

 

– Ça me tente assez !

– C’est juste un peu plus cher ! Lui précise Honoré.

 

Le problème c’est que Rosemonde n’a pas assez d’argent sur elle.

 

– Pas grave ! Lui dit Honoré, on doit se revoir si j’ai bien compris, vous m’apporterez le complément à ce moment-là.

 

Rosemonde réfléchit un instant.

 

« En fait ça ne se passera pas comme ça, mais Honoré ne sera pas perdant. »

 

– Alors c’est d’accord !

 

– Si voulez quelque chose de spécial, vous nous dites, on n’est pas chiant.

– Spécial, non, j’attends de voir ce que vous avez à m’offrir.

– Vous voulez quelque chose avant ? Prendre un verre, prendre une douche ?

– Non, je vais juste me laver les mains.

 

Quand elle revint vers eux, notre couple d’antillais était déjà en train de se déshabiller.

 

Sylvette fut nue la première, joli corps sans graisse, seins moyens mais popotin arrogant. Mais c’est vers la bite d’Honoré que Rosemonde lorgnait à présent, elle en bavait d’envie, non pas que la chose fut démesurée mais le calibre s’imposait néanmoins.

 

« Et qu’est-ce que ça doit être quand il bande ! »

 

– Je peux vous poser une question indiscrète ? Demanda Sylvette.

– Mais bien sûr, même si je ne vous garantis pas d’y répondre.

– C’est délicat…

– Allez-y ! Si ça me gêne je vous le dirais.

– Une belle femme comme vous… Euh bon, laissez tomber.

– Vous voulez savoir pourquoi je paie alors que je ne devrais pas en avoir besoin, c’est ça ?

– C’est juste de la curiosité.

– Je n’aime pas les relations amant maîtresses, les mecs finissent par être collants et plus ça dure plus ça devient compliqué.

– J’ai eu aussi des clientes collantes ! Intervient Honoré.

 

Rosemonde allait répondre que toute situation connaît ses exceptions, d’ailleurs Maître Chambon n’était pas spécialement collant. Quand elle se souvint des conseils de sa mère maquerelle à Genève : « Montre-toi gentille avec tes clients, fait-lui la conversation, offre-lui un café, ce sera autant de minutes en moins au plumard. Et le client ne t’en voudra même pas, il te trouvera sympa !  »

 

– Si vous voulez, on en discutera après, pour l’instant j’ai surtout envie de sucer cette jolie bite.

 

Rosemonde ne se déshabille pas, d’ailleurs personne ne lui demande. Une flexion des genoux, et la voilà nez contre bite, celle-ci quoique demi molle semble la narguer !

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« Comment je vais faire, pour mettre un tel morceau dans ma bouche ? »

 

Alors, elle se contente de titiller le gland en le balayant de sa langue agile. Du coup le vit se redresse et devient encore plus impressionnant.

 

Elle tente cependant de faire entrer ce gros calibre dans sa bouche, mais ne parvient qu’à n’y faire entrer que quelques centimètres. N’ayant jamais suivi de stage d’avaleuse de sabres, et ne voulant pas prendre le risque d’attraper un haut de cœur, elle s’abstient de tout ce qui pourrait ressembler à une « gorge profonde » et triche en envoyant le gland au fond de ses joues.

 

Sylvette se sent un peu hors-jeu. Pour y entrer il aurait fallu qu’au moins, Rosemonde soit nue. Alors elle intervient et très gentiment lui demande de le faire.

 

Rosemonde ne saurait refuser ce qu’on lui propose, à la limite, ça l’arrange, puisque cela la libère de cette impossible fellation.

 

Sylvette attend qu’elle soit nue et s’approche d’elle avec son plus beau sourire.

 

– Tu es très belle !

– Toi aussi !

 

D’instinct les deux femmes s’embrassent et se caressent. Très vite elles en sont à se tripoter les seins puis à se les lécher.

 

Pendant ce temps Honoré s’était collé derrière Rosemonde et frottait sa bite bandée contre le sillon de ses fesses.

 

Notre clerc de notaire eut soudain l’envie irrésistible de lécher la chatte de l’antillaise. Pour ce faire, celle-ci se coucha à demi sur le canapé, laissant ses jambes pendantes, pendant que Rosemonde la butinait. Honoré s’était de nouveau placé derrière elle, commença par lui peloter ses gros seins avant de descendre sa main vers la chatte, un doigt y pénétra, la femme ne protesta pas.

 

« Il a les mains propres, au moins ? »

 

Sylvette avait un gros clito et la langue de Rosemonde s’acharnait à le titiller, mais s’il répondait favorablement à ces sollicitations, elle ne mouillait pas.

 

« Pourtant je m’y prends bien, elle doit être légèrement peine à jouir »

 

Et tout d’un coup voilà que la Sylvette se met à pousser de petits jappements incongrus.

 

« La voilà qui simule ! Mais quel intérêt ? »

 

Rosemonde revint sur terre et plus précisément à Genève où elle avait beaucoup appris en peu de temps : « la prostitution c’est sexe contre argent, pas autre chose, ça n’empêche pas la courtoisie, la sympathie et le respect mutuel, mais tu es là pour faire jouir le client, pas pour prendre ton pied si ça t’arrive tant mieux pour toi, mais ce sera exceptionnel et de plus en plus rare »

 

Il était donc vain de tenter de faire jouir la belle Sylvette, alors Rosemonde abandonne son broute-minou pour caresser sa peau soyeuse couleur de chocolat au lait.

