Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 18:09

Martinov 21 – Sex-machines – 6 – Les errances de Duplessis par Maud-Anne Amaro

Trio2

 

Le professeur Martinov attend un certain temps que tout le monde soit prêt, puis les pizzas étant livrées, pose la question qui lui brûle les lèvres !

 

– Tu me conseillerais quoi, Gérard ?

– Rien !

– Mais, je croyais que tu avais une idée ? S’étonne Béatrice.

– Je vais essayer de résumer la situation : Laviron vous demande un truc et légalement vous ne pouvez pas vous rétracter, alors il faut honorer le contrat, mais sans fignoler, sans faire de zèle, juste le minimum syndical. Maintenant voyons les personnes qui auraient aimé voir saboter le machin : d’abord cette Sonia que je n’ai pas le plaisir de connaître, mais que vous avez l’air d’avoir en grande sympathie…

– N’exagérons rien ! Bredouille Martinov.

– Faux cul ! Le vanne Béatrice

– Disons alors simplement qu’elle vous est sympathique ! Or Béa nous a dit qu’elle comprenait parfaitement que vous ne puissiez accéder à sa demande, donc de ce côté, plus de problèmes. En fait elle voudrait se venger de la conduite de Laviron, je suis sûr qu’il y a d’autres moyens de le faire que de saboter ses machines. Si j’ai une idée, je vous la soufflerais.

– C’est indiscret si je vous demande qui est cette Sonia ? Demande Anne-Lise.

 

On lui explique donc la chose !

 

– Reste Rondeval-Machin et son zèbre ! Reprit Gérard. De ce côté-là le danger est bien moindre que ce que je supposais : ce ne sont jamais que deux aigris, je me fais fort de leur foutre la trouille de leur vie et ils ne viendront plus vous emmerder ! Je suppose que tu aimerais que je te rende ce petit service ?

– Ben ma foi…

– Quant à toi chère Anne-Lise, ils ne t’emmerderont pas non plus, je ferais d’une pierre deux coups.

– Je ne te demande pas comment tu vas opérer ? Intervient candidement Anne-Lise.

– Non, non ne me le demande pas ! Répond Gérard, hilare.

 

Celui-ci n’allait tout de même pas dévoiler ses petits secrets à cette quasi-inconnue !

 

– Je vais juste perdre mon fric ! Se lamente un peu Anne-Lise.

– Tu n’as pas été payée ?

– La moitié !

– Je suppose que la seconde moitié était liée à une obligation de résultat ?

– Tu supposes très bien !

– Et tu crois qu’en cas de résultat il te l’aurait donné ?

– Je me suis effectivement posé la question, mais seulement après !

– Donc, t’as rien perdu !

– J’avais quand même un petit espoir !

– T’es trop gentille, toi !

– Je lui dis quoi au mec ?

– Le minimum, déjà tu refuses de le rencontrer. Au téléphone tu lui dis que tu pensais y arriver et que Martinov s’est finalement déballonné, et qu’en ce qui te concernes, tu lâches l’affaire. Tu ne réponds à aucune question et tu ne prends plus ses appels. Je te laisse ma carte, si t’as besoin, je serais là.

 

Et après avoir bien grignoté, Gérard et Florentine prirent congé, emmenant Anne-Lise avec eux comme convenu.

 

Amaury Duplessis est un anxieux, après que son amant lui ai fait part de son entrevue orageuse avec le professeur Martinov, il s’est fait fort de redresser la situation, il a tout de suite pensé que ce vieux barbichu pouvait être corrompu avec une bonne dose de sexe et de chantage aux sentiments. S’il réussissait, comme son amant serait fier de lui ! Seulement, il ne fallait pas que ça foire !

 

Il avait donc tout misé sur cette Anne-Lise dégotée dans une agence spécialisée.

 

Amaury Duplessis

 

Petit flash-back (13 février)

 

Amaury est un impulsif, le genre à agir d’abord et à réfléchir après et c’est exactement ce qui s’était passé quand il avait engagé la fille.

