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Chanette 24 – Tribulations helvétiques – 8 – Pas de bol par Chanette
Lundi 29 Mai
A Paris Nogibor a posté deux de ses agents devant la boutique de l’antiquaire, un pour suivre le tableau, l’autre pour suivre le bonhomme.
Et justement voilà que le bonhomme prend un taxi, l’un des « fins renards » le file en moto et s’aperçoit qu’il prend la direction de l’aéroport de Roissy
Sur place le suiveur lui colle le train jusqu’au guichet d’embarquement, puis téléphone à ses chefs qui mettent en place un plan drastique : muni de sa photo pas moins de six agents dont quatre en moto l’attendront à Genève.
A la sortie de l’aéroport, l’antiquaire loue une voiture, entre en ville et comme il n’est pas né de la veille et a pas mal roulé sa bosse, acquière rapidement la conviction qu’il est suivi.
Il s’installe à une terrasse de bistrot. Il sort la petite carte écrite par Podgorny avec le nombre à quatre chiffres et sur laquelle il a ajouté la date indiquée au dos du tableau. Les deux chiffres mis bout à bout constitue le numéro de téléphone de Ducaroir, il ne sait pas trop dans quel sens mais il n’y en a pas trente-six. Au dos du tableau figurait également une petite croix, signifiant que la cible devait être supprimée. Après avoir consulté un plan de la ville, il téléphone donc à ce Ducaroir.
– J’ai ce que vous attendez de la part du russe, mais je suis suivi. Vers 15 h, je serais au supermarché Migros devant les yaourts bios, faites deux ou trois courses avant et choisissez un pack de yaourt à 15 heures précise, je glisserais une enveloppe dans votre poche, nous n’échangerons aucun mot. N’ouvrez pas l’enveloppe dans le magasin.
– Votre téléphone est sûr ?
– Complétement.
A 14 h 45, l’antiquaire fait le tour des rayons et frôle plusieurs clients du sexe masculin sous prétexte d’attraper un produit. Le gars qui le suit ne comprend pas son manège et photographie discrètement les personnes ainsi rencontrées.
A 15 h 03, monsieur Dulong, paisible citoyen genevois arborant une fière allure choisit un pack de yaourts bios. L’antiquaire le frôle comme il a frôlé dix personnes avant lui, sauf que cette fois il lui glisse de sa main gantée, une enveloppe dans sa poche. Puis son forfait accompli, il s’en va frôler quelques autres clients, puis quitte le magasin après avoir réglé une tablette de chocolat aux noisettes. Le suiveur, lui ne comprend rien.
Voulant multiplier les fausses pistes, il s’en va au cinéma, changeant dix fois de place et s’asseyant systématiquement à côté d’une personne seule. Ce petit jeu terminé, il s’en va se délasser dans un des nombreux bordels de luxe de la ville, puis après un bon repas bien arrosé, il rentre à Paris avec la satisfaction du devoir accompli.
Les gens de chez Nogibor qui le filaient n’ont rien appris et en sont à se demander à quel moment ils se sont fait berner.
Monsieur Dulong après avoir réglé ses achats, les range dans le coffre de sa voiture garée au parking du magasin, s’installe au volant, et avant de démarrer cherche son paquet de clopes dans sa poche.
C’est à ce moment-là qu’il sent la présence de l’enveloppe.
« C’est quoi ça ? »
Il n’y a aucune inscription sur l’enveloppe, il l’ouvre, en extrait une feuille de papier qu’il déplie.
« Une feuille verge ! C’est quoi ce cirque ? Mais ça pue ce truc… Putain, ma tête… »
La sécurité du magasin découvrira le cadavre de monsieur Dulong dans sa voiture au parking, le soir après la fermeture.
Ducaroir a mal calculé son timing, il ne connait pas ce magasin dans lequel il ne se rend jamais et met un temps fou à repérer le bon rayon.
« Bon, cinq minutes de retard, ce n’est pas dramatique, il va m’attendre ! »
Sauf qu’arrivé devant le rayon, il n’y a plus personne, alors il s’empare d’un pack de yaourts bios, le manipule en faisant semblant de rechercher la date de péremption, le repose, en prend un autre, recommence…
« Bon, il y a dû avoir un problème, ce con a dû se faire repérer ! Le problème c’est que je dois l’être aussi ! Donc pas question de le rappeler. »
Ducaroir sort à pied du magasin, prend le tramway, laisse filer quelques stations, puis descend dans une zone résidentielle aux rues peu fréquentées.
