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Chanette 24 – Tribulations helvétiques – 9 – Montreux – Lausanne – Châtelet par Chanette
Montreux
Emilio Grimaldi habitait une petite maison bourgeoise un peu avant Montreux.
– C’est là ! Dit simplement Lucia en garant sa voiture. Le mec est bizarre mais pas méchant, je l’ai connu dans un cabaret, il était jongleur et funambule, il a fait une mauvaise chute et il a les jambes abimées, je ne sais pas de quoi il vit maintenant, il ne sort plus, il se fait livrer ses courses par l’épicier et on vient lui faire le ménage et s’occuper de son linge.
Grimaldi vient nous ouvrir en se servant de ses béquilles.
– Lucia ! Il y avait longtemps !
– Je te présente Simone !
Elle aurait pu me trouver un nom moins tarte !
– Enchanté ! Vous avez besoin d’un hébergement provisoire je suppose ?
– Comment t’as deviné ! S’étonne Lucia
– Vous ne vous êtes pas annoncées par téléphone, donc je suppose que vous êtes en cavale ?
– Un petit peu !
– Qu’est-ce que t’as encore fait comme bêtise ?
– Je ne peux pas t’en parler pour l’instant !
– Ben voyons !
– Bon, tu nous héberges ?
– Ça a un prix !
– T’exagères !
– Non, c’est normal, un service en vaut un autre…
– Mais…
– Laisse-moi parler ! Si tu ne veux pas payer, je crois que j’aurais la faiblesse de t’héberger quand même, toi et ta copine, parce que je ne veux pas vous laisser à la rue, mais j’en serais très contrarié et ce ne sera peut-être plus la peine de revenir.
– Oui, bon, d’accord, mais ce soir, je suis crevée, on verra ça demain matin, quant à ma copine tu la laisses tranquille !
– Je n’ai jamais forcé personne ! Voilà les clés du garage, allez me rentrer votre bagnole !
Je viens de comprendre que le paiement va s’effectuer en nature ! Mais aussi que j’y échappe !
– Juste une nuit ! Ajoute Grimaldi pendant que nous sortons.
Manifestement, Lucia est embêtée
– T’as compris ce qu’il veut ? Me demande-t-elle
– Ben oui, je ne suis pas complétement conne !
– Oui mais je vais t’expliquer mieux !
– Ah ?
– En fait je vais te demander quelque chose, mais si tu refuses, je n’insisterais pas !
– J’ai compris et la réponse c’est non !
– D’accord, c’est non, mais laisse-moi quand même t’exposer le problème.
– Expose, mais ça ne changera rien !
– Il est possible que demain, on y verra plus clair. Mais ce n’est pas sûr, la situation peut très bien se décanter qu’un jour plus tard, voire deux. Mais de toute façon elle se décantera !
– Et alors ?
– Il faut qu’on puisse éventuellement rester disons trois nuits.
– Tu sais que j’en ai marre !
– Oui !
Un moment de silence, elle me regarde.
– Je suppose que tu n’as pas changé d’avis ? reprend-elle.
– Je n’ai aucune envie de coucher avec ce type !
– Ce n’est pas en termes d’envie qu’il faut raisonner.
– Je croyais que tu n’insisterais pas !
– Je n’insiste pas, je te donne tous les éléments du problème.
– Alors, laisse-moi réfléchir.
Une façon classique de tuer la discussion, parce que tel que c’était engagé, je la sentais capable de me rappeler que j’étais une pute et de me dire que j’avais probablement couché avec pire. Je pourrais évidemment lui répondre qu’une dominatrice ne couche pas (du moins en principe), mais à quoi bon quand la discussion part sur ce genre de rails, et bien justement elle finit par dérailler. Or il se trouve que je n’ai aucune envie de me mettre cette nana à dos. Après tout, elle m’a sauvé la vie, mais cette façon de la remercier me gonfle.
– Je vais voir s’il y a une autre solution, mais à priori je ne vois pas. Ce serait une ordure, je le menacerais avec un flingue, il se trouve que je n’ai pas envie de menacer ce type. Il tente sa chance, faut le comprendre, il doit avoir une vie sexuelle de merde !
– Si je pouvais être sûre que dans trois jours tout ce cirque sera terminé.
– Fais-moi confiance !
Tu parles !