 

Et pendant ce temps-là, Honoré continuait son doigtage dans sa chatte désormais bien humide et provoquant d’étranges bruits de floc-floc.

 

– Prends-moi ! Finit par demander Rosemonde à Honoré.

– Tu veux comment ?

– Je vais me mettre en levrette.

 

Puis jetant un coup d’œil au mandrin dressé d’Honoré :

 

– Je t’aurais bien demandé une sodo, mais t’es un peu gros.

– Je sais y faire ! On peut toujours essayer !

– Non, non ! Vas-y, baise-moi !

 

Honoré commence ses va-et-vient, la chatte de Rosemonde n’a rarement été aussi remplie.

 

– Tu la sens bien, là ?

 

 » Quel romantisme ! »

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– Humpf ! Ça va ! Humpf !

– Tu me diras quand tu voudras changer de position !

– Humpf

 

Sylvette vient se positionner devant Rosemonde, s’agenouille et lui offre ses seins.

 

– A moins que tu préfères mes fesses !

 

Oui, elle préfère et se complaît à lui embrasser sa peau satinée pendant qu’Honoré continue de… L’honorer !

 

– Je continue comme ça ? Demande-t-il.

– Essaie dans mon cul, mais attention on essaie, c’est tout.

 

Honoré se retire et se met à tartiner d’abondance le trou du cul de Rosemonde avec un gel, il introduit ensuite un doigt, puis deux, puis trois et les fait coulisser en essayant à chaque mouvement d’élargir le passage.

 

– On va commencer avec un gode, ce sera plus facile.

 

L’antillais joue tellement bien avec le gode que Rosemonde ne peut s’empêcher de jouir violemment en mouillant comme une fontaine.

 

– Allez, on essaie, détendez-vous et poussez comme si vous alliez faire une grosse commission.

 

« Quel romantisme ! » (bis)

 

Sylvette aide Rosemonde en s’efforçant de lui écarter les fesses. Plusieurs tentatives échouent le gland ripant contre l’anus, mais Honoré est pugnace et finit par s’introduire.

 

– Oh, lala, c’est trop gros, ça fait mal !

– Ça va aller, respirez bien.

– Non, non on arrête ça !

– Juste une minute, si ça ne va pas, on n’insistera pas.

 

La bite d’Honoré s’enfonce doucement mais sûrement dans le rectum de Rosemonde. Une étrange sensation l’envahit, comme si elle était sur le point de chier un énorme caca.

 

– Ça va ?

– Je sais pas, oui !

– Je continue ?

– Un peu !

 

Honoré s’enfonce au maximum, se retire légèrement, puis s’enfonce de nouveau et entame son pistonnage. Jamais, au grand jamais Rosemonde n’a été aussi remplie. Elle crie, elle hurle, elle coule, elle est en nage, elle n’a plus aucune force et reste quelques secondes comme hors du temps et de l’espace…

 

– Ça va ?

– Eh ben, vous, alors !

 

Eh oui, quand c’est fini, parfois on ne tutoie plus !

 

– J’essaie faire les choses bien ! Mais on a été un peu vite… Si vous voulez autre chose…

– Non, non j’ai bien pris mon pied.

 

Et voilà qu’Honoré se retourne afin de se revêtir. Rosemonde est subjuguée.

 

– Whah ! Vous avez de très belles fesses pour un homme !

– On me le dit souvent ! Enfin c’est surtout les messieurs qui me le disent !

– Ah, oui parce que… non rien !

 

Elle aurait bien posé une question pas trop discrète mais se dit qu’en présence de Sylvette, ça peut être un peu délicat. Mais c’est cette même Sylvette qui intervient :

 

– Vous auriez aimé savoir ce qu’il fait avec les hommes, c’est ça ?

– Non, j’imagine très bien ! Mais vous avez l’air de prendre ça avec beaucoup de philosophie, j’admire votre liberté d’esprit.

– Je suis peut-être un peu vicieuse aussi, ça m’excite quand je le vois se faire enculer.

– Parce que vous regardez ?

– Pas ce qu’il fait avec ses clients, mais nous avons des amis… bref vous me comprenez ?

– Oui !

– Vous n’avez jamais eu l’occasion de voir deux hommes ensemble ? Demande Sylvette

– Ben non !

– Si ça vous tente, on peut toujours organiser un petit truc.

– Pourquoi pas, on verra.

– Il nous reste un peu de temps ! J’ai un gode-ceinture, ça vous plairait de me voir enculer Honoré.

– Pourquoi pas ?

 

Sylvette fouille en bas d’un placard, en extrait un gode-ceinture avec lequel elle s’harnache et s’avance vers son compagnon, celui-ci ne se met pas en levrette mais s’agenouille et se met à sucer la bite en latex.

 

– Et en plus, il suce des bites ! S’amuse Sylvette ! Tous les vices !

 

Puis il finit par s’arcbouter sur une petite table, Sylvette lui tartine le cul et le pénètre en une seule fois avant d’entamer une série de va-et-vient qui comblent d’aise notre sympathique antillais. Mais elle ne fait pas durer la chose, elle se retire, enlève son joujou et le tend à Rosemonde :

 

– Vous voulez essayer ? Juste deux minutes.

