Niko

Dimanche 2 septembre 2001 7 02 /09 /Sep /2001 15:31

Célia et le vampire

(version de concours)

par Nicolas Solovionni 

 

Batgirl.gif

 

A la " vraie " Célia, ce récit exceptionelement soft…

 

Célia n'a pas encore trente ans. Grande, des formes évidentes, des yeux bleus et des cheveux blonds cendrés, coupés mi- longs. C'est ce qu'il est convenu d'appeler un beau brin de fille, cela ne l'empêche pas de se trouver un peu trop large d'épaules, quelques kilos de trop et un visage pas assez fin…

 

Jamais contentes…

 

- Mais ça pèse des tonnes, ce truc !

 

Pour la troisième fois, Célia, reposa sur le sol ces deux lourdes valises !

 

- Et si ce connard n'en veut pas, je flanque tout dans une poubelle !

 

Célia finissait de liquider l'héritage de sa vieille tante décédée. De la bibliothèque, il n'y avait pas grand-chose à récupérer. Malgré tout, certains bouquins étaient fort anciens et Célia avait d'abord pensé les garder, mais en en découvrant le sujet, elle y renonça, tout cela avait trait à l'ésotérisme, et ce n'était vraiment pas son truc !

 

Ce matin, elle avait donc entassé une bonne trentaine d'ouvrages dans deux valises, et était partie les proposer à un libraire d'occasion. Le type refusa de faire affaire avec une moue de mépris. Elle en chercha un second qui fut aussi mal aimable que le premier. Sa troisième tentative ne fut pas meilleure mais le commerçant eut la gentillesse de lui conseiller de s'adresser carrément à une échoppe d'ésotérisme en allant même jusqu'à lui en indiquer l'adresse.

 

- N'empêche bientôt 3 heures que ça dure ce cirque !

 

Enfin, elle arriva dans la boutique, un personnage de caricature l'accueillit, de longs cheveux blancs, maintenu en queue de cheval par un élastique, un catogan, que ça s'appelle, il paraît.

 

- J'ai tout ça à vendre !

- Ah oui ? Et pourquoi vendez-vous tout cela ?

 

Ne pas lui dire surtout qu'on en a rien à foutre, ne pas le vexer… surtout ne pas le vexer…

 

- Je suis en ménage avec un type, on a des trucs en double !

 

Elle se rendit compte à la mine amusée du type que son explication frisait le ridicule.

 

- En double ! Et ben dites-donc ? Bon voyons tout cela, intéressant…

 

Le type semblait réellement alléché par tout ce bazar, il prenait les livres un à un et les mettait de côté, puis se reprit et recommença tout en notant des indications sur une feuille de papier !

 

- 4000 francs, ça va ?

 

Bien sûr que ça allait ! C'était même inespéré ! Le type alla chercher des billets dans l'arrière-boutique et les tendit à Célia.

 

- Voilà ! Mais ce bouquin-là, je vous le rends, vous ne pouvez pas l'avoir en double !

 

Pourquoi était-il si affirmatif ?

 

- Gardez-le... ce n'est pas grave !

- Non, je ne peux pas !

- Bon c'est pas un problème, je le fouterai à la poubelle !

- N'en faites rien, il vous est destiné !

- Bon, je vais y aller, donnez-moi donc ces billets, et…

- Non, si vous ne me promettez pas de lire ce bouquin, je ne fais pas affaire avec vous !

- D'accord je vous promets de le lire !

- Vous mentez ! Ouvrez-le !

 

Le type s'énervait, Célia commençait à se demander si elle n'allait pas passer à côté des 4000 francs. Elle avait cru l'affaire conclue, il fallait qu'elle se ressaisisse.

 

- Non, je ne mens pas !

 

Machinalement elle ouvrit le livre, l'écriture y était incompréhensible.

 

- Mais en quelle langue est-ce écrit ?

- En français, simplement il s'agit d'un exemplaire unique publié en compte d'auteur, celui-ci a utilisé un code, mais vous le trouverez, ils ne sont jamais difficiles à déchiffrer… ceux qui font cela ne veulent pas que leurs écrits soient directement accessibles mais c'est tout…

 

Célia se résolut à ne pas contrarier le type d'autant qu'il ne lui avait pas encore donné les billets !

 

- Bon d'accord, je vais le garder !

 

Elle empocha enfin le produit de la vente, disparut de la boutique, se rendit compte que son estomac criait famine et acheta un pain aux raisins dans la boulangerie mitoyenne, puis s'engagea vers le métro ! Sur le quai, elle déposa le livre dans une poubelle, puis entreprit de regagner son domicile dans le 11ème arrondissement, après avoir fait quelques courses qu'elle rangea dans une des valises. Arrivée à la maison, elle les déballa sur la table sans trop faire attention.

 

Il restait un objet au fond !

 

… Le livre !

… Non ce n'était pas possible ! Elle était certaine de l'avoir jetée !

 

Cet évènement la perturbait bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. On se persuade parfois que l'on a fait des choses que l'on n'a point faites. Mais quand même, elle se revoyait le jeter, se remémorant y compris sa chute jusqu'au fond de la poubelle où il était allé rejoindre une canette de bière et un emballage de gâteaux secs. Mais, bon, sans doute était-elle victime de cet étrange climat un instant ressenti chez cet occultiste ? Elle n'avait jamais été bien à l'aise face à ces gens-là et avait en fait du mal à assurer la contradiction entre le fait qu'elle affirmait haut et clair ne pas croire à une seule goutte de leurs élucubrations, et celui qui quelque part caché dans les recoins de son subconscient lui faisait peur.

 

Elle s'empara du bouquin, sortit sur le palier, le jeta dans le vide-ordures et rentra ranger ses achats.

 

Bon, qu'est ce qui se passait encore ? Qu'avait fabriqué cet imbécile de gérant de supérette ? Il avait mélangé ses propres courses avec celles d'un autre client. Le chapelet d'ail qu'elle se souvenait avoir choisi n'était plus là et était remplacé par un concombre. Elle ne consommait jamais de concombre, ne le digérant pas !

 

- Mais merde !

 

Elle s'apprêtait à redescendre dans ce magasin et engueuler ce gros nul qui ne pensait qu'à lui mater les nichons quand elle se souvint qu'au moment de régler ses achats, elle y était seule. Comment une telle confusion avait-elle pu alors se produire ? Si elle ne savait plus ce qu'elle faisait, ça devenait grave ! Il faudrait, se dit-elle, qu'elle se dépêche d'aller consulter tant qu'elle avait conscience de son état ! Pour l'instant, elle décida de se faire un petit en-cas, mais après avoir toutefois effectué un petit crochet à l'autre bout de l'appartement afin d'y accomplir un petit et nécessaire besoin naturel.

 

Et quand elle revint dans la cuisine… le livre avait à nouveau réapparu !

 

- Non !

 

Cette fois-ci c'était la panique ! Plus d'ailleurs par crainte de la folie, que pour d'autres raisons.

 

- Calme-toi, Célia ! Calme-toi !

 

Lentement, elle s'approcha du livre. Elle eut alors l'impression qu'il venait de s'ouvrir tout seul ! Non ! Un livre ne s'ouvre pas tout seul ! N'empêche qu'il était bel et bien ouvert ! D'un mouvement involontaire ! Ce ne pouvait être autre chose ! Elle le referma puis alla chercher une feuille de papier et un stylo bille puis écrivit : " il est 12 h 55, je vais jeter ce livre ". Elle l'enferma dans un sac en plastique après y avoir rajouté les informes saloperies qui gisaient dans la poubelle de sa salle de bain. Elle jeta le tout au vide-ordures sur le palier et consigna la chose sur son bout de papier : " A 13 h, je l'ai entendu tomber dans le conduit ". Elle punaisa ensuite la feuille sur le petit panneau qui lui faisait office de pense-bête.

 

Du coup, elle n'avait plus faim. Elle avait peur, peur de voir réapparaître ce satané bouquin. Et puis que faire ? Face à l'adversité, pour ne pas se laisser bouffer, il faut avoir un minimum de défense, un embryon de stratégie. Mais là, elle ne voyait pas ! Ou alors… à moins que… recontacter cet abruti d'occultiste…

 

Clac !

 

- C'était quoi ça encore ?

 

Une fenêtre qui claquait comme sous l'effet d'un courant d'air. Mais aucune fenêtre n'était ouverte. Elle allait regarder dans sa chambre, et réalisa… on voulait l'éloigner de la cuisine… et quand elle reviendrait, le livre aurait une nouvelle fois réapparu.

 

Non ! A ce jeu, elle cesserait d'être passive. Quelqu'un s'amusait à ses dépens. Elle pouvait essayer de prouver qu'elle n'entendait pas se laisser dominer par les événements aussi bizarroïdes fussent-ils !

 

Elle dépunaisa son petit papier de tout à l'heure, le plia en quatre et le garda en main. Elle se rendit alors dans la chambre, constata que tout était normal, et revint le cœur serré sachant que le livre serait là ! Elle ignorait s'il elle avait vaincu sa peur.

 

Effectivement le bouquin trônait de nouveau au milieu de la table en formica de la cuisine.

 

- Connard ! T'as failli m'avoir ! Pauvre type ! C'est toi l'occultiste de mes deux qui s'amuse à ces conneries ! Tiens, regarde connard ! Je sais encore ce que je fais, je ne suis pas folle !

 

Et ce disant, elle déplia son morceau de papier qu'elle n'avait pas lâché et jeta une exclamation de surprise horrifiée ! Il n'y avait rien, absolument rien d'écrit sur ce foutu papelard !

 

- Putain !

 

Elle respira un grand coup, puis à nouveau se rapprocha du livre. Tout à l'heure lorsqu'il s'était ouvert, il l'avait donc fait tout seul. Sans doute recommencerait-il maintenant ? Effectivement il récidiva !

 

- Il veut me parler, ce livre !

 

Elle s'approcha de la page découverte. Le texte était en clair, il était même très clair :

" En déplaçant cet ouvrage de l'endroit où il était resté immobilisé, tu as brisé le sort qui emprisonnait mes pouvoirs magiques. Il faut que tu le lises à présent, il faut que tu le lises tout de suite ! "

 

- Ah oui ? Et si je ne le fais pas ?

 

Les pages se tournèrent alors toutes seules, puis finirent par s'immobiliser, là où il était uniquement indiqué en bas d'une illustration cauchemardesque ces simples mots :

 

" Je ne te laisserais plus jamais en paix ! "

 

Elle savait que ça au moins, ce serait vrai !

 

- Bon, écoute, bouquin de merde, ce n'est pas toi qui commande, je vais te lire, mais pour l'instant j'ai autre chose à faire, et ce soir je suis occupée. Alors je te lirais demain ou après-demain, O.K. ?

 

Pas de réponse ! Bon, le téléphone ! Evidement la librairie ésotérique ne figurait pas dans l'annuaire. Voilà qui était bien dans la mentalité de ces gens-là. Soi-disant dépositaires de pouvoirs magiques terrifiants, ils craignaient cependant de rendre leur téléphone public. Dérisoire ! Minable ! Donc pas de numéro, mais qu'importe ! Elle sortit, acheta une bouteille de white-spirit et décida que si les explications du magicien de service ne la satisfaisaient pas elle le menacerait de foutre le feu à sa boutique de merde. Ou avait-elle noté l'adresse ? Elle était sûre d'avoir glissé le petit carton dans son petit carnet qui ne quittait jamais son sac à main. Sans doute l'avait-elle jeté machinalement ? Elle irait au pif !

 

Retrouver la grande avenue en sortant du métro n'était pas difficile. Par contre la librairie… Elle aurait pourtant juré qu'elle se trouvait de ce côté ! Elle redescendit la rue, la remonta, recommença… Rien ! Alors elle eut l'idée de rechercher la boulangerie chez laquelle elle avait acheté une viennoiserie ce matin. Elle la retrouva facilement. Du moins c'est ce qu'elle se dit sur le moment car l'instant d'après elle en était beaucoup moins sûre… parce que juste à côté, là où il y aurait dû y avoir la vielle librairie ésotérique, se tenait un dépositaire de presse tout ce qu'il y a de plus commun.

 

Elle devait se tromper de boulangerie. Voulant en avoir le cœur net, elle y rentra. C'était bien la même, elle reconnaissait parfaitement les lieux ainsi que la petite boulangère beurette. Elle commanda une tarte aux fraises et lui demanda :

 

- Vous ne connaîtriez pas une librairie qui fait dans le livre ancien ?

- Dans le quartier ?

 

Ah, les répliques idiotes ! Non pas dans le quartier, idiote ! A Hong Kong !

 

- Oui !

- Non !

- Dites-moi ? Est-ce que vous m'avez déjà vu quelque part ?

- Je ne sais pas, je ne suis pas très physionomiste, et puis ça défile tellement… quoi que...

- Quoi que ?

- Quoi que, une aussi belle fille que vous, je m'en serais forcément souvenue…

 

En d'autres circonstances elle eut trouvé la réponse troublante, elle ne la trouvait présentement que décevante.

 

Elle sortit et pénétra ensuite sans grande conviction, juste "pour voir " chez le marchand de journaux. Celui-ci, un grand échalas, apercevant Célia, se tendit alors comme un arc et redressa son menton à ce point qu'on aurait pu croire qu'il s'apprêtait à exécuter un numéro de claquettes.

 

- Bonjour, je cherche un livre sur les vampires !

- Ah ! Répondit le commerçant, l'air ahuri. Euh… je dois avoir un bouquin de décalcomanie là-dessus... vous savez avec Buffy...

- Laissez tomber !

 

Décidément ce livre était plus fort qu'elle ! Elle se débarrassa de son liquide inflammable devenu inutile et rentra chez elle.

 

Elle lut alors l'opuscule, la chose se lisait d'ailleurs assez vite et était fort parcellaire. On y indiquait qu'un certain Roman Enescu avait été frappé de la "malédiction des vampire ". Un chasseur de vampires en était venu à bout très exactement en 1968. Tout cela était assez peu intéressant, la suite était par contre plus originale. On y apprenait que certains vampires prenaient la précaution de s'octroyer les services de simples mortels qui en cas de destruction se chargeraient d'ordonnancer les conditions de leur résurrection.

 

On découvrait ainsi qu'à la mort de Roman, un dévoué serviteur avait ramassé quelques restes du vampire foudroyé et avait enfermé et cousu ses cendres dans la couverture de ce livre. Il fallait ensuite un délai de 33 ans, 3 mois, 3 semaines et 3 jours pour que le livre reprenne conscience. Le vrai réveil spirituel ayant lieu dès que quelqu'un consentirait à le bouger de place…

 

Bon ! Jusque-là, c'était du bizarre de chez bizarre ! Ça ne disait pas comment se débarrasser de ce foutu bouquin ! Le brûler ? Mais est-ce que ça fonctionnerait ? Il faudrait bien pourtant qu'elle s'en sorte… plus que quelques pages à lire… Marre de ces salades… Mais la fin lui réservait une autre sorte de surprise et de taille !

 

Le livre lui demandait carrément d'officier à la résurrection du monstre.

 

Un protocole de dingue ! Digne des plus mauvaises séries Z sur le sujet. Il fallait tracer au sol un double cercle à la craie blanche. Dans l'anneau ainsi formé, il fallait effectuer un découpage en 12 secteurs, y dessiner des symboles bizarres, plus ou moins astrologiques. Super pratique de dessiner sur un carrelage blanc ! Mais ce n'était pas tout ! Il fallait ensuite se mettre au milieu de cette idiotie, débiter une incompréhensible invocation, en versant sur le livre ouvert dans un premier temps quelques gouttes de sang féminin, puis quelques gouttes de sperme d'un homme de moins de 33 ans ! Du sperme ? Où allait-elle dégotter cela ? Elle était seule depuis quelques mois maintenant. Elle n'allait tout de même pas s'envoyer en l'air avec le premier venu pour faire plaisir à l'instigateur de ce qui ne pouvait n'être que des manigances géniales ! Il fallait ensuite effectuer une danse au son de la musique et recourir au service d'un musicien ! C'est tout ? Oui ? Non pas tout à fait... mais le reste concernait des détails d'ordre beaucoup plus pratiques il fallait plusieurs produits heureusement d'usage courant, mais aussi préparer des vêtements pour habiller le vampire ressuscité. Ah oui ? Et je trouve ça où ? Et qu'est-ce qu'il nous fait comme encolure, le phénomène ?

 

Il était finalement spécifié que l'opération devait se faire la première nuit de pleine lune suivant l'ouverture du livre.

 

Ah ! Voilà qui lui laissait donc quelques jours de répit ! Et puis d'abord, c'était quand, la pleine lune ? Un coup d'œil au calendrier des postes… Horreur ! C'était cette nuit ! Et puis merde ! Il attendra la prochaine, il n'est quand même pas à une semaine près, ce zigoto !


Elle se décida d'aller réfléchir dehors ! Prendre le frais lui ferait grand bien. Les godasses. Le sac à main. Les clés. Elle actionna la poignée de la porte… Bloquée !

 

- C'est quoi ce délire ? Tempêta-t-elle en s'acharnant en vain sur cette poignée récalcitrante.

 

Ça n'avait aucun sens, une poignée de porte ne se bloque pas ! Elle était donc enfermée chez elle ! Cocasse comme situation. On fait comment ? On appelle le serrurier ! Mais il fait comment pour entrer le serrurier ? Après tout, autant l'appeler, c'est son métier, il saura dire, il saura faire !

 

Elle décrocha le combiné. Pas de tonalité, elle vérifia la prise, tout semblait normal. Quelle étrange malédiction était-elle en train de lui tomber sur la tête ? Et puis, elle comprit… le livre ! C'était le livre qui la punissait de ses atermoiements ! Elle le regard avec haine :

 

- Mais c'est impossible conard !

 

Les pages se mirent à nouveau à tournoyer pour s'arrêter une nouvelle fois sur une illustration, il s'agissait cette fois d'un vampire menaçant un infortuné voyageur. La légende en était :

 

"Il suffit de le vouloir ! "

 

- Bon d'accord, lui mentit-elle, laisse-moi sortir, je vais aller chercher tout cela !

 

Mais la porte refusait toujours de s'ouvrir, le livre savait donc qu'elle mentait. Elle ne s'en sortirait pas, il lisait dans ses pensées ! Cette fois, ce fut la crise de désespoir. Elle ne voyait tout simplement pas comment se sortir de cette nasse. Elle finit par se calmer, but un grand verre d'eau minérale et comprit que, ne serait-ce que provisoirement, il lui fallait bien composer avec cette sorcellerie. Elle ignorait comment faire. Elle improviserait.

 

Cette fois la porte s'ouvrit. Elle commença par le plus facile, acheter la craie blanche et du papier d'emballage qui lui servirait de support pour le dessin magique. Ensuite les habits, elle se rendit dans une boutique qui fournissait des costumes de scène. " Non, on ne pouvait pas acheter une panoplie de vampire, juste la louer en laissant une caution ". Elle essaya de négocier. Elle voulait l'acheter, mais l'homme ne voulait rien savoir ! L'adresse du grossiste alors ? Il n'y avait pas de grossiste ! Ces trucs-là étaient faits sur commande spécialement pour le magasin. Alors l'adresse de la personne qui confectionnait les costumes ?

 

- Vous le voulez pour quand ? Bafouillât-il tout en lorgnant de fort peu discrète façon vers la poitrine de notre héroïne.

- Pour ce soir !

- C'est ridicule, ça fait trop juste !

- Mais je suis prête à payer, et à payer le prix fort.

 

Elle s'était en effet persuadée qu'elle pourrait dans cette affaire dépenser au-delà de ses moyens. Une fois le vampire ressuscité, ces choses-là devraient s'arranger facilement !

 

- Ce n'est pas une question de prix, c'est une question de temps !

- Et s'ils se mettaient à plusieurs, ce devrait être possible, non ?

- Ecoutez, mademoiselle, vous devenez pénible !

