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Les survivants de la fin du monde - 5 – Les gothiques par Léna Van Eyck
Thibault avait oublié d’être con, c’est dès la nuit tombée qu’il s’enfuit, il avait préparé une torche électrique, des piles et quelques provisions, ainsi qu’un large couteau de cuisine. On lui avait confié que le chien n’était pas « si méchant que ça » et qu’il était surtout dressé pour éloigner les inconnus, mais comme on dit « on n’est jamais trop prudent ». Il essaya toutes les portes, les trouva fermées à clé mais pu tromper l’une des serrures.
« Pour l’instant, je ménage mes forces, dès que l’alerte sera donnée, je foncerai à toute vitesse. »
Il se retourna plusieurs fois, il pensait que l’alarme, sans doute inaudible pour lui aurait pour effet indirect de faire allumer quelques lumières en façade de la ferme, mais il ne vit aucune lueur.
« Pff ! Elle ne fonctionne même pas leur alarme ! »
Pas de chien, pas d’alarme, Pour l’instant, tout se présentait bien… Longtemps il chemina, la nuit était noire, sans Lune ni étoile et empreinte d’humidité. Il ne tarda pas à ressentir la fatigue et le froid, commença à regretter d’être parti sur un coup de tête et se demandait même s’il ne serait pas judicieux de rebrousser chemin.
« Putain, j’en peux plus ! »
Il lui sembla apercevoir une pancarte, il s’en approcha et l’éclaira : « Eyrand » lut-il.
« Ce doit être un village, je vais pouvoir m’abriter ! »
Sur place, il ne parvint pas à ouvrir la grille du premier pavillon, mais celle d’un second ne résista pas à un grand coup de latte. Il ne trouva pas de cadavre, mais pour son grand bonheur, il y avait de l’eau dans le frigo et une couette sur le lit, fourbu, il s’endormit très vite sans entendre les bruits de pas de l’occupant du lieu…
Cinq minutes avant…
– On dirait une lumière ! Dit Jack
Le « gothique » se leva de sa chaise et écarta très légèrement le double rideau.
– Un mec avec une torche !
– Tout seul ? Demanda Prune.
– On dirait ! Qu’est-ce qu’il fout ? Il essaie de rentrer dans la baraque, il est con, il s’y prend comme un manche. Ah, il laisse tomber, le voilà à côté. Il essaie d’entrer chez Rochedoux, ça y est, il est rentré.
– On fait quoi ?
– J’en sais rien, on va attendre, demain on ira voir qui c’est ! C’est sans doute un « frigo » ?
Des « frigos » ? Des « gothiques » ? Jack ? Mais c’est qui ceux-là ? O.K. On va revenir un peu en arrière !
A la sortie Nord d’Eyrand, il y a un château, ou du moins ce qui a été en son temps une fort belle demeure, parce qu’aujourd’hui c’est plus une ruine qu’autre chose !
Quand la vieille châtelaine décéda, les problèmes de succession se compliquèrent à l’extrême jusqu’à ce que ces messieurs dames se décident conjointement à mettre en vente la baraque. Seulement voilà, les peintures et les canalisations étaient pleine de plomb et l’isolation thermique était à base d’amiante. Les rares acheteurs potentiels se proposaient de tout raser et de reconstruire et en proposait un prix dérisoire. Les héritiers, du moins une partie d’entre eux ne voulaient pas en entendre parler, et cela faisait des années que ça durait. Et pendant ce temps-là le « château » laissé à l’abandon, sans entretien continuait de se dégrader.
Jack, peu importe son vrai nom, est, ce qu’il est convenu d’appeler un fils à papa, maigrelet, binoclard, boutonneux et le cheveu gras, il possède cependant sa petite cour, son absence de charisme étant compensée par une générosité financière évidemment appréciée comme il se doit par sa « bande ».
Jack a une copine attitrée, elle s’appelle Prune, elle est très fière de sa longue chevelure brune et frisée qui lui descend jusqu’aux fesses… Sa peau est très blanche et ses yeux sombres, un vrai look de vampirette en quelque sorte. En fait c’est la fortune potentielle du garçon qui l’intéresse avant tout. Jack le sait fort bien mais s’en accommode.
La dernière lubie de Jack, c’est le gothique, après avoir dévoré et apprécié le roman « Entretien avec un Vampire » d’Anna Rice, parce que tous les goûts sont dans la nature, il se prit pour Lestat (eh oui le héros ne s’appelle pas Dracula, mais Lestat, la romancière se figurant que c’est un prénom français usuel !)