 

L’esprit d’escalier avait fait son œuvre et après l’entretien, il s’était demandé si vraiment elle avait la capacité d’obtenir le résultat espéré !

 

L’entretien téléphonique après la première rencontre entre Anne-Lise et le professeur Martinov ne l’avait guère rassuré. Quand il lui avait expliqué ce qu’il attendait d’elle, il ne l’avait pas « senti » !

 

« Elle ne va pas y arriver, je n’ai plus le budget pour la remplacer ! Si ça foire, Pierre-Jean sera trop déçu, il faut que je trouve un moyen de faire pression sur elle ! Lui foutre la trouille ? Non, elle n’a déjà pas trop l’air rassurée et c’est le meilleur moyen de lui faire jouer double jeu. Bon peut-être que ça va marcher quand même, mais comment m’en assurer ? La suivre ? Et il me viendra peut-être une idée ! »

 

Alors il enfourcha sa moto et se mit en planque devant chez elle. Pas vraiment devant chez elle mais devant l’immeuble où elle possédait une boite aux lettres ! Il l’a vit arriver, ressortir presque aussitôt, entrer dans une chocolaterie, puis se rendre Gare Saint-Lazare, il comprit qu’elle se rendait chez le professeur Martinov !

 

« C’est bon signe, mais je peux aller jeter un coup d’œil. En moto je serais sur place avant elle. »

 

Il la vit arriver, il vit aussi Béatrice s’en aller.

 

« Ça se présente bien, ils vont pouvoir draguer ! »

 

Il attendit une heure puis repartit partiellement rassuré.

 

14 février de nouveau

 

Le lendemain il l’appela, quand elle lui annonça que l’affaire était en bonne voie mais qu’elle n’avait aucune certitude sur la suite, il se remit à baliser.

 

Comme la veille, il l’a suivi et la vit arriver chez Martinov. Ne sachant que faire, il attendit un peu. Vers 11 heures, Béatrice sortit !

 

« Ah, c’est bon signe ! Je reste encore un quart d’heure et je file : »

 

Mais alors qu’il s’apprêtait à démarrer, il vit Béatrice rentrer avec un sac de courses !

 

– C’est quoi ce bordel, ils ne vont pas rester à trois, ils vont faire quoi ?

 

Du coup il resta perché sur sa moto jusqu’en fin d’après-midi. Quand il vit débarquer Gérard et Florentine, il se dit qu’Anne-Lise allait sortir ! Sauf qu’elle ne sortit pas !

 

« Ça m’énerve, ça m’énerve ! Je veux savoir ce qui se passe ? »

 

C’est à 22 heures bien tassées, que Gérard et Florentine ressortirent… accompagnés d’Anne-Lise !

 

« Qu’est-ce que ça veut dire ? A quoi joue cette garce ? »

 

Il fait démarrer sa moto et décide de suivre la voiture sans plan précis mais fort énervé.

 

Arrivés à la mairie du 18ème, Anne-Lise prévient :

 

– Laissez-moi là, j’habite à 200 mètres.

 

La voiture s’arrête, bisous, bisous, la jeune femme descend. Amaury stoppe sa moto et va au-devant d’elle.

 

Gérard, sentant la fatigue le gagner demande à sa compagne de prendre le volant. Ils permutent donc leur place et c’est à ce moment que Florentine aperçoit la scène dans le rétroviseur :

 

– Putain ! Anne-Lise est en train de se faire agresser !

 

Se prenant pour un super héros, Gérard se précipite :

 

– Fais attention ! Lui crie Florentine.

 

Mais Gérard est déjà sur place :

 

– Tu vas lui foutre la paix, connard !

– Mêlez-vous de vos affaires ! Répond Amaury en reculant d’un pas.

– Tu dégages ou je t’en colle une !

– Mais enfin !

 

Gérard se fait menaçant, l’autre détale, mais ne va pas bien loin, allant se camoufler au coin de la première rue.