 

Ils s'engueulèrent pour de bon et le loueur de costumes finit par chasser Célia manu-militari de sa boutique. Qu'à cela ne tienne, elle achèterait un flingue et reviendrait braquer ce connard ! C'est en se mettant en quête d'un armurier, qu'elle se fit la réflexion que le vampire n'avait pas demandé un habit particulier, mais simplement de quoi se vêtir. Du moins c'est l'impression qu'elle en avait et si celle-ci n'était pas la bonne, le livre saurait bien le lui manifester. Oui ! Mais acheter quoi ? Et dans quelle taille ?

 

Elle se décida pour un jogging, une paire de chaussettes et pour ce qui était des chaussures elle acheta trois paires de basquets dans trois pointures impaires différentes et des semelles si d'aventure sa pointure était du pair !

 

- Il y en aura bien une qui conviendra !

 

Et voilà, notre vampire ressusciterait en jogger ! Mort de rire ! On pouvait sans doute raisonner de la même façon pour la musique, se dit-elle en observant un joueur d'harmonica qui faisait la manche dans le métro ! Quoique celui-ci, assez mignon aurait pu cumuler les fonctions de musicien résurrectionniste et de donneur de sperme ! Non ! Pour la musique sa chaîne Hi-Fi suffirait amplement ! Restait donc la semence ! Comment faire ? Allez faire un casse dans une banque du sperme lui paraissait assez ridicule ? Elle eut alors l'idée d'aller négocier la chose avec une prostituée. Puisque tout s'achète et tout se vend, pourquoi alors ne pas essayer d'acheter l'un des condoms bien remplis qui gisait dans leur poubelle de salle de bains ?

 

C'est ce qu'elle fit ! Elle prit soin de choisir au feeling une fille qui ne risquait pas de lui répondre de façon agressive. Celle-ci venait de terminer justement son premier client du jour, un jeune homme, précisa-t-elle ! C'était parfait !

 

Elle rentra, elle s'angoissait malgré tout de savoir son interprétation toute personnelle des "courses à faire" aurait la bénédiction du livre vampiresque. Mais il n'y eut pas de réaction.

 

Elle occupa le temps qui lui restait à faire de la place dans son living. Elle devait attendre l'heure exacte du coucher du soleil pour entamer les "vrais préparatifs" ! A ce moment-là elle disposa le papier kraft, traça les symboles à la craie à l'exception du dernier, alluma les bougies dans toute la pièce, fit un essai de musique, son choix s'était porté sur les Carmina Burana de Carl Orff ! Elle disposa ensuite au centre du cercle, le bouquin, le préservatif, une petite aiguille, et les vêtements du vampire ainsi que quelques autres bricoles.

 

Puis elle ouvrit la fenêtre, et attendit que la lune soit visible. Elle s'étonna du silence relatif de sa rue d'ordinaire si bruyante, à peine entendait-on au loin l'aboiement inquiétant d'un chien impatient. La lune était là à présent, brillant de sa majesté mélancolique tandis que les nuages poussés par le vent passaient devant son globe, allant provoquer sur les murs blancs des façades, une improbable farandole d'ombres.

 

C'était parti !

 

Elle dessina le dernier symbole, et pénétra dans le cercle, provoquant instantanément un courant d'air glacial qui ne persista pas. Elle récita le charabia imposé, se piqua le doigt avec l'aiguille, fit tomber le sang sur le livre, puis elle éventra le condom pour en libérer une partie de son contenu. Elle pointa ensuite la télécommande de la chaîne et déclencha la musique (pratique le progrès !). Tout devint alors assez flou ! Elle entama sa danse.

 

Elle ne s'était pas habillée spécialement ! Elle était restée en chemisier. Le protocole précisait qu'il ne fallait rien dévoiler en bas de la ceinture. Drôle d'idée !

 

Cette musique presque uniquement rythmique permettait de faire des gestes très saccadés, des séquences de gestes très brèves. Pendant cinq minutes, elle joua à "je retire ou je ne retire pas" avec son chemisier, s'amusant à dévoiler ses belles petites épaules et ses bras encore bronzés, puis finit par le retirer. Elle s'était mise ce matin un soutien-gorge blanc bordé en son haut d'une fine bande de dentelle presque transparente qui ne cachait pas grand-chose de ses aréoles à condition toutefois d'y être attentif. Elle s'amusa à y passer la main et à faire pointer le petit bourgeon de ses tétons. Quand elle jugea ce manège suffisant, elle se débarrassa du sous-vêtement. Il ne lui restait rien à retirer ! Elle ne savait pas quand il faudrait arrêter, sans doute le livre le savait-il lui ? Alors elle dansa, elle dansa de toutes ses forces, gesticulant des bras, des mains, du visage. Elle fut rapidement en sueur, son dos perlait de gouttes qui en accusaient le relief, mais c'est bien sûr sur les seins que la transpiration se faisait taquine en surlignant les globes parfaits magnifiquement éclairés par la double lueur des cierges se consumant et celle de la lune triomphante. Excitée, elle passa sa main sur ses mamelles en fièvres, les fit glisser l'une contre l'autre, les pressa de ses doigts écartés, les pinça, puis en gagna rapidement le centre, où chaque main s'empara alors du bout du téton en le serrant avec force, lui arrachant un cri de douleur souhaité. Une douleur qui ne lui suffisait pas, non contente de serrer, elle roula l'excroissance de chair entre ses pouces et ses index, relâchant, recommençant pour à chaque fois aller un peu plus loin et un peu plus fort dans ce mouvement, jusqu'à les tordre. Et puis n'y tenant plus elle se risqua à y imprimer le bout des ongles, timidement, puis de moins en moins doucement…

 

CeliaVamp.jpg

 

Elle ne savait plus bien où elle en était, elle appuyait de toutes ces forces, elle hurlait, mais ne s'arrêtait pas… jusqu'à ce qu'un frisson la parcoure. Etait-ce le moment ?

 

Oui !

 

Une explosion ! Un nuage de fumée ! Un éclair ! Et au centre le flou qui devint de moins en moins flou, de plus en plus net. Le vampire apparaît, il est revêtu de son jogging. Il a l'air heureux d'être là ! Il prend Célia par la main. Il la contourne, il dévoile ses dents, il mord dans ses épaules, elle se laisse faire. Le voici en train de siroter son sang. De nouveau tout est flou.

 

Deux chiroptères prennent leur envol par la fenêtre et virevoltent au-dessus d'un cimetière !

 

Ils se rematérialisent dans un sous-bois que bien sûr seule la lune éclaire.

 

Célia et le vampire courent tous les deux en jogging. Le logo de la marque est indiqué sur le vêtement : On peut voir en gros : ALIMAS, puis leurs chaussures sur lesquelles on distingue également la sempiternelle marque...

 

- Stop !

 

Baudouin, le directeur de la publicité d'Alimas-France hurle !

 

- Mais c'est nul !

- Je vous avais dit que cette idée de publicité ciblée pour le canal sexe n'était pas une bonne idée, lui susurre alors son assistante...

- L'idée n'était pas mauvaise ! C'est la réalisation qui est nulle ! Quelle idée dégueulasse le coup du préservatif ! Comment existe-t-il des gens aussi répugnants ?

- Il y a pire vous savez ?

- Non !

- Si ! Il y a des boites d'équipement de sports qui exploitent des gosses au bout du monde, qui les paient une bouchée de pain, qui se font du fric en revendant ça cent fois le prix, et comme si cela ne leur suffisait pas, ils achètent qui ils veulent dans les milieux sportifs pour truquer les compétitions, pourvu qu'on puisse s'extasier devant leurs fringues de merde !

- Vous avez une curieuse conception de la culture d'entreprise, Célia, tout d'un coup ! Sans doute faudrait-il donner votre démission ?

- Ce ne sera pas nécessaire ! dit-elle, sautant alors à la gorge de son patron et resserrant déjà dans son cou deux longues canines acérées...

 

FIN (glups)

 

© Nicolas Solovionni - 8/2001

Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001

 

Cette version de cette histoire a été écrite dans le cadre du concours d'été 2001 du site revebebe. Mots obligatoires : Cimetière, farandole, harmonica, décalcomanie, désespoir, claquettes, manigances, gentillesse, aboiement, siroter. Mots interdits : Tous mots désignant une partie de l'anatomie humaine située en dessous de la ceinture.

 

... Et ce récit a eu l'honneur d'obtenir le 2ème prix du concours en question

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Niko
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Dimanche 17 juin 2001 7 17 /06 /Juin /2001 14:02

Ah ! Lapin

par Nicolas Solovionni

(récit bizarre pour un concours)

 

concours

 

Il se prénomme Charles-Henri, personne n'est parfait, mais les rares personnes qui l'appellent par son prénom disent Charlie, nous ferons de même.

 

Lundi 14 mai 2001 : 

 

C'est ce matin-là en se rasant qu'il constata le phénomène. Un très léger duvet envahissait son visage au-delà des zones de pilosité traditionnelle, et notamment sous les yeux.

 

La chaîne de réaction classique se déclencha :

 

D'abord : la stupéfaction :

 

- C'est quoi ce délire ?

Puis, la banalisation :

 

- Je devais avoir ça depuis plusieurs jours, je ne me suis pas rendu compte !

La dédramatisation :

 

- De toute façon, ça ne peut pas être bien grave !

Et enfin la décision :

 

- On va raser tout cela ! Bien obligé !

 

Quand même cela l'intriguait ! Il retira sa robe de chambre afin de prendre sa douche. Son miroir lui renvoya l'image de sa carcasse, un corps de quarante ans, peu musclé, un peu bedonnant, désespérément banal. Il actionna le mitigeur et s'aspergea d'eau tiède. Puis il se frictionna le crane de ce soi-disant shampoing miracle qui était censé lui stopper la chute des cheveux !

 

- N'empêche que ça va faire six mois, et que rien ne repousse, mais, bon, la chute est peut-être enrayée !

 

Il se badigeonna ensuite le corps de gel, puis se rinça. C'est en s'essuyant qu'il constata que sa pilosité corporelle s'était partout très légèrement modifiée. Le " duvet " l'avait envahi. Affolé, il se livra à un examen général. L'intérieur des membres, les genoux, les coudes, et... les mains... même les mains... il y en avait partout !

 

- Non, mais ce n'est pas vrai ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

 

C'est alors qu'il eut l'idée de regarder son crâne. Aux endroits où la calvitie l'avait dégarni, un imperceptible mais néanmoins présent duvet était bel et bien là !

 

- Ben vla qu'ça repousse ! C'est donc ça ! Ce putain de traitement à la con qui se met à fonctionner au bout de six mois ! Mais alors, bonjour les effets secondaires !

 

Mardi 15 mai 2001

 

Ce fut pire, bien sûr ! Le duvet avait gagné un millimètre, un millimètre partout. Son crane avait d'ores et déjà changé de teinte, c'était sans doute le seul côté positif de cette affaire ! Mais pour le reste ? Se raser le front est assez inhabituel mais cependant facile, mais le nez, les oreilles, l'arcade sourcilière... Vous croyez que c'est commode, vous ? Essayez donc pour voir ! Et vous allez vous couper ! Alors évidemment Charlie se coupa. Et puis il y avait les mains, des poils dessus passent encore, mais dans la paume. Il était impensable de rester ainsi faute de quoi on finirait par le prendre pour un singe ! Pas une seule parcelle de son corps ne semblait épargnée, même le sexe ! Comment réagirais Annette le prochain week-end quand il la reverrait ?

 

Ah ! Oui on ne vous a pas dit, Charlie est célibataire, un célibataire endurci comme on dit, il n'est pas trop porté sur le sexe, mais enfin il y a un minimum. Et cela va faire un an, il a rencontré Annette, comme ça dans le métro, ils sont devenus amants, ils ne se voient que les week-ends. La donzelle ne veut pas entendre parler de vie de couple, prétextant que la solution adoptée leur permettait de vivre ensemble les meilleurs moments et de s'en épargner les pires !

 

Charlie téléphona à son travail, prétexta une obligation fortuite, et demanda une journée de congé. Puis il attendit patiemment neuf heures, afin de téléphoner au laboratoire qui commercialisait cette saloperie de vacherie de lotion de m....

 

Une heure ! Une heure le cirque dura ! Et que je te passe quelqu'un d'autre et que j'aille chercher un responsable, et que voulez-vous patienter, et que... bref l'enfer ! La question était pourtant on ne peut plus simple :

 

- Avez-vous eu vent de situations similaires ? Et si oui, qu'est-ce qu'on fait ?

 

Et alors que l'adrénaline n'en finissait pas de monter et que Charlie commençait à menacer son interlocuteur d'un splendide procès dans lequel les associations de consommateurs se porteraient parties civiles, son correspondant, sans perdre un instant son calme lui répondit doctement ce qui suit :

 

- Mais mon cher Monsieur, comment voulez-vous qu'un shampoing appliqué localement sur le cuir chevelu puisse avoir un effet sur l'ensemble de votre corps ?

- Oups !

 

L'argument n'était pas si judicieux que cela, mais suffit à désarçonner Charlie !

 

- Bande de connards !

 

Il raccrocha, puis pris rendez-vous chez un dermatologue, qui bien évidemment n'était pas disponible avant une dizaine de jours.

 

Mercredi 16 mai 2001

 

L'invasion pileuse ne ralentissait pas et son corps se recouvrait inexorablement d'un duvet de poils noirs. Mais il n'y avait pas que ça ! Une curieuse douleur au niveau de son coccyx, le lui fit toucher ! Pour constater avec horreur la présence d'une sorte de bosse. Paniqué, il se regarda dans le miroir pour découvrir effectivement une excroissance bizarroïde. Une boule se forma dans la gorge de notre héros qui entreprit d'effectuer un examen-miroir complet. Il ne décela aucune autre anomalie, du moins des anomalies évidentes, car il finissait par ne plus savoir trop, tout lui paraissait suspect, ainsi il trouvait que ses oreilles avaient grandi, mais il se dit qu'il devait se faire des idées.

 

Il se décida l'après-midi de consulter son généraliste. La salle d'attente était pleine à craquer ! Deux heures à " patienter " à s'angoisser, à mijoter, à élucubrer, incapable de s'intéresser au contenu des articles de journaux à sensations ou de conseils féminins qui trônaient à moitié mutilés sur la petite table centrale. Il avait apporté son walkman, mais il ne sentait même pas assez motivé pour se le brancher.

 

Le bilan que put faire le docteur ne décelait pas de nouvelles mauvaises surprises, le cœur battait juste un peu trop vite et la tension était un tout petit peu élevée. Sinon le praticien fit ce qu'il fallait pour avancer le rendez-vous chez le dermatologue, ordonna une radio du coccyx, lui prescrit des antidépresseurs et lui rédigea un arrêt de travail de deux semaines. Tout cela ne rassura pas vraiment notre Charlie.

 

Jeudi 17 mai 2001

 

Jour de grande déprime, le duvet qui recouvre à présent le corps de Charlie a atteint près d'un demi-centimètre. Il renonça à se raser, et pris la décision de ne le faire que le lundi suivant, jour de ses rendez-vous médicaux à la clinique. Pour Annette, il inventerait une excuse, il trouverait bien !

 

L'excroissance de chair avait à nouveau " poussée " et se recouvrait, elle-aussi de poils. Comme la veille il s'auto inspecta ! Décidément ses oreilles l'inquiétaient, il voulut en avoir le cœur net, il les mesura, nota le résultat, mais il trouvait le procédé peu fiable, il chercha autre chose, eu un moment l'idée d'un moulage en plâtre, mais il trouva mieux. Saisi d'une impulsion subite, il brancha son ordinateur et se plaqua son visage de profil sur la vitre du scanner afin de numériser son oreille. Son image sur l'ordinateur l'intrigua. Il chercha dans ses albums photos de quoi faire une comparaison, mais renonça, il n'avait jamais été très " photo " !

 

Il n'avait pas encore déjeuné ce jour-là, lui qui adorait l'odeur d'un bon café au lait bien fumant et l'appétissante vision d'une paire de tartines beurrées, cela ne lui disait rien. Il avait cependant envie de grignoter quelque chose et finit par jeter son dévolu sur une belle pomme bien verte, une granny bien lustrée ! Il l'attaqua par le devant de la bouche, là où sont les incisives.

 

- Aïe !

 

Il n'y a rien de pire qu'un mal de dents, mais celui-là fut inattendu. Ses gencives saignaient, la douleur était insupportable. Il dut prendre plusieurs aspirines pour se calmer, puis obtint un rendez-vous en urgence chez le dentiste.

 

- Bizarre votre truc, je vais prendre une radio, on verra bien !

 

Puis quelques secondes plus tard !

 

- Je n'ai jamais vu cela, vous avez deux grosses incisives qui poussent !

- Ah ! Et alors !

- C'est la première fois que je vois un truc pareil, je vais vous les désensibiliser et ensuite on arrachera !

 

Vendredi 18 mai 2001

 

Ce matin-là il se rasa encore, mais renonça à s'examiner davantage, il sortit acheter un chapeau à large bord, des lunettes noires, des gants. Il fallait bien s'organiser à présent, organiser sa vie de paria ! Il avait l'impression de revivre sur l'écran les angoisses de l'homme invisible.

 

En rentrant, il y avait un message sur son répondeur, Annette avait un imprévu ce week-end, et ils ne pourraient donc pas se voir. Voilà qui tombait à pic, il n'aurait pas besoin de chercher de prétexte.

 

Le week-end fut épouvantable, il s'occupa comme il pouvait en effectuant des taches de bricolages jusqu'ici négligées.

 

Lundi 23 mai 2001

 

La journée clinique : la radio confirma la croissance en cours d'un appendice caudal semi-articulé prenant racine au coccyx ! Quant au dermatologue, il en perdait son latin et rédigea une lettre pour un distingué confrère avec lequel il était invité à prendre rendez-vous. A peine rentré chez lui, déboussolé, désemparé, le téléphone sonna.

 

- Charlie !

- Oui Annette !

- On ne pourra pas se voir demain comme prévu, (c'était l'Ascension, jour férié) en fait, il m'arrive un sale truc dans ma famille, je t'en reparlerais davantage quand je pourrais, pour le week-end prochain, c'est foutu aussi, je crois !

 

Elle avait les larmes aux yeux, Charlie compati à sa douleur, il était attristé de la voir dans un tel état, même si quelque part cet impromptu l'arrangeait !

 

- Charlie ?

- Oui Annette !

- Je t'aime Charlie ! Tu ne peux pas savoir combien je t'aime ! J'espère qu'on se reverra !

Cette fois Charlie était vraiment bouleversé, il ne manquait plus que ça ! Il l'assura que l'amour qu'il lui portait était réciproque et la conversation pris fin !

 

Il lui faudrait donc aussi tirer un trait sur sa liaison ave Annette ! Il était illusoire de penser qu'elle accepterait cette " mutation " puisqu'il fallait appeler les choses par leur nom.

 

Pourquoi lui ? Qu'avait-il fait pour subir une telle punition ? Il perdait tout, jusqu'à son image et sa raison de vivre ! Il alla dans la salle de bain, chercha de quoi en finir, peut-être pas maintenant, mais bientôt ! L'image de son visage l'horrifia, les oreilles avaient grandi, c'était à présent évident, il n'avait même plus besoin du scanner pour s'en rendre compte. Elle s'allongeait vers le haut, comme celle d'un âne. ! Ses recherches furent infructueuses, il n'avait pas ce qu'il fallait !

 

C'est le soir, en regardant d'un œil distrait le journal télévisé qu'il entendit l'abruti de service débiter d'une voix nasillarde et monocorde à peu près ce qui suit :

 

" Après la vache folle, et la fièvre aphteuse est-on au commencement d'une nouvelle épidémie " la mutation lapine " ? Il semblerait que plusieurs cas aient été signalés. Les symptômes seraient un développement anarchique du système pileux, une mutation au niveau des oreilles, des dents et même de la queue ! Il ne se rendit pas compte de son lapsus, mais son " invité " se tordit de rire, ce qu'il finit par faire lui aussi !

 

C'était en effet très drôle !