Je soupire un grand coup avant de lâcher :
– Bon si tu lui expliques que je n’embrasse pas sur la bouche et que tout se fait avec capote, je veux bien marcher !
Du coup son visage rayonne.
– Ne t’inquiètes pas pour ça, je lui dirais, mais les pénétrations ce n’est pas trop son truc, c’est un maso, il faut lui faire des petites misères et quand il bien excité, il se branle.
Elle ne pouvait pas le dire tout de suite ? On revient à l’intérieur.
– On a un peu discuté, si on te fait un petit duo toutes les deux comme tu aimes bien, tu nous garde deux ou trois jours ? Lui demande Lucia.
– Ça marche, mais ça m’embête d’attendre jusqu’à demain.
– On va le faire ce soir, mais avant on aimerait manger un morceau.
– J’ai que des pâtes !
– Ce sera parfait !
On a dîné sans se presser, les pâtes, puis le fromage, puis le café. Il n’était pas difficile de deviner qu’Emilio Grimaldi s’impatientait de passer à la page « sexe » de la soirée.
– Dis-moi, Emilio, tes béquilles tu peux t’en passer ou pas ? Lui demande tout d’un coup Lucia.
– Sans les béquilles, je tombe !
– Et à genoux ? A quatre pattes ?
– Pas de problème
– Alors mets-toi à poil, on va t’offrir une petite domination de derrière les fagots. Quand ce sera fait tu resteras à genoux. O.K. ?
– D’accord, mais vous vous ne vous déshabillez pas !
– Si mais seulement à la fin ! Ce sera la cerise sur le gâteau, tu pourras même te branler en matant nos nichons.
Malgré tout Lucia retire son pantalon et son haut, restant donc en slip et soutien-gorge. Elle m’invite à faire de même.
Elle se tourne ensuite, et dégage légèrement sa culotte de façon à offrir son cul à Grimaldi.
– Allez, ma salope, lèche mon trou de balle.
Le type ne se le fait pas dire deux fois, il lui écarte les globes fessiers et vient butiner de sa langue le bel œillet de la rousse.
– Ça te plaît, ma salope de me lécher mon trou à merde ?
– Humpf, humpf !
– Dommage que je n’ai pas envie, je t’aurais bien fait caca dessus !
– Je veux bien que tu essaie ! Répond-il.
– Attends, je ne chie pas à la demande, par contre je peux te pisser dans la bouche, ça te dit ?
Ça lui dit ! Mais ça demande un peu d’organisation, on roule le tapis pour dégager le sol carrelé, le bonhomme s’y allonge. Lucia ne fait pas dans la dentelle et sans aucun préliminaire lui urine dans la bouche. Il en avale pas mal mais présume de ses capacités et finit par tousser.
– Ben, alors pépère ! T’avales de travers ! Et en plus t’en as foutu partout, et comme je suppose que t’as du mal à faire le ménage, qui c’est qui va se taper le nettoyage, c’est Lucia ? C’est pas cool, ça ! Pas cool du tout ! Je crois que ça mérite une punition ! T’es bien d’accord avec moi ?
– Mais absolument, ma chère amie !
– Bon, t’as un truc qui fouette chez toi ? Un martinet ? Une cravache ?
– Une cravache, oui !
– Ben qu’est-ce que t’attends pour aller la chercher, Et tu nous la ramènes entre tes dents, comme un brave toutou !
– Repasse moi mes béquilles !
– Pourquoi faire, tu peux très bien y aller à quatre pattes !
Pour l’instant je suis peinarde dans mon rôle de simple spectatrice, je sens que ça ne va pas durer.
Effectivement, Grimaldi se ramène avec l’objet contendant, Lucia lui prend et me le tend :
– Ça te dit de le faire ?
Qu’est-ce que je disais ! Me revoilà dans mon rôle de dominatrice sauf que là la prestation n’est pas tarifée !
– Tends bien ton cul ! demandé-je ?
Je fais comme j’en ai l’habitude, un premier coup moyen pour tester sa capacité à encaisser, puis je monte en puissance jusqu’à ce que je sente que j’atteigne ses limites, à ce moment-là je continue en faisant en sorte d’espacer mes coups de façon aléatoire afin qu’il ne puisse les anticiper. Hé, c’est que c’est un métier !