– J’ai jamais fait ça !

– Ben justement, ça vous fera un souvenir ! Rigole-t-elle.

 

Alors Rosemonde s’harnache à son tour et pénètre le cul de l’antillais.

 

– Je vais vous regarder et essayer de me faire jouir ! Dit Sylvette, si ça marche ça devrait être rapide.

 

Alors tandis que Rosemonde encule Honoré, Sylvette se lime la chatoune en regardant le spectacle. Elle avait promis que ce serait rapide, effectivement, elle ne tarde pas à crier son plaisir.

 

Rosemonde se retire, elle est de nouveau complétement excitée, mais le temps que lui a consacré le couple semble cette fois, être épuisé

 

– Je peux prendre une douche vite fait

– Je vous en prie !

 

– C’était parfait, vous avez été très bien tous les deux, je fais un métier tellement stressant.

– Ah ? Vous voulez boire quelque chose ?

– Un jus de fruit si vous avez ou alors de l’eau !

 

Honoré prend trois verres dans lesquels il verse du jus d’ananas.

 

– Oui, je disais, je fais un métier stressant.

– Si on vous a déstressé, c’est l’essentiel.

 

Rosemonde réalise alors qu’Honoré et Sylvette n’ont nulle envie que leur cliente s’incruste. Ils restent courtois et corrects mais ne relancent pas la conversation.

 

Alors Rosemonde change de tactique, elle prend son sac à main comme pour prendre congé et arrive à placer son baratin :

 

– Bon je vous laisse, merci encore pour votre gentillesse, demain je vais reprendre mes activités à la con. Je m’occupe de gager des objets pour le compte d’une société, c’est déprimant de voir des petites vieilles prêtes à se séparer d’objets qu’elles ont gardés toute leur vie.

 

Pas de réponse, mais ces braves gens se quittent en se faisant des bisous.

 

« Ça devrait suffire, pourquoi faire de longs discours, et si ça ne suffit pas, j’aurais passé un bon moment ! »

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 06:32

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 8 – Marcel, le magicien par Maud-Anne Amaro

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Pour Maria-Ines, le plus compliqué fut de trouver les coordonnées de Fausto Montini, et elle n’y parvint qu’avec le concours d’un détective privé pas trop à cheval sur la déontologie. Le reste fut d’une facilité déconcertante : Une vieille copine qui loue les services du gigolo, le détective qui prend une photo des deux larrons tendrement enlacés à bord d’un bateau mouche, une autre au restaurant et bien sûr une autre (la plus difficile à prendre) dans le plumard.

 

Et une semaine plus tard :

 

– C’est quoi ? Demande Madeleine Mornay-Sauvignac que ses douleurs rendaient ce matin de fort méchante humeur

– C’est une lettre personnelle à votre intention, madame. Répondit servilement Romuald.

– Ce n’est pas timbré !

– C’était à l’intérieur d’une autre enveloppe, Madame !

– C’est quoi encore ? Maugréa-t-elle en ouvrant le pli. Des photos ? C’est quoi ces photos ? Où sont mes lunettes ! Ah, les voilà ! Oh ! Le salopard ! L’immonde salopard…

– Un problème, Madame ?

– Ça ne vous regarde pas ! Prenez-moi un rendez-vous en urgence chez Maitre Chambon.

 

Quelques instants plus tard, Romuald envoyait un message à Maria-Ines :

 

« Opération photos : réussie. Mémère a rendez-vous chez le notaire demain. »

 

Maria-Ines demanda alors à Romuald d’inspecter le coffre toutes les semaines, mais aussi de ne pas baisser sa garde et de lui faire part régulièrement de tout évènement sortant de l’ordinaire.

 

Des évènements, il n’y en eut aucun de marquant pendant plusieurs mois, avant que n’interviennent les visites régulières du père Crochicourt. (Mais n’anticipons pas)

 

– Il n’a plus de testament, alors ? Demanda Amalia.

– A priori, non, je ne pense pas.

– C’était l’objectif de ton contact ?

– C’est ce que j’ai compris, oui !

– Il ne faut donc pas qu’elle en fasse un autre.

– Je ne sais pas, je dois juste surveiller si elle en fait un nouveau.

– Bon, soyons logiques, si elle ne fait pas de testament, c’est les neveux qui héritent c’est ça ?

– Je crois, oui !

– Donc c’est eux qui sont derrière tout ça ?

– Peut-être, mais ça vous avancera à quoi de le savoir ?

– Humm.

 

Et un jour Madame Mornay-Sauvignac demanda à Romuald de fixer un nouveau rendez-vous chez le notaire.

 

Il prévint Maria-Ines et dès que l’occasion lui fut donnée, il ouvrit le coffre… Et découvrit une nouvelle enveloppe marquée de sa date de fermeture.

 

– Merde !

 

Et oui, Romuald rage, car il vient de constater qu’il ne peut pas l’ouvrir, la fermeture étant consolidée avec du scotch.

 

Il appelle Amalia.

 

– C’est son vieux stock d’enveloppes, elles doivent avoir au moins 30 ans. Comme la colle doit être pourrie, elle a mis du scotch. Pas grave, je vais voir s’il lui reste des enveloppes comme celle-ci dans son secrétaire et on refera l’enveloppe.