 

Cette fois le ministère mis en place des moyens énormes. L'hypothèse de l'origine alimentaire de la mutation fut bien sûr examinée en premier. Des habitudes des victimes, il fut confirmé qu'ils étaient tous amateurs de lapins, mais pas vraiment plus que le reste de la population. Les derniers achats de lapin en boucheries et super marchés furent analysés, les consommations de restaurants et de cantines aussi. On trouva ainsi quelques élevages suspects. Il fut ensuite aisé de déterminer que ceux-ci avait été contacté par un mystérieux individu qui leur avait vendu une hormone censée faire des lapins plus résistants, plus reproductif et plus rapidement adultes. Puis l'affaire fut classée secret défense. On ne vit jamais le visage du savant fou, on ne sut jamais ses motivations réelles. Mais le gouvernement pu claironner son efficacité en la matière. On utilisa le sacro-saint principe de précaution et on interdit toute vente de lapin pendant quelques temps en indemnisant les producteurs, et on mit en place des mesures renforçant la traçabilité des lapins. Pendant une semaine toutes les émissions de télé ne parlaient que de ça et c'est à qui mieux mieux que tout le monde répétaient comme des perroquets savants : traçabilité - principe de précaution - traçabilité - principe de précaution...

 

Restaient les victimes ! Il fut admis que le secret défense les couvrirait eux aussi ! La mutation était sans doute irréversible, on ne savait pas trop quoi faire pour eux, mais au moins leur fouterait-on la paix !

 

Mardi 5 juin 2001

 

Il avait depuis quelques jours pris l'habitude de se promener dans la ville. Il prenait le métro, un peu au hasard, puis déambulait dans les rues, trimbalant sa misérable solitude. Les nouvelles se voulaient rassurantes. La mutation des sujets atteints ne progressait plus. La mutation physique, sans doute, parce que pour ce qui est de la mutation comportementale, ce n'était vraiment mais alors vraiment pas fini ! Et cela prenait des aspects par trop insolites. Ainsi, alors qu'il cheminait dans une rue commerçante, il perçut une odeur. Il se dirigea vers l'étale d'où provenaient ces émanations. Il s'agissait d'un marchand de quatre saisons. Trop d'odeurs s'en dégageaient, certaines agréables, gaies, joyeuses même, d'autres beaucoup moins. Il faudrait qu'il apprenne à classer tout cela, mais l'acquisition de cette sensation nouvelle lui plut ! Enfin un domaine où la mutation ne le diminuait pas !

 

- Monsieur ?

- Pardon ?

- Vous désirez ?

- Oh ! Rien excusez-moi ! Je rêvais !

 

Dans quelle misère affective était-elle tombée, puisqu'on ne pouvait même pas le laisser tranquille à humer innocemment l'odeur des carottes nouvelles ?

 

A regret il détala, un autre bouquet d'odeur attira son odorat. Le fleuriste ! Et cette fois, point de fragrances hostiles, mais trop de fleurs sans doute. Pas assez de plantes un peu rustique. Il resta cependant un bon quart d'heure à s'enivrer de ses parfums, puis préféra partir avant que l'on ne l'invite à le faire. Du coup il sut ce qu'il souhaitait faire le lendemain.

 

Mercredi 6 juin 2001

 

Il avait mis le radio réveil à sonner très matin. Il n'avait aucun rendez-vous médical avant le milieu de l'après-midi, c'était parfait et après s'être rasé les poils du visage, il prit sa voiture, direction, la campagne. Au bout d'une vingtaine de kilomètres il trouva ce qu'il cherchait. Une longue prairie bordait la petite départementale, il s'y arrêta, vérifia que l'endroit était désert puis se déshabilla complètement. Il huma fortement le bouquet d'odeur environnant, et son cœur se remplit de joie à la senteur de ces fragrances campagnardes. Il sut à ce nomment son destin dans la prairie, mais ne savais pas ce qu'il serait !

 

L'herbe était encore saturée de la rosée du matin, il s'y allongea, s'y vautra, si roula dedans. Tout son être s'imprégna du contact de l'herbe, il communiait à ce moment-là avec la prairie, son corps fut parcouru de frissons, pour la première fois depuis sa mutation il était heureux, pour la première fois depuis sa mutation son sexe se réveillait en une solide érection. Plus il s'excitait de ce frôlement végétal, plus la sensation de bien-être le gagnait. Il finit par éjaculer dans l'herbe, la bite levée vers le ciel. Il resta un moment immobile, puis se nettoya le sexe de quelques brindilles humides.

 

En revenant à la voiture, il constata qu'un fossé traversait le pré à sa limite, à un endroit la clôture s'en était un peu détournée laissant quelques mètres carrés de terre envahis par les orties. Demain, il en prendrait possession.

 

Jeudi 7 juin 2001

 

L'affaire fut plus difficile que prévu, peu habile dans les travaux manuels, le maniement de cette pelle achetée pour l'occasion lui peinait. Il avait prévu une matinée, il lui en avait fallu plusieurs. Mais aujourd'hui c'était prêt. Derrière le mur d'orties, se dissimulait à présent un magnifique terrier. Il l'avait prévu pour deux personnes, il n'envisageait pas de s'y terrer seul. Il lui faudrait maintenant trouver sa lapine.

 

Jeudi 7 juin 2001 après-midi

Les projets ça aide à vivre ! Et il en avait à présent deux. Le premier était de trouver l'âme sœur. D'autres victimes devaient être dans le même état physique et psychologique que lui. Il s'étonnait que tous les toubibs qu'il avait consultés n'aient pas eu encore l'idée d'organiser des rencontres. Il ferait donc cette suggestion.

 

L'autre concernait Annette, son silence l'inquiétait, son téléphone ne répondait plus, ses lettres restaient sans réponses. Il ne lui restait qu'une solution, aller voir, il le ferait ce week-end, cela lui coûtait énormément, les conséquences en seraient sans doute dramatiques mais il voulait savoir ! Il s'occupa un peu en bricolant une sorte de porte en contreplaqué, il s'en servirait pour fermer le clapier empêchant ainsi d'autres bestioles de lui piquer son nid !

 

Vendredi 8 juin 2001

 

Le docteur était moins con qu'il ne le pensait. Des rencontres ? Non ! Mais pourquoi pas un listing téléphonique sur lequel chaque patient aurait la liberté de s'inscrire ? Le docteur s'enthousiasma pour cette idée et lui promis de s'en occuper.

 

Samedi 9 juin 2001

 

Il n'y avait apparemment personne chez Annette, il eut l'idée de jeter un coup d'œil dans sa boite aux lettres, elle n'était pas vide mais ne débordait pas non plus comme le serait celle d'un occupant absent depuis longtemps. Quelque part cela le rassura. Malgré son look bizarre, il osa frapper chez un voisin !

 

- Je suis un ami de Mlle B ? Je pensais la trouver, elle habite toujours là ?

 

La mégère le toisa dédaigneusement :

 

- Bien sûr qu'elle est toujours là ! Elle est devenue bizarre votre copine, elle n'ouvre plus à personne et puis elle pourrait être polie, elle ne sait même plus tenir les portes, tenez, l'autre jour...

 

Charlie arrêta le flot de paroles 

 

- Je vous souhaite de n'avoir jamais autant d'ennuis qu'elle, parce que vous seriez sûrement pire ! Au revoir madame !

 

Il refrappa, cru entendre un léger bruit, mais c'était peut-être tout simplement le chat. Tout était possible, partie faire des courses, partie "ailleurs", partie faire dodo...

 

Il refit une autre tentative deux heures plus tard, puis une autre en milieu d'après-midi, il mit un petit mot dans sa boite aux lettres et quitta les lieux dépité. La rupture était donc consommée. Il aurait préféré une autre issu que cette indifférence. Son désir secret était en fait qu'ils auraient pu rester amis malgré sa transformation physique.

 

Pour la première fois cette nuit, il dormit au clapier...

 

Mardi 12 juin 2001

 

Le listing téléphonique était prêt, il était bien court, en tout et pour tout huit noms (seuls les prénoms étaient indiqués en face d'un numéro de téléphone.) Avec un mélange d'amusement et d'agacement il constata que l'une de ces femmes se prénommait Annette ! Par jeu il commença par appeler cette dernière.

 

- Allô ! fit la voix

 

Charlie la reconnue aussitôt !

 

- Annette ?

- Charlie ! Mais qui t'a donné mon nouveau numéro ?

 

Ainsi tout s'expliquait, ils avaient été tout simplement contaminés ensemble probablement en mangeant ce fameux lapin panné au Torino !

 

- Sur le listing, Annette, sur le listing

- Quel listing !

- Annette, moi aussi je me suis transformé en lapin, il faut que tu le réalise !

- Oh ! Seigneur !

 

Elle sanglotait !

 

- C'était donc pour cela que tu me fuyais !

- Si j'avais pu savoir !

- Tu es où en ce moment ?

- Chez moi !

- J'arrive ! Tu m'ouvriras ?

- Bien sûr !

 

Charlie s'amusa de la réaction de la voisine de palier d'Annette qui crut intelligent de sortir alors qu'il frappait et de l'apostropher :

 

- Vous n'allez tout de même pas revenir toutes les dix minutes frapper à sa porte, on vous a dit qu'elle n'ouvrait à personne...

 

Sauf que cette fois la porte s'ouvrit et qu'avant qu'elle ne se referme les deux amants étaient déjà dans les bras l'un de l'autre !

 

Annette était en robe de chambre, sa coiffure était cachée par un turban, les poils de lapins de son visage étaient fraîchement rasés. Elle s'était parfumée, elle sentait bon !

 

- Tu es conscient, Charlie du risque que l'on prend tous les deux, aujourd'hui comme ça en se rencontrant ? 

- Que veut-tu qu'il nous arrive de pire !

- Qu'on ne puisse plus se supporter ! Et à ce moment-là que nous restera-t-il ? Rien ! Il ne nous restera qu'à crever ! Mais autant savoir ! C'est pour cela que j'ai accepté de figurer sur cette putain de liste. Pour savoir si un autre lapin me supporterait. Et puis quand j'ai compris que c'était toi le lapin, j'ai d'abord sauté de joie ! Mais maintenant j'ai peur, peur de savoir comment tu vas me découvrir dans quelques secondes.

 

Voici un discours de bienvenue qui me mettait bien mal à l'aise ! 

 

- Je n'avais pas vraiment envisagé nos retrouvailles comme une épreuve ! J'ai confiance !

- Ah ! Bon et bien vas-y régale-toi la vue !

 

Et ce disant elle se débarrassa rageusement de sa robe de chambre. Dans ma pensée je l'imaginais comme moi, un lapin noir avec des poils lustrés. Et bien non c'était un lapin roux, la mutation devait tenir compte des gènes humains contenus dans le système pileux d'origine. Le turban vola lui aussi ! Plus aucun vêtement n'embarrassait son corps que les poils recouvraient presque entièrement à l'exception des seins où malgré tout quelques duvets épars jouaient les incongrus. J'avais beau la regarder dans tous les sens, rien ne bloquait, au contraire, une relative tendance à la rigidité agaçait mon sexe.

 

- Alors ?

 

Je ne répondis pas, beaucoup plus troublé que je ne puisse l'imaginer auparavant. J'avançais mes mains sur ses seins, elle se laissa faire, je les caressais, en pinçais légèrement le téton, elle adorait ses caresses !

 

- Réponds-moi Charlie, je t'en supplie !

- J'ai envie de toi Annette !

- Comme une bête en rut !

- Non, Annette, je ne suis pas en rut comme tu dis, ma libido est même tombée bien bas ces derniers temps, le seul orgasme que j'ai eu depuis ma mutation c'est un matin en me roulant dans la prairie !

- Dans la prairie ?

- Oui !

 

J'entrepris de lui raconter, mais en même temps je me déshabillais sans trop me presser, guettant son regard, je savais maintenant que son appréhension n'était pas à sens unique !

 

- Tu sais que tu n'es pas mal dans le genre lapin ? 

- Ne dis pas cela pour me faire plaisir !

- Je t'assure que non, Charlie ! Il se passe quelque chose ! Oh !

 

Annette se mit à pleurer ! Crise nerveuse ? Folie douce ? Autre chose ? Allez savoir ?

 

- Parle-moi Annette !

- Charlie !

- Oui !

- Charlie !

- Oui, je suis là, dis-moi quelque chose ! Je vais me rhabiller si tu veux !

- Mais non ! Reste comme ça ! Oh ! Je t'aime Charlie, je t'aime !

 

Nous nous jetâmes dans les bras (dans les pattes) l'un de l'autre, l'émotion me gagna à mon tour. Deux grands humano-lapinoïdes qui chialent de conserve ! Où a-t-on vu cela, même pas dans Roger Rabbit ?

 

Je lui caresse son pelage, c'est doux, forcément doux, un lapin c'est doux, mais c'est ma lapine, alors c'est encore plus doux.

 

Annette me regarde, elle renifle ses larmes, elle sourit, elle rigole :

 

- Tu sais, Charlie...

- Dis...

- Quand j'étais plus jeune, mon fantasme c'était de faire l'amour dans un manteau de fourrure. J'en ai jamais acheté, je suis contre ! Et de toute façon je n'aurais pas eu les moyens ! Si j'avais su qu'un jour je le réaliserais comme ça !

 

Elle rigole, je bande fort maintenant, mon envie de jouir est à son paroxysme. Je voulais d'abord me contrôler, faire durer le plaisir pour que nous puissions en profiter le plus longtemps possible, mais j'ai une autre idée.

 

- J'ai envie de te prendre Annette, de te prendre très vite

- Prends- moi !

 

Lapin03.jpg

 

Je pensais alors qu'elle me conduirait dans sa chambre ou tout du moins sur le canapé. Non, elle s'étale sur la moquette, écarte les jambes, me sourit !

 

- Viens !

 

Je viens, effectivement, mon sexe pénètre le sien, sans préalable, mon désir est au bord de l'éclatement, j'essaie de le retarder tant que je peux, de ralentir mes mouvements, mais au lieu de me laisser faire, Annette se met à onduler du bassin empêchant de ce fait tout contrôle ! Je jouis, elle aussi. Elle a les larmes aux yeux, elle est rayonnante, ma lapine !

 

- On a baisé comme des lapins !

- Je n'en pouvais plus, excuse-moi d'avoir été si sauvage !

- Non, c'était bon ! Je te fais un petit café et après tu sais quoi ?

- Dis

- Je recommencerais bien !

- Ce n'est pas un problème je me laisse faire !

 

Après ce coït sauvage, nous avions besoin de parler, et nous l'avons fait longtemps, buvant du café, croquant des gâteaux secs

 

- J'adore croquer maintenant, avant je n'aimais pas trop !

- Et moi tu vas me croquer ?

- Tout cru !

 

Elle se lève un moment de sa chaise, s'approche de moi, me tend ses lèvres, nous nous embrassons de nouveau. Puis sa bouche se fait baladeuse, elle m'embrasse le bout du nez comme elle l'a toujours fait, puis les paupières. Hummm ! J'adore cette tendre caresse ! Et puis la voilà qui m'agace les oreilles, mes oreilles de lapins, elle s'amuse à en lécher l'extrémité pointue avant de pénétrer dans le pavillon où elle tournicote de la langue. Ça chatouille, je me mets à rigoler. 

 

Elle me caresse le torse :

 

- Qu'est-ce que tu as fait de tes tétons ? Ils sont planqués ?

- Cherche ! Tu vas bien les trouver !

- Bien sûr que je vais les trouver

 

Et justement elle en trouve un, me le serre entre ses doigts, très fort, j'adore cette caresse, et lapin ou pas, elle me fait de l'effet, ma bite se redresse, elle s'amuse, elle fait subir le même sort à l'autre téton, je ferme les yeux de plaisir, je me laisse faire, j'ai envie qu'elle s'occupe de moi. Une main descend vers mon sexe, elle me masturbe du bout des doigts, puis en approche son visage, elle me lape d'un grand coup de langue de la base du pénis jusqu'à son extrémité, plusieurs fois de suite, puis les coups de langues se font plus courts et se concentrent sur le gland où déjà une goutte de pré jouissance vient à perler. Elle pose enfin ses lèvres mais sans encore sucer, elle m'emprisonne de sa bouche continuant son balayage avec son petit bout de langue.

 

- Tu veux que je te fasse jouir comme ça ?

 

Je suis surpris, elle ne l'avait jamais fait, certes elle me suçait, mais jamais " à fond ", j'ai peur qu'elle me demande ça uniquement pour me faire plaisir sans que ça la branche de trop, mais comment dire ça, en étant aussi excité ?

 

- Alors tu as perdu ta langue ? Minaude-t-elle. 

- Je ne voudrais pas que...

- Tais-toi !

 

Elle se remet en position, la même, assurant la rigidité de mon sexe, puis elle se met à pratiquer des mouvements de succion, tandis que ses deux mains s'accrochent à mes tétons. Bon dieu, c'est trop bon, à ce régime là je vais éclater.

 

- Je vais jouir Annette !

 

Pour répondre, il faudrait pour cela qu'elle me lâche. Mais elle ne me lâche pas. Je jouis, mon sperme se répand dans son palais. Elle continue quelques instants, ralentissant son rythme, puis balayant largement ma verge de sa langue comme pour la nettoyer.

 

- C'était bon ?

- Super !

 

De façon incongrue, je me pose une question, son changement d'attitude face à au " sperme dans la bouche " serait-il lui un effet secondaire de notre mutation ? Quelque part cela m'embête un peu !

 

- Je peux te poser une question ?

- Bien sûr !

- Tu n'aimais pas cela avant...

- La question n'est pas là, je voulais te donner une grosse, une très grosse preuve de mon amour !

 

Aïe ! Je fonds ! J'ai du mal à cacher mon émotion, on s'enlace, délicatement je l'assieds sur sa chaise, puis à mon tour je pose mon visage entre ses cuisses, elle les écarte, elle m'attend, son clitoris est tout érigé de plaisir, je donne de petits coups de langue dessus et comme elle l'a fait avec les miens, de mes mains je lui serre les tétons, ses beaux tétons roses que la mutation a épargné. Son entrecuisse est dégoulinante de mouille. De façon insolite je pense à la douche que nous prendrons ensemble quand se sera fini, afin que nos liqueurs ne sèchent pas sur nos poils.

 

La respiration d'Annette devient saccadée.

 

- Vas-y ! Vas-y !

 

J'accélère mes coups de langue !

 

 

- Oh ! Oui, c'est bon, c'est bon !

Encore un peu

 

- Ahhhhhhh ! Je t'aime Charlie, je t'aime ! Ah ! Lapin !

 

Encore une fois nous nous enlaçons, encore une fois une intense émotion nous gagne

 

- Je t'aime Annette !

- Charlie ?

- Oui !

- Cette nuit je veux dormir avec toi !

- Ce n'est vraiment pas un problème !

- Oui mais dans ton terrier !

- Ce n'est pas un problème non plus...

 

- Tu as bien choisi, il ne passe pas grand monde sur ce bout de route !

- J'ai mis de la paille, et puis j'ai fait cette petite porte.

- Une porte pourquoi ?

- Mais pour les bestioles de s'y installer

- Mais voyons ce n'est pas nécessaire, il y a tellement plus simple !

 

C'est alors qu'Annette baissa son pantalon, s'accroupit à l'entrée du clapier et entrepris de se vider la vessie devant mes yeux écarquillés !

- Annette, tu fais ça juste devant...

- Je sais ! c'est pour marquer notre territoire

 

C'est la nuit, il fait très noir, le ciel est couvert, nous sommes enlacés l'un contre l'autre, nous avons refait encore l'amour. Annette s'est endormie dans mes bras. Soudain alors que je m'endormais la voici qui pousse un cri de terreur, je la rassure, la console :

 

- Qu'est ce qui s'est passé ?

- Rien, un affreux cauchemar...

- N'y pense plus ! Ce n'était qu'un mauvais rêve !

- Charlie, tu vas rire j'ai rêvé, tu veux savoir de quoi ?

- Dis

- Que c'était le jour de l'ouverture de la chasse !

- ???

 

FIN

 

Nicolas Solovionni - juin 2001

Première publication sur Vassilia, le 17/06/2001

 

Ce texte a obtenu le 3ème prix ex aequo du "concours des lapins" organisé par notre site au printemps 2001  

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Niko
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Lundi 21 mai 2001 1 21 /05 /Mai /2001 08:49

Le chéneau de Sophie

par Nicolas Solovionni

 

Voy

 

Bon, ce n'est pas le paradis, mais il faut bien faire avec ! J'ai pratiquement fini de m'installer, quelques trucs à accrocher sur les murs pour rompre la monotonie et ce sera terminé !