 

« Je vais attendre que cet imbécile s’en aille et je vais coincer la fille chez elle, il faudra bien qu’elle me dise à quel jeu elle est en train de jouer ! »

 

– Ça va aller ? Pas de bobos ? Demande Gérard.

– Il m’a quand mémé foutu une baffe ! Il paraissait excité comme un pou ! J’ai rien compris de ce qu’il me racontait.

– Il ne t’as rien pris ?

– Non, c’est pas ça…

– Bin, il doit être loin maintenant.

– S’il trouve mon adresse je suis mal !

– Mais il s’en fout de ton adresse, c’est juste une petite frappe !

– Tu ne comprends pas ! Ce mec, c’est celui qui m’a demandé de soudoyer Martinov.

– Quoi ? C’est Amaury ?

– Oui.

– Mais il voulait quoi ?

– J’en sais rien !

– Bon alors dans ce cas, on t’emmène, tu coucheras chez nous.

 

Amaury voyant la jeune femme réintégrer la voiture devient fou de rage, il peste, il tempête, il éructe. Sans trop réfléchir il se met à suivre le véhicule conduit par Florentine.

 

Gérard et sa compagne habitent dans la Somme, mais possèdent une « garçonnière » à Paris, en fait un grand studio. Il n’y a pas de parking et la voiture se gare le long du trottoir.

 

Le trio sort du véhicule, se dirige vers l’entrée de l’immeuble et y pénètre.

 

Amaury, à l’affût ne peut rien faire d’autre que de noter l’adresse. Fou de rage et ne se contrôlant plus, il revient vers sa moto et s’empare d’une énorme clé anglaise qu’il conservait dans l’une des pochettes de sa bécane, puis il se rue à bras raccourcis sur la voiture de Gérard qu’il commence à massacrer !

 

A peine rentré dans le studio, le trio entend des bruits étranges venant de la rue.

 

On se précipite aux fenêtres :

 

– C’est un taré qui est en train de démolir la bagnole ! Appelle la police ! S’énerve Gérard.

– C’est le même que tout à l’heure ! Précise Anne-Lise !

 

Gérard enregistre l’information, sort du studio, mais n’a pas la patience d’attendre l’ascenseur et dévale les escaliers quatre à quatre.

 

Il y a du monde aux fenêtres qui invective le sacripant, Amaury en a cure et continue à bastonner la pauvre automobile.

 

Une voiture de police patrouillait non loin de là, elle déboule toutes sirènes hurlantes, les flics ont tôt fait de maîtriser l’individu et de le menotter.

 

– Le propriétaire du véhicule est là ? Demande un policier.

– Oui c’est moi ! Répond Gérard.

– Vois connaissez cet individu ?

– Pas du tout.

– Je suppose que vous allez porter plainte, passez au commissariat demain matin.

 

– Bon demain, je vais avoir du boulot, prévenir un garagiste, allez chez les poulets… Mais l’Amaury il va se souvenir de moi ! Ça va chauffer !

– T’énerve pas mon biquet ! Lui dit Florentine, je te sers un whisky.

– Oui !

– Toi aussi, Anne-Lise ?

– Oui ça me fera peut-être du bien ! Quel dommage, la soirée avait été géniale, ce con est venu tout gâcher.

– Tu voudrais quelque chose pour te détendre ? Un petit massage ?

 

Anne-Lise qui est loin d’être folle a parfaitement compris le message, sous prétexte de détente, Florentine, décidemment insatiable ne serait pas contre encore un peu de sexe. Bien sûr, l’escort-girl pourrait refuser, prétexter une migraine, mais elle préfère se montrer gentille avec ce couple qui ce soir lui a évité d’être brutalisée par un cinglé.

 

« Et ça va encore être du sexe à l’œil ! Mais je ne me vois pas leur réclamer des sous ! »

 

– Un petit massage ou un petit câlin ? Répond-elle alors.

– C’est comme tu veux ! Viens donc m’embrasser !