« O.K. Personne ne me suit, je peux retourner récupérer ma bagnole. A moins qu’un type ne m’y attende, mais je saurais gérer.
En rentrant chez lui Ducaroir téléphone à son « messager » parisien avec un autre portable :
– Si le russe te contacte, arrange-toi pour savoir où il crèche.
– Ça ne va pas être évident…
– Je ne veux pas le savoir, embauche du monde en quantité suffisante. Moi je prends l’avion et j’arrive, réserve-moi une chambre où tu veux !
– Bien chef !
– Quelque chose de confortable quand même !
– Evidemment !
– Et booke moi une belle escorte, ça me déstressera, une belle brune avec des gros nichons
– Bien chef !.
Lausanne
La cabaret « Le Serpentin » à Lausanne faisait relâche le dimanche, il fallut donc attendre le lundi soir pour s’y rendre.
Anna devenait rongée par l’inquiétude et devenait irascible. Les deux femmes avaient rendez-vous avec Jérôme à 20 heures devant la gare de Lausanne. A 20 h 15, il n’était toujours pas là !
– Ce salaud s’est foutu de notre gueule ! Tempêta Anna.
Karine commençait elle aussi à baliser mais tentait de n’en laisser rien paraître.
Mais à 20 h 20 il fût là ! Taxi jusqu’au Serpentin. Jérôme s’adresse au portier.
– Irénée est là ce soir ?
– Yes ! Répondit laconiquement le bonhomme.
On les place, une jolie brunette aux seins nus vient s’enquérir des consommations.
– On vient voir Irénée !
– Dans la salle ou en privé ?
– Non, ici ça sera très bien.
– Champagne ?
– Allons-y !
Le dénommé Irénée se pointe trois minutes plus tard. C’est un travesti plutôt sexy, les cheveux mi-longs, blond et raides, Un ensemble bustier-petite culotte parme et une grosse ceinture noire par-dessus. Il fait la gueule, mais change d’expression en découvrant Jérôme.
– Mon Jéjé ! Y’a si longtemps, tu boudais ou quoi ? S’exclame-t-il en l’embrassant sur les lèvres.
– On voulait te demander un truc…
– Un truc cochon, j’espère, mais dis-donc tu pourrais me présenter tes copines, elles sont canons dit donc !
Jérôme fit donc les présentations.
– On cherche Lucia ! Finit par dire Jérôme.
– Lucia ! Ah, la belle Lucia, elle ne vient plus travailler souvent ici, je ne sais pas où elle est ?
– Non mais t’as peut-être l’adresse ?
– Tu ne lui veux pas de mal, au moins ?
– Est-ce que j’ai déjà fait du mal à quelqu’un ?
– Oh, tu sais, on en voit tellement !
– Bon alors l’adresse, c’est possible ou pas ?
– Bien sûr, il suffit que je demande à la patronne.
– Tu es sûr qu’elle l’a, au moins ?
– Evidemment, on remplit tous une petite fiche avant de travailler ici…
– Tu peux t’en assurer !
– On y va !
Et trois minutes après, Irénée, revenait tout sourire.
– Je l’ai l’adresse !
– Où ça ?
– Dans ma tête !
– Tu me la donnes ?
– Et j’ai quoi échange ?
Jérôme poussa un sourire d’exaspération.
– Tu veux combien ?
– Tss, tss, je ne veux pas d’argent.
– Tu veux quoi, alors ?
– Mais : ta bite dans mon cul, mon trésor !
– T’exagères ! Parce que tu vois, on est un peu pressé, là !
– Pressés, pressés, vous n’allez pas y allez ce soir, je suppose ? Alors je t’explique, là tout de suite ce n’est pas possible, je te fais attendre une petite demi-heure et après on y va, on fera ça dans ma loge. Je reviens mes chéries, là j’ai des clients à m’occuper.
Anna est au bord de la crise de nerfs, elle se fiche totalement du spectacle sur la scène, pourtant très osé où une jolie et plantureuse blackette s’introduit avec beaucoup d’énergie un gode dans chaque trou.
Finalement Irénée revient auprès de notre trio plus rapidement que prévu :
– On peut y aller mon trésor, mon client il n’a pas tenu la distance ! Euh, ces belles dames, elles vont t’attendre ou elles préfèrent venir avec nous ?