 

Tout de même, j'ai l'air malin dans ce petit studio perché au sixième étage de cet immeuble pas bien récent, mais enfin il faut voir le côté positif des choses, je m'en suis sorti et c'est le principal. Je pourrai aussi bien être SDF à l'heure qu'il est !

 

Quelques mots là-dessus quand même. L'enchaînement, la spirale infernale qui vous attrape, qui ne vous lâche plus, qui vous fout en l'air ! Une liaison au départ sur mon lieu de travail avec une espèce de bombe sexuelle qui m'a fait tourner la tête. Des mensurations de rêve, un visage de déesse, elle voulait refaire sa vie avec moi. Moi je n'avais pas envie de la refaire, j'étais tranquille en ménage avec une femme adorable qui me passait même mes quelques infidélités passagères. Mais l'autre fut intransigeante, persuasive, ensorcelante, je finis par demander le divorce, si je voulais vivre avec elle, il fallait bien que je quitte ma femme ! Je souhaitais cette séparation à l'amiable, mais l'huile que ma maîtresse jetait sur notre couple en feu était empoisonnée. Les relations domestiques devenaient insupportables. Je me mis en ménage avec la souris. Au bout de quinze jours seulement, je tombais de mes nues, réalisant à quel point j'avais troqué la plus charmante des épouses pour une emmerdeuse née. Je plantais là mon top-modèle et je louais une garçonnière en attendant d'y voir plus clair. Je sais, j'aurais dû m'expliquer avec ma femme. Mais un tel coup de folie est-il admissible ? Est-il pardonnable ? Je n'ai pas eu ce courage !

 

Et puis l'enchaînement, les tracasseries, régler les problèmes bassement matériels, les voitures, la maison, les meubles, les crédits ; tout le tremblement !

 

Parallèlement mon attitude avait "fait tache" sur ma réputation professionnelle. Directeur de l'informatique dans une entreprise moyenne, je n'avais pas à me plaindre. Sauf que du jour au lendemain on ne me regardait plus pareil ! Je n'ai à vrai dire pas compris ce qui se passait, analysant la situation complètement de travers !

 

- Un peu gonflé de me reprocher mes frasques ? Est-ce qu'ils se gênent, eux ?

 

Je compris un peu tard que ce n'était pas mes frasques qui m'étaient reprochés mais le fait que ceux-ci et leurs conséquences avaient des répercutions dramatiques sur mes actes et mes décisions professionnelles, à tel point que je me fis vertement engueuler par le patron pour un truc d'ailleurs pas vraiment important, mais il était furieux et m'annonça tout de go qu'il était prêt à se séparer de moi si je ne me redressais pas !

 

Je trouvais cette menace profondément injuste, sauf que j'apprenais une heure plus tard que la société machin-chose menaçait de nous réclamer des pénalités, n'ayant pas donné suite à sa demande de mise à niveau de je ne sais plus quel logiciel ! J'avais à vrai dire complètement oublié de confier ce travail à mes équipes, l'enveloppe était restée dans ma corbeille. Le lendemain j'étais à la porte !

 

Je vous fais grâce du reste, un an de chômage, mais aussi un an de tracasserie en tout genre, le divorce prononcé, mon ex qui demandait une pension alimentaire hors de propos, ma situation financière qui devenait catastrophique. Ajoutons à cela que j'avais bêtement bousillé ma bagnole et que le fisc trouvait très malin de me faire un rappel d'impôt en ces moments-là.

 

Retrouver du travail ne fut pas évident, j'avais réussi dans cette boite uniquement par mon travail sans aucun diplôme, je n'en avais pas à fournir, je dus accepter de me déqualifier. Allez, je passe, je ne suis pas ici pour me plaindre ! J'ai finalement laissé tomber cette garçonnière au loyer trop élevé pour débarquer ici sous les toits de Paris. Il n'y a qu'une seule fenêtre, elle donne sur la rue, sans vis à vis directs, les immeubles d'en face étant moins haut. Devant la fenêtre est aménagé un petit chéneau !

 

C'est quoi, Monsieur, un chéneau ? : Un chéneau est une petite rigole, la plupart du temps en zinc qui permet à l'eau qui a coulé sur le toit, d'aller ensuite rejoindre la gouttière descendante. C'est plat, ça fait environ cinquante centimètres de large, ça ne tient pas dans le vide, c'est la fenêtre qui est en retrait, le chéneau est donc posé au-dessus des appartements du 5ème ! Les gens y déposent parfois des pots de fleurs, d'autres s'en servent pour mettre des bricoles "au frais". Il y en tous les cas sur le morceau de chéneau qui est devant moi, un certain nombre de saloperies non identifiées que je voudrais bien nettoyer. Je décide de faire simple, je prends un seau d'eau et le jette sur tout cela, les saloperies avancent, mais pas assez, les voici bloquées au niveau de la fenêtre du studio voisin ! Qu'à cela ne tienne, je rebalance un seau d'eau. Ça n'avance pas plus, un troisième, même résultat, j'essaie au balai, mais ne fais que pousser les saletés de quelques centimètres. Je prends donc une serpillière, et monte sur le chéneau, je ne vais pas laisser ça comme ça quand même ! Je repousse les " machins " vers ma fenêtre, le mieux sera encore de les jeter à la poubelle... Berck ! C'est dégueulasse !

 

Mais voilà que mon regard est attiré par... je vous le donne en mille : La voisine est en train de repasser du linge face à sa fenêtre, elle repasse torse nue. C'est une petite blonde, enfin blonde, plutôt châtain très clair, mais la poitrine, alors là, je ne vous dis pas ! Deux magnifiques globes tout ronds qui tiennent tous seuls, deux bons bonnets D. La fille transpire, évidemment la chaleur du fer à repasser... Du coup ses seins reluisent. Quel spectacle ! Je suis subjugué. Je me recule afin qu'elle ne me voie pas ! Mais ce n'est pas évident, je me place juste dans le coin de la fenêtre, elle lève soudain les yeux ! Aïe ! Je suis sûr qu'elle m'a vu, je me suis reculé instinctivement, j'attends quelques minutes, je pourrais aussi bien regagner mon bercail, mais non, une force invisible m'oblige en quelque sorte à rester plaqué sur ce chéneau ! J'ose regarder à nouveau sachant d'avance qu'elle a dû ou se couvrir ou tirer les rideaux de sa fenêtre ! Et bien non ! Elle est toujours dans la même tenue ! Elle ne m'a donc pas vu ! J'aurais pourtant juré ! Je reste là plusieurs minutes à la contempler, mais bon, je ne vais pas non plus y passer la soirée, je finis par regagner mon studio, et là prestement je me déshabille intégralement, je me couche sur le lit, et commence à masturber ma bite toute raide, l'image de la voisine dans la tête, je me branle d'abord doucement souhaitant faire durer le plaisir, mais l'excitation est trop forte, je jouis !

 

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Le lendemain soir, à peine rentré, je fus pris d'une pulsion irrésistible, je voulus remonter sur le chéneau. J'étais fou, une occasion comme celle-ci ne se représenterait sans doute pas de sitôt. J'y allais quand même. Déception, elle n'était pas là ! Je décide donc de me préparer à manger, j'ai acheté du poisson, je n'ai pas de farine, je sors en acheter. Et voici qu'en bas de l'escalier je croise qui ? La voisine !

 

- Bonjour !

- Bonsoir !

 

C'est tout ! Simplement bonsoir ! Elle est craquante cette fille avec ses gros nénés. J'attends qu'elle soit montée, tant pis pour la farine, je remonte, je regrimpe sur le chéneau. Peine perdue, il n'y a rien à voir ! Elle s'est assise à sa table et griffonne je ne sais quoi, j'attends un peu, je vais finir par attraper des crampes dans cette position, je vais pour partir, quand elle finit par se lever ! Elle retire son tee-shirt ! Non, ce n'est pas possible la chance que j'ai, deux jours de suite, j'ai décidément bien fait de remonter, elle dégrafe ensuite son soutien-gorge ! Je n'en peux plus de contempler cette magnifique paire de seins. Mais elle continue, non mais je rêve ou quoi ? Le pantalon dégringole, la culotte aussi, je peux maintenant distinguer les poils de sa chatte, son petit ventre un tout petit peu dodu, elle se tourne, voici les fesses à présent, mais ce n'est pas ce qu'elle a de mieux, on ne peut pas tout avoir !

 

Et puis elle disparaît, je comprends qu'elle est allée prendre une douche. Connaissant le temps que mettent les nanas à accomplir ce genre d'exercice, il est inutile que je m'attarde d'autant que quand elle va revenir cela va être dans un emmitouflage de peignoir et de serviette de bain. Mais j'ai ma provision d'images, comme la veille je me déshabille, ne gardant que mes chaussettes, et me masturbe, le plaisir est très fort, il y avait longtemps que je n'avais pas joui de façon aussi jubilatoire !

 

Le jour suivant, je décidais d'adopter une tactique simpliste, je rentre directement, je vais faire un tour sur le chéneau voulant vérifier qu'elle n'est pas déjà rentrée. Non, apparemment elle n'est pas là. Je reviens et j'attends patiemment. Un quart d'heure après, bruit des clés dans la serrure d'à côté, mademoiselle rentre dans son nid ! Je me précipite pour regagner mon perchoir, mais j'entends un bruit, la voilà qui ouvre sa fenêtre. Trop risqué d'y aller dans ces conditions, j'attends, je tourne en rond, ça m'énerve, je me rends compte que toute mon activité en cette fin d'après-midi est totalement axée sur ça, ce n'est quand même pas vraiment normal ! Quand même quand j'y pense à la voisine avec sa fenêtre ouverte, heureusement qu'elle a affaire à un voyeur inoffensif, ce pourrait bien être à la place un dangereux sadique... !

 

Enfin la fenêtre se referme, je vais pour y aller, mais je comprends soudain pourquoi elle vient de la fermer, il pleut ! Mais je m'en fous du moment que ce n'est pas une averse impossible. Je me positionne doucement à l'angle de sa fenêtre, peine perdue, la pluie rend la vision derrière les carreaux complètement trouble, je rentre dépité. Je viens de faire un pas de plus dans l'apprentissage du voyeurisme amateur. Ce pas dit : " ça ne marche pas tous les jours ! "

 

Le lendemain fut également un jour de pluie, et le surlendemain, vendredi je ne l'entendis pas rentrer, cela me dépita, ça devenait obsessionnel. Elle avait dû sortir directement ce vendredi soir, sortir ça voulait dire qu'elle était avec un mec, un autre mec, et voilà que je me mettais à être jaloux à présent. Décidément quelque chose n'allait pas dans ma pauvre tête ! J'attendis néanmoins, elle rentrerait peut-être tout simplement en retard, le vendredi est souvent le jour des courses, et puis nul n'est tenu de rentrer toujours à la même heure ! J'attendais, j'attendais, incapable de me concentrer sur autre chose, la télé m'énervait et mon bouquin policier (excellent au demeurant) ne parvenait pas à m'accrocher ce soir.

 

Je résolus de sortir, Auparavant j'eus l'idée de préparer une feuille de papier pliée en deux dans le sens de la longueur que j'introduirais dans sa boite aux lettres en la faisant dépasser ainsi légèrement de l'ouverture. Je saurais ainsi en rentrant si elle était revenue, et cela même si entre temps elle s'était couchée ! Devant les boites, je me rendis compte que ce projet était ridicule, je ne savais même pas comment elle s'appelait, je remontais vérifier l'existence d'une plaque sur sa porte, juste deux initiales griffonnées sur un bout de carton S.C. Je n'étais pas plus avancé. Je n'avais pas de plan, pas assez faim pour le restaurant, pas envie d'aller au cinéma, je me dirigeais donc vers le quartier des sex-shops et pensait me calmer en regardant quelques vidéos coquines, mais non, l'image de la voisine me poursuivait trop, je ressortis et me mis à errer au hasard des rues jusqu'assez tard, cette fois j'avais un peu faim, je rentrais.

 

Ne souhaitant pas passer le week-end à péter les plombs j'eus l'idée de m'inviter chez une vielle tante qui me chouchouta avec des petits plats mitonnés, l'air de la campagne me fit du bien. Je me détendais enfin.

 

Peut-être étais-je calmé ? Toujours est-il que ce lundi en travaillant, j'appréhendais le moment où je rentrerais. Saurais-je résister à " l'appel du chéneau ? " Une bonne thérapie aurait sans doute été d'attendre pour rentrer, mais, non je me dépêchais au contraire, tendis l'oreille sur le mur mitoyen, constatais qu'elle n'était pas là et attendit, me félicitant du temps splendide. Le vice paraissait incurable.

 

Un bruit de clé, je n'hésite même pas, mon cœur bat la chamade, je grimpe, et me met en position. Elle vient de se débarrasser de ses chaussures et se masse les pieds, elle a manifestement souffert toute la journée dans des chaussures neuves. Quelle joie de la revoir ! Je suis excité comme un pou ! Elle sort d'un sac un certain nombre de documents qu'elle pose sur la table ! Aïe ! Elle, va se mettre à travailler ? Non, la voilà qui disparaît, sans doute dans la salle de bain, j'attends, anxieux, je suppose qu'elle est partie prendre sa douche, mais pourquoi alors ne s'est-elle pas déshabillée dans le studio comme la dernière fois ? Je me donne cinq minutes avant de rentrer, la vie de voyeur est décidément faite de frustrations !

 

Mais la voici qui revient, elle porte une cuvette d'eau dans ses mains, la pose au sol, je remarque alors qu'elle a retiré son pantalon. Juste le pantalon, pas la culotte, mais celle-ci est charmante et laisse dépasser quelques poils, ce spectacle ajouté à celui de ses belles cuisses bien fermes suffit à mon bonheur, j'espère qu'elle va se tourner afin d'apercevoir sinon ses fesses du moins leurs courbes. Mais non, elle s'assoit, trempe ses pieds dans la cuvette et se met à griffonner sur les documents qu'elle a sorti. Je décide donc de patienter, un bain de pied ne dure pas des heures, l'eau va finir par refroidir. Elle est de profil face à la table. J'essaie de prendre une position plus confortable, ce n'est pas évident, j'ai surtout peur de faire du bruit.

 

Un moment elle regarde par la fenêtre, m'a-t-elle vu ? Ce serait une catastrophe, je me recule, j'attends un peu, elle ne regarde plus ! Ouf ! Puis nouveau regard, nouvelle reculade ! Ça va commencer à être dangereux ce truc-là. J'avance à nouveau mon visage, elle est toujours là, très calme, elle ne m'a donc pas vue ! Mais peut-elle me voir ? J'attends, il ne se passe rien, à part la vision de sa charmante cuisse, pas grand-chose à me mettre sous la dent, mais j'attends quand même, cette flotte va bien finir par refroidir, et elle va passer autre chose. Je crains seulement qu'elle continue à griffonner son papelard. Mais on ne sait jamais, si elle décidait de se déshabiller pour la douche. En fait c'est cela que j'attends, espérant que ce ne sera pas en vain.

 

Et alors l'incroyable se produisit devant mes yeux de voyeur médusé. La voici qui se met debout, toujours les pieds dans la cuvette, puis elle s'accroupit légèrement, dégage le bord de sa culotte, de mon côté (la chance !) Voilà que j'aperçois sa chatte à présent, mon attente a été récompensée. Mais que fabrique-t-elle ? Elle a l'air d'attendre qu'il se passe quelque chose ! Et soudain je comprends, elle a tout simplement envie de pisser et ne souhaite pas interrompre son bain de pied. Elle est folle, elle ne va quand même pas pisser comme cela ! De toute façon ça n'a pas l'air de venir ! Et puis si, ça vient ! Et ça dégringole, un jet doré tombe en filet dans l'eau en clapotant. Ça n'arrête pas, c'était la grosse envie. Je bande comme un cerf ! C'est incroyable de voir ça ! Et elle pisse, elle pisse, ça s'arrête enfin. Elle continue d'écarter la culotte, se relève, semble chercher quelque chose sur la table, avise un paquet de kleenex, en prend un, s'essuie le minou, et se rassied ! Rideau ! J'en ai vu assez pour aujourd'hui, je regagne ma tanière, le sexe gonflé, et sans attendre je me déshabille, m'affale sur le lit et entreprend de me masturber ! Me voici à présent tout détendu, et je peux passer à d'autres activités, l'esprit tranquille. Il faudra que j'arrête ce genre de conneries un jour, ça ne peut que mal se terminer, je le sais bien, mais comme disent tous les accros : " j'arrête quand je veux "

 

Le lendemain en rentrant au studio une enveloppe blanche m'attendait sous la porte ! J'ouvre, et découvre une quinzaine de ligne d'une écriture soignée ! Je commence à lire :

 

" Je suis votre voisine ! "

 

Non ! Je ne suis pas déjà repéré quand même ! La catastrophe ! Je continue à lire tremblant, terriblement mal à l'aise !

 

" Ainsi vous êtes voyeur, mais pas très malin, vous vous cachez bien mal. Il se trouve que je suis moi-même un petit peu exhibitionniste ! Alors je vous propose un deal : Matez-moi carrément, ce sera plus simple ! Le jour où le jeu ne m'amusera plus je fermerai mes rideaux. Mais attention, n'espérez pas autre chose ! Vous n'êtes absolument pas mon genre d'homme et vous êtes trop vieux pour moi ! Vous pouvez mater, je vous en donne l'autorisation, mais c'est tout. Il est bien évident que lorsque nous nous croiserons, aucune allusion même indirecte à nos petits vices secrets ne devra être formulée. Je rentrerais ce soir à 19 heures, je me déshabillerais aussitôt et je me masturberais devant vous. Bon délire !

Sophie ! "

 

Il y était ajouté un post-scriptum

 

" Copie de cette lettre a été déposé en lieu sûr au cas où vous ne seriez pas assez sage... "

 

La douche froide ! Comment prendre cela ? Au premier degré ? Ce serait trop beau pour être vrai ! Je ne peux y croire ! Non c'est l'anecdote classique du peloteur du métro à qui la fille dit soudain " Ne vous gênez pas ! Continuez, je me laisse faire " le but de l'opération étant que le type, vexé cesse immédiatement. Sauf que dans le métro, il y a le poids du public, pas ici ! Ou alors c'est un piège, dès que je vais apparaître un appareil photo va se déclencher, ou pire un de ses copains baraqués va me faire une tête au carré. Je décide donc la mort dans l'âme d'abandonner l'affaire, et je sors faire un tour.

 

Je dormis mal cette nuit-là, mais le lendemain, je n'y pensais même plus, j'avais tiré un trait sur cette folie, finalement cette lettre m'avait fait du bien je me retrouvais à présent dans un état normal, et pouvait organiser ma vie de célibataire de façon sereine.

 

Je croisais Sophie deux fois dans la semaine dans les escaliers, il n'y eut qu'un échange de bonjour, bonsoir, j'ignorais ses intentions, et sans doute n'en avait-elle aucune, mais moi je la fuyais.

 

Une dizaine de jours passèrent quand un soir, voici que l'on sonne à la porte, je jette un coup d'œil dans l'oculus : Sophie ! Que peut-elle bien me vouloir ? Inquiet, j'ouvre ! Sophie est en robe de chambre, elle n'a pas pris le soin de la serrer comme aurait fait n'importe qui, non le serrage est ample, tellement ample que je distingue toute la naissance de ses seins et le sillon médian. Elle tient une tasse dans sa main ! C'est de la provoc ou quoi ?

 

- Bonsoir je suis désolée de vous déranger, mais je viens de m'apercevoir que j'ai oublié d'acheter du café, je n'ai pas trop envie de redescendre.

- Vous voulez que je vous fasse un café ?

- Non, vous êtes gentil, mais ce n'est pas ça du tout, je voudrais une dose de café pour demain matin !

- Ah bon !

 

Je prends quelques mesures de café, les dépose dans la tasse... Elle me remercie et prend congé !