– Tu fais ça comme une pro ! Me complimente Lucia.
– Je suis une pro ! Qu’est-ce que tu crois ?
Le gars ne tarde pas à avoir le cul tout rouge. Quand j’estime qu’il en a eu assez, j’arrête en concluant d’un dernier coup plus violent que les autres.
Le mec hurle.
– Oh ! Pardon ! M’amusais-je en reposant la cravache.
– On lui fait quoi, maintenant ? Demande Lucia.
– On pourrait faire des trucs avec des bougies ! Suggère Grimaldi
Ah, bon c’est le soumis qui intervient en plein milieu d’une séance pour choisir son menu ! Ce doit être une spécialité suisse ! Donc allons-y pour les bougies, et c’est Lucia qui s’y colle.
Elle fait d’abord couler la cire sur ses tétons, faisant sursauter notre homme, il faut savoir que la cire de bougie ne brule pas, même pas au premier degré, en fait on est juste un peu en dessous de ce niveau, autrement dit, c’est très chaud mais c’est tout. Si on est un poil maso, la sensation peut devenir exquise.
Effectivement Grimaldi se pâme, lorsque la cire coule sur ses testicules, là où la peau est bien plus fragile, il grimace un peu, mais supporte.
Bien sûr la cire se solidifie très vite recouvrant la peau d’une croute blanchâtre… Et cette croute inesthétique, il serait du dernier mauvais gout de la laisser ainsi. Donc il faut la retirer, et là ça fait très mal, d’autant que les poils viennent avec, un peu comme quand on s’épile avec des bandelettes de cire.
Et comme on est très méchantes, on lui a demandé de nous ramener des pinces à linges de sa buanderie et on lui en a posé sur ses tétons et sur ses couilles aux chairs déjà meurtris par le retrait des croutes de cire. Puis on lui attache les mains et les pieds.
– Qu’est-ce qu’on pourrait encore lui faire comme misère ? S’interroge Lucia.
– Je sais pas ! Répondis-je, il a peut-être un gode…
– Bien sûr qu’il en a un, n’est-ce pas Emilio que t’as un gode ?
– Oui, oui, approuva l’homme
– Seulement, ce ne sera pas une punition, il est à moitié pédé, alors les trucs dans le cul, pour lui c’est pas des misères, il adore ça ? N’est-ce pas Emilio que tu es à moitié pédé ?
– A moitié oui !
– T’es un suceur de bites ?
– Oui, j’aime bien !
– Et un enculé ?
– Aussi, oui !
– Il y a peut-être des orties dans son jardin ? Suggérais-je !
– Non, non pas les orties : Proteste Grimaldi.
Et ce n’est pas une protestation théâtrale, non, c’est une vraie protestation.
– Mais dis donc, pédale ! C’est pas toi qui décides ! C’est nous les maîtresses ! Rétorque Lucia d’un ton péremptoire.
– Camomille, camomille ! Hurle alors Grimaldi.
– Qu’est-ce qu’il raconte ?
– Il a dit camomille ? C’est quoi camomille ?
– Mais c’est le mot de sécurité ! Explique l’homme.
– On avait défini un mot de sécurité ? Me demande Lucia.
– Non, je ne crois pas !
– On fait quoi ? Tu veux qu’on arrête ? Lui demande Lucia.
– Non, Fouettez-moi encore un peu, vous ne m’avez fouetté que le cul, y’a d’autres endroits.
Alors Lucia reprend la cravache…
– Attends un peu, j’essaie un truc ! Interviens-je.
Puis m’adressant à Grimaldi :
– On ne va pas te fouetter aux orties, mais je voudrais juste te faire essayer un truc, dis-moi où il y en a et je ferais devant toi un test sur ma peau.
– A droite en sortant…
Je suis allée en cueillir et je suis revenue devant lui, j’ai pris une branche, puis la promenait sur l’intérieur de mon avant-bras. Très vite ça picote, il ne faut rien faire et surtout ne pas se gratter, j’attends une minute ça se calme puis la sensation de picotement revient de plus belle.
– Voilà, tu vois j’en suis pas morte, et comme tu as les mains attachées, tu ne pourras pas te gratter ! On essaie ?
– Un tout petit peu ! Répond Grimaldi.