– Moi je viens ! Répond Anna.
Non pas que ce qui va se passer l’intéresse, mais elle craint que le travesti trahisse sa parole.
La loge d’Irénée est étroite et ne doit pas excéder les 10 m². Pas facile de s’installer à quatre, il y a une minuscule banquette à deux places, et une chaise devant le miroir de maquillage.
– Mais nous, on pas besoin de s’assoir, n’est-ce pas mon trésor ? Commente le travesti en tripotant ostensiblement la braguette de Jérôme.
– Je suppose qu’on n’a pas beaucoup de temps ! Remarque ce dernier.
– Théoriquement un quart d’heure, mais on peut dépasser, après faut que j’aille bosser en salle. On se déshabille un peu, hein ? Mais je garde mes bas !
Il garde ses bas, mais enlève son bustier et sa culotte, laissant apparaitre sa bite flasque, il retire aussi son soutien-gorge rembourré à l’ouate.
– T’as vu mon chou, c’est tout lisse, je me suis fait faire une épilation permanente, Touche, caresse ma poitrine tu vas voir comme c’est doux !
– C’est vrai que c’est vachement doux !
– Bien sûr puisque je te le dis, pince-moi les tétons, oh, c’est trop bon, tu fais ça toujours aussi bien, mon trésor ! Vas-y continue, fait plus fort, n’ai pas peur de me faire mal. Comme ça c’est bon, ça me fait bien bander.
Irénée s’est légèrement reculé, son cul est à présent carrément devant les deux femmes. En fait il est très joueur et l’a fait exprès.
– Si ces dames ont envie de me caresser les fesses, qu’elles ne se gênent surtout pas !
Du coup Karine avance sa main et lui pelote le cul, osant même lui enfoncer un doigt dans le troufignon tandis qu’Anna s’est croisé les bras dans une ostensible posture de refus.
– Bon allez mon grand, viens que je te suce le gland.
Petite flexion des genoux, Irénée est aux pieds de Jérôme, sa bouche ouverte gobe la bite avec voracité, engloutissant tout ce qu’elle peut, la langue entre en action en un ballet diabolique, frétillant sur le bout du gland et sautillant sur la couronne.
– Si je jouis dans ta bouche, tu vas être déçu ! Prévient Jérôme !
– T’as raison, mais qu’est-ce qu’elle est bonne ta bite. Je me suis régalé.
– Mais maintenant tu vas l’avoir dans le cul !
Une capote, du gel… il y a tout ce qu’il faut dans la loge d’Irénée.
Ce dernier se positionne en levrette à même le sol parallèlement aux deux femmes qui vont ainsi pouvoir assister en direct au spectacle. C’est qu’il est un peu exhibitionniste, Irénée.
La bite de Jérôme entre toute seule. Et c’est parti pour une série de va-et-vient qui font pâmer d’aise le mignon travesti.
– T’avais déjà vu deux hommes s’enculer ? Demande Karine à Anna-Gaëlle.
– Oui !
– Ben moi, ça faisait longtemps…
– Mais aujourd’hui j’m’en fiche je voudrais bien qu’ils se dépêchent de finir.
– Ben moi ça m’excite !
– Tant mieux pour toi.
L’affaire ne dura pas très longtemps, Jérôme passablement excité par la turlutte que lui avait prodigué le travesti, finit par jouir entre ses fesses…
– Tu m’a bien enculé, mon salaud ! Mais maintenant qui c’est qui me finit ? Demande-t-il en montrant sa bite bandée comme un arc.
Et alors que Jérôme s’apprêtait déjà à prendre le membre en bouche, Karine saisie d’une impulsion subite, lui brûla la politesse et goba la bite du travesti. Quelques coups de langues bien placés, quelques va-et-vient opportuns et bientôt sa bouche se remplit de giclées de sperme. Elle proposa à Anna de partager cette friandise mais celle-ci refusa, laissant sa complice avaler toute seule.
– Et maintenant l’adresse.
– Bien sûr mes chéries, je vous l’écris sur ce petit bout de papier. Son nom de famille c’est Foxenberg.
Mercredi 31 mai
Les complices de Lucia avaient été sélectionnés plusieurs semaines auparavant, Danica, une jolie brune aux cheveux longs légèrement ondulés avec des reflets auburn, et un joli nez droit, long et parfaitement dessiné, était française, elle travaillait au « Serpentin » à Lausanne comme strip-teaseuse Lucia qui ne la connaissait que de vue, l’avait côtoyé intimement un jour qu’un client de la boite avait sollicité un trio en arrière-salle. Elles étaient devenues copines d’autant plus facilement que la Danica appréciait autant les femmes que les hommes.