 

Aie, aie, aie ! Ça me reprend ! Il me paraît évident que rentré chez elle, elle va quitter la robe de chambre, c'est trop tentant. Un piège ? Ah oui le piège ! J'exclus le malabar musclé, quoiqu'on ne sait jamais, reste l'appareil photo, je ne sais pas trop quoi faire, mais je n'ai pas dit que je n'irais pas. Je le prends le risque ou pas ! Je le prends ! J'ouvre ma fenêtre le plus doucement possible, je monte sur le chéneau, j'avance en rampant évitant de faire le moindre bruit. Elle ne m'a pas vu ! Elle est toujours en robe de chambre ! Elle est en train de ranger du linge dans son armoire. Elle jette un coup d'œil vers la fenêtre, instinctivement je me recule, j'attends quelques secondes, j'ose m'aventurer à nouveau... et aie, elle m'attendait, j'ai le temps de voir qu'elle me fait un clin d'œil et qu'elle a posé un doigt sur la bouche, comme pour me dire :"Chut, tout va bien !". Mais je me suis reculé horrifié ! Ma tête me tourne ! Je ne sais plus quoi faire ! Et si je me mettais un masque ? Elle pourrait prendre toutes les photos qu'elle veut à ce moment-là ! Je rentre chez moi, je n'ose tout simplement pas prendre le risque. Je tends l'oreille sur le mur mitoyen à la recherche d'éventuelles voix de tierce personne, non il n'y a rien hormis le son nasillard de sa radio, mais le piège est peut-être plus pervers que ça, on ne peut pas penser à tout...

 

Et puis qu'elle idée de venir me relancer, alors que j'étais tranquille, j'ai donc ce soir fait une rechute, il faut que ce soit la dernière !

 

Le jour suivant, je n'étais pas encore tout à fait calmé, puisque plus ou moins consciemment je guettais le bruit de ses clés. On frappe, ce ne pouvait être Sophie, puisqu'elle n'était pas rentrée. Je regarde. Si, c'est elle, elle revient du boulot, j'ouvre, elle est en tenue de ville, sans absolument rien de provocant :

 

- Bonsoir !

- Tenez, je vous ai acheté un paquet de café pour vous remercier de votre gentillesse.

- Oh mais je vous en prie, ce n'était vraiment pas la peine !

- Mais si ! Il faut être correct, autant avoir de bons rapports de voisinages, non ?

 

Elle se fout de ma gueule, c'est sûr !

 

- Bon, ben merci !

- Au fait, je voulais vous dire quelque chose !

 

Qu'est-ce qu'elle va me sortir à présent ?

 

- Je vous écoute !

- N'ayez pas peur de moi, je ne suis pas méchante avec les gens qui ne le sont pas ! Et je ne pense pas que vous soyez méchant !

 

Je réponds par un vague sourire, que répondre d'abord ?

 

- Bon je vous laisse, reprend-elle, j'ai besoin d'une bonne douche avec toute cette chaleur, bonne soirée !

- Bonne soirée à vous !

 

Une bonne douche ! Une bonne douche ! Si ce n'est pas un appel du pied, ça c'est quoi alors ? J'évalue la situation, elle est seule, il n'a personne d'autre chez elle, j'ai vérifié avant qu'elle n'arrive, il n'y a aucun bruit. Je sors dans l'escalier, je regarde partout, non pas de " copain baraqué " près à surgir pour me faire la fête, à moins que ce rôle ne soit dévolu à quelqu'un habitant l'étage, mais je ne vois pas bien ! Pas de risque de ce côté-là, reste le piège tendance " photos ", mais bon sang, j'ai bien le droit de me balader sur le chéneau du moment que je ne le fais pas la bite à l'air. Que pourrait-elle bien prouver avec une photo de ce genre ? Je me fais des idées ! J'y vais !

 

Elle est dans son fauteuil en train de lire un magazine, cette fois je ne me cache plus, je me pointe devant sa fenêtre, on verra bien ! J'attends qu'elle daigne lever le bout de son petit nez mignon ! Mais ça dure, ça dure ! Il doit être passionnant son article ! Elle le fait exprès, si ça se trouve, elle m'a vu, et elle joue avec mes nerfs ! Alors je décide de précipiter les choses et je gratte au carreau. Elle lève la tête, sourit, comme hier elle met la main à sa bouche pour me signifier que la situation est tranquille ! Elle se met debout au milieu de la pièce et retire son tee-shirt, très doucement, puis son soutien-gorge. J'ai l'impression qu'elle est très fière de ses seins, elle peut, ils ont magnifiques ! Elle se les caresse. Je bande comme un malade, je pense déjà à la super masturbation que je vais me payer dans cinq minutes. Elle se prend ensuite les tétons entre les doigts et commence à les serrer, à les agacer, à les faire durcir. C'est trop je vais craquer. Elle retire son pantalon, puis sa culotte, je n'avais pas encore vu ses fesses, elle pivote pour me les montrer. Puis alors que j'attendais une éventuelle suite, elle disparaît dans sa salle de bain. Je ne comprends plus, j'attends. La voici qui revient, avec une robe de chambre à la main, elle se l'enfile devant moi, en serre la ceinture, et pour me signifier que le spectacle est à présent terminé elle me fait un au revoir de la main !

 

Ah, bon ! C'est tout ? Mais c'est déjà pas mal, je regagne mon studio, et comme j'en ai maintenant pris l'habitude je commence à me déshabiller !

 

- Toc ! Toc toc !

 

C'est quoi ça encore, pas moyen de se branler tranquille ! Je regarde ! Sophie ! Non, je n'y crois pas ! C'est quoi le piège !

 

- Une seconde !

 

Vite fait, je remets le pantalon, tant pis pour le slip et le reste, je regarde à nouveau, je ne vois apparemment personne de planqué, j'ouvre, pas très tranquille tout de même !

- Je peux entrer une seconde ?

- Oui, entrez !

- Reculez-vous s'il vous plait, c'est pour notre sécurité à tous les deux !

 

Je n'y comprends plus rien, de quoi parle-t-elle ? Elle a refermé la porte derrière elle et tourné le verrou, les risques sont limités, mais qu'est-ce qu'elle veut bon sang, qu'est-ce qu'elle veut ?

 

- Soyez sans crainte, je ne suis pas méchante je vous l'ai dit, tout va très bien se passer !

- Mais que voulez-vous ?

- J'ai une bombe lacrymogène dans ma poche, mais rassurez-vous, je suis sûre que je n'aurais pas à m'en servir !

 

Bon dieu ! Mais c'est quoi ce délire ?

 

- Bon ! Vous alliez vous masturber n'est-ce pas ?

 

Serait-elle en train d'enregistrer la conversation, et puis j'en n'ai rien à foutre, je décide de jouer la carte de la franchise !

 

- Oui j'allais me payer une petite branlette en repensant au spectacle que vous m'avez gentiment offert !

- Alors allez-y, je vais vous regarder, c'est tout ce que je vous demande, on va se branler tous les deux en se regardant. Mais on se branle et c'est tout d'accord ?

 

Ouf ! J'espère qu'elle ne va pas me ressortir une autre surprise de ses tiroirs, c'était donc cela ! Le problème c'est que j'ai attrapé une bonne trouille et que ça m'a fait complètement débandé. Je le lui dis carrément.

 

- Mais ce n'est pas grave, on va arranger cela ! Mets-toi sur ton lit et déshabille-toi !

 

J'obtempère à ce tutoiement impromptu, je crois savoir ce qu'elle va faire !

 

- Tu ne mets pas de slip, toi ?

- Si mais je n'ai pas vraiment eu le temps de le remettre !

- Allez touche-toi la quéquette, c'est tellement rare de voir un homme se branler, quand je demande cela à mes petits copains ils ne veulent jamais, mais en ce moment je n'ai pas de petits copains.

 

Elle a retiré sa robe de chambre, et comme il y a cinq minutes elle se pelote les seins, les globes d'abord, puis les tétons. Elle va s'asseoir sur une chaise un peu plus loin, écarte les jambes et dirige sa main vers son clitoris. Je ne la vois plus très bien ! Je change de position.

 

- N'aie pas peur, je me mets dans l'autre sens !

 

J'aurais certes préféré un autre genre de relation mais je ne vais pas me plaindre, c'est tout de même mieux qu'une masturbation solitaire, et puis quel magnifique spectacle, cette poitrine, cette frimousse, hum ! Je m'astique, je m'astique de plus en plus vite. Sophie elle, s'excite le clitoris, elle le pince, le frotte, l'agace, je sens qu'elle va partir, se serait bien si nous le faisions en même temps, j'essaie de me retenir un tout petit peu, de façon à me lâcher quand je la sentirais prête, mais c'est plus dur à faire qu'à dire, je jouis, d'habitude je décharge dans un kleenex, mais là je me suis dit que pour le spectacle autant me laisser inonder le ventre. Elle jouit à son tour, son visage devient tout rouge, elle crie, puis soupire.

 

- Ça fait du bien, hein ?

- On doit être un peu dingue tous les deux, non ?

- Oui, mais on n'est pas méchant ! Rigole-t-elle !

 

Elle est ce moment terriblement vulnérable, fatigué par sa jouissance, un peu partie je ne sais où, sa bombe lacrymogène dans la poche de sa robe de chambre laissée cinq mètres plus loin. Mais comme elle le dit, je ne suis pas méchant. Mais je lui aurais bien fait un petit bisou, un truc tout chaste, comme ça sur le bout du nez. Je n'ai ni osé le faire ni même lui demander.

 

D'un commun accord nous avons convenu que tout cela n'était que du délire et que continuer risquait de nous mener sinon nulle part, du moins dans des directions où nous ne souhaitions ni l'un ni l'autre nous laisser entraîner. Je ne suis plus remonté sur le chéneau, nos rapports ne furent plus que du très bon voisinage sans aucune allusion à cette folie.

 

Un jour j'appris qu'elle avait déménagé, et l'été suivant, je reçus une carte postale, vous savez ces cartes postales de vacances avec des nanas bien bronzées à poil, il n'y avait que ces quelques mots.

 

- En souvenir de cette inoubliable folie, pour mon petit voyeur préféré. Sophie !

 

Une petite larme de nostalgie me coula alors aux coins de mes yeux !

 

Mai 2001

Niko

nikosolo@hotmail.com

 

Première publication sur Vassilia, le 21/05/2001  

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Niko
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Lundi 16 avril 2001 1 16 /04 /Avr /2001 13:39

Picomaingo

par Nicolas Solovionni

 

cupidon

 

Massif Alpin, Août 2000.

 

Picomaingo sorti de l'eau, satisfait, au moins l'été il pouvait rester à peu près propre, il aimait se baigner nu dans l'eau sauvage du torrent, il préférait le faire l'après-midi après la sieste, la température de l'eau étant meilleure. Il connaissait l'endroit par cœur jusqu'à donner un nom à chaque pierre, il avait d'ailleurs arrangé un peu le coin, rapprochant ici une pierre, en enlevant une par-là, en rajoutant une ailleurs. Cela l'amusait de façonner l'endroit.

 

Depuis quand habitait-il cette montagne ? Il manquait de repère, la dernière fois qu'il avait vu une date sur un morceau de journal abandonné, il avait lu "juin 1999" ! Il s'en foutait, ou plutôt il se mentait à lui-même en se disant qu'il s'en foutait. Un jour, forcément, il deviendrait vieux, pourrait-il encore rester dans la montagne ? Pourrait-il assumer encore ce choix brutal ?

 

Car brutal, ce choix le fut ! Cela faisait combien de temps ? Tout cela passe trop vite malgré les journées d'ennuis ! Dix ans ? Un peu plus ? Un peu moins peut-être ?

 

A cette époque c'était un jeune homme, il s'appelait Christophe Picot-Maingault. C'était donc le fils unique de Madame Picot et de Monsieur Maingault. Ceux-ci avaient un beau jour décidé de fuir la ville, son stress et sa pollution pour effectuer un retour à la nature. L'entreprise fut difficile et source de pas mal de désillusions, personne ne voulait acheter le pourtant excellent fromage issu du lait de leurs quelques robustes brebis. Personne ne voulait acheter l'horrible piquette née de la vendange de la petite vigne qu'ils avaient rachetée. Seuls la vente des poulets et des œufs leur apportait quelques pécules, et encore, les ventes de voisinages étaient nulles, heureusement il y avait le marché, au bourg. Ah ! Ça personne ne venait leur dire ou leur faire du mal aux Picot-Maingault, non c'était de l'indifférence, de l'indifférence efficace.

 

- Un jour il y aura un déclic, ces gens-là ne sont pas méchants ! Avait coutume de dire sa mère.

 

Mais pour Christophe c'était l'enfer, il était la risée de ses camarades de classe, il n'avait pourtant rien d'étrange, son physique était plutôt agréable, on le disait intelligent, curieux, assoiffé de culture, sensible, hypersensible même. Non, on lui reprochait ses origines, il venait de la ville, c'était une tare originale, comme quoi le racisme trouve toujours quelque chose à ronger ! Et son nom était devenu un quolibet que ces imbéciles trouvaient comique de prononcer le plus rapidement possible avec l'accent d'un perroquet, c'est ainsi que Picot-Maingault devint Picomaingo ! 

 

Christophe n'avait donc aucun ami. Tant pis, quand il en aurait l'occasion, il quitterait ces primates pour rejoindre des endroits où l'on cesserait de se moquer de lui ! 

 

Et puis vint la période de sa vie où sa sexualité s'éveilla ! Il fallut se rendre à l'évidence, aucune de ces demoiselles ne lui accordait ne serait-ce qu'un début d'intérêt. Il vécut cette phase comme un véritable calvaire. Se mit à détester tout le monde, y compris ses parents pour l'avoir embarqué dans ce milieu hostile, il cessa de travailler à l'école, ça ne l'intéressait plus. A 16 ans il trouva un emploi d'apprenti chez un bûcheron qui l'occupa deux mois, puis plus rien, il avait néanmoins quelques idées afin d'améliorer l'ordinaire de l'exploitation de ses parents, il les mit en œuvre avec un succès mitigé mais encourageant, il avait retrouvé une raison de vivre et d'espérer.

 

Et puis vint cet été, les voisins, ces voisins qu'il haïssait copieusement recevaient des cousins. Comme quoi les gens de la ville on les accepte, il suffit qu'ils soient cousins, les choses sont pourtant simples à comprendre, non ? Ils avaient une fille, elle s'appelait Catherine, une petite blonde, mignonne et très souriante, apparemment sans rien de spécial. Sans rien de spécial ? Pas si sûr ! Elle avait deux particularités.

 

La première c'est qu'elle parlait à Christophe, et cela constituait un événement en soi ! Manifestement elle ne supportait pas trop la compagnie des jeunes de son âge d'ici et s'intéressait à cet être qui lui apparut immédiatement comme marginal. Oh ! Cela n'allait pas bien loin, des banalités, mais ce contact faisait chaud au cœur de Christophe !

 

La seconde particularité était son nombril. Non seulement elle se baladait avec le nombril à l'air mais celui-ci était décoré (si l'on peut dire) d'un petit piercing insolite. Christophe devient amoureux fou de ce détail, et la nuit dans ses délires érotiques il se masturbait frénétiquement en s'imaginant laper de grands mouvements de langue ce nombril qui avait l'outrecuidance de venir le défier !

 

Catherine lui demandait de venir la guider dans des randonnées de plus en plus longues, de plus en plus éloignées. Elle se révélait de plus en plus sympathique et décontractée. Christophe se méprit sur son attitude. Ils étaient seuls dans la montagne. Ils s'étaient arrêtés pour faire une petite pause. Christophe au prix d'un effort surhumain pour vaincre sa timidité coutumière se mit à balbutier :

 

- Catherine ?

- Oui !

 

Celle-ci s'inquiéta soudain de voir les yeux exorbités de son compagnon et pressentant ce qu'il risquait de dire prit le parti de prendre les devants :

 

- Non, Christophe, ne dit rien ! Tu es gentil, je t'aime bien, mais ne te fais pas d'idées, tu en serais malheureux !

 

Cette réponse était carrément insupportable pour le garçon, il se jeta sur elle ! Soyons objectif, il n'y eut pas viol car quand elle cessa de gigoter, il abandonna ! Mais il y eut assurément tentative ! La suite de cet incident était tout simplement ingérable ! Affolé, dégoûté de lui-même, de ce qu'il avait fait, de ce qu'il avait failli faire, il s'enfuit dans la montagne.

 

Il ignorait si Catherine parlerait, mais c'était probable, il y aurait une plainte, une enquête, une battue, l'opprobre retomberait sur ses parents. Les Alpes étaient grandes, les endroits pour s'y cacher ne manquaient pas, il décida de s'éloigner du lieu.

 

Il n'avait pris aucun papier sur lui, tant mieux, il n'existait plus, il ne voulait plus être Christophe, non il serait désormais le sauvage de la montagne, il ne serait plus que Picomaingo ! Et il partit au hasard vers le Nord !

 

Il y eut des hauts et des bas, des envies de revenir, des envies de rester, des envies de bouger et même des envies de suicide ! Parce que vous croyez que c'est simple, vous, la vie de sauvage à la montagne ? Il faut déjà se nourrir, au mois d'Août ce n'est pas trop difficile, il y a des noisettes, des mûres, des myrtilles, des prunes, mais après ? Il fallait donc chaparder, pénétrer dans les vignes, dans les pommeraies, se planquer, éviter les chiens. Ceux-ci étaient sa plus grosse angoisse, il détestait ces bestioles. Il avait heureusement toujours sur lui un excellent couteau multi-lames qui lui permit de confectionner un bon gourdin, au cas où l'une de ces bêtes aurait trop de velléités combatives. Pour coucher, il avait dégoté une vieille cabane abandonnée depuis longtemps mais dont l'ancien occupant avait laissé quelques pauvres ustensiles qui furent les bienvenus et surtout des couvertures envahies par la crasse, mais dont il se contenta dans un premier temps faute de mieux !

 

Très vite (et nous passerons, nous aussi rapidement, car après tout le sujet n'est point-là !) les problèmes s'accumulèrent. Le feu, parce que le briquet ne serait pas éternel, les vêtements de rechange, les chaussures. Et tout se compliquerait à l'approche de l'hiver. Il commença par piquer quelques chemises et pantalons sur des fils de séchage, mais ce n'est pas à ces endroits que l'on trouve ni des manteaux ni de quoi se chausser ! Il était impensable de passer l'hiver en basquets ! L'idée lui vint alors de profiter de ce que le mois de septembre voyait encore venir des pratiquants du camping sauvage. L'affaire fut facile, il sillonnait le coin à la recherche d'éventuels campeurs, attendaient qu'ils s'éloignent, et opérait une véritable razzia : Le sac de couchage, le duvet, les chaussures de montagne, et tant qu'à faire le sac à dos et tout son contenu.

 

Trois ans passèrent ainsi au bout desquels, il craqua, se dit que l'affaire commençait à bien faire, et retrouva péniblement le chemin du bercail paternel. S'approchant au petit matin du domicile familial et tout à sa joie de retrouver ses parents, quelle ne fut pas sa déception de découvrir qu'ils n'y habitaient plus. Il espérait qu'il ne s'agissait que d'un déménagement et de rien d'autre. Il repartit alors dans la montagne, les larmes aux yeux, pour quelques temps, se disait-il, le temps de trouver une solution.

 

Mais il n'en avait pas trouvé de vraiment satisfaisante, il ne retrouva pas sa cabane, changea de coin, s'approcha de la frontière italienne, en retrouva une autre encore plus délabrée qu'il rafistola tant bien que mal. Avec le temps, il s'organisait mieux, chapardait mieux, se nourrissait mieux. Malgré tout, la liste de ce qu'il lui manquait était considérable, rien à lire sinon se contenter de ce qu'il trouvait parfois dans des sacs à dos, rien à écouter, les quelques radios chapardées tombaient vite en panne de piles, rien à regarder, il aurait donné cher pour une petite revue porno, une toute petite, juste quatre pages, pour alimenter ses fantasmes. Faute de quoi il en était réduit à fantasmer sur les visages de femmes qui illustraient des magazines à moitié moisis. Parfois, il y trouvait des publicités pour des soutiens gorge, celles-ci, ils les protégeaient du mieux qu'il pouvait. Et puis il y avait le trivial, s'il lui arrivait de trouver parfois le bonheur dans un sac à dos sous la forme d'une bonne tablette de chocolat au lait, il salivait parfois à l'évocation d'un bouquet de crevettes ou d'une douzaine d'huître !