Je prends deux branches et lui balaie les cuisses. Je laisse faire, il fait la grimace, je ne continue pas le reste va venir tout seul. Il paraît surpris que la douleur ne persiste pas, Mais il est encore plus surpris quand la « seconde vague » arrive.
– C’est diabolique ce truc ! Commente-t-il
– Je t’explique, maintenant ça va rougir, après ça va cloquer, tout cela va durer une heure et demie et après ça va commencer à disparaitre, on le fait ?
– Pas trop longtemps, alors ?
– D’accord ! Et pendant que ça piquera bien, on te détachera pour que tu puisses te branler et nous deux pendant ce temps à on te montrera nos nichons.
– Vos chattes aussi !
– Nos chattes aussi ? Demandais-je à Lucia
– Bien sûr, on ne va pas être vache ! Répond-elle avant de se tourner vers moi : « Je te laisse opérer, je n’ai jamais fait ça ! »
En ce qui me concerne, ça faisait un sacré bout de temps que je n’avais pas pratiqué ce genre de choses, mais c’est vrai que des orties à Paris, il y en a peut-être mais je ne sais pas où ? Au début de mes activités, il m’arrivait de me déplacer en banlieue ouest chez Corinne une collègue qui faisait de la domination en pavillon, c’est elle qui m’avait initiée à cette pratique. Je ne l’avais pas oublié.
Alors, après lui avoir retiré ses pinces, j’ai pris le bouquet d’orties et m’en suis servi pour lui caresser, le torse, le ventre et les cuisses. Il poussait de petits cris en gigotant dans la limite de ce que permettaient ses liens. Je parachevais ma besogne en effleurant sa verge et ses couilles. Grimaldi se mit à gémir, dans un mélange de souffrance et de plaisir masochiste.
A la hâte j’envoyais valser soutien-gorge et culotte, Lucia m’imita. Je détachais les pieds de l’homme puis J’attendis alors que l’homme fusse envahi par la deuxième vague de picotements pour lui défaire ses liens aux poignets. Je m’approchais très près de lui, et lui mis très brièvement mon téton en contact avec ses lèvres, puis je me reculais.
– Maintenant, branle-toi !
Il le fit avec une frénésie diabolique, je me laissais arroser les seins du jus de sa jouissance.
Moi qui ne mouille jamais pendant mes séances de domination, je ressortais de celle-ci excitée et trempée. Allez savoir pourquoi ? Question de circonstances, de contexte ?
– C’était terrible ! Commente Grimaldi. Maintenant faut que j’aille pisser.
– Pisse-moi dessus ! Lui proposais-je sans réfléchir.
Il n’en revient pas l’Emilio, Lucia non plus d’ailleurs. L’homme se relève, reprend sa canne, puis me vise, j’ouvre la bouche, je me régale de son urine, je cherche les lèvres de Lucia, nous nous embrassons.
En ce moment je crois que j’aurais fait n’importe quoi tellement je suis excitée, des images scatos me traversent l’esprit, mais je parviens à les refouler n’ayant pas l’intention de choquer mon monde.
Je me couche par terre, et me branle. Lucia me regarde incrédule.
– Viens, viens me lécher la chatte !
– Là ? tout de suite ?
Ben bien sûr que c’est tout de suite, c’est pas dans trois heures !
– Viens, Lucia, viens, je n’en peux plus.
Sa langue agile a remplacé mes doigts, je ne tardai pas à jouir avec une intensité rare.
Je me relevais, épuisée, dégoulinante de la pisse de Grimaldi, les cuisses imbibées de ma mouille. Autant dire que j’avais besoin d’une bonne douche.
– Ben, on peut dire que tu as assuré ! Me dit Lucia.
– Hé ! T’as vu, hein ?
Sous la douche je suis revenue sur Terre. J’étais partie je ne sais où, me voilà revenu à la réalité, celle d’une fille en galère, qu’on a failli assassiner, qui voudrait bien rentrer chez elle, mais qui ne peux pas parce qu’il paraît que c’est dangereux !
Quoiqu’il en soit je ne regrette pas ce moment de pure folie ou l’espace d’un moment je me suis évadée de ce monde de fous.
Lausanne
Anna-Gaëlle et Karine se rendent à l’adresse de Lucia obtenu grâce à Jérôme et Irénée, mais trouvent porte close.