– Mais l’écriture ?

– Une écriture, ça s’imite.

 

Seulement, voilà, l’enveloppe devait être la dernière de son stock, il n’y en avait pas d’autres.

 

– Pas grave, proposa-t-elle, on va l’ouvrir aux ciseaux par le bas, et on recollera avec une très fine bande de scotch, elle est miro, elle ne verra rien.

 

Mais la vraie surprise fut le nom du nouveau légataire universel :

 

– Jean-Louis Crochicourt !

– Le curé ?

– Je ne connais pas son prénom, mais ça ne peut être que lui !

 

Romuald fit suivre l’information à Maria-Ines qui le convoqua pour le soir même dans son studio parisien.

 

– Coïncidence, je viens de recevoir ceci ! Lui dit-elle en lui tendant le message semi-anonyme envoyé par Rosemonde.

– Cette personne est mal renseignée, c’est bien indiqué « Crochicourt ».

– C’est peut-être le trésorier d’une organisation caritative.

– Ça m’étonnerait, la mère Mornay n’aime pas les pauvres.

– Qui a bien pu nous envoyer ça, et pourquoi cette différence ?

– Il y a un numéro de téléphone sur le mot.

– Je sais, j’ai eu une bonne femme, puis ça a coupé.

– Tu veux réessayer avec mon téléphone ?

– Pourquoi pas ?

 

Rosemonde n’avait en principe aucune raison de répondre à ce numéro qu’elle ne connaissait pas puisqu’elle avait déjà enregistré ceux de Louis et d’Herman Gringola. Elle décrocha néanmoins.

 

– Je suis Maria-Ines Hernandez, la compagne d’Herman Gringola.

 

Rosemonde faillit raccrocher, puis se ravisa. Plus il y aurait d’éléments perturbateurs dans cette affaire, mieux ce serait l

 

– Je vous écoute.

– Ça a coupé, ce matin…

– Que voulez-vous ?

– Des précisions.

– Je ne sais rien de plus.

– Même en y mettant le prix ?

– Vous iriez jusqu’à combien ?

– J’ai pas mal d’argent.

– 18 heures place d’Italie à la terrasse du « Tambourin ». On se reconnaît comment ?

– Je serais habillée en rouge avec un grand chapeau.

 

Plus tard

 

Rosemonde est méconnaissable, perruque brune lui dégringolant sur les épaules, grosses lunettes noires, rouge à lèvres cerise.

 

– Madame Hernandez, je suppose ?

– Oui, vous êtes ?

– Nadine Shultzmayer ! Répondit Rosemonde qui avait l’imagination fertile.

– OK, je ne vous demande pas d’où vient votre information, vous ne me le direz pas, ce que je veux savoir c’est quels genres de compléments d’informations vous pouvez m’apporter, ensuite on discutera.

– L’héritage vous intéresse, je suppose ?

– Cela va de soi ! Répondit Maria-Ines.

– Je peux vous expliquer comment faire afin que Madame Mornay-Sauvignac refasse son testament.

– Un truc béton, je suppose ?

– Garanti.

– Et comment je pourrais être sûre, j’ignore d’où vous sortez !

– C’est un risque à prendre.

– Combien ?

– 1 000 euros !

 

Maria-Ines faillit d’étouffer.

 

– Vous déconnez ?

– Non, non ! En liquide évidemment !

– Vous vous figurez que je me ballade avec une telle somme sur moi ?

– Je ne me figure rien du tout, vous avez combien sur vous ?

– Peu importe, je ne m’attendais pas à une proposition aussi exorbitante, je vais vous laisser.

– Alors écoutez-moi cinq minutes, je vais vous étonner.

– C’est cela, étonnez-moi !

– Madame Mornay-Sauvignac ne souhaite pas que ses neveux héritent, Louis parce qu’il est gay, Thérèse parce qu’elle s’est défroquée…

– Elle s’est défroquée ?

– Vous ne le saviez pas ? Je peux vous fournir ses coordonnées, vous vérifierez.

 

Rosemonde regretta aussitôt ces paroles, il ne fallait surtout pas que Maria-Ines puisse remonter sa piste avec l’aide de Thérèse.

 

– Je n’y manquerais pas !

– En ce qui concerne Pierre, la vieille lui reprochait comment dire…

– De ne pas vouloir refonder une famille après la mort de sa femme, c’est ça ?

– Et de multiplier les conquêtes féminines. Mais ça n’explique pas l’animosité qu’elle a envers Herman ?

– Je suppose qu’elle lui reproche surtout d’être le fils de son père.

– Oui, mais elle s’est fabriqué des prétextes, des prétexte idiots, celui de son prénom, celui de ne pas être baptisé… Comme si c’était de sa faute !