 

Malgré tout il survécut, s'adapta, malgré les épreuves que la montagne s'acharnait à lui infliger, malgré le froid, le vent, la neige, mais aussi la fièvre parfois, la faim souvent, et l'ennui de la sa solitude, toujours !

 

Laissons Picomaingo finir de se sécher, nous ne tarderons pas à le retrouver et intéressons-nous un petit peu à Pauline et à Hélène !

 

Pauline approche la quarantaine, elle est assez maigre, une fausse maigre diront ceux qui ont eu le privilège de la voir en petite tenue ! Mate de peau, cheveux courts teintés auburn, grosses lunettes, elle est professeur de mathématiques et célibataire invétérée. Eprise de liberté totale, elle ne peut supporter la vie commune avec un homme. Elle veut manger quand elle veut, sortir quand elle veut, se coucher quand elle veut. Ça ne l'empêche pas de s'envoyer de temps à autres quelques messieurs, mais ce n'est pas une allumeuse, et elle ne cherche pas non plus. Mais si l'occasion se présente, elle n'est pas contre, tant que c'est elle qui mène la barque. Il lui est aussi arrivé d'avoir des aventures beaucoup plus féminines, elle en a gardé quelques souvenirs exquis, mais là encore pas question de vie commune. Elle a connu Hélène en début d'année scolaire, nouvellement affectée à cet établissement, Hélène est prof d'espagnol. Elle a un style très campagne, légèrement dodue mais sans exagération, un visage toujours souriant mais jamais maquillé. Des lunettes genre quelconques quoique assez fines. Elle aime à répéter que les hommes ne l'intéressent pas. Pauline et Hélène ayant sympathisées, la première s'était dit que si la deuxième n'aimait pas les hommes, peut-être alors que les femmes... Mais tous ses mouvements d'approche finissaient dans le mur de l'indifférence. Peut-être après tout était-ce le sexe qui ne l'intéressait pas et non pas les hommes ? 

 

L'idée de partir en vacances ensemble leur plut ! Et quand l'histoire commence, Pauline avait pratiquement renoncé à faire venir Hélène dans sa couche par de subtils jeux de séduction. Il faut parfois précipiter les choses si l'on veut qu'elles aboutissent. Ce soir elle lui demanderait carrément. Et si cela provoquait une crise, et bien tant pis ! Ah ! Mais !

 

Pauline s'était vêtue d'un mini débardeur mauve qui lui moulait sa modeste poitrine et qui lui laissait le nombril découvert. Elle avait au printemps sacrifié à la mode en s'y faisant faire un piercing, pour une fois qu'elle pouvait le montrer... Un petit short, en fait un jean découpé lui arrivait en bas des fesses. Hélène était vêtue de façon moins seyante, un tee-shirt vieux rouge trop large pour elle, et un bermuda complètement up to date !

 

- Je me demande si on ne s'est pas paumées ? demanda Pauline inquiète à sa camarade.

- On n'est jamais passé par-là !

- Non, je ne crois pas !

- On fait quoi ?

- On descend, on verra bien !

- Oui mais par où ?

- Par-là ! Proposa Pauline. 

- Pourquoi par-là ?

- Parce que c'est moi qui décide, tout à l'heure je t'ai écouté et c'est pour ça qu'on s'est perdu !

- Je suis désolée !

- T'auras un gage !

- Un gage ! Lequel ?

- Tu ne devines pas ?

- Non !

" Quelle cloche " se dit Pauline in petto !

 

Et c'est ainsi que nos héroïnes se retrouvèrent nez à nez avec Picomaingo, lequel je vous le rappelle était complètement nu.

 

Donc, imaginez la scène et dites-vous que les choses vont extrêmement vite :

 

Pauline et Hélène sont évidemment surprises de cette rencontre, à la fois satisfaites de rencontrer quelqu'un qui leur indiquera leur chemin mais étonnées de voir cette personne dans le plus simple appareil.

 

Picomaingo lui n'a pratiquement vu personne pendant une dizaine d'années et voici que deux femmes sont devant lui à 5 mètres. Il les dévisage, les détaille, et il remarque bien évidemment le joli nombril de Pauline et son piercing. Résultat : sa bite se met à bander de façon magistrale.

 

Mais nos deux demoiselles ayant surpris le phénomène et ayant compris que leur arrivée y était pour quelque chose sont de plus en plus embarrassées. Pauline décide alors de jouer la carte de la décontraction, mais elle est troublée Pauline, l'homme n'est pas mal et ce sexe bandé est tout à fait attendrissant :

 

- Euh, vous faites du naturisme ?

 

Notre sauvage n'a pas conversé, sinon avec lui-même pendant des années, cela lui fait drôle de répondre à un être humain.

 

- Je faisais ma toilette !

- Nous sommes désolées de vous avoir mis dans un état pareil ?

- Pardonnez-moi, je n'ai pas vu de femmes depuis dix ans !

 

Cela était dit de façon froide, sans la petite pointe d'humour qui aurait dû coller inévitablement à ce genre de réflexion, Pauline commençait à se demander si elles n'étaient pas tombées sur le fada des montagnes, auquel cas, la situation pouvait être dangereuse. Elle décida de quitter très vite ce terrain glissant.

 

- En fait, on est un peu perdues ! On voudrait rejoindre la Marcelette ?

- Je ne sais pas !

- Comment "vous ne savez pas" ? Vous n'êtes pas de la région ? Vous faites du tourisme ?

- Non, je vis en ermite depuis des années, je n'ai de contact avec personne, et je sais à peine ou je suis !

 

Cette fois encore, Pauline se demanda quel rôle jouait cet individu, pourtant le débit était correct, qu'est ce qui clochait ? Et puis elle ne pouvait pas s'empêcher de lorgner sur sa bite, c'était pénible. Elle jeta un coup d'œil en direction de sa compagne. Elle aussi semblait subjuguée par le sexe de l'homme. Ca alors ! Elle qui disait ne pas s'intéresser au sexe ! Et d'abord elle n'a rien d'extraordinaire cette bite, elle est moyenne, désespérément moyenne ! Mais si agréable à regarder !

 

Pauline ne savait que faire, manifestement l'homme ne les renseignerait pas ! Il fallait donc prendre congé et redescendre dans la vallée en espérant que ce soit la bonne ! Malgré tout, la curiosité l'aiguillonnait. Elles n'étaient quand même plus à cinq minutes. Elle décida de jouer un peu son jeu :

 

- Je peux vous demander pourquoi vous vous êtes fait ermite ?

- J'ai fait une grosse connerie, je me suis planqué pour échapper à la police !

- Une grosse connerie ? Ça ne vous ferait pas du bien d'en parler ?

- Si !

 

Il s'assit sur une grosse pierre, près du ruisseau, et résuma l'affaire !

 

- Voilà, vous savez tout, je suis un salopard, mais il fallait bien que je parle un jour à quelqu'un ! Ça m'a fait du bien ! Vous pouvez me signaler aux gendarmes, je m'en fous, demain, je serais peut-être encore là où je serais parti, je n'en sais rien !

- Tout le monde peut faire des conneries ! dit Pauline, histoire de dire quelque chose. Ce qui est important c'est que vous le regrettiez sincèrement. Rassurez-vous, on ne dira rien aux gendarmes ! De toute façon au bout de dix ans...

- Je ne peux pas en être sûr ! Mais l'important c'est que je ne sois pas tenté de recommencer !

- Bien sûr !

- Parce qu'il y a un détail que je ne vous ai pas dit, vous voulez vraiment le savoir ?

 

Pauline devenait blanche, s'attendant au pire :

 

- Vous savez ce qui m'a rendue dingue chez cette fille, le petit truc qui m'a fait péter les plombs ?

- Dites !

- Son nombril ! Je suis fou des nombrils, le sien était magnifique, et il y avait un joli petit piercing, il ressemblait au votre !

 

Pauline était à deux doigts de la franche panique, seule, elle aurait sans doute détalé à toutes jambes. Elle regarda Hélène qui semblait d'un calme étrange !

 

- Allez ! On vous laisse, merci de votre franchise et bonne fin d'après-midi !

 

Hélène ne bougeait pas ! Son regard était rivé sur le sexe du sauvage, et puis soudain comme dans un souffle, comme si elle se libérait enfin d'une invisible contrainte, elle lâcha !

 

- Ça vous plairait bien, si je vous caressais un peu le sexe ?

 

Picomaingo incapable de prononcer une parole se contenta de faire un geste approbateur du visage !

 

- Alors promettez-moi de ne pas abuser de la situation, je vais vous faire plaisir, moi aussi, et après on se quitte bons amis et c'est fini, d'accord ?

- Mais enfin Hélène ? essaya de balbutier Pauline.

 

Le sauvage lui ne répondit toujours pas, et une seconde fois opina du chef en accompagnant cette fois son geste d'un franc et très joli sourire.

 

Alors, Hélène s'approcha, se baissa, porta sa main de la bite de Picomaingo, en caressa la hampe avec délicatesse, appréciant cette texture d'une infinie douceur, elle en tripota les testicules, les serrant un peu dans ses doigts provoquant un frisson de plaisir chez notre homme. Le gland s'était décalotté, et elle fut surprise d'y découvrir une goutte de pré-jouissance, elle la recueillit dans sa paume. Elle prit ensuite la verge à pleine main et esquissa quelques maladroits mouvements de masturbation.

 

- Un instant, je crois que je vais jouir ! dit l'homme

- J'espère bien !

- J'aurais voulu de te demander quelque chose ?

- Non, t'as promis d'être sage ! 

- Tant pis !

 

Pauline n'y comprenait plus rien, c'était quoi cette fille que les hommes indifféraient, qui laissait croire que peut-être avec les femmes... mais qui ne comprenait aucune avance et qui se laissait étourdir par la première bite venue ? Si encore c'était de la nymphomanie subite (de la sautopafie pour faire dans le néologisme). Mais non, Mademoiselle Hélène paraissait dans un état on ne peut plus normal, calme, raisonné, sachant parfaitement ce qu'elle faisait. Tout cela finissait par exciter notre professeur de mathématique, qui se demandait si elle aurait l'audace de porter la main à son sexe devant ces deux zigotos.

 

Et puis Picomaingo éjacula, la jutée fut franche et épaisse et atterrit sur le visage de la professeur d'espagnol. Celle-ci devant sa copine fascinée eut alors deux gestes fous, le premier fut de s'essuyer le visage du bout des doigts pour ensuite se les lécher, le second de retirer ses lunettes maculées de foutre et de les nettoyer de la langue, en adressant un sourire qui se voulait complice à sa camarade.

 

- Merci ! dit simplement le sauvage !

- Ça t'a plus, hein ! Je suis sûr que ça va te faire du bien, je veux dire pas seulement physiquement, mais tu sais maintenant que tu peux t'amuser avec une femme sans la forcer !

- Alors, merci encore, du fond du cœur !

 

Hélène n'était pas " calmée ", mais elle avait un plan, depuis le temps que sa copine voulait se la " sauter ", elle se laisserait faire dès qu'elles seraient hors de vue du gentil sauvage !

 

Mais les choses ne se passent que rarement comme on les envisage !

 

- Vous allez partir ?

- Oui !

- Je ne sais même pas vos prénoms !

 

Elles lui dirent.

 

- Je voulais vous demander un truc, tout à l'heure, ce n'était pas grand-chose !

- Ce sera non, il faut qu'on y aille, mais si tu as envie de le dire, dis-le !

- Je voulais juste t'embrasser le nombril ?

- Hein ? Tu veux m'embraser le nombril !

- Oui, juste un peu !

 

Hélène souleva alors son tee-shirt et lui montra la chose !

 

- Vas-y !

 

Picomaingo approcha sa bouche alors du nombril d'Hélène, et le lui embrassa. Déjà il rebandait ! 

 

Un bisou, deux bisous, trois bisous, il scotchait carrément sur cette cicatrice si chargée de symbole. Il cessa, conscient qu'il serait vain d'abuser. Mais Hélène prise au jeu, lui poussa la tête, pour le remettre en position

 

- Allez régale-toi, je t'en offre encore une minute !

 

Le sauvage encouragé sortit alors sa langue et se mit à lécher l'endroit !

 

- Hi, hi, tu me chatouille !

 

Ce petit imprévu modifia quelque peu les plans d'Hélène.

 

- Je suis sûr que tu voudrais goûter à celui de ma copine ?

- Euh...

 

La copine, elle, hésitait sur la conduite à tenir, terriblement excitée, elle avait conscience que se lancer dans la mêlée la conduirait on ne sait où, elle faillit dire non, mais finalement, elle s'approcha de l'homme lui offrant son nombril !

 

- Vas-y !

 

Et tandis que Picomaingo se livrait à ce curieux nombrilinctus (je sais !), Pauline en profitait pour tendre la main vers sa verge tendue et la masturber lentement mais sûrement. Puis elle se déchaîna, n'étant pas au courant des projets de sa camarade, elle se dit que l'occasion était trop belle de pouvoir échanger des caresses avec elle, même si elle aurait préféré un cadre un peu plus intime. Elle se débarrassa de ses vêtements à une vitesse superluminique, guetta une initiative de sa copine, ne vit rien venir, et quelque peu dépitée trouva un excellent dérivatif en s'intéressant de nouveau au sexe du sauvage qu'elle plaça carrément dans sa bouche. La chose avait conservé le goût de sa jouissance précédente ce qui la rendait à sa langue succulente. Un coup d'œil vers Hélène qui enfin se déshabillait libérant deux seins blancs et lourds qui lui tardait de cajoler. Elle se demandait ses intentions. Mais elle vint le plus simplement du monde derrière elle, frottant le dos de sa camarade des pointes de ses seins. Pauline fut parcourue d'un premier frisson, puis d'un second quand la prof d'espagnole lui mis carrément la main sur la chatte, cherchant son clitoris.

 

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Bientôt Pauline sentit la bite de Picomaingo atteinte de soubresauts, avant qu'elle ait pu réagir son palais se remplit de sperme. Elle se tourna alors vers sa compagne et avec une rapidité étonnante, lui cola ses lèvres contre les siennes échangeant ce premier baiser si longtemps attendu ! Elle était loin de se douter dans les petits scénarios qu'elle avait échafaudés que celui-ci serait gluant du sperme d'un ermite montagnard !

 

Puis tout alla très vite, les deux femmes au point culminant de leur excitation s'installèrent sur le sol s'offrant mutuellement leur sexe ruisselant de cyprine, léchant, lapant, buvant leurs liqueurs intimes jusqu'à ce que l'écho des vallées renvoie le cri de leur jouissance !

 

- On est toutes dégoulinantes ! Finit par dire Hélène après quelques minutes de nécessaire récupération.

 

Et ce disant elle pénétra dans le petit ruisseau, prit dans ses mains un peu d'eau pour s'en nettoyer les cuisses et le ventre.

 

Pauline était subjuguée par cette nudité rustique enfin dévoilée ! Elle posa alors la question qui lui brûlait les lèvres :

 

- Je croyais que le sexe ne t'intéressait pas !

- Qui t'a dit ça ? Je ne vais pas à sa recherche, mais quand il est là devant moi... C'est l'occasion qui fait le larron !

- Mais à ce point ?

- Je suis comme ça ! Pour la bouffe c'est pareil, je peux me nourrir de jambon et de yaourt toute l'année, mais si je sens le fumet d'un bon canard à l'orange, ben je craque !

- Tu parles d'un canard ? Attends, je te rejoins !

- Attention quand même, j'ai une grosse envie, regarde !

 

Et en éclatant de rire Hélène se mit à pisser dans la rivière, le petit jet doré vint se mélanger un instant dans l'eau courante du ruisseau puis finit par s'y dissoudre. Pauline elle aussi avait envie, elle se demanda si elle aurait le cran de faire pareil, mais quand elle vit qu'elle avait un spectateur attentif et qu'il rebandait pour la troisième fois, elle ne voulut pas le priver de cette urination bucolique.

 

Pauline se rhabilla, s'étonnant que sa compagne ne le fasse pas !

 

- Il va falloir qu'on y aille ?

- T'es sur ? Tu couches où, toi ? répondit Hélène s'adressant à Picomaingo

- Dans une cabane, un peu plus loin !

- Tu peux peut-être nous héberger pour la nuit, je crois qu'on est vraiment paumées !

- C'est un peu petit mais ça ira ! Par contre pour bouffer j'ai plus grand chose !

- On a ce qu'il faut, on se débrouillera ! Au fait comment tu t'appelles ?

- Je m'appelle à nouveau Christophe, vous m'avez rendu mon prénom, je ne suis plus tout à fait un sauvage. Je voudrais réaliser mes projets...

 

Des larmes naissaient aux coins des yeux de celui qui n'était déjà plus Picomaingo.

 

- Des projets ?

- Oui il faut que je retrouve mes parents pour leur demander pardon, et puis il faut aussi que je retrouve Catherine, pour aussi lui demander pard...

 

Il ne finit pas sa phrase qui se noya dans les sanglots !

 

Epilogue

 

L'hygiène de la cabane était un peu limite, mais une nuit, ce n'est qu'une nuit. Ils discutèrent de tout et de rien, comme de vieux copains, partagèrent quelques conserves puis s'endormirent. Pendant la nuit Pauline fut réveillée par des gémissements. Ouvrant un œil, elle aperçut dans la pénombre du clair de lune, Christophe et Hélène qui faisaient l'amour.

 

Au petit matin, alors que Pauline se préparait, Hélène pressa sa camarade.

 

- Viens dehors, je vais te parler !

- C'est grave ?

- Non, mais je reste avec lui !

- Tu n'es pas un peu tombée sur la tête, tu ne vas pas te transformer en sauvage ?

- Mais pas du tout, tu sais ce que c'est un coup de foudre ?

- Non, mais je crois que tu en reçu un ! Mais ça ne réponds pas à la question !

- On va prendre plusieurs jours pour voir comment on va s'organiser, comment il peut réintégrer la civilisation, ce ne sera pas forcément évident, mais ça me passionne !

- Bon, ben je vous laisse !

- A moins que tu veuille rester avec nous ? Bizarre pour bizarre, on ne sera peut-être pas de trop pour gérer tout cela, du moins au début !

- C'est vrai je ne dérange pas ?

- Mais non, et puis, je te dois bien cela, c'est bien toi qui m'as emmené ici, non ? 

 

Nicolas Solovionni - avril 2001

 

Première publication sur Vassilia, le 16/04/2001

 

 

Ce récit a eu l'honneur d'obtenir le 2ème prix du concours des histoires érotiques décerné par Revebebe pour Avril 2001

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Niko
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Dimanche 8 avril 2001 7 08 /04 /Avr /2001 13:19

L'épaule nue de Betty

par Nicolas Solovionni

 

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Elle était là, dans ce grand magasin spécialisé dans les produits "culturels", un compact-disque dans chaque main, et n'arrivait manifestement pas à se décider ! Grande, la quarantaine, bronzée, des cheveux bruns coiffés en fines boucles, un visage ravissant et une expression dans les lèvres qui me faisaient dire, je ne sais pourquoi, qu'elle devait se régaler des viandes rouges et des sexes bien raides ! Elle était vêtue d'une robe bleue relativement moulante et qui lui dénudait l'épaule droite de façon charmante ! Mon dieu, qu'une épaule peut être belle parfois ? Il me vient l'idée incongrue qu'y déposer un chaste bisou devait être un plaisir raffiné ! Je jette un regard oblique sur les titres qu'elle a en main. La quatrième de Gustave Mahler !

 

- N'hésitez pas ! Prenez celui-ci, il est génial !

- Ah ! Vous trouvez ? J'hésitais un peu !

 

Quelle voix ! Elle pourrait sans nul doute travailler sans modulophone dans une aérogare ! Je reformule mon choix. On cause un peu, elle a l'air super sympa et puis soudan elle interpelle quelqu'un :

 

- Tu vois, Lucien, le monsieur, aussi il dit que cette version est mieux…

 

L'olibrius me fixe dans les yeux :

 

- Car bien sûr, Monsieur a fait des études qui lui permettent de juger de ce genre de choses de façon infaillible !