Donc Jack et sa petite bande, (ils étaient huit, quatre garçons et quatre filles au début de ce récit, tous entre 18 et 20 ans) s’amusent depuis plusieurs semaines à faire des soirées gothiques, soirées qui se déroulent l’après-midi puisque les parents de Prune rechignaient à la laisser sortir le soir, ils sont tous de noir vêtu avec des grandes capes, les filles sont maquillées avec un fond de teint blanc comme de la craie, le rouge à lèvres noir et les ongles itou.
L’ors d’une de leurs folles escapades, ils avaient découvert le « château » en ruines. Mobiliers et décorations avaient depuis disparus, victimes de la rapacité des héritiers. Sous la cave, vide aujourd’hui de sa collection de bonnes bouteilles millésimées, ils avaient découvert un second sous-sol à l’utilité non définie, une grande pièce vide protégé par une lourde porte qu’on avait oublié de refermer. La peinture s’écaillait et laissait apparaître une sous couche grise de peinture au plomb, celle-ci était censé protéger de l’humidité avant que le produit devienne interdit.
Ce lieu fut d’amblé adopté par cet étrange groupe gothique afin d’y accomplir leurs pitreries. Chacun avait déniché dans son grenier de quoi meubler l’endroit, trois vieux matelas afin de baiser dans un certain confort, une petite table et des chaises de jardin pliantes, ainsi que quelques tentures qu’ils accrochèrent aux murs afin de les habiller quelque peu.
Le rituel était toujours à peu près le même. Ils se regardaient un film de vampire sur l’ordinateur portable en fumant allègrement quelques pétards et en picolant abondamment. Puis on passait à des choses plus sexuelles, puisque c’était bien là le but ultime de ces petites parties.
Ce jour-là, ils avaient décidé de faire les choses de façon grandiose. Jack avait demandé à ses camarades de venir en tenue impeccable, grande cape noire, chemise blanche bien repassé et lavallière pour les garçons. Petite robe noire très courte sans manche avec décolleté plongeant pour ces demoiselles, et évidemment interdiction absolue de mettre une culotte. Jack avait également demandé aux filles de se parer de tous les bijoux de famille qu’elles trouveraient chez leurs parents.
Ne voulant pas de faire remarquer, ils avaient tous apporté leur panoplie dans des sacs de sport et se changèrent sur place au rez-de-chaussée.
Jack avait apporté une vieille bouteille de vin piqué dans la cave des parents et des verres à pied provenant du service en cristal de sa grand-mère.
Il déboucha la bouteille et en réparti le contenu dans les verres. Il leva le sien en c’écriant « Gloire aux créatures des ténèbres ! » Les sept autres répétèrent comme des perroquets « Gloire aux créatures des ténèbres ! » et ils avalèrent cul sec le pinard avec d’horrible grimaces puisque le vin avait tourné en vinaigre, mais personne ne se plaint.
La petite assemblée se mit ensuite à genoux, à l’exception de Jack afin de faire tourner un joint.
Jack fit ensuite procéder à un tirage au sort destiné à désigner l’offrande de la cérémonie. Il avait honteusement truqué le résultat puisque sur les quatre noms de filles, deux petits papiers étaient marqués au nom de Lucette, et aucun au nom de Prune. Jack n’avait pas envie de voir ce soir sa copine jouer ce rôle.
Kévin est le « petit gros » de la bande, Jack l’a accepté dans son groupe uniquement parce qu’il est le fils de la famille la plus riche du coin. L’esprit de caste en quelque sorte. Il choisit l’un des papiers, le sort avait donc désigné Lucette, une belle jeune femme, les cheveux châtain foncé coiffés en queue de cheval et toujours chaussé de lunettes à grosse montures, genre « spéciale secrétaire ».
Celle-ci connaissant son rôle, se prosterna au pied de Jack.
– O prince des ténèbres, je serais ton esclave, ta pute et ta salope !
– A poil poufiasse !
Elle se déshabilla intégralement en grande vitesse, puis Betty, une jolie blondinette décolorée aux sourcils noirs et au sourire désarmant, s’empara d’un gros marqueur rouge et lui écrivit quelques gentillesses sur le corps comme « trainée », « garage à bites » « salope ».