 

Le baiser, comme on s’en doute, fut profond et baveux et les mains se firent baladeuses.

 

Gérard, à la vue de ce spectacle se mit à frétiller de la braguette. Mais pour le moment Anne-Lise préférait rester en tête à tête (pardonnez-moi l’expression) avec Florentine.

 

– Finalement je veux bien un massage ! Déclara-t-elle.

– O.K. je vais chercher ce qu’il faut !

 

Florentine revint avec une serviette de bain qu’elle étala sur le canapé, puis demanda à l’escort-girl se s’y coucher nue sur le ventre.

 

Gérard se leva et alla pour s’approcher

 

– Non, non ! Lui dit Florentine, toi tu restes assis et tu ne bouges pas, tu as juste le droit de te branler.

 

Très joueur, l’homme accepta ce rôle tandis que sa compagne disparut une nouvelle fois pendant quelques instants.

 

Quand elle réapparût, elle s’était affublée d’une blouse blanche non boutonnée avec rien en dessous.

 

– Et voilà, j’ai l’air d’une vraie masseuse, maintenant on y va ! Humm quel cul d’enfer tu te paies !

– T’as vu ça !

– Humm !

 

Et Florentine accompagna son appréciation en claquant le fessier de la belle, une claque plus symbolique que méchante.

 

– Si tu as envie de me donner la fessée, ne te gêne pas !

– Ah, oui ? Tu aimes plein de choses, toi ?

– Plein !

– Tiens ça t’apprendra à vouloir des fessées ! Lui dit-elle en claquant « pour de vrai » cette fois ci !

– Vas-y ! Fais-moi un cul tout rouge !

– C’est ce que je fais ! Tiens salope !

– Continue, tape-moi sur les fesses, insulte-moi, ça m’excite !

– Tiens, morue, tiens chiennasse !

– Continue ! Aïe ! Mais fais gaffe, tout à l’heure je me vengerais peut-être.

– T’as le droit, ma biche !

 

Au bout d’un moment Florentine cessa sa série de fessées, non pas parce que le jeu ne lui plaisait plus, mais parce qu’à force de taper ses mains devenaient douloureuses.

 

– Qu’est-ce que tu fais, toi, là-bas ! Demanda-t-elle en, interpellant Gérard.

– Ben, tu m’as dit de me branler, alors je me branle ! N’hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin de moi !

 

Florentine écarte maintenant les fesses d’Anne-Lise afin d’avoir accès à son mignon petit trou.

 

– Après la douleur, la douceur ! Commenta-t-elle en y appliquant sa langue.

– Hum !

– Quel endroit délicieux !

– D’autant que je ne me suis pas bien essuyé le derrière… Plaisanta l’escort.

– Menteuse, on a pris une douche ensemble. Regarde donc ce que je sors de ma poche !

– Oh ! Maman ! Un gode ! J’ai peur qu’on me le mette dans le cul ! Sa gausse Anne-Lise

– Hi, hi, je vais t’enculer, petite vicieuse !

– Tant qu’à faire j’aurais préféré que ce soit Gérard qui le fasse.

– Chiche !

– Je parlais sérieusement !

 

Alors Florentine appela son compagnon à la rescousse, celui-ci ne put décemment refuser ce qu’on lui demandait de faire. Il s’approcha de la belle qui se mit en position afin de faciliter l’introduction et lui pénétra l’anus de sa bite bien bandée.

 

Martino21F

 

Florentine se retrouvait donc momentanément hors-jeu avec un gode dans la main, devenu inutile. Inutile, c’est bien mal la connaître, le gode, elle l’enfonça dans le cul de Gérard. L’enculeur se retrouvant ainsi enculé à son tour.

 

Anne-Lise bien chauffée ne tarda pas à crier sa jouissance, ce qui excita notre Gérard qui du coup redoubla d’effort et finit par cracher son sperme tandis qu’au même moment Florentine lui retirait brusquement le gode qu’elle lui avait planté dans le cul.