 

Comment pouvait-elle connaître ça ? Se demanda Maria-Ines. Mais Rosemone ne savait pas tout…

 

Maria-Ines se rémora ce jour où Pierre évoquait sa famille :

 

« La tante Madeleine c’est un cas, elle nous a gâté tous les trois, quand nous étions enfants. Quand je me suis marié, c’est elle qui a payé la noce et tous les frais annexes, mais elle n’est pas venue, prétextant qu’elle détestait les cérémonies et les mondanités. Nous lui avons rendu une visite de politesse au retour de notre voyage de noces en Thaïlande, nous avions apporté un gros gâteau, une bonne bouteille de champagne et une belle étole en soie que nous avions acheté à Bangkok. Elle nous a reçu fallait voir comment, manifestement, ma femme ne lui plaisait pas. Ne s’embarrassant d’aucune diplomatie, ma tante a lancé à mon épouse : « Vous êtes une assez jolie femme, dommage que vous soyez si vulgaire ! », évidemment elle a répondu d’une pique : « La prochaine fois qu’on se verra, envoyez-moi un mot pour m’indiquer comment je dois m’habiller ! » Deux minutes après nous étions dehors. On s’est fait une raison, mais à la naissance d’Herman, on lui a envoyé un faire-part accompagné d’un petit mot où nous disions regretter les paroles échangées et pardonnions les siens, bref du blabla diplomatique ! Elle nous a fait une réponse surréaliste : « Ce prénom que vous êtes allé chercher chez les boches contribuera à vous déshonorer davantage. »

 

– Et ensuite ? Demanda Maria-Ines, sortant de sa rêverie.

– Je vais vous donner une piste, juste une piste, elle ne sera pas suffisante, mais elle est gratuite. Herman peut très bien changer de prénom, ça se pratique maintenant facilement en mairie, quand ça sera fait, il adressera la copie du récépissé officiel à la mère Mornay en lui disant qu’il n’était pas responsable de l’attribution de ce prénom mais conscient que c’était une honte pour la famille… il serait également judicieux de lui envoyer un certificat de baptême…

– Mais Herman n’a jamais été baptisé !

– On s’en fiche, vous ferez un faux, vous devriez trouver des modèles sur Internet.

– Ah ?

– Bon vous avez compris ?

– Je pense, oui ! Et donc la suite est payante ?

– Oui !

– C’est cher ! Argua Maria-Ines

– A vous de voir, mais je n’ai pas l’intention de marchander.

– Je peux réfléchir un jour ou deux ?

– Mais absolument, ma chère ! Ah, au fait pas de grosses coupures, j’ai du mal à les faire passer.

 

Les deux femmes se serrèrent la main.

 

« Coriace, la nana ! » se dit Rosemonde, « mais qu’importe, le ver est dans le fruit, le changement de prénom, Herman va le faire, à tous les coups, la vieille ne se laissera pas amadouer, au contraire, ça va bien l’énerver. Mais si elle veut écouter la suite, ce sera encore pire ! Qu’est-ce que je m’amuse !

 

Elle prit le métro jusqu’à la station Saint-Paul afin de regagner son domicile. C’est après avoir marché une centaine de mètres rue Saint Antoine qu’elle réalisa qu’elle avait oublié d’acheter du pain pour le diner. En faisant volte-face pour se rendre à la boulangerie, elle remarqua alors ce jeune homme au visage peu avantageux vêtu d’un polo Lacoste qui la regarda d’un air surpris, puis se retourna pour prendre son téléphone portable. Il y avait une file d’attente monstrueuse chez le boulanger provoquée par un couple de touristes asiatiques qui n’arrivaient pas à se faire comprendre. Rosemonde prit son mal en patience, et se retourna machinalement. Monsieur « Lacoste » faisait également la queue.

 

– Tiens, lui aussi il a oublié son pain ! »

 

En sortant, elle reprit sa route et s’arrêta devant l’étale extérieure d’un libraire d’occasion. Elle y trouva un beau livre qu’elle ne connaissait pas sur « les secrets du Marais ». Elle entra le régler, et quand elle sortit, elle remarqua sur sa gauche Monsieur « Lacoste » en train de téléphoner.

 

« Drôle de type ! »

 

Elle traversa la rue, quand un déclic se produisit dans son esprit.

 

« Il n’a pas acheté de pain ! Cet abruti est en train de me filer le train ! »

 

Elle en eut la confirmation quand elle s’arrêta devant une vitrine rue de Turenne.

 

Connaissant le Marais comme sa poche, elle entraina son poursuivant vers les petites rues, piqua un sprint quand elle fut hors de sa vue et se faufila à l’intérieur d’une courette par un porche ouvert.

 

Le gardien intrigué mais subjugué par la beauté de cette personne en détresse ne manqua pas de venir aux renseignements.

 

– Un problème Madame ? Je peux vous aider ?

– Il y a un satyre qui me suit, je me suis planquée ici en attendant qu’il dégage.

– Il est comment votre type ? Je vais aller voir.

– Jeune en polo blanc de sport, des grosses lunettes.

 

Il revint quelques minutes après.

 

– Je n’ai pas vu votre gars, vous avez dû le semer.

– Je vais peut-être attendre cinq minutes avant de repartir ! Proposa Rosemonde.

– Pas de soucis.

 

Le type dévisageait la clerc de notaire, on devrait même dire la déshabillait du regard, il la trouva à son goût. Il aimait beaucoup les femmes à forte poitrine.

 

– C’est dingue le nombre de tarés qui se baladent en liberté, mais vous avez l’air affolée, rentrez boire une bière, ça vous remontera ?

– C’est pas de refus, merci !

 

« Plus je gagnerais de temps, mieux ce sera ! »

 

– Je m’excuse, c’est de la « Kro », je n’ai rien d’autre, mais elle est bien fraiche ! Posez votre veste.