Très vite Lucia lui avait fait miroiter ce qui devait être un « énorme coup ».
– Où ça ?
– Je ne sais pas exactement, un gros joaillier je crois bien… C’est hyper sécurisé, mais je vais avoir un tuyau avec les plans de sécurité, les alarmes et tout ça ! On peut faire le coup à trois, on y va, on se sert, on laisse le magot au chaud pendant six mois et après, plus besoin de travailler.
Evidemment, cette évocation laissa Danica songeuse.
– Il n’y a aucun risque ?
– Oh là là je n’ai pas dit ça ! Le risque zéro, ça n’existe pas, mais disons qu’il est limité !
– 10 % de risques ?
– Non, je ne peux pas chiffrer, mais moi le risque, je le prends. Au fait ton casier est vierge ?
– Oui pourquoi ?
– Parce ce que tu vas laisser des empreintes, et qu’il ne faut pas que tu sois fichée.
Danica accepta assez rapidement, puis lui présenta ensuite l’un de ses petits amis occasionnels, Albert, jeune français en rupture de ban avec ses parents fortunés, blondinet trapu ressemblant un peu à Trump en plus jeune, vivant d’expédiant, mais jamais fiché, lui non plus.
Ni l’un, ni l’autre ne fréquentait les bars louches de Genève, ils étaient donc inconnus au « Ballon blanc ». Il avait néanmoins été convenu que cet établissement servirait de point de relais en cas de pépins.
18 heures 50
Danica et Albert habillés en grands bourgeois et parfaitement grimés sont chez Van Steenbergen et examinent quelques diamants de prix.
L’endroit est très bien sécurisé, consignation des papiers d’identités, prise de photos, sas, scanners pour détecter tout ce qui pourrait ressembler à une arme ou à un explosif
Lucia attend en bas au volant d’une voiture volée, non pas devant l’entrée publique, mais dans une rue derrière, là où entrent et sortent les membres du personnel.
La sécurité se met en route automatiquement à 19 heures sauf si un responsable compose un code de temporisation.
Paulus, le fondé de pouvoir se lève pour aller chercher un nouveau présentoir. Albert attend que le coffre soit ouvert, puis rapide comme l’éclair se lève, sort de sa chaussette un couteau en céramique et s’en sert pour tenir en respect Paulus.
– Maintenant, tu ne bouges plus.
Il est tout pale, Paulus ! Dame, cela devait faire quinze ans qu’il ne s’était pas fait braquer !
Albert attend que l’horloge marque 19 heures en clignotant de façon intempestive. Il compose alors sur le clavier dissimulé habillement sous le bureau de Paulus, le code de temporisation qui retardera les alarmes de vingt minutes, puis oblige le fondé de pouvoir à valider l’opération en apposant l’empreinte de son index.
Paulus est gaucher et tout naturellement c’est l’empreinte de son index gauche qu’il a fait mémoriser par l’ordinateur.
Sauf que là, il vient d’apposer l’index droit, La non-concordance détectée par l’ordinateur déclenche automatiquement une alarme au poste de police le plus proche.
Lucia en bas, entend des sirènes de voitures de police
« Merde, c’est quand même pas pour nous ! Où est-ce qu’on aurait merdé ? »
Les bruits des sirènes se rapprochent très rapidement. Lucia fait démarrer son véhicule et s’en va un plus loin dans une rue adjacente.
Et là, incrédule elle voit le fourgon de police continuer son chemin vers on ne sait quelle destination.
« Bon, fausse alerte, c’était pas pour nous, je vais revenir me garer ! »
Sauf que la rue étant en sens unique, elle est obligée de faire un petit détour, et qu’elle est retardé par une automobiliste qui met un temps infini à faire son créneau.
Quand elle arrive à l’angle de la rue, derrière la joaillerie, la rue est barrée, une voiture à un bout, une autre dans l’autre, cinq « Rambos » sortent d’une troisième et pénètre dans l’immeuble du joaillier.