Puis Lucette s’arcbouta sur la petite table, cambrant ses fesses.
– Prince des ténèbres, nous allons punir comme il se doit cette femelle lubrique qui passe son temps à sucer des bites et à se faire enculer. Psalmodia Jack.
Ce dernier se saisit d’un martinet et asséna sept coups sur le derrière de sa victime, cela restait un jeu, il ne frappait pas trop fort, mais frappait quand même. Quand il eut terminé il passa l’instrument fouetteur à Kévin qui y alla de ses sept coups et ainsi de suite puisque tous les garçons et les filles firent de même. Sept fois sept, cela fait donc quarante-neuf coups que la belle reçut et son pauvre petit cul était maintenant rouge comme une tomate.
– Et maintenant comme il faut soigner le mal par le mal nous allons offrir la lubricité de cette putain au prince des ténèbres ! Anonna Jack le plus sérieusement du monde.
Moment de flottement, tout le monde regarde Lucette qui ne comprend pas ce qu’on attend d’elle, elle sait qu’elle va passer à la casserole et est toute prête à l’assumer, mais là on dirait qu’on attend autre chose d’elle.
– Lucette ton texte ! Lui souffle Jack.
– Le texte, quel texte ?
– Ben les filles avaient toutes un texte à apprendre, non ?
Les trois autres filles font des gestes de dénégation.
– Mais bon sang qui c’est qui s’est occupé des rôles ? Rouspète Jack.
– C’est moi ! Intervient Louis, j’ai oublié de leur filer la feuille, mais je l’ai là, Lucette n’a qu’à la lire.
Louis est un beau jeune homme aux cheveux roux, sa fine barbe à tendance à lui vieillir le visage. Il a eu un peu de mal à faire venir sa copine Lucette aux extravagances gothiques.
– Bon après cette interruption débile, nous allons reprendre la cérémonie. Louis, nous aurons une discussion après.
On tend un papelard à Lucette, elle le lit.
– Je ne suis qu’une salope désignée pour lécher le trou du cul plein de merde du prince des ténèbres…
Et là elle s’interrompt :
– Non mais c’est quoi ce que vous êtes en train de me faire lire, c’est du n’importe quoi !
– C’est juste pour le fun ! C’est des mots comme ça ! Si tu ne veux plus jouer, tu te casses ! S’énerve Jack, excédé par toutes ces interruptions.
Lucette lit son texte à voix basse avant de revenir dans le trip.
– Bon alors, je continue, silence tout le monde que je joue bien mon rôle.
Et la voilà qui se croyant sur la scène d’un théâtre, Lucette se met à lire son texte avec emphase en faisant de grand gestes avec les bras
– Tu en fais de trop, là, contente toi de lire ton texte normalement ! Intervient Jack
– Ça commence à me gonfler !
– Lucette ! vocifère Jack.
– Bon, ça va… Je lis : Je vais donc offrir mon joli petit cul…
– Ce n’est pas le texte ! Intervient Louis.
– Je sais mais c’est marqué, « mon cul plein de merde », c’est débile, je préfère dire « mon joli petit cul » ! C’est quand même plus convivial, non ?
Jack hors de lui arrache le papier des mains de Lucette et en fait une boule qu’il envoie valser à l’autre bout de la salle. Il souffle un grand coup et tente de reprendre le contrôle de la situation.
– Notre sœur Lucette est en ce moment dérangée par des esprits contraires, tous les mâles ici présents vont maintenant l’enculer après s’être fait sucer la queue comme il se doit. Et pendant ce temps-là les femelles lui donneront leur chatte à lécher. Kévin, tu vas commencer !
Le jeune homme retire son pantalon, puis s’approche tandis que Lucette se met en levrette sur l’un des matelas. Elle lui suce la bite avec gourmandise répétant les gestes que Betty, son initiatrice en la matière lui a enseigné.
Sa petite langue virevolte autour du gland et la queue a tôt fait de devenir raide comme un bout de bois. Il commence à se pâmer.
– Maintenant passe derrière et encule-la, mais ne va pas trop vite !
Kévin s’encapote, puis lubrifie le trou du cul de la belle avec du miel liquide, parce que c’est quand même plus cool et plus écologique que le gel intime vendu en sex-shop ! Puis il s’apprête à s’enfoncer dans le charmant petit trou.