– C’est gentil merci !

– Vous savez, c’est pas si souvent que j’ai l’occasion de voler au secours de belles femmes en détresse !

 

« Ça y est, il va me draguer, ce con ! »

 

– Vois devriez peut-être porter plainte ! Insiste-t-il.

 

« N’importe quoi ! »

 

– Les flics ont autre chose à faire !

– Ou au moins, déposer une main courante

– Bonne idée ! Répondit-elle ne souhaitant pas le contrarier.

– C’est une drôle d’expression ça, « main courante », vous ne trouvez pas ?

– Non, ça dit bien ce que ça veut dire, répondit Rosemonde qui, vous vous en doutez bien, avait fait du droit : des évènements écrits à la main, qui courent sur un registre.

– Moi ça me faisait penser à une main qui caresserait une épaule… par exemple.

– Vous êtes un poète, vous !

– Je peux me permettre ? Demanda-t-il en approchant sa main de son épaule.

– Vous permettre quoi ? Je ne vous permets rien du tout !

 

Mais Marcel, puisqu’il se prénommait ainsi n’avait pas attendu d’autorisation, il avait effleuré, juste effleuré l’épaule gauche de Rosemonde, une très belle épaule !

 

– Ne vous gênez pas, faites comme chez vous ! Le railla-t-elle.

– Cela ne se produira plus.

– Vous avez quoi dans la main ? Du magnétisme ?

– Peut-être bien. On me l’a souvent dit.

– Recommencez, mais juste une seconde, c’est pour voir si je n’ai pas rêvé.

 

Marcel remît sa main, le contact fut un tout petit peu plus long. Rosemonde frissonna.

 

Du coup, elle le regarda autrement, lui trouva un certain charme et se dit qu’il ne devrait pas être désagréable de faire l’amour avec quelqu’un qui a un tel magnétisme dans les mains.

 

« S’il me drague, je me laisse faire ! »

 

Le problème c’est que la crainte de se prendre un râteau avait ôté à Marcel l’audace nécessaire pour continuer.

 

Un silence s’installa alors que Rosemonde se résolut à rompre.

 

– Avec un magnétisme comme ça dans les mains, vous avez dû en faire des conquêtes féminines !

– Je ne me plains pas.

 

Un simple coup d’œil circulaire dans la loge laissait deviner que son occupant était célibataire.

 

– Vous vivez seul ?

– J’ai été marié, mais maintenant je suis devenu trop indépendant pour vivre en couple.

– Indépendant, mais un peu coquin, non ?

– Je suis un homme.

– Vous l’avez l’air d’un drôle de phénomène !

– Qu’est-ce qui vous fait penser à ça ?

– Vos mains !

– Vous n’avez pas eu le temps de vous faire une opinion.

– Alors, offrez-moi une autre bière et je vous autoriserai peut-être…

 

Elle ne finit volontairement pas sa phrase.

 

Marcel qui n’était pas complétement idiot compris qu’il bénéficiait d’une ouverture, mais soucieux de respecter les formes ne fit rien avant d’avoir ouvert une nouvelle canette et que Rosemonde s’en soit envoyée une lampée.

 

– Je suis votre genre au moins ?

– J’aime toutes les belles femmes !

– Merci c’est gentil ! Je vais être très honnête avec vous, je n’ai rien d’une femme facile, mais je ne suis pas coincée non plus. Une petite expérience sans lendemain pourrait éventuellement me tenter.

– Alors, je suis votre homme !

 

Rosemonde s’attendait à ce qu’il la prenne dans ses bras, mais il n’en fit rien.

 

– Je reviens, j’en ai pour cinq minutes ! Indiqua-t-il avant de se diriger vers son minuscule cabinet de toilette.

 

Rosemonde entendit le bruit de l’eau qui coule, le type se lavait les mains, peut-être aussi ses parties intimes. Puis ce fut la brosse à dents.

 

« On nage en plein romantisme ! »

 

– Me voilà, j’arrive !

 

A ces mots, Rosemonde se dépêche d’enlever son haut et se retrouve de suite entre les bras de Marcel. Il cherche sa bouche, elle ne se dérobe pas. Il la pelote, lui enlève son soutien-gorge comme un chef, c’est à dire du premier coup, demande s’il peut embrasser les tétons.

 

– Mais avec plaisir !

 

« Ce mec sait se conduire avec les femmes », j’ai dû tirer le bon numéro.

 

– Quelle belle poitrine vous avez là !

 

– Je n’y suis pour rien, mes parents m’ont fait comme ça !

– Eh bien, ils n’ont pas raté leur coup !

– J’adore les belles poitrines !

– Comme tous les hommes !

 

Rosemonde devine à travers le pantalon, la bite bandée de l’homme. D’autorité elle y porte la main.

 

– Peut-être devriez-vous vous mettre à l’aise ? Lui suggère-t-elle.

 

Marcel se recule de trois pas et pose ses vêtements sur une chaise, il termine par le caleçon et vient rejoindre sa partenaire du moment.

 

– Vous avez une bien belle bite, Monsieur… Monsieur comment déjà ?

– Appelez-moi Marcel ! Et vous ?

– Appelez-moi Sylvie ! Répond Rosemonde.

 

Et en disant ses mots, Rosemonde effectue une flexion des genoux afin de se retrouver, bouche contre bite.