« Bordel de merde ! Et je ne peux rien faire ! C’est fou, ça ! Quinze mecs pour des bijoux pour rupins et pendant ce temps-là des mecs qui attaquent des petites vieilles sont à peine recherchés ! Je ne peux rien faire, Albert et Danica vont se faire ramasser ! Et en plus, j’ai dû me faire repérer par les caméras de télésurveillance. Courage, fuyons ! »
Elle abandonne très rapidement sa voiture et rentre à pied, découragée et très énervée.
Dans un premier temps Lucia est obnubilé par une seule pensée : « qu’est-ce qui a merdé ? ». Elle a beau retourner le problème dans tous les sens, elle ne voit pas.
« A moins que soit Danica soit Albert soit une balance ! »
Eh oui, et dans ce cas les flics vont se pointer chez elle.
« Bien sûr il me suffirait de ne pas y retourner, sauf qu’il y a Chanette, et que si elle se met à parler, elle peut en avoir des choses à raconter. »
Lucia entre en trombe dans son appartement, le visage décomposé :
– Un souci ? Demandais-je
– Non de grosses emmerdes, on se casse d’ici. Chaussures, manteau, affaires, on va dehors.
– Mais…
– Mais, grouille, je t’expliquerais tout en route !
On prend la bagnole, direction : Montreux. Si ça continue comme ça on va finir par faire tout le tour du lac ! J’en ai un peu marre d’être ballottée comme une marionnette, mais que faire d’autre ?
– Je pense que très bientôt tu seras libre, j’attends de lire la presse pour te le confirmer.
– Tu m’expliques mieux ?
– Le casse a foiré, le gars et la fille qui sont montés chez Van Steenbergen se sont fait pincer. Alors il y a plusieurs scénarios : soit ils ont merdé, mais je ne vois pas comment, on a assez répété la procédure, dans ce cas, remonter jusqu’à moi va être compliqué, mais c’est faisable, soit on a été balancé et dans ce cas les flics vont venir direct chez moi. Tu vois un peu la situation ?
– Et pour moi, ça change quelque chose ?
– Trop tôt pour le dire ! Faut attendre demain.
– Tu peux comprendre que j’en ai marre ?
– Et moi, j’en n’ai pas marre peut-être, j’ai fait pas mal de conneries, mais ce n’est pas une vie ! Ce que je voulais, c’est faire un gros coup et me ranger des voitures, des mois et des mois que je prépare ça, et là je me retrouve comme la dernière des conasses.
Je ne vais quand même pas compatir !
– J’en suis désolée pour toi, mais ça ne répond pas à la question.
– Ecoute, ma grande, tu n’es pas prisonnière, si tu veux qu’on se sépare, on se sépare, même si tu me trahis, je ne risque pas grand-chose, j’ai assuré mes arrières.
– Je ne te trahirais pas
– Même si on te torture ?
– On ne va pas me torturer !
– Si ! Si tu refais surface au grand jour, Podgorny va te retrouver en quelques heures.
– Et si je demande protection à la police ?
– Et tu vas leur dire quoi ?
– Que j’ai été kidnappé par des inconnus et qu’ils m’ont relâché après m’avoir piqué l’appareil photo.
– Et tu leur diras que tu étais où ?
– Je peux décrire la villa du boss.
– Bravo ! Ils vont te questionner sur la mort du boss, ils vont déterminer la date de sa mort, te demander qui t’a donné à manger, ce qu’il y avait dans les assiettes, où t’as couché… Faut peut-être pas prendre les flics pour des cons !
– Tu crois que mon appart à Paris est surveillé ?
– Et ton téléphone aussi, sur le coup ils sont au moins deux : Nogibor et Podgorny. Nogibor c’est pas si grave, ce ne sont pas des flics, ils ne peuvent pas t’arrêter, juste te refiler aux flics. De toute façon les flics il faudra que tu y passes, mais pas tout de suite.
– J’ai un peu du mal à suivre, là !
– Si Podgorny est arrêté, tu seras juste interrogée comme témoin, ils voudront te faire signer une déposition où tu déclareras avoir accepté de livrer un appareil photo en Suisse contre du fric. Ils te poseront des tas de questions, mais ne s’acharneront pas. Le danger c’est Podgorny, si ses sbires te retrouvent, t’es morte.
– On va où ?
– A Montreux ! C’est une planque sûre, mais il y aura peut-être une contrainte un peu emmerdante.
– C’est à dire ?
– Tu me laisses un peu conduire sans poser de questions, il faut que je décompresse.
– C’est ça, décompresse !
A suivre
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