La voisine de palier leur indique que la jeune femme habite bien là, mais qu’il n’y est pas tout le temps et qui lui arrive de rester plusieurs jours sans rentrer.
– Elle travaille dans le spectacle, vous comprenez ?
Les deux femmes se regardent avec lassitude.
– Merde, on fait quoi ? Se lamente Anna
– Attendre !
– Non, c’est pas vrai !
– On va se poser dans un café, il faut qu’on réfléchisse.
– Il n’y a pas un moyen de la joindre ? Insiste Anna auprès de la voisine.
– Je ne vois pas comment ! Je ne sais pas où elle travaille.
– Mais c’est très grave, madame, il s’agit d’un cas de vie ou de mort !
– Dans ce cas, allez donc à la police !
– Vous n’auriez pas son numéro de portable par hasard ?
– Ah, non, pas du tout ! Je regrette !
– Même contre 100 euros !
– Vous m’embarrassez !
– Donc vous l’avez !
– Je vais vous le donner, mais ce n’est pas bien beau, ce que je fais.
– Mais si, c’est très beau ! Rétorque Anna en embrassant la voisine.
Une fois redescendues, elles tentent d’élaborer une stratégie.
– Qu’est-ce qu’on va lui dire ?
– Qu’on est à la recherche de Chanette, qu’on sait qu’on les a vu ensemble, et qu’on voudrait en savoir plus.
– Et si elle le refuse !
– On la menace d’aller aux flics. On lui dira qu’on a plein de renseignements sur elle, son adresse, les endroits qu’elle fréquente… tout ça…
Sauf que le portable ne répond pas !
– Je rappellerais dans une heure, si ça ne répond pas, je laisserais un message ! Propose Karine.
Une heure après, ça ne répondait toujours pas
– On va aux flics ? Propose Anna.
– On n’a même pas la véritable identité de cette nana !
Jeudi 1er juin
La lettre imprimée sur ordinateur est rapidement montée jusqu’au bureau du responsable de la police locale, Frank Godard.
» Cette lettre a été postée hier à 11 heures. A 19 heures, la joaillerie Van Steenbergen a été cambriolée. Les voleurs ont utilisé une copie des instructions de sécurité dissimulée en code dans les métadonnées d’une photo appartenant à Fédor Podgorny. L’opération a été téléguidé par Podgorny depuis Paris.
Ci-joint l’original de la carte mémoire avec la photo, son décodage en russe et la traduction en français.
Les personnes impliquées dans la préparation du cambriolage ont toutes été assassinées sur ordre de Podgorny. Parmi ces personnes il y avait une personne qui m’était très proche. Voici l’adresse où vous pourrez récupérer le corps de Laurent Marten dit « le boss »….
Mélange de vérité, de semi-vérité et de mensonges, notamment l’histoire de la « personne proche », juste destinée à brouiller les pistes.
Godard fait vérifier tout ça.
– En droit ce n’est pas une preuve, mais ça peut peut-être nous aider. Regardez sur la carte s’il y a des empreintes ! Et qu’une équipe aille voir chez Marten pour vérifier…
Le dispositif policier se met rapidement en place. La police suisse contacte ses homologues français qui se gardent bien d’avouer que l’affaire est sous-traitée et qui se met en rapport avec Nogibor. Tout ce petit monde se perd en conjectures.
– Podgorny était filé de façon permanente ? Demande le gars de la police judiciaire française.
– Complètement ! Répond Dumontel, le cadre de Nogibor.
– Il n’a jamais cassé la filature ?
– Non, il se savait probablement suivi, mais avait l’air de s’en foutre.
Cette affirmation était partiellement fausse, mais les rares fois que Podgorny avait échappé à la surveillance de ses limiers, ceux-ci s’étaient bien gardés de le reporter à leur hiérarchie.
– Et quand il entrait dans un immeuble ?
– On identifiait la personne visitée, s’il y avait contact on ajoutait la personne au nombre des personnes à surveiller. S’il n’y avait pas contact on ouvrait toutes les boites aux lettres après son départ.
– Et les chiottes des bistrots ?
– On les visite systématiquement quand il va, les hommes et les femmes, mais le procédé est un peu réchauffé !
– Donc s’il a transmis quelque chose à Genève ça s’est fait par porteur ?