 

– Bon, quelqu’un s’occupe de moi, où je me termine toute seule ? Demanda cette dernière.

 

– Tu voudrais un peu de mon pipi ? Lui demande Anne-Lise.

– Oh, oui, s’il est aussi bon que tout à l’heure, je vais me régaler !

 

Elle ne put lui offrir que quelques petites gouttes, mais la jolie mature s’en pourlécha les babines.

 

Puis, bon prince, Gérard vint la doigter avec énergie tandis qu’Anne Lise lui suçaillait les nichons.

 

Vendredi 15 février

 

Le lendemain Gérard téléphonait au professeur Martinov, lui narrait sa mésaventure et concluait en ces termes :

 

– Désormais entre Amaury Machin-chose et moi, c’est maintenant une affaire personnelle !

 

Amaury est placé en garde à vue, il a droit à une communication téléphonique, il joint donc son mentor qui était fou d’inquiétude.

 

– Je suis au poste, j’ai un peu pété les plombs avec un automobiliste…

 

Mais il se demande ce qu’il va lui raconter quand il sera libéré ! Il en est malade !

 

On ne lui trouve ni alcool, ni substance dans le sang, mais son casier judiciaire fait mention de plusieurs délits liés à des manifestations d’éléments factieux.

 

Interrogé il prétend s’être énervé après « un chauffard qui lui a refusé la priorité ». Les flics ne creusent pas davantage, ils ont d’autres choses à faire !

 

Samedi 16 février

 

Après vingt-quatre heures de garde à vue, on libère Amaury Duplessis, non sans l’avoir inculpé comme il se doit.

 

– Qu’est-ce t’as foutu ? Lui demande Pierre-Jean Rondeval-Blancard

– Je te l’ai dit !

– Je trouve ça bizarre ! C’est pas vraiment ton truc de te coltiner un chauffard !

– Oui, mais celui-là il m’avait trop énervé !

– Et qu’est-ce que tu foutais en bagnole dans les rues de Paris à cette heure-là, j’ai essayé de te joindre et ça ne répondait jamais.

– La batterie de mon téléphone était déchargée !

– Ben voyons ! Tu sais ce que je crois ?

– Non ! Répondit Amaury peu rassuré.

– T’as voulu draguer un minet et ça s’est mal passé, alors tu t’es vengé sur la bagnole du mec.

– N’importe quoi !

 

Et là Amaury est effondré, lui qui s’était démené comme un bon diable pour essayer de satisfaire son amant, voilà que celui-ci ne trouvait rien de mieux que de lui faire une crise de jalousie.

 

– T’es trop injuste ! Pleurnicha Amaury

– C’est moi qui suis injuste ? Avec tout ce que j’ai fait pour toi, tu ne trouves rien de mieux à faire que d’aller sucer la bite de n’importe qui et de me mentir comme le dernier des salopards !

– C’est toi le salopard ! Tu m’accuses sans savoir !

– Et le respect tu connais, pédale ! Répliqua Rondeval-Blancard en lui adressant une double paire de gifles.

– Ouin !

– Tu prends tes affaires, tu me rends mes clés et tu te casses.

– Si tu me laissais juste le temps de m’expliquer cinq minutes !

– Tu fermes ta gueule et tu te casses !

 

Des affaires, il n’en avait pas tant que ça, Duplessis n’habite pas là, il ressemble les vêtements de rechange et le nécessaire de toilette entreposé ici, il ne sait même pas comment les emporter.

 

– T’aurais pas un sac en plastique ? Bredouille-t-il.

– Démerde-toi.

– Je vais voir dans la cuisine.

 

Il y va ! Quand il revient, son désormais ex-amant l’interpelle :

 

– Tu prends aussi les merdes que j’ai posé sur la table, sinon ça va partir à la poubelle.

 

Sur la table il y a un coffret C.D. des œuvres complètes de Didier Barbevilain, un ouvrage in-folio illustré sur la division Charlemagne et une ceinture en cuir de grande marque.