 

Cette bite elle la trouve réellement jolie, mais cela ne l’empêche pas de revenir à la réalité.

 

« Mais qu’est-ce que je fous là ? Je m’apprête à sucer la bite d’un parfait inconnu que je ne connais que depuis dix minutes ! »

 

Aussi se relève-t-elle sans un mot et recherche déjà où est resté son soutien-gorge

 

– Vous partez ? Demande bêtement Marcel.

– Oui, ça va trop loin. Je me suis laissé entrainer, un coup de folie, mais je ne suis pas celle-que vous croyez.

– Je ne crois rien du tout ! Vous partez, et bien tant pis pour moi !

– Vous êtes un gentleman ! Répondit-elle, heureuse de constater qu’il prenait la chose aussi bien.

– Me permettrez-vous de vous toucher à nouveau l’épaule, juste un instant ?

– Je vous en prie ! Répond-elle par réflexe.

 

La main est sur l’épaule et la magie opère de suite.

 

« Putain ces mains ! S’il baise aussi bien qu’il caresse… »

 

– Vous êtes en train de m’ensorceler, là ?

– Mais pas du tout, voyez je ne vous touche plus.

– Alors touchez-moi encore une fois et après il faudra bien que je prenne une décision.

 

L’instant d’après, Marcel la touchait de nouveau. Mettant fin à ses atermoiements, Rosemonde se laissa peloter les seins. L’homme n’en pouvait plus, il caressait le haut, le bas, le côté, jouait avec les tétons.

 

– Je peux les embrasser ?

– Je vous en prie.

 

Les bout de seins, il les suce, il les lèche, il les aspire

 

« Limite ventouse le mec, mais ses lèvres sont magiques, ça compense ! »

 

Rosemonde parvient à lui glisser entre les doigts et s’accroupit de nouveau, sa bouche quémande la bite qu’elle ne tarde pas à engloutir.

 

Rosemonde aimait sucer et mettait un point d’honneur à bien le faire. Elle avait eu beaucoup d’amants, sans compter son stage en Suisse, et avait pu avec le temps améliorer sa technique. Aujourd’hui elle se disait rangée, mais la chose était fort relative, Elle s’était mariée avec un homme qui voyageait beaucoup et qui ne la sautait que rarement… Mais Rosemonde était si jolie quand elle l’accompagnait dans ses réceptions mondaines… Alors elle se consolait avec le notaire, parfois avec d’autres. Cureuse façon de « se ranger ! », mais que voulez-vous ? Quand on est chaude comme la braise…

 

La bite de Marcel sentait la savonnette, normal, puisqu’il venait de la laver, mais comme tous les hommes pressés, il ne l’avait pas bien rincée.

 

Certes Rosemonde aimait les bites propres, mais une bite peut être propre en étant nature, les odeurs naturelles de la journée, sueur et même urine ne nuisant pas au bon goût.

 

Sa langue virevoltait par petite touche, un peu sur bout du gland, un peu à sa base et on recommence. Il ne fallait cependant pas que Marcel jouisse de suite, elle entendait bien qu’il la baise ! Non qu’il l’encule avec virilité. Elle délaissât le gland pour lécher un peu la verge à la façon d’un esquimau glacé, puis se livra à un gobage de couilles que l’homme trouva amusant, elle revint ensuite à son point de départ mais pour cette fois-ci accomplir une série de va-et-vient entre ses lèvres pulpeuses.

 

Elle tenta d’aventurer son index vers l’œillet brun de Marcel, mais ne rencontrant aucun signe d’encouragement, elle jugea la pratique superflue.

 

« il ne sait pas ce qu’il perd ! Je lui aurais fait ça bien !

 

– C’était bon ? Demanda-t-elle en se relevant !

– Vous sucez comme une reine !

– Vous avez une capote ?

– Euh…

– Donc vous n’en avez pas ! Qu’est-ce qu’on fait ? Vous allez en chercher à la pharmacie ou je regarde si parfois dans mon sac à main…

 

Marcel commençait à se poser des questions sur cette étrange femme, mais sans les approfondir. Bander et penser n’ayant jamais fait bon ménage.

 

Toujours est-il que Rosemonde avait quelques préservatifs dans une petite pochette de son sac à main. Après que Marcel se soit encapoté, notre clerc de notaire coquine vient se positionner en levrette sur le petit canapé-lit exposant aux yeux de l’homme un superbe fessier bien cambré dont les orifices réclament leurs dus.

 

– Dans le cul, s’il vous plaît, je préfère ! Indiqua-t-elle

 

Ce choix ne dérangeait pas Marcel, bien au contraire mais estima qu’une petite préparation n’aurait que des avantages

Martinov18h1

– Avant, je vais lubrifier un peu, si vous le permettez !

– Je vous en prie lubrifiez-moi le trou du cul.

 

Elle ne le regretta pas, sa langue virevoltant autour de son œillet brun lui provoquait de telles sensations qu’elle se demanda si elle n’allait pas jouir de cette façon.

 

– Vas-y ! Encule-moi, maintenant !

 

Alors Marcel, tel un hussard pénétra la belle d’un coup de rein si énergique qu’elle faillit en perdre l’équilibre.