Moment d’appréhension, Lucette s’est déjà fait sodomiser, mais là elle se demande comment ça va se passer, quatre mecs à la suite ça peut faire beaucoup. « Mais bon » se dit-elle, « je ne suis pas prisonnière et si ça tourne mal je me casse ! »
Mais Kévin n’a rien d’une brute et l’encule délicatement d’autant qu’il craint de jouir trop vite et de se faire engueuler par Jack.
Marie-Jeanne vient devant elle se faire sucer la chatte. Lucette n’aime pas l’odeur de sa partenaire, elle n’a rien contre les femmes, ni contre les odeurs corporelles, mais là quelque chose d’indéfinissable la gêne, elle tente d’en faire abstraction et s’acharne sur le clitoris pendant que l’autre lui pilonne le cul.
Marie-Jeanne pousse un cri qui se voudrait de jouissance, mais Lucette n’est pas dupe, sa partenaire vient de simuler.
« Pas bien grave, mais pourquoi ? »
– Au suivant ! Ordonne Jack en désignant Bruno.
Celui-ci a une grosse queue, longue et épaisse et Lucette a du mal à la mettre en bouche, qu’à cela ne tienne, elle lui travaille le gland, lèche la verge et pousse la fantaisie jusqu’à lui gober les couilles.
« Merde, ça va jamais rentrer dans mon cul, ce gros machin-là ! »
Louis arrive à la rescousse quand il voit son camarade sur le point d’enculer sa copine.
– Lubrifie à fond, sinon tu vas lui massacrer le cul !
– Louis, reste à ta place ! Bruno sait ce qu’il à faire. Intervient Jack
Première tentative ! Ça ripe complètement !
– Ouvre-toi, bon dieu ! Tempête le garçon.
– Je fais ce que je peux !
Après plusieurs tentatives infructueuses, Bruno fit un geste d’impuissance.
Jack a vite fait son choix, demander à Bruno d’insister, c’est prendre le risque que Lucette se rebelle, alors il joue au « grand sage » :
– Laisse tomber ! Maintenant c’est Louis qui va se faire sucer, toi tu attends la suite. Quant à toi Lucette, il va falloir que tu me dilates ce trou, tu as toute la semaine pour le faire, on va te prêter des godes, la prochaine fois, on ne tirera pas au sort, d’office ce sera toi l’offrande, et c’est Bruno qui te pénétrera le premier.
» C’est ça, si tu crois que je vais me livrer à ces singeries toutes les semaines, tu te fous le doigt dans l’œil. » Se dit-elle.
Louis après s’être fait sucer passe derrière et pénètre analement Lucette assez facilement. Il faut dire qu’il est en terrain connu puisque ces deux-là sortent et couchent ensemble depuis quelques semaines.
« Au moins, lui, il n’a pas une bite de cheval, c’est trop bon ce qu’il me fait ! Mais s’il reste avec ces conards, je le largue, les vampires ça va bien cinq minutes ! »
Betty vient par devant se faire lécher la chatoune.
Mais soudain Lucette sent sa tête lui tourner, derrière Louis se retire avant de s’écrouler, en quelques secondes toute la petite compagnie perd connaissance…
Quand ils se réveillèrent, ce fut l’incompréhension la plus totale :
– Qu’est-ce qui nous est arrivé ?
– C’est ton shit qui était pourri ! Qui c’est qui t’a refilé cette merde ?
– Putain, il va être 17 heures on est resté tout ce temps dans le coltar.
– Bon, on se rhabille et on se casse.
Et dès qu’ils furent au rez-de-chaussée, nos huit hurluberlus encore en tenue de vampires sortirent tous leurs smartphones comme un seul homme (parce qu’au deuxième sous-sol, ça ne passe pas !)
– J’ai pas de réseau ! dit quelqu’un
– Moi non plus !
En fait personne n’en avait et quand ils furent à l’extérieur ce fut la même chose.
– Il doit y avoir un problème chez Orange !
– Mais je ne suis pas chez Orange !
– C’est bizarre…
Et c’est sans se changer qu’ils débouchèrent à l’extérieur.
– Putain ces quoi ces fumées ?
– Et là sur la route, c’est quoi ce carambolage, venez voir, c’est dingue !
Et quelques instants plus tard :
– Mais c’est quoi, cette histoire ? Tout le monde est mort dans les bagnoles.
– La fin du monde ?
– On se rentre à Eyrand, vite fait.