 

Quel con ! Le genre d'abruti qui ne doit pas supporter que l'on adresse la parole à sa femme ! Que répondre ? Rien ! J'aurais tort quoi que je dise. Je m'éloigne en haussant les épaules ! Un peu interloqué, quand même, c'est la première fois qu'une chose pareille m'arrive…

 

Je vais pour quitter le rayon, mais un CD en écoute m'intéresse. Je décide de m'y arrêter, mais voici la dame en bleu qui est là devant moi, tout sourire :

 

- Excusez mon mari, il est grognon cet après-midi, je lui ai parlé, il ne vous importunera plus… Mais vous avez l'air de bien connaître… Je voudrais vous demander….

 

Et la voici qui me pose des tas de questions, je réponds et on se met à discuter musique, comme ça de façon très décontractée ! Cela a bien duré cinq minutes avant que le mari ne se repointe ! Il se contente d'écouter. Je crains un nouvel incident, mais la dame prend les devants :

 

- Tu pourrais peut-être offrir un verre à Monsieur, pour te faire pardonner tes humeurs de tout à l'heure ?

 

- Mais bien volontiers !

 

On se dirige vers un café tout proche. La dame se met sur la banquette, son mari devant elle et je m'apprête à m'asseoir à côté de lui, mais elle m'invite à m'installer près d'elle.

 

- Vous seriez mieux à côté de moi !

 

Je commence à me demander si je ne suis pas en train de m'embarquer dans une drôle d'aventure, mais je ne suis pas mufle au point de refuser ce genre d'invitation ! On se présente, par nos prénoms, la dame s'appelle donc Betty et l'olibrius Lucien. On cause, on cause, et je dois dire que la conversation est passionnante. A aucun moment je n'ai eu l'impression que cette discussion pouvait être un prétexte à quoique ce soit. Non, Betty aime parler, elle parle bien, s'enthousiasme pour ce qu'elle aime, en parle avec intelligence, un vrai plaisir ! Monsieur, lui serait plus discret, mais gagne à être connu, non ce n'est pas l'ours mal léché que j'avais cru deviner, mais un personnage cultivé quoique avare de ses paroles. C'est après une bonne demi-heure que les bizarreries commencèrent. Sous la forme d'une main qui s'aventurait sur mes genoux. Dans un premier temps je mis cela sous le compte de l'égarement, et me gardait de toutes réactions. Sauf que quand cette main devint caresse, il fallut bien que je me mette à intégrer cette donnée insolite !

 

Qu'auriez-vous fait à ma place ? Retirer cette main ? Je n'y ai même pas pensé ! Me laisser faire ? Certes, mais étais-ce suffisant ? Répondre de la même manière ? Mais le souhaitait-elle vraiment ? Et le mari dans tout cela ? Deux hypothèses : ou bien c'était le pauvre cocu qu'elle s'amusait à ridiculiser, une idée qui ne me plaisait guère ! Ou alors il était complice ? Ce genre de fantasme et d'attitude existe !

 

Je me dis que la réponse ne devrait pas trop tarder et ne voulant pas paraître trop coincé, me résolut à porter ma propre main sur le genou de la dame. Quelle douceur extrême que cette peau soudain caressée ! Betty me répondit d'une part d'un petit sourire d'encouragement et d'autre part en remontant sa main d'une dizaine de centimètre, la plaçant ainsi à mi-cuisse. Le jeu étant lancé, je fis bien sûr la même chose ! La situation devenait aussi torride que mon sexe devenait tendu. ! Et tandis que Lucien me narrait doctement je ne sais plus quelle anecdote sur Guiseppe Verdi, Betty souhaitant sans doute avoir une longueur d'avance sur moi dans ses initiatives me mit carrément la main sur la braguette. Je trouvais malgré tout cette attitude particulièrement "gonflée", j'hésitais à lui rendre la pareille, n'étant toujours pas fixé sur le degré de complicité du mari. 

 

C'est à ce moment-là que Betty interrompit le cours de mes interrogations en approchant ses lèvres des miennes. Incapable à cet instant de raison, j'acceptais ce baiser brûlant, et nos bouches s'unirent ! Mais la chose fut brève, trop brève ! Betty se leva soudain, m'interpella :

 

- Je vais aux toilettes, tu viens ?

 

Un bref regard vers l'époux, qui m'adresse une sorte de consentement gestuel approbateur, et me voici en train de suivre cette bouillante personne. Nous descendons un petit escalier en colimaçon. L'endroit est fort étroit, un urinoir, deux cabines et un mini lavabo occupé par un monsieur qui s'y lave les mains. Je n'ai malheureusement pas vu la tête de ce dernier quand Betty m'entraîna dans la cabine des dames.

 

Elle soulève sa robe, baisse sa culotte ! Je suis rouge de confusion ! 

 

- J'ai une de ces envies ! Tu aimes-ça voir une femme uriner devant toi ? Comme ça sans aucune vulgarité, de façon très mignonne ?

- Oui ! J'adore !

- Oh toi ! Tu es un petit cochon, tu dois aimer plein de choses ?

 

Je ne réponds que par un sourire.

 

- Regarde !

 

Effectivement, je regarde, sa chatte est intégralement rasée, et j'aperçois, et c'est la première fois que je voyais cela des anneaux sur ses lèvres. Son joli jet doré fuse de son sexe et s'en va mourir dans l'eau dormante en un clapotis troublant !

 

Moi aussi je suis troublé, j'hésite sur la conduite à tenir, sans doute souhaite-t-elle calmer mon excitation en me faisant cadeau d'une pipe ? Je suis à deux doigts de défaire ma braguette :

 

- Il te plait mon pipi ?

- Oui, bien sûr ?

- Tu voudrais peut-être faire autre chose que de le regarder ?

 

Je ne réponds pas de suite, je suis en pleine confusion, et j'ai l'impression qu'elle va m'emmener trop loin. Elle me relance !

 

- Tu es super excité, hein ?

 

Voilà une bonne question, et en guise de réponse faisant fi de toutes mes hésitations, je trouve judicieux de sortir carrément mon sexe.

 

- Je crois que tu es tellement excité que tu ferais n'importe quoi, hein ?

- Presque ?

- Alors viens, on t'emmène chez-nous ! Tu n'es pas pressé au moins ?

- Non, ça va !

 

Elle se lève, s'essuie la chatte, réajuste ses vêtements, j'ai l'air con maintenant avec ma bite à l'air. Elle l'effleure du bout de doigts !

 

- Allez range-moi tout ça, elle va bien s'amuser tout à l'heure !

 

Et nous sortons de la cabine sous l'œil goguenard du type de tout à l'heure qui est toujours là en train de faire semblant de se laver les mains ! Betty le tance du regard, lui faisant comprendre qu'il serait peut-être temps qu'il laisse la place. L'individu devient alors rouge de confusion et s'enfuit de l'endroit. Et pendant que madame fait couler de l'eau elle me demande innocemment.

 

- Euh ! On a les idées très larges, vraiment très larges, en matière de sexe. Je suis sûr que toi aussi ou je me trompe ?

 

Oh ! la la ! Qu'entend-elle par-là ? Je cherche une réponse qui tout en ne me faisant pas passer pour le dernier des coincés aurait l'avantage de me laisser une porte de sortie...

 

- Oui, j'ai les idées larges, mais peut-être pas autant que toi (je me rends compte à ce moment-là que je ne l'avais pas encore tutoyé)

- Oui, bon, je comprends mais t'es un peu bisexuel comme tout le monde ?

 

Comme tout le monde ? Comment ça comme tout le monde ? C'est quoi cette rhétorique globalisante ? Il faut que je m'en sorte, je me doutais bien que quelque chose aller clocher. Pour l'énième fois je me sens embarqué beaucoup trop loin, et la mort dans l'âme je déclare forfait !

 

- Non ! Je ne sais pas si tout le monde est bisexuel, mais moi, je ne crois pas ! Je laisse tomber, merci de votre... de votre...

 

- De votre quoi...

 

J'ai le sentiment de paraître un peu con sur cette affaire.

 

- De votre spectacle... et de votre gentillesse

 

- C'est sympa ! Mais je ne t'en veux pas du tout, c'est dommage, c'est tout ! Dommage pour nous, et puis dommage pour toi, je crois que tu vas rater quelque chose. Tiens regarde !

 

Et l'espace d'un instant elle écarte l'échancrure de sa robe me laissant entrevoir la naissance de ses seins. Après cela, nous remontons. Elle ne se rassoit pas, elle allume une cigarette, récupère son sac et interpelle son mari !

 

- Allez, on va laisser ce charmant monsieur tranquille, et elle jette un billet sur la table ! Tu te reprendras un verre avec la monnaie, tu le boiras à notre santé. Allez Cao ! Et peut-être à une autre fois ?

 

Je bafouille un vague au-revoir. Et les voilà qui s'en vont ! Quelle aventure, encore un truc qui ne m'était pas encore arrivé, je sirote paresseusement ma bière ! Quelle superbe femme quand j'y repense, dommage que tout çà ait été gâché par ses propos bizarres sur la bisexualité, bien que je doive avouer qu'il était honnête de m'en prévenir d'emblée, mais bon, je n'ai pas envie de coucher avec son mari, la chose ne doit de toute façon pas être si courante ! Et puis d'abord, ça veut dire quoi bisexuel comme tout le monde ? Elle a lu ça où ? Dans Union ? Dommage, décidément dommage ! Je me prends une cigarette, je suis encore tout excité par tout cela, il va falloir que j'aille me calmer en regardant une petite vidéo coquine ! Après tout pourquoi pas ? Voilà un plan de secours qui me convient assez bien. Je cherche de quoi allumer ma cigarette, machinalement je regarde sur la table. Son briquet ! Elle a oublié son briquet ! Ce truc ne vaut sûrement pas une fortune, mais ce n'est tout de même pas un jetable ! Je le regarde, il est assez joli, je vais le garder, ça me fera un souvenir ! Un souvenir de quoi d'ailleurs ? J'aurais quand même dû lui faire préciser ce qu'elle souhaitait que je fasse ! Si ça se trouve, je viens de rater un super truc alors qu'il fallait juste faire une petite branlette au mari ? Ben oui, ça devait être ça ! Une femme aussi intelligente ne pouvait pas quand même exiger que je me fasse sodomiser à la première occasion. Finalement j'ai été idiot !

 

- Je n'aurais pas laisse mon briquet ?

 

Betty ! Je rêve ?

 

- Euh ! Si ! 

 

Je fouille dans ma poche, je n'aurais même pas mon petit souvenir. Mais bon dieu, elle est là ! Quelle est belle ! Si je pouvais en profiter pour lui dire que finalement... mais comment dire ça sans avoir l'air trop con ? Je cherche mes mots... 

 

- Euh !

- Tu regrettes hein ?

- Oui !

- Tu regrettes ou tu as changé d'avis ?

- J'ai peut-être changé d'avis ?

- Allez viens, je t'embarque !

- Euh, quand même pour les trucs bisexuels, je n'ai pas trop l'habitude !

- T'inquiète pas ! Ça vient vite !

- Je ne souhaite pas me faire sodomiser ! Lâchais-je dans un souffle !

- Mais, non, je te dis, ne t'inquiètes pas on te demandera juste une petite pipe !

 

Je reste coi ! Je ne m'attendais pas du tout à celle-là ! Je vais à nouveau déclarer forfait et passer sans doute à ses yeux pour le roi des cons. Mais qu'importe, je ne ferais pas ce que je n'ai pas envie de faire !

 

- Bon alors tu viens ? Je ne vais pas faire semblant d'oublier mon briquet une seconde fois ?

 

Ce n'était donc pas un oubli, et je me surpris alors à lui emboîter le pas ! Il y a des décisions que l'on prend comme ça, parce que c'est tellement 50/50 que quel que soit ce que l'on décide, on se dit qu'on aurait dû choisir l'autre ! C'est exactement ce qui m'arrive ! Sauf qu'ici en cas de nouveau forfait, je n'aurais aucun recours, la solution est donc sans doute la bonne !

 

Nous rejoignons son mari et nous prenons le métro, on prend une ligne interminable, nous sommes debout dans la rame bondée. Arrivé à une importante correspondance ça se dégage, du coup il y même des places assises, mais mes deux tourtereaux préfèrent manifestement rester debout ! Etrange, mais sans doute sommes-nous sur le point d'arriver, puisqu'il est vrai que j'ignore notre destination.

 

C'est à ce moment-là que Betty enlacera fougueusement Lucien dans un baiser passionné. Non seulement ils s'embrassent comme des jeunes amants mais ils se pelotent les fesses à qui mieux mieux, Lucien parvenant même à retrousser la robe de son épouse jusqu'à mi-cuisse. Interloqué par ce nouveau délire, je me dis que finalement, la prudence et la raison doivent m'inciter à quitter ces deux allumés dès la prochaine station. 

 

Enfin ils se décollent, tout le monde les regarde, je ne sais pas trop ou me foutre, j'ai envie d'être tout petit, tout petit, minuscule. Et voilà que Betty se jette à mon cou, nos lèvres se collent. Je me prends au jeu, je ferme les yeux, me foutant subitement du quand dira-t-on et je m'enivre de ce contact, nos corps se collent, j'ai son ventre contre mon sexe qui à nouveau bande joliment. Ne sachant que faire de mes mains restées bêtement dans son dos, je m'accorde la permission de lui peloter les fesses, mais je ne retrousse pas sa robe, je sais me tenir, moi !

 

Et à nouveau, Betty change de partenaire, il y a de moins en moins de monde dans la rame, mais nous sommes l'attraction. Des yeux gênés, d'autres courroucés, d'autres incrédules. C'est alors que je la vis :

 

Elle était à un mètre de nous, sur un strapontin, une femme d'origine asiatique, des traits très purs, une jolie silhouette ceinte d'un petit tailleur crème qu'on devinait imposé par une fonction et coiffée d'un assez ridicule chapeau plat. Elle aussi regardait, mais son regard était très différent. Elle paraissait sinon excité, du moins extrêmement troublée, les yeux écarquillés, la bouche sèche. Alors que Betty continuant son numéro allait de nouveau m'enlacer, elle l'aperçut à son tour. Se désintéressant alors soudainement de ma personne, elle alla le plus simplement du monde s'asseoir sur le strapontin resté libre à côté d'elle.

 

Mais qu'est-ce qu'elle va nous faire la Betty ? Avec quelles sortes de farfelus ais-je accepter d'embarquer ? Betty parle très doucement à la petite asiate, j'en entends donc rien, mais l'inconnue approuve de petits mouvements secs du visage, plusieurs fois, à un autre propos, c'est par une dénégation qu'elle répond cette fois, puis encore une autre et aux dernières paroles de Betty, son visage s'éclaire d'un magnifique sourire. Les deux femmes se lèvent. Betty nous dit :

 

- On change de plan, on va peut-être avoir une seconde invitée ! Allez, on va négocier cela !

 

J'ignorais quelle était cette fameuse négociation, toujours est-il que nous sortons du métro. Manifestement personne ne connaît ce quartier qui a l'air bien calme. Nos deux acolytes dégottent quand même un petit bistro et on s'y installe tous les quatre, Betty se place aux côtés de la charmante asiatique, je l'aurais parié. Elle ne dit pas grand-chose, mais semble ravie d'être parmi nous, elle répond par mono syllabe ou en faisant des signes de têtes. Elle nous dit se prénommer Florence et travailler dans "le commerce".

 

Betty attendit que nos consommations soient servies pour commencer à attaquer. Ce fut très rapide, Florence réagissait tout de suite aux caresses de sa partenaire, les yeux se fermaient, les soupirs devenaient saccadés et peu discrets, à tel point que Betty abrégea la chose et lui proposa de venir avec elle aux toilettes, ce qu'elle s'empressa d'accepter.

 

Me voici seul avec l'autre zouave ! Celui à qui il faudra peut-être que je fasse une pipe tout à l'heure. Tiens, je pourrais partir à l'instant ! Qui m'en empêcherait ? Et j'aurais moins honte de le faire alors que Betty n'est pas présente. Mais non, une force indéfinissable mais sans doute fort perverse, me fait rester. Je me dis aussi que la présence de cette asiatique va peut-être modifier le scénario d'origine. Je ne dis rien, que dire ? Mais c'est Lucien qui rompra le silence :

 

- Elle est vraiment mignonne, cette petite chinoise ! Non ?

- C'est vrai, super mignonne !

- Malheureusement elle semble plus attirée par les charmes de Betty que par les nôtres ?

- On verra bien !

- Comme vous dites, et puis ce n'est pas grave, on pourra toujours se consoler tous les deux !

 

Ben voyons ! Il fait quoi le type, de la provoc ou quoi ? Je réponds d'un impénétrable sourire.

 

- J'adore sucer des bites, ça ne m'arrive pas si souvent, alors quand j'ai l'occasion je me régale !

 

Oups ! Ah, bon c'est lui qui va... Dans ce sens-là, c'est moins préoccupant, voilà qui me rassure un tantinet. Mais il continue à déblatérer :

 

- Mais j'aime bien aussi me faire sucer, souvent les mecs sucent mieux que les femmes ? Qu'est-ce que tu en penses-toi ?

 

Aïe, aïe, aïe Dans quel guêpier me suis-je empétré ?

 

- Euh, moi tu sais, je manque un peu d'expérience !

- A oui ? Ton truc c'est de fantasmer à fond ?

- Oui, plutôt ?

- Donc ce soir tu vas un peu franchir le pas, quoi ?

 

J'aime bien le " un peu " !

 

- Oui, mais comme c'est la première fois, je vais peut-être être un peu con !

 

- Mais c'est super excitant ce que tu me racontes, t'inquiètes pas, on n'est pas des sauvages ?

- Mais je ne m'inquiète pas !

 

Ce n'est pas de l'inquiétude, c'est de l'angoisse !

 

Il faut absolument que je recentre la conversation, mais sur quoi ?

 

- Euh ! Vous habitez dans le quartier !

- Non pas vraiment, on a un petit truc à Neuilly !

 

Mais qu'est-ce qu'il me raconte ? Pourquoi avons-nous alors pris le métro dans une autre direction ? Et puis tout d'un coup, je comprends, le métro ce n'était pas pour rentrer chez eux, mais pour s'amuser à cette curieuse exhibition ! Ils sont vraiment graves, et une nouvelle fois je songe sérieusement à déguerpir. Mais voilà Betty et Florence qui reviennent, tout sourire. Mon dieu ! Que j'aurais aimé être une petite souris pour les voir se câliner ! Patience, je les verrais sans doute dans peu de temps. Mais pour cela, il faut bien sûr que je reste. Ça devient compliqué cette affaire !

 

Lucien ne bluffait pas, ils habitaient effectivement à Neuilly où nous nous rendîmes en taxi. Nous fûmes accueillis par une soubrette blonde. Il faut absolument que je vous la décrive celle-ci et puis on va abandonner le passé simple, le passé simple c'est comme les Léonidas, un peu c'est exquis, trop c'est gavant !

 

Elle s'appelait Jane (prononcez Djaine en traînant un peu). D'impossibles bouclettes d'un blond très jaune (une perruque ?) Des yeux bleus magnifiques. Un maquillage hélas outrancier ! Sinon un corps bien fait moulé dans une tenue de soubrette de bal masqué, une petite coiffe, un petit haut laissant les épaules dénudées, la mini-jupe en haut de la cuisse, le petit tablier blanc, les bas résilles noirs, et j'aurais à ce moment-là parié qu'elle n'avait pas de culotte. Un déguisement ! Un déguisement demandé sans doute par ce couple d'allumés afin d'accueillir ses invités. Je la regarde une nouvelle fois. Elle me fait plus rire qu'elle ne m'excite. Une poupée Barbie travestie en soubrette à laquelle il ne manque qu'un plumeau dans la main !

 

- Jane, installez Monsieur et Madame dans le petit salon, et servez-leur à boire, nous les rejoignons dans un moment !

- Bien madame !

 

La voix est nasillarde à souhait. Où ont-ils été dénichés une caricature pareille ?