 

« Le salaud, il me rend mes cadeaux ! »

 

L’humiliation est à son comble. Duplessis est au bord des larmes, il laisse les objets sur la table et gagne la porte.

 

– Les clés !

 

Il les jette à terre, dévale l’escalier, s’arrête au premier pallier et se met à chialer comme une madeleine.

 

Il erre dans les rues, brisé, humilié, désespéré.

 

« C’est de quel côté la Seine ? »

 

Son envie de se suicider est soudainement contrariée par une immarcescible envie de pisser. Evidement il ne trouve aucune sanisette de libre, alors il va dans un bistrot, et s’assoit en attendant qu’on prenne sa commande.

 

Choqué, il tente tant bien que mal de clarifier la situation dans son esprit. Il sait la rupture irréversible, Rondeval-Blancard est un de ces hommes qui se figure qu’être entier est une qualité alors que ce n’est qu’une des facettes de la suffisance et de la psychorigidité. A la rigueur, une seule chose pourrait le faire changer d’avis : que cette Anne-Lise lui apporte elle-même sa version des faits ! Mais comment faire ? Comment lui demander cela après l’avoir giflé et insulté ? L’argent bien sûr puisque c’est une pute ! Encore faut-il qu’elle accepte de l’écouter !

 

Il l’appelle, elle décroche mais c’est pour raccrocher aussitôt dès qu’elle reconnait sa voix.

 

Alors il lui envoie un long message dans lequel il s’excuse platement mais maladroitement n’ayant guère l’habitude de ce genre de situation. Et il termine en ces termes :

 

« Je passe donc sur l’échec de votre mission, je peux comprendre que ce sont des choses qui peuvent arriver, je vous en propose une autre plus simple et au même prix, je rappellerai dans une heure pour connaître votre réponse. »

 

– Ça sent le piège à plein nez ! Dit Anne-Lise en montrant le message à Gérard Petit-Couture.

– Il commence à nous emmerder, mais il va pas nous emmerder longtemps !

 

Une heure plus tard, Anne-Lise raccrochait de nouveau au nez de Duplessis.

 

Ce dernier eut alors l’idée de se faire aider par l’agence d’escorts dans laquelle il avait dénichée la fille.

 

– J’ai été très mécontent des prestations de cette Anne-Lise que vous m’aviez pourtant fortement recommandé !

– D’habitude on ne s’en plaint pas ! Que voulez-vous on ne peut pas plaire à tout le monde !

– Vous prenez bien ça à la légère, vous m’aviez pourtant affirmé que cette fille excellait dans les missions d’espionnage !

– N’importe quoi, c’est une agence d’escorts ici, c’est pas la C.I.A.

– Mais…

– Laissez-moi parler. Je me souviens de notre conversation : vous m’aviez dit que vous souhaitiez une fille capable de tirer les vers du nez à un tiers, je vous ai simplement répondu que j’avais une escort qui avait déjà pratiqué ce genre de choses et ç’est tout !

– C’est pareil !

– Non, ce n’est pas pareil et je vous fais remarquer que ce qui se passe entre l’escort et le client ne me regarde pas, sinon il y a des lustres que je serais tombée pour proxénétisme ! Vous voulez quoi ? Que je vous rembourse ? Il n’en est pas question ! Porter plainte ? Je vous souhaite bien du plaisir ? Non ? Autre chose ?

– Oui, que vous intercédiez afin qu’elle accepte un nouveau rendez-vous avec moi !

– Vous êtes mécontent de ses services et vous désirez avoir un nouveau rendez-vous avec elle ?

– Je me suis mal expliqué…

– Bon, vous dégagez s’il vous plait !

– Je ne vous demande pas la lune !

– Si vous n’êtes pas dehors dans trente secondes, j’appelle l’agent de sécurité !

– Salope !

 

Madame Louise se tourna alors vers son associée et amante :

 

– Règle numéro un : On ne négocie pas avec les râleurs, on les vire !

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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