Et sur place ils ne tardèrent pas à se rendre compte de l’horreur de la situation, un silence de mort, des cadavres dans la rue, des gens, des chiens, des chats, des oiseaux… chacun voulut rentrer dans sa famille.
– Si les téléphones ne marchent toujours pas je serais « au café normand ». Précisa Jack.
Il rentra chez lui, son père n’était pas là, mais il trouva sa mère, sa jeune sœur, la bonne et le chien, raides morts. Les poissons rouges avaient survécu mais il n’y prêta pas attention, rejoignant le canapé du salon où il resta prostré dans son chagrin et son désespoir une heure durant.
Il pensa un moment au suicide, puis se dit qu’il avait besoin de confronter sa douleur avec celles de ses camarades et rejoignit le « café normand ».
Sur place il trouva Kévin et Louis occupé à tirer les cadavres dans l’arrière-salle.
– Tout le monde est mort ! Dit Kévin, on a dû survivre parce qu’on était en sous-sol.
– Ben mince alors, mais c’est quoi ?
– Les radiations, qu’est-ce que tu veux que ce soit d’autre ?
– Donc, on va crever aussi ?
– Y’a des chances !
– Et les autres, ils sont où ?
– Prune n’est pas bien, elle aux chiottes avec Lucette.
Il manquait Marie-Jeanne et Bruno, on découvrit la première chez elle pendue par désespoir, Kévin qui était son petit ami apprenant la nouvelle chercha comment se suicider à son tour. On réussit néanmoins à le calmer. Quant à Bruno on ne le retrouva jamais. Betty sa copine, ne réagit même pas à cette disparition.
– Tous mes proches sont probablement morts, alors la disparition de Bruno ce n’est malheureusement qu’un détail !
Complètement abattus, ils décidèrent de rester groupés dans la maison des parents de Louis, la seule vide de cadavres. Très vite ils réalisèrent l’ampleur de la gravité de la situation.
Pas d’Internet, pas de téléphone, pas d’électricité, les routes encombrées de carcasses de véhicules devenus fous, des morts partout.
– Je ne comprends pas, finit par dire Jack. Y’a un machin, sûrement un gaz qui a empoissonné la région…
– Attends, objecte Lucette, le gaz ça ne coupe pas les téléphones…
– Ben si les gens qui s’occupent de tout ça sont morts, il n’y a plus de maintenance, c’est normal !
– Mais on devrait voir des avions ou des hélicoptères qui recherchent des survivants.
Du coup par pur réflexe, tout le monde se lève et sort regarder le ciel.
– On devrait voir des avions de ligne passer, non ?
– C’est pas un avion de ligne qui va nous secourir !
– Je sais bien, mais on devrait en voir passer.
– Il n’en passe pas tout le temps !
– Mais s’il n’en passe pas du tout, ça veut dire que la catastrophe, elle s’étend très loin.
Une réflexion propre à saper le moral du petit groupe qui n’avait pas vraiment besoin de ça !
Alors pendant des heures, ils scrutèrent le ciel, aujourd’hui bleu et sans nuages et n’y aperçurent ni avion, ni oiseau.
– On va faire quoi ?
– On pourrait bouger !
– Vers où ?
– Au hasard !
– Autant rester ici, il va bien se passer quelque chose !
C’est ce qu’ils firent.
– On a laissé nos affaires et nos sacs là-bas. Fit remarquer quelqu’un..
D’autorité Jack envoya les trois garçons chercher tout ça.
Quand ils revirent, il décida qu’il ne remettrait pas ses vêtements « civils », il se trouvait très bien en vampire d’opérette.
Prune ne dissimulait pas son anxiété, prenant sa température toutes les deux heures, balisant quand le thermomètre indiquait un tout petit peu plus que les 37° convenus, regardant évoluer ses rougeurs inopportunes et contrôlant la clarté de ses urines.
– Arrête ! Tu vois bien qu’on est pas malade !
– Si on est forcément malade ! T’as vu la mine à Kévin ?
– Evidemment, il ne bouffe rien !
– Si on mettait un grand drap sur le toit de façon à ce qu’il flotte comme un drapeau !
– Mais puisqu’il n’y a d’hélicoptère !
– Peut-être qu’un satellite va nous repérer et qu’ils enverront quelqu’un !
– Ça ne mange pas de pain ! Au boulot !
A suivre
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