 

Me voilà seul, assis sur ce canapé, dans le salon avec Florence, elle est certes charmante, mais elle n'est pas venue jusqu'ici pour mes beaux yeux, et nous n'avons pas grand-chose à nous dire. J'essaie néanmoins de lancer quelques banalités, mais non, ce n'est pas une bavarde. Je sirote donc l'excellent whisky que nous a apporté la soubrette. Elle a pris soin de nous servir en se penchant de telle façon que nous apercevions sa culotte. (Elle en avait donc une !) Voici sans doute une louable intention, mais cette jeune personne ne m'excite pas du tout. Les goûts et les couleurs, mon pauvre monsieur...

 

L'attente se prolonge, dix minutes, un quart d'heure, j'ai fini mon whisky et Laurence son jus d'ananas. On a bouffé toutes les cacahuètes. Je commence à me demander ce que je fais là ! Une horrible hypothèse s'échafaude dans mon pauvre cerveau malade. " Ils " sont peut-être en train de nous mater derrière un écran de contrôle, espérant que l'attente aidant nous allions la tromper en nous faisant des coquineries ! Et pourquoi pas ? Et si je me laissais prendre au jeu ! Cette asiatique est certes charmante, mais ce n'est pas pour elle que j'ai accepté avec quelques réticences de venir ici mais pour Betty ! 

 

- Qu'est-ce qu'ils fabriquent ?

- Ne vous inquiétez pas, ils ne doivent pas être bien loin ! 

 

Optimiste notre extrême-orientale ! Mais voici Jane qui se repointe avec d'autres amuse-gueules. Elle en dépose dans une petite assiette, la ramasse, s'approche de moi, m'en propose, se retourne et la tend vers Florence en se pliant en deux. C'est plus fort que moi, cette fille est à cent lieues de mon genre de femme, mais que voulez-vous la chair est si faible, il faut que je touche, oh, juste un peu, me contentant de frôler son mollet de deux doigts retournés. Elle tourne alors son visage vers moi, me fait un sourire ! C'est donc un encouragement !

 

Ma main s'aventure alors sur sa cuisse, elle ne dit rien ! Je caresse, j'ai connu des peaux plus douces, mais bon, on ne va pas faire la gueule ! Je remonte encore, caresse le bas de la fesse, je me surprends à bander, pourtant il s'agit d'une réaction normale et naturelle. Je passe un doigt sous la culotte, toujours pas de réaction. Malgré tout elle pivote un petit peu, mais je comprends que c'est uniquement pour que Florence puisse sinon participer, du moins regarder. Je tire un petit peu sur le tissu de la culotte, elle descend, je tire encore, elle descend toujours, puis un mouvement sec, je la fais carrément glisser au niveau des genoux. J'ai maintenant ma main sur les fesses. Une envie folle d'embrasser tout cela me tenaille. Je ne résiste pas longtemps, et lui vole quelques baisers sur son petit arrière train tout rond. Où cela va-t-il nous mener ? Déjà j'échafaude une tactique, ma foi fort simpliste, qui me mènera jusqu'à son petit trou ! Je lui écarte les globes, mais mademoiselle se dégage ! 

 

- Ne soyez pas trop gourmand !

 

Frustrant ! Elle s'écarte d'un mètre ou deux, finit d'enlever sa culotte, et me la jette :

 

- Ça vous fera un souvenir !

- Alors, on fait des bêtises avec la bonne ?

 

C'est Betty qui réapparaît enfin, son mari la suit. Ils ne se sont pas changés. Qu'est-ce qu'ils ont donc fabriqué ? Je remarque quand même que Betty s'est remaquillée, et qu'elle a été cherchée un insolite boa bleu fluo (Mais pourquoi faire ? Pourquoi faire ?) Elle a toujours cette magnifique robe bleue avec son épaule dénudée. Ah ! Cette épaule ! La soubrette disparaît ! Lucien lui, s'approche de la chaîne stéréo et tripote les appareils, apparemment il introduit un compact-disc dans le lecteur, mais ne fait rien démarrer, et embarque la télécommande. Ils sont bien mystérieux ces gens-là !

 

- On va se faire une séance d'excitation maximum, reprend Betty ! Je vais vous faire un petit numéro et puis ensuite on improvisera, mais je vois que vous êtes déjà bien excité... c'est normal, c'était le but de l'opération. Donc on est entre nous, on n'a aucun complexe, et s'il y en a qui veulent se mettre à l'aise, ce sera très bien !

 

A ces mots, Lucien, sans demander son reste, se débarrasse en quelques instants de ses vêtements, puis une fois nu comme un ver viens s'installer sur le canapé à côté de Florence qui du coup se trouve entouré de deux hommes. Je me demande ce que je dois faire. Je ne suis pas le seul. Florence à l'impression de se demander si elle ne s'est pas embarquée un peu à la légère dans cette aventure, son regard va de Betty, qui lui fait de larges sourires, à moi, qui ne fait rien, puis à Lucien dont il serait faux de dire qu'elle détaille le corps nu, mais manifestement cette bite à l'air de l'interpeller. Elle hésite, ça devient chaud tout cela, elle finit par interroger Betty des yeux !

 

- Tu fais comme tu veux, mais pourquoi pas tout de suite ?

 

Et hop, la voici qui se lance ! Du coup, pour ne pas avoir l'air idiot, je me déshabille à mon tour, les yeux rivés sur celui de la petite asiatique. Elle est marrante, elle enlève d'abord tout le haut, et elle apparaît un moment les seins nus alors qu'elle est encore en jupe. Spectacle insolite, mais oh, combien charmant ! Ils sont mignons ses petits seins, et d'ailleurs ils ne sont pas si petits que ça, encore des idées toutes faites sur les filles d'Extrême-Orient ! Ils tiennent très bien, et la pointe en est extrêmement brune, presque noire, constellée d'amusantes petites protubérances. J'en ai l'eau à la bouche, et la sève à la bite (oh !). Elle retire sa jupe, la plie bien comme il faut sur le dossier d'une chaise, et retourne s'asseoir. Elle n'a pas enlevé sa culotte ! Ah ben zut alors ! Je me rassois aussi ! Moi et Lucien sommes à nouveau de part et d'autre de Florence. Voici une position qui me rassure un peu. Lucien lui pose une main sur la cuisse et la caresse paresseusement. Elle ne dit rien hormis un sourire de franc acquiescement. Je fais de même, il n'y a pas de raison ! Elle ne sait pas quoi faire de ses mains. Fait-il lui souffler ? Non elle finit par se les croiser sur son ventre !

 

Lucien actionne la télécommande, la musique envahit la pièce. Il s'agit de " l'évocation du matin " tirée du Peer Gynt de Grieg, musique envoûtante, sorte d'offrande dansante et lancinante au soleil levant. Cette fort belle pièce d'un romantisme tardif a toujours suscité des chorégraphies particulièrement lascives. J'ose espérer que Betty ne va pas la rendre vulgaire. Non, pas du tout ! Elle se met à onduler au rythme de cette musique. Je crois comprendre qu'elle veut nous faire un strip-tease, après tout pourquoi pas ? Mais ce n'est pas le genre à s'effeuiller au bout de trois minutes.

 

Madame fait durer le plaisir, elle tournoie, elle virevolte, elle toupille, elle est d'une agilité remarquable, et d'une grâce ensorcelante. Tout n'est que suggestion, pas un centimètre carré de peau supplémentaire n'est dévoilé. Mais les bouts de ses doigts viennent frôler son épaule dénudée, accompagnés du plus charmeur des sourires, voici qui est autrement craquant que de l'effeuillage de chez rapido et presto. Et tandis qu'elle continue à onduler au rythme des notes du maître de la musique norvégienne, ses doigts se posent en longues corolles, sur le tissu de sa robe à l'extrémité de ses seins, elle se les frotte. La corolle se resserre sur le téton. Le geste est répété plusieurs fois de suite. Je vous laisse imaginez l'état de mon pauvre zizi qui raide comme la justice réclame secours et assistance. Un coup d'œil sur Lucien, juste un coup d'œil car je ne veux rien rater du spectacle de notre danseuse de charme. Il bande aussi magnifiquement (j'ai dit magnifiquement ? Voilà que je porte un jugement de valeur sur la bandaison d'un mec, à présent ? M'aurait-on fait boire un aphrodisiaque à propriétés bisexuelles ?) Ce type doit pourtant avoir l'habitude de voir son épouse sous toutes les coutures, mais sans doute est-il plus excité par l'insolite de la situation que par le reste. Allez donc savoir ? Et puis ce n'est peut-être pas son mari, ils sont peut-être ensemble que depuis quinze jours ?

 

Et elle continue ses mouvements de doigts, c'est qu'il est long le morceau, près de 5 minutes, ils vont partout ses doigts, non pas partout, aux endroits stratégiques, après les seins c'est les fesses, puis le pubis ! L'ambiance provoquée par sa danse est électrique. Cette fille a sans doute été danseuse professionnelle ! C'est un vrai bonheur de la voir se trémousser. Et puis la musique s'arrête. Le silence nous agresse. Que va-t-il se passer ? 

 

- Ça vous plait ?

 

Pourquoi parle-t-elle ? Voilà qui rompt le charme. D'autant qu'elle demande à son mari de changer le disque. Et le voici qui se lève, la bite à l'air pour le faire. Je me surprends à regarder ses fesses, depuis que je sais que j'aurais peut-être à " faire des choses " avec lui, je ne le vois plus pareil, mais à cet instant précis j'étais dans un tel état d'excitation et de ravissement que je m'en foutais complètement. Monsieur revient, s'assoit, reprend la télécommande, ce n'est pas un violent Lucien, il a tout son temps. Et hop re-musique !

 

Et voilà que nous changeons carrément de répertoire ! De la techno de chez techno ! Le son a été augmenté, les basses ressortis, l'effet boum-boum est saisissant ! J'ignore si les voisins sont habitués à leurs petites parties, ou si les murs sont insonorisés mais tout cela n'est guère calme. Mais le morceau n'est pas mauvais, je me surprends à voir mes jambes fourmiller au rythme infernal de cette musique. Betty swingue en cadence, sa danse se diabolise et à cette vitesse-là elle ne va pas tenir longtemps. Des gouttes de sueur perlent déjà sur son visage. Tout en évoluant, elle a attrapé le pan inférieur de sa robe et commence à la remonter. Elle est maintenant à mi-cuisses, on distingue alors la peau nue au-dessus du bas ! Au-dessus du bas ? Mais elle n'en avait pas tout à l'heure ? C'est donc cela qu'elle est partie faire pendant son absence, se mettre des sous-vêtements ! N'empêche qu'elle en a mis du temps ! Sans doute hésitait-elle à choisir ?

 

Et ça remonte, ça remonte toujours, la culotte est dévoilée, une belle petite culotte mauve, la suite de la remontée sera beaucoup plus brève, elle enlève la robe par le haut. Le soutien-gorge est évidemment assorti, la fine dentelle et les motifs entrelacés n'ont pas pour but de dissimuler complètement ses gros tétons ! Je sens que je vais craquer !

 

Il me vient alors une idée folle, j'attrape la main de Florence et l'entraîne vers moi, elle se laisse faire, je m'enhardis, après tout qu'est-ce que je risque ? Et je lui place la main sur mon sexe. Elle me fait un petit sourire de connivence et commence à me masturber doucement, puis voulant montrer qu'elle aussi peut faire preuve d'initiative, elle s'occupe de la bite de Lucien de son autre main.

 

Betty, toujours à fond dans sa danse expédie assez vite le retrait des bas et du porte-jarretelles. Mais elle en reste-là pour l'instant. La musique s'est tut à nouveau. Cette fois c'est elle qui s'en va changer le disque, je peux donc tranquillement mater ses fesses que la culotte ne cache pas vraiment ! Des fesses superbes ! Qu'est-ce que c'est beau des fesses de femmes ! Qu'est ce qui m'a pris tout à l'heure de mater les fesses de son mec, on n'est pas bien parfois !

 

Le morceau suivant est encore un truc très moderne, mais moins violent, et elle baisse le volume, elle s'empare de son boa et commence à faire des figures avec, c'est joli c'est mignon, mais je trouve ça moins torride que ce à quoi nous avons eu droit jusqu'à présent. Quant à notre " chinoise " elle continue sa double branlette, elle fait ça extrêmement lentement, mais l'érection tient le coup, c'est l'essentiel. Et voici que de façon complètement inattendue Betty m'invite à danser. Il y a des invitations qui ne se refusent pas, et pour la première fois de ma vie je vais donc danser la bite à l'air avec une femme en sous-vêtements ! Le problème c'est que je danse comme une patate ! A part le slow, mes spécialités sont plutôt de faire les pas à contre temps et de marcher sur les pieds de mes partenaires. Mais je suis prêt à me surpasser ce soir ! On danse ça collés l'un contre l'autre, ça m'arrange c'est plus facile.

 

De son côté Lucien a invité Florence. On serait dans une ambiance classique de partouse hétéro ! Classique ? Pas si sûr ! Hétéro ? Jusqu'à quand ? Mais pour l'instant je suis sous le charme de ma cavalière, imaginez un peu, on est scotché l'un contre l'autre, et je suis en érection, ma queue frotte donc contre son ventre ! Comment voulez-vous qu'un honnête homme supporte cette situation trop longtemps sans réagir ? Je lui caresse le dos, les épaules ! Enfin caresser ses épaules, depuis le temps que j'attendais ce moment, je m'enhardis à y déposer un bisou, ça l'a fait rigoler ! C'est une chouette fille. Je me demande si je peux m'enhardir encore davantage et mes mains se font baladeuses jusqu'à l'agrafe du soutien-gorge.

 

- Tss tss ! Pas tout de suite ! Intervient-elle.

 

Pas de bol, changement de tactique, je descends les mimines carrément en bas du dos, je gagne quelques centimètres dans la descente, et comme elle conserve son sourire, je descends directement vers les fesses. Victoire elle me laisse faire ! J'ai compris, je peux peloter, mais pas retirer.

 

Et une nouvelle fois, la musique s'arrête ! Elle n'en passera pas d'autres ! Lucien regagne sa place, nous faisons de même avec Florence, mais celle-ci est à peine assise que Betty vient la " récupérer ". Les deux femmes sont à présent debout face à face. Florence est passive, elle attend, mais ces yeux pétillent d'excitation. Betty lui caresse tendrement les cheveux, puis les bras, avant de venir lui taquiner les nichons qu'elle pelote à pleines mains avant d'en attaquer le téton. L'autre a à ce moment-là un frémissement, je crains un instant qu'elle se rebiffe, mais non ce frémissement était une manifestation de plaisir. Leur visage se rapproche et elles se roulent maintenant un patin entre femmes digne d'une scène d'anthologie. Parce qu'il vient de se passer un petit quelque chose de très particulier.

 

Notre asiatique, volontaire mais réservée, semblait malgré tout attendre comme un déclic avant de se lancer à corps perdu dans l'enfer de la luxure. Et ce qu'elle attendait c'est le contact de ces deux bouches. Sans doute l'avaient-elles déjà faite au bistrot, mais simplement sous forme de promesse ? Maintenant tout était permis, et c'est Florence qui déchaînée retenait le visage de sa partenaire l'obligeant à prolonger ce long baiser, lui imposant sa langue, ses lèvres, son corps et sa volonté. Cela devenait insolite car j'ai senti plusieurs fois Betty vouloir essayer de se dégager, mais sans insister outre mesure, jusqu'au moment où de guerre lasse et se sachant dominée dans ce combat insolite elle s'abandonna ! Florence dégrafe alors le soutien-gorge de Betty et l'envoi valser à l'autre bout de la pièce avec une énergie que je n'aurais jamais soupçonné chez elle. Je peux enfin admirer cette magnifique poitrine, un joli 95 bien galbé, des tétons érigés avec insolence au milieu de belles aréoles brunes. Peut-être un doigt, juste un doigt de chirurgie esthétique ? Et alors ? Qu'est-ce que ça peut bien faire ? La chinoise est en train de les déguster, elle se pourlèche les babines de ces fruits magnifiquement offerts. J'enrage de ne pas être à sa place, mais me console en me disant que la soirée n'est sans doute pas finie.

 

Petit coup d'œil sur Lucien ! Oh ! La la ! Je le trouve bien près de moi, l'animal ! 

 

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Florence qui n'a toujours pas retiré le sien fait maintenant glisser jusqu'à terre la culotte de sa partenaire. Elle se met à genoux devant elle, lui dépose un chaste bisou sur le sexe, lui dit quelque chose que je ne comprends pas. Et voici nos deux femmes qui s'allongent sur la moquette en position de 69. La " chinoise enlève elle-même (enfin !) sa culotte et les voilà partis dans un léchage de foufoune qui commence très doucement, puis Florence impose son rythme et leur union est maintenant ponctué de tressautements, de cris, de petits gestes nerveux...

 

...je sens une main sur mon sexe ! Il est évident que je ne vais pas m'enfuir maintenant. Il y aura peut-être une suite, quelque chose ? Cela ne me coûte pas trop de faire bonne figure, et sans que j'aie à me forcer outre mesure, j'encourage Lucien à continuer. Je ne me reconnais plus ! Il ne me branle pas longtemps, préférant assez vite placer mon engin dans sa bouche. Il faut être objectif, il suce très bien ! Je me laisse faire, ma seule crainte est pour la suite, on ne sait jamais ! Et le voici qui se relève, qu'il me prend par la main (quel romantisme) et qu'il m'entraîne sur la moquette à quelques pas de ces demoiselles qui n'en peuvent plus de se gouiner à qui mieux mieux !

 

Je m'allonge donc, il en fait de même mais tête-bêche, nous allons donc nous livrer à un soixante-neuf masculin juste à cote du soixante-neuf féminin. On a découvert une nouvelle position, le 138 (69 x 2) ! Et me voici comme le colimaçon, au pied du mur (je sais !) Courage Niko ! Il n'y a rien qui te dégoûte là-dedans ! Quand je vois une belle bite dans un film porno je ne me voile pas la face ! J'y vais ? J'y vais ? Il faut y aller ! Il faudra bien que je finisse par y aller ! Je compte jusqu'à trois ! 1... 2... 3 et gloup ! Trop facile ! Je suis en train de sucer une bite ! Ben je n'en reviens pas ! La situation est troublante, excitante même ! Curieux ? Non l'état de ma propre queue en est la preuve, je ne pense pas que seule l'efficacité technique évidente de sa fellation suffise. La texture en est douce, L'odeur quasi absente, je pense qu'il a dû se laver avant, quant au goût je reconnais celui de la liqueur de pré jouissance, un goût expérimenté sur moi-même bien sûr et que je n'ai jamais trouvé désagréable loin de là !

 

J'ai pensé à lui dire de ne pas me jouir dans la bouche, mais j'y ai renoncé, je n'ai pas envie d'avoir l'air d'une cloche, je me débrouillerais, je ferai " avec " comme on dit ! Mais mes craintes étaient infondées, cet homme avec qui le premier contact avait été si détestable est en fait un type extrêmement prévenant et respectueux. Sentant sa jouissance venir, il m'en prévient et me dit qu'il suppose que je préfère le "finir à la main". Je lui confirme que c'est bien le cas, le regrettant d'ailleurs aussitôt, il faut toujours faire plaisir aux gens qui sont corrects. Mais la réponse était donnée, je le branle un tout petit peu et sa semence éclabousse, la mienne suivra quelques instants plus tard ! Puis à quelques secondes d'intervalles nos deux tourterelles se mettront à pousser d'incroyables cris de jouissance, dans des soubresauts diaboliques avant de se calmer sur la moquette, pantelantes et dégoulinante de sueur et de sécrétions féminines.

 

N'en déplaise à certains, quel beau tableau de partouze que nos quatre corps nus épuisés, affalés sur la moquette !

 

C'est à ce moment-là que Jane la soubrette apparut complètement nue, ayant simplement conservé sa petite coiffe insigne de sa fonction et nous dit d'un ton qui se voulait indigné :

 

- Ben alors ? Vous deviez m'appeler ?

 

Ce qui provoqua un éclat de rire général ! Mais Jane n'avait aucune raison de s'inquiéter, la soirée ne faisait que commencer...

 

Niko (avril 2001)

 

 

Première publication sur Vassilia, le 08/04/2001

Par Nicolas Solovionni - Publié dans : Niko
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