– C’est ce qu’on s’évertue à vous dire !
– Mais vous avez perdu la piste !
– Ben, oui on a perdu la piste, ce sont des choses qui arrivent, dans tous les métiers.
– Et ce contact, c’est qui ?
– Une pute, il l’a rencontré à Paris, par l’intermédiaire de la galeriste. Il ne la connaissait pas avant.
– Cette galeriste, c’est une complice !
– Non, elle s’est fait pigeonner…
– Et cette pute, elle n’a pas réapparu ?
– Non, d’après sa voisine, elle devait revenir rapidement.
– Ça ne tient pas debout, pourquoi l’enlever ?
– Pour la faire disparaître, dans ces milieux-là, un témoin gênant, c’est toujours un risque de trop !
Le flic se tourna vers son adjoint qui venait de reposer son téléphone.
– Des nouvelles fraîches de la Suisse ?
– Ils ont retrouvé un cadavre, mais le lien avec Podgorny n’est pas encore formellement établi.
– Humm
– Par contre, pour les photos… quel vicelard ce mec !
– Bon allez me cueillir Podgorny ! Sans menottes, on va juste l’entendre comme témoin… Dans un premier temps.
Ce même jour à Paris, place du Châtelet
A Paris Ducaroir a tôt fait de localiser Podgorny. Et de la façon la plus classique qui soit dans ces milieux, puisque l’un des complices occasionnels du russe faisait double jeu.
Ducaroir conduit une grosse moto qu’il a louée sous une fausse identité chez « Rent a Car ». A l’arrière Steve, tueur à gages et tireur d’élite auto-proclamé, attend le moment propice.
« Super, se dit Steve, peu de voitures, peu de piétons »
– C’est parti ! Dit-il simplement.
Il attend que le feu passe au vert côté piéton, il tire une balle de son revolver muni d’un silencieux et démarre en trombe Podgorny s’écroule. Une petite foule de badauds s’agglutine. Un comparse vient s’assurer que le mort est bien mort. Il envoie un message à Ducaroir.
« Blessé seulement »
– Merde t’as déconné ! Tempête Ducaroir.
– Ça arrive !
– Conard !
Ils abandonnent la moto dans une rue peu fréquentée, s’engouffrent dans le métro, ressortent à la station suivante, puis s’installent à la terrasse d’un bistrot.
Le « troisième homme » les renseigne :
– Les pompiers l’emmènent à l’Hôtel-Dieu. Je vais essayer d’aller voir :
Ducaroir ne décolère pas.
– S’il survit, je suis mal !
– Il ne survivra pas, j’ai déconné, je vais rattraper le coup.
– Et comment ?
– On peut tuer quelqu’un sur son lit d’hôpital !
– J’espère que ce ne sont pas des paroles en l’air !
Le gars de chez Nogibor qui suivait Podgorny a vu toute la scène, et téléphone à son chef qui laisse éclater sa fureur..
– Merde ! S’il clapote, Conrad and Son va refuser de nous payer, le but de l’opération c’était de prouver sa culpabilité. Merde de merde et trois fois merde.
– Je fais quoi ?
– Rien, je vais demander aux flics de se renseigner à l’hôpital.
La réponse parvint plus tard, Podgorny était en soins intensif et comme on dit « entre la vie et la mort », sans avoir repris conscience.
L’information remonte rapidement dans les circuits informatiques de la police judiciaire. La police suisse est mise au courant.
Les enquêteurs aussi bien helvétiques que français réorientent leurs investigations vers les éventuels complices de Podgorny.
Le souci, c’est qu’en France, l’homme n’a pas vraiment de complices, juste quelques hommes de mains et voyous spécialisés embauchés ponctuellement, et des contacts.
L’un de ses contacts retint malgré tout leur attention, il s’agit d’Anna Gaëlle d’autant que cette dernière s’est éclipsée en Suisse en compagnie d’un agent féminin de chez Nogibor.
En Suisse, la police retrouve le cadavre de Laurent Marten dit « le boss », mais la perquisition ne donne pas grand-chose, l’ordinateur et le téléphone ayant disparus. L’analyse des empreintes sur la carte SD révèle qu’elle a été manipulée par Marten. Un lien est donc bien établi entre Marten et Podgorny, mais ensuite ?
A suivre
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