 

Les deux baiseurs, en état d’excitation maximale n’en eurent pas pour longtemps. Dès les premiers pistonnages, Rosemonde se mit à miauler de plaisir ce qui fit que Marcel augmenta la cadence et finit par jouir en se prenant pour le roi de la jungle, tandis que Rosemonde en perdait sa perruque.

 

– Ah ben, vous alors ! Balbutia-t-il. En quittant la position.

 

Puis sans un mot il se dirigea vers les toilettes afin d’opérer un petit nettoyage. Rosemonde le suivit.

Martinov18h2

– Je vais pisser !

– Ça vous gêne si je regarde ?

– Pas du tout, mais fallait me dire que vous aimiez ça, on aurait pu s’amuser…

– Peu importe, j’ai passé un excellent moment !

– Merci ! Attention, je pisse, allez-y foutez-vous en plein la vue !

 

Et afin que Marcel puisse bien voir, au lieu de s’assoir sur la cuvette, Rosemonde s’accroupit sur la lunette, les jambes légèrement écartées et laissa couler son flot doré.

 

– Que c’est beau !

– Je ne vous le fais pas dire !

– J’adore voir une femme faire pipi !

– Régalez-vous !

– Faire caca aussi !

 

« Ben, voilà autre chose ! »

 

Rosemonde s’en alla récupérer ses affaires, encore toute surprise de cette aventure improvisée

 

– Je ne sais pas ce qui m’a pris ! Vous allez me prendre pour une salope !

– On s’est fait plaisir ! Le reste on s’en fout.

– Vous êtes un cas, vous auriez pu être magnétiseur.

– Je l’ai été, j’avais même un cabinet, j’ai été poursuivi pour exercice illégal de la médecine. Pourtant j’en ai soulagé des gens…

 

« C’est fou ce besoin qu’ont les hommes de raconter leur vie après avoir baisé ! »

 

– … Mais puisque dans cette société, les charlatans ont plus de droits que les gens sincères…

– N’exagérons rien…

– Je me suis dit, je vais faire le charlatan, alors, je me suis mis à faire tourner des tables ! C’est fou ce que les gens peuvent être crédules. Mais bon, un jour j’ai poussé le bouchon un peu trop loin et j’ai été condamné pour escroquerie.

– Et avec un tel casier judiciaire, on vous a accepté comme gardien d’immeuble dans le Marais !

– Je me suis débrouillé !

– Je peux vous poser une question indiscrète ?

– Posez toujours !

– Vous êtes célibataire, mais vous devez avoir une copine ?

– En fait, non, pas en ce moment. Quand j’ai eu mes ennuis avec la justice, je me suis retrouvé avec une grosse amende à payer, et on a bloqué mon compte en banque. Ma copine m’a laissé tomber, merci la copine ! J’ai dû demander un prêt pour payer. Alors je vis dans cette loge, je fais le concierge, je ne sors plus, je n’ai plus de télé, j’écris des poèmes, ils sont nuls mais faut bien que m’occupe

– On va se tutoyer, parce que tu sais que tu m’intéresses, toi ?

– T’as un truc à me proposer ? Tu ne veux quand même pas que je fasse tourner une table ? S’amusa-t-il.

– En fait si !

 

« Quelle aubaine, je cherchais un charlatan, et voici qu’il m’en tombe un du ciel, comme par miracle ! »

 

Elle lui explique alors son plan, du moins les grandes lignes. Marcel l’écoute et lui expose ses conditions :

 

– Il me faut une table spéciale et un complice. La table, je sais où la trouver, mais elle est chère, il faut donc que ce soit toi ou la vieille qui l’achète.

– Humm !

– Comme tu dis ! Deuxième point : je fais ça incognito, donc pas chez moi, l’idéal, ce serait de faire ça chez la vieille avec la table qu’elle aurait achetée.

– Ça reste gérable. Mais le complice c’est pourquoi faire ?

– Pour appuyer sur la télécommande.

– Tu ne peux pas te débrouiller tout seul ?

– Non ! Quand je suis tombé pour escroquerie, c’est à cause d’un petit merdeux qui m’a filmé à mon insu avec un téléphone portable qu’il a réussi à planquer je ne sais pas comment. Quand on passe le film au ralenti on voit bien que mes mains ne sont pas là où il faut.

– Ça se complique !

– Elle a des domestiques la vieille ?

– Une bonne et un secrétaire.

– Alors j’en ferais mon affaire !

– Sûr ?

– Un peu d’argent, un peu de bagout et un peu de magnétisme. Reste donc à régler un point essentiel : je suis payé combien ?

– 20 000 euros si l’opération réussit, si elle échoue, tu n’auras rien.

 

« Il n’en revient pas ! »

 

– Et bien ! Je suppose que mes faux frais seront à ma charge !

– Logique non ?

– Le souci c’est que je n’ai pas un rond devant moi, je te fais remarquer que j’ai une complicité à acheter !

– Tu ne l’achètes pas, tu fais comme moi, tu conditionnes l’octroi d’une grosse prime à la réussite de l’opération.

– Mwais ! Faut que je m’achète un costume et des pompes, je ne vais quand même pas faire tourner les tables en jeans et en baskets.

– On y pensera. Ne t’inquiète pas pour ça.

– Je peux vous dire quelque chose ?

– Bien sûr !

– Vous avez une poitrine fabuleuse !

– Hi ! Hi !

 

à suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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